Thérèse-Bénédicte
de la Croix Edith Stein (1891-1942)
"Inclinons-nous profondément devant ce témoignage
de vie et de mort livré par Edith Stein, cette remarquable fille d'Israël, qui
fut en même temps fille du Carmel et soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, une
personnalité qui réunit pathétiquement, au cours de sa vie si riche, les drames
de notre siècle. Elle est la synthèse d'une histoire affligée de blessures
profondes et encore douloureuses, pour la guérison desquelles s'engagent,
aujoud'hui encore, des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités;
elle est en même temps la synthèse de la pleine vérité sur les hommes, par son
coeur qui resta si longtemps inquiet et insatisfait, "jusqu'à ce qu'enfin
il trouvât le repos dans le Seigneur" ". Ces paroles furent
prononcées par le Pape Jean-Paul II à l'occasion de la béatification d'Édith
Stein à Cologne, le 1 mai 1987.
Qui fut cette femme?
Quand, le 12 octobre 1891, Édith Stein naquit à
Wroclaw (à l'époque Breslau), la dernière de 11 enfants, sa famille fêtait le
Yom Kippour, la plus grande fête juive, le jour de l'expiation. "Plus que
toute autre chose cela a contribué à rendre particulièrement chère à la mère sa
plus jeune fille". Cette date de naissance fut pour la carmélite presque
une prédiction.
Son père, commerçant en bois, mourut quand Édith
n'avait pas encore trois ans. Sa mère, femme très religieuse, active et
volontaire, personne vraiment admirable, restée seule, devait vaquer aux soins
de sa famille et diriger sa grande entreprise; cependant elle ne réussit pas à
maintenir chez ses enfants une foi vivante. Édith perdit la foi en Dieu:
"En pleine conscience et dans un choix libre je cessai de prier".
Elle obtint brillamment son diplôme de fin d'études
secondaires en 1911 et commença des cours d'allemand et d'histoire à
l'Université de Wroclaw, plus pour assurer sa subsistance à l'avenir que par
passion. La philosophie était en réalité son véritable intérêt. Elle
s'intéressait également beaucoup aux questions concernant les femmes. Elle
entra dans l'organisation "Association Prussienne pour le Droit des Femmes
au Vote". Plus tard elle écrira: "Jeune étudiante, je fus une
féministe radicale. Puis cette question perdit tout intérêt pour moi.
Maintenant je suis à la recherche de solutions purement objectives".
En 1913, l'étudiante Édith Stein se rendit à Gôttingen
pour fréquenter les cours de Edmund Husserl à l'université; elle devint son
disciple et son assistante et elle passa aussi avec lui sa thèse. À l'époque
Edmund Husserl fascinait le public avec son nouveau concept de vérité: le monde
perçu existait non seulement à la manière kantienne de la perception
subjective. Ses disciples comprenaient sa philosophie comme un retour vers le
concret. "Retour à l'objectivisme". La phénoménologie conduisit
plusieurs de ses étudiants et étudiantes à la foi chrétienne, sans qu'il en ait
eu l'intention. À Gôttingen, Édith Stein rencontra aussi le philosophe Max
Scheler. Cette rencontre attira son attention sur le catholicisme. Cependant
elle n'oublia pas l'étude qui devait lui procurer du pain dans l'avenir. En
janvier 1915, elle réussit avec distinction son examen d'État. Elle ne commença
pas cependant sa période de formation professionnelle.
Alors qu'éclatait la première guerre mondiale, elle
écrivit: "Maintenant je n'ai plus de vie propre". Elle fréquenta un
cours d'infirmière et travailla dans un hôpital militaire autrichien. Pour elle
ce furent des temps difficiles. Elle soigna les malades du service des maladies
infectieuses, travailla en salle opératoire, vit mourir des hommes dans la
fleur de l'âge. À la fermeture de l'hôpital militaire en 1916, elle suivit
Husserl à Fribourg-en-Brisgau, elle y obtint en 1917 sa thèse "summa cum
laudae" dont le titre était: "Sur le problème de l'empathie".
Il arriva qu'un jour elle put observer comment une femme
du peuple, avec son panier à provisions, entra dans la cathédrale de Francfort
et s'arrêta pour une brève prière. "Ce fut pour moi quelque chose de
complètement nouveau. Dans les synagogues et les églises protestantes que j'ai
fréquentées, les croyants se rendent à des offices. En cette circonstance
cependant, une personne entre dans une église déserte, comme si elle se rendait
à un colloque intime. Je n'ai jamais pu oublier ce qui est arrivé". Dans
les dernières pages de sa thèse elle écrit: "Il y a eu des individus qui,
suite à un changement imprévu de leur personnalité, ont cru rencontrer la
miséricorde divine". Comment est-elle arrivée à cette affirmation?
Édith Stein était liée par des liens d'amitié profonde
avec l'assistant de Husserl à Gôtingen, Adolph Reinach, et avec son épouse.
Adolf Reinach mourut en Flandres en novembre 1917. Édith se rendit à Gôttingen.
Le couple Reinach s'était converti à la foi évangélique. Édith avait une
certaine réticence à l'idée de rencontrer la jeune veuve. Avec beaucoup
d'étonnement elle rencontra une croyante. "Ce fut ma première rencontre
avec la croix et avec la force divine qu'elle transmet à ceux qui la portent
[...] Ce fut le moment pendant lequel mon irréligiosité s'écroula et le Christ
resplendit". Plus tard elle écrivit: "Ce qui n'était pas dans mes
plans était dans les plans de Dieu. En moi prit vie la profonde conviction que
-vu du côté de Dieu- le hasard n'existe pas; toute ma vie, jusque dans ses
moindres détails, est déjà tracée selon les plans de la providence divine et,
devant le regard absolument clair de Dieu, elle présente une unité parfaitement
accomplie".
À l'automne 1918, Édith Stein cessa d'être
l'assistante d'Edmund Husserl. Ceci parce qu'elle désirait travailler de
manière indépendante. Pour la première fois depuis sa conversion, Édith Stein
rendit visite à Husserl en 1930. Elle eut avec lui une discussion sur sa
nouvelle foi à laquelle elle aurait volontiers voulu qu'il participe. Puis elle
écrit de manière surprenante: "Après chaque rencontre qui me fait sentir
l'impossibilité de l'influencer directement, s'avive en moi le caractère
pressant de mon propre holocauste".
Édith Stein désirait obtenir l'habilitation à
l'enseignement. À l'époque, c'était une chose impossible pour une femme. Husserl
se prononça au moment de sa candidature: "Si la carrière universitaire
était rendue accessible aux femmes, je pourrais alors la recommander
chaleureusement plus que n'importe quelle autre personne pour l'admission à
l'examen d'habilitation". Plus tard on lui interdira l'habilitation à
cause de ses origines juives.
Édith Stein retourna à Wroclaw. Elle écrivit des
articles sur la psychologie et sur d'autres disciplines humanistes. Elle lit
cependant le Nouveau Testament, Kierkegaard et le livre des exercices de saint
Ignace de Loyola. Elle s'aperçoit qu'on ne peut seulement lire un tel écrit, il
faut le mettre en pratique.
Pendant l'été 1921, elle se rendit pour quelques
semaines à Bergzabern (Palatinat), dans la propriété de Madame Hedwig
Conrad-Martius, une disciple de Husserl. Cette dame s'était convertie, en même
temps que son époux, à la foi évangélique. Un soir, Édith trouva dans la
bibliothèque l'autobiographie de Thérèse d'Avila. Elle la lut toute la nuit.
"Quand je refermai le livre je me dis: ceci est la vérité".
Considérant rétrospectivement sa propre vie, elle écrira plus tard: "Ma
quête de vérité était mon unique prière".
Le ler janvier 1922, Édith Stein se fit baptiser.
C'était le jour de la circoncision de Jésus, de l'accueil de Jésus dans la
descendance d'Abraham. Édith Stein était debout devant les fonds baptismaux,
vêtue du manteau nuptial blanc de Hedwig Conrad-Martius qui fut sa marraine.
"J'avais cessé de pratiquer la religion juive et je me sentis de nouveau
juive seulement après mon retour à Dieu". Maintenant elle sera toujours
consciente, non seulement intellectuellement mais aussi concrètement, d'appartenir
à la lignée du Christ. À la fête de la Chandeleur, qui est également un jour
dont l'origine remonte à l'Ancien Testament, elle reçut la confirmation de
l'évêque de Spire dans sa chapelle privée.
Après sa conversion, elle se rendit tout d'abord à
Wroclaw. "Maman, je suis catholique". Les deux se mirent à pleurer.
Hedwig Conrad-Martius écrivit: "Je vis deux israélites et aucune ne manque
de sincérité" (cf Jn 1, 47).
Immédiatement après sa conversion, Édith aspira au
Carmel, mais ses interlocuteurs spirituels, le Vicaire général de Spire et le
Père Erich Przywara, S.J., l'empêchèrent de faire ce pas. Jusqu'à pâques 1931
elle assura alors un enseignement en allemand et en histoire au lycée et
séminaire pour enseignants du couvent dominicain de la Madeleine de Spire. Sur
l'insistance de l'archiabbé Raphaël Walzer du couvent de Beuron, elle
entreprend de longs voyages pour donner des conférences, surtout sur des thèmes
concernant les femmes. "Pendant la période qui précède immédiatement et
aussi pendant longtemps après ma conversion [... ] je croyais que mener une vie
religieuse signifiait renoncer à toutes les choses terrestres et vivre
seulement dans la pensée de Dieu. Progressivement cependant, je me suis rendue
compte que ce monde requiert bien autre chose de nous [...]; je crois même que
plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit "sortir de soi-même",
dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de
vivre".
Son programme de travail est énorme. Elle traduit les
lettres et le journal de la période pré-catholique de Newman et l'œuvre "
Questiones disputatx de veritate " de Thomas d'Aquin et ce dans une
version très libre, par amour du dialogue avec la philosophie moderne. Le Père
Erich Przywara S.J. l'encouragea à écrire aussi des oeuvres philosophiques
propres. Elle apprit qu'il est possible "de pratiquer la science au
service de Dieu [... ] ; c'est seulement pour une telle raison que j'ai pu me
décider à commencer une série d'oeuvres scientifiques". Pour sa vie et
pour son travail elle trouve toujours les forces nécessaires au couvent des
bénédictins de Beuron où elle se rend pour passer les grandes fêtes de l'année
liturgique.
En 1931, elle termina son activité à Spire. Elle tenta
de nouveau d'obtenir l'habilitation pour enseigner librement à Wroclaw et à
Fribourg. En vain. À partir de ce moment, elle écrivit une oeuvre sur les
principaux concepts de Thomas d'Aquin: "Puissance et action". Plus
tard, elle fera de cet essai son ceuvre majeure en l'élaborant sous le titre
"Être fini et Être éternel", et ce dans le couvent des Carmélites à
Cologne. L'impression de l'œuvre ne fut pas possible pendant sa vie.
En 1932, on lui donna une chaire dans une institution
catholique, l'Institut de Pédagogie scientifique de Münster, où elle put développer
son anthropologie. Ici elle eut la possibilité d'unir science et foi et de
porter à la compréhension des autres cette union. Durant toute sa vie, elle ne
veut être qu'un "instrument de Dieu". "Qui vient à moi, je
désire le conduire à Lui".
En 1933, les ténèbres descendent sur l'Allemagne.
"J'avais déjà entendu parler des mesures sévères contres les juifs. Mais
maintenant je commençai à comprendre soudainement que Dieu avait encore une
fois posé lourdement sa main sur son peuple et que le destin de ce peuple était
aussi mon destin". L'article de loi sur la descendance arienne des nazis
rendit impossible la continuation de son activité d'enseignante. "Si ici
je ne peux continuer, en Allemagne il n'y a plus de possibilité pour moi".
"J'étais devenue une étrangère dans le monde".
L'archiabbé Walzer de Beuron ne l'empêcha plus
d'entrer dans un couvent des Carmélites. Déjà au temps où elle se trouvait à
Spire, elle avait fait les veeux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. En
1933 elle se présenta à la Mère Prieure du monastère des Carmélites de Cologne.
"Ce n'est pas l'activité humaine qui peut nous aider, mais seulement la
passion du Christ. J'aspire à y participer".
Encore une fois Édith Stein se rendit à Wroclaw pour
prendre congé de sa mère et de sa famille. Le dernier jour qu'elle passa chez
elle fut le 12 octobre, le jour de son anniversaire et en même temps celui de
la fête juive des Tabernacles. Édith accompagna sa mère à la Synagogue. Pour
les deux femmes ce ne fut pas une journée facile. "Pourquoi l'as-tu connu
(Jésus Christ)? Je ne veux rien dire contre Lui. Il aura été un homme bon. Mais
pourquoi s'est-il fait Dieu?" Sa mère pleure.
Le lendemain matin Édith prend le train pour Cologne.
"Je ne pouvais entrer dans une joie profonde. Ce que je laissais derrière
moi était trop terrible. Mais j'étais très calme - dans l'intime de la volonté
de Dieu". Par la suite elle écrira chaque semaine une lettre à sa mère.
Elle ne recevra pas de réponses. Sa soeur Rose lui enverra des nouvelles de la
maison.
Le 14 octobre, Édith Stein entre au monastère des
Carmélites de Cologne. En 1934, le 14 avril, ce sera la cérémonie de sa prise
d'habit. L'archiabbé de Beuron célébra la messe. À partir de ce moment Édith
Stein portera le nom de soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix.
En 1938, elle écrivit: "Sous la Croix je compris
le destin du peuple de Dieu qui alors (1933) commençait à s'annoncer. Je
pensais qu'il comprenait qu'il s'agissait de la Croix du Christ, qu'il devait
l'accepter au nom de tous les autres peuples. Il est certain qu'aujourd'hui je
comprends davantage ces choses, ce que signifie être épouse du Seigneur sous le
signe de la Croix. Cependant il ne sera jamais possible de comprendre tout
cela, parce que c'est un mystère".
Le 21 avril 1935, elle fit des voeux temporaires. Le
14 septembre 1936, au moment du renouvellement des voeux, sa mère meurt à
Wroclaw. "Jusqu'au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion.
Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l'ultime chose
qui demeura vivante dans son agonie, j'ai confiance qu'elle a trouvé un juge
très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que
moi aussi je puisse arriver au but".
Sur l'image de sa profession perpétuelle du 21 avril
1938, elle fit imprimer les paroles de saint Jean de la Croix auquel elle
consacrera sa dernière oeuvre: "Désormais ma seule tâche sera
l'amour".
L'entrée d'Édith Stein au couvent du Carmel n'a pas
été une fuite. "Qui entre au Carmel n'est pas perdu pour les siens, mais
ils sont encore plus proches; il en est ainsi parce que c'est notre tâche de
rendre compte à Dieu pour tous". Surtout elle rend compte à Dieu pour son
peuple. "Je dois continuellement penser à la reine Esther qui a été
enlevée à son peuple pour en rendre compte devant le roi. Je suis une petite et
faible Esther mais le Roi qui m'a appelée est infiniment grand et
miséricordieux. C'est là ma grande consolation". (31-10-1938)
Le 9 novembre 1938, la haine des nazis envers les
juifs fut révélée au monde entier. Les synagogues brûlèrent. La terreur se
répandit parmi les juifs. La Mère Prieure des Carmélites de Cologne fait tout
son possible pour conduire soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix à l'étranger.
Dans la nuit du 1er janvier 1938, elle traversa la frontière des Pays-Bas et
fut emmenée dans le monastère des Carmélites de Echt, en Hollande. C'est dans
ce lieu qu'elle écrivit son testament, le 9 juin 1939: "Déjà maintenant
j'accepte avec joie, en totale soumission et selon sa très sainte volonté, la
mort que Dieu m'a destinée. Je prie le Seigneur qu'Il accepte ma vie et ma mort
[...] en sorte que le Seigneur en vienne à être reconnu par les siens et que
son règne se manifeste dans toute sa grandeur pour le salut de l'Allemagne et
la paix dans le monde".
Déjà au monastère des Carmélites de Cologne on avait
permis à Édith Stein de se consacrer à ses oeuvres scientifiques. Entre autres
elle écrivit dans ce lieu "De la vie d'une famille juive". "Je
désire simplement raconter ce que j'ai vécu en tant que juive". Face à
"la jeunesse qui aujourd'hui est éduquée depuis l'âge le plus tendre à
haïr les juifs [...] nous, qui avons été éduqués dans la communauté juive, nous
avons le devoir de rendre témoignage".
En toute hâte, Édith Stein écrira à Echt son essai sur
"Jean de la Croix, le Docteur mystique de l'Église, à l'occasion du quatre
centième anniversaire de sa naissance, 1542-1942". En 1941, elle écrivit à
une religieuse avec laquelle elle avait des liens d'amitié: "Une scientia
crucis (la science de la croix) peut être apprise seulement si l'on ressent
tout le poids de la croix. De cela j'étais convaincue depuis le premier instant
et c'est de tout coeur que j'ai dit: Ave Crux, Spes unica (je te salue Croix,
notre unique espérance)". Son essai sur Jean de la Croix porta le
sous-titre: "La Science de la Croix".
Le 2 août 1942, la Gestapo arriva. Édith Stein se
trouvait dans la chapelle, avec les autres soeurs. En moins de 5 minutes elle
dut se présenter, avec sa soeur Rose qui avait été baptisée dans l'Église
catholique et qui travaillait chez les Carmélites de Echt. Les dernières
paroles d'Édith Stein que l'on entendit à Echt s'adressèrent à sa soeur:
"Viens, nous partons pour notre, peuple".
Avec de nombreux autres juifs convertis au
christianisme, les deux femmes furent conduites au camp de rassemblement de
Westerbork. Il s'agissait d'une vengeance contre le message de protestation des
évêques catholiques des Pays-Bas contre le progrom et les déportations de
juifs. "Que les êtres humains puissent en arriver à être ainsi, je ne l'ai
jamais compris et que mes soeurs et mes frères dussent tant souffrir, cela
aussi je ne l'ai jamais vraiment compris [...]; à chaque heure je prie pour eux.
Est-ce que Dieu entend ma prière? Avec certitude cependant il entend leurs
pleurs". Le professeur Jan Nota, qui lui était lié, écrira plus tard:
"Pour moi elle est, dans un monde de négation de Dieu, un témoin de la
présence de Dieu".
À l'aube du 7 août, un convoi de 987 juifs parti en
direction d'Auschwitz. Ce fut le 9 août 1942, que soeur Thérèse-Bénédicte de la
Croix, avec sa soeur Rose et de nombreux autres membres de son peuple, mourut
dans les chambres à gaz d'Auschwitz.
Avec sa béatification dans la Cathédrale de Cologne,
le ler mai 1987, l'Église honorait, comme l'a dit le Pape Jean-Paul II,
"une fille d'Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée
unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique,
et à son peuple telle une juive".
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19981011_edith_stein_fr.html
Sainte Thérèse Bénédicte de La Croix
Carmélite - Martyre en Pologne (+ 1942)
Née le 12 octobre 1891 dans le judaïsme, Edith Stein était professeur d'université à Wroclaw (Breslau) et elle se tourna progressivement vers le Christ, malgré les difficultés nées de l'incompréhension de sa famille. Au temps de l'invasion nazie et de la persécution anti-juive, elle devint carmélite à Cologne traduisant dans sa vie les "sept demeures" de sainte Thérèse d'Avila et s'unissant, par la Croix, aux souffrances de son peuple. Réfugiée aux Pays-Bas, elle y fut arrêtée au carmel d'Echt, et elle meurt à Oświęcim (Auschwitz) huit jours plus tard, le 9 août 1942. Elle avait partagé la persécution de son peuple, portant le don de soi jusqu'au martyre pour le Christ.
canonisée à Rome le 11 octobre 1998.
- Thérèse-Bénédicte de la Croix Edith Stein (1891-1942) Carmélite déchaussée, martyre
- Edith Stein, femme de dialogue et d'espérance
- proclamée copatronne de l'Europe le 1e octobre 1999
- Edith Stein - Site du Carmel en France
- Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, nouvelle patronne de la Paroisse du Pays de Stenay - diocèse de Verdun.
Morte à Auschwitz parce qu'elle était juive. "Notre amour pour le prochain est la mesure de notre amour pour Dieu. Pour les chrétiens et pas seulement pour eux, personne n'est 'étranger'. L'amour du Christ ne connaît pas de frontière" (Edith Stein)
- Prier avec l'icône de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) vidéo
...Saint Benoît, proclamé patron de l'Europe par Paul VI en 1964, saint Cyrille et Méthode proclamés copatrons en 1980 par Jean-Paul II et trois saintes proclamées copatronnes de l'Europe en 1999 par Jean-Paul II: sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)...
Mémoire (En Europe : Fête) de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, carmélite
et martyre. Édith Stein, née et formée dans le judaïsme, après plusieurs années
où elle enseigna la philosophie au milieu de beaucoup de difficultés, reçut la
vie nouvelle dans le Christ par le baptême, et la poursuivit sous le voile des
moniales jusqu'à ce que le régime nazi la forçât à l'exil en Hollande. Pendant
la seconde guerre mondiale, elle fut arrêtée comme juive et conduite au camp
d'extermination d'Auschwitz, près de Cracovie, en Pologne, où elle mourut dans
une chambre à gaz.
Martyrologe romain
Je crois ... que plus on se sent attiré par Dieu et
plus on doit 'sortir de soi-même', dans le sens de se tourner vers le monde
pour lui porter une raison divine de vivre.
Edith Stein
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/7859/Sainte-Therese-Benedicte-de-La-Croix.html
Edith Stein, student at Breslau (1913-1914).
Edith Stein, estudiante en Breslavia (1913-1914).
Monasterio Santa Teresa de Jesús, Buenos Aires.
Self-scanned.
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
D'origine juive, née en Allemagne le jour du Yom Kippour (Jour du grand Pardon) 1891, Edith Stein est élevée avec ses six frères et sœurs par leur mère veuve, énergique et juive convaincue. D'une intelligence très vive, Edith se passionne pour la philosophie, déclarant que la soif de vérité est sa seule prière. En même temps, elle milite pour la justice sociale et la promotion des valeurs de la féminité. Lorsque la guerre de 1914-1918 éclate, Edith est à l'université de Fribourg-en-Brisgau. Elle est l'assistante de Husserl, fondateur de la phénoménologie, qui devient son maître à penser. Elle commence à découvrir des aspects de la foi chrétienne : la prière, le "Notre Père" et des écrits de saint Thomas d'Aquin. Un jour, chez des amis, elle trouve "Le château intérieur ou le Livre des Demeures", autobiographie de sainte Thérèse d'Avila.
C'est l'illumination après un long cheminement intellectuel. Edith demande et reçoit le baptême chrétien. Loin de renier ses racines juives, elle les poussera à leur accomplissement. Elle enseigne chez les dominicaines de Spire et fréquente l'abbaye bénédictine de Beuron. Malgré la douleur de sa mère, Edith entre au Carmel de Cologne et devient soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Sa soeur Rose la rejoint comme membre du Tiers-Ordre du Carmel.
Edith a offert sa vie à Dieu pour la rédemption du peuple d'Israël, alors que se déclenche la persécution des Nazis. Avec sa soeur, elle doit se réfugier au carmel d'Echt en Hollande. Elles y seront arrêtées, emmenées à Auschwitz et exécutées le 9 août 1943. Prophète du sacrifice de soi, de la tolérance et du respect des valeurs de l'esprit, sainte Edith Stein a été proclamée patronne de l'Europe par Jean-Paul II le 1er octobre 1999, dans la suite de Catherine de Sienne et avec Brigitte de Suède.
Edith est un nom d'origine germanique qui a le sens de "richesse" (od).
Rédacteur : Frère Bernard Pineau, OP
SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Edith-Stein/(language)/fre-FR
1. L'espoir de construire un monde plus juste et plus
digne de l'homme, aiguisé par l'attente du troisième millénaire désormais à nos
portes, ne peut faire abstraction de la conscience que les efforts humains
seraient vains s'ils n'étaient accompagnés par la grâce divine: « Si le
Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Ps 127
[126], 1). C'est une vérité dont doivent tenir compte également ceux qui,
aujourd'hui, se posent la question de donner à l'Europe de nouvelles bases qui
aident le vieux continent à puiser dans les richesses de son histoire, écartant
les tristes aspects de l'héritage du passé pour répondre, avec une originalité
enracinée dans les meilleures traditions, aux besoins du monde qui change.
Il n'y a pas de doute que, dans l'histoire complexe de
l'Europe, le christianisme représente un élément central et caractéristique,
renforcé par le solide fondement de l'héritage classique et des contributions
multiples apportées par divers mouvements ethniques et culturels qui se sont
succédé au cours des siècles. La foi chrétienne a façonné la culture du
continent et a été mêlée de façon inextricable à son histoire, au point que
celle-ci serait incompréhensible sans référence aux événements qui ont
caractérisé d'abord la grande période de l'évangélisation, puis les longs
siècles au cours desquels le christianisme, malgré la douloureuse division
entre l'Orient et l'Occident, s'est affirmé comme la religion des Européens
eux-mêmes. Dans la période moderne et contemporaine aussi, lorsque l'unité
religieuse s'est progressivement fractionnée tant à cause de nouvelles
divisions intervenues entre les chrétiens qu'en raison des processus qui ont
amené la culture à se détacher des perspectives de la foi, le rôle de cette
dernière a gardé un relief non négligeable.
La route vers l'avenir ne peut pas ne pas tenir compte
de ce fait; les chrétiens sont appelés à en prendre une conscience renouvelée
afin d'en montrer les potentialités permanentes. Ils ont le devoir d'apporter à
la construction de l'Europe une contribution spécifique, qui aura d'autant plus
de valeur et d'efficacité qu'ils sauront se renouveler à la lumière de
l'Évangile. Il se feront alors les continuateurs de cette longue histoire de
sainteté qui a traversé les diverses régions de l'Europe au cours de ces deux
millénaires, où les saints officiellement reconnus ne sont que les sommets
proposés comme modèles pour tous. Il y a en effet d'innombrables chrétiens qui,
par leur vie droite et honnête, animée par l'amour de Dieu et du prochain, ont
atteint, dans les vocations consacrées et laïques les plus diverses, une
sainteté véritable et largement diffusée, même si elle était cachée.
2. L'Église ne doute pas que ce trésor de sainteté
soit précisément le secret de son passé et l'espérance de son avenir. C'est en
lui que s'exprime le mieux le don de la Rédemption, grâce auquel l'homme est
racheté du péché et reçoit la possibilité de la vie nouvelle dans le Christ.
C'est en lui que le peuple de Dieu en marche dans l'histoire trouve un soutien
incomparable, se sentant profondément uni à l'Église glorieuse, qui au ciel
chante les louanges de l'Agneau (cf. Ap 7, 9-10) tandis qu'elle
intercède pour la communauté encore en pèlerinage sur la terre. C'est pourquoi,
depuis les temps les plus anciens, les saints ont été considérés par le peuple
de Dieu comme des protecteurs et, par suite d'une habitude particulière, à
laquelle l'influence de l'Esprit Saint n'est certainement pas étrangère, tantôt
à la demande des fidèles acceptée par les Pasteurs, tantôt sur l'initiative des
Pasteurs eux-mêmes, les Églises particulières, les régions et même les
continents ont été confiés au patronage spécial de certains saints.
Dans cette perspective, alors qu'est célébrée la
deuxième Assemblée spéciale pour l'Europe du Synode des Évêques, dans
l'imminence du grand Jubilé de l'An 2000, il m'a semblé que les chrétiens
européens, tout en vivant avec tous leurs compatriotes un passage d'une époque
à l'autre qui est à la fois riche d'espoir et non dénué de préoccupations, peuvent
tirer un profit spirituel de la contemplation et de l'invocation de certains
saints qui sont de quelque manière particulièrement représentatifs de leur
histoire. Aussi, après une consultation opportune, complétant ce que j'ai fait
le 31 décembre 1980 quand j'ai déclaré co-patrons de l'Europe, aux côtés de
saint Benoît, deux saints du premier millénaire, les frères Cyrille et Méthode,
pionniers de l'évangélisation de l'Orient, j'ai pensé compléter le cortège des
patrons célestes par trois figures également emblématiques de moments cruciaux
du deuxième millénaire qui touche à sa fin: sainte Brigitte de Suède, sainte
Catherine de Sienne, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix. Trois grandes
saintes, trois femmes qui, à des époques différentes — deux au cœur du Moyen
Âge et une en notre siècle — se sont signalées par l'amour actif de l'Église du
Christ et le témoignage rendu à sa Croix.
3. Naturellement, le panorama de la sainteté est si
varié et si riche que le choix de nouveaux patrons célestes aurait pu s'orienter
aussi vers d'autres figures très dignes dont chaque époque et chaque région
peuvent se glorifier. Je crois toutefois particulièrement significatif le choix
de cette sainteté au visage féminin, dans le cadre de la tendance
providentielle qui s'est affermie dans l'Église et dans la société de notre
temps, reconnaissant toujours plus clairement la dignité de la femme et ses
dons propres.
En réalité, l'Église n'a pas manqué, depuis ses
origines, de reconnaître le rôle et la mission de la femme, bien qu'elle ait
été conditionnée parfois par une culture qui ne prêtait pas toujours à la femme
l'attention qui lui était due. Mais la communauté chrétienne a progressé peu à
peu dans ce sens, et précisément le rôle joué par la sainteté s'est révélé
décisif sur ce plan. Une incitation constante a été offerte par l'image de
Marie, « femme idéale », Mère du Christ et de l'Église. Mais également le
courage des martyres, qui ont affronté les tourments les plus cruels avec une
surprenante force d'âme, le témoignage des femmes engagées de manière
exemplaire et radicale dans la vie ascétique, le dévouement quotidien de
nombreuses épouses et mères dans l'« Église au foyer » qu'est la famille, les
charismes de tant de mystiques qui ont contribué à l'approfondissement théologique
lui-même, tout cela a fourni à l'Église des indications précieuses pour
comprendre pleinement le dessein de Dieu sur la femme. D'ailleurs, ce dessein a
déjà dans certaines pages de l'Écriture, en particulier dans l'attitude du
Christ dont témoigne l'Évangile, son expression sans équivoque. C'est dans
cette ligne que prend place le choix de déclarer sainte Brigitte de Suède,
sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronnes
de l'Europe.
Le motif qui m'a fait me tourner spécifiquement vers
elles repose dans leurs vies elles-mêmes. Leur sainteté s'est en effet exprimée
dans des circonstances historiques et dans un contexte « géographique » qui les
rendent particulièrement significatives pour le continent européen. Sainte Brigitte
renvoie à l'extrême nord de l'Europe, où le continent se regroupe dans une
quasi-unité avec le reste du monde et d'où elle partit pour aborder à Rome.
Catherine de Sienne est aussi connue pour le rôle qu'elle joua en un temps où
le Successeur de Pierre résidait à Avignon, et elle acheva une œuvre
spirituelle déjà commencée par Brigitte en se faisant la promotrice de son
retour à son siège propre près du tombeau du Prince des Apôtres. Enfin
Thérèse-Bénédicte de la Croix, récemment canonisée, non seulement passa sa vie
dans divers pays d'Europe, mais par toute sa vie d'intellectuelle, de mystique,
de martyre, jeta comme un pont entre ses racines juives et l'adhésion au
Christ, s'adonnant avec un intuition sûre au dialogue avec la pensée
philosophique contemporaine et, en fin de compte, faisant résonner par son
martyre les raisons de Dieu et de l'homme face à la honte épouvantable de la «
shoah ». Elle est devenue ainsi l'expression d'un pèlerinage humain, culturel
et religieux qui incarne le noyau insondable de la tragédie et des espoirs du
continent européen.
4. La première de ces trois grandes figures, Brigitte,
est née 1303, d'une famille aristocratique, à Finsta, dans la région suédoise
d'Uppland. Elle est connue surtout comme mystique et fondatrice de l'Ordre du
Très Saint Sauveur. Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de
sa vie fut celle d'une laïque qui eut le bonheur d'être mariée avec un pieux
chrétien dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne de
l'Europe, j'entends faire en sorte que la sentent proche d'eux non seulement
ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale, mais aussi
ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque dans le monde
et surtout à la haute et exigeante vocation de former une famille chrétienne.
Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être de son milieu, elle
vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans laquelle l'amour
conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l'étude de l'Écriture
Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit
hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades. Brigitte avait l'habitude
de servir personnellement les pauvres. En même temps, elle fut appréciée pour
ses qualités pédagogiques, qu'elle eut l'occasion de mettre en œuvre durant la
période où l'on demanda ses services à la cour de Stockholm. C'est dans cette
expérience que mûriront les conseils qu'elle donnera en diverses occasions à
des princes ou à des souverains pour un bon accomplissement de leurs tâches.
Mais les premiers qui en bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce
n'est pas par hasard que l'une de ses filles, Catherine, est vénérée comme
sainte.
Cette période de sa vie familiale n'était qu'une première
étape. Le pèlerinage qu'elle fit avec son mari Ulf à Saint-Jacques de
Compostelle en 1341 mit symboliquement fin à cette étape, préparant Brigitte à
la nouvelle vie qu'elle inaugura quelques années plus tard lorsque, après la
mort de son époux, elle entendit la voix du Christ qui lui confiait une
nouvelle mission, la guidant pas à pas par une série de grâces mystiques
extraordinaires.
5. Ayant quitté la Suède en 1349, Brigitte s'établit à
Rome, siège du Successeur de Pierre. Son transfert en Italie constitua une
étape décisive pour l'élargissement non seulement géographique et culturel,
mais surtout spirituel, de l'esprit et du cœur de Brigitte. Beaucoup de lieux
d'Italie la virent encore en pèlerinage, désireuse de vénérer les reliques des
saints. Elle visita ainsi Milan, Pavie, Assise, Ortona, Bari, Benevento,
Pozzuoli, Naples, Salerne, Amalfi, le Sanctuaire de saint Michel Archange sur
le Mont Gargano. Le dernier pèlerinage, effectué entre 1371 et 1372, l'amena à
traverser la Méditerranée en direction de la Terre Sainte, lui permettant
d'embrasser spirituellement, en plus de beaucoup de lieux sacrés de l'Europe
catholique, les sources mêmes du christianisme dans les lieux sanctifiés par la
vie et par la mort du Rédempteur.
En réalité, plus encore que par ce pieux pèlerinage,
c'est par le sens profond du mystère du Christ et de l'Église que Brigitte
participa à la construction de la communauté ecclésiale, à une période
notablement critique de son histoire. Son union intime au Christ s'accompagna
en effet de charismes particuliers de révélation qui firent d'elle un point de
référence pour beaucoup de personnes de l'Église de son époque. On sent en
Brigitte la force de la prophétie. Son ton semble parfois un écho de celui des
anciens grands prophètes. Elle parle avec sûreté à des princes et à des papes,
révélant les desseins de Dieu sur les événements de l'histoire. Elle n'épargne
pas les avertissements sévères même en matière de réforme morale du peuple
chrétien et du clergé lui-même (cf. Revelationes, IV, 49; cf. aussi IV,
5). Certains aspects de son extraordinaire production mystique suscitèrent en
son temps des interrogations bien compréhensibles, à l'égard desquelles s'opéra
le discernement de l'Église; celle-ci renvoya à l'unique révélation publique, qui
a sa plénitude dans le Christ et son expression normative dans l'Écriture
Sainte. Même les expériences des grands saints, en effet, ne sont pas exemptes
des limites qui accompagnent toujours la réception par l'homme de la voix de
Dieu.
Toutefois, il n'est pas douteux qu'en reconnaissant la
sainteté de Brigitte, l'Église, sans pour autant se prononcer sur les diverses
révélations, a accueilli l'authenticité globale de son expérience intérieure.
Brigitte se présente comme un témoin significatif de la place que peut tenir
dans l'Église le charisme vécu en pleine docilité à l'Esprit de Dieu et en
totale conformité aux exigences de la communion ecclésiale. En particulier, les
terres scandinaves, patrie de Brigitte, s'étant détachées de la pleine
communion avec le siège de Rome au cours de tristes événements du XVIe siècle,
la figure de la sainte suédoise reste un précieux « lien » œcuménique, renforcé
encore par l'engagement de son Ordre dans ce sens.
6. L'autre grande figure de femme, sainte Catherine de
Sienne, est à peine postérieure. Son rôle dans les développements de l'histoire
de l'Église et même dans l'approfondissement doctrinal du message révélé a été
reconnu d'une manière significative, jusqu'à l'attribution du titre de Docteur
de l'Église.
Née à Sienne en 1347, elle fut favorisée dès sa plus
tendre enfance de grâces extraordinaires qui lui permirent d'accomplir, sur la
voie spirituelle tracée par saint Dominique, un parcours rapide de perfection
entre prière, austérité et œuvres de charité. Elle avait vingt ans quand le
Christ lui manifesta sa prédilection à travers le symbole mystique de l'anneau
nuptial. C'était le couronnement d'une intimité mûrie dans le secret et dans la
contemplation, grâce à la constante permanence, bien que ce soit hors des murs
d'un monastère, dans la demeure spirituelle qu'elle aimait appeler la « cellule
intérieure ». Le silence de cette cellule, qui la rendait très docile aux
divines inspirations, put bien vite s'allier à une activité apostolique qui a
quelque chose d'extraordinaire. Beaucoup de personnes, même des clercs, se
regroupèrent autour d'elle comme disciples, lui reconnaissant le don d'une
maternité spirituelle. Ses lettres se répandirent à travers l'Italie et
l'Europe elle-même. En effet, la jeune siennoise entra avec un regard sûr et
des paroles de feu dans le vif des problèmes ecclésiaux et sociaux de son
époque.
Catherine s'engagea inlassablement pour la résolution
des multiples conflits qui déchiraient la société de son temps. Son action
pacificatrice atteignit des souverains européens comme Charles V de France,
Charles de Durazzo, Élisabeth de Hongrie, Louis le Grand de Hongrie et de
Pologne, Jeanne de Naples. Son intervention pour la réconciliation de Florence
avec le Pape fut significative. Désignant « le Christ crucifié et la douce
Marie » aux adversaires, elle montrait que, pour une société qui s'inspirait
des valeurs chrétiennes, il ne pouvait jamais y avoir de motif de querelle
tellement grave que l'on puisse préférer le recours à la raison des armes plutôt
qu'aux armes de la raison.
7. Mais Catherine savait bien que l'on ne pouvait
aboutir efficacement à cette conclusion si les esprits n'avaient pas été formés
auparavant par la vigueur même de l'Évangile. D'où l'urgence de la réforme des
mœurs, qu'elle proposait à tous sans exception. Aux rois, elle rappelait qu'ils
ne pouvaient gouverner comme si le royaume était leur « propriété »: bien
conscients qu'ils auraient à rendre compte à Dieu de la gestion du pouvoir, ils
devaient plutôt assumer la tâche d'y maintenir « la sainte et véritable justice
», se faisant « pères des pauvres » (cf. Lettre n. 235 au Roi de France).
L'exercice de la souveraineté ne pouvait en effet être séparé de celui de la
charité, qui est l'âme à la fois de la vie personnelle et de la responsabilité
politique (cf. Lettre n. 357 au Roi de Hongrie).
C'est avec la même force que Catherine s'adressait aux
ecclésiastiques de tout rang, pour leur demander la cohérence la plus stricte
dans leur vie et dans leur ministère pastoral. Le ton libre, vigoureux,
tranchant, avec lequel elle admoneste prêtres, évêques et cardinaux est
impressionnant. Il fallait — disait-elle — déraciner dans le jardin de l'Église
les plantes pourries et les remplacer par des « plantes nouvelles » fraîches et
odorantes. Forte de son intimité avec le Christ, la sainte siennoise ne
craignait pas d'indiquer avec franchise au Souverain Pontife lui-même, qu'elle
aimait tendrement comme le « doux Christ sur la terre », la volonté de Dieu qui
lui imposait d'en finir avec les hésitations dictées par la prudence terrestre
et par les intérêts mondains, pour rentrer d'Avignon à Rome, près du tombeau de
Pierre.
Avec la même passion, Catherine s'employa à remédier
aux divisions qui surgirent lors de l'élection du Pape qui suivit la mort de
Grégoire XI: dans cette affaire aussi, elle fit appel une fois de plus, avec
une ardeur passionnée, aux raisons indiscutables de la communion. C'était là
l'idéal suprême qui avait inspiré toute sa vie, dépensée sans réserve au
service de l'Église. C'est elle-même qui en témoignera devant ses fils
spirituels sur son lit de mort: « Tenez pour certain, mes très chers, que j'ai
donné ma vie pour la sainte Église » (Bienheureux Raymond de Capoue, Vie
de sainte Catherine de Sienne, Livre III, chap. IV).
8. Avec Edith Stein — sainte Thérèse-Bénédicte de la
Croix —, nous sommes dans un tout autre monde historique et culturel. Elle nous
entraîne en effet au cœur de notre siècle tourmenté, indiquant les espérances
qui l'ont éclairé, mais aussi les contradictions et les échecs qui l'ont marqué.
Elle ne vient pas, comme Brigitte et Catherine, d'une famille chrétienne. En
elle, tout exprime le tourment de la recherche et l'effort du « pèlerinage »
existentiel. Même après être parvenue à la vérité dans la paix de la vie
contemplative, elle dût vivre jusqu'au bout le mystère de la Croix.
Elle était née en 1891 dans une famille juive de
Breslau, alors territoire allemand. L'intérêt qu'elle développa pour la
philosophie, abandonnant la pratique religieuse à laquelle sa mère l'avait
pourtant initiée, aurait fait prédire, plus qu'un chemin de sainteté, une vie
menée à l'enseigne du pur « rationalisme ». Mais la grâce l'attendait
précisément dans les méandres de la pensée philosophique: engagée sur la voie
du courant phénoménologique, elle sut saisir l'exigence d'une réalité objective
qui, loin de trouver sa solution dans le sujet, devance et mesure sa
connaissance, réalité qui doit donc être examinée dans un effort rigoureux
d'objectivité. Il convient de se mettre à son écoute pour la saisir surtout dans
l'être humain, en vertu de la capacité d'« empathie » — mot qui lui est cher —
qui consent dans une certaine mesure à faire sien le vécu d'autrui (cf. E.
Stein, Le problème de l'empathie).
C'est dans cette tension d'écoute qu'elle rencontra,
d'une part, le témoignage de l'expérience spirituelle chrétienne offert par
sainte Thérèse d'Avila et par d'autres grands mystiques, dont elle devint
disciple et émule, d'autre part, l'ancienne tradition chrétienne structurée
dans le thomisme. Sur cette voie, elle parvint d'abord au baptême, puis choisit
la vie contemplative dans l'ordre du Carmel. Tout se déroule dans le cadre d'un
itinéraire existentiel plutôt mouvementé, scandé, non seulement par la
recherche intérieure, mais aussi par des engagements d'étude et d'enseignement,
qu'elle conduit avec un admirable don d'elle-même. Son militantisme en faveur
de la promotion sociale de la femme fut particulièrement appréciable pour son
temps, et les pages dans lesquelles elle explora la richesse de la féminité et
la mission de la femme du point de vue humain et religieux sont vraiment
pénétrantes (cf. E. Stein, La femme. Sa mission selon la nature et la
grâce).
9. Sa rencontre avec le christianisme ne la conduit
pas à renier ses racines juives, mais les lui fait plutôt redécouvrir en
plénitude. Cependant, cela ne lui épargne pas l'incompréhension de la part de
ses proches. Le désaccord de sa mère, surtout, lui procura une douleur
indicible. En réalité, tout son chemin de perfection chrétienne se déroule sous
le signe non seulement de la solidarité humaine avec son peuple d'origine, mais
aussi d'un vrai partage spirituel avec la vocation des fils d'Abraham, marqués
par le mystère de l'appel et des « dons irrévocables » de Dieu (cf. Rm 11,
29).
En particulier, elle fit sienne la souffrance du
peuple juif, à mesure que celle-ci s'exacerbait au cours de la féroce
persécution nazie, qui demeure, à côté d'autres graves expressions du
totalitarisme, l'une des taches les plus sombres et les plus honteuses de
l'Europe de notre siècle. Elle ressentit alors, dans l'extermination
systématique des juifs, que la Croix du Christ était mise sur le dos de son
peuple, et elle vécut comme une participation personnelle à la Croix sa
déportation et son exécution dans le tristement célèbre camp d'AuschwitzBirkenau.
Son cri se mêla à celui de toutes les victimes de cette épouvantable tragédie,
s'unissant en même temps au cri du Christ, qui assure à la souffrance humaine
une fécondité mystérieuse et durable. Son image de sainteté reste pour toujours
liée au drame de sa mort violente, aux côtés de tous ceux qui la subirent avec
elle. Et elle reste comme une annonce de l'Évangile de la Croix à laquelle elle
voulut s'identifier par son nom de religieuse.
Nous nous tournons aujourd'hui vers Thérèse-Bénédicte
de la Croix, reconnaissant dans son témoignage de victime innocente, d'une
part, l'imitation de l'Agneau immolé et la protestation élevée contre toutes
les violations des droits fondamentaux de la personne; d'autre part, le gage de
la rencontre renouvelée entre juifs et chrétiens qui, dans la ligne voulue par
le Concile Vatican II, connaît un temps prometteur d'ouverture réciproque.
Déclarer aujourd'hui Edith Stein copatronne de l'Europe signifie déployer sur
l'horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d'accueil,
qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s'accepter au-delà des
diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société
vraiment fraternelle.
10. Puisse donc l'Europe croître! Puisse-t-elle
croître comme Europe de l'esprit, dans la ligne du meilleur de son histoire,
qui trouve précisément dans la sainteté son expression la plus haute. L'unité
du continent, qui mûrit progressivement dans les consciences et se définit
aussi toujours plus nettement sous l'angle politique, incarne assurément une
perspective de grande espérance. Les Européens sont appelés à laisser
définitivement de côté les rivalités historiques qui ont souvent fait de leur
continent le théâtre de guerres dévastatrices. En même temps, ils doivent
s'engager à créer les conditions d'une plus grande cohésion et d'une plus
grande collaboration entre les peuples. Ils sont face au grand défi de la
construction d'une culture et d'une éthique de l'unité, sans lesquelles
n'importe quelle politique de l'unité est destinée tôt ou tard à s'effondrer.
Pour édifier la nouvelle Europe sur des bases solides,
il ne suffit certes pas de lancer un appel aux seuls intérêts économiques qui,
s'ils rassemblent parfois, d'autres fois divisent, mais il est nécessaire de
s'appuyer plutôt sur les valeurs authentiques, qui ont leur fondement dans la
loi morale universelle, inscrite dans le cœur de tout homme. Une Europe qui
remplacerait les valeurs de tolérance et de respect universel par
l'indifférentisme éthique et le scepticisme en matière de valeurs inaliénables,
s'ouvrirait aux aventures les plus risquées et verrait tôt ou tard réapparaître
sous de nouvelles formes les spectres les plus effroyables de son histoire.
Pour conjurer cette menace, le rôle du christianisme,
qui désigne inlassablement l'horizon idéal, s'avère encore une fois vital. À la
lumière des nombreux points de rencontre avec les autres religions que le
Concile Vatican II a reconnus (cf. décret Nostra
ætate), on doit souligner avec force que l'ouverture au Transcendant est
une dimension vitale de l'existence. Il est donc essentiel que tous les
chrétiens présents dans les différents pays du continent s'engagent à un
témoignage renouvelé. Il leur appartient de nourrir l'espérance de la plénitude
du salut par l'annonce qui leur est propre, celle de l'Évangile, à savoir la «
bonne nouvelle » que Dieu s'est fait proche de nous et que, en son Fils Jésus
Christ, il nous a offert la rédemption et la plénitude de la vie divine. Par la
force de l'Esprit Saint qui nous a été donné, nous pouvons lever les yeux vers
Dieu et l'invoquer avec le doux nom d'« Abba », Père (cf. Rm 8,
15; Ga 4, 6).
11. C'est justement cette annonce d'espérance que j'ai
voulu confirmer, en proposant à une dévotion renouvelée, dans une perspective «
européenne », ces trois figures de femmes qui, à des époques diverses, ont
apporté une contribution très significative à la croissance non seulement de
l'Église, mais de la société elle-même.
Par la communion des saints qui unit mystérieusement
l'Église terrestre à celle du ciel, elles nous prennent en charge dans leur
intercession permanente devant le trône de Dieu. En même temps, en les
invoquant de manière plus intense et en nous référant plus assidûment et plus
attentivement à leurs paroles et à leurs exemples, nous ne pouvons pas ne pas
réveiller en nous une conscience plus aiguë de notre vocation commune à la sainteté,
qui nous pousse à prendre la résolution d'un engagement plus généreux.
Ainsi donc, après mûre considération, en vertu de mon
pouvoir apostolique, je constitue et je déclare co-patronnes célestes de toute
l'Europe auprès de Dieu sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne,
sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, leur accordant tous les honneurs et
privilèges liturgiques qui appartiennent selon le droit aux patrons principaux
des lieux.
Gloire à la sainte Trinité, qui resplendit de façon
singulière dans leur vie et dans la vie de tous le saints! Paix aux homme de
bonne volonté, en Europe et dans le monde entier!
Rome, près de Saint-Pierre, le 1er octobre 1999, en la
vingt et unième année de mon Pontificat.
JEAN-PAUL II
© Copyright 1999 - Libreria Editrice Vaticana
Büste, Edith
Stein, Kirchstraße 13, Berlin-Moabit, Deutschland
Bust, Edith
Stein, Kirchstraße 13, Berlin-Moabit, Germany
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 août 2008
· Celui
qui prie ne perd jamais l'espérance,
les témoignages d'Edith Stein et de Maximilien Marie Kolbe
· Chers
frères et sœurs!
· De
retour de Bressanone, où j'ai pu passer une période de repos, je suis content
de vous rencontrer et de vous saluer, chers habitants de Castel Gandolfo, et
vous pèlerins qui êtes venus aujourd'hui me rendre visite. Je voudrais encore
une fois remercier ceux qui m'ont accueilli et ont veillé sur mon séjour en
montagne. Ce furent des jours de détente sereine, au cours desquels je n'ai
cessé de rappeler au Seigneur tous ceux qui s'en remettent à mes prières. Et
ils sont vraiment très nombreux tous ceux qui m'écrivent en me demandant de
prier pour eux. Ils m'expriment leurs joies, mais aussi leurs inquiétudes, leurs
projets de vie, ainsi que les problèmes familiaux et professionnels, les
attentes et les espoirs qu'ils portent dans leur cœur, avec les angoisses liées
aux incertitudes que l'humanité vit en ce moment. Je peux assurer que je me
souviens de tous et de chacun, en particulier lors de la célébration
quotidienne de la Messe et de la récitation du Rosaire. Je sais bien que le
premier service que je peux rendre à l'Eglise et à l'humanité est précisément
celui de la prière, parce qu'en priant je place entre les mains du Seigneur
avec confiance le ministère qu'il m'a lui-même confié, avec le destin de toute
la communauté ecclésiale et civile.
· Celui
qui prie ne perd jamais l'espérance, même lorsqu'il en vient à se trouver dans
des situations difficiles voire humainement désespérées. C'est ce que nous
enseigne la Sainte Ecriture et ce dont témoigne l'histoire de l'Eglise. Combien
d'exemples, en effet, pourrions nous apporter de situations où ce fut
véritablement la prière qui soutint le chemin des saints et du peuple chrétien!
Parmi les témoignages de notre époque je voudrais citer celui de deux saints
dont nous célébrons ces jours-ci la mémoire: Thérèse Bénédicte de la
Croix, Edith Stein, dont nous avons célébré la fête le 9 août, et Maximilien
Marie Kolbe, que nous célébrerons demain, 14 août, veille de la solennité de
l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Tous deux ont conclu leur vie
terrestre par le martyre dans le camp d'Auschwitz. Apparemment leurs existences
pourraient être considérées comme un échec, mais c'est précisément dans leur
martyre que resplendit l'éclair de l'Amour, qui vainc les ténèbres de l'égoïsme
et de la haine. A saint Maximilien Kolbe sont attribuées les paroles suivantes
qu'il aurait prononcées en pleine fureur de la persécution nazie:
"La haine n'est pas une force créatrice: seul l'amour en est
une". Et il apporta une preuve héroïque de l'amour en s'offrant
généreusement en échange de l'un de ses compagnons de prison, une offrande qui
culmina par sa mort dans le bunker de la faim, le 14 août 1941.
· Edith
Stein, le 6 août de l'année suivante, à trois jours de sa fin dramatique,
approchant des consœurs du monastère de Echt, en Hollande, leur dit:
"Je suis prête à tout. Jésus est ici aussi au milieu de nous, jusqu'à
présent j'ai pu très bien prier et j'ai dit de tout mon cœur: "Ave,
Crux, spes unica"". Des témoins qui parvinrent à échapper à
l'horrible massacre racontèrent que Thérèse Bénédicte de la Croix, tandis
qu'elle revêtait l'habit carmélitain, avançait consciemment vers sa mort, elle
se distinguait par son comportement empli de paix, par son attitude sereine et
par des manières calmes et attentives aux nécessités de tous. La prière fut le
secret de cette sainte copatronne de l'Europe, qui "même après être parvenue
à la vérité dans la paix de la vie contemplative, dut vivre jusqu'au bout le
mystère de la Croix" (Lettre apostolique Spes aedificandi, Enseignements
de Jean-Paul II, XX, 2, 1999, p. 511).
· "Ave
Maria!": ce fut la dernière invocation sur les lèvres de saint
Maximilien Marie Kolbe tandis qu'il tendait le bras à celui qui le tuait par
une injection d'acide phénique. Il est émouvant de constater comment le recours
humble et confiant à la Vierge est toujours une source de courage et de sérénité.
Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de l'Assomption, qui est
l'une des célébrations mariales les plus chères à la tradition chrétienne, nous
renouvelons notre consécration à Celle qui depuis le Ciel veille à tout instant
sur nous avec un amour maternel. Tel est en effet ce que nous disons dans la
prière familière du "Je vous salue Marie", en lui demandant de prier
pour nous "aujourd'hui et à l'heure de notre mort".
****
· Je
salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe
des jeunes collégiens de Draguignan, ainsi que les Petites Sœurs de Jésus qui
se préparent à émettre leurs vœux perpétuels dans l’esprit du Bienheureux
Charles de Foucauld. Que votre pèlerinage auprès du tombeau des Apôtres Pierre
et Paul soit pour vous l’occasion de raffermir votre attachement au Christ et à
son Église et de renforcer votre esprit missionnaire. Que Dieu vous bénisse !
© Copyright 2008 - Libreria
Editrice Vaticana
Le monde est en feu
Aujourd’hui le Seigneur
nous regarde, grave, mettant à l’épreuve, et il demande à chacune de
nous : Veux-tu garder la fidélité au Crucifié ? Réfléchis bien !
Le monde est en feu, le combat entre le Christ et l’Antéchrist bat son plein
ouvertement. Si tu te décides pour le Christ, il peut t’en coûter la vie.
Réfléchis bien aussi à ce que tu promets.
Le monde est en feu. Le
brasier peut aussi atteindre notre maison. Mais élevée au-dessus de toutes les
flammes, la croix s’élance. Elles ne peuvent pas l’embraser. Elle est le chemin
de la terre vers le ciel. Celui qui l’embrasse en croyant, aimant, espérant,
elle le porte jusque dans le sein de la Trinité.
Le monde est en feu.
Est-ce qu’il ne te presse pas de l’éteindre ? Regarde en haut vers la
croix. Du cœur ouvert coule le sang du Rédempteur. Il éteint les flammes de
l’enfer. Rends ton cœur libre par l’accomplissement fidèle de tes vœux, ensuite
se déversera dans ton cœur le flot de l’amour divin, jusqu’à ce qu’il déborde
et devienne fécond jusqu’aux limites de la terre.
Ste Édith Stein
Édith Stein, philosophe
allemande issue d’une famille juive, se convertit au catholicisme en 1922 et
entre au Carmel en 1933, prenant le nom de Thérèse-Bénédicte de la Croix.
Solidaire de ses frères, elle meurt au camp d’Auschwitz en 1942. / Source cachée,
Paris, Ad Solem-Cerf, 1999, p. 238
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-15-avril/meditation-de-ce-jour-1/
Edith Stein Denkmal in Köln Bildhauer Bernd Gerresheim
Saint Teresa Benedicta of the Cross
Also known as
Edith Stein
Teresia Benedicta
Profile
Youngest of seven children in
a Jewish family. Edith lost interest and faith in Judaism by age 13.
Brilliant student and philosopher with
an interest in phenomenology. Studied at
the University of
Göttingen, Germany and
in Breisgau, Germany.
Earned her doctorate in philosophy in 1916 at
age 25. Witnessing the strength of faith of Catholic friends
led her to an interest in Catholicism,
which led to studying a catechism on
her own, which led to “reading herself into” the Faith. Converted to Catholicism in Cologne, Germany; baptized in
Saint Martin’s church, Bad Bergzabern, Germany on 1
January 1922.
Carmelite nun in 1934,
taking the name Teresa Benedicta of the Cross. Teacher in
the Dominican school in Speyer, Germany and lecturer at
the Educational Institute in Munich, Germany.
However, anti-Jewish pressure
from the Nazis forced her to resign both positions. Profound spiritual writer.
Both Jewish and Catholic, she was smuggled out
of Germany,
and assigned to Echt, Netherlands in 1938.
When the Nazis invaded the Netherlands,
she and her sister Rose, also a convert to Catholicism,
were captured and
sent to the concentration camp at Auschwitz where they died in
the gas chambers like so many others.
Born
12
October 1891 at
Breslaw, Dolnoslaskie, Germany (now Wroclaw, Poland)
as Edith Stein
body cremated
gassed on 9
August 1942 in
the ovens of Oswiecim (a.k.a. Auschwitz), Malopolskie (Poland)
26
January 1987 by Pope John
Paul II
1
May 1987 by Pope John
Paul II in the cathedral at Cologne, Germany
11
October 1998 by Pope John
Paul II
Star of David
Storefront
Additional Information
Pope Benedict XVI: General Audience, 13
August 2008
books
John Paul II’s Book of Saints, by Matthew Bunson and
Margaret Bunson
other sites in english
Catholic Herald: How Saint Teresa Benedicta reconciled with
her devout Jewish mother
Pope John Paul II: Canonization Homily
images
audio
Curious Catholic: Essays on Women, with Sister Judith
Parsons
Curious Catholic: On the Problem of Empathy, with Donald
Wallenfang
Curious Catholic: Knowledge and Faith, with Richard Bernier
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Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
fonti in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
Whatever did not fit in with my plan did lie within
the plan of God. I have an ever deeper and firmer belief that nothing is merely
an accident when seen in the light of God, that my whole life down to the
smallest details has been marked out for me in the plan of Divine Providence
and has a completely coherent meaning in God’s all-seeing eyes. And so I am
beginning to rejoice in the light of glory wherein this meaning will be
unveiled to me. Saint Teresa
Benedicta of the Cross
God is there in these moments of rest and can give us
in a single instant exactly what we need. Then the rest of the day can take its
course, under the same effort and strain, perhaps, but in peace. And when night
comes, and you look back over the day and see how fragmentary everything has
been, and how much you planned that has gone undone, and all the reasons you have
to be embarrassed and ashamed: just take everything exactly as it is, put it in
God’s hands and leave it with Him. Then you will be able to rest in Him —
really rest — and start the next day as a new life. Saint Teresa
Benedicta of the Cross
Learn from Saint Thérèse to
depend on God alone and serve Him with a wholly pure and detached heart. Then,
like her, you will be able to say ‘I do not regret that I have given myself up
to Love’. Saint Teresa
Benedicta of the Cross
O my God, fill my soul with holy joy, courage and
strength to serve You. Enkindle Your love in me and then walk with me along the
next stretch of road before me. I do not see very far ahead, but when I have
arrived where the horizon now closes down, a new prospect will prospect will
open before me, and I shall meet it with peace. Saint Teresa
Benedicta of the Cross
MLA Citation
“Saint Teresa Benedicta of the Cross“. CatholicSaints.Info.
14 November 2020. Web. 10 August 2021. <https://catholicsaints.info/saint-teresa-benedicta-of-the-cross/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-teresa-benedicta-of-the-cross/
1. The hope of building a more just world, a world
more worthy of the human person, stirred by the expectation of the impending
Third Millennium, must be coupled with an awareness that human efforts are of
no avail if not accompanied by divine grace: “Unless the Lord builds the house,
those who build it labour in vain” (Ps 127:1). This must also be a
consideration for those who in these years are seeking to give Europe a new
configuration which would help the Continent to learn from the richness of her
history and to eliminate the baneful inheritances of the past, so as to respond
to the challenges of a changing world with an originality rooted in her best
traditions.
There can be no doubt that, in Europe's complex
history, Christianity has been a central and defining element, established on
the firm foundation of the classical heritage and the multiple contributions of
the various ethnic and cultural streams which have succeeded one another down
the centuries. The Christian faith has shaped the culture of the Continent and
is inextricably bound up with its history, to the extent that Europe's history
would be incomprehensible without reference to the events of the first
evangelization and then the long centuries when Christianity, despite the
painful division between East and West, came to be the religion of the European
peoples. Even in modern and contemporary times, when religious unity
progressively disintegrated as a result both of further divisions between
Christians and the gradual detachment of culture from the horizon of faith, the
role played by faith has continued to be significant.
The path to the future cannot overlook this fact, and
Christians are called to renew their awareness of it, in order to demonstrate
faith's perennial potential. In the building up of Europe, Christians have a
duty to make a specific contribution, one which will be all the more valid and
effective to the extent that they themselves are renewed in the light of the
Gospel. In this way they will carry forward that long history of holiness which
has traversed the various regions of Europe in the course of these two
millennia, in which the officially recognized Saints are but the towering peaks
held up as a model for all. For through their upright and honest lives inspired
by love of God and neighbour, countless Christians in a wide range of
consecrated and lay vocations have attained a holiness both authentic and
widespread, even if often hidden.
2. The Church has no doubt that this wealth of
holiness is itself the secret of her past and the hope of her future. It is the
finest expression of the gift of the Redemption, which ransoms man from sin and
gives him the possibility of new life in Christ. The People of God making their
pilgrim way through history have an incomparable support in this treasure of
holiness, sensing as they do their profound union with the Church in glory,
which sings in heaven the praises of the Lamb (cf. Rev 7:9-10) and
intercedes for the community still on its earthly pilgrimage. Consequently,
from very ancient times the Saints have been looked upon by the People of God
as their protectors, and by a singular practice, certainly influenced by the
Holy Spirit, sometimes as a request of the faithful accepted by the Bishops,
and sometimes as an initiative of the Bishops themselves, individual Churches,
regions and even Continents have been entrusted to the special patronage of
particular Saints.
Accordingly, during the celebration of the Second
Special Assembly for Europe of the Synod of Bishops, on the eve of the Great
Jubilee of the Year 2000, it has seemed to me that the Christians of Europe, as
they join their fellow-citizens in celebrating this turning-point in time, so
rich in hope and yet not without its concerns, could draw spiritual benefit
from contemplating and invoking certain Saints who are in some way particularly
representative of their history. Therefore, after appropriate consulation, and
completing what I did on 31 December 1980 when I declared Co-Patrons of Europe,
along with Saint Benedict, two Saints of the first millennium, the brothers
Cyril and Methodius, pioneers of the evangelization of the East, I have decided
to add to this group of heavenly patrons three figures equally emblematic of
critical moments in the second millennium now drawing to its close: Saint
Bridget of Sweden, Saint Catherine of Siena and Saint Theresa Benedicta of the
Cross. Three great Saints, three women who at different times—two in the very
heart of the Middle Ages and one in our own century—were outstanding for their
fruitful love of Christ's Church and their witness to his Cross.
3. Naturally the vistas of holiness are so rich and
varied that new heavenly patrons could also have been chosen from among the
other worthy figures which every age and region can vaunt. Nevertheless I feel
that the decision to choose this “feminine” model of holiness is particularly
significant within the context of the providential tendency in the Church and
society of our time to recognize ever more clearly the dignity and specific
gifts of women.
The Church has not failed, from her very origins, to
acknowledge the role and mission of women, even if at times she was conditioned
by a culture which did not always show due consideration to women. But the
Christian community has progressively matured also in this regard, and here the
role of holiness has proved to be decisive. A constant impulse has come from
the icon of Mary, the “ideal woman”, Mother of Christ and Mother of the Church.
But also the courage of women martys who faced the cruelest torments with
astounding fortitude, the witness of women exemplary for their radical commitment
to the ascetic life, the daily dedication of countless wives and mothers in
that “domestic Church” which is the family, and the charisms of the many women
mystics who have also contributed to the growth of theological understanding,
offering the Church invaluable guidance in grasping fully God's plan for women.
This plan is already unmistakably expressed in certain pages of Scripture and,
in particular, in Christ's own attitude as testified to by the Gospel. The
decision to declare Saint Bridget of Sweden, Saint Catherine of Siena and Saint
Teresa Benedicta of the Cross Co-Patronesses of Europe follows upon all of
this.
The real reason then which led me to these three
particular women can be found in their lives. Their holiness was demonstrated
in historical circumstances and in geographical settings which make them
especially significant for the Continent of Europe. Saint Bridget brings us to
the extreme north of Europe, where the Continent in some way stretches out to
unity with the other parts of the world; from there she departed to make Rome
her destination. Catherine of Siena is likewise well-known for the role which
she played at a time when the Successor of Peter resided in Avignon; she
brought to completion a spiritual work already initiated by Bridget by becoming
the force behind the Pope's return to his own See at the tomb of the Prince of
the Apostles. Finally, Teresa Benedicta of the Cross, recently canonized, not
only lived in various countries of Europe, but by her entire life as thinker,
mystic and martyr, built a kind of bridge between her Jewish roots and her
commitment to Christ, taking part in the dialogue with contemporary
philosophical thought with sound intuition, and in the end forcefully
proclaiming by her martyrdom the ways of God and man in the horrendous atrocity
of the Shoah. She has thus become the symbol of a human, cultural and religious
pilgrimage which embodies the deepest tragedy and the deepest hopes of Europe.
4. The first of these three great figures, Bridget,
was born of an aristocratic family in 1303 at Finsta, in the Swedish region of
Uppland. She is known above all as a mystic and the foundress of the Order of
the Most Holy Saviour. Yet it must not be forgotten that the first part of her
life was that of a lay woman happily married to a devout Christian man to whom
she bore eight children. In naming her a Co-Patroness of Europe, I would hope
that not only those who have received a vocation to the consecrated life but
also those called to the ordinary occupations of the life of the laity in the
world, and especially to the high and demanding vocation of forming a Christian
family, will feel that she is close to them. Without abandoning the comfortable
condition of her social status, she and her husband Ulf enjoyed a married life
in which conjugal love was joined to intense prayer, the study of Sacred
Scripture, mortification and charitable works. Together they founded a small
hospital, where they often attended the sick. Bridget was in the habit of
serving the poor personally. At the same time, she was appreciated for her
gifts as a teacher, which she was able to use when she was required to serve at
Court in Stockholm. This experience was the basis of the counsel which she
would later give from time to time to princes and rulers concerning the proper
fulfilment of their duties. But obviously the first to benefit from these
counsels were her children, and it is not by chance that one of her daughters,
Catherine, is venerated as a Saint.
But this period of family life was only a first step.
The pilgrimage which she made with her husband Ulf to Santiago de Compostela in
1341 symbolically brought this time to a close and prepared her for the new
life which began a few years later at the death of her husband. It was then that
Bridget recognized the voice of Christ entrusting her with a new mission and
guiding her step by step by a series of extraordinary mystical graces.
5. Leaving Sweden in 1349, Bridget settled in Rome,
the See of the Successor of Peter. Her move to Italy was a decisive step in
expanding her mind and heart not simply geographically and culturally, but
above all spiritually. In her desire to venerate the relics of saints, she went
on pilgrimage to many places in Italy. She visited Milan, Pavia, Assisi, Ortona,
Bari, Benevento, Pozzuoli, Naples, Salerno, Amalfi and the Shrine of Saint
Michael the Archangel on Mount Gargano. Her last pilgrimage, made between 1371
and 1372, took her across the Mediterranean to the Holy Land, enabling her to
embrace spiritually not only the many holy places of Catholic Europe but also
the wellsprings of Christianity in the places sanctified by the life and death
of the Redeemer.
Even more than these devout pilgrimages, it was a
profound sense of the mystery of Christ and the Church which led Bridget to
take part in building up the ecclesial community at a quite critical period in
the Church's history. Her profound union with Christ was accompanied by special
gifts of revelation, which made her a point of reference for many people in the
Church of her time. Bridget was recognized as having the power of prophecy, and
at times her voice did seem to echo that of the great prophets of old. She
spoke unabashedly to princes and pontiffs, declaring God's plan with regard to
the events of history. She was not afraid to deliver stern admonitions about
the moral reform of the Christian people and the clergy themselves (cf. Revelations, IV,
49; cf. also IV, 5). Understandably, some aspects of her remarkable mystical
output raised questions at the time; the Church's discernment constantly
referred these back to public revelation alone, which has its fullness in
Christ and its normative expression in Sacred Scripture. Even the experiences
of the great Saints are not free of those limitations which always accompany
the human reception of God's voice.
Yet there is no doubt that the Church, which
recognized Bridget's holiness without ever pronouncing on her individual
revelations, has accepted the overall authenticity of her interior experience.
She stands as an important witness to the place reserved in the Church for a
charism lived in complete docility to the Spirit of God and in full accord with
the demands of ecclesial communion. In a special way too, because the
Scandinavian countries from which Bridget came were separated from full
communion with the See of Rome during the tragic events of the sixteenth
century, the figure of this Swedish Saint remains a precious ecumenical
“bridge”, strengthened by the ecumenical commitment of her Order.
6. Slightly later in time is another great woman,
Saint Catherine of Siena, whose role in the unfolding history of the Church and
also in the growing theological understanding of revelation has been recognized
in significant ways, culminating in her proclamation as a Doctor of the Church.
Born in Siena in 1347, she was blessed from her early
childhood with exceptional graces which enabled her to progress rapidly along
the spiritual path traced by Saint Dominic on a journey of perfection which
combined prayer, self-denial and works of charity. Catherine was twenty years
old when Christ showed his special love for her through the mystical symbol of
a wedding ring. This was the culmination of an intimacy which had matured in
hiddenness and in contemplation, thanks to her constantly abiding, even outside
the monastic walls, in that spiritual dwelling-place which she loved to call
her “interior cell”. She was quickly able to blend the silence of this cell,
which rendered her completely docile to God's inspirations, with remarkable
apostolic activity. Many people, including members of the clergy, gathered
around her and became her disciples, recognizing in her the gift of spiritual
motherhood. Her letters circulated throughout Italy and Europe as a whole.
Indeed, by the assurance of her bearing and the ardour of her words, the young
woman of Siena entered into the thick of the ecclesiastical and social issues
of her time.
Catherine was tireless in her commitment to resolving
the many conflicts which afflicted the society of her time. Her efforts to
bring peace reached the level of European rulers such as Charles V of France,
Charles of Durazzo, Elizabeth of Hungary, Louis the Great of Hungary and
Poland, and Giovanna of Naples. Her attempts to reconcile Florence with the Pope
were also notable. Placing “Christ crucified and sweet Mary” before the parties
involved, she made it clear that in a society inspired by Christian values
there could never be grounds for conflict so serious that the reasons of force
need prevail over the force of reason.
7. Yet Catherine was well aware that such a conclusion
was unthinkable if souls had not first been moulded by the power of the Gospel.
This was why she stressed the reform of morals to all, without exception. To
monarchs she insisted that they could not govern as if the realm was their
“property”: knowing that they must render to God an account of their exercise
of power, they must instead uphold “holy and true justice” and become “fathers
of the poor” (cf. Letter 235 to the King of France). The exercise of
sovereignty was not to be separated from the exercise of charity, which is the
soul both of one's personal life and one's political responsibility (cf. Letter
357 to the King of Hungary).
With the same vigour, Catherine addressed Churchmen of
every rank, demanding of them the most exacting integrity in their personal
lives and their pastoral ministry. The uninhibited, powerful and incisive tone
in which she admonished priests, Bishops and Cardinals is quite striking. It is
essential—she would say—to root out from the garden of the Church the rotten
plants and to put in their place “new plants” which are fresh and fragrant. And
strengthened by her intimacy with Christ, the Saint of Siena was not afraid to
point out frankly even to the Pope, whom she loved dearly as her “sweet Christ
on earth”, that the will of God demanded that he should abandon the hesitation
born of earthly prudence and worldly interests, and return from Avignon to
Rome, to the Tomb of Peter.
With similar energy Catherine then strove to overcome
the divisions which arose in the papal election following the death of Gregory
XI: in that situation too she once more appealed with passionate ardour to the
uncompromising demands of ecclesial communion. That was the supreme ideal which
inspired her whole life as she spent herself unstintingly for the sake of the
Church. She herself declared this to her spiritual children on her death-bed:
“Hold firm to this, my beloved—that I have given my life for the holy Church”
(Blessed Raymond of Capua, Life of Saint Catherine of Siena, Book
III, Chap. IV).
8. With Edith Stein—Saint Teresa Benedicta of the
Cross—we enter a very different historical and cultural context. For she brings
us to the heart of this tormented century, pointing to the hopes which it has
stirred, but also the contradictions and failures which have disfigured it.
Unlike Bridget and Catherine, Edith was not from a Christian family. What we
see in her is the anguish of the search and the struggle of an existential
“pilgrimage”. Even after she found the truth in the peace of the contemplative
life, she was to live to the full the mystery of the Cross.
Edith was born in 1891 to a Jewish family of Breslau,
which was then in German territory. Her interest in philosophy, and her abandonment
of the religious practice which she had been taught by her mother, might have
presaged not a journey of holiness but a life lived by the principles of pure
“rationalism”. Yet it was precisely along the byways of philosophical
investigation that grace awaited her: having chosen to undertake the study of
phenomenology, she became sensitive to an objective reality which, far from
ultimately dissolving in the subject, both precedes the subject and becomes the
measure of subjective knowledge, and thus needs to be examined with rigorous
objectivity. This reality must be heeded and grasped above all in the human
being, by virtue of that capacity for “empathy”—a word dear to her—which
enables one in some way to appropriate the lived experience of the other (cf.
Edith Stein, The Problem of Empathy).
It was with this listening attitude that she came face
to face, on the one hand, with the testimony of Christian spiritual experience
given by Teresa of Avila and the other great mystics of whom she became a disciple
and an imitator, and, on the other hand, with the ancient tradition of
Christian thought as consolidated in Thomistic philosophy. This path brought
her first to Baptism and then to the choice of a contemplative life in the
Carmelite Order. All this came about in the context of a rather turbulent
personal journey, marked not only by inner searching but also by commitment to
study and teaching, in which she engaged with admirable dedication.
Particularly significant for her time was her struggle to promote the social
status of women; and especially profound are the pages in which she explores
the values of womanhood and woman's mission from the human and religious
standpoint (cf. E. Stein, Woman. Her Role According to Nature and Grace).
9. Edith's encounter with Christianity did not lead
her to reject her Jewish roots; rather it enabled her fully to rediscover them.
But this did not mean that she was spared misunderstanding on the part of her
family. It was especially her mother's disapproval which caused her profound
pain. Her entire journey towards Christian perfection was marked not only by
human solidarity with her native people but also by a true spiritual sharing in
the vocation of the children of Abraham, marked by the mystery of God's call
and his “irrevocable gifts” (cf. Rom 11:29).
In particular, Edith made her own the suffering of the
Jewish people, even as this reached its apex in the barbarous Nazi persecution
which remains, together with other terrible instances of totalitarianism, one
of the darkest and most shameful stains on the Europe of our century. At the
time, she felt that in the systematic extermination of the Jews the Cross of
Christ was being laid on her people, and she herself took personal part in it
by her deportation and execution in the infamous camp of Auschwitz-Birkenau.
Her voice merged with the cry of all the victims of that appalling tragedy, but
at the same time was joined to the cry of Christ on the Cross which gives to
human suffering a mysterious and enduring fruitfulness. The image of her
holiness remains for ever linked to the tragedy of her violent death, alongside
all those who with her suffered the same fate. And it remains as a proclamation
of the Gospel of the Cross, with which she identified herself by the very choice
of her name in religion.
Today we look upon Teresa Benedicta of the Cross and,
in her witness as an innocent victim, we recognize an imitation of the
Sacrificial Lamb and a protest against every violation of the fundamental
rights of the person. We also recognize in it the pledge of a renewed encounter
between Jews and Christians which, following the desire expressed by the Second
Vatican Council, is now entering upon a time of promise marked by openness on
both sides. Today's proclamation of Edith Stein as a Co-Patroness of Europe is
intended to raise on this Continent a banner of respect, tolerance and
acceptance which invites all men and women to understand and appreciate each
other, transcending their ethnic, cultural and religious differences in order
to form a truly fraternal society.
10. Thus may Europe grow! May it grow as a Europe of
the spirit, in continuity with the best of its history, of which holiness is
the highest expression. The unity of the Continent, which is gradually maturing
in people's consciousness and receiving a more precise political definition,
certainly embodies a great hope. Europeans are called to leave behind once and
for all the rivalries of history which often turned the Continent into a
theatre of devastating wars. At the same time they must work to create
conditions for greater unity and cooperation between peoples. Before them lies
the daunting challenge of building a culture and an ethic of unity, for in the
absence of these any politics of unity is doomed sooner or later to failure.
In order to build the new Europe on solid foundations
it is certainly not enough to appeal to economic interests alone; for these,
while sometimes bringing people together, are at other times a cause of
division. Rather there is a need to act on the basis of authentic values, which
are founded on the universal moral law written on the heart of every person. A
Europe which would exchange the values of tolerance and universal respect for
ethical indifference and skepticism about essential values would be opening
itself to immense risks and sooner or later would see the most fearful spectres
of its past reappear in new forms.
To remove this threat, the role of Christianity—which
tirelessly points to the horizon of ultimate truth—is once again seen to be
vital. Also, in light of the many areas of agreement with other religions
acknowledged by the Second Vatican Council (cf. Declaration on the Relationship
of the Church to Non-Christian Religions Nostra Aetate), it must be
strongly emphasized that openness to the Transcendent is a vital dimension of
human existence. It is essential, therefore, for all Christians who live in the
different nations of the Continent to renew their commitment to bear witness to
their faith. Theirs is the task of nourishing the hope of full salvation by the
proclamation which properly belongs to them: the proclamation of the Gospel,
the “Good News” that God has drawn near to us and in his Son Jesus Christ has
offered us redemption and fullness of divine life. In the power of the Spirit
who has been given to us we can lift our eyes to God and call upon him with the
tender name of “Abba”, Father! (cf. Rom 8:15: Gal 4:6).
11. It is precisely this proclamation of hope that I
have wished to strengthen by calling for a renewed devotion, in a “European”
context, to these three great women, who in different historical times made so
significant a contribution to the growth of the Church and the development of
society.
Through the Communion of Saints, which mysteriously
unites the Church on earth with the Church in heaven, they take our cares upon
themselves in their unceasing intercession before the throne of God. At the
same time, a more fervent invocation of these Saints, and a more assiduous and
careful attention to their words and example, will not fail to make us ever
more aware of our common vocation to holiness and inspire in us the resolve to
be ever more generous in our commitment.
Wherefore, after much consideration, in virtue of my
Apostolic Authority I establish and declare Saint Bridget of Sweden, Saint
Catherine of Siena and Saint Teresa Benedicta of the Cross heavenly
Co-Patronesses of all of Europe before God, and I hereby grant all the honours
and liturgical privileges belonging by law to the principal patrons of places.
Glory be to the Holy Trinity, whose radiant splendour
shines uniquely in their lives and in the lives of all the Saints. Peace to men
and women of good will, in Europe and throughout the world.
Given in Rome, at Saint Peter's, on the first day of
October in the year 1999, the twenty-first of my Pontificate.
JOHN PAUL II
© Copyright 1999 - Libreria Editrice Vaticana
Echt (Limburg) Rijksmonument 525532
karmelitessenklooster, gevelmonument Edith Stein
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
St Edith Stein and St Maximilian Mary Kolbe
Dear Brothers and Sisters,
Having returned from Bressanone where I was able to spend a restful period, I am glad to meet with you and greet you, dear inhabitants of Castel Gandolfo, and you, pilgrims who have come to visit me today. I would like once again to thank all those who welcomed me and looked after me during my stay in the mountains. They were days of serene relaxation during which I continuously commended to the Lord all those who entrust themselves to my prayer. Those who write to me asking me to pray for them are truly numerous. They tell me of their joys but also their worries, their plans and their family and work problems, the expectations and hopes that they carry in their hearts, together with their apprehensions connected with the uncertainties that humanity is living at the present time. I can assure them that I remember each and every one, especially during the daily celebration of Holy Mass and the recitation of the Rosary. I know well that the principal service I can render to the Church and to humanity is, precisely, prayer, for in praying I confidently place in the Lord's hands the ministry that he himself has entrusted to me, together with the future of the entire ecclesial and civil communities.
Those who pray never lose hope, even when they find themselves in a difficult and even humanly hopeless plight. Sacred Scripture teaches us this and Church history bears witness to this.
In fact, how many examples we could cite of situations in which it was precisely prayer that sustained the journey of Saints and of the Christian people! Among the testimonies of our epoch I would like to mention the examples of two Saints whom we are commemorating in these days: Teresa Benedicta of the Cross, Edith Stein, whose feast we celebrated on 9 August, and Maximilian Mary Kolbe, whom we will commemorate tomorrow, on 14 August, the eve of the Solemnity of the Assumption of the Blessed Virgin Mary. Both ended their earthly life with martyrdom in the concentration camp of Auschwitz. Their lives might seem to have been a defeat, but it is precisely in their martyrdom that the brightness of Love which dispels the gloom of selfishness and hatred shines forth. The following words are attributed to St Maximilian Kolbe, who is said to have spoken them when the Nazi persecution was raging: "Hatred is not a creative force: only love is creative". And heroic proof of his love was the generous offering he made of himself in exchange for a fellow prisoner, an offer that culminated in his death in the starvation bunker on 14 August 1941.
On 6 August the following year, three days before her tragic end, Edith Stein approaching some Sisters in the monastery of Echt, in the Netherlands, said to them: "I am ready for anything. Jesus is also here in our midst. Thus far I have been able to pray very well and I have said with all my heart: "Ave, Crux, spes unica'". Witnesses who managed to escape the terrible massacre recounted that while Teresa Benedicta of the Cross, dressed in the Carmelite habit, was making her way, consciously, toward death, she distinguished herself by her conduct full of peace, her serene attitude and her calm behaviour, attentive to the needs of all. Prayer was the secret of this Saint, Co-Patroness of Europe, who, "Even after she found the truth in the peace of the contemplative life, she was to live to the full the mystery of the Cross" (Apostolic Letter Spes Aedificandi).
"Hail Mary!" was the last prayer on the lips
of St Maximilian Mary Kolbe, as he offered his arm to the person who was about
to kill him with an injection of phenolic acid. It is moving to note how humble
and trusting recourse to Our Lady is always a source of courage and serenity.
While we prepare to celebrate the Solemnity of the Assumption, which is one of
the best-loved Marian feasts in the Christian tradition, let us renew our
entrustment to her who from Heaven watches over us with motherly love at every
moment. In fact, we say this in the familiar prayer of the Hail Mary, asking
her to pray for us "now and at the hour of our death".
To special groups
I am happy to welcome the young Irish pilgrims from Kildare and Leighlin who are with us this morning. My warm greeting also goes to the Heisei Youth Group from Japan. Upon all the English-speaking pilgrims, including those from Guam, Canada and the United States, I cordially invoke God's Blessings of joy and peace.
Lastly, I greet the young people, the sick and the newlyweds. Dear friends, may the light of Christ always illuminate your lives and make them bear fruits of good.
Thank you all. Again, I wish you a good week. Have a good Feast of the Assumption.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
Edith Stein in Speyer Cathedral
St. Teresa Benedicta of the Cross (Edith Stein)
Edith Stein was born in Breslau on 12 October 1891,
the youngest of 11, as her family were celebrating Yom Kippur, that most
important Jewish festival, the Feast of Atonement. “More than anything else,
this helped make the youngest child very precious to her mother.” Being born on
this day was like a foreshadowing to Edith, a future Carmelite nun.
Edith’s father, who ran a timber business, died when
she had only just turned two. Her mother, a very devout, hard-working,
strong-willed and truly wonderful woman, now had to fend for herself and to
look after the family and their large business. However, she did not succeed in
keeping up a living faith in her children. Edith lost her faith in God. “I
consciously decided, of my own volition, to give up praying,” she said.
In 1911 she passed her school-leaving exam with flying
colours and enrolled at the University of Breslau to study German and history,
though this was a mere “bread-and-butter” choice. Her real interest was in
philosophy and in women’s issues. She became a member of the Prussian Society
for Women’s Franchise. “When I was at school and during my first years at
university,” she wrote later, “I was a radical suffragette. Then I lost
interest in the whole issue. Now I am looking for purely pragmatic solutions.”
In 1913, Edith Stein transferred to G0ttingen
University, to study under the mentorship of Edmund Husserl. She became his
pupil and teaching assistant, and he later tutored her for a doctorate. At the
time, anyone who was interested in philosophy was fascinated by Husserl’s new
view of reality, whereby the world as we perceive it does not merely exist in a
Kantian way, in our subjective perception. His pupils saw his philosophy as a
return to objects: “back to things”. Husserl’s phenomenology unwittingly led
many of his pupils to the Christian faith. In G0ttingen Edith Stein also met
the philosopher Max Scheler, who directed her attention to Roman Catholicism.
Nevertheless, she did not neglect her “bread-and-butter” studies and passed her
degree with distinction in January 1915, though she did not follow it up with
teacher training.
“I no longer have a life of my own,” she wrote at the
beginning of the First World War, having done a nursing course and gone to
serve in an Austrian field hospital. This was a hard time for her, during which
she looked after the sick in the typhus ward, worked in an operating theatre,
and saw young people die. When the hospital was dissolved, in 1916, she
followed Husserl as his assistant to the German city of Freiburg, where she
passed her doctorate summa cum laude (with the utmost distinction) in 1917,
after writing a thesis on “The Problem of Empathy.”
During this period she went to Frankfurt Cathedral and
saw a woman with a shopping basket going in to kneel for a brief prayer. “This
was something totally new to me. In the synagogues and Protestant churches I
had visited people simply went to the services. Here, however, I saw someone
coming straight from the busy marketplace into this empty church, as if she was
going to have an intimate conversation. It was something I never forgot.
“Towards the end of her dissertation she wrote: “There have been people who
believed that a sudden change had occurred within them and that this was a
result of God’s grace.” How could she come to such a conclusion?
Edith Stein had been good friends with Husserl’s
Göttingen assistant, Adolf Reinach, and his wife.
When Reinach fell in Flanders in November 1917, Edith
went to Göttingen to visit his widow. The Reinachs had converted to
Protestantism. Edith felt uneasy about meeting the young widow at first, but
was surprised when she actually met with a woman of faith. “This was my first
encounter with the Cross and the divine power it imparts to those who bear it …
it was the moment when my unbelief collapsed and Christ began to shine his
light on me – Christ in the mystery of the Cross.”
Later, she wrote: “Things were in God’s plan which I
had not planned at all. I am coming to the living faith and conviction that –
from God’s point of view – there is no chance and that the whole of my life,
down to every detail, has been mapped out in God’s divine providence and makes
complete and perfect sense in God’s all-seeing eyes.”
In Autumn 1918 Edith Stein gave up her job as
Husserl’s teaching assistant. She wanted to work independently. It was not
until 1930 that she saw Husserl again after her conversion, and she shared with
him about her faith, as she would have liked him to become a Christian, too.
Then she wrote down the amazing words: “Every time I feel my powerlessness and
inability to influence people directly, I become more keenly aware of the
necessity of my own holocaust.”
Edith Stein wanted to obtain a professorship, a goal
that was impossible for a woman at the time. Husserl wrote the following
reference: “Should academic careers be opened up to ladies, then I can
recommend her whole-heartedly and as my first choice for admission to a
professorship.” Later, she was refused a professorship on account of her
Jewishness.
Back in Breslau, Edith Stein began to write articles
about the philosophical foundation of psychology. However, she also read the
New Testament, Kierkegaard and Ignatius of Loyola’s Spiritual Exercises. She
felt that one could not just read a book like that, but had to put it into
practice.
In the summer of 1921. she spent several weeks in
Bergzabern (in the Palatinate) on the country estate of Hedwig Conrad-Martius,
another pupil of Husserl’s. Hedwig had converted to Protestantism with her
husband. One evening Edith picked up an autobiography of St. Teresa of Avila
and read this book all night. “When I had finished the book, I said to myself:
This is the truth.” Later, looking back on her life, she wrote: “My longing for
truth was a single prayer.”
On 1 January 1922 Edith Stein was baptized. It was the
Feast of the Circumcision of Jesus, when Jesus entered into the covenant of
Abraham. Edith Stein stood by the baptismal font, wearing Hedwig
Conrad-Martius’ white wedding cloak. Hedwig washer godmother. “I had given up
practising my Jewish religion when I was a 14-year-old girl and did not begin
to feel Jewish again until I had returned to God.” From this moment on she was
continually aware that she belonged to Christ not only spiritually, but also
through her blood. At the Feast of the Purification of Mary – another day with
an Old Testament reference – she was confirmed by the Bishop of Speyer in his
private chapel.
After her conversion she went straight to Breslau:
“Mother,” she said, “I am a Catholic.” The two women cried. Hedwig Conrad
Martius wrote: “Behold, two Israelites indeed, in whom is no deceit!” (cf. John
1:47).
Immediately after her conversion she wanted to join a
Carmelite convent. However, her spiritual mentors, Vicar-General Schwind of
Speyer, and Erich Przywara SJ, stopped her from doing so. Until Easter 1931 she
held a position teaching German and history at the Dominican Sisters’ school and
teacher training college of St. Magdalen’s Convent in Speyer. At the same time
she was encouraged by Arch-Abbot Raphael Walzer of Beuron Abbey to accept
extensive speaking engagements, mainly on women’s issues. “During the time
immediately before and quite some time after my conversion I … thought that
leading a religious life meant giving up all earthly things and having one’s
mind fixed on divine things only. Gradually, however, I learnt that other
things are expected of us in this world… I even believe that the deeper someone
is drawn to God, the more he has to `get beyond himself’ in this sense, that
is, go into the world and carry divine life into it.”
She worked enormously hard, translating the letters
and diaries of Cardinal Newman from his pre-Catholic period as well as Thomas
Aquinas’ Quaestiones Disputatae de Veritate. The latter was a very free
translation, for the sake of dialogue with modern philosophy. Erich Przywara
also encouraged her to write her own philosophical works. She learnt that it
was possible to “pursue scholarship as a service to God… It was not until I had
understood this that I seriously began to approach academic work again.” To
gain strength for her life and work, she frequently went to the Benedictine
Monastery of Beuron, to celebrate the great festivals of the Church year.
In 1931 Edith Stein left the convent school in Speyer
and devoted herself to working for a professorship again, this time in Breslau
and Freiburg, though her endeavours were in vain. It was then that she wrote
Potency and Act, a study of the central concepts developed by Thomas Aquinas.
Later, at the Carmelite Convent in Cologne, she rewrote this study to produce
her main philosophical and theological oeuvre, Finite and Eternal Being. By
then, however, it was no longer possible to print the book.
In 1932 she accepted a lectureship position at the
Roman Catholic division of the German Institute for Educational Studies at the
University of Munster, where she developed her anthropology. She successfully
combined scholarship and faith in her work and her teaching, seeking to be a
“tool of the Lord” in everything she taught. “If anyone comes to me, I want to
lead them to Him.”
In 1933 darkness broke out over Germany. “I had heard
of severe measures against Jews before. But now it dawned on me that God had
laid his hand heavily on His people, and that the destiny of these people would
also be mine.” The Aryan Law of the Nazis made it impossible for Edith Stein to
continue teaching. “If I can’t go on here, then there are no longer any
opportunities for me in Germany,” she wrote; “I had become a stranger in the
world.”
The Arch-Abbot of Beuron, Walzer, now no longer
stopped her from entering a Carmelite convent. While in Speyer, she had already
taken a vow of poverty, chastity and obedience. In 1933 she met with the
prioress of the Carmelite Convent in Cologne. “Human activities cannot help us,
but only the suffering of Christ. It is my desire to share in it.”
Edith Stein went to Breslau for the last time, to say
good-bye to her mother and her family. Her last day at home was her birthday,
12 October, which was also the last day of the Feast of Tabernacles. Edith went
to the synagogue with her mother. It was a hard day for the two women. “Why did
you get to know it [Christianity]?” her mother asked, “I don’t want to say
anything against him. He may have been a very good person. But why did he make
himself God?” Edith’s mother cried. The following day Edith was on the train to
Cologne. “I did not feel any passionate joy. What I had just experienced was
too terrible. But I felt a profound peace – in the safe haven of God’s will.”
From now on she wrote to her mother every week, though she never received any
replies. Instead, her sister Rosa sent her news from Breslau.
Edith joined the Carmelite Convent of Cologne on 14
October, and her investiture took place on 15 April, 1934. The mass was
celebrated by the Arch-Abbot of Beuron. Edith Stein was now known as Sister
Teresia Benedicta a Cruce – Teresa, Blessed of the Cross. In 1938 she wrote: “I
understood the cross as the destiny of God’s people, which was beginning to be
apparent at the time (1933). I felt that those who understood the Cross of
Christ should take it upon themselves on everybody’s behalf. Of course, I know
better now what it means to be wedded to the Lord in the sign of the cross.
However, one can never comprehend it, because it is a mystery.” On 21 April
1935 she took her temporary vows. On 14 September 1936, the renewal of her vows
coincided with her mother’s death in Breslau. “My mother held on to her faith
to the last moment. But as her faith and her firm trust in her God … were the
last thing that was still alive in the throes of her death, I am confident that
she will have met a very merciful judge and that she is now my most faithful
helper, so that I can reach the goal as well.”
When she made her eternal profession on 21 April 1938,
she had the words of St. John of the Cross printed on her devotional picture:
“Henceforth my only vocation is to love.” Her final work was to be devoted to
this author.
Edith Stein’s entry into the Carmelite Order was not
escapism. “Those who join the Carmelite Order are not lost to their near and
dear ones, but have been won for them, because it is our vocation to intercede
to God for everyone.” In particular, she interceded to God for her people: “I
keep thinking of Queen Esther who was taken away from her people precisely
because God wanted her to plead with the king on behalf of her nation. I am a
very poor and powerless little Esther, but the King who has chosen me is
infinitely great and merciful. This is great comfort.” (31 October 1938)
On 9 November 1938 the anti-Semitism of the Nazis
became apparent to the whole world.
Synagogues were burnt, and the Jewish people were
subjected to terror. The prioress of the Carmelite Convent in Cologne did her
utmost to take Sister Teresia Benedicta a Cruce abroad. On New Year’s Eve 1938
she was smuggled across the border into the Netherlands, to the Carmelite
Convent in Echt in the Province of Limburg. This is where she wrote her will on
9 June 1939: “Even now I accept the death that God has prepared for me in
complete submission and with joy as being his most holy will for me. I ask the
Lord to accept my life and my death … so that the Lord will be accepted by His
people and that His Kingdom may come in glory, for the salvation of Germany and
the peace of the world.”
While in the Cologne convent, Edith Stein had been
given permission to start her academic studies again. Among other things, she
wrote about “The Life of a Jewish Family” (that is, her own family): “I simply
want to report what I experienced as part of Jewish humanity,” she said,
pointing out that “we who grew up in Judaism have a duty to bear witness … to
the young generation who are brought up in racial hatred from early childhood.”
In Echt, Edith Stein hurriedly completed her study of
“The Church’s Teacher of Mysticism and the Father of the Carmelites, John of
the Cross, on the Occasion of the 400th Anniversary of His Birth, 1542-1942.”
In 1941 she wrote to a friend, who was also a member of her order: “One can
only gain a scientia crucis (knowledge of the cross) if one has thoroughly
experienced the cross. I have been convinced of this from the first moment
onwards and have said with all my heart: ‘Ave, Crux, Spes unica’ (I welcome
you, Cross, our only hope).” Her study on St. John of the Cross is entitled:
“Kreuzeswissenschaft” (The Science of the Cross).
Edith Stein was arrested by the Gestapo on 2 August
1942, while she was in the chapel with the other sisters. She was to report
within five minutes, together with her sister Rosa, who had also converted and
was serving at the Echt Convent. Her last words to be heard in Echt were
addressed to Rosa: “Come, we are going for our people.”
Together with many other Jewish Christians, the two
women were taken to a transit camp in Amersfoort and then to Westerbork. This
was an act of retaliation against the letter of protest written by the Dutch
Roman Catholic Bishops against the pogroms and deportations of Jews. Edith
commented, “I never knew that people could be like this, neither did I know
that my brothers and sisters would have to suffer like this. … I pray for them
every hour. Will God hear my prayers? He will certainly hear them in their
distress.” Prof. Jan Nota, who was greatly attached to her, wrote later: “She
is a witness to God’s presence in a world where God is absent.”
On 7 August, early in the morning, 987 Jews were
deported to Auschwitz. It was probably on 9 August that Sister Teresia
Benedicta a Cruce, her sister and many other of her people were gassed.
When Edith Stein was beatified in Cologne on 1 May
1987, the Church honoured “a daughter of Israel”, as Pope John Paul II put it,
who, as a Catholic during Nazi persecution, remained faithful to the crucified
Lord Jesus Christ and, as a Jew, to her people in loving faithfulness.”
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-edith-stein/
Edith Stein, saintly Carmelite, profound philosopher
and brilliant writer, had a great influence on the women of her time, and is
having a growing influence in the intellectual and philosophical circles of
today’s Germany and of the whole world. She is an inspiration to all Christians
whose heritage is the Cross, and her life was offered for her own Jewish people
in their sufferings and persecutions.
Born on October 12, 1891, of Jewish parents, Siegried
Stein and Auguste Courant, in Breslau, Germany, Edith Stein from her earliest
years showed a great aptitude for learning, and by the time of the outbreak of
World War I, she had studied philology and philosophy at the universities of
Breslau and Goettingen.
After the war, she resumed her higher studies at the
University of Freiburg and was awarded her doctorate in philosophy Suma
Cum Laude. She later became the assistant and collaborator of Professor
Husserl, the famous founder of phenomenology, who greatly appreciated her
brilliant mind.
In the midst of all her studies, Edith Stein was
searching not only for the truth, but for Truth itself and she found both in
the Catholic Church, after reading the autobiography of Saint Teresa of Avila.
She was baptized on New Year’s Day, 1922.
After her conversion, Edith spent her days teaching,
lecturing, writing and translating, and she soon became known as a celebrated
philosopher and author, but her own great longing was for the solitude and
contemplation of Carmel, in which she could offer herself to God for her
people. It was not until the Nazi persecution of the Jews brought her public
activities and her influence in the Catholic world to a sudden close that her
Benedictine spiritual director gave his approval to her entering the Discalced
Carmelie Nuns’ cloistered community at Cologne-Lindenthal on 14 October 1933.
The following April, Edith received the Habit of Carmel and the religious name
of "Teresia Benedicta ac Cruce," and on Easter Sunday, 21 April 1935,
she made her Profession of Vows.
When the Jewish persecution increased in violence and
fanaticism, Sister Teresa Benedicta soon realized the danger that her presence
was to the Cologne Carmel, and she asked and received permission to transfer to
a foreign monastery. On the night of 31 December 1938, she secretly crossed the
border into Holland where she was warmly received in the Carmel of Echt. There
she wrote her last work, The Science of the Cross.
Her own Cross was just ahead of her, for the Nazis had
invaded neutral Holland, and when the Dutch bishops issued a pastoral letter
protesting the deportation of the Jews and the expulsion of Jewish children
from the Catholic school system, the Nazis arrested all Catholics of Jewish
extraction in Holland. Edith was taken from the Echt Carmel on 2 August 1942,
and transported by cattle train to the death camp of Auschwitz, the conditions
in the box cars being so inhuman that many died or went insane on the four day
trip. She died in the gas chambers at Auschwitz on 9 August 1942.
We no longer seek her on earth, but with God Who
accepted her sacrifice and will give its fruit to the people for whom she
prayed, suffered, and died. In her own words: "Once can only learn the
science of the Cross by feeling the Cross in one’s own person." We can say
that in the fullest sense of the word, Sister Teresa was "Benedicta a
Cruce" -- blessed by the Cross.
Pope John Paul II beatified Sister Teresa Benedicta of
the Cross on 1 May 1987, and canonizes her on 11 October 1998.
"God is there in these moments of rest and can
give us in a single instant exactly what we need. Then the rest of the day can
take its course, under the same effort and strain, perhaps, but in peace. And
when night comes, and you look back over the day and see how fragmentary
everything has been, and how much you planned that has gone undone, and all the
rasons you have to be embarrassed and ashamed: just take everything exactly as
it is, put it in God’s hands and leave it with Him. Then you will be able to
rest in Him -- really rest -- and start the next day as a new life."
"O my God, fill my soul with holy joy, courage
and strength to serve You. Enkindle Your love in me and then walk with me along
the next stretch of road before me. I do not see very far ahead, but when I
have arrived where the horizon now closes down, a new prospect will prospect
will open before me, and I shall meet it with peace.
"Learn from St. Thérèse to depend on God alone
and serve Him with a wholly pure and detached heart. Then, like her, you will
be able to say ‘I do not regret that I have given myself up to Love’."
SOURCE : http://www.ewtn.com/faith/edith_stein.htm
St. Ludgeri Münster, Niels Stensen und Edith Stein
St. Teresa Benedicta of the Cross: Martyr and Model of Reconciliation
By
Jean M. Heimann
August 9 is the feast of St. Teresa Benedicta of the Cross (also known as Edith
Stein), virgin and martyr, a Jewish convert to Catholicism, who later became a
Discalced Carmelite nun and was martyred at Auschwitz. She is the patron saint
of converted Jews, loss of parents, martyrs, and World Youth Day.
Edith Stein was born on October 12, 1891, of Jewish parents, Siegried Stein and
Auguste Courant, in Breslau, Germany, the youngest of eleven children. Although
her parents were practicing Jews, Edith became an atheist during her adolescent
years.
A critical thinker and a gifted scholar, Edith studied philology and
philosophy at the universities of Breslau and Goettingen. Her studies were
temporarily discontinued due to the outbreak of World War I. During the War,
she felt motivated to offer her assistance to alleviate the suffering and
tragedies of the war. In 1915, she became a nursing assistant and worked in a
Red Cross hospital for the prevention of infectious diseases.
Following World War I, she resumed her studies at the University of Freiburg
and was awarded a doctorate in philosophy Suma Cum Laude at age 25. She later
became the assistant and colleague of Professor Husserl, the famous founder of
phenomenology, who greatly appreciated her brilliant mind.
Edith was searching for the truth and finally found it in the Catholic Church,
initially through her study of the autobiography of St. Teresa of Avila and the
works of St. Thomas Aquinas. She was baptized in the Church on New Years' Day,
1922.
Following her conversion, Edith became a famous author and philosopher, and
spent her days writing, translating, teaching, and lecturing. She was teaching at a Catholic school of education in
Speyer when she was forced to quit her job due to an imperative made by the
Nazi government which required an “Aryan certificate” for civil servants.
She
entered the Discalced Carmelite monastery in Cologne in October 1933 and
received the religious habit of the Order as a novice in April 1934, at the age
of 43, taking the religious name Teresa Benedicta of the Cross ("Teresa
blessed by the Cross"). In 1938 she and her sister Rosa, also a convert
and an extern Sister of the monastery were sent to the Carmelite monastery in
the Netherlands for their protection and safety.
On August 2, 1942, Edith was taken from her monastery and transported by cattle
train to the death camp of Auschwitz. The conditions in the box cars were so
inhuman that many died or went insane on the four day trip. She died in the gas
chambers at Auschwitz and was cremated at the age of 51 on August 9, 1942.
Despite the fact that Edith was annihilated by the satanic evil of
genocide, the witness of her life stands strong as a blazing light in the midst
of evil, darkness, and suffering. She was beatified by Pope John Paul II at
Cologne on May 1, 1987, and canonized in Rome twelve years later.
Favorite St. Teresa Benedicta of the Cross Quotes
“One cannot desire freedom from the cross when one is especially chosen for the
cross.”
"Whoever seeks the truth seeks God, whether he is conscious of it or
not."
"In the heart of Jesus, which was pierced, the kingdom of heaven and the
land of earth are bound together. Here is for us the source of life. This heart
is the heart of the Triune Divinity, and the center of all human hearts... It
draws us to itself with secret power, it conceals us in itself in the Father's
bosom and floods us with the Holy Spirit. This heart, it beats for us in a
small tabernacle where it remains mysteriously hidden in that still, white
host."
"Whatever was not planned by me, was planned by God."
“God Himself teaches us to go forward with our hand in His by means of the
Church’s liturgy.”
“The more lofty the degree of loving union to which God destines the soul, so
much more profound and persistent must be its purification.”
“There is a state of resting in God, an absolute break from all intellectual
activity, when one forms no plans, makes no decisions and for the first time
really ceases to act, when one simply hands over the future to God’s will and
‘surrenders himself to fate’.”
“God is there in these moments of rest and can give us in a single instant
exactly what we need. Then the rest of the day can take its course under the
same effort and strain, perhaps, but in peace. And when night looks back and
you see how fragmentary everything has been, and how much you planned that has
gone undone, and all the reasons you have to be embarrassed and ashamed: just
take everything exactly as it is, put it in God’s hands and leave it to Him –
really rest – and start the next day as a new life.”
"Learn from St. Therese to depend on God alone and serve Him with a wholly
pure and detached heart. Then, like her you will be able to say ‘I do not
regret that I have given myself up to Love’.’’
~ St. Teresa Benedicta of the Cross
Prayers of St. Teresa Benedicta
"O my God, fill my soul with holy joy, courage and strength to serve You.
Enkindle Your love in me and then walk with me along the next stretch of road
before me. I do not see very far ahead, but when I have arrived where the
horizon now closes down, a new prospect will open before me, and I shall meet
it with peace."
"When night comes, and retrospect shows that everything was patchwork and
much that one had planned left undone, when so many things rouse shame and
regret, then take all as is, lay it in God's hands, and offer it up to Him. In
this way we will be able to rest in Him, actually to rest and to begin the new
day like a new life."
SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2016/08/st-teresa-benedicta-of-cross-martyr-and.html
Santa Teresa Benedetta della Croce (Edith Stein) Vergine
e martire
Breslavia, Polonia, 12 ottobre 1891 - Auschwitz,
Polonia, 9 agosto 1942
Edith Stein nasce a Breslavia, capitale della Slesia
prussiana, il 12 ottobre 1891, da una famiglia ebrea di ceppo
tedesco. Allevata nei valori della religione israelitica, a 14 anni
abbandona la fede dei padri divenendo atea. Studia filosofia a Gottinga,
diventando discepola di Edmund Husserl, il fondatore della scuola
fenomenologica. Ha fama di brillante filosofa. Nel 1921 si converte al
cattolicesimo, ricevendo il Battesimo nel 1922. Insegna per otto anni a Speyer
(dal 1923 al 1931). Nel 1932 viene chiamata a insegnare all’Istituto pedagogico
di Münster, in Westfalia, ma la sua attività viene sospesa dopo circa un anno a
causa delle leggi razziali. Nel 1933, assecondando un desiderio lungamente
accarezzato, entra come postulante al Carmelo di Colonia. Assume il nome di
suor Teresa Benedetta della Croce. Il 2 agosto 1942 viene prelevata dalla
Gestapo e deportata nel campo di sterminio di Auschwitz-Birkenau dove il 9
agosto muore nella camera a gas. Nel 1987 viene proclamata Beata, è canonizzata
da Giovanni Paolo II l’11 ottobre 1998. Nel 1999 viene dichiarata, con S.
Brigida di Svezia e S. Caterina da Siena, Compatrona dell’Europa.
Patronato: Europa (Giovanni Paolo II, 1/10/99)
Emblema: Palma
Martirologio Romano: Santa Teresa Benedetta della
Croce (Edith) Stein, vergine dell’Ordine delle Carmelitane Scalze e martire,
che, nata ed educata nella religione ebraica, dopo avere per alcuni anni tra
grandi difficoltà insegnato filosofia, intraprese con il battesimo una vita
nuova in Cristo, proseguendola sotto il velo delle vergini consacrate, finché
sotto un empio regime contrario alla dignità umana e cristiana fu gettata in
carcere lontana dalla sua terra e nel campo di sterminio di Auschwitz vicino a
Cracovia in Polonia fu uccisa in una camera a gas.
Un pugnetto di cenere e di terra scura passata al fuoco dei forni crematori di Auschwitz: è ciò che oggi rimane di S. Teresa Benedetta della Croce, al secolo Edith Stein; ma in maniera simbolica, perché di lei effettivamente non c’è più nulla. Un ricordo di tutti quegli innocenti sterminati, e furono milioni, nei lager nazisti. Questo piccolo pugno di polvere si trova sotto il pavimento della chiesa parrocchiale di San Michele, a nord di Breslavia, oggi Wroclaw, a pochi passi da quel grigio palazzetto anonimo, in ulica (via) San Michele 38, che fu per tanti anni la casa della famiglia Stein. I luoghi della tormentata giovinezza di Edith, del suo dolore e del suo distacco.
Sulla parete chiara della chiesa, ricostruita dopo la guerra e affidata ai salesiani, c’è un arco in cui vi è inciso il suo nome. Nella cappella, all’inizio della navata sinistra, si alzano due blocchi di marmo bianco: uno ha la forma di un grande libro aperto, a simboleggiare i suoi studi di filosofia; l’altro riproduce un grosso numero di fogli ammucchiati l’uno sopra l’altro, a ricordare i suoi scritti, la sua produzione teologica. Ma cosa resta veramente della religiosa carmelitana morta ad Auschwitz in una camera a gas nell’agosto del 1942?
Certamente, ben più di un simbolico pugnetto di polvere o di un ricordo inciso nel marmo. Dopo la fine della seconda guerra mondiale, la sua vicenda è balzata via via all’attenzione della comunità internazionale, rivelando la sua grande statura, non solo filosofica ma anche religiosa, e il suo originale cammino di santità: era stata una filosofa della scuola fenomenologica di Husserl, una femminista ante litteram, teologa e mistica, autrice di opere di profonda spiritualità, ebrea e agnostica, monaca e martire; “una personalità – ha detto di lei Giovanni Paolo II – che porta nella sua intensa vita una sintesi drammatica del nostro secolo”.
Elevata all’onore degli altari l’11 ottobre 1998, la sua santità non può comprendersi se non alla luce di Maria, modello di ogni anima consacrata, suscitatrice e plasmatrice dei più grandi santi nella storia della Chiesa. Beatificata in maggio (del 1987), dichiarata santa in ottobre, entrambi mesi di Maria: si è trattato soltanto di una felice quanto fortuita coincidenza?
C’è in realtà un “filo mariano” che si dipana in tutta l’esperienza umana e spirituale di questa martire carmelitana. A cominciare da una data precisa, il 1917. In Italia è l’anno della disfatta di Caporetto, in Russia della rivoluzione bolscevica. Per Edith il 1917 è invece l’anno chiave del suo processo di conversione. L’anno del passo lento di Dio. Mentre lei, ebrea agnostica e intellettuale in crisi, brancola nel buio, non risolvendosi ancora a “decidere per Dio”, a molti chilometri dall’università di Friburgo dov’è assistente alla cattedra di Husserl, nella Città Eterna, il francescano polacco Massimiliano Kolbe con un manipolo di confratelli fondava la Milizia dell’Immacolata, un movimento spirituale che nel suo forte impulso missionario, sotto il vessillo di Maria, avrebbe raggiunto negli anni a venire il mondo intero per consacrare all’Immacolata il maggior numero possibile di anime. Del resto – e come dimenticarlo? – quello stesso 1917 è pure l’anno delle apparizioni della Madonna ai pastorelli di Fatima. Un filo mariano intreccia misteriosamente le vite dei singoli esseri umani stendendo la sua trama segreta sul mondo.
Decisiva per la conversione della Stein al cattolicesimo fu la vita di santa Teresa d’Avila letta in una notte d’estate. Era il 1921, Edith era sola nella casa di campagna di alcuni amici, i coniugi Conrad-Martius, che si erano assentati brevemente lasciandole le chiavi della biblioteca. Era già notte inoltrata, ma lei non riusciva a dormire. Racconta: "Presi casualmente un libro dalla biblioteca; portava il titolo "Vita di santa Teresa narrata da lei stessa". Cominciai a leggere e non potei più lasciarlo finché non ebbi finito. Quando lo richiusi, mi dissi: questa è la verità". Aveva cercato a lungo la verità e l’aveva trovata nel mistero della Croce; aveva scoperto che la verità non è un’idea, un concetto, ma una persona, anzi la Persona per eccellenza. Così la giovane filosofa ebrea, la brillante assistente di Husserl, nel gennaio del 1922 riceveva il Battesimo nella Chiesa cattolica.
Edith poi, una volta convertita al cattolicesimo, è attratta fin da subito dal Carmelo, un Ordine contemplativo sorto nel XII secolo in Palestina, vero “giardino” di vita cristiana (la parola karmel significa difatti “giardino”) tutto orientato verso la devozione specifica a Maria, come segno di obbedienza assoluta a Dio. Particolare non trascurabile – un’altra coincidenza? – il giorno in cui la Stein ottiene la risposta di accettazione da parte del convento di Lindenthal, per cui aveva tanto trepidato nel timore di essere rifiutata, è il 16 luglio del 1933, solennità della Regina del Carmelo. Così Edith offrirà a lei, alla Mamma Celeste, quale omaggio al suo provvidenziale intervento, i grandi mazzi di rose che riceve dai colleghi insegnanti e dalle sue allieve del collegio “Marianum” il giorno della partenza per l’agognato Carmelo di Colonia.
Il 21 aprile 1938 suor Teresa Benedetta della Croce emette la professione perpetua. Fino al 1938 gli ebrei potevano ancora espatriare, in America perlopiù o in Palestina, poi invece – dopo l’incendio di tutte le sinagoghe nelle città tedesche nella notte fra il 9 e il 10 novembre, passata alla storia come "la notte dei cristalli" – occorrevano inviti, permessi, tutte le carte in regola; era molto difficile andare via. In Germania era già cominciata la caccia aperta al giudeo.
La presenza di Edith al Carmelo di Colonia rappresenta un pericolo per l’intera comunità: nei libri della famigerata polizia hitleriana, infatti, suor Teresa Benedetta è registrata come "non ariana". Le sue superiori decidono allora di farla espatriare in Olanda, a Echt, dove le carmelitane hanno un convento.
Prima di lasciare precipitosamente la Germania, il 31 dicembre del 1938, nel cuore della notte, suor Teresa chiede di fermarsi qualche minuto nella chiesa “Maria della Pace”, per inginocchiarsi ai piedi della Vergine e domandare la sua materna protezione nell’avventurosa fuga verso il Carmelo di Echt. “Ella – aveva detto – può formare a propria immagine coloro che le appartengono”. “E chi sta sotto la protezione di Maria – lei concludeva –, è ben custodito.”
L’anno 1942 segnò l’inizio delle deportazioni di massa verso l’est, attuate in modo sistematico per dare compimento a quella che era stata definita come la Endlösung, ovvero la "soluzione finale" del problema ebraico. Neppure l’Olanda è più sicura per Edith. Il pomeriggio del 2 agosto due agenti della Gestapo bussarono al portone del Carmelo di Echt per prelevare suor Stein insieme alla sorella Rosa. Destinazione: il campo di smistamento di Westerbork, nel nord dell’Olanda. Da qui, il 7 agosto venne trasferita con altri prigionieri nel campo di sterminio di Auschwitz- Birkenau. Il 9 agosto, con gli altri deportati, fra cui anche la sorella Rosa, varcò la soglia della camera a gas, suggellando la propria vita col martirio: non aveva ancora compiuto cinquantuno anni.
Autore: Maria Di Lorenzo
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/65800
Buste van Edith Stein in de kerk van de 17 Gorcumse martelaren
te Brielle
1. La speranza di costruire un mondo più giusto e più
degno dell'uomo, acuita dall'attesa del terzo millennio ormai alle porte, non
può prescindere dalla consapevolezza che a nulla varrebbero gli sforzi umani se
non fossero accompagnati dalla grazia divina: « Se il Signore non costruisce la
casa, invano vi faticano i costruttori » (Sal 127 [126], 1). Di questo non
possono non tener conto anche quanti si pongono in questi anni il problema di
dare all'Europa un nuovo assetto, che aiuti il vecchio Continente a far tesoro
delle ricchezze della sua storia, rimuovendo le tristi eredità del passato, per
rispondere con una originalità radicata nelle migliori tradizioni alle istanze
del mondo che cambia.
Non c'è dubbio che, nella complessa storia
dell'Europa, il cristianesimo rappresenti un elemento centrale e qualificante,
consolidato sul saldo fondamento dell'eredità classica e dei molteplici
contributi arrecati dagli svariati flussi etnico-culturali che si sono
succeduti nei secoli. La fede cristiana ha plasmato la cultura del Continente e
si è intrecciata in modo inestricabile con la sua storia, al punto che questa
non sarebbe comprensibile se non si facesse riferimento alle vicende che hanno
caratterizzato prima il grande periodo dell'evangelizzazione, e poi i lunghi
secoli in cui il cristianesimo, pur nella dolorosa divisione tra Oriente ed
Occidente, si è affermato come la religione degli Europei stessi. Anche nel
periodo moderno e contemporaneo, quando l'unità religiosa è andata
progressivamente frantumandosi sia per le ulteriori divisioni intercorse tra i
cristiani sia per i processi di distacco della cultura dall'orizzonte della
fede, il ruolo di quest'ultima ha continuato ad essere di non scarso rilievo.
Il cammino verso il futuro non può non tener conto di
questo dato, e i cristiani sono chiamati a prenderne rinnovata coscienza per
mostrarne le potenzialità permanenti. Essi hanno il dovere di offrire alla
costruzione dell'Europa uno specifico contributo, che sarà tanto più valido ed
efficace, quanto più essi sapranno rinnovarsi alla luce del Vangelo. Si faranno
così continuatori di quella lunga storia di santità che ha attraversato le
varie regioni d'Europa nel corso di questi due millenni, nei quali i santi
ufficialmente riconosciuti non sono che i vertici proposti come modelli per
tutti. Innumerevoli sono infatti i cristiani che con la loro vita retta ed
onesta, animata dall'amore di Dio e del prossimo, hanno raggiunto nelle più
diverse vocazioni consacrate e laicali una santità vera e grandemente diffusa,
anche se nascosta.
2. La Chiesa non dubita che proprio questo tesoro di
santità sia il segreto del suo passato e la speranza del suo futuro. È in esso
che meglio si esprime il dono della Redenzione, grazie al quale l'uomo è
riscattato dal peccato e riceve la possibilità della vita nuova in Cristo. È in
esso che il Popolo di Dio in cammino nella storia trova un sostegno
impareggiabile, sentendosi profondamente unito alla Chiesa gloriosa, che in
Cielo canta le lodi dell'Agnello (cfr Ap 7, 9-10) mentre intercede
per la comunità ancora pellegrina sulla terra. Per questo, fin dai tempi più
antichi, i santi sono stati guardati dal Popolo di Dio come protettori e con
una singolare prassi, cui certo non è estraneo l'influsso dello Spirito Santo,
talvolta su istanza dei fedeli accolta dai Pastori, talaltra per iniziativa dei
Pastori stessi, le singole Chiese, le regioni e persino i Continenti, sono
stati affidati allo speciale patronato di alcuni Santi.
In questa prospettiva, celebrandosi la Seconda
Assemblea speciale per l'Europa del Sinodo dei Vescovi, nell'imminenza del
Grande Giubileo dell'anno 2000, mi è parso che i cristiani europei, mentre
vivono con tutti i loro concittadini un trapasso epocale ricco di speranza e
insieme non privo di preoccupazioni, possano trarre spirituale giovamento dalla
contemplazione e dall'invocazione di alcuni santi che sono in qualche modo
particolarmente rappresentativi della loro storia. Per questo, dopo opportuna
consultazione, completando quanto feci il 31 dicembre 1980, quando dichiarai
compatroni d'Europa, accanto a san Benedetto, due santi del primo Millennio, i
fratelli Cirillo e Metodio, pionieri dell'evangelizzazione dell'Oriente, ho
pensato di integrare la schiera dei celesti patroni con tre figure altrettanto
emblematiche di momenti cruciali del secondo Millennio che volge al termine:
santa Brigida di Svezia, santa Caterina da Siena, santa Teresa Benedetta della
Croce. Tre grandi sante, tre donne, che in diverse epoche — due nel cuore del
Medioevo e una nel nostro secolo — si sono segnalate per l'amore operoso alla
Chiesa di Cristo e la testimonianza resa alla sua Croce.
3. Naturalmente il panorama della santità è così vario
e ricco, che la scelta di nuovi celesti patroni avrebbe potuto orientarsi anche
verso altre degnissime figure, che ogni epoca e ogni regione possono vantare.
Ritengo tuttavia particolarmente significativa l'opzione per questa santità dal
volto femminile, nel quadro della provvidenziale tendenza che, nella Chiesa e
nella società del nostro tempo, è venuta affermandosi con il sempre più chiaro
riconoscimento della dignità e dei doni propri della donna.
In realtà la Chiesa non ha mancato, fin dai suoi
albori, di riconoscere il ruolo e la missione della donna, pur risentendo
talvolta dei condizionamenti di una cultura che non sempre ad essa prestava
l'attenzione dovuta. Ma la comunità cristiana è progressivamente cresciuta
anche su questo versante, e proprio il ruolo svolto dalla santità si è rivelato
a tal fine decisivo. Un impulso costante è stato offerto dall'icona di Maria,
la « donna ideale », la Madre di Cristo e della Chiesa. Ma anche il coraggio
delle martiri, che hanno affrontato con sorprendente forza d'animo i più
crudeli tormenti, la testimonianza delle donne impegnate con esemplare
radicalità nella vita ascetica, la dedizione quotidiana di tante spose e madri
in quella « chiesa domestica » che è la famiglia, i carismi di tante mistiche
che hanno contribuito allo stesso approfondimento teologico, hanno offerto alla
Chiesa un'indicazione preziosa per cogliere pienamente il disegno di Dio sulla
donna. Esso del resto ha già in alcune pagine della Scrittura, e in particolare
nell'atteggiamento di Cristo testimoniato nel Vangelo, la sua espressione
inequivocabile. In questa linea si pone anche l'opzione di dichiarare santa
Brigida di Svezia, santa Caterina da Siena e santa Teresa Benedetta della Croce
compatrone d'Europa.
Il motivo poi che mi ha orientato specificamente ad
esse sta nella loro vita stessa. La loro santità, infatti, si espresse in
circostanze storiche e nel contesto di ambiti « geografici » che le rendono
particolarmente significative per il Continente europeo. Santa Brigida rinvia
all'estremo Nord dell'Europa, dove il Continente quasi si raccoglie in unità
con le altre parti del mondo, e donde ella partì per fare di Roma il suo
approdo. Caterina da Siena è altrettanto nota per il ruolo che svolse in un
tempo in cui il Successore di Pietro risiedeva ad Avignone, portando a
compimento un'opera spirituale già iniziata da Brigida col farsi promotrice del
suo ritorno alla sua sede propria presso la tomba del Principe degli Apostoli.
Teresa Benedetta della Croce, infine, recentemente canonizzata, non solo
trascorse la propria esistenza in diversi paesi d'Europa, ma con tutta la sua
vita di pensatrice, di mistica, di martire, gettò come un ponte tra le sue
radici ebraiche e l'adesione a Cristo, muovendosi con sicuro intuito nel
dialogo col pensiero filosofico contemporaneo e, infine, gridando col martirio
le ragioni di Dio e dell'uomo nell'immane vergogna della « shoah ». Essa è
divenuta così l'espressione di un pellegrinaggio umano, culturale e religioso,
che incarna il nucleo profondo della tragedia e delle speranze del Continente
europeo.
4. La prima di queste tre grandi figure, Brigida,
nacque da famiglia aristocratica nel 1303 a Finsta, nella regione svedese di
Uppland. Ella è conosciuta soprattutto come mistica e fondatrice dell'Ordine
del SS. Salvatore. Non bisogna tuttavia dimenticare che la prima parte della
sua vita fu quella di una laica felicemente sposata con un pio cristiano dal
quale ebbe otto figli. Indicandola come compatrona d'Europa, intendo far sì che
la sentano vicina non soltanto coloro che hanno ricevuto la vocazione ad una
vita di speciale consacrazione, ma anche coloro che sono chiamati alle
ordinarie occupazioni della vita laicale nel mondo e soprattutto all'alta ed
impegnativa vocazione di formare una famiglia cristiana. Senza lasciarsi
fuorviare dalle condizioni di benessere del suo ceto sociale, ella visse col
marito Ulf un'esperienza di coppia in cui l'amore sponsale si coniugò con la
preghiera intensa, con lo studio della Sacra Scrittura, con la mortificazione,
con la carità. Insieme fondarono un piccolo ospedale, dove assistevano
frequentemente i malati. Brigida poi era solita servire personalmente i poveri.
Al tempo stesso, fu apprezzata per le sue doti pedagogiche, che ebbe modo di
esprimere nel periodo in cui fu richiesto il suo servizio alla corte di
Stoccolma. Da questa esperienza matureranno i consigli che in diverse occasioni
darà a principi e sovrani per la retta gestione dei loro compiti. Ma i primi a
trarne vantaggio furono ovviamente i figli, e non a caso una delle figlie,
Caterina, è venerata come Santa.
Ma questo periodo della sua vita familiare era solo
una prima tappa. Il pellegrinaggio che fece col marito Ulf a Santiago di
Compostela nel 1341 chiuse simbolicamente questa fase, preparando Brigida alla
nuova vita che iniziò qualche anno dopo quando, con la morte dello sposo,
avvertì la voce di Cristo che le affidava una nuova missione, guidandola passo
passo con una serie di grazie mistiche straordinarie.
5. Lasciata la Svezia nel 1349, Brigida si stabilì a
Roma, sede del Successore di Pietro. Il trasferimento in Italia costituì una
tappa decisiva per l'allargamento non solo geografico e culturale, ma
soprattutto spirituale, della mente e del cuore di Brigida. Molti luoghi
dell'Italia la videro ancora pellegrina, desiderosa di venerare le reliquie dei
santi. Fu così a Milano, Pavia, Assisi, Ortona, Bari, Benevento, Pozzuoli,
Napoli, Salerno, Amalfi, al Santuario di san Michele Arcangelo sul Monte
Gargano. L'ultimo pellegrinaggio, compiuto fra il 1371 e il 1372, la portò a
varcare il Mediterraneo, in direzione della Terra santa, permettendole di
abbracciare spiritualmente oltre i tanti luoghi sacri dell'Europa cattolica, le
sorgenti stesse del cristianesimo nei luoghi santificati dalla vita e dalla
morte del Redentore.
In realtà, più ancora che attraverso questo devoto
pellegrinare, fu con il senso profondo del mistero di Cristo e della Chiesa che
Brigida si rese partecipe della costruzione della comunità ecclesiale, in un
momento notevolmente critico della sua storia. L'intima unione con Cristo fu
infatti accompagnata da speciali carismi di rivelazione, che la resero un punto
di riferimento per molte persone della Chiesa del suo tempo. In Brigida si
avverte la forza della profezia. Talvolta i suoi toni sembrano un'eco di quelli
degli antichi grandi profeti. Ella parla con sicurezza a principi e pontefici,
svelando i disegni di Dio sugli avvenimenti storici. Non risparmia ammonizioni
severe anche in tema di riforma morale del popolo cristiano e dello stesso
clero (cfr Revelationes, IV, 49; cfr anche IV, 5). Alcuni aspetti
della straordinaria produzione mistica suscitarono nel tempo comprensibili
interrogativi, rispetto ai quali il discernimento ecclesiale si operò rinviando
all'unica rivelazione pubblica, che ha in Cristo la sua pienezza e nella Sacra
Scrittura la sua espressione normativa. Anche le esperienze dei grandi santi
non sono infatti esenti dai quei limiti che sempre accompagnano l'umana
recezione della voce di Dio.
Non v'è dubbio, tuttavia, che riconoscendo la santità
di Brigida, la Chiesa, pur senza pronunciarsi sulle singole rivelazioni, ha
accolto l'autenticità complessiva della sua esperienza interiore. Ella si
presenta come una testimone significativa dello spazio che può avere nella
Chiesa il carisma vissuto in piena docilità allo Spirito di Dio e nella piena
conformità alle esigenze della comunione ecclesiale. In particolare, poi,
essendosi le terre scandinave, patria di Brigida, distaccate dalla piena
comunione con la sede di Roma nel corso delle tristi vicende del secolo XVI, la
figura della Santa svedese resta un prezioso « legame » ecumenico, rafforzato
anche dall'impegno in tal senso svolto dal suo Ordine.
6. Di poco posteriore è l'altra grande figura di
donna, santa Caterina da Siena, il cui ruolo negli sviluppi della storia della
Chiesa e nello stesso approfondimento dottrinale del messaggio rivelato ha
avuto riconoscimenti significativi, che sono giunti fino all'attribuzione del
titolo di dottore della Chiesa.
Nata a Siena nel 1347, fu favorita sin dalla prima
infanzia di straordinarie grazie che le permisero di compiere, sulla via
spirituale tracciata da san Domenico, un rapido cammino di perfezione tra
preghiera, austerità e opere di carità. Aveva vent'anni quando Cristo le
manifestò la sua predilezione attraverso il mistico simbolo dell'anello
sponsale. Era il coronamento di un'intimità maturata nel nascondimento e nella
contemplazione, grazie alla costante permanenza, pur al di fuori delle mura di
un monastero, entro quella spirituale dimora che ella amava chiamare la « cella
interiore ». Il silenzio di questa cella, rendendola docilissima alle divine
ispirazioni, poté coniugarsi ben presto con un'operosità apostolica che ha
dello straordinario. Molti, anche chierici, si raccolsero intorno a lei come discepoli,
riconoscendole il dono di una spirituale maternità. Le sue lettere si
diramarono per l'Italia e per l'Europa stessa. La giovane senese entrò infatti
con piglio sicuro e parole ardenti nel vivo delle problematiche ecclesiali e
sociali della sua epoca.
Instancabile fu l'impegno che Caterina profuse per la
soluzione dei molteplici conflitti che laceravano la società del suo tempo. La
sua opera pacificatrice raggiunse sovrani europei quali Carlo V di Francia,
Carlo di Durazzo, Elisabetta di Ungheria, Ludovico il Grande di Ungheria e di
Polonia, Giovanna di Napoli. Significativa fu la sua azione per riconciliare
Firenze con il Papa. Additando « Cristo crocifisso e Maria dolce » ai
contendenti, ella mostrava che, per una società ispirata ai valori cristiani,
mai poteva darsi motivo di contesa tanto grave da far preferire il ricorso alla
ragione delle armi piuttosto che alle armi della ragione.
7. Caterina tuttavia sapeva bene che a tale
conclusione non si poteva efficacemente pervenire, se gli animi non erano stati
prima plasmati dal vigore stesso del Vangelo. Di qui l'urgenza della riforma
dei costumi, che ella proponeva a tutti, senza eccezione. Ai re ricordava che
non potevano governare come se il regno fosse loro « proprietà »: consapevoli
di dover rendere conto a Dio della gestione del potere, essi dovevano piuttosto
assumere il compito di mantenervi « la santa e vera giustizia », facendosi «
padri dei poveri » (cfr Lettera n. 235 al Re di Francia). L'esercizio
della sovranità non poteva infatti essere disgiunto da quello della carità, che
è insieme anima della vita personale e della responsabilità politica (cfr Lettera
n. 357 al re d'Ungheria).
Con la stessa forza Caterina si rivolgeva agli
ecclesiastici di ogni rango, per chiedere la più severa coerenza nella loro
vita e nel loro ministero pastorale. Fa una certa impressione il tono libero,
vigoroso, tagliente, con cui ella ammonisce preti, vescovi, cardinali.
Occorreva sradicare — ella diceva — dal giardino della Chiesa le piante
fradicie sostituendole con « piante novelle » fresche e olezzanti. E forte
della sua intimità con Cristo, la santa senese non temeva di indicare con
franchezza allo stesso Pontefice, che amava teneramente come « dolce Cristo in
terra », la volontà di Dio che gli imponeva di sciogliere le esitazioni dettate
dalla prudenza terrena e dagli interessi mondani, per tornare da Avignone a
Roma, presso la tomba di Pietro.
Con altrettanta passione, Caterina si prodigò poi per
scongiurare le divisioni che sopraggiunsero nell'elezione papale successiva
alla morte di Gregorio XI: anche in quella vicenda fece ancora una volta
appello con ardore appassionato alle ragioni irrinunciabili della comunione.
Era quello l'ideale supremo a cui aveva ispirato tutta la sua vita spendendosi
senza riserva per la Chiesa. Sarà lei stessa a testimoniarlo ai suoi figli
spirituali sul letto di morte: « Tenete per fermo, carissimi, che io ho dato la
vita per la santa Chiesa » (Beato Raimondo da Capua, Vita di santa
Caterina da Siena, Lib. III, c. IV).
8. Con Edith Stein — santa Teresa Benedetta della
Croce — siamo in tutt'altro ambiente storico-culturale. Ella ci porta infatti
nel vivo di questo nostro secolo tormentato, additando le speranze che esso ha
acceso, ma anche le contraddizioni e i fallimenti che lo hanno segnato. Edith
non viene, come Brigida e Caterina, da una famiglia cristiana. Tutto in lei
esprime il tormento della ricerca e la fatica del « pellegrinaggio »
esistenziale. Anche dopo essere approdata alla verità nella pace della vita
contemplativa, ella dovette vivere fino in fondo il mistero della Croce.
Era nata nel 1891 in una famiglia ebraica di Breslau,
allora territorio tedesco. L'interesse da lei sviluppato per la filosofia,
abbandonando la pratica religiosa cui pur era stata iniziata dalla madre,
avrebbe fatto presagire più che un cammino di santità, una vita condotta
all'insegna del puro « razionalismo ». Ma la grazia la aspettava proprio nei
meandri del pensiero filosofico: avviatasi sulla strada della corrente
fenomenologica, ella seppe cogliervi l'istanza di una realtà oggettiva che,
lungi dal risolversi nel soggetto, ne precede e misura la conoscenza, e va
dunque esaminata con un rigoroso sforzo di obiettività. Occorre mettersi in
ascolto di essa, cogliendola soprattutto nell'essere umano, in forza di quella
capacità di « empatia » — parola a lei cara — che consente in certa misura di
far proprio il vissuto altrui (cfr E. Stein, Il problema dell'empatia).
Fu in questa tensione di ascolto che ella si incontrò,
da una parte con le testimonianze dell'esperienza spirituale cristiana offerte
da santa Teresa d'Avila e da altri grandi mistici, dei quali divenne discepola
ed emula, dall'altra con l'antica tradizione del pensiero cristiano consolidata
nel tomismo. Su questa strada ella giunse dapprima al battesimo e poi alla
scelta della vita contemplativa nell'ordine carmelitano. Tutto si svolse nel
quadro di un itinerario esistenziale piuttosto movimentato, scandito, oltre che
dalla ricerca interiore, anche da impegni di studio e di insegnamento, che ella
svolse con ammirevole dedizione. Particolarmente apprezzabile, per i suoi
tempi, fu la sua militanza a favore della promozione sociale della donna e
davvero penetranti sono le pagine in cui ha esplorato la ricchezza della
femminilità e la missione della donna sotto il profilo umano e religioso (cfr
E. Stein, La donna. Il suo compito secondo la natura e la grazia).
9. L'incontro col cristianesimo non la portò a
ripudiare le sue radici ebraiche, ma piuttosto gliele fece riscoprire in
pienezza. Questo tuttavia non le risparmiò l'incomprensione da parte dei suoi
familiari. Soprattutto le procurò un dolore indicibile il dissenso della madre.
In realtà, tutto il suo cammino di perfezione cristiana si svolse all'insegna
non solo della solidarietà umana con il suo popolo d'origine, ma anche di una
vera condivisione spirituale con la vocazione dei figli di Abramo, segnati dal
mistero della chiamata e dei « doni irrevocabili » di Dio (cfr Rm 11,
29).
In particolare, ella fece propria la sofferenza del
popolo ebraico, a mano a mano che questa si acuì in quella feroce persecuzione
nazista che resta, accanto ad altre gravi espressioni del totalitarismo, una
delle macchie più oscure e vergognose dell'Europa del nostro secolo. Sentì
allora che, nello sterminio sistematico degli ebrei, la croce di Cristo veniva
addossata al suo popolo e visse come personale partecipazione ad essa la sua
deportazione ed esecuzione nel tristemente famoso campo di Auschwzitz-Birkenau.
Il suo grido si fonde con quello di tutte le vittime di quella immane tragedia,
unito però al grido di Cristo, che assicura alla sofferenza umana una
misteriosa e perenne fecondità. La sua immagine di santità resta per sempre
legata al dramma della sua morte violenta, accanto ai tanti che la subirono con
lei. E resta come annuncio del vangelo della Croce, con cui ella si volle
immedesimare nel suo stesso nome di religiosa.
Noi guardiamo oggi a Teresa Benedetta della Croce
riconoscendo nella sua testimonianza di vittima innocente, da una parte,
l'imitazione dell'Agnello Immolato e la protesta levata contro tutte le
violazioni dei diritti fondamentali della persona, dall'altra, il pegno di quel
rinnovato incontro di ebrei e cristiani, che nella linea auspicata dal Concilio
Vaticano II, sta conoscendo una promettente stagione di reciproca apertura.
Dichiarare oggi Edith Stein compatrona d'Europa significa porre sull'orizzonte
del vecchio Continente un vessillo di rispetto, di tolleranza, di accoglienza,
che invita uomini e donne a comprendersi e ad accettarsi al di là delle
diversità etniche, culturali e religiose, per formare una società veramente
fraterna.
10. Cresca, dunque, l'Europa! Cresca come Europa dello
spirito, sulla scia della sua storia migliore, che ha proprio nella santità la
sua espressione più alta. L'unità del Continente, che sta progressivamente
maturando nelle coscienze e sta definendosi sempre più nettamente anche sul
versante politico, incarna certamente una prospettiva di grande speranza. Gli
Europei sono chiamati a lasciarsi definitivamente alle spalle le storiche
rivalità che hanno fatto spesso del loro Continente il teatro di guerre
devastanti. Al tempo stesso essi devono impegnarsi a creare le condizioni di
una maggiore coesione e collaborazione tra i popoli. Davanti a loro sta la
grande sfida di costruire una cultura e un'etica dell'unità, in mancanza delle
quali qualunque politica dell'unità è destinata prima o poi a naufragare.
Per edificare su solide basi la nuova Europa non basta
certo fare appello ai soli interessi economici, che se talvolta aggregano,
altre volte dividono, ma è necessario far leva piuttosto sui valori autentici,
che hanno il loro fondamento nella legge morale universale, inscritta nel cuore
di ogni uomo. Un'Europa che scambiasse il valore della tolleranza e del
rispetto universale con l'indifferentismo etico e lo scetticismo sui valori
irrinunciabili, si aprirebbe alle più rischiose avventure e vedrebbe prima o poi
riapparire sotto nuove forme gli spettri più paurosi della sua storia.
A scongiurare questa minaccia, ancora una volta si
prospetta vitale il ruolo del cristianesimo, che instancabilmente addita
l'orizzonte ideale. Alla luce anche dei molteplici punti di incontro con le
altre religioni che il Concilio Vaticano II ha ravvisato (cfr Decreto Nostra
Aetate), si deve sottolineare con forza che l'apertura al Trascendente è
una dimensione vitale dell'esistenza. Essenziale è, pertanto, un rinnovato
impegno di testimonianza da parte di tutti i cristiani, presenti nelle varie
Nazioni del Continente. Ad essi spetta alimentare la speranza di una salvezza
piena con l'annuncio che è loro proprio, quello del Vangelo, ossia la « buona
notizia » che Dio si è fatto vicino a noi e nel Figlio Gesù Cristo ci ha
offerto la redenzione e la pienezza della vita divina. In forza dello Spirito
che ci è stato donato, noi possiamo levare a Dio il nostro sguardo e invocarlo
col dolce nome di « Abba », Padre! (cfr Rm 8, 15; Gal 4,
6).
11. Proprio questo annuncio di speranza ho inteso
avvalorare additando a una rinnovata devozione, in prospettiva « europea »,
queste tre grandi figure di donne, che in epoche diverse hanno dato un
contributo così significativo alla crescita non solo della Chiesa, ma della
stessa società.
Per quella comunione dei santi, che unisce
misteriosamente la Chiesa terrena a quella celeste, esse si fanno carico di noi
nella loro perenne intercessione davanti al trono di Dio. Al tempo stesso,
l'invocazione più intensa ed il riferimento più assiduo ed attento alle loro
parole ed ai loro esempi non possono non risvegliare in noi una più acuta
consapevolezza della nostra comune vocazione alla santità, spingendoci a
conseguenti propositi di impegno più generoso.
Pertanto, dopo matura considerazione, in forza della
mia potestà apostolica, costituisco e dichiaro celesti Compatrone di tutta
l'Europa presso Dio santa Brigida di Svezia, santa Caterina da Siena, santa
Teresa Benedetta della Croce, concedendo tutti gli onori e i privilegi
liturgici che competono secondo il diritto ai patroni principali dei luoghi.
Sia gloria alla Santissima Trinità, che rifulge in
modo singolare nella loro vita e nella vita di tutti i santi. Sia pace agli
uomini di buona volontà, in Europa e nel mondo intero.
Dato a Roma, presso san Pietro, il 1° ottobre
dell'anno 1999, ventunesimo di Pontificato.
GIOVANNI PAOLO II
© Copyright 1999 - Libreria Editrice Vaticana
reliéf Edith Stein - Svatá Terezie Benedikta od Kříže
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Cari fratelli e sorelle!
Rientrato da Bressanone, dove ho potuto trascorrere un
periodo di riposo, sono contento di incontrare e salutare voi, cari abitanti di
Castel Gandolfo, e voi, pellegrini, che siete venuti quest’oggi a farmi visita.
Vorrei ancora una volta ringraziare quanti mi hanno accolto e hanno vegliato
sul mio soggiorno in montagna. Sono stati giorni di serena distensione, durante
i quali non ho cessato di ricordare al Signore quanti si affidano alle mie
preghiere. E sono veramente tantissimi quelli che mi scrivono chiedendo di
pregare per loro. Mi manifestano le loro gioie, ma anche le loro
preoccupazioni, i loro progetti di vita, ma pure i problemi familiari e di
lavoro, le attese e le speranze che portano in cuore, insieme alle angustie
connesse alle incertezze che l’umanità sta vivendo in questo momento. Posso
assicurare che per tutti e per ciascuno ho uno ricordo, specialmente nella
quotidiana celebrazione della Santa Messa e nella recita del Santo Rosario. So
bene che il primo servizio che posso rendere alla Chiesa e all’umanità è
proprio quello della preghiera, perché pregando pongo nelle mani del Signore
con fiducia il ministero che Lui stesso mi ha affidato, insieme alle sorti
dell’intera comunità ecclesiale e civile.
Chi prega non perde mai la speranza, anche quando
venisse a trovarsi in situazioni difficili e persino umanamente disperate.
Questo ci insegna la Sacra Scrittura e questo testimonia la storia della
Chiesa. Quanti esempi, in effetti, potremmo recare di situazioni in cui è stata
proprio la preghiera a sostenere il cammino dei santi e del popolo cristiano!
Tra le testimonianze della nostra epoca vorrei citare quella di due santi la
cui memoria facciamo in questi giorni: Teresa Benedetta della Croce, Edith
Stein, la cui festa abbiamo celebrato il 9 di agosto, e Massimiliano Maria
Kolbe che ricorderemo domani, 14 agosto, vigilia della solennità
dell’Assunzione della Beata Vergine Maria. Entrambi hanno concluso con il
martirio la loro vicenda terrena nel lager di Auschwitz. Apparentemente le loro
esistenze potrebbero essere ritenute una sconfitta, ma proprio nel loro
martirio risplende il fulgore dell’Amore che vince le tenebre dell’egoismo e
dell’odio. A san Massimiliano Kolbe vengono attribuite le seguenti parole che
egli avrebbe pronunciato nel pieno furore della persecuzione nazista: “L’odio
non è una forza creativa: lo è solo l’amore”. E dell’amore fu eroica prova la
generosa offerta che egli fece di sé in cambio di un suo compagno di prigionia,
offerta culminata nella morte nel bunker della fame, il 14 agosto del 1941.
Edith Stein, il 6 agosto dell’anno successivo, a tre
giorni dalla sua drammatica fine, avvicinando alcune consorelle del monastero
di Echt, in Olanda, ebbe a dire loro: “Sono pronta a tutto. Gesù è anche qui in
mezzo a noi. Finora ho potuto pregare benissimo e ho detto con tutto il cuore:
“Ave, Crux, spes unica”. Testimoni che riuscirono a fuggire dall’orribile
massacro raccontarono che Teresa Benedetta della Croce, mentre vestita
dell’abito carmelitano avanzava cosciente verso la morte, si distingueva per il
suo comportamento pieno di pace e per il suo atteggiamento sereno e per il
comportamento calmo e attento alle necessità di tutti. La preghiera fu il
segreto di questa Santa compatrona d’Europa, che “anche dopo essere approdata
alla verità nella pace della vita contemplativa, dovette vivere fino in fondo
il mistero della Croce” (Lettera Apostolica Spes
aedificandi,: Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XX, 2, 1999 pag.511).
“Ave Maria!”: fu l’ultima invocazione sulle labbra di
san Massimiliano Maria Kolbe mentre porgeva il braccio a colui che lo uccideva
con un’iniezione di acido fenico. È commovente costatare come il ricorso umile
e fiducioso alla Madonna sia sempre sorgente di coraggio e di serenità. Mentre
ci prepariamo a celebrare la solennità dell’Assunzione, che è una delle
ricorrenze mariane più care alla tradizione cristiana, rinnoviamo il nostro
affidamento a Colei che dal Cielo veglia con amore materno su di noi in ogni
momento. Questo in effetti noi diciamo nella familiare preghiera dell’Ave
Maria, chiedendoLe di pregare per noi “adesso e nell’ora della nostra morte”.
Saluti:
Je salue cordialement les pèlerins de langue
française, en particulier le groupe des jeunes collégiens de Draguignan, ainsi
que les Petites Sœurs de Jésus qui se préparent à émettre leurs vœux perpétuels
dans l’esprit du Bienheureux Charles de Foucauld. Que votre pèlerinage auprès
du tombeau des Apôtres Pierre et Paul soit pour vous l’occasion de raffermir
votre attachement au Christ et à son Église et de renforcer votre esprit
missionnaire. Que Dieu vous bénisse !
I am happy to welcome the young Irish pilgrims from
Kildare and Leighlin who are with us this morning. My warm greeting also goes
to the Heisei Youth group from Japan. Upon all the English-speaking pilgrims,
including those from Guam, Canada and the United States, I cordially invoke
God’s blessings of joy and peace.
Ganz herzlich grüße ich die deutschsprachigen Pilger
und Besucher hier in Castel Gandolfo. In diesen Tagen verbringen viele Menschen
ihren wohlverdienten Urlaub. Dieser kann nur dann gut und wirklich erfüllt
sein, wenn der Mensch die Beziehungen zu den Mitmenschen und vor allem auch zu
Gott, unserem Schöpfer, nicht außer acht läßt; denn das Leben ist seinem Wesen
nach Beziehung. – Der gütige Gott schenke euch in dieser Ferienzeit eine echte
Gemeinschaft untereinander und eine gute Erholung!
Saludo cordialmente a los peregrinos de lengua española.
Os invito a contemplar con fervor el testimonio de San Maximiliano María Kolbe.
Siguiendo sus huellas, acoged con humildad la Palabra de Jesucristo, meditadla
cada día y llevadla a la práctica con valentía y constancia. A ejemplo suyo
también, poneos bajo el dulce amparo de la Virgen María, rezando el Santo
Rosario y confiando siempre en su amor de Madre. Que Dios os bendiga.
Desejo saudar, cordialmente o grupo da Universidade
Católica Portuguesa de Lisboa, e a tripulação do Navio-Escola «Brasil» da Marinha
brasileira, aos quais faço votos de que levem deste encontro a lembrança que a
vossa vida tem como objetivo servir, com caridade cristã, os cidadãos da vossa
Pátria, pelas rotas da paz, da solidariedade e da fraternidade! Com estes
votos, de todo coração abençoo a vós e às vossas famílias, bem como a todos os
peregrinos de língua portuguesa aqui presentes.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam pielgrzymów z Polski. Jutro
przypada wspomnienie św. Maksymiliana Marii Kolbego. Jego heroiczny akt miłości
i męczeńska śmierć będzie zawsze znakiem zwycięstwa Bożej mocy i ludzkiej
szlachetności nad bezmiarem zła. Przez jego wstawiennictwo prosimy o dar pokoju
na świecie. Niech Bóg błogosławi wam i waszym rodzinom.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini provenienti dalla
Polonia. Domani cade la memoria di S. Massimiliano Maria Kolbe. Il suo eroico
atto d’amore e la morte di martire sarà sempre segno del trionfo della potenza
di Dio e della nobiltà dell’uomo sull’immensità del male. Per la sua
intercessione chiediamo il dono della pace nel mondo. Dio benedica voi e le
vostre famiglie.
* * *
Rivolgo, inoltre, un cordiale saluto ai pellegrini di
lingua italiana, in particolare alle Suore di San Giovanni Battista e
alle Figlie dei Sacri Cuori di Gesù e Maria (Ravasco), che stanno
celebrando in questi giorni i rispettivi Capitoli generali. Care sorelle vi
assicuro il mio orante ricordo affinché possiate rinnovare quotidianamente la
dimensione oblativa della vostra vita nell’esercizio fedele delle virtù
evangeliche. Saluto altresì il gruppo degli animatori delle parrocchie
della città di Vittoria.
Saluto, infine, i giovani, i malati e gli sposi novelli. Cari amici, la luce di Cristo, illumini sempre la vostra vita e la renda feconda di bene. Grazie a voi tutti. Ancora una buona settimana. Buona festa dell’Assunta!
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080813.html
Skulptur von Edith
Stein auf dem Ludwigsplatz vor der Pfarrkirche St.Martin in Bad
Bergzabern, Taufkirche Edith Steins.
Edith Stein memorial in front ot the church
where she was baptized
SANTA TERESA BENEDETTA DELLA CROCE (EDITH STEIN), VERGINE E MARTIRE CARMELITANA, PATRONA D’EUROPA
“Ave Crux, Spes Unica”. E’ con lo sguardo fisso alle
braccia aperte di Cristo sulla croce, unica speranza, che Edith Stein affronta
il martirio nelle camere a gas di Auschwitz Birkenau nel caldo agosto 1942. E’
il culmine di un lungo percorso interiore che l’ha portata dallo studio della
filosofia all’impegno per la promozione umana, sociale e religioso della donna,
alla vita contemplativa. Nata a Breslavia nella Slesia tedesca nel 1891,
undicesima figlia di una coppia di ebrei molto religiosa, Edith si distingue da
subito per l’intelligenza brillante che favorirà una visione razionalistica e
il giovanile distacco dalla religione. Interrompe gli studi solo durante la
Prima Guerra Mondiale per soccorrere i soldati come infermiera della Croce
Rossa. Sarà l’incontro con la Fenomenologia del filosofo Husserl, di cui
diviene assistente all’Università di Friburgo approfondendo il tema
dell’empatia e quello con il filosofo Max Scheler, insieme alla lettura degli esercizi
di Sant’Ignazio e della vita di Santa Teresa d’Avila, a far scaturire la
conversione al cristianesimo.
La fede e il nazismo
Desiderosa di conquistare la verità tramite la
conoscenza e lo studio, viene conquistata dalla Verità di Cristo accostandosi
ai testi di Tommaso e Agostino. Riceve Battesimo e Cresima nel 1922, contro la
volontà dei genitori, ma mai rinnegherà le sue origini ebraiche: negli anni
delle persecuzioni, divenuta insegnante e suora carmelitana nel 1934 a Colonia
con il nome di Teresa Benedetta della Croce, abbraccia la sofferenza del suo
popolo, introducendola nel sacrificio di Cristo. Dopo la "Notte dei
cristalli" viene trasferita in Olanda, Paese neutrale: nel Carmelo
olandese di Echt mette per iscritto il desiderio di offrirsi “in sacrificio di
espiazione per la vera pace e la sconfitta del regno dell’anticristo”.
Martire ad Auschwitz
Due anni dopo l’invasione nazista dei Paesi Bassi
avvenuta nel 1940, viene prelevata insieme ad altri 244 ebrei cattolici, come
atto di rappresaglia contro l’episcopato olandese che si era opposto
pubblicamente alle persecuzioni e portata ad Auschwitz. Qui si prende cura dei
bambini rinchiusi, accompagnandoli con compassione verso la morte e insegna il
Vangelo ai detenuti. Con lei c’è la sorella Rosa, pure convertitasi al
cattolicesimo alla quale nel momento estremo del martirio dice: “Vieni, andiamo
per il nostro popolo”. In passato aveva scritto: “Il mondo è in fiamme: la
lotta tra Cristo e anticristo si è accanita apertamente, perciò se ti decidi per
Cristo può esserti chiesto anche il sacrificio della vita”.
Esempio di tolleranza e accoglienza per l’Europa
Il pensiero e la fede di Edith Stein sono racchiusi
nelle sue opere, particolarmente in “Essere finito ed Essere eterno”, sintesi
di filosofia e mistica dalla quale emerge il senso dell’uomo, la sua
singolarità e unicità, nel rapporto con il Creatore. “Un'eminente figlia di
Israele e fedele figlia della Chiesa” l’ha definita canonizzandola nel 1998 san
Giovanni Paolo II. “Dichiarare santa Edith Stein, compatrona d’Europa – ha
detto - significa porre sull’orizzonte del Vecchio Continente un vessillo di
rispetto, di tolleranza, di accoglienza", ma è necessario far leva sui
valori autentici, che hanno il loro fondamento nella legge morale universale:
un’Europa che scambiasse il valore della tolleranza e del rispetto con
l’indifferentismo etico sui valori irrinunciabili si aprirebbe alle più
rischiose avventure e vedrebbe prima o poi riapparire sotto nuove forme gli
spettri più paurosi della sua storia”.
Edith Stein, tablica pamiątkowa, znajdująca się w
kościele Karmelitów w Duisburgu, w Niemczech.
Voir aussi : http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/la-foi-prise-au-mot-la-creche-et-la-croix/00042321
http://fr.gloria.tv/?media=292958