Vénérables Frères,
Salut et Bénédiction
apostolique
Depuis que nous avons été
élevé au siège de Pierre, nous nous sommes constamment efforcé d’intensifier le
culte marial, non seulement pour répondre au sentiment de l’Église et à notre
inclination personnelle, mais aussi parce que ce culte, comme on le sait, tient
une place très noble dans l’ensemble du culte sacré, où se rencontrent le faîte
de la sagesse et le sommet de la religion [1] et qui constitue donc une tâche
primordiale du Peuple de Dieu.
C’est justement en vue
d’une telle tâche que nous avons sans cesse aidé et encouragé la grande œuvre
de la réforme liturgique promue par le Concile
œcuménique Vatican II, et ce n’est certes pas sans un dessein particulier
de la divine Providence que le premier document conciliaire que, en union avec
les vénérables Pères, nous avons approuvé et signé « dans l’Esprit Saint » fut
la Constitution Sacrosanctum
Concilium, qui se proposait précisément de restaurer et de développer la
liturgie, en rendant plus bénéfique la participation des fidèles aux mystères
divins [2]. Depuis lors, bien des actes de notre
pontificat ont eu pour but l’amélioration du culte rendu à Dieu, comme le
montre le fait d’avoir promulgué ces dernières années nombre de livres du Rite
romain, restaurés selon les principes et les normes de ce même Concile. Nous en
remercions vivement le Seigneur, auteur de tout bien, et nous sommes
reconnaissant aux Conférences épiscopales et à chacun des évêques, qui, de
diverses manières, ont collaboré avec nous à la préparation de ces livres.
Mais, tout en considérant
avec joie et gratitude le travail accompli et les premiers résultats positifs
du renouveau liturgique, qui sont destinés à se multiplier au fur et à mesure
que la réforme sera mieux comprise dans ses motivations profondes et
correctement appliquée, notre sollicitude vigilante ne cesse de se tourner vers
tout ce qui peut permettre de réaliser de façon ordonnée la restauration du
culte par lequel l’Église, en esprit et en vérité (cf. Jn 4, 24),
adore le Père, le Fils et l’Esprit Saint, vénère avec un amour particulier la
bienheureuse Marie, Mère de Dieu [3] » et honore avec un religieux respect la
mémoire des martyrs et des autres saints.
Le développement, que
nous souhaitons, de la dévotion envers la Vierge Marie, dévotion qui, nous
l’avons dit plus haut, s’insère au centre du culte unique appelé à bon droit
chrétien – car c’est du Christ qu’il tire son origine et son efficacité, c’est
dans le Christ qu’il trouve sa pleine expression et c’est par le Christ que,
dans l’Esprit, il conduit au Père –, est un des éléments qui qualifient la
piété authentique de l’Église. Par nécessité intime, en effet, celle-ci reflète
dans la pratique du culte le plan rédempteur de Dieu : à la place toute
spéciale que Marie y a tenue correspond un culte tout spécial envers elle [4] ; de même chaque développement
authentique du culte chrétien entraîne nécessairement un accroissement
proportionné de vénération pour la Mère du Seigneur. Du reste, l’histoire de la
piété montre comment « les formes diverses de piété envers la Mère de Dieu, que
l’Église a approuvées, en les maintenant dans les limites d’une saine doctrine
orthodoxe » [5], se développent dans une subordination
harmonieuse au culte du Christ et gravitent autour de lui comme autour de leur
point de référence naturel et nécessaire. Ainsi en advient-il également à notre
époque.
La réflexion de l’Église
contemporaine sur le mystère du Christ et sur sa propre nature l’a amenée à
trouver, à la racine du premier et comme couronnement de la seconde, la même
figure de femme : la Vierge Marie, Mère précisément du Christ et Mère de
l’Église. Et la connaissance plus profonde de la mission de Marie s’est
transformée en vénération joyeuse envers elle et en respect plein d’adoration
pour le sage dessein de Dieu, qui a placé dans sa Famille – l’Église –, comme
en tout foyer domestique, la figure d’une femme qui, discrètement et en esprit
de service, veille sur elle « et dirige sa marche vers la patrie, jusqu’à ce
que vienne dans la gloire le jour du Seigneur » [6].
À notre époque, les
changements survenus dans les mœurs, dans la sensibilité des peuples, dans les
modes d’expression de la littérature et des arts, dans les formes de
communication sociale ont influencé également les manifestations du sentiment religieux.
Certaines pratiques cultuelles qui, naguère encore, s’avéraient aptes à
exprimer le sentiment religieux des individus et des communautés chrétiennes,
semblent aujourd’hui insuffisantes ou inadaptées parce que liées à des schémas
socioculturels du passé, alors qu’un peu partout on cherche de nouvelles formes
d’expression de l’immuable rapport des créatures avec leur Créateur, des fils
avec leur Père. Cela peut amener certains à être momentanément désorientés :
mais si, en esprit de confiance en Dieu, on réfléchit sur de tels phénomènes,
on découvre que bien des tendances de la piété contemporaine – par exemple
l’intériorisation du sentiment religieux – sont appelées à concourir au
développement de la piété chrétienne en général et de la piété envers la Vierge
en particulier. Ainsi notre époque, fidèlement à l’écoute de la tradition et
attentive aux progrès de la théologie et des sciences, apportera sa
contribution à la louange de Celle que, selon les paroles prophétiques, toutes
les générations proclameront bienheureuse (cf. Lc 1, 48).
Nous estimons donc qu’il
est du ressort de notre service apostolique de traiter, comme en un dialogue
avec vous, vénérables Frères, quelques thèmes relatifs à la place que la
bienheureuse Vierge occupe dans le culte de l’Église. Ces thèmes ont déjà été
abordés en partie par le Concile
Vatican II [7] et par Nous-même [8] ; mais il n’est pas inutile d’y revenir
pour dissiper des doutes et, surtout, pour favoriser le développement de cette
dévotion à la Vierge qui, dans l’Église, trouve ses motivations dans la Parole
de Dieu et s’exerce dans l’Esprit du Christ.
Nous voudrions, par
conséquent, nous arrêter sur quelques questions concernant les rapports entre
la liturgie et le culte de la Vierge (I)
; proposer des considérations et des directives aptes à favoriser le légitime
développement de ce culte (II)
; enfin, suggérer quelques réflexions pour une reprise vigoureuse et plus
consciente de la récitation du Rosaire, dont la pratique a été recommandée avec
insistance par nos prédécesseurs et s’est tellement répandue dans le peuple
chrétien (III).
PREMIÈRE
PARTIE.
LE CULTE DE LA VIERGE MARIE DANS LA LITURGIE
1. En nous disposant à
traiter de la place que la Vierge Marie occupe dans le culte chrétien, il nous
faut en premier lieu tourner notre attention vers la liturgie ; celle-ci
possède en effet, outre un riche contenu doctrinal, une incomparable efficacité
pastorale, et elle a une valeur exemplaire bien connue pour les autres formes
de culte. Nous aurions voulu considérer les diverses liturgies de l’Orient et
de l’Occident mais, eu égard au but du présent document, nous envisagerons
presque exclusivement les livres du Rite romain ; seul ce dernier, en effet, a
été l’objet, à la suite des normes pratiques établies par le Concile
Vatican II [9], d’un profond renouveau même en ce qui
concerne les expressions de vénération pour Marie, et il demande donc à être
attentivement considéré et apprécié.
SECTION 1
La Vierge dans la liturgie romaine rénovée
2. La réforme de la
liturgie romaine supposait au préalable une révision attentive de son
Calendrier général. Celui-ci, destiné à organiser avec le relief qui convient
la célébration à jours fixes de l’œuvre salvifique en déployant tout le mystère
du Christ pendant le cycle de l’année, depuis l’Incarnation jusqu’à l’attente
de son retour glorieux [10], a permis d’introduire de façon plus
organique, et en marquant davantage le lien qui les unit, la mémoire de la Mère
dans le cycle annuel des mystères de son Fils.
3. Ainsi, au temps de
l’Avent, outre l’occasion de la solennité du 8 décembre – où l’on célèbre
conjointement la Conception immaculée de Marie, la préparation fondamentale
(cf. Is 11, 1, 10) à la venue du Sauveur et l’heureuse aurore de
l’Église sans ride ni tache [11] – la liturgie rappelle fréquemment la
figure de la Vierge, surtout aux féries du 17 au 24 décembre, et plus
particulièrement le dimanche qui précède Noël, jour où elle fait retentir les
voix antiques des prophètes sur la Vierge Mère et sur le Messie [12] et fait lire des passages de l’Évangile
relatifs à la naissance imminente du Christ et du Précurseur [13].
4. De cette façon, les
fidèles qui, avec la liturgie, vivent, l’esprit de l’Avent, en considérant
l’amour ineffable avec lequel la Vierge Mère attendait le Fils [14], seront amenés à la prendre comme
modèle et à se préparer à aller à la rencontre du Sauveur qui vient, «
vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » [15]. Nous voulons faire observer également
que la liturgie de l’Avent, en unissant l’attente messianique et l’attente du
retour glorieux du Christ avec la mémoire pleine d’admiration de sa Mère,
présente un heureux équilibre cultuel qui peut être pris comme règle pour
empêcher toute tendance à séparer – comme il est arrivé parfois dans certaines
formes de piété populaire – le culte de la Vierge de son point de référence
indispensable: le Christ. Il en résulte que cette période, comme l’ont fait
observer les liturgistes, doit être considérée comme un moment particulièrement
adapté au culte de la Mère du Seigneur ; nous confirmons cette orientation et
souhaitons que partout on l’accueille et la suive.
5. Le temps de Noël
constitue une commémoration prolongée de la maternité divine, virginale,
salvifique, de Celle qui, « dans sa virginité parfaite, enfanta le Sauveur du
monde » [16]. En effet, en la solennité de la
Nativité du Seigneur, l’Église, tout en adorant le divin Sauveur, vénère sa
Mère glorieuse ; à l’Épiphanie, tandis qu’elle célèbre la vocation universelle
au salut, elle contemple la Vierge, vrai siège de la Sagesse, vraie Mère du
Roi, qui présente à l’adoration des Mages le Rédempteur de tous les peuples
(cf. Mt 2, 11) ; et en la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie
et Joseph (dimanche dans l’octave de Noël), elle contemple avec vénération la
vie sainte que mènent dans la maison de Nazareth Jésus, Fils de Dieu et Fils de
l’homme, Marie, sa mère et Joseph, homme droit (cf. Mt 1, 19).
Dans l’ordonnance
réformée du temps de Noël, il nous semble que tous doivent tourner leur
attention vers la réinstauration de la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu
; ainsi placée au 1er janvier selon l’ancienne coutume de la liturgie de Rome,
elle est destinée à célébrer la part qu’a eue Marie au mystère du salut et à
exalter la dignité particulière qui en découle pour la « Mère très sainte… qui
nous a mérité d’accueillir l’Auteur de la vie » [17]. Elle constitue par ailleurs une excellente
occasion pour renouveler notre adoration au Nouveau-Né, Prince de la Paix, pour
écouter à nouveau le joyeux message des anges (cf. Lc 2, 14), pour
implorer de Dieu, par la médiation de la Reine de la Paix, le don suprême de la
paix. C’est pour cette raison qu’en l’heureuse coïncidence de l’octave de la
Nativité du Seigneur et du 1er janvier, journée de vœux, nous avons
institué la Journée mondiale de la Paix, qui reçoit de plus en plus d’adhésions
et produit déjà dans le cœur de beaucoup des fruits de paix.
6. Aux deux solennités
déjà évoquées – l’Immaculée Conception et la Maternité divine – il faut ajouter
les antiques et vénérables célébrations du 25 mars et du 15 août.
Pour la solennité de
l’Incarnation du Verbe, on a repris dans le Calendrier Romain, par une décision
motivée, l’ancienne appellation « Annonciation du Seigneur », mais la
célébration était et reste une fête conjointe du Christ et de la Vierge : fête
du Verbe qui se fait « fils de Marie » (Mc 6, 3), fête de la Vierge qui
devient Mère de Dieu. En ce qui concerne le Christ, l’Orient et l’Occident,
dans les inépuisables richesses de leurs liturgies, célèbrent cette solennité
comme mémoire du fiat salvifique du Verbe incarné qui, entrant dans le monde,
dit : « Voici, je viens … pour faire, ô Dieu, ta volonté » (cf. He 10,
7 ; Ps 39, 8-9) ; comme commémoration du début de la rédemption et de
l’union intime et indissoluble de la nature divine avec la nature humaine dans
l’unique Personne du Verbe. En ce qui concerne Marie, cette solennité apparaît
comme la fête de la nouvelle Eve, vierge obéissante et fidèle qui, grâce à son
généreux fiat (cf. Lc 1, 38), devint, par l’œuvre de l’Esprit, Mère
de Dieu, mais aussi vraie mère de tous les vivants et, par l’accueil en son
sein de l’unique Médiateur (cf. 1 Tm 2, 5), véritable Arche
d’Alliance et véritable Temple de Dieu ; c’est donc la mémoire d’un moment
culminant du dialogue de salut entre Dieu et l’homme, et une commémoration du
libre consentement de la Vierge et de son concours au plan rédempteur.
La solennité du 15 août
célèbre la glorieuse Assomption de Marie au ciel ; fête de son destin de
plénitude et de béatitude, de la glorification de son âme immaculée et de son
corps virginal, de sa parfaite configuration au Christ ressuscité. C’est une fête
qui propose à l’Église et à l’humanité l’image et la confirmation consolante
que. se réalisera l’espérance finale : cette glorification totale est en effet
le destin de tous ceux que le Christ a fait frères, ayant avec eux « en commun
le sang et la chair » (He 2, 14 ; cf. Ga 4, 4). La solennité de
l’Assomption se prolonge dans la célébration de sainte Marie Reine, qui a lieu
une semaine après et dans laquelle on contemple Celle qui, assise aux côtés du
Roi des siècles, resplendit comme Reine et intercède comme Mère [18]. Cela fait donc quatre solennités qui
marquent, avec le plus haut degré liturgique, les principales vérités
dogmatiques concernant l’humble Servante du Seigneur.
7. Après ces solennités,
il faut considérer avant tout quelques célébrations commémorant des événements
du salut dans lesquels la Vierge fut étroitement associée à son Fils, telles
les fêtes de la Nativité de Marie (8 septembre), « qui fit lever sur le monde
l’espérance et l’aurore du salut » [19] ; de la Visitation (31 mai), dans
laquelle la liturgie évoque la « bienheureuse Vierge Marie (…) portant en elle
son Fils » [20], qui se rend auprès d’Élisabeth pour
lui apporter son aide charitable et proclamer la miséricorde du Dieu Sauveur [21] ; ou aussi la miséricorde de Notre-Dame
des Douleurs (15 septembre), excellente occasion pour revivre un moment décisif
de l’histoire du salut et pour vénérer la Mère, debout près de la croix de son
Fils, « associée à ses souffrances » [22].
La fête du 2 février, à
laquelle a été restituée l’appellation « Présentation du Seigneur », doit
également être présente à l’esprit, afin d’en recueillir la grande richesse.
C’est une mémoire conjuguée du Fils et de la Mère, c’est-à-dire la célébration
d’un mystère du salut opéré par le Christ, auquel la Vierge fut intimement unie
en tant que Mère du Serviteur souffrant de Yahvé, en tant qu’exécutrice d’une
mission qui appartenait à l’ancien Israël et en tant que figure du nouveau
Peuple de Dieu, continuellement éprouvé dans sa foi et dans son espérance, par
la souffrance et par la persécution (cf. Lc 2, 21-35).
8. Si le Calendrier
Romain restauré met surtout en relief les célébrations rappelées ci-dessus, il
contient toutefois d’autres types de mémoires ou de fêtes liées à un motif de
culte local mais qui ont acquis une résonance plus vaste (11 février : Notre-Dame
de Lourdes ; 5 août : Dédicace de la basilique de Sainte-Marie-Majeure) ;
d’autres, célébrées à l’origine par des familles religieuses particulières,
mais qui aujourd’hui, en raison de leur diffusion, peuvent être considérées
comme vraiment ecclésiales (16 juillet : Notre-Dame du Mont-Carmel ; 7 octobre
: Notre-Dame du Rosaire) ; d’autres encore qui, par-delà les données
apocryphes, ont un contenu présentant une haute valeur exemplaire et prolongent
de vénérables traditions nées surtout en Orient (21 novembre : la Présentation
de la bienheureuse Vierge Marie) ou expriment des orientations qui se sont fait
jour dans la piété contemporaine (samedi de la troisième semaine après la
Pentecôte Cœur Immaculé de Marie).
9. Il ne faut pas oublier
que le Calendrier Romain général ne mentionne pas toutes les célébrations
mariales ; c’est en effet aux Calendriers particuliers qu’il appartient de
recevoir, en toute fidélité aux normes liturgiques mais aussi avec un cordial
esprit d’accueil, les fêtes mariales propres aux différentes Églises locales.
Et nous devons mentionner également la possibilité d’une fréquente
commémoration liturgique de la Vierge en recourant à la mémoire de Sainte Marie
le samedi : c’est une mémoire antique et discrète que la souplesse du Calendrier
actuel et la multiplicité des formulaires du Missel rendent extrêmement aisée
et variée.
10. Nous n’avons pas
l’intention, dans cette Exhortation apostolique, de passer en revue tout le
contenu du nouveau Missel Romain ; mais, pour répondre à la tâche que nous nous
sommes fixée à l’égard des livres restaurés du Rite romain [23], nous voudrions relever quelques-uns de
leurs aspects et de leurs thèmes. Il nous plaît avant tout de noter que les
prières eucharistiques du Missel, convergeant admirablement avec les liturgies
orientales [24], contiennent une mémoire significative
de la bienheureuse Vierge. Tel le très ancien Canon Romain, qui commémore la
Mère du Seigneur en termes denses de doctrine et de souffle cultuel : « Dans la
communion de toute l’Église nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse
Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus-Christ » ; telle
aussi la récente prière eucharistique III, qui exprime par une supplication
intense le désir des fidèles de partager avec la Mère l’héritage qui revient à
des fils : « Que l’Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta
gloire (du Père), pour que nous obtenions un jour les biens du monde à venir,
auprès de la Vierge Marie, la bienheureuse Mère de Dieu… ». Cette commémoration
quotidienne, par la place qu’elle occupe au cœur du Sacrifice divin, doit être
considérée comme une forme particulièrement expressive du culte rendu par
l’Église à la « Bien-Aimée du Très-Haut » (cf. Lc 1, 28).
11. Parcourant ensuite
les textes du Missel restauré, nous voyons comment les grands thèmes mariaux de
l’eucologie romaine – la Conception immaculée et la plénitude de grâce, la
maternité divine, la virginité parfaite et féconde, le temple de l’Esprit
Saint, la coopération à l’œuvre de son Fils, la sainteté exemplaire,
l’intercession miséricordieuse, l’Assomption au ciel, la royauté maternelle,
etc. – y ont été accueillis en parfaite continuité doctrinale avec le passé ;
et aussi comment d’autres thèmes, nouveaux en un certain sens, y ont été
introduits, en non moins parfaite correspondance avec les développements
théologiques de notre temps. Ainsi, par exemple, le thème Marie-Église est
entré dans les textes du Missel, avec une variété d’aspects répondant à la
variété des rapports qui existent entre la Mère du Christ et l’Église. Ces
textes, en effet, voient dans la Conception immaculée de la Vierge la
préfiguration de l’Église, épouse sans tache du Christ [25] ; dans l’Assomption, ils reconnaissent
le commencement déjà réalisé et l’image de ce qui doit encore s’accomplir pour
l’ensemble de l’Église [26] ; dans le mystère de la Maternité, ils
la proclament Mère du Chef et des membres, par conséquent Mère de Dieu et Mère
de l’Église [27].
Lorsque par ailleurs la
liturgie tourne son regard vers l’Église tant primitive que contemporaine, elle
y retrouve toujours Marie : là, comme présence priante avec les Apôtres [28] ; ici, comme présence agissante avec
laquelle l’Église veut vivre le mystère du Christ : « … accorde à ton Église de
s’unir, avec elle (Marie), à la passion du Christ, afin d’avoir part à sa
résurrection » [29]; et comme voix chantant la louange de
Dieu : « … que nous puissions avec elle (Marie) te magnifier éternellement [30] ». Et puisque la liturgie est un culte
qui exige une conduite cohérente de la vie, elle élève sa supplication pour que
le culte de la Vierge se traduise par un amour concret et souffrant pour
l’Église, comme le propose de manière admirable la prière après la communion du
15 septembre : « … en nous rappelant la compassion de la Vierge Marie,
puissions-nous accomplir en nous pour l’Église ce qu’il reste encore à souffrir
des épreuves du Christ. »
12. Le Lectionnaire de la
messe est un des livres du Rite romain qui a largement bénéficié de la réforme
postconciliaire, tant par le nombre des textes ajoutés que par leur valeur
intrinsèque. Il s’agit, en effet, de textes qui contiennent la Parole de Dieu,
toujours vivante et efficace (cf. He 4, 12). Cette grande abondance
de lectures bibliques a permis d’exposer, au cours d’un cycle établi sur trois
ans, toute l’histoire du salut, et de proposer d’une manière plus complète le
mystère du Christ. Il en est résulté, et c’est une conséquence logique, que le
Lectionnaire contient un nombre plus important de lectures de l’Ancien et du
Nouveau Testament concernant la Vierge. Cette augmentation numérique s’est
accompagnée toutefois d’une critique sereine, puisque l’on a retenu seulement
les lectures qui, en raison de l’évidence de leur contenu ou des indications
d’une exégèse attentive, confirmée par les enseignements du Magistère ou par
une solide tradition, peuvent être considérées, même d’une manière différente
et selon des degrés divers, comme ayant un caractère marial. Il convient de
noter en outre que ces lectures ne se présentent pas seulement à l’occasion des
fêtes de la Vierge, mais qu’elles sont proclamées en bien d’autres
circonstances à certains dimanches de l’année liturgique [31], lors de la célébration de rites qui
intéressent profondément la vie sacramentelle du chrétien et ses choix [32], ou encore des moments joyeux ou
douloureux de son existence [33].
13. Le livre réformé de
l’Office divin, la Liturgie des Heures, contient lui aussi des témoignages
éminents de piété envers la Mère du Seigneur ; par exemple dans les hymnes,
parmi lesquelles on peut remarquer quelques chefs-d'œuvre de la littérature
universelle, telle l’admirable prière de Dante à la Vierge [34] ; dans les antiennes qui rythment la
récitation quotidienne, implorations lyriques auxquelles a été ajouté le
célèbre tropaire Sub tuum praesidium, vénérable d’antiquité et admirable
de contenu, dans les prières d’intercession de Laudes et de Vêpres, dans
lesquelles il n’est pas rare de rencontrer un recours confiant à la Mère de
miséricorde ; dans la très vaste sélection de pages mariales dues à des auteurs
des premiers siècles du christianisme, du Moyen Âge et de l’époque moderne.
14. Si dans le Missel,
dans le Lectionnaire et dans la Liturgie des Heures, sur lesquels
s’articule la prière liturgique romaine, la mémoire de la Vierge revient avec
un rythme fréquent, les expressions d’amour et de vénération suppliante envers
la « Theotokos » ne manquent pas non plus dans les autres livres
liturgiques révisés. Ainsi, l’Église invoque la Mère de toute grâce avant de
plonger les candidats dans les eaux salutaires du baptême [35] ; elle implore son intercession pour
les mères qui, reconnaissantes pour le don de la maternité, se rendent joyeuses
à l’Église [36] ; elle la présente comme exemple à ses
membres qui s’engagent à suivre le Christ dans la vie religieuse [37] ou reçoivent la consécration virginale
[38], et pour eux elle demande son secours
maternel [39] ; elle lui adresse une prière instante
pour ses fils arrivés à l’heure du trépas [40] ; elle demande son intervention pour
ceux qui, ayant fermé les yeux à la lumière d’ici-bas, ont comparu devant le
Christ, Lumière éternelle [41], et, par son intercession, elle appelle
le réconfort sur ceux qui, plongés dans la douleur, pleurent avec foi la
disparition des leurs [42].
15. L’examen des livres
liturgiques restaurés entraîne donc une constatation réconfortante : la réforme
postconciliaire, comme le souhaitait déjà le Mouvement liturgique, a considéré
sous une perspective très juste la Vierge dans le mystère du Christ, et, en
harmonie avec la tradition, elle lui a reconnu la place particulière qui lui
convient dans le culte chrétien en tant que Mère de Dieu et Associée du
Rédempteur.
Il ne pouvait en être
autrement. En parcourant, en effet, l’histoire du culte chrétien, on note que,
en Orient comme en Occident, les expressions les plus élevées et les plus
claires de la piété envers la Vierge ont fleuri dans le cadre de la liturgie ou
lui ont été incorporées.
Nous voulons le souligner
: le culte que l’Église universelle rend aujourd’hui à la Toute Sainte découle,
en le prolongeant et en l’accroissant de manière incessante, du culte que
l’Église de tous les temps lui a voué avec un scrupuleux respect de la vérité
et en veillant toujours à la noblesse des formes. De la tradition impérissable,
toujours vivante grâce à la présence ininterrompue de l’Esprit et à l’écoute
continuelle de la Parole, l’Église de notre temps tire des motifs, des raisons
et un stimulant pour le culte qu’elle rend elle-même à la Vierge. Et de cette
tradition vivante, la liturgie, qui reçoit appui et force du Magistère, est une
expression très haute et une confirmation probante.
SECTION 2
La Vierge, modèle de l’Église, dans l’exercice du culte
16. Nous voudrions
maintenant, en suivant quelques indications de la doctrine conciliaire sur
Marie et l’Église, approfondir un aspect particulier des rapports existant
entre Marie et la liturgie, autrement dit : Marie, modèle de l’attitude spirituelle
avec laquelle l’Église célèbre et vit les divins mystères. L’exemplarité de la
Vierge en ce domaine vient de ce qu’elle est reconnue comme le meilleur modèle
de l’Église dans l’ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au
Christ [43], c’est-à-dire de cette disposition
intérieure qui inspire l’Église, l’Épouse bien-aimée, étroitement associée à son
Seigneur, lorsqu’elle invoque celui-ci et, par lui, rend le culte qui est dû au
Père éternel [44].
17. Marie est la Virgo
audiens, la Vierge qui écoute, qui accueille la Parole de Dieu avec foi ; une
foi qui fut pour elle l’acte préliminaire et le chemin conduisant à la
maternité divine, puisque selon l’intuition de saint Augustin, « celui (Jésus)
que, dans la foi, Marie mit au monde, c’est dans la foi qu’elle le conçut » [45]. En effet, après avoir reçu de l’Ange
la réponse à son doute (cf. Lc 1, 34-37), « elle dit avec une foi
entière, et concevant Jésus dans son âme avant de le concevoir dans ses
entrailles, «voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole»
(Lc 1, 38) » [46]. Cette foi fut pour elle cause de
béatitude et source de certitude quant à la réalisation de la promesse: « et
bienheureuse Celle qui a cru dans l’accomplissement des paroles du Seigneur » (Lc 1,
45). Et avec cette même foi, en acteur capital et témoin privilégié de
l’Incarnation, elle revenait sur les événements de l’enfance du Christ, en les
recueillant au plus profond de son cœur (cf. Lc 2, 19, 51). C’est ce
que fait également l’Église, surtout dans la liturgie : avec foi elle écoute la
parole de Dieu, l’accueille, la proclame, la vénère, la distribue aux fidèles
comme pain de vie [47] et, à sa lumière, elle scrute les
signes des temps, interprète et vit les événements de l’histoire.
18. Marie est par
ailleurs la Virgo orans, la Vierge priante. Ainsi apparaît-elle dans la
visite à la Mère du Précurseur, où elle ouvre son cœur en rendant grâce à Dieu,
en exprimant son humilité, sa foi, son espérance : tel est le Magnificat
(cf. Lc 1, 46-55), la prière par excellence de Marie, le chant des
temps messianiques dans lequel convergent l’allégresse de l’ancien et celle du
nouvel Israël. En effet – comme semble le suggérer saint Irénée – dans le
cantique de Marie passa le tressaillement de joie d’Abraham qui pressentait le
Messie (cf. Jn 8, 56) [48] et retentit, dans une anticipation
prophétique, la voix de l’Église : « dans son exultation, Marie s’écriait, en
prophétisant au nom de l’Église : « Mon âme exalte le Seigneur… » [49]. De fait, le cantique de la Vierge, en
s’élargissant, est devenu la prière de toute l’Église dans tous les temps.
Vierge priante, ainsi
apparaît Marie à Cana où, manifestant à son Fils une nécessité temporelle, en
l’implorant avec délicatesse, elle obtient aussi un effet de l’ordre de la
grâce : que Jésus, en accomplissant le premier de ses « signes », confirme ses
disciples dans la foi en lui (cf. Jn 2, 1-12).
L’ultime épisode
biographique de Marie nous la présente également en prière : les Apôtres « d’un
même cœur, persévéraient dans la prière, avec quelques femmes, dont Marie la
mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14) ; c’est la présence priante
de Marie dans l’Église naissante et dans l’Église de toujours, car, élevée au
ciel, elle n’a pas renoncé à sa mission d’intercession et de salut [50]. Vierge priante, l’Église l’est aussi,
elle qui chaque jour présente au Père les nécessités de ses fils, « loue sans
cesse le Seigneur et intercède pour le salut du monde entier » [51].
19. Marie est encore
la Virgo pariens, la Vierge-Mère, c’est-à-dire celle qui, « par sa foi et
son obéissance, a engendré sur la terre le Fils du Père, sans connaître
d’homme, mais enveloppée par l’Esprit Saint » [52] : maternité prodigieuse, établie par
Dieu comme type et modèle de la fécondité de la Vierge qu’est l’Église.
Celle-ci en effet « devient à son tour une Mère, car par la prédication et par
le baptême elle engendre à une vie nouvelle et immortelle des fils conçus du
Saint-Esprit et nés de Dieu » [53]. À juste titre les anciens Pères
enseignaient que l’Église prolonge dans le sacrement du baptême la maternité
virginale de Marie. Parmi leurs témoignages, il nous plaît de rappeler celui de
notre illustre prédécesseur saint Léon le Grand, qui affirme dans une homélie
de Noël : « La source de vie qu’il (le Christ) a prise dans le sein de la
Vierge, il l’a placée dans les fonts du baptême ; il a donné à l’eau ce qu’il
avait donné à sa mère : car la puissance du Très-Haut et l’ombre de l’Esprit
Saint (cf. Lc 1, 35), qui ont fait que Marie mit au mondé un Sauveur,
font aussi que l’eau régénère le croyant » [54]. Voulant puiser aux sources
liturgiques, nous pourrions citer la belle illatio de la liturgie
mozarabe : « Celle-là (Marie) porta la Vie dans son sein, celle-ci (l’Église)
dans la piscine baptismale. Dans les membres de celle-là le Christ est formé,
dans les eaux de celle-ci, le Christ est revêtu » [55].
20. Marie, enfin, est
la Virgo offerens, la Vierge qui offre. Dans l’épisode de la présentation
de Jésus au Temple (cf. Lc 2, 22-35), l’Église, guidée par l’Esprit
Saint, a entrevu, au-delà de l’accomplissement des lois concernant l’oblation
du premier-né (cf. Ex 13, 11-16) et la purification de la Mère
(cf. Lv 12, 6-8), un mystère du salut relatif à l’histoire du salut.
Autrement dit, elle a noté la continuité de l’offrande fondamentale que le
Verbe incarné fit au Père en entrant dans le monde (cf. He 10, 5-7).
Elle a vu la proclamation de l’universalité du salut, puisque Siméon en saluant
dans l’enfant la lumière destinée à éclairer les peuples et la gloire d’Israël
(cf. Lc 2, 32), a reconnu en lui le Messie, le Sauveur de tous. Elle
a compris la référence prophétique à la Passion du Christ : les paroles de
Siméon, unissant dans une même prophétie le Fils « signe de contradiction » (Lc 2,
34) et la Mère dont l’âme serait transpercée par un glaive (cf. Lc 2,
35), trouvèrent leur réalisation sur le Calvaire. Mystère de salut, oui, qui
sous divers aspects, oriente l’épisode de la Présentation au Temple vers
l’événement salvifique de la Croix. Mais l’Église elle-même, surtout à partir
du Moyen Age, a entrevu dans le cœur de la Vierge, qui porte son Fils à
Jérusalem pour le présenter au Seigneur (cf. Lc 2, 22), une volonté
d’oblation, qui dépasse le sens ordinaire du rite qu’elle accomplissait. De
cette intuition, nous avons un témoignage dans l’affectueuse interpellation de
saint Bernard : « Offre ton Fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le
fruit béni de tes entrailles. Offre pour notre commune réconciliation la
victime sainte qui plaît à Dieu » [56].
Cette union de la Mère
avec son Fils dans l’œuvre de la rédemption [57] atteint son sommet sur le Calvaire, où
le Christ « s’offrit lui-même sans tache à Dieu » (He 9, 14) et où Marie
se tint auprès de la Croix (cf. Jn 19, 25) « souffrant cruellement
avec son Fils unique, associée d’un cœur maternel à son sacrifice, donnant à
l’immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour » [58] et l’offrant, elle aussi, au Père
éternel [59]. Pour perpétuer à travers les siècles
le Sacrifice de la Croix, le divin Sauveur a institué le Sacrifice
eucharistique, Mémorial de sa Mort et de sa Résurrection, et l’a confié à
l’Église son Épouse [60] celle-ci, surtout le dimanche, convoque
les fidèles pour célébrer la Pâque du Seigneur jusqu’à ce qu’il revienne [61]. L’Église l’accomplit en communion avec
les Saints du ciel et d’abord avec la bienheureuse Vierge [62], dont elle imite la charité ardente et
la foi inébranlable.
21. Modèle de toute
l’Église dans l’exercice du culte divin, Marie est encore, de façon évidente,
éducatrice de vie spirituelle pour chacun des chrétiens. Bien vite, les fidèles
commencèrent par regarder Marie pour faire, comme elle, de leur propre vie, un
culte à Dieu, et de leur culte, un engagement de vie. Déjà au IVe siècle,
saint Ambroise, s’adressant aux fidèles, souhaitait qu’en chacun d’eux fût
présente l’âme de Marie pour glorifier Dieu : « Qu’en tous réside l’âme de
Marie pour glorifier le Seigneur ; qu’en tous réside l’esprit de Marie pour
exulter en Dieu » [63]. Mais Marie est surtout le modèle du
culte qui consiste à faire de sa propre vie une offrande à Dieu : cette
doctrine ancienne, toujours valable, chacun peut la réentendre en méditant
l’enseignement de 1’Église, mais aussi en prêtant l’oreille à la voix même de
la Vierge au moment où, réalisant par anticipation l’étonnante demande de
l’oraison dominicale – « que ta volonté soit faite » (Mt 6, 10) – elle
répond au messager de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur, qu’il
me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). Le « oui » de Marie est pour
tous les chrétiens une leçon et un exemple pour offrir leur obéissance à la
volonté du Père, chemin et moyen de leur propre sanctification.
22. Il est important
d’autre part d’observer comment l’Église traduit les multiples rapports qui
l’unissent à Marie dans les diverses attitudes effectives du culte : vénération
profonde, lorsqu’elle réfléchit sur la dignité éminente de la Vierge, devenue,
par l’œuvre de l’Esprit Saint, la Mère du Verbe incarné ; amour ardent,
lorsqu’elle considère la maternité spirituelle de Marie à l’égard de tous les
membres du Corps mystique ; invocation confiante, lorsqu’elle fait l’expérience
de l’intercession de son Avocate et Auxiliatrice [64] ; service d’amour, lorsqu’elle
entrevoit dans l’humble servante du Seigneur la Reine de miséricorde et la Mère
de la grâce ; imitation active, lorsqu’elle contemple la sainteté et les vertus
de celle qui est « pleine de grâce » (Lc 1, 28) ; émotion profonde,
lorsqu’elle voit en elle, comme dans une image très pure, ce qu’elle-même
désire et espère devenir en tous ses membres [65] ; contemplation attentive, lorsqu’elle
reconnaît, dans l’Associée au Rédempteur, qui participe désormais pleinement
aux fruits du mystère pascal, l’accomplissement prophétique de son propre
avenir, jusqu’au jour où purifiée de toute ride et de toute tache (cf. Ep 5,
27), elle deviendra comme une épouse parée pour son époux, Jésus-Christ
(cf. Ap 21, 2).
23. En considérant donc,
Frères très chers, la vénération que la tradition liturgique de l’Église
universelle et le Rite romain rénové expriment envers la Sainte Mère de Dieu,
en rappelant que la liturgie, par sa valeur cultuelle éminente, constitue une
règle d’or pour la piété chrétienne, en observant enfin comment l’Église,
lorsqu’elle célèbre les mystères sacrés, assume une attitude de foi et d’amour semblable
à celle de la Vierge, nous comprenons combien est juste l’exhortation du Concile
Vatican II à tous les fils de l’Église de « promouvoir généreusement
le culte, spécialement liturgique, de la Vierge bienheureuse » [66] : exhortation que nous voudrions
par-dessus tout voir écoutée sans réserve et mise en pratique avec zèle.
POUR LE RENOUVEAU DE LA PISTE MARIALE
24. Mais le même Concile Vatican II exhorte à promouvoir, à côté du culte liturgique, d’autres formes de piété, surtout celles que recommande le Magistère [67]. Toutefois, on le sait, la vénération des fidèles pour la Mère de Dieu a revêtu des formes multiples selon les circonstances de temps et de lieu, la sensibilité des peuples et leurs différentes traditions culturelles. Il s’ensuit que les. formes d’expression de cette piété, sujettes à l’usure des siècles, ont grandement besoin d’être rénovées pour que soient remplacés leurs éléments caducs, mis en valeur ceux qui ont passé l’épreuve du temps, et que l’on y incorpore les données doctrinales acquises par la réflexion théologique et proposées par le Magistère ecclésiastique. Ceci montre la nécessité pour les Conférences épiscopales, les Églises locales, les familles religieuses et les communautés de fidèles, de favoriser une activité créatrice authentique et de procéder en même temps à une révision diligente des exercices de piété envers la Vierge ; révision que nous voudrions respectueuse de la saine tradition et ouverte à l’accueil des requêtes légitimes des hommes de notre temps. Il nous semble par conséquent opportun, vénérables Frères, de vous indiquer quelques principes pour guider votre travail en ce domaine.
SECTION 1
Aspect trinitaire, christologique et ecclésial du culte de la Vierge
25. Il convient au plus
haut point, avant tout, que les exercices de piété envers la Vierge Marie
expriment clairement la note trinitaire et christologique qui leur est
intrinsèque et essentielle. Le culte chrétien en effet est, par nature, un
culte rendu au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, ou mieux, selon l’expression
de la liturgie, au Père par le Christ, dans l’Esprit. Dans cette perspective,
il s’étend légitimement, même si c’est de façon substantiellement différente,
tout d’abord et particulièrement à la Mère du Seigneur, puis aux saints, car en
eux, qui ont souffert avec le Christ et ont été glorifiés avec lui, l’Église
proclame le mystère pascal [68]. Dans la Vierge, tout se rapporte au
Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute
éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit
à nul autre consentis. La piété chrétienne authentique n’a certainement jamais
manqué de mettre en lumière le lien indissoluble et la référence essentielle de
la Vierge au Divin Sauveur [69]. Il nous semble cependant
particulièrement conforme à l’orientation spirituelle de notre époque, dominée
et absorbée par la « question du Christ » [70], que, dans les manières d’exprimer le
culte de la Vierge, soit spécialement mis en relief l’aspect christologique,
pour qu’elles reflètent le plan de Dieu, qui a fixé à l’avance « par une seule
et même disposition l’origine de Marie et l’incarnation de la Sagesse divine »
[71]. Ceci concourra sans aucun doute à
rendre plus solide la piété envers la Mère de Jésus, et à en faire un
instrument efficace pour parvenir à la « pleine connaissance du Fils de Dieu,
et constituer cet Homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la
plénitude du Christ » (Ep 4, 13) ; et cela contribuera d’autre part à
développer le culte dû au Christ lui-même, puisque, conformément au sentiment
permanent de l’Église, réaffirmé de nos jours avec autorité ? [72], « ce qui s’adresse à la servante se
rapporte au Maître ; ainsi remonte au Fils ce qui est attribué à la Mère ; (…)
ainsi rejaillit sur le Roi l’honneur rendu en humble hommage à la Reine » [73].
26. Il nous semble utile,
après cette allusion à l’orientation christologique du culte de la Vierge, de
rappeler qu’il est opportun de mettre convenablement en relief, dans ce culte,
une des composantes essentielles de la foi : la Personne et l’œuvre de l’Esprit
Saint. La réflexion théologique et la liturgie ont relevé en effet comment
l’intervention sanctificatrice de l’Esprit chez la Vierge de Nazareth a été un
moment culminant de son action dans l’histoire du salut. Ainsi, par exemple,
des Pères de l’Église et des Écrivains ecclésiastiques ont attribué à l’œuvre
de l’Esprit la sainteté originelle de Marie, « quasi pétrie par lui et formée
comme une nouvelle créature » [74]. En réfléchissant sur les textes
évangéliques – « l’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut
te couvrira de son ombre » (Lc 1, 35), et « Marie (…) se trouva enceinte
par le fait de l’Esprit Saint ; (…) ce qui a été engendré en elle vient de
l’Esprit Saint » (Mt 1, 18, 20) – ils découvrirent dans l’intervention de
l’Esprit une action qui consacra et rendit féconde la virginité de Marie [75] et transforma la Vierge en Demeure du
Roi ou Lieu de repos du Verbe [76], Temple ou Tabernacle du Seigneur [77], Arche d’Alliance ou de sanctification
[78], titres riches de résonances bibliques.
Approfondissant encore le mystère de l’Incarnation, ils virent dans le rapport
insondable entre l’Esprit Saint et Marie un aspect conjugal, poétiquement
décrit par Prudence : « la Vierge qui n’était pas mariée se maria avec l’Esprit
» [79], et ils l’appelèrent Sanctuaire du
Saint-Esprit [80], expression qui souligne le caractère
sacré de la Vierge, devenue demeure permanente de l’Esprit de Dieu. Pénétrant
plus avant dans la doctrine sur le Paraclet, ils comprirent qu’il est la source
d’où jaillit la plénitude de grâce (cf. Lc 1, 28) et l’abondance des
dons qui ornent Marie : c’est donc à l’Esprit qu’ils attribuèrent la foi,
l’espérance et la charité qui animèrent le cœur dé la Vierge, la force qui
encouragea son adhésion à la volonté de Dieu, l’énergie qui la soutint dans la
compassion au pied de la Croix [81]. Ils notèrent dans le cantique
prophétique de Marie (cf. Lc 1, 46-55) une influence particulière de
ce même Esprit qui avait parlé par la bouche des prophètes [82]. Enfin, considérant la présence de la
Mère de Jésus au Cénacle, où l’Esprit descendit sur l’Église naissante
(cf. Ac 1, 12-14 ; 2, 1-4), ils enrichirent de nouveaux
développements le thème antique Marie-Église [83] ; et surtout ils recoururent à
l’intercession de la Vierge pour obtenir de l’Esprit la capacité d’engendrer le
Christ dans leurs propres âmes, comme l’atteste saint Ildefonse en une prière
surprenante de doctrine et de vigueur : « Je te prie, je te prie, Vierge sainte
: que de cet Esprit qui t’a fait engendrer Jésus je reçoive moi-même Jésus. Que
mon âme reçoive Jésus par cet Esprit qui a fait que ta chair a conçu ce même
Jésus. (…) Que j’aime Jésus en cet Esprit dans lequel tu l’adores toi-même
comme ton Seigneur, et tu le contemples comme ton Fils » [84].
27. On affirme parfois
que de nombreux textes de la piété moderne ne reflètent pas suffisamment toute
la doctrine concernant le Saint-Esprit. C’est aux spécialistes de vérifier
cette affirmation et d’en évaluer la portée ; à nous, il revient d’exhorter
l’ensemble du Peuple de Dieu, spécialement les pasteurs et les théologiens, à
approfondir leur réflexion sur l’action de l’Esprit dans l’histoire du salut,
et à faire en sorte que les textes de la piété chrétienne mettent en lumière comme
il faut son action vivifiante ; d’un tel approfondissement se dégagera en
particulier le mystérieux rapport entre l’Esprit de Dieu et la Vierge de
Nazareth, et leur action dans l’Église ; et de ces vérités de foi plus
profondément méditées naîtra une piété plus intensément vécue.
28. Par ailleurs, il est
nécessaire que les exercices de piété par lesquels les fidèles expriment leur
vénération à l’égard de la Mère du Seigneur manifestent clairement la place
qu’elle occupe dans l’Église : « après le Christ, c’est la place la plus élevée
et la plus proche de nous » [85] ; c’est aussi cette place qui, dans les
églises de Rite byzantin, est symbolisée dans la disposition même des parties
architecturales et des éléments iconographiques : ainsi l’entrée principale de
l’iconostase porte la représentation de l’Annonce à Marie, et l’abside l’image
de la glorieuse « Theotokos ». Ceci manifeste à l’évidence que
l’humanité commence son retour à Dieu à partir du fiat de la Servante du
Seigneur, et peut voir dans la gloire de la Toute Sainte le terme de sa route.
Le symbolisme par lequel le temple matériel exprime la place de Marie dans le
mystère de l’Église renferme un riche enseignement et constitue un heureux
présage pour que partout les formes variées de vénération envers la Vierge
s’ouvrent sur des perspectives ecclésiales.
En effet, le rappel des
idées fondamentales exposées par le Concile
Vatican II sur la nature de l’Église, Famille de Dieu, Peuple de Dieu,
Royaume de Dieu, Corps mystique du Christ [86], permettra aux fidèles de reconnaître
plus rapidement la mission de Marie dans le mystère de l’Église et sa place
éminente dans la communion des saints. Ce rappel permettra aussi de comprendre
plus intensément le lien fraternel qui unit tous les fidèles : ils sont fils de
la Vierge « qui coopère par son amour maternel à leur enfantement et à leur
éducation » [87], ils sont également fils de l’Église «
parce que nous naissons de sa fécondité, nous sommes nourris de son lait, nous
sommes animés de son Esprit » [88] ; la Vierge et l’Église coopèrent pour
engendrer le Corps mystique du Christ : « l’une comme l’autre est Mère du
Christ, mais aucune des deux n’engendre sans l’autre tout le Corps » [89]. On percevra enfin plus distinctement
que l’action de l’Église dans le monde est comme un prolongement de la
sollicitude de Marie : en effet, l’amour diligent de la Vierge à Nazareth, à la
maison d’Elisabeth, à Cana, au Golgotha – moments du salut d’une immense portée
ecclésiale – se continue dans l’inquiétude maternelle de l’Église pour que tous
les hommes arrivent à la connaissance de la vérité (cf. 1 Tm 2, 4),
dans son souci des humbles, des pauvres et des faibles, dans son engagement
continuel pour la paix et la concorde sociale, dans son zèle pour que tous les
hommes aient part au salut qui leur a été mérité par la mort du Christ. De
cette façon, l’amour pour l’Église se traduira en amour pour Marie, et réciproquement
; car l’une né peut subsister sans l’autre, comme le fait observer avec
perspicacité Saint Chromace d’Aquilée : « L’Église se réunit dans la chambre
haute (du cénacle) avec Marie, qui fut la Mère de Jésus, et ses frères. Donc,
on ne peut parler d’Église si Marie, la Mère du Seigneur, n’y est avec ses
frères » [90]. En conclusion, nous insistons sur la
nécessité que le culte rendu à la Vierge manifeste clairement son contenu
ecclésiologique intrinsèque : ceci veut dire qu’il faudra faire preuve d’une
force capable d’en renouveler de façon salutaire les formes et les textes.
SECTION 2
Quatre orientations pour le culte de la Vierge
biblique, liturgique, œcuménique, anthropologique
29. Aux précédentes
notations qui se dégagent de la considération des rapports de la Vierge Marie
avec Dieu – Père, Fils et Esprit Saint – et avec l’Église, nous voulons
ajouter, toujours en suivant la ligne de l’enseignement conciliaire [91], quelques orientations – biblique,
liturgique, œcuménique, anthropologique – qu’il convient d’avoir présentes à
l’esprit dans la révision et la création d’exercices et de pratiques de piété,
afin de rendre plus vivant et plus intelligible le lien qui nous unit à la Mère
du Christ et notre Mère dans la communion des saints.
30. La nécessité d’une
empreinte biblique dans toute forme de culte est comprise aujourd’hui comme un
postulat général de la piété chrétienne. Le développement des études bibliques,
la diffusion croissante des Saintes Écritures et surtout l’exemple de la
Tradition et l’action intime de l’Esprit poussent les chrétiens de notre temps
à se servir toujours davantage de la Bible comme du livre fondamental de la
prière, et à en tirer une véritable inspiration et des modèles incomparables.
Le culte rendu à la Vierge ne peut être soustrait à ce courant général de la
piété chrétienne [92], bien plus, il doit s’en inspirer tout
particulièrement pour acquérir une vigueur nouvelle et un profit assuré. La
Bible, en proposant de manière admirable le dessein de Dieu pour le salut des
hommes, est tout entière imprégnée du mystère du Sauveur et contient également,
de la Genèse à l’Apocalypse, des références non équivoques à Celle qui est Mère
et Associée du Sauveur. Nous ne voudrions pas toutefois que cette empreins te
biblique se limite à un usage attentif des textes et des symboles
judicieusement tirés des Saintes Écritures ; cette empreinte comporte plus
encore : elle requiert en effet la nécessité de prendre dans la Bible le
vocabulaire et l’inspiration des formules de prière et de chant ; elle exige
par-dessus tout que le culte marial soit marqué par les grands thèmes du
message chrétien : ainsi les fidèles, vénérant Celle qui est le Siège de la
Sagesse, seront eux-mêmes illuminés par la lumière de la Parole divine et
poussés à agir selon les préceptes de la Sagesse incarnée.
31. Nous avons déjà parlé
de la vénération que l’Église rend à la Mère de Dieu dans la célébration de la
liturgie. Mais à présent, en exposant les autres formes du culte marial et les
critères qui doivent l’inspirer, nous ne pouvons oublier le principe énoncé
dans la Constitution Sacrosanctum
Concilium, qui recommande vivement les exercices de piété coutumiers au
peuple chrétien et ajoute : « Mais les exercices en question doivent être
réglés en tenant compte des temps liturgiques et de façon à s’harmoniser avec
la liturgie, à en découler d’une certaine manière, et à y introduire le peuple
parce que, de sa nature, elle leur est de loin supérieure » [93]. Norme sage et claire ; son application
n’est cependant pas facile, surtout dans le domaine du culte rendu à la Vierge,
si varié dans ses expressions formelles ; elle exige en effet, de la part des
responsables des communautés locales, effort, tact pastoral et persévérance, et
de la part des fidèles une promptitude à accueillir des orientations et des
propositions qui, émanant de la véritable nature du culte chrétien, demandent
parfois le changement de coutumes très anciennes dans lesquelles la nature de
la liturgie s’était quelque peu obscurcie. À ce propos, nous voudrions faire
allusion à deux attitudes qui pourraient, dans la pratique pastorale, rendre
vaine la norme établie par le
Concile
Vatican II : d’abord l’attitude de certaines personnes ayant charge
d’âmes qui dépréciant a priori les exercices de piété, cependant recommandés
par le Magistère dans leurs formes légitimes, les abandonnent et créent un vide
qu’elles ne songent pas à combler ; elles oublient que le Concile a dit
d’harmoniser les exercices de piété avec la liturgie et non de les supprimer.
En second lieu, l’attitude de certains autres qui, faisant fi d’un juste
critère liturgique et pastoral, unissent exercices de piété et actes
liturgiques dans des célébrations hybrides. Il arrive parfois que dans la célébration
même du Sacrifice eucharistique, soient insérés des éléments propres aux
neuvaines ou d’autres pieuses pratiques, avec le danger de voir le Mémorial du
Seigneur ne plus constituer le moment culminant de la rencontre de la
communauté chrétienne, mais seulement l’occasion de quelque exercice de
dévotion. A ceux qui agissent ainsi, nous voudrions rappeler que la règle du
Concile prescrit d’harmoniser les exercices de piété avec la liturgie et non de
les confondre avec elle. Une action pastorale éclairée doit d’une part
distinguer et souligner la nature propre des actions liturgiques, et d’autre
part valoriser les exercices de piété en les adaptant aux besoins de chaque
communauté ecclésiale et en faisant de ces exercices les précieux auxiliaires
de la liturgie.
32. Étant donné le
caractère ecclésial du culte rendu à la Vierge, ce culte reflète les
préoccupations de l’Église même : l’une d’elles, aujourd’hui dominante, est le
rétablissement de l’unité des chrétiens. Ainsi la dévotion envers la Mère de Dieu
devient réceptive aux soucis et aux visées du mouvement œcuménique,
c’est-à-dire qu’elle acquiert une empreinte œcuménique. Et ceci pour différents
motifs.
Tout d’abord, les
catholiques rejoignent leurs frères des Églises orthodoxes, où la dévotion à la
Vierge revêt des formes hautement lyriques et profondément doctrinales dans la
vénération très aimante de la glorieuse « Theotokos » et dans les
acclamations à Celle qui est « l’Espérance des chrétiens » [94]. Ils rejoignent aussi les Anglicans,
dont les théologiens classiques ont jadis mis en lumière la solide base
scripturaire du culte rendu à la Mère de Notre Seigneur, et dont les
théologiens actuels soulignent davantage l’importance de la place que Marie
occupe dans la vie chrétienne. Ils rejoignent encore leurs frères des Églises
Réformées, dans lesquelles fleurit avec vigueur l’amour des Saintes Écritures, quand
ils proclament les louanges de Dieu avec les paroles mêmes de la Vierge
(cf. Lc 1, 41-55).
D’autre part, la piété
envers la Mère du Christ et des chrétiens est pour les catholiques une occasion
naturelle et fréquente de la supplier d’intercéder auprès de son Fils pour que
se réalise l’union de tous les baptisés en un seul Peuple de Dieu [95]. Il faut encore ajouter que la volonté
de l’Église catholique, sans atténuer le caractère propre du culte marial [96], est d’éviter avec soin toute
exagération susceptible d’induire en erreur les autres frères chrétiens sur la
doctrine authentique de l’Église catholique [97], et de bannir toute manifestation
cultuelle contraire à la pratique catholique légitime.
Enfin, en conformité avec
un culte marial authentique qui, « à travers les honneurs rendus à la Mère (…)
veut que le Fils soit dûment connu, aimé et glorifié » [98], une telle piété devient un chemin qui
conduit au Christ, source et centre de la communion ecclésiale, dans lequel
tous ceux qui confessent publiquement qu’Il est Dieu et Seigneur, Sauveur et
unique Médiateur (cf. 1 Tm 2, 5), sont appelés à être « un » entre
eux, avec Lui et avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit [99].
33. Nous savons bien
qu’il existe de sérieuses discordances entre la pensée de nombreux frères
appartenant aux autres Églises et communautés ecclésiales et la doctrine
catholique « sur le rôle de Marie dans l’œuvre du salut » [100] et donc sur le culte à lui rendre.
Cependant, puisque la même puissance du Très-Haut, qui couvrit de son ombre la
Vierge de Nazareth (cf. Lc 1, 35), agit dans l’actuel mouvement
œcuménique et le féconde, nous avons à cœur d’exprimer notre espoir confiant
que la dévotion envers l’humble Servante du Seigneur, en qui le Tout-Puissant a
fait de grandes choses (cf. Lc 1, 49), deviendra, fût-ce lentement,
non pas un obstacle mais un intermédiaire et un point de rencontre pour l’union
de tous ceux qui croient au Christ. Nous nous réjouissons en effet de constater
qu’une meilleure compréhension de la place de Marie dans le mystère du Christ
et de l’Église, même de la part des frères séparés, rend plus rapide le chemin
de la rencontre. De même que la Vierge, à Cana, obtint de Jésus qu’il accomplit
son premier miracle (cf. Jn 2, 1-12) grâce à sa maternelle
intervention, ainsi en notre temps elle pourra par son intercession hâter
l’heure où les disciples du Christ retrouveront la parfaite communion dans la
foi. Cette espérance qui est nôtre se trouve encouragée par une réflexion de
notre prédécesseur Léon XIII : la cause de l’union des chrétiens « concerne
particulièrement la maternité spirituelle de Marie. En effet, ceux qui
appartiennent au Christ, Marie ne les a pas engendrés et ne pouvait pas les
engendrer, si ce n’est dans une même foi et un même amour : “le Christ est-il
divisé ?” (1 Co 1, 13) ; nous devons tous vivre la même vie du Christ
et “porter des fruits pour Dieu” (Rm 7, 4) en un seul et même corps » [101].
34. Dans le culte rendu à
la Vierge, on doit aussi tenir soigneusement compte des acquisitions sûres et
éprouvées des sciences humaines. Cela contribuera à faire disparaître une des
causes du malaise qui se fait sentir dans le domaine du culte rendu à la Mère
du Seigneur, c’est-à-dire la différence entre certains éléments de ce culte et
d’autre part les conceptions actuelles de l’anthropologie et la réalité
psycho-sociologique, profondément changée, dans laquelle vivent et agissent les
hommes de notre temps. On remarque effectivement qu’il est difficile de situer
l’image de la Vierge, telle qu’elle ressort d’une certaine littérature dévote,
dans les conditions de vie de la société contemporaine, spécialement celles de
la femme. Dans le cadre de la vie familiale, les lois et l’évolution des mœurs
tendent à juste titre à reconnaître à la femme l’égalité et la
co-responsabilité avec l’homme dans la direction du foyer. Dans le domaine
politique, elle a conquis en de nombreux pays un pouvoir d’intervention dans
les affaires publiques, à l’égal de l’homme. Dans le domaine social, elle déploie
son activité dans les secteurs les plus variés, en abandonnant chaque jour
davantage le cadre étroit du foyer. Dans le domaine culturel sont également
offertes à la femme de nouvelles possibilités de recherche scientifique et de
succès intellectuel.
Il s’ensuit chez certains
une désaffection pour le culte envers la Vierge et une certaine difficulté à
prendre Marie de Nazareth comme modèle, parce que les horizons de sa vie,
dit-on, se révèlent étroits par rapport aux vastes zones d’activités où l’homme
moderne est appelé à agir. A ce sujet, tout en exhortant les théologiens, les
responsables des communautés chrétiennes et les fidèles euxmêmes à consacrer
l’attention nécessaire à ces problèmes, il nous semble utile de proposer, pour
notre part, une contribution à leur solution en présentant quelques réflexions.
35. D’abord, la Vierge
Marie a toujours été proposée par l’Église à l’imitation des fidèles, non point
précisément pour le genre de vie qu’elle a expérimenté, d’autant moins que le
milieu socioculturel dans lequel elle s’est déroulée est aujourd’hui presque
partout dépassé, mais parce que, dans les conditions concrètes de sa vie, elle
a adhéré totalement à la volonté de Dieu (cf. Lc l, 38), elle a
accueilli la parole et l’a mise en pratique, elle a été inspirée dans son
action par la charité et l’esprit de service : en résumé, elle fut la première
et la plus parfaite disciple du Christ. Tout cela a une valeur exemplaire
universelle et permanente.
36. En second lieu, nous
voudrions faire remarquer que les difficultés susdites sont en étroite relation
avec certains, clichés de l’imagerie populaire et littéraire sur Marie, mais
non point avec sa véritable image évangélique ni avec les données doctrinales
précisées par le lent et sérieux travail d’approfondissement de la Parole
révélée. On doit trouver normal, au contraire, que les générations chrétiennes
qui se sont succédées dans des contextes socio-culturels différents, en
contemplant la figure et la mission de Marie – Femme nouvelle et Chrétienne
parfaite récapitulant en elle les situations les plus caractéristiques de la
vie féminine en tant que Vierge, Épouse et Mère – aient considéré la Mère de
Jésus comme type éminent de la condition féminine et comme modèle absolument
remarquable de vie évangélique, et qu’elles aient exprimé leurs sentiments
selon les concepts et les représentations de leur époque. L’Église, quand elle
considère la longue histoire de la piété, se réjouit de constater la continuité
du culte ; mais elle ne se lie pas aux schèmes des diverses époques culturelles
ni aux conceptions anthropologiques particulières qui les soutiennent, et elle
admet que certaines expressions du culte, parfaitement légitimes en
elles-mêmes, soient moins adaptées à des gens d’époques et de civilisations
différentes.
37. Nous voudrions enfin
souligner que notre temps, comme les précédents, est appelé à vérifier par la
Parole de Dieu sa propre connaissance de la réalité et, pour nous limiter à
notre sujet, à confronter ses conceptions anthropologiques et les problèmes qui
en découlent avec la figure de la Vierge, telle qu’elle est proposée dans
l’Évangile. La lecture des divines Écritures, faite sous l’influence de
l’Esprit Saint et sans oublier les acquisitions des sciences humaines et les
situations variées du monde contemporain, conduira à découvrir que Marie peut
être considérée comme le miroir reflétant les espérances des hommes de notre
temps. Ainsi, pour donner quelques exemples, la femme d’aujourd’hui, désireuse
de prendre part au pouvoir de décision et aux choix de la communauté,
contemplera avec une joie intime Marie qui, dans son dialogue avec Dieu, donne
son consentement actif et libre [102] non pas à la solution d’un problème
contingent, mais à « l’événement des siècles », comme a été justement dénommée
l’Incarnation du Verbe [103]. On se rendra compte que le choix par
Marie de l’état virginal, qui dans le plan de Dieu la préparait au mystère de
l’Incarnation, ne fut point fait de fermeture aux valeurs de l’état conjugal,
mais constitua un choix courageux, accompli pour se consacrer totalement à
l’amour de Dieu. On constatera avec une joyeuse surprise que Marie de Nazareth,
tout en étant totalement abandonnée à la volonté du Seigneur, ne fut pas du
tout une femme passivement soumise ou d’une religiosité aliénante, mais la
femme qui ne craignit pas de proclamer que Dieu est celui qui relève les
humbles et les opprimés et renverse de leur trône les puissants du monde
(cf. Lc 1, 51-53). On reconnaîtra en Marie, « qui occupe la première
place parmi les humbles et les pauvres du Seigneur » [104], une femme forte qui connut la pauvreté
et la souffrance, la fuite et l’exil (cf. Mt 2, 13-23) : situations
qui ne peuvent échapper à l’attention de celui qui veut seconder, par l’esprit
évangélique, les forces de libération contenues dans l’homme et dans la
société. Ainsi Marie n’apparaîtra pas comme une Mère jalousement repliée sur
son divin Fils, mais comme la femme qui, par son action, favorisa la foi au
Christ de la communauté apostolique (cf. Jn 2, 1-12), et dont le rôle
maternel s’étendit en prenant au Calvaire des dimensions universelles [105]. Ce ne sont que des exemples. Ils
manifestent cependant de façon claire que la figure de la Vierge ne déçoit
aucune des attentes profondes des hommes de notre temps, et leur offre un
modèle achevé du disciple du Seigneur : artisan de la cité terrestre et
temporelle, mais pèlerin qui se hâte vers la cité céleste et éternelle ;
promoteur de la justice qui délivre l’opprimé et de la charité qui porte
secours aux nécessiteux, mais par-dessus tout, témoin actif de l’amour qui
édifie le Christ dans les cœurs.
38. Après avoir proposé
ces orientations, destinées à favoriser l’harmonieux développement du culte
rendu à la Mère du Seigneur, nous croyons utile d’attirer l’attention sur
quelques aspects erronés de ce culte. Le Concile
Vatican II a déjà dénoncé avec autorité aussi bien l’exagération de
contenus ou de formes qui en arrive à fausser la doctrine, que l’étroitesse
d’esprit qui obscurcit la figure et la mission de Marie. Il a pareillement
dénoncé certaines déviations du culte comme la crédulité superficielle substituant
à l’engagement sérieux la confiance facile en des pratiques purement
extérieures, et aussi le sentimentalisme stérile et éphémère, si étranger au
style de l’Évangile qui exige au contraire un travail persévérant et concret [106]. Quant à nous, nous renouvelons cette
mise en garde : de telles formes de dévotions ne sont pas en harmonie avec la
foi catholique et par conséquent ne doivent pas exister dans le culte. Une
défense vigilante contre ces erreurs et ces déviations rendra le culte de la
Vierge plus vigoureux et plus authentique, c’est-à-dire solide dans son
fondement : l’étude des sources révélées et l’attention aux documents du
Magistère prévaudront sur la recherche excessive de la nouveauté et des faits à
sensation ; objectif dans son contexte historique, on devra donc éliminer tout
ce qui est manifestement faux ou légendaire ; adéquat au contenu doctrinal ;
d’où la nécessité d’éviter des présentations unilatérales de la figure de Marie
qui, en insistant démesurément sur un élément, compromettent l’ensemble de son
image évangélique ; transparent dans ses motivations : on aura grand soin
d’écarter des sanctuaires tout profit mesquin.
39. Enfin, au cas où cela
serait nécessaire, nous voudrions rappeler que le but ultime du culte rendu à
la Vierge est de glorifier Dieu et d’engager les chrétiens dans une vie
totalement conforme à sa volonté. En effet, lorsque les fils de l’Église,
unissant leurs voix à la femme anonyme de l’Évangile, glorifient la Mère de
Jésus en s’exclamant, tournés vers Jésus lui-même, « Bienheureux le sein qui
t’a porté et les mamelles qui t’ont allaité! » (Lc 11, 27), ils seront
conduits à tenir compte de la grave réponse du divin Maître : « Bienheureux
plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique» (Lc 11,
28). Et cette réponse, qui s’avère être un grand compliment à la Vierge, selon
l’exégèse de certains Pères de l’Église [107] confirmée par le Concile
Vatican II [108], résonne pour nous comme une
invitation pressante à vivre selon les commandements de Dieu et comme un écho
aux rappels du Sauveur lui-même : « Ce n’est pas celui qui me dit : “Seigneur,
Seigneur” qui entrera dans le Royaume des cieux mais celui qui fait la volonté
de mon Père qui est dans les cieux » (Mt 7, 21), et aussi : « Vous êtes
mes amis, si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 14).
INDICATIONS SUR DEUX EXERCICES DE PIÉTÉ
L’ANGÉLUS ET LE ROSAIRE
40. Nous avons indiqué
quelques principes capables de donner une vigueur nouvelle au culte de la Mère
du Seigneur ; il appartient maintenant aux Conférences épiscopales, aux
responsables des communautés locales et aux différentes familles religieuses de
rénover avec sagesse des pratiques et des exercices de vénération envers la
Vierge, et de soutenir l’impulsion créatrice de tous ceux qui, par inspiration
religieuse authentique ou par sensibilité pastorale, désirent donner naissance
à de nouvelles formes. Il nous semble toutefois opportun, pour diverses
raisons, de traiter de deux exercices de piété très répandus en Occident et
dont le Siège Apostolique s’est occupé en plusieurs occasions : l’Angélus et le
Rosaire ou Chapelet de la Vierge Marie.
L’Angélus
41. Nos propos sur
l’Angélus veulent être seulement une simple mais vive exhortation à conserver
l’habitude de le réciter, lorsque et là où c’est possible. Cette prière n’a pas
besoin d’être rénovée : sa structure simple, son caractère biblique, son origine
historique qui la relie à la demande de sauvegarde dans la paix, son rythme
quasi liturgique qui sanctifie divers moments de la journée, son ouverture au
mystère pascal qui nous amène, tout en commémorant l’Incarnation du Fils de
Dieu, à demander d’être conduits « par sa passion et par sa croix jusqu’à la
gloire de la résurrection » [109], font que, à des siècles de distance,
elle conserve inaltérée sa valeur et intacte sa fraîcheur. Il est vrai que
certains usages traditionnellement liés à la récitation de l’Angélus ont
disparu ou peuvent difficilement subsister dans la vie moderne ; mais il s’agit
d’éléments marginaux : la valeur de la contemplation du mystère de
l’Incarnation du Verbe, de la salutation à la Vierge et du recours à sa
miséricordieuse intercession reste inchangée ; et, malgré les conditions
nouvelles des temps, ces moments caractéristiques de la journée – matin, midi
et soir – qui délimitent les périodes d’activité et constituent une invite à
s’arrêter pour prier, demeurent inchangés pour la majeure partie des hommes.
Le Rosaire
42. Nous voudrions
maintenant, Frères très chers, nous arrêter un peu sur la rénovation de ce
pieux exercice que l’on a appelé « résumé de tout l’Évangile » [110]. le Chapelet de la Vierge Marie, le
Rosaire. Nos Prédécesseurs lui ont accordé une attention vigilante et une
sollicitude empressée : ils en ont à plusieurs reprises recommandé la
récitation fréquente, favorisé la diffusion, expliqué la nature, reconnu
l’aptitude à développer une prière contemplative à la fois de louange et de
supplication, rappelé l’efficacité intrinsèque pour faire progresser la vie
chrétienne et l’engagement apostolique. Nous aussi, dès la première Audience
générale de notre Pontificat, le 13 juillet 1963, nous avons montré notre
grande estime pour la pieuse pratique du Rosaire [111], et, par la suite, nous en avons
souligné la valeur en de multiples circonstances, ordinaires pour certaines,
graves pour d’autres, comme lorsque, en une heure d’angoisse et d’insécurité,
nous publiâmes l’Encyclique Christi Matri (15 septembre 1966), afin que de
ferventes prières soient adressées à la Vierge du Rosaire pour supplier Dieu
d’accorder le bien supérieur de la paix [112] ; appel renouvelé dans notre
Exhortation apostolique Recurrens mensis October (7 octobre 1969),
dans laquelle nous commémorions le quatrième centenaire de la Lettre
apostolique Consueverunt Romani Pontifices de notre Prédécesseur
saint Pie V qui, en ce document, expliqua et, en quelque manière détermina la
forme traditionnelle du Rosaire [113].
43. L’intérêt constant et
l’affection que nous portons au Chapelet de la Vierge Marie nous ont poussé à
suivre avec beaucoup d’attention les nombreux congrès consacrés ces dernières
années à la pastorale du Rosaire dans le monde contemporain : congrès organisés
par des associations et des hommes qui ont profondément à cœur la dévotion du
Rosaire, et auxquels ont pris part des Évêques, des prêtres, des religieux et
des laïcs forts d’une grande expérience et connus pour leur sens de l’Église.
Parmi eux, c’est justice de nommer les Fils de saint Dominique, chargés par
tradition de garder et de propager une dévotion aussi salutaire que celle-là.
Aux travaux des congrès se sont ajoutées les recherches des historiens,
effectuées non pas pour définir dans des buts quasi archéologiques la forme
primitive du Rosaire, mais pour en saisir l’intuition originelle, l’énergie
première, la structure essentielle. De ces congrès et de ces recherches ont
surgi plus clairement les caractéristiques fondamentales du Rosaire, ses
éléments essentiels et leur rapport mutuel.
44. Ainsi, par exemple, a
mieux été mise en lumière la nature évangélique du Rosaire : il tire de
l’Évangile l’énoncé des mystères et ses principales formules ; il s’inspire de
l’Évangile pour suggérer, en commençant par la joyeuse salutation de l’Ange et
par l’acceptation religieuse de la Vierge, l’attitude dans laquelle le fidèle
doit le réciter ; il propose, dans la succession harmonieuse des Ave Maria, un
mystère fondamental de l’Évangile – l’Incarnation du Verbe – saisi au moment
décisif de l’Annonce faite à Marie. Le Rosaire est donc une prière évangélique,
comme aujourd’hui, plus peut-être que par le passé, aiment à le définir les
pasteurs et les érudits.
45. De même on a plus
facilement compris comment le déroulement ordonné et progressif du Rosaire
reflète la manière même dont le Verbe de Dieu, en s’insérant par un dessein
miséricordieux dans l’histoire humaine, a réalisé la Rédemption. Le Rosaire
considère en effet successivement, et dans l’ordre, les principaux événements salvifiques
de la Rédemption qui se sont accomplis dans le Christ : depuis la conception
virginale et les mystères de l’enfance jusqu’aux heures culminantes de la Pâque
– la Passion bienheureuse et la Résurrection glorieuse – et jusqu’à ses effets
sur l’Église naissante du jour de la Pentecôte et sur la Vierge, le jour où,
parvenue au terme de son exil terrestre, elle fut emportée, corps et âme, vers
la patrie céleste. On a encore observé que la division en trois parties des
mystères du Rosaire, non seulement correspond étroitement à l’ordre
chronologique des faits, mais surtout reflète le schéma de la prédication
primitive de la foi et propose à nouveau le mystère du Christ exactement de la
façon où le voyait saint Paul dans la célèbre «hymne» de l’Épître aux
Philippiens : abaissement, mort, exaltation (2, 6-11).
46. Prière évangélique
centrée sur le mystère de l’Incarnation rédemptrice, le Rosaire a donc une
orientation nettement christologique. En effet, son élément le plus
caractéristique – la répétition litanique de l’Ave Maria – devient lui
aussi une louange incessante du Christ, objet ultime de l’annonce de l’Ange et
de la salutation de la mère du Baptiste : « Le fruit de tes entrailles est béni
» (Lc 1, 42). Nous dirons même plus. la répétition de l’Ave Maria
constitue la trame sur laquelle se développe la contemplation des mystères : le
Jésus de chaque Ave Maria est celui-là même que la succession des mystères nous
propose tour à tour Fils de Dieu et de la Vierge, né dans une grotte à Bethléem
; présenté au Temple par sa Mère ; adolescent plein de zèle pour les affaires
de son Père : Rédempteur agonisant au Jardin des Oliviers ; flagellé et
couronné d’épines ; chargé de la Croix et mourant sur le Calvaire ; ressuscité
des morts et monté auprès de son Père, dans la gloire pour réaliser l’effusion
du don de l’Esprit. On sait que, précisément pour favoriser la contemplation et
pour que l’intention corresponde aux paroles, on avait jadis l’habitude – et
cette coutume existe encore en diverses régions – de faire suivre le nom de
Jésus, dans chaque Ave Maria, de la mention du mystère énoncé.
47. On a également
ressenti comme un besoin plus impérieux la nécessité de redire, outre la valeur
de l’élément de louange et d’imploration, l’importance d’un autre élément essentiel
du Rosaire : la contemplation. Sans elle, le Rosaire est un corps sans âme, et
sa récitation court le danger de devenir une répétition mécanique de formules
et d’agir à l’encontre de l’avertissement de Jésus : « Quand vous priez, ne
rabâchez pas comme les païens ; ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup ils se
feront mieux écouter » (Mt 6, 7). Par nature, la récitation du Rosaire
exige que le rythme soit calme et que l’on prenne son temps, afin que la
personne qui s’y livre puisse mieux méditer les mystères de la vie du Seigneur
vus à travers le cœur de Celle qui fut la plus proche du Seigneur, et qu’ainsi
s’en dégagent les insondables richesses.
48. Les études actuelles,
enfin, permettent de saisir avec une plus grande précision les rapports
existant entre la liturgie et le Rosaire. D’une part, on a souligné que le
Rosaire a pour ainsi dire germé sur le tronc séculaire de la liturgie
chrétienne, en un véritable « Psautier de la Vierge » grâce auquel les humbles
étaient associés au cantique de louange et à l’intercession universelle de
l’Église ; d’autre part, on a observé que ceci est arrivé à une époque – le
déclin du Moyen Age – où l’esprit liturgique était en décadence et où se
manifestait chez les fidèles un certain éloignement de la liturgie en faveur
d’une dévotion sensible à l’humanité du Christ et à la Vierge Marie. Si, ces
dernières années, a pu naître dans l’esprit de quelques-uns le désir de voir le
Rosaire compter parmi les expressions liturgiques, et chez d’autres, préoccupés
d’éviter les erreurs pastorales du passé, une désaffection injustifiée à son
égard, le problème est aujourd’hui facilement soluble à la lumière des
principes de la Constitution Sacrosanctum
Concilium : les célébrations liturgiques et le pieux exercice du
Rosaire ne doivent ni s’opposer, ni être assimilés [114]. Toute expression de prière parvient à
une fécondité d’autant plus grande qu’elle conserve davantage sa vraie nature
et sa physionomie propre. La valeur prééminente des actions liturgiques étant
donc réaffirmée, il ne sera pas difficile de reconnaître dans le Rosaire un
pieux exercice qui s’harmonise facilement avec la liturgie. Comme la liturgie
en effet, il est de nature communautaire, il se nourrit de la Sainte Écriture
et se déroule autour du mystère du Christ. Bien que situées sur des plans
essentiellement différents, l’anamnèse de la liturgie et la commémoration
contemplative du Rosaire ont pour objet les mêmes événements de l’histoire du
salut accomplis par le Christ. La première rend présents sous le voile des
signes, et agissants de manière mystérieuse, les plus grands mystères de notre
Rédemption ; la seconde, grâce à l’amour engendré par la contemplation, aide
celui qui prie à se souvenir de ces mystères et stimule sa volonté pour qu’il
en tire des règles de vie. Une fois définie cette différence substantielle, il
n’est pas difficile de comprendre que le Rosaire est un pieux exercice qui a
tiré sa raison d’être de la liturgie et qui, s’il est pratiqué selon
l’intuition originelle, conduit naturellement vers elle, même sans en franchir
le seuil. En effet, la méditation des mystères du Rosaire, en rendant les
mystères du Christ familiers à l’esprit et au cœur des fidèles, peut constituer
une très bonne préparation à leur célébration dans l’action liturgique, et en
devenir ensuite un écho prolongé. C’est cependant une erreur qui subsiste
encore malheureusement en certains endroits, de réciter le Rosaire au cours de
l’action liturgique.
49. Le Chapelet de la
Vierge Marie, selon la tradition que notre prédécesseur saint Pie V recueillit
et proposa ensuite officiellement, comporte plusieurs éléments disposés d’une
manière organique :
a) la contemplation, en
union avec Marie, d’une série de mystères du salut, sagement répartis en trois
cycles, qui expriment la joie des temps messianiques, la douleur salvifique du
Christ et la gloire du Ressuscité qui se répand sur l’Église ; contemplation
qui, par nature, conduit à une réflexion pratique et entraîne de stimulantes
règles de vie ;
b) la Prière du Seigneur,
ou Pater noster, qui, par son immense valeur, est à la base de la prière
chrétienne et ennoblit ses diverses expressions ;
c) la reprise litanique
de l’Ave Maria, composé de la salutation de l’Ange à la Vierge (cf. Lc 1,
28) et des paroles de bénédiction d’Élisabeth (cf. Lc 1, 42),
auxquelles fait suite l’invocation ecclésiale Sancta Maria. La série
continue des Ave Maria est une caractéristique propre au Rosaire, et
leur nombre, dans la forme typique et complète de cent cinquante, présente une
certaine analogie avec le Psautier et remonte aux origines mêmes du pieux
exercice. Mais, en vertu d’une coutume éprouvée, ce nombre, subdivisé en
dizaines se référant à chacun des mystères, est distribué selon les trois
cycles mentionnés plus haut, constituant ainsi le Chapelet bien connu de
cinquante Ave Maria. Ce dernier est entré dans la pratique comme le cadre
normal de cet exercice et, comme tel, il a été adopté par la piété populaire et
sanctionné par l’Autorité pontificale, qui l’a également enrichi de nombreuses
indulgences ;
d) la doxologie Gloria
Patri, qui, conformément à une orientation de toute la piété chrétienne, vient
conclure la prière par la glorification de Dieu, un et trine, de qui, par qui
et pour qui sont toutes choses (cf. Rm 11, 36).
50. Tels sont les
éléments du Rosaire. Chacun d’eux a son caractère propre qui, bien compris et
apprécié, doit se refléter dans la récitation, afin que le Rosaire exprime
toute sa richesse et sa variété. Ce caractère deviendra par conséquent grave
dans la Prière du Seigneur ; lyrique et laudatif dans le calme déroulement
des Ave Maria ; contemplatif dans la méditation attentive des
mystères ; implorant dans la supplication ; plein d’adoration dans la
doxologie. Et ce, dans chaque manière habituelle de réciter le Rosaire : ou en
privé, celui qui prie se recueillant dans l’intimité avec son Seigneur ; ou de
façon communautaire, en famille ou avec des fidèles réunis pour créer les
conditions d’une présence particulière du Seigneur (cf. Mt 18, 20) ;
ou publiquement, dans des assemblées où la communauté ecclésiale est convoquée.
51. Ces derniers temps
ont été créés quelques pieux exercices, qui tirent leur inspiration du Rosaire.
Parmi eux, nous désirons indiquer et recommander ceux qui insèrent dans le
schéma habituel des célébrations de la Parole de Dieu certains éléments du
Chapelet de la Vierge Marie, comme la méditation des mystères et la répétition
litanique de la salutation angélique. Ces éléments acquièrent ainsi un plus
grand relief lorsqu’ils sont inclus dans la lecture de textes bibliques,
illustrés par l’homélie, entourés de temps de silence, soulignés par le chant.
Nous nous réjouissons de savoir que ces exercices ont contribué à faire saisir
de manière plus complète les richesses spirituelles du Rosaire lui-même, et à
remettre en honneur sa pratique dans des associations et des mouvements de
jeunes.
52. Nous voudrions
maintenant, en continuité avec les intentions de nos Prédécesseurs, recommander
vivement la récitation du Rosaire en famille. Le Concile
Vatican II a mis en lumière comment la famille, cellule première et
vitale de la société, « par l’amour mutuel de ses membres et la prière faite à
Dieu en commun, se présente comme un sanctuaire domestique de l’Église » [115]. La famille chrétienne apparaît donc
comme une « Église domestique » [116] si ses membres, dans leur milieu
propre et selon leurs tâches respectives, travaillent ensemble à promouvoir la
justice, pratiquent les œuvres de miséricorde, se consacrent au service de
leurs frères, prennent part, dans un cadre plus vaste, à l’apostolat de la
communauté locale et s’insèrent dans son culte liturgique [117] ; et aussi s’ils élèvent en commun de
ferventes prières vers Dieu : cet élément venant à manquer, le caractère même
de famille chrétienne ferait défaut. C’est pourquoi, un effort concret pour
instaurer la prière en commun dans la vie de famille doit normalement faire
suite à la redécouverte de la notion théologique de la famille comme Église
domestique.
53. En accord avec les
directives conciliaires, la Présentation générale de la Liturgie des Heures
range à juste titre la cellule familiale au nombre des assemblées auxquelles
sied la célébration en commun de l’Office divin : « Il convient (…) que la
famille, en tant que sanctuaire domestique de l’Église, ne se contente pas de
pratiquer la prière en commun, mais aussi qu’elle s’unisse plus étroitement à
l’Église en utilisant, suivant ses possibilités, l’une ou l’autre partie de la
Liturgie des Heures » [118]. On ne doit rien négliger pour que
cette indication claire et pratique trouve dans les familles chrétiennes une
application croissante et joyeuse.
54. Mais, après la
célébration de la Liturgie des Heures – sommet que peut atteindre la prière
familiale – il n’y a pas de doute que le Chapelet de la Vierge Marie doit être
considéré comme une des plus excellentes et des plus efficaces « prières en
commun » que la famille chrétienne est invitée à réciter. Nous aimons penser en
effet, et nous espérons vivement, que si la rencontre familiale devient un
temps de prière, le Rosaire en est une expression fréquente et appréciée. Nous
savons bien que les nouvelles conditions de vie des hommes ne facilitent pas à
notre époque les moments où la famille peut se rassembler et que, même lorsque
cela se produit, de nombreuses circonstances rendent difficile de trouver dans
la rencontre une occasion de prière. C’est difficile, sans aucun doute. Mais
c’est également caractéristique de l’agir chrétien que de ne pas céder devant
les conditionnements ambiants, et au contraire de les surmonter ; ne pas
succomber, mais faire face. C’est pourquoi, les familles qui veulent vivre en
plénitude la vocation et la spiritualité propre de la famille chrétienne
doivent dépenser toute leur énergie pour endiguer les forces qui empêchent la
rencontre familiale et la prière en commun.
55. En terminant ces
observations, témoignage de la sollicitude et de l’estime du Siège Apostolique
envers le Chapelet de la Vierge Marie, nous voudrions toutefois recommander
qu’en diffusant une dévotion aussi salutaire, on n’en altère pas les
proportions, et qu’on ne la présente pas non plus avec un exclusivisme
inopportun : le Rosaire est une prière excellente, au regard de laquelle le
fidèle doit pourtant se sentir sereinement libre, invité à le réciter, en toute
quiétude, par sa beauté intrinsèque.
CONCLUSION.
VALEUR THÉOLOGIQUE ET PASTORALE DU CULTE DE LA VIERGE
56. Vénérables Frères, au
terme de notre Exhortation apostolique, nous désirons souligner sous forme de
synthèse la valeur théologique du culte de la Vierge, et rappeler brièvement
son efficacité pastorale pour le renouveau de la vie chrétienne.
La piété de l’Église
envers la Vierge est un élément intrinsèque du culte chrétien. La vénération
vouée par l’Église à la Mère du Seigneur en tout temps et en tout lieu – depuis
la salutation par laquelle Élisabeth la proclamait bienheureuse (cf. Lc 1,
42-45) jusqu’aux expressions de louange et de supplication de notre époque –
constitue un puissant témoignage de sa lex orandi et une invitation à
raviver dans les consciences sa lex credendi. Et inversement : la lex
credendi de l’Église demande que, partout, se développe d’une manière
florissante sa lex orandi à l’égard de la Mère du Christ. Le culte de
la Vierge a des racines profondes dans la Parole révélée et de solides
fondements dogmatiques : l’éminente dignité de Marie, « Mère du Fils de Dieu,
et par conséquent Fille de prédilection du Père et sanctuaire de l’Esprit Saint
; don d’une grâce exceptionnelle qui la met bien loin au-dessus de toutes les
créatures dans le ciel et sur la terre » [119] ; sa coopération aux moments décisifs
de l’œuvre du salut accomplie par son Fils ; sa sainteté, déjà totale lors de
sa conception immaculée et pourtant croissant au fur et à mesure qu’elle
adhérait à la volonté du Père et parcourait le chemin de la souffrance
(cf. Lc 2, 34-35 ; 2, 41-52 ; Jn 19, 25-27), en progressant
constamment dans la foi, dans l’espérance et dans la charité ; sa mission et sa
condition unique au sein du Peuple de Dieu, duquel elle est en même temps
membre suréminent, modèle admirable et Mère très aimante ; son intercession
incessante et efficace qui la rend, même une fois montée au ciel, très proche
des fidèles qui la prient et aussi de ceux qui ignorent qu’elle est leur mère ;
sa gloire, qui ennoblit le genre humain tout entier, comme l’a merveilleusement
exprimé le poète Dante : « Tu es celle qui a ennobli la nature humaine, de
sorte que son Créateur n’a pas dédaigné de se faire sa créature » [120] : Marie, en effet, est de notre race,
c’est une véritable fille d’Eve, bien qu’elle n’en ait pas connu la faute, et
aussi notre véritable sueur qui, en femme humble et pauvre, a pleinement
partagé notre condition.
Ajoutons que le culte de
la Vierge a sa raison d’être ultime dans la volonté insondable et libre de Dieu
qui, Amour éternel et divin (cf. 1 Jn 4, 7-8, 16), accomplit toute
chose selon un plan d’amour : il l’a aimée et a fait pour elle de grandes
choses (cf. Lc 1, 49) ; il l’a aimée pour lui, il l’a aimée pour nous
; il se l’est donnée à lui-même, il nous l’a donnée.
57. Le Christ est le seul
chemin vers le Père (cf. Jn 14, 4-11). Le Christ est le modèle
suprême auquel le disciple doit conformer sa propre conduite (cf. Jn 13,
15), jusqu’à éprouver les mêmes sentiments que lui (cf. Ph 2, 5),
vivre de sa vie et posséder son Esprit (cf. Ga 2, 20 ; Rm 8,
10-11) : l’Église a enseigné cela de tout temps, et rien, dans l’action
pastorale, ne doit obscurcir cette doctrine. Mais l’Église, enseignée par
l’Esprit et riche d’une expérience séculaire, reconnaît que la piété envers la
Vierge, subordonnée à la piété envers le divin Sauveur et en liaison avec elle,
a également une grande efficacité pastorale et constitue une force pour la
rénovation de la vie chrétienne. La raison d’une telle efficacité est
facilement perceptible. En effet, la mission multiple de Marie à l’égard du
Peuple de Dieu est une réalité surnaturelle opérante et féconde dans
l’organisme ecclésial. Il est réjouissant de considérer les aspects
particuliers d’une telle mission et de voir comment ils s’orientent, chacun
avec son efficacité propre, vers le même but : reproduire dans ses fils les
traits spirituels de son Fils premier-né. Nous voulons dire par là que la
maternelle intercession de la Vierge, sa sainteté exemplaire, la grâce divine
qui est en elle, deviennent pour le genre humain motif d’espérance.
La mission maternelle de
la Vierge pousse le Peuple de Dieu à se tourner avec une confiance filiale vers
Celle qui est toujours prête à l’exaucer avec une affection de mère et un
secours efficace d’auxiliatrice [121] ; le Peuple de Dieu a donc pris
l’habitude de l’invoquer comme Consolatrice des affligés, Salut des malades,
Refuge des pécheurs, pour obtenir dans les tribulations le réconfort, dans la
maladie le soulagement, dans la faute la force libératrice ; parce que, libre
du péché, elle conduit ses fils à vaincre le péché avec une résolution
énergique [122]. Et cette libération du péché et du
mal (cf. Mt 6, 13), il faut le réaffirmer, est la première étape
nécessaire de tout renouveau de la vie chrétienne.
La sainteté exemplaire de
la Vierge entraîne les fidèles à lever « leurs yeux vers Marie comme modèle des
vertus qui rayonne sur toute la communauté des élus » [123]. Vertus solides, évangéliques : la foi
et l’accueil docile de la Parole de Dieu (cf. Lc 1, 26-38 ; 1, 45 ;
11, 27-28 ; Jn 2, 5) ; l’obéissance généreuse (cf. Lc 1,
38) ; l’humilité sincère (cf. Lc 1, 48) ; la charité empressée
(cf. Lc 1, 39-56) ; la sagesse réfléchie (cf. Lc 1, 29. 34
; 2, 19. 33. 51) ; la piété envers Dieu, qui la rendit zélée dans
l’accomplissement des devoirs religieux (cf. Lc 2, 21. 22-40. 41),
reconnaissante pour les dons reçus (cf. Lc 1, 46-49), offrante dans
le Temple (cf. Lc 2, 22-24), priante dans la communauté apostolique
(cf. Ac 1, 12-14) ; la force d’âme dans l’exil (cf. Mt 2,
13-23), dans la douleur (cf. Lc 2, 34-35. 49 ; Jn 19, 25) ;
la pauvreté pleine de dignité et de confiance en Dieu (cf. Lc 1, 48 ;
2, 24) ; la prévenance attentive envers son Fils, de l’humilité de la crèche à
l’ignominie de la croix (cf. Lc 2, 1-7 ; Jn 19, 25-27) ; la
délicatesse prévoyante (cf. Jn 2, 1-11) ; la pureté virginale
(cf. Mt 1, 18-25 ; Lc 1, 21-38) ; l’amour conjugal fort et
chaste. De ces vertus de la Mère s’orneront les fils qui, avec ténacité,
regardent ses exemple pour les reproduire dans leur vie. Et une telle
progression dans la vertu apparaîtra comme la conséquence et le fruit déjà venu
à maturité de cette force pastorale qui se dégage du culte rendu à la Vierge.
La piété envers la Mère
du Seigneur devient pour le fidèle une occasion de croissance dans la grâce
divine c’est le but final de toute action pastorale. Il est impossible en effet
d’honorer la « Pleine de grâce» (Lc 1, 28), sans honorer en soi-même
l’état de grâce, et donc l’amitié avec Dieu, la communion avec lui, la présence
intérieure de l’Esprit. Cette grâce divine investit tout l’homme et le rend
conforme à l’image du Fils de Dieu (cf. Rm 8, 29 ; Col 1,
18). L’Église catholique, se basant sur une expérience séculaire, reconnaît
dans la dévotion à la Vierge une aide puissante pour l’homme en route vers la
conquête de sa plénitude. Elle, la Femme nouvelle, est à côté du Christ,
l’Homme nouveau, dont le mystère seul met en lumière le mystère de l’homme [124] ; elle est le gage et la garantie
qu’en une simple créature – en elle – s’est déjà accompli le dessein de Dieu,
dans le Christ, pour le salut de tout l’homme. À l’homme d’aujourd’hui souvent
tiraillé entre l’angoisse et l’espérance, prostré par le sentiment de ses
limites et assailli par des aspirations sans bornes, troublé dans son âme et
déchiré dans son cœur, l’esprit obsédé par l’énigme de la mort, oppressé par la
solitude alors qu’il tend vers la communion, en proie à la nausée et à l’ennui,
la Vierge Marie, contemplée dans sa vie terrestre et dans la réalité qu’elle
possède déjà dans la Cité de Dieu, offre une vision sereine et une parole
rassurante : la victoire de l’espérance sur l’angoisse, de la communion sur la
solitude, de la paix sur le trouble, de la joie et de la beauté sur le dégoût
et la nausée, des perspectives éternelles sur les perspectives temporelles, de
la vie sur la mort.
Le sceau final de notre
Exhortation et la raison d’être ultime justifiant la valeur pastorale de la
dévotion à la Vierge pour conduire les hommes au Christ, nous les tirons des
paroles mêmes qu’elle a adressées aux serviteurs des noces de Cana : « Faites
ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5). Ces paroles semblent limitées au désir de
porter remède à un contretemps matériel du repas, mais, dans la perspective du
quatrième Évangile, elles semblent plutôt rappeler la formule utilisée par le
Peuple d’Israël pour ratifier l’Alliance du Sinaï (cf. Ex 19, 8 ; 24,
3. 7 ; Dt 5, 27) ou pour en renouveler les engagements (cf. Jos 24,
24 ; Esd 10, 12 ; Ne 5, 12), et elles concordent
merveilleusement avec celles du Père dans la théophanie du Thabor : «
Écoutez-le » (Mt 17, 5).
58. Nous avons exposé en
détail, vénérables Frères, un point qui est partie intégrante du culte chrétien
: la vénération envers la Mère du Seigneur. Nous y avons été amené par la
nature de cette question, objet d’étude, de réexamen et même parfois de quelque
perplexité ces dernières années. Nous éprouvons du réconfort à penser que le
travail accompli selon les normes du Concile par le Siège Apostolique et par
vous-mêmes – et tout particulièrement la réforme liturgique – est un gage
authentique pour un culte toujours plus vivant et aimant rendu à Dieu, Père,
Fils et Esprit, et pour la croissance de la vie chrétienne chez les fidèles ;
nous trouvons un motif de confiance à constater que la liturgie romaine rénovée
constitue également dans son ensemble un témoignage éclatant de la piété de
l’Église envers la Vierge ; nous sommes soutenu par l’espérance que les
directives données pour rendre cette piété toujours plus limpide et vigoureuse
seront sincèrement appliquées ; enfin, l’occasion que nous a fournie le
Seigneur de proposer quelques thèmes de réflexion destinés à renouveler et
confirmer l’estime pour la pratique du Rosaire nous remplit d’allégresse.
Réconfort, confiance, espérance, joie : tels sont les sentiments que, en
unissant notre voix à la voix de la Vierge – comme le dit la liturgie romaine [125] –, nous voudrions traduire en louange
fervente et en remerciement au Seigneur.
Souhaitant donc que,
grâce à vos efforts généreux, Frères très chers, il y aura chez le clergé et
chez le peuple confié à vos soins un salutaire accroissement de la dévotion
mariale, pour le plus grand bien de l’Église et de la société humaine, nous
vous accordons de grand cœur, à vous et à tous les fidèles auprès desquels s’exerce
votre zèle pastoral, une Bénédiction Apostolique toute spéciale.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, en la fête de la Présentation du Seigneur, le 2 février 1974, onzième année de notre Pontificat.
PAUL VI, PAPE
[1] Cf. Lactance, Divinae
institutiones IV, 3, 6-10 : CSEL 19, p. 279.
[2] Cf. Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium,
nn. 1-3, 11, 21, 48 : AAS 56
(1964), pp. 97-98, 102-103, 105-106, 113.
[3] Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 103 : AAS 56 (1964), p. 125.
[4] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 66 : AAS 57 (1965), p. 65.
[5] Ibid.
[6] Messe votive de la bienheureuse Vierge
Marie Mère de l’Église, Préface.
[7] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, nn. 66-67 : AAS 57 (1965), pp. 65-66 ; Constitution
sur la sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 103 : AAS 56 (1964), p. 125.
[8] Cf. Exhortation apostolique Signum
magnum : AAS 59 (1967), pp. 465-475.
[9] Cf. Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 3 : AAS 56 (1964), p. 98.
[10] Cf. Concile Vatican II, ibid.,
n. 102 : AAS 56 (1964), p. 125.
[11] Cf. Missale Romanum ex Decr.
Sacr. Oec. Conc. Vat. II instauratum, auctoritate Pauli PP. VI
promulgatum, ed. typica MCMLXX, Die 8 decembris, Praefatio.
[12] Missale Romanum ex Decr. Sacr.
Oec. Conc. Vat. II instauratum, auctoritate Pauli PP. VI promulgatum. Ordo
lectionum Missae, ed. typica, MCMLXIX, p. 8 : Lectio I (Anno A : Is 7,
10-14 : « Ecce Virgo concipiet » ; Anno B : 2 Sam 7, 1-5. 8b-11. 16 :
« Regnum David erit usque in aeternum ante faciem Domini» ; Anno C : Mich 5,
2-5a [He 1-4a] « Ex te egredietur dominator in Israel »).
[13] Ibid., p. 8 : Evangelium (Anno
A : Mt 1, 18-24 : « Iesus nascetur de Maria, desponsata loseph, filio
David » ; Anno B Lc 1, 26-38 : « Ecce concipies in utero et paries
filium m ; Anno C : Lc 1, 39-45 : « Unde hoc mihi ut veniat mater
Domini mei ad me ? »).
[14] Cf. Missale Romanum, Praefatio
de Adventu, II.
[15] Missale Romanum, ibid.
[16] Missale Romanum, Prex eucharistica
I, Communicantes in Nativitate Domini et per octavam.
[17] Missale Romanum, Die 1
ianuarii, Ant. ad introitum et Collecta.
[18] Cf. Missale Romanum, Die 22
augusti, Collecta.
[19] Missale Romanum, Die 8
septembris, Post communionem.
[20] Missale Romanum, Die 31 maii, Collecta.
[21] Cf. ibid., Collecta et Super
oblata.
[22] Missale Romanun, Die 15 septembris, Collecta.
[23] Cf. n. 1, p. 15.
[24] Parmi les nombreuses anaphores, voir les
suivantes, particulièrement en honneur chez les orientaux : Anaphora Marci
Evangelistae : Prex eucharistica, éd. A. Hänggi-I. Pahl, Fribourg, Editions
Universitaires, 1968, p. 107 ; Anaphora Iacobi fratris Domini graeca, ibid.,
p. 257 ; Anaphora Ioannis Chrysostomi, ibid., p. 229.
[25] Cf. Missale Romanum, Die 8
decembris, Praefatio.
[26] Cf. Missale Romanum, Die 15
augusti, Praefatio.
[27] Cf. Missale Romanum, Die 1
ianuarii, Post communionem.
[28] Cf. Missale Romanum, Commune B.
Marine Virginis, 6. Tempore paschali, Collecta.
[29] Missale Romanum, Die 15
septembris, Collecta.
[30] Missale Romanum, Die 31 maii, Collecta.
Dans la même ligne : Praefatio de B. Maria Virgine, II : « Vere
dignum… beatae Virginis Mariae memoriam recolentes, clementiam tuam ipsius
grato magnificare praeconio ».
[31] Cf. Ordo lectionum Missae, Dom. III
Adventus (Anno C Soph 3, 14-18a) ; Dom. IV Adventus (cf. ci-dessus
note 12) ; Dom. infra Oct. Nativitatis (Anno A : Mt 2, 13-15. 19-23 ;
Anno B : Lc 2, 22-40 ; Anno C : Lc 2, 41-52) ; Dom. II post
Nativitatem (Io 1, 1-18) ; Dom. VII Paschae (Anno A : Act 1,
12-14) ; Dom. II per annum (Anno C : Io 2, 1-12) ; Dom. X per annum
(Anno B : Gen 3, 9-15) ; Dom. XIV per annum (Anno B : Mc 6,
1-6).
[32] Cf. Ordo lectionum Missae, Pro
catechumenatu et baptismo adultorum, Ad traditionem Orationis Dominicae (Lectio
II, 2 ; Gal 4, 4-7) ; Ad Initiationem christianam extra Vigiliam paschalem
(Evang., 7 : Io 1, 1-5. 9-14. 16-18) ; Pro nuptiis (Evang., 7 : Io 2,
1-11) ; Pro consecratione virginum et professione religiosa (Lectio I, 7
: Is 61, 9-11 ; Evang., 6 Mc 3, 31-35 ; Lc I,
26-38 [Ordo consecrationis virginum, n. 130 ; Ordo professionis religiosa,
Pars altera, n. 1451]).
[33] Cf. Ordo lectionum Missae, Pro
profugis et exsulibus (Evang., 1 : Mt 2, 13-15. 19-23) ; Pro
gratiarum actione (Lectio I, 4 ; Soph 3, 14-15).
[34] La Divina Commedia, Paradiso XXXIII,
1-9 ; cf. Liturgia Horarum, Memoria Sanctae Mariae in Sabbato, ad Officium
lectionis, Hymnus.
[35] Cf. Ordo baptismi parvulorum, n. 48
; Ordo initiationis christianae adultorum, n. 214.
[36] Cf. Rituale Romanum, Tit. VII, cap.
III, De benedictione mulieris post partum.
[37] Cf. Ordo professionis religiosae,
Pars prior, nn. 57 et 67.
[38] Cf. Ordo consecrationis virginum, n.
16.
[39] Cf. Ordo professionis religiosae,
Pars prior, nn. 62 et 142 ; Pars altera, nn. 67 et 158 ; Ordo
consecrationis virginum, nn. 18 et 20.
[40] Cf. Ordo unctionis infirmorum
eorumque pastorales curae, nn. 143, 146, 147, 150.
[41] Cf. Missale Romanum, Missae
defunctorum, Pro defunctis fratribus, propinquis et benefactoribus, Collecta.
[42] Cf. Ordo exsequiarum, n. 226.
[43] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 63 : AAS 57 (1965), p. 64.
[44] Cf. Concile Vatican II, Constitution sur
la sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 7 : AAS 56 (1964), pp. 100-101.
[45] Sermo 215, 4 : PL 38,
1074.
[46] Ibid.
[47] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur la Révélation divine Dei
Verbum, n. 21 : AAS 58 (1966), pp. 827-828.
[48] Cf. Adversus Haereses IV, 7, 1
: PG 7, 1, 990-991 ; S Ch 100, t. II, pp. 454-458.
[49] Adversus Haereses III, 10, 2
: PG 7, 1, 873 ; S Ch 34, p. 164.
[50] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 62 : AAS 57 (1965), p. 63.
[51] Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 83 : AAS 56 (1964), p. 121.
[52] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 63 : AAS 57 (1965), p. 64.
[53] Ibid.,
n. 64 : AAS 57 (1965), p. 64.
[54] Tractatus XXV (in Nativitate
Domini), n. 5 : CCL 138, p. 123 ; S Ch 22 bis, p. 132 ; cf.
aussi Tractatus XXIX (In Nativitate Domini), 1 : CCL ibid., p.
147 ; S Ch ibid., p. 178 ; Tractatus LXIII (De Passione Domini),
6 : CCL ibid., p. 386 ; S Ch 74, p. 82.
[55] M. Ferotin, Le « Liber Mozarabicus
Sacramentorum », col. 56.
[56] In purificatione B. Mariae, Sermo III,
2 : PL 183,370 ; Sancti Bernardi Opera, éd. J. Leclercq-H.
Rochais, IV, Romae 1966, p. 342.
[57] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 57 : AAS 57 (1965), p. 61.
[58] Ibid.,
n. 58 : AAS 57 (1965), p. 61.
[59] Cf. Pie XII, Encyclique Mystici
Corporis : AAS 35 (1943), p. 247.
[60] Cf. Concile Vatican II, Constitution sur
la sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 47 : AAS 56 (1964), p. 113.
[61] Cf. ibid.,
nn. 102 et 106 : AAS 56
(1964), pp. 125 et 126.
[62] « … meminisse dignare omnium eorum, qui a
saeculo placuerunt tibi, patrum sanctorum, patriarcharum, prophetarum,
apostolorum (…) et sanctae et gloriosae genitricis Dei Mariae et omnium
sanctorum (…) meminerint miseriae et paupertatis nostrae, et offerant tibi
nobiscum sacrificium hoc tremendum et incruentum » : Anaphora Iacobi
fratris Domini syriaca : Prex Eucharistica, éd. A. Hänggi-I. Pahl, Fribourg,
Editions Universitaires, 1968, p. 274.
[63] Expositio Evangelii secundum Lucam,
II, 26 : CSEL 32, IV, p. 55 ; S Ch 45, pp. 83-84.
[64] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église, Lumen
Gentium, n. 62 : AAS 57 (1965), p. 63.
[65] Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 103 : AAS 56 (1964), p. 125.
[66] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 67. AAS 57 (1965), p. 65.
[67] Cf. ibid.,
n. 67 : AAS 57 (1965), pp. 65-66.
[68] Cf. Concile Vatican II, Constitution sur
la sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 104 : AAS 56 (1964), pp. 125-126.
[69] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 66 : AAS 57 (1965), p. 65.
[70] Cf. Paul VI, Allocution prononcée le
24 avril 1970 au sanctuaire Notre-Dame de Bonaria à Cagliari : AAS 62
(1970), p. 300.
[71] Pie IX, Lettre apostolique Ineffabilis
Deus : Pii IX Pontificis Maximi Acta, I, 1, Romae 1854, p. 599 ; voir
aussi V. Sardi, La solenne definizione del dogma dell’Immacolato
concepimento di Maria Santissima. Atti e documenta…, Rome 1904-1905, vol. II,
p. 302.
[72] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 66 : AAS 57 (1965), p. 65.
[73] St Ildefonse, De virginitate perpetua
sanctae Mariae, cap. XII : PL 96, 108.
[74] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 56 : AAS 57 (1965), p. 60, et les auteurs cités
à cet endroit à la note 176.
[75] Cf. St Ambroise, De Spiritu
Sancto 11. 37-38 : CSEL 79, pp. 100-101 ; Cassien, De
incarnatione Domini II, cap. II CSEL 17, pp. 247-249 ; St Bède
le vénérable, Homelia I, 3 CCL 122, p. 18 et p. 20.
[76] Cf. St Ambroise, De institutione
virginis, cap. XII, 79 ; PL 16 (éd. 1880), 339 ; Epistula 30,
3 et Epistula 42, 7 : ibid., 1107 et 1175 ; Expositio
evangelii secundum Lucam X, 132 ; S Ch 52, p. 200 ; St Proclus de
Constantinople, Oratio I, 1 et Oratio V, 3 : PG 65,
681 et 720 ; St Basile de Séleucie, Oratio XXXIX 3 : PG 85,
433 ; St André de Crète, Oratio IV PG 97, 868 ; St Germain
de Constantinople, Oratio III, 15 PG 98, 305.
[77] Cf. St Jérôme, Adversus
Iovinianum I, 33 : PL 23, 267 ; St Ambroise, Epistula 63,
33 : PL 16 (éd. 1880), 1249 : De Institutione virginis, cap.
XVII, 105 : ibid., 346 ; De Spiritu Sancto III, 79-80 : CSEL 79,
pp. 182-183 ; Sedulius, Hymnus « A solis ortus cardine », vv. 13-14. CSEL 10,
p. 164 ; Hymnus Acathistos, str. 23 : éd. I. B. Patra, Analecta Sacra,
I, p. 261 ; St Proclus de Constantinople, Oratio I, 3 : PG 65,
684 ; Oratio II, 6 : ibid., 700 ; St Basile de Séleucie, Oratio IV
: PG 97, 868 ; St Jean Damascène, Oratio IV, 10 : PG 96,
677.
[78] Cf. Sévère d’Antioche, Momilia 57
: PO 8, pp. 357-358 ; Hésychius de Jérusalem, Homilia de sancta
Maria Deipara : PG 93, 1464 ; Chrysippe de Jérusalem, Oratio
in sanctam Mariam Deiparam, 2 : PO 19, p. 338 ; S. André de
Crète, Oratio V : PG 97, 896 ; S. Jean Damascène, Oratio VI,
6 PG 96, 672.
[79] Liber Apotheosis, vv. 571-572 : CCL
126, p .97.
[80] Cf. St Isidore, De ortu et obitu
Patrum, cap. LXVII, 111 PL 83, 148 ; St Ildefonse, De
virginitate perpetua sanctae Mariae, cap. X : PL 96, 95 ; St
Bernard, In Assumptione B. Virginis Maries, Sermo IV, 4 : PL 183,
428 ; In Nativitate B. Virginis Mariae : ibid., 442 ; St Pierre
Damien, Carmina sacra et preces II, Oratio ad Deum Filium : PL 145,
921 ; Antiphona « Beata Dei Genitrix Maria » : Corpus antiphonialium
officii, éd. R. J. Hesbert, Rome 1970, vol. IV, n. 6314, p. 80.
[81] Cf. Paul Diacre, Homilia I, In
Assumptione B. Mariae Virginis : PL 95, 1567. De
Assumptione sanctae Mariae Virginis attribué à Paschase Radbert, nn. 31, 42,
57, 83 : éd. A. Ripberger, in « Spicilegium Friburgense », n. 9, 1962, pp. 72,
76, 84, 96-97 ; Eadmer de Cantorbéry, De excellentia Virginis Mariae, cap.
IV-V : PL 159, 562-567 ; St Bernard, In laudibus Virginis Matris, Homilia IV,
3 : Sancti Bernardi Opera, éd. J. Leclercq-H. Rochais, vol. IV, Rome 1966,
pp. 49-50.
[82] Cf. Origène, In Lucam Homilia VII,
3 : PG 13,1817 ; S Ch 87, p. 156 ; St Cyrille d’Alexandrie, Commentarius
in Aggaeum prophetam, cap. XIX : PG 71, 1060 ; St Ambroise, De
fide IV, 9, 113-114 : CSEL 78, pp. 197-198 ; Expositio evangelii
secundum Lucam II, 23 et 27-28 : CSEL 32, IV, pp. 53-54 et 55-56 ; Sévérien de
Gaoala, In mundi creationem oratio VI, 10 : PG 56, 497-498
; Antipater de Bostia, Homilia in Sanctissimae Deiparae Annuntiationem, 16
: PG 85, 1785.
[83] Cf. Eadmer de Cantorbéry, De
excellentia Virginis Mariae, cap. VII : PL 159, 571 ; St Amédée de
Lausanne, De Maria Virginea Matre Homilia VII : PL 188,
1337 ; S Ch 72, p. 184.
[84] De virginitate perpetua sanctae
Mariae, cap. XII : PL 96, 106.
[85] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen Gentium, n. 54 : AAS 57 (1965), p.
59. Cf. Paul VI, Allocution aux Pères conciliaires lors de la clôture de
la deuxième session du Concile œcuménique Vatican II, le 4 décembre 1963
: AAS 56 (1964), p. 37.
[86] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 6, 7-8, 9-17 : AAS 57
(1965), pp. 8-9, 9-12, 12-21.
[87] Ibid.,
n. 63 : AAS 57 (1965), p. 64.
[88] St Cyprien, De catholicae Ecclesiae
unitate, 5 : CSEL 3, p. 214.
[89] Isaac de l’Etoile, Sermo LI, In
Assumptione B. Mariae PL 194, 1863.
[90] Sermo XXX, 1 : S Ch 164, p. 134.
[91] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, nn. 66-69 : AAS 57 (1965), pp. 65-67.
[92] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur la Révélation divine Dei
Verbum, n. 25 : AAS 58 (1966), pp. 829-830.
[93] Concile Vatican II, Constitution sur la
sainte liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 13 : AAS 56 (1964), p. 103.
[94] Cf. Officium magni canons
paracletici, Magnum Orologion, Athenis 1963, p. 558 ; passim dans
les canons et tropaires liturgiques : cf. Sophrone Eustradiadou, Theotokarion,
Chennevières-sur-Marne 1931, pp. 9, 19.
[95] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 69 : AAS 57 (1965), pp. 66-67.
[96] Cf. ibid.,
n. 66 : AAS 57 (1965), p. 65 ; Constitution sur la sainte
liturgie Sacrosanctum
Concilium, n. 103 : AAS 56 (1964), p. 125.
[97] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 67 : AAS 57 (1965), pp. 65-66.
[98] Ibid.,
n. 66 : AAS 57 (1965), p. 65.
[99] Cf. Paul VI, Allocution aux Pères
conciliaires, en la basilique du Vatican, le 21 novembre 1964 : AAS 56
(1964), p. 1017.
[100] Concile Vatican II, Décret sur
l’œcuménisme Unitatis
redintegratio, n. 20 : AAS 57 (1965), p. 105.
[101] Encyclique Adiutricem populi : AAS 28
(1895-1896), p. 135.
[102] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 56 : AAS 57 (1965), p. 60.
[103] St Pierre Chrysologue, Sermo CXLIII
: PL 52, 583.
[104] Concile Vatican II, Constitution dogmatique
sur l’Église Lumen
Gentium, n. 55 : AAS 57 (1965), pp. 59-60.
[105] Cf. Paul VI, Exhortation
apostolique Signum magnum, I : AAS 59 (1967), pp. 467-468
; Missale Romanum, Die 15 septembris, Super oblata.
[106] Cf. Constitution dogmatique sur
l’Église Lumen
Gentium, n. 67 : AAS 57 (1965), pp. 65-66.
[107] Cf. St Augustin, In Iohannis
Evangelium, Tractatus X, 3 : CCL 36, pp. 101-102 ; Epistula 243, Ad
Laetum, n. 9 : CSEL 57, pp. 575-576 ; St Bède le vénérable, In Lucae
Evangelium expositio, IV, XI, 28 : CCL 120, p. 237 ; Homelia I,
4 : CCL 122, pp. 26-27.
[108] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 58 : AAS 57 (1965), p. 61.
[109] Missale Romanum, Dominica IV
Adventus, Collecta. Dans le même sens, cf. Collecta du 25 mars,
qui peut remplacer la précédente dans la récitation de l’Angélus.
[110] Pie XII, Lettre Philippinas Insulas,
à l’Archevêque de Manille : AAS 38 (1946), p. 419.
[111] Cf. Allocution aux participants au
IIIe Congrès international dominicain du Rosaire : Insegnamenti
di Paolo VI, 1 (1963), pp. 463-464.
[112] Cf. AAS 58 (1966), pp. 745-749.
[113] Cf. AAS 61 (1969), pp. 649-654.
[114] Cf. n. 13 : AAS 56 (1964), p. 103.
[115] Décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam
actuositatem n. 11 : AAS 58 (1966), p. 848.
[116] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 11 : AAS 57 (1965), p. 16.
[117] Cf. Concile Vatican II, Décret sur
l’apostolat des laïcs Apostolicam
actuositatem, n. 11 : AAS 58 (1966), p. 848.
[118] N. 27.
[119] Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, n. 53 : AAS 57 (1965). pp. 58-59.
[120] La Divina Commedia, Paradiso XXXIII,
4-6.
[121] Cf. Concile Vatican II, Constitution
dogmatique sur l’Église Lumen
Gentium, nn. 60-63 : AAS 57 (1965), pp. 62-64.
[122] Cf. ibid.,
n. 65 : AAS 57 (1965), pp. 64-65.
[123] Ibid.,
n. 65 : AAS 57 (1965), p. 64.
[124] Cf. Concile Vatican II, Constitution
pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium
et Spes, n. 22 : AAS 58 (1966), pp. 1042-1044.
[125] Cf. Missale Romanum, Die 31
maii, Collecta.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
MARIALIS CULTUS
February 2, 1974
INTRODUCTION
Division of the Treatise
Occasion and Purpose of the Document
Venerable Brothers:
Health and the Apostolic
Blessing
From the moment when we
were called to the See of Peter, we have constantly striven to enhance devotion
to the Blessed Virgin Mary, not only with the intention of interpreting the
sentiments of the Church and our own personal inclination but also because, as
is well known, this devotion forms a very noble part of the whole sphere of
that sacred worship in which there intermingle the highest expressions of
wisdom and of religion(1) and which is therefore the primary task of the People
of God.
Precisely with a view to
this task, we have always favored and encouraged the great work of liturgical
reform promoted by the Second Vatican Ecumenical Council, and it has certainly
come about not without a particular design of divine Providence that the first
conciliar document which together with the venerable Fathers we approved and
signed in Spiritu Sancto was the Constitution Sacrosanctum
concilium. The purpose of this document was precisely to restore and
enhance the liturgy and to make more fruitful the participation of the faithful
in the sacred mysteries.(2) From that time onwards, many acts of our
pontificate have been directed towards the improvement of divine worship, as is
demonstrated by the fact that we have promulgated in these recent years
numerous books of the Roman Rite, restored according to the principles and
norms of the same Council. For this we profoundly thank the Lord, the giver of
all good things, and we are grateful to the episcopal conferences and
individual bishops who in various ways have collaborated with us in the
preparation of these books.
We contemplate with joy
and gratitude the work so far accomplished and the first positive results of
the liturgical renewal, destined as they are to increase as this renewal comes
to be understood in its basic purposes and correctly applied. At the same time
we do not cease with vigilant solicitude to concern ourself with whatever can
give orderly fulfillment to the renewal of the worship with which the Church in
spirit and truth (cf. Jn. 4:24) adores the Father and the Son and the Holy
Spirit, "venerates with special love Mary the most holy Mother of
God"(3) and honors with religious devotion the memory of the martyrs and
the other saints.
The development, desired
by us, of devotion to the Blessed Virgin Mary is an indication of the Church's
genuine piety. This devotion fits-as we have indicated above-into the only
worship that is rightly called "Christian," because it takes its
origin and effectiveness from Christ, finds its complete expression in Christ,
and leads through Christ in the Spirit to the Father. In the sphere of worship
this devotion necessarily reflects God's redemptive plan, in which a special
form of veneration is appropriate to the singular place which Mary occupies in
that plan.(4) Indeed every authentic development of Christian worship is
necessarily followed by a fitting increase of veneration for the Mother of the
Lord. Moreover, the history of piety shows how "the various forms of
devotion towards the Mother of God that the Church has approved within the limits
of wholesome and orthodox doctrine"(5) have developed in harmonious
subordination to the worship of Christ, and have gravitated towards this
worship as to their natural and necessary point of reference. The same is
happening in our own time. The Church's reflection today on the mystery of
Christ and on her own nature has led her to find at the root of the former and
is a culmination of the latter the same figure of a woman: the Virgin Mary, the
Mother of Christ and the Mother of the Church. And the increased knowledge of
Mary's mission has become joyful veneration of her and adoring respect for the
wise plan of God, who has placed within His family (the Church), as in every
home, the figure of a Woman, who in a hidden manner and in a spirit of service
watches over that family "and carefully looks after it until the glorious
day of the Lord."(6)
In our time, the changes
that have occurred in social behavior, people's sensibilities, manners of
expression in art and letters and in the forms of social communication have
also influenced the manifestations of religious sentiment. Certain practices of
piety that not long ago seemed suitable for expressing the religious sentiment
of individuals and of Christian communities seem today inadequate or unsuitable
because they are linked with social and cultural patterns of the past. On the
other hand in many places people are seeking new ways of expressing the
unchangeable relationship of creatures with their Creator, of children with
their Father. In some people this may cause temporary confusion. But anyone
who, with trust in God reflects upon these phenomena discovers that many
tendencies of modern piety (for example, the interiorization of religious
sentiment) are meant to play their part in the development of Christian piety
in general and devotion to the Blessed Virgin in particular. Thus our own time,
faithfully attentive to tradition and to the progress of theology and the
sciences, will make its contribution of praise to her whom, according to her
own prophetical words, all generations will call blessed (cf. Lk. 1:48).
We therefore judge it in
keeping with our apostolic service, venerable Brothers, to deal, in a sort of
dialogue, with a number of themes connected with the place that the Blessed
Virgin occupies in the Church's worship. These themes have already been partly
touched upon by the Second Vatican Council(7) and also by ourself,(8) but it is
useful to return to them in order to remove doubts and, especially, to help the
development of that devotion to the Blessed Virgin which in the Church is
motivated by the Word of God and practiced in the Spirit of Christ.
We therefore wish to dwell upon a number of questions concerning the relationship between the sacred liturgy and devotion to the Blessed Virgin (I), to offer considerations and directives suitable for favoring the development of that devotion (II) and finally to put forward a number of reflections intended to encourage the restoration, in a dynamic and more informed manner, of the recitation of the Rosary, the practice of which was so strongly recommended by our predecessors and is so widely diffused among the Christian people (III).
PART ONE
Devotion to the Blessed
Virgin Mary in the Liturgy
1. As we prepare to
discuss the place which the Blessed Virgin Mary occupies in Christian worship,
we must first turn our attention to the sacred liturgy. In addition to its rich
doctrinal content, the liturgy has an incomparable pastoral effectiveness and a
recognized exemplary conduct for the other forms of worship. We would have
liked to take into consideration the various liturgies of the East and the
West, but for the purpose of this document we shall dwell almost exclusively on
the books of the Roman Rite. In fact, in accordance with the practical norms
issued by the Second Vatican Council,(9) it is this Rite alone which has been
the object of profound renewal. This is true also in regard to expressions of
veneration for Mary. This Rite therefore deserves to be carefully considered
and evaluated.
Section One
The Blessed Virgin in the
Revised Roman Liturgy
2. The reform of the
Roman liturgy presupposed a careful restoration of its General Calendar. This
Calendar is arranged in such a way as to give fitting prominence to the
celebration on appropriate days of the work of salvation. It distributes
throughout the year the whole mastery of Christ, from the Incarnation to the
expectation of His return in glory,(10) and thus makes it possible in a more
organic and closely-knit fashion to include the commemoration of Christ's
Mother in the annual cycle of the mysteries of her Son.
3. For example, during
Advent there are many liturgical references to Mary besides the Solemnity of
December 8, which is a joint celebration of the Immaculate Conception of Mary,
of the basic preparation (cf. Is. 11:1, 10) for the coming of the Savior and of
the happy beginning of the Church without spot or wrinkle.(11) Such liturgical
references are found especially on the days from December 17 to 24, and more
particularly on the Sunday before Christmas, which recalls the ancient
prophecies concerning the Virgin Mother and the Messiah(12) and includes
readings from the Gospel concerning the imminent birth of Christ and His
precursor.(13)
4. In this way the
faithful, living in the liturgy the spirit of Advent, by thinking about the
inexpressible love with which the Virgin Mother awaited her Son,(14) are
invited to take her as a model and to prepare themselves to meet the Savior who
is to come. They must be "vigilant in prayer and joyful in...praise."(15)
We would also remark that the Advent liturgy, by linking the awaiting of the
Messiah and the awaiting of the glorious return of Christ with the admirable
commemoration of His Mother, presents a happy balance in worship. This balance
can be taken as a norm for preventing any tendency (as has happened at times in
certain forms of popular piety) to separate devotion to the Blessed Virgin from
its necessary point of reference-Christ. It also ensures that this season, as
liturgy experts have noted, should be considered as a time particularly suited
to devotion to the Mother of the Lord. This is an orientation that we confirm
and which we hope to see accepted and followed everywhere.
5. The Christmas season
is a prolonged commemoration of the divine, virginal and salvific motherhood of
her whose "inviolate virginity brought the Saviour into the
world."(16) n fact, on the Solemnity of the Birth of Christ the Church
both adores the Savior and venerates His glorious Mother. On the Epiphany, when
she celebrates the universal call to salvation, the Church contemplates the
Blessed Virgin, the true Seat of Wisdom and true Mother of the King, who
presents to the Wise Men, for their adoration, the Redeemer of all peoples (cf.
Mt. 2:11). On the Feast of the Holy Family of Jesus, Mary and Joseph (the
Sunday within the octave of Christmas) the Church meditates with profound
reverence upon the holy life led in the house at Nazareth by Jesus, the Son of
God and Son of Man, Mary His Mother, and Joseph the just man (cf. Mt. 1:19).
In the revised ordering
of the Christmas period it seems to us that the attention of all should be
directed towards the restored Solemnity of Mary the holy Mother of God. This
celebration, placed on January 1 in conformity with the ancient indication of
the liturgy of the City of Rome, is meant to commemorate the part played by
Mary in this mystery of salvation. It is meant also to exalt the singular
dignity which this mystery brings to the "holy Mother...through whom we
were found worthy to receive the Author of life."(17) It is likewise a
fitting occasion for renewing adoration of the newborn Prince of Peace, for
listening once more to the glad tidings of the angels (cf. Lk. 2:14), and for
imploring from God, through the Queen of Peace, the supreme gift of peace. It
is for this reason that, in the happy concurrence of the Octave of Christmas
and the first day of the year, we have instituted the World Day of Peace, an
occasion that is gaining increasing support and already bringing forth fruits
of peace in the hearts of many.
6. To the two solemnities
already mentioned (the Immaculate Conception and the Divine Motherhood) should
be added the ancient and venerable celebrations of March 25 and August 15.
For the Solemnity of the
Incarnation of the Word, in the Roman Calendar the ancient title-the
Annunciation of the Lord-has been deliberately restored, but the feast was and
is a joint one of Christ and of the Blessed Virgin: of the Word, who becomes
Son of Mary (Mk. 6:3), and of the Virgin, who becomes Mother of God. With
regard to Christ, the East and the West, in the inexhaustible riches of their
liturgies, celebrate this solemnity as the commemoration of the salvific
"fiat" of the Incarnate Word, who, entering the world, said:
"God, here I am! I am coming to obey Your will" (cf. Heb. 10:7; Ps.
39:8-9). They commemorate it as the beginning of the redemption and of the
indissoluble and wedded union of the divine nature with human nature in the one
Person of the Word. With regard to Mary, these liturgies celebrate it as a
feast of the new Eve, the obedient and faithful virgin, who with her generous
"fiat" (cf. Lk. 1:38) became through the working of the Spirit the
Mother of God, but also the true Mother of the living, and, by receiving into
her womb the one Mediator (cf. 1 Tm. 2:5), became the true Ark of the Covenant
and true Temple of God. These liturgies celebrate it as a culminating moment in
the salvific dialogue between God and man, and as a commemoration of the
Blessed Virgin's free consent and cooperation in the plan of redemption.
The solemnity of August
15 celebrates the glorious Assumption of Mary into heaven. It is a feast of her
destiny of fullness and blessedness, of the glorification of her immaculate
soul and of her virginal body, of her perfect configuration to the Risen
Christ; a feast that sets before the eyes of the Church and of all mankind the
image and the consoling proof of the fulfillment of their final hope, namely,
that this full glorification is the destiny of all those whom Christ has made
His brothers, having "flesh and blood in common with them" (Heb.
2:14; cf. Gal. 4:4). The Solemnity of the Assumption is prolonged in the
celebration of the Queenship of the Blessed Virgin Mary, which occurs seven
days later. On this occasion we contemplate her who, seated beside the King of
ages, shines forth as Queen and intercedes as Mother.(18) These four
solemnities therefore, mark with the highest liturgical rank the main dogmatic
truths concerning the handmaid of the lord.
7. After the solemnities
just mentioned, particular consideration must be given to those celebrations
that commemorate salvific events in which the Blessed Virgin was closely
associated with her Son. Such are the feasts of the Nativity of Our Lady
(September 8), "the hope of the entire world and the dawn of
salvation"(19); and the Visitation (May 31), in which the liturgy recalls
the "Blessed Virgin Mary carrying her Son within her,"(20) and
visiting Elizabeth to offer charitable assistance and to proclaim the mercy of
God the Savior.(21) Then there is the commemoration of Our Lady of Sorrows
(September 15), a fitting occasion for reliving a decisive moment in the
history of salvation and for venerating, together with the Son "lifted up
on the cross, His suffering Mother."(22)
The feast of February 2,
which has been given back its ancient name, the Presentation of the Lord,
should also be considered as a joint commemoration of the Son and of the
Mother, if we are fully to appreciate its rich content. It is the celebration
of a mystery of salvation accomplished by Christ, a mystery with which the
Blessed virgin was intimately associated as the Mother of the Suffering Servant
of Yahweh, as the one who performs a mission belonging to ancient Israel, and
as the model for the new People of God, which is ever being tested in its faith
and hope by suffering and persecution (cf. Lk. 2:21-35).
8. The restored Roman
Calendar gives particular prominence to the celebrations listed above, but it
also includes other kinds of commemorations connected with local devotions and
which have acquired a wider popularity and interest (e.g., February 11, Our
Lady of Lourdes August 5, the Dedication of the Basilica of St. Mary Major).
Then there are others, originally celebrated by particular religious families
but which today, by reason of the popularity they have gained, can truly be
considered ecclesial (e.g., July 16, Our Lady of Mount Carmel; October 7, Our
Lady of the Rosary). There are still others which, apart from their apocryphal
content, present lofty and exemplary values and carry on venerable traditions
having their origin especially in the East (e.g., the Immaculate Heart of the
Blessed Virgin, celebrated on the Saturday following the second Sunday after
Pentecost).
9. Nor must one forget
that the General Roman Calendar does not include all celebrations in honor of
the Blessed Virgin. Rather, it is for individual Calendars to include, with
fidelity to liturgical norms but with sincere endorsement, the Marian feasts
proper to the different local Churches. Lastly, it should be noted that
frequent commemorations of the Blessed Virgin are possible through the use of
the Saturday Masses of our Lady. This is an ancient and simple commemoration
and one that is made very adaptable and varied by the flexibility of the modern
Calendar and the number of formulas provided by the Missal.
10. In this Apostolic
Exhortation we do not intend to examine the whole content of the new Roman
Missal. But by reason of the work of evaluation that we have undertaken to carry
out in regard to the revised books of the Roman Rite,(23) we would like to
mention some of the aspects and themes of the Missal. In the first place, we
are pleased to note how the Eucharistic Prayers of the Missal, in admirable
harmony with the Eastern liturgies,(24) contain a significant commemoration of
the Blessed Virgin. For example, the ancient Roman Canon, which commemorates
the Mother of the Lord in terms full of doctrine and devotional inspiration:
"In union with the whole Church we honor Mary, the ever-virgin Mother of
Jesus Christ our Lord and God." In a similar way the recent Eucharistic
Prayer III expresses with intense supplication the desire of those praying to
share with the Mother the inheritance of sons: "May he make us an everlasting
gift to you (the Father) and enable us to share in the inheritance of your
saints, with Mary, the Virgin Mother of God." This daily commemoration, by
reason of its place at the heart of the divine Sacrifice, should be considered
a particularly expressive form of the veneration that the Church pays to the
"Blessed of the Most High" (cf. Lk. 1:28).
11. As we examine the
texts of the revised Missal we see how the great Marian themes of the Roman
prayerbook have been accepted in perfect doctrinal continuity with the past.
Thus, for example, we have the themes of Mary's Immaculate Conception and
fullness of grace, the divine motherhood, the unblemished and fruitful
virginity, the Temple of the Holy Spirit, Mary's cooperation in the work of her
Son, her exemplary sanctity, merciful intercession, Assumption into heaven,
maternal Queenship and many other themes. We also see how other themes, in a
certain sense new ones, have been introduced in equally perfect harmony with
the theological developments of the present day. Thus, for example, we have the
theme of Mary and the Church, which has been inserted into the texts of the
Missal in a variety of aspects, a variety that matches the many and varied
relations that exist between the Mother of Christ and the Church. For example,
in the celebration of the Immaculate Conception which texts recognize the
beginning of the Church, the spotless Bride of Christ.(25) In the Assumption
they recognize the beginning that has already been made and the image of what,
for the whole Church, must still come to pass.(26) In the mystery of Mary's
motherhood they confess that she is the Mother of the Head and of the
members-the holy Mother of God and therefore the provident Mother of the
Church.(27)
When the liturgy turns
its gaze either to the primitive Church or to the Church of our own days it
always finds Mary. In the primitive Church she is seen praying with the
apostles(28); in our own day she is actively present, and the Church desires to
live the mystery of Christ with her: "Grant that your Church which with
Mary shared Christ's passion may be worthy to share also in his
resurrection."(29) She is also seen represented as a voice of praise in
unison with which the Church wishes to give glory to God: "...with her
[Mary] may we always praise you."(30) And since the liturgy is worship
that requires as way of living consistent with it, it asks that devotion to the
Blessed Virgin should become a concrete and deeply-felt love for the Church, as
is wonderfully expressed in the prayer after Communion in the Mass of
September: "...that as we recall the sufferings shared by the Blessed
Virgin Mary, we may with the Church fulfill in ourselves what is lacking in the
sufferings of Christ."
12. The Lectionary is one
of the books of the Roman Rite that has greatly benefited from the
post-conciliar reform, by reason both of its added texts and of the intrinsic
value of these texts, which contain the ever-living and efficacious word of God
(cf. Heb. 4:12). This rich collection of biblical texts has made it possible to
arrange the whole history of salvation in an orderly three-year cycle and to
set forth more completely the mystery of Christ. The logical consequence has
been that the Lectionary contains a larger number of Old and New Testament
readings concerning the Blessed Virgin. This numerical increase has not however
been based on random choice: only those readings have been accepted which in
different ways and degrees can be considered Marian, either from the evidence
of their content or from the results of careful exegesis, supported by the
teachings of the magisterium or by solid Tradition. It is also right to observe
that these readings occur not only on feasts of the Blessed Virgin but are read
on many other occasions, for example on certain Sundays during the liturgical
year, in the celebration of rites that deeply concern the Christian's
sacramental life and the choices confronting him,(32) as also in the joyful or
sad experiences of his life on earth.(33)
13. The Liturgy of the
Hours, the revised book of the Office, also contains outstanding examples of
devotion to the Mother of the Lord. These are to be found in the hymns-which
include several masterpieces of universal literature, such as Dante's sublime
prayer to the Blessed Virgin(34)-and in the antiphons that complete the daily
Office. To these lyrical invocations there has been added the well-known
prayer Sub tuum praesidium, venerable for its antiquity and admirable for
its content. Other examples occur in the prayers of intercession at Lauds and
Vespers, prayers which frequently express trusting recourse to the Mother of
mercy. Finally there are selections from the vast treasury of writings on our
Lady composed by authors of the first Christian centuries, of the Middle Ages
and of modern times.
14. The commemoration of
the Blessed Virgin occurs often in the Missal, the Lectionary and the Liturgy
of the Hours-the hinges of the liturgical prayer of the Roman Rite. In the
other revised liturgical books also expressions of love and suppliant veneration
addressed to the Theotokos are not lacking. Thus the Church invokes her, the
Mother of grace, before immersing candidates in the saving waters of
baptism(35); the Church invokes her intercession for mothers who, full of
gratitude for the gift of motherhood, come to church to express their joy(36);
the Church holds her up as a model to those who follow Christ by embracing the
religious life(37) or who receive the Consecration of Virgins.(38) For these
people the Church asks Mary's motherly assistance.(39) The Church prays
fervently to Mary on behalf of her children who have come to the hour of their
death.(40) The Church asks Mary's intercession for those who have closed their
eyes to the light of this world and appeared before Christ, the eternal Light";(41)
and the Church, through Mary's prayers, invokes comfort upon those who in
sorrow mourn with faith the departure of their loved ones.(42)
15. The examination of
the revised liturgical books leads us to the comforting observation that the
postconciliar renewal has, as was previously desired by the liturgical
movement, properly considered the Blessed Virgin in the mystery of Christ, and,
in harmony with tradition, has recognized the singular place that belongs to
her in Christian worship as the holy Mother of God and the worthy Associate of
the Redeemer.
It could not have been
otherwise. If one studies the history of Christian worship, in fact, one notes
that both in the East and in the West the highest and purest expressions of
devotion to the Blessed Virgin have sprung from the liturgy or have been
incorporated into it.
We wish to emphasize the
fact that the veneration which the universal Church today accords to blessed
Mary is a derivation from and an extension and unceasing increase of the
devotion that the Church of every age has paid to her, with careful attention
to truth and with an ever watchful nobility of expression. From perennial
Tradition kept alive by reason of the uninterrupted presence of the Spirit and
continual attention to the Word, the Church of our time draws motives,
arguments and incentives for the veneration that she pays to the Blessed
Virgin. And the liturgy, which receives approval and strength from the
magisterium, is a most lofty expression and an evident proof of this living Tradition.
Section Two
The Blessed Virgin as the
Model of the Church in Divine Worship
16. In accordance with
some of the guidelines of the Council's teaching on Mary and the Church, we now
wish to examine more closely a particular aspect of the relationship between
Mary and the liturgy-namely, Mary as a model of the spiritual attitude with
which the Church celebrates and lives the divine mysteries. That the Blessed
virgin is an exemplar in this field derives from the fact that she is
recognized as a most excellent exemplar of the Church in the order of faith,
charity and perfect union with Christ,(43) that is, of that interior
disposition with which the Church, the beloved spouse, closely associated with
her Lord, invokes Christ and through Him worships the eternal Father.(44)
17. Mary is the attentive
Virgin, who receives the word of God with faith, that faith which in her case
was the gateway and path to divine motherhood, for, as Saint Augustine
realized, "Blessed Mary by believing conceived Him (Jesus) whom believing
she brought forth."(45) In fact, when she received from the angel the
answer to her doubt (cf. Lk. 1:34-37), "full of faith, and conceiving
Christ in her mind before conceiving Him in her womb, she said, 'I am the
handmaid of the Lord, let what you have said be done to me' (Lk.
1:38)."(46) It was faith that was for her the cause of blessedness and
certainty in the fulfillment of he promise: "Blessed is she who believed
that the promise made her by the Lord would be fulfilled" (Lk. 1:45).
Similarly, it was faith with which she, who played a part in the Incarnation
and was a unique witness to it, thinking back on the events of the infancy of
Christ, meditated upon these events in her heart (cf. Lk. 2:19,51). The Church
also acts in this way, especially in the liturgy, when with faith she listens,
accepts, proclaims and venerates the word of God, distributes it to the
faithful as the bread of life(47) and in the light of that word examines the
signs of the times and interprets and lives the events of history.
18. Mary is also the
Virgin in prayer. She appears as such in the visit to the mother of the
precursor, when she pours out her soul in expressions glorifying God, and
expressions of humility, faith and hope. This prayer is the Magnificat (cf. Lk.
1:46-55), Mary's prayer par excellence, the song of the messianic times in
which there mingles the joy of the ancient and the new Israel. As St. Irenaeus
seems to suggest, it is in Mary's canticle that there was heard once more the
rejoicing of Abraham who foresaw the Messiah (cf. Jn. 8:56)(48) and there rang
out in prophetic anticipation the voice of the Church: "In her exultation
Mary prophetically declared in the name of the Church: 'My soul proclaims the
glory of the Lord....'"(49) And in fact Mary's hymn has spread far and
wide and has become the prayer of the whole Church in all ages.
At Cana, Mary appears
once more as the Virgin in prayer: when she tactfully told her Son of a
temporal need she also obtained an effect of grace, namely, that Jesus, in
working the first of His "signs," confirmed His disciples' faith in
Him (cf. Jn. 2:1-12).
Likewise, the last
description of Mary's life presents her as praying. The apostles "joined
in continuous prayer, together with several women, including Mary the mother of
Jesus, and with his brothers" (Acts 1:14). We have here the prayerful presence
of Mary in the early Church and in the Church throughout all ages, for, having
been assumed into heaven, she has not abandoned her mission of intercession and
salvation.(50) The title Virgin in prayer also fits the Church, which day by
day presents to the Father the needs of her children, "praises the Lord
unceasingly and intercedes for the salvation of the world."(51)
19. Mary is also the
Virgin-Mother-she who "believing and obeying...brought forth on earth the
Father's Son. This she did, not knowing man but overshadowed by the Holy
Spirit."(52) This was a miraculous motherhood, set up by God as the type
and exemplar of the fruitfulness of the Virgin-Church, which "becomes
herself a mother.... For by her preaching and by baptism she brings forth to a
new and immortal life children who are conceived by the power of the Holy
Spirit and born of God."(53) The ancient Fathers rightly taught that the
Church prolongs in the sacrament of Baptism the virginal motherhood of Mary.
Among such references we like to recall that of our illustrious predecessor,
Saint Leo the Great, who in a Christmas homily says: "The origin which
(Christ took in the womb of the Virgin He has given to the baptismal font: He
has given to water what He had given to His Mother-the power of the Most High
and the overshadowing of the Holy Spirit (cf Lk. 1:35), which was responsible
for Mary's bringing forth the Savior, has the same effect, so that water may
regenerate the believer."(54) If we wished to go to liturgical sources, we
could quote the beautiful Illatio of the Mozarabic liturgy: "The
former [Mary] carried Life in her womb; the latter [the Church] bears Life in
the waters of baptism. In Mary's members Christ was formed; in the waters of
the Church Christ is put on."(55)
20. Mary is, finally, the
Virgin presenting offerings. In the episode of the Presentation of Jesus in the
Temple (cf. Lk. 2:22-35), the Church, guided by the Spirit, has detected, over
and above the fulfillment of the laws regarding the offering of the firstborn
(cf. Ex. 13:11-16) and the purification of the mother (cf. Lv. 12:6-8), a
mystery of salvation related to the history of salvation. That is, she has
noted the continuity of the fundamental offering that the Incarnate Word made
to the Father when He entered the world (cf. Heb. 15:5-7). The Church has seen
the universal nature of salvation proclaimed, for Simeon, greeting in the Child
the light to enlighten the peoples and the glory of the people Israel (cf. Lk.
2:32), recognized in Him the Messiah, the Savior of all. The Church has
understood the prophetic reference to the Passion of Christ: the fact that
Simeon's words, which linked in one prophecy the Son as "the sign of
contradiction" (Lk. 2:34) and the Mother, whose soul would be pierced by a
sword (cf Lk. 2:35), came true on Calvary. A mystery of salvation, therefore,
that in its various aspects orients the episode of the Presentation in the
Temple to the salvific event of the cross. But the Church herself, in
particular from the Middle Ages onwards, has detected In the heart of the
Virgin taking her Son to Jerusalem to present Him to the Lord (cf. Lk. 2:22) a
desire to make an offering, a desire that exceeds the ordinary meaning of the
rite. A witness to this intuition is found in the loving prayer of Saint
Bernard "Offer your Son, holy Virgin, and present to the Lord the blessed
fruit of your womb. Offer for the reconciliation of us all the holy Victim
which is pleasing to God."(56)
This union of the Mother
and the Son in the work of redemption(57) reaches its climax on Calvary, where
Christ "offered himself as the perfect sacrifice to God" (Heb. 9:14)
and where Mary stood by the cross (cf. Jn 19:25), "suffering grievously
with her only-begotten Son. There she united herself with a maternal heart to
His sacrifice, and lovingly consented to the immolation of this victim which
she herself had brought forth"(58) and also was offering to the eternal
Father."(59) To perpetuate down the centuries the Sacrifice of the Cross,
the divine Savior instituted the Eucharistic sacrifice, the memorial of His
death and resurrection, and entrusted it to His spouse the Church,(60) which,
especially on Sundays, calls the faithful together to celebrate the Passover of
the Lord until He comes again.(61) This the Church does in union with the saints
in heaven and in particular with the Blessed Virgin,(62) whose burning charity
and unshakable faith she imitates.
21. Mary is not only an
example for the whole Church in the exercise of divine worship but is also,
clearly, a teacher of the spiritual life for individual Christians. The
faithful at a very early date began to look to Mary and to imitate her in
making their lives an act of worship of God and making their worship a
commitment of their lives. As early as the fourth century, St. Ambrose, speaking
to the people, expressed the hope that each of them would have the spirit of
Mary in order to glory God May the heart of Mary be in each Christian to
proclaim the greatness of the Lord; may her spirit be in everyone to exult in
God."(63) But Mary is above all the example of that worship that consists
in making one's life an offering to God. This is an ancient and ever new
doctrine that each individual can hear again by heeding the Church's teaching,
but also by heeding the very voice of the Virgin as she, anticipating in
herself the wonderful petition of the Lord's Prayer-"Your will be
done" (Mt. 6:10)-replied to God's messenger: "I am the handmaid of
the Lord. Let what you have said be done to me" (Lk. 1:38). And Mary's
"yes" is for all Christians a lesson and example of obedience to the
will of the Father, which is the, way and means of one's own sanctification.
22. It is also important
to note how the Church expresses in various effective attitudes of devotion the
many relationships that bind her to Mary: in profound veneration, when she
reflects on the singular dignity of the Virgin who, through the action of the
Holy Spirit has become Mother of the Incarnate Word; in burning love, when she
considers the spiritual motherhood of Mary towards all members of the Mystical
Body; in trusting invocation; when she experiences the intercession of her
advocate and helper;(64) in loving service, when she sees in the humble
handmaid of the Lord the queen of mercy and the mother of grace; in zealots
imitation, when she contemplates the holiness and virtues of her who is
"full of grace" (Lk. 1:28); in profound wonder, when she sees in her,
"as in a faultless model, that which she herself wholly desires and hopes
to be"(65); in attentive study, when she recognizes in the associate of
the Redeemer, who already shares fully in the fruits of the Paschal Mystery,
the prophetic fulfillment of her own future, until the day on which, when she
has been purified of every spot and wrinkle (cf. Eph. 5:27), she will become
like a bride arrayed for the bridegroom, Jesus Christ (cf. Rev. 21:2).
23. Therefore, venerable Brothers, as we consider the piety that the liturgical Tradition of the universal Church and the renewed Roman Rite expresses towards the holy Mother of God, and as we remember that the liturgy through its pre-eminent value as worship constitutes the golden norm for Christian piety, and finally as we observe how the Church when she celebrates the sacred mysteries assumes an attitude of faith and love similar to that of the Virgin, we realize the rightness of the exhortation that the Second Vatican Council addresses to all the children of the Church, namely "that the cult, especially the liturgical cult, of the Blessed Virgin be generously fostered."(66) This is an exhortation that we would like to see accepted everywhere without reservation and put into zealous practice.
PART TWO
The Renewal of Devotion
to Mary
24. The Second Vatican
Council also exhorts us to promote other forms of piety side by side with
liturgical worship, especially those recommended by the magisterium.(67)
However, as is well known, the piety of the faithful and their veneration of
the Mother of God has taken on many forms according to circumstances of time
and place, the different sensibilities of peoples and their different cultural
traditions. Hence it is that the forms in which this devotion is expressed,
being subject to the ravages of time, show the need for a renewal that will
permit them to substitute elements that are transient, to emphasize the
elements that are ever new and to incorporate the doctrinal data obtained from
theological reflection and the proposals of the Church's magisterium. This
shows the need for episcopal conferences, local churches, religious families
and Community of the faithful to promote a genuine creative activity and at the
same time to proceed to a careful revision of expressions and exercises of
piety directed towards the Blessed Virgin. We would like this revision to be
respectful of wholesome tradition and open to the legitimate requests of the
people of our time. It seems fitting therefore, venerable Brothers, to put
forward some principles for action in this field.
Section One
Trinitarian,
Christological and Ecclesial Aspects of Devotion to the Blessed Virgin
25. In the first place it
is supremely fitting that exercises of piety directed towards the Virgin Mary
should clearly express the Trinitarian and Christological note that is
intrinsic and essential to them. Christian worship in fact is of itself worship
offered to the Father and to the Son and to the Holy Spirit, or, as the liturgy
puts it, to the Father through Christ in the Spirit. From this point of view
worship is rightly extended, though in a substantially different way, first and
foremost and in a special manner, to the Mother of the Lord and then to the
saints, in whom the Church proclaims the Paschal Mystery, for they have
suffered with Christ and have been glorified with Him.(68) In the Virgin Mary
everything is relative to Christ and dependent upon Him. It was with a view to
Christ that God the Father from all eternity chose her to be the all-holy
Mother and adorned her with gifts of the Spirit granted to no one else.
Certainly genuine Christian piety has never failed to highlight the indissoluble
link and essential relationship of the Virgin to the divine Savior.(69) Yet it
seems to us particularly in conformity with the spiritual orientation of our
time. which is dominated and absorbed by the "question of
Christ,"(70) that in the expressions of devotion to the Virgin the
Christological aspect should have particular prominence. It likewise seems to
us fitting that these expressions of devotion should reflect God's plan, which
laid down "with one single decree the origin of Mary and the Incarnation of
the divine Wisdom."(71) This will without doubt contribute to making piety
towards the Mother of Jesus more solid, and to making it an effective
instrument for attaining to full "knowledge of the Son of God, until we
become the perfect man, fully mature with the fullness of Christ himself"
(Eph. 4:13). It will also contribute to increasing the worship due to Christ
Himself, since, according to the perennial mind of the Church authoritatively
repeated in our own day,(72) "what is given to the handmaid is referred to
the Lord; thus what is given to the Mother redounds to the Son; ...and thus
what is given as humble tribute to the Queen becomes honor rendered to the
King."(73)
26. It seems to us useful
to add to this mention of the Christological orientation of devotion to the
Blessed Virgin a reminder of the fittingness of giving prominence in this
devotion to one of the essential facts of the Faith: the Person and work of the
Holy Spirit. Theological reflection and the liturgy have in fact noted how the
sanctifying intervention of the Spirit in the Virgin of Nazareth was a
culminating moment of the Spirit's action in the history of salvation. Thus,
for example, some Fathers and writers of the Church attributed to the work of
the Spirit the original holiness of Mary, who was as it were "fashioned by
the Holy Spirit into a kind of new substance and new creature."(74)
Reflecting on the Gospel texts-"The Holy Spirit will come upon you and the
power of the Most High will cover you with his shadow" (Lk. 1:35) and
"[Mary] was found to be with child through the Holy Spirit.... She has
conceived what is in her by the Holy Spirit" (Mt. 1:18, 20)-they saw in
the Spirit's intervention an action that consecrated and made fruitful Mary's
virginity(75) and transformed her into the "Abode of the King" or
"Bridal Chamber of the Word,"(76) the "Temple" or
"Tabernacle of the Lord,"(77) the "Ark of the Covenant" or
"the Ark of Holiness,"(78) titles rich in biblical echoes. Examining
more deeply still the mystery of the Incarnation, they saw in the mysterious
relationship between the Spirit and Mary an aspect redolent of marriage,
poetically portrayed by Prudentius: "The unwed Virgin espoused the
Spirit,"(79) and they called her the "Temple of the Holy
Spirit,"(80) an expression that emphasizes the sacred character of the
Virgin, now the permanent dwelling of the Spirit of God. Delving deeply into
the doctrine of the Paraclete, they saw that from Him as from a spring there
flowed forth the fullness of grace (cf. Lk. 1:28) and the abundance of gifts
that adorned her. Thus they attributed to the Spirit the faith, hope and
charity that animated the Virgin's heart, the strength that sustained her
acceptance of the will of God, and the vigor that upheld her in her suffering
at the foot of the cross.(81) In Mary's prophetic canticle (cf. Lk. 1:46-55)
they saw a special working of the Spirit who had spoken through the mouths of
the prophets.(82) Considering, finally, the presence of the Mother of Jesus in
the Upper Room, where the Spirit came down upon the infant Church (cf Acts
1:12-14; 2:1-4), they enriched with new developments the ancient theme of Mary
and the Church.(83) Above all they had recourse to the Virgin's intercession in
order to obtain from the Spirit the capacity for engendering Christ in their
own soul, as is attested to by Saint Ildephonsus in a prayer of supplication,
amazing in its doctrine and prayerful power: "I beg you, holy Virgin, that
I may have Jesus from the Holy Spirit, by whom you brought Jesus forth. May my soul
receive Jesus through the Holy Spirit by whom your flesh conceived Jesus....
May I love Jesus in the Holy Spirit in whom you adore Jesus as Lord and gaze
upon Him as your Son."(84)
27. It is sometimes said
that many spiritual writings today do not sufficiently reflect the whole
doctrine concerning the Holy Spirit. It is the task of specialists to verify
and weigh the truth of this assertion, but it is our task to exhort everyone,
especially those in the pastoral ministry and also theologians, to meditate more
deeply on the working of the Holy Spirit in the history of salvation, and to
ensure that Christian spiritual writings give due prominence to His life-giving
action. Such a study will bring out in particular the hidden relationship
between the Spirit of God and the Virgin of Nazareth, and show the influence
they exert on the Church. From a more profound meditation on the truths of the
Faith will flow a more vital piety.
28. It is also necessary
that exercises of piety with which the faithful honor the Mother of the Lord
should clearly show the place she occupies in the Church: "the highest
place and the closest to us after Christ."(85) The liturgical buildings of
Byzantine rite, both in the architectural structure itself and in the use of
images, show clearly Mary's place in the Church. On the central door of the
iconostasis there is a representation of the Annunciation and in the apse an
image of the glorious Theotokos. In this way one perceives how through the
assent of the humble handmaid of the Lord mankind begins its return to God and
sees in the glory of the all-holy Virgin the goal towards which it is
journeying. The symbolism by which a church building demonstrates Mary's place
in the mystery of the Church is full of significance and gives grounds for hoping
that the different forms of devotion to the Blessed Virgin may everywhere be
open to ecclesial perspectives.
The faithful will be able
to appreciate more easily Mary's mission in the mystery of the Church and her
preeminent place in the communion of saints if attention is drawn to the Second
Vatican Council's references to the fundamental concepts of the nature of the
Church as the Family of God, the People of God, the Kingdom of God and the
Mystical Body of Christ.(86) This will also bring the faithful to a deeper
realization of the brotherhood which unites all of them as sons and daughters
of the Virgin Mary, "who with a mother's love has cooperated in their
rebirth and spiritual formation,"(87) and as sons and daughters of the
Church, since "we are born from the Church's womb we are nurtured by the
Church's milk, we are given life by the Church's Spirit."(88) They will
also realize that both the Church and Mary collaborate to give birth to the
Mystical Body of Christ since "both of them are the Mother of Christ, but
neither brings forth the whole (body) independently of the other."(89)
Similarly the faithful will appreciate more clearly that the action of the
Church in the world can be likened to an extension of Mary's concern. The
active love she showed at Nazareth, in the house of Elizabeth, at Cana and on
Golgotha - all salvific episodes having vast ecclesial importance - finds its
extension in the Church's maternal concern that all men should come to
knowledge of the truth (cf. 1 Tm. 2:4), in the Church's concern for people in
lowly circumstances and for the poor and weak, and in her constant commitment
to peace and social harmony, as well as in her untiring efforts to ensure that
all men will share in the salvation which was merited for them by Christ's
death. Thus love for the Church will become love for Mary, and vice versa,
since the one cannot exist without the other, as St. Chromatius of Aquileia
observed with keen discernment: "The Church was united... in the Upper
Room with Mary the Mother of Jesus and with His brethren. The Church therefore
cannot be referred to as such unless it includes Mary the Mother of our Lord,
together with His brethren."(90) In conclusion, therefore, we repeat that
devotion to the Blessed Virgin must explicitly show its intrinsic and
ecclesiological content: thus it will be enabled to revise its forms and texts
in a fitting way.
Section Two
Four Guidelines for
Devotion to the Blessed Virgin:
Biblical, Liturgical, Ecumenical and Anthropological
29. The above considerations
spring from an examination of the Virgin Mary's relationship with God-the
Father and the Son and the Holy Spirit-and with the Church. Following the path
traced by conciliar teaching,(91) we wish to add some further guidelines from
Scripture, liturgy, ecumenism and anthropology. These are to be borne in mind
in any revision of exercises of piety or in the creation of new ones, in order
to emphasize and accentuate the bond which unites us to her who is the Mother
of Christ and our Mother in the communion of saints.
30. Today it is
recognized as a general need of Christian piety that every form of worship
should have a biblical imprint. The progress made in biblical studies, the
increasing dissemination of the Sacred Scriptures, and above all the example of
Tradition and the interior action of the Holy Spirit are tending to cause the
modern Christian to use the Bible ever increasingly as the basic prayerbook,
and to draw from it genuine inspiration and unsurpassable examples. Devotion to
the Blessed Virgin cannot be exempt from this general orientation of Christian
piety(92); indeed it should draw inspiration in a special way from this
orientation in order to gain new vigor and sure help. In its wonderful
presentation of God's plan for man's salvation, the Bible is replete with the
mystery of the Savior, and from Genesis to the Book of Revelation, also
contains clear references to her who was the Mother and associate of the
Savior. We would not, however, wish this biblical imprint to be merely a
diligent use of texts and symbols skillfully selected from the Sacred
Scriptures. More than this is necessary. What is needed is that texts of
prayers and chants should draw their inspiration and their wording from the
Bible, and above all that devotion to the Virgin should be imbued with the
great themes of the Christian message. This will ensure that, as they venerate
the Seat of Wisdom, the faithful in their turn will be enlightened by the
divine word, and be inspired to live their lives in accordance with the precepts
of Incarnate Wisdom.
31. We have already
spoken of the veneration which the Church gives to the Mother of God in the
celebration of the sacred liturgy. However, speaking of the other forms of
devotion and of the criteria on which they should be based we wish to recall
the norm laid down in the Constitution Sacrosanctum
concilium. This document, while wholeheartedly approving of the practices
of piety of the Christian people, goes on to say:"...it is necessary
however that such devotions with consideration for the liturgical seasons
should be so arranged as to be in harmony with the sacred liturgy. They should
somehow derive their inspiration from it, and because of its pre-eminence they
should orient the Christian people towards it."(93) Although this is a
wise and clear rule, its application is not an easy matter, especially in
regard to Marian devotions, which are so varied in their formal expressions.
What is needed on the part of the leaders of the local communities is effort,
pastoral sensitivity and perseverance, while the faithful on their part must
show a willingness to accept guidelines and ideas drawn from the true nature of
Christian worship; this sometimes makes it necessary to change long-standing
customs wherein the real nature of this Christian worship has become somewhat
obscured.
In this context we wish
to mention two attitudes which in pastoral practice could nullify the norm of
the Second Vatican Council. In the first place there are certain persons
concerned with the care of souls who scorn a priori, devotions of piety which,
in their correct forms have been recommended by the magisterium, who leave them
aside and in this way create a vacuum which they do not fill. They forget that
the Council has said that devotions of piety should harmonize with the liturgy,
not be suppressed. Secondly there are those who, without wholesome liturgical
and pastoral criteria, mix practices of piety and liturgical acts in hybrid
celebrations. It sometimes happens that novenas or similar practices of piety
are inserted into the very celebration of the Eucharistic Sacrifice. This
creates the danger that the Lord's Memorial Rite, instead of being the
culmination of the meeting of the Christian community, becomes the occasion, as
it were, for devotional practices. For those who act in this way we wish to
recall the rule laid down by the Council prescribing that exercises of piety
should be harmonized with the liturgy not merged into it. Wise pastoral action
should, on the one hand, point out and emphasize the proper nature of the
liturgical acts, while on the other hand it should enhance the value of
practices of piety in order to adapt them to the needs of individual
communities in the Church and to make them valuable aids to the liturgy.
32. Because of its
ecclesial character, devotion to the Blessed Virgin reflects the preoccupations
of the Church herself. Among these especially in our day is her anxiety for the
re-establishment of Christian unity. In this way devotion to the Mother of the
Lord is in accord with the deep desires and aims of the ecumenical movement,
that is, it acquires an ecumenical aspect. This is so for a number of reasons.
In the first place, in
venerating with particular love the glorious Theotokos and in acclaiming her as
the 'Hope of Christians,"(94) Catholics unite themselves with their
brethren of the Orthodox Churches, in which devotion to the Blessed Virgin
finds its expression in a beautiful lyricism and in solid doctrine. Catholics
are also united with Anglicans, whose classical theologians have already drawn
attention to the sound scriptural basis for devotion to the Mother of our Lord,
while those of the present day increasingly underline the importance of Mary's
place in the Christian life. Praising God with the very words of the Virgin
(cf. Lk. 1:46-55), they are united, too, with their brethren in the Churches of
the Reform, where love for the Sacred Scriptures flourishes.
For Catholics, devotion
to the Mother of Christ and Mother of Christians is also a natural and frequent
opportunity for seeking her intercession with her Son in order to obtain the
union of all the baptized within a single People of God.(95) Yet again, the
ecumenical aspect of Marian devotion is shown in the Catholic Church's desire
that, without in any way detracting from the unique character of this
devotion,(96) every care should be taken to avoid any exaggeration which could
mislead other Christian brethren about the true doctrine of the Catholic
Church.(97) Similarly, the Church desires that any manifestation of cult which
is opposed to correct Catholic practice should be eliminated.
Finally, since it is
natural that in true devotion to the Blessed Virgin "the Son should be
duly known, loved and glorified...when the Mother is honored,"(98) such
devotion is an approach to Christ, the source and center of ecclesiastical
communion, in which all who openly confess that He is God and Lord, Savior and
sole Mediator (cf. 1 Tm. 2:5) are called to be one, with one another, with
Christ and with the Father in the unity of the Holy Spirit.(99)
33. We realize that there
exist important differences between the thought of many of our brethren in
other Churches and ecclesial communities and the Catholic doctrine on
"Mary's role in the work of salvation."(100) In consequence there are
likewise differences of opinion on the devotion which should be shown to her.
Nevertheless, since it is the same power of the Most High which overshadowed
the Virgin of Nazareth (cf Lk. 1:35) and which today is at work within the
ecumenical movement and making it fruitful, we wish to express our confidence
that devotion to the humble handmaid of the Lord, in Whom the Almighty has done
great things (cf. Lk. 1:49), will become, even if only slowly, not an obstacle
but a path and a rallying point for the union of all who believe in Christ. We
are glad to see that, in fact, a better understanding of Mary's place in the
mystery of Christ and of the Church on the part also of our separated brethren
is smoothing the path to union. Just as at Cana the Blessed Virgin's
intervention resulted in Christ's performing His first miracle (cf. Jn.
2:1-12), so today her intercession can help to bring to realization the time
when the disciples of Christ will again find full communion in faith. This hope
of ours is strengthened by a remark of our predecessor Leo XIII, who wrote that
the cause of Christian unity "properly pertains to the role of Mary's
spiritual motherhood. For Mary did not and cannot engender those who belong to
Christ, except in one faith and one love: for 'Is Christ divided?' (1 Cor.
1:13) We must all live together the life of Christ, so that in one and the same
body 'we may bear fruit for God' (Rom. 7:4)."(101)
34. Devotion to the
Blessed Virgin must also pay close attention to certain findings of the human
sciences. This will help to eliminate one of the causes of the difficulties
experienced in devotion to the Mother of the Lord, namely, the discrepancy
existing between some aspects of this devotion and modern anthropological
discoveries and the profound changes which have occurred in the
psycho-sociological field in which modern man lives and works. The picture of
the Blessed Virgin presented in a certain type of devotional literature cannot
easily be reconciled with today's life-style, especially the way women live
today. In the home, woman's equality and corresponsibility with man in the
running of the family are being justly recognized by laws and the evolution of
customs. In the sphere of politics women have in many countries gained a
position in public life equal to that of men. In the social field women are at
work in a whole range of different employments, getting further away every day
from the restricted surroundings of the home. In the cultural field new
possibilities are opening up for women in scientific research and intellectual
activities.
In consequence of these
phenomena some people are becoming disenchanted with devotion to the Blessed
Virgin and finding it difficult to take as an example Mary of Nazareth because
the horizons of her life, so they say, seem rather restricted in comparison
with the vast spheres of activity open to mankind today. In this regard we
exhort theologians, those responsible for the local Christian communities and
the faithful themselves to examine these difficulties with due care. At the
same time we wish to take the opportunity of offering our own contribution to
their solution by making a few observations.
35. First, the Virgin
Mary has always been proposed to the faithful by the Church as an example to be
imitated, not precisely in the type of life she led, and much less for the
socio-cultural background in which she lived and which today scarcely exists anywhere.
She is held up as an example to the faithful rather for the way in which, in
her own particular life, she fully and responsibly accepted the will of God
(cf. Lk. 1:38), because she heard the word of God and acted on it, and because
charity and a spirit of service were the driving force of her actions. She is
worthy of imitation because she was the first and the most perfect of Christ's
disciples. All of this has a permanent and universal exemplary value.
36. Secondly, we would
like to point out that the difficulties alluded to above are closely related to
certain aspects of the image of Mary found in popular writings. They are not
connected with the Gospel image of Mary nor with the doctrinal data which have
been made explicit through a slow and conscientious process of drawing from
Revelation. It should be considered quite normal for succeeding generations of
Christians in differing sociocultural contexts to have expressed their
sentiments about the Mother of Jesus in a way and manner which reflected their
own age. In contemplating Mary and her mission these different generations of
Christians, looking on her as the New Woman and perfect Christian, found in her
as a virgin, wife and mother the outstanding type of womanhood and the
preeminent exemplar of life lived in accordance with the Gospels and summing up
the most characteristic situations in the life of a woman. When the Church
considers the long history of Marian devotion she rejoices at the continuity of
the element of cult which it shows, but she does not bind herself to any
particular expression of an individual cultural epoch or to the particular
anthropological ideas underlying such expressions. The Church understands that
certain outward religious expressions, while perfectly valid in themselves, may
be less suitable to men and women of different ages and cultures.
37. Finally, we wish to
point out that our own time, no less than former times, is called upon to
verify its knowledge of reality with the word of God, and, keeping to the
matter at present under consideration, to compare its anthropological ideas and
the problems springing therefrom with the figure of the Virgin Mary as
presented by the Gospel. The reading of the divine Scriptures, carried out
under the guidance of the Holy Spirit, and with the discoveries of the human
sciences and the different situations in the world today being taken into
account, will help us to see how Mary can be considered a mirror of the
expectations of the men and women of our time. Thus, the modern woman, anxious
to participate with decision-making power in the affairs of the community, will
contemplate with intimate joy Mary who, taken into dialogue with God, gives her
active and responsible consent,(102) not to the solution of a contingent
problem, but to that "event of world importance," as the Incarnation
of the Word has been rightly called.(103) The modern woman will appreciate that
Mary's choice of the state of virginity, which in God's plan prepared her for
the mystery of the Incarnation, was not a rejection of any of the values of the
married state but a courageous choice which she made in order to consecrate
herself totally to the love of God. The modern woman will note with pleasant
surprise that Mary of Nazareth, while completely devoted to the will of God,
was far from being a timidly submissive woman or one whose piety was repellent
to others; on the contrary, she was a woman who did not hesitate to proclaim
that God vindicates the humble and the oppressed, and removes the powerful
people of this world from their privileged positions (cf Lk. 1:51-53). The
modern woman will recognize in Mary, who "stands out among the poor and
humble of the Lord,"(104) a woman of strength, who experienced poverty and
suffering, flight and exile (cf. Mt. 2:13-23). These are situations that cannot
escape the attention of those who wish to support, with the Gospel spirit, the
liberating energies of man and of society. And Mary will appear not as a Mother
exclusively concerned with her own divine Son, but rather as a woman whose
action helped to strengthen the apostolic community's faith in Christ (cf. Jn.
2:1-12), and whose maternal role was extended and became universal on
Calvary.(105) These are but examples, but examples which show clearly that the
figure of the Blessed Virgin does not disillusion any of the profound
expectations of the men and women of our time but offers them the perfect model
of the disciple of the Lord: the disciple who builds up the earthly and
temporal city while being a diligent pilgrim towards the heavenly and eternal
city; the disciple who works for that justice which sets free the oppressed and
for that charity which assists the needy; but above all, the disciple who is
the active witness of that love which builds up Christ in people's hearts.
38. Having offered these
directives, which are intended to favor the harmonious development of devotion
to the Mother of the Lord, we consider it opportune to draw attention to
certain attitudes of piety which are incorrect. The Second Vatican Council has already
authoritatively denounced both the exaggeration of content and form which even
falsifies doctrine and likewise the small-mindedness which obscures the figure
and mission of Mary. The Council has also denounced certain devotional
deviations, such as vain credulity, which substitutes reliance on merely
external practices for serious commitment. Another deviation is sterile and
ephemeral sentimentality, so alien to the spirit of the Gospel that demands
persevering and practical action.(106) We reaffirm the Council's reprobation of
such attitudes and practices. They are not in harmony with the Catholic Faith
and therefore they must have no place in Catholic worship. Careful defense
against these errors and deviations will render devotion to the Blessed Virgin
more vigorous and more authentic. It will make this devotion solidly based,
with the consequence that study of the sources of Revelation and attention to
the documents of the magisterium will prevail over the exaggerated search for
novelties or extraordinary phenomena. It will ensure that this devotion is
objective in its historical seeing, and for this reason everything that is
obviously legendary or false must be eliminated. It will ensure that this
devotion matches its doctrinal content-hence the necessity of avoiding a
one-sided presentation of the figure of Mary, which by overstressing one
element compromises the overall picture given by the Gospel. It will make this
devotion clear in its motivation; hence every unworthy self-interest is to be carefully
banned from the area of what is sacred.
39. Finally, insofar as it may be necessary we would like to repeat that the ultimate purpose of devotion to the Blessed Virgin is to glorify God and to lead Christians to commit themselves to a life which is in absolute conformity with His will. When the children of the Church unite their voices with the voice of the unknown woman in the Gospel and glorify the Mother of Jesus by saying to Him: "Blessed is the womb that bore you and the breasts that you sucked" (Lk. 11:27), they will be led to ponder the Divine Master's serious reply: "Blessed rather are those who hear the word of God and keep it!" (Lk. 11:28) While it is true that this reply is in itself lively praise of Mary, as various Fathers of the Church interpreted it(107) and the Second Vatican Council has confirmed,(108) it is also an admonition to us to live our lives in accordance with God's commandments. It is also an echo of other words of the Savior: "Not every one who says to me 'Lord, Lord,' will enter the kingdom of heaven, but he who does the will of my Father who is in heaven" (Mt. 7:21); and again: "You are my friends if you do what I command you" (Jn. 15:14).
PART THREE
Observations on Two
Exercises of Piety:
The Angelus and the Rosary
40. We have indicated a
number of principles which can help to give fresh vigor to devotion to the
Mother of the Lord. It is now up to episcopal conferences, to those in charge
of local communities and to the various religious congregations prudently to
revise practices and exercises of piety in honor of the Blessed Virgin, and to
encourage the creative impulse of those who through genuine religious
inspiration or pastoral sensitivity wish to establish new forms of piety. For
different reasons we nevertheless feel it is opportune to consider here two
practices which are widespread in the West, and with which this Apostolic See
has concerned itself on various occasions: the Angelus and the Rosary.
The Angelus
41. What we have to say
about the Angelus is meant to be only a simple but earnest exhortation to
continue its traditional recitation wherever and whenever possible. The Angelus
does not need to be revised, because of its simple structure, its biblical
character, its historical origin which links it to the prayer for peace and
safety, and its quasi-liturgical rhythm which sanctifies different moments
during the day, and because it reminds us of the Paschal Mystery, in which
recalling the Incarnation of the Son of God we pray that we may be led
"through his passion and cross to the glory of his
resurrection."(109) These factors ensure that the Angelus despite the
passing of centuries retains an unaltered value and an intact freshness. It is
true that certain customs traditionally linked with the recitation of the
Angelus have disappeared or can continue only with difficulty in modern life.
But these are marginal elements. The value of contemplation on the mystery of
the Incarnation of the Word, of the greeting to the Virgin, and of recourse to
her merciful intercession remains unchanged. And despite the changed conditions
of the times, for the majority of people there remain unaltered the
characteristic periods of the day-morning, noon and evening-which mark the
periods of their activity and constitute an invitation to pause in prayer.
The Rosary
42. We wish now,
venerable Brothers, to dwell for a moment on the renewal of the pious practice
which has been called "the compendium of the entire Gospel"(110): the
Rosary. To this our predecessors have devoted close attention and care. On many
occasions they have recommended its frequent recitation, encouraged its
diffusion, explained its nature, recognized its suitability for fostering
contemplative prayer-prayer of both praise and petition-and recalled its
intrinsic effectiveness for promoting Christian life and apostolic commitment.
We, too, from the first
general audience of our pontificate on July 13, 1963, have shown our great
esteem for the pious practice of the Rosary.(111) Since that time we have
underlined its value on many different occasions, some ordinary, some grave.
Thus, at a moment of anguish and uncertainty, we published the Letter Christi
Matri (September 15, 1966), in order to obtain prayers to Our Lady of the
Rosary and to implore from God the supreme benefit of peace.(112) "We
renewed this appeal in our Apostolic Exhortation Recurrens mensis October (October
7 1969), in which we also commemorated the fourth centenary of the Apostolic
Letter Consueverunt Romani pontifices of our predecessor Saint Pius
V, who in that document explained and in a certain sense established the
traditional form of the Rosary.(113)
43. Our assiduous and
affectionate interest in the Rosary has led us to follow very attentively the
numerous meetings which in recent years have been devoted to the pastoral role
of the Rosary in the modern world, meetings arranged by associations and
individuals profoundly attached to the Rosary and attended by bishops, priests,
religious and lay people of proven experience and recognized ecclesial awareness.
Among these people special mention should be made of the sons of Saint Dominic,
by tradition the guardians and promoters of this very salutary practice.
Parallel with such meetings has been the research work of historians, work
aimed not at defining in a sort of archaeological fashion the primitive form of
the Rosary but at uncovering the original inspiration and driving force behind
it and its essential structure. The fundamental characteristics of the Rosary,
its essential elements and their mutual relationship have all emerged more
clearly from these congresses and from the research carried out.
44. Thus, for instance,
the Gospel inspiration of the Rosary has appeared more clearly: the Rosary
draws from the Gospel the presentation of the mysteries and its main formulas.
As it moves from the angel's joyful greeting and the Virgin's pious assent, the
Rosary takes its inspiration from the Gospel to suggest the attitude with which
the faithful should recite it. In the harmonious succession of Hail Mary's the
Rosary puts before us once more a fundamental mystery of the Gospel-the
Incarnation of the Word, contemplated at the decisive moment of the
Annunciation to Mary. The Rosary is thus a Gospel prayer, as pastors and
scholars like to define it, more today perhaps than in the past.
45. It has also been more
easily seen how the orderly and gradual unfolding of the Rosary reflects the
very way in which the Word of God, mercifully entering into human affairs,
brought about the Redemption. The Rosary considers in harmonious succession the
principal salvific events accomplished in Christ, from His virginal conception
and the mysteries of His childhood to the culminating moments of the
Passover-the blessed passion and the glorious resurrection-and to the effects
of this on the infant Church on the day of Pentecost, and on the Virgin Mary
when at the end of her earthly life she was assumed body and soul into her
heavenly home. It has also been observed that the division of the mysteries of
the Rosary into three parts not only adheres strictly to the chronological
order of the facts but above all reflects the plan of the original proclamation
of the Faith and sets forth once more the mystery of Christ in the very way in
which it is seen by Saint Paul in the celebrated "hymn" of the Letter
to the Philippians-kenosis, death and exaltation (cf 2:6-11).
46. As a Gospel prayer,
centered on the mystery of the redemptive Incarnation, the Rosary is therefore
a prayer with a clearly Christological orientation. Its most characteristic
element, in fact, the litany-like succession of Hail Mary's, becomes in itself
an unceasing praise of Christ, who is the ultimate object both of the angel's
announcement and of the greeting of the mother of John the Baptist:
"Blessed is the fruit of your womb" (Lk. 1:42). We would go further
and say that the succession of Hail Mary's constitutes the warp on which is
woven the contemplation of the mysteries. The Jesus that each Hail Mary recalls
is the same Jesus whom the succession of the mysteries proposes to us-now as
the Son of God, now as the Son of the Virgin-at His birth in a stable at
Bethlehem, at His presentation by His Mother in the Temple, as a youth full of
zeal for His Father's affairs, as the Redeemer in agony in the garden, scourged
and crowned with thorns, carrying the cross and dying on Calvary, risen from
the dead and ascended to the glory of the Father to send forth the gift of the
Spirit. As is well known, at one time there was a custom, still preserved in
certain places, of adding to the name of Jesus in each Hail Mary reference to
the mystery being contemplated. And this was done precisely in order to help
contemplation and to make the mind and the voice act in unison.
47. There has also been
felt with greater urgency the need to point out once more the importance of a
further essential element in the Rosary, in addition to the value of the
elements of praise and petition, namely the element of contemplation. Without
this the Rosary is a body without a soul, and its recitation is in danger of
becoming a mechanical repetition of formulas and of going counter to the
warning of Christ: "And in praying do not heap up empty phrases as the
Gentiles do; for they think that they will be heard for their many words"
(Mt. 6:7). By its nature the recitation of the Rosary calls for a quiet rhythm
and a lingering pace, helping the individual to meditate on the mysteries of
the Lord's life as seen through the eyes of her who was closest to the Lord. In
this way the unfathomable riches of these mysteries are unfolded.
48. Finally, as a result
of modern reflection the relationships between the liturgy and the Rosary have
been more clearly understood. On the one hand it has been emphasized that the
Rosary is, as it were, a branch sprung from the ancient trunk of the Christian
liturgy, the Psalter of the Blessed Virgin, whereby the humble were associated
in the Church's hymn of praise and universal intercession. On the other hand it
has been noted that this development occurred at a time-the last period of the
Middle Ages-when the liturgical spirit was in decline and the faithful were
turning from the liturgy towards a devotion to Christ's humanity and to the
Blessed Virgin Mary, a devotion favoring a certain external sentiment of piety.
Not many years ago some people began to express the desire to see the Rosary
included among the rites of the liturgy, while other people, anxious to avoid
repetition of former pastoral mistakes, unjustifiably disregarded the Rosary.
Today the problem can easily be solved in the light of the principles of the
Constitution Sacrosanctum
concilium. Liturgical celebrations and the pious practice of the Rosary
must be neither set in opposition to one another nor considered as being
identical.(114) The more an expression of prayer preserves its own true nature
and individual characteristics the more fruitful it becomes. Once the pre-eminent
value of liturgical rites has been reaffirmed it will not be difficult to
appreciate the fact that the Rosary is a practice of piety which easily
harmonizes with the liturgy. In fact, like the liturgy, it is of a community
nature, draws its inspiration from Sacred Scripture and is oriented towards the
mystery of Christ. The commemoration in the liturgy and the contemplative
remembrance proper to the Rosary, although existing on essentially different
planes of reality, have as their object the same salvific events wrought by
Christ. The former presents new, under the veil of signs and operative in a
hidden way, the great mysteries of our Redemption. The latter, by means of
devout contemplation, recalls these same mysteries to the mind of the person
praying and stimulates the will to draw from them the norms of living. Once
this substantial difference has been established, it is not difficult to
understand that the Rosary is an exercise of piety that draws its motivating
force from the liturgy and leads naturally back to it, if practiced in
conformity with its original inspiration.; It does not, however, become part of
the liturgy. In fact, meditation on the mysteries of the Rosary, by familiaring
the hearts and minds of the faithful with the mysteries of Christ, can be an
excellent preparation for the creation of those same mysteries in the
liturgical action and an also become a continuing echo thereof. However, it is
a mistake to recite the Rosary during the celebration of the liturgy, though
unfortunately this practice still persists here and there.
49. The Rosary of the
Blessed Virgin Mary, according to the tradition accepted by our predecessor St.
Pius V and authoritatively taught by him, consists of various elements disposed
in an organic fashion:
a) Contemplation in
communion with Mary, of a series of mysteries of salvation, wisely distributed
into three cycles. These mysteries express the joy of the messianic times, the
salvific suffering of Christ and the glory of the Risen Lord which fills the
Church. This contemplation by its very nature encourages practical reflection
and provides stimulating norms for living.
b) The Lord's Prayer, or
Our Father, which by reason of its immense value is at the basis of Christian
prayer and ennobles that prayer in its various expressions.
c) The litany-like
succession of the Hail Mary, which is made up of the angel's greeting to the
Virgin (cf. Lk. 1;28), and of Elizabeth's greeting (cf. Lk. 1:42), followed by
the ecclesial supplication, Holy Mary. The continued series of Hail Mary's is
the special characteristic of the Rosary, and their number, in the full and
typical number of one hundred and fifty, presents a certain analogy with the
Psalter and is an element that goes back to the very origin of the exercise of
piety. But this number, divided, according to a well-tried custom, into decades
attached to the individual mysteries, is distributed in the three cycles
already mentioned, thus giving rise to the Rosary of fifty Hail Mary's as we
know it. This latter has entered into use as the normal measure of the pious
exercise and as such has been adopted by popular piety and approved by papal
authority, which also enriched it with numerous indulgences.
d) The doxology Glory be
to the Father which, in conformity with an orientation common to Christian
piety concludes the prayer with the glorifying of God who is one and three,
from whom, through whom and in whom all things have their being (cf. Rom.
11:36).
50. These are the
elements of the Rosary. Each has its own particular character which, wisely
understood and appreciated, should be reflected in the recitation in order that
the Rosary may express all its richness and variety. Thus the recitation will
be grave and suppliant during the Lord's Prayer, lyrical and full of praise
during the tranquil succession of Hail Mary's, contemplative in the recollected
meditation on the mysteries and full of adoration during the doxology. This
applies to all the ways in which the Rosary is usually recited: privately, in
intimate recollection with the Lord; in community, in the family or in groups
of the faithful gathered together to ensure the special presence of the Lord
(cf. Mt. 18:20); or publicly, in assemblies to which the ecclesial community is
invited.
51. In recent times
certain exercises of piety have been created which take their inspiration from
the Rosary. Among such exercises we wish to draw attention to and recommend
those which insert into the ordinary celebration of the word of God some
elements of the Rosary, such as meditation on the mysteries and litany-like
repetition of the angel's greeting to Mary. In this way these elements gain in importance,
since they are found in the context of Bible readings, illustrated with a
homily, accompanied by silent pauses and emphasized with song. We are happy to
know that such practices have helped to promote a more complete understanding
of the spiritual riches of the Rosary itself and have served to restore esteem
for its recitation among youth associations and movements.
52. We now desire, as a
continuation of the thought of our predecessors, to recommend strongly the
recitation of the family Rosary. The Second Vatican Council has pointed out how
the family, the primary and vital cell of society, "shows itself to be the
domestic sanctuary of the Church through the mutual affection of its members
and the common prayer they offer to God."(115) The Christian family is
thus seen to be a domestic Church"(116) if its members, each according to
his proper place and tasks, all together promote justice, practice works of
mercy, devote themselves to helping their brethren, take part in the apostolate
of the wider local community and play their part in its liturgical
worship.(117) This will be all the more true if together they offer up prayers
to God. If this element of common prayer were missing, the family would lack
its very character as a domestic Church. Thus there must logically follow a
concrete effort to reinstate communal prayer in family life if there is to be a
restoration of the theological concept of the family as the domestic Church.
53. In accordance with
the directives of the Council the Institutio Generulis de Liturgia Horarum rightly
numbers the family among the groups in which the Divine Office can suitably be
celebrated in community: "It is fitting...that the family, as a domestic
sanctuary of the Church, should not only offer prayers to God in common, but
also, according to circumstances, should recite parts of the Liturgy of the
Hours, in order to be more intimately linked with the Church."(118) No
avenue should be left unexplored to ensure that this clear and practical
recommendation finds within Christian families growing and joyful acceptance.
54. But there is no doubt
that, after the celebration of the Liturgy of the Hours, the high point which
family prayer can reach, the Rosary should be considered as one of the best and
most efficacious prayers in common that the Christian family is invited to
recite. We like to think, and sincerely hope, that when the family gathering
becomes a time of prayer, the Rosary is a frequent and favored manner of
praying. We are well aware that the changed conditions of life today do not
make family gatherings easy, and that even when such a gathering is possible
many circumstances make it difficult to turn it into an occasion of prayer.
There is no doubt of the difficulty. But it is characteristic of the Christian
in his manner of life not to give in to circumstances but to overcome them, not
to succumb but to make an effort. Families which want to live in full measure
the vocation and spirituality proper to the Christian family must therefore
devote all their energies to overcoming the pressures that hinder family
gatherings and prayer in common.
55. In concluding these observations, which give proof of the concern and esteem which the Apostolic See has for the Rosary of the Blessed Virgin, we desire at the same time to recommend that this very worthy devotion should not be propagated in a way that is too one-sided or exclusive. The Rosary is an excellent prayer, but the faithful should feel serenely free in its regard. They should be drawn to its calm recitation by its intrinsic appeal.
CONCLUSION
Theological and Pastoral
Value of Devotion to the Blessed Virgin
56. Venerable Brothers,
as we come to the end of this our Apostolic Exhortation we wish to sum up and
emphasize the theological value of devotion to the Blessed Virgin and to recall
briefly its pastoral effectiveness for renewing the Christian way of life.
The Church's devotion to
the Blessed Virgin is an intrinsic element of Christian worship. The honor
which the Church has always and everywhere shown to the Mother of the Lord,
from the blessing with which Elizabeth greeted Mary (cf. Lk. 1:42-45) right up
to the expressions of praise and petition used today, is a very strong witness
to the Church's norm of prayer and an invitation to become more deeply conscious
of her norm of faith. And the converse is likewise true. The Church's norm of
faith requires that her norm of prayer should everywhere blossom forth with
regard to the Mother of Christ. Such devotion to the Blessed Virgin is firmly
rooted in the revealed word and has solid dogmatic foundations. It is based on
the singular dignity of Mary, "Mother of the Son of God, and therefore
beloved daughter of the Father and Temple of the Holy Spirit-Mary, who, because
of this extraordinary grace, is far greater than any other creature on earth or
in heaven."(119) This devotion takes into account the part she played at
decisive moments in the history of the salvation which her Son accomplished,
and her holiness, already full at her Immaculate Conception yet increasing all
the time as she obeyed the will of the Father and accepted the path of
suffering (cf. Lk. 2:34-35, 41-52; Jn. 19:25-27), growing constantly in faith,
hope and charity. Devotion to Mary recalls too her mission and the special
position she holds within the People of God, of which she is the preeminent
member, a shining example and the loving Mother; it recalls her unceasing and
efficacious intercession which, although she is assumed into heaven, draws her
close to those who ask her help, including those who do not realize that they
are her children. It recalls Mary's glory which ennobles the whole of mankind,
as the outstanding phrase of Dante recalls: "You have so ennobled human
nature that its very Creator did not disdain to share in it."(120) Mary,
in fact, is one of our race, a true daughter of Eve-though free of that
mother's sin-and truly our sister, who as a poor and humble woman fully shared
our lot.
We would add further that
devotion to the Blessed Virgin finds its ultimate justification in the
unfathomable and free will of God who, being eternal and divine charity (cf. 1
Jn. 4:7-8, 16), accomplishes all things according to a loving design. He loved
her and did great things for her (cf. Lk. 1:49). He loved her for His own sake,
and He loved her for our sake, too; He gave her to Himself and He gave her also
to us.
57. Christ is the only
way to the Father (cf. Jn. 14:4-11), and the ultimate example to whom the
disciple must conform his own conduct (cf. Jn. 13:15), to the extent of sharing
Christ's sentiments (cf. Phil. 2:5), living His life and possessing His Spirit
(cf. Gal. 2 20; Rom. 8:10-11). The Church has always taught this and nothing in
pastoral activity should obscure this doctrine. But the Church, taught by the
Holy Spirit and benefiting from centuries of experience, recognizes that
devotion to the Blessed Virgin, subordinated to worship of the divine Savior
and in connection with it, also has a great pastoral effectiveness and
constitutes a force for renewing Christian living. It is easy to see the reason
for this effectiveness Mary's many-sided mission to the People of God is a
super natural reality which operates and bears fruit within the body of the
Church. One finds cause for joy in considering the different aspects of this
mission, and seeing how each of these aspects with its individual effectiveness
is directed towards the same end, namely, producing in the children the
spiritual characteristics of the first-born Son. The Virgin's maternal
intercession, her exemplary holiness and the divine grace which is in her
become for the human race a reason for divine hope.
The Blessed Virgin's role
as Mother leads the People of God to turn with filial confidence to her who is
ever ready to listen with a mother's affection and efficacious assistance.(121)
Thus the People of God have learned to call on her as the Consoler of the
afflicted, the Health of the sick, and the Refuge of sinners, that they may
find comfort in tribulation, relief in sickness and liberating strength in
guilt. For she, who is free from sin, leads her children to combat sin with
energy and resoluteness.(122) This liberation from sin and evil (cf. Mt.
6:13)-it must be repeated-is the necessary premise for any renewal of Christian
living.
The Blessed Virgin's
exemplary holiness encourages the faithful to "raise their eyes to Mary
who shines forth before the whole community of the elect as a model of the
virtues."(123) It is a question of solid, evangelical virtues: faith and
the docile acceptance of the Word of God (cf. Lk. 1:26-38, 1:45, 11:27-28; Jn.
2:5); generous obedience (cf Lk. 1:38); genuine humility (cf. Lk. 1:48);
solicitous charity (cf. Lk. 1:39-56); profound wisdom (cf. Lk. 1:29, 34; 2:19,
33:51); worship of God manifested in alacrity in the fulfillment of religious
duties (cf. Lk. 2:21-41), in gratitude for gifts received (cf Lk. 1:46-49), in
her offering in the Temple (cf. Lk. 2:22-24) and in her prayer in the midst of
the apostolic community (cf. Acts 1:12-14); her fortitude in exile (cf. Mt.
2:13-23) and in suffering (cf. Lk. 2:34-35, 49; Jn. 19 25); her poverty
reflecting dignity and trust in God (cf. Lk. 1:48, 2:24) her attentive care for
her Son, from His humble birth to the ignominy of the cross (cf. Lk. 2:1-7; Jn.
19:25-27); her delicate forethought (cf. Jn. 2:1-11); her virginal purity (cf.
Mt. 1:18-25; Lk. 1:26-38); her strong and chaste married love. These virtues of
the Mother will also adorn her children who steadfastly study her example in
order to reflect it in their own lives. And this progress in virtue will appear
as the consequence and the already mature fruit of that pastoral zeal which
springs from devotion to the Blessed Virgin.
Devotion to the Mother of
the Lord becomes for the faithful an opportunity for growing in divine grace,
and this is the ultimate aim of all pastoral activity. For it is impossible to
honor her who is "full of grace" (Lk. 1:28) without thereby honoring
in oneself the state of grace, which is friendship with God, communion with Him
and the indwelling of the Holy Spirit. It is this divine grace which takes
possession of the whole man and conforms him to the image of the Son of God
(cf. Rom. 8:29; Col. 1:18). The Catholic Church, endowed with centuries of
experience, recognizes in devotion to the Blessed Virgin a powerful aid for man
as he strives for fulfillment. Mary, the New Woman, stands at the side of
Christ, the New Man, within whose mystery the mystery of man(124) alone finds
true light; she is given to its as a pledge and guarantee that God's plan in
Christ for the salvation of the whole man has already achieved realization in a
creature: in her. Contemplated in the episodes of the Gospels and in the
reality which she already possesses in the City of God, the Blessed Virgin Mary
offers a calm vision and a reassuring word to modern man, torn as he often is
between anguish and hope, defeated by the sense of his own limitations and
assailed by limitless aspirations, troubled in his mind and divided in his
heart, uncertain before the riddle of death, oppressed by loneliness while
yearning for fellowship, a prey to boredom and disgust. She shows forth the
victory of hope over anguish, of fellowship over solitude, of peace over
anxiety, of joy and beauty over boredom and disgust, of eternal visions over
earthly ones, of life over death.
Let the very words that
she spoke to the servants at the marriage feast of Cana, "Do whatever he
tells you" (Jn. 2:5), be a seal on our Exhortation and a further reason in
favor of the pastoral value of devotion to the Blessed Virgin as a means of leading
men to Christ. Those words, which at first sight were limited to the desire to
remedy an embarrassment at the feast, are seen in the context of Saint John's
Gospel to re-echo the words used by the people of Israel to give approval to
the Covenant at Sinai (cf. Ex. 19:8, 24:3, 7; Dt. 5:27) and to renew their
commitments (cf. Jos. 24:24; Ezr. 10:12; Neh. 5:12). And they are words which
harmonize wonderfully with those spoken by the Father at the theophany on Mount
Tabor: "Listen to him" (Mt. 17:5).
Epilogue
58. Venerable Brothers,
we have dealt at length with an integral element of Christian worship: devotion
to the Mother of the Lord. This has been called for by the nature of the
subject, one which in these recent years has been the object of study and
revision and at times the cause of some perplexity. We are consoled to think
that the work done by this Apostolic See and by yourselves in order to carry
out the norms of the Council-particularly the liturgical reform-is a
stepping-stone to an ever more lively and adoring worship of God, the Father
and the Son and the Holy Spirit, and to an increase of the Christian life of
the faithful. We are filled with confidence when we note that the renewed Raman
liturgy, also taken as a whole, is a splendid illustration of the Church's
devotion to the Blessed Virgin. We are upheld by the hope that the directives
issued in order to render this devotion ever more pure and vigorous will be
applied with sincerity. We rejoice that the Lord has given us the opportunity of
putting forward some points for reflection in order to renew and confirm esteem
for the practice of the rosary. Comfort, confidence, hope and joy are the
sentiments which we wish to transform into fervent praise and thanksgiving to
the Lord as we unite our voice with that of the Blessed Virgin in accordance
with the prayer of the Roman Liturgy.
Dear Brothers, while we
express the hope that thanks to your generous commitment, there will be among
the clergy and among the people entrusted to your care a salutary increase of
devotion to Mary with undoubted profit for the Church and for society, we
cordially impart our special apostolic blessing to yourselves and to all the
faithful people to whom you devote your pastoral zeal.
Given in Rome, at Saint
Peter's, on the second day of February, the Feast of the Presentation of the
Lord, in the year 1974, the eleventh of our Pontificate.
PAULUS PP. VI
FOOTNOTES
1) Cf Lactantius, Divinae
Institutiones IV,3, 6-10: CSEL 19 p. 279.
2) Cf II Vatican Council,
Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 1-3, 11, 21,
48, AAS 56 (1964), pp 97-98, 102-103, 105-106, 113.
3) II Vatican Council,
Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 103: AAS 56
(1964), p. 125.
4) Cf II Vatican Council,
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 66: AAS 57 (1965), p.
65.
5) Ibid.
6) Votive Mass of the
Blessed Virgin Mary, Mother of the Church. Preface.
7) Cf II Vatican Council,
Dogmatic Constitution on, the Church, Lumen Gentium 66-67: AAS 57
(1965), pp 65-66, Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum
Concilium, 103: AAS 56 (1964), p 125.
8) Apostolic
Exhortation, Signum Magnum: AAS 59 (1967) pp. 465-475
9) Cf II Vatican Council,
Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 3: AAS 56
(1964). p 98.
10) Cf II Vatican Council
ibid, 102: AAS 56 ( 1954), p 125.
11) Cf. Roman Missal
restored by Decree of the Sacred Ecumenical II Vatican Council, promulgated by
authority of Pope Paul VI typical edition, MCMLXX, 8 December, Preface.
12) Roman Missal,
restored by Decree of the Sacred Ecumenical II Vatican Council promulgated by
authority of Pope Paul VI, Orao Lectionum Missae, typical edition MCMLXIX.
p. 8, First Reading (Year A: 1:, 7:10-14: "Behold a Virgin shall
conceive"; Year B: 2: Sam 7:1-15; 8b-11, 16: "The throne of David
shall be established for ever before the face of the Lord"; Year C: Mic
5:2a [Heb 1-4a]: "Out of you will be born for me the one who is to rule
over Israel").
13) Ibid., p. 8, Gospel
(Year A: Mt 1:18-24: "Jesus is born of Mary who was espoused to Joseph,
the son of David"; Year B: Lk 1:26-38: "You are to conceive and bear
a son; Year C: Lk 1:39-45: "Why should I be honoured with a visit from the
Mother of my Lord?").
14) Cf. Roman Missal
Advent Preface, II.
15) Roman Missal, Ibid.
16) Roman Missal,
Eucharistic Prayer I, Communicantes for Christmas and its octave.
17) Roman Missal, 1
January, Entry antiphon and Collect.
18) Cf. Roman Missal, 22
August. Collect.
19) Roman Missal, 8
September, Prayer after Communion.
20) Roman Missal, 31 May,
Collect.
21) Cf. ibid., Collect
and Prayer over the gifts.
22) Cf. Roman Missal, 15
September, Collect.
23) Cf. 1, p. 15.
24) From among the many
anaphoras cf. the following which are held In special honour by the Eastern
rites: Anaphora Marci Evangelistae: Prex Eucharistica, ed A. Hanggi-I, Pahl.
Fribourg Editions Universitaires, 1968, p. 107; Anaphora Iacobi fratris Domini
graeca ibid. p. 257; Anaphora Ioannis Chrysostomi, ibid., p. 229.
25) Cf. Roman Missal, 8
December, Preface.
26) Cf. Roman Missal, 15
August, Preface.
27) Cf. Roman Missal, 1
January, Prayer after Communion.
28) Cf. Roman Missal,
Common of the Blessed Virgin Mary, 6, Tempore Paschali, Collect.
29) Roman Missal, 15
September, Collect.
30) Roman Missal, 31 Mary
Collect. On the same lines is the Preface of the Blessed Virgin Mar, 1;
"We do well... in celebrating the memory of the Virgin Mary... to glorify
your love for us in the words of her song of thanksgiving."
31) Cf. Lectionary, III
Sunday of Advent (Year C: Zeph 3:14-18a): IV Sunday of Advent (cf. above
footnote 12); Sunday within the octave of Christmas (Year A; Mt 2:13-15 Year B;
Lk 2:22-40; Year C; Lk 2:41-52); II Sunday after Christmas (Jn 1:1-18); VII
Sunday after Easter (Year A: Acts 1:12-14): II Sunday of the Year C: Jn
1:1-12); X Sunday of the Year (Year B: Gen 3:9-15); XIV Sunday of the Year
(Year B: Mk 6:16)
32) Cf Lectionary, the
catechumenate and baptism of adults the Lord's Prayer (Second Reading 2 Gal.
4:47); Christian initiation outside the Easter Vigil (Gospel, 7, Jn 1:1-5;
9-16; 16-18); Nuptial Mass (Gospel, 7, Jn 2:1-11); consecration of Virgins and
religious profession (First Reading 7, Is 61:9-11; Gospel, 6 Mk 3:31-35; Lk
1:26-38 [cf. Ordo Consecrationis Virginum 130; ordo professionis religiosae,
pars alter, 145]).
33) Cf. Lectionary, For
refugees and exiles (Gospel, 1 Mt 2:13-15; 19-23); In thanksgiving (First
Reading 4 Zeph 3:14-15).
34) Cf. La Divina
Commedia, Paradiso XXXIII, 1-9 cf Liturgy of the Hours, remembrance of Our Lady
on Saturdays, Office of Reading Hymn.
35) Ordo baptismi
parvulorum 48: Ordo initiationis christiana adultorum, 214.
36) Cf.. Rituale Romanum,
Tit. VII, cap. III, De benedictione mulieris post partum.
37) Cf. Ordo professionis
religiosae, Pars Prior, 57 and 67.
38) Cf. Ordo
consecrationis virginum, 16.
39) Cf. Ordo professionis
religiosae, Pars Prior, 62 and 142; Pars Altera, 67 and 158; Ordo
consecrationis virginum, 18 and 20.
40) Cf. Ordo unctionis
infirmorum eorumque pastoralis curae,143, 146, 147. 150.
41) Cf. Roman Missal,
Masses for the Dead, For dead brothers and sisters, relations and benefactors.
Collect.
42) Cf. Ordo exsequarum
226.
43) Cf. II Vatican
Council Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 63: AAS 57
(1965), p. 64.
44) Cf. II Vatican
Council, Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 7:
AAS 56 (1964), pp. 100-101.
45) Sermo 215, 4: PL 38,
1074.
46) Ibid.
47) Cf. II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on Divine Revelation, Dei Verbum, 21: AAS
58 (1966), pp. 827-828.
48) Cf. Adversus
Haereses IV. 7, 1: PG 7, 1, 990-991: S Ch. 100, t. II, pp. 454-458.
49) Cf. Adversus Haereses III,
10, 2: PG 7, 1, 873: S Ch. 34, p.164.
50) Cf. II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 62: AAS 57
(1965), p. 63.
51) II Vatican Council
Constitution on the Sacred Liturgy Sacrosanctum Concilium, 83: AAS 56
(1964), p.121.
52) II Vatican Council,
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium 63: AAS 57 (1965)
P. 64.
53) Ibid. 64: AAS 57
(1965), p. 64.
54) Tractatus XXV (In
Nativitate Domini), 5: CCL 138, p. 123; S. Ch. 22 p. 132; cf. also Tractatus
XXIX In Nativitate Domini 1: CCL ibid., p. 147; S. Ch ibid, p. 178; Tractatus
LXIII (De Passione Domini) 6:CCL ibid p. 386: S. Ch. 74 p. 82.
55) M Ferotin, Le Liber
Mozarabicus Sacramentorum, col. 56.
56) In Purificatione, B.
Mariae, Sermo III, 2: PL 183, 370; Sancti Bernardi Opera, ed J. Leclercq-H.
Rochais , vol IV, Rome 1966. p. 342.
57) Cf. II Vatican
Council Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium 57: AAS 57
(1965), p. 61.
58) Ibid, 58: AAS 57
(1965), p. 61.
59) Cf. Pius XII
Encyclical Letter Mystici Corporis: AAS 35 (1943), P. 247.
60) Cf. II Vatican
Council, Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 47:
AAS 56 (1964), pp. 113.
61) ibid. 102, 106: AAS
56 (1964), pp. 125, 126.
62) "design to
remember all who have been pleasing to you throughout the ages the holy
Fathers, the Patriarchs, Prophets, Apostles... and the holy and glorious Mother
of God and all the saints... may they remember our misery and poverty, and
together with us may they offer you this great and unbloody sacrifice":
Anaphora Iacobi fratris Domini syriaca: Prex Eucharistica, ed. A. Hànggi-I.
Pahl Fribourg, Editions Universitaires, 1968, p. 274.
63) Expositio Evangelii
secundum Lucam 11 26: CSEL 32, IV, p. 55: S. Ch. 45, pp. 83-84.
64) Cf. II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 62: AAS 57
(1965), p. 63.
65) Cf. II Vatican
Council, Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 103:
AAS 56 (1964), pp. 125.
66) Cf. II Vatican
Council Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium 67: AAS 57
(1965), p. 65-66.
67) Cf. Ibid.
68) Cf. II Vatican
Council, Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium, 104:
AAS 56 (1964), pp. 125-126.
70) Cf. Paul VI, Talk of
24 April 1970, in the church of Our Lady of Bonaria in Cagliari: AAS 62 (1970)
p. 300.
71) Pius IX, Apostolic
Letter Ineffabilis Deus: Pii IX Pontificis Maximi Acta, I, 1, Rome 1854,
p. 599. Cf. also V. Sardi. La solenne definizione del dogma dell'Immacolato
concepimento di Maria Santissima, Atti e documenti..., Rome 1904-1905, vol. II,
p. 302.
72) Cf. II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium 66: AAS
57 (1965), p. 65.
73) S. Ildephonsus, De
viginitate perpetua sanctae Mariae chapter XII: PL 96, 108.
74) Cf. II Vatican
Council Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium 56: AAS 57
(1965), p. 60 and the authors mentioned in note 176 of the document.
75) Cf. St Ambrose, De
Spiritu Sancto II, 37-38; CSEL 79 pp. 100-101; Cassian, De incarnatione
Domini II chapter II: CSEL 17 pp. 247-249. St. Bede, Homilia 1,3:CCL 122, p. 18
and p. 20.
76) Cf. St Ambrose, De
institutione virginis, chapter XII, 79: PL 16 (ed 1880), 339; Epistula 30, 3
and Epistula 42, 7: ibid 1107 and 1175; Expositio evangelii secundum Lucam X
132. S Ch 52, p 200. S. Proclus of Constantinople, Oratio I, 1 and Oratio V, 3:
PG 65, 681 and 720; St. Basil of Seleucia, Oratio XXXIX, 3: PG 85, 433; St.
Andrew of Crete, Oratio IV: PG 97, 868: St Germanus of Constantinople, Oratio
IIII, 15: PG 98, 305.
77) cf. St. Jerome, Adversus
Iovinianum I, 33: PL 23, 267; St Ambrose, Epistula 63, 33: PL 16 (ed.
1880), 1249; De institutione virginis, chapter XVII, 105: ibid.,
346; De Spiritu Sancto III, 79-80: CSEL 79, pp. 182-183; Sedulius,
Hymn "A solis ortus cardine", verses 13-14 CSEL 10, p. 164; Hymnus
Acathistos, Str 23; ed I. B. Pitra, Analecta Sacra, I, p. 261; St Proclue of
Constantanople, Oratio I, 3: PG 65, 648; Oratio II, 6: Ibid., 700; St Basil of
Seleucia, Oratio IV, In Nativitatem B. Mariae: PG 97, 868; St John Damascene,
Oratio IV, 10: PG 96 677.
78) Cf. Severus of
Antioch, Homilia 57: PO 8, pp. 357-358; Hesychius of Jerusalem, Homilia de
sancta Maria Deipara: PG 93, 1464; Chrysippus of Jerusalem, Oratio in sanctam
Mariam Deiparam, 2 PO 19, p. 338: St Andrew of Crete, Oratio V: PG 97, 896: St
John Damascene, Oratio VI, 6: PG 96, 972.
79) Liber Apotheosis,
verses 571-572: CCL 126. p. 97.
80) Cf. S Isidore, De
ortu et obitu Patrum, chapter LXVII III: PL 83, 148: St. Ildephonsus, De
virginitate perpetua sanctae Mariae, chapter X: PL 96, 95; St Bernard, In
Assumptione B. Virginis Mariae: Sermo IV, 4 PL 183, 428: In Nativitate B.
Virginis Mariae: ibid. 442 St Peter Damien, Carmina sacra et preces II, Oratio
ad Deum Filium: PL 145, 921; Antiphonalium officii, ed. R.J. Hesbert, Rome
1970, vol IV, n. 6314, p. 80.
81) Cf. Paulus Diaconus,
Homilia I, In Assumptione B. Mariae Virginis: PL 95, 1567: De Assumptione
sanctae Mariae Virginis: Paschasio Radherto trib, 31, 42, 57, 83: ed. A.
Ripberger. in "Spicilegium Friburgense" 9, 1962, pp. 72, 76, 84,
96-97; Eadmer of Canterbury, De excellentia Virginis Mariae, chapters IV-V: PL
159 , 562-567: St Bernard, In laudibus Virginis Matris. Homilia IV, 3: Sancti
Bernardi Opera, ed. J Leclercq-H. Rochais, IV, Rome 1966, pp. 49-50.
82) Cf. Origen, In Lucam
Homilia VII, 3: PG 13 1817: S. Ch. 87, p. 156: St Cyril of Alexandria,
Commentarius in Aggacum prophetam, chapter XIX: PG 71, 1060: St Ambrose, De
fide IV 9, 113-114: CSEL 78, pp. 197-198: Expositio evangelii secundum Lucam
I;, 23 and 27-28: CSEL 32, IV, pp. 53-54 and 55-56; Severianus Gabalensis,
Antipater of Bostra Homilia in Sanctissimae Deiparae Annuntiationem, 16; PG 85,
1785.
83) Cf. Eadmer of
Canterbury, De excellentia Virginis Mariae chapter VII: P: 159, 571:
St Amedeus of Lausanne, De Maria Virgini Matre, Homilia VII: PL 188, 1337: S Ch
72, p. 184.
84) De virginitate
perpetua sanctae Mariae, chapter XII: PL 96, 106.
85) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 54: AAS 57 (1965), p.
59. Cf. Paulus VI Allocutio ad Patres Conciliares habua altera exacta Concilii
Oecumenici Vaticani Secundi Sessione, 4 December 1963: AAS 56 (1964), p. 37.
86) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 6, 7-8, 9-11: AAS 57
(1965), pp. 8-9, 9-12, 12-21.
87) Ibid., 63: AAS 57
(1965) p. 64.
88) St Cyprian, De
Catholicae Ecclesiae unitate, 5: CSEL 3, p. 214.
89) Isaac de Stella,
Sermo LI, In Assumptione B. Mariae: PL 194, 1863.
90) Sermo XXX, I: S. Ch.
164, p. 134.
91) Cf II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 66-69: AAS 57
(1965), pp. 65-67.
92) Cf. II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on Divine Revelation, Dei Verbum, 25: AAS
58 (1966), pp. 829-830.
93) Or cit., 13: AAS 56
(1964), p. 103.
94) Cf. Officium magni
canonis paracletici, Magnum Orologion Athens 1963 p. 558: passim in liturgical
canons and prayers: cf. Sophronius Eustradiadou, Theotokarion, Chennevieres-su
Marne 1931, pp. 9, 19.
95) Cf II Vatican
Council, Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 69: AAS 57
(1965), pp. 66-67.
96) Cf ibid., 66: AAS 57
(1965), p. 65; Constitution on the Sacred Liturgy, Sacrosanctum Concilium,
103: AAS 56 (1964), p. 125.
97) II Vatican Council,
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 67: AAS 57 (1965), pp.
65-66.
98) Ibid, 66: AAS 57
(1965), p. 65.
99)Cf. Paul VI, Address
in the Vatican Basilica to the Fathers of the Council, 21 November 1964: AAS 56
(1964), p. 1017.
100) II Vatican Council
Decree on Ecumenism, Unitatis Redintegratio, 20: AAS 57 (1965), p. 105.
101) Encyclical
Letter, Adiutricem Populi: AAS 28 (1895-1896), p. 135.
102) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 56: AAS 57 (1965), p.
60.
103) Cf. St Peter
Chrysologus, Sermo CXLIII: PL 52 583.
104) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 55: AAS 57 (1965), pp.
59-60.
105) Cf. Paul VI
Apostolic Constitution, Signum Magnum I: AAS 59 (1967), pp. 467-468:
Roman Missal, 15 September, Prayer over the gifts.
106) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 67: AAS 57 (1965), pp.
65-66.
107) St. Augustine, In
Iohannis Evangelium, Tractatus X, 3; CCL 36, pp. 101-102; Epistula 243, Ad
Laetum, 9: CSEL 57, pp. 575-576; St Bede, In Lucae Evangelium expositio,
IV, XI, 28: CCL 120, p. 237: Homilia I, 4: CCL 122. pp. 26-27.
108) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 58: AAS 57 (1965), p.
61.
109) Roman Missal, IV
Sunday of Advent, Collect. Similarly the Collect of 25 March, which may be used
in place of the previous one in the recitation of the Angelus.
110) Pius XII, Letter to
the Archbishop of Manila "Philippinas Insulas": AAS 38 (1946), p.
419.
111) Discourse to the
participants in the III Dominican International Rosary Congress: Insegnamenti
di Paolo VI 1, (1963) pp. 463-464.
112) In AAS 58 (1966),
pp. 745-749.
113) In AAS 61 (1969),
pp. 649-654.
114) Cf. 13: AAS 56
(1964) pp. 103.
115) Decree on the Lay
Apostolate, Apostolicam Actuositatem, 11: AAS 58 (1966) p. 848.
116. II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 11: AAS 57 (1965), p.
16.
117) Cf. II Vatican
Council, Decree on the Lay Apostolate, Apostolicam Actuositatem, 11: AAS
58 (1966) p. 848
118) Op cit., 27.
119) II Vatican Council
Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 53: AAS 57 (1965), pp.
58-59.
120) La Divina Commedia,
Paradiso XXXIII, 4-6.
121) Cf. II Vatican
Council Dogmatic Constitution on the Church, Lumen Gentium, 60-63: AAS 57
(1965), pp. 62-64.
122) Cf. ibid., 65: AAS
57 (1965), pp. 64-65.
123) Ibid., 65: AAS 57
(1965), p. 64.
124) Cf. II Vatican
Council, Pastoral Constitution on the Church in the Modern World, Gaudium
et Spes, 22: AAS 58 (1966), pp. 1042-1044.
125) Cf. Roman Missal 31
May Collect.
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
MARIALIS CULTUS
VENERABILI FRATELLI
SALUTE E APOSTOLICA BENEDIZIONE
INTRODUZIONE
Fin da quando fummo
assunti alla Cattedra di Pietro, Ci siamo costantemente adoperati per dar
incremento al culto mariano, non soltanto nell'intento di interpretare il
sentire della Chiesa e il Nostro personale impulso, ma anche perché esso, come
è noto, rientra quale parte nobilissima nel contesto di quel culto sacro, nel
quale vengono a confluire il culmine della sapienza e il vertice della
religione1 e che pertanto è compito primario del Popolo di Dio.
Proprio in vista di tale
compito Noi sempre assecondammo e incoraggiammo la grande opera della riforma
liturgica, promossa dal Concilio Ecumenico Vaticano II, e avvenne certo non
senza un particolare disegno della Provvidenza divina se il primo documento
conciliare, che insieme con i venerabili Padri approvammo e
sottoscrivemmo nello Spirito Santo, fu la Costituzione Sacrosanctum
Concilium, la quale si proponeva appunto di restaurare e di incrementare la
Liturgia, rendendo più proficua la partecipazione dei fedeli ai sacri misteri.2 Da
allora, molti atti del Nostro Pontificato hanno avuto come fine il
miglioramento del culto divino, come dimostra il fatto di aver promulgato, in
questi anni, numerosi libri del rito Romano, restaurati secondo i princìpi e le
norme del medesimo Concilio. Di ciò ringraziamo vivamente il Signore, datore di
ogni bene, e siamo riconoscenti alle Conferenze Episcopali e ai singoli
Vescovi, che in vari modi hanno collaborato con Noi alla preparazione di tali
libri.
Mentre consideriamo,
però, con animo lieto e grato il lavoro compiuto e i primi positivi risultati
del rinnovamento liturgico, destinati a moltiplicarsi via via che la riforma
sarà meglio compresa nelle sue motivazioni di fondo e rettamente applicata, la
Nostra vigile sollecitudine non cessa di rivolgersi a quanto può dare ordinato
compimento alla restaurazione del culto, con cui la Chiesa in spirito e
verità (cfr Gv 4,24) adora il Padre, il Figlio e lo Spirito
Santo, venera con particolare amore Maria Santissima, Madre di Dio3 e
onora con religioso ossequio la memoria dei Martiri e degli altri Santi.
Lo sviluppo, da Noi
auspicato, della devozione verso la Vergine Maria, inserita (come sopra abbiamo
accennato) nell'alveo dell'unico culto che a buon diritto è chiamato cristiano –
perché da Cristo trae origine ed efficacia, in Cristo trova compiuta
espressione e per mezzo di Cristo, nello Spirito, conduce al Padre – è elemento
qualificante della genuina pietà della Chiesa. Per intima necessità, infatti,
essa rispecchia nella prassi cultuale il piano redentivo di Dio, per cui al
posto singolare, che in esso ha avuto Maria, corrisponde un culto singolare per
Lei;4 come pure, ad ogni sviluppo autentico del culto cristiano consegue
necessariamente un corretto incremento della venerazione alla Madre del
Signore. Del resto, la storia della pietà dimostra come le varie forme di
devozione verso la Madre di Dio, che la Chiesa ha approvato entro i limiti
della sana e ortodossa dottrina5 si sviluppino in armonica subordinazione
al culto che si presta a Cristo e intorno ad esso gravitino come a loro
naturale e necessario punto di riferimento. Anche nella nostra epoca avviene
così. La riflessione della Chiesa contemporanea sul mistero del Cristo e sulla
sua propria natura l'ha condotta a trovare, alla radice del primo e a
coronamento della seconda, la stessa figura di Donna: la Vergine Maria, Madre
appunto di Cristo e Madre della Chiesa. E l'accresciuta conoscenza della
missione di Maria si è tramutata in gioiosa venerazione verso di lei e in
adorante rispetto per il sapiente disegno di Dio, il quale ha collocato nella
sua Famiglia – la Chiesa –, come in ogni focolare domestico, la figura di
Donna, che nascostamente e in spirito di servizio veglia per essa e
benignamente ne protegge il cammino verso la patria, finché giunga il giorno
glorioso del Signore.6
Nel nostro tempo, i
mutamenti prodottisi nel costume sociale, nella sensibilità dei popoli, nei
modi di espressione della letteratura e delle arti, nelle forme di
comunicazione sociale, hanno influito anche sulle manifestazioni del sentimento
religioso. Certe pratiche cultuali, che in un tempo non lontano apparivano atte
ad esprimere il sentimento religioso dei singoli e delle comunità cristiane,
sembrano oggi insufficienti o inadatte, perché legate a schemi socio-culturali
del passato, mentre da più parti si cercano nuove forme espressive
dell'immutabile rapporto delle creature con il loro Creatore, dei figli con il
loro Padre. Ciò può produrre in alcuni un momentaneo disorientamento; ma chi,
con animo fiducioso in Dio, riflette su tali fenomeni, scopre che molte
tendenze della pietà contemporanea – la interiorizzazione del sentimento religioso,
per esempio – sono chiamate a concorrere allo sviluppo della pietà cristiana,
in generale, e della pietà verso la Vergine, in particolare. Così la nostra
epoca, nel fedele ascolto della tradizione e nell'attenta considerazione dei
progressi della teologia e delle scienze, offrirà il suo contributo di lode a
colei che, secondo le sue stesse profetiche parole, tutte le generazioni
chiameranno beata (cfr Lc 1,48).
Giudichiamo, quindi,
conforme al Nostro servizio apostolico trattare, quasi dialogando con voi,
Venerabili Fratelli, alcuni temi relativi al posto che la Beata Vergine occupa
nel culto della Chiesa, già in parte toccati dal Concilio Vaticano II7 e
dai Noi stessi,8 ma sui quali non è inutile ritornare, per dissipare dubbi
e, soprattutto, per favorire lo sviluppo di quella devozione alla Vergine che,
nella Chiesa, trae le sue motivazioni dalla Parola di Dio e si esercita nello
Spirito di Cristo.
Vorremmo, pertanto, soffermarCi su alcune questioni che riguardano i rapporti tra la sacra Liturgia e il culto della Vergine (I); proporre considerazioni e direttive atte a favorire il legittimo sviluppo di questo culto (II); suggerire, infine, alcune riflessioni per una ripresa vigorosa e più consapevole della recita del Santo Rosario, la cui pratica è stata insistentemente raccomandata dai Nostri Predecessori ed è tanto diffusa tra il popolo cristiano (III).
I. IL CULTO DELLA VERGINE
MARIA NELLA LITURGIA
1. Accingendoci a
trattare del posto che la Vergine Maria occupa nel culto cristiano, dobbiamo in
primo luogo rivolgere la Nostra attenzione alla sacra Liturgia; essa, infatti,
oltre un ricco contenuto dottrinale, possiede un'incomparabile efficacia
pastorale e ha un riconosciuto valore esemplare per le altre forme di culto.
Avremmo voluto considerare le varie Liturgie dell'Oriente e dell'Occidente, ma,
in ordine allo scopo di questo documento, guarderemo quasi esclusivamente ai
libri del rito Romano: esso solo è stato oggetto, in seguito alle norme
pratiche impartite dal Concilio Vaticano II,9 di un profondo rinnovamento
anche per quanto attiene alle espressioni di venerazione a Maria e richiede,
pertanto, di essere attentamente considerato e valutato.
A. La Vergine nella
restaurata Liturgia Romana
2. La riforma della
Liturgia Romana presupponeva un accurato restauro del suo Calendario
Generale. Esso, ordinato a disporre con il dovuto rilievo, in determinati
giorni, la celebrazione dell'opera della salvezza distribuendo lungo il corso
dell'anno l'intero mistero del Cristo, dall'Incarnazione fino all'attesa del
suo glorioso ritorno,10 ha permesso di inserire in modo più organico e con
un legame più stretto la memoria della Madre nel ciclo annuale dei misteri del
Figlio.
3. Così, nel tempo di
Avvento, la Liturgia, oltre che in occasione della solennità dell'8 dicembre
–celebrazione congiunta della Concezione immacolata di Maria, della
preparazione radicale (cfr Is 11,1. 10) alla venuta del Salvatore, e
del felice esordio della Chiesa senza macchia e senza ruga11 –, ricorda
frequentemente la beata Vergine soprattutto nelle ferie dal 17 al 24 dicembre
e, segnatamente, nella domenica che precede il Natale, nella quale fa risuonare
antiche voci profetiche sulla Vergine Maria e sul Messia12 e legge episodi
evangelici relativi alla nascita imminente del Cristo e del suo Precursore.13
4. In tal modo i fedeli,
che vivono con la Liturgia lo spirito dell'Avvento, considerando l'ineffabile
amore con cui la Vergine Madre attese il Figlio,14 sono invitati ad
assumerla come modello e a prepararsi per andare incontro al Salvatore che
viene, vigilanti nella preghiera, esultanti nella sua lode.15 Vogliamo,
inoltre, osservare come la Liturgia dell'Avvento, congiungendo l'attesa
messianica e quella del glorioso ritorno di Cristo con l'ammirata memoria della
Madre, presenti un felice equilibrio cultuale, che può essere assunto quale
norma per impedire ogni tendenza a distaccare – come è accaduto talora in
alcune forme di pietà popolare – il culto della Vergine dal suo necessario
punto di riferimento, che è Cristo; e faccia sì che questo periodo – come hanno
osservato i cultori della Liturgia – debba esser considerato un tempo
particolarmente adatto per il culto alla Madre del Signore: tale orientamento
Noi confermiamo, auspicando di vederlo dappertutto accolto e seguito.
5. Il tempo di Natale
costituisce una prolungata memoria della maternità divina, verginale,
salvifica, di colei la cui illibata verginità diede al mondo il Salvatore:16 infatti,
nella solennità del Natale del Signore, la Chiesa, mentre adora il Salvatore,
ne venera la Madre gloriosa; nella Epifania del Signore, mentre celebra la
vocazione universale alla salvezza, contempla la Vergine come vera Sede della
Sapienza e vera Madre del Re, la quale presenta all'adorazione dei Magi il
Redentore di tutte le genti (cfr Mt 2,11); e nella Festa della Santa
Famiglia di Gesù, Maria e Giuseppe (domenica fra l'ottava di Natale) riguarda
con profonda riverenza la santa vita che conducono nella casa di Nazaret Gesù,
Figlio di Dio e Figlio dell'uomo, Maria, sua Madre, e Giuseppe, uomo giusto
(cfr Mt 1,19).
Nel ricomposto
ordinamento del periodo natalizio Ci sembra che la comune attenzione debba
essere rivolta alla ripristinata solennità di Maria Ss. Madre di Dio; essa,
collocata secondo l'antico suggerimento della Liturgia dell'Urbe al primo
giorno di gennaio, è destinata a celebrare la parte avuta da Maria in questo
mistero di salvezza e ad esaltare la singolare dignità che ne deriva per
la Madre santa... per mezzo della quale abbiamo ricevuto... l'Autore della
vita;17 ed è, altresì, un'occasione propizia per rinnovare l'adorazione al
neonato Principe della Pace, per riascoltare il lieto annuncio angelico (cfr Lc 2,14),
per implorare da Dio, mediatrice la Regina della Pace, il dono supremo della
pace. Per questo, nella felice coincidenza dell'Ottava di Natale con il giorno
augurale del primo gennaio, abbiamo istituito la Giornata mondiale della
pace, che raccoglie crescenti adesioni e matura già nel cuore di molti uomini
frutti di Pace.
6. Alle due solennità già
ricordate, della Concezione immacolata e della Maternità divina, sono da
aggiungere le antiche e venerande celebrazioni del 25 marzo e del 15 agosto.
Per la solennità
dell'Incarnazione del Verbo, nel Calendario Romano, con motivata
risoluzione, è stata ripristinata l'antica denominazione di Annunciazione
del Signore, ma la celebrazione era ed è festa congiunta di Cristo e della
Vergine: del Verbo che si fa figlio di Maria (Mc 6,3), e della
Vergine che diviene Madre di Dio. Relativamente a Cristo l'Oriente e
l'Occidente, nelle inesauribili ricchezze delle loro Liturgie, celebrano tale
solennità come memoria del fiat salvifico del Verbo Incarnato, che
entrando nel mondo disse: Ecco, io vengo (...) per fare, o Dio, la tua volontà (cfr Eb 10,7; Sal 39,8-9);
come commemorazione dell'inizio della redenzione e dell'indissolubile e
sponsale unione della natura divina con la natura umana nell'unica Persona del
Verbo. Relativamente a Maria, come festa della nuova Eva, vergine obbediente e
fedele, che con il suo fiat generoso (cfr Lc 1,38) divenne,
per opera dello Spirito, Madre di Dio, ma anche vera Madre dei viventi e,
accogliendo nel suo grembo l'unico Mediatore (cfr 1Tm 2,5), vera Arca
dell'Alleanza e vero tempio di Dio; come memoria di un momento culminante del
dialogo di salvezza tra Dio e l'uomo, e commemorazione del libero consenso
della Vergine e del suo concorso al piano della redenzione.
La solennità del 15
agosto celebra la gloriosa Assunzione di Maria al cielo; è, questa, la festa
del suo destino di pienezza e di beatitudine, della glorificazione della sua
anima immacolata e del suo corpo verginale, della sua perfetta configurazione a
Cristo risorto; una festa che propone alla Chiesa e all'umanità l'immagine e il
consolante documento dell'avverarsi della speranza finale: che tale piena
glorificazione è il destino di quanti Cristo ha fatto fratelli, avendo con loro
in comune il sangue e la carne (Eb 2,14; cfr Gal 4,4).
La solennità dell'Assunzione ha un prolungamento festoso nella celebrazione
della beata Maria Vergine Regina, che ricorre otto giorni dopo, nella quale si
contempla colei che, assisa accanto al Re dei secoli, splende come Regina e
intercede come Madre.18 Quattro solennità, dunque, che puntualizzano con
il massimo grado liturgico le principali verità dogmatiche concernenti l'umile
Ancella del Signore.
7. Dopo queste solennità
si devono considerare, soprattutto, quelle celebrazioni che commemorano eventi
salvifici, in cui la Vergine fu strettamente associata al Figlio, quali le
feste della Natività di Maria (8 sett.), speranza e aurora di salvezza al
mondo intero;19 della Visitazione (31 maggio), in cui la
Liturgia ricorda la Beata Vergine Maria (...), che porta in grembo il Figlio,20 e
che si reca da Elisabetta per porgerle l'aiuto della sua carità e proclamare la
misericordia di Dio Salvatore;21 oppure la memoria della Vergine
Addolorata (15 sett.), occasione propizia per rivivere un momento decisivo
della storia della salvezza e per venerare la Madre associata alla
passione del Figlio e vicina a lui innalzato sulla croce.22
Anche la festa del 2
febbraio, a cui è stata restituita la denominazione di Presentazione del
Signore, deve essere considerata, perché sia pienamente colta tutta l'ampiezza
del suo contenuto, come memoria congiunta del Figlio e della Madre, cioè
celebrazione di un mistero di salvezza operato da Cristo, a cui la Vergine fu
intimamente unita quale Madre del Servo sofferente di Iahvè, quale esecutrice
di una missione spettante all'antico Israele e quale modello del nuovo Popolo
di Dio, costantemente provato nella fede e nella speranza da sofferenze e
persecuzioni (cfr Lc 2,21-35).
8. Se il restaurato Calendario
Romano mette in risalto soprattutto le celebrazioni sopra ricordate, esso
tuttavia annovera altri tipi di memorie o di feste, legate a ragioni di culto
locale e che hanno acquistato un più vasto ambito e un interesse più vivo (11
febb.: Beata Vergine Maria di Lourdes; 5 agosto: Dedicazione della basilica di
Santa Maria Maggiore); altre, celebrate originariamente da particolari famiglie
religiose, ma che oggi, per la diffusione raggiunta, possono dirsi veramente
ecclesiali (16 luglio: Beata Vergine Maria del Monte Carmelo; 7 ott.: Beata
Vergine Maria del Rosario); altre ancora che, al di là del dato apocrifo,
propongono contenuti di alto valore esemplare e continuano venerabili
tradizioni, radicate soprattutto in Oriente (21 nov.: Presentazione della Beata
Vergine Maria), o esprimono orientamenti emersi nella pietà contemporanea
(sabato dopo la solennità del Sacro Cuore di Gesù: Cuore immacolato della Beata
Vergine Maria).
9. Né si deve dimenticare
che il Calendario Romano non registra tutte le celebrazioni di
contenuto mariano: che ai Calendari particolari spetta accogliere, con fedeltà
alle norme liturgiche, ma anche con cordiale adesione, le feste mariane proprie
delle varie Chiese locali. E resta da accennare alla possibilità di una
frequente commemorazione liturgica della Vergine con il ricorso alla Memoria
di santa Maria in Sabato: memoria antica e discreta, che la flessibilità
dell'attuale Calendario e la molteplicità di formulari del Messale rendono
sommamente agevole e varia.
10. Non intendiamo in
questa Esortazione Apostolica considerare tutto il contenuto del nuovo Messale
Romano, ma nel quadro della valutazione che ci siamo prefissi di compiere circa
i libri restaurati del rito Romano,23 desideriamo illustrarne alcuni
aspetti e temi. E amiamo, anzitutto, rilevare come le Preci Eucaristiche del
Messale, in ammirabile convergenza con le Liturgie orientali,24 contengono
una significativa memoria della Beata Vergine Maria. Così il vetusto Canone
Romano, che commemora la Madre del Signore in termini densi di dottrina e di
afflato cultuale: In comunione con tutta la Chiesa, ricordiamo e veneriamo
anzitutto la gloriosa e sempre Vergine Maria, Madre del nostro Dio e Signore
Gesù Cristo; così la recente Prece Eucaristica III, che esprime con intensa
supplica il desiderio degli oranti di condividere con la Madre l'eredità di
figli: Egli faccia di noi un sacrificio perenne a te (Padre) gradito,
perché possiamo ottenere il regno promesso insieme con i tuoi eletti: con la
beata Maria Vergine e Madre di Dio. Tale memoria quotidiana, per la sua
collocazione nel cuore del divin Sacrificio, deve essere ritenuta forma
particolarmente espressiva del culto che la Chiesa rende alla Benedetta
dall'Altissimo (cfr Lc 1,28).
11. Percorrendo poi i
testi del Messale restaurato, vediamo come i grandi temi mariani dell'eucologia
Romana – il tema della concezione immacolata e della pienezza di grazia, della
maternità divina, della verginità integerrima e feconda, del tempio dello
Spirito Santo, della cooperazione all'opera del Figlio, della santità
esemplare, dell'intercessione misericordiosa, dell'assunzione al cielo, della
regalità materna e altri ancora – siano stati accolti in perfetta continuità
dottrinale con il passato, e come altri temi, nuovi in un certo senso, siano
stati introdotti con altrettanta perfetta aderenza agli sviluppi teologici del
nostro tempo. Così, ad esempio, il tema Maria-Chiesa è stato introdotto nei
testi del Messale con varietà di aspetti, come vari e molteplici sono i
rapporti che intercorrono tra la Madre di Cristo e la Chiesa. Tali testi,
infatti, nella Concezione immacolata della Vergine ravvisano l'esordio della
Chiesa, sposa senza macchia di Cristo;25 nell'Assunzione riconoscono
l'inizio già compiuto e l'immagine di ciò che, per la Chiesa tutta quanta, deve
compiersi ancora;26 nel mistero della maternità la confessano madre del
Capo e delle membra: santa Madre di Dio, dunque, e provvida Madre della Chiesa.27
Quando poi la Liturgia
rivolge il suo sguardo sia alla Chiesa primitiva che a quella contemporanea,
ritrova puntualmente Maria: là, come presenza orante insieme con gli Apostoli;28 qui
come presenza operante insieme con la quale la Chiesa vuol vivere il mistero di
Cristo: ...fa' che la tua santa Chiesa, associata con lei (Maria) alla passione
del Cristo, partecipi alla gloria della risurrezione;29 e come voce di
lode insieme con la quale vuole glorificare Dio: ...per magnificare con lei (Maria) il
tuo santo nome;30 e, poiché la Liturgia è culto che richiede una condotta
coerente di vita, essa supplica di tradurre il culto alla Vergine in concreto e
sofferto amore per la Chiesa, come mirabilmente propone l'orazione dopo la
Comunione del 15 settembre: ...perché, nella memoria della beata Vergine
addolorata, completiamo in noi, per la santa Chiesa, ciò che manca alla
passione di Cristo.
12. Il Lezionario della
Messa è uno dei libri del rito Romano che ha molto beneficiato della riforma
post-conciliare, sia per il numero dei testi aggiunti sia per il loro valore
intrinseco: si tratta, infatti, di testi contenenti la parola di Dio, sempre viva
ed efficace (cfr Eb 4,12). Questa grande abbondanza di letture
bibliche ha consentito di esporre in un ordinato ciclo triennale l'intera
storia della salvezza e di proporre con maggiore completezza il mistero del
Cristo. Ne è risultato, come logica conseguenza, che il Lezionario contiene
un numero maggiore di letture vetero- e neo-testamentarie riguardanti la Beata
Vergine; aumento numerico non disgiunto, tuttavia, da una critica serena,
poiché sono state accolte unicamente quelle letture che, o per l'evidenza del
loro contesto o per le indicazioni di una attenta esegesi, confortata dagli
insegnamenti del Magistero o da una solida tradizione, possono ritenersi, sia
pure in modo e in grado diverso, di carattere mariano. Conviene osservare,
inoltre, che queste letture non solo ricorrono in occasione delle feste della
Vergine, ma vengono proclamate in molte altre circostanze: in alcune domeniche
dell'anno liturgico,31 nella celebrazione di riti che toccano
profondamente la vita sacramentale del cristiano e le sue scelte,32 nonché
nelle circostanze liete o penose della sua esistenza.33
13. Anche il restaurato
Libro dell'ufficio di lode, cioè la Liturgia delle Ore, contiene
eccellenti testimonianze di pietà verso la Madre del Signore: nelle
composizioni innodiche, tra cui non mancano alcuni capolavori della letteratura
universale, quale la sublime preghiera di Dante Alighieri alla Vergine;34 nelle
antifone che suggellano l'ufficiatura quotidiana, implorazioni liriche, cui è
stato aggiunto il celebre tropario In te sola troviamo rifugio, venerando
per antichità, mirabile per contenuto; nelle intercessioni delle Lodi e
del Vespro, in cui non è infrequente il fiducioso ricorso alla Madre della
misericordia; nella vastissima selezione di pagine mariane, dovute ad autori
vissuti nei primi secoli del cristianesimo, nel medioevo e nell'età moderna.
14. Se nel Messale, nel
Lezionario e nella Liturgia delle Ore, cardini della preghiera liturgica
Romana, la memoria della Vergine ritorna con ritmo frequente, anche negli altri
libri liturgici restaurati non mancano espressioni di amore e di supplice
venerazione verso la Madre di Dio: così la Chiesa invoca lei, Madre della
grazia, prima di immergere i candidati nelle acque salutari del Battesimo;35 implora
la sua intercessione per le madri che, riconoscenti per il dono della
maternità, si recano liete al tempio;36 lei addita come esempio ai suoi
membri che abbracciano la sequela di Cristo nella vita religiosa,37 o
ricevono la consacrazione verginale,38 e per essi chiede il suo soccorso
materno;39 a lei rivolge istante supplica per i figli che sono giunti
all'ora del transito;40 richiede il suo intervento per coloro che, chiusi
gli occhi alla luce temporale, sono comparsi dinanzi a Cristo, luce eterna,41 ed
invoca conforto, per la sua intercessione, su coloro che, immersi nel dolore,
piangono con fede la dipartita dei propri cari.42
15. L'esame compiuto sui
libri liturgici restaurati porta, dunque, ad una confortante constatazione: la
riforma postconciliare, come già era nei voti del Movimento Liturgico, ha
considerato con adeguata prospettiva la Vergine nel mistero di Cristo e, in
armonia con la tradizione, le ha riconosciuto il posto singolare che le compete
nel culto cristiano, quale santa Madre di Dio e alma cooperatrice del
Redentore.
Né poteva essere
altrimenti. Ripercorrendo, infatti, la storia del culto cristiano, si nota che
sia in Oriente, sia in Occidente le espressioni più alte e più limpide della
pietà verso la Beata Vergine sono fiorite nell'ambito della Liturgia o in essa
sono state incorporate.
Desideriamo
sottolinearlo: il culto che oggi la Chiesa universale rende alla santa Madre di
Dio è derivazione, prolungamento e accrescimento incessante del culto che la
Chiesa di ogni tempo le ha tributato con scrupoloso studio della verità e con
sempre vigile nobiltà di forme. Dalla tradizione perenne, viva per la presenza
ininterrotta dello Spirito e per l'ascolto continuo della Parola, la Chiesa del
nostro tempo trae motivazioni, argomenti e stimolo per il culto che essa rende
alla Beata Vergine. E di tale viva tradizione la Liturgia, che dal Magistero
riceve conferma e forza, è espressione altissima e probante documento.
B. La Vergine
modello della Chiesa nell'esercizio del culto
16. Vogliamo ora,
seguendo alcune indicazioni della dottrina conciliare su Maria e la Chiesa,
approfondire un aspetto particolare dei rapporti intercorrenti tra Maria e la
Liturgia, vale a dire: Maria quale modello dell'atteggiamento spirituale con
cui la Chiesa celebra e vive i divini misteri. L'esemplarità della Beata
Vergine in questo campo deriva dal fatto che ella è riconosciuta
eccellentissimo modello della Chiesa nell'ordine della fede, della carità e
della perfetta unione con Cristo,43 cioè di quella disposizione interiore
con cui la Chiesa, sposa amatissima, strettamente associata al suo Signore, lo
invoca e, per mezzo di lui, rende il culto all'eterno Padre.44
17. Maria è la Vergine
in ascolto, che accoglie la parola di Dio con fede; e questa fu per lei
premessa e via alla maternità divina, poiché, come intuì sant'Agostino, la
beata Maria colui (Gesù) che partorì credendo, credendo concepì.45 Infatti,
ricevuta dall'Angelo la risposta al suo dubbio (cfr Lc 1,34-37) essa,
piena di fede e concependo il Cristo prima nella sua mente che nel suo grembo,
Ecco – disse – la serva del Signore, sia fatto di me secondo la tua
parola (Lc 1,38);46 fede, che fu per lei causa di beatitudine e
certezza circa l'adempimento della promessa: E beata colei che ha creduto
nell'adempimento delle parole del Signore (Lc 1,45); fede con la
quale ella, protagonista e testimone singolare della Incarnazione, ritornava
sugli avvenimenti dell'infanzia di Cristo, raffrontandoli tra loro nell'intimo
del suo cuore (cfr Lc 2,19. 51). Questo fa anche la Chiesa, la quale,
soprattutto nella sacra Liturgia, con fede ascolta, accoglie, proclama, venera
la parola di Dio, la dispensa ai fedeli come pane di vita47 e alla sua
luce scruta i segni dei tempi, interpreta e vive gli eventi della storia.
18. Maria è, altresì,
la Vergine in preghiera. Così essa appare nella Visita alla madre del
Precursore, in cui effonde il suo spirito in espressioni di glorificazione a Dio,
di umiltà, di fede, di speranza: tale è il cantico L'anima mia magnifica
il Signore (cfr Lc 1,46-55), la preghiera per eccellenza di
Maria, il canto dei tempi messianici nel quale confluiscono l'esultanza
dell'antico e del nuovo Israele, poiché – come sembra suggerire sant'Ireneo –
nel cantico di Maria confluì il tripudio di Abramo che presentiva il Messia
(cfr Gv 8,56)48 e risuonò, profeticamente anticipata, la voce
della Chiesa: Nella sua esultanza Maria proclamava profeticamente a nome
della Chiesa: L'anima mia magnifica il Signore.49 Infatti, il cantico
della Vergine, dilatandosi, è divenuto preghiera di tutta la Chiesa in tutti i
tempi.
Vergine in preghiera appare
Maria a Cana dove, manifestando al Figlio con delicata implorazione una
necessità temporale, ottiene anche un effetto di grazia: che Gesù, compiendo il
primo dei suoi «segni», confermi i discepoli nella fede in lui (cfrGv 2,1-12).
Anche l'ultimo tratto
biografico su Maria ce la presenta Vergine orante. Infatti gli Apostoli erano
assidui e concordi nella preghiera, insieme con alcune donne e con Maria, la
Madre di Gesù, e con i fratelli di lui (At 1,14): presenza orante di
Maria nella Chiesa nascente e nella Chiesa di ogni tempo, poiché ella, assunta
in cielo, non ha deposto la sua missione di intercessione e di salvezza.50 Vergine
in preghiera è anche la Chiesa, che ogni giorno presenta al Padre le necessità
dei suoi figli, loda il Signore incessantemente e intercede per la
salvezza del mondo.51
19. Maria è, ancora, la Vergine
madre, cioè colei che per la sua fede e obbedienza generò sulla terra lo stesso
Figlio del Padre, senza contatto con uomo, ma adombrata dallo Spirito Santo:52 prodigiosa
maternità, costituita da Dio quale tipo e modello della fecondità della
Vergine- Chiesa, la quale diventa anche essa madre, poiché con la
predicazione e il Battesimo genera a vita nuova e immortale i figli, concepiti
per opera dello Spirito Santo e nati da Dio.53 Giustamente gli antichi
padri insegnavano che la Chiesa prolunga nel Sacramento del Battesimo la
maternità verginale di Maria. Tra le loro testimonianze ci piace ricordare
quella del Nostro illustre Predecessore san Leone Magno, il quale in una omelia
natalizia afferma: L'origine che (Cristo) ha preso nel grembo della
Vergine, l'ha posta nel fonte battesimale; ha dato all'acqua quel che aveva
dato alla Madre; difatti, la virtù dell'Altissimo e l'adombramento dello
Spirito Santo (cfr Lc 1,35), che fece sì che Maria desse alla
luce il Salvatore, fa anche sì che l'acqua rigeneri il credente.54 Volendo
attingere alle fonti liturgiche, potremmo citare la bella Conclusione della
Liturgia ispanica: Quella (Maria) portò la Vita nel grembo,
questa (la Chiesa) la porta nell'onda battesimale. Nelle membra di
lei fu plasmato il Cristo, nelle acque di costei fu rivestito il Cristo.55
20. Maria è, infine,
la Vergine offerente Nell'episodio della presentazione di Gesù al
tempio (cfr Lc 2,22- 35), la Chiesa, guidata dallo Spirito, ha
scorto, al di là dell'adempimento delle leggi riguardanti l'oblazione del
primogenito (cfr Es 13,11-16) e la purificazione della madre (cfr Lv 12,6-8),
un mistero salvifico, relativo appunto alla storia della salvezza: ha rilevato,
cioè, la continuità dell'offerta fondamentale che il Verbo incarnato fece al
Padre, entrando nel mondo (cfr Eb 10,5-7); ha visto proclamata
l'universalità della salvezza poiché Simeone, salutando nel Bambino la luce per
illuminare le genti e la gloria di Israele (cfr Lc 2,32), riconosceva
in lui il Messia, il Salvatore di tutti; ha inteso il riferimento profetico
alla Passione di Cristo: che le parole di Simeone, le quali congiungevano in un
unico vaticinio il Figlio segno di contraddizione (Lc 2,34) e la
Madre, a cui la spada avrebbe trafitto l'anima (cfr Lc 2,35), si
avverarono sul Calvario. Mistero di salvezza, dunque, che nei suoi vari aspetti
orienta l'episodio della presentazione al tempio verso l'evento salvifico della
croce. Ma la Chiesa stessa, soprattutto a partire dai secoli del medioevo, ha
intuito nel cuore della Vergine, che porta il Figlio a Gerusalemme per
presentarlo al Signore (cfr Lc 2,22), una volontà oblativa, che
superava il senso ordinario del rito. Di tale intuizione abbiamo testimonianza
nell'affettuosa apostrofe di san Bernardo: Offri il tuo Figlio, o Vergine
santa, e presenta al Signore il frutto benedetto del tuo seno. Offri per la
riconciliazione di noi tutti la vittima santa, a Dio gradita.56
Questa unione della Madre
con il Figlio nell'opera della Redenzione57 raggiunge il culmine sul
Calvario, dove Cristo offrì se stesso quale vittima immacolata a Dio (Eb 9,14)
e dove Maria stette presso la Croce (cfr Gv 19,25), soffrendo
profondamente con il suo Unigenito e associandosi con animo materno al
sacrificio di lui, amorosamente consenziente all'immolazione della vittima da
lei generata58 e offrendola anch'ella all'eterno Padre.59 Per
perpetuare nei secoli il sacrificio della Croce il divin Salvatore istituì il
sacrificio eucaristico, memoriale della sua morte e risurrezione, e lo affidò
alla Chiesa, sua sposa,60 la quale, soprattutto alla domenica, convoca i
fedeli per celebrare la Pasqua del Signore, finché egli ritorni:61 il che
la Chiesa compie in comunione con i Santi del Cielo e, prima di tutto, con la
Beata Vergine,62 della quale imita la carità ardente e la fede
incrollabile.
21. Modello di tutta la
Chiesa nell'esercizio del culto divino, Maria è anche, evidentemente, maestra
di vita spirituale per i singoli cristiani. Ben presto i fedeli
cominciarono a guardare a Maria per fare, come lei, della propria vita un culto
a Dio e del loro culto un impegno di vita. Già nel IV secolo, sant'Ambrogio,
parlando ai fedeli, auspicava che in ognuno di essi fosse l'anima di Maria per
glorificare Dio: Dev'essere in ciascuno l'anima di Maria per magnificare
il Signore, dev'essere in ciascuno il suo spirito per esultare in Dio.63 Maria,
però, è soprattutto modello di quel culto che consiste nel fare della propria
vita un'offerta a Dio: dottrina antica, perenne, che ognuno può riascoltare,
ponendo mente all'insegnamento della Chiesa, ma anche porgendo l'orecchio alla
voce stessa della Vergine, allorché essa, anticipando in sé la stupenda domanda
della preghiera del Signore: Sia fatta la tua volontà (Mt 6,10),
rispose al messaggero di Dio: Ecco la serva del Signore: sia fatto di me
secondo la tua parola (Lc 1,38). E il «sì» di Maria è per tutti i
cristiani lezione ed esempio per fare dell'obbedienza alla volontà del Padre la
via e il mezzo della propria santificazione.
22. È importante, d'altra
parte, osservare come la Chiesa traduca i molteplici rapporti che la uniscono a
Maria in vari ed efficaci atteggiamenti cultuali: in venerazione profonda,
quando riflette sulla singolare dignità della Vergine, divenuta, per opera
dello Spirito, madre del Verbo incarnato; in amore ardente, quando considera la
maternità spirituale di Maria verso tutte le membra del Corpo mistico; in
fiduciosa invocazione, quando esperimenta l'intercessione della sua Avvocata e
Ausiliatrice;64 in servizio di amore, quando scorge nell'umile Ancella del
Signore la Regina di misericordia e la Madre di grazia; in operosa imitazione,
quando contempla la santità e le virtù della «piena di grazia» (Lc 1,28);
in commosso stupore, quando vede in lei, come in una immagine purissima,
ciò che essa, tutta, desidera e spera di essere;65 in attento studio,
quando ravvisa nella cooperatrice del Redentore, ormai pienamente partecipe dei
frutti del mistero pasquale, il compimento profetico del suo stesso avvenire,
fino al giorno in cui, purificata da ogni ruga e da ogni macchia (cfrEf 5,27),
diverrà come una sposa ornata per lo sposo, Gesù Cristo (cfr Ap 21,2).
23. Considerando, dunque, Fratelli Carissimi, la venerazione che la tradizione liturgica della Chiesa universale e il rinnovato Rito Romano esprimono verso la santa Madre di Dio; ricordando che la Liturgia, per il suo preminente valore cultuale, costituisce una regola d'oro per la pietà cristiana; osservando, infine, come la Chiesa, quando celebra i sacri misteri, assuma un atteggiamento di fede e di amore simili a quello della Vergine, comprendiamo quanto sia giusta l'esortazione del Concilio Vaticano II a tutti i figli della Chiesa, perché promuovano generosamente il culto, specialmente liturgico, della Beata Vergine:66 esortazione, che vorremmo vedere dappertutto accolta senza riserve e tradotta in pratica con zelo.
II. PER IL RINNOVAMENTO
DELLA PIETÀ MARIANA
24. Lo stesso Concilio
Vaticano II esorta, poi, a promuovere, accanto al culto liturgico, altre forme
di pietà, soprattutto quelle raccomandate dal Magistero.67 Tuttavia, come
è ben noto, la venerazione dei Fedeli verso la Madre di Dio ha assunto forme
molteplici secondo le circostanze di luogo e di tempo, la diversa sensibilità
dei popoli e la loro differente tradizione culturale. Ne deriva che le forme in
cui tale pietà si è espressa, soggette all'usura del tempo, appaiono bisognose
di un rinnovamento che permetta di sostituire in esse gli elementi caduchi, di
dar valore a quelli perenni e di incorporare i dati dottrinali, acquisiti dalla
riflessione teologica e proposti dal Magistero ecclesiastico. Ciò dimostra la
necessità che le Conferenze Episcopali, le chiese locali, le Famiglie religiose
e le comunità di Fedeli favoriscano una genuina attività creatrice e procedano,
nel medesimo tempo, ad una diligente revisione degli esercizi di pietà verso la
Vergine; revisione, che auspichiamo rispettosa della sana tradizione e aperta
ad accogliere le legittime istanze degli uomini del nostro tempo. Pertanto, ci
sembra opportuno, Venerabili Fratelli, indicarvi alcuni principi secondo cui
bisogna operare in questo campo.
A. Nota trinitaria,
cristologia ed ecclesiale nel culto della Vergine
25. È sommamente
conveniente, anzitutto, che gli esercizi di pietà verso la Vergine Maria
esprimano chiaramente la nota trinitaria e cristologica, che in essi è
intrinseca ed essenziale. Il culto cristiano infatti è, per sua natura, culto
al Padre, al Figlio e allo Spirito Santo, o meglio – come si esprime la
Liturgia – al Padre per Cristo nello Spirito. In questa prospettiva, esso
legittimamente si estende, sia pure in modo sostanzialmente diverso, prima di
tutto e in maniera speciale alla Madre del Signore, e poi ai Santi, nei quali
la Chiesa proclama il mistero pasquale, perché essi hanno sofferto con Cristo e
con lui sono stati glorificati.68 Nella Vergine Maria tutto è relativo a
Cristo e tutto da lui dipende: in vista di lui Dio Padre, da tutta l'eternità,
la scelse Madre tutta santa e la ornò di doni dello Spirito, a nessun altro
concessi. Certamente la genuina pietà cristiana non ha mai mancato di mettere
in luce l'indissolubile legame e l'essenziale riferimento della Vergine al
Divin Salvatore.69 Tuttavia, a Noi pare particolarmente conforme
all'indirizzo spirituale della nostra epoca, dominata e assorbita dalla
«questione di Cristo»,70 che nelle espressioni di culto alla Vergine abbia
speciale risalto l'aspetto cristologico e si faccia in modo che esse
rispecchino il piano di Dio, il quale prestabilì con un solo e medesimo
decreto l'origine di Maria e l'incarnazione della divina Sapienza.71 Ciò
concorrerà senza dubbio a rendere più solida la pietà verso la Madre di Gesù e
a farne uno strumento efficace per giungere alla piena conoscenza del
Figlio di Dio, fino a raggiungere la misura della piena statura di Cristo (Ef 4,13);
e contribuirà, d'altra parte, ad accrescere il culto dovuto a Cristo stesso,
poiché, secondo il perenne sentire della Chiesa, autorevolmente ribadito ai
nostri giorni,72 vien riferito al Signore quel che è offerto in servizio
all'Ancella; così ridonda sul Figlio quel che è attribuito alla Madre; (...) così
ricade sul Re l'onore che vien reso in umile tributo alla Regina.73
26. A questo accenno
circa l'orientamento cristologico del culto alla Vergine, ci sembra utile far
seguire un richiamo all'opportunità che in esso sia dato adeguato risalto a uno
dei contenuti essenziali della fede: la persona e l'opera dello Spirito Santo.
La riflessione teologica e la Liturgia hanno rivelato, infatti, come
l'intervento santificatore dello Spirito nella Vergine di Nazaret sia stato un
momento culminante della sua azione nella storia della salvezza. Così, ad
esempio, alcuni santi Padri e scrittori ecclesiastici attribuirono all'opera
dello Spirito la santità originale di Maria, da lui quasi plasmata e resa
nuova creatura;74 riflettendo sui testi evangelici – lo Spirito Santo
verrà sopra di te, e la potenza dell'Altissimo ti ricoprirà (Lc 1,35) e Maria (...) si
trovò incinta per virtù dello Spirito Santo; (...) è opera di Spirito Santo,
ciò che in lei si è generato (Mt 1,18. 20) – scorsero nell'intervento
dello Spirito un'azione che consacrò e rese feconda la verginità di Maria75 e
lei trasformò in Palazzo del Re o Talamo del Verbo,76 Tempio
o Tabernacolo del Signore,77 Arca dell'Alleanza o della Santificazione,78 titoli
ricchi di risonanze bibliche. Approfondendo ancora il mistero della
Incarnazione, essi videro nell'arcano rapporto tra Spirito Santo e Maria un
aspetto sponsale, poeticamente ritratto così da Prudenzio: La Vergine non sposata
si sposa allo Spirito79 e la chiamarono Santuario dello Spirito Santo80 espressione
che sottolinea il carattere sacro della Vergine, divenuta stabile dimora dello
Spirito di Dio. Addentrandosi nella dottrina sul Paraclito, avvertirono che da
lui, come da sorgente, erano scaturite la pienezza di grazia (cfr Lc 1,28)
e l'abbondanza di doni che la ornavano: allo Spirito, quindi, attribuirono la
fede, la speranza e la carità che animavano il cuore della Vergine, la forza
che ne sosteneva l'adesione alla volontà di Dio, il vigore che la sorreggeva
nella sua «compassione» ai piedi della Croce;81 segnalarono nel cantico
profetico di Maria (cfr Lc 1,46-55) un particolare influsso di quello
Spirito che aveva parlato per bocca dei profeti.82 Considerando, infine,
la presenza della Madre di Gesù nel cenacolo, dove lo Spirito scese sulla
Chiesa nascente (cfr At 1,12-14; 2,1-4), arricchirono di nuovi
sviluppi l'antico tema Maria-Chiesa,83 e, soprattutto, ricorsero
all'intercessione della Vergine per ottenere dallo Spirito la capacità di
generare Cristo nella propria anima, come attesta sant'Ildefonso in una
supplica, sorprendente per dottrina e per vigore orante: Ti prego, ti
prego, o Vergine santa, che io abbia Gesù da quello Spirito, dal quale tu
stessa hai generato Gesù. Riceva l'anima mia Gesù per opera di quello Spirito,
per il quale la tua carne ha concepito lo stesso Gesù (...). Che io
ami Gesù in quello stesso Spirito, nel quale tu lo adori come Signore e lo
contempli come Figlio.84
27. Si afferma, talvolta,
che molti testi della pietà moderna non rispecchiano sufficientemente tutta la
dottrina intorno allo Spirito Santo. Spetta agli studiosi verificare questa
affermazione e valutarne la portata; Nostro compito è quello di esortare tutti,
specialmente i pastori e i teologi, ad approfondire la riflessione sull'azione
dello Spirito nella storia della salvezza, e a far sì che i testi della pietà
cristiana pongano nella dovuta luce la sua azione vivificante. Da tale
approfondimento emergerà in particolare, l'arcano rapporto tra lo Spirito di
Dio e la Vergine di Nazaret e la loro azione sulla Chiesa; e dai contenuti
della fede più profondamente meditati deriverà una pietà più intensamente
vissuta.
28. È necessario, poi,
che gli esercizi di pietà con cui i fedeli esprimono la loro venerazione alla
Madre del Signore, manifestino in modo perspicuo il posto che essa occupa nella
Chiesa: dopo Cristo il più alto e il più vicino a noi;85 un posto che
negli edifici cultuali di Rito Bizantino è plasticamente espresso nella stessa
disposizione dei membri architettonici e degli elementi iconografici – nella
porta centrale dell'iconostasi la raffigurazione dell'Annuncio a Maria,
nell'abside la rappresentazione della Theotócos gloriosa – sì che da
essi risulta manifesto come dal consenso dell'Ancella del Signore l'umanità
inizi il ritorno a Dio e nella gloria della Tuttasanta veda la meta
del suo cammino. Il simbolismo con cui l'edificio della Chiesa esprime il posto
di Maria nel mistero della Chiesa contiene un'indicazione feconda e costituisce
un auspicio perché dappertutto le varie forme di venerazione alla Beata Vergine
si aprano verso prospettive ecclesiali.
Infatti, il richiamo ai
concetti fondamentali esposti dal Concilio Vaticano II circa la natura della
Chiesa, come Famiglia di Dio, Popolo di Dio, Regno di Dio, Corpo mistico
di Cristo,86 permetterà ai fedeli di riconoscere più prontamente la
missione di Maria nel mistero della Chiesa e il suo posto eminente nella
comunione dei Santi; di sentire più intensamente il legame fraterno che unisce
tutti i fedeli, perché figli della Vergine alla cui rigenerazione e
formazione spirituale ella collabora con materno amore87 e figli altresì
della Chiesa, perché noi dal suo parto nasciamo, dal suo latte siamo
nutriti e dal suo Spirito siamo vivificati,88 che ambedue concorrono a
generare il corpo mistico di Cristo: L'una e l'altra è madre di Cristo, ma
nessuna di esse genera tutto (il corpo) senza l'altra;89 di
percepire, infine, più distintamente che l'azione della Chiesa nel mondo è come
un prolungamento della sollecitudine di Maria. Infatti, l'amore operante della
Vergine a Nazaret, nella casa di Elisabetta, a Cana, sul Golgota – tutti
momenti salvifici di vasta portata ecclesiale – trova coerente continuità
nell'ansia materna della Chiesa, perché tutti gli uomini giungano alla
conoscenza della verità (cfr 1Tm 2,4), nella sua cura per gli umili,
i poveri, i deboli, nel suo impegno costante per la pace e per la concordia
sociale, nel suo prodigarsi perché tutti gli uomini abbiano parte alla
salvezza, meritata per loro dalla morte di Cristo. In questo modo l'amore per
la Chiesa si tradurrà in amore per Maria, e viceversa; perché l'una non può
sussistere senza l'altra, come acutamente osserva san Cromazio di
Aquileia: Si riunì la Chiesa nella parte alta (del cenacolo) con Maria,
che era la madre di Gesù, e con i fratelli di lui. Non si può, dunque, parlare
di Chiesa se non vi è presente Maria, la madre del Signore, con i fratelli di
lui.90 Concludendo, ribadiamo la necessità che la venerazione rivolta alla
Beata Vergine renda esplicito il suo intrinseco contenuto ecclesiologico:
questo vorrà dire avvalersi di una forza capace di rinnovare salutarmente forme
e testi.
B. Quattro
orientamenti per il culto della Vergine: biblico, liturgico, ecumenico,
antropologico
29. Alle indicazioni
precedenti, che emergono dalla considerazione dei rapporti della Vergine Maria
con Dio – Padre, Figlio e Spirito Santo – e con la Chiesa, vogliamo aggiungere
proseguendo secondo la linea dell'insegnamento conciliare,91 alcuni
orientamenti – biblico, liturgico, ecumenico, antropologico – da tener presenti
nel rivedere o creare esercizi e pratiche di pietà, per rendere più vivo e più
sentito il legame che ci unisce alla madre di Cristo e Madre nostra nella
comunione dei Santi.
30. La necessità di
un'impronta biblica in ogni forma di culto è oggi avvertita come un postulato
generale della pietà cristiana. Il progresso degli studi biblici, la crescente
diffusione delle Sacre Scritture e, soprattutto, l'esempio della tradizione e
l'intima mozione dello Spirito, orientano i cristiani del nostro tempo a
servirsi sempre più della Bibbia come del libro fondamentale di preghiera, ed a
trarre da essa genuina ispirazione e insuperabili modelli. Il culto alla Beata
Vergine non può essere sottratto a questo indirizzo generale della pietà
cristiana92 anzi ad esso deve particolarmente ispirarsi per acquistare
nuovo vigore e sicuro giovamento. La Bibbia, proponendo in modo mirabile il
disegno di Dio per la salvezza degli uomini, è tutta impregnata del mistero del
Salvatore e contiene anche, dalla Genesi all'Apocalisse, non indubbi
riferimenti a colei che del Salvatore fu Madre e cooperatrice. Non vorremmo,
però, che l'impronta biblica si limitasse a un diligente uso di testi e
simboli, sapientemente ricavati dalle Sacre Scritture; essa comporta di più: richiede,
infatti, che dalla bibbia prendano termini e ispirazione le formule di
preghiera e le composizioni destinate al canto; ed esige, soprattutto, che il
culto della Vergine sia permeato dei grandi temi del messaggio cristiano,
affinché, mentre i fedeli venerano colei che è Sede della Sapienza, siano essi
stessi illuminati dalla luce della divina Parola e indotti ad agire secondo i
dettami della Sapienza incarnata.
31. Della venerazione che
la Chiesa rende alla Madre di Dio nella celebrazione della sacra Liturgia
abbiamo già parlato. Ma ora, trattando delle altre forme di culto e dei criteri
cui esse si devono ispirare, non possiamo non ricordare la norma della
Costituzione Sacrosanctum
Concilium, la quale, mentre raccomanda vivamente i pii esercizi del popolo
cristiano, aggiunge: ...bisogna però che tali esercizi, tenendo conto dei tempi
liturgici, siano ordinati in modo da essere in armonia con la sacra Liturgia,
da essa traggano in qualche modo ispirazione, e ad essa, data la sua natura di
gran lunga superiore, conducano il popolo cristiano.93 Norma saggia, norma
chiara, la cui applicazione non si presenta tuttavia facile, soprattutto nel
campo del culto alla Vergine, così vario nelle sue espressioni formali; essa
richiede, infatti, da parte dei responsabili delle comunità locali sforzo,
tatto pastorale, costanza e, da parte dei fedeli, prontezza ad accogliere orientamenti
e proposte che, derivanti dalla genuina natura del culto cristiano, comportano
talvolta il cambiamento di usi inveterati, nei quali quella natura si era in
qualche modo oscurata.
A questo proposito,
vogliamo accennare a due atteggiamenti che potrebbero render vana nella prassi
pastorale la norma del Concilio Vaticano II: innanzitutto, l'atteggiamento di
alcuni che si occupano di cura d'anime, i quali disprezzando a priori i pii
esercizi, che pure, nelle debite forme, sono raccomandati dal Magistero, li
tralasciano e creano un vuoto che non provvedono a colmare; essi dimenticano
che il Concilio ha detto di armonizzare i pii esercizi con la Liturgia, non di
sopprimerli.
In secondo luogo,
l'atteggiamento di altri che, al di fuori di un sano criterio liturgico e
pastorale, uniscono insieme pii esercizi e atti liturgici in celebrazioni ibride.
Avviene talora che nella stessa celebrazione del Sacrificio Eucaristico vengano
inseriti elementi propri di novene o altre pie pratiche, col pericolo che il
memoriale del Signore non costituisca il momento culminante dell'incontro della
comunità cristiana, ma quasi occasione per qualche pratica devozionale. A
quanti agiscono così vorremmo ricordare che la norma conciliare prescrive di
armonizzare i pii esercizi con la liturgia, non di confonderli con essa. Una
azione pastorale illuminata deve da una parte distinguere e sottolineare la
natura propria degli atti liturgici, dall'altra valorizzare i pii esercizi, per
adeguarli alle necessità delle singole comunità ecclesiali e renderli ausiliari
preziosi della Liturgia.
32. Per il suo carattere
ecclesiale, nel culto alla Vergine si rispecchiano le preoccupazioni della
Chiesa stessa, tra cui, ai nostri giorni, spicca l'ansia per la ricomposizione
dell'unità dei cristiani. La pietà verso la Madre del Signore diviene, così,
sensibile alle trepidazioni e agli scopi del Movimento ecumenico, cioè acquista
essa stessa una impronta ecumenica. E questo per vari motivi.
Innanzitutto, perché i
fedeli cattolici si uniscono ai fratelli delle Chiese ortodosse, presso le
quali la devozione alla Beata Vergine riveste forme di alto lirismo e di
profonda dottrina, nel venerare con particolare amore la gloriosa Madre di Dio,
e nell'acclamarla Speranza dei Cristiani;94 si uniscono agli Anglicani,
i cui teologi classici già misero in luce la solida base scritturistica del
culto alla Madre di Nostro Signore, e i cui teologi contemporanei sottolineano
maggiormente l'importanza del posto che Maria occupa nella vita cristiana; e si
uniscono ai fratelli delle Chiese della Riforma, nelle quali fiorisce
vigoroso l'amore per le Sacre Scritture, nel glorificare Dio con le parole
stesse della Vergine (cfr Lc 1,46-55). In secondo luogo, perché la
pietà verso la Madre di Cristo e dei cristiani è per i cattolici occasione
naturale e frequente di implorazione, affinché ella interceda presso il Figlio
per l'unione di tutti i battezzati in un solo Popolo di Dio.95 E ancora,
perché è volontà della Chiesa cattolica che in tale culto, senza che ne sia
attenuato il carattere singolare,96 sia evitata con ogni cura qualunque
esagerazione che possa indurre in errore gli altri fratelli cristiani circa la
vera dottrina della Chiesa cattolica,97 e sia bandita ogni manifestazione
cultuale contraria alla retta prassi cattolica. Infine, essendo connaturale al
genuino culto verso la Beata Vergine che mentre è onorata la Madre (...), il
Figlio sia debitamente conosciuto, amato, glorificato,98 esso diventa via
che conduce al Cristo, fonte e centro della comunione ecclesiale, nel quale
quanti apertamente confessano che egli è Dio e Signore, Salvatore e unico
Mediatore (cfr 1 Tm 2,5), sono chiamati ad essere una sola cosa tra
loro, con lui e con il Padre nell'unità dello Spirito Santo.99
33. Siamo consapevoli che
esistono non lievi discordanze tra il pensiero di molti fratelli di altre
Chiese e comunità ecclesiali e la dottrina cattolica intorno (...) alla
funzione di Maria nell'opera della salvezza100 e, quindi, intorno al culto
da renderle. Tuttavia, poiché la stessa potenza dell'Altissimo che adombrò la
Vergine di Nazaret (cfr Lc 1,35) agisce nell'odierno Movimento
ecumenico e lo feconda, desideriamo esprimere la Nostra fiducia che la
venerazione verso l'umile Ancella del Signore, nella quale l'onnipotente fece
grandi cose (cfr Lc 1,49), diverrà, sia pur lentamente, non un
ostacolo, ma tramite e punto di incontro per l'unione di tutti i credenti in
Cristo. Ci rallegriamo, infatti, di constatare che una migliore comprensione
del posto di Maria nel mistero di Cristo e della Chiesa, anche da parte dei
fratelli separati, rende più spedito il cammino verso l'incontro. Come a Cana
la Vergine con il suo intervento ottenne che Gesù compisse il primo dei suoi
miracoli (cfr Gv 2,1-12), così nella nostra epoca ella potrà, con la
sua intercessione, propiziare l'avvento dell'ora in cui i discepoli di Cristo
ritroveranno la piena comunione nella fede. E questa nostra speranza è
confortata dall'osservazione del Nostro Predecessore Leone XIII: la causa
dell'unione dei cristiani appartiene specificamente all'ufficio della
spirituale maternità di Maria. Difatti, quelli che sono di Cristo, Maria non li
generò e non poteva generarli se non in un'unica fede e in un unico amore: che
forse «è diviso il Cristo?» (1 Cor 1,13); dobbiamo, invece,
tutti insieme vivere la vita del Cristo, per poter in un unico e medesimo corpo
fruttificare per Iddio (Rm 7,4).101
34. Nel culto alla
Vergine si devono tenere in attenta considerazione anche le acquisizioni sicure
e comprovate delle scienze umane, perché ciò concorrerà ad eliminare una delle
cause del disagio che si avverte nel campo del culto alla Madre del Signore: il
divario, cioè, tra certi suoi contenuti e le odierne concezioni antropologiche
e la realtà psicosociologica, profondamente mutata, in cui gli uomini del
nostro tempo vivono ed operano. Si osserva, infatti, che è difficile inquadrare
l'immagine della Vergine, quale risulta da certa letteratura devozionale, nelle
condizioni di vita della società contemporanea e, in particolare, di quelle
della donna, sia nell'ambiente domestico, dove le leggi e l'evoluzione del
costume tendono giustamente a riconoscerle l'uguaglianza e la corresponsabilità
con l'uomo nella direzione della vita familiare; sia nel campo politico, dove
essa ha conquistato in molti paesi un potere di intervento nella cosa pubblica
pari a quello dell'uomo; sia nel campo sociale, dove svolge la sua attività in
molteplici settori operativi, lasciando ogni giorno di più l'ambiente ristretto
del focolare; sia nel campo culturale, dove le sono offerte nuove possibilità
di ricerca scientifica e di affermazione intellettuale.
Ne consegue presso taluni
una certa disaffezione verso il culto alla Vergine e una certa difficoltà a prendere
Maria di Nazaret come modello, perché gli orizzonti della sua vita – si afferma
– risultano ristretti in confronto alle vaste zone di attività in cui l'uomo
contemporaneo è chiamato ad agire. A questo proposito, mentre esortiamo i
teologi, i responsabili delle comunità cristiane e gli stessi Fedeli a dedicare
la dovuta attenzione a tali problemi, Ci sembra utile offrire, Noi pure, un
contributo alla loro soluzione, facendo alcune osservazioni.
35. Innanzitutto, la
Vergine Maria è stata sempre proposta dalla Chiesa alla imitazione dei fedeli
non precisamente per il tipo di vita che condusse e, tanto meno, per l'ambiente
socioculturale in cui essa si svolse, oggi quasi dappertutto superato; ma
perché, nella sua condizione concreta di vita, ella aderì totalmente e
responsabilmente alla volontà di Dio (cfr Lc 1,38); perché ne accolse
la parola e la mise in pratica; perché la sua azione fu animata dalla carità e
dallo spirito di servizio; perché, insomma, fu la prima e la più perfetta
seguace di Cristo: il che ha un valore esemplare, universale e permanente.
36. In secondo luogo,
vorremmo notare che le difficoltà sopra accennate sono in stretta connessione
con alcuni connotati dell'immagine popolare e letteraria di Maria, non con la
sua immagine evangelica, né con i dati dottrinali precisati nel lento e serio
lavoro di esplicitazione della parola rivelata. Si deve ritenere, anzi, normale
che le generazioni cristiane, succedutesi in quadri socio-culturali diversi, al
contemplare la figura e la missione di Maria –quale nuova Donna e perfetta
Cristiana che riassume in sé le situazioni più caratteristiche della vita
femminile perché Vergine, Sposa, Madre –, abbiano ritenuto la Madre di Gesù
tipo eminente della condizione femminile e modello chiarissimo di vita evangelica,
ed abbiano espresso questi loro sentimenti secondo le categorie e le
raffigurazioni proprie della loro epoca. La Chiesa, quando considera la lunga
storia della pietà mariana, si rallegra constatando la continuità del fatto
cultuale, ma non si lega agli schemi rappresentativi delle varie epoche
culturali né alle particolari concezioni antropologiche che stanno alla loro
base, e comprende come talune espressioni di culto, perfettamente valide in se
stesse, siano meno adatte a uomini che appartengono ad epoche e civiltà
diverse.
37. Desideriamo, infine,
rilevare che la nostra epoca, non diversamente dalle precedenti, è chiamata a
verificare la propria cognizione della realtà con la parola di Dio e, per
limitarci al nostro argomento, a confrontare le sue concezioni antropologiche e
i problemi che ne derivano con la figura della Vergine Maria, quale è proposta
dal Vangelo. La lettura delle divine Scritture, compiuta sotto l'influsso dello
Spirito Santo e tenendo presenti le acquisizioni delle scienze umane e le varie
situazioni del mondo contemporaneo, porterà a scoprire come Maria possa essere
considerata modello di quelle realtà che costituiscono l'aspettativa degli
uomini del nostro tempo. Così, per dare qualche esempio, la donna
contemporanea, desiderosa di partecipare con potere decisionale alle scelte
della comunità, contemplerà con intima gioia Maria che, assunta al dialogo con
Dio, dà il suo consenso attivo e responsabile102 non alla soluzione di un
problema contingente, ma a quell'opera di secoli, come è stata giustamente
chiamata l'incarnazione del Verbo;103 si renderà conto che la scelta dello
stato verginale da parte di Maria, che nel disegno di Dio la disponeva al
mistero dell'Incarnazione, non fu atto di chiusura ad alcuno dei valori dello
stato matrimoniale, ma costituì una scelta coraggiosa, compiuta per consacrarsi
totalmente all'amore di Dio. Così constaterà con lieta sorpresa che Maria di
Nazaret, pur completamente abbandonata alla volontà del Signore, fu tutt'altro
che donna passivamente remissiva o di una religiosità alienante, ma donna che
non dubitò di proclamare che Dio è vindice degli umili e degli oppressi e
rovescia dai loro troni i potenti del mondo (cfr Lc 1,51-53); e
riconoscerà in Maria, che primeggia tra gli umili e i poveri del Signore,104 una
donna forte, che conobbe povertà e sofferenza, fuga ed esilio (cfr Mt 2,13-23):
situazioni che non possono sfuggire all'attenzione di chi vuole assecondare con
spirito evangelico le energie liberatrici dell'uomo e della società; e non le
apparirà Maria come una madre gelosamente ripiegata sul proprio Figlio divino,
ma donna che con la sua azione favorì la fede della comunità apostolica in
Cristo (cfr Gv 2,1-12) e la cui funzione materna si dilatò, assumendo
sul Calvario dimensioni universali.105 Non sono che esempi, dai quali
appare chiaro come la figura della Vergine non deluda alcune attese profonde
degli uomini del nostro tempo ed offra ad essi il modello compiuto del
discepolo del Signore: artefice della città terrena e temporale, ma pellegrino
solerte verso quella celeste ed eterna; promotore della giustizia che libera
l'oppresso e della carità che soccorre il bisognoso, ma soprattutto testimone
operoso dell'amore che edifica Cristo nei cuori.
38. Dopo aver offerto
queste direttive, ordinate a favorire lo sviluppo armonico del culto alla Madre
del Signore, riteniamo opportuno richiamare l'attenzione su alcuni
atteggiamenti cultuali erronei. Il Concilio Vaticano II ha già autorevolmente
denunziato sia l'esagerazione di contenuti o di forme che giunge a falsare la
dottrina, sia la grettezza di mente che oscura la figura e la missione di
Maria; nonché alcune deviazioni cultuali: la vana credulità, che al serio
impegno sostituisce il facile affidamento a pratiche solo esteriori; lo sterile
e fugace moto del sentimento, così alieno dallo stile del Vangelo, che esige
opera perseverante e concreta.106 Noi ne rinnoviamo la deplorazione: non
sono forme in armonia con la fede cattolica e, pertanto, non devono esistere
nel culto cattolico. La vigile difesa da questi errori e deviazioni renderà il
culto alla Vergine più vigoroso e genuino: solido nel suo fondamento, per cui
in esso lo studio delle fonti rivelate e l'attenzione ai documenti del
Magistero prevarranno sulla ricerca esagerata di novità o di fatti
straordinari; obiettivo nell'inquadramento storico, per cui dovrà essere
eliminato tutto ciò che è manifestamente leggendario o falso; adeguato al
contenuto dottrinale, donde la necessità di evitare presentazioni unilaterali
della figura di Maria, le quali, insistendo più del dovuto su un elemento,
compromettono l'insieme dell'immagine evangelica; limpido nelle sue
motivazioni, per cui con diligente cura sarà tenuto lontano dal santuario ogni
meschino interesse.
39. Infine, qualora ve ne fosse bisogno, vorremmo ribadire che lo scopo ultimo del culto alla Beata Vergine è di glorificare Dio e di impegnare i cristiani ad una vita del tutto conforme alla sua volontà. I figli della Chiesa, infatti, quando, unendo le loro voci alla voce della donna anonima del Vangelo, glorificano la Madre di Gesù, esclamando, rivolti a Gesù stesso: Beato il seno che ti ha formato, e le mammelle che tu hai succhiato! (Lc 11,27), saranno indotti a considerare la grave risposta del divin Maestro: Beati piuttosto coloro che ascoltano la parola di Dio e la mettono in pratica (Lc 11,28). E questa risposta, se risulta essa stessa viva lode per la Vergine Maria, come interpretarono alcuni santi Padri107 e il Concilio Vaticano II ha confermato,108 suona pure per noi ammonimento a vivere secondo i comandamenti di Dio ed è come eco di altri richiami dello stesso divin Salvatore: Non chiunque mi dice: Signore, Signore! entrerà nel regno dei cieli; ma colui che fa la volontà del Padre mio che è nei cieli (Mt 7,21); e: Voi siete amici miei, se farete ciò che io vi comando (Gv 15,14).
III. INDICAZIONE CIRCA I
PII ESERCIZI
DELL'ANGELUS DOMINI
E DEL SANTO ROSARIO
40. Abbiamo indicato
alcuni principi, atti a dare nuovo vigore al culto della Madre del Signore; ora
è compito delle Conferenze Episcopali, dei responsabili delle comunità locali,
delle varie Famiglie religiose, restaurare sapientemente pratiche ed esercizi
di venerazione verso la Beata Vergine, assecondare l'impulso creativo di
quanti, per genuina ispirazione religiosa o per sensibilità pastorale,
desiderano dare vita a nuove forme. Tuttavia, Ci sembra opportuno, sia pure per
motivi diversi, trattare di due pii esercizi, molto diffusi in Occidente e dei
quali questa Sede Apostolica si è occupata in varie occasioni: l'Angelus
Domini e il Rosario o Corona della Beata Vergine
Maria.
L'Angelus Domini
41. La Nostra parola
sull'Angelus Domini vuole essere solo una semplice, ma viva esortazione a
mantenere consueta la recita, dove e quando sia possibile. Tale preghiera non
ha bisogno di restauro: la struttura semplice, il carattere biblico, l'origine
storica, che la collega alla invocazione dell'incolumità nella pace, il ritmo
quasi liturgico, che santifica momenti diversi della giornata, l'apertura verso
il mistero pasquale, per cui, mentre commemoriamo l'Incarnazione del Figlio di
Dio, chiediamo di essere condotti per la sua passione e la sua croce alla
gloria della risurrezione,109 fanno sì che essa, a distanza di secoli,
conservi inalterato il suo valore e intatta la sua freschezza. È vero che
alcune usanze, tradizionalmente collegate con la recita dell'Angelus Domini,
sono scomparse o difficilmente possono continuare nella vita moderna; ma si
tratta di elementi marginali. Immutati restano il valore della contemplazione
del mistero dell'Incarnazione del Verbo, del saluto alla Vergine e del ricorso
alla sua misericordiosa intercessione; e, nonostante le mutate condizioni dei
tempi, invariati permangono per la maggior parte degli uomini quei momenti
caratteristici della giornata – mattino, mezzogiorno, sera –, i quali segnano i
tempi della loro attività e costituiscono invito ad una pausa di preghiera.
Indicazioni per il
«Rosario»
42. Vogliamo ora,
Fratelli Carissimi, soffermarCi alquanto sul rinnovamento di quel pio
esercizio, che è stato chiamato il Compendio di tutto quanto il Vangelo:110 la Corona della
Beata Vergine Maria, il Rosario. Ad essa i Nostri Predecessori hanno
dedicato vigile attenzione e premurosa sollecitudine: ne hanno più volte
raccomandata la recita frequente, favorita la diffusione, illustrata la natura,
riconosciuta l'attitudine a sviluppare una preghiera contemplativa, che è
insieme di lode e di supplica, ricordata la connaturale efficacia nel
promuovere la vita cristiana e l'impegno apostolico. Anche noi, fin dalla prima
udienza generale del Nostro pontificato (13 luglio 1963), abbiamo dimostrato la
Nostra grande stima per la pia pratica del Rosario,111 e in seguito
ne abbiamo sottolineato il valore in molteplici circostanze, ordinarie alcune,
gravi altre, come quando, in un'ora di angoscia e di insicurezza, pubblicammo
l'Epistola Enciclica Christi
Matri (15 settembre 1966), perché fossero rivolte supplici preghiere
alla Beata Vergine del Rosario, per implorare da Dio il bene supremo della
pace;112 appello che abbiamo rinnovato nella Nostra Esortazione Apostolica Recurrens
mensis October (1 ottobre 1969), nella quale commemoravamo il quarto
centenario della Lettera Apostolica Consueverunt Romani Pontifices del
Nostro Predecessore san Pio V, che in essa illustrò e, in qualche modo, definì
la forma tradizionale del Rosario.113
43. Il Nostro assiduo
interesse verso il tanto caro Rosario della Beata Vergine Maria Ci ha
spinto a seguire molto attentamente i numerosi convegni, dedicati in questi
ultimi anni alla pastorale del Rosario nel mondo contemporaneo: convegni
promossi da Associazioni e da persone che hanno profondamente a cuore la devozione
del Rosario, ed ai quali hanno partecipato Vescovi, presbiteri, religiosi
e laici di provata esperienza e di accreditato senso ecclesiale. Tra questi è
giusto ricordare i Figli di san Domenico, per tradizione custodi e propagatori
di così salutare devozione. Ai lavori dei convegni si sono affiancate le
ricerche degli storici, condotte non per definire con intenti quasi
archeologici la forma primitiva del Rosario, ma per coglierne l'intuizione
originaria, l'energia primigenia, la essenziale struttura. Da tali convegni e
ricerche sono emerse più nitidamente le caratteristiche fondamentali del Rosario,
i suoi elementi essenziali e il loro mutuo rapporto.
44. Così, per esempio, è
apparsa in più valida luce l'indole evangelica del Rosario, in quanto dal
Vangelo esso trae l'enunciato dei misteri e le principali formule; al Vangelo
si ispira per suggerire, movendo dal gioioso saluto dell'Angelo e dal religioso
assenso della Vergine, l'atteggiamento con cui il fedele deve recitarlo; e del
Vangelo ripropone, nel susseguirsi armonioso delle Ave Maria, un mistero
fondamentale – l'Incarnazione del Verbo – contemplato nel momento decisivo
dell'annuncio fatto a Maria. Preghiera evangelica è, dunque, il Rosario,
come oggi forse più che nel passato amano definirlo i pastori e gli studiosi.
45. È stato, altresì,
compreso più facilmente come l'ordinato e graduale svolgimento del Rosario rifletta
il modo stesso con cui il Verbo di Dio, inserendosi per misericordiosa
determinazione nella vicenda umana, ha operato la redenzione: di essa il
rosario considera, infatti, in ordinata successione i principali eventi
salvifici che si sono compiuti in Cristo: dalla concezione verginale e dai
misteri dell'infanzia fino ai momenti culminanti della Pasqua – la beata
Passione e la gloriosa Risurrezione – ed agli effetti che essa ebbe sia sulla
Chiesa nascente nel giorno di Pentecoste, sia sulla Vergine Maria nel giorno in
cui, dopo l'esilio terreno, ella fu assunta in corpo e anima alla patria
celeste. Ed è stato ancora osservato come la triplice partizione dei misteri
del Rosario non solo aderisca strettamente all'ordine cronologico dei
fatti, ma soprattutto rifletta lo schema del primitivo annuncio della fede e
riproponga il mistero di Cristo nel modo stesso in cui è visto da san Paolo nel
celebre inno della Lettera ai Filippesi: umiliazione, morte, esaltazione (Fil 2,6-11).
46. Preghiera evangelica,
incentrata nel mistero dell'Incarnazione redentrice, il Rosario è,
dunque, preghiera di orientamento nettamente cristologico. Infatti, il suo
elemento caratteristico – la ripetizione litanica del Rallegrati,
Maria – diviene anch'esso lode incessante a Cristo, termine ultimo
dell'annuncio dell'Angelo e del saluto della madre del Battista: Benedetto
il frutto del tuo seno (Lc 1,42). Diremo di più: la ripetizione dell'Ave,
Maria costituisce l'ordito, sul quale si sviluppa la contemplazione dei
misteri: il Gesù che ogni Ave, Maria richiama, è quello stesso che la
successione dei misteri ci propone, di volta in volta, Figlio di Dio e della
Vergine, nato in una grotta di Betlemme; presentato dalla madre al tempio;
giovinetto pieno di zelo per le cose del Padre suo; Redentore agonizzante
nell'orto; flagellato e coronato di spine; carico della croce e morente sul
Calvario; risorto da morte e asceso alla gloria del Padre, per effondere il
dono dello Spirito. È noto che, appunto per favorire la contemplazione e far
corrispondere la mente alla voce, si usava un tempo – e la consuetudine si è
conservata in varie regioni – aggiungere al nome di Gesù, in ogni «Ave Maria»,
una clausola che richiamasse il mistero enunciato.
47. Si è pure sentita con
maggiore urgenza la necessità di ribadire, accanto al valore dell'elemento
della lode e dell'implorazione, l'importanza di un altro elemento essenziale
del Rosario: la contemplazione. Senza di essa il Rosario è corpo senza
anima, e la sua recita rischia di divenire meccanica ripetizione di formule e
di contraddire all'ammonimento di Gesù: Quando pregate, non siate
ciarlieri come i pagani, che credono di essere esauditi in ragione della loro
loquacità (Mt 6,7). Per sua natura la recita del Rosario esige
un ritmo tranquillo e quasi un indugio pensoso, che favoriscano all'orante la
meditazione dei misteri della vita del Signore, visti attraverso il cuore di
colei che al Signore fu più vicina, e ne dischiudano le insondabili ricchezze.
48. Dalla riflessione
contemporanea sono stati, infine, compresi con maggior precisione i rapporti
intercorrenti tra Liturgia e Rosario. Da una parte, è stato sottolineato
come il Rosario sia quasi un virgulto germogliato sul tronco secolare
della Liturgia cristiana, vero «Salterio della Vergine», per il quale gli umili
venivano associati al cantico di lode ed alla universale intercessione della
Chiesa; dall'altra, è stato osservato che ciò è avvenuto in un'epoca – il
declino del Medioevo –, in cui lo spirito liturgico era in decadenza e si
verificava un certo allontanamento dei Fedeli dalla Liturgia in favore di una devozione
sensibile verso l'umanità di Cristo e verso la Beata Vergine Maria. Se in tempi
non lontani poté sorgere nell'animo di alcuni il desiderio di vedere annoverato
il Rosario tra le espressioni liturgiche ed in altri, per la
preoccupazione di evitare errori pastorali del passato, una ingiustificata
disattenzione verso il medesimo rosario, oggi il problema si può facilmente
risolvere alla luce dei principi della Costituzione Sacrosanctum
Concilium: le celebrazioni liturgiche e il pio esercizio del Rosario non
si devono né contrapporre né equiparare.114 Ogni espressione di preghiera
riesce tanto più feconda, quanto più conserva la sua vera natura e la
fisionomia che le è propria. Riaffermato quindi il valore preminente delle
azioni liturgiche, non sarà difficile riconoscere come il Rosario sia
un pio esercizio che si accorda facilmente con la sacra Liturgia. Come la Liturgia,
infatti, esso ha un'indole comunitaria, si nutre della Sacra Scrittura e
gravita intorno al mistero di Cristo. Sia pure su piani di realtà
essenzialmente diversi, l'anamnesi della Liturgia e la memoria contemplativa
del Rosario hanno per oggetto i medesimi eventi salvifici compiuti da Cristo.
La prima rende presenti, sotto il velo dei segni ed operanti in modo arcano, i
più grandi misteri della nostra Redenzione; la seconda, con il pio affetto
della contemplazione, rievoca quegli stessi misteri alla mente dell'orante e ne
stimola la volontà perché da essi attinga norme di vita. Stabilita questa
sostanziale differenza, non è difficile comprendere come il rosario sia un pio
esercizio che dalla Liturgia ha tratto motivo e, se praticato secondo la ispirazione
originaria, ad essa naturalmente conduce, pur senza varcarne la soglia.
Infatti, la meditazione dei misteri del Rosario, rendendo familiari alla mente
e al cuore dei fedeli i misteri del Cristo, può costituire un'ottima
preparazione alla celebrazione di essi nell'azione liturgica e divenirne poi
eco prolungata. È, tuttavia, un errore, purtroppo ancora presente in qualche
luogo, recitare il Rosario durante l'azione liturgica.
49. La Corona della
Beata Vergine Maria, secondo la tradizione accolta dal Nostro Predecessore san
Pio V e da lui autorevolmente proposta, consta di vari elementi, organicamente
disposti:
a) la contemplazione in
comunione con Maria di una serie di misteri della salvezza, sapientemente
distribuiti in tre cicli, che esprimono il gaudio dei tempi messianici, il
dolore salvifico di Cristo, la gloria del Risorto che inonda la Chiesa;
contemplazione che, per sua natura, conduce a pratica riflessione e suscita
stimolanti norme di vita;
b) l'orazione del
Signore, o Padre nostro, che per il suo immenso valore è alla base della
preghiera cristiana e la nobilita nelle sue varie espressioni;
c) la successione
litanica dell'Ave, Maria, che risulta composta dal saluto dell'angelo alla
Vergine (cfr Lc 1,28) e dal benedicente ossequio di Elisabetta
(cfr Lc 1,42), a cui segue la supplica ecclesiale Santa Maria.
La serie continuata delle Ave, Maria è caratteristica peculiare del Rosario,
e il loro numero, nella forma tipica e plenaria di centocinquanta, presenta una
certa analogia con il Salterio ed è un dato risalente all'origine stessa del
pio esercizio. Ma tale numero, secondo una comprovata consuetudine, diviso in
decadi annesse ai singoli misteri, si distribuisce nei tre cicli anzidetti,
dando luogo alla Corona di cinquanta Ave, Maria, la quale è
entrata nell'uso come misura normale del medesimo esercizio e, come tale, è
stata adottata dalla pietà popolare e sancita dai Sommi Pontefici, che la
arricchirono anche di numerose indulgenze;
d) la dossologia Gloria
al Padre che, conformemente ad un orientamento comune alla pietà
cristiana, chiude la preghiera con la glorificazione di Dio, Uno e Trino, dal
quale, per il quale e nel quale sono tutte le cose (cfr Rm 11,36).
50. Questi sono gli
elementi del santo Rosario. Ognuno di essi ha la sua indole propria che,
saggiamente compresa e valutata, deve riflettersi nella recita, perché il Rosario possa
esprimere tutta la sua ricchezza e varietà. Detta recita, pertanto, diventerà
grave e implorante nell'orazione del Signore; lirica e laudativa nel calmo
fluire delle Ave, Maria; contemplativa nell'attenta riflessione intorno ai
misteri; adorante nella dossologia. E ciò deve avvenire nelle varie forme, in
cui si è soliti recitare il Rosario: o privatamente, quando l'orante si
raccoglie nell'intimità con il suo Signore; o comunitariamente, in famiglia o
tra fedeli riuniti in gruppo, per creare le condizioni di una particolare
presenza del Signore (cfr Mt 18,20); o pubblicamente, cioè in
assemblee nelle quali è convocata la comunità ecclesiale.
51. In tempi recenti sono
stati creati alcuni pii esercizi, che traggono ispirazione dal Rosario.
Tra essi, desideriamo indicare e raccomandare quelli che inseriscono nello
schema consueto delle celebrazioni della parola di Dio alcuni elementi del Rosario della
Beata Vergine, quali la meditazione dei misteri e la ripetizione litanica del
saluto angelico. Tali elementi acquistano così maggior risalto, essendo
inquadrati nella lettura di testi biblici, illustrati con l'omelia, circondati
da pause di silenzio, sottolineati con il canto. Ci rallegra sapere che tali
esercizi hanno contribuito a far comprendere più compiutamente le ricchezze
spirituali del Rosario stesso ed a rivalutarne la pratica presso
associazioni e movimenti giovanili.
52. Vogliamo ora, in
continuità di intendimenti con i Nostri Predecessori, raccomandare vivamente la
recita del Rosario in famiglia. Il Concilio Vaticano II ha messo in
luce come la famiglia, cellula prima e vitale della società, grazie
all'amore scambievole dei suoi membri e alla preghiera a Dio elevata in comune,
si riveli come il santuario domestico della Chiesa.115 La famiglia
cristiana, quindi, si presenta come una Chiesa domestica,116 se i suoi
membri, ciascuno nell'ambito e nei compiti che gli sono propri, tutti insieme
promuovono la giustizia, praticano le opere di misericordia, si dedicano al
servizio dei fratelli, prendono parte all'apostolato della più vasta comunità
locale e si inseriscono nel suo culto liturgico;117 ed ancora, se
innalzano in comune supplici preghiere a Dio: che, se non ci fosse questo
elemento, le verrebbe a mancare il carattere stesso di famiglia cristiana.
Perciò, al recupero della nozione teologica della famiglia come Chiesa
domestica, deve coerentemente seguire un concreto sforzo per instaurare nella
vita familiare la preghiera in comune.
53. Conformemente alle
direttive conciliari, i Principi e Norme per la Liturgia delle Ore giustamente
annoverano il nucleo familiare tra i gruppi, a cui si addice la celebrazione in
comune dell'ufficio divino: È cosa lodevole (...) che la
famiglia, santuario domestico della Chiesa, oltre alle comuni preghiere celebri
anche, secondo l'opportunità, qualche parte della Liturgia delle Ore,
inserendosi così più intimamente nella Chiesa.118 Nulla deve essere
lasciato intentato, perché questa chiara e pratica indicazione trovi nelle
famiglie cristiane crescente e gioiosa applicazione.
54. Ma, dopo la
celebrazione della Liturgia delle Ore – culmine a cui può giungere la preghiera
domestica –, non v'è dubbio che la Corona della Beata Vergine Maria sia da
ritenere come una delle più eccellenti ed efficaci «preghiere in comune», che
la famiglia cristiana è invitata a recitare. Noi amiamo, infatti, pensare e
vivamente auspichiamo che, quando l'incontro familiare diventa tempo di preghiera,
il Rosario ne sia espressione frequente e gradita. Siamo ben
consapevoli che le mutate condizioni della vita degli uomini non favoriscono,
ai nostri giorni, la possibilità di riunione tra familiari e che, anche quando
ciò avviene, non poche circostanze rendono difficile trasformare l'incontro
della famiglia in occasione di preghiera. È cosa difficile, senza dubbio. Ma è
pur caratteristico dell'agire cristiano non arrendersi ai condizionamenti
ambientali, ma superarli; non soccombere, ma elevarsi. Perciò, le famiglie che
vogliono vivere in pienezza la vocazione e la spiritualità propria della
famiglia cristiana, devono dispiegare ogni energia per eliminare tutto ciò che
ostacola gli incontri in famiglia e le preghiere in comune.
55. Concludendo queste osservazioni, testimonianza della sollecitudine e della stima di questa Sede Apostolica per il Rosario mariano, vogliamo raccomandare, tuttavia, che nel diffondere così salutare devozione non ne vengano alterate le proporzioni, né essa sia presentata con inopportuno esclusivismo; il Rosario è preghiera eccellente, nei riguardi della quale però il fedele deve sentirsi serenamente libero, sollecitato a recitarlo, in composta tranquillità, dalla sua intrinseca bellezza.
CONCLUSIONE:
VALORE TEOLOGICO E
PASTORALE
DEL CULTO DELLA VERGINE MARIA
56. Venerabili Fratelli,
al termine di questa Nostra Esortazione Apostolica desideriamo sottolineare in
sintesi il valore teologico del culto alla Vergine e ricordare brevemente la
sua efficacia pastorale per il rinnovamento del costume cristiano.
La pietà della Chiesa
verso la Vergine Maria è elemento intrinseco del culto cristiano. La
venerazione che la Chiesa ha reso alla Madre di Dio in ogni luogo e in ogni
tempo – dal saluto benedicente di Elisabetta (cfr Lc 1,42-45) alle
espressioni di lode e di supplica della nostra epoca – costituisce una
validissima testimonianza che la norma di preghiera della Chiesa è un invito a
ravvivare nelle coscienze la sua norma di fede. E, viceversa, la norma di fede
della Chiesa richiede che, dappertutto, si sviluppi rigogliosa la sua norma di
preghiera nei confronti della Madre del Cristo. Tale culto alla Vergine ha
radici profonde nella parola rivelata e insieme solidi fondamenti dogmatici: la
singolare dignità di Maria, Madre del Figlio di Dio e, perciò, figlia
prediletta del Padre e tempio dello Spirito Santo; per il quale dono di grazia
straordinaria precede di gran lunga tutte le altre creature, celesti e
terrestri;119 la sua cooperazione nei momenti decisivi dell'opera della
salvezza, compiuta dal Figlio; la sua santità, già piena nella concezione
immacolata e pur crescente via via che ella aderiva alla volontà del Padre e
percorreva la via della sofferenza (cfr Lc 2,34-35; 2,41-52; Gv 19,25-21),
progredendo costantemente nella fede, nella speranza e nella carità; la sua
missione e condizione unica nel Popolo di Dio, del quale è insieme membro
eccellentissimo, modello chiarissimo e Madre amorosissima; la sua incessante ed
efficace intercessione per la quale, pur assunta in cielo, è vicinissima ai
fedeli che la supplicano ed anche a coloro che ignorano di esserne figli; la
sua gloria, che nobilita tutto il genere umano, come mirabilmente espresse il
poeta Dante: Tu se' colei che l'umana natura / nobilitasti sì, ch'el suo
fattore / non disdegnò di farsi sua fattura.120 Maria, infatti, è detta
nostra stirpe, vera figlia di Eva, benché esente dalla colpa di questa madre, e
vera nostra sorella, la quale ha condiviso pienamente, donna umile e povera, la
nostra condizione.
Aggiungiamo che il culto
alla Beata Vergine ha la sua ragione ultima nell'insondabile e libera volontà
di Dio, il quale, essendo eterna e divina carità (cfr 1 Gv 4,7-8.
16), tutto compie secondo un disegno di amore: egli l'amò ed in lei operò
grandi cose (cfr Lc 1,49); l'amò per se stesso e l'amò anche per noi;
la donò a se stesso e la donò anche a noi.
57. Cristo è la sola via
al Padre (cfr Gv 14,4-11). Cristo è il modello supremo al quale il
discepolo deve conformare la propria condotta (cfr Gv 13,15), fino ad
avere gli stessi suoi sentimenti (cfr Fil 2,5), vivere della sua vita
e possedere il suo Spirito (cfr Gal 2,20; Rm 8,10-11):
questo la Chiesa ha insegnato in ogni tempo e nulla, nell'azione pastorale,
deve oscurare questa dottrina. Ma la Chiesa, edotta dallo Spirito e ammaestrata
da una secolare esperienza, riconosce che anche la pietà verso la Beata
Vergine, subordinatamente alla pietà verso il Divin Salvatore ed in connessione
con essa, ha una grande efficacia pastorale e costituisce una forza
rinnovatrice del costume cristiano. La ragione di tale efficacia è facilmente
intuibile. Infatti la molteplice missione di Maria verso il Popolo di Dio è
realtà soprannaturale operante e feconda nell'organismo ecclesiale. E rallegra
considerare i singoli aspetti di tale missione e vedere come essi siano
orientati, ciascuno con propria efficacia, verso il medesimo fine: riprodurre
nei figli i lineamenti spirituali del Figlio primogenito. Vogliamo dire che la
materna intercessione della Vergine, la sua santità esemplare, la grazia
divina, che è in lei, diventano per il genere umano argomento di speranze
superne.
La missione materna della
Vergine spinge il Popolo di Dio a rivolgersi con filiale fiducia a colei, che è
sempre pronta ad esaudirlo con affetto di madre e con efficace soccorso di
ausiliatrice.121 Esso, pertanto, è solito invocarla come Consolatrice
degli afflitti, Salute degli infermi, Rifugio dei peccatori, per aver nella
tribolazione conforto, nella malattia sollievo, nella colpa forza liberatrice;
perché ella, che è libera dal peccato, a questo conduce i suoi figli: a
debellare con energica risoluzione il peccato.122 E tale liberazione dal
peccato e dal male (cfr Mt 6,13) è – occorre riaffermarlo – la
premessa necessaria per ogni rinnovamento del costume cristiano.
La santità esemplare
della Vergine muove i Fedeli ad innalzare gli occhi a Maria, la quale
rifulge come modello di virtù davanti a tutta la comunità degli eletti.123 Si
tratta di virtù solide, evangeliche: la fede e l'accoglienza docile della
Parola di Dio (cfr Lc 1,26-38; 1,45; 11,27-28; Gv 2,5); l'obbedienza
generosa (cfr Lc 1,38); l'umiltà schietta (cfr Lc 1,48); la
carità sollecita (cfr Lc 1,39-56); la sapienza riflessiva (cfr Lc 1,29-34;
2,19. 33. 51); la pietà verso Dio, alacre nell'adempimento dei doveri religiosi
(cfr Lc 2,21. 22-40. 41), riconoscente dei doni ricevuti (cfr Lc 1,46-49),
offerente nel tempio (cfr Lc 1,22-24), orante nella comunità
apostolica (cfr At 1,12-14); la fortezza nell'esilio (cfr Mt 2,13-23),
nel dolore (cfrLc 2,34-35. 49; Gv 19,25); la povertà dignitosa e
fidente in Dio (cfr Lc 1,48; 2,24); la vigile premura verso il
Figlio, dall'umiliazione della culla fino all'ignominia della croce (cfr Lc 2,1-7; Gv 19,25-27),
la delicatezza previdente (cfr Gv 2,1- 11); la purezza verginale
(cfr Mt 1,18-25; Lc 1,26- 38); il forte e casto amore
sponsale. Di queste virtù della Madre si orneranno i figli, che con tenace
proposito guardano i suoi esempi, per riprodurli nella propria vita. Tale
progresso nella virtù apparirà conseguenza e già frutto maturo di quella forza
pastorale che scaturisce dal culto reso alla Vergine.
La pietà verso la Madre
del Signore diviene per il fedele occasione di crescita nella grazia divina:
scopo ultimo, questo, di ogni azione pastorale. Perché è impossibile onorare la Piena
di grazia senza onorare in se stessi lo stato di grazia, cioè l'amicizia
con Dio, la comunione con lui, l'inabitazione dello Spirito. Questa grazia
divina investe tutto l'uomo e lo rende conforme all'immagine del figlio di Dio
(cfr Rm 8,29; Col 1,18). La Chiesa cattolica, basandosi
sull'esperienza di secoli, riconosce nella devozione alla Vergine un aiuto
potente per l'uomo in cammino verso la conquista della sua pienezza. Ella, la
Donna nuova, è accanto a Cristo, l'Uomo nuovo, nel cui mistero solamente trova
vera luce il mistero dell'uomo,124 e vi è come pegno e garanzia che in una
pura creatura, cioè in lei, si è già avverato il progetto di Dio, in Cristo,
per la salvezza di tutto l'uomo. All'uomo contemporaneo, non di rado tormentato
tra l'angoscia e la speranza, prostrato dal senso dei suoi limiti e assalito da
aspirazioni senza confini, turbato nell'animo e diviso nel cuore, con la mente
sospesa dall'enigma della morte, oppresso dalla solitudine mentre tende alla
comunione, preda della nausea e della noia, la Beata Vergine Maria, contemplata
nella sua vicenda evangelica e nella realtà che già possiede nella Città di
Dio, offre una visione serena e una parola rassicurante: la vittoria della
speranza sull'angoscia, della comunione sulla solitudine, della pace sul turbamento,
della gioia e della bellezza sul tedio e la nausea, delle prospettive eterne su
quelle temporali, della vita sulla morte.
Sigillo della Nostra
Esortazione e ulteriore argomento del valore pastorale della devozione alla
Vergine nel condurre gli uomini a Cristo, siano le parole stesse che ella
rivolse ai servitori delle nozze di Cana: Fate quello che egli vi dirà (Gv 2,5);
parole, in apparenza, limitate al desiderio di porre rimedio a un disagio
conviviale, ma, nella prospettiva del quarto Evangelo, sono come una voce in
cui sembra riecheggiare la formula usata dal Popolo di Israele per sancire
l'alleanza sinaitica (cfr Es 19,8; 24,3,7; Dt 5,27), o per
rinnovarne gli impegni (cfr Gs 24,24; Esd 10,12; Ne 5,12),
e sono anche una voce che mirabilmente si accorda con quella del Padre nella teofania del
monte Tabor: Ascoltatelo! (Mt 17,5).
58. Abbiamo trattato
diffusamente, Venerabili Fratelli, di un elemento che è parte integrante del
culto cristiano: la venerazione verso la Madre del Signore. Lo ha richiesto la
natura della materia, che è stata oggetto di studio, di revisione e, talora, di
qualche perplessità in questi ultimi anni. Ci è di conforto il pensiero che il
lavoro compiuto, in adempimento delle norme del Concilio, da questa Sede
Apostolica e da voi stessi – in particolar modo, la riforma liturgica – sia
valida premessa per un culto a Dio, Padre e Figlio e Spirito, sempre più vivo e
adorante, e per la crescita della vita cristiana nei fedeli. Ci è motivo di
fiducia la constatazione che la rinnovata Liturgia Romana costituisce, anche
nel suo insieme, fulgida testimonianza della pietà della Chiesa verso la
Vergine. Ci sostiene la speranza che le direttive, emanate per rendere tale
pietà sempre più limpida e vigorosa, saranno sinceramente applicate. Ci
allieta, infine, l'opportunità che il Signore ci ha concesso di offrire alcuni
spunti di riflessione per rinnovare e confermare la stima verso la pratica del Rosario mariano.
Conforto, fiducia, speranza, letizia sono i sentimenti che, unendo la Nostra voce
alla voce della Vergine – come implora la Liturgia Romana –,125 vogliamo
tradurre in fervida lode e ringraziamento al Signore.
Mentre auspichiamo,
pertanto, che grazie al vostro impegno generoso, Fratelli Carissimi, ci sia nel
clero e nel popolo, affidato alle vostre cure, un salutare incremento della
devozione mariana con indubbio profitto per la Chiesa e per la società umana,
impartiamo di cuore a voi ed a tutti i fedeli, cui è rivolto il vostro zelo
pastorale, una speciale Benedizione Apostolica.
Dato a Roma, presso San
Pietro, il 2 febbraio 1974, festa della Presentazione del Signore, anno
undicesimo del Nostro Pontificato.
PAOLO PP. VI
1Cfr Lattanzio, Divinae
Institutiones IV, 3, 6-10: CSEL 19, p.279.
2Cfr Conc. Vat. II, Cost.
sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 1-3, 11, 21, 48: AAS 56
(1964), pp.97-98, 102- 103, 105-106, 113.
3Cfr Conc. Vat. II, Cost.
sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 103: AAS 56 (1964), pp.125.
4Cfr Conc. Vat. II, Cost.
dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 66: AAS 57 (1965), p.65.
5Ibid.
6Missa votiva della B.
Maria Vergine Madre della Chiesa, Prefazio.
7Cfr Conc. Vat. II, Cost.
dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 66-67: AAS 57 (1965), p.66-67; Cost.
sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 103: AAS 56 (1964), p. 125.
8Cfr Esort. Ap. Signum
magnum: AAS 59 (1967), pp.465- 475.
9Cfr Conc. Vat. II, Cost.
sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 3: AAS 56 (1964), p.98.
10Cfr ibid., 102.
11Cfr Messale
Romano riformato a norma dei decreti del Conc. Ecum. Vat. II e promulgato
da Papa Paolo VI, ed. tipica 1970, 8 dicembre, Prefazio.
12Cfr Messale
Romano riformato a norma dei decreti del Conc. Ecum. Vat. II e promulgato
da Papa Paolo VI, Lezionario ed. tipica, 1969, IV dom. di Avvento: I
lettura (Anno A: Is 7,10-14: «Ecco, la Vergine concepirà»; Anno B: 2Sam 7,l-
5. 8b-11. 16: «Il regno di Davide sarà saldo per sempre davanti al Signore»;
Anno C: Mic 5,l-4a: «Da te uscirà il dominatore in Israele»).
13Ibid.: Vangelo (Anno A: Mt 1,18-24:
«Gesù nascerà da Maria, sposa di Giuseppe, figlio di Davide»; Anno B: Lc 1,26-
38: «Ecco concepirai un figlio e lo darai alla luce»; Anno C: Lc 1,39-45:
«A che debbo che la madre del mio Signore venga a me?»).
14Cfr Messale Romano, Prefazio
di Avvento, II.
15Messale Romano, ibid.
16Messale Romano,
Preghiera Eucaristica I, Communicantes del Natale del Signore e
ottava.
17Messale Romano, 1º
gennaio, Ant. d'ingresso e Colletta.
18Cfr Messale Romano,
22 agosto, Colletta.
19Messale Romano, 8
settembre, Preghiera dopo la Comunione.
20Messale Romano, 31
maggio, Colletta.
21Cfr ibid., Colletta
e Preghiera sulle offerte.
22Messale Romano, 15
settembre, Colletta
23Cfr n.1.
24Tra le molte Anafore,
cfr le seguenti, particolarmente in onore presso gli Orientali: Anaphora
Marci Evangelistae: Prex Eucharistica, ed. A. Hänggi-I. Pahl, Fribourg,
Editions Universitaires, 1968, p.107; Anaphora Iacobi fratris Domini
graeca, ibid., p.257; Anaphora Ioannis Chrysostomi, ibid., p.229.
25Cfr Messale Romano,
8 dicembre, Prefazio.
26Cfr Messale Romano,
15 agosto, Prefazio.
27Ci Messale Romano,
1º gennaio, Preghiera dopo la Comunione.
28Cfr Messale Romano,
Comune della B. Maria Vergine, 6. Tempo di Pasqua, Colletta.
29Messale Romano, 15
settembre, Colletta.
30Messale Romano, 31
maggio, Colletta. Nella stessa linea il Prefazio della B. Maria
Vergine, II: «È veramente cosa buona e giusta... in questa memoria della Beata
Vergine Maria magnificare il tuo amore per noi con il suo stesso cantico di
lode».
31Cfr Lezionario,
Dom. III di Avvento (Anno C: Sof 3,14- 18a); Dom. IV di Avvento (cfr
prec. nota 12); Dom. nell'Ott. di Natale (Anno A: Mt 2,13-15. 19-23;
Anno B: Lc 2,22-40; Anno C: Lc 2,41-52); Dom. II dopo
Natale (Gv 1,1-18); Dom. VII di Pasqua (Anno A: At 1,12-14);
Dom. II per annum (Anno C: Gv 2,1-12); Dom. X per annum (Anno
B: Gn 3,9- 15); Dom. XIV per annum (Anno B: Mc 6,1-6).
32Cfr Lezionario, Pro
catechumenatu et baptismo adultorum, Ad traditionem Orationis Dominicae (Lectio
II, 2: Gal 4,4-7); Ad initiationem christianam extra Vigiliam
paschalem (Evang., 7: Gv 1,1-5. 9-14. 16-18); Pro nuptiis (Evang.,
7: Gv 2,1-11); Pro consecratione virginum et professione religiosa
(Lectio I, 7: Is 61,9-11; Evang., 6: Mc 3,31-35, Lc 1,26-38
[cf Ordo consecrationis virginum, n.130; Ordo professioni religiosae, Pars
altera, n.145]).
33Cfr Lezionario,
Per i profughi e gli esuli (Vang., 1: Mt 2,13-15. 19-23); Per il
ringraziamento (Prima lettura, 4: Sof 3,14-15).
34Cfr La Divina
Comedia, Paradiso XXXI 11, 1-9; cfr Liturgia delle Ore, Memoria di
santa Maria in Sabato, all'Ufficio delle letture, Inno.
35Cfr Rito del
Battesimo dei bambini, n.48; Rito della iniziazione cristiana degli adulti,
n.214.
36Cfr Rituale
Romanum, Tit. VII, cap.III, De benedictione mulieris post partum.
37Cfr Rito della
professione religiosa, Parte Prima, nn.57 e67.
38Cfr Rito della
consacrazione delle vergini, n.16.
39Cfr Rito della
professione religiosa. Parte Prima, nn.62 e 142; Parte Seconda, nn.67 e 158; Rito
della consacrazione delle vergini, nn.18 e 20.
40Cfr Rito
dell'unzione e cura pastorale degli infermi, nn.143, 146, 147, 150.
41Cfr Messale Romano,
Messe dei defunti, Per i fratelli, parenti e benefattori, Colletta.
42Cfr Rito delle
esequie, n.226.
43Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 63: AAS 57 (1965), p.64.
44Cfr Conc. Vat. II,
Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 7: AAS 56 (1964),
pp.100-101.
45Sermo 215, 4: PL
38, 1074.
46Ibid.
47Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla divina Rivelazione Dei Verbum, 21: AAS 58 (1966),
pp.827-828.
48Cfr Adversus
Haereses IV, 7, I: PO 7, 1, 990-991; SCh 100, t.11, pp.454-458.
49Adversus Haereses III,
10, 2: PG 7, 1, 873; SCh 34, p.164.
50Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 62: AAS 57 (1965), p.63.
51Cfr Conc. Vat. II,
Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 83: AAS 56 (1964),
p.121.
52Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 63: AAS 57 (1965), p.64.
53Ibid., 64: AAS 57
(1965), p.64.
54Tractatus XXV (In
Nativitate Domini), 5: CCL 138, p.123; SCh 22bis, p.132; cfr anche Tractatus
XXIX (In Nativitate Domini), 1: CCL ibid., p.147; SCh ibid.,
p.178; Tractatus LXIII (De Passione Domini), 6: CCL ibid., p.386;
SCh 74, p.82.
55M. Férotin, Le
«Liber Mozarabicus Sacramentorum», col.56.
56In purificatione B.
Marine, Sermo III, 2: PL 183, 370; Sancti Bernardi Opera, ed. J.
Leclercq-H. Rochais, IV, Roma 1966, p.342.
57Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 57: AAS 57 (1965), p.61.
58Ibid., 58: AAS 57
(1965), p.61.
59Cfr Pio XII, Encicl. Mystici
Corporis: AAS 35 (1943), p.247.
60Cfr Conc. Vat. II,
Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 47: AAS 56 (1964),
p.113.
61Cfr ibid., nn.102
e 106: AAS 56 (1964), p.113.
62«...voglia tu
ricordarti di tutti coloro che fin da questa vita ti riuscirono graditi, dei
santi padri, dei patriarchi, dei profeti, degli Apostoli [...] e della santa e
gloriosa Madre di Dio Maria e di tutti i Santi [...] si ricordino essi della
nostra miseria e della nostra povertà, e ti offrano, insieme con noi, questo
tremendo ed incruento sacrificio »: Anaphora Iacobi fratris Domini
syriaca: Prex Eucharistica, ed. A. Hànggi - I. Pahl, Fribourg, Editions
Universitaires, 1968, p.274.
63Expositio Evangelii
secundum Lucam, II, 26: CSEL 32, IV, p.55; SCh 45, pp.83-84.
64Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 62: AAS 57 (1965), p.63.
65Cfr Conc. Vat. II,
Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 103: AAS 56 (1964),
p.125.
66Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 67: AAS 57 (1965), p.65.
67Cfr ibid., 67: AAS
57 (1965), pp.65-66.
68Cfr Conc. Vat. II,
Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, 104: AAS 56 (1964),
p.125-126.
69Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 66: AAS 57 (1965), p.65.
70Cfr Paolo VI,
Allocuzione del 24 aprile 1970, tenuta nel Santuario di Nostra Signora di
Bonaria, in Cagliari: AAS 62 (1970), p.300.
71Pio IX, Lett. Ap. Ineffabilis
Deus: Pii IX Pontificis Maximi Acta, I, 1, Roma 1854, p.599; cfr anche V.
Sardi, La solenne definizione del dogma dell'immacolato concepimento di
Maria Santissima, Atti e documenti..., Roma 1904-1905, vol. II, p.302.
72Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 66: AAS 57 (1965), p.65.
73S. Ildefonso, De
virginitate perpetua sanctae Mariae, cap.XII: PL 96, 108.
74Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 56: AAS 57 (1965), p.60 e gli
autori citati nella relativa nota 176.
75Cfr S. Ambrogio, De
Spiritu Sancto, II, 37-38: CSEL 79, pp.100-101; Cassiano, De incarnatione
Domini, II, cap.II: CSEL 17, pp.247-249; S. Beda, Homelia I, 3: CCL
122, pp.18 e 20.
76Cfr S. Ambrogio, De
institutione virginis, cap.XII, 79: PL 16 (ed. 1880), 339; Epistula 30,
3 ed Epistula 42, 7: ibid., 1107 e 1175; Expositio
evangelii secundum Lucam, X, 132: SCh 52, p.200; S. Proclo di Costantinopoli, Oratio I,
1 ed Oratio V, 3: PG 65, 681 e 720; S. Basilio di Seleucia, Oratio XXXIX,
3: PG 85, 433, S. Andrea di Creta, Oratio IV: PG 97, 868; S. Germano
di Costantinopoli, Oratio III, 15: PG 98, 305.
77Cfr S. Girolamo, Adversus
Iovinianum, I, 33: PL 23, 267; S. Ambrogio, Epistula 63, 33: PL 16
(ed. 1880), 1249; De institutione virginis, cap.XVII, 195: ibid.,
346; De Spiritu Sancto, III, 79-80: CSEL 79, pp.182-183; Sedulio, Inno «A
solis ortus cardine», vv.13-14: CSEL 10, p.164; Inno Acathìstos, str. 23:
ed. I. B. Pitra, Analecta Sacra, I, p.261; S. Proclo di Costantinopoli, Oratio I,
3: PG 65, 684; Oratio II, 6: ibid., 700; S. Basilio di Seleucia, Oratio IV:
PG 97, 868; S. Giovanni Damasceno, Oratio IV, 10: PG 96, 672.
78Cfr Severo di
Antiochia, Homilia 57: PO 8, pp.357- 358; Esichio di Gerusalemme, Homilia
de sancta Maria Deipara: PG 93, 1464; Crisippo di Gerusalemme, Oratio in
sanctam Mariam Deiparam, 2: PO 19, p.338; S. Andrea di Creta, Oratio V:
PG 97, 896; S. Giovanni Damasceno, Oratio VI, 6: PG 96, 672.
79Liber Apotheosis, vv.
571-572: CCL 126, p.97.
80Cfr S. Isidoro, De
ortu et obitu Patrum, cap.LXVII, 111: PL 83, 148; S. Ildefonso. De
virginitate perpetua sanctae Mariae, cap.X: PL 96, 95; S. Bernardo, In
Assumptione B. Virginis Mariae, Sermo IV, 4: PL 183, 428; In Nativitate B.
Virginis Mariae: ibid., 442; S. Pier Damiani, Carmina sacra et preces II,
Oratio ad Deum Filium: PL 145, 921; Antiphona «Beata Dei Genitrix
Maria»: Corpus antiphonialium officii, ed. R. J. Hesbert, Roma 1970, vol.
IV, n.6314, p.80.
81Cfr Paolo Diacono, Homilia I,
In Assumptione B. Marìae Virginis: PL 95, 1567; De Assumptione sanctae
Mariae Virginis Paschasio Radberto trib., nn.31, 42, 57, 83: ed. A.
Ripberger, in «Spicilegium Friburgense», n.9, 1962, pp.72, 76, 84, 96-97;
Eadmero di Canterbury, De excellentia Virginis Mariae, cap.IV-V: PL 159,
562-567; S. Bernardo, In laudibus Virginis Matris, Homilia IV,
3: Sancti Bernardi Opera, ed. J. Leclercq - H. Rochais, IV, Roma 1966,
pp.49-50.
82Cfr Origene, In
Lucam Homilia VII, 3: PG 13, 1817; SCh 87, p.156; S. Cirillo di
Alessandria, Commentarii in Aggaeum prophetam, cap.XIX: PG 71, 1060; S.
Ambrogio, De fide, IV, 9, 113-114: CSEL 78, pp.197-198; Expositio
evangelii secundum Lucam, II, 23 e 27-28: CSEL 32, IV, pp.53-54 e 55- 56;
Severiano di Gabala, In mundi creationem oratio VI, 10: PG 56,
497-498; Antipatro di Bostra, Homilia in Sanctissimae Deiparae
Annuntiationem, 16: PG 85, 1785.
83Cfr Eadmero di
Canterbury, De excellentia Virginis Mariae, cap.VII: PL 159, 571; S.
Amedeo di Losanna, De Maria Virginea Matre, Homilia VII: PL 188,
1337; SCh 72, p.184.
84De virginitate perpetua
sanctae Mariae, cap.XII: PL 96, 106.
85Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, 54: AAS 57 (1965), p.59; Cfr Paolo
VI, Allocuzione ai Padri conciliari a chiusura della seconda Sessione del
Concilio Ecumenico Vaticano II, 4 dicembre 1963: AAS 56 (1964), p.37.
86Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, nn.6, 7-8, 9-17: AAS 57 (1965),
pp.8-9, 9-12, 12-21.
87Ibid., n.63: AAS 57
(1965), p.64.
88S. Cipriano, De
catholicae Ecclesiae unitate, 5: CSEL 3, p.214.
89Isacco della Stella, Sermo LI, In
Assumptione B.Mariae: PL 194, 1863.
90Sermo XXX, 1: SCh
164, p.134.
91Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, nn.66-69: AAS 57 (1965),
pp.65-67.
92Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla divina Rivelazione Dei Verbum, 25: AAS 58 (1966),
pp.829-830.
93N. 13: AAS 56 (1964),
p.103.
94Cfr Officium magni
canonis paracletici, Magnum Orologion, Athenis 1963, p.558; passim nei
canoni e nei troparii liturgici: cfr Sofronio Eustradiadou, Theotokarion,
Chennevières- sur-Marne 1931, pp.9, 19.
95Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.69: AAS 57 (1965), pp.66-67.
96Cfr ibid., n.66:
AAS 57 (1965), p.65; Conc. Vat. II, Cost. sulla Sacra Liturgia Sacrosanctum
Concilium, 103: AAS 56 (1964), p.125.
97Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.67: AAS 57 (1965), pp.65-66.
98Cfr ibid., n.66:
AAS 57 (1965), p.65.
99Cfr Paolo VI,
Allocuzione tenuta nella Basilica Vaticana ai Padri Conciliari, il 21 novembre
1964: AAS 56 (1964), p.1017.
100Conc. Vat. II, Decr.
sull'ecumenismo Unitatis redintegratio, n.20: AAS 57 (1965), p.105.
101Enc. Adiutricem
populi: ASS 28 (1895-1896), p.135.
102Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.56: AAS 57 (1965), p.60.
103S. Pietro Crisologo, Sermo CXLIII:
PL 52, 583.
104Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.55: AAS 57 (1965), pp.59-60.
105Cfr Paolo VI, Esort.
Ap. Signum magnum. I: AAS 50 (1967), pp.467-468; Messale Romano, 15
settembre, Preghiera sopra le offerte.
106Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.67: AAS 57 (1965), pp.65-66.
107Cfr S. Agostino, In
Iohannis Evangelium, Tractatus X, 3: CCL 36, pp.101-102; Epistula
243, Ad Laetum, n.9: CSEL 57, pp.575-576; S. Beda, In Lucae
Evangelium expositio, IV, XI, 28: CCL 120, p.237; Homilia I, 4: CCL
122, pp.26-27.
108Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.58: AAS 57 (1965), p.61.
109Messale Romano,
Domenica IV di Avvento, Colletta. Analogamente la Colletta del
25 marzo, che nella recita dell'Angelus Domini può sostituire la
precedente.
110Pio XII, Lett. Philippinas
Insulas all'Arcivescovo di Manila: AAS 38 (1946), p.419.
111Cfr Discorso ai
partecipanti al III Congresso Internazionale Domenicano del Rosario: Insegnamenti
di PaoloVI, I(1963), pp.463-464.
112Cfr AAS 58 (1966),
pp.745-749.
113Cfr AAS 61 (1969),
pp.649-654.
114Cfr n.13: AAS 56
(1964), p.103.
115Decr. sull'apostolato
dei laici Apostolicam actuositatem, n.11: AAS 58 (1966), p.848.
116Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.11: AAS 57 (1965), p.16.
117Cfr Decr.
sull'apostolato dei laici Apostolicam actuositatem, n.11: AAS 58 (1966),
p.848.
118N. 27.
119Conc. Vat. II, Cost.
dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, n.53: AAS 57 (1965), pp.58-59
120La Divina Commedia,
Paradiso XXXIII, 4-6.
121Cfr Conc. Vat. II,
Cost. dogm. sulla Chiesa Lumen gentium, nn.60-63: AAS 57 (1965), pp.62-64.
122Cfr Ibid., n.65:
AAS 57 (1965), pp.64-65.
123Ibid., n.65: AAS 57
(1965), p.64.
124Cfr Conc. Vat. II,
Cost. past. sulla Chiesa nel mondo contemporaneo Gaudium et spes, n.22:
AAS 58 (1966), pp.1042-1044.
125Cfr Messale
Romano, 31 maggio, Colletta.
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