mercredi 2 janvier 2019

Bienheureux GUILLAUME REPIN, prêtre et martyr




Messe illégale célébrée par le bienheureux Guillaume Repin, 
vitrail, Saint-Louis-du-Champ-des-Martyrs d’Avrillé


Bienheureux Guillaume Repin

et ses compagnons martyrs durant la Révolution française ( 1794)

Les uns furent guillotinés à Angers, d'autres, religieuses, hommes, femmes, jeunes filles, furent la plupart fusillés à Avrillé en Anjou. Nous les nommons dans ce calendrier à la date de leur martyre, même s'ils furent béatifiés ensemble. Ils sont fêtés ce même jour. 

Béatifiés le 19 février 1984, "les très nombreux martyrs qui, au diocèse d'Angers, au temps de la Révolution française, ont accepté la mort parce qu'ils voulaient, selon le mot de Guillaume Repin, "conserver leur foi et leur religion", fermement attachés à l'Église catholique et romaine; prêtres, ils refusaient de prêter un serment jugé schismatique, ils ne voulaient pas abandonner leur charge pastorale; laïcs, ils restaient fidèles à ces prêtres, à la messe célébrée par eux, aux signes de leur culte pour Marie et les saints."

"Aujourd'hui ces quatre-vingt-dix-neuf martyrs d'Angers sont associés, dans la gloire de la béatification, au premier des leurs, l'Abbé Noël Pinot, béatifié depuis presque 60 ans."

À Angers, les bienheureux Guillaume Repin et Laurent Bâtard, prêtres et martyrs, qui, pendant la Révolution française, furent guillotinés pour leur fidélité envers l'Église.
Martyrologe romain

CÉRÉMONIE DE BÉATIFICATION DES MARTYRS 

D'ANGERS ET DE PÈRE GIOVANNI MAZZUCCONI


HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

Basilique Vaticane

Dimanche 19 février 1984


Chers Frères et Sœurs,

1. « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ? » (Rom 8, 35).

Telle est la question que posait autrefois l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains. Il avait alors devant les yeux les souffrances et les persécutions de la première génération des disciples, témoins du Christ. Les mots de détresse, d’angoisse, de faim, de dénuement, de danger, de persécution, de supplice, de massacre « comme des moutons d’abattoir » décrivaient des réalités très précises, qui étaient – ou allaient être – l’expérience de beaucoup de ceux qui s’étaient attachés au Christ, ou plutôt qui avaient accueilli dans la foi l’amour du Christ. Lui-même aurait pu énumérer les épreuves qu’il avait déjà subies (2 Cor 6, 4-10), en attendant son propre martyre ici, à Rome. Et l’Eglise aujourd’hui, avec les martyrs du XVIIIème et du XIXème siècle, se demande à son tour: « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ? ».

Saint Paul s’empresse de donner une réponse certaine a cette question: « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre Seigneur », rien, ni la mort, ni les forces mystérieuses du monde, ni l’avenir, ni aucune créature (Rom 8, 38-39).

Puisque Dieu a livré son Fils unique pour le monde, puisque ce Fils a donné sa vie pour nous, un tel amour ne se démentira pas. Il est plus fort que tout. Il garde dans la vie éternelle ceux qui ont aimé Dieu au point de donner leur vie pour lui. Les régimes qui persécutent passent. Mais cette gloire des martyrs demeure. « Nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (Ibid. 8, 37).

2. C’est la victoire qu’ont remportée les martyrs élevés aujourd’hui à la gloire des autels par la béatification.

a) Ce sont d’abord les très nombreux martyrs qui, au diocèse d’Angers, au temps de la Révolution française, ont accepté la mort parce qu’ils voulaient, selon le mot de Guillaume Repin, « conserver leur foi et leur religion », fermement attachés à l’Eglise catholique et romaine; prêtres, ils refusaient de prêter un serment jugé schismatique, ils ne voulaient pas abandonner leur charge pastorale; laïcs, ils restaient fidèles à ces prêtres, à la messe célébrée par eux, aux signes de leur culte pour Marie et les saints. Sans doute, dans un contexte de grandes tensions idéologiques, politiques et militaires, on a pu faire peser sur eux des soupçons d’infidélité à la patrie, on les a, dans les « attendus » des sentences, accusés de compromission avec « les forces anti-révolutionnaires »; il en est d’ailleurs ainsi dans presque toutes les persécutions, d’hier et d’aujourd’hui. Mais pour les hommes et les femmes dont les noms ont été retenus – parmi beaucoup d’autres sans doute également méritants –, ce qu’ils ont répondu aux interrogatoires des tribunaux, ne laisse aucun doute sur leur détermination à rester fidèles – au péril de leur vie – à ce que leur foi exigeait, ni sur le motif profond de leur condamnation, la haine de cette foi que leurs juges méprisaient comme « dévotion insoutenable » et « fanatisme ». Nous demeurons en admiration devant les réponses décisives, calmes, brèves, franches, humbles, qui n’ont rien de provocateur, mais qui sont nettes et fermes sur l’essentiel: la fidélité à l’Eglise. Ainsi parlent les prêtres, tous guillotinés comme leur vénérable doyen Guillaume Repin, les religieuses qui refusent même de laisser croire qu’elles ont prêté serment, les quatre hommes laïcs: il suffit de citer le témoignage de l’un d’eux (Antoine Fournier): « Vous souffririez donc la mort pour la défense de votre religion? » – « Oui ». Ainsi parlent ces quatre-vingts femmes, qu’on ne peut accuser de rébellion armée! Certaines avaient déjà exprimé auparavant le désir de mourir pour le nom de Jésus plutôt que de renoncer à la religion (Renée Feillatreau).

Véritables chrétiens, ils témoignent aussi par leur refus de haïr leurs bourreaux, par leur pardon leur désir de paix pour tous: « Je n’ai prié le Bon Dieu que pour la paix et l’union de tout le monde » (Marie Cassin). Enfin, leurs derniers moments manifestent la profondeur de leur foi. Certains chantent des hymnes et des psaumes jusqu’au lieu du supplice; « ils demandent quelques minutes pour faire à Dieu le sacrifice de leur vie, qu’ils faisaient avec tant de ferveur que leurs bourreaux eux-mêmes en étaient étonnés ». Sœur Marie-Anne, Fille de la Charité, réconforte ainsi sa Sœur: « Nous allons avoir le bonheur de voir Dieu, et de le posséder pour toute l’éternité... et nous en serons possédées sans crainte d’en être séparées » (Tèmoignage de l'Abbé Gruget).

Aujourd’hui ces quatre-vingt-dix-neuf martyrs d’Angers sont associés, dans la gloire de la béatification, au premier des leurs, l’Abbé Noël Pinot, béatifié depuis presque 60 ans.

Oui, les paroles de l’Apôtre Paul se vérifient ici avec éclat: « Nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés ».

b) Analoga testimonianza di fede adamantina e di carità ardente è stata data alla Chiesa e al mondo dal padre Giovanni Mazzucconi, che consumò nel martirio la sua giovane esistenza di sacerdote e di missionario. Membro, tra i primi, del Pontificio Istituto Missioni Estere di Milano, sentiva che le missioni erano « il segreto desiderio » del suo cuore. All’orizzonte della sua vita egli intravedeva un’unione ancora più profonda con il Cristo, unione che lo avrebbe accomunato alle sofferenze e alla croce del suo Signore e Maestro, proprio a motivo del suo impegno instancabile per l’evangelizzazione: « Beato quel giorno in cui mi sarà dato di soffrire molto per una causa sì santa e sì pietosa, ma più beato quello in cui fossi trovato degno di spargere per essa il mio sangue e incontrare fra i tormenti la morte ».

Sennonché il messaggio cristiano, che il Mazzucconi proclamava agli indigeni di Woodlark, era un’aperta condanna della loro condotta che giungeva fino agli orrori dell’infanticidio. E nonostante l’immensa carità e l’indefessa dedizione dal beato, la sua predicazione provocava irritazione e odio. Ma egli era soprannaturalmente sereno, in mezzo ai disagi, alle febbri, alle opposizioni, perché viveva intimamente unito a Dio. Parafrasando le parole di san Paolo, poteva scrivere: « So che Dio è buono e mi ama immensamente. Tutto il resto: la calma e la tempesta, il pericolo e la sicurezza, la vita e la morte, non sono che espressioni mutevoli e momentanee del caro Amore immutabile, eterno ».

3. Per tutti questi martiri, di epoche diverse, si sono adempiute le parole del Cristo agli apostoli: « Guardatevi dagli uomini, perché vi consegneranno ai loro tribunali . . . Sarete condotti davanti ai governanti . . . per causa mia . . . Il fratello darà morte al fratello . . . E sarete odiati da tutti a causa del mio nome » (Mt 10, 17-22). Difatti molti tra i martiri d’Angers sono stati arrestati nella loro casa o nel loro nascondiglio, perché altri li avevano denunciati. Ci si è accaniti contro di loro, uomini e donne senza difesa, con un disprezzo difficilmente comprensibile. Hanno conosciuto l’umiliazione della rappresaglia e delle prigioni insalubri; hanno affrontato tribunali ed esecuzioni sommarie.

Il Padre Mazzucconi, poi, ricevette il colpo mortale di scure da un indigeno, che, salito sulla nave e avvicinatosi, facendo finta di salutarlo amichevolmente gli porgeva la mano da stringere.

Tutto questo avverrà – diceva Gesù – « per dare una testimonianza a loro e ai pagani ». Sì, i nostri martiri hanno potuto render testimonianza di fronte ai loro giudici, ai loro carnefici, e davanti a coloro che assistevano come spettatori al loro supplizio, al punto che costoro « non potevano trattenersi dall’essere stupiti e dal dire, allontanandosi, che c’era in quelle morti qualcosa di straordinario, che solo la religione può ispirare negli ultimi istanti » (Diario del sacerdote Simon Gruget). Gesù aveva annunciato tale mistero: « Chi persevererà sino alla fine sarà salvato » (Mt 10, 22). E come persevererà? « Non preoccupatevi di come o di che cosa dovrete dire, perché vi sarà suggerito in quel momento ciò che dovrete dire . . . È lo Spirito del padre vostro che parla in voi » (Mt10, 19-20). Sì, quelli che restano fedeli allo Spirito Santo sono sicuri di poter contare sulla sua forza, nel momento di render testimonianza in una maniera che sconcerta gli uomini.

4. È mediante la potenza di Dio che i martiri hanno riportato la vittoria. Essi hanno contemplato la forza dell’amore di Dio: « Se Dio è per noi, chi sarà contro di noi? » (Rm 8, 31). Essi hanno fissato il loro sguardo sul sacrificio di Cristo: « Dio . . . ha dato il proprio Figlio per tutti noi; come non ci donerà ogni cosa insieme con lui? » (Rm 8, 32).

In una parola, essi hanno partecipato al mistero della Redenzione, che consumato dal Cristo sul Calvario, si prolunga nel cuore degli uomini lungo il corso della loro storia. Ho recentemente invitato tutti i fedeli della Chiesa a meditare su questa sofferenza redentrice. Per i martiri, la croce di Cristo è stata, nello stesso tempo, la sorgente misteriosa del loro coraggio, il senso della loro prova, il modello per rendere testimonianza all’amore del Padre, mediante il loro sacrificio, unito a quello del Cristo, e per giungere con lui alla risurrezione.

5. La sicurezza dei martiri era così espressa dall’autore ispirato del Libro della Sapienza (cf. Sap 3, 1-9): « Le anime dei giusti . . . sono nelle mani di Dio . . . la loro fine fu ritenuta una sciagura, la loro dipartita da noi una rovina, ma essi sono nella pace. Anche se agli occhi degli uomini subiscono castighi, la loro speranza è piena di immortalità . . . Dio li ha provati e li ha trovati degni di sé ». Nel 1793 e 1794, per i beati compagni di Guglielmo Repin; nel 1855, per il beato Giovanni Mazzucconi, coloro che li facevano morire, e un certo numero dei loro compatrioti, pensavano a un castigo e a un annientamento; si credeva che le fosse in cui erano stati ammucchiati alla rinfusa sarebbero state dimenticate per sempre. Ma essi « sono nelle mani di Dio ». « Li ha graditi come un olocausto. Nel giorno del loro giudizio risplenderanno; come scintille nella stoppia correranno qua e là. Governeranno le nazioni . . . e il Signore regnerà per sempre su di loro » (Sap 3, 6-8). La memoria della Chiesa non li ha dimenticati: molto presto sono stati venerati, si è ascoltato il loro messaggio, sono stati invocati, si è avuta fiducia nella loro intercessione presso Dio. E oggi essi risplendono, scintillano ai nostri occhi, perché la Chiesa sa che essi sono beati, e che « vivranno presso Dio nell’amore » (cf. Sap 3, 9).

6. Cette béatification sera une étape nouvelle pour nous tous, pour l’Eglise, et en particulier pour les évêques, les prêtres, les religieuses et les fidèles des diocèses de l’ouest de la France auxquels ont appartenu ces bienheureux, comme pour l’Institut pontifical des Missions Etrangères, pour la cité de Lecco et tout l’archidiocèse de Milan, sans oublier la Papouasie-Nouvelle Guinée. C’est pour tous une joie profonde de savoir auprès de Dieu ceux qui leur sont proches par le sang ou le pays, de pouvoir admirer la foi et le courage de leurs compatriotes et de leurs confrères. Mais ces martyrs nous invitent aussi à penser à la multitude des croyants qui souffrent la persécution aujourd’hui même, à travers le monde, d’une façon cachée, lancinante tout aussi grave, car elle comporte le manque de liberté religieuse, la discrimination, l’impossibilité de se défendre, l’internement, la mort civile, comme je le disais à Lourdes au mois d’août dernier: leur épreuve a bien des points communs avec celle de nos bienheureux. Enfin, nous devons demander pour nous-mêmes le courage de la foi, de la fidélité sans faille à Jésus-Christ, à son Eglise, au temps de l’épreuve comme dans la vie quotidienne. Notre monde trop souvent indifférent ou ignorant attend des disciples du Christ un témoignage sans équivoque, qui équivaut à lui dire, comme les martyrs célébrés aujourd’hui: Jésus-Christ est vivant; la prière et l’Eucharistie nous sont essentiels pour vivre de sa vie, la dévotion à Marie nous maintient ses disciples; notre attachement à l’Eglise ne fait qu’un avec notre foi; l’unité fraternelle est le signe par excellence des chrétiens; la véritable justice, la pureté, l’amour, le pardon et la paix sont les fruits de l’Esprit de Jésus; l’ardeur missionnaire fait partie de ce témoignage; nous ne pouvons garder cachée notre lampe allumée.

7. Cette béatification a lieu au cœur de l’année jubilaire de la Rédemption. Ces martyrs illustrent la grâce de la Rédemption qu’ils ont eux-mêmes reçue. Que toute la gloire en soit à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit! « Dieu nous te louons . . . C’est Toi dont témoigne la lignée des martyrs ».

Loué soit Dieu de raviver ainsi l’élan de notre foi, de notre action de grâce, de notre vie! Aujourd’hui, c’est avec le sang de nos bienheureux que sont écrites pour nous les paroles inspirées de saint Paul: « Qui nous séparera de l’amour du Christ? Ni la vie, ni la mort . . . ni le présent, ni l’avenir . . . ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ Notre Seigneur! ». Amen.

© Copyright 1984 - Libreria Editrice Vaticana


Guillaume Repin est le doyen d’âge des quatre-vingt-dix-neuf martyrs d’Angers et d’Avrillé béatifiés le 19 février 1984 et fêtés le 1er février.


Né à Thouarcé (actuel département du Maine-et-Loire), le 26 août 1709, Guillaume Repin entra à l’âge de dix-neuf ans au séminaire d’Angers et fut ordonné prêtre pour ce diocèse.

De 1734 à 1749, il exerça son ministère sacerdotal à la paroisse de Saint-Julien d’Angers, puis fut nommé curé de Martigné-Briand, enfin il fut élevé au canonicat.


Pendant les longues années de son ministère, il fut un pasteur plein de ferveur et de zèle, très aimé de ses paroissiens


Lorsque, le 10 février 1791, en application de la constitution civile du clergé, le maire de Martigné-Briand vint lui réclamer les clefs de l’église et lui demander la prestation de serment, le vieux chanoine Repin (il était dans sa quatre-vingt-deuxième année) refusa : il dut donc quitter sa paroisse et partit se réfugier à Angers.

Arrêté une première fois le 17 juin 1792, il fut emprisonné au séminaire, avec un très grand nombre de prêtres, comme lui réfractaires. Etant le plus âgé, c’est lui qui, le plus souvent, célébrait la Sainte Messe pour ses confrères.


Le 14 août 1792, le serment dit « de liberté-égalité » fut rendu obligatoire pour les fonctionnaires puis, le 2 septembre suivant, cette obligation fut étendue à tous les citoyens. C’était le début de la grande Terreur.

Le chanoine Repin refusa évidemment ce second serment : il fut interné avec d’autres prêtres âgés dans une ancienne école des Frères de la Doctrine Chrétienne, surnommée la Rossignolerie.


La colère des paysans du Bas-Poitou et de l’Anjou (ce que l’on appelera plus tard la Vendée militaire) éclate à la mi-mars 1793 et bientôt se forme la « Grande Armée Catholique et Royale ».

Le 17 juin 1793, les Vendéens s’emparent d’Angers. Le chanoine Repin, libéré, mais affaibli par l’âge et par deux années de captivité, ne peut suivre les Blancs ; néanmoins il s’efforce de se cacher des Bleus : ce sont six mois de vie errante et de cachettes au milieu des troubles que l’on sait.


Il fut pris, la veille de Noël, 24 décembre 1793, à Mauges, et conduit en prison à Chalonnes. Ensuite il fut déféré devant le comité révolutionnaire d’Angers où il subit des interrogatoires. Le 1er janvier 1794, la commission militaire le condamné à être guillotiné.


La sentence fut exécutée, le 2 janvier 1794, sur la place Saint-Maurille, rebaptisée « du ralliement » depuis 1791. Avec lui, furent guillotinés l’abbé Laurent Batard, curé de la paroisse Notre-Dame de Chalonnes, et deux autres victimes.

Ce sont environ cent-soixante-dix-sept condamnés qui furent guillotinés sur cette place pendant la Terreur, tandis que, ainsi que nous avons eu l’occasion de le dire, à Avrillé notamment à Avrillé, quelque deux mille victimes étaient fusillées.

L’exemple des Martyrs d’Avrillé.

Allocution de
Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou,
de jure Sa Majesté le Roi Louis XX,
prononcée au
Champ des Martyrs d’Avrillé,
le 25 septembre 2006 :

Monsieur le Duc,
Mesdames et Messieurs les descendants des victimes,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,

A quelques kilomètres de Baugé où nous avons, mon épouse, la Princesse Marie-Marguerite, et moi-même, vénéré la Sainte Croix d’Anjou, nous voici maintenant sur la terre sacrée du Champ des Martyrs d’Avrillé.

Vénération d’une sainte relique ce matin et, maintenant, souvenir de morts tragiques de la révolution. Une nouvelle fois nous voici plongés au coeur des destinées de notre cher pays, de notre chère France.

Fille ainée de l’Eglise, puisant au plus profond des valeurs chrétiennes, la France a su montrer par le passé combien elle était fervente et prête à accomplir de grands sacrifices. Mais cet exemple d’hier doit être un ferment pour demain.

Les martyrs d’Avrillé sont morts pour leur foi. La foi au quotidien qui animait tous les Français d’alors, du Roi au plus humble d’entre eux. Cette foi leur faisait honorer les saints et les reliques. Elle leur donnait, surtout, chaque jour, la force de savoir vivre en chrétiens, animés des sentiments de charité, de justice et de paix. Leur salut passait par les actes de la vie quotidienne qui se trouvaient ainsi tout à la fois sanctifiés et ordonnés.

Les martyrs que nous honorons aujourd’hui, ont montré que cette vie ordinaire pouvait aller jusqu’au sacrifice, et cet exemple doit être un modèle pour notre génération.

La vertu et les qualités de dévouement au bien commun ne sont pas des valeurs du passé mais des valeurs toujours actuelles.

Notre société souvent égoïste ne peut-elle pas retrouver le sens des valeurs et du don ?

Tel est le message, qu’en ce lieu si imprégé de grandeur, je veux adresser notamment aux jeunes.

Le Pape Jean Paul II le rappelait il y a juste dix ans : France, qu’as tu fait de ton histoire ? de ton baptême ? C’est aux jeunes d’aujourd’hui, de ma génération et de celle de la Princesse Marie-Marguerite de répondre et de construire une société plus juste.

Demain nous serons à Domrémy, patrie de Jeanne d’Arc, et nous retrouverons la même interrogation. Sainte Jeanne d’Arc et les Martyrs d’Avrillé rappellent aux générations à venir que les vertus de l’héroïsme et de la défense des valeurs sont confiées à tous.

Voilà une belle leçon d’histoire à méditer au quotidien. Elle nous apprend que les destinées de notre Pays sont en chacun de nous, et que nous sommes tous responsables de l’avenir.

A ma place, et désormais avec la Princesse Marie-Marguerite à mes côtés, je reste fidèle aux devoirs légués par mes aïeux, les Rois de France, et depuis un siècle par les ducs d’Anjou qui se sont succédés comme chefs de la Maison de Bourbon. Nous assumerons cet héritage qui est toujours celui du progrès pour demain.

Nous savons que nous pouvons compter sur vous tous, attachés aux valeurs de toujours. Elles ont vu le sacrifice de vos ancêtres. Elles nous permettront, demain, ensemble, de renouer avec la longue et glorieuse destinée de la France.


Guillaume Repin was born in Thouarcé on August 26, 1709. He entered the seminary in Angers at nineteen years of age and was ordained a priest.
During the French Revolution, he was arrested June 17, 1792, and imprisoned in a prison workshop. Released by the Vendee, June 17, 1793, he was captured in Mauges, December 24, 1793, and taken to prison to Chalonnes. Brought before the Revolutionary Committee of Angers, he was sentenced to the guillotine and executed January 2, 1794.
He was beatified on February 19, 1984 by Pope John Paul II at Rome, Italy.


Beato Guglielmo Repin Sacerdote e martire


Thouarcé, Francia, 26 agosto 1709 – Angers, 2 gennaio 1794

Martirologio Romano: Ad Angers in Francia, beati Guglielmo Repin e Lorenzo Bâtard, sacerdoti e martiri, che, mentre infuriava la rivoluzione francese, morirono ghigliottinati per la loro fedeltà alla Chiesa. 

Il beato Guglielmo Repin, parroco e canonico di 85 anni, è il capolista dei 99 martiri, vittime della Rivoluzione Francese, nella diocesi di Angers; beatificati il 19 febbraio 1984 da papa Giovanni Paolo II.


Egli nacque a Thouarcé (Maine-et-Loire) in Francia, il 26 agosto 1709, secondo figlio dei coniugi Renato Repin e Renata Gourdon; a 19 anni entrò nel seminario di Angers, dove fu poi ordinato sacerdote.

Nei primi anni dal 1734 al 1749, fu coadiutore della parrocchia di S. Giuliano di Angers e poi parroco di San Sempliciano a Martigné-Briand e nel contempo fu nominato anche canonico; espletò il suo ministero con serenità per oltre 40 anni, amato e rispettato dai suoi parrocchiani e da quanti lo conobbero per i più svariati motivi. La chiesa parrocchiale fu da lui fatta abbellire più volte, con opportuni restauri e ristrutturazioni. 

Nel contempo in Francia era scoppiata la Rivoluzione Francese e il nuovo governo, nel 1791, richiese dagli ecclesiastici, che erano visti come il fumo negli occhi, di prestare giuramento di fedeltà alla Costituzione Civile del Clero, che fra l’altro considerava l’istituzione di un clero asservito al potere statale e quindi scismatico con la Chiesa di Roma; una lotta contro il Dio della Redenzione in nome della dea Ragione, frutto del pensiero rivoluzionario di quel periodo storico.

Alcuni aderirono, per paura o per opportunità, ma una buona parte del clero e dei religiosi non giurarono, venendo identificati come “preti refrattari” e subendo persecuzioni, che ben presto si tramutarono in incriminazioni ed esecuzioni.

Anche il parroco Guglielmo Repin, rifiutò il giuramento richiestogli dal sindaco di Martigné-Briand il 10 febbraio 1791, e quindi dovette purtroppo lasciare il quarantennale incarico e andò a rifugiarsi ad Angers, dove comunque fu catturato il 17 giugno 1792 e rinchiuso nel locale seminario, insieme ad un gran numero di altri sacerdoti ‘refrattari’; in questa prigionia, essendo il più anziano, venne scelto per celebrare la Messa e comunicare i suoi confratelli.

Il 14 agosto 1792 la Convenzione Nazionale votò la richiesta di giuramento “liberté - egalité”, per tutti i funzionari pubblici e il 2 settembre 1792 questo giuramento divenne obbligatorio per tutti i cittadini francesi.

Padre Repin rifiutò anche questo secondo giuramento e il 30 novembre 1792, fu trasferito insieme ad altri preti anziani o malati, alla “Rossignolerie”, come veniva chiamata comunemente la scuola dei Fratelli della Dottrina Cristiana e qui rimase fino al 17 giugno 1793, quando fu liberato con tutti gli altri, dagli insorti della Vandea, che avevano occupato Angers.

Si spostò in vari posti, ma non potendo seguire l’esercito vandeano, a causa della tarda età, tornò a nascondersi nei Mauges, dove fu di nuovo catturato il 24 dicembre 1793 e condotto in prigione a Chalonnes. 

Dopo essere stato interrogato dal locale giudice di pace e considerato sospetto, venne deferito al Comitato rivoluzionario di Angers, che a sua volta, dopo averlo di nuovo interrogato e giudicato ‘secondo la legge’, lo consegnò il 1° gennaio 1794 alla Commissione militare, che condannò padre Guglielmo Repin alla ghigliottina; la sentenza fu eseguita il giorno dopo, 2 gennaio 1794, sulla piazza “du Ralliement” insieme al parroco di S. Maria di Chalonnes, Laurent Bárard e altre due vittime della Rivoluzione.

Per essersi rifiutati di prestare il suddetto giuramento, dal 30 ottobre 1793 al 14 ottobre 1794, furono ghigliottinati 177 persone ad Angers, nella piazza detta “du Ralliement”; ma dal gennaio 1794 al 16 aprile dello stesso anno, morirono fucilati per lo stesso motivo, circa 2.000 persone al Campo dei Martiri d’Avrillé.

Fra le migliaia di vittime, sono stati identificati con certezza, da una speciale Commissione, istituita nel 1905 dal vescovo di Angers, 99 di loro, che subirono il martirio per motivi religiosi; di essi 12 sacerdoti furono ghigliottinati, insieme a tre suore e 84 laici di cui ben 80 donne, furono fucilati.

La causa per la loro beatificazione si concluse il 9 giugno 1983. La festa religiosa comune a tutti i 99 si celebra il 1° febbraio, mentre i 12 sacerdoti e le tre suore sono anche ricordati nel giorno della loro morte, che per il beato Guglielmo Repin è il 2 gennaio.



Autore: Antonio Borrelli



SOLENNE RITO DI BEATIFICAZIONE DEI MARTIRI 

D'ANGERS E DI P.GIOVANNI MAZZUCCONI


OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II

Basilica Vaticana -  Domenica, 19 febbraio 1984


Cari fratelli e sorelle.

1. “Chi ci separerà dall’amore di Cristo?” (Rm 8, 35).

Questa è la domanda posta un tempo dall’apostolo Paolo nella sua lettera ai Romani. Aveva allora davanti agli occhi le sofferenze e le persecuzioni della prima generazione di discepoli, testimoni di Cristo. Le parole di tribolazione, angoscia, fame, nudità, pericolo, persecuzione, supplizio, massacro “come pecore da macello” descrivevano realtà molto precise, che erano - o sarebbero state - l’esperienza di molti di coloro che si erano uniti a Cristo, o piuttosto che avevano accolto nella fede l’amore di Cristo. Egli stesso avrebbe potuto enumerare le prove che aveva già subito (cf. 2 Cor 6, 4-10), mentre attendeva il suo martirio qui, a Roma. E oggi la Chiesa, con i martiri dal XVIII e del XIX secolo, si domanda a sua volta “chi ci separerà dall’amore di Cristo?”.

San Paolo si affretta a dare una risposta certa a questa domanda: “Niente ci separerà dall’amore di Cristo che è in Gesù Cristo nostro Signore”, niente, neppure la morte, né le forze misteriose del mondo, né l’avvenire, né alcuna creatura (cf. Rm 8, 38-39).

Poiché Dio ha dato il suo unico Figlio per il mondo, poiché questo Figlio ha dato la sua vita per noi, un tale amore non verrà mai meno. È più forte d’ogni cosa. Custodisce nella vita eterna coloro che hanno amato Dio al punto da dare la loro vita per lui. I regimi di persecuzione passano. Ma questa gloria dei martiri rimane. “Noi siamo più che vincitori per virtù di colui che ci ha amati” (Rm 8, 37).

2. Questa è la vittoria che hanno riportato i martiri elevati oggi alla gloria degli altari con la beatificazione.

a) Essi sono innanzitutto i numerosissimi martiri che, nella diocesi di Angers, ai tempi della Rivoluzione francese, hanno accettato la morte poiché volevano, secondo le parole di Guillaume Repin, “conservare la loro fede e la loro religione”, fortemente uniti alla Chiesa cattolica e romana; sacerdoti, rifiutarono di prestare un giuramento giudicato scismatico, non vollero abbandonare il loro incarico pastorale; laici, rimasero fedeli a questi sacerdoti; alla messa celebrata da loro, ai segni del loro culto a Maria e ai santi. Senza dubbio, in un contesto di grandi tensioni ideologiche, politiche e militari, si è potuto far pesare su di loro dei sospetti di infedeltà alla patria, li si è, nelle “motivazioni” delle sentenze, accusati di compromissione con “le forze anti-rivoluzionarie”; è del resto così in quasi tutte le persecuzioni, di ieri e di oggi. Ma per gli uomini e le donne i cui nomi sono stati ricordati - tra molti altri senza dubbio parimenti meritevoli - quello che hanno realmente vissuto, quello che hanno risposto agli interrogatori dei tribunali non lascia alcun dubbio sulla loro determinazione a restare fedeli - a rischio della loro vita - a ciò che la loro fede esigeva, né sul motivo profondo della loro condanna, l’odio per questa fede che i loro giudici disprezzavano come “devozione insostenibile” e “fanatismo”. Noi rimaniamo ammirati davanti alle risposte decisive, calme, brevi, franche, umili, che non hanno niente di provocatorio, ma che sono nette e ferme sull’essenziale: la fedeltà alla Chiesa. Così parlano i sacerdoti, tutti ghigliottinati come il loro venerabile decano Guillaume Repin, i religiosi che rifiutano persino di far credere di aver prestato giuramento, i quattro laici: è sufficiente citare la testimonianza di uno di loro (Antoine Fournier): “Voi vi sottoporreste dunque alla morte in difesa della vostra religione?”. “Sì”. Così parlano le ottanta donne che non si è potuto accusare di ribellione armata! Alcune avevano già espresso prima il desiderio di morire per il nome di Gesù piuttosto che rinunciare alla religione (Renée Feillatreau).

Veri cristiani, testimoniano così, col loro rifiuto di odiare i loro carnefici, con il loro perdono, il loro desiderio di pace per tutti: “Non ho pregato il buon Dio che per la pace e l’unità di tutto il mondo” (Marie Cassin). Infine, i loro ultimi momenti manifestavano la profondità della fede. Alcuni cantavano inni e salmi fino al luogo del supplizio. “Essi chiesero alcuni minuti per rendere a Dio il sacrificio della loro vita, che essi fecero con tanto fervore che i loro carnefici stessi ne rimasero stupiti”. Suor Marie-Anne, Figlia della carità, conforta così la sua consorella: “Noi avremo la felicità di vedere Dio e di possederla per tutta l’eternità . . . e ne saremo posseduti senza paura di esserne separati” (testimonianza dell’abate Gruget).

Oggi questi novantanove martiri d’Angers sono associati, nella gloria della beatificazione, al primo di loro, l’abate Noël Pinot, beatificato da circa sessant’anni.

Sì, le parole dell’apostolo Paolo trovano qui splendido riscontro: “Noi siamo più che vincitori per virtù di colui che ci ha amati”. 

b) Analoga testimonianza di fede adamantina e di carità ardente è stata data alla Chiesa e al mondo dal padre Giovanni Mazzucconi, che consumò nel martirio la sua giovane esistenza di sacerdote e di missionario. Membro, tra i primi, del Pontificio Istituto per le Missioni Estere di Milano, sentiva che le missioni erano “il segreto desiderio” del suo cuore. All’orizzonte della sua vita egli intravedeva un’unione ancora più profonda con il Cristo, unione che lo avrebbe accomunato alle sofferenze e alla croce del suo Signore e Maestro, proprio a motivo del suo impegno instancabile per l’evangelizzazione: “Beato quel giorno in cui mi sarà dato di soffrire molto per una causa sì santa e sì pietosa, ma più beato quello in cui fossi trovato degno di spargere per essa il mio sangue e incontrare fra i tormenti la morte”.

Sennonché il messaggio cristiano, che il Mazzucconi proclamava agli indigeni di Woodlark, era un’aperta condanna della loro condotta che giungeva fino agli orrori dell’infanticidio. E nonostante l’immensa carità e l’indefessa dedizione dal beato, la sua predicazione provocava irritazione e odio. Ma egli era soprannaturalmente sereno, in mezzo ai disagi, alle febbri, alle opposizioni, perché viveva intimamente unito a Dio. Parafrasando le parole di san Paolo, poteva scrivere: “So che Dio è buono e mi ama immensamente. Tutto il resto: la calma e la tempesta, il pericolo e la sicurezza, la vita e la morte, non sono che espressioni mutevoli e momentanee del caro Amore immutabile, eterno”.

3. Per tutti questi martiri, di epoche diverse, si sono adempiute le parole del Cristo agli apostoli: “Guardatevi dagli uomini, perché vi consegneranno ai loro tribunali . . . Sarete condotti davanti ai governanti.. per causa mia . .. Il fratello darà morte al fratello . . . E sarete odiati da tutti a causa del mio nome (Mt 10, 17-22). Difatti molti tra i martiri d’Angers sono stati arrestati nella loro casa o nel loro nascondiglio, perché altri li avevano denunciati. Ci si è accaniti contro di loro, uomini e donne senza difesa, con un disprezzo difficilmente comprensibile. Hanno conosciuto l’umiliazione della rappresaglia e delle prigioni insalubri; hanno affrontato tribunali ed esecuzioni sommarie.

Il padre Mazzucconi, poi, ricevette il colpo mortale di scure da un indigeno, che, salito sulla nave e avvicinatosi, facendo finta di salutarlo amichevolmente gli porgeva la mano da stringere.

Tutto questo avverrà - diceva Gesù - “per dare una testimonianza a loro e ai pagani”. Sì, i nostri martiri hanno potuto render testimonianza di fronte ai loro giudici, ai loro carnefici, e davanti a coloro che assistevano come spettatori al loro supplizio, al punto che costoro “non potevano trattenersi dall’essere stupiti e dal dire, allontanandosi, che c’era in quelle morti qualcosa di straordinario, che solo la religione può ispirare negli ultimi istanti” (Diario del sacerdote Simon Gruget). Gesù aveva annunciato tale mistero: “Chi persevererà sino alla fine sarà salvato” (Mt 10, 22). E come persevererà? “Non preoccupatevi di come o di che cosa dovrete dire, perché vi sarà suggerito in quel momento ciò che dovrete dire . . . È lo Spirito del padre vostro che parla in voi” (Mt 10, 19-20). Sì, quelli che restano fedeli allo Spirito Santo sono sicuri di poter contare sulla sua forza, nel momento di render testimonianza in una maniera che sconcerta gli uomini.

4. È mediante la potenza di Dio che i martiri hanno riportato la vittoria. Essi hanno contemplato la forza dell’amore di Dio: “Se Dio è per noi, chi sarà contro di noi?” (Rm 8, 31). Essi hanno fissato il loro sguardo sul sacrificio di Cristo: “Dio... ha dato il proprio Figlio per tutti noi; come non ci donerà ogni cosa insieme con lui?” (Rm 8, 32).

In una parola, essi hanno partecipato al mistero della Redenzione, che consumato dal Cristo sul Calvario, si prolunga nel cuore degli uomini lungo il corso della loro storia. Ho recentemente invitato tutti i fedeli della Chiesa a meditare su questa sofferenza redentrice. Per i martiri, la croce di Cristo è stata, nello stesso tempo, la sorgente misteriosa del loro coraggio, il senso della loro prova, il modello per rendere testimonianza all’amore del Padre, mediante il loro sacrificio, unito a quello del Cristo, e per giungere con lui alla risurrezione.

5. La sicurezza dei martiri era così espressa dall’autore ispirato del Libro della Sapienza (cf. Sap 3, 1-9): “Le anime dei giusti . . .sono nelle mani di Dio . . . la loro fine fu ritenuta una sciagura, la loro dipartita da noi una rovina, ma essi sono nella pace. Anche se agli occhi degli uomini subiscono castighi, la loro speranza è piena di immortalità . . . Dio li ha provati e li ha trovati degni di sé”. Nel 1793 e 1794, per i beati compagni di Guglielmo Repin; nel 1855, per il beato Giovanni Mazzucconi, coloro che li facevano morire, e un certo numero dei loro compatrioti, pensavano a un castigo e a un annientamento; si credeva che le fosse in cui erano stati ammucchiati alla rinfusa sarebbero state dimenticate per sempre. Ma essi “sono nelle mani di Dio”. “Li ha graditi come un olocausto. Nel giorno del loro giudizio risplenderanno; come scintille nella stoppia correranno qua e là. Governeranno le nazioni . . . e il Signore regnerà per sempre su di loro” (Sap 3, 6-8). La memoria della Chiesa non li ha dimenticati: molto presto sono stati venerati, si è ascoltato il loro messaggio, sono stati invocati, si è avuta fiducia nella loro intercessione presso Dio. E oggi essi risplendono, scintillano ai nostri occhi, perché la Chiesa sa che essi sono beati, e che “vivranno presso Dio nell’amore” (cf. Sap 3, 9).

6. Questa beatificazione sarà una tappa nuova per tutti noi, per la Chiesa, e in particolare per i vescovi, i sacerdoti, i religiosi e i fedeli delle diocesi della Francia occidentale alle quali sono appartenuti questi beati, come per il Pontificio istituto per le missioni estere, per la città di Lecco e per tutta l’arcidiocesi di Milano, senza dimenticare la Papuasia-Nuova Guinea. È per tutti loro una gioia profonda sapere presso Dio coloro che sono loro vicini per sangue o nazionalità, poter ammirare la fede e il coraggio dei loro compatrioti e dei loro confratelli. Ma questi martiri ci invitano anche a pensare alla moltitudine di credenti che vengono perseguitati anche oggi, nel mondo, in modo nascosto, lancinante, ancor più grave, perché comporta la mancanza di libertà religiosa, la discriminazione, l’impossibilità di difendersi, l’internamento, la morte civile, come dicevo a Lourdes lo scorso mese d’agosto: la loro prova ha punti in comune con quella dei nostri beati. Infine, dobbiamo domandare per noi stessi il coraggio della fede, della completa fedeltà a Gesù Cristo, alla sua Chiesa, nel momento della prova come nella vita quotidiana. Il nostro mondo troppo spesso indifferente o inconsapevole attende dai discepoli di Cristo una testimonianza inequivocabile, cioè, come quella dei martiri celebrati oggi: Gesù Cristo è vivo; la preghiera e l’Eucaristia ci sono essenziali per vivere della sua vita e la devozione a Maria ci mantiene suoi discepoli; il nostro attaccamento alla Chiesa è tutt’uno con la nostra fede; l’unità fraterna è il segno per eccellenza dei cristiani; la vera giustizia, la purezza, l’amore, il perdono e la pace sono frutti dello Spirito di Gesù; l’ardore missionario fa parte di questa testimonianza; noi non possiamo tenere nascosta la nostra lampada accesa. 

7. Questa beatificazione ha luogo nel cuore dell’Anno Giubilare della Redenzione. Questi martiri illustrano la grazia della Redenzione che hanno essi stessi ricevuto. Ne sia resa gloria a Dio, Padre, Figlio e Spirito Santo. “Noi ti lodiamo Dio . . . È te che la stirpe dei martiri testimonia”.
Sia lodato Dio che ravviva così la nostra fede, la nostra azione la nostra vita! Oggi è col sangue dei nostri beati che sono scritte per noi le ispirate parole di san Paolo: “Chi ci separerà dall’amore di Cristo? Né la vita, né la morte . . . né presente, né avvenire . . . né alcun’altra creatura, niente potrà mai separarci dall’amore di Dio, in Cristo Gesù nostro Signore”. Amen.

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