Benoît XVI évoque l’apparition de la
Vierge Marie en 1842 à Rome
A l’origine de la congrégation
Notre Dame de Sion
ROME, Dimanche 20 janvier 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI a évoqué,
avant l’angélus, l’anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie à Rome, en
l’église Saint-André delle Fratte, le 20 janvier 1842.
« Que la Mère de Dieu dont on
rappelle aujourd’hui l’apparition à Alphonse Ratisbonne, en l’église
Sant’Andrea delle Fratte, obtienne du Seigneur pour tous ses disciples
l’abondance de l’Esprit saint, de façon à ce qu’ensemble nous puissions atteindre
l’unité parfaire, et offrir ainsi le témoignage de foi et de vie dont le monde
a un besoin urgent ».
L’église, située à deux pas de la
pace d’Espagne, et qui a reçu d’illustres visiteurs comme sainte Thérèse de
Lisieux (lors de son voyage à Rome, son père, elle et sa sœur étaient logés
dans un hôtel voisin) et saint Maximilien Kolbe, qui y a célébré une première
messe, abrite en effet une chapelle ornée d’un tableau représentant la Vierge
Marie.
Elle ressemble très fort à
représentation de la Médaille « miraculeuse » montrée par la Vierge
Marie à sainte Catherine Labouré, en 1830 à Paris.
Cette médaille avait été offerte à
Rome par les jeunes filles d’un proche de sa famille, M. Théodore de Bussière,
au jeune Alphonse Ratisbonne, juif non pratiquant de Strasbourg, alors fiancé,
et en voyage en Italie. M. de Bussière lui avait aussi communiqué sur un papier
la prière du « Memorare », mais en lui demandant de bien vouloir la
recopier pour lui rendre l’original. Ratisbonne avouera avoir été surpris de la
force de cette prière.
M. de Bussière, qui devait faire
des démarches pour les funérailles d’un autre ami, l’ambassadeur de France à
Rome, le comte de la Ferronnays, qui avait décidé de prier pour le jeune homme,
a proposé à Ratisbonne, en visite de congé, de l’accompagner. Au sortir de la
sacristie, il a trouvé Ratisbonne à genoux et en larmes. Il réussit à dire : «
Oh, Monsieur de La Ferronnays a tant prié pour moi », et puis : « Que
Dieu est bon ».
Il fera plus tard ce récit :
« J’étais depuis un instant dans l’église lorsque tout d’un coup, je me suis
senti saisi d’un trouble inexprimable ; j’ai levé les yeux, tout l’édifice
avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour ainsi dire concentré
la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout sur l’autel, grande,
brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est
sur ma médaille ; elle m’a fait signe de la main de m’agenouiller, une force
irrésistible m’a poussée vers elle, la Vierge a semblé me dire : c’est bien !
Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris.»
Le 31 janvier, il fut baptisé en
l’église du « Gesù », et, lui qui détestait l’Eglise et le clergé,
devint prêtre, à l’instar de son frère aîné Théodore, et il fonda, avec
celui-ci, la congrégation (masculine et féminine) de Notre-Dame de Sion.
Il repose non loin de Jérusalem, à Aïn Karim.
La congrégation de Notre-Dame de
Sion est engagée dans le dialogue avec le Judaïsme et promeut l’étude de
l’hébreu et la connaissance de la tradition juive. Plusieurs membres ont reçu
le titre de « Justes parmi les Nations » de la part du gouvernement
d’Israël pour leur engagement pendant la seconde guerre mondiale pour sauver
des Juifs.
Des familles ont été cachées
notamment chez les religieuses de Rome, sur le Janicule : les femmes sous
l’habit religieux, les hommes étant logés dans la serre. Les supérieures de
l’époque ont reçu le titre posthume de « Justes ».
Anita
S. Bourdin
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/benoit-xvi-evoque-l-apparition-de-la-vierge-marie-en-1842-a-rome/
Église Sant'Andrea delle Fratte à Rome
L’apparition
de la Vierge à Alphonse Ratisbonne
Juif et athée, le jeune Alphonse Ratisbonne cédant au zèle apostolique de
l'un de ses compatriotes strasbourgeois, M. de Bussière, accepta de porter la
Médaille miraculeuse et de copier, puisqu'il se refusait à le prononcer, le
"Souvenez-vous" de Saint Bernard de Clairvaux.
Le 20 janvier 1842, il accompagna M. de Bussière dans l'église de
Saint-André delle Fratte à Rome et la
Vierge Marie lui apparut, les mains ouvertes et étendues, lui faisant
signe de s'agenouiller.
Il écrira plus tard : « J’étais depuis un instant dans l’Eglise lorsque tout d’un coup, je me suis senti saisi d’un trouble inexprimable ; j’ai levé les yeux, tout l’édifice avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour ainsi dire concentré la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout sur l’autel, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est sur ma médaille ; elle m’a fait signe de la main de m’agenouiller, une force irrésistible m’a poussée vers elle, la Vierge a semblé me dire : c’est bien ! Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris.»
Il écrira plus tard : « J’étais depuis un instant dans l’Eglise lorsque tout d’un coup, je me suis senti saisi d’un trouble inexprimable ; j’ai levé les yeux, tout l’édifice avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour ainsi dire concentré la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout sur l’autel, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est sur ma médaille ; elle m’a fait signe de la main de m’agenouiller, une force irrésistible m’a poussée vers elle, la Vierge a semblé me dire : c’est bien ! Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris.»
De cette apparition, Alphonse Ratisbonne retira des lumières
extraordinaires sur les mystères de la foi. Le 31 janvier, il fut baptisé,
communia et reçut la confirmation.
Marie-Alphonse Ratisbonne, devenu
prêtre en 1848, s'installa en Palestine et consacra sa vie au
catéchuménat des convertis d'origine juive, au sein de la double congrégation
(masculine et féminine) de Notre-Dame de Sion qu'établit et dirigea, pendant
plus de cinquante ans, son frère Théodore.
LA CONVERSION FULGURANTE D’ALPHONSE
RATISBONNE
Père Antoine d’Augustin
Curé-recteur de la
basilique Notre-Dame des Victoires à Paris
Rome, jeudi 20
janvier 1842. Un jeune avocat juif, athée, libre penseur et dilettante, entre
dans l’église Sant’Andrea delle Fratte (Saint-André des Buissons) à Rome pour
en sortir quelques minutes plus tard, chrétien, prêt à mourir pour défendre la
foi en Jésus-Christ. « Si quelqu’un m’avait dit dans la matinée de ce
jour : « Tu t’es levé juif, tu te coucheras chrétien », je
l’aurai regardé comme le plus fou des hommes », écrira Alphonse
Ratisbonne (1814-1884). Et pourtant…
Une enfance aisée. Comme saint
Paul, Alphonse Ratisbonne est fils d’Abraham. Et comme lui, il va vivre une
conversion fulgurante ! À sa naissance, le 1er mai 1814 à Strasbourg
(Bas-Rhin), il reçoit, avec celui d’Alphonse, le nom de Tobie. Sa famille,
d’origine juive, est nombreuse, aisée, connue. Son père est banquier, adjoint
au maire de Strasbourg et président du consistoire israélite du Bas-Rhin.
Alphonse reçoit une instruction religieuse mais abandonne la foi à
l’adolescence. « J’étais juif de
nom, mais je ne croyais même pas en Dieu », écrit-il plus tard.
Inscrit au collège royal de Strasbourg, il y reçoit une solide formation
littéraire et scientifique.
Une
haine des chrétiens. En 1825 – il a alors 11 ans – un
évènement important bouscule toute la famille. Théodore, son frère aîné, se
convertit au catholicisme. Pire encore, il entre au séminaire et est ordonné
prêtre en 1830. Alphonse, tout comme ses proches, s’indigne. « Tout jeune que j’étais, cette
conduite de mon frère me révolta, et je pris en haine son habit et son caractère
[…] La conversion de mon frère, que je regardais comme une inexplicable folie,
me fit croire au fanatisme des catholiques, et j’en eus horreur »,
raconte-t-il. C’est le début pour lui d’un fort sentiment anti-chrétien.
Alphonse refuse de revoir son frère et coupe toute relation avec lui. En 1840,
Théodore quitte Strasbourg : il est nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame des Victoires, à Paris. Il y
rejoint le curé, l’Abbé Desgenettes, fondateur de l’Archiconfrérie du Très
Saint et Immaculé Cœur de Marie pour la conversion des pécheurs. L’association
de prière, dont il devient le sous-directeur, en est à ses débuts, mais porte déjà
des fruits de conversions miraculeuses en abondance. Si Alphonse a enterré son
frère, Théodore, lui, prie et fait prier Notre Dame des Victoires pour sa
conversion. Alphonse aussi est à Paris pour ses études. Il y fait son droit
puis revêt la robe d’avocat. Devenu orphelin de mère, puis de père, il hérite
d’une fortune importante qu’il dépense abondamment en plaisirs et frivolités.
En 1841, le jeune avocat se fiance à Flore, une de ses nièces. L’âge tendre de
la jeune femme, qui a alors 16 ans, retarde le mariage.
L’ange
envoyé de Dieu. En attendant l’heure de l’union,
Alphonse part en voyage. C’est ainsi qu’il quitte Paris en novembre pour un
périple de plusieurs mois. L’époque romantique a mis au goût du jour les
voyages vers l’Orient : l’Italie, la Sicile, Malte, Constantinople et le
Levant l’attendent ! Ratisbonne
arrive à Rome le 6 janvier 1842. Parmi les édifices et quartiers romains
visités, le Ghetto, quartier des Juifs, lui fait une très vive impression.
Devant tant de misère, pitié et indignation le submergent. « Je dois dire, sans crainte d’exagérer,
que jamais de ma vie je n’avais été plus aigri contre le christianisme que
depuis la vue du Ghetto. Je ne tarissais point en moqueries et en blasphèmes. » Au
cours d’une de ses visites de la ville éternelle, il rencontre un ami de
collège, Gustave de Bussières, dont le frère, le baron Théodore de Bussières,
fervent catholique, s’est fait connaître par ses voyages en Sicile et en
Orient, dont il a publié les récits. Alphonse lui raconte ses projets de
voyage. Gustave l’invite alors à rencontrer son frère pour lui demander
conseil. Alphonse accepte par politesse. Le 15 janvier, avant de partir pour
Naples, il se rend donc, bon gré, mal gré chez Théodore de Bussières pour la
visite promise. Alphonse ne le sait pas encore : comme Raphaël pour Tobie,
il est l’ange que Dieu lui donne. La conversation est légère, mais prend vite
des tournures passionnées quand Alphonse partage ses impressions de Rome. Puis,
le dialogue glisse sur le terrain religieux… Ratisbonne en profite pour
égratigner un peu plus la foi catholique. Son hôte plein d’audace lui lance
alors un défi. « Enfin, me
dit M. de Bussières, puisque vous détestez la superstition et que vous
professez des doctrines si libérales, puisque vous êtes un esprit fort si
éclairé, auriez-vous le courage de vous soumettre à une épreuve bien
innocente ? – Quelle épreuve ? – Ce serait de porter sur vous un
objet que je vais vous donner… Voici ! C’est une médaille de la Sainte
Vierge. Cela vous paraît bien ridicule, n’est-ce pas ? Mais quant à moi, j’attache
une grande valeur à cette médaille. »
Un
jeu sans conséquence ? Ce défi, qualifié de puéril par
Alphonse, est relevé avec humour. Même pas peur ! Et voilà que Monsieur de
Bussières lui passe la médaille au cou, puis complète l’épreuve : « Il s’agit de réciter matin et
soir le Memorare [Souvenez-vous], prière très courte et très efficace, que
saint Bernard adressa à la Vierge Marie. – Qu’est-ce que votre Memorare ?
m’écriai-je ; laissons ces sottises ! […] Cependant mon interlocuteur insista : il me dit qu’en refusant
de réciter cette courte prière, je rendais l’épreuve nulle, et que je prouvais
par cela même la réalité de l’obstination volontaire qu’on reproche aux Juifs.
Je ne voulus point attacher trop d’importance à la chose, et je dis :
Soit ! Je vous promets de réciter cette prière ; si elle ne me fait
pas de bien, du moins ne me fera-t-elle pas de mal ! » Alphonse
relève le défi, et la Sainte Vierge le prend au sérieux… La médaille qu’il
porte est celle dont Marie avait dit à sainte Catherine Labouré, le 27 novembre
1830 : « Faites
frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront recevront de
grandes grâces. Les grâces seront abondantes sur les personnes qui auront
confiance. »La confiance en Marie ne fait pas défaut à M. de
Bussières, ni à l’un de ses amis, le comte de Lafferonnays, qui prient ensemble
pour ce jeune Juif. Ratisbonne, lui, à force de lire et relire la prière
imposée dans le but d’y découvrir sa valeur finit par la savoir par cœur, et se
surprend à la réciter plusieurs fois malgré lui.
Une
apparition et une conversion. Le 20 janvier 1842, Alphonse se rend dans un café de Rome
pour y lire les journaux. En sortant, il rencontre la voiture de Monsieur de
Bussières qui l’invite pour une promenade. Sur le chemin, il lui faut s’arrêter
à l’église Saint-André des Buissons, près de la Trinité des Monts, régler les
derniers préparatifs des funérailles de son ami, Monsieur de Laferronnays, mort
brutalement, et devant être enterré le lendemain. Théodore de Bussières propose
à Alphonse de l’attendre dans la voiture, mais ce dernier préfère sortir voir
l’église. Il entre alors avec lui. Dix minutes plus tard, Monsieur de Bussières
le retrouve en larmes, prosterné devant l’autel de saint Michel. Un véritable
miracle a eu lieu. « Ratisbonne
tire sa médaille, l’embrasse, nous la montre et s’écrie : Je l’ai vue, je
l’ai vue ! », raconte M. de Bussières. Alphonse explique : « J’étais depuis un instant
dans l’église, lorsque tout d’un coup je me suis senti saisi d’un trouble
inexprimable. J’ai levé les yeux ; tout l’édifice avait disparu à mes
regards ; une seule chapelle avait, pour ainsi dire, concentré toute la
lumière et au milieu de ce rayonnement a paru debout sur l’autel, grande,
brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est
sur ma médaille. Une force irrésistible m’a poussée vers elle, la Vierge m’a
fait signe de la main de m’agenouiller, elle a semblé me dire : C’est
bien ! Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris. » Les
écailles tombent de ses yeux : Alphonse voit désormais la lumière !
Il acquiert la foi et la connaissance. « J’ai tout compris », dit Alphonse : le poids
de son péché, l’amour de la Vierge pour les pécheurs, la toute-puissance de la
miséricorde de Dieu. Comme dans l’Évangile, Marie est restée silencieuse. Mais
Alphonse a été éclairé sur tous les mystères de la vie du Christ que Marie
méditait dans son cœur. Le fruit de cette apparition est sa conversion totale.
Il demande aussitôt le baptême, veut entrer à la Trappe, mourir martyr et
convertir ses frères…
Frère
Marie. Après sa conversion, naît dans son cœur une véritable dette
de reconnaissance. D’abord pour Monsieur de Laferronnays. « Ô, comme ce monsieur a prié
pour moi », s’est écrié Alphonse dans l’église Saint-André. Un proche
de la famille témoigne en effet que le comte a prié avec ardeur pour la
conversion du jeune homme. Ensuite, pour son frère Théodore et l’Archiconfrérie
de Notre-Dame des Victoires. Le 12 avril 1842, quelques mois après le miracle,
il écrit une longue lettre à l’Abbé Desgenettes en action de grâces. « C’est à vous, Monsieur
le Curé, à vous qui avez fondé l’Archiconfrérie pour la conversion des
pécheurs, c’est à vous que les pécheurs doivent compte des grâces qu’ils ont
obtenues. » Il résume ainsi l’événement qui a bouleversé sa vie : « Si je ne devais vous raconter
que le fait de ma conversion, un seul mot suffirait : le nom de Marie
! » Le 31 janvier 1842, onze jours après son illumination, il
reçoit les trois sacrements de l’initiation chrétienne (baptême,
confirmation et eucharistie). Théodore de Bussières est son parrain. Le 20
juin, il devient Frère Marie, de la Compagnie de Jésus, dans laquelle il sera
ordonné prêtre en 1848, avant de rejoindre son frère dans la Congrégation
Notre-Dame de Sion que celui-ci a fondée en 1843. Il s’installe alors en
Palestine, y fonde successivement deux monastères et consacre le reste de sa
vie au catéchuménat des convertis d’origine juive, pendant plus de trente-cinq
ans. Il meurt le 6 mai 1884 au monastère Saint-Pierre de Sion (dit monastère
Ratisbonne, aujourd’hui Centre d’études salésien) dans un faubourg de Jérusalem.
Alphonse
Ratisbonne a goûté à la communion des saints. Le Ciel et la Terre se sont unis
pour demander sa conversion, qui aura été double : retournement de son
cœur vers Dieu en même temps qu’accomplissement de sa foi juive. Grâce obtenue
par Marie, fille d’Israël, dont le Cœur Immaculé est le refuge des pécheurs. Il
écrit à l’Abbé Théodore le 4 février 1842 : « Un frère de sauvé ! Et une victoire de plus pour Notre
Dame des Victoires ! » Et ce ne fut ni la première, ni la
dernière !
SOURCE : https://www.notrehistoireavecmarie.com/fr/esc/la-conversion-fulgurante-dalphonse-ratisbonne/
Conversion
fulgurante : Ratisbonne, de la haine antichrétienne aux jésuites
Isabelle Cousturié | 31 juillet 2017
Alphonse Ratisbonne
(1814-1884), athée d'origine juive de la moitié du XIXe siècle, est un cas
exemplaire de conversion soudaine grâce à l'intervention de la Vierge Marie. Il
a témoigné de cette rencontre dans une lettre bouleversante à l'abbé Dufriche-Desgenettes,
envoyée en 1842, l'année de son entrée dans la Compagnie de Jésus.
Rien ne prédisposait Alphonse Ratisbonne (1814-1884),
neuvième et dernier enfant d’une famille de banquiers juifs de Strasbourg, à se
tourner un jour vers le Christ. Bien au contraire, il n’y a pas plus révolté
que lui contre toute forme de religion. Et plus encore contre le
catholicisme, après la conversion de son frère aîné, Théodore, en 1825, qui —
dira-t-il — avait porté « un rude coup » à sa famille. Il a lui même
raconté son itinéraire de conversion dans une lettre qu’il
a envoyée au fondateur et directeur de l’archiconfrérie de
Notre-Dame-des-Victoires, l’abbé Dufriche-Desgenettes, l’année de son entrée
dans la Compagnie de Jésus, en 1842.
Lire aussi :
De la « haine » aux premiers frissons de l’âme
Lorsque son frère aîné, Théodore, prend la décision de se
convertir au catholicisme et d’entrer dans les ordres, le jeune Alphonse n’a
que 11 ans. « La désolation » que provoque cette décision dans son
entourage, et le fait qu’il exerce son ministère dans la même ville, sous les
yeux de son « inconsolable famille », fait grandir en lui un fort
ressentiment qui le porte à « haïr » tout ce qu’il représente :
« Tout jeune que
j’étais, cette conduite de mon frère me révolta, et je pris en haine son habit
et son caractère. Élevé au milieu de jeunes chrétiens, indifférents comme moi,
je n’avais éprouvé jusqu’alors ni sympathie ni antipathie pour le christianisme
; mais la conversion de mon frère, que je regardais comme une inexplicable
folie, me fit croire au fanatisme des catholiques, et j’en eus horreur (…)
son habit me repoussait, sa présence m’offusquait ; sa parole grave et
sérieuse excitait ma colère ».
Quelques années plus tard, sa fureur atteint de telles
proportions qu’elle aurait dû rompre à jamais tous rapports entre eux. Une
période qu’il raconte avec lucidité :
« Un enfant était à
l’agonie, mon frère Théodore ne craignit point de demander ouvertement aux
parents la permission de le baptiser, et peut-être allait-il le faire, quand
j’eus connaissance de sa démarche. Je regardais ce procédé comme une indigne
lâcheté ; j’écrivis au prêtre de s’adresser à des hommes et non à des enfants,
et j’accompagnai ces paroles de tant d’invectives et de menaces, qu’aujourd’hui
encore je m’étonne que mon frère ne m’ait pas répondu un seul mot. Il continua
ses relations avec le reste de la famille ; quant à moi, je ne voulus plus le
voir, je nourrissais une haine amère contre les prêtres, les églises, les
couvents, et surtout contre les Jésuites, dont le nom seul provoquait ma
fureur ».
Après des études de droit à Paris, Alphonse Ratisbonne,
entre dans la banque familiale, à Strasbourg, auprès de son oncle, un homme
fortuné extrêmement généreux, qui lui passe tous ses caprices (chevaux,
voitures, voyages, mille générosités en tout genre…). Si bien que le jeune
homme ne pense qu’à s’amuser :
« Je n’aimais que les
plaisirs : les affaires m’impatientaient, l’air des bureaux m’étouffait ; je
pensais qu’on était au monde pour en jouir ; et, bien qu’une certaine pudeur
naturelle m’éloignât des plaisirs et des sociétés ignobles, je ne rêvais
cependant que fêtes et jouissances, et je m’y livrais avec passion. »
Mais en son cœur, il ne se sent pas heureux au milieu d’une
telle abondance. Quelque chose lui manque. Il annonce alors ses fiançailles
avec sa nièce Flore, âgée de 16 ans. Pendant ses fiançailles, une petite
révolution s’opère en lui. Lui qui ne croyait à rien voit en sa fiancée son bon
ange :
« La vue de ma fiancée
éveillait en moi je ne sais quel sentiment de dignité humaine ; je commençais à
croire à l’immortalité de l’âme ; bien plus, je me mis instinctivement à prier
Dieu… Sa pensée élevait mon cœur vers un Dieu que je ne connaissais pas, que je
n’avais jamais invoqué ».
Premiers pas sur « le chemin de Damas »
Mais Flore étant encore trop jeune pour le mariage, on
éloigne le jeune homme quelque temps de Strasbourg. Il part alors en Italie où,
à Rome, deux événements le mettront sur le chemin de la conversion : sa
rencontre avec Théodore de Bussières, frère d’un de ses amis d’enfance, et
grand ami de son propre frère, converti lui aussi au catholicisme après avoir
abandonné le protestantisme, pour qui il éprouve donc « une profonde
antipathie », et sa visite du Ghetto (quartier
des Juifs), où la misère qu’il y découvre suscite en lui « pitié » et
« indignation » :
« Quoi ! Est-ce donc là
cette charité de Rome qu’on proclame si haut ! Je frissonnais d’horreur (…)
Jamais de ma vie je n’avais été plus aigri contre le christianisme que depuis
la vue du Ghetto. Je ne tarissais point en moqueries et en blasphèmes
(…) ».
Mais imprévus et coïncidences se succèdent, et dans une
sorte de jeu avec le père de son ami d’enfance, le baron de Bussières, qui ne
cesse de lui parler des grandeurs du catholicisme, Alphonse relève avec ironie chaque
défi que celui-ci lui pose, dont celui, fondamental, de porter sur lui une
médaille de la Sainte Vierge, à laquelle il tient tout particulièrement.
Jusqu’à finir par lui promettre de réciter matin et soir le Memorare, prière très courte et très
efficace que saint Bernard adressa à la Vierge Marie, se disant : « Après
tout, si elle ne me fait pas de bien, du moins ne me fera-t-elle pas de mal !
».
« Souvenez-vous, Ô très
pieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais ouï dire qu’aucun de ceux qui ont eu
recours à votre protection, imploré votre secours et demandé votre suffrage,
ait été abandonné. Plein d’une pareille confiance, je viens, Ô vierge des
Vierges, me jeter entre vos bras, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je
me prosterne à vos pieds. Ô Mère du Verbe, ne dédaignez pas mes prières, mais
écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. »
À son propre étonnement, les paroles du Memorare s’emparent de son esprit pour
ne plus le lâcher, « comme ces airs de musique qui vous poursuivent et
vous impatientent, et qu’on fredonne malgré soi, quelque effort qu’on
fasse », avouera-t-il plus tard.
Le « foudroiement »
Puis, un beau jour, le 20 janvier 1842, alors qu’il aurait
dû rentrer à Rome, Alphonse tombe sur Marie-Théodore de Bussières, le
converti, l’ami de son frère, qui lui propose une promenade. Il lui demande de
l’accompagner un instant à l’église Saint-André delle Fratte. Dix minutes plus
tard, celui-ci retrouve Alphonse agenouillé devant la chapelle Saint-Michel,
comme en extase, le visage plein de larmes, les mains jointes. Son expression
est indéfinissable.
« J’étais depuis un instant dans l’église lorsque tout
d’un coup, je me suis senti saisi d’un trouble inexprimable ; j’ai levé les
yeux, tout l’édifice avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour
ainsi dire concentré la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout
sur l’autel, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge
Marie, telle qu’elle est sur ma médaille ; elle m’a fait signe de la main de
m’agenouiller, une force irrésistible m’a poussé vers elle…
Je saisis la médaille que
j’avais laissée sur ma poitrine ; je baisai avec effusion l’image de la Vierge
rayonnante de grâce… Oh ! C’était bien elle ! Je ne savais où j’étais ; je ne
savais si j’étais Alphonse ou un autre ; j’éprouvais un si total changement,
que je me croyais un autre moi-même… Je cherchais à me retrouver et je ne me
retrouvais pas… La joie la plus ardente éclata au fond de mon âme; je ne pus
parler ; je ne voulus rien révéler ; je sentais en moi quelque chose de
solennel et de sacré… Le bandeau tomba de mes yeux ; non pas un seul
bandeau, mais toute la multitude de bandeaux qui m’avaient enveloppé
disparurent successivement et rapidement, comme la neige et la boue et la glace
sous l’action d’un brûlant soleil ».
Le 31 janvier 1842, Marie-Alphonse Ratisbonne est baptisé,
fait sa première communion et reçoit la confirmation. Ordonné prêtre en
1848, il s’installe en Palestine et consacre dès lors sa vie au catéchuménat
des convertis d’origine juive, au sein de la double congrégation (masculine et
féminine) de Notre-Dame de Sion qu’établit et dirige, pendant plus de cinquante
ans, son frère Théodore.
Maria Alphonse Ratisbonne
A converted Jew, born at Strasburg on 1 May, 1814; died at Ain Karim near Jerusalem, on 6 May, 1884. He belonged to a wealthy and prominent Jewish family in Alsace. After studying law at Paris he
became a member of his uncle's famous banking firm, and in 1841 was betrothed to the daughter of his oldest brother. As she was only sixteen
years old, the marriage was postponed, and Ratisbonne entered upon a pleasure
trip to the Orient. Though nominally a Jew, he was a radical infidel, a scoffer at religion, and, after the
conversion of his brother Theodor, a rabid enemy of everything Catholic. On his intended tour to the Orient, he came to Rome, where on 20 January, 1842, he was miraculouslyconverted to Catholicism in the Church of S. Andrea delle Fratte by an apparition of the Blessed Virgin. After his conversion he assisted his brother, Theodor, in founding the Sisterhood of Our Lady of Sion in 1843, was ordained priestin
1847, and entered the Society of Jesus. Desirous, however, to devote himself entirely
to the conversion of the Jews, he left the society with the consent of Pius IX, transplanted the Sisters of Sion to Jerusalem in 1855, and built for
them in 1856 the large Convent of Ecce Homo with a school and an orphanage for girls. In 1860 he erected the Convent of St. John on the
mountain at Ain Karim, together with a church and another orphanage for girls. Here Alphonse laboured with a few companions (Pères
de Sion) for the conversion of Jews and Mohammadens until his death. For boys he erected the orphanage of St. Peter, near the Gate of Jaffa outside of Jerusalem, with a school for
mechanical arts in the city.
Sources
De Bussière, L'enfant de Marie (Paris,
1859); Hewit, Two miraculous conversions from Judaism in Catholic World, XXXIX
New York, 1884), 613-26; Rosenthal, Convertitenbilder aus dem 19, Jahrh., III,I
(Schaffhausen, 1869), 194-237; Narrazione storica della prodigiosa apparizione
di Maria SSma Immacolata e istantanea conversione alla fede cattolica dell'
ebreo Maria Alfonso Ratisbonne, avvenuta in Roma il 20 gennaio 1842, nela
chiesa parrocchiale di S. Andrea delle Fratte, de' PP. Minimi di S. Francesco di Paolo (Rome, Vatican
Press, 1892).
Ott, Michael. "Maria
Alphonse Ratisbonne." The Catholic Encyclopedia. Vol. 12. New York: Robert Appleton Company, 1911. 20 Jan. 2019 <http://www.newadvent.org/cathen/12659a.htm>.
Transcription. This article was
transcribed for New Advent by Daniel Humm.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. June 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New
York.
Madonna del Miracolo Venerata
a Roma
Il 20 gennaio 1842, a Roma, all’interno della chiesa di Sant’Andrea delle
Fratte, la Vergine Maria «bella e maestosa come raffigurata sulla Medaglia
Miracolosa», apparve sull’altare della chiesa, nella cappella di San Michele
Arcangelo, ad Alphonse Ratisbonne, un giovane e ricco ebreo alsaziano,
convertendolo all’istante al credo cattolico. La storia della sua conversione è
indubbiamente la grazia più significativa e importante, tra quelle a noi
conosciute, ottenuta per mezzo della “Medaglia Miracolosa”, che la Madonna ha
donato il 27 novembre 1830 a Santa Caterina Labouré, nella celebre apparizione
che ebbe luogo nel convento parigino delle Figlie della Carità, in Rue du Bac.
La conversione dell’ebreo Ratisbonne ebbe da subito alta risonanza in tutto il
mondo, anche grazie alla pubblicazione della commovente lettera autobiografica
che scrisse, il 12 aprile 1842, all’amico sacerdote Dufriche-Desgenettes,
parroco delle celebre chiesa parigina di Nostra Signora delle Vittorie (dove a
quel tempo risiedeva anche il fratello maggiore di Ratisbonne, Théodore, da
alcuni anni convertitosi al cattolicesimo e divenuto sacerdote). Da allora
Sant’Andrea delle Fratte, meglio conosciuta come il Santuario romano della
Madonna del Miracolo, è considerata uno dei più importanti Santuari mariani
internazionali.
Storia di una
conversione miracolosa
Nel 1842, Alphonse-Charles-Tobie
Ratisbonne, un giovane ventottenne alsaziano, appartenente a una importante e
facoltosa famiglia di banchieri ebrei, in attesa di sposarsi con la sua Flora,
aveva deciso di trascorrere alcuni mesi in viaggio fino a Costantinopoli, per
riprendersi da alcuni seri problemi di salute che da tempo lo affliggevano.
Durante il viaggio, anche su pressante invito di due importanti famiglie
ebraiche presso le quali si era recato in visita a Napoli, i Culmann e i
Rothschild, decise di andare a Roma, dove ritrovò un vecchio compagno di studi,
il barone Gustave de Buissières.
Durante il suo soggiorno romano, Ratisbonne era solito trascorrere momenti di
svago a casa de Buissières, e non esitava ad ironizzare sulla religione
cattolica, che considerava una “istituzione di pazzi”, specialmente alla
presenza di Théodore de Buissières (in passato grande amico di Théodore
Ratisbonne), che da alcuni anni, da protestante, si era convertito al
cattolicesimo.
Il 15 gennaio 1842, mentre Alphonse si preparava a lasciare Roma, decise di
andare a salutare Théodore de Buissières, dal quale ricevette una sfida: lo
scettico Ratisbonne avrebbe dovuto indossare una “Medaglia Miracolosa”
(identica a quelle che santa Caterina Labouré distribuiva dopo la celebre
apparizione del 1830), sino al suo ritorno in Francia, e avrebbe inoltre dovuto
recitare, due volte al giorno, al mattino e alla sera, la celebre preghiera
mariana di San Bernardo di Chiaravalle, il “Memorare”.
Ratisbonne accettò la sfida, e indossò la medaglia, che avrebbe comunque poi
voluto donare come ricordo alla sua fidanzata, nella piena convinzione che
quelle forme di “superstizione”, come egli amava chiamarle, non avrebbero
provocato in lui un benchè minimo cambiamento spirituale.
Giovedì 20 gennaio 1842, Ratisbonne (che nel frattempo aveva posticipato di
qualche giorno la sua vacanza romana), accompagnò il suo amico barone nella
chiesa di Sant’Andrea delle Fratte, poiché questi doveva organizzare il
funerale di un suo caro amico da poco scomparso, il conte La-Ferronays. Il
giovane banchiere alsaziano, mentre attendeva l’amico Théodore, decise nel
frattempo di visitare la chiesa, per ammirarne le bellezze artistiche.
Appena giunto dinanzi alla cappella dedicata a San Michele Arcangelo, si trovò
improvvisamente solo e fu lì che avvenne il miracolo: egli vide d’un tratto una
piccola sfera di luce che all’improvviso esplose in migliaia di frammenti di un
bagliore accecante, che gli trafissero il cuore con l’amore della Vergine Maria
e vide poi la Madonna ritta davanti a lui, avvolta nella luce e circondata da
palpitanti raggi di sole.
Ratisbonne descrisse così la sua miracolosa conversione: «La Chiesa di
Sant’Andrea delle Fratte è piccola, povera e quasi sempre deserta. Quel giorno
ero solo o quasi solo. Nessun oggetto d'arte attirava la mia attenzione.
Passeggiavo macchinalmente girando gli sguardi attorno a me. Ricordo soltanto
che un cane nero scodinzolava dinanzi a me... Ben presto anche quel cane
disparve.
La Chiesa intera disparve; io non vidi più nulla... O meglio, mio Dio, io vidi
una sola cosa! ... Come potrei parlarne? La parola umana non può facilmente
esprimere ciò che è inesprimibile… Ero da pochi istanti nella chiesa di S.
Andrea, quando, improvvisamente, mi sentii afferrato da un turbamento
inesprimibile.
Alzai gli occhi; l'edificio intero era come scomparso ai miei sguardi; una sola
cappella aveva concentrato tutta la luce. In un grande fascio di luce, mi è
apparsa, dritta, sull'altare, alta, brillante, piena di maestà e di dolcezza,
la Vergine Maria, quale si vede sulla Medaglia Miracolosa; una forza
irresistibile mi ha spinto verso di Lei. La Vergine mi ha fatto segno con la
mano di inginocchiarmi. Mi è parso che dicesse: “Bene!” Non mi ha parlato, ma io ho compreso
tutto…
Le parole non bastano per dare un’idea dei
doni ineffabili che sgorgano dalle mani della nostra Madre! La misericordia, la
tenerezza e la ricchezza dei Cieli ne fluiscono a torrenti riversandosi sulle
anime dei protetti da Maria! … La Vergine non pronunciava alcuna parola, ma
compresi perfettamente... Provavo un cambiamento così totale che credevo di
essere un altro, la gioia più ardente scoppiò nel profondo dell'anima; non
potei parlare...
Non saprei render conto delle verità di cui avevo acquisito la fede e la
conoscenza. Tutto quello che posso dire è che il velo cadde dai miei occhi; non
un solo velo, ma tutta la moltitudine di veli che mi aveva circondato,
scomparve... Uscivo da un abisso di tenebre, vedevo nel fondo dell'abisso le
estreme miserie da cui ero stato tratto a opera di una misericordia infinita...
Tanti uomini scendono tranquillamente in questo abisso con gli occhi chiusi
dall'orgoglio e dall'indifferenza...
Mi si chiede come ho appreso queste verità, poiché è certo che non ho mai
aperto un libro di religione, non ho mai letto una sola pagina della Bibbia:
tutto quello che so è che, entrando in chiesa, ignoravo tutto, e uscendone,
vedevo tutto chiaro...
Non avevo alcuna conoscenza letterale ma interpretavo il senso e lo spirito dei
dogmi, tutto avveniva dentro di me, e queste impressioni, mille volte più
rapide del pensiero, non avevano solamente commosso l'animo, ma l'avevano
diretto verso una nuova vita...
I pregiudizi contro il Cristianesimo non esistevano più, l'amore del mio Dio
aveva preso il posto di qualsiasi altro amore… Quando arrivò il barone De
Bussières mi trovò col volto rigato di pianto. Non potei rispondere alle sue
domande... Tenevo in mano la medaglia che avevo appesa al collo e coprivo di
baci l'immagine della Vergine... Era Lei, sicuramente Lei!
Non sapevo dove ero, non sapevo se ero Alphonse o un altro; provavo in me un
tale cambiamento che mi pareva essere un altro; cercavo di ritrovare me stesso
e non mi ritrovavo... Non riuscivo a parlare; non volevo dire niente; sentivo
in me qualche cosa di solenne e di sacro che mi costringeva a cercare un
sacerdote».
Tutti i cattivi pensieri e le avversità che Ratisbonne nutriva nei confronti
del cristianesimo scomparvero dalla sua mente, ed il suo modo di pensare mutò
in maniera talmente radicale che abbandonò tutto, lasciò la fidanzata che
doveva sposare, e il 31 gennaio si fece battezzare.
Pochi anni dopo entrò nella Compagnia di Gesù (proprio con quei gesuiti contro
i quali egli stesso confessava che «ardeva in lui dell’odio il più mortale»), e
fu ordinato sacerdote nel 1848.
Si trasferì in Terra Santa, al seguito del fratello maggiore Théodore, nel
movimento da questi fondato nel 1843 a Parigi, le Religiose di Nostra Signora
di Sion, per pregare ed impegnarsi a un dialogo costruttivo con gli ebrei
tendente all’unità, e per fondare una nuova sede dell’Istituto, nei pressi
dell'antico pretorio di Pilato, dove venne rinvenuto il “Lithostrotos” di cui
parla il Vangelo di Giovanni.
Ratisbonne morì santamente ad Ain Karim il 6 maggio 1884, nella stessa terra
dove il Figlio di quella “Meravigliosa Regina” che gli era apparsa
convertendolo, era morto sulla croce anche per la sua salvezza.
«La Lourdes romana»
Subito dopo la diffusione della
notizia del prodigioso miracolo, che aveva ormai fatto il giro di tutta Roma,
la Santa Sede decise di iniziare un processo per chiarire cosa fosse realmente
accaduto.
Il cardinale Vicario Costantino Patrizi, delegò il suo promotore fiscale,
Francesco Anivitti, di occuparsi con tutta la celerità e accuratezza degli atti
del processo. Furono sottoposti ad un rigoroso esame ben nove testimoni, tra
cui Ratisbonne, i quali sotto giuramento deposero quanto avevano visto e
udito.
Il cardinal Patrizi, dopo aver accuratamente studiato gli atti processuali, e
dopo aver udito il parere di molti Consultori di sana dottrina e specchiata
virtù e pietà, con Decreto del 3 giugno 1842, dichiarò e definì la conversione
di Alphonse-Marie Ratisbonne «essere veramente miracolosa», concedendo inoltre
la facoltà di pubblicarne il racconto degli atti processuali.
Da allora, il 20 gennaio di ogni anno, nel cuore del centro storico di Roma,
nella Basilica di Sant’Andrea delle Fratte (affidata nel 1585 da Sisto V alla
cura dei Padri Minimi di San Francesco di Paola), si fa memoria, con una solenne
e maestosa cerimonia, dell’unica apparizione certificata della Vergine Maria
nella città eterna.
Per le numerose conversioni registrate dinanzi alla veneratissima immagine
posta nella cappella dell’apparizione, Papa Benedetto XV ha definito questo
importante santuario mariano “la Lourdes romana”. Nel corso degli anni è
stato inoltre arricchito di numerose indulgenze e privilegi: Pio XII, nel
1942, elevò la chiesa a Basilica e Giovanni XXIII, nel 1959, la insignì del
titolo cardinalizio.
Numerosi santi sono venuti a pregare nel Santuario della Madonna del Miracolo:
da santa Maria Crocifissa di Rosa, fondatrice delle Ancelle della Carità, a san
Giovanni Bosco (che si recò nel Santuario il Sabato Santo del 1880, per
affidare alla Vergine Maria l’approvazione delle Costituzioni dei Salesiani),
fino a santa Teresa di Lisieux, che nel 1887, durante il suo soggiorno romano,
dimorava con la sua famiglia a pochi metri di distanza.
Furono devoti alla Madonna del Miracolo anche san Vincenzo Pallotti e san Luigi
Guanella, san Luigi Orione e la beata Maria Teresa Ledóchowska. San
Massimiliano Maria Kolbe, che il 29 gennaio 1918 celebrò la sua Prima Messa
proprio all’altare dell’apparizione, fu tra i più assidui frequentatori del
santuario romano. Anche San Giovanni Paolo II venerò l’immagine della Madonna
del Miracolo, durante la sua visita pastorale del 28 febbraio 1982.
Autore: Dario Di Maso
Voir aussi : https://www.marypages.com/apparition-de-la-sainte-vierge-marie-%C3%A0-alphonse-ratisbonne-(rome-1842)-fr.html