vendredi 26 août 2016

Sainte JEANNE-ÉLISABETH BICHER des AGES, vierge et fondatrice



Sainte Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages

Fondatrice des Filles de la Croix-Saint-André ( 1838)

Elisabeth Bichier des Ages se mit sous la direction de saint André Hubert Fournet, curé de Maillé, que nous fêtons le 13 mai. Elle installa aux environs de Poitiers une petite communauté qui se consacra à l'enseignement et au soin des malheureux: 'Les Filles de la Croix'. 

- Congrégation des Filles de la Croix.

- Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Ages, fondatrice des Filles de la Croix.



Jeanne-Elisabeth Bichier des Ages (1773, Le Blanc - La Puye, 1838) Durant la Révolution, retirée à Béthines, elle reçoit du Père Fournet une orientation de vie au service de Dieu et des pauvres. En 1820, elle installe sa communauté dans l'ancien prieuré de La Puye, qui va devenir la maison-mère de la congrégation. Béatifiée en 1934, elle sera canonisée en 1947. (diocèse de Poitiers- quelques saints du Poitou et d'ailleurs)

À La Puye dans le Poitou, en 1838, sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Ages, vierge. Pendant la Révolution française, elle aida saint André-Hubert Fournet à exercer un ministère clandestin et, quand l’Église retrouva la paix, elle fonda la Congrégation des Filles de la Croix pour faire l’école aux enfants de la campagne et soigner les pauvres.


Martyrologe romain

'Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres' était ce qui animait Sœur Elisabeth et ses sœurs.


Sainte Jeanne-Élisabeth Bichier des Ages
Fondatrice des Filles de la Croix (1773 - 1838) - Canonisée en 1947
Enfance de Jeanne-Élisabeth Bichier des Ages
Elisabeth, née au Château des Âges, est baptisée le jour même de sa naissance à l’église de St. Génitour du Blanc.
Sur l’acte du baptême, deux témoins : la servante et le cocher vont attester leur présence par une petite croix.
Elisabeth est une petite fille  facile à élever ;  elle grandit, choyée par ses parents et ses trois frères.
L’éducation à la foi chrétienne est faite par Madame Bichier. A travers tout, elle trouve l’occasion d’enseigner à ses enfants la présence de Dieu : prière, partage, hospitalité….
Elisabeth est attirée par tout ce qui touche la vie avec Dieu.
A la fin de ses études à Poitiers, Elisabeth rejoint sa famille au Château des Ages. La vie d’une châtelaine n’est pas une vie oisive. A l’école de sa mère, elle apprend tout ce qui est nécessaire à la bonne marche  de la maisonnée.
Chaque après-midi, elle va prier dans l’église de son baptême et reste de longs moments en adoration devant Jésus Eucharistie.
En 1789,  c’est la Révolution en France.
La famille Bichier se disloque. Laurent, le frère aîné émigre. Monsieur Bichier tombe malade. Il s’éteint le 17 janvier 1792.
La Constitution civile du Clergé, votée par l’Assemblée est cause de dissensions religieuses dans le pays.
Très vite, l’incidence de l’émigration de Laurent retombe sur les habitantes du Château des Ages. Madame Bichier et sa fille décident de quitter le château et s’établissent au Blanc.
Un jour, le Comité révolutionnaire invite Elisabeth à tenir la place de la Déesse Raison. Face au refus d’Elisabeth, les visites domiciliaires, les tracasseries presque quotidiennes se multiplient. Lors d’une visite, le Comité découvre, dans un coin de grenier, des équipements militaires ayant servi aux gardes que commandait Monsieur Bichier : Madame Bichier et sa fille sont emprisonnées à Châteauroux
Un des frères d’Elisabeth obtient, assez vite,  la libération de sa mère et de sa sœur.
En 1796, Elisabeth et sa mère s’installent à Béthines dans leur propriété de La Guimetière.
C’est, pour Elisabeth, le calme d’une vie « normale », mais son être profondément religieux souffre de sa situation. Depuis des mois, des années, Elisabeth n’a pas communié. Elle porte plus que jamais dans son cœur le désir de se consacrer à Dieu.
Un jour de 1797, le vieux serviteur de La Guimetière a quelque chose à dire à ces dames, quelque chose qui se dit tout bas :
Un curé, un vrai curé catholique, l’abbé Fournet, célèbre la messe en cachette, de temps en temps pour les chrétiens des environs.
Ce prêtre risque sa vie. On dit qu’il vit caché … que les gendarmes le cherchent …
La prochaine messe sera célébrée dans la ferme des Marsyllis, à quinze kilomètres d’ici, une nuit de la semaine prochaine. Il faut arriver de nuit, éviter d’être vu.
Elisabeth a écouté. Se confesser, communier, pouvoir parler à un prêtre que l’on dit être un saint ! C’est une réponse du Seigneur à sa prière de chaque jour.
Elisabeth, sur son petit âne, accompagnée du serviteur qui la conduit , traverse le plateau, de Béthines aux Marsyllis. Elle s’est enveloppée de la mante sombre des femmes du pays. Ils se sont mis en route dès la tombée de la nuit. Après plus de trois heures de marche, ils pensent être près du but.
Tout est noir … tout est désert … On s’avance … au fond, on aperçoit le vantail d’une porte de grange. L’homme se glisse par la petite porte. La grange est pleine de monde. Des paysannes, des paysans, quelques adolescents ….. Le prêtre, revêtu des ornements sacerdotaux s’apprête à célébrer l’Eucharistie sur une table de cuisine recouverte de linge blanc.
Après la messe, le prêtre va s’installer à côté d’un confessionnal de fortune, dans le recoin de l’étable, et les personnes qui désirent se confesser s’approchent. Les gens s’écartent pour laisser passer Elisabeth. Le prêtre intervient :
« Croyez-vous, Mademoiselle, que je vais laisser pour vous entendre, ces mères de famille et ces paysans venus de plusieurs lieues pour réclamer mon ministère ? »
« Mon Père, il suffira que vous consentiez à m’écouter après eux, j’attendrai… »
Et l’attente commence et continue … Elisabeth se confessera la dernière de tous, presque à l’aube.
Elle confie, sûrement, à ce prêtre, son désir de don absolu de toute sa vie à Dieu.
La Guimetière
Lorsque Elisabeth transmet à sa mère l’orientation que le prêtre lui propose, Madame Bichier accepte volontiers d’ouvrir sa maison pour les catéchismes. Peu à peu, Elisabeth regroupe tout un petit monde à La Guimetière.
En 1801, le Concordat est signé. Il amène en France la paix religieuse. Elisabeth emploie tout son savoir-faire pour qu’une mission soit vécue à Béthines.Un des missionnaires est le Père Fournet.
Dans la nuit du 20 juillet 1804, Madame Bichier décède.
Elisabeth peut désormais répondre au désir du Père Fournet qui lui propose de grouper autour d’elle des jeunes filles pour former  une communauté religieuse.
Pendant un an, Elisabeth va à la Providence à Poitiers, avec sa servante Marie-Anne pour « apprendre » la vie religieuse. A leur retour à La Guimetière, deux amies, Véronique et Madeleine les rejoignent.
La communauté à Maillé
Elisabeth et ses compagnes commencent bientôt une vie de communauté à Maillé sous la direction du Père André.
Elle a cherché une demeure assez vaste pour y loger la communauté des 5 sœurs et ouvrir une classe. Elle a trouvé une gentilhommière, appelée Molante.
Avec Elisabeth, le Père André a composé un petit règlement de vie et les sœurs dans leur élan généreux s’y appliquent de tout leur cœur.
En février 1807, les 5 premières sœurs prononcent leurs vœux. Elles font vœu de pauvreté, chasteté, obéissance. Elles ajoutent la promesse de se vouer au soulagement des malades et à l’instruction des pauvres.
Chaque jour, dans le petit oratoire de Molante, les sœurs se relaient pour une adoration perpétuelle.
Un matin, au retour de la messe célébrée à l’église de Maillé, Sœur Elisabeth semble entendre des cris étouffés dans les broussailles. Guidée par les plaintes, Elisabeth se fraie un chemin, dans les épines.
Au pied d’un chêne, se creuse une grotte assez vaste. Une vieille femme dévorée de plaies et de vermine gémit. Elisabeth s’affaire pour chercher de l’aide : il faut héberger cette personne, la soigner, l’aider.
A Molante, la cancéreuse (comme on l’appelle) est soignée jour et nuit. Elle mourra dans les bras d’Elisabeth.
Pour la communauté de Molante, pour toutes les sœurs Filles de la Croix, la grotte de la cancéreuse reste un lieu de pèlerinage.
La Puye
La maison de Molante est pleine à craquer. C’est une ruche débordante de prière et de travail. Les sœurs essaient de vivre l’amour de Dieu et des autres. Elisabeth voit le désir du Père Fournet réalisé.
Des jeunes filles sont venues partager la vie et la mission des sœurs. Elisabeth réfléchit, s’informe auprès d’autres congrégations sur l’avenir de la communauté de Molante. Elle a recueilli des renseignements qui lui seront utiles pour l’organisation de la communauté. Il est indispensable que l’intuition première du Père André soit précisée et écrite. Une règle de vie sera donc écrite.
La maison de Molante est trop petite. Il faut donc penser à déménager. Les sœurs s’installent au bourg de St. Pierre de Maillé puis à La Puye dans les restes des bâtiments du prieuré fontevriste.
Elisabeth a dû subir une intervention chirurgicale à Paris. L’opération est longue. Le chirurgien est étonné du courage de la malade, admire sa simplicité, son amabilité, sa foi. Des dames des cercles mondains de la capitale rendent visite à Elisabeth et demandent une présence religieuse dans la région parisienne.
De nombreux appels sont lancés pour l’éducation des enfants … le soin des malades et des personnes âgées …. C’est l’époque des fondations …. Sœur Elisabeth a ouvert beaucoup de communautés à travers toute la France.
« Glorifier Dieu et le faire Glorifier par les petits et les pauvres » était ce qui animait Sœur Elisabeth et ses sœurs.
Sœur Elisabeth, malgré un tempérament robuste, est affaiblie par la maladie et la souffrance.

Le 26 août 1838, Sœur Elisabeth est entrée dans la gloire du Christ, son Seigneur.




Sainte Elisabeth BICHIER DES AGES

Nom: BICHIER DES AGES
Prénom: Elisabeth
Nom de religion: Jeanne Élisabeth
Pays: France

Naissance: 05.07.1773  (Poitou)
Mort: 26.08.1838

Etat: Religieuse - Fondatrice
Note: Fondatrice des "Filles de la Croix" pour l'assistance aux malades et l'éducation des enfants de ruraux.
Béatification: 13.05.1934  à Rome  par Pie XI

Canonisation: 06.07.1947 à Rome  par Pie XII

Fête: 26 août

Réf. dans l’Osservatore Romano:
Réf. dans la Documentation Catholique: 1947 col.1193-1206

Notice

Née en 1773 aux confins du Berry et du Poitou, Elisabeth Bichier des Ages se met sous la direction de saint André-Hubert Fournet, curé de Maillé, et s'installe, avec quelques compagnes, près de ce village des environs de Poitiers. La petite communauté devient une congrégation qui prend le nom de "Filles de la Croix". Au lendemain de la tourmente révolutionnaire, elles ont devant elles une tâche immense: éducation des enfants de la campagne et spécialement des jeunes filles, soin des malades, assistance aux pauvres. Installée en 1820 dans "l'antique monastère de la Puye", dépendant autrefois de Fontevrault (diocèse de Poitiers), mais fort délabré, la jeune congrégation comptait déjà, dix ans plus tard, quelques soixante-trois maisons, car le Ciel, répondant à la prière de la sainte, avait fait "pleuvoir des sœurs". Sur la fin de sa vie elle rencontre dans les Pyrénées le jeune Michel Garicoïts  2 pour qui elle sera un modèle et une inspiratrice. Elle meurt le 26 août 1838.


(Joan, Jeanne) Elizabeth Bichier des Âges (Anges) V (RM)

Born at the Château des Âges, Le Blanc (near Bourges), France, in 1773; died at Le Pay, Poitiers, August 26, 1838; canonized in 1947.


Jeanne Elizabeth Marie Lucy was born into a family with political connections. Her father, Antony Bichier, was a public official and her mother, Mary Augier de Moussac, was the daughter of another man who held public office. The name was rather long for a small child, so she was generally called Elizabeth. She was educated at a convent in Poitiers, which made her feel at home. Her maternal uncle the Abbé de Moussac, was vicar general of Poitiers, and the superioress of her convent school was a relative, too. The only other detail we have of her childhood is that she liked to build sandcastles.

When Elizabeth was 19, her father died. A few weeks later (February 1792), the National Assembly issued a decree against the property of those citizens, the émigrés, who had left France in the face of the Revolution. Because her eldest brother was among these émigrés and mother was too old and sick to help, Elizabeth undertook the management of her brother's property. She asked the Abbé de Moussac to teach her property law and financial accounting. Although she was unable to master these disciplines, what she did learn assisted her in the future. Armed with a little knowledge, she fought and won a long court battle to retain control of the family property.

In 1796, Elizabeth and her mother left their family home and went to live at La Guimetière, near Béthines in Poitou. The local parish was in upheaval due to the Revolution: Most loyal priests were exiled, leaving only atheism and constitutional priests. In order to keep the faith alive, each night Elizabeth would gather the farmers and their wives for prayers, hymns, and spiritual reading at La Guimetière. Soon she heard rumors of a priest saying Mass in a barn 25-miles away at Maillé. The priest was Abbé Saint Andrew Fournet.

Elizabeth immediately sought him out at Maillé and the two became fast friends. She often visited the barn at Petits Marsillys, and Fournet wrote up a rule for her to follow as she began her life of teaching and other works of charity, while discouraging her entry into the Trappistine convent. So she continued her life at Béthines, leading prayer, teaching young children, and tending the sick and needy.

Eventually, Andrew Fournet knew that Elizabeth was just the woman to implement his vision of a small community of nuns to tend the sick and teach rural girls. He told her, "There are ruins to be rebuilt, ignorance to be remedied." Elizabeth felt that she did not have the background or experience to lead such a project because she had never been a nun, much less a superior. Upon her mother's death in 1804, the two decided that she should undertake a year's novitiate at the Carmelite convent at Poitiers. Knowing that she might never come out again, Andrew soon arranged for her to be transferred to the Society of Providence.

In the meantime, the Abbé Fournet wasted no time. He began to form a community at La Guimetière, which included Madeleine Moreau, Mary Anne Guillon, and two other young women. Despite her protests, Elizabeth was called out of the convent after only six months. In May 1806, they moved the community from La Guimetière to the Château de Molante near Maillé. Here they began to teach the children, to shelter and care for the elderly and sick, and to make reparations for the outrages and sacrilege wrought by the Revolution against Christ in the Blessed Sacrament.

Thus, the Daughters of the Cross or Sisters of Saint Andrew were formed in Poitiers when the sisters made temporary vows in early 1807. Elizabeth and Andrew only intended that it should be a local congregation affiliated with an established order, but by the end of 1811, it was clear that they would have to stand alone. They moved into a bigger place, Rochefort, in Maillé itself to house the 25 members of the community. Five years later their rule was approved by the diocesan authorities of Poitiers.

Despite jurisdictional disputes, thirteen new convents were opened in 1819-1820. The civil authorities did not object to small communities of religious assisting the people throughout the countryside. Between 1821 to 1825, 15 more house were opened in a dozen dioceses. Soon the bishops were inviting them into their dioceses and the sisters established communities in Bayonne, Béarn, the Basque country, Gascony, and Languedoc. By 1830, they had 60 convents in France to which Elizabeth travelled regularly. When the Basque house of Igon was opened, its spiritual director was the young curate who became Saint Michael Garicoîts, who helped Mother Elizabeth tremendously after the death of Saint Andrew in 1834. She, in turn, encouraged Saint Michael in the founding of the society of missioners called the Priests of the Sacred Heart of Bétharram.

Mother Elizabeth was a gentle, resolute women, who was undaunted by difficulties. Her sole concern was the good of others.

Elizabeth's health began to fail in the fall of 1836. By spring she suffered continual, acute pain and was subject to fits of delirium. After ten days of agony borne with patience, Elizabeth died peacefully (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Kalberer, Walsh).

Saint Jeanne Elizabeth des Bichier des Anges

Profile

Daughter of Antony Bichier, lord of Agnes, and Marie Augier de Moussac. From ages ten through nineteen she was educated at a convent at Poitiers, France. When her father died, she returned home to keep her family’s property from being confiscated by the state. She won the court battle to retain the property, and she and her mother moved to La Guimetiere.

The town still suffered the effects of the French Revolution; it didn’t even have a priest, much less religious communities. Jeanne Elizabeth gathered the remaining faithful together to pray, read Scripture, and sing hymns. Lived for a while with the Carmelites and the Society of Providence to learn about religious life firsthand.

She soon heard of Saint Andrew Fournet, who practiced a similar ministry in a nearby city; in 1797 she met him, and asked for his help. The two quickly became friends, and together founded the Daughters of the Cross of Saint Andrew to care for the sick and the poor, and to help educate the people of rural France. Jeanne Elizabeth was the first superior of the community, and by 1830 the community had sixty houses scattered throughout France. A men’s congregation, Priests of the Sacred Heart of Betherran was formed alongside the Daughters.

Born

Santa Giovanna Elisabetta Bichier des Ages Fondatrice


La Blanc, Francia, luglio 1773 - Puy-en-Vélay, Francia, 26 agosto 1838

Giovanna Elisabetta Bichier nacque il 5 luglio 1773 nel castello degli Ages, nell'Indre, da una famiglia profondamente religiosa. Nel 1797 incontrò Andrea Uberto Fournet, curato di Maillé a cui affidò la direzione della sua anima. Inizialmente attirata dalla austera vita religiosa (Trappa o Carmelo), su suggerimento di Fournet fondò invece una Congregazione il cui carisma era l'assistenza ai malati e l'educazione delle fanciulle. Nel 1807 nacque l'Istituto delle Figlie della Croce, che si sviluppò rapidamente. Quando morì il 26 agosto 1838, Giovanna Elisabetta lasciava novantanove case in ventitré diocesi. Nonostante l'apparente serenità, Giovanna Elisabetta conobbe profonde sofferenze fisiche e morali, soprattutto dopo il 1815, anno in cui rimase invalida in seguito ad una operazione mal riuscita. Profondamente devota all'Eucaristia, visse una spiritualità fondata sulla contemplazione della Croce. (Avvenire)

Martirologio Romano: A Puy-en-Vélay presso Poitiers sempre in Francia, santa Giovanna Elisabetta Bichier des Âges, vergine, che, durante la rivoluzione francese, aiutò sant’Andrea Uberto Fournet a svolgere clandestinamente il suo ministero e, restituita la pace alla Chiesa, fondò la Congregazione delle Figlie della Croce per l’istruzione dei poveri e l’assistenza ai malati.

La fondatrice delle Figlie della Croce, o Suore di S. Andrea, che Pio XI definì "un capolavoro della natura e della grazia", nacque il 5 luglio 1773 nel Chàteau des Ages de Blanc, nel Berry, Francia. Il buon esempio dei genitori sviluppò presto nel cuore della piccina una irresistibile attrattiva per i poveri e i sofferenti. Dopo 4 anni trascorsi nel collegio delle Suore Ospitaliere di Poitiers. si sentì incline a farsi trappistina per l'amore alla penitenza. ma la rivoluzione francese le impedì di effettuare il suo sogno. A 19 anni l'immatura morte del padre la costrinse ad assumere la difesa del patrimonio familiare insidiato dalle leggi eversive della rivoluzione. Elisabetta trovava nelle comunioni frequenti e talvolta arrischiate, la forza gioiosa di spendersi peri poveri e i sacerdoti ricercati dai sanculotti, e di rifiutare la mano di tanti giovani che la ricercavano per la sua bellezza. Essa diceva: "Le apparenze di questo mondo passano; vergognose e terribili come sono oggi, liete e sorridenti come erano un tempo, come forse saranno domani, dopo questo sangue e queste rovine, sono sempre apparenze, ombre fuggevoli a cui non posso attaccarmi. Prendo sul serio le promesse del mio battesimo: il mondo non è più nulla per me; io non lo temo e non lo amo".


Alta, slanciata, armoniosa, Elisabetta, verso la fine del 1797 si trasferì a La Guimetière, nel paese di Béthines. In quegli anni conobbe S. Andrea Fournet (1752-1834) che per 4 anni era stato costretto a vivere esule nella Navarra perché non aveva voluto giurare la costituzione civile del clero. Prima ancora che la ghigliottina cessasse di funzionare era tornato clandestinamente nella zona della parrocchia di Maillé per organizzarvi i servizi religiosi di notte, nelle stalle, nei cascinali, onde sfuggire all'odio dei rivoluzionari. Elisabetta incontrò la prima volta il santo nel fienile di Marsillys. Appena lo aveva sentito spiegare il Vangelo si era detta: "Ecco il prete che io cercavo". Dopo aver atteso per 5 ore il suo turno, fece a lui la sua confessione. In successivi incontri il santo le tracciò un primo regolamento di vita, e le suggerì di aprire a Béthines una scuola femminile pur continuando a visitare i malati, a soccorrere i poveri e ricamare arredi sacri per gli altari spogli.

Nel 1801 il concordato tra Pio VII e Napoleone ridiede ufficialità al culto cattolico in Francia: le chiese furono riaperte e i sacerdoti poterono svolgere liberamente il loro ministero. Don Fournet nel 1804 consentì a Elisabetta che si associasse alcune giovani volenterose e che per un anno si formasse alla vita religiosa in un convento di Poitiers. Il primo nucleo delle Figlie della Croce, stabilito nella stessa casa di Elisabetta, si trasferì nel 1806 nel castello di Molante. Rimanendo così più vicina alla residenza del Fournet, a costui fu consentita una cura più assidua della nascente comunità. L'approvazione ecclesiastica però si fece desiderare per cui i due fondatori pensarono di aggregare la loro associazione a una congregazione già canonicamente eretta. Elisabetta più tardi ammetterà: "Se abbiamo costituito una congregazione lo abbiamo fatto senza saperlo e senza volerlo".

A Molante il P. Andrea ogni tanto mandava delle orfanelle da istruire, dei ragazzi da avviare al sacerdozio e dei malati da curare. Suor Elisabetta si valeva della sua autorità per riservarsi i più ripugnanti, per andarne a raccogliere altri per le campagne e seppellire i morti dei dintorni. Nel 1811 le prime suore si trasferirono a Maillé, nella parrocchia del Fournet. Nonostante la loro estrema povertà e il rigore della regola, che prescriveva tre giorni di digiuno la settimana, l'istituzione si propagò celermente. Suor Elisabetta aveva il talento dell'organizzazione. Sapeva animare le dubbiose con l'esempio e la parola: "Avete dunque dimenticato che avete uno sposo sanguinante?". "Per soccorrere i poveri dobbiamo privarci del nostro pane, delle nostre vesti, del nostro letto". In quel tempo frequenti erano le carestie. Le figlie di Suor Elisabetta si cibavano allora di avena e patate per non lasciare mancare il necessario ai malati. Tutte accettavano volentieri una simile mortificazione. Del resto, la fondatrice anche in tempo di abbondanza non aveva trascorso un'intera quaresima a pane secco e nocciole di pesca conservate nell'estate precedente?

Nel 1815 Suor Elisabetta fu costretta a recarsi a Parigi per una operazione resasi necessaria. In seguito a un urto violento, la croce di metallo che portava al collo le aveva provocato una contusione al petto con allarmanti complicazioni. Nell'ambiente mondano della capitale la santa ebbe modo di contrarre amicizia con la marchesa de Croisy che la aiutò a istituire a Issy (1817) una casa centrale, con il noviziato, per fare fronte alle crescenti e varie necessità dell'opera. Di molto vantaggio fu pure la fondazione della "Grande Provvidenza" per l'educazione delle orfanelle. Suor Elisabetta la predilesse. Una volta raccomandò alla superiora: "Siate molto caritatevole con le dame dell'amministrazione, con le suore e le bambine siate come la chioccia con i pulcini... Quando sarò vecchia e non sarò buona a nulla verro qui, mi comprerete un maialino ed io, con le erbe del giardino che raccoglierò e farò bollire, le alleverò. Sarebbe bene che accomodaste in casa le scarpe; siete numerose e le orfanelle ne consumano tante... Quando ero in carcere con mia madre, al tempo di Robespierre, accomodavo io i nostri stivali e i nostri vestiti". Nella fondazione di Valencay, il cui castello apparteneva al principe Talleyrand, ex-vescovo, ebbe frequenti contatti con lui, famoso diplomatico, il quale la giudicò una nuova Giuditta. Ed esclamava: "Ella mi fa fare tutto quello che vuole".

A Maillé la famiglia crebbe ancora di più dopo l'approvazione delle costituzioni mitigate (1816). Le case si moltiplicarono anche nella Francia meridionale, specialmente nei paesi baschi, dove S. Michele Garicoits fu un prezioso ausiliare delle Figlie della Croce. Con i beni di famiglia, nel 1819, essendo diventata insufficiente la casa di Maillé ad accogliere le vocazioni, Suor Elisabetta comperò l'antico priorato fontevrista di La Puye. E allora oltre che dalla febbre dei viaggi la fondatrice fu presa anche da quella delle costruzioni, senza tuttavia dimenticare il primato dello spirituale sul temporale. Ella sarà sempre sulla breccia nonostante la ferita al seno che le sanguinerà per venticinque anni, le prove, le desolazioni e la rigida direzione del Fournet che nel 1820 aveva rinunciato alla parrocchia per stabilirsi con le sue Figlie spiritual1, onde assisterle insieme con i malati e le orfanelle. Dal suo cuore le iniziative di bene passavano all'animo della cofondatrice la quale aveva un'arte speciale per stimolare e consolare le religiose afflitte. Un giorno chiesero a Madre Elisabetta: "Vi ricordate di tutte le vostre figlie?". "Sì, rispose, le ho tutte nella manica e più avanti ancora, nel cuore".

Dalle religiose esigeva sempre una rigorosa ubbidienza. Quando non poteva visitare le varie case, convocava le suore a gruppi in una delle case maggiori. La sua prodigiosa attività non le impediva di scrivere lettere durante la notte per ammonire, incoraggiare e stimolare alla virtù con soavità e forza. A una superiora ordinava: "Bisogna rimproverare la vostra postulante molto liberamente: ditele che ve lo raccomando perché voglio trovarla completamente spoglia delle maniere mondane, talmente umile e morta a se stessa che si possa camminare sul suo corpo senza che ne soffra, e che non sia più sensibile a nulla".

Contro le scrupolose era inesorabile. "Ci occorrono delle giovani capaci di lavorare, di istruire, edificare, curare i malati; che abbiano molto zelo e molta carità. Quelle giovani senza energia che, con le loro devozioni particolari, sono piene di delicatezze per se stesse, non fanno per noi...Finitela con tutte le vostre miserie, i vostri scrupoli, le vostre suscettibilità e le vostre delicatezze spirituali! Lavorate coraggiosamente per la gloria di Dio, dimenticandovi completamente come un involto di biancheria sporca". Dalle superiore esigeva l'esercizio continuo della carità. "Siate sempre molto dolce, scrisse a una di loro, molto buona per le vostre suore; adattatevi a tutti i caratteri, sopportando con dolcezza e umiltà ciò che può contrariare il vostro amor proprio. Rimproverate le vostre suore soltanto privatamente: poiché se noi abbiamo bisogno che si usino riguardi al nostro amor proprio, dobbiamo usarne anche per quello altrui". Non meno esigente era per l'osservanza regolare. "Non fate visite, scrisse a un'altra superiora. Rimanetevi nel silenzio, e comprendete che non si deve parlare che a Dio e di Dio. Non vi è conversazione più amabile! Non uscite mai sole, non parlate mai dei vostri affari a persone estranee. Nessuno deve conoscere le vostre piccole contrarietà e le vostre pene. Nostro Signore e sempre pronto a consolarvi e i vostri superiori ad ascoltarvi. Siate dunque molto fervorose, molto umili, molto zelanti per i bambini, per i malati e vivete come spose di un Dio crocifisso, annientato. Grande carità vi sia tra voi, sopportatevi, amatevi a vicenda".

Alle Figlie della Croce fu difficile trovare nella loro fondatrice una virtù preponderante. Le possedeva tutte in maniera armonica. Chi la conobbe dalla culla alla morte così la ricorda: "Il primo sentimento che si provava vedendola era l'impressione viva di una virtù superiore, dignitosa e piena di grazia incantevole. Una figura avvenente, uno sguardo tenero e puro, come il cuore che rivolgeva spesso al cielo, un dolce sorriso, un aspetto semplice e raccolto, si univano a un incedere grave, a un contegno distinto, a un modo di salutare benevolo e riservato. Non si poteva essere più delicati nelle convenienze, più semplici nei modi, più attenti a rendere gli altri contenti di sè, interessandosi ai loro discorsi, e a tutto ciò che li riguardava; tutto rivelava in lei un'anima grande, uno spirito eletto, un cuore pieno di bontà".

Singolare fu tuttavia la santa nell'esercizio dell'umiltà, nell'annientamento del suo giudizio sotto l'impero del suo direttore spirituale. A una suora che si rammaricava per i rimproveri del Fournet, ella disse: "Figlia di poca fede, che cosa fareste al mio posto? Proprio oggi il Padre mi ha allontanata tre volte dal confessionale, nonostante le mie suppliche. E non è la prima volta che mi fa subire quest'umiliazione per il mio stesso bene e non sarà nemmeno l'ultima". Alle sue religiose diceva sovente: "Non mi accosterei alla sacra mensa se non credessi di essere la più miserabile di tutta la Congregazione". Eppure quando doveva mettersi in viaggio per visitare o fondare case aveva cura di assicurarsi ogni giorno la messa e la comunione; restava ore intere a contemplare la croce dopo l'esercizio della Via Crucis; digiunava quasi sempre; vestiva abiti pieni di rammendi; dormiva sopra un pagliericcio; faceva uso degli strumenti di penitenza; operava miracoli.

Un'infiammazione generale l'afferrò in maniera fulminea al cessare della salutare secrezione della piaga al petto. Morì il 26 agosto 1838 tra lancinanti dolori sospirando: "Gesù, padre dei poveri, abbi pietà di me!". Aveva fondato oltre 63 case. Fu collocata accanto a S. Andrea Fournet nella cappella delle Figlie della Croce di La Puye (Vienne). Pio XI la beatificò il 13 maggio 1934 e Pio XII la canonizzò il 6 luglio 1947.



Autore: Guido Pettinati