Bienheureux Frédéric Janssoone
Prêtre franciscain ( 1916)
Il naquit à Ghyvelde dans le Nord et se sentit attiré par la spiritualité franciscaine. Il fait de brillantes études, entre au noviciat d'Amiens et est ordonné prêtre le 17 août 1870. Il sera aumônier militaire pendant la guerre. Après avoir fondé le couvent franciscain de Bordeaux, il vient à Paris pour s'occuper de la Custodie de Terre Sainte qui se trouvait alors près de la gare Montparnasse. Il y séjournera du 25 septembre 1875 au 26 avril 1876, travaillant bien sûr pour la Custodie, mais surtout travaillant à la Bibliothèque Nationale pour écrire l'histoire des missions franciscaines avec Marcellin Civezza. Il célébrait la messe avec une foi impressionnante et savait faire partager à ceux qui l'approchaient son intimité avec le Seigneur. Ses recherches sur les saints et les missionnaires franciscains n'étaient pas une simple recherche historique mais une rencontre avec des disciples du Christ. Il quitte Paris pour se rendre en Terre-Sainte jusqu'en 1881, date à laquelle il est envoyé à Trois-Rivières au Canada où il meurt le 4 août 1916.
Béatifié le 25 septembre 1988 par le pape Jean-Paul II.
Note d'un internaute: la fête liturgique de bienheureux Frédéric Jansoone est fixée au 4 août, date de sa naissance au ciel. Au Canada, la célébration en est reportée au 5 août. Le 19 novembre est le jour de sa naissance sur terre.
Frédéric Janssoone (1838-1916), franciscain, commis
voyageur du bon Dieu, béatifié le 25 septembre 1988. On le voit partout priant,
austère dans sa vie personnelle, pauvre d'une pauvreté extrême. Sa bonté était
une bonté toute simple. Il était patient et, dans les difficultés, il restait
dans la paix, la sérénité du cœur, parce qu'il se voulait toujours en pleine
conformité avec "la volonté du Seigneur". (diocèse
d'Edmundston)
A découvrir aussi:
À Montréal au Québec, en 1916, le bienheureux Frédéric
Janssoone, prêtre franciscain, qui donna un grand essor aux pèlerinages en
Terre sainte pour augmenter la foi.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9227/Bienheureux-Frederic-Jansoone.html
FRÉDÉRIC JANSOONE
Franciscain, Bienheureux
(9 novembre 1838 - 4 août 1916)
Frédéric Jansoone, dernier né d'une famille de huit
enfants, est né à Ghyvelde, village du diocèse de Lille, dans le
nord de la France, tout près de la frontière belge. Mais, de par ses
origines, il est des Flandres belges et sa langue maternelle est le flamand.
Son père, Pierre Antoine, est un petit fermier qui travaille dur et finit par
parvenir à une certaine aisance. Sa mère, Marie-Isabelle Bollengier est
cultivée et raffinée. L’éducation donnée à la famille est stricte, très
chrétienne, tant dans le domaine de la charité que de la foi. Toutefois,
Frédéric connaîtra vite la souffrance, car son père mourut en 1848 alors qu’il
n'avait pas encore 10 ans.
Frédéric fréquenta l'école de son village natal, puis
le collège d'Hazebrouk et l'Institut Notre-Dame-des-Dunes de Dunkerque. C'était
un garçon très doué pour les études; en 1852 il avait pu commencer ses Humanités (c'est ainsi que
l'on appelait les études secondaires) au collège d'Hazebrouck. mais il dut les arrêter en 1855, afin
d’aider sa famille aux prises avec de graves difficultés financières. Il
s’engagea alors comme commis-voyageur dans une entreprise de textiles, comme
représentant de commerce, domaine où il excella. Pendant sept ans, il
travailla. Après la mort de sa mère, en 1861, il put reprendre ses études.
Deux ans après, en juin 1864, il entra chez les Franciscains d’Amiens.
Il fut ordonné prêtre le 17 août 1870. Il exerça alors différents ministères au sein de sa
congrégation et devint supérieur à Bordeaux, dans une maison qu'il avait fondée avec deux autres
confrères en 1871. En 1876, il fut envoyé en Terre Sainte, où, de 1878 à
1888, il occupa le poste de Vicaire Custodial. Il fut ensuite envoyé au Canada,
dans la paroisse de Notre-Dame du Cap, à Trois-Rivières, au Québec.
Frédéric était arrivé à Notre-Dame du Cap le 13 juin
1888. Le 22 juin, se produisit dans la petite église dédiée à la Vierge du
Rosaire au sanctuaire de Notre-Dame du Cap, un miracle étonnant, appelé plus
tard "Le prodige des yeux". Vers 19 heures, trois hommes
priaient dans la petite église: le curé Désilets, le père Frédéric et M. Pierre
Lacroix. Pendant qu'ils priaient il se produisit un évènement que le Père
Frédéric a lui-même raconté : "La statue de la Vierge, qui a les yeux
entièrement baissés, avait les yeux grandement ouverts; le regard de la Vierge
était fixe; elle regardait devant elle, droit à sa hauteur. L'illusion était
difficile: son visage se trouvait en pleine lumière par suite du soleil qui
luisait à travers une fenêtre et éclairait parfaitement tout le sanctuaire. Ses
yeux étaient noirs, bien formés et en pleine harmonie avec l'ensemble du
visage. Le regard de la Vierge était celui d'une personne vivante; il avait une
expression de sévérité, mêlée de tristesse. Ce prodige dura approximativement
de cinq à dix minutes."
Que fut la vie de Frédéric au Québec?
Tout d'abord de nombreuses prédications: au
Cap-de-la-Madeleine, au sanctuaire de la Réparation à Pointe-aux-Trembles à
Montréal, chez les Franciscaines Missionnaires de Marie à Québec et dans
toute la province. Il écrivit aussi des articles pour les Annales du Très Saint
Rosaire et la Revue eucharistique, revues qu'il avait fondées en 1892, et de
nombreuses autres revues populaires de piété. Il rédigea aussi
des livres d'édification comme La vie de Notre-Seigneur et
la Vie de Saint François. Enfin, notre bienheureux s'impliquait
beaucoup dans la gestion, la direction et le financement du Commissariat de
Terre Sainte, ainsi que dans le soutien et le développement des pèlerinages au
sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap.
Un professeur, Hermann Giguère, associé à la Faculté
de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval et supérieur
général du Séminaire de Québec écrira de lui: "Le Père Frédéric
représente bien cette spiritualité de la renaissance catholique du milieu du
XIXème siècle fondée sur les confréries, sur la prédication visant la
conversion et sur la fidélité aux obligations de la religion." Hermann
Giguère écrivit aussi: "Son originalité restera d'avoir donné jusqu'au
bout le témoignage de la primauté du surnaturel et du spirituel ardemment
défendu et annoncée à des milliers de gens dans un langage populaire et avec
des moyens qui les rejoignaient et les nourrissaient."
Lorsque les Oblats de Marie Immaculée le relayeront,
en 1902, la vie du Père Frédéric Jansoone, fut, jusqu'à sa mort, fortement liée
à la communauté de la Basilique Notre-Dame du Cap. Frédéric
Jansoone mourut le 4 août 1916, á Montréal, d'un cancer à l'estomac, à l'âge de
77 ans. Son corps fut transporté à Trois-Rivières et enseveli dans la chapelle
Saint-Antoine (crypte de la chapelle des Franciscains).
Frédéric Jansoone fut béatifié le 25 septembre
1988 à Rome par Jean Paul II. Sa fête, au Canada est le 5
août. Ailleurs, c'est le 4 août.
Quelques compléments sur les actions de Frédéric
Jansoone
Nous savons que Frédéric Jansoone fut ordonné prêtre à
Bourges le 17 août 1870, juste avant la guerre franco-allemande. Sa date
d’ordination avait été avancée, afin de lui permettre d’exercer des fonctions
sacerdotales comme aumônier dans un hôpital militaire. Après quoi, il fut
supérieur à Bordeaux, puis envoyé en Palestine où de nombreux franciscains
tenaient la “Custodie de Terre Sainte”. Nommé assistant du supérieur ou
‘gardien’ il eut à assumer de lourdes responsabilités matérielles. Ainsi, c'est
à lui que l’on doit la construction de l’église Sainte Catherine de Bethléem
(où se célèbre chaque année, en mondovision, la messe de minuit de Noël). Avec
un sens diplomatique aigu il s’ingénia aussi à établir des accords entre les
différentes confessions chrétiennes, notamment pour leur présence respective
dans la basilique du Saint-Sépulcre et celle de Bethléem. Il fit de grandes
recherches d’archives et publia une synthèse qui est encore la base de la
gestion des sanctuaires de Palestine. Il animait aussi de nombreux pèlerinages,
ce qui lui donna l’occasion de rencontrer un prêtre canadien.
Frédéric fut envoyé par ses supérieurs au Québec,
en 1881; deux mandats lui étaient confiés: instaurer là-bas la quête du
Vendredi-Saint en faveur des Lieux-Saints et visiter les fraternités du Tiers
Ordre Franciscain afin d'évaluer les possibilités d'une restauration de l'ordre
des Frères mineurs au Canada (le dernier Franciscain, un Récollet, était mort
en 1849). Après un nouveau séjour en Terre Sainte, Frédéric revint au
Québec, avec la mission de mettre sur pied un Commissariat de Terre
sainte à Trois-Rivières, en attendant qu'il soit possible d'établir une
communauté régulière, ce qui fut fait en 1903. Ce sera la première maison
franciscaine depuis 1849. Le Père Frédéric prêchait dans tous les diocèses du
Québec et jusqu'en Nouvelle-Angleterre; sa prédication, toute
franciscaine, était basée sur la Passion et la Résurrection; elle se voulait
simple mais non dépourvue de sentiments, et qui provoquait souvent les
larmes des auditeurs.
Jean-Paul II dira de lui: "Il ne cesse
d’entraîner ceux qui l’écoutent à s’engager dans la vie évangélique selon les
voies tracées par le Tiers-Ordre franciscain et tout autant dans l’apostolat
très concret de la vie familiale et professionnelle."
Il célébrait l’Eucharistie avec une ferveur émouvante.
Sa vie montre bien que "l’esprit de contemplation, loin de freiner le
zèle apostolique, le fortifie." Directeur des pèlerinages au
sanctuaire de Notre Dame du Rosaire, à Cap-de-la-Madeleine, il joua un rôle
important dans le développement du culte marial au Québec. Malgré son activité
débordante, le Père Frédéric maintenait en lui un esprit de prière et de
pénitence hors du commun. Son austérité de vie, son extrême pauvreté, son amour
de prédilection pour les pauvres, sa bonté toute simple, sa patience et sa
sérénité dans les épreuves, toutes ces vertus l'ont fait comparer à un nouveau
François d'Assise. Il contribua largement à répandre l'esprit franciscain au
Canada et donna une impulsion décisive à la restauration de l'Ordre franciscain
dans ce pays.
Paulette Leblanc
SOURCE : http://nova.evangelisation.free.fr/leblanc_frederic_jansoone.htm
Biographie et itinéraire spirituel du Bienheureux Frédéric Janssoone (1838-1916)
par Hermann Giguère
professeur associé à la Faculté de théologie et de
sciences religieuses de l'Université Laval et supérieur général du Séminaire de
Québec
Homme à la personnalité complexe et apôtre infatigable,
le "bon Père de Terre Sainte", comme on le désignait à son premier
séjour au Québec en 1881, devenu pour nous le "bon Père Frédéric", a
été béatifié par Jean-Paul II le 25 septembre 1988. A la fin du XIXe siècle et
au début du XXe siècle, l'Église catholique au Canada connaissait, grâce à
l'immigration et à la natalité élevée des canadiens-français, un essor
incroyable: érection de nouveaux évêchés, sept Conciles provinciaux à Québec
(de 1851 à 1886), un Concile plénier (Québec 1909). En même temps la colonie
nouvellement dotée d'une structure juridique fédérative (Acte de l'Amérique du
Nord britannique 1867) se développait elle aussi rapidement. Dans cette Église
en pleine ébullition où les conflits, acerbes parfois, n'étaient pas absents
(ultramontains et libéraux, par exemple), le "bon Père Frédéric" a su
capter le goût de nouvelles expressions de la foi et proposer le message
évangélique dans toute son âpreté.
Des Flandres aux rives du Saint-Laurent
Frédéric Janssoone (qu'on appellera souvent dans les
documents officiels Frédéric de Ghyvelde) naît le 9 novembre 1838 à Ghyvelde
dans les Flandres françaises tout près de la Belgique. Dernier enfant d'un
couple remarié (un veuf et une veuve), il est le quatrième enfant vivant de ce
couple qui ensemble à leur mariage avait déjà sept autres enfants. Le foyer
était imbibé de vie religieuse. Sa mère lisait des livres de spiritualité à
haute voix en famille pendant le Carême comme c'était l'usage dans ce coin très
catholique de la France. A dix ans, il perd son père Piere-Antoine qui meurt
d'un cancer d'estomac le 13 janvier 1848. Malgré tout, en 1852, il peut
commencer ses Humanités (études secondaires) au collège d'Hazebrouck alors que
son frère Pierre commence sa philosophie au Grand Séminaire de Cambrai. En
1856, il devient commis-voyageur dans le textile à Estaires ayant dû
arrêter ses études pour aider sa mère. A la mort de celle-ci, le 5 mai 1861, il
a 23 ans. Il décide de terminer ses études, puis il entre en juin 1864 chez les
Franciscains Observants qu'il a connus par le Tiers-Ordre. Il vivra "une
lutte et des hésitations sans fin" au cours de ces années de décision,
confie-t-il à sa soeur Victoire et à son frère Jean-Baptiste. Il est ordonné
prêtre le 17 août 1870.
Jusqu'a son arrivée en Terre Sainte en 1876, il exerce
divers ministères: aumônier militaire (quelques mois), sous-maître des novices
à Branday; supérieur à Bordeaux, maison qu'il avait fondée avec deux autres
confrères en 1871; prédication. Après son installation en Terre Sainte où les
susceptibilités nationales causent toutes sortes de différends, il accepte
finalement, en 1878, le poste de Vicaire Custodial qu'il occupe jusqu'en 1888.
C'est pendant ce temps qu'il fait un bref séjour au Québec, en 1881-1882,
invité par l'abbé Provencher, curé de Cap-Rouge près de Québec. Sa retraite
prêchée à l'église de Jacques-Cartier, alors église des Congréganistes de la
paroisse St-Roch à la Basse-Ville de Québec, est restée célèbre. Mgr Taschereau
n'ayant pas apprécié certaines remarques du "bon Père de Terre
Sainte" sur le "libéralisme", c'est plutôt à Trois-Rivières,
grâce à l'abbé Luc Désilets, curé au Cap-de-la-Madeleine et vicaire général,
qu'il décide d'établir le Commissariat de Terre Sainte. Celui-ci ne verra le
jour qu'en 1888.
Avec le retour au Québec du Père Frédéric, le 13 juin
1888, une période de grand rayonnement spirituel et apostolique commence:
prédications nombreuses aux Tertiaires et à divers groupes au
Cap-de-la-Madeleine, au sanctuaire de la Réparation à Pointe-aux-Trembles à
Montréal, chez les Franciscaines Missionnaires de Marie à Québec et dans toute
la province; articles pour les Annales du Très Saint Rosaire et
la Revue eucharistique, mariale et antonienne qu'il avait fondées et
de nombreuses revues populaires de piété; livres d'édification comme La
vie de Notre-Seigneur et la Vie de Saint François; gestion, direction
et financement du Commissariat de Terre Sainte; soutien et implication directe
dans le développement des pèlerinages au sanctuaire de
Notre-Dame-du-Cap-de-la-Madeleine. Quelque temps après le jubilé d'or de sa
profession religieuse, le Père Frédéric que son estomac fragile avait contraint
toute sa vie à un menu surprenant parfois pour son entourage est emporté par un
cancer d'estomac comme son père. C'était le 4 août 1916.
Physionomie spirituelle
La béatification du Père Frédéric a officiellement
reconnu chez lui les signes d'une sainteté qui s'est épanouie dans une
personnalité controversée par moments. Certains de ses confrères portaient des
jugements sévères sur leur "bon Père". Ses attitudes, ses réticences,
ses comportements les intriguaient. Par ailleurs, les foules le vénéraient et
son apostolat marqué d'un élan peu commun était toujours motivé par le désir sincère
de "la gloire de Dieu".
Est-il possible d'aller au coeur de ce que fut
l'itinéraire spirituel du "bon Père", de pénétrer un peu ce mystère
de la rencontre de Dieu qui s'offre à la liberté d'un être qui répond avec ce
qu'il est: éducation, caractère, façons de voir?
La "figure calme, amaigrie et austère" du
Père Frédéric, ses habitudes de vie, son vêtement renvoyaient immanquablement
les interlocuteurs à François d'Assise: un François d'Assise dans le goût du
XIXe siècle perçu avant tout dans sa rigueur, son détachement et son ascèse.
C'était d'ailleurs cette tradition d'un franciscanisme fidèle à sa pureté
primitive qui avait attiré le jeune Frédéric chez les Franciscains de la
branche espagnole des Observants restaurés en France par le Père Aréso (la
province française avait été érigée en 1860). L'annaliste du couvent des soeurs
de Jésus-Marie à Québec note, en 1881, que le dîner du Père a consisté
"dans une assiette de soupe et une pomme de terre", qu'"il jeûne
tous les jours depuis qu'il est à Québec, ce qui fait trois semaines".
"Il ne s'est pas encore couché dans un lit, ajoute-t-elle, mais il prend
son repos sur le plancher". Imitation de François d'Assise dans son
dénuement, mais aussi dans son acceptation inconditionnelle de la volonté de
Dieu. Ce côté austère de la physionomie spirituelle du Père Frédéric à son
époque a sans cesse suscité autour de lui des commentaires en général
admiratifs, même si certains de ses confrères, parfois, y voyaient un souci
d'édifier trop poussé. Cette imitation d'un François d'Assise tel que perçu
dans la tradition des Observants a inspiré toute la vie du Père Frédéric. Il
s'y est tenu fermement. La fidélité un peu rigide à son modèle ne doit pas nous
cacher le chemin intérieur que le Père Frédéric a parcouru vers un abandon de
plus en plus vécu au Seigneur.
L'histoire de ce chemin intérieur, de son itinéraire
spirituel personnel est jalonnée de "passages", de "crises"
dont la nature nous échappe en partie: moments de dépression, santé délabrée,
périodes de repos (jusqu'à un an en 1884), retraite à l'écart... N'est-ce pas à
travers ces temps de "nuits" que le Seigneur vient lui-même prendre
de plus en plus l'initiative dans la vie de cet homme plein de ressources,
réalisateur et organisateur? Mystère d'un chemin où petit à petit il apprend à
céder, jusqu'au centre de lui-même, à l'appel insistant de son "Seigneur
et Maître" dans un combat sans cesse repris, dans une tension spirituelle
bienfaisante et dans le mouvement de "nuits" intérieures purifiantes.
Cette esquisse de la physionomie spirituelle du Père
Frédéric mériterait d'être poursuivie en parcourant avec un regard neuf
l'abondante documentation disponible. Sa sainteté n'en apparaîtrait que plus
actuelle.
Missionnaire de l'Évangile
On ne cernerait pas correctement la physionomie
spirituelle du Père Frédéric si on la séparait de son apostolat. En effet, il a
exercé ses dons de diplomate, d'écrivain, de prédicateur, de solliciteur de
fonds dans un esprit qu'aujourd'hui on qualifie volontiers "d'esprit
missionnaire", consacré tout entier à l'annonce de la Bonne Nouvelle du
salut.
Ses méthodes "missionnaires" sont pour une
grande partie périmées pour nous, mais on ne peut s'empêcher d'y reconnaître ce
qu'aujourd'hui on cherche avec insistance: la créativité, l'adaptation aux
personnes visées, la puissance évocatrice, la proclamation de la Seigneurie de
Jésus, le radicalisme évangélique. A travers ses marathons de prédication ( 20
heures presque d'affilée à Montréal en 1896), à travers les dévotions
proposées (indulgence de la Portioncule, chemin de croix en plein air, cordon
de saint François, pèlerinages à Notre-Dame-du-Cap, consécration à Marie Reine
du T.S.Rosaire, vénération pour Notre-Dame des Sept Douleurs), à travers les
reliques de Terre Sainte, à travers ses écrits de piété, ses directoires pour
le Tiers-Ordre franciscain, c'est toujours le même souci de rejoindre les gens
dans l'annonce du mystère du Christ Mort et Ressuscité qui le guide
Dans une Église qui marque toute la vie du peuple
canadien-français de cette époque, il apporte un vent évangélique imprégné du
souvenir de la terre de Jésus. Il se fait l'apôtre d'une dévotion tendre pour
la personne même de Jésus. Cette orientation concrète de l'annonce de
l'évangile était bien faite pour toucher des gens à la foi simple et en même
temps elle invitait à un radicalisme qui ne peut jamais être dissocié de
l'évangile. L'appel à la conversion a retenti dans la bouche du Père Frédéric
avec une force convaincante à l'exemple de Saint Léonard de Port-Maurice
(1676-1751) qu'il admirait et dont la prédication l'a inspiré.
Conclusion
Le Père Frédéric représente bien cette spiritualité de
la renaissance catholique du milieu du XIXe siècle fondée sur les confréries,
sur la prédication visant la conversion et sur la fidélité aux obligations de
la religion. Il a trouvé au Québec de son temps, dans une Église prenant de
plus en plus le caractère qu'on lui connaîtra jusqu'en 1960, un milieu ardent
et réceptif à cette spiritualité. Celle-ci comme sa pastorale veut raffermir et
stimuler la foi catholique et susciter une pratique rigoureuse de la religion.
L'originalité du Père Frédéric restera d'avoir donné jusqu'au bout le
témoignage de la primauté du surnaturel et du spirituel ardemment défendue et
annoncée à des milliers de gens dans un langage populaire et avec des moyens
qui les rejoignaient et les nourrissaient. Cette primauté du spirituel vécue à
l'école de François d'Assise a imprégné ses comportements, au point où à la fin
de sa vie on reconnaissait en lui ces fruits de l'Esprit qui font les saints,
comme le faisait ce brave citoyen de St-Pierre-de-Broughton dans le diocèse de
Québec qui l'appelait tout bonnement le "saint Père" devant le
cardinal Bégin, archevêque de Québec, qui aimait raconter cet épisode.
Le "bon Père Frédéric", un des "saints
des années 1900" nous invite par l'accueil à celui qui seul est Saint à
devenir nous aussi des reflets de Sa sainteté, des "saints de l'an
2000".
· Dernière
mise à jour 25 septembre 2008
·
Corrections typographiques 14 octobre 2007
SOURCE : http://www.carrefourkairos.net/csp/bonperefrederic.htm
Bienheureux Frédéric JANSSOONE
Nom: JANSSOONE
Prénom: Frédéric
Nom de religion: Frédéric
Pays: France - Terre Sainte - Canada
Naissance:
19.11.1838 à Ghyvelde (près de Dunkerque)
Mort: 04.08.1916 à Montréal (repose à
Trois-Rivières (prov. de Québec))
Etat: Prêtre - Franciscain
Note: 1864 Franciscain à Amiens. 1870 Prêtre. 1876 en
Terre Sainte. 1878 vicaire custodial. Mendiant pour les chrétiens de
Palestine. 1881 Canada, quêtant pour la Custodie de Terre Sainte, fonde des
revues et développe le culte marial au Québec et le Tiers Ordre franciscain.
Béatification: 25.09.1988 à
Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 5 août
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988 n.39
Réf. dans la Documentation Catholique: 1988
p.1092
Notice brève
Né le 19 novembre 1838 à Ghyvelde (diocèse
de Lille), il fut élève du collège d’Hazebrouck et de l’institution
Notre-Dame-des-Dunes de Dunkerque. Entré au noviciat franciscain d’Amiens en
1864, ordonné prêtre en 1870, il exerça son ministère dans les couvents
franciscains de Bordeaux et Paris. Envoyé en Terre Sainte en 1876, il devint
deux ans plus tard assistant du ‘Gardien’ de la Custodie de Terre Sainte. Les
besoins économiques des chrétiens de Palestine le poussèrent à se faire
vraiment mendiant : Il fut envoyé en 1881 au Canada, pour y quêter en leur
faveur. Il y resta 28 ans, fondant diverses revues et jouant un rôle important
dans le développement du culte marial au Québec. Il rétablit l’Ordre
franciscain dans le pays et développa le Tiers Ordre. Il mourut le 4 août 1916,
á Montréal.
Notice développée
Frédéric Janssoone naît dans les Flandres
françaises au lieu-dit Meul-Houc, dans la commune de Ghyvelde, près
de Dunkerque. Mais par ses origines, il est des Flandres belges et sa langue
maternelle est le flamand. Dernier de huit enfants, il est baptisé sous le nom
de Frédéric Cornil (Corneille). Son père, Pierre Antoine, est un
petit fermier qui travaille dur et finit par parvenir à une certaine aisance.
Sa mère, Marie-Isabelle Bollengier est cultivée et raffinée. L’éducation
est stricte, très chrétienne aussi, spécialement dans le domaine de la charité
et de la foi. L’enfant connaîtra assez tôt la souffrance, car son père meurt en
1848 alors qu’il n’a que 9 ans. Il est très doué pour les études, mais il doit
les arrêter en 1855, à cause de la crise économique et afin d’aider sa mère qui
a fait de mauvais placements. Il s’engage alors dans une entreprise en textile,
où il est représentant de commerce, domaine où il se révèle génial. Plus tard
aussi, il gardera le don de bien présenter ses affaires ! À la mort de sa
mère, en 1861, il peut reprendre ses études. Un jour, grâce à une dame chez qui
il prend pension, il découvre saint François d’Assise et il est conquis. Deux
ans après, il entre au couvent franciscain d’Amiens. Devenu “Frère Frédéric de
saint Yves” ou plus tard “Frère Frédéric de Ghyvelde”, il est ordonné
prêtre à Bourges le 17 août 1870, juste avant la guerre franco-allemande ;
sa date d’ordination a été exprès avancée, ce qui lui permet d’exercer ses
fonctions sacerdotales comme aumônier dans un hôpital militaire. Rude
expérience. Après quoi, il est supérieur à Bordeaux, puis autorisé à aller en
Palestine où de nombreux franciscains tiennent la “Custodie de Terre Sainte”.
Nommé assistant du supérieur ou ‘gardien’ il a de lourdes responsabilités
matérielles. C’est lui, par exemple, à qui l’on doit la construction de
l’église Sainte Catherine de Bethléem (où se célèbre chaque année, en
mondovision, la messe de minuit de Noël). Avec un sens diplomatique et un
esprit de paix dans ce pays sous domination ottomane, il s’ingénie aussi à
établir des accords entre les différentes confessions chrétiennes, notamment
pour leur présence respective dans la basilique du Saint-Sépulcre et celle de
Bethléem. Il fait de grandes recherches d’archives et publie une synthèse qui
est, encore maintenant, la “ magna carta ” pour la gestion des sanctuaires de
Palestine. Il anime aussi de nombreux pèlerinages ; ce qui lui donne
l’occasion de rencontrer un prêtre canadien qui l’invite dans son pays. Ses
supérieurs l'envoient au Québec, en 1881, en lui confiant deux mandats :
instaurer là-bas la quête du Vendredi-Saint en faveur des Lieux-Saints et
visiter les fraternités du Tiers Ordre Franciscain afin d'évaluer les
possibilités d'une restauration de l'ordre des Frères mineurs au Canada (le
dernier Franciscain, un Récollet, étant mort en 1849). Ses prédications à
Québec et Trois-Rivières connaissent un succès remarquable (même si sa
méconnaissance du climat politique alors tendu suscite un incident) et il quête
pour les Lieux Saints. Dès l’année suivante, cette quête annuelle sera établie
dans le diocèse de Québec. Quant à lui, entre temps, il est retourné en Terre
Sainte. Mais, six ans après, les Canadiens rappellent “le Bon Père Frédéric”.
Ses supérieurs le laissent repartir avec la mission de mettre sur pied un
Commissariat de Terre sainte à Trois-Rivières (Québec), en attendant qu'il soit
possible d'établir une communauté régulière. Ce sera la première maison
franciscaine. De ce modeste pied-à-terre et du couvent régulier qui le
remplacera en 1903, le bon Père rayonnera, pendant 28 ans, dans tous les
diocèses du Québec et jusqu'en Nouvelle-Angleterre. Il prêche avec zèle.
Prédication franciscaine, basée sur la Passion et la Résurrection, simple mais
non dépourvue de sentiments, et qui provoque souvent les larmes des auditeurs.
Il est capable de prêcher des heures entières, par exemple sur la Passion, sans
que les gens voient le temps passer. « Il ne cesse d’entraîner ceux qui
l’écoutent à s’engager dans la vie évangélique selon les voies
tracées par le Tiers-Ordre franciscain et tout autant dans l’apostolat
très concret de la vie familiale et professionnelle » (Jean-Paul II). On
lui confie le pèlerinage de Notre-Dame du Cap-de-la-Madeleine, fondé par
l’abbé Désilets. De ce sanctuaire encore peu connu, il fait un pèlerinage
national, où les Oblats de Marie Immaculée le relayeront en 1902. Cela montre
que la dévotion mariale est vraiment “l’âme de son apostolat” (Id). De plus, il
a une impressionnante activité littéraire, écrivant beaucoup d’articles,
fondant des revues, notamment pour aider la Terre Sainte.
Il célèbre l’eucharistie avec une ferveur émouvante.
Sa vie montre bien que « l’esprit de contemplation, loin de freiner le
zèle apostolique, le fortifie. Proche de Dieu, il est aussi proche des
gens » (Id). Il est joyeux et, dans tout homme, il voit le Christ,
spécialement dans les petits.
Marcheur infatigable, bourreau de travail, il prend
sur ses nuits et mène une vie très mortifiée; et pourtant, c’est un petit
homme, chétif, qui souffre de l’estomac. Épuisé par les austérités et le
labeur, atteint d’un cancer à l’estomac, il meurt à Montréal en 1916. Son corps
est transféré au couvent de Trois-Rivières.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0308.htm
JANSSOONE, FRÉDÉRIC (baptisé Frédéric-Cornil,
identifié dans quelques documents de sa jeunesse franciscaine comme le frère
Frédéric-Yves ou Frédéric de Saint-Yves, mais communément appelé plus
tard le père Frédéric Janssoone ou Frédéric de Ghyvelde et,
au Québec, « le Bon Père Frédéric »), prêtre de l’ordre des Frères
mineurs, prédicateur populaire et écrivain, né le 19 novembre 1838 à
Ghyvelde, France, huitième et dernier enfant de Pierre-Antoine Janssoone et de
Marie-Isabelle Bollengier ; décédé le 4 août 1916 à Montréal.
Frédéric Janssoone voit le jour en France, mais il est
de race et de langue maternelle flamandes. Son père est un cultivateur parvenu
par son travail à une modeste aisance ; sa mère, mariée en premières noces
à un médecin, est une femme instruite et distinguée. Les deux époux donnent au
jeune Frédéric une éducation énergique, marquée par la maîtrise de soi, la
droiture et la courtoisie. Ils lui inculquent surtout leur profond esprit de
foi et de charité chrétienne. Frédéric fait ses études primaires à l’école de
son village. Le 13 janvier 1848, à l’âge de neuf ans, il perd
son père. Quatre ans plus tard, se sentant attiré par le sacerdoce, il entre au
collège d’Hazebrouck, puis bientôt à l’Institution Notre-Dame des Dunes, près
de Dunkerque. Dans les deux établissements, il s’avère un élève aussi appliqué
qu’exemplaire et connaît d’excellents résultats scolaires. En 1855, toutefois,
des revers de fortune de sa mère l’obligent à interrompre ses études pour
secourir les siens. Il trouve un emploi chez des commerçants de tissus. Très
mal rétribué d’abord, il devient bientôt, grâce à son sens des affaires et à
ses dons de vendeur, un commis voyageur florissant. Le génie du commerce
restera à jamais l’un de ses charismes.
À la suite du décès de sa mère en 1861, Janssoone
reprend et termine ses humanités. Puis, le 26 juin 1864, il prend
l’habit chez les Franciscains d’Amiens. Il est ordonné prêtre à Bourges, le
17 août 1870. Comme la France et la Prusse sont alors en guerre, on a
hâté un peu son ordination pour qu’il puisse devenir aumônier d’hôpital
militaire. La guerre finie, il participe à la fondation du couvent de
Bordeaux, dont il devient supérieur en 1873. Le supériorat lui étant
insupportable, on l’en décharge au bout d’un an. Cette libération lui permet de
faire un apprentissage en règle de la prédication populaire, en laquelle il
excellera toute sa vie.
En 1876, le père Frédéric obtient une mutation en
Palestine, où l’ordre des Frères mineurs (communément appelés franciscains)
possède une province internationale de 350 religieux appelée custodie de Terre
sainte et dirigée par un supérieur ayant le titre de custode. Il y fait ses
premières armes au Caire, en Égypte, comme aumônier des Frères des écoles
chrétiennes. En 1878, ses supérieurs le rappellent à Jérusalem pour lui confier
la fonction de vicaire custodial, c’est-à-dire d’adjoint du custode, qu’il
conserve jusqu’en 1888. Le poste comporte de grosses responsabilités
administratives, dont l’une des plus lourdes est la surintendance des immeubles
de la custodie. C’est dans le cadre de ces fonctions que le père Frédéric fait
construire à Bethléem l’église paroissiale de Sainte-Catherine, attenante à la
basilique de la Nativité (d’où, chaque Noël, la messe de minuit est aujourd’hui
diffusée dans le monde entier). Avec toutes les rivalités politiques et
religieuses qui troublent le pays – on est en régime ottoman –,
l’exploit exige du vicaire custodial des prodiges de diplomatie et de doigté.
Mais il lui faut encore plus de patience et de finesse pour arriver à rédiger
les fameux règlements de Bethléem et du Saint-Sépulcre, documents manuscrits
infiniment précieux qui codifient enfin les droits des Latins, des Grecs et des
Arméniens, co-usagers des deux grands sanctuaires de Palestine. Cette
minutieuse compilation, qu’il terminera en 1888, reste toujours la Grande
Charte qui régit le comportement des Franciscains résidant en ces hauts lieux
de la piété chrétienne.
Ces tâches techniques n’empêchent pas le vicaire
custodial d’être un exceptionnel animateur de pèlerinages. Durant les dix
années de son séjour à Jérusalem, il accueille et dirige les pèlerins venus de
toute la chrétienté avec une compétence d’expert et une ferveur d’ange. Cette
tâche lui vaut, le 31 mars 1881, un premier contact avec l’abbé
Léon Provancher*,
curé de Cap-Rouge, près de Québec, qui, l’été suivant, l’oriente vers le
Canada.
Cette première visite du père Frédéric au pays est en
fait un voyage de quête occasionné par le retard de l’envoi d’aumônes promises
pour la construction de l’église Sainte-Catherine. Le quêteur, passant par
New York, arrive à Lévis le 24 août 1881. Si l’on fait abstraction
des violents remous politiques suscités par un malencontreux discours sur le
libéralisme prononcé à Québec le 10 septembre 1881 – le pauvre
voyageur ignore à ce moment les querelles passionnées qui divisent sur cette
question les hommes publics et les évêques canadiens-français –, sa
campagne est une réussite éclatante. Ses prédications dans les villes de Québec
et de Trois-Rivières connaissent un succès fabuleux ; le
24 mars 1882, Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau*,
archevêque de Québec, qui, pour le bien de la paix, a momentanément prié le
visiteur de quitter son diocèse, couronne sa mission en publiant un mandement
ordonnant que, chaque vendredi saint, une collecte pour la Terre sainte ait
lieu dans toutes les églises de la province ecclésiastique de Québec. Cette
collecte continue à se faire, après un siècle, dans toutes les églises
catholiques du Canada.
En mai 1882, l’envoyé de la custodie, épuisé et
malade, rentre à Jérusalem. Il y reste six ans. Durant tout ce temps, les
Canadiens français, qui ont vu en lui le parfait héritier des récollets, leurs
premiers missionnaires, ne cessent de le redemander aux autorités de l’ordre
franciscain. Leurs vœux sont enfin exaucés en 1888, année où le père Frédéric
revient au Canada pour de bon. Arrivé à la fin de juin, il fait commencer dès
le mois d’août la construction, à Trois-Rivières, d’un petit commissariat de
Terre sainte, première maison franciscaine à surgir au pays depuis l’extinction
des récollets. De ce modeste pied-à-terre et du couvent régulier qui le
remplacera en 1903, le missionnaire de Terre sainte rayonnera, pendant 28 ans,
dans tous les diocèses du Québec et jusqu’en Nouvelle-Angleterre. On peut
distinguer deux phases maîtresses dans ces années d’intense apostolat.
La première correspond aux 14 années pendant
lesquelles le père Frédéric est le principal animateur du pèlerinage de
Notre-Dame-du-Cap, sanctuaire marial situé à quelques milles de Trois-Rivières.
C’est une tâche qu’il a acceptée à son corps défendant, à la demande de Mgr
Louis-François Laflèche*,
évêque de Trois-Rivières, qui veut renflouer et consolider l’œuvre du curé
Luc Desilets*.
Pendant toute cette période, le dynamique petit moine va chercher des pèlerins
dans tout le Québec, les amenant à Cap-de-la-Madeleine à pleins trains et à
pleins bateaux, les dirigeant, les exhortant et les faisant prier, et, pour
finir, les consacrant à Notre-Dame-du-Rosaire. Des guérisons sensationnelles
accréditent son travail. Le petit pèlerinage paroissial se transforme donc
rapidement en pèlerinage diocésain en attendant d’être déclaré pèlerinage
national. Quand les oblats de Marie-Immaculée viennent en prendre charge en
1902, il y a déjà une couple d’années que la fréquentation du sanctuaire
oscille entre 30 000 et 40 000 personnes par an. On
comprend pourquoi, aux funérailles du père Frédéric en 1916, Mgr
François-Xavier Cloutier, évêque de Trois-Rivières, jugera bon de rappeler à
l’immense assistance présente : « C’est le R.P Frédéric aussi qui, en
grande partie, a lancé l’œuvre de Notre-Dame du Rosaire au
Cap-de-la-Madeleine. »
Son engagement à Notre-Dame-du-Cap n’est pas encore
terminé que le père Frédéric entreprend, en 1895, les quêtes fameuses qu’il
poursuit durant une quinzaine d’années dans plusieurs diocèses du Québec :
c’est la deuxième des grandes tâches qui mobilisent son énergie au Canada.
Commencées à la demande de ses supérieurs, ces épuisantes collectes doivent
aider des œuvres diocésaines ou franciscaines comme le sanctuaire de
l’Adoration perpétuelle à Québec, le monastère des Pauvres Clarisses à
Salaberry-de-Valleyfield, celui des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang à
Joliette et celui des Franciscains à Trois-Rivières. Vêtu d’un misérable petit
manteau brun, jeûnant et couchant sur la dure, le père Frédéric passe de
paroisse en paroisse et de maison en maison, bravant les intempéries, les
mauvais chemins et les chiens de ferme, prêchant dans les églises, consolant
les malades et les affligés ; il vend ses livres au profit des œuvres qui
lui ont été confiées et garde une petite commission pour l’œuvre de la Terre
sainte. Ce faisant, il revient jusqu’à un certain point à son ancien
métier : il est maintenant le commis voyageur de Dieu. Charmés par sa
douceur et sa courtoisie, édifiés par sa profonde piété et son incroyable
austérité, émerveillés surtout par les prodiges qui s’opèrent çà et là sur son
passage, les fidèles voient en lui un autre François d’Assise et l’appelent
couramment « le Saint Père ».
L’énergie déployée pour mener à bien ces tâches
exténuantes n’empêche pourtant pas le père Frédéric de s’adonner à de
nombreuses autres activités. Il s’occupe fort efficacement des intérêts de sa
chère Terre sainte, fait ériger des chemins de croix en plein air, prêche des
retraites dans les paroisses et les communautés, accompagne des pèlerins non
seulement à Cap-de-la-Madeleine mais aussi à Sainte-Anne-de-Beaupré, instaure
et visite des fraternités du Tiers-Ordre et, mine de rien, prépare le
rétablissement au Canada de l’ordre des Frères mineurs, éteint en 1849 avec la
mort du dernier récollet. Il fonde en outre deux revues, les Annales du
T. S. Rosaire (Cap-de-la-Madeleine) en 1892 et la Revue
eucharistique, mariale et antonienne (Québec) en 1901, qu’il alimente
largement de ses articles ; rognant sur son sommeil pour écrire, il mène à
bien une étonnante série de publications : articles de journaux et de
revues, brochures, ouvrages sur la Terre sainte et la spiritualité, la vie de
Jésus, de Marie, de saint Joseph, de sainte Anne, de saint François d’Assise,
de saint Antoine de Padoue et du frère Didace Pelletier*,
récollet. Et il sait faire en sorte que ces livres se vendent ! La Vie
de N-S. Jésus-Christ, par exemple, publiée à Québec en 1894, atteindra une
dizaine d’éditions et un tirage record de 42 000 exemplaires.
Usé par les austérités et les travaux et terrassé par
un cancer d’estomac, le père Frédéric doit toutefois s’aliter en juin 1916.
Le 4 août suivant, après 50 jours de terribles souffrances physiques
et morales, il s’éteint doucement à l’infirmerie des Franciscains de la rue
Dorchester (boulevard René-Lévesque) à Montréal. Son corps est ramené à
Trois-Rivières, où il repose depuis lors. Onze ans après la mort du père
Frédéric, des démarches sont entreprises pour obtenir sa glorification par
l’Église. Elles débutent en 1927 par le procès informatif de Trois-Rivières,
bientôt suivi des procès informatifs de Lille, en France, et d’Alexandrie, en
Égypte (1930–1933). Elles aboutissent, le 25 septembre 1988, à la
béatification solennelle, proclamée par le pape Jean-Paul II sur la place
Saint-Pierre, à Rome, devant une foule de 50 000 personnes.
Physiquement, le père Frédéric était de taille
moyenne, environ 5 pieds 7 pouces, mais de charpente menue et si maigre
(pesait-il 115 livres ?) qu’il paraissait fragile et chétif. Il était
pourtant d’une endurance physique incroyable : pendant des années, il
travailla de 14 à 15 heures par jour malgré des maux d’estomac aussi fréquents
que lancinants et un régime alimentaire à la Curé d’Ars. C’est ce qu’il
appelait sa « mauvaise santé de fer ». Tout le monde se demandait
comment un si petit homme pouvait faire tant de choses en dormant et en
mangeant si peu.
Psychologiquement, c’était un « polyphile »,
un touche-à-tout que des tas de choses attiraient. Ses intérêts, attestés par
ses calepins de notes et ses lettres, allaient de la mystique à la culture de
la betterave et des framboisiers en passant par la théologie, la philosophie,
la littérature, la peinture, l’histoire et la géographie, l’archéologie et la
paléographie, l’astronomie, la biologie et la botanique. Il aurait pu passer sa
vie à papillonner d’un emballement à l’autre si une éducation forte et austère
n’avait de bonne heure discipliné son tempérament. Prenant la relève de sa
famille, ses éducateurs franciscains non seulement confirmèrent son sens de la
discipline et de l’ascèse, mais lui donnèrent un complément en inculquant à
leur recrue une conception assez rigoriste de l’obéissance. Les tendances
anarchiques du jeune homme, qui étaient réelles, s’en trouvèrent matées pour la
vie. Son formidable dynamisme, canalisé et judicieusement utilisé par des
supérieurs intelligents – il en eut deux qui furent particulièrement
remarquables, les pères Raphaël Delarbre d’Aurillac et Colomban-Marie
Dreyer –, put donner toute sa mesure. La rançon du traitement, qui
dans l’ensemble s’avéra sûrement bénéfique, fut qu’il durcit peut-être un peu
le surmoi du sujet et affaiblit sa combativité : le père Frédéric garda
toute sa vie une conscience timorée et une répugnance invincible pour le
supériorat. Il fut plus un lieutenant d’élite qu’un grand patron, un instrument
de paix qu’un pourfendeur de torts.
Si le père Frédéric n’avait ni le goût ni le don de
l’affrontement, il n’en fut pas moins un remueur d’hommes exceptionnel. C’est
qu’il possédait, pour influencer ses semblables, un talent qui fait les bons
vendeurs et les grands orateurs, celui de la communication et de la persuasion.
Ce don de la parole entraînante, il l’a eu à un degré qui a fait de lui l’émule
des plus célèbres prédicateurs de son ordre. Devant les foules pieuses, sans
grands gestes ni éclats de voix et les yeux souvent fermés, il pouvait parler
des heures sans que les fidèles se lassent de l’écouter. Un jour, dans l’église
de Sainte-Marie-Madeleine à Cap-de-la-Madeleine, il lui arriva de prêcher un
chemin de croix de quatre heures, au cours duquel ses auditrices, des dames
tertiaires de Montréal, trouvèrent, paraît-il, « le temps relativement
court ».
La prédication du père Frédéric avait l’allure
d’une causerie, mais il s’y cachait un peu plus d’apprêt qu’il n’y paraissait.
Pour mieux toucher son monde, le saint homme ne craignait pas de dramatiser et
de jouer à fond sur la sensibilité de ses auditeurs : on pleurait beaucoup
à ses sermons. Pour mieux édifier, il exerçait aussi une surveillance
rigoureuse sur toutes ses attitudes en public (c’est ce qui fait que, dans les
photos de groupes, il a souvent l’air raide et figé, ce qui jure avec son
véritable tempérament, qui était aimable et joyeux). Mais ces pieux artifices,
qui agaçaient certains confrères, relevaient uniquement, chez lui, du désir de
sauver les âmes ; et ce désir, les foules le devinaient. Il émanait de
lui, comme de tous les saints, une sorte d’aura spirituelle qui, telle la
schékina de l’Ancien Testament, était un vrai signe sensible de la présence de
Dieu. Le père Edmond Gaudron, qui l’a connu au collège séraphique de
Montréal vers 1917, a fort bien décrit ce phénomène : « Il était
celui qui faisait apparaître Dieu à des hommes qui ne pouvaient voir
Dieu. »
En somme, le père Frédéric a joué au Québec un rôle
analogue à celui qu’ont joué en France ses compatriotes Jean-Baptiste-Marie
Vianney et Thérèse Martin : celui d’un témoin vivant de la réalité et de
la sainteté de Dieu. Ce n’est pas sans mérite qu’il a réussi à ne pas dévier de
cette voie. Quand il débarqua au Canada en 1881, la controverse sur le
libéralisme faisait rage. L’abbé Desilets, son hôte, aurait bien voulu le
mobiliser pour la cause de l’ultramontanisme, qui était aussi celle de son
évêque, Mgr Laflèche. Mais, entre les années 1882 et 1888, le
missionnaire de Terre sainte eut le temps de réfléchir sur la question et de
définir la ligne d’action qu’il lui convenait d’adopter. Dès 1884, il écrivait
à son ami Provancher, autre ardent ultramontain, que, si jamais il retournait
au Canada, « sa mission sera[it] exclusivement une mission de charité, de
pénitence et de paix ». C’était là un programme strictement spirituel, qui
reprenait presque littéralement celui que saint François d’Assise et ses
disciples avaient vécu au début du xiiie siècle. Tous ses efforts
durant les 28 ans qu’il passa au Canada eurent comme objectif exclusif de
gagner à Dieu et au Christ ces Canadiens qu’il aimait tant et de faire monter
le plus possible leur tonus spirituel.
Il y eut une ristourne à cette évangélisation toute
désintéressée : l’éclosion au Québec d’une véritable tendresse pour la
chose franciscaine, qui était présentée sous des dehors si amènes et si
courtois. Cette cote d’amour favorisa à son tour, comme l’a très bien vu le
père Dreyer, le développement de la jeune province Saint-Joseph du Canada. De
cette province le père Frédéric n’a pas été seulement l’éclaireur et le
préparateur diplomatique : il en a été aussi le géniteur caché, le père
spirituel véritable, tant par l’influence qu’il a exercée sur ses premières
recrues que par le rayonnement qu’il a eu sur le milieu qui a fourni celles-ci.
C’est un fleuron de sa couronne qu’il faut ajouter à ceux qui lui reviennent
déjà à titre de cofondateur du sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap et d’évangélisateur
émérite du Canada français.
Tout chercheur sérieux qui veut écrire sur le père
Frédéric Janssoone doit commencer par étudier attentivement les recherches
bibliographiques consacrées au personnage par le père Hugolin Lemay. Ses
travaux s’imposent par la précision de leur information et la clarté de leur
présentation. Le premier titre à consulter est : les Manuscrits
du R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M. : description et analyse (Florence,
Italie, 1935). Les quatre premières parties de l’ouvrage décrivent les
manuscrits du père Frédéric conservés à Trois-Rivières, Montréal, Jérusalem et
Bethléem, et la cinquième et dernière partie recense les lettres manuscrites du
disparu. Le père Lemay en a identifié et étudié 384. L’autre ouvrage à
consulter est celui qui recense les volumes et les articles publiés par le père
Frédéric (131 titres) et ceux qu’on a publiés sur lui (117 titres). Il
s’intitule : Bibliographie et Iconographie du serviteur de Dieu, le
R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M. : 1838–1916 (Québec,
1932).
Il saute aux yeux que ces deux ouvrages auraient
besoin d’être mis à jour, mais ils sont irremplaçables pour déblayer la voie au
chercheur. Celui-ci, une fois orienté, pourra consulter : Trifluvianen ;
beatificationis et canonizationis servi Dei Friderici Janssoone positio [...] super
virtutibus (Rome, 1978), compte rendu des discussions qui ont précédé, à
la Congrégation des causes des saints, la proclamation par le pape de
l’héroïcité des vertus de Janssoone. On y trouve notamment un dossier de 447
pages rapportant les principaux témoignages entendus au cours des procès
informatifs et apostoliques ; les trois témoignages les plus intéressants
sont ceux de l’abbé Louis-Eugène Duguay, très complet et aussi très laudatif
(49 pages), du père Valentin-Marie Breton, confrère et pénitent du père Frédéric,
beaucoup plus critique (5 pages) et de Mgr Colomban-Marie Dreyer, qui fait
preuve de pondération et de jugement (36 pages).
En dehors de ces documents-sources, les ouvrages
suivants sont à recommander : Romain Légaré, Un apôtre des deux
mondes, le père Frédéric Janssoone, O.F.M., de Ghyvelde (Montréal, 1953),
première vraie biographie du père Frédéric, dont le style est toutefois
malaisé, car il s’agit d’une synthèse encore imparfaitement mûrie ; cet
ouvrage a été traduit en anglais sous le titre An apostle of two
worlds : Father Frederic Janssoone, O.F.M., of Ghyvelde, Raphael Brown,
trad. (Trois-Rivières, 1958) ; et du même auteur Un grand serviteur
de la Terre sainte : le père Frédéric Janssoone, O.F.M. (Trois-Rivières,
1965), livre qui fournit une excellente vue d’ensemble du travail du père
Frédéric en Terre sainte. Léon Moreel, Un grand moine français, le
R. P. Frédéric Janssoone, O.F.M., apôtre de la Terre sainte et du
Canada (Paris, 1951), est un ouvrage pas très sûr pour la partie canadienne
de la vie du père Frédéric, mais intéressant en ce qui a trait au pays natal de
son héros. P.-E. Trudel, le Serviteur de Dieu, père Frédéric de
Ghyvelde, et Bethléem (Trois-Rivières, 1947), est une recherche minutieuse
et très fiable qui trace un tableau détaillé de l’œuvre du père Frédéric à
Bethléem et fait comprendre toute la portée des recherches que ce dernier a
effectuées à Bethléem et l’importance des règlements qu’il a rédigés ; et
du même auteur Monseigneur Ange-Marie Hiral, O.F.M. (5 vol., Montréal,
1957–1961), surtout le tome 2, qui donne des détails sur les désagréments qu’a
rencontrés le père Frédéric lorsqu’il a voulu préparer l’établissement des
Franciscains à Montréal, et le tome 5, qui retrace à grands traits l’histoire
de l’installation à Trois-Rivières.
Quand s’annonça, en 1987, la béatification du père
Frédéric, une révision du livre du père Légaré était rendue nécessaire. Comme
ce dernier était décédé en 1979, on demanda au père
Constantin-M. Baillargeon de refaire le volume et d’y effectuer les
corrections et additions nécessaires. Publié sous le nom des deux auteurs,
l’ouvrage le Bon Père Frédéric (Montréal, 1988) constitue donc la
biographie officielle de la béatification, la vie la plus complète et la plus à
la page du père Frédéric. Le livre d’André Dumont, le Goût de
Dieu : message spirituel du père Frédéric, franciscain, d’après ses
lettres (Cap-de-la-Madeleine, Québec, 1989), complète avec bonheur cette
biographie. L’auteur y fait une étude méthodique des textes, dans un style
familier, révélant un père Frédéric secret et chaleureux que les foules n’ont
guère connu, et fait ressortir les lignes de force de sa spiritualité.
À l’occasion de la béatification du père Frédéric, de
nombreux articles et publications ont monnayé, pour le grand public, les
données fournies par les ouvrages précédents. Signalons dans cette forêt, les
deux opuscules suivants : J.-F. Motte, Frédéric Janssoone de
Ghyvelde : franciscain apôtre du Christ en trois continents, France
(1838–1876), Terre sainte (1876–1888), Canada (1888–1916) (Paris et
Montréal, 1988) ; Léandre Poirier, Good Father Frederick, a
Franciscan apostle, 1838–1916, Kevin Kidd, trad. (Montréal, 1988), ouvrage
traduit aussi en coréen par Agatha Kim et publié à Séoul en
1990. [c.-m. b.]
© 1998–2016 Université
Laval/University of Toronto
SOURCE : http://www.biographi.ca/fr/bio.php?id_nbr=7473
Also known as
Frédéric de Ghyvelde
Frédéric de Saint-Yves
Frédéric-Cornil
Frédéric-Yves
Profile
Youngest of 13 children in
a wealthy farm family,
Frederic grew up in France but
his language at home was Flemish. His father died when
the boy was
nine. Frederic felt an early call to the priesthood,
and entered the junior seminary in
his diocese,
but dropped out to become a travelling salesman,
working to support his family. His family obligations finally fulfilled,
Frederic joined the Franciscans in
his early 20’s. Ordained in 1870. Miliary chaplain in
the Franco-Prussian War. Assigned to the Holy Lands, he re-built the Stations
of the Cross in the streets of Jerusalem,
built a church in Bethlehem,
and negotiated agreements between Roman, Greek and Armenian church authorities
about the use of sanctuaries in Jerusalem.
He first travelled to Canada in 1881 on
a fund-raising trip, but returned to stay in 1888 where
he worked for the next 28 years. Helped develop the shrine of
Our Lady at Cap-de-la-Madeleine in Quebec,
and witnessed the vision of a statue of Mary opening
its eyes. Wrote biographies
of the saints, newspaper articles,
and, calling on his childhood training,
sold religious books door to door including thousands of copies of his Manual
for the Third Order. His work effectively re-established the Franciscan secular
order in Canada.
Born
19
November 1838 in
Ghyvelde, Nord, France
4 August 1916 in
the Franciscan Infirmary in Montreal, Quebec, Canada of
stomach cancer
buried in
the friary chapel in
Trois-Rivieres, Quebec
21 March 1985 by Pope John
Paul II (decree on heroic virtues)
25
September 1988 by Pope John
Paul II
Secular
Franciscan Regional Fraternity of Eastern Canada
Additional Information
other sites in english
Canadian Conference of Catholic Bishops/li>
Dictionary
of Canadian Biography
Saint Anthony’s Chapel: Blessed Frederic Jansoone
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
MLA Citation
“Blessed Frédéric Janssone“. CatholicSaints.Info.
5 June 2020. Web. 3 August 2021.
<https://catholicsaints.info/blessed-frederic-janssone/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-frederic-janssone/
JANSSOONE, FRÉDÉRIC (baptized Frédéric-Cornil,
called Brother Frédéric-Yves or Frédéric de Saint-Yves in several
documents from his early days with the Franciscans, but later commonly known
as Father Frédéric Janssoone or Frédéric de Ghyvelde and, in Quebec,
as “Good Father Frédéric”), priest of the Order of Friars Minor, popular
preacher, and writer; b. 19 Nov. 1838 in Ghyvelde, France, eighth and
youngest child of Pierre-Antoine Janssoone and Marie-Isabelle Bollengier;
d. 4 Aug. 1916 in Montreal.
Although born in France, Frédéric Janssoone was of
Flemish descent and his mother tongue was Flemish. His father, a farmer, had
achieved a fairly comfortable standard of living by hard work. His mother,
whose first husband had been a physician, was an educated and refined woman.
The couple gave young Frédéric a rigorous education, with emphasis on
self-control, integrity, and courtesy. Above all, they instilled in him their
deep faith and Christian charity. Frédéric attended elementary school in his
village. On 13 Jan. 1848, at the age of nine, he lost his father.
Four years later, feeling drawn to the priesthood, he enrolled in the Collège
d’Hazebrouck, and shortly thereafter in the Institution Notre-Dame des Dunes,
near Dunkirk. At both establishments he proved a diligent and exemplary student
and achieved excellent academic results. In 1855, however, his mother fell on
hard times and he had to interrupt his studies in order to help his family. He
found work with some textile merchants. He was paid little at first, but soon,
thanks to his business acumen and talent for selling, he became a prosperous
travelling salesman. His genius for business would always remain one of his
gifts.
Following his mother’s death in 1861, Janssoone
resumed and completed his studies in the humanities, and on
26 June 1864 he joined the Order of Friars Minor (commonly called
Franciscans) in Amiens. He was ordained to the priesthood in Bourges on
17 Aug. 1870. Since France and Prussia were then at war, his ordination
was moved forward a little so he could become a chaplain in a military
hospital. After the war he helped found a friary in Bordeaux, and he became its
superior in 1873. Since he found the role unbearable, he was relieved of this
responsibility a year later. His release gave him the freedom to take an
approved course in practical homiletics, at which he would excel all his life.
In 1876 Father Frédéric obtained permission to go to
Palestine, where the Franciscans had an international province of 350 members,
known as the Custodia of the Holy Land and directed by a superior with the
title of custos. His first assignment took him to Cairo, Egypt, as chaplain to
the Brothers of the Christian Schools. In 1878 his superiors recalled him to
Jerusalem and appointed him custodial curate or assistant to the custos, an
office he held until 1888. It involved heavy administrative duties, one of the
most onerous being to look after the custodia’s buildings. As part of these
responsibilities, Father Frédéric built the parish church of St Catherine
in Bethlehem, beside the Church of the Nativity (from where the Christmas
midnight mass is still broadcast to the entire world). With all the political
and religious rivalries troubling the country, which was under the Ottoman
regime, this achievement required prodigious feats of diplomacy and tact on the
part of the custodial curate. But he needed even more patience and subtlety to
formulate the famous rules for Bethlehem and the Holy Sepulchre, priceless
manuscript documents that finally codified the rights of the Latins, Greeks,
and Armenians, all of whom used the two great sanctuaries in Palestine. This
meticulous compilation, which he would complete in 1888, is still the Magna
Carta governing the conduct of the Franciscans who live in these holy places of
the Christian faith.
His technical duties did not prevent Father Frédéric
from being an exceptional leader of pilgrimages. During his ten years in
Jerusalem he welcomed and guided pilgrims from all parts of Christendom with
the competence of an expert and the zeal of an angel. Through this work he came
in contact for the first time, on 31 March 1881, with Abbé Léon Provancher*,
the curé of Cap-Rouge, near Quebec, who brought him to Canada that summer.
Father Frédéric’s initial visit to Quebec was a
fund-raising tour occasioned by the fact that charitable donations promised for
the construction of St Catherine’s Church were slow in coming. He arrived in
Lévis from New York on 24 Aug. 1881. Apart from the political uproar
caused by an ill-advised speech on liberalism that he gave at Quebec on
10 Sept. 1881 (the hapless visitor was unaware of the fierce disputes
on this subject that divided French Canadian politicians and bishops) his
campaign was a triumph. The sermons he preached in Quebec City and
Trois-Rivières met with tremendous success. On 24 March 1882
Archbishop Elzéar-Alexandre Taschereau* of
Quebec, who in the interest of keeping the peace after Father Frédéric’s speech
had asked him to leave the diocese temporarily, crowned his mission by
publishing a pastoral letter which ordered that a collection for the Holy Land
be taken in all the churches of the ecclesiastical province of Quebec every
year, on Good Friday. A century later this custom is still followed in every
Catholic church in Canada.
In May 1882, exhausted and ill, the custodia’s
envoy returned to Jerusalem, where he remained for six years. During all this
time French Canadians, who saw him as the ideal successor to their first
missionaries, the Recollets, kept asking the Franciscan authorities to let them
have him. Their wishes were finally granted in 1888 when Father Frédéric
returned to Canada to stay. He arrived at the end of June and by August had
begun building a small Holy Land commissariat in Trois-Rivières, the first
Franciscan house to be erected in the country since the disappearance of the
Recollets. For the next 28 years, from this modest pied-à-terre and
the regular friary replacing it in 1903, the missionary from the Holy Land
would go out to every diocese in Quebec and even to New England. These years of
intense missionary work fall into two main phases.
The first phase covers Father Frédéric’s 14 years as
chief organizer of the pilgrimage to Notre-Dame-du-Cap, a Marian shrine several
miles from Trois-Rivières. It was a task he had accepted much against his will,
at the request of Bishop Louis-François Laflèche* of
Trois-Rivières, who wanted to revive and consolidate the work done by curé
Luc Desilets*.
During this period the dynamic little friar travelled all through Quebec in
search of pilgrims, bringing them to Cap-de-la-Madeleine by the train- and
boatload, leading them, exhorting them, getting them to pray, and finally
consecrating them to Our Lady of the Rosary. Sensational cures gave credibility
to his work, so that a small parish pilgrimage soon became a diocesan one and
then verged on being a national one. By the time the Oblates of Mary Immaculate
took over responsibility for it in 1902, the crowds had been averaging 30,000
to 40,000 annually for a couple of years. It is not surprising that
Bishop François-Xavier Cloutier of Trois-Rivières, speaking at his funeral
in 1916, would see fit to remind the huge crowd, “It was Father Frédéric too,
who, in large measure, began the work of Our Lady of the Rosary at
Cap-de-la-Madeleine.”
In 1895, however, before his commitment at
Notre-Dame-du-Cap was finished, Father Frédéric began the famous fund-raising
drives that he was to conduct for some 15 years throughout a number of Quebec
dioceses. This was the second of the great tasks to which he devoted his energy
in Canada. Begun at the request of his superiors, these exhausting campaigns
were intended to support diocesan or Franciscan works such as the Sanctuaire de
l’Adoration Perpétuelle at Quebec, the monasteries of the Poor Clares in
Salaberry-de-Valleyfield and the Sisters Adorers of the Precious Blood in
Joliette, and the Franciscan friary in Trois-Rivières. Wearing a wretched
skimpy brown coat, fasting and sleeping on the ground, Father Frédéric went
from parish to parish and from house to house, braving inclement weather, bad
roads, and farm dogs, preaching in the churches, comforting the sick and
afflicted, and selling his books for the benefit of the causes entrusted to
him, while keeping a small commission for the Holy Land. Thus he returned to
some extent to his former occupation: he was now God’s travelling salesman.
Charmed by his gentleness and courtesy, edified by his deep piety and incredible
austerity, and above all amazed by the marvels that occurred here and there in
his wake, the faithful saw him as another Francis of Assisi and were in the
habit of calling him “the Holy Father.”
The energy he expended on these exhausting tasks did
not prevent Father Frédéric from taking on many other activities. He very
effectively looked after the interests of his beloved Holy Land, set up
open-air stations of the cross, preached at parish and community retreats,
accompanied various pilgrimages to Sainte-Anne-de-Beaupré as well as to
Cap-de-la-Madeleine, inaugurated and visited brotherhoods of the Third Order,
and quietly set about preparing for the re-establishment in Canada of the Order
of Friars Minor, which had disappeared in 1849 with the death of the last
Recollet. He also founded two magazines, the Annales du T. S. Rosaire (Cap-de-la-Madeleine)
in 1892 and the Revue eucharistique, mariale et antonienne (Québec)
in 1901, for which he wrote many of the articles. By sacrificing his sleep, he
produced an astonishing series of publications: newspaper and magazine pieces,
pamphlets, works on the Holy Land and spirituality, and thick volumes on the
lives of Jesus, Mary, St Joseph, St Anne, St Francis of Assisi,
St Anthony of Padua, and the Recollet Brother Didace Pelletier*.
And he knew how to make his books sell. For example, the Vie de N-S. Jésus-Christ,
which was published at Quebec in 1894, would go through some ten editions with
a record print-run of 42,000 in all.
Worn out by austerity and work and afflicted with
stomach cancer, Father Frédéric had to take to his bed in June 1916. On
4 August, after 50 days of terrible physical and mental suffering, he died
quietly in the Franciscan infirmary on Rue Dorchester (Boulevard René-Lévesque)
in Montreal. His body was brought back to Trois-Rivières, where it remains.
Eleven years after his death, steps were initiated to have him beatifed by the
church. After an informative process in Trois-Rivières in 1927, there were
additional ones in Lille, France, and Alexandria, Egypt, between 1930 and 1933.
The procedure culminated on 25 Sept. 1988 in a solemn beatification
proclaimed by Pope John Paul II in St Peter’s Square in Rome before a
crowd of 50,000.
Father Frédéric was of average height (about five feet
seven inches), but slight of frame and so thin (possibly 115 pounds) that he
seemed frail and puny. And yet he had incredible endurance. For years he worked
14 or 15 hours a day, despite frequent and acute stomach pains and a regimen of
insufficient food. He referred to his “sickly iron constitution.” Everyone
wondered how such a small man could do so much on so little sleep and
nourishment.
By nature he was a lover of many things. His
interests, as shown by his notebooks and letters, ranged from mysticism to the
growing of beets and raspberry canes and encompassed theology, philosophy,
literature, painting, history and geography, archaeology and palaeography,
astronomy, biology, and botany. He might have spent his life flitting from one
passing concern to another if his temperament had not been disciplined early by
a strong and austere education. His Franciscan teachers, in taking over from his
family, not only strengthened his sense of discipline and asceticism, but gave
him something more by instilling in him a fairly rigid concept of obedience. As
a result, the young man’s chaotic tendencies were brought under control for
life and his formidable dynamism was able to achieve its full potential thanks
to intelligent superiors, especially Father Raphaël Delarbre d’Aurillac and
Father Colomban-Marie Dreyer, who channelled it and put it judiciously to use.
On the other hand, the treatment, which on the whole certainly proved
beneficial, may have slightly hardened his superego and weakened his fighting
spirit. Throughout his life Father Frédéric had an overscrupulous conscience
and a firm distaste for the office of superior. He was an élite lieutenant
rather than a commander-in-chief, an instrument of peace rather than a
redresser of wrongs.
Father Frédéric had neither taste nor talent for
confrontation, but he was nevertheless an exceptional mover of men. He could
influence people by using his ability to communicate and persuade, a talent
which makes good salesmen and great orators. He possessed this gift to a degree
that made him the equal of the most famous preachers of his order. Without
gesturing grandly or raising his voice, and often with his eyes closed, he
could speak for hours to devout crowds who never tired of listening. One day,
in the church of Sainte-Marie-Madeleine in Cap-de-la-Madeleine, he preached a
four-hour sermon at the stations of the cross, during which his audience, women
from Montreal belonging to the Franciscan Third Order, apparently found “the
time relatively short.”
Father Frédéric’s preaching sounded like an informal
talk, but it had a bit more hidden in it than was apparent. In order to reach
his listeners more effectively, the holy man did not hesitate to dramatize or
play to the utmost on their sensibilities. Many tears were shed during his
sermons. Eager to be edifying, he always paid close attention to his appearance
in public. Hence in group photos he often looks stiff and stilted, a posture
out of keeping with his true temperament, which was kind and cheerful. But all
these pious artifices, which irritated some of his colleagues, stemmed from his
desire to save souls, a desire the crowds recognized. In common with all
saints, he radiated a kind of spiritual aura which, like the Old Testament
shekinah, was a true and palpable sign of the presence of God. Father Edmond
Gaudron, who made his acquaintance at the Collège Séraphique de Montréal around
1917, has described this phenomenon very well: “He was the one who made God
appear to men who could not see God.”
All in all, the role Father Frédéric played in Quebec
was analogous to the one played in France by his compatriots
Jean-Baptiste-Marie Vianney and Thérèse Martin: that of a living witness to the
reality and holiness of God. It is to his credit that he succeeded in keeping
to this path. When he arrived in Canada in 1881 the controversy about
liberalism was raging. Abbé Desilets, his host, reportedly wanted to recruit
him to support ultramontanism, a cause his bishop, Mgr Laflèche, also espoused.
Between 1882 and 1888, however, the missionary from the Holy Land had time to
ponder the question and decide on the course to pursue. In 1884 he wrote to his
friend Provancher, another ardent ultramontane, that should he ever return to
Canada, his work would be “exclusively a mission of charity, penitence, and
peace.” It was a strictly spiritual program, patterned almost literally after
the one St Francis of Assisi and his disciples had followed at the
beginning of the 13th century. The sole objective of all his efforts during the
28 years he spent in the country was to win for God and for Christ the
Canadians whom he loved so dearly, and to enhance their spiritual lives as much
as possible.
This entirely disinterested evangelization produced a
bonus: the flowering in Quebec of genuine tenderness towards the Franciscans,
who were presented in such an amiable and courteous guise. As Father Dreyer
clearly saw, this public affection fostered in turn the development of the new
province of Saint-Joseph du Canada. Father Frédéric was not only the advance
scout and diplomatic forerunner of this province, he was also its hidden
parent, its true spiritual father, both through the influence he exerted on his
first recruits and through the wider impact he had had on the milieu that had
provided them. It is another glory to be added to those he had already
earned as co-founder of the Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap and eminent evangelizer
of French Canada.
[Any serious researcher wishing to write about Father
Frédéric Janssoone must begin with a careful examination of the bibliographic
research done on him by Father Hugolin Lemay, whose scholarship is notable for
its precise information and clear presentation. The first four parts of his
earlier study, Les manuscrits du R.P. Frédéric Janssoone, o.f.m.: description
et analyse (Florence, Italie, 1935), describe manuscripts by Father
Frédéric held in Trois-Rivières, Que., Montreal, Jerusalem, and Bethlehem. The
fifth and final part enumerates his handwritten letters, of which Father Lemay
identified and studied 384. His later monograph, Bibliographie et
iconographie du serviteur de Dieu, le R.P Frédéric Janssoone, o.f.m.: 1838–1916 (Québec,
1932), lists the books and articles published by Father Frédéric (131 items) as
well as works concerning him (117 items).
It is obvious that these two works need to be brought
up to date; however, they remain indispensable for opening the way to the
researcher, who, once oriented, may turn to Trifluvianen; beatificationis
et canonizationis servi Dei Friderici Janssoone positio . . . super
virtutibus (Rome, 1978), an account of the discussions at the Sacred
Congregation for the Causes of Saints preceding the pope’s proclamation of
Janssoone’s heroic virtues. The report includes a 447-page dossier containing
the main testimony heard during the informative and apostolic processes. The
three most interesting testimonials are those of Abbé Louis-Eugène Duguay,
which is very thorough as well as laudatory (49 pages); Father Valentin-Marie
Breton, a colleague and penitent of Father Frédéric, which is much more
critical (5 pages); and Mgr Colomban-Marie Dreyer, which demonstrates balance
and sound judgement (36 pages).
In addition to the primary sources, the following
studies can be recommended: Romain Légaré, Un apôtre des deux mondes, le
père Frédéric Janssoone, o.f.m.,
de Ghyvelde (Montréal, 1953), the first true biography of Father Frédéric,
which is stylistically awkward because as a synthesis it is not fully developed
(an English version is available under the title An apostle of two worlds:
Father Frederic Janssoone, o.f.m., of Ghyvelde, trans. Raphael Brown,
Trois-Rivières, 1958); Un grand serviteur de la Terre sainte: le père
Frédéric Janssoone, o.f.m.
(Trois-Rivières, 1965), by the same author, which provides an excellent
overview of Janssoone’s work in the Holy Land; Léon Moreel, Un grand moine
français, le R.P Frédéric Janssoone, o.f.m., apôtre
de la Terre sainte et du Canada (Paris, 1951), which is somewhat
unreliable for the Canadian portion of Father Frédéric’s life, but useful for
the part dealing with his native land; P.-E. Trudel, Le serviteur
de Dieu, père Frédéric de Ghyvelde, et Bethléem (Trois-Rivières, 1947), a
meticulous and reliable study which provides a detailed picture of Father
Frédéric’s work in Bethlehem and explains the full scope of the research he
conducted there and the importance of the rules he formulated; and the same
author’s Monseigneur Ange-Marie Hiral, o.f.m.
(5v., Montréal, 1957–61), especially vol.2, which details the obstacles Father
Frédéric encountered in his efforts to prepare for the establishment of the
Franciscans in Montreal, and vol.5, which roughly outlines the history of their
establishment in Trois-Rivières.
Upon the announcement of Father Frédéric’s
beatification in 1987, a revision of the biography by Father Légaré became
necessary. Since he had died in 1979, Father Constantin-M. Baillargeon was
asked to rewrite the volume and make any necessary corrections and additions.
Published under the names of both authors, Le bon père Frédéric (Montréal,
1988) constitutes the official account of the beatification and the most
complete and up-to-date biography of Father Frédéric. André Dumont’s
study, Le goût de Dieu: message spirituel du père Frédéric,
franciscain, d’après ses lettres (Cap-de-la-Madeleine, Qué., 1989), is a
felicitous complement to this biography. A methodical examination of
Janssoone’s writings, this work reveals a secret and warmhearted Father
Frédéric largely unknown to the public, and brings out the main themes of his
spirituality.
© 1998–2016 University
of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/en/bio.php?id_nbr=7473
Blessed Frederic Janssoone
Feast day: August 05
The greatest desire and prayer of Blessed Frederic
Janssoone was to help others come closer to God. His ministry as a Franciscan
help him to do that, and took him to many places, from Europe, to the Holy
Land and then to North America, where he died.
He was born in Flanders in 1838 as the youngest of 13
children in a wealthy farming family. Frederic was nine when his father
died, and he dropped out of school to work as a traveling salesman in
order to help support his family. His mother died when he was 23. He
completed his studies and then entered the Franciscans. He was ordained in
1870, and served as a military chaplain during the Franco-Prussian War.
He was then sent to the Holy Land, where he reinstated
the Stations of the Cross in the streets of Jerusalem, built a church in
Bethlehem, and negotiated an accord among the Roman, Greek and Armenian
Christian churches concerning the sanctuaries of Bethlehem.
He first came to Canada in 1881 on a fundraising tour,
but eventually moved permanently to the country seven years later. He helped to
develop the popular shrine of Our Lady at Cap-de-la-Madeleine, Quebec. He wrote
biographies of the saints, newspaper articles and sold religious books door to
door.
He died of stomach cancer in Montreal in 1916 and is
buried in Trois-Rivieres, Quebec, a city close to the Marian shrine he helped
to develop. Pope John Paul II beatified Frederic in 1988.
SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/saint/blessed-frederic-janssoone-554
Blessed Frédéric Janssoone, God’s Traveling Salesman
Today is the feast day of Blessed Frédéric Janssoone,
a Franciscan priest who was born in France, served in the Holy Land, and died
in Canada. He initiated a spiritual renewal in Canada based on meditation
on the suffering and passion of Christ.
Blessed Frédéric Janssoone‘s Childhood
Frédéric was born into a devout farming family in
northern France in 1838. He was the youngest of thirteen children. His parents
were educated and hard working and instilled in Frederic the values of
self-control, integrity, courtesy, faith and charity. They frequently prayed
the rosary together as a family.
However, his father died of stomach cancer when
Frédéric was only 9. He felt drawn to the priesthood and was a diligent,
exemplary student. However, a few years later, Frédéric had to leave school to
support his mother. He worked as an errand boy and then was very successful as
a traveling salesman. His business skills would serve him well throughout his
life.
After his mother died in 1861, Frédéric returned to
school to complete his studies. He then joined the Franciscan Order of Friars
Minor. He was ordained a priest in 1870. During the Franco-Prussian War, he
served as a military chaplain. After, he served as assistant novice director,
librarian, and community superior. He also completed a course in practical
homiletics, another skill at which he excelled.
The greatest desire and prayer of Blessed Frédéric
Janssoone was to help others come closer to God. His ministry as a Franciscan
help him to do that, and took him to many places, from Europe, to the Holy Land
and then to North America, where he died. ~ Catholic
News Agency
Travels in the Holy Land
In 1876, he traveled to the Holy Land and spent
the next twelve years there. These years were to become the defining moments of
Father Frédéric’s life. The Franciscans had an international province of 350
members in Palestine, known as the Custodia of the Holy Land.
Father Janssoone spent two years in Cairo, Egypt as a
chaplain, and then returned to Jerusalem. He spent the next decade there as the
custodial curate. This was an administrative position that involved looking
after the construction and maintenance of Catholic churches and convents,
providing spiritual services to the French communities there, and being a
French diplomat.
During this time, he built the church of St Catherine
in Bethlehem and the church of the Holy Savior in Jerusalem. Doing so required
great diplomacy and tact, as the Holy Land face religious and political
instability then as now. To prevent the conflicts between various religious
groups about the uses of churches in the Holy Land, Father Frederic wrote down
regulations and customs that had been only oral before. These regulations are
still in place today.
In 1878, Father Frédéric restored the Franciscan
practice of praying along the Via Dolorosa on Good Friday. This had been a
tradition of the Franciscans in the Holy Land since the 14th century. It was
the origin of the devotion of the
Way of the Cross. Father Frederic was so well respected that the
Ottoman political authority gave him permission to officially preach in public
on Good Friday.
Father Janssoone also promoted pilgrimages to the Holy
Land. His own travels throughout the Holy Land had given him a deep
knowledge of its history. He himself welcomed and guided many pilgrims through
the places he’d come to know and love. It was through these pilgrimages that he
met a Canadian priest who invited him to Canada.
In 1881, Father Frédéric arrived in Canada on a
fundraising tour. He spent that winter preaching throughout Quebec. He inspired
the archbishop of Quebec to establish the
collection for the Holy Land which is still taken in churches across
Canada on Good Friday.
In May, he returned to Jerusalem exhausted and tired.
However, the French Canadians, who saw Father Frédéric as a successor to their
first missionaries, the Franciscan Recollets, wanted him back.
He could influence people by using his ability to
communicate and persuade, a talent which makes good salesmen and great orators.
He possessed this gift to a degree that made him the equal of the most famous
preachers of his order. ~ Dictionary
of Canadian Biography
Blessed Frédéric Janssoone’s Work in Canada
In 1888, Father Janssoone returned to settle
permanently in Trois-Rivières (a town well-known to the
North American martyrs). He built a small Holy Land commissariat there, the
first Franciscan building in Quebec since the Recollects had left. From there,
Father Frederic went out as a missionary to every diocese in Quebec and even
traveled to New England.
One of his first tasks in Quebec was to develop a
pilgrimage to Notre-Dame-du-Cap, a Marian shrine several miles from
Trois-Rivières. By 1902, when the Oblates of Mary Immaculate took over the
shrine, crowds of 30,000-40,000 pilgrims were gathering there every year. Just
as he had promoted pilgrimages to the shrines of the Holy Land, now he promoted
pilgrimages to local Canadian shrines.
Blessed Frédéric Janssoone’s “first and foremost
heritage is the way he developed strong bonds between the Catholics of Canada
and the spiritual roots of their religion – namely the Middle East places where
Jesus, the apostles and the first witnesses of Christ have lived.” ~ Father
Roland Bonenfant, postulator for Bl. Frederic’s cause for canonization
Father Frédéric then became a traveling salesman for
God. Dressed simply, sleeping on the ground and fasting frequently, he traveled
throughout Quebec raising money for various diocesan or Franciscan works. He
preached in the churches, sold his books, and helped the sick and and
afflicted. Many compared him to St. Francis of Assissi and called him “the Holy
Father.”
A true Franciscan, Father Frédéric practiced the
strictest poverty, not only eliminating the unnecessary, but even allowing
necessary things sparingly. As a fundraiser, large sums of money passed through
his hands; but his clothes, his food, his furnishings, all reflected great
detachment. ~ Dom
Antoine Marie OSB
During this time, Father Janssoone was a prolific
writer. He founded two magazines, the Annales du T. S. Rosaire (Cap-de-la-Madeleine)
in 1892 and the Revue eucharistique, mariale et antonienne (Québec)
in 1901. He wrote many of the articles for these magazines himself.
He also wrote newspaper and magazine articles,
pamphlets, and books on the lives of Jesus, Mary, St. Joseph, St.
Anne, St. Francis of Assisi, St. Anthony of Padua, and the Recollet
Brother Didace Pelletier.
The sole objective of all his efforts during the
28 years he spent in the country was to win for God and for Christ the
Canadians whom he loved so dearly, and to enhance their spiritual lives as much
as possible. ~ Constantin-M. Baillargeon
Blessed Frédéric Janssoone’s Death and Cause for
Sainthood
In June 1916, Father Frédéric was exhausted and
suffering from stomach cancer. He spent nearly two months in bed, suffering
physically and mentally, before passing away on August 4. His body was taken to
Trois-Riveries, where it remains.
All in all, the role Father Frédéric played in Quebec
was analogous to the one played in France by his compatriots
Jean-Baptiste-Marie Vianney and Thérèse Martin: that of a living witness to the
reality and holiness of God. ~ Dictionary
of Canadian Biography
Just eleven years after his death, the cause for his
canonization was opened. He was beatified in 1988 by Pope Saint John Paul II.
His feast is celebrated on August 5.
Blessed Frédéric Janssoone is one of twelve
holy Canadians beautified by the Catholic Church. Perhaps he will soon
be Canada’s newest Catholic
saint.
SOURCE : https://thekoalamom.com/2019/08/blessed-frederic-janssoone/
Beato Federico Janssoone
Ghyvelde (Francia), 19 novembre 1838 - Montreal
(Canada), 4 agosto 1916
Federico nasce a Ghyvelde (Francia) il 19 novembre
1838. A 10 anni perde il padre e, per aiutare la madre, nella prima gioventù si
dedica al commercio. A 26 anni entra nel seminario francescano di Amiens.
Arriva al sacerdozio nel 1870 ed opera come cappellano militare nella guerra
che Napoleone III ha scatenato contro la Prussia. Tornata la pace, Federico è
maestro dei novizi ad Amiens. Nel 1875 è in Palestina con la «Custodia di
Terrasanta», la plurisecolare «prima linea» dei figli di san Francesco. Padre
Federico organizza di aiuti e va di persona a cercare soccorsi in Francia e in
Canada. Salutato come salvatore da cristiani di ogni confessione e musulmani,
nel 1878 è nominato vicario della Custodia. Torna poi in Canada per guidare da
lì gli aiuti canadesi, senza tuttavia trascurare la propria vocazione di
evangelizzatore: qui predica, pubblica libri e dirige periodici religiosi.
Muore a Montreal, 4 agosto 1916. (Avvenire)
Martirologio Romano: A Montréal nel Québec in Canada,
beato Federico Janssoone, sacerdote dell’Ordine dei Frati Minori, che per il
progresso della fede diffuse notevolmente i pellegrinaggi in Terra Santa.
Tornata la pace, Federico fa il maestro dei novizi
francescani ad Amiens, crea un nuovo centro dell’Ordine a Bordeaux, e nel 1875
lo troviamo in Palestina. Lavora nella Custodia di Terrasanta, la plurisecolare
“prima linea” dei figli di san Francesco. Dopo la ritirata generale dei crociati
nel 1261, loro ci sono tornati già ai primi del Trecento. E lì sono rimasti,
operosi e inermi, attraverso i secoli, tra crisi, persecuzioni e guerre. (Tutti
abbiamo seguito, a fine 2001, la vicenda di quelli tra loro che si trovarono
tra due fuochi nella basilica della Natività a Betlemme, sorridenti e intrepidi
in mezzo ad armi e armati). Hanno restaurato nel tempo gli edifici sacri e le
testimonianze cristiane. E hanno procurato pane e istruzione ai poveri, senza
distinzione di fede religiosa. Padre Federico, qui, “esplode” come
organizzatore di aiuti in tempo di carestia gravissima causata dalla siccità.
La Palestina è sotto dominio turco, ma la Turchia è stata travolta da una crisi
finanziaria, finendo sotto amministrazione controllata franco-britannica: il
sultano Abdul Hamid non fa nulla per gli affamati di Palestina. E gli appelli
al mondo, da lì, li mandano i francescani.
Padre Federico va di persona a cercare soccorsi in
Francia e in Canada. Viene salutato come salvatore dai cristiani di ogni confessione
e dai musulmani, e nel 1878 diventa vicario della Custodia: è il numero due,
insomma, mentre per tradizione il Custode è sempre un italiano. E sarà infine
una specie di protettore a vita per i poveri di Palestina, perché lo mandano in
Canada, a Trois-Rivieres (Quebec), per guidare da lì gli aiuti canadesi. Questo
è il suo compito, ma lui se ne trova un altro, quello di evangelizzatore: lo
chiamano a predicare, pubblica libri e dirige periodici religiosi. In Canada si
conclude la sua vita, e da lì parte il movimento per portarlo sugli altari,
come “apostolo dei due mondi”. Giovanni Paolo II lo ha beatificato nel 1988.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91042
Voir aussi : http://perefrederic.ca/le-pere-frederic/biographie/
http://frederic-janssoone.blogspot.ca/
http://archbishopterry.blogspot.com/2009/09/visit-to-tomb-of-blessed-frederic.html
https://www.youtube.com/watch?v=Txzggs7qVOM
https://thewandererpress.com/saints/catholic-heroes-blessed-frederic-janssoone/