Jean-Jacques Henner (1829–1905), Santa Fabiola di Roma, seconda metà del XIX secolo,
olio su tela
Sainte Fabiola
Veuve à Rome, fondatrice
du premier hôpital d'Occident (✝ 399)
Elle appartenait à une grande famille patricienne, la "gens" des Fabiens. Elle connut quelques écarts matrimoniaux, divorçant d'avec son mari légitime pour en épouser un autre. Tous deux ne tardèrent pas à mourir. Alors, publiquement, elle fit pénitence et dépensa son immense fortune pour fonder à Rome le premier hôpital en Occident et un accueil pour les pèlerins. Saint Jérôme, qui fut très impressionné par sa forte personnalité, en écrivit la biographie.
Commémoraison de sainte Fabiola, veuve romaine, qui, au témoignage de saint
Jérôme, après divorce et remariage se soumit à la pénitence publique et la
rendit parfaite pour le bénéfice des pauvres. Après plusieurs années passées en
Terre sainte, elle mourut à Rome en 399, pauvre là où elle avait été riche.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/320/Sainte-Fabiola.html
Saint
JÉRÔME. VIE DE SAINTE FABIOLA, VEUVE.
CHAPITRE
II. Merveilleuse pénitence que sainte Fabiola fit de cette faute.
A OCÉANUS.
Il y a plusieurs années
que j'écrivis à Paula, cette femme si illustre par sa vertu entre toutes celles
de son sexe, pour la consoler de l'extrême déplaisir qu'elle venait de recevoir
de la perte de Blesilla ; il y a quatre ans que j'employai tous les efforts de
mon esprit pour faire l'épitaphe de Népotien, que j'envoyai à l'évêque
Héliodore; et il y a environ deux ans que j'écrivis une petite lettre à mon
cher ami Pammaque sur la mort si soudaine de Pauline, ayant honte de faire un
plus long discours à un homme très éloquent, et de lui représenter des choses
qu'il pouvait trouver en lui-même, ce qui n'aurait pas tant été consoler mon
ami que, par une sotte vanité, vouloir instruire un homme accompli en toutes
sortes de perfections.
Maintenant, mon fils Océanus,
vous m'engagez dans un ouvrage à quoi mon devoir m'engageait déjà et auquel je
suis assez porté de moi-même, qui est de donner un jour tout nouveau à une
matière qui n'est plus nouvelle, en représentant dans leur éclat et dans leur
lustre tant de vertus qui peuvent passer pour nouvelles en ce qu'elles sont
extraordinaires; car dans ces autres consolations je n'avais qu'à soulager
l'affliction d'une mère, la tristesse d'un oncle et la douleur d'un mari; et,
selon la diversité des personnes, chercher divers remèdes dans l'Ecriture
sainte; mais aujourd'hui vous me donnez pour sujet Fabiola, la gloire des
chrétiens, l'étonnement des idolâtres, le regret des pauvres et la consolation
des solitaires.
Quoi que je veuille louer
d'abord, ce semblera peu de chose en comparaison de ce que je dirai ensuite,
puisque si je parle de ses jeûnes, ses aumônes sont plus considérables; si
j'exalte son humilité, l'ardeur de sa foi la surpasse; et si je dis qu'elle a
aimé la bassesse et que, pour condamner la vanité des robes de soie, elle a
voulu être vêtue comme les moindres d'entre le peuple et comme les esclaves,
c'est beaucoup plus d'avoir renoncé à l'affection des ornements qu'aux
ornements mêmes, parce qu'il est plus difficile de nous dépouiller de notre
orgueil que de nous passer d'or et de pierreries. Après les avoir quittées nous
sommes quelquefois enflammés de présomption en portant des habits sales et
déchirés qui nous sont fort honorables, et nous faisons parade d'une pauvreté
que nous vendons pour le prix des applaudissements populaires; au lieu qu'une
vertu cachée, et qui n'a pour consolation que le secret de notre propre
conscience, ne regarde que Dieu seul comme son juge.
Il faut donc que j'élève
la vertu de Fabiola par des louanges tout extraordinaires, et que, laissant
l'ordre dont les orateurs se servent, je prenne le sujet de mon discours des
commencements de sa confession et de sa pénitence. Quelque autre, se souvenant
de ce qu'il a vu dans le poète, représenterait ici ce Fabius Maximus (258)
Qui par les grands succès
d'une valeur prudente
Soutint, seul des Romains
la gloire chancelante,
et toute cette illustre
race des Fabiens; il dirait quels ont été leurs combats, il raconterait leurs
batailles, et vanterait la grandeur de Fabiola en montrant qu'elle. a tiré sa
naissance d'une. si longue suite d'aïeux et d'une tige si noble et si
éclatante, afin défaire voir dans le tronc des preuves de la grandeur qu'il ne
pourrait trouver dans les branches; mais quant à moi, qui ai tant d'amour pour
l'étable de Bethléem et pour la crèche de notre Sauveur, où la Vierge-mère
donna aux hommes un Dieu-enfant, je chercherai toute la gloire d'une servante
de Jésus-Christ, non dans les ornements et les avantages que les histoires
anciennes lui peuvent donner, mais dans l'humilité qu'elle a apprise et
pratiquée dans l'Eglise.
Or, parce que dès
l'entrée de mon discours il se rencontre comme un écueil et une tempête formée
par la médisance de ses ennemis, qui lui reprochent d'avoir quitté son premier
mari pour en épouser un autre, je commencerai par faire voir de quelle sorte
elle a obtenu le pardon de cette faute, avant de la louer depuis la pénitence
qu'elle en a faite.
On dit que son premier
mari était sujet à de si grands vices que la plus perdue femme du monde et la
plus vile de toutes les esclaves n'aurait pu même les souffrir; mais je n'ose
les rapporter, de crainte de diminuer le mérite de la vertu de Fabiola, qui
aima mieux être accusée d'avoir été la cause de leur divorce que de perdre de
réputation une partie d'elle-même en découvrant les défauts de son mari : je
dirai simplement ce qui suffit pour une femme pleine de pudeur et pour une
chrétienne. Notre Seigneur défend au mari de quitter sa félonie, si ce n'est
pour adultère, et, en cas qu'il la quitte pour ce sujet, il ne veut pas qu'elle
puisse se marier. Or tout ce qui est commandé aux hommes ayant nécessairement
lieu pour les femmes, il n'est pas moins permis à une femme de quitter son mari
s’il est adultère qu'à un mari de répudier sa femme pour le même crime; et si
celui qui commet un péché avec une courtisane n'est qu'un même corps avec elle,
selon le langage de l'Apôtre, la femme qui a pour mari un homme impudique et
vicieux ne fait qu'un même corps avec lui. Les lois des empereurs et celles de
Jésus-Christ ne sont pas semblables; et Papinien et saint Paul ne nous
enseignent pas les mêmes choses : ceux-là lâchent la bride à l'impudicité des
hommes et, ne condamnant que l'adultère, leur permettent de s'abandonner en
toutes sortes de débordements dans les lieux infâmes et avec des créatures de
vile condition, comme si c'était la dignité des personnes et non pas la
corruption de la volonté qui fût la cause du crime; mais parmi nous ce qui
n'est pas permis aux femmes n'est non plus permis aux hommes, et dans des
conditions égales l'obligation est égale.
Fabiola, à ce que l'on
dit, quitta donc son mari à cause qu'il était vicieux; elle le quitta parce
qu'il était coupable de di-,ers crimes; elle le quitta, je l'ai quasi dit, pour
des causes dont son voisinage témoignant d'être scandalisé, elle seule ne
voulut pas le publier. Que si on la blâme de ce que, s'étant séparée d'avec
lui, elle ne demeura pas sans se marier, j'avouerai volontiers sa faute ,
pourvu que je dise aussi quelle fut la nécessité qui l'obligea de la commettre.
Saint Paul nous apprend « qu'il vaut mieux se marier que brûler : » elle
était fort jeune et ne pouvait demeurer dans le veuvage; « elle éprouvait un
combat dans elle-même entre ses sens et sa volonté, entre la loi du corps et
celle de l'esprit, » et se sentait traîner, comme captive et malgré qu'elle en
eût, au mariage ainsi, elle crut qu'il valait mieux confesser publiquement sa
faiblesse et se couvrir en quelque façon de l'ombre d'un misérable mariage que,
pour conserver la gloire d'avoir été femme d'un seul mari, tomber dans les
péchés des courtisanes. Le même apôtre veut que les jeunes veuves se remarient
pour avoir des enfants et afin de ne donner aucun sujet de médisance à leurs
ennemis, dont il rend aussitôt! la raison en ajoutant : « Car il y en a déjà
quelques-unes qui ont lâché le pied et tourné la tête en arrière poursuivre le
démon : » ainsi Fabiola étant persuadée qu'elle avait eu raison de
quitter son mari, et ne connaissant pas dans toute sou étendue la pureté
de l'Evangile, qui retranche aux femmes, durant la vie de leurs maris, la
liberté de se remarier sous quelque prétexte (259) que ce soit, elle reçut sans
y penser une blessure, en commettant une action par laquelle elle croyait
pouvoir éviter que le démon ne lui en fit plusieurs autres.
CHAPITRE
II. Merveilleuse pénitence que sainte Fabiola fit de cette faute.
Mais pourquoi m'arrêter à
des choses passées et abolies il y a si longtemps, en cherchant à excuser une
faute dont elle a témoigné tant de regret? Et qui pourrait croire qu'étant
rentrée en elle-même après la mort de son second mari, en ce temps où les
veuves qui n'ont pas le soin qu'elles devraient avoir de leur conduite ont
coutume, après avoir secoué le joug de la servitude, de vivre avec plus de
liberté, d'aller aux bains, de se promener dans les places publiques et de
paraître comme des courtisanes, elle ait voulu pour confesser publiquement sa
faute se couvrir d'un sac, et à la vue de toute la ville de Rome, avant le jour
de Pâques, se mettre au rang des pénitents devant la basilique de Latran?
qu'elle ait voulu, ayant les cheveux épars, le visage plombé et les mains
sales, baisser humblement sa tête couverte de poudre et de cendre sous la
discipline de l'Eglise, le pape, les prêtres et tout le peuple fondant en
larmes avec elle?
Quel péché ne serait
point remis par une telle douleur, et quelle tache ne serait point effacée par
tant de pleurs? Saint Pierre par une triple confession obtint le pardon d'avoir
renoncé trois fois son maître ; les prières de Moïse firent remettre à Aaron le
sacrilège qu'il avait commis en souffrant qu'on fit le veau d'or ; Dieu,
ensuite d'un jeûne de sept jours, oublia le double crime où David, qui était si
juste et l'un des plus doux hommes du monde, était tombé en joignant l'homicide
à l'adultère, car il le vit couché par terre, couvert de cendre, oubliant sa
dignité royale, fuyant la lumière pour demeurer dans les ténèbres, et tournant
seulement les yeux vers celui qu'il avait offensé, et lui disant d'une voix
lamentable, et tout trempé de ses larmes : « C'est contre vous seul que j'ai péché,
c'est en votre présence que j'ai commis tous ces crimes; mais, mon Dieu,
redonnez-moi la joie d'être dans les voies de salut et fortifiez-moi par votre
esprit souverain. » Il est arrivé que ce saint roi, qui nous apprend
par ses vertus comment lorsque nous sommes debout nous devons nous empêcher de
tomber, nous a montré par sa pénitence de quelle sorte quand nous sommes tombés
nous devons nous relever. Vit-on jamais un roi plus impie qu'Achab, dont
l'Ecriture dit : « Il n'y en a point eu d'égal en méchanceté à Achab,
qui semble s'être rendu esclave du péché pour le commettre en la présence du
Seigneur avec des excès incroyables? » ce prince ayant répandu le sang de
Nabot, et le prophète lui faisant connaître quelle était la colère de Dieu
contre lui par ces paroles qu'il lui porta de sa part: « Tu as tué cet
homme, et outre cela tu possèdes encore son bien, mais je te châtierai comme tu
le mérites, je détruirai ta postérité, etc., » il déchira ses vêtements,
se couvrit d'un cilice, se revêtit d'un sac, il jeûna et marcha la tête baissée
contre terre. Alors Dieu dit à Elie: « Ne vois-tu pas qu'Achah s'est humilié en
ma présence? et parce qu'il est entré dans cette humiliation par le respect
qu'il me doit, je suspendrai durant sa vie les effets de ma colère. »
O heureuse pénitence, qui
fait que Dieu regarde le pécheur d'un oeil favorable, et qui en confessant ses
fautes oblige ce souverain juge , à révoquer l'arrêt qu'il avait prononcé en sa
fureur! Nous voyons dans les Paralipomènes que la même chose arriva au roi
Manassès,dans le prophète Jonas au roi de Ninive, et dans l'Evangile au
publicain ; dont le premier se rendit digne non-seulement de pardon, mais aussi
de sauver son royaume , le second arrêta la colère de Dieu prête à lui tomber
sur la tête, et le troisième, en meurtrissant de coups son estomac et n'osant
lever les yeux vers le ciel, s'en retourna beaucoup plus justifié par l'humble
confession de ses péchés que le pharisien par la vaine ostentation de ses
vertus.
Mais ce n'est pas ici le
lieu de louer la pénitence et de dire, comme si j'écrivais contre Montan ou
contre Novat, que « c'est une hostie qui apaise Dieu; que nul sacrifice ne
lui est plus agréable qu'un esprit touché du regret de ses offenses; qu'il aime
mieux la pénitence du pécheur que non pas sa mort ; lève-toi, lève-toi,
Jérusalem, » et plusieurs autres paroles semblables qu'il nous fait
entendre par la bouche de ses prophètes ; je dirai seulement, pour (260)
l'utilité de ceux qui liront ceci et à cause qu'il convient particulièrement à
mon discours, que Fabiola n'eut point de honte de se confesser pécheresse en la
présence de Dieu sur la terre, et qu'il ne la rendra point confuse dans le ciel
en la présence de tous les hommes et de tous les anges. Elle découvrit sa
blessure à tout le monde, et Rome ne put voir sans répandre des larmes les
marques de sa douleur imprimées sur son corps si pâle et si exténué de jeûnes.
Elle parut avec des habits déchirés, la tête nue et la bouche fermée. Elle
n'entra point dans l'église du Seigneur, mais demeura hors du camp, séparée des
autres comme Marie, sueur de Moïse, en attendant que le prêtre qui l'avait mise
dehors la fit revenir. Elle descendit du trône de ses délices; elle tourna la
meule pour moudre le blé, selon le langage figuré de l'Ecriture; elle passa
courageusement et les pieds nus le torrent de larmes; elle s'assit sur les
charbons de feu dont le prophète parle, et ils lui servirent à constituer son
péché. Elle se meurtrissait le visage à cause qu'il avait plu à son second
mari; elle haïssait ses diamants et ses perles; elle ne pouvait voir ce beau
linge dont elle avait été si curieuse ; elle avait du dégoût. pour toutes
sortes d'ornements. Elle n'était pas moins affligée que si elle eût commis un
adultère ; et elle se servait de plusieurs remèdes pour guérir une seule plaie.
Je me suis longtemps
arrêté à sa pénitence comme en un lieu fâcheux et difficile, afin de ne
rencontrer plus rien qui m'arrête lorsque j'entrerai dans un champ aussi grand
qu'est celui des louanges qu'elle mérite. Etant reçue dans la communion des
fidèles à la vue de toute l'église , son bonheur présent ne lui fit point
oublier ses afflictions passées, et après avoir l'ait une fois naufrage elle ne
voulut plus se mettre au hasard de tomber dans les périls d'une nouvelle
navigation, trais elle vendit tout son patrimoine, qui était très grand et
proportionne à sa naissance, et en destina tout l'argent à assister les pauvres
dans leurs besoins, ayant été la première qui établit un hôpital pour y
rassembler les malades abandonnés, et soulager tant de malheureux consumés de
langueur et accablés de nécessité.
Représenterai-je ici sur
ce sujet les divers maux qu'on voit arriver aux hommes? des nez coupés, des
yeux crevés, des pieds à demi brûlés, des mains livides, des ventres enflés,
des cuisses desséchées, des jambes bouffies, et des fourmilières de vers sortir
d'une chair à demi mangée et toute pourrie. Combien a-t-elle elle-même porté
sur ses épaules de personnes toutes couvertes de crasse et languissantes de
jaunisse! combien de fois a-t-elle lavé des plaies qui jetaient une humeur si
puante que nul autre n'eût pu seulement les regarder! Elle donnait de ses
propres mains à manger aux pauvres, et faisait prendre de petites cuillerées de
nourriture aux malades.
Je sais qu'il y a
plusieurs personnes riches et fort dévotes qui, ne pouvant voir de tels objets
sans soulèvement de coeur, se contentent d'exercer par le ministère d'autrui
semblables actions de miséricorde, et qui font ainsi avec leur argent des
charités qu'elles ne peuvent faire avec leurs mains : certes je ne les blâme
pas, et serais bien fâché d'interpréter à infidélité cette délicatesse de leur
naturel, mais, comme je pardonne à leur infirmité, je puis bien aussi par mes
louanges élever jusque dans le ciel cette ardeur et ce zèle d'une âme parfaite,
puisque c'est l'effet d'une grande foi de surmonter toutes ces peines. Je sais
de quelle sorte, par un juste châtiment, l'âme superbe de ce riche vêtu de
pourpre fut condamnée pour n'avoir pas traité le Lazare comme il devait. Ce
pauvre que nous méprisons , que nous ne daignons pas regarder et dont la vue
nous fait mal au coeur est semblable à nous, est formé du même limon, est
composé des mêmes éléments, et nous pouvons souffrir tout de qu'il souffre:
considérons donc ses maux comme si c'étaient les nôtres propres, et alors toute
cette dureté que nous avons pour lui sera amollie par ces sentiments si
favorables que nous avons toujours pour nous-mêmes.
Quand Dieu m'aurait donné
cent bouches et cent voix,
Quand je ferais mouvoir
cent langues à la fois,
Je ne pourrais nommer
tous les maux déplorables
Qui tourmentaient les
corps de tant de misérables,
maux que Fabiola changea
en de si grands soulagements que plusieurs pauvres qui étaient (261) sains
enviaient la condition de ces malades; mais elle n'usa pas d'une moindre
charité envers les ecclésiastiques, les solitaires et les vierges. Quel
monastère n'a point été secouru par ses bienfaits? quels pauvres nus ou retenus
continuellement dans le lit par leurs maladies n'ont point été revêtus et
couverts par les largesses de Fabiola? et à quel besoin ne s'est pas porté avec
une promptitude incroyable le plaisir qu'elle prenait à bien faire, qui était
tel que Rome se trouva trop petite pour recevoir tous les effets de sa charité?
Elle courait par toutes
les îles et par toute la mer de Toscane ; elle visitait toute la province des
Volsques, et faisait ressentir les effets de sa libéralité aux monastères bâtis
sur les rivages les plus reculés, qu'elle visitait tous elle-même, ou y
envoyait des personnes saintes et fidèles; et elle craignait si peu le travail
qu'elle passa en fort peu de temps, et contre l'opinion de tout le monde,
jusqu'en Jérusalem, où plusieurs personnes ayant été au-devant d'elle, elle
voulut bien demeurer un peu chez nous; et quand je me souviens des entretiens
que nous eûmes, il me semble que je l'y vois encore. Bon Dieu ! quelle était sa
ferveur et son attention pour l'Ecriture sainte! Elle courait les Prophètes,
les Evangiles et les Psaumes comme si elle eût voulu rassasier une faim violente
; elle me proposait des difficultés et conservait dans son coeur les réponses
que j'y faisais; elle n'était jamais lasse d'apprendre, et la douleur de ses
péchés s'augmentait à proportion de ce qu'elle augmentait en connaissance ;
car, comme si l'on eût jeté de l'huile dans un feu, elle ressentait des
mouvements d'une ferveur encore plus grande. Un jour, lisant le livre des
Nombres, elle me demanda avec modestie et humilité que voulait dire cette
grande multitude de noms ramassés ensemble; pourquoi chaque tribu était jointe
diversement à d'autres en divers lieux ; et comment il se pouvait faire que
Balaam, qui n'était qu'un devin, eût prophétisé de telle sorte les mystères qui
regardent Jésus-Christ que presque nul des prophètes n'en a parlé si clairement.
Je lui répondis comme je pus, et il me sembla qu'elle en demeura satisfaite.
Reprenant le livre, et étant arrivés en l'endroit où est fait le dénombrement
de tous les campements du peuple d'Israël depuis sa sortie d'Egypte jusqu'au
fleuve du Jourdain, comme elle me demandait les raisons de chaque chose, je lui
répondis sur-le-champ à quelques-unes, j'hésitai en d'autres, et il y en eut où
j'avouai tout simplement mon ignorance; mais elle me pressa alors encore plus
de l'éclaircir sur ses doutes, et, comme s'il ne m'était pas permis d'ignorer
ce que j'ignore, elle m'en priait avec instance, disant toutefois qu'elle était
indigne de comprendre de si grands mystères. Enfin elle me contraignit d'avoir
honte de la refuser, et m'engagea à lui promettre un traité particulier sur
cette petite dispute ; ce que je reconnais n'avoir différé jusque ici, par la
volonté de Dieu, que pour rendre ce devoir à sa mémoire, afin que, maintenant
qu'elle est revêtue de ces habits sacerdotaux dont il est parlé au Lévitique,
elle ressente la joie d'être arrivée à la terre promise après avoir traversé
avec tant de peines la solitude de ce monde, qui n'est rempli que de misères.
Mais il faut revenir à
mon discours. Lorsque nous cherchions quelque demeure propre pour une personne
de si éminente vertu, et qui désirait d'être dans une solitude qui ne
l'empêchât pas de jouir du bonheur de voir souvent le lieu qui servit de
retraite à la sainte Vierge, divers courriers qui arrivaient de tous côtés
firent trembler tout l'Orient en rapportant qu'un nombre infini de Huns, qui
venaient de l'extrémité des Palus Méotides (entre les glaces du Tanaïs et la
cruelle nation des Massagètes ) , s'étaient débordés dans les provinces de
l'empire et que, courant de toutes parts avec des chevaux très vites, ils
remplissaient de meurtres et de terreur tous les lieux par où ils passaient.
L'armée romaine se trouvait alors absente à cause quelle était occupée aux
guerres civiles d'Italie.
Hérodote rapporte que,
sous le règne de Darius, roi des Mèdes. cette nation assujettit (262) durant
vingt années tout l'Orient, et se faisait payer tribut par les Egyptiens et les
Ethyopiens. Dieu veuille éloigner pour jamais de l'empire romain ces bêtes
farouches! On les voyait arriver de toutes parts à l'heure qu'on y pensait le
moins, et, allant plus vite que le bruit de leur venue, ils ne pardonnaient ni
à la piété, ni à la qualité, ni à l'âge; ils n'avaient pas même pitié des
enfants qui ne savaient pas encore parler: ces innocents recevaient la mort
avant que d'avoir commencé de vivre, et, ne connaissant pas leur malheur,
riaient au milieu des épées et entre les mains cruelles de ces meurtriers. La
croyance générale était qu'ils allaient droit en Jérusalem, leur passion
violente de s'enrichir les faisant courir vers cette ville, dont on réparait
les murailles qui étaient en mauvais état par la négligence dont on use dans la
paix. Antioche était assiégée; et Tyr, pour se séparer de la terre, travaillait
à retourner en son ancienne île.
Dans ce trouble général
nous nous trouvâmes obligés de préparer des vaisseaux, de nous tenir sur le
rivage, de prendre garde à n'être pas surpris par l'arrivée des ennemis, et,
quoique les vents fussent fort contraires, d'appréhender moins le naufrage que
ces barbares, non pas tant par le désir de conserver notre vie que par celui de
sauver l'honneur des vierges. II y avait alors quelque contestation entre ce
que nous étions de chrétiens, et cette guerre domestique surpassait encore la
guerre étrangère. Comme j'avais établi ma demeure dans l'Orient, l'amour que
j'avais eu de tout temps pour les lieux saints m'y arrêta ; mais Fabiola, qui
n'avait pour tout équipage que quelques méchantes hardes et qui était étrangère
partout, retourna en son pays pour vivre dans la pauvreté au même lieu où elle
avait vécu dans les richesses, pour demeurer chez autrui après avoir logé tant
de gens chez elle, et, afin de n'en dire pas davantage, pour donner aux
pauvres, à la vue de toute la ville de Rome, ce que toute la ville de Rome lui
avait vu vendre ; en quoi mon affliction fut que nous perdîmes dans les lieux
saints le plus grand trésor que nous eussions. Rome au contraire recouvra sa
perte, et l'insolence et l'effronterie de tant de langues médisantes de ses
citoyens qui avaient déclamé contre Fabiola fut confondue par les yeux d'un si
grand nombre de témoins.
Que d'autres admirent sa
compassion pour les pauvres, son humilité et sa foi; mais quant à moi, j'admire
encore davantage la ferveur de son esprit. Elle savait par coeur le discours
que j'avais, étant encore jeune, écrit à Héliodore pour l'exhorter à la
solitude. En regardant les murailles de Rome, elle se plaignait d'y être
retenue captive, oubliant son sexe, ne considérant point sa faiblesse, et
n'ayant passion que pour la solitude. Il se pouvait dire qti elle y était
puisqu'elle y était en esprit. Les conseils de ses amis n'étaient pas capables
de la retenir dans Rome, d'où elle ne désirait pas avec moins d'ardeur de
sortir que d'une prison. Elle disait que c'était une espèce d'infidélité que de
distribuer son argent avec trop de précaution ; et elle souhaitait, non pas de
mettre une partie de son bien entre les mains des autres pour l'employer en des
charités, mais, après l'avoir tout donné et n'ayant plus rien en propre, de
recevoir elle-même l'aumône en l'honneur de Jésus-Christ. Elle avait donc tant
de hâte de partir, et tant de peine à souffrir ce qui retardait l'exécution de
son dessein, qu'il y avait sujet de croire qu'elle l'exécuterait bientôt. Ainsi
la mort ne la put surprendre, puisqu'elle s'y préparait toujours.
Mais je ne saurais louer
une femme si illustre sans que mon intime ami Pammaque me vienne aussitôt en
l'esprit. Sa chère Pauline dort dans le tombeau afin qu'il veille; elle a
prévenu par sa mort celle de son mari, afin de laisser un fidèle serviteur à
Jésus-Christ; et lui, ayant hérité de tout le bien de sa femme, en mit les
pauvres en possession. Ils contestaient saintement, Fabiola et lui, à qui
planterait le plus tôt son tabernacle sur le port de Rome, pour y recevoir les
étrangers à l'imitation d'Abraham, et disputaient à qui se surmonterait l'un l'autre
en charité. Chacun fut victorieux et vaincu dans ce combat; et l'un et l'autre
l'avouèrent, parce que tous deux accomplirent ce que chacun avait désiré: ils
mirent leurs biens ensemble et s'unirent de volonté, afin d'augmenter par cette
bonne intelligence ce que la division aurait dissipé.
A peine leur résolution
fut prise qu'elle fut (263) exécutée: ils achetèrent un lieu pour recevoir les
étrangers, et soudain l'on y vint en foule ; car « la charité doit vriller à ce
qu'il n'y ait point d'affliction en Jacob ni de douleur en Israël, »comme. dit
l'Écriture. La mer amenait là à la terre des personnes qu'elle recevait en son
sein, et Rome y en envoyait pour se fortifier sur le rivage contre les
incommodités de la navigation. La charité dont Publius usa une fois en file de
Malte et envers un seul apôtre, ou (pour ne donner point sujet de dispute)
envers tous ceux qui étaient dans le même vaisseau, ceux-ci l'exerçaient
d'ordinaire, et envers plusieurs; et ils ne, soulageaient pas seulement la
nécessité des pauvres, mais, par une libéralité Favorable à tous, ils
pourvoyaient aussi au besoin de ceux qui pouvaient avoir quelque chose. Toute
la terre apprit en même temps qu'il avait été établi un hôpital dans le port de
Rome, et, les Égyptiens et les Parthes l'avant su au printemps, l'Angleterre le
sut l'été.
On éprouva dans la mort
d'une femme si admirable la vérité de ce que dit saint Paul « l'otites choses
coopèrent en bien à ceux qui aiment et qui craignent Dieu. » Elle avait, comme
par un présage de ce qui lui devait arriver, écrit à plusieurs solitaires de la
venir voir pour la décharger d'un fardeau qui lui était fort pénible, et afin
d'employer ce qui lui restait d'argent à s’acquérir des amis qui la reçussent
dans les tabernacles éternels : ils vinrent, ils furent faits ses amis, et
elle, après s'être mise en l'état qu'elle avait désiré, s'endormit du sommeil
des justes, et, déchargée de ces richesses terrestres qui ne lui servaient que
d’empêchement, s'envola avec plus de légèreté dans le ciel.
Rome fit voir à la mort
de Fabiola jusqu'à quel point elle l'avait admirée durant sa vie, car, comme
elle respirait encore et n'avait pas encore rendu son âme à Jésus-Christ,
Déjà la Renommée en
déployant ses ailes
Avait tout mis en deuil
par ces tristes nouvelles,
et rassemblé tout le
peuple pour se trouver à ses funérailles. On entend partout chanter des
psaumes; le mot d'alleluia résonne sous toutes les voûtes des temples.
Les triomphes que Camille
a remportés sur les Gaulois, Papirius sur les Samnites, Scipion sur Numance et
Pompée sur Mithridate, roi du Pont, n'égalent pas ceux de cette femme héroïque,
puisqu'ils n'ont vaincu que les corps et qu'elle a dompté la malice des
esprits. Il me semble que je vois le peuple qui court en foule de tous côtés
pour se trouver à ses obsèques : les places publiques, les galeries et les
toits même des maisons ne pouvaient suffire pour donner place à tant de
spectateurs. Ce fui alors que houle vit tous ses citoyens ramassés ensemble, et
chacun croyait avoir part à la gloire. de cette sainte pénitente; mais il ne
faut pas s'étonner si les hommes se réjouissaient en la terre du salut de celle
qui avait par sa conversion réjoui les anges dans le ciel.
Recevez, bienheureuse
Fabiola, ce présent de mon esprit due je vous offre en nia vieillesse, et ce
devoir que je rends à votre mémoire. J'ai souvent loué des vierges, des veuves
et des femmes mariées qui, ayant conservé la pureté de cette robe blanche
qu'elles avaient reçue au baptême, avaient toujours suivi l'agneau en quelque
lieu qu'il allât ; et certes c'est un grand sujet de louange que de ne s'être
souillé d'une seule tâche durant tout le cours de sa vie ; mais due l'envie et
la médisance ne prétendent pas néanmoins en tirer de l'avantage: « Si le Père
de famille est bon, pourquoi notre oeil sera-t-il mauvais
? » Jésus-Christ a rapporté sur les épaules la brebis qui était
tombée entre les mains des voleurs; il v a plusieurs demeures dans la maison du
Père céleste ; la grâce surabonde où abondait le péché; et celui-là aime davantage
à qui il a été plus remis. »
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/jerome/mystiques/023.htm
Sa vie
1Fabiola
est issue d’une grande famille patricienne, la gens Fabia, mais sa date de
naissance demeure inconnue. Mariée une première fois à un homme brutal et
infidèle, elle s’en sépare. Elle se remarie alors une seconde fois, ce qui, à
l’époque, était considéré comme une faute. Son second époux décède précocement.
Elle se repent alors publiquement et décide de consacrer son immense fortune
aux nécessiteux. La veille du jour de Pâques, devant toute la population
romaine, elle s’associe au rang des pénitents devant la basilique de Latran.
Les cheveux épars, le visage plombé, les mains sales, la tête couverte de
poudre et de cendre, revêtue d’un sac déchiré, elle se présente au pape et
reçoit son absolution.
2Saint
Jérôme cite Saint Paul à son propos, dans la biographie qu’il lui consacre
[1] : « Il vaut mieux se marier que brûler » ; autrement
dit, il est vain de lutter contre ses sens, les lois du corps et de l’esprit.
Un remariage, même « misérable », lui évitait a priori de tomber dans
la position humiliante des courtisanes.
3Fabiola
parcourt diverses provinces, dont la Toscane pour y prodiguer la charité. Puis,
elle séjourne quelque temps à Jérusalem avec Saint Jérôme, visite des
monastères et manifeste une soif de connaissances remarquable : Prophètes,
Évangiles, Psaumes. En 395, elle s’installe dans le couvent dirigé par Sainte
Paule à Bethleem.
4Une
irruption des Huns dans les provinces de l’orient oblige Fabiola à regagner
Rome. C’est là qu’elle met ses biens en commun avec ceux de Pammachius pour
fonder un grand hôpital à Ostie.
L’hôpital
5On doit
aux Romains la fondation de l’hôpital et c’est le rayonnement du christianisme
qui favorise son développement. En 325, le Concile de Nicée impose aux évêques
d’établir un hôpital dans chaque cité pourvue d’une cathédrale. En 398, le
concile de Carthage ordonne le maintien d’un hospice près des églises. Trois
femmes de la noblesse romaine jouent un rôle primordial dans cette
entreprise :
6 Marcella transforme son palais somptueux en un monastère voué à la prise en charge des malades et des pauvres. Elle se consacre à l’enseignement des soins infirmiers jusqu’à sa mort en 410.
7A sa
mort, la foule accourt de toutes parts pour assister à ses obsèques et la ville
lui rend des honneurs suprêmes.
Le portrait de Sainte
Fabiola
8Peint
par Jean-Jacques Henner (1829-1905) en 1885, le portrait fut perdu en 1912. Il
n’en reste qu’une photo en noir et blanc et une copie au musée national J.J.
Henner.
9Les
copies de ce tableau seront toutefois plus nombreuses que celles de la Joconde
ou de la Cène.
10L’architecte
flamand Francis Smedt, parti faire son service civil à Mexico en 1986, y vit
depuis, sous le nom de Francis Alÿs. Il y collectionne les copies de Ste
Fabiola, véritable icône au Mexique et dans toute l’Amérique Latine qui lui
voue une vénération toute particulière. Ses expositions itinérantes sont riches
de 300 copies :
11 En 2009, à New-York, à l’Hispanic Society of America. et à la National Gallery de Londres.
12Les
copies ont été réalisées sur tous les supports possibles : bois, carton,
toile, céramique… Si une telle abondance, concernant sans doute la seule sainte
divorcée de l’Histoire, intrigue [3], la réponse est peut être dans cette
phrase d’Umberto Eco : « Le musée le plus parfait n’est autre que
celui qui s’organise autour d’une seule œuvre ».
13Pour
finir, en 1858, le cardinal NPS Wiseman (1802-1865), premier évêque catholique
de Westminster, a écrit une fiction qui connut un grand succès : Fabiola
ou l’église des catacombes.
Notes
[1] Se mettent également sous sa protection, les divorcées, les mariages difficiles, les victimes d’abus, d’adultères, d’infidélité… les veuves. Elle est parfois considérée comme la première femme chirurgien. Sanctifiée par l’Eglise catholique, sa fête est fixée au 27 décembre. Dicton : « si décembre est sous la neige, la récolte elle protège ».
Mis en ligne sur
Cairn.info le 27/08/2020
https://doi.org/10.3917/heg.041.0112
Fernand
Vicari. Sainte Fabiola († 399). Patronne des infirmières et des femmes
battues [1] dans Hegel 2014/1 (N° 1),
pages 112 à 113
SOURCE : https://www.cairn.info/revue-hegel-2014-1-page-112.htm
Profile
Born to the Roman
patrician class. Divorced from
her first marriage after
being abused by
her adulterous husband. Widowed in second
marriage. Friend of Saint Jerome, Saint Paula
of Rome, and Saint Pammachius.
Founded the first hospital in
the west. Built a hospice in Porto Romano for the area poor and
for sick pilgrims.
After doing penance for her divorce,
she re-entered communion with the Church by dispensation of Pope Saint Siricius. Pilgrim to
the Holy Lands in 394 where
she worked in a hospice in Bethlehem. Wanted to live as a hermit in Jerusalem,
but never managed it. Saint Jerome wrote of
her life.
Born
4th
century in Rome, Italy
399 in Rome, Italy of
natural causes
Additional
Information
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
MLA
Citation
“Saint Fabiola of
Rome“. CatholicSaints.Info. 21 August 2020. Web. 27 December 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-fabiola-of-rome/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-fabiola-of-rome/
Fabiola of Rome, Widow
(AC)
Died c. 400. Not even a
bad marriage can stop us from becoming saints. In fact, it may be the impetus
to reach for Christian perfection. Fabiola was divorced, remarried, explained,
praised by Saint Jerome. Fabiola was a Roman patrician of the Fabii family who
married a very young man of equal rank but of debauched habits. She divorced
him. Then she united herself to another man, causing great scandal in Rome,
because this was contrary to the ordinances of the Church. Both men died soon
after and Fabiola was re-admitted into communion after she performed public
penance. Not only did she complete the required penance, Fabiola completely
changed her life. She forsook her luxurious lifestyle and devoted her great
wealth to good works. With the help of Saint Paula's widowed son-in-law Saint
Pammachius, Fabiola founded the first hospital of its kind to care for indigent
patients brought in from the streets and alleyways of Rome. Here Fabiola
personally tended to the needs of the sick.
In 395, she visited her
friend Saint Jerome in the Holy Land with the intention of entering the convent
at Bethlehem and sharing in Jerome's biblical work. Whether she returned to
Rome because Jerome dissuaded her from staying or because she was
temperamentally unsuited for the quiet life, we don't know. Jerome says that
her idea of the solitude of the stable of Bethlehem was that it should not be
cut off from the crowded inn. Nevertheless, she travelled with Jerome and his
companions when they fled to Jaffa to escape the dissension building among the
leading Palestinian Christians and the threatened invasion of the Huns.
Upon his advice, she
returned to Rome from Jaffa and founded and enthusiastically superintended a
hostel for sick and needy pilgrims near the city at Porto. This is another of
Fabiola's innovations; one which Jerome says soon became known from Parthia to
Britain. Apparently not even this undertaking was enough to sap Fabiola's
abundant energies. At the time of her death she was planning a new enterprise
that would take her abroad. The veneration in which she is held in Rome was
demonstrated by the great multitudes that followed her funeral with chants of
Alleluia.
Jerome dedicated to
Fabiola a treatise on Aaron's priesthood and another on the 'stations' of the
Israelites in the desert. This wandering of the chosen people seemed to him a
type of Fabiola's life and death (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia,
Farmer).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1227.shtml
St. Fabiola
A Roman matron of rank, died 27 December, 399 or 400. She was one of the
company of noble Roman womenwho,
under the influence of St.
Jerome, gave up all earthly pleasures and devoted themselves to the
practice of Christian asceticism and
to charitable work.
At the time of St.
Jerome's stay at Rome (382-84),
Fabiola was not one of the ascetic circle which gathered around him.
It was not until a later date that,
upon the death of her second consort, she took the decisive step of entering
upon a life of renunciation and
labour for others.
Fabiola belonged to the
patrician Roman family of
the Fabia. She had been married to a man who led so vicious a
life that to live with him was impossible. She obtained a divorce from
him according to Roman
law, and, contrary to the ordinances of the Church,
she entered upon a second union before the death of her first husband. On the
day before Easter,
following the death of her second consort, she appeared before the gates of
the Lateran
basilica, dressed in penitential garb, and did penance in public
for her sin,
an act which made a great impression upon the Christian population
of Rome.
The pope received
her formally again into full communion with the Church.
Fabiola now renounced all
that the world had to offer her, and devoted her immense wealth to
the needs of the poor and
the sick. She erected a fine hospital at Rome,
and waited on the inmates herself, not even shunning those afflicted with
repulsive wounds and sores. Besides this she gave large sums to
the churches and religious communities
at Rome,
and at other places in Italy.
All her interests were
centered on the needs of the Church and
the care of the poor and
suffering. In 395, she went to Bethlehem,
where she lived in the hospice of
the convent directed
by Paula and
applied herself, under the direction of St.
Jerome, with the greatest zeal to
the study and contemplation of
the Scriptures,
and to ascetic exercises.
An incursion of the Huns
into the eastern provinces of the empire, and the quarrel which broke out
between Jerome and
Bishop John of Jerusalem respecting the teachings of Origen,
made residence in Bethlehem unpleasant
for her, and she returned to Rome.
She remained, however, in correspondence with St.
Jerome, who at her request wrote a treatise on the priesthood of Aaron and
the priestly dress. At Rome,
Fabiola united with the former senator Pammachius in
carrying out a great charitable undertaking; together they erected at Porto a
large hospice for pilgrims coming
to Rome.
Fabiola also continued her usual personal labours in aid of the poorand
sick until her death. Her funeral was a wonderful manifestation of the
gratitude and veneration with which she was regarded by
the Roman populace. St.
Jerome wrote a eulogistic memoir of Fabiola in a letter to her
relative Oceanus.
Kirsch, Johann
Peter. "St. Fabiola." The Catholic Encyclopedia. Vol.
5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 28 Dec.
2015 <http://www.newadvent.org/cathen/05743a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Christine J. Murray.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05743a.htm
Santa Fabiola di Roma Matrona
romana
m. 399
Nel Sabato santo di un
anno imprecisato Fabiola si presenta, vestita con tela di sacco, nella basilica
di San Giovanni in Laterano, chiedendo di essere accolta nella Chiesa. Discende
da un casato illustre nella storia romana, quello dei Fabi, e alle spalle ha
già due matrimoni finiti il primo con un divorzio, il secondo con la morte del
marito. Facendosi cristiana, si fa anche povera, rinunciando ai suoi beni e
costruendo un ospedale per i malati. Un giorno le accade di appassionarsi a un
trattato sulla vita eremitica. Autore ne è Gerolamo, che dal 385 si trova in
Palestina. Fabiola decide di vivere anche lei in solitudine e nel 394 va da lui
in Palestina, affidandosi alla sua guida spirituale. Nel 395, però, essendo
l'Impero in pericolo per l'irruzione di popoli germanici dal Nord, decide di
tornare a Roma tra i suoi, a spartirne ansie e difficoltà; e continua a vivere
al modo degli eremiti, ma alla preghiera solitaria accompagna il lavoro per i
poveri. Pur restando laica, diventa così un modello per il mondo monastico e
per la gente comune di Roma. Muore nel 399. (Avvenire)
Etimologia: Fabiola =
dalla romana gens Fabia
Martirologio Romano:
Commemorazione di santa Fabíola, vedova romana, che, secondo la testimonianza
di san Girolamo, volse e destinò la sua vita di penitenza a beneficio dei
poveri.
L'unica fonte biografica
è l'Epistola 77 di s. Girolamo, scritta nell'estate del 400 ad Oceano. Della
nobile famiglia dei Fabi, Fabiola andò assai giovane sposa ad un uomo vizioso
dal quale poco dopo divorziò per sposarsi nuovamente. Mortole il secondo
marito, riparò il peccato presentandosi nella basilica lateranense la vigilia
di Pasqua davanti al papa, al clero ed ai fedeli e chiedendo perdono.
Ritiratasi a vita privata si dedicò all'assistenza dei poveri fondando un
hospitium e distribuì le sue sostanze a monasteri.
Nel 394 andò in Palestina ospite di s. Girolamo ed ivi si dedicò allo studio delle S. Scritture. L'anno seguente tornò a Roma dove visse poveramente, morendovi nel 400. Ai suoi funerali partecipò tutta la città al canto dell'Alleluja.
Girolamo le indirizzò nel 397 una dissertazione sulle vesti sacerdotali ed a lei pure destinò, nel 400, il Liber exegeticus de XLII mansionibus Israelitarum in deserto. Essa, inoltre, aveva fatto tesoro della lettera di Girolamo scritta al monaco Eliodoro intorno al 376 in cui era elogiata la solitudine. Nella lettera ad Oceano così Girolam,o sintetizza le virtù di Fabiola: "Laudem Christianorum, miraculum gentilium, luctum pauperum, solatium monachorum".
Il nome di Fabiola figura nei martirologi solo dal XV al XVIII sec. al 27 dicembre; non fu però inclusa dal Baronio nel Martirologio Romano. Essa deve la sua larga notorietà al famoso romanzo del card. Wisemann, intitolato Fabiola ossia la Chiesa delle catacombe (Londra 1855) che ci presenta una Fabiola "spettatrice simpatica delle ultime persecuzioni", anziché una matrona penitente della fine del sec. IV.
Autore: Dante Salboni
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/83300
Fabiola van Rome, Italië;
weduwe & weldoenster; † 399.
Feest 27 december.
Fabiola was een rijke
vrouw. Ze was afkomstig uit het aanzienlijke Romeinse geslacht der Fabii.
Hoewel zij van jongs af tot de christenen behoorde, liet zij zich al snel na
haar huwelijk in het openbaar scheiden van haar wettige echtgenoot om niet lang
daarna ook weer even openbaar in het huwelijk te treden met een andere man.
Daardoor plaatste zij zichzelf buiten de geloofsgemeenschap. Dat betekende
onder meer dat ze niet meer deel mocht nemen aan de gemeenschappelijke
bijeenkomsten, en geen sacramenten meer mocht ontvangen. Zowel haar eerste als
haar tweede man stierven kort na elkaar. Dat bracht haar tot inkeer. Ze deed
ook weer in het openbaar boete in de kerk van Sint Jan van Lateranen te Rome,
en tenslotte nam paus Siricius († 399; feest 26 november) haar weer genadig op
in de kringen van de gelovigen door haar de toegang tot de sacramenten niet
langer te weigeren.
Zij besteedde vanaf dat
moment heel haar aanzienlijke vermogen en al haar tijd aan christelijke
naastenliefde. Te Ostia, de havenstad van Rome, stichtte zij een hospitaal voor
zieken, gebrekkigen en noodlijdenden. Zij vonden daar een gratis verzorging en
verpleging. Dit was het eerste 'gasthuis' of 'hospitaal' in Europa. De Franse
geschiedschrijver Camille Jullian spreekt hier van 'één van de allerhoogste
hoogtepunten in de westerse geschiedenis'.
Op latere leeftijd, in
394, bezocht Fabiola als pelgrim het Heilige Land. Niet alleen om er de heilige
plaatsen te bezoeken, maar ook om haar vriendin Paula († 404; feest 26 januari)
op te zoeken. Zij woonde in de buurt van Sint Hiëronymus († 420; feest 30
september) en kreeg van hem geestelijke leiding. Ook Fabiola ging op haar beurt
bij de heilige in de leer. Hij leefde het leven van een kluizenaar en besteedde
al zijn tijd aan het bestuderen van de bijbel. Hij had een kring van heilige
kluizenaressen om zich heen verzameld, die een leven leidden van boete en
gebed, en toewijding aan de heilige Schrift. De heilige man was diep onder de
indruk van de krachtige persoonlijkheid van Fabiola. Na de Hunneninval in Rome
in 395 keerde zij terug naar de stad.
Het was Sint Hiëronymus
die na haar dood haar levensverhaal op schrift zette.
Bronnen
[000»bk;000»jrb; 122; 165p:298-299; 200/2»12.27; 341p:80; 500; Dries van den
Akker s.j./2007.12.08]
© A. van den Akker
s.j.
SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/12/27/12-27-0399-fabiola.php