samedi 21 février 2015

Bienheureux NOËL PINOT, prêtre et martyr

Vitrail de l'église Louroux-Béconnais montrant le second procès de Noël Pinot, devant la commission militaire d'Angers, le 21 février 1794.

Stained glass window of the church of Louroux-Béconnais showing the second trial of Noël Pinot, before the military commission of Angers, February 21, 1794.


Bienheureux Noël Pinot, prêtre et martyr

Né en 1747 à Angers dans une famille d’artisans, il est ordonné prêtre en 1770. Lors de la Révolution française, il refuse d’adhérer à la Constitution civile du clergé et de prêter serment. Banni, il exerça son ministère clandestinement mais fut arrêté le 8 février 1794 alors qu’il célébrait la messe dans une ferme de sa paroisse. Il fut guillotiné le 21 février suivant à Angers, revêtu des ornements de la messe et monta à l’échafaud en récitant les premières prières de la messe : « Introibo ad altare Dei ».

SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/02/21/12901/-/bienheureux-noel-pinot-pretre-et-martyr

Bienheureux Noël Pinot

Prêtre et martyr à Angers (+ 1794)

Il est né à Angers et fut curé de Louroux-Béconnais. Pendant la Révolution française, il refusa de prêter le serment de la Constitution civile du clergé et poursuivit son ministère malgré les interdictions. Traqué, il fut arrêté durant la célébration de la messe clandestine qu'il célébrait peu avant minuit dans une grange de ferme. Ses bourreaux le feront monter sur l'échafaud et guillotiner avec les vêtements liturgiques qu'il portait lors de son arrestation. Ce fut sa dernière messe sur terre..
Béatifié en 1926.

Voir aussi 

- la paroisse Noël Pinot en Beconnais, l'histoire de l'église Saint-Joseph d'Angers où une toile représente la messe clandestine du Bienheureux Noël PINOT pendant la révolution, son supplice et sa montée au ciel en ornements sacerdotaux.

Qui est Noël Pinot - film d'archives mis en ligne par le SAVDA-ASFFA (real player).

"la Révolution française - surtout la période de la 'Terreur' - a fait chez vous, dans l’ouest, beaucoup d’autres victimes, des milliers, guillotinés, fusillés, noyés, morts dans les prisons d’Angers. Dieu seul connaît leurs mérites, leur sacrifice, leur foi. Le diocèse et le Saint-Siège n’ont pu examiner qu’un nombre restreint de cas, où le témoignage du martyre était mieux connu et plus transparent pour ce qui est des motivations religieuses. Le premier des 100 noms retenus, Noël Pinot, avait déjà été béatifié en 1926, et il est immortalisé dans la mémoire des gens sous l’image du prêtre montant à l’échafaud vêtu comme pour le sacrifice de la messe." (Jean-Paul II, le 20  février 1984, discours aux pélerins d'Angers venus pour la béatification de Guillaume Repin et ses compagnons)

À Angers, en 1794, le bienheureux Noël Pinot, prêtre et martyr. Il était curé au moment de la Révolution française et refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Arrêté alors qu’il se préparait à célébrer la messe, il fut revêtu, par dérision, des vêtements sacrés quand on le conduisit à l’échafaud, comme à l’autel du sacrifice.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/676/Bienheureux-No%EBl-Pinot.html

Intérieur de l'église Saint-Aubin du Louroux-Béconnais (49). Autel et huche à pain du Bienheureux Noël Pinot.


Bienheureux Noël Pinot, martyr de la Révolution

Marzena Devoud - publié le 20/02/19 - mis à jour le 19/02/24

Ami des pauvres et des malades, le bienheureux Noël Pinot, fêté le 21 février, est mort en martyr lors de la Révolution française. Découvrez son histoire bouleversante.

Le bienheureux Noël Pinot prêtre catholique de l'Ouest de la France est l'un des nombreux prêtres martyrs de la Révolution française. Durant cette période sombre pour l'Église catholique en France, où dès avril 1792, les vœux religieux sont interdits ainsi que les congrégations religieuses. La Constitution civile du clergé force les membres de l’Église à jurer sur la Constitution. Ceux qui refusent sont passibles de l’exil, d’emprisonnement ou tout simplement de mort.

Premier pauvre de la paroisse

Né le 19 décembre 1747 à Angers dans une famille de 16 enfants, Noël Pinot devient curé en 1770. Vicaire à Bousse (Grand Est), instituteur à l'école de Montsabert à Coutures (Maine-et-Loire) puis vicaire à Corzé, il revient finalement en 1781 à Angers comme aumônier de l'hôpital des incurables. Souhaitant être un prêtre instruit, il obtient à l'âge de 41 ans, le diplôme de "Maître ès arts" de l'Université d'Angers. En 1788, il est nommé curé de Louroux-Béconnais et c'est là que sa vocation prend une dimension profonde. Il décide de se dépouiller de tous ses biens et d'habiter dans une chambre basse sans feu. Il souhaite devenir "le premier pauvre de la paroisse" et consacrer sa vie aux malades et aux pauvres. Comme de nombreux prêtres au cours de la Révolution, Noël Pinot refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé, rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile. Sans entrer dans le débat, le prêtre souligne qu'il ne s'agit pas pour lui de politique mais de liberté de religion.

Le 27 février 1791, après avoir célébré la messe, il monte en chaire pour expliquer son refus. Le maire l'interrompt, mais c'est à ce moment là qu'un paroissien intervient au nom des fidèles pour prendre la défense du curé. Trois années de véritable calvaire commencent alors entre la prison, les tribunaux et l’interdiction de poursuivre son ministère. Déterminé, il retire sa soutane et prend des habits de paysan pour pouvoir se cacher dans sa paroisse et continuer à annoncer l'Évangile.

Guillotiné en vêtements liturgiques, il meurt un vendredi à 15h

Dénoncé par un paroissien qu'il avait aidé auparavant, il est arrêté le 8 février 1794 alors qu'il se préparait à célébrer la messe clandestine dans la grange d’une ferme angevine. Ses bourreaux le feront monter sur l'échafaud avec les vêtements liturgiques qu'il portait lors de son arrestation. Saluant ses fidèles pour leur dire adieu, il récite le psaume 42, puis donne son chapelet à une petite fille en lui demandant de le garder en souvenir de lui. Ses derniers mots résument sa vie : "Mon Dieu, qui avez donné votre vie pour moi, qu'avec plaisir je donne la mienne pour Vous". Nicolas Pinot meurt à l'âge de 47 ans. C'était un vendredi à 15h. Il sera béatifié en 1926 par le pape Pie XI. L'association privée des fidèles Oratoire bienheureux Noël Pinot œuvre aujourd'hui pour sa canonisation.

Découvrez la prière au bienheureux Noël Pinot :

Bienheureux Noël Pinot,

qui avez été associé au Sacerdoce de Jésus, Souverain Prêtre, daignez manifester votre puissance d’intercession envers vos serviteurs. Éclairez et fortifiez les prêtres, rendez-les, comme vous, invincibles dans la défense de la foi. Suscitez dans nos paroisses des vocations sacerdotales et religieuses ; remplissez de zèle généreux les aspirants au Sacerdoce et à la vie religieuse. Obtenez aux fidèles la grâce de mieux connaître leur religion et de la mieux pratiquer. Affermissez dans les familles la fidélité à tous les devoirs, la docilité et le respect envers leurs pasteurs. Préservez l’enfance et la jeunesse de tant de périls qui menacent leurs croyances et leur vertu; déjouez les complots de ceux qui veulent les arracher au sein maternel de l’Église. Comme autrefois, secourez les malades et les infirmes ; fortifiez ceux qui peinent et ceux qui luttent. Bénissez enfin et couronnez de succès les apostoliques labeurs des ministres du Christ et de tous les militants, en vue de restaurer dans notre chère France le règne du Cœur de Jésus. Bienheureux Noël Pinot, priez pour nous.

Lire aussi :Le ciel compte un nouveau saint, martyr de la Révolution française

Lire aussi :Camille de Soyecourt, l’intrépide carmélite de la Révolution

Lire aussi :« Elles suivront l’agneau » : le martyre des carmélites de Compiègne

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2019/02/20/noel-pinot-premier-pauvre-de-sa-paroisse-et-martyr-de-la-revolution

DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL II  

AUX PÈLERINS D'ANGERS  À L'OCCASION DE LA
BÉATIFICATION DE GUILLAUME REPIN ET SES COMPAGNONS

Lundi 20  février 1984


Chers Frères et Sœurs, du diocèse d’Angers et des diocèses de l’ouest,

1. Après la célébration solennelle d’hier, où ont été proclamés bienheureux les martyrs de chez vous, je suis heureux de vous retrouver ici, dans ce cadre plus familier, et de vous saluer tous, avec vos évêques et les personnalités civiles qui vous ont accompagnés. Beaucoup d’entre vous ont parmi les martyrs de vrais ancêtres par le sang, ou du moins des parents, et je comprends leur émotion. Et vous êtes nombreux à partager le bonheur et la fierté d’appartenir à la paroisse de certains bienheureux: vous êtes venus en délégation et vous vous proposez de prolonger chez vous cette célébration. Je sais que la Révolution française - surtout la période de la “Terreur” - a fait chez vous, dans l’ouest, beaucoup d’autres victimes, des milliers, guillotinés, fusillés, noyés, morts dans les prisons d’Angers. Dieu seul connaît leurs mérites, leur sacrifice, leur foi. Le diocèse et le Saint-Siège n’ont pu examiner qu’un nombre restreint de cas, où le témoignage du martyre était mieux connu et plus transparent pour ce qui est des motivations religieuses. Le premier des 100 noms retenus, Noël Pinot, avait déjà été béatifié en 1926, et il est immortalisé dans la mémoire des gens sous l’image du prêtre montant à l’échafaud vêtu comme pour le sacrifice de la messe. Mais quel que soit le lien personnel que vous avez avec tel ou tel de ceux qui ont été béatifiés - ce qui vous réjouit et vous engage aussi davantage -, c’est surtout d’une façon communautaire que vous les célébrerez, spécialement au “Champ des martyrs” d’Avrillé et à la cathédrale; vous êtes tous leurs frères et leurs héritiers par la foi qu’ils vous ont léguée.

A ce que je disais dans l’Homélie d’hier sur le martyre fruit de l’amour du Christ, en relation avec les textes liturgiques, j’ajoute aujourd’hui quelques réflexions, pour mieux situer le témoignage des bienheureux dans le contexte de la Révolution française et dans l’Eglise de ce temps, pour en recueillir le message dans notre vie. Je sais que les diverses étapes de ce pèlerinage bien préparé vous permettront, avec vos pasteurs, d’en reconnaître toutes les richesses. Comme successeur de Pierre, j’évoque seulement quelques aspects qui me touchent.

2. L’histoire de ces 99 martyrs nous montre tout un peuple chrétien: les vocations sont diverses, la foi solide et bien enracinée. Avec leurs prêtres, les laïcs tiennent une grande place, et notamment les femmes, originaires de tous les milieux et professions. Les personnes de l’aristocratie, de la bourgeoisie, du peuple, commerçants ou paysans, sont allées ensemble au martyre. Le tableau présenté à la béatification montrait ce peuple en marche autour d’un prêtre et montant vers le ciel. Ce qui frappe c’est la simplicité du témoignage. Ils ne cherchaient pas à passer pour des héros, à étonner, à provoquer; le martyre est venu comme par surcroît, requis par la fidélité; parfois, les prêtres surtout, ils ont dû se cacher, jusqu’au temps de leur dénonciation. Mais le moment venu, ils répondent juste ce qu’il faut, simplement, sans fuir les questions compromettantes, sans nuire aux autres.

Leur arrestation, leur condamnation se situent certes dans un contexte politique de contestation d’un régime qui, à cette époque, rejetait tant de valeurs religieuses. Même si ce mouvement historique avait été inspiré par des sentiments généreux - liberté, égalité, fraternité - et par un désir de réformes nécessaires, il se trouvait entraîné dans un déferlement de représailles, de violences, de haine religieuse. C’est un fait. Nous n’avons pas à juger ici cette évolution politique. Nous laissons aux historiens le soin de qualifier ses excès. Mais nous retenons l’exemple de nos martyrs. Pour eux, l’acceptation de la mort avait un sens de fidélité religieuse. A juste titre, ils avaient vu dans le premier serment exigé sur la Constitution civile du clergé un risque de schisme, livrant l’Eglise au bon vouloir du pouvoir civil, et ils interprétaient le second serment, en soi assez vague, dans le contexte du premier.

Ce qu’ils voulaient, c’était rester fidèles à l’Eglise. Il ne leur était pas concevable de séparer la foi en Dieu, au Christ, de l’attachement à l’Eglise, à ses pasteurs légitimes, en communion avec le Pape; et pour eux, la religion comprenait la faculté de puiser librement aux sources de grâce offertes par cette Eglise, l’Eucharistie, les pèlerinages, le culte du Sacré-Cœur, de la Vierge. L’intuition était qu’en s’écartant de cela on trahirait vite l’essentiel, et malheureusement l’expérience l’a montré. Que la Constitution soit républicaine ou autre, les martyrs voulaient surtout “que la religion soit libre”, comme disait une martyre. Ils voulaient la paix pour tous leurs compatriotes, sans provocation, sans haine, mais dans le pardon et la prière.

3. Nous devons lire maintenant ce témoignage dans le contexte d’aujourd’hui. La béatification de tels martyrs nous plonge dans le monde immense des persécutés de tous les temps, et surtout de ceux qui souffrent aujourd’hui pour leur foi. A Lourdes, j’ai voulu leur prêter ma voix, j’ai voulu les embrasser tous, avec le cœur de l’Eglise, avec le cœur de la mère de Dieu que l’Eglise vénère comme sa Mère et la Reine des martyrs. Gardons-nous de les oublier! Pour ma part, que de confidences émouvantes je reçois à leur sujet! Portez-les avec moi dans la prière.

Leur cas est différent de celui du temps de la Révolution française, mais c’est à peu près le même processus. On commence toujours par les accuser d’une compromission politique, d’un manque de patriotisme. On veut les détacher de l’Eglise unie au Pape, en leur faisant croire qu’ils pourront continuer à pratiquer leur foi en toute indépendance. On essaie d’aboutir à une Eglise coupée du Siège Apostolique et de l’ensemble de la communion catholique. On veut les forcer à des compromissions qui les entraîneraient plus loin, et dans les jugements ils n’ont pas la possibilité de se défendre vraiment. Dieu seul connaît leur nombre et leur sacrifice!

A vrai dire, s’ils ont besoin de notre solidarité et de notre prière, nous leur devons surtout une immense gratitude. Dans le secret, ils accomplissent la huitième des béatitudes. Ils sont le cœur de l’Eglise. C’est d’eux, de l’Esprit Saint qui est en eux, que l’Eglise reçoit mystérieusement lumière et vigueur, dans la solidarité qui unit les disciples du Christ, comme l’a si bien illustré Georges Bernanos dans le célèbre “Dialogue des Carmélites”. Alors se réalise ce que disait déjà l’apôtre Paul: “Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort . . . ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes” (1 Cor 1, 27.25).

4. Le témoignage des bienheureux d’Angers nous interpelle nous-mêmes dans ces pays de l’occident où la persécution ne sévit pas, mais où l’indifférence religieuse, le matérialisme, le doute, l’incroyance et le climat de permissivité morale ébranlent les chrétiens. Malgré la bonne volonté et la générosité qui demeurent et qui s’expriment parfois avec force et intelligence, cette ambiance risque d’étouffer ou de paralyser la foi de nombreux jeunes et adultes. Nos martyrs nous appellent à un sursaut. Ils nous montrent comment nous comporter dans ce monde.

D’abord, c’est évident, vivre dans la charité, dans l’union fraternelle, sans sectarisme, sans condamnation des autres, sans provocation inutile, sans haine, mais dans un dialogue à la fois bienveillant, humble, réaliste et clair. Sans fuir non plus ce monde, sans nous replier sur nous-mêmes, sans nous attarder à regretter le passé. Il s’agit de vivre en ce monde, d’y porter un témoignage, pas seulement enfoui, caché, mais qui ait la saveur du sel, qui soit comme la lumière sur le candélabre.

Surtout, nous sommes invités au courage de la foi, pour l’affirmer, l’exprimer dans les sacrements, en témoigner dans la vie: en famille, pour l’éveiller chez les plus jeunes, dans le monde scolaire, pour poser les jalons de la communauté chrétienne, dans le milieu de travail, pour donner toute sa dimension à l’œuvre humaine. Il faut s’attendre à certaines indifférences, incompréhensions, moqueries. Nous sommes signes de contradiction! Nous apprenons à souffrir pour la foi.

Remarquons-le, l’infidélité peut commencer en des domaines qui ne choquent plus un milieu indifférent ou tiède: une façon de considérer l’Eglise comme une institution vue du dehors et de la critiquer sans en rester solidaire, un choix subjectif dans les vérités de la foi, l’abandon de la pratique religieuse, l’affranchissement de certaines exigences morales. Or la fidélité forme un tout. La distance prise avec l’Eglise a tôt fait de dégénérer en rupture avec le Christ lui-même.

Mais où trouver la force de la fidélité? Dans la certitude de l’amour de Dieu, dans le mystère du Christ. C’est le noyau de la foi, de la Bonne Nouvelle, dont je parlais hier. Puissions-nous dire avec les martyrs de tous les temps, et spécialement avec ceux d’Angers: je sais en qui je crois! Jésus-Christ est vivant! Ce n’est pas une idée dont on pourrait toujours discuter. Ce n’est pas une façon de parler. Ce n’est pas seulement une tradition, une habitude. C’est quelqu’un. Je l’aime. Je l’adore. Je le suis d’une façon inconditionnelle. Je donnerais ma vie pour lui. J’ai soif de son Eucharistie que m’offre l’Eglise. Je prie la Vierge Marie de me garder son disciple.

Vous avez bien noté l’Eucharistie. Vous savez la place que tenait la participation à la messe dans la vie de vos martyrs - la messe célébrée par des prêtres en communion avec l’Eglise - et cela au risque de leur vie. Que chacun s’interroge sur le prix qu’il accorde à l’Eucharistie: elle est indispensable au cœur de toute vie chrétienne. Et de même la prière, familière, quotidienne à Marie, qui est si nécessaire pour nous rapprocher du Christ, en Eglise.

5. Cette exigence du courage de la foi s’adresse à chacun dans la diversité des vocations, des ministères. L’Eglise a besoin de personnalités bien trempées, animées de l’Esprit Saint, capables de répondre à un appel personnel, sans attendre que le milieu les porte. Cependant on ne refera le tissu chrétien dans la société qu’en agissant ensemble, au sein du peuple de Dieu. Non pas en recréant telle quelle la chrétienté d’hier. Encore moins en nous conformant à ce monde. Mais en affermissant un peuple chrétien, solidaire, uni autour de son évêque, dans l’affirmation de la foi. Il doit pouvoir accepter en son sein des sensibilités différentes, comme les martyrs d’Angers de milieux divers, manifester aussi de la bienveillance, sans condamner ses frères. Mais il doit aussi rivaliser pour le bien, chercher le meilleur, apprécier le courage de ceux qui vont devant, saisir les appels de ceux qui vivent à fond leur vocation chrétienne, en remplissant avec joie leur ministère de prêtres, leur charisme de religieuses, leur rôle de laïcs chrétiens, époux, pères et mères de famille, célibataires, les différents services de la communauté chrétienne, leur fonction de catéchètes, leur apostolat de témoins de l’Evangile au cœur des réalités du travail, de la promotion sociale, de l’action pour la paix, leur engagement de missionnaires sensibles aux besoins de l’Eglise universelle.

Le mot “martyr” a le sens premier de témoin”. Jésus a dit: avec la force de l’Esprit Saint, vous serez mes témoins . . . jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Act 1, 8).

Telle est l’Eglise que je vous encourage à former, chers Frères et Sœurs des diocèses d’Angers, de Luçon, de Nantes, de Poitiers, du Mans, de Laval. Oui, vos martyrs - ceux béatifiés hier, unis au bienheureux Noël Pinot - vous invitent à un sursaut, dans l’espérance. Qu’ils intercèdent pour vous! Pour vous, témoins adultes qui transmettez la foi, pour vous, les jeunes générations qui préparez l’avenir chrétien de votre région! Que la Vierge Marie, tout naturellement priée par ces martyrs, accompagne votre marche! Et de tout cœur, je prie le Seigneur, Père, Fils et Esprit Saint, de vous bénir, vous et tous ceux que vous représentez.

Copyright © Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1984/february/documents/hf_jp-ii_spe_19840220_pellegrini-angers.html

Statue de Noel Pinot, Intrieur de l'église de Ville-sur-Saulx.


21 février : Saint Noël Pinot, prêtre martyr de la révolution française (1747-1794)

Saint Noël Pinot était un prêtre catholique de l'Ouest de la France pendant la Révolution.

Il a été guillotiné pour sa Foi au Christ et à l'Eglise par les révolutionnaires…

Né à Angers d'un père tisserand qui avait 16 enfants, il devint curé en 1770. Il fut d'abord vicaire à Bousse puis devient instituteur à l'école du village de Montsabert à Coutures. Il est nommé ensuite vicaire à Corzé. En 1781, il revient à Angers comme aumônier de l'hôpital des incurables. « Les malades le respectaient comme un Saint, malgré sa jeunesse, le chérissaient comme un père ». Soucieux d'être un prêtre instruit, il étudia à l'Université d'Angers et à 41 ans, il obtient le diplôme "Maître ès arts" (équivalant à la licence ès lettres et ès sciences) . En 1788, il fut nommé curé du Louroux-Béconnais. Dans cette paroisse de miséreux, Saint Noël Pinot ne cessera d'imiter Saint Martin de Tours en se dépouillant de tous ses biens. Il voulait être le « premier pauvre de la paroisse ». Il habitait une petite chambre basse sans feu l'hiver et joignait des mortifications volontaires en portant le cilice. Au cours de la révolution française, et comme de nombreux saints prêtres, il refusa de prêter le serment à la Constitution civile du clergé rappelant que ses pouvoirs spirituels ne lui viennent que de Dieu et non d'une loi civile. La constitution est "schismatique" à ses yeux. Le 27 février 1791, il monte en chaire après la Messe pour expliquer son refus. Le Maire l'interrompt mais un paroissien appelé Rougeon, au nom des fidèles, prend parti pour le curé et promet de le défendre. Alors commence pour le curé un chemin de croix qui durera trois années. Après son refus public, un groupe de 50 gendarmes à cheval vint l'arrêter de nuit. Ils le ligottent et l'emmenèrent à Angers, où il est enfermé à la prison royale. Il comparait devant les tribunaux d'Angers et de Beaupreau où il est condamné à résider pendant deux années à huit lieues de sa paroisse. Il poursuivit son ministère malgré les risques encourus allant de village en village prêchant la Vérité du Christ. Il retourne secrètement au Louroux où un prêtre jureur l'a remplacé. Il revient alors dans les Mauges, particulièrement à Saint Macaire de 1791 à 1793. 

En 1793, les Vendéens se soulèvent, prennent Angers et délivrent le Lourroux. Noël Pinot peut revenir dans sa paroisse et est reçu solennellement dans son église. Hélas ! La paix est de courte durée. Les Vendéens sont chassés par les révolutionnaires. Pour ne pas être reconnus par ses ennemis, le curé s'habille en paysan et laisse pousser sa barbe. Il se cache le jour, parcourt sa paroisse de nuit souvent en cheval à travers des chemins impraticables surtout durant l'hiver 1793-1794. Sa tête est maintenant mise à prix. C'est la chasse à l'homme. C'est la chasse au Christ ! Des militaires sillonent le pays mais les paysans veillent, l'avertissent à temps et le cachent. Ainsi, Noël Pinot poursuit son apostolat pendant 8 mois. Il dira des messes sous des toits à moutons (à Chanteloup-les-Bois) et il fera le catéchisme dans des fermes comme à "la Glenaie". Il organisera même une communion solennelle dans une grange du hameau des "Foucheries". Ses forces physiques diminuent et un soir, exténué par une marche prolongée dans la neige, il tombe à la porte de la ferme "La Censerie". Sentant venir sa fin, il demande à Dieu le courage. Il s'enferme quelques jours chez "les Plassais", au petit hameau de la Milandrie pour faire une dernière retraite. Sans cesse menacé et traqué par les "Bleus", il est dénoncé par un dénommé Niquet (ouvrier-charpentier). Cet ancien protégé du curé alla immédiatement aux autorités militaires pour reçevoir quelques pièces d'argent comme Judas ! Il fut arrêté le 8 février 1794 au cours d'une messe clandestine qu'il célébrait dans "la ferme de la Milandrie" au Louroux-Béconnais peu avant minuit. La veuve Peltier cacha le prêtre dans un grand coffre mais les soldats le découvrirent. Les révolutionnaires lui crache au visage et vont même jusqu'à profaner les hosties consacrées ! Emprisonné, le curé salue ses fidèles pour leur dire adieu. Puis aperçevant une petite fille d'une famille amie, Marie Barrault, il lui donne son chapelet en disant : « Prend ma petite Marie, ce chapelet, et garde-le en souvenir de moi ». Cette précieuse relique est conservée à la cure du Lourroux. Il fut ensuite conduit à Angers, comparut devant un tribunal révolutionnaire et fut guillotiné (après de nombreux simulacres sacrilèges) sur la Place du Ralliement le vendredi du 21 février 1794 à 15h00 dans les vêtements liturgiques qu'il portait au moment de son arrestation. Il monta sur l'échafaud en récitant les premières prières de la messe : « Introibo ad altare Dei ». Ses derniers mots résument toutes vies chrétiennes : « Mon Dieu, qui avez donné votre vie pour moi, qu'avec plaisir je donne la mienne pour Vous ».

Une statue de la cathédrale d'Angers le représente gravissant la première marche de "l'autel de Dieu". La commune du Louroux-Béconnais conserve en l'église Saint-Aubin de précieux objets ayant appartenu à Saint Noël Pinot (notamment le document du jugement et la huche à pain dans laquelle il s'était caché). Il fut béatifié par Pie XI en octobre 1926 après de nombreux miracles dus à son intercession. Il sera ensuite canonisé par Jean-Paul II le 19 février 1984. On le prie spécialement pour les vocations religieuses et sacerdotales. Saint Noël Pinot, pour la France, Fille aînée de l'Eglise, donnez-nous des prêtres ! Donnez-nous beaucoup de Saints

SOURCE : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-16897132.html

Le bienheureux Noël Pinot, prêtre et martyr de 1794

Près d’Angers, la commune du Louroux-Béconnais honore le bienheureux Noël Pinot, qui fut son curé, pour le 230e anniversaire de son martyre sous la Révolution. Une figure qui suscite un véritable culte local.

par Véronique Jacquier

Se souviendrait-on du bienheureux Noël Pinot s’il n’était allé à l’échafaud en habits liturgiques et s’il n’avait pas gravi les marches le menant au couperet comme s’il se rendait à l’autel pour la célébration eucharistique ? Sa foi frappa les esprits ce 21 février 1794, sur la place du Ralliement, à Angers. Le prêtre aurait prononcé les premières paroles de la messe en latin : « Introibo ad altare Dei » autrement dit « je m’approcherai de l’autel de Dieu » et aurait déclaré avant de mourir : « Mon Dieu qui avez donné votre vie pour moi, qu’avec plaisir je donne la mienne pour vous. » Noël Pinot ira à la guillotine en s’identifiant au Christ jusqu’au bout : sa tête tomba un vendredi, à 15 heures. Il avait 47 ans.

Prêtre réfractaire

Son oblation avait commencé quelques jours plus tôt, le 8 février, lorsqu’il fut arrêté à minuit, dans une grange du hameau de la Milandrie, à quelques kilomètres de sa chère paroisse du Louroux-Béconnais. Un ancien protégé l’ayant dénoncé, les républicains trouvèrent ce curé réfractaire caché dans un coffre en bois. Muni de ses habits liturgiques, il était venu célébrer clandestinement la messe. Comme le Christ, le Vendredi saint, il subit alors coups, injures et crachats. Les révolutionnaires profanent les hosties consacrées qu’il porte sur lui. Comme son Maître, il vivra son jugement sous les outrages, le président du tribunal révolutionnaire d’Angers, prêtre défroqué, souhaitant qu’il aille au supplice avec ses habits sacerdotaux. Comme son Seigneur, il aura son chemin de Croix pour le conduire à l’échafaud dans la rue la plus anticléricale de la ville, dans une parodie de procession.

C’est le cœur lourd que les habitants de la Milandrie salueront Noël Pinot lors de son arrestation. En chemin, il remettra son chapelet à une petite fille en lui disant de se souvenir de lui. Avant sa vie clandestine de prêtre réfractaire qui dura trois ans, il avait obtenu à 41 ans un diplôme de « maître ès arts » à l’université d’Angers, ce qui lui permettait d’avoir la charge d’une paroisse.

Il eut ensuite pour seule ambition, dans son humble presbytère du Louroux-Béconnais, d’être le plus pauvre des pauvres aux côtés des démunis. C’était sans compter sur la fureur des révolutionnaires : ceux-ci exigèrent qu’il prêtât serment sur la Constitution civile du clergé. Noël Pinot écouta alors sa conscience et monta courageusement en chaire, après la messe, le 21 février 1791, pour expliquer pourquoi l’Église n’avait pas à se soumettre à l’État et lui à devenir un fonctionnaire, incarnant le don de soi jusqu’au bout de sa vocation. 

Pour aller plus loin :

Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010

5 - Le prêtre et la messe

Jean-Paul Hyvernat

LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)

Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918

SOURCE : https://www.france-catholique.fr/le-bienheureux-noel-pinot-pretre-et-martyr-de-1794.html

Charles Maillard (1876-1973), Noël Pinot. Statue extérieure, entrées nord de l'église du Sacré-Cœur de Cholet - Maine-et-Loire -France

North entrances of the Church of the Sacred Heart of Cholet - Maine-et-Loire -France


Blessed Noël Pinot

Also known as

Natalis Pinot

Natale Pinot

Memorial

21 February

Profile

Ordained in 1771, he served for several years as assistant pastor at different parishesParish priest at Saint Aubin, Louroux-Beconnais, France in 1788, with a special ministry with the sick.

In the French Revolution, he was required to take an oath of loyalty to the new government, an oath that was opposed to Church principles. Noel refused, and was ordered to abandon his parish, to come no closer to it than eight miles for at least two years. He left, then returned in secret, and ministered clandestinely to his flock. Some of his brother priests took the civil oath, but Noel convinced several of them to renouce it, and return their loyalty to the Church.

In 1793, a counter-revolution began in western France; when these forces won some victories, Pinot returned to openly ministering to his flock. However, the forces of the Revolution began to win again, and Pinot became a wanted man. Captured by government soldiers while preparing for Mass, he was imprisoned for twelve days; sentenced to death for refusing to take the oath, and encouraging others to do so.

Born

19 December 1747 at Angers, Maine-et-Loire, France

Died

guillotined on 21 February 1794 at Angers, Maine-et-Loire, France

he wore his Mass vestments to execution, and died reciting the opening words of the Mass

Venerated

3 June 1926 by Pope Pius XI (decree of martyrdom)

Beatified

21 October 1926 by Pope Pius XI

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Wikipedia

images

Wikimedia Commons

sitios en español

Martirologio Romano2001 edición

fonti in italiano

Martirologio Romano2005 edition

Santi e Beati

Wikipedia

MLA Citation

“Blessed Noël Pinot“. CatholicSaints.Info. 19 April 2024. Web. 11 January 2025. <https://catholicsaints.info/blessed-noel-pinot/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-noel-pinot/

Book of Saints – Natalis Pinot

Article

(Blessed) Martyr (18th century) Born at Angers in 1747, Noel or Natalis Pinot was ordained in 1771, and worked in that diocese as a parish priest till the outbreak of the French Revolution. On his refusal to take the oath recognising the civil constitution of the clergy he was extruded from his parish of Louroux-Beconnais, but continued to minister to his flock in secret. In 1794, after two years of this perilous apostolate, he was captured and guillotined, wearing his priestly vestments. He was beatified in 1926.

MLA Citation

Monks of Ramsgate. “Natalis Pinot”. Book of Saints1931. CatholicSaints.Info. 19 April 2024. Web. 11 January 2025. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-natalis-pinot/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-natalis-pinot/

Bl. Noel Pinot

Feastday: Febuary 21

Blessed Noel Pinot, Priest and Martyr (Feast - February 21) Noel was born at Angers in 1747. He became a priest and excelled in ministering to the sick. In 1788, he was made pastor at a parish in Louroux Beconnais, which he revitalized spiritually through his piety and preaching. In the wake of the French Revolution then in progress, priests were required to take an oath that went against the principles of the government of the Church. Father Noel refused to take it and was sentenced to be deprived of his parish for two years. Nonetheless, he continued to carry out his ministry in secret. Later, the holy priest even took clandestine possession of his parish and continued his pastoral work, managing to avoid capture for his defiance of the Revolutionary edict. However, one day while fully vested for Mass, Father Noel was captured and dragged through the streets to the jeers of hostile spectators and soldiers. He remained in jail for twelve days and was given the death sentence for refusing to take the oath. The holy priest went to the guillotine still vested for Mass and uttering the words that began the pre-Vatican II Mass: "I will go to the altar of God, to God who gives joy to my youth." He joined his sacrifice to that of his Master on February 21, 1794, and was beatified in 1926. Confronted with a choice of taking a false oath or facing death, Blessed Noel placed his trust in Christ and his redemptive sacrifice rather than in the leaders of the French Revolution. His action cries out for us to obey God rather than human beings.

SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=518

Blessed Noel Pinot M (AC)

(also known as Natalis)

Born at Angers, France, in 1747; died 1794; beatified in 1926. Noël was ordained a priest in 1771 and labored as a parish priest in Louroux-Béconnais until the outbreak of the French Revolution. When he refused to take the oath recognizing the civil constitution of the clergy, he was ousted from his parish, but continued to minister to his flock. At first he was secretive about this ministry. Then he grew bolder. In 1794, he was captured when vested for Mass and guillotined--still wearing his priestly vestments (Benedictines).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0221.shtml

Intérieur de l'église Saint-Quentin de Saint-Quentin-en-Mauges (49). Statue du bienheureux Noël Pinot.


Beato Natale Pinot Martire

21 febbraio

Angers (Francia), 19 dicembre 1747 - 21 febbraio 1794

Parroco di Louroux-Béconnais, durante la Rivoluzione Francese. Si rifiutò di giurare la costituzione civile del clero e cominciò ad esercitare clandestinamente il ministero sacerdotale. Mentre si preparava a celebrare una Messa, fu catturato e, ancora rivestito dei paramenti Sacri, condotto alla Ghigliottina.

Martirologio Romano: Ad Angers in Francia, beato Natale Pinot, sacerdote e martire: parroco, durante la rivoluzione francese, mentre si preparava a celebrare la Messa, fu arrestato e, rivestito per scherno con i paramenti sacri, fu condotto al patibolo come all’altare del sacrificio. 

Mi racconta don Cesare Beccarla di un antico sacerdote fossanese, in grado di scrivere una corposa biografia di santi e beati pur con pochissimi dati a sua disposizione, come nel caso del beato Bartolomeo da Cervere. Ben lontano dall’imitarlo, mi sentirei comunque di sfidare costui, e anche tanti altri agiografi di fama, a scrivere una “vita” del beato Natale Pinot, di cui praticamente tutto si ignora eccetto i dati biografici fondamentali, perché nulla ha scritto, parlato ancor meno, limitandosi a versare il suo sangue per Cristo. Ma è stato proprio questo suo santo silenzio ad attirare l’attenzione ed a farlo inserire in questa nostra “vetrina”, che negli ultimi sedici anni ha incluso tanti e tali colossi di santità, la cui vita è risultata praticamente non condensabile nelle canoniche 28 righe richieste dalla redazione. Problema che non esiste per Natale Pinot, la cui vita si può riassumere nell’essere stato un buon prete, un uomo umile e dalla carità grande, che a 47 anni preferisce morire piuttosto che rinunciare a Gesù: tutto qui, e scusate se è poco! Nasce ad Angers nel 1747, uno dei 16 figli di un umile tessitore, ma si ignora la data della sua ordinazione, che qualcuno colloca nel 1771, quando cioè ha compiuto 24 anni. Classico “curato di campagna”, viene assegnato come viceparroco nelle varie parrocchie dei villaggi vicini, ma non è uno sprovveduto nè un sempliciotto. Anzi, a diversità di tanti suoi confratelli contemporanei, che a malapena conoscono le principali preghiere del buon cristiano, don Natale è preoccupato di perfezionare la sua cultura e le sue conoscenze. Si iscrive all’università di Angers, dove si laurea (diciamo così) in lettere e scienze a 41 anni, e già questo è una felice eccezione; ma don Natale si distingue anche per via del suo cuore tenero e dei sentimenti paterni, che egli dimostra in pieno quando viene nominato cappellano dell’ospedale di Angers, meglio conosciuto come l’ospedale “degli incurabili”. Uno dei pochi testimoni che si ebbe cura di sentire dopo la morte, ricorda che don Natale “rispettava i malati come un santo e li accarezzava come un padre” e possiamo immaginare di quante carezze avessero bisogno quei malati, ammassati nelle corsie fetide, praticamente abbandonati a se stessi, senza medicine e con pochi alimenti. E il cappellano, per non limitarsi a parole di consolazione, li soccorre per quello che può, raccattando aiuti dai benefattori, ma soprattutto destinando loro, quasi per intero, il compenso che gli spetta. E’ forse per questo suo amore preferenziale per i poveri che il vescovo lo destina parroco di Louroux-Beconnais, conosciuta come la parrocchia dei miserabili e nella quale i confratelli non vogliono andare. Lui, invece, si trova perfettamente a suo agio: si sente, ed è realmente, il “primo povero della parrocchia” e nel suo servizio pastorale si ispira a San Martino di Tours, spogliandosi di tutto per aiutare gli altri. Quando arriva la rivoluzione francese e gli chiedono di giurare sulla Costituzione civile del clero, rifiuta decisamente, ma senza clamore, com’è nel suo stile. Si sente appena in dovere di spiegare le sue ragioni ai parrocchiani il 27 febbraio 1791, dopo la messa. Prima che però apra bocca viene contestato duramente dal sindaco, presente in chiesa, mentre i parrocchiani si schierano dalla sua parte. Ne nasce un parapiglia che si conclude con l’arresto di don Natale, ma il tribunale di Angers lo assolve, semplicemente perché “non ha parlato” e preso posizione contro la Rivoluzione. Gli tolgono però la parrocchia e lo sostituiscono con un prete “gradito” alle autorità. Per don Natale inizia così il periodo della clandestinità in cui il lavoro non manca, dato che sono tanti i preti che giurando sulla Costituzione si sono staccati dal Papa e sono diventati scismatici. 

Autore: Gianpiero Pettiti

Uomo e prete tranquillo, chiamato a incarichi modesti ad Angers, dove è nato, e dove è arrivato al sacerdozio nel 1771, a  24 anni. Dopo l’ordinazione è stato per un decennio collaboratore di vari parroci nella regione, e solo nel 1781 gli hanno dato un posto fisso: cappellano nell’ospedale di Angers, addetto agli “incurabili”. Sette anni a contatto con vicende di povertà e abbandono.

Poi, la nomina a parroco nel paese di Louroux-Béconnais. In questo centro a 27 chilometri da Angers, padre Noël continua a vivere umilmente, e di lui non si ricordano imprese o detti risonanti. Un’esistenza sottovoce, com’erano i suoi discorsi nell’ospedale di Angers, agli “incurabili”. Però si ricorda una piccola “riforma” sua, a favore di altra gente dalla voce fioca: fin dal primo momento, egli destina ai poveri del paese la maggior parte della sua rendita come parroco.

Non c’è altro da segnalare sul conto di lui, uomo e prete delle piccole cose, delle parole sommesse. Nulla, fino alla rivoluzione francese del 1789; anzi, fino al 12 luglio del 1790, quando si vara in Francia la Costituzione civile del clero, che tende a fare di ogni sacerdote in cura d’anime uno stipendiato governativo legato da giuramento. Ogni parroco, per conservare il posto, deve assoggettarsi alla legge e giurare. Oppure dimettersi.

Il parroco Pinot non va a giurare. Il sindaco insiste, impone il giuramento, e lui rifiuta. Destituito da parroco con espulsione immediata, lui rimane ugualmente lì. Ma si direbbe che ci resti ancora in silenzio: non risultano solenni proteste sue contro il sopruso, come accade in molti casi simili. Lui sta zitto, ma non se ne va, finché nel marzo 1791 viene ad arrestarlo la Guardia nazionale. Finisce sotto processo ad Angers con accuse di cospirazione contro lo Stato e ribellione alle sue leggi. Ma non ci sono prove, non una parola o un gesto suo da ribelle, sicché ad Angers lo assolvono. C’è subito un altro processo a Beaupréau, in appello; e un’altra assoluzione. Così, eccolo libero, ma espulso dalla sua parrocchia: e dovrà fare di nascosto il supplente altrove per quasi due anni: il lavoro non manca, con tanti parroci destituiti.

Giugno 1793: padre Pinot ricompare inaspettato a Louroux-Béconnais, insieme a una truppa di contadini male armatie peggio vestiti, ma per il momento vittoriosi. Sono i Vandeani suoi conterranei, in rivolta armata contro la Repubblica; e si chiameranno poi “Armata cattolica e reale”. Ma in verità il 3 marzo di quel 1793 la ribellione in Vandea contro la Repubblica non è esplosa per motivi religiosi o dinastici, bensì perché il Governo di Parigi ha ordinato un nuovo arruolamento forzoso di 300 mila uomini nell’esercito.

L’insurrezione viene poi stroncata col terrore e padre Noël ritorna clandestino, ma un delatore lo fa arrestare. Nel febbraio 1794, eccolo condannato a morte “per fanatismo religioso”, senza accuse specifiche. E va alla ghigliottina in Angers, facendosi per una volta vedere e ascoltare: lui così poco “visibile”.

Compare ai piedi della ghigliottina indossando i paramenti liturgici. Sale a celebrare il sacrificio di sé stesso, con le parole latine di quando iniziava la Messa: «Introibo ad altare Dei» (Salirò all’altare di Dio). Papa Pio XI lo ha beatificato nel 1926. Il museo parrocchiale di Louroux-Béconnais, presso Angers, conserva cimeli e ricordi della sua vita.

Autore: Domenico Agasso

Domenica 23 gennaio 1791, padre Noël Pinot, parroco di Le Louroux-Béconnais nella diocesi di Angers, celebra la Messa nella sua chiesa. Il vicario, padre Mathurin Garanger, è presente nel coro e, nelle prime file, hanno preso posto il sindaco e i funzionari comunali. Alla fine della Messa, questi ultimi devono ricevere dai due sacerdoti il giuramento di fedeltà alla Costituzione civile del clero. Il parroco si reca in sacrestia per deporre i paramenti liturgici. Lo vengono a cercare, ma egli dichiara di non poter in coscienza prestare il giuramento. All’ingiunzione del sindaco che gli vieta di esercitare qualsiasi funzione ecclesiastica, afferma che, avendo ricevuto i suoi poteri da Dio e dalla sua Chiesa, rimane il parroco legittimo della parrocchia e non si sottometterà mai a leggi ingiuste.

Questo prete andrà fino al martirio per rimanere fedele a Dio e alla sua coscienza. Nel 1926, sarà proclamato beato da papa Pio XI.

Noël Pinot nasce ad Angers, il 19 Dicembre 1747 ; la sua famiglia conta già quindici figli. Alle gioie si mescolano le lacrime?: quello stesso giorno, il più giovane dei suoi fratelli, un bambino di venti mesi, muore nella sua culla. Già l’indomani, il neonato viene battezzato. Durante la sua prima infanzia, Noël ha sotto gli occhi l’esempio del coraggio e della vita austera del padre, maestro tessitore. Questo valoroso cristiano sarà strappato all’affetto dei suoi cari nel 1756, esaurito dal suo duro lavoro. Mentre suo padre instilla in lui il gusto del lavoro ben fatto, il ragazzo impara dalla madre a pregare. Nel 1753, il maggiore della famiglia, René, viene ordinato prete. Questo fratello più grande nutre una predilezione per il più piccolo della famiglia. Noël gli confida il suo desiderio di studiare per diventare anche lui sacerdote. Nel 1765, a diciotto anni, entra in seminario. Il 22 dicembre 1770, viene ordinato prete. Il giorno dopo, celebra la sua prima Messa, assistito dal fratello. Che gioia ed che emozione per la loro madre contemplare, allo stesso altare, il più giovane e il maggiore dei suoi sedici figli !

Gli Incurabili

Durante i dieci anni seguenti, padre Pinot esercita il ministero di vicario in diverse parrocchie. Ovunque vada, dimostra una carità attenta ai poveri e ai malati, per cui, nel 1781, il suo vescovo lo nomina cappellano degli Incurables di Angers. Questa casa accoglie dei disgraziati che, molto spesso, vi sono portati solo per attendere la morte. Il giovane cappellano prova una vera consolazione nel celebrare la Messa e nel predicare alla presenza dei malati. Sollevato da ogni preoccupazione materiale da cristiane caritatevoli, egli si dona corpo e anima al suo nuovo ministero?: la sua grande preoccupazione è la santificazione e la salvezza dei suoi malati. Il regolamento degli Incurables precisa che il cappellano « condurrà con prudenza i poveri, nel primo anno del loro soggiorno nella casa, a fare una confessione generale, soprattutto quelli che non ne abbiano mai fatta una, e adopererà il suo zelo e la sua carità per facilitarne loro la pratica ». La tenerezza di padre Pinot nei confronti di questa povera gente è per loro una consolazione insolita ; nonostante la sua giovane età, gli sono affezionati come a un padre.

Essendo vacante la parrocchia di Le Louroux-Béconnais, il vescovo di Angers nomina Noël Pinot, che ne assume l’incarico il 14 settembre 1788, festa dell’Esaltazione della Santa Croce. Questa parrocchia, la più estesa di tutte quelle della diocesi di Angers, è costituita da piccole frazioni piuttosto distanti le une dalle altre e collegate da cattive strade. La sua popolazione ammonta a più di tremila anime. Pur essendo assistito da un vicario, il parroco deve compiere un lavoro notevole, ma la sua dedizione fa fronte a tutto?: di giorno come di notte, egli è al servizio dei suoi parrocchiani per fornire loro l’aiuto del suo ministero o assisterli materialmente, perché, nel suo amore per i poveri, si spoglia di tutto a loro favore. Il ricordo dei suoi benefici e del suo zelo resterà così vivo a Le Louroux che, molto tempo dopo la sua morte, alcuni vecchi testimonieranno?: «Che bravo pastore era !»

Trascorrono così due anni, ma, dopo lo scoppio della Rivoluzione, c’è aria di bufera nel cielo della Chiesa di Francia?: l’Assemblea costituente pretende di dettar legge negli affari della Chiesa. Il Comitato ecclesiastico da essa costituito deve mettere la vita ecclesiale al servizio del nuovo Stato. Dopo la nazionalizzazione dei beni del clero (2 novembre 1789) e l’abolizione dei voti solenni dei religiosi (15 febbraio 1790), sopraggiunge il voto della Costituzione civile del clero, sancita da Luigi XVI, mal consigliato, il 24 agosto 1790. Con questa legge, il potere civile pretende di imporre alla Chiesa di Francia una modifica delle circoscrizioni delle diocesi e della giurisdizione dei vescovi, senza tener conto dell’autorità del Papa. Vengono così soppressi cinquantadue vescovadi dei centotrentacinque esistenti ; vescovadi e parrocchie saranno d’ora in poi assegnati tramite elezione popolare (ogni dipartimento sceglierà il suo vescovo, ogni distretto eleggerà i parroci) ; tutti potranno votare (questo provvedimento, che vuole essere un ritorno alle prassi della Chiesa primitiva, è assurdo – dà il diritto di voto ai protestanti, agli ebrei, agli atei – ma non ai poveri). Il vescovo notificherà la propria elezione al Papa « come al capo della Chiesa universale, a testimonianza dell’unità della fede e della comunione che deve mantenere con lui » ; nell’esercizio del suo incarico, non potrà prendere decisioni se non previo voto favorevole di un « consiglio abituale e permanente » composto da diversi membri del clero della sua diocesi. Il vizio più grave della Costituzione civile è l’assenza di sottomissione alla Santa Sede, perché, da un lato, solo il Vicario di Cristo è abilitato a riformare la mappa delle diocesi, e, dall’altro, nessuno può accedere a una sede episcopale senza essere stato preventivamente costituito dal Papa.

Una chiesa nazionale

Nelle settimane che seguono, si fanno sentire le proteste dei vescovi, che non possono in coscienza accettare questa Costituzione civile?: essi sospendono tuttavia la loro risposta definitiva fino alla pronuncia del giudizio del Papa. In questo spirito, il 30 ottobre 1790, viene pubblicata una Esposizione dei principi sulla Costituzione civile del clero, analisi a cui aderiscono quasi tutti i vescovi di Francia. La resistenza passiva raccomandata in questo testo esaspera i deputati dell’Assemblea Costituente?: una legge del 27 novembre decide che saranno obbligati a prestare giuramento di fedeltà alla Costituzione civile del clero i vescovi, i parroci, i vicari, i superiori di seminari e tutti gli altri ecclesiastici funzionari pubblici. Il 26 dicembre, sotto costrizione, Luigi XVI controfirma questa legge che istituisce una chiesa nazionale scismatica. I sacerdoti che rifiuteranno di prestare il giuramento saranno dichiarati decaduti e, se continueranno a esercitare il loro ministero, verranno perseguiti come « disturbatori della quiete pubblica ». Nonostante il Papa non si sia ancora pronunciato, il parroco di Le Louroux ha preso la sua decisione?: non presterà il giuramento. Si reca a trovare i suoi confratelli vicini?: là dove ha la dolorosa sorpresa di incontrare solo irresolutezza, cerca di convincere?: « Siatene sicuri, dice loro, il Papa condannerà questo giuramento. Sa già fin troppo bene, penso, che questa Costituzione non mira in realtà ad altro che a separarci dalla Chiesa cattolica creando da noi una cosiddetta chiesa nazionale. » Ma il suo stesso vicario non si lascia convincere.

Domenica 23 gennaio 1791, dopo aver ricevuto un rifiuto dal parroco, il sindaco di Le Louroux invita il vicario a prestare il giuramento richiesto dalla legge. Tutto tremante, padre Garanger ubbidisce, in mezzo al gelido silenzio degli uni e ai mormorii di disapprovazione degli altri. Convinto che le istruzioni attese da Roma gli apriranno gli occhi, Noël Pinot lascia che il suo vicario prosegua come prima le sue attività in parrocchia. Ben presto, con due brevi successivi, del 10 marzo e del 13 aprile 1791, Pio VI condanna la Costituzione civile del clero, dichiarandola eretica in diversi punti e affermando che attenta ai diritti della Santa Sede. Padre Garanger si ritratterà in effetti il 22 maggio seguente. Senza indugio, il parroco sale sul pulpito la domenica 27 febbraio, al termine della Messa ; ha scelto volutamente questo giorno in cui si tiene a Le Louroux un incontro delle parrocchie vicine. Senza una parola di offesa per nessuno, inizia a spiegare, in un discorso a lungo meditato davanti al tabernacolo, perché, come prete cattolico legato attraverso il suo vescovo al successore di Pietro, unico capo di tutta la Chiesa di Gesù Cristo, si è rifiutato, il 23 gennaio, di prestare il giuramento costituzionale, che attenta ai diritti di Dio e della Chiesa. L’Assemblea nazionale non ha il diritto di esigere dal clero un atto che ha l’effetto di staccarlo dal centro della Chiesa.

«Parroco incendiario»

Il sindaco, presente nella prima fila dell’uditorio, interrompe il prete con voce irritata?: « Scendi da quel pulpito ! Tu ci dici che è un pulpito di verità, e non fai che pronunciare menzogne ! » I fedeli insorgono, allibiti per una tale insolenza. Una voce forte domina le altre?: « Restate sul pulpito, signor Parroco ! Voi parlate bene, vi sosterremo ! » A partire dalla sera stessa, gli abitanti delle parrocchie testimoniano attorno a sé ciò che è successo. L’esempio coraggioso di Noël Pinot fa di lui un resistente che trascina?: la sua veemente protesta risuonerà attraverso l’Anjou, la Vandea e anche la Bretagna. Il comune ha redatto, seduta stante, una relazione al Tribunale rivoluzionario di Angers, in cui richiede l’arresto di questo « parroco incendiario » e « disturbatore della quiete pubblica ». Il venerdì seguente, un distaccamento della guardia nazionale arriva al borgo, durante la notte, per paura della popolazione, per arrestare il parroco. Viene portato via, legato sul proprio cavallo ; verso mezzogiorno, il corteo entra in Angers, dove la popolazione gli dimostra compassione e rispetto. I giudici lo condannano a rimanere, per due anni, lontano dalla sua parrocchia almeno otto leghe (trenta chilometri). Questa condanna è troppo mite agli occhi del pubblico commissario, che si appella contro di essa, senza successo. Noël Pinot si ritira all’ospizio degli Incurables, dove viene accolto con gioia. Ben presto, però, i rivoluzionari si dimostrano irritati dalla sua presenza ; il sacerdote si ritira quindi, nel luglio 1791, nella zona dei Mauges, vicino a Beaupréau, e lì vive da proscritto, dedicandosi con zelo alle anime. Supplisce del suo meglio all’assenza dei pastori che hanno dovuto esiliarsi. Nel 1793, le vicende della guerra di Vandea gli danno l’opportunità di rientrare nella sua parrocchia.

Il motivo dell’insurrezione della Vandea è religioso più ancora che politico. « Non ci siamo mossi nonostante la nostra indignazione, racconterà in seguito un anziano della Vandea, finché ci hanno lasciato i nostri preti e le nostre chiese ; ma, quando abbiamo visto che si facevano dispetti al Buon Dio, ci siamo sollevati per difenderLo. » Nel marzo 1793, l’esercito della Vandea ha conquistato Saumur e Angers ; padrone delle due rive della Loira, esso tiene per un momento in scacco l’esercito rivoluzionario. Il ritorno di Noël Pinot a Le Louroux è un trionfo. Diversi preti giurati sono passati di lì senza potervi rimanere. La fede del gregge non ha vacillato. Quale gioia per il cuore del pastore, dopo tante prove ! Ma non è che una schiarita tra due tempeste. Il disastro dell’esercito della Vandea sotto le mura di Nantes, nel giugno 1793, riapre l’era della persecuzione. La Convenzione nazionale spedisce all’ovest dei « rappresentanti del popolo in missione » i cui poteri sono illimitati?: incarnano il Terrore provinciale, spesso di gran lunga più terribile del Terrore parigino. Così avviene nel Maine-et-Loire con Francastel, un emulo di Carrier, il “boia di Nantes”. Ricomincia la caccia ai preti refrattari. Noël Pinot deve riprendere i travestimenti e la vita da proscritto. Potrebbe fuggire all’estero come molti membri del clero, ma preferisce rimanere tra coloro che Dio gli ha affidati, pensando di poter ancora essere loro utile. La grande maggioranza dei suoi parrocchiani gli è devota ; tuttavia, il paese, lui lo sa, ha i suoi demagoghi e un tradimento è sempre possibile. Considerando che sia giunto il momento per il buon pastore di esporre la vita per le sue pecore, egli rimane.

La Chiesa delle catacombe

Il territorio esteso della sua parrocchia, intervallato da brughiere e boschi, permette a padre Noël Pinot di nascondersi in fattorie isolate. L’affetto vigile e l’assoluta discrezione dei fedeli fanno buona guardia attorno ai suoi nascondigli ; deve tuttavia cambiarli spesso perché la guardia nazionale sospetta la sua presenza e le perquisizioni sono frequenti. Durante il giorno, rimane chiuso in fienili o stalle, dove dorme alla bell’e meglio, prega, legge o scrive. Al calar della notte, esce per andare ad amministrare i sacramenti ai malati fin nelle parrocchie vicine i cui parroci sono quasi tutti i prigionieri, esiliati, o già messi a morte. Battezza i neonati, istruisce i bambini, riceve i fedeli, li confessa, li conforta. A mezzanotte, viene preparato il necessario per la celebrazione della Messa, e i fedeli – che in tal modo si espongono alla morte insieme con il loro pastore – possono partecipare al Santo Sacrificio e fare la Comunione. La vita religiosa prosegue, degna di quella delle catacombe.

Padre Noël Pinot manteneva la vita cristiana attraverso la catechesi, la preghiera e i sacramenti ; insisteva sulla preghiera in famiglia. Questi consigli sono tuttora attuali?: « La famiglia cristiana costituisce il primo focolare dell’educazione alla preghiera. La preghiera familiare quotidiana è particolarmente raccomandata, perché è la prima testimonianza della vita di preghiera della Chiesa. La catechesi, i gruppi di preghiera, la “direzione spirituale” costituiscono una scuola e un aiuto alla preghiera » (Compendio del Catechismo della Chiesa Cattolica, n. 565). Il Catechismo stesso dice?: « La memorizzazione delle preghiere fondamentali offre un supporto indispensabile alla vita della preghiera, però è di somma importanza che se ne faccia gustare il senso » (CCC, 2688).

L’anno 1794 inizia nel sangue e nelle lacrime. Robespierre è al culmine della sua dittatura. Qualsiasi culto pubblico cristiano è eliminato, anche quello reso dalla Chiesa scismatica, detta costituzionale. Le chiese sconsacrate vengono trasformate in depositi di armi o in club rivoluzionari. Il Comitato della salute pubblica estende la sua opera di rovina della Chiesa. Applica spietatamente il decreto del 21 ottobre 1793, che punisce con la morte ogni prete refrattario non espatriato entro dieci giorni. Al cittadino che denuncia un prete, viene offerta una ricompensa di cento lire [moneta francese dell’epoca (N.d.T.)]. Noël Pinot non ha più una pietra dove posare il capo, e tutti suoi beni stanno nella sua borsa di proscritto?: un po’ di biancheria e il necessario per celebrare la Messa. Le sofferenze, le prove fisiche e morali della vita che conduce a partire dall’estate del 1793 finiscono con l’infrangere i legami che possono tenerlo attaccato alla terra ; l’amore di Cristo, lo zelo del servizio alle anime e la carità per i suoi parrocchiani sono le uniche cose a dargli il coraggio di proseguire la lotta.

Niquet, il traditore

Le maglie della rete si stringono ulteriormente attorno al proscritto. Gli viene proposto di ritirarsi in un luogo remoto più tranquillo, ma egli rifiuta. Ogni giorno, si prepara alla morte ; se verrà denunciato, avrà la consolazione di dirsi che non è stato tradito dai suoi devoti parrocchiani delle campagne. Del resto, egli li ammira?: sacrificherebbero tutto, anche la loro vita, per salvare il loro parroco ; per scoprire il suo luogo di rifugio, le guardie nazionali li molestano, saccheggiano e devastano invano le loro abitazioni. Ma “il potere delle tenebre” ha la sua ora. L’8 febbraio, padre Pinot si trova nel villaggio di La Milanderie, a pochi chilometri dal borgo, presso una pia vedova, la signora Peltier-Tallandier. Al calar della notte, prende l’aria in giardino, quando un operaio, soprannominato Niquet, che il parroco ha un tempo ampiamente soccorso con le sue elemosine, lo riconosce nonostante l’oscurità. La speranza del premio di cento lire gli fa dimenticare tutti i benefici ricevuti. Niquet corre a denunciare Noël Pinot. Immediatamente, la guardia nazionale si mette in cammino. Verso le undici, la casa della vedova è circondata. Dentro, non si sospetta nulla, tutto è pronto per la Messa, quando si sentono risuonare dei colpi alla porta. Si ha appena il tempo di nascondere il prete in un grosso cassone, di far scomparire gli oggetti liturgici e la signora Peltier apre. Dal momento che la coraggiosa vedova rifiuta di parlare, la casa viene perquisita senza trovare nulla. Una delle guardie, arruolata di forza, passando vicino al cassone, ne solleva distrattamente il coperchio poi lo lascia ricadere impallidendo. Ma Niquet ha notato tutto?: « Hai trovato il parroco, gli grida, furioso, e vuoi nasconderlo ? » Solleva il coperchio e il prete esce, con il volto grave e tranquillo. Fissa il traditore negli occhi. Un’unica protesta gli esce dalle labbra, rivolta all’ingrato, ed è come un’eco del Getsemani?: « Come ? sei tu ? » (cfr. Lc 22,48). Insultato, percosso, Noël Pinot si lascia legare senza opporre resistenza. I suoi paramenti liturgici vengono sequestrati insieme con lui. Viene condotto a Le Louroux, poi ad Angers, dove compare davanti al Comitato rivoluzionario. Accusato di essere “molto contro-rivoluzionario”, il parroco viene gettato in una cella e condannato a pane e acqua.

Dopo dieci giorni di detenzione, il refrattario viene condotto davanti al tribunale rivoluzionario, che tiene le sue sedute in una cappella sconsacrata. Quel 21 febbraio, la commissione è presieduta dal cittadino Roussel. Per una spaventosa coincidenza, questo ufficiale rivoluzionario è un prete apostata, dapprima giurato, poi “spretato” ! Ma nell’Anjou, il suo passato non è noto a nessuno. Pronunciata la sentenza, Roussel, guardando i paramenti della Messa esposti davanti al tribunale, propone al condannato, per derisione?: « Non saresti ben contento di andare alla ghigliottina con i tuoi abiti sacerdotali ? – Sì, acconsente senza esitazione il confessore della fede, sarà per me una grande soddisfazione. – Bene, replica l’altro, ne sarai rivestito e subirai la morte così acconciato. »

Un venerdì alle tre

L’esecuzione avviene il giorno stesso. Il corteo, tamburi in testa, si mette in marcia, e i giudici accompagnano la vittima rivestita dei paramenti. Il patibolo è eretto sulla nuova piazza, detta del Ralliement, nel luogo su cui sorgeva la collegiata Saint-Pierre, distrutta dal comune rivoluzionario. « Il martire, testimonierà padre Gruget. sacerdote fedele al Papa e testimone oculare, pregava in profondo raccoglimento. Il suo aspetto era calmo e il suo volto era raggiante della gioia degli eletti ; si potevano, per così dire, seguire sulle sue labbra i cantici di ringraziamento che sgorgavano dal suo cuore. » Quel venerdì, alle tre del pomeriggio (ora della morte del Signore sulla croce), Noël Pinot si ritrova ai piedi del patibolo. La piattaforma sinistra si trasfigura ai suoi occhi?: egli si vede ai piedi dell’altare del vero sacrificio, l’altare ancora una volta insanguinato, dove, come il Dio del Calvario, sta per essere immolata una vera vittima. In modo molto naturale gli vengono alle labbra le prime parole della Messa?: Introibo ad altare Dei (Salirò all’altare di Dio). Gli viene tolta la pianeta ; con la stola incrociata sul petto, si presenta al carnefice. Da lontano, padre Gruget gli dà l’assoluzione. Un rullo di tamburo… La mannaia cade… Il sacrificio è consumato?: l’anima del buon pastore ha raggiunto l’altare di Dio ! Così muore, il 21 febbraio 1794, all’età di 48 anni, padre Noël Pinot, parroco di Le Louroux-Béconnais.

Dopo aver dichiarato, il 3 giugno 1926, che Noël Pinot è morto martire, in odio alla fede, papa Pio XI l’ha beatificato il 31 ottobre seguente, nella solennità di Cristo Re. L’esempio del beato ricorda questa osservazione di san Gregorio Magno?: « Noi che celebriamo i misteri della Passione del Signore, dobbiamo imitare quello che facciamo. Veramente, per noi, verrà presentata un’ostia a Dio quando ci faremo noi stessi ostia » (citato da Paolo VI, 18 novembre 1966). Che Gesù Cristo, Sommo Sacerdote, ci conceda, per intercessione del beato Noël Pinot, la grazia di essergli fedeli anche nelle circostanze più difficili!

Autore: Dom Antoine Marie osb

Fonte : Lettera mensile dell'abbazia Saint-Joseph, F. 21150 Flavigny- Francia - www.clairval.com

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92241

Bienheureux Noël Pinot : https://nd-chretiente.com/dossiers/pdf/articles/2000_bienheureux%20noel%20pinot.pdf

L’Abbé Noël Pinot, martyr de la Révolution : https://www.dailymotion.com/video/x8sh842

 Lecomte Maurice. « François Uzureau. Noël Pinot, curé du Louroux-Béconnais, guillotiné à Angers le 21 février 1794, [compte-rendu] », Revue d'histoire de l'Église de France  Année 1912  13  pp. 113-114 : https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1912_num_3_13_2014_t1_0113_0000_2

Paroisse Bienheureux Noël Pinot : https://bienheureuxnoelpinot.diocese49.org/sanctuaire-bienheureux-noel-pinot/

Voir aussi : https://www.regnumchristi.com/en/blessed-noel-pinot/