Sainte Pélagie la Pénitente
Martyre à Antioche ( v. 302)
Nous avons le récit de sa mort grâce à saint
Jean Chrysostome. Au début de la persécution de Dioclétien vers 302,
les policiers se présentent au domicile de sainte Pélagie qui n'a que 15 ans.
Elle est seule et ils viennent l'emmener car elle est chrétienne. Devant leur
attitude dont elle sait que cela risque de se terminer par un viol avant d'être
menée au tribunal, "Pélagie, écrit saint Jean Chrysostome, imagina une
ruse si habile que les soldats n'en sont pas encore revenus. D'un air calme et
gai, feignant d'avoir changé d'avis, elle les prie de la laisser se retirer un
moment, juste le temps de revêtir la parure qui convient à une nouvelle
épousée. Ils n'y voient aucun inconvénient. Quant à elle elle sort posément de
la chambre, monte en courant sur le toit de la maison et se précipite dans le
vide. C'est ainsi que Pélagie déroba son corps à la souillure, qu'elle délivra
son âme pour lui permettre de monter au ciel et qu'elle abandonna sa dépouille
mortelle à un ennemi désormais inoffensif."
(…)
À Antioche de Syrie, vers 302, sainte Pélagie, vierge
et martyre, dont saint Jean Chrysostome a chanté hautement les louanges.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1978/Sainte-Pelagie-la-Penitente.html
Sainte Pélagie
Vierge et martyre à Antioche
(† v. 302)
Nous avons le récit de sa mort grâce à saint
Jean Chrysostome. Au début de la persécution de Dioclétien vers 302, les
policiers se présentent au domicile de Pélagie qui n'a que 15 ans.
Elle est seule et ils viennent l'emmener car elle est
chrétienne. Devant leur attitude dont elle sait que cela risque de se terminer
par un viol avant d'être menée au tribunal, « Pélagie - écrit saint
Jean Chrysostome - imagina une ruse si habile que les soldats n'en sont
pas encore revenus. D'un air calme et gai, feignant d'avoir changé d'avis,
elle les prie de la laisser se retirer un moment, juste le temps de revêtir la
parure qui convient à une nouvelle épousée. Ils n'y voient aucun inconvénient.
Quant à elle elle sort posément de la chambre, monte en courant sur le toit de
la maison et se précipite dans le vide. C'est ainsi que Pélagie déroba son
corps à la souillure, qu'elle délivra son âme pour lui permettre de monter au
ciel et qu'elle abandonna sa dépouille mortelle à un ennemi désormais
inoffensif.»
HOMÉLIES SUR SAINTE PÉLAGIE.
PREMIÈRE HOMÉLIE.
Nous avons deux homélies sur sainte Pélagie, mais de la seconde nous ne possédons qu'une traduction latine conservée par surins. La première fut sans aucun doute prononcée à Antioche où fut aussi martyrisée sainte Pélagie.
1-3° Ce fut par le conseil de Jésus-Christ que sainte Pélagie prévint le jugement du tyran, et se précipita. — 4° Exhortation à la décence et au recueillement.
1. Béni soit le Seigneur l voici maintenant que des femmes, à leur tour, se jouent de la mort; des jeunes filles se rient d'en finir avec la vie; des vierges, de toutes jeunes filles, étrangères au mariage , se jettent au milieu même des démons armés, sans recevoir leurs blessures. Tous ces biens, nous les devons au Christ, sorti d'une vierge : car, après ce bienheureux enfantement, cette admirable naissance, la mort a été paralysée; la puissance du démon, anéantie ; ce ne sont plus désormais les hommes seulement, mais les femmes aussi qui le méprisent; et non-seulement les femmes, mais les jeunes filles. Un berger intrépide prend le lion, redoutable pour son troupeau ; il lui brise les dents ; il lui coupe les ongles ; il fait tomber sa crinière sous les ciseaux; il en fait le jouet, méprisable et ridicule , qu'il livre aux enfants des bergers, aux jeunes filles pour servir à leur amusement : ainsi a fait le Christ, de cette mort, formidable pour notre nature, terrible, épouvantable ; il l'a prise , il a dissipé l'épouvante qu'elle inspirait; il nous l'a livrée pour amuser même des jeunes filles. Voilà pourquoi la bienheureuse Péta gie a couru au-devant, avec un si vif transport, qu'elle n'attendit pas les mains des bourreaux, qu'elle n'entra pas au tribunal, que la grandeur de son âme la poussa à prévenir leur cruauté. Douleurs, tortures, affreux supplices, elle était prête à tout supporter, mais elle craignait de perdre la couronne de la virginité. Et ce qui prouve combien elle redoutait le libertinage des impies, elle le prévient, elle s'empresse de se soustraire au dérèglement de leur insolence. Jamais homme n'entreprit rien de pareil; en effet, tous les hommes qui affrontèrent le martyre, se présentèrent devant le tribunal, et là, ils montrèrent leur courage. Mais les femmes, exposées par leur nature à certains outrages, se préoccupèrent des circonstances qui pouvaient accompagner leur mort. Si Pélagie avait pu conserver la virginité, en acquérant la couronne du martyre, elle n'aurait pas refusé de se présenter au tribunal : mais, vu la nécessité de perdre l'une ou l'autre, elle pensa que ce serait le comble de la démence, quand elle pouvait remporter une double victoire, de ne se ménager qu'un demi-triomphe. Donc, elle refusa d'entrer au tribunal, de s'exposer en spectacle à la licence des regards; de permettre aux désirs impurs de jouir de son aspect; elle mit son corps sacré à l'abri des outrages; de la chambre virginale, du gynécée, elle passa dans un autre asile de la chasteté, dans le ciel. Il est beau de voir autour de soi, sans pâlir, les bourreaux qui déchirent vos flancs; Pélagie n'a pas montré moins de grandeur. Pour les hommes qui souffrent le martyre, il arrive un moment que la sensibilité s'éteint dans la variété des tortures ; que la mort ne paraît plus redoutable; qu'elle semble bien plutôt la délivrance, la fin des douleurs; mais notre vierge, sans avoir encore rien souffert, lorsque son corps était intact, nullement déchiré, Pélagie eut besoin d'une âme grande et généreuse, pour sortir de cette vie par une mort violente. Si vous admirez le courage de ces hommes intrépides, admirez donc aussi la force virile de cette vierge; si la constance de ces héros vous saisit par ce qu'elle a de sublime, soyez également saisis de la générosité sublime de cette femme, qui ose affronter une telle mort. Ne passez pas en courant, retenez ici vos pensées. Voyez cette vierge délicate qui ne connaissait que sa chambre pudique; tout à coup des soldats l'envahissent, des soldats sont à sa porte; ils l'appellent au tribunal ; on la traîne dans la place publique pour répondre à une accusation, de quelle nature, de quelle gravité ! Pas de père auprès d'elle, pas de mère à ses côtés; ni nourrice, ni servante, ni femme du voisinage; pas une amie; elle était seule au milieu des bourreaux. Qu'elle ait pu sortir et répondre à ces soldats, à ces bourreaux, ouvrir la bouche, faire entendre sa voix; qu'elle ait eu la force de les regarder, de conserver une contenance, de respirer, quel prodige, quel courage admirable ! Cette vertu n'appartenait pas à la nature humaine; il y avait là un surcroît qui venait de Dieu. Cependant la vierge n'était pas d'elle-même inactive; tout ce qui dépendait d'elle de faire, elle le fit; elle montra du zèle, de la prudence, de la générosité, de la résolution, de l'empressement, de l'impatience même. Mais le succès auquel aboutirent ces excellentes dispositions fut l'effet du secours de Dieu et de la grâce d'en-haut ; en sorte que nous devons l'admirer et tout ensemble la déclarer bienheureuse ; bienheureuse, parce Dieu a été son compagnon d'armes; l'admirer, parce qu'elle ne manqua pas elle-même de courage. Car qui ne serait frappé d'admiration en apprenant, qu'en moins d'un instant, elle conçut, résolut, accomplit ce qu'elle avait décidé? Il arrive souvent, vous le savez tous, que des projets longtemps médités, nous les rejetons lorsque le temps est venu de les accomplir; une légère crainte qui nous saisit disperse tous nos desseins; une frayeur subite suffit pour nous détourner. Notre vierge, au contraire, en un seul et même moment, conçoit, résout, exécute un dessein si plein de terreur et d'épouvante; ni l'horreur du présent, ni la rapidité des instants, ni son abandon au milieu des embûches, ni cette circonstance qu'elle est toute seule chez elle, quand on la saisit, rien, non, rien n'a troublé cette bienheureuse ; on eût dit que c'étaient des amis, des personnes de connaissance qui lui rendaient visite, tant elle conserve la liberté dans toutes ses actions ; cette tranquillité se comprend. En effet, elle n'était pas seule, Jésus était avec elle, Jésus, son conseil il était là auprès d'elle; c'était lui qui parlait à son coeur ; c'était lui qui fortifiait son âme; c'était lui qui chassait la crainte. Et cette protection était justice; la vierge martyre s'était d'avance montrée digne d'un pareil secours.
2. Elle sortit et demanda aux soldats la permission de rentrer et de changer de vêtements : elle rentre et revêt l'incorruptibilité, au lieu de ce qui est corruptible; l'immortalité au lieu de la mort; la vie sans fin, au lieu de celle qui n'a qu'un temps. Pour moi, j'admire, outre ce qui a déjà été dit, que les soldats lui aient accordé ce qu'elle demandait, qu'une femme ait trompé des hommes, qu'ils n'aient, rien soupçonné de ce qui allait arriver, qu'ils n'aient pas deviné la ruse. Ne dites pas que personne aussi n'a jamais rien fait de pareil; en effet, nombre de femmes se sont élancées dans des précipices, jetées dans les flots, ou poignardées, ou pendues; ces tragédies se renouvelaient fréquemment alors. Non, ce fut Dieu qui aveugla les satellites et ne leur permit pas de comprendre la ruse. Elle s'envola donc du milieu des filets; comme une biche tombée entre les mains des chasseurs et qui se sauve, arrive sur le sommet d'une montagne inaccessible, et là, hors de leur portée, à l'abri de leurs traits, s'arrête, et, sans rien craindre, regarde ceux qui la poursuivaient; ainsi fait notre vierge : elle était tombée entre les mains des chasseurs qui la traquaient; sa chambre était comme un filet où on l'avait prise, elle se sauve; non sur le sommet d'une montagne; mais elle gravit les cimes du ciel même, et, de ces hauteurs, elle ne redoutait plus leur approche ; et les voyant ensuite s'en retourner les mains vides, elle jouissait de la confusion des infidèles. Attachons-nous à la bien comprendre le juge est sur son siège; les bourreaux se tiennent auprès de lui, les tortures sont préparées, tout le peuple est rassemblé ; les soldats attendent; c'est un trépignement universel, dans l'impatience du plaisir; on espère que la proie va venir, et voici que ceux qui avaient été envoyés pour s'en emparer, reviennent le front bas, les yeux regardant la terre, et racontent ce qui s'est passé. Quelle honte, quelle affliction, quel sujet de reproches pour ces infidèles ! Comme ils ont dû baisser la tête et rougir, quand ils eurent compris qu'ils ne faisaient pas la guerre aux hommes, mais à Dieu ! Joseph, harcelé par l'insidieuse maîtresse qui le poursuivait, abandonna le manteau qu'avaient souillé les mains de l'étrangère, et s'échappa nu ; mais Pélagie déroba son corps aux atteintes des impudiques; elle dépouilla son âme qui monta nue au ciel, abandonnant aux ennemis sa chair sacrée; confondus, réduits à l'impuissance, ils ne savaient que faire de ces restes. Voilà les oeuvres glorieuses de notre Dieu, quand il lui plaît de tirer ses serviteurs de leurs angoisses, pour les conduire à la sérénité, et de confondre les ennemis, en apparence triomphants, et de leur enlever toutes les ressources de la pensée. Quelle position plus cruelle, que celle où s'était trouvée cette jeune vierge? quoi de plus facile que ce que méditaient ces soldats? Elle était seule dans sa chambre; ils l'y tenaient entre leurs mains, elle y était enfermée comme dans une prison, et cependant ils revinrent après avoir perdu leur proie. Encore une fois, la vierge était seule; aucun secours, aucune ressource; aucune issue possible pour échapper de quelque côté que ce fût à ces affreux malheurs; si près de la gueule des bêtes féroces, elle se dérobe néanmoins aux dents qui allaient la dévorer, elle échappe aux pièges, aux soldats , aux juges, aux princes. Elle vivante, tous croyaient facile de triompher. d'elle ; mais la voilà morte, et alors les pensées des bourreaux sont confondues ; il fallait leur apprendre que la mort des martyrs, c'est la victoire des martyrs. Ce qui arriva, c'est comme si un navire chargé d'une énorme provision de marchandises, de pierres précieuses, assailli, à l'entrée même du port, par des flots qui menacent de l'engloutir, échappait à leur fureur, qui ne ferait que le pousser dans le port avec plus de célérité. Ainsi en arriva-t-il à la bienheureuse Pélagie. Les soldats se précipitant dans sa demeure,. la crainte des tortures qu'elle attendait, les menaces du juge, toute cette tempête, plus. violente que les flots soulevés, ne fit que précipiter son vol dans le ciel ; les vagues qui allaient l'engloutir, la portèrent plus rapidement au refuge où sont les ondes tranquilles; et puis son corps, plus brillant que la foudre, tomba,. frappant d'un éclat terrible les yeux du démon.. Car la foudre qui se précipite du ciel, nous cause moins d'épouvante, que n'en ressentirent les, phalanges du démon, quand elles virent tomber ce corps de la vierge martyre, plus redoutable que tous les tonnerres.
3. Et maintenant voulez-vous être sûrs que rien n'est arrivé que par la volonté de Dieu? Ce qui le prouve surtout, c'est la promptitude du zèle qui a transporté la jeune vierge, c'est que les soldats m'ont pas soupçonné la ruse, c'est qu'ils ont consenti à sa demande, c'est que le fait s'est accompli. Une autre preuve, aussi forte, peut se tirer du genre même de la mort. En effet, beaucoup de personnes sont tombées du haut d'un toit, sans se faire aucun mal; il en est d'autres qui se sont mutilé le corps, et ont vécu longtemps après leur chute; mais Dieu n'a pas voulu que rien de pareil arrivât à la vierge bienheureuse; il voulut que son âme sortît aussitôt de son corps, et il la reçut parce qu'elle avait assez lutté, parce qu'elle avait accompli sa tâche. Ce n'est pas la chute, c'est l'ordre de Dieu qui a déterminé la mort. Le corps était étendu non sur un lit, mais sur le sol ; il n'était pas sans honneur, quoique gisant sur le sol; le sol même devenait un objet de vénération, pour avoir reçu ce corps si glorieux. Ce corps n'était que plus vénérable, d'être ainsi étendu sur le sol; les outrages qu'on subit au nom du Christ, nous sont un surcroît d'honneur. Il était donc étendu sur le sol, dans ce lieu vénérable, ce corps virginal, plus précieux que l'or; les anges se tenaient à l'entour, tous les archanges le contemplaient avec un respect insigne; le Christ lui-même se tenait là. Car, si les maîtres assistent aux funérailles des domestiques honorables, s'ils y vont sans rougir, à plus forte raison, le Christ n'a pas pu rougir d'honorer de sa présence, celle qui, pour lui, avait exhalé son âme, et affronté un si grand danger. Elle était donc là, étendue, dans la pompe magnifique qui convient aux funérailles des martyrs, parée de la confession de la foi, vêtement plus riche que toute la pourpre des rois; robe plus précieuse que tous les tissus les plus précieux ; superbe à double titre, par la virginité, par le martyre; c'est avec ces ornements de ses funérailles, qu'elle paraîtra au tribunal du Christ. Et nous aussi, envions pour nous de pareils vêtements, et pour les jours de notre vie et pour notre mort: nous savons bien que celui qui se pare de vêtements d'or, n'en recueille aucune utilité; au contraire, il s'expose à de nombreux reproches il semble même, dans le sein de la mort, ne pas renoncer à une gloire qui n'est que vanité; s'il est revêtu de bonnes oeuvres il aura, même après sa mort, beaucoup de bouches pour célébrer ses louanges. Sachons-le bien : la splendeur même de nos cours impériales paraîtra aux yeux de tous moins brillante que le sépulcre où sera couché ce corps qui a vécu dans la vertu, dans la piété. Vous êtes les témoins de ce que je déclare, ô vous qui, dédaignant les sépultures des riches malgré l'or et les étoffes magnifiques qui les décorent, vous en détournez comme on s'écarte des cavernes, et courez avec amour auprès de cette sainte, qui a choisi le martyre, la confession de la foi, la virginité, et non des vêtements d'or pour ses ornements, et qui est morte dans le martyre.
Imitons-la de toutes nos forces. Elle a méprisé la vie; de notre côté, méprisons les délices, raillons la somptuosité; loin de nous l'ivresse, l'intempérance. Ce n'est pas sans dessein que je prononce ces paroles, mais c'est que j'en vois beaucoup qui, au sortir de ce spectacle tout spirituel, vont courir aux lieux où l'on s'enivre, où l'on mange, aux tables d'hôte, dans d'autres endroits encore où l'infamie réside. C'est pourquoi, je vous en prie, je vous en donne l'exhortation et le conseil, ayez toujours présente à votre mémoire, à votre pensée, cette vierge sainte, ne déshonorez pas cette assemblée, ne ruinez pas la confiance que cette fête nous inspire. Nous n'avons pas tort dans nos entretiens avec les Gentils, de parler avec orgueil de la foule qu'attire cette solennité; nous les voyons rougir devant nous, quand nous leur disons que la ville entière, qu'un si grand peuple, parce qu'une simple fille est morte, s'attroupe ainsi en son honneur, et cela chaque année, après tant d'années, que le temps écoulé depuis n'a jamais pu interrompre ni refroidir les hommages fidèles à sa mémoire. Mais si les Gentils soupçonnaient ce qui se passe dans cette assemblée, combien ne perdrions-nous pas de leur respect ! Quand cette foule, ici réunie, conserve l'ordre et la décence, c'est pour nous la plus belle gloire; mais son indolence, son mépris des, devoirs, c'est notre honte, et cette honte nous accuse.
4. Si donc vous voulez que nous puissions nous glorifier de ce grand rassemblement de votre charité, retirez-vous dans nos demeures avec l'ordre parfait qui convient à ceux qui se sont réunis auprès de cette bienheureuse martyre. Celui qui ne s'en retournerait pas dans ces dispositions, non-seulement n'aurait rien gagné, mais il s'exposerait au plus grand danger. Je sais que vous êtes exempts des maladies qui souillent l'âme, mais cette excuse ne doit pas vous suffire; vous devez encore, quand vos frères oublient la décence, les ramener à la modestie parfaite, les rétablir dans la pureté, dans l'honnêteté convenable. Vous avez, par votre présence, honoré la martyre; honorez-la encore en redressant ceux qui sont proprement ses membres. Si vous voyez un rire désordonné, une course indécente, une démarche indigne, une allure inconvenante, montrez-vous, et fixez des regards sévères, des regards qu'on redoute. Mais on vous méprise, on ne fait que rire plus fort à vos dépens? Prenez avec vous, deux frères, ou trois, ou un plus grand nombre, afin que ce plus grand nombre vous assuré le respect. Vous ne parvenez pas encore, même par ce moyen, à corriger leur démence, dénoncez-les aux prêtres. Mais il est impossible que leur impudence aille jusqu'à mépriser les reproches, les exhortations; je ne saurais croire qu'ils ne finissent pas par s'amender, par renoncer à ces dérèglements, à ces frivolités licencieuses. Supposez que vous en ayez reconquis une dizaine, ou trois, ou deux, ne fût-ce qu'un seulement, vous retournerez chez vous, enrichi d'un gain précieux. La route est longue: profitons dé la longueur de la route, pour recueillir dans notre mémoire les discours que nous aurons entendus ici : voilà le moyen de parfumer le chemin des plus suaves odeurs. La route aurait moins de charmes, quand l'air, dans tout le parcours, serait embaumé de senteurs exquises, qu'elle ne serait charmante aujourd'hui, si tous les fidèles qui la suivront, regagnaient leurs demeures, en se racontant l'héroïsme de notre martyre, chacun se servant (501) de sa langue comme d'un encensoir pour l'honorer. Quand l'empereur fait son entrée dans une ville, avec quel ordre les files des soldats s'avancent, de droite et de gauche, s'exhortant mutuellement à marcher sans confusion, avec les précautions que le respect commande, à qui veut paraître digne des regards du peuple !
Faisons comme eux; car nous aussi nous escortons un empereur; non un empereur visible, non un empereur qui ne commande que sur la terre, mais le Maître et le Seigneur des anges. Marchons donc, nous aussi, en bon ordre, nous exhortant, les uns les autres, à nous avancer comme il convient, en gardant nos rangs, de telle sorte qu'on admire, non-seulement notre grand nombre, mais encore la beauté de notre défilé. Parlons mieux n'eussions-nous aucun témoin, fussions-nous seuls à faire ce trajet, même alors il ne faudrait pas nous abandonner à des allures inconvenantes, parce qu'il y a un oeil qui ne dort pas, présent partout, regardant tout. Considérez encore qu'un grand nombre d'hérétiques sont mêlés avec nous; s'ils nous voient ainsi dansant , riant, poussant des cris, en proie à l'ivresse, ils nous condamneront en toute sévérité, ils s'éloigneront de nous. Si, pour un seul homme qu'on scandalise, on s'attire un inévitable châtiment, nous qui aurons scandalisé un si grand nombre d'hommes, quel châtiment n'encourrons-nous pas? Mais loin de nous ce malheur, qu'après ces discours, qu'après cette exhortation , aucun de nous s'expose à tomber dans de tels égarements ! Car si jusqu'à présent ces fautes ne méritaient pas de pardon, après notre réunion d'aujourd'hui, et les reproches que vous venez d'entendre, la peine sera bien plus inévitable encore, tant pour ceux qui s'abandonnent à ces excès, que pour ceux qui les voient avec indifférence. Donc, pour préserver vos frères des châtiments, et pour vous assurer à vous-mêmes une plus belle récompense, prenez en main le soin du salut de vos frères; engagez-les à recueillir, à se rapporter mutuellement les discours que vous avez entendus, pour les méditer pendant tout le parcours de la route, pour offrir, à ceux qui sont restés, qui ont été laissés dans leurs maisons , les restes dé notre table, pour vous apprêter, même chez vous, un brillant repas. C'est ainsi, en effet, que nous retirerons de cette fête tout le sentiment qu'elle doit imprimer profondément dans nos âmes; que nous nous assurerons la plus grande bienveillance de la sainte martyre, juste retour de la sincérité de notre respect. Notre présence ici, notre tumultueux empressement, lui sera bien moins agréable, que le plaisir de nous voir emporter d'ici une abondante et lourde moisson de grâces spirituelles. Puisse notre sainte nous mettre en possession de ces fruits, par ses prières, et, avec elle, puissent tous ceux qui ont lutté comme elle, nous obtenir de conserver la mémoire des discours de ce jour, et de tous les autres; de les reproduire dans toutes nos actions, afin d'être, à toutes les heures de notre vie, agréables au Dieu à qui appartient la gloire, la. puissance, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il
HOMÉLIES SUR SAINTE PÉLAGIE.
DEUXIÈME HOMÉLIE.
Pélagie, cette vierge sainte, mériterait un plus grand
nombre de spectateurs , car ses combats furent grands, et demandent des
spectateurs à flots plus abondants. Cependant il lui suffit du Christ, dont la
présence est le seul ornement du discours et de la fête que nous lui décernons;
et, en effet, où est le Christ, là se trouve en même temps tout le chaeur des
anges. Il est vrai aussi de dire que tous les martyrs ont montré des membres
plus puissants que les tortures, et, par là, se sont conquis, pour les opposer
au démon, un grand nombre de spectateurs; on les a vus, avec un corps,
surpasser les esprits sans corps, et montrer l'énergie de leur chair en lutte
avec le fer des bourreaux. Mais quand nous voyons jusqu'à des jeunes filles
impatientes de mourir pour le Christ crucifié, alors je trouve encore plus
ridicule l'irréflexion du démon : il sut inventer les moyens de répandre en
foule ses oracles de tous côtés; il s'est donné comme annonçant l'avenir par
avance, et il n'a pas prévu, il a oublié de prophétiser toute l'étendue de la
confusion et du ridicule qu'il encourrait aujourd'hui. Essayez de comprendre
quelque sujet de dérision plus burlesque que ce qui est arrivé aujourd'hui au
démon ! Il avait la vierge prise dans ses filets, et il perd sa proie ; il
tenait la jeune fille, il n'a pas pu la garder; on eût dit que c'était une
ombre, non une vierge qu'il avait saisie. C'est qu'elle unissait, à la
simplicité de la colombe, la prudence du serpent; la simple colombe s'est
laissée prendre , mais le serpent, plein de prudence, a échappé; quoiqu'elle se
vît prise, elle ne désespéra pas de la victoire; elle ne laissa surprendre ni
son coeur ni sa pensée, quoique sa personne fût captive; elle imagina un
expédient, une sage combinaison, pour déjouer l'esprit inconsidéré des soldats,
et les frapper pour ainsi dire de stupidité. Quelle fut cette combinaison? La
jeune fille fit semblant d'avoir changé d'avis; et, pour qu'on se fiât à son
air, malgré la tempête qui grondait sur elle, malgré le naufrage qui l'entourait
de si grands périls, elle montrait un visage calme et gai. Les soldats, dupes
de cette ruse, trompés par la sérénité de la jeune fille, commencèrent à lui
témoigner quelques égards. Elle leur avait demandé de lui permettre de se
retirer tout le temps qui lui serait nécessaire pour revêtir le costume d'une
nouvelle épouse; les soldats la laissèrent libre de s'éloigner. Non-seulement
ils voulaient lui être agréable, mais ils se promettaient aussi les compliments
du juge, à qui ils auraient amené une jeune fille ornée et parée. Celle-ci,
maîtresse de ce qu'elle désirait, se hâta de revêtir ce qui est la vraie
beauté, c'est-à-dire la force d'âme, la riche et ferme espérance de la
résurrection ;. et aussitôt elle monta en courant sur le toit de sa maison, et
de là se précipita. Elle accomplit résolument cette gymnastique hardie que le
démon ne craignit pas autrefois de proposer au Seigneur lui-même : Si vous
êtes le Fils de Dieu, précipitez-vous. (Matth. IV, 6.) de ne puis considérer la
foi, la grandeur d'âme de cette jeune fille sans être stupéfait. Que n'aurait
pas (503) pensé en ce moment une autre jeune fille? Elle aurait certes dit : de
me précipite, puisque j'y suis forcée par la crainte du déshonneur. La pensée
est louable, pourvu que la chute détermine la mort; les ennemis auront beau
s'acharner sur mon corps privé de vie, je ne sentirai rien, je n'aurai pas
conscience de ce qu'ils feront. Maintenant, si je me brise les membres sur la
terre, mais sans mourir, déformée, tourmentée par la douleur, je n'en serai pas
moins conduite devant le juge; et alors je souffrirai ce que j'ai toujours
craint; ils exerceront leur infâme brutalité sur mon corps meurtri, ils me
dépouilleront de l'honneur que je veux garder pur, et ainsi je subirai un
double malheur: mes membres fracassés, ma virginité perdue. C'était assez de
pareilles réflexions pour bouleverser toute autre jeune fille. Mais Pélagie
avait confiance; elle sentait sans doute qu'il y avait quelqu'un qui lui
garantissait l'événement; et voilà pourquoi elle montra un courage si prompt à
se précipiter. Ainsi une jeune fille, une vierge, t'a vaincu par son énergie,
par son courage, ô démon ! Le défi que tu as jadis proposé au Seigneur, une
jeune fille, sa servante, l'a retourné contre toi-même, et, courant sur le faîte
du toit, de là, elle s'est élancée; le juge l'a appelée; c'est toi qui a
suggéré tout cela; elle ne t'a pas obéi, elle n'a pas accepté un combat plein
de ruses ; elle connaissait bien la malice de tes pensées; c'est ton habitude
d'appeler les vierges devant les juges, comme pour les faire battre de verges,
et bientôt, sans combat, de précipiter dans les abîmes, bien plus tristement
captives, celles qui n'ont pas craint le combat. Si tu n'as pas
d'arrière-pensée, quand tu appelles une jeune fille au combat, dans le stade,
mesure-toi désormais avec elle; quand elle se jette du haut d'un toit,
soutiens-la dans sa chute; ose donc l'affronter; ne recule pas devant les
luttes de ce genre. Donne l'essor que tu voudras à ton astuce. Tu as la terre
pour champ de bataille; pousse désormais vivement les glaives, pour donner la
mort; prépare, pour tuer les hommes , les durs instruments de meurtre;
apprête-toi à briser la jeune fille qui tombe. Tous tes artifices, si retors,
si profonds qu'ils soient, se sont trouvés sans aucune puissance; la vierge les
a vaincus; et, ce qui est plus remarquable, elle n'a pas réclamé de Dieu ce qui
est écrit : Commandez à vos anges, Seigneur, que je ne heurte pas mon
corps contre la pierre (Luc, IV, 10, 11) ; mais ce qu'elle lui demanda,
c'est de prescrire à son âme, aussitôt après sa chute, de quitter son corps. O
jeune fille, femme par ton sexe, mais d'un courage digne de l'homme l ô vierge,
qui mérites d'être célébrée à double titre, et parce que tu fais partie de la
troupe des vierges, et parce que tu as été inscrite au nombre des
martyrs ! ô jeune fille, chaste jusqu'à ne pas permettre aux regards
libertins d'un juge de jouir de ton aspect ! Imitons donc, nous aussi, sa
modestie, sa continence, et dressons des trophées de nos victoires sur les
voluptés; réprimons la fougue de nos désirs déréglés, effrénés; animons-nous à
la piété, fortifions-nous dans la ferveur; délivrons, même nos juges, des
tentations, et, quand il le faut, remplaçons l'humilité par de l'audace; enfin,
sur cette terre, mortifions nos membres, afin que le Seigneur, s'emparant de
notre corps humilié, l'exalte, le rende digne de la communication de son propre
corps et de sa forme divine; à lui la gloire, à lui la domination, dans les
siècles des siècles. Ainsi soit-il.
SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/saints/chrysostome/homt3/pelagie001.htm
SAINTE PÉLAGIE *
Pélagie, la première des femmes de la ville
d'Antioche, regorgeait de biens et de richesses. Douée d'une beauté
extraordinaire, fière et vaine dans sa manière d'être, elle salissait son
esprit et son corps dans l’impudicité. Quand il lui arrivait de passer par l’a
ville, c'était avec une ostentation telle qu'on ne voyait sur elle qu'or,
argent et pierres précieuses; partout où elle allait elle embaumait l’air de
l’odeur de toutes sortes de parfums. Elle était précédée. et suivie d'une foule
immense de jeunes filles et de jeunes garçons aussi revêtus d'habits somptueux.
Un saint père appelé Nonnus, évêque d'Héliopolis, aujourd'hui Damiette, en la
voyant, se mit à verser des larmes très amères de ce qu'elle avait plus de
souci de plaire au monde qu'il n'en avait lui-même de plaire à Dieu. Se
prosternant alors sur le pavé, il frappait la terre avec son visage et
l’arrosait de ses larmes, en disant : « Grand Dieu ! pardonnez-moi, misérable
pécheur que je suis, parce que cette femme de mauvaises moeurs a mis plus de
temps à parer son corps pour un seul jour que je n'en ai mis dans toute ma vie
pour me sauver. O Seigneur, que les ornements d'une pécheresse ne soient pas
pour moi un sujet de confusion quand je paraîtrai en présence de votre
redoutable majesté. Elle est ornée avec les soins les plus exquis pour la
terre, et moi qui me suis proposé de vous servir comme mon immortel Seigneur,
j'ai été assez négligent pour ne pas accomplir ma, promesse. » Puis il dit à
ceux qui se trouvaient là avec lui : « En vérité je vous dis que Dieu ta produira
contre nous au jour du jugement, parce qu'elle se farde avec soin pour plaire à
des amants sur la terre, tandis que nous négligeons de plaire au céleste époux.
» Pendant qu'il disait ces choses et d'autres à peu près semblables, tout à
coup il s'endormit, et il vit en songe une colombe noire et puante à l’excès
voltiger autour de lui pendant qu'il disait la messe. Quand il eut dit aux
catéchumènes de se retirer, la colombe disparut et revint après la messe. Alors
l’évêque la plongea dans un vase rempli d'eau et elle en sortit nette et
blanche : elle s'envola ensuite si haut, qu'il devint impossible de la voir.
Enfin l’évêque s'éveilla. Or, une fois qu'il prêchait à l’église, Pélagie était
présente. Elle fut si touchée de ses paroles qu'elle lui écrivit une lettre en
ces termes : « Au saint évêque, disciple de J.-C., Pélagie, disciple du
diable. Si vous voulez donner une preuve que vous êtes bien le disciple de
J.-C. qui, d'après ce que j'ai entendu, est descendu du ciel pour les pécheurs,
daignez me recevoir toute pécheresse que je suis, mais repentante. » L'évêque
lui répondit: « Je vous prie de ne pas mettre mon humilité à l’épreuve, parce
que je suis un homme pécheur. Si vous désirez être sauvée, vous ne pourrez pas
me voir en particulier, mais vous me verrez avec les autres évêques. »
Lorsqu'elle fut arrivée auprès de Nonnus placé avec ses collègues, elle se jeta
à ses pieds qu'elle tenait de ses mains, et elle dit en 'versant des larmes
très amères : « Je suis Pélagie, une mer d'iniquités, agitée par des flots de
péchés. Je suis un abîme de perdition, je suis le gouffre et le piège des âmes
; combien se sont laissé duper par moi ! mais j'ai maintenant tous ces crimes
en horreur. » Alors l’évêque l’interrogea : « Quel nom avez-vous; lui dit-il
? » Elle répondit : « Dès ma naissance, je m’appelle Pélagie, mais à
cause du luxe de mes vêtements, on m’appelle Marguerite. » L'évêque,
l’accueillant donc avec bonté, lui enjoignit une pénitence salutaire; il
l’instruisit avec soin de la crainte de Dieu, et la régénéra par le saint
baptême. Or, le diable était là qui criait : « Oh quelle violence j'endure
de ce vieux décrépit ! O violence ! ô vieillesse méchante ! Maudit soit le jour
où tu es né pour être mon ennemi, et dans lequel tu n'as ravi ma plus chère espérance
! » Une nuit encore, pendant que Pélagie dormait, le diable vint la réveiller
et lui dire : « Dame Marguerite, quel mal t'ai je jamais fait? Ne t'ai-je pas
ornée de toutes sortes de richesses et de gloire ? Je t'en prie, dis-moi, en
quoi je t'ai contristée, à l’instant je réparerai le tort que je t'ai fait.
Seulement, je t'en conjure, ne m’abandonne pas, afin que je ne devienne
pas le sujet du mépris dés chrétiens. » Mais Pélagie se signa et souffla sur le
diable qui disparut aussitôt. Le troisième jour après son baptême, elle disposa
tout ce qui lui appartenait et le donna aux pauvres. Peu de jours après, à
l’insu de tout le monde, Pélagie s'enfuit pendant la nuit et vint au mont des
Oliviers où, prenant l’habit d'ermite, elle habita une petite cellule dans
laquelle elle servit Dieu en pratiquant une rigoureuse abstinence. Elle
jouissait d'une réputation extraordinaire, et on l’appelait frère Pélage. Dans
la suite, un diacre de l’évêque dont nous avons parlé vint à Jérusalem pour
visiter les lieux saints. Or, l’évêque lui avait dit qu'après avoir accompli
ses dévotions, il s'informât d'un moine nommé Pelage et qu'il l’allât voir,
parce que c'était un vrai serviteur de Dieu. Il le fit, mais bien que Pélagie
le reconnût aussitôt, il ne la reconnut cependant point à cause de sa maigreur
extrême. Pélagie lui dit: «Avez-vous un évêque? » « Oui, seigneur, répondit-il.
» « Qu'il prie pour moi le Seigneur, reprit Pélagie, car c'est un véritable
apôtre de J.-C. » Le diacre s'en alla et revint à la cellule de Pélage trois
jours après. Mais comme après avoir frappé à la porte personne ne lui avait
ouvert, il enfonça la fenêtre, et il vit que Pélage était mort. Il courut
annoncer cela à l’évêque qui vint avec le clergé et les moines pour rendre les
derniers devoirs à un si saint homme. Mais quand on eut sorti le cadavre de la
cellule, on s'aperçut que c'était une femme. Tous furent remplis d'admiration,
et rendirent grâces à Dieu ; ensuite ils ensevelirent le saint corps avec
honneur. Or, elle trépassa le 8e jour d'octobre, vers l’an du Seigneur
290.
* Tirée des Vies des Pères.
La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement
traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les
sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine honoraire de la Cathédrale d'Amiens,
Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/151.htm
Sainte Pélagie, la Pénitente d'Antioche (Fête le 8
Octobre)
Pélagie vivait à Antioche en Syrie.
Née à Antioche vers 430, appelée Marguerite, s'engagea dans une troupe de comédiennes
à Antioche, morte près de Jérusalem vers 457.
Convertie par un sermon de Nonnus, évêque d'Edesse, ville de Mésopotamie septentrionale, en 453. Elle se retira sur le mont des Oliviers où elle vécut en pénitente
jusqu'en 457.
Dotée d'une beauté extraordinaire, fière et vaine dans
sa manière d'être, elle salissait son esprit et son corps dans l'impudicité.
Si elle passait en ville, c'était avec une ostentation
telle qu'on ne voyait sur elle que soieries, or, argent, pierres
précieuses ; partout où elle allait, l'air embaumait de toutes sortes de
senteurs.
Elle était précédée de parfums capiteux et suivie
d'une foule immense de jeunes filles et de jeunes garçons revêtus, également,
d'habits somptueux et tout à sa dévotion.
Elle était donc aussi belle et frivole. Entrée par
hasard dans une église, pour s'en moquer, elle entendit le prêtre Nonnus
décrire la grande pécheresse Babylone ; elle se reconnut dans cette description et
en fut bouleversée.
Aussitôt elle demanda le Baptême. Lors, ayant reçu,
par la Parole de Dieu, le saint appel, elle partit vivre en solitaire dans un
ermitage, dans le désert du Sinaï.
Là, afin de pouvoir accomplir sa mission, elle se fit
passer pour un dénommé Pélage. Elle accueillait les visiteurs et leur parlait
de Dieu afin de les convertir.
Elle obtint ainsi de multiples conversions de jeunes
bédouins et de voyageurs. Espérant racheter sa vie passée, elle avait donc pris
l'habit d'ermite, et habitait une petite cellule dans laquelle elle servit Dieu
en pratiquant une rigoureuse abstinence.
Elle jouissait d'une réputation extraordinaire, et on
l'appelait frère Pélage. Un jour, le 8e jour d'octobre, un diacre vint frapper
à sa porte.
Mais comme personne ne lui répondait, il passa par la
fenêtre et vit que Pélage était mort. Il courut annoncer cela à son
évêque, Nonnus qui vint, en plein désert, avec le clergé
et les moines pour rendre les derniers devoirs à un si saint homme.
Le voyage avait pris des semaines, mais quand on eut
sorti le cadavre de la cellule, un corps si décharné mais si merveilleusement
conservé, on s'aperçut que c'était une femme ! Tous furent remplis
d'admiration, et rendirent grâces à Dieu ; ensuite ils ensevelirent le
saint corps avec tous les honneurs. (Tiré de : La vie des Premiers
Saints, Anonyme).
Le 8 Octobre, mémoire de notre Sainte mère PÉLAGIE, la
prostituée repentante.
Sainte Pélagie vivait à Antioche dans la deuxième
moitié du cinquième siècle. Livrée à la danse et aux plaisirs impurs, elle
était la prostituée la plus connue de cette grande ville et avait tiré de ses
débauches une grande fortune qu'elle n'utilisait qu'à parer son corps d'atours
précieux et de parfums voluptueux, pour attirer de nouvelles victimes dans ses
filets.
Elle avait de nombreux esclaves et serviteurs qui
l'escortaient lorsqu'elle se promenait dans la ville, assise dans son char
luxueux.
Or, un jour où l'Archevêque d'Antioche avait invité
Nonnus, l'Evêque d'Edesse, un saint homme dont les paroles inspirées portaient
ses auditeurs au repentir et à l'amour de la vertu, à prêcher devant le peuple,
Pélagie vint à passer devant l'assemblée avec son cortège habituel. Alors que
tous détournaient les yeux de ce spectacle, Saint Nonnus regarda cette femme en
pleurant.
Il dit à ceux qui l'entouraient: «Malheur à nous,
paresseux et négligents, car nous devrons rendre compte au jour du jugement,
pour ne pas avoir mis à plaire à Dieu le zèle et le soin que met cette pauvre
femme à orner son corps pour un plaisir passager». Et il pria ardemment le
Seigneur pour sa conversion.
Le lendemain, comme Nonnus commentait le Saint Evangile au cours de la Divine
Liturgie, Pélagie se trouvait dans l'assistance.
Les paroles de l'Evêque sur le Jugement dernier et
l'éternité des peines de l'enfer pénétrèrent dans le coeur de la jeune femme
comme une épée effilée et éveillèrent en elle le seul véritable amour, celui de
l'Epoux céleste.
De retour dans son palais, elle adressa une lettre au
Saint Evêque, demandant qu'il acceptât de la recevoir et qu'il ne méprisât pas
sa turpitude s'il était vraiment disciple de Celui qui est venu pour appeler
«non les justes mais les pécheurs à la pénitence» (Mat. 9:13).
Nonnus lui fit répondre que si elle était vraiment
décidée à se repentir, elle devrait se présenter à l'église, devant toute
l'assemblée des Clercs et du peuple, pour confesser ses fautes.
Pélagie saisit cette occasion et se précipita vers
l'église, en oubliant sa parade et son orgueil d'autrefois.
Puis elle se jeta à genoux aux pieds de l'Évêque et le
supplia de la faire renaître à la vie Divine par le Saint Baptême, afin que le
démon et l'habitude ne la rappellent pas à sa vie de débauche.
Lors du Baptême de Pélagie toute la ville d'Antioche
se réjouit de l'événement et du Salut de cette âme.
Elle fut confiée à une moniale du nom de Romane, qui
l'initia au combat spirituel et à la vie de repentir.
Par la Prière et le signe de la Croix, elle vainquit
ainsi les tentations de revenir à sa vie de péché, qui ne tardèrent pas à
fondre sur elle.
Quelques jours après son Baptême, Pélagie fit
distribuer toutes ses richesses aux pauvres et affranchit ses esclaves.
Ainsi libérée de tout attachement au monde, elle changea ses vêtements féminins
pour de grossiers vêtements d'homme, et partit en secret pour pratiquer
l'ascèse en Palestine, sur le Mont des Oliviers.
Elle resta de longues années enfermée dans une petite
cellule, luttant chaque jour contre les passions qui s'étaient enracinées dans
son corps et mettant désormais tout le soin qu'elle avait autrefois pour ses
toilettes et ses parfums à l'ornement de son âme pour la Vie éternelle.
Bien qu'elle restât dans la solitude, la renommée de
ses exploits se répandit parmi les ascètes de Palestine, qui croyaient qu'elle
était un homme.
Lorsque la sainte pénitente remit en Paix son âme à
Dieu, tous les Moines de la région se réunirent pour vénérer ses Saintes
Reliques et glorifièrent grandement le Seigneur en apprenant d'un disciple de
Nonnus la véritable histoire de Pélagie, qui enseigne à ceux qui sont plongés
dans les ténèbres du péché à ne pas désespérer, mais à s'engager avec vaillance
sur la voie du repentir.
Also known as
Pelagia of Antioch
Marina
Profile
Professional dancer.
Attended a sermon by Saint Nonnus
of Edessa during which he spoke of a stripper who worked to make
herself beautiful and her dance perfect, but did nothing for the work of God.
Pelagia immediately converted,
confessed, was baptized,
turned away from her former life, moved to Jerusalem,
and lived as a hermit the
rest of her days, possibly wearing men’s clothes so people would leave her
alone.
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
Great Compilation of Lives of the Saints, by James of
Heliopolis
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
fonti in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA Citation
“Saint Pelagia the
Penitent“. CatholicSaints.Info. 7 October 2021. Web. 8 October 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-pelagia-the-penitent/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-pelagia-the-penitent/
Pelagia
The name of several saints.
The old Syrian martyrology gives
the feast of a St. Pelagia of Antioch (in Antiochia Pelagiæ) under thedate of
8 October. Further information concerning this martyr,
undoubtedly an historical person,
is given in a homily of St.
John Chrysostom [P.G., L, 479 sqq.; Ruinart, "Acta mart.
sincera" (ed. Ratisbon),
540 sqq.]. Pelagia was a Christian virgin
fifteen years of age. Soldiers came in search of her, evidently during
the Diocletian persecution,
in order to force her to offer publicly a heathensacrifice.
She was alone in the house, no one being there to aid her. She came out to the
soldiers sent after her and when she learned the order they had to execute, she
requested permission to go again into the house in order to put on other
clothing. This was granted to her. The virgin who probably knew what
was before her was not willing to expose herself to the danger of being
dishonoured. She therefore went up to the roof of the house and threw herself
into the sea. Thus she died, as St. Chrysostom says, as virgin and martyr,
and was honoured as
such by the Antiochene Church. St.
Ambrose also mentions this Pelagia of Antioch ("De
virginibus", III, vii; Epist. XXVII, "Ad Simplicianum",
xxxviii).
There is a later legend of a Pelagia who is said to
have led the life of a prostitute at Antioch and to have been converted by
a bishopnamed
Nonnus. According to the story she went to Jerusalem where disguised as a man
and under the name of Pelagius she led a life of self-mortification in
a grotto on the Mount of Olives. The author of this legend who calls himself
the Deacon Jacob has drawn the essential part of his narrative from the
forty-eighth homily of St.
Chrysostom on the Gospel of St. Matthew. In this homily the
preacher relates the conversion of a celebrated actress of Antioch whose name
he does not give. As no old authority makes any mention of a Pelagia in Jerusalem,
no doubt the
alleged converted woman is
a purely legendary recasting of the historical Pelagia. In the East the feast
of this second Pelagia is observed on the same day (8 October); in the present
Roman martyrology the
feast of the martyr is
observed on 9 June, that of the penitent on 8 October.
On the latter date the Greek
Church also celebrates as virgin and martyr still
another Pelagia of Tarsus.
The Roman martyrologyplaces
the feast of this Pelagia on 4 May. There is a legend of later date concerning
her. As Tarsus was near Antioch St. Pelagia ofTarsus should
probably be identified with the Antiochene martyr,
whose feast was also observed in Tarsus and
who was afterwards turned into a martyr of Tarsus.
Usener's opinion that all these different saints are
only a Christian reconstitution
of Aphrodite has been completely disproved by Delehaye.
In addition to St. Pelagia of Antioch, taken from the
Syrian martyrology,
the "Martyrologium Hieronymianum" also mentions on 11 July a martyr Pelagia,
the companion in martyrdom of
a Januarius, naming Nicopolis in Armenia as
the place of martyrdom,
and giving a brief account of this saint. She is plainly a different person from
the martyr of
Antioch. Her name was included by Bede in
his martyrology and
was adopted from this into the present Roman list of saints.
Kirsch, Johann Peter. "Pelagia." The
Catholic Encyclopedia. Vol. 11. New York: Robert Appleton
Company, 1911. 8 Oct.
2019 <http://www.newadvent.org/cathen/11601d.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Elizabeth T. Knuth. Dedicated to Kate Brady.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February
1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://catholicencyclopedia.newadvent.com/cathen/11601d.htm
St. Pelagia the Penitent
St. Pelagia was a well-known actress (some say
prostitute) of Antioch. One day, with a throng of boys and girls dressed in
gold she passed, sitting on a donkey and beautifully attired in gold, pearls
and precious stones, close to where a group of bishops were in open-air
conference. All the bishops hid their faces at the sight, except one, Bishop
Nonnus, who gazed after her intently for a long time. “Were you not delighted
by her beauty?” he exclaimed to his colleagues almost in tears. “This lady
spends more time and care in adorning herself for those she will meet than we
do in preparing our souls to meet our God.”
That night, Nonnus had a dream. A smelly black dove
covered in soot stood near him which he plunged into the baptismal font: washed
clean, white as snow, it flew away.
On the next day, Sunday, Pelagia came into the church
where Nonnus was preaching and hearing what he said, wept tears of repentance.
She sent a message saying she wished to see him. He replied she should meet him
where he was in the company of the other bishops. She came in to where they
were, threw herself at his feet, confessed her sins and asked for baptism.
Nonnus was the one who exorcised her, then baptized
her with the name Pelagia and gave her the Body of Christ. When she went back
to her sponsor Romana and the other women, the devil was heard to curse Nonnus
for depriving him of such a prize. Pelagia subsequently gave over all her
wealth to Nonnus, who passed it on to the poor, the widows, and orphans. The
following Sunday, when she laid aside her baptismal white robes, it seems
Nonnus gave her his tunic and cloak and she disappeared.
Three or four years later, an associate of Bishop
Nonnus, deacon James, was going to Jerusalem on pilgrimage. Bishop Nonnus told
him to ask of the whereabouts of the monk “Pelagius”, who had lived as a hermit
there for some years. Finding the cell on the Mount of Olives, closed in except
for a small window, the wizened face that looked out at him seemed to recognize
him.
“I have come from Bishop Nonnus,” he said.
“Tell him to pray for me, for he is a saint of God,”
was the reply. And the monk set about reciting the psalms of the third hour.
On going back to Jerusalem, Deacon James found out
that Pelagius’s fame as a holy ascetic was widespread throughout the monasteries
there. Going back to the cell another day some time later, he got no reply when
he knocked. So he broke open the little window and saw that the holy man was
dead. So sealing up the opening, he went off to inform the monks in Jerusalem.
When they came to wash and anoint the body for burial, to their surprise they
discovered she was a woman. This story spread widely among all the people. Monks
and nuns came from Jericho and Jordan with candles and lamps and hymns and with
great joy they brought her to her burial.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-pelagia-the-penitent/
Pelagia of Antioch VM (RM)
(also known as Margarita, Marina)
Died c. 311; feast day formerly on October 8, when it is celebrated in the
East. There are six saints named Pelagia (which means 'of the sea' as does
Marina) entered on the Roman calendar. Some of them may be legendary; others
perhaps not. Today's Saint Pelagia was a 15-year-old martyred at Antioch. The
stories told of her are pious fiction, which gave rise to a whole series of
later tales about Marina, Margaret, Euphrosyne, Eugenia, and others.
The most popular story told about the fictional Pelagia of October 8, nicknamed
Margarito or Margaret because of the fineness of her pearls, relates that she
was a notoriously licentious dancing-girl or actress at Antioch. During a synod
there, she passed Bishop Saint Nonnus of Edessa and caught his attention. He reputedly
said, "This girl is a lesson to us bishops. She takes more trouble over
her beauty than we do about our souls and our flocks."
The next day she went to hear him preach. His sermon moved her to repentance
and baptism. She gave her wealth to Nonnus to distribute to the poor and left
Antioch for Jerusalem disguised as a man. She lived as a hermitess in a cave on
the Mount of Olives, under the name Pelagius. For the balance of her life she
lived in austerity and performed penances. Known as 'the beardless monk,' her
sex was not discovered until her death some years later.
The more historical version tells of Pelagia being a disciple of Saint Lucian.
When soldiers were sent to arrest her, asked to be allowed to change her
clothes. She went upstairs on that pretext and threw herself from her rooftop
in an attempt to escape and avoid defilement. Unfortunately, she died in the
process. Saint John Chrysostom, a native of Antioch, wrote two homilies in
honor of Pelagia that praised her courage, which he attributes to divine
inspiration. She is also remembered in the Ambrosian Canon (Attwater,
Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Farmer, White).
Saint Pelagia is generally portrayed being baptized by Saint Nonnus. She may,
however, be shown (1) praying before a crucifix in her cell or a cave; (2) as
she is discovered by the monks at her death to be a woman; (3) as her body is
brought in procession to Jerusalem; or (4) listening to Saint Nonnus preaching
(Roeder).
Pelagia is the patroness of actresses and penitents
(Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0609.shtml
June 9
St. Pelagia, Virgin and Martyr
SHE was a tender virgin at Antioch, only fifteen years of age when she was apprehended by the persecutors in 311. Being alone in the house, and understanding that their errand was to carry her before the judge where her chastity might be in danger, she desired leave of the soldiers to go up stairs and dress herself. But fearing to be an innocent occasion to others’ sin, threw herself from the top of the house, and died on the spot by her fall: in which action, says St. Chrysostom, she had Jesus in her breast inspiring and exhorting her. She probably hoped to escape by that means; and might lawfully expose her life to some danger for the preservation of her chastity; but nothing can ever make it lawful for any one directly to procure his own death.
Whoever deliberately lays violent hands upon himself
is guilty of a heinous injury against God, the Lord of his life, against the
commonwealth, which he robs of a member, and of that comfort and assistance
which he owes to it; also against his friends, children, and lastly against
himself, both by destroying his corporal life, and by the spiritual and eternal
death of his soul; this crime being usually connected with final impenitence,
and eternal enmity with God, and everlasting damnation. Nor can a name be found
sufficiently to express the baseness of soul, and utmost excess of
pusillanimity, impatience, and cowardice which suicide implies. Strange that
any nation should by false prejudices be able so far to extinguish the most
evident principles of reason and the voice of nature, as to deem that an action
of courage which springs from a total want of that heroic virtue of the soul.
The same is to be said of the detestable practice of duels. 1 True
fortitude incites and enables a man to bear all manner of affronts, and to
undergo all humiliations, dangers, hardships, and torments for the sake of
virtue and duty. What is more contrary to this heroic disposition, what can be
imagined more dastardly than not to be able to put up a petty affront, and
rather to offend against all laws divine and human, than to brook an injury or
bear a misfortune with patience and constancy, than to observe the holy precept
of Christ, who declares this to be his favourite commandment, the
distinguishing mark of his followers, and the very soul of the divine law!
Mention is made of a church at Antioch and another at Constantinople, which
bore the name of this saint in the fifth century. On St. Pelagia, see the Roman
Martyrology, June 9. St. Chrysostom, Hom. de S. Pelagia, t. 2. p. 592. ed. Ben.
St. Ambrose, ep. 37. ed. Ben. and l. 3. de Virgin. l. 7. and Janning the
Bollandist, t. 2. Junij, p. 158.
Note 1.
Rebus in adversis facile est contemnere mortem;
Fortiter ille facit, qui miser esse potest.—Martial. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
VI: June. The Lives of the Saints. 1866
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/093.html
Santa Pelagia
Fu una giovane martire di Antiochia, vittima della
persecuzione di Diocleziano. Pelagia, quindicenne, testimoniò in modo insolito
la sua fedeltà a Cristo: quando i soldati dell'imperatore si recarono alla sua
dimora per portarla davanti al tribunale che l'avrebbe sicuramente condannata
perché cristiana, Pelagia domandò loro di permetterle di mutarsi d'abito. Avuto
il permesso, salì al piano superiore e ben sapendo a quale trattamento indegno
sarebbe stato esposto il suo corpo, si uccise gettandosi dalla finestra.
San Giovanni Crisostomo, involontariamente, ha oscurato la fama di questa
Pelagia, raccontando la storia di una ballerina di Antiochia dallo stesso nome,
che la gente chiamava Margherita, cioè perla preziosa, per la rara bellezza del
suo volto e per i ricchi ornamenti del suo corpo. Bellezza da cui lo stesso
vescovo Nonno trasse un insegnamento di tipo spirituale. Le stesse parole del
pastore portarono questa Pelagia alla conversione e al battesimo. Si recò poi a
piedi a Gerusalemme dove visse in una grotta sul Monte degli Ulivi per il resto
dei suoi anni. (Avvenire)
Etimologia: Pelagia = del mare, marino, dal latino
Martirologio Romano: Ad Antiochia in Siria, santa Pelagia, vergine e martire, che san Giovanni Crisostomo esaltò con grandi lodi.
Il Martirologio Romano ricorda quattro sante con questo nome, ma si tratta di un caso, non raro, di sdoppiamento, anzi di doppio sdoppiamento, perché delle due donne con questo nome una sola sarebbe la santa autentica. Sembra che la notorietà di una penitente, della quale parla S. Giovanni Crisostomo in uno dei suoi sermoni, abbia oscurato il nome e la vicenda di una giovane martire di Antiochia di nome Pelagia, vittima della persecuzione di Diocleziano. La fanciulla, quindicenne, testimoniò in modo insolito la sua fedeltà a Cristo: quando i soldati dell'imperatore si recarono alla sua dimora per tradurla davanti al tribunale che l'avrebbe sicuramente condannata perché cristiana, Pelagia domandò loro di permetterle di mutarsi d'abito. Avuto il permesso, salì al piano superiore e ben sapendo a quale trattamento indegno sarebbe stato esposto il suo corpo, per presentarsi incontaminata al cospetto dello sposo divino si gettò dalla finestra, andando a sfracellarsi al suolo.
La donna, di cui parla S. Giovanni Crisostomo, era una ballerina di Antiochia, che la gente chiamava Margherita, cioè perla preziosa, per la rara bellezza del suo volto e per i ricchi ornamenti del suo corpo, così appariscenti da distrarre lo stesso vescovo della città (il non identificato Nonno), mentre si recava in processione al sinodo. Il buon vescovo, dopo un attimo di smarrimento, si ricompose e trovò il modo di trarre un utile insegnamento morale da quella distraente apparizione: se una donna - commentò - si rende così bella per compiacere a un uomo mortale, come dovremmo adornare noi la nostra anima destinata al Dio eterno? Quella donna fu toccata dalla grazia ascoltando occasionalmente le parole del vescovo. Andò poi a prostrarsi ai suoi piedi e ottenne il battesimo. Mutò quindi i preziosi abiti con la tunica del penitente.
Per far perdere le sue tracce, si travestì da uomo e, lasciata nottetempo la città di Antiochia, si recò a piedi fino a Gerusalemme, dove visse i restanti anni della sua vita chiusa in una grotta sul monte degli ulivi, celandosi sotto il nome maschile di Pelagio. Scoperta la sua vera identità dopo la morte, ebbe col nome di Pelagia la devozione di tutti i cristiani.
Quali delle due Pelagie commemora oggi il calendario cristiano? La giovinetta vergine e martire o la penitente? Poiché la Chiesa primitiva riservava un culto speciale alla memoria dei martiri, possiamo ritenere che la santa onorata in questo giorno sia la giovinetta di Antiochia.
Autore: Piero Bargellini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/73550
Pelagia de Antioquía, Santa
Una mujer disfrazada de ermitaño, Octubre 8
Por: Archidiócesis de Madrid |
Virgen y Eremita
Martirologio Romano: En Antioquía, de Siria,
santa Pelagia, virgen, a la que san Juan Crisóstomo dedica grandes alabanzas
(c. 302).
La antigüedad cristiana se alimentó con el encanto de esta historia, que de
algún modo lleva al corazón cristiano la añoranza de la inocencia perdida y
animan a la vuelta. Es un consuelo encontrar en la tierra los rastros de
quienes, habiendo sido presa del desarreglo, de la mala vida que por algún
tiempo juzgaron como buena, del desorden y la lejanía de Dios, pues, mira...
resulta que han sido gente que se salva. Sí, son una gran luz en la oscuridad
que alienta la esperanza de los que somos más, de los pecadores. Estas
actitudes están personificadas en Pelagia.
Pelagia, era una muy celebrada y conocida comediante en Antioquía. Corría
entonces el siglo V.
Siendo muy joven, había estado con los catecúmenos, olvidándolo después.
Se la presenta como una de las más insignes pecadoras del mundo, allá por la
segunda mitad del siglo V. En Antioquía -este era el escenario de sus danzas
sensuales y altaneras- se la llamaba "Margarita" que es la traducción
de "gema", quizá porque, en ocasiones, lo único que cubría las carnes
de la extrahermosa eran collares de perlas.
Tuvo, en el marco de la Providencia, la suerte de toparse, en el año 453, con
Nono, anacoreta de Tabenas, sacado de allí para hacerlo obispo de Edesa y
trasladado a Heliópolis de Siria, que por el momento participaba en un concilio
provincial convocado por Máximo.
Se cuenta que un domingo, Pelagia, por curiosidad volvió a entrar a un templo,
y al oír al obispo predicar sobre el infinito tesoro de la misericordia de
Dios, su corazón se conmovió. Quiso rezar pero no pudo, porque ya no
recordaba cómo hacerlo. Abandonó el templo con el deseo de dejar esa vida
desordenada que llevaba. Se decidió a escribir al obispo. Le decía en su carta:
"Al santo discípulo de Jesús: He oído decir que tu Dios bajó del cielo a
la tierra para salvación de los hombres. Él no desdeñó hablar con la mujer
pecadora. Si eres su discípulo, escúchame. No me niegues el bien y el consuelo
de oír tu palabra para poder hallar gracia, por tu medio, con Jesucristo,
nuestro Salvador."
El obispo, creyó en la sinceridad de Pelagia. Así fue bautizada y confirmada,
recibiendo la Eucaristía.
Desde ese momento, cambió su vida. Repartió entre los pobres sus joyas y
bienes, liberó a sus esclavos y vistiendo una humilde túnica, dejó Antioquía.
Cerca de Jerusalén, halló una gruta, donde se decidió a morar, haciendo una
vida austera, penitencia y oración. Por prudencia, ocultó su condición de
mujer, y quien le preguntaba el nombre respondía que era "Pelagio".
En ese tiempo, se desarrollaba el concilio de Antioquía y un diácono del obispo
queriendo ir a Jerusalén, le pidió permiso al obispo para ir allí, diciendo que
quería conseguir noticias sobre un ermitaño llamado Pelagio.
Llegó a encontrar a Pelagio en su cueva, quien lo recibió y volvió luego a
encerrarse a rezar. Se cuenta que cuando volvió el diácono, Pelagio, ya no
respondió. Cuando entraron en la cueva, encontraron muerto al ermitaño. Al
disponerse a ungirlo con mirra -como entonces se usaba-, hallaron que era una
mujer.
Vinieron entonces de los monasterios mujeres que estaban en Jericó y en el
Jordán y marchando con cirios y luminarias y cantado himnos, dieron sepultura
al cuerpo de Pelagia. Era un 8 de octubre del año 468.
Las singulares características de esta santa nos proporcionan la oportunidad de
recordar que el riguroso apartamiento de los ermitaños no es una rareza, sino
el fruto de un decidido y exclusivo anhelo de buscar a Cristo.
Figuras como las de Pelagia, recordaban proféticamente a la Iglesia de su
tiempo el verdadero orden de los valores, oscurecido frecuentemente por los
crecientes compromisos temporales.
SOURCE : http://es.catholic.net/op/articulos/31845/pelagia-de-antioqua-santa.html#modal