Saint Jean-Paul II
Pape (264e) de 1978 à
2005 (+ 2005)
Canonisé le 27 avril 2014 en même temps que Jean XXIII.
- 'Jean Paul II a été le Pape de la famille' (le pape François) - texte complet de l'homélie.
- béatification de Jean-Paul II, le 1er mai 2011, dimanche de la Miséricorde, à Rome.
- dossier de la béatification de Jean-Paul II (Église catholique en France)
Le 15 mars 2011, la Salle-de-Presse du Saint-Siège a annoncé:
- Une nouvelle page consacrée à Jean-Paul II est activée sur Youtube sur laquelle seront insérés au fur et à mesure des vidéos...
- Une page consacrée à Jean-Paul II est activée sur Facebook. Toutes les vidéos insérées sur Youtube seront également insérées sur cette page... Cette page porte la signature conjointe de Radio Vatican et du CTV et a été mise en place en collaboration avec le Conseil pontifical pour les communications sociales. (source: VIS 20110315 - 310)
Le 12 avril 2011, La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a émané le décret fixant au 22 octobre(*) la mémoire liturgique du bienheureux Jean-Paul II, inscrite au calendrier diocésain de Rome et de la Pologne. (source: VIS 20110412 210)
(*)jour anniversaire de l'inauguration de son pontificat - homélie 'N'ayez pas peur'
- Ioannes Paulus PP. II - Karol Wojtyla - 16.X.1978 - 2.IV.2005 sur le site du Vatican.
- Pontificat de Jean-Paul II sur le site du Vatican.
- Biographie de Karol Wojtyla, pape Jean-Paul II sur le site de l'Église catholique en France.
- Fondation
Jean-Paul II en France dont l'objectif est de développer des
initiatives à caractère scientifique, culturel, religieux et caritatif liées au
pontificat du Pape Jean-Paul II et à la personne de Karol Wojtyla.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/12423/Saint-Jean-Paul-II.html
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Chers frères et sœurs!
Il y a six ans désormais,
nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les funérailles du Pape
Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur
était le sentiment qu’une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier: la
grâce qui était en quelque sorte le fruit de toute la vie de mon aimé
Prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce
jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de
Dieu a manifesté de nombreuses manières sa vénération pour lui. C’est pourquoi
j’ai voulu, tout en respectant la réglementation en vigueur de l’Église, que sa
cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que
le jour tant attendu est arrivé! Il est vite arrivé, car il en a plu ainsi au
Seigneur: Jean-Paul II est bienheureux!
Je désire adresser mes
cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes
venus si nombreux à Rome de toutes les régions du monde, Messieurs les
Cardinaux, Patriarches des Églises Orientales Catholiques, Confrères dans
l’Épiscopat et dans le sacerdoce, Délégations officielles, Ambassadeurs et
Autorités, personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu’à tous ceux qui
nous sont unis à travers la radio et la télévision.
Ce dimanche est le
deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la
Divine Miséricorde. C’est pourquoi ce jour a été choisi pour la
célébration d’aujourd’hui, car, par un dessein providentiel, mon prédécesseur a
rendu l’esprit justement la veille au soir de cette fête. Aujourd’hui, de plus,
c’est le premier jour du mois de mai, le mois de Marie, et c’est aussi la
mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments contribuent à enrichir notre
prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et
dans l’espace, tandis qu’au Ciel, la fête parmi les Anges et les Saints est
bien différente! Toutefois unique est Dieu, et unique est le Christ Seigneur
qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous nous
sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste.
«Heureux ceux qui n’ont
pas vu et qui ont cru.» (Jn 20,29). Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus
prononce cette béatitude : la béatitude de la foi. Elle nous frappe de façon
particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une
béatification, et plus encore parce qu’aujourd’hui a été proclamé bienheureux
un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères dans la foi.
Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et,
tout de suite, nous vient à l’esprit cette autre béatitude : «Tu es heureux,
Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du
sang, mais de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 16, 17). Qu’a donc
révélé le Père céleste à Simon? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu
vivant. Grâce à cette foi, Simon devient «Pierre», le rocher sur lequel Jésus
peut bâtir son Église. La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu’aujourd’hui
l’Église a la joie de proclamer, réside entièrement dans ces paroles du Christ:
«Tu es heureux, Simon» et «Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.». La
béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père,
pour l’édification de l’Église du Christ.
Cependant notre pensée va
à une autre béatitude qui, dans l’Évangile, précède toutes les autres. C’est
celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C’est à elle, qui vient à
peine de concevoir Jésus dans son sein, que Sainte Élisabeth dit: «Bienheureuse
celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du
Seigneur!» (Lc 1, 45). La béatitude de la foi a son modèle en Marie et
nous sommes tous heureux que la béatification de Jean-Paul II advienne le premier
jour du mois marial, sous le regard maternel de Celle qui, par sa foi, soutient
la foi des Apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs,
spécialement de ceux qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie
n’apparaît pas dans les récits de la résurrection du Christ, mais sa présence
est comme cachée partout: elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des
disciples et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la
présence effective et maternelle de Marie est signalée par saint Jean et par
saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l’Évangile d’aujourd’hui et
de la première Lecture: dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au
pied de la croix (Jn 19, 25); et au début des Actes des
Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au
Cénacle (Ac 1, 14).
La deuxième Lecture
d’aujourd’hui nous parle aussi de la foi, et c’est justement saint Pierre qui
écrit, plein d’enthousiasme spirituel, indiquant aux nouveaux baptisés les
raisons de leur espérance et de leur joie. J’aime observer que dans ce passage,
au début de sa Première Lettre, Pierre n’emploie pas le mode exhortatif,
mais indicatif pour s’exprimer; il écrit en effet: «Vous en tressaillez de
joie», et il ajoute: «Sans l’avoir vu vous l’aimez; sans le voir encore,
mais en croyant, vous tressaillez d’une joie indicible et pleine de
gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi: le salut des âmes.»
(1 P 1, 6. 8-9). Tout est à l’indicatif, parce qu’existe une nouvelle réalité,
engendrée par la résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi.
«C’est là l’œuvre du Seigneur – dit le Psaume (118, 23) – ce fut une merveille
à nos yeux», les yeux de la foi.
Chers frères et sœurs,
aujourd’hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du
Christ Ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd’hui, son
nom s’ajoute à la foule des saints et bienheureux qu’il a proclamés durant les
presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation universelle
à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l’affirme la
Constitution conciliaire Lumen gentium sur l’Église. Tous les membres
du Peuple de Dieu – évêques, prêtres, diacres, fidèles laïcs, religieux,
religieuses –, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé
la Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du
Christ et de l’Église. Karol Wojtyła, d’abord comme Évêque Auxiliaire puis
comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et il savait
bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l’Église
signifiait placer la Mère du Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour
chaque chrétien et pour l’Église entière. Cette vision théologique est celle
que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu’il a
ensuite conservée et approfondie toute sa vie. C’est une vision qui est
synthétisée dans l’icône biblique du Christ sur la croix ayant auprès de lui
Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l’Évangile de Jean (19, 25-27) et qui
est résumée dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyła: une
croix d’or, un «M» en bas à droite, et la devise «Totus tuus», qui
correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort,
en laquelle Karol Wojtyła a trouvé un principe fondamental pour sa vie: «Totus
tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor
tuum, Maria – Je suis tout à toi et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon
guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie» (Traité de la vraie dévotion à
Marie, nn. 233 et 266).
Dans son Testament, le
nouveau bienheureux écrivait: «Lorsque, le jour du 16 octobre 1978, le conclave
des Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Card. Stefan
Wyszyński, me dit: "Le devoir du nouveau Pape sera d’introduire
l’Église dans le Troisième Millénaire". Et il ajoutait: «Je désire
encore une fois exprimer ma gratitude à l’Esprit Saint pour le grand don du
Concile Vatican II, envers lequel je me sens débiteur avec l’Église tout
entière – et surtout avec l’épiscopat tout entier –. Je suis convaincu qu’il
sera encore donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux
richesses que ce Concile du XXème siècle nous a offertes. En tant
qu’évêque qui a participé à l’événement conciliaire du premier au dernier jour,
je désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront
appelés à le réaliser à l’avenir. Pour ma part, je rends grâce au Pasteur
éternel qui m’a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les
années de mon pontificat». Et quelle est cette «cause»? Celle-là même que
Jean-Paul II a formulée au cours de sa première Messe solennelle sur la place
Saint-Pierre, par ces paroles mémorables: «N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez
toutes grandes les portes au Christ!». Ce que le Pape nouvellement élu
demandait à tous, il l’a fait lui-même le premier: il a ouvert au Christ la
société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant avec
une force de géant – force qui lui venait de Dieu – une tendance qui pouvait
sembler irréversible. Par son témoignage de foi, d’amour et de courage
apostolique, accompagné d’une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la
nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne pas avoir peur de se
dire chrétiens, d’appartenir à l’Église, de parler de l’Évangile. En un mot: il
nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de
liberté. De façon plus synthétique encore: il nous a redonné la force de croire
au Christ, car le Christ est Redemptor hominis, le Rédempteur de l’homme:
thème de sa première Encyclique et fil conducteur de toutes les autres.
Karol Wojtyła est monté
sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la
confrontation, centrée sur l’homme, entre le marxisme et le christianisme. Son
message a été celui-ci: l’homme est le chemin de l’Église, et Christ est le chemin
de l’homme. Par ce message, qui est le grand héritage du Concile Vatican II et
de son «timonier», le Serviteur de Dieu le Pape Paul VI, Jean-Paul II a conduit
le Peuple de Dieu pour qu’il franchisse le seuil du Troisième Millénaire, qu’il
a pu appeler, précisément grâce au Christ, le «seuil de l’espérance». Oui, à
travers le long chemin de préparation au Grand Jubilé, il a donné au
Christianisme une orientation renouvelée vers l’avenir, l’avenir de Dieu,
transcendant quant à l’histoire, mais qui, quoi qu’il en soit, a une influence
sur l’histoire. Cette charge d’espérance qui avait été cédée en quelque sorte
au marxisme et à l’idéologie du progrès, il l’a légitimement revendiquée pour
le Christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l’espérance,
à vivre dans l’histoire avec un esprit d’«avent», dans une existence
personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude de l’homme et
accomplissement de ses attentes de justice et de paix.
Je voudrais enfin rendre
grâce à Dieu pour l’expérience personnelle qu’il m’a accordée, en collaborant
pendant une longue période avec le bienheureux Pape Jean-Paul II. Auparavant,
j’avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l’estimer, mais à partir
de 1982, quand il m’a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la
Doctrine de la Foi, j’ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa
personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa profondeur
spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L’exemple de sa prière m’a toujours
frappé et édifié: il s’immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu
des multiples obligations de son ministère. Et puis son témoignage dans la
souffrance: le Seigneur l’a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté
toujours un «rocher», comme le Christ l’a voulu. Sa profonde humilité,
enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider
l’Église et à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au
moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de
manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire
qu’un avec ce Jésus, qu’il reçoit et offre chaque jour dans l’Église.
Bienheureux es-tu, bien
aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! Continue – nous t’en
prions – de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Tant de fois tu nous as
béni sur cette place du Palais Apostolique. Aujourd'hui, nous te prions :
Saint Père bénis nous. Amen.
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MESSE
ET CANONISATION DES BIENHEUREUX JEAN
XXIII ET JEAN-PAUL
II
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
IIe Dimanche après
Pâques (ou de la Divine Miséricorde), 27 avril 2014
Au centre de ce dimanche
qui conclut l’Octave de Pâques, et que saint Jean Paul II a voulu dédier à la
Divine Miséricorde, il y a les plaies glorieuses de Jésus ressuscité.
Il les montre dès la
première fois qu’il apparaît aux Apôtres, le soir même du jour qui suit le
sabbat, le jour de la résurrection. Mais ce soir là, nous l’avons entendu,
Thomas n’est pas là ; et quand les autres lui disent qu’ils ont vu le Seigneur,
il répond que s’il ne voyait pas et ne touchait pas les blessures, il ne
croirait pas. Huit jours après, Jésus apparut de nouveau au Cénacle, parmi les
disciples, Thomas aussi était là ; il s’adresse à lui et l’invite à toucher ses
plaies. Et alors cet homme sincère, cet homme habitué à vérifier en personne,
s’agenouille devant Jésus et lui dit « Mon Seigneur et mon Dieu »
(Jn 20,28).
Les plaies de Jésus sont
un scandale pour la foi, mais elles sont aussi la vérification de la foi. C’est
pourquoi dans le corps du Christ ressuscité les plaies ne disparaissent pas,
elles demeurent, parce qu’elles sont le signe permanent de l’amour de Dieu pour
nous, et elles sont indispensables pour croire en Dieu. Non pour croire que
Dieu existe, mais pour croire que Dieu est amour, miséricorde, fidélité. Saint
Pierre, reprenant Isaïe, écrit aux chrétiens : « Par ses plaies vous avez été
guéris » (1P 2,24 ; Cf. Is 53,5).
Saint Jean
XXIII et saintJean
Paul II ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de toucher
ses mains blessées et son côté transpercé. Ils n’ont pas eu honte de la chair
du Christ, ils ne se sont pas scandalisés de lui, de sa croix ; ils n’ont pas
eu honte de la chair du frère (Cf. Is 58,7), parce qu’en toute
personne souffrante ils voyaient Jésus. Ils ont été deux hommes courageux,
remplis de la liberté et du courage (parresia) du Saint Esprit, et ils ont
rendu témoignage à l’Église et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde.
Il ont été des prêtres,
des évêques, des papes du XXème siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais
n’en ont pas été écrasés. En eux, Dieu était plus fort ; plus forte était la
foi en Jésus Christ rédempteur de l’homme et Seigneur de l’histoire ; plus
forte était en eux la miséricorde de Dieu manifestée par les cinq plaies ; plus
forte était la proximité maternelle de Marie.
En ces deux hommes, contemplatifs
des plaies du Christ et témoins de sa miséricorde, demeurait une « vivante
espérance », avec une « joie indicible et glorieuse» (1P 1,3.8).
L’espérance et la joie que le Christ ressuscité donne à ses disciples, et dont
rien ni personne ne peut les priver. L’espérance et la joie pascales, passées à
travers le creuset du dépouillement, du fait de se vider de tout, de la
proximité avec les pécheurs jusqu’à l’extrême, jusqu’à l’écœurement pour
l’amertume de ce calice. Ce sont l’espérance et la joie que les deux saints
Papes ont reçues en don du Seigneur ressuscité, qui à leur tour les ont données
au peuple de Dieu, recevant en retour une éternelle reconnaissance.
Cette espérance et cette
joie se respiraient dans la première communauté des croyants, à Jérusalem, dont
parlent les Actes des Apôtres (Cf. 2, 42-47), que nous avons entendus en
seconde lecture. C’est une communauté dans laquelle se vit l’essentiel de
l’Évangile, c'est-à-dire l’amour, la miséricorde, dans la simplicité et la
fraternité.
C’est l’image de l’Église
que le Concile Vatican II a eu devant lui. Jean
XXIII etJean
Paul II ont collaboré avec le Saint Esprit pour restaurer et
actualiser l’Église selon sa physionomie d’origine, la physionomie que lui ont
donnée les saints au cours des siècles. N’oublions pas que ce sont, justement,
les saints qui vont de l’avant et font grandir l’Église. Dans la convocation du
Concile, saint Jean XXIII a montré une délicate docilité à l’Esprit Saint, il
s’est laissé conduire et a été pour l’Église un pasteur, un guide-guidé, guidé
par l’Esprit. Cela a été le grand service qu’il a rendu à l’Église. C’est
pourquoi j’aime penser à lui comme le Pape de la docilité à l’Esprit Saint.
Dans ce service du Peuple
de Dieu, saint Jean Paul II a été le Pape de la famille. Lui-même a dit un jour
qu’il aurait voulu qu’on se souvienne de lui comme du Pape de la famille. Cela
me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille
et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et
soutient.
Que ces deux nouveaux
saints Pasteurs du Peuple de Dieu intercèdent pour l’Église, afin que, durant
ces deux années de chemin synodal, elle soit docile au Saint Esprit dans son
service pastoral de la famille. Qu’ils nous apprennent à ne pas nous
scandaliser des plaies du Christ, et à entrer dans le mystère de la miséricorde
divine qui toujours espère, toujours pardonne, parce qu’elle aime toujours.
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Sa Sainteté Jean-Paul II
Biographie en bref
[Mis à jour: 30.06.2005]
Karol Józef Wojtyła,
devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né
le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le
plus jeune des trois enfants de Karol Wojtyła et d'Emilie Kaczorowska. Sa mère
mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932,
leur père, ancien Sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant sa
naissance.
Il fut baptisé le 20 juin 1920, dans l'Eglise paroissiale de Wadowice, par le
prêtre François Zak, fit sa Première Communion à 9 ans et reçut la Confirmation
à 18 ans. Conclues ses études secondaires près l'Ecole Marcin Wadowita de
Wadowice, il s'inscrit en 1938 à l'Université Jagellon de Cracovie et à un
cours de théâtre.
L'Université ayant été fermée en 1939 par l'occupant nazi, le jeune Karol dût
travailler sur un chantier de l'usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et
d'échapper à la déportation en Allemagne
A compter de 1942,
ressentant sa vocation au sacerdoce, il suivit les cours de formation du
Séminaire clandestin de Cracovie. Il fut à la même époque l'un des promoteurs
du Théâtre Rapsodique, lui aussi clandestin.
Après la Seconde Guerre Mondiale, il poursuivit ses études près le Grand
Séminaire de Cracovie à peine réouvert, mais également à la Faculté de
théologie de l'Université Jagellon, jusqu'à son ordination sacerdotale survenue
à Cracovie le 1er novembre 1946 des mains du Cardinal Adam Stefan Sapieha.
Il fut ensuite envoyé à Rome par le Cardinal Sapieha et poursuivit ses études
doctorales sous la direction du Dominicain français, le P.Garrigou-Lagrange. Il
soutint en 1948 sa thèse en théologie consacrée à la Foi dans l'oeuvre de saint
Jean-de-la-Croix (Doctrina de fide apud Sanctum Ioannem a Cruce). Durant ce
séjour romain, il occupa son temps libre pour exercer son ministère pastoral
auprès des émigrés polonais de France, de Belgique et des Pays-Bas
Il rentra en 1948 en
Pologne pour être vicaire en diverses paroisses de Cracovie et Aumônier des
étudiants jusqu'en 1951 lorsqu'il reprit ses études philosophiques et
théologiques. En 1953, il soutint près l'Université catholique de Lublin une
thèse intitulée "Mise en valeur de la possibilité de fonder une éthique
catholique sur la base du système éthique de Max Scheler". Il accéda
ensuite à l'enseignement professoral de la théologie morale et d'éthique
sociale au Grand Séminaire de Cracovie et à la Faculté de théologie de Lublin.
Le 4 juillet 1958, Pie XII le nomma Evêque titulaire de Ombi et auxiliaire de
Cracovie et, le 28 septembre suivant, il reçut la consécration épiscopale des
mains de l'Archevêque Eugeniusz Baziak, en la cathédrale du Wawel (Cracovie).
Le 13 janvier 1964, il fut nommé Archevêque de Cracovie par Paul VI qui, le 26
juin 1967, l'éleva au cardinalat, du titre de S.Cesareo in Palatio, une
diaconie élevée au rang presbytéral pro illa vice.
Après avoir participé au Concile Vatican II (1962-1965), où il offrit notamment
une importante contribution à l'élaboration de la constitution Gaudium et spes,
le Cardinal Wojtyła prit part à toutes les assemblées du Synode des Evêques.
Au cours du second Conclave de 1978, il fut élu Pape par les Cardinaux le 16
octobre et prit le nom de Jean-Paul II. Le 22 octobre, Jour du Seigneur, il
entamait solennellement son ministère pétrinien de 263º successeur de l'Apôtre
Pierre. Son pontificat de près de 27 années allait être l'un des plus longs de
l'histoire de l'Eglise.
Jean-Paul II a exercé le ministère pétrinien avec un inlassable esprit
missionnaire, prodiguant toutes ses énergies poussé par la sollicitude
pastorale envers toutes les Eglises et par la charité ouverte à l'humanité tout
entière. En 26 années de pontificat, le Pape Jean-Paul II a accompli 104
voyages apostoliques hors d'Italie et 146 visites dans ce pays. Comme Evêque de
Rome, il a visité 317 des 333 paroisses de son diocèse.
Plus qu'aucun de ses prédécesseurs, il a rencontré le Peuple de Dieu et les
Responsables des nations: aux 1166 audiences générales du mercredi ont
participé plus de 17.600.000 pèlerins, sans compter toutes les autres audiences
spéciales et les cérémonies religieuses [plus de 8 millions de pèlerins
seulement au cours du Grand Jubilé de l’An 2000]; outre les millions de fidèles
qu’il a rencontrés au cours de ses visites pastorales en Italie et dans le
monde. Nombreuses sont les personnalités gouvernementales reçues en audience:
il suffit de rappeler les 38 visites officielles et les 738 audiences ou
rencontres de chefs d’Etat, ainsi que les 246 audiences et rencontres de
premiers ministres.
Son amour pour les jeunes l'a poussé à lancer en 1985 les Journées mondiales de
la Jeunesse, et les 19 JMJ de son pontificat ont rassemblé des millions de
jeunes dans diverses parties du monde. D'autre part, son attention à la famille
s'est exprimée par la tenue de Rencontres mondiales des Familles entreprises à
son initiative en 1994.
Il a promu avec succès le dialogue avec les juifs et avec les représentants des
autres religions, les invitant parfois à des rencontres de prière pour la paix,
en particulier à Assise.
Sous sa direction l'Eglise s'est approchée du troisième millénaire et a célébré
le grand Jubilé de l'An 2000, selon les orientations indiquées dans la Lettre
apostolique Tertio Millennio adveniente. Celle-ci s'est ensuite ouverte à la
nouvelle époque, en recevant ses indications dans la Lettre apostolique Novo
Millennio ineunte, dans laquelle il montrait aux fidèles le chemin de l'avenir.
Avec l'Année de la
Rédemption, l'Année mariale et l'Année de l'Eucharistie il a promu le renouveau
spirituel de l'Eglise.
Il a donné une impulsion extraordinaire aux canonisations et aux
béatifications, pour montrer d'innombrables exemples de la sainteté
d'aujourd'hui, qui soient un encouragement pour les hommes de notre temps.
Jean-Paul II a procédé à 147 cérémonies de béatification (1338 Bienheureux) et
à 51 de canonisation (482 Saints). Il a proclamé Docteur de l'Eglise sainte
Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Il a considérablement élargi le Collège des Cardinaux, en a créant 231 en 9
Consistoires, plus 1 in pectore, dont le nom n'a jamais été révélé. Il a
également présidé 6 réunions plénières du Sacré Collège.
Jean-Paul II a présidé 15 Synodes des Evêques: 6 Assemblées ordinaires (1980,
1983, 1987, 1990, 1994 et 2001), 1 générale extraordinaire (1985), 8 spéciales
(1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] et 1999).
Au nombre de ses documents majeurs, on compte 14 encycliques, 15 exhortations
apostoliques, 11 constitutions apostoliques et 45 lettres apostoliques.
Il a promulgué le Catéchisme de l'Eglise catholique, à la lumière de la
Tradition, interprétée avec autorité par le Concile Vatican II. Il a également
réformé le Codes de droit canonique latin et oriental, a créé de nouvelles
institutions et réorganisé la Curie romaine.
A titre privé, en tant que Docteur, a également publié cinq livres:
"Entrer dans l'espérance" (octobre 1994); "Don et Mystère: en ce
50 anniversaire de mon ordination sacerdotale" (novembre 1996); “Triptyque
romain”- Méditations poétiques (mars 2003); “Levez-vous et allons!” (mai 2004)
et “Mémoire et Identité” (février 2005).
Jean-Paul II est décédé au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37', tandis qu'on
entrait déjà dans le Jour du Seigneur, Octave de Pâques et Dimanche de la
Divine Miséricorde.
Les funérailles de Jean-Paul II se sont déroulées le 8 avril 2005, alors que
depuis son décès plus de trois millions de fidèles étaient venus à Rome saluer
sa dépouille, attendant jusqu'à 24 heures avant d'entrer dans la Basilique St.
Pierre.
Le 28 avril, le nouveau Pape Benoît XVI a accordé la dispense des 5 années
après la mort pour l'ouverture de la Cause en béatification-canonisation de
Jean-Paul II. La procédure canonique a été ouverte le 28 juin suivant par le
Cardinal Camillo Ruini, Vicaire général pour le diocèse de Rome.
La mémoire liturgique du
bienheureux Jean-Paul II sera le 22 octobre
Le 12 avril 2011 - E.
S. M. - La Congrégation pour le culte divin et la discipline des
sacrements a émané le décret fixant au 22 octobre, date de l'inauguration de
son pontificat, la mémoire liturgique du bienheureux Jean-Paul II, inscrite au
calendrier diocésain de Rome et de la Pologne. Du jour de la béatification au
1er mai 2012 il sera possible de célébrer une messe d'action de grâce en des
lieux et jours fixés par les évêques diocésains. En fonction de circonstances
locales et d'exigences pastorales particulières, il sera aussi possible de
célébrer une messe en l'honneur du bienheureux, un dimanche de l'année
liturgique pris entre les nº 10 et 13 des jours liturgiques.
Pour les congrégations
religieuses, les mêmes dispositions sont à déterminer par les supérieurs. Pour
les calendriers particuliers, la demande d'inscription de la mémoire
facultative du bienheureux Jean-Paul II devra être soumise au niveau national
par la Conférence épiscopale à ce dicastère, par l'évêque pour son diocèse et
par le supérieur général pour sa congrégation. Le choix du bienheureux comme
titulaire d'une église requiert l'autorisation du Saint-Siège, sauf lorsqu'il
est déjà inscrit au calendrier local ou particulier. Dédicace et qualité de la
fête dépendent de la Congrégation pour le culte divin.
L'Osservatore Romano a
enfin publié le texte de la collecte qui sera utilisée pour la messe en honneur
du pape Jean-Paul II :
"Dieu, riche en
miséricorde, tu as appelé le bienheureux Pape Jean-Paul II à guider ton Eglise
répandue dans le monde entier ; forts de son enseignement, accorde-nous
d'ouvrir nos cœurs avec confiance à la grâce salvifique du Christ, unique
Rédempteur de l'homme. Lui qui règne avec toi et le Saint Esprit, maintenant et
pour les siècles des siècles".
SOURCE : http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1204111_jp2
Les racines de Karol
Wojtyla : un pape marqué par les drames du 20e siècle
Karol Wojtyla nait à
Wadowice le 18 mai 1920, second fils d’un père militaire et d’une mère
institutrice. Deux ans plus tôt, la Pologne recouvrait l’indépendance politique
perdue à la fin du 18e siècle.
Karol Wojtyla a été
marqué dans sa jeunesse par la disparition de tous ses proches. Il est âgé de 9
ans quand sa mère décède. Quelques années plus tard, son frère aîné meurt
prématurément. Puis le père meurt en 1941. Ces épreuves familiales ont pris
place dans un contexte historique difficile. Karol Wojtyla a partagé le sort
d’une Pologne particulièrement atteinte par les drames du 20e siècle. En 1939,
la Pologne perd à nouveau son autonomie avec sa partition entre l’Allemagne
nazie et l’URSS. Après la guerre, elle connaîtra le totalitarisme communiste
jusqu’en 1989.
Le pape Jean-Paul II
visitera la Pologne communiste dès le début de son pontificat en 1979, puis de
nouveau en 1983 et en 1987. Les rassemblements populaires suscités par ses
visites, son soutien explicite au syndicat Solidarnosc, auront joué un rôle décisif
dans la chute du pouvoir communiste en Pologne (1989), premier acte de la
débâcle du bloc de l’est. L’action polonaise de Jean-Paul II aura été une des
illustrations d’un pontificat marqué par les droits de l’homme et la
propagation des conflits armés. En 1979, dès sa première encyclique,
Jean-Paul II déclarait : « La paix se réduit au respect des droits
inviolables de l’homme […], tandis que la guerre naît de la violation de ces
droits et entraîne encore de plus graves violations de ceux-ci ».
L’un des derniers combats
de Jean-Paul II aura été son opposition au déclenchement de la guerre en Irak
par les États-Unis. Le 13 janvier 2003, devant le corps diplomatique accrédité
auprès du Saint-Siège, il
déclarait : « Non à la guerre ! Elle n’est jamais une fatalité. Elle est
toujours une défaite de l’humanité« .
L’expérience ouvrière
dans la Pologne occupée : la préoccupation sociale du pontificat
Avant d’entrer au séminaire, Karol Wojtyla a
suivi des études de lettres, à l’université Jagellon de Cracovie. Le travail
obligatoire imposé par l’occupant nazi interrompra ses études. A partir de la
rentrée de 1940 et pendant presque 4 ans, Karol Wojtyla travaillera comme
ouvrier dans une carrière de pierre d’abord, puis dans une usine chimique.
Jean-Paul II gardera de cette expérience une grande préoccupation pour les
problèmes sociaux. En 1979, lors de son voyage au Mexique, il déclarait aux
ouvriers de Monterrey : « Je n’oublie pas les années difficiles de la
guerre mondiale où j’ai moi-même fait directement l’expérience d’un travail
physique comme le vôtre […]. Je sais parfaitement combien il est nécessaire que
le travail ne soit pas source d’aliénation et de frustration, mais qu’il
corresponde à la dignité supérieure de l’homme« .
Dans l’encyclique Centesimus
annus (1991) Jean-Paul II met également en garde contre une forme
radicale de capitalisme : « La solution marxiste a échoué, mais des
phénomènes de marginalisation et d’exploitation demeurent dans le monde,
spécialement dans le Tiers-monde, de même que des phénomènes d’aliénation
humaine, spécialement dans les pays les plus avancés […]. Il y a même un risque
de voir se répandre une idéologie radicale de type capitaliste qui refuse
jusqu’à leur prise en considération, admettant a priori que toute tentative d’y
faire face directement est vouée à l’insuccès, et qui, par principe, en attend
la solution du libre développement des forces du marché.«
De la résistance par la
culture au Conseil pontifical pour la culture
Le jeune ouvrier n’a pas
renoncé aux activités culturelles. Il intègre une troupe théâtrale
d’avant-garde qui déploiera ses activités dans la clandestinité. Karol Wojtyla
écrira plusieurs compositions poétiques et théâtrales dont certaines, comme la
pièce La boutique de l’orfèvre, ont eu par la suite un écho en dehors des
frontières polonaises. La création littéraire n’aura pas été délaissée par
Jean-Paul II : il sera le premier pape à publier un recueil de poésies
(Triptyque romain, en 2003).
L’occupant nazi comme
plus tard le pouvoir communiste cherchera à briser les racines culturelles de
l’identité polonaise. Les activités estudiantines et théâtrales de Karol
Wojtyla constitueront une forme de résistance à l’oppression idéologique et
politique. Devenu le pape Jean-Paul II, il déclarera le 2 juin 1980, à l’UNESCO
à Paris : « Je suis fils d’une Nation qui a vécu les plus grandes
expériences de l’histoire, que ses voisins ont condamnée à mort à plusieurs
reprises, mais qui a survécu et qui est restée elle-même. Elle a conservé son
identité, […] non en s’appuyant sur les ressources de la force physique, mais
uniquement en s’appuyant sur sa culture. »
Cette histoire
personnelle rencontrait la conviction du concile Vatican
II. Celui-ci faisait de la culture l’enjeu essentiel d’une rencontre entre
l’Église et les hommes. Jean-Paul II aura donc fait de la culture un axe majeur
de son pontificat. En 1982, il crée le Conseil pontifical pour la culture, et
en 1993, il lui intègre le Conseil pontifical pour le dialogue avec les
non-croyants (créé par Paul VI en 1965). La création de ce nouveau dicastère,
présidé depuis le début par le cardinal français
Paul Poupard, recevait la mission de promouvoir la rencontre entre les cultures
et l’Évangile. Là encore, aux yeux du Pape, un caractère de résistance était
attaché à cette mission. En décembre 2000, Jean-Paul II déclarait : « Une
culture qui refuse de se référer à Dieu perd son âme en même temps que son
orientation, devenant une culture de mort. » (Message pour la 34e Journée
mondiale de la Paix).
Sacerdoce et
vie intellectuelle : un pontificat face aux défis de la foi
Karol Wojtyla entre en
1942 au séminaire de Cracovie. Du fait de l’occupation nazie le séminaire était
réduit à la clandestinité. Karol Wojtyla a donc conservé son emploi d’ouvrier
pendant les deux premières années de séminaire.
Le 1er novembre 1946, l’archevêque de
Cracovie, Mgr Sapieha (que Pie XII venait tout juste de créer cardinal)
ordonne prêtre Karol
Wojtyla, et l’envoie poursuivre ses études à Rome, à l’université pontificale
de l’Angelicum. À Rome, le père Wojtyla sera hébergé au séminaire belge, ce qui
lui vaudra de conserver une grande aisance en français. Après avoir soutenu sa
thèse en juin 1948 sur le mystique espagnol saint Jean de la Croix, il sera
rappelé à Cracovie début 49, pour y exercer une activité pastorale. En 1953, il
soutiendra une thèse sur le philosophe allemand Max Scheler, à l’université
polonaise Jagellon, fermée l’année suivante par le pouvoir communiste.
Professeur vacataire à l’université de Lublin en 1954, il devient titulaire de
la chaire d’éthique en 1957.
Le pape Jean-Paul II écrira une encyclique sur les fondements de la théologie
morale (Veritatis splendor, en 1993), et une autre sur les rapports entre foi
et raison (Fides et ratio, en 1998).
Les occupations
intellectuelles du père Wojtyla ne l’ont pas empêché de développer une activité
pastorale. Celle-ci s’est orientée en direction des jeunes. Jean-Paul II aura
conservé, sa vie durant, une réelle proximité avec les jeunes qui s’exprimera
de façon particulièrement forte à travers les Journées Mondiales de la Jeunesse
ou « JMJ » (dont Paris
en 1997, Rome
en 2000 et Toronto
en 2002). Ce contact privilégié avec la jeunesse aura comporté une double
note de confiance et d’exigence. Aux participants des « JMJ » de
Rome, Jean-Paul II déclarait : « Il ne vous sera peut-être pas demandé de
verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement ! […]
En l’an 2000, est-il difficile de croire ? Oui, c’est difficile ! On ne peut
pas le nier. C’est difficile, mais avec l’aide de la grâce c’est possible. »
Évêque au moment du
concile : un pontificat marqué par Vatican II
Le père Wojtyla est
ordonné évêque auxiliaire de Cracovie le 28 septembre 1958. Comme tout évêque
catholique, il est convoqué au concile Vatican II, ouvert par le pape Jean
XXIII le 11 octobre 1962, et clôturé par le pape Paul VI le 7 décembre 1965.
Mgr Wojtyla sera invité à apporter sa contribution personnelle au Concile, en
étant impliqué dans le travail de rédaction de la constitution pastorale
Gaudium et spes.
C’est pendant le Concile,
le 13 janvier 1964, que Paul VI nomme Mgr Wojtyla archevêque de Cracovie. Le
nouvel archevêque prendra ses fonctions le 8 mars 1964. C’est encore de Paul VI
que Mgr Wojtyla recevra le cardinalat, le 28 juin 1967. Du 7 au 13 mars 1976,
Paul VI invitera le cardinal Wojtyla à prêcher les exercices de carême de
la Curie
romaine. Paul VI meurt le 6 août 1978. Mgr Wojtyla est cardinal électeur et
prend part au conclave : Jean-Paul Ier est élu le 26 août 1978. Celui-ci meurt
un mois plus tard, le 28 septembre 1978. Le cardinal Karol Wojtyla est élu pape
le 16 octobre 1978.
Le pape Jean-Paul II se
fixera comme objectif la mise en œuvre du concile Vatican II. Le lendemain de
son élection, il déclarait : « Nous voulons tout d’abord souligner l’importance
permanente du IIe Concile oecuménique du Vatican, et ceci signifie
pour nous l’engagement formel de l’appliquer soigneusement. » C’est dans
cette perspective que Jean-Paul II réformera le droit de l’Église catholique
par la promulgation du nouveau Code de droit canonique, en 1983. Il aura encore
voulu offrir un exposé des fondamentaux de la foi catholique, par la
publication du Catéchisme de l’Église catholique en 1992. C’est encore
l’héritage du concile qui explique l’attachement de Jean-Paul II à l’effort
œcuménique. L’encyclique Ut unum sint de 1995, ouvrant aux communautés
chrétiennes non catholiques la discussion sur les modalités d’exercice du ministère pontifical,
en sera l’un des signes marquants. Les efforts de rapprochement avec le judaïsme
et le dialogue
interreligieux seront aussi des aspects du pontificat à situer dans la
perspective du Concile. À l’égard du judaïsme, Jean-Paul II posera des gestes
hautement symboliques, dont l’objectif sera de favoriser le rapprochement avec
l’Église catholique1. À cette fin, Jean-Paul II a conduit un « examen de
conscience » au sujet des fautes commises à l’encontre des juifs au cours
de l’histoire de l’Église2. En outre, Jean-Paul II aura donné une visibilité au
dialogue interreligieux par exemple à travers sa rencontre avec des jeunes
musulmans au grand stade de Casablanca, en 1985, sa visite à la mosquée des
Omeyyades à Damas, le 6 mai 2001, et encore les deux rencontres de prière
interreligieuse à Assise, en 1986 et en 2002. Tous ces actes procédaient de la
conviction du pape Jean-Paul II que le déploiement de l’héritage conciliaire
était la manière adéquate de faire entrer l’Église catholique dans le 3e
millénaire.
1 Pour mémoire : première visite d’un pape dans une synagogue avec la visite de
Jean-Paul II à la grande synagogue de Rome, le 13 avril 1986, au cours de
laquelle Jean-Paul II qualifie les juifs de « frères aînés des chrétiens ;
établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël à
partir du 15 juin 1994 ; discours à Yad Vashem (mémorial de la Shoah, à
Jérusalem) le 23 mars 2000 ; prière du pape au Mur occidental du Temple de
Jérusalem, le 26 mars 2000.
2 Démarche de repentance
du 12 mars 2000, au cours de laquelle le pape a demandé pardon pour les fautes
de l’Eglise, notamment à l’égard du « peuple de l’Alliance et des
bénédictions ».
Les deux saints que le
XXIe siècle nous a donnés
Agnès Pinard Legry - publié
le 30/06/24
L’Église a canonisé des
milliers de saints au fil des siècles qui sont autant d’exemples pour les
catholiques. Mais seuls deux d’entre eux ont connu le XXIe siècle : Jean Paul
II (1920 - 2005) et Carlo Acutis (1991 - 2006), dont la canonisation devrait
intervenir en 2025.
Les saints ont vécu dans
l’amour du Christ et ont su Lui faire confiance pour les petites et les grandes
choses. Au fil des siècles, l’Église a canonisé des milliers de saints. Mais seulement deux, pour le
moment, ont connu le XXIe siècle : Jean Paul II (1920 - 2005) et Carlo
Acutis (1991 - 2006), dont la canonisation devrait intervenir en 2025. Deux
figures, deux modèles qui ont tant à dire et apporter aux catholiques.
Jean Paul II.
“N’ayez pas peur !
Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice
ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les
immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez
pas peur !” Le 22 octobre 1978, face à une place Saint-Pierre noire de
monde, le nouveau pape Jean Paul II prononce, déjà, un
discours qui restera gravé dans les mémoires. Plus de quarante ans plus tard,
cette injonction résonne encore dans le monde entier. La force et la justesse
des propos de saint Jean Paul lui sont venues notamment de son vécu,
lui qui a grandi en Pologne et subit de plein fouet la guerre froide. Avant
même le début de son pontificat, l’action de Karol Wojtyla a été déterminante
pour la chute du communisme en Europe de l’Est. Premier Pape à avoir visité
Cuba, saint Jean Paul II se rendra dans 130 pays en 27 ans sur le trône de
Saint-Pierre. Enfin, saint Jean Paul II est sans conteste le Pape de la
jeunesse, qu’il ne manquait pas de saluer à chacun de ses voyages. C’est à lui
que l’on doit la création des Journées mondiales de la jeunesse, qui réunissent
tous les trois ou quatre ans des dizaines de milliers de jeunes de tous les
continents.
Deux visages de l’Église
La canonisation de saint
Jean Paul II en
2014 est un événement qui a marqué durablement les esprits tant il fut
unique. C’est en présence du pape émérite Benoît XVI que
François avait canonisé Jean Paul II et Jean XXIII, lors d’une journée
présentée par certains médias comme “la journée des quatre papes”. Plus de
800.000 personnes avaient envahi la place Saint-Pierre pour assister au moment
historique de cette double canonisation. “Jean XXIII fut un grand prophète et
l’initiateur du Concile, Jean Paul II a été celui qui l’a mis en pratique et
l’a développé. Ils sont vraiment deux colonnes non seulement de la culture
chrétienne, mais de la sainteté chrétienne”, avait expliqué le pape François au
moment de la canonisation.
Carlo Acutis.
Ce n’est que fin mai 2024
que l’annonce de la prochaine canonisation de Carlo Acutis
a été annoncée par le Vatican avec l’attribution à son intercession d’un second miracle. Affectueusement surnommé “le saint
patron des geeks”, Carlo Acutis est probablement le premier jeune du
XXIe siècle cité dans une exhortation apostolique (Christus Vivit, du pape François, ndlr). Il est né le
3 mai 1991 à Londres, avant de déménager avec sa famille à Milan. Petit, Carlo
Acutis ressent très vite le besoin de placer son bonheur en Dieu seul. Alors
qu’il n’a que 5 ans, il est surpris par sa baby-sitter en train de joindre les
mains pour se consacrer à la vierge Marie. Deux ans plus tard, le 16 juin 1998,
il fait sa première communion et prend alors la décision d’aller à la messe
tous les jours. Il se passionne pour l’Eucharistie. “L’Eucharistie, c’est mon
autoroute pour aller au ciel”, disait-il. Il n’hésite pas à témoigner de sa
relation à Dieu à travers des phrases très percutantes. Sa fidélité acharnée à la messe,
l’adoration eucharistique et la récitation quotidienne du chapelet deviennent
sa seule raison de vivre.
En octobre 2006, il tombe
brusquement malade. Ce qu’on croyait être une grosse grippe est en réalité une
leucémie foudroyante ne pouvant être soignée. Il décide d’offrir toutes ses
souffrances au pape et pour l’Église. Il s’éteint le 12 octobre, à l’âge de 15
ans. Avant de mourir, il avait prédit à sa mère, Antonia Salzano, qu’il lui donnerait beaucoup de signes et
qu’elle serait maman à nouveau. En 2010, elle a donné naissance à des jumeaux,
Michele et Francesca.
Lire aussi :Les
saints : des modèles, mais aussi des amis
Lire aussi :L’Église
n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints
Lire aussi :Ils
ont rejoint le cortège des saints en 2023
Le
troisième voyage apostolique en Pologne, du 8 au 14 juin 1987 (https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/travels/1987/travels/documents/trav_polonia.html)
L’anthropologie
chrétienne dans l’enseignement de Jean Paul II
Prof. Graham Rose,
Johannesburg:
Introduction
Suivant en cela
l’enseignement du Pape, qui a toujours mis l’accent sur la personne concrète,
nous allons commencer par saluer la personne, Karol Wojtyla. Je rends hommage à
sa famille, à sa foi et à sa Pologne bien-aimée, qui l’ont façonné. À
l’occasion du cinquantième anniversaire de son ordination sacerdotale en 1996,
il a rappelé qu’il a eu l’occasion de connaître " pour ainsi dire, de
l’intérieur " tant le nazisme que le communisme (1). Ce fut
certainement pour lui une expérience formatrice. À propos des diverses
influences intellectuelles qui ont contribué à former la pensée anthropologique
du Pape, un commentateur décrit " son immersion en Thomas d’Aquin,
son recours à la méthode phénoménologique pour saisir et décrire la richesse
des expériences spirituelles, sa perspective personnaliste sur l’épanouissement
humain, et son attention théologique centrée sur l’Incarnation, considérée
comme la clé de la nature et de la destinée de l’homme " (2). Nous
rendons hommage à ces sources et aux penseurs qui les ont inspirées. Ils ont
porté des fruits abondants dans la philosophie de Jean Paul II.
I Son attention
théologique centrée sur l’Incarnation
Dans la phrase
introductive de sa toute première encyclique, Redemptor hominis, le Pape
nous indique ce qui est au cœur de toute sa pensée, à savoir " le
Rédempteur de l’homme, Jésus-Christ, centre du cosmos et de
l’histoire ". Près de trente ans plus tard, dans Fides et ratio –
après avoir qualifié le premier chapitre de Gaudium et spes de
" condensé d’anthropologie biblique, source d’inspiration aussi pour
la philosophie " – il ajoute qu’il " constitue un des
points de référence constants de mon enseignement " (FR 60). Ce
" texte magnifique ", comme il l’a appelé, affirme dans son
essence que " l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du
Verbe Incarné ". C’est le Christ qui " révèle pleinement
l’homme à lui-même ". (GS 22 ; RH 9)
Nous trouvons ici les
bases d’une anthropologie profondément chrétienne, que le Pape développera
dans Fides et ratio : " La Révélation fait entrer dans
notre histoire une vérité universelle et ultime " (FR14).
II " L’homme ",
oui, mais chaque homme, chaque personne
Dans Redemptor
hominis, le Pape nous dit que le Christ incarné est entré " d’une
manière unique et absolument singulière, dans le mystère de l’homme, et qui est
entré dans son ‘cœur’ " (RH8). Plus loin, il souligne qu’il ne se
réfère pas à l’homme de manière abstraite, mais à l’homme
" réel ", " concret " et
" historique ". C’est donc à chaque homme que
nous avons affaire ici. Cette affirmation très claire nous donne un aperçu du
personnalisme qui informe à la fois sa philosophie et son anthropologie.
Le Pape cite deux penseurs
juifs – Martin Buber et Emmanuel Levinas – qui, s’appuyant sur la tradition
personnaliste de l’Ancien Testament, ont marqué sa pensée dans le passé (3).
Pour certains, sa philosophie est " située dans la grande tradition
du personnalisme chrétien qui s’est développée dans notre pays, en grande
partie sous l’influence des catholiques français " (4).
Toujours à propos de
l’accent mis sur la personne humaine, le Pape a souvent abordé le thème de la
subjectivité en philosophie au cours des derniers siècles. Pour lui, cela a
permis à de nombreux penseurs d’arriver à une vision plus adéquate de l’homme
comme personne (5). Toutefois, dans sa conception de la personne humaine, il
distingue très nettement entre subjectivité et subjectivisme, en rejetant bien
entendu ce dernier.
III Le but
transcendant de la personne humaine
Dans Fides et ratio,
le Pape affirme que la vérité de la Révélation chrétienne nous permet de nous
débarrasser des conditionnements de la " mentalité
immanentiste ". Pour lui, " l’homme et la femme sont
toujours appelé à diriger leurs pas vers une vérité qui les
transcende " (FR15). La transcendance de la personne humaine consiste
donc dans le fait que Dieu est notre but, et celui de toutes les créatures
(RH10). En Christ et par lui, nous sommes appelés et habilités à partager le
mystère divin de la vie trinitaire. La philosophie contemporaine, pour sa part,
a échoué à prendre en compte cette dimension transcendante de l’homme.
En considération de la
nature transcendante de la fin ultime de notre voyage humain, face à
laquelle tout le reste est relatif, la vie sur terre est décrite comme
" avant-dernière " dans Evangelium vitae (EV2).
De la nature transcendante de la personne humaine découle sa dignité, et c’est
ce que nous allons maintenant examiner.
IV La dignité de la
personne humaine
Dans Redemptor
hominis, le Pape nous dit que par le fait qu’en Christ " la nature
humaine a été assumée, non absorbée ", elle s’en trouve élevée, en
nous aussi, à une " dignité sans égale " (RH8). Il se fonde
sur Gaudium et spes, qui avait affirmé la " dignité éminente de
l’homme " (GS 91). C’est pourquoi il insiste, dans Evangelium
vitae, sur la " grandeur et le prix de la vie humaine, même dans sa
phase temporelle ", qui demeure " une réalité
sacrée " (EV2).
C’est de cette grande
vérité que découlent les droits humains. Pour le Pape, cela a été, depuis le
début, une conséquence immédiate et évidente, souvenir de son expérience de et
sa réponse à la suppression des droits humains sous les régimes totalitaires.
On en trouve un exemple dans sa défense du droit d’association des travailleurs
durant la crise de Solidarnosc au début des années 1980 dans sa patrie. La
dignité de l’homme et la défense des droits humains représentent pour lui le
critère central de l’authenticité du développement humain, comme il l’affirme
dans Sollicitudo rei socialis (SRS 33). Les différents systèmes
politiques sont évalués en fonction de leur capacité de réduire l’exploitation
de l’homme (6).
L’une des grandes vérités
qui découlent de la dignité de l’homme et la confirme est la faculté qu’il a de
raisonner. Ce point est au centre de l’encyclique Fides et ratio. Le Pape
regrette que le manque de confiance dans la capacité de connaissance de l’homme
soit très répandu (FR 5). Cette faculté est libérée par la Révélation (FR 20),
et les conséquences du péché sont effacées par l’Incarnation. Il existe aussi
une connaissance propre à la foi. Même si la philosophie et la théologie ont
des origines et des buts différents, leur unité fondamentale doit être rétablie
(FR 45-48). En ce sens, le Pape appelle à une philosophie capable de
" s’assurer de la capacité de l’homme de parvenir à la connaissance
de la vérité, une connaissance qui parvient à la vérité objective… "
(FR 82). Son anthropologie chrétienne est un exemple d’une telle philosophie.
V Devenir chaque
jour plus humain : liberté, vérité et amour
Dans son livre qui a pour
sous-titre Karol Wojtyla’s Existential Personalism (7), Andrew Woznicki
souligne la contribution du Pape au développement du thomisme. Le Pape, dit-il,
" accepte dans sa la totalité la métaphysique de la personne telle
que l’a développée l’Aquinate… tout en donnant davantage d’importance à
l’expérience qu’à l’essence ". Sa perspective est plus dynamique,
plus active : " Le sujet de l’homme est vu comme une personne en
acte " (8). De ce fait, la personne est conçue non pas comme
" une entité toute faite (mais comme) une créature qui doit devenir
elle-même " (9).
Dans ce cheminement, la
voie est bien tracée : elle est christocentrique. Nous devons simplement
" entrer dans le Christ " (RH 10). Il me semble que nous
avons ici une conception authentiquement paulinienne, comme mouvement vers
et dans le Christ (10).
Dans le cadre de cet
exposé, je me limiterai à quelques réflexions faites par le Pape dans son
encyclique Veritatis splendor (11). Pour lui, la question du rapport
entre liberté et vérité est fondamentale (VS 84). À maintes reprises, il
insiste sur le fait que la liberté doit être au service du bien véritable de la
personne. Même la liberté de conscience " n’est jamais une liberté
affranchie ‘de’ la vérité, mais elle est toujours et seulement ‘dans’ la
vérité " (SV 64). Il déplore que " ce lien essentiel entre
vérité-bien-liberté a été perdu en grande partie par la culture
contemporaine " (VS 84).
Comme le fit le Christ en
Jean 8,32 : " la vérité vous libèrera ", il affirme le
lien essentiel entre liberté et vérité et nous oriente vers une trinité fondée
sur l’amour. Le Christ nous révèle que " la liberté s’accomplit dans
l’amour, c’est-à-dire dans le don de soi " (VS 87). On retrouve ici
l’écho de la pensée d’Édith Stein, et en particulier de son sens de l’empathie
mûri dans la prière, qui l’a poussée à donner sa vie en sacrifice pour son
peuple. Ce qu’elle a dit dans son étude Scientia crucis, elle l’a mis en
pratique par sa mort. Elle a ainsi participé à la Vérité du Christ selon
laquelle la liberté est atteinte dans le don de soi par amour.
Dans ce cheminement, nous
devenons plus humains et nous grandissons en Christ, le Bien absolu (VS6).
Cette croissance n’est pas uniquement individuelle, mais se répand dans et par
les autres, se traduisant par un développement de la société humaine. C’est
pourquoi nous allons maintenant parler de la vertu de solidarité.
VI La solidarité
Dans ce processus de
maturation, le sujet comme personne devient, le dit le Pape, " plus
responsable, plus ouvert aux autres " (RH 15) ; la
" perfection de l’homme… consiste dans un rapport vivant de donation
et de fidélité envers l’autre " (FR 32). Le développement humain
découle de la " valeur positive et morale de la conscience
croissante de l’interdépendance entre les hommes et les
nations " (SRS 38).
S’élevant contre
l’individualisme insidieux qui a cours aujourd’hui, le Pape appelle à un
engagement de solidarité et de charité, qui commence dans la famille (CA49). La
relation authentique et responsable entre l’homme et la femme, en particulier
dans la famille, est une expression privilégiée de la solidarité (12). Dans
nombre de discours, et en particulier dans Familiaris consortio, le Pape
met en valeur le rôle de la famille, conçue comme une " communion de
personnes ". C’est là l’une des convictions anthropologiques les plus
profondes et les plus fondamentales du Pape (13). Une autre expression
importante de la solidarité se trouve dans l’action en faveur de la justice
sociale et de l’amour, et l’intégration dans la société des pauvres, des
nécessiteux et des faibles (RH15). Nous trouvons ici le corps de la doctrine
sociale de l’Église, à laquelle le Pape a contribué de façon si grande et si
riche. Pour ne citer qu’un exemple, on peut rappeler la priorité donnée à la
personne dans son encyclique sur le travail Laborem exercens. Une autre
expression de la solidarité se trouve dans l’enseignement du Pape sur l’État et
la culture, tel qu’il est présenté au chapitre cinq de Centesimus annus.
Il y dénonce le totalitarisme, qui prend racine dans la négation de la
transcendance de la personne humaine (CA44). Au contraire, la vraie démocratie
et la vraie culture encourageront à la fois la promotion véritable de l’individu
et celle de la " subjectivité " de la société (CA 45,
50-1).
Dans Sollicitudo rei
socialis le Pape définit la vertu de solidarité comme étant " la
détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien
commun " (SRS 38). Dans l’exercice de cette vertu, nous arrivons à
" voir l’‘autre’ – personne, peuple ou nation – non comme un
instrument quelconque… mais comme notre ‘semblable’, une ‘aide’ "
(SRS 39). Enfin, cette vertu favorise la communion, qui est le Corps du Christ,
la vie dans le Dieu Un et Trine.
VII Du phénomène au
fondement : la réhabilitation de la métaphysique
Il a été dit que
l’anthropologie du Pape est " expliquée métaphysiquement et décrite
phénoménologiquement " (14), et qu’il a critiqué la phénoménologie de
Max Scheler précisément à cause de son défaut de métaphysique. Le phénomène a
besoin d’être fondé.
C’est le grand appel
lancé par Fides et Ratio : la recherche de l’être a été abandonnée
(FR 5) ; la raison n’a plus le courage de sonder les réalités humaines
ultimes ; nous semblons incapables d’aller " au-delà du
particulier et du concret ", de " démontrer l’universalité
des contenus de la foi " (FR 69).
D’où l’appel urgent du
Pape en faveur d’une philosophie qui ait une " portée authentiquement
métaphysique " (FR 83). Une fois encore nous revenons à l’importance
centrale de la personne chrétienne dans l’anthropologie de Jean Paul II (15).
" C’est par excellence la personne qui atteint l’être et, par
conséquent, mène une réflexion métaphysique " (FR 83).
VIII L’Église
À toutes les étapes de ce
bref exposé sur l’anthropologie chrétienne de Jean Paul II, on retrouve une
référence forte et récurrente à la responsabilité de l’Église, dont le rôle est
précisément d’affirmer la vérité sur l’homme, une vérité qui ne peut être mise
pleinement en lumière que par le mystère du Verbe Incarné (GS 22).
Le Pape a intitulé le
dernier chapitre de Centesimus annus : " L’homme est la
route de l’Église ". Ce faisant, il revient à son point de départ.
Après avoir affirmé que " l’Église ne peut pas abandonner
l’homme ", il cite cette phrase de Redemptor hominis :
" cet homme est la première route que l’Église doit parcourir en
accomplissant sa mission […], route tracée par le Christ lui-même, route qui,
de façon immuable, passe par le mystère de l’Incarnation et de la
Rédemption " (CA 53 qui cite RH 14).
Ayant ainsi décrit la
route de l’Église, on peut dire : c’est la route de Jean Paul II. La route
du Bon Pasteur est la vraie route de son troupeau. Son anthropologie est
authentiquement chrétienne : à la fois mystique et très pratique. Elle est
entièrement mise au service de la vérité de la personne humaine (Totus tuus !)
et de la société, pour nous rendre pleinement libre dans le Christ, en
participant à la vie du Dieu Un et Trine.
Comme l’a dit le Pape
lui-même – et nous lui laisserons le dernier mot – " l’anthropologie
chrétienne est donc en réalité un chapitre de la théologie " (CA 55).
Notes
1. Jean Paul II, Ma
vocation, don et mystère, Bayard, 1996.
2. Thomas McGovern, The
Christian Anthropology of John-Paul II – déchargé sur Internet. Il
cite ici Juan Louis Lorda, Antropologia del Concilio Vaticano II a Juan
Pablo II, Madrid, 1996, p. 112
3. Cité par McGovern,
op.cit. Jean Paul II, Entrez dans l’espérance, Plon, 1994.
4. Kenneth Schmitz, At
the Center of the Human Drama: the Philosophical Anthropology of Karol Wojtyla/
Pope John-Paul II, Catholic University Press, pp 35-36 cité par Mark et Louise
Zwick dans leur article sur l’Internet, Witness to Hope : la
biographie de Jean Paul II par George Weigel y est contestée.
5. Dans son essai Subjectivity
& the Irreducible in Man cité dans John F. Crosby, The Selfhood of the
Human Person, Catholic University of America Press, Washington DC, 1996, p 82.
6. Jean Paul II, Discours
aux Nations Unies, cité par Donal Door, L’option préférentielle pour les
pauvres.
7. Andrew N
Woznicki, A Christian Humanism, Karol Wojtyla’s Existential Personalism,
Mariel Publications, New Britain, Ct 06053, 1980.
8. Ibid., p. 17
9. Ibid., p. 30.
10. S’inspirant également
de la conception de saint Paul ; on peut y trouver des similitudes avec la
pensée de Teilhard de Chardin.
11. Un exposé plus
complet devrait aborder également l’ouvrage du Pape Amour et
Responsabilité et les notes de sa retraite de 1996 à Paul VI, Signes
de contradiction.
12. Je reconnais qu’une
analyse des affirmations du Pape sur les femmes serait nécessaire ici, y
compris Mulieris Dignitatis et ses lettres et discours aux femmes.
13. McGovern, op.cit.
14. Woznicki, op.cit., p
59 ; voir aussi p. 28.
15. Crosby, op.cit., p
82. L’auteur se réfère au danger chez Aristote que l’accent mis sur la
cosmologie ne finisse par réduire l’homme au monde… et ce faisant, ne rende pas
justice à l’homme.
SOURCE : http://www.clerus.org/clerus/dati/2003-11/05-13/03Pa25FR.html
Also
known as
Karol Wojtyla
Juan Pablo II
John Paul the Great
2 April on
some calendars including Canada
Profile
For many years Karol
believed God was
calling him to the priesthood,
and after surviving two nearly fatal accidents, he responded to the call.
He studied secretly
during the German occupation
of Poland,
and was ordained on 1
November 1946.
In these years he came to know and practice the teachings of Saint Louis
Marie Montfort and Saint John
of the Cross. Earned his Doctorate in theology in 1948 at
the Angelicum in Rome, Italy.
Parish priest in
the Krakow diocese from 1948 to 1951. Studied philosophy at
the Jagiellonian University at Krakow. Taught social
ethics at the Krakow Seminary from 1952 to 1958.
In 1956 he
became a professor at
the University of Lublin. Venerable Pope Pius
XII appointed Wojtyla an auxiliary bishop in
Krakow on 4 July 1958.
Servant of God, Pope Paul
VI appointed him Archbishop of Krakow on 30
December 1963.
Wojtyla proved himself a
noble and trustworthy pastor in the face of Communist persecution.
A member of the prepatory commission, he attended all four sessions of Vatican
II; is said to have written Gaudium et spes, the document on the Church
in the Modern World. He also played a prominent role in the formulation of
the Declaration on Religious Freedom. Following the Council, Pope Paul
VI, appointed Karol Wojtyla cardinal on 26 June 1967.
In 1960 he
published Love and Responsibility. Pope Paul
VI, delighted with its apologetical defense
of the traditional Catholic teaching of marriage,
relied extensively on Archbishop Wojytla’s
counsel in writing Humanae
Vitae. In 1976 he
was invited by Pope Paul
VI to preach the lenten sermons
to the members of the Papal Household.
In 1978, Archbishop Wojtyla
became the first non-Italian pope since Adrian
VI. He took the name of his predecessors (John, Paul, John Paul) to
emphasize his desire to continue the reforms of Vatican II.
John Paul II is the
most traveled pope in
history, having visited nearly every country in the world which would receive
him. As the Vicar of Christ he has consecrated each place that he has visited
to the Blessed
Virgin Mary. On 13 May 1983 he went to Fatima to consecrate the world to the
Immaculate Heart of Mary. He later repeated the consecration of the world
to Mary in
union with all the Bishops of the Catholic Church, in fulfillment of Our Lady‘s
promises at Fatima.
In 1995, Pope John
Paul II began a lengthy catechisis on the Blessed Virgin Mary during his weekly
Angelus addresses, culminating with his instruction on Our Lady’s active
participation in the Sacrifice of Calvary. This active participation of Our
Lady at Calvary is called the co-redemption. Already in 1982 and 1985 he
had used the term “corredemptrix” in reference to Our Lady in public addresses.
This is significant, for he is the first Pope to do so since Pope Benedict XV
at whose prayer Our Lady came to Fatima to reveal Her Immaculate Heart. Since
the time of Pope Benedict XV, this terminology was under review by the Holy
See; the present Pope’s usage is a confirmation of this traditional view of
Mary’s role in salvation history.
Born
18 May 1920 as Karol
Wojtyla at Wadowice, Poland
Papal Ascension
2 April 2005 at Rome, Italy of
natural causes
interred in Saint
Peter’s Basilica
a vial of his blood
is enshrined as
a relic in
the cathedral in
Manila, Philippines
19
December 2009 by Pope Benedict
XVI (decree of heroic
virtues)
1 May 2011 by Pope Benedict
XVI at Rome, Italy
the beatification miracle involved
the cure from
Parkinson’s disease of a man in France
the canonization miracle involved
the healing of a Costa
Rican woman who
suffered from a brain aneurysm
Polish-Ukrainian
Reconciliation
World
Meeting of Families 2015
Uzbekistan, apostolic
administration of
Vancouver,
British Columbia, archdiocese of
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Information
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the Church
Catholic
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Paul
Catholic World News: John Paul II to be Patron Saints of
World Youth Day
Catholic World Report
On John Paul II’s 75th Anniversary
How Saint John Paul II Conquered Communism
John Paul II’s vision of family and marriage for the New
Evangelization
A Pontificate under the Banner of Mary
Father Mario Attard: Praying and Rejoicing with Pope John
Paul II
Integrated Catholic Life: John Paul II, Apostle of Mercy
Mail Online: World’s Tallest Statue of Pope John Paul II
National Catholic Register: John Paul II’s 7 Lessons for
Statesmen and Sinners
National Catholic Register: John Paul II Urges Us: ‘Be Not
Afraid’
National Catholic Register: Newly-Discovered Writings of
John Paul II a Gift to Our Unbelieving World
National Catholic Register: John Paul II Was Right –
Catholic Athletes Must Be Champions of Virtue
Pope Benedict XVI: Funeral Mass Homily for John Paul II
Saint Peter’s Basilica Info: Tomb and Grotto
Shaun McAfee: 20 Facts from the Assasination Attempt on
John Paul II
Sylvia Luccetti: Wojtyła’s father entrusted Karol to Our
Lady
Sunday Catholic Weekly: The Canonization Miracle
Tom Perna: Mission Accomoplished
uCatholic: Why Pope Saint John Paul II Chose Cleveland For
His First Visit To America
Zenit: The Unknown Relic of Saint John Paul II
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Rosarium Virginis Mariae, by Pope Saint John
Paul II (audiobook by The Priory Librarian)
Veritatis Splendor, by Pope Saint John
Paul II (audiobook by The Priory Librarian)
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Dicastero delle Cause dei Santi
Readings
O Blessed Trinity, we
thank you for having graced the church with Pope John Paul II and for allowing
the tenderness of your fatherly care, the glory of the cross of Christ, and the
splendor of the Holy Spirit, to shine through him. Trusting fully in your infinite
mercy and in the maternal intercession of Mary, he has given us a living image
of Jesus the Good Shepherd, and has shown us that holiness is the necessary
measure of ordinary Christian life and is the way of achieving eternal
communion with you. Grant us, by his intercession, and according to your will,
the graces we implore, hoping that he will soon be numbered among your saints.
Amen. – official prayer to ask favors through the intercession Pope John
Paul II
God is always on the side
of the suffering. His omnipotence is manifested precisely in the fact that he
freely accepted suffering. He could have chosen not to do so. He could have
chosen to demonstrate his omnipotence even at the moment of the Crucifixion. In
fact, it was proposed to him:
“Let the Messiah, the
King of Israel come down now from the cross that we may see and believe.” (Mark
15.32)
But he did not accept
that challenge. The fact that he stayed on the Cross until the end, the fact
that on the Cross he could say, as do all who suffer,
“My God, my God, why have
you forsaken me?” (Mark 15.34)
If the agony on the Cross
had not happened, the truth that God is Love would have been unfounded. Yes!
God is Love and precisely for this he gave his Son, to reveal himself
completely as Love. Christ is the One who “loved…to the end.” (John 13.1) “To
the end” means to the last breath. – Pope John Paul II from Crossing The Threshold of Hope
To save means to liberate
from evil. This does not refer only to social evils, such as injustice,
coercion, exploitation. Nor does it refer only to disease, catasrophes, natural
cataclysms, and everything that has been considered disaster in the history of
humanity. To save means to liberate from radical, ultimate evil. Death itself
is no longer that kind of evil, if followed by the Resurrection. And the
Resurrection comes about through the work of Christ. Through the work of the
Reddemer death ceases to be an ultimate evil; it becomes subject to the power
of life. The world does no have such power. The world, which is capable of
perfecting therapeutic techniques in various fields, does not have the power to
liberate man from death. And therefore the world cannot be a source of salvation
for man. Only God saves, and He saves the whole of humanity in Christ. –
Pope John Paul II, from Cross the Threshold of
Hope
The essential usefulness
of faith consists in the fact that, through faith, man achieves the good of his
rational nature. And he achieves it by giving his response to God, as is his
duty – a duty not only to God, but to himself. Christ did everything in order
to convince us of the importance of this response. Man is called upon to give
this response with inner freedom so that it will radiate that veritatis
splendor (splendor of truth) so essential to human dignity. Christ wants
to awaken faith in human hearts. He wants them to respond to the word of the
Father, but he wants this in full respect for human dignity. In the very search
for faith an implicit faith is already present, and therefore the necessary
condition for salvation is already satisfied. – Pope John Paul II,
from Crossing the Threshold of Hope
What emanates from the
figure of Saint Joseph is
faith…Joseph of Nazareth is a “just man” because he totally “lives by faith.”
He is holy because his faith is truly heroic. Sacred Scripture says little of
him. It does not record even one word spoken by Joseph, the carpenter of
Nazareth. And yet, even without words, he shows the depth of his faith, his
greatness. Saint Joseph is a man of great spirit. He is great in faith, not
because he speaks his own words, but above all because he listens to the words
of the Living God. He listens in silence. And his heart ceaselessly perseveres
in the readiness to accept the Truth contained in the word of the Living God.
We see how the word of the Living God penetrates deeply into the sould of that
man, that just man. And we, do we know how to listen to the word of God? Do we
know how to absorb it into the depths of our human personalities? Do we open
our conscience in the presend of this word? – Pope John Paul II from Daily Meditations
On my pastoral journeys
around the world I always try to meet representatives of the Jewish community.
But a truly exceptional experience for me was cartainly my visit to the
synagogue of Rome. The history of the Jews in Rome is a unique chapter in the
history of the Jewish people, a chapter closely linked for that matter to The
Acts of the Apostles. During that memorable visit, I spoke of the Jews as our
elder brothers in the faith. These words were an expression both of the Vatican
Council’s teaching and a profound conviction of the part of the Church…. The
New Convent has its roots in the old. The time when the people of the Old
Covenant will be able to see themselves as part of the New is a question to be
left to the Holy Spirit. We, as human beings, try only not to put obstacles in
the way. Forgive us, Lord, when we fail to foster genuine understanding between
Christians and Jews. – Pope John Paul II from Crossing
the Threshold of Hope
Many people today are
disoriented and lost in search of genuine fellowship. Often their lives are
either too superficial or shattered by brokenness. Their work often is
dehumanizing. They long for an experience of genuine encounter with others, for
true fellowship. Well, is this not precisely the vocation of a parish? Are we
not called to be a warm, brotherly family together? Are we not people united together
in the household of God through our common life? Your parish is not mainly a
structure, a geographical area or a building. The parish is first and foremost
a community of the faithful. This is the task of a parish today: to be a
community, to rediscover its identity as a community. You are not a Christian
all by yourself. To be a Christian means to believe and to live one’s faith
together with others. For we are all members of the body of Christ…. For
fellowship to grow, the priest’s role is not enough, even though he plays an
essential role. The commitment of all parishioners is needed. Each of their
contributions is vital. – Pope John Paul II from Draw
Near to God
MLA
Citation
“Pope Saint John Paul
II“. CatholicSaints.Info. 1 April 2024. Web. 5 September 2024.
<https://catholicsaints.info/pope-saint-john-paul-ii/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-john-paul-ii/
ON THE OCCASION OF
THE
BEATIFICATION
OF THE SERVANT OF GOD JOHN PAUL II
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Saint Peter's Square
Divine Mercy Sunday, 1
May 2011
Dear Brothers and
Sisters,
Six years ago we gathered
in this Square to celebrate the
funeral of Pope John Paul II. Our grief at his loss was deep, but even
greater was our sense of an immense grace which embraced Rome and the whole
world: a grace which was in some way the fruit of my beloved predecessor’s
entire life, and especially of his witness in suffering. Even then we perceived
the fragrance of his sanctity, and in any number of ways God’s People showed
their veneration for him. For this reason, with all due respect for the
Church’s canonical norms, I wanted his cause of beatification to move forward
with reasonable haste. And now the longed-for day has come; it came quickly
because this is what was pleasing to the Lord: John
Paul II is blessed!
I would like to offer a
cordial greeting to all of you who on this happy occasion have come in such
great numbers to Rome from all over the world – cardinals, patriarchs of the
Eastern Catholic Churches, brother bishops and priests, official delegations,
ambassadors and civil authorities, consecrated men and women and lay faithful,
and I extend that greeting to all those who join us by radio and television.
Today is the
Second Sunday of Easter, which Blessed John Paul II entitled Divine Mercy
Sunday. The date was chosen for today’s celebration because, in God’s
providence, my predecessor died on the vigil of this feast. Today is also the
first day of May, Mary’s month, and the liturgical memorial of Saint Joseph the
Worker. All these elements serve to enrich our prayer, they help us in our
pilgrimage through time and space; but in heaven a very different celebration
is taking place among the angels and saints! Even so, God is but one, and one
too is Christ the Lord, who like a bridge joins earth to heaven. At this moment
we feel closer than ever, sharing as it were in the liturgy of heaven.
“Blessed are those who
have not seen and yet have come to believe” (Jn 20:29). In today’s Gospel
Jesus proclaims this beatitude: the beatitude of faith. For us, it is particularly
striking because we are gathered to celebrate a beatification, but even more so
because today the one proclaimed blessed is a Pope, a Successor of Peter, one
who was called to confirm his brethren in the faith. John Paul II is blessed
because of his faith, a strong, generous and apostolic faith. We think at once
of another beatitude: “Blessed are you, Simon, son of Jonah! For flesh and
blood has not revealed this to you, but my Father in heaven” (Mt 16:17).
What did our heavenly Father reveal to Simon? That Jesus is the Christ, the Son
of the living God. Because of this faith, Simon becomes Peter, the rock on
which Jesus can build his Church. The eternal beatitude of John Paul II, which
today the Church rejoices to proclaim, is wholly contained in these sayings of
Jesus: “Blessed are you, Simon” and “Blessed are those who have not seen and
yet have come to believe!” It is the beatitude of faith, which John Paul II
also received as a gift from God the Father for the building up of Christ’s
Church.
Our thoughts turn to yet
another beatitude, one which appears in the Gospel before all others. It is the
beatitude of the Virgin Mary, the Mother of the Redeemer. Mary, who had just
conceived Jesus, was told by Saint Elizabeth: “Blessed is she who believed that
there would be a fulfilment of what was spoken to her by the Lord” (Lk 1:45).
The beatitude of faith has its model in Mary, and all of us rejoice that the
beatification of John Paul II takes place on this first day of the month of
Mary, beneath the maternal gaze of the one who by her faith sustained the faith
of the Apostles and constantly sustains the faith of their successors,
especially those called to occupy the Chair of Peter. Mary does not appear in
the accounts of Christ’s resurrection, yet hers is, as it were, a continual,
hidden presence: she is the Mother to whom Jesus entrusted each of his
disciples and the entire community. In particular we can see how Saint John and
Saint Luke record the powerful, maternal presence of Mary in the passages preceding
those read in today’s Gospel and first reading. In the account of Jesus’ death,
Mary appears at the foot of the cross (Jn 19:25), and at the beginning of
the Acts of the Apostles she is seen in the midst of the disciples gathered in
prayer in the Upper Room (Acts 1:14).
Today’s second reading
also speaks to us of faith. Saint Peter himself, filled with spiritual
enthusiasm, points out to the newly-baptized the reason for their hope and
their joy. I like to think how in this passage, at the beginning of his First
Letter, Peter does not use language of exhortation; instead, he states a fact.
He writes: “you rejoice”, and he adds: “you love him; and even
though you do not see him now, you believe in him and rejoice with
an indescribable and glorious joy, for you are receiving the outcome
of your faith, the salvation of your souls” (1 Pet 1:6, 8-9). All these
verbs are in the indicative, because a new reality has come about in Christ’s
resurrection, a reality to which faith opens the door. “This is the Lord’s
doing”, says the Psalm (118:23), and “it is marvelous in our eyes”, the eyes of
faith.
Dear brothers and
sisters, today our eyes behold, in the full spiritual light of the risen
Christ, the beloved and revered figure of John Paul II. Today his name is added
to the host of those whom he proclaimed saints and blesseds during the almost
twenty-seven years of his pontificate, thereby forcefully emphasizing the
universal vocation to the heights of the Christian life, to holiness, taught by
the conciliar Constitution on the Church Lumen
Gentium. All of us, as members of the people of God – bishops, priests,
deacons, laity, men and women religious – are making our pilgrim way to the
heavenly homeland where the Virgin Mary has preceded us, associated as she was
in a unique and perfect way to the mystery of Christ and the Church. Karol
Wojtyła took part in the Second
Vatican Council, first as an auxiliary Bishop and then as Archbishop of
Kraków. He was fully aware that the Council’s decision to devote the last
chapter of its Constitution on the Church to Mary meant that the Mother of the
Redeemer is held up as an image and model of holiness for every Christian and
for the entire Church. This was the theological vision which Blessed John Paul
II discovered as a young man and subsequently maintained and deepened
throughout his life. A vision which is expressed in the scriptural image of the
crucified Christ with Mary, his Mother, at his side. This icon from the Gospel
of John (19:25-27) was taken up in the episcopal and later the papal
coat-of-arms of Karol Wojtyła: a golden cross with the letter “M” on the lower
right and the motto “Totus tuus”, drawn from the well-known words of Saint
Louis Marie Grignion de Montfort in which Karol Wojtyła found a guiding light
for his life: “Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio te in mea
omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – I belong entirely to you, and all
that I have is yours. I take you for my all. O Mary, give me your heart” (Treatise
on True Devotion to the Blessed Virgin, 266).
In his
Testament, the new Blessed wrote: “When, on 16 October 1978, the Conclave
of Cardinals chose John Paul II, the Primate of Poland, Cardinal Stefan
Wyszyński, said to me: ‘The task of the new Pope will be to lead the Church
into the Third Millennium’”. And the Pope added: “I would like once again to
express my gratitude to the Holy Spirit for the great gift of the Second
Vatican Council, to which, together with the whole Church – and especially with
the whole episcopate – I feel indebted. I am convinced that it will long be
granted to the new generations to draw from the treasures that this Council of
the twentieth century has lavished upon us. As a Bishop who took part in the
Council from the first to the last day, I desire to entrust this great
patrimony to all who are and will be called in the future to put it into
practice. For my part, I thank the Eternal Shepherd, who has enabled me to
serve this very great cause in the course of all the years of my Pontificate”.
And what is this “cause”? It is the same one that John Paul II presented during
his first solemn Mass in Saint Peter’s Square in the unforgettable
words: “Do not be afraid! Open, open wide the doors to Christ!” What the
newly-elected Pope asked of everyone, he was himself the first to do: society,
culture, political and economic systems he opened up to Christ, turning back
with the strength of a titan – a strength which came to him from God – a tide
which appeared irreversible. By his witness of faith, love and apostolic
courage, accompanied by great human charisma, this exemplary son of Poland
helped believers throughout the world not to be afraid to be called Christian,
to belong to the Church, to speak of the Gospel. In a word: he helped us not to
fear the truth, because truth is the guarantee of liberty. To put it even more
succinctly: he gave us the strength to believe in Christ, because Christ is Redemptor
hominis, the Redeemer of man. This was the theme of his
first encyclical, and the thread which runs though all
the others.
When Karol Wojtyła
ascended to the throne of Peter, he brought with him a deep understanding of
the difference between Marxism and Christianity, based on their respective
visions of man. This was his message: man is the way of the Church, and Christ
is the way of man. With this message, which is the great legacy of the Second
Vatican Council and of its “helmsman”, the Servant of God Pope Paul
VI, John
Paul II led the People of God across the threshold of the Third
Millennium, which thanks to Christ he was able to call “the threshold of hope”.
Throughout the long journey of preparation for the great Jubilee he directed
Christianity once again to the future, the future of God, which transcends
history while nonetheless directly affecting it. He rightly reclaimed for
Christianity that impulse of hope which had in some sense faltered before
Marxism and the ideology of progress. He restored to Christianity its true face
as a religion of hope, to be lived in history in an “Advent” spirit, in a
personal and communitarian existence directed to Christ, the fullness of
humanity and the fulfillment of all our longings for justice and peace.
Finally, on a more
personal note, I would like to thank God for the gift of having worked for many
years with Blessed Pope John Paul II. I had known him earlier and had esteemed
him, but for twenty-three years, beginning in 1982 after he called me to Rome
to be Prefect of the Congregation
for the Doctrine of the Faith, I was at his side and came to revere him all
the more. My own service was sustained by his spiritual depth and by the
richness of his insights. His example of prayer continually impressed and
edified me: he remained deeply united to God even amid the many demands of his
ministry. Then too, there was his witness in suffering: the Lord gradually
stripped him of everything, yet he remained ever a “rock”, as Christ desired.
His profound humility, grounded in close union with Christ, enabled him to
continue to lead the Church and to give to the world a message which became all
the more eloquent as his physical strength declined. In this way he lived out
in an extraordinary way the vocation of every priest and bishop to become
completely one with Jesus, whom he daily receives and offers in the Church.
Blessed are you,
beloved Pope
John Paul II, because you believed! Continue, we implore you, to sustain
from heaven the faith of God’s people. You often blessed us in this Square from
the Apostolic Palace: Bless us, Holy Father! Amen.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
HOLY
MASS AND RITE OF CANONIZATION OF BLESSEDS JOHN
XXIII AND JOHN
PAUL II
HOMILY OF POPE FRANCIS
St. Peter's Square
Second Sunday of Easter
(Divine Mercy Sunday), 27 April 2014
At the heart of this
Sunday, which concludes the Octave of Easter and which Saint John Paul II
wished to dedicate to Divine Mercy, are the glorious wounds of the risen
Jesus.
He had already shown
those wounds when he first appeared to the Apostles on the very evening of that
day following the Sabbath, the day of the resurrection. But, as we have
heard, Thomas was not there that evening, and when the others told
him that they had seen the Lord, he replied that unless he himself saw and
touched those wounds, he would not believe. A week later, Jesus appeared once
more to the disciples gathered in the Upper Room. Thomas was also present;
Jesus turned to him and told him to touch his wounds. Whereupon that man, so
straightforward and accustomed to testing everything personally, knelt before
Jesus with the words: “My Lord and my God!” (Jn 20:28).
The wounds of Jesus
are a scandal, a stumbling block for faith, yet they are also the
test of faith. That is why on the body of the risen Christ the wounds never
pass away: they remain, for those wounds are the enduring sign of God’s love
for us. They are essential for believing in God. Not for believing that
God exists, but for believing that God is love, mercy and faithfulness.
Saint Peter, quoting Isaiah, writes to Christians: “by his wounds you have been
healed” (1 Pet 2:24, cf. Is 53:5).
Saint John
XXIII and Saint John
Paul II were not afraid to look upon the wounds of Jesus, to touch his
torn hands and his pierced side. They were not ashamed of the flesh of Christ,
they were not scandalized by him, by his cross; they did not despise the flesh
of their brother (cf. Is 58:7), because they saw Jesus in every
person who suffers and struggles. These were two men of courage, filled with
the parrhesia of the Holy Spirit, and they bore witness before the
Church and the world to God’s goodness and mercy.
They were priests, and
bishops and popes of the twentieth century. They lived through the tragic
events of that century, but they were not overwhelmed by them. For them, God
was more powerful; faith was more powerful – faith in Jesus Christ the Redeemer
of man and the Lord of history; the mercy of God, shown by those five wounds,
was more powerful; and more powerful too was the closeness of Mary our Mother.
In these two men, who
looked upon the wounds of Christ and bore witness to his mercy, there
dwelt a living hope and an indescribable and glorious
joy (1 Pet 1:3,8). The hope and the joy which the risen Christ
bestows on his disciples, the hope and the joy which nothing and no one can
take from them. The hope and joy of Easter, forged in the crucible of
self-denial, self-emptying, utter identification with sinners, even to the
point of disgust at the bitterness of that chalice. Such were the hope and the
joy which these two holy popes had received as a gift from the risen Lord and
which they in turn bestowed in abundance upon the People of God, meriting our
eternal gratitude.
This hope and this joy
were palpable in the earliest community of believers, in Jerusalem, as we
have heard in the Acts of the Apostles (cf. 2:42-47). It was a community which lived
the heart of the Gospel, love and mercy, in simplicity and fraternity.
This is also the image of
the Church which the Second Vatican Council set before us. John
XXIII and John
Paul II cooperated with the Holy Spirit in renewing and updating
the Church in keeping with her pristine features, those features which the saints
have given her throughout the centuries. Let us not forget that it is the
saints who give direction and growth to the Church. In convening the Council,
Saint John XXIII showed an exquisite openness to the Holy Spirit. He let
himself be led and he was for the Church a pastor, a servant-leader, guided by
the Holy Spirit. This was his great service to the Church; for this reason I
like to think of him as the the pope of openness to the Holy Spirit.
In his own service to the
People of God, Saint John Paul II was the pope of the family. He himself
once said that he wanted to be remembered as the pope of the family. I am
particularly happy to point this out as we are in the process
of journeying with families towards the Synod on the family. It is surely
a journey which, from his place in heaven, he guides and sustains.
May these two new saints
and shepherds of God’s people intercede for the Church, so that during this
two-year journey toward the Synod she may be open to the Holy Spirit in
pastoral service to the family. May both of them teach us not to be scandalized
by the wounds of Christ and to enter ever more deeply into the mystery of
divine mercy, which always hopes and always forgives, because it always loves.
© Copyright - Libreria
Editrice Vaticana
Blessed Pope John Paul II
Karol Józef Wojtyła,
known as John Paul II since his October 1978 election to the papacy, was born
in the Polish town of Wadowice, a small city 50 kilometers from Krakow, on May
18, 1920. He was the youngest of three children born to Karol Wojtyła and Emilia
Kaczorowska. His mother died in 1929. His eldest brother Edmund, a doctor, died
in 1932 and his father, a non-commissioned army officer died in 1941. A sister,
Olga, had died before he was born.
He was baptized on June
20, 1920 in the parish church of Wadowice by Fr. Franciszek Zak, made his First
Holy Communion at age 9 and was confirmed at 18. Upon graduation from Marcin
Wadowita high school in Wadowice, he enrolled in Krakow’s Jagiellonian
University in 1938 and in a school for drama.
The Nazi occupation
forces closed the university in 1939 and young Karol had to work in a quarry
(1940-1944) and then in the Solvay chemical factory to earn his living and to
avoid being deported to Germany.
In 1942, aware of his
call to the priesthood, he began courses in the clandestine seminary of Krakow,
run by Cardinal Adam Stefan Sapieha, archbishop of Krakow. At the same time,
Karol Wojtyła was one of the pioneers of the “Rhapsodic Theatre,” also
clandestine.
After the Second World
War, he continued his studies in the major seminary of Krakow, once it had
re-opened, and in the faculty of theology of the Jagiellonian University. He
was ordained to the priesthood by Archbishop Sapieha in Krakow on November 1, 1946.
Shortly afterwards,
Cardinal Sapieha sent him to Rome where he worked under the guidance of the
French Dominican, Garrigou-Lagrange. He finished his doctorate in theology in
1948 with a thesis on the subject of faith in the works of St. John of the Cross
(Doctrina de fide apud Sanctum Ioannem a Cruce). At that time, during his
vacations, he exercised his pastoral ministry among the Polish immigrants of
France, Belgium and Holland.
In 1948 he returned to
Poland and was vicar of various parishes in Krakow as well as chaplain to
university students. This period lasted until 1951 when he again took up his
studies in philosophy and theology. In 1953 he defended a thesis on “evaluation
of the possibility of founding a Catholic ethic on the ethical system of Max
Scheler” at Lublin Catholic University. Later he became professor of moral
theology and social ethics in the major seminary of Krakow and in the Faculty
of Theology of Lublin.
On July 4, 1958, he was
appointed titular bishop of Ombi and auxiliary of Krakow by Pope Pius XII, and
was consecrated September 28, 1958, in Wawel Cathedral, Krakow, by Archbishop
Eugeniusz Baziak.
On January 13, 1964, he
was appointed archbishop of Krakow by Pope Paul VI, who made him a cardinal
June 26, 1967 with the title of S. Cesareo in Palatio of the order of deacons,
later elevated pro illa vice to the order of priests.
Besides taking part in
Vatican Council II (1962-1965) where he made an important contribution to
drafting the Constitution Gaudium et spes, Cardinal Wojtyła participated in all
the assemblies of the Synod of Bishops.
The Cardinals elected him
Pope at the Conclave of 16 October 1978, and he took the name of John Paul II.
On 22 October, the Lord’s Day, he solemnly inaugurated his Petrine ministry as
the 263rd successor to the Apostle. His pontificate, one of the longest in the
history of the Church, lasted nearly 27 years.
Driven by his pastoral
solicitude for all Churches and by a sense of openness and charity to the
entire human race, John Paul II exercised the Petrine ministry with a tireless
missionary spirit, dedicating it all his energy. He made 104 pastoral visits
outside Italy and 146 within Italy. As bishop of Rome he visited 317 of the
city’s 333 parishes.
He had more meetings than
any of his predecessors with the People of God and the leaders of Nations. More
than 17,600,000 pilgrims participated in the General Audiences held on
Wednesdays (more than 1160), not counting other special audiences and religious
ceremonies [more than 8 million pilgrims during the Great Jubilee of the Year
2000 alone], and the millions of faithful he met during pastoral visits in
Italy and throughout the world. We must also remember the numerous government
personalities he encountered during 38 official visits, 738 audiences and
meetings held with Heads of State, and 246 audiences and meetings with Prime
Ministers.
His love for young people
brought him to establish the World Youth Days. The 19 WYDs celebrated during
his pontificate brought together millions of young people from all over the
world. At the same time his care for the family was expressed in the World
Meetings of Families, which he initiated in 1994.
John Paul II successfully
encouraged dialogue with the Jews and with the representatives of other
religions, whom he several times invited to prayer meetings for peace,
especially in Assisi.
Under his guidance the
Church prepared herself for the third millennium and celebrated the Great
Jubilee of the year 2000 in accordance with the instructions given in the
Apostolic Letter Tertio Millennio adveniente. The Church then faced the new
epoch, receiving his instructions in the Apostolic Letter Novo Millennio
ineunte, in which he indicated to the faithful their future path.
With the Year of the
Redemption, the Marian Year and the Year of the Eucharist, he promoted the
spiritual renewal of the Church.
He gave an extraordinary
impetus to Canonizations and Beatifications, focusing on countless examples of
holiness as an incentive for the people of our time. He celebrated 147
beatification ceremonies during which he proclaimed 1,338 Blesseds; and 51
canonizations for a total of 482 saints. He made Thérèse of the Child Jesus a
Doctor of the Church.
He considerably expanded
the College of Cardinals, creating 231 Cardinals (plus one in pectore) in 9
consistories. He also called six full meetings of the College of Cardinals.
He organized 15
Assemblies of the Synod of Bishops – six Ordinary General Assemblies (1980,
1983, 1987, 1990, 1994 and 2001), one Extraordinary General Assembly (1985) and
eight Special Assemblies (1980,1991, 1994, 1995, 1997, 1998 (2) and 1999).
His most important
Documents include 14 Encyclicals, 15 Apostolic Exhortations, 11 Apostolic
Constitutions, 45 Apostolic Letters.
He promulgated the
Catechism of the Catholic Church in the light of Tradition as authoritatively
interpreted by the Second Vatican Council. He also reformed the Eastern and
Western Codes of Canon Law, created new Institutions and reorganized the Roman
Curia.
As a private Doctor he
also published five books of his own: “Crossing the Threshold of Hope” (October
1994), “Gift and Mystery, on the fiftieth anniversary of my ordination as
priest” (November 1996), “Roman Triptych” poetic meditations (March 2003),
“Arise, Let us Be Going” (May 2004) and “Memory and Identity” (February 2005).
In the light of Christ
risen from the dead, on 2 April a.D. 2005, at 9.37 p.m., while Saturday was
drawing to a close and the Lord’s Day was already beginning, the Octave of
Easter and Divine Mercy Sunday, the Church’s beloved Pastor, John Paul II,
departed this world for the Father.
From that evening until
April 8, date of the funeral of the late Pontiff, more than three million
pilgrims came to Rome to pay homage to the mortal remains of the Pope. Some of
them queued up to 24 hours to enter St. Peter’s Basilica.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/blessed-pope-john-paul-ii/
San Giovanni Paolo II (Karol Wojtyla) Papa
- Memoria Facoltativa
Wadowice, Cracovia, 18 maggio 1920 - Vaticano, 2 aprile 2005
(Papa dal 22/10/1978 al 02/04/2005 ).
Nato a Wadovice, in Polonia, è il primo papa slavo e il primo Papa non italiano dai tempi di Adriano VI. Nel suo discorso di apertura del pontificato ha ribadito di voler portare avanti l'eredità del Concilio Vaticano II. Il 13 maggio 1981, in Piazza San Pietro, anniversario della prima apparizione della Madonna di Fatima, fu ferito gravemente con un colpo di pistola dal turco Alì Agca. Al centro del suo annuncio il Vangelo, senza sconti. Molto importanti sono le sue encicliche, tra le quali sono da ricordare la "Redemptor hominis", la "Dives in misericordia", la "Laborem exercens", la "Veritatis splendor" e l'"Evangelium vitae". Dialogo interreligioso ed ecumenico, difesa della pace, e della dignità dell'uomo sono impegni quotidiani del suo ministero apostolico e pastorale. Dai suoi numerosi viaggi nei cinque continenti emerge la sua passione per il Vangelo e per la libertà dei popoli. Ovunque messaggi, liturgie imponenti, gesti indimenticabili: dall'incontro di Assisi con i leader religiosi di tutto il mondo alla preghiere al Muro del pianto di Gerusalemme. Così Karol Wojtyla traghetta l'umanità nel terzo millennio. La sua beatificazione ha luogo a Roma il 1° maggio 2011.
Karol Józef Wojtyła,
eletto Papa il 16 ottobre 1978, nacque a Wadowice, città a 50 km da Cracovia,
il 18 maggio 1920.
Era il secondo dei due figli di Karol Wojtyła e di Emilia Kaczorowska, che morì
nel 1929. Suo fratello maggiore Edmund, medico, morì nel 1932 e suo padre,
sottufficiale dell’esercito, nel 1941.
A nove anni ricevette la Prima Comunione e a diciotto anni il sacramento della
Cresima. Terminati gli studi nella scuola superiore Marcin Wadowita di
Wadowice, nel 1938 si iscrisse all’Università Jagellónica di Cracovia.
Quando le forze di occupazione naziste chiusero l’Università nel 1939, il
giovane Karol lavorò (1940-1944) in una cava ed, in seguito, nella fabbrica
chimica Solvay per potersi guadagnare da vivere ed evitare la deportazione in
Germania.
A partire dal 1942, sentendosi chiamato al sacerdozio, frequentò i corsi di formazione
del seminario maggiore clandestino di Cracovia, diretto dall’Arcivescovo di
Cracovia, il Cardinale Adam Stefan Sapieha. Nel contempo, fu uno dei promotori
del "Teatro Rapsodico", anch’esso clandestino.
Dopo la guerra, continuò i suoi studi nel seminario maggiore di Cracovia,
nuovamente aperto, e nella Facoltà di Teologia dell’Università Jagellónica,
fino alla sua ordinazione sacerdotale a Cracovia il 1 novembre 1946.
Successivamente, fu inviato dal Cardinale Sapieha a Roma, dove conseguì il dottorato
in teologia (1948), con una tesi sul tema della fede nelle opere di San
Giovanni della Croce. In quel periodo, durante le sue vacanze, esercitò il
ministero pastorale tra gli emigranti polacchi in Francia, Belgio e Olanda.
Nel 1948 ritornò in Polonia e fu coadiutore dapprima nella parrocchia di
Niegowić, vicino a Cracovia, e poi in quella di San Floriano, in città. Fu
cappellano degli universitari fino al 1951, quando riprese i suoi studi
filosofici e teologici. Nel 1953 presentò all’Università cattolica di Lublino
una tesi sulla possibilità di fondare un’etica cristiana a partire dal sistema
etico di Max Scheler. Più tardi, divenne professore di Teologia Morale ed Etica
nel seminario maggiore di Cracovia e nella Facoltà di Teologia di Lublino.
Il 4 luglio 1958, il Papa Pio XII lo nominò Vescovo titolare di Ombi e
Ausiliare di Cracovia. Ricevette l’ordinazione episcopale il 28 settembre 1958
nella cattedrale del Wawel (Cracovia), dalle mani dell’Arcivescovo Eugeniusz
Baziak.
Il 13 gennaio 1964 fu nominato Arcivescovo di Cracovia da Paolo VI che lo creò
Cardinale il 26 giugno 1967.
Partecipò al Concilio Vaticano II (1962-65) con un contributo importante
nell’elaborazione della costituzione Gaudium et spes. Il Cardinale Wojtyła
prese parte anche alle 5 assemblee del Sinodo dei Vescovi anteriori al suo
Pontificato.
Viene eletto Papa il 16 ottobre 1978 e il 22 ottobre segue l'inizio solenne del
Suo ministero di Pastore Universaledella Chiesa.
Dall’inizio del suo Pontificato, Papa Giovanni Paolo II ha compiuto 146 visite
pastorali in Italia e, come Vescovo di Roma, ha visitato 317 delle attuali 332
parrocchie romane. I viaggi apostolici nel mondo - espressione della costante
sollecitudine pastorale del Successore di Pietro per tutte le Chiese - sono
stati 104.
Tra i suoi documenti principali si annoverano 14 Encicliche, 15 Esorta-zioni
apostoliche, 11 Costituzioni apostoliche e 45 Lettere apostoliche. A Papa
Giovanni Paolo II si ascrivono anche 5 libri: "Varcare la soglia della
speranza" (ottobre 1994); "Dono e mistero: nel cinquantesimo
anniversario del mio sacerdozio" (novembre 1996); "Trittico
romano", meditazioni in forma di poesia (marzo 2003); "Alzatevi,
andiamo!" (maggio 2004) e "Memoria e Identità" (febbraio 2005).
Papa Giovanni Paolo II ha celebrato 147 cerimonie di beatificazione - nelle
quali ha proclamato 1338 beati - e 51 canonizzazioni, per un totale di 482
santi. Ha tenuto 9 concistori, in cui ha creato 231 (+ 1 in pectore)
Cardinali. Ha presieduto anche 6 riunioni plenarie del Collegio Cardinalizio.
Dal 1978 ha convocato 15 assemblee del Sinodo dei Vescovi: 6 generali ordinarie
(1980, 1983, 1987, 1990; 1994 e 2001), 1 assemblea generale straordinaria
(1985) e 8 assemblee speciali (1980, 1991, 1994, 1995, 1997, 1998 [2] e 1999).
Nessun Papa ha incontrato tante persone come Giovanni Paolo II: alle Udienze
Generali del mercoledì (oltre 1160) hanno partecipato più di 17 milioni e
600mila pellegrini, senza contare tutte le altre udienze speciali e le
cerimonie religiose (più di 8 milioni di pellegrini solo nel corso del Grande
Giubileo dell’anno 2000), nonché i milioni di fedeli incontrati nel corso delle
visite pastorali in Italia e nel mondo; numerose anche le personalità
governative ricevute in udienza: basti ricordare le 38 visite ufficiali e le
altre 738 udienze o incontri con Capi di Stato, come pure le 246 udienze e
incontri con Primi Ministri.
Muore a Roma, nel suo alloggio nella Città del Vaticano, alle ore 21.37 di
sabato 2 aprile 2005. I solenni funerali in Piazza San Pietro e la sepoltura
nelle Grotte Vaticane seguono l'8 aprile.
La festa liturgica è
iscritta nel Calendario Romano generale al 22 ottobre, con il grado di memoria
facoltativa.
Fonte : www.karol-wojtyla.org
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90026
IN OCCASIONE DELLA
BEATIFICAZIONE
DEL SERVO DI DIO GIOVANNI PAOLO II
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Sagrato
della Basilica Vaticana
Domenica, 1° maggio 2011
Cari fratelli e sorelle!
Sei anni or sono ci
trovavamo in questa Piazza per celebrare i funerali del
Papa Giovanni
Paolo II. Profondo era il dolore per la perdita, ma più grande ancora
era il senso di una immensa grazia che avvolgeva Roma e il mondo intero: la
grazia che era come il frutto dell’intera vita del mio amato Predecessore, e
specialmente della sua testimonianza nella sofferenza. Già in quel giorno noi
sentivamo aleggiare il profumo della sua santità, e il Popolo di Dio ha
manifestato in molti modi la sua venerazione per Lui. Per questo ho voluto che,
nel doveroso rispetto della normativa della Chiesa, la sua causa di beatificazione
potesse procedere con discreta celerità. Ed ecco che il giorno atteso è
arrivato; è arrivato presto, perché così è piaciuto al Signore: Giovanni
Paolo II è beato!
Desidero rivolgere il mio
cordiale saluto a tutti voi che, per questa felice circostanza, siete convenuti
così numerosi a Roma da ogni parte del mondo, Signori Cardinali, Patriarchi
delle Chiese Orientali Cattoliche, Confratelli nell’Episcopato e nel
Sacerdozio, Delegazioni Ufficiali, Ambasciatori e Autorità, persone consacrate
e fedeli laici, e lo estendo a quanti sono uniti a noi mediante la radio e la
televisione.
Questa Domenica è la
Seconda di Pasqua, che il beato Giovanni
Paolo II ha intitolato
alla Divina Misericordia. Perciò è stata scelta questa data per l’odierna
Celebrazione, perché, per un disegno provvidenziale, il mio Predecessore rese
lo spirito a Dio proprio la sera della vigilia di questa ricorrenza. Oggi,
inoltre, è il primo giorno del mese di maggio, il mese di Maria; ed è anche la
memoria di san Giuseppe lavoratore. Questi elementi concorrono ad arricchire la
nostra preghiera, aiutano noi che siamo ancora pellegrini nel tempo e nello
spazio; mentre in Cielo, ben diversa è la festa tra gli Angeli e i Santi!
Eppure, uno solo è Dio, e uno è Cristo Signore, che come un ponte congiunge la
terra e il Cielo, e noi in questo momento ci sentiamo più che mai vicini, quasi
partecipi della Liturgia celeste.
“Beati quelli che non
hanno visto e hanno creduto!” (Gv 20,29). Nel Vangelo di oggi Gesù pronuncia
questa beatitudine: la beatitudine della fede. Essa ci colpisce in modo
particolare, perché siamo riuniti proprio per celebrare una Beatificazione, e
ancora di più perché oggi è stato proclamato Beato un Papa, un Successore di
Pietro, chiamato a confermare i fratelli nella fede. Giovanni
Paolo II è beato per la sua fede, forte e generosa, apostolica. E
subito ricordiamo quell’altra beatitudine: “Beato sei tu, Simone, figlio di
Giona, perché né carne né sangue te lo hanno rivelato, ma il Padre mio che è
nei cieli” (Mt 16,17). Che cosa ha rivelato il Padre celeste a Simone? Che
Gesù è il Cristo, il Figlio del Dio vivente. Per questa fede Simone diventa
“Pietro”, la roccia su cui Gesù può edificare la sua Chiesa. La beatitudine
eterna di Giovanni
Paolo II, che oggi la Chiesa ha la gioia di proclamare, sta tutta dentro queste
parole di Cristo: “Beato sei tu, Simone” e “Beati quelli che non hanno visto e
hanno creduto!”. La beatitudine della fede, che anche Giovanni
Paolo II ha ricevuto in dono da Dio Padre, per l’edificazione della
Chiesa di Cristo.
Ma il nostro pensiero va
ad un’altra beatitudine, che nel Vangelo precede tutte le altre. E’ quella
della Vergine Maria, la Madre del Redentore. A Lei, che ha appena concepito
Gesù nel suo grembo, santa Elisabetta dice: “Beata colei che ha creduto
nell’adempimento di ciò che il Signore le ha detto” (Lc 1,45). La
beatitudine della fede ha il suo modello in Maria, e tutti siamo lieti che la
beatificazione di Giovanni
Paolo II avvenga nel primo giorno del mese mariano, sotto lo sguardo
materno di Colei che, con la sua fede, sostenne la fede degli Apostoli, e
continuamente sostiene la fede dei loro successori, specialmente di quelli che
sono chiamati a sedere sulla cattedra di Pietro. Maria non compare nei racconti
della risurrezione di Cristo, ma la sua presenza è come nascosta ovunque: lei è
la Madre, a cui Gesù ha affidato ciascuno dei discepoli e l’intera comunità. In
particolare, notiamo che la presenza effettiva e materna di Maria viene
registrata da san Giovanni e da san Luca nei contesti che precedono quelli del
Vangelo odierno e della prima Lettura: nel racconto della morte di Gesù, dove Maria
compare ai piedi della croce (cfr Gv 19,25); e all’inizio degli Atti
degli Apostoli, che la presentano in mezzo ai discepoli riuniti in preghiera
nel cenacolo (cfr At 1,14).
Anche la seconda Lettura
odierna ci parla della fede, ed è proprio san Pietro che scrive, pieno di
entusiasmo spirituale, indicando ai neo-battezzati le ragioni della loro
speranza e della loro gioia. Mi piace osservare che in questo passo, all’inizio
della sua Prima Lettera, Pietro non si esprime in modo esortativo, ma
indicativo; scrive, infatti: “Siete ricolmi di gioia” – e aggiunge: “Voi
lo amate, pur senza averlo visto e ora, senza vederlo, credete in
lui. Perciò esultate di gioia indicibile e gloriosa, mentre conseguite la
meta della vostra fede: la salvezza delle anime” (1Pt 1,6.8-9). Tutto è
all’indicativo, perché c’è una nuova realtà, generata dalla risurrezione di
Cristo, una realtà accessibile alla fede. “Questo è stato fatto dal Signore -
dice il Salmo (118,23) - una meraviglia ai nostri occhi”, gli occhi della fede.
Cari fratelli e sorelle,
oggi risplende ai nostri occhi, nella piena luce spirituale del Cristo risorto,
la figura amata e venerata di Giovanni
Paolo II. Oggi il suo nome si aggiunge alla schiera di Santi e Beati che
egli ha proclamato durante i quasi 27 anni di pontificato, ricordando con forza
la vocazione universale alla misura alta della vita cristiana, alla santità,
come afferma la Costituzione conciliare Lumen
gentium sulla Chiesa. Tutti i membri del Popolo di Dio – Vescovi,
sacerdoti, diaconi, fedeli laici, religiosi, religiose – siamo in cammino verso
la patria celeste, dove ci ha preceduto la Vergine Maria, associata in modo
singolare e perfetto al mistero di Cristo e della Chiesa. Karol Wojtyła, prima
come Vescovo Ausiliare e poi come Arcivescovo di Cracovia, ha partecipato
al Concilio
Vaticano II e sapeva bene che dedicare a Maria l’ultimo capitolo del
Documento sulla Chiesa significava porre la Madre del Redentore quale immagine
e modello di santità per ogni cristiano e per la Chiesa intera. Questa visione
teologica è quella che il beato Giovanni
Paolo II ha scoperto da giovane e ha poi conservato e approfondito per
tutta la vita. Una visione che si riassume nell’icona biblica di Cristo sulla
croce con accanto Maria, sua madre. Un’icona che si trova nel Vangelo di
Giovanni (19,25-27) ed è riassunta nello stemma episcopale e poi papale di
Karol Wojtyła: una croce d’oro, una “emme” in basso a destra, e il motto “Totus
tuus”, che corrisponde alla celebre espressione di san Luigi Maria Grignion de
Montfort, nella quale Karol Wojtyła ha trovato un principio fondamentale per la
sua vita: “Totus tutus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea
omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria – Sono tutto tuo e tutto ciò che è mio
è tuo. Ti prendo per ogni mio bene. Dammi il tuo cuore, o Maria” (Trattato
della vera devozione alla Santa Vergine, n. 266).
Nel suo Testamento il
nuovo Beato scrisse: “Quando nel giorno 16 ottobre 1978 il conclave dei
cardinali scelse Giovanni
Paolo II, il Primate della Polonia card. Stefan Wyszyński mi disse: «Il
compito del nuovo papa sarà di introdurre la Chiesa nel Terzo Millennio»”. E
aggiungeva: “Desidero ancora una volta esprimere gratitudine allo Spirito Santo
per il grande dono del Concilio
Vaticano II, al quale insieme con l’intera Chiesa – e soprattutto con
l’intero episcopato – mi sento debitore. Sono convinto che ancora a lungo sarà
dato alle nuove generazioni di attingere alle ricchezze che questo Concilio del
XX secolo ci ha elargito. Come vescovo che ha partecipato all’evento
conciliare dal primo all’ultimo giorno, desidero affidare questo grande
patrimonio a tutti coloro che sono e saranno in futuro chiamati a realizzarlo.
Per parte mia ringrazio l’eterno Pastore che mi ha permesso di servire questa
grandissima causa nel corso di tutti gli anni del mio pontificato”. E qual
è questa “causa”? E’ la stessa che Giovanni
Paolo II ha enunciato nella sua prima
Messa solenne in Piazza San Pietro, con le memorabili parole: “Non
abbiate paura! Aprite, anzi, spalancate le porte a Cristo!”. Quello che il
neo-eletto Papa chiedeva a tutti, egli stesso lo ha fatto per primo: ha aperto
a Cristo la società, la cultura, i sistemi politici ed economici, invertendo
con la forza di un gigante – forza che gli veniva da Dio – una tendenza che
poteva sembrare irreversibile.
Swoim świadectwem wiary,
miłości i odwagi apostolskiej, pełnym ludzkiej wrażliwości, ten znakomity syn
Narodu polskiego pomógł chrześcijanom na całym świecie, by nie lękali się być
chrześcijanami, należeć do Kościoła, głosić Ewangelię. Jednym słowem: pomógł
nam nie lękać się prawdy, gdyż prawda jest gwarancją wolności.
[Con la sua testimonianza
di fede, di amore e di coraggio apostolico, accompagnata da una grande carica
umana, questo esemplare figlio della Nazione polacca ha aiutato i cristiani di
tutto il mondo a non avere paura di dirsi cristiani, di appartenere alla
Chiesa, di parlare del Vangelo. In una parola: ci ha aiutato a non avere paura
della verità, perché la verità è garanzia della libertà.]
Ancora più in sintesi: ci
ha ridato la forza di credere in Cristo, perché Cristo è Redemptor hominis,
Redentore dell’uomo: il tema della sua prima
Enciclica e il filo conduttore di tutte
le altre.
Karol Wojtyła salì al
soglio di Pietro portando con sé la sua profonda riflessione sul confronto tra
il marxismo e il cristianesimo, incentrato sull’uomo. Il suo messaggio è stato
questo: l’uomo è la via della Chiesa, e Cristo è la via dell’uomo. Con questo
messaggio, che è la grande eredità del Concilio
Vaticano II e del suo “timoniere” il Servo di Dio Papa Paolo
VI, Giovanni
Paolo II ha guidato il Popolo di Dio a varcare la soglia del Terzo
Millennio, che proprio grazie a Cristo egli ha potuto chiamare “soglia della
speranza”. Sì, attraverso il lungo cammino di preparazione al Grande Giubileo,
egli ha dato al Cristianesimo un rinnovato orientamento al futuro, il futuro di
Dio, trascendente rispetto alla storia, ma che pure incide sulla storia. Quella
carica di speranza che era stata ceduta in qualche modo al marxismo e
all’ideologia del progresso, egli l’ha legittimamente rivendicata al Cristianesimo,
restituendole la fisionomia autentica della speranza, da vivere nella storia
con uno spirito di “avvento”, in un’esistenza personale e comunitaria orientata
a Cristo, pienezza dell’uomo e compimento delle sue attese di giustizia e di
pace.
Vorrei infine rendere
grazie a Dio anche per la personale esperienza che mi ha concesso, di
collaborare a lungo con il beato Papa Giovanni
Paolo II. Già prima avevo avuto modo di conoscerlo e di stimarlo, ma dal
1982, quando mi chiamò a Roma come Prefetto della Congregazione per la Dottrina
della Fede, per 23 anni ho potuto stargli vicino e venerare sempre più la sua
persona. Il mio servizio è stato sostenuto dalla sua profondità spirituale,
dalla ricchezza delle sue intuizioni. L’esempio della sua preghiera mi ha
sempre colpito ed edificato: egli si immergeva nell’incontro con Dio, pur in
mezzo alle molteplici incombenze del suo ministero. E poi la sua testimonianza
nella sofferenza: il Signore lo ha spogliato pian piano di tutto, ma egli è
rimasto sempre una “roccia”, come Cristo lo ha voluto. La sua profonda umiltà,
radicata nell’intima unione con Cristo, gli ha permesso di continuare a guidare
la Chiesa e a dare al mondo un messaggio ancora più eloquente proprio nel tempo
in cui le forze fisiche gli venivano meno. Così egli ha realizzato in modo
straordinario la vocazione di ogni sacerdote e vescovo: diventare un tutt’uno
con quel Gesù, che quotidianamente riceve e offre nella Chiesa.
Beato te, amato
Papa Giovanni
Paolo II, perché hai creduto! Continua – ti preghiamo – a sostenere dal
Cielo la fede del Popolo di Dio. Tante volte ci hai benedetto in questa
Piazza dal Palazzo! Oggi, ti preghiamo: Santo Padre ci benedica! Amen.
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SANTA
MESSA E CANONIZZAZIONE DEI BEATI GIOVANNI XXIII E GIOVANNI
PAOLO II
OMELIA DEL SANTO PADRE
FRANCESCO
Piazza San Pietro
II Domenica di Pasqua (o della Divina Misericordia), 27 aprile 2014
Al centro di questa
domenica che conclude l’Ottava di Pasqua, e che san Giovanni Paolo II ha voluto
intitolare alla Divina Misericordia, ci sono le piaghe gloriose di Gesù
risorto.
Egli le mostrò già la
prima volta in cui apparve agli Apostoli, la sera stessa del giorno dopo il
sabato, il giorno della Risurrezione. Ma quella sera, come abbiamo sentito, non
c’era Tommaso; e quando gli altri gli dissero che avevano visto il
Signore, lui rispose che se non avesse visto e toccato quelle ferite, non
avrebbe creduto. Otto giorni dopo, Gesù apparve di nuovo nel cenacolo, in mezzo
ai discepoli: c’era anche Tommaso; si rivolse a lui e lo invitò a toccare le
sue piaghe. E allora quell’uomo sincero, quell’uomo abituato a verificare di
persona, si inginocchiò davanti a Gesù e disse: «Mio Signore e mio Dio!» (Gv 20,28).
Le piaghe di Gesù
sono scandalo per la fede, ma sono anche la verifica della fede. Per
questo nel corpo di Cristo risorto le piaghe non scompaiono, rimangono, perché
quelle piaghe sono il segno permanente dell’amore di Dio per noi, e sono indispensabili
per credere in Dio. Non per credere che Dio esiste, ma per credere che Dio
è amore, misericordia, fedeltà. San Pietro, riprendendo Isaia, scrive ai
cristiani: «Dalle sue piaghe siete stati guariti» (1 Pt 2,24; cfr Is 53,5).
San Giovanni XXIII e
san Giovanni
Paolo II hanno avuto il coraggio di guardare le ferite di Gesù, di
toccare le sue mani piagate e il suo costato trafitto. Non hanno avuto vergogna
della carne di Cristo, non si sono scandalizzati di Lui, della sua croce; non
hanno avuto vergogna della carne del fratello (cfr Is 58,7), perché
in ogni persona sofferente vedevano Gesù. Sono stati due uomini coraggiosi,
pieni della parresia dello Spirito Santo, e hanno dato testimonianza
alla Chiesa e al mondo della bontà di Dio, della sua misericordia.
Sono stati sacerdoti, e
vescovi e papi del XX secolo. Ne hanno conosciuto le tragedie, ma non ne sono
stati sopraffatti. Più forte, in loro, era Dio; più forte era la fede in Gesù
Cristo Redentore dell’uomo e Signore della storia; più forte in loro era la
misericordia di Dio che si manifesta in queste cinque piaghe; più forte era la
vicinanza materna di Maria.
In questi due uomini
contemplativi delle piaghe di Cristo e testimoni della sua misericordia
dimorava «una speranza viva», insieme con una «gioia indicibile e gloriosa» (1
Pt 1,3.8). La speranza e la gioia che Cristo risorto dà ai suoi discepoli,
e delle quali nulla e nessuno può privarli. La speranza e la gioia
pasquali, passate attraverso il crogiolo della spogliazione, dello svuotamento,
della vicinanza ai peccatori fino all’estremo, fino alla nausea per l’amarezza
di quel calice. Queste sono la speranza e la gioia che i due santi Papi hanno
ricevuto in dono dal Signore risorto e a loro volta hanno donato in abbondanza
al Popolo di Dio, ricevendone eterna riconoscenza.
Questa speranza e questa
gioia si respiravano nella prima comunità dei credenti, a Gerusalemme, di
cui parlano gli Atti degli Apostoli (cfr 2,42-47), che abbiamo ascoltato nella
seconda Lettura. E’ una comunità in cui si vive l’essenziale del Vangelo,
vale a dire l’amore, la misericordia, in semplicità e fraternità.
E questa è l’immagine di
Chiesa che il Concilio Vaticano II ha tenuto davanti a sé. Giovanni XXIII e Giovanni
Paolo II hanno collaborato con lo Spirito Santo per ripristinare
e aggiornare la Chiesa secondo la sua fisionomia originaria, la fisionomia che
le hanno dato i santi nel corso dei secoli. Non dimentichiamo che sono proprio
i santi che mandano avanti e fanno crescere la Chiesa. Nella convocazione del
Concilio san Giovanni XXIII ha dimostrato una delicata docilità allo
Spirito Santo, si è lasciato condurre ed è stato per la Chiesa un pastore, una
guida-guidata, guidata dallo Spirito. Questo è stato il suo grande servizio
alla Chiesa; per questo a me piace pensarlo come il Papa della docilità
allo Spirito Santo.
In questo servizio al
Popolo di Dio, san Giovanni Paolo II è stato il Papa della famiglia. Così
lui stesso, una volta, disse che avrebbe voluto essere ricordato, come il Papa
della famiglia. Mi piace sottolinearlo mentre stiamo vivendo un cammino
sinodale sulla famiglia e con le famiglie, un cammino che sicuramente dal Cielo
lui accompagna e sostiene.
Che entrambi questi nuovi
santi Pastori del Popolo di Dio intercedano per la Chiesa affinché, durante
questi due anni di cammino sinodale, sia docile allo Spirito Santo nel servizio
pastorale alla famiglia. Che entrambi ci insegnino a non scandalizzarci delle
piaghe di Cristo, ad addentrarci nel mistero della misericordia divina che
sempre spera, sempre perdona, perché sempre ama.
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
CON OCASIÓN DE LA
BEATIFICACIÓN
DEL SIERVO DE DIOS JUAN PABLO II
HOMILÍA DEL SANTO PADRE
BENEDICTO XVI
Plaza de San Pedro
Domingo 1 de mayo de 2011
Queridos hermanos y hermanas:
Hace seis años nos
encontrábamos en esta Plaza para celebrar los funerales del Papa Juan Pablo
II. El dolor por su pérdida era profundo, pero más grande todavía era el
sentido de una inmensa gracia que envolvía a Roma y al mundo entero, gracia que
era fruto de toda la vida de mi amado Predecesor y, especialmente, de su
testimonio en el sufrimiento. Ya en aquel día percibíamos el perfume de su
santidad, y el Pueblo de Dios manifestó de muchas maneras su veneración hacia
él. Por eso, he querido que, respetando debidamente la normativa de la Iglesia,
la causa de su beatificación procediera con razonable rapidez. Y he aquí que el
día esperado ha llegado; ha llegado pronto, porque así lo ha querido el Señor:
Juan Pablo II es beato.
Deseo dirigir un cordial
saludo a todos los que, en número tan grande, desde todo el mundo, habéis
venido a Roma, para esta feliz circunstancia, a los señores cardenales, a los
patriarcas de las Iglesias católicas orientales, hermanos en el episcopado y el
sacerdocio, delegaciones oficiales, embajadores y autoridades, personas
consagradas y fieles laicos, y lo extiendo a todos los que se unen a nosotros a
través de la radio y la televisión.
Éste es el segundo
domingo de Pascua, que el beato Juan Pablo II dedicó
a la Divina Misericordia. Por eso se eligió este día para la celebración de
hoy, porque mi Predecesor, gracias a un designio providencial, entregó el
espíritu a Dios precisamente en la tarde de la vigilia de esta fiesta. Además,
hoy es el primer día del mes de mayo, el mes de María; y es también la memoria
de san José obrero. Estos elementos contribuyen a enriquecer nuestra oración,
nos ayudan a nosotros que todavía peregrinamos en el tiempo y el espacio. En
cambio, qué diferente es la fiesta en el Cielo entre los ángeles y santos. Y,
sin embargo, hay un solo Dios, y un Cristo Señor que, como un puente une la
tierra y el cielo, y nosotros nos sentimos en este momento más cerca que nunca,
como participando de la Liturgia celestial.
«Dichosos los que crean
sin haber visto» (Jn 20, 29). En el evangelio de hoy, Jesús pronuncia esta
bienaventuranza: la bienaventuranza de la fe. Nos concierne de un modo
particular, porque estamos reunidos precisamente para celebrar una
beatificación, y más aún porque hoy un Papa ha sido proclamado Beato, un
Sucesor de Pedro, llamado a confirmar en la fe a los hermanos. Juan Pablo II es
beato por su fe, fuerte y generosa, apostólica. E inmediatamente recordamos
otra bienaventuranza: «¡Dichoso tú, Simón, hijo de Jonás!, porque eso no te lo
ha revelado nadie de carne y hueso, sino mi Padre que está en el cielo» (Mt 16,
17). ¿Qué es lo que el Padre celestial reveló a Simón? Que Jesús es el Cristo,
el Hijo del Dios vivo. Por esta fe Simón se convierte en «Pedro», la roca sobre
la que Jesús edifica su Iglesia. La bienaventuranza eterna de Juan Pablo II,
que la Iglesia tiene el gozo de proclamar hoy, está incluida en estas palabras
de Cristo: «Dichoso, tú, Simón» y «Dichosos los que crean sin haber visto».
Ésta es la bienaventuranza de la fe, que también Juan Pablo II recibió de Dios
Padre, como un don para la edificación de la Iglesia de Cristo.
Pero nuestro pensamiento
se dirige a otra bienaventuranza, que en el evangelio precede a todas las
demás. Es la de la Virgen María, la Madre del Redentor. A ella, que acababa de
concebir a Jesús en su seno, santa Isabel le dice: «Dichosa tú, que has creído,
porque lo que te ha dicho el Señor se cumplirá» (Lc 1, 45). La
bienaventuranza de la fe tiene su modelo en María, y todos nos alegramos de que
la beatificación de Juan Pablo II tenga lugar en el primer día del mes mariano,
bajo la mirada maternal de Aquella que, con su fe, sostuvo la fe de los
Apóstoles, y sostiene continuamente la fe de sus sucesores, especialmente de
los que han sido llamados a ocupar la cátedra de Pedro. María no aparece en las
narraciones de la resurrección de Cristo, pero su presencia está como oculta en
todas partes: ella es la Madre a la que Jesús confió cada uno de los discípulos
y toda la comunidad. De modo particular, notamos que la presencia efectiva y
materna de María ha sido registrada por san Juan y san Lucas en los contextos
que preceden a los del evangelio de hoy y de la primera lectura: en la
narración de la muerte de Jesús, donde María aparece al pie de la cruz
(cf. Jn 19, 25); y al comienzo de los Hechos de los Apóstoles,
que la presentan en medio de los discípulos reunidos en oración en el cenáculo
(cf. Hch. 1, 14).
También la segunda
lectura de hoy nos habla de la fe, y es precisamente san Pedro quien escribe,
lleno de entusiasmo espiritual, indicando a los nuevos bautizados las razones
de su esperanza y su alegría. Me complace observar que en este pasaje, al comienzo
de su Primera carta, Pedro no se expresa en un modo exhortativo, sino
indicativo; escribe, en efecto: «Por ello os alegráis», y añade: «No
habéis visto a Jesucristo, y lo amáis; no lo veis, y creéis en
él; y os alegráis con un gozo inefable y transfigurado, alcanzando
así la meta de vuestra fe: vuestra propia salvación» (1 P 1, 6.8-9). Todo
está en indicativo porque hay una nueva realidad, generada por la resurrección
de Cristo, una realidad accesible a la fe. «Es el Señor quien lo ha hecho –dice
el Salmo (118, 23)– ha sido un milagro patente», patente a los ojos
de la fe.
Queridos hermanos y
hermanas, hoy resplandece ante nuestros ojos, bajo la plena luz espiritual de
Cristo resucitado, la figura amada y venerada de Juan Pablo II. Hoy, su nombre
se añade a la multitud de santos y beatos que él proclamó durante sus casi 27
años de pontificado, recordando con fuerza la vocación universal a la medida
alta de la vida cristiana, a la santidad, como afirma la Constitución conciliar
sobre la Iglesia Lumen
gentium. Todos los miembros del Pueblo de Dios –obispos, sacerdotes,
diáconos, fieles laicos, religiosos, religiosas– estamos en camino hacia la
patria celestial, donde nos ha precedido la Virgen María, asociada de modo
singular y perfecto al misterio de Cristo y de la Iglesia. Karol Wojtyła,
primero como Obispo Auxiliar y después como Arzobispo de Cracovia, participó en
el Concilio Vaticano II y sabía que dedicar a María el último capítulo del
Documento sobre la Iglesia significaba poner a la Madre del Redentor como
imagen y modelo de santidad para todos los cristianos y para la Iglesia entera.
Esta visión teológica es la que el beato Juan Pablo II descubrió de joven y que
después conservó y profundizó durante toda su vida. Una visión que se resume en
el icono bíblico de Cristo en la cruz, y a sus pies María, su madre. Un icono
que se encuentra en el evangelio de Juan (19, 25-27) y que quedó sintetizado en
el escudo episcopal y posteriormente papal de Karol Wojtyła: una cruz de oro,
una «eme» abajo, a la derecha, y el lema: «Totus tuus», que corresponde a la
célebre expresión de san Luis María Grignion de Monfort, en la que Karol
Wojtyła encontró un principio fundamental para su vida: «Totus tuus ego sum et
omnia mea tua sunt. Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria -Soy
todo tuyo y todo cuanto tengo es tuyo. Tú eres mi todo, oh María; préstame
tu corazón». (Tratado de la verdadera devoción a la Santísima Virgen, n. 266).
El nuevo Beato escribió
en su testamento: «Cuando, en el día 16 de octubre de 1978, el cónclave de los
cardenales escogió a Juan Pablo II, el primado de Polonia, cardenal Stefan
Wyszyński, me dijo: “La tarea del nuevo Papa consistirá en introducir a la
Iglesia en el tercer milenio”». Y añadía: «Deseo expresar una vez más gratitud
al Espíritu Santo por el gran don del Concilio Vaticano II, con respecto al
cual, junto con la Iglesia entera, y en especial con todo el Episcopado, me
siento en deuda. Estoy convencido de que durante mucho tiempo aún las nuevas
generaciones podrán recurrir a las riquezas que este Concilio del siglo XX nos
ha regalado. Como obispo que participó en el acontecimiento conciliar desde el
primer día hasta el último, deseo confiar este gran patrimonio a todos los que
están y estarán llamados a aplicarlo. Por mi parte, doy las gracias al eterno
Pastor, que me ha permitido estar al servicio de esta grandísima causa a lo
largo de todos los años de mi pontificado». ¿Y cuál es esta «causa»? Es la
misma que Juan Pablo II anunció en su primera Misa solemne en la Plaza de San
Pedro, con las memorables palabras: «¡No temáis! !Abrid, más todavía, abrid de
par en par las puertas a Cristo!». Aquello que el Papa recién elegido pedía a todos,
él mismo lo llevó a cabo en primera persona: abrió a Cristo la sociedad, la
cultura, los sistemas políticos y económicos, invirtiendo con la fuerza de un
gigante, fuerza que le venía de Dios, una tendencia que podía parecer
irreversible. Con su testimonio de fe, de amor y de valor apostólico,
acompañado de una gran humanidad, este hijo ejemplar de la Nación polaca ayudó
a los cristianos de todo el mundo a no tener miedo de llamarse cristianos, de
pertenecer a la Iglesia, de hablar del Evangelio. En una palabra: ayudó a no
tener miedo de la verdad, porque la verdad es garantía de libertad. Más en
síntesis todavía: nos devolvió la fuerza de creer en Cristo, porque Cristo
es Redemptor hominis, Redentor del hombre: el tema de su
primera Encíclica e hilo conductor de todas las demás.
Karol Wojtyła subió al
Solio de Pedro llevando consigo la profunda reflexión sobre la confrontación
entre el marxismo y el cristianismo, centrada en el hombre. Su mensaje fue
éste: el hombre es el camino de la Iglesia, y Cristo es el camino del hombre.
Con este mensaje, que es la gran herencia del Concilio Vaticano II y de su
«timonel», el Siervo de Dios el Papa Pablo VI, Juan Pablo II condujo al Pueblo
de Dios a atravesar el umbral del Tercer Milenio, que gracias precisamente a
Cristo él pudo llamar «umbral de la esperanza». Sí, él, a través del largo
camino de preparación para el Gran Jubileo, dio al cristianismo una renovada
orientación hacia el futuro, el futuro de Dios, trascendente respecto a la
historia, pero que incide también en la historia. Aquella carga de esperanza
que en cierta manera se le dio al marxismo y a la ideología del progreso, él la
reivindicó legítimamente para el cristianismo, restituyéndole la fisonomía
auténtica de la esperanza, de vivir en la historia con un espíritu de
«adviento», con una existencia personal y comunitaria orientada a Cristo,
plenitud del hombre y cumplimiento de su anhelo de justicia y de paz.
Quisiera finalmente dar
gracias también a Dios por la experiencia personal que me concedió, de
colaborar durante mucho tiempo con el beato Papa Juan Pablo II. Ya antes había
tenido ocasión de conocerlo y de estimarlo, pero desde 1982, cuando me llamó a
Roma como Prefecto de la Congregación para la Doctrina de la Fe, durante 23
años pude estar cerca de él y venerar cada vez más su persona. Su profundidad
espiritual y la riqueza de sus intuiciones sostenían mi servicio. El ejemplo de
su oración siempre me ha impresionado y edificado: él se sumergía en el
encuentro con Dios, aun en medio de las múltiples ocupaciones de su ministerio.
Y después, su testimonio en el sufrimiento: el Señor lo fue despojando
lentamente de todo, sin embargo él permanecía siempre como una «roca», como
Cristo quería. Su profunda humildad, arraigada en la íntima unión con Cristo,
le permitió seguir guiando a la Iglesia y dar al mundo un mensaje aún más
elocuente, precisamente cuando sus fuerzas físicas iban disminuyendo. Así, él
realizó de modo extraordinario la vocación de cada sacerdote y obispo: ser uno
con aquel Jesús al que cotidianamente recibe y ofrece en la Iglesia.
¡Dichoso tú, amado Papa
Juan Pablo, porque has creído! Te rogamos que continúes sosteniendo desde
el Cielo la fe del Pueblo de Dios. Desde el Palacio nos has bendecido muchas
veces en esta Plaza. Hoy te rogamos: Santo Padre: bendícenos. Amén.
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SANTA
MISA Y CANONIZACIÓN DE LOS BEATOS JUAN XXIII Y JUAN PABLO
II
HOMILÍA DEL SANTO PADRE
FRANCISCO
Plaza de San Pedro
II Domingo de Pascua (o de la Divina Misericordia), 27 de abril de 2014
En el centro de este
domingo, con el que se termina la octava de pascua, y que san Juan Pablo II
quiso dedicar a la Divina Misericordia, están las llagas gloriosas de
Cristo resucitado.
Él ya las enseñó la
primera vez que se apareció a los apóstoles la misma tarde del primer día de la
semana, el día de la resurrección. Pero Tomás aquella tarde, como
hemos escuchado, no estaba; y, cuando los demás le dijeron que habían visto al
Señor, respondió que, mientras no viera y tocara aquellas llagas, no lo
creería. Ocho días después, Jesús se apareció de nuevo en el cenáculo, en medio
de los discípulos: Tomás también estaba; se dirigió a él y lo invitó a tocar
sus llagas. Y entonces, aquel hombre sincero, aquel hombre acostumbrado a
comprobar personalmente las cosas, se arrodilló delante de Jesús y dijo: «Señor
mío y Dios mío» (Jn 20,28).
Las llagas de Jesús son
un escándalo para la fe, pero son también la comprobación de la fe.
Por eso, en el cuerpo de Cristo resucitado las llagas no desaparecen,
permanecen, porque aquellas llagas son el signo permanente del amor de Dios por
nosotros, y son indispensables para creer en Dios. No para creer que Dios
existe, sino para creer que Dios es amor, misericordia, fidelidad. San
Pedro, citando a Isaías, escribe a los cristianos: «Sus heridas nos han curado»
(1 P 2,24; cf. Is 53,5).
San Juan XXIII y
san Juan
Pablo II tuvieron el valor de mirar las heridas de Jesús, de tocar sus
manos llagadas y su costado traspasado. No se avergonzaron de la carne de
Cristo, no se escandalizaron de él, de su cruz; no se avergonzaron de la carne
del hermano (cf. Is 58,7), porque en cada persona que sufría veían a
Jesús. Fueron dos hombres valerosos, llenos de la parresia del
Espíritu Santo, y dieron testimonio ante la Iglesia y el mundo de la bondad de
Dios, de su misericordia.
Fueron sacerdotes y
obispos y papas del siglo XX. Conocieron sus tragedias, pero no se abrumaron.
En ellos, Dios fue más fuerte; fue más fuerte la fe en Jesucristo Redentor del
hombre y Señor de la historia; en ellos fue más fuerte la misericordia de Dios
que se manifiesta en estas cinco llagas; más fuerte, la cercanía materna de
María.
En estos dos hombres
contemplativos de las llagas de Cristo y testigos de su misericordia había «una
esperanza viva», junto a un «gozo inefable y radiante» (1 P 1,3.8). La
esperanza y el gozo que Cristo resucitado da a sus discípulos, y de los que
nada ni nadie les podrá privar. La esperanza y el gozo pascual,
purificados en el crisol de la humillación, del vaciamiento, de la cercanía a
los pecadores hasta el extremo, hasta la náusea a causa de la amargura de aquel
cáliz. Ésta es la esperanza y el gozo que los dos papas santos recibieron como
un don del Señor resucitado, y que a su vez dieron abundantemente al Pueblo de
Dios, recibiendo de él un reconocimiento eterno.
Esta esperanza y esta
alegría se respiraba en la primera comunidad de los creyentes, en
Jerusalén, de la que hablan los Hechos de los Apóstoles (cf. 2,42-47), como
hemos escuchado en la segunda Lectura. Es una comunidad en la que se vive
la esencia del Evangelio, esto es, el amor, la misericordia, con simplicidad y
fraternidad.
Y ésta es la imagen de la
Iglesia que el Concilio Vaticano II tuvo ante sí. Juan XXIII yJuan Pablo
II colaboraron con el Espíritu Santo para restaurar y actualizar
la Iglesia según su fisionomía originaria, la fisionomía que le dieron los
santos a lo largo de los siglos. No olvidemos que son precisamente los santos
quienes llevan adelante y hacen crecer la Iglesia. En la convocatoria del
Concilio, san Juan XXIII demostró una delicada docilidad al Espíritu Santo,
se dejó conducir y fue para la Iglesia un pastor, un guía-guiado, guiado por el
Espíritu. Éste fue su gran servicio a la Iglesia; por eso me gusta pensar en él
como el Papa de la docilidad al Espíritu santo.
En este servicio al
Pueblo de Dios, san Juan Pablo II fue el Papa de la familia. Él mismo, una
vez, dijo que así le habría gustado ser recordado, como el Papa de la familia.
Me gusta subrayarlo ahora que estamos viviendo un camino sinodal sobre la
familia y con las familias, un camino que él, desde el Cielo, ciertamente
acompaña y sostiene.
Que estos dos nuevos
santos pastores del Pueblo de Dios intercedan por la Iglesia, para que, durante
estos dos años de camino sinodal, sea dócil al Espíritu Santo en el servicio
pastoral a la familia. Que ambos nos enseñen a no escandalizarnos de las llagas
de Cristo, a adentrarnos en el misterio de la misericordia divina que siempre
espera, siempre perdona, porque siempre ama.
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Memorial Plaque in St. Hedwig's Cathedral, Berlin, Germany
ANLÄSSLICH DER
SELIGSPRECHUNG
DES DIENERS GOTTES
PREDIGT VON PAPST
BENEDIKT XVI.
Vorplatz
der vatikanischen Basilika
Sonntag, 1. Mai 2011
Liebe Brüder und
Schwestern!
Vor nunmehr sechs Jahren
befanden wir uns auf diesem Platz zur Begräbnisfeier von Papst
Johannes Paul II. Groß war der Schmerz über den Verlust, aber noch größer
war die Erfahrung einer unendlichen Gnade, die Rom und die ganze Welt umfing:
die Gnade, die wie die Frucht des ganzen Lebens meines geliebten Vorgängers und
besonders seines Zeugnisses im Leiden war. Schon an jenem Tag spürten wir den
Duft seiner Heiligkeit ausströmen, und das Volk Gottes hat auf viele Weisen
seine Verehrung für ihn zum Ausdruck gebracht. Daher wollte ich, daß sein
Seligsprechungsprozeß unter entsprechender Beachtung der Vorschriften der
Kirche ziemlich rasch vorangehen konnte. Und heute ist der erwartete Tag
gekommen; er ist schnell gekommen, weil es dem Herrn so gefallen hat: Johannes
Paul II ist selig!
Herzlich möchte ich euch
alle grüßen, die ihr zu diesem freudigen Anlaß so zahlreich aus allen Teilen
der Welt nach Rom gekommen seid: Kardinäle, Patriarchen der katholischen
Ostkirchen, Mitbrüder im Bischofs- und Priesteramt, die offiziellen
Delegationen, Botschafter und Vertreter des öffentlichen Lebens, Gottgeweihte
und gläubige Laien. Mein Gruß gilt ebenso allen, die über Radio und Fernsehen
mit uns verbunden sind.
Dieser Sonntag ist der
Zweite Sonntag der Osterzeit, den der selige Johannes
Paul II. nach der Göttlichen Barmherzigkeit benannt hat. Daher wurde dieses
Datum für die heutige Feier gewählt, weil nach dem Plan der Vorsehung mein
Vorgänger genau am Vorabend dieses Festtages Gott seinen Geist befohlen
hat. Heute ist außerdem der erste Tag des Marienmonats Mai; und es ist
auch der Gedenktag des heiligen Josef des Arbeiters. Diese Elemente treffen
zusammen und bereichern so unser Gebet; sie helfen uns, die wir noch Pilger in
Raum und Zeit sind. Im Himmel hingegen ist die Feier unter den Engeln und
Heiligen ganz anders! Und doch ist Gott einer, und einer ist Christus, der
Herr, der wie eine Brücke Erde und Himmel verbindet. Und in diesem Augenblick
fühlen wir uns mehr denn je nahe, als nähmen wir gleichsam teil an der
himmlischen Liturgie.
„Selig sind, die nicht
sehen und doch glauben!“ (Joh 20,29). Im heutigen Evangelium spricht Jesus
diese Seligpreisung aus, die Seligpreisung des Glaubens. Sie berührt uns auf
besondere Weise, da wir versammelt sind, um eben eine Seligsprechung zu feiern,
und noch mehr, da heute ein Papst seliggesprochen wird, ein Nachfolger Petri,
der dazu berufen war, die Brüder im Glauben zu stärken. Johannes
Paul II. ist selig durch seinen starken und großherzigen, seinen
apostolischen Glauben. Und sogleich denken wir an jene andere Seligpreisung:
„Selig bist du, Simon Barjona; denn nicht Fleisch und Blut haben dir das
offenbart, sondern mein Vater im Himmel“ (Mt 16,17). Was hat der
himmlische Vater dem Simon offenbart? Daß Jesus der Christus ist, der Sohn des
lebendigen Gottes. Durch diesen Glauben wird Simon zu „Petrus“, zum Fels, auf
den Jesus seine Kirche bauen kann. Die ewige Seligkeit Johannes
Pauls II., die die Kirche heute freudig verkündet, besteht ganz in diesen
Worten Christi: „Selig bist du, Simon“, und „Selig sind, die nicht sehen und
doch glauben!“ Es ist die Seligpreisung des Glaubens, den auch Johannes
Paul II. als Gabe von Gott Vater für den Aufbau der Kirche Christi
erhalten hat.
Aber unsere Gedanken
gehen zu einer anderen Seligpreisung, die im Evangelium allen anderen
vorausgeht. Es ist jene der Jungfrau Maria, der Mutter des
Erlösers. Ihr, die soeben Jesus in ihrem Schoß empfangen hat, sagt die
heilige Elisabeth: „Selig ist die, die geglaubt hat, daß sich erfüllt, was der
Herr ihr sagen ließ“ (Lk 1,45). Die Seligpreisung des Glaubens hat ihr
Vorbild in Maria. Wir alle freuen uns, daß die Seligsprechung von Johannes
Paul II. am ersten Tag des Marienmonats stattfindet, unter dem
mütterlichen Blick Marias, die durch ihren Glauben den Glauben der Apostel
gestützt hat und fortwährend den Glauben ihrer Nachfolger stützt, besonders
jener, die auf den Stuhl Petri berufen sind. Maria kommt in den Erzählungen der
Auferstehung Christi nicht vor, aber ihre Anwesenheit ist gleichsam überall
verborgen: Sie ist die Mutter, der Jesus jeden einzelnen der Jünger und die
ganze Gemeinschaft anvertraut hat. Im besonderen stellen wir fest, daß der
heilige Johannes und der heilige Lukas Marias wirkliche und mütterliche
Gegenwart an jenen Stellen anführen, die dem heutigen Evangelium und der ersten
Lesung vorausgehen: im Bericht über den Tod Jesu, wo Maria zu Füßen des Kreuzes
erwähnt wird (Joh 19,25); und am Beginn der Apostelgeschichte, die sie in
der Mitte der zum Gebet im Abendmahlssaal versammelten Jünger zeigt (Apg 1,14).
Auch die heutige zweite
Lesung spricht uns vom Glauben, und es ist genau Petrus, der voller geistlichem
Enthusiasmus schreibt und den Neugetauften den Grund ihrer Hoffnung und ihrer
Freude angibt. Gerne möchte ich anmerken, daß Petrus in diesem Abschnitt zu
Beginn seines ersten Briefes nicht in der Aufforderung, sondern im
Indikativ spricht. Er schreibt nämlich: „Ihr seid voll Freude“ – und
er fügt hinzu: „Ihn habt ihr nicht gesehen, und dennoch liebt ihr
ihn; ihr seht ihn auch jetzt nicht; aber ihr glaubt an ihn und jubelt in
unsagbarer, von himmlischer Herrlichkeit verklärter Freude, da ihr das Ziel des
Glaubens erreichen werdet: euer Heil“ (1 Petr 1,6.8-9). Alles steht
im Indikativ, weil es eine neue Wirklichkeit gibt, die durch die Auferstehung
Christi bewirkt ist, eine Wirklichkeit, die dem Glauben zugänglich ist. „Das
hat der Herr vollbracht“ – wie es im Psalm heißt –, „vor unseren Augen geschah
dieses Wunder“ (Ps 118,23), vor den Augen des Glaubens.
Liebe Brüder und
Schwestern, heute erstrahlt vor unseren Augen im vollen geistlichen Licht des
auferstandenen Christus die Gestalt des geliebten und verehrten Johannes
Paul II. Heute wird sein Name der Schar der Heiligen und Seligen
hinzugefügt, die er während der fast 27 Jahre seines Pontifikates heilig- und
seliggesprochen hatte. Dabei hatte er nachdrücklich an die allgemeine Berufung
zum hohen Maß des christlichen Lebens – zur Heiligkeit – erinnert, wie sie die Konzilskonstitution Lumen
gentium über die Kirche bekräftigt hatte. Alle Glieder des Volkes
Gottes – Bischöfe, Priester, Diakone, Laien, gottgeweihte Männer und Frauen –
wir alle sind auf dem Weg zur himmlischen Heimat, in welche uns die Jungfrau
Maria vorausgegangen ist, die mit dem Geheimnis Christi und der Kirche auf
einzigartige und vollkommene Weise verbunden ist. Karol Wojtyła hat zuerst als
Weihbischof und dann als Erzbischof von Krakau am Zweiten Vatikanischen Konzil
teilgenommen; er wußte ja, daß das letzte Kapitel des Dokumentes über die
Kirche Maria zu widmen bedeutete, die Mutter des Erlösers zum Bild und Vorbild
der Heiligkeit für jeden Christen und für die ganze Kirche zu machen. Diese
theologische Sicht hat der selige Johannes Paul II. als Jugendlicher entdeckt
und dann während seines ganzen Lebens bewahrt und vertieft – eine Sicht, die im
biblischen Bild von Christus am Kreuz und seiner Mutter Maria unter dem Kreuz
zusammengefaßt ist. Es ist ein Bild, das sich im Johannes-Evangelium findet (Joh 19,25-27)
und das in das Bischofs- und dann in das Papstwappen von Karol Wojtyła
aufgenommen wurde: ein goldenes Kreuz, ein „M“ rechts unten und das Motto
„Totus tuus“, das vom bekannten Wort des heiligen Ludwig Maria Grignion von
Montfort stammt, in dem Karol Wojtyła ein Grundprinzip für sein Leben gefunden
hat: „Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt. Accipio te in mea omnia;
præbe mihi cor tuum, Maria.“ – „Ich bin ganz dein, und alles, was ich
habe, ist dein. Dich nehme ich zu mir als mein alles; schenke mir dein Herz, o
Maria“ (Abhandlung über die wahre Andacht zu Maria, Nr. 266).
In seinem Testament
schrieb der neue Selige: „Als das Konklave der Kardinäle am 16. Oktober
1978 Johannes
Paul II. wählte, sagte der polnische Primas Kardinal Stefan Wyszyński
zu mir: »Die Aufgabe des neuen Papstes wird es sein, die Kirche ins Dritte
Jahrtausend zu führen«.“ Und weiter führte er aus: „[Ich möchte] noch einmal
Dankbarkeit gegenüber dem Heiligen Geist für das große Geschenk des Zweiten
Vatikanischen Konzils zum Ausdruck bringen, als dessen Schuldner ich
mich gemeinsam mit der ganzen Kirche – und vor allem mit dem gesamten Episkopat
– fühle. Ich bin überzeugt, daß es den neuen Generationen noch lange aufgegeben
sein wird, die Reichtümer auszuschöpfen, die dieses Konzil des 20. Jahrhunderts
uns geschenkt hat. Als Bischof, der an dem Konzilsgeschehen vom ersten bis zum
letzten Tag teilgenommen hat, möchte ich dieses große Erbe all jenen
anvertrauen, die in Zukunft gerufen sein werden, es zu verwirklichen. Ich
selbst aber danke dem Ewigen Hirten dafür, daß er mir erlaubt hat, dieser
großartigen Sache während all der Jahre meines Pontifikats zu dienen.“ Und was
ist diese „Sache“? Es ist dieselbe, die Johannes
Paul II. in seiner ersten feierlichen Messe auf dem Petersplatz mit den
denkwürdigen Worten angesprochen hat: „Habt keine Angst! Öffnet, ja reißt die
Tore weit auf für Christus!“. Was der neugewählte Papst von allen erbat, das
hat er selbst als erster vorgemacht: Er hat die Gesellschaft, die Kultur, die
Bereiche der Politik und der Wirtschaft für Christus geöffnet. Mit der Kraft
eines Riesen – die er von Gott erhalten hat – hat er eine Tendenz umgedreht,
die unumkehrbar erscheinen mochte. Mit seinem Zeugnis des Glaubens, der Liebe
und des apostolischen Mutes, das von einer großen Menschlichkeit begleitet
wurde, hat dieser beispielhafte Sohn der polnischen Nation den Christen auf der
ganzen Welt geholfen, keine Angst zu haben, sich Christen zu nennen, zur Kirche
zu gehören und vom Evangelium zu sprechen. Mit einem Wort, er hat uns geholfen,
keine Angst vor der Wahrheit zu haben, denn die Wahrheit ist die Garantie der
Freiheit. Noch einmal ganz kurz, er hat uns die Kraft wiedergegeben, an
Christus zu glauben, weil Christus Redemptor
hominis, der Erlöser des Menschen ist – das Thema seiner ersten Enzyklika
und der Leitgedanke aller anderen.
Als Karol Wojtyła den
Stuhl Petri bestieg, brachte er sein tiefgehendes Nachdenken über die Auseinandersetzung
zwischen Marxismus und Christentum mit, in deren Mitte der Menschen steht.
Seine Botschaft war diese: Der Mensch ist der Weg der Kirche, und Christus ist
der Weg des Menschen. Mit dieser Botschaft, die die große Hinterlassenschaft
des Zweiten Vatikanischen Konzils und seines „Steuermanns“, des Dieners Gottes
Papst Paul VI. ist, hat Johannes Paul II. das Volk Gottes geleitet. So hat es
die Schwelle des Dritten Jahrtausends überschritten, die er gerade mit Blick
auf Christus die „Schwelle der Hoffnung“ genannt hat. Ja, mittels des langen
Wegs der Vorbereitung auf das Große Jubiläum hat er den Christen eine neue
Orientierung auf die Zukunft hin gegeben, auf eine Zukunft mit Gott, welcher
die Geschichte übersteigt, doch ebenso auf die Geschichte einwirkt. Diesen
Dienst der Hoffnung, der in gewisser Weise dem Marxismus und der
Fortschrittsideologie überlassen worden war, hat er zu Recht wieder für das
Christentum beansprucht, indem er ihm das authentische Aussehen der Hoffnung
wieder gab, in der Geschichte in einem Geist der „Erwartung“ zu leben, in einer
persönlichen wie gemeinschaftlichen Existenz zu leben, die sich an Christus
orientiert, der die Fülle des Menschen und die Vollendung seiner Suche nach
Gerechtigkeit und Frieden ist.
Schließlich möchte ich
auch Gott Dank sagen für die persönliche Erfahrung, die er mir gewährt hat,
über eine lange Zeit Mitarbeiter des seligen Papstes Johannes
Paul II. gewesen zu sein. Schon früher hatte ich Gelegenheit, ihn
kennen und schätzen zu lernen. Doch ab 1982, als er mich als Präfekt der
Kongregation für die Glaubenslehre nach Rom berief, konnte ich ihn 23 Jahre
lang aus der Nähe erleben und habe seine Person immer mehr geschätzt. Mein
Dienst wurde durch seine spirituelle Tiefe und den Reichtum seiner Intuition
getragen. Sein beispielhaftes Beten hat mich immer berührt und erbaut: Er
tauchte ein in die Begegnung mit Gott, auch inmitten der vielfältigen Obliegenheiten
seines Dienstes. Und dann sein Zeugnis im Leiden: Der Herr hat ihm allmählich
alles genommen, aber er ist stets der „Fels“ geblieben, wie Christus es gewollt
hat. Seine tiefe Demut, die in der inneren Einheit mit Christus wurzelte, hat
es ihm erlaubt, die Kirche weiter zu leiten und der Welt eine noch beredtere
Botschaft zu geben – gerade in der Zeit, als seine physischen Kräfte abnahmen.
So hat er in einzigartiger Weise die Berufung eines jeden Priesters und
Bischofs verwirklicht: ganz eins zu werden mit jenem Jesus, den er täglich in
der Kirche empfängt und darbringt.
Selig bist du, geliebter
Papst Johannes
Paul II., weil du geglaubt hast! Wir bitten dich, stärke vom Himmel
her weiter den Glauben des Volkes Gottes. So oft hast du uns auf diesem Platz
vom Palast aus gesegnet. Heute bitten wir dich: Heiliger Vater, segne uns!
Amen.
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HEILIGE MESSE UND
HEILIGSPRECHUNG DER SELIGEN PÄPSTE JOHANNES XXIII.
UND JOHANNES
PAUL II.
PREDIGT VON PAPST
FRANZISKUS
Petersplatz
2. Sonntag der Osterzeit (oder Sonntag der göttlichen Barmherzigkeit),
27. April 2014
Im Mittelpunkt dieses
Sonntags, der die Osteroktav beschließt und den der heilige Johannes
Paul II. der Göttlichen Barmherzigkeit geweiht hat, stehen die
glorreichen Wunden des auferstandenen Jesus.
Schon beim ersten Mal,
als Jesus am Abend des Tages nach dem Sabbat, am Tag der Auferstehung, den
Aposteln erschien, zeigte er ihnen seine Wunden. An jenem Abend war aber Thomas,
wie wir gehört haben, nicht dabei. Und als die anderen ihm sagten, dass sie den
Herrn gesehen hatten, antwortete er, er werde nicht glauben, bevor er jene
Wunden nicht gesehen und berührt habe. Acht Tage darauf erschien Jesus erneut
im Abendmahlssaal inmitten der Jünger, und auch Thomas war da. Jesus wandte
sich an ihn und forderte ihn auf, seine Wunden zu berühren. Und da kniete
dieser ehrliche Mann, der daran gewöhnt war, alles selbst zu überprüfen, vor
Jesus nieder und sagte: »Mein Herr und mein Gott!« (Joh 20,28).
Die Wunden Jesu sind
ein Ärgernis für den Glauben, aber sie sind auch einNachweis für den
Glauben. Darum verschwinden die Wunden am Leib des auferstandenen Christus
nicht; sie bleiben, denn diese Wunden sind das ständige Zeichen der Liebe Gottes
zu uns, und sie sind unerlässlich für den Glauben an Gott. Nicht um zu
glauben, dass Gott existiert, sondern um zu glauben, dass Gott Liebe,
Barmherzigkeit und Treue ist. Der heilige Petrus nimmt die Worte des Propheten
Jesaja auf und schreibt an die Christen: »Durch seine Wunden seid ihr geheilt«
(1 Petr 2,24; vgl. Jes 53,5).
Der heilige Johannes
XXIII. und der heilige Johannes
Paul II. hatten den Mut, die Wundmale Jesu anzuschauen, seine
verwundeten Hände und seine durchbohrte Seite zu berühren. Sie haben sich der
Leiblichkeit Christi nicht geschämt, haben an ihm, an seinem Kreuz keinen
Anstoß genommen; sie haben die Leiblichkeit des Mitmenschen nicht gescheut
(vgl. Jes 58,7), denn in jedem leidenden Menschen sahen sie Jesus.
Sie waren zwei mutige Männer, erfüllt vom Freimut des Heiligen
Geistes, und haben der Kirche und der Welt Zeugnis gegeben von der Güte Gottes
und von seiner Barmherzigkeit.
Sie waren Priester und
Bischöfe und Päpste des 20. Jahrhunderts. Dessen Tragödien haben sie erfahren,
sind davon aber nicht überwältigt worden. Stärker war in ihnen Gott; stärker
war der Glaube an Jesus Christus, den Erlöser des Menschen und Herrn der
Geschichte; stärker war in ihnen die Barmherzigkeit Gottes, die sich in diesen
fünf Wunden offenbart; stärker war die mütterliche Liebe Marias.
In diesen beiden Männern,
die in der Betrachtung der Wunden Christi lebten und Zeugen seiner
Barmherzigkeit waren, wohnte »eine lebendige Hoffnung« vereint mit »unsagbarer,
von himmlischer Herrlichkeit verklärter Freude« (1 Petr 1,3.8) – die
Hoffnung und die Freude, die der auferstandene Christus seinen Jüngern schenkt
und die nichts und niemand ihnen nehmen kann. Die österliche Hoffnung und
die österliche Freude, die den Schmelztiegel der Entäußerung und der inneren
Leere, der Nähe zu den Sündern bis zum Letzten, bis zum Überdruss angesichts
der Bitterkeit dieses Kelches durchschritten haben: Das sind die Hoffnung und
die Freude, mit denen die beiden heiligen Päpste vom auferstandenen Herrn
beschenkt wurden und die sie ihrerseits in Fülle an das Volk Gottes verschenkt
haben, wofür sie ewigen Dank empfangen.
Diese Hoffnung und diese
Freude bildeten das Klima, in dem die Urgemeinde der Gläubigen in
Jerusalem lebte, von der uns die Apostelgeschichte berichtet, die wir in der
zweiten Lesung gehört haben (vgl. 2,42-47). Es ist eine Gemeinde, in der das
Wesentliche des Evangeliums gelebt wird, nämlich die Liebe und die
Barmherzigkeit in Einfachheit und Brüderlichkeit.
Und das ist das Bild der
Kirche, das dem Zweiten Vatikanischen Konzil vorschwebte. Johannes
XXIII. und Johannes
Paul II. haben mit dem Heiligen Geist zusammengearbeitet, um die
Kirche entsprechend ihrer ursprünglichen Gestalt wiederherzustellen und zu aktualisieren,
entsprechend der Gestalt, die ihr im Laufe der Jahrhunderte die Heiligen
verliehen haben. Vergessen wir nicht, dass es gerade die Heiligen sind, die die
Kirche voranbringen und wachsen lassen. In der Einberufung des Konzils hat der
heilige Johannes
XXIII. eine feinfühlige Folgsamkeit gegenüber dem Heiligen Geist bewiesen,
hat sich führen lassen und war für die Kirche ein Hirte, ein geführter Führer,
geführt vom Heiligen Geist. Das war sein großer Dienst an der Kirche; darum
denke ich gerne an ihn als den Papst der Folgsamkeit gegenüber dem
Heiligen Geist.
In diesem Dienst am Volk
Gottes ist der heilige Johannes
Paul II. der Papst der Familie gewesen. So wollte er, wie er
einmal sagte, in die Erinnerung eingehen: als Papst der Familie. Ich hebe das
gerne hervor, da wir gerade einen Weg zur Synode über die Familie und mit
den Familien beschreiten, den er vom Himmel her sicher begleitet und
unterstützt.
Mögen diese beiden neuen
heiligen Hirten des Gottesvolkes mit ihrer Fürsprache für die Kirche eintreten,
damit sie in diesen zwei Jahren des Synodenweges fügsam sei gegenüber dem
Heiligen Geist in ihrem pastoralen Dienst an der Familie. Mögen beide uns
lehren, keinen Anstoß zu nehmen an den Wunden Christi und in das Geheimnis der
göttlichen Barmherzigkeit einzudringen, die immer hofft und immer verzeiht,
weil sie immer liebt.
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SANTA
MESSA E CANONIZZAZIONE DEI BEATI GIOVANNI XXIII E GIOVANNI
PAOLO II
OMELIA DEL SANTO PADRE
FRANCESCO
Piazza San Pietro
II Domenica di Pasqua (o della Divina Misericordia), 27 aprile 2014
W centrum dzisiejszej
niedzieli wieńczącej Oktawę Wielkanocy, a którą św. Jan Paweł II zechciał
poświęcić Miłosierdziu Bożemu, znajdują się chwalebne rany Jezusa
zmartwychwstałego.
Pokazał je już po raz
pierwszy, gdy ukazał się apostołom, wieczorem tego samego dnia po szabacie, w
dniu Zmartwychwstania. Ale tamtego wieczoru, jak słyszeliśmy, nie było Tomasza i
gdy inni powiedzieli mu, że widzieli Pana, odpowiedział, że jeśli nie zobaczy i
nie dotknie tych ran, nie uwierzy. Osiem dni później Jezus ukazał się ponownie
w Wieczerniku, pośród uczniów i był tam również Tomasz. Zwrócił się wówczas do
niego i poprosił, by dotknął Jego ran. Wówczas ten szczery człowiek,
przyzwyczajony do osobistego sprawdzania, ukląkł przed Jezusem i powiedział:
„Pan mój i Bóg mój” (J 20, 28).
Rany Jezusa są zgorszeniem dla
wiary, ale są również sprawdzianem wiary. Dlatego w ciele Chrystusa
Zmartwychwstałego rany nie zanikają, lecz pozostają, gdyż rany te są trwałym
znakiem miłości Boga do nas i są niezbędne,by wierzyć w Boga. Nie po to,
by wierzyć, że Bóg istnieje, ale aby wierzyć, że Bóg jest miłością,
miłosierdziem i wiernością. Święty Piotr, cytując Izajasza, pisze do
chrześcijan: „Krwią Jego ran zostaliście uzdrowieni” (1 P 2, 24; por. Iz 53,
5).
Święty Jan XXIII i święty
Jan Paweł II mieli odwagę oglądania ran Jezusa, dotykania Jego zranionych
rąk i Jego przebitego boku. Nie wstydzili się ciała Chrystusa, nie
gorszyli się Nim, Jego krzyżem. Nie wstydzili się ciała swego brata (por. Iz
58, 7), ponieważ w każdej osobie cierpiącej dostrzegali Jezusa. Byli to dwaj
ludzie mężni, pełni parezji [męstwa] Ducha Świętego i złożyli
Kościołowi i światu świadectwo dobroci Boga i Jego miłosierdzia.
Byli kapłanami, biskupami
i papieżami dwudziestego wieku. Poznali jego tragedie, ale nie byli nimi przytłoczeni.
Silniejszy był w nich Bóg; silniejsza była w nich wiara w Jezusa Chrystusa,
Odkupiciela człowieka i Pana historii; silniejsze było w nich miłosierdzie
Boga, które objawia się w tych pięciu ranach; silniejsza była macierzyńska
bliskość Maryi.
W tych dwóch ludziach
kontemplujących rany Chrystusa i świadkach Jego miłosierdzia była "żywa
nadzieja" wraz z "radością niewymowną i pełną chwały" (1
P 1,3.8). Nadzieja i radość, jaką zmartwychwstały Chrystus daje swoim uczniom i
których nic i nikt nie może ich pozbawić. Paschalna nadzieja i radość,
przeszedłszy przez tygiel odarcia z szat, ogołocenia, bliskości z grzesznikami
aż do końca, aż do mdłości z powodu goryczy tego kielicha. Oto są nadzieja i
radość, jaką dwaj święci papieże otrzymali w darze od zmartwychwstałego Pana i
z kolei przekazali obficie Ludowi Bożemu, otrzymując za to nagrodę wieczną.
Tą nadzieją i tą radością
żyła pierwsza wspólnota wierzących w Jerozolimie, o której mówią nam
Dzieje Apostolskie, które słyszeliśmy w drugim czytaniu (por. 2, 42-47). Jest
to wspólnota, w której żyje się tym, co najistotniejsze z Ewangelii, to
znaczy miłością, miłosierdziem, w prostocie i braterstwie.
Taki obraz Kościoła miał
przed sobą Sobór Watykański. Jan XXIII i Jan Paweł II współpracowali z Duchem
Świętym, aby odnowić i dostosować Kościół do jego pierwotnego obrazu,
który nadali mu święci w ciągu wieków. Nie zapominajmy, że to właśnie święci
prowadzą Kościół naprzód i sprawiają, że się rozwija. Zwołując Sobór, św. Jan
XXIII okazał taktowne posłuszeństwo Duchowi Świętemu, dał się Jemu
prowadzić i był dla Kościoła pasterzem, przewodnikiem, który sam był prowadzony
– prowadzony przez Ducha. To była jego wielka posługa dla Kościoła; dlatego
osobiście lubię myśleć o nim, jako o papieżu posłuszeństwa Duchowi Świętemu.
W tej posłudze Ludowi
Bożemu Jan św. Paweł II był papieżem rodziny. Kiedyś sam tak powiedział,
że chciałby zostać zapamiętany jako papież rodziny. Chętnie to podkreślam w
czasie, gdy przeżywamy proces synodalny o rodzinie i z rodzinami, proces,
któremu na pewno On z nieba towarzyszy i go wspiera.
Niech ci obaj nowi święci
pasterze Ludu Bożego wstawiają się za Kościołem, aby w ciągu tych dwóch lat
procesu synodalnego był on posłuszny Duchowi Świętemu w posłudze
duszpasterskiej dla rodziny. Niech nas obaj nauczą, byśmy nie gorszyli się
ranami Chrystusa, abyśmy wnikali w tajemnicę Bożego Miłosierdzia, które zawsze
żywi nadzieję, zawsze przebacza, bo zawsze miłuje.
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Voir aussi : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Focus/Saint-Jean-Paul-II/Jean-Paul-II-l-homme-aux-deux-vocations
http://www.documentacatholicaomnia.eu/01_01_1978-2005-_Ioannes_Paulus_II.html