St.
Ifigenia, Minas Gerais, (Brazil), 18th century. Wood (edited
background). Museu Afro Brasil
Santa
Ifigênia, Minas Gerais, século XVIII. Madeira policromada e dourada (fundo
editado). Museu Afro Brasil (São Paulo
Sainte Iphigénie
Convertie par saint
Matthieu en Ethiopie (Ier siècle)
Saint Matthieu prêchait
en Ethiopie, ..."le roi Egippus, avec sa femme et tout le peuple, se fit
baptiser. Iphigénie, la fille du roi, qui avait été consacrée à Dieu, fut mise
à la tête de plus de deux cents vierges.
Après quoi Hirtacus succéda au roi; il s'éprit d'Iphigénie et promit à l'apôtre
la moitié de son royaume s'il la faisait consentir à accepter sa main. L'apôtre
lui dit de venir le dimanche à l'église comme son prédécesseur, pour entendre,
en présence d'Iphigénie et des autres vierges, quels avantages procurent les
mariages légitimes. Le roi s'empressa de venir avec joie, dans la pensée que
l'apôtre voudrait conseiller le mariage à Iphigénie. Quand les vierges et tout
le peuple furent assemblés, saint Mathieu parla longtemps des avantages du
mariage et mérita les éloges du roi, qui croyait que l'apôtre parlait ainsi
afin d'engager la vierge à se marier. Ensuite, ayant demandé qu'on fit silence,
il reprit son discours en disant «Puisque le mariage est une bonne chose, quand
on en conserve inviolablement les promesses, sachez-le bien, vous qui êtes ici
présents, que si un esclave avait la présomption d'enlever l'épouse du roi, non
seulement il encourrait la colère du prince, mais, il mériterait encore la mort,
non parce qu'il serait convaincu de s'être marié, mais parce qu'en prenant
l'épouse de son seigneur, il aurait outragé son prince dans sa femme. Il en
serait de même de vous, ô roi; vous savez qu'Iphigénie est devenue l'épouse du
roi éternel, et qu'elle est consacrée par le voile sacré; comment donc
pourrez-vous prendre l'épouse de plus puissant que vous et vous unir à elle par
le mariage?» Quand le roi eut entendu cela, il se retira furieux de colère.
Mais l'apôtre intrépide et constant exhorta tout le monde à la patience et à la
constance; ensuite il bénit Iphigénie, qui, tremblante de peur, s'était jetée à
genoux devant lui avec les autres vierges. Or, quand la messe solennelle fut
achevée, le roi envoya un bourreau qui tua Mathieu en prières debout devant
l'autel et les bras étendus vers le ciel. Le bourreau le frappa par derrière et
en fit ainsi un martyr. A cette nouvelle, le peuple courut au palais du roi
pour y mettre le feu, et ce fut à peine si les prêtres et les diacres purent le
contenir; puis on célébra avec joie le martyre de l'apôtre. Or, comme le roi ne
pouvait par aucun moyen faire changer Iphigénie de résolution, malgré les
instances des dames qui lui furent envoyées, et celles des magiciens, il fit
entourer sa demeure tout entière d'un feu immense afin de la brûler avec les
autres vierges. Mais l'apôtre leur apparut, et il repoussa l'incendie de leur
maison."...
A lire dans: saint Matthieu apôtre, La légende dorée de Voragine,
bibliothèque monastique - tome 3 page 80.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/11120/Sainte-Iphig%C3%A9nie.html
Santa
Ifigênia
SAINTE IPHIGÉNIE
Sainte Iphigénie était
l’une des enfants de Eggipus et Eufenisa, souverains de
Nubie, un petit royaume païen d’Éthiopie. On en sait peu sur sa vie. Les
informations dont on dispose à son sujet rapportent que, huit ans après
l’Ascension de Jésus, l’apôtre Matthieu et d’autres disciples partirent pour
évangéliser la région de Nubie, où ils ne furent pas bien accueillis par les
habitants. Seule la princesse Iphigénie comprit et fit sienne l’idée d’un Dieu
unique, en refusant le paganisme.
Elle multiplia ses
efforts pour répandre le christianisme
Face à la diffusion du
christianisme, les chefs païens, dont beaucoup étaient influents dans la
communauté, décidèrent d’offrir Iphigénie en sacrifice. La Sainte attendit ce
moment tragique en se consacrant à Dieu, unique Créateur. Alors qu’on préparait
le feu du bûcher, elle écouta les encouragements de saint Matthieu à ressentir
l’amour de Dieu dans son propre cœur. Lorsque les flammes furent ardentes,
Sainte Iphigénie éleva la voix, en invoquant le nom de Jésus. Les témoignages
racontent qu’un ange vint du ciel, et arracha Iphigénie des mains de ses
bourreaux. Une fois sauvée, elle multiplia ses efforts et son zèle pour la
conversion des populations de Nubie au christianisme.
Protectrice des incendies
La Sainte rencontra
beaucoup de résistances dont celle de Hirtaco. C’est lui qui chercha à faire en
sorte que Matthieu convainquît Iphigénie à l’épouser. Matthieu refusa et,
ainsi, selon certaines reconstructions considérées peu fiables, par ce refus,
Matthieu traça la route d’Iphigénie vers le martyre. Iphigénie et son
frère Euphronius durent ensuite faire face à un grand incendie
provoqué par Hirtaco. Mais, grâce à l’aide du Seigneur, ils survécurent, alors
que Hirtaco prit la fuite. Le peuple proclama roi Euphronius, qui gouverna
dans la paix pendant soixante-dix ans et ensuite lui succéda un fils. Quand arriva
le moment de la mort pour Iphigénie, la Sainte reçut les Sacrements et attendit
le moment de la mort dans la paix et la sérénité. Sainte Iphigénie est
considérée « Libératrice de Nubie » et est invoquée comme protectrice
contre les incendies. En effet, presque dans toutes représentations, Iphigénie
apparaît avec en main une maison en flammes et une église.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/09/21/sainte-iphigenie.html
21 septembre
Saint Matthieu
Apôtre et évangéliste
Le nom de Matthieu que
l'on a traduit du grec Maththios ou Matthios, vient de
l'hébreux Matt'yah, abréviation de Mattatyah, qui signifie don
de Yahvé, comme Matthias, Mattathias et Matthan.
On sait que saint
Matthieu, auteur du premier évangile, est un des douze apôtres du Seigneur[1], qu'il est fils d'Alphée et porte d'abord le
nom de Lévi.
Il semble originaire de
Capharnaüm[2] où il est publicain[3] et tient le bureau de péage[4], c'est-à-dire le bureau où l'on perçoit
le portorium, à la fois douane, octroi et péage entre les états du roi
Hérode Antipas et de son frère, le tétrarque Philippe[5]. Chacun connaît les récits de son appel par
Jésus :
Evangile selon saint
Matthieu IX 9 : « Et, passant plus loin, Jésus vit, assis au bureau
du péage, un homme appelé Matthieu. Et il lui dit : Suis-moi. Et, se levant, il
le suivit. »
Evangile selon saint Luc
V 27-29 : « Et après cela il sortit, et il remarqua un publicain du
nom de Lévi, assis au bureau du péage, et il lui dit : Suis-moi. Et, quittant
tout, se levant, il le suivait. Et Lévi lui fit une grande réception dans sa
maison. »
Evangile selon saint Marc
II 13-14 : « Et il sortit de nouveau le long de la mer. Et toute la
foule venait vers lui, et il les enseignait. Et en passant, il vit Lévi, le
[fils] d'Alphée, assis au bureau du péage. Et il lui dit : Suis-moi. Et se
levant, il le suivit. »
(Textes liturgiques ©
AELF, Paris)
La tradition
hagiographique[6], reprise par Rufin, saint Eucher de Lyon et
Socrate dit qu'il passa un temps en Egypte avant que d'aller dans la capitale
d'Ethiopie, Naddaver, où il fut accueilli par cet eunuque, haut fonctionnaire
de la Candace[7], que le diacre Philippe avait baptisé. Or,
il y avait dans cette ville deux habiles magiciens, Zaroës et Arfaxat, qui
trompaient les habitants en leur causant des maladies qu'ils savaient guérir ;
saint Matthieu ne tarda pas à découvrir leurs sortilèges et à désabuser le
peuple dont beaucoup se convertirent.
Quand Matthieu eut
ressuscité le prince héritier Euphranor, le roi et la reine, avec toute la
maison royale et tout ce qui comptait dans la province reçurent le baptême.
Iphigénie, fille du roi d'Ethiopie et quelques unes de ses compagnes, firent
vœu de virginité et se retirèrent dans une maison particulière qui devint le
premier monastère du pays.
Le roi Eglippe étant
mort, son frère Hirtace s'empara du royaume et, pour mieux asseoir son pouvoir,
voulut d'épouser Iphigénie. Hirtace eut recours à saint Matthieu qui lui
répondit : Vienne votre Majesté au discours que je vais faire aux
vierges chrétiennes rassemblées avec Iphigénie et vous verrez vous-même avec
quel zèle je vais remplir vos ordres ; saint Matthieu fit un tel éloge de
la virginité, invitant ses filles à mourir plutôt qu'à y renoncer, qu'Hirtace se
résolut à le faire mourir. Les bourreaux arrivèrent alors que saint Matthieu
finissait la messe, ils montèrent à l'autel et le tuèrent.
Le corps de saint
Matthieu fut d’abord conservé avec beaucoup de vénération dans la ville de
Naddaver où il avait enduré le martyre. En 956, il fut transféré à Salerne,
dans le Royaume de Naples. Comme on se trouvait alors souvent en péril de
guerre et que l’on craignait que quelqu’un s’emparât furtivement des reliques,
on cacha le corps de saint Matthieu dans un endroit secret connu de quelques
personnes. Près de cent vingt ans plus tard, sous le pontificat de saint
Grégoire VII, on découvrit le caveau secret ce dont le Pape félicita
Alfane[8], archevêque de Salerne. De Salerne, le chef
de saint Matthieu fut transporté en France et déposé dans la cathédrale de,
Beauvais ; une partie de ce chef fut donnée au monastère de la Visitation
Sainte-Marie de Chartres. La relique de Beauvais disparut pendant la révolution
française (1793).
[1] Saint
Marc III 18, saint Luc VI 15, saint Matthieu X 3 et Actes des Apôtres I 13
[2] Capharnaüm (le
village de Nahum) aujourd'hui Tell-Hum : ville de Galilée située au
nord-ouest du lac de Gennésareth (lac de Tibériade ou mer de Galilée), à quatre
kilomètres de l'embouchure du Jourdain dans le lac, qui appartient aux
territoires du tétrarque Hérode Antipas. Capharnaüm (aux confins des états
d'Hérode Antipas et de d'Hérode Philippe II) est un poste de douane sur la
route de la Gaulanitide tenu par le publicain Lévi, fils d'Alphée, le futur
apôtre Matthieu (S. Matthieu IX 9, S. Marc II 13-17, S. Luc V 27-32) ; la ville
est gardée par une garnison romaine commandée par le centurion du Domine
non sum dignus (S. Matthieu VIII 5-13, S. Luc VII 1-10). Au début de sa
vie publique, Jésus y établit son centre d'action, y fit de nombreux miracles
et y prêcha dans la synagogue. Il vint habiter à Capharnaüm qui est au
bord de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali, pour que
s'accomplît ce qui avait été annoncé par Isaïe, le prophète, quand il dit :
" Pays de Zabulon et pays de Nephtali, chemin de la mer, pays au-delà du
Jourdain, Galilée des nations, le peuple qui était assis dans les ténèbres a vu
une grande lumière, et pour ceux qui étaient assis dans le sombre pays de la
mort une lumière s'est levée " (S. Matthieu IV 13-16).
[3] Sous
aucun régime la levée de l'impôt n'a été un moyen de se concilier la faveur
populaire. Les exactions et les vexations dont les publicains se rendaient
coupables, n'avaient fait qu'accroître cette impopularité, inhérente à la
fonction ; Hérondas affirme que chaque demeure frissonnait de peur à leur
vue. Autant du Publicains, autant de voleurs, disait d'eux le comique
Xénon, en cela fidèle interprète du sentiment public dans le monde gréco-romain
où Lucien les assimilait à ceux qui tenaient des maisons de débauche et Cicéron
les appelait les plus vils des hommes. Le monde juif ne pensait pas
autrement : la littérature rabbinique associe les publicains, réputés traitres
et apostats puisqu'ils violent les observances de pureté légale, aux voleurs et
aux meurtriers ; on accole publicains et pécheurs (S. Matthieu IX 10),
publicains et païens (S. Matthieu XVIII 17), publicains et prostituées (S.
Matthieu XXI 31). Le Talmud leur interdit les fonctions de juges ou de témoins
dans les procès. Quand Jean-Baptiste avait commencé à prêcher, plusieurs de ces
fonctionnaires de l'impôt étaient allés le trouver pour se faire
baptiser : Maître, que devons-nous faire ? lui avait-il
demandé. N'exigez rien de plus que la taxe fixée, leur avait-il répondu,
laissant clairement entendre que telle n'était pas leur pratique habituelle (S.
Luc III 12-13). L'impopularité du métier n'empêchait pas qu'il ne fût fort
recherché, la perspective du gain imposant facilement silence aux susceptibilités
de l'amour-propre. Avec une souveraine indépendance, Jésus veut se choisir un
disciple parmi les membres de cette corporation méprisée.
[4] Capharnaüm,
située sur une des routes principales qui reliaient Damas à la Méditerranée et
à l'Égypte, elle possédait un bureau où l'on percevait à la fois les droits de
douane, d'octroi et de péage. Suivant la méthode pratiquée dans l'empire
romain, ces taxes avaient été affermées par Hérode, pour une somme déterminée,
à de riches particuliers ou à des compagnies qui se chargeaient de percevoir
directement, non sans y ajouter des taxes pour couvrir leurs frais et se
ménager un bénéfice. Ces fermiers de l'impôt public avaient reçu le nom de publicains,
qui se donnait aussi à leurs agents subalternes (ils étaient
appelés portitores à Rome). Ces impôts
(portorium ou teloneum) portaient sur les marchandises, les individus
et les moyens de transport, hormis ce qui servait à l'armée ou au fisc ; ils
étaient levés aux frontières d'un état (douane), à la sortie d'une ville
(octroi) et sur des points déterminés de passage comme l'entrée d'une route ou
d'un pont (péage).
[5] Saint
Marc II 14-15, saint Luc V 27, saint Matthieu IX 9.
[6] Saint
Ambroise et saint Paulin de Nole parlent d'une prédication en Perse, d'autres
parlent du Pont, de la Syrie, de la Macédoine et même de l'Irlande.
[7] Candace
(en grec Kandake, du méroïte Kantake) que les Actes des Apôtres (VIII 27)
donnent comme nom à la reine d'Ethiopie, n'est en fait pas un nom, mais un
titre attribué aux reines de Méroé, l'Ethiopie des Romains, dont la capitale
était Napata (Pline : Histoire naturelle, XVIII 6 ; Strabon : Géographie, XVII,
1, 54).
[8] Alfano
I°, archevêque de Salerne, théologien, philosophe, poète, médecin et musicien.
Originaire de Salerne, il y étudia la médecine. Il entra au monastère de
Sainte-Sophie de Bénévent (1054), puis à celui du Mont-Cassin (1056) où il fit
des études classiques et théologiques. Il parut à la cour du pape Victor II, où
il se fit remarquer par ses connaissances musicales et médicales. Au
Mont-Cassin se trouvaient déjà Fredéric de Lorraine et Didier, ses deux amis,
comme lui savants et lettrés. Frédéric étant devenu le pape Étienne IX (1057)
et Didier l’abbé du Mont-Cassin, Alfano accepta le siège archiépiscopal de
Salerne (1058) et fut consacré par Étienne IX. Sous son épiscopat, l'Église de
Salerne fut enrichie de nombreux privilèges par les papes et les princes et
reçut de notables accroissements spirituels et matériels : droit pour ses
archevêques d'user du pallium, de nommer et de consacrer leurs onze évêques
suffragants ; droit de primauté sur les métropoles de Cosenza, Conza et
Acerenza. Sous l'épiscopat d'Alfano fut bâtie la cathédrale qui fut dédiée
à saint Matthieu, dont on venait de retrouver les restes. L'édifice fut
consacré par saint Grégoire VII (1085). L'archevêque réorganisa aussi son
chapitre, qui se composa de vingt-huit chanoines, dont vingt-quatre portèrent
le titre de cardinaux-prétres, et quatre celui de cardinaux-diacres. Alfano
prit part à plusieurs conciles où il se lia d'amitié avec Hildebrand (futur
Grégoire VII), dont il partageait les desseins de réforme ecclésiastique,
et dont il seconda les efforts dans sa lutte pour la liberté de l'Église. En
1062 ou 1063, il fit, avec l’évêque Bernard de Palestrina, un pèlerinage en
Palestine. Il rendit des services diplomatiques aux princes normands qui
gouvernaient le sud de l’Italie, et fut peu ou prou mêlé aux grandes affaires
de son temps. Lorsque Grégoire VII fut chassé de Rome, Alfano le reçut à
Salerne. Alfano mourut le 9 octobre 1085 et fut enseveli dans sa cathédrale,
près de son Grégoire VII, mort le 25 mai de la même année. Alfano jouit
d'un renom de sainteté, justifié par les pratiques d'une vie austère et
bienfaisante. « Il passait le carême sans manger plus de deux fois par
semaine et sans reposer sur un lit. Les témoins de sa vie racontèrent sa mort
comme celle des saints. On assura qu’il avait vu en songe une échelle qui, du
bord de sa couche allait jusqu'au ciel, et que deux jeunes hommes vêtus de
blanc l'invitaient à monter. » Parmi les devoirs d'une vie si remplie, Alfano
trouva le temps de cultiver la médecine, la philosophie, la poésie, l’éloquence
et l’hagiographie, laissant des œuvres dans toutes ces branches du savoir. On
conserve encore de lui un sermon sur saint Matthieu.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/09/21.php
Figura
de Santa Ifixenia de Etiopía, na catedral de Tui (Pontevedra)
[VIDÉO] Pourquoi saint Matthieu est fêté le
même jour que sainte Iphigénie
La rédaction d'Aleteia - publié
le 20/09/19 - mis à jour le 06/09/24
Fêté le 21 septembre,
Matthieu fait partie des premiers disciples à avoir suivi le Christ. Auparavant
collecteur d'impôts, il a tout quitté pour marcher à ses côtés. Découvrez
quelques faits intéressants sur sa vie dans cette courte vidéo.
Collecteur d’impôts pour
les dirigeants romains, Matthieu vit à Capharnaüm. Il est méprisé pour son
métier. Quand Jésus l’appelle en lui disant "lève-toi et suis-moi",
il abandonne instantanément ses richesses.
Apôtre, Matthieu aurait
évangélisé l’Éthiopie en convertissant le roi et sa fille Iphigénie. Le nouveau
roi voulait que Matthieu épouse sa fille mais il refusa en payant de sa vie.
Voilà pourquoi la mémoire de saint Matthieu est
célébrée le 21 septembre, le même jour que celle de sainte Iphigénie.
Lire aussi :Comment
reconnaître un évangéliste ?
Lire aussi :Cet
événement de la vie de Jésus raconté par les quatre évangélistes
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2019/09/20/connaissez-vous-bien-saint-matthieu
Church
of Carmo, Braga, Portugal.
Bernard Vincent. « Les
empires ibériques et les saints noirs : les exemples d’Elesbaan et
d’Iphigénie », Au miroir de l’anthropologie historique. Mélanges offerts à
Nathan Wachtel, Sous la direction de Juan Carlos Garavaglia, Jacques Poloni-Simard et Gilles Rivière, Rennes,
Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 65-74
La princesse Iphigénie
était au ier siècle de notre ère la fille d’Egippus, roi de Nubie,
vertueux mais païen. Le souverain, la reine Eufemia, leur fils Ephronius et
Iphigénie furent convertis au christianisme et baptisés par saint Matthieu. Et
selon la Légende Dorée, l’apôtre consacra la princesse à Dieu et lui
confia une communauté de plus de deux cents vierges. Mais à la mort du roi,
Hirtacus, oncle Iphigénie, s’empara du trône, décida d’épouser sa nièce et fit
assassiner Matthieu qui, prenant la défense de la princesse, condamnait ce
mariage. Hirtacus tenta ensuite de mettre le feu à la maison où Iphigénie et
les deux cents vierges s’étaient retirées. Une intervention surnaturelle de
Matthieu détourna les flammes vers le palais royal qui fut détruit. Hiractus se
suicida. Le frère d’Iphigénie, roi à son tour, favorisa alors le développement
du culte chrétien.
Elesbaan, roi d’Éthiopie,
a vécu au début du vie siècle. Descendant du souverain Ezana qui
avait adhéré au ive siècle au christianisme et établi un empire
autour d’Axoum sa capitale, il avait été bientôt contesté par des royaumes
vassaux, en particulier par celui d’Hymiar (actuel Yémen), dont le prince était
converti au judaïsme. En 517, Dunaan, roi d’Hymiar, ayant persécuté ses sujets
chrétiens, Elesbaan entra en campagne et Dunaan fut tué et décapité. Elesbaan
organisa l’État et l’Église yéménites, abandonna sa couronne et se retira dans
un ermitage.
Ce sont ces deux
personnages, Iphigénie et Elesbaan, qui sont réunis sur de nombreux autels au
Brésil. De São Luís do Maranhão à Rio de Janeiro, de Belem à São Paulo, nous
les trouvons bien souvent associés, comme dans la confrérie de saint Elesbaan
et de sainte Iphigénie de Rio étudiée pour le xviiie siècle par
Mariza de Carvalho Soares1. Dans un
livre récent Anderson José Machado de Oliveira étudie la diffusion du culte
dont ces deux saints noirs ont fait l’objet à Rio et au Minas Gerais (Mariana,
Ouro Preto) et met l’accent sur le rôle qu’a joué dans cette propagation un
carme, José Pereira de Santana, né à Rio en 1694 ou 1696 et auteur de deux
hagiographies publiées à Lisbonne, celle de saint Elesbaan en 1735, celle de
sainte Iphigénie en 17382. Il souligne
aussi que l’œuvre du carme prend place dans la vaste catéchèse organisée par
l’Église à l’adresse des Noirs. Il en veut pour preuve la publication à
quelques années de distance, en 1744, toujours à Lisbonne, d’une hagiographie
concernant un autre saint noir, Benoît de Palerme, dont l’auteur était
franciscain3.
Je ne vais pas ici
m’attacher à Benoît de Palerme, ce saint qui ayant vécu
au xvie siècle (1526-1589) a été béatifié en 1743, un an avant
l’hagiographie lisboète, puis canonisé en 1807. La dévotion au saint
franciscain sicilien longtemps oublié, en particulier en Europe, fait l’objet
de nombreuses études depuis une quinzaine d’années4. En revanche,
l’intérêt porté à Elesbaan et Iphigénie est plus récent et plus limité, ce qui
ne donne que plus de relief aux deux livres cités plus haut. C’est pourquoi je
voudrais ici apporter quelques éléments au dossier les concernant en partant du
livre de A. J. Machado de Oliveira.
Ce dernier est à la fois
suggestif et riche en informations. Cependant, le lecteur peut en tirer la
conclusion que les dévotions à Elesbaan et Iphigénie ont été initiées au Brésil
et au xviiie siècle. L’auteur ne fait aucune référence à deux
approches antérieures à la sienne, qui permettent de situer dans un espace plus
vaste la progression de la ferveur entourant les deux saints noirs. La première
est celle d’Enrique Martínez López5. Cet
Espagnol, qui a longtemps enseigné à l’université états-unienne de Santa
Barbara, a publié à l’antenne parisienne de la Fondation Calouste Gulbenkian un
ouvrage incroyablement érudit sur les représentations littéraires et
artistiques des Noirs, principalement des saints noirs. Il réunit deux champs
principaux, le théâtre espagnol du xviie siècle et les arts au Brésil
au xviiie siècle, sculpture et gravure surtout. Faisant la part belle
à Benoît et à Elesbaan – et dans une moindre mesure à Iphigénie –, il
n’hésite pas à remonter à la fin du Moyen Âge et à poursuivre l’enquête en
aval, pratiquement jusqu’au xxe siècle. Et il ne cesse au gré de ses
documents, écrits ou imagés, de traverser l’Atlantique dans les deux sens. La
démarche de Didier Lahon est en apparence plus circonscrite. Dans sa thèse
inédite mais dont sont issus de nombreux articles, il cherche à analyser les
confréries de Noirs qui ont proliféré au Portugal à partir de la fin
du xve siècle. De plus, cet historien-anthropologue se réfère souvent
au Brésil6.
Quand José Pereira de Santana
promeut Elesbaan et Iphigénie, ceux-ci ne sortent pas du néant. La princesse
éthiopienne figurait à la fin du xive siècle dans le catalogue de
saints établi par le vénitien Pietro de Natali7. Elle est
présente en compagnie de l’eunuque de la reine de Nubie Candace que l’apôtre
Philippe a baptisé, de Moïse le bandit éthiopien de la fin
du ive siècle – aussi devenu ermite après sa conversion –
et d’Elesbaan dans le martyrologe composé par le cardinal Cesare Baronio en
15868, au
moment où, comme le rappelle D. Lahon, les missions des jésuites portugais
en Éthiopie éprouvaient de grandes difficultés. L’entreprise de Baronio
« s’apparente, dit-il, à une opération diplomatique de séduction auprès
des élites éthiopiennes9 ». La
présence de l’eunuque de la reine Candace et d’Iphigénie avait l’avantage de
faire remonter la christianisation de l’Éthiopie, et à travers elle de
l’Afrique tout entière, au ier siècle de notre ère, donc très
précocement. La figure d’Elesbaan, de son côté, n’était pas sans susciter des
rapprochements avec celle du Prêtre Jean, en qui on avait vu un roi chrétien
des terres de l’Afrique orientale avec lesquelles on n’avait cessé de vouloir
établir des relations depuis la fin de Moyen Âge. Elesbaan n’aurait-il pas été
un ancêtre du Prêtre Jean ?
En ce qui concerne le roi
d’Axoum, dont la fête est célébrée le 27 octobre, Baronio s’appuie sur
l’œuvre de Luigi Lippomano, dont les Sanctorum priscorum patrum
vitae parurent à Venise entre 1550 et 1560 et furent reprises par le
chartreux allemand Laurent Sauer dans son De probatis sanctorum historiis,
imprimé à Cologne en 1570. Peu après, des religieux publièrent des histoires de
l’Éthiopie où il était question d’Elesbaan et d’Iphigénie, ainsi le dominicain
Luis de Urreta en 1610 à Valence et le jésuite Pedro Paez Jaramillo10. Ce
dernier, né près de Madrid mais ayant fait principalement ses études à Coïmbre,
appartenait à la province de Goa. Il fut missionnaire en Éthiopie pendant près
de vingt ans, de 1603 à 1622. Il indique avoir vu l’ermitage où Elesbaan était
mort et enterré11.
Son histoire, écrite en portugais entre 1607 et 1622, a circulé sous forme
manuscrite et a été utilisée par le père Baltazar Tellez dans son Historia
geral de Ethiopia, éditée en 166012. José
Pereira de Santana a donc recueilli au xviiie siècle une longue
tradition.
On notera aussi les
origines géographiques variées des auteurs s’étant intéressés à Elesbaan et/ou
à Iphigénie. Cependant, à partir du début du xviie siècle, tous sont
soit espagnols soit portugais, au moment même où les deux couronnes étaient
réunies sous la tutelle des Habsbourg de Madrid. Ajoutons aux auteurs déjà
cités un autre jésuite, Alonso de Sandoval, né à Séville en 1576 mais dont la
carrière se déroule en Nouvelle-Grenade, surtout à Carthagène des Indes, l’un
des principaux ports de la traite atlantique. L’ouvrage de
Sandoval, Naturaleza, política sagrada y profana, costumbres y ritos y
catecismo evangélico de todos etíopes, est publié à Séville en 162713. Remarquons
encore que Cesare Baronio est né à Naples, ville qui relève également de la
monarchie hispanique. Or Portugal, Espagne, Sicile, royaume de Naples
abritaient une population servile importante dont une grande partie provenait
de l’Afrique de l’Ouest. La dévotion à Elesbaan et à Iphigénie, comme à Benoît
de Palerme, y a donc trouvé une population réceptive.
A. J. Machado
de Oliveira rappelle dans son livre, sans y insister, que José Pereira de
Santana estimait que le culte aux deux saints éthiopiens était né en Espagne,
peut-être à Séville pour Elesbaan, peut-être à Cadix pour Iphigénie. Cela est
vraisemblable bien que nous n’ayons aucune certitude quant aux dates.
À Cadix a existé une confrérie de Noirs placée sous l’invocation de
Notre-Dame du Rosaire, au plus tard à la fin du xvie siècle. Celle-ci
eut une vie mouvementée au cours de la première moitié
du xviie siècle et passa finalement en 1655 sous le contrôle de
confrères blancs14.
Les Noirs en fondèrent alors une autre, qu’ils placèrent sous la triple
protection de Nuestra Señora de la Salud, San Benito de Palermo et Santa
Ifigenia. À Séville, dans la chapelle où était installée la plus ancienne
confrérie de Noirs de la péninsule Ibérique, celle de la Piedad y Nuestra
Señora de los Ángeles, figurait un retable qui a été détruit lors d’une réforme
en 1964. Elesbaan et Iphigénie y entouraient Benoît de Palerme. La date de
cette œuvre est incertaine, mais E. Martínez López estime qu’elle peut
être située autour de 163015. Il est
possible que d’autres représentations du xviie siècle aient existé en
d’autres lieux d’Andalousie, par exemple selon Pereira de Santana au couvent
des carmélites de Trigueros, près de Huelva, fondé en 1596, ou au carmel de
Séville, mais, dans l’un et l’autre cas, les œuvres ont disparu. En revanche,
il existe une autre trace de la diffusion précoce du culte à Iphigénie à
travers la pièce de théâtre de Felipe Godínez, San Mateo en Etiopía,
écrite en 1635. Il n’est sans doute pas anodin que le dramaturge ait été
originaire de Moguer, ville qui, comme toute la région de Huelva, possédait une
importante communauté de Noirs. À partir de l’Andalousie occidentale, la
dévotion aux saints africains s’est probablement étendue au Portugal, à
Lisbonne surtout où José Pereira de Santana s’installa longuement. On ne sait
quand ont été réalisées les sculptures qui, au carmel et au couvent des
clarisses de Lisbonne, représentaient Iphigénie et Elesbaan. Toutes ont disparu
selon toute vraisemblance au cours de l’incendie qui suivit le tremblement de
terre de 1755. Mais E. Martínez López affirme que la statue d’Elesbaan au
carmel était de la main de Jeronimo da Costa, artiste très prisé à la cour de
Jean V, donc de la première moitié du xviiie siècle16. Il est
alors tentant de voir dans cette œuvre l’influence de l’activité de Pereira de
Santana qui, né à Rio de Janeiro, a vécu tôt au Portugal, à Coïmbre puis à
Lisbonne où il était présent au moins depuis 173217.
L’apport du religieux
brésilien a été décisif dans l’ensemble de l’empire portugais. Au Portugal
d’abord. D. Lahon a beaucoup insisté sur l’originalité de l’autel de la
Vierge du Rosaire de l’église da Graça, à Lisbonne, où Marie est entourée des
quatre saints noirs : Antoine de Noto, Benoît de Palerme, Iphigénie et
Elesbaan. Il rappelle aussi l’existence d’autres programmes iconographiques
incluant les deux saints africains, seuls ou accompagnés d’autres saints, à
l’église des clarisses de Porto, à la cathédrale de Braga, à l’église des
carmes de Faro dans l’Algarve, où la statue d’Elesbaan a été érigée en 177718.
E. Martínez López fait état aussi de statues ornant le monastère de São
Bento de Porto19.
Au Brésil aussi bien sûr. Il suffit pour se convaincre de l’engouement
populaire en faveur d’Iphigénie et d’Elesbaan de se reporter aux ouvrages de
E. Martínez López et de A. J. Machado de Oliveira. Tous les deux
accompagnent leurs études de cahiers iconographiques. Le dernier ne comprend
pas moins de cinq représentations d’Elesbaan et de onze représentations
d’Iphigénie, auxquelles beaucoup d’autres pourraient être ajoutées.
Faut-il alors croire à un
déplacement définitif de ces dévotions depuis le berceau espagnol en direction
de l’empire portugais, européen et américain ? Il ne fait pas de doute que
le Portugal et plus encore le Brésil furent désormais leurs terres d’élection.
Le transfert est en apparence logique en raison, d’une part, d’une plus grande
persistance de l’esclavage au Portugal par rapport à l’Espagne
au xviiie siècle, d’autre part, de l’impressionnant volume de la
traite atlantique en direction du Brésil. Pour autant, l’esclavage demeure
aussi massif dans l’Amérique espagnole, ce qui a conduit E. Martínez López
à s’interroger sur l’étrange absence du culte rendu à Iphigénie et Elesbaan
dans cette aire20.
Revenons d’abord à la
métropole espagnole pour souligner que l’intérêt porté aux deux saints
africains n’a nullement disparu au xviiie siècle. Certes l’esclavage
et en particulier celui des Noirs est devenu résiduel, mais Iphigénie et
Elesbaan, comme Benoît de Palerme, ne sont pas oubliés. Ils sont portés par la
rivalité entre ordres religieux. À la revendication d’Iphigénie et
d’Elesbaan par les carmes répondent les efforts des franciscains pour
promouvoir Benoît de Palerme. La proximité de la publication des deux volumes
des Atlantes de Pereira de Santana, 1735 et 1738, et de la
béatification de Benoît, 1743, n’est pas un hasard. La multiplication des
représentations des saints africains au xviiie siècle est la
conséquence de cette émulation. C’est le cas probablement des deux statues qui
entourent la Vierge du Pilier dans l’église du carmel de Madrid, même si
E. Martínez López émet l’hypothèse d’une datation remontant
au xviie siècle. Mais ne s’agit-il pas plutôt d’une réponse à la
création dans la même ville de la confrérie de Noirs de saint Benoît de Palerme
en 174721 ?
L’autel avec Iphigénie et Elesbaan du carmel d’Antequera n’est probablement pas
étranger au même contexte de concurrence. Les deux saints africains prennent
place dans un retable dont le thème principal est la présentation de Jésus au
peuple. L’auteur de cette œuvre serait l’artiste local Diego Márquez de la
Vega, actif à la fin du xviiie siècle22. Enfin,
existent deux ensembles en Galice, l’un et l’autre du dernier tiers
du xviiie siècle et dont les auteurs sont anonymes. Le premier est un
retable représentant la Vierge du Carmel accompagnée d’Iphigénie et Elesbaan,
qui appartient à la cathédrale de Tuy, ville-frontière avec le Portugal. Le
second est un retable de Nuestra Señora de los Dolores de l’église paroissiale
de Santo Domingo de la ville de Betanzos, dans la Galice maritime
septentrionale23.
Ces réalisations existant en un territoire n’ayant guère connu l’esclavage
ont a priori de quoi surprendre, mais comment ne pas voir ici un écho
de la promotion des deux saints par les carmes, particulièrement efficace le
long de la façade atlantique ibérique, du cap Saint-Vincent, au sud, au cap
Finisterre (et au-delà), au nord ? De surcroît, à la même époque, la
concurrence est vive en Galice, avec les franciscains qui commandent aussi
nombre de statues de Benoît de Palerme.
À l’iconographie
s’ajoute la neuvaine publiée à Orihuela, non loin de Murcie, en 175624. Le texte
accumule les imprécisions. Elesbaan est présenté d’emblée comme un empereur d’Abyssinie
« appelé communément le Prêtre Jean », tandis que l’éthiopienne
Iphigénie est tantôt princesse de Nubie, tantôt princesse d’Égypte. Mais celui
qui protège contre les dangers de la mer et celle qui protège contre les
incendies appartiennent bien à la famille carmélite. Il importe de constater
que l’auteur, Joseph Vicente Alagarda y Eysarch, y réunit les deux saints alors
qu’en 1742 la neuvaine d’Antonio de Oliveira, prêtre originaire de Lisbonne
mais installé à Salvador de Bahia, était consacrée à la seule Iphigénie. La
seconde moitié du xviiie siècle est le temps où les deux saints
africains sont définitivement associés.
L’Amérique espagnole
n’est pas restée en dehors du mouvement. Une enquête systématique reste à
faire, mais deux éléments peuvent être d’ores et déjà relevés. Un sculpteur
anonyme a réalisé au xviiie siècle pour le couvent carmélite de
sainte Thérèse à Cuzco un saint Elesbaan, et surtout il existe à l’église de la
Merced de Ciudad-Guatemala un imposant retable consacré à Iphigénie25. On sait
qu’en réalité ce retable provient de l’église de la Merced de la Antigua
(Santiago de Guatemala), la grande cité de l’époque coloniale. Il présente un
programme iconographique d’une rare richesse. Au centre figurent les sculptures
d’Iphigénie, de Matthieu et d’Elesbaan. Elles sont accompagnées par quatre
tableaux qui narrent des épisodes de la vie de la sainte, son baptême donné par
Matthieu, sa prise d’habit où opère encore l’apôtre, Matthieu sauvant Iphigénie
d’un incendie, et enfin la mort d’Iphigénie. Ce bel ensemble remonte aux années
1760, et l’on sait que le doreur Juan Agustín de Astorga y a travaillé en 1766.
Il a sans doute été commandité par l’une des confréries de Noirs de Santiago de
Guatemala, probablement celle de sainte Iphigénie, l’autre étant placée sous
l’invocation de Notre-Dame de l’Esclavage.
Ce programme est original
à beaucoup de points de vue. N’oublions pas d’abord qu’il prend place dans une
église de l’ordre de la merci, très puissant dans l’empire hispanique. Alors
que d’ordinaire Iphigénie et Elesbaan sont revêtus de l’habit des carmes, ici
Elesbaan est simplement un roi et Iphigénie porte un habit indéfinissable sur
lequel est placé un blason où est représenté saint Matthieu. De surcroît, la
sainte tient dans sa main gauche un livre qui rappelle son rôle de fondatrice
de monastère, tandis que la main droite devait porter un objet, sans doute une
palme, aujourd’hui disparue.
Le caractère insolite de ce
retable, au moins dans l’état actuel de la recherche, amène à se poser beaucoup
de questions sur les modèles de représentation des deux saints africains et sur
leur circulation. On a eu tendance jusqu’à aujourd’hui à considérer que les
recommandations formulées en la matière par José Pereira de Santana avaient été
suivies d’effet. Elles sont particulièrement précises en ce qui concerne
Elesbaan. Ainsi les cheveux de ce personnage, noir de visage et de mains,
devaient être traités « à la manière dont les hommes de sa couleur ornent
leurs têtes », mais « le visage semblable à celui des
Européens : nez fin, forme élégante d’âge mûr, tonsure de religieux,
couronne de prêtre, habit de carme26 ». Au
contraire, son adversaire Dunaan qui gît à ses pieds, la lance d’Elesbaan
plantée dans sa poitrine et le pied gauche du saint l’écrasant, a « un
visage, couleur de blé, mélancolique et laid ». Elesbaan devait de
surcroît entourer de son bras gauche une église en souvenir de sa défense du
catholicisme et du rétablissement de l’église d’Arabie27. Quant à
Iphigénie, Pereira de Santana indique qu’elle sera comme Elesbaan, noire de
visage et de mains, les seules parties du corps à découvert. Il ajoute :
« femme d’âge moyen, de grande beauté, portant l’habit carmélite […], elle
tiendra dans la main droite une croix, symbole de la foi et signe des
rigoureuses pénitences qu’elle s’infligea de manière exemplaire ; et dans
la main gauche une église entourée de grandes flammes en mémoire de l’incendie
du couvent qu’Hirtacus, roi de Nubie, fit allumer28 ».
Tout en relevant de
nombreuses variantes (main gauche d’Elesbaan sans aucun attribut ou les deux
mains sans attribut ; absence de Dunaan ; tour, palme ou plume
d’écriture au lieu de la croix dans la main droite d’Iphigénie ; livre au
lieu de l’église dans la main gauche ; Iphigénie agenouillée et non
debout…), A. J. Machado de Oliveira voit dans toutes les
représentations l’influence du texte du carme brésilien. Or celui-ci a, à
propos d’Elesbaan, un commentaire révélateur qui n’a guère jusqu’ici attiré
l’attention de ses lecteurs : « Toutes les autres représentations
sont intentions impropres et idées obscures des artisans29. »
Cette phrase doit être rapprochée de celle qui accompagne une gravure de José
Patiño, artiste espagnol du xviiie siècle, où Elesbaan est représenté
tenant dans la main droite la lance plantée dans la poitrine de Dunaan mais
portant dans sa main gauche un navire. Il est précisé : « véritable
portrait du miraculeux saint Elesbaan30 ».
Pereira de Santana fait d’ailleurs lui-même allusion à Elesbaan protecteur des
périls de la mer.
Elesbaan et Iphigénie
sont au xviiie siècle au centre d’une bataille à laquelle participent
de nombreux ordres religieux qui cherchent à se les approprier. Bataille dont
l’initiative de Pereira de Santana constitue un épisode essentiel. Ainsi
Elesbaan est-il représenté au couvent franciscain de Vidigueira dans l’Alentejo
portugais31.
Nous avons vu aussi plus haut que les bénédictins de Porto et les mercédaires
de Santiago de Guatemala vénéraient les saints africains. À Lisbonne, à
l’église de Notre-Dame de la Grâce, ce sont les augustins qui réunissent après
1755 les quatre saints noirs, Antoine de Noto, Benoît de Palerme, Elesbaan et
Iphigénie sur l’autel de la Vierge du Rosaire. Toutefois les deux saints
africains sont revêtus de l’habit carmélite, ce qui traduit l’ascendant acquis
par l’ordre de Pereira de Santana mais sans parvenir au monopole des dévotions.
La bataille a eu d’autant plus d’effet sur l’iconographie que les carmes
étaient eux-mêmes divisés quant au modèle à propager.
E. Martínez López
avance l’hypothèse d’une interprétation espagnole qui s’opposerait à une
interprétation portugaise32. Cette
dernière aurait en particulier joué un grand rôle dans la constitution du
couple Elesbaan-Iphigénie, alors que la tradition hispanique aurait étroitement
rattaché Iphigénie à Matthieu. En outre, la représentation d’Elesbaan tenant
dans sa main gauche un navire serait exclusivement hispanique, comme le
suggérerait Patiño dans sa gravure. Les représentations de Madrid, d’Antequera
et de Tuy sont effectivement conformes à ce modèle.
Pourtant, d’autres
éléments montrent au contraire que dans l’ensemble de l’espace ibérique est
construite au xviiie siècle une matrice avec de multiples variantes.
Partout ou presque Iphigénie et Elesbaan sont associés. Partout ou presque les
deux saints sont revêtus de l’habit carmélite. Sur ces aspects essentiels,
Pereira de Santana triomphe. En revanche, pour de multiples détails il n’a pas
toujours été suivi, sans que l’on puisse dire que le monde portugais lui ait
été en bloc fidèle et le monde hispanique en bloc infidèle. On trouve par
exemple Iphigénie tenant un livre dans la main gauche à la fois dans l’église
du Rosaire des Noirs de Salvador et dans celle de la Merci de Santiago de
Guatemala.
Les hésitations
iconographiques les plus importantes ont concerné la représentation d’Elesbaan,
roi noir tuant un souverain blanc. Les hagiographes eurent beau insister sur
l’appartenance de Dunaan au judaïsme, le belliqueux et impitoyable Elesbaan ne
constituait pas un exemple à donner aux communautés noires d’Afrique,
d’Amérique ou d’Europe. Dans l’aire portugaise et singulièrement au Brésil, où
le danger représenté par les Noirs révoltés ou en rupture de ban inquiétait, il
n’est pas rare que Dunaan disparaisse. Reste un Elesbaan pacifié qui peut de la
sorte côtoyer les autres saints noirs, à l’église da Graça de Lisbonne, à la
cathédrale de Braga ou à l’église du Rosaire des Noirs d’Ouro Preto. Dans ce
dernier cas, arborant une croix fort simple comme unique attribut, il pourrait
pratiquement être confondu avec Benoît de Palerme. À Belem, selon
D. Lahon, existe une représentation du saint éthiopien, l’enfant Jésus à
ses pieds. Ce dernier élément insolite rapproche Elesbaan de l’iconographie
d’Antoine de Noto ou de celle de Benoît de Palerme.
La difficulté d’imposer
un modèle a nui à la diffusion du culte des saints africains, surtout de celui
d’Elesbaan. La figure de la princesse de Nubie, infiniment plus consensuelle,
bénéficie toujours d’une faveur certaine, surtout au Brésil, mais désormais
détachée de son association à Elesbaan. Association qui n’a peut-être duré
qu’un demi-siècle. De ce point de vue, l’échec dans le long terme de José
Pereira de Santana est patent. Au musée d’art sacré de São Luís de Maranhão, se
trouve une Iphigénie isolée et ne portant pas l’habit carmélite, tandis qu’à
l’église du Rosaire des Noirs une statue de la sainte,
du xixe siècle, est proche d’une autre représentant Benoît de
Palerme. Dans l’un et l’autre lieu, Elesbaan est absent. Dans l’église de São
Francisco de Salvador de Bahia, Iphigénie fait face à Benoît, et dans celle du
Rosaire des Noirs de la même ville, elle est présente aux côtés de Benoît et
d’Antoine de Noto. Une fois de plus, Elesbaan est oublié. Et le dernier
dimanche d’avril, Iphigénie accompagne Benoît lors de la procession en
l’honneur du saint palermitain. Enfin, les artisans brésiliens contemporains
qui fabriquent les statuettes de saints ignorent le roi d’Axoum.
Au Portugal et en Espagne
aujourd’hui, les représentations d’Elesbaan et d’Iphigénie étonnent et
intriguent. Et rares sont ceux qui les identifient. E. Martínez López a
noté il y a plus de dix ans que les statues des deux saints africains étaient
indiquées comme représentant la Beata Maria Arcangeli et Albert de
Trapani ! En 2009, rien n’a été changé. La confusion généralisée ne rend
que plus indispensable une étude exhaustive des cheminements des dévotions aux
deux saints africains à travers toute la documentation écrite et imagée
disponible.
⁂
La diffusion de ces
dévotions ayant été étroitement liée aux efforts des églises et des monarchies
espagnole et portugaise, il importe de dresser un inventaire des implantations.
On sait qu’Iphigénie est en toute logique vénérée aussi en Afrique, ainsi à
l’église du carmel de Luanda. Il convient encore de s’interroger aussi sur les
possibles développements en dehors de l’aire d’influence du monde ibérique. Il
est curieux de constater que parmi les religieuses du Saint-Sacrement de la
ville française de Bollène ayant été guillotinées pour avoir refusé de prêter
serment en 1794 et ayant été béatifiées en 1925, l’une d’entre elles avait
choisi, en religion, le nom de sœur Iphigénie de saint Matthieu33.
Notes de bas de page
1 Carvalho
Soares M. de, Devotos da cor: identidade étnica, religiosidade e
escravidão no Rio de Janeiro, século XVIII, Rio de Janeiro, Civilização
Brasileira, 2000.
2 Machado de
Oliveira A. J., Devoção negra: santos pretos e catequese no
Brasil colonial, Rio de Janeiro, Quartet, 2008 ; Pereira de Santa
Ana J., Os dois Atlantes da Etiopía, Santo Elesbão, Emperador XLVII
da Abissinia, Advogado dos perigos do mar e Santa Ifigenia, princesa de Nubia
advogada dos incendios dos edificios, ambos carmelitas, Lisbonne, Oficina de
Antonio Pedrozo Galram, vol. I, 1735, vol. II, 1738.
3 Apolinario
da Conceiçao Fr., Flor Peregrina por Preta, ou Nova Maravilha da
graça, descoberta na prodigiosa vida do Beato Benedito de S. Filadelfio.
Religioso leigo da Provincia Reformada da Sicilia, da mais estreita Observancia
da Religião Serafica, Lisbonne, Oficina Pinheirense da Música, 1744.
4 Voir,
entre autres travaux, Fiume G. (éd.), Il santo patrono e la
città. San Benedetto il Moro: culti, devozioni, strategie di età moderna,
Venise, Marsilio, 2000 ; Id., Il santo moro. I processi di
canonizzazione di Benedetto da Palermo (1594-1807), Milan, F. Angeli,
2002.
5 Martínez
López E., Tablero de ajedrez: imágenes del negro heroico en la
comedia española y en la literatura e iconografía sacra del Brasil esclavista,
Paris, Centre culturel Calouste Gulbenkian, 1998.
6 Lahon D., O
Negro no coração do imperio, Lisbonne, Ministerio da Educação,
1999 ; Id., « Esclavage et confréries noires au Portugal durant
l’Ancien Régime », doctorat d’histoire, EHESS, Paris, 2001.
7 Natali P.
de [Petrus de Natalibus ou Pierre des Noëls], Catalogus sanctorum et
gestorum eorum, Vicence, Henricus de Sancto Urso, 1493 (Le premier volume du
cathalogue des saints et saintes nouvellement translaté du latin en français,
Paris, Galliot du Pée, 1542).
8 Baronio C., Martyrologium
Romanvm, Rome, Typographia Dominici Bassae, 1586 (trad. esp. par le père
M. Dionysio Vazquez, Madrid, Pablo de Val, 1611).
9 Lahon D.,
« Le berger, le cuisinier, la princesse et l’empereur. Noirs et africains
sur les autels du Portugal et du Brésil esclavagistes », Incontri
Mediterranée, XVII, 1, G. Fiume (éd.), Schiavitu, religione e
libertà tra Medioevo ed età moderna nel Mediterraneo, 2008, p. 170-192,
ici p. 174.
10 Urreta L.
de, o. p., Historia moral, ecclesiástica, política y natural de los
grandes y remotos reynos de la Etiopía, monarchía del emperador llamado Preste
Iuan de las Indias, Valence, Pedro Patricio Mey, 1610 ; Paez P.
[Pêro Pais] Jaramillo, História da Etiópia (ca 1622), éd. par
Lopes Teixeira et Alberto Feio, Porto, Civilização, 1945.
11 Pennec H., Des
Jésuites au royaume du prêtre Jean, Éthiopie. Stratégies, rencontres et
tentatives d’implantation, 1495-1633, Lisbonne-Paris, Fundação Calouste
Gulbenkian/Centre culturel Calouste Gulbenkian, 2003.
12 Historia
geral de Etiopia a Alta ou Abassia do Preste Ioam, e do que nella obraram os
Padres da Companhia de Iesus […] composta […] pelo Padre Manoel d’Almeyda […],
abreviada […] pelo Padre Balthezar Telles […], Coimbre, Manoel Dias, 1660.
13 Sandoval A.
de, Un tratado sobre la esclavitud (De Instauranda Aethiopum Salute),
éd. par Enriqueta Vila Vilar, Madrid, Alianza Editorial, 1987.
14 Sancho
de Sopranos H., Las cofradías de morenos en Cádiz, Madrid, CSIC,
1958.
15 De fait,
nous n’avons aucune preuve formelle de l’existence en Espagne d’une dévotion à
Elesbaan avant le xviiie siècle. Et ce à la différence d’Iphigénie.
C’est pourquoi je reste réservé quant à la réalisation, dans les années 1630,
du retable de l’église des « Negritos » de Séville, en dépit des
arguments avancés par Martínez López E., Tablero de
ajedrez…, op. cit., p. 70. Deux hypothèses ne peuvent être
écartées : le retable pourrait être du xviiie siècle ou alors
Elesbaan n’y figurait pas. Constatons qu’aucun de ceux qui ont signalé
l’existence de ce retable avant sa disparition ne décrit Elesbaan. Cette
omission est troublante.
16 Ibid.,
p. 71.
17 Machado
de Oliveira A. J., Devoção negra…, op. cit.,
chap. i, particulièrement les p. 66-78.
18 Lahon D.,
« Le berger… », art. cit., p. 184. Il fait aussi allusion à
des représentations dans plusieurs églises carmélites de l’Alentejo.
19 Martínez
López E., Tablero de ajedrez…, op. cit., p. 72.
20 Ibid.,
p. 129 : « Habrá que verificar si es hecho sin paralelo en la
América de habla española. »
21 Archivo
Histórico Nacional, Consejos suprimidos, Legajo 5496 : « Ordenanzas
que observa la cofradía de San Benito de Palermo », 16 février 1747.
22 Inventario
del Patrimonio artístico de España, Málaga y su provincia, Madrid, 1985, t. II,
p. 69.
23 Je
remercie Camilo Fernández Cortizo qui m’a indiqué l’existence des statues des
saints africains dans l’église Santo Domingo de Betanzos.
24 Archives
Municipales de Murcie, 1-H-38.
25 Schenone H. H., Los
Santos, Buenos Aires, Fundación Tarea, 1992 ; Urruela de Quezada A. M., El
tesoro de la Merced, Guatemala, Citybank, 1997 ; voir aussi le catalogue
de l’exposition El país del quetzal, Guatemala maya e hispana, Madrid,
Sociedad Estatal para la Acción Cultural Exterior, 2002, p. 389-391.
26 Pereira
de Santa Ana J., Os dois Atlantes…, op. cit., vol. I,
1735, p. 332-333.
27 Machado
de Oliveira A., Devoção negra…, op. cit., p. 234-236,
donne la citation complète des recommandations du carme
brésilien ; Martínez López E., Tablero de
ajedrez…, op. cit., p. 70-71, avait déjà donné le texte
concernant Elesbaan.
28 Pereira
de Santa Ana J., Os dois Atlantes…, op. cit., vol. II,
1738, p. 107.
29 Ibid.,
p. 234. Cette phrase est cependant au départ d’un développement de Didier
Lahon, dans sa thèse. Au musée du couvent lisboète des Cardaes, qui a été
propriété des carmélites jusqu’au xixe siècle et appartient
aujourd’hui aux dominicaines, se trouvent une statue d’Iphigénie, la main
gauche tenant une église et la main droite reposant sur la poitrine, et une
autre dont il est dit qu’elle représente Elesbaan. Mais dans ce dernier cas le
personnage de couleur blanche s’éloigne considérablement des canons de Pereira
de Santana. L’attribution est douteuse.
30 Bibliothèque
nationale de Madrid, Estampas, 10-1, 30074.
31 Lahon D.,
« Le berger… », art. cit., p. 184.
32 Martínez
López E., Tablero de ajedrez…, op. cit., p. 70-72.
33Leclercq Dom H., Les
Martyrs, recueil de pièces authentiques sur les martyrs, depuis les origines
jusqu’au xxe siècle, Paris-Tours, H. Oudin/Mame, 1913,
t. XII : La Révolution (1794-1798), p. 115 sq.
Auteur Bernard Vincent EHESS-crh
SOURCE : https://books.openedition.org/pur/43735?lang=fr
Andrea
Orcagna (1308–1368)
and Jacopo di Cione,The Martyrdom of Saint Matthew, with St. Ifigênia on the
right. Altarpiece of St. Matthew, c.1367-1370, Galleria degli Uffizi,
Florence
Profile
Convert,
brought to the faith by Saint Matthew
the Apostle.
Born
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
MLA
Citation
“Saint Iphigenia“. CatholicSaints.Info.
23 September 2016. Web. 20 September 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-iphigenia/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-iphigenia/
View
of the Santa Iphigenia Mother Church, in Córrego Novo, Minas Gerais, Brazil.
Vista da Igreja Matriz de Santa Ifigênia, em Córrego Novo, Minas Gerais, Brasil
Article
(Saint) Virgin (September
21) (1st century) A Virgin converted to Christianity and afterwards consecrated
to God by Saint Matthew the Evangelist, Apostle of Ethiopia. The extant Acts of
Saint Matthew are however so untrustworthy that no reliance can be placed on
the particulars given therein of St Iphigenia and others of the first fruits of
the Gospel in Ethiopia.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Iphigenia”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
10 September 2013. Web. 21 September 2024.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-iphigenia/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-iphigenia/
Igreja
de Santa Ifigênia, São Paulo
Paróquia
Nossa Senhora da Conceição Interior of Igreja de Santa Ifigênia, São Paulo
This Ethiopian saint
heard the Gospel from St. Matthew himself
Philip Kosloski - published
on 09/21/20
St. Ephigenia received
the Gospel message straight from St. Matthew the Apostle.Among the many titles
of St. Matthew, one that is rarely mentioned is “Apostle of Ethiopia.”
According to an ancient tradition, St. Matthew the Evangelist preached the
Gospel in Ethiopia and suffered martyrdom in the region.
There are various stories
of St. Matthew’s adventures in Ethiopia, one of which is included in the Golden
Legend.
And by the commandment of
[St. Matthew] they made a great church of the gold and silver that they had
brought, which in thirty days space was edified and achieved. In which church
the apostle sat three and thirty years, and converted all Ethiopia to the faith
of Christ. And then the king Egippus, with his wife and his daughter, and all
the people, were baptized. And then the apostle hallowed to God Ephigenia the
king’s daughter, and made her mistress and governess of more than two hundred
virgins.
Little is known about St.
Ephigenia outside these legends, and for this reason, she is not included on the
general liturgical calendar, though she was originally in the Roman
Martyrology and her feast was celebrated on the same day as St.
Matthew, September 21.
Whatever the truth may
be, it is fascinating to think about receiving the Gospel directly from a
gospel writer! He was a personal witness to Jesus Christ and his words bore
much weight, being a first-hand account.
Over the years devotion
to St. Ephigenia has been spread throughout various parts of the world,
including South America among freed African slaves. Her feast day had
great significance and was celebrated with joyous festivals.
She may not be well known in the Catholic Church, but her memory is still preserved and is regarded as one of St. Matthew’s first converts to Christianity.
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How
Moses the Black went from gang leader to holy abbot
SOURCE : https://aleteia.org/2020/09/21/this-ethiopian-saint-heard-the-gospel-from-st-matthew-himself
Igreja de Santa Efigénia e de Nossa Senhora do Rosário do Alto da Cruz
Saint of the Day – 21
September – Saint Iphigenia of Ethiopia (1st Century) Virgin, Converted,
Baptised and Consecrated to God by St Matthew, Apostle and Evangelist
Posted on September
21, 2023
Saint of the Day – 21
September – Saint Iphigenia of Ethiopia (1st Century) Virgin, Princess, Abbess,
Converted, Baptised and Consecrated to God by St Matthew, the Apostle and
Evangelist and sharing his Feast day today. Also known as – Ephigenia,
Iphigenia of Abyssinia.
The Roman Martyrology
reads today: “In Ethiopia, St Iphigenia, virgin, who being Baptised and
Consecrated to God by the blessed Apostle, St Matthew, ended her holy life in
peace.”
Iphigenia was born a
Princess to the Royal House of Ethiopia in the 1st Century. As a nation steeped
in the paganism of the era, Ethiopia was to become witness to St Matthew the
Apostle and Evangelist, who spread the Gospel there and converted much of the
people.
Although we know little
for certain about the events that transpired, an idea of her conversion and the
efforts of the Apostle can be garnered from the 13th Century, “Golden Legend”
by Blessed James of Voragin OP c1226-1298) the Archbishop of Genoa. Originally
in Latin, it was the most widely read book during the late Middle Ages. This
legend gives detail to St Matthew’s travels in Africa – his story is closely
bound to the Princess Iphigenia.
“The Ethiopian King, at
the time of St Matthew’s arrival, was named Egippus. He sent for all the men in
his Provinces saying to them: “Come and see ye God in the likeness of a man.”
Upon this, the people came with crowns of gold and divers manner of sacrifices
and would have sacrificed to him. St Matthew beheld them and said: “What do ye
men? I am not God but I am servant of our Lord.“
[Therefore, from the
resources brought, they instead built a Church for the glory and honour of the
Lord]. In which Church the Apostle sat three and thirty years and converted all
Ethiopia to the Faith of Christ. The King Egippus, with his wife and his daughter,Iphigenia
and all the people, were Baptised. And then the apostle hallowed to God
Iphigenia the King’s daughter and made her mistress and governess of more than
two hundred virgins.
And after this, Hirtacus
succeeded to the King and coveted the said virgin Iphigenia and the Apostle
said to him that after the custom of his predecessor, he should come on the
Sunday to the Church and Iphigenia being present with the other virgins, he
should hear what he should say of the goodness of lawful marriage.
And when the virgins and
all the people were assembled, he spoke long of good and lawful matrimony and
he made rehearsal of his sermon saying that marriage is good if it be truly
held by good alliance. But ye that be here, know ye well that if any servant
would take the wife of a king wedded, he should not only run to the offence of
the king but above that, he should deserve death and not for to wed her but for
that he in so taking the spouse of his lord should corrupt the marriage joined.
And thou the king that knew that Iphigenia is made the spouse of the King
perdurable [eternal] and is sacred with the holy veil, how mayst thou take the
wife of a more puissant [powerful] king and couple her to thee by marriage?
And when the King heard
this he began to enrage and departed [in a] frantic rage. And the Apostle
without dread confirmed all the others to patience. And Iphigenia, Iying before
him for dread, he blessed and all the other virgins too. And after the
solemnities of the Mass, the King sent a tormentor, with a sword behind him,
which slew Matthew, who was standing by the Altar holding up his hands unto
Heaven and so was consecrated a Martyr.
[Following Hirtacus’
death sometime later] the people then established for to be King, the brother
of Iphigenia whom the Apostle had Baptised too and reigned seventy years and
established his son for to be King after him and increased much the honour of
Christianity and replenished all Ethiopia with noble Churches of our Lord.”
Blessed James of Voragin OP c1226-1298)
Author: AnaStpaul
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parcial do bairro de Santa Efigênia, Belo Horizonte, Minas Gerais, Brasil.
Partial
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St. Ephigenia of Ethiopia
Commemorated on November
16 (also on September 21)
The Holy Apostle St.
Matthew evangelized Ethiopia, where he disclosed as agents of the Devil the
various magicians who misled the King and the people. He resurrected the son of
the King, and the admiring people wanted to adore him as a god. But St. Matthew
did not permit it, and used the gold and silver they brought in his homage to
build a great church. He resided there under the protection of the sovereign
for 33 years. The king’s daughter, St. Ephigenia, consecrated herself to God
and founded a convent where she was the superior of more than 200 virgins.
After the King died, his
successor, Hirtacus, wanted to marry St. Ephigenia since he considered her the
only woman worthy of him. The new King asked St. Matthew to convince her to
marry and promised him half of his kingdom. The Apostle told him to come to
church on Sunday, and that there he would find a response to his request. The
King thought that the Apostle would persuade Ephigenia to marry him. With the
virgins and whole populace present, St. Matthew preached at great length on the
excellence of the sacrament of marriage.
Hirtacus was pleased
believing that the sermon would make Ephigenia consent to marriage with him.
However, at a certain moment, St. Matthew said, “Since marriage is good as long
as the union is kept inviolate, all of you here present know that if a servant
dared to usurp the king’s spouse, he would deserve not only the king’s anger,
but death as a penalty.” Then he turned to the king and addressed him, “So it
is with you, O King! You know that Ephigenia has become the spouse of the
Eternal King and is consecrated with the sacred veil. How can you take the
spouse of One who is more powerful than you and make her your wife?”
Filled with rage and
hatred, the King left the church. When the liturgy was concluded, he sent a
swordsman with orders to kill St. Matthew. Finding St. Matthew standing before
the altar with his hands raised to Heaven in prayer, he stabbed the Apostle in
the back, killing him and making him a martyr.
Learning this, the
indignant people ran to the royal palace to take revenge, but the priests
restrained them and advised them to follow the funeral procession of St.
Matthew instead. Hirtacus then had a huge fire ignited around the convent of
St. Ephigenia to kill her and the virgins. But St. Matthew appeared to them and
turned the fire away from the convent and towards the royal palace, which was
completely consumed along with all in it. Only the King and his son managed to
escape.
The Prince immediately
ran to the tomb of St. Matthew confessing his father’s crimes and asking
forgiveness. The King was stricken with leprosy and took his life with his own
sword. The people chose as king the brother of St. Ephigenia. He reigned for 70
years spreading the word of Christ and building churches throughout Ethiopia.
By permission of the
Orthodox Church in America (www.oca.org)
Image
of Saint Ephigenia of Ethiopia, Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos,
Salvador, Bahia, Brazil / Church
of the Third Order of Our Lady of the Rosary of the Black People, Salvador, Bahia, Brazil
Imagem de Santa Ifigênia, Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos, Salvador, Bahia.
Image
of Saint Ephigenia of Ethiopia, Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos,
Salvador, Bahia, Brazil / Church
of the Third Order of Our Lady of the Rosary of the Black People, Salvador, Bahia, Brazil
Imagem de Santa Ifigênia, Igreja de Nossa Senhora do Rosário dos Pretos, Salvador, Bahia.
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Artikel
Iphigenia, S.
[49] S.
Iphigenia, V. (21. Sept.). Diese heil. Jungfrau,
auch Ephigenia und Effigenia genannt, war eine
Königstochter in Aethiopien, die von dem hl. Apostel Matthäus zum Christenthum
bekehrt und getauft worden seyn soll, worauf sie sich ganz dem Dienste Gottes
und dem Streben nach christlicher Vollkommenheit weihte und in hohem Rufe der
Heiligkeit verschied. Ihr Name steht am 21. Sept. auch im Mart. Rom.
Nach Migne (Dict. iconogr.) wird sie abgebildet, wie ein Bischof sie
tauft. Dieser Bischof muß also der hl. Apostel Matthäus seyn. – Diese Notizen
sind aus den Acten des hl. Apostels Matthäus geschöpft, welche der
Bollandist Stilting für sehr unzuverlässig erklärt; namentlich aber
fällt er über diese Bekehrung einer hl. Jungfrau Iphigenia (Sept. VI.
196. nr. 8) kein Urtheil, welches dem erwähnten Factum günstig ist. Diese
Acten berichten über diese hl. Iphigenia noch weiter, sie sei
Jungfrau geblieben und habe über 200 Jungfrauen unter ihrer Leitung gehabt. An
dem Hause, wo sie beisammen wohnten, habe Hyrtacus, an den die äthiopische
Krone kam, Feuer anlegen lassen, aber das Gebäude sei ganz verschont geblieben
etc. (VI. 184.)
SOURCE : http://www.zeno.org/Heiligenlexikon-1858/A/Iphigenia,+S.
Alfred
Martinet (1821–1875), St. Elesbaan (Caleb),
King of Ethiopia with S. Efigênia. engraving,
National Library of Brazil)
S. Elesbão, Imperador da d'Absina: carmelita advogado nos perigos do mar ; S. Efigenia, princeza da Nubia : carmelita advogada contra os incendios
Santa
Ifigênia, Virgem etíope - 22 de setembro
Ifigênia
ou Efigênia [do grego Iphigenes: "nascida (genes) com poder (iphi)”], foi
uma das responsáveis pela propagação do Cristianismo na Etiópia. Por ter sido
uma grande colaboradora do Apóstolo São Mateus, é festejada no dia 22 de
setembro, um dia após a festa daquele Santo.
De
acordo com o livro de Tiago de Voragine, A Legenda Áurea, Ifigênia era
filha do rei etíope Egipo. Ela foi catequisada, batizada e consagrada a Deus
por São Mateus, o Evangelista, que difundiu o Evangelho na região.
Quando
Hirtaco sucedeu o pai da santa no trono, prometeu que daria metade de seu reino
ao Apóstolo caso persuadisse a filha do falecido monarca a se casar com ele.
São Mateus, então, convidou o rei a acompanhar a missa de domingo. Aproveitando
que ele ali se encontrava, explicou-lhe que não poderia permitir que a jovem
virgem se casasse com ele, pois ela fora consagrada ao Senhor. Enfurecido,
Hirtaco então mandou seus homens matarem São Mateus aos pés do altar, o que o
tornou mártir da fé católica.
Após
a morte de São Mateus, o rei tentou destruir a casa de Ifigênia, que vivia com
duzentas companheiras, como ela dedicadas à oração e à penitência,
incendiando-a. Entretanto, o apóstolo apareceu e expulsou as chamas do lugar,
voltando-as em direção ao palácio real. Completando o castigo divino, o filho
de Hirtaco ficou possesso pelo demônio e o próprio rei contraiu a lepra.
O
povo aclamou o irmão da santa como seu rei. Este contava com os sábios
conselhos da veneranda irmã e reinou por setenta anos; foi sucedido por seu
filho, que por sua vez mandou construir muitas igrejas católicas pela Etiópia.
Ifigênia
morreu bem idosa, vendo o Evangelho espalhar-se pelos reinos vizinhos. Perto
havia um reino, Abissínia, cujo rei, Elesbão, também se converteu a fé cristã,
e é venerado como santo pela Igreja Católica.
Os
Carmelitas dizem-se descendentes dos Israelitas que viviam em comunidade no
Monte Carmelo desde o tempo do Profeta Elias. Quando aceitaram o Evangelho
acompanhavam os Apóstolos incentivando os primeiros cristãos a viver como eles.
Eis porque Santa Ifigênia veste hábito carmelita em suas representações.
O
triunfo sobre a voracidade das chamas fez de Santa Ifigênia a advogada contra
incêndios e protetora da moradia.
Esta
devoção começou entre os Carmelitas de Cádiz, na Andaluzia. Dessa região espanhola
passou a Portugal e de lá ao Brasil. Por ser africana, Santa Ifigênia logo
despertou a atenção e o amor do sofrido povo negro, que começou a receber
abundantes graças por sua poderosa intercessão.
SOURCE : https://heroinasdacristandade.blogspot.com/2013_09_01_archive.html
Santa
Efigênia, Igreja de São Francisco, Salvador
Santos e ícones Católicos
História de Santa
Efigênia
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Significado
e simbolismo de Santa Efigênia
Oração,
Terço de Santa Efigênia
Ver
Lista Completa de Santos e Ícones Católicos
Conhece alguém com este
nome? Descubra o que é um Presente Onomástico.
Santa
Efigênia ou Santa Ifigênia, como também é conhecida, é a responsável
pela difusão do Cristianismo na Etiópia, nordeste da África, um dos países mais
antigos do mundo. Ela é festejada no dia 21 de setembro, juntamente com São
Mateus evangelista, responsável pela sua conversão ao cristianismo.
Santa Ifigênia e Efrônio, seu irmão, eram
filhos de Eggipus e Eufenisa, reis de Noba, ou Núbia, um pequeno reino da
Etiópia, que vivia mergulhado no paganismo. O nome Ifigênia, do grego,
significa “nascida forte”.
Conversão de Santa
Efigênia
Oito anos depois da
Ascensão de Jesus, o Apóstolo São Mateus e mais dois discípulos, chegaram para
evangelizar a capital da Núbia. Mateus dirigiu-se, primeiramente a Noba,
capital e cidade natal de Efigênia. Suas palavras, porém, foram mal recebidas e
ele foi tido como louco pelos habitantes. Somente a princesa Efigênia aceitou a
ideia de um único Deus e passou a rejeitar o paganismo.
Efigênia aceitou Jesus
cristo em sua vida e sentiu o amor de Deus em seu coração. Porém, dois
sacerdotes pagãos ditavam as regras no local. Eles eram muito influentes.
Sabendo das pregações de São Mateus e da crença da Princesa Efigênia,
começaram a mentir por toda parte, afirmando que Mateus insultava seus deuses e
convenceram o Rei de que os deuses só se aplacariam se oferecessem Efigênia em
sacrifício. Ela deveria ser oferecida por meio de um “incêndio sagrado”. E eles
foram tão ardilosos que convenceram o rei.
Libertada da fogueira
Efigênia esperou o
momento do sacrifício e ofereceu-se a Deus Criador Único e Verdadeiro.
Encorajada por São Mateus, com fé na vitória sobre o mal, ela se pôs a esperar
a hora decisiva. Os sacerdotes prepararam e acenderam a fogueira no formato de
um trono. Quando as chamas subiram, Efigênia ergueu a voz, invocando, o nome
poderoso de Jesus. Então, um anjo veio do céu, arrancou Efigênia das mãos
inimigas e tornou-a invisível, aparecendo em outro lugar. Após esse milagre de
libertação, Efigênia multiplicou seus esforços e o zelo pela conversão do
palácio e de toda a Núbia.
O povo passou a crer
no Apóstolo Mateus após este evento e depois de o virem ressuscitar o
filho do Rei, para o qual os sacerdotes nada puderam fazer. O Rei, a rainha, o
palácio e grande parte do povo se converteram. Após estes acontecimentos,
Efigênia e toda a corte foram batizados. Santa Efigênia exercitava-se na
virtude e era admirável no zelo pela pregação da palavra de Deus.
Ordem dos céus a Santa
Efigênia
Em seu zelo pela pregação
do Evangelho, Efigênia teve a seguinte revelação: "Efigênia, se
pretendes saber o modo conveniente de me servires, conforme a minha Divina
Vontade, faz-te generalíssima de um exército de Virgens pobres, obedientes e
castas que, renunciando, voluntariamente, ao século, consigam o inestimável
brasão de serem esposas Minhas, sem detrimento de sua inviolável
pureza". Efigênia obedeceu prontamente. Falou com seus pais e
construiu um edifício para aquele Exército de Virgens. Muitas virgens de Núbia
acreditaram em Efigênia e seguiram-na.
Provação
As grandes provações de
Santa Efigênia começaram logo após a morte de seus pais, que ela tanto amava.
Havia na corte um Príncipe egoísta e ardiloso, chamado Hirtaco. Ele era tio de
Efigênia, irmão de seu pai. Este se levantou contra Efigênia, e roubou o poder
herdado por Eufrônio, irmão de Efigênia. Santa Efigênia ficou do lado do irmão.
Quando Hirtaco assumiu o poder, disse que daria a metade do reino a São Mateus,
caso ele convencesse Efigênia a se casar com ele. Mateus rejeitou veementemente
a proposta de Hirtaco. Hirtaco, furioso, ordenou que São Mateus fosse morto,
fazendo dele um mártir da fé cristã.
Em seguida, Hirtaco
mandou destruir a casa onde Santa Ifigênia vivia com as irmãs. Os soldados
incendiaram a casa. Santa Efigênia e as irmãs pediram ajuda a Deus. Então, o
fogo se apagou das paredes do Convento e se acendeu no Palácio de Hirtaco. Foi
um fogo tão forte que o palácio rapidamente virou cinzas, sobrando somente
ruínas. Hirtaco fugiu e o povo proclamou Eufrônio, irmão de Santa
Ifigênia, como rei. Este governou durante setenta anos em paz, foi sucedido por
seu filho, que mandou construir várias igrejas na Etiópia. Por isso, Santa
Efigênia é proclamada a “Libertadora da Núbia”.
Devoção à Santa Efigênia
Ao chegar o momento de
sua morte, Santa Efigênia teve um aviso de Deus e isto, para ela, foi motivo de
grande alegria. Então, ela doou tudo o que ainda tinha de seu. Logo, uma doença
tomou seu corpo. Ela recebeu os sacramentos e esperou sua morte em paz. Esta
chegou e a levou para o céu, junto a Jesus Cristo que ela amava e a São Mateus,
que a tinha evangelizado. No momento de sua morte, um perfume maravilhoso e
suave espalhou-se pelo Convento e pairou sobre todos um clima de paz e de
louvor a Deus.
Santa Efigênia é invocada
como protetora contra incêndios, como padroeira dos militares e como
auxiliadora de quem precisa da casa própria.
SOURCE : https://cruzterrasanta.com.br/historia-de-santa-efigenia/72/102/#c