Bienheureuse Pauline
Jaricot
Laïque (+ 1862)
- Pauline Jaricot, l'intuition d'une femme laïque au service de l'Église, Vatican News, mai 2022.
- Le Saint-Siège reconnaît le miracle attribué à Pauline-Marie Jaricot, 27 mai 2020.
- Pauline Marie Jaricot, fondatrice des œuvres de la Propagation de la foi et du Rosaire vivant, née le 22 juillet 1799 et morte le 9 janvier 1862 à Lyon, s'est vu attribuer un miracle et sera donc béatifiée." nouveaux saints, VaticanNews
le 26 mai 2020, décret (en italien) de reconnaissance de miracle attribué à son intercession.
Conférence du cardinal Tomko sur le thème de l'actualité du message de Pauline Jaricot et sur le sens de la mission aujourd'hui. (site du Vatican)
- Béatification de Pauline Marie Jaricot (site internet Eglise catholique)
Bicentenaire de la naissance de Pauline Jaricot. (site du Vatican)
- vidéo des OPM: un chemin de béatification, l'histoire de Pauline Jaricot, née le 22 juillet 1799 et décédée le 9 janvier 1862, fondatrice de l'œuvre catholique de la Propagation de la foi.
- Pauline Jaricot: Portrait spirituel d'une jeune lyonnaise, renommée à travers le monde mais curieusement méconnue en France. Pauline Jaricot a contribué au renouveau missionnaire, en inventant l’œuvre de la Propagation de la Foi, devenue aujourd'hui les Œuvres Pontificales Missionnaires, pour collecter des fonds et soutenir la mission.
Jeune fille du XIXe issue d'une famille de riches industriels lyonnais, Pauline Jaricot connaît à 17 ans une conversion fulgurante. Elle invente le Rosaire vivant qui rassemble à sa mort 2 millions de personnes priant tour à tour les mystères du rosaire... (Pauline Jaricot, la mère des missions - paroisse de Saint Vincent en Lignon)
- Biographie de Pauline Jaricot et bibliographie (site des œuvres pontificales missionnaires)
- Les équipes du Rosaire donnent un nouvel élan au 'Rosaire vivant' créé en 1826 par la jeune Pauline Jaricot, fondatrice de l’œuvre de la propagation de la foi. (site du diocèse d'Arras)
- Du désespoir à l'amour: La conversion de Pauline - Mon arrière-grande tante
Pauline Jaricot - Un feu, de Lyon au bout du monde - Pauline Jaricot
(1799-1862) - Prier 15 jours avec Pauline-Marie Jaricot (diocèse de Lyon - témoins de la foi)
Pour donner beaucoup aux
autres, il faut puiser dans son propre cœur; et pour alimenter ce cœur, il faut
puiser dans celui de Dieu.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/398/Bienheureuse-Pauline-Jaricot.html
CONFÉRENCE DU CARDINAL
TOMKO
SUR LE THÈME DE L'ACTUALITÉ DU MESSAGE
DE PAULINE JARICOT
ET SUR LE SENS DE LA MISSION AUJOURD'HUI
Samedi 18 septembre 1999
Le XVIIIème siècle
décline et les derniers soubresauts de la Révolution traversent la société
civile et l'Eglise de l'époque.
Le monde connu de
l'Europe vit les résidus de l'ère des Etats absolutistes avec la France,
l'Espagne, l'Angleterre, toutes lancées dans la conquête de territoires.
Dans cette conjoncture de
concurrence, de défis politiques et stratégiques, le Saint-Siège s'engage
davantage vers l'art d'une diplomatie indépendante, afin de préserver le droit
et la paix avec les puissances du moment, dans l'intention d'assurer l'œuvre
d'évangélisation. En France, le gallicanisme et l'excommunication de Napoléon
exacerbent les luttes au sein du Clergé et des fidèles. Le Cardinal Fesch,
Archevêque de Lyon et oncle de Napoléon cède à la compromission du sang pour
prendre le parti de son neveu.
En 1800, Pie VII est élu
Pape. Les relations avec Rome sont tendues et les activités de Propaganda
Fide (l'organisme chargé de l'œuvre d'évangélisation) sont bloquées. Il
devient impossible d'aller vers les pays de mission. Un laïcat catholique prend
forme. Il affirme sa foi d'un côté, par le rejet du gallicanisme, de l'autre
par des œuvres de charité, en particulier, envers les nouveaux pauvres nés des
ruines de l'Empire napoléonien, et enfin par un engagement missionnaire
dynamique empreint d'une grande audace.
Dans ce contexte émerge
la figure d'une jeune fille, Pauline Jaricot, dont les pas vont ouvrir des
perspectives missionnaires insoupçonnées pour l'Eglise universelle.
1. Bref profil
biographique
Pauline Jaricot, la
dernière des sept enfants d'une famille de marchands de soie, est née à Lyon,
le 22 juillet 1799, durant une période difficile pour l'Eglise en France. Le
clergé est divisé: d'un côté les prêtres «assermentés» de tendance gallicane et
de l'autre les prêtres «réfractaires» fidèles à Rome. Evidemment le pouvoir
politique appuie la première tendance qui a son homme fort en la personne du
Card. Fesch, Archevêque de Lyon, oncle de Napoléon Bonaparte; cette Eglise avec
le clergé «assermenté» et «officiel» détient aussi les registres de baptêmes.
Mais la famille Jaricot est amie des prêtres «réfractaires» et Pauline est
baptisée à la maison.
Très vivante, la petite
fille mène une vie insouciante dans un milieu très croyant et aisé, «vivante de
sa propre vie», comme elle l'écrit joyeusement. Une chute d'un tabouret fort
haut, sur lequel elle était montée, lui cause un choc au système nerveux. La
mort de sa mère, puis un sermon de l'abbé Würtz la mènent à l'âge de 17 ans, à
une conversion résolue.
Avec la même passion,
elle se lance à aimer Dieu dans les créatures et le Christ dans les pauvres et
les incurables de l'hôpital.
Elle organise parmi les
ouvrières le groupe des «Réparatrices» (mon bataillon sacré, comme elle
l'appelle) et suit les catéchèses bibliques que donne, au personnel
hospitalier, le jeune aumônier, Clément Villecourt, futur Cardinal.
La Mission entre dans son
projet spirituel à travers ses rêves de devenir missionnaire en Chine, rêves
partagés avec son frère Philéas, et repris plus tard quand lui-même se joint à
la «Congrégation des jeunes gens et messieurs». Cette association, quasi
secrète de piété et d'action, recueille des subsides pour les Missions
Etrangères de Paris, en faveur des missions en Extrême-Orient. Pauline soutient
son frère, au Séminaire Saint-Sulpice, par une correspondance suivie. Mais, ne
pouvant aller en Asie, elle cherche sous quelle autre forme aider les missions.
Elle reçoit un appel pour aider la mission en Louisiane où se trouve une
colonie française, des prêtres et des évêques missionnaires. Pauline découvre
que la mission n'est pas seulement en Asie, que la mission de l'Eglise est
universelle. Comme elle le confessera «toute la terre m'a paru fécondée par la
présence de ce divin Sauveur dans le Très Saint-Sacrement. De cela résulte la
correspondance avec mon frère, alors au Séminaire Saint-Sulpice à Paris, pour
l'encourager dans sa vocation... De cette correspondance avec mon frère et de
cette disposition personnelle, est venue la Propagation de la Foi».
Déjà en 1818, Pauline a
commencé à recueillir un «sou» par semaine, moins d'un franc aujourd'hui,
auprès des 200 ouvrières de l'usine de son beau-frère. Ensuite elle lance une
nouvelle méthode basée sur le système décimal: chaque personne, associée à
l'œuvre de la Propagation de la Foi, doit trouver dix autres personnes qui, à
leur tour, en trouvent chacune dix autres, formant ainsi des «centaines»
d'animatrices et de bienfaitrices, et même des «milliers» jusqu'à l'infini. Les
«dizaines», les «centaines» et les «milliers» recueillent respectivement la
collecte hebdomadaire de dix, de cent, de mille personnes associées. Un plan
d'une extrême facilité et simplicité, efficace aussi, nourri d'une spiritualité
eucharistique, se répand en peu de temps depuis Lyon vers les autres régions.
En 1822, Pauline laisse tranquillement en d'autres mains la direction de la
«Propagation de la Foi». La source de l'œuvre apparaît clairement dans «L'Amour
infini dans la divine Eucharistie», qu'elle écrit à 23 ans.
Dans l'année du Jubilé
1825, Pauline fait naître une autre œuvre providentielle, celle du «Rosaire
vivant», en appliquant la même méthode que la précédente à la récitation
associée de cette prière mariale, mais en remplaçant le nombre de dix associés
par celui de quinze (les mystères du Rosaire sont au nombre de quinze). Il faut
trouver 15 personnes et confier à chacune d'elles chaque mois le soin de réciter
tous les jours une dizaine de chapelet en méditant sur le mystère correspondant
de la vie de Jésus. Ce mystère, tiré au sort, change chaque mois. En outre,
chaque personne associée cherchera 5 autres membres qui, à leur tour,
chercheront à multiplier les adhérents. La communion de cœurs priant et
méditant chaque jour la vie complète de Jésus, crée une force spirituelle
immense dans l'Eglise. Le Rosaire vivant s'est étendu comme un incendie en
France, au Canada, en Amérique latine, en Asie et dans le monde entier, même
dans mon pays et il résiste encore en beaucoup d'endroits (NDRL: Le Cardinal
Tomko est de nationalité slovaque).
Tandis que ces deux
initiatives concrètes obtiennent un certain succès et une vaste diffusion, la
troisième initiative de Pauline est créée dans un but social, pour aider les
ouvriers. C'est d'abord une banque avec des prêts sans intérêts, puis une
entreprise industrielle qui échoue à cause de quelques intrus. Cette faillite
devient la croix de l'ultime période de sa vie. Elle s'éteint en 1862, après
avoir perdu tout son patrimoine.
Concentrons-nous sur
l'œuvre de la «Propagation de la Foi» qui a eu son expansion d'abord en France,
où elle a été accompagnée par l'œuvre de la Sainte-Enfance, fondée par l'Evêque
de Forbin-Janson et de l'œuvre de Saint-Pierre Apôtre, pour le clergé
autochtone, promue par Jeanne Bigard et sa mère. Leur importance pour
l'activité missionnaire de l'Eglise entière, est reconnue par le Saint-Siège,
lorsque le Pape Pie XI leur confère en 1922 le statut d'organisations
pontificales, et transfère le siège central à Rome sous l'unique titre
d'«oeuvres pontificales missionnaires» tout en conservant leur charisme
spécifique.
A ces trois œuvres,
s'ajoute la quatrième: «L'Union Missionnaire du Clergé» fondée en 1916 par le
P. Paolo Manna, comme mouvement pour les prêtres, les religieux et les
séminaristes, c'est-à-dire les animateurs les plus qualifiés de l'esprit
missionnaire. Les oeuvres pontificales missionnaires ont désormais une place
institutionnelle dans l'Eglise universelle et sont présentes dans tous les
continents, dans 200 pays environ. Les Directeurs nationaux respectifs se
réunissent chaque année à Rome pour s'enrichir pastoralement et distribuer les
subsides recueillis dans l'Eglise entière, spécialement au cours de la Journée
mondiale missionnaire du mois d'octobre.
2. Actualité de l'œuvre
et du message de Pauline Jaricot En ce qui concerne l'aspect missionnaire de
l'œuvre de Pauline Jarricot, il s'agit certainement d'une œuvre de coopération
approuvée, ratifiée et même assumée par l'Eglise universelle en tant
qu'«intuition, initiative et méthode» (Paul VI, 1972) soutenue et privilégiée
par le Saint-Siège. Il s'agit donc d'une œuvre charismatique qui a fait preuve
d'efficacité. L'actualité de l'œuvre et de son message pour notre temps, 200
ans après la naissance de Pauline et 180 ans environ après sa fondation est la
question que l'on se pose aujourd'hui.
1) La personnalité même
de Pauline Jaricot exerce aujourd'hui comme hier une certaine fascination.
Jeune femme laïque de 23 ans à peine, elle lance une œuvre de coopération
missionnaire, simple et efficace, sous une forme ouverte à tous. Son dynamisme
communicatif suscite l'engagement d'un grand nombre de personnes laïques. Elle
est certainement une figure attirante. Ne pouvant pas aller en mission, elle
crée un organisme actif qui croît et se multiplie auprès d'autres laïcs qui ne
peuvent pas non plus partir mais qui, par l'obole constante de la veuve de
l'Evangile et par le soutien spirituel, aident efficacement la précieuse
mission évangélisatrice de l'Eglise. Pauline, profondément spirituelle et amie
de nombreuses religieuses reste toujours dans la ligne de la vocation du
laïcat, non d'un laïcat passif mais entreprenant, actif et non égocentrique,
mais coopérant, en y impliquant d'autres laïcs. En cela, elle correspond à
l'idéal de la femme laïque tracé surtout par Pie XI et Jean-Paul II.
2) Un autre aspect
d'actualité est le caractère universel que l'œuvre de Pauline Jaricot a reçu de
sa Fondatrice et qui est valable encore aujourd'hui. L'universalité visible
dans sa croissance et son expansion: «La semence modestement jetée en terre par
Marie Pauline est devenue un grand arbre, l'œuvre de la Propagation de la foi.
Dans le sillage de Marie Pauline Jaricot, toute l'Eglise est invitée à cet
engagement concret» (Paul VI).
Lorsque le frère de
Pauline, Philéas, s'engage pour recueillir les subsides en faveur des
missionnaires français en Chine, elle lui écrit avec décision: «Ma vocation
n'est point de donner tellement à une œuvre que j'oublie le reste...; aller là
où est le plus grand besoin... une plus grande consolation pour la sainte
Eglise». C'est pourquoi elle a voulu créer une collecte pour toute l'Eglise en
faveur de toutes les missions.
Cette précieuse intuition
universaliste de Pauline M. Jaricot s'est révélée providentielle pour les
missions surtout aujourd'hui. Pie XI lui même a institué une collecte lors de
la Journée missionnaire mondiale. Elle se fait dans toutes les églises
catholiques lors de la Journée missionnaire mondiale. Elle se fait dans toutes
les églises catholiques l'avant dernier dimanche d'octobre. Les évêques doivent
transmettre la collecte tout entière au «Fonds général de solidarité» à Rome,
pour qu'elle soit distribuée entièrement pour les besoins essentiels des jeunes
Eglises et des missions. De même, dans cette activité, les oeuvres pontificales
missionnaires donnent une aide précieuse non seulement par l'œuvre d'animation
mais aussi en assurant une égale distribution à travers leur organe central qui
est l'Assemblée plénière des 115 directeurs nationaux. Chaque directeur
représente l'Eglise de son pays ou des pays voisins et en pré- sente à
l'Assemblée les nécessités vitales et les projets relatifs. Sous le regard de
tous, sont ainsi attribués les subsides pour chaque projet. Mais avant cet- te
distribution collégiale et solidaire, un subside ordinaire annuel d'un montant
de 35.000 dollars est envoyé à chaque circonscription missionnaire. Les
circonscriptions de la compétence de la Congrégation pour l'Evangélisation des
Peuples (diocèse, vicariat apostolique...) sont actuellement au nombre de 1.042
et constituent désormais 37% des circonscriptions de l'Eglise catholique. Leur
développement montre le progrès de l'activité et de la maturité missionnaires
mais aussi l'augmentation des subsides nécessaires. Dans les 15 dernières
années le nombre de ces institutions fondamentales de l'Eglise a augmenté de
plus de 160 ce qui signifie une croissance de 18%. Le subside représente le
minimum vital pour leur subsistance.
Mais les besoins de la
mission sont immenses. Il s'agit en grande partie des pays du Tiers Monde dans
lesquels les fidèles peuvent donner peu ou rien pour soutenir les nécessités
ecclésiales. Tout est à créer et à construire: églises, chapelles, séminaires,
écoles, dispensaires, centres catéchistiques et pastoraux, léproseries... et
l'activité évangélisatrice et apostolique est à soutenir. Le personnel de ces
Eglises, dont la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples est responsable,
est composé de 51.000 prêtres, 125.000 religieuses, plus de 400.000
catéchistes. Tous ont besoin de subsides. La formation des séminaristes, la
construction et l'entretien des séminaires (grands et petits) exigent chaque
année plus de 40.000.000 de dollars (environ 250.000.000 FF). L'augmentation du
nombre des vocations est plutôt consolante, mais par contre exige toujours
davantage de la solidarité de toute l'Eglise.
Grâce à Dieu, il existe
des organismes et des institutions qui aident l'activité missionnaire
particulière. Certains se limitent seulement à aider les œuvres sociales ou
sanitaires, d'autres envoient des véhicules, d'autres encore ne travaillent que
dans certains territoires. Beaucoup d'instituts religieux exerçant leur
activité dans les missions ont leurs bienfaiteurs. Quelques paroisses, des
diocèses et des associations soutiennent leurs compatriotes missionnaires, ou
bien font des jumelages avec les jeunes Eglises. Certaines Conférences
épiscopales ont des fonds spéciaux pour les missions. Ces initiatives sont
toutes valables et utiles dans la mesure où elles n'oublient pas l'absolue
nécessité de la vision globale, de l'universalité, des besoins de la mission et
du rôle principal du Fonds général de solidarité des oeuvres pontificales missionnaires.
Nous ne devons pas obliger les évêques des jeunes Eglises à voyager pendant
plusieurs mois de l'année dans les différentes parties du monde, en abandonnant
leurs devoirs pastoraux de leurs diocèses, pour recueillir les fonds
nécessaires auprès des différents organismes, des conférences, des évêques et
des amis, et finalement pour expérimenter une fois de plus que ceux qui sont
pauvres de relations demeurent les plus pauvres parmi les pauvres.
Voici la valeur de cette
simple intuition de Pauline Jaricot pour la mission aujourd'hui.
3) Nous ne pouvons pas
omettre un aspect fondamental du message laissé par Pauline Marie et qui est
encore essentiel aujourd'hui pour la mission: les œuvres missionnaires bien que
parfaites ne peuvent pas survivre si elles ne sont pas enracinées dans la
spiritualité.
Mais il est également
vrai que la figure de Pauline nous est très proche et son message répond aux
besoins de notre temps dans le domaine de la mission, de la coopération
spirituelle et matérielle à la mission mais aussi dans le domaine de la
nouvelle évangélisation. Elle peut être un modèle pour une femme jeune,
dynamique, active mais aussi pour une contemplative; un exemple d'ouverture à
l'œcuménisme (il faut rappeler son intérêt pour le Mouvement d'Oxford et le
mouvement de prière en faveur de «nos frères séparés»), d'ouverture également à
l'activité sociale en faveur des ouvriers et des pauvres et, naturellement, au
monde non chrétien. Il faut la faire connaître encore davantage.
Dans une période difficile,
la France a donné à l'Eglise, à la mission: Pauline Marie Jaricot, Mgr
Forbin-Janson et Jeanne Bigard, avec leurs œuvres charismatiques de coopération
missionnaire qui résistent depuis deux siècles environ. La France a su offrir
aux continents des milliers de missionnaires. Si cette France a été appelée
«pays de mission», elle ne peut pas laisser éteindre ce «feu sacré» mais doit
rester «pays en mission». L'Amérique latine malgré la pauvreté de vocations
laisse une ouverture missionnaire à l'enseigne du programme «donar desde su
pobreza» (donner de sa pauvreté). L'Afrique elle-même organise des pôles de
rayonnement missionnaire. Pourquoi la France devrait-elle perdre l'élan
missionnaire qui lui est propre? «La foi s'affermit lorsqu'on la donne. La
mission renouvelle l'Eglise, renforce l'identité chrétienne, donne un regain
d'enthousiasme et des motivations nouvelles» (RM 2),
ce sont des paroles de Jean-Paul II, bien appropriées à la France.
En effet, si l'Eglise de
France vit aujourd'hui l'épreuve du manque de vocations, de la désaffection
d'une bonne partie de la jeunesse et d'une certaine fatigue de ses communautés
chrétiennes, coopérer à la mission universelle de l'Eglise sera pour elle une
source de renouveau et de dynamisme. Plus on se montre généreux, plus le
Seigneur nous comble de grâces; selon la parole de saint Paul: «Il ne s'agit
point, pour soulager les autres, de vous réduire à la gêne; ce qu'il faut,
c'est l'égalité. Dans le cas présent, votre superflu pourvoit à leur dénuement,
pour que leur superflu pourvoit aussi à votre dénuement. Ainsi se fera
l'égalité» (2 Co 8, 13-14). L'avenir de l'Eglise en France passe certainement
par une ouverture toujours plus grande et généreuse à la «coopération
missionnaire». Paul Claudel met sur les lèvres de l'aveugle une question qui
doit nous interpeller fortement: «Vous qui voyez, que faites-vous de votre
lumière?» Nous qui avons reçu gratuitement la lumière de la foi, que
faisons-nous de cette foi? Eglise de France, qu'as-tu fait de ta mission? La
figure et l'œuvre de Pauline Marie Jaricot sont un modèle de réponse simple,
décisive et actuelle.
Bienheureuse Pauline
Jaricot !
Bérengère
de Portzamparc - publié le 21/05/22 - mis à jour le
25/05/22
Le grand jour est arrivé
pour les Lyonnais et les missionnaires du monde entier ! Ce dimanche 22 mai, à
l’Eurexpo de Lyon, a lieu la messe de béatification de Pauline Jaricot présidée
par Mgr Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des
peuples, devant 13.000 personnes.
C’est une journée très
attendue pour les missionnaires du monde entier, les milliers de membres du
Rosaire Vivant et bien sûr les Lyonnais. Ce dimanche 22 mai a lieu la messe de
béatification de Pauline Jaricot, femme laïque du XIXe siècle, à l’origine de
l’Œuvre de la Propagation de la Foi et du Rosaire vivant.
La messe aura lieu à 15h
à l’Eurexpo de Lyon, transformé pour l’occasion en cathédrale, et sera diffusée en direct sur KTO et RCF. Près de 13.000
personnes sont attendues, dont 120 délégations des Œuvres Pontificales missionnaires (OPM)
et près de 2.000 étrangers, venant d’Allemagne, de Pologne mais aussi des deux
Amériques.
Les deux grandes œuvres
de Pauline
Il faut dire qu’elle arayonné dans le monde, cette jeune femme née en 1799 à
Lyon, dans une famille de riches soyeux lyonnais, et qui a l’âge de 17 ans
connait une « seconde conversion » alors qu’elle écoute un prêche sur
« les illusions de la vanité, l’être et le paraître » en l’église
Saint-Nizier de Lyon. Pauline décide alors de consacrer sa vie aux plus pauvres, mais aussi à
l’évangélisation des contrées les plus lointaines. « J’ai aimé Jésus Christ
plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-même
tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur », disait-elle.
Pauline Jaricot va être à
l’origine de deux grandes œuvres, qui existent toujours aujourd’hui, le Rosaire
Vivant et l’Œuvre de la Propagation de la Foi (devenue Œuvres Pontificales Missionnaires). L’Œuvre du Rosaire
Vivant, fondé en 1826, propose la constitution de groupes de quinze
« associés », qui prient à tour de rôle des dizaines de chapelet en
continu, afin de réciter un Rosaire complet. Pauline était animée d’une dévotion très forte envers la Vierge Marie.
Aujourd’hui encore, partout dans le monde, des communautés prient le Rosaire
vivant.
L’autre idée qu’elle va
mettre en action, c’est celle du « sou hebdomadaire » ou “sou de Pauline”, une quête de la main à la main auprès de
petits groupes de dix personnes pour récolter des fonds réclamés par son frère
Philéas alors en mission en Chine, qui va donner naissance à l’une des œuvres
les plus importantes de l’Église catholique aujourd’hui : l’Œuvre de la
Propagation de la Foi.
Le miracle de Mayline
C’est le 27 mai 2020 que
le pape François a signé un décret reconnaissant les vertus héroïques de la
vénérable Pauline Jaricot annonçant ainsi sa béatification. Ce
décret est intervenu à la suite de la reconnaissance d’un miracle, celui
de Mayline Tran. Alors âgée de trois ans, la petite fille
s’étouffe avec une bouchée et tombe dans un profond coma, son pronostic vital
est engagé. Une maman de l’école, priant le Rosaire vivant, organise alors une
neuvaine à Pauline Jaricot, neuvaine qui va se répandre dans le monde entier,
et au grand étonnement des médecins incrédules, Mayline va sortir du coma et retrouver une vie normale.
Aujourd’hui âgée de 13 ans, Mayline sera présente à la messe de béatification
avec sa famille à Lyon, et c’est elle qui portera à l’autel une des reliques de la bienheureuse.
Lyon et le curé d’Ars
La ville de Lyon est très
attachée à cette “mère de la mission” et il est aisé de marcher sur les pas de Pauline, lorsque l’on visite la ville. Si sa
tombe se trouve à l’église Saint-Nizier, son cœur est conservé dans l’église
Saint-Polycarpe, connue pour être le berceau de l’œuvre de la Propagation de la
Foi. Il est également possible de visiter la Maison de Lorette, où Pauline vécu
une partie de sa vie, (elle y meurt, ruinée et abandonnée en 1862), et d’y
découvrir plusieurs de ses reliques, un collier de corail qu’elle porte sur ses
portraits, mais aussi une croix, offerte par le saint curé d’Ars avec qui
elle vécu une longue amitié spirituelle. Les deux saints avaient
d’ailleurs une grande dévotion à sainte Philomène, lui attribuant de
nombreux miracles.
Dans un message adressé aux Œuvres pontificales missionnaires (OPM)
le 16 mai dernier, en vue de ce jour de béatification, le pape François a rendu
hommage à Pauline Jaricot . Pour lui, l’histoire de Pauline Jaricot, qui à 23
ans initia la première œuvre des OPM, révèle « le secret de la vie »
: « Ce n’est qu’en la donnant qu’on la possède, et ce n’est qu’en la
perdant qu’on la retrouve ». Le véritable missionnaire ne centre pas sa vie
« sur lui-même mais sur Jésus« . Il invite tous les chrétiens à marcher
« dans le sillon tracé par cette grande dame missionnaire », saluant
« sa foi concrète, son courage audacieux, sa créativité généreuse ».
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/05/21/bienheureuse-pauline-jaricot/
Quelle était la
spiritualité de la future bienheureuse Pauline Jaricot?
Jean-Michel
Castaing - publié le 16/05/22
La laïque lyonnaise,
béatifiée ce 22 mai, était une missionnaire infatigable de la charité, qui
connut bien des souffrances. Elle puisa ses forces dans son amour pour Jésus,
pour l’Église et pour Marie, ainsi que dans la communion eucharistique
quotidienne.
Dès sa conversion en 1816
(elle est alors âgée de 17 ans), Pauline Jaricot, fille d’un couple de
commerçants de soie à coudre de Lyon, eut l’intuition surnaturelle que sa vie
se passerait à l’ombre de la Croix. Le jour des Rameaux 1817, Jésus, par une
voix intérieure, lui demande : « Veux-tu souffrir et mourir avec
moi ? » Elle répond positivement, tout en ignorant quelle forme
prendra ce sacrifice. En fait, elle sera ruinée par deux escrocs à l’occasion
de l’achat d’une usine dont elle voulait faire un modèle d’unité de travail à
base de valeurs chrétiennes. L’entreprise tournera au cauchemar pour Pauline
qui passera le restant de sa vie dans la pauvreté, avec le souci constant de
rembourser ses créanciers.
Mais avant la survenue de
cette catastrophe, Pauline avait fondé l’Œuvre de la Propagation de la foi
(devenue « Œuvres pontificales missionnaires » de nos jours) qui
secourt spirituellement et matériellement les missions à travers le monde, et
le Rosaire vivant, vaste réseau de laïcs qui prient le chapelet pour
l’évangélisation des peuples. Or, comble de malheur, elle se verra dénier la
maternité de ses deux œuvres qui ne tardèrent pas à avoir un succès
mondial ! Calomniée à la fin de sa vie par ceux qui voyaient dans sa misère le
signe d’une imposture et d’une réprobation divine, ce n’est qu’après sa mort
que justice lui sera rendue. Elle sera béatifiée le 22 mai 2022.
Elle avait une si vive
conscience que sa souffrance était une participation à la croix de son Maître
qu’elle écrivait : « Oh ! qu’il est donc vrai que c’est une
chose bien amère pour le cœur du Verbe incarné que le refus qui lui est fait
des cœurs ! »
Le
réconfort de l’Eucharistie
Bien que souffrant de
tous ces malheurs, Pauline ne s’en plaignait jamais devant ses visiteurs. Où
puisait-elle donc la force pour supporter ses épreuves ? D’abord, dans la
méditation de la Croix de Jésus. Elle comprenait que son existence prenait, au fil du
temps, le chemin du Golgotha et qu’elle serait de plus en plus configurée au
Christ souffrant, ainsi qu’Il le lui avait prophétisé l’année de sa conversion.
« Dieu seul connaît quelle sera la fin de toutes mes luttes, toujours
est-il que, si elle doit finir sur la croix, je veux que ce soit en la
compagnie du Sauveur, et à sa droite, comme le bon larron. Marie m’en obtiendra
la grâce » écrivait-elle durant ses années d’affliction. C’est en Jésus,
en effet, qu’elle puisa les ressources nécessaires pour pardonner à ses
persécuteurs et accepter sa souffrance qu’elle offrait en réparation pour le
déclin de la foi et le relèvement de l’Église en France. À cet égard, elle
avait une si vive conscience que sa souffrance était une participation à la croix
de son Maître qu’elle écrivait : « Oh ! qu’il est donc vrai que
c’est une chose bien amère pour le cœur du Verbe incarné que le refus qui lui
est fait des cœurs ! »
Sa dévotion à Marie,
l’humble servante, développa chez elle une sollicitude constante pour la
condition ouvrière.
Ensuite, Pauline trouvait
du réconfort dans l’Eucharistie. Dès sa conversion, elle avait pris l’habitude
de communier quotidiennement, ce qui était très rare à l’époque, surtout pour
une laïque. Elle suivait en cela l’exemple de ses parents qui ne commençaient
jamais une journée de travail sans participer à la messe à 4 heures du
matin ! À la fin de sa vie, dans l’état de misère où elle se trouvait, le
jeûne eucharistique (on ne plaisantait pas à l’époque avec lui, il fallait être
à jeun depuis la veille à minuit) provoquait chez elle de grandes douleurs
physiques quand elle était en déplacement. Pauline Jaricot resta fidèle à la
communion quotidienne au milieu de ses malheurs. Jésus était
sa consolation et sa force, lui auquel elle s’était vouée totalement dès sa
jeunesse le jour de Noël 1816 en faisant vœu de virginité perpétuelle.
Pauline représente un exemple de femme consacrée qui voulut exercer son
apostolat en restant laïque. Là aussi, elle était une pionnière.
Son
amour pour l’Église et la Vierge Marie
Pauline Jaricot puisait
également son courage dans son amour pour l’Église. C’est cet amour qui
explique le zèle sans pareil qu’elle déploya en fondant les deux Œuvres
majeures de la Propagation de la foi et du Rosaire vivant — œuvres destinées à
l’accroissement de l’Église. Cet amour pour l’Église explique également
l’intuition qu’elle eut de l’apostolat des laïcs qui allait révolutionner
l’Église un siècle plus tard. Enfin, son amour de la Vierge lui permit de
répondre à tant de malheurs par une joie surnaturelle. Sa dévotion à Marie,
l’humble servante, développa chez elle une sollicitude constante pour la
condition ouvrière. Dans ce domaine social, elle était en avance sur son temps
au sein de l’Église. Ses derniers mots sur cette terre furent pour la Vierge :
« Mère ! Ô ma Mère ! Je suis toute à vous. » Il était
normal que la sainte s’endormît en pensant à Celle dont le Rosaire vivant
allait puissamment aider à propager la dévotion.
Croix, Eucharistie,
Église et la Vierge Marie : tels sont les quatre piliers qui soutinrent
Pauline Jaricot durant la seconde partie de son existence marquée par
l’ingratitude, la souffrance, l’indifférence et la misère. On peut y rajouter
quelques amitiés qui ne se démentirent jamais, ainsi que le soutien du saint
curé d’Ars, Jean-Marie Vianney.
En partenariat avec ŒUVRES
PONTIFICALES MISSIONNAIRES
Comment Pauline Jaricot
présenta sainte Philomène au curé d’Ars
Anne Bernet - publié
le 20/05/22
Très malade, la future
bienheureuse Pauline Jaricot avait une grande affection pour sainte Philomène,
à qui elle attribue sa guérison. Elle fit connaître la jeune martyre à l’abbé
Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, qui eut pour elle une dévotion toute
particulière.
En cette année 1834,
Pauline Jaricot est en très mauvaise santé et les médecins ne donnent plus à
cette jeune femme de trente-cinq ans que quelques mois à vivre, voire moins.
Depuis qu’à l’âge de quinze ans, une chute accidentelle a déclenché chez elle
des crises incompréhensibles, peut-être d’ordre neurologique, pénibles,
douloureuses, humiliantes, Pauline possède une grande familiarité avec la
souffrance. Elle tient pour miraculeux de s’être assez rétablie pour mener, en
apparence, une vie normale, tenant cachées à tous, sauf à son directeur de conscience,
les croix physiques et morales qu’elle endure sans cesse et qu’elle a
acceptées. N’est-ce pas le Christ lui-même qui, en 1817, lui a demandé d’être
son épouse et de partager les supplices de la Passion ? Âme consolatrice vouée
à l’expiation, Pauline souffre. C’est son devoir, sa vocation, sa joie. Tant
qu’elle peut se consacrer à la prière, la contemplation, aux nombreuses
activités caritatives qui l’occupent, au Rosaire vivant dont elle est la
fondatrice et la propagatrice, œuvrer à ramener à Dieu la classe ouvrière
abandonnée, elle ne se plaint pas.
Elle se sent
désespérément seule
Mais ces derniers temps
ont été terribles. Sans rien abandonner de ses activités, elle a dû assister sa
sœur, Lorette, dans sa dernière maladie, la suppléer près de ses neveux et,
dernier coup, le plus sensible, elle a perdu son frère prêtre, Philéas, avec
qui elle partageait rêves et élans mystiques. Enfin, son père est mort. Pauline
est désespérément seule et les consolations divines se dérobent. Toutes ces
épreuves suffiraient à la briser mais il lui a encore fallu supporter les
violences de l’insurrection lyonnaise, en avril 1834, quand les canuts se sont
révoltés, à bout de misère et d’injustices. La maison qu’elle occupe avec sa
petite communauté, sur les pentes de Fourvière, s’est trouvée prise entre le
feu des insurgés et celui des forces de l’ordre, des obus sont tombés dans le
jardin. L’effroi de ces heures de violence a déclenché des problèmes
cardiaques, graves, que l’on ne sait pas soigner. Mlle Jaricot va mourir. Elle
l’accepte.
Pauline s’est prise
d’affection pour la martyre romaine, jusqu’à se persuader que Philomène
pourrait la guérir.
Ses amis, convaincus que
l’Église a encore besoin d’elle, sont moins résignés à cette disparition. En
cette fin d’année 1834, un religieux, le Père de Magallon, restaurateur des
Frères de saint Jean de Dieu en France, lui a offert une relique de sainte
Philomène, qui, totalement ignorée trente ans plus tôt, connaît, depuis
quelques années, une célébrité croissante. L’histoire est étonnante.
La catacombe de Priscille
Le 25 mai 1802, des
archéologues explorent la catacombe romaine de Priscille. Contrairement à une
légende tenace, répandue par les romanciers catholiques et le cinéma, les
catacombes n’ont jamais été, sauf en de rares occasions, lors de périodes de
persécution particulièrement violentes et pour une durée très brève, des lieux
de réunion et de prière pour chrétiens persécutés. Il s’est toujours agi de
cimetières souterrains, dotés d’entrées monumentales avec pignon sur rue, comme
la plupart des grandes familles romaines, et les collèges funéraires
professionnels, en possédaient à la périphérie de la ville afin d’assurer une
sépulture convenable à leurs esclaves, clients, proches ou aux membres du
syndicat qui cotisaient pour jouir post mortem de ce privilège. Dans
ces cimetières chrétiens, l’on enterre tous les défunts de la communauté, pas
seulement les martyrs. Certes, ceux-ci bénéficient d’honneurs particuliers mais
ce n’est pas systématique, soit parce que, obligés de passer dans la
clandestinité, leurs frères n’ont pas le loisir de leur donner une sépulture
remarquable, soit, au contraire, pour éviter d’attirer l’attention sur la tombe
d’un témoin et risquer sa profanation.
Lire aussi :Pauline Jaricot, déjà miraculée et maintenant bienheureuse ?
Cela, les archéologues le
savent. Comme ils savent que les catacombes ont été bouleversées, pillées,
déménagées à maintes reprises et qu’elles recèlent encore des secrets ou des
trésors. Spirituels. Quel plus grand trésor, en effet, que la découverte des
restes d’un saint inconnu ? Ce genre de découverte, on parle « d’invention »,
est fréquente, même s’il incite l’autorité à une prudente méfiance. Il ne faut
pas crier trop vite à la sainteté, prendre le risque inconsidéré de rendre un
culte prématuré à un défunt dont on ignore tout et qui pourrait avoir été une
parfaite crapule.
« Pax tecum,
Filumena »
Ce 25 mai 1802, tout cela
est bien présent à l’esprit des archéologues, et à celui des autorités
religieuses qui supervisent les fouilles. Cela ne retire rien à l’émotion
générale lorsque les morceaux d’une inscription funéraire brisée en trois
révèlent la présence dans une cloison d’une tombe jamais ouverte. Les lettres
remises en place, l’on déchiffre ces mots latins : Pax tecum, Filumena. Si
le début, qui se traduit par « la paix soit avec toi », ne pose aucun
problème, la suite offre plusieurs interprétations. Faut-il y voir une mauvaise
transcription en caractères latins du mot grec Philoméné, « Bien
Aimée », terme fréquent dans une épitaphe ? Ou manque-t-il des lettres et
faut-il lire Filia Luminis, « fille de la Lumière » ? Dans les
deux cas, il est peu probable qu’il s’agisse du prénom de la morte ensevelie
ici. Pas de date du décès, d’âge, d’indications de l’identité des proches
éplorés et de leurs liens de parenté avec la défunte. Ce pourrait trahir une
certaine précipitation dans la sépulture, ou l’incapacité de ceux qui ont
procédé aux obsèques d’en dire davantage. « Bien Aimée » de Dieu,
« Fille de la Lumière », ce pourrait être une façon gracieuse de
nommer une sœur anonyme… L’on a déjà retrouvé des tombes de martyrs avec pour
seule indication : « Celui-là, celle-là, Dieu sait son nom », ce qui
signifie que, lorsque les fidèles ont réussi à récupérer les corps des
suppliciés, ils étaient impossibles à identifier…
Filumena ou Philoméné,
c’est plus probable, francisé en Philomène, serait-elle une martyre oubliée que
la Providence ramènerait à la lumière en ces temps post-révolutionnaires pour
consoler l’Église une nouvelle fois éprouvée ? L’on n’en doute plus lorsque,
derrière la cloison percée avec précaution, l’on met au jour les ossements
d’une très jeune fille, moins de quinze ans sans doute, et, à côté, une petite
fiole à demi-brisée mais qui semble bien contenir encore des résidus de sang,
comme cela se pratiquait uniquement avec les témoins de la foi.
Un succès de librairie
En fait, il faudrait s’en
tenir là et admettre que l’on ne sait rien de cette jeune fille, pas même son
vrai nom, et l’adjoindre, sous ce pseudonyme de Philomène, au cortège des
vierges martyres qui suivent l’Agneau. C’est trop demander à la piété populaire
en un temps où, avec le succès du roman de Chateaubriand, Les Martyrs, qui
renvoie aux innombrables catholiques massacrés en haine de la foi pendant la
Révolution, le sujet, d’actualité, passionne le public. En 1833, paraît à Lyon
une notice de dix pages consacrée à Philomène. Dix pages, c’est le maximum que
l’on puisse tirer, en brodant, des « sources » historiques. Et cela
ne suffit ni à l’auteur, saint prêtre au demeurant, le Père Barrelle, ni à ses
lecteurs, dont Pauline Jaricot fait partie.
Lire aussi :Quelle était la spiritualité de la future bienheureuse Pauline
Jaricot?
Cela tombe bien puisque,
dans le même temps, en Italie, une religieuse affirme avoir des visions de
sainte Philomène qui vient régulièrement la visiter et la prend pour secrétaire
afin de lui dicter, avec force détails cette fois, le récit complet de sa
courte et édifiante existence terminée par le martyre. Des historiens, des
ecclésiastiques éprouvent une défiance justifiée quant à l’authenticité de ces
révélations privées et à la valeur de leur contenu. Pas le Père Barrelle,
hélas, qui prend tout pour argent comptant ; il a, au demeurant, quelques
excuses puisque le Saint Office qui, d’ordinaire, ne plaisante pas, a donné
l’imprimatur à ce témoignage d’outre-tombe. Partant de là, le religieux publie
une Vie de sainte Philomène, très fournie, bien larmoyante, dégoulinante
de bons sentiments qui est le grand succès de librairie catholique de ces
années 1830…
Le dossier Philomène
Pauline Jaricot en a fait
son livre de chevet pendant sa maladie et elle s’est prise d’affection pour la
martyre romaine, jusqu’à se persuader que Philomène pourrait la guérir. À deux
conditions : qu’elle aille sur sa tombe, à Mugnano, et obtienne du pape Grégoire
XVI, qu’elle connaît bien et qui estime son œuvre de fondatrice de la
Propagation de la Foi et du Rosaire vivant, la reconnaissance officielle du
culte de la sainte. Mission impossible ! Jamais Pauline ne pourra entreprendre
pareil voyage, elle qui ne sort plus de son lit et risque de mourir à tout
instant d’une crise cardiaque. Et quand même elle arriverait vivante à Mugnano,
elle aurait plus de chance d’y rendre l’âme que de guérir. Pourtant, elle part,
contre tout bon sens, manque trépasser dix fois en route, survit grâce à des
neuvaines ininterrompues à sainte Philomène, atteint Rome en juillet 1835, si
malade que le pape, au détriment du protocole, vient la voir, et non le
contraire. Elle lui extorque la promesse, si « à son retour de Mugnano, elle
lui rend sa visite à pied au Vatican » de s’occuper personnellement du dossier
Philomène. Le pape s’écrie : « Je vous le promets, ma fille, car cela
s’appellerait un miracle de première catégorie ! »
Ce jour-là, ce que Mlle
Jaricot lui remet, — en lui affirmant : « Monsieur le curé, ayez grande
confiance en cette sainte ! Elle vous obtiendra tout ce que vous lui
demanderez » — c’est un reliquaire de sainte Philomène.
Le 8 août, Pauline arrive
à Mugnano, se traîne au pied du tombeau de Philomène et, aussitôt, se sent
libérée de son mal. Elle attend cependant le surlendemain, fête de la sainte,
pour faire attester une guérison qui laisse pantois. Après un an d’étude du
dossier Philomène-Jaricot, Pauline obtient, le 13 janvier 1837, la
reconnaissance officielle du culte de son amie céleste et la permission
d’élever dans sa propriété de Fourvière une chapelle Sainte-Philomène, copie du
sanctuaire de Mugnano. À cette date, elle est de retour en France, débordante
de reconnaissance, conseillant à ses relations en mauvaise santé d’oublier les
ordonnances des médecins pour s’en remettre à Dieu seul et à sainte Philomène,
qui obtient tout de Lui.
La visite à Ars
C’est dans ce grand zèle
en faveur de sainte Philomène que, courant 1836, Mlle Jaricot se rend à Ars,
pauvre village des Dombes où l’on a envoyé, parce que la châtelaine réclamait
un prêtre à tout prix et que l’on ne savait quoi faire, à l’évêché, de
celui-ci, un certain abbé Jean-Marie Vianney. L’abbé Vianney est un ami de la
famille Jaricot qui l’a connu, jeune vicaire d’Écully, et, convaincue de sa
sainteté, l’a toujours aidé. Quand il a besoin de quelque chose pour embellir
sa paroisse, l’abbé Vianney sait, s’il vient à Lyon, à quelle porte frapper
pour trouver l’argent qui lui manque ; les Jaricot sont riches, et ils ont la
main large. Pauline elle-même se rend régulièrement à Ars porteuse de dons et
de cadeaux pour le curé. Ce jour-là, ce que Mlle Jaricot lui remet, — en lui
affirmant : « Monsieur le curé, ayez grande confiance en cette sainte !
Elle vous obtiendra tout ce que vous lui demanderez » — c’est un
reliquaire de sainte Philomène. Très vite, le curé d’Ars constatera que son
amie a dit vrai et qu’il obtient tout ce qu’il veut par l’intermédiaire de sa
petite martyre.
Lire aussi :À quelle date sera fêtée la bienheureuse Pauline Jaricot ?
Certains vous diront que
sainte Philomène, depuis rayée du calendrier, faute de preuve de son existence,
discréditée par les affabulations du Père Barrelle, n’a jamais été que le
précieux prête-nom derrière lequel Jean-Marie Vianney dissimulait des dons de
thaumaturge qui le gênaient. Vous n’êtes pas obligé de le croire… et d’ailleurs,
c’est une autre histoire !
Lire aussi :Béatification de Pauline Jaricot : à quelle heure et sur quelle
chaîne ?
Lire aussi :Où se trouvent les reliques de Pauline Jaricot ?
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/05/20/comment-pauline-jaricot-presenta-sainte-philomene-au-cure-dars/
Pauline Jaricot, méconnue
en France mais priée dans le monde entier
Bérengère
de Portzamparc - publié le 21/05/22
Jusqu’ici plutôt méconnue
des Français, Pauline Jaricot est beaucoup priée à l’étranger. Il faut dire que
son désir d'évangélisation en soutenant les missions a connu un écho immense,
de son temps mais aussi de nos jours.
Bien que sa béatification lui octroie actuellement un peu de
notoriété, Pauline Jaricot est encore peu connue en France.
Pourtant, c’est une figure célèbre à l’étranger, notamment grâce à ses
intuitions et son rayonnement via les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM)
présentes aujourd’hui dans 140 pays du monde.
A l’époque de Pauline, ce
ne sont pas encore les OPM mais l’Œuvre de la Propagation de la Foi, qu’elle
initie dès 1822, le 3 mai exactement. L’idée est assez simple. Pour soutenir
les missionnaires dans le monde, Pauline invite les donateurs à donner chacun
« un sou hebdomadaire » et à convaincre dix autres
donateurs à faire de même. La somme récoltée est ensuite versée aux
congrégations missionnaires.
Un tout premier réseau social de crowdfunding en somme, très efficace, car
rapidement l’Œuvre de la Propagation de la Foi va jouer un rôle de première
importance dans le développement des missionnaires français au XIXe siècle.
Elle sera d’ailleurs présente dans tous les pays de la chrétienté à la fin de
ce siècle. Un véritable mouvement missionnaire spirituel s’est ainsi développé
ces années-là, franchissant les frontières de la France grâce à cette femme,
laïque, et lyonnaise qui avait pour souhait de prier et d’évangéliser le monde.
Revue
tirée à 40.000 exemplaires
Et ce n’est pas tout !
Lyon, la ville natale de Pauline, va alors devenir la capitale
financière des missions mais aussi le plus grand centre mondial d’informations
sur les missions grâce au lancement d’un bulletin de l’œuvre de la propagation
de la foi. En effet, pour mobiliser ses donateurs, Pauline se dit qu’ils
doivent rester informés. Ainsi, en échange d’un soutien matériel et financier,
il va être demandé aux missionnaires du bout du monde d’envoyer régulièrement
de leurs nouvelles afin qu’ils racontent leurs missions, attirent de nouveaux
soutiens et suscitent de nouvelles vocations.
« On estime que, de
son vivant, 2,5 millions de personnes priaient le Rosaire Vivant. »
Ces écrits sont réunis,
dès 1822 dans une revue sous le titre de Nouvelles reçues des missions,
titre qui deviendra dès 1825 Les Annales de la propagation de la
foi. Tirée au départ à 10.000 exemplaires, la revue ira jusqu’à 40.000
exemplaires les années suivantes en France ! Un succès inouï pour l’époque, qui
permet ainsi d’informer le lectorat français et même de nombreux chercheurs et
scientifiques, car les informations recueillies sont exceptionnelles d’un point
de vue humain et missionnaire, mais aussi géographique ou ethnologique. Quel
rayonnement pour l’intuition au départ d’une jeune fille de 23 ans !
Le Rosaire Vivant
L’autre grande œuvre de
Pauline qui rayonne dans le monde, c’est le Rosaire Vivant, elle qui vouait
une grande dévotion à la Vierge Marie.
Fondée en 1826, l’Œuvre du Rosaire Vivant permet la constitution de groupes de
quinze « associés », qui prient à tour de rôle des dizaines de
chapelet en continu, afin de réciter un Rosaire complet. « On estime que,
de son vivant, 2,5 millions de personnes priaient le Rosaire Vivant », a
indiqué à Aleteia Mgr de Germay, qui ajoute que la pratique reste encore très
répandue, notamment en Pologne. « Cela explique la venue de très nombreux
Polonais à Lyon pour la béatification de Pauline le 22 mai », précise–t-il.
Preuve également que le Rosaire demeure vivant encore aujourd’hui dans le
monde: le témoignage touchant du père de Mayline, la jeune miraculée
par l’intercession de Pauline, qui a reçu des témoignages du monde entier de
personnes indiquant avoir prié pour Mayline lors de la neuvaine lancée pour sa
guérison en 2012.
Morte ruinée et dans un
quasi anonymat, difficile de ne pas s’enthousiasmer devant le rayonnement de
Pauline Jaricot, qui a bel et bien dépassé les siècles et les frontières grâce
au Rosaire vivant et à son œuvre de propagation de la Foi !
En partenariat avec ŒUVRES
PONTIFICALES MISSIONNAIRES
Lire aussi :Lyon: une expo inédite consacrée à Pauline Jaricot au musée de Fourvière
Pauline Jaricot,
l'intuition d'une femme laïque au service de l'Église
Pauline Jaricot sera
béatifiée à Lyon en France dimanche 22 mai. La cérémonie, très attendue dans la
Ville des Lumières, sera présidée par le cardinal Tagle, préfet de la
Congrégation pour l’Evangélisation des peuples. Entretien avec Mgr Olivier de
Germay, archevêque de Lyon.
Entretien réalisé par
Claire Riobé - Cité du Vatican
Une femme à la haute
intuition et au parcours étonnant, aujourd'hui invoquée par les missionnaires
du monde entier. Pauline Jaricot, née en 1799 dans une famille fortunée de
Lyon, décédée dans la plus grande des pauvretés en 1862, interpelle par la
richesse de sa vie, au service de la mission, comme de la doctrine sociale de
l'Eglise.
«Un cœur ouvert à
l'amplitude du monde»
Sa personnalité franche
et ouverte sur le monde l'emmena sur des sentiers bien éloignés de ceux
réservés aux femmes de son époque. Très attachée à l’engagement social auprès
des prostituées et des ouvriers de Lyon, Pauline Jaricot faisait aussi preuve
d'un charisme particulier pour la question missionnaire.
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27/05/2020
Le
Saint-Siège reconnaît le miracle attribué à Pauline-Marie Jaricot
C'est ainsi qu'en 1822, à
seulement 23 ans, la jeune femme fonda la Propagation de la Foi, une
association internationale de fidèles présente dans 140 pays, chargée de
financer le départ en mission des prêtres et religieux catholiques à travers le
monde.
«Elle est d'abord une
mystique»
Elle qui n’avait pas
choisi la vocation religieuse, et œuvra toute sa vie comme laïque sans
souhaiter fonder de famille, interpellait ceux qui la côtoyaient par sa foi
rayonnante, parfois décrite comme mystique. En 1826, elle mis sur pied le
Rosaire Vivant, une chaîne de prière de dévotion mariale récitée par des
groupes de 15 personnes, toujours pratiquée aujourd’hui à travers le monde.
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03/03/2022
Sainte
Édith Stein, un témoignage chrétien au service de l’Europe
Son choix de remettre
toute sa vie dans les mains de Dieu, et de Le laisser agir à travers elle, ne
l'empecha pas de connaître de nombreuses difficultés. La plus grande, l'échec
de son projet d'usine basée sur la doctrine sociale chrétienne, l'a conduite à
finir sa vie dans le plus grand dénuement.
Nommée patronne des
missions par le Pape François en 2019, Pauline Jaricot rejoindra dimanche 22
mai d’autres grandes figures lyonnaises bienheureuses, dont le père Antoine
Chevrier et Frédéric Ozanam. Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon depuis
octobre 2020, revient sur cette figure exceptionnelle pour l'Église universelle
et sur les dernières préparations de l’événement, à deux jours de la
béatification, qui sera présidée par le cardinal Tagle, préfet de la
Congrégation pour l'Évangélisation des Peuples.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-05/lyon-beatification-pauline-jaricot.html
Le Saint-Siège reconnaît
le miracle attribué à Pauline-Marie Jaricot
La congrégation pour les
Causes des Saints a rendu public ce mercredi la reconnaissance du miracle
attribué à l'intercession de la laïque française, fondatrice de l'Œuvre pontificale
de la Propagation de la Foi et du Rosaire Vivant, ouvrant ainsi la voie à sa
béatification.
«C'est un moment de
grande joie pour les Œuvres pontificales missionnaires dans le monde entier»,
s'exclame ce mercredi Mgr Giampietro Dal Toso interrogé par l'agence Fides. La
future béatification de la jeune femme française ayant fondé au XIXe siècle
l’Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi, la première des Œuvres
pontificales missionnaires, signifie pour le Secrétaire adjoint de la
Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples et Président des Œuvres
pontificales missionnaires «que son engagement au service de la mission, fait
de prière et de charité, parle et qu'il est encore significatif pour l'Eglise
universelle».
LIRE AUSSI
27/05/2020
Trois nouveaux saints
dont Charles de Foucauld
Ce mardi 26 mai, au cours
de l'audience accordée au cardinal Angelo Becciu, préfet de la congrégation
pour les Causes des Saints, le Pape François a autorisé la
publication de huit décrets reconnaissant plusieurs miracles dont celui de la
Vénérable Pauline-Marie Jaricot. Déjà nommée patronne des missions par le Pape
François en octobre 2019 lors du mois missionnaire mondial, la Vénérable
lyonnaise sera donc bienheureuse, sans qu’on ne connaisse encore la date de sa
béatification.
Chargé de l’instruction
du procès en béatification de la fondatrice des OPM et de le faire avancer, le
diocèse de Lyon où est née et morte Pauline-Marie Jaricot, exprime également
«sa très grande joie» ce mercredi.
Une conversion fulgurante
Pauline Marie Jaricot
nait dans une famille bourgeoise de Lyon le 22 juillet 1799, en une période de
bouleversements politiques. Durant sa vie, elle connaîtra le Consulat et le 1er
Empire, auxquels succèderont les deux Restaurations, la Monarchie de Juillet,
suivies de la IIe République et du Second Empire. Apparait également une
nouvelle classe sociale pauvre avec l’industrialisation du pays.
Belle, riche et coquette,
Pauline-Marie Jaricot connaît une conversion fulgurante à 17 ans, lors de la
messe des Rameaux de 1816. Ce jour-là le prêche porte sur «les illusions de la
vanité, l’être et le paraître» et la jeune femme se sent interpellée, rapporte
le site paulinejaricot.org.
Elle se dédie aux plus pauvres, aux marginalisés et aux malades, fait vœux de
chasteté et s’engage à annoncer l’Évangile. En mai 1822, elle fonde l’Œuvre
pour la Propagation de la foi pour soutenir les missionnaires français, qui
partent en Asie ou aux Amériques.
L’anticléricalisme
français l’affecte, elle décide d’y répondre par une vie de prière et fonde en
1826 l’Œuvre du Rosaire Vivant. «La récitation du Rosaire est répartie
entre des groupes de 15 personnes (20 aujourd’hui). Chaque personne
s’engage à réciter quotidiennement une dizaine en méditant un des mystères de
la vie de Jésus. Ainsi chaque jour le Rosaire est récité en entier par le
groupe», explique le diocèse de Lyon.
Pauline-Marie Jaricot
passa les dernières années de sa vie dans la pauvreté la plus absolue, avant de
décéder à Lyon le 9 janvier 1862. Elle fut déclarée Vénérable par saint
Jean XXIII un siècle plus tard, le 25 février 1963.
Pauline Jaricot : vie,
oeuvres, béatification, prières
Priez
sur Hozana avec la bienheureuse Pauline Jaricot
“Je suis faite pour aimer
et agir. Mon cloître, c'est le monde.”
Pauline Jaricot, entrepreneuse lyonnaise du XIXème siècle, met son énergie, sa
créativité, sa sensibilité sociale et missionnaire au service du Christ. Cette
laïque, à l’origine de l’Oeuvre pour la propagation de la Foi et
du Rosaire Vivant, sera béatifiée le 22 mai 2022. Découvrez la vie et
l'œuvre de la bienheureuse Pauline
Jaricot !
Biographie de Pauline
Jaricot
Marie-Pauline Jaricot
naît à Lyon le 22 mai 1799, septième d’une famille aimante et pieuse. Son père
travaille la soie et possède un atelier, grâce à son travail, il atteint la
bourgeoisie lyonnaise et sa famille vit aisément. Née pendant la Révolution
Française, Pauline connaît les messes célébrées en secret par les prêtres
réfractaires, le curé d’Ars, vicaire non loin de la maison des
Jaricot, devient grand ami de Pauline . Enfants, Pauline et son frère
Philéas rêvent de vie missionnaire, Philéas en tant que prêtre (il le
sera) et Pauline imagine l’accompagner. Jusqu'à ses 17 ans, Pauline mène une
vie frivole, fréquentant le beau monde et prenant part à tous les bals. Cette
vie mondaine cesse subitement alors que tombant d’une échelle, elle est
atteinte à la colonne vertébrale. Durant sa longue convalescence, Pauline perd
sa mère. Cette suite d’épreuves amènent la jeune fille à réfléchir sur le sens
de la vie. Suite au sermon bouleversant d’un prêtre, Pauline change de vie,
abandonne ses bijoux et toilettes, revêt un vêtement d’ouvrière et choisit une
vie très simple. Dans la chapelle de la Vierge à Fourvière, Pauline fait
vœu de chasteté perpétuelle et donne sa vie à Dieu, tout en demeurant
laïque.
Dans l’atelier de son père,
Pauline côtoie les canuts (les ouvriers en soie), leurs conditions de vie
précaire la bouleversent et elle entreprend des réformes. Puisant sa force dans
la prière et l’eucharistie, elle pratique un catholicisme très social,
aidant continuellement les pauvres de multiples manières. Alertée par
la situation critique de l’activité missionnaire de l’Eglise, elle décide
de la faire connaître à ses contemporains, et raconte la vie des prêtres
partant évangéliser des contrées lointaines au péril de leur vie. Pauline veut
offrir une aide matérielle et spirituelle aux missionnaires, elle imagine un
moyen de recueillir des fonds pour les missions et crée l’Oeuvre de
la Propagation de la Foi en 1822. Pour encourager la foi de ses
contemporains, Pauline met en place, en 1826, le Rosaire Vivant. En 1935,
Pauline, malade, se rend en pèlerinage à Mugnano (Italie) pour se confier à
l’intercession de sainte Philomène. Elle rentre guérie et fait construire
une chapelle en l’honneur de la sainte.
Pauline se sent concernée
par les problèmes sociaux de son temps et pleine d’entrain, elle continue
d’agir. Elle veut créer un modèle de vie ouvrière digne et unie à Dieu. En
1945, elle achète une usine, bâtit une école et une chapelle, malheureusement
son projet échoue à cause de personnes malhonnêtes, engloutissant toute sa
fortune. Commence pour Pauline un long chemin de croix, elle doit quêter
pour rembourser ses dettes. En 1961, Pauline, malade du cœur voit son état
s’aggraver, elle s’attache à Dieu seul. Elle meurt à Lyon, le 9 janvier
1862 dans le dénuement le plus total, les œuvres qu’elle a fondées
rayonnent déjà dans le monde entier.
Oeuvres de Pauline
Jaricot
Pauline Jaricot était une
femme pleine d’initiatives, elle est à l’origine de plusieurs œuvres de
grande ampleur qu’elle a établies dans les domaines spirituel, social
et missionnaire.
L'Oeuvre pour la
propagation de la foi, est née du besoin de récolter des fonds pour la mission.
Appelé au départ “le sou de Pauline”, le projet consiste à collecter un sou par
personne. Chaque participant s’engage à prier une intention et à former à son
tour un groupe de dix. Ce système s’étend rapidement dans le monde et
devient l’Association pour la propagation de la foi fondée officiellement
le 3 mai 1822. En 1922 elle est élevée au rang d’œuvre pontificale et son siège
transféré à Rome.
L’Oeuvre du Rosaire
Vivant a vu le jour en 1826, le principe est simple : chaque personne médite
l’un des 15 mystères
du rosaire, 15 personnes forment un rosaire entier. A la mort de Pauline on
compte plus de 2 millions d’associés au Rosaire Vivant, cette chaîne de prière
existe encore aujourd’hui.
La fondation de l’usine
de Rustrel en 1845 est une œuvre d’engagement social destinée à offrir une
vie ouvrière digne et chrétienne. Malheureusement livré aux mains d’escrocs, le
projet se solde par un échec.
Les filles de
Marie, fondées en 1832 sont une communauté de jeunes filles pieuses.
Pauline les installe sur la colline de Fourvière dans une maison qu’elle nomme
Lorette, célèbre lieu de pèlerinage marial. Ce lieu accueille aujourd’hui
encore des pèlerins et visiteurs venus du monde entier.
Aujourd’hui l’œuvre de
Pauline Jaricot se prolonge avec les Œuvres Pontificales Missionnaires.
Béatification de Pauline
Jaricot
Le 26 mai 2020, le pape
François reconnaît le miracle attribué à la Vénérable Pauline Jaricot et elle
est déclarée bienheureuse à
Lyon le 22 mai 2022.
La cause de béatification
de Pauline Jaricot est ouverte en 1926 par le pape Pie XI qui rend hommage
à son génie missionnaire. En 1963, Jean XXIII reconnaît l'héroïcité des
vertus de Pauline Jaricot ouvrant ainsi la voie à sa béatification.
Pour proclamer
la canonisation et déclarer Pauline Jaricot sainte, l’Eglise
devra maintenant reconnaître un second miracle attribué à son
intercession.
Priez sur Hozana avec la
bienheureuse Pauline Jaricot
Pour s’unir par la
prière à la grâce de la béatification de Pauline Jaricot le 22 mai 2022,
demander son aide et obtenir des grâces par son intercession, Hozana vous
propose plusieurs communautés de prière :
Découvrez la neuvaine à
Pauline Jaricot pour mettre le feu au monde. En priant 9
jours, réveillons notre baptême et notre engagement missionnaire !
La basilique Notre-Dame
de Fourvière à Lyon, est le lieu où se rendait Pauline Jaricot chaque jour pour
prier. Le recteur du sanctuaire nous invite aujourd’hui à prier
une neuvaine missionnaire à l'Immaculée Conception, afin d'oser annoncer la
Bonne Nouvelle !
Pauline Jaricot avait une
grande dévotion à sainte Philomène et reçut d’elle une grâce de guérison. Confions
nos causes difficiles et désespérées à cette « chère petite Sainte »,
comme la nommait affectueusement le Curé d'Ars, et découvrons
cette sainte si efficace.
SOURCE : https://hozana.org/saints/pauline-jaricot
Publié le 27 mai 2020
Pauline Jaricot bientôt
béatifiée !
La Congrégation pour les
causes des saints a annoncé aujourd’hui, mercredi 27 mai 2020, la béatification
prochaine de Pauline Jaricot. C’est une très grande joie pour notre diocèse.
Déjà nommée patronne des
missions par le pape François en octobre 2019 lors du mois missionnaire
mondial, Pauline Jaricot rejoint d’autres grandes figures lyonnaises
bienheureuses telles que le père Antoine Chevrier ou encore Fredéric Ozanam.
Lyonnaise issue de la
bourgeoisie, Pauline Jaricot a consacré sa vie à la Mission, au service des
pauvres et à la prière. Cette laïque est la fondatrice de la Propagation de la
Foi, l’une des quatre Œuvres Pontificales Missionnaires, aujourd’hui présentes
dans 140 pays.
Après avoir créé la Propagation de la Foi, Pauline Jaricot comprend que sans la prière, l’Église et la Mission ne peuvent vivre. En 1826, elle crée le Rosaire Vivant : la récitation du Rosaire est répartie entre des groupes de 15 personnes (20 aujourd’hui). Chaque personne s’engage à réciter quotidiennement une dizaine en méditant un des mystères de la vie de Jésus. Ainsi chaque jour le Rosaire est récité en entier par le groupe.
Biographie
22 juillet
1799 : naissance à Lyon, septième de la famille (Paul, Jean-Marie, Sophie,
Laurette, Narcisse, Philéas, Pauline).
16 avril 1812 :
Première communion en la Primatiale Saint-Jean de Lyon.
Octobre 1814 :
accident et maladie grave.
26 novembre 1814 :
Mort de sa mère.
1815 : guérie,
Pauline vient habiter rue Puits-Gaillot à Lyon.
Carême 1816 : sermon
de l’abbé Wurtz en l’église Saint-Nizier et conversion de Pauline.
25 décembre 1816 à
Fourvière, vœu de chasteté.
1817 : elle fonde
les Réparatrices. Premières quêtes pour les Missions de Chine.
1818 : elle organise
à Saint-Vallier des collectes pour les Missions.
1819 : plan du sou
par semaine collecté par « dizainières ».
1820 : son frère
Philéas entre au séminaire à Saint-Sulpice.
3 mai 1822 :
fondation officielle de la Propagation de la Foi.
1826 : elle fonde le
Rosaire vivant.
1830 : mort de son
frère Philéas, aumônier de l’Hôtel-Dieu, à Lyon.
1831 : début des
Filles de Marie, à Nazareth près de Fourvière.
15 août 1833 : avec
les Filles de Marie, elle s’installe dans la maison de Lorette
9-14 avril 1834 :
émeutes sanglantes à Lyon.
1835 : voyage à Rome
et guérison à Mugnano.
1839 : voyage à Rome
et audiences de Grégoire XVI.
1844 : à Lyon, mort
de sa soeur Sophie Perrin.
1845 : début de
l’œuvre des ouvriers à Rustrel dans le Vaucluse.
1846 : faillite de
l’usine Notre Dame des Anges de Rustrel.
1851 : voyage et
quêtes à travers la France.
1852 : liquidation
de Rustrel. Inauguration de l’escalier de Fourvière.
1856 : voyage à
Rome.
1859 : dernière
visite à Ars.
9 janvier 1862 : mort de Pauline.
Témoignage d’Emmanuel T.,
père de Mayline, la petite miraculée de Pauline Jaricot
« Elle s’est étouffée à
la maison, et est morte dans mes bras. Nous ne sommes pas parvenus à lui faire
recracher le morceau de saucisse en cause. Ses yeux étaient profonds et vides,
des yeux d’un mort. Nous avons appelé les pompiers et le SAMU, comme secouriste
j’ai tout fait pour la réanimer. Les médecins lui ont fait des massages
cardiaques, ils l’ont réanimée plusieurs fois, mais le cœur ne se stabilisait
pas.
À l’hôpital elle a eu à nouveau trois arrêts cardiaques. Le médecin urgentiste
nous a indiqué qu’il n’était pas possible de la conserver en vie, elle était
dans un coma, sous assistance respiratoire et sous alimentation artificielle,
avec un traitement de stimulation du cœur qui a conduit à une embolie
pulmonaire, avec des convulsions fortes dès qu’on arrêtait les traitements.
L’analyse du cerveau a conduit à un diagnostic Glasgow 3 (sur une échelle de
11).
Pendant ce temps la responsable du rosaire vivant de Lyon, avec l’appui de son Eminence le cardinal Barbarin, a organisé une neuvaine de prière demandant l’intercession de la Vénérable Pauline Jaricot.
Compte tenu de son état, les médecins ont souhaité arrêter les traitements et l’alimentation, ce que nous avons alors refusé, son alimentation a été maintenue à notre demande, mais plus les soins.
Dans le même temps, à la suite de notre déménagement en cours, Mayline a dû être transférée à l’hôpital de Nice. À son arrivée, j’ai senti qu’elle reprenait vie.
À Nice le lendemain, le médecin nous a indiqué qu’elle ne mourrait pas, mais que son état cérébral ne lui permettrait qu’une vie végétative. Pourtant au bout de quelques semaines elle reprenait finalement totalement vie et est aujourd’hui en pleine santé, à la surprise du corps médical.
Pour nous c’est un miracle, et notre vie est une action de grâce pour notre
bonheur. Nous continuons à prier Pauline. »
Portrait
de Pauline Jaricot conservé dans l'église St-Nizier (F-69002, Lyon, France)
Ritratto
di Pauline Jaricot conservato nella chiesa di St-Nizier (F-69002, Lione,
Francia)
Also
known as
Pauline-Marie Jericot
Profile
Born to an aristocratic
family. A pious child,
at age 17 Pauline adopted a life of extreme asceticism.
On 25
December 1816 she
made a private vow of perpetual virginity. She organized a group of pious servant girls who prayed to
alleviate the sins committed against the Sacred
Heart of Jesus; they were known as the Réparatrices du Sacré-Coeur de
Jésus-Christ. At Saint-Vallier she worked to bring a number of working girls to
a more pious life. These girls and
the Réparatrices began collecting pennies from any who would give
them, and recruited others to do the same. Collected penny by penny, with the
help of bishop Louis
Guillaume Valentin Dubourg, Pauline used the money to found the missionary Society
of the Propagation of the Faith on 3 May 1822.
She founded the Association of the Living Rosary in 1826 which
involved a method of distributed praying of
the rosary.
Pauline received a cure of
a heart condition
through the intercession of Saint Philomena,
developed a strong devotion to her, and spread devotion to her throughout France.
Born
9
January 1862 at
Lyons, France of
natural causes
25
February 1963 by Pope John
XXIII
beatification celebrated
in Lyon, France,
presided by Cardinal Luis
Antonio Tagle
the beatification miracle involved
the return to normal neurological function of a small girl after
she went into a coma and received brain damage due to lack of oxygen from
choking on food
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
videos
sites
en français
fonti
in italiano
Congregazione delle Cause dei Santi
MLA
Citation
“Blessed Pauline-Marie
Jaricot“. CatholicSaints.Info. 17 May 2022. Web. 9 January 2023.
<https://catholicsaints.info/blessed-pauline-marie-jaricot/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-pauline-marie-jaricot/
Pauline-Marie Jaricot
Foundress of the Society of the Propagation
of the Faith and the Association of the Living Rosary, born at Lyons, 22 July, 1799;
died there, 9 January, 1862.
At the age of seventeen
she began to lead a life of unusual abnegation and self-sacrifice, and on Christmas Day, 1816,
took a vow of
perpetual virginity. In order to repair the sins of neglect and
ingratitude committed against the Sacred Heart of Jesus, she established
a union of prayer among pious servant girls,
the members of which were known as the "Réparatrices du Sacré-Coeur de
Jésus-Christ". During an extended visit to her married sister at
Saint-Vallier (Drôme), she succeeded in effecting a complete transformation in
the licentious lives of the numerous girls employed by her brother-in-law. It
was among them and the "Réparatrices" that she first solicited
offerings for the foreign missions. Her systematic organization of such
collections dates back to 1819 when she asked each of her intimate friends to
act as a promoter by finding ten associates willing to contribute one cent of a
week to the propagation of the Faith. One out of every ten promoters gathered
the collections of their fellow-promoters ; through a logical extention
of this system, all the offerings were ultimately remitted to one central
treasurer. The Society for the Propagation of Faith at its official foundation
(3 May, 1822) adopted this method, and easily triumphed over the opposition
which had sought from the very start to thwart the realization of Pauline
Jaricot's plans. In 1826 she founded the Association of the Living Rosary. The
fifteen decades of the Rosary were divided
among fifteen associates, each of whom had to recite daily only one determined
decade. A second object of the new foundation was the spread of good books and
articles of piety.
An undertaking of Pauline's in the interest of social reform, though begun
with prudence,
involved her in considerable financial difficulties and ended in failure. The
cause of her beatification
and canonization has been introduced at Rome.
Weber,
Nicholas. "Pauline-Marie Jaricot." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 8 Jan.
2023 <http://www.newadvent.org/cathen/08323b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas. Dedicated to
Helen Harmon.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/08323b.htm
EUROPE/FRANCE -
Beatification of Pauline Jaricot announced
Monday, 4 October 2021
Lyon (Agenzia Fides) - Pauline Jaricot will be blessed on May 22, 2022. This was announced by the Secretary General of the Pontifical Mission Societies (PMS) in France, Gaëtan Boucharlat de Chazotte, through a video message sent to Fides. The foundress of the Association of the Propagation of the Faith and of the Living Rosary Movement will be raised to the honor of the altars in Lyon next May 22, on the bicentenary of the foundation of the Pontifical Society for the Propagation of the Faith (POPF), during the Eucharistic celebration presided over by the Prefect of the Congregation for the Evangelization of peoples, Cardinal Luis Antonio Tagle.
Pauline-Marie Jaricot (1799-1862), foundress of the Pontifical Society for the Propagation of the Faith, was declared Venerable on February 25, 1963, by Saint John XXIII. On May 26, 2020, Pope Francis authorized the publication of the decree recognizing the miracle attributed to the intercession of the Venerable.
Born into a rich family in Lyon, after 15 years of a comfortable life, she experienced physical and spiritual suffering, in the context of which she had, through the sacraments, a profound experience of God. Forgiveness and profound prayer led her to overcome a serious trauma and from that moment her existence changed radically. Pauline consecrated her life to God with a solemn vow in the chapel of the Virgin of Fourvière in Lyon and devoted herself exclusively to serving God in the poor and the sick, visiting hospitals and incurable people daily, putting bandages on their wounds and offering words of comfort.
Helping the needy was accompanied by a life of intense prayer, she received the Eucharist daily, interceded for the conversion of sinners and for the evangelization of the world. Realizing the economic difficulties of the missions, Pauline promoted initiatives to raise funds: thus was born what will later be called "Society of the Propagation of the Faith" which was officially founded on May 3, 1822. (EG) (Agenzia Fides, 4/10/2021)
SOURCE : http://www.fides.org/en/news/70905-EUROPE_FRANCE_Beatification_of_Pauline_Jaricot_announced
Blessed Pauline Jaricot: A model for turning the light
of the Gospel on social issues
I.Media for Aleteia - published on 06/24/20
She was a 19th-century
laywoman who wanted to serve society and the Church from a "cloister of
the world."
As a lay person, Pauline
Jaricot is a model “for many Christians who want to live their faith as
baptized people without entering religious life,” according to Bishop Georges
Colomb, director of the Pontifical Mission Societies (PMS) for France and bishop
of La Rochelle and Saintes, in a recent interview with i.Media. He was speaking
on the occasion of the upcoming beatification of Venerable Pauline Jaricot, who
founded the pontifical office he currently directs.
On May 26, the Holy
Father Francis recognized a miracle attributed to the intercession of the
Venerable Servant of God Pauline Maria Jaricot, foundress of the Societies of
the “Council of the Propagation of the Faith” and of the “Living Rosary.” The
date of her beatification has not been set.
Jaricot was born July 22,
1799, in Lyon (France) and died there on January 9, 1862.
What does the
beatification of Pauline Jaricot represent for the Pontifical Mission Societies
and for the whole Church?
Bishop Colomb: It’s a
great joy for the whole Church, of course, but especially for the Pontifical
Mission Societies and for the Diocese of Lyon, since Pauline was born in this
city and was very much marked by her youth and her family background. This
young woman experienced a great turning point during Lent of 1816 when a priest
preached on the vanity of young girls. This sermon made her reflect a lot on
her own life. Pauline, who was a very coquettish young girl, then discovered
that there was more to life than that.
She became interested in
her environment and in the challenges of her time. She discovered the
importance of social issues, and then became interested in the missions of the
Church, thanks to a friend of her brother, a seminarian at the Foreign Missions
of Paris. This led to the foundation of the Society of the Propagation of the
Faith in 1822. She was only 23 years old. In the wake of this, she founded the
Living Rosary society. These initiatives are very concrete works.
[Read how she did it:]
Read more:
This French
laywoman used pennies to help the missions … exponentially
How can we describe the
personality of this young woman?
Bishop Colomb: Pauline
was a young woman with her feet on the ground. She set up the “penny for the
missions” initiative, which grew considerably. The Living Rosary grew to reach
2.5 million people a few years before her death. She was also a very intuitive
person. The 19th century in which she lived was also that of the Industrial
Revolution. Pauline, the daughter of silk workers, was sensitive to the
difficult working conditions of the workers. She intervened even during the
bloody revolution, as well as in the Canut revolts, by interposing herself
between the forces of law and order and the workers.
She tried to get some
women out of prostitution by sending them to work at the home of one of her
relatives. She also created the Bank of Heaven, an organization offering free
loans for workers, aware that the proclamation of the Gospel also finds
expression through the recognition of the dignity of the person. She had a
missionary spirit that would characterize the 20th century, and at the same
time she was a woman of prayer and contemplation. She was truly a daughter of
her time, who recognized the challenges that needed to be faced.
In what way can she be a
model for Christians today, and especially for young people?
Bishop Colomb: She can be
a model for many Christians who want to live their faith as baptized people
without entering religious life. She didn’t want to be a religious; instead,
she would say, “My cloister is the world.” She didn’t only say this; she lived
it, and in this, she’s a model for young and old alike.
Definitely young people
can see her as a model, because at 23 years of age she had already done
extraordinary things. Valor doesn’t wait to express itself until someone is
old; she is an illustration of this. She’s someone who went in all directions
and who worked for the mission from home. In this sense, she has something in
common with St. Therese, who wanted to be a Carmelite in Vietnam but who became
patroness of the missions from her convent. These saints are models for young
people because they testify that one can have a beautiful, dignified and full
life at the age of 20.
How
will the PMS continue to work to make her known?
Bishop Colomb: We’ve been working on this for a long time. There are going to be many celebrations, events, and conferences. Her beatification will be an opportunity to speak about her, but especially about the mission, which has taken a new turn in the 21st century. Today, we’re the ones who welcome missionaries from all continents because our secularized societies need them. It’s a gift for the Church. It takes a lot of humility and wisdom to welcome this gift.
Read
more:
Saints who fought racism, Part 2
BLESSED PAULINE JARICOT, A YOUNG LAYWOMAN SERVING THE MISSIONS OF ASIA
This Sunday 22 May,
Pauline Jaricot will be beatified by the Church. This year we are also
celebrating the bicentenary of her work to help Catholic missionaries
throughout the world.
On 3 May 1822, in Lyon,
the Society for the Propagation of the Faith – which still exists within
the Pontifical Mission Societies – was officially born. It was primarily to
help the MEP missionaries and their missions in China that Pauline Jaricot
devised an ingenious fundraising system. This anniversary gives us the
opportunity to shed light on the links between Pauline and the MEP at the
beginning of the 19th century and to see how the missions in Asia were the
first beneficiaries of this young girl’s missionary intuition.
From London to Lyon, the
idea of the “penny a week”
At the end of the 18th
century, the Foreign Missions Society was in the most difficult situation of
its history. The directors of the Seminary were exiled, and all possibilities
of recruitment and maritime links to Asia were cut off for almost 10 years.
Supporting the 48 fathers who were still there, whether by financial or human
resources, became an almost impossible task. The MEP no longer had a legal
existence, had lost all sources of income and no longer even owned their
buildings on the rue du Bac.
Fr Denis Chaumont,
former director exiled in London, tried to raise funds from English Catholics
and French emigrant networks. He took advantage of his presence across the
Channel to get some ideas from Protestant missionary institutions. On 31
January 1794, while the Terror was in full swing in France, he published
an Address to Charitable Souls in London in favour of the Missions to the
idolatrous peoples of China, Cochinchina, Tonkin, etc., in which he proposed
that any person of good will make a donation according to his or her means,
however small. His words were inspired by a sentence read in an Anabaptist
temple: “The world is made up of atoms and the sea of drops of water: thus the
smallest contributions together will produce a sum that will provide the means
to spread the Gospel.”
Back in Paris in 1814, Fr
Chaumont took advantage of the security granted to religious institutions by
the Restoration to further structure these small fundraising efforts. Relying
on the parish network of the French dioceses, he counted on the goodwill of lay
people and priests to found associations called “auxiliary societies”, whose
members would commit themselves to reciting the prayer of St. Francis Xavier
and the Remembrance for the missions every day and, if they could, to
supporting them financially. The statutes of these associations state that “all
classes of citizens, even the poor, by setting aside a penny or two each week
for this purpose, have the satisfaction of contributing to the progress of the
Gospel”.
This is how the idea of
the “penny a week” was launched, which was also the organisational basis of the
Work of the Propagation of the Faith. In 1817, this MEP association of “prayer
for the propagation of the faith” was officially recognised by the Holy See,
which granted its collaborators special indulgences. In 1818, it was already
raising funds throughout France and even in Mauritius.
Pauline and Philéas
Jaricot invested in the missions in China
At the same time, in
Lyon, a young girl from the rich bourgeoisie sought with all her heart to make
Christ known in her surroundings as well as at the ends of the earth. In 1817,
Pauline Jaricot, who, according to her, had just experienced a lightning
conversion of heart, founded the Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et
méprisé, an informal association of pious and devoted women who contributed to
the missionary work with their obols and prayers. Pauline was particularly
sensitive to the cause of the missions in Asia, firstly because she had
undoubtedly heard of the MEP prayer association, and secondly through the
intermediary of her beloved brother, Philéas, who had entered the seminary of
Saint-Sulpice in 1820 with a view to being a missionary in China. In Paris,
Philéas often went to rue du Bac where one of his friends from Lyon, Jean-Louis
Taberd, was preparing to leave for India. Philéas tells Pauline about the
efforts made by the MEP to collect the money necessary for the missionary’s
trousseau and journey. He also told her that “with 150 francs a year, one could
feed a catechist in China, and that each catechist could baptise up to 2,500
children [1]“.
Pauline had the intuition
that, in order to grow, the movement of generosity in favour of the MEPs needed
to be better organised. In one evening, she came up with the ingenious system
of collecting pennies by the dozen: each week, ten donors, organised among
themselves, hand over their respective pennies to their leader of the dozen,
who then passes them on to the leader of his or her centurie, who then passes
them on himself, etc. This was a light and efficient structure that gave the
idea of a penny a week a boost. The system took off in Catholic circles in Lyon
and, in 1819, Pauline had 1439.35 livres sent to rue du Bac. In 1821, the
accounts of the Seminary of Paris record several donations made by Abbé Philéas
Jaricot. In 1820, the association already had a thousand members and took on
the name “Propagation of the Faith” that Denis Chaumont had given to the MEP.
Always fond of the
stories from Asia transmitted via Philéas, Pauline was aware that a donor who
was kept informed of the life of the missions would be even more inclined to
prayer and generosity. She therefore distributed copies of the Nouvelles
lettres édifiantes des missions de la Chine et des Indes orientales (“New
Edifying Letters from the Missions of China and the East Indies”), which the
Paris Seminary had printed from the letters received from the MEP fathers.
Pauline now had the three pillars of the Work in place: prayer, almsgiving and
the press.
Serving the universal
Church
Naturally, in this France
of the Restoration where vocations and the missionary call were reborn, other
initiatives and Catholic institutes were created in favour of evangelisation.
On 3 May 1822, Benoit Coste, a friend of Philéas, brought together various
actors to define their vocation: why limit themselves to the missions of Asia?
Shouldn’t we be open to the universal Church? But then, how to achieve such a
scope? Pauline was not invited, but her friend Victor Girodon spoke on her
behalf:
“When I explained the way
in which we do the work of the Propagation of the Faith, its name, its penny
per week, its centuries, its divisions and even its revenue tables and the
reading of the news from the missions, no one asked for any other initiative.
They simply adopted the plan and the proposed organisation [2].”
Thus, Pauline’s work,
born for the MEP, became, following this founding meeting, the Work of the
Propagation of the Faith, managed from Paris and Lyon for the whole world. Out
of modesty and spiritual height, Pauline withdrew from the frameworks; a few
decades later, it will have been forgotten that she was the source of it.
Approved by the Pope in
1823, the Work continued to grow in leaps and bounds. It raised about 250,000
francs a year until 1833, when it finally passed the million mark. By 1840, it
was already widely spread internationally.
The MEP’s printed
material had given way to a real review, the Bulletin des Annales de la
Propagation de la Foi, which published 10,000 copies from 1825 onwards. Even
though they no longer had exclusive rights, the MEP drew a good part of their
income from the funds raised by the OPF, and therefore published in the Annales
de la Propagation what the missionaries had written in Paris. Through annual
reports, the directors of the MEP informed the central council of the OPF of
the destination of the donations. In 1835, for example, they explained that the
Society now had 72 members and 150 indigenous priests, which represented
100,000 francs of viaticum to be provided, and that they were in great need of
money for the brand new mission in Korea and to build the brand new seminary in
Penang, Malaysia [3]. Throughout the 19th century, the MEP never lacked
the annual endowments of the Work. After its incorporation into the Pontifical
Mission Societies in 1923, its activities continued on the same scale.
In his Histoire
générale de la Société des Missions Étrangères, Fr. Adrien Launay summarises
this very fruitful marriage of several missionary intuitions:
“Thus, most of the time,
works are founded by the successive contribution of several wills and several
intelligences. Their birth is difficult and slow, until the day when a ray of
providential grace passes over them and causes them to flourish and bear
fruit [4].”
[1] Quoted by Catherine Masson, p. 157.
[2] Quoted by
Catherine Masson, p. 142.
[3] Letter “To the
members of the two central councils of the work of the propagation of the
faith”, AMEP 5392.
[4] Vol. II, Paris,
Téqui, 1894, p. 512.
SOURCE : https://irfa.paris/en/blessed-pauline-jaricot-a-young-laywoman-serving-the-missions-of-asia/
Blessed Pauline Jaricot, Founder of Society for the Propagation of the Faith
Catholic News Service | Mark Pattison | October 11,
2022 | 0 Comments
A portrait of Pauline
Jaricot. In 1822, the French woman founded the Society for the Propagation of
the Faith. CNS | COURTESY PONTIFICAL MISSION SOCIETIES IN THE UNITED STATES
In 1822, a young and rich
French woman, Pauline Jaricot, founded the Society for the Propagation of the
Faith.
In 2022, this
international association that coordinates assistance for Catholic missionary
priests, brothers, and nuns in mission areas, is still going strong. And
renewed attention has been given to its founder, who was beatified May 22 in
Lyon, France.
Born in that city in
1799, Jaricot was the youngest of seven children. At age 17, Jaricot was
recuperating from a serious fall when her mother died. Jaricot then led a life
of intense prayer. On Christmas 1816, she took a vow of perpetual virginity.
Jaricot first founded an
association for pious servant girls, the Repairers of the Sacred Heart of Jesus
Christ. While her brother, Phileas, was studying to be a missionary priest, she
felt an urge to help the missionary cause. So, in 1822, with the help of
workers at the family’s silk factory, she established the Society for the
Propagation of the Faith.
She encouraged each
participant to invite 10 other people to pray and make contributions, which was
dubbed the “circle of 10.”
“Pauline had a vision of
two lamps. One lamp was empty and the other lamp was full and filling up the
other lamp,” said Monica Yehle, chief of staff for the Pontifical Mission Societies
in the United States. “She saw the empty lamp as France after the revolution.”
She wanted to rebuild the strength of the Church in France just a few decades
after the French Revolution.
“She wanted to do
something, right? So, she asked each person in the circles of 10 to contribute
a sous — equivalent to a penny — for the work of the mission Church,” Yehle
said.
In 1826, while fostering
the growth of the society supporting missionary work, Jaricot also
founded the Association of the Living Rosary. Instead of organizing it in 10s,
she assembled groups of 15 — one for each decade of three “mysteries” of the rosary
at that time. By 1832, Pope Gregory XVI gave canonical status to the latter
organization.
In 1835, Jaricot became
severely ill again, and while heading toward a pilgrimage in Italy, she was
healed. She attributed the cure to St. Philomena.
In 1845, she set out to
practice Christian social reform by buying a blast furnace plant, with workers
and their families living in an adjacent building, with a school and chapel
nearby. She left the management to people who defrauded her and left her
virtually penniless. She declared bankruptcy but preached forgiveness to those
who had bilked her. Jaricot died destitute in 1862.
But what she started bore
many fruits.
The United States, which
got all of $6 from the society in its first contribution, now accounts for 25%
of all donations to its current work. By 1908, the Church in the United States
had grown so vigorous that it was decided that it was no longer missionary
territory.
The last U.S. diocese
still receiving funds from the society is the Diocese of Fairbanks, Alaska —
and this is the final year of society contributions, according to Father Kieran
Harrington, director of the Pontifical Mission Societies of the United States.
On May 3, 1922, a century
after its founding, Pope Pius XI declared the Society for the Propagation of
the Faith “pontifical.” There are three international groups with the
“pontifical” designation: the Missionary Childhood Association, the Society of
St. Peter Apostle, and the Missionary Union. The first two were also founded in
France and raise funds for the church.
Jaricot’s remains are in
St. Nizier Church in Lyon, where they have been since 1935.
On Feb. 25, 1963, a
century after her death, St. John XXIII declared Jaricot venerable.
Then there is the matter
of the miracle.
Mayline Tran had been in
painful agony for two years. But her intercession with Jaricot resulted in what
she describes as a miraculous recovery in 2012. Her doctor, stunned by the
reversal of her condition, was dumbstruck to learn she was going to middle
school. The girl’s brain waves, a jumble in the wake of the accident that
nearly killed her, were once again normal.
On May 26, 2020, Pope
Francis authorized the Congregation for the Causes of Saints to promulgate a
decree recognizing a miracle attributed to Jaricot’s intercession.
Beata Paolina Maria
Jaricot Terziaria Domenicana
Lione, Francia, 22 luglio
1799 - 9 gennaio 1862
Pauline-Marie Jaricot nacque
a Lione il 22 luglio 1799. Dopo un incidente domestico e alcuni lutti in
famiglia, abbandonò il suo stile di vita fino ad allora frivolo e mondano, per
donarsi interamente a Dio rimanendo nel mondo. Grazie a suo fratello Philéas,
sacerdote, venne a sapere della nascita della Società delle Missioni Estere di
Parigi, e iniziò a pensare a un modo per sostenere economicamente quei
missionari. Avviò quindi un sistema per cui dieci persone s’impegnassero a
offrire un soldo a settimana, a pregare con una preghiera particolare e a
formare un nuovo gruppo di dieci persone. Il 3 maggio 1822 fondò ufficialmente
l’Opera della Propagazione della Fede, approvata da Pio VII nel 1823. Ideò
anche il Rosario Vivente, i cui aderenti, in gruppi di quindici persone dovevano
recitare una decina di Rosario al giorno, meditando su un Mistero specifico
estratto a sorte e cambiato ogni mese. Nel 1831, dopo essersi rimessa da una
grave malattia, intensificò la sua scelta per Dio formando il sodalizio delle
Figlie di Maria, donne senza abiti né segni esteriori, dedite interamente alla
diffusione della fede. Pensò anche a una fabbrica improntata alla condivisione
degli utili tra gli operai, ma lei stessa finì in povertà a causa della
gestione dell’amministratore di cui si era fidata. Morì il 9 gennaio 1862, ma
nella sua vita aveva goduto l’appoggio dei Papi e di tanti personaggi avviati
poi sulla via degli altari, come lei stessa, beatificata il 22 maggio 2022,
presso l’Eurexpo di Lione, sotto il pontificato di papa Francesco. La sua
memoria liturgica ricorre il 9 gennaio, giorno della sua nascita al Cielo,
mentre i suoi resti mortali sono venerati nella chiesa di San Nicerio a Lione,
tranne il suo cuore imbalsamato, custodito nella chiesa di San Policarpo della
medesima città.
«Andate là dove la gente vive, lotta e soffre, e chiamatela. Andate nelle famiglie, e rivelate che se c'è Dio, c'è la pace. Non serve predicare solo nelle chiese, perché le chiese ormai sono quasi vuote; non serve solo fare catechismo, perché i giovani non partecipano; perciò, andate dove la gente si ritrova e dite ad essa che Dio aspetta».
Sembrano parole scritte per l’oggi, invece risalgono a quasi due secoli fa; non sono di un celebre predicatore, ma vengono attribuite ad una donna semplice, che coltiva in cuore una profonda ansia missionaria pur non avendo mai messo piede fuori di Lione, la città in cui è nata il 22 luglio 1799 e in cui muore il 9 gennaio 1862.
Pauline-Marie Jaricot è la settima nata di una famiglia di piccoli e facoltosi industriali della seta. «Sii benedetto, Signore, per avermi dato un uomo giusto per padre, e per madre una donna piena di virtù e di carità», scriverà un giorno, riconoscendo in quale terreno fertile ha potuto metter radici la sua spiritualità. Il che non le impedisce, durante l’adolescenza, di lasciarsi affascinare dalla ricchezza, dall’eleganza, dall’ambiente festaiolo e da infantili intrecci amorosi.
Pauline, parlando di sé, si dice dotata di «una immaginazione viva, uno spirito volubile, un carattere violento e pigro», ma si dipinge anche «estremamente impacciata in tutti i lavori manuali, incapace di intraprendere qualcosa, inefficiente nella conduzione di una casa, lenta in quello che faccio, portata violentemente alla collera, alla gelosia, all'orgoglio, alla vanità». C’è del vero in questa descrizione, anche se forse un po’ troppo accentuata da un’estrema sensibilità.
A 15 anni una banale caduta da uno sgabello la porta sull’orlo della tomba, poi arriva una “malattia di nervi” che l’accompagna per alcuni anni. Nel frattempo le muore la mamma, aprendo una ferita che tarda a rimarginarsi.
Però, dopo il tunnel della malattia e della depressione, arriva la luce di una fede limpida e il desiderio di una maggior perfezione, complice una predica sulle vanità della vita, che la distacca progressivamente da un lusso ed un’eleganza che fino a quel punto hanno caratterizzato la sua vita.
Ha un fratello che sta sognando di andare missionario in Cina e la contagia del suo amore per le missioni. Dato che però una donna, secondo la mentalità dell’epoca, poco o nulla potrebbe fare per l’evangelizzazione, Pauline prova ad inventarsi un metodo concreto e semplice per venire in aiuto «non a questo o quel missionario, ma a tutta la Chiesa in tutto il mondo».
L’idea è semplice e nello stesso tempo così articolata che il suo direttore spirituale deve ammettere che proviene direttamente da Dio, perché Pauline «è troppo sciocca per aver inventato questo piano».
Si tratta, molto semplicemente, di una catena di solidarietà sviluppata tra conoscenti ed amici che «depongono nelle mani del Papa, a dieci a dieci, a cento a cento, piccole quote costanti, come chicchi di grano che egli può impastare e trasformare in pane per le missioni». Nasce così l’Opera della Propagazione della Fede di Lione, che dalla Francia si estende rapidamente in Italia, Belgio, Germania e Spagna, e poi in tutte le nazioni d'Europa.
Organizzatrice instancabile, fonda il “Rosario vivente”, le “Figlie di Maria” (una specie di istituto secolare ante litteram) che si dedicano all’assistenza delle operaie e addirittura una fabbrica basata sulla solidarietà tra gli operai e sull’equa ripartizione del profitto tra gli stessi.
È questo il classico passo più lungo della gamba per Pauline, che scivola nelle mani di uno speculatore senza scrupoli: la sua fabbrica fallisce e lei finisce sul lastrico. Chiede aiuto all’Opera che ha fondato, ma la risposta è lapidaria e suona come un disconoscimento in piena regola: «Considerando che non è il caso di riconoscerle la qualità di fondatrice, il consiglio rifiuta di concederle un aiuto finanziario».
Aiutata dal Papa, sostenuta dal Curato d’Ars (che tesse anche le sue lodi dal pulpito), deve essere iscritta nell’albo dei poveri e per dieci anni va mendicando per le strade di Lione: non per mantenersi, ma semplicemente per pagare i debiti, che non riesce ad estinguere prima che il suo cuore malato cessi di battere.
Le sue virtù eroiche sono state riconosciute il 25 febbraio 1963. Il 26 maggio 2020 papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto relativo a un miracolo ottenuto per sua intercessione, ovvero la guarigione di Mayline Tran da “coma da anossia cerebrale prolungata per ostruzione delle alte vie respiratorie da corpo estraneo alimentare e arresto cardio-respiratorio”.
Pauline è stata beatificata il 22 maggio 2022, presso l’Eurexpo di Lione,
presieduta dal cardinal Luis Antonio Gokim Tagle, Prefetto della Congregazione
per l’Evangelizzazione dei Popoli, come delegato del Santo Padre.La sua memoria
liturgica ricorre il 9 gennaio, giorno della sua nascita al Cielo.
Autore: Gianpiero Pettiti
Nascita e famiglia
Nel 1799, anno in cui terminò la Rivoluzione Francese e vide l’avvento al potere di Napoleone Bonaparte come Primo Console, con lo strascico del sorgere e cadere della Repubblica Partenopea a Napoli, appoggiata dai francesi, a Lione nasceva, il 22 luglio, Pauline-Marie Jaricot.
Era la settima figlia di una famiglia borghese, di agiata condizione economica.
Suo padre, Antoine Jaricot, volle che lei venisse battezzata da un sacerdote
che non avesse prestato giuramento sulla Costituzione Civile del Clero, cui
erano obbligati i sacerdoti francesi. Direttore di una seteria, le impartì
un’educazione e un’istruzione particolarmente accurata, che la dotò di un certo
senso pratico.
Una bambina che sognava le missioni estere
Crebbe serenamente, mostrandosi vivace, intelligente e orientata alla preghiera. In questo avevano contribuito i genitori, che nel bilancio di casa avevano sempre una voce riservata alla carità. Appena Pauline fu in grado di camminare e parlare, cominciò a frequentare con la madre, Jeanne Lattier, la chiesa di San Nicezio, vicina alla loro casa.
La bambina si affezionò in particolare a Philéas, il fratello nato
immediatamente prima di lei. Con lui, che spesso le raccontava di voler partire
missionario in Cina, cominciò a condividere il sogno di dedicarsi alle missioni
estere. Nel 1805 Philéas cominciò il cammino verso il sacerdozio, mentre
Pauline fu inviata dal padre a studiare presso il pensionato delle signorine
Bissuel, non lontano dalla basilica di Nostra Signora di Fourvière.
Il crollo dei desideri e il ritorno ai Sacramenti
A dodici anni, Pauline oscillava tra momenti di fervore, come quello della sua Prima Comunione, avvenuta il 16 aprile 1812 nella cattedrale di San Giovanni a Lione, e altri in cui desiderava farsi ammirare durante balli e feste. A Saint-Vallier, durante le vacanze, conobbe un giovane, di cui s’innamorò.
I suoi desideri crollarono in seguito a un incidente domestico: nell’ottobre 1814 cadde da uno sgabello mentre svolgeva le sue faccende, manifestando danni al sistema nervoso. La morte di suo fratello Narcisse, di appena ventuno anni, peggiorò il suo stato di salute, ma anche quello di sua madre, per cui venne deciso di separarle. Poco dopo, la madre morì.
Mentre si trovava nel borgo di Tassin, Pauline cominciò a essere visitata dal
parroco del luogo, il quale l’esortava a riaccostarsi ai Sacramenti. Dopo
essersi confessata, la ragazza avviò un nuovo percorso nella sua vita: si diede
alla lettura di testi religiosi e alla preghiera.
In cerca di una guida
Continuava però a sognare di avere un buon marito: credette di averlo trovato in un ragazzo di saldi principi, ma troncò la relazione quando seppe che questi era di tendenze gianseniste. Da allora, rinunciò per sempre ai bei vestiti, mettendo da parte il corrispettivo di quanto avrebbe speso per donarlo ai poveri, gli stessi che visitava dopo aver trascorso molto tempo a pregare in chiesa.
Si mise anche in cerca di una buona guida spirituale: grazie a sua sorella
Sophie, la trovò in don Jean Wurtz, il nuovo vicario di San Nicezio. Nella
Quaresima del 1816, ascoltando una sua omelia, Pauline si convertì
definitivamente a Dio. Il 25 dicembre dello stesso anno, nella basilica di
Fourvière, emise il voto di castità.
Vita spirituale in una città in fermento
Nel frattempo la città di Lione, che già fu un baluardo dei realisti durante la Rivoluzione, era stata occupata dagli austriaci nel 1814 e nel 1815. Pur vivendo in questo ambiente, Pauline seppe riservare per sé lo spazio per una vita di intensa spiritualità.
Suo fratello Philéas, intanto, aveva saputo che a Parigi era nata la Società
delle Missioni Estere, per l’invio di sacerdoti in tutti quei Paesi dove il
Vangelo non era ancora conosciuto. Il suo trasferimento nel Seminario di San
Sulpizio a Parigi contribuì a fargli cominciare un intenso lavoro a favore di
quei missionari, mentre Pauline, impegnata tra casa e servizio caritativo,
continuava a pensare a come dare il proprio contributo.
L’amicizia col Santo Curato d’Ars
Suo padre aveva l’abitudine d’invitare a pranzo i sacerdoti delle vicinanze. Un giorno del 1816 arrivò a casa Jaricot il parroco di Écully, poco fuori Lione, insieme al suo vicario, don Jean-Marie Vianney.
Pauline fece subito amicizia con quest’ultimo, il quale, diventato in seguito
parroco del villaggio di Ars-en-Dombes, non interruppe i rapporti con lei e con
la sua famiglia. Ricevette spesso sue visite, anche quando era ormai diventato
famoso col soprannome di Santo Curato d’Ars: le diede molti consigli, specie in
relazione al proposito di aiutare materialmente le missioni.
La nascita dell’Opera per la Propagazione della Fede
Nel 1819, come racconta lei stessa in una lettera del 1858 a un amico del fratello, don Victor Girodon, Pauline ebbe l’idea definitiva. Mentre stava meditando vicino al fuoco, le venne chiaro all’improvviso un piano: ogni persona della sua cerchia familiare e dei suoi amici stretti avrebbe dovuto raccogliere, ogni settimana, un soldo da dieci persone, compreso se stesso.
Fra i dieci avrebbe dovuto scegliere una persona che ispirava maggiore fiducia, che, insieme agli altri capigruppo, avrebbe fatto capo ad un’altra persona che avrebbe raccolto le loro offerte. A loro volta, dieci di questi capigruppo, che rappresentavano ognuno cento persone, facevano capo ad un’altra persona che sarebbe stata capo così di mille persone, che raccogliendo il tutto l’avrebbe versato in un centro comune.
Il “Consiglio della Propagazione della Fede”, costituito da un gruppo di laici,
si riunì per la prima volta il 3 maggio 1822. L’Opera per la Propagazione della
Fede, come fu denominata, venne approvata prima dal direttore delle Missioni
Estere di Parigi, poi da papa Pio VII nel 1823.
Il Rosario Vivente e le Figlie di Maria
Dopo una nuova malattia e la convalescenza, che trascorse scrivendo lettere per presentare la sua Opera e pregando, Pauline fondò nel 1826 il “Rosario vivente”: gruppi di quindici persone dovevano recitare quotidianamente una decina del Rosario con la meditazione di uno dei misteri, che sarebbe cambiato ogni mese. Ciascun aderente avrebbe poi dovuto cercare di coinvolgere altre cinque persone.
Pauline incontrò presto le prime critiche al suo operato, specie in relazione alla gestione dei fondi. A quelle prove si aggiunsero la malattia di suo padre e la morte della sorella Lorette, cui seguì quella di Philéas: ordinato sacerdote, non aveva potuto partire per la Cina come sognava, proprio per ragioni di salute, ed era diventato cappellano dell’Hôtel-Dieu di Lione.
Anche lei si ammalò nuovamente, proprio nel 1831, quando la sua città
cominciava a essere coinvolta in agitazioni operaie di rilievo. Dopo essersi
consigliata con alcuni sacerdoti, decise non di entrare in convento, come aveva
pensato, ma di dare vita a un sodalizio di donne dedite alla preghiera e alla
vita comune, le Figlie di Maria. Si trasferì in una piccola villa non lontana
dalla basilica di Fourvière, cui diede il nome di Casa Loreto, dove fu
raggiunta da alcune compagne.
Il viaggio in Italia e la guarigione
Di lì a poco, una nuova malattia, di natura cardiaca, colpì Pauline. Decise quindi di partire per l’Italia, anzitutto per visitare Roma e pregare nelle sue basiliche. Grazie al cardinal Luigi Lambruschini, Segretario di Stato, che già l’aveva conosciuta come Nunzio Apostolico in Francia, poté avere un’udienza privata con papa Gregorio XVI, che lasciò il palazzo del Quirinale, allora residenza pontificia, apposta per incontrarla.
Pauline volle però visitare anche Paray-le-Monial e Loreto, prima di arrivare a Roma. Lasciò la Città Eterna più morta che viva, per dirigersi a Mugnano del Cardinale (nei pressi di Avellino) e lì venerare santa Filomena: aveva sentito parlare di lei e dei miracoli che le venivano attribuiti da alcuni religiosi dell’Ordine di San Giovanni di Dio, venuti a questuare a casa sua. La Santa era stata anche oggetto della sua prima conversazione col futuro Santo Curato d’Ars.
Il 10 agosto 1835, giorno della festa di santa Filomena, mentre si trovava in
preghiera dov’è ancora oggi venerata, ovvero nella chiesa di Santa Maria delle
Grazie a Mugnano, Pauline si sentì interiormente guarita: si alzò in piedi e si
mise a camminare, in mezzo alla folla meravigliata. In segno di riconoscenza,
fece costruire, a Casa Loreto, una cappella dedicata alla Santa e ne portò una
statua e una reliquia (i frammenti dell’omero) a don Vianney.
La fabbrica di Nostra Signora degli Angeli
Dopo un secondo viaggio a Roma, avvenuto nel 1839, prese corpo in Pauline un nuovo modo per esprimere la sua sensibilità nei confronti dei lavoratori. Aveva già avviato un laboratorio artigianale di fiori artificiali per le ragazze che, non trovando lavoro, rischiavano di prostituirsi. Per le operaie nelle tessiture, invece, aveva dato vita all’associazione delle “Riparatrici del Cuore di Gesù incompreso e disprezzato”.
Decise pertanto di rilevare una fabbrica dismessa a Rustrel, in Valchiusa, intitolandola a Nostra Signora degli Angeli: lo scopo primario sarebbe stato la lavorazione della ghisa trasformandola in ferro e lamiera, mentre gli utili avrebbero dovuto essere destinati agli operai stessi e alle opere loro destinate.
Tuttavia, la conduzione dell’attività era superiore alle forze di Pauline, che venne anche ingannata da Gustave Perre, l’uomo a cui aveva affidato l’amministrazione.
La fabbrica fallì, mentre lei finì in miseria, tanto che il comune di Lione le
concesse il certificato d’indigenza. Man mano venne abbandonata da tutti: trovò
rifugio solo in Dio e nell’appoggio dei suoi veri amici, a proposito dei quali
la Chiesa si è impegnata a riconoscere l’effettiva santità di vita.
Gli altri amici santi di Pauline
All’inizio del suo ritrovato cammino di fede, Pauline era entrata nell’Associazione del Sacro Cuore, di cui era presidente e fondatrice Claudine Thévenet. Quest’ultima, nel 1818, fondò la congregazione delle Religiose di Gesù-Maria, prendendo il nome di madre Maria di Sant’Ignazio.
Morta prima che Pauline subisse il tracollo finanziario (fu canonizzata nel 1993), fu sempre in un rapporto di gratitudine con lei, perché la sua famiglia aveva acquistato, sulla collina di Fourvière, il terreno per la costruzione della casa madre della congregazione.
Nel 1820, invece, nel periodo trascorso in convalescenza a Saint-Vallier, conobbe don Jean-Claude Colin, fondatore della Società di Maria (la cui causa di beatificazione è in corso), anch’essa a carattere marcatamente missionario: non potevano che sentirsi immediatamente affini.
Nel corso del suo ultimo viaggio a Roma, nel 1856, poté partecipare, il 1° novembre, alla Messa nella Cappella Sistina, celebrata da papa Pio IX (beatificato nel 2000). Il Pontefice l’accolse paternamente e le offrì sostegno anche sul piano economico.
Tornata a Lione, dovette affrontare un ulteriore processo, riguardante la
proprietà di Casa Loreto. Anche in quel caso, fu aiutata da un’altra amica,
madre Magdeleine-Sophie Barat, fondatrice della Società del Sacro Cuore
(canonizzata nel 1925).
L’ultimo incontro col Curato d’Ars e la morte
Infine le fu da sostegno e guida, ancora una volta, il Santo Curato d’Ars. Nel marzo 1859 andò a trovarlo per l’ultima volta: era infreddolita per il viaggio, ma non volle che il sacerdote si affannasse ad accendere un fuoco. «Signor parroco», gli disse, «non provate a rimediare al freddo; ci sono abituata. Riscaldate piuttosto la mia povera anima con qualche scintilla di fede e di speranza».
Morì il 9 gennaio 1862, a Casa Loreto, alle 7 di mattina. Le sue ultime parole
furono: «Madre mia, sono tutta tua!». Fu sepolta come una totale sconosciuta;
al suo funerale erano presenti solo poche persone, appartenenti ai poveri della
città. Le sue spoglie furono in seguito traslate nella chiesa di San Nicerio a
Lione.
La causa di beatificazione fino al decreto sulle virtù eroiche
Il processo informativo diocesano su vita, virtù e fama di santità di Pauline si svolse nella diocesi di Lione. Il 17 maggio 1925 si ebbe il decreto sugli scritti, mentre il 18 giugno 1930, con il decreto sull’introduzione della causa, ebbe inizio la fase romana. Il 1° febbraio 1939 fu emesso il decreto di convalida giuridica del processo informativo diocesano.
In seguito si svolsero la congregazione antepreparatoria, il 22 aprile 1941,
poi, il 26 aprile 1952, la congregazione preparatoria, seguita da una seconda
seduta il 26 gennaio 1954. Il 19 febbraio 1963 si svolse la congregazione
generale della Sacra Congregazione dei Riti, a cui al tempo competevano le
cause di beatificazione e canonizzazione. Il 25 febbraio 1963 venne promulgato
il decreto sull’eroicità delle virtù.
Il miracolo per la beatificazione
Numerose sono state, nel corso del tempo, le segnalazioni di grazie singolari attribuiti all’intercessione di Pauline, ma nessuno era risultato degno di nota. Alla fine, la postulazione ha esaminato un caso avvenuto nel 2012.
Il 29 maggio di quell’anno, Mayline Tran, di tre anni e mezzo, si strozzò con una salsiccia in forma di pallina durante un aperitivo organizzato dai suoi genitori, Emmanuel e Nathalie. Nonostante il pronto intervento di suo padre, non fu possibile rianimarla. I soccorritori medici, invece, ci riuscirono, ma senza poterla stabilizzare.
Venne quindi ricoverata in ospedale, dove il medico dell’ambulanza fornì ai genitori una prima diagnosi: stato cerebrale al livello 3 di Glasgow, quindi prossimo alla morte cerebrale, unito ad anossia, vale a dire alla mancanza di ossigeno nel cervello, e ad arresti cardiaci multipli.
Divenne difficile mantenerla in vita, perché il trattamento di stimolazione cardiaca aveva provocato un'embolia polmonare; se veniva interrotto, la paziente aveva forti convulsioni. Dopo una notte insonne, i genitori vennero rimandati a casa, non prima di averla rivista ancora una volta. Dopo dieci giorni in terapia intensiva, il coma era ormai irreversibile.
I compagni dell’asilo di Mayline, presso la scuola Cours-Diot di Lione, rimasero sconvolti dalla notizia. In particolare, lo furono i genitori di una bambina delle elementari, Alix, che avevano già perso due figli. Fu loro l’idea d’iniziare una novena a Pauline, a partire dal 15 giugno 2012, visto che quell’anno ricorreva il centocinquantesimo anniversario della sua morte.
Alla fine del mese, Mayline fu trasferita all’ospedale Lenval di Nizza, più vicino alla nuova abitazione dove, nel frattempo, la sua famiglia aveva traslocato. Il 2 luglio 2012, i genitori e Lou-Anh, la sua sorella minore, la videro passare in barella, ma con una luce diversa negli occhi. I medici riferirono che, se fosse sopravvissuta, avrebbe avuto una grave disabilità.
Il 22 luglio, durante un test fisico di movimento per capire il grado della sua disabilità, la bambina, tenuta in braccio da Nathalie, la chiamò distintamente “mamma”. Nei mesi successivi riuscì a stare in piedi di nuovo e a camminare, seppur con qualche difficoltà.
A maggio 2014, dopo ulteriori accertamenti medici, fu dichiarata guarita. A questa
guarigione si unì la conversione del padre della bambina, Emmanuel, il quale
iniziò un cammino di preparazione per ricevere il Battesimo.
Il riconoscimento del miracolo
L’Inchiesta diocesana sulla presunta guarigione è stata istruita presso il Tribunale Ecclesiastico della diocesi di Lione dal 20 luglio 2018 al 28 febbraio 2019. Il congresso ordinario della Congregazione delle Cause dei Santi, il 5 aprile seguente, ha concesso il decreto di validità giuridica dell'inchiesta.
Dopo aver fatto esaminare la piccola Mayline Tran al Policlinico Gemelli di Roma nel maggio 2019, la Consulta Medica si è pronunciata a favore dell’impossibilità di spiegare scientificamente l’accaduto, nel novembre 2019. I Consultori teologi hanno poi confermato l'intercessione della Venerabile Pauline Jaricot nel dicembre 2019.
Il 26 maggio 2020, infine, papa Francesco ha autorizzato la Congregazione delle
Cause dei Santi a promulgare il decreto con cui la guarigione di Mayline era
dichiarata miracolosa e riferita all’intercessione di Pauline.
La beatificazione
La Messa con il Rito della Beatificazione di Pauline è stata celebrata il 22
maggio 2022, presso l’Eurexpo di Lione, presieduta dal cardinal Luis Antonio
Gokim Tagle, Prefetto della Congregazione per l’Evangelizzazione dei Popoli,
come delegato del Santo Padre. La sua memoria liturgica è stata fissata al 9
gennaio, giorno della sua nascita al Cielo.
La sua eredità oggi
L’Opera della Propagazione della Fede è proseguita grazie al lavoro di migliaia di zelatori, estendendosi in tutto il mondo. È stata in stretta collaborazione con la Congregazione di Propaganda Fide fino al 1922, anno in cui è diventata una Pontificia Opera insieme ad altre due realtà: l’Opera della Santa Infanzia (oggi Infanzia Missionaria), e l’Opera di San Pietro Apostolo a sostegno del clero locale in terra di missione. A queste si è poi aggiunta l’Unione Missionaria del Clero, fondata da padre Paolo Manna (beatificato nel 2001).
Le Figlie di Maria, invece, dopo alterne vicende lasciarono tutte Casa Loreto tranne tre, ovvero Marie Dubouis, Marie Melquiond e una terza amica. Rimasero accanto a Pauline fino alla sua morte, quindi si trasferirono in rue Tramassac 30.
Nell’aprile 1866 ottennero in dono il cuore imbalsamato di Pauline, che nel marzo 1889, subito dopo la morte di Marie Dubouis, venne traslato solennemente nel palazzo arcivescovile di Lione e infine collocato nella chiesa di San Policarpo, che Pauline frequentava da giovane.
Il Rosario Vivente, invece, fu affiliato all’Ordine Domenicano già dal periodo del primo viaggio di Pauline a Roma. Dopo l’aggiunta dei Misteri della Luce, ogni gruppo singolo conta non più quindici, ma venti aderenti.
Autore: Emilia Flocchini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90008
Voir aussi ; https://fr.aleteia.org/2022/05/19/les-plus-belles-pensees-de-pauline-jaricot/