mardi 10 janvier 2023

BENOÎT XVI, Discours à Westminster Hall, 17 septembre 2010

 

RENCONTRE AVEC LE PARLEMENT ET LA BRITISH SOCIETY

ALLOCUTION DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI*

Westminster Hall - City of Westminster
Vendredi 17 septembre 2010

Monsieur le Speaker,

Je vous remercie des paroles de bienvenue que vous venez de m’adresser au nom des membres distingués de cette assemblée. En m’adressant à vous, j’ai bien conscience du privilège qui m’est ainsi donné d’adresser la parole au peuple britannique et à ses Représentants au Palais de Westminster, édifice auréolé d’une signification unique dans l’histoire civile et politique du peuple de ces Iles. Permettez-moi d’exprimer mon estime pour le Parlement qui siège en ce lieu depuis des siècles et qui a eu une influence si profonde pour le développement du gouvernement participatif dans les nations, en particulier au sein du Commonwealth et dans le monde de l’anglophonie en général. Votre tradition de droit commun sert de base aux systèmes législatifs en bien des régions du monde, et votre conception particulière des droits et des devoirs respectifs de l’État et des citoyens, ainsi que de la séparation des pouvoirs, continue d’en inspirer beaucoup sur notre planète.

Tandis que je vous parle en cette enceinte chargée d’histoire, je pense aux hommes et aux femmes innombrables des siècles passés ayant joué un rôle important en des événements marquants qui se sont déroulés dans ces murs ; ils ont laissé leur empreinte sur des générations de Britanniques et de bien d’autres aussi. En particulier, j’évoque la figure de saint Thomas More, intellectuel et homme d’État anglais de grande envergure, qui est admiré aussi bien par les croyants que par les non-croyants pour l’intégrité avec laquelle il a suivi sa conscience, fusse au prix de déplaire au Souverain dont il était le « bon serviteur », et cela parce qu’il avait choisi de servir Dieu avant tout. Le dilemme que More a dû affronter en des temps difficiles, l’éternelle question du rapport entre ce qui est dû à César et ce qui est dû à Dieu, m’offre l’opportunité de réfléchir brièvement avec vous sur la juste place de la croyance religieuse à l’intérieur de la vie politique.

La tradition parlementaire de ce pays doit beaucoup à la tendance naturelle de votre nation pour la modération, au désir d’arriver à un équilibre véritable entre les exigences légitimes du gouvernement et les droits de ceux qui y sont soumis. Tandis que des mesures décisives ont été prises à plusieurs époques de votre histoire afin de définir des limites dans l’exercice du pouvoir, les institutions politiques de la nation ont pu évoluer dans un espace remarquable de stabilité. Dans ce processus, la Grande-Bretagne est apparue comme une démocratie pluraliste qui attache une grande valeur à la liberté de parole, à la liberté d’obédience politique et au respect de la primauté du droit comme règle de conduite, accompagné d’un sens très fort des droits et des devoirs de chacun, ainsi que de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. S’il s’exprime d’une manière différente, l’enseignement social de l’Église catholique a bien des points communs avec cette approche, aussi bien quand il s’agit de protéger avec fermeté la dignité unique de toute personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, que lorsqu’il souligne avec force le devoir qu’ont les autorités civiles de promouvoir le bien commun.

Et pourtant, les questions fondamentales qui étaient en jeu dans le procès de Thomas More, continuent à se présenter, même si c’est de manière différente, à mesure qu’apparaissent de nouvelles conditions sociales. Chaque génération, en cherchant à faire progresser le bien commun, doit à nouveau se poser la question : quelles sont les exigences que des gouvernements peuvent raisonnablement imposer aux citoyens, et jusqu’où cela peut-il aller ? En faisant appel à quelle autorité les dilemmes moraux peuvent-ils être résolus ? et le bien commun promu ? Ces questions nous mènent directement aux fondements éthiques du discours civil. Si les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la fragilité du processus ne devient que trop évidente – là est le véritable défi pour la démocratie.

L’inaptitude des solutions pragmatiques, à court-terme, devant les problèmes sociaux et éthiques complexes a été amplement démontrée par la récente crise financière mondiale. Il existe un large consensus pour reconnaître que le manque d’un solide fondement éthique de l’activité économique a contribué aux graves difficultés qui éprouvent des millions de personnes à travers le monde entier. De même que « toute décision économique a une conséquence de caractère moral » (Caritas in veritate, 37), ainsi, dans le domaine politique, la dimension éthique a des conséquences de longue portée qu’aucun gouvernement ne peut se permettre d’ignorer. Nous trouvons un exemple positif de cela dans l’un des succès particulièrement remarquable du Parlement britannique : l’abolition de la traite des esclaves. La campagne qui a abouti à cette législation reposait sur des principes éthiques solides, enracinés dans la loi naturelle, et fut ainsi rendue une contribution à la civilisation dont votre nation peut justement être fière.

Mais alors la question centrale qui se pose est celle-ci : où peut-on trouver le fondement éthique des choix politiques ? La tradition catholique soutient que les normes objectives qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le contenu de la Révélation. Selon cette approche, le rôle de la religion dans le débat politique n’est pas tant celui de fournir ces normes, comme si elles ne pouvaient pas être connues par des non-croyants – encore moins de proposer des solutions politiques concrètes, ce qui de toute façon serait hors de la compétence de la religion – mais plutôt d’aider à purifier la raison et de donner un éclairage pour la mise en œuvre de celle-ci dans la découverte de principes moraux objectifs. Ce rôle « correctif » de la religion à l’égard de la raison n’est toutefois pas toujours bien accueilli, en partie parce que des formes déviantes de religion, telles que le sectarisme et le fondamentalisme, peuvent être perçues comme susceptibles de créer elles-mêmes de graves problèmes sociaux. A leur tour, ces déformations de la religion surgissent quand n’est pas accordée une attention suffisante au rôle purifiant et structurant de la raison à l’intérieur de la religion. Il s’agit d’un processus à deux sens. Sans le correctif apporté par la religion, d’ailleurs, la raison aussi peut tomber dans des distorsions, comme lorsqu’elle est manipulée par l’idéologie, ou lorsqu’elle est utilisée de manière partiale si bien qu’elle n’arrive plus à prendre totalement en compte la dignité de la personne humaine. C’est ce mauvais usage de la raison qui, en fin de compte, fut à l’origine du trafic des esclaves et de bien d’autres maux sociaux dont les idéologies totalitaires du 20ème siècle ne furent pas les moindres. C’est pourquoi, je voudrais suggérer que le monde de la raison et de la foi, le monde de la rationalité séculière et le monde de la croyance religieuse reconnaissent qu’ils ont besoin l’un de l’autre, qu’ils ne doivent pas craindre d’entrer dans un profond dialogue permanent, et cela pour le bien de notre civilisation.

La religion, en d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national. Dans cette optique, je ne puis que manifester ma préoccupation devant la croissante marginalisation de la religion, particulièrement du christianisme, qui s’installe dans certains domaines, même dans des nations qui mettent si fortement l’accent sur la tolérance. Certains militent pour que la voix de la religion soit étouffée, ou tout au moins reléguée à la seule sphère privée. D’autres soutiennent que la célébration publique de certaines fêtes, comme Noël, devrait être découragée, en arguant de manière peu défendable que cela pourrait offenser de quelque manière ceux qui professent une autre religion ou qui n’en ont pas. Et d’autres encore soutiennent – paradoxalement en vue d’éliminer les discriminations – que les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés en certains cas d’agir contre leur conscience. Ce sont là des signes inquiétants de l’incapacité d’apprécier non seulement les droits des croyants à la liberté de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion dans la vie publique. Je voudrais donc vous inviter tous, dans vos domaines d’influence respectifs, à chercher les moyens de promouvoir et d’encourager le dialogue entre foi et raison à tous les niveaux de la vie nationale.

Votre disponibilité en ce sens est déjà manifeste par l’invitation exceptionnelle que vous m’avez offerte aujourd’hui. Et elle trouve aussi une expression dans les questions sur lesquelles votre Gouvernement a engagé un dialogue avec le Saint-Siège. En ce qui concerne la paix, il y a eu des échanges à propos de l’élaboration d’un traité international sur le trafic d’armes ; à propos des droits de l’homme, le Saint-Siège et le Royaume-Uni se sont réjouis des progrès de la démocratie, spécialement au cours des soixante-cinq dernières années ; en ce qui concerne le développement, des collaborations se sont mises en place pour l’allègement de la dette, pour un marché équitable et pour le financement du développement, en particulier à travers l’International Finance Facility, l’International Immunisation Bond et l’Advanced Market Commitment. Le Saint-Siège espère aussi pouvoir explorer avec le Royaume-Uni de nouvelles voies pour promouvoir une mentalité responsable vis-à-vis de l’environnement, pour le bien de tous.

Je remarque aussi que l’actuel Gouvernement a engagé le Royaume-Uni à consacrer 0,7% du revenu national pour l’aide au développement d’ici à 2013. C’est dernières années des signes encourageants ont pu être observés de par le monde concernant un souci plus grand de solidarité avec les pauvres. Mais pour que cette solidarité s’exprime en actions effectives, il est nécessaire de repenser les moyens qui amélioreront les conditions de vie dans de nombreux domaines, allant de la production alimentaire, à l’eau potable, à la création d’emplois, à l’éducation, au soutien des familles, spécialement les migrants, et aux soins médicaux de base. Là où des vies humaines sont en jeu, le temps est toujours court : toutefois le monde a été témoin des immenses ressources que les gouvernements peuvent mettre à disposition lorsqu’il s’agit de venir au secours d’institutions financières retenues comme « trop importantes pour être vouées à l’échec ». Il ne peut être mis en doute que le développement humain intégral des peuples du monde n’est pas moins important : voilà bien une entreprise qui mérite l’attention du monde, et qui est véritablement « trop importante pour être vouée à l’échec ».

Ce panorama de récents aspects de la coopération entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège montre bien tout les progrès qui ont été accomplis, au long des années qui se sont écoulées depuis l’établissement de relations diplomatiques bilatérales, afin de promouvoir, à travers le monde, les nombreuses valeurs fondamentales que nous partageons. J’espère et je prie pour que ces relations continuent à être fructueuses, et pour qu’elles se reflètent dans une acceptation croissante du besoin de dialogue et de respect à tous les niveaux de la société entre le monde de la raison et le monde de la foi. Je suis convaincu que, dans ce pays également, il y a de nombreux domaines où l’Église et les autorités civiles peuvent travailler ensemble pour le bien des habitants, en harmonie avec la pratique historique de ce Parlement d’invoquer la guidance du Saint-Esprit sur ceux qui cherchent à améliorer la condition de tous. Afin que cette coopération soit possible, les groupes religieux – incluant des institutions en relation avec l’Église catholique – ont besoin d’être libres pour agir en accord avec leurs propres principes et leurs convictions spécifiques basés sur la foi et l’enseignement officiel de l’Église. Ainsi, ces droits fondamentaux que sont la liberté religieuse, la liberté de conscience et la liberté d’association, seront garantis.

Les anges qui nous regardent depuis le magnifique plafond de cet antique Palais, nous rappellent la longue tradition à partir de laquelle le Parlement britannique a évolué. Ils nous rappellent que Dieu veille constamment sur nous pour nous guider et nous protéger. Et ils nous invitent à faire nôtre la contribution essentielle que la croyance religieuse a apportée et continue d’apporter à la vie de la nation.

Monsieur le Speaker, je vous remercie encore de cette invitation à m’adresser brièvement à cette assemblée distinguée. Permettez-moi de vous assurer, vous-même et le Lord Speaker, de mes vœux les meilleurs et de ma prière pour vous et pour les travaux féconds des deux Chambres de cet antique Parlement. Merci, et que Dieu vous bénisse !

*L'Osservatore Romano. Edition hebdomadaire en langue française n°38 p.10, 11.

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SOURCE https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2010/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20100917_societa-civile.html

MEETING WITH THE REPRESENTATIVES OF BRITISH SOCIETY,
INCLUDING THE DIPLOMATIC CORPS, POLITICIANS, ACADEMICS
AND BUSINESS LEADERS

ADDRESS OF HIS HOLINESS BENEDICT XVI*

Westminster Hall - City of Westminster
Friday, 17 September 2010

Mr Speaker,

Thank you for your words of welcome on behalf of this distinguished gathering. As I address you, I am conscious of the privilege afforded me to speak to the British people and their representatives in Westminster Hall, a building of unique significance in the civil and political history of the people of these islands. Allow me also to express my esteem for the Parliament which has existed on this site for centuries and which has had such a profound influence on the development of participative government among the nations, especially in the Commonwealth and the English-speaking world at large. Your common law tradition serves as the basis of legal systems in many parts of the world, and your particular vision of the respective rights and duties of the state and the individual, and of the separation of powers, remains an inspiration to many across the globe.

As I speak to you in this historic setting, I think of the countless men and women down the centuries who have played their part in the momentous events that have taken place within these walls and have shaped the lives of many generations of Britons, and others besides. In particular, I recall the figure of Saint Thomas More, the great English scholar and statesman, who is admired by believers and non-believers alike for the integrity with which he followed his conscience, even at the cost of displeasing the sovereign whose “good servant” he was, because he chose to serve God first. The dilemma which faced More in those difficult times, the perennial question of the relationship between what is owed to Caesar and what is owed to God, allows me the opportunity to reflect with you briefly on the proper place of religious belief within the political process.

This country’s Parliamentary tradition owes much to the national instinct for moderation, to the desire to achieve a genuine balance between the legitimate claims of government and the rights of those subject to it. While decisive steps have been taken at several points in your history to place limits on the exercise of power, the nation’s political institutions have been able to evolve with a remarkable degree of stability. In the process, Britain has emerged as a pluralist democracy which places great value on freedom of speech, freedom of political affiliation and respect for the rule of law, with a strong sense of the individual’s rights and duties, and of the equality of all citizens before the law. While couched in different language, Catholic social teaching has much in common with this approach, in its overriding concern to safeguard the unique dignity of every human person, created in the image and likeness of God, and in its emphasis on the duty of civil authority to foster the common good.

And yet the fundamental questions at stake in Thomas More’s trial continue to present themselves in ever-changing terms as new social conditions emerge. Each generation, as it seeks to advance the common good, must ask anew: what are the requirements that governments may reasonably impose upon citizens, and how far do they extend? By appeal to what authority can moral dilemmas be resolved? These questions take us directly to the ethical foundations of civil discourse. If the moral principles underpinning the democratic process are themselves determined by nothing more solid than social consensus, then the fragility of the process becomes all too evident - herein lies the real challenge for democracy.

The inadequacy of pragmatic, short-term solutions to complex social and ethical problems has been illustrated all too clearly by the recent global financial crisis. There is widespread agreement that the lack of a solid ethical foundation for economic activity has contributed to the grave difficulties now being experienced by millions of people throughout the world. Just as “every economic decision has a moral consequence” (Caritas in Veritate, 37), so too in the political field, the ethical dimension of policy has far-reaching consequences that no government can afford to ignore. A positive illustration of this is found in one of the British Parliament’s particularly notable achievements – the abolition of the slave trade. The campaign that led to this landmark legislation was built upon firm ethical principles, rooted in the natural law, and it has made a contribution to civilization of which this nation may be justly proud.

The central question at issue, then, is this: where is the ethical foundation for political choices to be found? The Catholic tradition maintains that the objective norms governing right action are accessible to reason, prescinding from the content of revelation. According to this understanding, the role of religion in political debate is not so much to supply these norms, as if they could not be known by non-believers – still less to propose concrete political solutions, which would lie altogether outside the competence of religion – but rather to help purify and shed light upon the application of reason to the discovery of objective moral principles. This “corrective” role of religion vis-à-vis reason is not always welcomed, though, partly because distorted forms of religion, such as sectarianism and fundamentalism, can be seen to create serious social problems themselves. And in their turn, these distortions of religion arise when insufficient attention is given to the purifying and structuring role of reason within religion. It is a two-way process. Without the corrective supplied by religion, though, reason too can fall prey to distortions, as when it is manipulated by ideology, or applied in a partial way that fails to take full account of the dignity of the human person. Such misuse of reason, after all, was what gave rise to the slave trade in the first place and to many other social evils, not least the totalitarian ideologies of the twentieth century. This is why I would suggest that the world of reason and the world of faith – the world of secular rationality and the world of religious belief – need one another and should not be afraid to enter into a profound and ongoing dialogue, for the good of our civilization.

Religion, in other words, is not a problem for legislators to solve, but a vital contributor to the national conversation. In this light, I cannot but voice my concern at the increasing marginalization of religion, particularly of Christianity, that is taking place in some quarters, even in nations which place a great emphasis on tolerance. There are those who would advocate that the voice of religion be silenced, or at least relegated to the purely private sphere. There are those who argue that the public celebration of festivals such as Christmas should be discouraged, in the questionable belief that it might somehow offend those of other religions or none. And there are those who argue – paradoxically with the intention of eliminating discrimination – that Christians in public roles should be required at times to act against their conscience. These are worrying signs of a failure to appreciate not only the rights of believers to freedom of conscience and freedom of religion, but also the legitimate role of religion in the public square. I would invite all of you, therefore, within your respective spheres of influence, to seek ways of promoting and encouraging dialogue between faith and reason at every level of national life.

Your readiness to do so is already implied in the unprecedented invitation extended to me today. And it finds expression in the fields of concern in which your Government has been engaged with the Holy See. In the area of peace, there have been exchanges regarding the elaboration of an international arms trade treaty; regarding human rights, the Holy See and the United Kingdom have welcomed the spread of democracy, especially in the last sixty-five years; in the field of development, there has been collaboration on debt relief, fair trade and financing for development, particularly through the International Finance Facility, the International Immunization Bond, and the Advanced Market Commitment. The Holy See also looks forward to exploring with the United Kingdom new ways to promote environmental responsibility, to the benefit of all.

I also note that the present Government has committed the United Kingdom to devoting 0.7% of national income to development aid by 2013. In recent years it has been encouraging to witness the positive signs of a worldwide growth in solidarity towards the poor. But to turn this solidarity into effective action calls for fresh thinking that will improve life conditions in many important areas, such as food production, clean water, job creation, education, support to families, especially migrants, and basic healthcare. Where human lives are concerned, time is always short: yet the world has witnessed the vast resources that governments can draw upon to rescue financial institutions deemed “too big to fail”. Surely the integral human development of the world’s peoples is no less important: here is an enterprise, worthy of the world’s attention, that is truly “too big to fail”.

This overview of recent cooperation between the United Kingdom and the Holy See illustrates well how much progress has been made, in the years that have passed since the establishment of bilateral diplomatic relations, in promoting throughout the world the many core values that we share. I hope and pray that this relationship will continue to bear fruit, and that it will be mirrored in a growing acceptance of the need for dialogue and respect at every level of society between the world of reason and the world of faith. I am convinced that, within this country too, there are many areas in which the Church and the public authorities can work together for the good of citizens, in harmony with this Parliament’s historic practice of invoking the Spirit’s guidance upon those who seek to improve the conditions of all mankind. For such cooperation to be possible, religious bodies – including institutions linked to the Catholic Church – need to be free to act in accordance with their own principles and specific convictions based upon the faith and the official teaching of the Church. In this way, such basic rights as religious freedom, freedom of conscience and freedom of association are guaranteed. The angels looking down on us from the magnificent ceiling of this ancient Hall remind us of the long tradition from which British Parliamentary democracy has evolved. They remind us that God is constantly watching over us to guide and protect us. And they summon us to acknowledge the vital contribution that religious belief has made and can continue to make to the life of the nation.

Mr Speaker, I thank you once again for this opportunity briefly to address this distinguished audience. Let me assure you and the Lord Speaker of my continued good wishes and prayers for you and for the fruitful work of both Houses of this ancient Parliament. Thank you and God bless you all!

*L'Osservatore Romano 19.9.2010 p.4.

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SOURCE https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/speeches/2010/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20100917_societa-civile.html

INCONTRO CON LE AUTORITÁ CIVILI

DISCORSO DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI*

Westminster Hall - City of Westminster
Venerdì, 17 settembre 2010


Signor Presidente,

La ringrazio per le parole di benvenuto che mi ha rivolto a nome di questa distinta assemblea. Nel rivolgermi a voi, sono consapevole del privilegio che mi è concesso di parlare al popolo britannico ed ai suoi rappresentanti nella Westminster Hall, un edificio che ha un significato unico nella storia civile e politica degli abitanti di queste Isole. Permettetemi di manifestare la mia stima per il Parlamento, che da secoli ha sede in questo luogo e che ha avuto un’influenza così profonda sullo sviluppo di forme di governo partecipative nel mondo, specialmente nel Commonwealth e più in generale nei Paesi di lingua inglese. La vostra tradizione di “common law” costituisce la base del sistema legale in molte nazioni, e la vostra particolare visione dei rispettivi diritti e doveri dello stato e del singolo cittadino, e della separazione dei poteri, rimane come fonte di ispirazione per molti nel mondo.

Mentre parlo a voi in questo luogo storico, penso agli innumerevoli uomini e donne che lungo i secoli hanno svolto la loro parte in importanti eventi che hanno avuto luogo tra queste mura e hanno segnato la vita di molte generazione di britannici e di altri popoli. In particolare, vorrei ricordare la figura di San Tommaso Moro, il grande studioso e statista inglese, ammirato da credenti e non credenti per l’integrità con cui fu capace di seguire la propria coscienza, anche a costo di dispiacere al sovrano, di cui era “buon servitore”, poiché aveva scelto di servire Dio per primo. Il dilemma con cui Tommaso Moro si confrontava, in quei tempi difficili, la perenne questione del rapporto tra ciò che è dovuto a Cesare e ciò che è dovuto a Dio, mi offre l’opportunità di riflettere brevemente con voi sul giusto posto che il credo religioso mantiene nel processo politico.

La tradizione parlamentare di questo Paese deve molto al senso istintivo di moderazione presente nella Nazione, al desiderio di raggiungere un giusto equilibrio tra le legittime esigenze del potere dello stato e i diritti di coloro che gli sono soggetti. Se da un lato, nella vostra storia, sono stati compiuti a più riprese dei passi decisivi per porre dei limiti all’esercizio del potere, dall’altro le istituzioni politiche della nazione sono state in grado di evolvere all’interno di un notevole grado di stabilità. In tale processo storico, la Gran Bretagna è emersa come una democrazia pluralista, che attribuisce un grande valore alla libertà di espressione, alla libertà di affiliazione politica e al rispetto dello stato di diritto, con un forte senso dei diritti e doveri dei singoli, e dell’uguaglianza di tutti i cittadini di fronte alla legge. La dottrina sociale cattolica, pur formulata in un linguaggio diverso, ha molto in comune con un tale approccio, se si considera la sua fondamentale preoccupazione per la salvaguardia della dignità di ogni singola persona, creata ad immagine e somiglianza di Dio, e la sua sottolineatura del dovere delle autorità civili di promuovere il bene comune.

E, in verità, le questioni di fondo che furono in gioco nel processo contro Tommaso Moro continuano a presentarsi, in termini sempre nuovi, con il mutare delle condizioni sociali. Ogni generazione, mentre cerca di promuovere il bene comune, deve chiedersi sempre di nuovo: quali sono le esigenze che i governi possono ragionevolmente imporre ai propri cittadini, e fin dove esse possono estendersi? A quale autorità ci si può appellare per risolvere i dilemmi morali? Queste questioni ci portano direttamente ai fondamenti etici del discorso civile. Se i principi morali che sostengono il processo democratico non si fondano, a loro volta, su nient’altro di più solido che sul consenso sociale, allora la fragilità del processo si mostra in tutta la sua evidenza. Qui si trova la reale sfida per la democrazia.

L’inadeguatezza di soluzioni pragmatiche, di breve termine, ai complessi problemi sociali ed etici è stata messa in tutta evidenza dalla recente crisi finanziaria globale. Vi è un vasto consenso sul fatto che la mancanza di un solido fondamento etico dell’attività economica abbia contribuito a creare la situazione di grave difficoltà nella quale si trovano ora milioni di persone nel mondo. Così come “ogni decisione economica ha una conseguenza di carattere morale” (Caritas in Veritate, 37), analogamente, nel campo politico, la dimensione morale delle politiche attuate ha conseguenze di vasto raggio, che nessun governo può permettersi di ignorare. Una positiva esemplificazione di ciò si può trovare in una delle conquiste particolarmente rimarchevoli del Parlamento britannico: l’abolizione del commercio degli schiavi. La campagna che portò a questa legislazione epocale, si basò su principi morali solidi, fondati sulla legge naturale, e ha costituito un contributo alla civilizzazione di cui questa nazione può essere giustamente orgogliosa.

La questione centrale in gioco, dunque, è la seguente: dove può essere trovato il fondamento etico per le scelte politiche? La tradizione cattolica sostiene che le norme obiettive che governano il retto agire sono accessibili alla ragione, prescindendo dal contenuto della rivelazione. Secondo questa comprensione, il ruolo della religione nel dibattito politico non è tanto quello di fornire tali norme, come se esse non potessero esser conosciute dai non credenti – ancora meno è quello di proporre soluzioni politiche concrete, cosa che è del tutto al di fuori della competenza della religione – bensì piuttosto di aiutare nel purificare e gettare luce sull’applicazione della ragione nella scoperta dei principi morali oggettivi. Questo ruolo “correttivo” della religione nei confronti della ragione, tuttavia, non è sempre bene accolto, in parte poiché delle forme distorte di religione, come il settarismo e il fondamentalismo, possono mostrarsi esse stesse causa di seri problemi sociali. E, a loro volta, queste distorsioni della religione emergono quando viene data una non sufficiente attenzione al ruolo purificatore e strutturante della ragione all’interno della religione. È un processo che funziona nel doppio senso. Senza il correttivo fornito dalla religione, infatti, anche la ragione può cadere preda di distorsioni, come avviene quando essa è manipolata dall’ideologia, o applicata in un modo parziale, che non tiene conto pienamente della dignità della persona umana. Fu questo uso distorto della ragione, in fin dei conti, che diede origine al commercio degli schiavi e poi a molti altri mali sociali, non da ultimo le ideologie totalitarie del ventesimo secolo. Per questo vorrei suggerire che il mondo della ragione ed il mondo della fede – il mondo della secolarità razionale e il mondo del credo religioso – hanno bisogno l’uno dell’altro e non dovrebbero avere timore di entrare in un profondo e continuo dialogo, per il bene della nostra civiltà.

La religione, in altre parole, per i legislatori non è un problema da risolvere, ma un fattore che contribuisce in modo vitale al dibattito pubblico nella nazione. In tale contesto, non posso che esprimere la mia preoccupazione di fronte alla crescente marginalizzazione della religione, in particolare del Cristianesimo, che sta prendendo piede in alcuni ambienti, anche in nazioni che attribuiscono alla tolleranza un grande valore. Vi sono alcuni che sostengono che la voce della religione andrebbe messa a tacere, o tutt’al più relegata alla sfera puramente privata. Vi sono alcuni che sostengono che la celebrazione pubblica di festività come il Natale andrebbe scoraggiata, secondo la discutibile convinzione che essa potrebbe in qualche modo offendere coloro che appartengono ad altre religioni o a nessuna. E vi sono altri ancora che – paradossalmente con lo scopo di eliminare le discriminazioni – ritengono che i cristiani che rivestono cariche pubbliche dovrebbero, in determinati casi, agire contro la propria coscienza. Questi sono segni preoccupanti dell’incapacità di tenere nel giusto conto non solo i diritti dei credenti alla libertà di coscienza e di religione, ma anche il ruolo legittimo della religione nella sfera pubblica. Vorrei pertanto invitare tutti voi, ciascuno nelle rispettive sfere di influenza, a cercare vie per promuovere ed incoraggiare il dialogo tra fede e ragione ad ogni livello della vita nazionale.

La vostra disponibilità in questo senso si è già manifestata nell’invito senza precedenti che mi avete rivolto oggi, e trova espressione in quei settori di interesse nei quali il vostro Governo si è impegnato insieme alla Santa Sede. Nel campo della pace, vi sono stati degli scambi circa l’elaborazione di un trattato internazionale sul commercio di armi; circa i diritti umani, la Santa Sede ed il Regno Unito hanno visto positivamente il diffondersi della democrazia, specialmente negli ultimi 65 anni; nel campo dello sviluppo, vi è stata collaborazione nella remissione del debito, nel commercio equo e nel finanziamento allo sviluppo, in particolare attraverso la “International Finance Facility”, l’”International Immunization Bond” e l’”Advanced Market Commitment”. La Santa Sede è inoltre desiderosa di ricercare, con il Regno Unito, nuove strade per promuovere la responsabilità ambientale, a beneficio di tutti.

Noto inoltre che l’attuale Governo si è impegnato a devolvere entro il 2013 lo 0,7% del Reddito nazionale in favore degli aiuti allo sviluppo. È stato incoraggiante, negli ultimi anni, notare i segni positivi di una crescita della solidarietà verso i poveri che riguarda tutto il mondo. Ma per tradurre questa solidarietà in azione effettiva c’è bisogno di idee nuove, che migliorino le condizioni di vita in aree importanti quali la produzione del cibo, la pulizia dell’acqua, la creazione di posti di lavoro, la formazione, l’aiuto alle famiglie, specialmente dei migranti, e i servizi sanitari di base. Quando è in gioco la vita umana, il tempo si fa sempre breve: in verità, il mondo è stato testimone delle vaste risorse che i governi sono in grado di raccogliere per salvare istituzioni finanziarie ritenute “troppo grandi per fallire”. Certamente lo sviluppo integrale dei popoli della terra non è meno importante: è un’impresa degna dell’attenzione del mondo, veramente “troppo grande per fallire”.

Questo sguardo generale alla cooperazione recente tra Regno Unito e Santa Sede mostra bene quanto progresso sia stato fatto negli anni trascorsi dallo stabilimento di relazioni diplomatiche bilaterali, in favore della promozione nel mondo dei molti valori di fondo che condividiamo. Spero e prego che questa relazione continuerà a portare frutto e che si rifletterà in una crescente accettazione della necessità di dialogo e rispetto, a tutti i livelli della società, tra il mondo della ragione ed il mondo della fede. Sono certo che anche in questo Paese vi sono molti campi in cui la Chiesa e le pubbliche autorità possono lavorare insieme per il bene dei cittadini, in armonia con la storica pratica di questo Parlamento di invocare la guida dello Spirito su quanti cercano di migliorare le condizioni di vita di tutto il genere umano. Affinché questa cooperazione sia possibile, le istituzioni religiose, comprese quelle legate alla Chiesa cattolica, devono essere libere di agire in accordo con i propri principi e le proprie specifiche convinzioni, basate sulla fede e sull’insegnamento ufficiale della Chiesa. In questo modo potranno essere garantiti quei diritti fondamentali, quali la libertà religiosa, la libertà di coscienza e la libertà di associazione. Gli angeli che ci guardano dalla magnifica volta di questa antica Sala ci ricordano la lunga tradizione da cui il Parlamento britannico si è sviluppato. Essi ci ricordano che Dio vigila costantemente su di noi, per guidarci e proteggerci. Ed essi ci chiamano a riconoscere il contributo vitale che il credo religioso ha reso e può continuare a rendere alla vita della nazione.

Signor Presidente, La ringrazio ancora per questa opportunità di rivolgermi brevemente a questo distinto uditorio. Mi permetta di assicurare a Lei e al Signor Presidente della Camera dei Lords i miei auguri e la mia costante preghiera per Voi e per il fruttuoso lavoro di entrambe le Camere di questo antico Parlamento. Grazie, e Dio vi benedica tutti!

*L'Osservatore Romano 19.9.2010 p.4, 5.

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SOURCE https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/speeches/2010/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20100917_societa-civile.html

BEGEGNUNG MIT VERTRETERN DER GESELLSCHAFT
GROSSBRITANNIENS

ANSPRACHE VON PAPST BENEDIKT XVI.

Westminster Hall - City of Westminster
Freitag, 17. September 2010

Mister Speaker!

Ich danke Ihnen für den Willkommensgruß im Namen dieser erlesenen Versammlung. Wenn ich mich nun an Sie wende, so bin ich mir des Privilegs bewußt, hier in der Westminster Hall eine Ansprache an das britische Volk und seine Vertreter halten zu dürfen. Dieses Gebäude ist von einzigartiger Bedeutung in der gesellschaftlichen und politischen Geschichte des Volkes dieser Inseln. Dabei möchte ich auch meine Wertschätzung für das Parlament zum Ausdruck bringen, das schon seit Jahrhunderten an diesem Ort besteht und das einen großen Einfluß auf die Entwicklung von partizipativen Regierungsformen unter den Nationen ausgeübt hat, insbesondere im Bereich des Commonwealth und den englischsprachigen Ländern insgesamt. Ihre Tradition des common law bildet die Grundlage für die Rechtsordnungen in vielen Teilen der Welt, und Ihre Sicht der jeweiligen Rechte und Pflichten des Staates und der einzelnen Bürger sowie der Gewaltenteilung stellt weltweit eine bleibende Inspiration dar.

An diesem historischen Ort denke ich an die unzähligen Männer und Frauen im Lauf der Jahrhunderte, die ihre Rolle bei den bedeutsamen Ereignissen spielten, die in diesen Mauern stattfanden und das Leben vieler Generationen von Briten und auch anderen geprägt haben. Besonders rufe ich die Gestalt des heiligen Thomas More in Erinnerung, des großen englischen Gelehrten und Staatsmanns, der von Gläubigen wie von Nichtglaubenden wegen seiner Rechtschaffenheit bewundert wird, mit der er seinem Gewissen folgte, selbst um des Preises willen, daß es dem Herrscher mißfiel, dessen „treuer Diener“ er war; denn er wollte an erster Stelle Gott dienen. Das Dilemma, vor dem Thomas More in diesen schwierigen Zeiten stand, diese stets aktuelle Frage nach dem Verhältnis zwischen dem, was dem Kaiser gebührt, und dem, was Gott gebührt, bietet mir die Gelegenheit, mit Ihnen kurz über den der Religion im politischen Leben zukommenden Platz nachzudenken.

Die parlamentarische Tradition dieses Staates verdankt viel dem im Land verbreiteten Sinn für maßvolle Zurückhaltung und dem Wunsch, einen echten Ausgleich zwischen den legitimen Forderungen der Regierung und den Rechten der ihr untergebenen Menschen zu erreichen. Im Lauf der Geschichte wurden einerseits mehrmals entscheidende Maßnahmen zur Beschränkung der Machtausübung ergriffen, andererseits konnten sich die politischen Institutionen des Landes mit bemerkenswerter Stabilität entwickeln. Aus diesem Prozeß ist Großbritannien als eine pluralistische Demokratie hervorgegangen, die großen Wert auf das Recht auf freie Meinungsäußerung und politische Freiheit legt und Respekt für die gesetzlichen Vorschriften zeigt mit einer starken Betonung auf den Rechten und Pflichten des einzelnen und der Gleichheit aller Bürger vor dem Gesetz. Auch wenn sie andere Begriffe verwendet, so hat die kirchliche Soziallehre mit diesem Ansatz viel gemeinsam. Dabei bestimmt sie die Sorge, die einzigartige Würde der als Ebenbild Gottes geschaffenen menschlichen Person zu bewahren und das Augenmerk auf die der staatlichen Autorität zukommende Pflicht der Förderung des Gemeinwohls zu legen.

Und doch begegnen uns die fundamentalen Fragen, um die sich der Prozeß von Thomas More drehte, im Lauf der Zeit auf stets neue Weise in den unterschiedlichen gesellschaftlichen Umständen. Jede Generation muß sich auf der Suche nach dem Fortschritt im Gemeinwohl neu fragen: Welche Verpflichtungen können Regierungen den Bürgern rechtmäßig auferlegen und wie weit erstrecken sich diese? An welche Autorität muß man sich wenden, um moralische Konflikte zu lösen? Diese Fragen bringen uns direkt zu den ethischen Grundlagen des gesellschaftlichen Diskurses. Wenn die den demokratischen Abläufen zugrundeliegenden moralischen Prinzipien ihrerseits auf nichts Soliderem als dem gesellschaftlichen Konsens beruhen, dann wird die Schwäche dieser Abläufe allzu offensichtlich; darin liegt die wahre Herausforderung der Demokratie.

Die jüngste globale Finanzkrise hat nur zu klar gezeigt, daß pragmatische Kurzzeitlösungen für komplexe soziale und ethische Probleme unbrauchbar sind. Es besteht weitgehende Übereinstimmung darüber, daß der Mangel an soliden ethischen Grundlagen für die wirtschaftliche Tätigkeit zu den großen Schwierigkeiten beigetragen hat, unter denen jetzt Millionen von Menschen auf der ganzen Welt zu leiden haben. Genauso wie „jede wirtschaftliche Entscheidung eine moralische Konsequenz hat“ (Caritas in veritate, 37), so hat auch im Bereich der Politik die ethische Dimension der politischen Programme weitreichende Auswirkungen, die keine Regierung ignorieren kann. Ein positives Beispiel dafür ist eine der besonders bemerkenswerten Errungenschaften des britischen Parlaments, nämlich die Abschaffung des Sklavenhandels. Die Kampagne, die zu diesem epochalen Gesetz führte, basierte auf festen ethischen Prinzipien, die im Naturrecht verwurzelt waren, und es hat einen Beitrag zum Fortschritt der Zivilisation geleistet, auf die dieses Land zu Recht stolz sein kann.

Bei all dem geht es um folgende zentrale Frage: Wo finden wir die ethische Grundlage für politische Entscheidungen? Die katholische Lehrtradition sagt, daß die objektiven Normen für rechtes Handeln der Vernunft zugänglich sind, ohne daß dazu ein Rückgriff auf die Inhalte der Offenbarung nötig wäre. Dementsprechend besteht die Rolle der Religion in der politischen Debatte nicht so sehr darin, diese Normen zu liefern, als ob sie von Nichtgläubigen nicht erkannt werden könnten. Noch weniger geht es darum, konkrete politische Lösungen vorzuschlagen, was gänzlich außerhalb der Kompetenz der Religion liegt. Es geht vielmehr darum, auf der Suche nach objektiven moralischen Prinzipien zur Reinigung und zur Erhellung der Vernunftanstrengung beizutragen. Diese „korrigierende“ Rolle der Religion gegenüber der Vernunft ist nicht immer willkommen, unter anderem weil entstellte Formen der Religion wie Sektierertum und Fundamentalismus sich selbst als Ursachen schwerer gesellschaftlicher Probleme erweisen können. Diese Verzerrungen der Religion treten ihrerseits dann auf, wenn der reinigenden und strukturierenden Rolle der Vernunft im Bereich der Religion zu wenig Aufmerksamkeit geschenkt wird. Es ist also ein Prozeß in beide Richtungen. Ohne die Korrekturfunktion der Religion kann jedoch auch die Vernunft den Gefahren einer Verzerrung anheimfallen, wenn sie zum Beispiel von Ideologien manipuliert wird oder auf einseitige Weise zur Anwendung kommt, ohne die Würde der menschlichen Person voll zu berücksichtigen. Ein solcher Mißbrauch der Vernunft war es ja auch, der den Sklavenhandel und viele andere gesellschaftliche Übel erst ermöglicht hat, nicht zuletzt die totalitären Ideologien des zwanzigsten Jahrhunderts. Darum würde ich sagen, daß die Welt der Vernunft und die Welt des Glaubens – die Welt der säkularen Rationalität und die Welt religiöser Gläubigkeit – einander brauchen und keine Angst davor haben sollten, zum Wohl unserer Zivilisation in einen tiefen und andauernden Dialog zu treten.

Die Religion ist, anders gesagt, für die Gesetzgeber nicht ein Problem, das gelöst werden muß, sondern ein äußerst wichtiger Gesprächspartner im nationalen Diskurs. In diesem Zusammenhang komme ich nicht umhin, meine Besorgnis zu äußern, daß die Religion und besonders das Christentum in einigen Bereichen zunehmend an den Rand gedrängt werden, auch in Ländern, die großen Wert auf Toleranz legen. Manche sprechen sich dafür aus, die Stimme der Religion zum Schweigen zu bringen oder wenigstens ganz auf die Privatsphäre zu beschränken. Andere behaupten, daß von der öffentlichen Feier von Festen wie Weihnachten abgesehen werden sollte, und begründen es mit der fragwürdigen Annahme, daß solche Bräuche Angehörige anderer Religionen oder Nichtgläubige auf irgendeine Weise verletzen könnten. Schließlich fordern einige – paradoxerweise mit dem Ziel, die Diskriminierung zu bekämpfen –, daß von Christen, die ein öffentliches Amt ausüben, gegebenenfalls verlangt werden sollte, gegen ihr Gewissen zu handeln. Das sind besorgniserregende Zeichen einer Mißachtung nicht nur der Rechte gläubiger Menschen auf Gewissens- und Religionsfreiheit, sondern auch der legitimen Rolle der Religion im öffentlichen Leben. Ich möchte Sie alle daher einladen, in Ihren Wirkungsbereichen nach Wegen zu suchen, wie der Dialog zwischen Glaube und Vernunft auf allen Ebenen im Leben dieses Landes gefördert und belebt werden kann.

Ihre Bereitschaft dazu zeigt sich bereits in der vorher nie dagewesenen Einladung des heutigen Tages an mich. Es kommt auch in den Anliegen zum Ausdruck, in denen Ihre Regierung mit dem Heiligen Stuhl zusammenarbeitet. Im Bereich der Friedensbemühungen werden Gespräche hinsichtlich der Ausarbeitung internationaler Abkommen zum Waffenhandel geführt; im Bereich der Menschenrechte haben der Heilige Stuhl und Großbritannien die Ausbreitung der Demokratie willkommen geheißen, besonders in den vergangenen 65 Jahren; in der Entwicklungshilfe gibt es Zusammenarbeit im Bereich des Schuldenerlasses, des fairen Handels und der Finanzierung der Entwicklung, insbesondere durch die International Finance Facility, den International Immunization Bond und das Advanced Market Commitment. Der Heilige Stuhl hofft darauf, in der Zukunft mit Großbritannien zum Wohl aller auch neue Wege zur Förderung des Umweltbewußtseins beschreiten zu können.

Ich möchte auch besonders erwähnen, daß die gegenwärtige Regierung die Verpflichtung übernommen hat, daß Großbritannien ab 2013 0,7 Prozent seines nationalen Einkommens für Entwicklungshilfe ausgeben wird. In den vergangenen Jahren war es ermutigend, die positiven Zeichen einer weltweit zunehmenden Solidarität gegenüber den Armen zu sehen. Aber die Umsetzung dieser Solidarität in effektive Maßnahmen erfordert ein neues Denken, das zu einer Verbessung der Lebensbedingungen in vielen Bereich führen kann wie der Nahrungsmittelproduktion, der Trinkwasserversorgung, der Schaffung von Arbeitsplätzen, der Bildung, der Familienförderung, besonders von Migranten, und der grundlegenden Gesundheitsversorgung. Wo es um Menschenleben geht, drängt die Zeit immer: Doch die Welt wurde Zeuge der enormen Mittel, die Regierungen zur Rettung von Finanzinstitutionen aufbringen konnten, von denen man geglaubt hat, sie seien „zu groß zum Scheitern“. Die ganzheitliche Entwicklung der Völker dieser Welt ist gewiß nicht weniger wichtig: Das ist eine Aufgabe, die die Aufmerksamkeit der Welt verdient und die fürwahr „zu groß zum Scheitern“ ist.

Der Überblick über die Zusammenarbeit zwischen Großbritannien und dem Heiligen Stuhl in jüngster Zeit zeigt gut, wie viel Fortschritt seit der Aufnahme bilateraler diplomatischer Beziehungen bei der Förderung der vielen gemeinsamen Grundwerte in der ganzen Welt erzielt werden konnte. Ich hoffe und bete, daß diese Beziehung weiter Frucht bringen wird und daß sie sich auf allen Ebenen der Gesellschaft in einer zunehmenden Anerkennung der Notwendigkeit eines Dialogs und des Respekts zwischen der Welt der Vernunft und der Welt des Glaubens widerspiegeln wird. Ich bin überzeugt, daß auch in diesem Land die Kirche und die staatlichen Autoritäten in vielen Bereichen zum Wohl der Bürger zusammenarbeiten können, in Übereinstimmung mit der historischen Tradition dieses Parlaments, den Beistand des Heiligen Geistes für jene anzurufen, die sich für die Verbesserung der Lebensbedingungen der Menschen einsetzen. Damit eine solche Zusammenarbeit möglich wird, bedürfen religiöse Verbände – unter ihnen die mit der katholischen Kirche verbundenen Institutionen – der Freiheit, nach ihren eigenen Prinzipien und spezifischen Überzeugungen zu handeln, die auf dem Glauben und der offiziellen Lehre der Kirche beruhen. Auf diese Weise werden so grundlegende Rechte wie die Religions-, Gewissens und Versammlungsfreiheit gewährleistet. Die Engel, die von der wunderbaren Decke dieses altehrwürdigen Saales auf uns herabblicken, erinnern uns an die lange Tradition, aus der sich die britische parlamentarische Demokratie entwickelt hat. Sie erinnern uns daran, daß Gott stets über uns wacht, uns führt und uns schützt. Und sie laden uns ein, den entscheidenden Beitrag anzuerkennen, den der Glaube zum Leben dieses Landes geleistet hat und noch weiter leisten kann.

Mister Speaker, ich danke Ihnen einmal mehr für die Gelegenheit, kurz zu diesem erlesenen Personenkreis zu sprechen. Gerne versichere ich Ihnen und dem Lord Speaker meine besten Wünsche und mein beständiges Gebet für Sie und für die fruchtbare Arbeit beider Häuser dieses altehrwürdigen Parlaments. Vielen Dank und Gott segne sie alle!

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ENCUENTRO CON REPRESENTANTES DE LA SOCIEDAD BRITÁNICA

DISCURSO DEL SANTO PADRE BENEDICTO XVI*

Westminster Hall - City of Westminster
Viernes 17 de septiembre de 2010

Señor Orador:

Gracias por sus palabras de bienvenida en nombre de esta distinguida asamblea. Al dirigirme a ustedes, soy consciente del gran privilegio que se me ha concedido de poder hablar al pueblo británico y a sus representantes en Westminster Hall, un edificio de significación única en la historia civil y política del pueblo de estas islas. Permítanme expresar igualmente mi estima por el Parlamento, presente en este lugar desde hace siglos y que ha tenido una profunda influencia en el desarrollo de los gobiernos democráticos entre las naciones, especialmente en la Commonwealth y en el mundo de habla inglesa en general. Vuestra tradición jurídica —“common law”— sirve de base a los sistemas legales de muchos lugares del mundo, y vuestra visión particular de los respectivos derechos y deberes del Estado y de las personas, así como de la separación de poderes, siguen inspirando a muchos en todo el mundo.

Al hablarles en este histórico lugar, pienso en los innumerables hombres y mujeres que durante siglos han participado en los memorables acontecimientos vividos entre estos muros y que han determinado las vidas de muchas generaciones de británicos y de otras muchas personas. En particular, quisiera recordar la figura de Santo Tomás Moro, el gran erudito inglés y hombre de Estado, quien es admirado por creyentes y no creyentes por la integridad con la que fue fiel a su conciencia, incluso a costa de contrariar al soberano de quien era un “buen servidor”, pues eligió servir primero a Dios. El dilema que afrontó Moro en aquellos tiempos difíciles, la perenne cuestión de la relación entre lo que se debe al César y lo que se debe a Dios, me ofrece la oportunidad de reflexionar brevemente con ustedes sobre el lugar apropiado de las creencias religiosas en el proceso político.

La tradición parlamentaria de este país debe mucho al instinto nacional de moderación, al deseo de alcanzar un genuino equilibrio entre las legítimas reivindicaciones del gobierno y los derechos de quienes están sujetos a él. Mientras se han dado pasos decisivos en muchos momentos de vuestra historia para delimitar el ejercicio del poder, las instituciones políticas de la nación se han podido desarrollar con un notable grado de estabilidad. En este proceso, Gran Bretaña se ha configurado como una democracia pluralista que valora enormemente la libertad de expresión, la libertad de afiliación política y el respeto por el papel de la ley, con un profundo sentido de los derechos y deberes individuales, y de la igualdad de todos los ciudadanos ante la ley. Si bien con otro lenguaje, la Doctrina Social de la Iglesia tiene mucho en común con dicha perspectiva, en su preocupación primordial por la protección de la dignidad única de toda persona humana, creada a imagen y semejanza de Dios, y en su énfasis en los deberes de la autoridad civil para la promoción del bien común.

Con todo, las cuestiones fundamentales en juego en la causa de Tomás Moro continúan presentándose hoy en términos que varían según las nuevas condiciones sociales. Cada generación, al tratar de progresar en el bien común, debe replantearse: ¿Qué exigencias pueden imponer los gobiernos a los ciudadanos de manera razonable? Y ¿qué alcance pueden tener? ¿En nombre de qué autoridad pueden resolverse los dilemas morales? Estas cuestiones nos conducen directamente a la fundamentación ética de la vida civil. Si los principios éticos que sostienen el proceso democrático no se rigen por nada más sólido que el mero consenso social, entonces este proceso se presenta evidentemente frágil. Aquí reside el verdadero desafío para la democracia.

La reciente crisis financiera global ha mostrado claramente la inadecuación de soluciones pragmáticas y a corto plazo relativas a complejos problemas sociales y éticos. Es opinión ampliamente compartida que la falta de una base ética sólida en la actividad económica ha contribuido a agravar las dificultades que ahora están padeciendo millones de personas en todo el mundo. Ya que “toda decisión económica tiene consecuencias de carácter moral” (Caritas in veritate, 37), igualmente en el campo político, la dimensión ética de la política tiene consecuencias de tal alcance que ningún gobierno puede permitirse ignorar. Un buen ejemplo de ello lo encontramos en uno de los logros particularmente notables del Parlamento Británico: la abolición del tráfico de esclavos. La campaña que condujo a promulgar este hito legislativo estaba edificada sobre firmes principios éticos, enraizados en la ley natural, y brindó una contribución a la civilización de la cual esta nación puede estar orgullosa.

Así que, el punto central de esta cuestión es el siguiente: ¿Dónde se encuentra la fundamentación ética de las deliberaciones políticas? La tradición católica mantiene que las normas objetivas para una acción justa de gobierno son accesibles a la razón, prescindiendo del contenido de la revelación. En este sentido, el papel de la religión en el debate político no es tanto proporcionar dichas normas, como si no pudieran conocerlas los no creyentes. Menos aún proponer soluciones políticas concretas, algo que está totalmente fuera de la competencia de la religión. Su papel consiste más bien en ayudar a purificar e iluminar la aplicación de la razón al descubrimiento de principios morales objetivos. Este papel “corrector” de la religión respecto a la razón no siempre ha sido bienvenido, en parte debido a expresiones deformadas de la religión, tales como el sectarismo y el fundamentalismo, que pueden ser percibidas como generadoras de serios problemas sociales. Y a su vez, dichas distorsiones de la religión surgen cuando se presta una atención insuficiente al papel purificador y vertebrador de la razón respecto a la religión. Se trata de un proceso en doble sentido. Sin la ayuda correctora de la religión, la razón puede ser también presa de distorsiones, como cuando es manipulada por las ideologías o se aplica de forma parcial en detrimento de la consideración plena de la dignidad de la persona humana. Después de todo, dicho abuso de la razón fue lo que provocó la trata de esclavos en primer lugar y otros muchos males sociales, en particular la difusión de las ideologías totalitarias del siglo XX. Por eso deseo indicar que el mundo de la razón y el mundo de la fe —el mundo de la racionalidad secular y el mundo de las creencias religiosas— necesitan uno de otro y no deberían tener miedo de entablar un diálogo profundo y continuo, por el bien de nuestra civilización.

En otras palabras, la religión no es un problema que los legisladores deban solucionar, sino una contribución vital al debate nacional. Desde este punto de vista, no puedo menos que manifestar mi preocupación por la creciente marginación de la religión, especialmente del cristianismo, en algunas partes, incluso en naciones que otorgan un gran énfasis a la tolerancia. Hay algunos que desean que la voz de la religión se silencie, o al menos que se relegue a la esfera meramente privada. Hay quienes esgrimen que la celebración pública de fiestas como la Navidad deberían suprimirse según la discutible convicción de que ésta ofende a los miembros de otras religiones o de ninguna. Y hay otros que sostienen —paradójicamente con la intención de suprimir la discriminación— que a los cristianos que desempeñan un papel público se les debería pedir a veces que actuaran contra su conciencia. Éstos son signos preocupantes de un fracaso en el aprecio no sólo de los derechos de los creyentes a la libertad de conciencia y a la libertad religiosa, sino también del legítimo papel de la religión en la vida pública. Quisiera invitar a todos ustedes, por tanto, en sus respectivos campos de influencia, a buscar medios de promoción y fomento del diálogo entre fe y razón en todos los ámbitos de la vida nacional.

Vuestra disposición a actuar así ya está implícita en la invitación sin precedentes que se me ha brindado hoy. Y se ve reflejada en la preocupación en diversos ámbitos en los que vuestro gobierno trabaja con la Santa Sede. En el ámbito de la paz, ha habido conversaciones para la elaboración de un tratado internacional sobre el comercio de armas; respecto a los derechos humanos, la Santa Sede y el Reino Unido se han congratulado por la difusión de la democracia, especialmente en los últimos sesenta y cinco años; en el campo del desarrollo, se ha colaborado en la reducción de la deuda, en el comercio justo y en la ayuda al desarrollo, especialmente a través del International Finance Facility, del International Immunization Bond, y del Advanced Market Commitment. Igualmente, la Santa Sede tiene interés en colaborar con el Reino Unido en la búsqueda de nuevas vías de promoción de la responsabilidad medioambiental, en beneficio de todos.

Observo asimismo que el Gobierno actual compromete al Reino Unido a asignar el 0,7% de la renta nacional a la ayuda al desarrollo hasta el año 2013. En los últimos años, ha sido alentador percibir signos positivos de un crecimiento mundial de la solidaridad hacia los pobres. Sin embargo, para concretar esta solidaridad en acciones eficaces se requieren nuevas ideas que mejoren las condiciones de vida en muchas áreas importantes, tales como la producción de alimentos, el agua potable, la creación de empleo, la educación, el apoyo a las familias, sobre todo emigrantes, y la atención sanitaria básica. Donde hay vidas humanas de por medio, el tiempo es siempre limitado: el mundo ha sido también testigo de los ingentes recursos que los gobiernos pueden emplear en el rescate de instituciones financieras consideradas “demasiado grandes para que fracasen”. Desde luego, el desarrollo humano integral de los pueblos del mundo no es menos importante. He aquí una empresa digna de la atención mundial, que es en verdad “demasiado grande para que fracase”.

Esta visión general de la cooperación reciente entre el Reino Unido y la Santa Sede muestra cuánto progreso se ha realizado en los años transcurridos desde el establecimiento de relaciones diplomáticas bilaterales, promoviendo en todo el mundo los muchos valores fundamentales que compartimos. Confío y rezo para que esta relación continúe dando frutos y que se refleje en una creciente aceptación de la necesidad de diálogo y de respeto en todos los niveles de la sociedad entre el mundo de la razón y el mundo de la fe. Estoy convencido de que, también dentro de este país, hay muchas áreas en las que la Iglesia y las autoridades públicas pueden trabajar conjuntamente por el bien de los ciudadanos, en consonancia con la histórica costumbre de este Parlamento de invocar la asistencia del Espíritu sobre quienes buscan mejorar las condiciones de toda la humanidad. Para que dicha cooperación sea posible, las entidades religiosas —incluidas las instituciones vinculadas a la Iglesia católica— necesitan tener libertad de actuación conforme a sus propios principios y convicciones específicas basadas en la fe y el magisterio oficial de la Iglesia. Así se garantizarán derechos fundamentales como la libertad religiosa, la libertad de conciencia y la libertad de asociación. Los ángeles que nos contemplan desde el espléndido cielo de este antiguo salón nos recuerdan la larga tradición en la que la democracia parlamentaria británica se ha desarrollado. Nos recuerdan que Dios vela constantemente para guiarnos y protegernos; y, a su vez, nos invitan a reconocer la contribución vital que la religión ha brindado y puede seguir brindando a la vida de la nación.

Señor Orador, le agradezco una vez más la oportunidad que me ha brindado de poder dirigirme brevemente a esta distinguida asamblea. Les aseguro mis mejores deseos y mis oraciones por ustedes y por los fructuosos trabajos de las dos Cámaras de este antiguo Parlamento. Gracias y que les Dios bendiga a todos ustedes.

*L'Osservatore Romano. Edición semanal en lengua española, n°39, p.3, 4.

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ENCONTRO COM AS AUTORIDADES CIVIS

DISCURSO DO SANTO PADRE

Parlamento de Londres

Sexta-feira, 17 de Setembro de 2010


Senhor Presidente!

Agradeço-lhe as palavras de boas-vindas que me dirigiu em nome desta distinta assembleia. Ao dirigir-me a Vossa Excelência, estou consciente do privilégio que me é concedido de falar ao povo britânico e aos seus representantes na Westminster Hall, um edifício que tem um significado singular na história civil e política dos habitantes destas Ilhas. Permiti-me manifestar a minha estima pelo Parlamento, que há séculos tem sede neste lugar e que teve uma influência realmente profunda sobre o desenvolvimento de formas de governo participativas no mundo, especialmente no âmbito da Commonwealth e, de uma maneira mais geral, nos países de expressão inglesa. A vossa tradição de «common law» constitui o fundamento do sistema legal em numerosas nações, e a vossa visão particular dos respectivos direitos e deveres do Estado e do cidadão individualmente, bem como da separação dos poderes, permanece como uma fonte de inspiração para muitos no mundo.

Enquanto vos falo neste lugar histórico, penso nos inúmeros homens e mulheres que, ao longo dos séculos, desempenharam o seu papel em acontecimentos importantes que tiveram lugar entre estas paredes e marcaram a vida de muitas gerações de britânicos e de outros povos. De modo particular, gostaria de recordar a figura de São Tomás More, o grande estudioso e estadista inglês, admirado por crentes e não-crentes, em virtude da integridade com que ele foi capaz de seguir a sua própria consciência, mesmo à custa de contrariar o seu soberano, de quem era um «bom servidor», porque tinha preferido servir primeiro Deus. O dilema com que Tomás More se confrontava, naqueles tempos difíceis, a perene problemática da relação entre aquilo que é devido a César e o que é devido a Deus, oferece-me a oportunidade de ponderar brevemente convosco sobre o justo lugar que o credo religioso conserva no processo político.

A tradição parlamentar deste país deve muito ao sentido instintivo de moderação presente na Nação, ao desejo de alcançar um justo equilíbrio entre as exigências legítimas do poder do Estado e os direitos daqueles que lhe estão sujeitos. Se por um lado, na vossa história, foram dados numerosas vezes passos decisivos para estabelecer limites ao exercício do poder, por outro, as instituições políticas da Nação foram capazes de evoluir no interior de um notável grau de estabilidade. Ao longo deste processo histórico, a Grã-Bretanha sobressaiu como uma democracia pluralista, que atribui um grande valor à liberdade de expressão, à liberdade de filiação política e ao respeito pelo Estado de direito, com um vigoroso sentido dos direitos e deveres de cada indivíduo, bem como da igualdade de todos os cidadãos diante da lei. A doutrina social católica, embora tenha sido formulada numa linguagem diversificada, tem muito em comum com este abordagem, se tivermos em consideração a sua solicitude fundamental pela salvaguarda da dignidade de cada pessoa, criada à imagem e semelhança de Deus, e o realce que dá do dever que as autoridades civis têm de promover o bem comum.

E, na verdade, as questões fundamentais que estiveram em jogo no processo contra Tomás More continuam a apresentar-se, em termos sempre novos, com a transformação das condições sociais. Cada geração, enquanto procura promover o bem comum, deve perguntar sempre de novo: quais são as exigências que os governos podem impor razoavelmente aos seus próprios cidadãos, e até onde elas podem estender-se? Que autoridade é possível interpelar, para resolver os dilemas morais? Estas questões levam-nos directamente aos fundamentos éticos do discurso civil. Se os princípios morais que sustentam o processo democrático não estiverem assentes, por sua vez, em nada mais sólido do que no consenso social, então a fragilidade do processo demonstrar-se-á em toda a sua evidência. Eis o principal desafio da democracia.

A inadequação de soluções pragmáticas, a curto prazo, para os complexos problemas sociais e éticos foi ressaltada pela recente crise financeira global. Houve um consenso sobre o facto de que a falta de um sólido fundamento ético da actividade económica contribuiu para criar a situação de grave dificuldade na qual hoje se encontram milhões de pessoas no mundo inteiro. Assim como «cada decisão económica tem uma consequência de índole moral» (Caritas in veritate, 37), analogamente, no campo político, a dimensão moral das políticas postas em prática tem consequências de vasto alcance, que nenhum governo pode ignorar. Uma exemplificação positiva daquilo que se pode encontrar numa das conquistas particularmente notáveis no Parlamento britânico: a abolição do comércio dos escravos. A campanha que levou a esta legislação epocal fundamentou-se em princípios morais sólidos, assentes sobre a lei natural, e chegando a constituir uma contribuição para a civilização, da qual esta Nação justamente pode sentir-se orgulhosa.

Portanto, a questão fulcral em jogo aqui é a seguinte: onde pode ser encontrado o fundamento ético para as escolhas políticas? A tradição católica afirma que as normas objectivas que governam o recto agir são acessíveis à razão, prescindindo do conteúdo da Revelação. Em conformidade com esta compreensão, o papel da religião no debate político não consiste tanto em oferecer tais normas, como se elas não pudessem ser conhecidas pelos não-crentes — muito menos consiste em propor soluções políticas concretas, o que está totalmente fora da competência da religião — mas sobretudo em ajudar a purificar e lançar luz sobre a aplicação da razão na descoberta dos princípios morais objectivos. Mas este papel «correctivo» da religião em relação à razão nem sempre é bem acolhido, em parte porque determinadas formas ambíguas de religião, como o sectarismo e o fundamentalismo, podem mostrar-se elas mesmas como uma causa de sérios problemas sociais. E, por sua vez, estas ambiguidades da religião sobressaem quando não se presta uma atenção suficiente ao papel purificador e estruturador da razão, no interior da religião. Trata-se de um processo que funciona em duplo sentido. Com efeito, sem a correcção oferecida pela religião, até a razão pode tornar-se vítima de ambiguidades, como acontece quando ela é manipulada pela ideologia, ou então aplicada de uma maneira parcial, sem ter em consideração plenamente a dignidade da pessoa humana. Considerando bem, foi precisamente este uso ambíguo da razão que deu origem ao comércio dos escravos e, sucessivamente, a muitos outros males sociais, não menos grave as ideologias totalitárias do século xx. Por isso, gostaria de sugerir que o mundo da razão e o mundo da fé — o mundo da secularidade racional e o mundo do credo religioso — precisam um do outro, e não deveriam ter medo de entrar num diálogo profundo e contínuo, para o bem da nossa civilização.

Por outras palavras, para os legisladores a religião não representa um problema a resolver, mas um factor que contribui de forma vital para o debate público na nação. Neste contexto, não posso deixar de manifestar a minha preocupação diante da crescente marginalização da religião, de modo particular do Cristianismo, que se vai consolidando em determinados ambientes, também em nações que atribuem um grande valor à tolerância. Existem pessoas segundo as quais a voz da religião deveria ser silenciada ou, na melhor das hipóteses, relegada à esfera puramente particular. Outros ainda afirmam que a celebração pública de festividades como o Natal deveria ser desencorajada, segundo a questionável convicção de que ela poderia de alguma maneira ofender aqueles que pertencem a outras ou a nenhuma religião. E há outros ainda que — paradoxalmente com a finalidade de eliminar as discriminações — chegam a considerar que os cristãos que desempenham funções públicas deveriam, em determinados casos, agir contra a própria consciência. Trata-se de sinais preocupantes da incapacidade de ter na justa consideração não apenas os direitos dos crentes à liberdade de consciência e de religião, mas também o papel legítimo da religião na esfera pública. Por conseguinte, gostaria de convidar todos vós, cada um na sua respectiva esfera de influência, a procurar caminhos para promover e encorajar o diálogo entre fé e razão, a todos os níveis da vida nacional.

A vossa disponibilidade neste sentido já se manifestou no convite sem precedentes que me dirigistes hoje, e encontra expressão naqueles sectores de interesse em que o vosso Governo se tem comprometido juntamente com a Santa Sé. No campo da paz houve intercâmbios a propósito da elaboração de um tratado internacional sobre o comércio de armas; sobre os direitos humanos, a Santa Sé e o Reino Unido viram positivamente o difundir-se da democracia, de modo especial nos últimos 65 anos; na área do desenvolvimento houve a colaboração no perdão da dívida, no comércio equitativo e no financiamento do desenvolvimento, de forma particular através da «International Finance Facility», do «International Immunization Bond» e do «Advanced Market Commitment». Além disso, a Santa Sé sente o desejo de procurar, juntamente com o Reino Unido, novos caminhos para promover a responsabilidade ambiental, para o benefício de todos.

Depois, observo que o actual Governo se comprometeu em destinar, até ao ano de 2013, 0,7% da renda nacional a favor das ajudas ao desenvolvimento. Foi animador, ao longo dos últimos anos, observar os sinais positivos de um aumento da solidariedade para com os mais pobres, e isto diz respeito ao mundo inteiro. Todavia, para traduzir esta solidariedade em obra eficaz são necessárias ideias novas, que melhorem as condições de vida em campos importantes como a produção dos alimentos, a purificação da água, a criação de postos de trabalho, a formação, a ajuda às famílias, especialmente dos migrantes, e os serviços médicos básicos. Quando a vida humana está em jogo, o tempo torna-se sempre breve: na verdade, o mundo tem sido testemunha dos vastos recursos que os Governos são capazes de reunir para salvar instituições financeiras consideradas «demasiado grandes para falir». Sem dúvida, o desenvolvimento integral dos povos da terra não é menos importante: trata-se de um empreendimento digno da atenção do mundo, verdadeiramente «demasiado grande para falir».

Esta consideração geral sobre a cooperação recente entre o Reino Unido e a Santa Sé mostra bem quanto progresso foi alcançado nos anos passados pelo estabelecimento das relações diplomáticas bilaterais, em benefício da promoção no mundo dos numerosos valores fundamentais que compartilhamos. Espero e rezo para que esta relação continue a dar fruto e que se reflicta numa crescente aceitação da necessidade do diálogo e do respeito, a todos os níveis da sociedade, entre o mundo da razão e o mundo da fé. Estou convicto de que também neste país existem muitos campos em que a Igreja e as autoridades públicas podem trabalhar em conjunto pelo bem dos cidadãos, em harmonia com a histórica prática deste Parlamento de invocar a orientação do Espírito sobre quantos procuram melhorar as condições de vida de todo o género humano. A fim de que esta cooperação seja possível, as instituições religiosas, inclusive aquelas ligadas à Igreja católica, devem ser livres de agir de acordo com os princípios e as convicções específicas que lhes são próprias, fundamentadas na fé e no ensinamento oficial da Igreja. Deste modo, poderão ser garantidos aqueles direitos fundamentais como a liberdade religiosa, a liberdade de consciência e a liberdade de associação. Os anjos que nos observam da magnífica abóbada desta antiga Sala recordam-nos a longa tradição a partir da qual o Parlamento britânico se desenvolveu. Eles recordam-nos que Deus vela constantemente sobre nós, para nos guiar e nos proteger. E eles exortam-nos a reconhecer a contribuição vital que o credo religioso deu e continua a oferecer à vida da Nação.

Senhor Presidente, agradeço-lhe mais uma vez esta oportunidade de me dirigir brevemente a esta ilustre assembleia. Permita-me assegurar-lhe, assim como ao Senhor Presidente da Câmara dos Lords, os meus melhores votos e a minha oração constante por Vós e pelo trabalho frutuoso de ambas as Câmaras deste antigo Parlamento. Obrigado, e Deus abençoe todos vós!

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