RENCONTRE AVEC LE
PARLEMENT ET LA BRITISH SOCIETY
ALLOCUTION DU SAINT-PÈRE
BENOÎT XVI*
Monsieur le Speaker,
Je vous remercie des
paroles de bienvenue que vous venez de m’adresser au nom des membres distingués
de cette assemblée. En m’adressant à vous, j’ai bien conscience du privilège
qui m’est ainsi donné d’adresser la parole au peuple britannique et à ses Représentants
au Palais de Westminster, édifice auréolé d’une signification unique dans
l’histoire civile et politique du peuple de ces Iles. Permettez-moi d’exprimer
mon estime pour le Parlement qui siège en ce lieu depuis des siècles et qui a
eu une influence si profonde pour le développement du gouvernement participatif
dans les nations, en particulier au sein du Commonwealth et dans le monde de
l’anglophonie en général. Votre tradition de droit commun sert de base aux
systèmes législatifs en bien des régions du monde, et votre conception
particulière des droits et des devoirs respectifs de l’État et des citoyens,
ainsi que de la séparation des pouvoirs, continue d’en inspirer beaucoup sur
notre planète.
Tandis que je vous parle
en cette enceinte chargée d’histoire, je pense aux hommes et aux femmes
innombrables des siècles passés ayant joué un rôle important en des événements
marquants qui se sont déroulés dans ces murs ; ils ont laissé leur empreinte
sur des générations de Britanniques et de bien d’autres aussi. En particulier,
j’évoque la figure de saint Thomas More, intellectuel et homme d’État anglais
de grande envergure, qui est admiré aussi bien par les croyants que par les
non-croyants pour l’intégrité avec laquelle il a suivi sa conscience, fusse au prix
de déplaire au Souverain dont il était le « bon serviteur », et cela parce
qu’il avait choisi de servir Dieu avant tout. Le dilemme que More a dû
affronter en des temps difficiles, l’éternelle question du rapport entre ce qui
est dû à César et ce qui est dû à Dieu, m’offre l’opportunité de réfléchir
brièvement avec vous sur la juste place de la croyance religieuse à l’intérieur
de la vie politique.
La tradition
parlementaire de ce pays doit beaucoup à la tendance naturelle de votre nation
pour la modération, au désir d’arriver à un équilibre véritable entre les
exigences légitimes du gouvernement et les droits de ceux qui y sont soumis.
Tandis que des mesures décisives ont été prises à plusieurs époques de votre
histoire afin de définir des limites dans l’exercice du pouvoir, les
institutions politiques de la nation ont pu évoluer dans un espace remarquable
de stabilité. Dans ce processus, la Grande-Bretagne est apparue comme une
démocratie pluraliste qui attache une grande valeur à la liberté de parole, à
la liberté d’obédience politique et au respect de la primauté du droit comme
règle de conduite, accompagné d’un sens très fort des droits et des devoirs de
chacun, ainsi que de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. S’il
s’exprime d’une manière différente, l’enseignement social de l’Église
catholique a bien des points communs avec cette approche, aussi bien quand il
s’agit de protéger avec fermeté la dignité unique de toute personne humaine,
créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, que lorsqu’il souligne avec force
le devoir qu’ont les autorités civiles de promouvoir le bien commun.
Et pourtant, les
questions fondamentales qui étaient en jeu dans le procès de Thomas More,
continuent à se présenter, même si c’est de manière différente, à mesure qu’apparaissent
de nouvelles conditions sociales. Chaque génération, en cherchant à faire
progresser le bien commun, doit à nouveau se poser la question : quelles sont
les exigences que des gouvernements peuvent raisonnablement imposer aux
citoyens, et jusqu’où cela peut-il aller ? En faisant appel à quelle autorité
les dilemmes moraux peuvent-ils être résolus ? et le bien commun promu ? Ces
questions nous mènent directement aux fondements éthiques du discours civil. Si
les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont
eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la
fragilité du processus ne devient que trop évidente – là est le véritable défi
pour la démocratie.
L’inaptitude des
solutions pragmatiques, à court-terme, devant les problèmes sociaux et éthiques
complexes a été amplement démontrée par la récente crise financière mondiale.
Il existe un large consensus pour reconnaître que le manque d’un solide
fondement éthique de l’activité économique a contribué aux graves difficultés
qui éprouvent des millions de personnes à travers le monde entier. De même que
« toute décision économique a une conséquence de caractère moral » (Caritas
in veritate, 37), ainsi, dans le domaine politique, la dimension éthique a
des conséquences de longue portée qu’aucun gouvernement ne peut se permettre
d’ignorer. Nous trouvons un exemple positif de cela dans l’un des succès
particulièrement remarquable du Parlement britannique : l’abolition de la
traite des esclaves. La campagne qui a abouti à cette législation reposait sur
des principes éthiques solides, enracinés dans la loi naturelle, et fut ainsi
rendue une contribution à la civilisation dont votre nation peut justement être
fière.
Mais alors la question
centrale qui se pose est celle-ci : où peut-on trouver le fondement éthique des
choix politiques ? La tradition catholique soutient que les normes objectives
qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le
contenu de la Révélation. Selon cette approche, le rôle de la religion dans le
débat politique n’est pas tant celui de fournir ces normes, comme si elles ne
pouvaient pas être connues par des non-croyants – encore moins de proposer des
solutions politiques concrètes, ce qui de toute façon serait hors de la compétence
de la religion – mais plutôt d’aider à purifier la raison et de donner un
éclairage pour la mise en œuvre de celle-ci dans la découverte de principes
moraux objectifs. Ce rôle « correctif » de la religion à l’égard de la raison
n’est toutefois pas toujours bien accueilli, en partie parce que des formes
déviantes de religion, telles que le sectarisme et le fondamentalisme, peuvent
être perçues comme susceptibles de créer elles-mêmes de graves problèmes
sociaux. A leur tour, ces déformations de la religion surgissent quand n’est
pas accordée une attention suffisante au rôle purifiant et structurant de la
raison à l’intérieur de la religion. Il s’agit d’un processus à deux sens. Sans
le correctif apporté par la religion, d’ailleurs, la raison aussi peut tomber
dans des distorsions, comme lorsqu’elle est manipulée par l’idéologie, ou
lorsqu’elle est utilisée de manière partiale si bien qu’elle n’arrive plus à
prendre totalement en compte la dignité de la personne humaine. C’est ce
mauvais usage de la raison qui, en fin de compte, fut à l’origine du trafic des
esclaves et de bien d’autres maux sociaux dont les idéologies totalitaires du
20ème siècle ne furent pas les moindres. C’est pourquoi, je voudrais
suggérer que le monde de la raison et de la foi, le monde de la rationalité
séculière et le monde de la croyance religieuse reconnaissent qu’ils ont besoin
l’un de l’autre, qu’ils ne doivent pas craindre d’entrer dans un profond
dialogue permanent, et cela pour le bien de notre civilisation.
La religion, en d’autres
termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle
est une contribution vitale au dialogue national. Dans cette optique, je ne
puis que manifester ma préoccupation devant la croissante marginalisation de la
religion, particulièrement du christianisme, qui s’installe dans certains
domaines, même dans des nations qui mettent si fortement l’accent sur la
tolérance. Certains militent pour que la voix de la religion soit étouffée, ou
tout au moins reléguée à la seule sphère privée. D’autres soutiennent que la
célébration publique de certaines fêtes, comme Noël, devrait être découragée,
en arguant de manière peu défendable que cela pourrait offenser de quelque
manière ceux qui professent une autre religion ou qui n’en ont pas. Et d’autres
encore soutiennent – paradoxalement en vue d’éliminer les discriminations – que
les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés en
certains cas d’agir contre leur conscience. Ce sont là des signes inquiétants
de l’incapacité d’apprécier non seulement les droits des croyants à la liberté
de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion dans
la vie publique. Je voudrais donc vous inviter tous, dans vos domaines
d’influence respectifs, à chercher les moyens de promouvoir et d’encourager le
dialogue entre foi et raison à tous les niveaux de la vie nationale.
Votre disponibilité en ce
sens est déjà manifeste par l’invitation exceptionnelle que vous m’avez offerte
aujourd’hui. Et elle trouve aussi une expression dans les questions sur
lesquelles votre Gouvernement a engagé un dialogue avec le Saint-Siège. En ce
qui concerne la paix, il y a eu des échanges à propos de l’élaboration d’un
traité international sur le trafic d’armes ; à propos des droits de l’homme, le
Saint-Siège et le Royaume-Uni se sont réjouis des progrès de la démocratie,
spécialement au cours des soixante-cinq dernières années ; en ce qui concerne
le développement, des collaborations se sont mises en place pour l’allègement
de la dette, pour un marché équitable et pour le financement du développement,
en particulier à travers l’International Finance Facility, l’International
Immunisation Bond et l’Advanced Market Commitment. Le Saint-Siège espère
aussi pouvoir explorer avec le Royaume-Uni de nouvelles voies pour promouvoir
une mentalité responsable vis-à-vis de l’environnement, pour le bien de tous.
Je remarque aussi que
l’actuel Gouvernement a engagé le Royaume-Uni à consacrer 0,7% du revenu
national pour l’aide au développement d’ici à 2013. C’est dernières années des
signes encourageants ont pu être observés de par le monde concernant un souci
plus grand de solidarité avec les pauvres. Mais pour que cette solidarité
s’exprime en actions effectives, il est nécessaire de repenser les moyens qui
amélioreront les conditions de vie dans de nombreux domaines, allant de la
production alimentaire, à l’eau potable, à la création d’emplois, à
l’éducation, au soutien des familles, spécialement les migrants, et aux soins
médicaux de base. Là où des vies humaines sont en jeu, le temps est toujours
court : toutefois le monde a été témoin des immenses ressources que les
gouvernements peuvent mettre à disposition lorsqu’il s’agit de venir au secours
d’institutions financières retenues comme « trop importantes pour être vouées à
l’échec ». Il ne peut être mis en doute que le développement humain intégral
des peuples du monde n’est pas moins important : voilà bien une entreprise qui
mérite l’attention du monde, et qui est véritablement « trop importante pour être
vouée à l’échec ».
Ce panorama de récents
aspects de la coopération entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège montre bien
tout les progrès qui ont été accomplis, au long des années qui se sont écoulées
depuis l’établissement de relations diplomatiques bilatérales, afin de
promouvoir, à travers le monde, les nombreuses valeurs fondamentales que nous
partageons. J’espère et je prie pour que ces relations continuent à être
fructueuses, et pour qu’elles se reflètent dans une acceptation croissante du
besoin de dialogue et de respect à tous les niveaux de la société entre le
monde de la raison et le monde de la foi. Je suis convaincu que, dans ce pays
également, il y a de nombreux domaines où l’Église et les autorités civiles
peuvent travailler ensemble pour le bien des habitants, en harmonie avec la
pratique historique de ce Parlement d’invoquer la guidance du Saint-Esprit sur
ceux qui cherchent à améliorer la condition de tous. Afin que cette coopération
soit possible, les groupes religieux – incluant des institutions en relation
avec l’Église catholique – ont besoin d’être libres pour agir en accord avec
leurs propres principes et leurs convictions spécifiques basés sur la foi et
l’enseignement officiel de l’Église. Ainsi, ces droits fondamentaux que sont la
liberté religieuse, la liberté de conscience et la liberté d’association,
seront garantis.
Les anges qui nous
regardent depuis le magnifique plafond de cet antique Palais, nous rappellent
la longue tradition à partir de laquelle le Parlement britannique a évolué. Ils
nous rappellent que Dieu veille constamment sur nous pour nous guider et nous
protéger. Et ils nous invitent à faire nôtre la contribution essentielle que la
croyance religieuse a apportée et continue d’apporter à la vie de la nation.
Monsieur le Speaker, je
vous remercie encore de cette invitation à m’adresser brièvement à cette
assemblée distinguée. Permettez-moi de vous assurer, vous-même et le Lord
Speaker, de mes vœux les meilleurs et de ma prière pour vous et pour les
travaux féconds des deux Chambres de cet antique Parlement. Merci, et que Dieu
vous bénisse !
*L'Osservatore Romano.
Edition hebdomadaire en langue française n°38 p.10, 11.
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ADDRESS OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI*
Mr Speaker,
Thank you for your words
of welcome on behalf of this distinguished gathering. As I address you, I am
conscious of the privilege afforded me to speak to the British people and their
representatives in Westminster Hall, a building of unique significance in the
civil and political history of the people of these islands. Allow me also to
express my esteem for the Parliament which has existed on this site for
centuries and which has had such a profound influence on the development of
participative government among the nations, especially in the Commonwealth and
the English-speaking world at large. Your common law tradition serves as the
basis of legal systems in many parts of the world, and your particular vision
of the respective rights and duties of the state and the individual, and of the
separation of powers, remains an inspiration to many across the globe.
As I speak to you in this
historic setting, I think of the countless men and women down the centuries who
have played their part in the momentous events that have taken place within
these walls and have shaped the lives of many generations of Britons, and others
besides. In particular, I recall the figure of Saint Thomas More, the great
English scholar and statesman, who is admired by believers and non-believers
alike for the integrity with which he followed his conscience, even at the cost
of displeasing the sovereign whose “good servant” he was, because he chose to
serve God first. The dilemma which faced More in those difficult times, the
perennial question of the relationship between what is owed to Caesar and what
is owed to God, allows me the opportunity to reflect with you briefly on the
proper place of religious belief within the political process.
This country’s
Parliamentary tradition owes much to the national instinct for moderation, to
the desire to achieve a genuine balance between the legitimate claims of
government and the rights of those subject to it. While decisive steps have
been taken at several points in your history to place limits on the exercise of
power, the nation’s political institutions have been able to evolve with a
remarkable degree of stability. In the process, Britain has emerged as a
pluralist democracy which places great value on freedom of speech, freedom of
political affiliation and respect for the rule of law, with a strong sense of
the individual’s rights and duties, and of the equality of all citizens before
the law. While couched in different language, Catholic social teaching has much
in common with this approach, in its overriding concern to safeguard the unique
dignity of every human person, created in the image and likeness of God, and in
its emphasis on the duty of civil authority to foster the common good.
And yet the fundamental
questions at stake in Thomas More’s trial continue to present themselves in
ever-changing terms as new social conditions emerge. Each generation, as it
seeks to advance the common good, must ask anew: what are the requirements that
governments may reasonably impose upon citizens, and how far do they extend? By
appeal to what authority can moral dilemmas be resolved? These questions take
us directly to the ethical foundations of civil discourse. If the moral
principles underpinning the democratic process are themselves determined by
nothing more solid than social consensus, then the fragility of the process
becomes all too evident - herein lies the real challenge for democracy.
The inadequacy of
pragmatic, short-term solutions to complex social and ethical problems has been
illustrated all too clearly by the recent global financial crisis. There is
widespread agreement that the lack of a solid ethical foundation for economic
activity has contributed to the grave difficulties now being experienced by
millions of people throughout the world. Just as “every economic decision has a
moral consequence” (Caritas
in Veritate, 37), so too in the political field, the ethical dimension of
policy has far-reaching consequences that no government can afford to ignore. A
positive illustration of this is found in one of the British Parliament’s
particularly notable achievements – the abolition of the slave trade. The
campaign that led to this landmark legislation was built upon firm ethical
principles, rooted in the natural law, and it has made a contribution to
civilization of which this nation may be justly proud.
The central question at
issue, then, is this: where is the ethical foundation for political choices to
be found? The Catholic tradition maintains that the objective norms governing
right action are accessible to reason, prescinding from the content of
revelation. According to this understanding, the role of religion in political
debate is not so much to supply these norms, as if they could not be known by
non-believers – still less to propose concrete political solutions, which would
lie altogether outside the competence of religion – but rather to help purify
and shed light upon the application of reason to the discovery of objective
moral principles. This “corrective” role of religion vis-à-vis reason is not
always welcomed, though, partly because distorted forms of religion, such as
sectarianism and fundamentalism, can be seen to create serious social problems
themselves. And in their turn, these distortions of religion arise when
insufficient attention is given to the purifying and structuring role of reason
within religion. It is a two-way process. Without the corrective supplied by
religion, though, reason too can fall prey to distortions, as when it is manipulated
by ideology, or applied in a partial way that fails to take full account of the
dignity of the human person. Such misuse of reason, after all, was what gave
rise to the slave trade in the first place and to many other social evils, not
least the totalitarian ideologies of the twentieth century. This is why I would
suggest that the world of reason and the world of faith – the world of secular
rationality and the world of religious belief – need one another and should not
be afraid to enter into a profound and ongoing dialogue, for the good of our
civilization.
Religion, in other words,
is not a problem for legislators to solve, but a vital contributor to the
national conversation. In this light, I cannot but voice my concern at the
increasing marginalization of religion, particularly of Christianity, that is
taking place in some quarters, even in nations which place a great emphasis on
tolerance. There are those who would advocate that the voice of religion be
silenced, or at least relegated to the purely private sphere. There are those
who argue that the public celebration of festivals such as Christmas should be
discouraged, in the questionable belief that it might somehow offend those of
other religions or none. And there are those who argue – paradoxically with the
intention of eliminating discrimination – that Christians in public roles
should be required at times to act against their conscience. These are worrying
signs of a failure to appreciate not only the rights of believers to freedom of
conscience and freedom of religion, but also the legitimate role of religion in
the public square. I would invite all of you, therefore, within your respective
spheres of influence, to seek ways of promoting and encouraging dialogue
between faith and reason at every level of national life.
Your readiness to do so
is already implied in the unprecedented invitation extended to me today. And it
finds expression in the fields of concern in which your Government has been
engaged with the Holy See. In the area of peace, there have been exchanges
regarding the elaboration of an international arms trade treaty; regarding
human rights, the Holy See and the United Kingdom have welcomed the spread of
democracy, especially in the last sixty-five years; in the field of development,
there has been collaboration on debt relief, fair trade and financing for
development, particularly through the International Finance Facility, the
International Immunization Bond, and the Advanced Market Commitment. The Holy
See also looks forward to exploring with the United Kingdom new ways to promote
environmental responsibility, to the benefit of all.
I also note that the
present Government has committed the United Kingdom to devoting 0.7% of
national income to development aid by 2013. In recent years it has been
encouraging to witness the positive signs of a worldwide growth in solidarity
towards the poor. But to turn this solidarity into effective action calls for
fresh thinking that will improve life conditions in many important areas, such
as food production, clean water, job creation, education, support to families,
especially migrants, and basic healthcare. Where human lives are concerned,
time is always short: yet the world has witnessed the vast resources that
governments can draw upon to rescue financial institutions deemed “too big to
fail”. Surely the integral human development of the world’s peoples is no less
important: here is an enterprise, worthy of the world’s attention, that is
truly “too big to fail”.
This overview of recent
cooperation between the United Kingdom and the Holy See illustrates well how
much progress has been made, in the years that have passed since the
establishment of bilateral diplomatic relations, in promoting throughout the
world the many core values that we share. I hope and pray that this
relationship will continue to bear fruit, and that it will be mirrored in a
growing acceptance of the need for dialogue and respect at every level of
society between the world of reason and the world of faith. I am convinced that,
within this country too, there are many areas in which the Church and the
public authorities can work together for the good of citizens, in harmony with
this Parliament’s historic practice of invoking the Spirit’s guidance upon
those who seek to improve the conditions of all mankind. For such cooperation
to be possible, religious bodies – including institutions linked to the
Catholic Church – need to be free to act in accordance with their own
principles and specific convictions based upon the faith and the official
teaching of the Church. In this way, such basic rights as religious freedom,
freedom of conscience and freedom of association are guaranteed. The angels
looking down on us from the magnificent ceiling of this ancient Hall remind us
of the long tradition from which British Parliamentary democracy has evolved.
They remind us that God is constantly watching over us to guide and protect us.
And they summon us to acknowledge the vital contribution that religious belief
has made and can continue to make to the life of the nation.
Mr Speaker, I thank you
once again for this opportunity briefly to address this distinguished audience.
Let me assure you and the Lord Speaker of my continued good wishes and prayers
for you and for the fruitful work of both Houses of this ancient Parliament.
Thank you and God bless you all!
*L'Osservatore Romano 19.9.2010
p.4.
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INCONTRO CON LE AUTORITÁ
CIVILI
DISCORSO DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI*
Signor Presidente,
La ringrazio per le
parole di benvenuto che mi ha rivolto a nome di questa distinta assemblea. Nel
rivolgermi a voi, sono consapevole del privilegio che mi è concesso di parlare
al popolo britannico ed ai suoi rappresentanti nella Westminster Hall, un edificio
che ha un significato unico nella storia civile e politica degli abitanti di
queste Isole. Permettetemi di manifestare la mia stima per il Parlamento, che
da secoli ha sede in questo luogo e che ha avuto un’influenza così profonda
sullo sviluppo di forme di governo partecipative nel mondo, specialmente nel
Commonwealth e più in generale nei Paesi di lingua inglese. La vostra
tradizione di “common law” costituisce la base del sistema legale in molte
nazioni, e la vostra particolare visione dei rispettivi diritti e doveri dello
stato e del singolo cittadino, e della separazione dei poteri, rimane come
fonte di ispirazione per molti nel mondo.
Mentre parlo a voi in
questo luogo storico, penso agli innumerevoli uomini e donne che lungo i secoli
hanno svolto la loro parte in importanti eventi che hanno avuto luogo tra
queste mura e hanno segnato la vita di molte generazione di britannici e di
altri popoli. In particolare, vorrei ricordare la figura di San Tommaso Moro,
il grande studioso e statista inglese, ammirato da credenti e non credenti per
l’integrità con cui fu capace di seguire la propria coscienza, anche a costo di
dispiacere al sovrano, di cui era “buon servitore”, poiché aveva scelto di
servire Dio per primo. Il dilemma con cui Tommaso Moro si confrontava, in quei
tempi difficili, la perenne questione del rapporto tra ciò che è dovuto a
Cesare e ciò che è dovuto a Dio, mi offre l’opportunità di riflettere
brevemente con voi sul giusto posto che il credo religioso mantiene nel
processo politico.
La tradizione
parlamentare di questo Paese deve molto al senso istintivo di moderazione
presente nella Nazione, al desiderio di raggiungere un giusto equilibrio tra le
legittime esigenze del potere dello stato e i diritti di coloro che gli sono
soggetti. Se da un lato, nella vostra storia, sono stati compiuti a più riprese
dei passi decisivi per porre dei limiti all’esercizio del potere, dall’altro le
istituzioni politiche della nazione sono state in grado di evolvere all’interno
di un notevole grado di stabilità. In tale processo storico, la Gran Bretagna è
emersa come una democrazia pluralista, che attribuisce un grande valore alla
libertà di espressione, alla libertà di affiliazione politica e al rispetto
dello stato di diritto, con un forte senso dei diritti e doveri dei singoli, e
dell’uguaglianza di tutti i cittadini di fronte alla legge. La dottrina sociale
cattolica, pur formulata in un linguaggio diverso, ha molto in comune con un
tale approccio, se si considera la sua fondamentale preoccupazione per la salvaguardia
della dignità di ogni singola persona, creata ad immagine e somiglianza di Dio,
e la sua sottolineatura del dovere delle autorità civili di promuovere il bene
comune.
E, in verità, le
questioni di fondo che furono in gioco nel processo contro Tommaso Moro
continuano a presentarsi, in termini sempre nuovi, con il mutare delle
condizioni sociali. Ogni generazione, mentre cerca di promuovere il bene
comune, deve chiedersi sempre di nuovo: quali sono le esigenze che i governi
possono ragionevolmente imporre ai propri cittadini, e fin dove esse possono
estendersi? A quale autorità ci si può appellare per risolvere i dilemmi
morali? Queste questioni ci portano direttamente ai fondamenti etici del
discorso civile. Se i principi morali che sostengono il processo democratico
non si fondano, a loro volta, su nient’altro di più solido che sul consenso
sociale, allora la fragilità del processo si mostra in tutta la sua evidenza.
Qui si trova la reale sfida per la democrazia.
L’inadeguatezza di
soluzioni pragmatiche, di breve termine, ai complessi problemi sociali ed etici
è stata messa in tutta evidenza dalla recente crisi finanziaria globale. Vi è
un vasto consenso sul fatto che la mancanza di un solido fondamento etico
dell’attività economica abbia contribuito a creare la situazione di grave
difficoltà nella quale si trovano ora milioni di persone nel mondo. Così come
“ogni decisione economica ha una conseguenza di carattere morale” (Caritas
in Veritate, 37), analogamente, nel campo politico, la dimensione morale
delle politiche attuate ha conseguenze di vasto raggio, che nessun governo può
permettersi di ignorare. Una positiva esemplificazione di ciò si può trovare in
una delle conquiste particolarmente rimarchevoli del Parlamento britannico:
l’abolizione del commercio degli schiavi. La campagna che portò a questa
legislazione epocale, si basò su principi morali solidi, fondati sulla legge
naturale, e ha costituito un contributo alla civilizzazione di cui questa
nazione può essere giustamente orgogliosa.
La questione centrale in
gioco, dunque, è la seguente: dove può essere trovato il fondamento etico per
le scelte politiche? La tradizione cattolica sostiene che le norme obiettive
che governano il retto agire sono accessibili alla ragione, prescindendo dal
contenuto della rivelazione. Secondo questa comprensione, il ruolo della
religione nel dibattito politico non è tanto quello di fornire tali norme, come
se esse non potessero esser conosciute dai non credenti – ancora meno è quello
di proporre soluzioni politiche concrete, cosa che è del tutto al di fuori
della competenza della religione – bensì piuttosto di aiutare nel purificare e
gettare luce sull’applicazione della ragione nella scoperta dei principi morali
oggettivi. Questo ruolo “correttivo” della religione nei confronti della
ragione, tuttavia, non è sempre bene accolto, in parte poiché delle forme
distorte di religione, come il settarismo e il fondamentalismo, possono
mostrarsi esse stesse causa di seri problemi sociali. E, a loro volta, queste
distorsioni della religione emergono quando viene data una non sufficiente
attenzione al ruolo purificatore e strutturante della ragione all’interno della
religione. È un processo che funziona nel doppio senso. Senza il correttivo
fornito dalla religione, infatti, anche la ragione può cadere preda di
distorsioni, come avviene quando essa è manipolata dall’ideologia, o applicata
in un modo parziale, che non tiene conto pienamente della dignità della persona
umana. Fu questo uso distorto della ragione, in fin dei conti, che diede
origine al commercio degli schiavi e poi a molti altri mali sociali, non da
ultimo le ideologie totalitarie del ventesimo secolo. Per questo vorrei
suggerire che il mondo della ragione ed il mondo della fede – il mondo della
secolarità razionale e il mondo del credo religioso – hanno bisogno l’uno
dell’altro e non dovrebbero avere timore di entrare in un profondo e continuo
dialogo, per il bene della nostra civiltà.
La religione, in altre
parole, per i legislatori non è un problema da risolvere, ma un fattore che
contribuisce in modo vitale al dibattito pubblico nella nazione. In tale
contesto, non posso che esprimere la mia preoccupazione di fronte alla
crescente marginalizzazione della religione, in particolare del Cristianesimo,
che sta prendendo piede in alcuni ambienti, anche in nazioni che attribuiscono
alla tolleranza un grande valore. Vi sono alcuni che sostengono che la voce
della religione andrebbe messa a tacere, o tutt’al più relegata alla sfera
puramente privata. Vi sono alcuni che sostengono che la celebrazione pubblica
di festività come il Natale andrebbe scoraggiata, secondo la discutibile
convinzione che essa potrebbe in qualche modo offendere coloro che appartengono
ad altre religioni o a nessuna. E vi sono altri ancora che – paradossalmente
con lo scopo di eliminare le discriminazioni – ritengono che i cristiani che
rivestono cariche pubbliche dovrebbero, in determinati casi, agire contro la
propria coscienza. Questi sono segni preoccupanti dell’incapacità di tenere nel
giusto conto non solo i diritti dei credenti alla libertà di coscienza e di
religione, ma anche il ruolo legittimo della religione nella sfera pubblica.
Vorrei pertanto invitare tutti voi, ciascuno nelle rispettive sfere di
influenza, a cercare vie per promuovere ed incoraggiare il dialogo tra fede e
ragione ad ogni livello della vita nazionale.
La vostra disponibilità
in questo senso si è già manifestata nell’invito senza precedenti che mi avete
rivolto oggi, e trova espressione in quei settori di interesse nei quali il
vostro Governo si è impegnato insieme alla Santa Sede. Nel campo della pace, vi
sono stati degli scambi circa l’elaborazione di un trattato internazionale sul
commercio di armi; circa i diritti umani, la Santa Sede ed il Regno Unito hanno
visto positivamente il diffondersi della democrazia, specialmente negli ultimi
65 anni; nel campo dello sviluppo, vi è stata collaborazione nella remissione
del debito, nel commercio equo e nel finanziamento allo sviluppo, in
particolare attraverso la “International Finance Facility”, l’”International
Immunization Bond” e l’”Advanced Market Commitment”. La Santa Sede è inoltre
desiderosa di ricercare, con il Regno Unito, nuove strade per promuovere la
responsabilità ambientale, a beneficio di tutti.
Noto inoltre che
l’attuale Governo si è impegnato a devolvere entro il 2013 lo 0,7% del Reddito
nazionale in favore degli aiuti allo sviluppo. È stato incoraggiante, negli
ultimi anni, notare i segni positivi di una crescita della solidarietà verso i
poveri che riguarda tutto il mondo. Ma per tradurre questa solidarietà in
azione effettiva c’è bisogno di idee nuove, che migliorino le condizioni di
vita in aree importanti quali la produzione del cibo, la pulizia dell’acqua, la
creazione di posti di lavoro, la formazione, l’aiuto alle famiglie,
specialmente dei migranti, e i servizi sanitari di base. Quando è in gioco la
vita umana, il tempo si fa sempre breve: in verità, il mondo è stato testimone
delle vaste risorse che i governi sono in grado di raccogliere per salvare
istituzioni finanziarie ritenute “troppo grandi per fallire”. Certamente lo
sviluppo integrale dei popoli della terra non è meno importante: è un’impresa
degna dell’attenzione del mondo, veramente “troppo grande per fallire”.
Questo sguardo generale
alla cooperazione recente tra Regno Unito e Santa Sede mostra bene quanto
progresso sia stato fatto negli anni trascorsi dallo stabilimento di relazioni
diplomatiche bilaterali, in favore della promozione nel mondo dei molti valori
di fondo che condividiamo. Spero e prego che questa relazione continuerà a
portare frutto e che si rifletterà in una crescente accettazione della
necessità di dialogo e rispetto, a tutti i livelli della società, tra il mondo
della ragione ed il mondo della fede. Sono certo che anche in questo Paese vi
sono molti campi in cui la Chiesa e le pubbliche autorità possono lavorare
insieme per il bene dei cittadini, in armonia con la storica pratica di questo
Parlamento di invocare la guida dello Spirito su quanti cercano di migliorare
le condizioni di vita di tutto il genere umano. Affinché questa cooperazione
sia possibile, le istituzioni religiose, comprese quelle legate alla Chiesa
cattolica, devono essere libere di agire in accordo con i propri principi e le
proprie specifiche convinzioni, basate sulla fede e sull’insegnamento ufficiale
della Chiesa. In questo modo potranno essere garantiti quei diritti
fondamentali, quali la libertà religiosa, la libertà di coscienza e la libertà
di associazione. Gli angeli che ci guardano dalla magnifica volta di questa
antica Sala ci ricordano la lunga tradizione da cui il Parlamento britannico si
è sviluppato. Essi ci ricordano che Dio vigila costantemente su di noi, per
guidarci e proteggerci. Ed essi ci chiamano a riconoscere il contributo vitale
che il credo religioso ha reso e può continuare a rendere alla vita della
nazione.
Signor Presidente, La
ringrazio ancora per questa opportunità di rivolgermi brevemente a questo
distinto uditorio. Mi permetta di assicurare a Lei e al Signor Presidente della
Camera dei Lords i miei auguri e la mia costante preghiera per Voi e per il
fruttuoso lavoro di entrambe le Camere di questo antico Parlamento. Grazie, e
Dio vi benedica tutti!
*L'Osservatore
Romano 19.9.2010 p.4, 5.
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ANSPRACHE VON PAPST
BENEDIKT XVI.
Mister Speaker!
Ich danke Ihnen für den
Willkommensgruß im Namen dieser erlesenen Versammlung. Wenn ich mich nun an Sie
wende, so bin ich mir des Privilegs bewußt, hier in der Westminster Hall eine
Ansprache an das britische Volk und seine Vertreter halten zu dürfen. Dieses
Gebäude ist von einzigartiger Bedeutung in der gesellschaftlichen und
politischen Geschichte des Volkes dieser Inseln. Dabei möchte ich auch meine
Wertschätzung für das Parlament zum Ausdruck bringen, das schon seit
Jahrhunderten an diesem Ort besteht und das einen großen Einfluß auf die
Entwicklung von partizipativen Regierungsformen unter den Nationen ausgeübt
hat, insbesondere im Bereich des Commonwealth und den englischsprachigen
Ländern insgesamt. Ihre Tradition des common law bildet die Grundlage
für die Rechtsordnungen in vielen Teilen der Welt, und Ihre Sicht der
jeweiligen Rechte und Pflichten des Staates und der einzelnen Bürger sowie der
Gewaltenteilung stellt weltweit eine bleibende Inspiration dar.
An diesem historischen
Ort denke ich an die unzähligen Männer und Frauen im Lauf der Jahrhunderte, die
ihre Rolle bei den bedeutsamen Ereignissen spielten, die in diesen Mauern
stattfanden und das Leben vieler Generationen von Briten und auch anderen
geprägt haben. Besonders rufe ich die Gestalt des heiligen Thomas More in
Erinnerung, des großen englischen Gelehrten und Staatsmanns, der von Gläubigen
wie von Nichtglaubenden wegen seiner Rechtschaffenheit bewundert wird, mit der
er seinem Gewissen folgte, selbst um des Preises willen, daß es dem Herrscher
mißfiel, dessen „treuer Diener“ er war; denn er wollte an erster Stelle Gott
dienen. Das Dilemma, vor dem Thomas More in diesen schwierigen Zeiten stand,
diese stets aktuelle Frage nach dem Verhältnis zwischen dem, was dem Kaiser
gebührt, und dem, was Gott gebührt, bietet mir die Gelegenheit, mit Ihnen kurz
über den der Religion im politischen Leben zukommenden Platz nachzudenken.
Die parlamentarische
Tradition dieses Staates verdankt viel dem im Land verbreiteten Sinn für
maßvolle Zurückhaltung und dem Wunsch, einen echten Ausgleich zwischen den
legitimen Forderungen der Regierung und den Rechten der ihr untergebenen
Menschen zu erreichen. Im Lauf der Geschichte wurden einerseits mehrmals
entscheidende Maßnahmen zur Beschränkung der Machtausübung ergriffen,
andererseits konnten sich die politischen Institutionen des Landes mit
bemerkenswerter Stabilität entwickeln. Aus diesem Prozeß ist Großbritannien als
eine pluralistische Demokratie hervorgegangen, die großen Wert auf das Recht
auf freie Meinungsäußerung und politische Freiheit legt und Respekt für die
gesetzlichen Vorschriften zeigt mit einer starken Betonung auf den Rechten und
Pflichten des einzelnen und der Gleichheit aller Bürger vor dem Gesetz. Auch
wenn sie andere Begriffe verwendet, so hat die kirchliche Soziallehre mit
diesem Ansatz viel gemeinsam. Dabei bestimmt sie die Sorge, die einzigartige
Würde der als Ebenbild Gottes geschaffenen menschlichen Person zu bewahren und
das Augenmerk auf die der staatlichen Autorität zukommende Pflicht der Förderung
des Gemeinwohls zu legen.
Und doch begegnen uns die
fundamentalen Fragen, um die sich der Prozeß von Thomas More drehte, im Lauf
der Zeit auf stets neue Weise in den unterschiedlichen gesellschaftlichen
Umständen. Jede Generation muß sich auf der Suche nach dem Fortschritt im
Gemeinwohl neu fragen: Welche Verpflichtungen können Regierungen den Bürgern
rechtmäßig auferlegen und wie weit erstrecken sich diese? An welche Autorität
muß man sich wenden, um moralische Konflikte zu lösen? Diese Fragen bringen uns
direkt zu den ethischen Grundlagen des gesellschaftlichen Diskurses. Wenn die
den demokratischen Abläufen zugrundeliegenden moralischen Prinzipien ihrerseits
auf nichts Soliderem als dem gesellschaftlichen Konsens beruhen, dann wird die
Schwäche dieser Abläufe allzu offensichtlich; darin liegt die wahre
Herausforderung der Demokratie.
Die jüngste globale
Finanzkrise hat nur zu klar gezeigt, daß pragmatische Kurzzeitlösungen für
komplexe soziale und ethische Probleme unbrauchbar sind. Es besteht weitgehende
Übereinstimmung darüber, daß der Mangel an soliden ethischen Grundlagen für die
wirtschaftliche Tätigkeit zu den großen Schwierigkeiten beigetragen hat, unter
denen jetzt Millionen von Menschen auf der ganzen Welt zu leiden haben. Genauso
wie „jede wirtschaftliche Entscheidung eine moralische Konsequenz hat“ (Caritas
in veritate, 37), so hat auch im Bereich der Politik die ethische Dimension
der politischen Programme weitreichende Auswirkungen, die keine Regierung
ignorieren kann. Ein positives Beispiel dafür ist eine der besonders
bemerkenswerten Errungenschaften des britischen Parlaments, nämlich die
Abschaffung des Sklavenhandels. Die Kampagne, die zu diesem epochalen Gesetz
führte, basierte auf festen ethischen Prinzipien, die im Naturrecht verwurzelt
waren, und es hat einen Beitrag zum Fortschritt der Zivilisation geleistet, auf
die dieses Land zu Recht stolz sein kann.
Bei all dem geht es um
folgende zentrale Frage: Wo finden wir die ethische Grundlage für politische
Entscheidungen? Die katholische Lehrtradition sagt, daß die objektiven Normen
für rechtes Handeln der Vernunft zugänglich sind, ohne daß dazu ein Rückgriff
auf die Inhalte der Offenbarung nötig wäre. Dementsprechend besteht die Rolle
der Religion in der politischen Debatte nicht so sehr darin, diese Normen zu
liefern, als ob sie von Nichtgläubigen nicht erkannt werden könnten. Noch
weniger geht es darum, konkrete politische Lösungen vorzuschlagen, was gänzlich
außerhalb der Kompetenz der Religion liegt. Es geht vielmehr darum, auf der
Suche nach objektiven moralischen Prinzipien zur Reinigung und zur Erhellung
der Vernunftanstrengung beizutragen. Diese „korrigierende“ Rolle der Religion
gegenüber der Vernunft ist nicht immer willkommen, unter anderem weil
entstellte Formen der Religion wie Sektierertum und Fundamentalismus sich
selbst als Ursachen schwerer gesellschaftlicher Probleme erweisen können. Diese
Verzerrungen der Religion treten ihrerseits dann auf, wenn der reinigenden und
strukturierenden Rolle der Vernunft im Bereich der Religion zu wenig
Aufmerksamkeit geschenkt wird. Es ist also ein Prozeß in beide Richtungen. Ohne
die Korrekturfunktion der Religion kann jedoch auch die Vernunft den Gefahren
einer Verzerrung anheimfallen, wenn sie zum Beispiel von Ideologien manipuliert
wird oder auf einseitige Weise zur Anwendung kommt, ohne die Würde der
menschlichen Person voll zu berücksichtigen. Ein solcher Mißbrauch der Vernunft
war es ja auch, der den Sklavenhandel und viele andere gesellschaftliche Übel
erst ermöglicht hat, nicht zuletzt die totalitären Ideologien des zwanzigsten
Jahrhunderts. Darum würde ich sagen, daß die Welt der Vernunft und die Welt des
Glaubens – die Welt der säkularen Rationalität und die Welt religiöser
Gläubigkeit – einander brauchen und keine Angst davor haben sollten, zum Wohl
unserer Zivilisation in einen tiefen und andauernden Dialog zu treten.
Die Religion ist, anders
gesagt, für die Gesetzgeber nicht ein Problem, das gelöst werden muß, sondern
ein äußerst wichtiger Gesprächspartner im nationalen Diskurs. In diesem
Zusammenhang komme ich nicht umhin, meine Besorgnis zu äußern, daß die Religion
und besonders das Christentum in einigen Bereichen zunehmend an den Rand
gedrängt werden, auch in Ländern, die großen Wert auf Toleranz legen. Manche
sprechen sich dafür aus, die Stimme der Religion zum Schweigen zu bringen oder
wenigstens ganz auf die Privatsphäre zu beschränken. Andere behaupten, daß von
der öffentlichen Feier von Festen wie Weihnachten abgesehen werden sollte, und
begründen es mit der fragwürdigen Annahme, daß solche Bräuche Angehörige
anderer Religionen oder Nichtgläubige auf irgendeine Weise verletzen könnten. Schließlich
fordern einige – paradoxerweise mit dem Ziel, die Diskriminierung zu bekämpfen
–, daß von Christen, die ein öffentliches Amt ausüben, gegebenenfalls verlangt
werden sollte, gegen ihr Gewissen zu handeln. Das sind besorgniserregende
Zeichen einer Mißachtung nicht nur der Rechte gläubiger Menschen auf Gewissens-
und Religionsfreiheit, sondern auch der legitimen Rolle der Religion im
öffentlichen Leben. Ich möchte Sie alle daher einladen, in Ihren
Wirkungsbereichen nach Wegen zu suchen, wie der Dialog zwischen Glaube und
Vernunft auf allen Ebenen im Leben dieses Landes gefördert und belebt werden
kann.
Ihre Bereitschaft dazu
zeigt sich bereits in der vorher nie dagewesenen Einladung des heutigen Tages
an mich. Es kommt auch in den Anliegen zum Ausdruck, in denen Ihre Regierung
mit dem Heiligen Stuhl zusammenarbeitet. Im Bereich der Friedensbemühungen
werden Gespräche hinsichtlich der Ausarbeitung internationaler Abkommen zum
Waffenhandel geführt; im Bereich der Menschenrechte haben der Heilige Stuhl und
Großbritannien die Ausbreitung der Demokratie willkommen geheißen, besonders in
den vergangenen 65 Jahren; in der Entwicklungshilfe gibt es Zusammenarbeit im
Bereich des Schuldenerlasses, des fairen Handels und der Finanzierung der
Entwicklung, insbesondere durch die International Finance Facility,
den International Immunization Bond und das Advanced Market
Commitment. Der Heilige Stuhl hofft darauf, in der Zukunft mit Großbritannien
zum Wohl aller auch neue Wege zur Förderung des Umweltbewußtseins beschreiten
zu können.
Ich möchte auch besonders
erwähnen, daß die gegenwärtige Regierung die Verpflichtung übernommen hat, daß
Großbritannien ab 2013 0,7 Prozent seines nationalen Einkommens für
Entwicklungshilfe ausgeben wird. In den vergangenen Jahren war es ermutigend,
die positiven Zeichen einer weltweit zunehmenden Solidarität gegenüber den
Armen zu sehen. Aber die Umsetzung dieser Solidarität in effektive Maßnahmen
erfordert ein neues Denken, das zu einer Verbessung der Lebensbedingungen in
vielen Bereich führen kann wie der Nahrungsmittelproduktion, der
Trinkwasserversorgung, der Schaffung von Arbeitsplätzen, der Bildung, der
Familienförderung, besonders von Migranten, und der grundlegenden
Gesundheitsversorgung. Wo es um Menschenleben geht, drängt die Zeit immer: Doch
die Welt wurde Zeuge der enormen Mittel, die Regierungen zur Rettung von
Finanzinstitutionen aufbringen konnten, von denen man geglaubt hat, sie seien
„zu groß zum Scheitern“. Die ganzheitliche Entwicklung der Völker dieser Welt
ist gewiß nicht weniger wichtig: Das ist eine Aufgabe, die die Aufmerksamkeit
der Welt verdient und die fürwahr „zu groß zum Scheitern“ ist.
Der Überblick über die
Zusammenarbeit zwischen Großbritannien und dem Heiligen Stuhl in jüngster Zeit
zeigt gut, wie viel Fortschritt seit der Aufnahme bilateraler diplomatischer
Beziehungen bei der Förderung der vielen gemeinsamen Grundwerte in der ganzen
Welt erzielt werden konnte. Ich hoffe und bete, daß diese Beziehung weiter
Frucht bringen wird und daß sie sich auf allen Ebenen der Gesellschaft in einer
zunehmenden Anerkennung der Notwendigkeit eines Dialogs und des Respekts
zwischen der Welt der Vernunft und der Welt des Glaubens widerspiegeln wird.
Ich bin überzeugt, daß auch in diesem Land die Kirche und die staatlichen Autoritäten
in vielen Bereichen zum Wohl der Bürger zusammenarbeiten können, in
Übereinstimmung mit der historischen Tradition dieses Parlaments, den Beistand
des Heiligen Geistes für jene anzurufen, die sich für die Verbesserung der
Lebensbedingungen der Menschen einsetzen. Damit eine solche Zusammenarbeit
möglich wird, bedürfen religiöse Verbände – unter ihnen die mit der
katholischen Kirche verbundenen Institutionen – der Freiheit, nach ihren
eigenen Prinzipien und spezifischen Überzeugungen zu handeln, die auf dem
Glauben und der offiziellen Lehre der Kirche beruhen. Auf diese Weise werden so
grundlegende Rechte wie die Religions-, Gewissens und Versammlungsfreiheit
gewährleistet. Die Engel, die von der wunderbaren Decke dieses altehrwürdigen
Saales auf uns herabblicken, erinnern uns an die lange Tradition, aus der sich
die britische parlamentarische Demokratie entwickelt hat. Sie erinnern uns
daran, daß Gott stets über uns wacht, uns führt und uns schützt. Und sie laden
uns ein, den entscheidenden Beitrag anzuerkennen, den der Glaube zum Leben
dieses Landes geleistet hat und noch weiter leisten kann.
Mister Speaker, ich danke
Ihnen einmal mehr für die Gelegenheit, kurz zu diesem erlesenen Personenkreis
zu sprechen. Gerne versichere ich Ihnen und dem Lord Speaker meine besten
Wünsche und mein beständiges Gebet für Sie und für die fruchtbare Arbeit beider
Häuser dieses altehrwürdigen Parlaments. Vielen Dank und Gott segne sie alle!
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ENCUENTRO CON
REPRESENTANTES DE LA SOCIEDAD BRITÁNICA
DISCURSO DEL SANTO PADRE
BENEDICTO XVI*
Señor Orador:
Gracias por sus palabras
de bienvenida en nombre de esta distinguida asamblea. Al dirigirme a ustedes,
soy consciente del gran privilegio que se me ha concedido de poder hablar al
pueblo británico y a sus representantes en Westminster Hall, un edificio de significación
única en la historia civil y política del pueblo de estas islas. Permítanme
expresar igualmente mi estima por el Parlamento, presente en este lugar desde
hace siglos y que ha tenido una profunda influencia en el desarrollo de los
gobiernos democráticos entre las naciones, especialmente en la Commonwealth y
en el mundo de habla inglesa en general. Vuestra tradición jurídica —“common
law”— sirve de base a los sistemas legales de muchos lugares del mundo, y
vuestra visión particular de los respectivos derechos y deberes del Estado y de
las personas, así como de la separación de poderes, siguen inspirando a muchos
en todo el mundo.
Al hablarles en este
histórico lugar, pienso en los innumerables hombres y mujeres que durante
siglos han participado en los memorables acontecimientos vividos entre estos
muros y que han determinado las vidas de muchas generaciones de británicos y de
otras muchas personas. En particular, quisiera recordar la figura de Santo
Tomás Moro, el gran erudito inglés y hombre de Estado, quien es admirado por
creyentes y no creyentes por la integridad con la que fue fiel a su conciencia,
incluso a costa de contrariar al soberano de quien era un “buen servidor”, pues
eligió servir primero a Dios. El dilema que afrontó Moro en aquellos tiempos
difíciles, la perenne cuestión de la relación entre lo que se debe al César y
lo que se debe a Dios, me ofrece la oportunidad de reflexionar brevemente con
ustedes sobre el lugar apropiado de las creencias religiosas en el proceso
político.
La tradición
parlamentaria de este país debe mucho al instinto nacional de moderación, al
deseo de alcanzar un genuino equilibrio entre las legítimas reivindicaciones
del gobierno y los derechos de quienes están sujetos a él. Mientras se han dado
pasos decisivos en muchos momentos de vuestra historia para delimitar el
ejercicio del poder, las instituciones políticas de la nación se han podido
desarrollar con un notable grado de estabilidad. En este proceso, Gran Bretaña
se ha configurado como una democracia pluralista que valora enormemente la
libertad de expresión, la libertad de afiliación política y el respeto por el
papel de la ley, con un profundo sentido de los derechos y deberes
individuales, y de la igualdad de todos los ciudadanos ante la ley. Si bien con
otro lenguaje, la Doctrina Social de la Iglesia tiene mucho en común con dicha
perspectiva, en su preocupación primordial por la protección de la dignidad
única de toda persona humana, creada a imagen y semejanza de Dios, y en su
énfasis en los deberes de la autoridad civil para la promoción del bien común.
Con todo, las cuestiones
fundamentales en juego en la causa de Tomás Moro continúan presentándose hoy en
términos que varían según las nuevas condiciones sociales. Cada generación, al
tratar de progresar en el bien común, debe replantearse: ¿Qué exigencias pueden
imponer los gobiernos a los ciudadanos de manera razonable? Y ¿qué alcance
pueden tener? ¿En nombre de qué autoridad pueden resolverse los dilemas
morales? Estas cuestiones nos conducen directamente a la fundamentación ética
de la vida civil. Si los principios éticos que sostienen el proceso democrático
no se rigen por nada más sólido que el mero consenso social, entonces este
proceso se presenta evidentemente frágil. Aquí reside el verdadero desafío para
la democracia.
La reciente crisis
financiera global ha mostrado claramente la inadecuación de soluciones
pragmáticas y a corto plazo relativas a complejos problemas sociales y éticos.
Es opinión ampliamente compartida que la falta de una base ética sólida en la
actividad económica ha contribuido a agravar las dificultades que ahora están
padeciendo millones de personas en todo el mundo. Ya que “toda decisión
económica tiene consecuencias de carácter moral” (Caritas
in veritate, 37), igualmente en el campo político, la dimensión ética de la
política tiene consecuencias de tal alcance que ningún gobierno puede
permitirse ignorar. Un buen ejemplo de ello lo encontramos en uno de los logros
particularmente notables del Parlamento Británico: la abolición del tráfico de
esclavos. La campaña que condujo a promulgar este hito legislativo estaba
edificada sobre firmes principios éticos, enraizados en la ley natural, y
brindó una contribución a la civilización de la cual esta nación puede estar
orgullosa.
Así que, el punto central
de esta cuestión es el siguiente: ¿Dónde se encuentra la fundamentación ética
de las deliberaciones políticas? La tradición católica mantiene que las normas
objetivas para una acción justa de gobierno son accesibles a la razón,
prescindiendo del contenido de la revelación. En este sentido, el papel de la
religión en el debate político no es tanto proporcionar dichas normas, como si
no pudieran conocerlas los no creyentes. Menos aún proponer soluciones
políticas concretas, algo que está totalmente fuera de la competencia de la
religión. Su papel consiste más bien en ayudar a purificar e iluminar la
aplicación de la razón al descubrimiento de principios morales objetivos. Este
papel “corrector” de la religión respecto a la razón no siempre ha sido
bienvenido, en parte debido a expresiones deformadas de la religión, tales como
el sectarismo y el fundamentalismo, que pueden ser percibidas como generadoras
de serios problemas sociales. Y a su vez, dichas distorsiones de la religión
surgen cuando se presta una atención insuficiente al papel purificador y
vertebrador de la razón respecto a la religión. Se trata de un proceso en doble
sentido. Sin la ayuda correctora de la religión, la razón puede ser también
presa de distorsiones, como cuando es manipulada por las ideologías o se aplica
de forma parcial en detrimento de la consideración plena de la dignidad de la
persona humana. Después de todo, dicho abuso de la razón fue lo que provocó la
trata de esclavos en primer lugar y otros muchos males sociales, en particular
la difusión de las ideologías totalitarias del siglo XX. Por eso deseo indicar
que el mundo de la razón y el mundo de la fe —el mundo de la racionalidad
secular y el mundo de las creencias religiosas— necesitan uno de otro y no
deberían tener miedo de entablar un diálogo profundo y continuo, por el bien de
nuestra civilización.
En otras palabras, la
religión no es un problema que los legisladores deban solucionar, sino una
contribución vital al debate nacional. Desde este punto de vista, no puedo
menos que manifestar mi preocupación por la creciente marginación de la
religión, especialmente del cristianismo, en algunas partes, incluso en
naciones que otorgan un gran énfasis a la tolerancia. Hay algunos que desean
que la voz de la religión se silencie, o al menos que se relegue a la esfera
meramente privada. Hay quienes esgrimen que la celebración pública de fiestas
como la Navidad deberían suprimirse según la discutible convicción de que ésta
ofende a los miembros de otras religiones o de ninguna. Y hay otros que
sostienen —paradójicamente con la intención de suprimir la discriminación— que
a los cristianos que desempeñan un papel público se les debería pedir a veces
que actuaran contra su conciencia. Éstos son signos preocupantes de un fracaso
en el aprecio no sólo de los derechos de los creyentes a la libertad de
conciencia y a la libertad religiosa, sino también del legítimo papel de la
religión en la vida pública. Quisiera invitar a todos ustedes, por tanto, en
sus respectivos campos de influencia, a buscar medios de promoción y fomento
del diálogo entre fe y razón en todos los ámbitos de la vida nacional.
Vuestra disposición a
actuar así ya está implícita en la invitación sin precedentes que se me ha
brindado hoy. Y se ve reflejada en la preocupación en diversos ámbitos en los
que vuestro gobierno trabaja con la Santa Sede. En el ámbito de la paz, ha
habido conversaciones para la elaboración de un tratado internacional sobre el
comercio de armas; respecto a los derechos humanos, la Santa Sede y el Reino
Unido se han congratulado por la difusión de la democracia, especialmente en
los últimos sesenta y cinco años; en el campo del desarrollo, se ha colaborado
en la reducción de la deuda, en el comercio justo y en la ayuda al desarrollo,
especialmente a través del International Finance Facility, del International
Immunization Bond, y del Advanced Market Commitment. Igualmente,
la Santa Sede tiene interés en colaborar con el Reino Unido en la búsqueda de
nuevas vías de promoción de la responsabilidad medioambiental, en beneficio de
todos.
Observo asimismo que el
Gobierno actual compromete al Reino Unido a asignar el 0,7% de la renta
nacional a la ayuda al desarrollo hasta el año 2013. En los últimos años, ha
sido alentador percibir signos positivos de un crecimiento mundial de la
solidaridad hacia los pobres. Sin embargo, para concretar esta solidaridad en
acciones eficaces se requieren nuevas ideas que mejoren las condiciones de vida
en muchas áreas importantes, tales como la producción de alimentos, el agua
potable, la creación de empleo, la educación, el apoyo a las familias, sobre
todo emigrantes, y la atención sanitaria básica. Donde hay vidas humanas de por
medio, el tiempo es siempre limitado: el mundo ha sido también testigo de los
ingentes recursos que los gobiernos pueden emplear en el rescate de
instituciones financieras consideradas “demasiado grandes para que fracasen”.
Desde luego, el desarrollo humano integral de los pueblos del mundo no es menos
importante. He aquí una empresa digna de la atención mundial, que es en verdad
“demasiado grande para que fracase”.
Esta visión general de la
cooperación reciente entre el Reino Unido y la Santa Sede muestra cuánto
progreso se ha realizado en los años transcurridos desde el establecimiento de
relaciones diplomáticas bilaterales, promoviendo en todo el mundo los muchos
valores fundamentales que compartimos. Confío y rezo para que esta relación
continúe dando frutos y que se refleje en una creciente aceptación de la
necesidad de diálogo y de respeto en todos los niveles de la sociedad entre el
mundo de la razón y el mundo de la fe. Estoy convencido de que, también dentro
de este país, hay muchas áreas en las que la Iglesia y las autoridades públicas
pueden trabajar conjuntamente por el bien de los ciudadanos, en consonancia con
la histórica costumbre de este Parlamento de invocar la asistencia del Espíritu
sobre quienes buscan mejorar las condiciones de toda la humanidad. Para que
dicha cooperación sea posible, las entidades religiosas —incluidas las
instituciones vinculadas a la Iglesia católica— necesitan tener libertad de
actuación conforme a sus propios principios y convicciones específicas basadas
en la fe y el magisterio oficial de la Iglesia. Así se garantizarán derechos
fundamentales como la libertad religiosa, la libertad de conciencia y la
libertad de asociación. Los ángeles que nos contemplan desde el espléndido
cielo de este antiguo salón nos recuerdan la larga tradición en la que la
democracia parlamentaria británica se ha desarrollado. Nos recuerdan que Dios
vela constantemente para guiarnos y protegernos; y, a su vez, nos invitan a
reconocer la contribución vital que la religión ha brindado y puede seguir
brindando a la vida de la nación.
Señor Orador, le
agradezco una vez más la oportunidad que me ha brindado de poder dirigirme
brevemente a esta distinguida asamblea. Les aseguro mis mejores deseos y mis
oraciones por ustedes y por los fructuosos trabajos de las dos Cámaras de este
antiguo Parlamento. Gracias y que les Dios bendiga a todos ustedes.
*L'Osservatore
Romano. Edición semanal en lengua española, n°39, p.3, 4.
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ENCONTRO COM AS
AUTORIDADES CIVIS
DISCURSO DO SANTO PADRE
Parlamento de Londres
Sexta-feira, 17 de Setembro de 2010
Senhor Presidente!
Agradeço-lhe as palavras
de boas-vindas que me dirigiu em nome desta distinta assembleia. Ao dirigir-me
a Vossa Excelência, estou consciente do privilégio que me é concedido de falar
ao povo britânico e aos seus representantes na Westminster Hall, um edifício
que tem um significado singular na história civil e política dos habitantes
destas Ilhas. Permiti-me manifestar a minha estima pelo Parlamento, que há
séculos tem sede neste lugar e que teve uma influência realmente profunda sobre
o desenvolvimento de formas de governo participativas no mundo, especialmente
no âmbito da Commonwealth e, de uma maneira mais geral, nos países de
expressão inglesa. A vossa tradição de «common law» constitui o fundamento do
sistema legal em numerosas nações, e a vossa visão particular dos respectivos
direitos e deveres do Estado e do cidadão individualmente, bem como da
separação dos poderes, permanece como uma fonte de inspiração para muitos no
mundo.
Enquanto vos falo neste
lugar histórico, penso nos inúmeros homens e mulheres que, ao longo dos
séculos, desempenharam o seu papel em acontecimentos importantes que tiveram
lugar entre estas paredes e marcaram a vida de muitas gerações de britânicos e
de outros povos. De modo particular, gostaria de recordar a figura de São Tomás
More, o grande estudioso e estadista inglês, admirado por crentes e
não-crentes, em virtude da integridade com que ele foi capaz de seguir a sua
própria consciência, mesmo à custa de contrariar o seu soberano, de quem era um
«bom servidor», porque tinha preferido servir primeiro Deus. O dilema com que
Tomás More se confrontava, naqueles tempos difíceis, a perene problemática da
relação entre aquilo que é devido a César e o que é devido a Deus, oferece-me a
oportunidade de ponderar brevemente convosco sobre o justo lugar que o credo
religioso conserva no processo político.
A tradição parlamentar
deste país deve muito ao sentido instintivo de moderação presente na Nação, ao
desejo de alcançar um justo equilíbrio entre as exigências legítimas do poder
do Estado e os direitos daqueles que lhe estão sujeitos. Se por um lado, na
vossa história, foram dados numerosas vezes passos decisivos para estabelecer
limites ao exercício do poder, por outro, as instituições políticas da Nação
foram capazes de evoluir no interior de um notável grau de estabilidade. Ao
longo deste processo histórico, a Grã-Bretanha sobressaiu como uma democracia
pluralista, que atribui um grande valor à liberdade de expressão, à liberdade
de filiação política e ao respeito pelo Estado de direito, com um vigoroso
sentido dos direitos e deveres de cada indivíduo, bem como da igualdade de
todos os cidadãos diante da lei. A doutrina social católica, embora tenha sido
formulada numa linguagem diversificada, tem muito em comum com este abordagem,
se tivermos em consideração a sua solicitude fundamental pela salvaguarda da
dignidade de cada pessoa, criada à imagem e semelhança de Deus, e o realce que
dá do dever que as autoridades civis têm de promover o bem comum.
E, na verdade, as
questões fundamentais que estiveram em jogo no processo contra Tomás More
continuam a apresentar-se, em termos sempre novos, com a transformação das
condições sociais. Cada geração, enquanto procura promover o bem comum, deve
perguntar sempre de novo: quais são as exigências que os governos podem impor
razoavelmente aos seus próprios cidadãos, e até onde elas podem estender-se?
Que autoridade é possível interpelar, para resolver os dilemas morais? Estas
questões levam-nos directamente aos fundamentos éticos do discurso civil. Se os
princípios morais que sustentam o processo democrático não estiverem assentes,
por sua vez, em nada mais sólido do que no consenso social, então a fragilidade
do processo demonstrar-se-á em toda a sua evidência. Eis o principal desafio da
democracia.
A inadequação de soluções
pragmáticas, a curto prazo, para os complexos problemas sociais e éticos foi
ressaltada pela recente crise financeira global. Houve um consenso sobre o
facto de que a falta de um sólido fundamento ético da actividade económica contribuiu
para criar a situação de grave dificuldade na qual hoje se encontram milhões de
pessoas no mundo inteiro. Assim como «cada decisão económica tem uma
consequência de índole moral» (Caritas
in veritate, 37), analogamente, no campo político, a dimensão moral das
políticas postas em prática tem consequências de vasto alcance, que nenhum
governo pode ignorar. Uma exemplificação positiva daquilo que se pode encontrar
numa das conquistas particularmente notáveis no Parlamento britânico: a
abolição do comércio dos escravos. A campanha que levou a esta legislação
epocal fundamentou-se em princípios morais sólidos, assentes sobre a lei
natural, e chegando a constituir uma contribuição para a civilização, da qual
esta Nação justamente pode sentir-se orgulhosa.
Portanto, a questão
fulcral em jogo aqui é a seguinte: onde pode ser encontrado o fundamento ético
para as escolhas políticas? A tradição católica afirma que as normas objectivas
que governam o recto agir são acessíveis à razão, prescindindo do conteúdo da
Revelação. Em conformidade com esta compreensão, o papel da religião no debate
político não consiste tanto em oferecer tais normas, como se elas não pudessem
ser conhecidas pelos não-crentes — muito menos consiste em propor soluções
políticas concretas, o que está totalmente fora da competência da religião —
mas sobretudo em ajudar a purificar e lançar luz sobre a aplicação da razão na
descoberta dos princípios morais objectivos. Mas este papel «correctivo» da
religião em relação à razão nem sempre é bem acolhido, em parte porque
determinadas formas ambíguas de religião, como o sectarismo e o
fundamentalismo, podem mostrar-se elas mesmas como uma causa de sérios
problemas sociais. E, por sua vez, estas ambiguidades da religião sobressaem
quando não se presta uma atenção suficiente ao papel purificador e estruturador
da razão, no interior da religião. Trata-se de um processo que funciona em
duplo sentido. Com efeito, sem a correcção oferecida pela religião, até a razão
pode tornar-se vítima de ambiguidades, como acontece quando ela é manipulada
pela ideologia, ou então aplicada de uma maneira parcial, sem ter em
consideração plenamente a dignidade da pessoa humana. Considerando bem, foi
precisamente este uso ambíguo da razão que deu origem ao comércio dos escravos
e, sucessivamente, a muitos outros males sociais, não menos grave as ideologias
totalitárias do século xx. Por isso, gostaria de sugerir que o mundo da razão e
o mundo da fé — o mundo da secularidade racional e o mundo do credo religioso —
precisam um do outro, e não deveriam ter medo de entrar num diálogo profundo e
contínuo, para o bem da nossa civilização.
Por outras palavras, para
os legisladores a religião não representa um problema a resolver, mas um factor
que contribui de forma vital para o debate público na nação. Neste contexto,
não posso deixar de manifestar a minha preocupação diante da crescente
marginalização da religião, de modo particular do Cristianismo, que se vai
consolidando em determinados ambientes, também em nações que atribuem um grande
valor à tolerância. Existem pessoas segundo as quais a voz da religião deveria
ser silenciada ou, na melhor das hipóteses, relegada à esfera puramente
particular. Outros ainda afirmam que a celebração pública de festividades como
o Natal deveria ser desencorajada, segundo a questionável convicção de que ela
poderia de alguma maneira ofender aqueles que pertencem a outras ou a nenhuma
religião. E há outros ainda que — paradoxalmente com a finalidade de eliminar
as discriminações — chegam a considerar que os cristãos que desempenham funções
públicas deveriam, em determinados casos, agir contra a própria consciência. Trata-se
de sinais preocupantes da incapacidade de ter na justa consideração não apenas
os direitos dos crentes à liberdade de consciência e de religião, mas também o
papel legítimo da religião na esfera pública. Por conseguinte, gostaria de
convidar todos vós, cada um na sua respectiva esfera de influência, a procurar
caminhos para promover e encorajar o diálogo entre fé e razão, a todos os
níveis da vida nacional.
A vossa disponibilidade
neste sentido já se manifestou no convite sem precedentes que me dirigistes
hoje, e encontra expressão naqueles sectores de interesse em que o vosso
Governo se tem comprometido juntamente com a Santa Sé. No campo da paz houve
intercâmbios a propósito da elaboração de um tratado internacional sobre o
comércio de armas; sobre os direitos humanos, a Santa Sé e o Reino Unido viram
positivamente o difundir-se da democracia, de modo especial nos últimos 65
anos; na área do desenvolvimento houve a colaboração no perdão da dívida, no
comércio equitativo e no financiamento do desenvolvimento, de forma particular
através da «International Finance Facility», do «International
Immunization Bond» e do «Advanced Market Commitment». Além disso, a
Santa Sé sente o desejo de procurar, juntamente com o Reino Unido, novos
caminhos para promover a responsabilidade ambiental, para o benefício de todos.
Depois, observo que o
actual Governo se comprometeu em destinar, até ao ano de 2013, 0,7% da renda
nacional a favor das ajudas ao desenvolvimento. Foi animador, ao longo dos
últimos anos, observar os sinais positivos de um aumento da solidariedade para
com os mais pobres, e isto diz respeito ao mundo inteiro. Todavia, para
traduzir esta solidariedade em obra eficaz são necessárias ideias novas, que
melhorem as condições de vida em campos importantes como a produção dos
alimentos, a purificação da água, a criação de postos de trabalho, a formação,
a ajuda às famílias, especialmente dos migrantes, e os serviços médicos
básicos. Quando a vida humana está em jogo, o tempo torna-se sempre breve: na
verdade, o mundo tem sido testemunha dos vastos recursos que os Governos são
capazes de reunir para salvar instituições financeiras consideradas «demasiado
grandes para falir». Sem dúvida, o desenvolvimento integral dos povos da terra
não é menos importante: trata-se de um empreendimento digno da atenção do
mundo, verdadeiramente «demasiado grande para falir».
Esta consideração geral
sobre a cooperação recente entre o Reino Unido e a Santa Sé mostra bem quanto
progresso foi alcançado nos anos passados pelo estabelecimento das relações
diplomáticas bilaterais, em benefício da promoção no mundo dos numerosos
valores fundamentais que compartilhamos. Espero e rezo para que esta relação
continue a dar fruto e que se reflicta numa crescente aceitação da necessidade
do diálogo e do respeito, a todos os níveis da sociedade, entre o mundo da
razão e o mundo da fé. Estou convicto de que também neste país existem muitos
campos em que a Igreja e as autoridades públicas podem trabalhar em conjunto
pelo bem dos cidadãos, em harmonia com a histórica prática deste Parlamento de
invocar a orientação do Espírito sobre quantos procuram melhorar as condições
de vida de todo o género humano. A fim de que esta cooperação seja possível, as
instituições religiosas, inclusive aquelas ligadas à Igreja católica, devem ser
livres de agir de acordo com os princípios e as convicções específicas que lhes
são próprias, fundamentadas na fé e no ensinamento oficial da Igreja. Deste
modo, poderão ser garantidos aqueles direitos fundamentais como a liberdade
religiosa, a liberdade de consciência e a liberdade de associação. Os anjos que
nos observam da magnífica abóbada desta antiga Sala recordam-nos a longa
tradição a partir da qual o Parlamento britânico se desenvolveu. Eles
recordam-nos que Deus vela constantemente sobre nós, para nos guiar e nos
proteger. E eles exortam-nos a reconhecer a contribuição vital que o credo
religioso deu e continua a oferecer à vida da Nação.
Senhor Presidente,
agradeço-lhe mais uma vez esta oportunidade de me dirigir brevemente a esta
ilustre assembleia. Permita-me assegurar-lhe, assim como ao Senhor Presidente
da Câmara dos Lords, os meus melhores votos e a minha oração constante por Vós
e pelo trabalho frutuoso de ambas as Câmaras deste antigo Parlamento. Obrigado,
e Deus abençoe todos vós!
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