VISITE AU PARLEMENT
FÉDÉRAL
Monsieur le Président de
la République,
Monsieur le Président du Bundestag,
Madame la Chancelière fédérale,
Madame le Président du Bundesrat,
Mesdames et messieurs les Députés,
C’est pour moi un honneur
et une joie de parler devant cette Chambre haute – devant le Parlement de ma
patrie allemande, qui se réunit ici comme représentation du peuple, élue
démocratiquement, pour travailler pour le bien de la République fédérale d’Allemagne.
Je voudrais remercier Monsieur le Président du Bundestag pour son
invitation à tenir ce discours, ainsi que pour les aimables paroles de
bienvenue et d’appréciation avec lesquelles il m’a accueilli. En cette heure,
je m’adresse à vous, Mesdames et Messieurs – certainement aussi comme
compatriote qui se sait lié pour toute la vie à ses origines et suit avec
intérêt le devenir de la Patrie allemande. Mais l’invitation à tenir ce
discours m’est adressée en tant que Pape, en tant qu’Évêque de Rome, qui porte
la responsabilité suprême pour la chrétienté catholique. En cela, vous
reconnaissez le rôle qui incombe au Saint Siège en tant que partenaire au sein
de la communauté des Peuples et des États. Sur la base de ma responsabilité
internationale, je voudrais vous proposer quelques considérations sur les
fondements de l’État de droit libéral.
Vous me permettrez de
commencer mes réflexions sur les fondements du droit par un petit récit tiré de
la Sainte Écriture. Dans le Premier Livre des Rois on raconte qu’au
jeune roi Salomon, à l’occasion de son intronisation, Dieu accorda d’avancer
une requête. Que demandera le jeune souverain en ce moment? Succès, richesse,
une longue vie, l’élimination de ses ennemis? Il ne demanda rien de tout cela.
Par contre il demanda: «Donne à ton serviteur un cœur docile pour gouverner ton
peuple, pour discerner entre le bien et le mal» (1 R 3, 9). Par ce récit,
la Bible veut nous indiquer ce qui en définitive doit être important pour un
politicien. Son critère ultime et la motivation pour son travail comme
politicien ne doit pas être le succès et encore moins le profit matériel. La
politique doit être un engagement pour la justice et créer ainsi les conditions
de fond pour la paix. Naturellement un politicien cherchera le succès sans
lequel il n’aurait aucune possibilité d’action politique effective! Mais le
succès est subordonné au critère de la justice, à la volonté de mettre en œuvre
le droit et à l’intelligence du droit. Le succès peut aussi être une séduction,
et ainsi il peut ouvrir la route à la contrefaçon du droit, à la destruction de
la justice. «Enlève le droit – et alors qu’est ce qui distingue l’État d’une
grosse bande de brigands?» a dit un jour saint Augustin [1]. Nous Allemands, nous savons par notre
expérience que ces paroles ne sont pas un phantasme vide. Nous avons fait
l’expérience de séparer le pouvoir du droit, de mettre le pouvoir contre le
droit, de fouler aux pieds le droit, de sorte que l’État était devenu une bande
de brigands très bien organisée, qui pouvait menacer le monde entier et le
pousser au bord du précipice. Servir le droit et combattre la domination de
l’injustice est et demeure la tâche fondamentale du politicien. Dans un moment
historique où l’homme a acquis un pouvoir jusqu’ici inimaginable, cette tâche
devient particulièrement urgente. L’homme est en mesure de détruire le monde.
Il peut se manipuler lui-même. Il peut, pour ainsi dire, créer des êtres
humains et exclure d’autres êtres humains du fait d’être des hommes. Comment
reconnaissons-nous ce qui est juste? Comment pouvons-nous distinguer entre le
bien et le mal, entre le vrai droit et le droit seulement apparent? La demande
de Salomon reste la question décisive devant laquelle l’homme politique et la
politique se trouvent aussi aujourd’hui.
Pour une grande partie
des matières à réguler juridiquement, le critère de la majorité peut être suffisant.
Mais il est évident que dans les questions fondamentales du droit, où est en
jeu la dignité de l’homme et de l’humanité, le principe majoritaire ne suffit
pas: dans le processus de formation du droit, chaque personne qui a une
responsabilité doit chercher elle-même les critères de sa propre orientation.
Au troisième siècle, le grand théologien Origène a justifié ainsi la résistance
des chrétiens à certains règlements juridiques en vigueur: «Si quelqu’un se
trouvait chez les Scythes qui ont des lois irréligieuses, et qu’il fut
contraint de vivre parmi eux… celui-ci certainement agirait de façon très
raisonnable si, au nom de la loi de la vérité qui chez les Scythes est
justement illégalité, il formerait aussi avec les autres qui ont la même opinion,
des associations contre le règlement en vigueur…» [2].
Sur la base de cette
conviction, les combattants de la résistance ont agi contre le régime nazi et
contre d’autres régimes totalitaires, rendant ainsi un service au droit et à
l’humanité tout entière. Pour ces personnes il était évident de façon
incontestable que le droit en vigueur était, en réalité, une injustice. Mais
dans les décisions d’un politicien démocrate, la question de savoir ce qui
correspond maintenant à la loi de la vérité, ce qui est vraiment juste et peut
devenir loi, n’est pas aussi évidente. Ce qui, en référence aux questions anthropologiques
fondamentales, est la chose juste et peut devenir droit en vigueur, n’est pas
du tout évident en soi aujourd’hui. À la question de savoir comment on peut
reconnaître ce qui est vraiment juste et servir ainsi la justice dans la
législation, il n’a jamais été facile de trouver la réponse et aujourd’hui,
dans l’abondance de nos connaissances et de nos capacités, cette question est
devenue encore plus difficile.
Comment reconnaît-on ce
qui est juste? Dans l’histoire, les règlements juridiques ont presque toujours
été motivés de façon religieuse: sur la base d’une référence à la divinité on
décide ce qui parmi les hommes est juste. Contrairement aux autres grandes
religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit
révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire
renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé
à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois
suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice
de Dieu. Avec cela les théologiens chrétiens se sont associés à un mouvement
philosophique et juridique qui s’était formé depuis le IIème siècle av.
JC. Dans la première moitié du deuxième siècle préchrétien, il y eut une
rencontre entre le droit naturel social développé par les philosophes stoïciens
et des maîtres influents du droit romain [3]. Dans ce contact est née la culture
juridique occidentale, qui a été et est encore d’une importance déterminante
pour la culture juridique de l’humanité. De ce lien préchrétien entre droit et
philosophie part le chemin qui conduit, à travers le Moyen-âge chrétien, au
développement juridique des Lumières jusqu’à la Déclaration des Droits de
l’homme et jusqu’à notre Loi Fondamentale allemande, par laquelle notre peuple,
en 1949, a reconnu «les droits inviolables et inaliénables de l’homme comme
fondement de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le
monde».
Pour le développement du
droit et pour le développement de l’humanité il a été décisif que les
théologiens chrétiens aient pris position contre le droit religieux demandé par
la foi dans les divinités, et se soient mis du côté de la philosophie,
reconnaissant la raison et la nature dans leur corrélation comme source
juridique valable pour tous. Saint Paul avait déjà fait ce choix quand, dans
sa Lettre aux Romains, il affirmait: «Quand des païens privés de la Loi
[la Torah d’Israël] accomplissent naturellement les prescriptions de la Loi, …
ils se tiennent à eux-mêmes lieu de Loi; ils montrent la réalité de cette loi
inscrite en leur cœur, à preuve le témoignage de leur conscience…» (2, 14s.).
Ici apparaissent les deux concepts fondamentaux de nature et de conscience, où
«conscience» n’est autre que le «cœur docile» de Salomon, la raison ouverte au
langage de l’être. Si avec cela jusqu’à l’époque des Lumières, de la
Déclaration des Droits de l’Homme après la seconde guerre mondiale et jusqu’à
la formation de notre Loi Fondamentale, la question des fondements de la
législation semblait claire, un dramatique changement de la situation est arrivé
au cours du dernier demi siècle. L’idée du droit naturel est considérée
aujourd’hui comme une doctrine catholique plutôt singulière, sur laquelle il ne
vaudrait pas la peine de discuter en dehors du milieu catholique, de sorte
qu’on a presque honte d’en mentionner même seulement le terme. Je voudrais
brièvement indiquer comment il se fait que cette situation se soit créée. Avant
tout, la thèse selon laquelle entre l’être et le devoir être il
y aurait un abîme insurmontable, est fondamentale. Du fait d’être ne pourrait
pas découler un devoir, parce qu’il s’agirait de deux domaines absolument
différents. La base de cette opinion est la conception positiviste, aujourd’hui
presque généralement adoptée, de nature. Si on considère la nature – avec les
paroles de Hans Kelsen – comme «un agrégat de données objectives, jointes les
unes aux autres comme causes et effets», alors aucune indication qui soit en
quelque manière de caractère éthique ne peut réellement en découler [4]. Une conception positiviste de la nature,
qui entend la nature de façon purement fonctionnelle, comme les sciences
naturelles la reconnaissent, ne peut créer aucun pont vers l’ethos et le
droit, mais susciter de nouveau seulement des réponses fonctionnelles. La même
chose, cependant, vaut aussi pour la raison dans une vision positiviste, qui
chez beaucoup est considérée comme l’unique vision scientifique. Dans cette
vision, ce qui n’est pas vérifiable ou falsifiable ne rentre pas dans le
domaine de la raison au sens strict. C’est pourquoi l’ethos et la religion
doivent être assignés au domaine du subjectif et tombent hors du domaine de la
raison au sens strict du mot. Là où la domination exclusive de la raison
positiviste est en vigueur – et cela est en grande partie le cas dans notre
conscience publique – les sources classiques de connaissance de l’ethos et
du droit sont mises hors jeu. C’est une situation dramatique qui nous intéresse
tous et sur laquelle une discussion publique est nécessaire; une intention
essentielle de ce discours est d’y inviter d’urgence.
Le concept positiviste de
nature et de raison, la vision positiviste du monde est dans son ensemble une
partie importante de la connaissance humaine et de la capacité humaine, à
laquelle nous ne devons absolument pas renoncer. Mais elle-même dans son
ensemble n’est pas une culture qui corresponde et soit suffisante au fait
d’être homme dans toute son ampleur. Là ou la raison positiviste s’estime comme
la seule culture suffisante, reléguant toutes les autres réalités culturelles à
l’état de sous-culture, elle réduit l’homme, ou même, menace son humanité. Je
le dis justement en vue de l’Europe, dans laquelle de vastes milieux cherchent
à reconnaître seulement le positivisme comme culture commune et comme fondement
commun pour la formation du droit, alors que toutes les autres convictions et
les autres valeurs de notre culture sont réduites à l’état d’une sous-culture.
Avec cela l’Europe se place, face aux autres cultures du monde, dans une
condition de manque de culture et en même temps des courants extrémistes et
radicaux sont suscités. La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste
et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est
fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous
donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces
deux choses du vaste monde de Dieu. Toutefois nous ne pouvons pas nous imaginer
que dans ce monde auto-construit nous puisons en secret également aux
«ressources» de Dieu, que nous transformons en ce que nous produisons. Il faut
ouvrir à nouveau tout grand les fenêtres, nous devons voir de nouveau l’étendue
du monde, le ciel et la terre et apprendre à utiliser tout cela de façon juste.
Mais comment cela se
réalise-t-il? Comment trouvons-nous l’entrée dans l’étendue, dans l’ensemble?
Comment la raison peut-elle retrouver sa grandeur sans glisser dans
l’irrationnel? Comment la nature peut-elle apparaître de nouveau dans sa vraie
profondeur, dans ses exigences et avec ses indications? Je rappelle un
processus de la récente histoire politique, espérant ne pas être trop mal compris
ni susciter trop de polémiques unilatérales. Je dirais que l’apparition du
mouvement écologique dans la politique allemande à partir des années
soixante-dix, bien que n’ayant peut-être pas ouvert tout grand les fenêtres, a
toutefois été et demeure un cri qui aspire à l’air frais, un cri qui ne peut
pas être ignoré ni être mis de côté, parce qu’on y entrevoit trop
d’irrationalité. Des personnes jeunes s’étaient rendu compte qu’il y a quelque
chose qui ne va pas dans nos relations à la nature; que la matière n’est pas
seulement un matériel pour notre faire, mais que la terre elle-même porte en
elle sa propre dignité et que nous devons suivre ses indications. Il est clair
que je ne fais pas ici de la propagande pour un parti politique déterminé –
rien ne m’est plus étranger que cela. Quand, dans notre relation avec la
réalité, il y a quelque chose qui ne va pas, alors nous devons tous réfléchir
sérieusement sur l’ensemble et nous sommes tous renvoyés à la question des
fondements de notre culture elle-même. Qu’il me soit permis de m’arrêter encore
un moment sur ce point. L’importance de l’écologie est désormais indiscutée.
Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre avec cohérence. Je
voudrais cependant aborder avec force un point qui aujourd’hui comme hier est
–me semble-t-il- largement négligé: il existe aussi une écologie de l’homme.
L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut
manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de
soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est
aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et
quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est
pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la
véritable liberté humaine.
Revenons aux concepts
fondamentaux de nature et de raison d’où nous étions partis. Le grand
théoricien du positivisme juridique, Kelsen, à l’âge de 84 ans – en 1965 –
abandonna le dualisme d’être et de devoir être. (Cela me console
qu’avec 84 ans, on puisse encore penser correctement) Il avait dit auparavant
que les normes peuvent découler seulement de la volonté. En conséquence, la
nature pourrait renfermer en elle des normes seulement -ajouta-t-il- si une
volonté avait mis en elle ces normes. D’autre part disait-il, cela
présupposerait un Dieu créateur, dont la volonté s’est introduite dans la
nature. «Discuter sur la vérité de cette foi est une chose absolument vaine»,
note-t-il à ce sujet [5]. L’est-ce vraiment? – voudrais-je
demander. Est-ce vraiment privé de sens de réfléchir pour savoir si la raison
objective qui se manifeste dans la nature ne suppose pas une Raison créatrice,
un Creator Spiritus?
À ce point le patrimoine
culturel de l’Europe devrait nous venir en aide. Sur la base de la conviction
de l’existence d’un Dieu créateur se sont développées l’idée des droits de
l’homme, l’idée d’égalité de tous les hommes devant la loi, la connaissance de
l’inviolabilité de la dignité humaine en chaque personne et la conscience de la
responsabilité des hommes pour leur agir. Ces connaissances de la raison
constituent notre mémoire culturelle. L’ignorer ou la considérer comme simple
passé serait une amputation de notre culture dans son ensemble et la priverait
de son intégralité. La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem,
Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison
philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre
forme l’identité profonde de l’Europe. Dans la conscience de la responsabilité
de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de
l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les
défendre est notre tâche en ce moment historique.
Au jeune roi Salomon, au
moment de son accession au pouvoir, une requête a été accordée. Qu’en serait-il
si à nous, législateurs d’aujourd’hui, était concédé d’avancer une requête? Que
demanderions-nous? Je pense qu’aujourd’hui aussi, en dernière analyse, nous ne
pourrions pas désirer autre chose qu’un cœur docile – la capacité de distinguer
le bien du mal et d’établir ainsi le vrai droit, de servir la justice et la
paix. Je vous remercie pour votre attention.
[1] De
civitate Dei IV, 4, 1.
[2] Contra
Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau); cfr A. Fürst, Monotheismuis und
Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike. In: Theol. Phil.
81 (2006) 321-338 ; citation p. 336; cfr également J.
Ratzinger, Die Einheit der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Sazburg-München
1971) 60.
[3] Cf.
W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer
menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010) 11ss; 31-61.
[4] Waldstein,
op. cit. 15-21.
[5] Cfr.
W. Waldstein, op. cit. 19.
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VISIT TO THE BUNDESTAG
ADDRESS OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Mr President of the
Federal Republic,
Mr President of the Bundestag,
Madam Chancellor,
Madam President of the Bundesrat,
Ladies and Gentlemen Members of the House,
It is an honour and a joy
for me to speak before this distinguished house, before the Parliament of my
native Germany, that meets here as a democratically elected representation of
the people, in order to work for the good of the Federal Republic of Germany. I
should like to thank the President of the Bundestag both for his
invitation to deliver this address and for the kind words of greeting and
appreciation with which he has welcomed me. At this moment I turn to you,
distinguished ladies and gentlemen, not least as your fellow-countryman who for
all his life has been conscious of close links to his origins, and has followed
the affairs of his native Germany with keen interest. But the invitation to
give this address was extended to me as Pope, as the Bishop of Rome, who bears
the highest responsibility for Catholic Christianity. In issuing this
invitation you are acknowledging the role that the Holy See plays as a partner
within the community of peoples and states. Setting out from this international
responsibility that I hold, I should like to propose to you some thoughts on
the foundations of a free state of law.
Allow me to begin my
reflections on the foundations of law [Recht] with a brief story from sacred
Scripture. In the First Book of the Kings, it is recounted that God invited the
young King Solomon, on his accession to the throne, to make a request. What
will the young ruler ask for at this important moment? Success – wealth – long
life – destruction of his enemies? He chooses none of these things. Instead, he
asks for a listening heart so that he may govern God’s people, and discern
between good and evil (cf. 1 Kg 3:9). Through this story, the Bible
wants to tell us what should ultimately matter for a politician. His
fundamental criterion and the motivation for his work as a politician must not
be success, and certainly not material gain. Politics must be a striving for
justice, and hence it has to establish the fundamental preconditions for peace.
Naturally a politician will seek success, without which he would have no
opportunity for effective political action at all. Yet success is subordinated
to the criterion of justice, to the will to do what is right, and to the
understanding of what is right. Success can also be seductive and thus can open
up the path towards the falsification of what is right, towards the destruction
of justice. “Without justice – what else is the State but a great band of
robbers?”, as Saint Augustine once said. We Germans know from our own
experience that these words are no empty spectre. We have seen how power became
divorced from right, how power opposed right and crushed it, so that the State
became an instrument for destroying right – a highly organized band of robbers,
capable of threatening the whole world and driving it to the edge of the abyss.
To serve right and to fight against the dominion of wrong is and remains the
fundamental task of the politician. At a moment in history when man has acquired
previously inconceivable power, this task takes on a particular urgency. Man
can destroy the world. He can manipulate himself. He can, so to speak, make
human beings and he can deny them their humanity. How do we recognize what is
right? How can we discern between good and evil, between what is truly right
and what may appear right? Even now, Solomon’s request remains the decisive
issue facing politicians and politics today.
For most of the matters
that need to be regulated by law, the support of the majority can serve as a
sufficient criterion. Yet it is evident that for the fundamental issues of law,
in which the dignity of man and of humanity is at stake, the majority principle
is not enough: everyone in a position of responsibility must personally seek
out the criteria to be followed when framing laws. In the third century, the
great theologian Origen provided the following explanation for the resistance
of Christians to certain legal systems: “Suppose that a man were living among
the Scythians, whose laws are contrary to the divine law, and was compelled to
live among them ... such a man for the sake of the true law, though illegal
among the Scythians, would rightly form associations with like-minded people
contrary to the laws of the Scythians.”[1]
This conviction was what
motivated resistance movements to act against the Nazi regime and other
totalitarian regimes, thereby doing a great service to justice and to humanity
as a whole. For these people, it was indisputably evident that the law in force
was actually unlawful. Yet when it comes to the decisions of a democratic
politician, the question of what now corresponds to the law of truth, what is
actually right and may be enacted as law, is less obvious. In terms of the
underlying anthropological issues, what is right and may be given the force of
law is in no way simply self-evident today. The question of how to recognize
what is truly right and thus to serve justice when framing laws has never been
simple, and today in view of the vast extent of our knowledge and our capacity,
it has become still harder.
How do we recognize what
is right? In history, systems of law have almost always been based on religion:
decisions regarding what was to be lawful among men were taken with reference
to the divinity. Unlike other great religions, Christianity has never proposed
a revealed law to the State and to society, that is to say a juridical order
derived from revelation. Instead, it has pointed to nature and reason as the
true sources of law – and to the harmony of objective and subjective reason,
which naturally presupposes that both spheres are rooted in the creative reason
of God. Christian theologians thereby aligned themselves with a philosophical
and juridical movement that began to take shape in the second century B.C. In
the first half of that century, the social natural law developed by the Stoic
philosophers came into contact with leading teachers of Roman Law.[2] Through
this encounter, the juridical culture of the West was born, which was and is of
key significance for the juridical culture of mankind. This pre-Christian
marriage between law and philosophy opened up the path that led via the
Christian Middle Ages and the juridical developments of the Age of
Enlightenment all the way to the Declaration of Human Rights and to our German
Basic Law of 1949, with which our nation committed itself to “inviolable and inalienable
human rights as the foundation of every human community, and of peace and
justice in the world”.
For the development of
law and for the development of humanity, it was highly significant that
Christian theologians aligned themselves against the religious law associated
with polytheism and on the side of philosophy, and that they acknowledged
reason and nature in their interrelation as the universally valid source of
law. This step had already been taken by Saint Paul in the Letter to the
Romans, when he said: “When Gentiles who have not the Law [the Torah of Israel]
do by nature what the law requires, they are a law to themselves ... they show
that what the law requires is written on their hearts, while their conscience
also bears witness ...” (Rom 2:14f.). Here we see the two fundamental
concepts of nature and conscience, where conscience is nothing other than
Solomon’s listening heart, reason that is open to the language of being. If
this seemed to offer a clear explanation of the foundations of legislation up
to the time of the Enlightenment, up to the time of the Declaration on Human
Rights after the Second World War and the framing of our Basic Law, there has
been a dramatic shift in the situation in the last half-century. The idea of
natural law is today viewed as a specifically Catholic doctrine, not worth
bringing into the discussion in a non-Catholic environment, so that one feels
almost ashamed even to mention the term. Let me outline briefly how this
situation arose. Fundamentally it is because of the idea that an unbridgeable
gulf exists between “is” and “ought”. An “ought” can never follow from an “is”,
because the two are situated on completely different planes. The reason for
this is that in the meantime, the positivist understanding of nature has come
to be almost universally accepted. If nature – in the words of Hans Kelsen – is
viewed as “an aggregate of objective data linked together in terms of cause and
effect”, then indeed no ethical indication of any kind can be derived from it.[3] A
positivist conception of nature as purely functional, as the natural sciences
consider it to be, is incapable of producing any bridge to ethics and law, but
once again yields only functional answers. The same also applies to reason,
according to the positivist understanding that is widely held to be the only
genuinely scientific one. Anything that is not verifiable or falsifiable,
according to this understanding, does not belong to the realm of reason
strictly understood. Hence ethics and religion must be assigned to the
subjective field, and they remain extraneous to the realm of reason in the strict
sense of the word. Where positivist reason dominates the field to the exclusion
of all else – and that is broadly the case in our public mindset – then the
classical sources of knowledge for ethics and law are excluded. This is a
dramatic situation which affects everyone, and on which a public debate is
necessary. Indeed, an essential goal of this address is to issue an urgent
invitation to launch one.
The positivist approach
to nature and reason, the positivist world view in general, is a most important
dimension of human knowledge and capacity that we may in no way dispense with.
But in and of itself it is not a sufficient culture corresponding to the full
breadth of the human condition. Where positivist reason considers itself the
only sufficient culture and banishes all other cultural realities to the status
of subcultures, it diminishes man, indeed it threatens his humanity. I say this
with Europe specifically in mind, where there are concerted efforts to
recognize only positivism as a common culture and a common basis for
law-making, reducing all the other insights and values of our culture to the
level of subculture, with the result that Europe vis-à-vis other world cultures
is left in a state of culturelessness and at the same time extremist and radical
movements emerge to fill the vacuum. In its self-proclaimed exclusivity, the
positivist reason which recognizes nothing beyond mere functionality resembles
a concrete bunker with no windows, in which we ourselves provide lighting and
atmospheric conditions, being no longer willing to obtain either from God’s
wide world. And yet we cannot hide from ourselves the fact that even in this
artificial world, we are still covertly drawing upon God’s raw materials, which
we refashion into our own products. The windows must be flung open again, we
must see the wide world, the sky and the earth once more and learn to make
proper use of all this.
But how are we to do
this? How do we find our way out into the wide world, into the big picture? How
can reason rediscover its true greatness, without being sidetracked into
irrationality? How can nature reassert itself in its true depth, with all its
demands, with all its directives? I would like to recall one of the
developments in recent political history, hoping that I will neither be
misunderstood, nor provoke too many one-sided polemics. I would say that the
emergence of the ecological movement in German politics since the 1970s, while
it has not exactly flung open the windows, nevertheless was and continues to be
a cry for fresh air which must not be ignored or pushed aside, just because too
much of it is seen to be irrational. Young people had come to realize that
something is wrong in our relationship with nature, that matter is not just raw
material for us to shape at will, but that the earth has a dignity of its own
and that we must follow its directives. In saying this, I am clearly not
promoting any particular political party – nothing could be further from my
mind. If something is wrong in our relationship with reality, then we must all
reflect seriously on the whole situation and we are all prompted to question
the very foundations of our culture. Allow me to dwell a little longer on this
point. The importance of ecology is no longer disputed. We must listen to the
language of nature and we must answer accordingly. Yet I would like to
underline a point that seems to me to be neglected, today as in the past: there
is also an ecology of man. Man too has a nature that he must respect and that
he cannot manipulate at will. Man is not merely self-creating freedom. Man does
not create himself. He is intellect and will, but he is also nature, and his
will is rightly ordered if he respects his nature, listens to it and accepts
himself for who he is, as one who did not create himself. In this way, and in
no other, is true human freedom fulfilled.
Let us come back to the
fundamental concepts of nature and reason, from which we set out. The great
proponent of legal positivism, Kelsen, at the age of 84 – in 1965 – abandoned the
dualism of “is” and “ought”. (I find it comforting that rational thought is
evidently still possible at the age of 84!) Previously he had said that norms
can only come from the will. Nature therefore could only contain norms, he
adds, if a will had put them there. But this, he says, would presuppose a
Creator God, whose will had entered into nature. “Any attempt to discuss the
truth of this belief is utterly futile”, he observed.[4] Is
it really? – I find myself asking. Is it really pointless to wonder whether the
objective reason that manifests itself in nature does not presuppose a creative
reason, a Creator Spiritus?
At this point Europe’s
cultural heritage ought to come to our assistance. The conviction that there is
a Creator God is what gave rise to the idea of human rights, the idea of the
equality of all people before the law, the recognition of the inviolability of
human dignity in every single person and the awareness of people’s
responsibility for their actions. Our cultural memory is shaped by these
rational insights. To ignore it or dismiss it as a thing of the past would be
to dismember our culture totally and to rob it of its completeness. The culture
of Europe arose from the encounter between Jerusalem, Athens and Rome – from
the encounter between Israel’s monotheism, the philosophical reason of the
Greeks and Roman law. This three-way encounter has shaped the inner identity of
Europe. In the awareness of man’s responsibility before God and in the
acknowledgment of the inviolable dignity of every single human person, it has
established criteria of law: it is these criteria that we are called to defend
at this moment in our history.
As he assumed the mantle
of office, the young King Solomon was invited to make a request. How would it
be if we, the law-makers of today, were invited to make a request? What would
we ask for? I think that, even today, there is ultimately nothing else we could
wish for but a listening heart – the capacity to discern between good and evil,
and thus to establish true law, to serve justice and peace. I thank you for
your attention!
[1] Contra
Celsum, Book 1, Chapter 1. Cf. A. Fürst, “Monotheismus und Monarchie. Zum
Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike”, Theol.Phil. 81
(2006), pp. 321-338, quoted on p. 336; cf. also J. Ratzinger, Die Einheit
der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg and Munich, 1971), p.
60.
[2] Cf.
W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer
menschlichen Gesellschaft (Augsburg, 2010), pp. 11ff., 31-61.
[3] Cf.
Waldstein, op. cit., pp. 15-21.
[4] Cf.
Waldstein, op. cit., p. 19.
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VISITA AL PARLAMENTO
FEDERALE
Illustre Signor
Presidente Federale!
Signor Presidente del Bundestag!
Signora Cancelliere Federale!
Signora Presidente del Bundesrat!
Signore e Signori Deputati!
È per me un onore e una
gioia parlare davanti a questa Camera alta – davanti al Parlamento della mia
Patria tedesca, che si riunisce qui come rappresentanza del popolo, eletta
democraticamente, per lavorare per il bene della Repubblica Federale della
Germania. Vorrei ringraziare il Signor Presidente del Bundestag per
il suo invito a tenere questo discorso, così come per le gentili parole di
benvenuto e di apprezzamento con cui mi ha accolto. In questa ora mi rivolgo a
Voi, stimati Signori e Signore – certamente anche come connazionale che si sa
legato per tutta la vita alle sue origini e segue con partecipazione le vicende
della Patria tedesca. Ma l’invito a tenere questo discorso è rivolto a me in
quanto Papa, in quanto Vescovo di Roma, che porta la suprema responsabilità per
la cristianità cattolica. Con ciò Voi riconoscete il ruolo che spetta alla
Santa Sede quale partner all’interno della Comunità dei Popoli e
degli Stati. In base a questa mia responsabilità internazionale vorrei proporVi
alcune considerazioni sui fondamenti dello Stato liberale di diritto.
Mi si consenta di
cominciare le mie riflessioni sui fondamenti del diritto con una piccola
narrazione tratta dalla Sacra Scrittura. Nel Primo Libro dei Re si
racconta che al giovane re Salomone, in occasione della sua intronizzazione,
Dio concesse di avanzare una richiesta. Che cosa chiederà il giovane sovrano in
questo momento? Successo, ricchezza, una lunga vita, l’eliminazione dei nemici?
Nulla di tutto questo egli chiede. Domanda invece: “Concedi al tuo servo un
cuore docile, perché sappia rendere giustizia al tuo popolo e sappia
distinguere il bene dal male” (1Re 3,9). Con questo racconto la Bibbia
vuole indicarci che cosa, in definitiva, deve essere importante per un
politico. Il suo criterio ultimo e la motivazione per il suo lavoro come
politico non deve essere il successo e tanto meno il profitto materiale. La
politica deve essere un impegno per la giustizia e creare così le condizioni di
fondo per la pace. Naturalmente un politico cercherà il successo senza il quale
non potrebbe mai avere la possibilità dell’azione politica effettiva. Ma il
successo è subordinato al criterio della giustizia, alla volontà di attuare il
diritto e all’intelligenza del diritto. Il successo può essere anche una
seduzione e così può aprire la strada alla contraffazione del diritto, alla
distruzione della giustizia. “Togli il diritto – e allora che cosa distingue lo
Stato da una grossa banda di briganti?” ha sentenziato una volta sant’Agostino.[1] Noi
tedeschi sappiamo per nostra esperienza che queste parole non sono un vuoto
spauracchio. Noi abbiamo sperimentato il separarsi del potere dal diritto, il
porsi del potere contro il diritto, il suo calpestare il diritto, così che lo
Stato era diventato lo strumento per la distruzione del diritto – era diventato
una banda di briganti molto ben organizzata, che poteva minacciare il mondo
intero e spingerlo sull’orlo del precipizio. Servire il diritto e combattere il
dominio dell’ingiustizia è e rimane il compito fondamentale del politico. In un
momento storico in cui l’uomo ha acquistato un potere finora inimmaginabile,
questo compito diventa particolarmente urgente. L’uomo è in grado di
distruggere il mondo. Può manipolare se stesso. Può, per così dire, creare
esseri umani ed escludere altri esseri umani dall’essere uomini. Come
riconosciamo che cosa è giusto? Come possiamo distinguere tra il bene e il
male, tra il vero diritto e il diritto solo apparente? La richiesta salomonica
resta la questione decisiva davanti alla quale l’uomo politico e la politica si
trovano anche oggi.
In gran parte della
materia da regolare giuridicamente, quello della maggioranza può essere un
criterio sufficiente. Ma è evidente che nelle questioni fondamentali del
diritto, nelle quali è in gioco la dignità dell’uomo e dell’umanità, il principio
maggioritario non basta: nel processo di formazione del diritto, ogni persona
che ha responsabilità deve cercare lei stessa i criteri del proprio
orientamento. Nel terzo secolo, il grande teologo Origene ha giustificato così
la resistenza dei cristiani a certi ordinamenti giuridici in vigore: “Se
qualcuno si trovasse presso il popolo della Scizia che ha leggi irreligiose e
fosse costretto a vivere in mezzo a loro … questi senz’altro agirebbe in modo
molto ragionevole se, in nome della legge della verità che presso il popolo
della Scizia è appunto illegalità, insieme con altri che hanno la stessa
opinione, formasse associazioni anche contro l’ordinamento in vigore…”[2]
In base a questa
convinzione, i combattenti della resistenza hanno agito contro il regime
nazista e contro altri regimi totalitari, rendendo così un servizio al diritto
e all’intera umanità. Per queste persone era evidente in modo incontestabile
che il diritto vigente, in realtà, era ingiustizia. Ma nelle decisioni di un
politico democratico, la domanda su che cosa ora corrisponda alla legge della
verità, che cosa sia veramente giusto e possa diventare legge non è altrettanto
evidente. Ciò che in riferimento alle fondamentali questioni antropologiche sia
la cosa giusta e possa diventare diritto vigente, oggi non è affatto evidente
di per sé. Alla questione come si possa riconoscere ciò che veramente è giusto
e servire così la giustizia nella legislazione, non è mai stato facile trovare
la risposta e oggi, nell’abbondanza delle nostre conoscenze e delle nostre
capacità, tale questione è diventata ancora molto più difficile.
Come si riconosce ciò che
è giusto? Nella storia, gli ordinamenti giuridici sono stati quasi sempre
motivati in modo religioso: sulla base di un riferimento alla Divinità si
decide ciò che tra gli uomini è giusto. Contrariamente ad altre grandi
religioni, il cristianesimo non ha mai imposto allo Stato e alla società un
diritto rivelato, mai un ordinamento giuridico derivante da una
rivelazione. Ha invece rimandato alla natura e alla ragione quali vere fonti
del diritto – ha rimandato all’armonia tra ragione oggettiva e soggettiva,
un’armonia che però presuppone l’essere ambedue le sfere fondate nella Ragione
creatrice di Dio. Con ciò i teologi cristiani si sono associati ad un movimento
filosofico e giuridico che si era formato sin dal secolo II a. Cr. Nella prima metà
del secondo secolo precristiano si ebbe un incontro tra il diritto naturale
sociale sviluppato dai filosofi stoici e autorevoli maestri del diritto romano.[3] In
questo contatto è nata la cultura giuridica occidentale, che è stata ed è
tuttora di un’importanza determinante per la cultura giuridica dell’umanità. Da
questo legame precristiano tra diritto e filosofia parte la via che porta,
attraverso il Medioevo cristiano, allo sviluppo giuridico dell’Illuminismo fino
alla Dichiarazione dei Diritti umani e fino alla nostra Legge Fondamentale
tedesca, con cui il nostro popolo, nel 1949, ha riconosciuto “gli inviolabili e
inalienabili diritti dell'uomo come fondamento di ogni comunità umana, della
pace e della giustizia nel mondo”.
Per lo sviluppo del
diritto e per lo sviluppo dell’umanità è stato decisivo che i teologi cristiani
abbiano preso posizione contro il diritto religioso, richiesto dalla fede nelle
divinità, e si siano messi dalla parte della filosofia, riconoscendo come fonte
giuridica valida per tutti la ragione e la natura nella loro correlazione.
Questa scelta l’aveva già compiuta san Paolo, quando, nella sua Lettera ai
Romani, afferma: “Quando i pagani, che non hanno la Legge [la Torà di Israele],
per natura agiscono secondo la Legge, essi … sono legge a se stessi. Essi
dimostrano che quanto la Legge esige è scritto nei loro cuori, come risulta
dalla testimonianza della loro coscienza…” (Rm 2,14s). Qui compaiono i due
concetti fondamentali di natura e di coscienza, in cui “coscienza” non è altro
che il “cuore docile” di Salomone, la ragione aperta al linguaggio dell’essere.
Se con ciò fino all’epoca dell’Illuminismo, della Dichiarazione dei Diritti
umani dopo la seconda guerra mondiale e fino alla formazione della nostra Legge
Fondamentale la questione circa i fondamenti della legislazione sembrava
chiarita, nell’ultimo mezzo secolo è avvenuto un drammatico cambiamento della
situazione. L’idea del diritto naturale è considerata oggi una dottrina
cattolica piuttosto singolare, su cui non varrebbe la pena discutere al di
fuori dell’ambito cattolico, così che quasi ci si vergogna di menzionarne anche
soltanto il termine. Vorrei brevemente indicare come mai si sia creata questa
situazione. È fondamentale anzitutto la tesi secondo cui tra l’essere e il
dover essere ci sarebbe un abisso insormontabile. Dall’essere non potrebbe
derivare un dovere, perché si tratterebbe di due ambiti assolutamente diversi.
La base di tale opinione è la concezione positivista, oggi quasi generalmente
adottata, di natura. Se si considera la natura – con le parole di Hans Kelsen –
“un aggregato di dati oggettivi, congiunti gli uni agli altri quali cause ed
effetti”, allora da essa realmente non può derivare alcuna indicazione che sia
in qualche modo di carattere etico.[4] Una
concezione positivista di natura, che comprende la natura in modo puramente
funzionale, così come le scienze naturali la riconoscono, non può creare alcun
ponte verso l’ethos e il diritto, ma suscitare nuovamente solo risposte
funzionali. La stessa cosa, però, vale anche per la ragione in una visione
positivista, che da molti è considerata come l’unica visione scientifica. In
essa, ciò che non è verificabile o falsificabile non rientra nell’ambito della
ragione nel senso stretto. Per questo l’ethos e la religione devono essere
assegnati all’ambito del soggettivo e cadono fuori dall’ambito della ragione
nel senso stretto della parola. Dove vige il dominio esclusivo della ragione positivista
– e ciò è in gran parte il caso nella nostra coscienza pubblica – le fonti
classiche di conoscenza dell’ethos e del diritto sono messe fuori gioco.
Questa è una situazione drammatica che interessa tutti e su cui è necessaria
una discussione pubblica; invitare urgentemente ad essa è un’intenzione
essenziale di questo discorso.
Il concetto positivista
di natura e ragione, la visione positivista del mondo è nel suo insieme una
parte grandiosa della conoscenza umana e della capacità umana, alla quale non
dobbiamo assolutamente rinunciare. Ma essa stessa nel suo insieme non è una
cultura che corrisponda e sia sufficiente all’essere uomini in tutta la sua
ampiezza. Dove la ragione positivista si ritiene come la sola cultura
sufficiente, relegando tutte le altre realtà culturali allo stato di
sottoculture, essa riduce l’uomo, anzi, minaccia la sua umanità. Lo dico
proprio in vista dell’Europa, in cui vasti ambienti cercano di riconoscere solo
il positivismo come cultura comune e come fondamento comune per la formazione
del diritto, riducendo tutte le altre convinzioni e gli altri valori della
nostra cultura allo stato di una sottocultura. Con ciò si pone l’Europa, di
fronte alle altre culture del mondo, in una condizione di mancanza di cultura e
vengono suscitate, al contempo, correnti estremiste e radicali. La ragione
positivista, che si presenta in modo esclusivista e non è in grado di percepire
qualcosa al di là di ciò che è funzionale, assomiglia agli edifici di cemento
armato senza finestre, in cui ci diamo il clima e la luce da soli e non
vogliamo più ricevere ambedue le cose dal mondo vasto di Dio. E tuttavia non
possiamo illuderci che in tale mondo autocostruito attingiamo in segreto
ugualmente alle “risorse” di Dio, che trasformiamo in prodotti nostri. Bisogna
tornare a spalancare le finestre, dobbiamo vedere di nuovo la vastità del
mondo, il cielo e la terra ed imparare ad usare tutto questo in modo giusto.
Ma come lo si realizza?
Come troviamo l’ingresso nella vastità, nell’insieme? Come può la ragione
ritrovare la sua grandezza senza scivolare nell’irrazionale? Come può la natura
apparire nuovamente nella sua vera profondità, nelle sue esigenze e con le sue
indicazioni? Richiamo alla memoria un processo della recente storia politica,
nella speranza di non essere troppo frainteso né di suscitare troppe polemiche
unilaterali. Direi che la comparsa del movimento ecologico nella politica
tedesca a partire dagli anni Settanta, pur non avendo forse spalancato
finestre, tuttavia è stata e rimane un grido che anela all’aria fresca, un
grido che non si può ignorare né accantonare, perché vi si intravede troppa
irrazionalità. Persone giovani si erano rese conto che nei nostri rapporti con
la natura c’è qualcosa che non va; che la materia non è soltanto un materiale
per il nostro fare, ma che la terra stessa porta in sé la propria dignità e noi
dobbiamo seguire le sue indicazioni. È chiaro che qui non faccio propaganda per
un determinato partito politico – nulla mi è più estraneo di questo. Quando nel
nostro rapporto con la realtà c’è qualcosa che non va, allora dobbiamo tutti
riflettere seriamente sull’insieme e tutti siamo rinviati alla questione circa
i fondamenti della nostra stessa cultura. Mi sia concesso di soffermarmi ancora
un momento su questo punto. L’importanza dell’ecologia è ormai indiscussa.
Dobbiamo ascoltare il linguaggio della natura e rispondervi coerentemente.
Vorrei però affrontare con forza un punto che – mi pare – venga trascurato oggi
come ieri: esiste anche un’ecologia dell’uomo. Anche l’uomo possiede una
natura che deve rispettare e che non può manipolare a piacere. L’uomo non è
soltanto una libertà che si crea da sé. L’uomo non crea se stesso. Egli è
spirito e volontà, ma è anche natura, e la sua volontà è giusta quando egli
rispetta la natura, la ascolta e quando accetta se stesso per quello che è, e
che non si è creato da sé. Proprio così e soltanto così si realizza la vera
libertà umana.
Torniamo ai concetti
fondamentali di natura e ragione da cui eravamo partiti. Il grande teorico del
positivismo giuridico, Kelsen, all’età di 84 anni – nel 1965 – abbandonò il
dualismo di essere e dover essere. (Mi consola il fatto che, evidentemente, a
84 anni si sia ancora in grado di pensare qualcosa di ragionevole.) Aveva detto
prima che le norme possono derivare solo dalla volontà. Di conseguenza –
aggiunge – la natura potrebbe racchiudere in sé delle norme solo se una volontà
avesse messo in essa queste norme. Ciò, d’altra parte – dice – presupporrebbe
un Dio creatore, la cui volontà si è inserita nella natura. “Discutere sulla
verità di questa fede è una cosa assolutamente vana”, egli nota a proposito.[5] Lo
è veramente? – vorrei domandare. È veramente privo di senso riflettere se la
ragione oggettiva che si manifesta nella natura non presupponga una Ragione
creativa, un Creator Spiritus?
A questo punto dovrebbe
venirci in aiuto il patrimonio culturale dell’Europa. Sulla base della
convinzione circa l’esistenza di un Dio creatore sono state sviluppate l’idea
dei diritti umani, l’idea dell’uguaglianza di tutti gli uomini davanti alla
legge, la conoscenza dell’inviolabilità della dignità umana in ogni singola
persona e la consapevolezza della responsabilità degli uomini per il loro
agire. Queste conoscenze della ragione costituiscono la nostra memoria
culturale. Ignorarla o considerarla come mero passato sarebbe un’amputazione
della nostra cultura nel suo insieme e la priverebbe della sua interezza. La
cultura dell’Europa è nata dall’incontro tra Gerusalemme, Atene e Roma –
dall’incontro tra la fede in Dio di Israele, la ragione filosofica dei Greci e
il pensiero giuridico di Roma. Questo triplice incontro forma l’intima identità
dell’Europa. Nella consapevolezza della responsabilità dell’uomo davanti a Dio
e nel riconoscimento della dignità inviolabile dell’uomo, di ogni uomo, questo
incontro ha fissato dei criteri del diritto, difendere i quali è nostro compito
in questo momento storico.
Al giovane re Salomone,
nell’ora dell’assunzione del potere, è stata concessa una sua richiesta. Che
cosa sarebbe se a noi, legislatori di oggi, venisse concesso di avanzare una
richiesta? Che cosa chiederemmo? Penso che anche oggi, in ultima analisi, non
potremmo desiderare altro che un cuore docile – la capacità di distinguere il
bene dal male e di stabilire così un vero diritto, di servire la giustizia e la
pace. Vi ringrazio per la vostra attenzione.
[1] De
civitate Dei IV, 4, 1.
[2] Contra
Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau); cfr A. Fürst, Monotheismus und
Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike. In:
Theol.Phil. 81 (2006) 321 – 338; citazione p. 336; cfr anche J.
Ratzinger, Die Einheit der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg
– München 1971) 60.
[3] Cfr
W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer
menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010) 11ss; 31 – 61.
[4] Waldstein,
op. cit. 15 – 21.
[5] Citato secondo Waldstein, op. cit. 19.
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BESUCH DES DEUTSCHEN
BUNDESTAGS
Sehr geehrter Herr
Bundespräsident!
Herr Bundestagspräsident!
Frau Bundeskanzlerin!
Frau Bundesratspräsidentin!
Meine Damen und Herren Abgeordnete!
Es ist mir Ehre und
Freude, vor diesem Hohen Haus zu sprechen – vor dem Parlament meines deutschen
Vaterlandes, das als demokratisch gewählte Volksvertretung hier zusammenkommt,
um zum Wohl der Bundesrepublik Deutschland zu arbeiten. Dem Herrn
Bundestagspräsidenten möchte ich für seine Einladung zu dieser Rede ebenso
danken wie für die freundlichen Worte der Begrüßung und Wertschätzung, mit
denen er mich empfangen hat. In dieser Stunde wende ich mich an Sie, verehrte
Damen und Herren – gewiß auch als Landsmann, der sich lebenslang seiner
Herkunft verbunden weiß und die Geschicke der deutschen Heimat mit Anteilnahme
verfolgt. Aber die Einladung zu dieser Rede gilt mir als Papst, als Bischof von
Rom, der die oberste Verantwortung für die katholische Christenheit trägt. Sie
anerkennen damit die Rolle, die dem Heiligen Stuhl als Partner innerhalb der
Völker- und Staatengemeinschaft zukommt. Von dieser meiner internationalen
Verantwortung her möchte ich Ihnen einige Gedanken über die Grundlagen des
freiheitlichen Rechtsstaats vorlegen.
Lassen Sie mich meine
Überlegungen über die Grundlagen des Rechts mit einer kleinen Geschichte aus
der Heiligen Schrift beginnen. Im ersten Buch der Könige wird erzählt, daß Gott
dem jungen König Salomon bei seiner Thronbesteigung eine Bitte freistellte. Was
wird sich der junge Herrscher in diesem Augenblick erbitten? Erfolg – Reichtum
– langes Leben – Vernichtung der Feinde? Nicht um diese Dinge bittet er. Er
bittet: „Verleih deinem Knecht ein hörendes Herz, damit er dein Volk zu
regieren und das Gute vom Bösen zu unterscheiden versteht“ (1 Kön 3,9).
Die Bibel will uns mit dieser Erzählung sagen, worauf es für einen Politiker
letztlich ankommen muß. Sein letzter Maßstab und der Grund für seine Arbeit als
Politiker darf nicht der Erfolg und schon gar nicht materieller Gewinn sein.
Die Politik muß Mühen um Gerechtigkeit sein und so die Grundvoraussetzung für
Friede schaffen. Natürlich wird ein Politiker den Erfolg suchen, ohne den er
überhaupt nicht die Möglichkeit politischer Gestaltung hätte. Aber der Erfolg
ist dem Maßstab der Gerechtigkeit, dem Willen zum Recht und dem Verstehen für
das Recht untergeordnet. Erfolg kann auch Verführung sein und kann so den Weg
auftun für die Verfälschung des Rechts, für die Zerstörung der Gerechtigkeit.
„Nimm das Recht weg – was ist dann ein Staat noch anderes als eine große
Räuberbande“, hat der heilige Augustinus einmal gesagt[1].
Wir Deutsche wissen es aus eigener Erfahrung, daß diese Worte nicht ein leeres
Schreckgespenst sind. Wir haben erlebt, daß Macht von Recht getrennt wurde, daß
Macht gegen Recht stand, das Recht zertreten hat und daß der Staat zum
Instrument der Rechtszerstörung wurde – zu einer sehr gut organisierten
Räuberbande, die die ganze Welt bedrohen und an den Rand des Abgrunds treiben
konnte. Dem Recht zu dienen und der Herrschaft des Unrechts zu wehren ist und
bleibt die grundlegende Aufgabe des Politikers. In einer historischen Stunde,
in der dem Menschen Macht zugefallen ist, die bisher nicht vorstellbar war,
wird diese Aufgabe besonders dringlich. Der Mensch kann die Welt zerstören. Er
kann sich selbst manipulieren. Er kann sozusagen Menschen machen und Menschen
vom Menschsein ausschließen. Wie erkennen wir, was recht ist? Wie können wir
zwischen Gut und Böse, zwischen wahrem Recht und Scheinrecht unterscheiden? Die
salomonische Bitte bleibt die entscheidende Frage, vor der der Politiker und
die Politik auch heute stehen.
In einem Großteil der
rechtlich zu regelnden Materien kann die Mehrheit ein genügendes Kriterium
sein. Aber daß in den Grundfragen des Rechts, in denen es um die Würde des
Menschen und der Menschheit geht, das Mehrheitsprinzip nicht ausreicht, ist
offenkundig: Jeder Verantwortliche muß sich bei der Rechtsbildung die Kriterien
seiner Orientierung suchen. Im 3. Jahrhundert hat der große Theologe Origenes
den Widerstand der Christen gegen bestimmte geltende Rechtsordnungen so
begründet: „Wenn jemand sich bei den Skythen befände, die gottlose Gesetze
haben, und gezwungen wäre, bei ihnen zu leben …, dann würde er wohl sehr
vernünftig handeln, wenn er im Namen des Gesetzes der Wahrheit, das bei den
Skythen ja Gesetzwidrigkeit ist, zusammen mit Gleichgesinnten auch entgegen der
bei jenen bestehenden Ordnung Vereinigungen bilden würde …“[2]
Von dieser Überzeugung
her haben die Widerstandskämpfer gegen das Naziregime und gegen andere
totalitäre Regime gehandelt und so dem Recht und der Menschheit als ganzer
einen Dienst erwiesen. Für diese Menschen war es unbestreitbar evident, daß
geltendes Recht in Wirklichkeit Unrecht war. Aber bei den Entscheidungen eines
demokratischen Politikers ist die Frage, was nun dem Gesetz der Wahrheit
entspreche, was wahrhaft recht sei und Gesetz werden könne, nicht ebenso
evident. Was in bezug auf die grundlegenden anthropologischen Fragen das Rechte
ist und geltendes Recht werden kann, liegt heute keineswegs einfach zutage. Die
Frage, wie man das wahrhaft Rechte erkennen und so der Gerechtigkeit in der
Gesetzgebung dienen kann, war nie einfach zu beantworten, und sie ist heute in
der Fülle unseres Wissens und unseres Könnens noch sehr viel schwieriger
geworden.
Wie erkennt man, was
recht ist? In der Geschichte sind Rechtsordnungen fast durchgehend religiös
begründet worden: Vom Blick auf die Gottheit her wird entschieden, was unter
Menschen rechtens ist. Im Gegensatz zu anderen großen Religionen hat das
Christentum dem Staat und der Gesellschaft nie ein Offenbarungsrecht, nie eine
Rechtsordnung aus Offenbarung vorgegeben. Es hat stattdessen auf Natur und
Vernunft als die wahren Rechtsquellen verwiesen – auf den Zusammenklang von
objektiver und subjektiver Vernunft, der freilich das Gegründetsein beider
Sphären in der schöpferischen Vernunft Gottes voraussetzt. Die christlichen
Theologen haben sich damit einer philosophischen und juristischen Bewegung
angeschlossen, die sich seit dem 2. Jahrhundert v. Chr. gebildet hatte. In der
ersten Hälfte des 2. vorchristlichen Jahrhunderts kam es zu einer Begegnung
zwischen dem von stoischen Philosophen entwickelten sozialen Naturrecht und
verantwortlichen Lehrern des römischen Rechts.[3] In
dieser Berührung ist die abendländische Rechtskultur geboren worden, die für
die Rechtskultur der Menschheit von entscheidender Bedeutung war und ist. Von
dieser vorchristlichen Verbindung von Recht und Philosophie geht der Weg über
das christliche Mittelalter in die Rechtsentfaltung der Aufklärungszeit bis hin
zur Erklärung der Menschenrechte und bis zu unserem deutschen Grundgesetz, mit
dem sich unser Volk 1949 zu den „unverletzlichen und unveräußerlichen
Menschenrechten als Grundlage jeder menschlichen Gemeinschaft, des Friedens und
der Gerechtigkeit in der Welt“ bekannt hat.
Für die Entwicklung des
Rechts und für die Entwicklung der Humanität war es entscheidend, daß sich die
christlichen Theologen gegen das vom Götterglauben geforderte religiöse Recht
auf die Seite der Philosophie gestellt, Vernunft und Natur in ihrem Zueinander
als die für alle gültige Rechtsquelle anerkannt haben. Diesen Entscheid hatte
schon Paulus im Brief an die Römer vollzogen, wenn er sagt: „Wenn Heiden, die
das Gesetz (die Tora Israels) nicht haben, von Natur aus das tun, was im Gesetz
gefordert ist, so sind sie… sich selbst Gesetz. Sie zeigen damit, daß ihnen die
Forderung des Gesetzes ins Herz geschrieben ist; ihr Gewissen legt Zeugnis
davon ab…“ (Röm 2,14f). Hier erscheinen die beiden Grundbegriffe Natur und
Gewissen, wobei Gewissen nichts anderes ist als das hörende Herz Salomons, als
die der Sprache des Seins geöffnete Vernunft. Wenn damit bis in die Zeit der
Aufklärung, der Menschenrechtserklärung nach dem Zweiten Weltkrieg und in der
Gestaltung unseres Grundgesetzes die Frage nach den Grundlagen der Gesetzgebung
geklärt schien, so hat sich im letzten halben Jahrhundert eine dramatische
Veränderung der Situation zugetragen. Der Gedanke des Naturrechts gilt heute
als eine katholische Sonderlehre, über die außerhalb des katholischen Raums zu
diskutieren nicht lohnen würde, so daß man sich schon beinahe schämt, das Wort
überhaupt zu erwähnen. Ich möchte kurz andeuten, wieso diese Situation
entstanden ist. Grundlegend ist zunächst die These, daß zwischen Sein und
Sollen ein unüberbrückbarer Graben bestehe. Aus Sein könne kein Sollen folgen,
weil es sich da um zwei völlig verschiedene Bereiche handle. Der Grund dafür
ist das inzwischen fast allgemein angenommene positivistische Verständnis von
Natur. Wenn man die Natur – mit den Worten von H. Kelsen – als „ein Aggregat
von als Ursache und Wirkung miteinander verbundenen Seinstatsachen“ ansieht,
dann kann aus ihr in der Tat keine irgendwie geartete ethische Weisung
hervorgehen.[4] Ein
positivistischer Naturbegriff, der die Natur rein funktional versteht, so wie
die Naturwissenschaft sie erkennt, kann keine Brücke zu Ethos und Recht
herstellen, sondern wiederum nur funktionale Antworten hervorrufen. Das gleiche
gilt aber auch für die Vernunft in einem positivistischen, weithin als allein
wissenschaftlich angesehenen Verständnis. Was nicht verifizierbar oder
falsifizierbar ist, gehört danach nicht in den Bereich der Vernunft im strengen
Sinn. Deshalb müssen Ethos und Religion dem Raum des Subjektiven zugewiesen
werden und fallen aus dem Bereich der Vernunft im strengen Sinn des Wortes
heraus. Wo die alleinige Herrschaft der positivistischen Vernunft gilt – und
das ist in unserem öffentlichen Bewußtsein weithin der Fall –, da sind die
klassischen Erkenntnisquellen für Ethos und Recht außer Kraft gesetzt. Dies ist
eine dramatische Situation, die alle angeht und über die eine öffentliche
Diskussion notwendig ist, zu der dringend einzuladen eine wesentliche Absicht
dieser Rede bildet.
Das positivistische
Konzept von Natur und Vernunft, die positivistische Weltsicht als Ganze ist ein
großartiger Teil menschlichen Erkennens und menschlichen Könnens, auf die wir
keinesfalls verzichten dürfen. Aber es ist nicht selbst als Ganzes eine dem
Menschsein in seiner Weite entsprechende und genügende Kultur. Wo die
positivistische Vernunft sich allein als die genügende Kultur ansieht und alle
anderen kulturellen Realitäten in den Status der Subkultur verbannt, da
verkleinert sie den Menschen, ja sie bedroht seine Menschlichkeit. Ich sage das
gerade im Hinblick auf Europa, in dem weite Kreise versuchen, nur den
Positivismus als gemeinsame Kultur und als gemeinsame Grundlage für die
Rechtsbildung anzuerkennen, alle übrigen Einsichten und Werte unserer Kultur in
den Status einer Subkultur verweisen und damit Europa gegenüber den anderen
Kulturen der Welt in einen Status der Kulturlosigkeit gerückt und zugleich
extremistische und radikale Strömungen herausgefordert werden. Die sich
exklusiv gebende positivistische Vernunft, die über das Funktionieren hinaus
nichts wahrnehmen kann, gleicht den Betonbauten ohne Fenster, in denen wir uns
Klima und Licht selber geben, beides nicht mehr aus der weiten Welt Gottes
beziehen wollen. Und dabei können wir uns doch nicht verbergen, daß wir in
dieser selbstgemachten Welt im stillen doch aus den Vorräten Gottes schöpfen,
die wir zu unseren Produkten umgestalten. Die Fenster müssen wieder aufgerissen
werden, wir müssen wieder die Weite der Welt, den Himmel und die Erde sehen und
all dies recht zu gebrauchen lernen.
Aber wie geht das? Wie
finden wir in die Weite, ins Ganze? Wie kann die Vernunft wieder ihre Größe
finden, ohne ins Irrationale abzugleiten? Wie kann die Natur wieder in ihrer
wahren Tiefe, in ihrem Anspruch und mit ihrer Weisung erscheinen? Ich erinnere an
einen Vorgang in der jüngeren politischen Geschichte, in der Hoffnung, nicht
allzusehr mißverstanden zu werden und nicht zu viele einseitige Polemiken
hervorzurufen. Ich würde sagen, daß das Auftreten der ökologischen Bewegung in
der deutschen Politik seit den 70er Jahren zwar wohl nicht Fenster aufgerissen
hat, aber ein Schrei nach frischer Luft gewesen ist und bleibt, den man nicht
überhören darf und nicht beiseite schieben kann, weil man zu viel Irrationales
darin findet. Jungen Menschen war bewußt geworden, daß irgend etwas in unserem
Umgang mit der Natur nicht stimmt. Daß Materie nicht nur Material für unser
Machen ist, sondern daß die Erde selbst ihre Würde in sich trägt und wir ihrer
Weisung folgen müssen. Es ist wohl klar, daß ich hier nicht Propaganda für eine
bestimmte politische Partei mache – nichts liegt mir ferner als dies. Wenn in
unserem Umgang mit der Wirklichkeit etwas nicht stimmt, dann müssen wir alle
ernstlich über das Ganze nachdenken und sind alle auf die Frage nach den
Grundlagen unserer Kultur überhaupt verwiesen. Erlauben Sie mir, bitte, daß ich
noch einen Augenblick bei diesem Punkt bleibe. Die Bedeutung der Ökologie ist
inzwischen unbestritten. Wir müssen auf die Sprache der Natur hören und
entsprechend antworten. Ich möchte aber nachdrücklich einen Punkt ansprechen,
der nach wie vor – wie mir scheint –ausgeklammert wird: Es gibt auch eine
Ökologie des Menschen. Auch der Mensch hat eine Natur, die er achten muß und
die er nicht beliebig manipulieren kann. Der Mensch ist nicht nur sich selbst
machende Freiheit. Der Mensch macht sich nicht selbst. Er ist Geist und Wille,
aber er ist auch Natur, und sein Wille ist dann recht, wenn er auf die Natur
achtet, sie hört und sich annimmt als der, der er ist und der sich nicht selbst
gemacht hat. Gerade so und nur so vollzieht sich wahre menschliche Freiheit.
Kehren wir zurück zu den
Grundbegriffen Natur und Vernunft, von denen wir ausgegangen waren. Der große
Theoretiker des Rechtspositivismus, Kelsen, hat im Alter von 84 Jahren – 1965 –
den Dualismus von Sein und Sollen aufgegeben. (Es tröstet mich, daß man mit 84
Jahren offenbar noch etwas Vernünftiges denken kann.) Er hatte früher gesagt,
daß Normen nur aus dem Willen kommen können. Die Natur könnte folglich Normen
nur enthalten – so fügt er hinzu –, wenn ein Wille diese Normen in sie
hineingelegt hätte. Dies wiederum – sagt er – würde einen Schöpfergott
voraussetzen, dessen Wille in die Natur miteingegangen ist. „Über die Wahrheit
dieses Glaubens zu diskutieren, ist völlig aussichtslos“, bemerkt er dazu.[5] Wirklich?
– möchte ich fragen. Ist es wirklich sinnlos zu bedenken, ob die objektive
Vernunft, die sich in der Natur zeigt, nicht eine schöpferische Vernunft, einen
Creator Spiritus voraussetzt?
An dieser Stelle müßte
uns das kulturelle Erbe Europas zu Hilfe kommen. Von der Überzeugung eines
Schöpfergottes her ist die Idee der Menschenrechte, die Idee der Gleichheit
aller Menschen vor dem Recht, die Erkenntnis der Unantastbarkeit der
Menschenwürde in jedem einzelnen Menschen und das Wissen um die Verantwortung
der Menschen für ihr Handeln entwickelt worden. Diese Erkenntnisse der Vernunft
bilden unser kulturelles Gedächtnis. Es zu ignorieren oder als bloße
Vergangenheit zu betrachten, wäre eine Amputation unserer Kultur insgesamt und
würde sie ihrer Ganzheit berauben. Die Kultur Europas ist aus der Begegnung von
Jerusalem, Athen und Rom – aus der Begegnung zwischen dem Gottesglauben
Israels, der philosophischen Vernunft der Griechen und dem Rechtsdenken Roms
entstanden. Diese dreifache Begegnung bildet die innere Identität Europas. Sie
hat im Bewußtsein der Verantwortung des Menschen vor Gott und in der
Anerkenntnis der unantastbaren Würde des Menschen, eines jeden Menschen,
Maßstäbe des Rechts gesetzt, die zu verteidigen uns in unserer historischen
Stunde aufgegeben ist.
Dem jungen König Salomon
ist in der Stunde seiner Amtsübernahme eine Bitte freigestellt worden. Wie wäre
es, wenn uns, den Gesetzgebern von heute, eine Bitte freigestellt würde? Was
würden wir erbitten? Ich denke, auch heute könnten wir letztlich nichts anderes
wünschen als ein hörendes Herz – die Fähigkeit, Gut und Böse zu unterscheiden
und so wahres Recht zu setzen, der Gerechtigkeit zu dienen und dem Frieden. Ich
danke Ihnen für Ihre Aufmerksamkeit!
[1] De
civitate Dei, IV, 4, 1.
[2] Contra
Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau); vgl. A. Fürst, Monotheismus und
Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike. In:
Theol.Phil. 81 (2006) 321-338; Zitat S. 336; vgl. auch J. Ratzinger, Die
Einheit der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg – München
1971) 60.
[3] Vgl.
W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer
menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010) 11ff; 31-61.
[4] Waldstein, a.a.O., 15-21.
[5] Zitiert
nach Waldstein, a.a.O., 19.
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VISITA AL PARLAMENTO
FEDERAL
Ilustre Señor Presidente Federal,
Señor Presidente del Bundestag,
Señora Canciller Federal,
Señor Presidente del Bundesrat,
Señoras y Señores Diputados
Es para mi un honor y una
alegría hablar ante esta Cámara alta, ante el Parlamento de mi Patria alemana,
que se reúne aquí como representación del pueblo, elegido democráticamente,
para trabajar por el bien común de la República Federal de Alemania. Agradezco
al Señor Presidente del Bundestag su invitación a pronunciar este
discurso, así como sus gentiles palabras de bienvenida y aprecio con las que me
ha acogido. Me dirijo en este momento a ustedes, estimados señoras y señores,
también como un connacional que por sus orígenes está vinculado de por vida y
sigue con particular atención los acontecimientos de la Patria alemana. Pero la
invitación a pronunciar este discurso se me ha hecho en cuanto Papa, en cuanto
Obispo de Roma, que tiene la suprema responsabilidad sobre los cristianos
católicos. De este modo, ustedes reconocen el papel que le corresponde a la
Santa Sede como miembro dentro de la Comunidad de los Pueblos y de los Estados.
Desde mi responsabilidad internacional, quisiera proponerles algunas
consideraciones sobre los fundamentos del estado liberal de derecho.
Permítanme que comience
mis reflexiones sobre los fundamentos del derecho con un breve relato tomado de
la Sagrada Escritura. En el primer Libro de los Reyes, se dice que Dios
concedió al joven rey Salomón, con ocasión de su entronización, formular una
petición. ¿Qué pedirá el joven soberano en este momento tan importante? ¿Éxito,
riqueza, una larga vida, la eliminación de los enemigos? No pide nada de todo
eso. En cambio, suplica: “Concede a tu siervo un corazón dócil, para que sepa
juzgar a tu pueblo y distinguir entre el bien y mal” (1 R 3,9). Con este
relato, la Biblia quiere indicarnos lo que en definitiva debe ser importante
para un político. Su criterio último, y la motivación para su trabajo como
político, no debe ser el éxito y mucho menos el beneficio material. La política
debe ser un compromiso por la justicia y crear así las condiciones básicas para
la paz. Naturalmente, un político buscará el éxito, sin el cual nunca tendría
la posibilidad de una acción política efectiva. Pero el éxito está subordinado
al criterio de la justicia, a la voluntad de aplicar el derecho y a la
comprensión del derecho. El éxito puede ser también una seducción y, de esta
forma, abre la puerta a la desvirtuación del derecho, a la destrucción de la
justicia. “Quita el derecho y, entonces, ¿qué distingue el Estado de una gran
banda de bandidos?”, dijo en cierta ocasión San Agustín[1].
Nosotros, los alemanes, sabemos por experiencia que estas palabras no son una
mera quimera. Hemos experimentado cómo el poder se separó del derecho, se
enfrentó contra él; cómo se pisoteó el derecho, de manera que el Estado se
convirtió en el instrumento para la destrucción del derecho; se transformó en
una cuadrilla de bandidos muy bien organizada, que podía amenazar el mundo
entero y llevarlo hasta el borde del abismo. Servir al derecho y combatir el
dominio de la injusticia es y sigue siendo el deber fundamental del político.
En un momento histórico, en el cual el hombre ha adquirido un poder hasta ahora
inimaginable, este deber se convierte en algo particularmente urgente. El
hombre tiene la capacidad de destruir el mundo. Se puede manipular a sí mismo.
Puede, por decirlo así, hacer seres humanos y privar de su humanidad a otros
seres humanos. ¿Cómo podemos reconocer lo que es justo? ¿Cómo podemos
distinguir entre el bien y el mal, entre el derecho verdadero y el derecho sólo
aparente? La petición salomónica sigue siendo la cuestión decisiva ante la que
se encuentra también hoy el político y la política misma.
Para gran parte de la
materia que se ha de regular jurídicamente, el criterio de la mayoría puede ser
un criterio suficiente. Pero es evidente que en las cuestiones fundamentales
del derecho, en las cuales está en juego la dignidad del hombre y de la
humanidad, el principio de la mayoría no basta: en el proceso de formación del
derecho, una persona responsable debe buscar los criterios de su orientación.
En el siglo III, el gran teólogo Orígenes justificó así la resistencia de los
cristianos a determinados ordenamientos jurídicos en vigor: “Si uno se
encontrara entre los escitas, cuyas leyes van contra la ley divina, y se viera
obligado a vivir entre ellos…, por amor a la verdad, que, para los escitas, es
ilegalidad, con razón formaría alianza con quienes sintieran como él contra lo
que aquellos tienen por ley…”[2].
Basados en esta
convicción, los combatientes de la resistencia actuaron contra el régimen nazi
y contra otros regímenes totalitarios, prestando así un servicio al derecho y a
toda la humanidad. Para ellos era evidente, de modo irrefutable, que el derecho
vigente era en realidad una injusticia. Pero en las decisiones de un político
democrático no es tan evidente la cuestión sobre lo que ahora corresponde a la
ley de la verdad, lo que es verdaderamente justo y puede transformarse en ley.
Hoy no es de modo alguno evidente de por sí lo que es justo respecto a las
cuestiones antropológicas fundamentales y pueda convertirse en derecho vigente.
A la pregunta de cómo se puede reconocer lo que es verdaderamente justo, y
servir así a la justicia en la legislación, nunca ha sido fácil encontrar la
respuesta y hoy, con la abundancia de nuestros conocimientos y de nuestras
capacidades, dicha cuestión se ha hecho todavía más difícil.
¿Cómo se reconoce lo que
es justo? En la historia, los ordenamientos jurídicos han estado casi siempre
motivados de modo religioso: sobre la base de una referencia a la voluntad
divina, se decide aquello que es justo entre los hombres. Contrariamente a
otras grandes religiones, el cristianismo nunca ha impuesto al Estado y a la
sociedad un derecho revelado, un ordenamiento jurídico derivado de una
revelación. En cambio, se ha remitido a la naturaleza y a la razón como
verdaderas fuentes del derecho, se ha referido a la armonía entre razón
objetiva y subjetiva, una armonía que, sin embargo, presupone que ambas esferas
estén fundadas en la Razón creadora de Dios. Así, los teólogos cristianos se
sumaron a un movimiento filosófico y jurídico que se había formado desde el
siglo II a. C. En la primera mitad del siglo segundo precristiano, se produjo
un encuentro entre el derecho natural social, desarrollado por los filósofos
estoicos y notorios maestros del derecho romano[3].
De este contacto, nació la cultura jurídica occidental, que ha sido y sigue
siendo de una importancia determinante para la cultura jurídica de la
humanidad. A partir de esta vinculación precristiana entre derecho y filosofía
inicia el camino que lleva, a través de la Edad Media cristiana, al desarrollo
jurídico de la Ilustración, hasta la Declaración de los derechos humanos y
hasta nuestra Ley Fundamental Alemana, con la que nuestro pueblo reconoció en
1949 “los inviolables e inalienables derechos del hombre como fundamento de
toda comunidad humana, de la paz y de la justicia en el mundo”.
Para el desarrollo del
derecho, y para el desarrollo de la humanidad, ha sido decisivo que los
teólogos cristianos hayan tomado posición contra el derecho religioso,
requerido por la fe en la divinidad, y se hayan puesto de parte de la
filosofía, reconociendo a la razón y la naturaleza, en su mutua relación, como
fuente jurídica válida para todos. Esta opción la había tomado ya san Pablo
cuando, en su Carta a los Romanos, afirma: “Cuando los paganos, que no
tienen ley [la Torá de Israel], cumplen naturalmente las exigencias de la ley,
ellos... son ley para sí mismos. Esos tales muestran que tienen escrita en su
corazón las exigencias de la ley; contando con el testimonio de su conciencia…”
(Rm 2,14s). Aquí aparecen los dos conceptos fundamentales de naturaleza y
conciencia, en los que conciencia no es otra cosa que el “corazón dócil” de
Salomón, la razón abierta al lenguaje del ser. Si con esto, hasta la época de
la Ilustración, de la Declaración de los Derechos humanos, después de la
Segunda Guerra mundial, y hasta la formación de nuestra Ley Fundamental, la cuestión
sobre los fundamentos de la legislación parecía clara, en el último medio siglo
se produjo un cambio dramático de la situación. La idea del derecho natural se
considera hoy una doctrina católica más bien singular, sobre la que no vale la
pena discutir fuera del ámbito católico, de modo que casi nos avergüenza hasta
la sola mención del término. Quisiera indicar brevemente cómo se llegó a esta
situación. Es fundamental, sobre todo, la tesis según la cual entre ser y deber
ser existe un abismo infranqueable. Del ser no se podría derivar un deber,
porque se trataría de dos ámbitos absolutamente distintos. La base de dicha
opinión es la concepción positivista de naturaleza adoptada hoy casi
generalmente. Si se considera la naturaleza —con palabras de Hans Kelsen— “un
conjunto de datos objetivos, unidos los unos a los otros como causas y
efectos”, entonces no se puede derivar de ella realmente ninguna indicación que
tenga de algún modo carácter ético[4].
Una concepción positivista de la naturaleza, que comprende la naturaleza de
manera puramente funcional, como las ciencias naturales la entienden, no puede
crear ningún puente hacia el Ethos y el derecho, sino dar nuevamente
sólo respuestas funcionales. Pero lo mismo vale también para la razón en una
visión positivista, que muchos consideran como la única visión científica. En
ella, aquello que no es verificable o falsable no entra en el ámbito de la
razón en sentido estricto. Por eso, el ethos y la religión han de ser
relegadas al ámbito de lo subjetivo y caen fuera del ámbito de la razón en el
sentido estricto de la palabra. Donde rige el dominio exclusivo de la razón
positivista —y este es en gran parte el caso de nuestra conciencia pública— las
fuentes clásicas de conocimiento del ethos y del derecho quedan fuera
de juego. Ésta es una situación dramática que afecta a todos y sobre la cual es
necesaria una discusión pública; una intención esencial de este discurso es
invitar urgentemente a ella.
El concepto positivista
de naturaleza y razón, la visión positivista del mundo es en su conjunto una
parte grandiosa del conocimiento humano y de la capacidad humana, a la cual en
modo alguno debemos renunciar en ningún caso. Pero ella misma no es una cultura
que corresponda y sea suficiente en su totalidad al ser hombres en toda su
amplitud. Donde la razón positivista es considerada como la única cultura
suficiente, relegando todas las demás realidades culturales a la condición de
subculturas, ésta reduce al hombre, más todavía, amenaza su humanidad. Lo digo
especialmente mirando a Europa, donde en muchos ambientes se trata de reconocer
solamente el positivismo como cultura común o como fundamento común para la
formación del derecho, reduciendo todas las demás convicciones y valores de
nuestra cultura al nivel de subcultura. Con esto, Europa se sitúa ante otras
culturas del mundo en una condición de falta de cultura, y se suscitan al mismo
tiempo corrientes extremistas y radicales. La razón positivista, que se
presenta de modo exclusivo y que no es capaz de percibir nada más que aquello
que es funcional, se parece a los edificios de cemento armado sin ventanas, en
los que logramos el clima y la luz por nosotros mismos, sin querer recibir ya
ambas cosas del gran mundo de Dios. Y, sin embargo, no podemos negar que en
este mundo autoconstruido recurrimos en secreto igualmente a los “recursos” de
Dios, que transformamos en productos nuestros. Es necesario volver a abrir las
ventanas, hemos de ver nuevamente la inmensidad del mundo, el cielo y la
tierra, y aprender a usar todo esto de modo justo.
Pero ¿cómo se lleva a
cabo esto? ¿Cómo encontramos la entrada en la inmensidad, o la globalidad?
¿Cómo puede la razón volver a encontrar su grandeza sin deslizarse en lo
irracional? ¿Cómo puede la naturaleza aparecer nuevamente en su profundidad,
con sus exigencias y con sus indicaciones? Recuerdo un fenómeno de la historia
política reciente, esperando que no se malinterprete ni suscite excesivas
polémicas unilaterales. Diría que la aparición del movimiento ecologista en la
política alemana a partir de los años setenta, aunque quizás no haya abierto
las ventanas, ha sido y es sin embargo un grito que anhela aire fresco, un
grito que no se puede ignorar ni rechazar porque se perciba en él demasiada
irracionalidad. Gente joven se dio cuenta que en nuestras relaciones con la
naturaleza existía algo que no funcionaba; que la materia no es solamente un
material para nuestro uso, sino que la tierra tiene en sí misma su dignidad y
nosotros debemos seguir sus indicaciones. Es evidente que no hago propaganda de
un determinado partido político, nada más lejos de mi intención. Cuando en
nuestra relación con la realidad hay algo que no funciona, entonces debemos
reflexionar todos seriamente sobre el conjunto, y todos estamos invitados a
volver sobre la cuestión de los fundamentos de nuestra propia cultura.
Permitidme detenerme todavía un momento sobre este punto. La importancia de la
ecología es hoy indiscutible. Debemos escuchar el lenguaje de la naturaleza y
responder a él coherentemente. Sin embargo, quisiera afrontar seriamente un
punto que —me parece— se ha olvidado tanto hoy como ayer: hay también una
ecología del hombre. También el hombre posee una naturaleza que él debe
respetar y que no puede manipular a su antojo. El hombre no es solamente una
libertad que él se crea por sí solo. El hombre no se crea a sí mismo. Es
espíritu y voluntad, pero también naturaleza, y su voluntad es justa cuando él
respeta la naturaleza, la escucha, y cuando se acepta como lo que es, y admite
que no se ha creado a sí mismo. Así, y sólo de esta manera, se realiza la
verdadera libertad humana.
Volvamos a los conceptos
fundamentales de naturaleza y razón, de los cuales hemos partido. El gran
teórico del positivismo jurídico, Kelsen, con 84 años —en 1965— abandonó el
dualismo de ser y de deber ser (me consuela comprobar que a los 84 años se esté
aún en condiciones de pensar algo razonable). Antes había dicho que las normas
podían derivar solamente de la voluntad. En consecuencia —añade—, la naturaleza
sólo podría contener en sí normas si una voluntad hubiese puesto estas normas
en ella. Por otra parte —dice—, esto supondría un Dios creador, cuya voluntad
se ha insertado en la naturaleza. “Discutir sobre la verdad de esta fe es algo
absolutamente vano”, afirma a este respecto[5].
¿Lo es verdaderamente?, quisiera preguntar. ¿Carece verdaderamente de sentido
reflexionar sobre si la razón objetiva que se manifiesta en la naturaleza no
presupone una razón creativa, un Creator Spiritus?
A este punto, debería
venir en nuestra ayuda el patrimonio cultural de Europa. Sobre la base de la
convicción de la existencia de un Dios creador, se ha desarrollado el concepto
de los derechos humanos, la idea de la igualdad de todos los hombres ante la
ley, la conciencia de la inviolabilidad de la dignidad humana de cada persona y
el reconocimiento de la responsabilidad de los hombres por su conducta. Estos
conocimientos de la razón constituyen nuestra memoria cultural. Ignorarla o
considerarla como mero pasado sería una amputación de nuestra cultura en su
conjunto y la privaría de su integridad. La cultura de Europa nació del
encuentro entre Jerusalén, Atenas y Roma; del encuentro entre la fe en el Dios
de Israel, la razón filosófica de los griegos y el pensamiento jurídico de
Roma. Este triple encuentro configura la íntima identidad de Europa. Con la
certeza de la responsabilidad del hombre ante Dios y reconociendo la dignidad
inviolable del hombre, de cada hombre, este encuentro ha fijado los criterios
del derecho; defenderlos es nuestro deber en este momento histórico.
Al joven rey Salomón, a
la hora de asumir el poder, se le concedió lo que pedía. ¿Qué sucedería si
nosotros, legisladores de hoy, se nos concediese formular una petición? ¿Qué
pediríamos? Pienso que, en último término, también hoy, no podríamos desear
otra cosa que un corazón dócil: la capacidad de distinguir el bien del mal, y
así establecer un verdadero derecho, de servir a la justicia y la paz. Muchas
gracias.
[1] De
civitate Dei, IV, 4, 1.
[2] Contra
Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau); cf. A. Fürst, Monotheismus und
Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike. En: Theol. Phil.
81 (2006) 321 -338; citación p. 336; cf. también J. Ratzinger, Die Einheit
der Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg-München 1971) 60.
[3] Cf.
W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament
einer menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010) 11ss; 31-61.
[4] Waldstein,
op. cit. 15-21.
[5] Citado según Waldstein, op. cit. 19.
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VISITA AO PARLAMENTO
FEDERAL
Ilustre Senhor Presidente
Federal!
Senhor Presidente do Bundestag!
Senhora Chanceler Federal!
Senhor Presidente do Bundesrat!
Senhoras e Senhores Deputados!
Constitui para mim uma
honra e uma alegria falar diante desta Câmara Alta, diante do Parlamento da
minha Pátria alemã, que se reúne aqui em representação do povo, eleita
democraticamente para trabalhar pelo bem da República Federal da Alemanha. Quero
agradecer ao Senhor Presidente do Bundestag o convite que me fez para
pronunciar este discurso, e também as amáveis palavras de boas-vindas e de
apreço com que me acolheu. Neste momento, dirijo-me a vós, prezados Senhores e
Senhoras, certamente também como concidadão que se sente ligado por toda a vida
às suas origens e acompanha solidariamente as vicissitudes da Pátria alemã. Mas
o convite para pronunciar este discurso foi-me dirigido a mim como Papa, como
Bispo de Roma, que carrega a responsabilidade suprema da Igreja Católica. Deste
modo, vós reconheceis o papel que compete à Santa Sé como parceira no seio da
Comunidade dos Povos e dos Estados. Na base desta minha responsabilidade
internacional, quero propor-vos algumas considerações sobre os fundamentos do Estado
liberal de direito.
Seja-me permitido começar
as minhas reflexões sobre os fundamentos do direito com uma pequena narrativa
tirada da Sagrada Escritura. Conta-se, no Primeiro Livro dos Reis, que
Deus concedeu ao jovem rei Salomão fazer um pedido por ocasião da sua
entronização. Que irá pedir o jovem soberano neste momento tão importante:
sucesso, riqueza, uma vida longa, a eliminação dos inimigos? Não pede nada
disso; mas sim: «Concede ao teu servo um coração dócil, para saber administrar
a justiça ao teu povo e discernir o bem do mal» (1 Re 3, 9). Com esta
narração, a Bíblia quer indicar-nos o que deve, em última análise, ser
importante para um político. O seu critério último e a motivação para o seu
trabalho como político não devem ser o sucesso e menos ainda o lucro material.
A política deve ser um compromisso em prol da justiça e, assim, criar as
condições de fundo para a paz. Naturalmente um político procurará o sucesso,
sem o qual não poderia jamais ter a possibilidade de uma acção política efectiva;
mas o sucesso há-de estar subordinado ao critério da justiça, à vontade de
actuar o direito e à inteligência do direito. É que o sucesso pode tornar-se
também um aliciamento, abrindo assim a estrada à falsificação do direito, à
destruição da justiça. «Se se põe de parte o direito, em que se distingue então
o Estado de uma grande banda de salteadores?» – sentenciou uma vez Santo
Agostinho (De civitate Dei IV, 4, 1). Nós, alemães, sabemos pela nossa
experiência que estas palavras não são um fútil espantalho. Experimentámos a
separação entre o poder e o direito, o poder colocar-se contra o direito, o seu
espezinhar o direito, de tal modo que o Estado se tornara o instrumento para a
destruição do direito: tornara-se uma banda de salteadores muito bem organizada,
que podia ameaçar o mundo inteiro e impeli-lo até à beira do precipício. Servir
o direito e combater o domínio da injustiça é e permanece a tarefa fundamental
do político. Num momento histórico em que o homem adquiriu um poder até agora
impensável, esta tarefa torna-se particularmente urgente. O homem é capaz de
destruir o mundo. Pode manipular-se a si mesmo. Pode, por assim dizer, criar
seres humanos e excluir outros seres humanos de serem homens. Como reconhecemos
o que é justo? Como podemos distinguir entre o bem e o mal, entre o verdadeiro
direito e o direito apenas aparente? O pedido de Salomão permanece a questão
decisiva perante a qual se encontram também hoje o homem político e a política.
Grande parte da matéria
que se deve regular juridicamente, pode ter por critério suficiente o da
maioria. Mas é evidente que, nas questões fundamentais do direito em que está
em jogo a dignidade do homem e da humanidade, o princípio maioritário não
basta: no processo de formação do direito, cada pessoa que tem responsabilidade
deve ela mesma procurar os critérios da própria orientação. No século III, o
grande teólogo Orígenes justificou assim a resistência dos cristãos a certos
ordenamentos jurídicos em vigor: «Se alguém se encontrasse no povo de Scizia
que tem leis irreligiosas e fosse obrigado a viver no meio deles, (…) estes
agiriam, sem dúvida, de modo muito razoável se, em nome da lei da verdade que
precisamente no povo da Scizia é ilegalidade, formassem juntamente com outros,
que tenham a mesma opinião, associações mesmo contra o ordenamento em vigor» [Contra
Celsum GCS Orig. 428 (Koetschau); cf. A. Fürst, «Monotheismus und
Monarchie. Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike», in Theol.Phil. 81
(2006) 321-338; a citação está na página 336; cf. também J. Ratzinger, Die
Einheit der Nationem, Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg-München 1971)
60].
Com base nesta convicção,
os combatentes da resistência agiram contra o regime nazista e contra outros
regimes totalitários, prestando assim um serviço ao direito e à humanidade
inteira. Para estas pessoas era evidente de modo incontestável que, na
realidade, o direito vigente era injustiça. Mas, nas decisões de um político
democrático, a pergunta sobre o que corresponda agora à lei da verdade, o que
seja verdadeiramente justo e possa tornar-se lei não é igualmente evidente.
Hoje, de facto, não é de per si evidente aquilo que seja justo e possa
tornar-se direito vigente relativamente às questões antropológicas
fundamentais. À questão de saber como se possa reconhecer aquilo que
verdadeiramente é justo e, deste modo, servir a justiça na legislação, nunca
foi fácil encontrar resposta e hoje, na abundância dos nossos conhecimentos e
das nossas capacidades, uma tal questão tornou-se ainda muito mais difícil.
Como se reconhece o que é
justo? Na história, os ordenamentos jurídicos foram quase sempre religiosamente
motivados: com base numa referência à Divindade, decide-se aquilo que é justo
entre os homens. Ao contrário doutras grandes religiões, o cristianismo nunca
impôs ao Estado e à sociedade um direito revelado, nunca impôs um ordenamento
jurídico derivado duma revelação. Mas apelou para a natureza e a razão como
verdadeiras fontes do direito; apelou para a harmonia entre razão objectiva e
subjectiva, mas uma harmonia que pressupõe serem as duas esferas fundadas na
Razão criadora de Deus. Deste modo, os teólogos cristãos associaram-se a um
movimento filosófico e jurídico que estava formado já desde o século II (a.C.).
De facto, na primeira metade do século II pré-cristão, deu-se um encontro entre
o direito natural social, desenvolvido pelos filósofos estóicos, e autorizados
mestres do direito romano [cf. W. Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das
Naturrecht als Fundament einer menschlichen Gesellschaft (Augsburg 2010)
11ss; 31-61]. Neste contacto nasceu a cultura jurídica ocidental, que foi, e é
ainda agora, de importância decisiva para a cultura jurídica da humanidade.
Desta ligação pré-cristã entre direito e filosofia parte o caminho que leva,
através da Idade Média cristã, ao desenvolvimento jurídico do Iluminismo até à
Declaração dos Direitos Humanos e depois à nossa Lei Fundamental alemã, pela
qual o nosso povo reconheceu, em 1949, «os direitos invioláveis e inalienáveis
do homem como fundamento de toda a comunidade humana, da paz e da justiça no
mundo».
Foi decisivo para o
desenvolvimento do direito e o progresso da humanidade que os teólogos cristãos
tivessem tomado posição contra o direito religioso, requerido pela fé nas
divindades, e se tivessem colocado da parte da filosofia, reconhecendo como
fonte jurídica válida para todos a razão e a natureza na sua correlação. Esta
opção realizara-a já São Paulo, quando afirma na Carta aos Romanos:
«Quando os gentios que não têm a Lei [a Torah de Israel], por
natureza agem segundo a Lei, eles (…) são lei para si próprios. Esses mostram
que o que a Lei manda praticar está escrito nos seus corações, como resulta do
testemunho da sua consciência» (Rm 2, 14-15). Aqui aparecem os dois
conceitos fundamentais de natureza e de consciência, sendo aqui a «consciência»
o mesmo que o «coração dócil» de Salomão, a razão aberta à linguagem do
ser. Deste modo se até à época do Iluminismo, da Declaração dos Direitos
Humanos depois da II Guerra Mundial e até à formação da nossa Lei Fundamental,
a questão acerca dos fundamentos da legislação parecia esclarecida, no último
meio século verificou-se uma dramática mudança da situação. Hoje considera-se a
ideia do direito natural uma doutrina católica bastante singular, sobre a qual
não valeria a pena discutir fora do âmbito católico, de tal modo que quase se
tem vergonha mesmo só de mencionar o termo. Queria brevemente indicar como se
veio a criar esta situação. Antes de mais nada é fundamental a tese segundo a
qual haveria entre o ser e o dever ser um abismo intransponível: do ser não
poderia derivar um dever, porque se trataria de dois âmbitos absolutamente
diversos. A base de tal opinião é a concepção positivista, quase geralmente
adoptada hoje, de natureza. Se se considera a natureza – no dizer de Hans
Kelsen - «um agregado de dados objectivos, unidos uns aos outros como causas e
efeitos», então realmente dela não pode derivar qualquer indicação que seja de
algum modo de carácter ético (Waldstein, op. cit., 15-21). Uma concepção
positivista de natureza, que compreende a natureza de modo puramente funcional,
tal como a conhecem as ciências naturais, não pode criar qualquer ponte para a
ética e o direito, mas suscitar de novo respostas apenas funcionais. Entretanto
o mesmo vale para a razão numa visão positivista, que é considerada por muitos
como a única visão científica. Segundo ela, o que não é verificável ou
falsificável não entra no âmbito da razão em sentido estrito. Por isso, a
ética e a religião devem ser atribuídas ao âmbito subjectivo, caindo fora do
âmbito da razão no sentido estrito do termo. Onde vigora o domínio exclusivo da
razão positivista – e tal é, em grande parte, o caso da nossa consciência
pública –, as fontes clássicas de conhecimento da ética e do direito são postas
fora de jogo. Esta é uma situação dramática que interessa a todos e sobre a
qual é necessário um debate público; convidar urgentemente para ele é uma
intenção essencial deste discurso.
O conceito positivista de
natureza e de razão, a visão positivista do mundo é, no seu conjunto, uma
parcela grandiosa do conhecimento humano e da capacidade humana, à qual não
devemos de modo algum renunciar. Mas ela mesma no seu conjunto não é uma
cultura que corresponda e seja suficiente ao ser humano em toda a sua
amplitude. Onde a razão positivista se considera como a única cultura
suficiente, relegando todas as outras realidades culturais para o estado de
subculturas, aquela diminui o homem, antes, ameaça a sua humanidade. Digo isto
pensando precisamente na Europa, onde vastos ambientes procuram reconhecer
apenas o positivismo como cultura comum e como fundamento comum para a formação
do direito, reduzindo todas as outras convicções e os outros valores da nossa
cultura ao estado de uma subcultura. Assim coloca-se a Europa, face às outras
culturas do mundo, numa condição de falta de cultura e suscitam-se, ao mesmo
tempo, correntes extremistas e radicais. A razão positivista, que se apresenta
de modo exclusivista e não é capaz de perceber algo para além do que é
funcional, assemelha-se aos edifícios de cimento armado sem janelas, nos quais
nos damos o clima e a luz por nós mesmos e já não queremos receber estes dois
elementos do amplo mundo de Deus. E no entanto não podemos iludir-nos, pois em
tal mundo autoconstruído bebemos em segredo e igualmente nos “recursos” de
Deus, que transformamos em produtos nossos. É preciso tornar a abrir as
janelas, devemos olhar de novo a vastidão do mundo, o céu e a terra e aprender
a usar tudo isto de modo justo.
Mas, como fazê-lo? Como
encontramos a entrada justa na vastidão, no conjunto? Como pode a razão
reencontrar a sua grandeza sem escorregar no irracional? Como pode a natureza
aparecer novamente na sua verdadeira profundidade, nas suas exigências e com as
suas indicações? Chamo à memória um processo da história política recente,
esperando não ser mal entendido nem suscitar demasiadas polémicas unilaterais.
Diria que o aparecimento do movimento ecológico na política alemã a partir dos
Anos Setenta, apesar de não ter talvez aberto janelas, todavia foi, e continua
a ser, um grito que anela por ar fresco, um grito que não se pode ignorar nem
acantonar, porque se vislumbra nele muita irracionalidade. Pessoas jovens
deram-se conta de que, nas nossas relações com a natureza, há algo que não está
bem; que a matéria não é apenas uma material para nossa feitura, mas a própria
terra traz em si a sua dignidade e devemos seguir as suas indicações. É claro
que aqui não faço propaganda por um determinado partido político; nada me seria
mais alheio do que isso. Quando na nossa relação com a realidade há qualquer
coisa que não funciona, então devemos todos reflectir seriamente sobre o
conjunto e todos somos reenviados à questão acerca dos fundamentos da nossa
própria cultura. Seja-me permitido deter-me um momento mais neste ponto. A
importância da ecologia é agora indiscutível. Devemos ouvir a linguagem da
natureza e responder-lhe coerentemente. Mas quero insistir num ponto que - a
meu ver –, hoje como ontem, é descurado: existe também uma ecologia do homem.
Também o homem possui uma natureza, que deve respeitar e não pode manipular
como lhe apetece. O homem não é apenas uma liberdade que se cria por si
própria. O homem não se cria a si mesmo. Ele é espírito e vontade, mas é também
natureza, e a sua vontade é justa quando respeita a natureza e a escuta e
quando se aceita a si mesmo por aquilo que é e que não se criou por si mesmo.
Assim mesmo, e só assim, é que se realiza a verdadeira liberdade humana.
Voltemos aos conceitos
fundamentais de natureza e razão, donde partíramos. O grande teórico do
positivismo jurídico, Kelsen, em 1965 – com a idade de 84 anos (consola-me o
facto de ver que, aos 84 anos, ainda se é capaz de pensar algo de razoável) –,
abandonou o dualismo entre ser e dever ser. Antes, ele tinha dito que as normas
só podem derivar da vontade. Consequentemente – acrescenta ele – a natureza só
poderia conter em si mesma normas, se uma vontade tivesse colocado nela estas
normas. Mas isto – diz ele – pressuporia um Deus criador, cuja vontade se
inseriu na natureza. «Discutir sobre a verdade desta fé é absolutamente vão» –
observa ele a tal propósito (citado segundo Waldstein, op.cit., 19). Mas
sê-lo-á verdadeiramente? – apetece-me perguntar. É verdadeiramente desprovido
de sentido reflectir se a razão objectiva que se manifesta na natureza não
pressuponha uma Razão criadora, um Creator Spiritus?
Aqui deveria vir em nossa
ajuda o património cultural da Europa. Foi na base da convicção sobre a
existência de um Deus criador que se desenvolveram a ideia dos direitos
humanos, a ideia da igualdade de todos os homens perante a lei, o conhecimento
da inviolabilidade da dignidade humana em cada pessoa e a consciência da
responsabilidade dos homens pelo seu agir. Estes conhecimentos da razão
constituem a nossa memória cultural. Ignorá-la ou considerá-la como mero
passado seria uma amputação da nossa cultura no seu todo e privá-la-ia da sua
integralidade. A cultura da Europa nasceu do encontro entre Jerusalém, Atenas e
Roma, do encontro entre a fé no Deus de Israel, a razão filosófica dos Gregos e
o pensamento jurídico de Roma. Este tríplice encontro forma a identidade íntima
da Europa. Na consciência da responsabilidade do homem diante de Deus e no
reconhecimento da dignidade inviolável do homem, de cada homem, este encontro
fixou critérios do direito, cuja defesa é nossa tarefa neste momento histórico.
Ao jovem rei Salomão, na
hora de assumir o poder, foi concedido formular um seu pedido. Que sucederia se
nos fosse concedido a nós, legisladores de hoje, fazer um pedido? O que é que
pediríamos? Penso que também hoje, em última análise, nada mais poderíamos
desejar que um coração dócil, a capacidade de distinguir o bem do mal e, deste
modo, estabelecer um direito verdadeiro, servir a justiça e a paz. Agradeço-vos
pela vossa atenção!
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Przemówienie Ojca
świętego w Bundestagu
(Berlin,
Reichstagsgebäude, 22 września 2011 r.)
Serce rozumne. Refleksje
na temat podstaw prawa
Wielce szanowny panie
prezydencie federalny, panie przewodniczący Bundestagu, pani kanclerz
federalna, pani przewodnicząca Bundesratu, panie i panowie deputowani!
Jest dla mnie zaszczytem
i radością przemawianie przed tą Wysoką Izbą — parlamentem mojej niemieckiej
ojczyzny, który gromadzi się tutaj jako demokratycznie wybrane
przedstawicielstwo narodu, aby pracować dla dobra Republiki Federalnej Niemiec.
Chciałbym podziękować panu przewodniczącemu Bundestagu za zaproszenie do
wygłoszenia tego przemówienia, jak również za uprzejme słowa powitania i
szacunku, jakimi mnie przyjął. W tej chwili zwracam się do was, szanowni panie
i panowie, oczywiście również jako wasz rodak, który przez całe życie czuje się
związany ze swoimi stronami rodzinnymi i nadal żywo interesuje się losami
niemieckiej ojczyzny. Ale zaproszenie do wygłoszenia tego przemówienia
skierowano do mnie jako Papieża, Biskupa Rzymu, na którym spoczywa najwyższa
odpowiedzialność za chrześcijaństwo katolickie. Uznajecie w ten sposób rolę,
jaką odgrywa Stolica Apostolska jako partner w obrębie wspólnoty narodów i
państw. Z uwagi na tę moją odpowiedzialność na szczeblu międzynarodowym
chciałbym przedstawić państwu kilka myśli dotyczących podstaw wolnego państwa
prawa.
Pozwólcie państwo, że
rozpocznę swe refleksje na temat podstaw prawa od małej opowieści zaczerpniętej
z Pisma Świętego. Jak opowiada Pierwsza Księga Królewska, Bóg powiedział
młodemu królowi Salomonowi, że z okazji jego wstąpienia na tron spełni
jakąkolwiek jego prośbę. O co poprosi młody władca w tych okolicznościach? O
powodzenie, bogactwo, długie życie, o uwolnienie od nieprzyjaciół? O nic
takiego nie poprosi. Prosi natomiast: «Racz (...) dać Twemu słudze serce
rozumne do sądzenia Twego ludu i rozróżniania dobra od zła» (1 Krl 3, 9). W tym
opowiadaniu Biblia chce nam wskazać, co w ostateczności winno być ważne dla
polityka. Jego ostatecznym kryterium i podstawą jego pracy jako polityka nie
powinien być sukces ani tym bardziej korzyść materialna. Polityka musi być
działaniem na rzecz sprawiedliwości i tworzeniem w ten sposób podstawowych
przesłanek dla pokoju. Oczywiście polityk będzie szukał sukcesu, bez którego
nie byłoby możliwe skuteczne działanie polityczne. Sukces podporządkowany jest
jednak kryterium sprawiedliwości, woli przestrzegania prawa i znajomości prawa.
Sukces może również omamić, otwierając drogę do zafałszowania prawa, do
niszczenia sprawiedliwości. «Czymże są więc wyzute ze sprawiedliwości państwa,
jeśli nie wielkimi bandami rozbójników?» — powiedział kiedyś św. Augustyn (De
civitate Dei, IV, 4, 1). My, Niemcy, wiemy z własnego doświadczenia, że słowa
te nie są czczymi pogróżkami. Przeżyliśmy odłączenie się władzy od prawa,
przeciwstawienie się władzy prawu, podeptanie przez nią prawa, tak iż państwo
stało się narzędziem niszczenia prawa — stało się bardzo dobrze zorganizowaną
bandą złoczyńców, która mogła zagrozić całemu światu i zepchnąć go na skraj
przepaści. Służba prawu i walka z panowaniem niesprawiedliwości jest i pozostaje
podstawowym zadaniem polityka. W obecnej historycznej chwili, gdy człowiek
zyskał niewyobrażalną dotychczas moc, zadanie to staje się szczególnie
naglące. Człowiek jest w stanie zniszczyć świat; może manipulować samym sobą.
Może, by tak rzec, tworzyć istoty ludzkie i odmawiać innym istotom możliwości
stania się ludźmi. Jak rozpoznajemy, co jest słuszne? Jak możemy odróżnić dobro
od zła, prawo prawdziwe od prawa pozornego? Prośba Salomonowa pozostaje
decydującą kwestią, przed którą polityk i polityka stają także dzisiaj.
W wielkiej części spraw,
które należy regulować prawnie, kryterium większości może być wystarczające.
Oczywiste jest jednak, że w podstawowych kwestiach prawa, w których stawką jest
godność człowieka i ludzkości, zasada większości nie wystarcza: w procesie
tworzenia prawa każda osoba, poczuwająca się do odpowiedzialności, winna sama
poszukiwać kryteriów, którymi się będzie kierować. W III w. wielki teolog
Orygenes w ten sposób usprawiedliwiał opór chrześcijan wobec niektórych
obowiązujących norm prawnych: «Przypuśćmy, że jakiś człowiek znalazł się wśród
Scytów, którymi rządzą występne prawa; gdyby ów człowiek (...) musiał żyć
pośród nich, wolno by mu było zawierać z ludźmi myślącymi tak samo jak on
zakazane przez scytyjskie prawo związki zgodne z prawem prawdy, które Scytowie
uznają za nielegalne» ([tł. Stanisław Kalinkowski], Contra Celsum, GCS
Orig. 428 [Koetschau]; por. A. Fürst, Monotheismus und Monarchie.
Zum Zusammenhang von Heil und Herrschaft in der Antike, w: «Theol. Phil.», 81
(2006), 321-338; cytat, s. 336; por też J. Ratzinger, Die Einheit der
Nationen. Eine Vision der Kirchenväter (Salzburg-München 1971), 60).
Tym przekonaniem
kierowali się bojownicy ruchu oporu przeciw reżimowi nazistowskiemu oraz innym
reżimom totalitarnym, działając w ten sposób w służbie prawa i całej ludzkości.
Dla tych ludzi było bezspornie jasne, że obowiązujące prawo było w
rzeczywistości bezprawiem. Ale w przypadku decyzji polityka demokratycznego
pytanie o to, co naprawdę jest zgodne z prawem prawdy, co jest naprawdę słuszne
i może stać się prawem, nie jest równie oczywiste. Dzisiaj nie jest bynajmniej
oczywiste samo przez się, co w odniesieniu do podstawowych zagadnień
antropologicznych jest słuszne i może stać się obowiązującym prawem. Nigdy nie
było łatwo znaleźć odpowiedzi na pytanie, jak można rozpoznać, co jest
rzeczywiście słuszne, i w ten sposób służyć sprawiedliwości w stanowieniu
prawa, a dziś — wobec ogromu naszej wiedzy i naszych możliwości — pytanie to
stało się jeszcze o wiele trudniejsze.
Jak rozpoznać, co jest
słuszne? W historii przepisy prawne były niemal zawsze uzasadniane religijnie:
o tym, co wśród ludzi jest słuszne, rozstrzyga się na podstawie odniesienia do
Bóstwa. W przeciwieństwie do innych wielkich religii chrześcijaństwo nigdy nie
narzucało państwu i społeczeństwu prawa objawionego, uregulowania prawnego,
wywodzonego z objawienia. Odwoływało się natomiast do natury i rozumu jako
prawdziwych źródeł prawa — odwoływało się do zgody między rozumem obiektywnym i
subiektywnym, do zgody, która jednak zakłada istnienie jednego i drugiego,
powstałych w stwórczym Umyśle Boga. W ten sposób teologowie chrześcijańscy
przyłączyli się do ruchu filozoficznego i prawnego, który zaczął się tworzyć od
II w. przed Chr. W pierwszej połowie II stulecia przedchrześcijańskiego doszło
do spotkania między rozwiniętym przez filozofów stoickich społecznym prawem
naturalnymiautorytatywnymi nauczycielamiprawa rzymskiego (por. W.
Waldstein, Ins Herz geschrieben. Das Naturrecht als Fundament einer
menschlichen Gesellschaft [Augsburg 2010], 11 ss; 31-61). Z tego kontaktu
narodziła się zachodnia kultura prawna, która miała i do dzisiaj ma decydujące
znaczenie dla kultury prawnej ludzkości. Z tego przedchrześcijańskiego
związku między prawem a filozofią bierze początek droga — prowadząca przez
chrześcijańskie średniowiecze — do rozwoju prawnego okresu oświecenia, aż do
Deklaracji Praw Człowieka i do naszej niemieckiej Ustawy Podstawowej, w której
nasz naród uznał w 1949 r. «nienaruszalne i niezbywalne prawa człowieka za
podstawę każdej wspólnoty ludzkiej, pokoju i sprawiedliwości na świecie».
Dla rozwoju prawa i dla
rozwoju ludzkości rozstrzygające znaczenie miało to, że teologowie
chrześcijańscy opowiedzieli się przeciw prawu religijnemu, które wymagało wiary
w bóstwa, i stanęli po stronie filozofii, uznając rozum i naturę w ich
wzajemnym powiązaniu za obowiązujące wszystkich źródło prawa. Był to wybór
dokonany już przez św. Pawła, który w Liście do Rzymian stwierdza: «Bo
gdy poganie, którzy Prawa [czyli Tory Izraela] nie mają, idąc za naturą, czynią
to, co Prawo nakazuje (...) sami dla siebie są Prawem. Wykazują oni, że treść
Prawa wypisana jest w ich sercach, gdy jednocześnie ich sumienie staje jako
świadek» (Rz 2, 14nn.). Występują tu dwa podstawowe pojęcia: natura i
sumienie, a «sumienie» jest niczym innym jak «sercem rozumnym» Salomona,
rozumem otwartym na język bytu. O ile aż do czasów oświecenia, Deklaracji Praw
Człowieka po drugiej wojnie światowej i do sformułowania Ustawy Podstawowej
kwestia fundamentu ustawodawstwa wydawała się jasna, o tyle w ostatnim
półwieczu sytuacja dramatycznie się zmieniła. Idea prawa naturalnego jest
dzisiaj postrzegana jako nauka specyficznie katolicka, o której rzekomo nie
warto dyskutować poza środowiskiem katolickim, toteż ludzie niemal się wstydzą
nawet o nim wspominać. Chciałbym pokrótce naświetlić, jak doszło do tej
sytuacji. Przede wszystkim podstawowe znaczenie ma tutaj teza, zgodnie z którą
między bytem a powinnością istnieje rzekomo przepaść nie do pokonania. Z bytu
nie może rzekomo wynikać powinność, chodziłoby bowiem o dwie całkowicie różne
dziedziny. Podstawą tego stanowiska jest pozytywistyczna koncepcja natury i
rozumu, dziś już niemal powszechnie przyjęta. Jeśli pojmuje się naturę — jak
powiedział Hans Kelsen — «jako zespół danych obiektywnych, powiązanych ze
sobą jako przyczyny i skutki», to rzeczywiście nie może z niej wynikać
żadna wskazówka, która miałaby w jakiś sposób charakter etyczny
(Waldstein, op. cit. 15-21). Pozytywistyczna koncepcja natury, która
pojmuje ją w sposób czysto funkcjonalny, tak jak postrzegają ją nauki
przyrodnicze, nie może tworzyć żadnego mostu łączącego ją z etosem i
prawem, lecz rodzi jedynie nowe odpowiedzi funkcjonalne. To samo dotyczy jednak
także pozytywistycznej wizji rozumu, którą wielu uważa za jedyną wizję naukową.
Według niej to, czego nie można zweryfikować lub poddać falsyfikacji, nie
należy do dziedziny rozumu w ścisłym znaczeniu. Dlatego etos i religia powinny
znaleźć się w sferze subiektywnej i pozostać poza sferą rozumu w ścisłym
znaczeniu tego słowa. Tam gdzie panuje wyłącznie rozum pozytywistyczny — a tak
dzieje się w znacznym stopniu w naszej świadomości publicznej — nie dopuszcza
się do głosu klasycznych źródeł wiedzy o etosie i prawie. Jest to sytuacja
dramatyczna, która dotyczy wszystkich i wymaga publicznej dyskusji; pilne
wezwanie do jej rozpoczęcia jest zasadniczym celem tego przemówienia.
Pozytywistyczna koncepcja
natury i rozumu, światopogląd pozytywistyczny jako całość stanowi ważną część
ludzkiego poznania i wiedzy, z których w żadnym wypadku nie powinniśmy
rezygnować. Jako całość nie jest ona jednak kulturą wystarczającą człowiekowi i
obejmującą jego byt w pełni. Tam gdzie rozum pozytywistyczny uważa się za
jedyną kulturę wystarczającą, sprowadzając wszystkie inne rzeczywistości
kulturowe do poziomu subkultur, umniejsza człowieka i zagraża człowieczeństwu.
Mówię to właśnie z myślą o Europie, w której liczne ugrupowania usiłują uznać
jedynie pozytywizm za wspólną kulturę i wspólną podstawę tworzenia prawa,
sprowadzając wszystkie inne przekonania i inne wartości naszej kultury do
poziomu subkultury, a tym samym Europa staje w obliczu innych kultur świata bez
żadnej kultury, i ożywiają się nurty ekstremistyczne i radykalne. Rozum
pozytywistyczny, przedstawiany w sposób wyłączny, który nie jest w stanie
przyjąć czegokolwiek innego, co nie jest funkcjonalne, przypomina pozbawione
okien gmachy z żelbetu, w których sami tworzymy klimat i światło, bo nie
chcemy, by pochodziły one z rozległego świata Bożego. Jednakże nie możemy
ukrywać przed sobą, że w takim zbudowanym przez nas świecie będziemy czerpać
potajemnie również z «zasobów» Bożych, które przetworzymy w nasze wytwory.
Trzeba na nowo otworzyć szeroko okna, winniśmy na nowo zobaczyć cały świat,
niebo i ziemię, oraz nauczyć się korzystać z tego wszystkiego we właściwy
sposób.
Ale jak to
urzeczywistnić? Jak znaleźć drogę w szerokim świecie, w tej całości? Jak rozum
może odnaleźć na nowo swą wielkość i nie popaść w irracjonalność? Jak
może natura pokazać znów swą prawdziwą głębię, ze swymi wymogami i wskazówkami?
Chciałbym przypomnieć pewne zjawisko z najnowszej historii politycznej, z
nadzieją, że nie zostanę źle zrozumiany i że nie wywołam nazbyt wielu
jednostronnych polemik. Powiedziałbym, że pojawienie się ruchu ekologicznego w
polityce niemieckiej na początku lat siedemdziesiątych, choć nie było być może
szerokim otwarciem okien, to było jednak i pozostanie głosem wołającym o świeże
powietrze, głosem, którego nie można ignorować ani spychać na dalszy plan, gdyż
wydaje się zbyt irracjonalny. Młodzi ludzie zdali sobie sprawę, że w
naszych stosunkach z naturą coś jest nie tak, że materia nie jest tylko
surowcem, który mamy przetwarzać, ale że sama ziemia ma swoją godność, a my
winniśmy stosować się do jej wskazań. Jest rzeczą oczywistą, że nie uprawiam tu
propagandy na rzecz określonej partii politycznej — nic nie jest mi bardziej
obce. Kiedy w naszym kontakcie z rzeczywistością coś jest nie tak, wówczas
wszyscy musimy poważnie zastanowić się nad całością i wszyscy powinniśmy
zapytać o podstawy samej naszej kultury. Niech mi będzie wolno poświęcić tej
sprawie jeszcze chwilę. Doniosłość ekologii oczywiście nie podlega już
dyskusji. Winniśmy słuchać języka przyrody i dawać stosowne odpowiedzi.
Chciałbym jednak podkreślić z mocą rzecz, o której — jak mi się wydaje — dziś,
podobnie jak i wczoraj, się zapomina: istnieje także ekologia człowieka.
Również człowiek ma naturę, którą winien szanować i którą nie może manipulować
według swego uznania. Człowiek to nie tylko wolność, którą sam sobie tworzy.
Człowiek nie stwarza sam siebie. Jest on duchem i wolą, ale jest też naturą, a
jego wola jest słuszna wtedy, kiedy szanuje naturę, słucha jej i akceptuje
siebie takiego, jakim jest, to, że sam siebie nie stworzył. Właśnie w ten
sposób i tylko w ten sposób urzeczywistnia się prawdziwa ludzka wolność.
Wróćmy do natury i
rozumu, podstawowych koncepcji, od których wyszliśmy. Wielki teoretyk
pozytywizmu prawniczego, Kelsen, w 1995 r., gdy miał 84 lata, odrzucił dualizm
bytu i powinności. (Pociesza mnie fakt, że — jak widać — w wieku 84 lat wciąż
jeszcze można rozsądnie myśleć). Wcześniej mówił, że źródłem norm może być
tylko wola. Natura zatem — dodał — mogłaby zawierać w sobie normy tylko
wówczas, gdyby czyjaś wola owe normy w nią wpisała. Zakładałoby to zresztą
istnienie Boga Stwórcy, którego wola została włączona w naturę. «Dyskutowanie o
prawdziwości tej wiary jest rzeczą całkowicie daremną» — zauważył w związku z
tym (cytat według: Waldstein, op. cit. 19). Czy rzeczywiście? —
chciałbym zapytać. Naprawdę pozbawione jest sensu zastanawianie się, czy rozum
obiektywny, który przejawia się w naturze, nie zakłada istnienia Rozumu
stwórczego, Creator Spiritus?
W tym momencie powinno
przyjść nam w sukurs dziedzictwo kulturowe Europy. Na podstawie przekonania o istnieniu
Boga Stwórcy rozwinięto ideę praw człowieka, ideę równości wszystkich ludzi
wobec prawa, uznanie nienaruszalności ludzkiej godności każdej osoby oraz
świadomość, że ludzie są odpowiedzialni za swoje czyny. Te racjonalne
spostrzeżenia tworzą naszą pamięć kulturową. Ignorowanie jej lub traktowanie
tylko jako przeszłości byłoby okaleczeniem integralności naszej kultury i
pozbawiłoby ją pełni. Kultura Europy zrodziła się ze spotkania Jerozolimy, Aten
i Rzymu — ze spotkania wiary Izraela w Boga, filozoficznego rozumu Greków
i rzymskiej myśli prawniczej. To trójstronne spotkanie ukształtowało
głęboką tożsamość Europy. Ze świadomości odpowiedzialności człowieka przed
Bogiem i uznania nienaruszalnej godności człowieka, każdego człowieka, powstały
kryteria prawa, których obrona jest naszym zadaniem w obecnym okresie
dziejowym.
Gdy młody król Salomon
obejmował władzę, mógł poprosić o jedną rzecz. Co by było, gdyby nam,
dzisiejszym ustawodawcom, pozwolono o coś poprosić? O co byśmy poprosili?
Myślę, że także dziś, w ostatecznym rozrachunku, nie moglibyśmy prosić o nic
innego, jak tylko o serce rozumne — o zdolność odróżniania dobra od zła oraz
tworzenia w ten sposób prawdziwego prawa i służenia sprawiedliwości i pokojowi.
Bardzo wam dziękuję za uwagę!
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