vendredi 3 octobre 2025

Sainte RUTH, matriarche (2 octobre)

 

Francesco Hayez (1791–1882), Ruth, 1835, oil and masonite on canvas, 123 x 99, Museum of John Paul II Collection   (Polish: Muzeum Kolekcji im. Jana Pawła II), also known as the Porczyński Gallery or Carroll-Porczyński Collection, Warsaw


Sainte Ruth

Ancien Testament

Personnage central d'un petit livre de l'Ancien Testament, elle était originaire du pays de Moab et donc n'appartenait pas au Peuple de l'Alliance. Elle épouse Booz à Bethléem, un proche parent "qui avait droit de rachat sur elle" et de cette union naîtra Obed, le père de Jessé qui est lui-même le père de David. Pour cette raison, elle est nommée dans la généalogie de saint Matthieu (1. 5) parmi les ancêtres de Jésus.

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/2222/Sainte-Ruth.html

Livre de Ruth, chapitre 1

01 À L’EPOQUE où gouvernaient les Juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléem de Juda émigra avec sa femme et ses deux fils pour s’établir dans la région appelée Champs-de-Moab.

02 L’homme se nommait Élimélek (c’est-à-dire : Mon-Dieu-est-roi), sa femme : Noémi (c’est-à-dire : Ma-gracieuse) et ses deux fils : Mahlone (c’est-à-dire : Maladie) et Kilyone (c’est-à-dire : Épuisement). C’était des Éphratéens de Bethléem de Juda. Ils arrivèrent aux Champs-de-Moab et y restèrent.

03 Élimélek, le mari de Noémi, mourut, et Noémi resta seule avec ses deux fils.

04 Ceux-ci épousèrent deux Moabites ; l’une s’appelait Orpa (c’est-à-dire : Volte-face) et l’autre, Ruth (c’est-à-dire : Compagne). Ils demeurèrent là une dizaine d’années.

05 Mahlone et Kilyone moururent à leur tour, et Noémi resta privée de ses deux fils et de son mari.

06 Alors, avec ses belles-filles, elle se prépara à quitter les Champs-de-Moab et à retourner chez elle, car elle avait appris que le Seigneur avait visité son peuple et lui donnait du pain.

07 Elle partit donc de l’endroit où elle habitait, accompagnée de ses deux belles-filles. Et elles prirent le chemin du retour vers le pays de Juda.

08 Alors Noémi dit à ses deux belles-filles : « Allez, retournez chacune à la maison de votre mère. Que le Seigneur vous montre le même attachement que vous avez eu envers nos morts et envers moi !

09 Que le Seigneur vous donne de trouver chacune un foyer stable, avec un mari. » Et Noémi les embrassa, mais elles élevèrent la voix et se mirent à pleurer.

10 Elles lui dirent : « Nous voulons retourner avec toi vers ton peuple. »

11 Mais Noémi reprit : « Retournez chez vous, mes filles ! Pourquoi venir avec moi ? Pourrais-je encore avoir des fils à vous donner comme maris ?

12 Retournez, mes filles, allez ! Oui, je suis bien trop vieille pour avoir un mari. Quand bien même je dirais : “Il y a encore de l’espoir ; je vais appartenir à un homme cette nuit et j’aurai des fils”,

13 même dans ce cas, auriez-vous la patience d’attendre qu’ils grandissent ? Pourriez-vous vous passer d’homme aussi longtemps ? Non, mes filles ! Mon sort est trop amer pour que vous le partagiez. Car c’est contre moi que la main du Seigneur s’est levée. »

14 Alors les deux belles-filles, de nouveau, élevèrent la voix et se mirent à pleurer. Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth restait attachée à ses pas.

15 Noémi lui dit : « Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur. »

16 Ruth lui répondit : « Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.

17 Où tu mourras, je mourrai ; et là je serai enterrée. Que le Seigneur me traite ainsi, qu’il fasse pire encore, si ce n’est pas la mort seule qui nous sépare ! »

18 Voyant qu’elle était résolue à l’accompagner, Noémi cessa de lui parler de cela.

19 Ainsi, elles allaient leur chemin, toutes les deux, jusqu’à ce qu’elles arrivent à Bethléem. À leur arrivée à Bethléem, toute la ville fut en émoi. Les femmes disaient : « Est-ce bien là Noémi ? »

20 Mais elle leur dit : « Ne m’appelez plus Noémi (Ma-gracieuse), appelez-moi Mara (Amertume). Car le Puissant m’a remplie d’amertume.

21 J’étais partie comblée, mais le Seigneur me ramène les mains vides. Pourquoi m’appeler encore Noémi ? Le Seigneur m’a humiliée, le Puissant m’a fait du mal ! »

22 Noémi revint donc des Champs-de-Moab avec sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à Bethléem au début de la moisson de l’orge.

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/1

Livre de Ruth, chapitre 2

01 Noémi avait un parent du côté de son mari Élimélek ; c’était un riche propriétaire du même clan ; il s’appelait Booz (c'est-à-dire : en-lui-la force).

02 Ruth la Moabite dit à Noémi : « Laisse-moi aller glaner dans les champs, derrière celui aux yeux de qui je trouverai grâce. » Elle lui répondit : « Va, ma fille. »

03 Ruth partit donc glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Elle se trouva par bonheur dans la parcelle d’un champ appartenant à Booz, du clan d’Élimélek.

04 Et voici que Booz arriva de Bethléem. Il dit aux moissonneurs : « Le Seigneur soit avec vous ! » Et ceux-ci lui répondirent : « Que le Seigneur te bénisse ! »

05 Booz demanda à son serviteur, le chef des moissonneurs : « À qui appartient cette jeune femme ? »

06 Celui-ci lui répondit : « Cette jeune femme est une Moabite. Elle est revenue avec Noémi des Champs-de-Moab.

07 Elle a dit : “Laisse-moi glaner et ramasser ce qui tombe des gerbes, derrière les moissonneurs.” Depuis qu’elle est arrivée, elle est restée debout, depuis ce matin jusqu’à maintenant. C’est à peine si elle s’est reposée. »

08 Booz dit à Ruth : « Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille ? Ne va pas glaner dans un autre champ. Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux pas de mes servantes.

09 Regarde dans quel champ on moissonne, et suis-les. N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te molester ? Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs auront puisé. »

10 Alors Ruth se prosterna face contre terre et lui dit : « Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, pourquoi t’intéresser à moi, moi qui suis une étrangère ? »

11 Booz lui répondit : « On m’a dit et répété tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais connu de ta vie.

12 Que le Seigneur te rende en bien ce que tu as fait ! Qu’elle soit complète, la récompense dont te comblera le Seigneur, le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es venue t’abriter ! »

13  Et Ruth lui dit : « Que je trouve toujours grâce à tes yeux, mon seigneur ! Oui, tu m’as consolée ; oui, tu as parlé au cœur de ta servante, à moi qui ne suis même pas comme l’une de tes servantes. »

14 Au moment du repas, Booz lui dit : « Approche-toi ; mange de ce pain, trempe ton morceau dans la vinaigrette. » Elle s’assit à côté des moissonneurs, et Booz lui passa des épis grillés. Elle mangea, fut rassasiée et garda le reste.

15 Alors elle se leva pour aller glaner, et Booz donna cet ordre à ses serviteurs : « Qu’elle glane aussi entre les gerbes. Ne la rabrouez pas !

16 Et laissez même tomber des épis des brassées. Abandonnez-les, elle glanera. Ne la tracassez pas ! »

17 Elle glana dans le champ jusqu’au soir ; puis elle égrena ce qu’elle avait glané : elle avait recueilli une quarantaine de mesures d’orge.

18 Elle l’emporta et revint en ville. Elle montra à sa belle-mère ce qu’elle avait glané ; ce qu’elle avait gardé après s’être rassasiée, elle le sortit aussi pour le lui donner.

19 Sa belle-mère lui dit : « Où donc as-tu glané aujourd’hui ? Où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi ! » Elle raconta alors à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et lui dit : « L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Booz. »

20 Noémi dit à sa belle-fille : « Il est béni du Seigneur, celui qui n’a pas oublié ses liens avec les vivants et les morts. » Et elle ajouta : « Cet homme est l’un de nos proches parents, l’un de ceux qui ont sur nous droit de rachat. »

21 Ruth la Moabite dit : « Il m’a même déclaré : “Tu t’attacheras aux pas de mes serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient terminé toute ma moisson.” »

22 Noémi dit alors à Ruth, sa belle-fille : « C’est bien, ma fille, que tu ailles avec ses servantes ; ainsi tu ne seras pas maltraitée dans un autre champ. »

23 Elle s’attacha donc aux pas des servantes de Booz pour glaner jusqu’à la fin de la moisson de l’orge et de la moisson du blé. Et elle habitait avec sa belle-mère.

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/2

Livre de Ruth, chapitre 3

01 Noémi, sa belle-mère, dit à Ruth : « Ma fille, ne devrais-je pas chercher à t’établir pour que tu sois heureuse ?

02 Et maintenant, Booz n’est-il pas notre parent, lui dont tu as suivi les servantes ? Voici que, cette nuit, il vanne lui-même l’orge sur l’aire.

03 Va te baigner, te parfumer et mettre ton manteau. Tu descendras sur l’aire. Ne te fais pas reconnaître de l’homme avant qu’il ait fini de manger et de boire.

04 Quand il sera couché, tu sauras où il se couche. Alors, va, découvre-lui les pieds, et là, tu te coucheras. Lui t’indiquera ce que tu devras faire. »

05 Et Ruth lui répondit : « Tout ce que tu me dis, je le ferai. »

06 Elle descendit sur l’aire et fit tout ce que sa belle-mère lui avait ordonné.

07 Booz mangea et but. Puis, le cœur content, il alla se coucher contre la meule. Alors, Ruth s’approcha discrètement, découvrit les pieds de Booz et se coucha.

08 Or, au milieu de la nuit, l’homme frissonna, il se tourna pour voir : et voici qu’une femme était couchée à ses pieds !

09 Il demanda : « Qui es-tu ? » Elle répondit : « C’est moi, Ruth ta servante. Étends sur ta servante le pan de ton manteau, car c’est toi qui as droit de rachat. »

10 Alors, il dit : « Sois bénie du Seigneur, ma fille ! Ce geste d’attachement est encore plus beau que le premier : tu n’as pas recherché les jeunes gens, pauvres ou riches.

11 Et maintenant, ma fille, n’aie pas peur ; tout ce que tu diras, je le ferai pour toi, car tout le monde ici sait que tu es une femme parfaite.

12 C’est vrai que j’ai droit de rachat, mais il existe un plus proche parent que moi qui a droit de rachat.

13 Passe donc la nuit ici, et demain matin, s’il veut te racheter, eh bien ! qu’il te rachète ! Mais s’il ne le veut pas, c’est moi qui te rachèterai, aussi vrai que le Seigneur est vivant ! Reste couchée jusqu’au matin ! »

14 Elle resta donc couchée à ses pieds jusqu’au matin, mais elle se leva avant qu’on puisse reconnaître qui que ce soit. Car Booz se disait : « Il ne faut pas qu’on apprenne que cette femme est venue sur l’aire. »

15 Il lui dit alors : « Présente le châle que tu portes et tiens-le bien. » Elle le tint donc ; il mesura six mesures d’orge et l’aida à s’en charger. Puis il rentra en ville.

16 Ruth revint chez sa belle-mère qui lui demanda : « Que t’est-il arrivé, ma fille ? » Alors Ruth lui raconta tout ce que l’homme avait fait pour elle

17 et elle ajouta : « Il m’a donné ces six mesures d’orge en me disant : “Ne rentre pas chez ta belle-mère les mains vides.” »

18 Noémi lui dit : « Reste ici, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment l’affaire aboutira. Car cet homme n’aura de cesse qu’il n’ait conclu cette affaire, aujourd’hui même. »

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/3

Livre de Ruth, chapitre 4

01 Booz était monté à la porte de la ville, et il s’y était assis. Et voici que vint à passer celui dont Booz avait parlé, celui qui avait droit de rachat. Booz l’appela : « Hé, toi ! Arrête-toi un peu, viens t’asseoir ici ! » Il s’arrêta et il s’assit.

02 Booz prit alors dix hommes parmi les anciens d’Israël et leur dit : « Venez vous asseoir ici pour siéger. » Et ils s’assirent.

03 Puis il s’adressa à celui qui avait droit de rachat : « La parcelle du champ qui appartenait à notre frère Élimélek, Noémi, qui vient de revenir des Champs-de-Moab, la met en vente.

04 Et moi, je me suis dit que j’allais t’en informer en disant : “Veux-tu, devant ceux qui siègent ici, devant les anciens du peuple, veux-tu acquérir ce champ ?” Si tu veux exercer ton droit de rachat, fais-le, mais si tu ne veux pas l’exercer, déclare-le moi, pour que je le sache. En effet, personne, sauf toi, ne peut exercer ce droit, sinon moi après toi. » Alors l’autre dit : « Moi, je veux l’exercer. »

05 Booz reprit : « Le jour où, de la main de Noémi, tu prends possession du champ, tu prends également possession de Ruth la Moabite, la femme de celui qui est mort, afin que le nom du mort reste attaché à son héritage. »

06 Alors, celui qui avait droit de rachat dit : « Je ne pourrais pas exercer mon droit de rachat sans détruire mon propre héritage. Toi, exerce donc le droit de rachat, puisque je ne le peux pas. »

07 Or, jadis en Israël, pour le rachat ou pour l’échange, afin de conclure toute affaire, l’un enlevait sa sandale et la donnait à l’autre. En Israël, cela servait de témoignage.

08 Celui qui avait droit de rachat dit alors à Booz : « À toi de te porter acquéreur ! » Et il enleva sa sandale.

09 Booz dit aux anciens et à tout le peuple : « Aujourd’hui, vous en êtes témoins : de la main de Noémi, j’ai pris possession de tout ce qui appartenait à Élimélek ainsi qu’à Kilyone et Mahlone.

10 J’ai également pris pour femme Ruth, la Moabite, la femme de Mahlone, afin que le nom du mort reste attaché à son héritage et ne soit pas effacé parmi ses frères ni à la porte de sa ville. Vous en êtes témoins, aujourd’hui. »

11 Tout le peuple qui se trouvait à la porte de la ville, ainsi que les anciens, répondirent : « Nous en sommes témoins. Que le Seigneur rende la femme qui entre dans ta maison comme Rachel et comme Léa qui, à elles deux, ont bâti la maison d’Israël ! Fais fortune en Éphrata ! Fais-toi un nom à Bethléem !

12 Puisse la descendance que le Seigneur te donnera par cette jeune femme rendre ta maison comme la maison de Pérès que Tamar enfanta à Juda ! »

13 Booz prit donc Ruth comme épouse, elle devint sa femme et il s’unit à elle. Le Seigneur lui accorda de concevoir, et elle enfanta un fils.

14 Les femmes de Bethléem dirent à Noémi : « Béni soit le Seigneur qui aujourd’hui ne t’a pas laissée sans quelqu’un pour te racheter ! Que son nom soit célébré en Israël !

15 Cet enfant te fera revivre, il sera l’appui de ta vieillesse : il est né de ta belle-fille qui t’aime, et qui vaut mieux pour toi que sept fils. »

16 Noémi prit l’enfant, le mit sur son sein, et se chargea de l’élever.

17 Les voisines lui donnèrent son nom. Elles disaient : « Il est né un fils à Noémi. » Et elles le nommèrent Obed (c'est-à-dire : serviteur). Ce fut le père de Jessé, qui fut le père de David.

18 Voici la descendance de Pérès : Pérès engendra Esrone.

19 Esrone engendra Ram, Ram engendra Aminadab.

20 Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone ;

21 Salmone engendra Booz, Booz engendra Obed ;

22 Obed engendra Jessé, et Jessé engendra David.

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/4

Ruth, une femme à la fidélité infaillible

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 26/11/18 - mis à jour le 24/09/21

Ruth compte parmi ces personnages jalonnant le récit biblique dont la discrétion a pu reléguer à l’arrière-plan sa mémoire. Or cette femme, d’une grande fidélité, invite à relire le livre que lui consacre l’Ancien Testament. Lorsque tout semble perdu, les valeurs morales que Ruth manifeste tout au long de sa vie de convertie ne peuvent que faire figure d’exemple.

Une jeune veuve exemplaire. Ruth, originaire du royaume de Moab, a épousé le fils de Noémie, une famille juive ayant fui la famine sévissant à Bethléem en Judée. Ruth et sa belle-mère deviennent veuves peu de temps après. Noémie décide de retourner dans la terre de ses ancêtres et encourage sa belle-fille à rester avec son peuple. Mais Ruth en un inoubliable élan prononce ces paroles gravées à jamais :

Les deux femmes rentrent en Judée et s’installent à Bethléem dans le plus grand dénuement au moment des moissons. Ruth décide alors d’aller glaner des épis de blé d’un champ appartenant à Booz, un parent de son beau-père qui n’est pas insensible aux charmes de la jeune femme. Selon les lois juives, Booz aurait dû par devoir de solidarité épouser sa parente, la veuve Noémie, mais celle-ci trop âgée pour enfanter de nouveau encourage sa belle-fille à se marier avec ce dernier. À cette fin, la jeune Moabite se convertit au judaïsme. Désormais, Ruth associera son destin à celui de Booz et de son peuple.

Cette union avec Booz, ultime fidélité de Ruth, constitue pour beaucoup l’un des plus beaux récits bibliques. Il a été magnifiquement évoqué par Victor Hugo dans La Légende des siècles en 1859. Les célèbres vers du poète de son inoubliable poème « Booz endormi », ont par leur beauté largement contribué à garder la mémoire vivante du récit biblique de Ruth. Écoutons-les…

D’une force poétique puissante proche du style biblique, l’inspiration du poète se veut aussi d’une délicatesse suggérée par des images d’un rare raffinement évoquant tour à tour l’ombre nuptiale, le vol des anges dans l’obscurité pour manifester le plan divin.

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De cette union, Ruth donne un fils à Booz qui aura pour nom Obed, père de Jessé et grand-père du roi David. La Moabite originaire d’une nation opposée aux Israélites sera ainsi associée à l’une des lignées les plus fameuses puisqu'elle conduira  elle-même à  Jésus, ainsi que le rappelle le tout début de l’Évangile selon saint Matthieu citant Ruth parmi son ascendance. La force de ce récit réside dans le témoignage de fidélité irrépressible manifestée par la jeune étrangère, acceptant de quitter les siens, une confiance absolue alors que l’adversité s’abattait sur ces deux veuves dans le dénuement le plus grand. L’histoire évoquée se veut aussi une limite au nationalisme israélite défendu par Esdras et Néhémie.

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Victor Hugo ne sera pas le seul à être touché par la grâce de ce récit. Le grand poète-dramaturge Goethe jugera cette histoire biblique comme une des nouvelles les plus belles de la Bible alors que le compositeur César Franck se laissera également inspiré par la beauté et la force de cette histoire en lui consacrant un oratorio Ruth, dans l’ancien style dramatique italien, œuvre qui connaîtra un beau succès notamment grâce au soutien de Franz Liszt.

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/11/26/ruth-une-femme-a-la-fidelite-infaillible/

Ruth, première féministe de l’humanité ?

Rachel Molinatti - publié le 01/10/25

Ruth, que l'Église fête le 2 octobre, ne serait-elle pas un exemple de femme bien dans ses baskets sur lequel s’appuyer aujourd’hui ?

Vous connaissez Simone de Beauvoir… mais connaissez-vous Ruth la Moabite ? Et si cette femme du douzième siècle avant Jésus-Christ, fêtée le 2 octobre, se révélait être une figure féministe incontournable ? Personnage central du livre de Ruth, un petit livre de l’Ancien Testament, elle est originaire du pays de Moab et n'appartient donc pas initialement au peuple d’Israël. Ruth est décrite comme une femme à la fidélité infaillible. Mariée à un Israélite ayant émigré au pays de Moab, elle se retrouve prématurément veuve et décide d’accompagner sa belle-mère Noémi qui rentre à Bethléem. Un bel exemple de sororité, soit dit en passant. Quelle détermination, quelle audace, quelle expression d’une volonté propre ! Alors que le bon sens et Noémi elle-même lui enjoignent de rester dans son pays de Moab, Ruth choisit l’inconfort et le déracinement. Décidée à prendre sa vie en main, Ruth l’aventurière décide de faire fi de ce qui se fait ou non et n’en fait qu’à sa tête ! Elle suit sa belle-mère de l’autre côté de la mer Morte, à des jours de marche, pour un changement de vie et un avenir pour le moins incertain.

Une femme à la volonté de fer

À cette époque, une femme veuve, pauvre, sans enfants et étrangère a peu de valeur. Rien cependant qui n’empêche Ruth d’avancer droit devant. On peut ainsi la voir comme une femme libre et féministe avant l’heure en ce sens qu’elle sait ce qu’elle veut et y va tout schuss. Et pourtant, nous sommes au temps des Juges, soit au douzième siècle avant Jésus-Christ environ ! Ruth n’existe pas simplement en tant que "femme de…" mais en tant que femme qui veut et sa volonté de rester auprès de sa belle-mère est implacable, malgré les protestations de celle-ci : "Ruth restait attachée à ses pas. Noémi lui dit : "Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur". Ruth lui répondit : "Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu [...].  Voyant qu’elle était résolue à l’accompagner, Noémi cessa de lui parler de cela"" (Rt 1).

Comme le dit la philosophe Jeanne Larghero, le féminisme n’est pas une question de pouvoir, mais une affaire d’engagement. Elle explique que le christianisme a produit des femmes atypiques, souvent en rupture avec les codes sociaux de leur époque, qui peuvent être des modèles pour nous. Bien sûr, l’histoire de Ruth précède l’ère chrétienne mais peu importe : elle est un exemple fort de liberté intérieure et un beau signe pour notre époque. Et c’est justement son héroïsme si singulier qui permettra à Ruth de rencontrer Booz et de leur descendance naîtra le roi David, puis plus tard le Messie lui-même. Comme quoi, le féminisme mène à tout. 

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2025/10/01/ruth-premiere-feministe-de-lhumanite/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_source=onesignal&utm_medium=notifications

Les livres composant la Bible

Livre de Ruth

Le livre de Ruth, c’est l’aventure de deux femmes, Noémi et sa belle-fille Ruth, veuves, qui unissent leurs malheurs pour en faire jaillir le bonheur, en la personne de Booz et d’une descendance qui ira jusqu’à Jésus.

Le Livre de Ruth est un petit livre qui n’occupe que quelques pages dans la Bible.

Il raconte l’histoire de Ruth, une jeune femme étrangère, originaire du pays de Moab. Par son union avec Booz, elle sera l’arrière grand-mère du roi David.

Ruth est une figure très attachante qui donne une belle leçon de fidélité et de générosité au peuple d’Israël.

La trame de l’histoire est simple :

Un habitant de Bethléem , Élimélek, part avec sa femme Noémi et ses deux fils s’installer au pays des Moabites. Là-bas, ses deux fils épousent des filles du pays (et cela contrairement à la loi de Moïse, qui interdisait d’épouser des femmes qui ne soient pas juives). Ses deux fils meurent tous deux sans laisser d’enfants. Devenue veuve et âgée, Noémi décide de rentrer en Israël. Ruth, l’une de ses belles filles, décide de la suivre. Les deux femmes rentrent donc dans le pays de Canaan où elles vivent pauvrement sur les terres d’un lointain parent, Booz. Ce dernier prend tout d’abord Ruth sous sa protection, lui permettant de glaner dans ses champs. Admiratif de ce qu’elle fait pour sa belle-mère et se rendant compte que Ruth est sa parente, Booz décide de l’épouser. Ils auront ensemble un enfant, Obed, qui sera le père de Jessé (lui-même étant le père du roi David).

Accéder au texte de la Bible

Sens du livre de Ruth

Dans la nuit, lorsque tout porte à désespérer, une lueur apporte l’espoir de jours meilleurs. Le récit se déroule à l’époque des Juges, lorsque tout n’était que violence dans l’histoire du peuple juif. L’histoire de Ruth vient en quelque sorte comme une oasis de paix. Ses enseignements importants sont au nombre de quatre :

1. Il faut aller de l’avant et résister à l’amertume du malheur.

Le livre de Ruth insiste sur le fait qu’il est inutile, comme tend à le faire Noémi, de laisser la peine et le désespoir gagner lorsque l’on est confronté au malheur. Ainsi, Ruth prend le risque d’un avenir incertain et par là même, va ouvrir la voie à une nouvelle fécondité.

2. Le renouveau n’advient pas sur la scène publique mais se bâtit dans l’obscurité.

C’est par des rencontres personnelles, comme celle de Ruth et de Booz sur l’aire du champ, que les hommes et les femmes s’ouvrent à la vie.

3. La bonté des hommes et des femmes permet au projet de Dieu d’avancer.

La solidarité de Ruth à l’égard de sa belle-mère comme la générosité de Booz à son égard permet à Dieu de démultiplier ses dons. C’est ainsi que de cette rencontre entre Ruth et Booz va poursuivre une descendance qui conduira d’abord au roi David puis ensuite à la naissance de Jésus-Christ. Comme le souligne d’ailleurs l’Evangile de Matthieu, Jésus-Christ est descendant de David.

4. L’universalité de l’Amour de Dieu.

A l’époque où le texte fut rédigé, les Israélites avaient tendance à se replier sur eux et à ne pas accepter l’étranger. On en arrivait même à chasser les femmes étrangères. En montrant que David, le grand roi d’Israël, est né d’une étrangère, le texte force le peuple à reconnaître que l’Amour de Dieu est pour tous les êtres humains et non pour les seuls juifs.

Prier avec le livre de Ruth : découvrez deux méditations pour prier avec le texte

Les personnages principaux du livre de Ruth

Les trois personnages principaux sont Noémi, Ruth, et Booz. Leurs traits de caractère sont les suivants.

Noémi : Noémi est une femme frappée par le malheur pour qui la vie n’a plus de sens. En Rt 1,20, elle déclare : « Ne m’appelez plus Noémi (en hébreu, « ma douceur »), appelez-moi Mara (en hébreu, « l’amère »), car Shaddaï (c’est-à-dire Dieu) m’a remplie d’amertume ».

En effet, elle a perdu en terre étrangère son mari et ses deux fils sans avoir de descendance.

Elle décide de retourner en Israël auprès de son peuple, espérant que ses conditions de vie seront meilleures. Les veuves se retrouvaient rapidement dans la misère et mal considérées.

C’est elle qui pour sortir de son malheur et obtenir une descendance va imaginer le stratagème mettant littéralement sa belle-fille dans le lit de Booz.

Se révèle ainsi ce qui guide son action : obtenir une descendance. Noémi apparait comme une femme malheureuse cherchant à sortir de sa détresse mais si captive de celle-ci qu’elle n’a pas idée du mal qu’elle pourrait faire à ceux qui l’entourent.

Ruth : pour caractériser le personnage de Ruth (en hébreu, « l’amie, la compagne »), l’auteur multiplie les allusions à d’autres figures bibliques que l’on trouve notamment dans la Genèse (la conception de Moab, Rébecca, Rachel, Tamar).

Dans le récit, elle est présentée par son mariage avec l’un des fils de Noémi et d’Élimélek. Au décès de son mari, elle fait le choix de rester aux côtés de sa belle-mère.

Elle manifeste ainsi un signe de loyauté pleine de bienveillance, qui va bien au-delà de ce qui est dû. En suivant Noémi dans son retour en Israël, Ruth fait le choix délibéré de devenir une étrangère car elle est originaire du pays de Moab et non de Judée.

Son attitude est dans le même temps à l’opposé de celui de sa belle-mère. Alors que cette dernière cherche à fuir le manque, Ruth se distingue en prenant le risque de devenir étrangère et vivre ainsi la privation et la pauvreté.

Semblant se soumettre au stratagème de Noémi qui cherche à la mettre dans le lit de Booz afin d’en avoir une descendance par un petit-fils, elle s’inscrit dans une toute autre dimension.

Sa rencontre avec Booz donne lieu à un merveilleux dialogue où chacun exprime à l’autre son désir dans le respect de ce qu’il est. Ce qui ne devait être qu’une passe constitue en réalité la naissance d’un amour plein de respect et de délicatesse.

Booz le juste : Booz (en hébreu, « en lui (est) la force ») est présenté comme un personnage remarquable de justesse.

Vis-à-vis de Dieu, c’est un homme fidèle, comblé de bénédictions et qui veut en faire profiter les autres. Il respecte parfaitement les lois de l’Alliance dans l’accueil et la bonté qu’il réserve à la veuve et à sa belle-fille étrangère.

Il montre à la fois un sens élevé du devoir moral et un respect scrupuleux des droits d’autrui. En même temps, il fait preuve d’esprit de décision et de finesse tout en restant juste.

A l’égard de Ruth, il fait preuve de générosité mais aussi de discrétion tout en respectant sa liberté.

Booz agit comme go’el, en hébreu « racheteur ». Il rachète le champ qui avait appartenu au mari de Noémi selon Lv 25,25 et il épouse Ruth selon la loi du lévirat de Dt 25,5-10.

Géographie et livre de Ruth, pour mieux se repérer

Moab est le pays où Ruth habitait. Elle épousa l’un des fils d’Élimélek et de Noémi avant de suivre sa belle-mère à Bethléem.

A l’époque Juda vivait une terrible famine alors que Moab recevait apparemment plus d’eau de pluie.
Ceci peut être expliqué par les plateaux élevés où se trouve Moab.

L’Arnon est une vallée de 3 km de large qui divise le pays entre les tribus Israélites au nord et le pays de Moab au sud.

Les anciens Moabites disputaient les bordures, et à quelques reprises dans les récits bibliques les Moabites traversent l’Arnon pour capturer des terres de la tribu de Gad sur le plateau de Medeba.

La rédaction du livre de Ruth : l’auteur et l’histoire de la rédaction du livre de Ruth

Qui est l’auteur du livre de Ruth ?

On ne dispose pas de précisions sur l’auteur du livre de Ruth.

Histoire de la rédaction du livre de Ruth

Il s’avère difficile de déterminer avec précision la date de composition du livre de Ruth.

Toutefois, un certain nombre d’indications semblent prouver que la rédaction fut assez tardive. Elle date probablement de la fin du Vème siècle av. J.-C., après l’Exil.

Contrairement à ce qui est parfois indiqué, cela ne saurait signifier qu’il s’agisse d’une légende. En effet, dans le premier livre de Samuel, on attribue au roi David une parenté moabite (1S 22, 3-4).

Si un écrivain juif a repris cette histoire, c’est probablement pour protester contre l’exclusion raciale qui tendait alors à se généraliser en Israël.

Le Deutéronome, comme Esdras ou encore Néhémie, avaient condamné toute union matrimoniale avec des étrangères.

Mais cette position était-elle bien conforme à la promesse d’origine faite par Dieu à Abraham ? Cela constitue l’interpellation que veut poser l’auteur du livre de Ruth.

L’art et le livre de Ruth : les peintures et sculptures représentant le livre de Ruth

L’Été ou Ruth et Booz, Nicolas Poussin, 1660, Louvre, Paris

Ruth parting from Naomi (Naomi entreating Ruth and Orpah to return to the land of Moab), William Blake, 1775, depuis 2004 au Fitzwilliam Museum, University of Cambridge

Ruth dans le champ de Boaz, Julius Schnorr von Carolsfeld, 1828, National Gallery, London

Ruth présentée dans les champs à glaner jusqu’à la fin de la moisson (Rt 2,23) : Peinture de Robert Scott Lauder (1842) – Collection privée. The fine Art Society – Londres (Grande Bretagne)

The story of Ruth : Huile de Thomas Matthews Rooke (1876 – 1877) – Tate Gallery – Londres (Grande Bretagne)

Thomas Matthews Rooke privilégie les sujets littéraires qu’il dessine avec précision dans un paysage naturel observé avec soin.

La composition s’inscrit dans 3 panneaux qui reprennent les phases clés du récit biblique :

• La fidélité de Ruth à sa belle-mère : saisissant le bras de Noémi, Ruth fait le choix de son Dieu et de son peuple (Rt 1,16),

• L’attitude généreuse de Booz devant lequel Ruth se prosterne pour le remercier de ce qu’il fait pour une étrangère (Rt 2,10),

• Noémi tient sur ses genoux Obed, ancêtre du roi David. La composition le montre symboliquement sous un cep de vigne.

Rappelons que la généalogie de Jésus par laquelle s’ouvre l’évangile selon Saint Matthieu donne place à Ruth.

Ruth Glanage : Aquarelle de James Tissot (1896)

Ruth a travaillé consciencieusement, glanant les grains abandonnés après la récolte. Mais quelque chose a attiré son attention et la distrait de son travail. On peut présumer qu’il s’agit de Booz qui vient d’arriver dans son champ.

Cette aquarelle fut produite par James Tissot à la fin de sa carrière, lorsqu’il avait parcouru la Palestine pour faire une série de peintures sur des sujets bibliques.

Ruth glanant : Peinture de Marc Chagall (1960)

Cette peinture s’inscrit dans un ensemble peint par Chagall sur le thème du Livre de Ruth.

La scène se situe vers la fin de l’été lorsque Ruth va pour glaner dans les domaines de Booz, un riche propriétaire.

Chagall veut faire ressentir la chaleur brûlante d’une journée à la fin de l’été dans les champs ouverts aux glaneuses à la fin de la récolte.

Ruth, debout, continue à travailler, même lorsque d’autres arrêtent pour se reposer. En effet, elle essaye de rassembler autant de blé qu’elle le peut pour se nourrir avec sa belle-mère durant l’hiver prochain.

La littérature et le livre de Ruth : la littérature relative au livre de Ruth

Poème « Booz endormi » : La Légende des siècles (1859-1883) – Victor Hugo (1802-1885)

Gérard Philipe lit « Booz endormi » de Victor Hugo :

Dans les Contemplations, Victor Hugo raconta combien il fut émerveillé pendant son enfance par la découverte de la Bible. Il découvrit dans ce livre inspiré un recueil d’histoires qui façonna son imaginaire. Il y puisa abondamment lors de la rédaction de la Légende des siècles, lorsqu’il voulut rendre compte poétiquement de l’histoire de l’humanité. Le poème de « Booz endormi » retrace un moment de l’histoire humaine des ascendants de Jésus ; il est librement inspiré du Livre de Ruth.

La liberté humaine est à la fois respectée et conduite par l’esprit de Dieu pour concourir à sa destinée incarnée dans la naissance du Christ. Cette liberté passe par la naissance d’un amour humain doublement impossible entre un vieillard juif et une jeune étrangère. Hugo décrit l’éveil de cette affection. Dans le poème, tout n’est que calme, communion à la nature et soumission à l’ordre divin.

Le cinéma et le livre de Ruth : les films faisant référence au livre de Ruth.

Le Livre de Ruth

La musique et le livre de Ruth : les musiques faisant référence au livre de Ruth

Ruth et Noémi ; Ruth et Booz, Jean-François Le Sueur, 1811

Les initiatives liées au livre de Ruth

Le projet « Noémie » : Idée tirée du livre « dans la peau d’un évêque » de Pietro de Paoli – Plon 2010

Extrait des pages 115, 116 et 117

« – Le projet Noémie

Ah, le projet Noémie, c’est une promesse que j’avais faite à Jeanne, il y a près de 15 ans, quand j’étais curé de Villeneuve. Jeanne, la merveilleuse Jeanne ! À l’époque, on cherchait comment « rejoindre », comme on dit, les familles de la petite classe moyenne, ces couples avec deux enfants qui s’endettent trente ans pour se construire un petit pavillon sur moins de mille mètres carrés, qui rêvent de cuisines intégrées, de meubles rustiques et d’immenses écrans plats. D’après Jeanne, ce dont souffraient ces familles, c’était de l’épuisement des femmes qui travaillent et tiennent le ménage. Les enfants sont aussi gâtés que possible, matériellement, et quasi abandonnés affectivement. Parfois, ce sont les enfants rois au point de devenir de véritables tyrans. Le plus souvent, leurs parents, dévorés par leur rythme de vie, « oublient » simplement de leur parler. Le désir de Jeanne, c’était de trouver un moyen d’humaniser ces vies rongées par les soucis matériels. Son idée, c’était de proposer à des femmes ayant l’âge d’être des grand-mères de devenir les amies de ces familles, de ces femmes et de ces enfants. Elle avait appelé ça le projet Noémie en pensant à la belle-mère de Ruth qui, après la mort de son fils, accepte de garder près d’elle sa belle-fille, pourtant étrangère, et la conseille.

Jeanne aimait bien la complicité entre les deux femmes que décrit la Bible. Une bonne complicité, puisqu’elle fait le bonheur de Ruth en l’aidant à se marier avec Booz, et que de cette union va naître Jessé, le père de David.

– C’est en aidant ces familles à avoir une vie plus humaine qu’on leur permettra peut-être de découvrir qu’il y a aussi de la place pour Dieu dans leur vie, et de la place pour eux dans la vie de Dieu, disait Jeanne.

Elle ajoutait que :

– au lieu de les condamner pour matérialisme, proposons-leur l’amitié, une richesse qui ne s’achète pas.
Les pauvres en vie spirituelle ce sont nos vrais pauvres, parce que nous ne savons pas comment les atteindre. Pis même, on les méprise. Nous regardons avec commisération ces humains qui vivent dans la consommation des biens, qui n’ont de distractions que les centres commerciaux et qui rêvent de passer leur dimanche à faire du shopping. Pourtant, comme Jeanne, je suis bien certain que la « Bonne nouvelle adressée aux pauvres » est pour eux et que l’un des principaux enjeux du christianisme au XXIème siècle, c’est de trouver des moyens d’atteindre ces populations.

Car, ce qu’on nomme « déchristianisation », c’est l’indifférence religieuse de ces populations-là. Et ce n’est pas en prêchant des croisades contre le matérialisme qu’on les convaincra. »

Pour aller plus loin dans le livre de Ruth

La place du livre de Ruth dans la Bible

Dans la Bible hébraïque, le livre de Ruth est placé dans la partie des Écrits (Ketuvim), après la Loi (Torah) et les Prophètes (Nevi’im). Ruth figure en tête de la collection des cinq Rouleaux (Megillôt), suivi du Cantique, de Qohélet (ou l’Ecclésiaste), des Lamentations et d’Esther. Ces cinq petits livres sont regroupés entre le livre des Proverbes et celui de Daniel. La Traduction œcuménique de la Bible (TOB) a adopté cette classification. La Bible de Jérusalem suit plutôt la classification des versions grecque (Septante) et latine (Vulgate) et place le livre de Ruth entre les Juges et le 1er livre de Samuel, en raison de l’introduction qui situe l’histoire de Ruth « au temps où gouvernaient les Juges » (Rt 1,1) et de la généalogie finale (Rt 4,18-22) qui prépare l’histoire de la monarchie élaborée dans le 1er livre de Samuel, lequel s’ouvre lui aussi par une figure féminine demandant un enfant (Anne, la mère de Samuel).

L’usage liturgique des Megillôt

Les cinq petits livres qui constituent les Megillôt sont lus aux principales fêtes liturgiques qui commémorent des événements importants de l’histoire juive.

Le Cantique des cantiques est lu lors de la Pâque, d’abord fête printanière des agriculteurs et des éleveurs, devenue ensuite mémorial de la libération du pays d’esclavage, printemps de l’amour de Dieu pour son peuple (Ct 2,11-13).

Ruth est lue à la fête des Semaines (Shavouôt, Pentecôte) lorsqu’on offre les prémices de la récolte du blé ; or l’essentiel du récit de Ruth se situe entre « le commencement de la moisson de l’orge » (Rt 1,22) et la fin de la moisson du blé (Rt 2,23). Cette fête rappelle également le don de la Loi au Sinaï, et Ruth représente alors la figure de la prosélyte (une païenne devenue juive) idéale qui accepte la Loi d’Israël.

Le livre des Lamentations est lu le 9 du mois d’Av (en juillet-août), jour de la commémoration de la destruction du premier Temple de Jérusalem par les armées babyloniennes en 587 avant Jésus-Christ et du second Temple de Jérusalem par les armées romaines en 70 après Jésus-Christ.

Qohélet est lu à la fête des Tentes (Soukkôt) qui souligne les vendanges et les récoltes d’automne en même temps qu’elle rappelle les campements des Hébreux durant leur longue pérégrination au désert.

• Enfin le livre d’Esther est lu à la fête de Purim qui est célébrée en février-mars en souvenir du jour où Mardochée et Esther, deux juifs de la diaspora sous le règne de Xerxès (485-465 avant Jésus-Christ), sauvèrent les Juifs de Perse que le premier ministre Amman voulait exterminer.

L’usage liturgique du livre de Ruth durant la fête des Moissons, ou Shavouôt, peut répondre à deux motifs :

• L’un est d’ordre chronologique : l’action du récit se déroule au temps de la moisson des orges au printemps.

• L’autre motif est d’ordre théologique. Puisque la fête des Moissons célèbre le don de la Loi, l’histoire de Ruth la Moabite qui reste attachée à sa belle-mère Noémi et la suit jusque dans son pays d’origine, au point d’y devenir une étrangère, envoie le message que les païens peuvent vivre sous le régime de la Loi et que des femmes étrangères peuvent être intégrées dans la communauté israélite. Si tel est le cas, la composition du livre de Ruth daterait du retour de l’exil, à une époque où l’opinion dominante inspirée d’Esdras désapprouve les mariages d’Israélites avec des femmes étrangères (Esdras 10,17-44).

SOURCE : https://www.chretiensaujourdhui.com/decouvrir-la-bible/les-livres/livre-de-ruth/

La Foi de ... Ruth

Au temps des Juges [1], lorsqu’Israël ne possédait pas encore de roi, la famine s’abattit sur Israël. Alors une famille de Bethléem [2]: Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils, Mahlôn et Kilyôn [3], quittent le pays et s’exilent au pays de Moab [4]. Peu de temps après, Elimelek décéda. Ses deux fils prirent des Moabites pour femmes mais moururent eux aussi dix ans plus tard.

Noémi, désormais veuve et sans fils qui auraient pu subvenir à sa subsistance, entendit dire que «le Seigneur s’était tourné vers son peuple pour lui donner du pain» et se mit en route vers son pays, la terre de Juda. Elle place toute sa confiance en son Dieu et elle s’apprête à partir seule, dépourvue de toute aide, vers son pays. Elle permit à ses belles-filles de rentrer chez elles. Mais, alors qu’Orpa retourna vers les siens et vers ses dieux, Ruth, cependant, déclara: «là où tu iras, j’irai et où tu demeureras je demeurerai. Ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu» (1,16). Ainsi, Yahvé devint le Dieu de Ruth et celle-ci promit fidélité à Noémi jusqu’à la mort: «Là où tu mourras, là je mourrai. La mort seule me séparera de toi» (1,17). En partant avec sa belle-mère elle accepte, en même temps, le sort des étrangers. Sa confiance dans le vrai Dieu au-dessus de tout, sa fidélité et son amour lui donnent la force d’affronter cet avenir incertain.

De retour dans son pays, Noémi se plaint de la dureté de son sort, elle va jusqu’à se faire appeler «Mara», l’amère (1,20). Ruth pourvoit à sa subsistance en faisant usage du droit des pauvres à glaner des épis sur les champs moissonnés de Booz, un parent d’Elimélek; qui, de ce fait, a «droit de rachat» (3,9). Booz s’étant attaché à Ruth, la prend pour femme.

Ruth mettra au monde un fils qu’elle appellera Obed, c’est-à-dire, «le serviteur», qui sera le père de Jessé et donc le grand-père de David, ascendant du Messie; ce qui donne au récit à la fois une portée universaliste et messianique. Qu’une étrangère soit présentée comme l’aïeule du messie est tout à fait révolutionnaire pour l’époque, l’auteur du récit manifeste ainsi sa foi en un Dieu qui fait alliance avec tous les peuples. Ayant cherché abri sous les ailes du Dieu d’Israël, Ruth trouva grâce devant ce Dieu qui a voulu, à travers elle, établir la génération de David, le plus grand roi d’Israël et ascendant de Jésus (Mt 1,5) et faire participer ainsi les nations dites païennes à son projet de salut.

Ruth incarne un idéal d’amitié, de foi et d’amour. En effet, tout le livre est traversé par la fidélité indéfectible de Ruth envers sa belle-mère. Elle, qui avait eu la possibilité d’aller simplement «son» chemin, de ne penser qu’à elle-même, de se rendre la vie plus facile, avait opté pour ne pas abandonner Noémi. Avec beaucoup d’humanité et de tendresse, elle se préoccupe de leur sort commun et cherche une solution pour sortir de leur précarité, une solution qui ouvre à l’avenir. Ruth est l’emblème d’une femme forte qui ne reste pas passive; déterminée, elle ose prendre des initiatives, tout en plaçant sa confiance en Dieu qui guide les pas des hommes.

Le livre de Ruth montre que l’agir de Dieu envers son peuple passe à travers des chemins insoupçonnés: c’est en se servant d’une personne démunie - une femme pauvre et étrangère - que Dieu va assurer la vie (du pain et une descendance) d’une ressortissante de son peuple, et en même temps révéler son dessein de faire partager cette même vie à la femme étrangère. Voilà, le choc idéologique et culturel exprimé dans le livre de Ruth situé aux antipodes de la pensée dominante de l’époque. Dans le livre de Ruth, tout préjugé négatif sur Moab est absent et même David, le grand roi d’Israël, est présenté comme étant un descendant d’une Moabite.

Israël, le peuple élu est invité à se rappeler cet épisode de son histoire lorsqu’il est trop prompt à se croire le seul élu au détriment des païens. Qu’il considère que Ruth, l’étrangère, a été le canal utilisé par Dieu pour se forger la descendance de laquelle devrait naître le Messie. Telle est sans doute l’idée de Matthieu en insérant Ruth parmi la liste des cinq femmes présentes dans sa longue généalogie masculine. Matthieu nous rappelle ainsi que Dieu ne tient pas compte des catégories humaines comme le sexe, le statut social, la nationalité et quelques fois il s’en sert même pour nous dire sa sollicitude précisément envers les rejetés de la société, pourvu qu’ils risquent le pas de la confiance en lui, à l’instar de Noémi et de Ruth.

Questions pour le partage:

Quelles sont les causes et les conséquences de la migration des personnages ?

Comment le livre de Ruth interpelle-t-il la foi d’Israël et la nôtre ?

Comment interpelle-t-il notre société contemporaine ?

SOURCE : https://web.cathol.lu/1/services/pastorale-biblique/la-foi-de-ruth

Ruth, l'étrangère

Le livre de Ruth transmet qu’au milieu de la famine, de la pauvreté et de la mort, l’espoir peut naître!

Le livre de Ruth commence par Noémie et sa famille qui quittent Bethléem à cause d’une famine qui sévit en Israël. Ils vont se réfugier au pays de Moab, l’ennemi juré des Hébreux. Un des fils de Noémi va marier Ruth, une Moabite. Or, au bout de dix ans dans ce pays, le mari et les fils de Noémie sont morts. Il ne reste que les femmes devenues veuves : Noémie et ses belles-filles Ruth et Orpa. Leur perspective est horrible, être veuve à cette époque, c’était vivre une vie de pauvreté et de vulnérabilité. Désemparée, Noémi dit : « mon amertume est extrême… c’est contre moi que s’est manifestée la main du Seigneur. » (Rt 1,13) Elle décide de retourner dans son pays à Bethléem. Orpa choisit de rester à Moab, mais Ruth dit à sa belle mère : « où tu iras, j’irai… ton peuple sera mon peuple, ton dieu sera mon dieu. » (Rt 1,16) 

L’initiative de Ruth

Ruth revient donc avec Noémie à Bethléem. Là, c’est Ruth qui trouve une façon de subsister. Elle use d’un droit reconnu aux pauvres et aux étrangers : aller glaner derrière les moissonneurs pour prendre les gerbes d’orge laissées par terre. Elle les ramène à Noémi dont elle s’occupe. Par hasard, le champ qu’elle a choisi appartient à Booz, un parent de son défunt mari. Elle y reçoit un traitement spécial : elle peut boire, continuer à glaner, et elle ne sera pas inquiétée par les jeunes hommes de la terre. Il faut savoir que les glaneuses étaient particulièrement vulnérables. Elles prenaient ce qui restait des récoltes parce qu’elles n’avaient pas d’homme dans leur entourage. Sans protection, elles pouvaient facilement être de victime d’abus. Booz s’occupe d’elle. Il donne même comme instruction à ses hommes de laisser tomber du grain pour qu’elle puisse glaner plus facilement. 

Le plan de Noémi

Lorsque Noémi apprend à qui appartient le champ, elle voit la loyauté du Seigneur qui passe par l’attention spéciale de Booz. Elle révèle alors à Ruth que Booz est son proche parent, et qu’il pourrait avoir le droit de la prendre comme épouse. Noémi dit alors à Ruth de se laver, de se parfumer et de se mettre belle pour aller se cacher là où Booz ira dormir. Elle lui dit « Quand il se couchera… arrive, découvre ses pieds et couche-toi. Lui t’indiquera quoi faire. » (Rt 3,4) Ruth exécute le plan audacieux de Noémi. Lorsqu’elle se retrouve dans une position assez suggestive, couchée avec Booz, elle lui dit d’étendre sur elle son manteau, une expression signifiant qu’elle désire qu’il l’épouse. Booz bénit le Seigneur parce que Ruth n’a pas choisi un homme plus jeune que lui, et il s’engage à faire les démarches pour pouvoir la marier. 

L’union de Booz et de Ruth

Le lendemain, le couple se lève tôt pour que Ruth puisse s’en aller sans être vue et éviter un scandale. Ruth part avec du grain pour Noémi, et Booz va négocier avec un homme qui est un plus proche parent de Ruth que lui, pour avoir le droit de l’épouser. Booz achète la terre du plus proche parent ainsi que le droit de marier Ruth et la négociation se termine symboliquement par un curieux échange de sandales entre les deux hommes. Booz déclare alors publiquement qu’il marie Ruth. À la conclusion du mariage, les témoins disent : « Que le Seigneur rende Ruth qui entre dans ta maison comme Rachel et comme Léa qui ont bâti, elles deux, la maison d’Israël. » (Rt 4,11) C’est ce qui arriva : celle qui est étrangère va contribuer au futur du peuple. En effet, elle aura comme fils, Oved, comme petit fils, Jessé, et comme petit, petit fils, le roi David. À la naissance de son enfant, les gens de Bethléem proclament une bénédiction pour Noémi, sa grand-mère, qui grâce à cet enfant ne disparaîtra pas sans descendance. Ainsi Ruth a permis de redonner vie à cette famille et plus largement au peuple d’Israël. 

Dieu passe par l’étranger

La généalogie de Jésus de l’Évangile de Matthieu mentionne seulement quatre femmes, et Ruth est l’une de celles-ci. En tant qu’étrangère, elle n’appartenait pas au peuple élu, mais il arrive que Dieu accomplisse des merveilles par ceux que nous ne reconnaissons pas comme étant des nôtres. Des Moabites, il y en a aussi chez nous! L’histoire de Ruth nous rappelle que Dieu passe parfois par des étrangers. Peut-être même qu’il pourrait se révéler par des sans-abris, des personnes vivant avec un handicap, même des criminels! Il peut retourner complètement la situation, renverser l’ordre établi. Ceci nous rappelle qu’il ne faut pas s’enfler de notre propre supériorité, de notre sainteté, de notre intelligence, car il se pourrait qu’un de ces jours, une autre Ruth, une autre exclue, puisse être la personne par qui le Seigneur choisit de passer pour donner de la vie.

Signification de Ruth : Celle qui est fidèle, l'amie qui réconforte.

Raison de sa précarité : Elle est, à la fois, étrangère, pauvre et veuve.

Ironie présente dans le récit : Bethléem signifie maison du pain, mais c’est le lieu d’une famine!

Expression intrigante : « découvrir les pieds » Cette expression est un euphémisme lié à la sexualité.

Utilisation juive du livre de Ruth   : Le livre de Ruth est lu lors de la fête de la moisson.

Autres femmes mentionnées dans la généalogie de Jésus (Mt 1)   : Tamar, Rahab et la femme d’Urie (Bethsabée).

Personnages du Nouveau Testament qui sont des étrangers participants au projet de Dieu : 

La Cananéenne (Mt 15,21-28)

La Samaritaine (Jn 4)

Le centurion (Mt 8, 5-10)

Sébastien Doane

Première parution: Revue Notre-Dame du Cap

SOURCE : https://www.exegese-biblique.ftsr.ulaval.ca/articles/portraits-bibliques/ruth

Le choix contagieux de Ruth la Moabite

« Où tu iras, j’irai […] ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Rt 1, 16)

Cet article est paru dans la revue Initiales n°264 : L’effet papillon

Quand Ruth, au pays de Moab1, épouse un immigré dont la famille a fui la famine en Juda, elle ignore que son choix va changer le cours de l’histoire. Dix ans plus tard, père et mari sont morts sans enfants, restent trois veuves2 , sans ressources ni protection, en terre étrangère pour Noémi, la mère. Pour elle, l’avenir est fermé. Il ne lui reste qu’à partir, retourner seule chez les siens à Bethléem, laissant ses brus auprès des leurs.

Le choix de Ruth

Ruth fait alors le choix fou, par fidélité au mariage qui l’a faite entrer dans un clan d’Israël, de « s’attacher » à Noémi pour « revenir » avec elle en Juda. Elle quitte sa terre et toute sécurité pour devenir une émigrée en terre étrangère. Avec Noémi, Ruth choisit la pauvreté, la solitude, l’insécurité. « Où tu iras, j’irai […] ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Rt 1, 16). Cet amour qui va au-delà du requis a un nom en Israël : le hésed (Rt 1, 8), un amour fidèle, gratuit, sans condition, une loyauté qui s’inscrit dans le concret de la vie et qui est le propre de l’Alliance.

Une étrangère sans statut

À Bethléem, en Juda, c’est le temps de la moisson. Pour assurer sa survie et celle de Noémi, Ruth choisit d’aller glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Laisser les grains tombés pour les plus pauvres, veuves, orphelins, étrangers, est une obligation en Israël. Car la terre appartient à Dieu qui a le souci de ceux qui n’ont rien. Ruth est bien de ceux-là, mais elle, la Moabite, sait qu’elle est une étrangère sans statut, une nokria (Rt 2, 10), non protégée par la Loi, et donc exclue de ce droit comme de tout droit3 . Elle aura à « trouver grâce » (Rt 2, 2.11). Le récit fait alors intervenir la chance (Rt 2, 3). Ruth arrive dans le champ de Booz, un « homme de valeur » (Rt 2, 1), parent de Noémi. Mais plus que la chance, ce qui va changer le destin de Ruth, c’est son attachement à sa belle-mère, reconnu par tous. La générosité de Ruth se fait alors contagieuse. Booz donne, sans compter, au-delà des prescriptions de la Loi ! Il donne et il accueille : Ruth la Moabite est admise à la table des moissonneurs, comme un membre de la communauté d’Israël !

Une femme de valeur

Mais la moisson n’a qu’un temps. Sombre est l’avenir pour la survie des deux veuves et pour le clan près de s’éteindre. Un espoir subsiste avec le « rachat », car Booz, est un « racheteur » du clan4. Noémi conçoit alors un plan de séduction ambigu en incitant Ruth à rejoindre Booz, la nuit venue, après le repas de fin de moisson. Ruth obéit mais à sa manière. Refusant de piéger Booz, Ruth fait le choix de la clarté et de l’obéissance à la Loi. À Booz qui la découvre couchée à ses pieds, elle demande de la prendre pour femme5 « car tu es go’el ». Elle en appelle à la Loi, à son devoir de go’el, en fidélité à son mari par-delà la mort. Booz s’émerveille du hésed de Ruth (3,10). Tous la proclament « femme de valeur » (3,11), titre qui fait d’elle, la Moabite, l’égale de l’« homme de valeur » qu’est Booz et la rend digne de l’épouser. Le hésed entraîne le hésed : la fidélité inventive de Ruth à la Loi amène Booz à endosser le rôle de go’el. Ruth peut maintenant s’effacer. À Booz d’user de toute son influence et son habileté pour mener à bien le projet, dans le respect de la Loi et avec l’accord de tous.

De leur union un enfant naîtra : Obed. Il sera le grand-père de David (Rt 4, 17).

Ruth la Moabite, qui a fait siens le peuple et le Dieu d’Israël (Rt 1, 16), est proclamée l’égale de Rachel et Léa, les matriarches, « qui construisirent à elles deux la maison d’Israël » (Rt 4, 11). Le récit la compare à Abraham, modèle du hésed, « tu as quitté ton père, ta mère et le pays de ta parenté » (Rt 2, 11 cf. Gn 12, 1), « que ton salaire soit comblé » (Rt 2, 12 ; cf. Gn 15, 1). Le salaire d’Abraham sera l’enfant de la promesse, Isaac, comme le sera Obed pour Ruth. De sa fidélité contagieuse à la Loi, source de tous ses choix, naît la générosité des choix des autres, devenant source de salut pour tous.

Par son hésed, Ruth la Moabite, l’exclue de la promesse, participe plus que toute autre femme en Israël, à la réalisation de la promesse, elle, l’ancêtre de David de qui naîtra le Messie, le Sauveur du monde.

Claire Escaffre, Bibliste, co-rédactrice de ZeBible

1. Les Moabites sont ennemis d’Israël par leur origine entachée par l’inceste entre Lot et ses filles d’où naîtront Ammon et Moab (Gn 19). « L’Ammonite et le Moabite n’entreront pas dans l’assemblée du Seigneur ; même à la dixième génération, et cela à jamais » Dt 23,4.

2. Les veuves sont dépourvues de statut social leur assurant subsistance, et même méprisées, objet de honte en Israël.

3. Israël a deux mots pour nommer les étrangers : le ger, étranger résident, protégé par la Loi ; le nokri , étranger illégal, sans droits reconnus.

4. Des lois d’Israël cherchent à protéger les terres de chaque clan pour éviter la misère. Deux lois se conjuguent ici : le lévirat, pour perpétuer la descendance masculine et le rachat, go’ellah, pour empêcher que le patrimoine passe à autrui.

5. « Étends sur moi le pan (de ton manteau) » est un signe de protection et de possession qui équivaut à dire : prends-moi pour femme.

Au retour d’exil, sous Esdras et Néhémie, où une application restrictive de la Loi chasse d’Israël les femmes étrangères avec leurs enfants, le livre de Ruth est subversif. Une étrangère, une Moabite, est donnée comme modèle de fidélité à l’Alliance et à la Loi. Dans chacun de ses choix, Ruth se conforme aux exigences de la Loi alors que rien ne l’y oblige. Mais toujours dans le dépassement de la Loi qu’est l’amour, le hésed.

La tradition juive validera cette lecture de la Loi en instaurant la lecture du livre de Ruth dans la liturgie de Chavouot, la fête de la Loi.

SOURCE : https://catechese.catholique.fr/outils/conference-contribution/322183-le-choix-contagieux-de-ruth-la-moabite/

Interior of the former church of St Mark, Low Moor, Bradford, West Yorkshire, England, which was designed by Mallinson and Healey, and completed in 1857. Showing one half of the Ruth and Dorcas window, this one featuring Ruth. It was installed after 1885.

Ruth on stained-glass windows


Ruth the Matriarch

Memorial

1 November

Profile

Old Testament matriarch, and the subject of the Old Testament Book of Ruth. Born to a pagan family, she married a Jewish man. Widowed, she was facing starvation when her mother-in-law, Naomi, urged her to return to her own people. But Ruth declared that the people of God were now her people, their God her God, and she returned to Israel. She married Boaz, and became a mother. Her great-grandson was King David, and further down the family tree was Jesus.

Name Meaning

the compassionate, beautiful friend (hebrew)

Canonized

Pre-Congregation

Representation

woman gleaning a well-harvested field of grain

Additional Information

Catholic Encyclopedia

My Bible History, by Bishop Louis LaRavoire Morrow

New Catholic Dictionary

Mother Stories from the Bible

Ruth and Naomi

Boaz and Ruth

books

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Dictionary of Patron Saints’ Names

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Book of Ruth, New Amercian Bible

audio

Book of Ruth, King James Version – dramatic multi-voiced reading

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Heiligen 3s

Readings

Do not ask me to abandon or forsake you! for wherever you go I will go, wherever you lodge I will lodge, your people shall be my people, and your God my God. – Ruth 1:16, NAB

MLA Citation

“Ruth the Matriarch“. CatholicSaints.Info. 18 March 2021. Web. 4 October 2025. <https://catholicsaints.info/ruth-the-matriarch/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/ruth-the-matriarch/

Book of Ruth

Article

One of the proto-canonical writings of the Old Testament, containing a beautifully written story of a family of Bethlehem in the time of the Judges. Elimelech, under the pressure of famine, left Bethlehem with his wife Noemi and his two sons, to settle in the land of Moab. The sons there married Moabite women, but died without children. After the death of her husband and her sons, Noemi returned to Bethlehem accompanied by Ruth, one of her daughters-in-law, whose filial devotion is expressed in most touching terms (Ruth 1:16). At Bethlehem Ruth married Booz, a relative of Elimelech. The marriage was not strictly a levirate marriage, such as is legislated about in Deuteronomy 25. Booz and Ruth were ancestors of David (Matthew 1), of whom a genealogy is given at the end of the book. The purpose of the book was doubtless to preserve an edifying story relating to the origins of the great king, David, not to recommend levirate marriage nor to combat the rigor of Esdras and Nehemias in regard to marriage with foreigners. The example of filial piety and its reward is particularly striking. As regards the date of composition, the first verse makes it evident that it was written after the times of the Judges; and the genealogy comes down to the time of David. Father Paul Jouon, S.J., judges, chiefly from the language of the book, that it dates from after the Exile.

MLA Citation

“Book of Ruth”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info. 9 December 2018. Web. 4 October 2025. <https://catholicsaints.info/book-of-ruth/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-ruth/

Book of Ruth

One of the proto-canonical writings of the Old Testament, which derives its name from the heroine of its exquisitely beautiful story.

Contents

The incidents related in the first part of the Book of Ruth (i-iv, 17) are briefly as follows. In the time of the judges, a famine arose in the land of Israel, in consequence of which Elimelech with Noemi and their two sons emigrated from Bethlehem of Juda to the land of Moab. After Elimelech's death Mahalon and Chelion, his two sons, married Moabite wives, and not long after died without children. Noemi, deprived now of her husband and children, left Moab for Bethlehem. On her journey thither she dissuaded her daughters-in-law from going with her. One of them, however, named Ruth, accompanied Noemi to Bethlehem. The barley harvest had just begun and Ruth, to relieve Noemi's and her own poverty, went to glean in the field of Booz, a rich man of the place. She met with the greatest kindness, and following Noemi's advice, she made known to Booz, as the near kinsman of Elimelech, her claim to marriage. After a nearer kinsman had solemnly renounced his prior right, Booz married Ruth who bore him Obed, the grandfather of David. The second part of the book (iv, 18-22) consists in a brief genealogy which connects the line of David through Booz with Phares, one of the sons of Juda.

Place in the canon

In the series of the sacred writings of the Old Testament, the short Book of Ruth occupies two different principal places. The Septuagint, the Vulgate, and the English Versions give it immediately after the Book of Judges. The Hebrew Bible, on the contrary, reckons it among the Hagiographa or third chief part of the Old Testament. Of these two places, the latter is most likely the original one. It is attested to by all the data of Jewish tradition, namely, the oldest enumeration of the Hagiographa in the Talmudic treatise "Baba Bathra", all the Hebrew manuscripts whether Spanish or German, the printed editions of the Hebrew Bible, and the testimony of St. Jerome in his Preface to the Book of Daniel, according to which eleven books are included by the Hebrews in the Hagiographa. The presence of the Book of Ruth after that of Judges in the Septuagint, whence it passed into the Vulgate and the English Versions, is easily explained by the systematic arrangement of the historical books of the Old Testament in that ancient Greek Version. As the episode of Ruth is connected with the period of the judges by its opening words "in the days. . .when the judges ruled", its narrative was made to follow the Book of Judges as a sort of complement to it. The same place assigned to it in the lists of St. MelitoOrigenSt. Jerome (Prol. Galeatus), is traceable to the arrangement of the inspired writings of the Old Testament in the Septuagint, inasmuch as these lists bespeak in various ways the influence of the nomenclature and grouping of the sacred books in that Version, and consequently should not be regarded as conforming strictly to the arrangement of those books in the Hebrew Canon. It has indeed been asserted that the Book of Ruth is really a third appendix to the Book of Judges and was, therefore, originally placed in immediate connection with the two narratives which are even now appended to this latter book (Judges 17-1819-21); but this view is not probable owing to the differences between these two works with respect to style, tone, subject, etc.

Purpose

As the precise object of the Book of Ruth is not expressly given either in the book itself or in authentic tradition, scholars are greatly at variance concerning it. According to many, who lay special stress on the genealogy of David in the second part of the book, the chief aim of the author is to throw light upon the origin of David, the great King of Israel and royal ancestor of the Messias. Had this, however, been the main purpose of the writer, it seems that he should have given it greater prominence in his work. Besides, the genealogy at the close of the book is but loosely connected with the preceding contents, so it is not improbably an appendix added to that book by a later hand. According to others, the principal aim of the author was to narrate how, in opposition to Deuteronomy 23:3, which forbids the reception of Moabites into Yahweh's assembly, the Moabitess Ruth was incorporated with Yahweh's people, and eventually became the ancestress of the founder of the Hebrew monarchy. But this second opinion is hardly more probable than the foregoing. Had the Book of Ruth been written in such full and distinct view of the Deuteronomic prohibition as is affirmed by the second opinion, it is most likely that its author would have placed a direct reference to that legislative enactment on Noemi's lips when she endeavoured to dissuade her daughters-in-law from accompanying her to Juda, or particularly when she received from Ruth the protestation that henceforth Noemi's God would be her God. Several recent scholars have regarded this short book as a kind of protest against Nehemias's and Esdras's efforts to suppress intermarriage with women of foreign birth. But this is plainly an inference not from the contents of the book, but from an assumed late date for its composition, an inference therefore no less uncertain than that date itself. Others finally, and indeed with greater probability, have maintained that the author's chief purpose was to tell an edifying story as an example to his own age and an interesting sketch of the past, effecting this by recording the exemplary conduct of his various personages who act as simple, kindly, God-fearing people ought to act in Israel.

Historical character

The charming Book of Ruth is no mere "idyll" or "poetical fiction". It is plain that the Jews of old regarded its contents as historical, since they included its narrative in the Septuagint within the prophetic histories (Josue- Kings). The fact that Josephus in framing his account of the Jewish Antiquities utilizes the data of the Book of Ruth in exactly the same manner as he does those of the historical books of the Old Testament shows that this inspired writing was then considered as no mere fiction. Again, the mention by St. Matthew of several personages of the episode of Ruth (Booz, Ruth, Obed), among the actual ancestors of Christ (Matthew 1:5), points in the same direction. Intrinsic data agree with these testimonies of ancient tradition. The book records the intermarriage of an Israelite with a Moabitess, which shows that its narrative does not belong to the region of the poetical. The historical character of the work is also confirmed by the friendly intercourse between David and the King of Moab which is described in 1 Samuel 22:3-4; by the writer's distinct reference to a Jewish custom as obsolete (Ruth 4:7), etc.

In view of this concordant, extrinsic and intrinsic, evidence, little importance is attached by scholars generally to the grounds which certain critics have put forth to disprove the historical character of the Book of Ruth. It is rightly felt, for instance, that the symbolical meaning of the names of several persons in the narrative (Noemi, Mahalon, Chelion) is not a conclusive argument that they have been fictitiously accommodated to the characters in the episode, and more than the similar symbolical meaning of the proper names of well known and full historical personages mentioned in Israel's annals (Saul, David, Samuel, etc.). It is rightly felt likewise that the striking appropriateness of the words put on the lips of certain personages to the general purpose of edification apparent in the Book of Ruth does not necessarily disprove the historical character of the work, since this is also noticeable in other books of Holy Writ which are undoubtedly historical. Finally, it is readily seen that however great the contrast may appear between the general tone of simplicity, repose, purity, etc., of the characters delineated in the episode of Ruth, and the opposite features of the figures which are drawn in the Book of Judges, both writings describe actual events in one and the same period of Jewish history; for all we know, the beautiful scenes of domestic life connected in the Book of Ruth with the period of the judges may have truly occurred during the long intervals of peace which are repeatedly mentioned in the Book of Judges.

Author and date of composition

The Book of Ruth is anonymous, for the name which it bears as its title has never been regarded otherwise than that of the chief actor in the events recorded. In an ancient Beraitha to the Talmudic treatise "Baba Bathra" (Babylonian Talmud, c. i), it is definitely stated that "Samuel wrote his book, Judges, and Ruth"; but this ascription of Ruth to Samuel is groundless and hence almost universally rejected at the present day. The name of the author of the book of Ruth is unknown, and so is also the precise date of its composition. The work, however, was most likely written before the Babylonian exile. On the one hand, there is nothing in its contents that would compel one to bring down its origin to a later date; and, on the other hand, the comparative purity of its style stamps it as a pre-exilic composition. The numerous critics who hold a different view overrate the importance of its isolated Aramaisms which are best accounted for by the use of a spoken patois plainly independent of the actual developments of literary Hebrew. They also make too much of the place occupied by the Book of Ruth among the Hagiographa, for, as can be easily realized, the admission of a writing into this third division of the Hebrew Canon is not necessarily contemporary with its origin. But, while the internal data supplied by the Book of Ruth thus point to its pre-exilic origin, they remain indecisive with regard to the precise date to which its composition should be referred, as clearly appears from the conflicting inferences which have been drawn from them by recent Catholic scholars.

Sources

Commentaries.--Catholic: CLAIR (Paris, 1878); VON HUMMELAUER (Paris, 1888); FILLION (Paris, 1889); VIGOUROUX (Paris, 1901); CRAMPONI. Protestant: WRIGHT (London, 1864); KEIL (Leipzig, 1874): BERTHEAU (Leipzig, 1883); OETTLE (Nordlingen, 1889); BERTHOLET (Freiburg, 1898); NOWACK (Goettingen, 1902).

Gigot, Francis. "Book of Ruth." The Catholic Encyclopedia. Vol. 13. New York: Robert Appleton Company, 1912. <http://www.newadvent.org/cathen/13276a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Thomas M. Barrett. Dedicated to Ruth Peterson.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February 1, 1912. Remy Lafort, D.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/13276a.htm

RUTH

Ruth is a family story.  The family is struck by tragedy when the father (Elimelech) and his two sons (Mahlon and Kilion) die, leaving behind three widows (Naomi, Ruth and Orpah).  In the Ancient Near East, women were economically dependent on the men in their families.  Thus Ruth and Orpah can return to their parents' homes for security, but Naomi is abandoned.  Orpah decides to go to her parents, but Ruth decides to go with Naomi despite her desperate situation.  The pair leaves Ruth's native Moab to go to Bethlehem where Naomi is originally from.

Ruth's decision is all the more remarkable because she is a Gentile while Naomi is an Israelite.  Ruth not only forsakes her homeland and her family, but her religion as well (1:16).  Her whole-hearted devotion is subsequently rewarded in the story.  Upon their return to Bethlehem, Naomi asks that her name be changed from Naomi, which means "pleasant," to Mara, which means "bitter," because of the suffering she has endured (1:20).

As soon as they get settled in Bethlehem, Ruth seeks work to provide for their needs.  She goes to glean in the fields and happens to work in the field of Boaz (2:3).  Gleaning is the process of picking up leftover grain by hand after the initial harvest is completed using scythes.  Once Boaz finds out who Ruth is, he is impressed by her faithfulness to Naomi and so invites her to keep coming to his field to glean (2:8).  This invitation is an act of great generosity because Boaz's grain is his own income.  Boaz even allows Ruth to eat the food provided for the harvesters at mid-day.  She stays gleaning in Boaz's field for the whole harvest season (2:23).

After the harvest is over, Naomi tells Ruth to go to Boaz at night where he will be threshing grain.  Threshing is the process of separating kernels of grain from their outer husks.  Naomi wants Ruth to find a husband so that both of them will be kept from poverty.  In ancient Israel, there was a practice called levirate marriage.  According to this Mosaic practice, if a married man died without children, his closest male relative was required to marry his widow and raise up heirs.  Since Elimelech and his sons all died without heirs, Ruth's new husband would gain their property.  Yet Ruth's children would legally be the heirs of Mahlon not of her new husband.

Ruth asks Boaz to marry her and provide for her and Naomi (3:9).  Boaz wants to marry her, but there is another relative who is closer and has the legal right to marry Ruth (3:12).  This other relative is not named in the book.  Boaz offers Elimelech's property to him, which he accepts (4:4).  Then Boaz informs the relative that in order to get the property he must marry Ruth, which the relative does not want to do.  He gives up his right to Boaz (4:6).  Boaz then marries Ruth and the two become the great-grandparents of David, the king of Israel. The book ends with David's genealogy, which is an essential part of the story (4:18-22).  The genealogy connects the faithful Ruth with the faithful king.  It relates the story to the present time of the original readers.

The book illustrates the Lord's faithfulness to those who love him like Naomi and Ruth.  It also shows that God had mercy on the Gentiles, like Ruth, even during Old Testament times.  It foreshadows the gift of salvation to all the Gentiles which Jesus brings.  When people are faithful to the Lord, he is faithful in return. 

By Mark Giszczak

SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/resource/56256/ruth

My Bible History, OT 43 – The Faithfulness of Ruth

Once, when the Judges were ruling Israel, there was a famine. A certain man from the tribe of Juda therefore took his wife and two sons, and went to live in the land of Moab. This man died there.

Ater several years, the two sons married women of Moab, named Orpha and Ruth. When about ten more years had passed, the two sons also died. Their mother, Noemi, was left alone with her sons’ wives.

Noemi decided to return to her people in Israel. She said to her daughters-in-law, “Go back to the house of your fathers. May God give you peace and happiness.”

Orpha and Ruth wept, and wanted to follow Noemi, but she said, “Go back, my daughters.” She then kissed them good-bye.

So Orpha left Noemi. But Ruth clung to her and would not leave her. She said, “Do not ask me to leave you, to be separated from you. For wherever you go, there will I go. Wherever you live, there I too will live. Your people shall be my people, and your God my God. Wherever you die, there I shall die and be buried. Nothing will part me from you.”

Noemi was happy to see Ruth so faithful. She let her go along with her to the old home in Bethlehem of Judea.

Noemi and Ruth arrived in Bethlehem at the beginning of the harvest. Ruth asked permission of Noemi to pick up grain after reapers. She went to the field of Booz, a rich relative of Noemi’s husband.

When Booz saw Ruth, he said to his workers, “Let her gather as much as she can. Leave some of your grain on the field so that she may gather more, and do not disurb her.”

Ruth worked in the field of Booz every day until evening to the end of the harvest. She did not go to another field because Booz was kind to her. She gathered after the reapers all day, beat out the grain, then went home and gave it to Noemi.

Later on, Ruth married Booz, and had a son. This son was named Obed. He became the father of Iesse, who was the father of David the King.

– text and image from My Bible History by Bishop Louis LaRavoire Morrow, 1934

SOURCE : https://catholicsaints.info/my-bible-history-ot-43-the-faithfulness-of-ruth/

Mother Stories from the Bible – Ruth and Naomi

Naomi was the wife of a Jewish man named Elimelech, who left his own city of Bethlehem to go into the land of Moab, because there was a famine in Canaan. Some time afterwards he died, leaving Naomi a widow with two sons, all dwellers in a strange land. Her sons married two young women belonging to Moab, whose names were Orpah and Ruth. After living there about ten years Naomi’s sons died also, leaving Orpah and Ruth widows, along with their widowed mother-in-law. Then Naomi determined to return to her own land. Orpah and Ruth accompanied Naomi some distance on her journey; then she bade them to leave her, telling each to go back to her mother’s house in Moab, while she would pursue her way alone to the land of Judah. They were unwilling to do so, saying they would go with her to her land and people; but she urged them to depart, assuring them that they would gain nothing by leaving their own country to accompany her, and that they had better return to their own homes. Then the story informs us – you will find it in the Bible, in the Book of Ruth – that Orpah kissed her mother-in-law and departed; but Ruth clave unto her, saying, “Whither thou goest, I will go; and where thou lodgest, I will lodge; thy people shall be my people, and thy God my God; where thou diest, will I die, and there will I be buried: the Lord do so to me and more also, if ought but death part thee and me.”

So Ruth refused to leave her mother-in-law, and journeyed with her until they reached Canaan. Then they both dwelt in the city of Bethlehem, in the land of Judah, where we shall meet with them again.

– from Mother Stories from the Bible

SOURCE : https://catholicsaints.info/mother-stories-from-the-bible-ruth-and-naomi/

Mother Stories from the Bible – Boaz and Ruth

When Naomi returned to Bethlehem she was poor. The poor were allowed at harvest time to follow the reapers; gleaning or gathering up the stray ears of corn. One day, Ruth obtained permission from her mother-in-law to go gleaning, and went to glean in the field of a rich man named Boaz, who happened to be a kinsman, or relative of Elimelech. But Ruth did not know of this relationship.

Boaz saw Ruth gleaning, and asked one of his servants who she was. The servant replied, “It is the Moabitish damsel that came back with Naomi out of the country of Moab.” Then Boaz spoke kindly to Ruth, telling her not to go to any other field to glean, but to stay with his maidens and glean in his field. She fell on her face before him and bowed herself to the ground, and asked, “Why have I found grace in thine eyes, that thou shouldest take knowledge of me, seeing I am a stranger?” Boaz was pleased with her because of her kindness to Naomi, so he replied, “It hath fully been showed me all that thou hast done unto thy mother-in-law since the death of thine husband.” He also bade her to eat and drink with his servants, and told his reapers to let some handfuls of grain fall on purpose for her. So Ruth gleaned that day quite a large quantity of barley, which she took home to Naomi. Then she learned that Boaz was her kinsman.

She continued gleaning until the end of harvest; and afterwards became the wife of Boaz and grandmother of Jesse, the father of David. Jesus Christ descended from David; so we see what high honour was bestowed upon Ruth for her kindness to her mother-in-law.

– from Mother Stories from the Bible

SOURCE : https://catholicsaints.info/mother-stories-from-the-bible-boaz-and-ruth/

Ruth

Festa: Personaggi biblici

Bisnonna di Davide, nuora di Noemi, lasciò il proprio nome legato a un libro della Bibbia.

La scorsa settimana avevamo introdotto il nostro lettore nell'antifemminismo che pervade alcune pagine bibliche e che, come per i testi "violenti", è il segno di una Rivelazione divina non astratta, ma incarnata nei limiti e nelle catene della storia dalle quali vorrebbe lentamente liberarci. In questo mese - che ha al centro la solennità dell'Assunzione di Maria, cioè una figura femminile concreta ("corpo e anima"), ma gloriosa - vorremmo però mostrare come in realtà nello stesso Antico Testamento brillino personaggi femminili straordinari sia per umanità sia per spiritualità (già, mesi fa, presentammo la "profetessa e giudice" Debora).

Cominceremo con la vicenda di una straniera entrata nella comunità. di Israele così intimamente da divenire antenata di Davide e dello stesso Gesù (Matteo 1,1-6): è Rut del popolo di Moab, in Transgiordania. Il libretto che ne narra la vicenda è un gioiello letterario,steso in un ebraico perfetto e raffinato, "un poema di pace biblica, patriarcale, notturna", come diceva lo scrittore francese Victor Hugo, che su un versetto del testo biblico (3,7) aveva costruito nel 1859 un poema in 22 quartine (tante quante sono le lettere dell'alfabeto ebraico), intitolato Booz endormi.

La scena, infatti, più emozionante è appunto quella in cui Rut si accosta al suo futuro sposo Booz, addormentato sull'aia dove si era celebrata la festa della mietitura dell'orzo... "Verso mezzanotte quell'uomo si svegliò, con un brivido, si guardò attorno ed ecco una donna gli giaceva ai piedi. Le disse: chi sei? Rispose: sono Rut, tua serva; stendi il lembo del tuo mantello sulla tua serva, perché tu hai il diritto del riscatto" (3,8-9). Per comprendere la scena bisogna risalire alla storia originaria di questa donna.

Essa - il cui nome significa "amica, compagna" - aveva sposato il figlio di un ebreo di Betlemme, emigrato a Moab in cerca di lavoro con sua moglie Noemi (((graziosa", "dolcezza mia") e due figli. Alla morte del marito, Rut aveva deciso di seguire sua suocera Noemi, anch'essa vedova, che ritornava a Betlemme dicendole: "il tuo popolo sarà il mio popolo, il tuo Dio sarà il mio Dio; dove tu morrai, morrò anch'io e là sarò sepolta" (1,17). A Betlemme, ove le due donne vivono in miseria spigolando nei campi, risiede però un ricco proprietario terriero, Booz appunto, che è parente prossimo del marito defunto di Rut.

Ora, per la legge ebraica detta del levirato, egli avrebbe il dovere del "riscatto", cioè del prendere in moglie la vedova del parente. Ma un ostacolo si frappone: c'è un parente più "prossimo" a cui spetta questo diritto. Booz lo farà rinunziare formalmente e, così, in quella notte sarà Rut stessa a prendere l'iniziativa per il matrimonio. Quel matrimonio da cui si originerà la dinastia davidica. Ma il libretto di Rut è meraviglioso soprattutto perché è pervaso dalla tenerezza dei sentimenti d'amore e anche perché la narrazione è tutta immersa nella serenità e nella nostalgia di un "piccolo mondo antico", sullo sfondo semplice e pittoresco della vita della campagna e dei villaggi.

Autore: Gianfranco Ravasi

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/92560

RUT

di Giuseppe Ricciotti

Enciclopedia Italiana (1936)

RUT (ebraico Rūth; i Settanta ‛Ρουϑ; la Volgata Ruth)

Donna moabita presa in moglie da Mahalon, dopo la cui morte seguì la suocera Noemi a Betlemme, dove fu sposata da Booz. La conoscenza con Booz avvenne in uno sfondo d'idillio campestre, ma il matrimonio fu compiuto in forza della legge del levirato (v.). Giunta R. con Noemi a Betlemme e trovandosi ambedue in miseria, R. va a spigolare nel campo del facoltoso Booz, che la tratta con benevolenza, anche per compensarla della bontà da lei usata verso Noemi; la sera R. è informata da Noemi che Booz è loro parente, e quindi in virtù del levirato spetterebbe a lui prendere R. in moglie per suscitare una discendenza al defunto marito di lei: in conformità a tale usanza, Noemi consiglia R. ad agire in maniera che Booz si rammenti della sua parentale incombenza, prendendo in considerazione il matrimonio con R. La notte seguente R. si reca sull'aia, dove dormiva Booz, e si regola secondo i consigli della suocera. Booz accetta favorevolmente la proposta, e poco dopo, adempiute le formalità del levirato, sposa R. Dal matrimonio nacque Obed, che fu padre di Isai (o Jesse), che a sua volta fu padre di David.

Il Libro. - Il libro di Rut, che narra la su riferita storia, è fra i più caratteristici della Bibbia: di carattere idillico, secondo l'argomento, e soffuso di semplicità e grazia pastorale, ha molte e preziose particolarità storiche sulla vita agricola degli antichi Ebrei e sulle loro costumanze parentali.

Il libro, nelle versioni dei Settanta e della Volgata (e probabilmente anche nella disposizione seguita da Giuseppe Flavio), viene subito dopo il libro dei Giudici; ma nel canone ebraico è classificato fra gli Agiografi (v. bibbia, p. 882) e precisamente in quel gruppetto di libri più piccoli chiamato dei "Cinque Rotoli": nelle odierne Bibbie ebraiche occupa ivi il secondo posto, essendo esso letto nelle sinagoghe in occasione della festa delle Settimane (Pentecoste), che è la seconda delle cinque feste a cui sono rispettivamente destinati i Cinque Rotoli; ma in antichi manoscritti spagnoli occupa anche il primo posto. La collocazione datagli dai Settanta e dalla Volgata è dovuta senza dubbio al suo argomento, che fin dalle prime parole (cfr. Rut, I, 1) è fissato ai tempi dei Giudici: perciò il libretto fu posto immediatamente appresso al libro dei Giudici. Questa collocazione è certo molto antica, poiché, oltre alla testimonianza dei manoscritti dei Settanta, ha in suo favore quella di Origene (in Eusebio, Hist. Eccl., VI, 25; cfr. quella di Melitone di Sardi, ibid., IV, 26), di Atanasio (Epist. fest., 39), di Girolamo (Prolog. galeat.), ecc.

L'autore del libro è sconosciuto; la sua attribuzione a Samuele che si ritrova nel Talmūd (Baba Bathra, 14 b) ed è accettata da alcuni cattolici moderni, non è che una congettura desunta dall'epoca a cui si riporta l'argomento del libro, e certo non basata su una vera tradizione storica. Anzi ha contro di sé espliciti accenni del libro stesso: ad es., se in Rut, I, 1, si parla dei "tempi in cui giudicavano i Giudici", e se in IV, 7, trattandosi delle formalità legali del levirato, si afferma che "ciò [si costumava] anticamente in Israele", ciò mostra che l'epoca dei Giudici - e quindi di Samuele - doveva essere tramontata da parecchio tempo, quando fu scritto il libretto; come pure, concludendosi il libretto con la menzione di David (IV, 22), è chiaro che esso fu scritto dopo l'avvento di lui. Né si può supporre che questa finale sia un'aggiunta posteriore. Essa è invece la chiave di vòlta dell'intera composizione, giacché lo scopo della narrazione è appunto quello di presentare la genealogia del glorioso re ed esaltare la sua dinastia: la quale, se discendeva per parte di donna dagli alienigeni Moabiti, era degna di essere considerata come perfettamente israelita, poiché quella donna con la sua generosità sagace aveva meritato l'incorporazione nella nazione privilegiata di Jahvè. Fissare una più precisa data all'origine del libro - dopo l'avvento di David - è cosa problematica. Gli argomenti infatti, che si possono desumere dal materiale linguistico non sarebbero per sé stessi decisivi; oggi tuttavia s'inclina generalmente verso una data posteriore all'esilio di Babilonia, oltre che per considerazioni d'indole generale, anche perché le usanze di matrimonio leviratico descritte in Rut, IV, sembrano presentate come costumanze antiche, cadute ormai in disuso.

Bibl.: Molto spesso Rut è commentato dai moderni insieme col libro dei Giudici; per cui v. giudici. Inoltre: A. Bertholet, R. (nel Kurzer Hand-Kommentar zum A. T. del Marti), Friburgo in B. 1898; S. Cox, The book of R., Londra 1910; R. H. I. Steuart, The book of R., ivi 1912; P. Jouön, Ruth. Commentaire philol. et exégét., Roma 1924; W. Dederichs, Im Gefolge der Moabiten R., Hildesheim 1926; H. J. Grimmelsman, The book of R., Chicago 1931.

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Antonio Cortina Farinós (1841–1890), Ruth, 174.3 x 91, Museu de Belles Arts de València, Inv. Gral. 2118


Ruth van Bethlehem, Israël; oma van David; † ca 1050(?)

Feest 1 september.

Ruth is een schoondochter van Noömi. Noömi was oorspronkelijk afkomstig uit Bethlehem. Maar die plaats deed zijn naam 'Broodhuis' geen eer aan: er brak hongersnood uit en zij vluchtte naar het buitenland, Moab. Daar kreeg zij een man en twee zonen, die elk weer trouwden met Moabitische meisjes, Orpa en Ruth. Uiteindelijk stierven haar man en zonen en bleef zij met die vreemde schoondochters achter. Zij besloot naar huis terug te keren en raadde haar schoondochters aan hetzelfde te doen. Orpa volgde haar raad op, maar Ruth wenste niet van haar zijde te wijken. En zo kwamen daar twee straatarme vrouwen in Bethlehem aan, die moesten leven van wat de arenlezers bij het maaien van de oogst op het veld achterlieten.

Bij het aren rapen kwam Ruth ook terecht op het land van Boaz, een rijk man uit de familie van Elimelek. Toen deze zijn werklui kwam inspecteren, viel zijn oog op de jonge vrouw. Hij informeerde naar haar, hoorde van de kommervolle omstandigheden waarin zij moest leven en gaf zijn maaiers de opdracht extra veel voor haar te laten liggen. Bovendien nodigde hij haar uit mee te eten met zijn knechten. Zo kwam zij 's avonds met een overvloed aan eten bij haar schoonmoeder terug. Deze hoorde dat het Boaz was die haar had geholpen, en zij herinnerde zich dat hij in de verte familie was. Hij had dus 'familieverplichtingen' bij Ruth, want ook Noömi's zonen stamden uit de familie van Elimelek.

Deze familieverplichtingen traden in werking zodra een getrouwde vrouw in de familie weduwe werd zonder dat haar man kinderen bij haar had verwekt. Kinderloosheid was een schande. Men geloofde dat God zo'n vrouw ergens voor strafte. Kinderen waren de oude-dagsvoorziening voor de moeder. Bovendien leefde in de harten van het Joodse volk de verwachting dat ooit uit hen de Messias geboren zou worden. Wie kinderloos bleef, had geen deel aan die beloftevolle verwachting. Daarom moest de naaste mannelijke verwant - meestal een broer van de overleden man, maar als die er niet was een verder familielid - bij zo'n weduwe namens de overledene een kind verwekken. Dat waren de 'familieverplichtingen'.

Boaz had dus familieverplichtingen. Nu hij zo geïnteresseerd bleek in Ruth, maakte Noömi haar daarop attent. Zij gaf haar schoondochter de raad om op bescheiden en vriendelijke wijze Boaz' aandacht te trekken en hem erop te wijzen dat hij familieverplichtingen bij haar had. Boaz bleek gevoelig voor Ruths toenadering, gaf haar weer een ruime hoeveelheid voedsel mee en beloofde zijn verantwoordelijkheid op zich te nemen. En zoals wij naar de notaris zouden gaan om daar alles in officiële contracten vast te laten leggen, zo ging Boaz naar de stadspoort waar in die tijd door de zogeheten 'oudsten' rechtszitting werd gehouden. Hij maakte de zaak aanhangig, en toen alles beklonken en geregeld was, riepen de oudsten: "Wij zijn getuigen! Moge JHWH de vrouw die uw huis binnentreedt, net zo vruchtbaar maken als de vrouwen van onze vader Jakob, die twaalf zonen had."

En het bijbelverhaal van Ruth besluit: 'Zo nam Boaz Ruth tot vrouw en had gemeenschap met haar. Door JHWH's gunst werd zij zwanger en baarde een zoon.' Noömi, de oma, nam het kind op haar schoot en verzorgde het. Het kind kreeg de naam Obed (= 'dienaar'). Hij zou de vader worden van Isai (Jesse), de vader van David.

Bronnen

[Dries van den Akker s.j./2007.08.05]

© A. van den Akker s.j. / A.W. Gerritsen

SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/09/01/09-01-01--1050-ruh.php