Francesco Hayez (1791–1882), Ruth, 1835, oil and masonite on canvas, 123 x 99, Museum of John Paul II
Collection (Polish: Muzeum
Kolekcji im. Jana Pawła II), also known as the Porczyński Gallery or Carroll-Porczyński
Collection, Warsaw
Sainte Ruth
Ancien Testament
Personnage central d'un
petit livre de l'Ancien Testament, elle était originaire du pays de Moab et
donc n'appartenait pas au Peuple de l'Alliance. Elle épouse Booz à
Bethléem, un proche parent "qui avait droit de rachat sur elle" et de
cette union naîtra Obed, le père de Jessé qui est lui-même le père de David.
Pour cette raison, elle est nommée dans la généalogie de saint Matthieu (1. 5) parmi
les ancêtres de Jésus.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/2222/Sainte-Ruth.html
Livre de Ruth, chapitre 1
01 À L’EPOQUE où
gouvernaient les Juges, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Bethléem
de Juda émigra avec sa femme et ses deux fils pour s’établir dans la région
appelée Champs-de-Moab.
02 L’homme se
nommait Élimélek (c’est-à-dire : Mon-Dieu-est-roi), sa femme : Noémi
(c’est-à-dire : Ma-gracieuse) et ses deux fils : Mahlone
(c’est-à-dire : Maladie) et Kilyone (c’est-à-dire : Épuisement).
C’était des Éphratéens de Bethléem de Juda. Ils arrivèrent aux Champs-de-Moab
et y restèrent.
03 Élimélek, le mari
de Noémi, mourut, et Noémi resta seule avec ses deux fils.
04 Ceux-ci
épousèrent deux Moabites ; l’une s’appelait Orpa (c’est-à-dire :
Volte-face) et l’autre, Ruth (c’est-à-dire : Compagne). Ils demeurèrent là
une dizaine d’années.
05 Mahlone et
Kilyone moururent à leur tour, et Noémi resta privée de ses deux fils et de son
mari.
06 Alors, avec ses
belles-filles, elle se prépara à quitter les Champs-de-Moab et à retourner chez
elle, car elle avait appris que le Seigneur avait visité son peuple et lui
donnait du pain.
07 Elle partit donc
de l’endroit où elle habitait, accompagnée de ses deux belles-filles. Et elles
prirent le chemin du retour vers le pays de Juda.
08 Alors Noémi dit à
ses deux belles-filles : « Allez, retournez chacune à la maison de
votre mère. Que le Seigneur vous montre le même attachement que vous avez eu
envers nos morts et envers moi !
09 Que le Seigneur
vous donne de trouver chacune un foyer stable, avec un mari. » Et Noémi les
embrassa, mais elles élevèrent la voix et se mirent à pleurer.
10 Elles lui
dirent : « Nous voulons retourner avec toi vers ton peuple. »
11 Mais Noémi
reprit : « Retournez chez vous, mes filles ! Pourquoi venir avec
moi ? Pourrais-je encore avoir des fils à vous donner comme maris ?
12 Retournez, mes
filles, allez ! Oui, je suis bien trop vieille pour avoir un mari. Quand
bien même je dirais : “Il y a encore de l’espoir ; je vais appartenir
à un homme cette nuit et j’aurai des fils”,
13 même dans ce cas,
auriez-vous la patience d’attendre qu’ils grandissent ? Pourriez-vous vous
passer d’homme aussi longtemps ? Non, mes filles ! Mon sort est trop
amer pour que vous le partagiez. Car c’est contre moi que la main du Seigneur
s’est levée. »
14 Alors les deux
belles-filles, de nouveau, élevèrent la voix et se mirent à pleurer. Orpa
embrassa sa belle-mère, mais Ruth restait attachée à ses pas.
15 Noémi lui
dit : « Tu vois, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers
ses dieux. Retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur. »
16 Ruth lui
répondit : « Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi,
car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton
peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.
17 Où tu mourras, je
mourrai ; et là je serai enterrée. Que le Seigneur me traite ainsi, qu’il
fasse pire encore, si ce n’est pas la mort seule qui nous sépare ! »
18 Voyant qu’elle
était résolue à l’accompagner, Noémi cessa de lui parler de cela.
19 Ainsi, elles
allaient leur chemin, toutes les deux, jusqu’à ce qu’elles arrivent à Bethléem.
À leur arrivée à Bethléem, toute la ville fut en émoi. Les femmes
disaient : « Est-ce bien là Noémi ? »
20 Mais elle leur
dit : « Ne m’appelez plus Noémi (Ma-gracieuse), appelez-moi Mara
(Amertume). Car le Puissant m’a remplie d’amertume.
21 J’étais partie
comblée, mais le Seigneur me ramène les mains vides. Pourquoi m’appeler encore
Noémi ? Le Seigneur m’a humiliée, le Puissant m’a fait du
mal ! »
22 Noémi revint donc
des Champs-de-Moab avec sa belle-fille, Ruth la Moabite. Elles arrivèrent à
Bethléem au début de la moisson de l’orge.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/1
Livre de Ruth, chapitre 2
01 Noémi avait un
parent du côté de son mari Élimélek ; c’était un riche propriétaire du
même clan ; il s’appelait Booz (c'est-à-dire : en-lui-la force).
02 Ruth la Moabite
dit à Noémi : « Laisse-moi aller glaner dans les champs, derrière celui
aux yeux de qui je trouverai grâce. » Elle lui répondit : « Va,
ma fille. »
03 Ruth partit donc
glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Elle se trouva par bonheur
dans la parcelle d’un champ appartenant à Booz, du clan d’Élimélek.
04 Et voici que Booz
arriva de Bethléem. Il dit aux moissonneurs : « Le Seigneur soit avec
vous ! » Et ceux-ci lui répondirent : « Que le Seigneur te
bénisse ! »
05 Booz demanda à
son serviteur, le chef des moissonneurs : « À qui appartient cette
jeune femme ? »
06 Celui-ci lui
répondit : « Cette jeune femme est une Moabite. Elle est revenue avec
Noémi des Champs-de-Moab.
07 Elle a dit :
“Laisse-moi glaner et ramasser ce qui tombe des gerbes, derrière les
moissonneurs.” Depuis qu’elle est arrivée, elle est restée debout, depuis ce
matin jusqu’à maintenant. C’est à peine si elle s’est reposée. »
08 Booz dit à
Ruth : « Tu m’entends bien, n’est-ce pas, ma fille ? Ne va pas
glaner dans un autre champ. Ne t’éloigne pas de celui-ci, mais attache-toi aux
pas de mes servantes.
09 Regarde dans quel
champ on moissonne, et suis-les. N’ai-je pas interdit aux serviteurs de te
molester ? Si tu as soif, va boire aux cruches ce que les serviteurs
auront puisé. »
10 Alors Ruth se
prosterna face contre terre et lui dit : « Pourquoi ai-je trouvé
grâce à tes yeux, pourquoi t’intéresser à moi, moi qui suis une
étrangère ? »
11 Booz lui
répondit : « On m’a dit et répété tout ce que tu as fait pour ta
belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et
le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais
connu de ta vie.
12 Que le Seigneur
te rende en bien ce que tu as fait ! Qu’elle soit complète, la récompense
dont te comblera le Seigneur, le Dieu d’Israël, sous les ailes de qui tu es
venue t’abriter ! »
13 Et Ruth lui
dit : « Que je trouve toujours grâce à tes yeux, mon seigneur !
Oui, tu m’as consolée ; oui, tu as parlé au cœur de ta servante, à moi qui
ne suis même pas comme l’une de tes servantes. »
14 Au moment du
repas, Booz lui dit : « Approche-toi ; mange de ce pain, trempe
ton morceau dans la vinaigrette. » Elle s’assit à côté des moissonneurs,
et Booz lui passa des épis grillés. Elle mangea, fut rassasiée et garda le
reste.
15 Alors elle se
leva pour aller glaner, et Booz donna cet ordre à ses serviteurs :
« Qu’elle glane aussi entre les gerbes. Ne la rabrouez pas !
16 Et laissez même
tomber des épis des brassées. Abandonnez-les, elle glanera. Ne la tracassez
pas ! »
17 Elle glana dans
le champ jusqu’au soir ; puis elle égrena ce qu’elle avait glané :
elle avait recueilli une quarantaine de mesures d’orge.
18 Elle l’emporta et
revint en ville. Elle montra à sa belle-mère ce qu’elle avait glané ; ce
qu’elle avait gardé après s’être rassasiée, elle le sortit aussi pour le lui
donner.
19 Sa belle-mère lui
dit : « Où donc as-tu glané aujourd’hui ? Où as-tu
travaillé ? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi ! » Elle
raconta alors à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé et lui dit :
« L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Booz. »
20 Noémi dit à sa
belle-fille : « Il est béni du Seigneur, celui qui n’a pas oublié ses
liens avec les vivants et les morts. » Et elle ajouta : « Cet
homme est l’un de nos proches parents, l’un de ceux qui ont sur nous droit de
rachat. »
21 Ruth la Moabite
dit : « Il m’a même déclaré : “Tu t’attacheras aux pas de mes
serviteurs jusqu’à ce qu’ils aient terminé toute ma moisson.” »
22 Noémi dit alors à
Ruth, sa belle-fille : « C’est bien, ma fille, que tu ailles avec ses
servantes ; ainsi tu ne seras pas maltraitée dans un autre champ. »
23 Elle s’attacha
donc aux pas des servantes de Booz pour glaner jusqu’à la fin de la moisson de
l’orge et de la moisson du blé. Et elle habitait avec sa belle-mère.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/2
Livre de Ruth, chapitre 3
01 Noémi, sa
belle-mère, dit à Ruth : « Ma fille, ne devrais-je pas chercher à
t’établir pour que tu sois heureuse ?
02 Et maintenant,
Booz n’est-il pas notre parent, lui dont tu as suivi les servantes ? Voici
que, cette nuit, il vanne lui-même l’orge sur l’aire.
03 Va te baigner, te
parfumer et mettre ton manteau. Tu descendras sur l’aire. Ne te fais pas
reconnaître de l’homme avant qu’il ait fini de manger et de boire.
04 Quand il sera
couché, tu sauras où il se couche. Alors, va, découvre-lui les pieds, et là, tu
te coucheras. Lui t’indiquera ce que tu devras faire. »
05 Et Ruth lui
répondit : « Tout ce que tu me dis, je le ferai. »
06 Elle descendit
sur l’aire et fit tout ce que sa belle-mère lui avait ordonné.
07 Booz mangea et
but. Puis, le cœur content, il alla se coucher contre la meule. Alors, Ruth
s’approcha discrètement, découvrit les pieds de Booz et se coucha.
08 Or, au milieu de
la nuit, l’homme frissonna, il se tourna pour voir : et voici qu’une femme
était couchée à ses pieds !
09 Il demanda :
« Qui es-tu ? » Elle répondit : « C’est moi, Ruth ta
servante. Étends sur ta servante le pan de ton manteau, car c’est toi qui as
droit de rachat. »
10 Alors, il
dit : « Sois bénie du Seigneur, ma fille ! Ce geste
d’attachement est encore plus beau que le premier : tu n’as pas recherché
les jeunes gens, pauvres ou riches.
11 Et maintenant, ma
fille, n’aie pas peur ; tout ce que tu diras, je le ferai pour toi, car
tout le monde ici sait que tu es une femme parfaite.
12 C’est vrai que
j’ai droit de rachat, mais il existe un plus proche parent que moi qui a droit
de rachat.
13 Passe donc la
nuit ici, et demain matin, s’il veut te racheter, eh bien ! qu’il te
rachète ! Mais s’il ne le veut pas, c’est moi qui te rachèterai, aussi
vrai que le Seigneur est vivant ! Reste couchée jusqu’au
matin ! »
14 Elle resta donc
couchée à ses pieds jusqu’au matin, mais elle se leva avant qu’on puisse reconnaître
qui que ce soit. Car Booz se disait : « Il ne faut pas qu’on apprenne
que cette femme est venue sur l’aire. »
15 Il lui dit
alors : « Présente le châle que tu portes et tiens-le bien. »
Elle le tint donc ; il mesura six mesures d’orge et l’aida à s’en charger.
Puis il rentra en ville.
16 Ruth revint chez
sa belle-mère qui lui demanda : « Que t’est-il arrivé, ma
fille ? » Alors Ruth lui raconta tout ce que l’homme avait fait pour
elle
17 et elle
ajouta : « Il m’a donné ces six mesures d’orge en me disant :
“Ne rentre pas chez ta belle-mère les mains vides.” »
18 Noémi lui
dit : « Reste ici, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment
l’affaire aboutira. Car cet homme n’aura de cesse qu’il n’ait conclu cette
affaire, aujourd’hui même. »
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/3
Livre de Ruth, chapitre 4
01 Booz était monté
à la porte de la ville, et il s’y était assis. Et voici que vint à passer celui
dont Booz avait parlé, celui qui avait droit de rachat. Booz l’appela :
« Hé, toi ! Arrête-toi un peu, viens t’asseoir ici ! » Il
s’arrêta et il s’assit.
02 Booz prit alors
dix hommes parmi les anciens d’Israël et leur dit : « Venez vous
asseoir ici pour siéger. » Et ils s’assirent.
03 Puis il s’adressa
à celui qui avait droit de rachat : « La parcelle du champ qui
appartenait à notre frère Élimélek, Noémi, qui vient de revenir des
Champs-de-Moab, la met en vente.
04 Et moi, je me
suis dit que j’allais t’en informer en disant : “Veux-tu, devant ceux qui
siègent ici, devant les anciens du peuple, veux-tu acquérir ce champ ?” Si
tu veux exercer ton droit de rachat, fais-le, mais si tu ne veux pas l’exercer,
déclare-le moi, pour que je le sache. En effet, personne, sauf toi, ne peut exercer
ce droit, sinon moi après toi. » Alors l’autre dit : « Moi, je
veux l’exercer. »
05 Booz
reprit : « Le jour où, de la main de Noémi, tu prends possession du
champ, tu prends également possession de Ruth la Moabite, la femme de celui qui
est mort, afin que le nom du mort reste attaché à son héritage. »
06 Alors, celui qui
avait droit de rachat dit : « Je ne pourrais pas exercer mon droit de
rachat sans détruire mon propre héritage. Toi, exerce donc le droit de rachat,
puisque je ne le peux pas. »
07 Or, jadis en
Israël, pour le rachat ou pour l’échange, afin de conclure toute affaire, l’un
enlevait sa sandale et la donnait à l’autre. En Israël, cela servait de
témoignage.
08 Celui qui avait
droit de rachat dit alors à Booz : « À toi de te porter
acquéreur ! » Et il enleva sa sandale.
09 Booz dit aux
anciens et à tout le peuple : « Aujourd’hui, vous en êtes
témoins : de la main de Noémi, j’ai pris possession de tout ce qui
appartenait à Élimélek ainsi qu’à Kilyone et Mahlone.
10 J’ai également
pris pour femme Ruth, la Moabite, la femme de Mahlone, afin que le nom du mort
reste attaché à son héritage et ne soit pas effacé parmi ses frères ni à la
porte de sa ville. Vous en êtes témoins, aujourd’hui. »
11 Tout le peuple
qui se trouvait à la porte de la ville, ainsi que les anciens,
répondirent : « Nous en sommes témoins. Que le Seigneur rende la
femme qui entre dans ta maison comme Rachel et comme Léa qui, à elles deux, ont
bâti la maison d’Israël ! Fais fortune en Éphrata ! Fais-toi un nom à
Bethléem !
12 Puisse la
descendance que le Seigneur te donnera par cette jeune femme rendre ta maison
comme la maison de Pérès que Tamar enfanta à Juda ! »
13 Booz prit donc
Ruth comme épouse, elle devint sa femme et il s’unit à elle. Le Seigneur lui
accorda de concevoir, et elle enfanta un fils.
14 Les femmes de
Bethléem dirent à Noémi : « Béni soit le Seigneur qui aujourd’hui ne
t’a pas laissée sans quelqu’un pour te racheter ! Que son nom soit célébré
en Israël !
15 Cet enfant te
fera revivre, il sera l’appui de ta vieillesse : il est né de ta
belle-fille qui t’aime, et qui vaut mieux pour toi que sept fils. »
16 Noémi prit
l’enfant, le mit sur son sein, et se chargea de l’élever.
17 Les voisines lui
donnèrent son nom. Elles disaient : « Il est né un fils à
Noémi. » Et elles le nommèrent Obed (c'est-à-dire : serviteur). Ce
fut le père de Jessé, qui fut le père de David.
18 Voici la
descendance de Pérès : Pérès engendra Esrone.
19 Esrone engendra
Ram, Ram engendra Aminadab.
20 Aminadab engendra
Naassone, Naassone engendra Salmone ;
21 Salmone engendra
Booz, Booz engendra Obed ;
22 Obed engendra
Jessé, et Jessé engendra David.
SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Rt/4
Ruth, une femme à la
fidélité infaillible
Philippe-Emmanuel
Krautter - publié le 26/11/18 - mis à jour le 24/09/21
Ruth compte parmi ces
personnages jalonnant le récit biblique dont la discrétion a pu reléguer à
l’arrière-plan sa mémoire. Or cette femme, d’une grande fidélité, invite à
relire le livre que lui consacre l’Ancien Testament. Lorsque tout semble perdu,
les valeurs morales que Ruth manifeste tout au long de sa vie de convertie ne
peuvent que faire figure d’exemple.
Une jeune veuve
exemplaire. Ruth, originaire du royaume de Moab, a épousé le fils de Noémie,
une famille juive ayant fui la famine sévissant à Bethléem en Judée. Ruth et sa
belle-mère deviennent veuves peu de temps après. Noémie décide de retourner
dans la terre de ses ancêtres et encourage sa belle-fille à rester avec son
peuple. Mais Ruth en un inoubliable élan prononce ces paroles gravées à
jamais :
Les deux femmes rentrent
en Judée et s’installent à Bethléem dans le plus grand dénuement au moment des
moissons. Ruth décide alors d’aller glaner des épis de blé d’un champ
appartenant à Booz, un parent de son beau-père qui n’est pas insensible aux
charmes de la jeune femme. Selon les lois juives, Booz aurait dû par devoir de
solidarité épouser sa parente, la veuve Noémie, mais celle-ci trop âgée pour
enfanter de nouveau encourage sa belle-fille à se marier avec ce dernier. À
cette fin, la jeune Moabite se convertit au judaïsme. Désormais, Ruth associera
son destin à celui de Booz et de son peuple.
Cette union avec Booz,
ultime fidélité de Ruth, constitue pour beaucoup l’un des plus beaux récits
bibliques. Il a été magnifiquement évoqué par Victor Hugo dans La Légende
des siècles en 1859. Les célèbres vers du poète de son inoubliable poème
« Booz endormi », ont par leur beauté largement contribué à garder la
mémoire vivante du récit biblique de Ruth. Écoutons-les…
D’une force poétique
puissante proche du style biblique, l’inspiration du poète se veut aussi d’une
délicatesse suggérée par des images d’un rare raffinement évoquant tour à tour
l’ombre nuptiale, le vol des anges dans l’obscurité pour manifester le plan
divin.
Lire aussi :
Les
personnages de l’Ancien Testament : la sagesse de Salomon
De cette union, Ruth
donne un fils à Booz qui aura pour nom Obed, père de Jessé et grand-père
du roi
David. La Moabite originaire d’une nation opposée aux Israélites sera ainsi
associée à l’une des lignées les plus fameuses puisqu'elle conduira
elle-même à Jésus, ainsi que le rappelle le tout début de l’Évangile
selon saint Matthieu citant Ruth parmi son ascendance. La force de ce récit
réside dans le témoignage de fidélité irrépressible manifestée par la jeune
étrangère, acceptant de quitter les siens, une confiance absolue alors que
l’adversité s’abattait sur ces deux veuves dans le dénuement le plus grand.
L’histoire évoquée se veut aussi une limite au nationalisme israélite défendu
par Esdras et Néhémie.
Lire aussi :
Les
personnages de l’Ancien Testament : David, le roi poète et guerrier
Victor Hugo ne sera pas
le seul à être touché par la grâce de ce récit. Le grand poète-dramaturge
Goethe jugera cette histoire biblique comme une des nouvelles les plus belles
de la Bible alors que le compositeur César Franck se laissera également inspiré
par la beauté et la force de cette histoire en lui consacrant un oratorio Ruth, dans
l’ancien style dramatique italien, œuvre qui connaîtra un beau succès notamment
grâce au soutien de Franz Liszt.
Lire aussi :La
Bible, star des péplums : « L’histoire de Ruth » d’Henry Koster
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/11/26/ruth-une-femme-a-la-fidelite-infaillible/
Ruth, première féministe
de l’humanité ?
Rachel Molinatti - publié
le 01/10/25
Ruth, que l'Église fête
le 2 octobre, ne serait-elle pas un exemple de femme bien dans ses baskets sur
lequel s’appuyer aujourd’hui ?
Vous connaissez Simone de Beauvoir… mais connaissez-vous Ruth la Moabite ? Et si cette femme du douzième siècle avant Jésus-Christ, fêtée le 2 octobre, se révélait être une figure féministe incontournable ? Personnage central du livre de Ruth, un petit livre de l’Ancien Testament, elle est originaire du pays de Moab et n'appartient donc pas initialement au peuple d’Israël. Ruth est décrite comme une femme à la fidélité infaillible. Mariée à un Israélite ayant émigré au pays de Moab, elle se retrouve prématurément veuve et décide d’accompagner sa belle-mère Noémi qui rentre à Bethléem. Un bel exemple de sororité, soit dit en passant. Quelle détermination, quelle audace, quelle expression d’une volonté propre ! Alors que le bon sens et Noémi elle-même lui enjoignent de rester dans son pays de Moab, Ruth choisit l’inconfort et le déracinement. Décidée à prendre sa vie en main, Ruth l’aventurière décide de faire fi de ce qui se fait ou non et n’en fait qu’à sa tête ! Elle suit sa belle-mère de l’autre côté de la mer Morte, à des jours de marche, pour un changement de vie et un avenir pour le moins incertain.
Une femme à la volonté de
fer
À cette époque, une femme
veuve, pauvre, sans enfants et étrangère a peu de valeur. Rien cependant qui
n’empêche Ruth d’avancer droit devant. On peut ainsi la voir comme une femme
libre et féministe avant l’heure en ce sens qu’elle sait ce qu’elle veut et y
va tout schuss. Et pourtant, nous sommes au temps des Juges, soit au douzième
siècle avant Jésus-Christ environ ! Ruth n’existe pas simplement en tant que
"femme de…" mais en tant que femme qui veut et sa volonté de rester
auprès de sa belle-mère est implacable, malgré les protestations de celle-ci :
"Ruth restait attachée à ses pas. Noémi lui dit : "Tu vois, ta
belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne, toi
aussi, comme ta belle-sœur". Ruth lui répondit : "Ne me force pas à
t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu
t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon
Dieu [...]. Voyant qu’elle était résolue à l’accompagner, Noémi cessa de
lui parler de cela"" (Rt 1).
Comme le dit la
philosophe Jeanne Larghero, le féminisme n’est pas une question de pouvoir,
mais une affaire d’engagement. Elle explique que le christianisme a produit des
femmes atypiques, souvent en rupture avec les codes sociaux de leur époque, qui
peuvent être des modèles pour nous. Bien sûr, l’histoire de Ruth précède l’ère
chrétienne mais peu importe : elle est un exemple fort de liberté intérieure et
un beau signe pour notre époque. Et c’est justement son héroïsme si singulier
qui permettra à Ruth de rencontrer Booz et de leur descendance naîtra le roi
David, puis plus tard le Messie lui-même. Comme quoi, le féminisme mène à
tout.
Découvrez aussi ces
femmes extraordinaires et inspirantes de la Bible :
Lire aussi :Longue vie au
féminisme!
Lire aussi :Les
personnages de l’Ancien Testament : la sagesse de Salomon
Lire aussi :Ruth,
une femme à la fidélité infaillible
Livre de Ruth
Le livre de Ruth, c’est
l’aventure de deux femmes, Noémi et sa belle-fille Ruth, veuves, qui unissent
leurs malheurs pour en faire jaillir le bonheur, en la personne de Booz et
d’une descendance qui ira jusqu’à Jésus.
Le Livre de Ruth est un petit livre qui n’occupe que quelques pages dans la Bible.
Il raconte l’histoire de Ruth, une jeune femme étrangère, originaire du pays de Moab. Par son union avec Booz, elle sera l’arrière grand-mère du roi David.
Ruth est une figure très attachante qui donne une belle leçon de fidélité et de générosité au peuple d’Israël.
La trame de l’histoire est simple :
Un habitant de Bethléem , Élimélek, part avec sa femme Noémi et ses deux fils
s’installer au pays des Moabites. Là-bas, ses deux fils épousent des filles du
pays (et cela contrairement à la loi de Moïse, qui interdisait d’épouser des
femmes qui ne soient pas juives). Ses deux fils meurent tous deux sans laisser
d’enfants. Devenue veuve et âgée, Noémi décide de rentrer en Israël. Ruth,
l’une de ses belles filles, décide de la suivre. Les deux femmes rentrent donc
dans le pays de Canaan où elles vivent pauvrement sur les terres d’un lointain
parent, Booz. Ce dernier prend tout d’abord Ruth sous sa protection, lui
permettant de glaner dans ses champs. Admiratif de ce qu’elle fait pour sa
belle-mère et se rendant compte que Ruth est sa parente, Booz décide de l’épouser.
Ils auront ensemble un enfant, Obed, qui sera le père de Jessé (lui-même étant
le père du roi
David).
Sens du livre de Ruth
Dans la nuit, lorsque tout porte à désespérer, une lueur apporte l’espoir de jours meilleurs. Le récit se déroule à l’époque des Juges, lorsque tout n’était que violence dans l’histoire du peuple juif. L’histoire de Ruth vient en quelque sorte comme une oasis de paix. Ses enseignements importants sont au nombre de quatre :
1. Il faut aller de l’avant et résister à l’amertume du malheur.
Le livre de Ruth insiste sur le fait qu’il est inutile, comme tend à le faire Noémi, de laisser la peine et le désespoir gagner lorsque l’on est confronté au malheur. Ainsi, Ruth prend le risque d’un avenir incertain et par là même, va ouvrir la voie à une nouvelle fécondité.
2. Le renouveau n’advient pas sur la scène publique mais se bâtit dans l’obscurité.
C’est par des rencontres personnelles, comme celle de Ruth et de Booz sur l’aire du champ, que les hommes et les femmes s’ouvrent à la vie.
3. La bonté des hommes et des femmes permet au projet de Dieu d’avancer.
La solidarité de Ruth à l’égard de sa belle-mère comme la générosité de Booz à son égard permet à Dieu de démultiplier ses dons. C’est ainsi que de cette rencontre entre Ruth et Booz va poursuivre une descendance qui conduira d’abord au roi David puis ensuite à la naissance de Jésus-Christ. Comme le souligne d’ailleurs l’Evangile de Matthieu, Jésus-Christ est descendant de David.
4. L’universalité de l’Amour de Dieu.
A l’époque où le texte fut rédigé, les Israélites avaient tendance à se replier
sur eux et à ne pas accepter l’étranger. On en arrivait même à chasser les
femmes étrangères. En montrant que David, le grand roi d’Israël, est né d’une
étrangère, le texte force le peuple à reconnaître que l’Amour de Dieu est pour
tous les êtres humains et non pour les seuls juifs.
Prier avec le livre de
Ruth : découvrez deux méditations pour prier avec le texte
Les personnages
principaux du livre de Ruth
Les trois personnages
principaux sont Noémi, Ruth, et Booz. Leurs traits de caractère sont les
suivants.
Noémi : Noémi est une femme frappée par le malheur pour qui la vie n’a plus de sens. En Rt 1,20, elle déclare : « Ne m’appelez plus Noémi (en hébreu, « ma douceur »), appelez-moi Mara (en hébreu, « l’amère »), car Shaddaï (c’est-à-dire Dieu) m’a remplie d’amertume ».
En effet, elle a perdu en terre étrangère son mari et ses deux fils sans avoir de descendance.
Elle décide de retourner en Israël auprès de son peuple, espérant que ses conditions de vie seront meilleures. Les veuves se retrouvaient rapidement dans la misère et mal considérées.
C’est elle qui pour sortir de son malheur et obtenir une descendance va imaginer le stratagème mettant littéralement sa belle-fille dans le lit de Booz.
Se révèle ainsi ce qui guide son action : obtenir une descendance. Noémi apparait comme une femme malheureuse cherchant à sortir de sa détresse mais si captive de celle-ci qu’elle n’a pas idée du mal qu’elle pourrait faire à ceux qui l’entourent.
Ruth : pour caractériser le personnage de Ruth (en hébreu, « l’amie, la compagne »), l’auteur multiplie les allusions à d’autres figures bibliques que l’on trouve notamment dans la Genèse (la conception de Moab, Rébecca, Rachel, Tamar).
Dans le récit, elle est présentée par son mariage avec l’un des fils de Noémi et d’Élimélek. Au décès de son mari, elle fait le choix de rester aux côtés de sa belle-mère.
Elle manifeste ainsi un signe de loyauté pleine de bienveillance, qui va bien au-delà de ce qui est dû. En suivant Noémi dans son retour en Israël, Ruth fait le choix délibéré de devenir une étrangère car elle est originaire du pays de Moab et non de Judée.
Son attitude est dans le même temps à l’opposé de celui de sa belle-mère. Alors que cette dernière cherche à fuir le manque, Ruth se distingue en prenant le risque de devenir étrangère et vivre ainsi la privation et la pauvreté.
Semblant se soumettre au stratagème de Noémi qui cherche à la mettre dans le lit de Booz afin d’en avoir une descendance par un petit-fils, elle s’inscrit dans une toute autre dimension.
Sa rencontre avec Booz donne lieu à un merveilleux dialogue où chacun exprime à l’autre son désir dans le respect de ce qu’il est. Ce qui ne devait être qu’une passe constitue en réalité la naissance d’un amour plein de respect et de délicatesse.
Booz le juste : Booz (en hébreu, « en lui (est) la force ») est présenté comme un personnage remarquable de justesse.
Vis-à-vis de Dieu, c’est un homme fidèle, comblé de bénédictions et qui veut en faire profiter les autres. Il respecte parfaitement les lois de l’Alliance dans l’accueil et la bonté qu’il réserve à la veuve et à sa belle-fille étrangère.
Il montre à la fois un sens élevé du devoir moral et un respect scrupuleux des droits d’autrui. En même temps, il fait preuve d’esprit de décision et de finesse tout en restant juste.
A l’égard de Ruth, il fait preuve de générosité mais aussi de discrétion tout en respectant sa liberté.
Booz agit comme go’el, en hébreu « racheteur ». Il rachète le champ qui avait
appartenu au mari de Noémi selon Lv 25,25 et il épouse Ruth selon la loi du
lévirat de Dt 25,5-10.
Géographie et livre de
Ruth, pour mieux se repérer
Moab est le pays où Ruth habitait. Elle épousa l’un des fils d’Élimélek et de Noémi avant de suivre sa belle-mère à Bethléem.
A l’époque Juda vivait une terrible famine alors que Moab recevait apparemment
plus d’eau de pluie.
Ceci peut être expliqué par les plateaux élevés où se trouve Moab.
L’Arnon est une vallée de 3 km de large qui divise le pays entre les tribus Israélites au nord et le pays de Moab au sud.
Les anciens Moabites disputaient les bordures, et à quelques reprises dans les
récits bibliques les Moabites traversent l’Arnon pour capturer des terres de la
tribu de Gad sur le plateau de Medeba.
La rédaction du livre de
Ruth : l’auteur et l’histoire de la rédaction du livre de Ruth
Qui est l’auteur du livre
de Ruth ?
On ne dispose pas de
précisions sur l’auteur du livre de Ruth.
Histoire de la rédaction
du livre de Ruth
Il s’avère difficile de déterminer avec précision la date de composition du livre de Ruth.
Toutefois, un certain nombre d’indications semblent prouver que la rédaction fut assez tardive. Elle date probablement de la fin du Vème siècle av. J.-C., après l’Exil.
Contrairement à ce qui est parfois indiqué, cela ne saurait signifier qu’il s’agisse d’une légende. En effet, dans le premier livre de Samuel, on attribue au roi David une parenté moabite (1S 22, 3-4).
Si un écrivain juif a repris cette histoire, c’est probablement pour protester contre l’exclusion raciale qui tendait alors à se généraliser en Israël.
Le Deutéronome, comme Esdras ou encore Néhémie, avaient condamné toute union matrimoniale avec des étrangères.
Mais cette position était-elle bien conforme à la promesse d’origine faite par
Dieu à Abraham ? Cela constitue l’interpellation que veut poser l’auteur du
livre de Ruth.
L’art et le livre de Ruth
: les peintures et sculptures représentant le livre de Ruth
L’Été ou Ruth et Booz,
Nicolas Poussin, 1660, Louvre, Paris
Ruth parting from Naomi
(Naomi entreating Ruth and Orpah to return to the land of Moab), William Blake,
1775, depuis 2004 au Fitzwilliam Museum, University of Cambridge
Ruth dans le champ de
Boaz, Julius Schnorr von Carolsfeld, 1828, National Gallery, London
Ruth présentée dans les
champs à glaner jusqu’à la fin de la moisson (Rt 2,23) : Peinture de Robert
Scott Lauder (1842) – Collection privée. The fine Art Society – Londres (Grande
Bretagne)
The story of Ruth : Huile
de Thomas Matthews Rooke (1876 – 1877) – Tate Gallery – Londres (Grande
Bretagne)
Thomas Matthews Rooke privilégie les sujets littéraires qu’il dessine avec précision dans un paysage naturel observé avec soin.
La composition s’inscrit dans 3 panneaux qui reprennent les phases clés du
récit biblique :
• La fidélité de Ruth à
sa belle-mère : saisissant le bras de Noémi, Ruth fait le choix de son Dieu et
de son peuple (Rt 1,16),
• L’attitude généreuse de
Booz devant lequel Ruth se prosterne pour le remercier de ce qu’il fait pour
une étrangère (Rt 2,10),
• Noémi tient sur ses
genoux Obed, ancêtre du roi David. La composition le montre symboliquement sous
un cep de vigne.
Rappelons que la
généalogie de Jésus par laquelle s’ouvre l’évangile selon Saint Matthieu donne
place à Ruth.
Ruth Glanage : Aquarelle
de James Tissot (1896)
Ruth a travaillé consciencieusement, glanant les grains abandonnés après la récolte. Mais quelque chose a attiré son attention et la distrait de son travail. On peut présumer qu’il s’agit de Booz qui vient d’arriver dans son champ.
Cette aquarelle fut produite par James Tissot à la fin de sa carrière,
lorsqu’il avait parcouru la Palestine pour faire une série de peintures sur des
sujets bibliques.
Ruth glanant : Peinture
de Marc Chagall (1960)
Cette peinture s’inscrit dans un ensemble peint par Chagall sur le thème du Livre de Ruth.
La scène se situe vers la fin de l’été lorsque Ruth va pour glaner dans les domaines de Booz, un riche propriétaire.
Chagall veut faire ressentir la chaleur brûlante d’une journée à la fin de l’été dans les champs ouverts aux glaneuses à la fin de la récolte.
Ruth, debout, continue à travailler, même lorsque d’autres arrêtent pour se
reposer. En effet, elle essaye de rassembler autant de blé qu’elle le peut pour
se nourrir avec sa belle-mère durant l’hiver prochain.
La littérature et le
livre de Ruth : la littérature relative au livre de Ruth
Poème « Booz endormi » :
La Légende des siècles (1859-1883) – Victor Hugo (1802-1885)
Gérard Philipe lit « Booz
endormi » de Victor Hugo :
Dans les Contemplations, Victor Hugo raconta combien il fut émerveillé pendant son enfance par la découverte de la Bible. Il découvrit dans ce livre inspiré un recueil d’histoires qui façonna son imaginaire. Il y puisa abondamment lors de la rédaction de la Légende des siècles, lorsqu’il voulut rendre compte poétiquement de l’histoire de l’humanité. Le poème de « Booz endormi » retrace un moment de l’histoire humaine des ascendants de Jésus ; il est librement inspiré du Livre de Ruth.
La liberté humaine est à la fois respectée et conduite par l’esprit de Dieu
pour concourir à sa destinée incarnée dans la naissance du Christ. Cette
liberté passe par la naissance d’un amour humain doublement impossible entre un
vieillard juif et une jeune étrangère. Hugo décrit l’éveil de cette affection.
Dans le poème, tout n’est que calme, communion à la nature et soumission à
l’ordre divin.
Le cinéma et le livre de
Ruth : les films faisant référence au livre de Ruth.
La musique et le livre de
Ruth : les musiques faisant référence au livre de Ruth
Ruth et Noémi ; Ruth et
Booz, Jean-François Le Sueur, 1811
Les initiatives liées au
livre de Ruth
Le projet « Noémie » :
Idée tirée du livre « dans la peau d’un évêque » de Pietro de Paoli – Plon 2010
Extrait des pages 115, 116 et 117
« – Le projet Noémie
Ah, le projet Noémie, c’est une promesse que j’avais faite à Jeanne, il y a près de 15 ans, quand j’étais curé de Villeneuve. Jeanne, la merveilleuse Jeanne ! À l’époque, on cherchait comment « rejoindre », comme on dit, les familles de la petite classe moyenne, ces couples avec deux enfants qui s’endettent trente ans pour se construire un petit pavillon sur moins de mille mètres carrés, qui rêvent de cuisines intégrées, de meubles rustiques et d’immenses écrans plats. D’après Jeanne, ce dont souffraient ces familles, c’était de l’épuisement des femmes qui travaillent et tiennent le ménage. Les enfants sont aussi gâtés que possible, matériellement, et quasi abandonnés affectivement. Parfois, ce sont les enfants rois au point de devenir de véritables tyrans. Le plus souvent, leurs parents, dévorés par leur rythme de vie, « oublient » simplement de leur parler. Le désir de Jeanne, c’était de trouver un moyen d’humaniser ces vies rongées par les soucis matériels. Son idée, c’était de proposer à des femmes ayant l’âge d’être des grand-mères de devenir les amies de ces familles, de ces femmes et de ces enfants. Elle avait appelé ça le projet Noémie en pensant à la belle-mère de Ruth qui, après la mort de son fils, accepte de garder près d’elle sa belle-fille, pourtant étrangère, et la conseille.
Jeanne aimait bien la complicité entre les deux femmes que décrit la Bible. Une bonne complicité, puisqu’elle fait le bonheur de Ruth en l’aidant à se marier avec Booz, et que de cette union va naître Jessé, le père de David.
– C’est en aidant ces familles à avoir une vie plus humaine qu’on leur permettra peut-être de découvrir qu’il y a aussi de la place pour Dieu dans leur vie, et de la place pour eux dans la vie de Dieu, disait Jeanne.
Elle ajoutait que :
– au lieu de les condamner pour matérialisme, proposons-leur l’amitié, une
richesse qui ne s’achète pas.
Les pauvres en vie spirituelle ce sont nos vrais pauvres, parce que nous ne
savons pas comment les atteindre. Pis même, on les méprise. Nous regardons avec
commisération ces humains qui vivent dans la consommation des biens, qui n’ont
de distractions que les centres commerciaux et qui rêvent de passer leur
dimanche à faire du shopping. Pourtant, comme Jeanne, je suis bien certain que
la « Bonne nouvelle adressée aux pauvres » est pour eux et que l’un des
principaux enjeux du christianisme au XXIème siècle, c’est de trouver des
moyens d’atteindre ces populations.
Car, ce qu’on nomme « déchristianisation », c’est l’indifférence religieuse de
ces populations-là. Et ce n’est pas en prêchant des croisades contre le
matérialisme qu’on les convaincra. »
Pour aller plus loin dans
le livre de Ruth
La place du livre de Ruth
dans la Bible
Dans la Bible hébraïque,
le livre de Ruth est placé dans la partie des Écrits (Ketuvim), après la Loi
(Torah) et les Prophètes (Nevi’im). Ruth figure en tête de la collection des
cinq Rouleaux (Megillôt), suivi du Cantique, de Qohélet (ou l’Ecclésiaste), des
Lamentations et d’Esther. Ces cinq petits livres sont regroupés entre le livre
des Proverbes et celui de Daniel. La Traduction œcuménique de la Bible (TOB) a
adopté cette classification. La Bible de Jérusalem suit plutôt la
classification des versions grecque (Septante) et latine (Vulgate) et place le
livre de Ruth entre les Juges et le 1er livre de Samuel, en raison de
l’introduction qui situe l’histoire de Ruth « au temps où gouvernaient les
Juges » (Rt 1,1) et de la généalogie finale (Rt 4,18-22) qui prépare l’histoire
de la monarchie élaborée dans le 1er livre de Samuel, lequel s’ouvre lui aussi
par une figure féminine demandant un enfant (Anne, la mère de Samuel).
L’usage liturgique des
Megillôt
Les cinq petits livres
qui constituent les Megillôt sont lus aux principales fêtes liturgiques qui
commémorent des événements importants de l’histoire juive.
• Le Cantique des
cantiques est lu lors de la Pâque, d’abord fête printanière des agriculteurs et
des éleveurs, devenue ensuite mémorial de la libération du pays d’esclavage,
printemps de l’amour de Dieu pour son peuple (Ct 2,11-13).
• Ruth est lue à la fête
des Semaines (Shavouôt, Pentecôte) lorsqu’on offre les prémices de la récolte
du blé ; or l’essentiel du récit de Ruth se situe entre « le commencement de la
moisson de l’orge » (Rt 1,22) et la fin de la moisson du blé (Rt 2,23). Cette
fête rappelle également le don de la Loi au Sinaï, et Ruth représente alors la
figure de la prosélyte (une païenne devenue juive) idéale qui accepte la Loi
d’Israël.
• Le livre des
Lamentations est lu le 9 du mois d’Av (en juillet-août), jour de la
commémoration de la destruction du premier Temple de Jérusalem par les armées
babyloniennes en 587 avant Jésus-Christ et du second Temple de Jérusalem par
les armées romaines en 70 après Jésus-Christ.
• Qohélet est lu à la
fête des Tentes (Soukkôt) qui souligne les vendanges et les récoltes d’automne
en même temps qu’elle rappelle les campements des Hébreux durant leur longue
pérégrination au désert.
• Enfin le livre d’Esther
est lu à la fête de Purim qui est célébrée en février-mars en souvenir du jour
où Mardochée et Esther, deux juifs de la diaspora sous le règne de Xerxès
(485-465 avant Jésus-Christ), sauvèrent les Juifs de Perse que le premier
ministre Amman voulait exterminer.
L’usage liturgique du
livre de Ruth durant la fête des Moissons, ou Shavouôt, peut répondre à deux
motifs :
• L’un est d’ordre
chronologique : l’action du récit se déroule au temps de la moisson des orges
au printemps.
• L’autre motif est
d’ordre théologique. Puisque la fête des Moissons célèbre le don de la Loi,
l’histoire de Ruth la Moabite qui reste attachée à sa belle-mère Noémi et la
suit jusque dans son pays d’origine, au point d’y devenir une étrangère, envoie
le message que les païens peuvent vivre sous le régime de la Loi et que des
femmes étrangères peuvent être intégrées dans la communauté israélite. Si tel
est le cas, la composition du livre de Ruth daterait du retour de l’exil, à une
époque où l’opinion dominante inspirée d’Esdras désapprouve les mariages
d’Israélites avec des femmes étrangères (Esdras 10,17-44).
SOURCE : https://www.chretiensaujourdhui.com/decouvrir-la-bible/les-livres/livre-de-ruth/
La Foi de ... Ruth
Au temps des Juges [1],
lorsqu’Israël ne possédait pas encore de roi, la famine s’abattit sur Israël.
Alors une famille de Bethléem [2]:
Elimélek, sa femme Noémi et ses deux fils, Mahlôn et Kilyôn [3],
quittent le pays et s’exilent au pays de Moab [4].
Peu de temps après, Elimelek décéda. Ses deux fils prirent des Moabites pour
femmes mais moururent eux aussi dix ans plus tard.
Noémi, désormais veuve et
sans fils qui auraient pu subvenir à sa subsistance, entendit dire que «le
Seigneur s’était tourné vers son peuple pour lui donner du pain» et se mit en
route vers son pays, la terre de Juda. Elle place toute sa confiance en son
Dieu et elle s’apprête à partir seule, dépourvue de toute aide, vers son pays.
Elle permit à ses belles-filles de rentrer chez elles. Mais, alors qu’Orpa
retourna vers les siens et vers ses dieux, Ruth, cependant, déclara: «là où tu
iras, j’irai et où tu demeureras je demeurerai. Ton peuple sera mon peuple et
ton Dieu sera mon Dieu» (1,16). Ainsi, Yahvé devint le Dieu de Ruth et celle-ci
promit fidélité à Noémi jusqu’à la mort: «Là où tu mourras, là je mourrai. La
mort seule me séparera de toi» (1,17). En partant avec sa belle-mère elle
accepte, en même temps, le sort des étrangers. Sa confiance dans le vrai Dieu
au-dessus de tout, sa fidélité et son amour lui donnent la force d’affronter
cet avenir incertain.
De retour dans son pays,
Noémi se plaint de la dureté de son sort, elle va jusqu’à se faire appeler
«Mara», l’amère (1,20). Ruth pourvoit à sa subsistance en faisant usage du
droit des pauvres à glaner des épis sur les champs moissonnés de Booz, un
parent d’Elimélek; qui, de ce fait, a «droit de rachat» (3,9). Booz s’étant
attaché à Ruth, la prend pour femme.
Ruth mettra au monde un
fils qu’elle appellera Obed, c’est-à-dire, «le serviteur», qui sera le père de
Jessé et donc le grand-père de David, ascendant du Messie; ce qui donne au
récit à la fois une portée universaliste et messianique. Qu’une étrangère soit
présentée comme l’aïeule du messie est tout à fait révolutionnaire pour
l’époque, l’auteur du récit manifeste ainsi sa foi en un Dieu qui fait alliance
avec tous les peuples. Ayant cherché abri sous les ailes du Dieu d’Israël, Ruth
trouva grâce devant ce Dieu qui a voulu, à travers elle, établir la génération
de David, le plus grand roi d’Israël et ascendant de Jésus (Mt 1,5) et faire
participer ainsi les nations dites païennes à son projet de salut.
Ruth incarne un idéal
d’amitié, de foi et d’amour. En effet, tout le livre est traversé par la
fidélité indéfectible de Ruth envers sa belle-mère. Elle, qui avait eu la
possibilité d’aller simplement «son» chemin, de ne penser qu’à elle-même, de se
rendre la vie plus facile, avait opté pour ne pas abandonner Noémi. Avec
beaucoup d’humanité et de tendresse, elle se préoccupe de leur sort commun et
cherche une solution pour sortir de leur précarité, une solution qui ouvre à
l’avenir. Ruth est l’emblème d’une femme forte qui ne reste pas passive;
déterminée, elle ose prendre des initiatives, tout en plaçant sa confiance en
Dieu qui guide les pas des hommes.
Le livre de Ruth montre
que l’agir de Dieu envers son peuple passe à travers des chemins insoupçonnés:
c’est en se servant d’une personne démunie - une femme pauvre et étrangère -
que Dieu va assurer la vie (du pain et une descendance) d’une ressortissante de
son peuple, et en même temps révéler son dessein de faire partager cette même
vie à la femme étrangère. Voilà, le choc idéologique et culturel exprimé dans
le livre de Ruth situé aux antipodes de la pensée dominante de l’époque. Dans
le livre de Ruth, tout préjugé négatif sur Moab est absent et même David, le
grand roi d’Israël, est présenté comme étant un descendant d’une Moabite.
Israël, le peuple élu est
invité à se rappeler cet épisode de son histoire lorsqu’il est trop prompt à se
croire le seul élu au détriment des païens. Qu’il considère que Ruth,
l’étrangère, a été le canal utilisé par Dieu pour se forger la descendance de laquelle
devrait naître le Messie. Telle est sans doute l’idée de Matthieu en insérant
Ruth parmi la liste des cinq femmes présentes dans sa longue généalogie
masculine. Matthieu nous rappelle ainsi que Dieu ne tient pas compte des
catégories humaines comme le sexe, le statut social, la nationalité et quelques
fois il s’en sert même pour nous dire sa sollicitude précisément envers les
rejetés de la société, pourvu qu’ils risquent le pas de la confiance en lui, à
l’instar de Noémi et de Ruth.
Questions pour le
partage:
Quelles sont les causes
et les conséquences de la migration des personnages ?
Comment le livre de Ruth
interpelle-t-il la foi d’Israël et la nôtre ?
Comment interpelle-t-il
notre société contemporaine ?
SOURCE : https://web.cathol.lu/1/services/pastorale-biblique/la-foi-de-ruth
Ruth, l'étrangère
Le livre de Ruth transmet qu’au milieu de la famine, de la pauvreté et de la
mort, l’espoir peut naître!
Le livre de Ruth commence
par Noémie et sa famille qui quittent Bethléem à cause d’une famine qui sévit
en Israël. Ils vont se réfugier au pays de Moab, l’ennemi juré des Hébreux. Un
des fils de Noémi va marier Ruth, une Moabite. Or, au bout de dix ans dans ce
pays, le mari et les fils de Noémie sont morts. Il ne reste que les femmes
devenues veuves : Noémie et ses belles-filles Ruth et Orpa. Leur perspective
est horrible, être veuve à cette époque, c’était vivre une vie de pauvreté et de
vulnérabilité. Désemparée, Noémi dit : « mon amertume est extrême… c’est contre
moi que s’est manifestée la main du Seigneur. » (Rt 1,13) Elle décide de
retourner dans son pays à Bethléem. Orpa choisit de rester à Moab, mais Ruth
dit à sa belle mère : « où tu iras, j’irai… ton peuple sera mon peuple, ton
dieu sera mon dieu. » (Rt 1,16)
L’initiative de Ruth
Ruth revient donc avec
Noémie à Bethléem. Là, c’est Ruth qui trouve une façon de subsister. Elle use
d’un droit reconnu aux pauvres et aux étrangers : aller glaner derrière les
moissonneurs pour prendre les gerbes d’orge laissées par terre. Elle les ramène
à Noémi dont elle s’occupe. Par hasard, le champ qu’elle a choisi appartient à
Booz, un parent de son défunt mari. Elle y reçoit un traitement spécial : elle
peut boire, continuer à glaner, et elle ne sera pas inquiétée par les jeunes
hommes de la terre. Il faut savoir que les glaneuses étaient particulièrement
vulnérables. Elles prenaient ce qui restait des récoltes parce qu’elles
n’avaient pas d’homme dans leur entourage. Sans protection, elles pouvaient
facilement être de victime d’abus. Booz s’occupe d’elle. Il donne même comme
instruction à ses hommes de laisser tomber du grain pour qu’elle puisse glaner
plus facilement.
Le plan de Noémi
Lorsque Noémi apprend à
qui appartient le champ, elle voit la loyauté du Seigneur qui passe par
l’attention spéciale de Booz. Elle révèle alors à Ruth que Booz est son proche
parent, et qu’il pourrait avoir le droit de la prendre comme épouse. Noémi dit
alors à Ruth de se laver, de se parfumer et de se mettre belle pour aller se
cacher là où Booz ira dormir. Elle lui dit « Quand il se couchera… arrive,
découvre ses pieds et couche-toi. Lui t’indiquera quoi faire. » (Rt 3,4) Ruth
exécute le plan audacieux de Noémi. Lorsqu’elle se retrouve dans une position
assez suggestive, couchée avec Booz, elle lui dit d’étendre sur elle son
manteau, une expression signifiant qu’elle désire qu’il l’épouse. Booz bénit le
Seigneur parce que Ruth n’a pas choisi un homme plus jeune que lui, et il
s’engage à faire les démarches pour pouvoir la marier.
L’union de Booz et de
Ruth
Le lendemain, le couple
se lève tôt pour que Ruth puisse s’en aller sans être vue et éviter un
scandale. Ruth part avec du grain pour Noémi, et Booz va négocier avec un homme
qui est un plus proche parent de Ruth que lui, pour avoir le droit de
l’épouser. Booz achète la terre du plus proche parent ainsi que le droit de
marier Ruth et la négociation se termine symboliquement par un curieux échange
de sandales entre les deux hommes. Booz déclare alors publiquement qu’il marie
Ruth. À la conclusion du mariage, les témoins disent : « Que le Seigneur rende
Ruth qui entre dans ta maison comme Rachel et comme Léa qui ont bâti, elles
deux, la maison d’Israël. » (Rt 4,11) C’est ce qui arriva : celle qui est
étrangère va contribuer au futur du peuple. En effet, elle aura comme fils,
Oved, comme petit fils, Jessé, et comme petit, petit fils, le roi David. À la
naissance de son enfant, les gens de Bethléem proclament une bénédiction pour
Noémi, sa grand-mère, qui grâce à cet enfant ne disparaîtra pas sans
descendance. Ainsi Ruth a permis de redonner vie à cette famille et plus
largement au peuple d’Israël.
Dieu passe par l’étranger
La généalogie de Jésus de
l’Évangile de Matthieu mentionne seulement quatre femmes, et Ruth est l’une de
celles-ci. En tant qu’étrangère, elle n’appartenait pas au peuple élu, mais il
arrive que Dieu accomplisse des merveilles par ceux que nous ne reconnaissons
pas comme étant des nôtres. Des Moabites, il y en a aussi chez nous! L’histoire
de Ruth nous rappelle que Dieu passe parfois par des étrangers. Peut-être même
qu’il pourrait se révéler par des sans-abris, des personnes vivant avec un
handicap, même des criminels! Il peut retourner complètement la situation,
renverser l’ordre établi. Ceci nous rappelle qu’il ne faut pas s’enfler de
notre propre supériorité, de notre sainteté, de notre intelligence, car il se
pourrait qu’un de ces jours, une autre Ruth, une autre exclue, puisse être la
personne par qui le Seigneur choisit de passer pour donner de la vie.
Signification de Ruth :
Celle qui est fidèle, l'amie qui réconforte.
Raison de sa précarité :
Elle est, à la fois, étrangère, pauvre et veuve.
Ironie présente dans le
récit : Bethléem signifie maison du pain, mais c’est le lieu d’une famine!
Expression intrigante :
« découvrir les pieds » Cette expression est un euphémisme lié à la sexualité.
Utilisation juive du
livre de Ruth : Le livre de Ruth est lu lors de la fête de la
moisson.
Autres femmes mentionnées
dans la généalogie de Jésus (Mt 1) : Tamar, Rahab et la femme
d’Urie (Bethsabée).
Personnages du Nouveau Testament qui sont des étrangers participants au projet de Dieu :
La Cananéenne (Mt 15,21-28)
La Samaritaine (Jn 4)
Le centurion (Mt 8, 5-10)
Sébastien Doane
Première parution: Revue
Notre-Dame du Cap
SOURCE : https://www.exegese-biblique.ftsr.ulaval.ca/articles/portraits-bibliques/ruth
Le choix contagieux de
Ruth la Moabite
« Où tu iras, j’irai […]
ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Rt 1, 16)
Cet article est paru dans
la revue Initiales
n°264 : L’effet papillon
Quand Ruth, au pays de
Moab1, épouse un immigré dont la famille a fui la famine en Juda, elle ignore
que son choix va changer le cours de l’histoire. Dix ans plus tard, père et
mari sont morts sans enfants, restent trois veuves2 , sans ressources ni
protection, en terre étrangère pour Noémi, la mère. Pour elle, l’avenir est
fermé. Il ne lui reste qu’à partir, retourner seule chez les siens à Bethléem,
laissant ses brus auprès des leurs.
Ruth fait alors le choix
fou, par fidélité au mariage qui l’a faite entrer dans un clan d’Israël, de «
s’attacher » à Noémi pour « revenir » avec elle en Juda. Elle quitte sa terre
et toute sécurité pour devenir une émigrée en terre étrangère. Avec Noémi, Ruth
choisit la pauvreté, la solitude, l’insécurité. « Où tu iras, j’irai […]
ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » (Rt 1, 16). Cet
amour qui va au-delà du requis a un nom en Israël : le hésed (Rt 1,
8), un amour fidèle, gratuit, sans condition, une loyauté qui s’inscrit dans le
concret de la vie et qui est le propre de l’Alliance.
Une étrangère sans statut
À Bethléem, en Juda,
c’est le temps de la moisson. Pour assurer sa survie et celle de Noémi, Ruth
choisit d’aller glaner dans les champs derrière les moissonneurs. Laisser les
grains tombés pour les plus pauvres, veuves, orphelins, étrangers, est une
obligation en Israël. Car la terre appartient à Dieu qui a le souci de ceux qui
n’ont rien. Ruth est bien de ceux-là, mais elle, la Moabite, sait qu’elle est
une étrangère sans statut, une nokria (Rt 2, 10), non protégée par la
Loi, et donc exclue de ce droit comme de tout droit3 . Elle aura à «
trouver grâce » (Rt 2, 2.11). Le récit fait alors intervenir la chance (Rt
2, 3). Ruth arrive dans le champ de Booz, un « homme de valeur » (Rt
2, 1), parent de Noémi. Mais plus que la chance, ce qui va changer le destin de
Ruth, c’est son attachement à sa belle-mère, reconnu par tous. La générosité de
Ruth se fait alors contagieuse. Booz donne, sans compter, au-delà des
prescriptions de la Loi ! Il donne et il accueille : Ruth la Moabite est admise
à la table des moissonneurs, comme un membre de la communauté d’Israël !
Une femme de valeur
Mais la moisson n’a qu’un
temps. Sombre est l’avenir pour la survie des deux veuves et pour le clan près
de s’éteindre. Un espoir subsiste avec le « rachat », car Booz, est un «
racheteur » du clan4. Noémi conçoit alors un plan de séduction ambigu en
incitant Ruth à rejoindre Booz, la nuit venue, après le repas de fin de
moisson. Ruth obéit mais à sa manière. Refusant de piéger Booz, Ruth fait le
choix de la clarté et de l’obéissance à la Loi. À Booz qui la découvre couchée
à ses pieds, elle demande de la prendre pour femme5 « car tu es go’el ».
Elle en appelle à la Loi, à son devoir de go’el, en fidélité à son mari
par-delà la mort. Booz s’émerveille du hésed de Ruth (3,10). Tous la
proclament « femme de valeur » (3,11), titre qui fait d’elle, la
Moabite, l’égale de l’« homme de valeur » qu’est Booz et la rend digne de
l’épouser. Le hésed entraîne le hésed : la fidélité
inventive de Ruth à la Loi amène Booz à endosser le rôle de go’el. Ruth
peut maintenant s’effacer. À Booz d’user de toute son influence et son habileté
pour mener à bien le projet, dans le respect de la Loi et avec l’accord de
tous.
De leur union un enfant
naîtra : Obed. Il sera le grand-père de David (Rt 4, 17).
Ruth la Moabite, qui a
fait siens le peuple et le Dieu d’Israël (Rt 1, 16), est proclamée l’égale de
Rachel et Léa, les matriarches, « qui construisirent à elles deux la
maison d’Israël » (Rt 4, 11). Le récit la compare à Abraham, modèle
du hésed, « tu as quitté ton père, ta mère et le pays de ta parenté » (Rt
2, 11 cf. Gn 12, 1), « que ton salaire soit comblé » (Rt 2, 12 ; cf.
Gn 15, 1). Le salaire d’Abraham sera l’enfant de la promesse, Isaac,
comme le sera Obed pour Ruth. De sa fidélité contagieuse à la Loi, source de
tous ses choix, naît la générosité des choix des autres, devenant source
de salut pour
tous.
Par son hésed, Ruth
la Moabite, l’exclue de la promesse, participe plus que toute autre femme en
Israël, à la réalisation de la promesse, elle, l’ancêtre de David de qui naîtra
le Messie, le Sauveur du monde.
Claire Escaffre,
Bibliste, co-rédactrice de ZeBible
1. Les Moabites sont ennemis d’Israël par leur origine entachée par l’inceste entre Lot et ses filles d’où naîtront Ammon et Moab (Gn 19). « L’Ammonite et le Moabite n’entreront pas dans l’assemblée du Seigneur ; même à la dixième génération, et cela à jamais » Dt 23,4.
2. Les veuves sont dépourvues de statut social leur assurant subsistance, et même méprisées, objet de honte en Israël.
3. Israël a deux mots pour nommer les étrangers : le ger, étranger résident, protégé par la Loi ; le nokri , étranger illégal, sans droits reconnus.
4. Des lois d’Israël cherchent à protéger les terres de chaque clan pour éviter la misère. Deux lois se conjuguent ici : le lévirat, pour perpétuer la descendance masculine et le rachat, go’ellah, pour empêcher que le patrimoine passe à autrui.
5. « Étends sur moi le pan (de ton manteau) » est un signe de
protection et de possession qui équivaut à dire : prends-moi pour femme.
Au retour d’exil, sous Esdras et Néhémie, où une application restrictive de la Loi chasse d’Israël les femmes étrangères avec leurs enfants, le livre de Ruth est subversif. Une étrangère, une Moabite, est donnée comme modèle de fidélité à l’Alliance et à la Loi. Dans chacun de ses choix, Ruth se conforme aux exigences de la Loi alors que rien ne l’y oblige. Mais toujours dans le dépassement de la Loi qu’est l’amour, le hésed.
La tradition juive
validera cette lecture de la Loi en instaurant la lecture du livre de Ruth dans
la liturgie de
Chavouot, la fête de la Loi.
Interior of the former church of St Mark, Low Moor, Bradford, West Yorkshire, England, which was designed by Mallinson and Healey, and completed in 1857. Showing one half of the Ruth and Dorcas window, this one featuring Ruth. It was installed after 1885.
Profile
Old Testament matriarch,
and the subject of the Old Testament Book of Ruth. Born to a pagan family,
she married a
Jewish man. Widowed,
she was facing starvation when her mother-in-law, Naomi, urged her to return to
her own people. But Ruth declared that the people of God were now her people,
their God her God, and she returned to Israel. She married Boaz, and became
a mother.
Her great-grandson was King David, and further down the family tree was Jesus.
Name
Meaning
the compassionate,
beautiful friend (hebrew)
woman gleaning
a well-harvested field of grain
Additional
Information
My
Bible History, by Bishop Louis LaRavoire Morrow
Mother Stories from the
Bible
books
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Dictionary of Patron
Saints’ Names
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Book of Ruth, New Amercian
Bible
audio
Book of Ruth, King James Version – dramatic
multi-voiced reading
video
websites
in nederlandse
Readings
Do not ask me to abandon
or forsake you! for wherever you go I will go, wherever you lodge I will lodge,
your people shall be my people, and your God my God. – Ruth 1:16, NAB
MLA
Citation
“Ruth the
Matriarch“. CatholicSaints.Info. 18 March 2021. Web. 4 October 2025.
<https://catholicsaints.info/ruth-the-matriarch/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/ruth-the-matriarch/
Article
One of the
proto-canonical writings of the Old Testament, containing a beautifully written
story of a family of Bethlehem in the time of the Judges. Elimelech, under the
pressure of famine, left Bethlehem with his wife Noemi and his two sons, to
settle in the land of Moab. The sons there married Moabite women, but died without
children. After the death of her husband and her sons, Noemi returned to
Bethlehem accompanied by Ruth, one of her daughters-in-law, whose filial
devotion is expressed in most touching terms (Ruth 1:16). At Bethlehem Ruth
married Booz, a relative of Elimelech. The marriage was not strictly a levirate
marriage, such as is legislated about in Deuteronomy 25. Booz and Ruth were
ancestors of David (Matthew 1), of whom a genealogy is given at the end of the
book. The purpose of the book was doubtless to preserve an edifying story
relating to the origins of the great king, David, not to recommend levirate
marriage nor to combat the rigor of Esdras and Nehemias in regard to marriage
with foreigners. The example of filial piety and its reward is particularly striking.
As regards the date of composition, the first verse makes it evident that it
was written after the times of the Judges; and the genealogy comes down to the
time of David. Father Paul Jouon, S.J., judges, chiefly from the language of
the book, that it dates from after the Exile.
MLA
Citation
“Book of Ruth”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
9 December 2018. Web. 4 October 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-ruth/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-ruth/
Book of Ruth
One of the
proto-canonical writings of the Old Testament, which
derives its name from the heroine of its exquisitely beautiful story.
Contents
The incidents related in
the first part of the Book of Ruth (i-iv, 17) are briefly as follows. In the
time of the judges, a famine arose in the land of Israel, in consequence
of which Elimelech with Noemi and their two sons emigrated from
Bethlehem of Juda to the land of Moab. After Elimelech's
death Mahalon and Chelion, his two sons, married Moabite wives, and
not long after died without children. Noemi, deprived now of her husband and
children, left Moab for
Bethlehem. On her journey thither she dissuaded her daughters-in-law from going
with her. One of them, however, named Ruth, accompanied Noemi to Bethlehem. The
barley harvest had just begun and Ruth, to relieve Noemi's and her own poverty,
went to glean in the field of Booz, a rich man of the place. She met with the
greatest kindness, and following Noemi's advice, she made known to Booz, as the
near kinsman of Elimelech, her claim to marriage. After a nearer kinsman had
solemnly renounced his prior right, Booz married Ruth who bore him Obed, the
grandfather of David.
The second part of the book (iv, 18-22) consists in a brief genealogy which
connects the line of David through
Booz with Phares, one of the sons of Juda.
Place in the canon
In the series of the
sacred writings of the Old Testament, the short
Book of Ruth occupies two different principal places. The Septuagint, the Vulgate, and the English
Versions give it immediately after the Book of Judges. The
Hebrew Bible, on the contrary, reckons it among the Hagiographa or third chief
part of the Old
Testament. Of these two places, the latter is most likely the original one.
It is attested to by all the data of Jewish tradition, namely, the oldest
enumeration of the Hagiographa in the Talmudic treatise "Baba
Bathra", all the Hebrew manuscripts whether
Spanish or German, the printed editions of the Hebrew Bible, and the testimony
of St. Jerome in
his Preface to the Book of Daniel, according to which eleven books are included
by the Hebrews in the Hagiographa. The presence of the Book of Ruth after that
of Judges in the Septuagint,
whence it passed into the Vulgate and the
English Versions, is easily explained by the systematic arrangement of the
historical books of the Old Testament in
that ancient Greek Version. As the episode of Ruth is connected with the period
of the judges by its opening words "in the days. . .when the judges
ruled", its narrative was made to follow the Book of Judges as a
sort of complement to it. The same place assigned to it in the lists of St. Melito, Origen, St. Jerome (Prol.
Galeatus), is traceable to the arrangement of the inspired writings of
the Old Testament in
the Septuagint,
inasmuch as these lists bespeak in various ways the influence of the
nomenclature and grouping of the sacred books in that Version, and consequently
should not be regarded as conforming strictly to the arrangement of those books
in the Hebrew Canon. It has indeed been asserted that the Book of Ruth is
really a third appendix to the Book of Judges and
was, therefore, originally placed in immediate connection with the two
narratives which are even now appended to this latter book (Judges 17-18; 19-21); but this view is
not probable owing to the differences between these two works with respect to
style, tone, subject, etc.
Purpose
As the precise object of
the Book of Ruth is not expressly given either in the book itself or in
authentic tradition, scholars are greatly at variance concerning it. According
to many, who lay special stress on the genealogy of David in the second
part of the book, the chief aim of the author is to throw light upon the origin
of David, the
great King of Israel and
royal ancestor of the Messias.
Had this, however, been the main purpose of the writer, it seems that he should
have given it greater prominence in his work. Besides, the genealogy at the
close of the book is but loosely connected with the preceding contents, so it
is not improbably an appendix added to that book by a later hand. According to
others, the principal aim of the author was to narrate how, in opposition to Deuteronomy 23:3,
which forbids the reception of Moabites into Yahweh's assembly,
the Moabitess Ruth was incorporated with Yahweh's people,
and eventually became the ancestress of the founder of the Hebrew monarchy. But
this second opinion is hardly more probable than the foregoing. Had the Book of
Ruth been written in such full and distinct view of the Deuteronomic
prohibition as is affirmed by the second opinion, it is most likely that its
author would have placed a direct reference to that legislative enactment on Noemi's
lips when she endeavoured to dissuade her daughters-in-law from accompanying
her to Juda, or particularly when she received from Ruth the protestation that
henceforth Noemi's God would
be her God.
Several recent scholars have regarded this short book as a kind of protest
against Nehemias's and Esdras's efforts to suppress intermarriage with women of foreign
birth. But this is plainly an inference not from the contents of the book, but
from an assumed late date for its composition, an inference therefore no less
uncertain than that date itself.
Others finally, and indeed with greater probability, have maintained that the
author's chief purpose was to tell an edifying story as an example to his own
age and an interesting sketch of the past, effecting this by recording the
exemplary conduct of his various personages who act as simple, kindly,
God-fearing people ought to act in Israel.
Historical character
The charming Book of Ruth
is no mere "idyll" or "poetical fiction". It is plain that
the Jews of
old regarded its contents as historical, since they included its narrative in
the Septuagint within
the prophetic histories (Josue- Kings). The fact that Josephus in framing
his account of the Jewish Antiquities utilizes the data of the Book of Ruth in
exactly the same manner as he does those of the historical books of the Old Testament shows
that this inspired writing was then considered as no mere fiction. Again, the
mention by St. Matthew of several personages of the episode of Ruth (Booz,
Ruth, Obed), among the actual ancestors of Christ (Matthew 1:5), points
in the same direction. Intrinsic data agree with these testimonies of ancient
tradition. The book records the intermarriage of an Israelite with a
Moabitess, which shows that its narrative does not belong to the region of the
poetical. The historical character of the work is also confirmed by the friendly
intercourse between David and
the King of Moab which
is described in 1
Samuel 22:3-4; by the writer's distinct reference to a Jewish custom as
obsolete (Ruth 4:7),
etc.
In view of this
concordant, extrinsic and intrinsic, evidence, little importance is attached by
scholars generally to the grounds which certain critics have put forth to
disprove the historical character of the Book of Ruth. It is rightly felt, for
instance, that the symbolical meaning of the names of several persons in the
narrative (Noemi, Mahalon, Chelion) is not a conclusive argument that they have
been fictitiously accommodated to the characters in the episode, and more than
the similar symbolical meaning of the proper names of well known and full
historical personages mentioned in Israel's annals
(Saul, David,
Samuel, etc.). It is rightly felt likewise that the striking appropriateness of
the words put on the lips of certain personages to the general purpose of
edification apparent in the Book of Ruth does not necessarily disprove the
historical character of the work, since this is also noticeable in other books
of Holy Writ which are
undoubtedly historical. Finally, it is readily seen that however great the
contrast may appear between the general tone of simplicity, repose, purity,
etc., of the characters delineated in the episode of Ruth, and the opposite
features of the figures which are drawn in the Book of Judges, both
writings describe actual events in one and the same period of Jewish history;
for all we know,
the beautiful scenes of domestic life connected in the Book of Ruth with the
period of the judges may have truly occurred during the long intervals of peace
which are repeatedly mentioned in the Book of Judges.
Author and date of
composition
The Book of Ruth is
anonymous, for the name which it bears as its title has never been regarded
otherwise than that of the chief actor in the events recorded. In an ancient
Beraitha to the Talmudic treatise "Baba Bathra" (Babylonian Talmud,
c. i), it is definitely stated that "Samuel wrote his book, Judges, and
Ruth"; but this ascription of Ruth to Samuel is groundless and hence
almost universally rejected at the present day. The name of the author of the
book of Ruth is unknown, and so is also the precise date of its composition.
The work, however, was most likely written before the Babylonian exile.
On the one hand, there is nothing in its contents that would compel one to
bring down its origin to a later date; and, on the other hand, the comparative
purity of its style stamps it as a pre-exilic composition. The numerous critics
who hold a different view overrate the importance of its isolated Aramaisms
which are best accounted for by the use of a spoken patois plainly independent
of the actual developments of literary Hebrew. They also make too much of the
place occupied by the Book of Ruth among the Hagiographa, for, as can be easily
realized, the admission of a writing into this third division of the Hebrew
Canon is not necessarily contemporary with its origin. But, while the internal
data supplied by the Book of Ruth thus point to its pre-exilic origin, they
remain indecisive with regard to the precise date to which its composition
should be referred, as clearly appears from the conflicting inferences which
have been drawn from them by recent Catholic scholars.
Sources
Commentaries.--Catholic:
CLAIR (Paris, 1878); VON HUMMELAUER (Paris, 1888); FILLION (Paris, 1889);
VIGOUROUX (Paris, 1901); CRAMPONI. Protestant: WRIGHT (London, 1864); KEIL
(Leipzig, 1874): BERTHEAU (Leipzig, 1883); OETTLE (Nordlingen, 1889); BERTHOLET
(Freiburg, 1898); NOWACK (Goettingen, 1902).
Gigot,
Francis. "Book of Ruth." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 13. New York: Robert Appleton
Company, 1912. <http://www.newadvent.org/cathen/13276a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Thomas M. Barrett. Dedicated to
Ruth Peterson.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. February 1, 1912. Remy Lafort, D.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/13276a.htm
RUTH
Ruth is a family
story. The family is struck by tragedy when the father (Elimelech)
and his two sons (Mahlon and Kilion) die, leaving behind three widows (Naomi,
Ruth and Orpah). In the Ancient Near East, women were economically
dependent on the men in their families. Thus Ruth and Orpah can
return to their parents' homes for security, but Naomi is
abandoned. Orpah decides to go to her parents, but Ruth decides to
go with Naomi despite her desperate situation. The pair leaves
Ruth's native Moab to go to Bethlehem where Naomi is
originally from.
Ruth's decision is all
the more remarkable because she is a Gentile while Naomi is an
Israelite. Ruth not only forsakes her homeland and her family, but
her religion as well (1:16). Her whole-hearted devotion is
subsequently rewarded in the story. Upon their return
to Bethlehem, Naomi asks that her name be changed from Naomi, which means
"pleasant," to Mara, which means "bitter," because of the
suffering she has endured (1:20).
As soon as they get
settled in Bethlehem, Ruth seeks work to provide for their
needs. She goes to glean in the fields and happens to work in the
field of Boaz (2:3). Gleaning is the process of picking up leftover
grain by hand after the initial harvest is completed using scythes. Once
Boaz finds out who Ruth is, he is impressed by her faithfulness to Naomi and so
invites her to keep coming to his field to glean (2:8). This
invitation is an act of great generosity because Boaz's grain is his own
income. Boaz even allows Ruth to eat the food provided for the
harvesters at mid-day. She stays gleaning in Boaz's field for the
whole harvest season (2:23).
After the harvest is
over, Naomi tells Ruth to go to Boaz at night where he will be threshing
grain. Threshing is the process of separating kernels of grain from
their outer husks. Naomi wants Ruth to find a husband so that both
of them will be kept from poverty. In ancient Israel, there was
a practice called levirate marriage. According to this Mosaic
practice, if a married man died without children, his closest male relative was
required to marry his widow and raise up heirs. Since Elimelech and
his sons all died without heirs, Ruth's new husband would gain their
property. Yet Ruth's children would legally be the heirs of Mahlon not
of her new husband.
Ruth asks Boaz to marry
her and provide for her and Naomi (3:9). Boaz wants to marry her,
but there is another relative who is closer and has the legal right to marry
Ruth (3:12). This other relative is not named in the book. Boaz
offers Elimelech's property to him, which he accepts (4:4). Then
Boaz informs the relative that in order to get the property he must marry Ruth,
which the relative does not want to do. He gives up his right to
Boaz (4:6). Boaz then marries Ruth and the two become the great-grandparents
of David, the king of Israel. The book ends with David's genealogy, which
is an essential part of the story (4:18-22). The genealogy connects
the faithful Ruth with the faithful king. It relates the story to
the present time of the original readers.
The book illustrates the
Lord's faithfulness to those who love him like Naomi and Ruth. It
also shows that God had mercy on the Gentiles, like Ruth, even during Old
Testament times. It foreshadows the gift of salvation to all the Gentiles
which Jesus brings. When people are faithful to the Lord, he is
faithful in return.
By Mark Giszczak
SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/resource/56256/ruth
My
Bible History, OT 43 – The Faithfulness of Ruth
Once, when the Judges
were ruling Israel, there was a famine. A certain man from the tribe of Juda
therefore took his wife and two sons, and went to live in the land of Moab.
This man died there.
Ater several years, the
two sons married women of Moab, named Orpha and Ruth. When about ten more years
had passed, the two sons also died. Their mother, Noemi, was left alone with
her sons’ wives.
Noemi decided to return
to her people in Israel. She said to her daughters-in-law, “Go back to the
house of your fathers. May God give you peace and happiness.”
Orpha and Ruth wept, and
wanted to follow Noemi, but she said, “Go back, my daughters.” She then kissed
them good-bye.
So Orpha left Noemi. But
Ruth clung to her and would not leave her. She said, “Do not ask me to leave
you, to be separated from you. For wherever you go, there will I go. Wherever
you live, there I too will live. Your people shall be my people, and your God
my God. Wherever you die, there I shall die and be buried. Nothing will part me
from you.”
Noemi was happy to see
Ruth so faithful. She let her go along with her to the old home in Bethlehem of
Judea.
Noemi and Ruth arrived in
Bethlehem at the beginning of the harvest. Ruth asked permission of Noemi to
pick up grain after reapers. She went to the field of Booz, a rich relative of
Noemi’s husband.
When Booz saw Ruth, he
said to his workers, “Let her gather as much as she can. Leave some of your
grain on the field so that she may gather more, and do not disurb her.”
Ruth worked in the field
of Booz every day until evening to the end of the harvest. She did not go to
another field because Booz was kind to her. She gathered after the reapers all
day, beat out the grain, then went home and gave it to Noemi.
Later on, Ruth married
Booz, and had a son. This son was named Obed. He became the father of Iesse,
who was the father of David the King.
– text and image
from My Bible History by Bishop Louis
LaRavoire Morrow, 1934
SOURCE : https://catholicsaints.info/my-bible-history-ot-43-the-faithfulness-of-ruth/
Mother
Stories from the Bible – Ruth and Naomi
Naomi was the wife of a
Jewish man named Elimelech, who left his own city of Bethlehem to go into the
land of Moab, because there was a famine in Canaan. Some time afterwards he died,
leaving Naomi a widow with two sons, all dwellers in a strange land. Her sons
married two young women belonging to Moab, whose names were Orpah and Ruth.
After living there about ten years Naomi’s sons died also, leaving Orpah and
Ruth widows, along with their widowed mother-in-law. Then Naomi determined to
return to her own land. Orpah and Ruth accompanied Naomi some distance on her
journey; then she bade them to leave her, telling each to go back to her
mother’s house in Moab, while she would pursue her way alone to the land of
Judah. They were unwilling to do so, saying they would go with her to her land
and people; but she urged them to depart, assuring them that they would gain
nothing by leaving their own country to accompany her, and that they had better
return to their own homes. Then the story informs us – you will find it in the
Bible, in the Book of Ruth – that Orpah kissed her mother-in-law and departed;
but Ruth clave unto her, saying, “Whither thou goest, I will go; and where thou
lodgest, I will lodge; thy people shall be my people, and thy God my God; where
thou diest, will I die, and there will I be buried: the Lord do so to me and
more also, if ought but death part thee and me.”
So Ruth refused to leave
her mother-in-law, and journeyed with her until they reached Canaan. Then they
both dwelt in the city of Bethlehem, in the land of Judah, where we shall meet
with them again.
– from Mother
Stories from the Bible
SOURCE : https://catholicsaints.info/mother-stories-from-the-bible-ruth-and-naomi/
Mother
Stories from the Bible – Boaz and Ruth
When Naomi returned to
Bethlehem she was poor. The poor were allowed at harvest time to follow the
reapers; gleaning or gathering up the stray ears of corn. One day, Ruth
obtained permission from her mother-in-law to go gleaning, and went to glean in
the field of a rich man named Boaz, who happened to be a kinsman, or relative
of Elimelech. But Ruth did not know of this relationship.
Boaz saw Ruth gleaning,
and asked one of his servants who she was. The servant replied, “It is the
Moabitish damsel that came back with Naomi out of the country of Moab.” Then
Boaz spoke kindly to Ruth, telling her not to go to any other field to glean,
but to stay with his maidens and glean in his field. She fell on her face
before him and bowed herself to the ground, and asked, “Why have I found grace
in thine eyes, that thou shouldest take knowledge of me, seeing I am a
stranger?” Boaz was pleased with her because of her kindness to Naomi, so he
replied, “It hath fully been showed me all that thou hast done unto thy
mother-in-law since the death of thine husband.” He also bade her to eat and
drink with his servants, and told his reapers to let some handfuls of grain
fall on purpose for her. So Ruth gleaned that day quite a large quantity of
barley, which she took home to Naomi. Then she learned that Boaz was her
kinsman.
She continued gleaning
until the end of harvest; and afterwards became the wife of Boaz and
grandmother of Jesse, the father of David. Jesus Christ descended from David;
so we see what high honour was bestowed upon Ruth for her kindness to her
mother-in-law.
– from Mother
Stories from the Bible
SOURCE : https://catholicsaints.info/mother-stories-from-the-bible-boaz-and-ruth/
Ruth
Festa: Personaggi biblici
Bisnonna di Davide, nuora
di Noemi, lasciò il proprio nome legato a un libro della Bibbia.
La scorsa settimana avevamo introdotto il nostro lettore nell'antifemminismo che pervade alcune pagine bibliche e che, come per i testi "violenti", è il segno di una Rivelazione divina non astratta, ma incarnata nei limiti e nelle catene della storia dalle quali vorrebbe lentamente liberarci. In questo mese - che ha al centro la solennità dell'Assunzione di Maria, cioè una figura femminile concreta ("corpo e anima"), ma gloriosa - vorremmo però mostrare come in realtà nello stesso Antico Testamento brillino personaggi femminili straordinari sia per umanità sia per spiritualità (già, mesi fa, presentammo la "profetessa e giudice" Debora).
Cominceremo con la vicenda di una straniera entrata nella comunità. di Israele così intimamente da divenire antenata di Davide e dello stesso Gesù (Matteo 1,1-6): è Rut del popolo di Moab, in Transgiordania. Il libretto che ne narra la vicenda è un gioiello letterario,steso in un ebraico perfetto e raffinato, "un poema di pace biblica, patriarcale, notturna", come diceva lo scrittore francese Victor Hugo, che su un versetto del testo biblico (3,7) aveva costruito nel 1859 un poema in 22 quartine (tante quante sono le lettere dell'alfabeto ebraico), intitolato Booz endormi.
La scena, infatti, più emozionante è appunto quella in cui Rut si accosta al suo futuro sposo Booz, addormentato sull'aia dove si era celebrata la festa della mietitura dell'orzo... "Verso mezzanotte quell'uomo si svegliò, con un brivido, si guardò attorno ed ecco una donna gli giaceva ai piedi. Le disse: chi sei? Rispose: sono Rut, tua serva; stendi il lembo del tuo mantello sulla tua serva, perché tu hai il diritto del riscatto" (3,8-9). Per comprendere la scena bisogna risalire alla storia originaria di questa donna.
Essa - il cui nome significa "amica, compagna" - aveva sposato il figlio di un ebreo di Betlemme, emigrato a Moab in cerca di lavoro con sua moglie Noemi (((graziosa", "dolcezza mia") e due figli. Alla morte del marito, Rut aveva deciso di seguire sua suocera Noemi, anch'essa vedova, che ritornava a Betlemme dicendole: "il tuo popolo sarà il mio popolo, il tuo Dio sarà il mio Dio; dove tu morrai, morrò anch'io e là sarò sepolta" (1,17). A Betlemme, ove le due donne vivono in miseria spigolando nei campi, risiede però un ricco proprietario terriero, Booz appunto, che è parente prossimo del marito defunto di Rut.
Ora, per la legge ebraica detta del levirato, egli avrebbe il dovere del "riscatto", cioè del prendere in moglie la vedova del parente. Ma un ostacolo si frappone: c'è un parente più "prossimo" a cui spetta questo diritto. Booz lo farà rinunziare formalmente e, così, in quella notte sarà Rut stessa a prendere l'iniziativa per il matrimonio. Quel matrimonio da cui si originerà la dinastia davidica. Ma il libretto di Rut è meraviglioso soprattutto perché è pervaso dalla tenerezza dei sentimenti d'amore e anche perché la narrazione è tutta immersa nella serenità e nella nostalgia di un "piccolo mondo antico", sullo sfondo semplice e pittoresco della vita della campagna e dei villaggi.
Autore: Gianfranco Ravasi
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/92560
RUT
di Giuseppe
Ricciotti
Enciclopedia Italiana
(1936)
RUT (ebraico Rūth; i
Settanta ‛Ρουϑ; la Volgata Ruth)
Donna moabita presa in
moglie da Mahalon, dopo la cui morte seguì la suocera Noemi a Betlemme, dove fu
sposata da Booz. La conoscenza con Booz avvenne in uno sfondo d'idillio
campestre, ma il matrimonio fu compiuto in forza della legge del levirato (v.).
Giunta R. con Noemi a Betlemme e trovandosi ambedue in miseria, R. va a
spigolare nel campo del facoltoso Booz, che la tratta con benevolenza, anche
per compensarla della bontà da lei usata verso Noemi; la sera R. è informata da
Noemi che Booz è loro parente, e quindi in virtù del levirato spetterebbe a lui
prendere R. in moglie per suscitare una discendenza al defunto marito di lei:
in conformità a tale usanza, Noemi consiglia R. ad agire in maniera che Booz si
rammenti della sua parentale incombenza, prendendo in considerazione il
matrimonio con R. La notte seguente R. si reca sull'aia, dove dormiva Booz, e
si regola secondo i consigli della suocera. Booz accetta favorevolmente la
proposta, e poco dopo, adempiute le formalità del levirato, sposa R. Dal
matrimonio nacque Obed, che fu padre di Isai (o Jesse), che a sua volta fu
padre di David.
Il Libro. - Il libro
di Rut, che narra la su riferita storia, è fra i più caratteristici della
Bibbia: di carattere idillico, secondo l'argomento, e soffuso di semplicità e
grazia pastorale, ha molte e preziose particolarità storiche sulla vita
agricola degli antichi Ebrei e sulle loro costumanze parentali.
Il libro, nelle versioni
dei Settanta e della Volgata (e probabilmente anche nella disposizione seguita
da Giuseppe Flavio), viene subito dopo il libro dei Giudici; ma nel canone
ebraico è classificato fra gli Agiografi (v. bibbia, p. 882) e
precisamente in quel gruppetto di libri più piccoli chiamato dei "Cinque
Rotoli": nelle odierne Bibbie ebraiche occupa ivi il secondo posto,
essendo esso letto nelle sinagoghe in occasione della festa delle Settimane
(Pentecoste), che è la seconda delle cinque feste a cui sono rispettivamente
destinati i Cinque Rotoli; ma in antichi manoscritti spagnoli occupa anche il
primo posto. La collocazione datagli dai Settanta e dalla Volgata è dovuta
senza dubbio al suo argomento, che fin dalle prime parole (cfr. Rut, I, 1)
è fissato ai tempi dei Giudici: perciò il libretto fu posto immediatamente
appresso al libro dei Giudici. Questa collocazione è certo molto antica,
poiché, oltre alla testimonianza dei manoscritti dei Settanta, ha in suo favore
quella di Origene (in Eusebio, Hist. Eccl., VI, 25; cfr. quella di
Melitone di Sardi, ibid., IV, 26), di Atanasio (Epist. fest., 39), di
Girolamo (Prolog. galeat.), ecc.
L'autore del libro è
sconosciuto; la sua attribuzione a Samuele che si ritrova nel Talmūd (Baba
Bathra, 14 b) ed è accettata da alcuni cattolici moderni, non è che una
congettura desunta dall'epoca a cui si riporta l'argomento del libro, e certo
non basata su una vera tradizione storica. Anzi ha contro di sé espliciti
accenni del libro stesso: ad es., se in Rut, I, 1, si parla dei
"tempi in cui giudicavano i Giudici", e se in IV, 7, trattandosi
delle formalità legali del levirato, si afferma che "ciò [si costumava]
anticamente in Israele", ciò mostra che l'epoca dei Giudici - e quindi di
Samuele - doveva essere tramontata da parecchio tempo, quando fu scritto il
libretto; come pure, concludendosi il libretto con la menzione di David (IV,
22), è chiaro che esso fu scritto dopo l'avvento di lui. Né si può supporre che
questa finale sia un'aggiunta posteriore. Essa è invece la chiave di vòlta
dell'intera composizione, giacché lo scopo della narrazione è appunto quello di
presentare la genealogia del glorioso re ed esaltare la sua dinastia: la quale,
se discendeva per parte di donna dagli alienigeni Moabiti, era degna di essere
considerata come perfettamente israelita, poiché quella donna con la sua
generosità sagace aveva meritato l'incorporazione nella nazione privilegiata di
Jahvè. Fissare una più precisa data all'origine del libro - dopo l'avvento di
David - è cosa problematica. Gli argomenti infatti, che si possono desumere dal
materiale linguistico non sarebbero per sé stessi decisivi; oggi tuttavia
s'inclina generalmente verso una data posteriore all'esilio di Babilonia, oltre
che per considerazioni d'indole generale, anche perché le usanze di matrimonio
leviratico descritte in Rut, IV, sembrano presentate come costumanze
antiche, cadute ormai in disuso.
Bibl.: Molto
spesso Rut è commentato dai moderni insieme col libro
dei Giudici; per cui v. giudici. Inoltre: A.
Bertholet, R. (nel Kurzer Hand-Kommentar zum A. T. del
Marti), Friburgo in B. 1898; S. Cox, The book of R., Londra 1910; R. H. I.
Steuart, The book of R., ivi 1912; P. Jouön, Ruth. Commentaire philol.
et exégét., Roma 1924; W. Dederichs, Im Gefolge der Moabiten R.,
Hildesheim 1926; H. J. Grimmelsman, The book of R., Chicago 1931.
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Antonio Cortina Farinós (1841–1890),
Ruth,
174.3 x 91, Museu de Belles Arts de València,
Inv. Gral. 2118
Ruth van Bethlehem,
Israël; oma van David; † ca 1050(?)
Feest 1 september.
Ruth is een schoondochter
van Noömi. Noömi was oorspronkelijk afkomstig uit Bethlehem. Maar die plaats
deed zijn naam 'Broodhuis' geen eer aan: er brak hongersnood uit en zij vluchtte
naar het buitenland, Moab. Daar kreeg zij een man en twee zonen, die elk weer
trouwden met Moabitische meisjes, Orpa en Ruth. Uiteindelijk stierven haar man
en zonen en bleef zij met die vreemde schoondochters achter. Zij besloot naar
huis terug te keren en raadde haar schoondochters aan hetzelfde te doen. Orpa
volgde haar raad op, maar Ruth wenste niet van haar zijde te wijken. En zo
kwamen daar twee straatarme vrouwen in Bethlehem aan, die moesten leven van wat
de arenlezers bij het maaien van de oogst op het veld achterlieten.
Bij het aren rapen kwam
Ruth ook terecht op het land van Boaz, een rijk man uit de familie van
Elimelek. Toen deze zijn werklui kwam inspecteren, viel zijn oog op de jonge
vrouw. Hij informeerde naar haar, hoorde van de kommervolle omstandigheden
waarin zij moest leven en gaf zijn maaiers de opdracht extra veel voor haar te
laten liggen. Bovendien nodigde hij haar uit mee te eten met zijn knechten. Zo
kwam zij 's avonds met een overvloed aan eten bij haar schoonmoeder terug. Deze
hoorde dat het Boaz was die haar had geholpen, en zij herinnerde zich dat hij
in de verte familie was. Hij had dus 'familieverplichtingen' bij Ruth, want ook
Noömi's zonen stamden uit de familie van Elimelek.
Deze
familieverplichtingen traden in werking zodra een getrouwde vrouw in de familie
weduwe werd zonder dat haar man kinderen bij haar had verwekt. Kinderloosheid
was een schande. Men geloofde dat God zo'n vrouw ergens voor strafte. Kinderen
waren de oude-dagsvoorziening voor de moeder. Bovendien leefde in de harten van
het Joodse volk de verwachting dat ooit uit hen de Messias geboren zou worden.
Wie kinderloos bleef, had geen deel aan die beloftevolle verwachting. Daarom
moest de naaste mannelijke verwant - meestal een broer van de overleden man, maar
als die er niet was een verder familielid - bij zo'n weduwe namens de
overledene een kind verwekken. Dat waren de 'familieverplichtingen'.
Boaz had dus
familieverplichtingen. Nu hij zo geïnteresseerd bleek in Ruth, maakte Noömi
haar daarop attent. Zij gaf haar schoondochter de raad om op bescheiden en
vriendelijke wijze Boaz' aandacht te trekken en hem erop te wijzen dat hij
familieverplichtingen bij haar had. Boaz bleek gevoelig voor Ruths toenadering,
gaf haar weer een ruime hoeveelheid voedsel mee en beloofde zijn
verantwoordelijkheid op zich te nemen. En zoals wij naar de notaris zouden gaan
om daar alles in officiële contracten vast te laten leggen, zo ging Boaz naar
de stadspoort waar in die tijd door de zogeheten 'oudsten' rechtszitting werd
gehouden. Hij maakte de zaak aanhangig, en toen alles beklonken en geregeld
was, riepen de oudsten: "Wij zijn getuigen! Moge JHWH de vrouw die uw huis
binnentreedt, net zo vruchtbaar maken als de vrouwen van onze vader Jakob, die
twaalf zonen had."
En het bijbelverhaal van
Ruth besluit: 'Zo nam Boaz Ruth tot vrouw en had gemeenschap met haar. Door
JHWH's gunst werd zij zwanger en baarde een zoon.' Noömi, de oma, nam het kind
op haar schoot en verzorgde het. Het kind kreeg de naam Obed (= 'dienaar'). Hij
zou de vader worden van Isai (Jesse), de vader van David.
[Dries van den Akker s.j./2007.08.05]
© A. van den Akker
s.j. / A.W. Gerritsen
SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/09/01/09-01-01--1050-ruh.php