dimanche 12 mars 2023

Saint POL de LÉON (PAUL AURÉLIEN, PAULUS AURELIANUS), abbé, évêque et confesseur

 

Saint Paul-Aurélien. Procession des saints de Bretagne. Diocèse de Léon. Déambulatoire de la métropole Saint-Pierre de Rennes (35)

Saint Pol de Léon

Abbé dans le Finistère - évêque et confesseur (+ 573)

Paul Aurélien (Paulus Aurelianus).

Originaire de Grande-Bretagne, il vécut la vie érémitique dès l'âge de quinze ans. Ordonné prêtre par l'évêque de Winchester à vingt-deux ans, il est appelé auprès du roi, mais il préfère traverser la Manche, espérant reprendre sa vie de solitaire. Le comte de Léon le voulait comme évêque. Il l'envoya donc à Paris où il fut consacré dans la cathédrale. Il donna à son diocèse une vive impulsion. Mais, sur le tard, il voulut revenir à sa vie d'ermite et c'est dans l'île de Batz qu'il rendit son âme à Dieu.

Saint Paul Aurélien, communément appelé saint Pol de Léon, est du nombre des sept fondateurs d'évêchés bretons... Saint Paul Aurélien - diocèse de Quimper et Léon

(pèlerinage du Tro Breizh)

Au pays de Léon en Bretagne Armorique, au VIe siècle, saint Paul Aurélien, premier évêque de la cité.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/795/Saint-Pol-de-Leon.html

Chapelle Saint Pol, Brignogan-Plages


Chapelle Saint Pol, Brignogan-Plages


Saint Paul Aurélien

Fété le 12 mars

Saint Paul Aurélien, communément appelé saint Pol de Léon, est du nombre des sept fondateurs d’évêchés bretons. Il naquit au Pays de Galles vers 480, où il fut condisciple de Gildas et de Samson à l’école monastique d’Ildut. Avec douze compagnons il traversa le Cornwall et gagna l’Armorique : il débarqua à Ouessant. De là, il vint sur le continent, probablement à Lampaul-Plouarzel, séjourna à Lampaul-Ploudalmézeau, puis se dirigea vers le castel de Léon. Le comte Withur lui donna un évangéliaire et une cloche, la forteresse gallo-romaine en ruines et l’Ile de Batz. Pol établit deux monastères, l’un dans l’île, l’autre dans le Castel. C’est sur l’injonction de Childebert qu’il reçut l’épiscopat : l’oppidum du Castel devint le centre de son apostolat. Evêque préférant la vie érémitique, il laissa la ville épiscopale à saint Jaoua. Il reprit plus tard la charge épiscopale, puis nomma pour lui succéder un autre de ses disciples : Kétoméren. Il put alors se retirer dans son monastère de l’Ile de Batz, où il mourut très âgé. Son attribut iconographique est le dragon, en souvenir du dragon dont il aurait délivré l’Ile de Batz, symbole du « dragon invisible » qu’il avait chassé du pays.

Sant Paol Aurelian, anvet aliesoc’h Pol a Leon, a zo unan euz ar zeiz eskob o-deus diazezet eskoptiou Breiz. Ganet eo bet e Bro-Gembre wardro ar bloavez 480. E studi a reas asamblez gand Gweltaz ha Samson e skol sant Iltud. Gand daouzeg kompagnun e treuzas Kerne-Veur hag e teuas da Vro-Arvorig. Dilestra a reas war Enez Eusa. Goudeze e teuas d’an douar braz. Ar Hont Withur a roas dezan eun aviel hag eur c’hloc’h, ar c’hastell roman hag Enez-Vaz.

Paol a zavas daou vanati, unan war an enezenn, egile er C’hastell. Evid senti ouz Childebert eo e teuas da veza eskob. War skeuden sant Paol e weler eun aerouant (dragon) ouz e dreid. Skarzet e-nefe an enezenn euz an aerouant, skeudenn ar c’hredennou faoz e-noa mouget er vro.

Dix-sept édifices lui ont été consacrés, presque tous en Léon. Si l’église Saint-Pol de Batz est en ruines, par contre, six autres paroisses restent fidèles à son patronage : l’église cathédrale de Saint-Pol de Léon, les églises de Lampaul-Guimiliau, Lampaul-Plouarzel, Lampaul-Ploudalmézeau, Lampaul à Ouessant et Tréglonaou. Des chapelles dédiées à saint Paul subsistent encore à Brignogan, Garlan, Plouguerneau. Ont disparu les chapelles de Le Drennec, Le Faou, Guimaëc, Plougonvelin. En Cornwall, la paroisse de Paul, à l’extrême ouest de la péninsule, est dédiée à saint Pol depuis le 10e siècle. Son nom est comparable à celui de Paule, paroisse de haute Cornouaille, dédiée elle aussi à saint Pol.

SOURCE : https://www.diocese-quimper.fr/les-saints/saint-paul-aurelien/

Statue de Saint-Paul-Aurélien au trumeau du portail occidental de la cathédrale Saint-Paul-Aurélien de Saint-Pol-de-Léon (29).

Paul Aurélien, ou Pol de Léon

En latin Paulinus Aurelianus, en breton Paol Aorelian, est un saint breton et le premier évêque de la ville de Saint-Pol-de-Léon et du pays du Léon au VIe siècle.

C'est un des Sept saints fondateurs de la Bretagne continentale. La ville de Saint-Pol-de-Léon est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé aujourd'hui « Tro Breizh » (Tour de Bretagne)

Il semble que la ville ait porté le nom de Legio ou Occismor à l'époque gallo-romaine parce qu'une légion romaine y était basée. Le nom latin a été donné à toute la région qui est maintenant le Léon. Elle fut longtemps le siège d'un évêché aujourd'hui rattaché à celui de Quimper.

Le Minihi Paul faisait partie de l'évêché de Léon et en était son chef-lieu. Il se composait de sept paroisses :

Le Crucifix de la ville ou le Crucifix devant le Trésor

Le Crucifix devant le coeur ou Notre Dame de Cahel

Saint Jean Baptiste

Toussaint et sa trève Roscoff

Saint Pierre et sa trève Santec

Le Crucifix des champs

Saint Jean l'Evangéliste ou Trégondern

Ces sept paroisses furent réunies en une seule par un décret de l'évêque du 27 mai 1687 réellement appliqué qu'en 1720.

Source Wikipedia

Vie de Saint Paul Aurélien

Paul nait en 490 à Pen Ohen, aujourd'hui Boverton, dans la province de Glamorgan du Dyved. Il a neuf frères et trois soeurs, dont l'une, Sicofolla, deviendra abbesse. Leur père, Porphino, était un chevalier qui destinait Paul au métier des armes. Face à l'obstination de l'enfant, Porphino le met, à l'âge de neuf ans, en pension dans le monastère de Saint Hiltud en l'île de Pyrus, aujourd'hui Caldey.

Dès l'âge de quinze ans, il obtient de son abbé de se faire ermite à Pen Ohen. Devenu abbé d'un groupe de douze prêtres, il est ordonné à son tour, à l'âge de vingt deux ans, par l’évêque de Winchester. Il séjourne cinq ans dans l'abbaye de sa soeur Sicofolla où il se prépare à rejoindre sur le continent son cousin Gwithur, vraisemblablement pour introduire en Armorique la réforme de Saint Germain, dont Hiltud était le disciple, contre le pélagianisme.

En 517, il débarque, accompagné de douze prêtres et de douze cousins ou parents, à Porz Ejein en Ouessant.

Sant Paol Aurelian, anvet aliesoc'h Pol a Leon, a zo unan euz ar zeiz eskob o-deus diazezet eskoptiou Breiz. Ganet eo bet e Bro-Gembre wardro ar bloavez 490. E studi a reas asamblez gand Gweltaz ha Samson e skol sant Iltud. Gand daouzeg kompagnun e treuzas Kerne-Veur hag e teuas da Vro-Arvorig. Dilestra a reas war Enez Eusa.Goudeze e teuas d'an douar braz. Ar Hont Withur a roas dezan eun aviel hag eur c'hloc'h, ar c'hastell roman hag Enez-Vaz. Paol a zavas daou vanati, unan war an enezenn, egile er C'hastell.  Evid senti ouz Childebert eo e teuas da veza eskob. War skeuden sant Paol e weler eun aerouant (dragon) ouz e dreid. Skarzet e-nefe an enezenn euz an aerouant,skeudenn ar c'hredennou faoz e-noa mouget er vro.

Voir la vie des saints de la Bretagne armoricaine

Extrait de la « Vie des saints de la Bretagne armoricaine »       

Saint Paul, surnommé Aurelian, nâquit en l'Isle de Bretagne, jadis nommée Albion & à present Angleterre. Son Pere s'apelloit Porphius Aurelianus, Gentil-homme riche & moyenné, de la Province de Penohen. Il nâquit l'an de grâce 492 , seant à Rome le Pape S. Gelase I du nom ; le 14.e an de l'Empereur Zénon; regnant en Bretagne Insulaire, Constantin; en l'Armorique Hoël II du nom, dit le Faineant, & en France Clovis Ier, premier Roy Chrétien des François

Frère Albert Le Grand, Religieux, Prêtre de l'Ordre des Frères Prêcheurs de Morlaix 

SOURCE : https://www.paroisse-saintpaulaurelien.fr/organisation/historique



A la découverte des Saints Bretons. Le 12 Mars c’est la Saint Paul-Aurélien (St Pol)

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 12 Mars c’est la Saint Paul-Aurélien (St Pol)

Saint Paul Aurélien, communément appelé saint Pol de Léon, est du nombre des sept fondateurs d’évêchés bretons. Il naquit au Pays de Galles vers 480, où il fut condisciple de Gildas et de Samson à l’école monastique d’Ildut. Avec douze compagnons il traversa le Cornwall et gagna l’Armorique : il débarqua à Ouessant. De là, il vint sur le continent, probablement à Lampaul-Plouarzel, séjourna à Lampaul-Ploudalmézeau, puis se dirigea vers le castel de Léon. Le comte Withur lui donna un évangéliaire et une cloche, la forteresse gallo-romaine en ruines et l’Ile de Batz. Pol établit deux monastères, l’un dans l’île, l’autre dans le Castel. C’est sur l’injonction de Childebert qu’il reçut l’épiscopat : l’oppidum du Castel devint le centre de son apostolat. Evêque préférant la vie érémitique, il laissa la ville épiscopale à saint Jaoua. Il reprit plus tard la charge épiscopale, puis nomma pour lui succéder un autre de ses disciples : Kétoméren. Il put alors se retirer dans son monastère de l’Ile de Batz, où il mourut très âgé. Son attribut iconographique est le dragon, en souvenir du dragon dont il aurait délivré l’Ile de Batz, symbole du “dragon invisible” qu’il avait chassé du pays.

Dix-sept édifices lui ont été consacrés, presque tous en Léon. Si l’église Saint-Pol de Batz est en ruines, par contre, six autres paroisses restent fidèles à son patronage : l’église cathédrale de Saint-Pol de Léon, les églises de Lampaul-Guimiliau, Lampaul-Plouarzel, Lampaul-Ploudalmézeau, Lampaul à Ouessant et Tréglonaou. Des chapelles dédiées à saint Paul subsistent encore à Brignogan, Garlan, Plouguerneau. Ont disparu les chapelles de Le Drennec, Le Faou, Guimaëc, Plougonvelin. En Cornwall, la paroisse de Paul, à l’extrême ouest de la péninsule, est dédiée à saint Pol depuis le 10e siècle. Son nom est comparable à celui de Paule, paroisse de haute Cornouaille, dédiée elle aussi à saint Pol.

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

SOURCE : https://www.breizh-info.com/2023/03/12/216645/a-la-decouverte-des-saints-bretons-le-12-mars-cest-la-saint-paul-aurelien-st-pol/

Autel abritant les reliques de Saint Pol Aurélien, dans un reliquaire d'orfèvrerie contenant le chef, un os du bras et un doigt du saint patron saint Pol Aurélien.

Ambulatory Chapel at the former Cathedral of St. Paul Aurelian, Saint-Pol-de-Léon, Department of Finistère, Region of Brittany, France

Autel abritant les reliques de Saint Pol Aurélien, dans un reliquaire d'orfèvrerie contenant le chef, un os du bras et un doigt du saint patron saint Pol Aurélien.

Ambulatory Chapel at the former Cathedral of St. Paul Aurelian, Saint-Pol-de-Léon, Department of Finistère, Region of Brittany, France

Autel abritant les reliques de Saint Pol Aurélien, dans un reliquaire d'orfèvrerie contenant le chef, un os du bras et un doigt du saint patron saint Pol Aurélien.

Ambulatory Chapel at the former Cathedral of St. Paul Aurelian, Saint-Pol-de-Léon, Department of Finistère, Region of Brittany, France

Autel abritant les reliques de Saint Pol Aurélien, dans un reliquaire d'orfèvrerie contenant le chef, un os du bras et un doigt du saint patron saint Pol Aurélien.

Ambulatory Chapel at the former Cathedral of St. Paul Aurelian, Saint-Pol-de-Léon, Department of Finistère, Region of Brittany, France

Autel abritant les reliques de Saint Pol Aurélien, dans un reliquaire d'orfèvrerie contenant le chef, un os du bras et un doigt du saint patron saint Pol Aurélien.

Ambulatory Chapel at the former Cathedral of St. Paul Aurelian, Saint-Pol-de-Léon, Department of Finistère, Region of Brittany, France


LA VIE DE SAINT PAUL,

Evesque et Patron de Leon, le 12 Mars.

Albert Le GrandExtrait de la « Vie des saints de la Bretagne armoricaine », édition de 1636

Saint Paul, surnommé Aurelian, nâquit en l’Isle de Bretagne, jadis nommée Albion & à present Angleterre. Son Pere s’apelloit Porphius Aurelianus, Gentil-homme riche & moyenné, de la Province de Penohen, qui en Breton, signifie teste de Bœuf[1]. Il nâquit l’an de grâce 492[2], seant à Rome le Pape S. Gelase I du nom ; le 14.e an de l’Empereur Zénon ; regnant en Bretagne Insulaire, Constantin ; en l’Armorique Hoël II du nom, dit le Faineant, & en France Clovis Ier, premier Roy Chrétien des François. Ayant passé les années de son enfance chez ses Parens, donnant, en ce bas âge, des signes évidens de sa future Sainteté, il fut envoyé aux écolles, où il fit un notable progrés en peu de temps, non à l’étude des lettres seulement, mais encore plus à la vertu ; car il s’enflamma tellement en l’Amour de Dieu & de la perfection, qu’il se resolut de quitter le monde & se retirer en quelque Monastere pour y servir Dieu tout le temps de sa vie. Son Pere, s’estant apperçu de son dessein, le retira des écolles & le voulut envoyer aux Academies & exercices militaires ; mais l’enfant n’y voulut entendre, & enfin sa perseverance l’emporta ; car son pere, le voyant si ferme en sa résolution, craignant de s’opposer à la volonté de Dieu, le laissa faire &, à sa requeste, le mist en pension au Monastere de Saint Hydultus, ou Helcules, Disciple de S. Germain d’Auxerre, personnage de grand sçavoir & signalé en Sainteté[3].

II. En cette écolle, il eut pour condisciples trois jeunes hommes, qui depuis furent grands personnages, Daniël surnommé Aquarius, ou Boy-l’eau, à cause qu’il s’abstint de vin ; Samson, depuis Archevesque d’Eborac en l’Isle[4], &, depuis, de Dol en Bretagne Armorique, & Gildas, surnommé le Sage, depuis Abbé de Rhuys an Vennetois. Il demeura en ce Monastere jusques à l’âge de quinze ans, y fit son cours en Philosophie & Theologie, observant ponctuellement la Regle, bien qu’il ne portast encore l’habit Monastique. La Classe où S. Hydultus faisoit ses leçons estoit si proche du rivage de la Mer, qu’aux hautes marées l’eau y entroit, qui contraignoit le Maistre & les Disciples de luy ceder ; ce que voyant saint Paul & ses condisciples, prierent leur Maistre qu’il fit en sorte, par ses Oraisons, que Dieu les délivrast de l’importunité de cet Element. Saint Hydultus les mena à l’Eglise, & tous ensemble, ayans fait Oraison, marcherent contre la Mer (le saint Abbé tenant un bâton en sa main) laquelle, comme si elle eust redouté le coup, à mesure qu’ils avançoient, s’enfuyoit devant eux, jusqu’à ce qu’ayant laissé à sec une grande campagne, le S. Abbé luy deffendit, de la part de son Createur, de s’épandre plus avant, crainte d’infecter le lieu destiné pour l’instruction de ces saints Enfans ; ce que la Mer a depuis inviolablement observé.

III. En cette campagne que la Mer avoit laissée à sec, l’Abbé S. Hydultus sema du bled, lequel estant parvenu à maturité, il fallut le faire garder, à cause que les oyseaux maritimes le gastoient ; saint Hydultus en commit la garde à ses écolliers, lesquels alternativement le gardoient. Une nuit que S. Paul estoit en faction, il s’endormit &, pendant son sommeil, les oyseaux gasterent tout le bled, dequoy s’estant apperceu le matin, il fut si honteux que, de deux jours, il n’osa se présenter devant son Maistre. Le troisième jour, devisant avec ses condisciples dans le champ, voilà venir les mesmes oyseaux à leur picorée ordinaire ; S. Paul, les voyant fondre dans le champ, dit à ses condisciples : « Mes freres, prions Nostre Seigneur qu’il nous fasse raison de ces oyseaux, qui nous ont porté si grand dommage. » Les enfans se mirent à genoux & firent leur priere ; puis, environnans le champ, les amasserent en une bande & les menerent au Monastere, comme un troupeau de brebis, &, entrans dans la cour du Monastere où l’Abbé saint Hydultus se promenoit, saint Paul luy dit : « Mon Maistre, voicy les larrons qui ont gasté votre bled ; j’ay prié Dieu qu’il m’en fist raison, & voicy que je vous les presente, afin que vous les punissiez comme bon vous semblera. » Le S. Abbé, tout estonné de ce miracle, leur donna sa benediction & ainsi s’envoleront vers la Mer, & commença à regarder S. Paul, non plus comme son disciple, mais comme un saint & amy de Dieu.

IV. Ayant demeuré dix ans au Monastere de saint Hydultus, il se sentit puissamment touché du desir de vivre solitairement ; il en confera avec son Maistre, lequel, reconnoissant que ce desir venoit de Dieu, luy conseilla de poursuivre son dessein. Ainsi Paul prit congé de son Maistre & de ses condisciples, &, le quinziéme an de son âge, se retira en un lieu desert & écart, prés d’une métairie qui appartenoit à son Pere, &, s’estant associé douze personnages portez de mesme desir & intention, y édifia une petite Chappelle & treize petites Cellules, éloignées quelque peu l’une de l’autre ; ce fut le premier Monastere qu’il bastit, l’an 507, auquel il mena une vie si austere & sainte, que, dans peu de temps, tout le pays circonvoisin y affluoit pour le consulter & se recommander à ses saintes prieres. Il estoit simplement vestu & ne beuvoit ny vin ny biere, ny autre boisson que de l’eau ; sa nourriture ordinaire estoit du pain sec & un peu de sel ; les Dimanches & festes solemnelles, il prenoit sa réfection avec ses douze Confreres & lors, par compagnie, il mangeoit quelque peu de legumes & de poisson ; mais de chair jamais il n’en mangea, depuis qu’il fut au Monastere. Ayant atteint l’âge de vingt & deux ans, il fust consacré Prestre (ayant préalablement receu les autres Ordres), par l’Evesque de Guic-Kastel (les Anglois l’appellent à present Winchester) son Diocesain, & chanta Messe, l’an 514, & ses douze compagnons aussi.

V. En ce temps, le Roy Marc, l’un des plus puissans Roys de l’Isle, inspiré de Dieu, se voulut convertir à la Foy de JESUS-CHRIST, lequel, informé de l’admirable Sainteté de Paul, l’envoya querir, avec ses douze confreres, pour le Catechiser & toute sa Cour. S. Paul fut bien mary de quitter sa chere solitude ; mais l’importance d’une si notable conversion fist qu’il postposa sa consolation particuliere à la Gloire de Dieu & augmentation de la Religion Chrestienne[5]. Le Roy le receut fort gracieusement & fut par luy instruit & Baptizé, comme aussi les Seigneurs & Princes de sa Cour, & travaillerent si bien, que, dans deux ans, toutes les quatre Provinces du Royaume furent entièrement converties & les affaires de la Religion bien établies par tout. Le Roy le voulut faire sacrer Evesque de la Ville Capitale ; mais il n’y voulut consentir & commença à penser à sa retraitte, &, en ayant conferé avec Dieu par l’Oraison, un Ange luy apparut & commanda de s’embarquer avec ses Confreres, & qu’il seroit guidé de Dieu en un pays, où il feroit un grand fruit aux Ames. Le Saint en confera avec ses douze Prestres, ayant pris congé du Roy (qui, à toute force, le vouloit retenir & le refusa d’une clochette qu’il luy demandoit) il s’embarqua au port de la Ville & vint surgir auprès d’un Monastere de filles, où sa sœur estoit Abbesse, laquelle fut extrémement aise de voir son frere, & passerent trois jours en ce lieu, au bout desquels, saint Paul fit reculer la Mer quatre mille pas loin dudit Monastere (dans lequel elle entroit auparavant aux grandes marées) & commanda à sa sœur & à ses filles de borner la liziere & extrémité de petits cailloux, lesquels, tout à l’instant (chose étrange !) creurent en grands et hauts rochers, pour servir de bornes à la Mer & comme de fortes digues pour brider sa furie, demeurant seulement une petite voye entre ces horribles écueils au lieu où le Saint & sa compagnie avoient passé, & s’appelloit Hent-Sant-Paul, c’est-à-dire, le chemin de saint Paul[6].

VI. Lequel ayant dit adieu à sa sœur & donné sa benediction à ses filles, remonta sur mer, &, ayant traversé l’Occean Britannique ou Manche d’Angleterre, aborda à l’Isle de Heussa ditte en François Oùessant, éloignée de la coste du bas Leon de sept lieuës de Bretagne, où ils prirent terre, l’an 517, grayerent leur vaisseau & le tirerent à sec trouvant le lieu solitaire & propre à leur dessein, y édifierent un petit Monastere, consistant en une Chappelle & treize petites Cellules de gazons, couvertes de glays, où ayans vescu six mois, Dieu leur commanda, par un Ange, de s’embarquer de rechef, parce que ce n’estoit pas là le lieu où il devoit s’arrester ; à quoy il obeït, & se mit en mer, rengeant la coste de Leon, de l’Oüest à l’Est, sans perdre la terre de veuë, jusqu’au Havre du Kernic en la Paroisse de Plounevez, où ils se desembarquerent & voulurent de rechef bastir leur Monastere ; mais S. Paul eut revelation d’avancer encore en pays ; ce qu’il fit, tirant vers la Ville d’Occismor[7]. Proche d’icelle il fit rencontre d’un Maistre Berger du Comte Guythure, Gouverneur du Comté de Leon, duquel il s’enquist à qui appartenoit le pays où il estoit, &, ayant appris que c’estoit audit Comte Guythure, qui demeurait en l’Isle de Baaz, vis à vis du Bourg de Roscow, il s’y fit conduire, &, par le chemin, rendit la veuë à trois aveugles, leur touchant les yeux de son baston, lequel miracle fust suivi de la guerison de deux muets, ausquels, par sa seule benediction, il rendit l’office de la langue. Les Saints passerent en l’Isle &, entrans dans le Bourg de Baaz, S. Paul rendit la santé à un Paralytique, puis se fit conduire droit au Palais du Comte.

VII. Le Comte le receut amiablement & devisa long-temps avec luy de ses voyages ; &, comme ils tomberent sur le propos du refus que le Roy Marc luy avoit fait d’une clochette qu’il luy avoit demandée, voicy entrer les pescheurs du Comte, qui luy aportoient la teste d’un gros poisson qui avoit esté pris au rivage de l’Isle, dans la gueulle duquel on trouva la clochette dont estoit question, laquelle Guythurus donna à S. Paul ; cette Cloche se garde encore au Thresor de la Cathedrale de Leon, au son de laquelle on tient que plusieurs malades ont esté gueris & un mort ressuscité. Le Comte, voyant les miracles que Dieu faisoit par les merites de S. Paul, le supplia de délivrer ceste Isle de l’importunité d’un horrible Dragon, long de soixante pieds, couvert de dures écailles, lequel sortoit souvent de sa caverne, &, se ruant sur les prochains villages, devoroit hommes, femmes & bestiaux indifféremment. S. Paul consola le Comte & passa la nuit en prieres avec ses Prestres, &, le matin, dist la Messe & se mist en chemin vers la caverne du Dragon, avec ses Ornemens Sacerdotaux ; le Comte & le peuple le suivirent jusqu’à un endroit d’où ils luy monstrerent la caverne du Dragon & n’oserent passer outre. Il se trouva un jeune Gentil-homme de la Paroisse de Cleder, lequel s’offrit d’accompagner S. Paul & jamais ne le quitter ; le Saint accepta son offre, &, ayant beny son épée, marcherent contre le Dragon, auquel le Saint commanda de sortir de sa taniere ; ce qu’il fit, roulant les yeux, en sa teste, froissant la terre de ses écailles & sifflant si horriblement, qu’il faisoit retentir les rivages circonvoisins. Le saint s’approcha de luy, &, luy ayant jetté & lié son Estolle au col, le bailla à conduire à son Gentil-homme, qui le mena comme un chien en lesse, saint Paul le frappant de son bâton ; &, arrivez en l’extremité de l’Isle vers le Nord, il luy osta son Estolle & luy commanda de se précipiter dans la mer ; ce qu’il fit, & s’apelle encore à présent le lieu d’où il se jetta Toull-ar-Sarpant, c’est-à-dire, l’abysme du Serpent, où la mer fait un croulement & bruit étrange en tout temps, sans aucune cause aparente.

VIII. S. Paul, ayant exterminé le Monstre, fut accompagné du Comte & de tout le Peuple, qui luy rendirent mille remerciemens & luy soûhaitterent mille bénédictions ; &, en reconnoissance de la valeur, courage & magnanimité de ce jeune Gentil-homme qui avoit accompagné saint Paul, le Comte le nomma de Ker-gour-na-dec’h, c’est-à-dire, en Breton, qui ne sçait fuïr, & luy donna plusieurs beaux privileges ; même de là les Seigneurs de cette Maison disent avoir le privilège d’aller seuls à l’Offrande, avec l’épée au costé & les éprons dorez, le Dimanche après les Octaves, de saint Pierre & S. Paul, qui est le jour de la Dédicace de l’Église de Leon. Le Comte Guythure, desirant retenir saint Paul prés de soy, luy fit present de son Palais, avec toutes ses apartenances, & se retira en la ville d’Occismor, où il transfera sa Cour & ceda au Saint tous les revenus qu’il possedoit en l’Isle de Baaz, luy fit, de plus, présent d’un Livre d’Evangiles, qu’il avoit écrit de sa propre main, lequel se garde encore à présent au Thresor de l’Église Cathédrale de Leon, & Guillaume de Rochefort, Evesque de Leon, le fit couvrir d’argent doré, l’an 1352, avec apposition des Armes de Leon & de Rochefort. Saint Paul remercia le Comte, &, à sa requeste, de ce Palais fist un Monastere, pour la construction & accommodation duquel, il obtint miraculeusement une fontaine, posant son baston en terre. Le bastiment achevé, le Saint s’y logea, avec ses douze Prestres & nombre de jeunes hommes qui, quittans le monde, s’y rendirent Religieux.

IX. Les Leonnois, destituez de Pasteur, voyans la Sainteté admirable de Paul, le desirerent avoir pour leur Evesque & le voulurent enlever de son Monastere pour cet effet ; mais le Comte Guythure les avisa d’y procéder d’une autre méthode & dit qu’il falloit le prier d’aller jusques à Paris porter des Lettres de consequence au Roy Juduval, (lors réfugié en la Cour de Childebert Roy de Paris) & obtenir de Sa Majesté la confirmation des Lettres & Possessions que le Comte & les autres Seigneurs avoient donné de son nouveau Monastere, & que, par les lettres, on supplioit instamment le Roy de le faire sacrer Evesque de Leon. La chose fut faite tout ainsi que le Comte l’avoit conseillé, & le Saint alla à Paris, accompagné de deux de ses Confreres, ayant laissé le Gouvernement de son Monastere à S. Jaoua. Les Roys Childebert & Juduval furent fort aises de son arrivée ; car ils avoient esté déjà informez de sa sainteté & des merveilles qu’il avoit opéré en Bretagne. S. Paul salua humblement leurs Majestez, &, ayant fait sa harangue & rendu raison de sa legation, presenta au Roy Juduval les lettres du Comte Guythure & des Leonnois, tous lesquels le supplioient instamment de faire sacrer saint Paul Evesque de Leon. Le Roy Juduval, ayant leu la lettre, la communique au Roy Childebert, lequel fut d’avis qu’on donnast contentement aux Leonnois ; & le Roy Juduval dit au Saint que tres volontiers il accordoit aux Leonnois, ses sujets, leur requeste & le nommoit pour Evesque de Leon (luy mettant en main une Crosse d’Yvoire) ; & de plus confirmoit toutes les lettres, héritages & revenus qui luy avoient esté donnez, & luy donnoit sa Ville d’Occismor, l’Isle d’Heussa & tout le territoire d’Ackh au Leon, avec tout le revenu qui luy estoit deu esdites terres. Saint Paul, qui n’avoit encore rien sceu de l’intention des Leonnois, ny du contenu de leurs lettres, fut bien estonné de ces paroles, &, se jettant à genoux, la larme à l’œil, supplia le Roy Juduval de ne luy mettre sus une telle charge trop pesante pour ses foibles epaules ; mais il ne peut divertir le Roy de son dessein, de sorte qu’il luy fallut consentir, & fut, le Dimanche suivant, sacré à Paris &, deux jours après, prit congé des Roys Childebert & Juduval & s’en retourna en Bretagne.

X. Le Comte Guythure, averty que le Saint s’en retournoit, se rendit, avec toute sa Noblesse, en la Ville de Morlaix (laquelle en ce temps-là, tant de çà que de là la riviere de Keuleut, estoit membre du Comté de Leon, & ne fut incorporé au Duché qu’en l’an 1177), où il luy disposa une magnifique reception, & de là le conduirent à Occismor, où il fut receu de tout le Clergé & du peuple, puis conduit dans l’Église Cathedrale (fondée jadis par le Roy Conan Meriadech) où il fut sis en son Siege Episcopal, & donna sa benediction à tout le peuple. Incontinent, il se mit à establir l’ordre & police requis pour le gouvernement de son Diocese, lequel il divisa en trois Archidiaconez : Leon, Ackh & Kimilidili, fit le département des Paroisses ; rebastit les Eglises & Monasteres que le Saxon Corsolde avoit rasez ; fonda deux autres Monasteres, outre celuy de Baaz, l’un en la Paroisse de Kerloüan, nommé Kerpaul, & l’autre en la Paroisse de Plougar, appelé Mouster-Paul, & celuy de Land-Paul, à present Paroisse, (lesquels furent ruïnez par les Normands l’an 878), desquels, comme de pepinieres & séminaires de Sainteté & Doctrine, il tiroit des gens doctes & pieux, pour en faire des Recteurs & Curez par son Diocese. Il fit Grand Vicaire S. Guevrock & pourveut ses douze Prestres des principales dignitez & canonicats de sa Cathedrale[8]. Il alla au Faou, en Cornoüaille, & y extermina un pernicieux Dragon, qui infectoit toute la contrée & délivra le Seigneur du Faou du malin esprit ; lequel, à sa persuasion, fonda le Monastere de Daougloas, en Cornoüaille, puis s’en retourna en son Evesché.

XI. Quelque temps après, redoutant la pesanteur de sa charge Pastorale & épris du desir de la retraitte & solitude, il se resolut de se demettre de son Evesché & le resigner à son Neveu S. Jaoua, lequel, d’Abbé de Baaz, estoit devenu Abbé de Daougloas & Recteur de Brazpars, en Cornoüaille. À cette occasion, il assembla tous ses Chanoines en la Salle de son Manoir, &, en leur presence, resigna son Evesché à S. Jaoua ; &, l’ayant envoyé à Dol, pour estre sacré par S. Samson, Archevesque du lieu, lors Metropolitain de Bretagne, se retira en son Monastere de Baaz, au grand contentement de ses Religieux & des Insulaires, & ce l’an 553. Saint Jaoua n’ayant vescu qu’un an, deceda le 2 jour de Mars 554, à Brazpars ; cela fut cause que S. Paul vint à Occismor & présida à l’élection qui fust faite de Tiernomallus, Chanoine de Leon, lequel, estant decedé peu de temps aprés son sacre, fit que S. Paul quitta encore une fois son Monastere & vint à Occismor, Officia aux obseques du defunt Evesque & puis assista à l’assemblée de l’élection, où il fut instamment supplié de reprendre le gouvernement de l’Evesché ; à quoy il condescendit, vaincu des importunitez de son Clergé. Il receut à penitence le Seigneur Gurguidus, de la Noble & ancienne Maison de Tremazan-le-Chastel, pour avoir inopinement tué sa sœur sainte Haude, laquelle ayant dévotement accomplie, il vint trouver S. Paul, lequel vid un brandon de feu, comme un globe, sur sa teste, d’où il prit occasion de changer son nom & l’appella Tanguidus, du mot breton Tan, qui signifie feu ; il le fit vétir & instruire en son Monastere de Baaz, & puis il le fit Prieur du Monastere du Relecq, & enfin premier Abbé du Monastere de Loc-Mazé Traoun, en bas Leon. Enfin, S. Paul, sentant ses forces diminuer de jour à autre, se demist pour la seconde fois, de sa charge Pastorale, & fit élire en son lieu Cetomerinus, un de ses douze Prestres & disciples & Chanoine de sa Cathedrale, homme pieux & sçavant, lequel fut solemnellement sacré, l’an 566. Incontinent aprés ce Sacre, S. Paul se retira en son Monastere de Baaz, où il demeura, y vacquant en continuelles Oraisons, Jeusnes, Veilles & autres austeritez, jusqu’à l’âge decrepit de cent deux ans, qui fut l’an de grâce 594 que Nostre Seigneur le voulut récompenser de ses travaux. Il estoit si attenué, sec & décharné, pour les rigueurs & austeritez dont il mattoit son corps, nonobstant son grand âge, qu’il n’avoit plus que la peau simplement étenduë sur les os.

XII. Une nuit, aprés Matines, comme il se fut jetté sur son pauvre grabat pour prendre quelque repos, un Ange entra dans sa Cellule, laquelle fut incontinent remplie d’une grande clarté, & luy dist : « O Paul ! tu as puissamment combattu & as heureusement courru la carriere de cette vie mortelle ; reste à present que le Seigneur, auquel tu as si fidellement servy, te donne le loyer & recompense que tu as meritez ; c’est pourquoy tiens toy prest & appareillé à Dimanche prochain, que tu entreras en la Gloire de ton Seigneur. » Cela dit, l’Ange disparut, mais non la clarté qui remplissoit la chambre. Le Saint, bien aise de si bonnes nouvelles, rendit grâce à Dieu &, le matin venu, celebra la Sainte Messe avec une devotion extraordinaire ; puis, ayant convocqué tous ses Moynes, leur fit une belle Predication, les exhortans à la charité, humilité, patience & toutes autres sortes de vertus & sur tout à l’Observance de leur vœu & de la Regle, leur manifestant que sa derniere heure approchoit, leur predisant le jour & l’heure qu’il devoit passer de ce monde. Il donna ordre au gouvernement de tous ses Monasteres & envoya prier l’Evesque Cetomerinus de le venir voir ; ce qu’il fit, accompagné des principaux de ses Chanoines & de nombre de Noblesse & habitans de Leon. Il se mit au lict, se sentant saisi d’une violente fievre, & fit ses dernieres ordonnances ; &, sur ce que le bon Prelat Cetomerinus luy recommandoit son Eglise Leonnoise, faisant un sousris, luy dist, d’un esprit prophétique : « Ne vous mettez pas en peine, Dieu en aura soin & y pourvoira d’un Prelat qui vous succedera & sera tres saint ; il se nommera Goulven, & achevera ce que j’avois bien avancé dans mon Diocese ; » puis se tournant vers ses Moynes, qui estoient tous agenoüillez autour de sa couche, pleurans à chaudes larmes le decés de leur S. Pere, leur predit le different qui se devoit élever entre les Chanoines de l’Eglise Cathedrale & eux, touchant le lieu de sa sépulture & les pria de consentir qu’il fust enterré dans sa Cathedrale, parce qu’il avoit sceu par revelation que son Corps devoit estre visité par les Pelerins, ausquels seroit chose incommode & dangereuse de passer & repasser si souvent le courant de mer qui est entre le Bourg & l’Isle de Baaz ; après, il leur donna sa benediction, leur demanda pardon, &, les entendant sanglotter, leur dist : « Que veut dire cecy ? (mes chers Freres) portez-vous envie à mon bon-heur ? Ne vous affligez pas de mon depart, vivez selon la Regle & l’exemple que je vous ay monstré & Dieu demeurera avec vous. »

XIII. Ayant dit ces paroles, le mal le pressant, il pria l’Evesque Cetomerinus de luy administrer le Viatique & le Saint Sacrement d’Extreme-Onction, lequel il receut avec une grande reverence & devotion, aidant luy-mesme & respondant à l’Evesque. Cette Ceremonie achevée, il se tourna encore une fois vers ses Freres, &, levant la main, leur donna de rechef sa benediction, disant « La Benediction de Dieu Tout-Puissant, Pere, Fils & Saint-Esprit, demeure toûjours avec vous ; » &, puis ayant les yeux collez sur l’Image du Crucifix, sans démonstration de douleur quelconque, il rendit sa sainte Ame entre les mains de son Createur, le Dimanche, douzieme jour de Mars, l’an de grâce cinq cens nonante-quatre, le cent deuxième de son âge, seant à Rome saint Gregoire le Grand, le dixième de l’Empire de Maurice, la premiere du regne de Hoël troisième du nom, Roy de Bretagne Armorique, Juhaël, fils de Juduval, regnant en basse Bretagne, & en France Chilperic second du nom. Le corps fut lavé & revétu de ses Ornemens Pontificaux, posé sur un lict honorable dans la Nef de l’Eglise du Monastere de Baaz, où il se rendit si grande affluence de peuple pour reverer & toucher par devotion ce saint Corps, que le courant de Mer, qui est entre le Bourg de Roscow & l’Isle de Baaz, estoit couvert de Batteaux, Cocquereaux, Chalouppes & Gondoles, qui passoient & repassoient le peuple.

XIV. Tout l’appareil des obseques estant prest, Cetomerinus, revetu Pontificalement, accompagné de ses Chanoines & du Clergé Leonnois, se presenta pour lever le saint Corps & le conduire à la Barque qu’on avoit équippée pour le passer en terre ferme mais les Moynes de Baaz s’y opposerent, ne se voulans, pour rien, dessaisir de ce saint Corps ; les Insulaires Leonnois en dirent de mesme, &, de parole en parole, en vinrent aux menaces. Les Insulaires disoient pour leur raison qu’il estoit mort chez eux, là où il avoit premièrement residé ; les Chanoines & habitans d’Occismor répondoient qu’il y avoit esté leur Evesque, &, partant, estoit seant qu’il fut inhumé en sa Cathedrale ; que les dernières volontés, lors qu’elles sont justes, doivent estre inviolablement exécutées ; que le Saint, au lict de la mort, avoit declaré vouloir que son Corps fust enterré en sa Cathedrale. Enfin, aprés plusieurs répliques, l’Evesque Cetomerinus, certain de ce que S. Paul luy avoit ordonné en ce cas, fit faire deux chariots couvert, & à chacun fit joindre un couple de bœufs, les disposant tellement au milieu de la plaine, que l’un regardoit vers Occismor, l’autre vers le Monastere de Baaz ; puis, ayant fait apporter le S. Corps, on le mist également sur ces chariots ; de sorte que la moitié estoit sur l’un & l’autre moitié sur l’autre, laissant en l’option du saint Corps d’aller où bon luy sembleroit. Chose merveilleuse ! si tost qu’on eût levé le saint Corps sur les chariots, il disparut si soudainement, qu’encore bien que tout le peuple le regardast aucun ne pût scavoir ce qu’il devint, &, les bœufs commançans à marcher, traînerent leurs chariots, l’un vers la barque des Leonnois, l’autre vers le Monastere de Baaz.

XV. Les Moynes & les Insulaires suivirent leur chariot, &, estans arrivez au Monastere, leverent le couvercle & ne trouverent rien dedans. Le Clergé & le peuple de Leon, ayant passé la mer, firent de même & trouverent le Corps en leur chariot, lequel ils conduîrent en grande joye & solemnité en l’Eglise Cathedrale, où, l’Office de ses obseques solemnellement celebré, il fut inhumé en un sepulchre au milieu du chœur ; mais ce saint Thresor ne fut pas long-temps caché sous terre, que Dieu ne le manifestast par grands miracles, si frequens, que saint Goulven, successeur de Cetomerinus, le levan de terre & colloqua ses saints Ossemens, richement enchâssés, parmy les autres Reliques de son Eglise de Leon, où ils ont esté reveremment gardez & religieusement visitez par les Bretons & estrangers jusques à l’an de grâce 878, que les Danois, estans descendus en Bretagne Armorique, ravagerent le pays, renversans les Eglises, brûlans les saintes Reliques & mettans tout à feu & à sang par tout où ils passoient. Liberal, pour lors Evesque de Leon, enleva les Reliques de S. Paul & les porta au Monastere de S. Florent là où elles ont demeuré jusques à l’an 1567, que les Huguenots, s’estans rendus maistres de ce celebre Monastere, brûlerent ou jetterent les saintes Reliques et butinerent les riches Chasses où elles estoient encloses.

XVI. Le Bien-heureux Pere Felix, natif du Diocese de Cornoüaille, s’estant retiré en l’Isle d’Ouessant, ayant entendu que le Corps de S. Paul avoit esté transporté à S. Florent, se resolut d’y aller visiter ses sacrées cendres ; il voulut premièrement en conferer avec l’Evesque de Leon ; il vint à Occismor, (qui s’apelloit Kastel-Paul), où il visita le sepulchre du Saint puis, estant monté sur Mer pour poursuivre son voyage il fut délivré d’un inévitable naufrage, ayant reclamé les glorieux saints Paul & Benoist à son secours[9]. La memoire de ce glorieux Prélat a esté si douce aux Leonnois, qu’ils ont donné son Nom à la Ville principale, Siege des Evesques, Seigneurs & Comtes de Leon[10], luy faisant quitter son ancien nom d’Occismor, pour estre nommée la Ville de Saint Paul.

Cette Vie a esté par nous recueillie de Pierre de Natalibus, liv. 3, chap. 195 ; Molanus, és Additions sur Usward, le 12 Mars ; F. Vincent de Beauvais, en son Miroir historial, liv. 21, chap. 22 ; S. Antonin, en ses Histoires, partie 2, chap. 8, § 12 ; Thritemius, des Hommes Illustres de l’Ordre de Saint Benoist, liv. 3, chap. 48, et liv, 4, chap. 134 ; Robert Coenalis, de re Gallica, liv. 2, perioche 6 ; Jean du Bois, qui l’a tirée ex Bibliotheca Floriacens. ; Benoist Gononus, és vies des Peres d’Occident, liv. 2. pag. 136, et en la vie de Saint Felix, liv. 3 ; Alain Bouchard, en ses Annales de Bretagne, et le Sr. d’Argentré, en son Histoire ; Antoine de Yepes, en sa Cronique generale de l’Ordre de S. Benoist, sur l’an 562, pag. 579 ; Jean Rioche, Provincial des Cordeliers de la Province de Bretagne, en son Compendium temporum, liv. 2, chap. 78, en la Colomne des Docteurs ; René Benoist, en son Legendaire qu’il a prise des Archives de la Cathedrale de Leon ; Friard en ses Additions Legendari de Ribadeneira ; tous les anciens Breviaires des neuf Eveschez de Bretagne ; les Legendaires M SS. de Leon, Treguier et Nantes, et les M SS. des Vies des Saints Jaoua, Goulven et Tanguy.

 M. de la Borderie précise bien où se trouve ce lieu : « en Cambrie, dans cette sorte de péninsule du Clamorgan formant la partie méridionale de ce comté, compris entre la rivière du Taf (vers Cardiff) et celle de Neath, péninsule où existait une ville romaine appelée Bovium (aujourd’hui Boverton). » — A.-M. T.

 En 480 d’après M. de la Borderie.

 Le même historien dit que le monastère de saint Iltud était « au bord du bras de mer qui sert d’embouchure à la Saverne, juste à la pointe Sud-Ouest du Glamorgan. » A.-M. T.

 Eborac c’est la ville métropolitaine d’York, mais quand nous en viendrons à la vie de saint Samson nous verrons que ce saint n’occupa point de siège épiscopal en Grande-Bretagne.

 La religion chrétienne n’avait point à bénéficier d’une augmentation en cette circonstance ; Albert Le Grand n’a point saisi qu’il s’agissait ici d’une conversion de la vie trop naturelle à une vie plus parfaite, car il est certain que le roi Marc était déjà chrétien ainsi que tout son entourage. À M. T.

 La pieuse abesse s’appelait Sicofolla ; Albert Le Grand n’insiste pas suffisamment sur la vive affection qui existait entre le frère et la sœur et dont le récit de Wrmonoc offre le plus touchant tableau. — A.-M. T.

 Wrmonoc ne donne nullement ce nom au Castellum abandonné dont saint Paul devait faire sa ville Épiscopale. A.-M. T.

 Albert vient de nous dire que des établissements religieux créés par lui il tirait d’excellents prêtres pour desservir les églises secondaires ; en effet l’Église de Bretagne était alors essentiellement monastique ; les prêtres que le Saint avait amenés de l’Ile étaient aussi des moines et demeurèrent tels jusqu’à la fin. Je donne ici leurs noms d’après l’Histoire de Bretagne, tom. I, p. 342 : 1 Wocdnovius-Towocdocus, 2 Toetheus-Tochicus, 3 Hercanus-Herculanus, 4 Toseocus surnommé Siteredus, 5 Jahoevius (saint Jaoua ou Joévin), 6 Tigernmaglus, 7 Gellocus, 8 Bretowennus, 9 Boius, 10 Winniavus, 11 Lowenanus, 12 Chielus. — Dans cette pieuse colonie il y avait en outre le diacre Decanus et le maître des moines Quonocus-Toquonocus. M. de la Borderie me semble dans le vrai en traduisant ce dernier nom par Tégonec (Saint-Thégonnec). — A.-M. T.

 Voy. sa vie au 9 de mars. — A.

 Ainsi s’intitulaient en effet les Évêques de Léon, mais non sans avoir à subir les protestations des ducs de Rohan, princes de Léon. A.-M. T.

SOURCE : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Vie_de_saint_Paul-Aur%C3%A9lien

Saint-Pol, chapelle des Sept-Saints, les Sept-Saints Fr-56-Erdeven.


Saint Paul Aurelian

Also known as

Paul of Léon

Paol Aorelian

Paulinus Aurelianus

Paul Aurelian of Léon

Pol Aurelian

Pol de Léon

Memorial

12 March

Profile

Born a Romano-Briton prince, the son of Perphius, a Welsh chieftain. Educated at Llantwit Major with Saint David of WalesSaint Samson of YorkSaint Gildas the Wise and Saint IlltydHermit. To escape being made a bishop, he and 12 companions established a monastery at Porz-Pol, Ouessant Island, Brittany (part of modern France). He later relented and became bishop of Ouismon. Spiritual director of his nephew, Saint Joavan of Brittany.

Legend says that Saint Pol subdued a dragon on the Île de Batz by wrapping his clerical stole around the animal’s neck, then used his bishop‘s crozier to drag it to the north edge of the island and ordered it to disappeared into the sea.

Born

Glamorgan, Wales

Died

572 on Île de Batz, France

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

Saint-Pol-de-LéonFrance

Representation

bishop with a dragon leashed with a clerical stole

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

Saints of the Order of Saint Benedict, by Father Aegedius Ranbeck, O.S.B.

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“Saint Paul Aurelian“. CatholicSaints.Info. 30 November 2020. Web. 12 March 2023. <https://catholicsaints.info/saint-paul-aurelian/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-paul-aurelian/

L'église Saint-Pierre-et-Saint-Vincent-Ferrier à Ploudalmézeau (Finistère).


Saints of the Day – Paul Aurelian

Article

(also known as Paulinus or Pol of Léon)

Born in Cornwall; died March 12, c.575. The vita of Saint Paul was finished in 884 by a monk of Landévennec, Brittany, named Wrmonoc. It is one of the few of British Celtic saints written prior to the late middle ages.

Saint Paul was a noble Briton, cousin of Saint Samson, and his fellow-disciple under Saint Illtyd. He was educated at Llantwit with Saints David and Gildas. We need no other proof of his wonderful fervor and progress in virtue, and all the exercises of a monastic life, than Illtyd’s testimony, by whose advice Paul left the monastery to embrace a more perfect eremitical life.

Some time after, our saint sailing from Cornwall, passed into Armorica, and continued the same austere eremitical life on Caldey Island on the coast of the Osismians, a barbarous idolatrous people in Armorica, or Little Britain. Prayer and contemplation were his whole employment, and bread and water his only food, except on great festivals, in which he took with his bread a few little fish. The saint, mourning over the blindness of he pagan inhabitants on the coast, migrated with twelve companions to Brittany, and instructed them in the faith. Withur, count or governor of Bas, and all that coast, seconded by king Childebert, procured his ordination to the episcopal dignity, notwithstanding his tears to prevent it. His see is now called after him, Saint-Pol-de- Léon.

Count Withur, who resided in the Isle of Bas (Ouessant), bestowed his own house on the saint to be converted into a monastery; and Saint Paul placed in it certain fervent monks, who had accompanied him from Wales and Cornwall. He was himself entirely taken up in his pastoral functions, and his diligence in acquitting himself of every branch of his obligations was equal to his apprehension of their weight. When he had completed the conversion of that country, he resigned his bishopric to a disciple, and retired into the isle of Batz, where he died in holy solitude at the age of nearly 100.

During the inroads of the Normans, his relics were removed to the abbey of Fleury, or Saint Benet’s on the Loire, but were lost when the Calvinists plundered that church. The story related by Wrmonoc is full of legendary material, but there is no doubt that Paul was a powerful evangelist in Finistère. The vita incorporates some traditions of Welsh and Celtic origin, and there are considerable traces of the saint in Wales, where, as in Brittany, he was sometimes called Paulinus. The ancient church at the village of Paul, near Penzance, is dedicated in honor of Pol de Léon. His festival occurs in the ancient breviary of Léon, on the 10th of October, perhaps the day of the translation of his relics. For in the ancient breviary of Nantes, and most others, he is honored on the 12th of March (Attwater, Benedictines, Husenbeth).

MLA Citation

Katherine I Rabenstein. Saints of the Day1998. CatholicSaints.Info. 24 May 2020. Web. 12 March 2023. <https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-paul-aurelian/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-paul-aurelian/


Intérieur de la chapelle Saint-Eloi de Kerlanou à Ploudalmézeau.


March 12

St. Paul, Bishop of Leon, Confessor

HE was a noble Briton, a native of Cornwall, cousin of St. Samson, and his fellow-disciple under St. Iltutus. We need no other proof of his wonderful fervour and progress in virtue, and all the exercises of a monastic life, than the testimony of Saint Iltutus, by whose advice St. Paul left the monastery to embrace a more perfect eremitical life in a retired place in the same country. Some time after, our saint sailing from Cornwall, passed into Armorica, and continued the same austere eremitical life in a small island on the coast of the Osismians, a barbarous idolatrous people in Armorica, or Little Britain. Prayer and contemplation were his whole employment, and bread and water his only food, except on great festivals, on which he took with his bread a few little fish. The saint, commiserating the blindness of the pagan inhabitants on the coast, passed over to the continent, and instructed them in the faith. Withur, count or governor of Bas, and all that coast, seconded by king Childebert, procured his ordination to the episcopal dignity, notwithstanding his tears to prevent it. Count Withur, who resided in the Isle of Bas, bestowed his own house on the saint to be converted into a monastery; and St. Paul placed in it certain fervent monks, who had accompanied him from Wales and Cornwall. He was himself entirely taken up in his pastoral functions, and his diligence in acquitting himself of every branch of his obligations was equal to his apprehension of their weight. When he had completed the conversion of that country, he resigned his bishopric to a disciple, and retired into the isle of Bas, where he died in holy solitude, on the 12th of March, about the year 573, near one hundred years old. 1 During the inroads of the Normans, his relics were removed to the abbey of Fleury, or St. Bennet’s on the Loire, but were lost when the Calvinists plundered that church. Leon, the ancient city of the Osismians, in which he fixed his see, takes his name. His festival occurs in the ancient Breviary of Leon, on the 10th of October, perhaps the day of the translation of his relics. For in the ancient Breviary of Nantes, and most others, he is honoured on the 12th of March. See Le Cointe’s Annals, the Bollandists on this day, and Lobineau in the Lives of the Saints of Brittany, from his acts compiled by a monk of Fleury, about the close of the tenth century.

Note 1. St. Paul was ordained priest before he left Great Britain, about the year 530. The little island on the coast of Armorica, where he chose his first abode in France, was called Medonia, and seems to be the present Molene, situated between the Isle of Ushant and the coast. The first oratory which he built on the Continent, very near this island, seems to be the church called from him Lan-Pol. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume III: March. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : https://www.bartleby.com/210/3/124.html

Wooden statue of Saint Paul de Leon


San Paolo Aureliano di Leon Vescovo

12 marzo

† 573

Martirologio Romano: A Saint-Pol-de-Léon in Bretagna, san Paolo Aureliano, primo vescovo di questa città.

La vita di San Paolo Aureliano fu redatta da Wrmonoc, monaco di Landévennec tra il IX e X secolo, il quale si basò su un’opera precedente o più probabilmente ben più Vite del santo. Pur non essendo del tutto attendibile, gli eventi principali della sua vita sono confermati dai molti luoghi che ancora oggi portano il suo nome. Nativo del Galles, Paolo Aureliano fu educato a Ynys Byr da Sant’Iltuto insieme ad altri celebri santi suoi compatrioti quali David, Sansone e Glida. Sin dalla giovane età scelse di condurre una vita solitaria e trascorse parecchi anni pregando e studiando. Ordinato sacerdote, radunò attorno a sé dodici discepoli che vissero in celle vicine.

Con loro partì un giorno per la Bretagna ed attraversando la Cornovaglia si fermò a far visita a sua sorella Sitofolla, monaca in un non precisato monastero della regione. Nonostante non vi siano prove dirette dell’esistenza di questa sorella, un villaggio porta comunque il nome di San Paolo Aureliano nei pressi dell’estremità occidentale della baia di Mount. Sbarcati poi sull’isola Ushant, in un luogo oggi denominato Porz-Pol, soggiornarono qui per un certo periodo, per poi trasferirsi a Ploudamézeau ed ancora sull’isola di Batz, ove edificarono un monastero.

Particolarmente amato dalla popolazione locale, Paolo fu proposto per l’episcopato. Withur, signore locale, dovette usare uno stratagemma per indurlo ad accettare: mandò Paolo a Parigi dal re Childerico per recapitargli un messaggio urgente, contenente in realtà la richiesta della sua consacrazione a vescovo. Il sovrano acconsentì, fece conferire l’ordinazione a Paolo e lo rimandò indietro. Il novello vescovo continuò comunque a condurre una vita improntata ad un’estrema austerità, cibandosi esclusivamente di pane ed acqua, aggiungendo un pò di pesce solo nelle grandi feste.

Pensando di essere ormai prossimo alla morte, Paolo lasciò il ministero episcopale, ma invece sopravvisse a ben due suoi discepoli che aveva designato quali suoi successori. Morì infine nel 573. Si narrò che in vita sarebbe stato dotato del dono della profezia, tanto che secondo Wrmonoc avrebbe predetto anche l’invasione dei popoli del nord. Il nome della sede episcopale, in suo onorem fu mutato in San Paolo di Léon.

Autore: Fabio Arduino

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/93363

Saint-Paul-Aurélien. Plate-face de la façade est du jubé de l'église Saint-Yves de La Roche-Maurice (29).


Den hellige Paulus Aurelian av Léon (~480-~573)

Minnedag: 12. mars

Skytshelgen for Saint-Pol-de-Léon

Den hellige Paulus Aurelian (fr: Paul Aurélien, Pol; bret: Paol; wal: Pawl; lat: Paulus, Paulinus) ble født rundt 480 (470?) (492?) i Glamorgan i Wales [kilden celt-saints sier at han ble født i Cornwall]. Stavemåten Pol stammer først fra 1500-tallet, tidligere skrev man Paul eller Paoul. Han var trolig av walisisk-romansk opphav som sønn av en britisk keltisk høvding i familien «Aurelianus». Hans biografi sier at han var sønn av en greve («en tjenestemann av høy verdighet») ved navn Perphirius (Perphir), og at han kom fra Penychen i det sørøstre Glamorgan. Han bodde i et distrikt som ble kalt «Brehant Dincat», som den anglikanske presten Gilbert Hunter Doble (1880-1945), en kornisk historiker og hagiograf og forfatter av 48 hefter kjent som The Cornish Saints Series (1923-45), identifiserer med Llandingat, det vil si Llandovery. Paulus hadde åtte brødre, blant dem Nautel, Pautel og Bana, og han skal også ha hatt tre hellige søstre, Juthwara (Aude Wyry), Sidwell (Sadfyl) og Weluela (Wulvela), men dette er høyst omdiskutert.

Identifikasjonen av Paulus Aurelian med den «Poul Pennichen» som nevnes i Vita Sancti Codoci (biografien om den hellige Cadoc av Llancarfan), er ansvarlig for beskrivelsen av Paulus' opphav i Penychen. En videre identifikasjon av Paulus med den hellige Paulinus av Wales fra Carmarthenshire fikk Paulus' biograf Wrmonoc til å knytte til Paulus tradisjoner fra distriktet Llandovery som egentlig angår den walisiske helgenen.

Paulus' mor skal ha dødd mens flere av barna ennå var i tenårene. Deres far giftet seg igjen, og familien flyttet til det østre Dumnonia (Dorset og Devon), hvor de slo seg ned i Halstock i Dorset. Paulus kan ha flyttet sammen med familien, for han synes å ha grunnlagt kirken St. Paul's i Caer Uisc i Exeter.

I sin biografi presenteres Paulus som en disippel av den hellige Illtud (Illtyd), og den samme opplysningen står i biografien om Illtud (kapittel XI) og biografien om Gildas den Vise fra Rhuys (kapittel III). Foreldrene skal ha sendt ham i svært ung alder for å få sin utdannelse i Illtuds kloster i Llanilltud Fawr [Llanilltyd] (nå Llantwit Major) i South Glamorgan helt sør i Wales. Der skal noen av hans medelever ha vært den hellige Samson av Dol, som skal ha vært hans fetter, og de hellige David av Wales og Gildas den Vise. Han lære ikke bare av bøker, men også av det manuelle arbeidet som hele kommuniteten var forventet å ta del i.

Siden landområdene til klosteret i Llantwit var svært begrenset, foreslo de fire guttene at Illtud skulle be om at sjøen ville trekke seg tilbake og på den måten utvide klosterets eiendom. Illtud ba hele natten og påbød sine disipler om å gjøre det samme. Neste dag ved lavvann da sjøen trakk seg tilbake rundt åtte miles (tretten kilometer), tok Illtud med seg sine elever til vannkanten og trakk en linje med staven sin i sanden. Aldri siden har vannet krysset denne linjen, og klosterets område kunne utvides med et stort område av rikt, fruktbart land. Paulus tilbrakte mye av sin tid med å skremme måker for å hindre dem i å spise opp klosterets avlinger. Men han brydde seg lite om sine plikter og avlingen ble ødelagt. Han var redd for den straffen han ville få, så han ba om guddommelig inngripen. Neste dag var han og hans tre venner i stand til å sanke alle måkene sammen som sauer og stenge dem inne i en låve!

Illtud vitner om hans enestående glød og hans fremgang i alle dyder og alle øvelser innen det monastiske liv, og ytterligere bevis er unødvendige. Mot sin fars ønsker bestemte Paulus seg for å gå i Kirkens tjeneste, og på Illtuds råd forlot han som sekstenåring klosteret for å leve et enda mer perfekt eremittisk liv. Han kan ha bodd en stund på Ynys Byr (Caldey Island) utenfor kysten av Wales. Han bygde seg en liten eneboerhytte i Llanddeusant i Ystrad Tywi og tilbrakte mange år i bønn og studier. Han ble presteviet der av en ukjent biskop, trolig den hellige Dyfrig av Wales, angivelig «erkebiskop av Caerleon» (kilden Infocatho sier at han ble presteviet av biskopen av Winchester, 22 år gammel). Etter at han ble presteviet, sluttet tolv andre unge menn seg til ham som hans ledsagere, og de levde i celler nær hans egen og betraktet ham som sin leder.

Historier om Paulus' hellighet og gode arbeid nådde også kong Markus av Cerniw (Cornwall), og han inviterte Paulus til å komme til sitt palass i «Caer Banhed» for å grunnfeste den kristne tro bedre i hans kongerike. Paulus aksepterte og tilbrakte noen år med å undervise folket der. Markus var ivrig etter at Paulus skulle påta seg embetet som biskop av Cerniw, siden hans folk var av blandet rase og «ettersom han snakket fire språk», men Paulus avslo og deres forhold surnet. Til slutt toppet det hele seg da Paulus spurte kong Markus om han kunne få en av de syv fine keltiske klokkene som han brukte for å kalle sine gjester til middag. Da monarken nektet, forlot den fornærmede helgenen hans hoff.

Paulus dro for å besøke sin søster på kysten av Cornwall, hvor hun hadde etablert et kloster nær Penzance, muligens i Newlyn. Hans biograf erklærer at denne kvinnen var Sadfyl (Sitofolla, Sitafolia), men hun var den eneste søsteren han kjente navnet på. I virkeligheten ser det ut til å ha vært den hellige Weluela, en eneboernonne som levde i Gulval. Selv om det ikke finnes noen spor av Sitofollas eksistens eller hennes kloster, er det en landsby ved navn Paul ved Penzance nær vestsiden av Mount's Bay, og den gamle kirken i Paul er viet til ham. Der er det to gamle keltiske kors, et av dem i veggen på kirken, som skryter av å ha det nest høyeste tårnet i Cornwall. Det heter at søsteren klagde til sin bror over sjøens inntrengning, og han ba henne da om å merke tidevannslinjen med noen småstein. Deretter vokste de på hans bønn til store steiner, som dannet en naturlig mur mot sjøen.

Rundt 511 fikk den unge mannen vite i en drøm at det landet hvor han skulle undervise, ikke var det landet hvor han befant seg, men over havet. Takket være farens rikdom skaffet Paulus seg en båt for å forlate sitt land som Peregrinus pro Christo («pilegrim for Kristus»), og han satte seil for Llydaw (Bretagne). En historie, som kanskje ikke er så svært gammel, forteller imidlertid at en storm tvang ham opp den britiske kysten, og han seilte opp elva Dart til Staverton, i utkanten av Dartmoor. Der bestemte han seg for å bygge en kirke, men hver morgen fant han at det arbeidet han hadde gjort dagen før, var forsvunnet om natten. Siden Herren syntes å mislike hans valg av byggested, flyttet han dit hvor den nåværende sognekirken står, og der kunne byggearbeidet skje uhindret.

Paulus dvelte ikke lenge i Staverton, for han satte snart seil igjen og dro over kanalen. Han gikk ifølge sin biografi rundt 517 i land på øya Ushant (Île d'Ouessant), i havnen som nå heter Porz-Pol i Baie de Lampaul. Paulus og hans ledsagere kalte den imidlertid Porz-Ezumet, «Oksehavna». Ushant (fr: Ouessant; bret: Enez Eusa) er en øy i Den engelske kanal som utgjør det nordvestligste punktet av Frankrike. Det finnes bare et tettsted av betydning på øya, nemlig landsbyen Lampaul/Lambaol [Lampol], som har sitt navn etter Paulus, og det var dette stedet han gjorde til sitt nye hjem sammen med sine tolv disipler. Han bygde et kloster som besto av en liten kirke og tretten hytter av torv og stein. På øya fortsatte Paulus sitt strenge eremittliv. Bønn og kontemplasjon var hans eneste beskjeftigelse, og brød og vann hans eneste føde, bortsett fra på store festdager, da han spiste noen få små fisker sammen med brødet.

På kysten av kysten av Armorica bodde den galliske stammen Osismii (fr: Ossismes), et barbarisk og avgudsdyrkende folk. Paulus sørget over blindheten til de hedenske innbyggerne på kysten, og ettersom det ikke var noen å evangelisere på Ushant, flyttet han sammen med sine tolv ledsagere til fastlandet, hvor han instruerte folket i troen. Han gikk i land i Portsall nær en klippe ved navn Amachdu i regionen Ach i det vestre Domnonia (Domnonée), i dag arrondissementet Brest i departementet Finistère. Han grunnla Ploutemedou (plebs talmedonia), som senere het suksessivt Ploue telmedou, Ploue telmedzo og i dag Ploudalmézeau (bret: Gwitalmeze). Paulus grunnla sitt kloster i Lanna Paulé (i dag Lampaul-Ploudalmézeau), hvor hans disippel Vivian hadde prøvd å bygge en eneboerhytte inntil han ble plaget av en omstreifende bøffelokse. Der kristnet hans munker noen av de hedenske menhirene (keltiske bautasteiner) ved å hogge dem til i form av kors. Det gamle sognet Ploudalmézeau består i dag av områdene Ploudalmézeau, Saint-Pabu og Lampaul-Ploudalmézeau.

Paulus følte at han trengte sanksjon fra de sivile myndighetene, så han dro for å finne den lokale herskeren i området. Det viste seg å være grev Withur, en from kristen som var en slektning av ham («fetter») fra Gwent og som styrte området under overherredømme av kong Judual (Judwal, Judikaël, Iudwal ap Ionas) av Domnonia (Domnonée) (540-ca 550/560-85). Withur var da på øya Batz, som kildene også kaller Bas eller Ynys Battham, på nordkysten av Finistère, hvor han noen ganger dro for å tilbringe litt tid alene. Da Paulus kom til hans hus, var han akkurat ferdig med å transkribere en kopi av evangeliene, og denne ga han som gave til sin gjest. Under middagen fortalte Paulus sin fetter om sine vanskeligheter ved hoffet til kong Markus, før de gikk løs på en fin laks, og da den ble skåret opp, ble den klokken som Markus hadde nektet å gi til Paulus, på mirakuløst funnet inne i laksen! Hir Glaz, den røde, hamrede kopperklokken med sølvsiseleringer, er bevart i katedralen i Saint-Pol-de-Léon. Den ble brukt til å kurere døvhet og migrene. Seks lignende klokker av samme opphav er bevart i ulike deler av Europa.

Etter anmodning fra grev Withur befridde Paulus med hjelp fra en ung kriger fra Cléder ved navn Nuz øya Batz fra en fryktelig drage som hadde terrorisert innbyggerne der, og et stort hull på øya pekes fortsatt ut som dens hule. For å takke dem ga Withur til Nuz et område som det sies hadde navnet Ker-gour-na-deac'h («huset til mannen som ikke flykter»), mens Paulus fikk hele øya Batz, hvor han grunnla et lite kloster, hvor han plasserte visse lidenskapelige munker som hadde fulgt ham fra Wales og Cornwall. Selv pleide han å bruke dette klosteret som et sted å trekke seg tilbake.

Withur hadde sin hovedstad på fastlandet sør for øya Batz, på et sted som i kildene kalles Ocismor, Occismor, Ocsimor eller Ouismor. Stedet hadde i gallo-romansk tid hatt navnet Legio, fordi en romersk legion hadde sin base der. Stedet het også pagus Leonensis, og dette navnet gikk over til hele regionen, som fikk navnet Léon. På dette stedet fikk Paulus et stort område av Withur samt hans palass, som han gjorde til sin hovedgrunnleggelse. Den romerske ruinen ble til byen som i dag heter Saint-Pol-de-Léon (29250) eller på bretonsk Kastell Paol («Paulus' slott»), som de lokale innbyggerne ganske enkelt kaller Kastell. Paulus og hans ledsageres ankomst til den nesten forlatte byen Ocismor er ofte fremstilt på glassmaleriene i bretonske kirker, for eksempel i katedralene i Quimper og Saint-Pol-de-Léon.

Paulus' tjeneste for den lokale befolkningen ble satt stor pris på. Withur forsto at statusen til en abbed, som var anerkjent blant de britiske, ikke var akseptabel for folket i Gallia, så akkurat som Markus ønsket han at Paulus skulle bli sitt folks biskop. Da Withur hadde hørt hans innvendinger, spurte han ham ikke direkte, men grep til triks for å få sin vilje. Han sendte Paulus til Paris og kong Kildebert I (511-58) med et viktig, forseglet brev. Det viste seg at brevet inneholdt en anmodning til frankerkongen om å gjøre Paulus til biskop, enten han gikk med på det eller ikke. Til tross for at Paulus gråt sine modige tårer tvang kongen ham til å motta bispevielsen i katedralen i Paris av tre biskoper. Deretter sendte kongen ham tilbake til Léon, og dermed ble han den første biskopen med sete i den delen av Bretagne. Dette skjedde rundt 530.

Gammel bretonsk kronologi er svært usikker, men Paulus' biografi som ble skrevet i 884, viser at de bretonske munkene mente at bispesetet Léon hadde blitt grunnlagt i den merovingiske epoken. Den katolske kirkehistorikeren Louis Marie Olivier Duchesne (1843-1922) aksepterer som sikkert at klosteret i Léon ble grunnlagt av Paulus Aurelian på 500-tallet. Når det gjelder bispesetet, synes det som om den galliske stammen Osismii, som territoriet Léon tilhørte, var representert på konsilet i Angers (453) og i Vannes (ca 465) av en biskop. Men deres viktigste by, senere kjent som Carhaix, ble snart etter innlemmet i bispedømmet Quimper, og stammens gamle bispesete ble overført til Saint-Pol-de-Léon på et usikkert tidspunkt. Det er i det minste sikkert at det finnes historiske spor av et bispedømme i Léon så langt tilbake som midten av 800-tallet.

Sammen med sine munker begynte biskop Paulus på arbeidet med å evangelisere den innfødte befolkningen, som var nesten fullstendig hedensk. Han viet seg fullstendig til sine pastorale funksjoner, og hans flittighet i å utføre enhver detalj i sine forpliktelser var like stor som hans innsikt i tyngden av dem.

Da han hadde fullført omvendelsen av landet, prøvde Paulus på sine gamle dager å trekke seg tilbake fra embetet ved å få ordinert en koadjutor-biskop. Først utnevnte han sin nevø, den hellige Joavan (Joevin, Joévin, Jaoua, Jouva, Jaouen, Yaouen), som etter å ha vært abbed på Batz hadde vært abbed i Daougloas og rektor i Brazpars i Cornouaille. I den anledning samlet han alle sine kanniker i salen i bispegården, og i deres nærvær overga han sitt bispedømme til Joavan. Etter å ha sendt nevøen til Dol for å bli vigslet av Samson, som da var metropolitt for Bretagne, trakk han seg tilbake til Batz, til stor glede for munkene og innbyggerne der. Det var i 553.1

Men Joavan hadde vært biskop i bare ett år da han døde den 2. mars 554 i Brazpars. Paulus reiste da ned fra Batz til Ocismor og ledet valget av en ny biskop. Valget falt på Tigernomaglus (Tigernomagle, Tigermaglus, Tiernomallus, Tiernomaël, Tiernmaël, Tiernvael, Ternvael, Tiarmail), som var kannik i Léon. Paulus dro igjen tilbake til sitt kloster på Batz.

Imidlertid døde Tigernomaglus kort etter sin bispevielse, og Paulus var igjen nødt til å komme ned fra Batz til Ocismor/Léon. Han presiderte ved biskop Tigernomaglus' begravelse og deretter ledet han på nytt møtet som skulle velge ny biskop. Forsamlingen tryglet ham om å gjenoppta ledelsen av bispedømmet, og etter sterkt press fra presteskapet ga han til slutt etter. På bispelistene for Léon står han for denne perioden oppført som «Paulus II».

Til slutt følte Paulus at hans krefter minket for hver dag, så for andre gang la han av de tyngende byrdene av sitt embete. I sitt sted fikk han valgt Cetomerinus (Cetomerin, Keveren), en av sine tolv prester og disipler og kannik ved katedralen, en from og lærd mann, som ble høytidelig konsekrert i 566. Den dagen han ble konsekrert, besøkte kong Judual av Domnonia katedralen. Da han hadde gjenetablert seg på den bretonske tronen, ga han Paulus i gave det stedet hvor han hadde vunnet den avgjørende seieren over den onde tronraneren kong Conmor (Conomor) (ca 550-60). Der grunnla Paulus klosteret Gerber, som deretter ble kalt Le Relecq på grunn av det store antallet knokler etter de falne i slaget. Han satte klosteret under ledelse av sin botferdige bror, Tangwy (alias Bana).

Deretter kunne Paulus trekke seg tilbake til sitt kloster på Batz for godt. Gammel og skrøpelig levde han der i noen år før han døde en 12. mars rundt 573, selv om en rekke andre dødsår angis (ca 575, 580 eller 594). Han skal ha vært svær gammel, etter tradisjonen var han 104 år, og i alle fall over nitti år gammel. På dødsleiet kalte han til seg biskop Cetomerinus, som kom sammen med mange kanniker og stormenn. Til biskopen sa han at han ikke skulle sørge, for Gud ville sende ham en hellig etterfølger ved navn Goulven (Golven), som ganske riktig ble den neste biskopen av Léon i 602.

Det oppsto en viss tautrekking om den hellige biskopens legeme, for munkene og befolkningen på Batz ville nødig gi slipp på det – de mente at han skulle gravlegges der hvor han hadde utåndet. Men biskop Cetomerinus og kannikene understreket at han hadde vær deres biskop, og det avgjørende argumentet var at han selv hadde uttrykt ønske om å bli gravlagt i sin katedral. Derfor ble hans legeme ført til Ocismor/Léon og høytidelig gravlagt i koret i katedralen. Den hellige biskop Goulven fikk senere relikviene skrinlagt i et rikt dekorert skrin.

Paulus skal ha hatt profetiske evner og hans biograf sier at han forutså vikingenes herjinger. Dominikanerpateren og hagiografen Albert den Store2 forteller at de plyndret landet, vanhelliget kirker og brente relikvier, så i 878 bestemte biskop Liberalis av Léon seg for å bringe relikviene av sin store forgjenger i sikkerhet. De ble derfor brakt til benediktinerklosteret Saint-Florent i Fleury-sur-Loire i bispedømmet Orléans (senere Saint-Benoît-sur-Loire). Dom Lobineau3 sier at hans legeme ble brakt dit rundt 960 (954) av biskop Mabbo av Léon. En kilde sier at det var Paulus' relikviers opphold i bispedømmet Orléans som ga ham tilnavnet «Aurelian».

Albert den Store sier at Paulus' relikvier hvilte i fred til under reformasjonen, da de i 1567 [andre kilder sier rundt 1562] ble ødelagt av hugenotter som plyndret kirken. Hans hode, et helt ben av hans høyre arm og en intakt finger ble imidlertid oppbevart i den gamle katedralen i Saint-Pol-de-Léon i et skrin med inskripsjonen «Doet de M.S. Paul, évêque et patron de Léon». Disse relikviene ble visitert og identifisert den 6. juli 1809 av M. Dombidau de Crousheilles, biskop av Quimper. Disse relikviene og hans klokke er fortsatt i katedralen, mens hans stola kan ses på Batz. Under høyalteret i katedralen er hans grav nå under en plate av svart marmor, og dit ble relikviene brakt med stor pomp og prakt i 1897. Dom Lobineau og abbé Tresvaux forteller at tidligere ble en del av hans tunika oppbevart i klosteret Saint-Victor i Paris, mens den andre delen var i Saint-Magloire i samme by.

Paulus' bispesete Léon er nå oppkalt etter ham, Saint-Pol-de-Léon. Det var bispedømme til Den franske revolusjon. Med loven av 12. juli 1790 ble bispedømmegrensene revidert for å overensstemme med de nye departementene, og i 1801 ble grensene stadfestet gjennom konkordatet mellom Napoleon og Den hellige Stol. Det var det ikke plass til to bispedømmer i departementet Finistère, så derfor ble bispedømmene Cornouaille og Léon slått sammen til Quimper et Léon, som omfatter departementet Finistère. Quimper ble valgt til bispesete på grunn av deres støtte til revolusjonære tiltak på bekostning av Saint-Pol-de-Léon, som tradisjonelt var frommere og mer monarkistisk.

Paulus er en av de få britiske keltiske helgener som har en bevart biografi skrevet før senmiddelalderen. Den første versjonen av Paulus' biografi (Vita Sancti Pauli Episcopi Leonensis in Britannia Minori) ble fullført i 884 av en bretonsk munk i Landévennec i Bretagne ved navn Wrmonoc eller Gourmenoc. Denne biografien er bevart i to tidlige manuskripter, og teksten er publisert i henholdsvis Revue Celtique og Analecta Bollandiana. Biografien er delt i to bøker, hvorav den første beskriver Paulus' liv i Sør-Wales, mens bok to beskriver hans arbeid i Bretagne. Manuskriptet er bevart i Bibliothèque Nationale.

Wrmonoc skriver at han baserte sitt verk på en tidligere biografi, men han kunne ikke ha funnet mye materiale til bok I fra en slik kilde. Det bevarte dokumentet ser også delvis ut til å være i strid med andre biografier, og mye forblir uvisst. Biografien er detaljert, men inneholder også legendarisk eller tvilsomt materiale, selv om det ikke er noen tvil om at Paulus var en mektig misjonær i Finistère.

Biografien innarbeider noen tradisjoner hvis opphav er walisisk eller kornisk (= fra Cornwall). Det er betydelige spor etter en helgen ved navn Paulinus i Wales, og Wrmonoc lånte trolig sine detaljer om Paulus' tidlige liv i området rundt Llandovery fra tradisjonen om den hellige Paulinus av Wales. Om Paulus Aurelian virkelig er den samme som Paulinus av Wales, er tvilsomt, sier David Emanuel Hywel (1921-70) i artikkelen om Paulinus i Dictionary of Welsh Biography, mens den anglikanske presten Gilbert Hunter Doble (1880-1945), en kornisk historiker og hagiograf og forfatter av 48 hefter kjent som The Cornish Saints Series (1923-45), mener de er den samme.

Det religiøse liv på øya Ushant (Île d'Ouessant) er preget av de messene som feires i kirken viet til Saint-Pol Aurélien og dessuten i kapellene Kerber, også kalt Notre-Dame d'Espérance, og Saint-Gildas, også kalt Notre Dame du Bon Voyage. Seksten kirkebygninger var viet til ham, de fleste i Léon. Selv om kirken Saint-Pol på øya Batz er i ruiner, er det seks andre sogn som er trofaste mot hans patronat: katedralen i Saint-Pol-de-Léon, kirkene i Lampaul-Guimiliau, Lampaul-Plouarzel, Lampaul-Ploudalmézeau, Lampaul på Ouessant og Tréglonaou. Kapellene som var viet til Paulus eksisterer fortsatt i Brignogan, Garlan og Plouguerneau. Forsvunnet er kapellene i Le Drennec, Le Faou, Guimaëc og Plougonvelin. I Cornwall har sognet Paul helt vest på halvøya vært viet til Paulus helt siden 900-tallet. Sognet Paule i øvre Cornouaille er også viet til Paulus.

Paulus' minnedag er dødsdagen 12. mars, som oppgis av det gamle breviaret i Nantes og de fleste andre kilder. Men i det gamle breviaret i Léon minnes han den 10. oktober, som noen kilder mener kan være en dag som minnes translasjonen av hans relikvier, og denne subsidiære festen overskygget nesten den originale festen. Festen den 10. oktober har trolig oppstått gjennom en sammenblanding med den hellige Paulinus av York. Paulus' navn står i Martyrologium Romanum. Han fest var veletablert i Bretagne og Loiredalen, men den står ikke i noen engelsk kalender. Han fremstilles i kunsten med en klokke i hånden og en drage ved føttene. Han fremstilles også med en vannmugge og et brød som tegn på hans askese.

Fra 447 til 632 ble syv munker betraktet av befolkningen i Armorica som de viktigste helgenene og grunnleggerne av det bretonske landet (De syv hellige grunnleggerne av Bretagne). I tillegg til Paulus Aurelian var det de hellige Brioc av Bretagne (ca 420-520), Tudwal av Tréguier (fr: Tugdual) (ca 528-ca 564), Paternus av Vannes (fr: Patern) (ca 440-ca 500), Corentin av Quimper (ca 375-ca 460), Samson av Dol (ca 490-ca 565) og Malo av Aleth (ca 520-ca 640). Av dem er utvilsomt Paulus den best kjente og mest populære i Bretagne, nest etter Samson.

1 Albert le Grand, La Vie des saints de la Bretagne armoricaine (1636)

2 Frère Albert Le Grand – Religieux, Prêtre de l'Ordre des Frères Prêcheurs de Morlaix – Vie des Saints de la Bretagne Armorique (1636)

3 Dom Guy-Alexis Lobineau, Vies des saints de Bretagne, Rennes 1725, komplettert av abbé Tresvaux i ny utgave av Lobineaus verk i 5 bind (1836-38)

Kilder: Attwater/John, Attwater/Cumming, Farmer, Butler (III), Benedictines, Bunson, Schauber/Schindler, KIR, CE, CSO, Patron Saints SQPN, Infocatho, Heiligenlexikon, santiebeati.it, earlybritishkingdoms.com, celt-saints, infobretagne.com, en.wikipedia.org, la-france-orthodoxe.net, yba.llgc.org.uk, ouessant.org, catholique-quimper.cef.fr, cirdomoc.free.fr - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Opprettet: 2000-02-01 21:34 - Sist oppdatert: 2007-10-19 13:58

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/paurelia

Voir aussi : https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/cf0ba16f12c0794ffa7e309278890fa1.pdf

https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_175/saint__pol__de__leon.pdf