Saint Élie
Prophète de l'Ancien Testament (IXe siècle
av. J.-C.)
Commémoraison de saint Élie de Thisbé en Galaad. Prophète du Seigneur aux jours
des rois d'Israël Achaz et Ochozias, il revendiqua contre un peuple infidèle
les droits du Dieu unique avec une telle force d'âme qu'il préfigura non
seulement saint Jean-Baptiste, mais le Christ lui-même. Il n'a pas laissé
d'oracles écrits, mais son souvenir s'est fidèlement conservé, surtout au Mont
Carmel.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1539/Elie.html
Louis Hersent. Elijah reviving the Son of the Widow
of Zarephath
Les personnages de l’Ancien Testament : Élie, le
prophète de la vie
Philippe-Emmanuel
Krautter - Publié le 24/08/18
Tout au long de l'été, (re)découvrez les personnages
de la Bible avec Aleteia. Aujourd'hui, Élie.
La sécheresse de l’idolâtrie
Le roi d’Israël Achab s’est perverti en adoptant le
culte de Baal suivi par son épouse Jézabel. Le prophète Élie provoque alors,
sur ordre divin, la sécheresse pendant trois ans sur Israël en punition de
cette conduite impie. Puissante métaphore de ce que provoque l’idolâtrie, la
sécheresse menace même le prophète qui doit lui-même s’échapper et se rendre au
torrent de Kérit où des corbeaux lui apportent chaque jour sa nourriture. Mais
le torrent vient, lui aussi, à se tarir et Élie se rend à Sarepta entre Tyr et
Sidon.
La veuve de Sarepta
Bataille de prophètes au mont Carmel
Les dernières péripéties du prophète
Mais, les épreuves ne sont pas terminées pour autant
pour Élie. Jézabel, l’épouse du roi, cherche à se venger et veut la mort d’Élie
qui doit de nouveau s’enfuir au désert. Sur le point de mourir de faim et de
soif, l’Ange de Dieu lui apporte de l’eau et du pain, préfiguration de
l’Eucharistie, avant que rassasié il ne reparte quarante jours et quarante
nuits, comme Moïse, vers le mont Horeb. En ce lieu sacré, de terribles signes
sont annonciateurs de la venue divine mais c’est lorsque qu’une simple brise légère
se manifestera que Dieu apparaîtra à Élie lui intimant d’oindre Hazaél roi
d’Aram, Jéhu roi d’Israël et Élisée, comme son successeur. Cela fait, Élie sera
élevé au ciel sur un char de feu sous les yeux ébahis d’Élisée…
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/08/24/les-personnages-de-lancien-testament-elie-le-prophete-de-la-vie/
Marc Arcis. Le Prophète Élie, 1690, musée des Augustins de Toulouse.
Elie : une figure spirituelle
Sommaire
I
- La vie d’Élie : une présence à Dieu
III
- Solitude et paternité spirituelle
I - La vie d’Élie : une présence à Dieu
Toute la vie d’Élie baigne dans la prière, aussi
l’épître de saint Jacques propose-t-elle Élie comme modèle des priants (Jc 5,
17-18). Plusieurs auteurs spirituels des IVe-Ve siècles ont évoqué le
sacrifice d’Élie au Mont Carmel pour exprimer la venue de l’Esprit dans le cœur
de celui qui cherche à vivre dans la prière continuelle à travers l’ascèse et
le combat spirituel. L’attitude du prophète, assis sur la montagne (2R 1, 9) ou
prosterné, la tête entre les genoux (1R 18, 42), reflète une vie de prière,
centrée en Dieu, dans le calme intérieur, au-dessus des passions et des soucis
du monde.
A l’Horeb, après une longue marche de quarante jours
et quarante nuits, avec pour seule nourriture le pain et l’eau apportés par un
ange, Élie rencontre Dieu, dans le silence, expérience à laquelle
aspire tout chercheur de la Face divine. La familiarité d’Élie avec Dieu, sa
puissance sur l’eau et le feu, la vie et la mort, témoignent de la profonde
intimité avec le Dieu vivant devant lequel il se tient. L’ascension du prophète
dans un char de feu est une image de la montée spirituelle vers Dieu.
Sur la montagne de la Transfiguration, devant les
apôtres Pierre, Jacques et Jean, Élie apparaît avec Moïse dans la lumière
glorieuse du Christ.
A l’instar du prophète, la vocation du Carmel est de
se tenir en présence du Dieu vivant, c’est-à-dire veiller dans une prière
continuelle, silence et dialogue d’amour, contemplation du Dieu
vivant et intercession pour le monde.
II - Zèle apostolique
A deux reprises, le Seigneur demande à Élie ce qu’il
fait à l’Horeb et celui-ci proclame à chaque fois son zèle brûlant pour le
Seigneur. Le prophète souffre de voir son peuple honorer de faux dieux et veut
le ramener vers le vrai Dieu. La rencontre de Dieu à l’Horeb ne s’arrête pas à
une jouissance théophanique : Élie est envoyé oindre les rois et le
prophète Élisée.
Le Carmel, héritier du zèle d’Élie, en reçoit une
flamme œcuménique et missionnaire. C’est le cœur broyé devant la division des
chrétiens, qu’au XVIe siècle, sainte Thérèse d’Avila a entrepris la
réforme du Carmel ; à notre époque, c’est ce même élan missionnaire qui
rayonne à travers le récit d’une carmélite de Nancy qui partit au Carmel de
Tchung King en Chine en 1933, puis expulsée, revint en France et y fonda, en
1974, un Carmel consacré à la prière pour l’Unité des chrétiens et qu’elle
plaça précisément sous la protection du prophète Élie qui rassemble dans son
culte juifs, chrétiens et musulmans (cf. Mère Élisabeth. Partir, Monastère
Saint Élie, Saint Rémy, 1998).
III - Solitude et paternité spirituelle
A travers la figure d’Élie, le Carmel a reçu deux
notes caractéristiques : le goût de la solitude, du silence où Dieu
parle au cœur et le sens de la paternité spirituelle.
Ainsi le commentaire de l’épisode d’Élie au torrent du
Kérith par l’auteur de l’Institution des premiers moines au Moyen-Age a exercé
une profonde influence au Carmel : sur l’ordre de Dieu, Élie fuit au
désert pour vivre caché dans la solitude et la charité avec un double
but : « offrir à Dieu un cœur pur (…) et expérimenter la force
de la divine présence et la douceur de la gloire d’en-haut ».
Les premiers textes carmélitains, à la suite de la
Bible et des Pères de l’Église, évoquent conjointement Élie et son disciple
Élisée qu’il a appelé à le suivre (1R 19, 19-21) et à qui il lègue son manteau
avec son double esprit au moment de son enlèvement (2R 2,13). Les premières
constitutions des carmes font remonter les origines de l’Ordre « aux
prophètes Élie et Élisée, dévots habitants du Mont Carmel ».
La liturgie carmélitaine fête les deux prophètes aux
mêmes dates que le calendrier byzantin : Élie, le 20 juillet et
Élisée, le 14 juin.
Bibliographie
Élie le prophète, Études Carmélitaines, Paris, 1956, 2
vol.
Le saint prophète Élie d’après les Pères de l’Église,
Bellefontaine, 1992.
Sr Éliane, Élie archétype du moine, Bellefontaine,
1995.
SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Elie-une-figure-spirituelle.html
L'offrande d’Élie - Charleston, Caroline du Sud.
Le cycle d’Elie dans la Bible
Sommaire
I
- Au Premier livre des Rois, chapitres 17 à 19 et 21
A)
Élie annonce une famine et se retire à Kerit 1 R 17
II
- Rencontre d’Élie avec Obadyahu 1 R 18
B)
Les prophètes de Baal au mont Carmel
III
- Menaces et fuite d’Élie 1 R 19
IV
- La vigne de Naboth 1 R 21
V
- Au deuxième livre des Rois, chapitres 1 et 2
A)
Intervention d’Élie - 2 R 1
C)
Élie enlevé au ciel - Élisée - 2 R 2 1
VII
- Les petits garçons de Bethel
I - Au Premier livre des Rois, chapitres 17 à 19 et 21
A) Élie annonce une famine et se retire à Kerit 1
R 17
Elie le Tishbite, de Tishbé en Galaad, dit à
Achab : "Par le Seigneur vivant, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y
aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement.« La parole
du Seigneur lui fut adressée en ces termes : »Va-t’en d’ici,
dirige-toi vers l’orient et cache-toi au torrent de Kerit, qui est à l’est du
Jourdain. Tu boiras au torrent et j’ordonne aux corbeaux de te donner à
manger là-bas." Il partit donc et il fit comme le Seigneur avait dit
et alla s’établir au torrent de Kerit, à l’est du Jourdain. Les corbeaux lui
apportaient du pain le matin et de la viande le soir, et il buvait au torrent.
B) La veuve de Sarepta
Mais il arriva au bout d’un certain temps que le
torrent sécha, car il n’y avait pas eu de pluie dans le pays. Alors la parole
du Seigneur lui fut adressée en ces termes : « Lève-toi et va à
Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu y demeureras. Voici que j’ordonne là-bas
à une veuve de te donner à manger. » Il se leva et alla à Sarepta.
Comme il arrivait à l’entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait
du bois ; il l’interpella et lui dit : « Apporte-moi donc
un peu d’eau dans la cruche, que je boive ! » Comme elle allait
la chercher, il lui cria : « Apporte-moi donc un morceau de pain
dans ta main ! » Elle répondit : « Par le
Seigneur vivant, ton Dieu ! je n’ai pas de pain cuit ; je n’ai qu’une
poignée de farine dans une jarre et un peu d’huile dans une cruche, je suis à
ramasser deux bouts de bois, je vais préparer cela pour moi et mon fils, nous
mangerons et nous mourrons. » Mais Élie lui dit : « Ne
crains rien, va faire comme tu dis ; seulement, prépare-m’en d’abord une petite
galette, que tu m’apporteras : tu en feras ensuite pour toi et ton
fils. » Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : « Jarre
de farine ne s’épuisera, cruche d’huile ne se videra, jusqu’au jour où le
Seigneur enverra la pluie sur la face de la terre. » Elle alla et fit
comme avait dit Elie, et ils mangèrent, elle, lui et son fils. La jarre de
farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne se vida pas, selon la parole que
le Seigneur avait dite par le ministère d’Élie.
C) Le fils de la veuve
Après ces événements, il arriva que le fils de la
maîtresse de maison tomba malade, et sa maladie fut si violente qu’enfin il
expira. Alors elle dit à Elie : « Qu’ai-je à faire avec toi,
homme de Dieu ? Tu es donc venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire
mourir mon fils ! » Il lui dit : « Donne-moi ton
fils » ; il l’enleva de son sein, le monta dans la chambre haute où
il habitait et le coucha sur son lit. Puis il invoqua le Seigneur et
dit : « Seigneur, mon Dieu, veux-tu donc aussi du mal à la veuve
qui m’héberge, pour que tu fasses mourir son fils ? » Il s’étendit
trois fois sur l’enfant et il invoqua le Seigneur : « Seigneur,
mon Dieu, je t’en prie, fais revenir en lui l’âme de cet enfant ! » Le
Seigneur exauça l’appel d’Élie, l’âme de l’enfant revint en lui et il reprit
vie. Élie le prit, le descendit de la chambre haute dans la maison et le remit
à sa mère ; et Élie dit : « Voici, ton fils est
vivant. » La femme lui répondit : « Maintenant je sais
que tu es un homme de Dieu et que la parole du Seigneur dans ta bouche est
vérité ! »
II - Rencontre d’Élie avec Obadyahu 1 R 18
Il se passa longtemps et la parole du Seigneur fut
adressée à Élie, la troisième année, en ces termes : "Va te montrer à
Achab, je vais envoyer la pluie sur la face de la terre." Et Élie
partit pour se montrer à Achab.
Comme la famine s’était aggravée à Samarie, Achab fit
appeler Obadyahu, le maître du palais - cet Obadyahu craignait beaucoup le
Seigneur : Lorsque Jézabel massacra les prophètes du Seigneur, il prit
cent prophètes et les cacha 50 à la fois dans une grotte, où il les
ravitaillait de pain et d’eau - et Achab dit à Obadyahu : « Viens !
Nous allons parcourir le pays, vers toutes les sources et tous les
torrents ; peut-être trouverons-nous de l’herbe pour maintenir en vie
chevaux et mulets et ne pas abattre de bétail. » Ils se partagèrent
le pays pour le parcourir : Achab partit seul par un chemin et Obadyahu
partit seul par un autre chemin. Comme celui-ci était en route, voici qu’il
rencontra Élie ; il le reconnut et se prosterna face contre terre en disant : « Te
voilà donc, Monseigneur Élie ! » Il lui répondit : "Me
voilà ! Va dire à ton maître : Voici Élie." Mais l’autre
dit : "Quel péché ai-je commis, que tu livres ton serviteur aux
mains d’Achab, pour me faire mourir ? Par le Seigneur vivant, ton
Dieu ! il n’y a pas de nation ni de royaume où mon maître n’ait envoyé te
chercher, et quand on eut répondu : Il n’est pas là, il a fait jurer le
royaume et la nation qu’on ne t’avait pas trouvé. Et maintenant tu
ordonnes : Va dire à ton maître : voici Élie, mais quand je t’aurai
quitté, l’Esprit du Seigneur t’emportera je ne sais où, je viendrai informer
Achab, il ne te trouvera pas et il me tuera ! Pourtant ton serviteur
craint le Seigneur depuis sa jeunesse. N’a-t-on pas appris à Monseigneur ce que
j’ai fait quand Jézabel a massacré les prophètes du Seigneur ? J’ai caché
cent des prophètes du Seigneur, 50 à la fois, dans une grotte, et je les ai
ravitaillés de pain et d’eau. Et maintenant, tu ordonnes : Va dire à ton
maître : voici Élie. Mais il me tuera !" Élie lui
répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Sabaot que je sers,
aujourd’hui même je me montrerai à lui. »
A) Élie et Achab
Obadyahu partit à la rencontre d’Achab et lui annonça
la chose ; et Achab alla au-devant d’Elie. Dès qu’il vit Élie, Achab lui
dit : « Te voilà, toi, le fléau d’Israël ! » Élie
répondit : « Ce n’est pas moi qui suis le fléau d’Israël, mais
c’est toi et ta famille, parce que vous avez abandonné le Seigneur et que tu as
suivi les Baals. Maintenant, envoie rassembler tout Israël près de moi sur le
mont Carmel, avec les 450 prophètes de Baal, qui mangent à la table de
Jézabel. »
B) Les prophètes de Baal au mont Carmel
Achab convoqua tout Israël et rassembla les prophètes
sur le mont Carmel. Élie s’approcha de tout le peuple et dit : « Jusqu’à
quand clocherez-vous des deux jarrets ? Si le Seigneur est Dieu,
suivez-le ; si c’est Baal, suivez-le. » Et le peuple ne put rien
lui répondre. Élie poursuivit : « Moi, je reste seul comme
prophète du Seigneur, et les prophètes de Baal sont 450. Donnez-nous deux
jeunes taureaux ; qu’ils en choisissent un pour eux, qu’ils le dépècent et
le placent sur le bois, mais qu’ils n’y mettent pas le feu. Moi, je préparerai
l’autre taureau et je n’y mettrai pas le feu. Vous invoquerez le nom de votre
dieu et moi, j’invoquerai le nom du Seigneur : le dieu qui répondra par le
feu, c’est lui qui est Dieu. » Tout le peuple répondit :
« C’est bien. » Élie dit alors aux prophètes de Baal : « Choisissez-vous
un taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de
votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » Ils prirent le taureau et le
préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu’à midi,
en disant : « O Baal, réponds-nous ! » Mais il
n’y eut ni voix ni réponse ; et ils dansaient en pliant le genou devant
l’autel qu’ils avaient fait. A midi, Élie se moqua d’eux et dit : "Criez
plus fort, car c’est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il
est en voyage ; peut-être il dort et il se réveillera !" Ils
crièrent plus fort et ils se tailladèrent, selon leur coutume, avec des épées
et des lances jusqu’à l’effusion du sang. Quand midi fut passé, ils se mirent à
vaticiner jusqu’à l’heure de la présentation de l’offrande, mais il n’y eut
aucune voix, ni réponse, ni signe d’attention.
Alors Élie dit à tout le peuple : « Approchez-vous
de moi » ; et tout le peuple s’approcha de lui. Il répara l’autel du
Seigneur qui avait été démoli. Élie prit douze pierres, selon le nombre des
tribus des fils de Jacob, à qui Dieu s’était adressé en disant : « Ton
nom sera Israël », et il construisit un autel au nom du Seigneur. Il fit
un canal d’une contenance de deux boisseaux de semence autour de l’autel. Il
disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bois. Puis il
dit : « Emplissez quatre jarres d’eau et versez-les sur
l’holocauste et sur le bois », et il firent ainsi ; il
dit : « Doublez », et ils doublèrent ; il
dit : « Triplez », et ils triplèrent. L’eau se répandit autour
de l’autel et même le canal fut rempli d’eau. A l’heure où l’on présente
l’offrande, Élie le prophète s’approcha et dit : "Le Seigneur,
Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’on sache aujourd’hui que tu es Dieu en
Israël, que je suis ton serviteur et que c’est par ton ordre que j’ai accompli
toutes ces choses. Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, pour que ce peuple
sache que c’est toi, Seigneur, qui es Dieu et qui convertis leur
cœur !" Et le feu du Seigneur tomba et dévora l’holocauste et le
bois, et il absorba l’eau qui était dans le canal. Tout le peuple le vit ;
les gens tombèrent la face contre terre et dirent : « C’est le
Seigneur qui est Dieu ! C’est le Seigneur qui est Dieu ! » Élie
leur dit : « Saisissez les prophètes de Baal, que pas un d’eux n’échappe » ,
et ils les saisirent. Élie les fit descendre près du torrent du Qishôn, et là
il les égorgea.
C) La pluie
Élie dit à Achab : « Monte, mange et
bois, car j’entends le grondement de la pluie. » Pendant qu’Achab
montait pour manger et boire, Élie monta vers le sommet du Carmel, il se courba
vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son
serviteur : « Monte donc, et regarde du côté de la mer. » Il
monta, regarda et dit : « Il n’y a rien du tout. » Élie
reprit : « Retourne sept fois. » A la septième fois,
le serviteur dit : « Voici un nuage, petit comme une main
d’homme, qui monte de la mer. » Alors Élie dit : « Monte
dire à Achab : Attelle et descends, pour que la pluie ne t’arrête
pas. » Sur le coup, le ciel s’obscurcit de nuages et de tempête et il
y eut une grosse pluie. Achab monta en char et partit pour Yizréel. La main du
Seigneur fut sur Élie, il ceignit ses reins et courut devant Achab jusqu’à
l’arrivée à Yizréel.
III - Menaces et fuite d’Élie 1 R 19
Achab apprit à Jézabel tout ce qu’Élie avait fait et
comment il avait massacré tous les prophètes par l’épée. Alors Jézabel envoya
un messager à Elie avec ces paroles : « Que les dieux me fassent
tel mal et y ajoutent tel autre, si demain à cette heure je ne fais pas de ta
vie comme de la vie de l’un d’entre eux ! » Il eut peur ;
il se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Bersabée qui est à Juda,
et il laissa là son serviteur. Pour lui, il marcha dans le désert un jour de
chemin et il alla s’asseoir sous un genêt. Il souhaita de mourir et dit : « C’en
est assez maintenant, Seigneur ! Prends ma vie, car je ne suis pas
meilleur que mes pères. » Il se coucha et s’endormit. Mais voici
qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi et mange. » Il
regarda et voici qu’il y avait à son chevet une galette cuite sur les pierres
chauffées et une gourde d’eau. Il mangea et but, puis il se recoucha. Mais
l’ange du Seigneur revint une seconde fois, le toucha et dit : « Lève-toi
et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi. » Il se leva,
mangea et but, puis soutenu par cette nourriture il marcha 40 jours et 40 nuits
jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb.
A) Rencontre de Dieu
Là, il entra dans la grotte et il y resta pour la
nuit. Voici que la parole du Seigneur lui fut adressée, lui disant : « Que
fais-tu ici, Élie ? » Il répondit : « Je suis
rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot, parce que les Israélites ont
abandonné ton alliance, qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par
l’épée. Je suis resté moi seul et ils cherchent à m’enlever la vie. » Il
lui fut dit : « Sors et tiens-toi dans la montagne devant le
Seigneur. » Et voici que le Seigneur passa. Il y eut un grand
ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, en avant
du Seigneur, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après
l’ouragan un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement
de terre ; et après le tremblement de terre un feu, mais le Seigneur
n’était pas dans le feu ; et après le feu, le bruit d’une brise légère.
Dès qu’Élie l’entendit, il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se
tint à l’entrée de la grotte. Alors une voix lui parvint, qui dit : « Que
fais-tu ici, Élie ? »
Il répondit : « Je suis rempli d’un
zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot, parce que les Israélites ont abandonné ton
alliance, qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l’épée. Je suis
resté moi seul, et ils cherchent à m’enlever la vie. »
Le Seigneur lui dit : « Va, retourne
par le même chemin, vers le désert de Damas. Tu iras oindre Hazaël comme roi
d’Aram. Tu oindras Jéhu fils de Nimshi comme roi d’Israël, et tu oindras Élisée
fils de Shaphat, d’Abel-Mehola, comme prophète à ta place. Celui qui échappera
à l’épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir, et celui qui échappera à l’épée de
Jéhu, Elisée le fera mourir. Mais j’épargnerai en Israël sept milliers, tous
les genoux qui n’ont pas plié devant Baal et toutes les bouches qui ne l’ont
pas baisé. »
Il partit de là et il trouva Élisée fils de Shaphat,
tandis qu’il labourait avec douze paires de bœufs, lui-même étant à la
douzième. Élie passa près de lui et jeta sur lui son manteau. Elisée abandonna
ses bœufs, courut derrière Élie et dit : « Laisse-moi embrasser
mon père et ma mère, puis j’irai à ta suite. » Élie lui
répondit : « Va, retourne, que t’ai-je donc fait ? » Élisée
le quitta, prit la paire de bœufs et l’immola. Il se servit du harnais des
bœufs pour les faire cuire, et donna à ses gens, qui mangèrent. Puis il se leva
et suivit Élie comme son serviteur.
IV - La vigne de Naboth 1 R 21
Voici ce qui arriva après ces événements : Nabot
de Yizréel possédait une vigne à côté du palais d’Achab, roi de Samarie, et
Achab parla ainsi à Nabot : « Cède-moi ta vigne pour qu’elle me serve
de jardin potager, car elle est tout près de ma maison ; je te donnerai en
échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l’argent
qu’elle vaut. » Mais Nabot dit à Achab : « Le Seigneur
me garde de te céder l’héritage de mes pères ! » Achab s’en alla
chez lui sombre et irrité à cause de cette parole que Nabot de Yizréel lui
avait dite : « Je ne te céderai pas l’héritage de mes
pères. » Il se coucha sur son lit, détourna son visage et ne voulut
pas manger. Sa femme Jézabel vint à lui et lui dit : « Pourquoi
ton esprit est-il chagrin et ne manges-tu pas ? » Il lui
répondit : « J’ai parlé à Nabot de Yizréel et je lui ai
dit : Cède-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si tu aimes mieux, je te
donnerai une autre vigne en échange. Mais il a dit : Je ne te céderai pas
ma vigne. » Alors sa femme Jézabel lui dit : « Vraiment,
tu fais un joli roi sur Israël ! Lève-toi et mange, et que ton cœur soit
content, moi je vais te donner la vigne de Nabot de Yizréel. » Elle
écrivit au nom d’Achab des lettres qu’elle scella du sceau royal, et elle
adressa les lettres aux anciens et aux notables qui habitaient avec Nabot. Elle
avait écrit dans ces lettres : « Proclamez un jeûne et faites
asseoir Nabot en tête du peuple. Faites asseoir en face de lui deux vauriens
qui l’accuseront ainsi : Tu as maudit Dieu et le roi ! Conduisez-le
dehors, lapidez-le et qu’il meure ! »
A) Meurtre de Naboth
Les hommes de la ville de Nabot, les anciens et les
notables qui habitaient sa ville, firent comme Jézabel leur avait mandé, comme
il était écrit dans les lettres qu’elle leur avait envoyées. Ils proclamèrent
un jeûne et mirent Nabot en tête du peuple. Alors arrivèrent les deux vauriens,
qui s’assirent en face de lui, et les vauriens témoignèrent contre Nabot devant
le peuple en disant : « Nabot a maudit Dieu et le roi. » On
le fit sortir hors de la ville, on le lapida et il mourut. Puis on envoya dire
à Jézabel : « Nabot a été lapidé et il est mort. » Lorsque
Jézabel eut appris que Nabot avait été lapidé et qu’il était mort, elle dit à
Achab : « Lève-toi et prends possession de la vigne de Nabot de
Yizréel, qu’il n’a pas voulu te céder pour de l’argent, car Nabot n’est plus en
vie, il est mort. » Quand Achab apprit que Nabot était mort, il se
leva pour descendre à la vigne de Nabot de Yizréel et en prendre possession.
B) Intervention d’Elie
Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie le
Tishbite en ces termes : « Lève-toi et descends à la rencontre
d’Achab, roi d’Israël à Samarie. Le voici qui est dans la vigne de Nabot, où il
est descendu pour se l’approprier. Tu lui diras ceci : Ainsi parle le
Seigneur : Tu as assassiné, et de plus tu usurpes ! C’est pourquoi,
ainsi parle le Seigneur : A l’endroit même où les chiens ont lapé le sang
de Nabot, les chiens laperont ton sang à toi aussi. » Achab dit à
Élie : « Tu m’as donc rattrapé, ô mon ennemi ! » Élie
répondit : « Oui, je t’ai rattrapé. Parce que tu as agi en fourbe,
faisant ce qui déplaît au Seigneur, voici que je vais faire venir sur toi le
malheur : je balayerai ta race, j’exterminerai les mâles de la famille d’Achab,
liés ou libres en Israël. Je ferai de ta maison comme de celles de Jéroboam
fils de Nebat et de Basha fils d’Ahiyya, car tu as provoqué ma colère et fait
pécher Israël. (Contre Jézabel aussi le Seigneur a prononcé une parole :
Les chiens dévoreront Jézabel dans le champ de Yizréel. Celui de la famille
d’Achab qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra
dans la campagne, les oiseaux du ciel le mangeront. » Il n’y eut vraiment
personne comme Achab pour agir en fourbe, faisant ce qui déplaît au Seigneur,
parce que sa femme Jézabel l’avait séduit. Il a agi d’une manière tout à fait
abominable, s’attachant aux idoles, comme avaient fait les Amorites que le
Seigneur chassa devant les Israélites. Quand Achab entendit ces paroles, il
déchira ses vêtements, mit un sac à même sa chair, jeûna, coucha avec le sac et
marcha à pas lents. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Elie le Tishbite
en ces termes : « As-tu vu comme Achab s’est humilié devant
moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le
malheur pendant son temps ; c’est au temps de son fils que je ferai venir
le malheur sur sa maison. »
V - Au deuxième livre des Rois, chapitres 1 et 2
A) Intervention d’Élie - 2 R 1
Après la mort d’Achab, Moab se révolta contre Israël.
Comme Ochozias était tombé du balcon de son appartement à Samarie et qu’il
allait mal, il envoya des messagers à qui il dit : « Allez consulter
Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn, pour savoir si je guérirai de mon mal présent. »
Mais l’Ange du Seigneur dit à Elie le Tishbite : « Debout !
monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur : N’y
a-t-il donc pas de Dieu en Israël, que vous alliez consulter Baal-Zebub, dieu
d’Eqrôn ? C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur : Le lit où tu es
monté, tu n’en descendras pas, tu mourras certainement. » Et Elie s’en
alla.
Les messagers revinrent vers Ochozias, qui leur
dit : « Pourquoi donc revenez-vous ? » Ils lui
répondirent : « Un homme nous a abordés et nous a dit : Allez,
retournez auprès du roi qui vous a envoyés, et dites-lui : Ainsi parle le
Seigneur. N’y a-t-il donc pas de Dieu en Israël, que tu envoies consulter
Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn ? C’est pourquoi le lit où tu es monté, tu n’en
descendras pas, tu mourras certainement. » Il leur demanda :
« De quel genre était l’homme qui vous a abordés et vous a dit ces
paroles ? » Et ils lui répondirent : « C’était un homme
avec une toison et un pagne de peau autour des reins. » Il dit :
« C’est Elie le Tishbite ! »
Il lui envoya un cinquantenier avec sa cinquantaine,
qui monta vers lui - il était assis au sommet de la montagne - et lui
dit : « Homme de Dieu ! Le roi a ordonné :
Descends ! » Elie répondit et dit au cinquantenier : « Si
je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende du ciel et te dévore, toi et ta
cinquantaine », et un feu descendit du ciel et le dévora, lui et sa cinquantaine.
Le roi lui envoya de nouveau un autre cinquantenier
avec sa cinquantaine, qui monta et lui dit : « Homme de Dieu !
Le roi a donné cet ordre : Dépêche-toi de descendre ! » Elie
répondit et lui dit : « Si je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende
du ciel et te dévore, toi et ta cinquantaine », et un feu descendit du
ciel et le dévora, lui et sa cinquantaine.
Le roi envoya encore un troisième cinquantenier et sa
cinquantaine. Le troisième cinquantenier arriva, plia les genoux devant Elie et
le supplia ainsi : « Homme de Dieu ! Que ma vie et celle de tes
50 serviteurs que voici aient quelque prix à tes yeux ! Un feu est
descendu du ciel et a dévoré les deux premiers cinquanteniers et leur
cinquantaine ; mais maintenant, que ma vie ait quelque prix à tes
yeux ! »
L’ange du Seigneur dit à Elie : « Descends
avec lui, n’aie pas peur de lui. » Il se leva et descendit avec lui vers
le roi, à qui il dit : « Ainsi parle le Seigneur. Puisque tu as
envoyé des messagers consulter Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn, eh bien ! tu ne
descendras pas du lit où tu es monté, tu mourras certainement. »
B) Mort d’Achazia
Il mourut, selon la parole du Seigneur qu’Elie avait
prononcée. Joram, son frère, devint roi à sa place - en la deuxième année de
Joram fils de Josaphat, roi de Juda, en effet il n’avait pas de fils.
Le reste de l’histoire d’Ochozias, ce qu’il a fait,
cela n’est-il pas écrit au livre des Annales des rois d’Israël ?
C) Élie enlevé au ciel - Élisée - 2 R 2 1
Voici ce qui arriva lorsque le Seigneur enleva Elie au
ciel dans le tourbillon : Elie et Elisée partirent de Gilgal, et Elie dit
à Elisée : « Reste donc ici, car le Seigneur ne m’envoie qu’à
Béthel » ; mais Elisée répondit : « Aussi vrai que le
Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai
pas ! » et ils descendirent à Béthel. Les frères prophètes, qui
résident à Béthel, sortirent à la rencontre d’Elisée et lui dirent :
« Sais-tu qu’aujourd’hui le Seigneur va emporter ton maître par-dessus ta
tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ;
silence ! » Elie lui dit : « Elisée ! Reste donc ici,
car le Seigneur ne m’envoie qu’à Jéricho » ; mais il répondit :
« Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te
quitterai pas ! » et ils allèrent à Jéricho. Les frères prophètes qui
résident à Jéricho s’approchèrent d’Elisée et lui dirent : « Sais-tu
qu’aujourd’hui le Seigneur va emporter ton maître par-dessus ta
tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ;
silence ! ». Elie lui dit : « Reste donc ici, car le
Seigneur ne m’envoie qu’au Jourdain » ; mais il répondit :
« Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te
quitterai pas ! » et ils s’en allèrent tous deux. 50 frères prophètes
vinrent et s’arrêtèrent à distance, au loin, pendant que tous deux se tenaient
au bord du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula et frappa les eaux,
qui se divisèrent d’un côté et de l’autre, et tous deux traversèrent à pied
sec.
Dès qu’ils eurent passé, Elie dit à Elisée :
« Demande : Que puis-je faire pour toi avant d’être enlevé d’auprès
de toi ? » Et Elisée répondit : « Que me revienne une
double part de ton esprit ! » Elie reprit : « Tu demandes
une chose difficile : si tu me vois pendant que je serai enlevé d’auprès
de toi, cela t’arrivera ; sinon, cela n’arrivera pas. »
Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu’un
char de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux, et Elie monta au
ciel dans le tourbillon.
Elisée voyait et il criait : « Mon
père ! Mon père ! Char d’Israël et son attelage ! » puis il
ne le vit plus et, saisissant ses vêtements, il les déchira en deux.
Il ramassa le manteau d’Elie, qui avait glissé, et
revint se tenir sur la rive du Jourdain. Il prit le manteau d’Elie et il frappa
les eaux en disant : « Où est le Seigneur, le Dieu
d’Elie ? » Il frappa les eaux, qui se divisèrent d’un côté et de
l’autre, et Elisée traversa.
Les frères prophètes le virent à distance et
dirent : « L’esprit d’Elie s’est reposé sur
Elisée ! ; » ils vinrent à sa rencontre et se prosternèrent à
terre devant lui. Ils lui dirent : « Il y a ici avec tes serviteurs
50 braves. Permets qu’ils aillent à la recherche de ton maître ; peut-être
l’Esprit du Seigneur l’a-t-il enlevé et jeté sur quelque montagne ou dans
quelque vallée », mais il répondit : « N’envoyez
personne. » Cependant, comme ils l’importunaient de leurs instances, il
dit : « Envoyez ! » Ils envoyèrent donc 50 hommes, qui
cherchèrent pendant trois jours sans le trouver. Ils revinrent vers Elisée qui
était resté à Jéricho, et il leur dit : « Ne vous avais-je pas prévenus
de ne pas aller ? »
VI - Les eaux de Jéricho
Les hommes de la ville dirent à Elisée :
« La ville est un séjour agréable, comme Monseigneur peut voir, mais les
eaux sont malsaines et le pays souffre d’avortements. » Il dit :
« Apportez-moi une écuelle neuve où vous aurez mis du sel », et ils
la lui apportèrent. Il alla où jaillissaient les eaux, il y jeta du sel et
dit : « Ainsi parle le Seigneur : J’assainis ces eaux, il ne
viendra plus de là ni mort ni avortement. » Et les eaux furent assainies
jusqu’à ce jour, selon la parole qu’Elisée avait dite.
VII - Les petits garçons de Bethel
Il monta de là à Béthel, et, comme il montait par le
chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui, en
disant : « Monte, tondu ! Monte, tondu ! » Il se
retourna, les vit et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent
du bois et déchirèrent 42 des enfants.
Il alla de là au mont Carmel, puis il revint à
Samarie.
SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Le-cycle-d-Elie-dans-la-Bible.html
Giambattista Tiepolo, Notre-Dame du Mont-Carmel avec
Saint Simon Stock, Sainte Thérèse d'Avila, Saint Albert de Verceil le prophète Élie et les
âmes au purgatoire, 1745, 210 x 650, Pinacothèque de Brera, Milan19
Méditation autour d’Elie
Sommaire
Voici
la parole de Dieu, une fois de plus
Premier livre des Rois 17-19
Voici la source
Le torrent solitaire de Kerit. Rien n’existe hormis la
source ! La source claire comme la promesse de Dieu. Tu boiras au torrent
de la joie de Dieu. Le corbeau t’apporte la nourriture chaque jour. L’eau
transparente préfigure une autre source : Eau vive promise par l’Assoiffé
au bord du puits. 1 R.17,3-6
Voici le pain
Humble morceau de pain partagé jusqu’au bout. Rien
n’existe hormis ce pain ! Ce pain pétri d’une dernière poignée de farine.
Entre la veuve de Sarepta et le mendiant de Kerit Ce pain donne la vie en
abondance. Déjà il préfigure l’unique Pain de vie : Corps livré en
nourriture à tout affamé. 1 R.17,7-16
Voici le fils
L’unique fils d’une mère en pleurs. Rien n’existe
hormis ce fils ! Ce fils promis à la vie par le don du souffle. Avec
tendresse, Elie s’étend sur l’enfant : « Voici, ton fils est
vivant ! » Déjà il préfigure le fils unique du Père : Le
Ressuscité qui donne sa vie pour tous.1 R.17,17-24
Voici le feu
Brasier ardent voilant la grandeur de Dieu. Rien
n’existe hormis ce feu ! Ce feu dévorant comme la passion. Debout dans la
force de sa foi, Elie invoque son Dieu. Sa parole brûle, purifie et déjà
annonce une autre : « Je suis venu jeter un feu sur la terre Comme je
voudrais que déjà il fut allumé ! » 1 R.18,20-40
Voici le nuage
Petit comme une main d’homme. Rien n’existe hormis ce
nuage ! Ce nuage longuement attendu, désiré. Elie, recroquevillé dans la
main de Dieu Se courbe vers la terre, sans rien voir. Il goûte la confiance de
Dieu en l’homme qui l’attend : « Demeure en moi comme moi en
toi ! » 1 R.18,41-46
Voici le désert
Apre chemin vers soi-même. Rien n’existe hormis ce
désert ! Ce désert intérieur qui met à nu le vrai visage. Là, Dieu touche
Elie : « Debout, mange ! » Une parole éveille le meilleur
de son être. Fortifié par le pain préparé sur la braise Elie se met en route
vers la montagne de l’Alliance. 1 R.19,1-8
Voici la question de Dieu
« Que fais-tu ici, Elie ? » Rien
n’existe hormis cette question ! L’unique question qui brûle le cœur de
Dieu. Comme entre des mains maternelles qui l’enfantent Elie y vient blottir sa
réponse. Dialogue mystérieux dans la grotte de I’Horeb Qui tisse entre eux la
fidélité d’un amour et d’une vie.1 R.19,9-10
Voici le passage de Dieu
Fragile comme le bruit d’une brise légère. Rien
n’existe hormis ce silence ! Ce silence amoureux qui parle sur le cœur.
Elie sort de la grotte et de tout ce qu’il savait de Dieu. Emerveillé, il se
voile le visage devant le souffle ténu. A qui l’accueille, il se montre
vulnérable. A qui l’écoute, il parle un langage nouveau.1 R.19,11-12
Voici la parole de Dieu, une fois de plus
« Va, retourne par le même chemin ! »
Rien n’existe hormis ce chemin ! Ce chemin tracé entre Dieu et les frères.
Entre le peuple et le serviteur de Dieu. Elie retourne, purifié, fortifié.
Transfiguré par la Présence brûlante. Ineffaçable, elle s’inscrit dans la
mémoire de son être.1 R.19,13-18
SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Meditation-autour-d-Elie.html
Илья Пророк в пустыне
Школа или худ. центр: Ярославль Конец XV в. 97 × 73 см
Ярославский художественный музей, Ярославль, Россия
Инв. И-235. Конец XV в.
Le Prophète Élie
Élie et Marie aux origines du Carmel
Le prophète Élie (1R17;19) est avec Marie aux origines du Carmel... Il est indissociablement lié au mystère de Marie… Il est celui qui convoque l’assemblée (l’Église) au Mont Carmel, celui qui purifie l’Église (cf Jean-Baptiste). La Tradition le sent bien qui a toujours vu dans le petit nuage aperçu après une sécheresse de trois années, la figure de Marie.
Comme la Femme contre le dragon Élie s’enfuit au désert. Et si Élie et Marie sont à la source (la source d’Élie) du mystère, ils sont également présents au dévoilement ultime de l’Amour : Elie est le précurseur du jour de Yahvé (Mal 3,23-24).
La tradition juive pense non seulement qu’Élie n’est pas mort, mais elle croit à son retour sur terre lors de la Parousie du Messie (Enoch, 4 Esdras). L’Évangile reflète cette tradition: des prêtres et des lévites interrogent Jean-Baptiste : Es-tu Élie ? (Jn 1,21) et les apôtres sont témoins de cette attente des scribes (Mc 9,11) Et ils lui posaient cette question : « Pourquoi les scribes disent-ils qu'Élie doit venir d'abord ? » Dès la première génération chrétienne on pense que Jean Baptiste est Elie dont le retour est annoncé. Les paroles du Christ l’insinuent (Mat 17:12-13) : « “or, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils ne l'ont pas reconnu, mais l'ont traité à leur guise. De même le Fils de l'homme aura lui aussi à souffrir d'eux.” Alors les disciples comprirent que ses paroles visaient Jean le Baptiste. »
De même l’annonce de l’ange à Zacharie montrait dans le futur Jean-Baptiste la mentalité et l’attitude d’Elie (Lc 1:17) : « Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé. »
Tous ces liens avec Jean baptiste sont également à méditer par rapport au mystère de Marie.
Élie disparaît au Ciel dans une sorte d’assomption !… Il apparaîtra aux apôtres en compagnie de Jésus et de Moïse lors de la Transfiguration…
Pourquoi ce lien entre Élie et Marie est-il si important pour le Carmel ? C’est parce qu’il concerne le fond de notre vocation qui est de vivre et de proclamer le mystère de la Miséricorde. Ce mystère est le grand secret caché depuis des siècles… Il est à la fois caché et révélé !… Car c’est le secret d’amour de Dieu…
Voici quelques grandes perspectives trop brièvement mais qui sont le cœur de la vie carmélitaine…
La Vierge Marie dans son Immaculée Conception est le
plus grand miracle de la Miséricorde. Le Carmel vit de ce mystère depuis ses
origines et ne désire vivre que dans cette attitude mariale de reconnaissance
et d’abandon (cf Thérèse de Lisieux). Le mystère de Marie peut nous faire
découvrir l’abîme de la Miséricorde, c’est-à-dire le cœur même de Dieu, en nous
le dévoilant à travers sa “maternelle protection” (son scapulaire). En effet,
Marie, mieux que le bon Larron ou Marie Madeleine, peut témoigner de la
gratuité de l’Amour et de sa prévenance, elle à qui tout a été remis d’avance.
C’est le mystère de l’Immaculée Conception. Le mystère du “reste” que nous
retrouverons dans le cycle d’Élie.
1 R19:18 « Mais j'épargnerai (shaarti) en Israël
sept milliers, tous les genoux qui n'ont pas plié devant Baal et toutes les
bouches qui ne l'ont pas baisé. »
Mystère infini qui nous invite à faire l’expérience de
notre misère (par avance ou par conséquence de notre péché) afin de découvrir
le coeur miséricordieux de Dieu, ce cœur qui convoite notre misère et qui veut
surtout devenir notre cœur. C’est l’admirable échange. C’est accueillir en nous
le cri du Sacré-Cœur. Cette découverte est à la fois une béatitude, une brûlure
et une blessure (ô délicieuse plaie !…). Elle est chantée par tous mystiques et
tout particulièrement par le Carmel. La découverte du Sacré-Cœur et de l’
“abaissement” de l’Amour (cf le lavement des pieds) est une redoutable épreuve
que tous les apôtres ont dû traverser, à commencer par Pierre. Elle est la
grande affaire de notre vie, celle d’une rencontre avec le Fils de l’homme,
avec Jésus venu incarner la “folie” amoureuse du cœur de Dieu.
« Ô Jésus ! laisse-moi dans l'excès de ma
reconnaissance,
laisse-moi te dire que ton amour va jusqu'à la
folie…
Comment veux-tu devant cette Folie que mon cœur ne
s'élance pas vers toi ?
Comment ma confiance aurait-elle des bornes ?…
» (Ms B 75-76)
Le prophète Élie fera lui aussi l’expérience de la rencontre avec le cœur de Dieu à travers un zèle ardent qui devra peu à peu s’écrouler pour accueillir le vrai mode victorieux de l’Amour.
Le cycle d’Élie devra être reçu dans cette
perspective. Élie, invoqué comme le “Père” du Carmel éclaire de manière
conjointe le mystère de Marie. La tradition carmélitaine a associé dans sa
tradition la geste d’Élie (le feu) et la typologie mariale : le petit nuage (l’eau)…
« Depuis le prophète Élie jusqu`à Thérèse de Lisieux,
l`histoire du Carmel est un long trait de feu qui commence avec la descente du
feu du ciel sur la victime devant les prêtres de Baal, l`enlèvement d`Élie sur
son char, continue avec la flèche enflammée du séraphin dans le coeur de
Thérèse d`Avila, les chants de Jean de la Croix sur la Vive Flamme, et se
termine par la consécration de Thérèse de Lisieux en victime d`holocauste à
l`Amour miséricordieux… Notre misère n`a rien à en craindre, seul l`orgueil a
tout à craindre. Le point d`orgue de cette spiritualité, c`est l`ouragan de
gloire, propulsant Thérèse de l`Enfant-Jésus dans le monde entier, nous
rappelant que le feu auquel nous sommes promis (tout créature doit être salée
par le feu) est un feu de Miséricorde… »
M.D. Molinié, “Le théologien et le Carmel”,
Carmel, “horizon 2000”, Ed Fayard.
SOURCE : https://lecarmel.org/_elie_prophete
SAINT ÉLIE,
Nous avons l’autre jour étudié ici Jean-Baptiste. La
fête d'Elie, fixée au 20 juillet, nous ouvre le même horizon. Mais cet horizon
grandit quand on monte la montagne. Nous en avons à peine étudié quelques détails.
L'ensemble, qui sera un des spectacles de l’éternité, mérite les regards des
siècles.
En ce temps-là, la terre promise, la terre vers
laquelle marchait Moïse, la terre donnée a Josué, était divisée en deux
royaumes. Israël adorait le veau d’or, Israël adorait Baal. Achab et Jézabel avaient
désigné huit cent cinquante prêtres pour offrir des sacrifices á ce démon adoré
des Simoniens. Elie vint vers Achab, armé de son esprit, l’esprit de zèle, l’esprit
de gloire, l’esprit vengeur de l’Unité divine ! « Vive le Seigneur, le Dieu
d’Israël ! dit le prophète à l’idolâtre : il ne tombera désormais une goutte de
rosée ni de pluie sur la terre que par mon ordre. »
Et il alla au désert, où les corbeaux reçurent l’ordre
de le nourrir, au désert, comme Jean-Baptiste, et il buvait de l’eau du torrent.
Et le ciel était de bronze, et la terre était desséchée. L’espèce d’excommunication
fulminée par Elie, dans l’esprit et dans la majesté du Seigneur, avait enlevé
aux éléments leurs rapports naturels : quelque chose comme un interdit pesait
sur la création. Et le torrent ou buvait Elie lui-même se dessécha comme tous
les torrents, et le prophète sentit le poids de sa propre parole, Dieu l’envoya
à Sarepta, l’avertissant qu’une veuve était chargée de l’entretenir. Il la
trouva ramassant des morceaux de bois et n’ayant plus qu’un peu de farine dans
sa maison. « Voilà ce qui me reste, dit-elle, pour mon fils et pour moi;
ensuite, nous mourrons de faim.
— Faites-moi une tourte de votre farine, répondit
Elie, vous en ferez une autre pour votre fils et pour vous. Jamais votre farine
ne diminuera, non plus que votre huile, jamais jusqu’à la pluie. »
Mais il arriva une chose imprévue : le fils de la veuve
mourut. Et elle accabla Elie de reproches, et Elie renvoya à Dieu les reproches
de la veuve.
« Donne-moi ton fils, » dit-il à cette femme. Elle le
lui donna, il le jeta sur son lit, et sa prière familère et audacieuse
retentit á travers les siècles, comme un cri de désespoir et comme un cri d'espérance.
« Seigneur, criait-il, Seigneur, cette veuve, cette veuve qui me donne ma
nourriture, vous tuez son fils pendant que je suis son hôte. » Et il se coucha
trois fois sur l’enfant, et il cria, disant : « Seigneur, mon Dieu, je vous en
supplie, je vous en supplie, que la vie revienne dans les entrailles de cet
enfant ! » Et la vie revint. Et il dit à la veuve : « Voici ton fils vivant. »
Et la veuve répondit : « Vous êtes vraiment l’homme de Dieu. »
Cette résurrection est la première dont l’histoire
fasse mention. La mort, jusqu’à ce jour, avait été invincible.
Cependant la sécheresse et la famine augmentaient dans
Israël. La plupart des prophètes étaient morts. Achab et Jézabel, défendant
sous peine de mort la parole de vérité, avaient exterminé la justice et la
lumière. Les crimes et les fléaux se multipliaient les uns par les autres, sans
se guérir et sans se pénétrer. Elie était épouvanté des effets de sa colère. Le
ciel était d’airain. Le prophète qui l’avait fermé fut chargé de le rouvrir.
Ici se place un des grands drames de l’histoire humaine,
et on oserait le dire un des grands drames de l’histoire divine : drame étrange
où l’antithèse va jouer un rôle terrible, où la nature humaine va nous
apparaître, dans la main de Dieu d’abord, ensuite dans sa main à elle-même, d’abord
soutenue, ensuite abandonnée ; et nous comprendrons le mot de saint Jacques : «
Elie était un homme semblable á nous. »
Et d’abord voici Elie dans la main de Dieu. Il se
présente seul devant Achab son ennemi mortel, Achab qui réduisait les prophètes
à se cacher au fond des déserts et des cavernes.
« C’est donc toi, lui dit le monstre, qui depuis trois
ans troubles mon royaume !
— Non, répondit Elie, ce n’est pas moi; c’est toi. C’est
toi qui troubles ton royaume, c’est toi et ta race, c'est toi, apostat et idolâtre
! Cependant je vais venir au secours d’Israël. Convoque le peuple, convoque les
prêtres de Baal. »
Le peuple étant convoqué, ainsi que les prêtres de
Baal : « Jusqu’à quand boiterez-vous ? dit Elie, il fauL se décider. Si le
Seigneur est Dieu, suivez-le. Si Baal est Dieu, suivez-le. Je suis resté seul
vivant, parmi les prophètes du Seigneur ; Baal en a 450. Qu’on nous donne deux boeufs ;
ils prendront l’un, je prendrai l’autre. Chacun de nous placera le sien sur le
bois sans y mettre le feu. Chacun de nous invoquera son Dieu, et nous verrons
quand le feu du ciel descendra. »
Les prêtres de Baal commencèrent. C’était le matin.
ils prièrent jusqu’á midi. Pas de réponse, Baal ne donnait pas signe de vie.
« Criez plus fort, disait Elie, votre Dieu pourrait
bien être en voyage. Peut-être qu’il fait la conversation. Peut-être qu’il
dort; il faut le réveiller. »
Les prêtres de Baal finirent par se déchirer avec
leurs couteaux. Leur sang coulait, mais le feu ne tombait pas.
Elie éleva un autel avec douze pierres brutes qui
représentaient les douze tribus d’Israël. Il arrangea le bois sur l’autel, et versa
de l’eau, au lieu de feu, tout autour. Puis il plaça le boeuf sur cet autel
improvisé, et s’écria :
« Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob,
montrez aujourd’hui que vous êtes le Dieu d’Israël, et que je suis votre
serviteur, et que, si j’ai parlé, c’est par votre ordre. Exaucez-moi, Seigneur,
exaucez-moi, afin que ce peuple apprenne que vous êtes le Seigneur Dieu, celui
qui convertit encore une fois les coeurs ! »
Le feu du ciel tomba, dévorant la victime, le bois,
les pierres, la poussière et l’eau même, l’eau versée autour de 1’auteL
Le peuple se précipita la face contre terre. Puis les
prêtres de Baal furent saisis et mis à mort près du torrent de Ciron.
Après l’exécution, Elie dit á Achab : « Maintenant,
mange et pars, car il va tomber une grande pluie. » Et le prophète, accompagné
de son serviteur, monta au sommet du Carmel. Là il se prosterna contre terre, le
visage entre ses deux genoux: « Va, dit-il, regarde du côté de la mer. » Le
serviteur alla et revint. « Je ne vois rien, » dit-il, et ainsi de suite six
fois. A la septième fois : « Je vois, dit le serviteur, un petit nuage, large comme
le pas d’un homme, qui s.élève du côté de la mer. »
Et la pluie tomba, un instant après, par torrents.
Il faudrait saisir toutes les relations du visible et
de l’invisible pour mesurer la portée et la valeur des choses. La pluie qu’Elie
délivra de la prison où elle attendait depuis trois ans ses ordres futurs,
enchaînée par ses ordres passés, cette pluie signifiait l’incarnation du Verbe,
et le petit nuage était la figure de la Vierge.
Mais voici que la scène change. Jézabel, apprenant la
mort de ses prêtres, entra en fureur. Elle envoya un messager dire de sa part à
Elie: « J’en jure par mes dieux : demain tu subiras le même sort. » Ici la nature
humaine pourra contempler le prodige de la faiblesse. Ce prodige, le voici.
Elie trembla. Il trembla et s’enfuit. Il trembla d’une
terreur inouïe que l’Écriture nous laisse entrevoir, à travers la sobriété de
ses paroles, mais que les traditions antiques ont gardées comme un monument de
la faiblesse humaine. Cette terreur a été presque célébrée par les anciens. On
a dit qu’Elie avait eu peur au-delà de tout ce qui peut être exprimé. On a dit
que le char de feu avait été appelé par l’excès de sa terreur, et que, ne
pouvant plus supporter les épouvantes de la terre, il avait été emporté loin
d’elle, pour être soustrait á ses menaces. L’excès de sa terreur aurait obtenu
des ailes pour s’envoler, et ses ailes seraient les roues du char de feu. Cette
tradition très antique, consignée dans un vieux livre extrêmement rare, est un des
documents les plus précieux que nous possédions sur la nature humaine. Elie qui
venait de ressusciter le fils de la veuve, Elie le premier vainqueur de la
mort, Elie dont l’Écriture elle-même devait célébrer la gloire, Elie qui
avai tbravé et confondu Achab, Elie qui avait fermé et rouvert le ciel, Elie qui
avait fait tomber d’en haut le feu d’abord, l’eau ensuite, Elie dont le nom
signifie Maître et Seigneur, Elie trembla, comme jamais homme peut-être n’avait
tremblé, devant la menace d’une femme dont il avait confondu et immolé les
défenseurs. Et il se lamentait dans le désert, et il s’assit, demandant la
mort. Et cependant c’était la mort qu’il fuyait, et l’Écriture nous étale ses
faiblesses comme les faiblesses de saint Pierre, et le coeur humain nous
apparaît tel qu’il est, un monstre d’inconstance !
Et il se fatiguait de lui-même, et il se prenait en dégoût,
et il s’assit, pour y mourir, sous le genévrier. Mais voici qu’un ange du
Seigneur s'approcha de lui pendant son sommeil, lui disant : « Lève-toi et
mange ! » Elie ouvrit les yeux et vit à côté de lui un pain cuit sous la cendre
et un verre d’eau. « Lève-toi et mange, lui dit l’Envoyé du Seigneur, il te reste
une longue route á faire. » Elie, dans la force de cet aliment, dit l’Écriture,
marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’au mont Horeb.
Horeb signifie vision. Après la faiblesse et le désert,
Elie arrivait á la montagne de la Vision. Et le Seigneur lui dit : « Elie, que
fais-tu là ? » Et le prophète répondit :
« Le zèle m’a dévoré, et je suis jaloux pour le Seigneur,
Dieu des armées, parce que les fils d’Israël ont trahi son alliance ; ils ont détruit
vos autels ; ils ont égorgé vos prophètes ; je reste seul, et maintenant, moi dernier
survivant, ils me cherchent pour me tuer.
— Sors, dit le Seigneur, tiens-toi sur la montagne,
devant ma face. »
La scène est imposante. Le Seigneur va passer. Une
tempête épouvantable s’élève et brise les pierres, mais le Seigneur n’est pas
là.
Après la tempête, tremblement de terre, et le Seigneur
n’est pas dans le tremblement. Après le tremblement, la foudre, et le Seigneur
n’est pas dans la foudre ; mais un petit soufüe s’élève, un vent léger.
Et le prophète prit son manteau pour se voiler la
tête.
Une discrétion singulière, profonde et presque
effrayante plane sur ce moment, et sur le vent léger, et sur ce qu’il
contenait. Nous ne le connaissons que par ses effets. Elie prit son manteau pour
se voiler la tête. Nous n’en savons pas davantage ; mais les efforts les plus
gigantesques de l’homme n’iraient pas aussi loin et ne contiendraient pas tant de
choses que ce petit mot. On sent que la parole qui dit cela renonce à ríen dire
et se réfugie dans l’infiniment petit, abîmée dans l’épouvante de l’infiniment
grand.
Puis Dieu lui ordonna de sacrer Hazaël roi de Syrie,
et Jéhu roi d’Israël, et Elisée prophète du Seigneur. Il rencontra celui-ci
labourant la terre avec douze boeufs, et jeta sur lui son manteau, dont l’attouchement
mystérieux le changea en un autre homme : le laboureur devint prophète et
successeur de prophète.
Ce fut alors que Jézabel prit la vigne de Naboth. La profondeur
de ce détail n’apparaîtra tout entière que dans la vallée de Josaphat. La vigne
de Naboth : quoi de plus petit en apparence ? Le roi touche au bien du pauvre.
Elie va encore trouver Achab. Le courage est revenu au prophète. Jézabel, avait
calomnié Naboth et s’était débarrassée de lui.
« Roi, dit Elie á Achab, tu as tué et possédé, mais
écoute la parole terrible du Seigneur. En ce lieu où les chiens ont léché le
sang de Naboth, ils lècheront ton sang. Les chiens mangeront ta femme dans le
champ de Jesraël. » Achab fut frappé d’une flèche; les chiens léchèrent son sang.
Jésabel fut précipitée du haut en bas de son palais. « Ensevelissez cette
maudite, dit Jéhu, parce qu’elle est fille de roi. » Mais quand on alla pour l’ensevelir,
on ne trouva plus que le crâne et les extrémités des pieds et des mains. Les
chiens avaient mangé le reste.
Les ongles des chevaux l’écrasèrent d’abord, les dents
des chiens la mangèrent ensuite, et les passants qui virent le bout de ses
doigts aux trois quarts dévorés se dirent les uns aux autres : « Voilà donc la
grande Jézabel ! »
Naboth était vengé. Naboth, c’est le pauvre. J’ai déjà
remarqué quelque part de quelle façon le pauvre et Dieu sont liés ensemble (Le
jour du Seigneur, brochure, chez Víctor Palmé).
Ochosias avait fait une chute. Il envoya consulter
Belzébuth sur le sort qui l’attendait. Élie marcha à la rencontre de ses
messagers.
« Est-ce qu’il n’y a plus de Dieu dans Israël, dit-il,
puisque vous consultez Belzébuth? Le roi mourra, pour l’avoir consulté. »
Le roi envoya un officier avec cinquante hommes pour
s’emparer du prophète.
« Homme de Dieu, dit l’officier, le roi vous commande
de descendre de la montagne. »
Et le prophète répondit :
« Si je suis l'homme de Dieu, que le feu du ciel te
dévore, toi et les tiens. »
Et le feu du ciel tomba, et la scène se reproduisit
deux fois.
L’heure suprême approchait ; Elie allait quitter la
terre. En général, quitter la terre, c’est mourir ; mais nous sommes ici dans
l’exception.
« Arrête-toi, dit Elie á Elisée, car le Seigneur
m’envoie à Jéricho.
— Je ne vous quitterai pas, » dit Elisée.
Et les fils du prophète se groupèrent autour d’EIisée,
disant : «c Elie va quitter la terre. — Je le sais, dit Elisée, silence ! »
Elie divisa le Jourdain, le touchant avec son manteau,
et ayant passé le fleuve, il dit á Elisée. « Que veux-tu que je te donne ? —
Que votre double esprit repose en moi, répondit Elisée. — Tu demandes, dit
Elie, une chose difficile ; cependant, si tu me vois au moment où je
disparaîtrai, tu auras ce que tu demandes ».
Et voici ; un char de feu et Ies chevaux séparèrent
les deux hommes, et Elie fut emporté dans un tourbillon. « Mon père, mon père,
criait Elisée, le char d’Israël et son conducteur ! » Et il vit Elie disparaître,
et le manteau d’EIie tomba aux pieds d’Elisée.
Et il frappa le Jourdain avec le manteau, et comme le
Jourdain résistait, Elisée s’indigna de sa désobéissance : « Ou donc est
maintenant le Dieu d’Elie » ? Et la seconde fois le Jourdain s’ouvrit.
Elie s’en alla quelque part, pour attendre là-haut l’heure
de revenir annoncer le second avènement.
Et Pierre, Jacques et Jean l’ont revu depuis, avec Moïse,
sur le Thabor.
L’enlèvement d’Elie est, suivant tous les commentateurs,
la figure de l’Ascension. Or, les anges dirent aux apôtres : « Jésus-Christ
reviendra de la même façon que vous l’avez vu remonter. »
L’Ascension et le jugement dernier sont donc ensemble dans
une relation mystérieuse.
Elie, qui est la figure de l’Ascension, est en même
temps le précurseur du jugement dernier.
Ainsi les harmonies s’appellent et se répondent. Cet
Elie, dont l’Esprit-Saint s’est fait le panégyriste, étend son ombre sur l’histoire
du monde. Il a fait couler l’eau, le sang et le feu sous l’Ancien Testament. Il
a apparu sur le Thabor. Il est le Précurseur du second avènement, et l’ordre du
Carmel le reconnaît pour fondateur. L’ordre du Carmel s’est élevé sur la pierre
qu’a posée Elie, et saint Jean et sainte Thérèse se préparaient dans le
lointain des siècles, et quand le feu du ciel tomba sur le sacrifice du
prophète, un oeil plus, profond que le nôtre eût vu resplendir en Dieu leur
prédestination éternelle, pleine de couronnes et de rayons, pleine de foudre et
d’éclairs.
Ernest HELLO. Physionomie de saints
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
Ambito russo, Icona con Elia (primo
quarto del XVIII secolo)
Also known as
Elias the Prophet
Profile
Old Testament prophet. He announced to Achad, King of
Israel, who under the influence of his Tyrian wife Jezabel had erected a temple
to Baal, that Jehovah had determined to avenge the apostasy of Israel by
bringing a long drought on the land. During the drought which lasted three
years, Elias withdrew to the vicinity of the brook Carith, where he was fed by
the ravens. After the brook had dried up he crossed over to Sarepta, where he
was hospitably received by a poor widow,
whose charity he rewarded by increasing her store of meal and oil and by
raising her child to
life. At length he once more confronted the king and
challenged the prophets of Baal to a contest on Mount Carmel, when Elias’s
oblation was consumed by fire from heaven, and the false prophets were slain by
the people at his command. He was obliged to flee from the wrath of Jezabel and
while on Mount Horeb was commissioned by Jehovah to anoint Hazael to be King of
Syria, Jehu to be King of Israel, and Eliseus to be his own successor.
Subsequently he denounced Achab for the murder of Naboth and reprimanded
Ochozias and Joram, King of
Juda. While conversing with Eliseus on the hills of Moab he was translated to
heaven in a fiery chariot. The Carmelite
Order traces its origin to him. An apocryphal Apocalypse of Elias was
partly recovered in a Coptic translation.
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
New Catholic Dictionary
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
The
Man Who Did Not Die, by J H Willard
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
images
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sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
MLA Citation
“Elijah the Prophet“. CatholicSaints.Info. 20
July 2020. Web. 22 July 2021.
<https://catholicsaints.info/elijah-the-prophet/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/elijah-the-prophet/
Giovanni Gerolamo
Savoldo, Elia(prima metà del XVI secolo),
olio su tavola trasportata su tela; Washington (USA), National Gallery
Elias
Elias (Hebrew 'Eliahu, "Yahveh is God"; also called
Elijah).
The loftiest and most wonderful prophet of
the Old Testament.
What we know of his public life is sketched in a few popular narratives
enshrined, for the most part, in the First (Third) Book of Kings. These
narratives, which bear the stamp of an almost contemporary age, very likely
took shape in Northern Israel, and are full of the most graphic and interesting
details. Every part of the prophet's life
therein narrated bears out the description of the writer of Ecclesiasticus: He
was "as a fire, and his word burnt like a torch" (48:1). The times called
for such a prophet.
Under the baneful influence of his Tyrian wife Jezabel, Achab, though
perhaps not intending to forsake altogether Yahveh's worship,
had nevertheless erected in Samaria a temple to the Tyrian Baal (1 Kings 16:32) and
introduced a multitude of foreign priests (xviii 19);
doubtless he had occasionally offered sacrifices to
the pagan deity,
and, most of all, hallowed a bloody persecution of
the prophets of
Yahveh.
Of Elias's origin nothing is known, except that he was
a Thesbite; whether from Thisbe of Nephtali (Tobit 1:2) or from
Thesbon of Galaad, as our texts have it, is not absolutely certain, although
most scholars, on the authority of the Septuagint and
of Josephus,
prefer the latter opinion. Some Jewish legends, echoed in a few Christian writings,
assert moreover that Elias was of priestly descent;
but there is no other warrant for the statement than the fact that he
offered sacrifices.
His whole manner of life resembles somewhat that of the Nazarites and is a loud
protest against his corrupt age. His skin garment and leather girdle (2 Kings,
1, 8), his swift foot (1 Kings 18:46), his
habit of dwelling in the clefts of the torrents (xvii,3) or in the caves of the
mountains (xix, 9), of sleeping under a scanty shelter (xix, 5), betray
the true son
of the desert.
He appears abruptly on the scene of history to announce to Achab that Yahveh
had determined to avenge the apostasy of Israel and her king
by bringing a long drought on the land. His message delivered, the prophet vanished as
suddenly as he had appeared, and, guided by the spirit of Yahveh, betook
himself by the brook Carith, to the east of the Jordan, and the ravens
(some critics would translate, however improbable the rendering,
"Arabs" or "merchants") "brought him bread and flesh
in the morning, and bread and flesh in the evening, and he drank of the
torrent" (xvii, 6).
After the brook had dried up, Elias, under Divine
direction, crossed over to Sarepta, within
the Tyrian dominion.
There he was hospitably received by a poor widow whom the
famine had reduced to her last meal (12); her charity he rewarded by increasing
her store of meal and oil all the while the drought and famine prevailed, and
later on by restoring her child to life (14-24). For three years there fell no
rain or dew in Israel,
and the land was utterly barren. Meanwhile Achab had made fruitless efforts and
scoured the country in search of Elias. At length the latter resolved to
confront the king once more, and, suddenly appearing before Abdias, bade him
summon his master (xviii, 7, sq.). When they met, Achab bitterly upbraided
the prophet as
the cause of the misfortune of Israel. But the prophet flung back
the charge: "I have not troubled Israel, but thou and thy
father's house, who have forsaken the commandments of the Lord, and have
followed Baalim"
(xviii, 18). Taking advantage of the discountenanced spirits of the silenced
king, Elias bids him to summon the prophets of Baal to Mount
Carmel, for a decisive contest between their god and Yahveh. The ordeal took
place before a great concourse of people (see MOUNT CARMEL) whom
Elias, in the most forcible terms, presses to choose: "How long do you
halt between two sides? If Yahveh be God, follow him; but
if Baal, then
follow him" (xviii, 21). He then commanded the heathen prophets to invoke
their deity; he himself would "call on the name of his Lord"; and
the God who
would answer by fire, "let him be God" (24). An altar
had been erected by the Baal-worshippers and the victim laid upon it; but their
cries, their wild dances and mad self-mutilations all the day long availed
nothing: "There was no voice heard, nor did any one answer, nor regard
them as they prayed"
(29). Elias, having repaired the ruined altar of Yahveh which stood there,
prepared thereon his sacrifice; then, when it was time to offer the evening
oblation, as he was praying earnestly,
"the fire of the Lord fell, and consumed the holocaust, and the wood,
and the stones, and the dust, and licked up the water that was in the
trench" (38). The issue was fought and won. The people, maddened by the
success, fell at Elias's command on the pagan prophets and slew
them at the brook Cison. That same evening the drought ceased with a heavy
downpour of rain, in the midst of which the strange prophet ran before
Achab to the entrance of Jezrael.
Elias's triumph was short. The anger of Jezabel, who had sworn
to take his life (xix, 2), compelled him to flee without delay, and take his
refuge beyond the desert of
Juda, in the sanctuary of Mount Horeb. There, in
the wilds of the sacred mountain, broken spirited, he poured out his complaint
before the Lord, who strengthened him by a revelation and restored his faith. Three commands
are laid upon him: to anoint Hazael to be King of Syria, Jehu to be King
of Israel, and
Eliseus to be his own successor. At once Elias sets out to accomplish this new
burden. On his way to Damascus he meets Eliseus at the plough, and throwing his
mantle over him, makes him his faithful disciple and inseparable companion, to
whom the completion of his task will be entrusted. The treacherous murder of Naboth
was the occasion for a new reappearance of Elias at Jezrael, as a champion of
the people's rights and
of social order, and to announce to Achab his impending doom. Achab's house
shall fall. In the place where the dogs licked the blood of Naboth will the
dogs lick the king's blood; they shall eat Jezabel in Jezrael;
their whole posterity shall perish and their bodies be given to the fowls of
the air (xxi, 20-26). Conscience-stricken, Achab quailed before the man
of God, and in
view of his penance the threatened ruin of his house was delayed. The next time
we hear of Elias, it is in connexion with Ochozias, Achab's son and successor.
Having received severe injuries in a fall, this prince sent messengers to the
shrine of Beelzebub,
god of Accaron, to inquire whether he should recover. They were intercepted by
the prophet, who
sent them back to their master with the intimation that his injuries would prove
fatal. Several bands of men sent by the king to capture Elias were stricken by
fire from heaven;
finally the man of God appeared
in person before Ochozias to confirm his threatening message. Another episode
recorded by the chronicler (2 Chronicles 21:12)
relates how Joram, King of Juda, who had indulged in Baal-worship, received
from Elias a letter warning him that all his house would be smitten by a
plague, and that he himself was doomed to an early death.
According to 2 Kings 3, Elias's career ended before
the death of Josaphat. This statement is difficult — but not impossible — to
harmonize with the preceeding narrative. However this may be, Elias vanished
still more mysteriously than he had appeared. Like Enoch, he was
"translated", so that he should not taste death. As he was conversing
with his spiritual son Eliseus on the hills of Moab, "a fiery
chariot, and fiery horses parted them both asunder, and Elias went up by a
whirlwind into heaven"
(2 Kings 2:11),
and all the efforts to find him made by the sceptic sons of the prophets disbelieving
Eliseus's recital, availed nothing. The memory of Elias has ever remained
living in the minds both of Jews and Christians. According to
Malachias, God preserved
the prophet alive
to entrust him, at the end of time, with a glorious mission (iv, 5-6): at
the New Testament period,
this mission was believed to precede immediately the Messianic Advent (Matthew 17:10, 12; Mark 9:11);
according to some Christian commentators,
it would consist in converting the Jews (St. Jer., in
Mal., iv, 5-6); the rabbis, finally, affirm that its object will be to give the
explanations and answers hitherto kept back by them. I Mach., ii, 58, extols
Elias's zeal for
the Law, and Ben Sira entwines in a beautiful page the narration of his actions
and the description of his future mission (Sirach 48:1-12).
Elias is still in the N.T. the personification of the servant of God (Matthew 16:14; Luke 1:17; 9:8; John 1:21). No
wonder, therefore, that with Moses he appeared at Jesus' side on the
day of the Transfiguration.
Nor do we find only in the sacred literature and the
commentaries thereof evidences of the conspicuous place Elias won for himself
in the minds of after-ages. To this day the name of Jebel Mâr Elyas, usually
given by modern Arabs to
Mount Carmel, perpetuates the memory of the man of God. Various places on
the mountain: Elias's grotto; El-Khadr, the supposed school of the prophets; El-Muhraka,
the traditional spot of Elias's sacrifice; Tell el-Kassis, or Mound of
the priests —
where he is said to have slain the priests of Baal — are still in
great veneration both among the Christians of
all denominations and
among the Moslems.
Every year the Druses assemble at El-Muhraka to hold a festival and offer a
sacrifice in honour of
Elias. All Moslems have
the prophet in
great reverence; no Druse, in particular, would dare break an oath made in the
name of Elias. Not only among them, but to some extent also among the Jews and Christians, many
legendary tales are associated with the prophet's memory.
The Carmelite monks long
cherished the belief that
their order could be traced back in unbroken succession to Elias whom they
hailed as their founder. Vigorously opposed by the Bollandists, especially
by Papenbroeck, their claim was no less vigorously upheld by the Carmelites of Flanders, until Pope Innocent XII, in
1698, deemed it advisable to silence both contending parties. Elias is honoured by both
the Greek and Latin Churches on 20 July.
The old stichometrical lists and ancient ecclesiastical writings
(Const. Apost., VI, 16; Origen, Comm. in Matthew 27:9;
Euthalius; Epiphan., Haer., 43) mention an apocryphal "Apocalypse
of Elias", citations from which are said to be found in 1 Corinthians 2:9,
and Ephesians
5:14. Lost to view since the early Christian centuries,
this work was partly recovered in a Coptic translation found (1893) by Maspéro
in a monastery of
Upper Egypt.
Other scraps, likewise in Coptic, have since been also discovered. What we
possess now of this Apocalypse — and it seems that we have by far the greater
part of it — was published in 1899 by G. Steindorff; the passages cited
in 1 Corinthians
2:9, and Ephesians
5:14, do not appear there; the Apocalypse on the other hand, has a striking
analogy with the Jewish "Sepher Elia".
Souvay, Charles. "Elias." The
Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton
Company, 1909. 22 Jul.
2021 <http://www.newadvent.org/cathen/05381b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Paul T. Crowley. Dedicated to Our Lady of Mt. Carmel and the
Carmel Monastery of Santa Fe, NM.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May
1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop
of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/05381b.htm
Statua di Elia nella grotta sul Monte Carmelo, dove visse
Sant' Elia Profeta
sec. IX a.C.
Elia (il cui nome significa «il mio Dio è Jahvè»)
nacque verso la fine del X sec. a.C. e visse sotto il regno di Acab, che aveva
imposto il culto del dio Baal. Elia si presentò dinanzi al re Acab ad
annunciargli, come castigo, tre anni di siccità. Abbattutosi il flagello sulla
Palestina, ritornò dal re e per dimostrare l'inanità degli idoli lanciò la
sfida sul monte Carmelo contro i 400 profeti di Baal. Quando sul solo altare
innalzato da Elia si accese prodigiosamente la fiamma, e l'acqua invocata scese
a porre fine alla siccità, il popolo linciò i sacerdoti idolatri. Ma Elia
dovette sottrarsi all'ira della moglie di Acab, Jezabel, seguace del dio Baal.
Sconfortato, pregò Dio di farlo morire. Ma dopo un angelo, gli apparve Dio ed
Elia comprese che il trionfo del bene avviene con pazienza, perché Dio domina
il tempo.Il fiero profeta, che indossava un mantello di pelle sopra un rozzo
grembiule stretto ai fianchi, come otto secoli dopo vestì, Giovanni Battista,
di cui è la prefigurazione, tornò in mezzo al popolo di Dio, ma non assistette
al pieno trionfo di Jahvè. Morì misteriosamente nell'850 a.C., su un carro di
fuoco. (Avvenire)
Etimologia: Elia = il mio Signore è Jahvè,
dall'ebraico
Martirologio Romano: Commemorazione di sant’Elia
Tesbita, che fu profeta del Signore nei giorni di Acab e di Acazia, re di
Israele, e con tale forza rivendicò i diritti dell’unico Dio contro l’infedeltà
del popolo, da prefigurare non solo Giovanni Battista, ma il Cristo stesso; non
lasciò profezie scritte, ma la sua memoria viene fedelmente conservata, in
particolare sul monte Carmelo.
Nasce a Tisbe nel IX secolo a.C., al tempo del re Acab, e dedica la sua esistenza ad allontanare il popolo dall’adorazione degli idoli per riportarlo verso il vero e unico Dio, coerente con il nome che gli è stato dato: Elia significa infatti: “Il Signore è il mio Dio”.
Precursore di San Giovanni Battista
Uomo virtuoso e austero, veste un mantello di pelle di cammello sopra a un semplice grembiule stretto ai fianchi, prefigurando così, con otto secoli di anticipo, Giovanni il Battista. Dotato di un cuore da guerriero e di un intelletto raffinato, unisce nel suo animo il fuoco ardente della fede e lo zelo nei confronti del Signore, tanto che Crisostomo lo definisce “angelo della terra e uomo del Cielo”. Secoli dopo, il Catechismo della Chiesa cattolica lo presenterà come modello di vita cristiana e di passione per Dio, “Padre dei Profeti, della generazione di coloro che cercano Dio, che cercano il suo Volto” (CCC, 2582).
Lo scontro con i seguaci di Baal
Un esempio eclatante della forza profetica di Elia si legge nel primo Libro dei Re, al cap. 18, che narra come ai tempi del re Acab Israele stesse cedendo alla seduzione dell’idolatria: infatti, adorava Baal perché credeva donasse la pioggia e quindi la fertilità ai campi, al bestiame e al genere umano. Proprio per smascherare questa credenza ingannevole, Elia raduna il popolo sul Monte Carmelo e lo pone davanti a una scelta: seguire il Signore o seguire Baal. Il profeta invita al confronto oltre 400 idolatri: l’uno e gli altri prepareranno un sacrificio ciascuno e pregheranno ciascuno il proprio dio affinché si manifesti. A rispondere in mondo inequivocabile è il Signore, “Dio di Abramo, di Isacco e di Israele” che brucia l’offerta per il sacrificio preparata da Elia su un altare composto da dodici pietre, “secondo il numero delle tribù dei figli di Giacobbe, alle quali il Signore aveva dato il nome di Israele”. Si converte così il cuore del popolo, di fronte all’evidenza della Verità. Resta muto e impotente, invece, Baal perché - e questo è l’insegnamento di Elia – “la vera adorazione di Dio è dare se stesso a Dio e agli uomini, la vera adorazione è l’amore” che “non distrugge, ma rinnova e trasforma”. (Benedetto XVI, Udienza generale 15 giugno 2011).
L’incontro con il Signore sul monte Oreb
Una nuova prova, però, attende il profeta: lui, che ha lottato tanto per la fede, deve sfuggire alle ire della regina Jezebel, idolatra moglie di Acab, che lo vuole morto. Stremato ed impaurito, Elia chiede a Dio di morire e si abbandona a un sonno ininterrotto. Ma un angelo lo sveglia e gli ordina di salire sul monte Oreb per incontrare il Signore. Elia obbedisce: cammina per 40 giorni e 40 notti per raggiungere la meta, in un viaggio che è la metafora del pellegrinaggio e della purificazione del cuore verso l’esperienza di Dio.
Il silenzio sonoro
Come prefigurato, l’incontro con il Signore avviene, ma non in modo eclatante: Dio si palesa, infatti, sotto forma di una brezza leggera. È un “filo di un silenzio sonoro” - così lo spiegherà Papa Francesco nella Messa mattutina in Casa Santa Marta del 10 giugno 2016 - che esorta Elia a non scoraggiarsi, a tornare sui propri passi per portare a compimento la sua missione. E il profeta, coprendosi il volto in segno di adorazione e di umiltà, obbedisce alla chiamata di Dio perché ne comprende il valore: quello della prova, dell’obbedienza e della perseveranza. Nuovamente, quindi, Elia sfida Acab e Jezebel che avevano usurpato il terreno di un contadino, profetizzando loro terribili sventure fino ad indurli al pentimento. Il profeta allevia anche la sofferenza e la miseria di una vedova, sfamandola e guarendone il figlio ridotto in fin di vita. Una volta compiuta la sua missione, Elia scompare, ascendendo al cielo su un carro di fuoco ed entrando nell’infinito di quel Dio che aveva servito con tanta passione. Sulla terra resterà il suo mantello, destinato al discepolo Eliseo in segno d’investitura.
Lo zelo profetico
Oggi l’ordine religioso degli Eremiti del Monte Carmelo richiama questo grande Profeta nel suo stemma a forma di scudo: in esso è raffigurato un braccio che impugna una spada di fuoco e un nastro con la dicitura “Zelo zelatus sum pro Domino Deo exercitum”, ossia “pieno di zelo per il Dio degli eserciti”.
(Vatican News)
Elia con Eliseo e Samuele, è uno dei più grandi profeti di ione (distinti dai profeti scrittori, come Isaia, Geremia, Ezechiele e Daniele, che hanno lasciato degli scritti inanone dei Libri sacri), e la sua missione fu di incitare il popolo alla fedeltà all'unico vero Dio, senza lasciarsi sedurre dall'influsso del culto idolatrico e licenzioso di Canaan. Elia (il cui nome significa "il mio Dio è Jahvè") nacque verso la fine del X sec. a.C. e svolse gran parte della sua missione sotto il regno del pavido Acab (873-854), docile strumento nelle mani dell'intrigante moglie Jezabel, di origine fenicia, che aveva dapprima favorito e poi imposto il culto del dio Baal.
Quando ormai il monoteismo pareva soffocato e la maggioranza del popolo aveva abbracciato l'idolatria, Elia si presentò dinanzi al re Acab ad annunciargli, come castigo, tre anni di siccità. Abbattutosi il flagello sulla Palestina, Elia ritornò dal re e per dimostrare la inanità degli idoli lanciò la sfida sul monte Carmelo contro i 400 profeti di Baal. Quando sul solo altare innalzato da Elia si accese prodigiosamente la fiamma, e l'acqua invocata scese a porre fine alla siccità, il popolo esultante linciò i sacerdoti idolatri. Elia credette giunto il momento del trionfo di Javhè, e perciò tanto più amara e incomprensibile gli apparve la necessità di sottrarsi con la fuga all'ira della furente Jezabel.
Braccato nel deserto come un animale da preda, l'energico e intransigente profeta sembrò avere un attimo di cedimento allo sconforto. Il suo lavoro, la sua stessa vita gli apparvero inutili e pregò Dio di recidere il filo che lo teneva ancora legato alla terra. Ma un angelo lo confortò, porgendogli una focaccia e una brocca d'acqua; poi Dio stesso gli apparve, restituendogli l'indomito coraggio di un tempo. Elia comprese che Dio non propizia il trionfo del bene con gesti spettacolari, ma agisce con longanime pazienza, poiché egli è l'Eterno e domina il tempo.
Il fiero profeta, che indossava un mantello di pelle
sopra un rozzo grembiule stretto ai fianchi, come otto secoli dopo vestì il
precursore di Cristo, Giovanni Battista, di cui è la prefigurazione, tornò con
rinnovato zelo in mezzo al popolo di Dio, ma non assistette al pieno trionfo di
Jahvè. L'opera di riedificazione spirituale, tanto faticosamente iniziata,
venne portata avanti con pieno successo dal suo discepolo Eliseo, al quale
comunicò la divina chiamata mentre si trovava nei campi dietro l'aratro,
gettandogli sulle spalle il suo mantello. Eliseo fu anche l'unico testimone
della misteriosa fine di Elia, avvenuta verso l' 850 a.C., su un carro di
fuoco.
Autore: Piero Bargellini