jeudi 22 juillet 2021

saint ÉLIE (ELIJAH, ELIAS, ELIA), prophète (20 juillet)

 

Tommaso Rues  (–1703). Elijah / Elie / ELia, Santa Maria dei Carmini / Carmini, (Venice) – Chapelle de Saint Antoine de Padua

Saint Élie

Prophète de l'Ancien Testament (IXe siècle av. J.-C.)

Le prophète Élie, de Tishbé en Galaad, défendit les droits de Dieu devant Achab, roi impie d'Israël. Il annonce la sécheresse pour prix des péchés du roi, et, sur l'ordre de Dieu, se cache au torrent de Kérit dans la solitude, trois années durant. Là, il se tient en présence de Yahvé; il boit au torrent et les corbeaux lui portent sa nourriture. Épris de contemplation et brûlant de zèle, il combat pour le culte du Dieu unique: "C'est Yahvé qui est Dieu!" affirme-t-il avec force devant le peuple, dans le défi qu'il porte aux prêtres de Baal sur le Mont-Carmel. Et Dieu envoie le feu consumer l'holocauste sur le bûcher mouillé. Il annonce la fin de la sécheresse et tandis qu'il est en prière, au sommet du Carmel, une petite nuée se lève de la mer. Voici la pluie bienfaisante. Il fuit la colère de la reine Jézabel pour sauver sa vie. Fortifié par une nourriture mystérieuse, il marche jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. Il y est gratifié d'une haute expérience spirituelle intérieure. Sur la parole de Dieu, il retourne pour oindre Élisée comme prophète à sa place. Il est emporté au ciel sur un char de feu.

A lire dans la Bible © AELF:



Le 15 juillet 2011, Benoît XVI a évoqué le prophète Élie, "que Dieu choisit pour conduire le peuple à se convertir". Reprenant son cycle sur la prière, il a rappelé que "c'est principalement au Mont Carmel que sa puissance d'intercession se manifesta, lorsque devant Israël rassemblé il pria le Seigneur de se manifester et de convertir le cœur des hommes... Lorsque Élie s'opposa aux adorateurs de Baal, et que le Dieu de salut et de vie d'Israël s'opposa à une idole muette et n'a aucun pouvoir, ni en bien ni en mal, ce fut le début d'une confrontation entre deux modes totalement différents de prier la divinité". Les prêtres de Baal utilisaient en fait l'idole de leur dieu à des fins personnelles, tandis qu'Élie "demandait au peuple de s'approcher de Dieu en l'impliquant dans sa prière et dans son action... Après quoi le prophète érigea un autel au moyen de douze pierres symbolisant les tribus des fils de Jacob" et représentant l'unité d'Israël. "Elie s'adressa au Seigneur en l'appelant Dieu de nos pères, afin de rappeler les promesses divines remontant à son choix et à l'alliance ayant indissolublement uni Dieu et son peuple".

Le Saint-Père a alors rappelé qu'Élie plaça Israël devant sa propre vérité en demandant à Dieu d'intervenir pour que le peuple sache finalement qui il est vraiment. "Ainsi Dieu fut-il reconnu comme absolu et transcendant, impossible à placer à côté d'autres dieux, ce qui aurait été le relativiser et nier son caractère absolu... Le croyant doit répondre à l'absolu de Dieu par un amour absolu et total, de tout son cœur, pour toute sa vie et de toutes ses forces... Dans sa prière d'intercession, Élie demande à Dieu ce qu'il veut faire, c'est à dire manifester sa miséricorde, être fidèle à sa nature de Seigneur de la vie qui pardonne, convertit et transforme". A la différence de Baal, muet et impuissant, le Seigneur répond "en consumant l'holocauste et en faisant disparaître l'eau répandue autour de l'autel. A ce point Israël n'eut plus de doute car la miséricorde divine avait répondu à sa faiblesse et à son manque de foi. La vaine idole était vaincue et le peuple qui semblait perdu reprit le chemin de la vérité, se retrouvant lui même". Benoît XVI a conclu en expliquant que cette histoire confirmait la nécessité du premier commandement, n'adorer que Dieu: "Là où Dieu est oublié, l'homme tombe en esclavage. Il devient idolâtre comme en font preuve les régimes totalitaires et un nihilisme qui rend l'homme dépendant d'idolâtries... L'objectif premier de la prière est la conversion, le feu divin qui transforme les cœurs...et permet de vivre pour le prochain, selon la volonté de Dieu... Les Pères de l'Église nous expliquent que l'épisode d'Élie préfigure le Christ, qu'il constitue un premier pas vers le Christ". (VIS 20110615 480)

Commémoraison de saint Élie de Thisbé en Galaad. Prophète du Seigneur aux jours des rois d'Israël Achaz et Ochozias, il revendiqua contre un peuple infidèle les droits du Dieu unique avec une telle force d'âme qu'il préfigura non seulement saint Jean-Baptiste, mais le Christ lui-même. Il n'a pas laissé d'oracles écrits, mais son souvenir s'est fidèlement conservé, surtout au Mont Carmel.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1539/Elie.html

Louis Hersent. Elijah reviving the Son of the Widow of Zarephath


Les personnages de l’Ancien Testament : Élie, le prophète de la vie

Philippe-Emmanuel Krautter - Publié le 24/08/18

Tout au long de l'été, (re)découvrez les personnages de la Bible avec Aleteia. Aujourd'hui, Élie.

Les prophètes ont toujours été un rappel, parfois violent, à la conduite de l’homme dans les voies de Dieu. À contre courant et au péril de leur vie, ils s’opposent à l’intérêt individuel et à l’égoïsme pour élever les aspirations de l’homme à un stade plus élevé. Élie fait partie de ces prophètes qui se sont violemment opposés au pouvoir pour établir la gloire de Dieu.

Lire aussi :

La sécheresse de l’idolâtrie

Le roi d’Israël Achab s’est perverti en adoptant le culte de Baal suivi par son épouse Jézabel. Le prophète Élie provoque alors, sur ordre divin, la sécheresse pendant trois ans sur Israël en punition de cette conduite impie. Puissante métaphore de ce que provoque l’idolâtrie, la sécheresse menace même le prophète qui doit lui-même s’échapper et se rendre au torrent de Kérit où des corbeaux lui apportent chaque jour sa nourriture. Mais le torrent vient, lui aussi, à se tarir et Élie se rend à Sarepta entre Tyr et Sidon.

La veuve de Sarepta

La situation est également dramatique en ces lieux et Élie n’a plus rien à boire ni à manger. Il rencontre une veuve qui ramasse deux bouts de bois pour cuisiner le peu de vivres qui lui reste avant de mourir avec son fils. Le prophète lui demande auparavant de lui préparer un pain avec le dernier reste de farine et d’huile. Démunie, elle s’exécute néanmoins et le miracle survient : la jarre d’huile et le pot de farine ne désemplirent plus dès ce jour jusqu’aux nouvelles récoltes. Une belle leçon de charité laissée à l’occasion du passage du prophète. Mais, lors de son séjour chez la veuve, son fils vient à mourir, provoquant le désarroi de sa mère. Élie, stupéfait, apostrophe alors Dieu en lui demandant s’il l’a fait venir chez cette veuve pour faire mourir son fils. Le prophète invoque encore la puissance divine pour qu’il fasse revenir cet enfant avant que le miracle n’opère. Le fils de la veuve revient à la vie : l’intercession peut tout lorsqu’elle est en accord avec l’amour divin.

Lire aussi :

Bataille de prophètes au mont Carmel

Un film pourrait-il rendre la puissance et la violence d’un des combats les plus terribles entre Élie et les prophètes de Baal ? La Bible en nous livrant ce récit haut en couleur entend manifester la puissance du Dieu unique, non sans humour parfois. Élie défie le roi Achab et intime aux prophètes du culte de Baal de démontrer la puissance de leurs divinités. C’est alors un véritable concours d’holocaustes présentés par les prêtres de Baal sous le regard sarcastique d’Élie qui n’hésite pas à ironiser face à l’inaction de ces derniers. Rien ne se passe, les bêtes offertes en sacrifice ne sont pas consommées par les dieux absents… Élie s’en amuse et les interroge pour savoir si leurs dieux ne seraient pas par hasard absentés ou trop occupés à d’autres taches ?! Le prophète, enfin, pour enlever tout doute sur la manifestation divine invoquera Dieu afin qu’il consume l’holocauste présenté par ses soins, une offrande au préalable pourtant abondamment arrosée d’eau afin que la manifestation soit plus encore éclatante. En un éclair, tout est brûlé jusqu’aux pierres et la terre. La sanction est terrible pour les adorateurs de Baal et Élie passera tous ces faux prophètes au fil de l’épée…

Lire aussi :

Les dernières péripéties du prophète

Mais, les épreuves ne sont pas terminées pour autant pour Élie. Jézabel, l’épouse du roi, cherche à se venger et veut la mort d’Élie qui doit de nouveau s’enfuir au désert. Sur le point de mourir de faim et de soif, l’Ange de Dieu lui apporte de l’eau et du pain, préfiguration de l’Eucharistie, avant que rassasié il ne reparte quarante jours et quarante nuits, comme Moïse, vers le mont Horeb. En ce lieu sacré, de terribles signes sont annonciateurs de la venue divine mais c’est lorsque qu’une simple brise légère se manifestera que Dieu apparaîtra à Élie lui intimant d’oindre Hazaél roi d’Aram, Jéhu roi d’Israël et Élisée, comme son successeur. Cela fait, Élie sera élevé au ciel sur un char de feu sous les yeux ébahis d’Élisée…

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/08/24/les-personnages-de-lancien-testament-elie-le-prophete-de-la-vie/

Marc Arcis. Le Prophète Élie, 1690, musée des Augustins de Toulouse.


Elie : une figure spirituelle

Sommaire

I - La vie d’Élie : une présence à Dieu

II - Zèle apostolique

III - Solitude et paternité spirituelle

Bibliographie

I - La vie d’Élie : une présence à Dieu

Toute la vie d’Élie baigne dans la prière, aussi l’épître de saint Jacques propose-t-elle Élie comme modèle des priants (Jc 5, 17-18). Plusieurs auteurs spirituels des IVe-Ve siècles ont évoqué le sacrifice d’Élie au Mont Carmel pour exprimer la venue de l’Esprit dans le cœur de celui qui cherche à vivre dans la prière continuelle à travers l’ascèse et le combat spirituel. L’attitude du prophète, assis sur la montagne (2R 1, 9) ou prosterné, la tête entre les genoux (1R 18, 42), reflète une vie de prière, centrée en Dieu, dans le calme intérieur, au-dessus des passions et des soucis du monde.

A l’Horeb, après une longue marche de quarante jours et quarante nuits, avec pour seule nourriture le pain et l’eau apportés par un ange, Élie rencontre Dieu, dans le silence, expérience à laquelle aspire tout chercheur de la Face divine. La familiarité d’Élie avec Dieu, sa puissance sur l’eau et le feu, la vie et la mort, témoignent de la profonde intimité avec le Dieu vivant devant lequel il se tient. L’ascension du prophète dans un char de feu est une image de la montée spirituelle vers Dieu.

Sur la montagne de la Transfiguration, devant les apôtres Pierre, Jacques et Jean, Élie apparaît avec Moïse dans la lumière glorieuse du Christ.

A l’instar du prophète, la vocation du Carmel est de se tenir en présence du Dieu vivant, c’est-à-dire veiller dans une prière continuelle, silence et dialogue d’amour, contemplation du Dieu vivant et intercession pour le monde.

II - Zèle apostolique

A deux reprises, le Seigneur demande à Élie ce qu’il fait à l’Horeb et celui-ci proclame à chaque fois son zèle brûlant pour le Seigneur. Le prophète souffre de voir son peuple honorer de faux dieux et veut le ramener vers le vrai Dieu. La rencontre de Dieu à l’Horeb ne s’arrête pas à une jouissance théophanique : Élie est envoyé oindre les rois et le prophète Élisée.

Le Carmel, héritier du zèle d’Élie, en reçoit une flamme œcuménique et missionnaire. C’est le cœur broyé devant la division des chrétiens, qu’au XVIe siècle, sainte Thérèse d’Avila a entrepris la réforme du Carmel ; à notre époque, c’est ce même élan missionnaire qui rayonne à travers le récit d’une carmélite de Nancy qui partit au Carmel de Tchung King en Chine en 1933, puis expulsée, revint en France et y fonda, en 1974, un Carmel consacré à la prière pour l’Unité des chrétiens et qu’elle plaça précisément sous la protection du prophète Élie qui rassemble dans son culte juifs, chrétiens et musulmans (cf. Mère Élisabeth. Partir, Monastère Saint Élie, Saint Rémy, 1998).

III - Solitude et paternité spirituelle

A travers la figure d’Élie, le Carmel a reçu deux notes caractéristiques : le goût de la solitude, du silence où Dieu parle au cœur et le sens de la paternité spirituelle.

Ainsi le commentaire de l’épisode d’Élie au torrent du Kérith par l’auteur de l’Institution des premiers moines au Moyen-Age a exercé une profonde influence au Carmel : sur l’ordre de Dieu, Élie fuit au désert pour vivre caché dans la solitude et la charité avec un double but : « offrir à Dieu un cœur pur (…) et expérimenter la force de la divine présence et la douceur de la gloire d’en-haut ».

Les premiers textes carmélitains, à la suite de la Bible et des Pères de l’Église, évoquent conjointement Élie et son disciple Élisée qu’il a appelé à le suivre (1R 19, 19-21) et à qui il lègue son manteau avec son double esprit au moment de son enlèvement (2R 2,13). Les premières constitutions des carmes font remonter les origines de l’Ordre « aux prophètes Élie et Élisée, dévots habitants du Mont Carmel ».

La liturgie carmélitaine fête les deux prophètes aux mêmes dates que le calendrier byzantin : Élie, le 20 juillet et Élisée, le 14 juin.

Bibliographie

Élie le prophète, Études Carmélitaines, Paris, 1956, 2 vol.

Le saint prophète Élie d’après les Pères de l’Église, Bellefontaine, 1992.

Sr Éliane, Élie archétype du moine, Bellefontaine, 1995.

SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Elie-une-figure-spirituelle.html

L'offrande d’Élie - CharlestonCaroline du Sud.


Le cycle d’Elie dans la Bible

Sommaire

I - Au Premier livre des Rois, chapitres 17 à 19 et 21

A) Élie annonce une famine et se retire à Kerit 1 R 17

B) La veuve de Sarepta

C) Le fils de la veuve

II - Rencontre d’Élie avec Obadyahu 1 R 18

A) Élie et Achab

B) Les prophètes de Baal au mont Carmel

C) La pluie

III - Menaces et fuite d’Élie 1 R 19

A) Rencontre de Dieu

IV - La vigne de Naboth 1 R 21

A) Meurtre de Naboth

B) Intervention d’Elie

V - Au deuxième livre des Rois, chapitres 1 et 2

A) Intervention d’Élie - 2 R 1

B) Mort d’Achazia

C) Élie enlevé au ciel - Élisée - 2 R 2 1

VI - Les eaux de Jéricho

VII - Les petits garçons de Bethel

I - Au Premier livre des Rois, chapitres 17 à 19 et 21

A) Élie annonce une famine et se retire à Kerit 1 R 17

Elie le Tishbite, de Tishbé en Galaad, dit à Achab : "Par le Seigneur vivant, le Dieu d’Israël que je sers, il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sauf à mon commandement.« La parole du Seigneur lui fut adressée en ces termes : »Va-t’en d’ici, dirige-toi vers l’orient et cache-toi au torrent de Kerit, qui est à l’est du Jourdain. Tu boiras au torrent et j’ordonne aux corbeaux de te donner à manger là-bas." Il partit donc et il fit comme le Seigneur avait dit et alla s’établir au torrent de Kerit, à l’est du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain le matin et de la viande le soir, et il buvait au torrent.

B) La veuve de Sarepta

Mais il arriva au bout d’un certain temps que le torrent sécha, car il n’y avait pas eu de pluie dans le pays. Alors la parole du Seigneur lui fut adressée en ces termes : « Lève-toi et va à Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu y demeureras. Voici que j’ordonne là-bas à une veuve de te donner à manger. » Il se leva et alla à Sarepta. Comme il arrivait à l’entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait du bois ; il l’interpella et lui dit : « Apporte-moi donc un peu d’eau dans la cruche, que je boive ! » Comme elle allait la chercher, il lui cria : « Apporte-moi donc un morceau de pain dans ta main ! » Elle répondit : « Par le Seigneur vivant, ton Dieu ! je n’ai pas de pain cuit ; je n’ai qu’une poignée de farine dans une jarre et un peu d’huile dans une cruche, je suis à ramasser deux bouts de bois, je vais préparer cela pour moi et mon fils, nous mangerons et nous mourrons. » Mais Élie lui dit : « Ne crains rien, va faire comme tu dis ; seulement, prépare-m’en d’abord une petite galette, que tu m’apporteras : tu en feras ensuite pour toi et ton fils. » Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : « Jarre de farine ne s’épuisera, cruche d’huile ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur enverra la pluie sur la face de la terre. » Elle alla et fit comme avait dit Elie, et ils mangèrent, elle, lui et son fils. La jarre de farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne se vida pas, selon la parole que le Seigneur avait dite par le ministère d’Élie.

C) Le fils de la veuve

Après ces événements, il arriva que le fils de la maîtresse de maison tomba malade, et sa maladie fut si violente qu’enfin il expira. Alors elle dit à Elie : « Qu’ai-je à faire avec toi, homme de Dieu ? Tu es donc venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! » Il lui dit : « Donne-moi ton fils » ; il l’enleva de son sein, le monta dans la chambre haute où il habitait et le coucha sur son lit. Puis il invoqua le Seigneur et dit : « Seigneur, mon Dieu, veux-tu donc aussi du mal à la veuve qui m’héberge, pour que tu fasses mourir son fils ? » Il s’étendit trois fois sur l’enfant et il invoqua le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, je t’en prie, fais revenir en lui l’âme de cet enfant ! » Le Seigneur exauça l’appel d’Élie, l’âme de l’enfant revint en lui et il reprit vie. Élie le prit, le descendit de la chambre haute dans la maison et le remit à sa mère ; et Élie dit : « Voici, ton fils est vivant. » La femme lui répondit : « Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu et que la parole du Seigneur dans ta bouche est vérité ! »

II - Rencontre d’Élie avec Obadyahu 1 R 18

Il se passa longtemps et la parole du Seigneur fut adressée à Élie, la troisième année, en ces termes : "Va te montrer à Achab, je vais envoyer la pluie sur la face de la terre." Et Élie partit pour se montrer à Achab.

Comme la famine s’était aggravée à Samarie, Achab fit appeler Obadyahu, le maître du palais - cet Obadyahu craignait beaucoup le Seigneur : Lorsque Jézabel massacra les prophètes du Seigneur, il prit cent prophètes et les cacha 50 à la fois dans une grotte, où il les ravitaillait de pain et d’eau - et Achab dit à Obadyahu : « Viens ! Nous allons parcourir le pays, vers toutes les sources et tous les torrents ; peut-être trouverons-nous de l’herbe pour maintenir en vie chevaux et mulets et ne pas abattre de bétail. » Ils se partagèrent le pays pour le parcourir : Achab partit seul par un chemin et Obadyahu partit seul par un autre chemin. Comme celui-ci était en route, voici qu’il rencontra Élie ; il le reconnut et se prosterna face contre terre en disant : « Te voilà donc, Monseigneur Élie ! » Il lui répondit : "Me voilà ! Va dire à ton maître : Voici Élie." Mais l’autre dit : "Quel péché ai-je commis, que tu livres ton serviteur aux mains d’Achab, pour me faire mourir ? Par le Seigneur vivant, ton Dieu ! il n’y a pas de nation ni de royaume où mon maître n’ait envoyé te chercher, et quand on eut répondu : Il n’est pas là, il a fait jurer le royaume et la nation qu’on ne t’avait pas trouvé. Et maintenant tu ordonnes : Va dire à ton maître : voici Élie, mais quand je t’aurai quitté, l’Esprit du Seigneur t’emportera je ne sais où, je viendrai informer Achab, il ne te trouvera pas et il me tuera ! Pourtant ton serviteur craint le Seigneur depuis sa jeunesse. N’a-t-on pas appris à Monseigneur ce que j’ai fait quand Jézabel a massacré les prophètes du Seigneur ? J’ai caché cent des prophètes du Seigneur, 50 à la fois, dans une grotte, et je les ai ravitaillés de pain et d’eau. Et maintenant, tu ordonnes : Va dire à ton maître : voici Élie. Mais il me tuera !" Élie lui répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Sabaot que je sers, aujourd’hui même je me montrerai à lui. »

A) Élie et Achab

Obadyahu partit à la rencontre d’Achab et lui annonça la chose ; et Achab alla au-devant d’Elie. Dès qu’il vit Élie, Achab lui dit : « Te voilà, toi, le fléau d’Israël ! » Élie répondit : « Ce n’est pas moi qui suis le fléau d’Israël, mais c’est toi et ta famille, parce que vous avez abandonné le Seigneur et que tu as suivi les Baals. Maintenant, envoie rassembler tout Israël près de moi sur le mont Carmel, avec les 450 prophètes de Baal, qui mangent à la table de Jézabel. »

B) Les prophètes de Baal au mont Carmel

Achab convoqua tout Israël et rassembla les prophètes sur le mont Carmel. Élie s’approcha de tout le peuple et dit : « Jusqu’à quand clocherez-vous des deux jarrets ? Si le Seigneur est Dieu, suivez-le ; si c’est Baal, suivez-le. » Et le peuple ne put rien lui répondre. Élie poursuivit : « Moi, je reste seul comme prophète du Seigneur, et les prophètes de Baal sont 450. Donnez-nous deux jeunes taureaux ; qu’ils en choisissent un pour eux, qu’ils le dépècent et le placent sur le bois, mais qu’ils n’y mettent pas le feu. Moi, je préparerai l’autre taureau et je n’y mettrai pas le feu. Vous invoquerez le nom de votre dieu et moi, j’invoquerai le nom du Seigneur : le dieu qui répondra par le feu, c’est lui qui est Dieu. » Tout le peuple répondit : « C’est bien. » Élie dit alors aux prophètes de Baal : « Choisissez-vous un taureau et commencez, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. » Ils prirent le taureau et le préparèrent, et ils invoquèrent le nom de Baal, depuis le matin jusqu’à midi, en disant : « O Baal, réponds-nous ! » Mais il n’y eut ni voix ni réponse ; et ils dansaient en pliant le genou devant l’autel qu’ils avaient fait. A midi, Élie se moqua d’eux et dit : "Criez plus fort, car c’est un dieu : il a des soucis ou des affaires, ou bien il est en voyage ; peut-être il dort et il se réveillera !" Ils crièrent plus fort et ils se tailladèrent, selon leur coutume, avec des épées et des lances jusqu’à l’effusion du sang. Quand midi fut passé, ils se mirent à vaticiner jusqu’à l’heure de la présentation de l’offrande, mais il n’y eut aucune voix, ni réponse, ni signe d’attention.

Alors Élie dit à tout le peuple : « Approchez-vous de moi » ; et tout le peuple s’approcha de lui. Il répara l’autel du Seigneur qui avait été démoli. Élie prit douze pierres, selon le nombre des tribus des fils de Jacob, à qui Dieu s’était adressé en disant : « Ton nom sera Israël », et il construisit un autel au nom du Seigneur. Il fit un canal d’une contenance de deux boisseaux de semence autour de l’autel. Il disposa le bois, dépeça le taureau et le plaça sur le bois. Puis il dit : « Emplissez quatre jarres d’eau et versez-les sur l’holocauste et sur le bois », et il firent ainsi ; il dit : « Doublez », et ils doublèrent ; il dit : « Triplez », et ils triplèrent. L’eau se répandit autour de l’autel et même le canal fut rempli d’eau. A l’heure où l’on présente l’offrande, Élie le prophète s’approcha et dit : "Le Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’on sache aujourd’hui que tu es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que c’est par ton ordre que j’ai accompli toutes ces choses. Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, pour que ce peuple sache que c’est toi, Seigneur, qui es Dieu et qui convertis leur cœur !" Et le feu du Seigneur tomba et dévora l’holocauste et le bois, et il absorba l’eau qui était dans le canal. Tout le peuple le vit ; les gens tombèrent la face contre terre et dirent : « C’est le Seigneur qui est Dieu ! C’est le Seigneur qui est Dieu ! » Élie leur dit : « Saisissez les prophètes de Baal, que pas un d’eux n’échappe » , et ils les saisirent. Élie les fit descendre près du torrent du Qishôn, et là il les égorgea.

C) La pluie

Élie dit à Achab : « Monte, mange et bois, car j’entends le grondement de la pluie. » Pendant qu’Achab montait pour manger et boire, Élie monta vers le sommet du Carmel, il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son serviteur : « Monte donc, et regarde du côté de la mer. » Il monta, regarda et dit : « Il n’y a rien du tout. » Élie reprit : « Retourne sept fois. » A la septième fois, le serviteur dit : « Voici un nuage, petit comme une main d’homme, qui monte de la mer. » Alors Élie dit : « Monte dire à Achab : Attelle et descends, pour que la pluie ne t’arrête pas. » Sur le coup, le ciel s’obscurcit de nuages et de tempête et il y eut une grosse pluie. Achab monta en char et partit pour Yizréel. La main du Seigneur fut sur Élie, il ceignit ses reins et courut devant Achab jusqu’à l’arrivée à Yizréel.

III - Menaces et fuite d’Élie 1 R 19

Achab apprit à Jézabel tout ce qu’Élie avait fait et comment il avait massacré tous les prophètes par l’épée. Alors Jézabel envoya un messager à Elie avec ces paroles : « Que les dieux me fassent tel mal et y ajoutent tel autre, si demain à cette heure je ne fais pas de ta vie comme de la vie de l’un d’entre eux ! » Il eut peur ; il se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Bersabée qui est à Juda, et il laissa là son serviteur. Pour lui, il marcha dans le désert un jour de chemin et il alla s’asseoir sous un genêt. Il souhaita de mourir et dit : « C’en est assez maintenant, Seigneur ! Prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères. » Il se coucha et s’endormit. Mais voici qu’un ange le toucha et lui dit : « Lève-toi et mange. » Il regarda et voici qu’il y avait à son chevet une galette cuite sur les pierres chauffées et une gourde d’eau. Il mangea et but, puis il se recoucha. Mais l’ange du Seigneur revint une seconde fois, le toucha et dit : « Lève-toi et mange, autrement le chemin sera trop long pour toi. » Il se leva, mangea et but, puis soutenu par cette nourriture il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu’à la montagne de Dieu, l’Horeb.

A) Rencontre de Dieu

Là, il entra dans la grotte et il y resta pour la nuit. Voici que la parole du Seigneur lui fut adressée, lui disant : « Que fais-tu ici, Élie ? » Il répondit : « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot, parce que les Israélites ont abandonné ton alliance, qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l’épée. Je suis resté moi seul et ils cherchent à m’enlever la vie. » Il lui fut dit : « Sors et tiens-toi dans la montagne devant le Seigneur. » Et voici que le Seigneur passa. Il y eut un grand ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, en avant du Seigneur, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu ; et après le feu, le bruit d’une brise légère. Dès qu’Élie l’entendit, il se voila le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la grotte. Alors une voix lui parvint, qui dit : « Que fais-tu ici, Élie ? »

Il répondit : « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot, parce que les Israélites ont abandonné ton alliance, qu’ils ont abattu tes autels et tué tes prophètes par l’épée. Je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’enlever la vie. »

Le Seigneur lui dit : « Va, retourne par le même chemin, vers le désert de Damas. Tu iras oindre Hazaël comme roi d’Aram. Tu oindras Jéhu fils de Nimshi comme roi d’Israël, et tu oindras Élisée fils de Shaphat, d’Abel-Mehola, comme prophète à ta place. Celui qui échappera à l’épée de Hazaël, Jéhu le fera mourir, et celui qui échappera à l’épée de Jéhu, Elisée le fera mourir. Mais j’épargnerai en Israël sept milliers, tous les genoux qui n’ont pas plié devant Baal et toutes les bouches qui ne l’ont pas baisé. »

Il partit de là et il trouva Élisée fils de Shaphat, tandis qu’il labourait avec douze paires de bœufs, lui-même étant à la douzième. Élie passa près de lui et jeta sur lui son manteau. Elisée abandonna ses bœufs, courut derrière Élie et dit : « Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis j’irai à ta suite. » Élie lui répondit : « Va, retourne, que t’ai-je donc fait ? » Élisée le quitta, prit la paire de bœufs et l’immola. Il se servit du harnais des bœufs pour les faire cuire, et donna à ses gens, qui mangèrent. Puis il se leva et suivit Élie comme son serviteur.

IV - La vigne de Naboth 1 R 21

Voici ce qui arriva après ces événements : Nabot de Yizréel possédait une vigne à côté du palais d’Achab, roi de Samarie, et Achab parla ainsi à Nabot : « Cède-moi ta vigne pour qu’elle me serve de jardin potager, car elle est tout près de ma maison ; je te donnerai en échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l’argent qu’elle vaut. » Mais Nabot dit à Achab : « Le Seigneur me garde de te céder l’héritage de mes pères ! » Achab s’en alla chez lui sombre et irrité à cause de cette parole que Nabot de Yizréel lui avait dite : « Je ne te céderai pas l’héritage de mes pères. » Il se coucha sur son lit, détourna son visage et ne voulut pas manger. Sa femme Jézabel vint à lui et lui dit : « Pourquoi ton esprit est-il chagrin et ne manges-tu pas ? » Il lui répondit : « J’ai parlé à Nabot de Yizréel et je lui ai dit : Cède-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si tu aimes mieux, je te donnerai une autre vigne en échange. Mais il a dit : Je ne te céderai pas ma vigne. » Alors sa femme Jézabel lui dit : « Vraiment, tu fais un joli roi sur Israël ! Lève-toi et mange, et que ton cœur soit content, moi je vais te donner la vigne de Nabot de Yizréel. » Elle écrivit au nom d’Achab des lettres qu’elle scella du sceau royal, et elle adressa les lettres aux anciens et aux notables qui habitaient avec Nabot. Elle avait écrit dans ces lettres : « Proclamez un jeûne et faites asseoir Nabot en tête du peuple. Faites asseoir en face de lui deux vauriens qui l’accuseront ainsi : Tu as maudit Dieu et le roi ! Conduisez-le dehors, lapidez-le et qu’il meure ! »

A) Meurtre de Naboth

Les hommes de la ville de Nabot, les anciens et les notables qui habitaient sa ville, firent comme Jézabel leur avait mandé, comme il était écrit dans les lettres qu’elle leur avait envoyées. Ils proclamèrent un jeûne et mirent Nabot en tête du peuple. Alors arrivèrent les deux vauriens, qui s’assirent en face de lui, et les vauriens témoignèrent contre Nabot devant le peuple en disant : « Nabot a maudit Dieu et le roi. » On le fit sortir hors de la ville, on le lapida et il mourut. Puis on envoya dire à Jézabel : « Nabot a été lapidé et il est mort. » Lorsque Jézabel eut appris que Nabot avait été lapidé et qu’il était mort, elle dit à Achab : « Lève-toi et prends possession de la vigne de Nabot de Yizréel, qu’il n’a pas voulu te céder pour de l’argent, car Nabot n’est plus en vie, il est mort. » Quand Achab apprit que Nabot était mort, il se leva pour descendre à la vigne de Nabot de Yizréel et en prendre possession.

B) Intervention d’Elie

Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie le Tishbite en ces termes : « Lève-toi et descends à la rencontre d’Achab, roi d’Israël à Samarie. Le voici qui est dans la vigne de Nabot, où il est descendu pour se l’approprier. Tu lui diras ceci : Ainsi parle le Seigneur : Tu as assassiné, et de plus tu usurpes ! C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : A l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Nabot, les chiens laperont ton sang à toi aussi. » Achab dit à Élie : « Tu m’as donc rattrapé, ô mon ennemi ! » Élie répondit : « Oui, je t’ai rattrapé. Parce que tu as agi en fourbe, faisant ce qui déplaît au Seigneur, voici que je vais faire venir sur toi le malheur : je balayerai ta race, j’exterminerai les mâles de la famille d’Achab, liés ou libres en Israël. Je ferai de ta maison comme de celles de Jéroboam fils de Nebat et de Basha fils d’Ahiyya, car tu as provoqué ma colère et fait pécher Israël. (Contre Jézabel aussi le Seigneur a prononcé une parole : Les chiens dévoreront Jézabel dans le champ de Yizréel. Celui de la famille d’Achab qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans la campagne, les oiseaux du ciel le mangeront. » Il n’y eut vraiment personne comme Achab pour agir en fourbe, faisant ce qui déplaît au Seigneur, parce que sa femme Jézabel l’avait séduit. Il a agi d’une manière tout à fait abominable, s’attachant aux idoles, comme avaient fait les Amorites que le Seigneur chassa devant les Israélites. Quand Achab entendit ces paroles, il déchira ses vêtements, mit un sac à même sa chair, jeûna, coucha avec le sac et marcha à pas lents. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Elie le Tishbite en ces termes : « As-tu vu comme Achab s’est humilié devant moi ? Parce qu’il s’est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant son temps ; c’est au temps de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. »

V - Au deuxième livre des Rois, chapitres 1 et 2

A) Intervention d’Élie - 2 R 1

Après la mort d’Achab, Moab se révolta contre Israël. Comme Ochozias était tombé du balcon de son appartement à Samarie et qu’il allait mal, il envoya des messagers à qui il dit : « Allez consulter Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn, pour savoir si je guérirai de mon mal présent. » Mais l’Ange du Seigneur dit à Elie le Tishbite : « Debout ! monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur : N’y a-t-il donc pas de Dieu en Israël, que vous alliez consulter Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn ? C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur : Le lit où tu es monté, tu n’en descendras pas, tu mourras certainement. » Et Elie s’en alla.

Les messagers revinrent vers Ochozias, qui leur dit : « Pourquoi donc revenez-vous ? » Ils lui répondirent : « Un homme nous a abordés et nous a dit : Allez, retournez auprès du roi qui vous a envoyés, et dites-lui : Ainsi parle le Seigneur. N’y a-t-il donc pas de Dieu en Israël, que tu envoies consulter Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn ? C’est pourquoi le lit où tu es monté, tu n’en descendras pas, tu mourras certainement. » Il leur demanda : « De quel genre était l’homme qui vous a abordés et vous a dit ces paroles ? » Et ils lui répondirent : « C’était un homme avec une toison et un pagne de peau autour des reins. » Il dit : « C’est Elie le Tishbite ! »

Il lui envoya un cinquantenier avec sa cinquantaine, qui monta vers lui - il était assis au sommet de la montagne - et lui dit : « Homme de Dieu ! Le roi a ordonné : Descends ! » Elie répondit et dit au cinquantenier : « Si je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende du ciel et te dévore, toi et ta cinquantaine », et un feu descendit du ciel et le dévora, lui et sa cinquantaine.

Le roi lui envoya de nouveau un autre cinquantenier avec sa cinquantaine, qui monta et lui dit : « Homme de Dieu ! Le roi a donné cet ordre : Dépêche-toi de descendre ! » Elie répondit et lui dit : « Si je suis un homme de Dieu, qu’un feu descende du ciel et te dévore, toi et ta cinquantaine », et un feu descendit du ciel et le dévora, lui et sa cinquantaine.

Le roi envoya encore un troisième cinquantenier et sa cinquantaine. Le troisième cinquantenier arriva, plia les genoux devant Elie et le supplia ainsi : « Homme de Dieu ! Que ma vie et celle de tes 50 serviteurs que voici aient quelque prix à tes yeux ! Un feu est descendu du ciel et a dévoré les deux premiers cinquanteniers et leur cinquantaine ; mais maintenant, que ma vie ait quelque prix à tes yeux ! »

L’ange du Seigneur dit à Elie : « Descends avec lui, n’aie pas peur de lui. » Il se leva et descendit avec lui vers le roi, à qui il dit : « Ainsi parle le Seigneur. Puisque tu as envoyé des messagers consulter Baal-Zebub, dieu d’Eqrôn, eh bien ! tu ne descendras pas du lit où tu es monté, tu mourras certainement. »

B) Mort d’Achazia

Il mourut, selon la parole du Seigneur qu’Elie avait prononcée. Joram, son frère, devint roi à sa place - en la deuxième année de Joram fils de Josaphat, roi de Juda, en effet il n’avait pas de fils.

Le reste de l’histoire d’Ochozias, ce qu’il a fait, cela n’est-il pas écrit au livre des Annales des rois d’Israël ?

C) Élie enlevé au ciel - Élisée - 2 R 2 1

Voici ce qui arriva lorsque le Seigneur enleva Elie au ciel dans le tourbillon : Elie et Elisée partirent de Gilgal, et Elie dit à Elisée : « Reste donc ici, car le Seigneur ne m’envoie qu’à Béthel » ; mais Elisée répondit : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » et ils descendirent à Béthel. Les frères prophètes, qui résident à Béthel, sortirent à la rencontre d’Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu’aujourd’hui le Seigneur va emporter ton maître par-dessus ta tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ; silence ! » Elie lui dit : « Elisée ! Reste donc ici, car le Seigneur ne m’envoie qu’à Jéricho » ; mais il répondit : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » et ils allèrent à Jéricho. Les frères prophètes qui résident à Jéricho s’approchèrent d’Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu’aujourd’hui le Seigneur va emporter ton maître par-dessus ta tête ? » Il dit : « Moi aussi je sais ; silence ! ». Elie lui dit : « Reste donc ici, car le Seigneur ne m’envoie qu’au Jourdain » ; mais il répondit : « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu vis toi-même, je ne te quitterai pas ! » et ils s’en allèrent tous deux. 50 frères prophètes vinrent et s’arrêtèrent à distance, au loin, pendant que tous deux se tenaient au bord du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula et frappa les eaux, qui se divisèrent d’un côté et de l’autre, et tous deux traversèrent à pied sec.

Dès qu’ils eurent passé, Elie dit à Elisée : « Demande : Que puis-je faire pour toi avant d’être enlevé d’auprès de toi ? » Et Elisée répondit : « Que me revienne une double part de ton esprit ! » Elie reprit : « Tu demandes une chose difficile : si tu me vois pendant que je serai enlevé d’auprès de toi, cela t’arrivera ; sinon, cela n’arrivera pas. »

Or, comme ils marchaient en conversant, voici qu’un char de feu et des chevaux de feu se mirent entre eux deux, et Elie monta au ciel dans le tourbillon.

Elisée voyait et il criait : « Mon père ! Mon père ! Char d’Israël et son attelage ! » puis il ne le vit plus et, saisissant ses vêtements, il les déchira en deux.

Il ramassa le manteau d’Elie, qui avait glissé, et revint se tenir sur la rive du Jourdain. Il prit le manteau d’Elie et il frappa les eaux en disant : « Où est le Seigneur, le Dieu d’Elie ? » Il frappa les eaux, qui se divisèrent d’un côté et de l’autre, et Elisée traversa.

Les frères prophètes le virent à distance et dirent : « L’esprit d’Elie s’est reposé sur Elisée ! ; » ils vinrent à sa rencontre et se prosternèrent à terre devant lui. Ils lui dirent : « Il y a ici avec tes serviteurs 50 braves. Permets qu’ils aillent à la recherche de ton maître ; peut-être l’Esprit du Seigneur l’a-t-il enlevé et jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée », mais il répondit : « N’envoyez personne. » Cependant, comme ils l’importunaient de leurs instances, il dit : « Envoyez ! » Ils envoyèrent donc 50 hommes, qui cherchèrent pendant trois jours sans le trouver. Ils revinrent vers Elisée qui était resté à Jéricho, et il leur dit : « Ne vous avais-je pas prévenus de ne pas aller ? »

VI - Les eaux de Jéricho

Les hommes de la ville dirent à Elisée : « La ville est un séjour agréable, comme Monseigneur peut voir, mais les eaux sont malsaines et le pays souffre d’avortements. » Il dit : « Apportez-moi une écuelle neuve où vous aurez mis du sel », et ils la lui apportèrent. Il alla où jaillissaient les eaux, il y jeta du sel et dit : « Ainsi parle le Seigneur : J’assainis ces eaux, il ne viendra plus de là ni mort ni avortement. » Et les eaux furent assainies jusqu’à ce jour, selon la parole qu’Elisée avait dite.

VII - Les petits garçons de Bethel

Il monta de là à Béthel, et, comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui, en disant : « Monte, tondu ! Monte, tondu ! » Il se retourna, les vit et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent du bois et déchirèrent 42 des enfants.

Il alla de là au mont Carmel, puis il revint à Samarie.

SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Le-cycle-d-Elie-dans-la-Bible.html

Giambattista TiepoloNotre-Dame du Mont-Carmel avec Saint Simon Stock, Sainte Thérèse d'Avila, Saint Albert de Verceil le prophète Élie et les âmes au purgatoire, 1745, 210 x 650, Pinacothèque de BreraMilan19


Méditation autour d’Elie

Sommaire

Premier livre des Rois 17-19

Voici la source

Voici le pain

Voici le fils

Voici le feu

Voici le nuage

Voici le désert

Voici la question de Dieu

Voici le passage de Dieu

Voici la parole de Dieu, une fois de plus

Premier livre des Rois 17-19

Voici la source

Le torrent solitaire de Kerit. Rien n’existe hormis la source ! La source claire comme la promesse de Dieu. Tu boiras au torrent de la joie de Dieu. Le corbeau t’apporte la nourriture chaque jour. L’eau transparente préfigure une autre source : Eau vive promise par l’Assoiffé au bord du puits. 1 R.17,3-6

Voici le pain

Humble morceau de pain partagé jusqu’au bout. Rien n’existe hormis ce pain ! Ce pain pétri d’une dernière poignée de farine. Entre la veuve de Sarepta et le mendiant de Kerit Ce pain donne la vie en abondance. Déjà il préfigure l’unique Pain de vie : Corps livré en nourriture à tout affamé. 1 R.17,7-16

Voici le fils

L’unique fils d’une mère en pleurs. Rien n’existe hormis ce fils ! Ce fils promis à la vie par le don du souffle. Avec tendresse, Elie s’étend sur l’enfant : « Voici, ton fils est vivant ! » Déjà il préfigure le fils unique du Père : Le Ressuscité qui donne sa vie pour tous.1 R.17,17-24

Voici le feu

Brasier ardent voilant la grandeur de Dieu. Rien n’existe hormis ce feu ! Ce feu dévorant comme la passion. Debout dans la force de sa foi, Elie invoque son Dieu. Sa parole brûle, purifie et déjà annonce une autre : « Je suis venu jeter un feu sur la terre Comme je voudrais que déjà il fut allumé ! » 1 R.18,20-40

Voici le nuage

Petit comme une main d’homme. Rien n’existe hormis ce nuage ! Ce nuage longuement attendu, désiré. Elie, recroquevillé dans la main de Dieu Se courbe vers la terre, sans rien voir. Il goûte la confiance de Dieu en l’homme qui l’attend : « Demeure en moi comme moi en toi ! » 1 R.18,41-46

Voici le désert

Apre chemin vers soi-même. Rien n’existe hormis ce désert ! Ce désert intérieur qui met à nu le vrai visage. Là, Dieu touche Elie : « Debout, mange ! » Une parole éveille le meilleur de son être. Fortifié par le pain préparé sur la braise Elie se met en route vers la montagne de l’Alliance. 1 R.19,1-8

Voici la question de Dieu

« Que fais-tu ici, Elie ? » Rien n’existe hormis cette question ! L’unique question qui brûle le cœur de Dieu. Comme entre des mains maternelles qui l’enfantent Elie y vient blottir sa réponse. Dialogue mystérieux dans la grotte de I’Horeb Qui tisse entre eux la fidélité d’un amour et d’une vie.1 R.19,9-10

Voici le passage de Dieu

Fragile comme le bruit d’une brise légère. Rien n’existe hormis ce silence ! Ce silence amoureux qui parle sur le cœur. Elie sort de la grotte et de tout ce qu’il savait de Dieu. Emerveillé, il se voile le visage devant le souffle ténu. A qui l’accueille, il se montre vulnérable. A qui l’écoute, il parle un langage nouveau.1 R.19,11-12

Voici la parole de Dieu, une fois de plus

« Va, retourne par le même chemin ! » Rien n’existe hormis ce chemin ! Ce chemin tracé entre Dieu et les frères. Entre le peuple et le serviteur de Dieu. Elie retourne, purifié, fortifié. Transfiguré par la Présence brûlante. Ineffaçable, elle s’inscrit dans la mémoire de son être.1 R.19,13-18

SOURCE : https://www.carmel.asso.fr/Meditation-autour-d-Elie.html

Илья Пророк в пустыне

Школа или худ. центр: Ярославль Конец XV в. 97 × 73 см Ярославский художественный музей, Ярославль, Россия

Инв. И-235. Конец XV в.


Le Prophète Élie

Élie et Marie aux origines du Carmel

Le prophète Élie (1R17;19) est avec Marie aux origines du Carmel... Il est indissociablement lié au mystère de Marie… Il est celui qui convoque l’assemblée (l’Église) au Mont Carmel, celui qui purifie l’Église (cf Jean-Baptiste). La Tradition le sent bien qui a toujours vu dans le petit nuage aperçu après une sécheresse de trois années, la figure de Marie. 

Comme la Femme contre le dragon Élie s’enfuit au désert. Et si Élie et Marie sont à la source (la source d’Élie) du mystère, ils sont également présents au dévoilement ultime de l’Amour : Elie est le précurseur du jour de Yahvé (Mal 3,23-24). 

La tradition juive pense non seulement qu’Élie n’est pas mort, mais elle croit à son retour sur terre lors de la Parousie du Messie (Enoch, 4 Esdras). L’Évangile reflète cette tradition: des prêtres et des lévites interrogent Jean-Baptiste : Es-tu Élie ? (Jn 1,21) et les apôtres sont témoins de cette attente des scribes (Mc 9,11) Et ils lui posaient cette question : « Pourquoi les scribes disent-ils qu'Élie doit venir d'abord ? » Dès la première génération chrétienne on pense que Jean Baptiste est Elie dont le retour est annoncé. Les paroles du Christ l’insinuent (Mat 17:12-13) : « “or, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils ne l'ont pas reconnu, mais l'ont traité à leur guise. De même le Fils de l'homme aura lui aussi à souffrir d'eux.” Alors les disciples comprirent que ses paroles visaient Jean le Baptiste. »

De même l’annonce de l’ange à Zacharie montrait dans le futur Jean-Baptiste la mentalité et l’attitude d’Elie (Lc 1:17) : « Il marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé. »

Tous ces liens avec Jean baptiste sont également à méditer par rapport au mystère de Marie. 

Élie disparaît au Ciel dans une sorte d’assomption !… Il apparaîtra aux apôtres en compagnie de Jésus et de Moïse lors de la Transfiguration… 

Pourquoi ce lien entre Élie et Marie est-il si important pour le Carmel ? C’est parce qu’il concerne le fond de notre vocation qui est de vivre et de proclamer le mystère de la Miséricorde. Ce mystère est le grand secret caché depuis des siècles… Il est à la fois caché et révélé !… Car c’est le secret d’amour de Dieu… 

Voici quelques grandes perspectives trop brièvement mais qui sont le cœur de la vie carmélitaine…

La Vierge Marie dans son Immaculée Conception est le plus grand miracle de la Miséricorde. Le Carmel vit de ce mystère depuis ses origines et ne désire vivre que dans cette attitude mariale de reconnaissance et d’abandon (cf Thérèse de Lisieux). Le mystère de Marie peut nous faire découvrir l’abîme de la Miséricorde, c’est-à-dire le cœur même de Dieu, en nous le dévoilant à travers sa “maternelle protection” (son scapulaire). En effet, Marie, mieux que le bon Larron ou Marie Madeleine, peut témoigner de la gratuité de l’Amour et de sa prévenance, elle à qui tout a été remis d’avance. C’est le mystère de l’Immaculée Conception. Le mystère du “reste” que nous retrouverons dans le cycle d’Élie.

1 R19:18 « Mais j'épargnerai (shaarti) en Israël sept milliers, tous les genoux qui n'ont pas plié devant Baal et toutes les bouches qui ne l'ont pas baisé. »

Mystère infini qui nous invite à faire l’expérience de notre misère (par avance ou par conséquence de notre péché) afin de découvrir le coeur miséricordieux de Dieu, ce cœur qui convoite notre misère et qui veut surtout devenir notre cœur. C’est l’admirable échange. C’est accueillir en nous le cri du Sacré-Cœur. Cette découverte est à la fois une béatitude, une brûlure et une blessure (ô délicieuse plaie !…). Elle est chantée par tous mystiques et tout particulièrement par le Carmel. La découverte du Sacré-Cœur et de l’ “abaissement” de l’Amour (cf le lavement des pieds) est une redoutable épreuve que tous les apôtres ont dû traverser, à commencer par Pierre. Elle est la grande affaire de notre vie, celle d’une rencontre avec le Fils de l’homme, avec Jésus venu incarner la “folie” amoureuse du cœur de Dieu.

« Ô Jésus ! laisse-moi dans l'excès de ma reconnaissance,

laisse-moi te dire que ton amour va jusqu'à la folie… 

Comment veux-tu devant cette Folie que mon cœur ne s'élance pas vers toi ?

Comment ma confiance aurait-elle des bornes ?… » (Ms B 75-76)

Le prophète Élie fera lui aussi l’expérience de la rencontre avec le cœur de Dieu à travers un zèle ardent qui devra peu à peu s’écrouler pour accueillir le vrai mode victorieux de l’Amour. 

Le cycle d’Élie devra être reçu dans cette perspective. Élie, invoqué comme le “Père” du Carmel éclaire de manière conjointe le mystère de Marie. La tradition carmélitaine a associé dans sa tradition la geste d’Élie (le feu) et la typologie mariale : le petit nuage (l’eau)…

« Depuis le prophète Élie jusqu`à Thérèse de Lisieux, l`histoire du Carmel est un long trait de feu qui commence avec la descente du feu du ciel sur la victime devant les prêtres de Baal, l`enlèvement d`Élie sur son char, continue avec la flèche enflammée du séraphin dans le coeur de Thérèse d`Avila, les chants de Jean de la Croix sur la Vive Flamme, et se termine par la consécration de Thérèse de Lisieux en victime d`holocauste à l`Amour miséricordieux… Notre misère n`a rien à en craindre, seul l`orgueil a tout à craindre. Le point d`orgue de cette spiritualité, c`est l`ouragan de gloire, propulsant Thérèse de l`Enfant-Jésus dans le monde entier, nous rappelant que le feu auquel nous sommes promis (tout créature doit être salée par le feu) est un feu de Miséricorde… » 

M.D. Molinié, “Le théologien et le Carmel”, Carmel, “horizon 2000”, Ed Fayard.

SOURCE : https://lecarmel.org/_elie_prophete

La statue d’Élie à la cathédrale Saint-Élie, Alep (Syrie).


SAINT ÉLIE,

Nous avons l’autre jour étudié ici Jean-Baptiste. La fête d'Elie, fixée au 20 juillet, nous ouvre le même horizon. Mais cet horizon grandit quand on monte la montagne. Nous en avons à peine étudié quelques détails. L'ensemble, qui sera un des spectacles de l’éternité, mérite les regards des siècles.

En ce temps-là, la terre promise, la terre vers laquelle marchait Moïse, la terre donnée a Josué, était divisée en deux royaumes. Israël adorait le veau d’or, Israël adorait Baal. Achab et Jézabel avaient désigné huit cent cinquante prêtres pour offrir des sacrifices á ce démon adoré des Simoniens. Elie vint vers Achab, armé de son esprit, l’esprit de zèle, l’esprit de gloire, l’esprit vengeur de l’Unité divine ! « Vive le Seigneur, le Dieu d’Israël ! dit le prophète à l’idolâtre : il ne tombera désormais une goutte de rosée ni de pluie sur la terre que par mon ordre. »

Et il alla au désert, où les corbeaux reçurent l’ordre de le nourrir, au désert, comme Jean-Baptiste, et il buvait de l’eau du torrent. Et le ciel était de bronze, et la terre était desséchée. L’espèce d’excommunication fulminée par Elie, dans l’esprit et dans la majesté du Seigneur, avait enlevé aux éléments leurs rapports naturels : quelque chose comme un interdit pesait sur la création. Et le torrent ou buvait Elie lui-même se dessécha comme tous les torrents, et le prophète sentit le poids de sa propre parole, Dieu l’envoya à Sarepta, l’avertissant qu’une veuve était chargée de l’entretenir. Il la trouva ramassant des morceaux de bois et n’ayant plus qu’un peu de farine dans sa maison. « Voilà ce qui me reste, dit-elle, pour mon fils et pour moi; ensuite, nous mourrons de faim.

— Faites-moi une tourte de votre farine, répondit Elie, vous en ferez une autre pour votre fils et pour vous. Jamais votre farine ne diminuera, non plus que votre huile, jamais jusqu’à la pluie. »

Mais il arriva une chose imprévue : le fils de la veuve mourut. Et elle accabla Elie de reproches, et Elie renvoya à Dieu les reproches de la veuve.

« Donne-moi ton fils, » dit-il à cette femme. Elle le lui donna, il le jeta sur son lit, et sa prière familère et audacieuse retentit á travers les siècles, comme un cri de désespoir et comme un cri d'espérance. « Seigneur, criait-il, Seigneur, cette veuve, cette veuve qui me donne ma nourriture, vous tuez son fils pendant que je suis son hôte. » Et il se coucha trois fois sur l’enfant, et il cria, disant : « Seigneur, mon Dieu, je vous en supplie, je vous en supplie, que la vie revienne dans les entrailles de cet enfant ! » Et la vie revint. Et il dit à la veuve : « Voici ton fils vivant. » Et la veuve répondit : « Vous êtes vraiment l’homme de Dieu. »

Cette résurrection est la première dont l’histoire fasse mention. La mort, jusqu’à ce jour, avait été invincible.

Cependant la sécheresse et la famine augmentaient dans Israël. La plupart des prophètes étaient morts. Achab et Jézabel, défendant sous peine de mort la parole de vérité, avaient exterminé la justice et la lumière. Les crimes et les fléaux se multipliaient les uns par les autres, sans se guérir et sans se pénétrer. Elie était épouvanté des effets de sa colère. Le ciel était d’airain. Le prophète qui l’avait fermé fut chargé de le rouvrir.

Ici se place un des grands drames de l’histoire humaine, et on oserait le dire un des grands drames de l’histoire divine : drame étrange où l’antithèse va jouer un rôle terrible, où la nature humaine va nous apparaître, dans la main de Dieu d’abord, ensuite dans sa main à elle-même, d’abord soutenue, ensuite abandonnée ; et nous comprendrons le mot de saint Jacques : « Elie était un homme semblable á nous. »

Et d’abord voici Elie dans la main de Dieu. Il se présente seul devant Achab son ennemi mortel, Achab qui réduisait les prophètes à se cacher au fond des déserts et des cavernes.

« C’est donc toi, lui dit le monstre, qui depuis trois ans troubles mon royaume !

— Non, répondit Elie, ce n’est pas moi; c’est toi. C’est toi qui troubles ton royaume, c’est toi et ta race, c'est toi, apostat et idolâtre ! Cependant je vais venir au secours d’Israël. Convoque le peuple, convoque les prêtres de Baal. »

Le peuple étant convoqué, ainsi que les prêtres de Baal : « Jusqu’à quand boiterez-vous ? dit Elie, il fauL se décider. Si le Seigneur est Dieu, suivez-le. Si Baal est Dieu, suivez-le. Je suis resté seul vivant, parmi les prophètes du Seigneur ; Baal en a 450. Qu’on nous donne deux boeufs ; ils prendront l’un, je prendrai l’autre. Chacun de nous placera le sien sur le bois sans y mettre le feu. Chacun de nous invoquera son Dieu, et nous verrons quand le feu du ciel descendra. »

Les prêtres de Baal commencèrent. C’était le matin. ils prièrent jusqu’á midi. Pas de réponse, Baal ne donnait pas signe de vie.

« Criez plus fort, disait Elie, votre Dieu pourrait bien être en voyage. Peut-être qu’il fait la conversation. Peut-être qu’il dort; il faut le réveiller. »

Les prêtres de Baal finirent par se déchirer avec leurs couteaux. Leur sang coulait, mais le feu ne tombait pas.

Elie éleva un autel avec douze pierres brutes qui représentaient les douze tribus d’Israël. Il arrangea le bois sur l’autel, et versa de l’eau, au lieu de feu, tout autour. Puis il plaça le boeuf sur cet autel improvisé, et s’écria :

« Seigneur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, montrez aujourd’hui que vous êtes le Dieu d’Israël, et que je suis votre serviteur, et que, si j’ai parlé, c’est par votre ordre. Exaucez-moi, Seigneur, exaucez-moi, afin que ce peuple apprenne que vous êtes le Seigneur Dieu, celui qui convertit encore une fois les coeurs ! »

Le feu du ciel tomba, dévorant la victime, le bois, les pierres, la poussière et l’eau même, l’eau versée autour de 1’auteL

Le peuple se précipita la face contre terre. Puis les prêtres de Baal furent saisis et mis à mort près du torrent de Ciron.

Après l’exécution, Elie dit á Achab : « Maintenant, mange et pars, car il va tomber une grande pluie. » Et le prophète, accompagné de son serviteur, monta au sommet du Carmel. Là il se prosterna contre terre, le visage entre ses deux genoux: « Va, dit-il, regarde du côté de la mer. » Le serviteur alla et revint. « Je ne vois rien, » dit-il, et ainsi de suite six fois. A la septième fois : « Je vois, dit le serviteur, un petit nuage, large comme le pas d’un homme, qui s.élève du côté de la mer. »

Et la pluie tomba, un instant après, par torrents.

Il faudrait saisir toutes les relations du visible et de l’invisible pour mesurer la portée et la valeur des choses. La pluie qu’Elie délivra de la prison où elle attendait depuis trois ans ses ordres futurs, enchaînée par ses ordres passés, cette pluie signifiait l’incarnation du Verbe, et le petit nuage était la figure de la Vierge.

Mais voici que la scène change. Jézabel, apprenant la mort de ses prêtres, entra en fureur. Elle envoya un messager dire de sa part à Elie: « J’en jure par mes dieux : demain tu subiras le même sort. » Ici la nature humaine pourra contempler le prodige de la faiblesse. Ce prodige, le voici.

Elie trembla. Il trembla et s’enfuit. Il trembla d’une terreur inouïe que l’Écriture nous laisse entrevoir, à travers la sobriété de ses paroles, mais que les traditions antiques ont gardées comme un monument de la faiblesse humaine. Cette terreur a été presque célébrée par les anciens. On a dit qu’Elie avait eu peur au-delà de tout ce qui peut être exprimé. On a dit que le char de feu avait été appelé par l’excès de sa terreur, et que, ne pouvant plus supporter les épouvantes de la terre, il avait été emporté loin d’elle, pour être soustrait á ses menaces. L’excès de sa terreur aurait obtenu des ailes pour s’envoler, et ses ailes seraient les roues du char de feu. Cette tradition très antique, consignée dans un vieux livre extrêmement rare, est un des documents les plus précieux que nous possédions sur la nature humaine. Elie qui venait de ressusciter le fils de la veuve, Elie le premier vainqueur de la mort, Elie dont l’Écriture elle-même devait célébrer la gloire, Elie qui avai tbravé et confondu Achab, Elie qui avait fermé et rouvert le ciel, Elie qui avait fait tomber d’en haut le feu d’abord, l’eau ensuite, Elie dont le nom signifie Maître et Seigneur, Elie trembla, comme jamais homme peut-être n’avait tremblé, devant la menace d’une femme dont il avait confondu et immolé les défenseurs. Et il se lamentait dans le désert, et il s’assit, demandant la mort. Et cependant c’était la mort qu’il fuyait, et l’Écriture nous étale ses faiblesses comme les faiblesses de saint Pierre, et le coeur humain nous apparaît tel qu’il est, un monstre d’inconstance !

Et il se fatiguait de lui-même, et il se prenait en dégoût, et il s’assit, pour y mourir, sous le genévrier. Mais voici qu’un ange du Seigneur s'approcha de lui pendant son sommeil, lui disant : « Lève-toi et mange ! » Elie ouvrit les yeux et vit à côté de lui un pain cuit sous la cendre et un verre d’eau. « Lève-toi et mange, lui dit l’Envoyé du Seigneur, il te reste une longue route á faire. » Elie, dans la force de cet aliment, dit l’Écriture, marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’au mont Horeb.

Horeb signifie vision. Après la faiblesse et le désert, Elie arrivait á la montagne de la Vision. Et le Seigneur lui dit : « Elie, que fais-tu là ? » Et le prophète répondit :

« Le zèle m’a dévoré, et je suis jaloux pour le Seigneur, Dieu des armées, parce que les fils d’Israël ont trahi son alliance ; ils ont détruit vos autels ; ils ont égorgé vos prophètes ; je reste seul, et maintenant, moi dernier survivant, ils me cherchent pour me tuer.

— Sors, dit le Seigneur, tiens-toi sur la montagne, devant ma face. »

La scène est imposante. Le Seigneur va passer. Une tempête épouvantable s’élève et brise les pierres, mais le Seigneur n’est pas là.

Après la tempête, tremblement de terre, et le Seigneur n’est pas dans le tremblement. Après le tremblement, la foudre, et le Seigneur n’est pas dans la foudre ; mais un petit soufüe s’élève, un vent léger.

Et le prophète prit son manteau pour se voiler la tête.

Une discrétion singulière, profonde et presque effrayante plane sur ce moment, et sur le vent léger, et sur ce qu’il contenait. Nous ne le connaissons que par ses effets. Elie prit son manteau pour se voiler la tête. Nous n’en savons pas davantage ; mais les efforts les plus gigantesques de l’homme n’iraient pas aussi loin et ne contiendraient pas tant de choses que ce petit mot. On sent que la parole qui dit cela renonce à ríen dire et se réfugie dans l’infiniment petit, abîmée dans l’épouvante de l’infiniment grand.

Puis Dieu lui ordonna de sacrer Hazaël roi de Syrie, et Jéhu roi d’Israël, et Elisée prophète du Seigneur. Il rencontra celui-ci labourant la terre avec douze boeufs, et jeta sur lui son manteau, dont l’attouchement mystérieux le changea en un autre homme : le laboureur devint prophète et successeur de prophète.

Ce fut alors que Jézabel prit la vigne de Naboth. La profondeur de ce détail n’apparaîtra tout entière que dans la vallée de Josaphat. La vigne de Naboth : quoi de plus petit en apparence ? Le roi touche au bien du pauvre. Elie va encore trouver Achab. Le courage est revenu au prophète. Jézabel, avait calomnié Naboth et s’était débarrassée de lui.

« Roi, dit Elie á Achab, tu as tué et possédé, mais écoute la parole terrible du Seigneur. En ce lieu où les chiens ont léché le sang de Naboth, ils lècheront ton sang. Les chiens mangeront ta femme dans le champ de Jesraël. » Achab fut frappé d’une flèche; les chiens léchèrent son sang. Jésabel fut précipitée du haut en bas de son palais. « Ensevelissez cette maudite, dit Jéhu, parce qu’elle est fille de roi. » Mais quand on alla pour l’ensevelir, on ne trouva plus que le crâne et les extrémités des pieds et des mains. Les chiens avaient mangé le reste.

Les ongles des chevaux l’écrasèrent d’abord, les dents des chiens la mangèrent ensuite, et les passants qui virent le bout de ses doigts aux trois quarts dévorés se dirent les uns aux autres : « Voilà donc la grande Jézabel ! »

Naboth était vengé. Naboth, c’est le pauvre. J’ai déjà remarqué quelque part de quelle façon le pauvre et Dieu sont liés ensemble (Le jour du Seigneur, brochure, chez Víctor Palmé).

Ochosias avait fait une chute. Il envoya consulter Belzébuth sur le sort qui l’attendait. Élie marcha à la rencontre de ses messagers.

« Est-ce qu’il n’y a plus de Dieu dans Israël, dit-il, puisque vous consultez Belzébuth? Le roi mourra, pour l’avoir consulté. »

Le roi envoya un officier avec cinquante hommes pour s’emparer du prophète.

« Homme de Dieu, dit l’officier, le roi vous commande de descendre de la montagne. »

Et le prophète répondit :

« Si je suis l'homme de Dieu, que le feu du ciel te dévore, toi et les tiens. »

Et le feu du ciel tomba, et la scène se reproduisit deux fois.

L’heure suprême approchait ; Elie allait quitter la terre. En général, quitter la terre, c’est mourir ; mais nous sommes ici dans l’exception.

« Arrête-toi, dit Elie á Elisée, car le Seigneur m’envoie à Jéricho.

— Je ne vous quitterai pas, » dit Elisée.

Et les fils du prophète se groupèrent autour d’EIisée, disant : «c Elie va quitter la terre. — Je le sais, dit Elisée, silence ! »

Elie divisa le Jourdain, le touchant avec son manteau, et ayant passé le fleuve, il dit á Elisée. « Que veux-tu que je te donne ? — Que votre double esprit repose en moi, répondit Elisée. — Tu demandes, dit Elie, une chose difficile ; cependant, si tu me vois au moment où je disparaîtrai, tu auras ce que tu demandes ».

Et voici ; un char de feu et Ies chevaux séparèrent les deux hommes, et Elie fut emporté dans un tourbillon. « Mon père, mon père, criait Elisée, le char d’Israël et son conducteur ! » Et il vit Elie disparaître, et le manteau d’EIie tomba aux pieds d’Elisée.

Et il frappa le Jourdain avec le manteau, et comme le Jourdain résistait, Elisée s’indigna de sa désobéissance : « Ou donc est maintenant le Dieu d’Elie » ? Et la seconde fois le Jourdain s’ouvrit.

Elie s’en alla quelque part, pour attendre là-haut l’heure de revenir annoncer le second avènement.

Et Pierre, Jacques et Jean l’ont revu depuis, avec Moïse, sur le Thabor.

L’enlèvement d’Elie est, suivant tous les commentateurs, la figure de l’Ascension. Or, les anges dirent aux apôtres : « Jésus-Christ reviendra de la même façon que vous l’avez vu remonter. »

L’Ascension et le jugement dernier sont donc ensemble dans une relation mystérieuse.

Elie, qui est la figure de l’Ascension, est en même temps le précurseur du jugement dernier.

Ainsi les harmonies s’appellent et se répondent. Cet Elie, dont l’Esprit-Saint s’est fait le panégyriste, étend son ombre sur l’histoire du monde. Il a fait couler l’eau, le sang et le feu sous l’Ancien Testament. Il a apparu sur le Thabor. Il est le Précurseur du second avènement, et l’ordre du Carmel le reconnaît pour fondateur. L’ordre du Carmel s’est élevé sur la pierre qu’a posée Elie, et saint Jean et sainte Thérèse se préparaient dans le lointain des siècles, et quand le feu du ciel tomba sur le sacrifice du prophète, un oeil plus, profond que le nôtre eût vu resplendir en Dieu leur prédestination éternelle, pleine de couronnes et de rayons, pleine de foudre et d’éclairs.

Ernest HELLO. Physionomie de saints

SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt

Ambito russo, Icona con Elia (primo quarto del XVIII secolo)


Elijah the Prophet

Also known as

Elias the Prophet

Memorial

20 July

Profile

Old Testament prophet. He announced to Achad, King of Israel, who under the influence of his Tyrian wife Jezabel had erected a temple to Baal, that Jehovah had determined to avenge the apostasy of Israel by bringing a long drought on the land. During the drought which lasted three years, Elias withdrew to the vicinity of the brook Carith, where he was fed by the ravens. After the brook had dried up he crossed over to Sarepta, where he was hospitably received by a poor widow, whose charity he rewarded by increasing her store of meal and oil and by raising her child to life. At length he once more confronted the king and challenged the prophets of Baal to a contest on Mount Carmel, when Elias’s oblation was consumed by fire from heaven, and the false prophets were slain by the people at his command. He was obliged to flee from the wrath of Jezabel and while on Mount Horeb was commissioned by Jehovah to anoint Hazael to be King of Syria, Jehu to be King of Israel, and Eliseus to be his own successor. Subsequently he denounced Achab for the murder of Naboth and reprimanded Ochozias and Joram, King of Juda. While conversing with Eliseus on the hills of Moab he was translated to heaven in a fiery chariot. The Carmelite Order traces its origin to him. An apocryphal Apocalypse of Elias was partly recovered in a Coptic translation.

Patronage

Air Forces

Carmelites

civil aeronautics

Romanian Air Force

Canonized

Pre-Congregation

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Catholic Encyclopedia

New Catholic Dictionary

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

The Man Who Did Not Die, by J H Willard

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Bollandists

Catholic Exchange

Communio

New Liturgical Movement

Therese Doyle-Nelson

images

Saint Peter’s Basilica Info

Santi e Beati

video

YouTube PlayList

sitios en español

Martirologio Romano2001 edición

fonti in italiano

Cathopedia

Santi e Beati

MLA Citation

“Elijah the Prophet“. CatholicSaints.Info. 20 July 2020. Web. 22 July 2021. <https://catholicsaints.info/elijah-the-prophet/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/elijah-the-prophet/

Giovanni Gerolamo Savoldo, Elia(prima metà del XVI secolo), olio su tavola trasportata su tela; Washington (USA), National Gallery


Elias

Elias (Hebrew 'Eliahu, "Yahveh is God"; also called Elijah).

The loftiest and most wonderful prophet of the Old Testament. What we know of his public life is sketched in a few popular narratives enshrined, for the most part, in the First (Third) Book of Kings. These narratives, which bear the stamp of an almost contemporary age, very likely took shape in Northern Israel, and are full of the most graphic and interesting details. Every part of the prophet's life therein narrated bears out the description of the writer of Ecclesiasticus: He was "as a fire, and his word burnt like a torch" (48:1). The times called for such a prophet. Under the baneful influence of his Tyrian wife Jezabel, Achab, though perhaps not intending to forsake altogether Yahveh's worship, had nevertheless erected in Samaria a temple to the Tyrian Baal (1 Kings 16:32) and introduced a multitude of foreign priests (xviii 19); doubtless he had occasionally offered sacrifices to the pagan deity, and, most of all, hallowed a bloody persecution of the prophets of Yahveh.

Of Elias's origin nothing is known, except that he was a Thesbite; whether from Thisbe of Nephtali (Tobit 1:2) or from Thesbon of Galaad, as our texts have it, is not absolutely certain, although most scholars, on the authority of the Septuagint and of Josephus, prefer the latter opinion. Some Jewish legends, echoed in a few Christian writings, assert moreover that Elias was of priestly descent; but there is no other warrant for the statement than the fact that he offered sacrifices. His whole manner of life resembles somewhat that of the Nazarites and is a loud protest against his corrupt age. His skin garment and leather girdle (2 Kings, 1, 8), his swift foot (1 Kings 18:46), his habit of dwelling in the clefts of the torrents (xvii,3) or in the caves of the mountains (xix, 9), of sleeping under a scanty shelter (xix, 5), betray the true son of the desert. He appears abruptly on the scene of history to announce to Achab that Yahveh had determined to avenge the apostasy of Israel and her king by bringing a long drought on the land. His message delivered, the prophet vanished as suddenly as he had appeared, and, guided by the spirit of Yahveh, betook himself by the brook Carith, to the east of the Jordan, and the ravens (some critics would translate, however improbable the rendering, "Arabs" or "merchants") "brought him bread and flesh in the morning, and bread and flesh in the evening, and he drank of the torrent" (xvii, 6).

After the brook had dried up, Elias, under Divine direction, crossed over to Sarepta, within the Tyrian dominion. There he was hospitably received by a poor widow whom the famine had reduced to her last meal (12); her charity he rewarded by increasing her store of meal and oil all the while the drought and famine prevailed, and later on by restoring her child to life (14-24). For three years there fell no rain or dew in Israel, and the land was utterly barren. Meanwhile Achab had made fruitless efforts and scoured the country in search of Elias. At length the latter resolved to confront the king once more, and, suddenly appearing before Abdias, bade him summon his master (xviii, 7, sq.). When they met, Achab bitterly upbraided the prophet as the cause of the misfortune of Israel. But the prophet flung back the charge: "I have not troubled Israel, but thou and thy father's house, who have forsaken the commandments of the Lord, and have followed Baalim" (xviii, 18). Taking advantage of the discountenanced spirits of the silenced king, Elias bids him to summon the prophets of Baal to Mount Carmel, for a decisive contest between their god and Yahveh. The ordeal took place before a great concourse of people (see MOUNT CARMEL) whom Elias, in the most forcible terms, presses to choose: "How long do you halt between two sides? If Yahveh be God, follow him; but if Baal, then follow him" (xviii, 21). He then commanded the heathen prophets to invoke their deity; he himself would "call on the name of his Lord"; and the God who would answer by fire, "let him be God" (24). An altar had been erected by the Baal-worshippers and the victim laid upon it; but their cries, their wild dances and mad self-mutilations all the day long availed nothing: "There was no voice heard, nor did any one answer, nor regard them as they prayed" (29). Elias, having repaired the ruined altar of Yahveh which stood there, prepared thereon his sacrifice; then, when it was time to offer the evening oblation, as he was praying earnestly, "the fire of the Lord fell, and consumed the holocaust, and the wood, and the stones, and the dust, and licked up the water that was in the trench" (38). The issue was fought and won. The people, maddened by the success, fell at Elias's command on the pagan prophets and slew them at the brook Cison. That same evening the drought ceased with a heavy downpour of rain, in the midst of which the strange prophet ran before Achab to the entrance of Jezrael.

Elias's triumph was short. The anger of Jezabel, who had sworn to take his life (xix, 2), compelled him to flee without delay, and take his refuge beyond the desert of Juda, in the sanctuary of Mount Horeb. There, in the wilds of the sacred mountain, broken spirited, he poured out his complaint before the Lord, who strengthened him by a revelation and restored his faith. Three commands are laid upon him: to anoint Hazael to be King of Syria, Jehu to be King of Israel, and Eliseus to be his own successor. At once Elias sets out to accomplish this new burden. On his way to Damascus he meets Eliseus at the plough, and throwing his mantle over him, makes him his faithful disciple and inseparable companion, to whom the completion of his task will be entrusted. The treacherous murder of Naboth was the occasion for a new reappearance of Elias at Jezrael, as a champion of the people's rights and of social order, and to announce to Achab his impending doom. Achab's house shall fall. In the place where the dogs licked the blood of Naboth will the dogs lick the king's blood; they shall eat Jezabel in Jezrael; their whole posterity shall perish and their bodies be given to the fowls of the air (xxi, 20-26). Conscience-stricken, Achab quailed before the man of God, and in view of his penance the threatened ruin of his house was delayed. The next time we hear of Elias, it is in connexion with Ochozias, Achab's son and successor. Having received severe injuries in a fall, this prince sent messengers to the shrine of Beelzebub, god of Accaron, to inquire whether he should recover. They were intercepted by the prophet, who sent them back to their master with the intimation that his injuries would prove fatal. Several bands of men sent by the king to capture Elias were stricken by fire from heaven; finally the man of God appeared in person before Ochozias to confirm his threatening message. Another episode recorded by the chronicler (2 Chronicles 21:12) relates how Joram, King of Juda, who had indulged in Baal-worship, received from Elias a letter warning him that all his house would be smitten by a plague, and that he himself was doomed to an early death.

According to 2 Kings 3, Elias's career ended before the death of Josaphat. This statement is difficult — but not impossible — to harmonize with the preceeding narrative. However this may be, Elias vanished still more mysteriously than he had appeared. Like Enoch, he was "translated", so that he should not taste death. As he was conversing with his spiritual son Eliseus on the hills of Moab, "a fiery chariot, and fiery horses parted them both asunder, and Elias went up by a whirlwind into heaven" (2 Kings 2:11), and all the efforts to find him made by the sceptic sons of the prophets disbelieving Eliseus's recital, availed nothing. The memory of Elias has ever remained living in the minds both of Jews and Christians. According to Malachias, God preserved the prophet alive to entrust him, at the end of time, with a glorious mission (iv, 5-6): at the New Testament period, this mission was believed to precede immediately the Messianic Advent (Matthew 17:10, 12Mark 9:11); according to some Christian commentators, it would consist in converting the Jews (St. Jer., in Mal., iv, 5-6); the rabbis, finally, affirm that its object will be to give the explanations and answers hitherto kept back by them. I Mach., ii, 58, extols Elias's zeal for the Law, and Ben Sira entwines in a beautiful page the narration of his actions and the description of his future mission (Sirach 48:1-12). Elias is still in the N.T. the personification of the servant of God (Matthew 16:14Luke 1:179:8John 1:21). No wonder, therefore, that with Moses he appeared at Jesus' side on the day of the Transfiguration.

Nor do we find only in the sacred literature and the commentaries thereof evidences of the conspicuous place Elias won for himself in the minds of after-ages. To this day the name of Jebel Mâr Elyas, usually given by modern Arabs to Mount Carmel, perpetuates the memory of the man of God. Various places on the mountain: Elias's grotto; El-Khadr, the supposed school of the prophets; El-Muhraka, the traditional spot of Elias's sacrifice; Tell el-Kassis, or Mound of the priests — where he is said to have slain the priests of Baal — are still in great veneration both among the Christians of all denominations and among the Moslems. Every year the Druses assemble at El-Muhraka to hold a festival and offer a sacrifice in honour of Elias. All Moslems have the prophet in great reverence; no Druse, in particular, would dare break an oath made in the name of Elias. Not only among them, but to some extent also among the Jews and Christians, many legendary tales are associated with the prophet's memory. The Carmelite monks long cherished the belief that their order could be traced back in unbroken succession to Elias whom they hailed as their founder. Vigorously opposed by the Bollandists, especially by Papenbroeck, their claim was no less vigorously upheld by the Carmelites of Flanders, until Pope Innocent XII, in 1698, deemed it advisable to silence both contending parties. Elias is honoured by both the Greek and Latin Churches on 20 July.

The old stichometrical lists and ancient ecclesiastical writings (Const. Apost., VI, 16; Origen, Comm. in Matthew 27:9; Euthalius; Epiphan., Haer., 43) mention an apocryphal "Apocalypse of Elias", citations from which are said to be found in 1 Corinthians 2:9, and Ephesians 5:14. Lost to view since the early Christian centuries, this work was partly recovered in a Coptic translation found (1893) by Maspéro in a monastery of Upper Egypt. Other scraps, likewise in Coptic, have since been also discovered. What we possess now of this Apocalypse — and it seems that we have by far the greater part of it — was published in 1899 by G. Steindorff; the passages cited in 1 Corinthians 2:9, and Ephesians 5:14, do not appear there; the Apocalypse on the other hand, has a striking analogy with the Jewish "Sepher Elia".

Souvay, Charles. "Elias." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 22 Jul. 2021 <http://www.newadvent.org/cathen/05381b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. Dedicated to Our Lady of Mt. Carmel and the Carmel Monastery of Santa Fe, NM.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/05381b.htm

Statua di Elia nella grotta sul Monte Carmelo, dove visse


Sant' Elia Profeta

20 luglio

sec. IX a.C.

Elia (il cui nome significa «il mio Dio è Jahvè») nacque verso la fine del X sec. a.C. e visse sotto il regno di Acab, che aveva imposto il culto del dio Baal. Elia si presentò dinanzi al re Acab ad annunciargli, come castigo, tre anni di siccità. Abbattutosi il flagello sulla Palestina, ritornò dal re e per dimostrare l'inanità degli idoli lanciò la sfida sul monte Carmelo contro i 400 profeti di Baal. Quando sul solo altare innalzato da Elia si accese prodigiosamente la fiamma, e l'acqua invocata scese a porre fine alla siccità, il popolo linciò i sacerdoti idolatri. Ma Elia dovette sottrarsi all'ira della moglie di Acab, Jezabel, seguace del dio Baal. Sconfortato, pregò Dio di farlo morire. Ma dopo un angelo, gli apparve Dio ed Elia comprese che il trionfo del bene avviene con pazienza, perché Dio domina il tempo.Il fiero profeta, che indossava un mantello di pelle sopra un rozzo grembiule stretto ai fianchi, come otto secoli dopo vestì, Giovanni Battista, di cui è la prefigurazione, tornò in mezzo al popolo di Dio, ma non assistette al pieno trionfo di Jahvè. Morì misteriosamente nell'850 a.C., su un carro di fuoco. (Avvenire)

Etimologia: Elia = il mio Signore è Jahvè, dall'ebraico

Martirologio Romano: Commemorazione di sant’Elia Tesbita, che fu profeta del Signore nei giorni di Acab e di Acazia, re di Israele, e con tale forza rivendicò i diritti dell’unico Dio contro l’infedeltà del popolo, da prefigurare non solo Giovanni Battista, ma il Cristo stesso; non lasciò profezie scritte, ma la sua memoria viene fedelmente conservata, in particolare sul monte Carmelo.

Nasce a Tisbe nel IX secolo a.C., al tempo del re Acab, e dedica la sua esistenza ad allontanare il popolo dall’adorazione degli idoli per riportarlo verso il vero e unico Dio, coerente con il nome che gli è stato dato: Elia significa infatti: “Il Signore è il mio Dio”.

Precursore di San Giovanni Battista

Uomo virtuoso e austero, veste un mantello di pelle di cammello sopra a un semplice grembiule stretto ai fianchi, prefigurando così, con otto secoli di anticipo, Giovanni il Battista. Dotato di un cuore da guerriero e di un intelletto raffinato, unisce nel suo animo il fuoco ardente della fede e lo zelo nei confronti del Signore, tanto che Crisostomo lo definisce “angelo della terra e uomo del Cielo”. Secoli dopo, il Catechismo della Chiesa cattolica lo presenterà come modello di vita cristiana e di passione per Dio, “Padre dei Profeti, della generazione di coloro che cercano Dio, che cercano il suo Volto” (CCC, 2582).

Lo scontro con i seguaci di Baal

Un esempio eclatante della forza profetica di Elia si legge nel primo Libro dei Re, al cap. 18, che narra come ai tempi del re Acab Israele stesse cedendo alla seduzione dell’idolatria: infatti, adorava Baal perché credeva donasse la pioggia e quindi la fertilità ai campi, al bestiame e al genere umano. Proprio per smascherare questa credenza ingannevole, Elia raduna il popolo sul Monte Carmelo e lo pone davanti a una scelta: seguire il Signore o seguire Baal. Il profeta invita al confronto oltre 400 idolatri: l’uno e gli altri prepareranno un sacrificio ciascuno e pregheranno ciascuno il proprio dio affinché si manifesti. A rispondere in mondo inequivocabile è il Signore, “Dio di Abramo, di Isacco e di Israele” che brucia l’offerta per il sacrificio preparata da Elia su un altare composto da dodici pietre, “secondo il numero delle tribù dei figli di Giacobbe, alle quali il Signore aveva dato il nome di Israele”. Si converte così il cuore del popolo, di fronte all’evidenza della Verità. Resta muto e impotente, invece, Baal perché - e questo è l’insegnamento di Elia – “la vera adorazione di Dio è dare se stesso a Dio e agli uomini, la vera adorazione è l’amore” che “non distrugge, ma rinnova e trasforma”. (Benedetto XVI, Udienza generale 15 giugno 2011).

L’incontro con il Signore sul monte Oreb

Una nuova prova, però, attende il profeta: lui, che ha lottato tanto per la fede, deve sfuggire alle ire della regina Jezebel, idolatra moglie di Acab, che lo vuole morto. Stremato ed impaurito, Elia chiede a Dio di morire e si abbandona a un sonno ininterrotto. Ma un angelo lo sveglia e gli ordina di salire sul monte Oreb per incontrare il Signore. Elia obbedisce: cammina per 40 giorni e 40 notti per raggiungere la meta, in un viaggio che è la metafora del pellegrinaggio e della purificazione del cuore verso l’esperienza di Dio.

Il silenzio sonoro

Come prefigurato, l’incontro con il Signore avviene, ma non in modo eclatante: Dio si palesa, infatti, sotto forma di una brezza leggera. È un “filo di un silenzio sonoro” - così lo spiegherà Papa Francesco nella Messa mattutina in Casa Santa Marta del 10 giugno 2016 - che esorta Elia a non scoraggiarsi, a tornare sui propri passi per portare a compimento la sua missione. E il profeta, coprendosi il volto in segno di adorazione e di umiltà, obbedisce alla chiamata di Dio perché ne comprende il valore: quello della prova, dell’obbedienza e della perseveranza. Nuovamente, quindi, Elia sfida Acab e Jezebel che avevano usurpato il terreno di un contadino, profetizzando loro terribili sventure fino ad indurli al pentimento. Il profeta allevia anche la sofferenza e la miseria di una vedova, sfamandola e guarendone il figlio ridotto in fin di vita. Una volta compiuta la sua missione, Elia scompare, ascendendo al cielo su un carro di fuoco ed entrando nell’infinito di quel Dio che aveva servito con tanta passione. Sulla terra resterà il suo mantello, destinato al discepolo Eliseo in segno d’investitura.

Lo zelo profetico

Oggi l’ordine religioso degli Eremiti del Monte Carmelo richiama questo grande Profeta nel suo stemma a forma di scudo: in esso è raffigurato un braccio che impugna una spada di fuoco e un nastro con la dicitura “Zelo zelatus sum pro Domino Deo exercitum”, ossia “pieno di zelo per il Dio degli eserciti”.

(Vatican News)

Elia con Eliseo e Samuele, è uno dei più grandi profeti di ione (distinti dai profeti scrittori, come Isaia, Geremia, Ezechiele e Daniele, che hanno lasciato degli scritti inanone dei Libri sacri), e la sua missione fu di incitare il popolo alla fedeltà all'unico vero Dio, senza lasciarsi sedurre dall'influsso del culto idolatrico e licenzioso di Canaan. Elia (il cui nome significa "il mio Dio è Jahvè") nacque verso la fine del X sec. a.C. e svolse gran parte della sua missione sotto il regno del pavido Acab (873-854), docile strumento nelle mani dell'intrigante moglie Jezabel, di origine fenicia, che aveva dapprima favorito e poi imposto il culto del dio Baal.

Quando ormai il monoteismo pareva soffocato e la maggioranza del popolo aveva abbracciato l'idolatria, Elia si presentò dinanzi al re Acab ad annunciargli, come castigo, tre anni di siccità. Abbattutosi il flagello sulla Palestina, Elia ritornò dal re e per dimostrare la inanità degli idoli lanciò la sfida sul monte Carmelo contro i 400 profeti di Baal. Quando sul solo altare innalzato da Elia si accese prodigiosamente la fiamma, e l'acqua invocata scese a porre fine alla siccità, il popolo esultante linciò i sacerdoti idolatri. Elia credette giunto il momento del trionfo di Javhè, e perciò tanto più amara e incomprensibile gli apparve la necessità di sottrarsi con la fuga all'ira della furente Jezabel.

Braccato nel deserto come un animale da preda, l'energico e intransigente profeta sembrò avere un attimo di cedimento allo sconforto. Il suo lavoro, la sua stessa vita gli apparvero inutili e pregò Dio di recidere il filo che lo teneva ancora legato alla terra. Ma un angelo lo confortò, porgendogli una focaccia e una brocca d'acqua; poi Dio stesso gli apparve, restituendogli l'indomito coraggio di un tempo. Elia comprese che Dio non propizia il trionfo del bene con gesti spettacolari, ma agisce con longanime pazienza, poiché egli è l'Eterno e domina il tempo.

Il fiero profeta, che indossava un mantello di pelle sopra un rozzo grembiule stretto ai fianchi, come otto secoli dopo vestì il precursore di Cristo, Giovanni Battista, di cui è la prefigurazione, tornò con rinnovato zelo in mezzo al popolo di Dio, ma non assistette al pieno trionfo di Jahvè. L'opera di riedificazione spirituale, tanto faticosamente iniziata, venne portata avanti con pieno successo dal suo discepolo Eliseo, al quale comunicò la divina chiamata mentre si trovava nei campi dietro l'aratro, gettandogli sulle spalle il suo mantello. Eliseo fu anche l'unico testimone della misteriosa fine di Elia, avvenuta verso l' 850 a.C., su un carro di fuoco.

Autore: Piero Bargellini

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/63650