samedi 27 mars 2021

SAINT-PÈRE FRANÇOIS CANDOR LUCIS AETERNAE : DANTE ALIGHIERI

 

Unknown Master, Florence, 16th century. Allegorical Portrait of Dante Alighieri, late 1530s, 165,7 x 158,8, National Gallery of Art


LETTRE APOSTOLIQUE

CANDOR LUCIS AETERNAE

DU SAINT-PÈRE
FRANÇOIS

À L’OCCASION
DU 7ÈME CENTENAIRE DE LA MORT
DE DANTE ALIGHIERI

 

Splendeur de la Lumière éternelle, le Verbe de Dieu a pris chair de la Vierge Marie lorsqu’elle répondit “me voici” à l’annonce de l’Ange (cf. Lc 1, 38). Le jour où la Liturgie célèbre cet ineffable Mystère a aussi une particulière importance en raison de l’événement historique et littéraire du grand poète Dante Alighieri, prophète d’espérance et témoin de la soif d’infini inscrite au cœur de l’homme. En ce jour, je désire m’unir, moi aussi, au chœur nombreux de tous ceux qui veulent honorer sa mémoire en ce 7ème centenaire de sa mort.

Le 25 mars, en effet, commençait à Florence l’année selon le calcul ab Incarnatione. Cette date, proche de l’équinoxe de printemps, et située dans la perspective de Pâques, est associée à la création du monde et à la rédemption opérée par le Christ sur la croix, début d’une nouvelle création. Dans la lumière du verbe incarné, elle invite par conséquent à contempler le dessein d’amour qui est au cœur même de la source inspiratrice de l’œuvre la plus célèbre du Poète, la Divine Comédie. Au dernier chant, l’Incarnation y est rappelée par saint Bernard en ces vers célèbres : « Dans ton ventre, l’amour s’est rallumé, / par la chaleur de qui, dans le calme éternel / cette fleur ainsi est éclose » (Par. XXXIII, 7-9).[1] Déjà, dans le Purgatoire, Dante représentait la scène de l’Annonciation sculptée sur un relief de pierre (cf. X, 34-37. 40-45).

En cette circonstance, la voix de l’Église, qui s’associe à la commémoration unanime de l’homme et du poète Dante Alighieri, ne peut donc pas manquer. Bien mieux que beaucoup d’autres, il a su exprimer la profondeur du mystère de Dieu et de l’amour, avec la beauté de la poésie. Son poème, très haute expression du génie humain, est le fruit d’une inspiration nouvelle et profonde dont le Poète est conscient lorsqu’il en parle comme du « poème sacré où le ciel et la terre / ont mis la main » (Par. XXV, 1-2).

Par cette Lettre Apostolique, je désire unir ma voix à celles de mes prédécesseurs qui ont honoré et célébré le Poète, notamment à l’occasion de ses anniversaires de naissance ou de mort, dans le but de le proposer de nouveau à l’attention de l’Église, à l’universalité des fidèles, aux érudits en littérature, aux théologiens, aux artistes. Je rappellerai brièvement ces interventions en focalisant l’attention sur les Pontifes du siècle dernier et sur leurs documents de plus grande importance.

1. Les paroles des Pontifes Romains du siècle dernier sur Dante Alighieri

Il y a un siècle, en 1921, à l’occasion du 6ème centenaire de la mort du Poète, Benoît XV, recueillant les éléments apparus au cours des précédents Pontificats, en particulier ceux de Léon XIII et de saint Pie X, commémorait l’anniversaire de Dante, d’une part avec une Lettre Encyclique,[2] d’autre part en promouvant des travaux de restauration dans l’église San Pietro Maggiore de Ravenne, communément appelée San Francesco où furent célébrées les funérailles d’Alighieri, ainsi que dans le cimetière où il fut inhumé. Le Pape, appréciant les nombreuses initiatives destinées à solenniser l’événement, revendiquait le droit de l’Église, « qui fut pour lui une mère », d’avoir le premier rôle dans ces commémorations en honorant « son » Dante.[3] Déjà, par sa lettre à l’Archevêque de Ravenne, Mgr Pasquale Morganti, dans laquelle il approuvait le programme des célébrations du centenaire, Benoît XV motivait son adhésion de la sorte : « De plus (et c’est le plus important) s’ajoute une raison particulière pour laquelle nous considérons qu’il faut célébrer son solennel anniversaire avec une reconnaissance consciente et un grand concours de peuple : le fait qu’Alighieri est nôtre. […] En effet, qui pourra nier que notre Dante a nourri et renforcé la flamme de l’intelligence et de la vertu poétique en tirant son inspiration de la foi catholique, à tel point qu’il a chanté dans un poème quasi divin les mystères sublimes de la religion? ».[4]

À un moment de l’histoire marqué par des sentiments d’hostilité envers l’Église, le Pontife réaffirmait, dans l’Encyclique citée, l’appartenance du Poète à l’Église, les « liens étroits [qui] rattachent Dante à cette Chaire de Pierre ». Mieux encore, il affirmait que son œuvre, bien qu’étant une expression de « la prodigieuse ampleur et finesse de son génie », tirait « un puissant élan d’inspiration » de la foi chrétienne. C’est pourquoi, poursuivait Benoît XV, « ce qui, chez ce poète, force l'admiration, ce n'est pas seulement la puissance de son génie, mais encore la grandeur comme infinie du thème que la religion divine a fourni à son chant ». Et il en faisait l’éloge en répondant indirectement à ceux qui niaient ou critiquaient la matrice religieuse de son œuvre : « Chez Alighieri, s’exprime la même piété qui est en nous, sa foi a les mêmes sentiments […]. La plus belle louange qu'on puisse lui décerner, c'est d'être un poète chrétien, et d’avoir chanté avec des accents quasi divins les idéaux chrétiens dont il contemplait de toute son âme la beauté et la splendeur ». L’œuvre de Dante – poursuivait le Pontife – est un exemple éloquent et valide qui « démontre combien il est faux que l’offrande à Dieu de l’esprit et du cœur coupe les ailes de l’intelligence, alors qu’elle la stimule et l’élève ». C’est pourquoi, soutenait encore le Pape, « les enseignements laissés par Dante dans toutes ses œuvres, mais spécialement dans son triple poème », peuvent servir « de guide très valable pour les hommes de notre temps » et en particulier pour les étudiants et les érudits, puisqu’ « en composant son poème, il n’eut pas d’autre but que d'arracher les mortels à leur condition misérable, celle du péché, pour les conduire à l'état de bonheur, celui de la grâce divine ».

Plusieurs interventions de saint Paul VI se rattachent au 7ème centenaire de sa naissance, en 1965. Le 19 septembre, il fit don d’une croix dorée pour enrichir le petit temple de Ravenne qui abrite la tombe de Dante, jusqu’alors privé « d’un tel signe de religion et d’espérance ».[5] Le 14 novembre, il envoya à Florence une couronne de lauriers dorée pour qu’elle soit enchâssée dans le Baptistère San Giovanni. Enfin, en conclusion des travaux du Concile œcuménique Vatican II, il donna aux Pères conciliaires une édition artistique de la Divine Comédie. Mais surtout, il honora la mémoire du Grand Poète par la Lettre Apostolique Altissimi cantus,[6] où il réaffirme le lien étroit entre l’Église et Dante Alighieri : « Si quelqu’un voulait demander pourquoi l’Église catholique, de par la volonté de son chef visible, prend à cœur de cultiver la mémoire et de célébrer la gloire du poète florentin, notre réponse serait facile : parce que, par un droit particulier, Dante est nôtre ! Nôtre, nous voulons dire, de foi catholique, tout respirant l’amour du Christ ; nôtre, parce qu’il aima beaucoup l’Église dont il chanta les gloires ; et nôtre parce qu’il reconnut et vénéra dans le Pontife Romain, le Vicaire du Christ ».

Mais un tel droit, poursuivait le Pape, loin d’autoriser des attitudes triomphalistes, représente plutôt un engagement : « Dante est nôtre, nous pouvons le répéter ; et nous l’affirmons non pour en faire un ambitieux trophée de gloire égoïste, mais plutôt pour nous rappeler à nous-mêmes le devoir de le reconnaître tel, et de découvrir dans son œuvre les trésors inestimables de la pensée et des sentiments chrétiens, car nous sommes convaincus que seul celui qui rentre dans l’âme religieuse du souverain Poète peut en comprendre complètement et en goûter les merveilleuses richesses spirituelles ». Et cet engagement n’exempte pas l’Église d’accueillir aussi les paroles de critique prophétique prononcées par le Poète à l’encontre de ceux qui devaient annoncer l’Évangile et représenter non pas soi-même mais le Christ : « Il est regrettable de rappeler que la voix de Dante s’éleva, cinglante et sévère, contre plus d’un Pontife Romain, et qu’il fit de dures réprimandes contre des institutions ecclésiastiques et contre des personnes qui furent ministres et représentantes de l’Église ». Il est cependant clair que « ces farouches attitudes n’ont jamais ébranlé sa solide foi catholique ni sa filiale affection envers la sainte Église ».

Paul VI présentait ensuite les caractéristiques qui font du poème dantesque une source de richesses spirituelles à la portée de tous : « Le Poème de Dante est universel : dans son immense largesse, il embrasse le ciel et la terre, l’éternité et le temps, les mystères de Dieu et les vicissitudes des hommes, la doctrine sacrée et celle puisée à la lumière de la raison, les données de l’expérience personnelle et les souvenirs de l’histoire ». Mais il dégageait surtout la finalité intrinsèque de l’œuvre de Dante, en particulier de la Divine Comédie, finalité pas toujours clairement appréciée et évaluée : « La finalité de la Divine Comédie est essentiellement pratique et transformatrice. Elle ne vise pas seulement à être poétiquement belle et moralement bonne, mais elle vise à changer radicalement l’homme pour le conduire du désordre à la sagesse, du péché à la sainteté, de la misère au bonheur, de la contemplation effrayante de l’enfer à la contemplation béatifique du paradis ».

Le Pape avait à cœur l’idéal de la paix, en un moment de l’histoire dense de tensions entre les peuples, et il trouvait dans l’œuvre du Poète une réflexion précieuse pour la promouvoir et la susciter : « Cette paix de chacun, des familles, des nations, des groupes humains, paix intérieure et extérieure, paix individuelle et publique, tranquillité de l’ordre, est troublée et secouée parce que la piété et la justice sont foulées aux pieds. La foi et la raison, Béatrice et Virgile, la Croix et l’Aigle, l’Église et l’Empire sont appelés à opérer en harmonie afin de restaurer l’ordre et le salut ». Dans cette ligne, il présentait ainsi l’œuvre poétique dans la perspective de la paix : « La Divine Comédie est un Poème de paix : l’Enfer, chant lugubre de la paix perdue pour toujours ; le Purgatoire, doux chant de la paix espérée ; le Paradis, ode triomphale de la paix éternellement et pleinement possédée ».

Dans cette perspective, poursuivait le Pontife, la Comédie « est le poème du progrès social par la conquête d’une liberté qui est affranchissement de l’asservissement au mal, et qui nous conduit à trouver et à aimer Dieu, […] professant un humanisme dont nous retenons les qualités bien précisées ». Mais Paul VI rappelait ensuite quelles étaient les qualités de l’humanisme dantesque : « Chez Dante, toutes les valeurs humaines (intellectuelles, morales, affectives, culturelles, civiques) sont reconnues et exaltées. Et il est important de relever que cette appréciation et cet honneur se manifestent à mesure qu’il pénètre dans le divin, alors que la contemplation aurait pu anéantir les éléments terrestres ». C’est de là, affirmait le Pape, que naît à juste titre l’appellation de Grand Poète et la qualification de divine attribuée à la Comédie, ainsi que la proclamation de Dante comme « seigneur du chant suprême », dans l’incipit de la Lettre Apostolique elle-même.

Appréciant également les extraordinaires qualités artistiques et littéraires de Dante, Paul VI réaffirmait un principe tant d’autres fois affirmé par lui : « La théologie et la philosophie ont avec la beauté un rapport qui consiste en ceci : la beauté, avec la douceur du chant et la visibilité de l’art figuratif et plastique, prête à la doctrine son vêtement et son ornement. Elle ouvre la route pour que les précieux enseignements de celle-ci soient communiqués à beaucoup. Les grandes discussions, les raisonnements subtils sont inaccessibles aux humbles, eux aussi affamés du pain de la vérité, et qui sont multitude. Or, eux aussi éprouvent, ressentent et apprécient l’influence de la beauté, et, par ce moyen, la vérité brille plus facilement pour eux et les nourrit. C'est ce qu’a compris et fait le seigneur du chant suprême pour qui la beauté est devenue servante de la bonté et de la vérité, et que la bonté est devenue matière de la beauté ». Citant enfin la Comédie, Paul VI exhortait chacun : « Honorez le très haut poète ! » (Enf. IV, 80).

Je désire évoquer seulement de saint Jean-Paul II, qui a plusieurs fois dans ses discours repris les œuvres du Grand Poète, son intervention du 30 mai 1985 lors de l’inauguration de l’exposition Dante au Vatican. Comme Paul VI, il soulignait le génie artistique : l’œuvre de Dante est interprétée comme « une réalité rendue visible qui parle de la vie d’outre-tombe et du mystère de Dieu avec la force de la pensée théologique, transfigurée par la splendeur de l’art et de la poésie réunies ». Le Pontife s’arrêtait ensuite pour examiner un terme clé de l’œuvre de Dante : « “Transhumaner”. Ce fut l’effort suprême de Dante : faire en sorte que le poids de l’humain ne détruise pas le divin qui est en nous, et que la grandeur du divin n’annule pas la valeur de l’humain. C’est pourquoi le Poète a relu à juste titre son histoire personnelle et celle de toute l’humanité dans une perspective théologique ».

Benoît XVI a souvent reproposé l’itinéraire de Dante en puisant dans ses œuvres des points de réflexion et de méditation. Par exemple, parlant de sa première Encyclique Deus caritas est, il partait justement de la vision dantesque de Dieu dans laquelle « lumière et amour sont une seule chose » pour proposer à nouveau sa réflexion sur la nouveauté de l’œuvre de Dante : « Le regard de Dante distingue toutefois une chose totalement nouvelle […]. La Lumière éternelle se présente en trois cercles auxquels il s'adresse avec ces vers intenses que nous connaissons :  "O Lumière éternelle qui seule en toi reposes / Qui seule te connais et par toi connue / et te connaissant, aimes et souris!" (Par. XXXIII, 124-126). En réalité, la perception d'un visage humain – le visage de Jésus Christ –, qui apparaît à Dante dans le cercle central de la Lumière, est encore plus bouleversante que cette révélation de Dieu en tant que cercle trinitaire de connaissance et d'amour. […]  Ce Dieu a un visage humain et – nous pouvons ajouter – un cœur humain ».[7] Le Pape soulignait l’originalité de la vision dantesque dans laquelle se communique poétiquement la nouveauté de l’expérience chrétienne née du mystère de l’Incarnation : « La nouveauté d'un amour qui a poussé Dieu à prendre un visage humain, et même à devenir chair et sang, être humain tout entier ».[8]

Pour ma part, dans ma première encyclique Lumen fidei,[9] j’ai fait référence à Dante pour exprimer la lumière de la foi en citant un verset du Paradis dans lequel elle est décrite comme l’ « étincelle / qui se dilate, ensuite en flamme vive / et scintille en moi comme étoile du ciel » (Par. XXIV, 145-147). Pour les 750 ans de la naissance du Poète, j’ai voulu honorer sa mémoire par un message, souhaitant que «la figure d’Alighieri et son œuvre soient de nouveau comprises et valorisées ». Et je proposais de lire la Comédie comme « un grand itinéraire, ou plutôt comme un véritable pèlerinage, qu’il soit personnel et intérieur ou communautaire, ecclésial, social et historique ». En effet, « elle représente le paradigme de tout voyage authentique dans lequel l’humanité est appelée à laisser ce que Dante définit comme étant “ la petite aire qui nous rend si féroces ” (Par. XXII, 151) pour atteindre une condition nouvelle marquée par l’harmonie, la paix et le bonheur ».[10] J’ai ensuite désigné la figure du Grand Poète à nos contemporains en le proposant comme « prophète d’espérance, annonciateur de la possibilité du rachat, de la libération, du changement profond de tous les hommes et femmes, de toute l’humanité ».[11]

Enfin, en recevant le 10 octobre 2020 une Délégation de l’Archidiocèse de Ravenne-Cervia à l’occasion de l’ouverture de l’Année Dante, et en annonçant ce document, j’observais combien son œuvre peut encore aujourd’hui enrichir l’esprit et le cœur d’un grand nombre de personnes, surtout parmi les jeunes, qui, en s’approchant de sa poésie « d’une manière qui leur soit accessible, perçoivent inévitablement tout l’éloignement de l’auteur et de son monde, mais ressentent pourtant un écho surprenant ».[12] 

2. La vie de Dante Alighieri, paradigme de la condition humaine

Avec cette Lettre Apostolique, je désire moi aussi m’arrêter sur la vie et sur l’œuvre de l’illustre Poète, afin de percevoir cette résonance en manifestant à la fois son actualité et sa pérennité, et afin de saisir ces avertissements et ces réflexions qui encore aujourd’hui sont essentiels pour toute l’humanité, pas seulement pour les croyants. L’œuvre de Dante fait en effet partie intégrante de notre culture, elle nous renvoie aux racines chrétiennes de l’Europe et de l’Occident, elle représente un patrimoine d’idéaux et de valeurs qu’aujourd’hui encore l’Église et la société civile proposent comme base à la coexistence humaine sur laquelle nous pouvons et nous devons nous reconnaître tous frères. Sans entrer dans la complexe histoire personnelle, politique et judiciaire d’Alighieri, je voudrais rappeler seulement quelques moments et événements de sa vie où il apparaît extraordinairement proche de beaucoup de nos contemporains, et qui sont essentiels pour comprendre son œuvre. 

Il fut tout d’abord lié par un fort sens d’appartenance à la ville de Florence, où il naquit en 1265 et épousa Gemma Donati dont il eut quatre enfants, sens d’appartenance qui toutefois se transforma au fil du temps en opposition ouverte en raison de désaccords politiques. Jamais cependant le désir d’y retourner ne s’éteignit en lui, non seulement en raison de l’affection qu’il continua à nourrir pour sa ville, mais surtout pour être couronné poète là où il avait reçu le baptême et la foi (cf. Par. XXV, 1-9). Dans les en-têtes de certaines de ses Lettres (III, V, VI et VII), Dante se définit comme « florentinus et exul inmeritus », alors que dans sa XIIIème Lettre, adressée à Cangrande della Scala, il précise : « florentinus natione non moribus ». Guelfe blanc, il se trouve impliqué dans les conflits entre Guelfes et Gibelins, entre Guelfes blancs et Guelfes noirs, et après avoir exercé des fonctions publiques toujours plus importantes jusqu’à celle de Prieur, il est exilé pendant deux ans suite aux événements politiques défavorables de 1302, interdit de fonction publique et condamné à payer une amende. Dante refuse le verdict, à son avis injuste, et le jugement devient encore plus sévère : exil perpétuel, confiscation des biens et condamnation à mort en cas de retour au pays. Commence ainsi la douloureuse aventure de Dante qui cherchera en vain à retourner dans sa Florence bien-aimée pour laquelle il a combattu avec passion.

Il devient ainsi l’exilé, le “pèlerin pensif”. Il tombe dans une condition de « douloureuse pauvreté » (Le Banquet, I, III, 5) qui le pousse à chercher refuge et protection auprès de seigneuries locales, parmi lesquelles les Scaligeri di Vérona et les Malaspina in Lunigiana. L’amertume et le découragement de cette nouvelle condition se perçoivent dans les paroles de Cacciaguida, ancêtre du Poète : « Tu laisseras tout ce que tu aimes / le plus chèrement ; et c’est la flèche / que l’arc de l’exil décoche pour commencer. / Tu sentiras comme à saveur de sel / le pain d’autrui, et comme il est dur / à descendre et monter l’escalier d’autrui » (Par. XVII, 55-60). 

N’acceptant pas, ensuite, les conditions humiliantes d’une amnistie qui lui aurait permis de rentrer à Florence, il est de nouveau condamné à mort en 1315, cette fois avec ses enfants adolescents. La dernière étape de son exil est Ravenne où il est accueilli par Guido Novello da Polenta, et où il meurt dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321 à l’âge de 56 ans, de retour d’une mission à Venise. Sa sépulture, d’abord dans un sarcophage à San Pietro Maggiore, le long du mur extérieur de l’ancien cloître franciscain, sera ensuite transférée dans un petit temple adjacent du XVIIIème siècle, où sa dépouille mortelle sera replacée en 1865 après de multiples péripéties. Le lieu est encore aujourd’hui la destination d’innombrables visiteurs et admirateurs du Grand Poète, père de la langue et de la littérature italiennes.

En exil, l’amour pour sa ville, trahi par les « scélérats florentins » (Ep. VI, 1), se transforme en triste nostalgie. La déception profonde provoquée par la perte de ses idéaux politiques et civiques, ainsi que la douloureuse pérégrination d’une ville à une autre en recherche de refuge et de soutien, ne sont pas étrangères à son œuvre littéraire et poétique. Elles en constituent au contraire la racine essentielle et la raison profonde. Quand Dante décrit les pèlerins qui se mettent en chemin pour visiter les lieux saints, il décrit d’une certaine manière sa condition existentielle et manifeste ses sentiments les plus intimes : « Pèlerins qui pensifs allez… » (Vita nuova, 29 [XL (XLI), 9], v.1). Le motif revient plusieurs fois comme dans ce verset du Purgatoire : « Comme font les pèlerins pensifs, / rencontrant en chemin des inconnus / qui se tournent vers eux sans s’arrêter » (XXIII, 16-18). La mélancolie déchirante de Dante, pèlerin et exilé, se perçoit aussi dans les célèbres versets du VIIIème Chant du Purgatoire : « C’était l’heure déjà où tourne le désir / de ceux qui sont en mer quand attendrit leur cœur / le jour où ils ont dit aux doux amis adieu » (VIII, 1-3).

En réfléchissant en profondeur sur sa situation personnelle d’exil, d’incertitude radicale, de fragilité, de mobilité continuelle, Dante transforme celle-ci en la sublimant dans un paradigme de la condition humaine, laquelle se présente comme un chemin, intérieur avant d’être extérieur, qui ne s’arrête jamais sinon lorsqu’il arrive au but. Nous tombons ainsi sur deux thèmes fondamentaux de toute l’œuvre de Dante : le point de départ de tout itinéraire existentiel : le désir, inscrit dans l’âme humaine ; et le point d’arrivée : le bonheur, donné par la vision de l’Amour qui est Dieu.

Le Grand Poète, tout en vivant des événements dramatiques, tristes et angoissants, ne se résigne jamais, il ne succombe pas, il n’accepte pas de réprimer le désir de plénitude et de bonheur qui est dans son cœur. Il ne se résigne pas non plus à céder à l’injustice, à l’hypocrisie, à l’arrogance du pouvoir, à l’égoïsme qui font de notre monde « la petite aire qui nous rend si féroces » (Par. XXII, 151).

3. La mission du Poète, prophète d’espérance

Relisant donc sa vie, surtout à la lumière de la foi, Dante découvre sa vocation et la mission qui lui sont confiées pour lesquelles il se change paradoxalement en prophète d’espérance, d’homme en apparence failli et déçu, pécheur et découragé qu’il était. Dans sa Lettre à Cangrande della Scala, il précise avec une extraordinaire limpidité la finalité de son œuvre qui se réalise et se déploie, non plus dans des actions politiques ou militaires, mais grâce à la poésie, à l’art de la parole qui, adressée à tous, peut changer chacun : « Il faut dire brièvement que le but de l’ensemble et de la partie est de retirer les vivants d’un état de misère et de les conduire à un état de bonheur » (XIII, 39 [15]). Cette finalité suscite un chemin de libération de toute forme de misère et de dégradation humaine (la “forêt obscure”) et désigne en même temps du doigt le but ultime : le bonheur, compris comme plénitude de vie dans l’histoire et comme béatitude éternelle en Dieu.

De cette double finalité, de cet audacieux programme de vie, Dante est messager, prophète et témoin, confirmé dans sa mission par Béatrice : « Aussi pour le bien du monde qui vit mal, / tiens tes yeux sur le char, et ce que tu vois, / revenu là-bas, fais que tu l’écrives » (Purg. XXXII, 103-105). Cacciaguida également, son ancêtre, l’exhorte à ne pas faiblir dans sa mission. L’illustre aïeul réplique au Poète qui évoque brièvement sa marche dans les trois règnes de l’au-delà expliquant la difficulté de communiquer ces vérités qui font mal et qui dérangent : « La conscience obscurcie / ou par sa faute ou par celle d’autrui / trouvera ta parole brutale. / Néanmoins, écartant tout mensonge, / porte au jour ta vision tout entière, / et laisse gratter là où est la gale » (Par. XVII, 124-129). Une incitation identique à vivre courageusement sa mission prophétique est adressée à Dante par saint Pierre. Dans le Paradis, l’Apôtre, après une terrible invective contre Boniface VIII, parle ainsi au Poète : « Et toi, mon fils, que le poids mortel / ramènera sur terre, ouvre la bouche, / ne cache pas le mal que je n’ai pas caché » (XXVII, 64-66).

Ainsi, s’insèrent également dans la mission prophétique de Dante la dénonciation et la critique envers ces croyants, Pontifes ou simples fidèles, qui trahissent l’adhésion au Christ et transforment l’Église en instrument de leurs propres intérêts, oubliant l’esprit des Béatitudes et la charité envers les petits et les pauvres, et idolâtrant le pouvoir et la richesse : « Tout ce que l’Église garde, tout / est à qui demande au nom de Dieu, / non pas aux parents et à d’autres pires » (Par. XXII, 82-84). Mais à travers les paroles de saint Pierre Damien, de saint Benoît et de saint Pierre, le Poète, alors qu’il dénonce la corruption de certaines parties de l’Église, se fait le porte-voix d’un renouveau profond. Il invoque la Providence pour qu’elle le favorise et le rende possible : « Mais la haute providence, qui avec Scipion / défendit à Rome la gloire du monde, / viendra bientôt à l’aide, à ce que je comprends » (Par. XXVII, 61-63).

Dante, exilé, pèlerin, fragile mais fort à présent de la profonde et intime expérience qui l’a transformé, rené grâce à la vision qui, des profondeurs des enfers et de la condition humaine la plus dégradée, l’a élevé à la vision même de Dieu, s’érige en messager d’une existence nouvelle, en prophète d’une nouvelle humanité qui aspire à la paix et au bonheur.

4. Dante, chantre du désir humain

Dante sait lire en profondeur dans le cœur humain et, même chez les personnes les plus abjectes et les plus effrayantes, il sait entrevoir une étincelle du désir de rejoindre un certain bonheur, une plénitude de vie. Il s’arrête pour écouter les âmes qu’il rencontre, dialoguer avec elles. Il les interroge pour s’identifier et participer à leurs tourments ou à leur bonheur. Le Poète, en partant de sa condition personnelle, se fait ainsi l’interprète du désir de tout être humain de persévérer sur le chemin tant que le but final n’est pas atteint, tant que la vérité, la réponse aux pourquoi de l’existence n’est pas trouvée, tant que, comme l’affirmait déjà saint Augustin,[13] le cœur ne trouve repos et paix en Dieu.

Dans Le Banquet, il analyse justement le dynamisme du désir : « Le désir suprême de toute chose, désir communiqué à l’origine par la nature, est de retourner à son origine. Dieu étant le principe de nos âmes, […] celles-ci désirent par-dessus tout retourner à lui. Et comme un voyageur qui s’avance sur un chemin qu’il n’a pas encore parcouru, chaque fois qu’il voit à distance une maison se figure que c’est une auberge, voyant que cela n’est pas, porte sur une autre maison son espoir, et ainsi de maison en maison jusqu’à ce qu’enfin il arrive à l’auberge,  ainsi notre âme, aussitôt qu’elle entre dans le chemin nouveau, et qu’elle n’a jamais encore parcouru, dirige ses regards vers le but de son bien suprême, et toute chose qu’elle aperçoit, qui lui paraisse recéler en soi quelque bien, lui semble être le but » (IV, XII, 14-15).

L’itinéraire de Dante, en particulier celui décrit dans la Divine Comédie, est vraiment le cheminement du désir, du besoin profond et intérieur de changer sa vie afin de pouvoir atteindre le bonheur et en montrer la route à celui qui se trouve, comme lui, dans une “forêt obscure” et qui a perdu la “voie droite”. Il est de plus significatif que, dès la première étape de ce parcours, son guide, le grand poète latin Virgile, lui indique le but qu’il doit atteindre en l’encourageant à ne pas céder à la peur et à la fatigue : « Mais toi, pourquoi retournes-tu vers cette angoisse ? / Pourquoi ne vas-tu pas à la douce montagne / qui est principe et cause de toute joie ? » (Enf. I, 76-78).

5. Poète de la miséricorde de Dieu et de la liberté humaine

Ce chemin n’est pas illusoire ni utopique, mais réaliste et possible, tous peuvent s’y engager car la miséricorde de Dieu offre toujours la possibilité de changer, de se convertir, de se retrouver et de retrouver la voie vers le bonheur. Significatifs à ce sujet sont certains épisodes et personnages de la Comédie qui manifestent comment cette voie n’est fermée à personne sur terre. Voici, par exemple, l’empereur Trajan, païen mais mis au Paradis. Dante justifie ainsi cette présence : « Regnum celorum souffre la violence / de grand amour et de vive espérance, / qui vainc la volonté divine ; / non pas comme l’homme qui surpasse l’homme, / mais elle vainc parce qu’elle veut être vaincue, / et, vaincue, elle vainc par sa bénignité » (Par. XX, 94-99). Le geste de charité de Trajan envers une « veuve » (45), ou bien la « petite larme » de repentir versée à l’article de la mort par Buonconte da Montefeltro (cf. Purg. V, 107), montrent, non seulement la miséricorde infinie de Dieu, mais confirment que l’être humain peut toujours choisir avec sa liberté la voie qu’il va suivre et quel destin mériter.

Sous ce jour, significatif est le Roi Manfred, mis au Purgatoire par Dante qui évoque ainsi sa fin et le verdict divin : « Après que mon corps eut été percé / par deux coups mortels, je me confiai / en pleurs à celui qui pardonne volontiers. / Horribles furent mes péchés ; / mais l’infinie bonté a de si grands bras / qu’elle y accueille ceux qui s’adressent à elle » (Purg. III, 118-123). Il semble presque entrevoir la figure du père de la parabole évangélique, les bras ouverts, prêt à accueillir le fils prodigue qui revient à lui (cf. Lc 15, 11-32).

Dante se fait le défenseur de la dignité de tout être humain et de la liberté comme condition fondamentale, tant des choix de vie que de la foi elle-même. Le destin éternel de l’homme – suggère Dante en nous racontant les histoires de si nombreux personnages, illustres ou peu connus – dépend de ses choix, de sa liberté. Même les gestes quotidiens et apparemment sans importance ont une portée qui dépasse le temps et sont projetés dans la dimension éternelle. Le plus grand don fait par Dieu à l’homme pour qu’il puisse atteindre le but ultime est justement la liberté, comme l’affirme Béatrice : « Le plus grand don que Dieu dans sa largesse / fit en créant, le plus conforme / à sa bonté, et celui qu’il estime le plus, / fut la liberté du vouloir » (Par. V, 19-22). Ce ne sont pas des affirmations rhétoriques et vagues puisqu’elles jaillissent de l’existence de celui qui connaît le coût de la liberté : « Il cherche liberté, qui est si chère, / comme sait qui pour elle a refusé la vie » (Purg. I, 71-72).

Mais la liberté, nous rappelle Alighieri, n’est pas une fin en soi, elle est une condition pour s’élever sans cesse. Le parcours dans les trois règnes nous montre matériellement cette ascension qui se poursuit au point de toucher le Ciel, au point d’atteindre le bonheur complet. Le « noble désir » (Par. XXII, 61) suscité par la liberté ne peut s’éteindre qu’à l’arrivée, à la vision ultime et à la béatitude : « En moi qui touchais à la fin / de tous mes vœux, comme il fallait, se parfit l’ardeur du désir » (Par. XXXIII, 46-48). Le désir se fait ensuite prière, supplication, intercession, chant qui accompagne et marque l’itinéraire de Dante, à la manière dont la prière liturgique scande les heures et les moments de la journée. La paraphrase du Notre Père que le Poète propose (cf. Purg. XI, 1-21) entrelace le texte évangélique et son vécu personnel, avec ses difficultés et ses souffrances : « Que vienne à nous la paix de ton royaume, / car de nous-mêmes nous ne pouvons pas aller à elle. […] Donne-nous aujourd’hui la manne quotidienne / sans quoi, dans cet âpre désert, / ceux qui s’efforcent d’avancer vont en arrière » (7-8. 13-15). La liberté de celui qui croit en Dieu, Père miséricordieux, ne peut que se confier à lui dans la prière, elle n’est en rien lésée par celle-ci, mais au contraire renforcée.

6. L’image de l’homme dans la vision de Dieu

Dans l’itinéraire de la Comédie, comme le soulignait déjà le Pape Benoît XVI, le cheminement de la liberté et du désir n’implique pas en soi, comme on pourrait peut-être l’imaginer, une réduction du concret de l’humain, il n’aliène pas la personne par elle-même, il n’annule pas ni ne néglige ce qui en a constitué l’existence historique. Même dans le Paradis, en effet, Dante représente les bienheureux – les « robes blanches » (XXX, 129) – dans leur aspect corporel, il évoque leurs affections et leurs émotions, leurs regards et leurs gestes. Il nous montre, en somme, l’humanité dans sa perfection accomplie dans l’âme et dans le corps, préfigurant la résurrection de la chair. Saint Bernard, qui accompagne Dante sur la dernière partie du chemin, montre au Poète les enfants présents dans la rose des bienheureux et il l’invite à les regarder et à les écouter : « Tu peux t’en apercevoir aux visages / et aussi aux voix enfantines, / si tu les regardes bien et si tu les écoutes » (XXXII, 46-48). Il est émouvant que cette manifestation des bienheureux dans leur lumineuse et complète humanité soit un motif, non seulement de sentiments d’affection envers les êtres qui nous sont chers, mais surtout du désir explicite d’en revoir les corps, les traits terrestres : « Ils montrèrent bien désir de leurs corps morts : / non peut-être pour eux mais pour leurs mamans, / pour leurs pères et pour ceux qui leur furent chers / avant qu’ils fussent flammes sempiternelles » (XIV, 63-66).

Et enfin, au centre de la vision ultime, dans la rencontre avec le Mystère de la Très Sainte Trinité, Dante entrevoit un visage humain, celui du Christ, la Parole éternelle faite chair dans le sein de Marie : « Dans la profonde et claire subsistance / de la haute lumière trois cercles m’apparurent, / de trois couleurs et de grandeur unique […]. Ce cercle ainsi conçu / qui semblait en toi lumière réfléchie / longuement contemplée par mes yeux / à l’intérieur de soi, de sa même couleur, / me sembla peint de notre image » (XXXIII, 115-117.127-131). C’est seulement dans la visio Dei que le désir de l’homme s’apaise et que tout son fatiguant chemin se termine : « Mon esprit fut frappé / par un éclair qui vint à son désir. / Ici la haute fantaisie perdit sa puissance » (140-142).

Le Mystère de l’Incarnation que nous célébrons aujourd’hui est le véritable centre d’inspiration, le noyau essentiel de tout le poème. En lui se réalise ce que les Pères de l’Église appelaient la “divinisation”, l’admirabile commercium, le prodigieux échange par lequel, alors que Dieu entre dans notre histoire en se faisant chair, l’être humain peut entrer avec sa chair dans la réalité divine symbolisée par la rose des bienheureux. L’humanité, de par son caractère concret, avec les gestes et les paroles quotidiens, avec son intelligence et ses affections, avec le corps et les émotions, est assumée en Dieu en qui elle trouve le vrai bonheur et la réalisation pleine et ultime, en qui elle atteint le point d’arrivée de tout son cheminement. Dante avait désiré et prévu cette arrivée au début du Paradis : « Le désir devrait s’enflammer davantage / de voir cette essence en qui se voit / comment notre nature et Dieu s’unissent. / Là on verra ce qu’on tient par foi, / non démontré, mais qui sera par soi connu, / comme le premier vrai que l’homme croit » (II, 40-45).

7. Les trois femmes de la Comédie : Marie, Béatrice, Lucie

En chantant le Mystère de l’Incarnation, source de salut et de joie pour toute l’humanité, Dante ne peut pas ne pas chanter les louanges de Marie, la Vierge mère qui, avec son “oui”, avec son accueil plein et total du projet de Dieu, rend possible que le Verbe se fasse chair. Un beau traité de mariologie se trouve dans l’œuvre de Dante. Avec de très hauts accents lyriques, surtout dans la prière prononcée par saint Bernard, toute sa réflexion théologique sur Marie et sa participation au mystère de Dieu est synthétisée : « Vierge mère, fille de ton fils, / humble et haute plus que créature, / terme arrêté d’un éternel conseil, / tu es celle qui a tant anobli notre nature humaine que son créateur daigna se faire sa créature » (Par. XXXIII, 1-6). L’oxymore initial et la suite de termes antithétiques mettent en évidence l’originalité de la figure de Marie, sa singulière beauté.

Saint Bernard, en montrant les bienheureux dans la rose mystique, invite Dante à contempler Marie qui a donné au Verbe Incarné ses traits humains : « Regarde à présent la face qui au Christ / ressemble le plus, car seule sa clarté / peut te disposer à voir le Christ » (Par. XXXII, 85-87). Le Mystère de l’Incarnation est encore une fois évoqué par la présence de l’Archange Gabriel. Dante interroge saint Bernard : « Quel est cet ange qui si joyeux / regarde dans les yeux notre reine, / si amoureux qu’il paraît de feu ? » (103-105) ; et il répond : « Il est celui qui porta la palme / sur terre à Marie, quand le Fils de Dieu / voulut se charger de notre poids » (112-114). La référence à Marie est constante dans toute la Divine Comédie. Au long du parcours dans le Purgatoire, elle est le modèle des vertus qui s’opposent aux vices ; elle est l’étoile du matin qui aide à sortir de la forêt obscure pour s’acheminer vers la montagne de Dieu ; elle est la présence constante, par son invocation – « le nom de la belle fleur que j’invoque sans cesse, / matin et soir » (Par. XXIII, 88-89) –, qui prépare à la rencontre avec le Christ et avec le mystère de Dieu.

Dante, qui n’est jamais seul sur son chemin mais se laisse guider tout d’abord par Virgile, symbole de la raison humaine, puis par Béatrice et par saint Bernard, peut à présent, grâce à l’intercession de Marie, parvenir à la patrie et goûter la pleine joie qu’il a désirée toute sa vie : « Et dans mon cœur, coule encore la douceur qui naquit d’elle » (Par. XXXIII, 62-63). On ne se sauve pas soi-même, semble nous répéter le Poète, conscient de sa propre insuffisance : « Je ne suis pas venu par moi seul » (Enf. X, 61). Il est nécessaire que nous fassions le chemin en compagnie de qui peut nous soutenir et nous guider avec sagesse et prudence.

Dans ce contexte, la présence féminine apparaît significative. Au début de la fatigante montée, Virgile, le premier guide, réconforte et encourage Dante à persévérer parce que trois femmes intercèdent pour lui et le guideront : Marie, la Mère de Dieu, figure de la charité ; Béatrice, symbole d’espérance ; sainte Lucie, image de la foi. Béatrice se présente ainsi avec des paroles émouvantes : « Je suis Béatrice, qui te prie d’aller ; / je viens du lieu où j’ai désir de retourner ; / Amour m’envoie, qui me fait parler » (Enf. II, 70-72). Elle affirme que l’unique source qui peut nous donner le salut est l’amour, l’amour divin qui transfigure l’amour humain. Béatrice renvoie ensuite à l’intercession d’une autre femme, la Vierge Marie : « Noble dame est au ciel, qui a pitié / de la détresse où je t’envoie, / si bien qu’elle brise la dure loi d’en haut » (94-96). Ensuite, intervient Lucie qui s’adresse à Béatrice : « Béatrice, louange de Dieu vraie, / pourquoi n’aides-tu pas celui qui t’aima tant / que pour toi il sortit de la horde vulgaire ? » (103-105). Dante reconnait que seul celui qui est mû par l’amour peut vraiment nous soutenir sur le chemin et nous conduire au salut, au renouvellement de la vie et donc au bonheur.

8. François, époux de Dame Pauvreté

Dans la rose blanche des bienheureux, où brille au centre la figure de Marie, Dante place aussi de nombreux saints dont il esquisse la vie et la mission afin de les proposer comme des personnes ayant atteint le but de leur vie et de leur vocation dans le concret de leur existence, y compris à travers leurs nombreuses épreuves. Je rappellerai seulement brièvement la figure de saint François d’Assise, présentée dans le XIème Chant du Paradis où l’on parle des esprits sages.

Il y a une profonde syntonie entre saint François et Dante. Le premier est sorti du cloître avec les siens, il est allé parmi les gens dans les rues des villages et des villes, prêchant au peuple, s’arrêtant dans les maisons. Le second a fait le choix, incompréhensible à l’époque, d’utiliser la langue de tous pour son grand poème de l’au-delà, et de peupler son récit de personnages, connus et moins connus, mais absolument égaux en dignité aux puissants de la terre. Un autre trait rapproche les deux personnages : l’ouverture à la beauté et à la valeur du monde des créatures, miroir et “trace” du Créateur. Comment ne pas reconnaître dans ce « Que ton nom soit loué, et ta valeur, / par toute créature » de la paraphrase dantesque du Notre Père (Purg. XI, 4-5) une référence au Cantique des créatures de saint François ?

Dans le XIème Chant du Paradis cette consonance apparaît sous un nouvel aspect qui les rend encore plus semblables. La sainteté et la sagesse de François ressortent précisément parce que Dante, en regardant du ciel notre terre, voit l’étroitesse de qui se fie aux biens terrestres : « Ô souci insensé des mortels, quels syllogismes défectueux / te font voler si bas des ailes » (1-3). Toute l’histoire ou mieux, la « vie admirable » du saint est centrée sur sa relation privilégiée avec Dame Pauvreté : « Mais pour que je poursuive de façon moins obscure, / tiens désormais dans mon parler diffus, / pour ces amants, François et Pauvreté » (73-75). Dans le Chant de saint François, les moments forts de sa vie sont rappelés, ses épreuves, et enfin l’événement par lequel sa conformité au Christ, pauvre et crucifié, trouve l’extrême et divine confirmation, la marque des stigmates : « Ayant trouvé ces peuples trop rétifs / à la conversion, et pour ne pas rester en vain, / il revint au fruit de l’herbe italique, / sur l’âpre roc entre Tibre et Arno / il reçut du Christ le dernier sceau / que ses membres portèrent pendant deux ans » (103-108).     

9. Accueillir le témoignage de Dante Alighieri

A la fin de cet aperçu synthétique sur l’œuvre de Dante Alighieri, mine presque infinie de connaissances, d’expériences, de considérations dans tous les domaines de la recherche humaine, une réflexion s’impose. La richesse de figures, de récits, de symboles, d’images suggestives et attirantes que Dante nous propose suscite certainement de l’admiration, de l’émerveillement, de la gratitude. Nous pouvons presque entrevoir en lui un précurseur de notre culture multi-médiale, où paroles et images, symboles et sons, poésie et danse se fondent en un unique message. On comprend alors pourquoi son poème a inspiré la création d’innombrables œuvres d’art de toutes sortes.

Mais l’œuvre du Grand Poète suscite aussi certaines interrogations pour notre temps. Que peut-elle nous transmettre, à notre époque ? A-t-elle encore quelque chose à nous dire, à nous offrir ? Son message est-il d’actualité, a-t-il un quelconque rôle à jouer pour nous aussi ? Peut-il encore nous interpeller ?

Dante – essayons de nous faire les interprètes de sa pensée – ne nous demande pas aujourd’hui d’être simplement lu, commenté, étudié, analysé. Il nous demande plutôt d’être écouté, d’être – d’une certaine manière – imité, de nous faire ses compagnons de voyage car, aujourd’hui encore, il veut nous montrer quel chemin mène au bonheur : la voie droite pour vivre pleinement notre humanité, franchissant les forêts obscures où nous perdons l’orientation et la dignité. Le voyage de Dante et sa vision de la vie après la mort ne sont pas seulement les objets d’un récit, ils ne constituent pas seulement un événement personnel, même exceptionnel.

Si Dante raconte tout cela – et il le fait de manière admirable – en utilisant la langue du peuple, celle que tous peuvent comprendre l’élevant au rang de langue universelle, c’est parce qu’il a un message important à nous transmettre, une parole qui veut toucher notre cœur et notre esprit, destinée à nous transformer et à nous changer dès maintenant, en cette vie. Son message peut et doit nous rendre pleinement conscients de ce que nous sommes et de ce que nous vivons jour après jour, dans la tension intérieure et continuelle vers le bonheur, vers la plénitude de l’existence, vers la patrie ultime où nous serons en pleine communion avec Dieu, Amour infini et éternel. Même si Dante est un homme de son temps et a une sensibilité différente de la nôtre sur certains thèmes, son humanisme est encore valide et actuel, et il peut certainement être un point de référence pour ce que nous voulons construire à notre époque.

Il est donc important que l’œuvre de Dante, saisissant l’occasion propice du Centenaire, se fasse davantage connaître de la manière la plus adéquate, qu’elle soit par conséquent rendue accessible et attrayante, non seulement pour les étudiants et les spécialistes, mais aussi pour tous ceux qui, impatients de répondre aux demandes intérieures, désireux de réaliser pleinement leur existence, veulent vivre leur itinéraire de vie et de foi de manière consciente, accueillant et vivant avec gratitude le don et l’engagement de la liberté.

Je félicite, par conséquent, les enseignants qui sont capables de communiquer avec passion le message de Dante, d’introduire au trésor culturel, religieux et moral contenu dans ses œuvres. Et ce patrimoine demande encore à être rendu accessible au-delà des enceintes scolaires et universitaires.

J’exhorte les communautés chrétiennes, surtout celles qui sont présentes dans les villes qui gardent la mémoire de Dante, les institutions académiques, les associations et les mouvements culturels, à promouvoir des initiatives destinées à faire connaître et à diffuser le message dantesque dans sa totalité.

J’encourage ensuite de manière particulière les artistes à donner une voix, un visage et un cœur, à donner forme, couleur et sons à la poésie de Dante, sur la voie de la beauté qu’il a magistralement parcourue ; à communiquer ainsi les vérités les plus profondes et à diffuser des messages de paix, de liberté, de fraternité dans les langages propres de l’art.

En ce moment de l’histoire particulier, marqué par beaucoup d’ombres, par des situations qui dégradent l’humanité, par un manque de confiance et de perspectives d’avenir, la figure de Dante, prophète d’espérance et témoin du désir humain de bonheur, peut encore nous donner des paroles et des exemples qui relancent notre marche. Elle peut nous aider à avancer avec sérénité et courage dans le pèlerinage de vie et de foi que nous sommes tous appelés à accomplir, tant que notre cœur n’aura pas trouvé la véritable paix et la véritable joie, tant que nous ne serons pas arrivés au but ultime de toute l’humanité, « l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (Par. XXXIII, 145).

Du Vatican, le 25 mars, Solennité de l’Annonciation du Seigneur, de l’année 2021, la neuvième de mon Pontificat.

François

[1] Traduction de Jacqueline Risset, GF Flammarion, Paris, 2010.

[2] In praeclara summorum (30 avril 1921) : AAS 13 (1921), pp. 209-217.

[3] Cf. ibid., p. 210.

[4] Lett. Nobis, ad Catholicam (28 octobre 1914) : AAS 6 (1914), p. 540.

[5] Discours au Sacré Collège et à la Prélature Romaine (23 décembre 1965) : AAS 58 (1966), p. 80.

[6] Cf. AAS 58 (1966), pp. 22-37.

[7] Discours aux participants à la rencontre promue par le Conseil pontifical ‘Cor Unum’, 23 janvier 2006. Insegnamenti 2006 II/I, pp. 92-93.

[8] Ibid., p. 93.

[9] Cf. n. 4 : AAS 105 (2013), p. 557.

[10] Message au Président du Conseil pontifical pour la Culture (4 mai 2015) : AAS 107 (2015), pp. 551-552.

[11] Ibid., p. 552.

[12] L’Osservatore Romano, éd. en langue française, 20 octobre 2020, p. 7.

[13] Cf. Conf., I, I, 1 : PL 32, 661.

© Copyright - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20210325_centenario-dante.html

Philipp Veit, Freskenzyklus im Casino Massimo in Rom, Dante-Saal, Szene: Das Empyreum und Gestalten aus den acht Himmeln des Paradieses, Detail: Der Sonnen-Himmel mit Dante und Beatrice zwischen Thomas von Aquin, Albertus Magnus, Petrus Lombardus und Sigier von Paris, 1817-1827


APOSTOLIC LETTER

CANDOR LUCIS AETERNAE

OF THE HOLY FATHER
FRANCIS

ON THE SEVENTH CENTENARY
OF THE DEATH OF DANTE ALIGHIERI

 

SPLENDOUR OF LIGHT ETERNAL, the Word of God became flesh from the Virgin Mary when, to the message of the angel, she responded: “Behold the handmaid of the Lord” (cf. Lk 1:38). The liturgical feast that celebrates this ineffable mystery held a special place in the life and work of the supreme poet Dante Alighieri, a prophet of hope and a witness to the innate yearning for the infinite present in the human heart. On this Solemnity of the Annunciation of the Lord, I readily add my voice to the great chorus of those who honour his memory in the year marking the seventh centenary of his death.

In Florence, which reckoned time ab Incarnatione, 25 March was the first day of the calendar year. Because of its closeness to the spring equinox and the Church’s celebration of the paschal mysteries, the feast of the Annunciation was likewise associated with the creation of the world and the dawn of the new creation through the redemption won by Christ on the cross. It thus invites us to contemplate, in light of the Word made flesh, the loving plan that is the heart and inspiration of Dante’s most famous work, the Divine Comedy, in whose final canto Saint Bernard celebrates the event of the incarnation in the memorable verses:

“Within thy womb rekindled was the love,
By heat of which in the eternal peace
After such wise this flower has germinated” (Par. XXXIII, 7-9)*.

Earlier, in the Purgatorio, Dante had depicted the scene of the Annunciation sculpted on a rocky crag (X, 34-37, 40-45).

On this anniversary, the voice of the Church can hardly be absent from the universal commemoration of the man and poet Dante Alighieri. Better than most, Dante knew how to express with poetic beauty the depth of the mystery of God and love. His poem, one of the highest expressions of human genius, was the fruit of a new and deeper inspiration, to which the poet referred in calling it:

 “the Poem Sacred
 To which both heaven and earth have set their hand” (Par. XXV, 1-2).

With this Apostolic Letter, I wish to join my Predecessors who honoured and extolled the poet Dante, particularly on the anniversaries of his birth or death, and to propose him anew for the consideration of the Church, the great body of the faithful, literary scholars, theologians and artists. I will briefly review those interventions, concentrating on the Popes of the last century and their more significant statements.   

1. The Popes of the last century and Dante Alighieri

A hundred years ago, in 1921, Benedict XV commemorated the sixth centenary of the poet’s death by issuing an Encyclical Letter[1] that made ample reference to earlier interventions by the Popes, particularly Leo XIII and Saint Pius X, and by encouraging the restoration of the Church of Saint Peter Major in Ravenna, popularly known as San Francesco, where Dante’s funeral was celebrated and his remains were buried. The Pope expressed appreciation for the many initiatives undertaken to celebrate the anniversary and defended the right of the Church, “which was to him a mother”, to take a leading role in those commemorations, honouring Dante as one of her children.[2] Previously, in a Letter to Archbishop Pasquale Morganti of Ravenna, Benedict XV had approved the programme of the centenary celebrations, adding that, “there is also a special reason why we deem that his solemn anniversary should be celebrated with grateful memory and broad participation: the fact that Alighieri is our own… Indeed, who can deny that our Dante nurtured and fanned the flame of his genius and poetic gifts by drawing inspiration from the Catholic faith, to such an extent that he celebrated the sublime mysteries of religion in a poem almost divine?”[3]

In a historical period marked by hostility to the Church, Pope Benedict reaffirmed the poet’s fidelity to the Church, “the intimate union of Dante with this Chair of Peter”. Indeed, he noted that the poet’s work, while an expression of the “grandeur and keenness of his genius”, drew “powerful inspiration” precisely from the Christian faith. For this reason, the Pope continued, “we admire in him not only supreme height of genius but also the vastness of the subject that holy religion offered for his poetry”. In extolling Dante, Benedict was responding indirectly to those who denied or criticized the religious inspiration of his work. “There breathes in Alighieri the devotion that we too feel; his faith resonates with ours… That is his great glory, to be a Christian poet, to have sung with almost divine notes those Christian ideals that he so passionately contemplated in all their splendour and beauty”. Dante’s work, the Pope stated, shows eloquently and effectively “how false it is to say that obedience of mind and heart to God is a hindrance to genius, which instead it spurs on and elevates”. For this reason, the Pope continued, “the teachings bequeathed to us by Dante in all his works, but especially in his threefold poem”, can serve “as a most precious guide for the men and women of our own time”, particularly students and scholars, since “in composing his poem, Dante had no other purpose than to raise mortals from the state of misery, that is from the state of sin, and lead them to the state of happiness, that is of divine grace”.

In 1965, for the seventh centenary of Dante’s birth, Saint Paul VI intervened on a number of occasions. On 19 September that year, he donated a golden cross to adorn the shrine in Ravenna that preserves Dante’s tomb, which previously had lacked “such a sign of religion and hope”.[4] On 14 November, he sent a golden laurel wreath to Florence, to be mounted in the Baptistery of Saint John. Finally, at the conclusion of the Second Vatican Ecumenical Council, he wished to present the Council Fathers with an artistic edition of the Divine Comedy. Above all, however, Pope Paul honoured the memory of the great poet with an Apostolic Letter, Altissimi Cantus,[5] in which he reaffirmed the strong bond uniting the Church and Dante Alighieri. “There may be some who ask why the Catholic Church, by the will of its visible Head, is so concerned to cultivate the memory and celebrate the glory of the Florentine poet. Our response is easy: by special right, Dante is ours! Ours, by which we mean to say, of the Catholic faith, for he radiated love for Christ; ours, because he loved the Church deeply and sang her glories; and ours too, because he acknowledged and venerated in the Roman Pontiff the Vicar of Christ”.

Yet this right, the Pope added, far from justifying a certain triumphalism, also entails an obligation: “Dante is ours, we may well insist, but we say this not to treat him as a trophy for our own glorification, but to be reminded of our duty, in honouring him, to explore the inestimable treasures of Christian thought and sentiment present in his work. For we are convinced that only by better appreciating the religious spirit of the sovereign poet can we come to understand and savour more fully its marvellous spiritual riches”. Nor does this obligation exempt the Church from accepting also the prophetic criticisms uttered by the poet with regard to those charged with proclaiming the Gospel and representing, not themselves, but Christ. “The Church does not hesitate to acknowledge that Dante spoke scathingly of more than one Pope, and had harsh rebukes for ecclesiastical institutions and for those who were representatives and ministers of the Church”. All the same, it is clear that “such fiery attitudes never shook his firm Catholic faith and his filial affection for Holy Church”.

Paul VI went on to illustrate what makes the Comedy a source of spiritual enrichment accessible to everyone. “Dante’s poem is universal: in its immense scope, it embraces heaven and earth, eternity and time, divine mysteries and human events, sacred doctrine and teachings drawn from the light of reason, the fruits of personal experience and the annals of history”. Above all, he stressed the intrinsic purpose of Dante’s writings, and the Divine Comedy in particular, a purpose not always clearly appreciated or duly acknowledged. “The aim of the Divine Comedy is primarily practical and transformative. It seeks not only to be beautiful and morally elevating poetry, but to effect a radical change, leading men and women from chaos to wisdom, from sin to holiness, from poverty to happiness, from the terrifying contemplation of hell to the beatific contemplation of heaven”.

Writing at a time of grave international tension, the Pope sought constantly to uphold the ideal of peace, and found in Dante’s work a precious means for encouraging and sustaining that ideal. “The peace of individuals, families, nations and the human community, this peace internal and external, private and public, this tranquillity of order is disturbed and shaken because piety and justice are being trampled upon. To restore order and salvation, faith and reason, Beatrice and Virgil, the Cross and the Eagle, Church and Empire are called to operate in harmony”. In this vein, he spoke of Dante’s poem as a paean to peace. “The Divine Comedy is a poem of peace: the Inferno a dirge for peace forever lost, the Purgatorio a wistful hymn of hope for peace, and the Paradiso a triumphant anthem of peace fully and eternally possessed”.

Viewed in this way, the Pope continued, the Comedy is “a poem of social improvement through the attainment of a freedom liberated from enslavement to evil and directed to the knowledge and love of God” and an expression of authentic humanism. “In Dante all human values – intellectual, moral, emotional, cultural and civic – are acknowledged and exalted. It should be noted, however, that this appreciation and esteem were the fruit of his deepening experience of the divine, as his contemplation was gradually purified of earthly elements”. Rightly, therefore, could the Comedy be described as Divine, and Dante called the “supreme poet” and, in the opening words of the same Apostolic Letter, “the lord of sublime song”.

In praising Dante’s extraordinary artistic and literary gifts, Paul VI also restated a familiar principle. “Theology and philosophy are intrinsically related to beauty: to their teachings beauty lends its own vesture and adornment. Through music and the figurative and plastic arts, beauty opens a path that makes their lofty teachings accessible to many others. Erudite disquisitions and subtle reasoning are not easily understood by many people, yet they too hunger for the bread of truth. Attracted by beauty, they come to recognize and appreciate the light of truth and the fulfilment it brings. This is what the lord of sublime song understood and achieved; for him beauty became the handmaid of goodness and truth, and goodness a thing of beauty”. Citing a line of the Comedy, Pope Paul concluded with the exhortation: “All honour be paid to the pre-eminent poet!” (Inf. IV, 80).

Saint John Paul II often referred to Dante in his addresses. Here, I would mention only that of 30 May 1985, for the inauguration of the exhibition Dante in the Vatican. Like Paul VI, he highlighted Dante’s artistic genius, speaking of the poet’s work as “a vision of reality that speaks of the life to come and the mystery of God with the vigour of theological thought transformed by the combined splendour of art and poetry”. Pope John Paul reflected in particular on a key word from the Comedy: “Trasumanare: to pass beyond the human. This was Dante’s ultimate effort: to ensure that the burden of what is human would not destroy the divine within us, nor that the greatness of the divine would cancel the value of what is human. For this reason the poet rightly interpreted his own personal history and that of all humanity in a theological key”.

Benedict XVI frequently spoke of Dante’s journey and from his poetry drew points for reflection and meditation. For example, in speaking of the theme of his first Encyclical Letter Deus Caritas Est, he began precisely from Dante’s vision of God, in whom “light and love are one and the same”, in order to emphasize the novelty found in Dante’s work. “Dante perceives something completely new… the eternal light is shown in three circles which Dante addresses using those terse verses familiar to us:

 ‘O Light Eterne, sole in thyself that dwellest,
 Sole knowest thyself, and, known unto thyself,
 And knowing, lovest and smilest upon thy self!’ 
(Par. XXXIII, 124-126).

Indeed, even more impressive than this revelation of God as a Trinitarian circle of knowledge and love, is his discernment of a human face – the face of Jesus Christ – in the central circle of that light. God thus has a human face and – we might add – a human heart”.[6] The Pope stressed the originality of Dante’s vision, which gave poetic expression to the newness of the Christian experience, born of the mystery of the incarnation: “the novelty of a love that moved God to take on a human face, and even more, to take on flesh and blood, our entire humanity”.[7]

In my first Encyclical Letter Lumen Fidei,[8] I described the light of faith using an image drawn from the Paradiso, which speaks of that light as a

               “spark,
 Which afterwards dilates to vivid flame,
 And, like a star in heaven, is sparkling in me” 
(Par. XXIV, 145-147).

I then commemorated the 750th anniversary of Dante’s birth with a message, in which I expressed my hope that “the figure of Alighieri and his work will be newly understood and appreciated”. I proposed reading the Comedy as “an epic journey, indeed, a true pilgrimage, personal and interior, yet also communal, ecclesial, social and historical”, inasmuch as “it represents the paradigm for every authentic journey whereby mankind is called to leave behind what the poet calls ‘the threshing-floor that maketh us so proud’ (Par. XXII, 151), in order to attain a new state of harmony, peace and happiness”.[9] Dante can thus speak to the men and women of our own day as “a prophet of hope, a herald of the possibility of redemption, liberation and profound change for each individual and for humanity as a whole”.[10]

More recently, on 10 October 2020, addressing a delegation from the Archdiocese of Ravenna-Cervia for the inauguration of the Year of Dante, I announced my intention to issue the present Letter. I noted that Dante’s work can also enrich the minds and hearts of all those, especially the young who, once introduced to his poetry “in a way that is accessible to them, inevitably sense on the one hand a great distance from the author and his world, and yet on the other a remarkable resonance with their own experience”.[11]

2. The life of Dante Alighieri: a paradigm of the human condition

With the present Apostolic Letter, I too would like to consider the life and work of the great poet and to explore its “resonance” with our own experience. I wish also to reaffirm its perennial timeliness and importance, and to appreciate the enduring warnings and insights it contains for humanity as a whole, not simply believers. Dante’s work is an integral part of our culture, taking us back to the Christian roots of Europe and the West. It embodies that patrimony of ideals and values that the Church and civil society continue to propose as the basis of a humane social order in which all can and must see others as brothers and sisters. Without entering into the complex personal, political and judicial aspects of Dante’s biography, I would briefly mention some events in his life that make him appear remarkably close to many of our contemporaries and that remain essential for understanding his work.

Dante was born in 1265 in Florence and married Gemma Donati, who bore him four children. He remained deeply attached to his native city, despite the political disputes that in time caused him to be at odds with it. To the end he desired to return to Florence, not only because of his continued affection for his birthplace, but above all so that he could be crowned a poet in the place where he had received baptism and the gift of faith (cf. Par. XXV, 1-9).  In the headings of some of his Letters (III, V, VI and VII) Dante refers to himself as “florentinus et exul inmeritus”, while in that addressed to Cangrande della Scala (XIII), he styles himself “florentinus natione non moribus”.

A white Guelph, Dante found himself embroiled in the conflict between Guelphs and Ghibellines, and between white and black Guelphs. He held important public offices, including a term as Prior, but in 1302, as a result of political unrest, he was exiled for two years, banned from holding public office and sentenced to pay a fine. Dante rejected the decision as unjust, which only made his punishment more severe: perpetual exile, confiscation of his goods and a death sentence if he returned to Florence. This was the beginning of Dante’s painful exile and his fruitless efforts to return to his native city, for which he had passionately fought.

He thus became an exile, a “pensive pilgrim” reduced to a state of “grievous poverty” (Convivio, I, III, 5). This led him to seek refuge and protection with various noble families, including the Scaligers of Verona and the Malaspina of Lunigiana. The words spoken by Cacciaguida, the poet’s ancestor, capture something of the bitterness and despair of his new situation:

 “Thou shalt abandon everything beloved
 Most tenderly, and this the arrow is
 Which first the bow of banishment shoots forth.
 Thou shalt have proof how savoureth of salt
 The bread of others, and how hard a road
 The going down and up another’s stairs” (Par. XVII, 55-60).

In 1315, after refusing to accept the humiliating amnesty conditions that would have allowed him to return to Florence, Dante was once more sentenced to death, this time together with his adolescent children. His final place of exile was Ravenna, where he was hospitably received by Guido Novello da Polenta. There he died on the night between 13 and 14 September 1321, at the age of fifty-six, upon his return from a mission to Venice. His tomb was originally set into the outer wall of the old Franciscan cloister of Saint Peter Major, then relocated in 1865 to the adjacent eighteenth-century shrine which even today remains the goal of countless visitors and admirers of the great poet, the father of Italian language and literature.

In exile, Dante’s love for Florence, betrayed by the “iniquitous Florentines” (Ep. VI, 1), was transformed into bittersweet nostalgia.  His deep disappointment over the collapse of his political and civil ideals, together with his dreary wanderings from city to city in search of refuge and support are not absent from his literary and poetic work; indeed, they constitute its very source and inspiration. When Dante describes the pilgrims setting out for the holy places, he hints at his own state of mind and inmost feelings: “O pilgrims who make your way deep in thought...” (Vita Nuova, 29 [XL (XLI), 9], v.1). This motif recurs frequently, as in the verse of the Purgatorio:

 “In the same way that thoughtful pilgrims do,
 Who, unknown people on the road o’ertaking,
 Turn themselves round to them, and do not stop” (XXIII, 16-18).

We can also see the poignant melancholy of Dante the pilgrim and exile in his celebrated verses of the eighth canto of the Purgatorio:

 “Twas now the hour that turneth back desire
 In those who sail the sea, and melts the heart,
 The day they’ve said to their sweet friends farewell” (1-3).

Dante, pondering his life of exile, radical uncertainty, fragility, and constant moving from place to place, sublimated and transformed his personal experience, making it a paradigm of the human condition, viewed as a journey – spiritual and physical – that continues until it reaches its goal. Here two fundamental themes of Dante’s entire work come to the fore, namely, that every existential journey begins with an innate desire in the human heart and that this desire attains fulfilment in the happiness bestowed by the vision of the Love who is God.

For all the tragic, sorrowful and distressing events he experienced, the great poet never surrendered or succumbed. He refused to repress his heart’s yearning for fulfilment and happiness or to resign himself to injustice, hypocrisy, the arrogance of the powerful or the selfishness that turns our world into “the threshing-floor that maketh us so proud” (Par. XXII, 151).

3. The poet’s mission as a prophet of hope

Reviewing the events of his life above all in the light of faith, Dante discovered his personal vocation and mission. From this, paradoxically, he emerged no longer an apparent failure, a sinner, disillusioned and demoralized, but a prophet of hope. In the Letter to Cangrande della Scala, he described with remarkable clarity the aim of his life’s work, no longer pursued through political or military activity, but by poetry, the art of the word which, by speaking to all, has the power to change the life of each. “We must say briefly that the purpose of our whole work and its individual parts is to remove from their state of misery those who live this life and to lead them to a state of happiness” (XIII, 39 [15]). In this sense, it was meant to inspire a journey of liberation from every form of misery and human depravity (the “forest dark”), while at the same time pointing toward the ultimate goal of that journey: happiness, understood both as the fullness of life in time and history, and as eternal beatitude in God.

Dante thus became the herald, prophet and witness of this twofold end, this bold programme of life, and as such was confirmed in his mission by Beatrice:

 “Therefore, for that world’s good which liveth ill,
 Fix on the car thine eyes, and what thou seest,
 Having returned to earth, take heed thou write” (Purg. XXXII, 103-105).

His ancestor Cacciaguida likewise urges him not to falter in his mission. After the poet briefly describes his journey in the three realms of the afterlife and acknowledges the dire consequences of proclaiming uncomfortable or painful truths, his illustrious forebear replies:

                  “A conscience overcast
 Or with its own or with another’s shame,
 Will taste forsooth the tartness of thy word;
 But ne’ertheless, all falsehood laid aside,
 Make manifest thy vision utterly,
 And let them scratch wherever is the itch” (Par. XVII, 124-129).

Saint Peter likewise encourages Dante to embark courageously upon his prophetic mission. The Apostle, following a bitter invective against Boniface VIII, tells the poet:

 “And thou, my son, who by thy mortal weight
 Shalt down return again, open thy mouth;
 What I conceal not, do not thou conceal” (Par. XXVII, 64-66).

Dante’s prophetic mission thus entailed denouncing and criticizing those believers – whether Popes or the ordinary faithful – who betray Christ and turn the Church into a means for advancing their own interests while ignoring the spirit of the Beatitudes and the duty of charity towards the defenceless and poor, and instead idolizing power and riches:

  “For whatsoever hath the Church in keeping
 Is for the folk that ask it in God’s name
 Not for one’s kindred or for something worse” (Par. XXII, 82-84).

Yet, even as he denounces corruption in parts of the Church, Dante also becomes – through the words of Saint Peter Damian, Saint Benedict and Saint Peter – an advocate for her profound renewal and implores God’s providence to bring this about:

 “But the high Providence, that with Scipio
 At Rome the glory of the world defended,
 Will speedily bring aid, as I conceive” (Par. XXVII, 61-63).

Dante the exile, the pilgrim, powerless yet confirmed by the profound interior experience that had changed his life, was reborn as a result of the vision that, from the depths of hell, from the ultimate degradation of our humanity, elevated him to the very vision of God. He thus emerged as the herald of a new existence, the prophet of a new humanity that thirsts for peace and happiness.

4. Dante as the poet of human desire

Dante reads the depths of the human heart. In everyone, even in the most abject and disturbing figures, he can discern a spark of the desire to attain some measure of happiness and fulfilment. He stops and listens to the souls he meets; he converses with them and questions them, and thus identifies with them and shares in their torments or their bliss. Starting from his own personal situation, Dante becomes the interpreter of the universal human desire to follow the journey of life to its ultimate destination, when the fullness of truth and the answers to life’s meaning will be revealed and, in the words of Saint Augustine,[12] our hearts find their rest and peace in God.

In the Convivio, Dante analyses the dynamism of desire: “The ultimate desire of every being, and the first bestowed by nature, is the desire to return to its first cause. And since God is the first cause of our souls… the soul desires first and foremost to return to him. Like a pilgrim who travels an unknown road and believes every house he sees is the hostel, and upon finding that it is not, transfers this belief to the next house he sees, and the next, and the next, until at last he arrives at the hostel, so it is with our souls. As soon as it sets out on the new and untravelled road of this life, the soul incessantly seeks its supreme good; consequently, whenever it sees something apparently good, it considers that the supreme good” (IV, XII, 14-15).

Dante’s journey, especially as it appears in the Divine Comedy, was truly a journey of desire, of a deep interior resolve to change his life, to discover happiness and to show the way to others who, like him, find themselves in a “forest dark” after losing “the right way”. It is significant that, at the very start of this journey, his guide – the great Latin poet Virgil – points to its goal and urges him not to succumb to fear or fatigue:

 “But thou, why goest thou back to such annoyance?
 Why climb’st thou not the Mount Delectable,
 Which is the source and cause of every joy?” (Inf. I, 76-78).

5. The poet of God’s mercy and human freedom

The journey that Dante presents is not illusory or utopian; it is realistic and within the reach of everyone, for God’s mercy always offers the possibility of change, conversion, new self-awareness and discovery of the path to true happiness. Significant in this regard are several episodes and individuals in the Comedy which show that no one on earth is precluded from this path. There is the emperor Trajan, a pagan who nonetheless is placed in heaven. Dante justifies his presence thus:

 “Regnum coelorum suffereth violence
 From fervent love, and from that living hope
 That overcometh the Divine volition;
 Not in the guise that man o’ercometh man
 But conquers it because it will be conquered
 And conquered conquers by benignity” (Par. XX, 94-99).

Trajan’s gesture of charity towards a “poor widow” (45), or the “little tear” of repentance shed at the point of death by Buonconte di Montefeltro (Purg. V, 107), are not only signs of God’s infinite mercy, but also confirm that human beings remain ever free to choose which path to follow and which destiny to embrace.

Significant too is King Manfred, placed by Dante in Purgatory, who thus describes his death and God’s judgement:

 “After I had my body lacerated
 By these two mortal stabs, I gave myself
 Weeping to Him, who willingly doth pardon.
 Horrible my iniquities had been;
 But Infinite Goodness hath such ample arms
 That it receives whatever turns to it” (Purg. III, 118-123).

Here we can almost glimpse the father in the Gospel parable who welcomes with open arms the return of his prodigal son (cf. Lk 15:11-32).

Dante champions the dignity and freedom of each human being as the basis for decisions in life and for faith itself. Our eternal destiny – so Dante suggests by recounting the stories of so many individuals great and small – depends on our free decisions. Even our ordinary and apparently insignificant actions have a meaning that transcends time: they possess an eternal dimension. The greatest of God’s gifts is the freedom that enables us to reach our ultimate goal, as Beatrice tells us:

 “The greatest gift that in his largess God
 Creating made, and unto his own goodness
 Nearest conformed, and that which he doth prize
 Most highly, is the freedom of the will” (Par. V, 19-22).

These are not vague rhetorical statements, for they spring from the lives of men and women who knew the cost of freedom:

 “He seeketh Liberty, which is so dear
  As knoweth he who life for her refuses” (Purg. I, 71-72).

Freedom, Dante reminds us, is not an end unto itself; it is a condition for rising constantly higher. His journey through the three kingdoms vividly illustrates this ascent, which ultimately reaches heaven and the experience of utter bliss. The “profound desire” (Par. XXII, 61) awakened by freedom is not sated until it attains its goal, the final vision and the blessedness it brings:

 “And I, who to the end of all desires
Was now approaching, even as I ought
The ardour of desire within me ended” (Par. XXXIII, 46-48).

Desire thus becomes prayer, supplication, intercession and song accompanying and marking Dante’s journey, just as liturgical prayer marks the hours and moments of the day. The poet’s paraphrase of the Our Father (cf. Purg. XI, 1-21) intertwines the Gospel text with all the hardships and sufferings of daily experience:

 “Come unto us the peace of thy dominion
 For unto it we cannot of ourselves…
Give unto us this day our daily manna
Without which in this rough wilderness
Backward goes he who toils most to advance” (7-8, 13-15).

The freedom of those who believe in God as a merciful Father can only be offered back to him in prayer. Nor does this detract in the least from that freedom; it only strengthens it.

6. The image of man in the vision of God

Throughout the journey of the Comedy, as Pope Benedict XVI noted, the interplay of freedom and desire does not entail, as one might think, a diminution of our concrete humanity or a kind of self-alienation; it does not destroy or disregard our historicity. In the Paradiso, Dante represents the blessed – the “white stoles” (XXX, 129) – in their bodily form, portraying their affections and emotions, their glances and their gestures; in a word, he shows us humanity in its ultimate perfection of soul and body, prefiguring the resurrection of the flesh. Saint Bernard, who accompanies Dante on the last stretch of the journey, points out to the poet the presence of small children in the rose of the blessed; he tells him to watch them and to listen to their voices:

 “Well canst thou recognise it in their faces
 And also in their voices puerile
 If thou regard them well and hearken to them” (XXXII, 46-48).

It is touching to think that the luminous presence of the blessed in their full humanity is motivated not only by their affection for their loved ones, but above all by the explicit desire once more to see their bodies, their earthly features:

 “That well they showed desire for their dead bodies;
 Nor sole for them perhaps, but for the mothers,
 The fathers, and the rest who had been dear
 Or ever they became eternal flames” (XIV, 63-66).

Finally, at the centre of the final vision, in his encounter with the mystery of the Blessed Trinity, Dante descries a human face, the face of Christ, the eternal Word made flesh in the womb of Mary:

  “Within the deep and luminous subsistence
 Of the High Light appeared to me three circles
 Of threefold colour and of one dimension…
 That circulation, which being thus conceived
 Appeared in thee as a reflected light
 When somewhat contemplated by mine eyes
 Within itself, of its own very colour         
 Seemed to painted with our effigy” (XXXIII, 115-117, 127-131).

Only in the visio Dei does our human desire attain fulfilment and our arduous journey come to its end:

                “my mind there smote
 A flash of lightning, wherein came its wish
 Here vigour failed the lofty fantasy” (140-142).

The mystery of the incarnation, which we celebrate today, is the true heart and inspiration of the entire poem. For it effected what the Fathers of the Church call our “divinization”, the admirabile commercium, the prodigious exchange whereby God enters our history by becoming flesh, and humanity, in its flesh, is enabled to enter the realm of the divine, symbolized by the rose of the blessed. Our humanity, in its concreteness, with our daily gestures and words, with our intelligence and affections, with our bodies and emotions, is taken up into God, in whom it finds true happiness and ultimate fulfilment, the goal of all its journeying. Dante had desired and looked forward to this goal at the beginning of the Paradiso:

“More the desire should be enkindled in us
 That essence to behold, wherein is seen
 How God and our own nature were united.
 There will be seen what we receive by faith,
 Not demonstrated, but self-evident
 In guise of the first truth that man believes” (II, 40-45).

7. The three women of the Comedy: Mary, Beatrice and Lucy

In celebrating the mystery of the incarnation, the source of salvation and joy for all humanity, Dante cannot but sing the praises of Mary, the Virgin Mother who, by her fiat, her full and total acceptance of God’s plan, enabled the Word to become flesh. In Dante’s work, we find a splendid treatise of Mariology. With sublime lyricism, particularly in the prayer of Saint Bernard, the poet synthesizes theology’s reflection on the figure of Mary and her participation in the mystery of God:

 “Thou Virgin Mother, daughter of thy Son,
 Humble and high beyond all other creature,
 The limit fixed of the eternal counsel,
 Thou art the one who such nobility
 To human nature gave, that its Creator
 Did not disdain to make himself its creature” (Par. XXXIII, 1-6).

The opening oxymoron and the subsequent flood of contrasts celebrate the uniqueness of Mary and her singular beauty.

Pointing to the blessed arrayed in the mystical rose, Saint Bernard invites Dante to contemplate Mary, who gave a human face to the Incarnate Word:

“Look now into the face that unto Christ
Hath most resemblance; for its brightness only
Is able to prepare thee to see Christ” (Par. XXXII, 85-87).

The mystery of the Incarnation is again evoked by the presence of the Archangel Gabriel. Dante questions Saint Bernard:

 “Who is the Angel that with so much joy
 Into the eyes is looking of our Queen,
 Enamoured so that he seems made of fire?” (103-105).

To which Bernard responds:

 “he is the one who bore the palm         
 Down unto Mary, when the Son of God
 To take our burden on himself decreed” (112-114).

References to Mary abound in the Divine Comedy. In the Purgatorio, at every step of the way she embodies the virtues opposed to the vices; she is the morning star who helps the poet to emerge from the dark forest and to seek the mountain of God; the invocation of her name,

 “The name of that fair flower I e’er invoke
 Morning and evening…” (Par. XXIII, 88-89),

prepares the pilgrim for the encounter with Christ and the mystery of God.

Dante is never alone on his journey. He lets himself be guided, first by Virgil, a symbol of human reason, and then by Beatrice and Saint Bernard. Now, through the intercession of Mary, he can rise to our heavenly homeland and taste in its fullness the joy that had been his life-long desire:

                  “and distilleth yet
         Within my heart the sweetness born of it” (Par. XXXIII, 62-63).

We are not saved alone, the poet seems to repeat, conscious of his need:

“I come not of myself” (Inf. X, 61).

The journey needs to be made in the company of another, whocan support us and guide us with wisdom and prudence.

Here we see how significant is the presence of women in the poem. At the beginning of Dante’s arduous journey, Virgil, his first guide, comforts and encourages Dante to persevere because three women are interceding for him and will guide his steps: Mary, the Mother of God, representing charity; Beatrice, representing hope; and Saint Lucy, representing faith. Beatrice is introduced in the poignant verses:

“Beatrice am I, who do bid thee go;
I come from there, where I would fain return;
Love moved me, which compelleth me to speak” (Inf. II, 70-72).

Love thus appears as the sole means of our salvation, the divine love that transfigures human love. Beatrice speaks in turn of the intercession of yet another woman, the Virgin Mary:

 “A gentle Lady is in Heaven, who grieves
 At this impediment, to which I send thee,
 So that stern judgment there above is broken” (94-96).

Lucy then intervenes, addressing Beatrice:

 “Beatrice, … the true praise of God,
 Why succourest thou not him, who loved thee so,       
 For thee he issued from the vulgar herd?” (103-105).

Dante recognizes that only one moved by love can truly support us on the journey and bring us to salvation, to renewed life and thus to happiness.

8. Francis, the spouse of Lady Poverty

In the pure white rose of the blessed, with Mary as its radiant centre, Dante places a number of saints whose life and mission he describes. He presents them as men and women who, in the concrete events of life and despite many trials, achieved the ultimate purpose of their life and vocation. Here I will mention only Saint Francis of Assisi, as portrayed in Canto XI of the Paradiso, the sphere of the wise.

Saint Francis and Dante had much in common. Francis, with his followers, left the cloister and went out among the people, in small towns and the streets of the cities, preaching to them and visiting their homes. Dante made the choice, unusual for that age, to compose his great poem on the afterlife in the vernacular, and to populate his tale with characters both famous and obscure, yet equal in dignity to the rulers of this world. Another feature common to the two was their sensitivity to the beauty and worth of creation as the reflection and imprint of its Creator. We can hardly fail to hear in Dante’s paraphrase of the Our Father an echo of Saint Francis’s Canticle of the Sun:

“Praised be thy name and thine omnipotence
 By every creature…” (Purg. XI, 4-5).

In Canto XI of the Paradiso, this comparison becomes even more pronounced. The sanctity and wisdom of Francis stand out precisely because Dante, gazing from heaven upon the earth, sees the crude vulgarity of those who trust in earthly goods:

 “O Thou insensate care of mortal men,
 How inconclusive are the syllogisms
 That make thee beat thy wings in downward flight!” (1-3).

The entire history of Saint Francis, his “admirable life”, revolved around his privileged relationship with Lady Poverty:

  “But that too darkly I may not proceed,
 Francis and Poverty for these two lovers
 Take thou henceforward in my speech diffuse” (73-75).

The canto of Saint Francis recalls the salient moments of his life, his trials and ultimately the moment when his configuration to Christ, poor and crucified, found its ultimate divine confirmation in his reception of the stigmata:

 “And, finding for conversion too unripe
 The folk, and not to tarry there in vain,
 Returned to fruit of the Italic grass,
 On the rude rock ‘twixt Tiber and the Arno
 From Christ did he receive the final seal,
 Which during two whole years his members bore” (103-108).

9. Accepting the testimony of Dante Alighieri

At the conclusion of this brief glance at Dante Alighieri’s work, an almost inexhaustible mine of knowledge, experience and thought in every field of human research, we are invited to reflect on its significance. The wealth of characters, stories, symbols and evocative images that the poet sets before us certainly awakens our admiration, wonder and gratitude. In Dante we can almost glimpse a forerunner of our multimedia culture, in which word and image, symbol and sound, poetry and dance converge to convey a single message. It is understandable, then, that his poem has inspired the creation of countless works of art in every genre.

But the work of the supreme poet also raises provocative questions for our own times. What can he communicate to us in this day and age? Does he still have anything to say to us or offer us? Is his message relevant or useful to us? Can it still challenge us?

Dante today – if we can presume to speak for him – does not wish merely to be read, commented on, studied and analyzed. Rather, he asks to be heard and even imitated; he invites us to become his companions on the journey. Today, too, he wants to show us the route to happiness, the right path to live a fully human life, emerging from the dark forest in which we lose our bearings and the sense of our true worth. Dante’s journey and his vision of life beyond death are not just a story to be told; they are more than the account of a personal experience, however exceptional.

If Dante tells his tale admirably, using thsal language, it is because he has an important message to convey, one meant to touch our hearts and minds, to transform and change us even now, in this present life. A message that can and should make us appreciate fully who we are and the meaning of our daily struggles to achieve happiness, fulfilment and our ultimate end, our true homeland, where we will be in full communion with God, infinite and eternal Love. Dante was a man of his time, with sensibilities different from ours in certain areas, yet his humanism remains timely and relevant, a sure reference point for what we hope to accomplish in our own day.

It is fitting, then, that the present anniversary serve as an incentive to make Dante’s work better known and appreciated, accessible and attractive, not only to students and scholars but to all those who seek answers to their deepest questions and wish to live their lives to the full, purposefully undertaking their own journey of life and faith, with gratitude for the gift and responsibility of freedom.

I express my deep appreciation, then, to those teachers who passionately communicate Dante’s message and introduce others to the cultural, religious and moral riches contained in his works. Yet this great heritage cries out to be made accessible beyond the halls of schools and universities.

I urge Christian communities, especially in cities associated with Dante’s life, academic institutions and cultural associations to promote initiatives aimed at making better known his message in all its fullness.

In a special way, I encourage artists to give voice, face and heart, form, colour and sound to Dante’s poetry by following the path of beauty which he so masterfully travelled. And thus to communicate the most profound truths and to proclaim, in the language of their art, a message of peace, freedom and fraternity.

At this particular moment in history, overclouded by situations of profound inhumanity and a lack of confidence and prospects for the future, the figure of Dante, prophet of hope and witness to the human desire for happiness, can still provide us with words and examples that encourage us on our journey. Dante can help us to advance with serenity and courage on the pilgrimage of life and faith that each of us is called to make, until our hearts find true peace and true joy, until we arrive at the ultimate goal of all humanity:

“The Love which moves the sun and the other stars” (Par. XXXIII, 145).

From the Vatican, on 25 March, the Solemnity of the Annunciation of the Lord, in the year 2021, the ninth of my Pontificate.

 

Franciscus

____________________

* trans. H. W. Longfellow (1867).
 


[1] In Praeclara Summorum (30 April 1921): AAS 13 (1921), 209-217.

[2] Cf. ibid., 210.

[3] Letter Nobis ad Catholicam (28 October 1914): AAS 6 (1914), 540.

[4] Address to the Sacred College and the Roman Prelature (23 December 1965): AAS 58 (1966), 80.

[5] Cf. AAS 58 (1966), 22-37.

[6] Address to Participants at the Meeting Promoted by the Pontifical Council “Cor Unum”, 23 January 2006: Insegnamenti 2006 II/1, 92-93.

[7] Ibid., 93.

[8] Cf. No. 4: AAS 105 (2013), 557.

[9] Message to the President of the Pontifical Council for Culture (4 May 2015): AAS 107 (2015), 551-552.

[10] Ibid., 552.

[11] L’Osservatore Romano, 10 October 2020, p. 7.

[12] Cf. Confessions, I, I, 1: PL 32, 661.

© Copyright - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/en/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20210325_centenario-dante.html

Raphael  (1483–1520), The Parnassus (detail), 1509-1510, Stanza della segnatura, Palazzo Pontifici (Apostolic Palace), Vatican


LETTERA APOSTOLICA

CANDOR LUCIS AETERNAE

DEL SANTO PADRE
FRANCESCO

NEL VII CENTENARIO DELLA MORTE
DI DANTE ALIGHIERI

 

Splendore della Luce eterna, il Verbo di Dio prese carne dalla Vergine Maria quando Ella rispose “eccomi” all’annuncio dell’Angelo (cfr Lc 1,38). Il giorno in cui la Liturgia celebra questo ineffabile Mistero è anche particolarmente significativo per la vicenda storica e letteraria del sommo poeta Dante Alighieri, profeta di speranza e testimone della sete di infinito insita nel cuore dell’uomo. In questa ricorrenza, pertanto, desidero unirmi anch’io al numeroso coro di quanti vogliono onorare la sua memoria nel VII Centenario della morte.

Il 25 marzo, infatti, a Firenze iniziava l’anno secondo il computo ab Incarnatione. Tale data, vicina all’equinozio di primavera e nella prospettiva pasquale, era associata sia alla creazione del mondo sia alla redenzione operata da Cristo sulla croce, inizio della nuova creazione. Essa, pertanto, nella luce del Verbo incarnato, invita a contemplare il disegno d’amore che è il cuore stesso e la fonte ispiratrice dell’opera più celebre del Poeta, la Divina Commedia, nella cui ultima cantica l’evento dell’Incarnazione viene ricordato da San Bernardo con questi celebri versi: «Nel ventre tuo si raccese l’amore, / per lo cui caldo ne l’etterna pace / così è germinato questo fiore» (Par. XXXIII, 7-9).*

Già nel Purgatorio Dante rappresentava, scolpita su una balza rocciosa, la scena dell’Annunciazione (X, 34-37.40-45).

Non può dunque mancare, in questa circostanza, la voce della Chiesa che si associa all’unanime commemorazione dell’uomo e del poeta Dante Alighieri. Molto meglio di tanti altri, egli ha saputo esprimere, con la bellezza della poesia, la profondità del mistero di Dio e dell’amore. Il suo poema, altissima espressione del genio umano, è frutto di un’ispirazione nuova e profonda, di cui il Poeta è consapevole quando ne parla come del «poema sacro / al quale ha posto mano e cielo e terra» (Par. XXV, 1-2).

Con questa Lettera Apostolica desidero unire la mia voce a quelle dei miei Predecessori che hanno onorato e celebrato il Poeta, particolarmente in occasione degli anniversari della nascita o della morte, così da proporlo nuovamente all’attenzione della Chiesa, all’universalità dei fedeli, agli studiosi di letteratura, ai teologi, agli artisti. Ricorderò brevemente questi interventi, focalizzando l’attenzione sui Pontefici dell’ultimo secolo e sui loro documenti di maggior rilievo.

1. Le parole dei Pontefici Romani dell’ultimo secolo su Dante Alighieri

Un secolo fa, nel 1921, in occasione del VI Centenario della morte del Poeta, Benedetto XV, raccogliendo gli spunti emersi nei precedenti Pontificati, particolarmente di Leone XIII e San Pio X, commemorava l’anniversario dantesco sia con una Lettera Enciclica,[1] sia promuovendo lavori di restauro alla chiesa ravennate di San Pietro Maggiore, popolarmente chiamata di San Francesco, dove furono celebrate le esequie dell’Alighieri e nella cui area cimiteriale egli fu sepolto. Il Papa, apprezzando le tante iniziative volte a solennizzare la ricorrenza, rivendicava il diritto della Chiesa, «che gli fu madre», di essere protagonista in tali commemorazioni, onorando il «suo» Dante.[2] Già nella Lettera all’Arcivescovo di Ravenna, Mons. Pasquale Morganti, con la quale approvava il programma delle celebrazioni centenarie, Benedetto XV motivava così la sua adesione: «Inoltre (e ciò è più importante) si aggiunge una certa particolare ragione per cui riteniamo che sia da celebrare il suo solenne anniversario con memore riconoscenza e con grande concorso di popolo, per il fatto che l’Alighieri è nostro. […] Infatti, chi potrà negare che il nostro Dante abbia alimentato e rafforzato la fiamma dell’ingegno e la virtù poetica traendo ispirazione dalla fede cattolica, a tal segno che cantò in un poema quasi divino i sublimi misteri della religione?».[3]

In un momento storico segnato da sentimenti di ostilità alla Chiesa, il Pontefice ribadiva, nell’Enciclica citata, l’appartenenza del Poeta alla Chiesa, «l’intima unione di Dante con questa Cattedra di Pietro»; anzi, affermava che la sua opera, pur essendo espressione della «prodigiosa vastità e acutezza del suo ingegno», traeva «poderoso slancio d’ispirazione» proprio dalla fede cristiana. Per questo, proseguiva Benedetto XV, «in lui non va soltanto ammirata l’altezza somma dell’ingegno, ma anche la vastità dell’argomento che la religione divina offerse al suo canto». E ne tesseva l’elogio, rispondendo indirettamente a quanti negavano o criticavano la matrice religiosa della sua opera: «Spira nell’Alighieri la stessa pietà che è in noi; la sua fede ha gli stessi sentimenti. […] Questo è il suo elogio principale: di essere un poeta cristiano e di aver cantato con accenti quasi divini gli ideali cristiani dei quali contemplava con tutta l’anima la bellezza e lo splendore». L’opera di Dante – proseguiva il Pontefice – è un eloquente e valido esempio per «dimostrare quanto sia falso che l’ossequio della mente e del cuore a Dio tarpi le ali dell’ingegno, mentre lo sprona e lo innalza». Per questo, sosteneva ancora il Papa, «gli insegnamenti lasciatici da Dante in tutte le sue opere, ma specialmente nel suo triplice carme» possono servire «quale validissima guida per gli uomini del nostro tempo» e particolarmente per studenti e studiosi, poiché «egli, componendo il suo poema, non ebbe altro scopo che sollevare i mortali dallo stato di miseria, cioè dal peccato, e di condurli allo stato di beatitudine, cioè della grazia divina».

Al VII Centenario della nascita, nel 1965, si collegano, invece, i diversi interventi di San Paolo VI. Il 19 settembre, egli fece dono di una croce dorata per arricchire il tempietto ravennate che custodisce il sepolcro di Dante, fino ad allora privo «d’un tale segno di religione e di speranza».[4] Il 14 novembre inviò a Firenze, affinché fosse incastonata nel Battistero di San Giovanni, un’aurea corona d’alloro. Infine, alla conclusione dei lavori del Concilio Ecumenico Vaticano II, volle donare ai Padri Conciliari un’artistica edizione della Divina Commedia. Ma soprattutto onorò la memoria del Sommo Poeta con la Lettera Apostolica Altissimi cantus,[5] in cui ribadiva il forte legame tra la Chiesa e Dante Alighieri: «Che se volesse qualcuno domandare, perché la Chiesa Cattolica, per volere del suo visibile Capo, si prende a cuore di coltivare la memoria e di celebrare la gloria del poeta fiorentino, facile è la nostra risposta: perché, per un diritto particolare, nostro è Dante! Nostro, vogliamo dire della fede cattolica, perché tutto spirante amore a Cristo; nostro perché molto amò la Chiesa, di cui cantò le glorie; e nostro perché riconobbe e venerò nel Pontefice Romano il Vicario di Cristo».

Ma tale diritto, proseguiva il Papa, lungi dall’autorizzare atteggiamenti trionfalistici, rappresenta anche un impegno: «Dante è nostro, possiamo ben ripetere; e ciò affermiamo non già per farne ambizioso trofeo di gloria egoista, quanto piuttosto per ricordare a noi stessi il dovere di riconoscerlo tale, e di esplorare nell’opera sua gli inestimabili tesori del pensiero e del sentimento cristiano, convinti come siamo che solo chi penetra nell’anima religiosa del sovrano Poeta può a fondo comprenderne e gustarne le meravigliose spirituali ricchezze». E tale impegno non esime la Chiesa dall’accogliere anche le parole di critica profetica pronunciate dal Poeta nei confronti di chi doveva annunciare il Vangelo e rappresentare non sé stesso ma il Cristo: «Né rincresce ricordare che la voce di Dante si alzò sferzante e severa contro più d’un Pontefice Romano, ed ebbe aspre rampogne per istituzioni ecclesiastiche e per persone che della Chiesa furono ministri e rappresentanti»; tuttavia, appare chiaro che «tali fieri suoi atteggiamenti non abbiano mai scosso la sua ferma fede cattolica e la sua filiale affezione alla santa Chiesa».

Paolo VI illustrava, quindi, le caratteristiche che fanno del poema dantesco una fonte di ricchezze spirituali alla portata di tutti: «Il Poema di Dante è universale: nella sua immensa larghezza, abbraccia cielo e terra, eternità e tempo, i misteri di Dio e le vicende degli uomini, la dottrina sacra e quella attinta dal lume della ragione, i dati dell’esperienza personale e le memorie della storia». Ma soprattutto individuava la finalità intrinseca all’opera dantesca e particolarmente alla Divina Commedia, finalità non sempre chiaramente apprezzata e valutata: «Il fine della Divina Commedia è primariamente pratico e trasformante. Non si propone solo di essere poeticamente bella e moralmente buona, ma in grado di cambiare radicalmente l’uomo e di portarlo dal disordine alla saggezza, dal peccato alla santità, dalla miseria alla felicità, dalla contemplazione terrificante dell’inferno a quella beatificante del paradiso».

Il Papa aveva a cuore, in un momento storico denso di tensioni tra i popoli, l’ideale della pace e trovava nell’opera del Poeta una riflessione preziosa per promuoverla e suscitarla: «Questa pace dei singoli, delle famiglie, delle nazioni, del consorzio umano, pace interna ed esterna, pace individuale e pubblica, tranquillità dell’ordine, è turbata e scossa, perché sono conculcate la pietà e la giustizia. E a restaurare l’ordine e la salvezza sono chiamate a operare in armonia la fede e la ragione, Beatrice e Virgilio, la Croce e l’Aquila, la Chiesa e l’Impero». In questa linea definiva così l’opera poetica nella prospettiva della pace: «Poema della pace è la Divina Commedia: lugubre canto della pace per sempre perduta è l’Inferno, dolce canto della pace sperata è il Purgatorio, trionfale epinicio di pace eternamente e pienamente posseduta è il Paradiso».

In tale prospettiva, proseguiva il Pontefice, la Commedia «è il poema del miglioramento sociale nella conquista di una libertà, che è franchigia dall’asservimento del male, e che ci conduce a trovare e ad amare Dio […] professando un umanesimo, le cui qualità riteniamo ben chiarite». Ma Paolo VI ribadiva ulteriormente quali fossero le qualità dell’umanesimo dantesco: «In Dante tutti i valori umani (intellettuali, morali, affettivi, culturali, civili) sono riconosciuti, esaltati; e ciò che è ben importante rilevare, è che questo apprezzamento e onore avviene mentre egli si sprofonda nel divino, quando la contemplazione avrebbe potuto vanificare gli elementi terrestri». Da qui nasce, affermava il Papa, a ragione, l’appellativo di Sommo Poeta e la definizione di divina attribuita alla Commedia, come pure la proclamazione di Dante quale «signore dell’altissimo canto», nell’incipit della Lettera Apostolica stessa.

Valutando, inoltre, le straordinarie qualità artistiche e letterarie di Dante, Paolo VI ribadiva un principio tante altre volte da lui affermato: «La teologia e la filosofia hanno con la bellezza un altro rapporto consistente in questo: che prestando la bellezza alla dottrina la sua veste e il suo ornamento, con la dolcezza del canto e la visibilità dell’arte figurativa e plastica, apre la strada perché i suoi preziosi insegnamenti siano comunicati a molti. Le alte disquisizioni, i sottili ragionamenti sono inaccessibili agli umili, che sono moltitudine, essi pure famelici del pane della verità: senonché anche questi avvertono, sentono e apprezzano l’influsso della bellezza, e più facilmente per questo veicolo la verità loro brilla e li nutre. È quanto intese e fece il signore dell’altissimo canto, a cui la bellezza divenne ancella di bontà e verità, e la bontà materia di bellezza». Citando infine la Commedia, Paolo VI esortava tutti: «Onorate l’altissimo poeta!» (Inf. IV, 80).

Di San Giovanni Paolo II, che più volte nei suoi discorsi ha ripreso le opere del Sommo Poeta, desidero rievocare solo l’intervento del 30 maggio 1985 all’inaugurazione della mostra Dante in Vaticano. Anch’egli, come Paolo VI, sottolineava la genialità artistica: l’opera di Dante è interpretata come «una realtà visualizzata, che parla della vita dell’oltretomba e del mistero di Dio con la forza del pensiero teologico, trasfigurato dallo splendore dell’arte e della poesia, insieme congiunte». Il Pontefice si soffermava, poi, a esaminare un termine chiave dell’opera dantesca: «Trasumanare. Fu questo lo sforzo supremo di Dante: fare in modo che il peso dell’umano non distruggesse il divino che è in noi, né la grandezza del divino annullasse il valore dell’umano. Per questo il Poeta lesse giustamente la propria vicenda personale e quella dell’intera umanità in chiave teologica».

Benedetto XVI ha spesso riproposto l’itinerario dantesco, attingendo dalle sue opere spunti di riflessione e di meditazione. Ad esempio, parlando della sua prima Enciclica Deus caritas est, partiva proprio dalla visione dantesca di Dio, in cui «luce e amore sono una cosa sola» per riproporre una sua riflessione sulla novità dell’opera di Dante: «Lo sguardo di Dante scorge una cosa totalmente nuova […]. La Luce eterna si presenta in tre cerchi ai quali egli si rivolge con quei densi versi che conosciamo: “O luce etterna che sola in te sidi, / sola t’intendi, e da te intelletta / e intendente te ami e arridi!” (Par. XXXIII, 124-126). In realtà, ancora più sconvolgente di questa rivelazione di Dio come cerchio trinitario di conoscenza e di amore è la percezione di un volto umano – il volto di Gesù Cristo – che a Dante appare nel cerchio centrale della Luce. […] Questo Dio ha un volto umano e – possiamo aggiungere – un cuore umano».[6] Il Papa evidenziava l’originalità della visione dantesca nella quale si comunica poeticamente la novità dell’esperienza cristiana, scaturita dal mistero dell’Incarnazione: «La novità di un amore che ha spinto Dio ad assumere un volto umano, anzi ad assumere carne e sangue, l’intero essere umano».[7]

Da parte mia, nella prima Enciclica, Lumen fidei,[8] ho fatto riferimento a Dante per esprimere la luce della fede, citando un verso del Paradiso in cui essa è descritta come «favilla, / che si dilata in fiamma poi vivace, / e come stella in cielo in me scintilla» (Par. XXIV, 145-147). Per i 750 anni dalla nascita del Poeta, ho voluto onorare la sua memoria con un messaggio, auspicando che «la figura dell’Alighieri e la sua opera siano nuovamente comprese e valorizzate»; e proponevo di leggere la Commedia come «un grande itinerario, anzi come un vero pellegrinaggio, sia personale e interiore, sia comunitario, ecclesiale, sociale e storico»; infatti, «essa rappresenta il paradigma di ogni autentico viaggio in cui l’umanità è chiamata a lasciare quella che Dante definisce “l’aiuola che ci fa tanto feroci” (Par. XXII, 151) per giungere a una nuova condizione, segnata dall’armonia, dalla pace, dalla felicità».[9] Ho, quindi, additato la figura del Sommo Poeta ai nostri contemporanei, proponendolo come «profeta di speranza, annunciatore della possibilità del riscatto, della liberazione, del cambiamento profondo di ogni uomo e donna, di tutta l’umanità».[10]

Infine, ricevendo, il 10 ottobre 2020, la Delegazione dell’Arcidiocesi di Ravenna-Cervia, in occasione dell’apertura dell’Anno Dantesco, e annunciando questo documento, osservavo come l’opera di Dante possa anche oggi arricchire la mente e il cuore di tanti, soprattutto giovani, che accostandosi alla sua poesia «in una maniera per loro accessibile, riscontrano, da una parte, inevitabilmente, tutta la lontananza dell’autore e del suo mondo; e tuttavia, dall’altra, avvertono una sorprendente risonanza».[11]

2. La vita di Dante Alighieri, paradigma della condizione umana

Con questa Lettera Apostolica desidero anch’io accostarmi alla vita e all’opera dell’illustre Poeta per percepire proprio tale risonanza, manifestandone sia l’attualità sia la perennità, e per cogliere quei moniti e quelle riflessioni che ancora oggi sono essenziali per tutta l’umanità, non solo per i credenti. L’opera di Dante, infatti, è parte integrante della nostra cultura, ci rimanda alle radici cristiane dell’Europa e dell’Occidente, rappresenta il patrimonio di ideali e di valori che anche oggi la Chiesa e la società civile propongono come base della convivenza umana, in cui possiamo e dobbiamo riconoscerci tutti fratelli. Senza addentrarmi nella complessa vicenda storica personale, politica e giudiziaria dell’Alighieri, vorrei ricordare solo alcuni momenti ed eventi della sua esistenza, per i quali egli appare straordinariamente vicino a tanti nostri contemporanei e che sono essenziali per comprendere la sua opera.

Alla città di Firenze, dove nacque nel 1265 e in cui si sposò con Gemma Donati generando quattro figli, fu dapprima legato da un forte senso di appartenenza che, però, a causa dei dissidi politici, nel tempo si trasformò in aperto contrasto. Tuttavia, non venne mai meno in lui il desiderio di ritornarvi, non solo per l’affetto che comunque continuò a nutrire per la sua città, ma soprattutto per essere incoronato poeta là dove aveva ricevuto il battesimo e la fede (cfr Par. XXV, 1-9). Nelle intestazioni di alcune sue Lettere (III, V, VI e VII) Dante si definisce «florentinus et exul inmeritus», mentre nella XIII, indirizzata a Cangrande della Scala, precisa «florentinus natione non moribus». Egli, guelfo di parte bianca, si trova coinvolto nel conflitto tra Guelfi e Ghibellini, tra Guelfi bianchi e neri, e dopo aver rivestito cariche pubbliche sempre più importanti, fino a diventare Priore, per le avverse vicende politiche, nel 1302, viene esiliato per due anni, interdetto dai pubblici uffici e condannato al pagamento di una multa. Dante rifiuta il verdetto a suo avviso ingiusto, e il giudizio nei suoi confronti si fa ancora più severo: esilio perpetuo, confisca dei beni e condanna a morte in caso di ritorno in patria. Comincia così la dolorosa vicenda di Dante, il quale cerca invano di poter ritornare nella sua amata Firenze, per la quale aveva combattuto con passione.

Egli diventa così l’esule, il “pellegrino pensoso”, caduto in una condizione di «dolorosa povertade» (Convivio, I, III, 5) che lo spinge a cercare rifugio e protezione presso alcune signorie locali, tra cui gli Scaligeri di Verona e i Malaspina in Lunigiana. Nelle parole di Cacciaguida, antenato del Poeta, si percepiscono l’amarezza e lo sconforto di questa nuova condizione: «Tu lascerai ogne cosa diletta / più caramente; e questo è quello strale / che l’arco de lo essilio pria saetta. / Tu proverai sì come sa di sale / lo pane altrui, e come è duro calle / lo scendere e ‘l salir per l’altrui scale» (Par. XVII, 55-60).

Non accettando, poi, le umilianti condizioni di un’amnistia che gli avrebbe consentito il rientro a Firenze, nel 1315 viene nuovamente condannato a morte, questa volta insieme ai suoi figli adolescenti. L’ultima tappa del suo esilio fu Ravenna, dove venne accolto da Guido Novello da Polenta, e dove morì, di ritorno da una missione a Venezia, all’età di 56 anni, nella notte tra il 13 e il 14 settembre 1321. La sua sepoltura in un’arca presso San Pietro Maggiore, a ridosso del muro esterno dell’antico chiostro francescano, fu poi trasferita nell’attiguo tempietto settecentesco, dove, dopo tormentate vicende,  nel 1865 furono ricollocate le sue spoglie mortali. Il luogo è ancor oggi meta di innumerevoli visitatori e ammiratori del Sommo Poeta, padre della lingua e della letteratura italiana.

Nell’esilio, l’amore per la sua città, tradito dagli «scelleratissimi fiorentini» (Ep. VI, 1), si trasformò in triste nostalgia. La delusione profonda per la caduta dei suoi ideali politici e civili, insieme alla dolorosa peregrinazione da una città all’altra in cerca di rifugio e sostegno non sono estranee alla sua opera letteraria e poetica, anzi ne costituiscono la radice essenziale e la motivazione di fondo. Quando Dante descrive i pellegrini che si mettono in cammino per visitare i luoghi santi, in qualche modo rappresenta la sua condizione esistenziale e manifesta i suoi più intimi sentimenti: «Deh, peregrini che pensosi andate…» (Vita Nova, 29 [XL (XLI), 9], v. 1). Il motivo ritorna più volte, come nel verso del Purgatorio: «Sì come i peregrin pensosi fanno, / giugnendo per cammin gente non nota, / che si volgono ad essa e non restanno» (XXIII, 16-18). La struggente malinconia di Dante pellegrino ed esule si percepisce anche nei celebri versi dell’VIII Canto del Purgatorio: «Era già l’ora che volge il disio / ai navicanti e ‘ntenerisce il core / lo dì c’han detto ai dolci amici addio» (VIII, 1-3).

Dante, riflettendo profondamente sulla sua personale situazione di esilio, di incertezza radicale, di fragilità, di mobilità continua, la trasforma, sublimandola, in un paradigma della condizione umana, la quale si presenta come un cammino, interiore prima che esteriore, che mai si arresta finché non giunge alla meta. Ci imbattiamo, così, in due temi fondamentali di tutta l’opera dantesca: il punto di partenza di ogni itinerario esistenziale, il desiderio, insito nell’animo umano, e il punto di arrivo, la felicità, data dalla visione dell’Amore che è Dio.

Il Sommo Poeta, pur vivendo vicende drammatiche, tristi e angoscianti, non si rassegna mai, non soccombe, non accetta di sopprimere l’anelito di pienezza e di felicità che è nel suo cuore, né tanto meno si rassegna a cedere all’ingiustizia, all’ipocrisia, all’arroganza del potere, all’egoismo che rende il nostro mondo «l’aiuola che ci fa tanto feroci» (Par. XXII, 151).

3. La missione del Poeta, profeta di speranza

Dante, dunque, rileggendo soprattutto alla luce della fede la propria vita, scopre anche la vocazione e la missione a lui affidate, per cui, paradossalmente, da uomo apparentemente fallito e deluso, peccatore e sfiduciato, si trasforma in profeta di speranza. Nell’Epistola a Cangrande della Scala chiarisce, con straordinaria limpidezza, la finalità della sua opera, che si attua e si esplica non più attraverso azioni politiche o militari ma grazie alla poesia, all’arte della parola che, rivolta a tutti, tutti può cambiare: «Bisogna dire brevemente che il fine del tutto e della parte è rimuovere i viventi in questa vita da uno stato di miseria e condurli a uno stato di felicità» (XIII, 39 [15]). Tale finalità mette in moto un cammino di liberazione da ogni forma di miseria e di degrado umano (la “selva oscura”) e contemporaneamente addita la meta ultima: la felicità, intesa sia come pienezza di vita nella storia sia come beatitudine eterna in Dio.

Di questo duplice fine, di questo ardito programma di vita, Dante è messaggero, profeta e testimone, confermato nella sua missione da Beatrice: «Però, in pro del mondo che mal vive, / al carro tieni or li occhi, e quel che vedi, / ritornato di là, fa che tu scrive» (Purg. XXXII, 103-105). Anche Cacciaguida, suo antenato, lo esorta a non venir meno alla sua missione. Al Poeta, che ricorda brevemente il suo cammino nei tre regni dell’aldilà, e che fa presente la difficoltà di comunicare quelle verità che fanno male, che sono scomode, l’illustre avo ribatte: «Coscïenza fusca / o de la propria o de l’altrui vergogna / pur sentirà la tua parola brusca. / Ma nondimen, rimossa ogne menzogna / tutta tua visïon fa manifesta; / e lascia pur grattar dov’è la rogna» (Par. XVII, 124-129). Un identico incitamento a vivere coraggiosamente la sua missione profetica viene rivolto a Dante nel Paradiso da San Pietro, là dove l’Apostolo, dopo una tremenda invettiva contro Bonifacio VIII, così si rivolge al Poeta: «E tu, figliuol, che per lo mortal pondo / ancor giù tornerai, apri la bocca, / e non asconder quel ch’io non ascondo» (XXVII, 64-66).

Nella missione profetica di Dante si inseriscono, così, anche la denuncia e la critica nei confronti di quei credenti, sia Pontefici sia semplici fedeli, che tradiscono l’adesione a Cristo e trasformano la Chiesa in uno strumento per i propri interessi, dimenticando lo spirito delle Beatitudini e la carità verso i piccoli e i poveri e idolatrando il potere e la ricchezza: «Ché quantunque la Chiesa guarda, tutto / è de la gente che per Dio dimanda; / non di parenti né d’altro più brutto» (Par. XXII, 82-84). Ma attraverso le parole di San Pier Damiani, di San Benedetto e di San Pietro, il Poeta, mentre denuncia la corruzione di alcuni settori della Chiesa, si fa portavoce di un rinnovamento profondo e invoca la Provvidenza perché lo favorisca e lo renda possibile: «Ma l’alta provedenza, che con Scipio / difese a Roma la gloria del mondo, / soccorrà tosto, sì com’io concipio» (Par. XXVII, 61-63).

Dante esule, pellegrino, fragile, ma ora forte della profonda e intima esperienza che lo ha trasformato, rinato grazie alla visione che dalle profondità degli inferi, dalla condizione umana più degradata, lo ha innalzato alla visione stessa di Dio, si erge dunque a messaggero di una nuova esistenza, a profeta di una nuova umanità che anela alla pace e alla felicità.

4. Dante cantore del desiderio umano

Dante sa leggere in profondità il cuore umano e in tutti, anche nelle figure più abiette e inquietanti, sa scorgere una scintilla di desiderio per raggiungere una qualche felicità, una pienezza di vita. Egli si ferma ad ascoltare le anime che incontra, dialoga con esse, le interroga per immedesimarsi e partecipare ai loro tormenti oppure alla loro beatitudine. Il Poeta, partendo dalla propria condizione personale, si fa così interprete del desiderio di ogni essere umano di proseguire il cammino finché non sia raggiunto l’approdo finale, non si sia trovata la verità, la risposta ai perché dell’esistenza, finché, come già affermava Sant’Agostino,[12] il cuore non trovi riposo e pace in Dio.

Nel Convivio analizza proprio il dinamismo del desiderio: «Lo sommo desiderio di ciascuna cosa, e prima da la natura dato, è lo ritornare al suo principio. E però che Dio è principio de le nostre anime […], essa anima massimamente desidera di tornare a quello. E sì come peregrino che va per una via per la quale mai non fue, che ogni casa che da lungi vede crede che sia all’albergo, e non trovando ciò essere, dirizza la credenza a l’altra, e così di casa in casa, tanto che a l’albergo viene; così l’anima nostra, incontanente che nel nuovo e mai non fatto cammino di questa vita entra, dirizza gli occhi al termine del suo sommo bene, e però, qualunque cosa vede che paia in sé avere alcuno bene, crede che sia esso» (IV, XII, 14-15).

L’itinerario di Dante, particolarmente quello illustrato nella Divina Commedia, è davvero il cammino del desiderio, del bisogno profondo e interiore di cambiare la propria vita per poter raggiungere la felicità e così mostrarne la strada a chi si trova, come lui, in una “selva oscura” e ha smarrito “la diritta via”. Appare inoltre significativo che, sin dalla prima tappa di questo percorso, la sua guida, il grande poeta latino Virgilio, gli indichi la meta a cui deve giungere, spronandolo a non cedere alla paura e alla stanchezza: «Ma tu perché ritorni a tanta noia? / perché non sali il dilettoso monte / ch’è principio e cagion di tutta gioia?» (Inf. I, 76-78).

5. Poeta della misericordia di Dio e della libertà umana

Si tratta di un cammino non illusorio o utopico ma realistico e possibile, in cui tutti possono inserirsi, perché la misericordia di Dio offre sempre la possibilità di cambiare, di convertirsi, di ritrovarsi e ritrovare la via verso la felicità. Significativi, a tal proposito, alcuni episodi e personaggi della Commedia, che manifestano come a nessuno in terra sia preclusa tale via. Ecco, ad esempio, l’imperatore Traiano, pagano ma collocato nel Paradiso. Dante così giustifica questa presenza: «Regnum celorum vïolenza pate / da caldo amore e da viva speranza, / che vince la divina volontate; / non a guisa che l’omo a l’om sobranza, / ma vince lei perché vuole essere vinta, / e, vinta, vince con sua beninanza» (Par. XX, 94-99). Il gesto di carità di Traiano nei confronti di una «vedovella» (45), o la «lagrimetta» di pentimento versata in punto di morte da Buonconte da Montefeltro (Purg. V, 107) non solo mostrano l’infinita misericordia di Dio, ma confermano che l’essere umano può sempre scegliere, con la sua libertà, quale via seguire e quale sorte meritare.

In questa luce, significativo è il re Manfredi, collocato da Dante nel Purgatorio, che così rievoca la propria fine e il verdetto divino: «Poscia ch’io ebbi rotta la persona / di due punte mortali, io mi rendei, / piangendo, a quei che volontier perdona. / Orribil furon li peccati miei; / ma la bontà infinita ha sì gran braccia, / che prende ciò che si rivolge a lei» (Purg. III, 118-123). Sembra quasi di scorgere la figura del padre della parabola evangelica, con le braccia aperte pronto ad accogliere il figlio prodigo che a lui ritorna (cfr Lc 15,11-32).

Dante si fa paladino della dignità di ogni essere umano e della libertà come condizione fondamentale sia delle scelte di vita sia della stessa fede. Il destino eterno dell’uomo – suggerisce Dante narrandoci le storie di tanti personaggi, illustri o poco conosciuti – dipende dalle sue scelte, dalla sua libertà: anche i gesti quotidiani e apparentemente insignificanti hanno una portata che va oltre il tempo, sono proiettati nella dimensione eterna. Il maggior dono di Dio all’uomo perché possa raggiungere la meta ultima è proprio la libertà, come afferma Beatrice: «Lo maggior don che Dio per sua larghezza / fesse creando, e a la sua bontade / più conformato, e quel ch’e’ più apprezza, / fu de la volontà la libertate» (Par. V, 19-22). Non sono affermazioni retoriche e vaghe, poiché scaturiscono dall’esistenza di chi conosce il costo della libertà: «Libertà va cercando, ch’è sì cara, / come sa chi per lei vita rifiuta» (Purg. I, 71-72).

Ma la libertà, ci ricorda l’Alighieri, non è fine a sé stessa, è condizione per ascendere continuamente, e il percorso nei tre regni ci illustra plasticamente proprio questa ascesa, fino a toccare il Cielo, a raggiungere la felicità piena. L’«alto disio» (Par. XXII, 61), suscitato dalla libertà, non può estinguersi se non davanti al traguardo, alla visione ultima e alla beatitudine: «E io ch’al fine di tutt’i disii, / appropinquava, sì com’io dovea, / l’ardor del desiderio in me finii» (Par. XXXIII, 46-48). Il desiderio si fa poi anche preghiera, supplica, intercessione, canto che accompagna e segna l’itinerario dantesco, così come la preghiera liturgica scandisce le ore e i momenti della giornata. La parafrasi del Padre Nostro che il Poeta propone (cfr Purg. XI, 1-21) intreccia il testo evangelico con il vissuto personale, con le sue difficoltà e sofferenze: «Vegna ver’ noi la pace del tuo regno, / ché noi ad essa non potem da noi. […] Dà oggi a noi la cotidiana manna, / sanza la qual per questo aspro diserto / a retro va chi più di gir s’affanna» (7-8.13-15). La libertà di chi crede in Dio quale Padre misericordioso, non può che affidarsi a Lui nella preghiera, né da questa è minimamente lesa, ma anzi rafforzata.

6. L’immagine dell’uomo nella visione di Dio

Nell’itinerario della Commedia, come già sottolineato da Papa Benedetto XVI, il cammino della libertà e del desiderio non porta con sé, come forse si potrebbe immaginare, una riduzione dell’umano nella sua concretezza, non aliena la persona da sé stessa, non annulla o tralascia ciò che ne ha costituito l’esistenza storica. Perfino nel Paradiso, infatti, Dante rappresenta i beati – le «bianche stole» (XXX, 129) – nel loro aspetto corporeo, rievoca i loro affetti e le loro emozioni, i loro sguardi e i loro gesti, ci mostra, insomma, l’umanità nella sua compiuta perfezione di anima e corpo, prefigurando la risurrezione della carne. San Bernardo, che accompagna Dante nell’ultimo tratto del cammino, mostra al Poeta i bambini presenti nella rosa dei beati e lo invita a osservarli e ascoltarli: «Ben te ne puoi accorger per li volti / e anche per le voci püerili, / se tu li guardi bene e se li ascolti» (XXXII, 46-48). Appare commovente come questo mostrarsi dei beati nella loro luminosa umanità integrale sia motivato non solo da sentimenti di affetto per i propri cari, ma soprattutto dal desiderio esplicito di rivederne i corpi, le sembianze terrene: «Ben mostrar disio d’i corpi morti: / forse non pur per lor, ma per le mamme, / per li padri e per li altri che fuor cari / anzi che fosser sempiterne fiamme» (XIV, 63-66).

E infine, al centro della visione ultima, nell’incontro col Mistero della Santissima Trinità, Dante scorge proprio un Volto umano, quello di Cristo, della Parola eterna fatta carne nel seno di Maria: «Ne la profonda e chiara sussistenza / de l’alto lume parvermi tre giri / di tre colori e d’una contenenza […]. Quella circulazion che sì concetta / pareva in te come lume reflesso, / da li occhi miei alquanto circunspetta, / dentro da sé, del suo colore stesso, / mi parve pinta de la nostra effige» (XXXIII, 115-117.127-131). Solo nella visio Dei si placa il desiderio dell’uomo e termina tutto il suo faticoso cammino: «La mia mente fu percossa / da un fulgore in che sua voglia venne. / A l’alta fantasia qui mancò possa» (140-142).

Il mistero dell’Incarnazione, che oggi celebriamo, è il vero centro ispiratore e il nucleo essenziale di tutto il poema. In esso si realizza quello che i Padri della Chiesa chiamavano “divinizzazione”, l’admirabile commercium, il prodigioso scambio per cui, mentre Dio entra nella nostra storia facendosi carne, l’essere umano, con la sua carne, può entrare nella realtà divina, simboleggiata dalla rosa dei beati. L’umanità, nella sua concretezza, con i gesti e le parole quotidiane, con la sua intelligenza e i suoi affetti, con il corpo e le emozioni, è assunta in Dio, nel quale trova la felicità vera e la realizzazione piena e ultima, meta di tutto il suo cammino. Dante aveva desiderato e previsto questo traguardo all’inizio del Paradiso: «Accender ne dovria più il disio / di veder quella essenza in che si vede / come nostra natura e Dio s’unio. / Lì si vedrà ciò che tenem per fede, / non dimostrato, ma fia per sé noto / a guisa del ver primo che l’uom crede» (II, 40-45).

7. Le tre donne della Commedia: Maria, Beatrice, Lucia

Cantando il mistero dell’Incarnazione, fonte di salvezza e di gioia per l’intera umanità, Dante non può non cantare le lodi di Maria, la Vergine Madre che, con il suo “sì”, con la sua piena e totale accoglienza del progetto di Dio, rende possibile che il Verbo si faccia carne. Nell’opera di Dante troviamo un bel trattato di mariologia: con accenti lirici altissimi, particolarmente nella preghiera pronunciata da San Bernardo, egli sintetizza tutta la riflessione teologica su Maria e sulla sua partecipazione al mistero di Dio: «Vergine Madre, figlia del tuo figlio, / umile e alta più che creatura, / termine fisso d’etterno consiglio, / tu se’ colei che l’umana natura / nobilitasti sì, che ’l suo fattore / non disdegnò di farsi sua fattura» (Par. XXXIII, 1-6). L’ossimoro iniziale e il susseguirsi di termini antitetici evidenziano l’originalità della figura di Maria, la sua singolare bellezza.

Sempre San Bernardo, mostrando i beati collocati nella mistica rosa, invita Dante a contemplare Maria, che ha dato le sembianze umane al Verbo Incarnato: «Riguarda omai ne la faccia che a Cristo / più si somiglia, ché la sua chiarezza / sola ti può disporre a veder Cristo» (Par. XXXII, 85-87). Il mistero dell’Incarnazione è ancora una volta evocato dalla presenza dell’Arcangelo Gabriele. Dante interroga San Bernardo: «Qual è quell’angel che con tanto gioco / guarda ne li occhi la nostra regina, / innamorato sì che par di foco?» (103-105); e quegli risponde: «elli è quelli che portò la palma / giuso a Maria, quando ’l Figliuol di Dio / carcar si volse de la nostra salma» (112-114). Il riferimento a Maria è costante in tutta la Divina Commedia. Lungo il percorso nel Purgatorio, è il modello delle virtù che si contrappongono ai vizi; è la stella del mattino che aiuta a uscire dalla selva oscura per incamminarsi verso il monte di Dio; è la presenza costante, attraverso la sua invocazione – «il nome del bel fior ch’io sempre invoco / e mane e sera» (Par. XXIII, 88-89) – che prepara all’incontro con Cristo e col mistero di Dio.

Dante, che non è mai solo nel suo cammino, ma si lascia guidare dapprima da Virgilio, simbolo della ragione umana, e quindi da Beatrice e da San Bernardo, ora, grazie all’intercessione di Maria, può giungere alla patria e gustare la gioia piena desiderata in ogni momento dell’esistenza: «E ancor mi distilla / nel core il dolce che nacque da essa» (Par. XXXIII, 62-63). Non ci si salva da soli, sembra ripeterci il Poeta, consapevole della propria insufficienza: «Da me stesso non vegno» (Inf. X, 61); è necessario che il cammino si faccia in compagnia di chi può sostenerci e guidarci con saggezza e prudenza.

Appare significativa in questo contesto la presenza femminile. All’inizio del faticoso itinerario, Virgilio, la prima guida, conforta e incoraggia Dante a proseguire perché tre donne intercedono per lui e lo guideranno: Maria, la Madre di Dio, figura della carità; Beatrice, simbolo di speranza; Santa Lucia, immagine della fede. Così, con parole commoventi, si presenta Beatrice: «I’ son Beatrice che ti faccio andare; / vegno del loco ove tornar disio; / amor mi mosse, che mi fa parlare» (Inf. II, 70-72), affermando che l’unica sorgente che può donarci la salvezza è l’amore, l’amore divino che trasfigura l’amore umano. Beatrice rimanda, poi, all’intercessione di un’altra donna, la Vergine Maria: «Donna è gentil nel ciel che si compiange / di questo ’mpedimento ov’io ti mando, / sì che duro giudicio là sù frange» (94-96). Quindi interviene Lucia, che si rivolge a Beatrice: «Beatrice, loda di Dio vera, / ché non soccorri quei che t’amò tanto, / ch’uscì per te de la volgare schiera?» (103-105). Dante riconosce che solo chi è mosso dall’amore può davvero sostenerci nel cammino e portarci alla salvezza, al rinnovamento di vita e quindi alla felicità.

8. Francesco, sposo di Madonna Povertà

Nella candida rosa dei beati, al cui centro brilla la figura di Maria, Dante colloca anche numerosi santi, dei quali tratteggia la vita e la missione, per proporli come figure che, nella concretezza della loro esistenza e anche attraverso le numerose prove, hanno raggiunto il fine della loro vita e della loro vocazione. Rievocherò brevemente solo quella di San Francesco d’Assisi, illustrata nel Canto XI del Paradiso, dove si parla degli spiriti sapienti.

C’è una profonda sintonia tra San Francesco e Dante: il primo, insieme ai suoi, uscì dal chiostro, andò tra la gente, per le vie di borghi e città, predicando al popolo, fermandosi nelle case; il secondo fece la scelta, incomprensibile all’epoca, di usare per il grande poema dell’aldilà la lingua di tutti e popolando il suo racconto di personaggi noti e meno noti, ma del tutto uguali in dignità ai potenti della terra. Un altro tratto accomuna i due personaggi: l’apertura alla bellezza e al valore del mondo creaturale, specchio e “vestigio” del suo Creatore. Come non riconoscere in quel «laudato sia ’l tuo nome e ’l tuo valore / da ogne creatura» della dantesca parafrasi al Padre Nostro (Purg. XI, 4-5) un riferimento al Cantico delle creature di San Francesco?

Nell’XI canto del Paradiso tale consonanza appare in un nuovo aspetto, che li rende ancora più simili. La santità e la sapienza di Francesco spiccano proprio perché Dante, guardando dal cielo la nostra terra, scorge la grettezza di chi confida nei beni terreni: «O insensata cura de’ mortali, / quanto son difettivi silogismi / quei che ti fanno in basso batter l’ali!» (1-3). Tutta la storia o, meglio, la «mirabil vita» del santo è imperniata sul suo rapporto privilegiato con Madonna Povertà: «Ma perch’io non proceda troppo chiuso, / Francesco e Povertà per questi amanti / prendi oramai nel mio parlar diffuso» (73-75). Nel canto di San Francesco si ricordano i momenti salienti della sua vita, le sue prove, e infine l’evento in cui la sua conformità a Cristo, povero e crocifisso, trova l’estrema, divina conferma nell’impronta delle stimmate: «E per trovare a conversione acerba / troppo la gente e per non stare indarno, / redissi al frutto de l’italica erba, / nel crudo sasso intra Tevero e Arno / da Cristo prese l’ultimo sigillo, / che le sue membra due anni portarno» (103-108).

9. Accogliere la testimonianza di Dante Alighieri

Al termine di questo sintetico sguardo all’opera di Dante Alighieri, una miniera quasi infinita di conoscenze, di esperienze, di considerazioni in ogni ambito della ricerca umana, si impone una riflessione. La ricchezza di figure, di narrazioni, di simboli, di immagini suggestive e attraenti che Dante ci propone suscita certamente ammirazione, meraviglia, gratitudine. In lui possiamo quasi intravedere un precursore della nostra cultura multimediale, in cui parole e immagini, simboli e suoni, poesia e danza si fondono in un unico messaggio. Si comprende, allora, perché il suo poema abbia ispirato la creazione di innumerevoli opere d’arte di ogni genere.

Ma l’opera del Sommo Poeta suscita anche alcune provocazioni per i nostri giorni. Cosa può comunicare a noi, nel nostro tempo? Ha ancora qualcosa da dirci, da offrirci? Il suo messaggio ha un’attualità, una qualche funzione da svolgere anche per noi? Ci può ancora interpellare?

Dante – proviamo a farci interpreti della sua voce – non ci chiede, oggi, di essere semplicemente letto, commentato, studiato, analizzato. Ci chiede piuttosto di essere ascoltato, di essere in certo qual modo imitato, di farci suoi compagni di viaggio, perché anche oggi egli vuole mostrarci quale sia l’itinerario verso la felicità, la via retta per vivere pienamente la nostra umanità, superando le selve oscure in cui perdiamo l’orientamento e la dignità. Il viaggio di Dante e la sua visione della vita oltre la morte non sono semplicemente oggetto di una narrazione, non costituiscono soltanto un evento personale, seppur eccezionale.

Se Dante racconta tutto questo – e lo fa in modo mirabile – usando la lingua del popolo, quella che tutti potevano comprendere, elevandola a lingua universale, è perché ha un messaggio importante da trasmetterci, una parola che vuole toccare il nostro cuore e la nostra mente, destinata a trasformarci e cambiarci già ora, in questa vita. Il suo è un messaggio che può e deve renderci pienamente consapevoli di ciò che siamo e di ciò che viviamo giorno per giorno nella tensione interiore e continua verso la felicità, verso la pienezza dell’esistenza, verso la patria ultima dove saremo in piena comunione con Dio, Amore infinito ed eterno. Anche se Dante è uomo del suo tempo e ha sensibilità diverse dalle nostre su alcuni temi, il suo umanesimo è ancora valido e attuale e può certamente essere punto di riferimento per quello che vogliamo costruire nel nostro tempo.

Perciò è importante che l’opera dantesca, cogliendo l’occasione propizia del Centenario, sia fatta conoscere ancor di più nella maniera più adeguata, sia cioè resa accessibile e attraente non solo a studenti e studiosi, ma anche a tutti coloro che, ansiosi di rispondere alle domande interiori, desiderosi di realizzare in pienezza la propria esistenza, vogliono vivere il proprio itinerario di vita e di fede in maniera consapevole, accogliendo e vivendo con gratitudine il dono e l’impegno della libertà.

Mi congratulo, pertanto, con gli insegnanti che sono capaci di comunicare con passione il messaggio di Dante, di introdurre al tesoro culturale, religioso e morale contenuto nelle sue opere. E tuttavia questo patrimonio chiede di essere reso accessibile al di là delle aule scolastiche e universitarie.

Esorto le comunità cristiane, soprattutto quelle presenti nelle città che conservano le memorie dantesche, le istituzioni accademiche, le associazioni e i movimenti culturali, a promuovere iniziative volte alla conoscenza e alla diffusione del messaggio dantesco nella sua pienezza.

Incoraggio, poi, in maniera particolare, gli artisti a dare voce, volto e cuore, a dare forma, colore e suono alla poesia di Dante, lungo la via della bellezza, che egli percorse magistralmente, e così comunicare le verità più profonde e diffondere, con i linguaggi propri dell’arte, messaggi di pace, di libertà, di fraternità.

In questo particolare momento storico, segnato da molte ombre, da situazioni che degradano l’umanità, da una mancanza di fiducia e di prospettive per il futuro, la figura di Dante, profeta di speranza e testimone del desiderio umano di felicità, può ancora donarci parole ed esempi che danno slancio al nostro cammino. Può aiutarci ad avanzare con serenità e coraggio nel pellegrinaggio della vita e della fede che tutti siamo chiamati a compiere, finché il nostro cuore non avrà trovato la vera pace e la vera gioia, finché non arriveremo alla meta ultima di tutta l’umanità, «l’amor che move il sole e l’altre stelle» (Par. XXXIII, 145).

Dal Vaticano, 25 marzo, Solennità dell’Annunciazione del Signore, dell’anno 2021, nono del mio pontificato.
 

Francesco

 

* Per le citazioni delle opere di Dante si fa riferimento all’Edizione Nazionale.


[1] In praeclara summorum (30 aprile 1921): AAS 13 (1921), 209-217.

[2] Cfr ibid.: 210.

[3] Ep. Nobis, ad Catholicam (28 ottobre 1914): AAS 6 (1914), 540.

[4] Discorso al Sacro Collegio e alla Prelatura Romana (23 dicembre 1965): AAS 58 (1966), 80.

[5] Cfr AAS 58 (1966), 22-37.

[6] Discorso ai partecipanti all’incontro promosso dal Pontificio Consiglio “Cor Unum” (23 gennaio 2006): Insegnamenti 2006 II/1, 92-93.

[7] Ibid., 93.

[8] Cfr n. 4: AAS 105 (2013), 557.

[9] Messaggio al Presidente del Pontificio Consiglio della Cultura (4 maggio 2015): AAS 107 (2015), 551-552.

[10] Ibid.: 552.

[11] L’Osservatore Romano, 10 ottobre 2020, p. 7.

[12] Cfr Conf., I, I, 1: PL 32, 661.

 © Copyright - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/it/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20210325_centenario-dante.html

Raffaello SanzioDisputa del Sacramento (detail), 1510-1511, Stanza della Signatura, Palazzo Pontifici (Apostolic Palace), Vaticano


LITTERAE APOSTOLICAE

CANDOR LUCIS AETERNAE

SUMMI PONTIFICIS
FRANCISCI

VII CENTENARIA OCCURRENTE MEMORIA
AB OBITU
DANTIS ALIGHERII

 

Candor Lucis aeternae, Dei Verbum ex Virgine Maria carnem sumpsit, cum Ipsa respondit Angelo nuntianti: «Ecce ancilla Domini» (Lc 1, 38). Dies, quo Liturgia hoc ineffabile Mysterium celebrat, peculiarem in modum insignis quoque est propter res gestas ac litteras Summi Poëtae Dantis Aligherii, qui spei propheta fuit et testis infiniti sitis, quae in corde hominis residet. In hac recordatione igitur Nos quoque innumerae multitudini illorum consociari cupimus, qui recensere volunt VII centenariam ab eiusdem obitu memoriam.

Die XXV mensis Martii etenim Florentiae incipiebat annus secundum rationem ab Incarnatione. Dies hic, aequinoctii verni proximus et Pascham iam prospiciens, sive mundi creationi sive Redemptioni a Christo in Cruce consummatae, initio novae creationis, coniungebatur. Ipse ergo monet ad contemplandum sub luce Verbi incarnati amoris propositum, quod cor ipsum et fons afflans est clarioris Poëtae operis, Divinae Comoediae, in cuius postremo cantico Incarnationis eventus a sancto Bernardo memoratur his praestantibus versis: «In gremio tuo exarsit amor, per cuius calorem in aeterna pace sic germinavit hunc florem» (Par. XXXIII, 7-9).

Iam vero in Purgatorio Dantes Annuntiationis scaenam, in petroso pariete insculptam, figurabat (X, 34-37.40-45).

Hoc de eventu proinde fieri non potest quin Ecclesiae vox unanimi societur commemorationi hominis ac poëtae Dantis Aligherii. Multo quam tot alii praestantius, ostendit ipse per poësis pulchritudinem Dei mysterii et amoris altitudinem. Eius poëma, excelsa humani ingenii manifestatio, ex nova altaque inspiratione oritur, cuius est conscius Poëta, cum de ea loquitur, referens «sacrum carmen, quod et caelus attigit et terra» (Par. XXV, 1-2).

Has per Litteras Apostolicas Nostram cum Decessorum Nostrorum vocibus miscere volumus, qui Poëtam sic honoraverunt et celebraverunt, imprimis occasione anniversariorum ortus obitusve, ut idem Ecclesiae, universae fidelium communitati, litterarum peritis, theologis, artificibus ex integro commendetur. Summatim haec scripta referimus, Pontifices postremi saeculi et praestantiora eorum documenta potissimum respicientes.

1. Romanorum Pontificum postremi saeculi de Dante Aligherio verba

Abhinc saeculum, anno MCMXXI, interveniente VI Centenaria Poëtae obitus memoria, Benedictus XV, quaedam colligens a prioribus Pontificibus, praesertim a Leone XIII et sancto Pio X, Dantis anniversarium commemorabat et Litteris encyclicis [1] et restitutionis suscepta opera, quae ad Ravennas templum attinebat Sancti Petri Maioris, quod vulgo Sancti Francisci appellabatur, ubi exsequiae celebratae sunt Aligherii et in cuius coemeterii solo idem sepultus est. Varia incepta magni aestimans Pontifex, ad clariorem reddendam anniversariam memoriam, Ecclesiae vindicabat ius, quae ei fuit «parens», primas agendi partes his in commemorationibus, ut «suum» Dantem cohonestaret.[2] Iam vero in Epistula ad Archiepiscopum Ravennatensem, Paschalem Morganti, qua centenariarum celebrationum proposita comprobabat, Benedictus XV deliberationis suae hanc afferebat rationem: «Sed praeterea – quod etiam maius est – peculiaris quaedam ratio accedit cur memori gratulatione summaque celebritate saecularia eius sollemnia nobis censeamus recolenda: quandoquidem Aligherius noster est. […] Quis enim infitiabitur ingenii flammam virtutemque poëticam catholicae fidei afflatu Dantem nostrum usque adeo aluisse ac roborasse, ut mysteria religionis augustissima prope divino carmine cecinerit?».[3]

Illo historiae tempore, quo hostilia quaedam adversus Ecclesiam perstabant, Pontifex in Litteris encyclicis memoratis confirmabat Poëtam ad Ecclesiam pertinere: «quanta intercedat Aligherio cum hac Petri Cathedra coniunctio»; ipsius opus immo aiebat, licet «incredibilem magnitudinem et vim ingenii» referret, «multum ei roboris a divinae fidei afflatu accessisse». Quapropter, addidit Benedictus XV, «in eo non modo summa ingenii facultas efficit admirationem, verum etiam immensa quaedam magnitudo argumenti, quod divina ei religio ministravit ad canendum». Et ipsius contexuit elogium, oblique illis respondens qui denegabant vel religiosum fontem eius operis improbabant. «Eadem omnino spirat in Aligherio atque in nobis pietas; eosdem habet sensus religio. […] Haec eius nobilissima laus est, christianum esse poëtam, id est christiana instituta, quorum contemplaretur toto animo speciem ac formam […] divino quodam cecinisse cantu». Dantis opus – inquiebat Pontifex – clarum solidumque est exemplum ad confirmandum «tantum abesse ut obsequium mentis animique in Deum ingeniorum cursum retardet, ut incitet etiam et promoveat». Idcirco, argumentabatur Pontifex, «ex iis quae cum in ceteris scriptis, tum praesertim in tripartito tradit carmine, haec potissimum putamus bono esse posse hominibus nostris documento», discipulis potissimum ac litteratis, quippe «cui quidem in poëmate condendo nihil aliud fuit propositum, nisi removere viventes in hac vita de statu miseriae, id est peccati, et perducere ad statum felicitatis, id est divinae gratiae».

Ad septies saecularem Aligherii ortum, anno MCMLXV, varia referuntur sancti Pauli VI acta. Die XIX mensis Septembris inauratam crucem dono dedit parvo Ravennati templo locupletando, quod Dantis sepulcrum servat, «tali religionis signo ac spei»[4] adhuc carenti. Die XIV mensis Novembris Florentiam misit, ut in Baptisterium Sancti Ioannis insereretur, auream lauri coronam. Tandem operibus Concilii Oecumenici Vaticani II finem imponens, Conciliaribus Patribus venustam editionem Divinae Comoediae largiri voluit. At potissimum Summi Poëtae Litteris Apostolicis Altissimi Cantus[5] memoriam cohonestavit, in quibus artum vinculum confirmavit, quod inter Ecclesiam ac Dantem intercedit: «Quaesierit fortasse quispiam, curnam Catholica Ecclesia, adspectabilis eius Capitis arbitrio et ope, ita memoriam recolere, ita praedicare Florentini poëtae gloriam contendat. Facilis et prompta responsio est: quia Dantes Aligherius praecipuo iure noster est: noster, scilicet catholicae religionis, quia in Christum totus spirat amorem; noster, quia Ecclesiam valde dilexit, cuius decora cecinit; noster, quia in Romano Pontifice agnovit et veritus est Christi in terris Vicarium».[6]

Hoc autem ius, prosecutus est Pontifex, quod longe abest ab omni triumphi voluntate, officium quoque prae se fert: «Dantes noster est: liceat Nobis iterare iusti affatus sententiam, id asserentibus minime, ut ambitiosi et immodici amoris causa tanto de tropaeo gloriemur, quin potius ut ipsi moneamur officio nos teneri, talem eum agnoscendi, et explorandi in opere eius inaestimabiles divitias ad christianae intellegentiae vim sensumque spectantes, cum persuasum id Nobis habeamus tantummodo eos, qui Summi Poëtae religiosi animi secreta penetralia rimantur, posse miros in poëmate absconditos spirituales thesauros alto sensu comprehendere et pari gustu libare».[7] Tale officium haud subtrahit Ecclesiam a propheticis reprehensionis verbis recipiendis a Poëta enuntiatis illis qui Evangelium proclamare et non se ipsos exhibere debebant, sed Christum: «Nec piget meminisse eius vocem elatam et asperam sonuisse contra nonnullos Romanos Pontifices, et acerbe reprehendisse ecclesiastica Instituta virosque, qui Ecclesiae administri et legati fuere».[8]Liquido tamen patet «huiusmodi animosi spiritus habitus numquam labefactasse firmam eius catholicam fidem et erga Sanctam Matrem Ecclesiam amantis filii studiosam voluntatem».[9]

Paulus VI ideo praecipua enodavit illa quae efficiunt ut Dantis poëma spiritalium divitiarum sit fons, quae praesto sunt omnibus: «Poëma Dantis Aligherii nimirum universale est: immensa qua latitudine patet, amplectitur caelum et tellurem, aeternitatem et tempora, Dei mysteria hominumque casus, sacram doctrinam et profanas disciplinas, scientiam e Divina Revelatione et e rationis lumine haustam, ipsius usu et experientia cognita et historiae memorias».[10] Sed maxime finem intellexit, qui intra Aligherianum opus ac potissium Divinam Comoediam residet, qui finis haud semper clare aestimatus ac ponderatus videtur: «Divinae Comoediae finis apprime in actione versatur atque eo contendit, ut immutet et convertat. Cui non solum reapse praestitutum est, ut esset panctis carminibus pulchra, praeceptis morum bona, sed quam maxime ut radicitus hominem excuteret eumque eveheret, a perturbatione ad sapientiam, a noxis ad sanctitatem, ab angoribus ad felicitatem, ab horrifica contemplatione inferorum locorum ad Paradisi beatitates».[11]

Pontifici cordi fuit, tempore quodam repleto inter gentes contentionibus, pacis propositum et in Poëtae opere magni momenti repperit cogitationem ad eandem provehendam et concitandam: «Haec pax, quae homines privatos, familias, nationes, humanam consortionem attingit, pax interior et exterior, pax singularis et publica, tranquillitas ordinis conturbatur et quatitur, quia pietas et iustitia despicatui ducuntur. Idcirco, ut ordo et salus restaurentur, ad consorti foedere annitendum vocantur Fides et Ratio, Beatrix et Vergilius, Crux et Aquila, Ecclesia et Imperium».[12] Hac ratione poëticum opus ex pacis prospectu his verbis explicabat: «Sane pacis poëma Divina Comoedia est: lugubre canticum pacis perpetuo amissae in inferis locis; dulce canticum pacis, ad quam spes suspirat, Purgatorium est; Paradisus vero praeclarum epinicium est pacis plene perpetuoque possessae».[13]

Ex tali rerum prospectu, addidit Pontifex, Comoedia est poëma quod «cunctam rem socialem salubriter emendandam curet, asserta libertate, quae vindicet a servitute nequitiae, quaeque impellat ad inveniendum diligendumque Deum […] cum Dantes profiteatur humanarum rerum aestimationem et comprehensionem, cuius praecipuas notas congruenter explanandas esse opinamur».[14] Sed Paulus VI insuper firmius asseverabat quae Dantis humanitatis studii essent qualitates: «Apud Dantem Aligherium cuncta quae praesto sunt homini bona, quae ad ingenium, ad mores, ad sensum animi, ad eruditionem et doctrinam, ad humanum civilemque attinent cultum, non solum approbantur, sed etiam laudibus extolluntur. Hoc autem magnopere refert animadvertere iis bonis aestimationis locum dari et honorem tribui, dum ipse in divina se mergit, ubi caelestium rerum contemplatio potuerat terrestria elementa protenus vacua et inania facere».[15] Inde merito oritur – inquiebat Pontifex – Summi Poëtae nomen et verbum “divinum” Comoediae tributum, aeque ac Dantis renuntiatio «altissimi cantus domini»,[16] in ipsarum Litterarum Apostolicarum adhibita initio.

Aestimans exinde praeclarae artis litterarumque Dantis qualitates, Paulus VI principium confirmavit saepius ab ipso enuntiatum: «Praeterea utrimque inter theologiam philosophiamque ac pulchritudinem ibi conectitur mutua ratio, quae hic sita est: cum doctrinae pulchritudo suum ornatum habitumque tum cantus dulcedine, tum figuris vel plastices figmentis praebeat, id parat communitque iter ut illae multis sane numero utilissima praecepta impertiantur. Ea quae alte inquiruntur et subtiliter pertractantur inaccessa evadunt humilioribus hominibus, qui, magna sane multitudo, ipsi quoque veritatis appetunt panem. Verumtamen et hi percipiunt, gustant, probe aestimant pulchritudinis efficacitatem et gratiam; et hac via facilius evenit, ut veritas eis affulgeat eosque enutriat. Hoc sibi statuit, hoc altissimi cantus conditor ad rem deduxit, cui pulchritudo facta est ancilla bonitatis et veritatis, bonitas autem materia pulchritudinis».[17] Verba demum proferens Comoediae, Paulus VI omnes cohortabatur: «Sit Summo reverentia Vati» (Inf. IV, 80).

Sancti Ioannis Pauli II, qui saepenumero suis in sermonibus Summi Poëtae memoravit opera, modo ea verba quae die XXX mensis Maii anno MCMLXXXV ille protulit recordari cupimus, cum expositionem inauguraret Dantes in Vaticano. Ille quoque, sicut Paulus VI, ingenium artis extulit: Dantis opus habetur tamquam «res visu perspecta, quae de vita ultra mortem ac de Dei mysterio theologicae cogitationis virtute loquitur, artis poë­sis­que splendore simul coniunctarum transfiguratae». Pontifex insuper primarium verbum Aligherianae operis ponderare studuit, quod est «transhumanare. Hic supremus Dantis fuit conatus: operam dare, ne humani pondus divinum quod est in nobis deleat neque divini magnitudo humanum bonum exstinguat. Hac de causa Poëta propriam ipsius vicem itemque totius humani generis per theologicam speciem consideravit».

Benedictus XVI Dantis iter subinde exhibuit, ex eius operibus hauriens quaedam cogitanda ac meditanda. Exempli gratia, de suis primis Litteris encyclicis Deus caritas est loquens, ex ipsa Aligheriana visione initium sumpsit, in qua «lux et amor sunt unum», ut novum quiddam meditandum operis Dantis rursus exhiberetur: «Dantis contuitus aliquid prorsus novum percipit […]. Aeterna Lux tribus circulis exhibetur, quibus ille convertitur illis densis versibus nobis notis: “O lux aeterna, quae in te solum sidis, unam te intellegis et, a te ipsa intellecta intellegensque te, amas et ardes!” (Par. XXXIII, 124-126). Reapse, magis usque quam haec Dei revelatio ut circulus cognitionis amorisque trinitarius animum perturbat humani vultus perceptio – vultus Iesu Christi – qui Danti in mediano Lucis circulo apparet. […] Deus hic humanum vultum habet et – addere nobis liceat – humanum cor».[18] Pontifex peculiaritatem Aligherianae visionis extulit, in qua poëtice communicatur christianae experientiae novitas, quae ab Incarnationis mysterio manat: «Amoris novitas quae Deum compulit ad humanum vultum sumendum, immo ad carnem et sanguinem sumendum, totum hominem».[19]

Quod ad Nos attinet, in primis Litteris encyclicis, Lumen fidei,[20] ad Dantem Nos rettulimus, ut fidei lux demonstraretur, versum Paradisi adducentes, ubi ea describitur tamquam «favilla quae in flammam dein ardentem dilatatur et sicut stella in caelo in me scintillat» (Par. XXIV, 145-147). DCCL anniversaria Poëtae ortus interveniente recordatione, eius memoriam per nuntium honorare voluimus, exoptantes ut «Aligherius eiusque opera ex integro intellegantur atque adhibeantur»; ac proposuimus ut Comoedia legeretur sicut «magnum iter, immo vera peregrinatio, tum personalis et interior, tum communis, ecclesialis, socialis et historica»; etenim, «ipsa exemplar est omnis veri itineris, in quo humanum genus deserere impellitur id quod a Dante vocatur “areola quae nos tam feros facit” (Par. XXII, 151), ut ad novam condicionem perveniat, quae concordia, pace, felicitate distinguitur».[21] Summum igitur Poëtam hominibus qui nunc sunt demonstravimus, eum exhibentes sicut «spei prophetam, recuperationis quae fieri potest praeconem, liberationis, intimae immutationis cuiusvis viri et feminae, universi hominum generis».[22]

Demum, die X mensis Octobris anno MMXX, archidioecesis Ravennatensis Legationem accipientes et, Anno Aligheriano ineunte, hoc documentum nuntiantes, animadvertimus quomodo Dantis opus mentem ac tam multorum cor, apprime iuvenum, locupletare posset, qui, ad eius poësim accedentes «modo sibi pervio, hinc necessario totam scriptoris eiusque mundi longinquitatem intellegunt, illinc autem mirabilem quendam percipiunt repercussum».[23]

2. Vita Dantis Aligherii, speculum humanae condicionis

Volumus et Nos his Litteris Apostolicis praeclari Poëtae vitam et operam accedere, ut, hunc ipsum percipientes repercussum, eiusdem validitatem perennitatemque ostendamus et monita illa et cogitationes assequamur, quae universo humano generi usque adhuc essentiales sunt, non modo credentibus. Dantis enim opus pars humanitatis nostrae cultui necessaria est, radicibus christianis Europae atque Occidentis nos remittit et thesaurum rationum virtutumque comparat, quae etiam hodie Ecclesia et civilis societas ut humani convictus fundamentum proponunt, in quo inveniri possumus et debemus fratres omnes. Praetermissa rerum vitae privatae actionisque eius politicae et iudicialis implicata exquisitione, recordari tantum volumus adiuncta quaedam et eventus conversationis eius, quibus ipse tantorum nostrae aetatis proximus admodum apparet, essentialibus quidem ad eiusdem operam intellegendam.

Florentiae, ubi anno MCCLXV natus est et Gemmam Donati duxit uxorem, a qua quattuor filios habuit, artae necessitudinis visceribus primum adstrictus est, quae autem ob rei politicae discordias in manifestam contentionem temporis diuturnitate immutata est. Ei tamen numquam desiderium defuit illuc regrediendi, non modo propter amorem, quo urbem suam perseveranter dilexit, sed ut insigne etiam poëtae ibi ei capiti imponeretur, ubi baptismum et fidem receperat (cfr Par. XXV, 1-9). In intitulationibus quarundam suarum Epistularum (III, V, VI et VII) Dantes sese florentinum et exulem inmeritum nuncupat et in Epistula XIII ad Canem Grandem de la Scala subtilius explicat se esse florentinum natione non moribus. Guelfus ex alba factione, particeps factus est conflictionis inter Guelfos ac Ghibellinos et inter Guelfos utriusque albae et nigrae factionis atque, maioribus semper magistratibus usque ad Prioratum honoratus, rei publicae propter adversitates, anno MCCCII, bimum in exsilium pulsus est, honoribus interdictus pecuniaque solvenda multatus. Sententiam, quam immeritam duxit, Dantes repudiavit, quapropter iudicium in eum adeo exacerbatum est, ut exsilii perpetui proscriptionisque et capitis etiam damnaretur, si in patriam reversus esset. Dolenda sic Dantis inceperunt, qui reditum in dilectam Florentiam conatus est frustra, pro qua vero contenderat ardenter.

Exsul proinde factus est, “peregrinus cogitabundus”, ad «lugendam miseriam» (Convivium, I, III, 5) redactus, quae eum subegit ut portum quaereret ac tutelam apud dominos quosdam, ex quibus de la Scala Veronae et Malaspina in Lunensibus. In verbis Cacciaguidae, Poëtae maioris, aegritudo animique maeror nova de hac condicione percipiuntur: «Omnia relinques tu tibi carissima, quod acriter perdolet instar sagittae, quam arcus ille exsilii primum mittit. Disces ut sapiat sal panis alienus et durus callis sit incedenti sursum deorsum scalas terere alienas» (Par. XVII, 55-60).

Cum autem indecores condiciones indulti recusaverit, quae reditum Florentiam ei concessissent, anno MCCCXV, una nunc cum filiis adolescentibus, capitis iterum damnatus est. Novissima exsilii eius statio fuit Ravenna, ubi a Guidone Novello de Polenta receptus est et redux a legatione Venetias, LVI annos natus, nocte inter dies XIII et XIV Septembris anno MCCCXXI obiit. Corpus eius in arca apud ecclesiam Sancti Petri Maioris inhumatum est, quae exteriorem parietem antiqui claustri franciscalis tergo contigebat, ac postea in adiacens translatum est sacellum saeculo XVIII exstructum, ubi anno MDCCCLXV, post asperas vicissitudines, exuviae eius repositae sunt. Locus etiamnunc meta est plurimorum viatorum admiratorumque Summi Poëtae, Italici sermonis itemque humanarum litterarum patris.

Patriae urbis amor, cui scelestissimi Florentini (Ep. VI, 1) infidos se praebuerant, exsilii tempore in maestum desiderium mutavit. Profunda frustratio ex politicorum civiliumque eius postulatorum ruina, una et dolenda de oppido in oppidum peregrinatio ad refugium ac praesidium requirendum litteris versibusque eius sane intersunt, quorum immo praecipua radix sunt et ratio summa. Cum viatores ad loca sancta peregrinantes verbis Dantes effingit, intimam conversationem suam quodammodo ostendit et abditissimos sensus pandit: «Utinam, peregrini, qui cogitantes vaditis…» (Vita nova, 28 [XL (XLI)], v. 1). Res identidem redit, sicut in loco Purgatorii: «Sicuti peregrini meditabundi faciunt, cum obvia per viam venit ignota turba, qui avertunt ad eam, at non consistunt» (XXIII, 16-18). Aegra Dantis peregrini exsulisque maestitia in claris quoque cantici VIII Purgatorii versibus percipitur: «Tempus iam erat, cum navitas desiderium tenet, eorumque mollit cor dies ille, quo dulcibus valedixerunt amicis» (1-3).

Qui dum privatae vitae suae exsulis, penitus dubiae fortunae, fragilitatis iugisque trepidationis multum secum considerat condiciones, eandem immutat et in humanae condicionis speculum extollit, quae iter interius magis quam videtur exterius, numquam consistens, donec ad calcem pervenit. Duos ergo in universi cardines incurrimus Dantis operis: omnis existentialis itineris initium, desiderium scilicet in corde hominis insitum, et metam seu felicitatem, visione Caritatis, quae Deus est, comparatam.

Misera licet tristiaque vixerit ac molesta, Summus Poëta numquam illis cedit, nec succumbit neque patitur se anhelitum plenitudinis ac felicitatis, qui in eius residet corde, elidere neque eo minus fert se iniustitiae, simulationis, insolentiae potestatis et propriae utilitatis studio indulgere, ex quo mundus noster efficitur «areola, quae nos tam feros facit» (Par. XXII, 151).

3. Poëtae missio, spei prophetae

Dantes, ergo, vitam suam ante omnia ad lucem fidei relegens, vocationem etiam et missionem intellegit sibi commendatas, quapropter inopinate ex homine specie diruto ac decepto, peccatore ac fracto animo, in spei prophetam convertitur. In Epistula ad Canem Grandem de la Scala ipse miro nitore finem operae suae explanat, quae non amplius ope politicorum vel militarium actuum perficitur atque procedit, sed poësis et eloquentiae gratia, quae, dum omnes adit, omnes commutare potest: «dicendum est breviter quod finis totius et partis est removere viventes in hac vita de statu miseriae et perducere ad statum felicitatis» (XIII, 39 [15]). Talis finis iter conciet liberationis ab omni humana miseria et depravatione («silva obscura») eodemque tempore metam ultimam demonstrat: felicitatem scilicet sive uti plenitudinem vitae in historia sive uti sempiternam beatitudinem in Deo perceptam.

Duplicis huius finis, intrepidi huius vitae consilii, Dantes nuntius, propheta est ac testis, a Beatrice in missione sua confirmatus: «Ideo pro mundo qui male sibi est nunc aspice currum et huc illuc redux ea quae aspexisti enarra» (Purg. XXXII, 103-105). Etiam Cacciaguida, ex maioribus eius, eum adhortatur ne a sua deficiat missione. Poëtae, qui iter suum per tria regna ultra mortem breviter recordatur ac difficultatem ostendit veritates communicandi mordentes, incommodas, illustris avus respondet: «Conscientia sua vel alius contaminata labe aspera sane tua animadvertet verba. Attamen, amota fingendi quaque arte, quidquid tu vidisti manifesta et sine ubi scabies sit ibi scabatur» (Par. XVII, 124-129). Idem incitamentum ad missionem propheticam audacter vivendam affert Danti sanctus Petrus in Paradiso, ubi Apostolus, post vehemens convicium contra Bonifacium VIII, sic Poëtam alloquitur: «At qui, fili, propter mortale pondus infra redibis, solve iam linguam et quae ipse non celo noli celare» (XXVII, 64-66).

Itaque includuntur in Dantis prophetica missione etiam indicium et reprehensio horum credentium, sive Pontificum sive merorum fidelium, qui adhaesionem Christo produnt et Ecclesiam in instrumentum pro suis privatis negotiis immutant, spiritus Beatitudinum obliti et caritatis erga pauperes parvulosque, necnon potestatem ac divitias tamquam idola colentes: «quidquid nam servat Ecclesia, omnia sunt plebis quae pro amore Dei deposcit, non iam cognati nec alterius peioris» (Par. XXII, 82-84). Poëta autem per sancti Petri Damiani, sancti Benedicti et sancti Petri verba, dum corruptionem aliquarum Ecclesiae partium defert, altae instaurationis fit relator, Providentiam invocans ut eidem adsit eamque concedat: «Sed alta providentia quae in Scipione Romae servavit decus mundi, succurret festinanter, uti concipio» (Par. XXVII, 61-63).

Dantes exsul, peregrinus, infirmus, nunc autem alta atque intima experientia, quae eundem immutavit, corroboratus, ex visione regeneratus quae de profundis inferorum, de abiectissima nempe humana condicione, ad ipsius Dei visionem eum attulit, in novae ergo exsistentiae erigitur nuntium, in novae humanitatis prophetam qui pacem felicitatemque cupit.

4. Dantes humani desiderii cantator

Dantes humanum cor in altitudine intueri novit atque in omnibus, et in abiectioribus molestioribusque personis, desiderii favillam ad felicitatem quandam vitaeque plenitudinem adipiscendam aspicere valet. Adstat aures praebens animis quibus occurrit, sermocinatur iis easque interrogat, ut sentiat in se quod et ipsi eorundemque poenas aut beatitudinem participet. Ordiens ergo a vita sua, interpres fit Poëta cuiusque hominis desiderii iter prosequendi donec metam ultimam attingat, veritatem vitae et interrogationum responsionem inveniat, donec cor – ut iam sanctus Augustinus aiebat – requiescat in Domino.[24]

In Convivio ipsam desiderii vim explicat: «summum cuiusque rei desiderium, primum a natura datum, redire est ad principium suum. Et cum animarum nostrarum principium sit Deus, […] maxime ad illum redire desiderat anima. Sicut peregrinus qui adit viam, in qua numquam fuit antea, omne aedificium a longe prospectum hospitium iudicat et, res ita non esse agnoscens, statim sententiam suam in alium flectit et item per domos donec in hospitium perveniat; sic anima nostra, statim ut novum et huius vitae inconsummatum iter aggreditur, in summi boni sui verticem oculos intendit et quidquid ei videatur quadam bonitate signatum, id summum bonum esse ducit» (IV, XII, 14-15).

Itinerarium Dantis, illud maxime explicatum in opere Divina Comoedia nuncupato, vere iter est desiderii, id est reconditae interiorisque necessitatis vitae immutandae, ut felicitas attingatur ipsiusque via sic ostendatur cuique, sicut poëtae, in «silva obscura» versanti, a «recta via» deerranti. Conspicuum insuper est quod eius dux, eminens poëta latinus Vergilius, ab huius itineris initio metam consequendam ei demonstret, eum suscitans ne timori defatigationique cedat: «Cur autem tu ad tantam redis curam? cur non amoenum montem scandis, qui fons est et omnis gaudii causa?» (Inf. I, 76-78).

5. Poëta divinae misericordiae et humanae libertatis

De itinere agitur haud fallaci vel ficto, in natura rerum autem posito et quod percurri potest, cui omnes se adiungere possunt, cum misericordia Dei facultatem quandam semper praebeat immutandi, paenitendi, necnon sui ipsius ad felicitatem viae inveniendae. Arguta ad hoc sunt aliqua eventa personaeque Comoediae, quae neminem in terra a tali via praecludi testantur. Ita, exempli gratia, Traianus imperator, qui, licet paganus, in Paradiso tamen collocatur. Dantes eius praesentiae rationem his verbis probat: «Regnum caelorum patitur vim a fervida dilectione ac viva spe, quae vincunt divinam voluntatem, non modo quo homo homini praestat, sed quoniam vinci vult et ex sua bonitate victa vincit» (Par. XX, 94-99). Traiani gestus caritatis in quandam «viduulam» (45) vel «lacrimula» paenitentiae Bonicomitis Feretrani in summo mortis momento effusa (Purg. V, 107) non solum infinitam exhibent misericordiam Dei, sed confimant hominem, libertate sua, quam sequatur viam quamque mereatur sortem semper eligere posse.

Hac in luce, rex Manfredius eminet ille, a Dante in Purgatorio collocatus, qui finem suam iudiciumque divinum sic commemorat: «Gemino mortali ictu vulneratus, supplex rogavi eum qui libens parcit. Horribiles fuerunt culpae meae; immensae autem sunt clementiae tanta brachia, ut quemvis amplectentur obsecrantem» (Purg. III, 118-123). Illius quasi patris figuram ex parabola evangelica brachiorum amplexu recipientem filium prodigum ad eum redeuntem (cfr Lc 15, 11-32) cernere videtur.

Dantes facit se propugnatorem dignitatis cuiusque hominis necnon libertatis tamquam fundamentalis condicionis tum vitae electionum tum ipsius fidei. Hominis aeternam sortem Dantes, cum historias multorum hominum sive illustrium sive obscurorum nobis narrat, suggerit ab eius optionibus, ab eius libertate pendere: cotidiani etiam gestus ac qui nullius esse momenti videntur gravitate pollent quae tempus excedit, in rationem aeternam proiciuntur. Maius donum Dei homini, ut ultimam metam assequi valeat, ipsa est libertas, sicut Beatrix affirmat: «Maximum donum humanae naturae a Deo ex largitate sua collatum, benignitati suae magis conforme et magis ab ipso existimatum, liberum fuit arbitrium voluntatis» (Par. V, 19-22). Quae sententiae non sunt rethoricae et vagae, quia de exsistentia illius manant, qui libertatis novit pretium: «Libertatem requirit omnino caram, ut novit qui pro ea vitam deponit» (Purg. I, 71-72).

Libertas autem, commemorat nos Aligherius, sibimet finis non est, condicio vero est ad constantem ascensum, quem haec peragratio tria per regna liquide nobis illustrat usque ad caelum contingendum, ad plenam consequendam felicitatem. Illud «summum desiderium» (Par. XXII, 61), a libertate concitum, exstingui non potest nisi coram meta, novissima scilicet visione et beatitudine: «Qui ad omnium cupiditatum finem propinquabam, ignem mei desiderii, ut mihi opus erat, consummavi» (Par. XXXIII, 46-48). Desiderium deinde oratio etiam fit, obsecratio, intercessio, cantus qui comitatur ac signat omnes Dantis itineris stationes, sicut liturgica prex horas ac diei tempora scandit. Expositio Dominicae Orationis, quam Poëta proponit (cfr Purg. XI, 1-21), evangelicum textum experientia eius personali, difficultatibus et poenis intexit: «Regni tui pax ad nos adveniat, qui ex nobis ad eam non valeamus ire. […] Hodie da nobis nostram cotidianam mannam, qua sine aspero in hoc deserto recedit magis qui ad progrediendum sudat» (7-8.13-15). Libertas credentis in Deum uti misericordem Patrem nihil potest nisi Ei in oratione se committere, nec ea minime laeditur, immo autem corroboratur.

6. Imago hominis in visione Dei

In itinerario Comoediae, ut iam Papa Benedictus XVI extulit, libertatis desideriique iter non secum fert, uti forsitan quis imaginari possit, humanae indolis imminutionem quoad eiusdem certam rationem, personam a se ipsa non alienat, neque id delet vel desinit quod eiusdem historicam exsistentiam constituit. In Paradiso enim Dantes beatos effingit – «albas stolas» (XXX, 129) – vel in eorum corporea specie eorumque affectus, animi commotiones, visus et gestus revocat, humanitatem denique in absoluta eius animae corporisque perfectione nobis ostendit, resurrectionem praefigurans carnis. Sanctus Bernardus, qui Dantem in postrema intineris parte comitatur, pueros in rosa beatorum praesentes Poëtae ostendit et ad eosdem inspiciendos atque audiendos eum invitat: «Quod facile intellegere ex vultu potes et etiam ex puerorum voce, si ipse inspicis bene ac praebes aures» (Par. XXXII, 46-48). Animus commovetur, cum beati splendida in integrali sua humanitate se praebent, non tantum affectus sensibus erga proprios caros concitati, sed imprimis explicito desiderio corpora, terrenas nempe species, revidendi: «ut defunctorum corporum patefacerent desiderium, forsitan non su­o­rum, sed matrum patrumque et a­li­orum, quos habuerunt caros, antequam facti sunt aeternae flammae» (Par. XIV, 63-66).

Tandem in media postrema visione, in occursu cum Mysterio Sanctissimae Trinitatis, aspicit Dantes humanum ipsum Christi Vultum, Verbi aeterni, in utero Mariae caro facti: «In summi luminis ima claraque subsistentia orbes tres mihi prodierunt trium colorum uniusque continentiae […]. Orbis ille sic conceptus, luminis speciem in te habens reflexi, oculis meis bene circumspectus, mihi videbatur nostra intus ipsius coloris effigie depictus» (Par. XXXIII, 115-117.127-131). Tantummodo in visione Dei placatur desiderium hominis et totum eius perficitur laboriosum iter: «mentem meam fulgor percussit, in quo desiderium eius acquievit. Alto ingenio hic defecit virtus» (140-142).

Incarnationis Mysterium, quod hodie celebramus, vera est ingenii vena et essentialis totius poëmatis nucleus. In illo perficitur quod a Patribus Ecclesiae appellatum est «divinizatio», «admirabile commercium», cuius gratia, ingrediente historiam nostram Deo carne facto, homo, sua cum carne, divinam rem ingredi potest, rosa beatorum figuratam. Humanum genus, de sua certa ratione, gestibus et verbis cotidianis, intellegentia suisque affectibus, corpore et commotionibus assumitur in Deum, in quo felicitatem veram plenamque ac postremam perfectionem invenit, totius itineris sui assequens culmen. Dantes hanc metam in exordio Paradisi desiderabat et praevidebat: «magis arderem desiderio illam videndi quidditatem, in qua videtur quomodo natura nostra et Deus coaluerunt. Quod tenemus fide illic cernetur, indemonstratum, at notum fiet per se prima uti vera, quae homo credit» (II, 40-45).

7. Comoediae tres mulieres: Maria, Beatrix, Lucia

Mysterium Incarnationis recinens, quod universo humano generi fons est salutis et laetitiae, Dantes se abstinere non potest a Mariae, Virginis Matris, laudibus celebrandis, quae «fiat» suo, plena atque summa consilii Dei acceptione, concedit, ut Verbum caro fiat. Marialis doctrinae amoenam invenimus in Dantis opere expositionem: excelsa lyrica voce, praecipue in prece a sancto Bernardo dicta, universam theologicam de Maria eiusque Dei mysterii participatione meditationem paucis adstringit: «Virgo Mater, tui filia Filii, humilis, alta super creaturas, terminus firmus aeterni consilii, tu es quae humanam naturam nobilitasti sic, ne creator eius dedignaretur eius fieri creatura» (Par. XXXIII, 1-6). Oxymorum in primo versu ac vocabulorum series inter se oppugnantium Mariae speciei proprietatem eiusdemque singularem pulchritudinem in lucem proferunt.

Item sanctus Bernardus, beatos demonstrans in rosa mystica constitutos, Dantem sollicitat, ut Mariam contempletur, quae humanam speciem dedit Verbo incarnato: «Aspice iam faciem, quae Christi videtur similior, nam modo sua lux tibi praestare potest, ut Christum videas» (Par. XXXII, 85-87). Mysterium Incarnationis Gabrielis archangeli praesentia denuo revocatur. Dantes sanctum Bernardum interrogat: «quisnam angelus ille est, qui ita laetus reginae nostrae lumina conspicit, ita flagrans amore, ut videatur igneus?» (103-105); qui respondet: «iste ille est qui palmam in mundum detulit Mariae, cum Filius Dei ex­onerari voluit pondere nostro» (112-114). Mentio Mariae in universa Divina Comoedia semper constat. In itinere Purgatorii ea exemplar virtutum est, quae vitiis opponuntur, lucifer e silva obscura exitum expediens ad iter in montem Dei aggrediendum, firma praesentia quae, per ipsius invocationem, occursum Christi comparat mysteriique Dei: «speciosi floris vox, quam semper voco et mane et sero» (Par. XXIII, 88-89).

Dantes, qui in itinere numquam est solus, sed auctoritati obtemperat primum Vergilii, humanae rationis symbolo, dein Beatricis et sancti Bernardi, nunc, Mariae intercessione, patriam attingere potest plenaque laetitia delectari omni tempore vitae desiderata: «et cor intus adhuc blanda inde exorta voluptas mi liquat» (Par. XXXIII, 62-63). Salvos nos non solos fieri dictitare videtur Poëta, suae conscius infirmitatis: «Mea virtute non venio» (Inf. X, 61); oportet vero iter conficiatur eo comitante qui fulcire nos potest ac sapienter prudenterque regere.

Quorum magni momenti documentum videtur mulierum praesentia. In duri ascensus initio Vergilius, primus itineris ductor, solatur confirmatque Dantem ad persequendam viam, tribus pro eo intercedentibus mulieribus, quae eum deducent: Maria, Dei Mater, figura caritatis; Beatrix, figura spei; sancta Lucia, figura fidei. Ita Beatrix, mollibus verbis, prodit: «Beatrix sum, quae te evagantem facio; istinc venio, quo reverti cupio; caritas movit me, quapropter loquor» (Inf. II, 70-72), amorem unum asseverans fontem qui salutem nobis donare potest, amorem quidem humanum divina caritate transfiguratum. Beatrix autem ad alius mulieris differt intercessionem, videlicet Mariae Virginis: «Mulier venusta in coelo praepedimenti, qua te mitto, huius miseretur ita, ut asperum iudicium illic frangat» (94-96). Intercedit denique Lucia, quae Beatricem alloquitur: «Dei laus vera, Beatrix, cur non ipsa iuvas quem te dilexit sic, ut supra vulgare agmen extolleretur tibi?» (103-105). Dantes agnoscit tantum eum quem amor movit nos in itinere revera sustinere posse et ad salutem ducere, ad vitam renovandam ac proinde ad felicitatem.

8. Franciscus, sponsus Dominae Paupertatis

In candida rosa beatorum, ubi in medio effulget Mariae figura, Dante collocat quoque plurimos sanctos, quorum vitam et missionem ostendit, ut eos uti figuras proponeret quae, in reali sua exsistentia et etiam multa per experimenta, finem suae vitae et vocationis attigerunt. Memoramus breviter tantum sanctum Franciscum Assisiensem, qui in Cantico XI Paradisi illustratur, ubi de spiritibus sapientibus sermo est.

Est quaedam alta harmonia inter sanctum Franciscum et Dantem: alter quidem, una cum sodalibus suis, de claustris egressus est, ivit inter gentes, per vias pagorum et urbium, populo praedicans, in domibus sistens; alter autem illud elegit, quod aetate illa comprehendi non poterat, ad excelsum poëma de novissimis componendum vulgari uti sermone atque narrationem suam frequentans hominibus illustribus et minus notis, sed dignitate prorsus aequalibus ac terrae magnates. Alia nota coaequat duos viros: uterque patet pulchritudini bonoque humani cultus orbis, speculi et «vestigii» eius Creatoris. Quomodo non agnosceremus in illo «laudetur nomen tuum tuaque virtus quibusvis a creaturis» (Purg. XI, 4-5), ubi Dantes Orationem Dominicam explanat, eum alludere ad Canticum creaturarum sancti Francisci?

In cantico XI Paradisi talis consonantia apparet nova ratione, quae eos usque similiores efficit. Sanctitas et sapientia Francisci excellent, quoniam Dantes, conspiciens de caelo terram nostram, sordes intuetur eorum qui in bonis terrestribus confidunt: «O inanes curas mortalium, quam imperfectae ratiocinationes, quae tibi deorsum pellunt alas!» (1-3). Omnis historia, vel potius «mirabilis vita» sancti, super eius praecipuam necessitudinem cum Domina Paupertate incardinatur: «Ne autem procedam per obscura, intellegas iam in lato meo sermone Franciscum et Paupertatem hos amantes» (73-75). In cantico sancti Francisci maioris momenti res gesta vitae eius memorantur, tentationes ac denique eventus in quo conformitas eius Christo, pauperi et crucifixo, supremam, divinam confirmationem invenit in stigmatum impressione: «cum gentes ad conversionem invenisset acerbas, ne autem tempus tereret frustra, uberi adepto agro Italicae herbae, aspero in saxo Tiberim inter et Arnum a Christo accepit novissimum sigillum, quae in membris binos suis gessit annos» (103-108).

9. Dantis Aligherii testimonium accipere

Tandem, Dantis Aligherii opere breviter hic perspecto, notitiarum, usuum, meditationum in omni provincia humanae investigationis infinita fere fodina, cogitatio quaedam instat. Personarum, narrationum, signorum, amoenarum blandarumque imaginum copia a Dante nobis oblata profecto admirationem, stuporem et animum gratum movet. In eo fere multimedialis nostrae culturae praecursorem aspicere possumus, in quo verba et imagines, signa et soni, poësis et saltatio in unum coalescunt nuntium. Tunc intellegitur cur poëma eius plurimorum artis operum cuiusque generis suscitaverit fictionem.

At nostris diebus vero quoquo modo Summi Poëtae opus nos sollicitat. Quid hoc nostro tempore nobis communicare potest? Habetne adhuc hodie quicquam dicendum aut praebendum nobis? Habetne nuntius eius etiam pro nobis quamdam validitatem hoc tempore, aliquod munus explendum? Valetne nos adhuc interrogare?

Hodie Dantes – ut eius vocis interpretes fieri conemur – non postulat ut opus eius simpliciter legamus, exponamus, meditemur, perscrutemur. Postulat potius ut eum audiamus, quodammodo imitemur, comites eius fiamus, cum et hodie ad felicitatem iter nobis ostendere velit, viam rectam ad humanitatem nostram plene vivendam, ut obscuras transcendamus silvas ubi mentem nostram dignitatemque amittimus. Dantis iter eiusque vitae ultra mortem visio nec simplex materia narrationis sunt nec merus, quamvis singularis, personalis eventus.

Haec narrat Dantes – modo sane mirabili – vulgari sermone usus omnibus claro, ad universalem linguam evecto, quia nuntium gravem ac mentem et cor nostrum attingentem tradere vult nobis, ut iam nunc, in hac vita, animum nostrum transformet ac mutet. Nuntius eius nos prorsus conscios facere potest ac debet de eo quod sumus et de eo quod diem de die vivimus intime constanterque ad felicitatem, ad exsistentiae plenitudinem, ad patriam novissimam extenti, ubi in plena erimus communione cum Deo, infinita ac sempiterna Caritate. Quamquam Dantes sui temporis est homo, opinionibis praeditus de nonnullis argumentis a nostris discrepantibus, humanitas eius et hodie praestat vigetque et signum certo esse potest propositorum quae nostro tempore exstruere volumus.

Ideo magni est momenti ut Dantis opera, fausta centenarii arrepta occasione, magis usque divulgetur congruentiore modo, id est ut pervia et alliciens fiat non modo studentibus ac doctis, sed etiam omnibus qui, ad interiores interrogationes cupientes respondere, plene suam vitam perficere desiderantes, itinerarium suum vitae ac fidei conscienter vivere volunt, grato animo accipientes atque donum et munus viventes libertatis.

Magni ergo aestimamus docentes qui ardenter Dantis nuntium communicare valent, in thesaurum culturae, religionis et morum ducere, eius in operibus inclusum. Attamen hoc patrimonium postulat, ut accessibile fiat praeter scholarum et universitatum aulas.

Cohortamur communitates christianas, potissimum eas quae sunt in urbibus Dantis memorias servantibus, institutiones academicas, consociationes et motus culturae, ut promoveant incepta inchoata ad cognitionem necnon diffusionem nuntii Dantis eius in plenitudine.

Animum inde facimus peculiariter artium cultoribus, ut vocem, vultum et cor praebeant, ut formam, colorem et sonum tribuant Dantis poësi, in via pulchritudinis, quam ipse excellenter percurrit; et sic altiores veritates communicare ac diffundere, sermonibus artis propriis, nuntio pacis, libertatis, fraternitatis.

Hoc peculiari historiae momento, multis umbris signato, rerum adiunctis quae genus humanum degradant, carentia fiduciae et prospectuum pro futuro tempore, figura Dantis, prophetae spei ac testis humani felicitatis desiderii, adhuc potest dare verba et exempla quae incitant nostrum iter. Ipse potest nos adiuvare sereno et firmo animo progredi in vitae fideique peregrinatione quae nobis omnibus est perficienda, donec cor nostrum veram pacem inveniat et veram laetitiam, donec perveniamus ad ultimam metam totius humani generis, quae est «amor solem caeteraque astra movens» (Par. XXXIII, 145).

Ex Aedibus Vaticanis, die XXV mensis Martii, in Annuntiatione Domini, anno MMXXI, Pontificatus Nostri nono.

Franciscus

[1] In praeclara summorum (30 Aprilis 1921): AAS 13 (1921), 209-217.

[2] Cfr ibid.: 210.

[3] Ep. Nobis, ad Catholicam (28 Octobris 1914): AAS 6 (1914), 540.

[4] Sermo ad Collegium et Praelaturam Romanam (23 Decembris 1965): AAS 85 (1966), 80.

[5] Cfr AAS 58 (1966), 22-37.

[6] Ibid.: 24.

[7] Ibid.

[8] Ibid.

[9] Ibid.

[10] Ibid.: 26.

[11] Ibid.

[12] Ibid.: 28-29.

[13] Ibid.: 29.

[14] Ibid.

[15] Ibid.: 29-30.

[16] Ibid.: 22.

[17] Ibid.: 36.

[18] Sermo ad participes occursus a Pontificio Consilio “Cor unum” promoti, 23 Ianuarii 2006, Insegnamenti 2006, II/1, 92-93.

[19] Ibid., 93.

[20] Cfr n. 4: AAS 105 (2013), 557.

[21] Nuntius ad Praesidem Pontificii Consilii de Cultura (4 Maii 2015): AAS 107 (2015), 551-552.

[22] Ibid.: 552.

[23] L’Osservatore Romano, 10 Octobris 2020, p. 7.

[24] Cfr S. Augustinus, Confessiones, I, 1, 1: PL 32, col.661.

 

© Copyright - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/la/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20210325_centenario-dante.html

Monumento a Dante Alighieri (Statua di Dante a Napoli), Piazza Dante 


CANDOR LUCIS AETERNAE


للحبْرِ الأعظم البابا فرنسيس

في الذكرى المئويّة السابعة لوفاة

دانتي أليغييري

 

رَوْعَةُ النُّورِ الأَبَدِيّ، تجسّدت كلمة الله من مريم العذراء عندما أجابت "هاءَنذا" على بشارة الملاك (را. لو 1، 38). اليوم الذي تحتفل به الليتورجيّا بهذا السرّ الّذي لا يوصف، له أيضًا معنًى خاصًّا بالنسبة للواقعة التاريخيّة والأدبيّة للشاعر العظيم دانتي أليغييري، نبيّ الرجاء وشاهد على العطش للّامحدود المتأصّل في قلب الإنسان. لذلك، في هذه المناسبة، أودُّ أنا أيضًا أن أنضمّ إلى هذا الجوق العديد من الذين يريدون تكريم ذكراه في الذكرى المئويّة السابعة لوفاته.

في الواقع، وفقًا لتقويم أسلوب التجسّد، كان يبدأ العام الجديد في فلورنسا يوم الخامس والعشرين من شهر مارس/آذار. كان هذا التاريخ، القريب من الاعتدال الربيعيّ ومن منظور عيد الفصح، مرتبطًا سواءً بخَلقِ العالم أَمْ بالفداء الذي قام به المسيح على الصّليب، أي بداية الخليقة الجديدة. لذلك، في ضوء الكلمة المتجسِّد، يدعونا إلى التأمُّل في مخطّط الحبّ والذي هو القلب نفسهُ ومصدر الإلهام لأشهر أعمال الشاعر، الكوميديا الإلهيّة[1]، والتي يُذكر في نشيدها الأخير حدَث التجسّد من قِبَلِ القدّيس بيرنارد مع هذه الآيات الشهيرة: «في أحشائك اشتعلت المحبة / التي نبتت بفضل حرارتها هذه الزهرة / في السّلام الأبدي» (الفردوس، 33، 7- 9).

قدّم دانتي قبلاً في المطهر، مشهد البشارة، منحوتًا على حائط صخري (10، 34- 37. 40- 45)

لا يمكن أن يغيب إذًا، في هذه المناسبة، صوت الكنيسة الذي يشترك بالإجماع في إحياء ذكرى الإنسان والشاعر دانتي أليغييري. استطاع أن يعبّر، بواسطة جمال الشِّعر، وبشكلٍ أفضل بكثير من غيره، عن عُمق سرِّ الله والحُبّ. شِعْرُهُ، أسمى تعبير عن العبقريّة الإنسانيّة، هو ثمرة إلهامٍ جديدٍ وعميق، حيثُ الشَّاعر يُدْرِكُهُ عندما يتحدّث عنه كما لو أنّه «قصيدة مباركة / كان لكلٍّ من الأرضِ والسماءِ يدٌ فيها» (الفردوس، 25، 1- 2).

بهذه الرسالة الرسوليّة أودّ أن أضمَّ صوتي إلى صوت أسلافي الذين كرّموا واحتفلوا بالشاعر، خصوصًا في مناسبة ذكرى ولادتهِ وموتهِ، لتقديمهِ من جديد إلى عناية الكنيسة، وإلى جميع المؤمنين، وإلى علماء الأدب، وإلى اللّاهوتيّين، وإلى الفنّانين. سَأَسْتَذكِرُ بإيجاز هذه المداخلات، مُرَكِّزًا انتباهي على بابوات القرن الماضي وعلى أهمّ وثائقهم.

1.     مِن أقوال البابوات في القرن الماضي عن دانتي أليغييري

قبل قرنٍ من الزمن، في العام 1921، في مناسبة الذّكرى المئويّة السادسة لوفاة الشاعر، أَحْيَا بنديكتُس الخامس عشر، جامعًا الأفكار البارزة من الأحبار السابقين، خاصّةً من ليون الثالث عشر والقدّيس بيوس العاشر، ذكرى دانتي سواء برسالة عامّة[2]، أَمْ بالترويج لأعمال الترميم لكنيسة القديس بطرس الكبير في رافينّا، والتي يُطلَق عليها شعبيًّا اسمَ كنيسة القدّيس فرنسيس، حيثُ احتُفِل بجنازة أليغييري وتمّ دفنه في مدافنها. وتقديرًا للمبادرات العديدة الهادفة إلى إحياء هذه الذكرى، طالب البابا بحقّ الكنيسة، «التي كانت له أُمًّا»، أن تلعبَ دورًا أساسيًا في هذه التذكارات، تكريمًا لدانتي[3]. كان قد سبق وعبّر بنديكتُس الخامس عشر، في رسالة وجّهها إلى رئيس أساقفة رافينّا، المونسنيور باسكوال مورجانتي، والتي من خلالها صادق على برنامج الاحتفالات المئويّة، عن دوافع مشاركته قائلًا: «علاوة على ذلك (وهذا هو الأهم)، هناك سبب معين يجعلنا نعتقد أنه ينبغي الاحتفال بذكرى ميلاده الاحتفاليّة بامتنان شديد وبموافقة كبيرة من الشعب، لأنّ أليغييري هو لنا [...] في الواقع، من يستطيع أن ينكر أن دانتي قد غذّى وعزّز شعلة البراعة والفضيلة الشعريّة مُستمدِّاً الإلهام من العقيدة الكاثوليكيّة، لدرجة أنّه غنّى رموز أسرار الدّين في قصيدة شبه إلهيّة؟»[4].

في لحظةٍ تاريخيّة اتّسمت بمشاعر العِداء للكنيسة، أكّد الحبر الأعظم، في الرسالة المذكورة، على انتماء الشاعر إلى الكنيسة، «اتحاد دانتي الحميم مع كرسي بطرس هذا»؛ بَل، أكّد أن عمله، على الرّغم من كونه تعبيرًا عن «الاتساع الهائل وحِدَّة براعته»، إلّا أنّه استمدّ «اندفاعًا قويًّا من الإلهام» تحديدًا من الإيمان المسيحيّ. لهذا السبب، تابع بنديكتُس الخامس عشر، «يجب ألّا نعجب فيه فقط لسموّ عبقريّته، ولكن أيضًا لرحابة الموضوع الذي قدَّمهُ الدين الإلهي لأنشودته». وأثنى عليه، رادّاً بشكل غير مباشر على أولئك الذين أنكروا أو انتقدوا الأصالة الدينيَّة لعمله: «التقوى نفسُها التي فينا تنفح في ألغييري؛ إيمانه له المشاعر نفسُها. [...] هذا هو مدحه الرئيسيّ: لكونه شاعرًا مسيحيًّا ولأنّه غنّى بلهجات إلهيّة تقريبًا المُثُل المسيحيّة التي تأمَّل بكلِّ روحه في جمالها وروعتها». إنّ عمل دانتي - تَابَع الحبر الأعظم - هو مثال بليغ وصحيح «لإثبات مدى خطأ أنّ احترام العقلِ والقلبِ لله يقطع أجنحة الذكاء، بينما هو يحفّزها ويرفعها». لهذا السبب، تابع البابا، «التعاليم التي تركها لنا دانتي في جميع أعماله، ولكن بشكلٍ خاص في قصيدته الثلاثيّة» يمكنها أن تكون «بمثابة دليل صالح جدًّا لرجال عصرنا» وخاصة للطلاب والباحثين، بما أنّه «في تأليف قصيدته، لم يكن له غرض آخر سوى رفع البشر من حالة البؤس، أي من الخطيئة، وقيادتهم إلى حالة النعيم، أي النعمة الإلهيّة».

من ناحية أخرى، ترتبط مداخلات القدّيس بولس السادس المتنوّعة بالذكرى المئوية السابعة لميلاده في العام 1965. في 19 سبتمبر/أيلول، تبرع بصليب ذهبي لإغْنَاء معبد رافينّا الصغير الذي يحفظ قبر دانتي، والذي كان خاليًا حتّى ذلك الوقت من «علامة الدين والرجاء هذه»[5]. في 14 نوفمبر/تشرين الثاني، أرسل إكليلًا من الغار الذهبي إلى فلورنسا ليتمَّ ترصيعُهُ داخل مبنى أو في حَوضِ معموديّة القديس يوحنّا. أخيرًا، في ختام أعمال المجمع المسكوني الفاتيكاني الثاني، أراد أن يتبرّع بطبعة فنّيّة من الكوميديا الإلهّية لآباء المجمع. ولكن قبل كلّ شيء، كرّم ذكرى الشاعر العظيم بالرسالة الرسولية Altissimi cantus[6]، التي أعاد فيها التأكيد على الرابط القوي بين الكنيسة ودانتي أليغييري: «إذا أراد أحدٌ أن يسأل، لماذا الكنيسة الكاثوليكية، بأمرٍ من رأسها المرئيّ، تأخذ على عاتقها إحياء الذكرى والاحتفال بمجد شاعر فلورنسا، جوابنا بسيط: لأنّه، بحقٍّ خاصّ، دانتي هو لنا! هو لنا، ونعني بهذا أنّه ينتمي إلى الإيمان الكاثوليكي، لأنّه كان يَنْفَحُ حبّ المسيح بكلّ كيانه؛ هو لنا لأنّه أحبّ الكنيسة كثيرًا، وتغنّى بأمجادها؛ وهو لنا لأنّه رأى نائبَ المسيح في الحبر الروماني وكرّمه».

ولكن هذا الحقّ، تابع البابا، بعيدًا عن أن يحثّ إلى التباهي، يمثّل أيضًا التزامًا: «دانتي هو لنا، يمكننا أن نكرّر؛ ونحن نؤكّد هذا ليس لجعله انتصارًا توّاقًا إلى المجد الأنانيّ، ولكن بالحريّ لتذكير أنفسنا بواجب الاعتراف به على هذا النحو، واستكشاف كنوز الفكر والمشاعر المسيحيّة التي لا تقدّر بثمن في عمله، نظرًا لقناعتنا أنّ وحده الذي يتغلغل في الرّوح الدينيّة للشاعر الأسمى يستطيع أن يفهم بعمق ويتذوق الثروات الروحيّة الرائعة». وهذا الالتزام لا يعفي الكنيسة من قبول كلمات النقد النبويّة التي قالها الشاعر ضد الذين وَجَبَ عليهم أن يبشّروا بالإنجيل وأن يمثّلوا المسيحَ لا أنفسهم: «لا نأسف لتَّذكّر أن صوت دانتي كان قد عَلَا وضَربَ بشدَّة أكثر من حَبْرٍ رومانيّ، وكان لديه توبيخ مرير للمؤسّسات الكنسيّة وللأشخاص الذين كانوا خُدامًا وممثلي الكنيسة»؛ ومع ذلك، يبدو من الواضح أنّ «مواقفه الفخورة لم تهزّ أبدًا إيمانه الكاثوليكي الراسخ وعاطفته البنويّة للكنيسة المقدّسة».

لذلك أوضح بولس السادس الخصائص التي تجعل من قصيدة دانتي مصدرًا للثراء الرّوحي في متناول الجميع: «قصيدة دانتي عالميّة: في اتساعها الهائل، تعانق السماء والأرض، الخلود والزمن، أسرار الله ووقائع البشر، العقيدة المقدّسة وتلك المستمدّة من نبراسِ العقل، معطيات التجربة الشخصية وذكريات التاريخ». ولكن قبل كلّ شيء، حدّد الغرض الجوهري لعمل دانتي وخاصّة الكوميديا الإلهّية، وهو هدف لم يتم تقديره وتقييمه بشكل واضح دائمًا: «إنّ الغرض من الكوميديا الإلهّية عمليّ وتحوّلي في المقام الأول. لا تقترح فقط أن تكون جميلة شعريًا وصالحةً أخلاقيًّا، ولكن قادرة على تغيير الإنسان جذريًّا ونقله من الفوضى إلى الحكمة، ومن الخطيئة إلى القداسة، ومن البؤس إلى السعادة، ومن التأمل المرعب في الجحيم إلى ذاك المطوّب في الفردوس».

اهتَمَّ البابا، في لحظة تاريخيّة مليئة بالتوتّرات بين الشعوب، بِمِثَالِ السّلام، وقد وجد في عمل الشاعر فكرة ثمينة أراد أن يعزّزها ويبثّها: «هذا السّلام للأفراد، والعائلات، والأمم، والمجتمع البشري، الذي هو سلامٌ داخليّ وخارجيّ، سلامٌ فرديّ وعام، هدوء النظام، هو مضطّربٌ ومُهتَزٌّ، لأنّ التقوى والعدل قد انتُهِكا. ولإعادة النظام والخلاص، الإيمان والعقل مدعوّان للعمل في انسجام بينهما وكذلك، بياتريتشه وفيرجيليو، الصّليب والنسر، الكنيسة والإمبراطوريّة». في هذا السّياق، عرّف العمل الشعري من منظور السّلام: «الكوميديا الإلهيّة هي قصيدة السّلام: الجحيم هو أغنية كئيبة لسلام قد فُقِدَ إلى الأبد، المطهر هو أغنية عَذْبَة للسلام المرجوّ، الفردوس هو انتصار عظيم لسلام نملكه كلّيًا وإلى الأبد».

من هذا المنظور، تابع الحبر الأعظم: الكوميديا «هي قصيدة التحسين الاجتماعيّ في نَيلِ الحريّة، والتي هي إعفاءٌ من استعباد الشرّ، والتي تقودنا إلى العثور على الله ومحبته [...] معترفين بالإنسانيّة، التي نعتقد أنّ صفاتها واضحة للغاية». لكن بولس السادس كرّر أيضًا ما هي صفات إنسانيّة دانتي: «في دانتي، يتمّ التعرّف على جميع القيم الإنسانيّة (الفكريّة والأخلاقيّة والعاطفيّة والثقافيّة والمدنيّة)، وتعظيمها؛ والمهم جدًّا أن نشير إليه، هو أنّ هذا التقدير والشرف يحدث عندما يغوصُ في الإلهيّ، عندما كان من الممكن أن يبطل التأمّل في العناصر الأرضيّة». من هنا، نَشَأَ، صرّح البابا، لسببٍ وجيه، لقب الشاعر الأسمى وتعريف الإلهيّة المنسوب إلى الكوميديا، وكذلك إعلان دانتي بأنّه «سيّدُ النشيد الأسمى»، في الكلمة الافتتاحيّة للرسالة الرسوليّة نفسها.

بالإضافة إلى ذلك، في تقييمه لصفات دانتي الفنيّة والأدبيّة الاستثنائيّة، كرّر بولس السادس مبدأً أكّده مرّاتٍ عديدة: «للّاهوت والفلسفة علاقةٌ أُخرى بالجمال تتكوّن من هذا: أنّه عندما يُضفي الجمالُ على العقيدة لباسَه وزينَته، مع عذوبة الغناء ووضوح الفنّ التشكيليّ والتصويريّ للعيان، يفتح الطريقَ أمام توصيل تعاليمه الثمينة للكثيرين. الأبحاث المهمّة، والاستنتاجات الدقيقة لا يمكن أن يدركها المتواضعون، وهُم كثرة، هُم جائعون جدًّا لخبز الحقيقة: إنّما هؤلاء أيضًا يتحسّسون، ويشعرون ويقدرون تأثير الجمال، ومن خلال هذه الوسائل تَسْطَعُ لهم الحقيقةُ بسهولة أكبر وتُغَذّيهم. هذا ما فهمه وفعله سيّدُ النشيد الأسمى، حيث أصبح الجمال وَصِيفُ الطّيبة والحق، والطيبة موضوع الجمال». أخيرًا، مُستَشْهِدًا مِنَ الكوميديا، حثّ بولس السادس الجميع: «مجّدوا الشاعر الأعظم!» (الجحيم، 4، 80).

عن القديس يوحنا بولس الثاني، الذي تناول مرارًا وتكرارًا أعمال الشاعر الأسمى في خطاباته، أودُّ أن أذكر فقط مداخلة 30 مايو/أيار 1985 في افتتاح معرض دانتي في الفاتيكان. هو أيضًا، كما بولس السادس، شدّد على عبقريّته الفنيّة: يتمّ تفسيرُ عمل دانتي على أنّه «واقع مرأيّ، يتحدّث عن حياة ما بعد الموت وعن سر الله بقوّة الفكر اللاهوتيّ، الذي تجسّده روعة الفن والشعر، مُقتَرِنان ببعضهما البعض». ثمّ توقّف الحبر الأعظم ليستعرض مصطلحًا رئيسيًّا لعمل دانتي: «تخطّي حدود الطبيعة البشريّة. كان هذا هو الجهد الأكبر لدانتي: للتأكّد من أنّ ثِقَل الإنسان لا يدمّر الإلهيَّ الذي بداخلنا، ولا تلغي عظمةُ الإلهيّ قيمةَ الإنسان. لهذا السبب قرأ الشاعر قصّته الشخصيّة بالذّات وقصّة البشريّة جمعاء بأسلوبٍ لاهوتيّ».

غالبًا ما أعاد بنديكتُس السادس عشر اقتراح مسار دانتي، مستوحيًا من أعماله الإلهام للتفكير والتأمّل. على سبيل المثال، بحديثه في رسالته العامة الأولى Deus caritas est، بدأ تحديدًا من رؤية دانتي عن الله، حيث «النور والحبّ هما واحد» لإعادة اقتراح تأمّله حول ما هو جديد من عمل دانتي: «نظرة دانتي أبصرت شيئًا جديدًا تمامًا […]. إنَّ النور الأبديّ يظهَر في ثلاث دوائر يخاطبها بتلك العبارات القويّة التي نعرفها: "أيّها النور الأبدي السّاكن إلى ذاتِكَ وحدَها / الذي تُدرِكُ ذاتَكَ بِذاتِك / وبكَونِكَ مُدرِكًا من ذاتِكَ ومُدرِكًا إيّاها / فإنَّكَ تُحِب ذاتَكَ وتَبْتَسِم!" (الفردوس، 33، 124- 126). في الواقع، الأمر الذي يُذهِل أكثر من هذا الكشف عن الله كدائرة ثالوثية للمعرفة والحبّ، هو إدراك الوجه البشريّ - وجه يسوع المسيح - الذي يظهر لدانتي في الدائرة المركزيّة للنور. […] هذا الإله لهُ وجهٌ بشريّ - ويمكننا أن نُضيف – لهُ قلبٌ بشريّ»[7]. سلَّطَ البابا الضوء على أصالة رؤيّة دانتي التي مِن خِلالِها يتمّ إيصَال حداثة التجربة المسيحيّة بطريقةٍ شعريّة، المُنبَثِقَة عن سرّ التجسّد: «حداثة الحبّ الذي دفع الله أن يتّخذ وجهًا بشريًّا، بل أن يتّخذ لحمًا ودمًا، أي كامِلَ الانسان»[8].

من جهتي، في الرسالة العامّة الأولى، نور الإيمان[9]، أشرتُ إلى دانتي للتّعبير عن نور الإيمان، مُستَشهِدًا ببَيْتٍ من الفردوس، وُصِفَ فيه النور بأنّه «قَبَسْ / يمتدّ بنيرانه حتّى يصبح شُعلةً متوهّجة / ويشعّ فيَّ كنجمةٍ في السماء» (الفردوس، 24، 145- 147). في مناسبة مرور سبعمائة وخمسين عامًا على ولادة الشاعر، أردْتُ تكريم ذكراه برسالة، على أمل أن «يتمّ فهمُ شخصيّة أليغييري وعمله وتقديرهما مرّة أُخرى»؛ واقترحت قراءة الكوميديا كما لو أنّها «خطّ رحلةٍ عظيم، بَلْ كحجٍّ حقيقيّ، سواءَ شخصيٌّ وداخليّ، أمْ مشتركٌ، وكنسيّ، واجتماعيّ وتاريخيّ»؛ في الواقع، "إنّها تُمثّل نَمُوذَجًا لكلّ رحلة أصيلة تُدعى فيها البشريّة إلى ترك ما يعرّفُهُ دانتي بأنّه "البيدَر الصّغير الذي يُحيلُنا وُحُوشًا" (الفردوس، 22، 151) للوصول إلى حالة جديدة، تتميّز بالانسجام وبالسّلام وبالسّعادة»[10]. لذلك أشرتُ إلى شخصيّة الشّاعر الأسمى لمُعاصِرِينَا، واقترحته كَمَا «نبيّ رجاء، مُبشِّر بإمكانيّة الخلاص، والتحرّر، والتغيير العميق لكلّ رجل وامرأة، وللبشريّة جَمعَاء»[11].

أخيرًا، في 10 أكتوبر/تشرين الأوّل 2020، مُستقبِلاً وفد أبرشيّة رافينّا، في مناسبة افتتاح عام دانتي، والإعلان عن هذه الوثيقة، لاحظْتُ كيف أنّ عمل دانتي لا يزال بإمكانه إغناءَ عقولِ وقلوبِ الكثيرينَ اليَوم، وخاصّةً الشباب، الذين يقتربون من شِعْرِهِ «بطريقةٍ سهلةِ المنال لهم، يجدون حتمًا، من جهة، كلّ البُعد بين المؤلّف وعالمه؛ ومع ذلك، من جهة أُخرى، فإنّهم يشعرون بجاذبيته المدهشة»[12].

2.     حياة دانتي أليغييري، نموذج للحالة الإنسانيّة

من خلال هذه الرسالة الرسوليّة، أودّ أنا أيضًا أن أقترب من حياة وعمل الشاعر اللامع من أجل إدراك تلك الجاذبية، وإظهار عصريّتها وديمومتها، وإدراك تلك العِبَر والتأمّلات التي لا تزال ضروريّة اليوم للبشريّة جمعاء، ليس فقط للمؤمنين. في الحقيقة، يُعتبر عمل دانتي جزءًا لا يتجزّأ من ثقافتنا، فهو يُعِيدُنَا إلى الجذور المسيحيّة لأوروبا والغرب، ويمثّل تُراث المُثُل والقِيَم التي تقترحها الكنيسة والمجتمع المدني حتى اليوم كقاعدة للتعايُش الإنساني، حيث يمكننا ويجب علينا جميعًا أن نعترف بأنّنا جميعًا إخوة. مِن دُونِ التوغّل في التاريخ الشخصيّ والسياسيّ والقضائيّ المعقّد لأليغييري، أودّ أن أذكر فقط بعض اللحظات والأحداث من حياته، والتي يبدو فيها قريبًا بشكلٍ غير اعتيادي من العديد من معاصرينا والتي تُعتَبر أساسيّة لفهم عمله.

إنّ رباطه الأوّل بمدينة فلورنسا، حيث ولد عام 1265 وتزوج من جيمّا دوناتي، مُنجِبًا منها أربعة أطفال، هو إحساس قوي بالانتماء، ولكن، بسبب الخلافات السياسيّة، تحوَّل مع مرور الوقت إلى تباين مفتوح. ومع ذلك، لم يفقد أبدًا الرغبة في العودة إلى هناك، ليس فقط من أجل المودّة تجاه مدينته التي استمر مع ذلك في تغذيتها، ولكن قبل كلّ شيء لِيُتَوَّجَ شاعرًا هناك حيث نال المعموديّة والإيمان (را. الفردوس، 25، 1- 9). في عناوين بعض رسائله (3، 5، 6، 7) يعرّف دانتي نفسه على أنّه «مواطن فلورانسي منفيّ على غير حقّ» (florentinusetexulinmeritus)، بينما في رسالته الثالثة عشر، الموجَّهَةَ إلى كانغراندي ديلّا سكالا، حدَّد «مواطن فلورانسي بالولادة لا بالأخلاق» (florentinusnationalenonmoribus). لكونه ينتمي إلى تيّار الغويلفيين من الطرف الأبيض، وَجَدَ نفسه متورطًا في الصّراع بين الغويلفيّين والغيبيليّين، بين الغويلفيّين البِيْضِ والسّوُدِ، وبعد أن شغل مناصب عامّة ذات أهمية كبيرة، حتّى أصبح رئيسًا للبلديّة، وبسبب الأحداث السياسيّة المعاكسة، في عام 1302، تمّ نفيه لمدّة عامين، ممنوع من الوظيفة العامة ومحكومٌ عليه بدفع غرامة. رَفَضَ دانتي الحُكم الذي في رأيه كان جائرًا، غير أنّ الحُكْمَ ضده اشتَدَّ قسوة: نفي دائم، ومصادرة أموال وإعدام في حال عودته إلى الوطن. هكذا بدأت قصّة دانتي المؤلمة، الذي حاول عبثًا أن يتمكن من العودة إلى محبوبتهِ فلورنسا، والتي قاتل من أجلها بشغف.

وهكذا أصبح المنفيّ، "الحاجّ المهموم"، الذي وقع في حالة من «الفقر المؤلم» (كونفيفو، 1، 3، 5)، والذي دفعه إلى البحث عن ملجأ وحماية لدى بعض اللّوردات المحلّيّين، من بينهم ديلّا سكالا في فيرونا ومالاسبِنا في لونيجَيانا. على حدّ تعبير كاتشاغويدا، سَلَف الشاعر، يمكنّنا أن نشعر بمرارة ويأس هذا الوضع الجديد: «وستتخلّى عن كلّ ما أنت به / جدُّ شغوفٍ؛ وهذا هو أوّل ما يسدّده / إليك قوس المنفى من سهامٍ. / وسوف تختبر كيف يكون خبز الغير / أملَحَ الطَعم، وكيف يكون الصعود والهبوط على سلالم الآخرين / دربًا وعرًا» (الفردوس، 17، 55-60).

عند رفضه، بعدئذٍ، الشروط المهينة للعفو الذي كان سيسمح له بالعودة إلى فلورنسا، في العام 1315 حُكم عليه بالإعدام مرّة أخرى، هذه المرة مع أطفاله المراهقين. المرحلة الأخيرة من نفيه كانت في رافينّا، حيث رحّب به جويدو نوفيلّو من بولينتا، وحيث توفّي، عائداً من مهمّة في البندقيّة، عن عُمرٍ يُناهزُ 56 عامًا، في ليلة 13 و14 سبتمبر/أيلول 1321. تمّ دَفْنُهُ في فُلكٍ عند كنيسة القدّيس بطرس الكبير، بالقرب من الجدار الخارجي للرِّوَاق الفرنسيسكانيّ القديم، وتمّ نقله بعد ذلك إلى المعبد المجاور الذي يعود إلى القرن السابع عشر، حيث تمّ وضع رفاته في عام 1865، بعد أحداثٍ مضطربة. هذا المكان لا يزال حتى اليوم وجهة لعدد لا يحصى من الزوّار والمعجبين بالشاعر الأسمى، والد اللغة والأدب الإيطالي.

في المنفى، تحوّل حبُّ مدينته، الذي خانه «بعض الفلورنسيون ذات السمعة السيئة» (الرسالة 6، 1)، إلى حَنِينٍ حَزِين. إنّ خيبةَ الأمل العميقة لسقوط مُثُلِهِ السياسيّة والمدنيّة، إلى جانب التجوّل المؤلم من مدينة إلى أخرى بحثًا عن ملجأ ودعم، لا تنفصل عن عمله الأدبي والشعري، بل على العكس، فهي تشكّل الجذور الأساسيّة والدافع الكامن وراءها. عندما يصف دانتي الحُجّاج الذين ينطلقون لزيارة الأماكن المقدّسة، فإنّه يَعرض بطريقة ما حالته الوجوديّة ويعبّر عن مشاعره الأكثر حميميّة: «أوّاه، أيّها الحجيج، أيّها الذين تمضُون مهمومِين...» (فيتا نُوُوفا، 40، 1). الفكرة تعود مرّاتٍ عِدَّة، كما هو الحال في البيت من المطهر: «وكما يفعل الحُجَّاج المتفكّرون / حينما يبلغون في طريقهم قومًا غير معروفين لديهم / فيلتفتون إليهم بلا توقّف» (23، 16-18). يمكِنُ إدراك كآبة دانتي الحاجّ والمنفيّ المؤلمة، أيضًا في الأبيات الشهيرة من الأنشودة الثامنة من المطهر: «كانت قَد حلّت الساعة التي تبعث الحنين / لدى روّاد البحار وتُليِن قلوبهم / يومَ أَنْ قالوا وداعًا لأصدقائهم الأعزاء» (8، 1-3).

دانتي، مُفكّرًا بعمق بحالته الشخصيّة في المنفى، بالحَيرَةِ الجذريّة وبالهشاشة وبالتنقّل المستمر، حوَّلهَا، رافعًا إيّاها، إلى نموذج للحالة الإنسانيّة، والتي تقدّم نَفْسَها كسبيلٍ، داخليّ قبل أن يكون خارجيّ، والتي لا تتوقّف أبدًا حتّى تصل إلى الهدف. وهكذا، فإنّنا نواجه موضوعَين أساسيَّين في كلّ أعمال دانتي: نقطة البداية لكلّ مسارٍ وجوديّ، الرغبة، المتأصّلة في الرّوح البشريّة، ونقطة الوصول، السّعادة، المُعْطَاة مِن رُؤْيَةِ الحبّ والتي هي الله.

الشّاعر الأسمى، على الرّغمِ من عَيْشِهِ لأحداثٍ مأساويّة، حزينة ومؤلمة، لم يرضخ أبدًا، ولم يستسلم، ولم يقبل أن يَقتُلَ التَّوق إلى الامتلاء والسعادة الكامنَيْنِ في قلبه، ولا أن يَخْضَعَ للظّلم، والنّفاق، وغَطْرَسَةِ السُّلْطَة، والأنانيّة التي تجعل عالمنا «البيدَر الصّغير الذي يُحيلُنا وُحُوشًا» (الفردوس، 22، 151).

3.     رسالة الشّاعر، نبيّ الرجاء

دانتي، إذًا، بإعادة قراءة حياته قبل كلّ شيء على ضوء الإيمان، اكتشف أيضًا الدّعوة والرّسالة الموكلة إليه، والتي، من المفارقة أنّه، من رجلٍ فاشلٍ وخائبٍ وخاطئٍ ومحبطٍ ظاهريًّا، تحوّل إلى نبيٍّ للرجاء. في رسالتِهِ إلى كانغراندي ديلّا سكالا، يشرح بوضوح استثنائي، الغاية من عمله، الذي تنفيذه والتعبير عنه لم يعد من خلال الأعمال السياسيّة أو العسكريّة، ولكن بفضل الشّعر، وفنّ الكلمة التي إذا وُجِّهَت للجميع، يمكنها أن تُغيّر الجميع: «يجب أن يُقال بإيجاز أن الغرض من الكُلّ والجُزء هو إخراجُ الأحياءِ في هذهِ الحياة مِن حالةِ البُؤس وقيادتهم إلى حالة السّعادة (13، 39 [15]). هذه الغاية تُحرّك مسارًا للتحرّر من كلّ أشكال البؤس والتدهور البشري ("الغابة المظلمة") وفي الوقت نفسهِ تُشيرُ إلى الهدف النهائيّ: السّعادة، التي تُفهَم على أنّها مِلْءُ الحياة في التاريخ والنّعيمُ الأبديّ في الله.

لهذه الغاية المزدوجة، من ولهذا البرنامج الجريء للحياة، يُعتَبَر دانتي رسول، نبي وشاهد، أكّدته بياتريتشه في رسالته: «ولذلك فلتُركِّز عينيك على العربة الآن، / حرصًا على صالح العالم الذي يحيا حياة الشرّ، ولتعمل على تدوين ما تراه / حين تعود إلى ذلك الجانب» (المطهر، 32، 103- 105). كما حثّه سلفه كاتشاغويدا على عدم الفشل في رسالته. على الشّاعر، الذي يتذكّر باختصار رحلته في ممالك الآخرة الثلاث، والذي يشير إلى صعوبة إيصال تلك الحقائق المؤلمة، وغير المريحة، يردّ السّلف اللامع: «إنّ الضّمير الملطّخ / بذات عاره أو بعار الآخرين، سيشعر حقًّا بوخز كلماتك. / ولكن على الرّغم من ذلك / فلتطرح عنك جانبًا كلّ أكذوبة / وَلتُفصح عن كلّ ما ترى؛ / وَلتدعهم أينما أحسّوا يحكّون أكالهم» (الفردوس، 17، 124- 129). تحريض مُماثِل على عيش رسالته النبويّة بشجاعة موجّهٌ إلى دانتي في الفردوس من قِبَل القدّيس بطرس، حيثُ يخاطبُ الرّسول الشّاعر، بعدَ هجاءٍ رهيبٍ ضدّ بونيفاس الثامن، بهذه الطريقة: «وأنت يا بنيَّ، يا من ستعود من بعد / بثقلك الفاني إلى أسفل، افتح فاك / ولا تُخفِ ما لستُ أُخفِيه» (27، 64- 66).

في رسالة دانتي النبويّة يُدْرَجُ هكذا، أيضًا، الاستنكار والانتقاد تُجاه المؤمنين، الباباوات مِنهُم أو المؤمنين البُسطاء، الذين يخونون انتماءهم للمسيح ويحوّلون الكنيسة إلى أداة لمصلحتهم الخاصّة، مُتناسِين روح التطويبات والإحسان تجاه الصّغار والفقراء، ومُألّهينَ السُّلطة والمال: «إذْ أنّ كلّ ما تحفظه الكنيسة / ينتمي برمّته للقوم الذين يسألون باسم الله؛ / لا لأقربائهم ولا لِمَنْ هم أسوأ منهم حالاً» (الفردوس، 22، 82- 84). ولكن من خلال كلمات القدّيس بيير دامياني، والقدّيس بنديكتُس والقدّيس بطرس، فإنّ الشّاعر، بينما يستنكر فساد بعض قطاعات الكنيسة، يُصبحُ المتحدّث باسم التجديد العميق ويدعو العناية الإلهيّة إلى تسهيله وجعله ممكنًا: «ولكن العناية السامية التي حَفِظَت هي وشيبيوني / مجدَ الدنيا لروما، / ستهبّ لمعونتنا سريعًا، كما أتبيّن» (الفردوس، 27، 61- 63).

دانتي المنفيّ، والحاجّ والهشّ، لكنّه الآن قويّ في التجربة العميقة والحميمة التي غيّرته، وُلِدَ مِن جَدِيد بفَضْلِ الرّؤية التي رَفعتهُ مِن أعماقِ العالم السّفلي، مِن أكثرِ الظُّروف الإنسانيّة تدهورًا، إلى رؤية الله ذاتِها، لذلك يَنْتَصِبُ كرسولٍ لوجودٍ جديد، كَنَبِّيٍ لإنسانيّةٍ جديدة تتوق إلى السّلام والسّعادة.

4.     دانتي مُرنّم الرغبة الإنسانيّة

يَعرِفُ دانتي كيف يقرأ قلب الإنسان بعمق وفي كلّ شخص، حتّى في أكثر الشخصيّات دناءةً وإزعاجًا، يمكنه أن يلْمَحَ شرارة الرغبة في الوصول إلى بعض السّعادة، إلى امتلاء الحياة. هو يتوقّف للإصغاء إلى النفوس التي يلتقي بها، ويتحدث معهم، ويسألهم حتى يتعاطف معهم ويُشاركهم في عذاباتهم أو غبطتهم. وهكذا يصبح الشّاعر، انطلاقاً من حالته الشخصيّة، مفسّرًا لرغبة كلّ إنسانٍ في مواصلة المَسِيرِ حتّى الوصول إلى الغاية النهائيّة، وإيجاد الحقيقة، والجواب على أسباب الوجود، رَيْثَما، كما سبق وأكّد القديس أغسطينُس[13]، يجد القلب الراحة والسّلام في الله.

في الكونفيفيو يحلّل بدقّة ديناميكيّة الرغبة: «الرغبة الأسمى لكلّ شيء، والمُعطاةُ بِدَايَةً من الطبيعة، هي العودة إلى مبدئها. وبما أنّ الله هو مبدَأُ نفوسنا، […] فإنّ النَّفسَ تَرْغَبُ قبل كلّ شيء في العودة إلى ذلك. وكحَاجٍّ يسير في طريق لم يَقْطَعْها أبدًا مِن قَبْل، وأنّ كلّ بيتٍ يَرَاهُ مِن بَعِيدٍ يَعتَقِدُ أنَّه فُندُق، وعندما لا يجده هكذا، يوجّه تَفكِيرهُ إلى المُقْبِل، وهكذا من بيت إلى بيت، إلى أن يأتي إلى الفندق؛ وهكذا نَفْسُنَا، بمُجرَّد دُخُولِهَا في الطّريق الجديد والذي لَم تَقْطَعْه قَبل لهذه الحياة، توجّه أَعْيُنَهَا إلى غَايَةِ خَيرِهَا الأسمى، وبالتّالي، فإنَّ كلّ ما تراه والذي يبدو أنّه يحتوي على بعض الخير في ذاتِهِ، تعتقد أنّه هو الخير» (4، 12، 14- 15).

إنّ مسار رحلة دانتي، لا سيما تلك المُوضحة في الكوميديا الإلهيّة، هي حقًّا الطريق إلى الرغبة، والحاجة العميقة والداخليّة لتغيير الحياة من أجل الوصول إلى السّعادة وبالتّالي إظهار الطّريق للذين يجدون أنفسهم، مثلَهُ، في "الغابة المظلمة" وفَقَدَوا "الطّريق الصّحيح". يبدو ذُو أهميّة أيضًا أنّه، مُنْذُ المرحلةِ الأُولى من هذه الرّحلة، يُشيرُ مُرشِده، الشّاعر الّلاتينيّ الكبير فيرجيل، إلى الهدف الذي يجب أن يصل إليه، حاثًّا إيّاهُ على عدم الاستسلام للخوف والتعب: «ولكن لِمَ تعود إلى مثل هذا الضّيق؟ / ولماذا لا ترتقي الجبلَ السعيد، / الذي هو لكلّ سعادةٍ مبدأٌ ومنبع؟» (الجحيم، 1، 76- 78).

5.     شَاعِرُ رَحْمَةِ الله والحريّة الإنسانيّة

إنّها مسيرة ليست وهميّة أو خياليّة ولكنّها واقعيّة وممكنة، حيثُ يمكن للجميع الاندماج فيها، لأنّ رحمة الله توفّر دائمًا إمكانيّة التغيير، والتحوّل، والعثور على الذّات والعثور على الطريق نَحْوَ السعادة. ومن الجدير بالذّكر في هذا الصّدد، بعض وَقائِع وشخصيّات الكوميديا، والتي تُظهر أنّه لا يُوجَدُ أحدٌ على وَجهِ الأرض مُستَبعَدٌ مِن هذا الطريق. إِلَيْكَ، على سبيل المثال، الإمبراطور تراجان، وثنيّ ولكنّه موجود في الجنّة. يبرّر دانتي هذا الوجود بهذه الطريقة: «يكابد ملكوت السماوات / من العنف الذي تولّده المحبّة المتأجّجة والرجاء الحيّ، / اللذان يظفران بإرادة الله، / ولكن ليس كظفر رجل بآخر، / بل يظفران بها لأنّها راغبة أن يُظفر بها؛ / وحينما تُغلَب تكون بلطفها هي الغالبة» (الفردوس، 2، 94- 99). لَفْتَةُ تراجان الخيريّة تجاه «أرملة» (45)، أو «دمعة» التوبة التي انسكبت في لحظة موت بونكونتي دا مونتيفلترو (المطهر، 5، 107) لا تُظهِرَان فقط رحمة الله اللامتناهية، ولكنّهما تؤكّدان أنّ الإنسان يمكنه دائمًا أن يختار، بحرّيّته، أيُّ طريقٍ يتبع وأيُّ مَصِيرٍ يستحق.

على ضوء هذا، مُهِمٌّ هو الملك مانفريدي، الذي وضعه دانتي في المطهر، والذي يتذكّر نهايته والحكم الإلهيّ هكذا: «فإنّه بعد أن تلقّى جسدي طعنتَين قاتلتَين، استسلمتُ باكيًا إلى مَنْ يغفر الذنوب عن طيب خاطر. لقد كانت آثامي رهيبة؛ ولكن الخير اللانهائي ذو أذرعٍ رحيبة تتقبّل كلّ من يتّجه إليها» (المطهر، 3، 118- 123). يكاد المرء يلمَحُ صورة الأب في المثل الإنجيليّ، وذراعاه ممدودتان استعدادًا للترحيب بالابن الضال الذي يعود إليه (را. لو 15، 11- 32).

دانتي جعل من نفسه مدافعًا عن كرامة كلّ إنسان وعن الحريّة كشرطٍ أساسيّ لخيارات الحياة والإيمان نفسه. يعتمد المصير الأبدي للإنسان - يقترح دانتي ويحدثنا بقصص العديد من الشخصيات، اللامعة أو غير المعروفة - على اختياراتهم وعلى حرّيّتهم: حتّى الأعمال اليوميّة والتي قد تبدو غير مهمّة لها أثر يتجاوز الزمن، ويبلغ البعد الأبدي. أعظمُ هبةٍ من الله للإنسان حتّى يتمكّن من الوصول إلى الهدف النهائي هي الحريّة، كما تؤكّد بياتريتشه: «إنّ أعظم هبة خلقها الله بأريحيّته / وأكثرها توافقًا مع خيره / والتي هي لديه أشدّها إعزازًا / كانت هي حريّة الإرادة» (الفردوس، 5، 19-22). إنّها ليست تصريحات بلاغيّة وغامضة، لأنّها تنشأ من خبرة حياة الذين يعرفون قِيمة الحريّة: «إنّه يسير في طلب الحريّة، التي هي عزيزةٌ غاليةٌ، / كما يعرف ذلك من يبذل في سبيلها حياته» (المطهر، 1، 71- 72).

لكن الحريّة، كما يذكّرنا أليغييري، ليست غاية في حدّ ذاتها، بل هي شرطٌ للصّعود المستمر، والمسار في الممالك الثلاث يصوّر لنا هذا الصعود حتى لمس السماء، حتى بلوغ السعادة الكاملة. «الرغبة العليا» (الفردوس، 22، 61)، التي تثيرها الحريّة، لا يمكن إخمادها إلّا في مواجهة الهدف، في الرؤية النهائيّة والنعيم: «وأنا الذي كنت أقترب من غاية الغايات، / كما كان ينبغي لي، / بلغ شوقي المتّقد غايته القصوى» (الفردوس، 33، 46- 48). تصبح الرغبة إذن أيضًا صلاةً، وتضرعًا، وشفاعةً، وترنيمةً ترافق وتميّز مسار رحلة دانتي، تمامًا كما تحدّد الصّلاة الليتورجيّة ساعات النهار ولحظاته. إنّ الترجمة التفسيريّة لصلاة الأبانا التي يقترحها الشّاعر (را. المطهر، 11، 1- 21) تَشْبِكُ النصَّ الإنجيليّ مع الخبرة الشخصيّة، مع صعوباتها ومعاناتها: «وَلْينزل علينا سلام ملكوتك؛ / وإن لم يأتنا فلا سبيل لنا لبلوغه بأنفسنا [...] أعطنا اليوم خبزنا كفافًا، / إذْ بدونه يعود القهقري مَنْ يمعن في إجهاد نفسه / كي يتقدم في هذه البيداء القفر» (7- 8. 13- 15). إنّ حريّة الذين يؤمنون بالله، والذي هو الآب الرحيم، لا يمكنها إلّا أن تعتمد عليه في الصّلاة، وبها لا تتأذّى على الإطلاق، بل بالأحرى تتقوّى.

6.     صورة الإنسان في رؤية الله

في مسار الكوميديا، كما أكّد البابا بنديكتُس السادس عشر، إنّ طريق الحريّة والرغبة لا يجلب معه، كما قد يتخيّل المرْءُ، اختزالًا للإنسان في جوهره، ولا يُنْفِرُ الشخص مِن نفسِهِ، ولا يُلغي أو يتجاهل ما كان يشكّل وجوده التاريخيّ. حتّى في الفردوس، في الواقع، يعرض دانتي الطوباويين - «الثياب البِيْض» (30، 129) - وفي هيئتهم الجسديّة، يستحضر مشاعرهم وعواطفهم، نظراتهم وأعمالهم، إنّه يُبيّنُ لنا، باختصار، الإنسانيّة في كمالها بالرّوح والجسد معطيًا صورة مسبقة عن قيامة الجسد. يُظهر القديس برنارد، الذي رافق دانتي في آخر جزء من الطريق، للشّاعر الأطفال الحاضرين في وردة الطوباويين ويدعوه إلى مراقبتهم والاستماع إليهم: «ويمكنك أن تتبيّن هذا جيدًا على وجوههم، / وكذلك في أصوات طفولتهم، / إذا ما أصغيتَ وأحسنت النظر إليهم» (32، 46- 48). يبدو مؤثّرًا كيف أنّ إظهار الطوباويّين لذاتهم في إنسانيّتهم المتكاملة المشعّة ليس مدفوعًا فقط بمشاعر المودّة للأحبّاء، ولكن قبل كلّ شيء بالرغبة الصريحة في رؤية أجسادهم مرة أخرى، هيئتهم الأرضيّة: «ممّا أفصح لي جليًّا عن شوقهم إلى أجسادهم الفانية؛ / وربما لم يكن ذلك لذواتهم فحسب، / بل لأمهاتهم وآبائهم وسائر مَنْ كانوا أعزّاء لديهم، / من قبل أن يصبحوا شعلاتٍ أبديّة» (14، 63- 66).

وأخيرًا، في قلب الرؤية النهائيّة، في اللقاء مع سرّ الثّالوث الأقدس، يرى دانتي وجهًا بشريًّا، وجه المسيح، الكلمة الأبديّة، الذي تجسّد في أحشاء مريم: «وفي الجوهر العميق الصافي من النور العظيم، / ظهرتْ لي ثلاث حلقات / مثلّثة الألوان، وذات محيط واحد […] وتلك الدائرة التي ارتسمت على ذلك النحو، / وتبدّت فيك كأنها نورٌ منعكسٌ، / حين تأملتها بعينيّ قليلًا، / ظهرت لي في باطنها، وبذات لونها، / أنّها على مثال صورتنا البشريّة المرسومة» (33، 115- 117. 127- 131). فقط في رؤية الله يتمّ إرضاء رغبة الإنسان وتنتهي كلّ رحلته المتعبة: «لولا أن أصاب عقلي وميضٌ / فاكتملت رغبته من خلال بهائِها. / وهنا أعوز خيالي الرفيع قُدورَه» (140- 142).

إنّ سرّ التجسّد، الذي نحتفل به اليوم، هو مركز الإلهام الحقيقيّ والجوهر الأساسيّ للقصيدة بأكملها. فيه يتحقّق، ما أسماه آباء الكنيسة "تأليه"، التبادل الرائع، التبادل المُعجِز الذي بموجبه يدخل الله تاريخنا بالتجسّد، ويمكن للإنسان، بجسده، أن يدخل الواقع الإلهي، المرمُوز إليه بوردة الطوباويّين. الإنسانيّة في جوهرها، وأعمالها والكلمات اليوميّة، بذكائها ومشاعرها، بالجسد والعواطف، قد عانقها الله، الذي فِيهِ تجد السعادة الحقيقيّة والتحقيق الكامل والنهائي، غايةُ رحلتها بأكملها. كان دانتي قد رغب في تحقيق هذا الهدف وتوقّعه في بداية الفردوس: «فلم يكن هناك بدٌّ من أن يشتد أوار رغبتي، / لكي أنظر إلى ذلك الجوهر الذي يُرى فيه / كيف اتحدت طبيعتنا بالله. / وهناك سنرى ما نحن بالعقيدة ندركه، / وهو ما لا يبدو في الظاهر، / بل ندركه في ذاته كما تُدرك الحقائق الأولى التي يؤمن بها الإنسان» (2، 40- 45).

7.     النساء الثلاثة في الكوميديا: ماريّا، بياتريتشه، لوتشيّا

مُنْشِدًا سرّ التجسّد، مصدر الخلاص والفرح للبشريّة جمعاء، لا يسع دانتي إلّا أن يُرنِّمَ مديح مريم، الأمّ العذراء التي، بقولها "نعم"، بقبولها الكامل والكلّي لمشروع الله، جعلت ممكنًا أن يصير الكلمة جسدًا. نجد في عمل دانتي طرحًا جميلًا عن اللاهوت المريمي: بنبرات غنائيّة، وبشكلٍ خاصّ في الصّلاة التي ألقاها القديس برنارد، إذ يلخّص كلّ التأمّلات اللاهوتيّة حول مريم وحول مشاركتها في سرّ الله: «أيتها الأم العذراء، يا ابنة ابنك، / يا من تفوقين سائر الخلق اتضاعًا وسموًّا، / أيتها الغاية الأبدية المرسومة لنا، / إنّك أنت التي أفضت بنُبلك على طبيعة البشر، / حتّى لم يأنف خالقك من أن تكوني له خالقةً» (الفردوس، 33، 1- 6). إنَّ التناقض الظّاهري وتعاقُب المصطلحات المتعارِضَة يُبْرِزَانِ أصالة شخصيّة مريم، وجمالها الفريد.

يدعو القدّيس برنارد دانتي دائمًا، إذ يُظهِر الطّوباويّين المتواجدين في الوردة السرّيّة، إلى التأمّل في مريم، التي أعطت هيئةً بشريّةً للكلمة المتجسّد: «فلتتأمّل الآن أكثر الوجوه شبهًا بالمسيح، إذْ أنّ بهاءَها وحده هو الذي يمكنه أن يؤهلك لرؤية المسيح" (الفردوس، 32، 85- 87). يُسْتَذْكَرُ سِرُّ التجسّد مرّةً أُخرى من خلال حضور رئيس الملائكة جبرائيل. يسأل دانتي القدّيس برنارد: «مَنْ ذلك الملاك الذي ينظر بمثل هذه البهجة / إلى عيني مليكتنا. / وقد تدلَّه في حبها، حتى ليبدو جذوة نار؟» (103- 105) وذاك يُجيبُ: «إذْ أنّه هو الذي حمل سعف النخل / إلى ماريا في أسفل، حينما أراد ابن الله / أن يحمل ثقل ما لنا من الجسد.» (112- 114). الإشارة إلى مريم تتردّد في كلّ الكوميديا الإلهيّة. على طول الطريق في المطهر، هي نموذج للفضائل التي تتعارض مع الرذائل؛ إنّها نجمة الصّباح التي تساعد على الخروج من الغابة المظلمة للسير نحو جبل الله؛ إنّها الحضور المستمر، من خلال دعوتها - «باسم الزهرة الجميلة، التي أبتهل دومًا إليها / ليلاً ونهاراً» (الفردوس، 23، 88- 89) - والتي تُهيّئُ إلى اللّقاء مع المسيح ومع سِرِّ الله.

دانتي، الذي لم يكن وحيدًا أبدًا في مسيرته، ولكن يسمح بأن يسترشد أوّلاً بفيرجيل، رمز العقل البشري، ثمّ بياتريتشه والقدّيس برنارد، يستطيع الآن، وبفضل شفاعة ماريّا، الوصول إلى وطنه والتمتّع بالفرح الكلّيّ المُشتَهَى في كلِّ لحظةٍ من الوجود: «إذْ كادت تخونني رؤيتي تمامًا / وإن كانت لا تزال تقطر في قلبي تلك البهجة التي نبعتْ منها» (الفردوس، 33، 62- 63). لا يمكن إنقاذُ أنفسنا بمفردنا، يبدو أنّ الشّاعر يكرّره لنا، مدركًا: «أنا لا أجيء من تلقاء نفسي» (الجحيم، 10، 61)؛ من الضروريّ أن تتمّ المسيرة بصحبة الذين يمكنهم دعمنا وإرشادنا بحكمة وحصافة.

يبدو أنّ الحُضُور الأنثويّ مهمٌّ في هذا السياق. في بداية المسيرة المُتعِبَة، يعزّي فيرجيل، المرشد الأوّل، دانتي ويشجّعه على المواصلة لأنّ ثلاث نساء يتشفّعْنَ من أجله وسيرشِدْنَه: مريم، والدة الإله، رمز المحبة؛ بياتريتشه رمز الرجاء؛ والقديسة لوتشيا، صورة الإيمان. هكذا، مع الكلمات المؤثّرة، تقدّم بياتريتشه نفسها: «أنا بياتريتشه، التي أبعثك إليه، إني آتيةٌ من مكان أرغب في العودة إليه؛ لقد حرّكني الحبّ الذي يجعلني أتكلّم» (الجحيم، 2، 70- 72)، مؤكِّدةً أنّ المصدر الوحيد الذي يمكن أن يمنحنا الخلاص هو الحبّ، الحبّ الإلهيّ الذي يُحوِّل الحبّ البشريّ. ثمّ تُشير بياتريتشه إلى شفاعة امرأة أخرى، مريم العذراء: «وفي السماء سيدةٌ رقيقةٌ تتألّم / لهذه العقبة، التي أبعثك من أجلها، / وبذلك خرجتْ على الحكم الدقيق هناك في العلياء.» (94- 96). ثمّ تدخّلت لوتشيا، والتي توجّهت إلى بياتريتشه: «بياتريتشه، يا مجد لله الحّق، / لما لا تُسعفين ذلك الذي أحبّك كثيرًا، / حتّى خرج في سبيلك من غمار الناس؟» (103- 105). يُقرُّ دانتي أنّ الذين تأثّروا بالحبّ هم فقط من يمكنهم دعمنا حقًّا في المسيرة وقيادتنا إلى الخلاص، وإلى تجديد الحياة وبالتالي إلى السعادة.

8.     فرنسيس، عريس سيّدة الفقر

في وردة الطوباويّين النقيّة، التي تتألّق في وسطها صورة مريم، يضع دانتي أيضًا العديد من القديسين، الذين يخطّ حياتهم ورسالتهم، ليقترحهم كشخصيّات، والذين، في جوهر وجودهم وأيضًا من خلال العديد من الاختبارات، بلغوا الغاية من حياتهم ومن دعوتهم. سأشير بإيجاز فقط إلى شخصيّة القدّيس فرنسيس الأسّيزي، الموضّحة في الأنشودة 11 من الفردوس، حيث يتحدّث عن الأرواح الحكيمة.

هناك انسجام عميق بين القدّيس فرنسيس ودانتي: الأوّل، مع أتباعه، غَادَرَ الدير، وذَهَبَ بين الناس، عَبْرَ شوارع القُرى والمدُن، واعظًا الشعب، ومارًّا في البيوت؛ والثاني اختار أن يستخدم في القصيدة الكبيرة حول الآخرة اللغة العامّة، - وهذا الخيار لم يُفهم في ذلك الوقت -، وملأ قصّته بشخصيّات مشهورة وأقل شُهرة، ولكنها متساويةً تمامًا في الكرامة مع أقوياء الأرض. وهناك سِمَةٌ أُخرى توحّد الشخصيّتين: الانفتاح على جمال وقيمة العالم المخلوق، الذي هو مرآة و "أثر" خالقه. كيف يمكننا ألّا ندرك أنّ «فليقدِّس كلّ الورى اسمك وجبروتك» في ترجمة دانتي التفسيريّة لصلاة الأبانا (المطهر، 11، 4- 5) إشارة إلى نشيد المخلوقات للقدّيس فرنسيس؟

في الأنشودة 11 من الفردوس، يظْهرُ هذا الانسجام في جانب جديد، ممَّا يجعلهما أكثر تشابهًا. تَبرُز قداسةُ وحكمةُ فرنسيس على وجه التحديد لأنّ دانتي، وهو ينظر إلى أرضنا من السماء، يرى مدى محدوديّة الذين يثقون في الخيرات الأرضيّة: «أيّها العناية البلهاء للبشريّة الفانية، / كم هي باطلةٌ تلك المجادلات / التي تهبط بخفقات أجنحتكم إلى أسفل» (1- 3). تتمحور القصة بأكملها، أو بالأحرى، «الحياة الرائعة» للقدّيس في علاقته المتميّزة مع سيّدة الفقر: «ولكن لكيلا أمضي متكلمًا في غموض شديد، / فلتعلم الآن أنّه في حديثي المستفيض / كان الفقر وفرنسيس هما هذان العاشقان» (73- 75). في ترنيمة القدّيس فرنسيس يُشارُ إلى الّلحظات البارزة في حياته، ومِحَنِه، وأخيرًا الحدث الذي يجد فيه تشابهُهُ مع المسيح، الفقير والمصلوب، تأكيدًا إلهيًا عظيمًا في علامات الجِرَاح: «وإذ وجد القوم غير مستعدّين لاعتناق دينه، / وحتى لا يبقى بغير طائل / آب لكي يجني من حصاد إيطاليا أثماره. / وعلى الصخرة الوعرة الكائنة بين نهرَى التيبر والأرنو، / تلقى من المسيح آخر علاماته، / التي حملته مدة عامين أعضاؤه» (103- 108).

9.     تَلَقِّي شهادة دانتي أليغييري

في نهاية هذه النّظرة البسيطة على عمل دانتي أليغييري، وهو منجمٌ لا حصْر له من المعرفة، والخبرة، والاعتبارات في كلِّ مجالٍ من مجالات البحث البشريّ، فإنّ التفكير مطلوبٌ مِنَّا. إنّ غِنَى الشخصيات، والروايات، والرموز، والصور المُوحية والجذّابة التي يقدمها لنا دانتي تُثير الإعجاب والدهشة والامتنان بالتأكيد. يمكننا تقريبًا أن نلمح فيه رائدًا لثقافتنا المتعدّدة الوسائل، حيث تختلط الكلمات والصور، والرموز والأصوات، والشعر والرقص في رسالةٍ واحدة. يمكننا أن نُدرِك بالتالي لماذا أَلهمتْ قصيدته إنشاءَ أعمالٍ فنيّة لا حصْرَ لها من جميع الأنواع.

لكن، عمل الشاعر الأسمى يثير أيضًا بعض التحدّي في أيّامنا هذه. ما الذي يمكن أن يَنقله إلينا في عصرنا؟ هل لديه شيء آخر ليقوله لنا، وليقدّمه لنا؟ هل تحوي رسالته مواضيع راهنة، أو تنقل لنا اليوم أيضًا مضمونًا مهمًّا؟ هل لا يزال بإمكانها مُسائَلَتُنا؟

دانتي - لنحاول أن نكون مترجمين لصوته - لا يطلب منّا، اليوم، أن يتمّ ببساطة قراءته، والتعليق عليه، ودراسته، وتحليله. بدلاً من ذلك، يطلب منّا أن يتمّ الاستماع إليه، وأن يتمّ تقليده بطريقة ما، أن يجعلنا رفقاء سفره، لأنه حتّى اليوم، هو يريد أن يبيّنّ لنا الطريق إلى السعادة، والسبيل الصّحيح لعيش إنسانيّتنا بشكل كامل، متغلّبًا على الغابات المظلمة التي نفقد فيها الاتّجاه والكرامة. رحلة دانتي ورؤيته للحياة ما بعد الموت ليست مجرّد موضوع سَرْد، لا يُشكِّلان مجرد حدث شخصي، وإن كان حدثًا استثنائيًا.

إذا قال دانتي كلّ هذا - وقد فعل ذلك بطريقة رائعة - مُستَخْدِمًا لغة الناس، اللغة التي يمكن للجميع فهمها، والارتقاء بها إلى لغة عالميّة، فذلك لأنّه لديه رسالة مهمّة ينقلها إلينا، كلمة تريد أن تمسّ قلوبنا وعقولنا، مكرّسة من الآن لتحويلنا وتغييرنا، في هذه الحياة. رسالته يمكنها ويجب أن تجعلنا ندرك تمامًا ما نحن عليه وما نعيشه يومًا بعد يوم في التوتّر الداخليّ والمستمر نحو السعادة، نحو مِلءِ الوجود، نحو الوطن النهائي حيث سنكون في شركة تامّة مع الله، الحبّ الأبديّ اللّامُتناهي. حتّى لو كان دانتي ينتمي إلى عصره ولديه حساسيّات مختلفة عنّا في بعض القضايا، فإنّ نزعته الإنسانيّة لا تزال صالحة وحديثة ويمكن بالتأكيد أن تكون مرجعيّة لما نريد أن نبنيه في عصرنا.

لذلك من المهمّ أن يتمّ التعرِيف بعمل دانتي، مستغلّين مناسبة الذكرى المئويّة، بشكل أكثر ملاءمة، أيْ جعله متوفرًا وجذّابًا ليس فقط للطلّاب والباحثين، ولكن أيضًا لجميع الذين يتوقون للإجابة على الأسئلة الداخليّة، ويرغبون في تحقيق وجودهم بالملء، يريدون أن يعيشوا مسيرتهم الخاصّة في الحياة والإيمان بطريقة واعية، ويرحبون ويعيشون بامتنان عطيّة الحريّة والالتزام بها.

لذلك، أهنّئ المعلّمين القادرين على إيصال رسالة دانتي بشغف، وتقديم الكنز الثقافيّ، والدينيّ والأخلاقيّ الموجود في أعماله. ومع ذلك، يجب توفير هذا التّراث خارج الفصول الدراسيّة والجامعيّة.

أَحُثُّ المجتمعات المسيحيّة، وخاصّة تلك الموجودة في المدن التي تحافظ على ذكريات دانتي، والمؤسّسات الأكاديميّة، والجمعيّات والحركات الثقافيّة، على تعزيز المبادرات التي تهدف إلى التعرُّف على رسالة دانتي ونشرها بالكامل.

ثمّ، وبطريقة خاصّة، أشجّع الفنّانين على إعطاء صوت ووجه وقلب، وعلى إعطاء شكل ولون ونغم لشعر دانتي، على طول طريق الجمال، الذي قطعه ببراعة؛ وهكذا ينقلون أعمق الحقائق وينشرون، باللّغات الخاصّة بالفن، رسائل السّلام والحريّة والأخوّة.

في هذه اللحظة التاريخيّة بالذات، التي وُسِمَتْ بالعديد من الظلمات، من خلال المواقف التي تحطّ من قَدْرِ الإنسانيّة، وانعدام الثقة والافتقاد لآفاق مستقبليّة، لا يزال بإمكان شخصيّة دانتي، نبيّ الرجاء والشاهد على الرغبة البشريّة في السعادة، أن تَهَبَنَا الكلمات والأمثلة التي تعطي دفعة لمسيرتنا. يمكنها أن تساعدنا على التقدّم بهدوء وشجاعة في حجِّ الحياة والإيمان الذي نحن جميعًا مدعوون للقيام به، حتّى يجد قلبنا السّلام الحقيقيّ والفرح الحقيقيّ، حتّى نصل إلى الهدف النهائيّ للبشريّة جمعاء وهو «المحبّة التي تحرّك الشمس وسائر النجوم» (الفردوس، 33، 145).

أُعطِيَ في الفاتيكان، يوم 25 مارس/آذار، في عيد بشارة السيّدة العذراء، من العام 2021، في السنة التّاسعة مِن حبريّتي.

************

جميع الحقوق محفوظة – حاضرة الفاتيكان 2021 ©


 


[1]تَمَّ اعتِمادُ النَّصِّ العَرَبِيّ مِنْ: الكوميديا الإلهيّة، ترجمة حَسَنْ عُثْمَان، ثَلاثَة أَجزاء، الجحيم 1959، المطهَر 1964، الفردوس 1968، دار المعارف للنَّشر، مصر.

[2]In praeclara summorum (30 أبريل/نيسان 1921): ( أعمال الكرسي الرسولي) AAS 13 (1921)، 209-217.

[3]را.  المرجع نفسه، 210.

[4]EpNobis, ad Catholicam، (28 أكتوبر/تشرين الأوّل 1914): AAS 6 (1914)، 540.

[5]كلمة إلى المجمع المقدّس والكرادلة (23 ديسمبر/كانون الأوّل 1965): AAS 58 (1966)، 80.

[6]را. AAS 58 (1966)، 22-37.

[7]كلمة إلى المشاركين في اللقاء المُنظَّم من المجلس الحبري للتَّنمِية البشريَّة والمسيحيَّة، 23 يناير/كانون الثاني 2006، تعليم 2006 II/1، 92-93.

[8]المرجع السابق، 93.

[9]را. (رقم 4): AAS 105 (2013)، 557.

[10]رسالة إلى رئيس المجلس الحبري للثقافة (4 مايو/أيّار 2015): AAS 107 (2015)، 551-552.

[11]المرجع السابق، 552.

[12]L’Osservatore Romano، 10 أكتوبر/تشرين الأوّل 2020، 7.

[13]را. اعترافات القدّيس أغسطينُس، 1، 1: المؤلفات اللاتينية لأباء الكنيسة 32، 661.


© Copyright - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/ar/apost_letters/documents/papa-francesco-lettera-ap_20210325_centenario-dante.html