AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 9 janvier 2008
Saint Augustin (1)
Chers frères et sœurs,
Après les grandes festivités de
Noël, je voudrais revenir aux méditations sur les Pères de l'Eglise et parler
aujourd'hui du plus grand Père de l'Eglise latine, saint Augustin: homme
de passion et de foi, d'une très grande intelligence et d'une sollicitude
pastorale inlassable, ce grand saint et docteur de l'Eglise est souvent connu,
tout au moins de réputation, par ceux qui ignorent le christianisme ou qui ne
le connaissent pas bien, car il a laissé une empreinte très profonde dans la
vie culturelle de l'Occident et du monde entier. En raison de son importance
particulière, saint Augustin a eu une influence considérable et l'on pourrait
affirmer, d'une part, que toutes les routes de la littérature chrétienne latine
mènent à Hippone (aujourd'hui Annaba, sur la côte algérienne), le lieu où il
était Evêque et, de l'autre, que de cette ville de l'Afrique romaine, dont
Augustin fut l'Evêque de 395 jusqu'à sa mort en 430, partent de nombreuses
autres routes du christianisme successif et de la culture occidentale elle-même.
Rarement une civilisation ne
rencontra un aussi grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en
exalter la richesse intrinsèque, en inventant des idées et des formes dont la
postérité se nourrirait, comme le souligna également Paul VI: "On
peut dire que toute la pensée de l'Antiquité conflue dans son œuvre et que de
celle-ci dérivent des courants de pensée qui parcourent toute la tradition
doctrinale des siècles suivants" (AAS, 62, 1970, p. 426). Augustin est
également le Père de l'Eglise qui a laissé le plus grand nombre d'œuvres. Son
biographe Possidius dit qu'il semblait impossible qu'un homme puisse écrire
autant de choses dans sa vie. Nous parlerons de ces diverses œuvres lors d'une
prochaine rencontre. Aujourd'hui, nous réserverons notre attention à sa vie,
que l'on reconstruit bien à partir de ses écrits, et en particulier des
Confessions, son extraordinaire autobiographie spirituelle, écrite en louange à
Dieu, qui est son œuvre la plus célèbre. Et à juste titre, car ce sont précisément
les Confessions d'Augustin, avec leur attention à la vie intérieure et à la
psychologie, qui constituent un modèle unique dans la littérature occidentale,
et pas seulement occidentale, même non religieuse, jusqu'à la modernité. Cette
attention à la vie spirituelle, au mystère du "moi", au mystère de
Dieu qui se cache derrière le "moi", est une chose extraordinaire
sans précédent et restera pour toujours, pour ainsi dire, un "sommet"
spirituel.
Mais pour en venir à sa vie,
Augustin naquit à Taghaste - dans la province de Numidie de l'Afrique romaine -
le 13 novembre 354, de Patrice, un païen qui devint ensuite catéchumène, et
de Monique, fervente chrétienne.
Cette femme passionnée, vénérée comme une sainte, exerça sur son
fils une très grande influence et l'éduqua dans la foi chrétienne. Augustin
avait également reçu le sel, comme signe de l'accueil dans le catéchuménat. Et
il est resté fasciné pour toujours par la figure de Jésus Christ; il dit même
avoir toujours aimé Jésus, mais s'être éloigné toujours plus de la foi
ecclésiale, de la pratique ecclésiale, comme cela arrive pour de nombreux
jeunes aujourd'hui aussi.
Augustin avait aussi un frère,
Navigius, et une sœur, dont nous ignorons le nom et qui, devenue veuve, fut
ensuite à la tête d'un monastère féminin. Le jeune garçon, d'une très vive
intelligence, reçut une bonne éducation, même s'il ne fut pas un étudiant
exemplaire. Il étudia cependant bien la grammaire, tout d'abord dans sa ville
natale, puis à Madaure et, à partir de 370, la rhétorique à Carthage, capitale
de l'Afrique romaine: maîtrisant parfaitement la langue latine, il
n'arriva cependant pas à la même maîtrise du grec et n'apprit pas le punique,
parlé par ses compatriotes. Ce fut précisément à Carthage qu'Augustin lut pour
la première fois l'Hortensius, une œuvre de Cicéron qui fut ensuite perdue et
qui marqua le début de son chemin vers la conversion. En effet, le
texte cicéronien éveilla en lui l'amour pour la sagesse, comme il l'écrira,
devenu Evêque, dans les Confessiones: "Ce livre changea
véritablement ma façon de voir", si bien qu'"à l'improviste toute
espérance vaine perdit de sa valeur et que je désirai avec une incroyable
ardeur du cœur l'immortalité de la sagesse" (III, 4, 7).
Mais comme il était convaincu que
sans Jésus on ne peut pas dire avoir effectivement trouvé la vérité, et comme
dans ce livre passionné ce nom lui manquait, immédiatement après l'avoir lu, il
commença à lire l'Ecriture, la Bible. Mais il en fut déçu. Non seulement parce
que le style latin de la traduction de l'Ecriture Sainte était insuffisant,
mais également parce que le contenu lui-même ne lui parut pas satisfaisant.
Dans les récits de l'Ecriture sur les guerres et les autres événements humains,
il ne trouva pas l'élévation de la philosophie, la splendeur de la recherche de
la vérité qui lui est propre. Toutefois, il ne voulait pas vivre sans Dieu et
il cherchait ainsi une religion correspondant à son désir de vérité et
également à son désir de se rapprocher de Jésus. Il tomba ainsi dans les filets
des manichéens, qui se présentaient comme des chrétiens et promettaient une
religion totalement rationnelle. Ils affirmaient que le monde est divisé en
deux principes: le bien et le mal. Et ainsi s'expliquerait toute la
complexité de l'histoire humaine. La morale dualiste plaisait aussi à saint
Augustin, car elle comportait une morale très élevée pour les élus: et
pour celui qui y adhérait, comme lui, il était possible de vivre une vie
beaucoup plus adaptée à la situation de l'époque, en particulier pour un homme
jeune. Il devint donc manichéen, convaincu à ce moment-là d'avoir trouvé la
synthèse entre rationalité, recherche de la vérité et amour de Jésus Christ. Il
en tira également un avantage concret pour sa vie: l'adhésion aux
manichéens ouvrait en effet des perspectives faciles de carrière. Adhérer à
cette religion qui comptait tant de personnalités influentes lui permettait
également de poursuivre une relation tissée avec une femme et d'aller de
l'avant dans sa carrière. Il eut un fils de cette femme, Adéodat, qui lui était
très cher, très intelligent, et qui sera ensuite très présent lors de sa
préparation au baptême près du lac de Côme, participant à ces
"Dialogues" que saint Augustin nous a légués. Malheureusement,
l'enfant mourut prématurément. Professeur de grammaire vers l'âge de vingt ans
dans sa ville natale, il revint bien vite à Carthage, où il devint un maître de
rhétorique brillant et célèbre. Avec le temps, toutefois, Augustin commença à
s'éloigner de la foi des manichéens, qui le déçurent précisément du point de
vue intellectuel car ils étaient incapables de résoudre ses doutes, et il se
transféra à Rome, puis à Milan, où résidait alors la cour impériale et où il
avait obtenu un poste de prestige grâce à l'intervention et aux recommandations
du préfet de Rome, le païen Simmaque, hostile à l'Evêque de Milan saint
Ambroise.
A Milan, Augustin prit l'habitude
d'écouter - tout d'abord dans le but d'enrichir son bagage rhétorique - les
très belles prédications de l'Evêque Ambroise, qui avait été le représentant de
l'empereur pour l'Italie du Nord, et le rhéteur africain fut fasciné par la
parole du grand prélat milanais et pas seulement par sa rhétorique; c'est
surtout son contenu qui toucha toujours plus son cœur. Le grand problème de
l'Ancien Testament, du manque de beauté rhétorique, d'élévation philosophique
se résolvait, dans les prédications de saint Ambroise, grâce à l'interprétation
typologique de l'Ancien Testament: Augustin comprit que tout l'Ancien
Testament est un chemin vers Jésus Christ. Il trouva ainsi la clef pour
comprendre la beauté, la profondeur également philosophique de l'Ancien
Testament et il comprit toute l'unité du mystère du Christ dans l'histoire et
également la synthèse entre philosophie, rationalité et foi dans le Logos, dans
le Christ Verbe éternel qui s'est fait chair.
Augustin se rendit rapidement
compte que la lecture allégorique des Ecritures et la philosophie
néoplatonicienne pratiquées par l'Evêque de Milan lui permettaient de résoudre
les difficultés intellectuelles qui, lorsqu'il était plus jeune, lors de sa
première approche des textes bibliques, lui avaient paru insurmontables.
A la lecture des écrits des
philosophes, Augustin fit ainsi suivre à nouveau celle de l'Ecriture et surtout
des lettres pauliniennes. Sa conversion au christianisme, le 15 août 386, se
situa donc au sommet d'un itinéraire intérieur long et tourmenté dont nous
parlerons dans une autre catéchèse, et l'Africain s'installa à la campagne au
nord de Milan, près du lac de Côme - avec sa mère Monique, son fils Adéodat et
un petit groupe d'amis - pour se préparer au baptême. Ainsi, à trente-deux ans,
Augustin fut baptisé par Ambroise, le 24 avril 387, au cours de la veillée
pascale, dans la cathédrale de Milan.
Après son baptême, Augustin
décida de revenir en Afrique avec ses amis, avec l'idée de pratiquer une vie
commune, de type monastique, au service de Dieu. Mais à Ostie, dans l'attente
du départ, sa mère tomba brusquement malade et mourut un peu plus tard,
déchirant le cœur de son fils. Finalement de retour dans sa patrie, le converti
s'établit à Hippone pour y fonder précisément un monastère. Dans cette ville de
la côte africaine, malgré la présence d'hérésies, il fut ordonné prêtre en 391
et commença avec plusieurs compagnons la vie monastique à laquelle il pensait
depuis longtemps, partageant son temps entre la prière, l'étude et la
prédication. Il voulait uniquement être au service de la vérité, il ne se
sentait pas appelé à la vie pastorale, mais il comprit ensuite que l'appel de
Dieu était celui d'être un pasteur parmi les autres, en offrant ainsi le don de
la vérité aux autres. C'est à Hippone, quatre ans plus tard, en 395, qu'il fut
consacré Evêque. Continuant à approfondir l'étude des Ecritures et des textes
de la tradition chrétienne, Augustin fut un Evêque exemplaire dans son
engagement pastoral inlassable: il prêchait plusieurs fois par semaine à
ses fidèles, il assistait les pauvres et les orphelins, il soignait la
formation du clergé et l'organisation de monastères féminins et masculins. En
peu de mots, ce rhéteur de l'antiquité s'affirma comme l'un des représentants
les plus importants du christianisme de cette époque: très actif dans le
gouvernement de son diocèse - avec également d'importantes conséquences au
niveau civil - pendant ses plus de trente-cinq années d'épiscopat, l'Evêque
d'Hippone exerça en effet une grande influence dans la conduite de l'Eglise
catholique de l'Afrique romaine et de manière plus générale sur le
christianisme de son temps, faisant face à des tendances religieuses et des
hérésies tenaces et sources de division telles que le manichéisme, le
donatisme et le pélagianisme, qui mettaient en danger la foi chrétienne dans le
Dieu unique et riche en miséricorde.
Et c'est à Dieu qu'Augustin se
confia chaque jour, jusqu'à la fin de sa vie: frappé par la fièvre, alors
que depuis presque trois mois sa ville d'Hippone était assiégée par les
envahisseurs vandales, l'Evêque - raconte son ami Possidius dans la Vita
Augustini - demanda que l'on transcrive en gros caractères les psaumes
pénitentiels "et il fit afficher les feuilles sur le mur, de sorte que se
trouvant au lit pendant sa maladie il pouvait les voir et les lire, et il
pleurait sans cesse à chaudes larmes" (31, 2). C'est ainsi que
s'écoulèrent les derniers jours de la vie d'Augustin, qui mourut le 28 août
430, alors qu'il n'avait pas encore 76 ans. Nous consacrerons les prochaines
rencontres à ses œuvres, à son message et à son parcours intérieur.
* * *
Je
suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue en
particulier les jeunes du lycée d’enseignement agricole privé, de
Saint-Maximin. Que saint Augustin soit pour vous tous un modèle dans votre
recherche de Dieu et qu’il vous aide à approfondir votre foi! Avec ma
Bénédiction apostolique.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE
: http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080109.html
Le De civitate Dei - une œuvre imposante et décisive pour le développement de la pensée politique occidentale et pour la théologie chrétienne de l'histoire - fut écrit entre 413 et 426 en vingt-deux livres. L'occasion était le sac de Rome accompli par les Goths en 410. De nombreux païens encore vivants, mais également de nombreux chrétiens, avaient dit: Rome est tombée, à présent le Dieu chrétien et les apôtres ne peuvent pas protéger la ville. Pendant la présence des divinités païennes, Rome était caput mundi, la grande capitale, et personne ne pouvait penser qu'elle serait tombée entre les mains des ennemis. A présent, avec le Dieu chrétien, cette grande ville n'apparaissait plus sûre. Le Dieu des chrétiens ne protégeait donc pas, il ne pouvait pas être le Dieu auquel se confier. A cette objection, qui touchait aussi profondément le cœur des chrétiens, saint Augustin répond par cette œuvre grandiose, le De civitate Dei, en clarifiant ce que nous devons attendre ou pas de Dieu, quelle est la relation entre le domaine politique et le domaine de la foi, de l'Eglise. Aujourd'hui aussi, ce livre est une source pour bien définir la véritable laïcité et la compétence de l'Eglise, la grande véritable espérance que nous donne la foi.
Chers frères et sœurs,
Avec la rencontre d'aujourd'hui je voudrais conclure la présentation de la figure de saint Augustin. Après nous être arrêtés sur sa vie, sur ses œuvres et plusieurs aspects de sa pensée, je voudrais revenir aujourd'hui sur son itinéraire intérieur, qui en a fait l'un des plus grands convertis de l'histoire chrétienne. J'ai consacré une réflexion à cette expérience particulière au cours du pèlerinage que j'ai accompli à Pavie l'année dernière pour vénérer la dépouille mortelle de ce Père de l'Eglise. De cette façon, j'ai voulu lui exprimer l'hommage de toute l'Eglise catholique, mais également rendre visible ma dévotion personnelle et ma reconnaissance à l'égard d'une figure à laquelle je me sens profondément lié, en raison du rôle qu'elle a joué dans ma vie de théologien, de prêtre et de pasteur.
Aujourd'hui encore, il est possible de reparcourir la vie de saint Augustin en particulier grâce aux Confessiones, écrites en louange à Dieu, et qui sont à l'origine de l'une des formes littéraires les plus spécifiques de l'Occident, l'autobiographie, c'est-à-dire l'expression personnelle de la conscience de soi. Eh bien, quiconque approche ce livre extraordinaire et fascinant, beaucoup lu aujourd'hui encore, s'aperçoit facilement que la conversion d'Augustin n'a pas eu lieu à l'improviste et n'a pas été pleinement réalisée dès le début, mais que l'on peut plutôt la définir comme un véritable et propre chemin, qui reste un modèle pour chacun de nous. Cet itinéraire atteint bien sûr son sommet avec la conversion et ensuite avec le baptême, mais il ne se conclut pas lors de cette veillée pascale de l'année 387, lorsqu'à Milan le rhéteur africain fut baptisé par l'Evêque Ambroise. Le chemin de conversion d'Augustin continua en effet humblement jusqu'à la fin de sa vie, si bien que l'on peut vraiment dire que ses différentes étapes - on peut facilement en distinguer trois - sont une unique grande conversion.
Saint Augustin a été un chercheur passionné de la vérité: il l'a été dès le début et ensuite pendant toute sa vie. La première étape de son chemin de conversion s'est précisément réalisée dans l'approche progressive du christianisme. En réalité, il avait reçu de sa mère Monique, à laquelle il resta toujours très lié, une éducation chrétienne et, bien qu'il ait vécu pendant ses années de jeunesse une vie dissipée, il ressentit toujours une profonde attraction pour le Christ, ayant bu l'amour pour le nom du Seigneur avec le lait maternel, comme il le souligne lui-même (cf. Confessiones, III, 4, 8). Mais la philosophie également, en particulier d'inspiration platonicienne, avait également contribué à le rapprocher ultérieurement du Christ en lui manifestant l'existence du Logos, la raison créatrice. Les livres des philosophes lui indiquaient qu'il y d'abord la raison, dont vient ensuite tout le monde, mais ils ne lui disaient pas comment rejoindre ce Logos, qui semblait si loin. Seule la lecture des lettres de saint Paul, dans la foi de l'Eglise catholique, lui révéla pleinement la vérité. Cette expérience fut synthétisée par Augustin dans l'une des pages les plus célèbres de ses Confessiones: il raconte que, dans le tourment de ses réflexions, s'étant retiré dans un jardin, il entendit à l'improviste une voix d'enfant qui répétait une cantilène, jamais entendue auparavant: tolle, lege, tolle, lege, "prends, lis, prends, lis" (VII, 12, 29). Il se rappela alors de la conversion d'Antoine, père du monachisme, et avec attention il revint au codex de Paul qu'il tenait quelques instants auparavant entre les mains, il l'ouvrit et son regard tomba sur la lettre aux Romains, où l'Apôtre exhorte à abandonner les œuvres de la chair et à se revêtir du Christ (13, 13-14). Il avait compris que cette parole, à ce moment, lui était personnellement adressée, provenait de Dieu à travers l'Apôtre et lui indiquait ce qu'il fallait faire à ce moment. Il sentit ainsi se dissiper les ténèbres du doute et il se retrouva finalement libre de se donner entièrement au Christ: "Tu avais converti mon être à toi", commente-t-il (Confessiones, VIII, 12, 30). Ce fut la première conversion décisive.
Le rhéteur africain arriva à cette étape fondamentale de son long chemin grâce à sa passion pour l'homme et pour la vérité, passion qui le mena à chercher Dieu, grand et inaccessible. La foi en Christ lui fit comprendre que le Dieu, apparemment si lointain, en réalité ne l'était pas. En effet, il s'était fait proche de nous, devenant l'un de nous. C'est dans ce sens que la foi en Christ a porté à son accomplissement la longue recherche d'Augustin sur le chemin de la vérité. Seul un Dieu qui s'est fait "tangible", l'un de nous, était finalement un Dieu que l'on pouvait prier, pour lequel et avec lequel on pouvait vivre. Il s'agit d'une voie à parcourir avec courage et en même temps avec humilité, en étant ouvert à une purification permanente dont chacun de nous a toujours besoin. Mais avec cette Veillée pascale de 387, comme nous l'avons dit, le chemin d'Augustin n'était pas conclu. De retour en Afrique et ayant fondé un petit monastère, il s'y retira avec quelques amis pour se consacrer à la vie contemplative et à l'étude. C'était le rêve de sa vie. A présent, il était appelé à vivre totalement pour la vérité, avec la vérité, dans l'amitié du Christ qui est la vérité. Un beau rêve qui dura trois ans, jusqu'à ce qu'il soit, malgré lui, consacré prêtre à Hippone et destiné à servir les fidèles, en continuant certes à vivre avec le Christ et pour le Christ, mais au service de tous. Cela lui était très difficile, mais il comprit dès le début que ce n'est qu'en vivant pour les autres, et pas seulement pour sa contemplation privée, qu'il pouvait réellement vivre avec le Christ et pour le Christ. Ainsi, renonçant à une vie uniquement de méditation, Augustin apprit, souvent avec difficulté, à mettre à disposition le fruit de son intelligence au bénéfice des autres. Il apprit à communiquer sa foi aux personnes simples et à vivre ainsi pour elles, dans ce qui devint sa ville, accomplissant sans se lasser une activité généreuse et difficile, qu'il décrit ainsi dans l'un de ses très beaux sermons: "Sans cesse prêcher, discuter, reprendre, édifier, être à la disposition de tous - c'est une lourde charge, un grand poids, une immense fatigue" (Serm. 339, 4). Mais il prit ce poids sur lui, comprenant que précisément ainsi il pouvait être plus proche du Christ. Comprendre que l'on arrive aux autres avec simplicité et humilité, telle fut sa véritable deuxième conversion.
Mais il y a une dernière étape du chemin d'Augustin, une troisième conversion: celle qui le mena chaque jour de sa vie à demander pardon à Dieu. Il avait tout d'abord pensé qu'une fois baptisé, dans la vie de communion avec le Christ, dans les Sacrements, dans la célébration de l'Eucharistie, il serait arrivé à la vie proposée par le Discours sur la montagne: à la perfection donnée dans le baptême et reconfirmée dans l'Eucharistie. Dans la dernière partie de sa vie, il comprit que ce qu'il avait dit dans ses premières prédications sur le Discours de la montagne - c'est-à-dire ce que nous à présent, en tant que chrétiens, nous vivons constamment cet idéal - était erroné. Seul le Christ lui-même réalise vraiment et complètement le Discours de la montagne. Nous avons toujours besoin d'être lavés par le Christ, qu'il nous lave les pieds et qu'il nous renouvelle. Nous avons besoin d'une conversion permanente. Jusqu'à la fin nous avons besoin de cette humilité qui reconnaît que nous sommes des pécheurs en chemin, jusqu'à ce que le Seigneur nous donne la main définitivement et nous introduise dans la vie éternelle. Augustin est mort dans cette dernière attitude d'humilité, vécue jour après jour.
Cette attitude de profonde humilité devant l'unique Seigneur Jésus le conduisit à l'expérience de l'humilité également intellectuelle. En effet, au cours des dernières années de sa vie, Augustin, qui est l'une des plus grandes figures de l'histoire de la pensée, voulut soumettre à un examen critique clairvoyant toutes ses très nombreuses œuvres. C'est ainsi que sont nées les Retractationes ("révisions"), qui insèrent de cette façon sa pensée théologique, vraiment grande, dans la foi humble et sainte de celle qu'il appelle simplement par le nom de Catholica, c'est-à-dire l'Eglise. "J'ai compris - écrit-il précisément dans ce livre très original (I, 19, 1-3) - qu'une seule personne est véritablement parfaite et que les paroles du Discours de la montagne ne se sont totalement réalisées que dans une seule personne: en Jésus Christ lui-même. En revanche, toute l'Eglise - nous tous, y compris les apôtres - doit prier chaque jour: pardonne nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés".
Converti au Christ, qui est vérité et amour, Augustin l'a suivi pendant toute sa vie et il est devenu un modèle pour chaque être humain, pour nous tous, à la recherche de Dieu. C'est pourquoi j'ai voulu conclure mon pèlerinage à Pavie en remettant idéalement à l'Eglise et au monde, devant la tombe de ce grand amoureux de Dieu, ma première Encyclique, intitulée Deus caritas est. Celle-ci doit en effet beaucoup à la pensée de saint Augustin, en particulier dans sa première partie. Aujourd'hui aussi, comme à son époque, l'humanité a besoin de connaître et surtout de vivre cette réalité fondamentale: Dieu est amour et la rencontre avec lui est la seule réponse aux inquiétudes du cœur humain. Un cœur qui est habité par l'espérance, peut-être encore obscure et inconsciente chez beaucoup de nos contemporains, mais qui, pour nous chrétiens, nous ouvre déjà à l'avenir, à tel point que saint Paul a écrit que: "Nous avons été sauvés, mais c'est en espérance" (Rm 8, 24). J'ai voulu consacrer ma deuxième Encyclique, Spe salvi, à l'espérance; elle doit elle aussi beaucoup à Augustin et à sa rencontre avec Dieu.
Dans un très beau texte, saint Augustin définit la prière comme l'expression du désir et il affirme que Dieu répond en élargissant notre cœur vers Lui. Quant à nous, nous devons purifier nos désirs et nos espérances pour accueillir la douceur de Dieu (cf. In Ioannis, 4, 6). En effet, celle-ci est la seule qui nous sauve, en nous ouvrant également aux autres. Prions donc pour que dans notre vie il nous soit donné chaque jour de suivre l'exemple de ce grand converti, en rencontrant comme lui à chaque moment de notre vie le Seigneur Jésus, l'unique qui nous sauve, qui nous purifie et nous donne la vraie joie, la vraie vie.
Salle Paul VI
Je suis heureux d'accueillir ce matin les pèlerins francophones. Je salue particulièrement les prêtres et les séminaristes de Chambéry, accompagnés de l'Archevêque, Mgr Laurent Ulrich, ainsi que les novices de la Congrégation Saint-Jean et les jeunes. Suivant l'exemple de saint Augustin, soyez toujours des chercheurs de la vérité, en allant avec confiance à la rencontre du Seigneur Jésus, l'unique sauveur. Que Dieu vous bénisse!
Basilique Vaticane
Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents dans cette basilique. Que votre pèlerinage au tombeau de l'Apôtre Pierre soit pour vous l'occasion de mieux découvrir que Dieu est amour et que sa rencontre constitue la seule réponse aux inquiétudes du coeur humain. Par l'intercession de la Vierge Marie, que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles et toutes les personnes qui vous sont proches!
Thus, Augustine's entire intellectual and spiritual development is also a valid model today in the relationship between faith and reason, a subject not only for believers but for every person who seeks the truth, a central theme for the balance and destiny of every human being. These two dimensions, faith and reason, should not be separated or placed in opposition; rather, they must always go hand in hand. As Augustine himself wrote after his conversion, faith and reason are "the two forces that lead us to knowledge" (Contra Academicos, III, 20, 43). In this regard, through the two rightly famous Augustinian formulas (cf. Sermones, 43, 9) that express this coherent synthesis of faith and reason: crede ut intelligas ("I believe in order to understand") - believing paves the way to crossing the threshold of the truth - but also, and inseparably, intellige ut credas ("I understand, the better to believe"), the believer scrutinizes the truth to be able to find God and to believe.
Thus, renouncing a life solely of meditation, Augustine learned, often with difficulty, to make the fruit of his intelligence available to others. He learned to communicate his faith to simple people and thus learned to live for them in what became his hometown, tirelessly carrying out a generous and onerous activity which he describes in one of his most beautiful sermons: "To preach continuously, discuss, reiterate, edify, be at the disposal of everyone - it is an enormous responsibility, a great weight, an immense effort" (Sermon, 339, 4). But he took this weight upon himself, understanding that it was exactly in this way that he could be closer to Christ. To understand that one reaches others with simplicity and humility was his true second conversion.
I welcome all the English-speaking visitors present today, including the many student groups and the pilgrims from England, Sweden, Malta, Japan, Canada and the United States. Upon all of you I invoke God's abundant Blessings of joy and peace.
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 16 janvier 2008
Saint Augustin (2)
Chers frères et sœurs!
Aujourd'hui, comme mercredi dernier, je voudrais
parler du grand Evêque d'Hippone, saint Augustin. Quatre ans avant de mourir,
il voulut nommer son successeur. C'est pourquoi, le 26 septembre 426, il
rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à Hippone, pour présenter aux
fidèles celui qu'il avait désigné pour cette tâche. Il dit: "Dans
cette vie nous sommes tous mortels, mais le dernier jour de cette vie est
toujours incertain pour chaque personne. Toutefois, dans l'enfance on espère parvenir
à l'adolescence; dans l'adolescence à la jeunesse; dans la jeunesse à l'âge
adulte; dans l'âge adulte à l'âge mûr, dans l'âge mûr à la vieillesse. On n'est
pas sûr d'y parvenir, mais on l'espère. La vieillesse, au contraire, n'a devant
elle aucun temps dans lequel espérer; sa durée même est incertaine... Par la
volonté de Dieu, je parvins dans cette ville dans la force de l'âge; mais à
présent ma jeunesse est passée et désormais je suis vieux" (Ep 213, 1). A
ce point, Augustin cita le nom du successeur désigné, le prêtre Eraclius.
L'assemblée applaudit
en signe d'approbation en répétant vingt-trois
fois: "Dieu soit remercié! loué soit Jésus Christ!". En outre,
les fidèles approuvèrent par d'autres acclamations ce qu'Augustin dit ensuite à
propos de ses intentions pour l'avenir: il voulait consacrer les années
qui lui restaient à une étude plus intense des Ecritures Saintes (cf. Ep 213,
6).
De fait, les quatre années qui suivirent furent des
années d'une extraordinaire activité intellectuelle: il mena à bien des
œuvres importantes, il en commença d'autres tout aussi prenantes, il mena des
débats publics avec les hérétiques - il cherchait toujours le dialogue -, il
intervint pour promouvoir la paix dans les provinces africaines assiégées par
les tribus barbares du sud. C'est à ce propos qu'il écrivit au comte Darius,
venu en Afrique pour résoudre le différend entre le comte Boniface et la cour
impériale, dont profitaient les tribus des Maures pour effectuer leurs
incursions. "Le plus grand titre de gloire - affirmait-il dans sa lettre -
est précisément de tuer la guerre grâce à la parole, au lieu de tuer les hommes
par l'épée, et de rétablir ou de conserver la paix par la paix et non par la
guerre. Bien sûr, ceux qui combattent, s'ils sont bons, cherchent eux aussi sans
aucun doute la paix, mais au prix du sang versé. Toi, au contraire, tu as été
envoyé précisément pour empêcher que l'on cherche à verser le sang de
quiconque" (Ep 229, 2). Malheureusement, les espérances d'une pacification
des territoires africains furent déçues: en mai 429, les Vandales,
invités en Afrique par Boniface lui-même qui voulait se venger, franchirent le
détroit de Gibraltar et envahirent la Mauritanie. L'invasion atteint rapidement
les autres riches provinces africaines. En mai ou en juin 430, les
"destructeurs de l'empire romain", comme Possidius qualifie ces
barbares (Vie, 30, 1), encerclaient Hippone, qu'ils assiégèrent.
Boniface avait lui aussi cherché refuge en ville
et, s'étant réconcilié trop tard avec la cour, il tentait à présent en vain de
barrer la route aux envahisseurs. Le biographe Possidius décrit la douleur
d'Augustin: "Les larmes étaient, plus que d'habitude, son pain
quotidien nuit et jour et, désormais parvenu à la fin de sa vie, il traînait
plus que les autres sa vieillesse dans l'amertume et dans le deuil" (Vie,
28, 6). Et il explique: "Cet homme de Dieu voyait en effet les
massacres et les destructions des villes; les maisons dans les campagnes
détruites et leurs habitants tués par les ennemis ou mis en fuite et dispersés;
les églises privées de prêtres et de ministres, les vierges sacrées et les
religieuses dispersées de toute part; parmi eux, des personnes mortes sous les
tortures, d'autres tuées par l'épée, d'autres encore faites prisonnières, ayant
perdu l'intégrité de l'âme et du corps et également la foi, réduites en un
esclavage long et douloureux par leurs ennemis" (ibid., 28, 8).
Bien que vieux et fatigué, Augustin resta cependant
sur la brèche, se réconfortant et réconfortant les autres par la prière et par
la méditation sur les mystérieux desseins de la Providence. Il parlait, à cet
égard, de la "vieillesse du monde", - et véritablement ce monde
romain était vieux -, il parlait de cette vieillesse comme il l'avait déjà fait
des années auparavant, pour réconforter les réfugiés provenant de l'Italie,
lorsqu'en 410 les Goths d'Alaric avaient envahi la ville de Rome. Pendant la
vieillesse, disait-il, les maux abondent: toux, rhumes, yeux chassieux,
anxiété, épuisement. Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement
jeune. D'où l'invitation: "Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ,
qui te dit: Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de
l'aigle" (Serm. 81, 8). Le chrétien ne doit donc pas se laisser abattre,
mais se prodiguer pour aider celui qui est dans le besoin. C'est ce que le
grand Docteur suggère en répondant à l'Evêque de Tiabe, Honoré, qui lui avait
demandé si, sous la pression des invasions barbares, un Evêque, un prêtre ou
tout autre homme d'Eglise pouvait fuir pour sauver sa vie: "Lorsque
le danger est commun pour tous, c'est-à-dire pour les Evêques, les clercs et
les laïcs, que ceux qui ont besoin des autres ne soient pas abandonnés par ceux
dont ils ont besoin. Dans ce cas, qu'ils se réfugient même tous ensemble dans
des lieux sûrs; mais si certains ont besoin de rester, qu'ils ne soient pas
abandonnés par ceux qui ont le devoir de les assister par le saint ministère,
de manière à ce qu'ils se sauvent ensemble ou qu'ils suportent ensemble les
catastrophes que le Père de famille voudra qu'ils patissent" (Ep 228, 2).
Et il concluait: "Telle est la preuve suprême de la charité"
(ibid., 3). Comment ne pas reconnaître dans ces mots, le message héroïque que
tant de prêtres, au cours des siècles, ont accueilli et adopté?
En attendant la ville d'Hippone résistait. La
maison-monastère d'Augustin avait ouvert ses portes pour accueillir ses
collègues dans l'épiscopat qui demandaient l'hospitalité. Parmi eux se trouvait
également Possidius, autrefois son disciple, qui put ainsi nous laisser le
témoignage direct de ces derniers jours dramatiques. "Au troisième mois de
ce siège - raconte-t-il - il se mit au lit avec la fièvre: c'était sa
dernière maladie" (Vie, 29, 3). Le saint Vieillard profita de ce temps
désormais libre pour se consacrer avec plus d'intensité à la prière. Il avait
l'habitude d'affirmer que personne, Evêque, religieux ou laïcs, aussi
irrépréhensible que puisse sembler sa conduite, ne peut affronter la mort sans
une pénitence adaptée. C'est pourquoi il continuait sans cesse à répéter, en
pleurant, les psaumes pénitentiels qu'il avait si souvent récités avec le
peuple (cf. ibid., 31, 2).
Plus le mal s'aggravait, plus l'Evêque mourant
ressentait le besoin de solitude et de prière: "Pour n'être dérangé
par personne dans son recueillement, environ dix jours avant de sortir de son
corps, il nous pria, nous tous présents, de ne laisser entrer personne dans sa
chambre, en dehors des heures où les médecins venaient l'examiner ou lorsqu'on
lui apportait les repas. Sa volonté fut exactement accomplie et, pendant tout
ce temps, il se consacra à la prière" (ibid., 31, 3). Il cessa de vivre le
28 août 430: son grand cœur s'était finalement apaisé en Dieu.
"Pour la déposition de son corps - nous
informe Possidius - le sacrifice, auquel nous assistâmes, fut offert à Dieu,
puis il fut enseveli" (Vie, 31, 5). Son corps, à une date incertaine, fut
transféré en Sardaigne, puis, vers 725, à Pavie, dans la Basilique "San
Pietro in Ciel d'oro", où il repose encore aujourd'hui. Son premier
biographe a exprimé ce jugement conclusif sur lui: "Il laissa à
l'Eglise un clergé très nombreux, ainsi que des monastères d'hommes et de
femmes pleins de personnes consacrées à la chasteté sous l'obéissance de leurs
supérieurs, ainsi que des bibliothèques contenant ses livres et ses discours et
ceux d'autres saints, grâce auxquels on sait quels ont été, par la grâce de
Dieu, son mérite et sa grandeur dans l'Eglise, où les fidèles le retrouvent
toujours vivant" (Possidius, Vie, 31, 8). C'est un jugement auquel nous pouvons
nous associer: dans ses écrits nous aussi nous le "retrouvons
vivant". Lorsque je lis les écrits de saint Augustin, je n'ai pas
l'impression qu'il s'agisse d'un homme mort il y a plus ou moins 1600 ans, mais
je le perçois comme un homme d'aujourd'hui: un ami, un contemporain qui
me parle, qui nous parle avec sa foi fraîche et actuelle. Chez saint Augustin
qui nous parle, qui me parle dans ses écrits, nous
voyons l'actualité permanente de sa foi; de la foi qui vient du Christ, Verbe
éternel incarné, Fils de Dieu et Fils de l'homme. Et nous pouvons voir que
cette foi n'est pas d'hier, même si elle a été prêchée hier; elle est toujours
d'aujourd'hui, car le Christ est réellement hier, aujourd'hui et à jamais. Il
est le chemin, la Vérité et la Vie. Ainsi, saint Augustin nous encourage à nous
confier à ce Christ toujours vivant et à trouver de cette manière le chemin de
la vie.
* * *
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins
francophones, particulièrement le groupe de la paroisse du Pradet. Que
l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans les épreuves et à rester
fermes dans la foi tout au long de votre vie. Avec ma Bénédiction apostolique.
Semaine de prière pour l'unité des chrétiens
Après-demain, vendredi 18 janvier, commence la
traditionnelle Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, qui
cette année revêt une valeur singulière car cent ans se sont écoulés depuis son
institution. Le thème est l'invitation de saint Paul aux Thessaloniciens:
"Priez sans relâche" (1 Th 5, 17); une invitation que je fais mienne
et que j'adresse bien volontiers à toute l'Eglise. Oui, il est nécessaire de
prier sans relâche en demandant avec insistance à Dieu le grand don de l'unité
entre tous les disciples du Seigneur. Que la force inépuisable de l'Esprit
Saint nous pousse à un engagement sincère de recherche de l'unité, afin que
nous puissions professer tous ensemble que Jésus est l'unique Sauveur du monde.
©
Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE
: http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
Carlo Crivelli. Saint Augustin, vers 1487,
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 30 janvier 2008
Saint Augustin nous rappelle que Dieu n'est pas loin de notre
raison et de notre vie
Chers
amis,
Après
la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, nous revenons aujourd'hui sur
la grande figure de saint Augustin. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II lui
a consacré en 1986, c'est-à-dire pour le seizième centenaire de sa conversion,
un long document très dense, la Lettre apostolique Augustinum
Hipponensem. Le Pape lui-même souhaita qualifier ce texte d'"action de
grâce à Dieu pour le don fait à l'Eglise, et pour elle à l'humanité tout
entière, avec cette admirable conversion". Je voudrais revenir sur le
thème de la conversion lors d'une prochaine Audience. C'est un thème
fondamental non seulement pour sa vie personnelle, mais aussi pour la nôtre.
Dans l'Evangile de dimanche dernier, le Seigneur a résumé sa prédication par la
parole: "Convertissez-vous". En suivant le chemin de saint
Augustin, nous pourrions méditer sur ce qu'est cette conversion: c'est
une chose définitive, décisive, mais la décision fondamentale doit se
développer, doit se réaliser dans toute notre vie.
La
catéchèse d'aujourd'hui est en revanche consacrée au thème foi et raison, qui
est un thème déterminant, ou mieux, le thème déterminant dans la biographie de
saint Augustin. Enfant, il avait appris de sa mère Monique la foi catholique.
Mais adolescent il avait abandonné cette foi parce qu'il ne parvenait plus à en
voir la caractère raisonnable et il ne voulait pas d'une religion qui ne fût
pas aussi pour lui expression de la raison, c'est-à-dire de la vérité. Sa soif
de vérité était radicale et elle l'a conduit à s'éloigner de la foi catholique.
Mais sa radicalité était telle qu'il ne pouvait pas se contenter de
philosophies qui ne seraient pas parvenues à la vérité elle-même, qui ne
seraient pas arrivées jusqu'à Dieu. Et à un Dieu qui ne soit pas uniquement une
ultime hypothèse cosmologique, mais qui soit le vrai Dieu, le Dieu qui donne la
vie et qui entre dans notre vie personnelle. Ainsi, tout l'itinéraire spirituel
de saint Augustin constitue un modèle valable encore aujourd'hui dans le
rapport entre foi et raison, thème non seulement pour les hommes croyants mais
pour tout homme qui recherche la vérité, thème central pour l'équilibre et le
destin de tout être humain. Ces deux dimensions, foi et raison, ne doivent pas
être séparées ni opposées, mais doivent plutôt toujours aller de pair. Comme
l'a écrit Augustin lui-même peu après sa conversion, foi et raison sont
"les deux forces qui nous conduisent à la connaissance" (Contra
Academicos, III, 20, 43). A cet égard demeurent célèbres à juste titre les deux
formules augustiniennes (Sermones, 43, 9) qui expriment cette synthèse
cohérente entre foi et raison: crede ut intelligas ("crois
pour comprendre") - croire ouvre la route pour franchir la porte de la
vérité - mais aussi, et de manière inséparable, intellige ut credas ("comprends
pour croire"), scrute la vérité pour pouvoir trouver Dieu et croire.
Les
deux affirmations d'Augustin expriment de manière immédiate et concrète ainsi
qu'avec une grande profondeur, la synthèse de ce problème, dans lequel l'Eglise
catholique voit exprimé son propre chemin. D'un point de vue historique, cette
synthèse se forme avant même la venue du Christ, dans la rencontre entre la foi
juive et la pensée grecque dans le judaïsme hellénistique. Ensuite au cours de
l'histoire, cette synthèse a été reprise et développée par un grand nombre de
penseurs chrétiens. L'harmonie entre foi et raison signifie surtout que Dieu
n'est pas éloigné: il n'est pas éloigné de notre raison et de notre vie;
il est proche de tout être humain, proche de notre cœur et proche de notre
raison, si nous nous mettons réellement en chemin.
C'est
précisément cette proximité de Dieu avec l'homme qui fut perçue avec une
extraordinaire intensité par Augustin. La présence de Dieu en l'homme est
profonde et dans le même temps mystérieuse, mais elle peut être reconnue et
découverte dans notre propre intimité: ne sors pas - affirme le converti
- mais "rentre en toi-même; c'est dans l'homme intérieur qu'habite la
vérité; et si tu trouves que la nature est muable, transcende-toi toi-même.
Mais rappelle-toi, lorsque tu te transcendes toi-même, que tu transcendes une
âme qui raisonne. Tends donc là où s'allume la lumière de la raison" (De
vera religione, 39, 72). Précisément comme il le souligne, dans une
affirmation très célèbre, au début des Confessiones, son autobiographie
spirituelle écrite en louange à Dieu: "Tu nous as faits pour toi et
notre cœur est sans repos, tant qu'il ne repose pas en toi" (I, 1, 1).
Etre
éloigné de Dieu équivaut alors à être éloigné de soi-même: "En effet
- reconnaît Augustin (Confessiones, III, 6, 11) en s'adressant directement à
Dieu - tu étais à l'intérieur de moi dans ce que j'ai de plus intime et plus
au-dessus de ce que j'ai de plus haut", interior intimo meo et superior
summo meo; si bien que - ajoute-t-il dans un autre passage lorsqu'il
rappelle l'époque antérieure à sa conversion - "tu étais devant moi; et
quant à moi en revanche, je m'étais éloigné de moi-même, et je ne me retrouvais
plus; et moins encore te retrouvais-je" (Confessiones, V, 2, 2). C'est
précisément parce qu'Augustin a vécu personnellement cet itinéraire intellectuel
et spirituel, qu'il a su le rendre dans ses œuvres de manière immédiate et avec
tant de profondeur et de sagesse, reconnaissant dans deux autres passages
célèbres des Confessiones (IV, 4, 9 et 14, 22) que l'homme est "une grande
énigme" (magna quaestio) et "un grand abîme" (grande
profundum), une énigme et un abîme que seul le Christ illumine et sauve.
Voilà ce qui est important: un homme qui est éloigné de Dieu est aussi
éloigné de lui-même, et il ne peut se retrouver lui-même qu'en rencontrant
Dieu. Ainsi il arrive également à lui-même, à son vrai moi, à sa vraie
identité.
L'être
humain - souligne ensuite Augustin dans De civitate Dei (XII,
27) - est social par nature mais antisocial par vice, et il est sauvé par le
Christ, unique médiateur entre Dieu et l'humanité et "voie universelle de
la liberté et du salut", comme l'a répété mon prédécesseur Jean-Paul II
(Augustinum Hipponensem, 21): hors de cette voie, qui n'a jamais fait
défaut au genre humain - affirme encore Augustin dans cette même œuvre - "personne
n'a jamais trouvé la liberté, personne ne la trouve, personne ne la
trouvera" (De civitate Dei, X, 32, 2). En tant qu'unique médiateur
du salut, le Christ est la tête de l'Eglise et il est uni à elle de façon
mystique au point qu'Augustin peut affirmer: "Nous sommes devenus le
Christ. En effet, s'il est la tête et nous les membres, l'homme total est lui
et nous" (In Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).
Peuple
de Dieu et maison de Dieu, l'Eglise, dans la vision augustinienne est donc liée
étroitement au concept de Corps du Christ, fondée sur la relecture
christologique de l'Ancien Testament et sur la vie sacramentelle centrée sur
l'Eucharistie, dans laquelle le Seigneur nous donne son Corps et nous
transforme en son Corps. Il est alors fondamental que l'Eglise, Peuple de Dieu
au sens christologique et non au sens sociologique, soit véritablement inscrite
dans le Christ, qui - affirme Augustin dans une très belle page - "prie
pour nous, prie en nous, est prié par nous; prie pour nous comme notre prêtre,
prie en nous comme notre chef, est prié par nous comme notre Dieu: nous
reconnaissons donc en lui notre voix et en nous la sienne" (Enarrationes
in Psalmos, 85, 1).
Dans
la conclusion de la Lettre apostolique Agustinum Hipponensem Jean-Paul II a voulu
demander au saint lui-même ce qu'il avait à dire aux hommes d'aujourd'hui et il
répond tout d'abord avec les paroles qu'Augustin confia dans une lettre dictée
peu après sa conversion: "Il me semble que l'on doive reconduire les
hommes à l'espérance de trouver la vérité" (Epistulae, 1, 1); cette vérité
qui est le Christ lui-même, le Dieu véritable, auquel est adressée l'une des
plus belles et des plus célèbres prières des Confessiones (X, 27, 38):
"Je t'ai aimée tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je t'ai aimée
tard. Mais quoi! Tu étais au dedans, moi au dehors de moi-même; et c'est au
dehors que je te cherchais; et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes
créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi; retenu loin de toi
par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant. Tu m'appelles, et voilà que ton
cri force la surdité de mon oreille; ta splendeur rayonne, elle chasse mon
aveuglement; ton parfum, je le respire, et voilà que je soupire pour toi; je
t'ai goûté, et me voilà dévoré de faim et de soif; tu m'as touché, et je brûle
du désir de ta paix".
Voilà,
Augustin a rencontré Dieu et tout au long de sa vie, il en a fait l'expérience
au point que cette réalité - qui est avant tout la rencontre avec une Personne,
Jésus - a changé sa vie, comme elle change celle de tous ceux, femmes et
hommes, qui de tous temps ont la grâce de le rencontrer. Prions afin que le
Seigneur nous donne cette grâce et nous permette de trouver sa paix.
* * *
Je
souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française, et je salue
particulièrement les membres de la Congrégation de Saint-Victor et les jeunes.
À la suite de saint Augustin, je vous encourage à aimer et à servir toujours
davantage l’Église, pour trouver des réponses aux questions des hommes de notre
temps. Avec ma Bénédiction apostolique.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080130.html
Tomás Giner, Saint Augustin, 1458,
Diocesan Museum of Zaragoza
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 20 février 2008
La leçon de saint Augustin sur la véritable laïcité
Chers frères et sœurs,
Après
la pause des exercices spirituels de la semaine dernière nous revenons
aujourd'hui à la grande figure de saint Augustin, duquel j'ai déjà parlé à
plusieurs reprises dans les catéchèses du mercredi. C'est le Père de l'Eglise
qui a laissé le plus grand nombre d'œuvres, et c'est de celles-ci que j'entends
aujourd'hui brièvement parler. Certains des écrits d'Augustin sont d'une
importance capitale, et pas seulement pour l'histoire du christianisme, mais
pour la formation de toute la culture occidentale: l'exemple le plus
clair sont les Confessiones, sans aucun doute l'un des livres de l'antiquité
chrétienne le plus lu aujourd'hui encore. Comme différents Pères de l'Eglise
des premiers siècles, mais dans une mesure incomparablement plus vaste,
l'Evêque d'Hippone a en effet lui aussi exercé une influence étendue et
persistante, comme il ressort déjà de la surabondante traduction manuscrite de
ses œuvres, qui sont vraiment très nombreuses.
Il
les passa lui-même en revue quelques années avant de mourir dans les
Retractationes et, peu après sa mort, celles-ci furent soigneusement
enregistrées dans l'Indiculus ("liste") ajouté par son fidèle ami
Possidius à la biographie de saint Augustin Vita Augustini. La liste des œuvres
d'Augustin fut réalisée avec l'intention explicite d'en conserver la mémoire
alors que l'invasion vandale se répandait dans toute l'Afrique romaine et elle
compte plus de mille trois cents écrits, numérotés par leur auteur, ainsi que
d'autres "que l'on ne peut pas numéroter, car il n'y a placé aucun
numéro". Evêque d'une ville voisine, Possidius dictait ces paroles
précisément à Hippone - où il s'était réfugié et où il avait assisté à la mort
de son ami - et il se basait presque certainement sur le catalogue de la
bibliothèque personnelle d'Augustin. Aujourd'hui, plus de trois cents lettres
ont survécu à l'Evêque d'Hippone et presque six cents homélies, mais à
l'origine ces dernières étaient beaucoup plus nombreuses, peut-être même entre
trois mille et quatre mille, fruit de quarante années de prédication de
l'antique rhéteur qui avait décidé de suivre Jésus et de parler non plus aux
grandes cours impériales, mais à la simple population d'Hippone.
Et
encore ces dernières années, la découverte d'un groupe de lettres et de
plusieurs homélies a enrichi notre connaissance de ce grand Père de l'Eglise.
"De nombreux livres - écrit Possidius - furent composés par lui et
publiés, de nombreuses prédications furent tenues à l'église, transcrites et
corrigées, aussi bien pour réfuter les divers hérétiques que pour interpréter
les Saintes Ecritures, en vue de l'édification de saints fils de l'Eglise. Ces
œuvres - souligne son ami Evêque - sont si nombreuses que difficilement un
érudit a la possibilité de les lire et d'apprendre à les connaître" (Vita
Augustini, 18, 9).
Parmi
la production d'Augustin - plus de mille publications subdivisées en écrits
philosophiques, apologétiques, doctrinaux, moraux, monastiques, exégétiques,
anti-hérétiques, en plus des lettres et des homélies - ressortent plusieurs
oeuvres exceptionnelles de grande envergure théologique et philosophique. Il
faut tout d'abord rappeler les Confessiones susmentionnées, écrites en treize
livres entre 397 et 400 pour louer Dieu. Elles sont une sorte d'autobiographie
sous forme d'un dialogue avec Dieu. Ce genre littéraire reflète précisément la
vie de saint Augustin, qui était une vie qui n'était pas refermée sur elle,
dispersée en tant de choses, mais vécue substantiellement comme un dialogue
avec Dieu, et ainsi une vie avec les autres. Le titre Confessiones indique déjà
la spécificité de cette autobiographie. Ce mot confessiones, dans le latin
chrétien développé par la tradition des Psaumes, possède deux significations,
qui toutefois se recoupent. Confessiones indique, en premier lieu, la
confession des propres faiblesses, de la misère des péchés; mais, dans le même
temps, confessiones signifie louange de Dieu, reconnaissance à Dieu. Voir sa
propre misère à la lumière de Dieu devient louange à Dieu et action de grâce,
car Dieu nous aime et nous accepte, nous transforme et nous élève vers
lui-même. Sur ces Confessiones qui eurent un grand succès déjà pendant la vie
de saint Augustin, il a lui-même écrit: "Elles ont exercé sur moi
une profonde action alors que je les écrivais et elles l'exercent encore quand
je les relis. Il y a de nombreux frères à qui ces œuvres plaisent"
(Retractationes, II, 6): et je dois dire que je suis moi aussi l'un de
ces "frères". Et grâce aux Confessiones nous pouvons suivre pas à pas
le chemin intérieur de cet homme extraordinaire et passionné de Dieu. Moins
connues, mais tout aussi importantes et originales sont les Retractationes,
composées en deux livres autour de 427, dans lesquelles saint Augustin,
désormais âgé, accomplit une œuvre de "révision" (retractatio) de
toute son œuvre écrite, laissant ainsi un document littéraire original et
précieux, mais également un enseignement de sincérité et d'humilité
intellectuelle.
Le De civitate Dei - une œuvre imposante et décisive pour le développement de la pensée politique occidentale et pour la théologie chrétienne de l'histoire - fut écrit entre 413 et 426 en vingt-deux livres. L'occasion était le sac de Rome accompli par les Goths en 410. De nombreux païens encore vivants, mais également de nombreux chrétiens, avaient dit: Rome est tombée, à présent le Dieu chrétien et les apôtres ne peuvent pas protéger la ville. Pendant la présence des divinités païennes, Rome était caput mundi, la grande capitale, et personne ne pouvait penser qu'elle serait tombée entre les mains des ennemis. A présent, avec le Dieu chrétien, cette grande ville n'apparaissait plus sûre. Le Dieu des chrétiens ne protégeait donc pas, il ne pouvait pas être le Dieu auquel se confier. A cette objection, qui touchait aussi profondément le cœur des chrétiens, saint Augustin répond par cette œuvre grandiose, le De civitate Dei, en clarifiant ce que nous devons attendre ou pas de Dieu, quelle est la relation entre le domaine politique et le domaine de la foi, de l'Eglise. Aujourd'hui aussi, ce livre est une source pour bien définir la véritable laïcité et la compétence de l'Eglise, la grande véritable espérance que nous donne la foi.
Ce
grand livre est une présentation de l'histoire de l'humanité gouvernée par la
Providence divine, mais actuellement divisée par deux amours. Et cela est le
dessein fondamental, son interprétation de l'histoire, qui est la lutte entre
deux amours: amour de soi "jusqu'à l'indifférence pour Dieu",
et amour de Dieu "jusqu'à l'indifférence pour soi" (De civitate Dei,
XIV, 28), à la pleine liberté de soi pour les autres dans la lumière de Dieu.
Cela, donc, est peut-être le plus grand livre de saint Augustin, d'une
importance qui dure jusqu'à aujourd'hui. Tout aussi important est le De
Trinitate, une œuvre en quinze livres sur le noyau principal de la foi
chrétienne, écrite en deux temps: entre 399 et 412 pour les douze
premiers livres, publiés à l'insu d'Augustin, qui vers 420 les compléta et
revit l'œuvre tout entière. Il réfléchit ici sur le visage de Dieu et cherche à
comprendre ce mystère du Dieu qui est unique, l'unique créateur du monde, de
nous tous, et toutefois, précisément ce Dieu unique est trinitaire, un cercle
d'amour. Il cherche à comprendre le mystère insondable: précisément
l'être trinitaire, en trois Personnes, est la plus réelle et la plus profonde
unité de l'unique Dieu. Le De doctrina Christiana est, en revanche, une
véritable introduction culturelle à l'interprétation de la Bible et en
définitive au christianisme lui-même, qui a eu une importance décisive dans la
formation de la culture occidentale.
Malgré
toute son humilité, Augustin fut certainement conscient de son envergure
intellectuelle. Mais pour lui, il était plus important d'apporter le message
chrétien aux simples, plutôt que de faire des œuvres de grande envergure
théologique. Cette profonde intention, qui a guidé toute sa vie, ressort d'une
lettre écrite à son collège Evodius, où il communique la décision de suspendre
pour le moment la dictée des livres du De Trinitate, "car ils sont trop
difficiles et je pense qu'ils ne pourront être compris que par un petit nombre;
c'est pourquoi il est plus urgent d'avoir des textes qui, nous l'espérons,
seront utiles à un grand nombre" (Epistulae, 169, 1, 1). Il était donc
plus utile pour lui de communiquer la foi de manière compréhensible à tous,
plutôt que d'écrire de grandes œuvres théologiques. La responsabilité perçue
avec acuité à l'égard de la divulgation du message chrétien est ensuite à
l'origine d'écrits tels que le De catechizandis rudibus, une théorie et
également une pratique de la catéchèse, ou le Psalmus contra partem Donati. Les
donatistes étaient le grand problème de l'Afrique de saint Augustin, un schisme
volontairement africain. Ils affirmaient: la véritable chrétienté est
africaine. Ils s'opposaient à l'unité de l'Eglise. Le grand Evêque a lutté
contre ce schisme pendant toute sa vie, cherchant à convaincre les donatistes
que ce n'est que dans l'unité que l'africanité peut également être vraie. Et
pour se faire comprendre des gens simples, qui ne pouvaient pas comprendre le
grand latin du rhéteur, il a dit: je dois aussi écrire avec des fautes de
grammaire, dans un latin très simplifié. Et il l'a fait surtout dans ce
Psalmus, une sorte de poésie simple contre les donatistes, pour aider tous les
gens à comprendre que ce n'est que dans l'unité de l'Eglise que se réalise
réellement pour tous notre relation avec Dieu et que grandit la paix dans le
monde.
Dans
cette production, destinée à un plus vaste public, revêt une importance
particulière le grand nombre des homélies souvent prononcées de manière
improvisée, transcrites par les tachygraphes au cours de la prédication et
immédiatement mises en circulation. Parmi celles-ci, ressortent les très belles
Enarrationes in Psalmos, fréquemment lues au moyen-âge. C'est précisément la
pratique de la publication des milliers d'homélies d'Augustin - souvent sans le
contrôle de l'auteur - qui explique leur diffusion et leur dispersion
successive, mais également leur vitalité. En effet, en raison de la renommée de
leur auteur, les prédications de l'Evêque d'Hippone devinrent immédiatement des
textes très recherchés et servirent de modèles, adaptés à des contextes
toujours nouveaux.
La
tradition iconographique, déjà visible dans une fresque du Latran remontant au
VI siècle, représente saint Augustin avec un livre à la main, certainement pour
exprimer sa production littéraire, qui influença tant la mentalité et la pensée
des chrétiens, mais aussi pour exprimer également son grand amour pour les
livres, pour la lecture et la connaissance de la grande culture précédente. A
sa mort il ne laissa rien, raconte Possidius, mais "il recommandait
toujours de conserver diligemment pour la postérité la bibliothèque de l'église
avec tous les codex", en particulier ceux de ses œuvres. Dans celles-ci,
souligne Possidius, Augustin est "toujours vivant" et ses écrits sont
bénéfiques à ceux qui les lisent, même si, conclut-il, "je crois que ceux
qui purent le voir et l'écouter quand il parlait en personne à l'église, ont pu
davantage tirer profit de son contact, et surtout ceux qui parmi les fidèles
partagèrent sa vie quotidienne" (Vita Augustini, 31). Oui, il aurait été
beau pour nous aussi de pouvoir l'entendre vivant. Mais il est réellement
vivant dans ses écrits, il est présent en nous et ainsi nous voyons aussi la vitalité
permanente de la foi pour laquelle il a donné toute sa vie.
* * *
Je
salue les pèlerins francophones, en particulier les nombreux jeunes des écoles,
collèges et lycées de France, notamment ceux de Fénelon Sainte-Marie et de
Gerson. Je vous encourage à fréquenter saint Augustin, afin qu'il vous ouvre à
l'intelligence des Ecritures et qu'il fortifie votre attachement au Christ.
Avec ma Bénédiction apostolique.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE :
http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Peter
Paul Rubens.
Saint Augustin et l'Ange, vers 1638,
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 27 février 2008
Les trois étapes de la
conversion de saint Augustin, un modèle pour chaque être humain
Chers frères et sœurs,
Avec la rencontre d'aujourd'hui je voudrais conclure la présentation de la figure de saint Augustin. Après nous être arrêtés sur sa vie, sur ses œuvres et plusieurs aspects de sa pensée, je voudrais revenir aujourd'hui sur son itinéraire intérieur, qui en a fait l'un des plus grands convertis de l'histoire chrétienne. J'ai consacré une réflexion à cette expérience particulière au cours du pèlerinage que j'ai accompli à Pavie l'année dernière pour vénérer la dépouille mortelle de ce Père de l'Eglise. De cette façon, j'ai voulu lui exprimer l'hommage de toute l'Eglise catholique, mais également rendre visible ma dévotion personnelle et ma reconnaissance à l'égard d'une figure à laquelle je me sens profondément lié, en raison du rôle qu'elle a joué dans ma vie de théologien, de prêtre et de pasteur.
Aujourd'hui encore, il est possible de reparcourir la vie de saint Augustin en particulier grâce aux Confessiones, écrites en louange à Dieu, et qui sont à l'origine de l'une des formes littéraires les plus spécifiques de l'Occident, l'autobiographie, c'est-à-dire l'expression personnelle de la conscience de soi. Eh bien, quiconque approche ce livre extraordinaire et fascinant, beaucoup lu aujourd'hui encore, s'aperçoit facilement que la conversion d'Augustin n'a pas eu lieu à l'improviste et n'a pas été pleinement réalisée dès le début, mais que l'on peut plutôt la définir comme un véritable et propre chemin, qui reste un modèle pour chacun de nous. Cet itinéraire atteint bien sûr son sommet avec la conversion et ensuite avec le baptême, mais il ne se conclut pas lors de cette veillée pascale de l'année 387, lorsqu'à Milan le rhéteur africain fut baptisé par l'Evêque Ambroise. Le chemin de conversion d'Augustin continua en effet humblement jusqu'à la fin de sa vie, si bien que l'on peut vraiment dire que ses différentes étapes - on peut facilement en distinguer trois - sont une unique grande conversion.
Saint Augustin a été un chercheur passionné de la vérité: il l'a été dès le début et ensuite pendant toute sa vie. La première étape de son chemin de conversion s'est précisément réalisée dans l'approche progressive du christianisme. En réalité, il avait reçu de sa mère Monique, à laquelle il resta toujours très lié, une éducation chrétienne et, bien qu'il ait vécu pendant ses années de jeunesse une vie dissipée, il ressentit toujours une profonde attraction pour le Christ, ayant bu l'amour pour le nom du Seigneur avec le lait maternel, comme il le souligne lui-même (cf. Confessiones, III, 4, 8). Mais la philosophie également, en particulier d'inspiration platonicienne, avait également contribué à le rapprocher ultérieurement du Christ en lui manifestant l'existence du Logos, la raison créatrice. Les livres des philosophes lui indiquaient qu'il y d'abord la raison, dont vient ensuite tout le monde, mais ils ne lui disaient pas comment rejoindre ce Logos, qui semblait si loin. Seule la lecture des lettres de saint Paul, dans la foi de l'Eglise catholique, lui révéla pleinement la vérité. Cette expérience fut synthétisée par Augustin dans l'une des pages les plus célèbres de ses Confessiones: il raconte que, dans le tourment de ses réflexions, s'étant retiré dans un jardin, il entendit à l'improviste une voix d'enfant qui répétait une cantilène, jamais entendue auparavant: tolle, lege, tolle, lege, "prends, lis, prends, lis" (VII, 12, 29). Il se rappela alors de la conversion d'Antoine, père du monachisme, et avec attention il revint au codex de Paul qu'il tenait quelques instants auparavant entre les mains, il l'ouvrit et son regard tomba sur la lettre aux Romains, où l'Apôtre exhorte à abandonner les œuvres de la chair et à se revêtir du Christ (13, 13-14). Il avait compris que cette parole, à ce moment, lui était personnellement adressée, provenait de Dieu à travers l'Apôtre et lui indiquait ce qu'il fallait faire à ce moment. Il sentit ainsi se dissiper les ténèbres du doute et il se retrouva finalement libre de se donner entièrement au Christ: "Tu avais converti mon être à toi", commente-t-il (Confessiones, VIII, 12, 30). Ce fut la première conversion décisive.
Le rhéteur africain arriva à cette étape fondamentale de son long chemin grâce à sa passion pour l'homme et pour la vérité, passion qui le mena à chercher Dieu, grand et inaccessible. La foi en Christ lui fit comprendre que le Dieu, apparemment si lointain, en réalité ne l'était pas. En effet, il s'était fait proche de nous, devenant l'un de nous. C'est dans ce sens que la foi en Christ a porté à son accomplissement la longue recherche d'Augustin sur le chemin de la vérité. Seul un Dieu qui s'est fait "tangible", l'un de nous, était finalement un Dieu que l'on pouvait prier, pour lequel et avec lequel on pouvait vivre. Il s'agit d'une voie à parcourir avec courage et en même temps avec humilité, en étant ouvert à une purification permanente dont chacun de nous a toujours besoin. Mais avec cette Veillée pascale de 387, comme nous l'avons dit, le chemin d'Augustin n'était pas conclu. De retour en Afrique et ayant fondé un petit monastère, il s'y retira avec quelques amis pour se consacrer à la vie contemplative et à l'étude. C'était le rêve de sa vie. A présent, il était appelé à vivre totalement pour la vérité, avec la vérité, dans l'amitié du Christ qui est la vérité. Un beau rêve qui dura trois ans, jusqu'à ce qu'il soit, malgré lui, consacré prêtre à Hippone et destiné à servir les fidèles, en continuant certes à vivre avec le Christ et pour le Christ, mais au service de tous. Cela lui était très difficile, mais il comprit dès le début que ce n'est qu'en vivant pour les autres, et pas seulement pour sa contemplation privée, qu'il pouvait réellement vivre avec le Christ et pour le Christ. Ainsi, renonçant à une vie uniquement de méditation, Augustin apprit, souvent avec difficulté, à mettre à disposition le fruit de son intelligence au bénéfice des autres. Il apprit à communiquer sa foi aux personnes simples et à vivre ainsi pour elles, dans ce qui devint sa ville, accomplissant sans se lasser une activité généreuse et difficile, qu'il décrit ainsi dans l'un de ses très beaux sermons: "Sans cesse prêcher, discuter, reprendre, édifier, être à la disposition de tous - c'est une lourde charge, un grand poids, une immense fatigue" (Serm. 339, 4). Mais il prit ce poids sur lui, comprenant que précisément ainsi il pouvait être plus proche du Christ. Comprendre que l'on arrive aux autres avec simplicité et humilité, telle fut sa véritable deuxième conversion.
Mais il y a une dernière étape du chemin d'Augustin, une troisième conversion: celle qui le mena chaque jour de sa vie à demander pardon à Dieu. Il avait tout d'abord pensé qu'une fois baptisé, dans la vie de communion avec le Christ, dans les Sacrements, dans la célébration de l'Eucharistie, il serait arrivé à la vie proposée par le Discours sur la montagne: à la perfection donnée dans le baptême et reconfirmée dans l'Eucharistie. Dans la dernière partie de sa vie, il comprit que ce qu'il avait dit dans ses premières prédications sur le Discours de la montagne - c'est-à-dire ce que nous à présent, en tant que chrétiens, nous vivons constamment cet idéal - était erroné. Seul le Christ lui-même réalise vraiment et complètement le Discours de la montagne. Nous avons toujours besoin d'être lavés par le Christ, qu'il nous lave les pieds et qu'il nous renouvelle. Nous avons besoin d'une conversion permanente. Jusqu'à la fin nous avons besoin de cette humilité qui reconnaît que nous sommes des pécheurs en chemin, jusqu'à ce que le Seigneur nous donne la main définitivement et nous introduise dans la vie éternelle. Augustin est mort dans cette dernière attitude d'humilité, vécue jour après jour.
Cette attitude de profonde humilité devant l'unique Seigneur Jésus le conduisit à l'expérience de l'humilité également intellectuelle. En effet, au cours des dernières années de sa vie, Augustin, qui est l'une des plus grandes figures de l'histoire de la pensée, voulut soumettre à un examen critique clairvoyant toutes ses très nombreuses œuvres. C'est ainsi que sont nées les Retractationes ("révisions"), qui insèrent de cette façon sa pensée théologique, vraiment grande, dans la foi humble et sainte de celle qu'il appelle simplement par le nom de Catholica, c'est-à-dire l'Eglise. "J'ai compris - écrit-il précisément dans ce livre très original (I, 19, 1-3) - qu'une seule personne est véritablement parfaite et que les paroles du Discours de la montagne ne se sont totalement réalisées que dans une seule personne: en Jésus Christ lui-même. En revanche, toute l'Eglise - nous tous, y compris les apôtres - doit prier chaque jour: pardonne nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés".
Converti au Christ, qui est vérité et amour, Augustin l'a suivi pendant toute sa vie et il est devenu un modèle pour chaque être humain, pour nous tous, à la recherche de Dieu. C'est pourquoi j'ai voulu conclure mon pèlerinage à Pavie en remettant idéalement à l'Eglise et au monde, devant la tombe de ce grand amoureux de Dieu, ma première Encyclique, intitulée Deus caritas est. Celle-ci doit en effet beaucoup à la pensée de saint Augustin, en particulier dans sa première partie. Aujourd'hui aussi, comme à son époque, l'humanité a besoin de connaître et surtout de vivre cette réalité fondamentale: Dieu est amour et la rencontre avec lui est la seule réponse aux inquiétudes du cœur humain. Un cœur qui est habité par l'espérance, peut-être encore obscure et inconsciente chez beaucoup de nos contemporains, mais qui, pour nous chrétiens, nous ouvre déjà à l'avenir, à tel point que saint Paul a écrit que: "Nous avons été sauvés, mais c'est en espérance" (Rm 8, 24). J'ai voulu consacrer ma deuxième Encyclique, Spe salvi, à l'espérance; elle doit elle aussi beaucoup à Augustin et à sa rencontre avec Dieu.
Dans un très beau texte, saint Augustin définit la prière comme l'expression du désir et il affirme que Dieu répond en élargissant notre cœur vers Lui. Quant à nous, nous devons purifier nos désirs et nos espérances pour accueillir la douceur de Dieu (cf. In Ioannis, 4, 6). En effet, celle-ci est la seule qui nous sauve, en nous ouvrant également aux autres. Prions donc pour que dans notre vie il nous soit donné chaque jour de suivre l'exemple de ce grand converti, en rencontrant comme lui à chaque moment de notre vie le Seigneur Jésus, l'unique qui nous sauve, qui nous purifie et nous donne la vraie joie, la vraie vie.
* * *
Je suis heureux d'accueillir ce matin les pèlerins francophones. Je salue particulièrement les prêtres et les séminaristes de Chambéry, accompagnés de l'Archevêque, Mgr Laurent Ulrich, ainsi que les novices de la Congrégation Saint-Jean et les jeunes. Suivant l'exemple de saint Augustin, soyez toujours des chercheurs de la vérité, en allant avec confiance à la rencontre du Seigneur Jésus, l'unique sauveur. Que Dieu vous bénisse!
Basilique Vaticane
Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents dans cette basilique. Que votre pèlerinage au tombeau de l'Apôtre Pierre soit pour vous l'occasion de mieux découvrir que Dieu est amour et que sa rencontre constitue la seule réponse aux inquiétudes du coeur humain. Par l'intercession de la Vierge Marie, que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles et toutes les personnes qui vous sont proches!
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Libreria Editrice Vaticana
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http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience
Hall
Wednesday, 9 January 2008
Wednesday, 9 January 2008
Saint Augustine of Hippo (1)
Dear Brothers and Sisters,
After the great Christmas festivities, I would like to return to the
meditations on the Fathers of the Church and speak today of the greatest Father
of the Latin Church, St Augustine. This man of passion and faith, of the highest
intelligence and tireless in his pastoral care, a great Saint and Doctor of the
Church is often known, at least by hearsay, even by those who ignore
Christianity or who are not familiar with it, because he left a very deep mark
on the cultural life of the West and on the whole world. Because of his special
importance St Augustine's influence was widespread. It could be said on the one
hand that all the roads of Latin Christian literature led to Hippo (today
Annaba, on the coast of Algeria), the place where he was Bishop from 395 to his
death in 430, and, on the other, that from this city of Roman Africa, many
other roads of later Christianity and of Western culture itself branched out.
A civilization has seldom encountered such a great spirit who was able
to assimilate Christianity's values and exalt its intrinsic wealth, inventing
ideas and forms that were to nourish the future generations, as Paul VI also
stressed: "It may be said that all the thought-currents of the past
meet in his works and form the source which provides the whole doctrinal
tradition of succeeding ages" (Inaugural Address at the
Patristic Institute of the "Augustinianum", 4 May 1970; L'Osservatore
Romano English edition, 21 May 1970, p. 8). Augustine is
also the Father of the Church who left the greatest number of works. Possidius,
his biographer, said that it seemed impossible that one man could have written
so many things in his lifetime. We shall speak of these different works at one
of our meetings soon. Today, we shall focus on his life, which is easy to
reconstruct from his writings, in particular the Confessions, his
extraordinary spiritual autobiography written in praise of God. This is his
most famous work; and rightly so, since it is precisely Augustine's Confessions,
with their focus on interiority and psychology, that constitute a unique model
in Western (and not only Western) literature—including non-religious
literature—up to modern times. This attention to the spiritual life, to
the mystery of the "I", to the mystery of God who is concealed in the
"I", is something quite extraordinary, without precedent, and remains
for ever, as it were, a spiritual "peak".
But to come back to his life: Augustine was born in Tagaste in the
Roman Province of Numidia, Africa, on 13 November 354 to Patricius, a pagan who
later became a catechumen, and Monica, a fervent Christian. This passionate
woman, venerated as a saint, exercised an enormous influence on her son and
raised him in the Christian faith. Augustine had also received the salt, a sign
of acceptance in the catechumenate, and was always fascinated by the figure of
Jesus Christ; indeed, he said that he had always loved Jesus but had drifted
further and further away from ecclesial faith and practice, as also happens to
many young people today.
Augustine also had a brother, Navigius, and a sister whose name is
unknown to us and who, after being widowed subsequently became the head of a
monastery for women. As a boy with a very keen intelligence, Augustine received
a good education although he was not always an exemplary student. However, he
learned grammar well, first in his native town and then in Madaura, and from
370, he studied rhetoric in Carthage, the capital of Roman Africa. He mastered
Latin perfectly but was not quite as successful with Greek and did not learn
Punic, spoken by his contemporaries. It was in Carthage itself that for the
first time Augustine read the Hortensius, a writing by Cicero
later lost, an event that can be placed at the beginning of his journey towards
conversion. In fact, Cicero's text awoke within him love for wisdom, as, by
then a Bishop, he was to write in his Confessions: "The
book changed my feelings", to the extent that "every vain hope became
empty to me, and I longed for the immortality of wisdom with an incredible
ardour in my heart" (III, 4, 7).
However, since he was convinced that without Jesus the truth cannot be
said effectively to have been found and since Jesus' Name was not mentioned in
this book, immediately after he read it he began to read Scripture, the Bible.
But it disappointed him. This was not only because the Latin style of the
translation of the Sacred Scriptures was inadequate but also because to him
their content itself did not seem satisfying. In the scriptural narratives of wars
and other human vicissitudes, he discovered neither the loftiness of philosophy
nor the splendour of the search for the truth which is part of it. Yet he did
not want to live without God and thus sought a religion which corresponded to
his desire for the truth and also with his desire to draw close to Jesus. Thus,
he fell into the net of the Manicheans, who presented themselves as Christians
and promised a totally rational religion. They said that the world was divided
into two principles: good and evil. And in this way the whole complexity
of human history can be explained. Their dualistic morals also pleased St
Augustine, because it included a very high morality for the elect: and
those like him who adhered to it could live a life better suited to the situation
of the time, especially for a young man. He therefore became a Manichean,
convinced at that time that he had found the synthesis between rationality and
the search for the truth and love of Jesus Christ. Manicheanism also offered
him a concrete advantage in life: joining the Manicheans facilitated the
prospects of a career. By belonging to that religion, which included so many
influential figures, he was able to continue his relationship with a woman and
to advance in his career. By this woman he had a son, Adeodatus, who was very
dear to him and very intelligent, who was later to be present during the
preparation for Baptism near Lake Como, taking part in those
"Dialogues" which St Augustine has passed down to us. The boy
unfortunately died prematurely. Having been a grammar teacher since his
twenties in the city of his birth, he soon returned to Carthage, where he
became a brilliant and famous teacher of rhetoric. However, with time Augustine
began to distance himself from the faith of the Manicheans. They disappointed
him precisely from the intellectual viewpoint since they proved incapable of
dispelling his doubts. He moved to Rome and then to Milan, where the imperial
court resided at that time and where he obtained a prestigious post through the
good offices and recommendations of the Prefect of Rome, Symmacus, a pagan
hostile to St Ambrose, Bishop of Milan.
In Milan, Augustine acquired the habit of listening - at first for the
purpose of enriching his rhetorical baggage - to the eloquent preaching of
Bishop Ambrose, who had been a representative of the Emperor for Northern
Italy. The African rhetorician was fascinated by the words of the great
Milanese Prelate; and not only by his rhetoric. It was above all the content
that increasingly touched Augustine's heart. The great difficulty with the Old
Testament, because of its lack of rhetorical beauty and lofty philosophy was
resolved in St Ambrose's preaching through his typological interpretation of
the Old Testament: Augustine realized that the whole of the Old Testament was a
journey toward Jesus Christ. Thus, he found the key to understanding the beauty
and even the philosophical depth of the Old Testament and grasped the whole
unity of the mystery of Christ in history, as well as the synthesis between
philosophy, rationality and faith in the Logos, in Christ, the
Eternal Word who was made flesh.
Augustine soon realized that the allegorical interpretation of Scripture
and the Neo-Platonic philosophy practised by the Bishop of Milan enabled him to
solve the intellectual difficulties which, when he was younger during his first
approach to the biblical texts, had seemed insurmountable to him.
Thus, Augustine followed his reading of the philosophers' writings by
reading Scripture anew, especially the Pauline Letters. His conversion to
Christianity on 15 August 386 therefore came at the end of a long and tormented
inner journey - of which we shall speak in another catechesis -, and the
African moved to the countryside, north of Milan by Lake Como - with his mother
Monica, his son Adeodatus and a small group of friends - to prepare himself for
Baptism. So it was that at the age of 32 Augustine was baptized by Ambrose in
the Cathedral of Milan on 24 April 387, during the Easter Vigil.
After his Baptism, Augustine decided to return to Africa with his
friends, with the idea of living a community life of the monastic kind at the
service of God. However, while awaiting their departure in Ostia, his mother
fell ill unexpectedly and died shortly afterwards, breaking her son's heart.
Having returned to his homeland at last, the convert settled in Hippo for the
very purpose of founding a monastery. In this city on the African coast he was
ordained a priest in 391, despite his reticence, and with a few companions began
the monastic life which had long been in his mind, dividing his time between
prayer, study and preaching. All he wanted was to be at the service of the
truth. He did not feel he had a vocation to pastoral life but realized later
that God was calling him to be a pastor among others and thus to offer people
the gift of the truth. He was ordained a Bishop in Hippo four years later, in
395. Augustine continued to deepen his study of Scripture and of the texts of
the Christian tradition and was an exemplary Bishop in his tireless pastoral
commitment: he preached several times a week to his faithful, supported the
poor and orphans, supervised the formation of the clergy and the organization
of mens' and womens' monasteries. In short, the former rhetorician asserted
himself as one of the most important exponents of Christianity of that time. He
was very active in the government of his Diocese - with remarkable, even civil,
implications - in the more than 35 years of his Episcopate, and the Bishop of
Hippo actually exercised a vast influence in his guidance of the Catholic
Church in Roman Africa and, more generally, in the Christianity of his time,
coping with religious tendencies and tenacious, disruptive heresies such as
Manichaeism, Donatism and Pelagianism, which endangered the Christian
faith in the one God, rich in mercy.
And Augustine entrusted himself to God every day until the very end of
his life: smitten by fever, while for almost three months his Hippo was
being besieged by vandal invaders, the Bishop - his friend Possidius recounts
in his Vita Augustini - asked that the penitential psalms be
transcribed in large characters, "and that the sheets be attached to the
wall, so that while he was bedridden during his illness he could see and read
them and he shed constant hot tears" (31, 2). This is how Augustine spent
the last days of his life. He died on 28 August 430, when he was not yet 76. We
will devote our next encounters to his work, his message and his inner
experience.
* * *
I am pleased to welcome the English-speaking pilgrims present at today’s
Audience, especially the student groups from Australia and the United States. I
greet the group of deacons from the Archdiocese of Dubuque, and I thank the
choir for their praise of God in song. Upon all of you I invoke God’s abundant
blessings of joy and peace.
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BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 16 January 2008
Wednesday, 16 January 2008
Saint Augustine of Hippo (2)
Dear Brothers and Sisters,
Today, like last Wednesday, I would like to talk
about the great Bishop of Hippo, St Augustine. He chose to appoint his
successor four years before he died. Thus, on 26 September 426, he gathered the
people in the Basilica of Peace at Hippo to present to the faithful the one he
had designated for this task. He said: "In this life we are all
mortal, and the day which shall be the last of life on earth is to every man at
all times uncertain; but in infancy there is hope of entering boyhood...
looking forward from boyhood to youth, from youth to manhood and from manhood
to old age; whether these hopes may be realized or not is uncertain, but there
is in each case something which may be hoped for. But old age has no other
period of this life to look forward to with expectation: in any case, how
long old age may be prolonged is uncertain.... I came to this town - for such
was the will of God - when I was in the prime of life. I was young then, but
now I am old" (Ep 213, 1). At this point Augustine named the person he had
chosen as his successor, the presbyter Heraclius. The assembly burst into an
applause of approval, shouting 23 times, "To God be thanks! To Christ be
praise!". With other acclamations the faithful also approved what
Augustine proposed for his future: he wanted to dedicate the years that
were left to him to a more intense study of Sacred Scripture (cf. Ep 213,
6).
Indeed, what followed were four years of extraordinary intellectual activity:
he brought important works to conclusion, he embarked on others, equally
demanding, held public debates with heretics - he was always seeking dialogue -
and intervened to foster peace in the African provinces threatened by barbarian
southern tribes. He wrote about this to Count Darius, who had come to Africa to
settle the disagreement between Boniface and the imperial court which the
tribes of Mauritania were exploiting for their incursions: "It is a
higher glory still", he said in his letter, "to stay war itself with
a word, than to slay men with the sword, and to procure or maintain peace by
peace, not by war. For those who fight, if they are good men, doubtlessly seek
peace; nevertheless, it is through blood. Your mission, however, is to prevent
the shedding of blood" (Ep 229, 2). Unfortunately, the hope of
pacification in the African territories was disappointed; in May 429, the
Vandals, whom out of spite Boniface had invited to Africa, passed the straits
of Gibraltar and streamed into Mauritania. The invasion rapidly reached the
other rich African provinces. In May or June 430, "the destroyers of the
Roman Empire", as Possidius described these barbarians (Vita, 30,
1), were surrounding and besieging Hippo.
Boniface had also sought refuge in the city. Having been reconciled with
the court too late, he was now trying in vain to block the invaders' entry.
Possidius, Augustine's biographer, describes Augustine's
sorrow: "More tears than usual were his bread, night and day, and
when he had reached the very end of his life, his old age caused him, more than
others, grief and mourning (Vita, 28, 6). And he explains:
"Indeed, that man of God saw the massacres and the destruction of the
city; houses in the countryside were pulled down and the inhabitants killed by
the enemy or put to flight and dispersed. Private churches belonging to priests
and ministers were demolished, sacred virgins and Religious scattered on every
side; some died under torture, others were killed by the sword, still others
taken prisoner, losing the integrity of their soul and body and even their
faith, reduced by their enemies to a long, drawn-out and painful slavery"
(ibid., 28, 8).
Despite being old and weary, Augustine stood in the breach, comforting
himself and others with prayer and meditation on the mysterious designs of
Providence. In this regard, he spoke of the "old-age of the world" -
and this Roman world was truly old -, he spoke of this old age as years earlier
he had spoken to comfort the refugees from Italy when Alaric's Goths had
invaded the city of Rome in 410. In old age, he said, ailments
proliferate: coughs, catarrh, bleary eyes, anxiety and exhaustion. Yet, if
the world grows old, Christ is perpetually young; hence, the
invitation: "Do not refuse to be rejuvenated united to Christ, even
in the old world. He tells you: Do not fear, your youth will be renewed
like that of the eagle" (cf. Serm. 81, 8). Thus,
the Christian must not lose heart, even in difficult situations, but rather he
must spare no effort to help those in need. This is what the great doctor
suggested in his response to Honoratus, Bishop of Tiabe, who had asked him
whether a Bishop or a priest or any man of the Church with the barbarians hot
on his heels could flee to save his life: "When danger is common to
all, that is, for Bishops, clerics and lay people, may those who need others
not be abandoned by the people whom they need. In this case, either let all
depart together to safe places or let those who must remain not be deserted by
those through whom, in things pertaining to the Church, their necessities must
be provided for; and so let them share life in common, or share in common that
which the Father of their family appoints them to suffer" (Ep 228,
2). And he concluded: "Such conduct is especially the proof of
love" (ibid., 3). How can we fail to recognize in these words
the heroic message that so many priests down the centuries have welcomed and
made their own?
In the meantime, the city of Hippo resisted. Augustine's monastery-home
had opened its doors to welcome episcopal colleagues who were asking for
hospitality. Also of this number was Possidius, a former disciple of Augustine;
he was able to leave us his direct testimony of those last dramatic days.
"In the third month of that siege", Possidius recounts,
"Augustine took to his bed with a fever: it was his last
illness" (Vita, 29, 3). The holy old man made the most of that
period when he was at last free to dedicate himself with greater intensity to
prayer. He was in the habit of saying that no one, Bishop, Religious or layman,
however irreprehensible his conduct might seem, can face death without adequate
repentance. For this reason he ceaselessly repeated between his tears, the
penitential psalms he had so often recited with his people (cf. ibid., 31,
2).
The worse his illness became, the more the dying Bishop felt the need
for solitude and prayer: "In order that no one might disturb him in
his recollection, about 10 days before leaving his body, he asked those of us
present not to let anyone into his room outside the hours in which the doctors
came to visit him or when his meals were brought. His desire was minutely
complied with and in all that time he devoted himself to prayer" (ibid., 31,
3). He breathed his last on 28 August 430: his great heart rested at last
in God.
"For the last rites of his body", Possidius informs us,
"the sacrifice in which we took part was offered to God and then he was
buried" (Vita, 31, 5). His body on an unknown date was
translated to Sardinia, and from here, in about 725, to the Basilica of San
Pietro in Ciel d'Oro in Pavia, where it still rests today. His first biographer
has this final opinion of him: "He bequeathed to his Church a very
numerous clergy and also monasteries of men and women full of people who had
taken vows of chastity under the obedience of their superiors, as well as
libraries containing his books and discourses and those of other saints, from
which one learns what, through the grace of God, were his merits and greatness
in the Church, where the faithful always find him alive" (Possidius, Vita, 31,
8). This is an opinion in which we can share. We too "find him alive"
in his writings. When I read St Augustine's writings, I do not get the
impression that he is a man who died more or less 1,600 years ago; I feel he is
like a man of today: a friend, a contemporary who speaks to me, who
speaks to us with his fresh and timely faith. In St Augustine who talks to us,
talks to me in his writings, we see the everlasting timeliness of his faith; of
the faith that comes from Christ, the Eternal Incarnate Word, Son of God and
Son of Man. And we can see that this faith is not of the past although it was
preached yesterday; it is still timely today, for Christ is truly yesterday,
today and for ever. He is the Way, the Truth and the Life. Thus, St Augustine
encourages us to entrust ourselves to this ever-living Christ and in this way
find the path of life.
To special groups
I welcome all the English-speaking pilgrims present at today's Audience,
including the students from Australia, Ireland and the United States of
America. May your time in Rome be one of uplifting spiritual renewal. Upon all
of you I invoke God's abundant Blessings of joy and peace.
Lastly, I greet the young people, the sick and
the newly-weds. May the example of St Anthony Abbot, the
distinguished Father of monasticism who worked hard for the Church by
supporting martyrs during the persecution, encourage you, dear young
people, to seek Christ constantly and follow him faithfully; may it
comfort you, dear sick people, in bearing your suffering
patiently and in offering it up so that the Kingdom of God may be spread
throughout the world; and may it help you, dear newly-weds, to
be witnesses of Christ's love in your family life.
APPEAL
The traditional Week of Prayer for
Christian Unity begins the day after tomorrow, Friday, 18 January. It
is particularly important this year because 100 years have passed since it was
introduced. The theme is St Paul's invitation to the Thessalonians:
"Pray without ceasing" (I Thes 5: 17), an invitation that I
gladly make my own and address to the whole Church. Yes, it is necessary to
pray constantly, asking God insistently for the great gift of unity among all
the Lord's disciples. May the inexhaustible power of the Holy Spirit encourage
us to a sincere commitment to seeking unity, so that we may profess all
together that Jesus is the one Saviour of the world.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 30 January 2008
Wednesday, 30 January 2008
Saint Augustine of Hippo (3)
Dear Friends,
After the Week of Prayer for
Christian Unity we return today to the important figure of St
Augustine. In 1986, the 16th centenary of his conversion, my beloved
Predecessor John Paul II dedicated a long, full Document to him, the Apostolic
Letter Augustinum Hipponensem. The Pope himself chose to describe
this text as "a thanksgiving to God for the gift that he has made to the
Church, and through her to the whole human race". I would like to return
to the topic of conversion at another Audience. It is a fundamental theme not
only for Augustine's personal life but also for ours. In last Sunday's Gospel
the Lord himself summed up his preaching with the word: "Repent". By
following in St Augustine's footsteps, we will be able to meditate on what this
conversion is: it is something definitive, decisive, but the fundamental
decision must develop, be brought about throughout our life.
Today's Catechesis, however, is dedicated to the subject of faith and reason,
a crucial, or better, the crucial theme for St Augustine's biography. As a
child he learned the Catholic faith from Monica, his mother. But he abandoned
this faith as an adolescent because he could no longer discern its
reasonableness and rejected a religion that was not, to his mind, also an
expression of reason, that is, of the truth. His thirst for truth was radical
and therefore led him to drift away from the Catholic faith. Yet his radicalism
was such that he could not be satisfied with philosophies that did not go to
the truth itself, that did not go to God and to a God who was not only the
ultimate cosmological hypothesis but the true God, the God who gives life and
enters into our lives.
Thus, Augustine's entire intellectual and spiritual development is also a valid model today in the relationship between faith and reason, a subject not only for believers but for every person who seeks the truth, a central theme for the balance and destiny of every human being. These two dimensions, faith and reason, should not be separated or placed in opposition; rather, they must always go hand in hand. As Augustine himself wrote after his conversion, faith and reason are "the two forces that lead us to knowledge" (Contra Academicos, III, 20, 43). In this regard, through the two rightly famous Augustinian formulas (cf. Sermones, 43, 9) that express this coherent synthesis of faith and reason: crede ut intelligas ("I believe in order to understand") - believing paves the way to crossing the threshold of the truth - but also, and inseparably, intellige ut credas ("I understand, the better to believe"), the believer scrutinizes the truth to be able to find God and to believe.
Augustine's two affirmations express with effective immediacy and as
much corresponding depth the synthesis of this problem in which the Catholic
Church sees her own journey expressed. This synthesis had been acquiring its
form in history even before Christ's coming, in the encounter between the
Hebrew faith and Greek thought in Hellenistic Judaism. At a later period this
synthesis was taken up and developed by many Christian thinkers. The harmony
between faith and reason means above all that God is not remote: he is not far
from our reason and our life; he is close to every human being, close to our
hearts and to our reason, if we truly set out on the journey.
Augustine felt this closeness of God to man with extraordinary
intensity. God's presence in man is profound and at the same time mysterious,
but he can recognize and discover it deep down inside himself. "Do not go
outside", the convert says, but "return to within yourself; truth
dwells in the inner man; and if you find that your nature is changeable,
transcend yourself. But remember, when you transcend yourself, you are transcending
a soul that reasons. Reach, therefore, to where the light of reason is
lit" (De vera religione, 39, 72). It is just like what he
himself stresses with a very famous statement at the beginning of the Confessions, a
spiritual biography which he wrote in praise of God: "You have made us for
yourself, and our heart is restless until it rests in you" (I, 1, 1).
God's remoteness is therefore equivalent to remoteness from oneself:
"But", Augustine admitted (Confessions, III, 6, 11),
addressing God directly, "you were more inward than my most inward part
and higher than the highest element within me", interior intimo
meo et superior summo meo; so that, as he adds in another
passage remembering the period before his conversion, "you were there
before me, but I had departed from myself. I could not even find myself, much
less you" (Confessions, V, 2, 2). Precisely because Augustine
lived this intellectual and spiritual journey in the first person, he could
portray it in his works with such immediacy, depth and wisdom, recognizing in
two other famous passages from the Confessions (IV, 4, 9 and
14, 22), that man is "a great enigma" (magna quaestio) and
"a great abyss" (grande profundum), an enigma and an abyss
that only Christ can illuminate and save us from. This is important: a man who
is distant from God is also distant from himself, alienated from himself, and
can only find himself by encountering God. In this way he will come back to
himself, to his true self, to his true identity.
The human being, Augustine stresses later in De Civitate
Dei (XII, 27), is social by nature but antisocial by vice and is saved
by Christ, the one Mediator between God and humanity and the "universal
way of liberty and salvation", as my Predecessor John Paul II said (Augustinum
Hipponensem, n. 3). Outside this way, "which has never
been lacking for the human race", St Augustine says further, "no one
has been set free, no one will be set free" (De Civitate Dei, X,
32, 2). As the one Mediator of salvation Christ is Head of the Church and
mystically united with her to the point that Augustine could say: "We have
become Christ. For, if he is the Head, we, the members; he and we together are
the whole man" (In Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).
People of God and house of God: the Church in Augustine's vision is
therefore closely bound to the concept of the Body of Christ, founded on the
Christological reinterpretation of the Old Testament and on the sacramental
life centred on the Eucharist, in which the Lord gives us his Body and
transforms us into his Body. It is then fundamental that the Church, the People
of God in a Christological and not a sociological sense, be truly inserted into
Christ, who, as Augustine says in a beautiful passage, "prays for us,
prays in us and prays by us; he prays for us as our priest, he prays in us as
our head, and he prays by us as our God: let us therefore recognize him as our
voice and ourselves as his" (Enarrationes in Psalmos, 85, 1).
At the end of the Apostolic Letter Augustinum Hipponensem, John
Paul II wished to ask the Saint himself what he would have to say to the people
of today and answers first of all with the words Augustine entrusted to a
letter dictated shortly after his conversion: "It seems to me that the
hope of finding the truth must be restored to humankind" (Epistulae, 1,
1); that truth which is Christ himself, true God, to whom is addressed one of
the most beautiful prayers and most famous of the Confessions (X,
27, 38): "Late have I loved you, beauty so old and so new: late have I
loved you. And see, you were within and I was in the external world and sought
you there, and in my unlovely state I plunged into those lovely created things
which you made. You were with me, and I was not with you. The lovely things
kept me far from you, though if they did not have their existence in you, they
had no existence at all. "You called and cried aloud and shattered my
deafness. You were radiant and resplendent, you put to flight my blindness. You
were fragrant, and I drew in my breath and now pant after you. I tasted you,
and I feel but hunger and thirst for you. You touched me, and I am set on fire
to attain the peace which is yours".
Here then, Augustine encountered God and throughout his life experienced
him to the point that this reality - which is primarily his meeting with a
Person, Jesus - changed his life, as it changes the lives of everyone, men and
women, who in every age have the grace to encounter him. Let us pray that the
Lord will grant us this grace and thereby enable us to find his peace.
To special groups
I am pleased to welcome all the English-speaking pilgrims and visitors
present at today's Audience, including groups from England, Scotland, Hong Kong
and the United States of America. I greet especially the representatives of the
Pontifical Mission Societies and the group who are preparing to be ordained
deacons. Upon all of you, and upon your families and loved ones, I invoke God's
Blessings of joy and peace.
Lastly, I address the young people, the sick and
the newly-weds. Tomorrow is the liturgical Memorial of St John
Bosco, a priest and educator. Look to him, dear young people, especially
you candidates for Confirmation from Serroni di Battipaglia, as an authentic
teacher of life. You, dear sick people, learn from his
spiritual experience and trust in every circumstance in the Crucified Christ.
And you, dear newly-weds, have recourse to his intercession to
take on your mission as spouses with generous commitment.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080130.html
Antonio Rodríguez (1636 - 1691). Saint Augustin,
Mexico, Museo
Nacional de Arte
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 20 February 2008
Wednesday, 20 February 2008
Saint Augustine of Hippo (4)
Dear Brothers and Sisters,
After the interruption for the Spiritual Exercises last week, today we
return to the important figure of St Augustine, about whom I have repeatedly
spoken at the Wednesday Catecheses. He is the Father of the Church who left us
the greatest number of works and I intend to speak briefly of them today. Some
of Augustine's writings were of major importance, not only for the history of
Christianity but also for the formation of the whole of Western culture. The
clearest example is the Confessiones, undoubtedly one of the most
widely read books of Christian antiquity. Like various Fathers of the Church in
the first centuries but on an incomparably larger scale, the Bishop of Hippo in
fact exercised an extensive and persistent influence, as already appears from
the superabundant manuscript transcriptions of his works, which are indeed
extremely numerous.
He reviewed them himself in the Retractationum several
years before he died, and shortly after his death they were correctly recorded
in the Indiculus ("list") added by his faithful
friend Possidius to his biography of St Augustine, Vita Augustini.
The list of Augustine's works was drafted with the explicit intention of
keeping their memory alive while the Vandal invasion was sweeping through all
of Roman Africa, and it included at least 1,030 writings numbered by their
Author, with others "that cannot be numbered because he did not give them
any number". Possidius, the Bishop of a neighbouring city, dictated these words
in Hippo itself - where he had taken refuge and where he witnessed his friend's
death -, and it is almost certain that he based his list on the catalogue of
Augustine's personal library. Today, more than 300 letters of the Bishop of
Hippo and almost 600 homilies are extant, but originally there were far more,
perhaps even as many as between 3,000 and 4,000, the result of 40 years of
preaching by the former rhetorician who had chosen to follow Jesus and no
longer to speak to important figures of the imperial court, but rather, to the
simple populace of Hippo.
And in recent years the discoveries of a collection of letters and
several homilies have further enriched our knowledge of this great Father of
the Church. "He wrote and published many books", Possidius wrote,
"many sermons were delivered in church, transcribed and corrected, both to
refute the various heresies and to interpret the Sacred Scriptures for the
edification of the holy children of the Church. These works", his
Bishop-friend emphasized, "are so numerous that a scholar would find it
difficult to read them all and learn to know them" (Vita
Augustini, 18, 9).
In the literary corpus of Augustine - more than 1,000 publications
divided into philosophical, apologetic, doctrinal, moral, monastic, exegetic
and anti-heretical writings in addition precisely to the letters and homilies -
certain exceptional works of immense theological and philosophical breadth
stand out. First of all, it is essential to remember the Confessiones mentioned
above, written in 13 books between 397 and 400 in praise of God. They are a
sort of autobiography in the form of a dialogue with God. This literary genre
actually mirrors St Augustine's life, which was not one closed in on itself,
dispersed in many things, but was lived substantially as a dialogue with God,
hence, a life with others. The title "Confessiones" indicates
the specific nature of this autobiography. In Christian Latin this word, confessiones, developed
from the tradition of the Psalms and has two meanings that are nevertheless
interwoven. In the first place confessiones means the
confession of our own faults, of the wretchedness of sin; but at the same
time, confessiones also means praise of God, thanksgiving to
God. Seeing our own wretchedness in the light of God becomes praise to God and
thanksgiving, for God loves and accepts us, transforms us and raises us to
himself. Of these Confessiones, which met with great success during
his lifetime, St Augustine wrote: "They exercised such an influence on me
while I was writing them and still exercise it when I reread them. Many
brothers like these works" (Retractationum, II, 6); and I can
say that I am one of these "brothers". Thanks to the Confessiones,
moreover, we can follow step by step the inner journey of this extraordinary
and passionate man of God. A less well-known but equally original and very
important text is the Retractationum, composed in two books in
about 427 A.D., in which St Augustine, by then elderly, set down a
"revision" (retractatio) of his entire opus, thereby
bequeathing to us a unique and very precious literary document but also a
teaching of sincerity and intellectual humility.
De Civitate Dei - an impressive work crucial to the development of
Western political thought and the Christian theology of history - was written
between 413 and 426 in 22 books. The occasion was the sack of Rome by the Goths
in 410. Numerous pagans still alive and also many Christians said: Rome has
fallen; the Christian God and the Apostles can now no longer protect the city.
While the pagan divinities were present, Rome was the caput
mundi, the great capital, and no one could have imagined that it would
fall into enemy hands. Now, with the Christian God, this great city no longer
seemed safe. Therefore, the God of the Christians did not protect, he could not
be the God to whom to entrust oneself. St Augustine answered this objection,
which also touched Christian hearts profoundly, with this impressive
work, De Civitate Dei, explaining what we should and should not
expect of God, and what the relationship is between the political sphere and
the sphere of faith, of the Church. This book is also today a source for
defining clearly between true secularism and the Church's competence, the great
true hope that the faith gives to us.
This important book presents the history of humanity governed by divine
Providence but currently divided by two loves. This is the fundamental plan,
its interpretation of history, which is the struggle between two loves: love of
self, "to the point of indifference to God", and love of God,
"to the point of indifference to the self" (De Civitate Dei XIV,
28), to full freedom from the self for others in the light of God. This,
therefore, is perhaps St Augustine's greatest book and is of lasting importance.
Equally important is the De Trinitate, a work in 15 books on
the central core of the Christian faith, faith in the Trinitarian God. It was
written in two phases: the first 12 books between 399 and 412, published
without the knowledge of Augustine, who in about 420 completed and revised the
entire work. Here he reflects on the Face of God and seeks to understand this
mystery of God who is unique, the one Creator of the world, of us all, and yet
this one God is precisely Trinitarian, a circle of love. He seeks to understand
the unfathomable mystery: the actual Trinitarian being, in three Persons, is
the most real and profound unity of the one God. De Doctrina
Christiana is instead a true and proper cultural introduction to the
interpretation of the Bible and ultimately of Christianity itself, which had a
crucial importance in the formation of Western culture.
Despite all his humility, Augustine must certainly have been aware of
his own intellectual stature. Yet it was far more important to him to take the Christian
message to the simple than to write lofty theological works. This deepest
intention of his that guided his entire life appears in a letter written to his
colleague Evodius, in which he informs him of his decision to suspend the
dictation of the books of De Trinitate for the time being,
"because they are too demanding and I think that few can understand them;
it is therefore urgent to have more texts which we hope will be useful to
many" (Epistulae 169, 1, 1). Thus, it served his purpose
better to communicate the faith in a manner that all could understand rather
than to write great theological works. The responsibility he felt acutely with
regard to the popularization of the Christian message was later to become the
origin of writings such as De Catechizandis Rudibus, a theory
and also a method of catechesis, or the Psalmus contra Partem
Donati. The Donatists were the great problem of St Augustine's Africa,
a deliberately African schism. They said: true Christianity is African
Christianity. They opposed Church unity. The great Bishop fought against this
schism all his life, seeking to convince the Donatists that only in unity could
"Africanness" also be true. And to make himself understood by the
simple, who could not understand the difficult Latin of the rhetorician, he
said: I must even write with grammatical errors, in a very simplified Latin.
And he did so, especially in this Psalmus, a sort of simple
poem against the Donatists, in order to help all the people understand that it
is only through Church unity that our relationship with God may be truly
fulfilled for all and that peace may grow in the world.
The mass of homilies that he would often deliver "off the
cuff", transcribed by tachygraphers during his preaching and immediately
circulated, had a special importance in this production destined for a wider
public. The very beautiful Enarrationes in Psalmos, read
widely in the Middle Ages, stand out among them. The practice of publishing
Augustine's thousands of homilies - often without the author's control -
precisely explains their dissemination and later dispersion but also their
vitality. In fact, because of the author's fame, the Bishop of Hippo's sermons
became very sought after texts and, adapted to ever new contexts, also served
as models for other Bishops and priests.
A fresco in the Lateran that dates back to the fourth century shows that
the iconographical tradition already depicted St Augustine with a book in his
hand, suggesting, of course, his literary opus which had such a strong influence
on the Christian mentality and Christian thought, but it also suggests his love
for books and reading as well as his knowledge of the great culture of the
past. At his death he left nothing, Possidius recounts, but "recommended
that the library of the church with all the codes be kept carefully for future
generations", especially those of his own works. In these, Possidius
stresses, Augustine is "ever alive" and benefits his readers,
although "I believe that those who were able to see and listen to him were
able to draw greater benefit from being in touch with him when he himself was
speaking in church, and especially those who experienced his daily life among
the people" (Vita Augustini, 31). Yes, for us too it would
have been beautiful to be able to hear him speaking. Nonetheless, he is truly
alive in his writings and present in us, and so we too see the enduring
vitality of the faith to which he devoted his entire life.
* * *
Vatican Basilica
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims gathered here in
the Basilica of Saint Peter. Lent is a privileged time for all Christians to
recommit themselves to conversion and spiritual renewal. In this way, we
rekindle a genuine faith in Christ, a life-giving relationship with God and a
more fervent dedication to the Gospel. Strengthened by the conviction that love
is the distinguishing mark of Christian believers, I encourage you to persevere
in bearing witness to charity in your daily lives.
Paul VI Audience Hall
I cordially greet all the English-speaking pilgrims present at today’s
audience. I extend a particular welcome to parishioners from the Church of Our
Lady of Loretto in New York, as well as Benedictines participating in an
intensive course on the rule of their order. A blessed Lent to you all!
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Vergòs Group, Saint
Augustin discutant avec des hérétiques, vers 1475,
Barcelone, Museu Nacional d'Art de Catalunya
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 27 February 2008
Wednesday, 27 February 2008
Saint Augustine of Hippo (5)
Dear Brothers and Sisters,
With today's meeting I wish to conclude the presentation of the figure
of St Augustine. After having dwelt on his life, works and some aspects of his
thought, I would like today to return to his inner experience which made him
one of Christian history's greatest converts. Last year, during my Pilgrimage
to Pavia to venerate the mortal remains of this Father of the Church, I
particularly dedicated my reflection to this experience of his. By doing so I
wished to express to him the homage of the entire Catholic Church, but also to
manifest my personal devotion and gratitude in regard to a figure to whom I
feel very linked for the role he has had in my life as a theologian, priest and
pastor.
Today, it is still possible to trace St Augustine's experiences, thanks
above all to the Confessions, written to praise God and which
are at the origin of one of the most specific literary forms of the West, the
autobiography or personal expression of one's self-knowledge. Well, anyone who
encounters this extraordinary and fascinating book, still widely read today,
soon realizes that Augustine's conversion was not sudden or fully accomplished
at the beginning, but can be defined, rather, as a true and proper journey that
remains a model for each one of us. This itinerary certainly culminated with
his conversion and then with baptism, but it was not concluded in that Easter
Vigil of the year 387, when the African rhetorician was baptized in Milan by
Bishop Ambrose. Augustine's journey of conversion, in fact, humbly continued to
the very end of his life, so much so that one can truly say that his various
steps - and three can be easily distinguished - are one single great
conversion.
St Augustine was a passionate seeker of truth: he was from the beginning
and then throughout his life. The first step of his conversion journey was
accomplished exactly in his progressive nearing to Christianity. Actually, he
had received from his mother Monica, to whom he would always remain very
closely bound, a Christian education, and even though he lived an errant life
during the years of his youth, he always felt a deep attraction to Christ, having
drunk in with his mother's milk the love for the Lord's Name, as he himself
emphasizes (cf. Confessions, III, 4, 8). But also philosophy,
especially that of a Platonic stamp, led him even closer to Christ, revealing
to him the existence of the Logos or creative reason.
Philosophy books showed him the existence of reason, from which the whole world
came, but they could not tell him how to reach this Logos, which
seemed so distant. Only by reading St Paul's Epistles within the faith of the
Catholic Church was the truth fully revealed to him. This experience was
summarized by Augustine in one of the most famous passages of the Confessions: he
recounts that, in the torment of his reflections, withdrawing to a garden, he
suddenly heard a child's voice chanting a rhyme never heard before: tolle,
lege, tolle, lege, "pick up and read, pick up and read"
(VIII, 12, 29). He then remembered the conversion of Anthony, the Father of
Monasticism, and carefully returned to the Pauline codex that he had recently
read, opened it, and his glance fell on the passage of the Epistle to the
Romans where the Apostle exhorts to abandon the works of the flesh and to be
clothed with Christ (cf. 13: 13-14). He understood that those words in that
moment were addressed personally to him; they came from God through the Apostle
and indicated to him what he had to do at that time. Thus, he felt the darkness
of doubt clearing and he finally found himself free to give himself entirely to
Christ: he described it as "your converting me to yourself" (Confessions, VIII,
12, 30). This was the first and decisive conversion.
The African rhetorician reached this fundamental step in his long
journey thanks to his passion for man and for the truth, a passion that led him
to seek God, the great and inaccessible One. Faith in Christ made him
understand that God, apparently so distant, in reality was not that at all. He
in fact made himself near to us, becoming one of us. In this sense, faith in
Christ brought Augustine's long search on the journey to truth to completion.
Only a God who made himself "tangible", one of us, was finally a God
to whom he could pray, for whom and with whom he could live. This is the way to
take with courage and at the same time with humility, open to a permanent
purification which each of us always needs. But with the Easter Vigil of 387,
as we have said, Augustine's journey was not finished. He returned to Africa
and founded a small monastery where he retreated with a few friends to dedicate
himself to the contemplative life and study. This was his life's dream. Now he
was called to live totally for the truth, with the truth, in friendship with
Christ who is truth: a beautiful dream that lasted three years, until he was,
against his will, ordained a priest at Hippo and destined to serve the
faithful, continuing, yes, to live with Christ and for Christ, but at the
service of all. This was very difficult for him, but he understood from the
beginning that only by living for others, and not simply for his private
contemplation, could he really live with Christ and for Christ.
Thus, renouncing a life solely of meditation, Augustine learned, often with difficulty, to make the fruit of his intelligence available to others. He learned to communicate his faith to simple people and thus learned to live for them in what became his hometown, tirelessly carrying out a generous and onerous activity which he describes in one of his most beautiful sermons: "To preach continuously, discuss, reiterate, edify, be at the disposal of everyone - it is an enormous responsibility, a great weight, an immense effort" (Sermon, 339, 4). But he took this weight upon himself, understanding that it was exactly in this way that he could be closer to Christ. To understand that one reaches others with simplicity and humility was his true second conversion.
But there is a last step to Augustine's journey, a third conversion,
that brought him every day of his life to ask God for pardon. Initially, he
thought that once he was baptized, in the life of communion with Christ, in the
sacraments, in the Eucharistic celebration, he would attain the life proposed
in the Sermon on the Mount: the perfection bestowed by Baptism and reconfirmed
in the Eucharist. During the last part of his life he understood that what he
had concluded at the beginning about the Sermon on the Mount - that is, now
that we are Christians, we live this ideal permanently - was mistaken. Only
Christ himself truly and completely accomplishes the Sermon on the Mount. We
always need to be washed by Christ, who washes our feet, and be renewed by him.
We need permanent conversion. Until the end we need this humility that
recognizes that we are sinners journeying along, until the Lord gives us his
hand definitively and introduces us into eternal life. It was in this final
attitude of humility, lived day after day, that Augustine died.
This attitude of profound humility before the only Lord Jesus led him
also to experience an intellectual humility. Augustine, in fact, who is one of
the great figures in the history of thought, in the last years of his life
wanted to submit all his numerous works to a clear, critical examination. This
was the origin of the Retractationum ("Revision"),
which placed his truly great theological thought within the humble and holy
faith that he simply refers to by the name Catholic, that is,
of the Church. He wrote in this truly original book: "I understood that
only One is truly perfect, and that the words of the Sermon on the Mount are
completely realized in only One - in Jesus Christ himself. The whole Church,
instead - all of us, including the Apostles -, must pray everyday: Forgive us
our sins as we forgive those who sin against us" (De Sermone Domini in
Monte, I, 19, 1-3).
Augustine converted to Christ who is truth and love, followed him
throughout his life and became a model for every human being, for all of us in
search of God. This is why I wanted to ideally conclude my Pilgrimage to Pavia
by consigning to the Church and to the world, before the tomb of this great
lover of God, my first Encyclical entitled Deus Caritas Est. I owe much, in fact,
especially in the first part, to Augustine's thought. Even today, as in his
time, humanity needs to know and above all to live this fundamental reality:
God is love, and the encounter with him is the only response to the
restlessness of the human heart; a heart inhabited by hope, still perhaps
obscure and unconscious in many of our contemporaries but which already today
opens us Christians to the future, so much so that St Paul wrote that "in
this hope we were saved" (Rom 8: 24). I wished to devote my second
Encyclical to hope, Spe Salvi, and it is also largely
indebted to Augustine and his encounter with God.
In a beautiful passage, St Augustine defines prayer as the expression of
desire and affirms that God responds by moving our hearts toward him. On our
part we must purify our desires and our hopes to welcome the sweetness of God
(cf. In I Ioannis 4, 6). Indeed, only this opening of
ourselves to others saves us. Let us pray, therefore, that we can follow the
example of this great convert every day of our lives, and in every moment of
our life encounter the Lord Jesus, the only One who saves us, purifies us and
gives us true joy, true life.
Vatican Basilica
Dear Brothers and Sisters, I am pleased to welcome all the
English-speaking visitors present here today. May your stay in Rome strengthen
your faith, and grant you courage to continue your Lenten journey in prayer,
fasting, reconciliation and compassion. Upon all of you I invoke God’s abundant
blessings of joy and peace!
* * *
Paul VI Audience Hall
I welcome all the English-speaking visitors present today, including the many student groups and the pilgrims from England, Sweden, Malta, Japan, Canada and the United States. Upon all of you I invoke God's abundant Blessings of joy and peace.
Lastly, I greet the youth, the sick and
the newly-weds. Dear brothers and sisters, following
the Lenten itinerary, the Church invites us to follow in Christ's footsteps,
which direct us toward Jerusalem where he will complete his redemptive mission.
Let yourselves be enlightened by his Word, so that in study, sickness or family
life you may experience his presence and tread the path of authentic conversion
in this holy time of penance.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
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http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
Attributed to Gerard Seghers (1591–1651). Saint Augustin, vers 1630,
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 9 gennaio 2008
Mercoledì, 9 gennaio 2008
Sant’Agostino
I: La vita
Cari fratelli e sorelle,
dopo le festività natalizie, vorrei tornare alle
meditazioni sui Padri della Chiesa e parlare oggi del più grande Padre della
Chiesa latina, sant’Agostino: uomo di passione e di fede, di intelligenza
altissima e di premura pastorale instancabile, questo grande Santo e Dottore
della Chiesa è spesso conosciuto, almeno di fama, anche da chi ignora il
cristianesimo o non ha consuetudine con esso, perché egli ha lasciato
un’impronta profondissima nella vita culturale dell’Occidente e di tutto il
mondo. Per la sua singolare rilevanza, sant’Agostino ha avuto un influsso
larghissimo, e si potrebbe affermare, da una parte, che tutte le strade della
letteratura latina cristiana portano a Ippona (oggi Annata, sulla costa
algerina) – la città dell’Africa romana, di cui egli fu Vescovo dal 395 fino
alla morte nel 430 – e, dall’altra, che da questo luogo si diramano molte altre
strade del cristianesimo successivo e della stessa cultura occidentale.
Di rado una civiltà ha trovato uno spirito così
grande, che sapesse accoglierne i valori ed esaltarne l’intrinseca ricchezza,
inventando idee e forme di cui si sarebbero nutriti i posteri, come sottolineò
anche Paolo VI: «Si può dire che tutto il pensiero dell’antichità confluisca
nella sua opera e da essa derivino correnti di pensiero che pervadono tutta la
tradizione dottrinale dei secoli successivi» (AAS, 62, 1970, p. 426).
Agostino è inoltre il Padre della Chiesa che ha lasciato il maggior numero di
opere. Il suo biografo Possidio dice: sembrava impossibile che un uomo potesse
scrivere tante cose nella propria vita. Di queste diverse opere parleremo in un
prossimo incontro. Oggi la nostra attenzione sarà riservata alla sua vita, che
si ricostruisce bene dagli scritti, e in particolare dalle Confessioni,
la straordinaria autobiografia spirituale, scritta a lode di Dio, che è la sua
opera più famosa. E giustamente, perché sono proprio le Confessioni agostiniane,
con la loro attenzione all’interiorità e alla psicologia, a costituire un
modello unico nella letteratura occidentale (e non solo occidentale) anche non
religiosa, fino alla modernità. Questa attenzione alla vita spirituale, al
mistero dell’io, al mistero di Dio che si nasconde nell’io, è una cosa
straordinaria, senza precedenti, e rimane per sempre, per così dire, un
«vertice» spirituale.
Ma, per venire alla sua vita, Agostino nacque a
Tagaste – nella provincia della Numidia, nell’Africa romana – il 13 novembre
354 da Patrizio, un pagano che poi divenne catecumeno, e da Monica, fervente
cristiana. Questa donna appassionata, venerata come santa, esercitò sul figlio
una grandissima influenza e lo educò nella fede cristiana. Agostino aveva anche
ricevuto il sale, come segno dell'accoglienza nel catecumenato, e rimase sempre
affascinato dalla figura di Gesù Cristo. Egli anzi dice di aver sempre amato
Gesù, ma di essersi allontanato sempre più dalla fede ecclesiale, dalla pratica
ecclesiale, come succede anche oggi per molti giovani.
Agostino aveva anche un fratello, Navigio, e una
sorella, della quale ignoriamo il nome e che, rimasta vedova, fu poi a capo di
un monastero femminile. Il ragazzo, di vivissima intelligenza, ricevette una
buona educazione, anche se non fu sempre uno studente esemplare. Egli tuttavia
studiò bene la grammatica, prima nella sua città natale, poi a Madaura, e dal
370 retorica a Cartagine, capitale dell’Africa romana: divenne un perfetto
dominatore della lingua latina. Non arrivò però a maneggiare con altrettanto
dominio il greco e non imparò il punico, parlato dai suoi conterranei. Proprio
a Cartagine Agostino lesse per la prima volta l’Hortensius, uno scritto
di Cicerone, poi andato perduto, che si colloca all’inizio del suo cammino
verso la conversione. Il testo ciceroniano, infatti, svegliò in lui l’amore per
la sapienza, come scriverà, ormai Vescovo, nelle Confessioni: «Quel
libro cambiò davvero il mio modo di sentire», tanto che «all’improvviso perse
valore ogni speranza vana e desideravo con un incredibile ardore del cuore
l’immortalità della sapienza» (III,4,7).
Ma poiché era convinto che senza Gesù la verità non
può dirsi effettivamente trovata, e perché in questo libro appassionante quel
nome gli mancava, subito dopo averlo letto cominciò a leggere la Scrittura, la
Bibbia. Ma ne rimase deluso. Non solo perché lo stile latino della traduzione
della Sacra Scrittura era insufficiente, ma anche perché lo stesso contenuto
gli apparve non soddisfacente. Nelle narrazioni della Scrittura su guerre e
altre vicende umane non trovava l’altezza della filosofia, lo splendore di
ricerca della verità che ad essa è proprio. Tuttavia non voleva vivere senza
Dio, e così cercava una religione corrispondente al suo desiderio di verità e
anche al suo desiderio di avvicinarsi a Gesù. Cadde così nella rete dei
manichei, che si presentavano come cristiani e promettevano una religione
totalmente razionale. Affermavano che il mondo è diviso in due principi: il
bene e il male. E così si spiegherebbe tutta la complessità della storia umana.
Anche la morale dualistica piaceva a sant’Agostino, perché comportava una
morale molto alta per gli eletti: e a chi, come lui, vi aderiva era possibile
una vita molto più adeguata alla situazione del tempo, specie per un uomo
giovane. Si fece pertanto manicheo, convinto in quel momento di aver trovato la
sintesi tra razionalità, ricerca della verità e amore di Gesù Cristo. Ed ebbe
anche un vantaggio concreto per la sua vita: l’adesione ai manichei infatti
apriva facili prospettive di carriera. Aderire a quella religione che contava
tante personalità influenti gli permetteva di andare avanti nella sua carriera,
oltre che continuare la relazione intrecciata con una donna. (Da questa
donna ebbe un figlio, Adeodato, a lui carissimo, molto intelligente, che sarà
poi presente nella preparazione al Battesimo presso il lago di Como,
partecipando a quei Dialoghi che sant’Agostino ci ha
trasmesso. Il ragazzo, purtroppo, morì prematuramente.) Agostino, a circa
vent’anni già insegnante di grammatica nella sua città natale, tornò presto a
Cartagine, dove divenne un brillante e celebrato maestro di retorica. Con il
tempo, tuttavia, egli iniziò ad allontanarsi dalla fede dei manichei, che lo
delusero proprio dal punto di vista intellettuale in quanto incapaci di
risolvere i suoi dubbi, e si trasferì a Roma e poi a Milano, dove allora
risiedeva la corte imperiale e dove aveva ottenuto un posto di prestigio grazie
all’interessamento e alle raccomandazioni del prefetto di Roma, il pagano
Simmaco, ostile al Vescovo di Milano sant’Ambrogio.
A Milano Agostino prese l’abitudine di ascoltare –
inizialmente allo scopo di arricchire il suo bagaglio retorico – le bellissime
prediche del Vescovo Ambrogio, che era stato rappresentante dell’imperatore per
l’Italia settentrionale. Dalla parola del grande presule milanese il retore
africano rimase affascinato, e non soltanto dalla sua retorica: soprattutto i
contenuti toccarono sempre più il suo cuore. Il grande problema dell’Antico
Testamento – la mancanza di bellezza retorica e di altezza filosofica – si
risolse nelle prediche di sant’Ambrogio grazie all’interpretazione tipologica
dell’Antico Testamento: Agostino capì che tutto l’Antico Testamento è un cammino
verso Gesù Cristo. Così trovò la chiave per capire la bellezza, la profondità
pure filosofica dell’Antico Testamento e capì tutta l’unità del mistero di
Cristo nella storia e anche la sintesi tra filosofia, razionalità e fede
nel Logos, in Cristo Verbo eterno che si è fatto carne.
In breve tempo Agostino si rese conto che la
lettura allegorica della Scrittura e la filosofia neoplatonica coltivate dal
Vescovo di Milano gli permettevano di risolvere le difficoltà intellettuali
che, quando era più giovane, nel suo primo avvicinamento ai testi biblici gli
erano sembrate insuperabili.
Alla lettura degli scritti dei filosofi Agostino
fece così seguire quella rinnovata della Scrittura e soprattutto delle Lettere
paoline. La conversione al cristianesimo, il 15 agosto 386, si collocò quindi
al culmine di un lungo e tormentato itinerario interiore, del quale parleremo
ancora in un’altra catechesi, e l’africano si trasferì nella campagna a nord di
Milano, verso il lago di Como – con la madre Monica, il figlio Adeodato e un
piccolo gruppo di amici – per prepararsi al Battesimo. Così, a trentadue anni,
Agostino fu battezzato da Ambrogio il 24 aprile 387, durante la Veglia
pasquale, nella Cattedrale di Milano.
Dopo il Battesimo, Agostino decise di tornare in
Africa con gli amici, con l’idea di praticare una vita comune, di tipo
monastico, al servizio di Dio. Ma a Ostia, in attesa di partire, la madre
improvvisamente si ammalò e poco più tardi morì, straziando il cuore del
figlio. Rientrato finalmente in patria, il convertito si stabilì a Ippona per
fondarvi appunto un monastero. In questa città della costa africana, nonostante
le sue resistenze, fu ordinato presbitero nel 391 e iniziò con alcuni compagni
la vita monastica a cui da tempo pensava, dividendo il suo tempo tra la
preghiera, lo studio e la predicazione. Egli voleva essere solo al
servizio della verità, non si sentiva chiamato alla vita pastorale, ma poi capì
che la chiamata di Dio era quella di essere Pastore tra gli altri, e così di
offrire il dono della verità agli altri. A Ippona, quattro anni più tardi, nel
395, venne consacrato Vescovo. Continuando ad approfondire lo studio delle
Scritture e dei testi della tradizione cristiana, Agostino fu un Vescovo
esemplare nel suo instancabile impegno pastorale: predicava più volte la
settimana ai suoi fedeli, sosteneva i poveri e gli orfani, curava la formazione
del clero e l’organizzazione di monasteri femminili e maschili. In breve,
l’antico retore si affermò come uno degli esponenti più importanti del cristianesimo
di quel tempo: attivissimo nel governo della sua Diocesi – con notevoli
risvolti anche civili – negli oltre trentacinque anni di episcopato, il Vescovo
di Ippona esercitò infatti una vasta influenza nella guida della Chiesa
cattolica dell’Africa romana e più in generale nel cristianesimo del suo tempo,
fronteggiando tendenze religiose ed eresie tenaci e disgregatrici come il
manicheismo, il donatismo e il pelagianesimo, che mettevano in pericolo la fede
cristiana nel Dio unico e ricco di misericordia.
E a Dio si affidò Agostino ogni giorno, fino
all’estremo della sua vita: colpito da febbre, mentre da quasi tre mesi la sua
Ippona era assediata dai Vandali invasori, il Vescovo – racconta l’amico
Possidio nella Vita di Agostino – chiese di trascrivere a grandi
caratteri i Salmi penitenziali «e fece affiggere i fogli contro la parete, così
che stando a letto durante la sua malattia li poteva vedere e leggere, e
piangeva ininterrottamente a calde lacrime» (31,2). Così trascorsero gli ultimi
giorni della vita di Agostino, che morì il 28 agosto 430, quando ancora non
aveva compiuto 76 anni. Alle sue opere, al suo messaggio e alla sua vicenda
interiore dedicheremo i prossimi incontri.
Saluti:
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins
francophones. Je salue en particulier les jeunes du lycée d’enseignement
agricole privé, de Saint-Maximin. Que saint Augustin soit pour vous tous un
modèle dans votre recherche de Dieu et qu’il vous aide à approfondir votre foi!
Avec ma Bénédiction apostolique.
I am pleased to
welcome the English-speaking pilgrims present at today’s Audience, especially
the student groups from Australia and the United States. I greet the group of
deacons from the Archdiocese of Dubuque, and I thank the choir for their praise
of God in song. Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and
peace.
Von Herzen
begrüße ich die Pilger und Besucher aus den deutschsprachigen Ländern. Der hl.
Augustinus lebte immer in der Suche nach Gott, in der Suche, Jesus Christus
näher und ähnlicher zu werden. Auch wir wollen stets die Nähe des Schöpfers und
die Nähe Jesu Christi suchen, in dem Gott menschliches Antlitz hat und Ihm
helfen, daß er uns bereit macht, das Gute selber zu tun und es in der Welt zu
verbreiten. Der Herr geleite euch auf allen Wegen dieses noch jungen Jahres!
Saludo cordialmente a los peregrinos de lengua
española. En particular, a la Real Maestranza de Caballería de Sevilla, a la
Parroquia Nuestra Señora de los Milagros de Alange, a los capitulares de la
Congregación de San Pedro ad Vincula, así como a los demás grupos
venidos de España, México, Brasil y de otros países latinoamericanos. Os invito
a imitar la confianza en Dios de San Agustín y a acogeros a su intercesión.
Muchas gracias.
Saúdo com afeto no Senhor todos os ouvintes de
língua portuguesa, em particular o grupo de brasileiros de
Piracicaba do Estado de São Paulo. Desejo a todos felicidades, com os auspícios
de que levem de Roma uma consciência de Igreja mais clara, e a fé no seu divino
Fundador, Jesus Cristo, mais viva e operante. E peço a Nossa Senhora que os
proteja e aos que lhes são queridos, ao dar-lhes a Bênção.
Saluto in
lingua polacca:
Serdecznie
pozdrawiam wszystkich Polaków. Życie św. Augustyna jest przykładem działania
Bożej łaski, która zawiłe dzieje człowieka kieruje ku poznaniu ostatecznej
Prawdy, ku zjednoczeniu z Chrystusem i ku posłudze Jego Kościołowi. Niech ta
łaska przemienia naszą codzienność, aby znalazła swe spełnienie w szczęśliwej
wieczności. Niech Bóg wam błogosławi!
Traduzione
italiana:
Saluto
cordialmente tutti i polacchi. La vita di Sant’Agostino è un esempio dell’opera
della grazia divina che dirige le complicate vicende dell’uomo verso la
conoscenza della definitiva Verità, verso l’unione con Cristo e verso il
servizio alla Sua Chiesa. Questa grazia trasformi la nostra quotidianità,
affinché trovi il suo compimento nella felice eternità. Dio vi benedica!
* * *
Rivolgo un cordiale pensiero ai pellegrini di
lingua italiana. In particolare, saluto le Suore Figlie della Croce,
qui convenute a suggello delle celebrazioni per il centesimo anniversario della
morte del venerato fondatore, il Servo di Dio Nunzio Russo, e le incoraggio a
proseguire nel loro servizio al Vangelo con rinnovato slancio apostolico.
Saluto il folto gruppo di fedeli della Parrocchia Sacro Cuore di Gesù,
in Rocca di Papa, che compiono un devoto pellegrinaggio presso la tomba degli
Apostoli, e auguro che un sempre più grande fervore missionario animi ogni loro
attività pastorale. Saluto la Comunità diaconale della diocesi
di Biella, auspicando che ciascuno perseveri nella fede e nella testimonianza
della carità. Saluto poi i dirigenti e gli atleti della Serie D.
Possa il gioco del calcio essere sempre più veicolo di educazione ai valori
dell'onestà, della solidarietà e della fraternità, specialmente fra le giovani
generazioni.
Il mio pensiero va infine ai giovani,
ai malati e agli sposi novelli. Carissimi, in
questi giorni che seguono la festa dell'Epifania, continuiamo a meditare sulla
manifestazione di Gesù a tutti i popoli. La Chiesa invita voi, cari giovani,
a essere testimoni entusiasti di Cristo tra i vostri coetanei; esorta voi,
cari malati, a diffondere ogni giorno la sua luce con serena
pazienza; e sprona voi, cari sposi novelli, a essere segno della
sua presenza rinnovatrice col vostro amore fedele.
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Saint Augustin, vers 1750
BENEDETTO XVI
UDIENZA
GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 16 gennaio 2008
Mercoledì, 16 gennaio 2008
Sant’Agostino
II: Gli ultimi anni
e la morte
Cari fratelli e
sorelle,
oggi, come mercoledì scorso, vorrei parlare del grande
Vescovo di Ippona, sant’Agostino. Quattro anni prima di morire, egli volle
designare il successore. Per questo, il 26 settembre 426, radunò il popolo
nella Basilica della Pace, ad Ippona, per presentare ai fedeli colui che aveva
designato per tale compito. Disse: «In questa vita siamo tutti mortali, ma
l’ultimo giorno di questa vita è per ogni individuo sempre incerto. Tuttavia
nell’infanzia si spera di giungere all’adolescenza; nell’adolescenza alla
giovinezza; nella giovinezza all’età adulta; nell’età adulta all’età matura;
nell’età matura alla vecchiaia. Non si è sicuri di giungervi, ma si spera. La
vecchiaia, al contrario, non ha davanti a sé alcun altro periodo da poter
sperare; la sua stessa durata è incerta… Io per volontà di Dio giunsi in questa
città nel vigore della mia vita; ma ora la mia giovinezza è passata e io sono
ormai vecchio» (Ep. 213,1). A questo punto Agostino fece il nome
del successore designato, il prete Eraclio. L’assemblea scoppiò in un applauso
di approvazione ripetendo per ventitré volte: «Sia ringraziato Dio! Sia lodato
Cristo!». Con altre acclamazioni i fedeli approvarono, inoltre, quanto Agostino
disse poi circa i propositi per il suo futuro: voleva dedicare gli anni che gli
restavano a un più intenso studio delle Sacre Scritture (cfr Ep. 213,6).
Di fatto, quelli che
seguirono furono quattro anni di straordinaria attività intellettuale: portò a
termine opere importanti, ne intraprese altre non meno impegnative, intrattenne
pubblici dibattiti con gli eretici – cercava sempre il dialogo –, intervenne
per promuovere la pace nelle province africane insidiate dalle tribù barbare
del Sud. In questo senso scrisse al conte Dario, venuto in Africa per comporre
il dissidio tra il conte Bonifacio e la corte imperiale, di cui stavano
profittando le tribù dei Mauri per le loro scorrerie: «Titolo più grande di
gloria – affermava nella lettera – è proprio quello di uccidere la guerra con
la parola, anziché uccidere gli uomini con la spada, e procurare o mantenere la
pace con la pace e non già con la guerra. Certo, anche quelli che combattono,
se sono buoni, cercano senza dubbio la pace, ma a costo di spargere il sangue.
Tu, al contrario, sei stato inviato proprio per impedire che si cerchi di
spargere il sangue di alcuno» (Ep. 229, 2). Purtroppo, la speranza
di una pacificazione dei territori africani andò delusa: nel maggio del 429 i
Vandali, invitati in Africa per ripicca dallo stesso Bonifacio, passarono lo
stretto di Gibilterra e si riversarono nella Mauritania. L’invasione raggiunse
rapidamente le altre ricche province africane. Nel maggio o nel giugno del 430
«i distruttori dell’Impero romano», come Possidio qualifica quei barbari (Vita 30,1),
erano attorno ad Ippona, che strinsero d’assedio.
In città aveva cercato
rifugio anche Bonifacio, il quale, riconciliatosi troppo tardi con la corte,
tentava ora invano di sbarrare il passo agli invasori. Il biografo Possidio
descrive il dolore di Agostino: «Le lacrime erano, più del consueto, il suo
pane notte e giorno e, giunto ormai all’estremo della sua vita, più degli altri
trascinava nell’amarezza e nel lutto la sua vecchiaia» (Vita 28,6).
E spiega: «Vedeva infatti, quell’uomo di Dio, gli eccidi e le distruzioni delle
città; abbattute le case nelle campagne e gli abitanti uccisi dai nemici o
messi in fuga e sbandati; le chiese private dei sacerdoti e dei ministri, le
vergini sacre e i religiosi dispersi da ogni parte; tra essi, altri venuti meno
sotto le torture, altri uccisi di spada, altri fatti prigionieri, perduta
l’integrità dell’anima e del corpo e anche la fede, ridotti in dolorosa e lunga
schiavitù dai nemici» (ibid., 28,8).
Anche se vecchio e
stanco, Agostino restò tuttavia sulla breccia, confortando se stesso e gli
altri con la preghiera e con la meditazione sui misteriosi disegni della
Provvidenza. Parlava, al riguardo, della «vecchiaia del mondo» – e davvero era
vecchio questo mondo romano –, parlava di questa vecchiaia come già aveva fatto
anni prima per consolare i profughi provenienti dall’Italia, quando nel 410 i
Goti di Alarico avevano invaso la città di Roma. Nella vecchiaia, diceva, i
malanni abbondano: tosse, catarro, cisposità, ansietà, sfinimento. Ma se il
mondo invecchia, Cristo è perpetuamente giovane. E allora l’invito: «Non
rifiutare di ringiovanire unito a Cristo, anche nel mondo vecchio. Egli ti
dice: Non temere, la tua gioventù si rinnoverà come quella dell’aquila»
(cfr Sermoni 81,8). Il cristiano quindi non deve abbattersi
anche in situazioni difficili, ma adoperarsi per aiutare chi è nel bisogno. È
quanto il grande Dottore suggerisce rispondendo al Vescovo di Tiabe, Onorato,
che gli aveva chiesto se, sotto l’incalzare delle invasioni barbariche, un
Vescovo o un prete o un qualsiasi uomo di Chiesa potesse fuggire per salvare la
vita: «Quando il pericolo è comune per tutti, cioè per Vescovi, chierici e
laici, quelli che hanno bisogno degli altri non siano abbandonati da quelli di
cui hanno bisogno. In questo caso si trasferiscano pure tutti in luoghi sicuri;
ma se alcuni hanno bisogno di rimanere, non siano abbandonati da quelli che
hanno il dovere di assisterli col sacro ministero, di modo che o si salvino
insieme o insieme sopportino le calamità che il Padre di famiglia vorrà che
soffrano» (Ep. 228,2). E concludeva: «Questa è la prova suprema
della carità» (ibid., 3). Come non riconoscere, in queste parole,
l’eroico messaggio che tanti sacerdoti, nel corso dei secoli, hanno accolto e
fatto proprio?
Intanto la città di
Ippona resisteva. La casa-monastero di Agostino aveva aperto le sue porte ad
accogliere i colleghi nell’episcopato che chiedevano ospitalità. Tra questi vi
era anche Possidio, già suo discepolo, il quale poté così lasciarci la
testimonianza diretta di quegli ultimi, drammatici giorni. «Nel terzo mese di
quell’assedio – egli racconta – si pose a letto con la febbre: era l’ultima sua
malattia» (Vita 29,3). Il santo Vegliardo profittò di quel tempo
finalmente libero per dedicarsi con più intensità alla preghiera. Era solito
affermare che nessuno, Vescovo, religioso o laico, per quanto irreprensibile
possa sembrare la sua condotta, può affrontare la morte senza un’adeguata
penitenza. Per questo egli continuamente ripeteva tra le lacrime i Salmi
penitenziali, che tante volte aveva recitato con il popolo (cfr ibid., 31,2).
Più il male si aggravava,
più il Vescovo morente sentiva il bisogno di solitudine e di preghiera: «Per
non essere disturbato da nessuno nel suo raccoglimento, circa dieci giorni
prima d’uscire dal corpo pregò noi presenti di non lasciar entrare nessuno
nella sua camera fuori delle ore in cui i medici venivano a visitarlo o quando
gli si portavano i pasti. Il suo volere fu adempiuto esattamente e in tutto
quel tempo egli attendeva all’orazione» (ibid., 31,3). Cessò
di vivere il 28 agosto del 430: il suo grande cuore finalmente si era placato
in Dio.
«Per la deposizione del
suo corpo – informa Possidio – fu offerto a Dio il sacrificio, al quale noi
assistemmo, e poi fu sepolto» (Vita 31,5). Il suo corpo, in data
incerta, fu trasferito in Sardegna e da qui, verso il 725, a Pavia, nella
Basilica di San Pietro in Ciel d’oro, dove anche oggi riposa. Il suo primo
biografo ha su di lui questo giudizio conclusivo: «Lasciò alla Chiesa un clero
molto numeroso, come pure monasteri d’uomini e di donne pieni di persone votate
alla continenza sotto l’obbedienza dei loro superiori, insieme con le
biblioteche contenenti libri e discorsi suoi e di altri Santi, da cui si
conosce quale sia stato per grazia di Dio il suo merito e la sua grandezza
nella Chiesa, e nei quali i fedeli sempre lo ritrovano vivo» (Vita 31,8).
È un giudizio a cui possiamo associarci: nei suoi scritti anche noi lo
«ritroviamo vivo». Quando leggo gli scritti di sant’Agostino non ho
l’impressione che sia un uomo morto più o meno milleseicento anni fa, ma lo
sento come un uomo di oggi: un amico, un contemporaneo che parla a me, parla a
noi con la sua fede fresca e attuale. In sant’Agostino che parla a noi, parla a
me nei suoi scritti, vediamo l’attualità permanente della sua fede; della fede
che viene da Cristo, Verbo eterno incarnato, Figlio di Dio e Figlio dell’uomo.
E possiamo vedere che questa fede non è di ieri, anche se predicata ieri; è
sempre di oggi, perché realmente Cristo è ieri, oggi e per sempre. Egli è la
Via, la Verità e la Vita. Così sant’Agostino ci incoraggia ad affidarci a
questo Cristo sempre vivo e a trovare in tal modo la strada della vita vera.
Saluti:
Je suis heureux de vous
accueillir, chers pèlerins francophones, particulièrement le groupe de la
paroisse du Pradet. Que l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans
les épreuves et à rester fermes dans la foi tout au long de votre vie. Avec ma Bénédiction
apostolique.
I welcome all the English-speaking pilgrims present at today’s Audience,
including the students from Australia, Ireland, and the United States of
America. May your time in Rome be one of uplifting spiritual renewal.
Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and peace.
Gerne grüße ich alle Pilger und Besucher deutscher Sprache. Sein Einsatz
bis zum Lebensende und sein Sterben zeigen uns nochmals die Größe dieses
Menschen. Sein Beispiel und seine Lehre sind lebendig in seinen Schriften,
sprechen zu uns, lebendig und gegenwärtig auch heute. Wir wollen im Vertrauen
auf Gottes Gnade unseren Weg gehen. Der Herr
segne und geleite euch alle Tage.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española venidos de España, Uruguay y otros países
latinoamericanos. Que la vida y escritos de San Agustín sean para todos
nosotros luz y aliento en nuestro camino. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam pielgrzymów polskich. Jutro przypada wspomnienie
świętego Antoniego, opata. Mimo młodego wieku, dojrzały w wierze, rozdał swoje
dobra ubogim. Całe życie poświęcił ascezie i pokucie. Nazywano go przyjacielem
Boga. Jego wiarę podziwiał święty Augustyn. Za jego wzorem nieśmy pomoc ubogim
i potrzebującym. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i pellegrini polacchi. Domani ricorre la memoria di
sant’Antonio, abate. Pur essendo ancor giovane, ma maturo nella fede, ha
distribuito tutti i propri beni ai poveri. L’intera sua vita ha dedicato
all’ascesi e alla penitenza. Lo chiamavano
amico di Dio. Sant’Agostino ammirava la sua fede. Mossi dal suo esempio,
portiamo l’aiuto ai poveri e ai bisognosi! Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
ucraina:
Сердечно вітаю паломників
Мукачівської греко-католицької єпархії з їх єпископом Преосвященним владикою
Міланом Шашіком. Будьте завжди вірні єдності Святої Церкви Божої, за яку
Блаженний Теодор Ромжі поклав життя. Слава Ісусу Христу!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini dell’Eparchia greco-cattolica di Mukacheve, provenienti dall’Ucraina
insieme al loro Vescovo Monsignor Milan Šašik. Restate sempre uniti alla Santa
Chiesa di Dio per la quale il beato Teodoro Romža ha donato la propria vita. Sia
lodato Gesù Cristo!
* * *
Mi rivolgo ora con
affetto ai pellegrini di lingua italiana. Grazie per la vostra presenza e la
vostra simpatia. Allora, andiamo avanti insieme! In particolare, saluto voi,
rappresentanti dell'Associazione Italiana Allevatori, realtà importante
per l'economia del Paese, e vi esorto ad operare sempre più nel rispetto
dell'ambiente e in favore della sicurezza alimentare dei cittadini. La festa
liturgica del vostro patrono sant'Antonio Abate, che celebreremo domani,
susciti in voi il desiderio di aderire con crescente generosità a Cristo e
testimoniare con gioia il suo Vangelo. Saluto poi gli esponenti della Biblioteca
Roncioniana, di Prato e le Piccole Sorelle dei Poveri. Vi
ringrazio tutti per la vostra presenza ed invoco su ciascuno la continua
assistenza divina.
Saluto naturalmente con
particolare gioia gli universitari, gli studenti. Grazie!
Saluto, infine, i giovani,
i malati e gli sposi novelli. L'esempio di
Sant'Antonio Abate, insigne padre del monachesimo che molto lavorò per la
Chiesa, sostenendo i martiri nella persecuzione, incoraggi voi, cari giovani,
a ricercare costantemente e a seguire fedelmente Cristo; conforti voi,
cari malati, nel sopportare con pazienza le vostre sofferenze e ad
offrirle affinché il Regno di Dio si diffonda in tutto il mondo; ed aiuti voi,
cari sposi novelli, ad essere testimoni dell'amore
di Cristo nella vostra vita familiare.
APPELLO
Dopodomani, venerdì 18
gennaio, inizia la consueta Settimana di preghiera per l'unità dei
cristiani, che quest'anno riveste un valore singolare poiché sono trascorsi
cento anni dal suo avvio. Il tema è l'invito di San Paolo ai Tessalonicesi:
"Pregate continuamente" (1 Tes 5, 17); invito che ben volentieri
faccio mio e rivolgo a tutta la Chiesa. Sì, è necessario pregare senza sosta
chiedendo con insistenza a Dio il grande dono dell'unità tra tutti i discepoli
del Signore. La forza inesauribile dello Spirito Santo ci stimoli ad un impegno
sincero di ricerca dell'unità, perché possiamo professare tutti insieme che
Gesù è l'unico Salvatore del mondo.
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BENEDETTO XVI
UDIENZA
GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 30 gennaio 2008
Mercoledì, 30 gennaio 2008
Sant’Agostino
La dottrina. Fede e
ragione
Cari amici,
dopo la Settimana di preghiera per l’unità dei cristiani ritorniamo
oggi alla grande figura di sant’Agostino. Il mio caro Predecessore Giovanni
Paolo II gli ha dedicato nel 1986, cioè nel sedicesimo centenario della sua
conversione, un lungo e denso documento, la Lettera apostolica Augustinum
Hipponensem. Il Papa stesso volle definire questo testo «un ringraziamento
a Dio per il dono fatto alla Chiesa, e per essa all’umanità intera, con quella
mirabile conversione» (AAS, 74, 1982, p. 802). Sul tema della
conversione vorrei tornare in una prossima Udienza. È un tema fondamentale non
solo per la sua vita personale, ma anche per la nostra. Nel Vangelo di domenica
scorsa il Signore stesso ha riassunto la sua predicazione con la parola:
«Convertitevi». Seguendo il cammino di sant’Agostino, potremmo meditare su che
cosa sia questa conversione: è una cosa definitiva, decisiva, ma la decisione
fondamentale deve svilupparsi, deve realizzarsi in tutta la nostra vita.
La catechesi oggi è
dedicata invece al tema fede e ragione, che è un tema determinante, o
meglio, il tema determinante per la biografia di
sant’Agostino. Da bambino aveva imparato da sua madre Monica la fede cattolica.
Ma da adolescente aveva abbandonato questa fede, perché non poteva più vederne
la ragionevolezza e non voleva una religione che non fosse anche per lui
espressione della ragione, cioè della verità. La sua sete di verità era
radicale e lo ha condotto quindi ad allontanarsi dalla fede cattolica. Ma la
sua radicalità era tale che egli non poteva accontentarsi di filosofie che non
arrivassero alla verità stessa, che non arrivassero fino a Dio. E a un Dio che
non fosse soltanto un’ultima ipotesi cosmologica, ma che fosse il vero Dio, il
Dio che dà la vita e che entra nella nostra stessa vita. Così tutto
l’itinerario intellettuale e spirituale di sant’Agostino costituisce un modello
valido anche oggi nel rapporto tra fede e ragione, tema non solo per uomini
credenti, ma per ogni uomo che cerca la verità, tema centrale per l’equilibrio
e il destino di ogni essere umano. Queste due dimensioni, fede e ragione, non
sono da separare né da contrapporre, ma piuttosto devono sempre andare insieme.
Come ha scritto Agostino stesso dopo la sua conversione, fede e ragione sono
«le due forze che ci portano a conoscere» (Contro gli Accademici III,20,43).
A questo proposito rimangono giustamente celebri le due formule agostiniane (Sermoni 43,9)
che esprimono questa coerente sintesi tra fede e ragione: crede ut
intelligas («credi per comprendere») – il credere apre la strada per
varcare la porta della verità –, ma anche, e inseparabilmente, intellige
ut credas («comprendi per credere») – scruta la verità per poter
trovare Dio e credere.
Le due affermazioni di
Agostino esprimono con efficace immediatezza e con altrettanta profondità la
sintesi di questo problema, nella quale la Chiesa cattolica vede espresso il
proprio cammino. Storicamente questa sintesi va formandosi, prima ancora della
venuta di Cristo, nell’incontro tra fede ebraica e pensiero greco nel giudaismo
ellenistico. Successivamente nella storia questa sintesi è stata ripresa e
sviluppata da molti pensatori cristiani. L’armonia tra fede e ragione significa
soprattutto che Dio non è lontano: non è lontano dalla nostra ragione e dalla
nostra vita; è vicino ad ogni essere umano, vicino al nostro cuore e vicino
alla nostra ragione, se realmente ci mettiamo in cammino.
Proprio questa vicinanza
di Dio all’uomo fu avvertita con straordinaria intensità da Agostino. La
presenza di Dio nell’uomo è profonda e nello stesso tempo misteriosa, ma può
essere riconosciuta e scoperta nel proprio intimo: non andare fuori – afferma
il convertito – ma «torna in te stesso; nell’uomo interiore abita la verità; e
se troverai che la tua natura è mutabile, trascendi te stesso. Ma ricordati,
quando trascendi te stesso, che tu trascendi un’anima che ragiona. Tendi dunque
là dove si accende la luce della ragione» (La vera religione 39,72).
Proprio come egli stesso sottolinea, con un’affermazione famosissima,
all’inizio delle Confessioni, autobiografia spirituale scritta a
lode di Dio: «Ci hai fatti per te e inquieto è il nostro cuore, finché non
riposa in te» (I,1,1).
La lontananza di Dio
equivale allora alla lontananza da se stessi: «Tu infatti – riconosce Agostino
(Confessioni, III,6,11) rivolgendosi direttamente a Dio – eri
all’interno di me più del mio intimo e più in alto della mia parte più
alta», interior intimo meo et superior summo meo; tanto che –
aggiunge in un altro passo ricordando il tempo antecedente la conversione – «tu
eri davanti a me; e io invece mi ero allontanato da me stesso, e non mi
ritrovavo; e ancora meno ritrovavo te» (Confessioni V,2,2). Proprio
perché Agostino ha vissuto in prima persona questo itinerario intellettuale e
spirituale, ha saputo renderlo nelle sue opere con tanta immediatezza,
profondità e sapienza, riconoscendo in due altri celebri passi delle Confessioni (IV,4,9
e 14,22) che l’uomo è «un grande enigma» (magna quaestio) e «un grande
abisso» (grande profundum), enigma e abisso che solo Cristo illumina e
salva. Questo è importante: un uomo che è lontano da Dio è anche lontano da sé,
alienato da se stesso, e può ritrovare se stesso solo incontrandosi con Dio.
Così arriva anche a sé, al suo vero io, alla sua vera identità.
L’essere umano –
sottolinea poi Agostino nel De civitate Dei (La città di
Dio XII,27) – è sociale per natura ma antisociale per vizio, ed è
salvato da Cristo, unico mediatore tra Dio e l’umanità e «via universale della
libertà e della salvezza», come ha ripetuto il mio predecessore Giovanni Paolo
II (Augustinum Hipponensem, 21): al di fuori di questa via, che mai è
mancata al genere umano – afferma ancora Agostino nella stessa opera – «nessuno
è stato mai liberato, nessuno viene liberato, nessuno sarà liberato» (La
città di Dio X,32,2). In quanto unico mediatore della salvezza, Cristo
è capo della Chiesa e ad essa è misticamente unito, al punto che Agostino può
affermare: «Siamo diventati Cristo. Infatti se Egli è il capo, noi le sue
membra, l’uomo totale è Lui e noi» (Commento al Vangelo di Giovanni 21,8).
Popolo di Dio e casa di
Dio, la Chiesa nella visione agostiniana è dunque legata strettamente al
concetto di Corpo di Cristo, fondata sulla rilettura cristologica dell’Antico
Testamento e sulla vita sacramentale centrata sull’Eucaristia, nella quale il
Signore ci dà il suo Corpo e ci trasforma in suo Corpo. È allora fondamentale
che la Chiesa, popolo di Dio in senso cristologico e non in senso sociologico,
sia davvero inserita in Cristo, il quale – afferma Agostino in una bellissima
pagina – «prega per noi, prega in noi, è pregato da noi; prega per noi come
nostro sacerdote, prega in noi come nostro capo, è pregato da noi come nostro
Dio: riconosciamo pertanto in Lui la nostra voce e in noi la sua» (Esposizione
sui Salmi 85,1).
Nella conclusione della
Lettera apostolica Augustinum Hipponensem Giovanni Paolo II ha
voluto chiedere allo stesso Santo che cosa abbia da dire agli uomini di oggi, e
risponde anzitutto con le parole che Agostino affidò a una lettera dettata poco
dopo la sua conversione: «A me sembra che si debbano ricondurre gli uomini alla
speranza di trovare la verità» (Ep. 1,1); quella verità che è
Cristo stesso, Dio vero, al quale è rivolta una delle preghiere più belle e più
famose delle Confessioni (X,27,38): «Tardi ti ho amato,
bellezza tanto antica e tanto nuova, tardi ti ho amato! Ed ecco tu eri dentro e
io fuori, e lì ti cercavo, e nelle bellezze che hai creato, deforme, mi
gettavo. Eri con me, ma io non ero con te. Da te mi tenevano lontano quelle
cose che, se non fossero in te, non esisterebbero. Hai chiamato e hai gridato e
hai rotto la mia sordità, hai brillato, hai mostrato il tuo splendore e hai
dissipato la mia cecità, hai sparso il tuo profumo e ho respirato e aspiro a
te, ho gustato e ho fame e sete, mi hai toccato e mi sono infiammato nella tua
pace».
Ecco, Agostino ha
incontrato Dio e durante tutta la sua vita ne ha fatto esperienza, al punto che
questa realtà – che è anzitutto incontro con una Persona, Gesù – ha cambiato la
sua vita, come cambia quella di quanti, donne e uomini, in ogni tempo hanno la
grazia di incontrarlo. Preghiamo che il Signore ci dia questa grazia e ci
faccia trovare così la sua pace.
Saluti:
Je souhaite la bienvenue
aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres de
la Congrégation de Saint-Victor et les jeunes. À la suite de saint Augustin, je
vous encourage à aimer et à servir toujours davantage l’Église, pour trouver
des réponses aux questions des hommes de notre temps. Avec ma Bénédiction apostolique.
I am pleased to welcome all the English-speaking pilgrims and visitors
present at today’s Audience, including groups from England, Scotland, Hong Kong
and the United States of America. I greet especially the representatives of the
Pontifical Mission Societies and the group who are preparing to be ordained
deacons. Upon all of you, and upon your families and loved ones, I invoke God’s
blessings of joy and peace.
Ganz herzlich grüße ich die Pilger und Besucher deutscher Zunge,
insbesondere die Bereichsverantwortlichen für die Vorbereitung meines
Apostolischen Besuchs in Mariazell und in Österreich im letzten Jahr. Ich freue
mich sehr, daß wir uns hier in Rom wiedersehen können. Danke! "Du hast uns
auf dich hin geschaffen, und unruhig ist unser Herz, bis es Ruhe findet in
dir", hat Augustinus gebetet. Dieses Gebet werde für uns auch Bewegungskraft
unseres Lebens, um uns dorthin zu führen, wo wir den Frieden und die Wahrheit
finden und selbst aktiv Träger des Friedens werden können. Der Herr schenke
euch seine Liebe und die Freude seiner Gegenwart!
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los distintos grupos de
estudiantes y peregrinos venidos de Argentina, Chile, España y de otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo y las enseñanzas de san Agustín, os
animo a buscar a Cristo con todas las fuerzas, para encontrar en Él la verdad
de vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
Saluto in lingua
polacca:
Pozdrawiam obecnych tu
Polaków. Święty Augustyn uczy nas umiłowania Boga. W znanej modlitwie wyznaje:
„Późno Cię ukochałem! Z dala od Ciebie trzymały mnie stworzenia… Twoje światło
usunęło moją ślepotę… poczułem i chłonę Ciebie… płonę pragnieniem Twojego
pokoju” (por. Wyznania X, 27, 38). Niech ta modlitwa obudzi i
w nas pragnienie poznania Boga. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto tutti i Polacchi
qui presenti. Sant’Agostino ci insegna l’amicizia con Dio. Nella famosa
preghiera confida: “Tardi ti ho amato! Da te mi tenevano lontano quelle cose
(che, se non fossero in te, non esisterebbero). Hai mostrato il tuo splendore e
hai dissipato la mia cecità… mi hai toccato e mi sono infiammato nella tua
pace” (cfr. Confessiones X, 27, 38). Possa questa preghiera
risvegliare anche in noi la voglia di conoscere Dio. Sia lodato Gesù Cristo.
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i Vescovi
qui convenuti in occasione del 40° anniversario di fondazione della Comunità
di Sant'Egidio, assicurando il mio orante ricordo affinché si rafforzi in
ciascuno il fermo desiderio di annunciare a tutti Gesù Cristo, unico Salvatore
del mondo. Saluto con particolare affetto i fedeli della Parrocchia di
Santa Caterina di Nardò - dove mi dicono che c'è un bellissimo mare -,
con un pensiero speciale per i giovani musicisti. Cari amici, vi ringrazio per
la vostra presenza ed auspico che questo incontro possa accrescere in ciascuno
il desiderio di testimoniare con gioia il Vangelo nella vita di ogni giorno. Vi
accompagno con la mia preghiera, affinché possiate edificare ogni vostro
progetto sulle solide basi della fedeltà a Dio. Saluto poi gli Operatori
Caritas della diocesi di Sabina-Poggio Mirteto e li incoraggio a
proseguire con generosità la loro opera in favore dei più bisognosi.
Mi rivolgo, infine,
ai giovani, ai malati e agli sposi novelli.
Ricorre domani la memoria liturgica di san Giovanni Bosco, sacerdote ed
educatore. Guardate a lui, cari giovani,
specialmente voi cresimandi di Serroni di Battipaglia, come a un autentico
maestro di vita. Voi, cari ammalati, apprendete dalla sua
esperienza spirituale a confidare in ogni circostanza in Cristo crocifisso. E
voi, cari sposi no
velli, ricorrete alla sua intercessione per assumere con impegno generoso la
vostra missione di sposi.
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BENEDETTO XVI
UDIENZA
GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 20 febbraio 2008
Mercoledì, 20 febbraio 2008
Saluto ai pellegrini presenti nella Basilica
Vaticana:
Sono lieto di accogliere
e di salutare cordialmente tutti voi, cari pellegrini provenienti da varie
parti d’Italia. Il cammino quaresimale che stiamo percorrendo
sia occasione favorevole di un deciso sforzo di conversione e di rinnovamento
spirituale per un risveglio alla fede autentica, per un recupero salutare del
rapporto con Dio e per un impegno evangelico più generoso. Nella consapevolezza
che l'amore è stile di vita che contraddistingue il credente, non stancatevi di
essere ovunque testimoni di carità.
Chers pèlerins de langue
française, je vous accueille avec joie auprès de la tombe de Pierre. Que la
démarche spirituelle que vous accomplissez ici, en ce temps de Carême,
affermisse votre foi au Christ et votre amour de l’Église. En vous confiant à
l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, je vous assure de ma prière
pour vous et pour vos familles, et à toutes vos intentions. Avec ma Bénédiction
apostolique.
I am pleased to greet all the English-speaking pilgrims gathered here in
the Basilica of Saint Peter. Lent is a privileged time for all Christians to
recommit themselves to conversion and spiritual renewal. In this way, we
rekindle a genuine faith in Christ, a life-giving relationship with God and a
more fervent dedication to the Gospel. Strengthened by the conviction that love
is the distinguishing mark of Christian believers, I encourage you to persevere
in bearing witness to charity in your daily lives.
Mit Freude grüße ich die Audienzteilnehmer aus den Ländern deutscher
Sprache hier im Petersdom. Die Fastenzeit, die österliche Bußzeit, bietet eine
gute Gelegenheit, den Weg der Umkehr entschieden weiterzugehen und sich um eine
geistliche Erneuerung zu bemühen für eine Neubelebung des Glaubens und unserer
Beziehung zu Gott sowie für einen großherzigen Einsatz im Geist des
Evangeliums. Die Liebe ist der Lebensstil, der den glaubenden Menschen
auszeichnet. Werdet nicht müde, überall Zeugnis für die Nächstenliebe zu
geben. Euch allen wünsche ich einen gesegneten Aufenthalt hier
in Rom.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Que el camino de conversión
cuaresmal sea una ocasión idónea para una auténtica renovación espiritual, a
fin de avivar la fe y la relación de amistad con Dios y para un mayor
compromiso evangélico. Con la certeza de que el amor es el estilo de vida que
distingue a los creyentes, no os canséis de ser testigos de la caridad allí
donde estéis. ¡Que Dios os bendiga!
Concludiamo questo nostro
incontro cantando la preghiera del Pater Noster.
* * *
Sant’Agostino
IV: Gli scritti
Cari fratelli e
sorelle,
dopo la pausa degli
Esercizi Spirituali della settimana scorsa ritorniamo oggi alla grande figura
di sant’Agostino, sul quale già ripetutamente ho parlato nelle catechesi del
mercoledì. E’ il Padre della Chiesa che ha lasciato il maggior numero di opere,
e di queste oggi intendo parlare brevemente. Alcuni degli scritti agostiniani
sono d’importanza capitale, e non solo per la storia del cristianesimo ma per
la formazione di tutta la cultura occidentale: l’esempio più chiaro sono le Confessioni,
senza dubbio uno dei libri dell’antichità cristiana tuttora più letti. Come
diversi Padri della Chiesa dei primi secoli, ma in misura incomparabilmente più
vasta, anche il Vescovo d’Ippona ha infatti esercitato un influsso esteso e
persistente, come appare già dalla sovrabbondante tradizione manoscritta delle
sue opere, che sono davvero moltissime.
Lui stesso le passò in
rassegna qualche anno prima di morire nelle Retractationes (Ritrattazioni),
e poco dopo la sua morte esse vennero accuratamente registrate nell’Indiculus («elenco»)
aggiunto dal fedele amico Possidio alla biografia di sant’Agostino, Vita
di Agostino. L’elenco delle opere di Agostino fu realizzato con l’intento
esplicito di salvaguardarne la memoria, mentre l’invasione vandala dilagava in
tutta l’Africa romana, e conta ben milletrenta scritti numerati dal loro
Autore, con altri «che non si possono numerare, perché non vi ha apposto nessun
numero». Vescovo di una città vicina, Possidio dettava queste parole proprio a
Ippona – dove si era rifugiato e dove aveva assistito alla morte dell’amico – e
quasi sicuramente si basava sul catalogo della biblioteca personale di
Agostino. Oggi, sono oltre trecento le lettere sopravvissute del Vescovo di
Ippona e quasi seicento le omelie, ma queste in origine erano moltissime di
più, forse addirittura tra le tremila e le quattromila, frutto di un
quarantennio di predicazione dell’antico retore che aveva deciso di seguire
Gesù e di parlare non più ai grandi della corte imperiale, ma alla semplice popolazione
di Ippona.
E ancora in tempi
recenti, le scoperte di un gruppo di lettere e di alcune omelie hanno
arricchito la nostra conoscenza di questo grande Padre della Chiesa. «Molti
libri – scrive Possidio – furono da lui composti e pubblicati, molte prediche
furono tenute in chiesa, trascritte e corrette, sia per confutare i diversi
eretici sia per interpretare le Sacre Scritture ad edificazione dei santi figli
della Chiesa. Queste opere – sottolinea il Vescovo amico – sono tante, che a
stento uno studioso ha la possibilità di leggerle ed imparare a conoscerle» (Vita
di Agostino 18,9).
Tra la produzione
letteraria di Agostino – quindi più di mille pubblicazioni suddivise in scritti
filosofici, apologetici, dottrinali, morali, monastici, esegetici, antieretici,
oltre appunto le lettere e le omelie – spiccano alcune opere eccezionali di
grande respiro teologico e filosofico. Innanzitutto bisogna ricordare le già
menzionate Confessioni, scritte in tredici libri tra il 397 e il
400 a lode di Dio. Esse sono una specie di autobiografia nella forma di un
dialogo con Dio. Questo genere letterario riflette proprio la vita di
sant’Agostino, che era una vita non chiusa in sé, dispersa in tante cose, ma
vissuta sostanzialmente come dialogo con Dio e così una vita con gli altri. Già
il titolo Confessiones indica la specificità di questa
autobiografia. Questa parola confessiones nel latino cristiano
sviluppato dalla tradizione dei Salmi ha due significati, che tuttavia si
intrecciano. Confessiones indica, in primo luogo, la
confessione delle proprie debolezze, della miseria dei peccati; ma, allo stesso
tempo, confessiones significa lode di Dio, riconoscimento a
Dio. Vedere la propria miseria nella luce di Dio diventa lode a Dio e
ringraziamento, perché Dio ci ama e ci accetta, ci trasforma e ci eleva verso
se stesso. Su queste Confessioni, che ebbero grande successo già
durante la vita di sant’Agostino, egli stesso ha scritto: «Esse hanno
esercitato su di me tale azione mentre le scrivevo e l’esercitano ancora quando
le rileggo. Vi sono molti fratelli ai quali queste opere piacciono» (Ritrattazioni II,6):
e devo dire che anch’io sono uno di questi «fratelli». Grazie alle Confessioni possiamo
seguire passo passo il cammino interiore di quest’uomo straordinario e
appassionato di Dio. Meno diffuse, ma altrettanto originali e molto importanti,
sono poi le Ritrattazioni, composte in due libri intorno al 427,
nelle quali sant’Agostino, ormai anziano, compie un’opera di «revisione» (retractatio)
di tutta la sua opera scritta, lasciando così un documento letterario singolare
e preziosissimo, ma anche un insegnamento di sincerità e di umiltà
intellettuale.
La città di Dio – opera imponente e decisiva per lo sviluppo del
pensiero politico occidentale e per la teologia cristiana della storia – venne
scritta tra il 413 e il 426 in ventidue libri. L’occasione era il Sacco di Roma
compiuto dai Goti nel 410. I pagani, ancora numerosi in quel tempo, ed anche
non pochi cristiani pensano che il Dio della nuova religione e gli stessi
Apostoli avevano mostrato di non essere in grado di proteggere la città. Ai
tempi delle divinità pagane Roma era caput mundi, la grande
capitale, e nessuno poteva pensare che sarebbe caduta nelle mani dei nemici.
Adesso, con il Dio dei cristiani, questa grande città non appariva più sicura.
Quindi il Dio dei cristiani, che non proteggeva, non poteva essere il Dio al
quale affidarsi. A questa obiezione, che toccava profondamente anche il cuore
dei cristiani, risponde sant’Agostino con questa grandiosa opera, La
città di Dio, chiarendo che cosa dobbiamo aspettarci da Dio e che cosa no,
qual è la relazione tra la sfera politica e la sfera della fede, della Chiesa.
Anche oggi questo libro è una fonte per definire bene la vera laicità e la
competenza della Chiesa, la grande vera speranza che ci dona la fede.
Questo grande libro è una
presentazione della storia dell’umanità governata dalla Provvidenza divina, ma
attualmente divisa da due amori. E questo è il disegno fondamentale, la sua
interpretazione della storia, che è la lotta tra due amori: amore di sé «sino
all’indifferenza per Dio», e amore di Dio «sino all’indifferenza per sé» (La
città di Dio XIV,28), alla piena libertà da sé per gli altri nella
luce di Dio. Questo, quindi, è forse il più grande libro di sant’Agostino, di
un’importanza permanente. Altrettanto importante è il De Trinitate (La
Trinità), opera in quindici libri sul principale nucleo della fede
cristiana, la fede nel Dio trinitario, scritta in due tempi: tra il 399 e il
412 i primi dodici libri, pubblicati all’insaputa di Agostino, che verso il 420
li completò e rivide l’intera opera. Qui egli riflette sul volto di Dio e cerca
di capire questo mistero del Dio che è unico, l’unico Creatore del mondo, di
noi tutti, e tuttavia, proprio questo unico Dio è trinitario, un cerchio di
amore. Cerca di capire il mistero insondabile: proprio l’essere trinitario, in
tre Persone, è la più reale e più profonda unità dell’unico Dio.
L’opera La
dottrina cristiana è invece una vera e propria introduzione culturale
all’interpretazione della Bibbia e in definitiva allo stesso cristianesimo, un
trattato che ha avuto un’importanza decisiva nella formazione della cultura
occidentale.
Pur con tutta la sua
umiltà, Agostino certamente fu consapevole della propria statura intellettuale.
Ma per lui, più importante del fare grandi opere di respiro alto, teologico,
era portare il messaggio cristiano ai semplici. Questa sua intenzione più
profonda, che ha guidato tutta la sua vita, appare da una lettera scritta al
collega Evodio, dove comunica la decisione di sospendere per il momento la
dettatura dei libri su La Trinità, «perché sono troppo faticosi e
penso che possano essere capiti da pochi; per questo urgono di più testi che
speriamo saranno utili a molti» (Ep. 169,1,1). Quindi più utile era
per lui comunicare la fede in modo comprensibile a tutti, che non scrivere
grandi opere teologiche. La responsabilità acutamente avvertita nei confronti
della divulgazione del messaggio cristiano è poi all’origine di scritti come
il La catechesi ai semplici, una teoria e anche una prassi della
catechesi, o il Salmo contro il partito di Donato. I donatisti
erano il grande problema dell’Africa di sant’Agostino, uno scisma volutamente
africano. Essi affermavano: la vera cristianità è quella africana. Si opponevano
all’unità della Chiesa. Contro questo scisma il grande Vescovo ha lottato per
tutta la sua vita, cercando di convincere i donatisti che solo nell’unità anche
l’africanità può essere vera. E per farsi capire dai semplici, che non potevano
comprendere il grande latino del retore, Agostino ha deciso: devo scrivere,
anche con errori grammaticali, in un latino molto semplificato. E lo ha fatto
soprattutto in questo Salmo, una specie di poesia semplice contro i
donatisti, per aiutare tutta la gente a capire che solo nell’unità della Chiesa
si realizza per tutti realmente la nostra relazione con Dio e cresce la pace
nel mondo.
In questa produzione
destinata a un pubblico più largo riveste un’importanza particolare la massa
delle omelie, spesso pronunciate «a braccio», trascritte dai tachigrafi durante
la predicazione e subito messe in circolazione. Tra queste spiccano le
bellissime Esposizione sui Salmi, molto lette nel Medioevo. Proprio
la prassi di pubblicazione delle migliaia di omelie di Agostino – spesso senza
il controllo dell’autore – spiega la loro diffusione e successiva dispersione,
ma anche la loro vitalità. Subito infatti le prediche del Vescovo d’Ippona
diventavano, per la fama del loro autore, testi molto ricercati e servivano
anche per altri Vescovi e sacerdoti come modelli, adattati a sempre nuovi
contesti.
La tradizione
iconografica, già in un affresco lateranense risalente al VI secolo,
rappresenta sant’Agostino con un libro in mano, certo per esprimere la sua
produzione letteraria, che tanto influenzò la mentalità e il pensiero
cristiani, ma per esprimere anche il suo amore per i libri, per la lettura e la
conoscenza della grande cultura precedente. Alla sua morte non lasciò nulla,
racconta Possidio, ma «raccomandava sempre di conservare diligentemente per i
posteri la biblioteca della chiesa con tutti i codici», soprattutto quelli
delle sue opere. In queste, sottolinea Possidio, Agostino è «sempre vivo» e
giova a chi legge i suoi scritti, anche se, conclude, «io credo che abbiano
potuto trarre più profitto dal suo contatto quelli che lo poterono vedere e
ascoltare quando di persona parlava in chiesa, e soprattutto quelli che ebbero
pratica della sua vita quotidiana fra la gente» (Vita di Agostino 31).
Sì, anche per noi sarebbe stato bello poterlo sentire vivo. Ma è realmente vivo
nei suoi scritti, è presente in noi, e così vediamo anche la permanente
vitalità della fede alla quale ha dato tutta la sua vita.
Saluti:
Je salue les pèlerins
francophones, en particulier les nombreux jeunes des écoles, collèges et lycées
de France, notamment ceux de Fénelon Sainte-Marie et de Gerson. Je vous
encourage à fréquenter saint Augustin, afin qu’il vous ouvre à l’intelligence
des Écritures et qu’il fortifie votre attachement au Christ. Avec ma Bénédiction apostolique.
I cordially greet all the English-speaking pilgrims present at today’s
audience. I extend a particular welcome to parishioners from the Church of Our
Lady of Loretto in New York, as well as Benedictines participating in an
intensive course on the rule of their order. A blessed Lent to you all!
Einen frohen Gruß richte ich an die deutschsprachigen Pilger und
Besucher. Unter ihnen grüße ich besonders die Kirchenrechtsstudenten der
Universitäten München, Augsburg und Potsdam. In seinen Schriften zeigt uns
Augustinus auch heute den Weg, den Glauben tiefer zu verstehen. Wenn man sie
liest, sieht man, daß der Glaube der gleiche geblieben ist und immerfort
Gegenwart ist, die uns auch heute den Weg zeigt. So sollen wir wie er nicht
müde werden, Gott immer neu zu suchen, um ihn dann auch immer mehr zu lieben
und seine Zeugen zu sein. Von Herzen segne ich
euch alle.
Saludo a los peregrinos
de lengua española, especialmente a las Hijas de María Auxiliadora y a los
estudiantes del Colegio Mater Salvatoris y Nuestra Señora del Huerto. Que en
esta Cuaresma, el ejemplo de san Agustín, la lectura de sus obras, su mensaje y
su camino interior os ayuden a un encuentro personal con Jesucristo que cambie
totalmente vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
Saúdo os visitantes de
língua portuguesa, especialmente os brasileiros de Porto Alegre.
Faço votos por que vossa recente peregrinação à Terra Santa sirva de auspício
para invocar do Altíssimo abundantes graças que vos façam prosseguir, seguros e
concordes, na caminhada penitencial rumo à Páscoa eterna. Que Deus Nosso Senhor
abençoe vossas famílias e comunidades.
Saluto in lingua
polacca:
Witam pielgrzymów
przybyłych z Polski i z innych stron świata. Wielki Post, jaki przeżywamy, jest
czasem przemiany serc, rekolekcji, powrotu człowieka do Boga. Niech naszą
modlitwę, dobre postanowienia, ożywia zawołanie świętego Augustyna:
„Niespokojne jest serce nasze, dopóki nie spocznie w Bogu” (por. Wyznania I,
1, 1). Na ten czas odnowy ducha serdecznie błogosławię wam tu obecnym i waszym
bliskim.
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini
polacchi giunti dalla Polonia e dagli altri paesi del mondo. La Quaresima è il
tempo della conversione dei cuori, degli esercizi spirituali e del ritorno
dell’uomo a Dio. Che le nostra preghiera ed i nostri buoni propositi siano
animati dall’invocazione di sant’Agostino: “inquieto è il nostro cuore, finché
non riposa in Dio” (cfr. Confessiones I, 1, 1). Per questo
tempo di rinnovamento dello spirito, a voi tutti qui presenti e ai vostri cari,
imparto una benedizione di cuore.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně zdravím poutníky
ze Slavkovic u Nového Města na Moravě, Radešínské Svratky a Jámy! Drazí, v této
postní době prosme Pána o pravé a hluboké obrácení. K tomu ze srdce žehnám vám
i vašim drahým! Chvála Kristu!
Traduzione italiana:
Un cordiale benvenuto ai
pellegrini di Slavkovice u Nového Města na Moravě, Radešínská Svratka a Jámy!
Carissimi, in questo tempo di Quaresima chiediamo al Signore una vera e
profonda conversione. Con questi voti benedico di cuore voi e i vostri cari!
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo ora un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto le Suore
Canossiane qui convenute in occasione della loro Assemblea capitolare
e le esorto ad essere sempre più presenze significative ovunque operano,
distinguendosi per una intensa comunione e attiva cooperazione con i Pastori
della Chiesa. Saluto con affetto i Seminaristi del Seminario Vescovile
di Lugano, accompagnati dal Vescovo Mons. Pier Giacomo Grampa, e li
incoraggio a dedicarsi con serio impegno alla propria formazione spirituale e
teologica, necessaria per l’impegno apostolico che li attende. Saluto le Guide
della Necropoli Vaticana, accompagnate dal Cardinale Angelo Comastri e da
Mons. Vittorio Lanzani, ed esprimo il mio apprezzamento per il competente e
generoso servizio che svolgono in favore dei pellegrini provenienti da tutto il
mondo. Saluto
i fedeli della Parrocchia San Giovanni Battista, in Dossena e i
rappresentanti della Federazione Italiana Amici dei Musei.
Saluto poi i fedeli
delle Diocesi di Pavia e di Vigevano, guidati dai rispettivi
Pastori Mons. Giovanni Giudici e Mons. Claudio Baggini, qui convenuti per
ricambiare la visita, che ho avuto la gioia di compiere nel mese aprile
dell’anno scorso in terra pavese e lomellina. Cari amici, ancora una volta vi
ringrazio per l’affetto con cui mi avete accolto, ed auspico che da quel nostro
incontro scaturisca per le vostre Comunità diocesane una rinnovata vitalità
spirituale nella fedele e generosa adesione a Cristo e alla Chiesa. Guardate al
futuro con speranza e lavorate con appassionata fiducia nella vigna del
Signore!
Il mio pensiero va infine
ai giovani, ai malati, e agli sposi
novelli. L’amicizia nei confronti di Gesù, cari giovani,
sia per voi fonte di gioia e spinta a compiere scelte impegnative. L’amore per
Cristo vi rechi conforto, cari malati, nei momenti difficili e vi infonda
serenità. Cari sposi novelli, alla luce dell’amicizia
con il Signore, impegnatevi a corrispondere alla vostra vocazione e missione
con un amore reciproco e fedele.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Il
Pordenone, Sant'Agostino
in cattedra, vers 1560
BENEDETTO XVI
UDIENZA
GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 27 febbraio 2008
Mercoledì, 27 febbraio 2008
Saluto ai pellegrini presenti nella Basilica
Vaticana:
Sono lieto di salutare
cordialmente tutti voi, cari pellegrini provenienti da varie parti d’Italia. Vi
incoraggio a crescere nella carità mediante concreti gesti di solidarietà verso
le persone più deboli e bisognose, il cui volto è immagine di quello di Cristo.
Quanto di materiale doniamo agli altri, è segno del dono più grande che
possiamo offrire ai fratelli con l’annuncio e la testimonianza del Vangelo. Questo tempo di
Quaresima sia caratterizzato da uno sforzo personale e comunitario di adesione
a Cristo per essere testimoni del suo amore.
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française présents dans cette basilique. Que votre pèlerinage
au tombeau de l’Apôtre Pierre soit pour vous l’occasion de mieux découvrir que
Dieu est amour et que sa rencontre constitue la seule réponse aux inquiétudes
du cœur humain. Par l’intercession de la Vierge Marie, que Dieu vous bénisse
ainsi que vos familles et toutes les personnes qui vous sont proches !
Dear Brothers and Sisters, I am pleased to welcome all the
English-speaking visitors present here today. May your stay in Rome
strengthen your faith, and grant you courage to continue your Lenten journey in
prayer, fasting, reconciliation and compassion. Upon all of you I invoke God’s
abundant blessings of joy and peace!
Ganz herzlich heiße ich die Audienzteilnehmer aus den deutschsprachigen
Ländern hier im Petersdom willkommen. Eure Wallfahrt zum Grab des Apostels
Petrus stärke euch im Glauben und in der Liebe, damit ihr Zeugnis geben könnt
für die Frohbotschaft des Evangeliums. Die Fastenzeit lädt uns zudem ein, unser
Herz für die materielle und seelische Not unserer Mitmenschen zu öffnen, in denen
uns Christus selbst begegnet. Er ist es, der uns um unsere Zuwendung und unsere
Solidarität bitten. Seien wir großzügig und teilen wir unsere Zeit, unsere
Güter und auch unseren Glauben mit unseren bedürftigen Brüdern und Schwestern. Der Herr segne euch und eure Familien.
Saludo con afecto a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Os deseo que vuestra visita a
Roma contribuya a reavivar vuestra vida cristiana con el testimonio de fe y
caridad que los Apóstoles dieron en su martirio. Al mismo tiempo, os animo a
proseguir con renovada esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal para
llegar, con el corazón purificado, a la celebración gozosa de la Pascua.
* * *
Sant’Agostino
V: La triplice
conversione
Cari fratelli e
sorelle,
con l’incontro di oggi
vorrei concludere la presentazione della figura di sant’Agostino. Dopo esserci
soffermati sulla sua vita, sulle opere e su alcuni aspetti del suo pensiero,
oggi vorrei tornare sulla sua vicenda interiore, che ne ha fatto uno dei più
grandi convertiti della storia cristiana. A questa sua esperienza ho dedicato
in particolare la mia riflessione durante il pellegrinaggio che ho compiuto a
Pavia, l’anno scorso, per venerare le spoglie mortali di questo Padre della
Chiesa. In tal modo ho voluto esprimere a lui l’omaggio di tutta la Chiesa
cattolica, ma anche rendere visibile la mia personale devozione e riconoscenza
nei confronti di una figura alla quale mi sento molto legato per la parte che
ha avuto nella mia vita di teologo, di sacerdote e di Pastore.
Ancora oggi è possibile
ripercorrere la vicenda di sant’Agostino grazie soprattutto alle Confessioni,
che sono all’origine di una delle forme letterarie più specifiche
dell’Occidente, l’autobiografia, cioè l’espressione personale della coscienza
di sé. Ebbene, chiunque avvicini questo libro straordinario e affascinante,
ancora oggi molto letto, si accorge facilmente come la conversione di Agostino
non sia stata improvvisa né pienamente realizzata fin dall’inizio, ma possa
essere definita piuttosto come un vero e proprio cammino, che resta un modello
per ciascuno di noi. Questo itinerario culminò certamente con la conversione e
poi con il Battesimo, ma non si concluse in quella Veglia pasquale dell’anno
387, quando a Milano il retore africano venne battezzato dal Vescovo Ambrogio.
Il cammino di conversione di Agostino infatti continuò umilmente sino alla fine
della sua vita, tanto che si può veramente dire che le sue diverse tappe – se
ne possono distinguere facilmente tre – siano un’unica grande conversione.
Sant’Agostino è stato un
ricercatore appassionato della verità: lo è stato fin dall’inizio e poi per
tutta la sua vita. La prima tappa del suo cammino di conversione si è
realizzata proprio nel progressivo avvicinamento al cristianesimo. In realtà,
egli aveva ricevuto dalla madre Monica, alla quale restò sempre legatissimo,
un’educazione cristiana e, benché avesse vissuto durante gli anni giovanili una
vita sregolata, sempre avvertì un’attrazione profonda per Cristo, avendo bevuto
l’amore per il nome del Signore con il latte materno, come lui stesso
sottolinea (cfr Confessioni III,4,8). Ma anche la filosofia,
soprattutto quella d’impronta platonica, aveva contribuito ad avvicinarlo
ulteriormente a Cristo, manifestandogli l’esistenza del Logos, la
Ragione creatrice. I libri dei filosofi gli indicavano che c’è la Ragione,
dalla quale viene poi tutto il mondo, ma non gli dicevano come raggiungere
questo Logos, che sembrava così lontano. Soltanto la
lettura dell’epistolario di san Paolo, nella fede della Chiesa cattolica, gli
rivelò pienamente la verità. Questa esperienza fu sintetizzata da Agostino in
una delle pagine più famose delle Confessioni. Egli racconta che,
nel tormento delle sue riflessioni, ritiratosi in un giardino, udì
all’improvviso una voce infantile che ripeteva una cantilena, mai udita
prima: tolle, lege, tolle, lege, «prendi, leggi, prendi, leggi»
(VIII,12,29). Si ricordò allora della conversione di Antonio, padre del
monachesimo, e con premura tornò al codice paolino che aveva poco prima tra le
mani, lo aprì e lo sguardo gli cadde sul passo della Lettera ai Romani,
dove l’Apostolo esorta ad abbandonare le opere della carne e a rivestirsi di
Cristo (13,13-14). Aveva capito che quella parola in quel momento era rivolta
personalmente a lui, veniva da Dio tramite l’Apostolo e gli indicava cosa fare
in quel momento. Così sentì dileguarsi le tenebre del dubbio e si ritrovò
finalmente libero di donarsi interamente a Cristo: «Avevi convertito a te il
mio essere», egli commenta (Confessioni VIII,12,30). Fu questa la
sua prima e decisiva conversione.
A questa tappa
fondamentale del suo lungo cammino il retore africano arrivò grazie alla sua
passione per l’uomo e per la verità, passione che lo portò a cercare Dio grande
e inaccessibile. La fede in Cristo gli fece capire che il Dio, apparentemente
così lontano, in realtà non lo era. Egli, infatti, si era fatto vicino a noi,
divenendo uno di noi. In questo senso la fede in Cristo portò a compimento la
lunga ricerca di Agostino sul cammino della verità. Solo un Dio fattosi
«toccabile», uno di noi, era finalmente un Dio che si poteva pregare, per il
quale e con il quale si poteva vivere. E’ questa una via da percorrere con
coraggio e nello stesso tempo con umiltà, nell’apertura a una purificazione
permanente, di cui ognuno di noi ha sempre bisogno. Ma con quella Veglia
pasquale del 387, come abbiamo detto, il cammino di Agostino non era concluso.
Tornato in Africa e fondato un piccolo monastero, vi si ritirò con pochi amici
per dedicarsi alla vita contemplativa e di studio. Questo era il sogno della
sua vita. Adesso era chiamato a vivere totalmente per la verità, con la verità,
nell’amicizia di Cristo che è la Verità. Un bel sogno che durò tre anni, fino a
quando egli non venne, suo malgrado, consacrato sacerdote a Ippona e destinato
a servire i fedeli, continuando sì a vivere con Cristo e per Cristo, ma a
servizio di tutti. Questo gli era molto difficile, ma capì fin dall’inizio che
solo vivendo per gli altri, e non semplicemente per la sua privata
contemplazione, poteva realmente vivere con Cristo e per Cristo. Così,
rinunciando a una vita solo di meditazione, Agostino imparò, spesso con
difficoltà, a mettere a disposizione il frutto della sua intelligenza a
vantaggio degli altri. Imparò a comunicare la sua fede alla gente semplice e a
vivere così per essa in quella che divenne la sua città, svolgendo senza
stancarsi un’attività generosa e gravosa, che così descrive in uno dei suoi
bellissimi sermoni: «Continuamente predicare, discutere, riprendere, edificare,
essere a disposizione di tutti – è un ingente carico, un grande peso, un’immane
fatica» (Sermoni 339,4). Ma questo peso egli prese su di sé,
capendo che proprio così poteva essere più vicino a Cristo. Capire che si
arriva agli altri con semplicità e umiltà, fu questa la sua seconda
conversione.
Ma c’è un’ultima tappa
del cammino agostiniano, una terza conversione: quella che lo portò ogni giorno
della sua vita a chiedere perdono a Dio. Inizialmente aveva pensato che una
volta battezzato, nella vita di comunione con Cristo, nei Sacramenti, nella
celebrazione dell’Eucaristia, sarebbe arrivato alla vita proposta dal Discorso
della montagna: alla perfezione donata nel Battesimo e riconfermata
nell’Eucaristia. Nell’ultima parte della sua vita capì che quello che aveva detto
nelle sue prime prediche sul Discorso della montagna – cioè che adesso noi da
cristiani viviamo questo ideale permanentemente – era sbagliato. Solo Cristo
stesso realizza veramente e completamente il Discorso della montagna. Noi
abbiamo sempre bisogno di essere lavati da Cristo e da Lui rinnovati. Per
questo abbiamo bisogno di quella conversione permanente, che si alimenta
all’umiltà di saperci peccatori in cammino, finché il Signore ci dia la mano
definitivamente e ci introduca nella vita eterna. In questo atteggiamento di umiltà,
vissuto giorno dopo giorno, Agostino visse e morì.
Questo sentimento di indegnità davanti all’unico Signore Gesù lo
introdusse all’esperienza di un’umiltà anche intellettuale. Agostino, infatti,
che è una delle più grandi figure nella storia del pensiero, volle negli ultimi
anni della sua vita sottoporre a un lucido esame critico tutte le sue
numerosissime opere. Ebbero così origine
le Retractationes (Ritrattazioni), che in
questo modo inseriscono il suo pensiero teologico, davvero grande, nella fede
umile e santa di quella che egli chiama semplicemente con il nome di Catholica,
cioè della Chiesa. «Ho compreso – scrive appunto in questo originalissimo libro
(I,19,1-3) – che uno solo è veramente perfetto e che le parole del Discorso
della montagna sono totalmente realizzate in uno solo: in Gesù Cristo stesso.
Tutta la Chiesa invece – tutti noi, inclusi gli Apostoli – dobbiamo pregare
ogni giorno: rimetti a noi i nostri debiti come noi li rimettiamo ai nostri
debitori».
Convertito a Cristo, che
è verità e amore, Agostino lo ha seguito per tutta la vita ed è diventato un
modello per ogni essere umano, per noi tutti in cerca di Dio. Per questo ho
voluto concludere il mio pellegrinaggio a Pavia riconsegnando idealmente alla
Chiesa e al mondo, davanti alla tomba di questo grande innamorato di Dio, la
mia prima Enciclica, intitolata Deus caritas est. Questa infatti molto
deve, soprattutto nella sua prima parte, al pensiero di sant’Agostino. Anche
oggi, come al suo tempo, l’umanità ha bisogno di conoscere e soprattutto di
vivere questa realtà fondamentale: Dio è amore, e l’incontro con Lui è la sola
risposta alle inquietudini del cuore umano. Un cuore che è abitato dalla
speranza, forse ancora oscura e inconsapevole in molti nostri contemporanei, ma
che per noi cristiani apre già oggi al futuro, tanto che san Paolo ha scritto
che «nella speranza siamo stati salvati» (Rm 8,24). Alla speranza
ho voluto dedicare la mia seconda Enciclica, Spe salvi, e anch’essa è largamente
debitrice nei confronti di Agostino e del suo incontro con Dio.
In un bellissimo testo
sant’Agostino definisce la preghiera come espressione del desiderio e afferma
che Dio risponde allargando verso di Lui il nostro cuore. Da parte nostra
dobbiamo purificare i nostri desideri e le nostre speranze per accogliere la
dolcezza di Dio (cfr Commento alla Prima Lettera di Giovanni 4,6).
Questa sola, infatti, aprendoci anche agli altri, ci salva. Preghiamo dunque
che nella nostra vita ci sia ogni giorno concesso di seguire l’esempio di questo
grande convertito, incontrando come lui in ogni momento della nostra vita il
Signore Gesù, l’unico che ci salva, ci purifica e ci dà la vera gioia, la vera
vita.
Saluti:
Je suis heureux
d’accueillir ce matin les pèlerins francophones. Je salue particulièrement les
prêtres et les séminaristes de Chambéry, accompagnés de l’archevêque, Mgr
Laurent Ulrich, ainsi que les novices de la Congrégation Saint-Jean et les
jeunes. Suivant l’exemple de saint Augustin, soyez toujours des chercheurs de
la vérité, en allant avec confiance à la rencontre du Seigneur Jésus, l’unique
sauveur. Que
Dieu vous bénisse !
I welcome all the English speaking visitors present today, including the
many student groups and the pilgrims from England, Sweden, Malta, Japan, Canada
and the United States. Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy
and peace.
Von Herzen begrüße ich die Pilger und Besucher aus den Ländern deutscher
Zunge. Besonders heiße ich die Konferenz der deutschsprachigen Seminarregenten
und Konviktsdirektoren willkommen. Mögen die Schriften und das Vorbild des
heiligen Augustinus für uns alle eine Hilfe auf unserem Weg der täglich neu
nötigen Bekehrung sein. Dazu bestärke uns der
Allmächtige Gott mit seinem Segen.
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los formadores y seminaristas
de Córdoba, con su Obispo, a los que animo a seguir con entusiasmo su
preparación al sacerdocio. Saludo también a las Cofradías del Cristo de la
Expiración de Sevilla y de Málaga, a los distintos grupos de estudiantes y
peregrinos venidos de Argentina, Chile, España, México, y de otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo de san Agustín, os exhorto a fijar
vuestra mirada en Cristo, que se entregó por nosotros, y proseguir con
esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Witam Polaków obecnych na tej audiencji. Pozdrawiam szczególnie
głuchoniewidomych z Warszawy. Niech okres Wielkiego Postu będzie dla wszystkich
czasem dobrego przygotowania do świąt zmartwychwstania Pańskiego. Serdecznie
wam błogosławię. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus!
Traduzione italiana:
Saluto i polacchi presenti in quest’udienza. In modo particolare saluto
i sordi-ciechi provenienti da Varsavia. Il periodo della Quaresima sia per
tutti un tempo di buona preparazione alla festa della Risurrezione del Signore.
Cordialmente vi benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovacca:
Zo srdca pozdravujem slovenských pútnikov z farnosti Blatné. Bratia a
sestry, Pôstna doba nás pobáda, aby sme uznali v Ježišovi Kristovi našu
najväčšiu nádej. Pozývam vás, aby ste boli vo svete vernými svedkami jeho
Radostnej zvesti o vykúpení. Ochotne žehnám vás i vaše rodiny. Pochválený buď
Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto di cuore i pellegrini slovacchi provenienti dalla parrocchia di
Blatné. Fratelli e sorelle, il tempo della Quaresima ci esorta a riconoscere
Gesù Cristo come nostra suprema speranza. Vi invito ad essere nel mondo
testimoni fedeli della Buona Novella della redenzione. Volentieri benedico voi
e le vostre famiglie. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam vernike iz Škofje Loke v Sloveniji! V času priprave na
sveto birmo, ki jo boste letos prejeli, ste se podali na romarsko pot po
Italiji in prišli tudi na srečanje s Petrovim naslednikom. Bodite vedno odprti
za navdihe Svetega Duha in naj bo z vami moj blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale saluto ai fedeli provenienti da Škofja Loka in
Slovenia! In preparazione alla Cresima che riceverete quest’anno, siete in
pellegrinaggio ai luoghi sacri dell’Italia e partecipate anche all’incontro con
il Successore di Pietro. Siate sempre aperti
alle ispirazioni dello Spirito Santo e la mia Benedizione vi accompagni!
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto i Vescovi
amici del Movimento dei Focolari, e assicuro la mia preghiera affinché il
Signore li sostenga nel quotidiano ministero pastorale a servizio del Popolo di
Dio. Saluto i rappresentanti della Pontificia Facoltà di Scienze
dell'Educazione "Auxilium" e quelli della Scuola Antonio
Rosmini di Roma ringraziando ciascuno perché, con la partecipazione a
questo incontro, hanno voluto rinnovare la loro filiale devozione verso il
Successore di Pietro. Saluto i partecipanti al convegno promosso dall'Associazione
Italiana di Medicina Nucleare e auguro di portare avanti il loro
impegnativo lavoro diagnostico e terapeutico con rinnovati sentimenti di
profondo rispetto per la persona umana. Saluto poi gli esponenti della Marina
Militare Italiana, i militari del Reggimento Lancieri di Montebello e
i rappresentanti della Polizia di Stato di Isernia. Tutti
incoraggio a seguire con generosa fedeltà Gesù e il suo Vangelo, per essere
cristiani autentici in famiglia, nel lavoro e in ogni altro ambiente.
Saluto, infine, i giovani,
i malati e gli sposi novelli. Cari fratelli e
sorelle, proseguendo l'itinerario quaresimale, la Chiesa ci invita a seguire le
orme di Cristo che si dirige verso Gerusalemme, dove darà compimento alla sua
missione redentrice. Lasciatevi illuminare dalla sua parola affinché sia nello
studio, sia nella malattia, sia nella vita di famiglia possiate sperimentare la
sua presenza e percorrere un cammino di autentica conversione in questo sacro
tempo di penitenza.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE :
http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html