Sainte Photine
Samaritaine qui
rencontra Jésus au puits de Jacob (1er s.)
Ce sont les Grecs
qui nous disent ainsi le nom de la Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de
Jacob et dont saint Jean (chapitre 4. versets 4 à 42) nous parle
lorsqu'elle reçut la révélation de la grâce, "source jaillissante en vie
éternelle." Selon une tradition, elle serait partie à Carthage où elle
mourut, oubliée, dans une prison avec l'un de ses fils.
Selon une autre tradition, elle serait restée en Galilée où l'un de ses fils officier romain, Victor, chargé de persécuter les chrétiens, multipliait au contraire les conversions. Beaucoup d'entre eux furent condamnés à mort et exécutés avec elle et lui.
Il peut être utile de rappeler l'étymologie grecque "photos", la lumière et de son équivalent latin, "lux, lucis", la lumière, comme Lucie.
Rembrandt
(1606–1669), Jésus et la samaritaine,
1634,
eau-forte,
12,3 X 10,6, Vienne, Künstlerhaus Wien
01 Les
pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et
qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.
02 – À
vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples.
03 Dès
lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.
04 Or, il
lui fallait traverser la Samarie.
05 Il
arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob
avait donné à son fils Joseph.
06 Là se
trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis
près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.
07 Arrive
une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit :
« Donne-moi à boire. »
08 – En
effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.
09 La
Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à
boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne
fréquentent pas les Samaritains.
10 Jésus
lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te
dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il
t’aurait donné de l’eau vive. »
11 Elle
lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est
profond. D'où as-tu donc cette eau vive ?
12 Serais-tu
plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu
lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus
lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau
soif ;
14 mais
celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ;
et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour
la vie éternelle. »
15 La
femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus
soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
16 Jésus
lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
17 La
femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit :
« Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :
18 des
maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton
mari ; là, tu dis vrai. »
19 La femme
lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !...
20 Eh
bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs,
vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »
21 Jésus
lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus
ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
22 Vous,
vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous
connaissons, car le salut vient des Juifs.
23 Mais
l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père
en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
24 Dieu
est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent
l’adorer. »
25 La
femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle
Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes
choses. »
26 Jésus
lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »
27 À ce
moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir
parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que
cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec
elle ? »
28 La
femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :
29 « Venez
voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le
Christ ? »
30 Ils
sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.
31 Entre-temps,
les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. »
32 Mais
il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une
nourriture que vous ne connaissez pas. »
33 Les
disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à
manger ? »
34 Jésus
leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a
envoyé et d’accomplir son œuvre.
35 Ne
dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi,
je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la
moisson. Dès maintenant,
36 le
moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie
éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.
37 Il est
bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.”
38 Je
vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres
ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »
39 Beaucoup
de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la
femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai
fait. »
40 Lorsqu’ils
arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura
deux jours.
41 Ils
furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,
42 et ils
disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as
dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons
que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
43 Deux
jours après, Jésus partit de là pour la Galilée.
44 –
Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre
pays.
SOURCE : http://www.aelf.org/bible-liturgie/Jn/Evangile+de+J%C3%A9sus-Christ+selon+saint+Jean/chapitre/4
Photine est le nom de
baptême de la Samaritaine qui rencontra Jésus au puits de Jacob (Jean
chap. 4), photos en grec signifiant la lumière !
Les pharisiens avaient entendu dire
que Jésus faisait plus de disciples que Jean et baptisait plus que lui. (A vrai
dire, ce n'était pas Jésus lui-même, c'était ses disciples qui baptisaient.)
Quand Jésus apprit cela, il quitta la Judée pour retourner en Galilée ; il
devait donc traverser la Samarie. Il arrive ainsi à une
ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son
fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route,
s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui
venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : "Donne-moi à boire".
(ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La
Samaritaine lui dit : "Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire,
à moi, une Samaritaine ?" (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en
commun avec les Samaritains.)
Jésus lui répondit : "Si tu
savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à
boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau
vive". Elle lui dit : "Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le
puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand
que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec
ses fils et ses bêtes ?"
Jésus lui répondit : " Tout
homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau
que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai
deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle". La femme lui
dit : "Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et
que je n'aie plus à venir ici pour puiser."
Jésus lui dit : " Va,
appelle ton mari, et reviens". La femme répliqua : "Je n'ai pas
de mari". Jésus reprit : "Tu as raison de dire que tu n'as pas
de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari
: là, tu dis vrai". La femme lui dit : "Seigneur, je le vois, tu
es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne
qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est
à Jérusalem.
Jésus lui dit : " Femme, crois-moi
: l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour
adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous,
celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient -
et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et
vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et
ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer."
La femme lui dit : "Je sais qu'il vient, le Messie,
celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître
toutes choses." Jésus lui dit : "Moi qui
te parle, je le suis."
Là-dessus, ses disciples arrivèrent ;
ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui
dit : "Que demandes-tu ?" ou : "Pourquoi parles-tu
avec elle ?"
La femme, laissant là sa cruche,
revint à la ville et dit aux gens : "Venez voir un homme qui m'a dit tout
ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ?" Ils sortirent de la ville,
et ils se dirigeaient vers Jésus.
Pendant ce temps, les disciples
l'appelaient : "Rabbi, viens manger". Mais il répondit
: "Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne
connaissez pas". Les disciples se demandaient : "Quelqu'un lui
aurait-il apporté à manger ?"
Jésus leur dit : "Ma
nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir
son oeuvre. Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et
moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la
moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du
fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le
moissonneur. Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne.' Je
vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont
pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux."
Beaucoup de Samaritains de cette ville
crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage
: "Il m'a dit tout ce que j'ai fait". Lorsqu'ils arrivèrent
auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils
furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme : "Ce n'est plus à cause de ce que tu nous
as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et
nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde."
Évangile de Jésus-Christ selon saint
Jean Chapitre 4
Soif de
Jésus, soif de la Samaritaine
Auteur Jacques Gauthier
Au
3e dimanche de Carême A, l’Église propose un récit qui ne laisse personne
indifférent, celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de
Jacob (Jn 4, 5-42). Jean est le seul à rapporter cette histoire aux multiples
interprétations. J’y vois surtout un enseignement très construit sur la
soif de Jésus, « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7) et celle de la
Samaritaine. La scène se développe en trois étapes : le puits, le mari de
la Samaritaine et les croyances des Samaritains.
Ce récit est l’histoire
d’une rencontre de deux désirs et de deux regards : celui de Jésus et celui
de la Samaritaine. Il y a ici un contact qui va toucher le cœur des deux
personnages, symbole de ce puits intérieur où nous sommes appelés à y boire
l’eau vive. Jésus va révéler à cette femme, malgré les interdits, la vérité
profonde qui l’habite. Son regard sur elle-même va changer; elle va se voir
comme Jésus la voit. Cette révélation sera sa métamorphose.
Autour du puits
« Jésus arrive à une ville
de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils
Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était
assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une femme de Samarie,
qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » (En effet,
ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La
Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à
moi, une Samaritaine? »(Jn 4, 5-9)
Un voyageur traverse donc
la Samarie, région impure aux yeux des Juifs. Fatigué et assoiffé, il s’arrête
à midi au puits de Jacob. Ce lieu n’est pas neutre. Dans les civilisations
sémitiques, le puits est le lieu de la vie; les filles y vont puiser de l’eau
(Gn 24, 13). Le chant de la poulie se mêle à leurs rires. C’est l’espace
privilégié pour des rencontres amoureuses, comme celle de Jacob et Rachel (Gn
29).
Jésus a soif. Il
transcende les préjugés et les fanatismes religieux en exposant à une femme son
manque et sa fragilité; il lui demande à boire. Cette femme de Sychar vient
seule au puits durant la journée; normalement les femmes puisent l’eau avec
d’autres femmes tôt le matin, ou vers le soir, mais pas lorsque le soleil est à
son zénith. Qu’importe, Jésus a besoin d’elle pour boire, car il n’a pas ce
qu’il faut pour puiser. Ce désir, il l’a peut-être déjà formulé à son Père dans
ses oraisons de nuit : « Donne-moi à boire ».
La femme ne répond pas à
sa demande. Un homme qui demande de l’aide, c’est déstabilisant. Elle refuse de
lui donner à boire car les Samaritains n’ont pas de rapport avec les Juifs,
encore moins de manger dans les mêmes plats, ce qui les rendaient impurs. Les
Samaritains avaient leur propre version du Pentateuque et rejetaient le reste.
L’intolérance de la Samaritaine fait que Jésus restera assoiffé jusqu’à la fin
du récit.
La Samaritaine se sent
peut-être indigne, elle qui a eu cinq maris et qui vit avec quelqu’un d’autre.
Elle s’était probablement faite traitée de tous les noms; sa marginalité ne lui
attirait pas le respect. Mais Jésus va continuer de prendre l’initiative,
au-delà de toute discrimination culturelle, religieuse, sexuelle. Son attitude
d’ouverture brise les barrières, dénonce les structures rigides, surtout envers
les femmes. Ce sera toute une leçon de vie pour ses disciples et ceux à venir.
Comprendront-ils que nous sommes tous des enfants de Dieu et que nos gestes
doivent donner la vie?
Le don de
Dieu
Jésus change complètement
le registre de la conversation : « Si tu savais le don de Dieu, si tu
connaissais celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais
demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive » (Jn 4, 10). Cette phrase
énigmatique laisse entendre qu’il y a un lien étroit entre le don de Dieu et
cet homme qui lui parle. C’est lui qui peut combler sa soif, et pas d’une eau
stagnante, mais d’une eau vive. On change de puits, ce Juif se définit comme une
source nouvelle, le don de Dieu.
Le regard de la femme
commence à changer. Sa méfiance et son arrogance tombent. Elle se laisse
entraîner ailleurs, dans cet univers singulier de celui qu’elle appelle
maintenant « Seigneur ». Elle lui fait remarquer que le puits est
profond et qu’il n’a pas de récipient pour puiser de l’eau. Où prendra-t-il
cette eau vive? Jésus lui répond en faisant le parallèle entre notre besoin
physique d’eau et notre soif spirituelle. Sa réponse s’adresse à tous : «
Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de
l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui
donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4,
13-14).
Le dialogue est d’une
telle élévation que la femme est prête à recevoir cette eau qui va purifier son
regard et la préparer à la connaissance d’elle-même. C’est que le puits du cœur
humain est sans fin; notre « désir est sans remède », disait Thérèse
d’Avila. Mais nous recevons à la mesure de notre soif. Thérèse de Lisieux aimait
répéter, à la suite de Jean de la Croix, qu’on obtient de Dieu autant qu’on en
espère. Notre désir est notre prière. Notre soif est notre quête. Ainsi, la
demande de la Samaritaine sera reprise par les grands mystiques, : « Seigneur,
donne-la-moi, cette eau : que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir
ici pour puiser » (Jn 4, 15).
Jésus est « le
Maître du désir » (Françoise Dolto) qui éveille en l’autre son désir
profond. « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui
croit en moi ! » (Jn 7, 37). Il veut tellement se donner, lui la source d’eau
vive, qu’il ira jusqu’à partager son corps et son sang : « J’ai
ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Mt 20, 21).
Dans la Préface de la
prière eucharistique du troisième dimanche de Carême, l’Église redit ce désir
qu’a Jésus d’éveiller chacun à la foi et de le faire naître à l’amour, comme il
l’a fait pour la Samaritaine : « En demandant à la Samaritaine de lui
donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi. Il avait un si
grand désir d’éveiller la foi dans son cœur, qu’il fit naître en elle l’amour
même de Dieu ».
Les
adorateurs en esprit et en vérité
Jésus lui dit : « Va,
appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. »
Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari, car tu en as eu
cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari : là, tu dis vrai. » La
femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi
: nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous
dites que le lieu où il faut l’adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : «
Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à
Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous
adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais
l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père
en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est
esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent
l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on
appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes
choses. » Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis » (Jn 4, 16-26).
Jésus est entré dans la
vie de la Samaritaine en lui révélant la source intérieure. Cette révélation
comporte un appel d’accueillir l’eau vive et un défi de conversion. Pour être
transformée spirituellement, la femme doit changer sa manière de vivre. Jésus
demande donc à la femme d’appeler son mari et de revenir au puits. Il ne lui
fait pas la morale, mais il révèle ce qui est caché. Sa parole la rejoint au
cœur même de sa vie, de son désir, de sa soif. L’eau vive a des exigences et
suscite le désir de plénitude qui la tenaille en secret.
Peut-être que la
Samaritaine, couverte de bijoux, a voulu ignorer Jésus, à cette heure si chaude
du jour où on ne va pas seule au puits. Peut-être a-t-elle reconnu l’homme de
sa vie, celui qui l’aimerait pour ce qu’elle est. En passant d’un homme à
l’autre, sa soif d’amour n’est toujours pas comblée. Mais voici enfin quelqu’un
qui la touche dans sa dignité; avec lui elle sent qu’elle existe par elle-même,
au-delà de sa beauté et des jeux de la séduction.
Jésus confronte la Samaritaine
avec ce qu’il y a de plus intime dans sa vie. Il lui demande d’amener un mari
qu’elle n’a pas. Il veut qu’elle prenne conscience qu’elle est en violation
avec la Loi de Dieu, qui est aussi un don de Dieu. Jésus a soif du salut de
cette femme; il veut en faire une disciple. Déstabilisée de nouveau, elle
reconnaît que Jésus est prophète. Elle accepte de regarder la situation et joue
franc jeu avec Jésus en lui disant qu’elle n’a pas de mari. Sa vulnérabilité
sert bien la vérité. La douceur de Jésus ébranle ses résistances. Elle avait
vraiment besoin davantage que l’eau du puits.
La Samaritaine veut aller
plus loin dans cette quête d’intériorité, car elle est en attente d’une
plénitude. Sa soif est immense. Elle amène Jésus sur le terrain du culte. Du
puits, on passe à la montagne. Mais les lieux ont peu d’importance s’ils ne
mènent pas au cœur. Car pour Jésus l’heure vient où les vrais adorateurs ne se
trouveront pas sur telle ou telle montagne, mais adoreront en esprit et en
vérité. Cette adoration est l’œuvre de L’Esprit Saint qui vit en permanence en
chaque croyant. Le vrai culte est celui que nous rendons au Père par l’Esprit.
Le vrai sanctuaire est intérieur, l’Esprit y a fait sa demeure. Chaque croyant
est une terre sainte.
Accueillir
le Sauveur de monde
Un nouveau pas va être
franchi par Jésus et la Samaritaine qui se sont écoutés avec beaucoup
d’attention. Elle a partagé son secret à Jésus, celui-ci va lui livrer
l’identité de son être de Messie, se révéler comme jamais dans l’Évangile de
Jean : « Je le suis, moi qui te parle ». Cette formule reprend
le titre même du Seigneur au Sinaï : JE SUIS. La femme était prête à
entendre cette révélation, même si elle se sent si loin du Saint. Elle peut
quitter le puits, laisser la cruche, s’éloigner de la montagne, puisque tout le
reste lui est donné. « La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville
et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne
serait-il pas le Messie ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient
vers Jésus »[.] « Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en
Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a
dit tout ce que j’ai fait » (Jn 4, 28-30.39).
Au contact de Jésus, la
Samaritaine a retrouvé la soif qui rassasie, a reconnu le désir d’un amour
éternel qui se donne. Plus besoin de tirer l’eau du puits, la grâce a triomphé
dans son âme, un peu comme Marie Madeleine. Elle fait maintenant l’expérience
de la Bonne Nouvelle. Elle laisse sa cruche pour partager ce qu’elle a vécu. La
rencontre de Jésus conduit toujours à la mission. Une vie nouvelle commence
pour celle qui n’avait pas de prénom dans l’évangile, mais que la tradition
grecque nomme Photine. Sainte Photine est d’ailleurs fêtée le 20 mars par
l’Église catholique et le 26 février par l’Église orthodoxe. On pense qu’elle
aurait donné ses biens aux pauvres et qu’elle serait partie évangéliser
Carthage (Tunisie).
Qu’importe son nom, Jean
nous la présente comme la Samaritaine. Elle a fait l’expérience de l’amour
de Jésus qui abat les préjugés, elle n’a plus soif comme avant, elle ne vit
plus en exclue, un homme a libéré son désir profond et creusé une source d’eau
vive qui donne un sens à sa vie. Et cet homme, elle le reconnaît comme Messie.
Elle est enfin libre. Grâce à elle, le récit va se terminer par cette
audacieuse confession de foi : « Nous savons que c’est vraiment lui le
Sauveur du monde » (Jn 4, 42).
En révélant sa soif de la
Samaritaine, de son amour, Jésus révèle aussi sa soif de nous, de notre amour,
de notre liberté. En révélant sa soif de nous, il espère réveiller notre foi,
notre soif de lui. Il a soif de nos soifs, disait saint Augustin. Lorsque sa soif
et notre soif se rencontrent, commence le travail de conversion, de
transformation, de divinisation. Et nous faisons alors la joie de Dieu.
Pour aller plus loin,
lire mon essai: J’ai soif. De la petite Thérèse à Mère Teresa (Parole et
Silence).
Écouter mes deux
conférences sur la Samaritaine lors de la retraite « J’ai soif »,
donnée au Foyer de Charité à Sutton. Voici le lien sur mon site: La Samaritaine: Donne-moi à boire.
Source : Le blogue de Jacques
Gauthier
-
See more at: http://www.diocesemontreal.org/blogues/blog/2014/03/21/soif-de-jesus-soif-de-la-samaritaine/#sthash.WAAKQD64.dpuf
SOURCE : http://www.diocesemontreal.org/blogues/blog/2014/03/21/soif-de-jesus-soif-de-la-samaritaine/
Maître de Jésus à
Bethanie, Jésus et la Samaritaine, vers 1470,
The Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis,
Minnesota
Le 26 février, mémoire de la Sainte et Grande Martyre PHOTINIE la
SAMARITAINE, et de ses compagnons : PHOTA, PHOTIDE, PARASCEVE et KYRIAQUIE, ses
soeurs; JOSE et VICTOR (ou PHOTINOS), ses fils; le duc SEBASTIEN et l'officier
ANATOLE1
Sainte Photine était la femme de Samarie, avec laquelle Notre Seigneur s'était
entretenu au puits de Jacob (Jean 4) et à qui Il avait révélé tout ce qu'elle
avait fait depuis son enfance. Changeant alors son genre de vie, elle alla
proclamer la Bonne Nouvelle dans sa patrie et convertit au Christ ses quatre
soeurs et ses deux fils.
Après le Martyre des Saints Apôtres Pierre et Paul, sous la persécution de
Néron (vers 54), elle alla prêcher avec succès la foi à Carthage, en compagnie
de son fils José (ou Joseph). Son autre fils Victor, après avoir combattu
vaillamment contre les Avares, fut nommé général et envoyé par l'empereur en
Galilée, avec l'ordre d'y mettre à mort les Chrétiens. Mais celui-ci, au lieu
de châtier les disciples des Apôtres, passa son temps à proclamer lui-même la
Foi et à exhorter les fidèles à la persévérance. Il fit si bien qu'il réussit à
convertir le duc Sébastien, ainsi que de nombreux dignitaires de l'Etat.
Lorsque l'empereur apprit cette nouvelle, il les fit arrêter et traduire sans
retard devant son tribunal. Mais, réalisant qu'il ne parviendrait pas à vaincre
leur résolution, il fit couper les bras de Victor et de son frère José, à la
hauteur des épaules, puis les fit jeter en prison.
Sainte Photine fut elle aussi convoquée au tribunal et elle réussit à convertir
par ses paroles la propre fille de l'empereur et ses servantes, ce qui provoqua
la fureur du tyran qui fit jeter tous les Saints dans une fournaise ardente.
Gardés indemnes par la Grâce de Dieu, ils furent ensuite soumis à toutes sortes
de supplices, avant d'avoir les veux crevés. On les précipita alors dans un
cachot rempli de serpents venimeux, où le Christ leur apparut au sein d'une
gloire divine, accompagné des Saints Apôtres Pierre et Paul et d'une foule de
Saints Anges, et Il les bénit en disant : « Paix à vous! Bienheureux ceux qui
ont cru en Moi! » Ils reçurent ainsi la force d'endurer les peines de
l'incarcération pendant trois ans, en entraînant la conversion de beaucoup de
païens.
Quand on les tira de prison pour être soumis à de nouveaux supplices, ils
furent protégés par un Ange. Finalement, le tyran ordonna d'arracher la peau de
Sainte Photine et de jeter la Sainte dans un puits à sec. Il fit également
écorcher ses deux fils ainsi que Sébastien et, après les avoir mutilés du
membre viril, il les fit enfermer dans un bain désaffecté. Puis il ordonna de
couper les seins des autres Saintes femmes et de les écorcher vives. Photide
fut attachée à deux arbres inclinés de force, qui l'écartelèrent en reprenant
leur position naturelle. C'est ainsi que, par ces horribles tourments, les âmes
des Saints Martyrs s'envolèrent de concert pour gagner le Royaume des cieux.
1. Liste de nom corrigée d'après la Passion ancienne.
Michelangelo Anselmi. Le Christ et
la femme de Samarie,
Photina & Companions MM (RM)
Dates unknown. Greek legend identifies Photina as the Samaritan woman of Sychar--the woman at the well--with whom Jesus speaks in the Gospel of Saint John (chapter 4). After telling her neighbors about Jesus, she continued to preach the Gospel, was imprisoned for three years, and died for her faith at Carthage. According to another legend she and her sons, Joseph and Victor, as well as Sebastian, Anatolius, Photius, Photis, Parasceve, and Cyriaca, were all martyred in Rome under Nero. Photina also reputedly converted Emperor Nero's daughter Domnina and 100 of her servants to Christianity before suffering martyrdom. Baronius may have placed them in the Roman Martyrology because he believed that the head of Saint Photina was preserved at Saint Paul's-Outside-the Walls (Attwater2, Benedictines, Delaney, Encyclopedia). The monk Michael of Saint Athos Monastery created a picture of Saint Photini, as has Mario Sironi in Christ and the Samaritan Woman.
Martyr Photina (Svetlana), the Samaritan Woman, and Her Sons
Commemorated on March 20
The Holy Martyr Photina
(Svetlana) the Samaritan Woman, her sons Victor (named Photinus) and Joses; and
her sisters Anatola, Phota, Photis, Paraskeva, Kyriake; Nero’s daughter
Domnina; and the Martyr Sebastian: The holy Martyr Photina was the Samaritan
Woman, with whom the Savior conversed at Jacob’s Well (John. 4:5-42).
During the time of the
emperor Nero (54-68), who displayed excessive cruelty against Christians, St
Photina lived in Carthage with her younger son Joses and fearlessly preached
the Gospel there. Her eldest son Victor fought bravely in the Roman army against
barbarians, and was appointed military commander in the city of Attalia (Asia
Minor). Later, Nero called him to Italy to arrest and punish Christians.
Sebastian, an official in
Italy, said to St Victor, “I know that you, your mother and your brother, are
followers of Christ. As a friend I advise you to submit to the will of the
emperor. If you inform on any Christians, you will receive their wealth. I
shall write to your mother and brother, asking them not to preach Christ in
public. Let them practice their faith in secret.”
St Victor replied, “I
want to be a preacher of Christianity like my mother and brother.” Sebastian
said, “O Victor, we all know what woes await you, your mother and brother.”
Then Sebastian suddenly felt a sharp pain in his eyes. He was dumbfounded, and
his face was somber.
For three days he lay
there blind, without uttering a word. On the fourth day he declared, “The God
of the Christians is the only true God.” St Victor asked why Sebastian had
suddenly changed his mind. Sebastian replied, “Because Christ is calling me.”
Soon he was baptized, and immediately regained his sight. St Sebastian’s
servants, after witnessing the miracle, were also baptized.
Reports of this reached
Nero, and he commanded that the Christians be brought to him at Rome. Then the
Lord Himself appeared to the confessors and said, “Fear not, for I am with you.
Nero, and all who serve him, will be vanquished.” The Lord said to St Victor,
“From this day forward, your name will be Photinus, because through you, many will
be enlightened and will believe in Me.” The Lord then told the Christians to
strengthen and encourage St Sebastian to peresevere until the end.
All these things, and
even future events, were revealed to St Photina. She left Carthage in the
company of several Christians and joined the confessors in Rome.
At Rome the emperor
ordered the saints to be brought before him and he asked them whether they
truly believed in Christ. All the confessors refused to renounce the Savior.
Then the emperor gave orders to smash the martyrs’ finger joints. During the
torments, the confessors felt no pain, and their hands remained unharmed.
Nero ordered that Sts
Sebastian, Photinus and Joses be blinded and locked up in prison, and St
Photina and her five sisters Anatola, Phota, Photis, Paraskeva and Kyriake were
sent to the imperial court under the supervision of Nero’s daughter Domnina. St
Photina converted both Domnina and all her servants to Christ. She also
converted a sorcerer, who had brought her poisoned food to kill her.
Three years passed, and
Nero sent to the prison for one of his servants, who had been locked up. The
messengers reported to him that Sts Sebastian, Photinus and Joses, who had been
blinded, had completely recovered, and that people were visiting them to hear
their preaching, and indeed the whole prison had been transformed into a bright
and fragrant place where God was glorified.
Nero then gave orders to
crucify the saints, and to beat their naked bodies with straps. On the fourth
day the emperor sent servants to see whether the martyrs were still alive. But,
approaching the place of the tortures, the servants fell blind. An angel of the
Lord freed the martyrs from their crosses and healed them. The saints took pity
on the blinded servants, and restored their sight by their prayers to the Lord.
Those who were healed came to believe in Christ and were soon baptized.
In an impotent rage Nero
gave orders to flay the skin from St Photina and to throw the martyr down a
well. Sebastian, Photinus and Joses had their legs cut off, and they were
thrown to dogs, and then had their skin flayed off. The sisters of St Photina
also suffered terrible torments. Nero gave orders to cut off their breasts and
then to flay their skin. An expert in cruelty, the emperor readied the fiercest
execution for St Photis: they tied her by the feet to the tops of two bent-over
trees. When the ropes were cut the trees sprang upright and tore the martyr
apart. The emperor ordered the others beheaded. St Photina was removed from the
well and locked up in prison for twenty days.
After this Nero had her
brought to him and asked if she would now relent and offer sacrifice to the
idols. St Photina spit in the face of the emperor, and laughing at him, said,
“O most impious of the blind, you profligate and stupid man! Do you think me so
deluded that I would consent to renounce my Lord Christ and instead offer
sacrifice to idols as blind as you?”
Hearing such words, Nero
gave orders to again throw the martyr down the well, where she surrendered her
soul to God (+ ca. 66).
On the Greek Calendar, St
Photina is commemorated on February 26.
Duccio
di Buoninsegna, Jésus
et la Samaritaine, 1311,
tempera et or sur panneau, 43,5 X 46, Madrid, Thyssen-Bornemisza Museum
St Photini, The Samaritan Woman
Commemorated
February 26
The New Testament
describes the familiar account of the "woman at the well" (John
4:5-42), who was a Samaritan. Up to that point she had led a sinful life, one
which resulted in a rebuke from Jesus Christ. However, she responded to
Christ's stern admonition with genuine repentance, was forgiven her sinful
ways, and became a convert to the Christian Faith - taking the name 'Photini'
at Baptism, which literally means "the enlightened one".
A significant figure
in the Johannine community, the Samaritan Woman, like many other women,
contributed to the spread of Christianity. She therefore occupies a place of
honour among the apostles. In Greek sermons from the fourth to the fourteenth
centuries she is called "apostle" and "evangelist." In
these sermons the Samaritan Woman is often compared to the male disciples and
apostles and found to surpass them.
Later, Byzantine
hagiographers developed the story of the Samaritan Woman, beginning where Saint
John left off. At Pentecost Saint Photini received baptism, along with her five
sisters, Anatole, Photo, Photis, Paraskeve, Kyriake, and her two sons,
Photeinos and Joseph. She then began a missionary career, traveling far and
wide, preaching the good news of the Messiah's coming, His death and resurrection.
When Nero, the emperor of Rome, began to persecute Christians, Photini and her
son Joseph were in Carthage, in Africa, where she was preaching the Christian
gospel. After Jesus appeared to Photini in a dream, she sailed to Rome. Her son
and many Christians from Africa accompanied her. Photini's arrival and activity
aroused curiosity in the capital city. Everyone talked about her, "Who is
this woman?" they asked. "She came here with a crowd of followers and
she preaches Christ with great boldness."
Soldiers were
ordered to bring her to the emperor, but Photini anticipated them. Before they
could arrest her, Photini, with her son Joseph and her Christian friends, went
to Nero. When the emperor saw them, he asked why they had come. Photini
answered, "We have come to teach you to believe in Christ." The
half-mad ruler of the Roman Empire did not frighten her. She wanted to convert
him! Nero asked the saints their names. Again Photini answered. By name she
introduced herself, her five sisters and younger son. The emperor then demanded
to know whether they had all agreed to die for the Nazarene. Photini spoke for
them. "Yes, for the love of Him we rejoice and in His name we'll gladly
die." Hearing their defiant words, Nero ordered their hands beaten with
iron rods for three hours. At the end of each hour another persecutor took up
the beating. The saints, however, felt no pain. Nothing happened to their
hands. Photini joyfully quoted words of a psalm by David: "God is my help.
No matter what anyone does to me, I shall not be afraid." Perplexed by the
Christian's endurance and confidence, Nero ordered the men thrown into jail.
Photini and her five sisters were brought to the golden reception hall in the
imperial palace. There, the six women were seated on golden thrones, In front
of them stood a large golden table covered with gold coins, jewels and dresses.
Nero hoped to tempt the women by this display of wealth and luxury. Nero then
ordered his daughter Domnina, with her slave girls, to go speak with the Christian
women. Women, he thought, would succeed in persuading their Christian sisters
to deny their God.
Domnina greeted
Photini graciously, mentioning the name of Christ. On hearing the princess'
greeting, the saint thanked God. She then embraced and kissed Domnina. The
women talked. But the outcome of the women's talk was not what Nero wished.
Photini catechized
Domnina and her hundred slave girls and baptized them all. She gave the name
Anthousa to Nero's daughter. After her baptism, Anthousa immediately ordered
all the gold and jewels on the golden table distributed to the poor of Rome.
When the emperor
heard that his own daughter had been converted to Christianity, he condemned
Photini and all her companions to death by fire. For seven days the furnace
burned, But when the door of the furnace was opened, it was seen that the fire
had not harmed the saints. Next the emperor tried to destroy the saints with
poison, Photini offered to be the first to drink it. "O King," she
said, "I will drink the poison first so that you might see the power of my
Christ and God." All the saints then drank the poison after her. None
suffered any ill effects from it. In vain Nero subjected Photini, her sisters,
sons and friends to every known torture. The saints survived unscathed to taunt
and ridicule their persecutor. For three years they were held in a Roman
prison. Saint Photini transformed it into a "house of God." Many
Romans came to the prison, were converted and baptized. Finally, the enraged
tyrant had all the saints, except for Photini, beheaded. She was thrown first
into a deep, dry well and then into prison again. Photini now grieved that she
was alone, that she had not received the crown of martyrdom together with her
five sisters, Anatole, Photo, Photis, Paraskeve and Kyriake and her two sons,
Photeinos and Joseph. Night and day she prayed for release from this life. One
night, God appeared to her, made the sign of the cross over her three times.
The vision filled her with joy. Many days later, while she hymned and blessed
God, Saint Photini gave her soul into God's hands. The Samaritan Woman
conversed with Christ by the well of Jacob, near the city of Sychar. She drank
of the "living water" and gained everlasting life and glory. For
generation after generation, Orthodox Christians have addressed this prayer to
the woman exalted by the Messiah when He sat by the well in Samaria and talked
with her:
Illuminated by the Holy Spirit, All-Glorious One,
from Christ the Saviour you drank the water of
salvation.
With open hand you give it to those who thirst.
Great-Martyr Photini, Equal-to-the-Apostles,
pray to Christ for the salvation of our souls.
Adapted from Saints and Sisterhood: The lives of forty-eight Holy Women
by Eva Catafygiotu Topping
Light and Life Publishing Company