Saint Julien de Tolède
Évêque, primat
d'Espagne (+ 690)
Primat d'Espagne, il présida deux importants conciles nationaux tenus dans sa ville épiscopale et s'appliqua à restaurer la liturgie mozarabe. Écrivain, il fut l'un des plus grands chefs spirituels de l'Église espagnole de son temps.
À Tolède en Espagne, l’an 690, saint Julien, évêque, qui réunit trois conciles
dans cette ville et exposa dans ses écrits la doctrine orthodoxe, faisant
preuve de justice, de charité et de zèle des âmes.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/6050/Saint-Julien-de-Tolede.html
Julien de Tolède (évêque
et chroniqueur, fin du VIIe siècle)
Histoire du roi Wamba
(672-673 ap. J.C.)
Commentaire (en français)
:
Origine du royaume
Wisigoth
A l'époque des événements
que nous a transmis Julien, l'évêque de Tolède, les Wisigoths dominaient notre
région depuis déjà plus de deux siècles et demi environ. Car ce peuple de
Germains avec lesquels en 332 l'empereur Constantin avait négocié un
traité, pour qu'en échange de vivres, ils protègent les frontières du Danube et
qu'ils fournissent même des troupes à l'empire, franchit en 412 les
Alpes, vainquit les usurpateurs Sébastien et Jovien et envoya leurs têtes à
Honorius, l'empereur d'Occident ; ils cherchaient en effet à gagner des terres
plus sûres que celles de la région danubienne si bien que peu de temps après,
ils occupaient Narbonne, Toulouse et Bordeaux. Mieux, en janvier 414, dans
la ville de Narbonne, leur roi Athaulf épouse Galla Placidia, la sœur
d'Honorius. Cette charmante jeune fille avait en effet été enlevée comme otage
lorsque Rome elle-même fut prise en 410 par Alaric, le précédent
roi des Wisigoths. Galla Placidia donna à son mari Athaulf un fils à qui le roi
donna le nom de l'empereur Théodose, le grand-père de l'enfant. Car il semble
que le roi barbare, qui se considérait jusque-là comme le gouverneur d'une
province romaine, espérait que sa descendance succéderait à Honorius dans
l'exercice du pouvoir impérial d'Occident. D'ailleurs, la même année, en 414,
les Wisigoths passèrent même les Pyrénées et occupèrent Barcelone. Mais peu
après, l'enfant royal y mourut et son corps fut enterré dans une église de la
ville. La cité d'Elne avait encore au XIe siècle une "Fontaine de Placidie"
qui pourrait bien avoir été un souvenir de ces événements.
Les rois des Wisigoths
Jusqu'à Wamba, de
nombreux rois succédèrent les uns aux autres ; ils perdaient souvent leur
couronne ou leur vie violemment : ainsi, en 415, Athaulf fut
assassiné par les Visigoths du parti anti-romain. Et si à sa place fut
élu Siger, celui-ci fut lui-même tué au bout d'une semaine seulement
; Wallia lui succédait ; c'était un membre de la famille d'Athaulf,
qui renouvela le traité avec les Romains et combattit victorieusement pour leur
compte contre les Vandales et les Alains dans le sud de l'Espagne et en
Lusitanie. Mais ce ne fut pas là l'origine du royaume goth en Espagne. En
effet, seule l'Aquitaine, c'est-à-dire les terres s'étendant de Toulouse à
l'Océan furent concédées aux Wisigoths par le nouveau traité de 418 et
ce n'est pas avant 462, sous le règne de Théodoric II, que le
"Royaume de Toulouse" inclut Narbonne et atteignit la mer
Méditerranée. Ce n'est donc pas avant non plus qu'apparut la Septimania ou Gallia Gothica (Gaule
gothique) qui contenait notre Roussillon et que les Francs appelèrent Gothia (Gothie).
Ce nom de "Septimanie" apparaît pour la première fois dans une lettre
de Sidoine Apollinaire datée de 472 (livre III, I, 4). Quoique ce nom
fût assez souvent employé par la suite, il n'est pourtant jamais utilisé par
Julien de Tolède qui parle de la "province de Gaule" (§ 6) ou de la
"terre des Gaules" (§ 5). Il emploie même l'antique nom de "Sordonie"
(§ 11) pour désigner le futur Roussillon. Sous le règne d'Euric (466-484),
les Wisigoths étendirent leur domination d'une part vers le nord sur la moitié
sud de la Gaule, jusqu'à la Loire, d'autre part vers le sud, au-delà des
Pyrénées, jusqu'à Pampelune, Saragosse et Tarragone. A la même époque, le
dernier empereur d'Occident était renversé par les Ostrogoths. Aussi les
Wisigoths et les Ostrogoths s'efforcèrent-ils, après avoir été fédérés dans
l'Empire, de s'associer dans le sud de la Gaule pour résister aux Francs. Dans
les deux royaumes, les Goths étaient les détenteurs de l'autorité militaire,
tandis que les magistratures civiles étaient laissées aux Romains. Mais Alaric
II (484-507), le fils d'Euric, après avoir édicté le "code romain des
Wisigoths" ou "Bréviaire d'Alaric" en 506, fut défait
l'année suivante par le roi des Francs, Clovis, qui prend Toulouse en 508.
Malgré cela, les Wisigoths, avec l'aide de Théodoric, le roi des Ostrogoths,
restèrent en Septimanie et après la perte de Toulouse, Narbonne devint leur
capitale, puis Barcelone, enfin, à partir de 572, Tolède dans la Tarraconaise.
C'est en effet à cette époque que Leovigild (572-586), duc de Tolède,
prit le pouvoir et y associa ses deux fils, Hermenegild, le duc de Narbonne, et
Reccarède, le duc de Tolède. A partir de cette époque-là et jusqu'au siècle
suivant, il y eut un grand nombre de luttes importantes non seulement contre
les ennemis du royaume, à savoir au Nord les Suèves et les Basques et au sud
les Byzantins, mais aussi à l'intérieur même du royaume, entre les Goths ariens
et les catholiques dont les évêques étaient depuis longtemps les représentants
attitrés du droit des Gallo-Romains ou des Hispano-Romains. Même si les choses
s'améliorè-rent après la conversion de Reccarède (580-601) au
catholicisme, il ne fut pas suivi en cela tout de suite par la totalité du
peuple et de la noblesse de sorte que de nouveaux conflits apparurent, à
l'intérieur comme à l'extérieur du royaume, jusqu'au moment où Sisenand,
le duc de Gothie, prit le pouvoir à Svinthila (621-631) avec une
troupe de Francs en renfort ! Le quatrième concile de Tolède reconnut la
légitimité de ce roi et par la même occasion fixa les règles canoniques pour
l'élection d'un roi.
A propos de l'histoire du
roi Wamba
Cette puissance de
l'Eglise est bien perceptible dans le récit que Julien, futur évêque du siège
de Tolède (en 680), a laissé sur l'expédition victorieuse du roi Wamba en Gaule
gothique. Mais nous pouvons trouver bien d'autres renseignements sur cette époque
lointaine dans ce document précieux, malgré sa relative concision. Nous en
mentionnerons quelques-uns brièvement :
- Comme nous l'avons déjà
dit, le pouvoir monarchique sur un vaste territoire apparaît clairement
en butte à un grand nombre de difficultés majeures, ce que nous, modernes,
avons tendance, non sans raison, à considérer (pour ne pas dire juger) avec le
recul de tous les événements qui ont suivi. En ce qui concerne l'Etat, les
choses du temps de Wamba se sont à peu près passées comme chaque fois que
l'Empire romain ou des nations plus récentes ont voulu soumettre une variété de
peuples, de cultures et de langues (cf § 9 et 19) : longtemps, en effet, c'est
la force et l'art militaire qui ont prévalu en Europe pour résoudre tous les
problè-mes. Mais après la victoire, il faut établir et consolider la paix parce
que la guerre est coûteuse en richesses et en vies humaines… Pour cette raison,
à travers l'Histoire de Wamba, nous voyons se nouer des relations
complexes entre le roi et ses "peuples" (populi ou gentes)
(§ 2), entre le roi et les "gouverneurs" (rectores) des provinces et
des cités (§ 28), entre le roi et les évêques (§ 3, 4, 6, 11, etc). Or, cette
organisation fragile devait être d'autant plus défendue par un certain
sentiment national – qu'aujourd'hui nous appellerions nationalisme ; et déjà le
célèbre Isidore, évêque de Séville, s'était fait l'interprète d'un nationalisme
"hispano-gothique" dans son Histoire des Goths – que les
menaces provenant d'autres relations, associations et peuples étaient plus
grandes : par exemple, Ildéric qui déclenche à Nîmes la première insurrection y
associe l'évêque de Maguelone et un abbé ; de la même manière, plus tard, Paul
est suivi par plusieurs ducs parmi lesquels les "Gallo-" ou "Hispano-Romains"
étaient aussi nombreux que les "Goths". Mieux : toute cette
organisation étatique est si fragile que les citoyens ne veulent pas rester une
seule journée sans roi (§ 2). Si des Saxons figuraient parmi les insurgés (§
25), dans cette histoire, ce sont surtout les Francs que nous voyons menacer
les Wisigoths et s'efforcer déjà d'atteindre la Méditerranée et les Pyrénées :
c'est pourquoi Julien appelle l'armée de Paul "le rassemblement des
Francs" ("conventum Francorum", § 13) ; et c'est un fait
qu'après l'éclatement et l'écrasement du royaume wisigoth par les Arabes,
l'armée de Charlemagne s'est avancée jusqu'à Barcelone, et plus tard encore les
rois successifs des Francs ou des Français ont souvent fait des guerres aussi
bien que des traités de paix dans notre région, avec les monarques espagnols ou
catalans. La dynastie qui fonda la nation catalane a d'ailleurs pour ancêtre
Wilfrid (en catalan Guifre ou Guifred) dont les origines étaient
gothes (comte d'Urgel-Cerdagne vers 870, de Barcelone en 878). Au début de
notre récit, la désignation du Roi, par les barons, le peuple et Dieu, est
typiquement médiévale, et la mention du peuple dans cette "élection"
attire l'attention du lecteur moderne. Etienne Dussol fait remarquer que par la
suite, dans les rituels médiévaux, le peuple ne viendra qu'en troisième
position pour "acclamer" le Roi, et que la fiction de l'élection
restera présente dans l'iconographie, même lorsque le principe de l'hérédité
sera acquis et l'aura vidé de son sens (cf les rituels français de sacre royal
au 14ème, 15ème siècles). Etienne Dussol rappelle aussi que jusqu'à la fin
du Moyen-Age, le Roi sacré (cf le crime de lèse-majesté) se doit d'être un
"bon berger" pour ses brebis. C'est pourquoi la rébellion contre
un roi tyrannique a longtemps été considérée comme légitime,
sinon impérative. C'est dire toute la complexité des sentiments qui
pouvaient agiter ceux que notre récit dénonce comme des rebelles et des
traîtres.
- Dans ces royaumes,
durant cette époque que nous appelons maintenant Moyen-Age, la religion
chrétienne et ses commandements, ses écritures et son clergé ont tenu une
place très importante : c'est d'ailleurs par un prélat de la capitale du
royaume que ce récit a été composé pour la gloire du roi et pour son éloge.
L'exorde aussi bien que la conclusion avertissent clairement que l'auteur veut
avant tout louer les vertus et blâmer les vices. En cela il est certes fidèle à
l'usage traditionnel de l'Histoire, que ce soit dans la tradition cicéronienne
ou biblique. Mais dans l'ordre général de ce temps-là, la suprême vertu semble
être la fidélité : fidélité des peuples et des chefs à leur roi (§ 2), du roi
lui-même à Dieu (§ 3, 10), enfin des prélats à ce que Julien appelle la coutume
humaine ("humanum morem", § 30) et que nous, nous appellerions de
façon générale la tradition (cf § 6). D'où le mot "hérésie" que
Julien emploie plus d'une fois et qui concerne aussi bien l'Etat que la
religion. D'où encore les mots si souvent employés de "perfidie"
("perfidia") ou d'"infidélité" ("infidelitas") (§
5, 7, etc), de "perfides" ("perfidi") (§ 9) ou d'"infidèles"
("infidi") (§ 30). Voilà pourquoi nous avons préféré traduire, même
si c'est de manière imparfaite, les mots si souvent répétés comme "tyrannus"
ou "tyrannis", qui se rapportent à Paul, par des mots français comme
"usurpateur" et "prise de pouvoir". Wamba est en effet
appelé très souvent le "pieux roi" ("religiosus princeps",
§ 9, 11, 22) puisque non seulement "il a mérité de parvenir au faîte du
pouvoir" (§ 4) par la volonté de Dieu et des hommes, mais il imposait
aussi la volonté de Dieu à ses soldats avec véhémence et sincérité (§ 10).
Ainsi donc, en ce temps-là comme ultérieurement, la fidélité est le fondement
du droit, et le droit la garantie de la protection divine puisque Dieu lui-même
et sa providence (que l'on peut reconnaître à travers de nombreux signes)
règne, au sommet de cet ordre, sur toutes choses (§ 20, 30). Mais inutile de
développer : ce sont là des choses bien connues de tout le monde aujourd'hui.
- Par ailleurs, on ne
peut pas ne pas être touché par les allusions aux Juifs que l'évêque
Julien critique âprement plus d'une fois comme étant de très importants
instigateurs d'"infidélité" et de "perfidie" (§ 5 et 28).
Autrement dit, dès cette époque lointaine, dans une société où la religion
récapitulait et assumait toutes les fidélités de tous les citoyens, en élevant
et en ajustant l'ordre terrestre à l'ordre céleste, les Juifs occupaient une
position extrêmement floue. Et comme, dans cet ordre absolu, Dieu lui-même ne
pouvait pas être infidèle à des hommes fidèles, les hommes cherchaient qui,
parmi eux, pouvait être la cause des catastrophes et des malheurs tant publics
que privés ; d'ailleurs, les païens comme les chrétiens du temps de Prudence et
de Symmaque n'avaient pas d'autres raisonnements sur les menaces et les
désas-tres que connaissait l'Empire romain (cf aussi les sermons de l'évêque
Bossuet…). Mais à l'époque de Julien, dans les royaumes chrétiens, c'est
désormais sur les Juifs que cette croyance était tombée. C'est la raison pour
laquelle des érudits de notre temps qui tentent de lire entre les lignes de
Julien pensent qu'Ilderic, qui "gouvernait la cité de Nîmes en qualité de
comte" et qui fut "l'instigateur de la (première) prise de
pouvoir" et de la première sécession (§ 6), n'a pas voulu obéir aux
nouveaux décrets pris à Tolède contre les Juifs mais nous ne savons pas dans
quelle mesure ce comte voulut protéger les hommes ou bien surtout le commerce
et les foires qui enrichissaient la province, avec la forte contribution des
Juifs. Par la suite, notre région sera souvent et pour des durées plus ou moins
longues une terre d'asile pour les Juifs venus des pays d'où ils avaient été
expulsés.
- Enfin, de nombreux
autres allusions, en particulier celles qui concernent les lieux, rendent ce
document très précieux. Par exemple, la mention de cette "tabula"
avec laquelle Wittimir est frappé et terrassé dans l'église de Narbonne, "derrière
l'autel de la bienheureuse Vierge Marie" (§ 12) pourrait être la première,
dans les écrits anciens, de cet objet religieux que l'on appelle aujourd'hui
dans notre région un retable. Intéressante aussi la description des arènes
de Nîmes qui avaient été transformées depuis l'époque des invasions barbares en
une sorte de place-forte ("castrum") intra muros (§ 18 et 24). Quant
à l'art de la guerre, il ne diffère pas beaucoup de celui des Romains. L'armée
de Wamba utilise l'antique Via Domitia pendant que ses navires vont attaquer
les ports de Narbonne (§ 12) et de Maguelone (§ 13). Avant tout, Wamba obtient
la victoire des mouvements très rapides de son armée, comme Jules César
longtemps auparavant… Or, si les routes n'avaient pas été en bon état, une
armée n'aurait pu progresser aussi rapidement. Même dans le territoire des
Francs, les routes étaient alors nombreuses (cf § 27, "les routes ouvertes
en tous sens"). C'est aussi la voie romaine par laquelle on pouvait aller
de Nîmes à Toulouse qui fournit l'un des arguments selon lesquels le "Mont
du Chameau" ("Mons Cameli"), qui délimite la première rébellion,
ne serait autre que l'actuel "Pic Saint-Loup", appelé Lou Cam en
occitan (dans l'Hérault). Celui-ci est en effet à environ 35 kilomètres au nord
de Maguelone, à environ 55 kilomètres de Nîmes et il est assurément la plus
haute "des crêtes montagneuses (…) qui jouxtent les territoires
de la Francie [Franciae]" (§ 24) et sur lesquelles Wamba disposa un
bataillon ("acies") avant le siège de Nîmes. Il subsiste encore
aujourd'hui sur ce massif des châteaux en ruines dont les fondements les plus
anciens sont antérieurs au Xe siècle.
En guise de brève
conclusion
Pour conclure en peu de
mots, disons que cette Histoire de la Gaule est très intéressante et
très instructive pour de nombreuses raisons : non seulement Julien nous apprend
beaucoup sur les lieux, les mœurs et les événements de cette lointaine époque,
mais il le fait avec une écriture travaillée, et le style encore clair et
rarement emphatique de l'Espagne wisigothique – même si les défauts inverses
peuvent lui être reprochés surtout dans le début et la fin de son œuvre,
lorsqu'il développe des thèmes moraux, et des fautes émaillent le texte que
nous avions à notre disposition, dues pour la plupart au copiste et à la
prononciation de l'époque. Tout au long du récit, le latin de Julien peut
paraître parfois déconcertant parce que ses longues phrases s'efforcent
d'embrasser le cours rapide et dramatique des événements qui se sont produits
dans l'intervalle d'une seule année ; l'auteur est donc en quelque sorte porté
par son sujet et n'ennuie jamais le lecteur ; il dépeint les choses de manière
vivante, comme s'il en fut le témoin, en particulier lorsqu'il décrit le siège
des cités, la violence et l'horreur des combats. Enfin, il amplifie tout,
mettant toujours en balance le très bon roi et le très méchant usurpateur, si
bien que ce court récit se lit avec autant de plaisir que les
"gestes" postérieures qui seront écrites dans les siècles suivants en
langue romane et seront à l'origine d'un nouveau genre, le roman. Si ceux qui
auront aimé le récit de Julien souhaitent connaître la suite de la vie du
"très excellent roi Wamba", qu'ils lisent ces Chroniques à
Sébastien dont le début résume l'épisode de l'expédition en Gaule. Car les
lecteurs de ces chroniques sentiront peut-être à nouveau que pour nous,
lecteurs de l'époque moderne, le sujet de Julien de Tolède est amplifié par le
souvenir des époques suivantes : c'est sous le règne de Wamba, en effet, que
"deux cents soixante-dix navires des Sarrasins attaquèrent la côte
espagnole et là, toutes leurs troupes furent détruites par l'épée et leur
flotte fut complètement consumée par les flammes". Mais les défaites des
Wisigoths qui vont suivre et dont ces mêmes chroniques veulent expliquer la
"cause" sont bien connues : Wamba, qui fut déposé traîtreusement et
mourut au début de l'an 688 dans un monastère, peut donc être appelé le dernier
grand roi des Wisigoths.
CHRONICA AD SEBASTIANUM [version
la plus récente et datant environ de 910]
IN NOMINE DOMINI NOSTRI
IHESU XPI INCIPIT CRONICA UISEGOTORUM A TEMPORE UUAMBANI REGIS USQUE NUNC IN
TEMPORE GLORIOSI GARSEANI REGIS DIVE MEMORIE ADEFONSI FILIO COLLECTA
1. Igitur
Recesuindus Gotoram rex ab arbe Toleto egrediens in uillam propriam uenit, cui
nomen erat Gerticos, que nunc *** in monte Caure dignoscitur esse, ibique
proprio morbo discessit. Quumque rex uitam fïnisset et in eodem loco sepultus
faisset, Uuamba ab omnibus preelectus est in regno era DCCXª. Sed ille renuens
et adipiscere nolens, tamen accepit inuitus quod postulabat exercitus.
Statimque Toleto aduectus in ecclesia metropolis sancte Marie est in regno
perunctus. Ea hora presentibus cunctis uisa est apis de eius capite exilire et
ad celum uolitare; et hoc signum factum est a Domino ut futuras uictorias nuntiaret,
quod postea probauit euentus. Astores et Uascones crebro rebellantes edomuit et
suo imperio subiugauit. Galliarum prouincie ciues coniuratione facta a regno
Gotorum se absciderunt regnoque Francorum se subdiderunt. Pro quibus
restaurandis domandisque prouinciis Paulus dux Uuambane directus cum exercitu
non solum iniunctum sibi negotium non peregit, sed contra patriam agens
tyrannorum scelestium factus est princeps. Sed si plenius cognoscere uis
quantas cedes, quantas urbium incensiones, quantas strages, quanta agmina
Francorum uel Gallorum Uuambane sint interempta quantasque famosissimas
uictorias idem exercuerit, que de Pauli tyrannide excidia euenerint, beatum
Iulianum metropolitanum legito, qui istoriam huius temporis liquidissime
contexuit.
2. Illius namque
tempore ducente septuaginta naues Sarracenorum Yspanie litus sunt adgresse,
ibique omnia eorum agmina ferro sunt deletea et classes eorum ignibus
concremate. Et ut tibi causam introitus Sarracenorum in Yspaniam plene
notesceremus, originem Eruigii regis exponimus. Tempore namque Ciudasuinti
regis ab imperatore expulsus quidam Ardabastus ex Grecia Yspaniam
peregrinaturus aduenit. Quem Cindasuintus honorifice suscipiens ei consubrinam
suam in coniungio copulauit, ex qua natus est Eruigius. Qui Eruigius quum esset
palatio a pueritia enutritus et honore comitis sublimatus, elate et callide
aduersus regem excogitans herbam cui nomen est spartus illi in potum miscuit,
et statim regi memories est ablata. Quumque episcopus ciuitatis seu obtimates
palatii, qui regi fideles erant, quibus penitus causa potionis latebat,
uidissent regem absque memories iaceutem, causa pietatis commoti, ne rex
inordinate migraret, statim ei confessionis et penitentie ordinem dederunt.
Quumque rex a potione conualuisset et hordinem sibi inpositum cognouisset,
monasterium petiit ibique quamdiu uixit in religione permansit. Reg. an. VIIII,
m. I, et in monasterio uixit au. VII, m. III. Morte propria discessit in pace.
Il y aurait encore
beaucoup à dire, en particulier sur le style et la langue de Julien, mais aussi
sur les vestiges des Wisigoths récemment découverts dans le Roussillon et avec
lesquels ce témoignage pourrait être mis en relation ; mais le temps aussi bien
que la science nous manquant, nous laissons cette tâche à de plus savants que
nous.
(Bibliographia : Le
Pays Catalan, t.I, sous la direction de Jean Sagnes, de l'Université de
Perpignan, avec J.Abelanet, E.Frenay, A.Marcet-Juncosa, P.Ponsich, 1983,
p.141-148 ; Rome et son empire, M.Christol et D.Nony, Hachette supérieur,
1990, p.258, sqq. ; Histoire Générale du Languedoc de Dom Vaissette,
Livre VII.)
SOURCE : http://www.alcuinus.net/circuli/perpignan/scripta/rossilio/wambacommfran.htm
8 March on
some calendars
Profile
Parents may have been
Jewish, but Julian was raised Christian.
Well educated at
the local cathedral school. Monk at
Agali, Spain.
Spiritual student of Saint Eugene
II, Archbishop of Toledo, Spain. Abbot at
Agali. Archbishop of Toledo in 680.
First bishop with
primacy over the entire Iberian peninsula, and helped centralize the Spanish
Church in Toledo.
Presided over several councils and synods. Revised the Mozarbic liturgy.
Voluminous writer whose
works include Prognostics, a volume on death,
and a biography of Visigoth King Wamba.
An odd mixture, he was known as a kind and gentle man – but encouraged Spanish kings to
deal harshly with Jews.
Born
690 at Toledo, Spain of
natural causes
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Medieval Relgion Listserv, by John Dillon
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
websites
in nederlandse
nettsteder
i norsk
MLA
Citation
“Saint Julian of
Toledo“. CatholicSaints.Info. 5 January 2023. Web. 6 March 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-julian-of-toledo/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-julian-of-toledo/
Julian of Toledo B (RM)
Died at Toledo, Spain, in
690. An able and learned monk of Agali under Saint Eugene, Saint Julian
succeeded Eugene as abbot and then, in 680, as archbishop of Toledo. Julian was
important as a bishop and writer in the history of the Spanish church, which
during his episcopate was centralized for the first time at Toledo. In addition
to presiding over several national councils, Julian had a strong influence on
the development of the Mozarabic rites of public worship, formerly proper to
Spain but now all but extinct. Julian is said to have been of Jewish descent,
but he presided at a council whose legislation in respect to Jews was ruthless
and unjust in the extreme (Attwater, Benedictines).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0308.shtml
St. Julian of Toledo
Feastday: March 8
Birth: 642
Death: 690
Archbishop of Toledo, the
first to serve as primate over
the entire Iberian peninsula. He was reportedly of Jewish descent
but was raised a Christian and
became a monk at
Agali under St. Eugene. Julian eventually became abbot and
then a bishop in
680. A powerful Church leader in his era, he convened synods, established
Toledo as the primal see of Spain and
Portugal, revised the Mozarabic liturgy, and wrote Prognostics, on death.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=4126
March 8
St. Julian, Archbishop of
Toledo, Confessor
HE presided in the
fourteenth and fifteenth councils of Toledo. King Wemba falling sick, received
penance and the monastic habit from his hands, and recovering, lived afterwards
a monk. St. Julian has left us a History of the Wars of King Wemba, a book
against the Jews, and three books on Prognostics, or on death, and the state of
souls after death. He teaches that love, and a desire of being united to God,
ought to extinguish in us the natural fear of death: that the saints in heaven
pray for us, earnestly desire our happiness, and know our actions either in God
whom they behold, and in whom they discover all truth which it concerns them to
know; or by the angels, the messengers of God on earth: but that the damned do
not ordinarily know what passes on earth, because they neither see God, nor
converse with our angels. He says that prayers for the dead are thanksgivings
for the good, a propitiation for the souls in purgatory, but no relief to the
damned. He was raised to the see of Toledo, in 680, and died in 690. See
Ildefonse of Toledo, Append. Hom. Illustr.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/084.html
San Giuliano di Toledo Vescovo
m. 690
Era ancora piccolo quando
fu affidato come oblato nella Cattedrale di Santa Maria, a Toledo, dove ebbe
come maestro Sant'Eugenio. Con la morte dell'Arcivescovo Quirico, fu eletto per
sostituirlo.
Martirologio Romano: A
Toledo in Spagna, san Giuliano, vescovo, che indisse tre concili in questa
città, espose nei suoi scritti la retta dottrina e fu diligente modello di
giustizia, carità e impegno per le anime.
Un grande vescovo del VII secolo, le notizie sulla sua vita ci provengono da Felice, suo successore nella sede arcivescovile di Toledo.
Giuliano nacque in un anno imprecisato, intorno al 620, nella stessa città di Toledo in Spagna, ricevendo il battesimo nella cattedrale di S. Maria; i suoi genitori erano cristiani ma di origine ebraica, da bambino fu affidato dai genitori come oblato, nella stessa cattedrale, dove ebbe come maestro il più grande poeta dell’epoca Eugenio, che diverrà arcivescovo di Toledo e veneratissimo santo.
In un primo momento pensò di farsi monaco, ma poi proseguì gli studi e divenne sacerdote del clero diocesano, salendo poi man mano nei gradi della gerarchia, mettendo in luce la su grande personalità, le doti naturali e la enorme prudenza nel disbrigo dei compiti a lui affidati.
Il 16 gennaio 680, essendo defunto il metropolita Quirico, Giuliano venne eletto arcivescovo di Toledo, si pensa che avesse sessanta anni; con la carica assunse anche quella di vescovo della corte e metropolita della Provincia ecclesiastica di Cartagena, composta da una ventina di Diocesi.
Durante il suo episcopato Giuliano fu protagonista di uno spiacevole episodio, di tipo politico-religioso; un certo impostore Ervigio, dopo aver narcotizzato il re Wamba, fece sapere a Giuliano che il re voleva abdicare al trono e ricevere la tonsura penitenziale; ignaro, il vescovo si affrettò ad adempiere al presunto desiderio del re, ma secondo il diritto germanico, il suo atto era vincolante e quindi Wamba dovette lasciare il trono.
Giuliano cercò di riparare al suo involontario errore rilasciando la migliore apologia di Wamba e del suo governo.
Sotto il suo ministero la sede metropolitana di Toledo, acquistò un’importanza indiscutibile, su tutto l’episcopato della Penisola Iberica, sancita nel Concilio XII di Toledo; durante il suo episcopato vennero celebrati altri tre Concili: XIII - XIV e XV di Toledo.
Fu autore di una importante produzione letteraria, che ci è tutta pervenuta, apologia, lettere, composizioni poetiche, produzione e revisione liturgica.
Discreto e coraggioso nella risoluzione degli affari difficili; giusto nei litigi, sempre disponibile alla diminuzione della pena e al perdono, pronto e sollecito a difendere i diritti della giustizia.
Non sopportava, specie nei periodi di carestia, che qualcuno fosse in restrizione bisognosa, senza che gli venisse dato soccorso; non rifiutò mai qualche cosa a chi gli chiedeva un aiuto.
Se nell’esercizio delle sue funzioni, volle essere circondato dalla magnificenza della carica, in privato si distingueva per l’umiltà e l’integrità dei suoi costumi.
Morì pieno di meriti il 6 marzo 690 e sepolto nella chiesa di S. Leocadia a Toledo; verso la metà del secolo VIII, le sue reliquie comprese quelle della santa titolare e dei suoi predecessori, furono traslate altrove, non si conosce il posto, qualcuno dice ad Oviedo.
La sua festa nei vari calendari spagnoli, già dal 1500, fu fissata all’8 aprile. Nel ‘Martirologio Romano’ è ricordato il 6 marzo.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91196
Giuliano di Toledo, santo
Arcivescovo (n. Toledo
622 circa - m. 690), probabilmente di origine ebraica, eletto nel 680;
presiedette quattro concilî (dal 12º al 15º, 681-688) di Toledo, il primo dei
quali sanzionò l'assunzione al trono, contro Wamba, di Ervigio, che agevolò a
G. il riconoscimento della primazia di Toledo. Opere principali: Vita s.
Ildefonsi, la classicheggiante Historia rebellionis Pauli adversus Wambam,
l'Ars gramatica, nota anche come Ars Iuliani, su esempî romani; De
sextae aetatis comprobatione (per dimostrare che il Messia era
effettivamente già venuto nel sesto millennio dalla creazione del mondo, contro
gli Ebrei che lo attendono nel settimo); Apologeticum fidei, su questioni
di cristologia, rispondendo a osservazioni di papa Benedetto II; De
remediis blasphemiae; Prognosticon futuri saeculi; Antikeimenon libri
duo, sulla conciliazione di passi biblici contrastanti.
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/giuliano-di-toledo-santo/
Den hellige Julian av
Toledo (~652-690)
Minnedag: 8.
mars
Den hellige Julian ble
født i Spania ca 652. Han var en dyktig og lærd mann og munk i Agali under den
hellige Eugenius.
Han etterfulgte sin læremester, først som abbed i Agali og deretter i 680 som
erkebiskop av Toledo. Han var viktig som biskop og produktiv skribent i den
spanske kirkens historie, og han var den første biskop som utøvde primat over
hele den iberiske halvøy. Han presiderte over flere nasjonale konsiler
Han hadde en sterk
innflytelse på utviklingen av den mozarabiske liturgien, som tidligere var
typisk for Spania, men som nå nærmest er utdødd. Julian blir sagt å være av
jødisk opphav, men han synes å ha godtatt myndighetenes forfølgelser av jøder.
Julian døde i Toledo den
8. mars 690. Hans minnedag er dødsdagen 8. mars. Hans navn står i Martyrologium
Romanum.
Kilder: Attwater/John,
Attwater/Cumming, Benedictines, Schauber/Schindler - Kompilasjon og
oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 1999-09-06 20:47
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/jtoledo
Julianus van Toledo,
Spanje; heilige aartsbisschop; † 690.
Feest 6 & 8
maart.
Hij was van Joodse
oorsprong, maar bekeerde zich tot Christus, werd monnik en priester en
volgde in 680 Eugenius II op als bisschop van Toledo († 657; feest 13
november). Hij was een eminent bestuurder en geleerde en oefende zijn gezag uit
over het hele Iberische schiereiland. Hij leidde vier bisschoppensynodes: 681,
683, 684 en 688. Daarnaast was hij geleerde en schreef theologische boeken. Van
hem wordt vooral verteld dat niemand die zich tot hem wendde om hulp,
ongetroost van hem vandaan ging.
[Lin.1999; Dries van den Akker s.j./20080726]
© A. van den Akker
s.j.
SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/03/08/03-08-0690-julianus.php
8 de marzo
SAN JULIÁN, ARZOBISPO
(† 690)
"Nació en la misma
ciudad de Toledo, recibió el bautismo en la iglesia catedralicia de Santa María
y fue educado en los claustros de dicho templo." Así nos introduce en la
semblanza de San Julián el primero de sus biógrafos e inmediato sucesor en la
sede metropolitana. De estirpe judía, aunque de padres ya cristianos, su
nacimiento vino a ser como flor lozana y fragante que redime de espinas a la
zarza en que brotó.
Muy niño, este toledano
auténtico fue ofrecido por sus padres para que en calidad de oblato se educase
en los claustros de la basílica metropolitana para el servicio del santuario.
Allí recibió su formación
espiritual y literaria bajo la dirección del preceptor Eugenio, el más
distinguido poeta de toda la época y que, después de haber regido como
metropolitano la sede toledana, es hoy venerado como santo.
Durante el tiempo de
permanencia en el atrio episcopal, Julián trabó estrechísima amistad con su
compañero Gudila y se resalta el paralelismo de aquellas dos vidas destinadas a
ocupar puestos de gran relieve en la administración eclesiástica de su tiempo.
Hubo un momento en la vida de ambos en el que de mutuo acuerdo pensaron
seriamente en abrazar la vida monástica, deseosos de mayor perfección, mas,
después de pedir ahincadamente la iluminación celestial y el consejo de los
prudentes, decidieron continuar en el orden secular, ascendiendo paulatinamente
por los grados de la jerarquía.
La personalidad de Julián
se abrillanta cada día más en el candelero enhiesto que era la ciudad real. Fue
sobre todo desde la muerte de San Ildefonso cuando descuella y alcanza
creciente celebridad en sus ministerios de diácono y presbítero. El conjunto de
dotes naturales, la experiencia y maestría reveladas en el cumplimiento de los
cargos desempeñados, en la recta gestión de los asuntos, en el trato social, en
la digna manera de comportarse; el prestigio de sus virtudes y de su saber
hicieron de Julián un dechado que Toledo entero podía admirar y que no podía
ocultarse como luz bajo el celemín. Era el "varón de consumada
prudencia".
A la terminación del
verano del 679 su alma recibió un golpe durísimo con la muerte de su entrañable
amigo, a la sazón arcediano, Gudila. A principios de enero del año siguiente
moría también el metropolitano Quirico. La sede-vacante duró breves días, pues
los electores unánimemente designaron para ocupar la silla de Toledo al
esclarecido clérigo Julián, elegido el 16 de enero del 680 y consagrado el
domingo, día 29, en el marco opulento de la basílica de Santa María por el
obispo de Játiva.
Alrededor de los sesenta
años debía de contar el nuevo metropolitano, cuando recayó sobre él la pesada
carga del arzobispado de Toledo, que unía a las responsabilidades comunes de
los otros prelados las que particularmente se relacionaban con las peculiares
de ser obispo de la sede real y metropolitano de la provincia cartaginense,
integrada por una veintena de diócesis sufragáneas, con cuyos prelados había de
celebrar frecuentes consultas para el mejor resultado de las gestiones
pastorales y civiles, someterlos a su propio tribunal, cuando la conducta de
éstos así lo exigiera, y convocarles a concilio según las normas canónicas de
la iglesia hispana.
Era tal la amplitud de
funciones y de ejercicio de la Jurisdicción, que es fácil suponer la actividad
del nuevo metropolitano.
En los comienzos del
pontificado, un hambre horrenda fustigó a España. Las muertes por inanición se
multiplicaban por doquier. Con tal motivo Julián hubo de desvivirse para
remediar a los necesitados en grado tal, que las fuentes visigóticas, que
apenas aluden en ningún momento a la beneficencia, reservan para el
metropolitano de Toledo unas frases llenas del mayor encomio: "No podía
ver que nadie estuviera necesitado sin lanzarse inmediatamente en su socorro, y
fue tan extraordinaria su caridad, que jamás negaba cosa alguna al que se le
acercaba; con tal modo de proceder buscaba hacerse grato a Dios y útil a los
hombres".
Un asunto de enorme
trascendencia política se produjo cuando apenas llevaba ocho meses ocupando la
sede toledana. Traidoramente se había suministrado un narcótico al rey Wamba y
durante el sopor producido por el bebedizo, el conde Ervigio, taimado autor de
la felonía, hizo llamar al metropolitano a la residencia real y en ella le
mostró un documento firmado por el monarca, a quien todos los ajenos a la
conjura consideraban gravemente enfermo y sin sentido. En este documento, que
el arzobispo vio refrendado por la suscripción real, el rey manifestaba
vehementes deseos de morir con la profesión y hábito de penitente público.
Engañado con tamaña falacia, procedió Julián a tonsurar al inconsciente
monarca, reduciéndole al estado penitencial, por lo que quedaba incapacitado,
si recuperaba la salud, para continuar ocupando el trono.
La añagaza bizantina de
Ervigio para adueñarse del cetro visigótico hizo de San Julián un cómplice
inconsciente, pues debe descartarse toda voluntariedad en la farsa, ya que,
posteriormente a ella, a la pluma ágil del metropolitano de Toledo se debe la
mejor apología del depuesto monarca.
Por el bien de la paz, el
gran ideal de la iglesia hispana, se aceptó el hecho consumado y el arzobispo
se vio compelido por la fuerza de las circunstancias a acatar la elección de
Ervigio, reconocido como rey por quienes en la legislación vigente eran los
legítimos electores.
Otro incidente serio, con
el que se ha querido teñir de antirromanismo cismático la aureola de San
Julián, se produjo con ocasión de haberse recibido en España para la adhesión
del episcopado peninsular las actas del concilio tercero de Constantinopla,
sexto de los ecuménicos. A la expresa aceptación de los obispos españoles,
Julián, fogoso teólogo, adicionó un escrito donde se encontraron expresiones
que en la curia pontificia parecieron malsonantes, sobre todo en aquella época
en la que cualquier impropiedad de léxico podía acarrear tolvaneras de
polémica, Al conocer el metropolitano la sospecha de heterodoxia, surgida en
Roma sobre la pureza de su fe, tuvo una reacción enérgica; redactó otro
escrito, avalado con testimonios de la Sagrada Escritura y de los Santos
Padres, y lo remitió al Romano Pontífice con sensibles muestras de enojo,
deslizando en él palabras duras para los contradictores. Esta nueva
explicación, impecable desde el punto de vista teológico, satisfizo plenamente
y traducida al griego se hizo llegar hasta el palacio imperial de Bizancio y
tanto aquí como en la corte pontificia del papa Agatón mereció los más cumplidos
elogios.
Fue durante su episcopado
cuando la sede toledana alcanzó su más alto nivel en la jerarquía eclesiástica
nacional. Celebrábase en los primeros días de enero del 681 el XII Concilio de
Toledo. Tuvo carácter de asamblea nacional de todos los obispos del reino y en
él se reunieron treinta y nueve prelados. El hecho de que Toledo fuera la sede
metropolitana de la corte y el sistema en uso de la intervención real en el
nombramiento de los cargos eclesiásticos inspiró la idea de que, para la mayor
rapidez en la terminación de las sedes vacantes, los restantes metropolitanos
cedieran en favor del de Toledo sus derechos de examen y confirmación de los
obispos electos, quienes únicamente quedaban obligados a presentarse ante su
respectivo arzobispo en el plazo de tres meses posteriores a su consagración.
Esto, que canónicamente fue una norma de gobierno, acrecentó
extraordinariamente la figura jerárquica del metropolitano de Toledo. A partir
de "tan singular prerrogativa" —así se la designa en los textos conciliares—,
el arzobispo de Toledo adquiere una indiscutible preeminencia sobre todos los
prelados del reino. El será el primero en estampar su firma en las actas de los
concilios y en presidir las sesiones sin guardar para nada el orden
acostumbrado de antigüedad en la sede; en los casos de urgencia es él quien
resuelve; muy en breve será su provincia la primera en reunirse para dar la
norma a las demás sobre la citada adhesión al concilio, ecuménico de
Constantinopla, mandando los demás metropolitanos sus representantes al sínodo
de Toledo. En pocas palabras, tenemos la primacía de la iglesia toledana
surgida canónicamente en los tiempos en que el metropolitano Julián vive el
primer año de pontificado. La densa biografía de este insigne prelado, el más preclaro
sin duda entre los celebérrimos que ocuparon la sede a lo largo del siglo VII,
es difícil de condensar en una breve semblanza.
Hay, sin embargo, un
aspecto, el de su producción literaria, que no puede ser pasado por alto. En la
nota bibliográfica se elencan las obras llegadas hasta nosotros. En ellas se
atiende a las necesidades presentes y todas manifiestan un clima de madurez, un
perfilado estilo literario y una agudeza de pensamiento, que coronan el ciclo
intelectual iniciado con San Isidoro a principios de la centuria.
El domingo, 6 de marzo
del 690, fallecía San Julián a los diez años, un mes y siete días de haber
ocupado la silla toledana. Su cuerpo, como el de sus antecesores, recibió
sepultura en la basílica martirial de Santa Leocadia, junto al venerado cuerpo
de la Santa.
Quien le trató
íntimamente durante la vida y le sucedió a su muerte, nos ha dejado el más
cumplido panegírico de sus virtudes episcopales.
Fue —escribe— limosnero
con exceso, si en ello puede darse exceso, acudiendo prontamente al socorro de
los desgraciados y poniéndose en el lugar de los débiles oprimidos.
"En sus
intervenciones era discreto, y valiente en la resolución de los negocios
intrincados; justo en dirimir los juicios, estuvo siempre inclinado a la
aminoración de la pena, y dispuesto siempre a salir por los fueros de la
justicia".
"Uníanse a estas
dotes el laudable dominio de sí durante los debates, la fluidez de su palabra y
la admirable devoción sentida por la exactitud en el rezo de las divinas
alabanzas, estando siempre pronto para salir al paso de la más leve duda
surgida sobre ello.
"Cuidadoso en
extremo de la iluminación de los templos, se mostró eximio en vindicar el
derecho de las basílicas, alerta en el gobierno de los súbditos y preparado
siempre para escuchar a los humildes".
"Si en el ejercicio
de tan alto cargo quiso rodearse de la magnificencia digna de su autoridad,
privadamente estaba dotado de una humildad evangélica y sobresalía por la
probidad integral de sus costumbres".
"Fue tal su
misericordia que jamás hubo angustiado a quien no procurase aliviar, y era tan
caritativo que nunca negó lo que por caridad se le pedía.
"De esta forma
trabajó por hacerse agradable a Dios en todo y útil a los hombres, consiguiendo
siempre agradar a Aquél y, en cuanto le fue posible, satisfacer a éstos por
Dios.
"Y si en los dotes
naturales no fue inferior a ninguno de sus nobles predecesores, tampoco les fue
desigual por la abundancia de sus dignos merecimientos".
Tan bella apología que,
como una estela laudatoria de su preclara existencia ha llegado hasta nosotros,
se centra en torno a las tres grandes virtudes episcopales: celo, justicia y
caridad, en las que sobresalió en grado preeminente, aunque la posteridad le
estime más por la herencia recibida de su insigne magisterio doctrinal.
J. FRANCISCO RIVERA
SOURCE : https://www.mercaba.org/SANTORAL/Vida/03/03-08_S_julian_arzobispo.htm