mardi 8 mars 2016

Saint JULIEN de TOLÈDE, archevêque et confesseur

Juan de Borgoña  (1470–1534), Saint Julian of Toledo, XVIth centurySala Capitular de la Catedral de Toledo


Saint Julien de Tolède

Évêque, primat d'Espagne (+ 690)

Primat d'Espagne, il présida deux importants conciles nationaux tenus dans sa ville épiscopale et s'appliqua à restaurer la liturgie mozarabe. Écrivain, il fut l'un des plus grands chefs spirituels de l'Église espagnole de son temps.

À Tolède en Espagne, l’an 690, saint Julien, évêque, qui réunit trois conciles dans cette ville et exposa dans ses écrits la doctrine orthodoxe, faisant preuve de justice, de charité et de zèle des âmes.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/6050/Saint-Julien-de-Tolede.html

Julien de Tolède (évêque et chroniqueur, fin du VIIe siècle)

Histoire du roi Wamba (672-673 ap. J.C.)

Commentaire (en français) :

Origine du royaume Wisigoth

A l'époque des événements que nous a transmis Julien, l'évêque de Tolède, les Wisigoths dominaient notre région depuis déjà plus de deux siècles et demi environ. Car ce peuple de Germains avec lesquels en 332 l'empereur Constantin avait négocié un traité, pour qu'en échange de vivres, ils protègent les frontières du Danube et qu'ils fournissent même des troupes à l'empire, franchit en 412 les Alpes, vainquit les usurpateurs Sébastien et Jovien et envoya leurs têtes à Honorius, l'empereur d'Occident ; ils cherchaient en effet à gagner des terres plus sûres que celles de la région danubienne si bien que peu de temps après, ils occupaient Narbonne, Toulouse et Bordeaux. Mieux, en janvier 414, dans la ville de Narbonne, leur roi Athaulf épouse Galla Placidia, la sœur d'Honorius. Cette charmante jeune fille avait en effet été enlevée comme otage lorsque Rome elle-même fut prise en 410 par Alaric, le précédent roi des Wisigoths. Galla Placidia donna à son mari Athaulf un fils à qui le roi donna le nom de l'empereur Théodose, le grand-père de l'enfant. Car il semble que le roi barbare, qui se considérait jusque-là comme le gouverneur d'une province romaine, espérait que sa descendance succéderait à Honorius dans l'exercice du pouvoir impérial d'Occident. D'ailleurs, la même année, en 414, les Wisigoths passèrent même les Pyrénées et occupèrent Barcelone. Mais peu après, l'enfant royal y mourut et son corps fut enterré dans une église de la ville. La cité d'Elne avait encore au XIe siècle une "Fontaine de Placidie" qui pourrait bien avoir été un souvenir de ces événements.

Les rois des Wisigoths

Jusqu'à Wamba, de nombreux rois succédèrent les uns aux autres ; ils perdaient souvent leur couronne ou leur vie violemment : ainsi, en 415, Athaulf fut assassiné par les Visigoths du parti anti-romain. Et si à sa place fut élu Siger, celui-ci fut lui-même tué au bout d'une semaine seulement ; Wallia lui succédait ; c'était un membre de la famille d'Athaulf, qui renouvela le traité avec les Romains et combattit victorieusement pour leur compte contre les Vandales et les Alains dans le sud de l'Espagne et en Lusitanie. Mais ce ne fut pas là l'origine du royaume goth en Espagne. En effet, seule l'Aquitaine, c'est-à-dire les terres s'étendant de Toulouse à l'Océan furent concédées aux Wisigoths par le nouveau traité de 418 et ce n'est pas avant 462, sous le règne de Théodoric II, que le "Royaume de Toulouse" inclut Narbonne et atteignit la mer Méditerranée. Ce n'est donc pas avant non plus qu'apparut la Septimania ou Gallia Gothica (Gaule gothique) qui contenait notre Roussillon et que les Francs appelèrent Gothia (Gothie). Ce nom de "Septimanie" apparaît pour la première fois dans une lettre de Sidoine Apollinaire datée de 472 (livre III, I, 4). Quoique ce nom fût assez souvent employé par la suite, il n'est pourtant jamais utilisé par Julien de Tolède qui parle de la "province de Gaule" (§ 6) ou de la "terre des Gaules" (§ 5). Il emploie même l'antique nom de "Sordonie" (§ 11) pour désigner le futur Roussillon. Sous le règne d'Euric (466-484), les Wisigoths étendirent leur domination d'une part vers le nord sur la moitié sud de la Gaule, jusqu'à la Loire, d'autre part vers le sud, au-delà des Pyrénées, jusqu'à Pampelune, Saragosse et Tarragone. A la même époque, le dernier empereur d'Occident était renversé par les Ostrogoths. Aussi les Wisigoths et les Ostrogoths s'efforcèrent-ils, après avoir été fédérés dans l'Empire, de s'associer dans le sud de la Gaule pour résister aux Francs. Dans les deux royaumes, les Goths étaient les détenteurs de l'autorité militaire, tandis que les magistratures civiles étaient laissées aux Romains. Mais Alaric II (484-507), le fils d'Euric, après avoir édicté le "code romain des Wisigoths" ou "Bréviaire d'Alaric" en 506, fut défait l'année suivante par le roi des Francs, Clovis, qui prend Toulouse en 508. Malgré cela, les Wisigoths, avec l'aide de Théodoric, le roi des Ostrogoths, restèrent en Septimanie et après la perte de Toulouse, Narbonne devint leur capitale, puis Barcelone, enfin, à partir de 572, Tolède dans la Tarraconaise. C'est en effet à cette époque que Leovigild (572-586), duc de Tolède, prit le pouvoir et y associa ses deux fils, Hermenegild, le duc de Narbonne, et Reccarède, le duc de Tolède. A partir de cette époque-là et jusqu'au siècle suivant, il y eut un grand nombre de luttes importantes non seulement contre les ennemis du royaume, à savoir au Nord les Suèves et les Basques et au sud les Byzantins, mais aussi à l'intérieur même du royaume, entre les Goths ariens et les catholiques dont les évêques étaient depuis longtemps les représentants attitrés du droit des Gallo-Romains ou des Hispano-Romains. Même si les choses s'améliorè-rent après la conversion de Reccarède (580-601) au catholicisme, il ne fut pas suivi en cela tout de suite par la totalité du peuple et de la noblesse de sorte que de nouveaux conflits apparurent, à l'intérieur comme à l'extérieur du royaume, jusqu'au moment où Sisenand, le duc de Gothie, prit le pouvoir à Svinthila (621-631) avec une troupe de Francs en renfort ! Le quatrième concile de Tolède reconnut la légitimité de ce roi et par la même occasion fixa les règles canoniques pour l'élection d'un roi.

A propos de l'histoire du roi Wamba

Cette puissance de l'Eglise est bien perceptible dans le récit que Julien, futur évêque du siège de Tolède (en 680), a laissé sur l'expédition victorieuse du roi Wamba en Gaule gothique. Mais nous pouvons trouver bien d'autres renseignements sur cette époque lointaine dans ce document précieux, malgré sa relative concision. Nous en mentionnerons quelques-uns brièvement :

- Comme nous l'avons déjà dit, le pouvoir monarchique sur un vaste territoire apparaît clairement en butte à un grand nombre de difficultés majeures, ce que nous, modernes, avons tendance, non sans raison, à considérer (pour ne pas dire juger) avec le recul de tous les événements qui ont suivi. En ce qui concerne l'Etat, les choses du temps de Wamba se sont à peu près passées comme chaque fois que l'Empire romain ou des nations plus récentes ont voulu soumettre une variété de peuples, de cultures et de langues (cf § 9 et 19) : longtemps, en effet, c'est la force et l'art militaire qui ont prévalu en Europe pour résoudre tous les problè-mes. Mais après la victoire, il faut établir et consolider la paix parce que la guerre est coûteuse en richesses et en vies humaines… Pour cette raison, à travers l'Histoire de Wamba, nous voyons se nouer des relations complexes entre le roi et ses "peuples" (populi ou gentes) (§ 2), entre le roi et les "gouverneurs" (rectores) des provinces et des cités (§ 28), entre le roi et les évêques (§ 3, 4, 6, 11, etc). Or, cette organisation fragile devait être d'autant plus défendue par un certain sentiment national – qu'aujourd'hui nous appellerions nationalisme ; et déjà le célèbre Isidore, évêque de Séville, s'était fait l'interprète d'un nationalisme "hispano-gothique" dans son Histoire des Goths – que les menaces provenant d'autres relations, associations et peuples étaient plus grandes : par exemple, Ildéric qui déclenche à Nîmes la première insurrection y associe l'évêque de Maguelone et un abbé ; de la même manière, plus tard, Paul est suivi par plusieurs ducs parmi lesquels les "Gallo-" ou "Hispano-Romains" étaient aussi nombreux que les "Goths". Mieux : toute cette organisation étatique est si fragile que les citoyens ne veulent pas rester une seule journée sans roi (§ 2). Si des Saxons figuraient parmi les insurgés (§ 25), dans cette histoire, ce sont surtout les Francs que nous voyons menacer les Wisigoths et s'efforcer déjà d'atteindre la Méditerranée et les Pyrénées : c'est pourquoi Julien appelle l'armée de Paul "le rassemblement des Francs" ("conventum Francorum", § 13) ; et c'est un fait qu'après l'éclatement et l'écrasement du royaume wisigoth par les Arabes, l'armée de Charlemagne s'est avancée jusqu'à Barcelone, et plus tard encore les rois successifs des Francs ou des Français ont souvent fait des guerres aussi bien que des traités de paix dans notre région, avec les monarques espagnols ou catalans. La dynastie qui fonda la nation catalane a d'ailleurs pour ancêtre Wilfrid (en catalan Guifre ou Guifred) dont les origines étaient gothes (comte d'Urgel-Cerdagne vers 870, de Barcelone en 878). Au début de notre récit, la désignation du Roi, par les barons, le peuple et Dieu, est typiquement médiévale, et la mention du peuple dans cette "élection" attire l'attention du lecteur moderne. Etienne Dussol fait remarquer que par la suite, dans les rituels médiévaux, le peuple ne viendra qu'en troisième position pour "acclamer" le Roi, et que la fiction de l'élection restera présente dans l'iconographie, même lorsque le principe de l'hérédité sera acquis et l'aura vidé de son sens (cf les rituels français de sacre royal au 14ème, 15ème siècles). Etienne Dussol rappelle aussi que jusqu'à la fin du Moyen-Age, le Roi sacré (cf le crime de lèse-majesté) se doit d'être un "bon berger" pour ses brebis. C'est pourquoi la rébellion contre un roi tyrannique a longtemps été considérée comme légitime, sinon impérative. C'est dire toute la complexité des sentiments qui pouvaient agiter ceux que notre récit dénonce comme des rebelles et des traîtres.

- Dans ces royaumes, durant cette époque que nous appelons maintenant Moyen-Age, la religion chrétienne et ses commandements, ses écritures et son clergé ont tenu une place très importante : c'est d'ailleurs par un prélat de la capitale du royaume que ce récit a été composé pour la gloire du roi et pour son éloge. L'exorde aussi bien que la conclusion avertissent clairement que l'auteur veut avant tout louer les vertus et blâmer les vices. En cela il est certes fidèle à l'usage traditionnel de l'Histoire, que ce soit dans la tradition cicéronienne ou biblique. Mais dans l'ordre général de ce temps-là, la suprême vertu semble être la fidélité : fidélité des peuples et des chefs à leur roi (§ 2), du roi lui-même à Dieu (§ 3, 10), enfin des prélats à ce que Julien appelle la coutume humaine ("humanum morem", § 30) et que nous, nous appellerions de façon générale la tradition (cf § 6). D'où le mot "hérésie" que Julien emploie plus d'une fois et qui concerne aussi bien l'Etat que la religion. D'où encore les mots si souvent employés de "perfidie" ("perfidia") ou d'"infidélité" ("infidelitas") (§ 5, 7, etc), de "perfides" ("perfidi") (§ 9) ou d'"infidèles" ("infidi") (§ 30). Voilà pourquoi nous avons préféré traduire, même si c'est de manière imparfaite, les mots si souvent répétés comme "tyrannus" ou "tyrannis", qui se rapportent à Paul, par des mots français comme "usurpateur" et "prise de pouvoir". Wamba est en effet appelé très souvent le "pieux roi" ("religiosus princeps", § 9, 11, 22) puisque non seulement "il a mérité de parvenir au faîte du pouvoir" (§ 4) par la volonté de Dieu et des hommes, mais il imposait aussi la volonté de Dieu à ses soldats avec véhémence et sincérité (§ 10). Ainsi donc, en ce temps-là comme ultérieurement, la fidélité est le fondement du droit, et le droit la garantie de la protection divine puisque Dieu lui-même et sa providence (que l'on peut reconnaître à travers de nombreux signes) règne, au sommet de cet ordre, sur toutes choses (§ 20, 30). Mais inutile de développer : ce sont là des choses bien connues de tout le monde aujourd'hui.

- Par ailleurs, on ne peut pas ne pas être touché par les allusions aux Juifs que l'évêque Julien critique âprement plus d'une fois comme étant de très importants instigateurs d'"infidélité" et de "perfidie" (§ 5 et 28). Autrement dit, dès cette époque lointaine, dans une société où la religion récapitulait et assumait toutes les fidélités de tous les citoyens, en élevant et en ajustant l'ordre terrestre à l'ordre céleste, les Juifs occupaient une position extrêmement floue. Et comme, dans cet ordre absolu, Dieu lui-même ne pouvait pas être infidèle à des hommes fidèles, les hommes cherchaient qui, parmi eux, pouvait être la cause des catastrophes et des malheurs tant publics que privés ; d'ailleurs, les païens comme les chrétiens du temps de Prudence et de Symmaque n'avaient pas d'autres raisonnements sur les menaces et les désas-tres que connaissait l'Empire romain (cf aussi les sermons de l'évêque Bossuet…). Mais à l'époque de Julien, dans les royaumes chrétiens, c'est désormais sur les Juifs que cette croyance était tombée. C'est la raison pour laquelle des érudits de notre temps qui tentent de lire entre les lignes de Julien pensent qu'Ilderic, qui "gouvernait la cité de Nîmes en qualité de comte" et qui fut "l'instigateur de la (première) prise de pouvoir" et de la première sécession (§ 6), n'a pas voulu obéir aux nouveaux décrets pris à Tolède contre les Juifs mais nous ne savons pas dans quelle mesure ce comte voulut protéger les hommes ou bien surtout le commerce et les foires qui enrichissaient la province, avec la forte contribution des Juifs. Par la suite, notre région sera souvent et pour des durées plus ou moins longues une terre d'asile pour les Juifs venus des pays d'où ils avaient été expulsés.

- Enfin, de nombreux autres allusions, en particulier celles qui concernent les lieux, rendent ce document très précieux. Par exemple, la mention de cette "tabula" avec laquelle Wittimir est frappé et terrassé dans l'église de Narbonne, "derrière l'autel de la bienheureuse Vierge Marie" (§ 12) pourrait être la première, dans les écrits anciens, de cet objet religieux que l'on appelle aujourd'hui dans notre région un retable. Intéressante aussi la description des arènes de Nîmes qui avaient été transformées depuis l'époque des invasions barbares en une sorte de place-forte ("castrum") intra muros (§ 18 et 24). Quant à l'art de la guerre, il ne diffère pas beaucoup de celui des Romains. L'armée de Wamba utilise l'antique Via Domitia pendant que ses navires vont attaquer les ports de Narbonne (§ 12) et de Maguelone (§ 13). Avant tout, Wamba obtient la victoire des mouvements très rapides de son armée, comme Jules César longtemps auparavant… Or, si les routes n'avaient pas été en bon état, une armée n'aurait pu progresser aussi rapidement. Même dans le territoire des Francs, les routes étaient alors nombreuses (cf § 27, "les routes ouvertes en tous sens"). C'est aussi la voie romaine par laquelle on pouvait aller de Nîmes à Toulouse qui fournit l'un des arguments selon lesquels le "Mont du Chameau" ("Mons Cameli"), qui délimite la première rébellion, ne serait autre que l'actuel "Pic Saint-Loup", appelé Lou Cam en occitan (dans l'Hérault). Celui-ci est en effet à environ 35 kilomètres au nord de Maguelone, à environ 55 kilomètres de Nîmes et il est assurément la plus haute "des crêtes montagneuses (…) qui jouxtent les territoires de la Francie [Franciae]" (§ 24) et sur lesquelles Wamba disposa un bataillon ("acies") avant le siège de Nîmes. Il subsiste encore aujourd'hui sur ce massif des châteaux en ruines dont les fondements les plus anciens sont antérieurs au Xe siècle.

En guise de brève conclusion

Pour conclure en peu de mots, disons que cette Histoire de la Gaule est très intéressante et très instructive pour de nombreuses raisons : non seulement Julien nous apprend beaucoup sur les lieux, les mœurs et les événements de cette lointaine époque, mais il le fait avec une écriture travaillée, et le style encore clair et rarement emphatique de l'Espagne wisigothique – même si les défauts inverses peuvent lui être reprochés surtout dans le début et la fin de son œuvre, lorsqu'il développe des thèmes moraux, et des fautes émaillent le texte que nous avions à notre disposition, dues pour la plupart au copiste et à la prononciation de l'époque. Tout au long du récit, le latin de Julien peut paraître parfois déconcertant parce que ses longues phrases s'efforcent d'embrasser le cours rapide et dramatique des événements qui se sont produits dans l'intervalle d'une seule année ; l'auteur est donc en quelque sorte porté par son sujet et n'ennuie jamais le lecteur ; il dépeint les choses de manière vivante, comme s'il en fut le témoin, en particulier lorsqu'il décrit le siège des cités, la violence et l'horreur des combats. Enfin, il amplifie tout, mettant toujours en balance le très bon roi et le très méchant usurpateur, si bien que ce court récit se lit avec autant de plaisir que les "gestes" postérieures qui seront écrites dans les siècles suivants en langue romane et seront à l'origine d'un nouveau genre, le roman. Si ceux qui auront aimé le récit de Julien souhaitent connaître la suite de la vie du "très excellent roi Wamba", qu'ils lisent ces Chroniques à Sébastien dont le début résume l'épisode de l'expédition en Gaule. Car les lecteurs de ces chroniques sentiront peut-être à nouveau que pour nous, lecteurs de l'époque moderne, le sujet de Julien de Tolède est amplifié par le souvenir des époques suivantes : c'est sous le règne de Wamba, en effet, que "deux cents soixante-dix navires des Sarrasins attaquèrent la côte espagnole et là, toutes leurs troupes furent détruites par l'épée et leur flotte fut complètement consumée par les flammes". Mais les défaites des Wisigoths qui vont suivre et dont ces mêmes chroniques veulent expliquer la "cause" sont bien connues : Wamba, qui fut déposé traîtreusement et mourut au début de l'an 688 dans un monastère, peut donc être appelé le dernier grand roi des Wisigoths.

CHRONICA AD SEBASTIANUM [version la plus récente et datant environ de 910]

IN NOMINE DOMINI NOSTRI IHESU XPI INCIPIT CRONICA UISEGOTORUM A TEMPORE UUAMBANI REGIS USQUE NUNC IN TEMPORE GLORIOSI GARSEANI REGIS DIVE MEMORIE ADEFONSI FILIO COLLECTA

1. Igitur Recesuindus Gotoram rex ab arbe Toleto egrediens in uillam propriam uenit, cui nomen erat Gerticos, que nunc *** in monte Caure dignoscitur esse, ibique proprio morbo discessit. Quumque rex uitam fïnisset et in eodem loco sepultus faisset, Uuamba ab omnibus preelectus est in regno era DCCXª. Sed ille renuens et adipiscere nolens, tamen accepit inuitus quod postulabat exercitus. Statimque Toleto aduectus in ecclesia metropolis sancte Marie est in regno perunctus. Ea hora presentibus cunctis uisa est apis de eius capite exilire et ad celum uolitare; et hoc signum factum est a Domino ut futuras uictorias nuntiaret, quod postea probauit euentus. Astores et Uascones crebro rebellantes edomuit et suo imperio subiugauit. Galliarum prouincie ciues coniuratione facta a regno Gotorum se absciderunt regnoque Francorum se subdiderunt. Pro quibus restaurandis domandisque prouinciis Paulus dux Uuambane directus cum exercitu non solum iniunctum sibi negotium non peregit, sed contra patriam agens tyrannorum scelestium factus est princeps. Sed si plenius cognoscere uis quantas cedes, quantas urbium incensiones, quantas strages, quanta agmina Francorum uel Gallorum Uuambane sint interempta quantasque famosissimas uictorias idem exercuerit, que de Pauli tyrannide excidia euenerint, beatum Iulianum metropolitanum legito, qui istoriam huius temporis liquidissime contexuit.

2. Illius namque tempore ducente septuaginta naues Sarracenorum Yspanie litus sunt adgresse, ibique omnia eorum agmina ferro sunt deletea et classes eorum ignibus concremate. Et ut tibi causam introitus Sarracenorum in Yspaniam plene notesceremus, originem Eruigii regis exponimus. Tempore namque Ciudasuinti regis ab imperatore expulsus quidam Ardabastus ex Grecia Yspaniam peregrinaturus aduenit. Quem Cindasuintus honorifice suscipiens ei consubrinam suam in coniungio copulauit, ex qua natus est Eruigius. Qui Eruigius quum esset palatio a pueritia enutritus et honore comitis sublimatus, elate et callide aduersus regem excogitans herbam cui nomen est spartus illi in potum miscuit, et statim regi memories est ablata. Quumque episcopus ciuitatis seu obtimates palatii, qui regi fideles erant, quibus penitus causa potionis latebat, uidissent regem absque memories iaceutem, causa pietatis commoti, ne rex inordinate migraret, statim ei confessionis et penitentie ordinem dederunt. Quumque rex a potione conualuisset et hordinem sibi inpositum cognouisset, monasterium petiit ibique quamdiu uixit in religione permansit. Reg. an. VIIII, m. I, et in monasterio uixit au. VII, m. III. Morte propria discessit in pace.

Il y aurait encore beaucoup à dire, en particulier sur le style et la langue de Julien, mais aussi sur les vestiges des Wisigoths récemment découverts dans le Roussillon et avec lesquels ce témoignage pourrait être mis en relation ; mais le temps aussi bien que la science nous manquant, nous laissons cette tâche à de plus savants que nous.

(Bibliographia : Le Pays Catalan, t.I, sous la direction de Jean Sagnes, de l'Université de Perpignan, avec J.Abelanet, E.Frenay, A.Marcet-Juncosa, P.Ponsich, 1983, p.141-148 ; Rome et son empire, M.Christol et D.Nony, Hachette supérieur, 1990, p.258, sqq. ; Histoire Générale du Languedoc de Dom Vaissette, Livre VII.)

SOURCE : http://www.alcuinus.net/circuli/perpignan/scripta/rossilio/wambacommfran.htm

Saint Julian of Toledo

Memorial

6 March

8 March on some calendars

Profile

Parents may have been Jewish, but Julian was raised Christian. Well educated at the local cathedral schoolMonk at Agali, Spain. Spiritual student of Saint Eugene II, Archbishop of ToledoSpainAbbot at Agali. Archbishop of Toledo in 680. First bishop with primacy over the entire Iberian peninsula, and helped centralize the Spanish Church in Toledo. Presided over several councils and synods. Revised the Mozarbic liturgy. Voluminous writer whose works include Prognostics, a volume on death, and a biography of Visigoth King Wamba. An odd mixture, he was known as a kind and gentle man – but encouraged Spanish kings to deal harshly with Jews.

Born

642 in Spain

Died

690 at ToledoSpain of natural causes

Canonized

Pre-Congregation

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Saints of the Day, by Katherine Rabenstein

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Catholic Online

Medieval Relgion Listserv, by John Dillon

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Martirologio Romano2001 edición

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fonti in italiano

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Santi e Beati

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Heiligen 3s

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Den katolske kirke

MLA Citation

“Saint Julian of Toledo“. CatholicSaints.Info. 5 January 2023. Web. 6 March 2024. <https://catholicsaints.info/saint-julian-of-toledo/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-julian-of-toledo/

Julian of Toledo B (RM)

Died at Toledo, Spain, in 690. An able and learned monk of Agali under Saint Eugene, Saint Julian succeeded Eugene as abbot and then, in 680, as archbishop of Toledo. Julian was important as a bishop and writer in the history of the Spanish church, which during his episcopate was centralized for the first time at Toledo. In addition to presiding over several national councils, Julian had a strong influence on the development of the Mozarabic rites of public worship, formerly proper to Spain but now all but extinct. Julian is said to have been of Jewish descent, but he presided at a council whose legislation in respect to Jews was ruthless and unjust in the extreme (Attwater, Benedictines). 

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0308.shtml

St. Julian of Toledo

Feastday: March 8

Birth: 642

Death: 690

Archbishop of Toledo, the first to serve as primate over the entire Iberian peninsula. He was reportedly of Jewish descent but was raised a Christian and became a monk at Agali under St. Eugene. Julian eventually became abbot and then a bishop in 680. A powerful Church leader in his era, he convened synods, established Toledo as the primal see of Spain and Portugal, revised the Mozarabic liturgy, and wrote Prognostics, on death.

SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=4126

March 8

St. Julian, Archbishop of Toledo, Confessor

HE presided in the fourteenth and fifteenth councils of Toledo. King Wemba falling sick, received penance and the monastic habit from his hands, and recovering, lived afterwards a monk. St. Julian has left us a History of the Wars of King Wemba, a book against the Jews, and three books on Prognostics, or on death, and the state of souls after death. He teaches that love, and a desire of being united to God, ought to extinguish in us the natural fear of death: that the saints in heaven pray for us, earnestly desire our happiness, and know our actions either in God whom they behold, and in whom they discover all truth which it concerns them to know; or by the angels, the messengers of God on earth: but that the damned do not ordinarily know what passes on earth, because they neither see God, nor converse with our angels. He says that prayers for the dead are thanksgivings for the good, a propitiation for the souls in purgatory, but no relief to the damned. He was raised to the see of Toledo, in 680, and died in 690. See Ildefonse of Toledo, Append. Hom. Illustr.

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume III: March. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/3/084.html

San Giuliano di Toledo Vescovo

6 marzo

m. 690

Era ancora piccolo quando fu affidato come oblato nella Cattedrale di Santa Maria, a Toledo, dove ebbe come maestro Sant'Eugenio. Con la morte dell'Arcivescovo Quirico, fu eletto per sostituirlo.

Martirologio Romano: A Toledo in Spagna, san Giuliano, vescovo, che indisse tre concili in questa città, espose nei suoi scritti la retta dottrina e fu diligente modello di giustizia, carità e impegno per le anime.

Un grande vescovo del VII secolo, le notizie sulla sua vita ci provengono da Felice, suo successore nella sede arcivescovile di Toledo. 

Giuliano nacque in un anno imprecisato, intorno al 620, nella stessa città di Toledo in Spagna, ricevendo il battesimo nella cattedrale di S. Maria; i suoi genitori erano cristiani ma di origine ebraica, da bambino fu affidato dai genitori come oblato, nella stessa cattedrale, dove ebbe come maestro il più grande poeta dell’epoca Eugenio, che diverrà arcivescovo di Toledo e veneratissimo santo. 

In un primo momento pensò di farsi monaco, ma poi proseguì gli studi e divenne sacerdote del clero diocesano, salendo poi man mano nei gradi della gerarchia, mettendo in luce la su grande personalità, le doti naturali e la enorme prudenza nel disbrigo dei compiti a lui affidati. 

Il 16 gennaio 680, essendo defunto il metropolita Quirico, Giuliano venne eletto arcivescovo di Toledo, si pensa che avesse sessanta anni; con la carica assunse anche quella di vescovo della corte e metropolita della Provincia ecclesiastica di Cartagena, composta da una ventina di Diocesi. 

Durante il suo episcopato Giuliano fu protagonista di uno spiacevole episodio, di tipo politico-religioso; un certo impostore Ervigio, dopo aver narcotizzato il re Wamba, fece sapere a Giuliano che il re voleva abdicare al trono e ricevere la tonsura penitenziale; ignaro, il vescovo si affrettò ad adempiere al presunto desiderio del re, ma secondo il diritto germanico, il suo atto era vincolante e quindi Wamba dovette lasciare il trono. 

Giuliano cercò di riparare al suo involontario errore rilasciando la migliore apologia di Wamba e del suo governo. 

Sotto il suo ministero la sede metropolitana di Toledo, acquistò un’importanza indiscutibile, su tutto l’episcopato della Penisola Iberica, sancita nel Concilio XII di Toledo; durante il suo episcopato vennero celebrati altri tre Concili: XIII - XIV e XV di Toledo. 

Fu autore di una importante produzione letteraria, che ci è tutta pervenuta, apologia, lettere, composizioni poetiche, produzione e revisione liturgica. 

Discreto e coraggioso nella risoluzione degli affari difficili; giusto nei litigi, sempre disponibile alla diminuzione della pena e al perdono, pronto e sollecito a difendere i diritti della giustizia. 

Non sopportava, specie nei periodi di carestia, che qualcuno fosse in restrizione bisognosa, senza che gli venisse dato soccorso; non rifiutò mai qualche cosa a chi gli chiedeva un aiuto. 

Se nell’esercizio delle sue funzioni, volle essere circondato dalla magnificenza della carica, in privato si distingueva per l’umiltà e l’integrità dei suoi costumi. 

Morì pieno di meriti il 6 marzo 690 e sepolto nella chiesa di S. Leocadia a Toledo; verso la metà del secolo VIII, le sue reliquie comprese quelle della santa titolare e dei suoi predecessori, furono traslate altrove, non si conosce il posto, qualcuno dice ad Oviedo. 

La sua festa nei vari calendari spagnoli, già dal 1500, fu fissata all’8 aprile. Nel ‘Martirologio Romano’ è ricordato il 6 marzo.

Autore: Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/91196

Giuliano di Toledo, santo

Arcivescovo (n. Toledo 622 circa - m. 690), probabilmente di origine ebraica, eletto nel 680; presiedette quattro concilî (dal 12º al 15º, 681-688) di Toledo, il primo dei quali sanzionò l'assunzione al trono, contro Wamba, di Ervigio, che agevolò a G. il riconoscimento della primazia di Toledo. Opere principali: Vita s. Ildefonsi, la classicheggiante Historia rebellionis Pauli adversus Wambam, l'Ars gramatica, nota anche come Ars Iuliani, su esempî romani; De sextae aetatis comprobatione (per dimostrare che il Messia era effettivamente già venuto nel sesto millennio dalla creazione del mondo, contro gli Ebrei che lo attendono nel settimo); Apologeticum fidei, su questioni di cristologia, rispondendo a osservazioni di papa Benedetto II; De remediis blasphemiae; Prognosticon futuri saeculi; Antikeimenon libri duo, sulla conciliazione di passi biblici contrastanti.

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/giuliano-di-toledo-santo/

Den hellige Julian av Toledo (~652-690)

Minnedag: 8. mars

Den hellige Julian ble født i Spania ca 652. Han var en dyktig og lærd mann og munk i Agali under den hellige Eugenius. Han etterfulgte sin læremester, først som abbed i Agali og deretter i 680 som erkebiskop av Toledo. Han var viktig som biskop og produktiv skribent i den spanske kirkens historie, og han var den første biskop som utøvde primat over hele den iberiske halvøy. Han presiderte over flere nasjonale konsiler

Han hadde en sterk innflytelse på utviklingen av den mozarabiske liturgien, som tidligere var typisk for Spania, men som nå nærmest er utdødd. Julian blir sagt å være av jødisk opphav, men han synes å ha godtatt myndighetenes forfølgelser av jøder.

Julian døde i Toledo den 8. mars 690. Hans minnedag er dødsdagen 8. mars. Hans navn står i Martyrologium Romanum.

Kilder: Attwater/John, Attwater/Cumming, Benedictines, Schauber/Schindler - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Sist oppdatert: 1999-09-06 20:47

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/jtoledo

Julianus van Toledo, Spanje; heilige aartsbisschop; † 690.

Feest 6 & 8 maart.

Hij was van Joodse oorsprong, maar bekeerde zich tot Christus, werd monnik en  priester en volgde in 680 Eugenius II op als bisschop van Toledo († 657; feest 13 november). Hij was een eminent bestuurder en geleerde en oefende zijn gezag uit over het hele Iberische schiereiland. Hij leidde vier bisschoppensynodes: 681, 683, 684 en 688. Daarnaast was hij geleerde en schreef theologische boeken. Van hem wordt vooral verteld dat niemand die zich tot hem wendde om hulp, ongetroost van hem vandaan ging.

Bronnen

[Lin.1999; Dries van den Akker s.j./20080726]

© A. van den Akker s.j.

SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/03/08/03-08-0690-julianus.php

8 de marzo

SAN JULIÁN, ARZOBISPO

(† 690)

"Nació en la misma ciudad de Toledo, recibió el bautismo en la iglesia catedralicia de Santa María y fue educado en los claustros de dicho templo." Así nos introduce en la semblanza de San Julián el primero de sus biógrafos e inmediato sucesor en la sede metropolitana. De estirpe judía, aunque de padres ya cristianos, su nacimiento vino a ser como flor lozana y fragante que redime de espinas a la zarza en que brotó.

Muy niño, este toledano auténtico fue ofrecido por sus padres para que en calidad de oblato se educase en los claustros de la basílica metropolitana para el servicio del santuario.

Allí recibió su formación espiritual y literaria bajo la dirección del preceptor Eugenio, el más distinguido poeta de toda la época y que, después de haber regido como metropolitano la sede toledana, es hoy venerado como santo.

Durante el tiempo de permanencia en el atrio episcopal, Julián trabó estrechísima amistad con su compañero Gudila y se resalta el paralelismo de aquellas dos vidas destinadas a ocupar puestos de gran relieve en la administración eclesiástica de su tiempo. Hubo un momento en la vida de ambos en el que de mutuo acuerdo pensaron seriamente en abrazar la vida monástica, deseosos de mayor perfección, mas, después de pedir ahincadamente la iluminación celestial y el consejo de los prudentes, decidieron continuar en el orden secular, ascendiendo paulatinamente por los grados de la jerarquía.

La personalidad de Julián se abrillanta cada día más en el candelero enhiesto que era la ciudad real. Fue sobre todo desde la muerte de San Ildefonso cuando descuella y alcanza creciente celebridad en sus ministerios de diácono y presbítero. El conjunto de dotes naturales, la experiencia y maestría reveladas en el cumplimiento de los cargos desempeñados, en la recta gestión de los asuntos, en el trato social, en la digna manera de comportarse; el prestigio de sus virtudes y de su saber hicieron de Julián un dechado que Toledo entero podía admirar y que no podía ocultarse como luz bajo el celemín. Era el "varón de consumada prudencia".

A la terminación del verano del 679 su alma recibió un golpe durísimo con la muerte de su entrañable amigo, a la sazón arcediano, Gudila. A principios de enero del año siguiente moría también el metropolitano Quirico. La sede-vacante duró breves días, pues los electores unánimemente designaron para ocupar la silla de Toledo al esclarecido clérigo Julián, elegido el 16 de enero del 680 y consagrado el domingo, día 29, en el marco opulento de la basílica de Santa María por el obispo de Játiva.

Alrededor de los sesenta años debía de contar el nuevo metropolitano, cuando recayó sobre él la pesada carga del arzobispado de Toledo, que unía a las responsabilidades comunes de los otros prelados las que particularmente se relacionaban con las peculiares de ser obispo de la sede real y metropolitano de la provincia cartaginense, integrada por una veintena de diócesis sufragáneas, con cuyos prelados había de celebrar frecuentes consultas para el mejor resultado de las gestiones pastorales y civiles, someterlos a su propio tribunal, cuando la conducta de éstos así lo exigiera, y convocarles a concilio según las normas canónicas de la iglesia hispana.

Era tal la amplitud de funciones y de ejercicio de la Jurisdicción, que es fácil suponer la actividad del nuevo metropolitano.

En los comienzos del pontificado, un hambre horrenda fustigó a España. Las muertes por inanición se multiplicaban por doquier. Con tal motivo Julián hubo de desvivirse para remediar a los necesitados en grado tal, que las fuentes visigóticas, que apenas aluden en ningún momento a la beneficencia, reservan para el metropolitano de Toledo unas frases llenas del mayor encomio: "No podía ver que nadie estuviera necesitado sin lanzarse inmediatamente en su socorro, y fue tan extraordinaria su caridad, que jamás negaba cosa alguna al que se le acercaba; con tal modo de proceder buscaba hacerse grato a Dios y útil a los hombres".

Un asunto de enorme trascendencia política se produjo cuando apenas llevaba ocho meses ocupando la sede toledana. Traidoramente se había suministrado un narcótico al rey Wamba y durante el sopor producido por el bebedizo, el conde Ervigio, taimado autor de la felonía, hizo llamar al metropolitano a la residencia real y en ella le mostró un documento firmado por el monarca, a quien todos los ajenos a la conjura consideraban gravemente enfermo y sin sentido. En este documento, que el arzobispo vio refrendado por la suscripción real, el rey manifestaba vehementes deseos de morir con la profesión y hábito de penitente público. Engañado con tamaña falacia, procedió Julián a tonsurar al inconsciente monarca, reduciéndole al estado penitencial, por lo que quedaba incapacitado, si recuperaba la salud, para continuar ocupando el trono.

La añagaza bizantina de Ervigio para adueñarse del cetro visigótico hizo de San Julián un cómplice inconsciente, pues debe descartarse toda voluntariedad en la farsa, ya que, posteriormente a ella, a la pluma ágil del metropolitano de Toledo se debe la mejor apología del depuesto monarca.

Por el bien de la paz, el gran ideal de la iglesia hispana, se aceptó el hecho consumado y el arzobispo se vio compelido por la fuerza de las circunstancias a acatar la elección de Ervigio, reconocido como rey por quienes en la legislación vigente eran los legítimos electores.

Otro incidente serio, con el que se ha querido teñir de antirromanismo cismático la aureola de San Julián, se produjo con ocasión de haberse recibido en España para la adhesión del episcopado peninsular las actas del concilio tercero de Constantinopla, sexto de los ecuménicos. A la expresa aceptación de los obispos españoles, Julián, fogoso teólogo, adicionó un escrito donde se encontraron expresiones que en la curia pontificia parecieron malsonantes, sobre todo en aquella época en la que cualquier impropiedad de léxico podía acarrear tolvaneras de polémica, Al conocer el metropolitano la sospecha de heterodoxia, surgida en Roma sobre la pureza de su fe, tuvo una reacción enérgica; redactó otro escrito, avalado con testimonios de la Sagrada Escritura y de los Santos Padres, y lo remitió al Romano Pontífice con sensibles muestras de enojo, deslizando en él palabras duras para los contradictores. Esta nueva explicación, impecable desde el punto de vista teológico, satisfizo plenamente y traducida al griego se hizo llegar hasta el palacio imperial de Bizancio y tanto aquí como en la corte pontificia del papa Agatón mereció los más cumplidos elogios.

Fue durante su episcopado cuando la sede toledana alcanzó su más alto nivel en la jerarquía eclesiástica nacional. Celebrábase en los primeros días de enero del 681 el XII Concilio de Toledo. Tuvo carácter de asamblea nacional de todos los obispos del reino y en él se reunieron treinta y nueve prelados. El hecho de que Toledo fuera la sede metropolitana de la corte y el sistema en uso de la intervención real en el nombramiento de los cargos eclesiásticos inspiró la idea de que, para la mayor rapidez en la terminación de las sedes vacantes, los restantes metropolitanos cedieran en favor del de Toledo sus derechos de examen y confirmación de los obispos electos, quienes únicamente quedaban obligados a presentarse ante su respectivo arzobispo en el plazo de tres meses posteriores a su consagración. Esto, que canónicamente fue una norma de gobierno, acrecentó extraordinariamente la figura jerárquica del metropolitano de Toledo. A partir de "tan singular prerrogativa" —así se la designa en los textos conciliares—, el arzobispo de Toledo adquiere una indiscutible preeminencia sobre todos los prelados del reino. El será el primero en estampar su firma en las actas de los concilios y en presidir las sesiones sin guardar para nada el orden acostumbrado de antigüedad en la sede; en los casos de urgencia es él quien resuelve; muy en breve será su provincia la primera en reunirse para dar la norma a las demás sobre la citada adhesión al concilio, ecuménico de Constantinopla, mandando los demás metropolitanos sus representantes al sínodo de Toledo. En pocas palabras, tenemos la primacía de la iglesia toledana surgida canónicamente en los tiempos en que el metropolitano Julián vive el primer año de pontificado. La densa biografía de este insigne prelado, el más preclaro sin duda entre los celebérrimos que ocuparon la sede a lo largo del siglo VII, es difícil de condensar en una breve semblanza.

Hay, sin embargo, un aspecto, el de su producción literaria, que no puede ser pasado por alto. En la nota bibliográfica se elencan las obras llegadas hasta nosotros. En ellas se atiende a las necesidades presentes y todas manifiestan un clima de madurez, un perfilado estilo literario y una agudeza de pensamiento, que coronan el ciclo intelectual iniciado con San Isidoro a principios de la centuria.

El domingo, 6 de marzo del 690, fallecía San Julián a los diez años, un mes y siete días de haber ocupado la silla toledana. Su cuerpo, como el de sus antecesores, recibió sepultura en la basílica martirial de Santa Leocadia, junto al venerado cuerpo de la Santa.

Quien le trató íntimamente durante la vida y le sucedió a su muerte, nos ha dejado el más cumplido panegírico de sus virtudes episcopales.

Fue —escribe— limosnero con exceso, si en ello puede darse exceso, acudiendo prontamente al socorro de los desgraciados y poniéndose en el lugar de los débiles oprimidos.

"En sus intervenciones era discreto, y valiente en la resolución de los negocios intrincados; justo en dirimir los juicios, estuvo siempre inclinado a la aminoración de la pena, y dispuesto siempre a salir por los fueros de la justicia".

"Uníanse a estas dotes el laudable dominio de sí durante los debates, la fluidez de su palabra y la admirable devoción sentida por la exactitud en el rezo de las divinas alabanzas, estando siempre pronto para salir al paso de la más leve duda surgida sobre ello.

"Cuidadoso en extremo de la iluminación de los templos, se mostró eximio en vindicar el derecho de las basílicas, alerta en el gobierno de los súbditos y preparado siempre para escuchar a los humildes".

"Si en el ejercicio de tan alto cargo quiso rodearse de la magnificencia digna de su autoridad, privadamente estaba dotado de una humildad evangélica y sobresalía por la probidad integral de sus costumbres".

"Fue tal su misericordia que jamás hubo angustiado a quien no procurase aliviar, y era tan caritativo que nunca negó lo que por caridad se le pedía.

"De esta forma trabajó por hacerse agradable a Dios en todo y útil a los hombres, consiguiendo siempre agradar a Aquél y, en cuanto le fue posible, satisfacer a éstos por Dios.

"Y si en los dotes naturales no fue inferior a ninguno de sus nobles predecesores, tampoco les fue desigual por la abundancia de sus dignos merecimientos".

Tan bella apología que, como una estela laudatoria de su preclara existencia ha llegado hasta nosotros, se centra en torno a las tres grandes virtudes episcopales: celo, justicia y caridad, en las que sobresalió en grado preeminente, aunque la posteridad le estime más por la herencia recibida de su insigne magisterio doctrinal.

J. FRANCISCO RIVERA

SOURCE : https://www.mercaba.org/SANTORAL/Vida/03/03-08_S_julian_arzobispo.htm