vendredi 16 novembre 2012

Sainte GERTRUDE d'HELFTA, vierge religieuse bénédictine


Sainte Gertrude

Religieuse Bénédictine d'Eisleben

(1256-1302)

Sainte Gertrude d'Eisleben est la plus célèbre de plusieurs Saintes qui portent le même nom, et c'est pour cela que d'anciens auteurs l'ont appelée Gertrude la Grande. On la mit, dès l'âge de cinq ans, chez les Bénédictines d'Helfta. Elle y vint comme simple religieuse, sous la direction d'une abbesse du même nom qu'elle, dont la soeur était sainte Mechtilde d'Hackeborn, qui fut la maîtresse et l'amie de notre sainte Gertrude.

Gertrude apprit le latin dans sa jeunesse, ce que faisaient alors des personnes de son sexe qui se consacraient à Dieu dans la retraite. Elle avait aussi une connaissance peu commune de l'Écriture et de toutes les sciences qui ont la religion pour objet; mais la prière et la contemplation furent toujours son principal exercice, et elle y consacrait la plus grande partie de son temps. Elle aimait particulièrement à méditer sur la Passion et sur l'Eucharistie, et elle ne pouvait alors retenir les larmes qui, malgré elle, coulaient de ses yeux en abondance. Lorsqu'elle parlait de Jésus-Christ et de Ses mystères, elle ravissait ceux qui l'entendaient. Un jour qu'on chantait à l'Église ces paroles: "J'ai vu le Seigneur face à face," elle vit une face divine d'une éclatante beauté, dont les yeux perçaient son coeur et remplirent son âme et son corps de délices inexprimables.

L'amour divin était l'unique principe de ses affections et de ses actions. De là ce crucifiement entier au monde et à toutes ses vanités. Elle fut l'objet d'un grand nombre de grâces extraordinaires; Jésus-Christ grava Ses plaies dans le coeur de Sa sainte épouse, lui mit des anneaux au doigt, Se présenta devant elle en compagnie de Sa Mère et agit en elle comme s'Il avait changé de coeur avec elle. Toutes ces grâces étonnantes ne firent que développer son amour de la souffrance. Il lui était impossible de vivre sans ressentir quelque douleur; le temps qu'elle passait sans souffrir lui paraissait perdu. Le zèle pour le salut des âmes était ardeur au coeur de Gertrude. Pensant aux âmes des pécheurs, elle répandait pour elles des torrents de larmes au pied de la Croix et devant le Saint-Sacrement.

Pendant la longue maladie de cinq mois dont elle devait mourir, elle ne donna pas le moindre signe d'impatience ou de tristesse; sa joie, au contraire augmentait avec ses douleurs. Le jour de sa mort étant venu, elle vit la Très Sainte Vierge descendre du Ciel pour l'assister ; une de ses soeurs aperçut son âme allant droit au Coeur de Jésus, qui S'ouvrit pour la recevoir. Sainte Gertrude est une des grandes mystiques de l'Église. Le livre de ses Révélations est demeuré célèbre.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950



BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 6 octobre 2010

Sainte Gertrude



Chers frères et sœurs,

Sainte Gertrude la Grande, dont je voudrais vous parler aujourd'hui, nous conduit cette semaine aussi au monastère de Helfta, où sont nés certains des chefs-d’œuvre de la littérature religieuse féminine latino-allemande. C'est à ce monde qu’appartient Gertrude, l'une des plus célèbres mystiques, seule femme en Allemagne à recevoir l'épithète de «Grande», en raison de sa stature culturelle et évangélique: à travers sa vie et sa pensée, elle a influencé de manière singulière la spiritualité chrétienne. C'est une femme exceptionnelle, dotée de talents naturels particuliers et d'extraordinaires dons de grâce, d'une profonde humilité et d’un zèle ardent pour le salut du prochain, d'une intime communion avec Dieu dans la contemplation et de disponibilité à venir au secours des plus démunis.

A Helfta, elle se mesure, pour ainsi dire, systématiquement à sa maîtresse Mathilde de Hackeborn, dont j'ai parlé à l'Audience de mercredi dernier; elle noue des relations avec Mathilde de Magdebourg, une autre mystique médiévale; elle grandit en recevant les soins maternels, doux et exigeants, de l'abbesse Gertrude. De ces trois consœurs, elle puise des trésors d'expérience et de sagesse; elle les élabore dans sa propre synthèse, en parcourant son itinéraire religieux avec une confiance sans limite dans le Seigneur. Elle exprime la richesse de la spiritualité non seulement de son monde monastique, mais aussi et surtout biblique, liturgique, patristique et bénédictin, avec un timbre tout à fait personnel et de façon très communicative.

Elle naît le 6 janvier 1256, en la fête de l'Epiphanie, mais l'on ne sait rien ni de ses parents, ni de son lieu de naissance. Gertrude écrit que le Seigneur lui-même lui révèle le sens de ce premier déracinement: «Je l'ai choisie pour ma demeure parce que je vois avec délices que tout ce que les hommes aiment dans cette Elue est mon œuvre propre […] Aussi je l'ai exilée en quelque sorte loin de tous ses parents, afin que personne ne l'aimât à ce titre et que je fusse le seul motif de l'affection qu'on aurait pour elle» (Les Révélations, I, 16).

A l'âge de cinq ans, en 1261, elle entre au monastère, comme c'était souvent le cas à l'époque, pour la formation et l'étude. Elle y passe toute son existence, dont elle signale elle-même les étapes les plus significatives. Dans ses mémoires, elle rappelle que le Seigneur l'a prévenue avec une patience compatissante et une infinie miséricorde, en oubliant les années de l'enfance, de l'adolescence et de la jeunesse, passées — écrit-elle — «dans un tel aveuglement, que si vous ne m'aviez donné une horreur naturelle du mal, un attrait pour le bien avec les sages conseils de mon entourage, il me semble que je serais tombée dans toutes les occasions de faute, sans remords de conscience, absolument comme si j'avais été une païenne […]. Cependant vous m'aviez choisie dès ma plus tendre enfance, afin de me faire grandir au milieu des vierges consacrées, dans le sanctuaire béni de la Religion» (ibid., II, 23 ).

Gertrude est une étudiante extraordinaire, elle apprend tout ce que l’on peut apprendre des sciences du Trivium et du Quadrivium, la formation de cette époque; elle est fascinée par le savoir et se donne tout entière à l'étude profane avec ardeur et ténacité, avec une réussite scolaire dépassant toutes les attentes. Si nous ne savons rien de ses origines, elle nous dit beaucoup de ses passions de jeunesse: littérature, musique et chant, art de l’enluminure la ravissent; elle a un caractère fort, décidé, immédiat et impulsif; elle dit souvent être négligente; elle reconnaît ses défauts, elle en demande humblement pardon. Elle demande avec humilité conseil et prière pour sa conversion. Certains traits et défauts de son tempérament l'accompagneront jusqu'à la fin, au point de surprendre certaines personnes s'étonnant que le Seigneur lui donne une telle préférence.

En tant qu’étudiante, elle se consacre ensuite entièrement à Dieu dans la vie monastique et pendant vingt ans, rien d’exceptionnel n’a lieu: l’étude et la prière constituent son activité principale. En raison de ses qualités, elle excelle parmi ses consœurs; elle fait preuve de ténacité pour consolider sa culture dans divers domaines. Mais, au cours de l’Avent 1280, elle commence à ressentir un dégoût pour tout cela, en perçoit la vanité, et le 27 janvier 1281, quelques jours seulement avant la fête de la purification de la Vierge, vers l’heure des Complies, le soir, le Seigneur illumine ses denses ténèbres. Avec délicatesse et douceur, il calme le trouble qui l’angoisse, trouble que Gertrude voit comme un don même de Dieu «pour renverser la tour de vaine gloire et de curiosité élevée par mon orgueil. Orgueil insensé car je ne méritais même pas de porter le nom et l'habit de la Religion. Toutefois c'était bien le chemin que vous choisissiez, ô mon Dieu, pour me révéler votre salut» (Ibid., II, 1, p. 87). La vision d’un jeune homme la guide pour démêler le nœud d’épines qui opprimait son âme, en la prenant par la main. Dans cette main, Gertrude reconnaît «les joyaux précieux des plaies sacrées qui ont annulé tous les titres qui pouvaient nous être opposés» (ibid., II, 1, p. 89), et reconnaît Celui qui sur la Croix nous a sauvés par son sang, Jésus.

A partir de ce moment, sa vie de communion intime avec le Seigneur s’intensifie, en particulier au cours des temps liturgiques les plus significatifs — l’Avent et Noël, Carême et Pâques, la fête de la Vierge — même lorsque, malade, elle ne pouvait se rendre au chœur. C’est le même humus liturgique que Mathilde, sa maîtresse, que Gertrude décrit toutefois à travers des images, des symboles et des termes plus simples et linéaires, plus réalistes, avec des références plus directes à la Bible, aux Pères, au monde bénédictin.

Sa biographe indique deux directions de ce que nous pourrions définir sa «conversion» particulière: dans les études, avec le passage radical des études humanistes profanes à celles théologiques, et dans l’observance monastique, avec le passage de la vie qu’elle qualifie de négligente à la vie de prière intense, mystique, avec une exceptionnelle ardeur missionnaire. Le Seigneur, qui l’avait choisie dans le sein maternel et qui l’avait fait participer, dès son enfance, au banquet de la vie monastique, la ramène par sa grâce «des choses extérieures à la contemplation intérieure, des occupations terrestres au soin des choses célestes». Gertrude comprend alors qu'elle était restée loin de Lui dans une région de dissemblance, comme elle dit avec saint Augustin; de s’être consacrée avec trop d’ardeur aux études libérales, à la sagesse humaine, en négligeant la science spirituelle, se privant du goût de la véritable sagesse; elle est conduite à présent à la montagne de la contemplation, où elle se dépouille du vieil homme pour se revêtir de l’homme nouveau. «C'est ainsi que de grammairienne elle devint théologienne, relisant sans cesse les pages divines qu’elle pouvait se procurer, et remplissant son cœur des plus utiles et des plus douces sentences de la Sainte Ecriture. Aussi avait-elle toujours à sa disposition la Parole de Dieu afin de satisfaire ceux qui venaient la consulter et de réfuter toute idée fausse par des témoignages de la Sainte Ecriture employés si à propos, qu'on n'y trouvait rien à objecter» (ibid., I, 1, p. 25).

Getrude transforme tout cela en apostolat: elle se consacre à écrire et à divulguer la vérité de la foi avec clarté et simplicité, grâce et persuasion, servant avec amour et fidélité l’Eglise, au point d’être utile et appréciée par les théologiens et les personnes pieuses. Il nous reste peu de son intense activité, notamment en raison des événements qui conduisirent à la destruction du monastère d’Helfta. Outre Le Héraut de l'Amour Divin ou Les révélations, il nous reste les Exercices spirituels, un rare joyau de la littérature mystique spirituelle.

En ce qui concerne l’observance religieuse, notre sainte est «donc une très forte colonne de la Religion, un défenseur si zélé de la justice et de la vérité» (ibid., I, 1, ), dit sa biographe. A travers les mots et l’exemple, elle suscite chez les autres une grande ferveur. Aux prières et à la pénitence de la règle monastique, elle en ajoute d’autres avec une telle dévotion et un tel abandon confiant en Dieu, qu’elle suscite chez ceux qui la rencontrent la conscience d’être en présence du Seigneur. Et de fait, Dieu lui-même lui fait comprendre qu’il l’a appelée à être un instrument de sa grâce. Gertrude se sent indigne de cet immense trésor divin, elle confesse qu’elle ne l’a pas conservé et valorisé. Elle s’exclame: «Je vous offre la douleur que j'éprouve [...] de ne m'être pas servie avec soin et révérence des dons que j'avais reçus. Ne m'eussiez-vous donné, en souvenir de vous, à moi si indigne, qu'un léger fil de lin, j'aurais dû le recevoir avec un respect infini» (ibid., I, 5). Mais, reconnaissant sa pauvreté et son indignité, elle adhère à la volonté de Dieu: «j'ai dû combattre mon goût personnel — affirme-t-elle —, et considérer qu'ayant si peu profité de vos grâces, elles ne pouvaient m'avoir été accordées pour moi seule, puisque votre sagesse éternelle ne se trompe en rien. O Dispensateur de tous les biens, qui m'avez comblée gratuitement de tant de grâces, faites au moins qu'en lisant cet écrit, le cœur d'un de vos amis soit ému par votre condescendance, et vous remercie de ce que, pour l'amour des âmes, vous avez conservé si longtemps au milieu des souillures de mon cœur une pierre précieuse d'un tel prix» (ibid., II, 5).

En particulier, deux faveurs lui sont plus chères que toutes les autres, comme Gertrude l’écrit elle-même: «La première est l'empreinte que vous avez formée sur mon cœur, par les splendides joyaux de vos plaies sacrées. La seconde est cette blessure d'amour si profonde et si efficace que, (dussé-je vivre mille ans dans le plus complet délaissement), je goûterais sans cesse un bonheur ineffable au souvenir de ces deux bienfaits. Ils me seraient à chaque heure une source suffisante de consolation, de lumière et de gratitude. Pour ajouter à ces faveurs, vous m'avez encore admise à l'incomparable familiarité de votre tendresse, en m'offrant l'arche très noble de votre divinité, c'est-à-dire votre Cœur sacré, pour que j'y trouve mes délices [...]. Enfin vous m'avez donné pour avocate votre très douce Mère la bienheureuse Vierge Marie, me recommandant plusieurs fois à elle avec autant de tendresse qu'en mettrait un époux à confier à sa propre mère l'épouse qu'il s'est choisie» (ibid., II, 23).

Tendue vers la communion sans fin, elle conclut sa vie terrestre le 17 novembre 1301 ou 1302 à l’âge d’environ 46 ans. Dans le septième Exercice, celui de la préparation à la mort, sainte Gertrude écrit: «O Jésus, toi qui m’es immensément cher, sois toujours avec moi, pour que mon cœur demeure avec toi et que ton amour persévère avec moi sans possibilité de division et que mon trépas soit béni par toi, afin que mon esprit, libéré des liens de la chair, puisse immédiatement trouver le repos en toi. Amen» (Exercices, Milan 2006, p. 148).

Il me semble évident que ces choses ne sont pas seulement des choses du passé, historiques, mais l'existence de sainte Gertrude reste une école de vie chrétienne, de voie droite, et nous montre que le cœur d'une vie heureuse, d'une vie véritable, est l'amitié avec Jésus, le Seigneur. Et cette amitié s'apprend dans l'amour pour Les Ecritures Saintes, dans l'amour pour la liturgie, dans la foi profonde, dans l'amour pour Marie, de manière à connaître toujours plus réellement Dieu lui-même et le bonheur véritable, but de notre vie. Merci.

* * *

J’accueille avec joie les pèlerins francophones présents ce matin, en particulier les jeunes du Centre Madeleine Danielou de Blois, ainsi que les Paroisses de Saint-Raphaël et de Pamataii. N’ayez pas peur de vous laisser guider par l’exemple de sainte Gertrude! Fructueux pèlerinage à tous!


© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana



Sainte Gertrude de Helfta

Vierge moniale (+ 1301)

A cinq ans, la petite Gertrude qui va devenir Gertrude la Grande est confiée pour son éducation au monastère bénédictin de Helfta en Saxe. Elle y trouve une atmosphère de vie spirituelle et intellectuelle intense. Elle a aussi la chance d'y avoir comme maîtresse et conseillère la grande Melchtilde de Hackeborn. Elle s'épanouit dans ce milieu qu'elle ne cherchera pas à quitter. En grandissant elle devient une moniale d'une intelligence rayonnante et d'une vaste culture. Si sa santé fragile la tient souvent éloignée du chœur, sa santé mentale, au contraire, reflète un grand équilibre. A partir de 1291, elle commence à être favorisée de visions qu'elle consignera dans cinq livres. Son expérience mystique s'appuie sur les mystères de la liturgie et reste totalement dépourvue de dolorisme. Elle fait une large place au Christ et tout particulièrement au Sacré-Cœur, "où est enclose toute la vertu de la Divinité." Elle oriente l'âme vers la contemplation sereine et la jouissance de la vie divine "dans la resplendissante et toute calme Trinité".

Histoire de sainteté: Sainte Gertrude de Helfta.

Le 6 octobre 2010, Benoît XVI a évoqué sainte Gertrude, "une célèbre mystique et la seule femme à avoir reçu le titre de Grande en Allemagne en vertu de sa stature culturelle et évangélique. Sa vie et sa pensée -a ajouté le Pape- ont profondément influencé la spiritualité chrétienne" du Moyen Age. Née en 1256, elle entra enfant au couvent, comme c'était alors la coutume. Après des études, elle y passa le restant de son existence. Gertrude fut une étudiante extraordinaire, capable d'apprendre tout ce qu'on pouvait alors enseigner. "Ensuite, elle se consacra totalement à Dieu dans la vie monastique, la prière et l'étude". Vingt ans plus tard, elle eut la vision d'un enfant qui l'encourageait à surmonter le roncier qui opprimait son esprit. A partir de ce moment, sa communion avec le Seigneur s'intensifia en un véritable chemin de conversion". Elle abandonna ses études profanes pour se consacrer exclusivement aux théologiques et, toujours dans l'observance monastique, elle passa de ce qu'elle appelait sa vie de négligence à une vie priante, mystique et missionnaire".

Le Saint-Père a ensuite rappelé que Gertrude se repentit de "s'être trop consacrée aux arts libéraux, à la sagesse humaine, au dam de la science spirituelle, se privant ainsi du sel de la vraie connaissance. Gravissant le mont de la contemplation, elle abandonna l'homme ancien pour le nouveau". La sainte allemande "se consacra, avec clarté et simplicité, à écrire et à diffuser la vérité de la foi. Elle servit l'Église avec efficacité et amour, au point d'être appréciée des théologiens. Il reste peu de choses de son intense production à cause de la dévastation que subit le couvent de Helfta. Ont survécu, ses Révélations et ses Exercices spirituels, qui sont des joyaux de la littérature mystique... Elle ajouta des prières au pénitencier monastique, dans lesquelles elle s'abandonne à Dieu avec confiance, au point de faire sentir la présence du Seigneur à qui la rencontrait. Dieu lui avait, il est vrai, fait comprendre l'avoir appelée à être un instrument de sa grâce. Gertrude se sentait indigne de cet immense trésor, et déclarait ne pas l'avoir assez bien conservé et valorisé". Elle mourut en 1301 ou 1302.

Benoît XVI a conclu en affirmant que l'exemple de sainte Gertrude "montre qu'une vie heureuse est faite de l'amitié du Seigneur, de l'amour de l'Écriture, de la liturgie et de Marie, faite d'une foi profonde et de la recherche continue de Dieu, but de notre existence". Après la catéchèse, il a salué les différents groupes, notamment polonais, et rappelé qu'octobre est le mois du Rosaire et, demain, la fête de Notre Dame du Rosaire: "Le chapelet est une prière particulière dans l'Église, une arme spirituelle adaptée à chacun de nous. La méditation de la vie de Jésus et de Marie doit être une lumière éclairant notre chemin évangélique, notre renouveau spirituel et la conversion de nos cœurs". (source: VIS 20101006 - 500)

Mémoire  de sainte Gertrude, surnommée la Grande, vierge moniale. Donnée au Seigneur par ses parents dès l'âge de cinq ans dans l'abbaye cistercienne d'Helfta en Saxe, elle y passa toute sa vie, vouée à la solitude du cloître et aux belles-lettres avec tout son cœur et toute son énergie. Sans renoncer au travail intellectuel, elle avança de manière admirable sur le chemin de la perfection, dans la prière et la contemplation du Christ en croix, et mourut le 17 novembre 1301.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/154/Sainte-Gertrude-de-Helfta.html



Trois siècles avant Saint Ignace, la jeune moniale bénédictine favorisée de grâces mystiques écrit sept Exercices. Composés par la sainte elle-même ils embrassent toute l’oeuvre de sanctification d’une âme. Le renouvellement de la grâce du baptême en est le point de départ et la préparation à la mort en est le terme.

Lorsque Gertrude, une moniale allemande du milieu du 13ème siècle rentre au monastère d’Hefta près d’Eisleben en Saxe, elle n’a que cinq ans. Le seul évènement qui marqua son existence cloîtrée pendant quarante ans fut ce qu’elle appela elle même sa « conversion ». En 1280, âgée de 24 ans, elle rencontre un peu après l’Office de Complies au beau milieu de ses tourments intérieurs cet Époux dont elle goûte alors les « célestes richesses » déposées en son âme.

Trois siècles avant Saint Ignace, la jeune moniale bénédictine favorisée de grâces mystiques écrit sept Exercices. Composés par la sainte elle-même ils embrassent toute l’oeuvre de sanctification d’une âme. Le renouvellement de la grâce du baptême en est le point de départ et la préparation à la mort en est le terme.

Dans un don total de soi, cette grande mystique découvre en compagnie de l’Époux, l’océan de bonté et de miséricorde du Coeur du Christ, ce Christ qui supplée aux petites infirmités de l’homme à mesure qu’on les lui confie.

Les Exercices de Sainte Gertrude sont difficiles à lire. Dès le départ, le lecteur est baigné par les hauteurs que prend la grande sainte, sa fréquentation régulière de la vie surnaturelle et le langage ultime de la beauté qu’elle emploie. Oui, le lecteur pourra être surpris par ce langage dont il a désapprit jusqu’à même l’existence. Il lui faudra pourtant réapprendre ce dialogue de l’âme qui tournée naturellement vers Dieu exalte l’action de grâce et la louange.


Pietro Liberi  (1605–1687). Estasi di Santa Gertrude, Abbey of Santa Giustina, Padua


Sainte Gertrude

L'abbaye d'Helfta, fondée par les comtes de Mansfeld en 1229, près de Eisleben (Saxe), sous la règle de saint Benoît, était un milieu où l'on cultivait les lettres et les arts. Gertrude, née le 6 janvier 1256, sans que l'on puisse dire avec assurance dans quelle famille, fut y donnée au Seigneur par ses parents à l'âge de cinq ans et y vécut jusqu'à sa mort (16 novembre 1301 ou 1302). La jeune Gertrude, intelligente, vive, affable et diserte, sous la direction de Mechtilde de Hackeborn, se délecta dans l'étude de la langue et de la littérature latines, dans le chant et la peinture.

Elle venait d'avoir vingt-cinq ans lorsque, le 27 janvier 1281, après complies, elle découvrit la vie mystique dans une vision initiatrice : le Seigneur « la prit, la souleva et la plaça près de lui. » Ce fut une véritable conversion. « Que mon âme vous bénisse, Seigneur mon Dieu, mon Créateur ; que mon âme vous bénisse, et que mon être le plus intime confesse les miséricordes dont votre bonté sans nulle mesure m'a entourée avec une telle gratuité, ô mon très doux ami. Je rends grâces, autant que je le puis, à votre immense miséricorde ; avec elle je loue et glorifie votre patience longanime qui vous a fait dissimuler pendant toutes les années du bébé et de l’enfant, de l'adolescente et de la jeune fille, presque jusqu'à la fin de mes vingt-cinq ans : j'ai vécu dans une folie si aveugle que j'aurais fait sans remords, en pensée, parole et action, toutes mes volontés, partout où c'était possible, si vous ne m'aviez prévenu par un dégoût connaturel du mal, et un plaisir du bien, ainsi que par les corrections extérieures de mon entourage. Comme si j'avais été une païenne parmi des païens, sans jamais comprendre que vous, mon Dieu, vous récompensez le bien et châtiez le mal. Et pourtant vous m'aviez choisie dès l'enfance, dès ma cinquième année, pour vous être présentée parmi vos amis les plus dévoués au manoir de la sainte religion. Par la multitude et la grandeur de vos bienfaits, vous m’avez exaltée comme si, différente de tous les mortels, j’avais mené sur terre une vie angélique. c’est pendant cet Avent que vous commençâtes, avant que je finisse mes vingt-cinq ans pour l’Epiphanie, par un certain trouble dont mon cœur fut si ébranlé que toute légèreté juvénile commença à me paraître insipide. C’est ainsi que mon cœur fut quelque peu préparé à vous.

Que l'abîme de la Sagesse incréée appelle l'abîme de l'admirable toute-puissance, pour faire ressortir une si prodigieuse bienveillance, qui par le débordement de votre miséricorde coula par les profondeurs jusqu'au vallon de ma misère ! En la vingt-sixième année de mon âge, en cette seconde férie (lundi), si salutaire pour moi, avant la fête de la Purification de Marie, votre très chaste Mère - laquelle férie tomba alors le 6 avant les calendes de févier (27 janvier) - en cette heure désirable de l'après complies : vous, la Vérité, mon Dieu, plus serein que toute lumière, mais plus intérieur que tout secret, vous aviez résolu de diluer la densité de mes ténèbres, commençant bellement et doucement par calmer ce trouble qu'un mois auparavant vous aviez suscité en mon cœur. Par ce trouble, je pense, vous aviez essayé de détruire la tour de ma vanité et de ma curiosité, qu'avait bâtie ma superbe. Hélas! je portais alors en vain le nom et l'habit de la religion, mais cela vous servait pour trouver le moyen de me montrer mon salut. A cette heure donc, comme je me tenais au milieu du dortoir, et que je redressais ma tête inclinée pour saluer au passage une ancienne, selon le cérémonial de l'ordre, je vis un jeune homme aimable et délicat, âgé d'environ seize ans, réalisant l'idéal de beauté qui put charmer alors les yeux extérieurs de ma jeunesse. Il me dit d'un air doux et bénin : Bientôt viendra ton salut. Pourquoi te consumer de chagrin ? Tu n'as donc pas de directeur, pour que la douleur t'ait ainsi changée ? Comme il parlait, j’avais beau me savoir matériellement dans le dortoir, il me semblait que j’étais au chœur, en ce coin où j’avais accoutumé de faire une oraison si tiède, et c’est là que j’entendis la suite des paroles : Je te sauverai et te libèrerai : n’aie pas peur. J’entendis ; puis je vis une main tendre et délicate me serrer la main, comme pour appuyer ces paroles par un gage. Et il ajouta : Avec mes ennemis, tu as baisé la terre et tu as léché le miel dans les épines ; enfin, reviens à moi, et je t’enivrerai du torrent de ma volupté divine. Comme il parlait, je regardai, et vis entre moi et lui, à sa droite et à ma gauche, une haie d’une longueur si infinie que, ni devant moi, ni derrière moi, n’apparaissait la fin de cette longueur. Le haut de cette haie me semblait muni d’une telle masse d’épines que nul passage ne s’ouvrait à moi pour revenir au jeune homme. Je restai donc hésitant et haletant de désir, sur le point de défaillir, quand soudain, sans nulle difficulté, il me prit, me souleva et me plaça près de lui. Je reconnus alors, dans cette main reçue en gage, les joyaux éclatants de ces blessures qui ont annulé les actes rédigés par tous nos adversaires. Je loue, adore, bénis, remercie autant que je peux votre sage miséricorde et miséricordieuse sagesse de ce que vous, mon Créateur et Rédempteur, vous avez fait effort pour ployer ma nuque indomptable sous votre joug bénin, en me préparant un cordial si bien dosé pour ma faiblesse. Dès lors, en effet, dans une joie d’esprit nouvelle, je commençai à avancer, pacifiée par l’arôme de vos parfums, en sorte que j’ai pu estimer votre joug bénin et léger, lui que naguère je jugeais insupportable.

Alors commença pour la moniale, occupée à la copie des manuscrits du scriptorium, une vie d'humilité, d'attention aux autres et de patience dans la maladie qui, à la fin de sa vie la tenait éloignée des offices du chœur où elle était la seconde chantre aux côtés de sainte Mechtilde de Hackeborn (morte en 1298), elle aussi favorisée de grâces mystiques et de révélations dont elles se faisaient mutuellement la confidence. Gertrude ne renonça pas au travail intellectuel, mais elle passa de la grammaire à la théologie. Elle méditait l'Ecriture et les textes de la liturgie, lisait les Pères, spécialement saint Augustin et saint Bernard. Gertrude a laissé dans ses Révélations et ses Exercices spirituels un témoignage sur sa propre vie d'intimité avec Dieu, tout unifiée dans la contemplation de l'Amour incarné, dont le côté ouvert du Christ en Croix lui offre le signe merveilleux. Dans l'une de ses prières, Gertrude dit au Seigneur : « Je désire t'aimer non seulement avec douceur, mais avec sagesse. » La piété mariale de sainte Gertrude se comprend dans la dépendance du mystère du Christ : « Jésus est mon premier-né parce qu'après lui, que dis-je, par lui, vous choisissant pour que vous soyez ses frères et mes fils, dans le sein de mon amour maternel, je vous ai, tous, engendrés. »

Les demandes de sainte Gertrude furent agréées du Sauveur : « Je connus d'une manière spirituelle, que vous aviez imprimé sur des places très réelles de mon cœur les stigmates sacrés de vos plaies adorables ; au moyen de ces blessures, vous avez guéri les ulcères de mon âme et vous m'avez enivrée d'un nectar délicieux. »


Pfarrkirche St. Ulrich, St. Ulrich im Schwarzwald, Gemeinde Bollschweil. Herz-Jesu-Altar (Schreiner: Fr. Moosbrugger aus Bregenz, Fassmaler: A. Kummer aus Wurzach), 1748–1750, Auszugsbild: Hl. Gertrud von Helfta, 1772 von Simon Göser

Prière lue par Sainte Gertrude

et adoptée pour le jour de la Purification de Notre Dame.

O mon Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, donnez-moi d'aspirer vers vous, de tout mon cœur, avec les brûlants désirs d'une âme altérée ; donnez-moi de respirer en vous, ô très suave et très doux ami ; que mon esprit, que tout mon être haletant soupire après vous, ô seule vraie Béatitude. O Sauveur dont la clémence est infinie, daignez, par votre Sang précieux, imprimer dans mon cœur vos plaies sacrées afin qu'en elles je lise à chaque instant, et vos douleurs, et votre Charité pour moi.

Faites que le souvenir de vos divines blessures, demeure enseveli toujours au plus intime de mon être afin d'y exciter une juste compassion à toutes vos souffrances, et d'y allumer le feu consumant de votre amour. Accordez-moi aussi de connaître le néant de la créature, diminuez sa valeur devant mes yeux, et soyez, Vous seul, ô Jésus, la douceur et la joie de mon âme.

Gertrude aimait cette prière et la récitait tous les jours. Ses demandes agréées du Sauveur : Je connus d'une manière spirituelle, que vous aviez imprimé sur des places très réelles de mon cœur les stigmates sacrés de vos plaies adorables ; au moyen de ces blessures, vous avez guéri les ulcères de mon âme et vous m'avez enivrée d'un nectar délicieux.

SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/11/16.php#gertrude

SAINTE GERTRUDE.

Sainte Gertrude fut la sainte de l’humanité de Jésus-Christ comme sainte Catherine de Gênes fut la sainte de sa divinité. Ce caractère général éclaire sa vie et nous explique son attrait, qui fut la familiarité. Catherine de Gênes montre dans quel sens Dieu est loin de l’homme ; sainte Gertrude montre dans quel sens Dieu est près de l’homme. Catherine de Gênes, montre l’abîme qui sépare Dieu de l’homme ; sainte Gertrude montre le pont jeté sur cet abîme. Angèle de Foligno montre ces deux choses. L’amour, dans sainte Catherine de Gênes, a le caractère de l’adoration qui va vers l’infini et ne sait comment se satisfaire. L’amour, dans sainte Gertrude, a le caractère de la familiarité, qui n’exclut pas l’adoration, mais qui s’empare avec ardeur et jouissance de tout ce que Dieu nous a donné de lui-même. Il serait d’un intérêt immense de savoir quel fut, chez sainte Madeleine, le caractère de l’amour. Qui sait si elle ne fut pas la sainte de l’humanité de Jésus, tant que Jésus fut vivant de sa vie mortelle, et la sainte de la divinité du Christ, après l’Ascension et la Pentecôte ? Qui sait si la parole qu’elle entendit: Ne me touchez pas, ne changea pas en elle le caractère de l’amour, et si au désert, pendant les années prodigieuses de sa  vie pénitente et inconnue, elle n’éprouva pas plus spécialement pour la divinité de Jésus-Christ ce qu’elle avait éprouvé plus spécialement pour son humanité pendant les jours de sa vie mortelle ? Qui sait si cette parole douce et terrible : Ne me touchez pas, ne l’a pas transsubstantiée à une forme de vie plus haute ?

Quoi qu’il en soit de sainte Madeleine, nous pouvons dire de Sainte Gertrude qu’elle passa sa vie dans la familiarité de l’Homme-Dieu.

Née à Isleb, dans le comté de Mansfeld, en l’an 1320, elle fut prévenue de la grâce à l’âge de cinq ans. Un des caractères de sainte Gertrude, c’est qu’elle est toujours prévenue. On dirait que la prédestination est plus visible en elle que dans la plupart des saints. La grâce la prévient avant l’âge qu’on appelle l’âge de raison ; la grâce la suit, la grâce habite en elle sensiblement ; la grâce consomme sa vie, qu’elle a inaugurée.

Dans une prière composée par elle-même, sainte Gertrude promet le secours de Dieu à ceux qui se recommanderont à son intercession, le remerciant des grâces que Dieu lui a faites ; ces grâces sont précisément celles que nous venons d’indiquer : sainte Gertrude engage ceux qui prieront par son intercession à considérer la familiarité que Dieu eut avec elle.

« Que ceux qui vous prieront par mon intercession, dit-elle, se souvenant de la familiarité à laquelle vous avez daigné m’admettre, vous rendent grâces particulièrement pour cinq de vos bienfaits ;

« D’abord pour l’amour par lequel vous m'avez choisie de toute éternité. Ensuite parce que vous m’avez attirée heureusement à vous ; car il semblait que vous eussiez trouvé en moi la compagne fidèle de votre douceur, et que notre union fût pour vous, Seigneur, le plus grand des plaisirs. Ensuite parce que vous m’avez attachée étroitement à vous, pour faire éclater la merveille de votre amour dans la plus indigne des créatures. Ensuite parce que vous avez pris plaisir dans mon coeur, parce que mon âme a été pour vous un lieu de délices : vous unissant à la créature la plus dissemblable à vous, vous vous êtes livré à un amour que j’oserais appeler extatique. Enfin, parce qu’il vous a plu d’accomplir votre oeuvre en moi, et de la consommer par une mort heureuse. » 

Ce sentiment profond de la prédestination, de la faveur de Dieu, de son amitié, de sa grâce qui prévient et qui consomme, toute cette chose qui s’appelle, dans le langage des saints, l’Union intime, contient, domine, possède et résume sainte Gertrude.

Ce caractère explique toute sa vie intérieure. Non-seulement les saints sont différents entre eux par leur nature particulière, mais ils sont différents parce que les grâces qu’ils reçoivent, fussent-elles de même genre, changent de forme et de caractère, et d’aspect et de langage, d’après la nature humaine de celui qui les reçoit. Sainte Gertrude nous fournit non-seulement la pratique, mais la théorie de cette vérité. Dans le livre des Insinuations divines (remarquez ce mot: insinuations, comme il s'adapte à elle), dans ce livre, sainte Gertrude nous cite ces paroles sorties des lèvres de Jésus-Christ :

« Plus je diversifie la manière de communiquer mes dons, et plus je fais éclater la profondeur de ma sagesse, qui sait répondre à chacun selon la portée et l’étendue de son esprit, et lui enseigner ce que je veux, selon la capacité et l’intelligence que je lui ai données, m’expliquant avec les plus simples par des comparaisons plus sensibles et plus grossières, avec les plus éclairés, d’une façon plus intérieure et plus sublime. »

Ces paroles, profondément comprises, nous donneraient peut-être aux uns et aux autres l’explication de bien des mystères. Les uns sont étonnés et quelquefois scandalisés par la hauteur et la profondeur des communications divines. Il y a des gens qui ont été capables de faire à saint Denys le reproche d’être inaccessible.

D'autres sont étonnés et quelquefois scandalisés de l’extrême simplicité qui préside à certains discours et à certaines apparitions.

Le secret de cette différence étonnante, tant elle est énorme, est dans l’état d’esprit de ceux qui devaient entendre la voix. Dieu a parlé à Moïse un certain langage, un autre à Elie.

Jésus-Christ a frappé Angèle de Foligno et sainte Gertrude d’impressions très diverses.

Il y a des gens qui croient faire preuve de supériorité métaphysique quand ils se moquent des comparaisons sensibles, si fréquentes dans la vie des saints.

Saint Bernard, qui avait déjà de temps en temps affaire à eux, leur adresse ces explications :

« Quand l’âme sacrée et emportée par la contemplation est frappée tout à coup par la lumière divine, comme par un éclair, il se forme ensuite en elle des images et des représentations de choses humaines et inférieures, qui se rapportent à la vérité dont elle a été instruite, qui servent d’ombres ou de voiles pour tempérer cette vérité, pour la rendre supportable, pour aider celui qui la reçoit à la communiquer aux autres. »

Ces comparaisons sont, bien entendu, plus fréquentes dans sainte Gertrude que partout ailleurs, par la raison que j’ai indiquée au commencement de ce chapitre.

Sainte Catherine de Gênes fait peu de comparaisons ou même n’en fait pas. Elle est plus directement aux prises avec l’incommensurable. Saint Denys ne sait de quelle parole se servir; car il ne peut nommer Dieu tel qu’il est en lui-même. Mais sainte Gertrude habite la région des paraboles, Sainte Thérèse en use aussi.

La vie de sainte Gertrude n’eut pas beaucoup d’incidents extérieurs. Sainte Thérèse mena de front les combats du dedans et les combats du dehors : la contemplation et les affaires. Cette double vocation semble se perpétuer jusqu’à un certain point dans l’ordre des Carmélites. Sainte Gertrude n’eut à s’occuper que de son coeur, et Dieu a engagé lui-même plusieurs âmes saintes à aller le chercher là, dans ce coeur prédestiné. Un monastère de l’ordre de Saint-Benoît, situé dans la ville de Rodart, fut le théâtre de ces visions.

« Il arriva, dit-elle, qu’un certain jour, entre l’Ascension et la Pentecôte, j’entrai dans la cour et je considérai la beauté du lieu, l’eau courante, la liberté des oiseaux, particulièrement les colombes qui voltigeaient à l’entour, à cause de la tranquillité de ces lieux où l’on se repose à l’écart. »

Alors la sainte veut faire remonter à Dieu ses grâces, comme le ruisseau à sa source; elle veut croître comme les arbres, fleurir comme les plantes, s’élever comme la colombe, libre et dégagée.

Puis, le soir, ces paroles de l’Évangile lui reviennent à l’esprit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. »

« A ces mots, s’écrie-t-elle, mon coeur, qui n’est que boue, s’aperçut, ô Dieu infiniment doux, unique objet de mon amour, que vous y êtes venu vous-même. Plût à Dieu, plût à Dieu encore mille fois, que toute l’eau de la mer fût changée en sang, et que je pusse faire passer l’Océan sur ma tête pour la laver de ses souillures, et nettoyer le lieu que vous avez choisi pour demeure ! Je voudrais qu’on m’arrachât le coeur des entrailles, qu’on le déchirât par morceaux, et qu’on le mit sur un brasier ardent afin, que votre séjour devint moins indigne de vous !

« Et, après ce jour où j’ai reconnu votre présence dans mon coeur, quoique mon esprit prit plaisir à s’égarer dans la distraction des choses périssables, néanmoins, après quelques heures, quelquefois même après quelques jours, quelquefois, je tremble de le dire, après des semaines entières, quand je rentrais dans mon coeur, après une si longue absence, je vous y trouvais le même, ô mon Dieu ! Voilà neuf ans que j’ai reçu cette grâce, et vous ne vous êtes absenté qu’une fois, pendant onze jours ; c’était avant la fête de saint Jean-Baptiste.

« Votre absence fut causée par un entretien profane que j’avais eu avec quelques personnes du monde le jeudi précédent. »

Personne, dans le monde des psychologues, ne rend compte des choses de l’âme avec autant de simplicité, de profondeur et de naïveté que les saints. Mais, parmi les saints eux-mêmes, sainte Gertrude est remarquable par cette naïveté. Elle raconte son histoire intérieure, comme elle s’est passée, avec une candeur d’enfant. Elle nous dit ces choses comme elle se les dit à elle-même. Elle pense tout haut, ce n’est pas un auteur qui parle. L’auteur le plus sincère, dans ses confessions les plus véridiques, pense encore au lecteur. L’orateur le plus emporté pense encore à l’auditoire. Mais sainte Gertrude ne pense qu’à Dieu et à elle-même. Non-seulement elle parle comme elle pense, mais elle parle comme elle prie. Or, la prière est une force plus intime que la pensée. L’intention de se faire estimer ou admirer n’abandonne pas longtemps de suite l’homme qui parle de lui au public. Il faut profiter de cet instant-là pour l’admirer il s’oublie un instant. Mais cet oubli ne dure pas. Chez sainte Gertrude, l’oubli dure toujours. Elle nous parle comme si nous n’étions pas là.

Certains passages de l’Écriture qui étonnent les esprits chercheurs devenaient simples pour sainte Gertrude, à cause de sa simplicité. Elle surprit quelques-uns des secrets d’Ezéchiel.

« Celui qui aura mis des impuretés dans son coeur, dit le prophète, et le scandale de son iniquité contre son visage, et qui venant trouver le prophète l’interrogera en mon nom, je lui répondrai, moi, qui suis le Seigneur, selon la multitude de ses impuretés, afin qu’il soit surpris par les artifices de son coeur. »

Sainte Gertrude comprit dans ces paroles le mystère du criminel tombant dans le piège qu’il a tendu. Elle vit que le pécheur qui, pour éprouver le saint, lui demande la connaissance d’une chose cachée, en reçoit ordinairement une réponse qui elle-même est un châtiment et qui le confirme dans son endurcissement.

Par ces mots de la Genèse : « Où est Abel, votre frère ? » elle connut que Dieu demande compte à chaque religieux des fautes de son prochain toutes les fois que ce religieux aurait pu les empêcher. Elle comprit que le religieux ne peut pas plus que Caïn répondre : « Suis-je le gardien de mon frère ? » car il est le gardien de son frère. Et elle sentit à cette occasion la profondeur de cette autre parole : « Malheur à celui qui fait le mal ; mais malheur deux fois à celui qui y consent ! »

Entendant chanter ces paroles : Le Seigneur m’a revêtue, sainte Gertrude comprit que celui qui travaille pour la justice et la charité revêt Dieu d’un manteau. Et le Seigneur le revêtira lui-même éternellement d’une robe de gloire. Si l’on pense ici à ce fréquent rapprochement de Dieu et du pauvre que j’ai déjà signalé dans l’Écriture (Le Jour du Seigneur), le souvenir de saint Martin se présente à la pensée. L’homme juste sera étonné au dernier jour, quand il verra combien de manteaux il aura donnés á Jésus-Christ.

Les paroles de l’Écriture étaient, pour sainte Gertrude, des vérités essentiellement réelles et pratiques, qu’elle expérimentait personnellement, et très ordinairement sa vie intérieure suivait les évolutions du calendrier. Quand elle entendait chanter les mots de la liturgie, ces mots s’éclairaient pour elle et devenaient vivants dans son âme. Un dimanche de carême, comme on chantait à la messe : « Vidi Dominum facie ad facium, j’ai vu le Seigneur face à face », elle se trouva enveloppée dans un éclat de lumière si éblouissant qu’il lui sembla voir une face collée contre la sienne. Il lui semblait voir le regard des deux yeux, semblables à deux soleils, dirigés sur ses yeux, et comme ces choses sont inexprimables, elle emprunte, pour les faire entendre, la parole de saint Bernard. Cette splendeur n’était renfermée sous aucune forme, mais donnait la forme à tout être : elle ne surprenait pas les yeux du corps, mais les yeux de l’âme.

« Toute l’éloquence du monde, ajoute-t-elle, n’eût jamais pu me persuader qu’une créature pût vous voir, d’une façon si sublime, ô mon Dieu, même dans la gloire céleste. Il fallait votre amour, ô mon Dieu, pour me persuader, par mon expérience, qu’une telle chose était possible. »

Sainte Gertrude eut, le 27 décembre, une apparition de saint Jean : « Que sentiez-vous, lui dit-elle, dans votre âme quand vous reposiez, au jour de la Cène, sur le sein de Jésus ? »

Saint Jean fit entendre quelque chose de la profonde immersion de son âme dans l’âme de Jésus-Christ, et du feu ardent dont il fut consumé.

-Et pourquoi, reprit sainte Gertrude, avec cette familiarité qui la caractérisait, pourquoi n'avez-vous rien dit et rien écrit de tout cela ?

-C'est, répondit saint Jean, que j’étais chargé seulement d’exposer à l’Église naissante la doctrine du Verbe, et d’en faire passer la vérité de siècle en siècle, dans la mesure où ces siècles sont capables de la comprendre ; car personne ne le fait complètement. Quant à ces délices ineffables dont je fus abreuvé sur le coeur de Jésus, je me suis réservé d’en parler plus tard, afin que la charité refroidie et la langueur du monde vieillissant soient un jour réchauffées et réveillées par la nouvelle de ces douceurs incomparables. »

Ces dernières paroles semblent aujourd’hui prendre un intérêt spécial, un intérêt direct et relatif à nous. Le Sacré-Coeur, qu’on voudrait faire passer pour une nouveauté imprudente, avait déjà chargé saint Jean de parler de lui à sainte Gertrude et d’annoncer que son jour viendrait, le jour de sa plénitude.

Ces temps sont accomplis. La vieillesse du monde, prédite par saint Jean, est arrivée. Toutes les voix la constatent, les voix de la sainteté et les autres. Tout ce qui parle, bien ou mal, affirme cette décrépitude. Les temps sont accomplis. Voici l’heure des lumières réservées que Dieu gardait pour les derniers temps. Toutes les voix saintes, qui ne s’étaient pourtant pas donné le mot, et qui, éparpillées dans le temps et dans l’espace, ont parlé de siècle en siècle, sans se répondre, sans se connaître, se sont rencontrées dans cette promesse, comme dans un rendez-vous mystérieux.

Voici le soir : restez avec nous. Si jamais la terre a dû répéter cette parole, c’est aujourd'hui. Si jamais elle eut besoin de lumière et de réjouissement, c’est aujourd’hui. Si jamais elle eut besoin des secrets du coeur, c’est aujourd’hui.

Sainte Gertrude mourut en prononçant et en répétant un seul mot : « Spiritus meus, mon esprit ! »

Ce mot résume toute sa vie et toute sa mort.

Ernest HELLO. Physionomie de saints.

SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt

Sainte Marguerite-Marie Alacoque et Sainte Gertrude de Helfta, entourant le Sacré-Cœur de Jésus

Collégiale Saint-Thiébaut de Thann (Alsace, Haut-Rhin, )

Autel-retable du Sacré-Cœur de Jésus (XIXe)

© Ralph Hammann - Wikimedia Commons




Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Née de parents nobles à Eisleben en Saxe, Gertrude, dès l’âge de cinq ans, consacra à Jésus-Christ sa personne et sa virginité, dans le monastère bénédictin de Rodesdorf. A partir de ce moment, tout à fait étrangère aux choses du monde et s’appliquant avec zèle à pratiquer la vertu, elle mena une vie toute céleste. A la connaissance des lettres humaines, elle joignait la science des choses divines, dont la méditation l’excitait à la vertu et lui fit, en peu de temps, acquérir la perfection chrétienne. Elle parlait souvent, et avec de pieux sentiments, du Christ et des mystères de sa vie, et ne pensant qu’à la gloire de Dieu, elle y rapportait tous ses désirs et toutes ses actions. Bien que Dieu l’eût abondamment comblée de dons excellents, dans l’ordre de la nature et de la grâce, elle se méprisait cependant elle-même au point de compter, parmi les principaux miracles de la divine bonté, le fait d’en être miséricordieusement supportée, quoiqu’indigne pécheresse.

Cinquième leçon. A l’âge de trente ans, elle fut choisie pour gouverner d’abord le monastère de Rodesdorf, où elle avait embrassé la vie religieuse, puis le monastère d’Heldelfs. Pendant quarante ans, elle remplit sa charge avec tant de charité, de prudence et de zèle pour l’observance de la discipline régulière, que son monastère semblait être l’asile de la perfection religieuse. Dans ces deux communautés, bien qu’elle fût la mère et la supérieure de toutes les religieuses, elle voulait néanmoins être considérée comme la dernière ; et, s’abaissant de fait, elle se faisait la servante des autres. Pour s’occuper de Dieu avec une plus grande liberté d’esprit, elle mortifiait son corps par les veilles, les jeûnes et toutes sortes d’austérités. Toujours égale à elle-même, elle ne cessa de montrer une innocence de vie, une douceur, une patience extraordinaires. Elle s’appliqua par tous les moyens à procurer le salut du prochain, et, de sa pieuse sollicitude, elle recueillit des fruits abondants. La force de son amour pour Dieu lui faisait éprouver de fréquentes extases, et lui obtint d’être élevée à un très haut degré de contemplation et aux jouissances de l’union divine.

Sixième leçon. Jésus-Christ, voulant montrer le mérite de son épouse bien-aimée, déclara que le cœur de Gertrude était pour lui une demeure pleine de délices. Elle honorait d’une dévotion toute spéciale la glorieuse Vierge Marie, que Jésus lui-même lui avait donnée pour mère et protectrice, et reçut d’elle un grand nombre de faveurs. Le très adorable sacrement de l’Eucharistie et la passion du Seigneur la pénétraient d’un tel amour et d’une si vive reconnaissance, qu’en les méditant, elle répandait des larmes abondantes. Elle soulageait chaque jour par ses suffrages et ses prières les âmes des justes condamnées aux flammes expiatoires. Gertrude composa de nombreux écrits, propres à ranimer la piété. Des révélations divines et le don de prophétie l’ont aussi rendue célèbre. Enfin, réduite à un état de langueur, plutôt par son ardent amour de Dieu que par la maladie, elle mourut l’an du Seigneur mil deux cent quatre-vingt douze. Après sa mort comme pendant sa vie, Dieu l’a glorifiée par des miracles.


Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’école qui a pour base la règle du Patriarche des moines d’Occident, commence à saint Grégoire le Grand ; et telle a été l’indépendance de l’Esprit-Saint qui la dirigeait, que des femmes y ont prophétisé comme les hommes. Il suffit de rappeler sainte Hildegarde et sainte Gertrude, à côté de laquelle figure avec honneur sa compagne, sainte Mechtilde, et la grande sainte Françoise romaine. Quiconque en fera l’expérience, s’il a pratiqué les auteurs plus récents sur l’ascèse et la mystique, ne tardera pas à sentir cette saveur si différente, cette autorité douce qui ne s’impose pas, mais qui entraîne. Là, rien de cette habileté, de cette stratégie, de cette analyse savante que l’on rencontre ailleurs ; procédés qui réussissent plus ou moins, et dont on ne recommence l’application qu’avec le risque d’en sortir blasé.

Le pieux et docte P. Faber a relevé avec sa sagacité ordinaire les avantages de cette forme de spiritualité qui ménage la liberté d’esprit, et produit dans les âmes, sans méthode rigoureuse, les dispositions dont les méthodes modernes n’ont pas toujours le secret. « Nul ne peut lire, dit-il, les écrivains spirituels de l’ancienne école de saint Benoît, sans remarquer avec admiration la liberté d’esprit dont leur âme était pénétrée. Sainte Gertrude en est un bel exemple ; elle respire partout l’esprit de saint Benoît. L’esprit de la religion catholique est un esprit facile, un esprit de liberté ; et c’était là surtout l’apanage des Bénédictins ascétiques de la vieille école. Les écrivains modernes ont cherché à tout circonscrire, et cette déplorable méthode a causé plus de mal que de bien [2]. »

Au reste, les voies sont diverses, et tout chemin qui mène l’homme à Dieu par la réforme de soi-même est un heureux chemin. Nous n’avons voulu dire qu’une chose, c’est que celui qui se livrera à la conduite d’un Saint de la vieille école ne perdra pas son temps, et que s’il est exposé à rencontrer moins de philosophie, moins de psychologie sur son chemin, il a chance d’être séduit par la simplicité et l’autorité du langage, d’être ébranlé et bientôt réduit parle sentiment du contraste qui existe entre lui et la sainteté de son guide. Telle est l’heureuse révolution qu’éprouvera pour l’ordinaire une âme qui, se proposant de resserrer ses relations avec Dieu, et s’étant établie dans la droiture de l’intention et dans un sincère recueillement, voudra suivre sainte Gertrude, tout spécialement dans la semaine d’Exercices qu’elle a tracée. Nous oserions presque lui promettre qu’elle en sortira tout autre qu’elle n’y était entrée. Il est même à croire qu’elle y reviendra plus d’une fois et avec plaisir ; car il ne lui souvient pas qu’elle ait éprouvé la moindre fatigue, et que la liberté de son esprit ait été enchaînée même un instant. Elle a pu être confondue de se sentir si près d’une âme sanctifiée, elle si loin de la sainteté ; mais elle a senti qu’ayant après tout la même fin que cette âme, il lui faut sortir de la voie molle et dangereuse qui l’entraînerait à sa perte.

Si l’on se demande d’où vient à notre Sainte cet empire qu’elle exerce sur quiconque consent à l’écouter, nous répondrons que le secret de son influence est dans la sainteté dont elle est remplie : elle ne démontre pas le mouvement, elle marche. Une âme bienheureuse, descendue du ciel pour demeurer quelque temps avec les hommes, et parlant la langue delà patrie sur cette terre d’exil, transformerait ceux qui auraient le bonheur de l’entendre parler. Sainte Gertrude, admise dès ici-bas à la plus étroite familiarité avec le Fils de Dieu, semble avoir quelque chose de l’accent qu’aurait cette âme ; voilà pourquoi ses paroles sont autant de flèches pénétrantes qui abattent toute résistance dans ceux qui se placent à leur portée. L’intelligence est éclairée par cette doctrine si pure et si élevée, et cependant Gertrude ne disserte pas ; le cœur est ému, et cependant Gertrude n’adresse la parole qu’à Dieu ; l’âme se juge, se condamne, se renouvelle par la componction, et cependant Gertrude n’a pas cherché un instant à l’établir dans un état factice.

Si l’on veut maintenant se rendre compte de la bénédiction particulière attachée à son langage, qu’on recherche la source de ses sentiments et des expressions sous lesquelles ils se traduisent. Tout émane de la divine parole, non seulement de celle que Gertrude a entendue de la bouche de l’Époux céleste, mais aussi de celle qu’elle a goûtée, dont elle s’est nourrie dans les livres sacrés et dans la sainte Liturgie. Cette fille du cloître n’a pas cessé un seul jour de puiser la lumière et la vie aux sources de la contemplation véritable, de cette contemplation que l’âme goûte en s’abreuvant à la fontaine d’eau vive, qui jaillit de la psalmodie et des paroles inspirées des divins Offices. Elle s’est tellement enivrée de cette liqueur céleste, qu’elle ne dit pas un mot qui ne dévoile l’attrait qu’elle y trouve. Telle est sa vie, si complètement absorbée dans la Liturgie de l’Église, que nous voyons constamment, dans ses Révélations, le Seigneur arriver près d’elle, lui manifester les mystères du ciel, la Mère de Dieu et les Saints se présenter à ses regards et l’entretenir, à propos d’une Antienne, d’un Répons, d’un Introït, que Gertrude chante avec délices et dont elle déguste toute la saveur.

Delà, chez elle, ce lyrisme continuel qu’elle ne recherche pas, mais qui lui est devenu comme naturel ; cet enthousiasme sacré auquel elle ne peut se soustraire, et qui l’amène à produire tant de pages où la beauté littéraire semble arriver à la hauteur de l’inspiration mystique. Cette fille du XIIIe siècle, au fond d’un monastère de la Souabe, a réalisé avant Dante le problème de la poésie spiritualiste Tantôt la tendresse de son âme s’épanche dans une touchante élégie ; tantôt le feu qui la consume éclate en brûlants transports ; tantôt c’est la forme dramatique qu’elle emploie pour rendre le sentiment qui la domine. Parfois ce vol sublime s’arrête : l’émule des Séraphins semble vouloir redescendre sur la terre ; mais c’est pour repartir bientôt et s’élever plus haut encore. Une lutte incessante a lieu entre son humilité qui la tient prosternée dans la poussière, et son cœur haletant vers Jésus qui l’attire et lui adonné tant de gages de son amour.

A notre avis, les plus sublimes passages de sainte Thérèse, mis en regard des effusions de sainte Gertrude, n’en affaibliraient en rien l’ineffable beauté. Il nous semble même que souvent l’avantage resterait à la vierge de Germanie sur la vierge espagnole. Ardente et impétueuse, la seconde n’a pas, il est vrai, la teinte un peu mélancolique et réfléchie de la première ; mais Gertrude, initiée à la langue latine, ravivée sans cesse par la lecture des saintes Écritures et les divins Offices qui n’ont pas d’obscurités pour elle, y puise un langage dont la richesse et la puissance nous semblent l’emporter généralement sur les immortels épanchements de Thérèse à qui ces secours ont été moins familiers.

Que le lecteur cependant ne s’effraie pas à la pensée d’être placé tout à coup sous la conduite d’un Séraphin, lorsque sa conscience lui rend le témoignage qu’il a encore une longue station à faire dans la région purgative, avant de songer à parcourir des voies qui peut-être ne s’ouvriront jamais devant lui. Qu’il écoute simplement Gertrude, qu’il la contemple et qu’il ait foi dans le but d’arrivée. La sainte Église, lorsqu’elle met dans notre bouche les Psaumes du Roi-Prophète, n’ignore pas que leurs expressions dépassent trop souvent les sentiments de notre âme ; mais le moyen d’arriver à l’unisson avec ces divins cantiques, n’est-ce pas de les réciter fréquemment avec foi et humilité, et d’obtenir ainsi la transformation que nul autre moyen n’aurait opérée ? Gertrude nous détache doucement de nous-mêmes et nous conduit à Jésus-Christ, en nous précédant de loin, mais en nous entraînant après elle. Elle va droit au cœur de son Époux divin : rien n’est plus juste ; mais ne lui serons-nous pas déjà assez redevables, si elle nous conduit à ses pieds comme Madeleine repentante et régénérée ?

Même quand elle écrit plus spécialement pour ses sœurs, on doit se garder de penser que la lecture de ces pages si émouvantes soit inutile à ceux qui sont engagés dans la vie du siècle. La vie religieuse exposée par un tel interprète est un spectacle aussi instructif qu’il est éloquent. Est-il permis d’ignorer que la pratique des préceptes devient plus aisée à quiconque s’est donné la peine d’approfondir et d’admirer celle des conseils ? Le livre de l’Imitation, qu’est-il autre chose que le livre d’un moine écrit pour des moines ? En quelles mains cependant ne le rencontre-t-on pas ? Combien de personnes séculières sont sous le charme des écrits de sainte Thérèse ? Et néanmoins la vierge du Carmel concentre sur la vie religieuse ses écrits et sa doctrine.

Nous nous garderons d’analyser ici des merveilles qu’il faut contempler soi-même. Dans notre société désaccoutumée du langage ferme et coloré des âges de foi, gâtée, dans ce qui tient à la piété, par les fadeurs ou les prétentions mondaines des livres de dévotion que l’on voit éclore chaque jour, sainte Gertrude étonnera et choquera même plus d’un lecteur. Que faire alors ? Si l’on a désappris le langage de l’antique piété qui formait les Saints, il semble qu’il n’y aurait rien de mieux à faire que de le rapprendre, et il est de fait que sainte Gertrude y pourrait servir beaucoup.

La liste des admirateurs de sainte Gertrude serait longue Mais il est encore une autorité plus imposante : nous voulons dire celle de l’Église elle-même. Cette Mère des fidèles, toujours dirigée parle divin Esprit, a rendu son témoignage par l’organe de la sainte Liturgie. La personne de Gertrude et l’esprit qui l’animait y sont à jamais recommandés et glorifiés aux yeux de tous les chrétiens, par le jugement solennel contenu dans l’Office de la Sainte [3].

La vie de Gertrude la Grande, ainsi qu’elle mérita d’être désignée entre les Saintes du même nom, fut humble et cachée [4]. Entrée à cinq ans à l’Abbaye d’Helfta, près Eisleben, elle s’y perdit dans le secret de la face de Dieu. Malgré la confusion qui régna plusieurs siècles à ce sujet et qui se retrouve dans la Légende de la fête, c’est à tort qu’on l’a prise pour son homonyme, grandement prévenue elle-même des dons divins, l’Abbesse Gertrude de Hackeborn, qui gouverna de son temps le monastère. Ce fut sur la sublimité de ses Révélations tardivement publiées [5] qu’inscrite en 1677 au Martyrologe, elle vit au siècle suivant [6] Clément XII ordonner la célébration de sa fête dans toute l’Église sous le rit Double. Les Indes Occidentales l’acclamèrent comme Patronne, et le Nouveau-Mexique bâtit une ville en son honneur.

Afin de fournir une expression à la piété des fidèles envers sainte Gertrude, nous plaçons ici l’une des Hymnes que l’Ordre de saint Benoît lui consacre dans sa Liturgie, et nous la faisons suivre d’une des Antiennes.

HYMNE

O Gertrude, sanctuaire de la divinité, unie à l’Époux des vierges, laissez-nous célébrer vos chastes amours et votre alliance nuptiale.

A peine âgée de quatre ans et déjà fiancée au Christ, vous prenez votre vol vers le cloître ; vous vous arrachez aux bras de votre nourrice, n’aspirant qu’aux divines caresses de l’Époux.

Semblable au lis sans tache, vous exhalez un parfum qui réjouit les cieux, et l’éclat de votre virginale beauté attire vers vous le Roi dé cet heureux séjour.

Celui qui vit au sein du Père, entouré d’une gloire éternelle, devient votre Époux, et daigne se reposer dans votre amour.

Par cet amour, vous avez blessé le Christ, à son tour il blesse aussi votre cœur, il y grave en traits de feu les stigmates des plaies qu’il a reçues.

O ineffable amour ! ô échange merveilleux ! c’est lui qui respire dans votre cœur ;son souffle devient en vous le principe de la vie.

Que l’heureux chœur des Vierge célèbre vos louanges, ô Jésus leur Époux ! gloire égale au Père et au divin Paraclet ! Amen.

Ant. O très digne Épouse du Christ, la lumière prophétique vous a éclairée, le zèle apostolique vous a enflammée, la couronne des Vierges a ceint votre front, et les flammes du divin amour vous ont consumée.

Révélatrice du Cœur sacré, quelle meilleure prière pourrions-nous faire à votre honneur, que de dire avec vous, nous tournant vers le Fils de la Vierge bénie :

« Lumière sereine de mon âme, Matin éclatant des plus doux feux, devenez en moi le jour. Amour qui non seulement éclairez, mais divinisez, venez à moi dans votre puissance, venez dissoudre doucement tout mon être. Détruite en ce qui est de moi, faites que je passe en vous tout entière, en sorte que je ne me retrouve plus dans le temps, mais que déjà je vous sois étroitement unie pour l’éternité. « C’est vous qui m’avez aimée le premier ; c’est vous qui m’avez choisie. Vous êtes celui qui accourt de lui-même vers la créature altérée ; et l’éclat de la lumière éternelle brille sur votre front. Montrez-moi votre visage, tout rayonnant des feux du divin soleil. Comment l’étincelle pourrait-elle subsister loin du feu qui l’a produite ? Comment la goutte d’eau se conserverait-elle hors de la fontaine d’où elle est sortie ? Amour, pourquoi m’avez-vous aimée, moi créature et souillée, si ce n’est parce que vous vouliez me rendre belle en vous ? O vous, qui êtes la fleur délicate qu’a produite la Vierge Marie, votre miséricordieuse bonté m’a séduite et m’entraîne. Amour, ô mon beau Midi ! je voudrais mourir mille fois, pour me reposer en vous. « O Charité, à l’heure de ma mort, vous me soutiendrez par vos paroles plus délicieuses que le vin le plus exquis ; vous serez ma voie ; vous m’aiderez, ô ma Reine, à parvenir jusqu’à ces pâturages charmants et fertiles que recèle le divin désert, où enfin, enivrée de bonheur, je serai admise à jouir delà présence de l’Agneau qui est mon Époux et mon Dieu. O amour qui êtes Dieu, sans vous le ciel et la terre n’auraient de moi une espérance ni un désir : daignez accomplir en moi cette union que vous désirez vous-même ; qu’elle soit ma fin, la consommation de mon être. Dans les traits de mon Dieu, votre lumière éclate comme celle de l’astre du soir ; à l’heure de ma mort, montrez-moi vos rayons. « Amour, ô mon Soir bien-aimé, que la flamme sacrée qui brûle éternellement en votre divine essence, consume à ce moment toutes les taches de ma vie. O mon doux Soir, faites-moi m’endormir en vous d’un sommeil tranquille, et goûter cet heureux repos que vous avez préparé en vous à ceux que vous aimez. Par votre seul regard si calme et si plein de charmes, daignez disposer toutes choses, et dirigez les préparatifs de mes noces éternelles. Amour, soyez pour moi un Soir si beau, que mon âme transportée dise avec allégresse un doux adieu à son corps, et que mon esprit, retournant au Seigneur qui l’a donné, repose en paix sous votre ombre chérie [7]. »

[2] Tout pour Jésus, ch. VIII, § 8.

[3] Dom Guéranger, Les Exercices de sainte Gertrude (1863), en la Préface.

[4] 1256-1303.

[5] Consignées dans les cinq Livres du Legatus divinae pietatis, ou Héraut de l’amour divin.

[6] 1738.

[7] Du cinquième Exercice. Pour animer en soi l’amour de Dieu.


Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

L’art chrétien a accoutumé de représenter les bienheureux avec l’emblème caractérisant le mieux l’aspect spécial de leur sainteté. C’est pourquoi sainte Gertrude est représentée avec un cœur enflammé dans la main ; parce que, comme elle habitait mystiquement dans le Sacré-Cœur de Jésus, le Sauveur demeurait en elle par la foi et par l’amour.

La mission de cette illustre vierge bénédictine du XIIIe siècle fut fort semblable à celle de sainte Marguerite-Marie Alacoque, que, d’ailleurs, dans sa lumière prophétique, elle annonça et connut. Entre les deux mystiques il y a cependant une différence : les grandes révélations du Cœur de Jésus à la sainte bénédictine sont destinées à nourrir la piété d’un groupe choisi d’âmes privilégiées ; tandis que celles de Paray-le-Monial doivent devenir le trésor de tout l’univers catholique. Substantiellement, l’objet des apparitions dont furent favorisées les deux voyantes est identique : c’est l’amour ineffable de Jésus, dont le Cœur est l’organe et le signe physique. Mais quant à la manière de concevoir cette dévotion, la formation différente des deux saintes s’y révèle manifestement.

Dans un Ordre qui, pendant plus de sept siècles, avait été le pacifique héritier de la tradition patristique, et où la liturgie catholique était la source presque exclusive de la vie spirituelle, Gertrude concevait la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus moins comme une dévotion spéciale que comme une intelligence plus élevée du grand et total mystère du Christ revivant dans l’Église au moyen de la liturgie catholique. C’est l’amour même de Jésus qui explique et illustre, dans la prière catholique de l’Église, tout le drame de son incarnation, les battements de son Cœur.

En effet, la mystique de sainte Gertrude est exclusivement fondée sur la vie liturgique de la famille catholique. Elle ne connaît guère d’autres pratiques de dévotion que l’Office divin et les messes solennelles, que Gertrude chantait chaque jour avec la cantrix Mechtildis — sainte Mathilde — et avec sa communauté, au chœur de l’abbaye de Helfta. Les révélations dont la favorisait le Seigneur étaient généralement en relation avec cet Office divin ; tantôt Jésus lui en expliquait le sens caché, tantôt il lui enseignait la façon la plus sublime de s’y adapter et de le revivre.

L’atmosphère qui entoure l’âme de Gertrude est généralement lumineuse et sereine. Plutôt qu’un abîme de douleur, c’est un mystère de grâce et d’amour que Jésus lui révèle dans son Cœur. Elle ne voit pas encore ce Cœur divin entouré d’une couronne d’épines, et elle ne se sent pas appelée par Jésus à la vocation particulière de victime d’expiation pour les péchés du monde, comme plus tard sainte Marguerite-Marie. Il est vrai que parfois le Divin Cœur se montre à elle transpercé, mais cette blessure est une porte d’or par où Gertrude s’introduit joyeuse dans le sanctuaire intime de la Divinité, dans la chambre nuptiale de l’Époux.

A la ressemblance de saint Jean qui, à la dernière Cène, tandis que les Apôtres se sentaient saisis de terreur à l’annonce de la trahison de Judas et de la mort prochaine de Jésus, reposait doucement sur la poitrine du Sauveur, la Bénédictine de Helfta se plonge dans le Cœur de son Bien-Aimé comme en un bain purificateur, un asile où personne ne peut l’atteindre pour troubler sa mystique contemplation.

D’autres fois, elle considère le Divin Cœur comme une coupe d’or à laquelle s’abreuvent tous les bienheureux ; ou bien elle voit une chaîne d’or, partant du Cœur du Sauveur et rendant le monde prisonnier de l’amour. Parfois le Sacré Cœur semble un encensoir fumant, dont l’encens brûle devant le trône du Père éternel, ou encore un écrin précieux dans lequel sont conservés tous les mérites de la sainte Incarnation, mérites dans lesquels les âmes peuvent puiser librement.

Symbole de douleur et d’amour, le Cœur sacré qui apparaît à la voyante bénédictine représente moins une dévotion spéciale, qu’il ne reflète cette attitude d’affectueuse tendresse envers l’humanité adorable du Rédempteur que la piété catholique avait assumée en Europe à la fin du moyen âge, après les arides disquisitions théologiques des byzantins.

Gertrude est une des figures les plus autorisées de ce courant, mais elle n’est pas la seule, pas même dans sa propre abbaye de Helfta, où, sous la houlette de la sainte abbesse Gertrude de Hackeborn — trop souvent confondue avec la voyante homonyme — vivaient, et écrivaient des ouvrages de mystique, sainte Mechtilde et une autre Mechtilde, elle aussi insigne par ses mérites et par les révélations célestes.

Si la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, telle qu’elle fut cultivée au XIIIe siècle dans le monastère de Helfta, reflète parfaitement l’antique spiritualité de l’Ordre de Saint-Benoît, les grandes révélations faites par sainte Marguerite-Marie sont plus en harmonie avec la psychologie des temps nouveaux, en ce moment exceptionnel de la vie de l’Église à l’avant-veille de la Révolution française.

Gertrude elle-même avait entrevu la mission très importante de l’humble disciple de saint François de Sales, un jour qu’avec saint Jean l’Évangéliste elle avait été invitée par Jésus à reposer sur sa poitrine. Entendant l’harmonie des battements de ce Cœur adorable, la Sainte de Helfta demanda à l’Apôtre de l’amour pourquoi, dans son Évangile, il n’avait pas dévoilé au monde les trésors de lumière et de miséricorde qu’il avait découverts, durant son mystique repos sur la poitrine du Sauveur à la dernière Cène. Jean répondit que cette nouvelle et plus touchante révélation avait été remise à plus tard, lorsque le monde aurait touché le fond de l’abîme de la malice, si bien que pour l’en sortir Dieu devrait recourir aux suprêmes ressources de son invincible amour.

Tel est le motif pour lequel, dans l’histoire du culte du très saint Cœur de Jésus, plutôt que de parler de dévotion nouvelle, on doit tenir compte, tant des traditions mystiques de l’antique famille bénédictine, que des mérites acquis dans l’apostolat du Sacré-Cœur par les congrégations religieuses plus récentes, sans opposer dévotion à dévotion, puisque toutes développent et illustrent l’unique piété catholique. Comme l’Incarnation, comme l’Eucharistie, le Sacré-Cœur de Jésus est un trésor commun à toute l’Église, et il ne peut donc devenir le monopole exclusif d’une famille particulière. Gertrude ressemble à sainte Marguerite-Marie, et les révélations faites aux voyantes bénédictines d’Helfta reçoivent leur exact accomplissement en celles dont fut favorisée, quatre siècles plus tard, l’héroïque fille de la Visitation.

Gertrude naquit le 6 janvier 1256 ; à cinq ans elle entra dans l’abbaye d’Helfta ; à vingt-cinq elle fut gratinée du charisme des révélations ; vers la fin de sa vie elle mérita de recevoir les stigmates, et elle mourut vers 1302. Clément XII inséra son office dans le calendrier romain.

La messe Dilexísti est du commun, sauf la première collecte qui fait allusion aux paroles que Jésus adressa un jour à sainte Gertrude : « En aucun autre lieu je ne me trouve aussi bien que dans le sein de mon Père céleste, dans le sacrement de l’Eucharistie et dans ton cœur, ô mon épouse bien-aimée. » Prière. — « O Dieu, vous qui vous êtes préparé une demeure agréable dans le cœur de votre bienheureuse vierge Gertrude ; par ses mérites et par ses prières, effacez miséricordieusement les taches de notre cœur, afin que nous puissions jouir de sa société dans la gloire. »

Un jour que Gertrude ne put assister avec ses sœurs à la conférence spirituelle, Jésus lui apparut et lui dit : Veux-tu, ma bien-aimée, que je te fasse moi-même le discours ? La Sainte accepta, et le Seigneur la fit approcher de son Cœur, où elle entendit deux sortes de battements. Jésus lui expliqua qu’il opérait ainsi le salut des hommes. Par la première pulsation, lui dit-il, j’apaise le Père éternel irrité contre les pécheurs, j’excuse leur malice et je les incite à la contrition. Par la seconde, je me réjouis avec mon Père de l’efficacité de mon sang pour le salut des justes, et j’attire suavement les bons à agir avec une perfection de plus en plus grande. Et de même que les opérations des sens ne peuvent empêcher le cœur humain de battre, ainsi le gouvernement de tout l’univers ne pourra jamais ralentir dans mon Cœur ces deux pulsations de miséricorde envers les justes et envers les pécheurs.


Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

« Dieu se ménage dans ses saints une agréable demeure »

Sainte Gertrude. — Jour de mort : 17 novembre 1302 (1311). Tombeau : à Helfta, en Thuringe. Image : En bénédictine, avec un cœur enflammé. Vie : Sainte Gertrude, la grande bénédictine, est l’une des figures les plus attachantes de l’Allemagne du Moyen Age et demeurera pour tous les temps, grâce à ses écrits, un maître de la vie intérieure. Elle naquit en 1256 et passa sa jeunesse, à partir de l’âge de cinq ans, au monastère de Helfta, où l’abbesse, Gertrude de Hackeborn, et sa sœur, sainte Mechtilde, furent ses guides dans la vie intérieure. (La similitude de noms a fait souvent prendre à tort sainte Gertrude pour l’abbesse et sainte Mechtilde pour sa sœur ; cette confusion se trouve même au bréviaire). Notre sainte Gertrude n’a en réalité exercé aucune charge de direction au monastère. Outre la connaissance qu’elle avait de la langue latine, elle atteignit un haut degré de culture doctrinale. Par ailleurs sa vie fut une suite ininterrompue de maladies. La richesse de sa vie intérieure n’en fut que plus grande. A l’âge de 25 ans (1281), elle eut pour la première fois une apparition du Christ qui lui dévoila les secrets de son union mystique avec lui. Sur un ordre de Dieu, elle écrivit une relation des grâces dont elle avait été favorisée. Son ouvrage capital est le Legatus divinae pietatis — L’ambassadeur du divin amour. Il se distingue par la profondeur de la théologie, par l’élévation de la poésie et par une surprenante clarté. Seule la lecture de l’ouvrage lui-même est capable de montrer jusqu’à quel point il excite à l’amour de Dieu. Louis de Blois, l’Abbé bien connu, avoue l’avoir lu une douzaine de fois chaque année. Elle mourut consumée plus par le feu de l’amour divin que par la fièvre, en 1302 (ou 1311).

Pratique : L’Oraison dit que « Dieu se ménage dans ses saints une aimable demeure ». C’est là une profonde pensée : Dieu habite dans ses enfants, et les vertus et les grâces ornent cette demeure. Mais le péché fait de ce temple une caverne de voleurs. Quelle invitation pour nous à vivre dans la piété et le bien ! — La Messe est du commun des vierges (Dilexísti). La messe constitue en ce moment une excellente préparation à la parousie.


Szymon Czechowicz  (1689–1775). Św. Gertruda z Helfty, 1758-1759, Lietuvos dailės muziejus, Vilnius


Saint Gertrude the Great

Also known as

Gertrude of Helfta

Gertrudis Helfta

Gertud von Helfta

Geltrude

Gertrudis la Grande

Gertrude Magna

Memorial

16 November

formerly 15 November

17 November in Germany

12 April on some calendars

Profile

We don’t know who her parents were or what became of them, and she may have been an orphan. Gertrude was raised in the Benedictine abbey of Saint Mary of Helfta, Eisleben, Saxony from age five. An extremely bright and dedicated student, she excelled in literature and philosophy, and when she was old enough, became a Benedictine nun. At age 26, when she had become too enamored of philosophy, she received a vision of Christ who reproached her; from then on she studied the Bible and the works of the Church Fathers. Gertrude received other visions and mystical instruction, which formed the basis of her writings. She helped spread devotion to the Sacred Heart of Jesus. Her writings have been greatly praised by Saint Teresa and Saint Francis de Sales, and continue in print today.

Born

6 January 1256 at Eisleben, Thuringia (part of modern Germany)

Died

on a Wednesday of Easter season, 17 November 1302 at the convent of Saint Mary’s of Helfta, Saxony (part of modern Germany) of natural causes

relics in the old monastery of Helfta

Canonized

received equipotent canonization, and a was universal feast day declared in 1677 by Pope Clement XII

Patronage

nuns

MagdeburgGermanydiocese of

NaplesItaly

West Indies

Representation

crown

lily

tapercandle

Readings

May my soul bless you, O Lord God my Creator, may my soul bless you. From the very core of my being may all your merciful gifts sing your praise. Your generous care for your daughter has been rich in mercy; indeed it has been immeasurable, and as far as I am able I give you thanks. I praise and glorify your great patience which bore with me even though, from my infancy and childhood, adolescence and early womanhood, until I was nearly 26, I was always so blindly irresponsible. Looking back I see that but for your protecting hand I would haven been quite without conscience in thought, word or deed. But you came to my aid by giving me a natural dislike of evil and a natural delight in what is good, and provided me with necessary correction from those among whom I lived. To make amends for the way I previously lived, I offer you, most loving Father, all the sufferings of your beloved Son, from that first infant cry as he lay on the hay in the manger, until that final movement when, bowing his head, with a mighty voice, Christ gave up his spirit. I think, as I make this offering, of all that he underwent, his needs as a baby, his dependence as a young child, the hardships of youth and the trials of early manhood. To atone for all my neglect I offer, most loving Father, all that your only-begotten Son did during his life, whether in thought, word or deed. And now, as an act of thanksgiving, I praise and worship you, Father, in deepest humility for you most loving kindness and mercy. Though I was hurrying to my eternal loss, your thoughts of me were thoughts of peace and not of affliction, and you lifted me up with so many great favors. Finally, you drew me to yourself by your faithful promises of the good things you would give me from the hour of my death. So great are these promises that for their sake alone, even if you had given me nothing besides, my heart would sigh for you always and be filled with a lively hope. – from the Revelations by Saint Gertrude

Prayer to the Sacred Heart of Jesus

O Sacred Heart of Jesus, fountain of eternal life, Your Heart is a glowing furnace of Love. You are my refuge and my sanctuary. O my adorable and loving Savior, consume my heart with the burning fire with which Yours is aflamed. Pour down on my soul those graces which flow from Your love. Let my heart be united with Yours. Let my will be conformed to Yours in all things. May Your Will be the rule of all my desires and actions. Amen. – Saint Gertrude

MLA Citation

“Saint Gertrude the Great“. CatholicSaints.Info. 16 November 2020. Web. 17 November 2020. <https://catholicsaints.info/saint-gertrude-the-great/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-gertrude-the-great/


BENEDICT XVI

GENERAL AUDIENCE

Saint Peter's Square
Wednesday, 6 October 2010

 

Saint Gertrude the Great

Dear Brothers and Sisters,

St Gertrude the Great, of whom I would like to talk to you today, brings us once again this week to the Monastery of Helfta, where several of the Latin-German masterpieces of religious literature were written by women. Gertrude belonged to this world. She is one of the most famous mystics, the only German woman to be called "Great", because of her cultural and evangelical stature: her life and her thought had a unique impact on Christian spirituality. She was an exceptional woman, endowed with special natural talents and extraordinary gifts of grace, the most profound humility and ardent zeal for her neighbour's salvation. She was in close communion with God both in contemplation and in her readiness to go to the help of those in need.

At Helfta, she measured herself systematically, so to speak, with her teacher, Matilda of Hackeborn, of whom I spoke at last Wednesday's Audience. Gertrude came into contact with Matilda of Magdeburg, another medieval mystic and grew up under the wing of Abbess Gertrude, motherly, gentle and demanding. From these three sisters she drew precious experience and wisdom; she worked them into a synthesis of her own, continuing on her religious journey with boundless trust in the Lord. Gertrude expressed the riches of her spirituality not only in her monastic world, but also and above all in the biblical, liturgical, Patristic and Benedictine contexts, with a highly personal hallmark and great skill in communicating.

Gertrude was born on 6 January 1256, on the Feast of the Epiphany, but nothing is known of her parents nor of the place of her birth. Gertrude wrote that the Lord himself revealed to her the meaning of this first uprooting: "I have chosen you for my abode because I am pleased that all that is lovable in you is my work.... For this very reason I have distanced you from all your relatives, so that no one may love you for reasons of kinship and that I may be the sole cause of the affection you receive" (The Revelations, I, 16, Siena 1994, pp. 76-77).

When she was five years old, in 1261, she entered the monastery for formation and education, a common practice in that period. Here she spent her whole life, the most important stages of which she herself points out. In her memoirs she recalls that the Lord equipped her in advance with forbearing patience and infinite mercy, forgetting the years of her childhood, adolescence and youth, which she spent, she wrote, "in such mental blindness that I would have been capable... of thinking, saying or doing without remorse everything I liked and wherever I could, had you not armed me in advance, with an inherent horror of evil and a natural inclination for good and with the external vigilance of others. "I would have behaved like a pagan... in spite of desiring you since childhood, that is since my fifth year of age, when I went to live in the Benedictine shrine of religion to be educated among your most devout friends" (ibid., II, 23, p. 140f.).

Gertrude was an extraordinary student, she learned everything that can be learned of the sciences of the trivium and quadrivium, the education of that time; she was fascinated by knowledge and threw herself into profane studies with zeal and tenacity, achieving scholastic successes beyond every expectation. If we know nothing of her origins, she herself tells us about her youthful passions: literature, music and song and the art of miniature painting captivated her. She had a strong, determined, ready and impulsive temperament. She often says that she was negligent; she recognizes her shortcomings and humbly asks forgiveness for them. She also humbly asks for advice and prayers for her conversion. Some features of her temperament and faults were to accompany her to the end of her life, so as to amaze certain people who wondered why the Lord had favoured her with such a special love.

From being a student she moved on to dedicate herself totally to God in monastic life, and for 20 years nothing exceptional occurred: study and prayer were her main activities. Because of her gifts she shone out among the sisters; she was tenacious in consolidating her culture in various fields.

Nevertheless during Advent of 1280 she began to feel disgusted with all this and realized the vanity of it all. On 27 January 1281, a few days before the Feast of the Purification of the Virgin, towards the hour of Compline in the evening, the Lord with his illumination dispelled her deep anxiety. With gentle sweetness he calmed the distress that anguished her, a torment that Gertrude saw even as a gift of God, "to pull down that tower of vanity and curiosity which, although I had both the name and habit of a nun alas I had continued to build with my pride, so that at least in this manner I might find the way for you to show me your salvation" (ibid., II, p. 87). She had a vision of a young man who, in order to guide her through the tangle of thorns that surrounded her soul, took her by the hand. In that hand Gertrude recognized "the precious traces of the wounds that abrogated all the acts of accusation of our enemies" (ibid., II, 1, p. 89), and thus recognized the One who saved us with his Blood on the Cross: Jesus.

From that moment her life of intimate communion with the Lord was intensified, especially in the most important liturgical seasons Advent-Christmas, Lent-Easter, the feasts of Our Lady even when illness prevented her from going to the choir. This was the same liturgical humus as that of Matilda, her teacher; but Gertrude describes it with simpler, more linear images, symbols and terms that are more realistic and her references to the Bible, to the Fathers and to the Benedictine world are more direct.

Her biographer points out two directions of what we might describe as her own particular "conversion": in study, with the radical passage from profane, humanistic studies to the study of theology, and in monastic observance, with the passage from a life that she describes as negligent, to the life of intense, mystical prayer, with exceptional missionary zeal. The Lord who had chosen her from her mother's womb and who since her childhood had made her partake of the banquet of monastic life, called her again with his grace "from external things to inner life and from earthly occupations to love for spiritual things". Gertrude understood that she was remote from him, in the region of unlikeness, as she said with Augustine; that she had dedicated herself with excessive greed to liberal studies, to human wisdom, overlooking spiritual knowledge, depriving herself of the taste for true wisdom; she was then led to the mountain of contemplation where she cast off her former self to be reclothed in the new. "From a grammarian she became a theologian, with the unflagging and attentive reading of all the sacred books that she could lay her hands on or contrive to obtain. She filled her heart with the most useful and sweet sayings of Sacred Scripture. Thus she was always ready with some inspired and edifying word to satisfy those who came to consult her while having at her fingertips the most suitable scriptural texts to refute any erroneous opinion and silence her opponents" (ibid., I, 1, p. 25).

Gertrude transformed all this into an apostolate: she devoted herself to writing and popularizing the truth of faith with clarity and simplicity, with grace and persuasion, serving the Church faithfully and lovingly so as to be helpful to and appreciated by theologians and devout people.

Little of her intense activity has come down to us, partly because of the events that led to the destruction of the Monastery of Helfta. In addition to The Herald of Divine Love and The Revelations, we still have her Spiritual Exercises, a rare jewel of mystical spiritual literature.

In religious observance our Saint was "a firm pillar... a very powerful champion of justice and truth" (ibid., I, 1, p. 26), her biographer says. By her words and example she kindled great fervour in other people. She added to the prayers and penances of the monastic rule others with such devotion and such trusting abandonment in God that she inspired in those who met her an awareness of being in the Lord's presence. In fact, God made her understand that he had called her to be an instrument of his grace. Gertrude herself felt unworthy of this immense divine treasure, and confesses that she had not safeguarded it or made enough of it. She exclaimed: "Alas! If you had given me to remember you, unworthy as I am, by even only a straw, I would have viewed it with greater respect and reverence that I have had for all your gifts!" (ibid., II, 5, p. 100). Yet, in recognizing her poverty and worthlessness she adhered to God's will, "because", she said, "I have so little profited from your graces that I cannot resolve to believe that they were lavished upon me solely for my own use, since no one can thwart your eternal wisdom. Therefore, O Giver of every good thing who has freely lavished upon me gifts so undeserved, in order that, in reading this, the heart of at least one of your friends may be moved at the thought that zeal for souls has induced you to leave such a priceless gem for so long in the abominable mud of my heart" (ibid., II, 5, p. 100f.).

Two favours in particular were dearer to her than any other, as Gertrude herself writes: "The stigmata of your salvation-bearing wounds which you impressed upon me, as it were, like a valuable necklaces, in my heart, and the profound and salutary wound of love with which you marked it.

"You flooded me with your gifts, of such beatitude that even were I to live for 1,000 years with no consolation neither interior nor exterior the memory of them would suffice to comfort me, to enlighten me, to fill me with gratitude. Further, you wished to introduce me into the inestimable intimacy of your friendship by opening to me in various ways that most noble sacrarium of your Divine Being which is your Divine Heart.... To this accumulation of benefits you added that of giving me as Advocate the Most Holy Virgin Mary, your Mother, and often recommended me to her affection, just as the most faithful of bridegrooms would recommend his beloved bride to his own mother" (ibid., II, 23, p. 145).

Looking forward to never-ending communion, she ended her earthly life on 17 November 1301 or 1302, at the age of about 46. In the seventh Exercise, that of preparation for death, St Gertrude wrote: "O Jesus, you who are immensely dear to me, be with me always, so that my heart may stay with you and that your love may endure with me with no possibility of division; and bless my passing, so that my spirit, freed from the bonds of the flesh, may immediately find rest in you. Amen" (Spiritual Exercises, Milan 2006, p. 148).

It seems obvious to me that these are not only things of the past, of history; rather St Gertrude's life lives on as a lesson of Christian life, of an upright path, and shows us that the heart of a happy life, of a true life, is friendship with the Lord Jesus. And this friendship is learned in love for Sacred Scripture, in love for the Liturgy, in profound faith, in love for Mary, so as to be ever more truly acquainted with God himself and hence with true happiness, which is the goal of our life. Many thanks.


To special groups:

Dear Brothers and Sisters,

I am pleased to welcome all the English-speaking pilgrims and visitors. In particular, I extend greetings to the Candidates for Diaconate Ordination from the Pontifical North American College, along with their families and friends, to the new students and staff at the Pontifical Beda College, and to the pilgrims from Corpus Christi Parish, Dublin. May your time in Rome and your visit to the Successor of Peter bring you peace and joy. Upon all of you, I invoke God's abundant Blessings.

Lastly, I address an affectionate thought to the young people, the sick and the newlyweds.

Tomorrow the Church will celebrate the Feast of Our Lady of the Rosary. October is the month of the Holy Rosary that invites us to make the most of this prayer that is so dear to the tradition of the Christian people.

I invite you, dear young people, to make the Rosary your daily prayer. I encourage you, dear sick people, to grow, thanks to the recitation of the Rosary, in trusting abandonment in God's hands. I urge you, dear newlyweds, to make the Rosary a constant contemplation of the mysteries of Christ.

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101006.html


Maître-autel (XIXe): Statues de l'aile droite: Sainte Julienne du Mont-Cornillon, sainte Catherine d'Alexandrie avec l'épée et la roue, sainte Marguerite-Marie Alacoque portant un reliquaire contenant le coeur ardent couronné d'épines, sainte Gertrude avec une fleur de lys. 
Église du Couvent des Augustins (XIVe-XVe-XVIIIe)
Alsace, Haut-Rhin, Ribeauvillé, 3 rue de l'Abbé-Louis-Kremp

St. Gertrude the Great

Benedictine and mystic writer; born in Germany, 6 Jan., 1256; died at Helfta, near Eisleben, Saxony, 17 November, 1301 or 1302. Nothing is known of her family, not even the name of her parents. It is clear from her life (Legatus, lib. I, xvi) that she was not born in the neighbourhood of Eisleben. When she was but five years of age she entered the alumnate of Helfta. The monastery was at that time governed by the saintly and enlightenedAbbess Gertrude of Hackerborn, under whose rule it prospered exceedingly, both in monastic observance and in that intellectual activity which St. Lioba and her Anglo-Saxon nuns had transmitted to their foundations inGermany. All that could aid to sanctity, or favour contemplation and learning, was to be found in this hallowedspot. Here, too, as to the centre of all activity and impetus of its life, the work of works-the Opus Dei, as St. Benedict terms the Divine Office - was solemnly carried out. Such was Helfta when its portals opened to receive the child destined to be its brightest glory. Gertrude was confided to the care of St. Mechtilde, mistress of the alumnate and sister of the Abbess Gertrude. From the first she had the gift of winning the hearts, and her biographer gives many details of her exceptional charms, which matured with advancing years. Thus early had been formed betwen Gertrude and Mechtilde the bond of an intimacy which deepened and strengthened withtime, and gave the latter saint a prepondering influence over the former.


Partly in the alumnate, partly in the community, Gertrude had devoted herself to study with the greatest ardour. In her twenty-sixth year there was granted her the first of that series of visions of which the wonderful sequence ended only with life. She now gauged in its fullest extent the void of which she had been keenly sensible for some time past, and with this awakening came the realization of the utter emptiness of all transitory things. With characteristic ardour she cultivated the highest spirituality, and, to quote her biographer, "from being a grammarian became a theologian", abandoning profane studies for the Scriptures, patristic writings, and treatises on theology. To these she brought the same earnestness which had characterized her former studies, and with indefatigable zeal copied, translated, and wrote for the spiritual benefit of others. Although Gertrudevehemently condemns herself for past negligence (Legatus, II, ii), still to understand her words correctly we must remember that they express the indignant self-condemnation of a soul called to the highest sanctity. Doubtless her inordinate love of study had proved a hindrance alike to contemplation and interior recollection, yet it had none the less surely safeguarded her from more serious and grievous failings. Her struggle lay in the conquest of a sensitive and impetuous nature. In St. Gertrude's life there are no abrupt phases, no suddenconversion from sin to holiness. She passed from alumnate to the community. Outwardly her life was that of the simple Benedictine nun, of which she stands forth preeminently as the type. Her boundless charity embraced richand poor, learned and simple, the monarch on his throne and the peasant in the field; it was manifested in tender sympathy towards the souls in purgatory, in a great yearning for the perfection of souls consecrated toGod. Her humility was so profound that she wondered how the earth could support so sinful a creature as herself. Her raptures were frequent and so absorbed her faculties as to render her insensible to what passed around her. She therefore begged, for the sake of others, that there might be no outward manifestations of the spiritualwonders with which her life was filled. She had the gift of miracles as well as that of prophecy.

When the call came for her spirit to leave the worn and pain-stricken body, Gertude was in her forty-fifth or forty-sixth year, and in turn assisted at the death-bed and mourned for the loss of the holy Sister Mechtilde(1281), her illustrious Abbess Gertrude of Hackeborn (1291), and her chosen guide and confidante, St. Mechtilde(1298). When the community was transferred in 1346 to the monastery of New Helfta, the present Trud-Kloster, within the walls of Eisleben, they still retained possession of their old home, where doubtless the bodies of St. Gertrude and St. Mechtilde still buried, though their place of sepulture remains unknown. There is, at least, no record of their translation. Old Helfta is now crown-property, while New Helfta has lately passed into the hands of the local municipality. It was not till 1677 that the name of Gertrude was inscribed in the Roman Martyrology and her feast was extended to the universal church, which now keeps it on 15 November, although it was at first fixed on 17 November, the day of her death, on which it is still celebrated by her own order. In compliance with apetition from the King of Spain she was declared Patroness of the West Indies; in Peru her feast is celebrated with great pomp, and in New Mexico a town was built in her honour and bears her name. Some writers of recent times have considered that St. Gertrude was a Cistercian, but a careful and impartial examination of the evidence at present available does not justify this conclusion. It is well known that the Cistercian Reform left its mark on many houses not affiliated to the order, and the fact that Helfta was founded during the "golden age" of Cîteaux(1134-1342) is sufficient to account for this impression.

Many of the writings of St. Gertrude have unfortunately perished. Those now extant are:
  • The "Legatus Divinae Pietatis",
  • The "Exercises of St. Gertrude";
  • The "Liber Specialis Gratiae" of St. Mechtilde.
The works of St. Gertrude were all written in Latin, which she used with facility and grace. The "Legatus Divinae Pietatis" (Herald of Divine Love) comprises five books containing the life of St. Gertrude, and recording many of the favours granted her by God. Book II alone is the work of the saint, the rest being compiled by members of the Helfta community. They were written for her Sisters in religion, and we feel she has here a free hand unhampered by the deep humility which made it so repugnant for her to disclose favours personal to herself. The "Exercises", which are seven in number, embrace the work of the reception of baptismal grace to the preparation for death. Her glowing language deeply impregnated with the liturgy and scriptures exalts the soul imperceptibly to the heights of contemplation. When the "Legatus Divinae Pietatis" is compared with the "Liber Specialis Gratiae" of St. Mechtilde, it is evident that Gertrude is the chief, if not the only, author of the latter book. Her writings are also coloured by the glowing richness of that Teutonic genius which found its most congenial expression in symbolism and allegory. The spirit of St. Gertrude, which is marked by freedom, breadth, and vigour, is based on the Rule of St. Benedict. Her mysticism is that of all the great contemplative workers of the Benedictine Order from St. Gregory to Blosius. Hers, in a word, is that ancient Benedictine spirituality which Father Faber has so well depicted (All for Jesus, viii).

The characteristic of St. Gertrude's piety is her devotion to the Sacred Heart, the symbol of that immense charitywhich urged the Word to take flesh, to institute the Holy Eucharist, to take on Himself our sins, and, dying on theCross, to offer Himself as a victim and a sacrifice to the Eternal Father (Congregation of Rites, 3 April, 1825).Faithful to the mission entrusted to them, the superiors of Helfta appointed renowned theologians, chosen from the Dominican and Franciscan friars, to examine the works of the saint. These approved and commented them throughout. In the sixteenth century Lanspergius and Blosius propagated her writings. The former, who with his confrere Loher spared no pains in editing her works, also wrote a preface to them. The writings were warmly received especially in Spain, and among the long list of holy and learned authorities who used and recommended her works may be mentioned :
  • St. Teresa, who chose her as her model and guide,
  • Yepez,
  • the illustrious Francisco Suárez,
  • the Discalced Carmelite Friars of France,
  • St. Francis de Sales,
  • M. Oliver,
  • Fr. Faber,
  • Dom Guéranger.
The Church has inserted the name of Gertrude in the Roman Martyrology with this eulogy: "On the 17th of November, in Germany (the Feast) of St. Gertrude Virgin, of the Order of St. Benedict, who was illustrious for the gift of revelations."

Casanova, Gertrude. "St. Gertrude the Great." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York: Robert Appleton Company,1909. 16 Nov. 2016 <http://www.newadvent.org/cathen/06534a.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas. In memory of Sabina Jablonski.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. September 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.



MF Dondelinger. St. Gertrude of Helfta
17.5 x 24”, Egg tempera, 24 carat gold on a solid wood panel. private collection


Gertrude the Great, OSB V (RM)

Born in Eisleben, Thuringia, Germany, on January 6, 1256; died at Helfta in Saxony, c. 1302.


"O Lord Jesus Christ, in union with Your most perfect actions I commend to You this my work, to be directed according to Your adorable will, for the salvation of all mankind. Amen." --Saint Gertrude Almost nothing is known about one of my favorite saint's birth or death. Saint Gertrude was probably an orphan because at age five she was received by the Cistercian nuns of Helfta and placed under the care of Saint Mechtilde (see below) of Hackeborn, mistress of novices. (Helfta was actually a Black Benedictine convent, which had been falsely designated as Cistercian for political reasons in many early records.)

The intellectual level was high in the castle convent of Helfta, which was then run by the noblewoman, Saint Gertrude of Hackeborn (1232-1292). Even so, Saint Gertrude was considered an outstanding student, who devoted herself to study, especially literature and philosophy. Eventually she became a professed nun but still she concentrated on the secular.

God, however, is a great teacher. Gertrude learned that when she began to get carried away with her love of learning. She didn't go so far as to neglect the Lord completely, but she did push him off a bit to the side. Her mind was growing, but it was growing faster than her heart.

Gertrude's life has a lesson for intellectuals who will profit from her example. If a syllogism moves you to ecstasy and a dissertation about the love of God makes you speechless with joy, then beware. They are a trap. Gertrude learned not to prefer things to people, ideas to reality, the study of divine learning to the pursuit of love. She teaches us to avoid entanglement in the net of our words that save us from believing in the living God, from dressing up God in the latest fashions and making him into a latter-day golden calf, an idol that only serves to hide the real Lord. Love means another person--the beloved--and another person always upsets the neat constructs built by the mind.

But the Lord Himself saw to it that she was set on the right path of devotion. Once touched by the Spirit of God, Gertrude was converted from innocence to holiness, and swiftly ran in the paths of perfection, devoting herself to prayer and contemplation. Thus, her ecstasies began when she was 26.

Then she redirected her energies from secular studies to scrutinizing the Bible and the writings of SS Augustine, Gregory, and Bernard.

Many of her writings are lost, but fortunately she left to the world an abundance of spiritual joy in her book The Herald of Divine Love, in which she tells of the visions granted her by our divine Lord. She wrote this excellent, small book because she was told that nothing was given to her for her own sake only. Her Exercises is an excellent treatise on the renewal of baptismal vows, spiritual conversion, religious vows, love, praise, gratitude to God, reparation, and preparation for death.

She began to record her supernatural and mystical experiences in what eventually became her Book of Extraordinary Grace (Revelation of Saint Gertrude), together with Mechtilde's mystical experiences Liber Specialis Gratiae, which Gertrude recorded. Most of the book was actually written by others based on Gertrude's notes.

She also wrote with or for Saint Mechtilde a series of prayers that became very popular, and through her writings helped spread devotion to the Sacred Heart (though it was not so called until revealed to Margaret Mary Alocoque).

When in a vision the Lord asked Gertrude whether she would prefer health or sickness, she responded, "Divine Lord, give me whatever pleases You. Do not consider my wishes at all. I know that what You choose to send is the best for me."

What value should be placed on our suffering? All the saints looked upon it as a gift that brings great merit. Moreover, it is better to bear the sorrows God allows. Gertrude says, "It is the most dangerous kind of impatience if a person desires to choose his own sufferings. Whatever is given to him by God is the best."

What if sickness comes? Our Lord said to Gertrude:

"When man, after applying the remedy for his suffering, patiently bears for love of Me that which he is unable to cure, he gains a glorious prize." And later:

"If a man can, with the help of grace, praise and thank God in time of suffering, he obtains a treasure from the Lord, because thanksgiving when sorrow comes is the most beautiful and precious crown of the soul." (Note the similarity to the Book of Job.) Saint Gertrude learned that every tear shed on the death of a loved one earns a rich reward if offered to God in obedience to His holy will. The deep sympathy our Lord shows for the sorrows of men was thus revealed to her. Gertrude found her strength in the Holy Eucharist. I think this passage from Herald of Divine Love shows us how much Jesus prizes diversity in worship.

"Once Gertrude felt slightly provoked when she noticed a certain religious approach Holy Communion with extreme timidity. Our Lord rebuked her, however, saying, 'Dost thou not realize that I deserve reverence equally as much as love? But as human frailty is incapable of rendering both, I inspire one with reverence, and to another I give the unction of My love.'" Regarding frequent communion, Jesus told her:

"It is a time honored custom that one who has twice held the office of governor excels in honor him who has filled the office but once. Likewise, they shall be more glorious in heaven who shall have received Me oftener on earth . . . "In communicating but once, the Christian receives Me for his salvation, with all My goods--that is, with the united treasures of My Divinity and Humanity; but he does not appropriate the abundance of these treasures except by repeated Communions. At each new Communion, I increase, I multiply the riches which are to constitute his happiness in heaven! . . . In the end, he who approaches Me with fear and reverence is less eagerly welcomed than he who comes to Me from a motive of pure love."

The depth of His love was shown to Gertrude in several visions. One day she saw Jesus during Holy Communion placing beautiful white robes on some of the sisters. Precious jewels, shaped like violets and giving out a delightful fragrance, adorned the robes. A rose- colored garment with golden flowers was also given them as a sign of Christ's passion and His infinite love for man. Our Lord wishes people to pray for the souls in purgatory. He once showed Gertrude a table of gold on which were many costly pearls. The pearls were prayers for the holy souls. At the same time the saint had a vision of souls freed from suffering and ascending in the form of bright sparks to heaven.

In one of my favorite passages, Our Lord tells Gertrude that he longs for someone to ask Him to release souls from purgatory, just as a king who imprisons a friend for justice's sake hopes that someone will beg for mercy for his friend. (I've posted this long passage previously.) Jesus ends with:

"I accept with highest pleasure what is offered to Me for the poor souls, for I long inexpressibly to have near Me those for whom I paid so great a price. By the prayers of thy loving soul, I am induced to free a prisoner from purgatory as often as thou dost move thy tongue to utter a word of prayer." To her was granted the privilege of seeing our Lord's Sacred Heart. The graces flowing from it appeared like a stream of purest water flowing over the whole world.

These visions continued until the end of her life. Jesus said to her at the last: "Come, my chosen one, and I will place in you My throne."

Saint Gertrude was "the Great" because of her single-hearted love for the Sacred Heart of Jesus and the souls in purgatory. Though she was never formally canonized, Pope Clement XII in 1677 directed that her feast be observed throughout the Church. It is interesting to note that Saint Teresa of Avila had a great devotion to Gertrude (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia, Martindale, Melady, White)

In art Saint Gertrude is depicted as a Cistercian (white) abbess wearing seven rings on her right hand and holding a heart with the figure of Christ in her left. She was neither an abbess nor a Cistercian (but rather a Black Benedictine), but is often portrayed as such. Sometimes seven angels ring her head and the Christ-Child is over her heart (Roeder).

She is known as the 'prophetess of devotion to the Sacred Heart.' She is the patroness of the West Indies. Venerated at Helfta, Saxony (Roeder).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1116.shtml

Antonio González Velázquez  (1723–1793). Sacra Conversazione, vers 1749, Saragossa Museum . La obra representa a la Virgen con el niño, acompañados de un grupo de santos: Santa Gertrudis la Magna (1256-1302), San Pedro de Alcántara (1499-1562), San Antonio de Padua (1191/95-1231), San Francisco de Asís (1181/82-1226), San Juan Nepomuceno (1340-1393) y San Felipe Neri (1515-1595).


Weninger’s Lives of the Saints – Saint Gerturde, Virgin

Article

The Roman Martyrology commemorates the virgin Saint Gertrude, who is to be distinguished from another virgin of the same name, whose life is recorded in the month of March. The Breviary relates of her, as follows: Gertrude was born at Eisleben, in Saxony, the same place where, two hundred years later, the unhappy Luther came into the world. When hardly five years old, she went into the Benedictine convent at Rudersdorf, to consecrate herself entirely to the service of the Most High. From that time, she despised all that was worldly, and striving only after virtue, led an almost heavenly life. The meditation of the divine mysteries, to which she was much devoted, served her as an incitement to virtue and perfection. In all her actions, she sought only the honor of God. Her conversations on our Lord and His holy life were most edifying, and her devotion to the Holy Eucharist, and the bitter passion and death of Christ was so fervent, that she frequently shed floods of tears in contemplating them. The Virgin Mother, whom in a vision, Christ had given her as mother, she venerated with filial affection. She daily offered all her prayers and other good works for the souls in purgatory, many of whom she freed from their sufferings.

When thirty years of age, she was chosen abbess or superior, and successively governed two convents, with so much mildness, wisdom and zeal for the maintenance of the Rule, that the houses under her charge were justly regarded and praised as true dwellings of religious perfection. Although the holy virgin, as superior, stood above all, she would be the least of them, and endeavored to show those under her all possible kindness. The Almighty favored her with extraordinary gifts. She had many visions of Christ, the Blessed Virgin and other Saints. The revelations which she had of secret and future events were almost numberless. She often went into ecstasy during her prayers and continued in it a considerable length of time. But notwithstanding these and other divine gifts, she was so humble that she frequently said that one of the greatest miracles of divine goodness was the fact that God suffered her to serve Him. Quite different was the judgment of heaven; for, to say nothing of many other proofs of the favor with which she was regarded, we will only relate, that Christ Himself revealed to another holy person, that He had chosen for Himself a most lovely dwelling in the heart of Gertrude. God made the hour of her death known to her; and the nearer it approached, the more her zeal in the Lord’s service increased; until a happy death called her home, in 1292. She was during her life, venerated as an example of all virtues, among which her love of God was the brightest. This love was so great, that her death was caused rather by its ardor than by the sufferings of her malady. Before and after her death, God wrought many and great miracles by her intercession.

Hölzerne Statue der Hl. Gertrud von Helfta (1256 - 1302) mit Kreuz und Herz in der Klosterkirche St. Marien Burlo, Stadt Borken (NRW). Die Entstehung der Figur wird auf das Ende des 17. / Anfang des 18. Jahrhunderts datiert.


Practical Considerations

The nearer the hour of her death approached the more zealous Saint Gertrude became in the service of God. The same was the case with Saint Gregory. He redoubled his fatherly care for his flock and for the salvation of his own soul. Both acted rightly. Many persons are aware when their lives are drawing to a close, either because they are very old, or because they perceive that their strength leaves them, or because God visits them with a mortal sickness. If these persons wish to act sensibly they will endeavor to employ the time left to them to the best advantage. They ought to prepare them- selves carefully and in time for death; bear the pains they suffer patiently, in the spirit of penance, and offer them to the Almighty; practice good works daily; repent daily and hourly of the sins of their past life, in order to atone, at least in some measure, for their former negligence, and yet gather some treasures for eternity, during the few days of life that still remain.

“Work while it is day,” admonishes the Lord; “the night comes when no man can work.” (John 9) The laborers in the gospel who did not begin to work until the eleventh hour, received the same wages as those who had worked longer, because in their zeal they had done as much in the last hour, as the others during the whole day. Saint Chrysostom says: “At the eleventh hour are called those who are advanced in age. This parable is intended to encourage those who do not reform until they are old, that they may not think that their happiness in heaven will not be as great as that of others.” But Christ gave this parable to comfort not only the aged, but all those who have been negligent in the service of the Most High. Such people especially when they feel that their end draws near, should employ all their strength to serve the Lord, in order to repair, in a short time, what they have neglected. They will surely gain eternal life by acting thus. Saint Chrysostom says: “The older we are or the nearer we are, for other reasons, to eternity, the more eagerly must we run along the way to Heaven.”

The special devotion of Saint Gertrude to the passion and death of our Lord, prompts me to say a few words more. Harder than a stone must you be, if, considering not only who He was who suffered and died for your sake, but also, how He suffered in soul and body and how painful a death He died – harder than a stone, I say, must you be, if, considering all this, you are not moved with love and devotion towards your Saviour. But you must prove your gratitude and love, especially, by earnestly repenting of your sins, which were the cause of Christ’s sufferings and death. “He was wounded for our iniquities, he was bruised for our sins,” says the Prophet. (Isaiah 53) “See, O man!” says Saint Bernard, “the greatness of your wounds, in the awful suffering of the Lord.” And if you recognize the enormity of sin, tell me, how can you dare to sin again? “The son of God died for our sins;” says Origen: “and canst thou, O Christian, delight in sinning?” You know that Christ, true God and Man, sweat blood for your crimes, in the garden of Olives; that He was made a prisoner, was derided, scourged, crowned with thorns, and finally crucified; and you dare to sin anew? Is then hell itself enough to punish such abominable wickedness? The holy Apostle curses all those who do hot love our Lord Jesus Christ. What then does he deserve who even dares to offend Him anew? “If any man love not our Lord Jesus Christ, let him be Anathema Maranatha.” (1 Corinthians 16)

MLA Citation

Father Francis Xavier Weninger, DD, SJ. “Saint Gerturde, Virgin”. Lives of the Saints1876. CatholicSaints.Info. 26 May 2018. Web. 17 November 2020. <https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-gerturde-virgin/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-gerturde-virgin/

Baltasar Vargas de Figueroa (Atribuido). Muerte de Santa Gertrudis, siglo XVII. Oleo sobre Tela. La composición de esta imagen la convierte de una de las obras más ricas iconográficamente que posee el Museo Colonial. Santa Gertrudis ubicada en el centro, es sostenida por Jesùs, acompañado de cerca por María y san José. En la parte de atrás un grupo de santos, entre los que se hallan santa Bárbara, santa Catalina de Alejandría y san Benito de Nurcia, presencia la escena, compuesta por múltiples figuras.


St. Gertrude the Great


St. Gertrude was born in Eisleben, Germany in 1256. As a five-year-old, she was received into the monastery of the Cistercian nuns in Helfta. She was an intellectually gifted student with a gentle disposition who applied herself to her studies, concentrating on literature and philosophy.

At the age of twenty-six, Gertrude had the first of many visions of Jesus which brought about a deep interior conversion, drawing her into the innermost recesses of His Sacred Heart. Her heart symbolically united in a vision to the Sacred Heart of Jesus, she was a precursor of the later devotion to the Sacred Heart. She also advocated frequent reception of the Eucharist and devotion to St Joseph.

Similar to other mystics, such as St. Teresa of Avila, the Passion of Christ was her favorite devotion and when she meditated on it, or on the blessed Eucharist, she was often unable to control the torrents of tears which flowed from her eyes. She frequently went into ecstasy when she meditated or focused on the great love of Christ and united her heart with His.

On one occasion, Jesus, appeared to Gertrude in a vision and pointed out to her the wound in his side, out of which flowed a stream of crystal-clear water. The heart of Christ seemed to her to be suspended like a lamp in her own heart. She heard it throbbing with His unconditional, redemptive love for both saint and sinner.

In her short book of "Divine Insinuations", or "Communications and Sentiments of Love," she proposed exercises for the renewal of baptismal vows, by which the soul completely renounces the world and herself, consecrates herself to the pure love of God, abandoning herself entirely to His holy will.

When in a vision the Lord asked Gertrude whether she would prefer health or sickness, she responded, "Divine Lord, give me whatever pleases You. Do not consider my wishes at all. I know that what You choose to send is the best for me."

Gertrude was an extraordinarily charitable person toward all those she encountered and her love for others manifested itself in tender sympathy towards the souls in purgatory. An extremely humble person, she prayed that her many spiritual gifts not be manifested outwardly to others and her request was granted. Gertrude was blessed with the gift of prophecy as well as the gift of miracles. A prolific writer, she authored five books on spirituality. However, only three of them are still in existence.

Gertrude died on November 17th, 1301 or 1302 of natural causes. She is the patron saint of nuns, travelers, and the West Indies.

Prayer to the Sacred Heart of Jesus

O Sacred Heart of Jesus, fountain of eternal life, Your Heart is a glowing furnace of Love. You are my refuge and my sanctuary. O my adorable and loving Savior, consume my heart with the burning fire with which Yours is aflamed. Pour down on my soul those graces which flow from Your love. Let my heart be united with Yours. Let my will be conformed to Yours in all things. May Your Will be the rule of all my desires and actions. Amen.

~ Saint Gertrude the Great

Prayer of Saint Gertrude the Great

Dictated by Our Lord, to release 1000 souls from purgatory each time it is said.

Eternal Father, I offer Thee the Most Precious Blood of Thy Divine Son Jesus Christ, in union with the most Holy Sacrifice of the Mass, said throughout the world today, for all the holy Souls in Purgatory, for sinners everywhere, for sinners in the Universal Church, those in my own home, and within my family.

SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2016/11/todays-saints-st-gertrude-great-and-st.html





St. Gertrude, Virgin and Abbess

From her book of Divine Insinuations, and her Life compiled by Dom Mege, prefixed to his edition of that work, in 1664. See also Dr. Cave, Hist. Liter, t. 2, p. 301.

A.D. 1292

ST. GERTRUDE was of an illustrious family, born at Eisleben, or Islebe, in Upper Saxony, and sister to St. Mechtildes. At five years of age she was offered to God in the Benedictin nunnery of Rodalsdorf, and at thirty was chosen abbess of that house, in 1251: and, the year following, was obliged to take upon her the government of the monastery of Heldelfs, to which she removed with her nuns. In her youth she studied Latin, as it was then customary for nuns to do; she wrote and composed in that language very well, and was versed in sacred literature. Divine contemplation and devout prayer, she always looked upon as the principal duty and employment of her state, and consecrated to those exercises the greater part of her time. The passion of our Redeemer was the favourite object of her devotions; and, in meditating on it, or on the blessed Eucharist, frequently she was not able to contain the torrents of tears which flowed from her eyes. She spoke of Christ, and of the mysteries of his adorable life, with so much unction, and in such transports of holy love, as to ravish those who heard her. Ecstacies and raptures of the divine love, and the gifts of divine union in prayer, were familiar to her. She mentions that once hearing those words, I have seen the Lord face to face, sung in the church, she saw, as it were, a divine face, most beautiful and charming, whose eyes pierced her heart, and filled both her soul and body with inexpressible delight which no tongue could express. 1 The divine love which burned in her breast, and consumed her soul, seemed the only spring of all her affections and actions. For this precious grace her pure soul was prepared by the crucifixion of her heart to the world, and to inordinate self-love in all its shapes. Watching, fasting, abstinence, perfect obedience, and the constant denial of her own will, were the means by which she tamed her flesh, and extirpated or subdued whatever could oppose the reign of the most holy will of God in her afflictions; but profound humility, and perfect meekness had the chief part in this work, and laid the foundation of the great virtues and graces to which the divine mercy raised her. Though she was possessed of the greatest natural talents, and of most extraordinary gifts of divine grace, her mind was penetrated, and entirely filled only with the deepest sentiments of her own nothingness, baseness, and imperfections. It was her sincere desire that all others should have the same contempt of her, which she had of herself, and she used to say, that it seemed to her one of the greatest of all the miracles of God’s infinite goodness, that his divine majesty was pleased to suffer the earth to bear her. Though she was the superior and mother of the rest, she behaved towards them as if she had been the lowest servant, and one that was unworthy ever to approach them: and such were the sincere sentiments of her heart. How much soever she gave herself up to the exercises of heavenly contemplation, she neglected not the duties of Martha, and was very solicitous in attending to all the necessities of every one, and in providing all things for them, especially all spiritual helps. In their progress in all the exercises and virtues of an interior and religious life, she found the happy fruits of her zealous endeavours and pious instructions. Her tender devotion to the Mother of God, sprang from the ardour of her love for the divine Son. The suffering souls in purgatory had a very great share in her compassion and charity.

We have a living portraiture of her pure and holy soul in her short book Of Divine Insinuations, or Communications and Sentiments of Love, perhaps the most useful production, next to the writings of St. Teresa, with which any female saint ever enriched the church, for nourishing piety in a contemplative state. 2 The saint proposes exercises for the renovation of the baptismal vows, by which the soul entirely renounces the world and herself, consecrates herself to the pure love of God, and devotes herself to pursue in all things his holy will. The like exercises she prescribes for the conversion of a soul to God, and for the renovation of her holy spiritual espousals, and the consecration of herself to her Redeemer, by a bond of indissoluble love, praying that she may totally die to herself, and be buried in him, so that he alone, who is her holy love, be acquainted with this her hidden state or sepulchre, and that she may have no other employment but that of love, or what his love directs. These sentiments she repeats with admirable variety throughout the work, and, in the latter part, dwells chiefly on the most ardent desires of being speedily united to her love in everlasting glory, entreating her divine Redeemer, by all his sufferings and infinite mercies, to cleanse her perfectly from all earthly affections and spots, that she may be admitted to his divine presence. Some of these sighs, by which she expresses her thirst after this happy union with her God in bliss, are so heavenly, that they seem rather to proceed from one who was already an inhabitant of heaven, than a pilgrim in this mortal life; so strongly were the affections of the saint fixed there. This is particularly observable in that exercise, wherein she advises the devout soul sometimes to set apart a day to be devoted without interruption to praise and thanksgiving, in order to supply any defects in this double duty in daily devotions, and to endeavour as perfectly as possible to be associated in this function to the heavenly spirits. The like exercises she proposes for supplying all defects in the divine love, by dedicating an entire day to the most fervent acts of pure love. The saint, as a chaste turtle, never interrupted her sweet sighs and moans, admitting no human consolation so long as her desire was delayed; yet rejoicing in hope and love, in perfect resignation to the will of God, in the visits of the Divine Spirit, in suffering with and for her loving Redeemer, and in labouring for his service. Her desires were at length fulfilled, and, having been abbess forty years, she was called to the embraces of her heavenly Spouse in 1292, her sister, Mechtildes, being dead some time before. The last sickness of St. Gertrude seemed rather a languishing of Divine love than a natural fever; so abundantly did her soul enjoy in it the sweetest comforts and presence of the Holy Ghost. Miracles attested how precious her death was in the sight of God. She is honoured with an office in the Roman Breviary on this day. The Lypsanographia, or catalogue of relics kept in the electoral palace of Brunswick-Lunenbourg, printed at Hanover, in 1713, in folio, mentions, amongst others, the relics of St. Gertrude in a rich shrine.

The exercises by which St. Gertrude made such sublime advances in the school of divine love, all tended to the closest union of her heart to God by the most inflamed desires and purest affections: and were directed at the same time to remove all obstacles to this union, by cleansing her soul and purifying her affections, by tears of compunction, by the renunciation of sensual delights, and the most perfect denial of herself. Hence she prayed continually that by the grace of the omnipotent divine love she might be strengthened to resign herself to holy love, so that nothing of self should remain in her, but should be totally consumed by the flame of holy love, like dust carried away by the wind, so as not to leave the least grain or trace behind. 3 For this exterior action, both of self-denial and of charity, zeal and all other virtues are necessary; but interior exercises are far more essential, in which the soul must frequently in the day raise herself up to God by the most ardent desires of love, praise, and thanksgiving, and study to die to herself by sincere and repeated sentiments of humility, compunction, meekness, patience, and self-denial.

Note 1. Insin. Divin. l, 2, c. 22. [back]

Note 2. This book has run through several editions: one was given by the devout Carthusian, Lanspergius, who died at Cologne in 1539: another by the great contemplative Lewis Blosius, the reformer of the abbey of Liesse, who refused the archbishopric of Cambray, and died in 1568. But the most correct is that of Dom Mege, the Maurist monk, in 1664, under this title: S. Gertrudis insinuationum divinæ pietatis exercitia. [back]

Note 3. Insin. Divin. p. 52. [back]

Rev. Alban Butler (1711–73).  Volume XI: November. The Lives of the Saints.  1866.

SOURCE : http://www.bartleby.com/210/11/151.html

Engelhartszell ( Upper Austria ). Engelszell monastery church ( 1754-64 ) - Altar of Saint John of Nepomuk: Statue of Saint Gertrud of Helfta by Johann Georg Üblhör.

Engelhartszell ( Oberösterreich ). Stiftskirche Engelszell ( 1754-64 ) - Nepomukaltar: Statue der heiligen Gertrudis von Helfta von Johann Georg Üblhör.


St. Gertrude and the Purgatory Prayer

Posted on 16 November 2020 by Fr. John Zuhlsdorf

Sometimes I get questions about certain practices or prayers.  Someone might find a slip of paper saying, “Pray this and X will happen.”  Some will ask me about prayers that receive X number of days off of Purgatory.

There is a prayer associated with today’s saint, St. Gertrude “the Great” about which a claim is made that it will release from Purgatory 1000 souls.

St. Gertrude was a 13th c. Benedictine, saint and mystic.  She received private revelations.  She is often called “the Great”.  She was an early promoter of veneration of Sacred Heart with a powerful concern for the souls in Purgatory..

Here is the prayer:

“Eternal Father, I offer You the most precious blood of thy Divine Son, Jesus, in union with the Masses said throughout the world today, for all the Holy Souls in Purgatory, for sinners everywhere, for sinners in the universal Church, for those in my own home, and in my family. Amen.”

That’s a lovely prayer.  It is attributed to St. Gertrude the Great.

Nowhere in the writings that have come down to us did Gertrude make the claim about 1000 souls.

For the last couple centuries the Church has tried to weed out specious claims that have attached themselves to certain pious practices.   This is precisely one of those claims.   For this reason the Church abolished the “Toties Quoties” indulgences, etc. (practices by which one could gain any number of plenary indulgences in a day).

None of this means that the prayer is a bad prayer.  Claims about it are bad.  We can say the same for perfectly acceptable prayers on old holy cards that say that a certain number of days reduced for Purgatory (or other time measures) are obtained.

Number of souls or of days?  No.  But the prayers can still be good!

Pope Leo XIII tried to suppress a virtual superstition of the nearly “magical” effects of the simple recitation of prayers to free various numbers of souls from Purgatory.  You can find his acts in Acta Sanctae Sedis, which was the instrument of promulgation of documents of the  Holy See.  It’s name eventually changed to Acta Apostolicae Sedis, which is what it is called now.   In ASS 31 (1898-99) and ASS 32 (1899-1900).  At AAS 32 on p. 243 on Rule 8 we find a condemnation of cards or pages that promise that many souls will be released from Purgatory due to the recitation of a prayer.

The Church gets to establish what indulgences are effective and can be used.  The current general grants are found in the Handbook of Indulgences.  Everyone should have a copy to reference.

SOURCE : https://wdtprs.com/2020/11/st-gertrude-and-the-purgatory-prayer/

Rooms-Katholieke Kerk: beeld St.Geertrudis



Santa Geltrude (Gertrude) la Grande Vergine


 - Memoria Facoltativa

Eisleben, Germania, ca. 1256 - Monastero di Helfta, Germania, 1302

Nata nel 1256 a Eisleben, in Germania, a 5 anni venne affidata alle monache di Helfta e con loro trascorse il resto della vita. Educata nell’eccellente scuola dell’abbazia, presto rivelò un’intelligenza fuori dal comune. A 26 anni ebbe una visione nella quale si trovò di fronte a una siepe di spine. Il Signore la sollevò e la depose dalla sua parte. «Da allora cominciai a seguire il profumo dei tuoi balsami e appresi in breve che il giogo del tuo amore è mite e leggero». Dei suoi progressi nella vita dello spirito, siamo informati dalla sua opera, 'Rivelazioni', che consta di cinque libri. Solo il secondo, il 'Legatus', un inno alla misericordia di Dio, è scritto di suo pugno. Il primo, una sua biografia, e gli altri vennero composti dopo la sua morte da una consorella, a partire da suoi appunti e racconti. Alla base delle sue esperienze mistiche vi sono le celebrazioni liturgiche, mentre il linguaggio evidenzia una forte impronta biblica. La sua dottrina, infine, è cristocentrica. La misericordia del Salvatore la trasporta nella sua divinità al punto che, come Maria, ella si sente sposa e madre di Gesù.Vivendo costantemente alla presenza di Dio, vede sempre Gesù, il Dio fatto uomo, il Salvatore con il cuore squarciato e vive nella disponibilità a patire ciò che ancora manca alla passione di Cristo. Una delle più grandi mistiche cristiane morì nel 1301 o 1302.

Etimologia: Geltrude = la vergine della lancia, dal tedesco

Emblema: Giglio

Martirologio Romano: Santa Geltrude, detta Magna, vergine, che, fin dall’infanzia si dedicò con grande impegno e ardore alla solitudine e agli studi letterari e, convertitasi totalmente a Dio, entrò nel monastero cistercense di Helfta vicino a Eisleben in Germania, dove percorse mirabilmente la via della perfezione, consacrandosi alla preghiera e alla contemplazione di Cristo crocifisso. Il suo transito si celebra domani.

(17 novembre: A Helfta vicino a Eisleben nella Sassonia in Germania, anniversario della morte di santa Geltrude, vergine, la cui memoria si celebra il giorno precedente a questo). 

Invece delle origini familiari, conosciamo le sue passioni giovanili: letteratura, musica e canto, arte della miniatura. Per una ragazza del suo tempo, queste non sono cose tanto comuni. Gertrude, infatti, ha fatto i suoi studi, ed è certo quindi che veniva da una famiglia benestante. Ma non era figlia di nobili, come hanno scritto alcuni, confondendola con un’altra Gertrude. Comunque, già all’età di cinque anni, la sua famiglia la mette a scuola nel monastero di Helfta, in Sassonia, che all’epoca segue le consuetudini cistercensi. 

E qui Gertrude trova la maestra delle novizie Matilde di Hackeborn e, successivamente, la grande Matilde di Magdeburgo, maestra di spiritualità e anche di bello scrivere: la narrazione delle sue esperienze mistiche, Lux divinitatis, costituisce un elegante testo poetico. Matilde è il personaggio decisivo nella vita interiore di molte giovani che l’avvicinano, maestra di una spiritualità fortemente attratta dal richiamo mistico. A questa scuola cresce Gertrude, che tuttavia non sembra percorrere tranquillamente la frequente trafila alunna-postulante-monaca. Alcune fonti, addirittura, le attribuiscono momenti di vita “dissipata”. Però a 26 anni diventa un’altra; o, come dirà successivamente lei stessa: il Signore, "più lucente di tutta la luce, più profondo di ogni segreto, cominciò dolcemente a placare quei turbamenti che aveva acceso nel mio cuore". 

Una mutazione che sorprende molti, e che lei stessa attribuisce a una visione, seguita poi da altri fenomeni eccezionali come visioni, estasi, stigmate. E in aggiunta vengono a tormentarla le malattie. Ma accade a lei come ad altre donne e uomini misteriosamente “visitati” che l’infermità fisica, invece di fiaccarli, li stimola. Gertrude vorrebbe vivere in solitudine questa avventura dello spirito, ma non sempre può: le voci corrono, arriva al monastero gente per confidarsi, per interrogarla, anche semplicemente per vederla. E questa contemplativa malata ha momenti di stupefacente attivismo, nel contatto con le persone e nell’impegno di divulgatrice del culto per l’umanità di Gesù Cristo, tradotta nell’immagine popolarissima del Sacro Cuore. Accoglie tanti disorientati e cerca di aiutarli. Per raggiungerne altri scrive, sull’esempio di Matilde, e lo fa con l’eleganza che è frutto dei suoi studi. 

Quell’impegno di adolescente e di giovane nelle discipline scolastiche l’ha preparata a essere “apostolo” nel modo richiesto dai suoi tempi. E anche precorritrice di Teresa d’Avila e di Margherita Maria Alacoque.

La fama di santità l’accompagna già da viva, e dura nel tempo, anche se ci vorrà qualche secolo per il riconoscimento ufficiale del suo culto nella Chiesa universale. Ma per chi l’ha conosciuta e ascoltata, Gertrude è già santa al momento della morte nel monastero di Helfta, all’età di circa 46 anni.
La Chiesa la venera come santa dal 1738.

Autore: 
Domenico Agasso




BENEDETTO XVI

UDIENZA GENERALE

Piazza San Pietro
Mercoledì, 6 ottobre 2010 

 

Santa Gertrude la Grande

Cari fratelli e sorelle,

Santa Gertrude la Grande, della quale vorrei parlarvi oggi, ci porta anche questa settimana nel monastero di Helfta, dove sono nati alcuni dei capolavori della letteratura religiosa femminile latino-tedesca. A questo mondo appartiene Gertrude, una delle mistiche più famose, unica donna della Germania ad avere l’appellativo di “Grande”, per la statura culturale ed evangelica: con la sua vita e il suo pensiero ha inciso in modo singolare sulla spiritualità cristiana. È una donna eccezionale, dotata di particolari talenti naturali e di straordinari doni di grazia, di profondissima umiltà e ardente zelo per la salvezza del prossimo, di intima comunione con Dio nella contemplazione e di prontezza nel soccorrere i bisognosi.

A Helfta si confronta, per così dire, sistematicamente con la sua maestra Matilde di Hackeborn, di cui ho parlato nell’Udienza di mercoledì scorso; entra in rapporto con Matilde di Magdeburgo, altra mistica medioevale; cresce sotto la cura materna, dolce ed esigente, della Badessa Gertrude. Da queste tre consorelle attinge tesori di esperienza e sapienza; li elabora in una propria sintesi, percorrendo il suo itinerario religioso con sconfinata confidenza nel Signore. Esprime la ricchezza della spiritualità non solo del suo mondo monastico, ma anche e soprattutto di quello biblico, liturgico, patristico e benedettino, con un timbro personalissimo e con grande efficacia comunicativa.

Nasce il 6 gennaio del 1256, festa dell’Epifania, ma non si sa nulla né dei genitori né del luogo di nascita. Gertrude scrive che il Signore stesso le svela il senso di questo suo primo sradicamento: “L'ho scelta per mia dimora perché mi compiaccio che tutto ciò che c'è di amabile in lei sia opera mia […]. Proprio per questa ragione io l'ho allontanata da tutti i suoi parenti perché nessuno cioè l'amasse per ragione di consanguineità e io fossi il solo motivo dell'affetto che le si porta” (Le Rivelazioni, I, 16, Siena 1994, p. 76-77).

All’età di cinque anni, nel 1261, entra nel monastero, come si usava spesso in quella epoca, per la formazione e lo studio. Qui trascorre tutta la sua esistenza, della quale lei stessa segnala le tappe più significative. Nelle sue memorie ricorda che il Signore l’ha prevenuta con longanime pazienza e infinita misericordia, dimenticando gli anni della infanzia, adolescenza e gioventù, trascorsi - scrive - “in un tale accecamento di mente che sarei stata capace […] di pensare, dire o fare senza alcun rimorso tutto ciò che mi fosse piaciuto e dovunque avessi potuto, se tu non mi avessi prevenuta, sia con un insito orrore del male ed una naturale inclinazione per il bene, sia con la vigilanza esterna degli altri. Mi sarei comportata come una pagana […] e ciò pur avendo tu voluto che fin dall'infanzia e cioè dal mio quinto anno di età, abitassi nel santuario benedetto della religione per esservi educata fra i tuoi amici più devoti” (Ibid., II, 23, p. 140s).

Gertrude è una studentessa straordinaria, impara tutto ciò che si può imparare delle scienze del Trivio e del Quadrivio, la formazione di quel tempo; è affascinata dal sapere e si dà allo studio profano con ardore e tenacia, conseguendo successi scolastici oltre ogni aspettativa. Se nulla sappiamo delle sue origini, molto ella ci dice delle sue passioni giovanili: letteratura, musica e canto, arte della miniatura la catturano; ha un carattere forte, deciso, immediato, impulsivo; sovente dice di essere negligente; riconosce i suoi difetti, ne chiede umilmente perdono. Con umiltà chiede consiglio e preghiere per la sua conversione. Vi sono tratti del suo temperamento e difetti che l’accompagneranno fino alla fine, tanto da far stupire alcune persone che si chiedono come mai il Signore la prediliga tanto.

Da studentessa passa a consacrarsi totalmente a Dio nella vita monastica e per vent’anni non accade nulla di eccezionale: lo studio e la preghiera sono la sua attività principale. Per le sue doti eccelle tra le consorelle; è tenace nel consolidare la sua cultura in svariati campi. Ma, durante l’Avvento del 1280, inizia a sentire disgusto di tutto ciò, ne avverte la vanità e il 27 gennaio del 1281, pochi giorni prima della festa della Purificazione della Vergine, verso l’ora di Compieta, la sera, il Signore illumina le sue dense tenebre. Con soavità e dolcezza calma il turbamento che l’angoscia, turbamento che Gertrude vede come un dono stesso di Dio “per abbattere quella torre di vanità e di curiosità che, pur portando ahimè e il nome e l'abito di religiosa, io ero andata innalzando con la mia superbia, onde almeno così trovar la via per mostrarmi la tua salvezza” (Ibid., II,1, p. 87). Ha la visione di un giovanetto che la guida a superare il groviglio di spine che opprime la sua anima, prendendola per mano. In quella mano, Gertrude riconosce “la preziosa traccia di quelle piaghe che hanno abrogato tutti gli atti di accusa dei nostri nemici” (Ibid., II,1,  p. 89), riconosce Colui che sulla Croce ci ha salvati con il suo sangue, Gesù.

Da quel momento la sua vita di comunione intima con il Signore si intensifica, soprattutto nei tempi liturgici più significativi - Avvento-Natale, Quaresima-Pasqua, feste della Vergine - anche quando, ammalata, era impedita di recarsi in coro. È lo stesso humus liturgico di Matilde, sua maestra, che Gertrude, però, descrive con immagini, simboli e termini più semplici e lineari, più realistici, con riferimenti più diretti alla Bibbia, ai Padri, al mondo benedettino.

La sua biografa indica due direzioni di quella che potremmo definire una sua particolare “conversione”: negli studi, con il passaggio radicale dagli studi umanistici profani a quelli teologici, e nell’osservanza monastica, con il passaggio dalla vita che ella definisce negligente alla vita di preghiera intensa, mistica, con un eccezionale ardore missionario. Il Signore, che l’aveva scelta dal seno materno e fin da piccola l’aveva fatta partecipare al banchetto della vita monastica, la richiama con la sua grazia “dalle cose esterne alla vita interiore e dalle occupazioni terrene all'amore delle cose spirituali”. Gertrude comprende di essere stata lontana da Lui, nella regione della dissomiglianza, come ella dice con sant’Agostino; di essersi dedicata con troppa avidità agli studi liberali, alla sapienza umana, trascurando la scienza spirituale, privandosi del gusto della vera sapienza; ora è condotta al monte della contemplazione, dove lascia l’uomo vecchio per rivestirsi del nuovo. “Da grammatica diventa teologa, con l'indefessa e attenta lettura di tutti i libri sacri che poteva avere o procurarsi, riempiva il suo cuore delle più utili e dolci sentenze della Sacra Scrittura. Aveva perciò sempre pronta qualche parola ispirata e di edificazione con cui soddisfare chi veniva a consultarla, e insieme i testi scritturali più adatti per confutare qualsivoglia opinione errata e chiudere la bocca ai suoi oppositori”(Ibid., I,1, p. 25).

Gertrude trasforma tutto ciò in apostolato: si dedica a scrivere e divulgare la verità di fede con chiarezza e semplicità, grazia e persuasività, servendo con amore e fedeltà la Chiesa, tanto da essere utile e gradita ai teologi e alle persone pie. Di questa sua intensa attività ci resta poco, anche a causa delle vicende che portarono alla distruzione del monastero di Helfta. Oltre all’Araldo del divino amore o Le rivelazioni, ci restano gli Esercizi Spirituali, un raro gioiello della letteratura mistica spirituale.

Nell'osservanza religiosa la nostra Santa è “una salda colonna […], fermissima propugnatrice della giustizia e della verità” (Ibid., I, 1, p. 26), dice la sua biografa. Con le parole e l’esempio suscita negli altri grande fervore. Alle preghiere e alle penitenze della regola monastica ne aggiunge altre con tale devozione e tale abbandono fiducioso in Dio, da suscitare in chi la incontra la consapevolezza di essere alla presenza del Signore. E di fatto Dio stesso le fa comprendere di averla chiamata ad essere strumento della sua grazia. Di questo immenso tesoro divino Gertrude si sente indegna, confessa di non averlo custodito e valorizzato. Esclama: “Ahimè! Se Tu mi avessi dato per tuo ricordo, indegna come sono, anche un filo solo di stoppa, avrei pur dovuto riguardarlo con maggior rispetto e reverenza di quanto ne abbia avuta per questi tuoi doni!” (Ibid., II,5, p. 100). Ma, riconoscendo la sua povertà e la sua indegnità, ella aderisce alla volontà di Dio, “perché – afferma - ho così poco approfittato delle tue grazie che non posso risolvermi a credere che mi siano state elargite per me sola, non potendo la tua eterna sapienza venir frustrata da alcuno. Fa’ dunque, o Datore di ogni bene che mi hai gratuitamente elargito doni così indebiti, che, leggendo questo scritto, il cuore di uno almeno dei tuoi amici sia commosso al pensiero che lo zelo delle anime ti ha indotto a lasciare per tanto tempo una gemma di valore così inestimabile in mezzo al fango abominevole del mio cuore” (Ibid., II,5, p. 100s).

In particolare due favori le sono cari più di ogni altro, come Gertrude stessa scrive: “Le stimmate delle tue salutifere piaghe che mi imprimesti, quasi preziosi monili, nel cuore, e la profonda e salutare ferita d'amore con cui lo segnasti. Tu mi inondasti con questi Tuoi doni di tanta beatitudine che, anche dovessi vivere mille anni senza nessuna consolazione né interna né esterna, il loro ricordo basterebbe a confortarmi, illuminarmi, colmarmi di gratitudine. Volesti ancora introdurmi nell’inestimabile intimità della tua amicizia, aprendomi in diversi modi quel sacrario nobilissimo della tua Divinità che è il tuo Cuore divino […]. A questo cumulo di benefici aggiungesti quello di darmi per Avvocata la santissima Vergine Maria Madre Tua, e di avermi spesso raccomandata al suo affetto come il più fedele degli sposi potrebbe raccomandare alla propria madre la sposa sua diletta” (Ibid., II, 23, p. 145).

Protesa verso la comunione senza fine, conclude la sua vicenda terrena il 17 novembre del 1301 o 1302, all’età di circa 46 anni. Nel settimo Esercizio, quello della preparazione alla morte, santa Gertrude scrive: “O Gesù, tu che mi sei immensamente caro, sii sempre con me, perché il mio cuore rimanga con te e il tuo amore perseveri con me senza possibilità di divisione e il mio transito sia benedetto da te, così che il mio spirito, sciolto dai lacci della carne, possa immediatamente trovare riposo in te. Amen” (Esercizi, Milano 2006, p. 148).

Mi sembra ovvio che queste non sono solo cose del passato, storiche, ma l’esistenza di santa Gertrude rimane una scuola di vita cristiana, di retta via, e ci mostra che il centro di una vita felice, di una vita vera, è l’amicizia con Gesù, il Signore. E questa amicizia si impara nell’amore per la Sacra Scrittura, nell’amore per la liturgia, nella fede profonda, nell’amore per Maria, in modo da conoscere sempre più realmente Dio stesso e così la vera felicità, la meta della nostra vita. Grazie.


Saluti:

J’accueille avec joie les pèlerins francophones présents ce matin, en particulier les jeunes du Centre Madeleine Danielou de Blois, ainsi que les Paroisses de Saint-Raphaël et de Pamataii. N’ayez pas peur de vous laisser guider par l’exemple de sainte Gertrude! Fructueux pèlerinage à tous!

I am pleased to welcome all the English speaking pilgrims and visitors. In particular, I extend greetings to the Candidates for Diaconate Ordination from the Pontifical North American College, along with their families and friends, to the new students and staff at the Pontifical Beda College, and to the pilgrims from Corpus Christi Parish, Dublin. May your time in Rome and your visit to the Successor of Peter bring you peace and joy. Upon all of you, I invoke God’s abundant blessings.

Mit Freude grüße ich alle deutschsprachigen Pilger und Gäste, vor allem die vielen Schüler und Jugendlichen. Die heilige Gertrud von Helfta zeigt uns, wie wichtig die persönliche Beziehung zu Christus ist, die sich aus dem Gebet, der Heiligen Schrift, der Liturgie der Kirche und den Sakramenten nährt. Bemühen auch wir uns jeden Tag neu, im geistlichen Leben, in der Liebe zu Christus zu wachsen. Gott segne euch alle!

Saludo con afecto a los peregrinos de lengua española, en particular, a las Hermanas Terciarias Capuchinas de la Sagrada Familia, así como a los fieles procedentes de España, Argentina, Chile, Colombia, Guatemala, México, Nicaragua y otros países latinoamericanos. Que el ejemplo de Santa Gertrudis os impulse a conocer profundamente la Sagrada Escritura, a amar con humildad a Cristo y a su Iglesia, a cultivar la oración personal y a participar con fidelidad en la Santa Misa. Muchas gracias y que Dios os bendiga.

Amados peregrinos de língua portuguesa, a minha cordial saudação para todos, em particular para os grupos do Brasil e de Portugal, da paróquia dos Milagres na Bidoeira. Este mês do Rosário incita-nos a perseverar na reza diária do terço; que, desta forma, as vossas famílias se reúnam com a Virgem Mãe, para aprender a cooperar plenamente com os desígnios de salvação que Deus tem sobre vós. Como encorajamento e penhor de graças, de coração vos dou a minha Bênção Apostólica.

Saluto in lingua slovacca:

S láskou vítam slovenských pútnikov, osobitne  z farnosti Panny Márie Sedembolestnej z Bratislavy-Petržalky ako i z Tesár a okolia.

Bratia a sestry, Cirkev zajtra v liturgii slávi spomienku Ružencovej Panny Márie. Znovu objavte hodnotu modlitby Ruženca ako cesty k osobnému stretnutiu s Kristom.

Zo srdca vám udeľujem Apoštolské požehnanie.

Pochválený buď Ježiš Kristus!

Traduzione italiana :

Con affetto do il benvenuto ai pellegrini slovacchi, in particolare a quelli provenienti dalla Parrocchia della Madonna Addolorata di Bratislava-Petržalka come pure da Tesáre e dintorni.

Fratelli e sorelle, la Chiesa domani fa memoria liturgica della Beata Vergine Maria del Rosario. Riscoprite il valore della preghiera del Rosario come via per un incontro personale con Cristo.

Di cuore vi imparto la Benedizione Apostolica.

Sia lodato Gesù Cristo!

Saluto in lingua romena:

Salut cu afecţiune pelerinii români. Dragi prieteni, urez ca pelerinajul vostru în această lună dedicată Fecioarei Maria, să vă ajute să redescoperiţi valoarea Sfântului Rozariu, această rugăciune simplă dar eficace. Din inimă vă dau Binecuvântarea Apostolică.

Traduzione italiana:

Saluto con affetto i pellegrini rumeni. Cari amici, auspico che il vostro pellegrinaggio in questo mese di ottobre dedicato alla Vergine Maria, vi aiuti a riscoprire il valore del Santo Rosario, questa preghiera semplice ma efficace. Di cuore imparto la Benedizione Apostolica.

Saluto in lingua polacca:

Serdecznie pozdrawiam pielgrzymów polskich. Jutro przypada wspomnienie Najświętszej Maryi Panny Różańcowej. Różaniec to szczególna modlitwa Kościoła i duchowy oręż dla każdego z nas. Niech rozważanie życia Jezusa i Maryi będzie dla wszystkich światłem na drodze ewangelicznej odnowy życia i przemiany serc. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.

Traduzione italiana:

Saluto cordialmente i pellegrini polacchi. Domani ricorre la memoria della Beata Maria Vergine del Rosario. Il rosario è una particolare preghiera della Chiesa e un’arma spirituale per ognuno di noi. La meditazione della vita di Gesù e Maria sia per tutti noi luce sulla via evangelica del rinnovamento spirituale e della conversione del cuore. Sia lodato Gesù Cristo.

Saluto in lingua croata:

Srdačno pozdravljam sve hrvatske hodočasnike, na poseban način svećenike i vjernike iz sisačke biskupije predvođene Pastirom monsinjorom Vladom Košićem, kao i vjernike Hrvatske katoličke misije iz St. Gallena. Dragi prijatelji, došli ste na grobove apostola očitovati svoju vjernost i zahvalnost Apostolskoj Stolici za ponovnu uspostavu biskupije Sisak. U mjesecu posvećenom našoj nebeskoj Majci prosite njen zagovor i zaštitu za vas i vaše obitelji. Ujedno vas potičem na molitvu za prijeko potrebna nova duhovna zvanja, a osobito u vašoj biskupiji. Neka vam blagoslov, koji rado podjeljujem, pomogne da ustrajete. Hvaljen Isus i Marija!

Traduzione italiana:

Saluto di cuore i pellegrini croati, in modo particolare i sacerdoti ed i fedeli tutti della Diocesi di Sisak, guidati dal loro Pastore Mons. Vlado Kosic, come pure i fedeli della Missione Croata di St. Gallen. Cari amici, siete venuti alle tombe degli Apostoli a manifestare la vostra fedeltà e gratitudine alla Sede Apostolica per la erezione della nuova Diocesi di Sisak. Nel mese dedicato alla nostra Madre Celeste, chiedete la sua intercessione e la sua protezione per voi e per le vostre famiglie. Vi esorto poi a pregare per le vocazioni al Sacerdozio ed alla Vita Consacrata, tanto necessarie specialmente nella vostra Diocesi. La benedizione, che volentieri vi imparto, vi aiuti a perseverare. Siano lodati Gesù e Maria!

* * *

Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i Missionari Oblati di Maria Immacolata, che stanno tenendo il loro Capitolo Generale ed auguro ad essi di impegnarsi con rinnovato slancio apostolico a rendere sempre più attuale il carisma dell’Istituto, per cooperare generosamente nell'opera della nuova evangelizzazione. Sono lieto di accogliere i sacerdoti, provenienti da varie Nazioni, iscritti presso il Pontificio Collegio San Paolo Apostolo per il completamento dei loro studi, come pure i Seminaristi dei Servi della Carità-Opera Don Guanella. A tutti auguro un proficuo anno accademico.

Indirizzo, infine, un affettuoso pensiero ai giovani, ai malati ed agli sposi novelli. Domani la Chiesa celebrerà la festa della Madonna del Rosario. Ottobre è il mese del Santo Rosario, che ci invita a valorizzare questa preghiera così cara alla tradizione del popolo cristiano. Invito voi, cari giovani, a fare del Rosario la vostra preghiera d'ogni giorno. Incoraggio voi, cari malati, a crescere, grazie alla recita del Rosario, nel fiducioso abbandono nelle mani di Dio. Esorto voi, cari sposi novelli, a fare del Rosario una costante contemplazione dei misteri di Cristo.

© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101006.html



Les Exercices de Sainte Gertrude Traduction du Père Emmanuel, OSB oliv., Paris 1919 : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/gertrude/index.htm

Le Héraut de l'Amour divin. Les Révélations de Sainte Gertrude, Vierge de l'Ordre de Saint-Benoit au Monastère d’Helfta près d’Eisleben en Saxe.Traduction de « Insinuationes divinæ pietatis » par des moines bénédictins en 1884 : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Gertrude/gertrude1.htm

Comunione di Santa Gertrude (Giovanni Battista Carlone) (1603 ca. – 1684 ca.), Abbazia di Novalesa, proveniente dalla Chiesa di Santa Caterina dei Cistercensi a Genova ed oggi conservato presso l'Albergo dei poveri nella stessa città ligure