lundi 1 juillet 2024

Sainte ESTHER, reine

 

Andrea del Castagno  (1420–1457), Esther, série des Hommes et femmes illustres, circa 1450, 120 x 150, Uffizi Gallery


Sainte Esther

Reine dans l'Ancien Testament

Juive déportée en Perse, épouse du roi Assuérus.

Cette jeune femme juive d'une grande beauté devint reine des Perses sous le règne de Xerxès et protégea son peuple d'un anéantissement programmé. (guide des prénoms issus de la Bible)

Voir le livre d'Esther dans la Bible de la liturgie.

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/286/Sainte-Esther.html#:~:text=Reine%20dans%20l'Ancien%20Testament,Perse%2C%20%C3%A9pouse%20du%20roi%20Assu%C3%A9rus.

Face à l’adversité, la prière d’Esther

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 20/11/18

Esther, personnage biblique à la destinée singulière, s’avère une fois de plus une femme de courage et d’action. Seule, et face au destin tragique du peuple juif, elle sut résister en une mémorable prière.

Le destin d’Esther ne cesse d’étonner des siècles après son évocation dans la Bible. Cette jeune juive à la beauté légendaire porte un prénom de fleur, la myrte ou hadassah en hébreu. C’est cette beauté qui la fait remarquer alors qu’elle est captive avec le reste de son peuple à Babylone après la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor. Nièce de Mardochée, elle entre dans le harem royal sans révéler sa parenté, ni son peuple. Choyée, elle reçut, comme toutes les jeunes vierges promises au roi, de l’huile de myrrhe, du baume et des onguents. Ainsi parée, C’est elle qui trouvera grâce aux yeux du roi Assuérus. Ébloui, il en fera sa nouvelle épouse et la reine de Perse…

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La terrible menace

Mais un destin tragique devait rattraper Esther. Les jalousies croissent à l’égard d’Esther et de son oncle Mardochée qui avait gagné les faveurs du roi en déjouant un complot contre lui. Aman, descendant d’Amalec, l’ennemi héréditaire des Juifs, devient le nouvel officier en chef du roi et cherche à faire tomber Mardochée et tout le peuple juif. A cette fin, il prétend qu’ils ne respectent pas les coutumes religieuses de l’empire et refusent de se plier aux lois royales. Furieux, Assuérus suit l’avis d’Aman et lui donne pouvoir d’exterminer tout le peuple juif avec Mardochée, et sans le savoir sa propre épouse…

L’imploration d’Esther

La situation est désespérée car la haine d’Aman contre les Juifs n’a d’égal que la toute-puissance qu’il tient désormais du roi pour assouvir sa vengeance. Aman met son plan à exécution et programme l’extermination de tous les Juifs, femmes et enfants inclus, dans toutes les provinces du royaume. C’est à ce moment tragique que surgit cette mémorable prière d’Esther qui débute par ces mots fervents : « Mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que toi, et je vais risquer ma vie… » Véritable abandon dans la miséricorde divine, cette prière a traversé les temps jusqu’à nos jours.

La victoire éclatante

Ce récit plein de suspens montre combien la jeune reine, après avoir osé demander à parler au roi sans audience préalable, tremble, s’évanouissant même à la vue de ce monarque, son époux. Car elle sait trop bien qu’elle risque non seulement sa vie, mais aussi celle de tout son peuple dont la survie dépend de cette rencontre. Assuérus, toujours aussi ébloui, la rassure et lui accorde tout ce qu’elle souhaite, le renversement est total : la reine relate le complot d’Aman, le roi est furieux et exige qu’il périsse sur le champ, la potence prévue pour les Juifs sera la sienne ! Avec 75.000 de ses coreligionnaires qui avaient comploté contre les Juifs passés au fil de l’épée, la victoire est sanglante et impitoyable, victoire commémorée chaque année par la fête de Pourim en février-mars.

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Esther, source d’inspiration

La force de cette seule prière désespérée a inspiré Racine avec sa célèbre pièce Esther, écrite pour Madame de Maintenon, et faisant de ce récit biblique une tragédie sacrée. C’est cette même puissance de l’oraison face à l’adversité qui a également touché la philosophe Elisabeth de Fontenay en un essai personnel et délicat « La prière d’Esther » (Seuil). La peinture a su aussi reprendre ce thème avec magnificence, en témoigne Esther et Assuérus de Filippo Lippi, représentant la jeune femme acceptant son destin humblement agenouillée devant le monarque à l’image de Marie dans les scènes de l’Annonciation ; scène qui tranche avec l’évocation langoureuse et orientaliste de Théodore Chassériau dans son tableau La Toilette d’Esther.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/2018/11/20/face-a-ladversite-la-priere-desther/

Théodore Chassériau  (1819–1856), Esther se parant pour être présentée au roi Assuerus, 1841, 45.5 x 35.5, Louvre Museum


Prière de la Reine Esther

à Dieu le Père

Voici la Prière de la Reine Esther dans son Livre de l'Ancien Testament (Esther 4, 17l-17z) qui demande que le cœur du Roi Assuérus soit changé et qui l'obtient « Ô Seigneur Dieu, mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion et change son cœur » avec une explication du récit historique du Livre d'Esther

La Reine Esther, dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, cherchait refuge auprès du Seigneur. Elle enleva ses vêtements d’apparat et prit des vêtements de deuil et d’affliction. Au lieu de parfums précieux, elle se couvrit la tête de cendre et de poussière. Elle humilia durement son corps et le recouvrit de ses cheveux en désordre, lui qu’elle se faisait une joie de parer. Elle priait ainsi le Seigneur, Dieu d’Israël : (Esther 4, 17k)

La Prière d'Esther « Ô Seigneur Dieu, mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion et change son cœur » :

17l- « Mon Seigneur, notre Roi, Tu es l’Unique ; viens me secourir, car je suis seule, je n’ai pas d’autre secours que Toi, et je vais risquer ma vie.

17m- Depuis ma naissance, j’entends dire, dans la tribu de mes pères, que Toi, Seigneur, Tu as choisi Israël parmi toutes les nations, et que parmi tous leurs ancêtres Tu as choisi nos pères, pour en faire à jamais Ton héritage ; Tu as fait pour eux tout ce que Tu avais promis.

17n- Et maintenant, nous avons péché contre Toi, Tu nous as livrés aux mains de nos ennemis, parce que nous avons honoré leurs dieux : Tu es juste, Seigneur.

17o- Et maintenant, notre dur esclavage ne leur suffit plus. Ils ont fait un pacte avec leurs idoles, pour abolir ce que Ta bouche a promis, faire disparaître Ton héritage, fermer la bouche de ceux qui Te célèbrent, éteindre la Gloire de Ta maison et les feux de Ton autel,

17p- pour que s’ouvre la bouche des nations, que soient célébrés les mérites des faux dieux et qu’à jamais soit magnifié un roi de chair.

17q- Ne livre pas Ton sceptre, Seigneur, à ceux qui n’existent pas. Que nos ennemis ne se moquent pas de notre chute ; retourne contre eux leurs projets. Du premier de nos adversaires, fais un exemple.

17r- Souviens-Toi, Seigneur ! Fais-Toi connaître au jour de notre détresse ; donne-moi du courage, Toi, le Roi des dieux, qui domines toute autorité.

17s- Mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion, et change son cœur : qu’il se mette à détester celui qui nous combat, qu’il le détruise avec tous ses partisans.

17t- Délivre-nous par Ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que Toi, Seigneur.

17u- Tu connais tout et Tu sais que je hais la gloire des impies, que je n’ai que dégoût pour la couche des incirconcis et celle de tout étranger.

17w- Tu sais la contrainte où je suis, que j’ai du dégoût pour l’orgueilleux emblème qui est sur ma tête aux jours où je parais en public. Il m’inspire du dégoût comme un linge souillé, et je ne le porte pas les jours où je me repose.

17x- Ta servante n’a pas mangé à la table d’Amane, ni honoré les banquets du roi, ni bu le vin des libations.

17y- Ta servante n’a pas connu la joie depuis le jour de son élévation, si ce n’est auprès de Toi, Seigneur, Dieu d’Abraham.

17z- Ô Dieu, qui as pouvoir sur tous, écoute la voix des désespérés, délivre-nous de la main des méchants, et délivre-moi de ma peur ! ».

Prière d'Esther - Livre d'Esther, chapitre 4, versets 17L à 17Z (Esther 4, 17l-17z)

Le LIVRE d’ESTHER

Nombreuses sont les femmes de l'Ancien Testament qui servent de figure à Notre Dame. L'histoire de l'une d'entre elles est délicieuse.

Le récit historique :

Le contexte

L'histoire se situe au cinquième siècle avant Jésus-Christ. Entre 482 et 472 plus exactement. Quelques années auparavant, l'édit de Cyrus (538) a mis fin à la grande captivité des Juifs. Plusieurs milliers d'entre eux sont déjà repartis à Jérusalem et dans tout le pays. D'autres sont restés en Perse où sous le règne de Darius, un des successeurs de Cyrus, ils vivent en paix.

En 485 Assuérus arrive au pouvoir. C'est très certainement le roi connu sous le nom de Xerxès 1er, celui qui défie les Spartiates de Léonidas aux Thermopyles. Les qualificatifs employés à son égard ne sont pas élogieux. Il est dit sensuel, vindicatif, cruel, extravagant. Autant d'attributs qui aideront à mieux comprendre la suite de l'histoire.

Le récit rapporté par l'écrivain sacré se situe au retour de Grèce, dans la ville de Suse. Avant de partir combattre les Grecs, Assuérus avait organisé un festin démesuré (au moins 180 jours nous relate l'Écriture). Aux derniers jours de ces orgiaques agapes, le roi avait ordonné que la reine Vasthi comparût devant lui, revêtue de ses apparats les plus somptueux. Celle-ci refusa. Elle fut donc renvoyée du palais et perdit sa dignité royale.

Pour tromper sa solitude, le roi décide de trouver une nouvelle reine. Il se fait amener toutes les plus belles filles du royaume afin de choisir celle qui remplacerait Vasthi.

Esther est une jeune fille juive. Elle est orpheline de ses parents. C'est son oncle Mardochée qui l'a alors recueillie pour l'élever. En l'envoyant paraître devant le roi, Mardochée lui avait bien enjoint de cacher sa naissance, son origine et son pays. Esther plaît tout de suite à Assuérus : « Le fier Assuérus couronne sa captive, Et le Persan superbe est au pied d'une Juive » (Racine). Mais le roi n'en sait rien et Esther devient toute puissante.

Le complot

Quelques années s'écoulent paisiblement. Mardochée reste aux portes du palais, continuant à guider sa nièce dans les droites voies du Seigneur. Mais arrive au pouvoir un ministre tout puissant. Aman est son nom. Orgueilleux comme le roi, il veut se faire adorer de tout le royaume. Il ordonne alors que tous ses sujets ploient le genou à son passage. Mardochée, qui craint Dieu par-dessus tout, refuse cet honneur réservé à Dieu seul. Piqué dans son amour-propre, Aman obtient du roi un édit ordonnant de faire périr toute la nation juive. Ainsi serait assouvie sa soif de vengeance contre Mardochée.

Ce dernier fait aussitôt parvenir la nouvelle à la reine lui demandant d'intervenir auprès d'Assuérus. Mais la loi est sévère : quiconque paraît devant le roi sans y avoir été invité, fût-ce même la reine, doit être mis à mort aussitôt, à moins que le roi ne lui tende le sceptre. Esther est bien consciente du danger. Mais son oncle insiste : la Providence ne l'a pas choisie reine en vain !

« Et qui sait, lorsque au trône Il conduisait vos pas,
Si pour sauver son Peuple Il ne vous gardait pas.
Songez-y bien. Ce Dieu ne vous a pas choisie
Pour être un vain spectacle aux peuples de l’Asie,
Ni pour charmer les yeux des profanes humains.
Pour un plus noble usage Il réserve ses Saints »

(Racine)

Esther ordonne alors à ses suivantes et à tous les Juifs un jeûne sévère de trois jours et trois nuits, jeûne auquel elle s'associera. Les trois jours de pénitence étant achevés, Esther, pâle et affaiblie, revêt ses plus beaux atours royaux et se rend auprès du roi, accompagnée de sa servante.

Le dénouement

Confiante en Dieu, elle franchit toutes les portes jusqu'à la salle du trône. « Elle se présenta devant le roi. Et lorsqu'il eut levé la tête, et que par ses yeux étincelants il eut manifesté la fureur de son cœur, la reine s'affaissa et la couleur de son teint se changeant en pâleur, elle laissa tomber sa tête fatiguée sur sa jeune servante » (Esther XV, 10).

Le miracle se produit alors. Dieu change le cœur d'Assuérus qui se précipite au-devant d'Esther pour la soutenir et l'entendre. La reine l'invite simplement à dîner le lendemain soir dans ses appartements, le priant de venir en compagnie de son ministre Aman. La nuit suivante, le roi n'arrive pas à dormir. Il se fait donc lire les annales de son règne. On lui relate une conspiration contre sa personne qui avait échoué grâce à l'intervention de Mardochée. Se souvenant que Mardochée n'en avait jamais été récompensé, le roi décide dès le lendemain de l'honorer. L'histoire est délicieuse.

En effet, ne sachant quoi faire pour récompenser Mardochée, Assuérus prend conseil auprès du premier qui se présentait à lui. En l'occurrence, ce fut Aman ! Le roi, sans donner aucun nom, demande à son ministre quels fastes pourraient être déployés pour une personne qu'il voudrait honorer. Aman, dans son orgueil, pense que la personne en question ne peut être que lui-même !

Il suggère donc au roi les magnificences les plus spectaculaires, avançant même qu'un grand du royaume pourrait courir en héraut devant la personne honorée ! Mal lui en prit ! Assuérus ordonne alors qu'Aman courre devant Mardochée en proclamant : « Voilà celui que le roi honore ! » Inutile de dire que sa soif de vengeance en est attisée ...

Le soir même, le dîner a lieu dans les appartements de la belle Esther. Assuérus et son ministre lui font l'honneur de leur présence. Vers la fin du repas, le roi questionne sa reine. « Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, ô roi, accordez-moi, s'il vous plaît, ma propre vie pour laquelle je vous supplie, et celle de mon peuple, pour lequel j'intercède » (Esther VII, 3)

Esther dévoile du même coup ses origines ainsi que la cruauté d'Aman. Ce dernier reste tout interdit. Quant au roi, irrité, il se lève et se rend dans les jardins pour réfléchir. Aman profite alors de l'instant pour se jeter aux pieds de la reine et la supplier de l'épargner. Le roi rentre et trouve Aman enserrant Esther. Pensant qu'il veut lui faire violence, Assuérus fait arrêter son ministre. La potence qui devait servir à pendre Mardochée (et qui se trouvait dans les jardins du ministre !) reçut le corps d'Aman.

Mardochée est nommé premier ministre. Le roi suspend le décret d'extermination, permettant même aux Juifs d'exterminer tous ceux qui voudraient attenter à leur vie. Une fête solennelle de trois jours est instituée pour le peuple élu en reconnaissance à Esther et au Dieu Tout Puissant et Miséricordieux.

On peut emprunter la conclusion de cette histoire (vraie) aux paroles que prête Racine au chœur de sa pièce :

« Ô repos ! Ô tranquillité !

Ô d'un parfait bonheur assurance éternelle,

Quand la suprême Autorité

Dans Ses conseils a toujours auprès d'Elle,

La Justice, et la Vérité ! »

Esther, figure de Marie

Nombreuses sont les femmes de l'Ancien Testament qui servent de figure à Notre Dame. Mais « à mesure que la procession s'avance, l'astre s'élève dans les cieux » ainsi s'exprime le Chanoine H. Boissonnot dans un très bel ouvrage « La femme dans l'Ancien Testament », paru en 1905 chez Mame, réédité en 2018 aux Éditions Saint-Rémi.

Les Voies divines

Esther est choisie parmi les jeunes vierges du royaume. Elle cache ses origines et comparaît devant le roi comme une simple servante sur laquelle Assuérus jette son dévolu parce qu'elle incarne la grâce et la beauté. Réalité bien plus admirable, Notre-Dame n'est pas seulement Belle par son aspect. Son âme est pleine de Grâce et de Beauté spirituelles et Dieu jette Son dévolu sur Marie qui se dit en toute Vérité la Servante du Seigneur. Comme Esther, Elle deviendra Reine.

La Purification

Esther doit s'adresser au roi pour sauver son peuple. Elle sait qu'elle ne peut s'y rendre simplement. Il faut être agréé. Elle décide donc de jeûner trois jours. Ce Jeûne signifie la Purification nécessaire pour approcher de Dieu et toucher son Cœur. La Vierge Marie n'aura pas besoin de jeûner pour être Purifiée. En revanche, il Lui faut être Purifiée pour être auprès de Son divin Fils et sauver son Peuple comme CoRédemptrice. C'est par son Immaculée Conception qui précède dans le temps tous les autres Privilèges que Marie peut accéder à tant de Faveurs divines.

La Protection

Enfin, Esther convie le roi à un festin. Elle lui expose très simplement sa demande, ses origines, l'impiété de l'Amalécite Aman. Assuérus accède à toutes ses demandes. Esther est la libératrice du peuple élu, la salvatrice de cette race choisie pour accueillir le Messie. Ainsi tous ceux qui se confient à Marie deviennent intouchables.

Ne dit-on pas que la vraie Dévotion Mariale est un signe de prédestination ? Notre-Dame sauve tous ceux pour qui Elle intercède parce que son Pouvoir sur le Roi des rois est incomparable.

Souvenez-vous qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre Protection, imploré votre Assistance ou réclamé vos Suffrages ait été abandonné.

Voir à propos du Livre d’Esther :

- La Prière de Mardochée « Changez, Seigneur, notre deuil en Joie, afin que pendant notre vie nous glorifiions votre Nom » (Esther 13, 8-11 et 15-17) reprise dans le Vetus Ordo du Mercredi de la Deuxième Semaine de Carême ou « Je ne me prosternerai devant personne, sauf devant Toi, mon Seigneur » (Esther 4, 17b-17h) dans le Novus Ordo du jeudi de la première semaine de Carême

- La Prière de la Reine Esther qui demande que le cœur du Roi Assuérus soit changé et qui l'obtient « Ô Seigneur Dieu, mets sur mes lèvres un langage harmonieux quand je serai en présence de ce lion et change son cœur » (Esther 4, 17l-17z)

- La Prière d'Esther « Ô mon souverain Roi ! » de Jean Racine

SOURCE : https://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-d-Esther-4-17#:~:text=Esther%20est%20choisie%20parmi%20les,seulement%20Belle%20par%20son%20aspect.

Esther 

Dictionnaire encyclopédique de la Bible 

de Augustin Calmet Bost

Autrement Edissa, de la tribu de Benjamin, fille d’Abihaïl. Ses parents étant morts, Mardochée, son oncle paternel, prit soin de son éducation. Après qu’Assuérus, autrement Darius, fils d’Hystaspe, eut répudié Vasthi, ou chercha, dans toutes les provinces de l’empire des Perses, toutes les plus belles personnes que l’on put trouver ; Esther fut de ce nombre (Esther 2). On l’amena à la cour, et elle fut confiée à un eunuque pour la nourrir et lui fournir tout ce qui était nécessaire. On lui donna sept filles pour la servir, et elle demeura ainsi un an entier à se disposer, par l’usage des huiles de senteur et des parfums, à se présenter devant le roi.

Le temps étant venu qu’elle devait être conduite à l’appartement du roi, on lui donna tous les ornements qu’elle voulut ; et elle trouva grâce aux yeux du roi Assuérus. Il lui mit sur la tête le diadème royal, et la déclara reine en la place de Vasthi. Le roi fit ses noces avec une magnificence royale, et fit des largesses et des remises à ses peuples, à cause de cette fête. Or, Esther ne déclara point qui elle était, et ne dit pas que Mardochée était son oncle, parce que celui-ci le lui avait défendu.

Le roi Assuérus ayant élevé en honneur un de ses officiers, nominé Aman, et celui-ci voulant exiger des honneurs qui ne sont dus qu’à Dieu, Mardochée les lui refusa constamment ; ce qui lui attira l’indignation d’Aman (Esther 3) et, pour se venger du mépris prétendu que Mardochée faisait de sa personne, il obtint du roi un ordre de mettre à mort tous les Juifs qui étaient dans ses États. Mardochée en donna avis à Esther, et lui fit dire qu’il fallait qu’elle se présentât au roi, et lui demandât la révocation de cet ordre, qu’Aman n’avait obtenu qu’en surprenant le roi. Esther s’en défendit (Esther 4) sur ce qu’il y avait déjà trente jours que le roi ne l’avait point fait venir, et qu’elle n’osait l’aller trouver, sans être appelée, à cause de la défense que le roi avait faite, sous peine de la vie, à qui que ce fût, d’entrer dans sa salle intérieure, sans y être appelé par ses ordres ; à moins qu’il n’étendît vers la personne qui se présenterait son sceptre d’or, et qu’il ne la garantît de la mort par cette marque de clémence.

Mardochée ne se rendit pas à cette raison. Il fit dire à Esther que nul danger ne devait l’empêcher de secourir sa nation dans une telle extrémité, et que c’était apparemment pour cela même que Dieu l’avait élevée à la dignité royale, afin de la mettre en état d’agir dans une occasion comme celle-là. Esther se disposa donc par la prière, par l’humiliation et par le jeûne, à se présenter devant le roi : elle dit à Mardochée dépasser de même trois jours et trois nuits dans le jeûne et la prière, pour attirer la miséricorde de Dieu sur son entreprise.

Après les trois jours (Esther 5), Esther se revêtit de ses habits royaux ; et s’étant rendue à l’appartement du roi, elle se tint vis-à-vis la porte de la salle intérieure où était le trône du roi. Assuérus, l’ayant vue, étendît vers elle son sceptre d’or et lui dit : Esther, que demandez-vous ? Quand vous me demanderiez la moitié de mon royaume, je vous la donnerai. Esther lui répondit : Je supplie le roi de venir aujourd’hui, s’il lui plaît, au festin que je lui ai préparé, et Aman avec lui. Le roi et Aman vinrent donc au festin de la reine, et le roi lui dit de nouveau qu’elle pouvait lui demander tout ce qu’elle désirerait. Mais Esther ne lui demanda autre chose, sinon qu’il lui plût revenir encore le jour suivant dîner chez elle avec Aman.

Le roi y vint donc, et Aman avec lui (Esther 7) ; et, dans la chaleur du vin, Assuérus lui ayant réitéré les mêmes promesses qu’il lui avait faites auparavant, Esther lui répondit : Ô roi, si j’ai trouvé grâce à vos yeux, je vous supplie de m’accorder ma propre vie et celle de mon peuple, pour lequel j’implore votre clémence. Le roi lui dit : Et qui est celui qui a conspiré contre votre vie et contre celle de votre peuple ? Esther répliqua : C’est cet Aman que vous voyez, et qui est notre plus cruel adversaire. Le roi en même temps se leva tout en colère et sortit dans le jardin qui était près de la salle. Aman se leva aussi de table, et se jeta aux genoux de la reine, pour la supplier de lui sauver la vie. En même temps, le roi étant rentré, et ayant vu Aman qui s’était jeté sur le lit de table où était Esther, s’écria : Comment I il veut encore faire violence à la reine en ma présence, et dans ma maison ? À peine la parole fut sortie de la bouche du roi, que l’on saisit Aman, qu’on lui couvrit le visage, et qu’on le mena pour le faire mourir. Voyez Aman. [Voyez Ninive].

Le même jour (Esther 8), le roi révoqua l’ordre qu’il avait donné d’exterminer tous les Juifs de ses États, et leur permit à eux-mêmes de se venger de leurs ennemis, de tuer les hommes, les femmes et les enfants, et de piller leurs maisons. Le jour pour exécuter cette vengeance fut marqué au treizième jour du mois Adar, qui était le même jour auquel Aman avait résolu de les faire périr. En exécution de cette permission, les Juifs firent un grand carnage de leurs ennemis (Esther 9) dans toute l’étendue du royaume d’Assuérus ; en sorte que, dans la seule ville de Suse, ils tuèrent jusqu’à cinq cents de leurs ennemis, sans compter les dix fils d’Aman. Ils continuèrent encore le lendemain à tuer leurs ennemis, avec la permission du roi, mais seulement dans Suse ; et on compta dans les autres villes jusqu’à soixante-quinze mille morts, que les Juifs massacrèrent le treizième jour d’Adar. Ils choisirent le quatorzième du même mois pour faire une fête solennelle en mémoire de cet événement, et ils donnèrent à cette fête le nom de Purim, c’est-à-dire les sorts, à cause que ce jour-là ils devaient être mis à mort, suivant le sort qu’Aman avait tiré à cette intention.

Le livre d’Esther, qui contient l’histoire que nous venons de rapporter, a toujours passé pour canonique, chez les Juifs comme dans l’Église chrétienne ; mais la canonicité des additions qui se trouvent à la fin de ce livre dans les éditions latines, et qui ne sont pas dans les exemplaires hébreux, a été fort contestée. Les exemplaires de la version grecque que nous avons ne sont pas uniformes entre eux, et sont assez différents de l’hébreu ; et les anciennes traductions latines qu’on avait de cet ouvrage avant celle de saint Jérôme différaient, et du texte hébreu, et des versions grecques. On lit dans le grec, à la tête de ce livre, que la quatrième année de Ptolémée et de Cléopiltre, Dosithée, accompagné de Ptolémée son fils, apporta en Égypte la lettre de Purim, qu’ils disaient avoir été traduite en grec par Lysimaque, fils de Ptolémée. On croit que le roi Ptolémée sous lequel cette tradition fut apportée en Égypte, est Ptolémée Philométor, mort en 3861, longtemps après Ptolémée Philadelphe, sous lequel on fixe communément la version des Septante. C’est apparemment ce Lysimaque qui est l’auteur des additions qui se remarquent dans le texte grec d’Esther.

Quant à l’auteur original de ce livre, on est assez partagé sur cela. Saint Clément d’Alexandrie, suivi de quelques rabbins et de plusieurs de nos commentateurs, l’attribue à Mardochée, et le livre lui-même favorise ce sentiment, puisqu’il porte (Esther 12.4) que Mardochée écrivit cet événement : Merdechoeus memoriam rei litteris tradidit. d’autres le donnent à Esdras ; d’autres croient que la grande synagogue le composa et le mit dans le canon des Écritures. Nous fixons le temps auquel cette histoire arriva, sous le règne de Darius, fils d’Hystaspe, que nous croyons être le même qu’Assuérus. On peut voir Assuérus, Aman, Mardochée, où nous rapportons plusieurs circonstances de l’histoire d’Esther. Voyez aussi notre Préface sur le livre d’Esther.

Esther et Mardochée furent, à ce qu’il paraît, ensevelis dans le même sépulcre, à Ecbatane, aujourd’hui Hamadan, où on voit encore un monument sépulcral élevé à leur honneur. Sir Robert Ker-Porter, qui visitait cette ancienne capitale des Mèdes au mois de septembre 1818, parle en ces termes du tombeau d’Esther et de Mardochée :

Les habitants juifs d’Ecbatane… prirent un vif intérêt aux questions que je leur fis sur le tombeau d’Esther et de Mardochée, dont le dôme s’élève encore au-dessus des chétives habitations de ce pauvre reste d'Israël, encore languissant sur la terre de sa captivité. Cette tombe est regardée de tous les Juifs existant en Perse comme un lieu de sainteté particulière ; à certaines époques, ils y font des pèlerinages dans le même esprit de pénitence qui leur faisait tourner autrefois les yeux vers Jérusalem. Le rabbin, gardien du sépulcre, auquel je m’adressai pour le voir, parut flatté de ma curiosité, et se mit ensuite en devoir de la satisfaire ; nous traversâmes la ville en passant sur beaucoup de ruines et de décombres, avant d’arriver à un terrain clos, plus élevé qu’aucun de ceux du voisinage, au milieu duquel est le tombeau juif, bâtiment carré, en briques, de la forme d’une mosquée, terminé par un dôme un peu allongé, le tout se dégradant faute d’entretien. La porte du monument, suivant l’ancien style sépulcral du pays, est fort petite, et d’une seule pierre très-épaisse. La clef est toujours entre les mains du chef des Juifs d’Hamadan, et sans doute elle n’a pas cessé d’y être depuis l’enterrement du saint couple, juste objet de leur reconnaissance, puisqu’il préserva leurs pères d’un massacre qui devait les envelopper tous. Le tombeau actuel d’Esther occupe la même place que l’ancien, qui fut détruit par Tamerlan. » Sir Robert Ker-Porter, Voyages en Arménie, en Perse, etc. Londres, 1821. Voyez Ecbatane.

SOURCE : https://www.levangile.com/Dictionnaire-Biblique/definition-calmet-1756-esther

Esther, Murals of the Church of the Visitation


Les figures de la Vierge Marie dans la Bible

7 - Esther : Parle de nous au roi, délivre-nous de la mort !

Publié le 22 mai 2018

En parcourant l'Ecriture... Les figures de la Vierge Marie dans l'Ancien Testament (8/8)

La reine Esther

Pour terminer notre série sur les grandes figures de la Vierge Marie dans l’Ancien Testament, voici la reine Esther, dont le livre éponyme retrace l’histoire.

On apprend, au début du livre d’Esther, que par un décret du roi Assuérus de Perse : « La jeune fille qui plaira au roi deviendra reine à la place de Vasti. » (Est 2,4) (Vasti ayant déplu au roi par sa désobéissance).

« Or il y avait dans Suse-la-Citadelle un Juif du nom de Mardochée, […] Il élevait alors Hadassa – c’est Esther –, fille de son oncle, qui était orpheline de père et de mère. […] Lorsque furent connus l’ordre du roi et son édit, de nombreuses jeunes filles furent rassemblées à Suse-la-Citadelle, sous l’autorité de Hégué. Esther fut choisie parmi elles et conduite dans la maison du roi, sous l’autorité de Hégué, gardien des femmes. » (Est 2, 5-8)

Et c’est ainsi qu’Esther fut choisi comme reine, épouse du roi Assuérus. Mais voilà qu’une persécution s’annonce pour le peuple juif, à cause de la jalousie d’Aman, un dignitaire du roi…

I – Esther, membre du peuple juif

Saint Alphonse-Marie de Liguori commente ainsi l’épisode : « On lit au livre d'Esther, que, sous le règne d'Assuérus, un édit fut publié qui condamnait à la mort tous les Juifs de ses États. Alors Mardochée, l'un des condamnés, recommanda leur salut à Esther, et la pria d'intercéder pour eux auprès du Roi, afin d'obtenir les révocations de la sentence. Au premier abord, Esther refusa de faire cette démarche, craignant d'accroître par là l'indignation d'Assuérus. Mais Mardochée lui envoya quelqu'un, chargé de lui faire des remontrances : elle ne devait pas, lui faisait-il dire, songer uniquement à sa propre sûreté, puisque le Seigneur l'avait élevée sur le trône pour procurer le salut de tous les Juifs. Ne croyez pas que vous puissiez vous sauver seule, parce que, dans la maison du roi, vous tenez un rang supérieur à tous les Juifs. Ainsi parlait Mardochée à la reine Esther ; »

Et Esther, après avoir demandé que son peuple prie et jeûne avec elle, se résolut à aller trouver le roi, encourant ainsi la peine de mort si le roi n’était pas d’humeur à la recevoir… On voit ainsi que la condition de reine d’Esther ne la dispense pas de songer à tout son peuple, au contraire : ayant plus de pouvoir, elle a plus de responsabilité…

Et Saint Alphonse-Marie continue : « Ainsi pourrions-nous aussi, nous, pauvres pécheurs, parler à notre Reine Marie, si jamais elle répugnait à nous obtenir de Dieu la remise de la peine due à nos péchés : Ne pensez pas qu'il vous soit permis de vous sauver seule, parce que, dans la maison du Roi, vous occupez un rang plus haut qu'aucun homme. Non, auguste Souveraine, ne pensez pas que Dieu vous ait élevée à la dignité de Reine du monde, uniquement en vue de votre bonheur ; il a voulu aussi que cette sublime grandeur vous mît à même de compatir plus efficacement à nos misères et de les soulager mieux. »[1]

Membre éminent du Peuple de Dieu, Marie, notre Reine, ne reste pas sans rien faire ! Elevée dans la gloire du Ciel, elle intercède pour nous avec toute la puissance de son amour auprès de Dieu, son Roi !

Le Concile Vatican II dit : « À partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation et qu’elle maintint sous la croix dans sa fermeté, cette maternité de Marie dans l’économie de la grâce se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. En effet, après l’Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession multiple, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse. C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ. »[2]

Avant d’aller trouver le roi Assuérus, Esther invoque le « Dieu de ses pères » et met toute sa confiance en Lui. C’est comme membre du Peuple élu qu’elle s’adresse à Dieu. Benoît XVI disait : « [Le témoignage] d’Esther nous montre que la famille est appelée à apporter sa contribution à la transmission de la foi. Esther confesse : «J’ai entendu répéter, dans la tribu de mes pères, que tu as choisi Israël de préférence à toutes les nations» (14, 5). […] Dans ces témoignages bibliques, la famille ne comprend pas seulement les parents et leurs enfants, mais aussi les grands-parents et les ancêtres. La famille nous est ainsi présentée comme une communauté de générations et comme la garante d’un patrimoine de traditions. »[3] On voit ici toute l’importance de la famille ; d’ailleurs, le Fils de Dieu Lui-même n’a-t-Il pas voulu naître et vivre sur terre au sein d’une famille ? Et le peuple chrétien n’est-il pas appelé à vivre comme la « famille du Seigneur » ? C’est ce que nous dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique au n°759.[4]

« En plus de la mémoire de ses ancêtres et de son peuple, son père avait transmis à Esther la mémoire d’un Dieu de qui tous procèdent et à qui tous sont appelés à répondre. La mémoire de Dieu Père, qui a choisi son peuple et qui agit dans l’histoire pour notre salut. La mémoire de ce Père éclaire l’identité la plus profonde des hommes: d’où nous venons, qui nous sommes et quelle est la grandeur de notre dignité. »[5] De cette conscience d’être les créatures de Dieu nait notre conscience du devoir que nous avons de faire sa Volonté : Esther agira ainsi selon la volonté divine ; la Vierge Marie est celle qui a le plus profondément réalisé cette obéissance à la volonté divine : « Voici la servante du Seigneur : que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38)

II – Esther, reine

En tant que reine, Esther ne s’appartient plus à elle-même, elle se doit à son peuple : "Parle de nous au roi, délivre-nous de la mort" (Est 4,8) ! Et comme membre du peuple juif, elle se fait aussi, dans sa prière, la voix de tout son peuple : « Même quand elle est collective, la prière du peuple de Dieu est la voix d'un seul cœur et d'une seule âme,  un  dialogue  "en  tête  à  tête", comme l'émouvante imploration de la Reine Esther lorsque son peuple va être exterminé : "O mon Seigneur, notre Roi, tu es l'Unique! Viens à mon secours, car je suis seule et n'ai d'autre recours que  toi,  et  je  vais  jouer  ma  vie" (Est 4, 17l). Face à un "grand danger" une plus grande  espérance  est  nécessaire, et celle-ci n'est que l'espérance qui peut compter sur Dieu. »[6]

De même fait la Vierge Marie : « Comme la reine Esther, la Vierge immaculée qui a conquis le cœur de Dieu et en qui le Tout-Puissant fait « de grandes choses » (cf. Est 5, 5; Lc 1, 49) ne cessera d'accueillir de nombreux fils et d'intercéder pour eux : ‘mon désir est que mon peuple soit épargné’ (cf. Est. 7, 3). »[7]

III – Mère et avocate

« L’Eglise en prière a vu en cette humble reine [Esther], qui intercède avec tout son être pour son peuple qui souffre, une préfiguration de Marie, que son Fils nous a donné à tous comme Mère ; une préfiguration de la Mère qui, par son amour, protège la famille de Dieu qui chemine en ce monde. Marie est l’image exemplaire de toutes les mères, de leur grande mission d’être les gardiennes de la vie, de leur mission d’enseigner l’art de la vie, l’art d’aimer. »[8] disait Benoît XVI lors d’une rencontre mondiale des familles.

Et le Pape François complète en soulignant combien cela doit être pour nous source de joie : « Le chrétien est joyeux, il n’est jamais triste. Dieu nous accompagne. Nous avons une Mère qui intercède toujours pour la vie de ses enfants, pour nous, comme la reine Esther […] (cf. Est 5, 3). Jésus nous a montré que le visage de Dieu est celui d’un Père qui nous aime. Le péché et la mort ont été vaincus. Le chrétien ne peut pas être pessimiste ! »[9]

Ecoutons ici à nouveau Saint Alphonse-Marie de Liguori : « Lorsqu'Assuérus vit Esther en sa présence, il lui demanda avec amour ce qu'elle désirait. O mon Roi, répondit-elle, si j'ai trouvé grâce devant vos yeux, accordez-moi le salut de mon peuple pour lequel j'implore votre clémence. - Assuérus l'exauça et ordonna aussitôt que la séquence fût révoquée. Or, si Assuérus accorda le salut des Juifs à Esther, parce qu'il l'aimait, comment Dieu, qui aime Marie d'un amour immense, pourrait-il ne pas l'exaucer lorsqu'elle le prie pour les pauvres pécheurs qui réclament son intercession, et qu'elle lui dit : O mon Roi et mon Dieu, si j'ai trouvé grâce devant vous, si vous m'aimez, accordez-moi le salut de ces pécheurs pour lesquels j'intercède auprès de vous.

« Si vous m'aimez !... » Ah ! Elle n'ignore pas, cette divine Mère, qu''elle est la bénie, la bienheureuse, celle qui, seule entre tous les enfants d'Adam, a trouvé la grâce perdue par l'homme ; elle sait qu'elle est la Bien-Aimée de son Seigneur, plus aimée que tous les saints et tous les anges ensemble ; comment donc Dieu pourrait-il ne pas l'exaucer ? Qui ne connaît pas la force des prières de Marie auprès de Dieu ? Une loi de clémence sort de ses lèvres, dit le Sage, chacune de ses prières est comme une loi aussitôt sanctionnée par le Seigneur, et qui garantit un arrêt de miséricorde à tous ceux pour qui elle intercède.

Saint Bernard demande pourquoi l'Église appelle Marie Reine de miséricorde, et il répond : C'est que l'on croit qu'elle ouvre l'abîme de la miséricorde divine à qui elle veut, quand elle veut, et comme elle veut ; en sorte que nul pécheur, si criminel soit-il, ne se perd, pourvu que Marie le protège. »[10]

En effet, Esther comme Marie sont témoins et protagonistes de la Miséricorde divine. Dans son encyclique sur la miséricorde, Jean-Paul II soulignait ainsi comment la notion, le concept de miséricorde avait été de plus en plus approfondi dès l’Ancien Testament :

« Dans l'Ancien Testament, le concept de «miséricorde» a une longue et riche histoire. Nous devons remonter jusqu'à elle pour que resplendisse plus pleinement la miséricorde que le Christ a révélée. En la faisant connaître par ses actions et son enseignement, il s'adressait à des hommes qui non seulement connaissaient l'idée de miséricorde, mais qui aussi, comme peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, avaient tiré de leur histoire séculaire une expérience particulière de la miséricorde de Dieu. Cette expérience fut sociale et communautaire tout autant qu'individuelle et intérieure.

Israël en effet fut le peuple de l'alliance avec Dieu, alliance qu'il brisa de nombreuses fois. Quand il prenait conscience de sa propre infidélité - et, tout au long de l'histoire d'Israël, il ne manqua pas d'hommes et de prophètes pour réveiller cette conscience -, il faisait appel à la miséricorde. […]

Dans ce vaste contexte «social», la miséricorde apparaît en corrélation avec l'expérience intérieure de chacun de ceux qui se trouvent en état de péché, qui sont en proie à la souffrance ou au malheur. Le mal physique aussi bien que le mal moral ou péché sont cause que les fils et les filles d'Israël s'adressent au Seigneur en faisant appel à sa miséricorde. C'est de cette manière que David, pleinement conscient de la gravité de sa faute, s'adresse à lui. De même Job, après ses rébellions dans son terrible malheur. Esther s'adresse également à lui, consciente de la menace mortelle qui plane sur son peuple »[11]

IV – Esther, Marie et l’Eglise

C’est Saint Bonaventure qui ici va nous éclairer sur l’un des parallèles que l’on peut établir entre Esther, Marie et l’Eglise : « Marie Reine est encore dispensatrice de la grâce, ce qui fut signifié dans le livre d’Esther, où il est dit : ‘C’est la petite source qui devient un fleuve et s’est transformée en lumière et en soleil’ (Esther 10, 6). La Vierge Marie, sous la figure d’Esther, est comparée à la diffusion de la source et de la lumière […] Car la grâce de Dieu, qui guérit le genre humain, descend jusqu’à nous à travers elle comme par un aqueduc, parce que la dispensation de la grâce appartient à la Vierge non pas par mode de principe, mais par mode de mérite. Par son mérite, donc, la Vierge Marie est la Reine très éminente, par rapport au peuple, puisqu’elle obtient le pardon, triomphe dans le combat et distribue la grâce, et par suite, conduit jusqu’à la gloire »[12]. L’Eglise, de même, est pour nous dispensatrice de la grâce de Dieu, dispensatrice du Salut. C’est elle qui nous fait naître à la grâce par le baptême, elle qui maintient et vivifie en nous cette grâce au moyen des sacrements et de la liturgie.

Alors que nous venons de fêter, hier, Marie sous ce beau titre de Mère de l’Eglise, prions-la tout particulièrement pour que nous apprenions à aimer toujours plus l’Eglise, notre Mère, dispensatrice du Salut. Confions-lui tous les membres de l’Eglise, qu’ils soient fidèles à leurs engagements pour que l’Eglise apparaisse toujours mieux aux yeux des hommes comme « Lumen gentium » : lumière pour tous les peuples !

[hr] Pour retrouver les autres figures de la Vierge Marie dans l'Ancien Testament : Introduction - (1) Ève - (2) Sara - (3) Anne - (4) Débora - (5) Ruth - (6) Judith [hr]

[1] Saint Alphonse-Marie de Liguori – Les gloires de Marie - Commentaire sur le Salve Regina, Chap. I : « Salve Regina, Mater misericordiae »

[2] Concile Vatican II – Constitution dogmatique Lumen Gentium n°62

[3] Benoît XVI – Homélie lors de la Ve rencontre mondiale des familles, Valence (Espagne), 9 juillet 2006

[4]Catéchisme de l’Eglise Catholique n°759 : « " Le Père éternel par la disposition absolument libre et mystérieuse de sa sagesse et de sa bonté a créé l’univers ; il a décidé d’élever les hommes à la communion de sa vie divine ", à laquelle il appelle tous les hommes dans son Fils : " Tous ceux qui croient au Christ, le Père a voulu les appeler à former la sainte Église ". Cette " famille de Dieu " se constitue et se réalise graduellement au long des étapes de l’histoire humaine, selon les dispositions du Père : en effet, l’Église a été " préfigurée dès l’origine du monde ; elle a été merveilleusement préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance ; elle a été instituée enfin en ces temps qui sont les derniers ; elle est manifestée grâce à l’effusion de l’Esprit Saint et, au terme des siècles, elle sera consommée dans la gloire " (LG 2).

[5] Benoît XVI – Homélie lors de la Ve rencontre mondiale des familles, Valence (Espagne), 9 juillet 2006

[6] Benoît XVI – Homélie pour le Mercredi des Cendres – 6 février 2008

[7] Jean-Paul II – Homélie au sanctuaire de Notre-Dame d’Aparecida (Brésil) – 4 juillet 1980

[8] Benoît XVI – Homélie lors de la Ve rencontre mondiale des familles, Valence (Espagne), 9 juillet 2006

[9] Pape François – Homélie lors de la XXVIIIe JMJ – Sanctuaire de ND d’Aparecidad, Rio de Janeiro, 24 juillet 2013

[10] Saint Alphonse-Marie de Liguori – Les gloires de Marie - Commentaire sur le Salve Regina, Chap. I : « Salve Regina, Mater misericordiae »

[11] Jean-Paul II – Encyclique Dives in misericordia (1980) n°4 : la miséricorde dans l’Ancien Testament

[12] Saint Bonaventure - Sermon sur la Dignité Royale de la Bienheureuse Vierge Marie

SOURCE : https://fmnd.org/Blog/Formation/Au-fil-de-l-Ecriture/Les-figures-de-la-Vierge-Marie/Figures-de-la-Vierge-Marie-7-Esther

Sainte reine Esther

Esther est la fille de Abigaïl de la tribu de Benjamin, une des deux tribus qui constituèrent le Royaume de Juda avant sa destruction par les Babyloniens et les déportations de l'élite du royaume vers les provinces de l'empire perse. Elle habite avec Mardochée qui occupe une fonction administrative au palais du roi perse à Chouchan. Ayant entendu que le roi Assuérus cherche une nouvelle épouse, Mardochée fait participer Esther aux "sélections". Esther est choisie et devient l'épouse d'Assuérus. Quand le ministre Haman décide d'exterminer tous les Juifs du royaume, Esther est ainsi au premier rang pour demander au roi d'annuler le décret de son ministre. Après un jeûne de trois jours, elle se présente au roi pour lui demander la faveur d'accepter son invitation à diner dans sa suite avec Haman. Elle les réinvite puis, à l'issue du second diner, informe le roi qu'elle est juive et que Haman a décrété l'élimination des Juifs du royaume. Elle obtient du roi le droit pour les Juifs de se défendre le jour où ils sont attaqués et le roi dans un souci de justice fait exécuter son premier ministre pour avoir failli causer un grand tort à des habitants de son empire. Esther apparait comme une femme d'une grande piété, caractérisée par sa foi, son courage, son patriotisme, sa prudence et sa résolution.

SOURCE : http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Juillet/1.html

Arent de Gelder  (1645–1727), Esther and Mordecai, 1685, 93 x 148.5, Museum of Fine Arts, Budapest


2 Lessons from Queen Esther and the Queen of Heaven

Kathleen N. Hattrup - published on 12/18/23

Pilgrims to the Manger: If we feel the attacks of the Devil, let us turn to Mary and remember that we have a queen who is just like us, advocating for us in the presence of the King.

Queen Esther is an Old Testament figure who reminds us of Our Lady. And in symbolizing the Virgin Mary, she also symbolizes the Church (cf Lumen Gentium part 3).

The king delights in Esther above all the others, and chooses her to be queen. But he doesn’t know that he’s choosing a woman from among the Chosen People.

We can think of Esther as one of us — the best and most beautiful among us, sure, but still one of us. That’s what Mary is, too. A “mere” human, like us. Close and understanding.

Thanks to Esther being so close to the king, she is able to save her people from Haman, starting with her uncle Mordecai.

“Perhaps you have come to royal dignity for just such a time as this,” Mordecai tells Esther.

If Esther shows us the role of Mary and the Church, Haman shows us the role of Satan. 

When Haman saw that Mordecai did not bow down or do obeisance to him, Haman was infuriated. But he thought it beneath him to kill only Mordecai. So, having been told who Mordecai’s people were, Haman plotted to destroy all the Jews, the people of Mordecai, throughout the whole kingdom of Ahasuerus.

Pope Francis likes to remind us that Satan glories in persecuting God’s people: “The Devil is behind every persecution, both of Christians and all human beings,” the Pope says. And when we feel his attack, we should go to our Mother Mary, he recommends.

Esther and Mordecai are supported by the prayer of the whole people, and defeat Haman and his conspiracies.

As we enter into the last days of this short Advent, let us draw two lessons from Queen Esther.

First, let us be united with our queen in prayer for all our people, all the little ones of every place who need the King’s mercy and protection. Let us be united with the universal Church in prayer for all the needs of the world.

And secondly, let us trust that our queen will obtain for us all that we need. If we feel the attacks of the Devil, let us turn to Mary and remember that we have a queen who is just like us, advocating for us in the presence of the King. And like the king promised Esther, we can hear God say to Mary, “What is your petition, Queen Esther? It shall be granted you.”

~

[The Aleteia community is joining the journey of an Old Testament pilgrim each day this Advent, as they lead us to the Christ Child in this holy season. Find the daily reflections here.]

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PILGRIMS TO THE MANGER

SOURCE : https://aleteia.org/2023/12/18/2-lessons-from-queen-esther-and-the-queen-of-heaven

ESTHER

Author: Unknown

Date Written: 460-150 BC

Date of Narrative: 483-474 BC

Esther's drama deals with power, money, intrigue, hatred and murder.  It includes a beauty pageant, a royal household and a deadly rivalry.  The author uses many writing techniques including humor, irony and parallelism.  The book contains some accurate historical details about the Persian empire, but a few exaggerations.  Ahasuerus, king of Persia, is better known as Xerxes I who reigned 486-465 BC.  Yet there is little extra-biblical evidence for the other characters in Esther.  Most scholars regard Esther as a fictional story that may have built up around an historical kernel.  The author was probably a Jew living in the Persian empire, most likely in the capital city of Susa.

Esther was originally written in Hebrew, which is represented by ch. 1-10.  The Greek Septuagint version includes ch. A-F, which most scholars regard as later additions to the book.  Catholic Bibles include both the Hebrew and Greek chapters.

The central drama of the story involves the fate of the Jewish people.  Haman, the king's highest official, has issued an irrevocable decree to kill the Jews because Mordecai refused to bow to him.  Esther, as queen, is the only Jew in a position high enough to intercede on their behalf.  But even she must risk her life to do so because of a Persian custom that awards with death everyone who makes an uninvited visit to the king's court.  In addition, the previous queen had been deposed and possibly killed (the book doesn't tell us) for disobeying the king.

Haman casts lots to determine the day he will destroy the Jews.  Yet through Esther's brave intercession and the shrewdness of Mordecai, the day brings the destruction of the Jews' enemies instead.  Mordecai and Esther enshrine the day in the feast of Purim (Heb. for "lots"), which is celebrated by Jews to this day.

The book is made up of a series of layers.  The outer layer includes Mordecai's dream and its fulfillment which are both apocalyptic in nature (A,F).  The inner layers are punctuated by a series of ten banquets.  Ahasuerus hosts two banquets at the beginning (1:3,5) which are matched by the two feasts of Purim at the end (9:17-19).  Esther hosts two banquets in the middle of the book (5,7), between which Mordecai is honored (6).  Vashti's banquet for the women (1:9) is paired with Esther's coronation banquet (2:18) and Haman's banquet with the king is the opposite of the Jews' feasting at the elevation of Mordecai, Haman's enemy (8:17).  The banquet scenes give structure to the book and highlight its festive nature.

Esther's characters teach us lessons.  Ahasuerus is a king, but weak and passive.  Haman's limitless pride leads to his humiliation and downfall.  Mordecai's faithfulness to God's law in the face of persecution leads to his exaltation.  Esther's willingness to risk her life for God's people is greatly rewarded with the sparing of the Jews and the vanquishing of their enemies.

As in Judith, irony plays a major role.  For example, it is hilariously ironic how Haman's advice to the king about how to reward a man is meticulously followed to honor Haman's worst enemy, Mordecai.  Also, Haman's "fall" before Mordecai (6:13) leads to his "fall" before Esther in supplication, which greatly incites the king's anger (7:8).

Esther is also a story to be enjoyed.  The characters and their struggles can teach us that God's mysterious hand is at work for those who love him even in life-threatening circumstances.

By Mark Giszczak

SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/resource/56245/esther

Esther

 (From the Hebrew meaning star, happiness); Queen of Persia and wife of Assuerus, who is identified with Xerxes (485-465 B.C.). She was a Jewess of the tribe of Benjamin, daughter of Abihail, and bore before her accession to the throne the name of Edissa (Hádássah, myrtle). Her family had been deported from Jerusalem to Babylon in the time of Jechonias (599 B.C.). On the death of her parents she was adopted by her father's brother, Mardochai, who then dwelt in Susan, the capital of PersiaKing Assuerus being angered at the refusal of his wife Vasthi to respond to his invitation to attend a banquet that he gave in the third year of his reign, divorced her and ordered the most attractive maidens of the kingdom brought before him that he might select her successor from among them. Among these was Esther, whose rare beauty captivated the king and moved him to place her on the throne. Her uncle Mardochai remained constantly near the palace so that he might advise and counsel her. While at the gate of the palace he discovered a plot of two of the king's eunuchs to kill their royal master. This plot he revealed to Esther, who in turn informed the king. The plotters were executed, and a record of the services of Mardochai was entered in the chronicles of the kingdom. Not long thereafter, Aman, a royal favourite before whom the king had ordered all to bow, having frequently observed Mardochai at the gate of the palace and noticed that he refused to prostrate himself before him, cunningly obtained the king's consent for a general massacre in one day of all the Jews in the kingdom. Following a Persian custom, Aman determined by lot (pûr, pl. pûrîm), that the massacre should take place a twelvemonth hence. A royal decree was thereupon sent throughout the Kingdom of Persia. Mardochai informed Esther of this and begged her to use her influence with the king and thus avert the threatening danger. At first she feared to enter the presence of the king unsummoned, for to do so was a capital offence. But, on the earnest entreaty of her uncle, she consented to approach after three days, which with her maids she would pass in fasting and prayer, and during which she requested her uncle to have all the Jews in the city fast and pray.

On the third day Esther appeared before the king, who received her graciously and promised to grant her request whatever it might be. She then asked him and Aman to dine with her. At the banquet they accepted her invitation to dine with her again on the following day. Aman, carried away by the joy that this honour gave him, issued orders for the erection of a gallows on which he purposed to hang the hated Mardochai. But that night the king, being sleepless, ordered the chronicles of the nation to be read to him. Learning that Mardochai had never been rewarded for his service in revealing the plot of the eunuchs, he asked Aman, the next day, to suggest a suitable reward for one "whom the king desired to honour". Thinking it was himself that the king had in mind, Aman suggested the use of the king's apparel and insignia. These the king ordered to be bestowed on Mardochai. At the second banquet, when the king repeated to Esther his offer to grant her whatever she might ask, she informed him of the plot of Aman which involved the destruction of the whole Jewish people to which she belonged, and pleaded that they should be spared. The king ordered that Aman should be hanged on the gibbet prepared for Mardochai, and, confiscating his property, bestowed it upon the intended victim. He charged Mardochai to address to all the governors of Persia letters authorizing the Jews to defend themselves and to kill all those who, by virtue of the previous decree, should attack them. During two days the Jews took a bloody revenge on their enemies in Susan and other cities. Mardochai then instituted the feast of Purim (lots) which he exhorted the Jews to celebrate in memory of the day which Aman had determined for their destruction, but which had been turned by Esther into a day of triumph. The foregoing story of Esther is taken from the Book of Esther as found in the Vulgate. Jewish traditions place the tomb of Esther at Hamadân (Ecbatana). The Fathers of the Church considered Esther as a type of the Blessed Virgin Mary. In her poets have found a favourite subject.

Book of Esther

In the Hebrew Bible and the Septuagint the Book of Esther bears only the word "Esther" as title. But the Jewish rabbis called it also the "volume of Esther", or simply "the volume" (megillah) to distinguish it from the other four volumes (megilloth), written on separate rolls, which were read in the synagogues on certain feast days.

As this one was read on the feast of Purim and consisted largely of epistles (cf. Esther 9:20, 29), it was called by the Jews of Alexandria the "Epistle of Purim". In the Hebrew canon the book was among the Hagiographa and placed after Ecclesiastes. In the Latin Vulgate it has always been classed with Tobias and Judith, after which it is placed. The Hebrew text that has come down to us varies considerably from those of the Septuagint and the Vulgate. The Septuagint, besides showing many unimportant divergencies, contains several additions in the body of the book or at the end. The additions are the portion of the Vulgate text after ch. x, 3. Although no trace of these fragments is found in the Hebrew Bible, they are most probably translations from an original Hebrew or Chaldaic text. Origen tells us that they existed in Theodotion's version, and that they were used by Josephus in his "Antiquities" (XVI).

St. Jerome, finding them in the Septuagint and the Old Latin version, placed them at the end of his almost literal translation of the existing Hebrew text, and indicated the place they occupied in the Septuagint. The chapters being thus rearranged, the book may be divided into two parts: the first relating the events which preceded and led up to the decree authorizing the extermination of the Jews (1-3:1511:213:7); the second showing how the Jews escaped from their enemies and avenged themselves (4-5:813-15).

The Book of Esther, thus taken in part from the Hebrew Canon and in part from the Septuagint, found a place in the Christian Canon of the Old Testament. The chapters taken from the Septuagint were considered deuterocanonical, and, after St. Jerome, were separated from the ten chapters taken from the Hebrew which were called protocanonical. A great many of the early Fathers clearly considered the entire work as inspired, although no one among them found it to his purpose to write a commentary on it. Its omission in some of the early catalogues of the Scriptures was accidental or unimportant. The first to reject the book was Luther, who declared that he so hated it that he wished that it did not exist (Table Talk, 59). His first followers wished only to reject the deuterocanonical parts, whereupon these, as well as other deuterocanonical parts of the Scriptures, were declared by the Council of Trent (Sess. IV, de Can. Scripturæ) to be canonical and inspired. With the rise of rationalism the opinion of Luther found many supporters. When modern rationalists argue that the Book of Esther is irreligious in character, unlike the other books of the Old Testament, and therefore to be rejected, they have in mind only the first or protocanonical part, not the entire book, which is manifestly religious. But, although the first part is not explicitly religious, it contains nothing unworthy of a place in the Sacred Scriptures. And any way, as Driver points out (Introduc. to the Lit. of the Testament), there is no reason why every part of the Biblical record should show the "same degree of subordination of human interests to the spirit of God".

As to the authorship of the Book of Esther there is nothing but conjecture. The Talmud (Baba Bathra 15a) assigns it to the Great Synagogue; St. Clement of Alexandria ascribes it to Mardochai; St. Augustine suggests Esdras as the author. Many, noting the writer's familiarity with Persian customs and institutions and with the character of Assuerus, hold that he was a contemporary of Mardochai, whose memoirs he used. But such memoirs and other contemporary documents showing this familiar knowledge could have been used by a writer at a later period. And, although the absence in the text of allusion to Jerusalem seems to lead to the conclusion that the book was written and published in Persia at the end of the reign of Xerxes I (485-465 B.C.) or during the reign of his son Artaxerxes I (465-425 B.C.), the text seems to offer several facts which may be adduced with some show of reason in favour of a later date. They are:

an implied statement that Susan had ceased to be the capital of Persia, and a vague description of the extent of the kingdom (i, 1);

an explanation of Persian usages that implies unfamiliarity with them on the part of the readers (i, 13, 19; iv, 11; viii, 8);

the revengeful attitude of the Jews towards the Gentiles, by whom they felt they had been wronged, and with whom they wished to have little to do (iii, 8 sqq.);

a diction showing many late words and a deterioration in syntax;

references to "the Macedonians" and to the plot of Aman as an attempt to transfer "the kingdom of the Persians to the Macedonians" (xvi, 10, 14).

On the strength of these passages various modern critics have assigned late dates for the authorship of the book, as, 135 B.C., 167 B.C., 238 B.C., the beginning of the third century B.C., or the early years of the Greek period which began 332 B.C. The majority accept the last opinion.

Some of the modern critics who have fixed upon late dates for the composition of the book deny that it has any historical value whatever, and declare it to be a work of the imagination, written for the purpose of popularizing the feast of Purim. In support of their contention they point out in the text what appear to be historical improbabilities, and attempt to show that the narrative has all the characteristics of a romance, the various incidents being artfully arranged so as to form a series of contrasts and to develop into a climax. But what seem to be historical improbabilities are in many cases trivial. Even advanced critics do not agree as to those which seem quite serious. While some, for instance, consider it wholly improbable that Assuerus and Aman should have been ignorant of the nationality of Esther, who was in frequent communication with Mardochai, a well-known Jew, others maintain that it was quite possible and probable that a young woman, known to be a Jewess, should be taken into the harem of a Persian king, and that with the assistance of a relative she should avert the ruin of her people, which a high official had endeavoured to effect. The seeming improbability of other passages, if not entirely explained, can be sufficiently explained to destroy the conclusion, on this ground, that the book is not historical. As to artful contrasts and climax to which appeal is made as evidences that the book is the work of a mere romancer, it may be said with Driver (op. cit.) that fact is stranger than fiction, and that a conclusion based upon such appearances is precarious. There is undoubtedly an exercise of art in the composition of the work, but no more than any historian may use in accumulating and arranging the incidents of his history. A more generally accepted opinion among contemporary critics is that the work is substantially historical. Recognizing the author's close acquaintance with Persian customs and institutions, they hold that the main elements of the work were supplied to him by tradition, but that, to satisfy his taste for dramatic effect, he introduced details which were not strictly historical. But the opinion held by most Catholics and by some Protestants is, that the work is historical in substance and in detail. They base their conclusions especially on the following:

the vivacity and simplicity of the narrative;

the precise and circumstantial details, as, particularly, the naming of unimportant personages, the noting of dates and events;

the references to the annals of the Persians;

the absence of anachronisms;

the agreement of proper names with the time in which the story is placed;

the confirmation of details by history and archeology;

the celebration of the feast of Purim in commemoration of the deliverance of the Jews by Esther and Mardochai at the time of the Machabees (2 Maccabees 15:37), at the time of Josephus (Antiq of the Jews, XI, vi, 13), and since.

The explanation of some that the story of Esther was engrafted on a Jewish feast already existing and probably connected with a Persian festival, is only a surmise. Nor has any one else succeeded better in offering an explanation of the feast than that it had its origin as stated in the Book of Esther.

(See also HERODOTUS, History, VII, 8, 24, 35, 37-39; IX, 108)

McMahon, Arthur. "Esther." The Catholic Encyclopedia. Vol. 5. New York: Robert Appleton Company, 1909. <http://www.newadvent.org/cathen/05549a.htm>.

Transcription. For Esther Woodall.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/05549a.htm

Queen Esther’s Prayer

Laura Kazlas

The wonderful thing about today’s readings for mass is that God is there, both in good times and bad. He is always there and He always cares for us in all the situations and seasons of our lives. Not a tear or a need goes unnoticed. He is a loving God, however, no one should ever presume God will love us without regard for how we live our lives.

Queen Esther begged God saying, “you, O Lord, always free those who are pleasing to you.” And that’s the thing during Lent, we are praying, fasting and giving alms in order to become more pleasing to God. God loves us, but love is a two way street. He doesn’t like to be the one that does all the giving.

Queen Esther’s story is one of the most beautiful stories in the bible and is so worth your time to read. That is why an entire book in the old testament is about her life. A lot of people think the bible is boring but that is far from the case and that is why movies were made about her life. In today’s reading Queen Esther is praying to God because she needed to speak up to the king, to defend the people of her heritage, who were Jewish. The penalty for doing this was death and she knew that no one could save her from certain death, except God.

In today’s gospel, Jesus tells us that God answers prayer. God certainly did answer Queen Esther’s prayer and softened the king’s heart, causing his change of heart, which led to the defeat of the enemies of the Jewish people and the lives of her people were saved.

God will answer our prayers too, if we persevere in prayer and live lives that are pleasing to Him. That is what Jesus means in his last words in the gospel today on how to be pleasing to God: “Do to others whatever you would have them do to you. This is the law and the prophets.”

Queen Esther’s Prayer  

Esther C: 14-25, 14:4-9

“My Lord, our King, You alone are our God.
Please help me, for I am alone and I have no one else
but You to turn to; my life is in danger.
As a child I was always told by the people of the land
of my forefathers that You, O Lord, chose Israel
from among all peoples and designated our fathers
from among all their ancestors as a perpetual heritage,
and that all of Your promises to them were fulfilled.
Now, however, we have sinned in Your sight
by worshiping the gods of our enemies,
and You have delivered us into their hands
because You are just, O Lord …
Do not forget us, O Lord.
Be present to us in the time of our distress and grant me courage,
O King of gods and Ruler of every earthly power …
Save us by Your power, and come to my aid,
for I am alone and have no one but You on whom to depend, O Lord.”
Amen.

About the Author

Hello! My name is Laura Kazlas. As a child, I was raised in an atheist family, but came to believe in God when I was 12 years old. I was baptized because of the words that I read in the bible. I later became a Catholic because of the Mass. The first time my husband brought me to Mass, I thought it was the most holy, beautiful sense of worshiping God that I had ever experienced. I still do! My husband John and I have been married for 37 years. We have a son, a daughter, and two granddaughters. We are in the process of adopting a three year old little girl. We live in Salem, Oregon in the United States. I currently serve as the program coordinator for Catholic ministry at a local maximum security men's prison. I‘m also a supervisor for Mount Angel Seminary’s field education program, in Oregon.

SOURCE : https://www.acatholic.org/queen-esther-prayer/

Two strong women of the Old Testament: Second, Esther

By Dr. Jeff Mirus ( bio - articles - email ) | Feb 22, 2018 | In Scripture Series

The Book of Esther is set in Susa, the capital of Persia, which is ruled by one King Ahasuerus, who has power of life and death over all the communities of Jews who had settled in his territory during the exile. But unlike many in the kingdom, Ahasuerus has good reasons to think well of the Jews. The prominent Jew Mordecai had uncovered a plot to kill the King, which was foiled by the information Mordecai provided. Moreover, the King had deposed his Queen, Vashti, because she did not take his commands seriously, and when he scoured his kingdom for her replacement, he settled on Esther, who was not only a Jew but had been raised by Mordecai (being his uncle’s orphan).

The book, then, recounts a struggle between pro and anti-Jewish factions at court. Those who hate the Jews, led by the King’s chief councilor, Haman, accuse them of collective treason and come very close to having them exterminated. It is only through the efforts of Mordecai and Esther that the Jews are spared.

Board set, pieces in position

The first and second chapters of the book reflect the larger pagan culture. Ahasuerus’s advisors have urged him to banish Queen Vashti from his presence so that “when the decree made by the king is proclaimed throughout all his kingdom, vast as it is, all women will give honor to their husbands, high and low” (Est 1:20). And then they offer a plan to replace Vashti with a more suitable queen:

Let the king appoint officers in all the provinces of his kingdom to gather all the beautiful young virgins to the harem in Susa the capital…; let their ointments be given them. And let the maiden who pleases the king be queen instead of Vashti. [Est 2:3-4]

We cannot be surprised that “this pleased the king”. But it is only fair to suggest that many of the beautiful maidens hoped to become the new queen. (Does this prove the depressingly pagan origins of the modern beauty contest?)

In any case, Esther was one of the young women selected, though Mordecai counseled her to keep her lineage secret. “And every day Mordecai walked in front of the court of the harem, to learn how Esther was and how she fared” (2:11). The virgins were put through an entire year of beautification, and then went in to the King by turns (from evening until morning). When Esther’s time came, “the king loved Esther more than all the women, and she found grace and favor in his sight…, so that he set the royal crown on her head and made her queen” (2:17).

A little later, Haman was promoted to chief advisor. The king commanded all to do him obeisance, but Mordecai failed to recognize Haman’s importance. Thus Haman portrayed Mordecai and all the Jews as traitors—a hostile people spread through the very fabric of the Kingdom (much as Christians are often regarded today)—and he secured a decree from the King permitting the extermination of the Jews in every community in which they lived. In response, Mordecai tore his clothes, put on sackcloth and ashes, and wailed before the king’s gate. Esther saw him there and sent to know the reason for his distress.

The drama

It would be very natural to identify the chief drama in the Book of Esther as the conflict between Haman, who represents all that is worldly and selfish, and Mordecai, who stands as a symbol of Israel in service to God. But to me the drama on which everything turns is Esther’s struggle to find the courage to approach the King on behalf of the Jews. Through the messengers she sends to Mordecai, her guardian charges Esther to intercede with Ahasuerus,

…remembering the days of your lowliness, when you were cared for by me, because Haman, who is next to the king, spoke against us for our destruction. Beseech the Lord and speak to the king concerning us and deliver us from death. [4:8]

But Esther replies:

All the king’s servants…know that if any man or woman goes to the king inside the inner court without being called, there is but one law; all alike are to be put to death, except the one to whom the king holds out the golden scepter that he may live. And I have not been called to come in to the king these thirty days. [4:11]

In response, Mordecai is forced to be stern. With total trust in the ways of God, he rebukes her:

Think not that in the king’s palace you will escape any more than all the other Jews. For if you keep silence at such a time as this, relief and deliverance will rise for the Jews from another quarter, but you and your father’s house will perish. And who knows whether you have not come to the kingdom for such a time as this? [4:13-14]

The outcome

Esther decides to take her life in her hands, and so both Mordecai and Esther spend several days in prayer. Then Esther approaches the king. By the grace of God, his initial wrath changes to tender concern. Esther is able to initiate her plan by inviting both the Ahasuerus and Haman to a banquet the next evening. Meanwhile, Haman’s vanity is so offended by Mordecai that he makes plans to hang him on a scaffold built on his own estate, intending to secure the King’s permission the next day.

Now the hand of Providence becomes clear. Because the king cannot sleep that night, he asks that the book of the chronicles of his kingdom be read to him. There he learns that it was Mordecai who saved him from the plot against his life years before, and he also learns that no honors had been bestowed upon Mordecai for this service. Therefore, he determines to give special honor to Mordecai, and even charges Haman to take the lead in bestowing these honors.

Finally, at the banquet with Queen Esther, the king learns that Haman had actually made plans to execute Mordecai. In a rage, Ahasuerus orders that Haman be hung on the gallows instead. Then Esther explains the evil Haman had tricked the king into authorizing, namely the extermination of the Jews as the cause of evil and unrest throughout the kingdom. In response, Ahasuerus issues a new edict ordering officials throughout the kingdom to assist the Jews in resisting any attacks which may come upon them, with the result that many of the Jews’ enemies are killed.

Finally, Mordecai is elevated high in the king’s counsels and, at the end of the Book, he establishes the Feast of Purim as a celebration of the LORD’s deliverance of His people.

And what about us?

All three moral tales in this post-exilic sequence—Tobit, Judith and Esther—are set in pagan territory and characterized by intricate plotting which combines moral rectitude, fidelity to God, extraordinary courage and the dispositions of Providence to bring deliverance to the protagonists and, through them, to a wider community or even to the Jewish people as a whole. Christianity draws on these lessons but also goes beyond them, just as the New Testament draws on yet goes beyond the Old. Christians know that the drama of the survival of Israel, in addition to its immense value in history, is a type of the larger struggle between good and evil from which there is no respite in this life, and for which we will all be rewarded or punished after death.

For Christians in the midst of a hostile secular culture, therefore, the moral of the Book of Esther is not hard to discern. It concerns the temptation to set aside our spiritual responsibility in favor of an easy life, and it is best captured in the potentially damning question which the Holy Spirit placed on the lips of Mordecai:

Think not that you will escape. And who knows whether you have not come into the world for such a time as this?

Scripture Series

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Jeffrey Mirus holds a Ph.D. in intellectual history from Princeton University. A co-founder of Christendom College, he also pioneered Catholic Internet services. He is the founder of Trinity Communications and CatholicCulture.org. See full bio.

SOURCE : https://www.catholicculture.org/commentary/two-strong-women-old-testament-second-esther/

Queen Esther and the Feminine Genius

By Nina Sophie Heereman

January 14, 2023

Esther is bold, courageous, loving, and generous, capable of making a complete gift of self, that is, ready to give up her own life and social privileges for the salvation of her own people. Though the book says nothing about Esther having been a physical mother, she becomes a very real mother to her people. Through her courageous gift of self, she saves her people from certain death and thereby gives rebirth to the Jews. Like her ancestor Rachel, Esther dies a symbolic death that results in new life.

Now, with the whole story in mind, I want to highlight a very important point about Esther’s feminine genius at the core of the story. The book of Esther contains, in fact, a very subtle and beautiful womanology. It contemplates the role of woman in the salvation of mankind and the complementarity between the sexes. It does so by constructing several male-female relationships and contrasting them with each other. I would like to focus on the most important juxtaposition, that between Queen Vashti and Queen Esther.

In the beginning of the book, the reader is presented with a queen who is unwilling to obey her husband’s bidding. Women readers might say that they understand Vashti’s unwillingness to comply with her husband’s loutish orders to appear before his drinking companions in order to display her physical attractiveness. But does her behavior serve any good? As Jewish scholar Jon Levenson rightly points out, her “absolute and uncompromising refusal to comply with her husband renders her powerless and ineffective and ultimately sweeps her from the scene.” As the text itself explains, her refusal to obey the king’s order was not just a minor mishap. Through her disobedience she humiliated the king in front of all his princes, servants, army chiefs, and subjects. Is Vashti, then, really an ideal queen? There is no doubt that the king has his serious shortcomings. But Vashti is not a random acquaintance to the king. She is his wife, and as such she has a genuine mission toward him and his people, which she does not accomplish. In a very real way, Vashti epitomizes a misconceived feminism, a kind of feminism that focuses on the weaknesses in man and out of contempt and spite for man refuses any cooperation in complementarity. Men are conceived of as enemies and primarily despised for their inevitable weaknesses.

The feminine genius, as the Bible conceives it, allows woman to perceive the weakness in man (keep in mind that both man and woman are marked by original sin!) but calls her to embrace that weakness in love and mercy and by her genius to raise man to the status his creator has destined him for. This calling of the woman is rooted in her own creation. To understand it more deeply, it is necessary to turn back to Genesis 2, where the woman was created in order to be man’s helper as his partner (2:20). The Hebrew uses the expression עזר, ‘ezer, for helper. As discussed in chapter 1 of this book, this term is used elsewhere in the Bible almost exclusively for God’s help toward man. In other words, God has created woman in order to be present to man and assist him in his mission to rule the world in and through the woman. Woman has to be a channel for God’s help for man (in Christian terms, the Holy Spirit) so as to enable man to execute his divine commission of ruling over creation in justice and righteousness. Adam is a royal figure, as God has set him as king over all of creation. And God has given Adam a royal queen in creating Eve, who is to be a temple of the divine presence to him. While the old Eve fails to do so, we see other women in the Bible who are sent to kings in order to preserve them from giving in to their fallen nature. We saw the examples of the widow of Tekoa (2 Sam 14) and Abigail (2 Sam 25) in chapter 1 above. In both cases, David is about to become guilty of bloodshed when God sends a woman of wisdom to him and through her eloquent speech saves him from committing a crime. These women, who accompany David along his reigning path, mold him to eventually become the king according to God’s heart.

Man cannot rule without woman! He needs the help of woman as much as he needs the help of God, because in the Bible, God comes to man’s rescue through the heart of a woman. In the Book of Esther this mystery is particularly and strongly expressed in Esther’s name, which I have explained above as meaning God will hide his face. He is not absent but hidden and present in Queen Esther. And just as in the case of the widow of Tekoa and of Abigail, God intervenes in King Ahasuerus’s unjust ruling through Esther’s eloquent speech, preventing him from a horrible bloodshed that would have meant an irremediable loss, even to the king. This king is entrusted with ruling over the entire world, but he is weak, passive, unfocused, given to drinking, and lacking all discernment in his choice of counselors until the day that Esther intervenes and becomes his counselor.

Esther is thus the positive antidote to Vashti. She knows how to handle Ahasuerus—how to turn him into a just ruler, not only for the benefit of her own people but of the whole world. “Because she maintains relations ... with Ahasuerus, she is able to gain power and to achieve goals higher than the maintenance of her own dignity—the goals of the survival of her people and of herself.” She is surely not blind to her husband’s shortcomings, but her way of treating him corresponds to the truly feminine genius. The feminine genius thus does not lie in detecting man’s weakness, triumphantly expounding it, and ultimately refusing to be his companion in a spirit of accusation and rivalry. Rather, the feminine genius lies in the merciful embrace of the masculine weakness, knowing that with love and mercy that very weakness can be turned into strength. In fact, the theme of woman’s role in helping man to become a just and good ruler runs like a golden thread through the Bible. Man needs the help, love, wisdom, courage, sensitivity, and faith of woman to assist him in order to become who he is meant to be: a true king and ruler according to God’s heart. Similarly, of course, woman needs man’s corresponding qualities to become who she is meant to be: a mother of life and not of death. Mordecai would not have been able to overcome Haman without the help of Esther, nor would Esther have become Queen without Mordecai. Women and men complement each other, and together they will overcome the only enemy that is worth fighting against, Satan, the enemy of God and man.

NINA SOPHIE HEEREMAN is associate professor and department chair of Sacred Scripture at St. Patrick’s Seminary & University in Menlo Park, California. She holds a License in Sacred Scripture from the Pontificial Biblical Institute in Rome and a Doctorate in Sacred Scripture from the École biblique et archéologique de Jérusalem. She is a regular contributor to Catholic media in her home-country Germany, where she is also active in youth evangelization and retreat ministry.

SOURCE : https://stpaulcenter.com/queen-esther-and-the-feminine-genius/

Tita Gori, Esther, Fresque de l'église San Gervasioi de Nimis


Santa Ester Regina di Persia

Festa: 1 luglio

V secolo a.C.

Orfana ebrea adottata da Mardocheo, viene deportata in Persia dove diviene regina consorte di Assuero. Nascondendo le sue origini per ordine dello zio, Ester si ritrova suo malgrado al centro di una congiura ordita dal visir Aman contro gli ebrei. Di fronte alla minaccia di sterminio, Ester, mossa da fede incrollabile e senso di responsabilità verso il suo popolo, decide di intercedere presso il re, nonostante il divieto per le regine di presentarsi senza invito. Con tre giorni di digiuno e preghiera, si prepara all'incontro con Assuero, consapevole del pericolo a cui si espone. La sua bellezza e il suo fascino conquistano il re, che le concede qualsiasi cosa desideri. Ester, con astuzia e coraggio, rivela la sua identità ebraica e smaschera la perfidia di Aman, ottenendo la revoca del decreto di sterminio e la sua stessa salvezza. Il suo intervento eroico salva gli ebrei da un destino tragico, facendo di lei un simbolo di speranza e di resistenza.

Etimologia: Ester = stella, dal persiano

Ester (dall’ebraico “stella”) è il nome femminile più citato nella Bibbia. Vissuta tra il VI e V secolo a.C., è una povera israelita orfana, amabile e bellissima, adottata dallo zio Mardocheo. I due vengono deportati in Persia dove regna Assuero. Durante un banchetto il re ordina alla moglie Vasti di presentarsi davanti a lui e ai suoi ospiti per mostrarsi in tutta la sua bellezza. La regina si rifiuta e il re, infuriato per la sua disobbedienza, la ripudia per scegliere, fra tutte le belle ragazze del regno, un’altra consorte. Il sovrano appena vede Ester la prende in sposa, vestendola con abiti regali e ricoprendola di gioielli. Ester, però, su consiglio dello zio, non rivela ad Assuero di essere ebrea. Mardocheo, che vive a corte, racconta alla nipote di un complotto ordito contro il re. Ester avverte il sovrano che punisce con la morte i colpevoli.

A corte, però, vive un ministro potente, Aman, invidioso e malvagio. Egli odia Mardocheo, vuole sterminare lui e tutti i giudei, confiscare i loro beni e arricchirsi. Riesce a convincere Assuero ad emanare un editto per l’uccisione degli israeliti. Lo zio di Ester viene a sapere della tragica decisione e implora la nipote di intervenire per difendere il suo popolo. Ester risponde che è impossibile andare dal sovrano senza invito, neppure per la regina. Si rischia la pena capitale a meno che il re non decida altrimenti e Assuero non invitava la sua sposa da un mese. Lo zio insiste.

La regina Ester esprime tutta la sua fede nel Signore e si dimostra coraggiosa poiché, a costo della vita, tenterà di salvare il suo popolo. Assieme alle sue ancelle, pregherà, non toccherà cibo, né berrà acqua per tre giorni, così faranno anche tutti i giudei. Con le soli armi della preghiera (recitata con fede sincera) e del digiuno completo, Ester intende affrontare il re. Al terzo giorno Ester si lava, si profuma, si veste da regina e, impaurita per la sua sorte, più bella che mai, si presenta davanti al sovrano. Il marito, addolcito dalla bellezza della moglie, le dice che le avrebbe dato qualunque cosa, anche metà del suo regno. Ester confessa al marito di essere ebrea e gli chiede di risparmiare il suo popolo, accusando il malvagio Aman. Il re capisce di aver commesso un errore, dona la libertà ai giudei, fa uccidere Aman e, al suo posto, nomina Mardocheo. Tutto questo grazie a Ester, al suo coraggio e al suo occuparsi degli altri piuttosto che solo di se stessa.

Autore: Mariella Lentini

L'eroina giudaica, che ha dato il nome ad uno dei libri sacri, "di belle forme e di aspetto avvenente", alla morte dei genitori fu adottata dal cugino Mardocheo (Esth. 2, 7); erano entrambi della tribù di Beniamino e del casato di Cis. La loro famiglia fu tra quelle deportate nel 597. Mardocheo era nato in esilio, e il suo nome derivava da quello del dio Marduk; egli ebbe cura di Ester come della pupilla dei suoi occhi. Il re Serse I (Assuero: 485-465 a. C.), ripudiata Vasti, scelse Ester a sua donna favorita. Allorché Aman, il potente ministro, ottenne il decreto per l'uccisione dei Giudei, Mardocheo, che aveva sempre vegliato su Ester, la esortò a presentarsi al re e a intercedere in favore dei suoi connazionali. Ella, sebbene fosse proibito, sotto pena di morte, di accedere al re senza essere chiamati, si presentò a porgergli la sua supplica, dopo aver pregato e digiunato, invitandolo a pranzo. Accolta benevolmente, fu esaudita, quando, dopo il banchetto, svelò al re la malvagità di Aman. Ester salvò così il suo popolo. Mardocheo, a ricordo del lieto evento istituì la festa dei Purim che veniva celebrata il 14 e 15 del mese di adhar. Gli antichi martirologi latini celebrano la festa di Ester al 1 o luglio: festum Hester reginae; il Canisio aggiunge, in tedesco, il seguente breve elogio: "Bella e fedele, che trasse e liberò, con l'aiuto di Mardocheo, da un irnmediato pericolo tutto il popolo giudaico".

I Copti pongono la festa di Ester, "regina dei Persiani", al 20 dicembre, senza fare menzione di Mardocheo. Tra i Greci, sia Ester sia Mardocheo appaiono nominati nella commemorazione generale di tutti gli antichi Padri del Vecchio Testamento. Il distico che si riferisce ad Ester suona così: "Commemorazione della giusta [o "santa"] Ester, che redense [liberò] dalla morte il popolo d'Israele".

Autore: Francesco Spadafora

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/60100