jeudi 12 juillet 2012

SAINT PIE Ier, pape (11 juillet)


Saint Pie Ier et sainte Praxède, vierge.


SAINT PIE Ier

Pape et martyr

(142-157)

Le premier pape qui porta le nom glorieux de Pie était un Italien de la ville d'Aquilée, dans l'état de Venise. Encore tout jeune, il vint habiter Rome où il fut admis au nombre des diacres. Le futur élu au souverain pontificat exerçait le sacerdoce lorsque le pape Hygin mourut martyr, en l'an 142. Il adopta le nom de Pie Ier, nom qui devait devenir si cher à l'Eglise.

Avec l'aide des lumières de saint Justin le Philosophe, il combattit l'hérésie de Valentin et refusa de communiquer avec Marcion qui tentait d'introduire dans l'Eglise la doctrine fataliste des deux principes, l'un auteur du bien, dont l'âme serait une émanation, l'autre auteur du mal, dont le corps serait l'ouvrage. Le saint pape Pie Ier eut surtout à combattre l'hérésie des Gnostiques implantée par Simon le Magicien qui avait essayé de tromper les fidèles de Rome par ses prestiges et ses artifices diaboliques.

Saint Pie Ier établit que la fête de Pâques se célébrerait le dimanche, en mémoire de la glorieuse Résurrection du Sauveur qui eut lieu ce jour de la semaine. Il fixa cette loi inviolable afin de continuer la pieuse coutume qui s'observait déjà par la tradition des Apôtres, et parce qu'il désirait abolir les superstitions de certaines Eglises qui voulaient imiter les Juifs en cette sainte solennité.

Saint Pie Ier venait souvent célébrer le Saint Sacrifice de la messe dans l'illustre maison de saint Pudens, sénateur qui voulut consacrer sa maison afin de la convertir en église ouverte à tous les chrétiens. Comme une multitude de païens accouraient en ces lieux bénis pour demander leur admission au sein de l'Eglise naissante, cette affluence ne tarda pas à être remarquée par les idolâtres jaloux et hostiles qui s'empressèrent d'adresser leurs plaintes à l'empereur Marc-Aurèle Antonin.

Ce prince ralluma la persécution à cause du grand nombre de conversions qui ne cessaient de se multiplier dans son empire. Il défendit aux chrétiens de se mêler au reste du peuple et de paraître dans les marchés, ainsi qu'aux thermes publics.

Saint Pie Ier gouverna la chrétienté pendant plus de quinze ans. L'histoire conteste que ce pontife ait donné son sang pour la foi, mais l'Église l'honore comme martyr. Il fut enseveli dans la catacombe du Vatican, auprès du corps de saint Pierre.

Tiré des Petits Bollandistes, Paris, 1874, tome VIII, p. 242-243 -- L'abbé Daras, édition 1869, tome III, p. 72-75 -- l'Abbé Pradier, éd. 1889, p. 314-315.

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pie_ier.html


Saint Pie Ier, pape et Martyr

Selon le Liber Pontificalis, St Pie Ier fut inhumé le 11 juillet. Le titre de martyr lui fut attribué par les calendriers à partir du XIIe siècle.

Leçon des Matines avant 1960.

Pie, premier du nom, natif d’Aquilée, était fils de Rufin ; Cardinal Prêtre de la sainte Église romaine, il fut élu souverain Pontife, sous les empereurs Antonin le Pieux et Marc-Aurèle. Dans cinq ordinations, au mois de décembre, il sacra douze Évêques et ordonna dix-huit Prêtres. Divers décrets très utiles portés par lui nous sont parvenus, celui, entre autres, qui ordonnait que la Résurrection du Seigneur ne fût célébrée que le Dimanche. Il transforma en église la maison de Pudens, et à cause de sa prééminence sur les autres Titres, comme demeure du souverain Pontife, il la dédia sous le titre du Pasteur. Il y célébra souvent les saints Mystères et y baptisa beaucoup de convertis à la foi, qu’il inscrivit au nombre des fidèles. Pendant qu’il remplissait l’office de bon pasteur, il répandit son sang pour ses brebis et pour le Christ, Pasteur suprême. Il reçut la couronne du martyre le cinq des ides de juillet et fut enseveli au Vatican.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Un saint Pape du second siècle, le premier de cette série de Pontifes que le nom de Pie a illustrés jusqu’à nos jours, projette sur nous sa douce et sereine lumière. Malgré la situation toujours précaire de la société chrétienne, en face d’édits de persécution que les meilleurs des princes païens n’abrogèrent jamais, il mit à profit la paix relative que valait à l’Église la modération personnelle d’Antonin le Pieux, pour affermir les assises de la tour mystérieuse élevée par le Pasteur céleste à la gloire du Seigneur Dieu [1]. Exerçant ses droits de suprême hiérarque, il établit que, nonobstant la pratique contraire suivie encore en divers lieux, la fête de Pâques serait désormais célébrée au dimanche par toutes les Églises. Bientôt la glorieuse mémoire de Victor, successeur de Pie à la fin de ce siècle, viendra nous rappeler l’importance de la mesure qu’il crut ainsi devoir prendre et le retentissement qu’elle eut dans l’Église entière.

L’ancienne Légende de saint Pie Ier, modifiée récemment, rappelait le décret attribué dans le Corps du droit à notre Pontife [2], touchant celui dont la négligence aurait laissé tomber quelque chose du Sang du Seigneur. Ces prescriptions traduisent bien le respect profond que le sain : Pape voulait voir témoigner au Mystère de l’autel : la pénitence, y est-il ordonné, sera de quarante jours, si l’effusion du Sang précieux a lieu jusqu’à terre ; où que ce soit qu’il tombe, on devra le recueillir avec les lèvres s’il se peut, brûler la poussière et déposer la cendre en un lieu non profane.

Glorieux Pontife, nous nous souvenons de ces paroles écrites sous vos yeux, et qu’on dirait le commentaire du décret porté sous votre nom au sujet des Mystères sacrés : « C’est qu’en effet, » proclamait dès le milieu du second siècle à la face du monde Justin le Philosophe, « nous ne recevons pas comme un pain commun, comme un breuvage commun, cet aliment nommé chez nous Eucharistie ; mais de même que, fait chair par la parole de Dieu, Jésus-Christ notre Sauveur a eu et chair et sang pour notre salut, de même il nous a été appris que l’aliment fait Eucharistie par la prière formée de sa propre parole est et la chair et le sang de ce Jésus fait chair » [3]. A cette doctrine, aux mesures qu’elle justifie si amplement, d’autres témoins autorisés faisaient écho, sur la fin du même siècle, en des termes qu’on croirait eux aussi empruntés à la lettre même des prescriptions qui vous sont attribuées : « Nous souffrons anxieusement, si quoi que ce soit du calice ou du pain même qui est nôtre vient à tomber à terre, » disait Tertullien [4] ; et Origène en appelait aux habitués des Mystères divins pour dire « quels soins, quelle vénération, entouraient les dons sacrés de peur que ne s’en échappât la moindre parcelle, ce qui, provenu de négligence, eût été regardé comme un crime » [5]. Et maintenant l’hérésie, pauvre de science comme de foi, prétend de nos jours que l’Église a dévié des antiques traditions, en exagérant ses hommages au Sacrement divin ! Faites en effet, ô Pie, que nous revenions aux dispositions de nos pères : non dans leur foi, qui est toujours la nôtre ; mais dans la vénération et l’amour qu’ils puisaient en cette foi pour le calice enivrant [6], trésor de la terre. Puisse l’Agneau réunir dans la célébration d’une même Pâque, selon vos volontés, tous ceux qu’honore le nom de chrétiens !

[1] Herm. Past.
[2] Cap. Si per negligentiam, 27. Dist. II de Consecratione.
[3] Apolog. I, 66.
[4] De corona, III.
[5] In Ex. Homil. XIII.
[6] Psalm. XXII, 5.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Le nom de ce Pontife est en relation avec la fondation du titulus de Pudentiana, ou du Pastor, que les Pudens, jadis hôtes charitables de l’apôtre Pierre en ce lieu (à la prière de Pie et de son frère), auraient définitivement destiné au culte chrétien. Malheureusement, les documents qui se rapportent à cette fondation sont apocryphes ; néanmoins la tradition monumentale demeure : elle rapporte l’érection du titre à la première moitié du IIe siècle.

Nous en avons une confirmation dans le fragment connu sous le nom de Muratori, à propos de l’auteur de l’opuscule relatif à la pénitence, intitulé : Ποιμήν, Pastor : Pastorem vero nuperrime temporibus nostris in urbe Roma Hermas conscripsit, sedente in cathedra urbis Romæ Ecclesiæ Pio episcopo fratre eius. [7]L’auteur de cette instruction apocalyptique, que l’on a pu à bon droit appeler un vaste examen de conscience de l’Église romaine à la fin de la première moitié du IIe siècle, n’est autre que Hermas, ou Pastor, frère du pape Pie Ier, lequel a donné son nom au nouveau titre de Pudentiana.

Saint Pie fut enseveli au Vatican, près de ses prédécesseurs. La messe est la même que le 18 février, pour la fête de saint Siméon, évêque et martyr.

[7] Récemment, en nos temps, Hermas écrivit à Rome le ‘Pasteur’, son frère Pie, évêque, siégeant alors sur la cathèdre de l’Église de la ville de Rome.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Le bon pasteur verse son sang pour ses brebis.

1. Saint Pie 1er. — Jour de mort : 11 juillet 155 environ. Tombeau : à Rome, au Vatican. Vie : Le pape Pie 1er régna de 140 à 155 ; la prière des Heures rappelle qu’il décréta que la fête de Pâques ne pourrait être célébrée qu’un dimanche (contrairement à l’avis des quartodécimans qui voulaient la faire célébrer le 14 nisan). Il aurait également transformé la maison du sénateur Pudens en une église et aurait donné à celle-ci le titre « du Pasteur » pour désigner par là l’église titulaire du Souverain Pontife. Il y célébra fréquemment le Saint Sacrifice et y administra aussi de nombreux baptêmes. (Son nom est donc en relation avec l’église Sainte-Pudentienne). « C’est pendant qu’il exerçait sa charge de bon pasteur qu’il versa son sang pour ses brebis et pour le « Bon Pasteur » divin, en un glorieux martyre, le 11 juillet. Il fut enterré au Vatican ». Sous son pontificat, son frère Hermas écrivit le livre intitulé « le Pasteur », qui est l’un des plus anciens écrits des Pères, et que nous possédons encore aujourd’hui.

Pratique : nous avons devant nous un souverain pontife de l’église et en même temps « un bon pasteur suprême il est le premier des papes à porter le nom de « Pie ». Il a versé son sang pour ses brebis « en un glorieux martyre ». Pendant son pontificat, on avait sous les yeux une image particulièrement vivante du prêtre bon pasteur de l’Église ; son propre frère l’a bien montré dans un livre, « Pastor, le Pasteur », et l’église titulaire du pape reçut aussi le nom de « Pastoris, église du Pasteur ». Comme la liturgie et la fonction pastorale, la charge des âmes, sont de bonne heure étroitement unies !

2. La messe (Si diligis). — Au commun des Souverains Pontifes. — J’essaie de célébrer la messe avec le saint et dans son esprit.

La messe comprend quatre parties : d’abord une instruction, ensuite l’oblation, puis la consécration et la communion.

J’emprunte la bouche du martyr pour réciter le Kyrie ; avec quelle ardeur il dut s’écrier avant son martyre : 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Ensuite le Gloria : son chant de louange et d’action de grâces.

Dès l’Épître, il nous apparaît comme le confesseur du Christ, qui n’a pas préféré l’intérêt sordide de sa vie au bien des brebis qui lui étaient confiées ; il a poussé le dévouement jusqu’à mourir plutôt que de trahir sa mission. Dans son dur sacrifice, il a été affermi et fortifié par le Dieu de toute grâce. Son exemple est une instruction, qui, en nous rappelant la promesse d’assistance divine, nous engage à la constance et à la fidélité dans l’épreuve.

L’Évangile est aussi une leçon pour nous : le martyr nous apprend à ne pas écouter la voix de la chair et du sang, c’est-à-dire les suggestions mauvaises de la nature viciée par le péché originel, mais à suivre les inspirations de la grâce pour confesser nous aussi notre foi au Christ.

Maintenant l’Offertoire : Saint Pie 1er fait de sa mort sa dernière oblation : combien de sacrifices, d’immolations ! — J’essaierai de l’imiter.

La consécration : tout sacrifice humain n’est agréable à Dieu que s’il participe au sacrifice du Christ. La mort du martyr, c’est la mort du Christ dans son corps mystique.

La communion n’est pas seulement une union au Christ ; nous participons aussi à la glorification de notre saint.

SOURCE : http://www.introibo.fr/11-07-St-Pie-Ier-pape-et-Martyr

Saint Pie Ier

Pape (10 ème) de 140 à 155 ( 155)

Il connut bien des difficultés doctrinales durant ses quinze années de pontificat, en particulier la gnose répandue par Marcion. Il connut et rencontra le philosophe chrétien et l'apologiste saint Justin. On lui attribue la fixation de Pâques, non pas au jour du calendrier mais au dimanche. 

À Rome, commémoraison de saint Pie Ier, pape, que l’on dit frère d’Hermas, l’auteur d’un ouvrage intitulé “le Pasteur”. Lui-même, en bon pasteur, a gardé l’Église durant quinze ans, au temps de l’empereur Antonin le Pieux, et mourut sans doute en 155.

Martyrologe romain


Saint Pie I (140-155)

Il naquit en Aquilée.

Certains historiens attribuent à saint Pie I la désignation du premier dimanche après la pleine lune de mars, pur la célébration de la fête de Pâques.

Martyrisé en 155.

SOURCE : http://eglise.de.dieu.free.fr/liste_des_papes_01.htm

Pope St. Pius I

Date of birth unknown; pope from about 140 to about 154. According to the earliest list of the popes, given by Irenaeus (Against Heresies II.31; cf. Eusebius, Church History V.6), Pius was the ninth successor of St. Peter. The dates given in the Liberian Catalogue for his pontificate (146-61) rest on a false calculation of earlier chroniclers, and cannot be accepted. The only chronological datum we possess is supplied by the year of St. Polycarp of Smyrna's death, which may be referred with great certainty to 155-6. On his visit to Rome in the year before his death Polycarp found Anicetus, the successor of Pius, bishop there; consequently, the death of Pius must have occurred about 154. The "Liber Pontificalis" (ed. Duchesne, I, 132) says the father of Pius was Rufinus, and makes him a native of Aquileia; this is, however, probably a conjecture of the author, who had heard of Rufinus of Aquileia (end of fourth century). From a notice in the "Liberian Catalogue" (in Duchesne, "Liber Pontificalis", I, 5), which is confirmed by the Muratorian Fragment (ed. Preuschen, "Analecta", I, Tübingen, 1910), we learn that a brother of this pope, Hermas by name, published "The Shepherd" (see HERMAS). If the information which the author gives concerning his personal conditions and station (first a slave, then a freedman) were historical, we should know more about the origin of the pope, his brother. It is very possible that the story which Hermas relates of himself is a fiction.
During the pontificate of Pius the Roman Church was visited by various heretics, who sought to propagate their false doctrine among the faithful of the capital. The Gnostic Valentinus, who had made his appearance under Pope Hyginus, continued to sow his heresy, apparently not without success. The Gnostic Cerdon was also active in Rome at this period, during which Marcion arrived in the capital (see MARCIONITES). Excluded from communion by Pius, the latter founded his heretical body (Irenaeus, Against Heresies III.3). But Catholic teachers also visited the Roman Church, the most important being St. Justin, who expounded the Christian teachings during the pontificate of Pius and that of his successor. A great activity thus marks the Christian community in Rome, which stands clearly conspicuous as the centre of the Church. The "Liber Pontificalis" (ed. cit.) speaks of a decision of this pope to the effect that Jewish converts to Christianity should be admitted and baptized. What this means we do not know; doubtless the author of the "Liber Pontificalis", here as frequently, refers to the pope a decree valid in the Church of his own time. A later legend refers the foundation of the two churches, the titulus Pudentis (ecclesia Pudentiana) and the titulus Praxedis, to the time of this pope, who is also supposed to have built a baptistry near the former and to have exercised episcopal functions there (Acta SS., IV May, 299 sqq.; cf. de Rossi, "Musaici delle chiese di Roma: S. Pudenziana, S. Prassede"). The story, however, can lay no claim to historical credibility. These two churches came into existence in the fourth century, although it is not impossible that they replaced Christian houses, in which the faithful of Rome assembled for Divine service before the time of Constantine; the legend, however, should not be alleged as proof of this fact. In many later writings (e.g. the "Liber Pontificalis") the "Pastor" or "Shepherd" in the work of Hermas is erroneously accepted as the name of the author, and, since a Roman priest Pastor is assigned an important role in the foundation of these churches, it is quite possible that the writer of the legend was similarly misled, and consequently interwove Pope Pius into his legendary narrative (see PRAXEDES AND PUDENTIANA). Two letters written to Bishop Justus of Vienne (P.L., V, 1125 sq.; Jaffé, "Regesta", I, 2nd ed., pp. 7 sq.), ascribed to Pius, are not authentic. The feast of St. Pius I is celebrated on 11 July.

Sources

Liber Pontif., I, ed. DUCHESNE, 132 sq.; LANGEN, Gesch. der rom. Kirche, I (Bonn, 1881), 111 sq.; DUCHESNE, Hist. ancienne de l'église, I (Paris, 1906), 236 sqq. On chronological questions cf. LIGHTFOOT, The Apostolic Fathers, I, i (2nd ed., London, 1890), 201 sqq.; HARNACK, Gesch. der altchristl. Lit., II (Leipzig, 1897), i, 133 sqq.; MEYRICK, Lives of the Early Popes (London, 1880).


SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/12126b.htm