Notre-Dame du Mont Carmel
Le Mont Carmel est en Terre Sainte.
Voir le site
du Carmel de France, ainsi qu'un tableau
de Tommaso de Vigilia (XVe siècle).
A Ajaccio, elle était la protectrice des pêcheurs de corail. Ceux-ci à leur
retour passaient devant la chapelle et tiraient en signe de reconnaissance des
salves de mousquetterie pour avoir échappé aux périls de la mer, principalement
des barbaresques... (d'après 'Eglise de Corse en prière') - voir aussi le site
du diocèse d'Ajaccio.
Mémoire de Notre-Dame du Mont Carmel, qui rappelle le lieu où jadis le
prophète Élie avait
ramené le peuple d’Israël à adorer le Dieu vivant, lieu où, au temps des
croisés, des ermites en recherche de solitude se retirèrent et constituèrent
ensuite, au XIIIe siècle, un Ordre voué à la vie contemplative sous le
patronage de la sainte Mère de Dieu.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1520/Notre-Dame-du-mont-Carmel.html
Notre Dame du Mont Carmel
L’Ordre
du Carmel se donne une origine aussi ancienne que glorieuse ; on croit,
non sans raisons sérieuses, que cet Ordre n’est que la continuation de l’école
des prophètes établie au mont Carmel par le prophète Élie. Les disciples de
cette école furent au premier rang parmi les convertis au christianisme
naissant, et le Carmel devint le berceau de la vie monastique depuis
Jésus-Christ.
Après la
dispersion des Apôtres, l’an 38, ils bâtirent une chapelle en l’honneur de
Marie et se vouèrent tout spécialement à célébrer Ses louanges. Plus tard, ils
eurent beaucoup à souffrir des Sarrasins et des Musulmans, lorsque la France,
de concert avec l’Europe entière, entreprit ces magnifiques, mais désastreuses
Croisades qui avaient pour but d’arracher les Lieux Saints aux infidèles.
C’est à
l’occasion de ces épreuves subies par l’Ordre du Carmel que les Carmes vinrent
en France avec le roi saint Louis. Ils y établirent plusieurs maisons et
allèrent même s’implanter en Angleterre, où ils eurent le bonheur de voir saint
Simon Stock embrasser leur Institut. Ce grand Saint devint, en 1245, supérieur
général des Carmes, et n’oublia rien pour rallumer la dévotion à Marie dans son
Ordre.
La fête
de Notre-Dame du Mont-Carmel a pour but de rappeler une grâce insigne accordée
par Marie à l’Ordre du Carmel et par lui à toute l’Église. Dans la nuit du 16
juillet, Simon Stock demandait, avec une ferveur toute spéciale, la protection
de la Sainte Vierge sur son Institut. Au lever de l’aurore, Marie lui apparut,
accompagnée d’une multitude d’anges, environnée de lumière et vêtue de l’habit
du Carmel. Son visage était souriant ; dans Ses mains Elle tenait le
scapulaire de l’Ordre. Devant le Saint Elle S’en revêtit Elle-même, en
disant :
"Ceci est un privilège pour toi et pour tous les Carmes. Quiconque mourra
en portant cet habit ne souffrira pas le feu éternel."
Le Saint
fit des miracles pour confirmer la réalité de cette vision. Ce fut l’origine de
la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel, pour les chrétiens qui, ne pouvant
embrasser la Règle, veulent attirer sur eux les bénédictions promises au
scapulaire. Le privilège le plus considérable accordé à la confrérie du
Mont-Carmel après celui que Marie fit connaître à saint Simon Stock, est celui
qui fut révélé au Pape Jean XXII : la délivrance du purgatoire, le samedi
après leur mort, des confrères du Mont-Carmel qui auront été fidèles à l’esprit
et aux règles de la Confrérie. Outre ces deux privilèges, il y a de nombreuses
indulgences attachées au scapulaire.
SOURCE :
https://viechretienne.catholique.org/saints/38-notre-dame-du-mont-carmel
NOTRE-DAME du MONT-CARMEL
et le Saint Scapulaire
L'Ordre du Carmel se donne une origine aussi ancienne que glorieuse; on croit, non sans raisons sérieuses, que cet Ordre n'est que la continuation de l'école des prophètes établie au mont Carmel par le prophète Élie. Les disciples de cette école furent au premier rang parmi les convertis au christianisme naissant, et le Carmel devint le berceau de la vie monastique depuis Jésus-Christ.
Après la dispersion des Apôtres, l'an 38, ils bâtirent une chapelle en l'honneur de Marie et se vouèrent tout spécialement à célébrer Ses louanges. Plus tard, ils eurent beaucoup à souffrir des Sarrasins et des Musulmans, lorsque la France, de concert avec l'Europe entière, entreprit ces magnifiques, mais désastreuses Croisades qui avaient pour but d'arracher les Lieux Saints aux infidèles.
C'est à l'occasion de ces épreuves subies par l'Ordre du Carmel que les Carmes vinrent en France avec le roi saint Louis. Ils y établirent plusieurs maisons et allèrent même s'implanter en Angleterre, où ils eurent le bonheur de voir saint Simon Stock embrasser leur Institut. Ce grand Saint devint, en 1245, supérieur général des Carmes, et n'oublia rien pour rallumer la dévotion à Marie dans son Ordre.
La fête de Notre-Dame du Mont-Carmel a pour but de rappeler une grâce insigne accordée par Marie à l'Ordre du Carmel et par lui à toute l'Église. Dans la nuit du 16 juillet, Simon Stock demandait, avec une ferveur toute spéciale, la protection de la Sainte Vierge sur son Institut. Au lever de l'aurore, Marie lui apparut, accompagnée d'une multitude d'anges, environnée de lumière et vêtue de l'habit du Carmel. Son visage était souriant; dans Ses mains Elle tenait le scapulaire de l'Ordre. Devant le Saint Elle S'en revêtit Elle-même, en disant:
"Ceci est un privilège pour toi et pour tous les Carmes. Quiconque mourra en portant cet habit ne souffrira pas le feu éternel."
Le Saint fit des miracles pour confirmer la réalité de cette vision. Ce fut l'origine de la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel, pour les chrétiens qui, ne pouvant embrasser la Règle, veulent attirer sur eux les bénédictions promises au scapulaire. Le privilège le plus considérable accordé à la confrérie du Mont-Carmel après celui que Marie fit connaître à saint Simon Stock, est celui qui fut révélé au Pape Jean XXII: la délivrance du purgatoire, le samedi après leur mort, des confrères du Mont-Carmel qui auront été fidèles à l'esprit et aux règles de la Confrérie. Outre ces deux privilèges, il y a de nombreuses indulgences attachées au scapulaire.
Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Remise du scapulaire à saint Simon
Stock, tableau baroque, fin XVIIe siècle -
début XVIIIe siècle
Cette commémoraison
fut instituée par les Carmes vers 1380.
Sixte-Quint
approuva la fête pour tout l’ordre du Carmel en 1578. Elle s’étendit aux États
espagnol, autrichiens et portugais au XVIIe siècle.
Benoît XIII
l’inscrivit au calendrier romain en 1726 comme double-majeur. Jean XXIII la
réduisit au rang de simple commémoraison en 1960.
die
16 Iulii
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BEATÆ MARIÆ VIRGINIS DE MONTE
CARMEL
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Commemoratio (ante CR 1960 : duplex maius)
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¶Si commemoration B. Mariæ
Virg. de Monte Carmelo venerit in Sabbato, Missa dici potest aut de sancta
Maria in Sabbato, aut propria de Commemoration B. Mariæ Virg. de Monte
Carmelo.
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Ant. ad Introitum.
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Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes
sub honóre beátæ Maríæ Vírginis, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et
colláudant Fílium Dei.
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Ps. 44, 2.
|
Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego
opéra mea Regi.
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V/. Glória Patri.
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¶In Missis votivis :
|
Ant. ad Introitum. Sedulius.
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Salve, sancta Parens, eníxa puérpera Regem :
qui cælum terrámque regit in sǽcula sæculórum.
|
Ps. 44, 2.
|
Eructávit cor
meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi.
|
V/. Glória Patri.
|
|
Oratio.
|
Deus, qui beatíssimæ semper Vírginis et Genetrícis
tuæ Maríæ singulári título Carméli órdinem decorásti : concéde
propítius ; ut, cuius hódie Commemoratiónem sollémni celebrámus offício,
eius muníti præsídiis, ad gáudia sempitérna perveníre mereámur : Qui vivis.
|
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Léctio libri Sapiéntiæ.
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Eccli. 24, 23-31.
|
Ego quasi vitis fructificávi suavitátem
odóris : et flores mei fructus honóris et honestátis. Ego mater pulchræ
dilectiónis et timóris et agnitiónis et sanctæ spei. In me grátia omnis viæ
et veritátis : in me omnis spes vitæ et virtútis. Transíte ad me, omnes
qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis implémini. Spíritus enim meus
super mel dulcis, et heréditas mea super mel et favum. Memória mea in
generatiónes sæculórum. Qui edunt me, adhuc esúrient : et qui bibunt me,
adhuc sítient. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me,
non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt.
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Graduale.
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Benedícta et venerábilis es, Virgo María :
quæ sine tactu pudóris invénia es Mater Salvatóris.
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V/. Virgo, Dei Génetrix,
quem totus non capit orbis, in tua se clausit víscera factus homo.
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Allelúia, allelúia. V/. Per
te, Dei Génetrix, nobis est vita pérdita data : quæ de cælo suscepísti
prolem, et mundo genuísti Salvatórem. Allelúia.
|
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In missis votivis post Septuagesimam,
ommissis Allelúia et versu
sequenti, dicitur
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|
Tractus.
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Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola
interemísti.
|
V/. Quæ Gabriélis
Archángeli dictis credidísti.
|
V/. Dum Virgo Deum et
hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti.
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V/. Dei Génetrix,
intercéde pro nobis.
|
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Tempore paschali omittitur graduale, et
eius loco dicitur :
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Allelúia, allelúia. V/. Num. 17, 8. Virga Iesse flóruit : Virgo Deum et
hóminem génuit : pacem Deus réddidit, in se reconcílians ima summis.
|
Allelúia. V/. Luc.
1, 28. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum :
benedícta tu in muliéribus. Allelúia.
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|
+ Sequéntia sancti
Evangélii secúndum Lucam.
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11,27-28.
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In illo tempore : Loquénte Iesu ad turbas,
extóllens vocem quædam múlier de turba, dixit illi : Beátus venter qui
te portávit, et úbera quæ suxísti. At ille dixit : Quinímmo beáti, qui
áudiunt verbum Dei et custódiunt illud.
|
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Ante 1960 : Credo
|
|
Ant. ad Offertorium. Ier. 18,
20.
|
Recordáre, Virgo Mater, in conspéctu Dei, ut
loquáris pro nobis bona, et ut avértat indignatiónem suam a nobis.
|
|
Secreta
|
Sanctífica, Dómine, quǽsumus, obláta
libámina : et, beátæ Dei Genetrícis Maríæ salubérrima intercessióne,
nobis salutária fore concéde. Per eúndem Dóminum.
|
Præfatio de B. Maria Virg.
Et te in Commemoratióne.
|
|
Ant. ad Communionem.
|
Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua,
intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum,
Salvatórem ómnium.
|
|
Postcommunio
|
Adiuvet nos, quǽsumus, Dómine, gloriósæ tuæ
Genetrícis sempérque Vírginis Maríæ intercéssio veneránda : ut, quos
perpétuis cumulávit benefíciis, a cunctis perículis absolútos, sua fáciat
pietáte concórdes : Qui vivis.
|
le
16 juillet
|
NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL
|
Commémoraison (avant 1960 : double majeur)
|
Rubrique après 1960 :
|
¶Si la Commémoraison de
N.-D. du Mont-Carmel tombe un samedi, on peut dire soit la messe de la sainte
Vierge au Samedi soit la messe propre de la commémoraison de N.-D. du
Mont-Carmel.
|
Introït
|
Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la
fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge
Marie. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de
Dieu.
|
|
De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est
que je consacre mes œuvres à mon Roi.
|
|
Rubrique après 1960 :
|
¶Aux Messes votives :
|
Introït
|
Salut, ô Mère sainte ; mère qui avez enfanté
le Roi qui régit le ciel et la terre dans les siècles des siècles.
|
|
De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est
que je consacre mes œuvres à mon Roi.
|
|
|
Collecte
|
Dieu, vous orné l’Ordre du Carmel du titre
particulier de la bienheureuse Marie toujours Vierge et votre Mère :
accordez-nous, dans votre bonté, que, soutenus de la protection de celle dont
nous honorons aujourd’hui solennellement la mémoire, nous méritions de
parvenir aux joies éternelles.
|
|
Lecture du Livre de la Sagesse.
|
|
Comme la vigne j’ai poussé des fleurs d’une
agréable odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et d’abondance. Je
suis la mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte
espérance. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi
est toute l’espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me
désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ; car mon esprit est plus doux
que le miel, et mon héritage plus suave que le rayon de miel. Ma mémoire
passera dans la suite des siècles. Ceux qui me mangent auront encore faim, et
ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’écoute ne sera pas
confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me
mettent en lumière auront la vie éternelle.
|
|
Graduel
|
Vous êtes bénie et digne de vénération, Vierge
Marie, qui avez été mère du Sauveur, sans que votre pureté ait subi
d’atteinte.
|
V/. Vierge, Mère de Dieu,
Celui que tout l’univers ne peut contenir, s’est enfermé dans votre sein en
se faisant homme.
|
|
Allelúia, allelúia. V/. Par
vous, ô Mère de Dieu, nous a été rendue la vie que nous avions perdue ;
vous qui avez reçu du ciel un rejeton, et qui avez mis au monde le Sauveur.
Alléluia.
|
|
Aux messes votives après la
Septuagésime, on omet l’Alléluia
et son verset et on dit :
|
|
Trait
|
Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à
vous seule toutes les hérésies.
|
V/. Car vous avez cru à
la parole de l’Archange Gabriel.
|
V/. Car, étant Vierge
vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes
restée Vierge inviolée.
|
V/. Mère de Dieu,
intercédez pour nous.
|
|
Pendant le temps pascal, on omet le
graduel et à sa place on dit :
|
Allelúia, allelúia. V/. La
verge de Jessé a fleuri ; la Vierge a mis au monde l’Homme-Dieu :
Dieu a rendu la paix, en réconciliant en sa personne notre bassesse avec sa
suprême grandeur.
|
Allelúia. V/. Je
vous salue, Marie, pleine de grâce : le Seigneur est avec vous :
vous êtes bénie entre les femmes. Alléluia.
|
|
Suite du Saint Évangile selon saint Luc.
|
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En ce temps-là : Jésus parlait au milieu de
la foule et une femme s’écria : « Comme elle est heureuse, la Mère
qui t’a mis au monde, et qui t’a nourri de son lait ! » Mais Il
répondit : « Bien plus heureux encore celui qui écoute la parole de
Dieu et qui la met en pratique ! »
|
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Avant 1960 : Credo
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Offertoire
|
Souvenez-vous, ô Vierge Mère, d’intercéder pour
nous auprès de Dieu, et de lui faire détourner de nous son indignation.
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Secrète
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Rendez saints, Seigneur, nous vous le demandons
instamment, ces dons offerts à votre majesté, et moyennant l’intercession si
salutaire de la bienheureuse Marie, mère de Dieu, accordez qu’ils soient
utiles à notre salut.
|
|
|
Communion
|
O Marie, très digne Reine du monde, et toujours
Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ,
Seigneur et Sauveur de tous.
|
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Postcommunion
|
Nous vous en supplions, Seigneur, que
l’intercession digne de respect de la glorieuse Marie, votre Mère toujours
Vierge, nous vienne en aide, en sorte que sa bonté fasse régner la concorde
parmi ceux qu’elle a comblés d’incessants bienfaits et délivrés de tous les
périls.
|
Leçons des Matines avant 1960.
Au
deuxième nocturne.
Quatrième
leçon. Le saint jour de
la Pentecôte, les Apôtres, divinement inspirés, parlaient en diverses langues
et faisaient beaucoup de prodiges par l’invocation du très auguste nom de
Jésus. Or, on rapporte qu’en ce même jour, nombre d’hommes, qui avaient marché
sur les traces des saints Prophètes Élie et Elisée, et que Jean-Baptiste, par
sa prédication, avait préparés à l’avènement du Christ, ayant reconnu et
constaté la vérité des choses, embrassèrent la foi de l’Évangile. Ayant eu le
bonheur de jouir des entretiens et de l’intimité de la bienheureuse Vierge
Marie, ils commencèrent à la vénérer et à l’aimer tout particulièrement. Les
premiers d’entre les Chrétiens, ils construisirent un sanctuaire à la Vierge
très pure, sur le mont Carmel, à l’endroit même où Élie avait jadis vu s’élever
une nuée, figure de la Vierge.
Cinquième
leçon. Ils se
réunissaient donc plusieurs fois le jour dans le nouvel oratoire, et honoraient
par de pieuses pratiques, des prières et des louanges, la très sainte Vierge,
en qualité d’insigne protectrice de leur Ordre. Aussi, commença-t-on dès lors à
les appeler partout : les Frères de la Bienheureuse Marie du Mont-Carmel.
Non contents de ratifier cette dénomination, les souverains Pontifes
accordèrent des indulgences spéciales à ceux qui désigneraient sous ce titre
l’Ordre en général et les Frères en particulier. Avec l’honneur de son nom et
sa tutélaire bienveillance, la sainte Vierge leur octroya généreusement la
marque distinctive d’un scapulaire sacré. Elle le donna au bienheureux Simon,
religieux anglais, pour distinguer cet Ordre saint de tous les autres, et le
préserver des malheurs à venir. Mais, parce que cet Ordre n’était pas répandu
en Europe, on multiplia les instances auprès d’Honorius III, afin qu’il le
supprimât. C’est alors que la très bonne et compatissante Vierge Marie apparut
pendant la nuit à ce Pape et lui signifia d’accorder sa bienveillance à
l’Institut et à ses membres.
Sixième
leçon. Ce n’est pas
seulement en ce monde que la sainte Vierge a voulu combler de prérogatives un
Ordre qui lui est si cher. Une pieuse croyance admet volontiers que, dans
l’autre monde aussi (car sa puissance et sa miséricorde étendent en tous lieux
leur influence), elle soulage, par un effet de son amour vraiment maternel,
ceux de ses enfants qui subissent l’expiation du purgatoire, et les introduit
le plus tôt possible dans la patrie céleste, grâce à son intervention, lorsque,
enrôlés dans la confrérie du scapulaire, ils ont pratiqué de légères
abstinences, récité les quelques prières prescrites et gardé la chasteté, eu
égard à leur état de vie. Ainsi comblé de tant et de si grandes faveurs, cet
Ordre institua une solennelle Commémoraison de la bienheureuse Vierge Marie, à
célébrer perpétuellement chaque année en l’honneur de cette Vierge glorieuse.
Au
troisième nocturne. du commun
Lecture
du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 11, 27-28.
En ce temps-là : En ce temps-là : Jésus parlait au milieu
de la foule et une femme s’écria : « Comme elle est heureuse, la Mère
qui t’a mis au monde ». Et le reste.
Homélie
de saint Bède le Vénérable. Lib. 4, cap. 49 in Luc. 11
Septième
leçon. Cette femme fit
bien voir la grandeur de sa dévotion et de sa foi. Tandis que les Scribes et
les Pharisiens tentent le Seigneur et blasphèment contre lui, elle reconnaît
avec tant de sincérité son incarnation, elle la proclame avec tant d’assurance
qu’elle confond tout à la fois la calomnie dont les principaux d’entre les
Juifs tâchaient alors de noircir le Fils de Dieu, et la perfidie des hérétiques
qui devaient s’élever dans la suite des temps. De même qu’à cette époque les
Juifs, blasphémant contre l’ouvrage du Saint-Esprit, niaient que Jésus-Christ
fût le vrai Fils de Dieu, consubstantiel au Père ; ainsi les hérétiques
devaient-ils plus tard, en niant que Marie, toujours Vierge, eût par
l’opération du Saint-Esprit, fourni de sa propre chair au Fils de Dieu la
matière de ses membres humains, prétendre qu’il ne faut pas le reconnaître pour
le vrai fils de l’homme et de la même substance que sa mère.
Huitième
leçon. Mais si la chair
que le Verbe de Dieu a prise en s’incarnant, n’est pas formée de celle de la
Vierge sa Mère, c’est sans motif qu’on appelle heureux le sein qui l’a porté et
les mamelles qui l’ont allaité. L’Apôtre a dit : « Dieu a envoyé son
Fils, formé d’une femme soumise à la loi ». Il ne faut pas écouter ceux
qui pensent qu’il faut lire : Né d’une femme assujettie à la loi ;
mais on doit lire : « Formé d’une femme », parce qu’ayant été
conçu dans le sein d’une Vierge, il n’a pas tiré sa chair de rien ; mais
de la chair de sa mère. Autrement il ne serait pas appelé avec vérité, fils de
l’homme puisqu’il ne tirerait pas son origine de l’humanité. Élevons donc, nous
aussi, la voix contre Eutychès, avec l’Église catholique, dont cette femme
était la figure, élevons aussi notre esprit au-dessus de la foule, et disons au
Sauveur : « Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que
vous avez sucées ». Car elle est vraiment une Mère heureuse, celle qui,
selon l’expression d’un auteur, « a enfanté le Roi qui gouverne dans tous
les siècles le ciel et la terre ».
Neuvième
leçon. « Heureux
plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » Le
Sauveur approuve éminemment ce qu’avait dit cette femme, quand il affirme que
non seulement celle qui a mérité d’engendrer corporellement le Verbe de Dieu,
mais aussi tous ceux qui s’efforcent de concevoir spirituellement le même Verbe
par l’audition de la foi, de l’enfanter et de le nourrir par la pratique des
bonnes œuvres, soit dans leur cœur, soit en celui de leur prochain, sont
véritablement heureux. Certes, la Mère de Dieu est bienheureuse d’avoir servi
dans le temps, et contribué à l’incarnation du Verbe ; mais elle est
encore plus heureuse d’avoir mérité, en l’aimant toujours, de le garder en elle
éternellement.
A Laudes.
V/. Diffúsa est grátia in
lábiis tuis.
|
V/. La grâce [1]
est répandue sur vos lèvres [2].
|
R/. Proptérea benedíxit
te Deus in ætérnum.
|
R/. C’est pourquoi Dieu
vous a bénie pour l’éternité.
|
Ad Bened. Ant. Caput
tuum * ut Carmélus, et comæ cápitis tui sicut
púrpura Regis vincta canálibus, allelúia.
|
Ant. au Benedictus Ta
tête * est comme le Carmel ; et les
cheveux de ta tête, comme la pourpre d’un roi, liés et teints dans les canaux
des teinturiers [3].
|
|
|
Oratio
|
Prière
|
Deus, qui beatíssimæ semper Vírginis et Genetrícis
tuæ Maríæ singulári título Carméli órdinem decorásti : concéde
propítius ; ut, cuius hódie Commemoratiónem sollémni celebrámus offício,
eius muníti præsídiis, ad gáudia sempitérna perveníre mereámur : Qui vivis.
|
Dieu, vous orné l’Ordre du Carmel du titre
particulier de la bienheureuse Marie toujours Vierge et votre Mère :
accordez-nous, dans votre bonté, que, soutenus de la protection de celle dont
nous honorons aujourd’hui solennellement la mémoire, nous méritions de
parvenir aux joies éternelles.
|
Aux Vêpres.
V/. Dignáre me laudáre
te, Virgo sacráta.
|
V/. Rendez-moi digne de
vous louer, Vierge sainte [4].
|
R/. Da mihi virtútem
contra hostes tuos.
|
R/. Donnez-moi de la
force contre vos ennemis [5].
|
Ad Magnificat Ant. Glória
Líbani * data est ei, decor Carméli et Saron,
allelúia.
|
Ant. au Magnificat La
gloire du Liban * lui a été donnée, la beauté
du Carmel et de Saron, alléluia [6].
|
|
|
Oratio
|
Prière
|
Deus, qui beatíssimæ semper Vírginis et Genetrícis
tuæ Maríæ singulári título Carméli órdinem decorásti : concéde
propítius ; ut, cuius hódie Commemoratiónem sollémni celebrámus offício,
eius muníti præsídiis, ad gáudia sempitérna perveníre mereámur : Qui vivis.
|
Dieu, vous orné l’Ordre du Carmel du titre
particulier de la bienheureuse Marie toujours Vierge et votre Mère :
accordez-nous, dans votre bonté, que, soutenus de la protection de celle dont
nous honorons aujourd’hui solennellement la mémoire, nous méritions de
parvenir aux joies éternelles.
|
[1]
« Que la grâce, sur les lèvres de Marie, a été belle dans ses très dévotes
oraisons et dans ses unions intimes avec Dieu ! On trouve dans l’Évangile
sept sentences de Marie qui sont les très douces paroles qu’elle a dites, à
savoir deux avec l’Ange, deux avec l’homme et trois avec Dieu : avec
l’Ange une parole de pureté et une d’humilité ; avec l’homme une parole de
charité à Élisabeth, et un conseil de vérité aux serviteurs de Cana ; avec
Dieu une parole de reconnaissance dans son cantique, une parole de plainte
amoureuse à Jérusalem, où, depuis trois jours, elle cherchait son Jésus ;
enfin, une parole de compassion à Cana. Marie, notre avocate ; redit
encore aujourd’hui à son Fils que beaucoup d’entre nous n’ont point le vin de
la vie spirituelle ». (Saint Bonaventure).
[5] Les
ennemis de Marie sont les démons et leurs suppôts, qui travaillent à empêcher
le règne de son Fils dans les âmes. Ils sont aussi les nôtres.
[6] Is.
35, 2.
La statue miraculeuse
de Notre-Dame du Mont-Carmel à Palmi
Couronné de
puissance et de grâce, le Carmel élève sa tête parfumée au-dessus des flots qui
baignent le rivage de la terre où se sont accomplis les mystères du salut. Les
montagnes de Galilée descendant du Nord, celles de Judée venant du Midi, se
joignent en Samarie sur la chaîne assez courte qui tire de lui son nom :
elles semblent ainsi faire converger vers lui tous leurs grands
souvenirs ; et l’on dirait que par la situation dominante de son
promontoire au centre même du littoral sacré, il a pour mission d’annoncer au
loin sur la mer d’Occident l’Orient divin qui s’est levé du sein des ténèbres [7].
« Au jour
de mon amour, je t’ai introduite de l’Égypte en la terre du Carmel » [8],
dit le Seigneur à la fille de Sion, comme si ce seul nom résumait à ses yeux
tous les biens de la terre des promesses ; et quand les crimes du peuple
élu menacent d’amener la ruine sur la Judée : « J’ai vu le Carmel
désert, s’écrie le Prophète, et toutes ses villes détruites au souffle de la
fureur de Dieu » [9].
Mais voici qu’au sein de la gentilité une Sion plus aimée succède à la
première ; huit siècles à l’avance, Isaïe la reconnaît à la gloire du
Liban devenue sienne, à la beauté du Carmel et de Saron qui lui est
donnée [10] ;
et dans le Cantique sacré les suivantes de l’Épouse, célébrant pour l’Époux
celle qui sans retour a ravi son cœur, chantent que « sa tête est comme le
Carmel, et sa chevelure comme les fils précieux de la pourpre du roi tressés
avec soin dans les eaux colorantes » [11].
La pêche des
coquillages fournissant la royale couleur était, en effet, abondante au cap
Carmel. Près de là également, et affleurant les pentes de la noble montagne,
coulait le Cison, fameux par la victoire de Deborah sur les Chananéens dont il
avait roulé les cadavres [12],
en attendant que Madian succombât à son tour dans la même plaine où Sisara
avait senti la puissance de celle qu’on appelait la Mère en Israël [13].
Présage redoutable pour le funeste serpent de l’Éden : contre Madian
Gédéon aussi n’avait marché qu’au nom de la femme terrible comme une armée
rangée en bataille [14],
et dont le signe avait été pour lui la douce toison rafraîchie par la céleste
rosée dans la sécheresse de la terre entière [15].
Et comme si cette plaine glorieuse d’Esdrelon, qui vient mourir au pied du
Carmel, ne devait offrir aux horizons de ses divers sommets, aux échos de ses
multiples vallées, que les prophétiques figures et les titres variés de la
triomphatrice annoncée dès le premier jour du monde : non loin d’Esdrelon
quelques défilés conduisent à Béthulie, terreur des Assyriens, qu’illustra
Judith, la joie d’Israël et l’honneur de son peuple [16] ;
tandis que dans les hauteurs du septentrion se cache Nazareth, blanche cité,
fleur de la Galilée [17]. Quand son amour se
jouait dans l’affermissement des collines et des monts [18],
l’éternelle Sagesse avait en effet choisi le Carmel pour être, aux siècles des
figures, l’apanage anticipé de la fille d’Ève qui briserait la tête de l’ancien
ennemi. Aussi lorsque le dernier des longs millénaires de l’attente eut
commencé de dérouler ses interminables anneaux, quand l’aspiration des
nations [19]
devenue plus instante obtint du Seigneur l’épanouissement de l’esprit
prophétique dont cette époque parut marquée, ce fut au sommet de la montagne
prédestinée qu’on vit le père des Prophètes venir dresser sa tente et observer
l’horizon.
Les triomphes
de David, les gloires de Salomon n’étaient plus ; le sceptre de Juda,
brisé par le schisme des dix tribus, menaçait prématurément d’échapper à ses
mains ; Baal régnait en Israël. Image de l’aridité des âmes, une
sécheresse persistante épuisait partout les sources de la vie. Hommes et
animaux près de leurs citernes vides attendaient la mort, lorsque Élie de
Thesbé, convoquant tout le peuple sur le Carmel et l’arrachant à ses docteurs
de mensonge, rassembla en lui les vœux de cette foule qui représentait le genre
humain. Prosterné au faîte du mont le front dans la poussière, raconte
l’Écriture même, il dit à son serviteur : « Va, et vois du côté de la
mer ». Lui donc étant allé, et ayant regardé, revint dire : « Il
n’y a rien ». Élie lui dit : « Retourne ». Et jusqu’à sept
fois il fut fait ainsi. Or à la septième fois, voici qu’un petit nuage comme le
pied d’un homme s’élevait de la mer [20].
Nuée bénie,
sortie de l’amertume des flots et toute de douceur, elle monte, docile au
moindre souffle venu du ciel, légère et humble au-dessus du lourd et immense
océan ; elle tempère les feux qui brûlaient la terre, enferme en soi le
soleil, et rend au monde agonisant la vie, la grâce et la fécondité. Déjà
l’envoyé promis, le Fils de l’homme marque en elle son empreinte, et cette
empreinte rappelle par sa forme au serpent maudit le talon qui doit l’écraser.
Le Prophète, en qui se personnifie l’humanité, sent à cette vue la main de Dieu
renouveler sa jeunesse [21] ;
sous la bienheureuse pluie qui déjà inonde les vallées, il s’élance au-devant
du char portant le roi d’Israël [22].
Il traverse en courant la grande plaine d’Esdrelon, et le terme de sa course
est Jezrahel, la ville au nom plein de mystère ; car c’est là, dit Osée,
que les enfants d’Israël et de Juda retrouveront un seul chef au grand jour des
fils de Dieu [23]
qui verra les noces éternelles du Seigneur avec un peuple nouveau [24].
Mais le mystère continue de s’affirmer dans sa divine ampleur. Bientôt Sunam,
cité voisine de Jezrahel et patrie de l’Épouse [25],
nous montre la Mère dont l’enfant était mort, traverser dans un sens opposé à
celui d’Élie la plaine qu’il avait parcourue triomphant sous l’impulsion de
l’Esprit-Saint, et derechef monter au Carmel pour implorer la résurrection de
ce fils qui là encore nous figurait tous [26].
Déjà cependant
le char de feu avait enlevé Élie de cette terre ; aux derniers jours,
avant de goûter la mort, il reparaîtra, pour joindre en compagnie d’Hénoch le
témoignage des Patriarches et des Prophètes à celui de l’Église, touchant
l’Époux né de celle que signifiait la nuée [27].
En attendant, son disciple Élisée, investi du manteau et de l’esprit du père
sur les bords du Jourdain, avait aussitôt pris lui-même possession de l’auguste
montagne [28]
devenue comme la principauté, le titre domanial des enfants des Prophètes,
depuis que la Reine des Prophètes s’y était manifestée.
Désormais le
Carmel fut sacré pour tous ceux dont les espérances de l’humanité tenaient le
regard au-dessus de la terre. Gentils aussi bien que descendants d’Israël,
philosophes [29]
et princes [30],
y vinrent en pèlerins adorer le Dieu sans idole et méditer sur les destinées du
monde. Les âmes d’élite de l’Église de l’attente, qui jusque-là erraient déjà
nombreuses par les montagnes et dans les solitudes [31],
aimèrent à choisir leur lieu de prière et de repos dans les mille grottes que
leur ouvraient ses flancs ; car les antiques traditions y remplissaient
plus qu’ailleurs de leur majesté le silence des forêts, et la Vierge qui devait
enfanter s’y annonçait à ses parfums. Le culte de la douce souveraine de la
terre et des cieux fut véritablement à tout jamais fondé dès lors ; et la
tribu de ses dévots clients, les ascètes du Carmel, pouvait s’appliquer la
parole qui fut dite par Dieu plus tard aux pieux descendants de Réchab :
« Il ne manquera point d’homme de cette race pour se tenir devant moi tous
les jours » [32].
Lorsqu’enfin
les réalités succédèrent aux figures, lorsque le ciel eut répandu sa rosée et
que le Juste fut sorti de la nuée [33],
bientôt on le vit, son œuvre achevée, remonter vers le Père ; mais il
laissait au monde la divine Mère, et il envoyait l’Esprit-Saint à
l’Église : et le moindre triomphe de cet Esprit d’amour, qui parlait par
les Prophètes autrefois [34],
n’était point de révéler Marie aux nouveau-nés de la glorieuse Pentecôte.
« Quel ne fut pas, disions-nous alors, le bonheur de ceux des néophytes
auxquels il fut donné, en cette heureuse journée, d’approcher d’une si auguste
reine, de la Vierge-Mère, à qui il avait été donné de porter dans ses chastes
flancs celui qui était l’espérance d’Israël ! Ils contemplèrent les traits
de la nouvelle Ève, ils entendirent sa voix, ils éprouvèrent le sentiment
filial qu’elle inspire à tous les disciples de Jésus. Dans une autre saison, la
sainte Liturgie nous parlera de ces hommes fortunés. Or c’est aujourd’hui que
cette annonce est réalisée. Dans les Leçons de la fête, l’Église tout à l’heure
nous dira qu’entre tous, les disciples d’Élie et d’Élisée, devenus chrétiens à
la première prédication des Apôtres, sentirent croître leur vénération pour la
Vierge bénie dont il leur fut loisible de recueillir les paroles si suaves, de
goûter l’ineffable intimité. Plus que jamais affectionnés à la montagne où,
moins fortunés qu’eux pourtant, leurs pères avaient vécu d’espérance, ils y
construisirent, au lieu même d’où Élie avait vu la nuée monter de la mer, un
oratoire qui fut dédié dès lors à la très pure Vierge, et leur valut le nom de
Frères de la bienheureuse Marie du Mont-Carmel [35].
Au douzième
siècle, à la suite de l’établissement du royaume latin de Jérusalem, beaucoup
de pèlerins d’Europe venant augmenter le nombre des solitaires de la sainte
montagne, il parut bon de donner à leur vie, jusque-là plus érémitique que
conventuelle, une forme mieux en rapport avec les habitudes des
Occidentaux ; ce fut alors que le légat Aimeric Malafaida, patriarche
d’Antioche, les réunit en communauté sous l’autorité de saint Berthold qui, le
premier, reçut à cette occasion le titre de Prieur général. Le Bienheureux
Albert, patriarche de Jérusalem et également légat apostolique, acheva dans les
premières années du siècle suivant l’œuvre d’Aimeric, en donnant une Règle fixe
à l’Ordre qui commença de se répandre en Chypre, en Sicile et dans les pays d’au
delà de la mer, favorisé par les princes et les chevaliers revenus de Terre
Sainte. Bientôt même, Dieu abandonnant les chrétiens d’Orient au châtiment
mérité par leurs fautes, les représailles des Sarrasins victorieux devinrent
telles en ce siècle de malheur pour la Palestine, qu’une assemblée plénière,
tenue au Carmel sous Alain le Breton, décréta l’émigration totale, ne laissant
à la garde du berceau de l’Ordre que quelques affamés du martyre. L’année même
où elle se consommait (1245), Simon Stock fut élu général dans le premier
Chapitre d’Occident, réuni à Aylesford en Angleterre.
Simon était
désigné à ce choix par les luttes heureuses qu’il avait précédemment soutenues
pour la reconnaissance de l’Ordre, que nombre de prélats, s’appuyant des
récentes décisions du concile de Latran, rejetaient comme nouveau en Europe.
Notre-Dame même avait alors pris en mains la cause des Frères, et obtenu
d’Honorius III le décret de confirmation qui fut l’origine première de la fête
de ce jour. Or, ce n’était là ni le commencement, ni la fin des faveurs de la
très douce Vierge pour la famille qui si longtemps avait vécu comme à l’ombre
de la nuée mystérieuse, obscure comme elle dans son humilité, sans vautre lien
ni prétention que l’imitation de ses œuvres cachées et la commune contemplation
de sa gloire. Elle-même avait voulu sa sortie du milieu d’un peuple infidèle,
comme avant la fin de ce même siècle treizième, elle donnera ordre à ses Anges
de transporter en terre catholique sa bénie maison de Nazareth. Que les hommes
d’alors, que les historiens de nos temps à vue toujours si courte en aient eu
ou non la pensée : les deux translations s’appelaient, comme elles se
complètent et s’expliquent mutuellement, comme l’une et l’autre vont être pour
notre Europe le point de départ des plus insignes faveurs du ciel.
Dans la nuit
du 15 au 16 juillet de l’année 1251, la gracieuse souveraine du Carmel
confirmait à ses fils par un signe extérieur le droit de cité qu’elle leur
avait obtenu en ces régions nouvelles où les amenait leur exode ;
maîtresse et mère de tout l’Ordre religieux, elle leur conférait de ses
augustes mains le scapulaire, vêtement distinctif jusque-là de la plus grande
et de la plus ancienne des familles religieuses de l’Occident. Saint Simon
Stock qui recevait de la Mère de Dieu cet insigne, ennobli encore par le
contact de ses doigts sacrés, l’entendait en même temps lui dire :
« Quiconque mourra dans cet habit, ne souffrira point les flammes
éternelles ».
Mais ce
n’était point seulement contre le feu sans fin de l’abîme, que devait s’exercer
en faveur de ceux qui porteraient le pieux habit la toute-puissance suppliante
de la divine Mère. En 1316, lorsque de toutes les âmes saintes s’élevaient au
ciel d’ardentes prières pour obtenir à l’Église la cessation du veuvage
désastreux et prolongé qui avait suivi la mort de Clément V, la Reine des
Saints se montrait à Jacques d’Euze que le monde allait saluer bientôt du nom
de Jean XXII ; elle lui annonçait sa prochaine élévation au pontificat
suprême, et en même temps lui recommandait de publier le privilège d’une
prompte délivrance du purgatoire qu’elle avait obtenu de son Fils divin pour
ses enfants du Carmel. « Moi leur Mère, je descendrai par grâce vers eux
le samedi qui suivra leur mort, et tous ceux que je trouverai dans le
purgatoire je les délivrerai et les emmènerai à la montagne de l’éternelle
vie ». Ce sont les propres paroles de Notre-Dame, citées par Jean XXII
dans la bulle où il en rend témoignage, et qui fut dite sabbatine en raison du
jour désigné par la glorieuse libératrice comme celui où s’exercerait le
miséricordieux privilège.
Nous
n’ignorons point les tentatives faites dans le but d’ébranler l’authenticité de
ces concessions du ciel ; mais le temps, qui nous est si étroitement
mesuré, ne nous permet pas de suivre dans leurs détails infinis ces luttes
stériles. L’attaque du principal des adversaires, le trop renommé Launoy, fut
condamnée par le Siège apostolique ; et après comme avant ces
contradictions, les Pontifes romains confirmèrent maintes fois de leur autorité
suprême, autant qu’il en pouvait être besoin, la substance et la lettre même
des précieuses promesses. On trouvera dans les ouvrages spéciaux l’énumération
des nombreuses indulgences par lesquelles ils voulurent enrichir toujours plus
la famille du Carmel, et faire écho de cette terre à la faveur dont elle jouit
au ciel.
La munificence
de Marie, la pieuse gratitude de ses fils pour l’hospitalité que leur donnait
l’Occident, l’autorité enfin des successeurs de Pierre, rendirent bientôt ces
richesses spirituelles accessibles au peuple entier des chrétiens, par
l’institution de la Confrérie du saint Scapulaire qui fait entrer ses membres
en participation des mérites et privilèges de tout l’Ordre des Carmes. Qui dira
les grâces, souvent merveilleuses, obtenues par l’humble vêtement ? Qui
pourrait compter aujourd’hui les fidèles enrôlés dans la milice sainte ?
Lorsque Benoît XIII, au XVIIIe siècle, étendit la fête du 16 juillet à l’Église
entière, il ne fit pour ainsi dire que consacrer officiellement l’universalité
de fait que le culte de la Reine du Carmel avait conquise presque partout dès
lors.
Reine du
Carmel, agréez les vœux de l’Église de la terre qui aujourd’hui vous dédie ses
chants. Quand le monde gémissait dans l’angoisse d’une attente sans fin, vous
étiez déjà son espoir. Bien impuissant encore à pénétrer vos grandeurs, il
aimait pourtant, sous ce règne des figures, à vous parer des plus nobles
symboles ; la reconnaissance anticipée aidait en lui l’admiration à vous
former comme une auréole surhumaine de toutes les notions de beauté, de force
et de grâce que lui suggérait la vue des sites les plus enchanteurs, des
plaines en rieurs, des cimes boisées, des vallées fertiles, de ce Carmel
principalement dont le nom signifie plantation du Seigneur. Sur son sommet, nos
pères, qui savaient que la Sagesse a son trône dans la nue [36],
hâtèrent de leurs désirs ardents l’arrivée du signe sauveur [37] ;
c’est là qu’à leurs prières fut enfin donné ce que l’Écriture nomme la science
parfaite, ce qu’elle désigne comme la connaissance des grandes routes des
nuées [38].
Et quand Celui qui fait son char [39]
et son palais [40]
de l’obscurité de la nue, se fut dans un avenir moins éloigné manifesté par
elle à l’œil exercé du père des Prophètes, on vit les plus saints personnages
de l’humanité se réunir en troupe d’élite dans les solitudes de la montagne
bénie, comme autrefois Israël au désert, pour observer les moindres mouvements
de la nuée mystérieuse [41],
recevoir d’elle leur unique direction dans les sentiers de cette vie, leur
seule lumière dans la longue nuit de l’attente [42].
O Marie, qui
dès lors présidiez ainsi aux veilles des armées du Seigneur, qui jamais ne leur
fîtes un seul jour défaut [43] :
depuis qu’en toute vérité Dieu est par vous descendu [44],
ce n’est plus seulement le pays de Judée, mais toute la terre, que vous couvrez
comme une nuée répandant l’abondance et les bénédictions [45].
Vos antiques clients, les fils des Prophètes, en firent l’heureuse expérience,
lorsque, la terre des promesses devenue infidèle, ils durent songer un jour à
transplanter sous d’autres cieux leurs coutumes et leurs traditions ; ils
constatèrent alors que jusqu’en notre extrême Occident la nuée du Carmel avait
versé sa rosée fécondante, que partout aussi sa protection leur restait
acquise. Cette fête, ô Mère divine, est l’authentique monument de leur
reconnaissance, accrue encore par les bienfaits nouveaux dont votre munificence
accompagna cet autre exode des derniers restes d’Israël. Et nous les fils de la
vieille Europe, c’est à bon droit que nous faisons écho à l’expression de leur
pieuse allégresse ; car depuis que leurs tentes se sont posées autour des
collines où sur Pierre est bâtie la nouvelle Sion, la nuée s’est épanchée de
toutes parts en pluies plus que jamais précieuses [46],
refoulant à l’abîme les flammes éternelles, éteignant les feux du séjour de l’expiation.
En même temps
donc que nous joignons pour vous notre reconnaissance à la leur, daignez, Mère
de la divine grâce, acquitter envers eux la dette de notre gratitude.
Protégez-les toujours. Gardez-les dans nos temps malheureux où les sévices du
Sarrasin sont dépassés, en résultats de mort, par l’hypocrisie calculée des
modernes persécuteurs. Que non seulement la vieille tige garde la vie dans ses
racines profondes, mais que ses vénérables rameaux saluent sans cesse
l’accession de nouvelles branches portant comme leurs aînées, ô Marie, les
fleurs et les fruits qui vous plaisent. Maintenez au cœur des fils l’esprit de
retraite et de divine contemplation qui fut celui de leurs pères à l’ombre de
la nue ; faites que leurs sœurs aussi restent fidèles aux traditions de
tant de nobles devancières, sous tous les cieux où l’Esprit les a multipliées
pour en même temps conjurer l’orage et attirer les bénédictions qui descendent
de la nuée mystérieuse. Puissent les austères parfums de la sainte montagne
continuer d’assainir autour d’elle l’air que tant de miasmes corrompent ;
puisse le Carmel offrir toujours à l’Époux le type des beautés qu’il aime à
trouver en sa bien-aimée !
[17] Hieron. Epist. XLVI,
Paulae et Eustochii ad Marcellam.
[25] Cant. VI, 12 ; III Reg. 1, 3.
[29] Jamblic. Vita Pythagor. III.
[30] Tacit. Hist. II, LXXVIII.
[34] Symbol. Constantinop.
[35] Lectiones IIi Nocturni.
Aujourd’hui
toute l’Église latine s’unit aux Frères de la bienheureuse Vierge du
Mont-Carmel, pour célébrer la munificence de la Mère de Dieu envers cet Ordre
qui lui est dédié.
Les origines
de cette insigne famille religieuse, qui a donné à l’Église un grand nombre de
saints, entre autres saint André Corsini, saint Albert, sainte Madeleine de
Pazzi, sainte Thérèse, etc., sont connues. Un peu avant 1185, un prêtre
calabrais, ayant été l’objet d’une révélation d’Élie, — ainsi du moins
l’affirmait-il, — gravit le Mont-Carmel et s’employa à restaurer un antique
monastère (il y en avait trois autres) dont restaient seules les ruines. Ante
aliquot annos — écrivait en 1185 le prêtre Jean de Pathmos—quidam monachus,
dignitate sacerdos, capillitio albus, e Calabria oriundus, ex Prophetæ
revelatione, in montem appellans, ea loca, monasterii nempe reliquias, vallo
perparvo cinxit et turri ædificata, temploque non ingenti extructo, fratribus
ferme decem collectis, etiam nunc sanctum illum ambitum colit [47].
Le nouvel
institut prospéra et, quoique le dernier venu, il put heureusement se greffer à
la grande tradition plusieurs fois séculaire de la vie monastique, que des
cénobites orientaux et des moines bénédictins avaient menée sur le Carmel.
Albert, patriarche de Jérusalem, donna quelques règles de vie à ces ermites qui
vivaient alors sous un prévôt nommé Brocard, règles qui ensuite furent
approuvées, en même temps que la récente institution, par Honorius III et par
Grégoire IX.
La fête de la
Commémoration de la bienheureuse Vierge du Mont-Carmel, avec le rite
double-majeur, fut introduite dans le Calendrier beaucoup plus tard, par Benoît
XIII.
L’introït est
emprunté à la fête de sainte Agathe et semble être une version d’un texte grec.
En effet, il a pénétré aussi dans le Missel Ambrosien, mais avec quelques
variantes. « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur, en célébrant la fête
en l’honneur de la bienheureuse Vierge Marie, dont la solennité réjouit aussi
les anges qui en louent le Fils de Dieu ». Suit le premier verset du
psaume 44.
Marie est
appelée dans la liturgie causa nostræ lætitiæ, parce que son Enfantement
sacro-saint a réparé les pertes et la tristesse occasionnées par le péché. Au
ciel les Anges se réjouissent, parce qu’ils sont entrés en possession de leur
Reine qui, par sa Maternité envers tous les chrétiens, comblera les vides
produits dans les chœurs célestes par l’apostasie des anges rebelles. Sur la
terre, toute l’Église militante se réjouit, parce que, au moyen de Marie, elle
a obtenu Jésus, le fruit béni du sein virginal, qui neutralise le poison
absorbé avec l’autre fruit présenté jadis par Ève à Adam.
Voici la
collecte : « Seigneur, qui avez voulu honorer l’Ordre du Carmel en
lui donnant le nom de Marie votre Mère elle-même, faites que, aidés par celle
dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire solennelle, nous arrivions aux joies
célestes ».
Le
répons-graduel est commun à la fête de la Visitation, le 2 juillet. Le verset
alléluiatique est spécial. « Alléluia. Par vous, ô Mère de Dieu, nous a
été restituée la vie que nous avions perdue ; en effet, vous avez reçu du
Ciel votre Fils et vous avez donné le jour au Sauveur du monde ».
La lecture
évangélique est tirée de saint Luc (XI, 27-28), et fait partie de celle qui est
assignée au troisième dimanche de Carême, jour où la station est fixée dans la
basilique Mariale de l’Agro Verano. Une femme, admirant l’éloquence et la
puissance de Jésus, bénit celle qui l’a engendré et allaité petit enfant. Le
Sauveur, qui veut rendre plus spirituelle cette admiration enthousiaste, révèle
mystérieusement la source intime de toute la grandeur et de la sublimité de la
sainte Vierge : Bienheureux ceux qui reçoivent et gardent dans leur cœur
le Verbe de Dieu !
Le verset pour
l’offertoire a été adapté d’un texte de Jérémie (XVIII, 20) :
« Souvenez-vous de nous, ô Vierge et Mère, en présence de Dieu. Parlez en
notre faveur et écartez de nous son courroux ».
La Vierge
s’est trouvée déjà une première fois en présence de Dieu dans le rôle d’Avocate
quand elle assista à l’agonie de son Fils au pied de la Croix. Maintenant Marie
est au ciel devant le trône de Dieu, et, avec Jésus, semper vivens interpellat
pro nobis, elle plaide notre cause.
Suit la
collecte sur les offrandes : « Sanctifiez, Seigneur, ces
oblations ; et, par le puissant patronage de Marie, Mère de Dieu, faites
qu’elles deviennent pour nous un gage de salut ». Ce ne sont pas tant les
offrandes en soi qui doivent être sanctifiées, que les intimes dispositions du
sacrificateur, afin que le Sacrifice eucharistique soit fructueux pour ceux
qui, avec une foi sincère, y participent.
Voici
l’antienne pour la Communion des fidèles : « O très digne Reine du
monde, et toujours Vierge, Marie ! Intercédez pour notre paix et notre
salut, vous qui avez donné le jour au Christ, Seigneur et Sauveur de
tous ».
Marie est la
Reine du monde, parce qu’elle est corédemptrice du genre humain avec Jésus et
par Jésus, à qui après sa résurrection fut conférée par le Père omnis potestas
in cælo et in terra.
Suit la prière
d’action de grâces : « Que la vénérable intercession de votre
glorieuse Mère la Vierge Marie nous protège. Seigneur, et comme elle ne cesse
de nous combler de ses faveurs, ainsi délivrez-nous de tout péril, et, à cause
d’elle, établissez entre nous la concorde ».
La concorde
fraternelle est un des plus grands biens des communautés, et constitue une
faveur spéciale de Dieu ; pour obtenir cette faveur et pour la conserver,
il faut de grandes vertus, de grands renoncements et de grands sacrifices.
[47] Act. SS. Apr. I, 775.
« Ta tête
est comme le Carmel ».
1. Notre-Dame du
Mont-Carmel. — C’est
aujourd’hui la grande fête de l’ordre des Carmes. Sur le mont Carmel vivait une
communauté de solitaires qui, par les soins de saint Berthold, vers 1150, fut
constituée en ordre religieux mieux adapté aux coutumes de l’Occident. Fuyant
devant les persécutions des Sarrasins, les moines émigrèrent plus tard en
Europe. Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1225, la Très Sainte Vierge ordonna au
pape Honorius III d’approuver leur ordre (leçon du bréviaire). Les persécutions
ne cessant de s’abattre sur ces religieux, saint Simon Stock, leur sixième
général, implora de Marie un signe particulier de sa protection. Le 16 juillet
1251, la Très Sainte Vierge lui désigna le scapulaire comme insigne spécial de
son maternel amour. De là le nom de fête du scapulaire donné à la fête de ce
jour.
Le scapulaire
est un vêtement commun à de nombreuses congrégations religieuses, mais
particulièrement distinctif de l’ordre des Carmes. On impose aussi le
scapulaire, un scapulaire de forme réduite, aux gens du monde afin de leur
permettre de participer aux grandes grâces qui y sont attachées, le privilège
sabbatin entre autres. Dans sa bulle dite sabbatine, le pape Jean XXII affirme
que ceux qui portent le scapulaire seront vite délivrés des flammes du
purgatoire, le samedi notamment qui suivra leur mort. Les avantages du
privilège sabbatin ont encore été confirmés par la Sacrée Congrégation des
Indulgences, le 4 juillet 1908.
Pratique.
L’habit de la très sainte Mère de Dieu nous rappelle le devoir pour nous,
chrétiens, de pratiquer l’apostolat du vêtement en face des extravagances de la
mode. Le vêtement est un symbole chez celui qui le porte. Qu’à l’image de son
cœur, la mise du chrétien soit simple et décente, et que les gens du monde
puissent juger d’après son extérieur de ses dispositions intérieures.
2. Messe (Gaudeamus). — La messe est en partie composée de
textes tirés du commun (Évangile) et en partie de textes propres. Nous commençons
par un chant d’allégresse : nous célébrons la fête de Marie ; les
anges eux-mêmes y prennent part dans le ciel (Introït) ; l’Église chante
en même temps l’épithalame du psaume 44e : l’arrivée du prêtre
somptueusement paré représente le cortège nuptial de la céleste épouse. (Cet
introït, souvent répété dans le cycle liturgique, provient de la liturgie
grecque). Dans la leçon, Marie nous fait elle-même entendre ses
enseignements ; elle nous redit son rôle protecteur : « Je suis
la Mère du pur amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance...
Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ».
L’Évangile renferme le passage bien connu des messes mariales où Jésus proclame
bienheureuse sa Mère ; mais heureux également ceux qui écoutent la parole
de Dieu et qui la pratiquent ! Exceptionnellement l’Offertoire et la
Communion sont deux prières à la Très Sainte Vierge composées par l’Église.
L’offertoire en particulier est une véritable prière d’oblation : « Souvenez-vous,
Vierge Mère, d’intercéder pour nous auprès de Dieu... » — Ceux qui
possèdent un Petit Office de la Sainte Vierge peuvent aujourd’hui le réciter en
entier en union avec l’Église.
SOURCE :
http://www.introibo.fr/16-07-Notre-Dame-du-Mont-Carmel
LA VIERGE MARIE DANS NOTRE VIE
Spiritualité mariale du Carmel
INTRODUCTION
L'une des notes caractéristiques de la
spiritualité du Carmel est la présence de la Vierge Marie dans notre vie, la
communion avec sa personne, l'imitation de ses vertus, le culte de spéciale
vénération qui lui est rendu. Le Carmel, selon une expression médiévale, est
"entièrement à Marie".
Il ne s'agit donc pas d'une note secondaire du
charisme, mais de l'une des expressions les plus intimes et les plus chères de
notre tradition.
Le Chapitre 3 de la Première Partie des Constitutions se
présente comme une nouveauté importante dans la législation des Carmélites
Déchaussées. Pour la première fois, un thème de fondement spirituel aussi
important que l'esprit marial de l'Ordre reçoit une place de choix et donne
forme, par de brèves touches synthétiques, au sens global de la consécration
religieuse et de la vie contemplative des Carmélites Déchaussées. IL ne fait
aucun doute que la conscience de l'esprit marial de l'Ordre a toujours été vive
dans le Carmel. Mais la richesse doctrinale du Concile Vatican II quant à la
place de Marie dans le mystère du Christ et de l'Eglise, ainsi que les
orientations de quelques documents post-conciliaires, spécialement
l'Exhortation de Paul VI Marialis Cultus, aient offert aux
textes législatifs la possibilité d'un traitement adéquat de l'un des points de
base de notre spiritualité.
Ce Chapitre 3, bien que bref, nous propose une
excellente synthèse d'histoire et de spiritualité mariales, traçant le modèle
d'une consécration religieuse qui doit être, selon la plus pure tradition du
Carmel, une imitation de Marie. Méditant la Parole de Dieu, il indique le point
de convergence entre la spiritualité carmélitaine et l'imitation de Marie qui
"méditait toutes ces choses dans son coeur" (cf Lc 2,19.51).
Ce texte, selon une tradition ininterrompue d'amour et de vénération envers
Notre-Dame, concentre cette consécration spéciale au service et au culte de la
Vierge qui caractérise le Carmel, dans la célébration liturgique et la dévotion
personnelle et communautaire.
Le début du n° 53 des Constitutions résume
bien les motifs et les aspects de cette vie mariale:
"Appelées à faire partie de l'Ordre de la
bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel, les carmélites déchaussées
appartiennent à une famille consacrée particulièrement à l'amour et au culte de
la sainte Mère de Dieu, et tendre à la perfection évangélique en communion avec
elle".
Nous pouvons en tirer les phrases clés qui seront
développées tout an long de ce commentaire.
"L'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du
Mont-Carmel": dans ce titre est explicitement affirmé le sens plein de
notre identité comme Ordre lié à Marie. "Le Carmel est totalement
marial" (Léon XIII), comme le reconnaît 1'Église.
La présence de la Vierge dans nos communautés
accroît notre "esprit de famille" par la constante
et commune référence à la Vierge, présence maternelle au milieu de ses enfants;
le don de nous-mêmes à son amour et à son culte, en vertu d'une consécration
toute spéciale, détermine l'intensité du culte marial, à l'intérieur de la plus
pure tradition liturgique et spirituelle de l'Eglise, particulièrement bien
remise en évidence par les orientations du dernier Concile.
La consécration religieuse et la vie chrétienne
vécues dans le Carmel ont pour but, selon la spiritualité de l'Ordre, la
perfection de la charité, de l'amour de Dieu et du prochain; la marche vers la
sainteté qui caractérise notre vie a, en Marie, non seulement le modèle le plus
élevé mais aussi la compagnie la plus efficace; notre vie carmélitaine possède
en l'amour de la Vierge son exemple le plus signifiant; en outre, la doctrine
et l'expérience de nos Saints montrent que Marie est la Mère gui accompagne
notre cheminement dans la vie spirituelle pour que, avec son aide, nous
parvenions "au sommet du Mont de la perfection qui est le Christ".
L'empreinte mariale, si présente à notre histoire
et à notre spiritualité, doit se manifester par une vie qui reflète à travers
ses enfants la présence vivante de la Mère. Cette dernière imprime à nos
communautés un caractère de profondeur spirituelle, de simplicité personnelle
et communautaire, d'harmonie et de charité, du fait que nous désirons imiter
les attitudes les plus caractéristiques de la vie de la Vierge, que Paul VI a
résumées dans une belle page de Marialis Cultus n° 57.
Parmi les caractéristiques de la Carmélite
Déchaussée, il est mentionné l'esprit d'oraison et de contemplation. En Marie,
ces caractéristiques sont des attitudes permanentes: méditation de 1'Écriture,
mémoire des merveilles de Dieu dans son histoire personnelle et dans celle de
son peuple, communion attentive aux mystères de son Fils. Telle est bien aussi
une constante du Carmel thérésien: s'identifier le plus parfaitement possible
aux sentiments et à l'oeuvre du Christ et de son Esprit. En d'autres termes, la
dimension ecclésiale de notre vocation contemplative trouve en Marie son degré
le plus élevé, qu'il s'agisse de sa consécration totale à sa mission maternelle
envers l'Église (sur terre et maintenant au ciel) ou du caractère caché et
fécond du service de l'oraison et de la communion avec le Christ pour l'Église:
fervente intercession pour le salut de tous les hommes et invocation constante
de l'envoi de l'Esprit-Saint en une continuelle Pentecôte.
L'abnégation évangélique elle-même doit avoir un
caractère marial: en sa qualité de première disciple du Seigneur, elle est le
modèle de l'abnégation évangélique: Elle exercice en effet les attitudes du
disciple si soulignées par la spiritualité mariale des Saints du Carmel:
l'humilité, l'obéissance à la volonté du Père, la pauvreté, l'oubli de soi, le
service désintéressé, la communion aux souffrances du Christ pour son Corps qui
est l'Église. L'abnégation évangélique de Marie, Immaculée et Sainte, est
centrée sur l'essentiel, intérieure; de même pour nous, sans nous détourner de
l'essentiel, nous devons nous mortifier volontairement, choisir l'austérité,
opter pour le refus de tout ce qui pourrait obscurcir le sens totalement marial
d'une vie qui tend à la pureté du coeur.
Par ces quelques traits doctrinaux, énoncés par
les Constitutions et présents dans la féconde tradition
spirituelle de l'Ordre, c'est tout le sens de notre vocation carmélitaine qui
est globalement présenté. Nous y retrouvons cette note mariale qui est demeurée
inchangée dans l'histoire de notre famille religieuse et qui est même allée en
s'enrichissant, spécialement à travers la vie des témoins les plus éminents de
notre vocation.
I. - LA SPIRITUALITÉ MARIALE DE L'ORDRE
Le n° 54 des Constitutions présente,
en son texte et en ses notes, une synthèse de la spiritualité mariale de
l'Ordre, dans ses origines que dans l'expérience de sainte Thérèse et de saint
Jean de la Croix. Un texte législatif, sobre et dense, ne pouvait tracer d'une
autre manière les lignes maîtresses d'une histoire.
1. Aux origines de notre dévotion mariale
Trois mots résument les traits les plus sûrs qui
ont marqué notre spiritualité mariale aux origines: le lieu du Mont-Carmel, le
nom marial de l'Ordre, la mention explicite de la consécration de l'Ordre au
service de la Vierge.
a. Le lieu : une chapelle en l'honneur de
la Vierge Marie sur le Mont Carmel
Un pèlerin anonyme des débuts du XIII siècle nous
donne dans un document sur les pèlerinages en Terre Sainte le premier
témoignage historique marial concernant l'Ordre en parlant d'"une belle
petite église de Notre-Dame" (que les ermites latins, appelés "frères
du Carmel"), avaient dans le Wadi 'ain es-Siah; une autre rédaction du
même manuscrit parle d'une "église de Notre-Dame".
Par la suite, le titre de la Vierge sera donné à
tout le monastère lorsque la chapelle sera agrandie notablement, comme il apparaît
dans divers documents anciens (cf Bullarium Carmelitanum, I,
pp. 4 et 28). Ce fait primordial de la chapelle du Mont Carmel dédiée à la Mère
de Dieu est significatif, car c'est de là que la plus ancienne dévotion des
Carmes envers la Vierge tire son origine. Une petite chapelle érigée en son
honneur, et probablement ornée de son image, indique que les ermites du Mont
Carmel voulaient vivre entièrement à la suite du Christ sous le regard d'amour
de la Vierge Mère; c'est elle qui préside à la naissance d'une nouvelle
expérience ecclésiale. De là le fait qu'on la reconnaît comme Patronne, selon
les paroles du Général Pierre de Millaud au roi d'Angleterre Edouard I à propos
de la Vierge Marie ("à la louange et à la gloire de laquelle l'Ordre
lui-même a été fondé spécialement": cf ibidem, 606-607). Affirmation
que la tradition postérieure confirmera constamment.
b. Le nom : "Frères de la Bienheureuse Vierge Marie du
Mont Carmel"
. Tel est le titre de l'Ordre tel qu'il apparaît
dans quelques documents pontificaux, comme la Bulle d'Innocent IV Ex
parte dilectorum" I-1252 : "De la part des fils aimés, les
ermites frères de l'Ordre de Sainte Marie du Mont Carmel"... (Analecta
Ordinis Carmelitarum 2 (1911-1912) p.128). Dans un document postérieur
(20-2-1233), Urbain IV, dans la Bulle Quoniam, ut ait, fait
référence au "Prieur Provincial de l'Ordre de la Bienheureuse Marie du
Mont Carmel en Terre Sainte" et ajoute que "sur le Mont Carmel
se trouve le lieu de l'origine de cet Ordre où va s'édifier un nouveau monastère
en l'honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge sa Patronne" (Bullarium
Carmelitanum I, p.88).
Ce nom, qui est signe de familiarité et d'intimité
avec la Vierge, a été reconnu par l'Église et sera par la suite source de
spiritualité pour les auteurs carmélitains postérieurs, qui parleront de "patronage
de la Vierge" et de sa qualité de "Soeur" des
Carmes.
c. La consécration à la Vierge
Le Carmel professe sa totale consécration à la
Vierge Marie dans son engagement total au service de Jésus-Christ comme
Seigneur de la Terre Sainte, selon le sens de "suite" et de
service que présente la Règle dans son contexte historique et géographique.
C'est ce que manifeste un texte législatif ancien du Chapitre de Montpellier
tenu en 1287: "Nous implorons l'intercession de la glorieuse Vierge
Marie, Mère de Dieu, à la suite et en l'honneur de laquelle a été fondée notre
religion du Mont-Carmel" (cf Acta del Capitolo Generale de
Montpellier, Acta cap.gen., Ed. Wessels-Zimmermann, Roma, 1912, p. 7).
Cette consécration spéciale, qui est liée au souvenir de la "suite du
Christ", aura une conséquence logique dans la formule de la profession
qui inclura la mention explicite de la Vierge Marie.
2. Une tradition spirituelle vivante
Parmi les données historiques évoquées et qui appartiennent aux origines de
l'expérience mariale du Carmel, les Constitutions signalent
les éléments les plus significatifs de la spiritualité mariale de sainte
Thérèse et de saint Jean de la Croix. Cependant nous pouvons condenser en
quelques orientations la richesse doctrinale de l'esprit marial de l'Ordre, tel
qu'il a été vécu depuis les origines et tel qu'il a été enrichi par la dévotion
et les écrits spirituels de quelques carmes insignes.
a. Les titres d'amour et de vénération
On peut affirmer que la tradition carmélitaine
ancienne a exprimé les liens d'amour avec la Vierge à travers une série de
titres relatifs au mystère de Marie, mais perçus avec une saveur spéciale à
partir de l'expérience du Carmel. Ainsi, aux origines, prédomine la
dénomination de "Patronne de l'Ordre", mais l'expression
plus douce de "Mère" va son chemin, comme il ressort de
formules anciennes des Chapitres et des Constitutions: "En l'honneur de
Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la glorieuse Vierge, Mère de notre Ordre du
Carmel"; "Pour la louange de Dieu et de la Bienheureuse Vierge
Marie, Mère de Dieu et notre Mère" (Constitutions de
1369).
Dans l'ancienne Flos Carmeli, il
est parlé de "douce Mère" ("Mater mitis") et
Jean de Chimineto parle de Marie comme "source de miséricordes et Notre
Mère". Ces deux appellations sont en relation avec le mystère de la
Vierge Mère dans l'extension de sa maternité à tous les hommes. A ces titres,
il faut ajouter celui de "Soeur", assumé par les Carmes du XIV
siècle dans la littérature dévotionnelle qui raconte les origines de l'Ordre
avec les ermites du Mont Carmel.
D'un autre point de vue doctrinal, dans la
contemplation du mystère de la Vierge, les Carmes ont mis en relief sa
Virginité, admirant en elle le modèle du choix d'une vie virginale dans le
Carmel et sa relation avec la contemplation. Pour les mêmes raisons, les Carmes
ont toujours pris part parmi les défenseurs de l'Immaculée Conception de la
Vierge, au cours des controverses du Moyen Age, soit au niveau de la théologie,
ou soit par l'introduction de cette fête dans le calendrier de l'Ordre qui la
célèbre avec une particulière dévotion. De là l'insistance des auteurs carmes
sur la contemplation filiale de la Vierge très pure et l'engagement à l'imiter
dans cette attitude spirituelle, représentée symboliquement par la cape
blanche, vêtement traditionnel.
b. Privilèges marials de l'Ordre
L'histoire et la spiritualité mariale de l'Ordre,
surtout durant les XIV-XVI siècles, vont en s'enrichissant de motifs dévotionnels
qui développent la tradition historique primitive. La Vierge Marie est
l'authentique Protectrice de l'Ordre dans les moments difficiles de son
évolution et de son expansion en Occident. Le Catalogue des Saints
Carmes a recueilli la vision que le Général de l'Ordre, Simon Stock, a
eue vers l'an 1251 lorsque la Vierge lui apparut et lui remit l'habit de
l'Ordre assurant le salut éternel pour tous ceux qui le porteraient avec
dévotion. Il est attribué au Pape Jean XXII un document communément
appelé Bulle Sabbatine (3 mars 1322) et dans lequel est
relatée la vision de la Vierge qui lui promettait sa protection personnelle en
échange de l'aide qu'il donnerait aux Carmes; la Bulle fait allusion au
privilège d'une libération des peines du Purgatoire pour tous ceux qui auront
porté dignement le Saint Scapulaire: moyennant l'intercession de la Vierge, ils
seront délivrés le samedi suivant leur mort.
Ces deux faits ont polarisé l'attention populaire
sur la dévotion mariale proposée par les Carmes et ont monopolisé, en un
certain sens, la vision spirituelle que l'Ordre a eue du mystère de
Marie.
Depuis le XIV siècle, l'Ordre a voulu célébrer, par
une fête spéciale, la commémoration solennelle de la Vierge Marie du
Mont-Carmel, les grâces reçues de la Vierge; cette fête avait pour but de
rappeler la protection de Marie et de manifester l'action de grâces de l'Ordre.
Dans le choix de la date a influé, comme on sait, l'approbation partielle de
l'Ordre obtenue au Concile de Lyon II, le 17 juillet 1274, alors que l'Ordre
était en danger de disparaître. Ultérieurement, la date du 16 juillet a été
considérée comme la date de l'apparition de la Vierge à saint Simon Stock et le
souvenir de la protection de la Vierge s'est concentré dans la gratitude
particulière pour ce qui constitue la somme et le résumé de l'amour de la
Vierge pour les Carmes : le Saint Scapulaire.
c. Spiritualité mariale de l'Ordre : Marie
modèle et Mère
Une note caractéristique de l'attitude des Carmes
envers la Vierge Marie est le désir d'imiter ses vertus à l'intérieur de leur
vocation religieuse. Déjà le théologien carme bien connu Jean Baconthorp
(1294-1348) avait essayé de faire un parallèle entre la vie du carme et la vie
de la Vierge Marie, dans son commentaire de la Règle; il s'agissait d'un principe
exégétique de grande importance, car il centre la dévotion sur l'imitation. Un
autre grand mariologue, Arnold Botius (1445-1499), a magnifié dans son oeuvre,
à propos du Patronage marial de l'Ordre, le sens d'intimité avec la Vierge, la
filiation spéciale du carme, la communion des biens avec la Mère, le sens de la
"fraternité" avec elle. Le bienheureux Baptiste Mantouan
(1447-1516), dans sa production poétique, est un chantre insigne de la Vierge.
Fidèles interprètes de la tradition carmélitaine, le P. Michel de
Saint-Augustin (1621-1684) et sa dirigée Marie de Sainte-Thérèse (1623-1677),
ont porté à sa perfection le sens de l'intimité avec la Vierge et de la
conformité intérieure à son mystère.
Bien que ce ne soit pas ici le lieu pour développer
la doctrine de tous ces auteurs, nous avons voulu rendre témoignage à la riche
tradition doctrinale et spirituelle que l'on trouvera dans les représentants du
Carmel thérésien.
d. Liturgie et dévotion populaire
Les Carmes ont particulièrement exprimé leur
consécration à la Vierge au moyen de la liturgie. Ils ont édifié des églises à
sa mémoire et vénéré son image. Les anciens rituels de l'Ordre, à partir du
XIII siècle, montrent la ferveur liturgique du Carmel dans la célébration des
fêtes mariales de l'Eglise et dans l'adoption de nouvelles célébrations qui en
d'autres lieux et dans d'autres Ordres ne sont pas accueillies avec tant de
ferveur (par exemple: la fête de l'Immaculée Conception). La fête de la
commémoration solennelle de la Vierge du Mont-Carmel devient sa fête
principale. L'ancien rite hiérosolomitain réserve à Marie de multiples invocations
dans les Heures Canoniques: antiennes mariales à la fin de chaque heure et
solennisation spéciale du "Salve Regina" à Complies.
En l'honneur de Marie, on célèbre des messes
votives et son nom est introduit fréquemment dans les textes liturgiques de la
vêture et de la Profession. On peut dire que la liturgie carmélitaine a laissé
de profondes traces d'esprit marial dans la tradition spirituelle et a modelé intérieurement
la consécration que l'Ordre a professée à la Vierge. À côté de la liturgie, des
pratiques caractéristiques de dévotion populaire fleurissent, tels l'"Angelus",
le chapelet et d'autres propres à l'Ordre, unies à la dévotion au
Scapulaire.
3. La spiritualité mariale dans le Carmel thérésien
La deuxième partie du n°54 des Constitutions présente la
continuité logique de l'expérience mariale du Carmel chez sainte Thérèse et
saint Jean de la Croix : "Sainte Thérèse de Jésus et saint Jean de la
Croix ont confirmé et rénové la piété mariale du Carmel...". Suit une
brève et substantielle synthèse de la pensée mariale des deux saints. Dans
l'espace du bref commentaire qu'offrent ces pages, il vaut la peine d'élargir
un peu plus la vision que les Constitutions présentent de ce
point de vue, pour voir jusqu'à quel point le thème marial a été enrichi par
les Saints de l'Ordre et comment il reste actuellement représenté dans notre
spiritualité à partir de l'expérience et de la doctrine de Thérèse de Jésus, de
Jean de la Croix et des autres témoins du Carmel thérésien.
Adami, Statua lignea raffigurante la Beata Vergine
del Carmelo proveniente dall'Abbazia di Santa Maria di Corazzo, sec. XVII
II . ORIENTATIONS ET SUGGESTIONS
Cette vision panoramique de la spiritualité mariale de l'Ordre nous permet
maintenant de tracer, en suivant les numéros des Constitutions, une
série d'orientations et de suggestions pour porter la Carmélite Déchaussée à
vivre concrètement cet esprit marial.
1. Contemplation, imitation, communion
Déjà le principe du caractère marial de notre vie
est établi: "En choisissant la Vierge Marie comme Mère et Patronne de
l'Ordre, nous mettons toute notre existence sous sa protection et nous voyons
dans le mystère de sa vie et de son union au Christ, le modèle et l'idéal de
notre vie consacrée". Parmi les notes de la vocation carmélitaine, il
y a l'appel à cette vie "d'intimité avec la Vierge Marie".
a. La contemplation
Il ne fait pas de doute que le principe marial de
notre vie doit partir, comme nous avons pu l'apprécier dans la spiritualité de
l'Ordre, du même principe vital qu'est l'oraison et la contemplation. Pour
connaître la Vierge, nous devons contempler sa vie à la lumière de l'Évangile
et pénétrer avec sagesse dans les événements évangéliques qui nous la
présentent comme Mère du Christ et sa première disciple : "La
contemplation de Marie, parfaite réalisation de l'idéal de l'Ordre nous stimule
à suivre ses traces" (Constitutions n°55). On peut dire
que la spiritualité du Carmel thérésien actualise la dévotion mariale d'une
manière très actuelle, partant de la contemplation de son mystère à la lumière
de la Bible et du dogme.
b. L'imitation
Parmi les vertus mariales qui peuvent revêtir un
relief spécial pour les Carmélites, les Constitutions soulignent
la suite de Marie comme une forme de suite évangélique du Christ. La pauvreté
spirituelle, avec toutes les résonances bibliques que comporte l'image de Marie
"pauvre du Seigneur", se vérifie dans la docilité à répondre à
l'élection divine et dans le chant des miséricordes de Dieu (cf L.G.55);
la même pauvreté spirituelle a de profondes résonances dans la spiritualité et
le détachement thérésiens, dans la vie théologale de Jean de la Croix, et dans
la confiance illimitée de "petite Thérèse" comme chemin
d'enfance spirituelle. La méditation constante de la Parole de Dieu est
l'attitude qui manifeste le mieux l'harmonie entre la vie de Marie et la vie du
Carmel (cf. Lc 2,19 et 51). À cela il convient d'ajouter
l'expression multiforme de la charité, qui en Marie prend le caractère d'une
remise totale de soi à l'amour de Dieu et au service des frères, dans un amour
d'épouse et de mère, dans une virginité totale du coeur et une attention aux
besoins des autres, particulièrement bien exprimée par son intercession à
Cana.
La croissance dans les vertus de Marie est une
garantie de communion avec le Christ et d'insertion progressive dans le mystère
de l'Église. Dans cet effort de configurer notre vie à la sienne, s'approfondit
toujours davantage notre entrée dans le mystère du Christ et de son
Église.
c. La communion spirituelle
La vie du Carmel est communion à la vie de la
Vierge. Le signe de cette communion est le Saint Scapulaire, don de la Vierge
Marie, à la fois signe de protection et symbole de notre consécration
intérieure. Une antienne carmélitaine ancienne a recueilli ce sens de la
spiritualité du Saint Scapulaire : "Sainte Mère de Dieu, gloire du Mont
Carmel, revêts de tes vertus la famille que tu as choisie et défends-la de tout
péril". Pie XII avait résumé la spiritualité du Scapulaire, protection
et symbole de consécration, engagement à imiter les vertus de la Vierge:
"Que tous reconnaissent dans cette mémoire de
la Vierge un miroir d'humilité et de chasteté; que, par dessus tout; ils voient
dans ce vêtement ... signifié en un symbolisme éloquent l'oraison par la quelle
ils invoquent le secours divin, qu'ils reconnaissent enfin en Elle leur
consécration au coeur très saint de la Vierge Immaculé" (Acta
Apostolicae Sedis 42 (1950) 390-391).
A cause du sens carmélitain profond des paroles que
Paul VI adressait aux Carmes, il vaut la peine de citer largement ce texte
:
"Que la Vierge très sainte vous réconforte
dans votre vocation carmélitaine, très chers fils. Qu'Elle vous conserve le
goût des choses spirituelles. Qu'Elle vous obtienne le charisme des ascensions
saintes et ardues vers la connaissance du monde divin, vers les indicibles
expériences de ses nuits obscures et de ses journées lumineuses. Qu'Elle vous
fasse aspirer à la sainteté et au témoignage eschatologique du royaume des
cieux. Qu'Elle vous rende exemplaires et fraternels dans l'Église de Dieu.
Qu'Elle vous introduise un jour à cette possession du Christ et de sa gloire à
laquelle toute votre vie veut être consacrée dès maintenant" (AAS 59
(1967) 779).
2. Formation biblique et théologique
La première partie du n°56 des Constitutions suggère
un approfondissement pour connaître toujours mieux le mystère de Marie. Dans ce
domaine, il faut donner le primat à l'Écriture Sainte : "Méditons donc
les Ecritures...". Le meilleur fondement d'une solide dévotion mariale
est la Parole de Dieu: nous pouvons le déduire de la riche doctrine mariale du
Concile Vatican II et de l'Exhortation Marialis Cultus. À la
lumière de l'Écriture l'imbrication des dogmes de la foi se comprend mieux: la
Vierge apparaît toujours unie aux mystères du Christ et de l'Esprit pour
illuminer et réaliser le mystère de l'Eglise.
Suivant la tradition de l'Ordre nous devons boire
aux sources pures de l'Écriture, des Pères, du Magistère de l'Église et de la
liturgie rénovée, une connaissance de la Vierge qui nous porte à l'imitation de
ses vertus et à la communion avec sa propre vie.
3. Culte liturgique
L'Ordre a toujours accordé une grande importance au
culte marial dans sa liturgie, à de multiples points de vue.
Nous ne pouvons oublier que la réflexion
théologique de Vatican II et de Marialis Cultus de Paul VI au
sujet de la présence de Marie dans la liturgie. Ils nous offrent la chance
d'évaluer à nouveau sérieusement ce filon privilégié de la spiritualité
carmélitaine qu'est la liturgie mariale.
Si on lit avec attention quelques textes
fondamentaux du Concile (comme le n°103 de Sacrosanctum Concilium),
on peut affirmer que deux mots résument bien la connexion entre la liturgie et
le mystère de Marie : présence et modèle.
Marie est une présence obligée dans la célébration
des mystères du Christ, tant dans l'année liturgique que dans l'Eucharistie et
les sacrements. Par son "union indissoluble" au mystère de son
Fils, elle est présente dans 18 célébration de ce mystère qu'est la liturgie.
C'est pourquoi nous en faisons mémoire dans la Liturgie des Heures et dans la
Prière Eucharistique chaque jour. C'est aussi pourquoi sa présence ne se réduit
pas seulement aux fêtes mariales mais s'étend également à tout le cycle des
mystères du Christ. D'autre part, la Vierge est le modèle de l' attitude
spirituelle avec la quelle l'Église célèbre et vit les divins mystères:
"L'exemplarité de la Très Sainte Vierge
découle du fait qu'elle est reconnue comme modèle extraordinaire de l'Église
dans l'ordre de la foi, de la charité et de la parfaite union au Christ. Telle
est la disposition intérieure avec laquelle l'Église, Épouse très aimée,
étroitement associée à son Seigneur, l'invoque, et par son intermédiaire rend
son culte au Père Eternel" (Marialis Cultus n°16).
Ce principe qui valorise tellement l'exigence d'une
vie théologale dans la participation liturgique, nous rappelle que même lorsque
la liturgie n'est pas explicitement mariale, elle l'est toujours implicitement
parce qu'il faut célébrer les mystères avec les mêmes sentiments existant en
Marie, modèle insigne d'union au Christ et de docilité à l'Esprit, comme Vierge
qui écoute la Parole, Vierge qui prie, Vierge qui offre, Vierge Mère (ib.
nn.17-21).
De cette attitude découle aussi un culte spécial
envers Notre-Dame dans l'unique culte du Christ, les expressions de dévotion et
de vénération qui enrichissent continuellement la liturgie de l'Église. Ces
principes peuvent donner une nouvelle impulsion pour renouveler le sens du
culte marial, si traditionnel et si fécond dans notre histoire.
À la lumière de ces principes, on peut lire les
actes liturgiques marials de l'Ordre, ouverts naturellement à une généreuse
créativité qui, selon les orientations de l'Église, peuvent enrichir une
liturgie authentiquement mariale dans ses motivations intérieures et dans le
souvenir explicite de la Vierge au cours de l'année liturgique, dans les fêtes
propres de l'Ordre, dans la mémoire hebdomadaire de Notre-Dame, dans les
références quotidiennes que l' on peut faire à la Vierge Marie dans le liturgie.
4. Expressions de dévotion
En même temps que la liturgie, l'Eglise promeut
d'autres formes de dévotions, de culte et de prière en l'honneur de la Vierge
Très Sainte. L'Ordre accueille avec joie les récentes orientations du Magistère
de l'Eglise en ce domaine, spécialement la doctrine de Marialis Cultus avec
toutes les possibilités offertes pour intensifier la dévotion mariale.
On recommande des actes personnels de dévotions par
lesquels on peut cultiver cet exercice de communion avec la Vierge, tel que le
Saint Rosaire, dévotion recommandée par la Santa Madre et qui
a reçu dans l'Exhortation Marialis Cultus de Paul Vl
(nn.42-55) un enrichissement théologique et pastoral.
Il est question aussi de prière pour les nécessités
de l'Église et du monde, particulièrement à travers la récitation
des litanies mariales; ces invocations, aussi bien les litanies
traditionnelles que celles que la Congrégation pour le Culte Divin a proposées
pour le rite du couronnement d'une image de la Vierge, entendent
pour une part reconnaître les privilèges et les titres de la Vierge et, d'autre
part, être le stimulant d'une imitation dont les traits nous sont rendus
présents par l'énumération des vertus de Notre-Dame.
D'autres suggestions relatives au culte marial et à
ses expressions dévotionnelles doivent être un stimulant à la créativité, une
porte ouverte pour que, dans nos Carmels, la note mariale qui doit
imprégner toute la vie ait aussi ses expressions adéquates de dévotion. Pour cela
il faudra se rappeler les orientations données par Marialis Cultus: elles
doivent guider tout exercice de dévotion mariale et sont des critères de
renouveau de la piété mariale: biblique, liturgique, oecuménique,
anthropologique (cf. Marialis Cultus nn.29-39).
5. Le souvenir de Saint Joseph et des saints de la Famille du Carmel
Le chapitre de la vie mariale de l'Ordre s'achève
avec le souvenir de saint Joseph, en raison de son union avec Marie dans le
mystère du Christ, et à cause de la dévotion spéciale que la Santa
Madre a professé pour celui qui fut son protecteur, son médecin et son
maître d'oraison (cf Vie 6,6-8).
On ne peut oublier qu'au départ du charisme
thérésien, la figure de saint Joseph occupe une place privilégiée. Le Christ
Lui-même a voulu que la première fondation soit dédiée à saint Joseph et Il
promit l'assistance du glorieux Patriarche, ensemble avec la sienne propre et
celle de Marie, pour que symboliquement chaque Carmel soit comme un "Nazareth
vivant" (cf Vie 32,11). Diverses grâces reçues par la
Sainte durant la période qui a précédé la fondation montrent sa relation active
avec le charisme du Carmel thérésien (cf. Vie 3,,12; 33,14-15;
36,5-6-11).
Par son silence et par sa fidélité, par son
attitude de serviteur du mystère, sa vie humble et cachée, par son intense
communion avec le Christ et la Vierge à Nazareth, par sa consécration virginale
et sa justice évangélique, la figure de saint Joseph est vivante dans la
tradition de la spiritualité carmélitaine.
La mémoire de la Vierge et de saint Joseph nous
incitent à élargir nos communion aux saints, nous souvenant de la partie de la
famille du Carmel qui a déjà atteint la gloire du ciel, ces saints et ces
saintes de notre Ordre, connus ou cachés au regard humains. Ils sont cette présence
ecclésiale qui a fécondé l'histoire de l'Église par le silence de leur vie
contemplative, les oeuvres de leur apostolat et le sang de leur martyre.
Nous souvenir de la Vierge Marie signifie prendre
conscience que notre Ordre est une Famille de Soeurs et de Frères présents dans
le monde, pèlerins en marche vers le ciel. C'est pour cette raison que chaque
jour nous en faisons mémoire pour qu'ils nous nourrissent de leur exemple et
nous aident de leur protection.
CONCLUSION
Le Carmel est totalement marial. Les Constitutions mettent
en relief cet aspect fondamental de la spiritualité de l'Ordre dans tous ses
aspects, depuis les plus profonds (la vie en imitation et communion avec Marie)
jusqu'aux plus simples (la dévotion personnelle et communautaire).
La fidélité à cet aspect de notre vie est une
garantie de continuité avec la plus pure tradition du Carmel; elle renouvelle
l'alliance d'amour que dans l'Église la Vierge a voulu faire avec notre famille
religieuse.
En Marie, tous les Carmels répandus à travers le
monde s'unissent dans un engagement de service du Christ et de l'Eglise,
d'imitation de la Vierge, Servante du Seigneur, qui silencieusement suit les
pas de son Fils et coopère avec Lui au salut du monde par l'oraison et par une
vie consacrée au mystère du salut.
Feast of Our Lady of Mount Carmel
This
feast was instituted by the Carmelites between 1376 and 1386 under the title "Commemoratio B. Mariæ
Virg. duplex" to celebrate the victory of their order over its enemies on
obtaining the approbation of
its name and constitution from Honorius III on 30 Jan., 1226 (see Colvenerius, "Kal. Mar.", 30 Jan.
"Summa Aurea", III, 737). The feast was assigned to 16 July, because
on that date in
1251, according to Carmelite traditions, the scapular was given by the Blessed Virgin to St. Simon Stock; it was first approved by Sixtus V in 1587. After Cardinal Bellarmine had examined the Carmelite traditions in 1609, it was declared the patronal feast of the
order, and is now celebrated in the Carmelite calendar as a major double of the first class with a vigil and a
privileged octave (like the octave of Epiphany, admitting only a double of the
first class) under the title "Commemoratio solemnis B.V.M. de Monte
Carmelo". By a privilege given by Clement X in 1672, some Carmelite monasteries keep
the feast on the Sunday after 16 July, or on some other Sunday in July. In the
seventeenth century the feast was adopted by several dioceses in the south of Italy, although its celebration, outside of Carmelite churches, was prohibited in 1628 by a decree contra abusus. On 21 Nov., 1674, however, it was first
granted by Clement X to Spain and its colonies, in 1675 to Austria, in 1679 to Portugal and its colonies, and in 1725 to the Papal States of the Church, on 24 Sept., 1726, it was extended to the
entire Latin Church by Benedict XIII. The lessons contain the legend of the scapular; the promise of the Sabbatine privilege was inserted into the lessons by Paul V about 1614. The Greeks of southern Italy and the Catholic Chaldeans have adopted this feast of the "Vestment of the
Blessed Virgin Mary". The object of the feast is the special predilection
of Mary for
those who profess themselves her servants by wearing her scapular (see CARMELITES).
Holweck,
Frederick. "Feast of Our Lady of Mount
Carmel." The Catholic Encyclopedia. Vol. 10. New York: Robert
Appleton Company, 1911. 16 Jul. 2020 <http://www.newadvent.org/cathen/10604b.htm>.
Transcription. This article was
transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. In Dedication to the Immaculate Heart of Mary, St. Mary's
Catholic Church and associated missions, Vaughn, New Mexico.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New
York.
Contact information. The editor of New Advent is Kevin Knight. My email address is
webmaster at newadvent.org. Regrettably, I can't reply to
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Copyright
© 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart
of Mary.
Entry
The Church celebrates on this day the feast of the Scapular of Mount Carmel. The scapular, which derives its name from the
Latin word scapulæ, meaning shoulders, is a dress which covers the
shoulders. It is mentioned in the rule of Saint Benedict as worn by monks over their other dress when they were at work,
and it now forms a regular part of the religious dress in the old Orders. But
it is best known among Catholics as the name of two little
pieces of cloth worn out of devotion to the Blessed Virgin over the shoulders,
under the ordinary garb, and connected by strings. The devotion of the
scapular, now almost universal in the Catholic Church, began with the Carmelites. The
history of its origin is as follows: During the thirteenth century the
Carmelite Order suffered great persecution, and on 16 July 1251, while Saint Simon Stock, then general of the Order, was
at prayer, the Blessed Virgin appeared to him, holding in
her hand a scapular. Giving it to the saint, she said,
“Receive, my dear son,
this scapular of thy Order, as the distinctive sign of my confraternity, and
the mark of the privilege which I have obtained for thee and the children of
Carmel. It is a sign of salvation, a safeguard in danger, and a special pledge
of peace and protection till the end of time. Whosoever dies wearing this shall
be preserved from eternal flames.”
It is much to be wished
that people should everywhere join this confraternity, for the honor of Mary
and for the salvation of souls, by a life fitted to that end.
In order to have a share
in the merits of the sodality every member must:
- Shun sin, and, according
to his state of life, live chastely.
- Say every day, if
possible, seven times, Our Father, Hail Mary,
and Glory be to the Father.
- Strive to serve God by
venerating Mary, and imitating her virtues.
These rules, it is true,
are not binding under penalty of sin, but the breach of them deprives us of all
merit; and is not this something to be taken into account? “He who sowetb
sparingly shall also reap sparingly.” (II Corinthians 9:6)
The Introit of the Mass
is as follows:
“Let us all rejoice in
the Lord, and celebrate a festal-day in honor of the Blessed Virgin Mary, on
whose solemn feast the angels rejoice, and give praise to the Son of God. My
heart hath uttered a good word; I speak of my workS for the King.”
Glory be to the Father,
and to the Son, and to the Holy Ghost. As it was in the beginning, is now, and
ever shall be, world without end. Amen.
Prayer
O God, Who hast honored
the Order of Carmelites with the particular title of the most blessed Virgin
Mary, Thy Mother, mercifully grant that, protected by her prayers whose
commemoration we this day celebrate with a solemn office, we may deserve to
arrive at joy everlasting. Who livest, and reignest, for ever and ever. Amen.
Epistle: Ecclesiasticus
24:28-81
As the vine, I have
brought forth a pleasant odor, and my flowers are the fruit of honor and
riches. I am the mother of fair love, and of fear, and of knowledge, and of
holy hope. In me is all grace of the way and of the truth; in me is all hope of
life and of virtue. Come over to me, all ye that desire me, and be filled with
my fruits. For my spirit is sweet above honey, and my inheritance above honey
and the honeycomb My memory is unto everlasting generations. They that eat me
shall yet hunger; and they that drink me, shall yet thirst. He that hearkeneth
to me shall not be confounded; and they that work by me shall not sin. They
that explain me shall have life everlasting.
Explanation
The Church applies this
epistle to Mary, thereby encouraging us fervently to honor the blessed Mother
of God, in whom the Eternal Wisdom dwelt bodIly, and through whom He was given
to us, that by her intercession our understanding may be enlightened, our will
strengthened, and we be inspired with fresh zeal to practice ourselves, and to
prevail on others to practice also, whatever is chaste, becoming, and holy.
Gospel: Luke 11:27, 28
And it came to pass as
He spoke these things, a certain woman from the crowd lifting up her voice said
to Him: Blessed is the womb that bore Thee, and the paps that gave Thee suck.
But He said: Yea rather, blessed are they who hear the word of God, and keep
it.
MLA Citation
- “Goffine’s Devout
Instructions – Feast of Our Lady of Mount Carmel“. CatholicSaints.Info.
8 May 2020. Web. 16 July 2020.
<https://catholicsaints.info/feast-of-our-lady-of-mount-carmel/>
Carmel is a mountain,
lying between Judea and Syria, of which one part belonged to the tribe of
Manasses, the other to the tribe of Aser. The prophet Elias wrought, on Mount
Carmel, the great miracle which is circumstantially related in the third Book
of Kings, 18th chapter, when he, to prove that the God of Israel, whom he
worshiped, was the true God, called down fire from heaven to consume his
sacrifice. Upon this mountain, according to the Breviary, some pious nun, who
had been converted to Christianity, built a church or chapel, dedicated to the
Most Pure Virgin, in which they frequently assembled for prayer; and they were
called “Brothers of our Lady of Mount Carmel.” There exists, at the present
day, in the Catholic Church, a celebrated religious Order, whose members take
their name from this mount, and hence are called “Carmelites,” or “Brothers of
our Lady of Mount Carmel.” This religious Order was spread many centuries ago,
not only in the Holy Land,’ but also in other countries. Among other things we
read that Saint Louis of France, on his return from Syria, brought some of
these religious with him into his kingdom, and assigned them a dwelling near
Marseilles. The Holy Mother who was especially honored by these religious,
imparted also especial graces to them, and protected them miraculously in the
greatest need and danger. Among these graces is to be counted the following: –
The holy man, Simon Stock, who had, during many years served the Lord in
England – as a hermit, desired most fervently to be admitted into the Carmelite
Order, when he heard that the latter were spreading all over Europe. His desire
was complied with, and he endeavoured with such zeal to reach the height of
perfection, that after a few years he was deemed worthy to be chosen general of
the whole Order. As such, he one day poured out his whole heart, with
child-like confidence, before an image of the Blessed Virgin, requesting her to
bestow upon his holy Order some especial favor. The Divine Mother appeared to
him, and, as it is said in the Roman Breviary, bestowed upon him the habit of
the holy scapular, that his Order might be thus distinguished, from all others
and protected from all evil. Swanington, the companion of the blessed man,
relates that Simon informed him of the apparition in the following words: “The
Blessed Virgin appeared to me with a large suite; she held the habit in her
hand and said, ‘ This shall be thy privilege and that of all Carmelites. Those
who die, with sorrow for their sins and in the true faith, and clad in this
habit, shall not suffer eternal fire.'” Others say that the Divine Mother
bestowed the scapular upon the blessed man with these words: “Take, my son,
this scapular, as a sign of thy Order, an emblem of salvation. They who die in
it, repenting of their sins, shall not suffer the eternal fire.” This consoling
apparition and promise gave rise to the confraternity of the scapular, which is
now spread over the whole of the Catholic world, with the papal approbation and
the grant of many indulgences. It is a consoling belief, which rests upon the
words of the Breviary, that the members of this association, who endeavor to
live according to its rules, enjoy the special protection of the Blessed Virgin
at the hour of death, and are speedily delivered from purgatory, and taken into
their heavenly home. Pope Benedict XIV. treating of the Festivals of the
Blessed Virgin, says that Paul V. had made a decree, by which he sanctioned the
pious belief that the Blessed Virgin would help her clients after death, by her
intercession, especially on Saturdays, as this day is consecrated to her by the
Holy Church, provided they had died in the grace of God, and had endeavored to
follow the rules of the association. The heretics at different periods attacked
this pious belief with lies and blasphemies, and ridiculed those who wore the
blessed scapular; nor have they discontinued to do this in our day. Some
Catholics, though Catholics only in name, agree with them, and reject the
revelation of Simon Stock, as a pious fable, or a tale without any foundation.
They look upon the promise made to him as something which does not harmonize
with the Catholic faith; they are not even ashamed to say that it opens a path
to evil; for, if we thought that we can escape hell by wearing a scapular,
nothing would be more likely than that we should plunge into all possible vices
and continue in them, in the belief that we cannot go to eternal destruction,
by reason of our being members of that association. To this and other such
reasonings I will answer only this: As far as the comforting revelation of the
blessed Simon Stock is concerned, it is, of course, not an article of faith, as
those contained in Holy Writ; but it is not, therefore, only a fable or
unfounded tale. It was related by trustworthy men, examined by many historians,
and verified by several Popes. Those who doubt it, or denounce it as false,
without sufficient cause, act unreasonably. There are thousands of facts, not
contained in Holy Writ, which are incontestible on account of the testimony of
trustworthy men. Among this number is the one above related. And if,
notwithstanding this, a heretic thinks it a fable or an unfounded tale, let him
give his reasons for rejecting it; for, a mere contradiction of a fact does not
refute it. Respecting the gracious promise of the Blessed Virgin, that he who
wears the habit, or blessed scapular, shall escape the fire of hell, it is
beyond all doubt that we cannot understand it in such a manner that every one
shall most certainly escape the fire of hell and go to heaven, simply because
he wears a scapular, no matter how vicious his conduct might be. No, those who
would judge in the sense of the Catholic Church, are not allowed to understand
the promise in this manner. For, not to mention that, according to the
teachings of the Holy Church, we cannot possess in this world, without a divine
revelation, an infallible assurance of our future salvation, the Gospel of our
Lord declares plainly that to escape hell and gain salvation much more is necessary
than the wearing of a scapular. True faith, holy baptism, strict observance of
the commandments of God and of the Church, the avoidance of sin, the practice
of good works, and, finally penance when we have committed sin; these are the
conditions which, according to the teachings of Christ, are necessary for our
salvation, and without which all other merits, whatever they may be, are not
sufficient to open for us the gates of heaven. To elucidate the case before us
still more, let us suppose that some one, either out of pious simplicity or
want of instruction, carried constantly a consecrated Host with him. Now the
question arises, will this person escape hell on account of it and surely gain
salvation? Can he, because he carries a consecrated Host with him, not commit a
mortal sin? Can he, for the same reason, not die in sin and be condemned? From
the answer that must necessarily follow, we may draw the conclusion, that the
words of the above promise are not to be understood as if every one who wears a
scapular must surely be saved, and cannot be condemned, notwithstanding his
living a bad life. Just in the same manner are some of the words of Holy Writ
to be understood, for instance, where it is said that alms free men from death,
that is, from eternal damnation. God, in consideration of alms, gives especial
graces to man, in order that he may avoid sin, do penance, and hence not go to
destruction. In the same manner, any one who, out of veneration to the Queen of
Heaven, wears the scapular, and carefully observes the rules of the
association, will, by her intercession, receive the grace to live piously, to
escape hell, and to gain heaven. In one word, to wear the scapular, and by so
doing to manifest an especial devotion to the Blessed Virgin, will assist us to
gain life everlasting. But it is far from being sufficient to open heaven for
us, if it is not accompanied by those means which Christ announced as necessary
for the salvation of our souls. The above is surely a proof that devotion to
the scapular in no way leads to a wicked life, as the heretics pretend. No
Catholic has ever thought of teaching that we gain heaven by merely wearing the
scapular; while it is quite certain that the doctrines of heresy lead
straightway to sin and vice. For, if any man believes, according to the
teachings of the heretics, that faith alone saves, that he is sure of salvation
and cannot lose it, if he only believes; or that no transgression of the
Commandments can harm him, if he only accepts with a believing mind the grace of
Christ, as the catechism of Calvinists teaches; what can follow but that he
should plunge into sin and vice, partly because, according to his ideas, he
cannot be condemned, partly on account of his wrong opinion, that faith alone
saves. The Catholic Church is far from such doctrines. She does not teach that
the wearing of a scapular, or any similar observance, is sufficient for our
salvation, but that the wearing of a scapular, if it is done piously, assists
us to gain salvation, as God, in consequence of it, will bestow upon us many
graces through the intercession of the Blessed Virgin, which otherwise He might
not grant. The Evil One, who knows the great benefits which result from all
pious associations, and especially from the veneration of the Mother of our
Lord, incites the heretics to reject or to blaspheme them. He also incites
Catholics to place more faith in them than they ought to do, and to pay more
attention to what is merely an aid than to what is really necessary. Thus it
happens that many think it a greater sin to eat meat on Wednesday, which is
forbidden by the rules of the association of the scapular, than to eat meat on
the days of abstinence commanded by the Church. A true Catholic ought first to
obey the commandment of God, or of the Church, and do all that is absolutely
necessary to gain salvation, and after this, what is useful and beneficial.
That which aids him to gain salvation he should not neglect, but at the same
time he should be careful not to think that he will gain heaven if he omits
that which is most needful. Let this suffice for your instruction, and to
refute the wicked and the ignorant.
In conclusion, as far as
the use of the scapular is concerned, it would be very wrong for a Catholic to
despise it. He should, on the contrary, learn to esteem it highly. We find, in
many books, instances of miracles which have been wrought on those who have
worn it piously. They have been miraculously protected in dangers by fire and
water; in battle it has been a shield which averted the strokes of the enemy;
in sickness, a life-giving remedy. And who can count the number of hardened
sinners, for whom the Divine Mother has obtained grace to do penance, and thus
to escape hell, in consideration of the devotion which they manifested to her by
wearing the scapular? Hence, whether you are numbered among the sinners or the
righteous, let the beneficial use of the scapular be recommended to you.
Evince, by wearing it, your devotion towards her who faithfully aids her
children in life and in death.
1. To escape hell and
gain salvation ought to be the end and aim of all our devotions, of all our
actions. You must then employ those means which are indispensable to save your
soul and to escape hell. These are: Keeping the true faith; observing the
commandments of God and of the Church; worthily receiving the sacraments;
avoiding sin; doing penance and other good works; and practicing patience in
trials and suffering. If you neglect these means, then everything else is
insufficient to lead you to heaven, or save you from eternal destruction For
this reason it is necessary that you prefer the good works commanded by God and
the Church to those which are voluntary. It is according to the teachings of
the heretics not to do any good works that are not commanded by God: and that
those good works which one does voluntarily are not pleasing in the sight of
the Lord. But on the other hand, it is also a deceit of the wicked enemy of
man, if we practice only voluntary good works, and leave undone those which are
commanded us, or if we rather do the former than the latter. Those which are
commanded have always to precede the others, and we must be much more careful
in practicing those than all others.
2. Besides those good
works which it is your duty to perform, do also others voluntarily, that is,
such as you are not obliged under sin to perform, but which, in addition to the
means needful for your salvation, assist you to persevere in the right path,
although as previously said, they are not absolutely necessary for your
salvation. With these, among many others, may be classed pious confraternities,
sodalities or associations. To join them and to live according to their
regulations is a voluntary good work. To join all the associations and not
observe rightly the rules of one, is of little or no benefit. To join one, and
strictly to follow its precepts is, in my judgment, much to be preferred. Those
associations that are to be first recommended to all, are: The confraternity of
the Sacred Heart of Jesus, that of a Happy Death, and of the Blessed Virgin.
Countless incidents are told which clearly prove that the Mother of Mercy has
obtained especial graces for those who have been members of such associations,
and who have venerated her and called to her for aid. Many sinners have been
converted by such voluntary devotions, many pious persons strengthened to do
right: hence, many have escaped hell, and have attained the kingdom of God,
which might not have teen the case had they omitted this voluntary devotion.
Be, therefore, a zealous member of some pious association. It will afford you
great comfort and benefit in your last hour. Justus Lipsius, a man famous for
his great learning and virtues, said when on his death bed: “When I remember
that I have been a member of the Sodality of the Blessed Virgin, and that, as
such, I have endeavored to live in accordance with the prescribed regulations,
I am filled with joy and confidence.”
- Father Francis Xavier
Weninger, DD, SJ. “The Festival of Our Lady of Mount Carmel”. Lives of the Saints, 1876. CatholicSaints.Info. 15 March 2018. Web. 16 July
2020. <https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-the-festival-of-our-lady-of-mount-carmel/>
Article
The Church is one in
doctrine and in government, yet the modes in which she manifests the inward
life which she receives from the ever-continuing action of Christ, her Divine
Head, are countless in their beautiful varieties. She is, at the same time,
contemplative and active, abiding in the desert and dwelling in community, the
physician of the bodies , as well as of the souls of men, the teacher of the
ignorant, the civilizer of barbarians, the defender of the Gospel at home, its
missionary abroad. These different and apparently incongruous functions of her
sublime life she performs on a large scale by means of her Religious Orders.
These holy associations are members of Christ’s mystic body, each having its
different office, yet all conspiring, by their harmonious action, to the
strength and beauty of the organism to which they belong. They are the various
ornaments of the golden robe of splendour which Christ has cast around His
Spotless Spouse, the Church.
Numerous as are the
differences in origin, mode of life, and aim of the Religious Orders, they all,
without exception, agree in cultivating and propagating a most tender devotion
to Mary, the Mother of God, and many of the most beautiful and touching
practices of piety in her honour, now existing in the Church, have been
introduced by them. The Rosary, as we saw in our last number, is a Dominican
devotion, and an unwavering faith in the Immaculate Conception, and a burning
love for that greatest of Mary’s privileges, next to the Divine Maternity,
characterised the Seraphic Order of Saint Francis, centuries before the mystery
was defined to be an article of faith. Devotion to the Sacred Name of Mary
found a home in the Cistercian Order, a nestling place in the heart of the
greatest of its abbots, the illustrious Saint Bernard of Clairvaux: respice
stellam, voca Mariam: look to the star, call on Mary . . . in dangers, in
troubles, and in doubts think of Mary, call on Mary, were the words, sweet
as honey, that distilled from his glowing lips, which the coal of Mary’s love
had touched. The Society of Jesus, the bulwark of the Church in modern times,
shows its devotion to Mary by establishing, in the colleges under its
direction, sodalities and confraternities in her honour. The two Scapulars,
which is derived from Latin meaning ‘shoulder garment’, of which we are now
about to treat have been given by God to His Church through the instrumentality
of Religious Orders; the Brown Scapular, or that of Our Lady of Mount Carmel,
was introduced by the Carmelites, the Red Scapular by the Lazarists.
This agreement of all
the Orders in devotion to the Blessed Virgin, though differing in so many other
devotions, proves that it is not one of several modes of manifesting the vital
energy of the Church, but one which is an integral and essential part of the Christian
system. Mary is not, as Father Faber shows in his Growth in Holiness,
a mere appendage or ornament of true religion; she is the mystical neck,
uniting the Church to Jesus, its Head: she is so completely interwoven, like a
golden thread, in the web of Christian doctrine, that to separate her from it
is to destroy it. The particular manner of honouring her may vary with times,
and countries, and dispositions, but the devotion itself will live on through
the ages, to be transplanted with the Church Militant, when time has ceased to
be, to those happy courts over which Mary presides as Queen.
These general remarks
have led us away from our immediate subject, the Scapular of Mount Carmel, yet
they may be useful in showing how all devotions in honour of the Blessed
Virgin, and all the Sacramentals which concern her, are expressions of one
great truth – that Mary is to be reverenced because of her connection with
Jesus.
The Carmelites claim to
be one of the oldest Orders in the Church, tracing their descent from the
immediate disciples of the Prophets Elias and Eliseus, who lived more than
eight hundred years before the coming of our Lord, They derive their name from
Carmel, a mountain of Palestine, on which the first religious of the Order
built their cells. Whether they can make good their claims to so venerable an
antiquity, is not for us to determine; from the end of the twelfth century,
however, their history is clear and reliable. Albert, Patriarch of Jerusalem,
gave them a rule in 1209, which was afterwards approved by the Holy See. The
troubles consequent upon the continual irruptions of the Saracens into
Palestine induced the good religious to look out for a safer asylum, and one in
which they would be able to practise, in its perfection, their rigorous rule.
Accordingly, they passed into Europe, in the middle of the thirteenth century,
and rapidly spread through the different Christian kingdoms, owing to the
protection and favour of the Holy See, and. the ability and zeal of the
Generals of the Order. One of the most illustrious of those Generals was Simon
Stock. He was an Englishman by birth, and from his early years was remarkable
for the austerity and stainless innocence of his life, and his tender devotion
to the Blessed Virgin. Mary rewarded his confidence and love, as she did those
of his contemporary, Saint Dominic. She appeared to him in a vision, and
delivered to him the Brown Scapular, promising special graces to those who
should devoutly wear it. The new devotion was eagerly embraced by all ranks of
society; the priest, the king, the noble, and the commoner, prided themselves
on wearing the livery of the Queen of Heaven. The Popes approved it by granting
indulgences to it, and establishing a festival in its honour. And thus it has
continued in the Church until our day, the holy rival of the Rosary in winning
souls to the love of Mary and her Divine Son.
Some may smile at a
devotion based on no better foundation than a vision. Yet they cannot deny,
without rejecting the Bible and the testimony of ecclesiastical and profane
history, the occurrence of visions in past times. If supernatural interferences
have taken place, they may take place again; and whether such has been the case
in any particular instance, can be ascertained by the rules of historical
criticism. Now, in regard to Saint Simon Stock, we have the testimony of his
secretary, Suvaningron, who, relating the vision, says; “Hanc ego
immeritus, homine Dei dictante scribebam; this account I have written, though
unworthy of the honour, under the dictation of the man of God.” His
testimony has been received, after standing the test of an historical and
theological sifting, by every unprejudiced mind that has examined the subject.
It is confirmed by the high sanctity of the parties in the transaction, by the
miracles attested under oath, wrought by means of the Scapular, and by the
spiritual blessings conferred on those who devoutly wear it.
The advantages which the
Scapular procures us are threefold: it puts us under – the particular
protection of Mary, it gives us a participation in all the good works of the
Carmelite Order, and places within our reach numerous indulgences.
When we put on the
blessed Scapular, we clothe ourselves with the uniform of Mary’s army, we
enroll ourselves under her banner, we choose her for our Mother and our Queen.
Like the domestics of the wise woman, whose praise is in the Book of Proverbs,
we are clothed with double garments to protect us against the cold winds* and
storms of spiritual adversity. The Scapular is the pledge of the sacred
contract that we have entered into with the Blessed Virgin; and if we be
faithful to it on our part, she will reward us with the choicest blessings of
her Son.
It is piously believed,
to use the words of the Roman Breviary (in the Lessons of the 16th of July),
that Mary will obtain a speedy release from Purgatory for those who wear the
Scapular in life, and die a Christian death. There is nothing absurd in this.
Jesus is the King of Purgatory; then Mary must be Queen. Is it not natural to
suppose, that she is the Mediatrix of pardon for the suffering souls, as she is
of grace and mercy for us? And what day more suitable to exercise her
intercession for them than Saturday, which the Church has consecrated to her
honour? Of course it would be the sin of superstition to believe that a person
dying in mortal sin could escape the fires of hell by the fact of wearing
Mary’s livery. Nor need we suppose that God’s justice remits, in favour of the
members of the Scapular Confraternity, any of the Purgatorial punishment due to
sin. It can crowd into an hour, by increase of intensity, sufferings which
otherwise might be protracted through years.
The devotion of the
Scapular beautifully illustrates the Catholic doctrine of the Communion of
Saints; it associates us to all the good works of the Carmelites. Their
satisfactions for sin become ours, their impetrations for blessings belong to
us. The Scapular is the key to the rich treasures of graces which for centuries
have been accumulating in the Church, by the Masses, and missionary labours,
and studies, and toil, and praying and watching and fasting, of holy Carmelites
all over the world. Our own poor penances for the sins of our past life are
little worth, but joined to the superabundant satisfactions of the Saints, they
are increased in value a thousand fold.
The indulgences annexed
to the Scapular afford another illustration of the Communion of Saints. By
gaining them, we cancel the debt of temporal punishment due to our
transgressions; we offer to God, in place of our own satisfactions, those of
Christ, the Blessed Virgin, and the Saints. Yet various acts are required on
our part to appropriate them; we must free our souls from the stain of sin, by
co-operating with God’s holy grace, which urges us to receive the Sacrament of
Penance, and we must fulfill the other conditions prescribed by the Sovereign
Pontiff in the grant of the indulgence. The day. of admission into the
Confraternity of the Scapular, the Feast of Oar Lady of Mount Carmel, on the 16th
of July, and the hour of death, have a plenary indulgence annexed to them. The
numerous partial indulgences may be found in most manuals of devotion. To
participate in the benefits of the Confraternity, it is necessary to receive
the Scapular from a priest who has been empowered to give it, and to wear it
constantly. It is also advised that the members should recite daily seven Our
Fathers and Hail Marys, or the Litany of the Blessed
Virgin.
These, then, are the
blessings which Mary offers us if we assume her habit; but in doing so we
contract the obligation of serving her as faithful vassals, and imitating her
virtues, in proportion to our grace. He who professes himself her client, and
yet neglects the duties of his state of life, insults her and incurs the anger
of her Son. No exterior symbols will profit us if the interior spirit be
wanting; the Scapular will not save us if we lead bad lives, any more than will
the livery of his country screen the coward or the deserter from his merited
punishment.
When the prophet Elias
passed from earth, in a chariot of fire, he dropped his robe to his faithful
follower, Eliseus. The disciple cast the garment about his shoulders, and, at
the same moment, the spirit of his departed master was infused into his heart.
So it should be with us. Mary’s Scapular hangs around the neck to no purpose,
unless the soul clothe itself with the virtues that she practised. Let us apply
to ourselves what Saint Paul wrote to the Galatians: For as many of you at have
been baptised in Christ have put on Christ; as many of us as have received the
Scapular of Mary, have put on Mary.
It is related of
Boleslas IV, King of Poland, “that he always carried about with him the
portrait of his father, as the witness and guide of his actions. Whenever he
had to pass any decree, or engage in any important affair, he looked at the
image of his parent, and pronounced these admirable words: ‘O my father! do not
permit me to dishonour the blood that flows in my veins; do not permit that my
tongue should utter any word, or my hand perform any action unworthy of thy
name and my high rank.'” In like manner, when we look at the Scapular and the
image of Mary attached to it, let us cry out with a holy enthusiasm: “O, sweet
Mother! do not suffer us to dishonour thy name or the title of thy children.”
MLA Citation
- Father William James
Barry. “The Scapular of Our Lady of Mount Carmel”. The Sacramentals of the Holy Catholic Church, 1879. CatholicSaints.Info. 4 March
2020. Web. 16 July 2020.
<https://catholicsaints.info/sacramentals-of-the-holy-catholic-church-the-scapular-of-our-lady-of-mount-carmel/>
The Virgin Mary in our Life
INTRODUCTION
One of the noted characteristics of Carmel's spirituality is the
presence of the Virgin Mary in our Life, communion with her, imitation of her
virtues and cultivating special devotion to her. We are not dealing with a
footnote to our charism, but rather with one of the more intimate and cherished
expressions of our tradition.
In chapter 3 of the Constitutions we
find an important novelty in the legislation of the Discalced Carmelites. For
the first time, a theme so basic to the spirituality of the Order, as is the
Marian spirit, is brought into relief, briefly synthesised and fills out the
global picture of the religious consecration and contemplative life of the
Discalced Carmelites. There is no doubt that, although the consciousness of its
Marian spirit has always been alive in Carmel, the doctrinal riches of Vatican
Council II, in what concerns the mystery of Mary in the Mystery of Christ and
the Church, and the trend of some post-counciliar documents, especially the
Exhortation Marialis Cultus of Paul VI, has made possible an
adequate treatment in the legislative texts of one of the basic points of our
spirituality.
Chapter 3 offers us a
brief, yet precious synthesis of our Marian history and spirituality, giving
guidelines for a religious formation which must be, according to the purest
tragion of Carmel, "moulded on Mary", imitating her. It shows how
meditation on God's word forms the meeting place between Carmelite spirituality
and the imitation of the Virgin who "pondered on all these things in her
heart"(1). This vital and uninterrupted
experience of love and veneration towards Our Lady is focussed on liturgical
celebration, personal and community devotion and a special dedication to
serving and honouring the Blessed Virgin which characterizes Carmel.
Number 53 of the Constitutions summarises
very well the motives and aspects of this Marian life. In the course of this
commentary we will select key phrases and elaborate their content from the point
of view of history, spirituality and cult:
"The Discalced
Carmelite Nuns are, by calling, part of the Order of the Blessed Virgin Mary of
Mount Carmel. They belong to a family consecrated in a special way to loving
and venerating the Holy Mother of God; and they seek to attain evangelical
perfection in union with her."
In the very title of the
Order, with its explicit allusion to the Virgin, we find the full meaning of
our identity in the Church as an Order bound to Mary. "Carmel is entirely
Marian"(2) as the Church
recognises.
The presence of the
Virgin in our communities increases the sense of "family" by the
constant reference to the Virgin as a maternal presence in the midst of her
children. Dedication to her love and cult, as a special consecration,
determines the intensity of Marian devotion, within the purest liturgical and
spiritual traditions of the Church, renewed in the directives of the Second
Vatican Council.
According to the spirituality
of the Order, religious consecration and Christian life as lived in Carmel has
as it goal the perfection of charity and love for God and neighbour. The
striving for holiness which characterises our life sees in the Virgin Mary not
only the highest model, but also the most helpful of companions. Our life of
consecration to the service of Christ and the Church finds in the love of Mary
its most enlightening example. Moreover, the teaching and experience of our
Saints show Mary to be the Mother who goes with us on the road of our spiritual
journey in order to lead us by the hand "to the summit of the Mount of
perfection which is Christ".
The Marian stamp,
connatural to our history and spirituality, ought to show itself in a life
which reflects in our members the living presence of our Mother, which gives to
our communities a character of spiritual depth, of personal and community
simplicity, harmony and charity coming from the desire to imitate the most
characteristic attitudes in the life of Mary, described so beautifully for us
by Paul VI in Marialis Cultus number 57.
Among the characteristic
virtues of the Virgin Mary to mould the life of the Discalced Carmelite Nun
mention is made of prayer and contemplation which in Mary seem to sum up the
whole Marian tradition of the Teresian Carmel. We have only to consider Mary's
continual meditating on Scripture, remembering the marvels of God in her
personal history and that of her people, the attentive involvement in the
mysteries of her Son. This tradition of ours reaches out towards complete
identity with the sentiments and the work of salvation of Christ and his
Spirit.
This brings to mind that
our contemplative vocation is focussed on the Church and has Mary as its
exalted model. She was not only totally consecrated on earth and now in heaven
to her mission as mother of the Church, but also her service of prayer in union
with Christ in favour of the Church was of a hidden and fruitful nature. She is
a model of fervent intercession for the salvation of everyone and of constant
petition for the sending of the Holy Spirit on the Church, like a perennial
Pentecost.
It is suggested, finally,
that evangelical self-denial itself should have a Marian character. These words
recall that the Virgin, as the first disciple of the Lord, is the model of
evangelical self-denial by exercising those attitudes of a disciple of Christ
that our Saints of Carmel emphasise in their Marian spirituality: humility,
obedience to the will of the Father, poverty, forgetfulness of self, unselfish
service, intense union with the sufferings of Christ to benefit his Body which
is the Church.
It is an evangelical
self-denial which in Mary was centred on what is essential because she was
immaculate and Holy. Without leaving aside the essential, in ourselves
voluntary mortification and austerity are also required, along with denial of
everything that could cloud the totally Marian meaning of our life which seeks
the purity of heart which shines from the heart of Mary, Virgin Mother and Spouse.
In these doctrinal
themes, which easily find echoes in the fruitful spiritual tradition of the
Order, the Constitutions lay down the general outline of the
meaning of our Carmelite vocation in its essentials, in the Marian note which
has remained integral and common to the history of our religious family, and
has been continually enriched especially in the Carmelite lives of those who
have been the most outstanding witnesses of our vocation.
1.
MARIAN SPIRITUALITY OF THE ORDER
Number 54 of the Constitutions gives
us, in the text and the notes, a summary of the Marian spirituality of the
Order, both in its origins and in the experience of St Teresa and St John of
the Cross
It is a legislative text,
compact and sound which sets out the principal points of Marian history and
spirituality in Carmel. We will point out what is most important and valuable
in this text.
1. Marian devotion at
the beginning
Three key words sum up
the origin of our relationship with the Virgin Mary which forms part of our
charism: Mount Carmel itself, the Marian name of the Order, the explicit
mention of the dedication of the Order of Carmel to the service of Our
Lady.
a) a chapel
dedicated to the Virgin Mary on Mt Carmel
An anonymous pilgrim
early in the thirteenth century provides us, in a document concerning the roads
and pilgrimages of the Holy Land, with the first historical witness to the
Marian character of the Order in speaking of "a very pretty little church
of Our Lady which the Latin hermits known as the 'brothers of Carmel' have in
the Wadi 'ain es-Siah", Another redaction of the same manuscript speaks of
"a church to Our Lady".
Later the Virgin's title
would be given to the whole monastery, when the first chapel was notably
enlarged, as we find in various ancient documents(3). This early data concerning the
chapel on Mount Carmel, dedicated to the Mother of God is significant and in
practice is the fact from which sprang the most ancient devotion of the
Carmelites to the Virgin.
We suppose that this
small chapel had an image of the Mother of God in a place of importance.
Ancient tradition of the order has handed down to us antique images of Eastern
influence. Some are in the style of the Virgin of tenderness or the enthroned
Virgin with her Son. All this shows that the hermits of Mount Carmel wished to
dedicate themselves entirely to a life of devotion to Jesus Christ under the
loving gaze of the Virgin Mary. She presides at the birth of this new ecclesial
experience. Hence she is recognised as its Patron, according to the words
addressed by the General, Peter de Millaud, to Edward I, King of England,
regarding the Virgin Mary "for whose praise and glory this same Order was
especially founded"(4), an affirmation which later
tradition would confirm.
b) The name:
Brothers of the Blessed Virgin Mary of Mount Carmel.
It is thus that the name
of the Order appears in various pontifical documents, with an explicit
reference to the Virgin Mary, as is witnessed by the Bull of Innocent IV, Ex
parte dilectorum of January 13, 1252: "On the part of our beloved
sons, the hermit brothers of the Order of Saint Mary of Mount Carmel ..."(5). In a later document on February
20, 1253 Urban IV in the Bull Quoniam, ut ait makes reference
to the "Prior Provincial of the Order of the Blessed Mary of Mount Carmel
in the Holy Land", and adds that Mount Carmel is the place of origin of
this Order where a new monastery is to be erected to the honour of God and
"the said Glorious Virgin, their Patron"(6). This name, "brothers",
which is a sign of familiarity and intimacy with the Virgin, was thus
recognised by the Church and would in the future be a source of spirituality
when later Carmelite authors would speak of the "patronage of the Virgin"
and of her attribute of "Sister" of the Carmelites.
c) Consecration to the Virgin
Carmel professes a total
consecration to the Virgin Mary along with its total dedication to the service
of Jesus Christ as Lord of the Holy Land according to the meaning of
"allegiance" and "service" contained in the original text
of the Rule in its historical and geographical context. This is recognised in
an ancient legislative text of the Chapter of Montpellier, celebrated in 1287:
"We beg the intercession of the glorious Virgin Mary, Mother of Jesus, for
whose pleasure and honour our way of religious life was founded"(7). This special consecration united
with explicit following of Christ was to have a logical consequence in the
inclusion in the formula of profession of explicit mention of commitment to God
and the Blessed Virgin Mary.
2.
A living spiritual tradition
After giving the
historical data pertaining to the dawn of the Marian experience of Carmel,
the Constitutions select the most significant elements in the
Marian spirituality of Saint Teresa and Saint John of the Cross. However, we
can condense into a few guidelines the doctrinal riches of the Marian spirit of
the Order as it has been lived from the beginning, enriched by the devotion and
the spiritual writings of certain outstanding Carmelites.
a) Titles of love
and veneration
It seems certain that the
ancient tradition of Carmel expressed its bond of love with the Virgin through
a series of titles relating to the mystery of Mary, but with a particular
savour drawn from the experience of Carmelite life. Thus, at the beginning, the
title of Patron of the Order predominated, but the gentler expression of Mother
began to make its way into favour, as is apparent in ancient formulas from
Chapters and Constitutions, such as: "In honour of our Lord Jesus Christ
and of the glorious Virgin Mother of our Order of Carmel"; "For the
praise of God and the blessed Virgin Mary, Mother of God and our Mother",
as the Constitutions of 1369 put it. The antiphon "Flos Carmeli"
refers to her as "Gentle Mother" (Mater Mitis) and John of
Chimineto speaks of Mary as the "fount of mercy and our Mother".
These two titles are related to the mystery of the Virgin Mother of God in the
extension of her maternity to all peoples. To these can be added that of Sister,
assumed by the Carmelites of the fourteenth century in the devotional
literature narrating the origins of the Order from the Prophet Elijah, and the
relationship between the Virgin and the hermits of Mount Carmel.
From another doctrinal
point of view, the Carmelites, in contemplating the mystery of the Virgin, have
stressed her virginity seeing in her an admirable model for the choice of a
virginal life in Carmel and its relation with contemplation. For the same
reasons, Carmelites were always found among those who defended the doctrine of
the Immaculate Conception of the Virgin in the medieval controversies, either
at the theological level or by introducing the feast into the calendar of the
Order to be celebrated with special devotion. It is from this also that
Carmelite authors derive their insistence on filial contemplation of the most
pure Virgin and the commitment to imitate this spiritual attitude in the
Virgin, symbolised in the white mantle which forms part of the habit of the
Order.
b) The Order's
Marian privileges.
The Marian history and spirituality
of the Order, specially during the fourteenth to the sixteenth centuries,
continued to be enriched devotionally, augmenting the early historical
tradition. The Virgin Mary appears as the Protectress of the Order at difficult
moments in its evolution and spread in the West. The Catalogue of
Carmelite Saints recognised the vision which the General of the Order,
Simon Stock, had in 1251, when the Virgin appeared to him and entrusted to him
the habit of the Order assuring him of the eternal salvation of all those who
should wear it with devotion. A document, commonly known as the Sabbatine
Bull, bearing the date of March 3rd 1322 and attributed to
Pope John XXII refers to a vision granted to the Pope himself in which the
Virgin promised him personal protection in return for the help the Pope would
give the Carmelites. In the Bull there is an allusion to the privilege of the
liberation from the pains of purgatory for all those who had worthily worn the
Holy Scapular through the maternal help of the Virgin who would come to free
those devoted to her on the Saturday following their death.
These two facts have
polarised popular attention to the Marian devotion proposed by the Order and
have monopolised, in a certain sense, the spiritual vision the Order has of the
mystery of Mary, which is much richer, more spiritual and based rather on the
gospel.
Since the fourteenth
century the Order has desired to celebrate the benefits received for the Virgin
by a special feast, the Solemn Commemoration of the Virgin Mary of Mount
Carmel. This feast remembers the protection of Mary while giving expression to
the Order's thanksgiving to her. The choice of date, as is known, was
influenced by the partial approval of the Order obtained at the second Council
of Lyons on July 17th 1274 when there was risk of the Order's
extinction. Later, July 16th was chosen as the date
traditionally associated with St Simon Stock's vision of Mary. Thus the
remembrance of the Virgin's protection was concentrated in thanksgiving for
what is the symbol of her great love for Carmelites: the gift of the Holy
Scapular and its privileges.
c) Marian
spirituality of the Order Mary as model and mother
A distinctive note of the
attitude of Carmelites towards the Virgin Mary is the desire to imitate her
virtues within their own religious profession. The well-known Carmelite
theologian, John Baconthorpe (1294-1348) in his commentary on the Rule sets out
to show the parallel between the life of a Carmelite and that of the Virgin
Mary. Here we find an exegetical principle of great importance, for it centres
devotion on imitation. Another great lover of Mary, Arnold
Bostio (1445 -1449) in his work on the Patronage of Mary over the Order, has
celebrated the sense of intimacy with the Virgin, the special filiation of the
Carmelite, the communion of goods with the Mother, the sense of
"brotherhood" with her. Blessed Baptist of Mantua (1447-1516) sings
sweetly of Mary in his poetic works. Fr Michael of St Augustine (1621-1684) and
his spiritual daughter Mary of St Teresa (1623-1677) are faithful interpreters
of the Carmelite tradition and have united a sense of intimacy with the Virgin
to the thought of her splendour.
Although this is not the
place for the exposition of the doctrine of all these authors, we would like to
reveal the existence of a rich spiritual and doctrinal tradition in Carmel,
which would be worthily continued and deepened by representatives of the
Teresian Carmel, as we shall see.
d) Liturgy and
popular devotion.
Carmelites have expressed
their consecration to the Virgin particularly through the liturgy. They have
dedicated churches to her and venerated her image. The ancient Rituals of the
Order, from the thirteenth century onwards, show the liturgical fervour of
Carmel in the celebration of the Marian feasts of the Church and in the
acceptance of celebrations which in other places and Orders were not received
with such fervour as, for instance, the feast of the Immaculate Conception. The
feast of the Solemn Commemoration of the Virgin of Mount Carmel became the
principal feast. The Order's ancient Jerusalem rite contained many invocations
to Mary in the canonical hours, with Marian antiphons at the end of each hour
and a special solemn Salve Regina at Compline. Votive Masses
were celebrated in honour of the Virgin and the name of Mary was frequently
introduced into the liturgical texts for Clothing and Profession. It can be
said that the Carmelite liturgy has left a profound impression of Marian spirit
on the Order's spiritual tradition and has formed the interior dedication
professed by the Order to Our Lady the Virgin. Together with the liturgy,
characteristic devotional practices have flourished, such as the Angelus and
the Rosary and others proper to the Order, alongside the scapular devotion.
3. Marian spirituality
in the Teresian Carmel
The second part of number
54 of the Constitutions presents the logical continuation of
the Marian experience of Carmel in Saint Teresa and Saint John of the Cross in
these words, "Saint Teresa of Jesus and Saint John of the Cross confirmed
and renewed Carmel's devotion to Mary". There follows a brief and compact
synthesis of the Marian thought of St Teresa and St John of the Cross. Within
the space allowed by these few pages it will be worthwhile to enlarge some more
on the vision offered by the Constitutions on this point, in
order to see just how the Marian theme has been enriched in the two saints and
how it fits into our present spirituality, beginning with the doctrine and
experience of Teresa of Jesus, John of the Cross and other outstanding
exponents of the Teresian Carmel.
CONCLUSION
Carmel is wholly Mary's.
The Constitutions stress this fundamental aspect of the
Order's spirituality in all its aspects from the most profound life in
communion with Mary and imitating her to the simplest personal and
community devotion.
Fidelity to this aspect
of our life is a guarantee of continuity with the purest tradition of Carmel.
It renews the covenant of love which the Virgin has sought to have with our
religious family in the Church
In Mary, Carmelites
scattered throughout the world are united in a commitment to serve Christ and his
Church. Thus they imitate the Virgin Handmaid of the Lord, who silently walked
in the footsteps of her Son and cooperated with him for the salvation of the
world, by prayer and a life surrendered to the mystery of salvation.
1. Lk 2:19,
51.
2. Leo XIII
3. See Bullarium Carmilitanum I: pp. 4 and
28.
4. See Bullarium Carmelitanum I: pp.
606-607.
5. Analecta Ordinis Carmelitarum 2 (1911-1913)
p. 128.
6. Bullarum Carmelitanum I: p. 18.
7. See Actas del Capitulo General de Montpellier;
Acta Cap. Gen. Wessels-Zimmermann, Rome 1912, p.7
Scultura lignea presente nel santuario di
Acquafondata
Beata Vergine Maria del Monte
Carmelo
-
Memoria Facoltativa
Il primo profeta d'Israele, Elia (IX sec. a.C.), dimorando sul Monte
Carmelo, ebbe la visione della venuta della Vergine, che si alzava come una
piccola nube dalla terra verso il monte, portando la pioggia e salvando Israele
dalla siccità. In quella immagine tutti i mistici cristiani e gli esegeti hanno
sempre visto la Vergine Maria, che portando in sé il Verbo divino, ha dato la
vita e la fecondità al mondo. Un gruppo di eremiti, «Fratelli della Beata
Vergine Maria del Monte Carmelo», costruirono una cappella dedicata alla
Vergine sul Monte Carmelo. I monaci carmelitani fondarono, inoltre, dei
monasteri in Occidente. Il 16 luglio del 1251 la Vergine, circondata da angeli
e con il Bambino in braccio, apparve al primo Padre generale dell'Ordine, beato
Simone Stock, al quale diede lo «scapolare» col «privilegio sabatino», ossia la
promessa della salvezza dall'inferno, per coloro che lo indossano e la
liberazione dalle pene del Purgatorio il sabato seguente alla loro morte.
Etimologia: Maria = amata da
Dio, dall'egiziano; signora, dall'ebraico
Martirologio
Romano: Beata Maria Vergine del Monte Carmelo, dove un tempo il profeta
Elia aveva ricondotto il popolo di Israele al culto del Dio vivente e si
ritirarono poi degli eremiti in cerca di solitudine, istituendo un Ordine di
vita contemplativa sotto il patrocinio della santa Madre di Dio.
Il 16 luglio ricorre una festa mariana molto
importante nella Tradizione della Chiesa: la Madonna del Carmelo, una delle
devozioni più antiche e più amate dalla cristianità, legata alla storia e ai
valori spirituali dell’Ordine dei frati della Beata Vergine Maria del Monte
Carmelo (Carmelitani). La festa liturgica fu istituita per commemorare
l’apparizione del 16 luglio 1251 a san Simone Stock, all’epoca priore generale
dell’ordine carmelitano, durante la quale la Madonna gli consegnò uno scapolare
(dal latino scapula, spalla) in tessuto, rivelandogli notevoli privilegi
connessi al suo culto.
Nel Primo Libro dei Re dell’Antico Testamento si racconta che il profeta Elia,
che raccolse una comunità di uomini proprio sul monte Carmelo (in aramaico
«giardino»), operò in difesa della purezza della fede in Dio, vincendo una
sfida contro i sacerdoti del dio Baal. Qui, in seguito, si stabilirono delle
comunità monastiche cristiane. I crociati, nell’XI secolo, trovarono in questo
luogo dei religiosi, probabilmente di rito maronita, che si definivano eredi
dei discepoli del profeta Elia e seguivano la regola di san Basilio. Nel 1154
circa si ritirò sul monte il nobile francese Bertoldo, giunto in Palestina con
il cugino Aimerio di Limoges, patriarca di Antiochia, e venne deciso di riunire
gli eremiti a vita cenobitica. I religiosi edificarono una chiesetta in mezzo
alle loro celle, dedicandola alla Vergine e presero il nome di Fratelli di Santa
Maria del Monte Carmelo. Il Carmelo acquisì, in tal modo, i suoi due elementi
caratterizzanti: il riferimento ad Elia ed il legame a Maria Santissima.
Il Monte Carmelo, dove la Tradizione afferma che qui la sacra Famiglia sostò
tornando dall’Egitto, è una catena montuosa, che si trova nell’Alta Galilea,
una regione dello Stato di Israele e che si sviluppa in direzione
nordovest-sudest da Haifa a Jenin. Fra il 1207 e il 1209, il patriarca latino
di Gerusalemme (che allora aveva sede a San Giovanni d’Acri), Alberto di
Vercelli, redasse per gli eremiti del Monte Carmelo i primi statuti (la
cosiddetta regola primitiva o formula vitae). I Carmelitani non hanno mai
riconosciuto a nessuno il titolo di fondatore, rimanendo fedeli al modello che
vedeva nel profeta Elia uno dei padri della vita monastica.
La regola, che prescriveva veglie notturne, digiuno, astinenza rigorosi, la
pratica della povertà e del silenzio, venne approvata il 30 gennaio 1226 da
papa Onorio III con la bolla Ut vivendi normam. A causa delle incursioni dei
saraceni, intorno al 1235, i frati dovettero abbandonare l’Oriente per
stabilirsi in Europa e il loro primo convento trovò dimora a Messina, in
località Ritiro. Le notizie sulla vita di san Simone Stock (Aylesford, 1165
circa – Bordeaux, 16 maggio 1265) sono scarse. Dopo un pellegrinaggio in Terra
Santa, maturò la decisione di entrare fra i Carmelitani e, completati gli studi
a Roma, venne ordinato sacerdote. Intorno al 1247, quando aveva già 82 anni,
venne scelto come sesto priore generale dell’Ordine. Si adoperò per riformare
la regola dei Carmelitani, facendone un ordine mendicante: papa Innocenzo IV,
nel 1251, approvò la nuova regola e garantì all’Ordine anche la particolare
protezione da parte della Santa Sede.
Proprio a san Simone Stock, che propagò la devozione della Madonna del Carmelo
e compose per Lei un bellissimo inno, il Flos Carmeli, la Madonna assicurò che
a quanti si fossero spenti indossando lo scapolare sarebbero stati liberati
dalle pene del Purgatorio, affermando: «Questo è il privilegio per te e per i
tuoi: chiunque morirà rivestendolo, sarà salvo». La consacrazione alla Madonna,
mediante lo scapolare, si traduce anzitutto nello sforzo di imitarla, almeno
negli intenti, a fare ogni cosa come Lei l’avrebbe compiuta.
Autore: Cristina Siccardi
Icona della Beata Vergine Maria del Monte Carmelo in
località Carcareda - Pazzano (RC)
La devozione spontanea alla Vergine Maria, sempre
diffusa nella cristianità sin dai primi tempi apostolici, è stata man mano nei
secoli, diciamo ufficializzata sotto tantissimi titoli, legati alle sue virtù
(vedasi le Litanie Lauretane), ai luoghi dove sono sorti Santuari e chiese che
ormai sono innumerevoli, alle apparizioni della stessa Vergine in vari luoghi
lungo i secoli, al culto instaurato e diffuso da Ordini Religiosi e
Confraternite, fino ad arrivare ai dogmi promulgati dalla Chiesa.
Maria racchiude in sé tante di quelle virtù e titoli, nei secoli approfonditi
nelle Chiese di Oriente ed Occidente con Concili famosi e studi specifici,
tanto da far sorgere una terminologia ed una scienza “Mariologica”, e che oltre
i grandi cantori di Maria nell’ambito della Chiesa, ha ispirato elevata poesia
anche nei laici, cito per tutti il sommo Dante che nella sua “preghiera di s.
Bernardo alla Vergine” nel XXXIII canto del Paradiso della ‘Divina Commedia’,
esprime poeticamente i più alti concetti dell’esistenza di Maria, concepita da
Dio nel disegno della salvezza dell’umanità, sin dall’inizio del mondo.
“Vergine madre, figlia del tuo figlio, umile e alta più che creatura,
termine fisso d’eterno consiglio, tu se’ colei che l’umana natura
nobilitasti sì, che ‘l suo fattore non disdegnò di farsi sua fattura……”
Ma il culto mariano affonda le sue radici, unico caso dell’umanità, nei secoli
precedenti la sua stessa nascita; perché il primo profeta d’Israele, Elia (IX
sec. a.C.) dimorando sul Monte Carmelo, ebbe la visione della venuta della
Vergine, che si alzava come una piccola nube dalla terra verso il monte,
portando una provvidenziale pioggia, salvando così Israele da una devastante
siccità.
In quella nube piccola “come una mano d’uomo” tutti i mistici cristiani e gli
esegeti, hanno sempre visto una profetica immagine della Vergine Maria, che
portando in sé il Verbo divino, ha dato la vita e la fecondità al mondo.
La Tradizione racconta che già prima del Cristianesimo, sul Monte Carmelo
(Karmel = giardino-paradiso di Dio) si ritiravano degli eremiti, vicino alla
fontana del profeta Elia, poi gli eremiti proseguirono ad abitarvi anche dopo
l’avvento del cristianesimo e verso il 93 un gruppo di essi che si chiamarono
poi ”Fratelli della Beata Vergine Maria del Monte Carmelo”, costruirono una
cappella dedicata alla Vergine, sempre vicino alla fontana di Elia.
Si iniziò così un culto verso Maria, il più bel fiore di quel giardino di Dio,
che divenne la ‘Stella Polare, la Stella Maris’ del popolo cristiano. E sul
Carmelo che è una catena montuosa che si estende dal golfo di Haifa sul
Mediterraneo, fino alla pianura di Esdrelon, richiamato più volte nella Sacra
Scrittura per la sua vegetazione, bellezza e fecondità, continuarono a vivere
gli eremiti, finché nella seconda metà del sec. XII, giunsero alcuni pellegrini
occidentali, probabilmente al seguito delle ultime crociate del secolo;
proseguendo il secolare culto mariano esistente, si unirono in un Ordine
religioso fondato in onore della Vergine, alla quale i suddetti religiosi si
professavano particolarmente legati.
L’Ordine non ebbe quindi un fondatore vero e proprio, anche se considera il
profeta Elia come suo patriarca e modello; il patriarca di Gerusalemme s.
Alberto Avogadro (1206-1214), originario dell’Italia, dettò una ‘Regola di
vita’, approvata nel 1226 da papa Onorio III.
Costretti a lasciare la Palestina a causa dell’invasione saracena, i monaci
Carmelitani, come ormai si chiamavano, fuggirono in Occidente, dove fondarono
diversi monasteri: Messina e Marsiglia nel 1238; Kent in Inghilterra nel 1242;
Pisa nel 1249; Parigi nel 1254, diffondendo il culto di Colei che: “le è stata
data la gloria del Libano, lo splendore del Carmelo e di Saron” (Is 35,2).
Il 16 luglio del 1251 la Vergine circondata da angeli e con il Bambino in
braccio, apparve al primo Padre Generale dell’Ordine, beato Simone Stock, al
quale diede lo ‘scapolare’ col ‘privilegio sabatino’, che consiste nella
promessa della salvezza dall’inferno, per coloro che lo indossano e la
sollecita liberazione dalle pene del Purgatorio il sabato seguente alla loro morte.
Lo ‘scapolare’ detto anche ‘abitino’ non rappresenta una semplice devozione, ma
una forma simbolica di ‘rivestimento’ che richiama la veste dei carmelitani e
anche un affidamento alla Vergine, per vivere sotto la sua protezione ed è
infine un’alleanza e una comunione tra Maria ed i fedeli.
Papa Pio XII affermò che “chi lo indossa viene associato in modo più o meno
stretto, all’Ordine Carmelitano”, aggiungendo “quante anime buone hanno dovuto,
anche in circostanze umanamente disperate, la loro suprema conversione e la
loro salvezza eterna allo Scapolare che indossavano! Quanti, inoltre, nei
pericoli del corpo e dell’anima, hanno sentito, grazie ad esso, la protezione
materna di Maria! La devozione allo Scapolare ha fatto riversare su tutto il
mondo, fiumi di grazie spirituali e temporali”.
Altri papi ne hanno approvato e raccomandato il culto, lo stesso beato Giovanni
XXIII lo indossava, esso consiste di due pezzi di stoffa di saio uniti da una
cordicella, che si appoggia sulle scapole e sui due pezzi vi è l’immagine della
Madonna.
Nel secolo d’oro delle fondazioni dei principali Ordini religiosi cioè il XIII,
il culto per la Vergine Maria ebbe dei validissimi devoti propagatori: i
Francescani (1209), i Domenicani (1216), i Carmelitani (1226), gli Agostiniani
(1256), i Mercedari (1218) ed i Servi di Maria (1233), a cui nei secoli
successivi si aggiunsero altri Ordini e Congregazioni, costituendo una lode
perenne alla comune Madre e Regina.
L’Ordine Carmelitano partito dal Monte Carmelo in Palestina, dove è attualmente
ubicato il grande monastero carmelitano “Stella Maris”, si propagò in tutta
l’Europa, conoscendo nel sec. XVI l’opera riformatrice dei due grandi mistici
spagnoli Giovanni della Croce e Teresa d’Avila, per cui oggi i Carmelitani si
distinguono in due Famiglie: “scalzi” o “teresiani” (frutto della riforma dei
due santi) e quelli senza aggettivi o “dell’antica osservanza”.
Nell’Ordine Carmelitano sono fiorite figure eccezionali di santità, misticismo,
spiritualità claustrale e di martirio; ne ricordiamo alcuni: S. Teresa d’Avila
(1582) Dottore della Chiesa; S. Giovanni della Croce (1591) Dottore della
Chiesa; Santa Maria Maddalena dei Pazzi (1607); S. Teresa del Bambino Gesù
(1897), Dottore della Chiesa; beato Simone Stock (1265); S. Angelo martire in
Sicilia (1225); Beata Elisabetta della Trinità Catez (1906); S. Raffaele
Kalinowski (1907); Beato Tito Brandsma (1942); S. Teresa Benedetta della Croce
(Edith Stein, 1942); suor Lucia, la veggente di Fatima, ecc.
Alla Madonna del Carmine, come è anche chiamata, sono dedicate chiese e
santuari un po’ dappertutto, essa per la promessa fatta con lo scapolare, è
onorata anche come “Madonna del Suffragio” e a volte è raffigurata che trae,
dalle fiamme dell’espiazione del Purgatorio le anime purificate.
Particolarmente a Napoli è venerata come S. Maria La Bruna, perché la sua
icona, veneratissima specie dagli uomini nel Santuario del Carmine Maggiore,
tanto legato alle vicende seicentesche di Masaniello, cresciuto alla sua ombra,
è di colore scuro e forse è la più antica immagine conosciuta come ‘Madonna del
Carmine’.
Durante tutti i secoli trascorsi nella sua devozione, Ella è stata sempre
rappresentata con Gesù Bambino in braccio o in grembo che porge lo ‘scapolare’
(tutto porta a Gesù), e con la stella sul manto (consueta nelle icone orientali
per affermare la sua verginità).
La sua ricorrenza liturgica è il 16 luglio, giorno in cui nel 1251, apparve al
beato Simone Stock, porgendogli l’ “abitino”.
La devozione
alla Madonna del Carmine:
presenze in Italia,
preghiere, canti, pubblicazioni, spiritualità, testimonianze, informazioni,
notizie.
Carissimi Fratelli e Sorelle,
la devozione
alla Madonna del Carmine è una delle devozioni popolari più diffuse nella
Chiesa. Questo sito si propone di far conoscere tutte le presenze carmelitane
in Italia, sia del ramo antico (O. Carm.) che di quello riformato (O.C.D.):
Frati, Monache, Suore, Terz’Ordini, Confraternite, Chiese dedicate alla Madonna
del Carmine, ecc. per facilitare lo scambio di informazioni e delle iniziative
che si realizzano in tutta Italia in onore della Madonna del Carmine.
Credo che sia
molto bello far conoscere la ricchezza dei doni della famiglia del Carmelo: per
questo chiedo a tutti coloro che volessero contribuire, di inviarmi notizie,
foto, testimonianze, iniziative, documenti.
Questo sito potrebbe essere anche una occasione per scambiarci tutto il
materiale che riguarda la devozione alla Madonna del Carmine: preghiere, canti,
foto, immaginette, iniziative, anche proposte di incontri a livello nazionale
(penso, per esempio, ad un raduno periodico delle Confraternite del Carmine) e,
perché no, scambiarci anche gli indirizzi di Predicatori per la novena del
Carmine, visto che molte volte non si sa chi chiamare…
Maria, Madre e Bellezza del Carmelo ci benedica e ci
conduca alla Santa Montagna, Gesù Cristo, nostro Signore.
P.
Lucio Maria Zappatore, O. Carm.
Parroco dei SS. Silvestro e Martino ai Monti in
Roma
Domenica 16 luglio 2017, al termine dell'Angelus Papa Francesco salutava
così i fedeli in piazza S. Pietro:
"LA MADRE DI DIO, CHE OGGI RICORDIAMO COL TITOLO DI BEATA VERGINE DEL
MONTE CARMELO, INSUPERABILE NELL'ACCOGLIERE LA PAROLA DI DIO E NEL METTERLA IN
PRATICA (cfr Lc 8,21) CI AIUTI A PURIFICARE IL CUORE E A CUSTODIRVI LA PRESENZA
DEL SIGNORE... vorrei salutare specialmente le suore e i frati carmelitani nel
giorno della loro festa. Auspico che possano
continuare decisamente sulla strada della contemplazione".
chiesa del Carmine Maggiore, Palermo
Beata Vergine Maria del Monte
Carmelo
Ma la festa della Madonna del
Carmine è strettamente legata al grande devoto della Vergine, S. Simone Stock.
Era questi un inglese che, per onorare la Madre di Dio, si era dato ad
austerissime discipline, rinnovando le mortificazioni dei primi eremiti. E
quando, sul principio del XIII secolo, l'Ordine Carmelitano si estese in
Inghilterra, S. Simone, attratto dalla devozione che i Carmelitani professavano
a Maria, volle entrare nel loro Ordinè. Accettato, chiese di vedere il Monte
Carmelo, e così visitò a piedi nudi tutti i luoghi sacri della Palestina,
trattenendovisi per ben sei anni. Solo Iddio è testimonio delle fervorose preghiere
che il Santo fece su quel sacro suolo nelle notti silenziose! La solennità
della Beata Vergine del Carmine si celebra il 16 luglio, in ricordo
dell'apparizione e della consegna dello scapolare a S. Simone.
Di: Il
Santo del giorno
Data di pubblicazione: 16 Luglio 2020
Il Beniamino di Maria, l’apostolo dell’abitino del Carmine, morì proprio
il 16 luglio del 1265 in età di oltre cento anni.
Il Monte Carmelo fu, fin dai tempi più remoti, assai famoso in Palestina
ma oggi territorio israeliano. Su di esso infatti si ritiravano uomini di santa
vita per onorarvi, ancor prima che nascesse, la Vergine Madre di Dio. Venne
santificato pure da un lungo soggiorno che vi fece il profeta Elia.
Continuarono poi sempre pii solitari a ritirarsi sul Monte Carmelo, ma
quando la spada di Maometto assoggettò la Palestina, a stento alcuni riuscirono
a salvarsi nascondendosi nelle spelonche.
Verso il secolo XI, un pio sacerdote calabrese eresse sui ruderi di una
cappella anteriore una chiesetta alla Vergine, ed, avendo raccolti altri
compagni, ebbe dal patriarca di Gerusalemme una regola di vita. Ebbe così
inizio l’ordine dei Carmelitani che fu poi approvato dai Sommi Pontefici Onorio
II e Gregorio IX.
Ma la festa della Madonna del Carmine è strettamente legata al grande
devoto della Vergine, S. Simone Stock. Era questi un inglese che, per
onorare la Madre di Dio, si era dato ad austerissime discipline, rinnovando le
mortificazioni dei primi eremiti. E quando, sul principio del XIII secolo,
l’Ordine Carmelitano si estese in Inghilterra, S. Simone, attratto dalla
devozione che i Carmelitani professavano a Maria, volle entrare nel loro
Ordinè. Accettato, chiese di vedere il Monte Carmelo, e così visitò a piedi
nudi tutti i luoghi sacri della Palestina, trattenendovisi per ben sei anni.
Solo Iddio è testimonio delle fervorose preghiere che il Santo fece su quel
sacro suolo nelle notti silenziose!
Ed appunto in una di quelle notti gli apparve la Vergine che,
consegnandogli uno scapolare, gli disse con dolcezza: Figlio, prendi il segnale
del mio amore.
E che questo sia il segnale dell’amore di Maria ce lo dice il seguente
versetto, riferito allo scapolare: Protego nunc, in morte juvo, post funera
salvo! —Avranno, dice Maria, la mia protezione in vita, saranno da me aiutati
in morte e dopo la morte li condurrò in cielo.
S. Simone, per soddisfare il desiderio della Regina del Cielo, con
grande zelo propagò questa devozione, che si estese rapidamente.
Anche i Papi si tennero onorati di appartenere alla milizia di Maria, e
concessero molte indulgenze agli ascritti. Il Privilegio sabatino che godono
gli ascritti all’abitino del Carmine assicura la liberazione dal Purgatorio,
per intercessione di Maria, il primo sabato dopo la morte.
La solennità della Beata Vergine del Carmine si celebra il 16 luglio, in
ricordo dell’apparizione e della consegna dello scapolare a S. Simone.
Il Beniamino di Maria, l’apostolo dell’abitino del Carmine, morì proprio
il 16 luglio del 1265 in età di oltre cento anni.
PRATICA. Impariamo ad
amare Maria, e portiamo sempre sul nostro corpo l’abitino del Carmine.
PREGHIERA. O Dío, che decorasti l’ordine del
Carmelo del titolo singolare della tua beatissima sempre Vergine e Madre Maria,
concedi propizio che mentre oggi ne celebriamo la festa con solenne ufficio,
muniti della sua protezione, meritiamo di giungere ai gaudi eterni.
MARTIROLOGIO ROMANO. Beata Maria Vergine del Monte Carmelo, dove un
tempo il profeta Elia aveva ricondotto il popolo di Israele al culto del Dio
vivente e si ritirarono poi degli eremiti in cerca di solitudine, istituendo un
Ordine di vita contemplativa sotto il patrocinio della santa Madre di Dio.
SUPPLICA ALLA MADONNA DEL CARMINE
I. O Vergine Maria, Madre e Regina del Carmelo, in questo giorno che
ricorda la tua tenerezza materna per chi piamente indossa il santo Scapolare,
innalziamo le nostre preghiere e, con confidenza di figli, imploriamo il tuo
patrocinio.
Tu vedi, o Vergine Santissima, quante prove temporali e spirituali ci
affliggono: volgi il tuo sguardo di misericordia su tali miserie e da esse
libera noi che ti invochiamo, ma liberane anche coloro che non t’invocano,
perché imparino a invocarti.
Il titolo con il quale oggi ti celebriamo, richiama il luogo scelto da
Dio per riconciliarsi con il suo popolo, quando questo, pentito, volle
ritornare a Lui. Dal monte Carmelo, infatti, il profeta Elia innalzò la
preghiera che, dopo lunga siccità, ottenne la pioggia ristoratrice, segno del
perdono di Dio: la preannunciò con gioia il santo Profeta quando vide levarsi
dal mare una nuvoletta bianca che in breve tempo ricoprì il cielo. In quella
nuvoletta, o Vergine Immacolata, i tuoi figli Carmelitani hanno visto te, sorta
purissima dal mare contaminato dell’umanità, che nel Cristo ci hai dato
l’abbondanza di ogni bene e con quella visione nel cuore essi andarono e vanno
nel mondo a parlare e a testimoniare te, i tuoi insegnamenti, le tue virtù.
In questo santo giorno sii per noi nuova sorgente
di grazie e di benedizioni.
Salve Regina
II. Per dimostrarci più chiaramente il tuo affetto,
o Madre nostra, tu riconosci come simbolo della nostra devozione filiale lo
Scapolare che piamente portiamo in tuo onore e che tu consideri come tua veste
e noi come segno della nostra consacrazione a te.
Vogliamo renderti grazie, o Maria, per il tuo
Scapolare. Quante volte, però, ne abbiamo fatto poco conto; quante volte
abbiamo trascurato quell’abito che doveva essere per noi simbolo e richiamo
alle tue virtù! Ma tu perdonaci e fa’ che il tuo santo Scapolare ci sia di difesa contro
i nemici dell’anima e del corpo, richiamandoci il pensiero di te e del tuo
amore nel momento della tentazione e del pericolo.
O Madre nostra tutta santa, in questo giorno che ricorda la tua continua
bontà verso di noi che viviamo la spiritualità del Carmelo, commossi e
fiduciosi, ti ripetiamo la preghiera che da secoli ti rivolge l’Ordine a te
consacrato: “Fior del Carmelo – vite fiorente – splendore del Cielo, – tu
solamente sei Vergine Madre. – Dolce Madre e intemerata, – ai figli tuoi sii
propizia – stella del mare”.
Questa invocazione segni l’aurora di un’era nuova di santità per tutti i
popoli, per la Chiesa e per il Carmelo. Desideriamo rimanere saldi in questo
nobile proposito, perché diventino realtà le parole che interessano tanto il
Carmelo fin dai primi momenti della sua esistenza: “Molte volte e in molte
maniere i santi Padri hanno stabilito che ciascuno deve vivere nell’ossequio di
Gesù Cristo e servire fedelmente a Lui con cuore puro e buona coscienza”.
Salve Regina
III. O Maria, è grande il tuo amore per tutti i
devoti del tuo Scapolare. Non contenta di aiutarli perché vivano in modo da
evitare la condanna eterna, ti prendi cura di abbreviare ad essi le pene del
Purgatorio, per affrettare l’ingresso in Paradiso. Questa è una grazia, o
Maria, che rende più luminose tutte le altre grazie e degna di una madre
misericordiosa quale tu sei.
Veramente, come Regina del Purgatorio, tu puoi mitigare le pene di
quelle anime ancora lontane dalla gioia di Dio. Pietà ti prenda, dunque, o
Maria, di tutti i tuoi figli che pieni di speranza aspettano di entrare in
Cielo per vedere e udire ciò che occhio mai vide e orecchio d’uomo mai udì. In
questo bel giorno si sveli loro la potenza della tua intercessione materna.
Noi ti supplichiamo, o Vergine, per le anime dei nostri cari e per
quelle che in vita furono rivestite del tuo Scapolare e si impegnarono a
portarlo con decoro, ma non vogliamo dimenticare tutte le altre che aspettano
il dono della visione beata. Per tutte ottieni che, purificate dal Sangue
innocente di Cristo, siano ammesse quanto prima alla felicità senza fine.
Anche noi ti preghiamo! Per gli ultimi momenti del nostro pellegrinaggio
verso Cristo, perché nulla ci impedisca di accoglierlo nella sua nuova venuta.
Prendici per mano e guidaci al godimento dei frutti del tuo Carmelo, giardino
di delizie eterne.
Salve Regina
IV. Tante altre grazie vorremmo chiederti, o nostra dolcissima Madre! In
questo giorno, che i nostri padri dedicarono alla gratitudine per te, ti
supplichiamo di beneficiarci ancora. Impetraci la grazia di non macchiare con
la colpa l’anima nostra. Liberaci dai mali del corpo e dello spirito, concedici
le grazie d’ordine temporale che vorremmo chiederti per noi e per il nostro
prossimo. Tu puoi esaudire le nostre richieste; e abbiamo fiducia che le
esaudirai per l’amore che nutri verso il tuo Gesù e verso di noi, che a te
siamo stati affidati come figli.
E ora benedici tutti noi, o Madre della Chiesa e Regina del Carmelo.
Benedici il Sommo Pontefice che in nome di Gesù guida ai pascoli ubertosi il
popolo di Dio; concedigli la gioia di trovare pronta e leale risposta ad ogni
sua iniziativa a beneficio dell’uomo. Benedici il vescovi, nostri Pastori; le
vocazioni sacerdotali e religiose, speranze della Chiesa; tutti i Sacerdoti.
Benedici quanti soffrono a causa delle aridità dello spirito e delle prove
della vita. Illumina gli animi tristi e infiamma i cuori inariditi. Sostieni
quelli che zelano la tua devozione con il proporre lo Scapolare del Carmelo
come richiamo a imitare le tue virtù. Benedici, infine, le anime del
Purgatorio: libera con sollecitudine quelle che ti sono state devote. Benedici
tutti i tuoi figli, o Madre nostra e nostra Consolatrice. Sii con noi sempre,
nel pianto e nella gioia, ora e nel momento in cui il giorno terreno si
spegnerà.
L’inno di ringraziamento qui incominciato si muti in canto di lode nei
cieli dove tu vivi con Cristo, Re e Signore per tutti i secoli dei secoli. AMEN
Ave, o Maria.
Madonna del Carmine, Catania
Voir aussi : http://www.carmel.asso.fr/Les-origines-sur-le-Mont-Carmel.html
http://www.carmel.asso.fr/Le-scapulaire-du-Carmel.html
https://www.americaneedsfatima.org/Our-Blessed-Mother/the-origins-of-devotion-to-our-lady-of-mount-carmel.html