SAINT FRÈRE ANDRÉ
Qui ne connaît le Frère André, thaumaturge du Mont-Royal et grand ami de saint Joseph à qui il attribuait les innombrables guérisons obtenues par son entremise?
Né le 9 août 1845, le petit Alfred était le sixième de dix enfants. A l'âge de 9 ans, il perdit son père, puis trois ans plus tard, sa mère. Alfred devint donc orphelin à l'âge de 12 ans; bien que d'une santé débile, pendant treize ans, le petit devra, pour subvenir à ses besoins, errer ça et là à la recherche du travail.
Puis, en 1870, Alfred Bessette entre au noviciat des religieux de Sainte-Croix et reçoit le nom de Frère André. C'était l'année même où Pie IX constituait saint Joseph patron de l'Église universelle. Au sortir du noviciat, le frère André reçoit la charge de portier au collège Notre-Dame du Sacré-Coeur, poste qu'il gardera pendant 40 ans. Il cumulait plusieurs emplois, tels: brosser les planchers, laver les vitres, entrer le bois de chauffage, couper les cheveux des élèves du collège, sonner le réveil matinal des religieux, faire les commissions, sans compter bien d'autres petits travaux d'entretien et de bricolage.
Dans ses multiples occupations, il ne perd pas de vue le surnaturel. Chacune de ses heures est peuplée de prières. Il médite surtout les souffrances du Sauveur et converse avec saint Joseph, son saint de prédilection.
Plus tard, face à l'affluence des foules, le Frère André accueillera les gens dans sont petit bureau, de six à huit heures par jour, beau temps, mauvais temps, et cela durant plus de vingt-cinq ans. Les guérisons miraculeuses allèrent en se multipliant. Les gens venaient de tous les coins du Canada, des États-Unis et même d'Europe, pour demander leur guérison. Et le Frère André d'observer souvent. "C'est étonnant, on me demande souvent des guérisons, mais bien rarement l'humilité et l'esprit de foi. C'est pourtant si important. Si l'âme est malade, il faut commencer par soigner l'âme. Avez-vous la foi? Croyez-vous que le bon Dieu peut faire quelque chose pour vous? Allez vous confesser au prêtre, allez communier, vous reviendrez me voir ensuite."
Les centaines et centaines de béquilles, de cannes, de corsets et d'ex-votos, laissés par les infirmes guéris par l'intercession du bon Frère André, attestèrent longtemps les guérisons physiques obtenues à l'oratoire Saint-Joseph. Mais combien plus d'âmes furent guéries et converties rien qu'à voir et entendre l'humble portier du Mont-Royal?
Puis le 6 janvier 1937, fête de l'Épiphanie, le petit Frère André, usé par les années et un dévouement à toute épreuve, s'éteignait peu après minuit, âgé de 91 ans. Saint Joseph venait chercher son cher dévot, celui qui avait tant travaillé à répandre son culte. Un de ses amis a laissé du Bx Frère André le témoignage suivant: "Il a passé sa vie à parler des autres au bon Dieu et du bon Dieu aux autres."
Puisse l'intercession du Bx Frère André obtenir du bon saint Joseph, le secours nécessaire à la sainte Église afin qu'elle traverse les écueils sans nombre, suscités par la tempête qui la secoue présentement dans sa navigation vers le port céleste.
Revue Magnificat, Janvier 1987, p. 12
Statue de Saint Frère André, University of Notre Dame
Alfred a 12 ans. Il est recueilli par sa tante maternelle Marie-Rosalie et son mari Timothée Nadeau, qui résident à Saint-Césaire. Il suit des leçons de catéchisme, puis reçoit la confirmation de Mgr Jean-Charles Prince, premier évêque de Saint-Hyacinthe, le 7 juin 1858. Sa pauvreté et sa santé fragile expliquent la brièveté de ses études ; il ne saura que signer son nom et lire les caractères imprimés. Pour gagner sa vie, Alfred transporte des matériaux de construction. Quand l'oncle Nadeau, en 1860, part chercher de l'or en Californie, le maire de Saint-Césaire, Louis Ouimet, accueille l'adolescent pour travailler dans la ferme. Alfred exerce ensuite divers métiers à Farnham, à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), à Waterloo et à Chambly. En 1862, de retour à Saint-Césaire, il est apprenti boulanger et cordonnier. Ces multiples expériences de travail n'améliorent pas son état, lui qui ne digère rien, disent des témoins, mais qui prie toujours. D'ailleurs, depuis sa tendre enfance à Farnham, Alfred a des comportements qui inquiètent son entourage : malgré sa santé fragile, il se prive de dessert et porte à la taille une ceinture en cuir avec des pointes de fer. Ses stations de prière à genoux sont longues, fréquentes et intenses : on le trouve les bras en croix, devant un crucifix, à l'église, dans sa chambre ou dans une grange.
Dans l'espoir d'y trouver un travail adapté à sa constitution, Alfred prend le train pour la Nouvelle-Angleterre en octobre 1863. Des milliers de compatriotes attirés par la prospérité du pays y ont déjà émigré, et parmi eux, des frères, des sœurs et des connaissances d'Alfred. Le jeune homme de 18 ans, qui a peine à supporter le travail en usine, alterne les emplois dans des filatures de coton avec le travail dans des fermes. Il est embauché au Connecticut (Moosup, Putnam, Hartford et Killingly), au Massachusetts (North Easton) et au Rhode Island (Phenix). Réservé de nature, Alfred, épuisé après sa journée de travail, s'enferme dans sa chambre et prie.
Après avoir cherché sans succès pendant quatre ans un emploi qui lui convienne, Bessette revient au Canada en 1867 et s'installe à Sutton, où vivent sa sœur Léocadie et son frère Claude. Il retourne bientôt à Farnham. Le prêtre de l'endroit, Édouard Springer, l'engage pour prendre soin du cheval, du jardin et des gros travaux du presbytère. Quand il change de cure en 1868, Bessette retourne à Saint-Césaire chez Louis Ouimet ; ce dernier, témoin de sa piété, en parle à son curé, André Provençal. Interrogé sur son désir d'entrer en religion, Alfred invoque son ignorance. L'abbé Provençal calme ses réticences en l'assurant qu'il trouvera dans la Congrégation de Sainte-Croix, à laquelle il confie en 1869 la direction d'un collège dans sa paroisse, le climat de prière dont il a besoin, tout en se rendant utile.
Le 22 novembre 1870, Bessette se présente au collège Notre-Dame, à Côte-des-Neiges (Montréal), où la Congrégation de Sainte-Croix vient d'installer son noviciat. Le mois précédent, le curé Provençal a écrit une lettre de recommandation au maître des novices, Julien-Pierre Gastineau, lui disant qu'il envoyait un saint à sa communauté. Le 8 décembre, le pape Pie IX déclare saint Joseph patron de l'Église universelle. Avec un autre postulant, Bessette prend l'habit religieux le 27 décembre, ainsi que le nom d'André, en l'honneur du curé Provençal. On lui confie la fonction de portier du collège, qu'il exercera jusqu'à la mi-juillet 1909. Il doit aussi assurer la propreté des lieux, faire les courses, donner l'aumône aux pauvres. Il fait de plus office de barbier et d'infirmier auprès des collégiens malades, s'occupe du courrier, du transport des colis des élèves, qu'il accompagne parfois les jours de promenade. En 1872, les supérieurs de la congrégation hésitent cependant, en raison de sa mauvaise santé, à l'admettre à la profession religieuse. Après une conversation avec Mgr Ignace Bourget - celui-là même qui a fait venir la congrégation au pays [V. Joseph-Pierre Rézé* ; Jean-Baptiste Saint-Germain] -, l'évêque de Montréal rassure le frère André. Peu après, le nouveau maître des novices, Amédée Guy, le recommande en disant : « Si ce jeune homme devient incapable de travailler, il saura au moins bien prier. » Admis à prononcer ses vœux temporaires le 22 août 1872, le frère André fait sa profession perpétuelle à 28 ans et 6 mois, le 2 février 1874.
Parmi les visiteurs que le frère André accueille au collège se trouvent des personnes qui confient leur maladie à ses prières. D'autres l'invitent à les visiter à la maison. Le religieux prie avec eux ; il leur remet une médaille de saint Joseph, celui à qui il voue une dévotion particulière, quelques gouttes de l'huile d'olive qui brûle devant la statue du saint, dans la chapelle du collège, et leur conseille de s'en frictionner avec confiance. Des personnes, de plus en plus nombreuses, se mettent à déclarer avoir été guéries ou soulagées de cette manière. Le premier récit connu, celui de Désiré-Michel Giraudeau, dit frère Aldéric, qui rapporte sa propre guérison ainsi que celle de plusieurs autres personnes, est publié à Paris en 1878, dans les Annales de l'Association de Saint-Joseph. La réputation de thaumaturge et de sainteté du petit frère - il mesure à peine plus de cinq pieds - se répand de bouche à oreille. La direction du collège finit par s'inquiéter du flot croissant des visiteurs. Des parents, des confrères et même le médecin de l'établissement dénoncent aux autorités religieuses et sanitaires de la ville la présence de malades à proximité des élèves. Certains qualifient le frère de charlatan, de vieux graisseux… Autour de 1900, on demande au frère André de recevoir les malades dans un abri construit en face du collège, à l'arrêt du tramway, pour les parents des élèves. Il amène ses visiteurs prier devant une statue de saint Joseph qu'il a installée dans une niche sur le mont Royal. Le terrain, acquis en 1896 par le collège Notre-Dame, a été nommé parc Saint-Joseph ; la partie du bas sert à la culture et celle du haut fait office de lieu de récréation. Le frère André nourrit le projet d'y ériger une chapelle à saint Joseph. Avec l'appui de ses amis - les vœux de plusieurs d'entre eux ont été exaucés après avoir prié avec lui -, il finit par obtenir l'autorisation de la construire. La direction du collège et l'archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, précisent toutefois que les frais engagés seront à la charge des demandeurs. Grâce aux dons offerts spontanément, en argent ou en nature (par exemple des statues, des vases, des vêtements liturgiques, une cloche), le sanctuaire primitif est inauguré le 16 octobre 1904.
De 1905 à 1908, la cérémonie du jeudi de l'Ascension et la procession de septembre marquent l'ouverture et la fermeture de la saison des pèlerinages. Après s'être réunis à plusieurs reprises en 1907, les zélateurs de l'oratoire Saint-Joseph se constituent en comité le 9 septembre 1908, sous le nom de comité de l'oratoire Saint-Joseph de la Côte-des-Neiges. L'afflux des pèlerins est tel qu'on devra augmenter les dimensions de la chapelle à quatre reprises de 1908 à 1912. Chaque fois, la générosité populaire permettra de payer les travaux rubis sur l'ongle. Le comité existe jusqu'à la mi-juillet 1909 ; à partir de ce moment, les autorités du collège Notre-Dame assument l'administration de l'oratoire, dont le frère André devient alors le gardien. Une association pieuse, la confrérie de Saint-Joseph du Mont-Royal, est constituée officiellement par Mgr Bruchési le 21 novembre 1909. Des laïques, hommes et femmes, amis du frère André et bienfaiteurs de l'œuvre, en font partie et sont convoqués par le recteur de l'oratoire, le supérieur provincial Georges-Auguste Dion, pour une heure de prière à trois heures de l'après-midi, le troisième dimanche de chaque mois. C'est l'occasion de rendre compte des affaires du sanctuaire : lettres reçues, intentions recommandées, guérisons obtenues, renseignements divers sur le développement et les activités de l'œuvre. À partir de 1910, le frère André a un secrétaire pour répondre au courrier qui lui est adressé.
En 1912, on organise le conseil de l'oratoire Saint-Joseph, formé de trois prêtres et de trois frères de Sainte-Croix, dont le frère André. La revue mensuelle les Annales de Saint-Joseph - destinée à répandre la dévotion à saint Joseph et à faire connaître les œuvres de l'oratoire et les missions de la Congrégation de Sainte-Croix au Bengale, tout en faisant écho aux préoccupations sociales de l'époque - commence à paraître à Montréal la même année. Une édition anglaise verra le jour en 1927. Une équipe de religieux s'emploie à la rédaction des articles et des chroniques ; des auteurs de choix, tels Félix Leclerc*, Guy Mauffette, Alfred DesRochers*, Françoise Gaudet-Smet [Gaudet*], Marie-Antoinette Grégoire-Coupal, apporteront par la suite leur collaboration, ainsi que les illustrateurs Edmond-Joseph Massicotte, Jacques Gagnier* et Gui Laflamme. La revue paraît encore au début du xxie siècle et s'intitule l'Oratoire. De 3 600 en 1912, le tirage sera de 122 000 exemplaires en 1932.
L'affluence au sanctuaire continue d'augmenter. En 1913, sous la pression des laïques et avec l'encouragement de Mgr Bruchési, un projet de basilique, dont les plans sont dessinés par les architectes Alphonse Venne et Dalbé Viau, est mis en branle. L'argent nécessaire pour financer la construction de la crypte, soit 80 000 $, est déjà amassé grâce aux dons des fidèles. Les travaux commencent donc dès 1914 et l'inauguration de la crypte - première étape du projet - a lieu le 16 décembre 1917. En moins d'un an, le sanctuaire, qui peut accueillir 1 000 personnes assises, se révèle cependant trop petit. Le nombre de visiteurs s'accroît encore au cours des années 1920, pendant lesquelles le sanctuaire devient, selon la volonté de l'archevêque et de son coadjuteur, Mgr Georges Gauthier, le cœur des activités religieuses de l'archidiocèse. Des associations de toutes sortes - mouvements sociaux, syndicats catholiques, congrégations - prennent l'habitude d'y faire des pèlerinages et des rassemblements qui attirent des milliers de personnes. Dans les paroisses et les établissements d'enseignement, on organise des visites annuelles à l'oratoire.
Les visiteurs ne viennent plus seulement de la province de Québec, mais aussi de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick, de l'Ouest canadien, et des États-Unis. Le frère André les reçoit chaque jour de neuf heures du matin à cinq heures de l'après-midi. Le soir, des amis le conduisent en auto chez des malades qui ne peuvent se déplacer. Une seule personne ne suffit plus pour répondre aux quelque 200 à 300 lettres qu'il reçoit quotidiennement ; on met en place un secrétariat. En 1920, le frère André institue la tenue, chaque vendredi soir à huit heures, d'une heure sainte à la crypte, bientôt suivie d'un chemin de la croix ; ces soirées de prière attirent des centaines de fidèles. L'idée de réparation que proposent les autorités religieuses pour contrer la menace du socialisme et du communisme, ainsi que les guerres en Europe, donne lieu à diverses initiatives laïques. À compter de 1926, par exemple, Édouard-L.-H. Barsalo organise un pèlerinage à pied pour assister à la première messe de chaque année à l'oratoire ; des centaines, puis des milliers de personnes répondent à l'appel.
Dès 1915, les supérieurs du frère André lui permettent de prendre un peu de repos deux fois par année ; il en profite pour aller visiter des parents et des amis à Sutton, à Saint-Césaire et à Québec, mais également aux États-Unis (surtout en Nouvelle-Angleterre) et en Ontario (Toronto, Sudbury et Ottawa). Sa réputation de saint et de thaumaturge le précède. Les chefs de gare annoncent sa venue et les gens se pressent à sa descente du train, à la porte des hôtels ou des presbytères où il est hébergé. C'est chaque fois l'occasion de guérisons que relatent les journaux locaux. Il revient toujours avec les offrandes données en reconnaissance des faveurs obtenues. La population réclame de plus en plus la poursuite du projet de basilique ; en 1927, Mgr Georges Gauthier autorise une souscription pour recueillir la somme nécessaire. En attendant, on continue d'aménager le terrain et d'y construire des chemins et des aires de stationnement, d'y ériger des lieux de services.
Les merveilles qui s'accomplissent à l'oratoire Saint-Joseph suscitent l'intérêt des journaux, surtout anglophones. En 1922, George Henry Ham, lobbyiste pour la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, publie dans le magazine Maclean's, de Toronto, un reportage qu'il a rédigé après avoir visité le religieux et rencontré des personnes qu'il aurait guéries. Le texte suscite un tel intérêt qu'il donne immédiatement lieu à la parution, à Toronto, de la première biographie du frère André, The miracle man of Montreal, aussitôt traduite par Raoul Clouthier et publiée à Montréal sous le titre le Thaumaturge de Montréal. La même année, Arthur Saint-Pierre* reçoit le mandat d'écrire l'histoire du sanctuaire ; l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, paru à Montréal, connaîtra plusieurs rééditions.
Après avoir montré beaucoup de réticence au sujet de son projet, les supérieurs du frère André ont fini par se laisser gagner par la sincérité, la simplicité et la conviction de celui qui, pour étayer sa cause, ne s'est réclamé d'aucun miracle ni d'aucune vision, mais seulement de sa dévotion à saint Joseph. À cette ferveur particulière s'ajoutaient l'amour de Dieu, la fréquentation de l'Évangile, ainsi qu'un culte à la sainte Famille et au Sacré-Cœur. À ses amis intimes, il racontait la Passion avec une telle émotion qu'ils en étaient remués et transformés. Avec eux, il priait et faisait le chemin de la croix. À tous, il demandait de prier. Parmi ceux qui l'ont accompagné assidûment figurent Jules-Aimé Maucotel, qu'il appelait son conseiller, et qui a activement collaboré à l'organisation des cérémonies, Azarias Claude, riche commerçant qui est devenu son bras droit et son chauffeur, Joseph-Olivier Pichette qui, après avoir été condamné par son médecin à une mort prochaine à l'âge de 25 ans, attribuait sa guérison aux longues prières avec le thaumaturge.
Plusieurs années avant sa mort, le frère André était déjà la figure emblématique de l'oratoire Saint-Joseph. Son charisme, sa figure souriante - toute ridée et respirant la bonté -, son humour simple savaient gagner les plus indifférents. Il faisait preuve de discernement auprès de ses visiteurs, mais aussi d'une charité sans bornes : il accueillait tous ceux qui se présentaient, sans égard à leur condition sociale ni à leur religion. Même s'il aimait rire, il avait des moments d'impatience, surtout quand on lui attribuait le mérite des faveurs obtenues : « n'est pas moi qui guéris. C'est saint Joseph, disait-il alors en pleurant.
Alfred Bessette est mort le 6 janvier 1937. Son corps a été exposé à l'oratoire - auquel on a permis l'accès jour et nuit - jusqu'au 12 janvier. Un premier service funèbre a eu lieu à la cathédrale de Montréal, puis un deuxième à l'oratoire Saint-Joseph. Plus de un million de personnes sont venues de partout pour lui rendre hommage, pour le pleurer et pour prier auprès de lui. Le frère André a été déclaré bienheureux le 23 mai 1982 par le pape Jean-Paul II.
Denise Robillard
La bibliographie la plus complète sur le frère André se trouve dans Étienne Catta, le Frère André (1845-1937) et l'oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal (Montréal et Paris, 1965). Dans Denise Robillard, les Merveilles de l'oratoire : l'histoire de l'oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004 (Montréal, à paraître), nous la mettons à jour en y ajoutant des titres parus pendant les 40 dernières années. Pour des renseignements supplémentaires, le lecteur consultera la biographie la plus récente du frère André : Laurent Boucher, Brother André : the miracle man of Mount Royal (Montréal, 1997). Arch. nationales du Québec, à Montréal, CE604-S11, 10 août 1845.- Le Devoir (Montréal), 7 janv. 1937.
© 2000 University of Toronto/Université Laval
SOURCE : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=42128
Stinson Remick Chapel, Campus of the University of Notre Dame
Saint André Bessette
Frère convers canadien (✝ 1937)
Alfred Bessette, frère André, C.S.C., béatifié par le pape Jean-Paul II (lien en anglais) à Rome le 23 mai 1982. Canonisé le 17 octobre 2010 - Homélie de Benoît XVI - en italien
Le 17 octobre 2010, dans son homélie, évoquant le frère André Bessette, religieux du Québec, le Saint-Père a rappelé que "portier du collège Notre-Dame à Montréal, il manifesta une charité sans bornes et s'efforça de soulager les détresses de ceux qui venaient se confier à lui... Il y fut le témoin d'innombrables guérisons et conversions... Pour lui, tout parlait de Dieu et de sa présence. Puissions-nous, à sa suite, rechercher Dieu avec simplicité pour le découvrir toujours présent au cœur de notre vie!". (source: VIS 20101018 800)
En conclusion de la messe de canonisation, Benoît XVI a encouragé les francophones à marcher à la suite de saint André Bessette, pour accomplir dans leur vie la volonté de Dieu, librement et par amour, et à déborder de charité envers nos frères et sœurs qui sont en détresse. (source: VIS 20101018 240)
Voir le site internet de l'Oratoire saint Joseph du Mont-Royal qu'il fonda au Canada.
- Chronique des saints: André Bessette, vidéo sur la WebTV de la CEF
"Le Frère André a vécu dans une grande humilité. Guidé par une foi profonde et sa dévotion envers saint Joseph, il a consacré sa vie à la prière, au service des pauvres, à l'accueil des étrangers, guérissant les malades et réconfortant ceux qui souffraient. Aujourd'hui encore, son souvenir demeure un témoignage important de foi et d'amour pour tous les Canadiens." ... "Puisse la canonisation du Frère André représenter un moment de joie pour tout le pays. Puisse son héritage nous rappeler ce que chacun de nous peut réaliser au moyen de la foi et de l'amour. Selon ses propres mots, 'c'est avec les plus petits pinceaux que les artistes peignent les plus beaux tableaux'"
Déclaration de Mgr Pierre Morissette, président de la conférence des évêques catholiques du Canada, à l'occasion de la canonisation du frère André.
Saint Frère André (Alfred Bessette) (1845-1937), témoin de la tendresse de Dieu, religieux de la Congrégation de Sainte-Croix, bâtisseur de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, Montréal, béatifié le 23 mai 1982, canonisé le 17 octobre 2010. (diocèse d'Edmundston)
Un internaute nous communique: "Un jour une protestante vint le voir pour lui dire des injures. En sortant elle parlait encore contre lui, mais, les gens qui attendaient pour voir le frère André lui firent remarquer quelle tenait maintenant ses béquilles dans ses mains au lieu de se soutenir avec comme en entrant..."
Un internaute nous communique cet extrait de l'homélie de Benoît XVI lors de la
canonisation du frère André: "Frère André Bessette, originaire du Québec,
au Canada, et religieux de la Congrégation de la Sainte-Croix, connut très tôt
la souffrance et la pauvreté. Elles l'ont conduit à recourir à Dieu par la
prière et une vie intérieure intense. Portier du collège Notre Dame à Montréal,
il manifesta une charité sans bornes et s'efforça de soulager les détresses de
ceux qui venaient se confier à lui. Très peu instruit, il a pourtant compris où
se situait l'essentiel de sa foi. Pour lui, croire signifie se soumettre
librement et par amour à la volonté divine. Tout habité par le mystère de
Jésus, il a vécu la béatitude des cœurs purs, celle de la rectitude personnelle.
C'est grâce à cette simplicité qu'il a permis à beaucoup de voir Dieu. Il fit
construire l'Oratoire Saint Joseph du Mont Royal dont il demeura le gardien
fidèle jusqu'à sa mort en 1937. Il y fut le témoin d'innombrables guérisons et
conversions. «Ne cherchez pas à vous faire enlever les épreuves» disait-il,
«demandez plutôt la grâce de bien les supporter». Pour lui, tout parlait de
Dieu et de sa présence. Puissions-nous, à sa suite, rechercher Dieu avec
simplicité pour le découvrir toujours présent au cœur de notre vie! Puisse
l'exemple du Frère André inspirer la vie chrétienne canadienne!"
Sa fête
liturgique est fixée au 7 janvier depuis 2012.
Au martyrologe romain le 6 janvier: André (Alfred Bessette), religieux de la
Congrégation de la Sainte-Croix, qui s'employa à construire à Montréal au
Québec un célèbre sanctuaire en l'honneur de saint Joseph.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/378/Saint-Andre-Bessette.html
Portrait photographique du Frère André, 1912, Laprés et Lavergne, British Library
Chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, place Saint-Pierre, se renouvelle la fête de la sainteté. C'est avec joie que je vous souhaite cordialement la bienvenue, à vous qui êtes arrivés ici, même de très loin, pour y prendre part. J'adresse mes salutations particulières aux Cardinaux, aux Evêques et aux Supérieurs généraux des Instituts fondés par les nouveaux saints, tout comme aux délégations officielles et à l'ensemble des autorités civiles. Ensemble, cherchons à accueillir ce que le Seigneur nous dit dans les Saintes Ecritures qui viennent d'être proclamées. La liturgie de ce Dimanche nous offre un enseignement fondamental: la nécessité de toujours prier, sans jamais se lasser. Parfois, nous nous lassons de prier, nous avons l'impression que la prière n'est pas si utile à la vie, qu'elle est peu efficace. C'est pourquoi, nous sommes tentés de nous consacrer à l'activité, d'employer tous les moyens humains afin d'atteindre nos objectifs, et nous n’avons pas recours à Dieu. Jésus, en revanche, affirme qu'il faut toujours prier et Il le fait à travers une parabole particulière (cf. Lc 18, 1-8).
Elle parle d'un juge qui ne craint pas Dieu et n'a de considération pour personne, un juge qui n'a aucune attitude positive, mais qui recherche seulement son propre intérêt. Il ne craint pas le jugement de Dieu et ne respecte pas son prochain. L'autre personnage est une veuve, une personne qui se trouve en situation de faiblesse. Dans la Bible, la veuve et l'orphelin sont les catégories les plus nécessiteuses, parce que sans défense et privées de moyens. La veuve va voir le juge et lui demande justice. Ses possibilités d'être écoutée sont presque nulles, parce que le juge la méprise et elle ne peut faire aucune pression sur lui. Elle ne peut pas non plus faire appel à des principes religieux parce que le juge ne craint pas Dieu. Cette veuve semble donc privée de toute possibilité. Mais elle insiste, elle demande sans se lasser. Elle est importune et ainsi, à la fin, elle réussit à obtenir le résultat du juge. C'est à ce moment-là que Jésus fait une réflexion en utilisant l'argument a fortiori: si un juge inique se laisse, à la fin, convaincre par la prière d'une veuve, Dieu, qui est bon, exaucera d'autant plus celui qui le prie. Dieu, en effet, est la générosité en personne, Il est miséricordieux et Il est donc toujours disposé à écouter les prières. Donc, nous ne devons jamais désespérer, mais persévérer toujours dans la prière.
La conclusion du passage évangélique parle de la foi: «le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Lc 18, 8). C'est une question qui veut susciter en nous une croissance de la foi. Il est en effet clair que la prière doit être une expression de foi, autrement il ne s'agit pas d'une authentique prière. Si un homme ne croit pas en la bonté de Dieu, il ne peut pas prier de manière vraiment adaptée. La foi est essentielle comme fondement de l'attitude de la prière. C'est ce qu'ont fait les six nouveaux saints qui sont aujourd'hui proposés à la vénération de l'Eglise universelle: Stanisław Sołtys, André Bessette, Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola, Mary of the Cross MacKillop, Giulia Salzano et Battista Camilla Da Varano.
Saint Stanisław Kazimierczyk, religieux du XVe siècle, peut être pour nous aussi un exemple et un intercesseur. Toute sa vie est liée à l'Eucharistie. Tout d'abord dans l'église du Corpus Domini de Kazimierz, dans l'actuelle Cracovie, où, aux côtés de sa mère et de son père, il apprit la foi et la piété; où il prononça ses vœux religieux chez les Chanoines Réguliers; où il travailla comme prêtre et éducateur, attentif au soin des nécessiteux. Il était cependant particulièrement lié à l'Eucharistie à travers l'amour ardent pour le Christ présent sous les espèces du pain et du vin; en vivant le mystère de la mort et de la résurrection, qui, sans effusion de sang, s'accomplit durant la Sainte Messe; à travers la pratique de l'amour du prochain, dont la Communion est la source et le signe.
Frère André Bessette, originaire du Québec, au Canada, et religieux de la Congrégation de la Sainte-Croix, connut très tôt la souffrance et la pauvreté. Elles l'ont conduit à recourir à Dieu par la prière et une vie intérieure intense. Portier du collège Notre Dame à Montréal, il manifesta une charité sans bornes et s'efforça de soulager les détresses de ceux qui venaient se confier à lui. Très peu instruit, il a pourtant compris où se situait l'essentiel de sa foi. Pour lui, croire signifie se soumettre librement et par amour à la volonté divine. Tout habité par le mystère de Jésus, il a vécu la béatitude des cœurs purs, celle de la rectitude personnelle. C'est grâce à cette simplicité qu'il a permis à beaucoup de voir Dieu. Il fit construire l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal dont il demeura le gardien fidèle jusqu'à sa mort en 1937. Il y fut le témoin d'innombrables guérisons et conversions. «Ne cherchez pas à vous faire enlever les épreuves» disait-il, «demandez plutôt la grâce de bien les supporter». Pour lui, tout parlait de Dieu et de sa présence. Puissions-nous, à sa suite, rechercher Dieu avec simplicité pour le découvrir toujours présent au cœur de notre vie! Puisse l'exemple du Frère André inspirer la vie chrétienne canadienne!
Lorsque le Fils de l'Homme viendra pour rendre justice aux élus, trouvera-t-il la foi sur la terre? (cf. Lc 18, 8). Aujourd'hui nous pouvons dire que oui, avec soulagement et fermeté, en contemplant des figures comme celles de Mère Cándida Maria de Jesús Cipitria y Barriola. Cette jeune fille d'origine modeste, avec un cœur dans lequel Dieu mit son sceau et qui, très rapidement, la conduisit, grâce à l'aide de ses directeurs spirituels jésuites, à prendre la ferme résolution de vivre «uniquement pour Dieu». Une décision qu'elle maintiendra fidèlement, comme elle s'en souviendra elle-même lorsqu'elle sera sur le point de mourir. Elle vécut pour Dieu et pour ce qu'Il désire le plus: parvenir à tous, apporter à tous l'espérance qui ne vacille pas, tout spécialement à ceux qui en ont le plus besoin. «Là où il n'y a pas de place pour les pauvres, il n'y en a pas non plus pour moi» disait la nouvelle sainte qui, avec des ressources limitées, réussit à entraîner d’autres Sœurs à suivre Jésus et à se consacrer à l'éducation et à la promotion de la femme. C'est ainsi que naquirent les Filles de Jésus, qui trouvent aujourd'hui en leur fondatrice un modèle de vie très élevé à imiter, et une mission passionnante à poursuivre dans les nombreux pays où sont arrivés l'esprit et le désir ardent d'apostolat de Mère Cándida.
«Souviens-toi de ceux qui étaient tes enseignants — c'est à partir d'eux que tu peux apprendre la sagesse qui conduit au salut à travers la foi au Christ Jésus». Pendant de nombreuses années, d'innombrables jeunes, dans toute l'Australie, ont été bénis par des enseignants qui étaient inspirés par le courageux et saint exemple de zèle, de persévérance et de prière de Mère Mary MacKillop. Elle se consacra comme jeune femme à l'éducation des pauvres sur le terrain difficile et exigeant de l'Australie rurale, inspirant d'autres femmes à la rejoindre dans ce qui fut la première communauté de religieuses du pays. Elle pourvut aux besoins de chaque jeune qui lui était confié, sans considérer ni sa condition, ni sa richesse, lui fournissant une formation aussi bien intellectuelle que spirituelle. Malgré de nombreux défis, ses prières à saint Joseph et son inépuisable dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, auquel elle dédia sa nouvelle congrégation, ont donné à cette sainte femme les grâces nécessaires pour rester fidèle à Dieu et à l'Eglise. Par son intercession, que les disciples d'aujourd'hui continuent à servir Dieu et l'Eglise avec foi et humilité!
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, en Campanie, dans le sud de l'Italie, le Seigneur appela une jeune institutrice, Giulia Salzano, et en fit une apôtre de l'éducation chrétienne, fondatrice de la Congrégation des Sœurs catéchistes du Sacré-Cœur de Jésus. Mère Giulia comprit bien l'importance de la catéchèse dans l'Eglise et, en unissant la préparation pédagogique à la ferveur spirituelle, elle se consacra à celle-ci avec générosité et intelligence, contribuant ainsi à la formation de personnes de tous les âges et de tous les milieux sociaux. Elle répétait à ses consœurs qu'elle désirait faire le catéchisme jusqu'à la dernière heure de sa vie, démontrant de tout son être que si «Dieu nous a créés pour Le connaître, L'aimer et Le servir en cette vie», il ne fallait rien placer avant cette mission. Que l'exemple et l'intercession de sainte Giulia Sarzano soutiennent l'Eglise dans son éternelle mission d'annoncer le Christ et de former d'authentiques consciences chrétiennes.
Sainte Battista Camilla Varano, moniale clarisse du XVe siècle, témoigna jusqu'au bout le sens évangélique de la vie, spécialement en persévérant dans la prière. Entrée à 23 ans au monastère d'Urbin, elle s'inséra en personne dans ce vaste mouvement de réforme de la spiritualité féminine franciscaine qui entendait pleinement récupérer le charisme de sainte Claire d'Assise. Elle promut de nouvelles fondations monastiques à Camerino, où elle fut plusieurs fois élue abbesse, à Fermo et à San Severino. La vie de sainte Battista, totalement immergée dans les profondeurs divines, fut une ascension constante sur la voie de la perfection, avec un amour héroïque envers Dieu et le prochain. Elle fut marquée par de grandes souffrances et des consolations mystiques. Elle avait en effet décidé, comme elle l'écrit elle-même, d'«entrer dans le Très Saint Cœur de Jésus et de se noyer dans l'océan de ses très dures souffrances». A une époque où l'Eglise souffrait d'un relâchement des mœurs, elle parcourut de manière décidée la voie de la pénitence et de la prière, animée par l'ardent désir de renouvellement du Corps mystique du Christ.
Chers frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour le don de la sainteté, qui resplendit dans l'Eglise et transparaît aujourd'hui sur le visage de ces frères et sœurs. Jésus invite aussi chacun d'entre nous à le suivre pour avoir en héritage la Vie éternelle. Laissons-nous attirer par ces exemples lumineux, laissons-nous conduire par leurs enseignements, afin que notre existence soit un cantique de louange à Dieu. Que la Vierge Marie et l'intercession des six nouveaux saints que nous vénérons aujourd'hui avec joie, obtiennent cette grâce pour nous. Amen.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/documents/hf_ben-xvi_hom_20101017_canonizations_fr.html
Saint André, né Alfred Bessette, guérisseur spirituel, conseiller religieux (Saint-Grégoire-d'Iberville, Canada-Est, 9 août 1845 - Montréal, 6 janv. 1937). Bien qu'il soit analphabète, petit de taille, peu éloquent et qu'il ait toujours rempli les tâches les plus modestes au sein de la Congrégation de Sainte-Croix (CSC), Alfred Bessette, qui adopte le nom de frère André en 1870, devient le personnage religieux le plus populaire du XXe siècle au Québec.
Des dizaines de milliers de personnes attribuent leur guérison miraculeuse à l'intervention du frère André et de son patron, saint Joseph, l'époux de la Vierge Marie. Alors que son œuvre scandalise de nombreux prêtres, médecins et catholiques distingués, ses admirateurs, dont bon nombre sont de familles ouvrières, l'aident dès 1904 à construire un petit oratoire en l'honneur de saint Joseph sur le versant du mont Royal. Quelques années plus tard, les autorités ecclésiastiques s'engagent dans la construction d'une basilique (1924-1955), qui demeure à ce jour le point d'intérêt le plus imposant de Montréal. L'Église y organise plusieurs pèlerinages et l'oratoire devient le centre liturgique du mouvement ouvrier catholique du Québec. Seul lieu de pèlerinage urbain d'importance au Canada, l'oratoire reçoit encore un demi-million de visiteurs par année.
La préoccupation première du frère André, en dépit de sa réputation de guérisseur spirituel, est de promouvoir le culte du Christ souffrant sous le patronage de saint Joseph. Affligé toute sa vie d'une mauvaise santé, le frère André encourage ses disciples les plus proches à accepter leurs souffrances plutôt que de chercher la guérison, étant donné que souffrir rapproche de Jésus sur la croix. Il est déclaré vénérable en 1978 et officiellement béatifié le 23 mai 1982.
Le 19 décembre 2009, le pape Benoit XVI promulgue le décret approuvant le second miracle à l'intercession du frère André. Et le 17 octobre 2010, le frère André est canonisé, devenant ainsi le premier saint à être né au Canada.
Avant qu'une telle reconnaissance puisse être accordée, le Vatican doit accepter la possibilité qu'une personne soit responsable, à titre posthume, de deux miracles. Le premier miracle attribué au frère André est celui concernant l'homme d'affaires newyorkais Joseph Audino, survenu en 1958, qui déclare avoir été guéri d'un cancer en phase terminale après avoir demandé les conseils spirituels du frère André. Le deuxième miracle met en cause un jeune garçon de Québec qui, en 1999, a été heurté par une voiture alors qu'il se promenait à bicyclette. Malgré de graves blessures à la tête, le garçon s'en est sorti. La famille de la jeune victime affirme avoir prié le frère André.
Bibliographie
Henri-Paul Bergeron, Brother André, Apostle of Saint Joseph (1958);
Jean-Guy Dubuc, Brother André: Friend of the Suffering, Apostle of Saint Joseph (2010).
Auteur TOM FAULKNER
L'Encyclopédie canadienne © 2013 Fondation Historica du Canada
SOURCE : http://encyclopediecanadienne.ca/PrinterFriendly.cfm?Params=F1ARTF0000205
LA VÉRITABLE MISSION DU FRÈRE ANDRÉ
MONTRÉAL. 1889. Un homme, un bossu, franchit le seuil du collège Notre-Dame, des Pères de Sainte-Croix. Le frère portier est là, à quatre pattes, lavant le plancher : « Frère André, enlevez-moi ma bosse ! » - « Je ne fais pas de miracle !... une bosse, c'est pas difficile à partir, vous pouvez bien la faire partir vous-même. » Mais le frère touche la bosse, et l'homme est guéri (Étienne Catta, “ Le Frère André ”, p. 215). Voilà près de dix ans que des malades viennent ainsi de temps en temps frapper à la porte du collège pour demander au frère portier et obtenir de lui leur guérison.
7 janvier 1937. Les journaux d'Amérique du Nord informent leurs lecteurs de la mort du Frère André, survenue la veille à minuit cinquante à l'hôpital de Ville-Saint-Laurent. Durant douze jours, plus d'un million de personnes, à raison de cent dix par minute, viendront rendre un dernier hommage à la dépouille mortelle. Les confessionnaux sont assaillis, des miracles se produisent.
1889-1937, entre ces deux dates prend place la vie de l'humble frère convers devenu fondateur du plus grand sanctuaire mondial bâti en l'honneur de saint Joseph. Les procès canoniques ouverts presque aussitôt après sa mort ont permis de recueillir une quantité impressionnante de témoignages précis. De nombreux articles et biographies ont été écrits ensuite, (...) mais la conclusion de ces études est décevante. Certains, les “ anciens ”, réduisent presque le rôle du Frère André à la fondation de l'Oratoire. Les “ modernes ”, eux, ne font du Frère André qu'un brave homme. (...) Pour ces auteurs, nous sommes en présence d'un phénomène de religion populaire que seule la sociologie est apte à expliquer.
Nous voudrions ici montrer, avec les “ anciens ”, contre les “ modernes ”, la sainteté du Frère André. Mais, avec les “ modernes ”, nous donnerons à son oeuvre une dimension sociale. Libres de tous préjugés, nous pourrons embrasser le “ phénomène Frère André ” dans sa totalité et le voir s'intégrer parfaitement dans notre Histoire sainte du Canada. Si la sainteté du Frère André n'est pas mise en doute, il faut encore en mesurer la grandeur et la portée et se dire qu'elle est antérieure, et de beaucoup, à la “ vie publique ” du thaumaturge. Quand les premiers malades viennent au collège, il est âgé déjà de trente-neuf ans. Quand l'affluence se fait importante, il a quarante-cinq ans, et c'est à près de soixante ans qu'il s'installe à l'Oratoire, sur “ la montagne ”.
ENFANCE PAUVRE, PIEUSE, HEUREUSE
Alfred Bessette, notre futur Frère André, voit le jour le 9 août 1845, au pied du mont Saint-Grégoire, non loin de Montréal. Il est le huitième enfant d'une bonne famille chrétienne d'artisans pauvres, si pauvres que quatre ans plus tard, avec deux enfants de plus à nourrir, elle déménage à Farnham où le bûcheronnage est censé être d'un meilleur rapport que la menuiserie.
Passons sur les dix premières années, paisibles, vertueuses déjà et non moins austères. C'est en 1865 que le Bon Dieu « va frapper un grand coup, et quel coup » ! Le père d'Alfred, Isaac Bessette, meurt écrasé par un arbre sous les yeux de son aîné qui vient d'avoir dix-huit ans. On ne peut imaginer le dramatique de la situation. Or, un dimanche suivant, le curé lit en chaire le dernier mandement épiscopal de Mgr Bourget, consacré à la dévotion à saint Joseph. Madame Bessette s'applique dès lors à en suivre les recommandations. Conformément à l'enseignement du saint évêque, elle y trouve aussitôt une réelle consolation. Son fils témoignera qu'il ne l'a jamais vue, étant petit, autrement qu'avec un sourire, « et que c'était donc un beau sourire ! »
Le petit Alfred est certainement le préféré de sa mère. Plus chétif que les autres enfants, il est aussi plus affectueux et plus pieux. Aussi le coup est-il plus rude pour lui lorsque la maman est ravie à l'affection des siens, trois ans après son époux. « J'ai rarement prié pour ma mère, mais je l'ai bien souvent priée. » Elle avait eu le temps de lui transmettre sa dévotion à saint Joseph.
ADOLESCENCE PAUVRE, PIEUSE, MALHEUREUSE
Recueilli par une tante de Saint-Césaire, Alfred est un bon enfant qui ne cause aucun trouble. Trop pauvre, il ne va pas à l'école, mais « il marche au catéchisme ». Monsieur le curé remarque cette belle âme qui pose souvent des questions sur le Ciel et veut connaître « la prière qui fait le plus plaisir au Bon Dieu ». Frère André sera toujours avare de confidences sur cette période de sa vie, où il fut à l'école de la souffrance, de la pauvreté, de la solitude. On sait que les maux d'estomac qui seront son lot jusqu'à la mort commencent alors à le tenailler.
À vues humaines, il a tout pour s'aigrir, et peut-être même mal tourner. Surtout qu'à dix-huit ans il part aux États pour trouver du travail. Mais il demeure bon garçon, étant déjà sans le savoir de la famille des âmes d'oraison. Au témoignage autorisé du curé de la paroisse s'en ajoutent d'autres, peut-être rares mais très précis. On l'a surpris quelquefois à genoux les bras en croix dans un coin de l'étable devant un crucifix. Un camarade s'aperçoit un soir qu'il porte une corde serrée sur les reins. Plus tard, sa tante découvre une chemise tachée de sang : une chaîne a remplacé la corde. Apprenti cordonnier, il se confectionne une ceinture armée de “ broquettes ”, c'est-à-dire de petits clous. Et avec cela, malgré une mauvaise santé, il se montre toujours serviable, dur à la tâche.
Le climat des manufactures de la Nouvelle-Angleterre ne pouvait que lui être pénible. Il n'y tient pas et revient au pays à vingt-deux ans. Il travaille à droite et à gauche avant d'être recueilli par un oncle à Saint-Césaire. Le curé de cette paroisse, l'abbé André Provençal, est un prêtre remarquable. Vingt années d'un inlassable labeur ont permis à ce disciple de Mgr Bourget de faire de sa paroisse une véritable chrétienté. Alfred passe tous ses temps libres dans la magnifique église. Il y reçoit de grandes grâces sur lesquelles il est malheureusement resté discret. Mais, comme l'écrit le chanoine Catta, ne fallait-il pas « le silence chez le serviteur d'un saint en qui tout est silence » ? Un beau jour, les paroissiens observent un changement notable chez ce jeune homme timide. Il n'hésite pas en effet à les aborder “ à temps et à contre-temps ” pour les inviter à prier davantage saint Joseph. De cet apostolat, le jeune Bessette ne retire apparemment que mépris puisqu'on le surnomme “ le fou ”. Autre pourtant est le jugement du pieux curé qui constate quotidiennement la vertu du jeune homme, en particulier son égalité d'humeur et sa mortification. Cette dernière est telle qu'il croit de son devoir un jour d'y mettre fin par un intraitable : « T'as pas l' droit ».
L'abbé Provençal ne tarde pas à reconnaître qu'Alfred Bessette a la vocation. Son choix se porte sur la congrégation de Sainte-Croix, nouvellement installée à Montréal. Cette congrégation enseignante admet aussi des frères convers ; les deux dévotions principales y sont la Croix et saint Joseph qui sont précisément les attirances privilégiées de l'âme du jeune homme. Néanmoins, sa mauvaise santé et son manque quasi total d'instruction pourraient être de sérieux obstacles pour son admission, sans la recommandation d'un prêtre si éminent : « Je vous envoie un saint. » Alfred Bessette entre donc au noviciat le 22 novembre 1870 et reçoit, à sa prise d'habit, le nom de Frère André, en l'honneur de son protecteur.
UN JEUNE RELIGIEUX EXEMPLAIRE
Le jeune religieux est un excellent novice, docile en tout. Il redouble d'efforts et de dévouement pour faire oublier sa mauvaise santé et éviter d'être renvoyé. Le père-maître n'a rien à lui reprocher, mais les supérieurs redoutent qu'il devienne bientôt un poids pour la jeune communauté qui n'a que faire de religieux malades. Le conseil le refuse donc aux vœux, le 8 janvier 1872. Lourde épreuve.
À peine a-t-il le temps de rencontrer ses supérieurs que se déclare une foudroyante épidémie de variole. Le petit frère suggère que l'on fasse une procession avec la statue de saint Joseph. Le supérieur acquiesce, lui-même étant fort dévot de saint Joseph. Deux jours après, l'épidémie est vaincue ! Mais nul n'en sait gré au novice, qui n'aurait plus qu'à partir sans la visite que fait alors Mgr Bourget à la communauté. Le saint évêque accorde un entretien au Frère André qui lui ouvre son âme et reçoit en échange la promesse que la communauté le gardera. Et de fait le conseil revient quelques jours plus tard sur sa décision. « Si ce jeune homme devient incapable de travailler, il saura au moins très bien prier », conclut le père-maître.
Le début de l'année 1872 est riche en épreuves, mais aussi en grâces. L'on doit à la vérité historique d'insister sur les entretiens du jeune profès avec l'un des premiers compagnons du fondateur de la Congrégation : le Père Hupier. Ce dernier vient de France et s'en va à Memramcook au Nouveau-Brunswick, “ le bout du monde ”, « victime » du nouveau Supérieur Général, le Père Sorin qui a obtenu également, à force d'intrigues, l'évincement du fondateur, le Père Basile Moreau. Le Père Hupier, qui eut longtemps la charge des frères convers, est un modèle de pénitence, de douceur, de charité. Il comprend aussitôt l'âme du Frère André et lui donne de précieux avis que le jeune religieux n'oubliera jamais. Il le rassure sur sa vie spirituelle, et l'engage à se donner totalement, principalement à être toujours et en tout absolument soumis “ à la sainte et tout aimable volonté de Dieu ”.
Le 22 août 1872, Frère André prononce ses premiers voeux, avec un vif sentiment de gratitude envers sa congrégation. Le Père Hupier, quant à lui, s'est rendu à Memramcook. Il y meurt le 4 juillet 1873. Sa réputation de sainteté est telle que la population vole à la communauté sa dépouille mortelle qui allait être inhumée à Montréal. Une nuit suivante, le Frère André a un songe. Le Père Hupier se tient devant lui comme pour reprendre la direction spirituelle de l'année précédente. Le Frère lui demande : « Quelle prière pourrais-je faire qui soit la plus agréable au Bon Dieu ? » Le Père Hupier commence alors à réciter le Notre Père. Quand il arrive à la demande « Que votre volonté soit faite », il la répète trois fois, puis le songe s'évanouit. Mais le frère a compris « qu'il aurait à surmonter beaucoup d'épreuves ».
Le Frère André fait ses voeux perpétuels le 2 février 1874, à vingt-neuf ans. Il est alors désigné comme portier du nouveau collège Notre-Dame, situé sur la Côte-des-Neiges à Montréal. On connaît son mot : « Mes supérieurs me mirent à la porte, et j'y suis resté quarante ans ». Mais devine-t-on la somme de dévouement que ce mot d'esprit veut cacher ? Ce collège n'a pas toujours été le bâtiment cossu que l'on peut encore voir de nos jours. Les débuts en furent proprement héroïques, sans amélioration notable durant les neuf premières années. La prédilection que le Frère André manifeste pour les Petites Sœurs de la Sainte-Famille remonte à cette époque. L'abnégation des premières d'entre elles dans les commencements du collège, l'a rempli d'admiration. Trois y sont mortes d'épuisement ; la communauté était si pauvre qu'il fallait restreindre la nourriture et le chauffage.
Un autre mot d'esprit du Frère André nous dévoile ses années d'obscurité : « Propre à rien et bon à tout. » Il est le dévouement personnifié : « Je n'ai jamais refusé de faire ce qu'on me demandait. Je répondais toujours oui et je terminais la nuit ce que je n'avais pu faire le jour. »
Portier, il était également jardinier, chargé de l'entretien des lieux de passage et des parloirs, cordonnier, tailleur, coiffeur, commissionnaire, surveillant. Dernier couché, il est aussi le premier levé puisqu'il est “ l'excitateur ” de la communauté.
D'une manière générale il est aimé et admiré de tous, en particulier de ses supérieurs. L'exception qui confirme la règle serait peut-être l'irascible Père Louage dont il attire régulièrement les foudres ; ce qui lui vaut en communauté le surnom compatissant de “ paratonnerre ”. Les élèves l'aiment beaucoup aussi. C'est une joie pour eux de pouvoir l'aider. Certains ont le privilège d'être ses confidents, notamment le petit Maurice Duplessis, futur premier Ministre, avec lequel il restera lié toute sa vie.
Sa mortification ordinaire est dans l'application constante au devoir d'état, dans la souffrance de ses maux d'estomac, dans le rejet du moindre confort. On voit encore aujourd'hui au musée de l'Oratoire la banquette sur laquelle il prend tout habillé son repos de chaque nuit. Inutile de chercher à l'imaginer en vacances, il n'en eut pas durant toute cette période de sa vie qui couvre, d'après le calcul du chanoine Catta, 13 640 jours. Il ne connaît pas non plus les joies de la vie de communauté : ni récitation de l'office divin en commun, ni récréation, ni même repas en communauté. C'est le lot de tout frère portier, certes, mais quarante ans durant ! Et avec la croissance de la communauté, année après année, il se trouve de plus en plus coupé de certains confrères, les enseignants surtout. C'est ce qui explique en grande partie les rebuffades qui seront son lot lorsque les premiers miracles se produiront.
Il faut beaucoup insister également sur l'entrain et la vivacité du Frère André. Perpétuellement enjoué, il aime plaisanter, « faire des farces », et les jeux de mots fusent, parfois même aux dépens des supérieurs. Le P. Gastineau se plaint un jour de ce qu'un enfant fût sorti sans avoir passé par chez lui : « Il aurait fallu que cet enfant ne s'en allât pas sans que je le susse. » Le frère rétorque, sans le moindre brin d'impertinence : « Eh bien, vous le sucerez à son retour. »
« Quel plus grand bonheur que la vie religieuse, si pénible en apparence, si heureuse en réalité », lit-on dans une de ses rarissimes lettres. À l'automne 1888, il s'est exténué en nettoyant seul toutes les vitres de l'établissement. Il n'en peut plus et crache le sang. Le médecin exige le repos et prévient le supérieur que c'est une question de vie ou de mort avant deux mois. « Père supérieur, dit le Frère André, est-ce que ça vous ferait quelque chose si je mourais tranquillement à la maison, ou bien à laver les vitres ? » Et sans attendre la réponse : « Si ça ne vous fait rien, ça ne me fait rien non plus. » Quand le docteur revient pour visiter son malade, il le trouve achevant le nettoyage des vitres. Frère André rit de bon cœur : « Si jamais je viens à mourir, la communauté sera bien débarrassée. »
Le Frère André a donc bien retenu la leçon du Père Hupier, et, peut-être aussi, celle de saint Joseph dans l'église de Saint-Césaire. Il se donne totalement, sans retour sur lui-même et trouve là sa joie, heureux chaque soir de tomber de fatigue ; Notre-Seigneur n'est-il pas tombé pour lui sur le chemin de Croix? La Passion de Notre-Seigneur, le chemin de Croix demeurent ses dévotions privilégiées. Sa piété ne souffre pas de son dévouement Dès qu'il le peut, fût-ce tard dans la nuit, il se rend à la chapelle où il passe de longs moments d'oraison de quiétude. S'il lui arrive de s'y endormir, il ne va pas se coucher sans avoir rendu au bon Dieu le temps que le sommeil Lui a volé par surprise.
En fait, il prie sans cesse, et aurait bien voulu que les élèves fassent de même. Ah, s'il pouvait leur faire partager son amour de Jésus crucifié, sa confiance en saint Joseph ! Certains de ses jeunes amis sont ses confidents, comme par exemple le jeune Henri Saint-Denis. Un jour, le frère lui demande de venir avec lui faire un chemin de croix sur “ la montagne ”. Devant son compagnon affolé, « le Frère André y souffre les souffrances de Jésus-Christ », durant deux heures. « Franchement, j'avais peur, ne sachant comment le tout finirait », avoua le petit Henri. C'est encore à lui que le frère confie comme un secret, écho certain de la grâce de Saint-Césaire : « Offrez à Jésus souffrant une nuit entière de prières, pour ceux et celles qui le font pleurer continuellement par leurs péchés; alors vous voudrez passer d'autres nuits en prière. » Ou encore : « S'il n'y avait pas de religieux et religieuses, priant continuellement, jour et nuit, pour la conversion des pécheurs, il y a longtemps que le bon Dieu aurait exercé sa vengeance et que le monde serait anéanti. »
Pour parler aussi de la dévotion du Frère André à la Sainte Eucharistie, il faudrait évoquer ses longues heures d'adoration, sa joie à servir la messe ou sa déception de devoir laisser aux sœurs le soin du ménage de la chapelle.
On pourrait penser enfin qu'il y aurait beaucoup à dire sur sa dévotion à saint Joseph. Eh bien, non ! et c'est ce qui étonne au premier abord. À qui veut l'entendre, Frère André recommande beaucoup de le prier, « car il est tout-puissant, saint Joseph ! » Mais il n'en dit jamais beaucoup plus. Peut-être pense-t-il, dans son humilité, que quiconque prie saint Joseph comme il l'a fait lui-même sur la recommandation de sa mère, en recevra immédiatement les mêmes ineffables consolations. Et comment pourrait-il raconter qu'un beau soir saint Joseph est venu, dans l'église de Saint-Césaire, lui apprendre à faire plaisir au bon Dieu ? Frère André a retenu la leçon pour lui-même et l'applique. Mais saint Joseph va bientôt revenir, cette fois pour mettre fin à cette vie cachée. Le temps est venu pour les Canadiens d'apprendre de leur saint protecteur comment aimer Jésus.
D'INNOMBRABLES MIRACLES
On ne sait pas quel est le premier miracle de Frère André, ni sa date. Le premier miracle attesté est la guérison du Frère Aldéric dont une vilaine blessure au genou s'infectait dangereusement. Ce fait est de 1878. Puis les élèves du collège commencent à bénéficier ordinairement des miracles du petit frère, qu'il s'agisse d'une fracture du crâne, de grosses fièvres, ou encore d'une rage de dents guérie d'une tape sur la joue. Les élèves parlent de tout cela à leurs parents, qui eux-mêmes ne manquent pas d'en avertir les voisins. Il ne faut pas se figurer, dans les débuts, une affluence massive. Il faudra bien une dizaine d'années pour que le flot des malades venant demander leur guérison au frère portier soit quotidien.
Frère André ne cherche pas la publicité, mais il ne se cache pas non plus. Il agit, et agira toujours, dans l'obéissance due à ses supérieurs qui sont ainsi parfaitement au courant des faits. Parfois la guérison est instantanée, comme celle du bossu rapportée en tête de cet article. D'autres fois, elle n'est obtenue qu'après des frictions avec de l'huile tirée de la lampe qui brûle devant la statue de Saint Joseph. Ces frictions doivent, dans certains cas, durer des heures et être renouvelées plusieurs jours de suite. Est-il nécessaire d'avoir la foi pour être guéri ? Il est prouvé que des incroyants l'ont été. Certains miracles ont lieu à distance, et même à l'insu du malade, mais pour d'autres malades, le frère exige de les voir. Bref, il est impossible de systématiser.
L'INSTRUMENT DE SAINT JOSEPH
Trente ans après tout est clair pourtant, si l'on considère que chacun des miracles opérés par le Frère André est ordonné à cette seule fin : développer la dévotion à saint Joseph. Cela permet de comprendre pourquoi les miracles sont nombreux et spectaculaires tandis que le pouvoir du thaumaturge paraît limité.
Toute sa vie, le Frère André ne cessera de se dire “ l'instrument de saint Joseph ”. C'est comme une hantise chez lui, qui vaut d'ailleurs aux journalistes rebuffades sur rebuffades. Les jours de grand pèlerinage, il disparaît. Lorsqu'il apprend que les religieuses qui lui raccommodent ses vêtements en profitent pour s'y prendre des reliques, qu'on garde même ses cheveux, il en a une sainte colère, et de ce jour il ne laisse à personne le soin de son linge ni du ménage de sa chambre. À la fin de sa vie, un visiteur ose lui dire : « Saint Joseph ne vaut rien, vous valez mieux que lui. » Frère André a un sursaut, fait mettre l'homme à la porte. Il est tellement bouleversé de cette parole qu'on doit le conduire à sa chambre, en proie à une agitation nerveuse qui ne s'apaisera totalement qu'au bout de deux semaines.
...CONTRE LA DÉCHRISTIANISATION
Il ne faut pas s'empresser de conclure que le seul désir du frère André est de développer la dévotion au chef de la Sainte Famille. En effet, si saint Joseph multiplie les prodiges et les miracles par l'entremise du frère André, c'est plutôt dans le but de maintenir la foi du peuple dont il assure la protection d'une manière particulière.
Pour le comprendre, il suffit de constater que le développement de l'œuvre de l'Oratoire coïncide avec le développement de la ville de Montréal. Quarante pour cent de la population de la Province se fixent alors sur l'île. Cet essor démographique n'est que la conséquence du remarquable développement industriel de cette époque, cela on le sait. Mais on oublie généralement le paupérisme effrayant et la déchristianisation qui s'ensuivent. Mgr Bruchési et son clergé sont impuissants à remédier à l'inquiétant phénomène, qui finira pourtant par être enrayé. Le défilé de dizaines de milliers de ces pauvres gens devant la dépouille mortelle du frère André n'en est-il pas un éclatant témoignage ? Ainsi, l'histoire du saint Frère prend une tout autre dimension lorsqu'on saisit que, par lui, c'est en réalité saint Joseph qui se penche sur les misères de son peuple pour y maintenir la foi catholique et la religion populaire.
UN IRRÉSISTIBLE DÉVELOPPEMENT...
Si le premier miracle manifeste est de 1878, ce n'est qu'à partir de 1894, les malades se présentant si nombreux et à tous moments au collège, que les supérieurs décident d'interdire au Frère de les y recevoir. On craint les risques de contagion : des parents d'élèves se sont plaints. C'est dans l'abri de tramway, devant le collège, que se tient désormais frère André pour rencontrer ceux qui désirent lui demander telle ou telle faveur. Cette situation durera plus de dix ans, puisque ce n'est que le 19 octobre 1904 que la première messe est célébrée au premier oratoire du Mont-Royal. Le terrain était acheté depuis 1896. Mais il fallut les instances répétées du frère André et de nombreux miracles de saint Joseph, pour que les autorités du collège renoncent à sa destination première de terrain de jeux et de promenades des élèves pour en faire le domaine de saint Joseph.
Les choses vont donc lentement, mais irrésistiblement, frère André ne désespérant jamais. Il est probable que saint Joseph lui a donné surnaturellement la vue de ce qui devait être le développement de l'Oratoire. Par exemple, ne va-t-il pas jusqu'à s'opposer à son supérieur, le P. Dion, lorsqu'il s'agit de déterminer l'emplacement de la première chapelle ? « Ce serait peut-être mieux là... », mais le supérieur tient à son idée. « J'ai pourtant vu... », dit le frère André, puis il s'arrête : le P. Dion a compris. Jusqu'en 1908, le premier oratoire n'est accessible que l'été. À cette date, on l'agrandit et on le rend habitable pour l'hiver. Le frère André en est bientôt nommé gardien ; il abandonne donc ses fonctions de portier. Peu après, est intronisée la statue de saint Joseph, préalablement bénie par le pape saint Pie X. Et Mgr Bruchési ne tarde pas à approuver canoniquement, après enquête, le pèlerinage, à la veille du Congrès eucharistique de Montréal, en 1910.
...MALGRÉ LES DÉTRACTEURS
L'approbation épiscopale fait taire la plupart des opposants du frère André, car s'il compte beaucoup d'amis, les détracteurs ne manquent pas non plus, surtout parmi les médecins et dans les presbytères. Combien de fois est-il pris à partie, traité de “ vieux fou ”, de “ frotteux ”, de “ graisseux ” ou encore de “ vieux tâteux ”. Les journalistes s'en mêlent parfois, et il arrive même, mais moins souvent qu'on se permet de le dire aujourd'hui, que des confrères y vont de leurs sarcasmes et envoient des plaintes aux supérieurs majeurs. Le frère André souffre beaucoup de ces incompréhensions; il en pleure. Mais il n'en demeure pas moins fidèle à sa mission.
Le récit de ce miracle, par exemple, en témoigne : un homme pâtissait d'une enflure énorme à la tête à cause d'un érésipèle : « Frère André, touchez-moi la tête et guérissez-moi. » - « Vous n'avez pas lu dans les journaux ce qu'on a dit contre moi ?... ne me demandez pas de vous toucher. Allez à la chapelle prier saint Joseph; vénérez sa relique et vous allez être guéri. » Le malade se met à pleurer : « Frère André, touchez-moi la tête. » Le Frère a alors un mouvement de pitié et, pour consoler le malade, il le prend par les épaules, le tourne vers la chapelle en lui donnant une petite tape derrière la tête et disant : « Allez donc à la chapelle faire ce que je vous dis. » La petite tape était le contact imploré par l'infirme, il est guéri instantanément.
Si l'approbation canonique fait cesser en grande partie les oppositions tenaces et véhémentes, les mystères douloureux du frère André ne sont pas achevés pour autant. Il a soixante-cinq ans. C'est un homme déjà usé et souvent malade. Pendant vingt-sept ans encore il sera livré totalement aux malades et aux pèlerins.
En 1910, le P. Clément est nommé chapelain de l'Oratoire. Une maladie des yeux vient de le rendre aveugle. À leur première rencontre, le Frère lui demande s'il est content de sa nouvelle obédience. « Oui, je suis content. Mais tout de même, je suis prêtre, je voudrais bien dire la messe comme tout le monde, réciter mon bréviaire. » - « Reposez-vous, vous commencerez demain.» Le P. Clément aimait à raconter par la suite comment, dès qu'il fut seul, il prit son bréviaire, mais sans arriver à lire. Par contre, le lendemain matin, il voyait. Il conserva la vue jusqu'à sa mort survenue en 1940. Les ophtalmologues n'y comprirent jamais rien : ses yeux étaient restés dans le même état, donc, pour leur science, il était aveugle, et pourtant, il voyait !
La décision de construire une basilique est prise dès 1914. La crypte avec sa monumentale statue de saint Joseph est inaugurée en 1917. Les travaux de la basilique supérieure commencent en 1929 et dureront, pour le gros oeuvre, une dizaine d'années.
« MON BOURREAU »
Le développement des constructions suit à grand peine celui des pèlerinages. On compta une fois sept cents visiteurs pour le frère André en une seule journée. Ordinairement, ce sont quatre cents personnes qui se présentent au petit kiosque à côté de la chapelle. Le Frère ne peut leur accorder en principe que deux ou trois minutes. Il faut se rendre compte de la fatigue que cela représente pour un vieillard. Cinq soirs par semaine s'y ajoute la visite aux malades, à l'extérieur. Le célèbre jeu de mots du frère André qui appelle son bureau mon bourreau, prend alors toute sa signification.
Pas une journée ne passe sans que s'opère un miracle éclatant à la vue des dizaines de personnes qui attendent leur tour. Rentrées chez elles, elles n'ont qu'à raconter ce qu'elles ont vu pour que la foi se conserve dans le peuple. On sait que le frère André a une prédilection pour les pauvres. Une petite anecdote en dit long sur son apostolat auprès d'eux: un prêtre passe dans les rues de Montréal. Il se fait prendre à partie et moquer par une bande de jeunes :
« Tais-toi, dit l'un d'eux, et si c'était le frère André ? »
LE SALUT DES ÂMES AVANT TOUT
La réalité profonde est que le frère André est dévoré par l'angoisse du salut des âmes. Beaucoup de témoignages nous rapportent des expressions de lui comparables à celles que l'on trouve dans la bouche du saint Curé d'Ars : « Comment peut-il y avoir tant de péchés dans le monde, après que Notre-Seigneur nous a donné, par les souffrances de sa Passion, la preuve de tant d'amour. » Il hait le péché parce que, dit-il, « le péché est la chose la plus terrible au monde, vu que le Bon Dieu est si bon. » Nous tenons là l'explication profonde de sa vie mortifiée. Un jeune Père de Sainte-Croix lui dit un jour : « Il faudrait vous coucher plus tôt, vous prolongez trop vos prières. » - « Si vous saviez le besoin qu'ont les âmes de la prière, vous ne diriez pas cela », répond le Frère. Et si on lui reproche ses pénitences excessives, il a cette réplique : « Il faut bien faire pénitence pour les pécheurs, eux n'en font pas. »... « Le frère André m'a dit à plusieurs reprises, qu'à l'occasion de grandes conversions qui avaient lieu à l'Oratoire, il éprouvait des souffrances physiques et morales bien vives. Il se réfugiait alors dans une prière plus intense et se confiait à saint Joseph », révèle un autre confident.
Quand le frère André a un pécheur à convertir, il s'enferme avec lui dans son bureau, et il en a souvent pour une heure ou deux. Les autres visiteurs ont beau frapper, il ne répond pas. Il parle alors de la Passion de Notre-Seigneur, et ne cesse que lorsqu'il a gagné son pécheur. Il se fait l'ardent propagandiste d'une petite brochure : “ Soeur Marie-Marthe Chambon et les Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ ”. Ce récit des révélations de Notre-Seigneur à une visitandine de Chambéry décédée en 1907, et quelques pages des écrits de sainte Gertrude, sur l'humilité, furent pratiquement ses seules lectures. Mais il y aurait tout un chapitre à écrire sur les grâces mystiques dont fut favorisé le frère André. Selon les témoignages de ses supérieurs, toutes lui rappelaient la valeur de la souffrance : « Plus on est proche de Dieu, plus on souffre », avoue-t-il après l'une d'elles.
Frère André ne guérit les corps que pour « aller à l'âme », selon l'expression de son ami, Monsieur Pichette. Le bien de l'âme passe avant la santé du corps. C'est pourquoi il éconduit généralement les prêtres et les religieux qui viennent lui demander leur guérison : « Les religieux, c'est fait pour souffrir », est son seul commentaire. C'est pourquoi également il ne ménage pas les leçons à ses visiteurs. L'immodestie des femmes est parmi ses cibles préférées. On connaît certaines de ses vives répliques, telle celle-ci : « Prenez une médaille de saint Joseph et frottez-vous jusqu'à ce que le linge repousse. » On en sourit facilement mais, à la même époque, Notre-Dame de Fatima disait à la petite Jacinthe que les péchés de la chair sont ceux qui conduisent le plus d'âmes en enfer. Il s'en prend aussi à l'ivrognerie, aux blasphèmes, au travail dominical. Il incite à la pauvreté, à la simplicité. Il se plaint qu'on lui demande des guérisons corporelles et si peu de grâces spirituelles. L'humilité est sa vertu de prédilection. Il semble bien que saint Joseph l'exige pour accorder la grâce demandée. Voilà pourquoi le Frère a cette exigence qui en étonne plus d'un : il faut se frictionner avec de “ l'huile de saint Joseph ”. C'est la mise à l'épreuve de l'obéissance et de l'humilité. Combien ne sont pas guéris, faute de s'y soumettre ?
Le confessionnal est une étape obligée sur le chemin du bureau du frère André, à l'aller ou au retour. Un homme marchant presque à quatre pattes se présente un jour. Le Frère lui dit : « Allez vous confesser. » Il y va puis vient à la sainte table, à l'endroit que lui avait désigné frère André, devant la statue de saint Joseph. Au fur et à mesure qu'il prie, il se redresse ! Guéri, il vient remercier le Frère : « Il y a combien de temps que vous étiez venu vous confesser ? » - « Quarante ans. » - « C'est pas étonnant que ça vous ait pesé si lourd ! »
Il y a même, dans la vie et l'oeuvre du frère André, un aspect missionnaire conforme à la vocation originelle du Canada français. Il fait quelques séjours aux États-Unis et en Ontario pour s'y reposer. Du moins en principe, car la rumeur de sa présence se répand vite, et c'est au même rythme qu'à l'Oratoire qu'il reçoit les malades. Rien ne lui cause alors davantage de joie, à la suite d'une guérison, que l'abjuration du protestantisme par le malade et parfois toute sa famille.
NOTRE HISTOIRE SAINTE SE POURSUIT
La conclusion s'impose d'elle-même. L'œuvre du frère André est la continuation, dans la première moitié de ce siècle, de notre Histoire sainte. C'est saint Joseph lui-même venant faire obstacle aux conséquences désastreuses pour la vraie foi, du libéralisme et du capitalisme protestants et franc-maçons. L'Oratoire Saint-Joseph est donc un lieu saint dont l'histoire n'est pas achevée.
Le 13 octobre 1960 s'y est rassemblée la plus grande foule jamais connue en ce lieu. Ces fidèles, au nombre de cinquante mille, attendaient la révélation du troisième secret de Fatima. Hélas !... Gageons que le jour où le Pape obéira aux demandes du Cœur Immaculé de Marie, le Cœur très pur, très généreux et tout-puissant de saint Joseph attirera de nouveau à lui son peuple canadien par une profusion de bienfaits miraculeux. Il le conduira à Jésus crucifié pour recevoir de ses saintes plaies la grâce d'être son bon et fidèle serviteur en Amérique du Nord.
RCC n° 33 et 34, mai-sept. 1989
SOURCE : http://www.crc-canada.net/959-la-veritable-mission-du-frere-andre.html
Statue du frère André à la Place du Frère-André, Montréal en
août 2010
St. André Bessette
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-andre-bessette/
Also known as
- Alfred
- Alfredo
- Andreas
- Frère
André
Profile
Son of a woodcutter, and eighth of twelve children. His father died in a work-related
accident, his mother of tuberculosis, and he was adopted at age twelve by
a farmer uncle who insisted
he work for his keep. Over the years Andre worked as a farmhand, shoemaker, baker, blacksmith, and factory worker. At
25 he applied to join the Congregation of the
Holy Cross; Andre was initially refused due to poor health, but he gained the
backing of Bishop Bourget, and was
accepted.
Doorkeeper at Notre
Dame College, Montreal, Quebec, Canada. Sacristan, laundry worker and messenger. He spent much of each
night in prayer, and on his window
sill, facing Mount Royal, was a small statue of Saint Joseph, to whom Andre was
especially devoted. “Some day,” Andre believed, “Saint Joseph will be honored on
Mount Royal.”
Andre had a special
ministry to the sick. He would rub the sick person with oil
from a lamp in the college chapel, and many were healed. Word of his power
spread, and when an epidemic broke out at a
nearby college, Andre volunteered to
help; no one died. The trickle of sick people to his door became
a flood. His superiors were uneasy; diocesan authorities were
suspicious; doctors called him a
quack. “I do not cure,” he always said; “Saint Joseph cures.” By his death, he was receiving
80,000 letters each year from the sick who sought
his prayers and healing.
For many years the Holy
Cross authorities had tried to buy land on Mount Royal. Brother Andre and
others climbed the steep hill and planted medals of Saint Joseph on it, and soon
after, the owners yielded, which incident helped the current devotion to Saint Joseph by those looking
to buy or sell a home. Andre collected money to build a small chapel and received
visitors there, listening to their problems, praying, rubbing them
with Saint Joseph‘s oil, and curing many. The chapel is still in use.
Born
- 9 August 1845 Mont-Saint-Gregoire, Monteregie Region
near Montreal, Quebec, Canada as Alfred Bessette
- 6 January 1937 of ‘gastric catarrh’ in the infirmary of
Our Lady of Hope convent, Saint-Laurent, Montreal, Quebec, Canada
- more than a million
people paid their respects at his funeral
- buried in an alcove inside the crypt behind the
Votive Chapel at Saint Joseph’s Oratory of Mount Royal, Mont-Royal, Montreal
- his tombstone
reads: Pauper, servis a humilis (a poor and humble
servant)
- 12 June 1978 by Pope Paul VI (decree of heroic virtues)
- books
- medals
and pendants – ( page 01 ) ( page 02 ) ( page 03 ) ( page 04 ) ( page 05 ) ( page 06 ) ( page 07 )
- rosaries
– ( page 01 ) ( page 02 )
Additional Information
- Saints of the Day, by Katherine Rabenstein
- other
sites in english
- Canadian Conference of
Catholic Bishops
- Canadian Encyclopedia
- Catholic Culture
- Catholic Exchange
- Catholic Exchange
- Catholic Fire
- Catholic News Agency
- Catholic Online
- Dictionary of Canadian Biography
- Find A Grave
- Franciscan Media
- Hagiography Circle
- Healthy Catholics
- Holy Cross Brothers
- Independent Catholic News
- Saints for Sinners
- Saints in Rome
- Saints Resource
- Seven Crosses of Brother André’s Life
- uCatholic
- Wikipedia
- video
- webseiten
auf deutsch
- sitios
en español
- sites
en français
- Dictionnaire biographique du Canada
- Diocese Edmundston
- Fête des prénoms
- Montreal 24
- Univesite de Sherbrooke
- Wikipedia
- vidéos
en français
- Radio Canada:
Frère André
- Radio Canada: Le
miracle du frère André
- Radio Canada: Les
touristes à l’Oratoire
- Radio Canada: Le
frère André bienheureux
- Radio Canada:
L’oratoire Saint-Joseph, lieu de diversité religieuse
- fonti
in italiano
- websites
in nederlandse
- nettsteder
i norsk
- spletne
strani v slovenšcini
MLA Citation
- “Saint André
Bessette“. CatholicSaints.Info. 21 July 2020. Web. 5 January
2021. <https://catholicsaints.info/saint-andre-bessette/>
Frère André en 1874 au moment de ses vœux perpétuels
PAPAL
MASS FOR THE CANONIZATION OF NEW SAINTS:
HOMILY OF HIS HOLINESS BENEDICT XVI
Dear Brothers and Sisters,
The celebration of holiness is renewed today in St
Peter's Square. I joyfully address my cordial welcome to you who have come from
even very far away to take part in it. I offer a special greeting to the
Cardinals, to the Bishops and to the Superiors General of the Institutes
founded by the new Saints, as well as to the Official Delegations and to all
the Civil Authorities. Let us seek together to understand what the Lord tells
us in the Sacred Scriptures proclaimed just now. This Sunday's Liturgy offers
us a fundamental teaching: the need to pray always, without tiring. At times we
grow weary of praying, we have the impression that prayer is not so useful for
life, that it is not very effective. We are therefore tempted to throw ourselves
into activity, to use all the human means for attaining our goals and we do not
turn to God. Jesus himself says that it is necessary to pray always, and does
so in a specific parable (cf. Lk 18: 1-8).
This parable speaks to us of a judge who does not fear
God and is no respecter of persons: a judge without a positive outlook, who
only seeks his own interests. He neither fears God's judgement nor respects his
neighbour. The other figure is a widow, a person in a situation of weakness. In
the Bible, the widow and the orphan are the neediest categories, because they
are defenceless and without means. The widow goes to the judge and asks him for
justice. Her possibilities of being heard are almost none, because the judge
despises her and she can bring no pressure to bear on him. She cannot even
appeal to religious principles because the judge does not fear God. Therefore
this widow seems without any recourse. But she insists, she asks tirelessly,
importuning him, and in the end she succeeds in obtaining a result from the
judge. At this point Jesus makes a reflection, using the argument a
fortiori: if a dishonest judge ends by letting himself be convinced by a
widow's plea, how much more will God, who is good, answer those who pray to
him. God in fact is generosity in person, he is merciful and is therefore
always disposed to listen to prayers. Therefore we must never despair but
always persist in prayer.
The conclusion of the Gospel passage speaks of faith: "When the Son of Man comes, will he find faith on earth?" (Lk 18: 8). It is a question that intends to elicit an increase of faith on our part. Indeed it is clear that prayer must be an expression of faith, otherwise it is not true prayer. If one does not believe in God's goodness, one cannot pray in a truly appropriate manner.
Faith is essential as the basis of a prayerful attitude. It was so for the six
new Saints who are held up today for the veneration of the universal Church:
Stanisław Sołtys, André Bessette, Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola,
Mary of the Cross MacKillop, Giulia Salzano and Battista Camilla Varano.
St Stanisław Kazimierczyk, a religious of the 15th
century, can also be an example and an intercessor for us. His whole life was
bound to the Eucharist, first of all in the Church of Corpus Domini in
Kazimierz, known today as Krakow, where, beside his mother and father, he
learned faith and piety. Here he made his religious vows with the Canons
Regular; here he worked as a priest and educator, attentive to the care of the
needy. However, he was linked in a special way to the Eucharist through his
ardent love for Christ present under the species of the Bread and the Wine; by
living the mystery of his death and Resurrection, which is fulfilled in an
unbloody way in the Holy Mass; by the practice of love for neighbour, of which
Communion is a source and a sign.
Bro. André Bessette, a native of Quebec in Canada, and
a religious of the Congregation of the Holy Cross, experienced suffering and
poverty at a very early age. They led him to have recourse to God through
prayer and an intense inner life. As porter of the College of Notre Dame in
Montreal, he demonstrated boundless charity and strove to relieve the distress
of those who came to confide in him. With very little education, he had nevertheless
understood where the essential of his faith was situated. For him, believing
meant submitting freely and through love to the divine will. Wholly inhabited
by the mystery of Jesus, he lived the beatitude of pure of heart, that of
personal rectitude. It is thanks to this simplicity that he enabled many people
to see God. He had built the Oratory of St Joseph of Mount Royal, whose
faithful custodian he remained until his death in 1937. He was the witness of
innumerable cures and conversions. "Do not seek to have your trials
removed", he said, "ask rather for the grace to bear them well".
For him, everything spoke of God and of God's presence. May we, in his
footsteps, seek God with simplicity in order to discover him ever present in
the heart of our life! May the example of Bro. André inspire Canadian Christian
life!
When the Son of man comes to do justice to the chosen
ones, will he find this faith on earth? (cf. Lk 18: 8). Today, contemplating
figures such as Mother Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola, we can say
"yes" with relief and firmness. That girl of simple origins on whose
heart God had set his seal and whom he brought very soon, with the guidance of
her Jesuit spiritual directors, to make the firm decision to live "for God
alone". She faithfully kept to her decision as she herself recalled when
she was about to die. She lived for God and for what he most desires: to reach
everyone, to bring everyone the hope that does not disappoint, especially to
those who need it most. "Where there is no room for the poor, there is no
room for me either" the new Saint said, and with limited means she imbued
the other Sisters with the desire to follow Jesus and to dedicate themselves to
the education and advancement of women. So it was that the Hijas de Jesús
[Daughters of Jesus] came into being; today they have in their Foundress a very
lofty model of life to imitate and an exciting mission to carry on Mother
Cándida's apostolate with her spirit and aspirations, in many countries.
"Remember who your teachers were from these you
can learn the wisdom that leads to salvation through faith in Christ
Jesus". For many years countless young people throughout Australia have
been blessed with teachers who were inspired by the courageous and saintly
example of zeal, perseverance and prayer of Mother Mary MacKillop. She
dedicated herself as a young woman to the education of the poor in the
difficult and demanding terrain of rural Australia, inspiring other women to
join her in the first women's community of religious sisters of that country.
She attended to the needs of each young person entrusted to her, without regard
for station or wealth, providing both intellectual and spiritual formation.
Despite many challenges, her prayers to St Joseph and her unflagging devotion
to the Sacred Heart of Jesus, to whom she dedicated her new congregation, gave
this holy woman the graces needed to remain faithful to God and to the Church.
Through her intercession, may her followers today continue to serve God and the
Church with faith and humility!
In the second half of the 19th century, in Campania,
in the south of Italy, the Lord called a young elementary teacher, Giulia
Salzano, and made her an apostle of Christian education, Foundress of the
Congregation of the Catechist Sisters of the Sacred Heart. Mother Gulia
understood well the importance of catechesis in the Church and, combining
pedagogical training with spiritual fervour, dedicated herself with generosity
and intelligence, contributing to the formation of people of every age and
social class. She would repeat to the Sisters that she wished to catechize to
the very last hour of her life, showing with her whole self that if "God
created us to know him, love him and serve him in this life", it is
necessary to put nothing before this task. May the example and intercession of
St Giulia Salzano sustain the Church in her perennial duty to proclaim Christ
and to form authentic Christian consciences.
St Battista Camilla Varano, a Poor Clare nun of the
15th century, witnessed to the deep evangelical meaning of life, especially
through persevering prayer. She entered the monastery in Urbino at the age of
23, fitting into that vast movement of the reform of Franciscan female
spirituality which aimed to recover fully the charism of St Clare of Assisi.
She promoted new monastic foundations in Camerino where she was several times
elected Abbess, in Fermo and in San Severino. St Battista's life, totally
immersed in divine depths, was a constant ascent on the way of perfection, with
a heroic love of God and neighbour. She was marked by profound suffering and
mystic consolation; in fact she had decided, as she herself writes, "to
enter the most Sacred Heart of Jesus and to drown in the ocean of his most
bitter suffering". In a period in which the Church was undergoing a period
of moral laxity, she took with determination the road of penance and prayer,
enlivened by an ardent desire for the renewal of the Mystical Body of Christ.
Dear brothers and sisters, let us thank the Lord for the gift of holiness that is resplendent in the Church and today shines out on the faces of these brothers and sisters of ours. Jesus also invites each one of us to follow him in order to inherit eternal life. Let us allow ourselves to be attracted by these luminous examples and to be guided by their teaching, so that our life may be a canticle of praise to God. May the Virgin Mary and the intercession of the six new Saints whom we joyfully venerate today obtain this for us. Amen.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
Saint Andre Bissette Catholic Church in Portland Oregon
Saint Frère André, église Notre-Dame-du-Saint-Rosaire de
Villeray, Montréal.
Blessed André Bessette (AC)
(also known as Alfred Bessette)
Born at Saint Gregoire (near Montreal), Quebec, Canada, on August 9, 1845; died January 6, 1937; beatified by John Paul II on May 23, 1982. Alfred Bessette, later known as Brother André, knew hardship early in his life. The father of this sickly boy died when Alfred was ten; his mother, who fostered Alfred's faith and his devotion to the Holy Family, followed her husband two years later. Until his aunt and uncle left Canada to seek their fortune during the California Gold Rush, Alfred found a home with them. Unfortunately, his health was too fragile to travel into the frontier; thus, at the tender age of 14, Alfred was left alone in the world to earn his way through menial jobs.
Monument du Frère André à Mont-Saint-Grégoire
BESSETTE, ALFRED, named Brother André, lay brother of the Congregation of Holy Cross and charismatic figure; b. 9 Aug. 1845 in the parish of Saint-Grégoire (Mont-Saint-Grégoire), Lower Canada, son of Isaac Bessette and Clothilde Foisy; d. 6 Jan. 1937 in Notre-Dame-de-l’Espérance hospital in Ville Saint-Laurent (Montreal).
Alfred Bessette was the ninth of 13 children (four of whom died in infancy). He was so frail when he was born that the curé baptized him “conditionally” the following day, completing an emergency ritual performed at his birth. In the fall of 1849 Isaac Bessette sold his property in Saint-Grégoire and bought a parcel of land nine miles to the southeast, in Farnham, near the Rivière Yamaska. As the father of a family living in poverty, he worked at various trades: joiner, carpenter, cooper, cartwright. On 20 Feb. 1855 a tree he was chopping down fell on his chest and killed him. Left alone with her children, Clothilde made sure they had a Christian education and passed on to them the traditional veneration of the Holy Family of Jesus, Mary, and Joseph. Still suffering from the shock of her husband’s death, she wasted away and died of tuberculosis on 20 Nov. 1857.
Alfred was 12 years old. He was taken in by his maternal aunt Marie-Rosalie and her husband, Timothée Nadeau, who lived in Saint-Césaire. He took lessons in catechism, and was confirmed by the first bishop of Saint-Hyacinthe, Jean-Charles Prince*, on 7 June 1858. Because of his poverty and delicate health, his studies were cut short; he would only be able to sign his name and read printed characters. To earn a living, Alfred worked at transporting construction materials. When his uncle Timothée set out for California in search of gold in 1860, the mayor of Saint-Césaire, Louis Ouimet, took the youth in to work on his farm. After that, Alfred engaged in various trades in Farnham, Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), Waterloo, and Chambly. In 1862 he was back in Saint-Césaire, employed as an apprentice baker and cobbler. This wide variety of work experiences did nothing to improve his condition. According to witnesses, he could not digest anything, but he was always praying. Since his early childhood in Farnham, Alfred’s behaviour had worried his acquaintances. In spite of his weak condition, he denied himself dessert and he wore a leather belt studded with iron points around his waist. He would kneel in prayer frequently, intensely, and for long periods at a time; he could be found with his arms stretched out at his sides, in front of a crucifix, at church, in his room, or in a barn.
Hoping to find work fitting his constitution, Alfred took the train to New England in October 1863. Thousands of his compatriots, attracted by its prosperity, had gone there already, including some of his brothers, sisters, and acquaintances. The young 18-year-old, who found factory work almost more than he could bear, shifted between jobs in cotton mills and work on farms. He was hired in Connecticut (Moosup, Putnam, Hartford, and Killingly), Massachusetts (North Easton), and Rhode Island (Phenix). Alfred was reserved by nature and, worn out after a day’s work, would shut himself up in his room and pray.
After looking for suitable work for four years without success, Bessette returned to Canada in 1867 and settled in Sutton, where his sister Léocadie and his brother Claude lived. He soon went back to Farnham, where the local priest, Édouard Springer, hired him to take care of his horse and garden and do difficult chores around the presbytery. When Springer moved to another parish in 1868, Bessette went back to live at the home of Louis Ouimet in Saint-Césaire. Noticing his piety, Ouimet mentioned it to his curé, André Provençal. When questioned about his desire to enter the religious life, Alfred pleaded that he was too ignorant. Abbé Provençal overcame his reluctance by assuring him that he would find the prayerful environment he needed and useful work in the Congregation of Holy Cross, which the priest had put in charge of a school in his parish in 1869.
On 22 Nov. 1870 Bessette showed up at the Collège Notre-Dame, in Côte-des-Neiges (Montreal), where the Congregation of Holy Cross had recently opened its noviciate. Provençal had written a letter of recommendation the previous month to the master of novices, Julien-Pierre Gastineau, telling him that he was sending a saint to his community. On 8 December Pope Pius IX declared St Joseph to be the patron saint of the universal church. On 27 December Bessette took the name of André, in honour of Father Provençal, and he and another postulant donned the religious habit. He was appointed the school’s doorman, a position he would hold until mid July 1909. He also had to keep the premises clean, do the shopping, and give alms to the poor. In addition, he acted as barber and as nurse to sick students, handled the mail, and transported parcels for the students, whom he sometimes accompanied on the days when they went on outings. The congregation’s superiors hesitated, however, to accept him into the religious life in 1872 because of his poor health. When Bessette had a conversation with Bishop Ignace Bourget*, who had himself brought the congregation to Canada [see Joseph-Pierre Rézé*; Jean-Baptiste Saint-Germain*], he was reassured. Soon afterwards, the new master of novices, Amédée Guy, recommended him by saying: “If this young man becomes unable to work, he will at least be able to pray well.” Permitted to take his temporary vows on 22 Aug. 1872, Brother André made his final vows on 2 Feb. 1874, at the age of 28 years and six months.
Some of the visitors whom Brother André, as doorman, welcomed at the school asked him to pray for them in their illnesses. Others invited him to visit them at home. He would pray with them, and give them a medal of St Joseph, to whom he had early sworn a particular veneration, as well as a few drops of the olive oil that was burning before the saint’s statue in the school chapel, advising them to rub it on themselves confidently. More and more people began declaring that they had been entirely or partly cured in this way. The first known account, written by Désiré-Michel Giraudeau, named Brother Aldéric, who reported his own cure as well as that of several others, was published in Paris in 1878 in the Annales of the Association de Saint-Joseph. The little brother’s reputation – he was barely five feet tall – as a saintly miracle worker spread by word of mouth. The school authorities eventually began to worry about the growing flood of visitors. Parents, colleagues, and even the school physician complained to the town’s religious and health authorities about the presence of sick people so close to the students. Some called Brother André a charlatan, a mere anointer. Around 1900 he was asked to see the sick in a shelter that had been built across from the school, at the streetcar stop, for the students’ parents. He took his visitors to pray before a statue of St Joseph that he had set up in a niche on Mount Royal. The land, which had been purchased in 1896 by the Collège Notre-Dame, was named Parc Saint-Joseph; the lower part was cultivated and the upper part was used for recreational purposes. Brother André’s cherished project was to build a chapel to St Joseph there. With the support of his friends – a number of whom had had their wishes granted after praying with him – he finally obtained permission to build it. The school authorities and Archbishop Paul Bruchési of Montreal stipulated, however, that any expenses incurred should be borne by those seeking help. Thanks to spontaneous donations in cash and in kind (for example, statues, vases, liturgical vestments, a bell), the rudimentary sanctuary was inaugurated on 16 Oct. 1904.
From 1905 to 1908 the celebration of Ascension Thursday and a September procession marked the opening and closing of the pilgrimage season. After meeting a number of times in 1907, the zealous supporters of St Joseph’s Oratory constituted themselves a committee on 9 Sept. 1908, naming it the Comité de l’Oratoire Saint-Joseph de la Côte-des-Neiges. The flood of pilgrims was so great that the chapel would have to be enlarged four times between 1908 and 1912. Each time, the generosity of the public would make it possible to pay for the work in full and on time. The committee remained in existence until mid July 1909, when the authorities of the Collège Notre-Dame took over the administration of the oratory, with Brother André as its custodian. A religious association, the Confrérie de Saint-Joseph du Mont-Royal, was officially constituted by Archbishop Bruchési on 21 Nov. 1909, and it included laity, both men and women, friends of Brother André, and contributors to St Joseph’s Oratory and its works. They were convened by the rector of the oratory, provincial superior Georges-Auguste Dion*, for an hour of prayer on the third Sunday of every month at 3:00 p.m. This was the occasion for reporting on the affairs of the sanctuary: letters received, requests for prayers or masses, cures, various small items about the development and activities of the oratory. By 1910 Brother André had a secretary to answer the mail addressed to him.
In 1912 the board of St Joseph’s Oratory was organized; it consisted of three priests and three Holy Cross brothers, including Brother André. The monthly magazine Annales de Saint-Joseph began publication in Montreal that same year. Its purpose was to promote the veneration of St Joseph, publicize the work of the oratory and the missions of the Congregation of Holy Cross in Bengal, and comment on the social concerns of the day. An English edition would come out in 1927. A team of brothers and priests wrote articles and columns; a group of selected authors, such as Félix Leclerc*, Guy Mauffette*, Alfred DesRochers*, Françoise Gaudet-Smet [Gaudet*], and Marie-Antoinette Grégoire-Coupal, as well as the illustrators Edmond-Joseph Massicotte*, Jacques Gagnier*, and Gui Laflamme, would add their contributions later. The magazine was still being published in the early 21st century under the name L’Oratoire. From 3,600 in 1912, the circulation would grow to 122,000 in 1932.
There was a growing stream of visitors to the sanctuary. In 1913, under pressure from lay people and with the encouragement of Archbishop Bruchési, a proposal for a basilica was set in motion, with plans drawn up by architects Louis-Alphonse Venne and Dalbé Viau. The funds needed to finance the construction of the crypt, some $80,000, had already been raised through donations from the faithful. Construction began in 1914, and the crypt – the first stage of the project – was inaugurated on 16 Dec. 1917, but less than a year later the sanctuary, which could seat 1,000, proved too small. The number of visitors continued to increase throughout the 1920s, during which time, in accordance with the wishes of the archbishop and his coadjutor, Bishop Georges Gauthier, the sanctuary became the centre of the religious activities of the archdiocese. Associations of every kind – social movements, Catholic trade unions, religious confraternities – got into the habit of making pilgrimages and holding gatherings there, which drew thousands of people. Annual visits to the oratory were organized in parishes and educational institutions.
Visitors came not only from Quebec, but also from Ontario, New Brunswick, western Canada, and the United States. Brother André received them every day from 9:00 a.m. until 5:00 p.m. In the evenings, friends drove him to the homes of people who were too ill to travel. Since one person alone could not answer the 200 or 300 letters he received daily, a secretariat was set up. In 1920 Brother André instituted the observance of a holy hour in the crypt on Fridays at 8:00 p.m., which soon came to be followed by a visit to the stations of the cross. The faithful came by the hundreds to these evenings of prayer. The idea of atonement, put forward by the religious authorities to counter the threat of socialism and communism as well as the wars in Europe, gave rise to various lay initiatives. Beginning in 1926, for example, Édouard-L.-H. Barsalo organized a pilgrimage on foot to attend the first mass of the year at the oratory; hundreds, and then thousands of people answered the call.
By 1915 Brother André’s superiors were letting him take a short rest twice a year. He used the time to visit relatives and friends in Sutton, Saint-Césaire, and Quebec City, but also in the United States (especially New England) and in Ontario (Toronto, Sudbury, and Ottawa). His reputation as a saint and miracle worker preceded him. Stationmasters announced his arrival and crowds gathered as he got off the train and at the doors of the hotels or presbyteries where he was staying. Each time, cases of healing were reported in the local newspapers. He always came back with offerings given in gratitude for favours received. There was a growing popular demand that the plan for a basilica be acted on, and in 1927 Gauthier authorized a financial campaign to raise the necessary funds. Meanwhile, work continued on developing the land, building roads and parking lots, and providing service facilities.
The wonders that were worked at St Joseph’s Oratory drew the attention of the press, especially the English-language papers. In 1922 George Henry Ham*, a lobbyist for the Canadian Pacific Railway Company, published in the Toronto magazine Maclean’s a report he had written after visiting Brother André and meeting people whom he was said to have healed. The article aroused so much interest that Ham immediately followed it by publishing in Toronto the first biography of Brother André, The miracle man of Montreal, which was translated at once by Raoul Clouthier and published in Montreal as Le thaumaturge de Montréal. In the same year, Arthur Saint-Pierre* was commissioned to write the history of the sanctuary; L’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, which came out in Montreal, would go through numerous editions.
After showing a great deal of reluctance towards his project of a shrine, Brother André’s superiors were finally won over by the sincerity, simplicity, and conviction of the man who based his cause, not on any claim to miracles or visions, but only on his veneration for St Joseph. To this special devotion were added the love of God, constant reading of the Gospel, and worship of the Holy Family and the Sacred Heart. He used to tell the story of the Passion of Christ to his intimate friends with such emotion that they were moved and transformed by it. He prayed and walked the stations of the cross with them. He asked them all to pray. Among those who accompanied him diligently were Jules-Aimé Maucotel, whom he called his counsellor and who actively assisted in organizing ceremonies; Azarias Claude, a wealthy merchant who became his right hand and chauffeur; and Joseph-Olivier Pichette, who at 25 had been told by his physician that he would soon die, and who attributed his recovery to long prayers with the miracle worker.
Years before his death, Brother André was already the symbolic figure of St Joseph’s Oratory. His charisma, his smiling face, wrinkled and radiating kindness, and his simple humour could win over even the most indifferent. He showed good judgement with his visitors, but also boundless charity; he welcomed everyone who came, regardless of social condition or religion. Although he liked to laugh, he also had moments of impatience, especially when someone gave him the credit for favours received. “It is not I who heals,” he would say, in tears. “It is St Joseph.”
Alfred Bessette died on 6 Jan. 1937. His body lay in state in the oratory – which was kept open day and night – until 12 January. An initial funeral service was held in the cathedral in Montreal, and a second one at St Joseph’s Oratory. More than a million people came from all over to pay tribute to him, to weep for him, and to pray beside him. Brother André was beatified by Pope John-Paul II on 23 May 1982 and canonized by Pope Benedict XVI on 17 Oct. 2010.
The most complete bibliography for Brother André can be found in Étienne Catta, Le frère André (1845–1937) et l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal (Montréal et Paris, 1965). Denise Robillard, Les merveilles de l’oratoire: l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004 (Montréal, 2005), updates Catta’s work by adding the titles which have appeared in the last 40 years. For supplementary information, the most recent biography of Brother André is useful: Laurent Boucher, Brother André: the miracle man of Mount Royal (Montreal, 1997).
BANQ-CAM, CE604-S11, 10 août 1845. Le Devoir, 7 janv. 1937.
L'Oratoire Saint-Joseph à Montréal
È uno dei miei amici in Paradiso. Aveva più di novant’anni all’inizio del 1937, quando anche lui fra’ Andrea Bessette si accorse di essere assai vicino all’incontro con Dio. Sospirò: «Viene il grande misericordioso Dio!». In mezzo ai suoi dolori disse ancora: «Quanto soffro, mio Dio, quanto soffro!».
Un sacerdote che lo assisteva gli domandò perché non si rivolgesse a S. Giuseppe per la sua guarigione. «Non posso chiedere nulla per me! - rispose con serenità – ma quanto più il grande ha fatto per me!». Le sue ultime parole, il giorno dell’Epifania del Signore, 6 gennaio 1937, e pure mercoledì, sacro a S. Giuseppe, furono: «Maria Ss.ma, mia buona Madre, e madre del mio Salvatore, sia misericordiosa verso di me e mi assista!». Poi: «S. Giuseppe, S. Giuseppe». La sua anima vedeva Dio.
Dal 6 al 12 gennaio 1937, nell’arco di pochi giorni, un milione di pellegrini salì silenziosamente sul monte Royal, presso Montreal, in Canada, a rendere omaggio alla salma dell’umile frate, che in vita era stato un grande taumaturgo.
Che fosse morto un santo, un santo da porre sugli altari, non c’era dubbio alcuno già allora.
Un Santo per la vostra Comunità
Alfredo Bassette era nato a Saint Gregoire d’Iberville, presso Montreal (Canada) il 9 agosto 1845, ottavo di 12 fratelli. A 12 anni, rimane orfano di entrambi i genitori. Sua madre gli ha lasciato come tesoro più prezioso una fede vivissima in Gesù, l’Uomo-Dio, l’Amico incomparabile di ogni anima che confida il Lui. Alfredo viene affidato a degli zii. Il suo parroco, don Andrea Provençal, si prende cura di lui e approfondisce in lui un grande amore a Gesù Eucaristico.
Don Provençal lo incoraggia a rivolgersi sempre nella preghiera a S. Giuseppe, padre putativo di Gesù e patrono del Canada: «Egli ti ascolterà e ti benedirà. In seguito lo pregherai per tanti benefici, perché S. Giuseppe davanti a Dio è onnipotente». Da allora, Alfredo ama rifugiarsi spesso in chiesa presso il santo tabernacolo e l’immagine di S. Giuseppe.
Appena dodicenne già si guadagna da vivere lavorando come calzolaio, come fornaio, come servo presso un’azienda agricola e come fabbro. È piuttosto fragile di salute e a 15 anni è colpito da una gastropatia che lo accompagnerà per tutta la vita. Da questo tempo della sua adolescenza, aiutato dal suo parroco, intesse un intenso rapporto con Dio: ogni giorno la Via Crucis e diversi rosari, la Confessione e la Comunione regolare e frequente. Mentre lavora intrattiene colloqui confidenziali con S. Giuseppe, cui affida tutto se stesso.
A 20 anni, Alfredo si reca a lavorare negli Stati Uniti e S. Giuseppe rimane il suo intercessore e modello presso Gesù: è sicuro che non sbaglierà ad affidarsi a Colui che custodì i Tesori più grandi: Gesù e Maria SS.ma: «Custodirà anche me, è sicuro!». Si interroga spesso: «Che cosa farò della mia vita?». per sei mesi prega S. Giuseppe per trovare chiarezza. Don Provençal lo consiglia di ritornare in Canada: «Padre, dice Alfredo, ho deciso che mi farò frate». Tutti e due si inginocchiano, nella chiesa a ringraziare S. Giuseppe per il dono della vocazione.
Per qualche tempo, lavora ancora come operaio parlando così spesso ai suoi amici del suo Santo Protettore che essi lo chiamano "il folle di S. Giuseppe". Don Provençal scrive ai Frati della Congregazione della S. Croce a Montreal: «Vi mando un santo per la vostra Comunità». Quelli, a cominciare dai superiori, si convincono subito della sua santità, appena lo hanno ammesso al noviziato il 27 dicembre 1870. Prende il nome di fra’ Andrea, in onore del suo parroco e direttore spirituale.
Trascorso un anno, non lo si ammette ai voti, perché fra’ Andrea è troppo fragile di salute. Lui allora, promette a S. Giuseppe di erigere un grande santuario in suo onore, se non sarà mandato via dal convento: «Accetto i lavori più umili, pur di consacrarmi a Gesù con i santi voti». In quei giorni, passa nella comunità della S. Croce il Vescovo di Montreal, Mons. Bourget e fra’ Andrea gli confida la sua preoccupazione e il suo progetto di costruire un santuario a S. Giuseppe. Mons. Bourget è quasi sgomento di sapere che quel ragazzo porta nel cuore lo stesso desiderio che ha lui e proprio per questo aveva chiamato dalla Francia i Frati della S. Croce.
«Lei pensa che S. Giuseppe possa permettere che la mia promessa non si realizzi e che io debba rinunciare alla mia vocazione» domanda fra’ Andrea al Vescovo. Il quale gli risponde: «Figlio mio, non temere nulla: tu sarai ammesso alla professione».
Il taumaturgo
Il 22 febbraio 1872, fra’ Andrea fa i voti temporanei: il 2 febbraio 1874, i voti perpetui. É molto felice di appartenere a Gesù per sempre, nella Congregazione dedicata alla Sua Croce: umile frate laico, perché sacerdote non lo sarà mai. Un piccolo del Vangelo, cui vengono svelati e aperti i segreti del Padre, come ai piccoli prediletti da Gesù.
«Terminato il noviziato – racconterà lui stesso – i superori mi affidarono la portineria e lì sono rimasto per 40 anni, senza muovermi». Nella stretta portineria del Collegio di Notre-Dame, è sempre pronto a soccorrere i poveri e a dare ascolto a insegnanti, genitori e studenti. È molto amato da quelli che scoprono la sua anima candida, la sua bontà superiore.
Qualcuno approfitta della sua bontà. Certi confratelli non lo considerano troppo: sa appena leggere e scrivere o poco più. Fra’ Andrea si adatta a tutto: suona le campane al mattino, aiuta nella lavanderia, fa il barbiere agli studenti e pure l’infermiere. Alla sera tardi, lava i pavimenti e i corridoi, perché all’indomani dev’essere tutto splendente.
A mezzanotte, quanto gli altri già riposano, lui prega in cappella la Via Crucis, il Rosario, le preghiere al "suo" S. Giuseppe. Comprende sempre di più che quella sua vita nascosta e un po’ canzonata sarà feconda di bene e di santità, come era stato per altri fratelli laici: S. Pasquale Baylon, S. Martino dei Porres, S. Giovanni Macias… Egli sarà come loro. Intanto chi si raccomanda alle sue preghiere viene esaudito da Dio. Molti cominciano a guardarlo, come "il frate santo". Certi malati, guariscono per le sue preghiere: sì, a S. Giuseppe "perché lui è onnipotente presso Dio".
Nel marzo 1885, un Padre del convento si lamenta con lui: «La mia gamba peggiora sempre più. Per la festa di S. Giuseppe non potrò scendere in cappella». Andrea gli risponde: «Padre, esiste un rimedio molto semplice: reciti una novena a S. Giuseppe con grande fiducia. Anch’io dirò la novena con lei». Il 19 marzo 1885, il Padre miracolato celebra la S. Messa all’altare di S. Giuseppe.
Poco dopo, Andrea strofina la medaglia di S. Giuseppe sul collo di un ragazzo malato di difterite: «Fannullone – esclama – scendi dal letto, ché sei guarito». E così avviene. Il reparto dei malati rimane occupato da 40 pazienti agonizzanti, affetti da vaiolo. I medici non sanno più che fare, ma fra’ Andrea si inginocchia in mezzo a loro e ad alta voce supplica S. Giuseppe. Guariscono tutti.
Il costruttore
Si diffonde la voce dei suoi "miracoli". La portineria si riempie di persone in cerca di aiuto. Ma qualcuno lo considera "un ciarlatano", come il dottor Giuseppe Charette, uno dei suoi avversari più accaniti. Ma Andrea lo contraccambia guarendogli la moglie agonizzante e un collega medico, gravemente claudicante. «Lei è convinto che S. Giuseppe può ottenere questo miracolo da Gesù?» domanda. «Sì», risponde il medico zoppo. «Allora posi le stampelle e cammini bene». Come avviene.
A chi gli chiede di pregare per ottenere grazie o miracoli, lui risponde spesso con l’invito a cambiare vita, a confessarsi, a vivere in amicizia con Gesù: «Poi tutto sarà possibile, se credi». A chi si meraviglia, risponde: «Non sono io che guarisco, è S. Giuseppe, è Gesù stesso. Abbiate fede in loro».
Non ha dimenticato il progetto della chiesa in onore di S. Giuseppe. Per finanziare l’opera, fonda la Confraternita di S. Giuseppe e la rivista "Annali di S. Giuseppe". I soldi li manda la divina Provvidenza. Nel 1904 viene inaugurato il primo piccolo oratorio. Fra’ Andrea si trasferisce per sempre in quel luogo. Ogni giorno riceve 700 visitatori e spesso non trova il tempo per mangiare. Di notte prega per tutti, passando lunghe ore in preghiera. Alcuni notano attorno a lui una grande luce.
Si sta innalzando a Montreal il più grande santuario del mondo dedicato a S. Giuseppe. Molte persone – spiega l’anziano frate – si sono affidate alla mia preghiera: devo chiedere tante conversioni, guarigioni e grazie. Voglio elencare tutti i nomi e non lo posso fare se dormo». A 80 anni, si presta ancora a far da questuante nelle città americane per il suo santuario. Quando arriva, viene assalito da folle entusiaste, da molti fotografi e i giornali parlano di lui e delle guarigioni sensazionali che opera la sua preghiera.
Nel 1936, la costruzione rustica della Chiesa è completata ed è assicurato il completamento dell’edificio. «Non c’è bisogno di me – dice fra’ Andrea con gioia – posso andarmene». È noto in mezzo mondo, ma uno dei suoi amici ha detto di fra’ Andrea: «Non credo che si rendesse conto della grandezza della sua fama e del suo compito. Dovunque andava, sceglieva volentieri l’ultimo posto e per quanto riguardava i miracoli diceva: «Non è colpa mia. Dio ne è responsabile…. e S. Giuseppe».
Ma noi lo sappiamo: l’ultimo posto è un regno, nello stile di Gesù.
Fra’ Andrea, come S. Giuseppe, aveva solo cercato "gli interessi di Gesù".
Ora lo veneriamo: Sant Andrea Bessette. S. Andrea di S. Giuseppe.
Chapelle du Frère André, Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, Montréal
Era l’ottavo figlio di Isacco Bessette e Clotilde Foisy, a nove anni divenne orfano del padre ed a dodici della madre, mentre lui crebbe con disturbi allo stomaco, che non gli permettevano di cibarsi come gli altri.
Fu preso in casa della zia materna Marie-Rosalie Foisy, coniugata con Timoteo Nadeau; dove le condizioni economiche non erano floride, pertanto sapeva appena leggere e scrivere e dovette lavorare ben presto per guadagnarsi da vivere.
Il suo stato di salute malferma, non gli permise di avere un lavoro stabile, infatti dal 1858 al 1870 cambiò vari mestieri nella provincia del Québec, con un intervallo dal 1863 al 1867 quando lavorò, sempre saltuariamente negli Stati Uniti, specie nel campo della filatura.
Alfredo Bessette fu molto devoto di S. Giuseppe, che aveva come lui provato la povertà, il lavoro e l’esilio. Poi ritornò in Canada e qui il suo parroco poté constatare che la sua permanenza negli Stati Uniti, non aveva fatto cambiare la sua inclinazione religiosa e la sua fede; quindi gli consigliò di entrare nella Congregazione della Santa Croce.
Alla fine del 1870 entrò nel Noviziato dei Fratelli della Santa Croce, prendendo il nome di fratel Andrea; questa Congregazione era stata fondata in Francia da padre Basile Moriau, comprendendo padri, fratelli e sorelle ed era arrivata in Canada nel 1847, su invito del vescovo Bourget, per restaurare il sistema scolastico di lingua francese, che più di un secolo prima nel 1759, gli inglesi avevano abolito ma senza mai riuscire ad assimilare la popolazione cattolica e francese.
Il suo parroco inviò un messaggio ai suoi superiori, che diceva: “Vi mando un santo”; il suo noviziato si prolungò più degli altri, per le sue condizioni di salute, venendo poi ammesso alla professione religiosa il 22 agosto 1872.
Gli fu dato il compito di portinaio del Collegio di Notre-Dame di Montréal, dove restò per quarant’anni; soleva dire con quell’umorismo che lo distingueva: “Per 40 anni alla porta, ma non mi hanno mai messo fuori!”.
Pur essendo un giovane portinaio, fu sempre di mente vivace e sensibile, con capacità di giudizio e senso dell’umorismo e divenne ben presto il rifugio dei poveri, dei malati e degli afflitti, i quali si affidavano alle sue preghiere.
Già a 30 anni operò delle guarigioni straordinarie; la stampa il 9 maggio 1878 riportò la notizia di cinque guarigioni, attribuite alle preghiere di qul piccolo frate Andrea. Tutto ciò scatenò l’affluenza di migliaia di ammalati e bisognosi, che l’attorniavano giorno e notte.
A tutti fratel Andrea raccomandò la devozione a s. Giuseppe, la fiducia in Dio; frizionava con l’olio della lampada che ardeva davanti alla statua del santo, le membra dei fedeli, i quali partivano sollevati nell’animo e spesso anche nel corpo.
Nel 1894 fratel Andrea ottenne il permesso dai superiori di erigere una piccola cappella in legno, dedicata a S. Giuseppe, sul fianco del Mont-Royal che sovrasta la città di Montréal e di fronte al Collegio e che venne inaugurata nel 1904.
Anche questa cappella divenne meta di numerosi pellegrinaggi, per cui nell’estate del 1905, i superiori nominarono fratel Andrea, custode della cappella. I numerosi prodigi di guarigioni e le conversioni degli spiriti si moltiplicarono, meritandogli l’appellativo di “taumaturgo”, inoltre la cappella diventata un Santuario dedicato a S. Giuseppe, ebbe un grande sviluppo, con un fermento religioso di tanti fedeli, attratti dal carisma di fratel Andrea; le autorità ecclesiastiche e civili, non interferirono nella sua opera apostolica.
Nel dicembre 1917 fu inaugurata una cripta e la benedizione della pietra angolare di una chiesa superiore, che dopo molte interruzioni e difficoltà, diventò il più grande santuario in onore di S. Giuseppe, padre putativo di Gesù e uno dei centri religiosi più frequentati del mondo.
Spronò sempre la costruzione del grande Santuario, terminato il 15 maggio 1955, ma non poté vederlo finito perché morì il 6 gennaio 1937, all’età di 91 anni; la sua morte fu un lutto nazionale.
Nel 1951 fu aperta la causa per la sua beatificazione e venne proclamato beato il 23 maggio 1982 da papa Giovanni Paolo II.
E' stato canonizzato a Roma da papa Benedetto XVI il 17 ottobre 2010.
Autore: Antonio Borrelli
Chapel of Our Lady of Fatima, Varsity Hills, Loyola Heights, Quezon City Family Rosary Crusade Patrick Peyton Congregation of Holy Cross or Congregatio a Sancta Cruce (C.S.C.) Basil Moreau Blessed Father Basil Anthony Marie André Bessette List of barangays of Metro Manila, Legislative districts of Quezon City Districts 3, Barangays of Quezon City, Barangay Loyola Heights (Katipunan), Quezon City along Katipunan Avenue corner Aurora Boulevard
OMELIA DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI
Cari fratelli e sorelle!
Si rinnova oggi in Piazza San Pietro la festa della
santità. Con gioia rivolgo il mio cordiale benvenuto a voi che siete giunti,
anche da molto lontano, per prendervi parte. Un particolare saluto ai
Cardinali, ai Vescovi e ai Superiori Generali degli Istituti fondati dai nuovi
Santi, come pure alle Delegazioni ufficiali e a tutte le Autorità civili.
Insieme cerchiamo di accogliere quanto il Signore ci dice nelle sacre Scritture
poc’anzi proclamate. La liturgia di questa domenica ci offre un insegnamento
fondamentale: la necessità di pregare sempre, senza stancarsi. Talvolta noi ci
stanchiamo di pregare, abbiamo l’impressione che la preghiera non sia tanto
utile per la vita, che sia poco efficace. Perciò siamo tentati di dedicarci
all’attività, di impiegare tutti i mezzi umani per raggiungere i nostri scopi,
e non ricorriamo a Dio. Gesù invece afferma che bisogna pregare sempre, e lo fa
mediante una specifica parabola (cfr Lc 18,1-8).
Questa parla di un giudice che non teme Dio e non ha
riguardo per nessuno, un giudice che non ha atteggiamento positivo, ma cerca
solo il proprio interesse. Non ha timore del giudizio di Dio e non ha rispetto
per il prossimo. L’altro personaggio è una vedova, una persona in una
situazione di debolezza. Nella Bibbia, la vedova e l’orfano sono le categorie
più bisognose, perché indifese e senza mezzi. La vedova va dal giudice e gli
chiede giustizia. Le sue possibilità di essere ascoltata sono quasi nulle,
perché il giudice la disprezza ed ella non può fare nessuna pressione su di
lui. Non può nemmeno appellarsi a principi religiosi, poiché il giudice non
teme Dio. Perciò questa vedova sembra priva di ogni possibilità. Ma lei
insiste, chiede senza stancarsi, è importuna, e così alla fine riesce ad
ottenere dal giudice il risultato. A questo punto Gesù fa una riflessione,
usando l’argomento a fortiori: se un giudice disonesto alla fine si lascia
convincere dalla preghiera di una vedova, quanto più Dio, che è buono, esaudirà
chi lo prega. Dio infatti è la generosità in persona, è misericordioso, e
quindi è sempre disposto ad ascoltare le preghiere. Pertanto, non dobbiamo mai
disperare, ma insistere sempre nella preghiera.
La conclusione del brano evangelico parla della fede:
«Il Figlio dell’uomo, quando verrà, troverà la fede sulla terra?» (Lc 18,8).
E’ una domanda che vuole suscitare un aumento di fede da parte nostra. E’
chiaro infatti che la preghiera dev’essere espressione di fede, altrimenti non
è vera preghiera. Se uno non crede nella bontà di Dio, non può pregare in modo
veramente adeguato. La fede è essenziale come base dell’atteggiamento della
preghiera. E’ quanto hanno fatto i sei nuovi Santi che oggi vengono proposti
alla venerazione della Chiesa universale: Stanisław
Sołtys, André Bessette, Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola, Mary of the
Cross MacKillop, Giulia Salzano e Battista Camilla Varano.
Święty Stanisław Kazimierczyk, zakonnik z XV wieku, i
dla nas może być przykładem i orędownikiem. Całe Jego życie było związane z
Eucharystią. Najpierw przez kościół Bożego Ciała na Kazimierzu w dzisiejszym
Krakowie, gdzie u boku matki i ojca uczył się wiary i pobożności; gdzie złożył
śluby zakonne u Kanoników Regularnych; gdzie pracował jako kapłan, wychowawca,
opiekun potrzebujących. Przede wszystkim jednak był związany z Eucharystią
przez żarliwą miłość do Chrystusa obecnego pod postaciami chleba i wina; przez
przeżywanie tajemnicy Jego śmierci i zmartwychwstania, która w sposób bezkrwawy
dokonuje się we Mszy św.; przez praktykę miłości bliźniego, której źródłem i
znakiem jest Komunia.
[Traduzione: San Stanisław Kazimierczyk,
religioso del XV secolo, può essere anche per noi esempio e intercessore. Tutta
la sua vita era legata all’Eucaristia. Anzitutto nella chiesa del Corpus
Domini in Kazimierz, nell’odierna Cracovia, dove, accanto alla madre e al
padre, imparò la fede e la pietà; dove emise i voti religiosi presso i Canonici
Regolari; dove lavorò come sacerdote, educatore, attento alla cura dei
bisognosi. In modo particolare, però, era legato all’Eucaristia attraverso
l’ardente amore per Cristo presente sotto le specie del pane e del vino;
vivendo il mistero della morte e della risurrezione, che in modo incruento si
compie nella Santa Messa; attraverso la pratica dell’amore al prossimo, del
quale fonte e segno è la Comunione.]
Frère André Bessette, originaire du Québec, au Canada,
et religieux de la Congrégation de la Sainte-Croix, connut très tôt la
souffrance et la pauvreté. Elles l’ont conduit à recourir à Dieu par la prière
et une vie intérieure intense. Portier du collège Notre Dame à Montréal, il
manifesta une charité sans bornes et s’efforça de soulager les détresses de
ceux qui venaient se confier à lui. Très peu instruit, il a pourtant compris où
se situait l’essentiel de sa foi. Pour lui, croire signifie se soumettre
librement et par amour à la volonté divine. Tout habité par le mystère de
Jésus, il a vécu la béatitude des cœurs purs, celle de la rectitude
personnelle. C’est grâce à cette simplicité qu’il a permis à beaucoup de voir
Dieu. Il fit construire l’Oratoire Saint Joseph du Mont Royal dont il demeura
le gardien fidèle jusqu’à sa mort en 1937. Il y fut le témoin d’innombrables
guérisons et conversions. «Ne cherchez pas à vous faire enlever les
épreuves» disait-il, «demandez plutôt la grâce de bien les supporter».
Pour lui, tout parlait de Dieu et de sa présence. Puissions-nous, à sa suite,
rechercher Dieu avec simplicité pour le découvrir toujours présent au cœur de
notre vie! Puisse l’exemple du Frère André inspirer la vie chrétienne
canadienne!
Cuando el Hijo del Hombre vendrá para hacer justicia a
los elegidos, ¿encontrará esta fe en la tierra? (cf. Lc 18,18). Hoy
podemos decir que sí, con alivio y firmeza, al contemplar figuras como la Madre
Cándida María de Jesús Cipitria y Barriola. Aquella muchacha de origen
sencillo, con un corazón en el que Dios puso su sello y que la llevaría muy
pronto, con la guía de sus directores espirituales jesuitas, a tomar la firme
resolución de vivir «sólo para Dios». Decisión mantenida fielmente, como ella
misma recuerda cuando estaba a punto de morir. Vivió para Dios y para lo que Él
más quiere: llegar a todos, llevarles a todos la esperanza que no vacila, y
especialmente a quienes más lo necesitan. «Donde no hay lugar para los pobres,
tampoco lo hay para mí», decía la nueva Santa, que con escasos medios contagió
a otras Hermanas para seguir a Jesús y dedicarse a la educación y promoción de
la mujer. Nacieron así las Hijas de Jesús, que hoy tienen en su Fundadora un
modelo de vida muy alto que imitar, y una misión apasionante que proseguir en
los numerosos países donde ha llegado el espíritu y los anhelos de apostolado
de la Madre Cándida.
“Remember who your teachers were – from these you can
learn the wisdom that leads to salvation through faith in Christ Jesus.” For
many years countless young people throughout Australia have been blessed with
teachers who were inspired by the courageous and saintly example of zeal,
perseverance and prayer of Mother Mary McKillop. She dedicated herself as a
young woman to the education of the poor in the difficult and demanding terrain
of rural Australia, inspiring other women to join her in the first women’s
community of religious sisters of that country. She attended to the needs of
each young person entrusted to her, without regard for station or wealth,
providing both intellectual and spiritual formation. Despite many challenges,
her prayers to Saint Joseph and her unflagging devotion to the Sacred Heart of
Jesus, to whom she dedicated her new congregation, gave this holy woman the
graces needed to remain faithful to God and to the Church. Through her
intercession, may her followers today continue to serve God and the Church with
faith and humility!
Nella seconda metà del secolo XIX, in Campania, nel
sud dell’Italia, il Signore chiamò una giovane maestra elementare, Giulia
Salzano, e ne fece un’apostola dell’educazione cristiana, fondatrice della
Congregazione delle Suore Catechiste del Sacro Cuore di Gesù. Madre Giulia
comprese bene l’importanza della catechesi nella Chiesa, e, unendo la
preparazione pedagogica al fervore spirituale, si dedicò ad essa con generosità
e intelligenza, contribuendo alla formazione di persone di ogni età e ceto
sociale. Ripeteva alle sue consorelle che desiderava fare catechismo fino
all’ultima ora della sua vita, dimostrando con tutta se stessa che se “Dio ci
ha creati per conoscerLo, amarLo e servirLo in questa vita”, nulla bisognava
anteporre a questo compito. L’esempio e l’intercessione di santa Giulia Salzano
sostengano la Chiesa nel suo perenne compito di annunciare Cristo e di formare
autentiche coscienze cristiane.
Santa Battista Camilla Varano, monaca clarissa del XV
secolo, testimoniò fino in fondo il senso evangelico della vita, specialmente
perseverando nella preghiera. Entrata a 23 anni nel monastero di Urbino, si
inserì da protagonista in quel vasto movimento di riforma della spiritualità
femminile francescana che intendeva recuperare pienamente il carisma di santa
Chiara d’Assisi. Promosse nuove fondazioni monastiche a Camerino, dove più
volte fu eletta abbadessa, a Fermo e a San Severino. La vita di santa Battista,
totalmente immersa nelle profondità divine, fu un’ascesa costante nella via
della perfezione, con un eroico amore verso Dio e il prossimo. Fu segnata da
grandi sofferenze e mistiche consolazioni; aveva deciso infatti, come scrive
lei stessa, di “entrare nel Sacratissimo Cuore di Gesù e di annegare nell’oceano
delle sue acerbissime sofferenze”. In un tempo in cui la Chiesa pativa un
rilassamento dei costumi, ella percorse con decisione la strada della penitenza
e della preghiera, animata dall’ardente desiderio di rinnovamento del Corpo
mistico di Cristo.
Cari fratelli e sorelle, rendiamo grazie al Signore per il dono della santità, che risplende nella Chiesa e oggi traspare sul volto di questi nostri fratelli e sorelle. Gesù invita anche ciascuno di noi a seguirlo per avere in eredità la vita eterna. Lasciamoci attrarre da questi esempi luminosi, lasciamoci guidare dai loro insegnamenti, perché la nostra esistenza sia un cantico di lode a Dio. Ci ottengano questa grazia la Vergine Maria e l’intercessione dei sei nuovi Santi che oggi con gioia veneriamo. Amen.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
The
Saint Joseph Memorial Park in Saint Joseph (Huron County). The park contains a
statue of Saint Joseph and Saint Frère André Bessette.
Den
hellige Andreas Bessette (1845-1937)
Minnedag: 6.
januar
Den hellige Andreas (fr:
André) ble født som Alfred Bessette den 9. august 1845 i den lille landsbyen
Saint-Grégoire-d'Iberville fire mil sørvest for Montréal i det som da het
Canada East (fr: Canada-Est), den sørlige delen av det som siden 1867 har vært
provinsen Québec. Han var den åttende av tolv barn av tømmermannen Isaac
Bessette og hans hustru Clothilde Foisy. Den nyfødte gutten var så svak at man
fryktet for hans liv, så jordmoren foretok straks en nøddåp. Dagen etter mottok
han kondisjonal dåp i kirken (dåp i tilfelle den første var ugyldig).
Høsten 1849 solgte Isaac
Bessette sin eiendom i Saint-Grégoire og kjøpte et stykke land femten kilometer
lenger sørøst, i Farnham nær Rivière Yamaska. Dit flyttet han sammen med
familien. Som en familiefar som levde i fattigdom, arbeidet han i ulike yrker:
som snekker, tømmermann, bøkker (tønnemaker) og vognmaker. Han arbeidet også
som tømmerhogger. Men den 20. februar 1855 omkom han da et tre han felte, falt
oppå brystet hans. Hans hustru satt igjen som førtiårig enke med ti barn (to
var døde). Hun sørget for at de fikk en kristen oppdragelse og innpodet dem den
tradisjonelle kanadiske andakten for Jesus, Maria og Josef. Men hun kom seg
aldri av sjokket etter mannens død, og den 20. november 1857 døde også hun av
tuberkulose.
Barna ble da spredt blant
slektninger, og den tolvårige Alfred kom til sin mors søster, Marie-Rosalie
Foisy, og hennes mann Timothée Nadeau, som bodde i Saint-Césaire. Han fikk
katekismeundervisning og ble fermet (konfirmert) av den første biskopen av
Saint-Hyacinthe, Jean-Charles Prince, den 7. juni 1858. Men på grunn av dårlig
helse og familiens svake økonomi ble det ikke mer skolegang, og han var bare i
stand til å skrive sitt eget navn og lese trykte bokstaver.
Det var nødvendig at
Alfred tidlig fant seg et arbeid for å kunne betale for seg hos onkelen og
tanten, og med onkelens medvirkning prøvde han seg i mange yrker. Først
arbeidet han med å transportere byggematerialer. Da hans onkel Timothée dro av
gårde til California i jakt på gull i 1860, tok borgermesteren i Saint-Césaire,
Louis Ouimet, den unge gutten inn for å arbeide på sin gård. Etter det prøvde
Alfred seg i forskjellige fag i Farnham, Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu),
Waterloo og Chambly. I 1862 var han tilbake i Saint-Césaire som skomaker- og
bakerlærling. Men denne store variasjonen i arbeidserfaring gjorde ingenting
for å forbedre hans fysiske tilstand. Han var ikke i stand til å fordøye noe,
på grunn av de kroniske magesmertene hadde han ikke noe hell med seg i noen av sine
yrkesforsøk.
Men hos tanten ble hans religiøse fundament, som var
lagt av hans fromme mor, enda dypere, og han ba hele tiden. Marie-Rosalie
ble imidlertid forskrekket da hun oppdaget hvilke botsøvelser han påla seg
selv. Han spiste aldri dessert og bar et lærbelte med jernpigger rundt livet.
Han knelte ofte i bønn, intenst og i lang tid av gangen, og han kunne finnes
med hendene strukket ut til siden, foran et krusifiks, i kirken, i sitt rom
eller i en låve. Han hadde en stor hengivenhet for den hellige Josef. Det undret
derfor ingen at man ofte så gutten i bønn foran den vakre Josef-statuen i
sognekirken.
Alfred håpet å finne et
arbeid som kunne forenes med hans fysiske tilstand, så i oktober 1863 tok han
toget til New England i det nordøstre USA. Tusenvis av hans landsmenn hadde
allerede dratt dit, tiltrukket av velstanden, inkludert noen av hans brødre,
søstre og venner. I New England gikk fabrikkene for fullt for å dekke behovene
til nordstatshæren i den amerikanske borgerkrigen. Alfred lærte seg engelsk,
men han fant fabrikkarbeidet nesten mer enn han kunne klare og byttet mellom
arbeid på tekstilfabrikker og på gårder i New England. Han var hyret i
Connecticut (Moosup, Putnam, Hartford og Killingly), Massachusetts (North
Easton) og Rhode Island (Phoenix). Alfred var reservert av natur, og utslitt
etter en hard dags arbeid, pleide han å stenge seg inne på sitt rom og be.
Alfred kunne knapt lese
og skrive og skulle komme til å være sykelig hele livet. Også i New England
måtte han gi opp. Etter forgjeves å ha lett etter passende arbeid i fire år
uten suksess, vendte han tilbake til hjemlandet da den nye kanadiske
føderasjonen ble dannet i 1867. Han slo seg ned i Sutton, hvor hans søster
Léocadie og hans bror Claude bodde. Men han dro snart tilbake til Farnham, hvor
den lokale presten Édouard Springer ansatte ham til å ta vare på sin hest og
hage og utføre vanskelige oppgaver rundt på prestegården. Da Springer flyttet
til et nytt sogn i 1868, dro Alfred tilbake for å bo i hjemmet til Louis Ouimet
i Saint-Césaire.
Ouimet la merke til hans
fromhet og nevnte den for sin helgenaktige sogneprest, André Provençal. Han
mente at den unge mannen hadde ordenskall, selv om Alfred selv mente at han var
alt for uvitende. Abbé Provençal overvant hans nøling ved å forsikre ham om at
han ville finne det bønnefylte miljøet han trengte samt nyttig arbeid i
kongregasjonen «Brødrene av Det hellige Kors» (Congregatio a Sancta Cruce –
CSC), som sognepresten hadde gitt ansvaret for en skole i sitt sogn i 1869.
Den 22. november 1870
dukket Alfred Bessette opp i Collège Notre-Dame i Côte-des-Neiges i Montréal,
hvor kongregasjonen nylig hadde åpnet sitt novisiat. P. Provençal skrev
søknaden for ham og sendte med ham et introduksjonsbrev til novisemester
Julien-Pierre Gastineau, hvor det sto: «Jeg sender dere en helgen». Den 8.
desember utpekte den salige pave Pius IX (1854-78) den hellige Josef til
skytshelgen for Universalkirken. Den 27. desember tok Alfred Bessette
ordensnavnet Andreas (fr: André) i takknemlighet mot sogneprest André
Provençal, da han og en annen postulant ble ikledd ordensdrakten.
Mot slutten av novisiatet
nølte de overordnede med å akseptere broder Andreas' inntreden i ordenslivet på
grunn av hans svake helse. Andreas fryktet at han ville bli avvist, og han ba
da den hellige Josef om hjelp og lovte at han ville bygge en helligdom til ham
dersom han fikk avlegge løftene. På den tiden avla biskop Ignace Bourget av
Montréal et besøk hos patrene av Det hellige kors, som han selv hadde fått til
Canada. Broder Andreas overkom da sin naturlige ydmykhet og ba om en samtale
med ham. Han fortalte biskopen om sin store bekymring for å bli avvist, om sin
hengivenhet for Josef og om løftet han hadde avlagt om å bygge en helligdom for
ham på høyden tvers overfor kollegiet. Biskopen ble rørt over denne store
hengivenheten til Josef, som han selv delte, og han planla selv å bygge en
kirke til ære for Josef og gjøre den til senteret for et stort valfartssted.
Det var for å virkeliggjøre denne planen at Patrene av Det hellige kors var
kommet fra Le Mans i Frankrike.
Biskopen insisterte på at
broder Andreas måtte få avlegge løftene, og den nye novisemesteren, Amédée Guy,
anbefalte ham også med ordene: «Dersom denne unge mannen blir ute av stand til
å arbeide, vil han i det minste være i stand til å be godt». Dermed fikk
Andreas likevel lov til å avlegge løftene som legbror den 22. august 1872. Han
avla sine endelige løfter den 2. februar 1874, 28 ½ år gammel.
Etter at novisiatet var
over med avleggelsen av de første løftene, ble «Frère André», som han ble kjent
som, utnevnt til portner for kollegiet Notre Dame du Sacré-Coeur. Det var en
skole for gutter mellom syv og tolv år. Stillingen som portner hadde han i
nesten førti år, til midten av juli 1909. Hans jobb var å være dørvakt, ønske
gjester velkommen, finne menneskene de skulle besøke, vekke dem som gikk på
skolen og levere post. Senere spøkte han: «Ved slutten av novisiatet viste mine
overordnede meg døren, og der ble jeg i førti år».
Han hadde også andre
oppgaver, som å holde området rent og gjøre innkjøp, og han var også barberer,
gartner og sykepasser for elevene, og noen ganger fulgte han dem på turer på
fridagene deres. Alt sitt arbeid utførte han med stor nestekjærlighet og
tålmodighet, og han ble en hjelper og trøster for mange elever ved kollegiet.
En annen av hans oppgaver var almisseutdeler, og han tok seg villig av de
fattige og syke som kom til porten for å få trøst, råd og hjelp. To sider av
hans spiritualitet var karakteristiske: Hans dype hengivenhet for St. Josef og
hans engasjement for de fattige og lidende.
Hans store tillit til St.
Josef inspirerte ham til å anbefale kulten for denne helgenen til alle dem som
var plaget på et eller annet vis. På sine mange besøk til de syke i deres hjem,
pleide han å anbefale dem i bønn til St. Josef, gi dem en Josefsmedaljong og et
par dråper olje fra lampen som alltid brant foran alteret for St. Josef i
kollegiets kapell, som han anbefalte dem å salve seg med i stor tillit til St.
Josef. Etter fem år som portner begynte broder Andreas å utvikle er stadig
større ry som undergjører, og historier om hans helbredende evner begynte å
versere i Montreal. Folk hevdet at de var blitt helbredet gjennom bønnene til
den gode broder og St. Josef, og de var takknemlige over at deres bønner var
blitt hørt. Broder Andreas nektet hardnakket å ta noen ære for disse helbredelsene,
og selv om han vanligvis var en mild mann, var han kjent for å bli rasende på
dem som antydet at han hadde helbredende evner.
Den første kjente
beretningen om helbredelser ble skrevet av Désiré-Michel Giraudeau med
ordensnavnet broder Aldéric, som fortalte om sin egen helbredelse i tillegg til
flere andres. Den ble utgitt i Paris i 1878 i annalene til Association de
Saint-Joseph. Den lille broderens ry – han var knapt 150 centimeter høy – som
en hellige undergjører spredte seg fra munn til munn. Skolens myndigheter
begynte etter hvert å bekymre seg for den voksende strømmen av besøkende.
Foreldre, kollegaer og til og med skolelegen klaget til byens religiøse og
helsemessige myndigheter om nærværet av syke personer så nær studentene. Noen
kalte broder Andreas en sjarlatan og kvakksalver.
Som ung mann hadde broder Andreas hatt en drøm hvor
han så en kirke i uvanlige omgivelser. Senere gjenkjente han
stedet som toppen av Mont Royal, som ligger tvers overfor kollegiet Notre-Dame
i sentrum av Montréal og har gitt byen sitt navn. Det var opprinnelig en bratt
høyde bevokst av tett skog. I mange år hadde ledelsen for Brødrene av Det
hellige Kors prøvd å kjøpe en tomt der, men eierne nektet å selge. Da klatret
broder Andreas og andre opp og plantet Josef-medaljonger der, og snart ga
eierne etter og en tomt ble kjøpt i 1896. Dette er årsaken til at mange i
engelskspråklige land som ønsker å kjøpe eller selge sitt hjem, nå påkaller St.
Josef.
Rundt år 1900 ble broder
Andreas bedt om å begynne å møte de syke i et skur som var blitt bygd tvers
overfor skolen for studentenes foreldre ved et trikkestopp. Han tok med de
besøkende for å be foran en statue av St. Josef som han hadde satt opp i en
nisje på Mount Royal. Tomten som var kjøpt i 1896 av Collège Notre-Dame, fikk
navnet Parc Saint-Joseph. Den nedre delen ble dyrket, mens den øvre delen ble
brukt til rekreasjon.
Broder Andreas' store plan
var å bygge et kapell for St. Josef på denne høyden, og i 1904 overrasket den
59-årige Andreas erkebiskop Paul Bruchési av Montréal ved å be om tillatelse
til dette. Ved hjelp av støtte fra sine venner – mange av dem hadde blitt
bønnhørt etter å ha bedt sammen med ham – fikk han til slutt tillatelse til å
bygge. Men erkebiskopen nektet å pådra seg gjeld, og han og skolens myndigheter
ville bare tillate at broder Andreas bygde for de pengene han hadde. I mange år
hadde han samlet inn penger ved å klippe elevene på kollegiet for 5 cent
stykket, og i tillegg hadde han småpenger fra en liten boks han hadde satt opp
i et piknikskur på toppen av høyden ved siden av en statue av Josef med et
skilt: «Donasjoner til St. Josef». Takket være spontane donasjoner i penger og
gjenstander som statuer, vaser, liturgiske klær og en klokke, fikk han til
slutt noen hundre dollar. Dem brukte han til å bygge et lite trekapell som
målte 4 ½ x 5 ½ meter. og den rudimentære helligdommen ble åpnet den 16.
oktober 1904. Dette kapellet står i dag som det var i 1908.
Broder Andreas fortsatte
å samle inn penger og kom tilbake til erkebiskopen for å be om tillatelse til
mer bygging. Erkebiskopen ga ham tillatelse til å bygge så lenge han hadde
penger. Andreas startet med å bygge et tak for alle menneskene som kom for å
høre messe ved kapellet, og senere kom vegger, oppvarming og en brolagt vei opp
høyden, et herberge for pilegrimer og til slutt et sted hvor broder Andreas og
andre kunne bo og ta seg av helligdommen og pilegrimene som kom dit.
Fra 1905 til 1908 ble
begynnelsen og slutten på valfartssesongen markert med seremonien på Kristi
Himmelfartsdag og en prosesjon i september. Etter å ha møttes flere ganger i
1907 konstituerte de nidkjære tilhengerne av St. Josefs oratorium seg som en
komité den 9. september 1908 og ga den navnet Comité de l'Oratoire
Saint-Joseph de la Côte-des-Neiges. Strømmen av pilegrimer var så stor at
kapellet måtte utvides fire ganger mellom 1908 og 1912. Hver gang gjorde
offentlighetens sjenerøsitet det mulig å betale for arbeidet fullstendig og i
tide. Komiteen fungerte til midten av juli 1909, da myndighetene ved Collège
Notre-Dame tok over administrasjonen av oratoriet og utnevnte broder Andreas
til guardian for helligdommen. Samtidig sluttet han i embetet som portner og
flyttet over til helligdommen.
Snart var han opptatt på
heltid der. Hans omsorg for dem som trengte åndelig legedom og støtte, fikk ham
til å tilbringe åtte til ti timer daglig med å ta imot klienter. En religiøs
forening, Confrérie de Saint-Joseph du Mont-Royal, ble offisielt
konstituert av erkebiskop Bruchési den 21. november 1909, og den inkluderte
legfolk, både menn og kvinner, venner av broder Andreas og bidragsytere til St
Joseph's Oratory og dets arbeid. De ble innkalt av rektor for oratoriet,
provinsialsuperior Georges-Auguste Dion, til en times bønn på den tredje
søndagen hver måned klokken 15. Dette var anledningen hvor det ble rapportert
om helligdommens affærer: mottatte brev, anmodninger om bønner eller messer,
helbredelser samt ulike småsaker oratoriets utvikling og aktiviteter. Broder
Andreas ble etter hvert så kjent at det i 1910 måtte ansettes sekretærer for å
svare på de 80.000 brevene han fikk hvert år.
I 1912 ble styret for St Joseph's Oratory etablert,
bestående av tre prester og tre brødre fra Det hellige kors, inkludert broder
Andreas. Det månedlige magasinet Annales de Saint-Joseph begynte
å utgis i Montréal samme år. Dets formål var å fremme venerasjonen av St.
Josef, publisere oratoriets arbeid og kongregasjonens misjon i Bengal samt
kommentere tidens sosiale spørsmål. En engelsk utgave kom til i 1927. Et team
av prester og brødre skrev artikler og spalter, mens en gruppe utvalgte
forfattere, som Félix Leclerc, Guy Mauffette, Alfred DesRochers, Françoise
Gaudet-Smet [Gaudet] og Marie-Antoinette Grégoire-Coupal, i tillegg til
illustratørene Edmond-Joseph Massicotte, Jacques Gagnier og Gui Laflamme,
skulle senere komme til å bidra. Magasinet ble fortsatt utgitt på begynnelsen
av 2000-tallet under navnet L'Oratoire. Fra 3 600 i 1912 økte opplaget til
122 000 i 1932.
Det var en voksende strøm
av besøkende til helligdommen. Mennesker fra hele Canada kom til broder Andreas
for åndelig veiledning eller for å bli helbredet. Tusenvis av helbredelser er
tilskrevet ham, men selv sa han alltid at det var St. Josef som sto for
miraklene. Til tross for økonomiske vanskeligheter mistet broder Andreas aldri
motet eller troen.
I 1913 var det så store
menneskemengder som kom for å besøke Andreas og be til St. Josef, at det ble
bestemt å bygge en stor kirke (basilika) for å møte deres behov. Beslutningen
ble tatt under press fra legfolket og med oppmuntring av erkebiskop Bruchési.
Et forslag ble laget av arkitektene Alphonse Venne og Dalbé Viau. Det ble
bestemt å begynne med krypten og deretter bygge en basilika oppå den. Pengene
til byggingen av krypten, rundt $ 80 000, hadde allerede blitt samlet inn
gjennom de troendes donasjoner. Byggingen startet i 1914, og den 16. desember
1917 ble den nye kryptkirken med plass til tusen personer åpnet. Den brukes
fortsatt til daglige hverdagsmesser.
Men etter mindre enn et
år viste denne kirken seg å være for liten. Antallet besøkende fortsatte å
stige gjennom 1920-tallet, og i denne tiden ble helligdommen i tråd med ønskene
til erkebiskopen og hans koadjutor, biskop Georges Gauthier, senteret for den
religiøse aktiviteten i erkebispedømmet. Foreninger av alle slag, sosiale
bevegelser, katolske fagforeninger, religiøse brorskap, fikk for vane å foreta
valfarter og holde samlinger der, noe som trakk tusenvis av mennesker. Årlige
besøk til oratoriet ble organisert i menigheter og utdanningsinstitusjoner.
Besøkende kom ikke bare
fra Quebec, men også fra Ontario, New Brunswick, det vestlige Canada og USA.
Broder Andreas mottok dem hver dag fra ni om morgenen til fem om ettermiddagen.
Om kvelden kjørte venner ham til hjemmene til mennesker som var for syke til å
reise. I 1920 innførte broder Andreas en times tilbedelse i krypten hver fredag
kveld klokken åtte, noe som snart ble fulgt av en korsvei. Hundrevis og
tusenvis av troende kom til disse kveldene. Ideen om soning, som ble fremsatt
av de religiøse myndighetene for å møte trusselen fra sosialisme og kommunisme
samt krigene i Europa, ga støtet til ulike leg-initiativ. Fra 1926 begynte for
eksempel Édouard-L.-H. Barsalo å organisere en valfart til fots for å delta i
årets første messe i oratoriet, og hundrevis og senere tusenvis fulgte dette
kallet.
I 1915 begynte broder
Andreas' overordnede å la ham ta en kort ferie to ganger i året. Han brukte
denne tiden til å besøke slektninger og venner i Sutton, Saint-Césaire og
Quebec City, men også i USA, spesielt i New England, og i Ontario (Toronto,
Sudbury og Ottawa). Hans ry som undergjører gikk foran ham. Stasjonsmestere
annonserte hans ankomst, og folkemengder samlet seg da han kom av toget og ved
dørene til de hotellene eller prestegårdene hvor han bodde. Hver gang ble det
meldt om eksempler på helbredelser i de lokale avisene. Han kom alltid tilbake
med gaver som var gitt i takknemlighet for de bønnesvar som var gitt. Det var
et voksende folkelig krav om at planene om en basilika skulle gjennomføres, og
i 1927 ga Gauthier tillatelse til en økonomisk kampanje for å samle inn de
nødvendige midlene. I mellomtiden fortsatte arbeidet på området ved at veier og
parkeringsplasser ble bygd, og det ble sørget for servicefasiliteter.
Miraklene som skjedde ved
St Joseph's Oratory vakte pressens interesse, spesielt de engelskspråklige
avisene. I 1922 publiserte George Henry Ham, en lobbyist for The Canadian
Pacific Railway Company, i Toronto-magasinet Maclean's en rapport han
hadde skrevet etter å ha besøkt broder Andreas og møtt mennesker han ble sagt å
skulle ha helbredet. Artikkelen vakte så stor interesse at Ham straks fulgte
den opp ved å utgi i Toronto den første biografien om broder Andreas, The
miracle man of Montreal, som straks ble oversatt av Raoul Clouthier og utgitt i
Montreal som Le thaumaturge de Montréal. Samme år fikk Arthur Saint-Pierre
i oppdrag å skrive helligdommens historie, L'Oratoire Saint-Joseph du
Mont-Royal, som kom ut i Montreal og skulle komme i utallige utgaver.
Etter først å ha vist en
god del tilbakeholdenhet overfor broder Andreas' prosjekt ble hans overordnede
til slutt vunnet over av hans oppriktighet, enkelhet og overbevisningen til en
mann som ikke baserte seg på angivelige mirakler eller visjoner, men på sin
venerasjon for St. Josef. I tillegg til denne venerasjonen kom kjærligheten til
Gud, konstant lesning av evangeliet og kulten for Den hellige familie og Jesu hellige hjerte.
Han pleide å fortelle historien om Jesu lidelse til sine nærmeste venner med
slik følelse at de ble beveget og forvandlet av den. Han ba og gikk gjennom
korsveiens stasjoner med dem og ba dem alle om å be. Blant dem som fulgte ham
flittig, var Jules-Aimé Maucotel, som han kalte sin rådgiver og som aktivt
hjalp til med å organisere seremonier, Azarias Claude, en velstående kjøpmann
som ble hans høyre hånd og sjåfør, og Joseph-Olivier Pichette, som da han var
25 år gammel, var blitt fortalt av sin lege at han snart ville dø, og som
tilskrev sin tilfriskning lange bønner sammen med mirakelgjøreren.
Arbeidene med å bygge en
basilika på høyden ble satt i gang, men den økonomiske depresjonen stanset
arbeidet i 1931. I 1936 innkalte kongregasjonen til et ekstraordinært møte for
å avgjøre om prosjektet skulle fortsette, spesielt siden snø og frost truet med
å skade den uferdige og takløse basilikaen. Provinsialen tilkalte den
nittiårige Andreas og ba om hans mening. Til forsamlingen sa han: «Dette er
ikke mitt verk, men den hellige Josefs. Sett en statue av ham i midten av
bygningen. Hvis han ønsker tak over hodet, vil han ta hånd om det». To måneder
senere hadde kongregasjonen fått nok penger til å fortsette arbeidet. Andreas
var så syk at han måtte bæres opp på høyden for å se statuen i sitt nye hjem. På
slutten av sitt liv ble den sykelige Andreas spurt hvordan han hadde klart å
bli så gammel. Leende svarte han: «Ved å spise så lite som mulig og arbeide så
mye som mulig».
I flere år før sin død
var broder Andreas allerede den symbolske skikkelsen for St Joseph's Oratory.
Hans karisma, hans smilende ansikt, rynkete og strålende av godhet, og hans
enkle humor kunne vinne over selv den mest likegyldige. Han viste god
dømmekraft overfor sine besøkende, men også ubegrenset nestekjærlighet, og han
ønsket velkommen alle som kom, uansett sosial stilling eller religion. Selv om
han likte å le, hadde han også øyeblikk av utålmodighet, spesielt når noen ga
ham æren for bønnesvar. Da pleide han å si mens tårene rant: «Det er ikke jeg
som helbreder. Det er St. Josef».
I 1936 falt han i koma etter et akutt angrep av
magekatarr, og deretter fikk han et slag. Han hadde fryktelige
smerter, men klarte likevel å prise Gud for alt det vakre han hadde opplevd i
livet. De siste månedene av sitt lange liv tilbrakte han i nonneklosteret Vår
Frue av Håp (Notre-Dame-de-l'Espérance) i Ville Saint-Laurent i
Montréal. Frère André døde der den 6. januar 1937 i en alder av 91 år. Hans
legeme lå på lit-de-parade i oratoriet, som ble holdt åpent dag og natt, inntil
12. januar, og det ble anslått at nærmere en million mennesker kom til
oratoriet for å vise ham den siste ære. I tillegg til halve befolkningen i
Montreal kom mennesker med spesialtog fra Maine, Massachusetts, Connecticut,
Rhode Island, New Hampshire og Vermont. En innledende begravelsesseremoni ble
holdt i katedralen i Montréal og en ny i St Joseph's Oratory. Hans legeme ble
gravlagt i en alkove i et lite minnekapell. Hans hjerte ble fjernet fra kroppen
og utstilt i et relikvar i kirken. Hjertet ble stjålet i mars 1973, men ble funnet igjen i desember 1974.
Skritt for skritt hadde den beskjedne legbroren
Andreas klart å reise en praktfull basilika, 115 meter lang, 70 meter bred og
60 meter høy innvendig – 97 meter fra golvet til toppen av korset på kuppelen. Det
er den største St. Josef-kirken i verden med plass til 2.200 mennesker. Selv
fikk han ikke oppleve å se sitt oratorium ferdig. Kirken er kanskje verdens
viktigste St. Josefs-helligdom, og den ble høytidelig vigslet i 1955 og gitt
rang av en mindre basilika (Basilica minor). I 1967 var byggearbeidene endelig
ferdige.
Broder Andreas ligger i
dag i en enkel grav i basilikaen. Mursteinsbuen over graven ble tegnet av
arkitekten Dom Paul Bellot OSB, og det samme ble den svarte marmorsarkofagen
donert av Maurice Duplessis, statsminister i Quebec og en venn av Frère André.
Fresken bak graven ble malt av kunstneren Henri Charlier og viser broder
Andreas' troskap mot Vår Herres lidelse. Den bærer inskripsjonen: Pauper,
servis et humilis, «en fattig og ydmyk tjener». På den andre siden står en
byste av denne apostelen for St. Josef. Under den er en åpen bok hvor pilegrimer kan slutte
seg til de millioner av andre som har skrevet inn sitt navn til støtte for
broder Andreas' helligkåring.
Allerede i 1941 begynte Brødrene av Det hellige Kors
prosedyren for broder Andreas' saligkåring. Den 11. september 1963
ble hans grav åpnet av det kirkelige tribunalet som drev hans
saligkåringsprosess for å verifisere autentisiteten av hans jordiske rester.
Den 12. juni 1978 ble hans «heroiske dyder» anerkjent av pave Paul VI
(1963-78), og han fikk tittelen Venerabilis («Ærverdig»). Den 27.
november 1981 undertegnet den ærverdige pave Johannes Paul II (1978-2005)
dekretet fra Helligkåringskongregasjonen som godkjente et mirakel på hans
forbønn. Det gjaldt helbredelsen i 1958 av Giuseppe Carlo Audino, som led av
kreft. Han ble saligkåret den 23. mai 1982 av pave Johannes Paul II på
Petersplassen i Roma som den første fra sin kongregasjon.
Den 19. desember 2009
undertegnet pave Benedikt
XVI dekretet fra Helligkåringskongregasjonen som godkjente et nytt
mirakel på hans forbønn, noe som åpnet veien for en snarlig helligkåring. Dette
miraklet skal ha skjedd i USA på Andreas' minnedag den 6. januar 1998, da en
familie ba om hans forbønn for deres sønn, som var skadet i en trafikkulykke. Få
spesifikke detaljer er offentliggjort ettersom familien har bedt om anonymitet,
men medisinske eksperter har stadfestet at helbredelsen ikke kunne forklares av
tradisjonell medisin.
Broder Andreas ble
helligkåret sammen med fem andre søndag den 17. oktober 2010 i St. Peter i Roma
av pave Benedikt XVI. Hans minnedag er dødsdagen 6. januar. Han er den første
helgen fra sin kongregasjon.
Kilder:
Attwater/Cumming, Lodi, Butler (I), Delaney, Ball (1), Ball (4), Holböck (1),
Resch (B1), Index99, KIR, CSO, Patron Saints SQPN, Heiligenlexikon,
en.wikipedia.org, saint-joseph.org, holycrossbrothers.org, biographi.ca,
ewtn.com, alumni.nd.edu, andrehouseaz.org, dailycatholic.org, holycrosscsc.org,
monksofadoration.org, stedwards.edu, stthomasirondequoit.com,
catholicism.org - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 2004-02-04 01:10 - Sist oppdatert: 2010-10-16 15:53
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/abesette
Chapelle
du Saint Frère André, Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, Montréal
† 1937 André
Bessette
André (gedoopt Alfred) Bessette (‘Frère
André’), Montréal, Québec, Canada; broederportier; † 1937.
Feest 6 januari.
Hij werd als vijfde van twaalf kinderen op 9 april 1845 geboren te St-Grégoire-d'Iberville in de Canadese provincie Québec, als zoon van een timmerman. Hij was een kind met een uiterst kwetsbare gezondheid. Toen hij negen was, stierf zijn vader; drie jaar later zijn moeder. Hij werd liefdevol opgenomen bij een tante. Bovendien had de pastoor, André Provençal bijzondere zorg voor hem. Toen achtereenvolgens het beroep van schoenmaker, bakker en boer te zwaar voor hem bleken, trad hij op advies van zijn pastoor in bij de religieuze Congregatie van het Heilig Kruis. Op 27 december 1870 werd hij ingekleed; uit dankbaarheid voor de goede zorgen van zijn pastoor koos hij als kloosternaam André.
Vanwege zijn zwakke gezondheid dacht de Congregatie erover hem weg te sturen.
Van pastoor Provençal had hij een grote devotie voor Sint Jozef overgehouden.
De jonge novice beloofde in zijn gebed tot Sint Jozef dat hij voor hem een
bedevaartsoord zou oprichten, als hij tot de geloften werd toegelaten.
Tijdens een visite van de bisschop legde frater André zijn verlangen aan de
bisschop voor. Ook vertrouwde hij hem zijn belofte aan Sint Jozef toe. Dat
trof, want de bisschop liep zelf rond met plannen voor een apart
St-Jozefheiligdom. Hij was onder de indruk van de eenvoud en het eerlijke
enthousiasme van de jongeman en zorgde ervoor dat frater André werd toegelaten
tot de geloften.
De eerste veertig jaar van zijn kloosterleven was hij portier van het college van de paters. Daar werd hij elke dag opgezocht door tientallen mensen; zij legden hem hun nood voor; hij luisterde, bad met hen, en raadde hen aan zich tot Sint Jozef te wenden. Uit de getuigenverklaringen bij zijn zaligverklaringsproces blijkt dat zeer velen vaak op wonderbaarlijke wijze werden verhoord.
Intussen ijverde hij voor de oprichting van een Jozefheiligdom op de berg recht tegenover zijn klooster, de Mont Royal, de berg waarnaar de stad Montréal is genoemd. Hij lag midden in de stad en was indertijd begroeid met bos en dicht struikgewas. Gaandeweg wist Frère André steeds meer zijn plan te verwezenlijken, zodat hij de laatste dertig jaar van zijn leven diende als portier van het Jozefbedevaartsoord op de berg dat intussen is uitgegroeid tot een enorme basiliek, het zogeheten Oratoire de Saint-Josèph; jaarlijks trekken er duizenden pelgrims naartoe.
Hoewel Frère André zijn levenlang een zwakke gezondheid heeft behouden, stonden
toch gebed en naastenliefde voorop. Hij is er bijna tweeënnegentig mee
geworden.
Hij werd op 23 mei 1982
door paus Johannes Paulus II († 2004) zalig verklaard.
Bij die gelegenheid werd de Nederlander Peerke Donders eveneens zalig
verklaard.
Bronnen
[Hb1.1991; Lin.1999; Dries van den Akker s.j./2007.12.19]
© A. van den Akker
s.j.
SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/01/06/01-06-1937-andre.php
http://www.saint-joseph.org/en/sanctuary/saint-brother-andre/his-canonization
http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-406/Le_fr%C3%A8re_Andr%C3%A9,_fondateur_de_l%E2%80%99Oratoire_Saint-Joseph.html
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2010/documents/hf_ben-xvi_hom_20101017_canonizations_fr.html