BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 9 janvier 2008
Saint Augustin (1)
Chers frères et sœurs,
Après les grandes
festivités de Noël, je voudrais revenir aux méditations sur les Pères de
l'Eglise et parler aujourd'hui du plus grand Père de l'Eglise latine, saint
Augustin: homme de passion et de foi, d'une très grande intelligence et
d'une sollicitude pastorale inlassable, ce grand saint et docteur de l'Eglise
est souvent connu, tout au moins de réputation, par ceux qui ignorent le
christianisme ou qui ne le connaissent pas bien, car il a laissé une empreinte
très profonde dans la vie culturelle de l'Occident et du monde entier. En
raison de son importance particulière, saint Augustin a eu une influence
considérable et l'on pourrait affirmer, d'une part, que toutes les routes de la
littérature chrétienne latine mènent à Hippone (aujourd'hui Annaba, sur la côte
algérienne), le lieu où il était Evêque et, de l'autre, que de cette ville de
l'Afrique romaine, dont Augustin fut l'Evêque de 395 jusqu'à sa mort en 430,
partent de nombreuses autres routes du christianisme successif et de la culture
occidentale elle-même.
Rarement une civilisation
ne rencontra un aussi grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en
exalter la richesse intrinsèque, en inventant des idées et des formes dont la
postérité se nourrirait, comme le souligna également Paul VI: "On
peut dire que toute la pensée de l'Antiquité conflue dans son œuvre et que de
celle-ci dérivent des courants de pensée qui parcourent toute la tradition
doctrinale des siècles suivants" (AAS, 62, 1970, p. 426). Augustin est
également le Père de l'Eglise qui a laissé le plus grand nombre d'œuvres. Son
biographe Possidius dit qu'il semblait impossible qu'un homme puisse écrire
autant de choses dans sa vie. Nous parlerons de ces diverses œuvres lors d'une
prochaine rencontre. Aujourd'hui, nous réserverons notre attention à sa vie,
que l'on reconstruit bien à partir de ses écrits, et en particulier des
Confessions, son extraordinaire autobiographie spirituelle, écrite en louange à
Dieu, qui est son œuvre la plus célèbre. Et à juste titre, car ce sont précisément
les Confessions d'Augustin, avec leur attention à la vie intérieure et à la
psychologie, qui constituent un modèle unique dans la littérature occidentale,
et pas seulement occidentale, même non religieuse, jusqu'à la modernité. Cette
attention à la vie spirituelle, au mystère du "moi", au mystère de
Dieu qui se cache derrière le "moi", est une chose extraordinaire
sans précédent et restera pour toujours, pour ainsi dire, un "sommet"
spirituel.
Mais pour en venir à sa
vie, Augustin naquit à Taghaste - dans la province de Numidie de l'Afrique
romaine - le 13 novembre 354, de Patrice, un païen qui devint ensuite
catéchumène, et de Monique, fervente chrétienne.
Cette femme passionnée, vénérée comme une sainte, exerça sur son
fils une très grande influence et l'éduqua dans la foi chrétienne. Augustin
avait également reçu le sel, comme signe de l'accueil dans le catéchuménat. Et
il est resté fasciné pour toujours par la figure de Jésus Christ; il dit même
avoir toujours aimé Jésus, mais s'être éloigné toujours plus de la foi
ecclésiale, de la pratique ecclésiale, comme cela arrive pour de nombreux
jeunes aujourd'hui aussi.
Augustin avait aussi un
frère, Navigius, et une sœur, dont nous ignorons le nom et qui, devenue veuve,
fut ensuite à la tête d'un monastère féminin. Le jeune garçon, d'une très vive
intelligence, reçut une bonne éducation, même s'il ne fut pas un étudiant
exemplaire. Il étudia cependant bien la grammaire, tout d'abord dans sa ville
natale, puis à Madaure et, à partir de 370, la rhétorique à Carthage, capitale
de l'Afrique romaine: maîtrisant parfaitement la langue latine, il
n'arriva cependant pas à la même maîtrise du grec et n'apprit pas le punique,
parlé par ses compatriotes. Ce fut précisément à Carthage qu'Augustin lut pour la
première fois l'Hortensius, une œuvre de Cicéron qui fut ensuite perdue et qui
marqua le début de son chemin vers la conversion. En effet, le
texte cicéronien éveilla en lui l'amour pour la sagesse, comme il l'écrira,
devenu Evêque, dans les Confessiones: "Ce livre changea
véritablement ma façon de voir", si bien qu'"à l'improviste toute
espérance vaine perdit de sa valeur et que je désirai avec une incroyable
ardeur du cœur l'immortalité de la sagesse" (III, 4, 7).
Mais comme il était
convaincu que sans Jésus on ne peut pas dire avoir effectivement trouvé la
vérité, et comme dans ce livre passionné ce nom lui manquait, immédiatement
après l'avoir lu, il commença à lire l'Ecriture, la Bible. Mais il en fut déçu.
Non seulement parce que le style latin de la traduction de l'Ecriture Sainte
était insuffisant, mais également parce que le contenu lui-même ne lui parut
pas satisfaisant. Dans les récits de l'Ecriture sur les guerres et les autres
événements humains, il ne trouva pas l'élévation de la philosophie, la
splendeur de la recherche de la vérité qui lui est propre. Toutefois, il ne
voulait pas vivre sans Dieu et il cherchait ainsi une religion correspondant à
son désir de vérité et également à son désir de se rapprocher de Jésus. Il
tomba ainsi dans les filets des manichéens, qui se présentaient comme des
chrétiens et promettaient une religion totalement rationnelle. Ils affirmaient
que le monde est divisé en deux principes: le bien et le mal. Et ainsi
s'expliquerait toute la complexité de l'histoire humaine. La morale dualiste
plaisait aussi à saint Augustin, car elle comportait une morale très élevée
pour les élus: et pour celui qui y adhérait, comme lui, il était possible
de vivre une vie beaucoup plus adaptée à la situation de l'époque, en particulier
pour un homme jeune. Il devint donc manichéen, convaincu à ce moment-là d'avoir
trouvé la synthèse entre rationalité, recherche de la vérité et amour de Jésus
Christ. Il en tira également un avantage concret pour sa vie: l'adhésion
aux manichéens ouvrait en effet des perspectives faciles de carrière. Adhérer à
cette religion qui comptait tant de personnalités influentes lui permettait
également de poursuivre une relation tissée avec une femme et d'aller de
l'avant dans sa carrière. Il eut un fils de cette femme, Adéodat, qui lui était
très cher, très intelligent, et qui sera ensuite très présent lors de sa
préparation au baptême près du lac de Côme, participant à ces
"Dialogues" que saint Augustin nous a légués. Malheureusement,
l'enfant mourut prématurément. Professeur de grammaire vers l'âge de vingt ans
dans sa ville natale, il revint bien vite à Carthage, où il devint un maître de
rhétorique brillant et célèbre. Avec le temps, toutefois, Augustin commença à
s'éloigner de la foi des manichéens, qui le déçurent précisément du point de
vue intellectuel car ils étaient incapables de résoudre ses doutes, et il se
transféra à Rome, puis à Milan, où résidait alors la cour impériale et où il
avait obtenu un poste de prestige grâce à l'intervention et aux recommandations
du préfet de Rome, le païen Simmaque, hostile à l'Evêque de Milan saint
Ambroise.
A Milan, Augustin prit
l'habitude d'écouter - tout d'abord dans le but d'enrichir son bagage
rhétorique - les très belles prédications de l'Evêque Ambroise, qui avait été
le représentant de l'empereur pour l'Italie du Nord, et le rhéteur africain fut
fasciné par la parole du grand prélat milanais et pas seulement par sa
rhétorique; c'est surtout son contenu qui toucha toujours plus son cœur. Le
grand problème de l'Ancien Testament, du manque de beauté rhétorique,
d'élévation philosophique se résolvait, dans les prédications de saint
Ambroise, grâce à l'interprétation typologique de l'Ancien Testament:
Augustin comprit que tout l'Ancien Testament est un chemin vers Jésus Christ.
Il trouva ainsi la clef pour comprendre la beauté, la profondeur également
philosophique de l'Ancien Testament et il comprit toute l'unité du mystère du
Christ dans l'histoire et également la synthèse entre philosophie, rationalité
et foi dans le Logos, dans le Christ Verbe éternel qui s'est fait chair.
Augustin se rendit rapidement
compte que la lecture allégorique des Ecritures et la philosophie
néoplatonicienne pratiquées par l'Evêque de Milan lui permettaient de résoudre
les difficultés intellectuelles qui, lorsqu'il était plus jeune, lors de sa
première approche des textes bibliques, lui avaient paru insurmontables.
A la lecture des écrits
des philosophes, Augustin fit ainsi suivre à nouveau celle de l'Ecriture et
surtout des lettres pauliniennes. Sa conversion au christianisme, le 15 août
386, se situa donc au sommet d'un itinéraire intérieur long et tourmenté dont
nous parlerons dans une autre catéchèse, et l'Africain s'installa à la campagne
au nord de Milan, près du lac de Côme - avec sa mère Monique, son fils Adéodat
et un petit groupe d'amis - pour se préparer au baptême. Ainsi, à trente-deux
ans, Augustin fut baptisé par Ambroise, le 24 avril 387, au cours de la veillée
pascale, dans la cathédrale de Milan.
Après son baptême, Augustin
décida de revenir en Afrique avec ses amis, avec l'idée de pratiquer une vie
commune, de type monastique, au service de Dieu. Mais à Ostie, dans l'attente
du départ, sa mère tomba brusquement malade et mourut un peu plus tard,
déchirant le cœur de son fils. Finalement de retour dans sa patrie, le converti
s'établit à Hippone pour y fonder précisément un monastère. Dans cette ville de
la côte africaine, malgré la présence d'hérésies, il fut ordonné prêtre en 391
et commença avec plusieurs compagnons la vie monastique à laquelle il pensait
depuis longtemps, partageant son temps entre la prière, l'étude et la
prédication. Il voulait uniquement être au service de la vérité, il ne se
sentait pas appelé à la vie pastorale, mais il comprit ensuite que l'appel de
Dieu était celui d'être un pasteur parmi les autres, en offrant ainsi le don de
la vérité aux autres. C'est à Hippone, quatre ans plus tard, en 395, qu'il fut
consacré Evêque. Continuant à approfondir l'étude des Ecritures et des textes
de la tradition chrétienne, Augustin fut un Evêque exemplaire dans son
engagement pastoral inlassable: il prêchait plusieurs fois par semaine à
ses fidèles, il assistait les pauvres et les orphelins, il soignait la
formation du clergé et l'organisation de monastères féminins et masculins. En
peu de mots, ce rhéteur de l'antiquité s'affirma comme l'un des représentants
les plus importants du christianisme de cette époque: très actif dans le
gouvernement de son diocèse - avec également d'importantes conséquences au niveau
civil - pendant ses plus de trente-cinq années d'épiscopat, l'Evêque d'Hippone
exerça en effet une grande influence dans la conduite de l'Eglise catholique de
l'Afrique romaine et de manière plus générale sur le christianisme de son
temps, faisant face à des tendances religieuses et des hérésies tenaces
et sources de division telles que le manichéisme, le donatisme et le
pélagianisme, qui mettaient en danger la foi chrétienne dans le Dieu unique et
riche en miséricorde.
Et c'est à Dieu
qu'Augustin se confia chaque jour, jusqu'à la fin de sa vie: frappé par
la fièvre, alors que depuis presque trois mois sa ville d'Hippone était
assiégée par les envahisseurs vandales, l'Evêque - raconte son ami Possidius
dans la Vita Augustini - demanda que l'on transcrive en gros caractères les
psaumes pénitentiels "et il fit afficher les feuilles sur le mur, de sorte
que se trouvant au lit pendant sa maladie il pouvait les voir et les lire, et
il pleurait sans cesse à chaudes larmes" (31, 2). C'est ainsi que
s'écoulèrent les derniers jours de la vie d'Augustin, qui mourut le 28 août
430, alors qu'il n'avait pas encore 76 ans. Nous consacrerons les prochaines
rencontres à ses œuvres, à son message et à son parcours intérieur.
* * *
Je suis heureux de vous
accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les jeunes du
lycée d’enseignement agricole privé, de Saint-Maximin. Que saint Augustin soit
pour vous tous un modèle dans votre recherche de Dieu et qu’il vous aide à
approfondir votre foi! Avec ma Bénédiction apostolique.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080109.html
Vergòs
Group, Saint Augustin discutant avec des hérétiques, vers 1475, Barcelone, Museu Nacional d'Art de
Catalunya
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 16 janvier 2008
Saint Augustin (2)
Chers frères et sœurs!
Aujourd'hui, comme
mercredi dernier, je voudrais parler du grand Evêque d'Hippone, saint Augustin.
Quatre ans avant de mourir, il voulut nommer son successeur. C'est pourquoi, le
26 septembre 426, il rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à
Hippone, pour présenter aux fidèles celui qu'il avait désigné pour cette tâche.
Il dit: "Dans cette vie nous sommes tous mortels, mais le dernier
jour de cette vie est toujours incertain pour chaque personne. Toutefois, dans
l'enfance on espère parvenir à l'adolescence; dans l'adolescence à la jeunesse;
dans la jeunesse à l'âge adulte; dans l'âge adulte à l'âge mûr, dans l'âge mûr
à la vieillesse. On n'est pas sûr d'y parvenir, mais on l'espère. La
vieillesse, au contraire, n'a devant elle aucun temps dans lequel espérer; sa
durée même est incertaine... Par la volonté de Dieu, je parvins dans cette
ville dans la force de l'âge; mais à présent ma jeunesse est passée et
désormais je suis vieux" (Ep 213, 1). A ce point, Augustin cita le nom du
successeur désigné, le prêtre Eraclius. L'assemblée applaudit
en signe d'approbation en répétant vingt-trois
fois: "Dieu soit remercié! loué soit Jésus Christ!". En outre,
les fidèles approuvèrent par d'autres acclamations ce qu'Augustin dit ensuite à
propos de ses intentions pour l'avenir: il voulait consacrer les années
qui lui restaient à une étude plus intense des Ecritures Saintes (cf. Ep 213,
6).
De fait, les quatre
années qui suivirent furent des années d'une extraordinaire activité
intellectuelle: il mena à bien des œuvres importantes, il en commença
d'autres tout aussi prenantes, il mena des débats publics avec les hérétiques -
il cherchait toujours le dialogue -, il intervint pour promouvoir la paix dans
les provinces africaines assiégées par les tribus barbares du sud. C'est à ce
propos qu'il écrivit au comte Darius, venu en Afrique pour résoudre le
différend entre le comte Boniface et la cour impériale, dont profitaient les
tribus des Maures pour effectuer leurs incursions. "Le plus grand titre de
gloire - affirmait-il dans sa lettre - est précisément de tuer la guerre grâce
à la parole, au lieu de tuer les hommes par l'épée, et de rétablir ou de
conserver la paix par la paix et non par la guerre. Bien sûr, ceux qui
combattent, s'ils sont bons, cherchent eux aussi sans aucun doute la paix, mais
au prix du sang versé. Toi, au contraire, tu as été envoyé précisément pour
empêcher que l'on cherche à verser le sang de quiconque" (Ep 229, 2).
Malheureusement, les espérances d'une pacification des territoires africains
furent déçues: en mai 429, les Vandales, invités en Afrique par Boniface
lui-même qui voulait se venger, franchirent le détroit de Gibraltar et envahirent
la Mauritanie. L'invasion atteint rapidement les autres riches provinces
africaines. En mai ou en juin 430, les "destructeurs de l'empire
romain", comme Possidius qualifie ces barbares (Vie, 30, 1), encerclaient
Hippone, qu'ils assiégèrent.
Boniface avait lui aussi
cherché refuge en ville et, s'étant réconcilié trop tard avec la cour, il
tentait à présent en vain de barrer la route aux envahisseurs. Le biographe
Possidius décrit la douleur d'Augustin: "Les larmes étaient, plus
que d'habitude, son pain quotidien nuit et jour et, désormais parvenu à la fin
de sa vie, il traînait plus que les autres sa vieillesse dans l'amertume et
dans le deuil" (Vie, 28, 6). Et il explique: "Cet homme de Dieu
voyait en effet les massacres et les destructions des villes; les maisons dans
les campagnes détruites et leurs habitants tués par les ennemis ou mis en fuite
et dispersés; les églises privées de prêtres et de ministres, les vierges
sacrées et les religieuses dispersées de toute part; parmi eux, des personnes
mortes sous les tortures, d'autres tuées par l'épée, d'autres encore faites
prisonnières, ayant perdu l'intégrité de l'âme et du corps et également la foi,
réduites en un esclavage long et douloureux par leurs ennemis" (ibid., 28,
8).
Bien que vieux et
fatigué, Augustin resta cependant sur la brèche, se réconfortant et
réconfortant les autres par la prière et par la méditation sur les mystérieux
desseins de la Providence. Il parlait, à cet égard, de la "vieillesse du
monde", - et véritablement ce monde romain était vieux -, il parlait de
cette vieillesse comme il l'avait déjà fait des années auparavant, pour
réconforter les réfugiés provenant de l'Italie, lorsqu'en 410 les Goths
d'Alaric avaient envahi la ville de Rome. Pendant la vieillesse, disait-il, les
maux abondent: toux, rhumes, yeux chassieux, anxiété, épuisement. Mais si
le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D'où l'invitation:
"Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit: Ne crains
rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l'aigle" (Serm. 81, 8).
Le chrétien ne doit donc pas se laisser abattre, mais se prodiguer pour aider
celui qui est dans le besoin. C'est ce que le grand Docteur suggère en
répondant à l'Evêque de Tiabe, Honoré, qui lui avait demandé si, sous la pression
des invasions barbares, un Evêque, un prêtre ou tout autre homme d'Eglise
pouvait fuir pour sauver sa vie: "Lorsque le danger est commun pour
tous, c'est-à-dire pour les Evêques, les clercs et les laïcs, que ceux qui ont
besoin des autres ne soient pas abandonnés par ceux dont ils ont besoin. Dans
ce cas, qu'ils se réfugient même tous ensemble dans des lieux sûrs; mais si
certains ont besoin de rester, qu'ils ne soient pas abandonnés par ceux qui ont
le devoir de les assister par le saint ministère, de manière à ce qu'ils se
sauvent ensemble ou qu'ils suportent ensemble les catastrophes que le Père de
famille voudra qu'ils patissent" (Ep 228, 2). Et il concluait:
"Telle est la preuve suprême de la charité" (ibid., 3). Comment ne
pas reconnaître dans ces mots, le message héroïque que tant de prêtres, au
cours des siècles, ont accueilli et adopté?
En attendant la ville
d'Hippone résistait. La maison-monastère d'Augustin avait ouvert ses portes
pour accueillir ses collègues dans l'épiscopat qui demandaient l'hospitalité.
Parmi eux se trouvait également Possidius, autrefois son disciple, qui put
ainsi nous laisser le témoignage direct de ces derniers jours dramatiques.
"Au troisième mois de ce siège - raconte-t-il - il se mit au lit avec la
fièvre: c'était sa dernière maladie" (Vie, 29, 3). Le saint
Vieillard profita de ce temps désormais libre pour se consacrer avec plus
d'intensité à la prière. Il avait l'habitude d'affirmer que personne, Evêque,
religieux ou laïcs, aussi irrépréhensible que puisse sembler sa conduite, ne
peut affronter la mort sans une pénitence adaptée. C'est pourquoi il continuait
sans cesse à répéter, en pleurant, les psaumes pénitentiels qu'il avait si
souvent récités avec le peuple (cf. ibid., 31, 2).
Plus le mal s'aggravait,
plus l'Evêque mourant ressentait le besoin de solitude et de prière:
"Pour n'être dérangé par personne dans son recueillement, environ dix
jours avant de sortir de son corps, il nous pria, nous tous présents, de ne
laisser entrer personne dans sa chambre, en dehors des heures où les médecins
venaient l'examiner ou lorsqu'on lui apportait les repas. Sa volonté fut
exactement accomplie et, pendant tout ce temps, il se consacra à la
prière" (ibid., 31, 3). Il cessa de vivre le 28 août 430: son grand
cœur s'était finalement apaisé en Dieu.
"Pour la déposition
de son corps - nous informe Possidius - le sacrifice, auquel nous assistâmes,
fut offert à Dieu, puis il fut enseveli" (Vie, 31, 5). Son corps, à une
date incertaine, fut transféré en Sardaigne, puis, vers 725, à Pavie, dans la
Basilique "San Pietro in Ciel d'oro", où il repose encore
aujourd'hui. Son premier biographe a exprimé ce jugement conclusif sur
lui: "Il laissa à l'Eglise un clergé très nombreux, ainsi que des
monastères d'hommes et de femmes pleins de personnes consacrées à la chasteté
sous l'obéissance de leurs supérieurs, ainsi que des bibliothèques contenant
ses livres et ses discours et ceux d'autres saints, grâce auxquels on sait
quels ont été, par la grâce de Dieu, son mérite et sa grandeur dans l'Eglise,
où les fidèles le retrouvent toujours vivant" (Possidius, Vie, 31, 8).
C'est un jugement auquel nous pouvons nous associer: dans ses écrits nous
aussi nous le "retrouvons vivant". Lorsque je lis les écrits de saint
Augustin, je n'ai pas l'impression qu'il s'agisse d'un homme mort il y a plus
ou moins 1600 ans, mais je le perçois comme un homme d'aujourd'hui: un
ami, un contemporain qui me parle, qui nous parle avec sa foi fraîche et
actuelle. Chez saint Augustin qui nous parle, qui me parle
dans ses écrits, nous voyons l'actualité permanente de sa foi; de la foi
qui vient du Christ, Verbe éternel incarné, Fils de Dieu et Fils de l'homme. Et
nous pouvons voir que cette foi n'est pas d'hier, même si elle a été prêchée
hier; elle est toujours d'aujourd'hui, car le Christ est réellement hier,
aujourd'hui et à jamais. Il est le chemin, la Vérité et la Vie. Ainsi, saint
Augustin nous encourage à nous confier à ce Christ toujours vivant et à trouver
de cette manière le chemin de la vie.
* * *
Je suis heureux de vous
accueillir, chers pèlerins francophones, particulièrement le groupe de la
paroisse du Pradet. Que l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans
les épreuves et à rester fermes dans la foi tout au long de votre vie. Avec ma
Bénédiction apostolique.
Semaine de prière pour
l'unité des chrétiens
Après-demain, vendredi 18
janvier, commence la traditionnelle Semaine de prière pour l'unité des
chrétiens, qui cette année revêt une valeur singulière car cent ans se sont
écoulés depuis son institution. Le thème est l'invitation de saint Paul aux
Thessaloniciens: "Priez sans relâche" (1 Th 5, 17); une
invitation que je fais mienne et que j'adresse bien volontiers à toute
l'Eglise. Oui, il est nécessaire de prier sans relâche en demandant avec
insistance à Dieu le grand don de l'unité entre tous les disciples du Seigneur.
Que la force inépuisable de l'Esprit Saint nous pousse à un engagement sincère
de recherche de l'unité, afin que nous puissions professer tous ensemble que
Jésus est l'unique Sauveur du monde.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
Tomás
Giner, Saint Augustin, 1458, Diocesan Museum of Zaragoza
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 30 janvier 2008
Saint Augustin nous
rappelle que Dieu n'est pas loin de notre raison et de notre vie
Chers amis,
Après la Semaine de
prière pour l'unité des chrétiens, nous revenons aujourd'hui sur la grande
figure de saint Augustin. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II lui a
consacré en 1986, c'est-à-dire pour le seizième centenaire de sa conversion, un
long document très dense, la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem. Le
Pape lui-même souhaita qualifier ce texte d'"action de grâce à Dieu pour
le don fait à l'Eglise, et pour elle à l'humanité tout entière, avec cette
admirable conversion". Je voudrais revenir sur le thème de la conversion
lors d'une prochaine Audience. C'est un thème fondamental non seulement pour sa
vie personnelle, mais aussi pour la nôtre. Dans l'Evangile de dimanche dernier,
le Seigneur a résumé sa prédication par la parole:
"Convertissez-vous". En suivant le chemin de saint Augustin, nous
pourrions méditer sur ce qu'est cette conversion: c'est une chose
définitive, décisive, mais la décision fondamentale doit se développer, doit se
réaliser dans toute notre vie.
La catéchèse
d'aujourd'hui est en revanche consacrée au thème foi et raison, qui est un
thème déterminant, ou mieux, le thème déterminant dans la biographie de saint
Augustin. Enfant, il avait appris de sa mère Monique la foi catholique. Mais
adolescent il avait abandonné cette foi parce qu'il ne parvenait plus à en voir
la caractère raisonnable et il ne voulait pas d'une religion qui ne fût pas
aussi pour lui expression de la raison, c'est-à-dire de la vérité. Sa soif de
vérité était radicale et elle l'a conduit à s'éloigner de la foi catholique.
Mais sa radicalité était telle qu'il ne pouvait pas se contenter de
philosophies qui ne seraient pas parvenues à la vérité elle-même, qui ne
seraient pas arrivées jusqu'à Dieu. Et à un Dieu qui ne soit pas uniquement une
ultime hypothèse cosmologique, mais qui soit le vrai Dieu, le Dieu qui donne la
vie et qui entre dans notre vie personnelle. Ainsi, tout l'itinéraire spirituel
de saint Augustin constitue un modèle valable encore aujourd'hui dans le
rapport entre foi et raison, thème non seulement pour les hommes croyants mais
pour tout homme qui recherche la vérité, thème central pour l'équilibre et le
destin de tout être humain. Ces deux dimensions, foi et raison, ne doivent pas
être séparées ni opposées, mais doivent plutôt toujours aller de pair. Comme
l'a écrit Augustin lui-même peu après sa conversion, foi et raison sont
"les deux forces qui nous conduisent à la connaissance" (Contra
Academicos, III, 20, 43). A cet égard demeurent célèbres à juste titre les deux
formules augustiniennes (Sermones, 43, 9) qui expriment cette synthèse
cohérente entre foi et raison: crede ut intelligas ("crois
pour comprendre") - croire ouvre la route pour franchir la porte de la
vérité - mais aussi, et de manière inséparable, intellige
ut credas ("comprends pour croire"), scrute la vérité pour pouvoir
trouver Dieu et croire.
Les deux affirmations
d'Augustin expriment de manière immédiate et concrète ainsi qu'avec une grande
profondeur, la synthèse de ce problème, dans lequel l'Eglise catholique voit
exprimé son propre chemin. D'un point de vue historique, cette synthèse se
forme avant même la venue du Christ, dans la rencontre entre la foi juive et la
pensée grecque dans le judaïsme hellénistique. Ensuite au cours de l'histoire,
cette synthèse a été reprise et développée par un grand nombre de penseurs
chrétiens. L'harmonie entre foi et raison signifie surtout que Dieu n'est pas
éloigné: il n'est pas éloigné de notre raison et de notre vie; il est
proche de tout être humain, proche de notre cœur et proche de notre raison, si
nous nous mettons réellement en chemin.
C'est précisément cette
proximité de Dieu avec l'homme qui fut perçue avec une extraordinaire intensité
par Augustin. La présence de Dieu en l'homme est profonde et dans le même temps
mystérieuse, mais elle peut être reconnue et découverte dans notre propre
intimité: ne sors pas - affirme le converti - mais "rentre en
toi-même; c'est dans l'homme intérieur qu'habite la vérité; et si tu trouves
que la nature est muable, transcende-toi toi-même. Mais rappelle-toi, lorsque
tu te transcendes toi-même, que tu transcendes une âme qui raisonne. Tends donc
là où s'allume la lumière de la raison" (De vera religione, 39, 72).
Précisément comme il le souligne, dans une affirmation très célèbre, au début
des Confessiones, son autobiographie spirituelle écrite en louange à
Dieu: "Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos, tant
qu'il ne repose pas en toi" (I, 1, 1).
Etre éloigné de Dieu
équivaut alors à être éloigné de soi-même: "En effet - reconnaît
Augustin (Confessiones, III, 6, 11) en s'adressant directement à Dieu - tu étais
à l'intérieur de moi dans ce que j'ai de plus intime et plus au-dessus de ce
que j'ai de plus haut", interior intimo meo et superior
summo meo; si bien que - ajoute-t-il dans un autre passage lorsqu'il rappelle
l'époque antérieure à sa conversion - "tu étais devant moi; et quant à moi
en revanche, je m'étais éloigné de moi-même, et je ne me retrouvais plus; et
moins encore te retrouvais-je" (Confessiones, V, 2, 2). C'est précisément
parce qu'Augustin a vécu personnellement cet itinéraire intellectuel et spirituel,
qu'il a su le rendre dans ses œuvres de manière immédiate et avec tant de
profondeur et de sagesse, reconnaissant dans deux autres passages célèbres des
Confessiones (IV, 4, 9 et 14, 22) que l'homme est "une grande énigme"
(magna quaestio) et "un grand abîme" (grande profundum), une énigme
et un abîme que seul le Christ illumine et sauve. Voilà ce qui est
important: un homme qui est éloigné de Dieu est aussi éloigné de
lui-même, et il ne peut se retrouver lui-même qu'en rencontrant Dieu. Ainsi il
arrive également à lui-même, à son vrai moi, à sa vraie identité.
L'être humain - souligne
ensuite Augustin dans De civitate Dei (XII, 27) - est social par
nature mais antisocial par vice, et il est sauvé par le Christ, unique
médiateur entre Dieu et l'humanité et "voie universelle de la liberté et
du salut", comme l'a répété mon prédécesseur Jean-Paul II (Augustinum
Hipponensem, 21): hors de cette voie, qui n'a jamais fait défaut au genre
humain - affirme encore Augustin dans cette même œuvre - "personne n'a
jamais trouvé la liberté, personne ne la trouve, personne ne la trouvera"
(De civitate Dei, X, 32, 2). En tant qu'unique médiateur du salut, le Christ
est la tête de l'Eglise et il est uni à elle de façon mystique au point
qu'Augustin peut affirmer: "Nous sommes devenus le Christ. En effet,
s'il est la tête et nous les membres, l'homme total est lui et nous" (In
Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).
Peuple de Dieu et maison
de Dieu, l'Eglise, dans la vision augustinienne est donc liée étroitement au
concept de Corps du Christ, fondée sur la relecture christologique de l'Ancien
Testament et sur la vie sacramentelle centrée sur l'Eucharistie, dans laquelle
le Seigneur nous donne son Corps et nous transforme en son Corps. Il est alors
fondamental que l'Eglise, Peuple de Dieu au sens christologique et non au sens
sociologique, soit véritablement inscrite dans le Christ, qui - affirme
Augustin dans une très belle page - "prie pour nous, prie en nous, est
prié par nous; prie pour nous comme notre prêtre, prie en nous comme notre
chef, est prié par nous comme notre Dieu: nous reconnaissons donc en lui
notre voix et en nous la sienne" (Enarrationes in Psalmos, 85, 1).
Dans la conclusion de la
Lettre apostolique Agustinum Hipponensem Jean-Paul II a voulu demander au saint
lui-même ce qu'il avait à dire aux hommes d'aujourd'hui et il répond tout
d'abord avec les paroles qu'Augustin confia dans une lettre dictée peu après sa
conversion: "Il me semble que l'on doive reconduire les hommes à
l'espérance de trouver la vérité" (Epistulae, 1, 1); cette vérité qui est
le Christ lui-même, le Dieu véritable, auquel est adressée l'une des plus
belles et des plus célèbres prières des Confessiones (X, 27, 38):
"Je t'ai aimée tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je t'ai aimée
tard. Mais quoi! Tu étais au dedans, moi au dehors de moi-même; et c'est au
dehors que je te cherchais; et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes
créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi; retenu loin de toi
par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant. Tu m'appelles, et voilà que ton
cri force la surdité de mon oreille; ta splendeur rayonne, elle chasse mon
aveuglement; ton parfum, je le respire, et voilà que je soupire pour toi; je
t'ai goûté, et me voilà dévoré de faim et de soif; tu m'as touché, et je brûle
du désir de ta paix".
Voilà, Augustin a
rencontré Dieu et tout au long de sa vie, il en a fait l'expérience au point
que cette réalité - qui est avant tout la rencontre avec une Personne, Jésus -
a changé sa vie, comme elle change celle de tous ceux, femmes et hommes, qui de
tous temps ont la grâce de le rencontrer. Prions afin que le Seigneur nous
donne cette grâce et nous permette de trouver sa paix.
* * *
Je souhaite la bienvenue
aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres de
la Congrégation de Saint-Victor et les jeunes. À la suite de saint Augustin, je
vous encourage à aimer et à servir toujours davantage l’Église, pour trouver
des réponses aux questions des hommes de notre temps. Avec ma Bénédiction
apostolique.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080130.html
Carlo Crivelli. Saint Augustin, vers
1487, Tokyo, National Museum of Western Art
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 20 février 2008
La leçon de saint Augustin
sur la véritable laïcité
Chers frères et sœurs,
Après la pause des
exercices spirituels de la semaine dernière nous revenons aujourd'hui à la
grande figure de saint Augustin, duquel j'ai déjà parlé à plusieurs reprises
dans les catéchèses du mercredi. C'est le Père de l'Eglise qui a laissé le plus
grand nombre d'œuvres, et c'est de celles-ci que j'entends aujourd'hui
brièvement parler. Certains des écrits d'Augustin sont d'une importance
capitale, et pas seulement pour l'histoire du christianisme, mais pour la
formation de toute la culture occidentale: l'exemple le plus clair sont
les Confessiones, sans aucun doute l'un des livres de l'antiquité chrétienne le
plus lu aujourd'hui encore. Comme différents Pères de l'Eglise des premiers
siècles, mais dans une mesure incomparablement plus vaste, l'Evêque d'Hippone a
en effet lui aussi exercé une influence étendue et persistante, comme il
ressort déjà de la surabondante traduction manuscrite de ses œuvres, qui sont
vraiment très nombreuses.
Il les passa lui-même en
revue quelques années avant de mourir dans les Retractationes et, peu après sa
mort, celles-ci furent soigneusement enregistrées dans l'Indiculus
("liste") ajouté par son fidèle ami Possidius à la biographie de
saint Augustin Vita Augustini. La liste des œuvres d'Augustin fut réalisée avec
l'intention explicite d'en conserver la mémoire alors que l'invasion vandale se
répandait dans toute l'Afrique romaine et elle compte plus de mille trois cents
écrits, numérotés par leur auteur, ainsi que d'autres "que l'on ne peut
pas numéroter, car il n'y a placé aucun numéro". Evêque d'une ville
voisine, Possidius dictait ces paroles précisément à Hippone - où il s'était
réfugié et où il avait assisté à la mort de son ami - et il se basait presque
certainement sur le catalogue de la bibliothèque personnelle d'Augustin.
Aujourd'hui, plus de trois cents lettres ont survécu à l'Evêque d'Hippone et
presque six cents homélies, mais à l'origine ces dernières étaient beaucoup
plus nombreuses, peut-être même entre trois mille et quatre mille, fruit de
quarante années de prédication de l'antique rhéteur qui avait décidé de suivre
Jésus et de parler non plus aux grandes cours impériales, mais à la simple
population d'Hippone.
Et encore ces dernières
années, la découverte d'un groupe de lettres et de plusieurs homélies a enrichi
notre connaissance de ce grand Père de l'Eglise. "De nombreux livres -
écrit Possidius - furent composés par lui et publiés, de nombreuses
prédications furent tenues à l'église, transcrites et corrigées, aussi bien
pour réfuter les divers hérétiques que pour interpréter les Saintes Ecritures,
en vue de l'édification de saints fils de l'Eglise. Ces œuvres - souligne son
ami Evêque - sont si nombreuses que difficilement un érudit a la possibilité de
les lire et d'apprendre à les connaître" (Vita
Augustini, 18, 9).
Parmi la production
d'Augustin - plus de mille publications subdivisées en écrits philosophiques,
apologétiques, doctrinaux, moraux, monastiques, exégétiques, anti-hérétiques,
en plus des lettres et des homélies - ressortent plusieurs oeuvres
exceptionnelles de grande envergure théologique et philosophique. Il faut tout
d'abord rappeler les Confessiones susmentionnées, écrites en treize livres
entre 397 et 400 pour louer Dieu. Elles sont une sorte d'autobiographie sous
forme d'un dialogue avec Dieu. Ce genre littéraire reflète précisément la vie
de saint Augustin, qui était une vie qui n'était pas refermée sur elle,
dispersée en tant de choses, mais vécue substantiellement comme un dialogue
avec Dieu, et ainsi une vie avec les autres. Le titre Confessiones indique déjà
la spécificité de cette autobiographie. Ce mot confessiones, dans le latin
chrétien développé par la tradition des Psaumes, possède deux significations,
qui toutefois se recoupent. Confessiones indique, en premier lieu, la
confession des propres faiblesses, de la misère des péchés; mais, dans le même
temps, confessiones signifie louange de Dieu, reconnaissance à Dieu. Voir sa
propre misère à la lumière de Dieu devient louange à Dieu et action de grâce,
car Dieu nous aime et nous accepte, nous transforme et nous élève vers
lui-même. Sur ces Confessiones qui eurent un grand succès déjà pendant la vie
de saint Augustin, il a lui-même écrit: "Elles ont exercé sur moi
une profonde action alors que je les écrivais et elles l'exercent encore quand
je les relis. Il y a de nombreux frères à qui ces œuvres plaisent" (Retractationes,
II, 6): et je dois dire que je suis moi aussi l'un de ces
"frères". Et grâce aux Confessiones nous pouvons suivre pas à pas le
chemin intérieur de cet homme extraordinaire et passionné de Dieu. Moins
connues, mais tout aussi importantes et originales sont les Retractationes,
composées en deux livres autour de 427, dans lesquelles saint Augustin,
désormais âgé, accomplit une œuvre de "révision" (retractatio) de
toute son œuvre écrite, laissant ainsi un document littéraire original et
précieux, mais également un enseignement de sincérité et d'humilité
intellectuelle.
Le De civitate Dei - une œuvre imposante et décisive pour le développement de
la pensée politique occidentale et pour la théologie chrétienne de l'histoire -
fut écrit entre 413 et 426 en vingt-deux livres. L'occasion était le sac de
Rome accompli par les Goths en 410. De nombreux païens encore vivants, mais
également de nombreux chrétiens, avaient dit: Rome est tombée, à présent
le Dieu chrétien et les apôtres ne peuvent pas protéger la ville. Pendant la
présence des divinités païennes, Rome était caput mundi, la grande capitale, et
personne ne pouvait penser qu'elle serait tombée entre les mains des ennemis. A
présent, avec le Dieu chrétien, cette grande ville n'apparaissait plus sûre. Le
Dieu des chrétiens ne protégeait donc pas, il ne pouvait pas être le Dieu
auquel se confier. A cette objection, qui touchait aussi profondément le cœur
des chrétiens, saint Augustin répond par cette œuvre grandiose, le De civitate
Dei, en clarifiant ce que nous devons attendre ou pas de Dieu, quelle est la
relation entre le domaine politique et le domaine de la foi, de l'Eglise.
Aujourd'hui aussi, ce livre est une source pour bien définir la véritable
laïcité et la compétence de l'Eglise, la grande véritable espérance que nous
donne la foi.
Ce grand livre est une
présentation de l'histoire de l'humanité gouvernée par la Providence divine,
mais actuellement divisée par deux amours. Et cela est le dessein fondamental,
son interprétation de l'histoire, qui est la lutte entre deux amours:
amour de soi "jusqu'à l'indifférence pour Dieu", et amour de Dieu
"jusqu'à l'indifférence pour soi" (De civitate Dei, XIV, 28), à la
pleine liberté de soi pour les autres dans la lumière de Dieu. Cela, donc, est
peut-être le plus grand livre de saint Augustin, d'une importance qui dure
jusqu'à aujourd'hui. Tout aussi important est le De Trinitate, une œuvre en
quinze livres sur le noyau principal de la foi chrétienne, écrite en deux
temps: entre 399 et 412 pour les douze premiers livres, publiés à l'insu
d'Augustin, qui vers 420 les compléta et revit l'œuvre tout entière. Il
réfléchit ici sur le visage de Dieu et cherche à comprendre ce mystère du Dieu
qui est unique, l'unique créateur du monde, de nous tous, et toutefois,
précisément ce Dieu unique est trinitaire, un cercle d'amour. Il cherche à
comprendre le mystère insondable: précisément l'être trinitaire, en trois
Personnes, est la plus réelle et la plus profonde unité de l'unique Dieu. Le De
doctrina Christiana est, en revanche, une véritable introduction culturelle à
l'interprétation de la Bible et en définitive au christianisme lui-même, qui a
eu une importance décisive dans la formation de la culture occidentale.
Malgré toute son
humilité, Augustin fut certainement conscient de son envergure intellectuelle.
Mais pour lui, il était plus important d'apporter le message chrétien aux
simples, plutôt que de faire des œuvres de grande envergure théologique. Cette
profonde intention, qui a guidé toute sa vie, ressort d'une lettre écrite à son
collège Evodius, où il communique la décision de suspendre pour le moment la
dictée des livres du De Trinitate, "car ils sont trop difficiles et je
pense qu'ils ne pourront être compris que par un petit nombre; c'est pourquoi
il est plus urgent d'avoir des textes qui, nous l'espérons, seront utiles à un
grand nombre" (Epistulae, 169, 1, 1). Il était donc plus utile pour lui de
communiquer la foi de manière compréhensible à tous, plutôt que d'écrire de
grandes œuvres théologiques. La responsabilité perçue avec acuité à l'égard de
la divulgation du message chrétien est ensuite à l'origine d'écrits tels que le
De catechizandis rudibus, une théorie et également une pratique de la
catéchèse, ou le Psalmus contra partem Donati. Les donatistes étaient le grand
problème de l'Afrique de saint Augustin, un schisme volontairement africain.
Ils affirmaient: la véritable chrétienté est africaine. Ils s'opposaient
à l'unité de l'Eglise. Le grand Evêque a lutté contre ce schisme pendant toute
sa vie, cherchant à convaincre les donatistes que ce n'est que dans l'unité que
l'africanité peut également être vraie. Et pour se faire comprendre des gens
simples, qui ne pouvaient pas comprendre le grand latin du rhéteur, il a
dit: je dois aussi écrire avec des fautes de grammaire, dans un latin
très simplifié. Et il l'a fait surtout dans ce Psalmus, une sorte de poésie
simple contre les donatistes, pour aider tous les gens à comprendre que ce
n'est que dans l'unité de l'Eglise que se réalise réellement pour tous notre relation
avec Dieu et que grandit la paix dans le monde.
Dans cette production,
destinée à un plus vaste public, revêt une importance particulière le grand
nombre des homélies souvent prononcées de manière improvisée, transcrites par
les tachygraphes au cours de la prédication et immédiatement mises en
circulation. Parmi celles-ci, ressortent les très belles Enarrationes in
Psalmos, fréquemment lues au moyen-âge. C'est précisément la pratique de la
publication des milliers d'homélies d'Augustin - souvent sans le contrôle de
l'auteur - qui explique leur diffusion et leur dispersion successive, mais
également leur vitalité. En effet, en raison de la renommée de leur auteur, les
prédications de l'Evêque d'Hippone devinrent immédiatement des textes très
recherchés et servirent de modèles, adaptés à des contextes toujours nouveaux.
La tradition
iconographique, déjà visible dans une fresque du Latran remontant au VI siècle,
représente saint Augustin avec un livre à la main, certainement pour exprimer
sa production littéraire, qui influença tant la mentalité et la pensée des
chrétiens, mais aussi pour exprimer également son grand amour pour les livres,
pour la lecture et la connaissance de la grande culture précédente. A sa mort
il ne laissa rien, raconte Possidius, mais "il recommandait toujours de
conserver diligemment pour la postérité la bibliothèque de l'église avec tous
les codex", en particulier ceux de ses œuvres. Dans celles-ci, souligne
Possidius, Augustin est "toujours vivant" et ses écrits sont
bénéfiques à ceux qui les lisent, même si, conclut-il, "je crois que ceux
qui purent le voir et l'écouter quand il parlait en personne à l'église, ont pu
davantage tirer profit de son contact, et surtout ceux qui parmi les fidèles
partagèrent sa vie quotidienne" (Vita Augustini, 31). Oui, il aurait été
beau pour nous aussi de pouvoir l'entendre vivant. Mais il est réellement
vivant dans ses écrits, il est présent en nous et ainsi nous voyons aussi la
vitalité permanente de la foi pour laquelle il a donné toute sa vie.
* * *
Je salue les pèlerins
francophones, en particulier les nombreux jeunes des écoles, collèges et lycées
de France, notamment ceux de Fénelon Sainte-Marie et de Gerson. Je vous
encourage à fréquenter saint Augustin, afin qu'il vous ouvre à l'intelligence
des Ecritures et qu'il fortifie votre attachement au Christ. Avec ma
Bénédiction apostolique.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Sandro Botticelli. Saint Augustin, 1480, Florence, Ognissanti
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 27 février 2008
* * *
Salle Paul VI
Je suis heureux d'accueillir ce matin les pèlerins francophones. Je salue
particulièrement les prêtres et les séminaristes de Chambéry, accompagnés de
l'Archevêque, Mgr Laurent Ulrich, ainsi que les novices de la Congrégation
Saint-Jean et les jeunes. Suivant l'exemple de saint Augustin, soyez toujours
des chercheurs de la vérité, en allant avec confiance à la rencontre du
Seigneur Jésus, l'unique sauveur. Que Dieu vous bénisse!
Basilique Vaticane
Je salue cordialement les pèlerins de langue française présents dans cette
basilique. Que votre pèlerinage au tombeau de l'Apôtre Pierre soit pour vous
l'occasion de mieux découvrir que Dieu est amour et que sa rencontre constitue
la seule réponse aux inquiétudes du coeur humain. Par l'intercession de la
Vierge Marie, que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles et toutes les
personnes qui vous sont proches!
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
Sandro Botticelli. Saint Augustine in His Study,1494, Uffizi Gallery
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 9 January 2008
Saint Augustine of Hippo
(1)
Dear Brothers and
Sisters,
After the great Christmas
festivities, I would like to return to the meditations on the Fathers of the
Church and speak today of the greatest Father of the Latin Church, St
Augustine. This man of passion and faith, of the highest intelligence and
tireless in his pastoral care, a great Saint and Doctor of the Church is often
known, at least by hearsay, even by those who ignore Christianity or who are
not familiar with it, because he left a very deep mark on the cultural life of
the West and on the whole world. Because of his special importance St
Augustine's influence was widespread. It could be said on the one hand that all
the roads of Latin Christian literature led to Hippo (today Annaba, on the
coast of Algeria), the place where he was Bishop from 395 to his death in 430,
and, on the other, that from this city of Roman Africa, many other roads of
later Christianity and of Western culture itself branched out.
A civilization has seldom
encountered such a great spirit who was able to assimilate Christianity's
values and exalt its intrinsic wealth, inventing ideas and forms that were to
nourish the future generations, as Paul VI also stressed: "It may be
said that all the thought-currents of the past meet in his works and form the
source which provides the whole doctrinal tradition of succeeding ages"
(Inaugural Address at the Patristic Institute of the
"Augustinianum", 4 May 1970; L'Osservatore Romano English
edition, 21 May 1970, p. 8). Augustine is also the Father of the Church
who left the greatest number of works. Possidius, his biographer, said that it
seemed impossible that one man could have written so many things in his
lifetime. We shall speak of these different works at one of our meetings soon.
Today, we shall focus on his life, which is easy to reconstruct from his writings,
in particular the Confessions, his extraordinary spiritual
autobiography written in praise of God. This is his most famous work; and
rightly so, since it is precisely Augustine's Confessions, with their
focus on interiority and psychology, that constitute a unique model in Western
(and not only Western) literature—including non-religious literature—up to
modern times. This attention to the spiritual life, to the mystery of the
"I", to the mystery of God who is concealed in the "I", is
something quite extraordinary, without precedent, and remains for ever, as it
were, a spiritual "peak".
But to come back to his
life: Augustine was born in Tagaste in the Roman Province of Numidia,
Africa, on 13 November 354 to Patricius, a pagan who later became a catechumen,
and Monica, a fervent Christian. This passionate woman, venerated as a saint,
exercised an enormous influence on her son and raised him in the Christian
faith. Augustine had also received the salt, a sign of acceptance in the
catechumenate, and was always fascinated by the figure of Jesus Christ; indeed,
he said that he had always loved Jesus but had drifted further and further away
from ecclesial faith and practice, as also happens to many young people today.
Augustine also had a
brother, Navigius, and a sister whose name is unknown to us and who, after
being widowed subsequently became the head of a monastery for women. As a boy
with a very keen intelligence, Augustine received a good education although he
was not always an exemplary student. However, he learned grammar well, first in
his native town and then in Madaura, and from 370, he studied rhetoric in
Carthage, the capital of Roman Africa. He mastered Latin perfectly but was not
quite as successful with Greek and did not learn Punic, spoken by his
contemporaries. It was in Carthage itself that for the first time Augustine
read the Hortensius, a writing by Cicero later lost, an event that
can be placed at the beginning of his journey towards conversion. In fact,
Cicero's text awoke within him love for wisdom, as, by then a Bishop, he was to
write in his Confessions: "The book changed my
feelings", to the extent that "every vain hope became empty to me,
and I longed for the immortality of wisdom with an incredible ardour in my
heart" (III, 4, 7).
However, since he was
convinced that without Jesus the truth cannot be said effectively to have been
found and since Jesus' Name was not mentioned in this book, immediately after
he read it he began to read Scripture, the Bible. But it disappointed him. This
was not only because the Latin style of the translation of the Sacred
Scriptures was inadequate but also because to him their content itself did not
seem satisfying. In the scriptural narratives of wars and other human
vicissitudes, he discovered neither the loftiness of philosophy nor the
splendour of the search for the truth which is part of it. Yet he did not want
to live without God and thus sought a religion which corresponded to his desire
for the truth and also with his desire to draw close to Jesus. Thus, he fell
into the net of the Manicheans, who presented themselves as Christians and
promised a totally rational religion. They said that the world was divided into
two principles: good and evil. And in this way the whole complexity of
human history can be explained. Their dualistic morals also pleased St
Augustine, because it included a very high morality for the elect: and
those like him who adhered to it could live a life better suited to the
situation of the time, especially for a young man. He therefore became a
Manichean, convinced at that time that he had found the synthesis between
rationality and the search for the truth and love of Jesus Christ. Manicheanism
also offered him a concrete advantage in life: joining the Manicheans
facilitated the prospects of a career. By belonging to that religion, which
included so many influential figures, he was able to continue his relationship
with a woman and to advance in his career. By this woman he had a son,
Adeodatus, who was very dear to him and very intelligent, who was later to be
present during the preparation for Baptism near Lake Como, taking part in those
"Dialogues" which St Augustine has passed down to us. The boy
unfortunately died prematurely. Having been a grammar teacher since his twenties
in the city of his birth, he soon returned to Carthage, where he became a
brilliant and famous teacher of rhetoric. However, with time Augustine began to
distance himself from the faith of the Manicheans. They disappointed him
precisely from the intellectual viewpoint since they proved incapable of
dispelling his doubts. He moved to Rome and then to Milan, where the imperial
court resided at that time and where he obtained a prestigious post through the
good offices and recommendations of the Prefect of Rome, Symmacus, a pagan
hostile to St Ambrose, Bishop of Milan.
In Milan, Augustine
acquired the habit of listening - at first for the purpose of enriching his
rhetorical baggage - to the eloquent preaching of Bishop Ambrose, who had been
a representative of the Emperor for Northern Italy. The African rhetorician was
fascinated by the words of the great Milanese Prelate; and not only by his
rhetoric. It was above all the content that increasingly touched Augustine's
heart. The great difficulty with the Old Testament, because of its lack of
rhetorical beauty and lofty philosophy was resolved in St Ambrose's preaching
through his typological interpretation of the Old Testament: Augustine realized
that the whole of the Old Testament was a journey toward Jesus Christ. Thus, he
found the key to understanding the beauty and even the philosophical depth of
the Old Testament and grasped the whole unity of the mystery of Christ in
history, as well as the synthesis between philosophy, rationality and faith in
the Logos, in Christ, the Eternal Word who was made flesh.
Augustine soon realized
that the allegorical interpretation of Scripture and the Neo-Platonic
philosophy practised by the Bishop of Milan enabled him to solve the
intellectual difficulties which, when he was younger during his first approach
to the biblical texts, had seemed insurmountable to him.
Thus, Augustine followed
his reading of the philosophers' writings by reading Scripture anew, especially
the Pauline Letters. His conversion to Christianity on 15 August 386 therefore
came at the end of a long and tormented inner journey - of which we shall speak
in another catechesis -, and the African moved to the countryside, north of
Milan by Lake Como - with his mother Monica, his son Adeodatus and a small group
of friends - to prepare himself for Baptism. So it was that at the age of 32
Augustine was baptized by Ambrose in the Cathedral of Milan on 24 April 387,
during the Easter Vigil.
After his Baptism,
Augustine decided to return to Africa with his friends, with the idea of living
a community life of the monastic kind at the service of God. However, while
awaiting their departure in Ostia, his mother fell ill unexpectedly and died
shortly afterwards, breaking her son's heart. Having returned to his homeland
at last, the convert settled in Hippo for the very purpose of founding a
monastery. In this city on the African coast he was ordained a priest in 391,
despite his reticence, and with a few companions began the monastic life which
had long been in his mind, dividing his time between prayer, study and
preaching. All he wanted was to be at the service of the truth. He did not feel
he had a vocation to pastoral life but realized later that God was calling him
to be a pastor among others and thus to offer people the gift of the truth. He
was ordained a Bishop in Hippo four years later, in 395. Augustine continued to
deepen his study of Scripture and of the texts of the Christian tradition and
was an exemplary Bishop in his tireless pastoral commitment: he preached
several times a week to his faithful, supported the poor and orphans,
supervised the formation of the clergy and the organization of mens' and
womens' monasteries. In short, the former rhetorician asserted himself as one
of the most important exponents of Christianity of that time. He was very
active in the government of his Diocese - with remarkable, even civil,
implications - in the more than 35 years of his Episcopate, and the Bishop of
Hippo actually exercised a vast influence in his guidance of the Catholic
Church in Roman Africa and, more generally, in the Christianity of his time,
coping with religious tendencies and tenacious, disruptive heresies such as
Manichaeism, Donatism and Pelagianism, which endangered the Christian
faith in the one God, rich in mercy.
And Augustine entrusted
himself to God every day until the very end of his life: smitten by
fever, while for almost three months his Hippo was being besieged by vandal
invaders, the Bishop - his friend Possidius recounts in his Vita Augustini
- asked that the penitential psalms be transcribed in large characters,
"and that the sheets be attached to the wall, so that while he was
bedridden during his illness he could see and read them and he shed constant
hot tears" (31, 2). This is how Augustine spent the last days of his life.
He died on 28 August 430, when he was not yet 76. We will devote our next
encounters to his work, his message and his inner experience.
* * *
I am pleased to welcome
the English-speaking pilgrims present at today’s Audience, especially the
student groups from Australia and the United States. I greet the group of
deacons from the Archdiocese of Dubuque, and I thank the choir for their praise
of God in song. Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and peace.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080109.html
Saint
Augustin remettant la Règle de son ordre. [archive] Bibliothèque du Patrimoine Clermont
Auvergne Métropole, MS 158 f. 1, en
ligne [archive] sur Overnia.
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 16 January 2008
Saint Augustine of Hippo
(2)
Dear Brothers and
Sisters,
Today, like last
Wednesday, I would like to talk about the great Bishop of Hippo, St
Augustine. He chose to appoint his successor four years before he died. Thus,
on 26 September 426, he gathered the people in the Basilica of Peace at Hippo
to present to the faithful the one he had designated for this task. He
said: "In this life we are all mortal, and the day which shall be the
last of life on earth is to every man at all times uncertain; but in infancy
there is hope of entering boyhood... looking forward from boyhood to youth,
from youth to manhood and from manhood to old age; whether these hopes may be
realized or not is uncertain, but there is in each case something which may be
hoped for. But old age has no other period of this life to look forward to with
expectation: in any case, how long old age may be prolonged is
uncertain.... I came to this town - for such was the will of God - when I was
in the prime of life. I was young then, but now I am old" (Ep 213, 1). At
this point Augustine named the person he had chosen as his successor, the
presbyter Heraclius. The assembly burst into an applause of approval, shouting
23 times, "To God be thanks! To Christ be praise!". With other
acclamations the faithful also approved what Augustine proposed for his
future: he wanted to dedicate the years that were left to him to a more
intense study of Sacred Scripture (cf. Ep 213, 6).
Indeed, what followed
were four years of extraordinary intellectual activity: he brought
important works to conclusion, he embarked on others, equally demanding, held
public debates with heretics - he was always seeking dialogue - and intervened
to foster peace in the African provinces threatened by barbarian southern
tribes. He wrote about this to Count Darius, who had come to Africa to settle
the disagreement between Boniface and the imperial court which the tribes of
Mauritania were exploiting for their incursions: "It is a higher
glory still", he said in his letter, "to stay war itself with a word,
than to slay men with the sword, and to procure or maintain peace by peace, not
by war. For those who fight, if they are good men, doubtlessly seek peace;
nevertheless, it is through blood. Your mission, however, is to prevent the
shedding of blood" (Ep 229, 2). Unfortunately, the hope of
pacification in the African territories was disappointed; in May 429, the
Vandals, whom out of spite Boniface had invited to Africa, passed the straits
of Gibraltar and streamed into Mauritania. The invasion rapidly reached the
other rich African provinces. In May or June 430, "the destroyers of the
Roman Empire", as Possidius described these barbarians (Vita, 30, 1),
were surrounding and besieging Hippo.
Boniface had also sought
refuge in the city. Having been reconciled with the court too late, he was now
trying in vain to block the invaders' entry. Possidius, Augustine's biographer,
describes Augustine's sorrow: "More tears than usual were his bread,
night and day, and when he had reached the very end of his life, his old age
caused him, more than others, grief and mourning (Vita, 28, 6). And he
explains: "Indeed, that man of God saw the massacres and the destruction
of the city; houses in the countryside were pulled down and the inhabitants
killed by the enemy or put to flight and dispersed. Private churches belonging
to priests and ministers were demolished, sacred virgins and Religious
scattered on every side; some died under torture, others were killed by the
sword, still others taken prisoner, losing the integrity of their soul and body
and even their faith, reduced by their enemies to a long, drawn-out and painful
slavery" (ibid., 28, 8).
Despite being old and
weary, Augustine stood in the breach, comforting himself and others with prayer
and meditation on the mysterious designs of Providence. In this regard, he
spoke of the "old-age of the world" - and this Roman world was truly
old -, he spoke of this old age as years earlier he had spoken to comfort the
refugees from Italy when Alaric's Goths had invaded the city of Rome in 410. In
old age, he said, ailments proliferate: coughs, catarrh, bleary eyes,
anxiety and exhaustion. Yet, if the world grows old, Christ is perpetually
young; hence, the invitation: "Do not refuse to be rejuvenated united
to Christ, even in the old world. He tells you: Do not fear, your youth
will be renewed like that of the eagle" (cf. Serm. 81, 8).
Thus, the Christian must not lose heart, even in difficult situations, but
rather he must spare no effort to help those in need. This is what the great
doctor suggested in his response to Honoratus, Bishop of Tiabe, who had asked
him whether a Bishop or a priest or any man of the Church with the barbarians
hot on his heels could flee to save his life: "When danger is common
to all, that is, for Bishops, clerics and lay people, may those who need others
not be abandoned by the people whom they need. In this case, either let all
depart together to safe places or let those who must remain not be deserted by
those through whom, in things pertaining to the Church, their necessities must
be provided for; and so let them share life in common, or share in common that
which the Father of their family appoints them to suffer" (Ep 228,
2). And he concluded: "Such conduct is especially the proof of
love" (ibid., 3). How can we fail to recognize in these words the
heroic message that so many priests down the centuries have welcomed and made
their own?
In the meantime, the city
of Hippo resisted. Augustine's monastery-home had opened its doors to welcome
episcopal colleagues who were asking for hospitality. Also of this number was
Possidius, a former disciple of Augustine; he was able to leave us his direct
testimony of those last dramatic days. "In the third month of that
siege", Possidius recounts, "Augustine took to his bed with a
fever: it was his last illness" (Vita, 29, 3). The holy old man
made the most of that period when he was at last free to dedicate himself with
greater intensity to prayer. He was in the habit of saying that no one, Bishop,
Religious or layman, however irreprehensible his conduct might seem, can face
death without adequate repentance. For this reason he ceaselessly repeated
between his tears, the penitential psalms he had so often recited with his
people (cf. ibid., 31, 2).
The worse his illness
became, the more the dying Bishop felt the need for solitude and
prayer: "In order that no one might disturb him in his recollection,
about 10 days before leaving his body, he asked those of us present not to let
anyone into his room outside the hours in which the doctors came to visit him
or when his meals were brought. His desire was minutely complied with and in
all that time he devoted himself to prayer" (ibid., 31, 3). He
breathed his last on 28 August 430: his great heart rested at last in God.
"For the last rites
of his body", Possidius informs us, "the sacrifice in which we took
part was offered to God and then he was buried" (Vita, 31, 5). His
body on an unknown date was translated to Sardinia, and from here, in about
725, to the Basilica of San Pietro in Ciel d'Oro in Pavia, where it still rests
today. His first biographer has this final opinion of him: "He
bequeathed to his Church a very numerous clergy and also monasteries of men and
women full of people who had taken vows of chastity under the obedience of
their superiors, as well as libraries containing his books and discourses and
those of other saints, from which one learns what, through the grace of God,
were his merits and greatness in the Church, where the faithful always find him
alive" (Possidius, Vita, 31, 8). This is an opinion in which we
can share. We too "find him alive" in his writings. When I read St
Augustine's writings, I do not get the impression that he is a man who died
more or less 1,600 years ago; I feel he is like a man of today: a friend,
a contemporary who speaks to me, who speaks to us with his fresh and timely
faith. In St Augustine who talks to us, talks to me in his writings, we see the
everlasting timeliness of his faith; of the faith that comes from Christ, the
Eternal Incarnate Word, Son of God and Son of Man. And we can see that this
faith is not of the past although it was preached yesterday; it is still timely
today, for Christ is truly yesterday, today and for ever. He is the Way, the
Truth and the Life. Thus, St Augustine encourages us to entrust ourselves to
this ever-living Christ and in this way find the path of life.
To special groups
I welcome all the
English-speaking pilgrims present at today's Audience, including the students
from Australia, Ireland and the United States of America. May your time in Rome
be one of uplifting spiritual renewal. Upon all of you I invoke God's abundant
Blessings of joy and peace.
Lastly, I greet
the young people, the sick and
the newly-weds. May the example of St Anthony Abbot, the
distinguished Father of monasticism who worked hard for the Church by
supporting martyrs during the persecution, encourage you, dear young
people, to seek Christ constantly and follow him faithfully; may it
comfort you, dear sick people, in bearing your suffering patiently
and in offering it up so that the Kingdom of God may be spread throughout the
world; and may it help you, dear newly-weds, to be witnesses of
Christ's love in your family life.
APPEAL
The traditional Week
of Prayer for Christian Unity begins the day after tomorrow, Friday,
18 January. It is particularly important this year because 100 years have
passed since it was introduced. The theme is St Paul's invitation to the
Thessalonians: "Pray without ceasing" (I Thes 5: 17), an
invitation that I gladly make my own and address to the whole Church. Yes, it
is necessary to pray constantly, asking God insistently for the great gift of
unity among all the Lord's disciples. May the inexhaustible power of the Holy
Spirit encourage us to a sincere commitment to seeking unity, so that we may
profess all together that Jesus is the one Saviour of the world.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 30 January 2008
Saint Augustine of Hippo
(3)
Dear Friends,
After the Week
of Prayer for Christian Unity we return today to the important figure
of St Augustine. In 1986, the 16th centenary of his conversion, my beloved
Predecessor John Paul II dedicated a long, full Document to him, the Apostolic
Letter Augustinum Hipponensem. The Pope himself chose to describe this
text as "a thanksgiving to God for the gift that he has made to the Church,
and through her to the whole human race". I would like to return to the
topic of conversion at another Audience. It is a fundamental theme not only for
Augustine's personal life but also for ours. In last Sunday's Gospel the Lord
himself summed up his preaching with the word: "Repent". By following
in St Augustine's footsteps, we will be able to meditate on what this
conversion is: it is something definitive, decisive, but the fundamental
decision must develop, be brought about throughout our life.
Today's Catechesis, however, is dedicated to the subject of faith and reason, a crucial, or better, the crucial theme for St Augustine's biography. As a child he learned the Catholic faith from Monica, his mother. But he abandoned this faith as an adolescent because he could no longer discern its reasonableness and rejected a religion that was not, to his mind, also an expression of reason, that is, of the truth. His thirst for truth was radical and therefore led him to drift away from the Catholic faith. Yet his radicalism was such that he could not be satisfied with philosophies that did not go to the truth itself, that did not go to God and to a God who was not only the ultimate cosmological hypothesis but the true God, the God who gives life and enters into our lives.
Thus, Augustine's entire intellectual and spiritual development is also a valid
model today in the relationship between faith and reason, a subject not only
for believers but for every person who seeks the truth, a central theme for the
balance and destiny of every human being. These two dimensions, faith and
reason, should not be separated or placed in opposition; rather, they must
always go hand in hand. As Augustine himself wrote after his conversion, faith
and reason are "the two forces that lead us to knowledge" (Contra
Academicos, III, 20, 43). In this regard, through the two rightly famous
Augustinian formulas (cf. Sermones, 43, 9) that express this coherent
synthesis of faith and reason: crede ut intelligas ("I believe
in order to understand") - believing paves the way to crossing the
threshold of the truth - but also, and inseparably, intellige ut
credas ("I understand, the better to believe"), the
believer scrutinizes the truth to be able to find God and to believe.
Augustine's two
affirmations express with effective immediacy and as much corresponding depth
the synthesis of this problem in which the Catholic Church sees her own journey
expressed. This synthesis had been acquiring its form in history even before
Christ's coming, in the encounter between the Hebrew faith and Greek thought in
Hellenistic Judaism. At a later period this synthesis was taken up and
developed by many Christian thinkers. The harmony between faith and reason
means above all that God is not remote: he is not far from our reason and our
life; he is close to every human being, close to our hearts and to our reason,
if we truly set out on the journey.
Augustine felt this
closeness of God to man with extraordinary intensity. God's presence in man is
profound and at the same time mysterious, but he can recognize and discover it
deep down inside himself. "Do not go outside", the convert says, but
"return to within yourself; truth dwells in the inner man; and if you find
that your nature is changeable, transcend yourself. But remember, when you
transcend yourself, you are transcending a soul that reasons. Reach, therefore,
to where the light of reason is lit" (De vera religione, 39, 72). It
is just like what he himself stresses with a very famous statement at the beginning
of the Confessions, a spiritual biography which he wrote in praise of
God: "You have made us for yourself, and our heart is restless until it
rests in you" (I, 1, 1).
God's remoteness is
therefore equivalent to remoteness from oneself: "But", Augustine
admitted (Confessions, III, 6, 11), addressing God directly, "you
were more inward than my most inward part and higher than the highest element
within me", interior intimo meo et superior summo meo; so that,
as he adds in another passage remembering the period before his conversion,
"you were there before me, but I had departed from myself. I could not
even find myself, much less you" (Confessions, V, 2, 2). Precisely
because Augustine lived this intellectual and spiritual journey in the first
person, he could portray it in his works with such immediacy, depth and wisdom,
recognizing in two other famous passages from the Confessions (IV, 4,
9 and 14, 22), that man is "a great enigma" (magna quaestio) and
"a great abyss" (grande profundum), an enigma and an abyss that only
Christ can illuminate and save us from. This is important: a man who is distant
from God is also distant from himself, alienated from himself, and can only
find himself by encountering God. In this way he will come back to himself, to
his true self, to his true identity.
The human being,
Augustine stresses later in De Civitate Dei (XII, 27), is social by
nature but antisocial by vice and is saved by Christ, the one Mediator between
God and humanity and the "universal way of liberty and salvation", as
my Predecessor John Paul II said (Augustinum Hipponensem, n. 3). Outside
this way, "which has never been lacking for the human race", St
Augustine says further, "no one has been set free, no one will be set
free" (De Civitate Dei, X, 32, 2). As the one Mediator of salvation
Christ is Head of the Church and mystically united with her to the point that
Augustine could say: "We have become Christ. For, if he is the Head, we,
the members; he and we together are the whole man" (In Iohannis evangelium
tractatus, 21, 8).
People of God and house
of God: the Church in Augustine's vision is therefore closely bound to the
concept of the Body of Christ, founded on the Christological reinterpretation
of the Old Testament and on the sacramental life centred on the Eucharist, in
which the Lord gives us his Body and transforms us into his Body. It is then
fundamental that the Church, the People of God in a Christological and not a
sociological sense, be truly inserted into Christ, who, as Augustine says in a
beautiful passage, "prays for us, prays in us and prays by us; he prays
for us as our priest, he prays in us as our head, and he prays by us as our
God: let us therefore recognize him as our voice and ourselves as his" (Enarrationes
in Psalmos, 85, 1).
At the end of the
Apostolic Letter Augustinum Hipponensem, John Paul II wished to ask
the Saint himself what he would have to say to the people of today and answers
first of all with the words Augustine entrusted to a letter dictated shortly
after his conversion: "It seems to me that the hope of finding the truth
must be restored to humankind" (Epistulae, 1, 1); that truth which is
Christ himself, true God, to whom is addressed one of the most beautiful
prayers and most famous of the Confessions (X, 27, 38): "Late
have I loved you, beauty so old and so new: late have I loved you. And see, you
were within and I was in the external world and sought you there, and in my
unlovely state I plunged into those lovely created things which you made. You
were with me, and I was not with you. The lovely things kept me far from you,
though if they did not have their existence in you, they had no existence at
all. "You called and cried aloud and shattered my deafness. You were
radiant and resplendent, you put to flight my blindness. You were fragrant, and
I drew in my breath and now pant after you. I tasted you, and I feel but hunger
and thirst for you. You touched me, and I am set on fire to attain the peace
which is yours".
Here then, Augustine
encountered God and throughout his life experienced him to the point that this
reality - which is primarily his meeting with a Person, Jesus - changed his
life, as it changes the lives of everyone, men and women, who in every age have
the grace to encounter him. Let us pray that the Lord will grant us this grace
and thereby enable us to find his peace.
To special groups
I am pleased to welcome
all the English-speaking pilgrims and visitors present at today's Audience,
including groups from England, Scotland, Hong Kong and the United States of
America. I greet especially the representatives of the Pontifical Mission
Societies and the group who are preparing to be ordained deacons. Upon all of
you, and upon your families and loved ones, I invoke God's Blessings of joy and
peace.
Lastly, I address
the young people, the sick and
the newly-weds. Tomorrow is the liturgical Memorial of St John Bosco,
a priest and educator. Look to him, dear young people, especially you
candidates for Confirmation from Serroni di Battipaglia, as an authentic
teacher of life. You, dear sick people, learn from his spiritual
experience and trust in every circumstance in the Crucified Christ. And you,
dear newly-weds, have recourse to his intercession to take on your
mission as spouses with generous commitment.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
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BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Augustine of Hippo
(4)
Dear Brothers and
Sisters,
After the interruption
for the Spiritual Exercises last week, today we return to the important figure
of St Augustine, about whom I have repeatedly spoken at the Wednesday
Catecheses. He is the Father of the Church who left us the greatest number of
works and I intend to speak briefly of them today. Some of Augustine's writings
were of major importance, not only for the history of Christianity but also for
the formation of the whole of Western culture. The clearest example is
the Confessiones, undoubtedly one of the most widely read books of
Christian antiquity. Like various Fathers of the Church in the first centuries
but on an incomparably larger scale, the Bishop of Hippo in fact exercised an
extensive and persistent influence, as already appears from the superabundant
manuscript transcriptions of his works, which are indeed extremely numerous.
He reviewed them himself
in the Retractationum several years before he died, and shortly after
his death they were correctly recorded in
the Indiculus ("list") added by his faithful friend
Possidius to his biography of St Augustine, Vita Augustini. The list of
Augustine's works was drafted with the explicit intention of keeping their
memory alive while the Vandal invasion was sweeping through all of Roman
Africa, and it included at least 1,030 writings numbered by their Author, with
others "that cannot be numbered because he did not give them any number".
Possidius, the Bishop of a neighbouring city, dictated these words in Hippo
itself - where he had taken refuge and where he witnessed his friend's death -,
and it is almost certain that he based his list on the catalogue of Augustine's
personal library. Today, more than 300 letters of the Bishop of Hippo and
almost 600 homilies are extant, but originally there were far more, perhaps
even as many as between 3,000 and 4,000, the result of 40 years of preaching by
the former rhetorician who had chosen to follow Jesus and no longer to speak to
important figures of the imperial court, but rather, to the simple populace of
Hippo.
And in recent years the
discoveries of a collection of letters and several homilies have further
enriched our knowledge of this great Father of the Church. "He wrote and
published many books", Possidius wrote, "many sermons were delivered
in church, transcribed and corrected, both to refute the various heresies and
to interpret the Sacred Scriptures for the edification of the holy children of
the Church. These works", his Bishop-friend emphasized, "are so
numerous that a scholar would find it difficult to read them all and learn to
know them" (Vita Augustini, 18, 9).
In the literary corpus of
Augustine - more than 1,000 publications divided into philosophical,
apologetic, doctrinal, moral, monastic, exegetic and anti-heretical writings in
addition precisely to the letters and homilies - certain exceptional works of
immense theological and philosophical breadth stand out. First of all, it is
essential to remember the Confessiones mentioned above, written in 13
books between 397 and 400 in praise of God. They are a sort of autobiography in
the form of a dialogue with God. This literary genre actually mirrors St
Augustine's life, which was not one closed in on itself, dispersed in many
things, but was lived substantially as a dialogue with God, hence, a life with
others. The title "Confessiones" indicates the specific
nature of this autobiography. In Christian Latin this
word, confessiones, developed from the tradition of the Psalms and
has two meanings that are nevertheless interwoven. In the first
place confessiones means the confession of our own faults, of the
wretchedness of sin; but at the same time, confessiones also means
praise of God, thanksgiving to God. Seeing our own wretchedness in the light of
God becomes praise to God and thanksgiving, for God loves and accepts us,
transforms us and raises us to himself. Of these Confessiones, which met
with great success during his lifetime, St Augustine wrote: "They
exercised such an influence on me while I was writing them and still exercise
it when I reread them. Many brothers like these works"
(Retractationum, II, 6); and I can say that I am one of these
"brothers". Thanks to the Confessiones, moreover, we can follow
step by step the inner journey of this extraordinary and passionate man of God.
A less well-known but equally original and very important text is
the Retractationum, composed in two books in about 427 A.D., in which
St Augustine, by then elderly, set down a
"revision" (retractatio) of his entire opus, thereby bequeathing
to us a unique and very precious literary document but also a teaching of sincerity
and intellectual humility.
De Civitate Dei - an
impressive work crucial to the development of Western political thought and the
Christian theology of history - was written between 413 and 426 in 22 books.
The occasion was the sack of Rome by the Goths in 410. Numerous pagans still
alive and also many Christians said: Rome has fallen; the Christian God and the
Apostles can now no longer protect the city. While the pagan divinities were
present, Rome was the caput mundi, the great capital, and no one
could have imagined that it would fall into enemy hands. Now, with the Christian
God, this great city no longer seemed safe. Therefore, the God of the
Christians did not protect, he could not be the God to whom to entrust oneself.
St Augustine answered this objection, which also touched Christian hearts
profoundly, with this impressive work, De Civitate Dei, explaining what we
should and should not expect of God, and what the relationship is between the
political sphere and the sphere of faith, of the Church. This book is also
today a source for defining clearly between true secularism and the Church's
competence, the great true hope that the faith gives to us.
This important book
presents the history of humanity governed by divine Providence but currently
divided by two loves. This is the fundamental plan, its interpretation of
history, which is the struggle between two loves: love of self, "to the
point of indifference to God", and love of God, "to the point of
indifference to the self" (De Civitate Dei XIV, 28), to full freedom
from the self for others in the light of God. This, therefore, is perhaps St
Augustine's greatest book and is of lasting importance. Equally important is
the De Trinitate, a work in 15 books on the central core of the
Christian faith, faith in the Trinitarian God. It was written in two phases:
the first 12 books between 399 and 412, published without the knowledge of
Augustine, who in about 420 completed and revised the entire work. Here he
reflects on the Face of God and seeks to understand this mystery of God who is
unique, the one Creator of the world, of us all, and yet this one God is
precisely Trinitarian, a circle of love. He seeks to understand the
unfathomable mystery: the actual Trinitarian being, in three Persons, is the
most real and profound unity of the one God. De Doctrina
Christiana is instead a true and proper cultural introduction to the
interpretation of the Bible and ultimately of Christianity itself, which had a
crucial importance in the formation of Western culture.
Despite all his humility,
Augustine must certainly have been aware of his own intellectual stature. Yet
it was far more important to him to take the Christian message to the simple
than to write lofty theological works. This deepest intention of his that
guided his entire life appears in a letter written to his colleague Evodius, in
which he informs him of his decision to suspend the dictation of the books
of De Trinitate for the time being, "because they are too
demanding and I think that few can understand them; it is therefore urgent to
have more texts which we hope will be useful to many" (Epistulae 169,
1, 1). Thus, it served his purpose better to communicate the faith in a manner
that all could understand rather than to write great theological works. The
responsibility he felt acutely with regard to the popularization of the Christian
message was later to become the origin of writings such as De
Catechizandis Rudibus, a theory and also a method of catechesis, or
the Psalmus contra Partem Donati. The Donatists were the great
problem of St Augustine's Africa, a deliberately African schism. They said:
true Christianity is African Christianity. They opposed Church unity. The great
Bishop fought against this schism all his life, seeking to convince the
Donatists that only in unity could "Africanness" also be true. And to
make himself understood by the simple, who could not understand the difficult
Latin of the rhetorician, he said: I must even write with grammatical errors,
in a very simplified Latin. And he did so, especially in
this Psalmus, a sort of simple poem against the Donatists, in order
to help all the people understand that it is only through Church unity that our
relationship with God may be truly fulfilled for all and that peace may grow in
the world.
The mass of homilies that
he would often deliver "off the cuff", transcribed by tachygraphers
during his preaching and immediately circulated, had a special importance in
this production destined for a wider public. The very
beautiful Enarrationes in Psalmos, read widely in the Middle Ages,
stand out among them. The practice of publishing Augustine's thousands of
homilies - often without the author's control - precisely explains their
dissemination and later dispersion but also their vitality. In fact, because of
the author's fame, the Bishop of Hippo's sermons became very sought after texts
and, adapted to ever new contexts, also served as models for other Bishops and
priests.
A fresco in the Lateran
that dates back to the fourth century shows that the iconographical tradition
already depicted St Augustine with a book in his hand, suggesting, of course,
his literary opus which had such a strong influence on the Christian mentality
and Christian thought, but it also suggests his love for books and reading as
well as his knowledge of the great culture of the past. At his death he left
nothing, Possidius recounts, but "recommended that the library of the
church with all the codes be kept carefully for future generations",
especially those of his own works. In these, Possidius stresses, Augustine is
"ever alive" and benefits his readers, although "I believe that
those who were able to see and listen to him were able to draw greater benefit
from being in touch with him when he himself was speaking in church, and
especially those who experienced his daily life among the people" (Vita
Augustini, 31). Yes, for us too it would have been beautiful to be able to
hear him speaking. Nonetheless, he is truly alive in his writings and present
in us, and so we too see the enduring vitality of the faith to which he devoted
his entire life.
* * *
Vatican Basilica
I am pleased to greet all
the English-speaking pilgrims gathered here in the Basilica of Saint Peter.
Lent is a privileged time for all Christians to recommit themselves to
conversion and spiritual renewal. In this way, we rekindle a genuine faith in
Christ, a life-giving relationship with God and a more fervent dedication to
the Gospel. Strengthened by the conviction that love is the distinguishing mark
of Christian believers, I encourage you to persevere in bearing witness to
charity in your daily lives.
Paul VI Audience Hall
I cordially greet all the
English-speaking pilgrims present at today’s audience. I extend a particular
welcome to parishioners from the Church of Our Lady of Loretto in New York, as
well as Benedictines participating in an intensive course on the rule of their
order. A blessed Lent to you all!
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Libreria Editrice Vaticana
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BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Augustine of Hippo
(5)
Dear Brothers and
Sisters,
With today's meeting I
wish to conclude the presentation of the figure of St Augustine. After having
dwelt on his life, works and some aspects of his thought, I would like today to
return to his inner experience which made him one of Christian history's
greatest converts. Last year, during my Pilgrimage to Pavia to venerate the
mortal remains of this Father of the Church, I particularly dedicated my
reflection to this experience of his. By doing so I wished to express to him
the homage of the entire Catholic Church, but also to manifest my personal devotion
and gratitude in regard to a figure to whom I feel very linked for the role he
has had in my life as a theologian, priest and pastor.
Today, it is still
possible to trace St Augustine's experiences, thanks above all to
the Confessions, written to praise God and which are at the origin of
one of the most specific literary forms of the West, the autobiography or
personal expression of one's self-knowledge. Well, anyone who encounters this
extraordinary and fascinating book, still widely read today, soon realizes that
Augustine's conversion was not sudden or fully accomplished at the beginning,
but can be defined, rather, as a true and proper journey that remains a model
for each one of us. This itinerary certainly culminated with his conversion and
then with baptism, but it was not concluded in that Easter Vigil of the year
387, when the African rhetorician was baptized in Milan by Bishop Ambrose.
Augustine's journey of conversion, in fact, humbly continued to the very end of
his life, so much so that one can truly say that his various steps - and three
can be easily distinguished - are one single great conversion.
St Augustine was a
passionate seeker of truth: he was from the beginning and then throughout his
life. The first step of his conversion journey was accomplished exactly in his
progressive nearing to Christianity. Actually, he had received from his mother
Monica, to whom he would always remain very closely bound, a Christian
education, and even though he lived an errant life during the years of his
youth, he always felt a deep attraction to Christ, having drunk in with his
mother's milk the love for the Lord's Name, as he himself emphasizes
(cf. Confessions, III, 4, 8). But also philosophy, especially that of
a Platonic stamp, led him even closer to Christ, revealing to him the existence
of the Logos or creative reason. Philosophy books showed him the
existence of reason, from which the whole world came, but they could not tell
him how to reach this Logos, which seemed so distant. Only by reading
St Paul's Epistles within the faith of the Catholic Church was the truth fully
revealed to him. This experience was summarized by Augustine in one of the most
famous passages of the Confessions: he recounts that, in the torment
of his reflections, withdrawing to a garden, he suddenly heard a child's voice
chanting a rhyme never heard before: tolle, lege, tolle,
lege, "pick up and read, pick up and read" (VIII, 12, 29). He
then remembered the conversion of Anthony, the Father of Monasticism, and
carefully returned to the Pauline codex that he had recently read, opened it,
and his glance fell on the passage of the Epistle to the Romans where the
Apostle exhorts to abandon the works of the flesh and to be clothed with Christ
(cf. 13: 13-14). He understood that those words in that moment were addressed
personally to him; they came from God through the Apostle and indicated to him
what he had to do at that time. Thus, he felt the darkness of doubt clearing
and he finally found himself free to give himself entirely to Christ: he
described it as "your converting me to yourself"
(Confessions, VIII, 12, 30). This was the first and decisive conversion.
The African rhetorician
reached this fundamental step in his long journey thanks to his passion for man
and for the truth, a passion that led him to seek God, the great and
inaccessible One. Faith in Christ made him understand that God, apparently so
distant, in reality was not that at all. He in fact made himself near to us,
becoming one of us. In this sense, faith in Christ brought Augustine's long
search on the journey to truth to completion. Only a God who made himself
"tangible", one of us, was finally a God to whom he could pray, for
whom and with whom he could live. This is the way to take with courage and at
the same time with humility, open to a permanent purification which each of us
always needs. But with the Easter Vigil of 387, as we have said, Augustine's
journey was not finished. He returned to Africa and founded a small monastery
where he retreated with a few friends to dedicate himself to the contemplative
life and study. This was his life's dream. Now he was called to live totally
for the truth, with the truth, in friendship with Christ who is truth: a
beautiful dream that lasted three years, until he was, against his will,
ordained a priest at Hippo and destined to serve the faithful, continuing, yes,
to live with Christ and for Christ, but at the service of all. This was very
difficult for him, but he understood from the beginning that only by living for
others, and not simply for his private contemplation, could he really live with
Christ and for Christ.
Thus, renouncing a life solely of meditation, Augustine learned, often with
difficulty, to make the fruit of his intelligence available to others. He learned
to communicate his faith to simple people and thus learned to live for them in
what became his hometown, tirelessly carrying out a generous and onerous
activity which he describes in one of his most beautiful sermons: "To
preach continuously, discuss, reiterate, edify, be at the disposal of everyone
- it is an enormous responsibility, a great weight, an immense effort"
(Sermon, 339, 4). But he took this weight upon himself, understanding that
it was exactly in this way that he could be closer to Christ. To understand
that one reaches others with simplicity and humility was his true second
conversion.
But there is a last step
to Augustine's journey, a third conversion, that brought him every day of his
life to ask God for pardon. Initially, he thought that once he was baptized, in
the life of communion with Christ, in the sacraments, in the Eucharistic
celebration, he would attain the life proposed in the Sermon on the Mount: the
perfection bestowed by Baptism and reconfirmed in the Eucharist. During the
last part of his life he understood that what he had concluded at the beginning
about the Sermon on the Mount - that is, now that we are Christians, we live
this ideal permanently - was mistaken. Only Christ himself truly and completely
accomplishes the Sermon on the Mount. We always need to be washed by Christ,
who washes our feet, and be renewed by him. We need permanent conversion. Until
the end we need this humility that recognizes that we are sinners journeying
along, until the Lord gives us his hand definitively and introduces us into
eternal life. It was in this final attitude of humility, lived day after day,
that Augustine died.
This attitude of profound
humility before the only Lord Jesus led him also to experience an intellectual
humility. Augustine, in fact, who is one of the great figures in the history of
thought, in the last years of his life wanted to submit all his numerous works
to a clear, critical examination. This was the origin of
the Retractationum ("Revision"), which placed his truly
great theological thought within the humble and holy faith that he simply
refers to by the name Catholic, that is, of the Church. He wrote in
this truly original book: "I understood that only One is truly perfect,
and that the words of the Sermon on the Mount are completely realized in only
One - in Jesus Christ himself. The whole Church, instead - all of us, including
the Apostles -, must pray everyday: Forgive us our sins as we forgive those who
sin against us" (De Sermone Domini in Monte, I, 19, 1-3).
Augustine converted to
Christ who is truth and love, followed him throughout his life and became a
model for every human being, for all of us in search of God. This is why I
wanted to ideally conclude my Pilgrimage to Pavia by consigning to the Church
and to the world, before the tomb of this great lover of God, my first
Encyclical entitled Deus
Caritas Est. I owe much, in fact, especially in the first part, to Augustine's
thought. Even today, as in his time, humanity needs to know and above all to
live this fundamental reality: God is love, and the encounter with him is the
only response to the restlessness of the human heart; a heart inhabited by
hope, still perhaps obscure and unconscious in many of our contemporaries but
which already today opens us Christians to the future, so much so that St Paul
wrote that "in this hope we were saved" (Rom 8: 24). I wished to
devote my second Encyclical to hope, Spe
Salvi, and it is also largely indebted to Augustine and his encounter
with God.
In a beautiful passage,
St Augustine defines prayer as the expression of desire and affirms that God
responds by moving our hearts toward him. On our part we must purify our
desires and our hopes to welcome the sweetness of God (cf. In I
Ioannis 4, 6). Indeed, only this opening of ourselves to others saves us.
Let us pray, therefore, that we can follow the example of this great convert
every day of our lives, and in every moment of our life encounter the Lord
Jesus, the only One who saves us, purifies us and gives us true joy, true life.
Vatican Basilica
Dear Brothers and
Sisters, I am pleased to welcome all the English-speaking visitors present here
today. May your stay in Rome strengthen your faith, and grant you courage to
continue your Lenten journey in prayer, fasting, reconciliation and compassion.
Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and peace!
* * *
Paul VI Audience Hall
I welcome all the English-speaking visitors present today, including the many
student groups and the pilgrims from England, Sweden, Malta, Japan, Canada and
the United States. Upon all of you I invoke God's abundant Blessings of joy and
peace.
Lastly, I greet
the youth, the sick and the newly-weds. Dear
brothers and sisters, following the Lenten itinerary, the Church invites us to
follow in Christ's footsteps, which direct us toward Jerusalem where he will
complete his redemptive mission. Let yourselves be enlightened by his Word, so
that in study, sickness or family life you may experience his presence and
tread the path of authentic conversion in this holy time of penance.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 9 gennaio 2008
Sant’Agostino
I: La vita
Cari fratelli e sorelle,
dopo le festività
natalizie, vorrei tornare alle meditazioni sui Padri della Chiesa e parlare
oggi del più grande Padre della Chiesa latina, sant’Agostino: uomo di passione
e di fede, di intelligenza altissima e di premura pastorale instancabile,
questo grande Santo e Dottore della Chiesa è spesso conosciuto, almeno di fama,
anche da chi ignora il cristianesimo o non ha consuetudine con esso, perché
egli ha lasciato un’impronta profondissima nella vita culturale dell’Occidente
e di tutto il mondo. Per la sua singolare rilevanza, sant’Agostino ha avuto un
influsso larghissimo, e si potrebbe affermare, da una parte, che tutte le
strade della letteratura latina cristiana portano a Ippona (oggi Annata, sulla
costa algerina) – la città dell’Africa romana, di cui egli fu Vescovo dal 395
fino alla morte nel 430 – e, dall’altra, che da questo luogo si diramano molte
altre strade del cristianesimo successivo e della stessa cultura occidentale.
Di rado una civiltà ha
trovato uno spirito così grande, che sapesse accoglierne i valori ed esaltarne
l’intrinseca ricchezza, inventando idee e forme di cui si sarebbero nutriti i
posteri, come sottolineò anche Paolo VI: «Si può dire che tutto il pensiero
dell’antichità confluisca nella sua opera e da essa derivino correnti di
pensiero che pervadono tutta la tradizione dottrinale dei secoli successivi»
(AAS, 62, 1970, p. 426). Agostino è inoltre il Padre della Chiesa che ha
lasciato il maggior numero di opere. Il suo biografo Possidio dice: sembrava
impossibile che un uomo potesse scrivere tante cose nella propria vita. Di
queste diverse opere parleremo in un prossimo incontro. Oggi la nostra
attenzione sarà riservata alla sua vita, che si ricostruisce bene dagli
scritti, e in particolare dalle Confessioni, la straordinaria
autobiografia spirituale, scritta a lode di Dio, che è la sua opera più famosa.
E giustamente, perché sono proprio le Confessioni agostiniane, con la
loro attenzione all’interiorità e alla psicologia, a costituire un modello
unico nella letteratura occidentale (e non solo occidentale) anche non
religiosa, fino alla modernità. Questa attenzione alla vita spirituale, al
mistero dell’io, al mistero di Dio che si nasconde nell’io, è una cosa
straordinaria, senza precedenti, e rimane per sempre, per così dire, un
«vertice» spirituale.
Ma, per venire alla sua
vita, Agostino nacque a Tagaste – nella provincia della Numidia, nell’Africa
romana – il 13 novembre 354 da Patrizio, un pagano che poi divenne catecumeno,
e da Monica, fervente cristiana. Questa donna appassionata, venerata come
santa, esercitò sul figlio una grandissima influenza e lo educò nella fede
cristiana. Agostino aveva anche ricevuto il sale, come segno dell'accoglienza
nel catecumenato, e rimase sempre affascinato dalla figura di Gesù Cristo. Egli
anzi dice di aver sempre amato Gesù, ma di essersi allontanato sempre più dalla
fede ecclesiale, dalla pratica ecclesiale, come succede anche oggi per molti
giovani.
Agostino aveva anche un
fratello, Navigio, e una sorella, della quale ignoriamo il nome e che, rimasta
vedova, fu poi a capo di un monastero femminile. Il ragazzo, di vivissima
intelligenza, ricevette una buona educazione, anche se non fu sempre uno
studente esemplare. Egli tuttavia studiò bene la grammatica, prima nella sua
città natale, poi a Madaura, e dal 370 retorica a Cartagine, capitale
dell’Africa romana: divenne un perfetto dominatore della lingua latina. Non
arrivò però a maneggiare con altrettanto dominio il greco e non imparò il
punico, parlato dai suoi conterranei. Proprio a Cartagine Agostino lesse per la
prima volta l’Hortensius, uno scritto di Cicerone, poi andato perduto, che si
colloca all’inizio del suo cammino verso la conversione. Il testo ciceroniano,
infatti, svegliò in lui l’amore per la sapienza, come scriverà, ormai Vescovo,
nelle Confessioni: «Quel libro cambiò davvero il mio modo di sentire»,
tanto che «all’improvviso perse valore ogni speranza vana e desideravo con un
incredibile ardore del cuore l’immortalità della sapienza» (III,4,7).
Ma poiché era convinto
che senza Gesù la verità non può dirsi effettivamente trovata, e perché in
questo libro appassionante quel nome gli mancava, subito dopo averlo letto
cominciò a leggere la Scrittura, la Bibbia. Ma ne rimase deluso. Non solo
perché lo stile latino della traduzione della Sacra Scrittura era
insufficiente, ma anche perché lo stesso contenuto gli apparve non
soddisfacente. Nelle narrazioni della Scrittura su guerre e altre vicende umane
non trovava l’altezza della filosofia, lo splendore di ricerca della verità che
ad essa è proprio. Tuttavia non voleva vivere senza Dio, e così cercava una
religione corrispondente al suo desiderio di verità e anche al suo desiderio di
avvicinarsi a Gesù. Cadde così nella rete dei manichei, che si presentavano
come cristiani e promettevano una religione totalmente razionale. Affermavano
che il mondo è diviso in due principi: il bene e il male. E così si
spiegherebbe tutta la complessità della storia umana. Anche la morale
dualistica piaceva a sant’Agostino, perché comportava una morale molto alta per
gli eletti: e a chi, come lui, vi aderiva era possibile una vita molto più
adeguata alla situazione del tempo, specie per un uomo giovane. Si fece
pertanto manicheo, convinto in quel momento di aver trovato la sintesi tra
razionalità, ricerca della verità e amore di Gesù Cristo. Ed ebbe anche un
vantaggio concreto per la sua vita: l’adesione ai manichei infatti apriva
facili prospettive di carriera. Aderire a quella religione che contava tante
personalità influenti gli permetteva di andare avanti nella sua carriera, oltre
che continuare la relazione intrecciata con una donna. (Da questa donna
ebbe un figlio, Adeodato, a lui carissimo, molto intelligente, che sarà poi
presente nella preparazione al Battesimo presso il lago di Como, partecipando a
quei Dialoghi che sant’Agostino ci ha trasmesso. Il ragazzo,
purtroppo, morì prematuramente.) Agostino, a circa vent’anni già insegnante di
grammatica nella sua città natale, tornò presto a Cartagine, dove divenne un
brillante e celebrato maestro di retorica. Con il tempo, tuttavia, egli iniziò
ad allontanarsi dalla fede dei manichei, che lo delusero proprio dal punto di
vista intellettuale in quanto incapaci di risolvere i suoi dubbi, e si trasferì
a Roma e poi a Milano, dove allora risiedeva la corte imperiale e dove aveva
ottenuto un posto di prestigio grazie all’interessamento e alle raccomandazioni
del prefetto di Roma, il pagano Simmaco, ostile al Vescovo di Milano sant’Ambrogio.
A Milano Agostino prese
l’abitudine di ascoltare – inizialmente allo scopo di arricchire il suo
bagaglio retorico – le bellissime prediche del Vescovo Ambrogio, che era stato
rappresentante dell’imperatore per l’Italia settentrionale. Dalla parola del
grande presule milanese il retore africano rimase affascinato, e non soltanto
dalla sua retorica: soprattutto i contenuti toccarono sempre più il suo cuore.
Il grande problema dell’Antico Testamento – la mancanza di bellezza retorica e
di altezza filosofica – si risolse nelle prediche di sant’Ambrogio grazie
all’interpretazione tipologica dell’Antico Testamento: Agostino capì che tutto
l’Antico Testamento è un cammino verso Gesù Cristo. Così trovò la chiave per
capire la bellezza, la profondità pure filosofica dell’Antico Testamento e capì
tutta l’unità del mistero di Cristo nella storia e anche la sintesi tra
filosofia, razionalità e fede nel Logos, in Cristo Verbo eterno che si è
fatto carne.
In breve tempo Agostino
si rese conto che la lettura allegorica della Scrittura e la filosofia
neoplatonica coltivate dal Vescovo di Milano gli permettevano di risolvere le
difficoltà intellettuali che, quando era più giovane, nel suo primo
avvicinamento ai testi biblici gli erano sembrate insuperabili.
Alla lettura degli
scritti dei filosofi Agostino fece così seguire quella rinnovata della
Scrittura e soprattutto delle Lettere paoline. La conversione al cristianesimo,
il 15 agosto 386, si collocò quindi al culmine di un lungo e tormentato
itinerario interiore, del quale parleremo ancora in un’altra catechesi, e
l’africano si trasferì nella campagna a nord di Milano, verso il lago di Como –
con la madre Monica, il figlio Adeodato e un piccolo gruppo di amici – per
prepararsi al Battesimo. Così, a trentadue anni, Agostino fu battezzato da
Ambrogio il 24 aprile 387, durante la Veglia pasquale, nella Cattedrale di
Milano.
Dopo il Battesimo,
Agostino decise di tornare in Africa con gli amici, con l’idea di praticare una
vita comune, di tipo monastico, al servizio di Dio. Ma a Ostia, in attesa di
partire, la madre improvvisamente si ammalò e poco più tardi morì, straziando
il cuore del figlio. Rientrato finalmente in patria, il convertito si stabilì a
Ippona per fondarvi appunto un monastero. In questa città della costa africana,
nonostante le sue resistenze, fu ordinato presbitero nel 391 e iniziò con
alcuni compagni la vita monastica a cui da tempo pensava, dividendo il suo
tempo tra la preghiera, lo studio e la predicazione. Egli voleva essere
solo al servizio della verità, non si sentiva chiamato alla vita pastorale, ma
poi capì che la chiamata di Dio era quella di essere Pastore tra gli altri, e
così di offrire il dono della verità agli altri. A Ippona, quattro anni più
tardi, nel 395, venne consacrato Vescovo. Continuando ad approfondire lo studio
delle Scritture e dei testi della tradizione cristiana, Agostino fu un Vescovo
esemplare nel suo instancabile impegno pastorale: predicava più volte la
settimana ai suoi fedeli, sosteneva i poveri e gli orfani, curava la formazione
del clero e l’organizzazione di monasteri femminili e maschili. In breve,
l’antico retore si affermò come uno degli esponenti più importanti del
cristianesimo di quel tempo: attivissimo nel governo della sua Diocesi – con
notevoli risvolti anche civili – negli oltre trentacinque anni di episcopato,
il Vescovo di Ippona esercitò infatti una vasta influenza nella guida della
Chiesa cattolica dell’Africa romana e più in generale nel cristianesimo del suo
tempo, fronteggiando tendenze religiose ed eresie tenaci e disgregatrici come
il manicheismo, il donatismo e il pelagianesimo, che mettevano in pericolo la
fede cristiana nel Dio unico e ricco di misericordia.
E a Dio si affidò
Agostino ogni giorno, fino all’estremo della sua vita: colpito da febbre,
mentre da quasi tre mesi la sua Ippona era assediata dai Vandali invasori, il
Vescovo – racconta l’amico Possidio nella Vita di Agostino – chiese
di trascrivere a grandi caratteri i Salmi penitenziali «e fece affiggere i
fogli contro la parete, così che stando a letto durante la sua malattia li
poteva vedere e leggere, e piangeva ininterrottamente a calde lacrime» (31,2).
Così trascorsero gli ultimi giorni della vita di Agostino, che morì il 28
agosto 430, quando ancora non aveva compiuto 76 anni. Alle sue opere, al suo
messaggio e alla sua vicenda interiore dedicheremo i prossimi incontri.
Saluti:
Je suis heureux de vous
accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les jeunes du
lycée d’enseignement agricole privé, de Saint-Maximin. Que saint Augustin soit
pour vous tous un modèle dans votre recherche de Dieu et qu’il vous aide à
approfondir votre foi! Avec ma Bénédiction apostolique.
I am pleased to welcome
the English-speaking pilgrims present at today’s Audience, especially the
student groups from Australia and the United States. I greet the group of
deacons from the Archdiocese of Dubuque, and I thank the choir for their praise
of God in song. Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and
peace.
Von Herzen begrüße ich
die Pilger und Besucher aus den deutschsprachigen Ländern. Der hl. Augustinus
lebte immer in der Suche nach Gott, in der Suche, Jesus Christus näher und
ähnlicher zu werden. Auch wir wollen stets die Nähe des Schöpfers und die Nähe
Jesu Christi suchen, in dem Gott menschliches Antlitz hat und Ihm helfen, daß
er uns bereit macht, das Gute selber zu tun und es in der Welt zu verbreiten.
Der Herr geleite euch auf allen Wegen dieses noch jungen Jahres!
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española. En particular, a la Real Maestranza de
Caballería de Sevilla, a la Parroquia Nuestra Señora de los Milagros de Alange,
a los capitulares de la Congregación de San Pedro ad Vincula, así como a
los demás grupos venidos de España, México, Brasil y de otros países
latinoamericanos. Os invito a imitar la confianza en Dios de San Agustín y a
acogeros a su intercesión. Muchas gracias.
Saúdo com afeto no Senhor
todos os ouvintes de língua portuguesa, em particular o grupo
de brasileiros de Piracicaba do Estado de São Paulo. Desejo a todos
felicidades, com os auspícios de que levem de Roma uma consciência de Igreja
mais clara, e a fé no seu divino Fundador, Jesus Cristo, mais viva e operante.
E peço a Nossa Senhora que os proteja e aos que lhes são queridos, ao dar-lhes
a Bênção.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam
wszystkich Polaków. Życie św. Augustyna jest przykładem działania Bożej łaski,
która zawiłe dzieje człowieka kieruje ku poznaniu ostatecznej Prawdy, ku
zjednoczeniu z Chrystusem i ku posłudze Jego Kościołowi. Niech ta łaska
przemienia naszą codzienność, aby znalazła swe spełnienie w szczęśliwej wieczności.
Niech Bóg wam błogosławi!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente tutti
i polacchi. La vita di Sant’Agostino è un esempio dell’opera della grazia
divina che dirige le complicate vicende dell’uomo verso la conoscenza della
definitiva Verità, verso l’unione con Cristo e verso il servizio alla Sua
Chiesa. Questa grazia trasformi la nostra quotidianità, affinché trovi il suo
compimento nella felice eternità. Dio vi benedica!
* * *
Rivolgo un cordiale
pensiero ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto le Suore
Figlie della Croce, qui convenute a suggello delle celebrazioni per il
centesimo anniversario della morte del venerato fondatore, il Servo di Dio
Nunzio Russo, e le incoraggio a proseguire nel loro servizio al Vangelo con
rinnovato slancio apostolico. Saluto il folto gruppo di fedeli
della Parrocchia Sacro Cuore di Gesù, in Rocca di Papa, che compiono un
devoto pellegrinaggio presso la tomba degli Apostoli, e auguro che un sempre
più grande fervore missionario animi ogni loro attività pastorale. Saluto
la Comunità diaconale della diocesi di Biella, auspicando che
ciascuno perseveri nella fede e nella testimonianza della carità. Saluto poi i
dirigenti e gli atleti della Serie D. Possa il gioco del calcio essere
sempre più veicolo di educazione ai valori dell'onestà, della solidarietà e
della fraternità, specialmente fra le giovani generazioni.
Il mio pensiero va infine
ai giovani, ai malati e agli sposi novelli. Carissimi, in
questi giorni che seguono la festa dell'Epifania, continuiamo a meditare sulla
manifestazione di Gesù a tutti i popoli. La Chiesa invita voi,
cari giovani, a essere testimoni entusiasti di Cristo tra i vostri
coetanei; esorta voi, cari malati, a diffondere ogni giorno la sua luce
con serena pazienza; e sprona voi, cari sposi novelli, a essere segno
della sua presenza rinnovatrice col vostro amore fedele.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080109.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Sant’Agostino
II: Gli ultimi anni e la
morte
Cari fratelli e sorelle,
oggi, come mercoledì
scorso, vorrei parlare del grande Vescovo di Ippona, sant’Agostino. Quattro
anni prima di morire, egli volle designare il successore. Per questo, il 26
settembre 426, radunò il popolo nella Basilica della Pace, ad Ippona, per
presentare ai fedeli colui che aveva designato per tale compito. Disse: «In
questa vita siamo tutti mortali, ma l’ultimo giorno di questa vita è per ogni
individuo sempre incerto. Tuttavia nell’infanzia si spera di giungere
all’adolescenza; nell’adolescenza alla giovinezza; nella giovinezza all’età
adulta; nell’età adulta all’età matura; nell’età matura alla vecchiaia. Non si è
sicuri di giungervi, ma si spera. La vecchiaia, al contrario, non ha davanti a
sé alcun altro periodo da poter sperare; la sua stessa durata è incerta… Io per
volontà di Dio giunsi in questa città nel vigore della mia vita; ma ora la mia
giovinezza è passata e io sono ormai vecchio» (Ep. 213,1). A questo punto
Agostino fece il nome del successore designato, il prete Eraclio. L’assemblea
scoppiò in un applauso di approvazione ripetendo per ventitré volte: «Sia
ringraziato Dio! Sia lodato Cristo!». Con altre acclamazioni i fedeli
approvarono, inoltre, quanto Agostino disse poi circa i propositi per il suo
futuro: voleva dedicare gli anni che gli restavano a un più intenso studio
delle Sacre Scritture (cfr Ep. 213,6).
Di fatto, quelli che
seguirono furono quattro anni di straordinaria attività intellettuale: portò a
termine opere importanti, ne intraprese altre non meno impegnative, intrattenne
pubblici dibattiti con gli eretici – cercava sempre il dialogo –, intervenne
per promuovere la pace nelle province africane insidiate dalle tribù barbare
del Sud. In questo senso scrisse al conte Dario, venuto in Africa per comporre
il dissidio tra il conte Bonifacio e la corte imperiale, di cui stavano
profittando le tribù dei Mauri per le loro scorrerie: «Titolo più grande di
gloria – affermava nella lettera – è proprio quello di uccidere la guerra con
la parola, anziché uccidere gli uomini con la spada, e procurare o mantenere la
pace con la pace e non già con la guerra. Certo, anche quelli che combattono,
se sono buoni, cercano senza dubbio la pace, ma a costo di spargere il sangue.
Tu, al contrario, sei stato inviato proprio per impedire che si cerchi di
spargere il sangue di alcuno» (Ep. 229, 2). Purtroppo, la speranza di una
pacificazione dei territori africani andò delusa: nel maggio del 429 i Vandali,
invitati in Africa per ripicca dallo stesso Bonifacio, passarono lo stretto di
Gibilterra e si riversarono nella Mauritania. L’invasione raggiunse rapidamente
le altre ricche province africane. Nel maggio o nel giugno del 430 «i
distruttori dell’Impero romano», come Possidio qualifica quei barbari
(Vita 30,1), erano attorno ad Ippona, che strinsero d’assedio.
In città aveva cercato
rifugio anche Bonifacio, il quale, riconciliatosi troppo tardi con la corte,
tentava ora invano di sbarrare il passo agli invasori. Il biografo Possidio
descrive il dolore di Agostino: «Le lacrime erano, più del consueto, il suo
pane notte e giorno e, giunto ormai all’estremo della sua vita, più degli altri
trascinava nell’amarezza e nel lutto la sua vecchiaia» (Vita 28,6). E
spiega: «Vedeva infatti, quell’uomo di Dio, gli eccidi e le distruzioni delle
città; abbattute le case nelle campagne e gli abitanti uccisi dai nemici o
messi in fuga e sbandati; le chiese private dei sacerdoti e dei ministri, le
vergini sacre e i religiosi dispersi da ogni parte; tra essi, altri venuti meno
sotto le torture, altri uccisi di spada, altri fatti prigionieri, perduta
l’integrità dell’anima e del corpo e anche la fede, ridotti in dolorosa e lunga
schiavitù dai nemici» (ibid., 28,8).
Anche se vecchio e
stanco, Agostino restò tuttavia sulla breccia, confortando se stesso e gli
altri con la preghiera e con la meditazione sui misteriosi disegni della
Provvidenza. Parlava, al riguardo, della «vecchiaia del mondo» – e davvero era
vecchio questo mondo romano –, parlava di questa vecchiaia come già aveva fatto
anni prima per consolare i profughi provenienti dall’Italia, quando nel 410 i
Goti di Alarico avevano invaso la città di Roma. Nella vecchiaia, diceva, i
malanni abbondano: tosse, catarro, cisposità, ansietà, sfinimento. Ma se il
mondo invecchia, Cristo è perpetuamente giovane. E allora l’invito: «Non
rifiutare di ringiovanire unito a Cristo, anche nel mondo vecchio. Egli ti
dice: Non temere, la tua gioventù si rinnoverà come quella dell’aquila»
(cfr Sermoni 81,8). Il cristiano quindi non deve abbattersi anche in
situazioni difficili, ma adoperarsi per aiutare chi è nel bisogno. È quanto il
grande Dottore suggerisce rispondendo al Vescovo di Tiabe, Onorato, che gli
aveva chiesto se, sotto l’incalzare delle invasioni barbariche, un Vescovo o un
prete o un qualsiasi uomo di Chiesa potesse fuggire per salvare la vita:
«Quando il pericolo è comune per tutti, cioè per Vescovi, chierici e laici,
quelli che hanno bisogno degli altri non siano abbandonati da quelli di cui
hanno bisogno. In questo caso si trasferiscano pure tutti in luoghi sicuri; ma
se alcuni hanno bisogno di rimanere, non siano abbandonati da quelli che hanno
il dovere di assisterli col sacro ministero, di modo che o si salvino insieme o
insieme sopportino le calamità che il Padre di famiglia vorrà che soffrano»
(Ep. 228,2). E concludeva: «Questa è la prova suprema della carità»
(ibid., 3). Come non riconoscere, in queste parole, l’eroico messaggio che
tanti sacerdoti, nel corso dei secoli, hanno accolto e fatto proprio?
Intanto la città di
Ippona resisteva. La casa-monastero di Agostino aveva aperto le sue porte ad
accogliere i colleghi nell’episcopato che chiedevano ospitalità. Tra questi vi
era anche Possidio, già suo discepolo, il quale poté così lasciarci la
testimonianza diretta di quegli ultimi, drammatici giorni. «Nel terzo mese di
quell’assedio – egli racconta – si pose a letto con la febbre: era l’ultima sua
malattia» (Vita 29,3). Il santo Vegliardo profittò di quel tempo
finalmente libero per dedicarsi con più intensità alla preghiera. Era solito
affermare che nessuno, Vescovo, religioso o laico, per quanto irreprensibile
possa sembrare la sua condotta, può affrontare la morte senza un’adeguata penitenza.
Per questo egli continuamente ripeteva tra le lacrime i Salmi penitenziali, che
tante volte aveva recitato con il popolo (cfr ibid., 31,2).
Più il male si aggravava,
più il Vescovo morente sentiva il bisogno di solitudine e di preghiera: «Per
non essere disturbato da nessuno nel suo raccoglimento, circa dieci giorni
prima d’uscire dal corpo pregò noi presenti di non lasciar entrare nessuno
nella sua camera fuori delle ore in cui i medici venivano a visitarlo o quando
gli si portavano i pasti. Il suo volere fu adempiuto esattamente e in tutto
quel tempo egli attendeva all’orazione» (ibid., 31,3). Cessò di vivere il
28 agosto del 430: il suo grande cuore finalmente si era placato in Dio.
«Per la deposizione del
suo corpo – informa Possidio – fu offerto a Dio il sacrificio, al quale noi
assistemmo, e poi fu sepolto» (Vita 31,5). Il suo corpo, in data incerta,
fu trasferito in Sardegna e da qui, verso il 725, a Pavia, nella Basilica di
San Pietro in Ciel d’oro, dove anche oggi riposa. Il suo primo biografo ha su
di lui questo giudizio conclusivo: «Lasciò alla Chiesa un clero molto numeroso,
come pure monasteri d’uomini e di donne pieni di persone votate alla continenza
sotto l’obbedienza dei loro superiori, insieme con le biblioteche contenenti
libri e discorsi suoi e di altri Santi, da cui si conosce quale sia stato per
grazia di Dio il suo merito e la sua grandezza nella Chiesa, e nei quali i
fedeli sempre lo ritrovano vivo» (Vita 31,8). È un giudizio a cui possiamo
associarci: nei suoi scritti anche noi lo «ritroviamo vivo». Quando leggo gli
scritti di sant’Agostino non ho l’impressione che sia un uomo morto più o meno
milleseicento anni fa, ma lo sento come un uomo di oggi: un amico, un
contemporaneo che parla a me, parla a noi con la sua fede fresca e attuale. In
sant’Agostino che parla a noi, parla a me nei suoi scritti, vediamo l’attualità
permanente della sua fede; della fede che viene da Cristo, Verbo eterno
incarnato, Figlio di Dio e Figlio dell’uomo. E possiamo vedere che questa fede
non è di ieri, anche se predicata ieri; è sempre di oggi, perché realmente
Cristo è ieri, oggi e per sempre. Egli è la Via, la Verità e la Vita. Così
sant’Agostino ci incoraggia ad affidarci a questo Cristo sempre vivo e a
trovare in tal modo la strada della vita vera.
Saluti:
Je suis heureux de vous
accueillir, chers pèlerins francophones, particulièrement le groupe de la
paroisse du Pradet. Que l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans
les épreuves et à rester fermes dans la foi tout au long de votre vie. Avec
ma Bénédiction apostolique.
I welcome all the
English-speaking pilgrims present at today’s Audience, including the students
from Australia, Ireland, and the United States of America. May your time in
Rome be one of uplifting spiritual renewal. Upon all of you I invoke
God’s abundant blessings of joy and peace.
Gerne grüße ich alle
Pilger und Besucher deutscher Sprache. Sein Einsatz bis zum Lebensende und sein
Sterben zeigen uns nochmals die Größe dieses Menschen. Sein Beispiel und seine
Lehre sind lebendig in seinen Schriften, sprechen zu uns, lebendig und
gegenwärtig auch heute. Wir wollen im Vertrauen auf Gottes Gnade unseren Weg
gehen. Der Herr segne und geleite euch alle Tage.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española venidos de España, Uruguay y otros países
latinoamericanos. Que la vida y escritos de San Agustín sean para todos
nosotros luz y aliento en nuestro camino. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam
pielgrzymów polskich. Jutro przypada wspomnienie świętego Antoniego, opata.
Mimo młodego wieku, dojrzały w wierze, rozdał swoje dobra ubogim. Całe życie
poświęcił ascezie i pokucie. Nazywano go przyjacielem Boga. Jego wiarę
podziwiał święty Augustyn. Za jego wzorem nieśmy pomoc ubogim i potrzebującym.
Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi. Domani ricorre la memoria di sant’Antonio, abate. Pur
essendo ancor giovane, ma maturo nella fede, ha distribuito tutti i propri beni
ai poveri. L’intera sua vita ha dedicato all’ascesi e alla penitenza. Lo
chiamavano amico di Dio. Sant’Agostino ammirava la sua fede. Mossi dal suo
esempio, portiamo l’aiuto ai poveri e ai bisognosi! Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua ucraina:
Сердечно вітаю паломників
Мукачівської греко-католицької єпархії з їх єпископом Преосвященним владикою
Міланом Шашіком. Будьте завжди вірні єдності Святої Церкви Божої, за яку
Блаженний Теодор Ромжі поклав життя. Слава Ісусу Христу!
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini dell’Eparchia greco-cattolica di Mukacheve, provenienti dall’Ucraina
insieme al loro Vescovo Monsignor Milan Šašik. Restate sempre uniti alla Santa
Chiesa di Dio per la quale il beato Teodoro Romža ha donato la propria vita.
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Mi rivolgo ora con
affetto ai pellegrini di lingua italiana. Grazie per la vostra presenza e la
vostra simpatia. Allora, andiamo avanti insieme! In particolare, saluto voi,
rappresentanti dell'Associazione Italiana Allevatori, realtà importante per
l'economia del Paese, e vi esorto ad operare sempre più nel rispetto
dell'ambiente e in favore della sicurezza alimentare dei cittadini. La festa
liturgica del vostro patrono sant'Antonio Abate, che celebreremo domani,
susciti in voi il desiderio di aderire con crescente generosità a Cristo e
testimoniare con gioia il suo Vangelo. Saluto poi gli esponenti
della Biblioteca Roncioniana, di Prato e le Piccole Sorelle dei
Poveri. Vi ringrazio tutti per la vostra presenza ed invoco su ciascuno la
continua assistenza divina.
Saluto naturalmente con
particolare gioia gli universitari, gli studenti. Grazie!
Saluto, infine,
i giovani, i malati e gli sposi novelli. L'esempio di
Sant'Antonio Abate, insigne padre del monachesimo che molto lavorò per la
Chiesa, sostenendo i martiri nella persecuzione, incoraggi voi,
cari giovani, a ricercare costantemente e a seguire fedelmente Cristo;
conforti voi, cari malati, nel sopportare con pazienza le vostre
sofferenze e ad offrirle affinché il Regno di Dio si diffonda in tutto il
mondo; ed aiuti voi, cari sposi novelli, ad essere testimoni dell'amore
di Cristo nella vostra vita familiare.
APPELLO
Dopodomani, venerdì 18
gennaio, inizia la consueta Settimana di preghiera per l'unità dei
cristiani, che quest'anno riveste un valore singolare poiché sono trascorsi
cento anni dal suo avvio. Il tema è l'invito di San Paolo ai Tessalonicesi:
"Pregate continuamente" (1 Tes 5, 17); invito che ben volentieri
faccio mio e rivolgo a tutta la Chiesa. Sì, è necessario pregare senza sosta chiedendo
con insistenza a Dio il grande dono dell'unità tra tutti i discepoli del
Signore. La forza inesauribile dello Spirito Santo ci stimoli ad un impegno
sincero di ricerca dell'unità, perché possiamo professare tutti insieme che
Gesù è l'unico Salvatore del mondo.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
Il Pordenone, Sant'Agostino in cattedra, circa 1560
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Sant’Agostino
La dottrina. Fede e
ragione
Cari amici,
dopo la Settimana
di preghiera per l’unità dei cristiani ritorniamo oggi alla grande
figura di sant’Agostino. Il mio caro Predecessore Giovanni Paolo II gli ha
dedicato nel 1986, cioè nel sedicesimo centenario della sua conversione, un
lungo e denso documento, la Lettera apostolica Augustinum Hipponensem. Il
Papa stesso volle definire questo testo «un ringraziamento a Dio per il dono
fatto alla Chiesa, e per essa all’umanità intera, con quella mirabile
conversione» (AAS, 74, 1982, p. 802). Sul tema della conversione vorrei tornare
in una prossima Udienza. È un tema fondamentale non solo per la sua vita
personale, ma anche per la nostra. Nel Vangelo di domenica scorsa il Signore
stesso ha riassunto la sua predicazione con la parola: «Convertitevi». Seguendo
il cammino di sant’Agostino, potremmo meditare su che cosa sia questa
conversione: è una cosa definitiva, decisiva, ma la decisione fondamentale deve
svilupparsi, deve realizzarsi in tutta la nostra vita.
La catechesi oggi è
dedicata invece al tema fede e ragione, che è un tema determinante, o
meglio, il tema determinante per la biografia di sant’Agostino. Da
bambino aveva imparato da sua madre Monica la fede cattolica. Ma da adolescente
aveva abbandonato questa fede, perché non poteva più vederne la ragionevolezza
e non voleva una religione che non fosse anche per lui espressione della
ragione, cioè della verità. La sua sete di verità era radicale e lo ha condotto
quindi ad allontanarsi dalla fede cattolica. Ma la sua radicalità era tale che
egli non poteva accontentarsi di filosofie che non arrivassero alla verità
stessa, che non arrivassero fino a Dio. E a un Dio che non fosse soltanto
un’ultima ipotesi cosmologica, ma che fosse il vero Dio, il Dio che dà la vita
e che entra nella nostra stessa vita. Così tutto l’itinerario intellettuale e
spirituale di sant’Agostino costituisce un modello valido anche oggi nel
rapporto tra fede e ragione, tema non solo per uomini credenti, ma per ogni
uomo che cerca la verità, tema centrale per l’equilibrio e il destino di ogni
essere umano. Queste due dimensioni, fede e ragione, non sono da separare né da
contrapporre, ma piuttosto devono sempre andare insieme. Come ha scritto
Agostino stesso dopo la sua conversione, fede e ragione sono «le due forze che
ci portano a conoscere» (Contro gli Accademici III,20,43). A questo
proposito rimangono giustamente celebri le due formule agostiniane
(Sermoni 43,9) che esprimono questa coerente sintesi tra fede e
ragione: crede ut intelligas («credi per comprendere») – il credere
apre la strada per varcare la porta della verità –, ma anche, e
inseparabilmente, intellige ut credas («comprendi per credere») –
scruta la verità per poter trovare Dio e credere.
Le due affermazioni di
Agostino esprimono con efficace immediatezza e con altrettanta profondità la
sintesi di questo problema, nella quale la Chiesa cattolica vede espresso il
proprio cammino. Storicamente questa sintesi va formandosi, prima ancora della
venuta di Cristo, nell’incontro tra fede ebraica e pensiero greco nel giudaismo
ellenistico. Successivamente nella storia questa sintesi è stata ripresa e
sviluppata da molti pensatori cristiani. L’armonia tra fede e ragione significa
soprattutto che Dio non è lontano: non è lontano dalla nostra ragione e dalla
nostra vita; è vicino ad ogni essere umano, vicino al nostro cuore e vicino
alla nostra ragione, se realmente ci mettiamo in cammino.
Proprio questa vicinanza
di Dio all’uomo fu avvertita con straordinaria intensità da Agostino. La
presenza di Dio nell’uomo è profonda e nello stesso tempo misteriosa, ma può
essere riconosciuta e scoperta nel proprio intimo: non andare fuori – afferma
il convertito – ma «torna in te stesso; nell’uomo interiore abita la verità; e
se troverai che la tua natura è mutabile, trascendi te stesso. Ma ricordati,
quando trascendi te stesso, che tu trascendi un’anima che ragiona. Tendi dunque
là dove si accende la luce della ragione» (La vera religione 39,72).
Proprio come egli stesso sottolinea, con un’affermazione famosissima,
all’inizio delle Confessioni, autobiografia spirituale scritta a lode di
Dio: «Ci hai fatti per te e inquieto è il nostro cuore, finché non riposa in
te» (I,1,1).
La lontananza di Dio
equivale allora alla lontananza da se stessi: «Tu infatti – riconosce Agostino
(Confessioni, III,6,11) rivolgendosi direttamente a Dio – eri all’interno di me
più del mio intimo e più in alto della mia parte più alta», interior
intimo meo et superior summo meo; tanto che – aggiunge in un altro passo
ricordando il tempo antecedente la conversione – «tu eri davanti a me; e io invece
mi ero allontanato da me stesso, e non mi ritrovavo; e ancora meno ritrovavo
te» (Confessioni V,2,2). Proprio perché Agostino ha vissuto in prima
persona questo itinerario intellettuale e spirituale, ha saputo renderlo nelle
sue opere con tanta immediatezza, profondità e sapienza, riconoscendo in due
altri celebri passi delle Confessioni (IV,4,9 e 14,22) che l’uomo è
«un grande enigma» (magna quaestio) e «un grande abisso» (grande profundum),
enigma e abisso che solo Cristo illumina e salva. Questo è importante: un uomo
che è lontano da Dio è anche lontano da sé, alienato da se stesso, e può
ritrovare se stesso solo incontrandosi con Dio. Così arriva anche a sé, al suo
vero io, alla sua vera identità.
L’essere umano –
sottolinea poi Agostino nel De civitate Dei (La città di
Dio XII,27) – è sociale per natura ma antisociale per vizio, ed è salvato
da Cristo, unico mediatore tra Dio e l’umanità e «via universale della libertà
e della salvezza», come ha ripetuto il mio predecessore Giovanni Paolo II
(Augustinum Hipponensem, 21): al di fuori di questa via, che mai è mancata al
genere umano – afferma ancora Agostino nella stessa opera – «nessuno è stato
mai liberato, nessuno viene liberato, nessuno sarà liberato» (La città di
Dio X,32,2). In quanto unico mediatore della salvezza, Cristo è capo della
Chiesa e ad essa è misticamente unito, al punto che Agostino può affermare:
«Siamo diventati Cristo. Infatti se Egli è il capo, noi le sue membra, l’uomo
totale è Lui e noi» (Commento al Vangelo di Giovanni 21,8).
Popolo di Dio e casa di
Dio, la Chiesa nella visione agostiniana è dunque legata strettamente al
concetto di Corpo di Cristo, fondata sulla rilettura cristologica dell’Antico
Testamento e sulla vita sacramentale centrata sull’Eucaristia, nella quale il Signore
ci dà il suo Corpo e ci trasforma in suo Corpo. È allora fondamentale che la
Chiesa, popolo di Dio in senso cristologico e non in senso sociologico, sia
davvero inserita in Cristo, il quale – afferma Agostino in una bellissima
pagina – «prega per noi, prega in noi, è pregato da noi; prega per noi come
nostro sacerdote, prega in noi come nostro capo, è pregato da noi come nostro
Dio: riconosciamo pertanto in Lui la nostra voce e in noi la sua» (Esposizione
sui Salmi 85,1).
Nella conclusione della
Lettera apostolica Augustinum Hipponensem Giovanni Paolo II ha voluto
chiedere allo stesso Santo che cosa abbia da dire agli uomini di oggi, e
risponde anzitutto con le parole che Agostino affidò a una lettera dettata poco
dopo la sua conversione: «A me sembra che si debbano ricondurre gli uomini alla
speranza di trovare la verità» (Ep. 1,1); quella verità che è Cristo
stesso, Dio vero, al quale è rivolta una delle preghiere più belle e più famose
delle Confessioni (X,27,38): «Tardi ti ho amato, bellezza tanto antica
e tanto nuova, tardi ti ho amato! Ed ecco tu eri dentro e io fuori, e lì ti
cercavo, e nelle bellezze che hai creato, deforme, mi gettavo. Eri con me, ma
io non ero con te. Da te mi tenevano lontano quelle cose che, se non fossero in
te, non esisterebbero. Hai chiamato e hai gridato e hai rotto la mia sordità,
hai brillato, hai mostrato il tuo splendore e hai dissipato la mia cecità, hai
sparso il tuo profumo e ho respirato e aspiro a te, ho gustato e ho fame e
sete, mi hai toccato e mi sono infiammato nella tua pace».
Ecco, Agostino ha
incontrato Dio e durante tutta la sua vita ne ha fatto esperienza, al punto che
questa realtà – che è anzitutto incontro con una Persona, Gesù – ha cambiato la
sua vita, come cambia quella di quanti, donne e uomini, in ogni tempo hanno la
grazia di incontrarlo. Preghiamo che il Signore ci dia questa grazia e ci faccia
trovare così la sua pace.
Saluti:
Je souhaite la bienvenue
aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres de
la Congrégation de Saint-Victor et les jeunes. À la suite de saint Augustin, je
vous encourage à aimer et à servir toujours davantage l’Église, pour trouver
des réponses aux questions des hommes de notre temps. Avec ma Bénédiction
apostolique.
I am pleased to welcome
all the English-speaking pilgrims and visitors present at today’s Audience,
including groups from England, Scotland, Hong Kong and the United States of
America. I greet especially the representatives of the Pontifical Mission
Societies and the group who are preparing to be ordained deacons. Upon all of
you, and upon your families and loved ones, I invoke God’s blessings of joy and
peace.
Ganz herzlich grüße ich
die Pilger und Besucher deutscher Zunge, insbesondere die
Bereichsverantwortlichen für die Vorbereitung meines Apostolischen Besuchs in
Mariazell und in Österreich im letzten Jahr. Ich freue mich sehr, daß wir uns
hier in Rom wiedersehen können. Danke! "Du hast uns auf dich hin
geschaffen, und unruhig ist unser Herz, bis es Ruhe findet in dir", hat Augustinus
gebetet. Dieses Gebet werde für uns auch Bewegungskraft unseres Lebens, um uns
dorthin zu führen, wo wir den Frieden und die Wahrheit finden und selbst aktiv
Träger des Friedens werden können. Der Herr schenke euch seine Liebe und die
Freude seiner Gegenwart!
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los distintos grupos de
estudiantes y peregrinos venidos de Argentina, Chile, España y de otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo y las enseñanzas de san Agustín, os
animo a buscar a Cristo con todas las fuerzas, para encontrar en Él la verdad
de vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam obecnych tu
Polaków. Święty Augustyn uczy nas umiłowania Boga. W znanej modlitwie wyznaje:
„Późno Cię ukochałem! Z dala od Ciebie trzymały mnie stworzenia… Twoje światło
usunęło moją ślepotę… poczułem i chłonę Ciebie… płonę pragnieniem Twojego pokoju”
(por. Wyznania X, 27, 38). Niech ta modlitwa obudzi i w nas
pragnienie poznania Boga. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto tutti i Polacchi
qui presenti. Sant’Agostino ci insegna l’amicizia con Dio. Nella famosa preghiera
confida: “Tardi ti ho amato! Da te mi tenevano lontano quelle cose (che, se non
fossero in te, non esisterebbero). Hai mostrato il tuo splendore e hai
dissipato la mia cecità… mi hai toccato e mi sono infiammato nella tua pace”
(cfr. Confessiones X, 27, 38). Possa questa preghiera risvegliare
anche in noi la voglia di conoscere Dio. Sia lodato Gesù Cristo.
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i Vescovi
qui convenuti in occasione del 40° anniversario di fondazione
della Comunità di Sant'Egidio, assicurando il mio orante ricordo affinché
si rafforzi in ciascuno il fermo desiderio di annunciare a tutti Gesù Cristo,
unico Salvatore del mondo. Saluto con particolare affetto i fedeli della Parrocchia
di Santa Caterina di Nardò - dove mi dicono che c'è un bellissimo mare -,
con un pensiero speciale per i giovani musicisti. Cari amici, vi ringrazio per
la vostra presenza ed auspico che questo incontro possa accrescere in ciascuno
il desiderio di testimoniare con gioia il Vangelo nella vita di ogni giorno. Vi
accompagno con la mia preghiera, affinché possiate edificare ogni vostro
progetto sulle solide basi della fedeltà a Dio. Saluto poi gli Operatori
Caritas della diocesi di Sabina-Poggio Mirteto e li incoraggio a
proseguire con generosità la loro opera in favore dei più bisognosi.
Mi rivolgo, infine,
ai giovani, ai malati e agli sposi novelli.
Ricorre domani la memoria
liturgica di san Giovanni Bosco, sacerdote ed educatore. Guardate a lui,
cari giovani, specialmente voi cresimandi di Serroni di Battipaglia, come
a un autentico maestro di vita. Voi, cari ammalati, apprendete dalla sua
esperienza spirituale a confidare in ogni circostanza in Cristo crocifisso. E
voi, cari sposi no
velli, ricorrete alla sua
intercessione per assumere con impegno generoso la vostra missione di sposi.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080130.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 20 febbraio 2008
Saluto ai pellegrini presenti
nella Basilica Vaticana:
Sono lieto di accogliere
e di salutare cordialmente tutti voi, cari pellegrini provenienti da varie
parti d’Italia. Il cammino
quaresimale che stiamo percorrendo sia occasione favorevole di un
deciso sforzo di conversione e di rinnovamento spirituale per un risveglio alla
fede autentica, per un recupero salutare del rapporto con Dio e per un impegno
evangelico più generoso. Nella consapevolezza che l'amore è stile di vita che
contraddistingue il credente, non stancatevi di essere ovunque testimoni di
carità.
Chers pèlerins de langue
française, je vous accueille avec joie auprès de la tombe de Pierre. Que la
démarche spirituelle que vous accomplissez ici, en ce temps de Carême,
affermisse votre foi au Christ et votre amour de l’Église. En vous confiant à
l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, je vous assure de ma prière
pour vous et pour vos familles, et à toutes vos intentions. Avec ma
Bénédiction apostolique.
I am pleased to greet all
the English-speaking pilgrims gathered here in the Basilica of Saint Peter.
Lent is a privileged time for all Christians to recommit themselves to
conversion and spiritual renewal. In this way, we rekindle a genuine faith in
Christ, a life-giving relationship with God and a more fervent dedication to
the Gospel. Strengthened by the conviction that love is the distinguishing mark
of Christian believers, I encourage you to persevere in bearing witness to
charity in your daily lives.
Mit Freude grüße ich die
Audienzteilnehmer aus den Ländern deutscher Sprache hier im Petersdom. Die
Fastenzeit, die österliche Bußzeit, bietet eine gute Gelegenheit, den Weg der
Umkehr entschieden weiterzugehen und sich um eine geistliche Erneuerung zu
bemühen für eine Neubelebung des Glaubens und unserer Beziehung zu Gott sowie
für einen großherzigen Einsatz im Geist des Evangeliums. Die Liebe ist der
Lebensstil, der den glaubenden Menschen auszeichnet. Werdet nicht müde, überall
Zeugnis für die Nächstenliebe zu geben. Euch allen wünsche ich
einen gesegneten Aufenthalt hier in Rom.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Que el camino de conversión
cuaresmal sea una ocasión idónea para una auténtica renovación espiritual, a
fin de avivar la fe y la relación de amistad con Dios y para un mayor
compromiso evangélico. Con la certeza de que el amor es el estilo de vida que
distingue a los creyentes, no os canséis de ser testigos de la caridad allí
donde estéis. ¡Que Dios os bendiga!
Concludiamo questo nostro
incontro cantando la preghiera del Pater Noster.
* * *
Sant’Agostino
IV: Gli scritti
Cari fratelli e sorelle,
dopo la pausa degli
Esercizi Spirituali della settimana scorsa ritorniamo oggi alla grande figura
di sant’Agostino, sul quale già ripetutamente ho parlato nelle catechesi del
mercoledì. E’ il Padre della Chiesa che ha lasciato il maggior numero di opere,
e di queste oggi intendo parlare brevemente. Alcuni degli scritti agostiniani
sono d’importanza capitale, e non solo per la storia del cristianesimo ma per la
formazione di tutta la cultura occidentale: l’esempio più chiaro sono
le Confessioni, senza dubbio uno dei libri dell’antichità cristiana
tuttora più letti. Come diversi Padri della Chiesa dei primi secoli, ma in
misura incomparabilmente più vasta, anche il Vescovo d’Ippona ha infatti
esercitato un influsso esteso e persistente, come appare già dalla
sovrabbondante tradizione manoscritta delle sue opere, che sono davvero
moltissime.
Lui stesso le passò in
rassegna qualche anno prima di morire nelle Retractationes (Ritrattazioni),
e poco dopo la sua morte esse vennero accuratamente registrate
nell’Indiculus («elenco») aggiunto dal fedele amico Possidio alla
biografia di sant’Agostino, Vita di Agostino. L’elenco delle opere di
Agostino fu realizzato con l’intento esplicito di salvaguardarne la memoria,
mentre l’invasione vandala dilagava in tutta l’Africa romana, e conta ben
milletrenta scritti numerati dal loro Autore, con altri «che non si possono
numerare, perché non vi ha apposto nessun numero». Vescovo di una città vicina,
Possidio dettava queste parole proprio a Ippona – dove si era rifugiato e dove
aveva assistito alla morte dell’amico – e quasi sicuramente si basava sul
catalogo della biblioteca personale di Agostino. Oggi, sono oltre trecento le
lettere sopravvissute del Vescovo di Ippona e quasi seicento le omelie, ma
queste in origine erano moltissime di più, forse addirittura tra le tremila e
le quattromila, frutto di un quarantennio di predicazione dell’antico retore
che aveva deciso di seguire Gesù e di parlare non più ai grandi della corte
imperiale, ma alla semplice popolazione di Ippona.
E ancora in tempi
recenti, le scoperte di un gruppo di lettere e di alcune omelie hanno
arricchito la nostra conoscenza di questo grande Padre della Chiesa. «Molti
libri – scrive Possidio – furono da lui composti e pubblicati, molte prediche
furono tenute in chiesa, trascritte e corrette, sia per confutare i diversi
eretici sia per interpretare le Sacre Scritture ad edificazione dei santi figli
della Chiesa. Queste opere – sottolinea il Vescovo amico – sono tante, che a
stento uno studioso ha la possibilità di leggerle ed imparare a conoscerle»
(Vita di Agostino 18,9).
Tra la produzione
letteraria di Agostino – quindi più di mille pubblicazioni suddivise in scritti
filosofici, apologetici, dottrinali, morali, monastici, esegetici, antieretici,
oltre appunto le lettere e le omelie – spiccano alcune opere eccezionali di
grande respiro teologico e filosofico. Innanzitutto bisogna ricordare le già
menzionate Confessioni, scritte in tredici libri tra il 397 e il 400 a
lode di Dio. Esse sono una specie di autobiografia nella forma di un dialogo
con Dio. Questo genere letterario riflette proprio la vita di sant’Agostino,
che era una vita non chiusa in sé, dispersa in tante cose, ma vissuta
sostanzialmente come dialogo con Dio e così una vita con gli altri. Già il
titolo Confessiones indica la specificità di questa autobiografia.
Questa parola confessiones nel latino cristiano sviluppato dalla
tradizione dei Salmi ha due significati, che tuttavia si
intrecciano. Confessiones indica, in primo luogo, la confessione
delle proprie debolezze, della miseria dei peccati; ma, allo stesso
tempo, confessiones significa lode di Dio, riconoscimento a Dio.
Vedere la propria miseria nella luce di Dio diventa lode a Dio e
ringraziamento, perché Dio ci ama e ci accetta, ci trasforma e ci eleva verso
se stesso. Su queste Confessioni, che ebbero grande successo già durante
la vita di sant’Agostino, egli stesso ha scritto: «Esse hanno esercitato su di
me tale azione mentre le scrivevo e l’esercitano ancora quando le rileggo. Vi
sono molti fratelli ai quali queste opere piacciono» (Ritrattazioni II,6):
e devo dire che anch’io sono uno di questi «fratelli». Grazie
alle Confessioni possiamo seguire passo passo il cammino interiore di
quest’uomo straordinario e appassionato di Dio. Meno diffuse, ma altrettanto
originali e molto importanti, sono poi le Ritrattazioni, composte in due
libri intorno al 427, nelle quali sant’Agostino, ormai anziano, compie un’opera
di «revisione» (retractatio) di tutta la sua opera scritta, lasciando così un
documento letterario singolare e preziosissimo, ma anche un insegnamento di
sincerità e di umiltà intellettuale.
La città di Dio –
opera imponente e decisiva per lo sviluppo del pensiero politico occidentale e
per la teologia cristiana della storia – venne scritta tra il 413 e il 426 in
ventidue libri. L’occasione era il Sacco di Roma compiuto dai Goti nel 410. I
pagani, ancora numerosi in quel tempo, ed anche non pochi cristiani pensano che
il Dio della nuova religione e gli stessi Apostoli avevano mostrato di non
essere in grado di proteggere la città. Ai tempi delle divinità pagane Roma
era caput mundi, la grande capitale, e nessuno poteva pensare che sarebbe caduta
nelle mani dei nemici. Adesso, con il Dio dei cristiani, questa grande città
non appariva più sicura. Quindi il Dio dei cristiani, che non proteggeva, non
poteva essere il Dio al quale affidarsi. A questa obiezione, che toccava
profondamente anche il cuore dei cristiani, risponde sant’Agostino con questa
grandiosa opera, La città di Dio, chiarendo che cosa dobbiamo aspettarci
da Dio e che cosa no, qual è la relazione tra la sfera politica e la sfera
della fede, della Chiesa. Anche oggi questo libro è una fonte per definire bene
la vera laicità e la competenza della Chiesa, la grande vera speranza che ci
dona la fede.
Questo grande libro è una
presentazione della storia dell’umanità governata dalla Provvidenza divina, ma
attualmente divisa da due amori. E questo è il disegno fondamentale, la sua
interpretazione della storia, che è la lotta tra due amori: amore di sé «sino
all’indifferenza per Dio», e amore di Dio «sino all’indifferenza per sé» (La
città di Dio XIV,28), alla piena libertà da sé per gli altri nella luce di
Dio. Questo, quindi, è forse il più grande libro di sant’Agostino, di
un’importanza permanente. Altrettanto importante è il De
Trinitate (La Trinità), opera in quindici libri sul principale nucleo
della fede cristiana, la fede nel Dio trinitario, scritta in due tempi: tra il
399 e il 412 i primi dodici libri, pubblicati all’insaputa di Agostino, che
verso il 420 li completò e rivide l’intera opera. Qui egli riflette sul volto
di Dio e cerca di capire questo mistero del Dio che è unico, l’unico Creatore
del mondo, di noi tutti, e tuttavia, proprio questo unico Dio è trinitario, un
cerchio di amore. Cerca di capire il mistero insondabile: proprio l’essere
trinitario, in tre Persone, è la più reale e più profonda unità dell’unico Dio.
L’opera La dottrina
cristiana è invece una vera e propria introduzione culturale
all’interpretazione della Bibbia e in definitiva allo stesso cristianesimo, un
trattato che ha avuto un’importanza decisiva nella formazione della cultura
occidentale.
Pur con tutta la sua
umiltà, Agostino certamente fu consapevole della propria statura intellettuale.
Ma per lui, più importante del fare grandi opere di respiro alto, teologico,
era portare il messaggio cristiano ai semplici. Questa sua intenzione più
profonda, che ha guidato tutta la sua vita, appare da una lettera scritta al
collega Evodio, dove comunica la decisione di sospendere per il momento la
dettatura dei libri su La Trinità, «perché sono troppo faticosi e penso
che possano essere capiti da pochi; per questo urgono di più testi che speriamo
saranno utili a molti» (Ep. 169,1,1). Quindi più utile era per lui
comunicare la fede in modo comprensibile a tutti, che non scrivere grandi opere
teologiche. La responsabilità acutamente avvertita nei confronti della divulgazione
del messaggio cristiano è poi all’origine di scritti come il La catechesi
ai semplici, una teoria e anche una prassi della catechesi, o il Salmo
contro il partito di Donato. I donatisti erano il grande problema dell’Africa
di sant’Agostino, uno scisma volutamente africano. Essi affermavano: la vera
cristianità è quella africana. Si opponevano all’unità della Chiesa. Contro
questo scisma il grande Vescovo ha lottato per tutta la sua vita, cercando di
convincere i donatisti che solo nell’unità anche l’africanità può essere vera.
E per farsi capire dai semplici, che non potevano comprendere il grande latino
del retore, Agostino ha deciso: devo scrivere, anche con errori grammaticali,
in un latino molto semplificato. E lo ha fatto soprattutto in questo Salmo,
una specie di poesia semplice contro i donatisti, per aiutare tutta la gente a
capire che solo nell’unità della Chiesa si realizza per tutti realmente la
nostra relazione con Dio e cresce la pace nel mondo.
In questa produzione
destinata a un pubblico più largo riveste un’importanza particolare la massa
delle omelie, spesso pronunciate «a braccio», trascritte dai tachigrafi durante
la predicazione e subito messe in circolazione. Tra queste spiccano le
bellissime Esposizione sui Salmi, molto lette nel Medioevo. Proprio la
prassi di pubblicazione delle migliaia di omelie di Agostino – spesso senza il
controllo dell’autore – spiega la loro diffusione e successiva dispersione, ma
anche la loro vitalità. Subito infatti le prediche del Vescovo d’Ippona
diventavano, per la fama del loro autore, testi molto ricercati e servivano
anche per altri Vescovi e sacerdoti come modelli, adattati a sempre nuovi
contesti.
La tradizione
iconografica, già in un affresco lateranense risalente al VI secolo,
rappresenta sant’Agostino con un libro in mano, certo per esprimere la sua
produzione letteraria, che tanto influenzò la mentalità e il pensiero
cristiani, ma per esprimere anche il suo amore per i libri, per la lettura e la
conoscenza della grande cultura precedente. Alla sua morte non lasciò nulla,
racconta Possidio, ma «raccomandava sempre di conservare diligentemente per i
posteri la biblioteca della chiesa con tutti i codici», soprattutto quelli
delle sue opere. In queste, sottolinea Possidio, Agostino è «sempre vivo» e giova
a chi legge i suoi scritti, anche se, conclude, «io credo che abbiano potuto
trarre più profitto dal suo contatto quelli che lo poterono vedere e ascoltare
quando di persona parlava in chiesa, e soprattutto quelli che ebbero pratica
della sua vita quotidiana fra la gente» (Vita di Agostino 31). Sì, anche
per noi sarebbe stato bello poterlo sentire vivo. Ma è realmente vivo nei suoi
scritti, è presente in noi, e così vediamo anche la permanente vitalità della
fede alla quale ha dato tutta la sua vita.
Saluti:
Je salue les pèlerins
francophones, en particulier les nombreux jeunes des écoles, collèges et lycées
de France, notamment ceux de Fénelon Sainte-Marie et de Gerson. Je vous
encourage à fréquenter saint Augustin, afin qu’il vous ouvre à l’intelligence
des Écritures et qu’il fortifie votre attachement au Christ. Avec ma
Bénédiction apostolique.
I cordially greet all the
English-speaking pilgrims present at today’s audience. I extend a particular
welcome to parishioners from the Church of Our Lady of Loretto in New York, as
well as Benedictines participating in an intensive course on the rule of their
order. A blessed Lent to you all!
Einen frohen Gruß richte
ich an die deutschsprachigen Pilger und Besucher. Unter ihnen grüße ich
besonders die Kirchenrechtsstudenten der Universitäten München, Augsburg und
Potsdam. In seinen Schriften zeigt uns Augustinus auch heute den Weg, den
Glauben tiefer zu verstehen. Wenn man sie liest, sieht man, daß der Glaube der
gleiche geblieben ist und immerfort Gegenwart ist, die uns auch heute den Weg
zeigt. So sollen wir wie er nicht müde werden, Gott immer neu zu suchen, um ihn
dann auch immer mehr zu lieben und seine Zeugen zu sein. Von Herzen segne
ich euch alle.
Saludo a los peregrinos
de lengua española, especialmente a las Hijas de María Auxiliadora y a los
estudiantes del Colegio Mater Salvatoris y Nuestra Señora del Huerto. Que en
esta Cuaresma, el ejemplo de san Agustín, la lectura de sus obras, su mensaje y
su camino interior os ayuden a un encuentro personal con Jesucristo que cambie
totalmente vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
Saúdo os visitantes de
língua portuguesa, especialmente os brasileiros de Porto Alegre. Faço
votos por que vossa recente peregrinação à Terra Santa sirva de auspício para
invocar do Altíssimo abundantes graças que vos façam prosseguir, seguros e
concordes, na caminhada penitencial rumo à Páscoa eterna. Que Deus Nosso Senhor
abençoe vossas famílias e comunidades.
Saluto in lingua polacca:
Witam pielgrzymów
przybyłych z Polski i z innych stron świata. Wielki Post, jaki przeżywamy, jest
czasem przemiany serc, rekolekcji, powrotu człowieka do Boga. Niech naszą
modlitwę, dobre postanowienia, ożywia zawołanie świętego Augustyna:
„Niespokojne jest serce nasze, dopóki nie spocznie w Bogu”
(por. Wyznania I, 1, 1). Na ten czas odnowy ducha serdecznie
błogosławię wam tu obecnym i waszym bliskim.
Traduzione italiana:
Saluto i pellegrini
polacchi giunti dalla Polonia e dagli altri paesi del mondo. La Quaresima è il
tempo della conversione dei cuori, degli esercizi spirituali e del ritorno
dell’uomo a Dio. Che le nostra preghiera ed i nostri buoni propositi siano
animati dall’invocazione di sant’Agostino: “inquieto è il nostro cuore, finché
non riposa in Dio” (cfr. Confessiones I, 1, 1). Per questo tempo di
rinnovamento dello spirito, a voi tutti qui presenti e ai vostri cari, imparto
una benedizione di cuore.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně zdravím poutníky
ze Slavkovic u Nového Města na Moravě, Radešínské Svratky a Jámy! Drazí, v této
postní době prosme Pána o pravé a hluboké obrácení. K tomu ze srdce žehnám vám
i vašim drahým! Chvála Kristu!
Traduzione italiana:
Un cordiale benvenuto ai
pellegrini di Slavkovice u Nového Města na Moravě, Radešínská Svratka a Jámy!
Carissimi, in questo tempo di Quaresima chiediamo al Signore una vera e
profonda conversione. Con questi voti benedico di cuore voi e i vostri cari!
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo ora un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto
le Suore Canossiane qui convenute in occasione della loro Assemblea
capitolare e le esorto ad essere sempre più presenze significative ovunque
operano, distinguendosi per una intensa comunione e attiva cooperazione con i
Pastori della Chiesa. Saluto con affetto i Seminaristi del Seminario
Vescovile di Lugano, accompagnati dal Vescovo Mons. Pier Giacomo Grampa, e li
incoraggio a dedicarsi con serio impegno alla propria formazione spirituale e
teologica, necessaria per l’impegno apostolico che li attende. Saluto
le Guide della Necropoli Vaticana, accompagnate dal Cardinale Angelo
Comastri e da Mons. Vittorio Lanzani, ed esprimo il mio apprezzamento per il
competente e generoso servizio che svolgono in favore dei pellegrini
provenienti da tutto il mondo. Saluto i fedeli della Parrocchia San
Giovanni Battista, in Dossena e i rappresentanti della Federazione
Italiana Amici dei Musei.
Saluto poi i fedeli
delle Diocesi di Pavia e di Vigevano, guidati dai rispettivi Pastori
Mons. Giovanni Giudici e Mons. Claudio Baggini, qui convenuti per ricambiare la
visita, che ho avuto la gioia di compiere nel mese aprile dell’anno scorso in
terra pavese e lomellina. Cari amici, ancora una volta vi ringrazio per
l’affetto con cui mi avete accolto, ed auspico che da quel nostro incontro
scaturisca per le vostre Comunità diocesane una rinnovata vitalità spirituale
nella fedele e generosa adesione a Cristo e alla Chiesa. Guardate al futuro con
speranza e lavorate con appassionata fiducia nella vigna del Signore!
Il mio pensiero va infine
ai giovani, ai malati, e agli sposi novelli. L’amicizia nei
confronti di Gesù, cari giovani, sia per voi fonte di gioia e spinta a
compiere scelte impegnative. L’amore per Cristo vi rechi conforto, cari malati,
nei momenti difficili e vi infonda serenità. Cari sposi novelli, alla
luce dell’amicizia con il Signore, impegnatevi a corrispondere alla vostra
vocazione e missione con un amore reciproco e fedele.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Aula Paolo VI
Mercoledì, 27 febbraio 2008
Saluto ai pellegrini
presenti nella Basilica Vaticana:
Sono lieto di salutare
cordialmente tutti voi, cari pellegrini provenienti da varie parti d’Italia. Vi
incoraggio a crescere nella carità mediante concreti gesti di solidarietà verso
le persone più deboli e bisognose, il cui volto è immagine di quello di Cristo.
Quanto di materiale doniamo agli altri, è segno del dono più grande che
possiamo offrire ai fratelli con l’annuncio e la testimonianza del
Vangelo. Questo tempo di Quaresima sia caratterizzato da uno sforzo
personale e comunitario di adesione a Cristo per essere testimoni del suo
amore.
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française présents dans cette basilique. Que votre
pèlerinage au tombeau de l’Apôtre Pierre soit pour vous l’occasion de mieux
découvrir que Dieu est amour et que sa rencontre constitue la seule réponse aux
inquiétudes du cœur humain. Par l’intercession de la Vierge Marie, que Dieu
vous bénisse ainsi que vos familles et toutes les personnes qui vous sont
proches !
Dear Brothers and
Sisters, I am pleased to welcome all the English-speaking visitors present here
today. May your stay in Rome strengthen your faith, and grant you courage
to continue your Lenten journey in prayer, fasting, reconciliation and
compassion. Upon all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and peace!
Ganz herzlich heiße ich
die Audienzteilnehmer aus den deutschsprachigen Ländern hier im Petersdom
willkommen. Eure Wallfahrt zum Grab des Apostels Petrus stärke euch im Glauben
und in der Liebe, damit ihr Zeugnis geben könnt für die Frohbotschaft des
Evangeliums. Die Fastenzeit lädt uns zudem ein, unser Herz für die materielle
und seelische Not unserer Mitmenschen zu öffnen, in denen uns Christus selbst
begegnet. Er ist es, der uns um unsere Zuwendung und unsere Solidarität bitten.
Seien wir großzügig und teilen wir unsere Zeit, unsere Güter und auch unseren
Glauben mit unseren bedürftigen Brüdern und Schwestern. Der Herr segne
euch und eure Familien.
Saludo con afecto a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Os deseo que vuestra visita a
Roma contribuya a reavivar vuestra vida cristiana con el testimonio de fe y
caridad que los Apóstoles dieron en su martirio. Al mismo tiempo, os animo a
proseguir con renovada esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal para
llegar, con el corazón purificado, a la celebración gozosa de la Pascua.
* * *
Sant’Agostino
V: La triplice
conversione
Cari fratelli e sorelle,
con l’incontro di oggi
vorrei concludere la presentazione della figura di sant’Agostino. Dopo esserci
soffermati sulla sua vita, sulle opere e su alcuni aspetti del suo pensiero,
oggi vorrei tornare sulla sua vicenda interiore, che ne ha fatto uno dei più
grandi convertiti della storia cristiana. A questa sua esperienza ho dedicato
in particolare la mia riflessione durante il pellegrinaggio che ho compiuto a
Pavia, l’anno scorso, per venerare le spoglie mortali di questo Padre della Chiesa.
In tal modo ho voluto esprimere a lui l’omaggio di tutta la Chiesa cattolica,
ma anche rendere visibile la mia personale devozione e riconoscenza nei
confronti di una figura alla quale mi sento molto legato per la parte che ha
avuto nella mia vita di teologo, di sacerdote e di Pastore.
Ancora oggi è possibile
ripercorrere la vicenda di sant’Agostino grazie soprattutto
alle Confessioni, che sono all’origine di una delle forme letterarie più
specifiche dell’Occidente, l’autobiografia, cioè l’espressione personale della
coscienza di sé. Ebbene, chiunque avvicini questo libro straordinario e
affascinante, ancora oggi molto letto, si accorge facilmente come la
conversione di Agostino non sia stata improvvisa né pienamente realizzata fin
dall’inizio, ma possa essere definita piuttosto come un vero e proprio cammino,
che resta un modello per ciascuno di noi. Questo itinerario culminò certamente
con la conversione e poi con il Battesimo, ma non si concluse in quella Veglia
pasquale dell’anno 387, quando a Milano il retore africano venne battezzato dal
Vescovo Ambrogio. Il cammino di conversione di Agostino infatti continuò
umilmente sino alla fine della sua vita, tanto che si può veramente dire che le
sue diverse tappe – se ne possono distinguere facilmente tre – siano un’unica
grande conversione.
Sant’Agostino è stato un
ricercatore appassionato della verità: lo è stato fin dall’inizio e poi per
tutta la sua vita. La prima tappa del suo cammino di conversione si è
realizzata proprio nel progressivo avvicinamento al cristianesimo. In realtà,
egli aveva ricevuto dalla madre Monica, alla quale restò sempre legatissimo,
un’educazione cristiana e, benché avesse vissuto durante gli anni giovanili una
vita sregolata, sempre avvertì un’attrazione profonda per Cristo, avendo bevuto
l’amore per il nome del Signore con il latte materno, come lui stesso
sottolinea (cfr Confessioni III,4,8). Ma anche la filosofia,
soprattutto quella d’impronta platonica, aveva contribuito ad avvicinarlo
ulteriormente a Cristo, manifestandogli l’esistenza del Logos, la Ragione
creatrice. I libri dei filosofi gli indicavano che c’è la Ragione, dalla quale
viene poi tutto il mondo, ma non gli dicevano come raggiungere
questo Logos, che sembrava così lontano. Soltanto la lettura dell’epistolario
di san Paolo, nella fede della Chiesa cattolica, gli rivelò pienamente la
verità. Questa esperienza fu sintetizzata da Agostino in una delle pagine più
famose delle Confessioni. Egli racconta che, nel tormento delle sue
riflessioni, ritiratosi in un giardino, udì all’improvviso una voce infantile
che ripeteva una cantilena, mai udita prima: tolle, lege, tolle, lege,
«prendi, leggi, prendi, leggi» (VIII,12,29). Si ricordò allora della
conversione di Antonio, padre del monachesimo, e con premura tornò al codice
paolino che aveva poco prima tra le mani, lo aprì e lo sguardo gli cadde sul
passo della Lettera ai Romani, dove l’Apostolo esorta ad abbandonare le
opere della carne e a rivestirsi di Cristo (13,13-14). Aveva capito che quella
parola in quel momento era rivolta personalmente a lui, veniva da Dio tramite
l’Apostolo e gli indicava cosa fare in quel momento. Così sentì dileguarsi le
tenebre del dubbio e si ritrovò finalmente libero di donarsi interamente a
Cristo: «Avevi convertito a te il mio essere», egli commenta
(Confessioni VIII,12,30). Fu questa la sua prima e decisiva conversione.
A questa tappa
fondamentale del suo lungo cammino il retore africano arrivò grazie alla sua
passione per l’uomo e per la verità, passione che lo portò a cercare Dio grande
e inaccessibile. La fede in Cristo gli fece capire che il Dio, apparentemente
così lontano, in realtà non lo era. Egli, infatti, si era fatto vicino a noi,
divenendo uno di noi. In questo senso la fede in Cristo portò a compimento la
lunga ricerca di Agostino sul cammino della verità. Solo un Dio fattosi
«toccabile», uno di noi, era finalmente un Dio che si poteva pregare, per il
quale e con il quale si poteva vivere. E’ questa una via da percorrere con
coraggio e nello stesso tempo con umiltà, nell’apertura a una purificazione
permanente, di cui ognuno di noi ha sempre bisogno. Ma con quella Veglia
pasquale del 387, come abbiamo detto, il cammino di Agostino non era concluso.
Tornato in Africa e fondato un piccolo monastero, vi si ritirò con pochi amici
per dedicarsi alla vita contemplativa e di studio. Questo era il sogno della
sua vita. Adesso era chiamato a vivere totalmente per la verità, con la verità,
nell’amicizia di Cristo che è la Verità. Un bel sogno che durò tre anni, fino a
quando egli non venne, suo malgrado, consacrato sacerdote a Ippona e destinato
a servire i fedeli, continuando sì a vivere con Cristo e per Cristo, ma a
servizio di tutti. Questo gli era molto difficile, ma capì fin dall’inizio che
solo vivendo per gli altri, e non semplicemente per la sua privata
contemplazione, poteva realmente vivere con Cristo e per Cristo. Così,
rinunciando a una vita solo di meditazione, Agostino imparò, spesso con
difficoltà, a mettere a disposizione il frutto della sua intelligenza a
vantaggio degli altri. Imparò a comunicare la sua fede alla gente semplice e a
vivere così per essa in quella che divenne la sua città, svolgendo senza
stancarsi un’attività generosa e gravosa, che così descrive in uno dei suoi
bellissimi sermoni: «Continuamente predicare, discutere, riprendere, edificare,
essere a disposizione di tutti – è un ingente carico, un grande peso, un’immane
fatica» (Sermoni 339,4). Ma questo peso egli prese su di sé, capendo che
proprio così poteva essere più vicino a Cristo. Capire che si arriva agli altri
con semplicità e umiltà, fu questa la sua seconda conversione.
Ma c’è un’ultima tappa
del cammino agostiniano, una terza conversione: quella che lo portò ogni giorno
della sua vita a chiedere perdono a Dio. Inizialmente aveva pensato che una
volta battezzato, nella vita di comunione con Cristo, nei Sacramenti, nella
celebrazione dell’Eucaristia, sarebbe arrivato alla vita proposta dal Discorso
della montagna: alla perfezione donata nel Battesimo e riconfermata
nell’Eucaristia. Nell’ultima parte della sua vita capì che quello che aveva
detto nelle sue prime prediche sul Discorso della montagna – cioè che adesso
noi da cristiani viviamo questo ideale permanentemente – era sbagliato. Solo
Cristo stesso realizza veramente e completamente il Discorso della montagna.
Noi abbiamo sempre bisogno di essere lavati da Cristo e da Lui rinnovati. Per
questo abbiamo bisogno di quella conversione permanente, che si alimenta
all’umiltà di saperci peccatori in cammino, finché il Signore ci dia la mano
definitivamente e ci introduca nella vita eterna. In questo atteggiamento
di umiltà, vissuto giorno dopo giorno, Agostino visse e morì.
Questo sentimento di
indegnità davanti all’unico Signore Gesù lo introdusse all’esperienza di
un’umiltà anche intellettuale. Agostino, infatti, che è una delle più grandi
figure nella storia del pensiero, volle negli ultimi anni della sua vita
sottoporre a un lucido esame critico tutte le sue numerosissime
opere. Ebbero così origine le Retractationes (Ritrattazioni), che
in questo modo inseriscono il suo pensiero teologico, davvero grande, nella
fede umile e santa di quella che egli chiama semplicemente con il nome
di Catholica, cioè della Chiesa. «Ho compreso – scrive appunto in questo
originalissimo libro (I,19,1-3) – che uno solo è veramente perfetto e che le
parole del Discorso della montagna sono totalmente realizzate in uno solo: in
Gesù Cristo stesso. Tutta la Chiesa invece – tutti noi, inclusi gli Apostoli –
dobbiamo pregare ogni giorno: rimetti a noi i nostri debiti come noi li rimettiamo
ai nostri debitori».
Convertito a Cristo, che
è verità e amore, Agostino lo ha seguito per tutta la vita ed è diventato un
modello per ogni essere umano, per noi tutti in cerca di Dio. Per questo ho
voluto concludere il mio pellegrinaggio a Pavia riconsegnando idealmente alla
Chiesa e al mondo, davanti alla tomba di questo grande innamorato di Dio, la
mia prima Enciclica, intitolata Deus
caritas est. Questa infatti molto deve, soprattutto nella sua prima parte,
al pensiero di sant’Agostino. Anche oggi, come al suo tempo, l’umanità ha
bisogno di conoscere e soprattutto di vivere questa realtà fondamentale: Dio è
amore, e l’incontro con Lui è la sola risposta alle inquietudini del cuore
umano. Un cuore che è abitato dalla speranza, forse ancora oscura e
inconsapevole in molti nostri contemporanei, ma che per noi cristiani apre già
oggi al futuro, tanto che san Paolo ha scritto che «nella speranza siamo stati
salvati» (Rm 8,24). Alla speranza ho voluto dedicare la mia seconda
Enciclica, Spe
salvi, e anch’essa è largamente debitrice nei confronti di Agostino e del
suo incontro con Dio.
In un bellissimo testo
sant’Agostino definisce la preghiera come espressione del desiderio e afferma
che Dio risponde allargando verso di Lui il nostro cuore. Da parte nostra
dobbiamo purificare i nostri desideri e le nostre speranze per accogliere la
dolcezza di Dio (cfr Commento alla Prima Lettera di Giovanni 4,6).
Questa sola, infatti, aprendoci anche agli altri, ci salva. Preghiamo dunque
che nella nostra vita ci sia ogni giorno concesso di seguire l’esempio di
questo grande convertito, incontrando come lui in ogni momento della nostra
vita il Signore Gesù, l’unico che ci salva, ci purifica e ci dà la vera gioia,
la vera vita.
Saluti:
Je suis heureux
d’accueillir ce matin les pèlerins francophones. Je salue particulièrement les
prêtres et les séminaristes de Chambéry, accompagnés de l’archevêque, Mgr
Laurent Ulrich, ainsi que les novices de la Congrégation Saint-Jean et les
jeunes. Suivant l’exemple de saint Augustin, soyez toujours des chercheurs de
la vérité, en allant avec confiance à la rencontre du Seigneur Jésus, l’unique
sauveur. Que Dieu vous bénisse !
I welcome all the English
speaking visitors present today, including the many student groups and the
pilgrims from England, Sweden, Malta, Japan, Canada and the United States. Upon
all of you I invoke God’s abundant blessings of joy and peace.
Von Herzen begrüße ich
die Pilger und Besucher aus den Ländern deutscher Zunge. Besonders heiße ich
die Konferenz der deutschsprachigen Seminarregenten und Konviktsdirektoren
willkommen. Mögen die Schriften und das Vorbild des heiligen Augustinus für uns
alle eine Hilfe auf unserem Weg der täglich neu nötigen Bekehrung
sein. Dazu bestärke uns der Allmächtige Gott mit seinem Segen.
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los formadores y seminaristas
de Córdoba, con su Obispo, a los que animo a seguir con entusiasmo su
preparación al sacerdocio. Saludo también a las Cofradías del Cristo de la
Expiración de Sevilla y de Málaga, a los distintos grupos de estudiantes y
peregrinos venidos de Argentina, Chile, España, México, y de otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo de san Agustín, os exhorto a fijar
vuestra mirada en Cristo, que se entregó por nosotros, y proseguir con
esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Witam Polaków obecnych na
tej audiencji. Pozdrawiam szczególnie głuchoniewidomych z Warszawy. Niech okres
Wielkiego Postu będzie dla wszystkich czasem dobrego przygotowania do świąt
zmartwychwstania Pańskiego. Serdecznie wam błogosławię. Niech będzie pochwalony
Jezus Chrystus!
Traduzione italiana:
Saluto i polacchi
presenti in quest’udienza. In modo particolare saluto i sordi-ciechi
provenienti da Varsavia. Il periodo della Quaresima sia per tutti un tempo di
buona preparazione alla festa della Risurrezione del Signore. Cordialmente vi
benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
slovacca:
Zo srdca pozdravujem
slovenských pútnikov z farnosti Blatné. Bratia a sestry, Pôstna doba nás
pobáda, aby sme uznali v Ježišovi Kristovi našu najväčšiu nádej. Pozývam vás,
aby ste boli vo svete vernými svedkami jeho Radostnej zvesti o vykúpení.
Ochotne žehnám vás i vaše rodiny. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana:
Saluto di cuore i
pellegrini slovacchi provenienti dalla parrocchia di Blatné. Fratelli e
sorelle, il tempo della Quaresima ci esorta a riconoscere Gesù Cristo come
nostra suprema speranza. Vi invito ad essere nel mondo testimoni fedeli della
Buona Novella della redenzione. Volentieri benedico voi e le vostre famiglie.
Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua slovena:
Lepo pozdravljam vernike
iz Škofje Loke v Sloveniji! V času priprave na sveto birmo, ki jo boste letos
prejeli, ste se podali na romarsko pot po Italiji in prišli tudi na srečanje s
Petrovim naslednikom. Bodite vedno odprti za navdihe Svetega Duha in naj bo z
vami moj blagoslov!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale
saluto ai fedeli provenienti da Škofja Loka in Slovenia! In preparazione alla
Cresima che riceverete quest’anno, siete in pellegrinaggio ai luoghi sacri
dell’Italia e partecipate anche all’incontro con il Successore di
Pietro. Siate sempre aperti alle ispirazioni dello Spirito Santo e la mia
Benedizione vi accompagni!
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare saluto
i Vescovi amici del Movimento dei Focolari, e assicuro la mia preghiera
affinché il Signore li sostenga nel quotidiano ministero pastorale a servizio
del Popolo di Dio. Saluto i rappresentanti della Pontificia Facoltà di Scienze
dell'Educazione "Auxilium" e quelli della Scuola Antonio Rosmini di
Roma ringraziando ciascuno perché, con la partecipazione a questo incontro,
hanno voluto rinnovare la loro filiale devozione verso il Successore di Pietro.
Saluto i partecipanti al convegno promosso dall'Associazione Italiana di
Medicina Nucleare e auguro di portare avanti il loro impegnativo lavoro
diagnostico e terapeutico con rinnovati sentimenti di profondo rispetto per la
persona umana. Saluto poi gli esponenti della Marina Militare Italiana, i
militari del Reggimento Lancieri di Montebello e i rappresentanti
della Polizia di Stato di Isernia. Tutti incoraggio a seguire con
generosa fedeltà Gesù e il suo Vangelo, per essere cristiani autentici in
famiglia, nel lavoro e in ogni altro ambiente.
Saluto, infine,
i giovani, i malati e gli sposi novelli. Cari fratelli e
sorelle, proseguendo l'itinerario quaresimale, la Chiesa ci invita a seguire le
orme di Cristo che si dirige verso Gerusalemme, dove darà compimento alla sua
missione redentrice. Lasciatevi illuminare dalla sua parola affinché sia nello
studio, sia nella malattia, sia nella vita di famiglia possiate sperimentare la
sua presenza e percorrere un cammino di autentica conversione in questo sacro
tempo di penitenza.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
Hartmann
Schedel (1440-1514). Saint Augustin, Nuremberg Chronicle
BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Mittwoch, 9. Januar 2008
Der Heilige Augustinus
(1)
Liebe Brüder und
Schwestern!
Nach den großen
Weihnachtsfeierlichkeiten möchte ich zu den Betrachtungen über die Kirchenväter
zurückkehren und heute über den größten Vater der lateinischen Kirche sprechen,
den hl. Augustinus: Als ein Mann voll Leidenschaft und Glauben, von höchster Intelligenz
und unermüdlicher pastoraler Sorge ist dieser große Heilige und Kirchenlehrer
zumindest dem Rufe nach oft denen bekannt, die das Christentum nicht kennen
oder nicht mit ihm vertraut sind, da er eine sehr tiefe Spur im kulturellen
Leben des Abendlandes und der ganzen Welt hinterlassen hat. Aufgrund seiner
einzigartigen Bedeutung hatte der hl. Augustinus einen sehr großen Einfluß, und
man könnte einerseits behaupten, daß alle Wege der lateinischen christlichen
Literatur nach Hippo führen (dem heutigen Annaba an der Küste Algeriens), dem
Ort, wo er Bischof war, und andererseits, daß von dieser Stadt des römischen
Afrikas, deren Bischof Augustinus von 395 bis zu seinem Tod im Jahr 430 war,
viele andere Wege des nachfolgenden Christentums und der abendländischen Kultur
ausgehen.
Selten konnte eine
Zivilisation einen Menschen von solcher Geistesgröße vorweisen, der es
verstand, ihre Werte aufzunehmen und ihren inneren Reichtum zu erhöhen, indem
er Ideen und Formen erfand, von denen sich die Nachfahren nähren würden, wie
auch Paul VI. hervorhob: »Man kann sagen, daß das gesamte Denken der Antike in
seinem Werk zusammenfließt und von ihm Denkströmungen ausgehen, die die gesamte
Lehrtradition der nachfolgenden Jahrhunderte durchdringen« (AAS, 62, 1970, S.
426). Augustinus ist darüber hinaus der Kirchenvater, der die größte Zahl von
Werken hinterlassen hat. Sein Biograph Possidius sagt: Es schien unmöglich, daß
ein Mann so vieles in seinem Leben zu schreiben vermochte. Über diese
verschiedenen Werke werden wir bei einer der nächsten Begegnungen sprechen.
Heute wird unsere Aufmerksamkeit seinem Leben vorbehalten sein, das sich aus
seinen Schriften gut rekonstruieren läßt, insbesondere aus den Confessiones,
der außergewöhnlichen geistlichen Autobiographie, die zum Lob Gottes
geschrieben wurde und sein berühmtestes Werk ist. Und das mit Recht, denn es
sind gerade die Confessiones des Augustinus mit ihrer Aufmerksamkeit
für die Innerlichkeit und die Psychologie, die ein einzigartiges Vorbild in der
abendländischen Literatur, und nicht nur der abendländischen, auch der
nichtreligiösen Literatur bis hin zur Moderne, darstellen. Diese Aufmerksamkeit
für das geistliche Leben, für das Geheimnis des Ich, für das Geheimnis Gottes,
das sich im Ich verbirgt, ist etwas Außerordentliches und noch nie Dagewesenes
und bleibt für immer sozusagen ein geistlicher Höhepunkt.
Wir wollen aber nun auf
sein Leben zu sprechen kommen: Augustinus wurde in Thagaste – in der Provinz
Numidien im römischen Afrika – am 13. November 354 als Sohn des Patricius,
eines Heiden, der später Katechumene wurde, und Monika, einer eifrigen
Christin, geboren. Diese leidenschaftliche Frau, die als Heilige verehrt wird,
übte sehr großen Einfluß auf den Sohn aus und erzog ihn im christlichen
Glauben. Augustinus hatte auch das Salz als Zeichen der Aufnahme in das
Katechumenat empfangen. Und er ist immer von der Gestalt Jesu Christi
fasziniert geblieben; ja, er sagt, daß er Jesus immer geliebt habe, sich aber
immer mehr vom kirchlichen Glauben, von der kirchlichen Praxis entfernt habe,
wie es auch heute bei vielen Jugendlichen geschieht.
Augustinus hatte auch
einen Bruder, Navigius, und eine Schwester, deren Namen wir nicht kennen und
die später, nachdem sie Witwe geworden war, an der Spitze eines Frauenklosters
stand. Der Knabe von sehr lebhafter Intelligenz erhielt eine gute Erziehung,
auch wenn er nicht immer ein vorbildlicher Schüler war. Er studierte jedoch gut
die Grammatik, zuerst in seiner Geburtsstadt, dann in Madaura und ab 370
Rhetorik in Karthago, der Hauptstadt des römischen Afrika: Er beherrschte
perfekt die lateinische Sprache, gelangte jedoch nicht zu einer ebensolchen
Beherrschung des Griechischen und erlernte nicht das von seinen Landsleuten
gesprochene Punische. Gerade in Karthago las Augustinus zum ersten Mal den Hortensius,
eine später verlorengegangene Schrift Ciceros, die am Anfang seines
Bekehrungsweges steht. Der Text Ciceros weckte nämlich in ihm die Liebe zur
Weisheit, wie er dann als Bischof in den Confessiones schreiben wird: »Jenes
Buch änderte wahrlich meinen Sinn«, so sehr, daß »plötzlich jede eitle Hoffnung
ihren Wert verlor und ich mit einer unglaublichen Glut des Herzens die
Unsterblichkeit der Weisheit ersehnte« (III, 4,7).
Da er aber überzeugt war,
daß man ohne Jesus nicht behaupten könne, die Wahrheit wirklich gefunden zu
haben, und weil ihm in diesem fesselnden Buch jener Name fehlte, begann er
sofort, nachdem er es gelesen hatte, die Heilige Schrift, die Bibel zu lesen.
Aber er war davon enttäuscht. Nicht nur, weil der lateinische Stil der
Übersetzung der Heiligen Schrift unzulänglich war, sondern auch, weil ihm der
Inhalt selbst unbefriedigend erschien. In den Erzählungen der Schrift über
Kriege und andere menschliche Angelegenheiten fand er nicht die Höhe der
Philosophie, den Glanz der Suche nach der Wahrheit, die ihr eigen ist. Dennoch
wollte er nicht ohne Gott leben und suchte daher eine Religion, die seiner
Sehnsucht nach Wahrheit und auch seiner Sehnsucht, Jesus näherzukommen,
entsprach. So ging er den Manichäern ins Netz, die sich als Christen ausgaben
und eine völlig rationale Religion versprachen. Sie behaupteten, daß die Welt
in zwei Prinzipien geteilt sei: das Gute und das Böse. Und damit wäre die ganze
Komplexität der menschlichen Geschichte zu erklären. Auch die dualistische
Moral gefiel dem hl. Augustinus, weil sie eine sehr hohe Moral für die
Erwählten mit sich brachte: Und für den, der ihr, so wie er, anhing, war ein
Leben möglich, das der Situation der Zeit sehr viel angemessener war, besonders
für einen jungen Menschen. Er wurde also Manichäer und war in jenem Augenblick
davon überzeugt, die Synthese zwischen Rationalität, Wahrheitssuche und Liebe
zu Jesus Christus gefunden zu haben. Und das hatte auch einen konkreten Vorteil
für sein Leben: die Zugehörigkeit zu den Manichäern eröffnete nämlich bequeme
Perspektiven für eine Karriere. Jener Religion anzugehören, die so viele
einflußreiche Persönlichkeiten zu ihren Anhängern zählte, gestattete ihm, die
mit einer Frau eingegangene Beziehung fortzusetzen und in seiner Karriere
voranzukommen. Von dieser Frau hatte er einen Sohn, Adeodatus, den er sehr
liebte; er war sehr intelligent und sollte später bei der Vorbereitung auf die
Taufe am Comer See zugegen sein und an jenen »Dialogen« teilnehmen, die der hl.
Augustinus uns überliefert hat. Leider starb der Knabe frühzeitig. Mit ungefähr
zwanzig Jahren lehrte Augustinus Grammatik in seiner Geburtsstadt, kehrte aber
bald nach Karthago zurück, wo er ein brillanter und gefeierter Rhetorikmeister
wurde. Mit der Zeit jedoch begann Augustinus sich vom Glauben der Manichäer zu
entfernen, die ihn gerade vom intellektuellen Gesichtspunkt her enttäuschten,
insofern sie unfähig waren, seine Zweifel zu klären, und er übersiedelte nach
Rom und dann nach Mailand, wo sich damals der Sitz des Kaiserhofes befand und
wo er dank des Interesses und der Empfehlungen des Präfekten von Rom, des
Heiden Symmachus, der dem Bischof von Mailand, dem hl. Ambrosius, feindlich
gesinnt war, eine einflußreiche Stelle erhalten hatte.
In Mailand nahm
Augustinus – anfänglich um seine rhetorischen Kenntnisse weiter zu vertiefen –
die Gewohnheit an, die sehr schönen Predigten des Bischofs Ambrosius anzuhören,
der der Vertreter des Kaisers für Norditalien gewesen war, und der afrikanische
Rhetor war vom Wort des großen Mailänder Bischofs fasziniert; und nicht nur von
seiner Rhetorik, sondern vor allem der Inhalt rührte immer mehr sein Herz. Das
große Problem des Alten Testaments, nämlich das Fehlen rhetorischer Schönheit
und philosophischer Größe, erfuhr in den Predigten des hl. Ambrosius dank der
typologischen Auslegung des Alten Testaments eine Lösung: Augustinus begriff,
daß das ganze Alte Testament ein Weg zu Jesus Christus ist. So fand er den
Schlüssel, um die Schönheit und auch die philosophische Tiefe des Alten Testaments
zu verstehen, und begriff die ganze Einheit des Geheimnisses Christi in der
Geschichte und auch die Synthese zwischen Philosophie, Rationalität und Glaube
im »Logos«, in Christus, dem ewigen Wort, das Fleisch geworden ist.
In kurzer Zeit wurde
Augustinus sich bewußt, daß die allegorische Lesart der Schrift und die
neuplatonische Philosophie, die vom Mailänder Bischof angewandt wurden, ihm
erlaubten, die intellektuellen Schwierigkeiten zu lösen, die ihm, als er jünger
war, bei seiner ersten Annäherung an die biblischen Texte unüberwindbar
erschienen waren.
Der Lektüre der Schriften
der Philosophen ließ Augustinus somit die erneute Lektüre der Schrift und vor
allem der Briefe des Paulus folgen. Die Bekehrung zum Christentum am 15. August
386 stellte somit den Höhepunkt eines langen und mühsamen inneren Weges dar,
von dem wir noch in einer weiteren Katechese sprechen werden, und der Afrikaner
begab sich aufs Land im Norden von Mailand am Comer See – zusammen mit seiner
Mutter Monika, seinem Sohn Adeodatus und einer kleinen Gruppe von Freunden –,
um sich auf die Taufe vorzubereiten. So wurde Augustinus mit 32 Jahren am 24.
April 387 von Ambrosius in der Osternacht im Mailänder Dom getauft.
Nach der Taufe beschloß
Augustinus, mit den Freunden nach Afrika zurückzugehen, wobei er sich mit dem
Gedanken trug, ein Gemeinschaftsleben monastischer Art im Dienst Gottes zu
führen. Aber als sie in Ostia auf die Abreise warteten, erkrankte plötzlich
seine Mutter und starb wenig später, was dem Sohn das Herz zerriß. Nachdem er
schließlich in die Heimat zurückgekehrt war, ließ sich der Bekehrte in Hippo
nieder, um ein Kloster zu gründen. In dieser afrikanischen Küstenstadt wurde er
trotz seines Widerstands 391 zum Priester geweiht und begann mit einigen
Gefährten das monastische Leben, an das er seit langem dachte, und teilte seine
Zeit zwischen Gebet, Studium und Predigttätigkeit auf. Er wollte nur im Dienst
der Wahrheit stehen, er fühlte sich nicht zum pastoralen Leben berufen, begriff
aber dann, daß der Ruf Gottes genau darin bestand, Hirt unter den anderen zu
sein und so das Geschenk der Wahrheit den anderen zu bringen. In Hippo wurde er
vier Jahre später, im Jahr 395, zum Bischof geweiht. Während Augustinus weiter
das Studium der Schrift und der Texte der christlichen Tradition vertiefte, war
er ein vorbildlicher Bischof in seinem unermüdlichen pastoralen Einsatz:
Mehrmals in der Woche predigte er für seine Gläubigen, unterstützte die Armen
und die Waisen, sorgte für die Ausbildung des Klerus und die Organisation von
Frauen- und Männerklöstern. In kurzer Zeit behauptete sich der ehemalige Rhetor
als einer der bedeutendsten Vertreter des Christentums jener Zeit: Der Bischof
von Hippo, der in den über 35 Jahren als Bischof in der Leitung seiner Diözese
äußerst aktiv war – mit bemerkenswerten Auswirkungen auch auf das zivile Leben
–, übte in der Tat einen großen Einfluß auf die Leitung der katholischen Kirche
des römischen Afrika und ganz allgemein im Christentum seiner Zeit aus, wobei
er religiösen Strömungen und hartnäckigen und spalterischen Irrlehren wie dem
Manichäismus, dem Donatismus und dem Pelagianismus, die den christlichen
Glauben an den einen und an Erbarmen reichen Gott gefährdeten, entgegentrat.
Und Augustinus vertraute
sich Gott jeden Tag an, bis zum Ende seines Lebens: Während seine Stadt Hippo
seit fast drei Monaten von den vandalischen Invasoren belagert wurde, bat der
von einem Fieber befallene Bischof – wie sein Freund Possidius in der Vita
Augustini berichtet – darum, mit großen Buchstaben die Bußpsalmen abzuschreiben,
»und ließ die Blätter an der Wand befestigen, so daß er sie vom Bett aus
während seiner Krankheit sehen und lesen konnte, und er vergoß unablässig heiße
Tränen« (31,2). So vergingen die letzten Tage des Lebens des Augustinus, der am
28. August 430 starb, als er noch nicht 76 Jahre alt war. Seinen Werken, seiner
Botschaft und seiner inneren Verfassung werden wir die nächsten Begegnungen
widmen.
In der Reihe der
Mittwochskatechesen will ich mich von heute an mit dem hl. Augustinus befassen,
dem bedeutendsten und im christlichen Abendland einflußreichsten Kirchenvater,
einem Menschen voller Leidenschaft, der sich ebenso durch höchste Intelligenz wie
– nach der Bekehrung – durch großen Glaubenseifer auszeichnete und der sich als
Bischof in einem unermüdlichen seelsorglichen Einsatz bewährte. Unter dem
enormen Umfang der von ihm überlieferten Bücher, Predigten und Briefe tritt vor
allem das autobiographische Werk der »Bekenntnisse« hervor, das zu einem
Modell für Autobiographien bis in die Neuzeit herein geworden ist. Darin
schildert er seine bewegte Jugend, wie er zunächst von Monika, der Mutter, in
den Glauben hineinwächst, ihn dann verliert, nach Neuem sucht, immer auf dem
Wege bleibt und schließlich wieder auf mühsamen Wegen in die Kirche
hineinfindet.
Augustinus kam im Jahre
354 in Thagaste in Numidien, dem heutigen Algerien, zur Welt. Sein Vater
Patrizius war Heide, dann Katechumene. Seine Mutter, die hl. Monika, war
dagegen eine ganz eifrige Christin, die Augustinus und seine Geschwister – er
hatte einen Bruder und eine Schwester, die dann als Witwe Nonne und Äbtissin
geworden ist – im christlichen Glauben unterwies. Er erhielt vor allem eine sehr
gute Ausbildung in der Rhetorik, die damals eine der wichtigsten Disziplinen
war und in der er selber ein gefeierter Lehrer wurde. Er hat allerdings
beklagt, daß er als Schüler im Griechischen faul war, denn später als Bischof
hätte er es gut brauchen können. Aber da war es zu spät.
Die Suche nach einer
rechten »Lebensphilosophie« führte Augustinus zunächst zum Manichäismus, zu
einem System, das erklärte, die Welt beruhe auf zwei Prinzipien, dem guten und
dem bösen; so lasse sich alles erklären. Und die Moral sei zweigeteilt: für die
Erwählten, die auf der Höhe angekommen sind, sehr streng und für die anderen
auf der Vorstufe etwas lockerer. Und da er sich auf der Vorstufe fühlte, war
dies für ihn sozusagen eine angenehme religiöse und philosophische Beheimatung.
In seiner beruflichen Laufbahn kam er über Rom schließlich nach Mailand, in
eine bedeutende Position als Rhetor am Kaiserhof. Unter dem Eindruck der
Predigten des Bischofs Ambrosius bekehrte er sich aber und wurde in der
Osternacht 387 getauft. Daraufhin entschloß er sich, in seine Heimat
zurückzukehren; unterwegs erlitt er einen großen Schmerz durch den Tod seiner
Mutter, die hier in Ostia, im damaligen Hafen von Rom, gestorben ist und
begraben wurde. Er gründete zu Hause eine klösterliche Gemeinschaft, eigentlich
eine Philosophengemeinschaft mit christlichem Grund, wurde aber bei einem
Aufenthalt in Hippo während des Besuchs der Eucharistiefeier zu seiner
Überraschung vom betagten Bischof Valerius nach vorn beordert, der sagte: Ich
brauche schon lange einen Priester, der gut predigen kann – der Bischof konnte
es nämlich nicht –, und so weihte er ihn zum Priester. Augustinus hatte
gedacht, er sei nur zur Philosophie berufen, und er litt zunächst, als man ihm
das pastorale Amt, das Priestertum, verlieh. Aber ist dann ganz
hineingewachsen, wurde 395 Bischof, wirkte fast 40 Jahre segensreich dort und
starb 430 während der Belagerung der Stadt durch die Vandalen.
* * *
Von Herzen begrüße ich
die Pilger und Besucher aus den deutschsprachigen Ländern. Der hl. Augustinus
lebte immer in der Suche nach Gott, in der Suche, Jesus Christus näher und
ähnlicher zu werden. Auch wir wollen stets die Nähe des Schöpfers und die Nähe
Jesu Christi suchen, in dem Gott menschliches Antlitz hat und Ihm helfen, daß
er uns bereit macht, das Gute selber zu tun und es in der Welt zu verbreiten.
Der Herr geleite euch auf allen Wegen dieses noch jungen Jahres!
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BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Mittwoch, 16. Januar 2008
Der Heilige Augustinus
(2)
Liebe Brüder und
Schwestern!
Wie schon am vergangenen
Mittwoch will ich heute über den großen Bischof von Hippo, den hl.
Augustinus, sprechen. Vier Jahre vor seinem Tod wollte er seinen Nachfolger
ernennen. Dazu versammelte er am 26. September 426 das Volk in der
Friedensbasilika in Hippo, um den Gläubigen den Mann vorzustellen, den er für
diese Aufgabe bestimmt hatte. Er sagte: »In diesem Leben sind wir alle
sterblich, aber der letzte Tag dieses Lebens ist für jeden einzelnen immer
ungewiß. Trotzdem hofft man in der Kindheit, zum Jünglingsalter zu gelangen; im
Jünglingsalter zur Jugend; in der Jugend zum Erwachsenenalter; im
Erwachsenenalter zur Zeit der Reife; in der Zeit der Reife zum Alter. Man ist
nicht sicher, dahin zu gelangen, aber man hofft darauf. Das Alter hat hingegen
keinen weiteren Zeitabschnitt vor sich, auf den es hoffen könnte; seine Dauer
selbst ist ungewiß… Ich kam durch Gottes Willen in der Blüte meines Lebens in
diese Stadt; aber jetzt ist meine Jugend vorüber, und ich bin nun alt« (Ep.
213,1). An dieser Stelle nannte Augustinus den Namen des designierten
Nachfolgers, des Priesters Heraclius. Die Versammlung brach in zustimmenden
Beifall aus und wiederholte dreiundzwanzig Mal: »Gedankt sei Gott! Gelobt sei
Christus!« Mit weiteren Akklamationen stimmten die Gläubigen außerdem allem zu,
was Augustinus dann hinsichtlich seiner künftigen Vorhaben sagte: er wollte die
ihm noch verbleibenden Jahre einem intensiveren Studium der Heiligen Schrift
widmen (vgl. Ep. 213,6).
In der Tat, die
nachfolgenden vier Jahre waren Jahre einer außerordentlichen intellektuellen
Aktivität: Er vollendete wichtige Werke, nahm weitere, nicht weniger
anspruchsvolle in Angriff, hielt öffentliche Debatten mit den Irrlehrern – er
suchte immer den Dialog –, er griff ein, um den Frieden in den afrikanischen
Provinzen zu fördern, die von den Barbarenstämmen aus dem Süden bedroht wurden.
In diesem Sinn schrieb er an den Comes Darius, der nach Afrika gekommen war, um
den Streit zwischen dem Comes Bonifatius und dem kaiserlichen Hof beizulegen,
den die Stämme der Mauren für ihre Überfälle ausnutzten: »Der größte
Ehrentitel« – sagte er in dem Brief – »besteht darin, den Krieg mit dem Wort
statt Menschen mit dem Schwert zu töten, und mit dem Frieden für den Frieden zu
sorgen oder ihn aufrechtzuerhalten und nicht mit dem Krieg. Gewiß, auch
diejenigen, die kämpfen, suchen, wenn sie gut sind, zweifellos den Frieden,
aber um den Preis, Blut zu vergießen. Du hingegen bist entsandt worden, um zu
verhindern, daß man versuche, irgend jemandes Blut zu vergießen« (Ep. 229,2).
Die Hoffnung auf eine Befriedung der afrikanischen Gebiete wurde leider
enttäuscht: Im Mai 429 passierten die Vandalen die Straße von Gibraltar,
nachdem sie aus Rache von Bonifatius selbst nach Afrika eingeladen worden
waren, und fielen in Mauretanien ein. Die Invasion erreichte schnell die
anderen reichen afrikanischen Provinzen. Im Mai oder Juni des Jahres 430
standen »die Zerstörer des Römischen Reiches«, wie Possidius jene Barbaren
nennt (Vita, 30,1), vor Hippo, das sie belagerten.
In der Stadt hatte auch
Bonifatius Zuflucht gesucht, der sich zu spät mit dem Hof ausgesöhnt hatte und
nun vergeblich versuchte, den Invasoren den Weg zu versperren. Der Biograph
Possidius beschreibt den Schmerz des Augustinus: »Mehr als sonst waren die
Tränen Tag und Nacht sein Brot, er war nunmehr ans Ende seines Lebens gelangt
und fristete mehr als die anderen in Bitterkeit und Trauer sein vorgerücktes
Dasein« (Vita, 28,6). Und er erklärt: »Er, jener Mann Gottes, sah nämlich die
Gemetzel und die Zerstörungen der Städte; die Häuser auf dem Land verfallen und
die Einwohner von den Feinden getötet oder in die Flucht geschlagen und
zerstreut; die Kirchen ihrer Priester und Diener beraubt; die heiligen
Jungfrauen und die Ordensleute überallhin zerstreut; unter ihnen die einen
unter der Folter gestorben, die anderen mit dem Schwert getötet, wieder andere
gefangengenommen, die Integrität der Seele und des Leibes und auch den Glauben
verloren, von den Feinden in schmerzhafte und lange Sklaverei geführt« (ebd.,
28,8).
Obwohl er alt und müde
war, stand Augustinus weiterhin in vorderster Linie und tröstete sich selbst
und die anderen mit dem Gebet und der Betrachtung über die geheimnisvollen
Pläne der Vorsehung. Er sprach diesbezüglich vom »Greisenalter der Welt« – und
diese römische Welt war tatsächlich alt –, er sprach von diesem Alter, wie er
es schon Jahre zuvor getan hatte, um die aus Italien kommenden Flüchtlinge zu
trösten, als im Jahr 410 die Goten Alarichs die Stadt Rom erstürmt hatten. Im
Alter, sagte er, gibt es Krankheiten in Fülle: Husten, Katarrh, Triefäugigkeit,
Angst, Erschöpfung. Aber auch wenn die Welt altert, ist Christus ewig jung. Und
daher die Aufforderung: »Lehne nicht ab, vereint mit Christus jung zu werden,
auch in der alten Welt. Er sagt zu dir: Fürchte dich nicht, deine Jugend
wird sich erneuern wie die des Adlers« (vgl. Serm. 81,8). Der Christ darf
also auch in schwierigen Situationen nicht verzagen, sondern muß sich dafür
einsetzen, dem zu helfen, der in Not ist. Das rät der große Lehrer, als er dem
Bischof von Thiava, Honoratus, antwortet, der ihn gefragt hatte, ob unter der
Bedrängnis der Barbareneinfälle ein Bischof oder ein Priester oder irgendein
Mann der Kirche fliehen dürfe, um sein Leben zu retten: »Wenn für alle
gleichermaßen Gefahr besteht, das heißt für Bischöfe, Kleriker und Laien, so
sollen diejenigen, die der anderen bedürfen, nicht von denen verlassen werden,
derer sie bedürfen. In diesem Fall sollen sich alle an sichere Orte begeben;
wenn aber einige bleiben müssen, sollen sie nicht von denen verlassen werden,
die die Pflicht haben, ihnen mit dem heiligen Dienst beizustehen, so daß sie
sich entweder gemeinsam in Sicherheit bringen oder gemeinsam das Unglück
ertragen, das sie nach dem Willen des Familienoberhauptes erdulden sollen« (Ep.
228,2). Und er schloß: »Das ist der höchste Beweis der Liebe« (ebd., 3). Wie
sollte man in diesen Worten nicht die heroische Botschaft wiedererkennen, die
im Lauf der Jahrhunderte so viele Priester angenommen und sich zu eigen gemacht
haben?
Indessen leistete die
Stadt Hippo Widerstand. Das Kloster-Haus des Augustinus hatte seine Tore
geöffnet, um die Mitbrüder im Bischofsamt aufzunehmen, die um Gastfreundschaft
ersuchten. Unter diesen befand sich auch sein ehemaliger Schüler Possidius, der
uns so das direkte Zeugnis jener letzten, dramatischen Tage hinterlassen
konnte. »Im dritten Monat jener Belagerung« – berichtet er – »legte er sich mit
Fieber ins Bett: Es war seine letzte Krankheit« (Vita, 29,3). Der heilige Greis
nutze jene endlich freie Zeit, um sich mit größerer Intensität dem Gebet zu
widmen. Er pflegte zu sagen, daß keiner, weder Bischof noch Ordensmann noch
Laie, möge seine Lebensführung noch so untadelig erscheinen, dem Tod ohne eine
angemessene Buße entgegentreten darf. Daher wiederholte er ständig unter Tränen
die Bußpsalmen, die er so oft mit dem Volk gebetet hatte (vgl. ebd.,
31,2).
Je mehr sich die
Krankheit verschlimmerte, desto mehr verspürte der sterbende Bischof das
Bedürfnis nach Einsamkeit und Gebet: »Um von niemandem in seiner Sammlung
gestört zu werden, bat er ungefähr zehn Tage vor seinem Hinscheiden uns
Anwesende, außerhalb der Stunden, in denen die Ärzte kamen, um ihn zu
untersuchen, oder man ihm das Essen brachte, niemanden in seine Kammer
eintreten zu lassen. Sein Wille wurde genau erfüllt, und diese ganze Zeit
verbrachte er im Gebet« (ebd. 31,3). Er verschied am 28. August 430: Sein
großes Herz hatte endlich Ruhe gefunden in Gott.
Zur Grablegung seines
Leibes – informiert uns Possidius – wurde Gott das Opfer dargebracht, an dem
wir teilnahmen, und dann wurde er bestattet (Vita 31,5). Sein Leib wurde
an ungewissem Datum nach Sardinien übertragen und von dort im Jahr 725 nach
Pavia in die Basilika »San Pietro in Ciel d’oro«, wo er auch heute ruht. Sein
erster Biograph gibt über ihn dieses abschließende Urteil ab: »Er hinterließ
der Kirche einen sehr zahlreichen Klerus, wie auch Männer- und Frauenklöster
voller Menschen, die sich der Enthaltsamkeit im Gehorsam gegenüber ihren Oberen
geweiht hatten, zusammen mit den Bibliotheken, die seine Bücher und Reden sowie
die anderer Heiliger enthielten, aus denen man erfährt, worin durch die Gnade
Gottes sein Verdienst und seine Größe in der Kirche bestanden habe, und in
denen die Gläubigen ihn immer lebendig vorfinden« (Possidius, Vita, 31,8).
Das ist ein Urteil, dem wir uns anschließen können: in seinen Schriften
»finden« auch wir ihn »lebendig« vor. Wenn ich die Schriften des hl. Augustinus
lese, habe ich nicht den Eindruck, daß es sich um einen Mann handelt, der vor
mehr oder weniger 1600 Jahren gestorben ist, sondern ich spüre ihn wie einen
Menschen von heute: einen Freund, einen Zeitgenossen, der zu mir spricht, der
mit seinem frischen und aktuellen Glauben zu uns spricht. Im hl. Augustinus,
der in seinen Schriften zu mir, zu uns spricht, sehen wir die bleibende
Aktualität seines Glaubens; des Glaubens, der von Christus kommt, dem ewigen,
fleischgewordenen Wort, Gottessohn und Menschensohn. Und wir können sehen, daß
dieser Glaube nicht von gestern ist, auch wenn er gestern verkündet wurde; er
ist immer von heute, weil Christus wirklich gestern, heute und in Ewigkeit ist.
Er ist der Weg, die Wahrheit und das Leben. So ermutigt uns der hl. Augustinus
dazu, uns diesem immer lebendigen Christus anzuvertrauen und so den Weg des
Lebens zu finden.
Letzte Woche haben wir
begonnen, über den heiligen Augustinus zu sprechen. Heute möchte ich kurz seine
letzten Lebensjahre behandeln. Im Jahr 426, vier Jahre vor seinem Tode,
bestimmte er in einer Versammlung der Gläubigen seinen Nachfolger, den Priester
Eraclius. Er selbst wollte sich in den ihm verbleibenden Jahren vermehrt dem
Studium der Heiligen Schrift widmen. So folgten in der Tat vier Jahre einer
außergewöhnlichen intellektuellen Tätigkeit, die die Vollendung wie
Inangriffnahme bedeutender Werke sah, ebenso öffentliche Diskussionen mit
Häretikern und Bemühungen um die Förderung des Friedens in den afrikanischen
Provinzen. Die Hoffnung auf Frieden wurde jedoch enttäuscht, als die Vandalen
von der Straße von Gibraltar her Nordafrika zu erobern begannen und schließlich
im Jahr 430 die Stadt Hippo belagerten. Trotz seines Alters war Augustinus an
vorderster Front tätig und bestärkte die leidgeplagte Bevölkerung im Vertrauen
auf den geheimnisvollen Plan der göttlichen Vorsehung. Er erinnerte daran, daß
der Christ angesichts des Unheils nicht verzagen darf, sondern sich bemühen
muß, der Not Abhilfe zu leisten. Hippo war Zufluchtsort vieler schutzsuchender
Menschen, und Augustinus hatte die Bischöfe, die vor den Barbaren fliehen
mußten, in sein Haus aufgenommen. Unter ihnen war auch Possidius, sein späterer
Biograph, der uns ein direktes Zeugnis dieser letzten dramatischen Tage
hinterlassen hat. Im dritten Monat der Belagerung Hippos erkrankte Augustinus
schwer. Im Bewußtsein, daß niemand „ohne eine angemessene und zutreffende Buße
aus dem Leben scheiden kann“, verbrachte er seine letzten Lebenstage in
intensivem Gebet und ließ sich dazu die Bußpsalmen Davids an die Wand vor
seinem Bett heften. Am 28. August 430 schließlich fand das Herz dieses großen
Bischofs und Kirchenlehrers seine Ruhe in Gott.
* * *
Gerne grüße ich alle
Pilger und Besucher deutscher Sprache. Sein Einsatz bis zum Lebensende und sein
Sterben zeigen uns nochmals die Größe dieses Menschen. Sein Beispiel und seine
Lehre sind lebendig in seinen Schriften, sprechen zu uns, lebendig und
gegenwärtig auch heute. Wir wollen im Vertrauen auf Gottes Gnade unseren Weg
gehen. Der Herr segne und geleite euch alle Tage.
APPELL
Übermorgen, am Freitag,
den 18. Januar, beginnt traditionsgemäß die Gebetswoche für die Einheit
der Christen. In diesem Jahr kommt ihr eine besondere Bedeutung zu, da sie zum
einhundertsten Mal stattfindet. Ihr Thema ist die Aufforderung, die der hl.
Paulus an die Thessalonicher richtet: »Betet ohne Unterlaß!« (1 Thess 5,17).
Gerne mache ich mir diese Aufforderung zu eigen und richte sie an die ganze
Kirche. Ja, es ist notwendig, ohne Unterlaß zu beten und Gott beharrlich um das
große Geschenk der Einheit aller Jünger des Herrn zu bitten. Die unversiegbare
Kraft des Heiligen Geistes sporne uns zu einem aufrichtigen Engagement in der
Suche nach Einheit an, damit wir alle gemeinsam bezeugen können, daß Christus
der einzige Erlöser der Welt ist.
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Attributed
to Gerard Seghers (1591–1651). Saint
Augustin, circa 1630, Wimborne
Minster,Dorset, Kingston Lacy
BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Mittwoch, 30. Januar 2008
Der Heilige Augustinus
(3)
Liebe Brüder und
Schwestern!
Nach der Gebetswoche für
die Einheit der Christen kehren wir heute zu der großen Gestalt des hl.
Augustinus zurück. Mein lieber Vorgänger Johannes Paul II. hat ihm 1986, das
heißt zum 1600. Jahrestag seiner Bekehrung, ein langes und gedankenreiches
Dokument, das Apostolische Schreiben Augustinum Hipponensem, gewidmet. Der
Papst selbst nannte diesen Text »einen Dank an Gott für das Geschenk, das mit
jener wunderbaren Bekehrung der Kirche und durch sie der ganzen Menschheit
zuteil geworden ist«. Auf das Thema seiner Bekehrung möchte ich bei einer der
nächsten Audienzen zurückkommen. Es ist nicht nur für sein persönliches Leben,
sondern auch für unser Leben ein fundamentales Thema. Im Evangelium am vorigen
Sonntag hat der Herr selbst seine Verkündigung mit dem Wort: »Kehrt um!«
zusammengefaßt. Wenn wir dem Weg des hl. Augustinus folgen, könnten wir darüber
nachdenken, was diese Bekehrung ist: Sie ist etwas Endgültiges, Entscheidendes,
aber die grundlegende Entscheidung muß sich entwickeln, muß sich in unserem
ganzen Leben verwirklichen.
Die heutige Katechese ist
hingegen dem Thema Glaube und Vernunft gewidmet, das ein entscheidendes oder,
besser gesagt, ein für die Biographie des hl. Augustinus entscheidendes Thema
ist. Als Kind hatte er von seiner Mutter Monika den katholischen Glauben
gelernt. Als Jugendlicher hatte er diesen Glauben aufgegeben, weil er dessen
Vernünftigkeit nicht mehr erkennen konnte und keine Religion wollte, die nicht
auch für ihn Ausdruck der Vernunft, das heißt der Wahrheit, wäre. Sein Durst
nach Wahrheit war radikal und hat ihn schließlich dazu veranlaßt, sich vom
katholischen Glauben abzuwenden. Aber seine Radikalität war so geartet, daß er
sich nicht mit Philosophien zufrieden geben konnte, die nicht zur Wahrheit
selbst gelangten, die nicht bis zu Gott gelangten. Und zu einem Gott, der nicht
nur eine letzte kosmologische Hypothese wäre, sondern der wahre Gott, der Gott,
der uns das Leben gibt und in dieses unser Leben selbst eintritt. So stellt der
gesamte intellektuelle und geistliche Weg des hl. Augustinus auch heute ein
gültiges Modell für das Verhältnis zwischen Glaube und Vernunft dar, ein Thema
nicht nur für gläubige Menschen, sondern für jeden Menschen, der die Wahrheit
sucht, ein zentrales Thema für die innere Ausgewogenheit und das Schicksal
jedes Menschen. Diese beiden Dimensionen, Glaube und Vernunft, sind weder
voneinander zu trennen noch einander entgegenzusetzen, sondern sie müssen
vielmehr stets zusammengehen. Wie Augustinus selbst nach seiner Bekehrung
geschrieben hat, sind Glaube und Vernunft »die zwei Kräfte, die uns zum
Erkennen bringen« (Contra Academicos III,20,43). Zu Recht berühmt sind in
diesem Zusammenhang die zwei augustinischen Formeln (Sermones, 43,9), die diese
kohärente Synthese von Glaube und Vernunft zum Ausdruck bringen: »crede ut
intelligas« (»glaube, um zu verstehen«) – der Glaube öffnet den Weg, um die Tür
zur Wahrheit zu durchschreiten –, aber auch und davon nicht zu trennen: »intellige
ut credas« (»verstehe, um zu glauben«), erforsche die Wahrheit, um Gott zu
finden und zu glauben.
Diese beiden Aussagen des
Augustinus bringen mit eindringlicher Unmittelbarkeit und ebensolcher Tiefe die
Synthese dieses Problems zum Ausdruck, in der die katholische Kirche ihren Weg
formuliert findet. Historisch nimmt diese Synthese noch vor dem Kommen Christi
in der Begegnung zwischen jüdischem Glauben und griechischem Denken im
hellenistischen Judentum Gestalt an. In der Folge ist diese Synthese von vielen
christlichen Denkern aufgenommen und weiterentwickelt worden. Der Einklang
zwischen Glaube und Vernunft bedeutet vor allem, daß Gott nicht fern ist: Er
ist nicht fern von unserer Vernunft und von unserem Leben; er ist jedem
Menschen nahe, er ist unserem Herzen und unserer Vernunft nahe, wenn wir uns
wirklich auf den Weg machen.
Gerade auf diese Nähe
Gottes zum Menschen wurde von Augustinus mit außerordentlicher Eindringlichkeit
hingewiesen. Die Gegenwart Gottes im Menschen ist tief und gleichzeitig
geheimnisvoll, sie kann aber im eigenen Innern erkannt und entdeckt werden: Geh
nicht hinaus – sagt der Bekehrte –, sondern »kehre in dich selbst ein; im
inneren Menschen wohnt die Wahrheit; und wenn du finden wirst, daß deine Natur
wandelbar ist, gehe über dich selbst hinaus. Bedenke jedoch, daß du, wenn du
über dich hinausgehst, über eine Seele hinausgehst, die vernünftig ist« (De
vera religione, 39,72). Gerade wie er selbst mit einer sehr bekannten
Feststellung zu Beginn der Confessiones, seiner zum Lob Gottes
geschriebenen geistlichen Autobiographie, hervorhebt: »Denn du hast uns auf
dich hin geschaffen, und unser Herz ist unruhig, bis es Ruhe findet in dir«
(I,1,1).
Die Ferne Gottes kommt
also der Ferne von uns selbst gleich: »Denn du« – so erkennt Augustinus (Confessiones,
III,6,11), indem er sich direkt an Gott wendet – »warst innerer als mein
Innerstes und höher als mein Höchstes«, »inferior intimo meo et superior summo
meo«; so sehr – fügt er an einer anderen Stelle hinzu, als er an die Zeit vor
der Bekehrung denkt –, daß »du vor mir warst; ich aber hatte mich von mir
selbst entfernt und fand mich nicht, geschweige denn dich« (Confessiones,
V,2,2). Gerade weil Augustinus persönlich diesen intellektuellen und
geistlichen Weg erlebt hat, verstand er es, ihn in seinen Werken mit so großer
Unmittelbarkeit, Tiefe und Weisheit darzustellen, wobei er an zwei weiteren
berühmten Stellen der Confessiones (IV,4,9 und 14,22) zugibt, daß der
Mensch »ein großes Rätsel« (»magna quaestio«) und »ein tiefer Abgrund« (»grande
profundum«) ist, Rätsel und Abgrund, die nur Christus erhellt und rettet. Das
ist wichtig: Ein Mensch, der fern ist von Gott, ist auch fern von sich selbst,
seiner selbst entfremdet und kann sich selbst nur finden, wenn er Gott
begegnet. So gelangt er auch zu sich selbst, zu seinem wahren Ich, zu seiner
wahren Identität.
Der Mensch – dies betont
Augustinus dann in De civitate Dei (XII,27) – ist aufgrund seiner
Natur sozial, aber durch Schuld unsozial, und er ist von Christus gerettet, dem
einzigen Mittler zwischen Gott und der Menschheit, der deshalb »der universale
Weg der Freiheit und des Heiles ist«, wie mein Vorgänger Johannes Paul II.
wiederholt hat (Augustinum Hipponensem, 21): Außerhalb dieses Weges, der dem
Menschengeschlecht nie gefehlt hat – so Augustinus im selben Werk –, »ist
keiner je befreit worden, wird keiner befreit und wird keiner befreit werden« (De
civitate Dei, X,32,2). Als einziger Mittler des Heils ist Christus das Haupt
der Kirche und mit ihr mystisch vereint, so daß Augustinus sagen kann: »Wir
sind Christus geworden. Denn wenn er das Haupt ist, wir seine Glieder, so ist
er und sind wir der ganze Mensch« (In Ioannis evangelium tractatus, 21,8).
Volk Gottes und Haus
Gottes – die Kirche ist in der Sicht des Augustinus also eng an den Begriff des
Leibes Christi gebunden; diese Sicht gründet auf der christologischen Lesart
des Alten Testaments und auf dem sakramentalen Leben, das seinen Mittelpunkt in
der Eucharistie hat, in der der Herr uns seinen Leib gibt und uns in seinen
Leib verwandelt. Es ist also grundlegend, daß die Kirche, Volk Gottes im
christologischen und nicht im soziologischen Sinn, wirklich in Christus
eingegliedert ist, der – so sagt Augustinus an einer sehr schönen Stelle – »für
uns betet, in uns betet, von uns angebetet wird. Er betet für uns als unser
Priester, er betet in uns als unser Haupt, er wird von uns angebetet als unser
Gott: Wir erkennen daher in ihm unsere Stimme und seine Stimme in uns« (Enarrationes
in Psalmos, 85,1).
Am Schluß des
Apostolischen Schreibens Augustinum Hipponensem wollte Johannes Paul
II. den Heiligen selbst fragen, was er den heutigen Menschen zu sagen habe, und
er antwortet vor allem mit den Worten, die Augustinus einem Brief anvertraute,
den er kurz nach seiner Bekehrung diktierte: »Mir scheint, die Menschen müßten
sich auf die Hoffnung zurückziehen, die Wahrheit zu finden« (Epistulae 1,1);
jene Wahrheit, die Christus selbst ist, wahrer Gott, an den eines der schönsten
und berühmtesten Gebete der Confessiones (X,27,38) gerichtet ist:
»Spät habe ich dich geliebt, o Schönheit, so alt und doch immer neu, spät habe
ich dich geliebt! Und siehe, du warst in meinem Inneren und ich draußen, und
dort (draußen) suchte ich dich und stürzte mich, häßlich entstellt, auf die
Schönheiten, die du geschaffen hast. Du warst bei mir, aber ich war nicht bei
dir. Weit von dir weg zog mich, was keinen Bestand hätte, wenn es nicht in dir
wäre. Du hast mich laut gerufen und meine Taubheit zerrissen; du hast gestrahlt
und geleuchtet und meine Blindheit verscheucht. Du hast mir deinen Duft
zugeweht, und ich habe ihn eingesogen und seufze nun nach dir. Ich habe dich
geschmeckt, und nun hungere und dürste ich nach dir. Du hast mich berührt, und
ich bin entbrannt in deinem Frieden«.
Ja, Augustinus ist Gott
begegnet und während seines ganzen Lebens hat er ihn erfahren, so daß diese
Wirklichkeit – die vor allem Begegnung mit einer Person, mit Jesus ist – sein
Leben verändert hat, wie sie das Leben aller Frauen und Männer jeder Zeit
verändert, die die Gnade haben, ihm zu begegnen. Beten wir, daß der Herr uns
diese Gnade schenke und uns so seinen Frieden finden lasse.
In den vergangenen
Mittwochskatechesen haben wir uns mit der außergewöhnlichen Gestalt des
heiligen Augustinus, seinem Leben und einigen seiner Werke befaßt. Heute wollen
wir weitere Aspekte seines reichen Denkens betrachten. Eine Frage, die
Augustinus zeit seines Lebens sehr beschäftigt hat, war die des Verhältnisses
zwischen Glaube und Vernunft. Er betonte, daß der Glaube der Vernunft niemals
entbehren dürfe, aber auch umgekehrt die Vernunft den Glauben braucht. Der Einklang
zwischen Glaube und Vernunft ist nötig, um in der Erkenntnis Gottes
voranzuschreiten und das Ziel des ewigen Heils zu erreichen. Die innere
Wechselbeziehung von Glaube und Vernunft läßt uns bewußt werden, daß Gott im
Innersten unseres Ichs erkannt und gefunden werden kann. Das ist die andere
große Frage, die Augustinus unaufhörlich bewegt hat: die Beziehung zwischen
Gott und Mensch. In den Bekenntnissen stellt er sich die zweifache
Frage: „Was bist du mir, Gott? … Was bin ich dir?“ In seinem Innersten, dort wo
die Wahrheit und die Liebe Raum finden, erfährt der Mensch die Gegenwart
Gottes. „Du aber warst noch innerer als mein Innerstes und höher als mein
Höchstes“ (Conf. III,6,11). In einer ähnlich intensiven Weise ist
Christus, der einzige Mittler des Heils, in der Kirche gegenwärtig. Deshalb
liebt Augustinus das Bild der Kirche als Leib Christi. Sie ist der Ort einer
inneren Gemeinschaft mit Christus: „Er betet für uns als unser Priester, er
betet in uns als unser Haupt, wir beten zu ihm als unseren Gott. In ihm wollen
wir unsere Stimme hören und seine Stimme in uns“ (En. Ps. 85,1). Der ganze
Christus, Christus und die Kirche, sind eine einzige mystische Person, die den
Menschen das Heil bringt.
* * *
Ganz herzlich grüße ich
die Pilger und Besucher deutscher Zunge, insbesondere die
Bereichsverantwortlichen für die Vorbereitung meines Apostolischen Besuchs in
Mariazell und in Österreich im letzten Jahr. Ich freue mich sehr, daß wir uns
hier in Rom wiedersehen können. Danke! "Du hast uns auf dich hin geschaffen,
und unruhig ist unser Herz, bis es Ruhe findet in dir", hat Augustinus
gebetet. Dieses Gebet werde für uns auch Bewegungskraft unseres Lebens, um uns
dorthin zu führen, wo wir den Frieden und die Wahrheit finden und selbst aktiv
Träger des Friedens werden können. Der Herr schenke euch seine Liebe und die
Freude seiner Gegenwart!
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Copyright © Dikasterium
für Kommunikation
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Ascanio Luciano (1621–1706), Capriccio
with the vision of Saint Augustine in a ruined arcade, circa 1669, 65 x 78,
signed lower left LUCIANO. Private collection
BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Mittwoch , 20. Februar
2008
Petersdom
Mit Freude grüße ich die
Audienzteilnehmer aus den Ländern deutscher Sprache hier im Petersdom. Die
Fastenzeit, die österliche Bußzeit, bietet eine gute Gelegenheit, den Weg der
Umkehr entschieden weiterzugehen und sich um eine geistliche Erneuerung zu
bemühen für eine Neubelebung des Glaubens und unserer Beziehung zu Gott sowie
für einen großherzigen Einsatz im Geist des Evangeliums. Die Liebe ist der
Lebensstil, der den glaubenden Menschen auszeichnet. Werdet nicht müde, überall
Zeugnis für die Nächstenliebe zu geben. Euch allen wünsche ich
einen gesegneten Aufenthalt hier in Rom.
Audienzenhalle
Einen frohen Gruß richte
ich an die deutschsprachigen Pilger und Besucher. Unter ihnen grüße ich
besonders die Kirchenrechtsstudenten der Universitäten München, Augsburg und
Potsdam. In seinen Schriften zeigt uns Augustinus auch heute den Weg, den
Glauben tiefer zu verstehen. Wenn man sie liest, sieht man, daß der Glaube der
gleiche geblieben ist und immerfort Gegenwart ist, die uns auch heute den Weg
zeigt. So sollen wir wie er nicht müde werden, Gott immer neu zu suchen, um ihn
dann auch immer mehr zu lieben und seine Zeugen zu sein. Von Herzen segne ich
euch alle.
* * *
Der Hl. Augustinus (4)
Liebe Brüder und
Schwestern!
Nach der kurzen
Unterbrechung durch die Exerzitien in der vergangenen Woche kommen wir heute
zur großen Gestalt des hl. Augustinus zurück, über den ich bereits mehrmals in
den Mittwochskatechesen gesprochen habe. Er ist der Kirchenvater, der die
größte Zahl an Werken hinterlassen hat, und über diese will ich heute kurz
sprechen. Einige Schriften des Augustinus sind von grundlegender Bedeutung, und
dies nicht nur für die Geschichte des Christentums, sondern für die Entwicklung
der gesamten abendländischen Kultur: das deutlichste Beispiel sind die Confessiones,
zweifellos eines der meistgelesenen Bücher der christlichen Antike. Wie
verschiedene Kirchenväter der ersten Jahrhunderte, aber in unvergleichlich
größerem Ausmaß, übte auch der Bischof von Hippo in der Tat einen
weitreichenden und anhaltenden Einfluß aus, wie schon aus der überreichen
Handschriftenüberlieferung seiner Werke deutlich wird, die wirklich sehr
zahlreich sind.
Er selbst hat einige
Jahre vor seinem Tod in den Retractationes eine Übersicht seiner
Schriften erstellt, und kurz nach seinem Tod wurden sie sorgfältig in dem Indiculus (»Verzeichnis«)
aufgeführt, den sein treuer Freund Possidius der Biographie des hl. Augustinus Vita
Augustini beifügte. Das Verzeichnis der Werke des Augustinus wurde mit der
ausdrücklichen Absicht angelegt, deren Gedächtnis zu bewahren, während sich die
Invasion der Vandalen im ganzen römischen Afrika ausbreitete, und es führt gut
1030 Schriften an, die von ihrem Verfasser numeriert worden waren; dazu kommen
weitere Schriften, »die nicht gezählt werden können, weil er sie mit keiner
Zahl versehen hat«. Als Bischof einer benachbarten Stadt diktierte Possidius
diese Worte in Hippo – wohin er geflohen war und wo er beim Sterben des
Freundes zugegen war – und stützte sich dabei sicherlich auf den Katalog der
persönlichen Bibliothek des Augustinus. Heute sind noch über 300 Briefe des
Bischofs von Hippo und fast 600 Predigten erhalten, aber ursprünglich war die
Zahl der Predigten viel, viel größer, vielleicht sogar zwischen 3000 und 4000 –
Frucht von 40 Jahren Predigttätigkeit des ehemaligen Rhetors, der sich
entschlossen hatte, Jesus zu folgen und nicht mehr zu den Großen des
Kaiserhofes zu sprechen, sondern zum einfachen Volk von Hippo.
Noch in den letzten
Jahren haben die Entdeckungen einer Reihe von Briefen und einiger Predigten
unsere Kenntnis dieses großen Kirchenvaters bereichert. »Viele Bücher« –
schreibt Possidius – »wurden von ihm verfaßt und veröffentlicht, viele
Predigten wurden in der Kirche gehalten, niedergeschrieben und verbessert, sei
es, um die verschiedenen Häretiker zu widerlegen, sei es, um die Heilige
Schrift zur Erbauung der heiligen Söhne der Kirche auszulegen. Von diesen
Werken« – hebt der befreundete Bischof hervor – »gibt es so viele, daß ein
Gelehrter kaum in der Lage ist, sie alle zu lesen und kennenzulernen« (Vita
Augustini, 18,9).
Im literarischen Schaffen
des Augustinus – also mehr als 1000 Veröffentlichungen, die in philosophische,
apologetische, lehrmäßige, moralische, monastische, exegetische und gegen die
Irrlehren gerichtete Schriften unterteilt sind, und dazu noch die Briefe und
Predigten – ragen einige außergewöhnliche Werke von großem theologischen und
philosophischen Geist hervor. Zu erinnern ist vor allem an die schon
erwähnten Confessiones, die in dreizehn Büchern zwischen 397 und 400 zum
Lob Gottes geschrieben worden sind. Sie sind eine Art Autobiographie in Form
eines Dialogs mit Gott. Diese literarische Gattung spiegelt das Leben des hl.
Augstinus wider, das weder ein in sich verschlossenes noch ein in viele Dinge
zerstreutes Leben war, sondern ein Leben, das im wesentlichen als Dialog mit
Gott gelebt wurde und so ein Leben mit den anderen war. Schon der Titel Confessiones/Bekenntnisse
verweist auf den besonderen Charakter dieser Autobiographie. Dieses Wort »confessiones«
hat im christlichen Latein, das sich aus der Tradition der Psalmen entwickelt
hat, zwei Bedeutungen, die jedoch eng miteinander verbunden sind. »Confessiones«
besagt an erster Stelle das Bekenntnis der eigenen Schwächen, des Elends der
Sünden; aber gleichzeitig bedeutet »confessiones« Lob Gottes, Anerkennung
Gottes. Die eigene Armseligkeit im Licht Gottes zu sehen, wird zum Lob Gottes
und zum Dank, daß Gott uns liebt und annimmt, daß er uns verwandelt und uns zu
sich selbst erhebt. Über diese Confessiones, die schon während des Lebens
des hl. Augustinus großen Erfolg hatten, schrieb er selbst: »Sie haben auf
mich, während ich sie schrieb, eine solche Wirkung ausgeübt und sie üben sie
noch immer aus, wenn ich sie wieder lese. Es gibt viele Brüder, denen diese
Werke gefallen« (Retractationes, II,6): Und ich muß sagen, daß auch ich einer
von diesen »Brüdern« bin. Und dank der Confessiones können wir
Schritt für Schritt den inneren Weg dieses außerordentlichen und
leidenschaftlich für Gott entflammten Mannes verfolgen. Weniger verbreitet, aber
ebenso originell und sehr wichtig sind sodann die Retractationes, die um
das Jahr 427 in zwei Büchern verfaßt wurden, in denen der hl. Augustinus nun
als alter Mann ein Werk der »Durchsicht« (»retractatio«) seines gesamten
geschriebenen Werkes vollzieht und so ein einzigartiges und sehr wertvolles
literarisches Dokument, aber auch eine Lehre von Aufrichtigkeit und
intellektueller Demut hinterläßt.
De civitate Dei –
ein eindrucksvolles und für die Entwicklung des abendländischen politischen
Denkens und für die christliche Geschichtstheologie entscheidendes Werk – wurde
zwischen 413 und 426 in 22 Büchern geschrieben. Der Anlaß war die Plünderung
Roms durch die Goten im Jahr 410. Viele noch lebende Heiden, aber auch viele
Christen hatten gesagt: Rom ist gefallen, jetzt können der christliche Gott und
die Apostel die Stadt nicht schützen. Während der Gegenwart der heidnischen
Gottheiten war Rom »caput mundi«, die große Hauptstadt, und niemand hätte
gedacht, daß sie jemals in die Hände der Feinde fallen würde. Jetzt, mit dem
christlichen Gott, schien diese große Stadt nicht mehr sicher. Der Gott der
Christen schützte also nicht, er konnte nicht der Gott sein, dem man sich
anvertrauen kann. Auf diesen Einwand, der auch das Herz der Christen tief
berührte, antwortet der hl. Augustinus mit diesem großartigen Werk, dem De
civitate Dei, und klärt damit, was wir uns von Gott erwarten sollen und was
nicht, wie das Beziehungsverhältnis zwischen der politischen Sphäre und der
Sphäre des Glaubens, der Kirche, aussieht. Auch heute ist dieses Buch eine
Quelle, um die wahre »Laicità« und die Zuständigkeit der Kirche, die große
wahre Hoffnung, die uns der Glaube schenkt, richtig zu bestimmen.
Dieses große Buch ist
eine Darlegung der Menschheitsgeschichte, die von der göttlichen Vorsehung
gelenkt, aber gegenwärtig von zwei Arten der Liebe gespalten wird. Und das ist
der zugrundeliegende Plan, seine Auslegung der Geschichte, die der Kampf
zwischen den zwei Arten der Liebe ist: Eigenliebe »bis hin zur Gleichgültigkeit
gegenüber Gott« und Gottesliebe »bis hin zur Gleichgültigkeit gegenüber sich
selbst« (De civitate Dei, XIV,28), bis hin zur vollen Freiheit von sich selbst
für die anderen im Licht Gottes. Das also ist vielleicht das größte Buch des
hl. Augustinus und von bleibender Wichtigkeit. Ebenso wichtig ist De
Trinitate, ein Werk in 15 Büchern über den Wesenskern des christlichen
Glaubens, den Glauben an den dreieinigen Gott, das in zwei Zeitabschnitten
geschrieben wurde: zwischen 399 und 412 die ersten zwölf Bücher, die ohne Wissen
des Augustinus veröffentlicht wurden, der sie um das Jahr 420 vervollständigte
und das gesamte Werk revidierte. Hier denkt er über das Antlitz Gottes nach und
versucht, dieses Geheimnis des Gottes zu verstehen, der der eine ist, der eine
Schöpfer der Welt, Schöpfer von uns allen, und dennoch ist gerade dieser eine
Gott dreifaltig, ein Kreis der Liebe. Er versucht, das unergründliche Geheimnis
zu begreifen: gerade das dreifaltige Sein in drei Personen ist die wirklichste
und tiefste Einheit des einen Gottes. Die Schrift De doctrina Christiana hingegen
ist eine regelrechte kulturelle Einführung in die Auslegung der Bibel und
letztlich in das Christentum selbst, das entscheidende Bedeutung bei der
Herausbildung der abendländischen Kultur gehabt hat.
Trotz all seiner Demut
war sich Augustinus gewiß seines intellektuellen Formats bewußt. Aber wichtiger
als große Werke von außergewöhnlicher theologischer Weite zu verfassen, war es
für ihn, die christliche Botschaft den einfachen Menschen zu bringen. Diese seine
tiefste Absicht, die sein ganzes Leben geleitet hat, tritt in einem Brief an
seinen Mitbruder Evodius zutage, wo er diesem die Entscheidung mitteilt, für
den Augenblick das Diktieren der Bücher des Werkes De Trinitate zu
unterbrechen, »da sie zu anstrengend sind, und ich denke, daß sie von wenigen
verstanden werden können; deshalb sind mehr Texte dringend nötig, die
hoffentlich vielen nützlich sein werden« (Epistulae, 169,1,1). Es war also für
ihn nützlicher, den Glauben in verständlicher Weise allen mitzuteilen als große
theologische Werke zu schreiben. Die scharfsinnig wahrgenommene Verantwortung
gegenüber der Verbreitung der christlichen Botschaft liegt dann Schriften
zugrunde wie De catechizandis rudibus, eine Theorie und auch Praxis der
Katechese, oder Psalmus contra partem Donati. Die Donatisten waren das
große Problem im Afrika des hl. Augustinus, ein ganz bewußt afrikanisches
Schisma. Sie behaupteten: die wahre Christenheit ist die afrikanische. Sie
widersetzten sich der Einheit der Kirche. Gegen dieses Schisma hat der große
Bischof sein ganzes Leben lang gekämpft, während er versuchte, die Donatisten
davon zu überzeugen, daß nur in der Einheit auch die Afrikanität wahr sein
kann. Und um von den einfachen Menschen verstanden zu werden, die das großartige
Latein des Rhetors nicht verstehen konnten, hat er gesagt: Ich muß auch mit
grammatikalischen Fehlern schreiben, in einem sehr vereinfachten Latein. Und er
tat dies vor allem in diesem Psalmus, einer Art einfachem Gedicht gegen
die Donatisten, um allen Menschen zu helfen zu verstehen, daß nur in der
Einheit der Kirche sich für alle wirklich unsere Beziehung zu Gott verwirklicht
und der Friede in der Welt wächst.
In diesem für ein
breiteres Publikum bestimmten Schaffen erhält die Menge an Predigten – die oft
frei gesprochen, von den Stenographen während der Predigt mitgeschrieben und
dann sofort in Umlauf gebracht wurden – eine besondere Wichtigkeit. Unter
diesen ragen die wunderschönen Enarrationes in Psalmos hervor, die im
Mittelalter viel gelesen wurden. Gerade die Praxis der Veröffentlichung der
Tausenden von Predigten des Augustinus – oft ohne die Kontrolle des Verfassers
– erklärt ihre Verbreitung und ihre spätere Zerstreuung, aber auch ihre
Lebendigkeit. Die Predigten des Bischofs von Hippo wurden in der Tat wegen des
Rufes ihres Verfassers sogleich zu sehr gesuchten Texten und dienten auch
anderen Bischöfen und Priestern als Vorbilder, die immer neuen Umfeldern
angepaßt wurden.
Die ikonographische
Tradition stellt schon auf einem auf das 6. Jahrhundert zurückgehenden Fresko
im Lateran den hl. Augustinus mit einem Buch in der Hand dar, sicher als
Ausdruck für sein literarisches Schaffen, das die Gesinnung und das Denken der
Christen so sehr beeinflußt hat, aber auch, um seine Liebe zu den Büchern, zum
Lesen und zur Kenntnis der großen vorausgehenden Kultur auszudrücken. Bei
seinem Tod hinterließ er nichts, erzählt Possidius, aber er »ermahnte immer
dazu, die Bibliothek der Kirche mit allen Codices sorgfältig für die Nachwelt
zu bewahren«, vor allem jene seiner Werke. In diesen, hebt Possidius hervor,
ist Augustinus »immer lebendig« und nützt dem, der seine Schriften liest, auch
wenn, sagt er abschließend, »ich glaube, daß diejenigen, die ihn persönlich
sehen oder hören konnten, wenn er in der Kirche sprach, und vor allem jene, die
seinen Alltag unter den Menschen miterlebten, aus dem Kontakt mit ihm größeren
Gewinn hatten« (Vita Augustini, 31). Ja, auch für uns wäre es schön gewesen,
ihn leibhaftig hören zu können. Aber er ist wirklich lebendig in seinen
Schriften, er ist in uns gegenwärtig, und so sehen wir auch die bleibende
Lebendigkeit des Glaubens, dem er sein ganzes Leben geschenkt hat.
Liebe Brüder und
Schwestern!
In der heutigen Katechese
möchte ich unsere Betrachtungen über den heiligen Augustinus wieder aufnehmen
und einige seiner wichtigsten Werke kurz vorstellen. Augustinus selbst hat
wenige Jahre vor seinem Tod eine kritische Übersicht seiner Schriften erstellt,
die er „Retractationes“ nannte und die uns Aufschluß über die
Entstehung der Werke wie auch über die Entwicklung seines Denkens gibt. Eine
Liste der Werke findet sich auch im Anhang an die von seinem Freund Possidius
verfaßte Vita des Bischofs von Hippo. Unter seinem reichen literarischen
Schaffen ragen einige Werke in besonderer Weise hervor, die großen Anklang und
Erfolg gefunden haben. Dazu zählt seine autobiographische Schrift der „Confessiones“,
die nicht nur als Bekenntnisse Einblick in das innere Leben Augustins gewähren,
sondern vor allem eine Anerkennung des gütigen Wirkens Gottes sind. Die 22
Bücher des Gottesstaates „De civitate Dei“ hingegen übten einen
entscheidenden Einfluß auf das politische Denken im Abendland und auf die
christliche Geschichtstheologie aus. Ebenso bedeutend ist sein großes Werk über
die Dreifaltigkeit „De Trinitate“, das er im Laufe von 14 Jahren verfaßt
hat. Als Seelsorger lag Augustinus die Verbreitung der christlichen Botschaft
und die Verkündigung für die Gläubigen besonders am Herzen. Davon zeugen unter
anderem seine unzähligen Predigten und Briefe. Mit seinem Wirken und in seinen
Schriften hat dieser Kirchenvater in der Tat großen und andauernden Einfluß auf
die Theologie und die geistesgeschichtliche Entwicklung des Abendlandes
ausgeübt.
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SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/de/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Peter Paul Rubens. Saint Augustin et l'Ange,
vers 1638, National Gallery in Prague
BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Audienzenhalle
Mittwoch , 27. Februar 2008
Der Hl. Augustinus (5)
Liebe Brüder und
Schwestern!
Mit der heutigen
Begegnung möchte ich die Vorstellung der Gestalt des hl. Augustinus
abschließen. Nachdem wir uns bei seinem Leben, seinen Werken und einigen
Aspekten seines Denkens aufgehalten haben, möchte ich heute auf seinen inneren
Weg zurückkommen, die aus ihm einen der größten Bekehrten der christlichen
Geschichte gemacht hat. Dieser seiner Erfahrung habe ich im besonderen meine
Überlegung während der Pilgerreise
gewidmet, die ich im vergangenen Jahr nach Pavia unternommen habe, um die
sterblichen Überreste dieses Kirchenvaters zu verehren. Auf diese Weise wollte
ich ihm die Ehrerbietung der ganzen katholischen Kirche bezeigen, aber auch
meine persönliche Verehrung und Dankbarkeit gegenüber einer Gestalt sichtbar
machen, der ich mich sehr verbunden fühle wegen der Rolle, die sie in meinem
Leben als Theologe, Priester und Hirt gespielt hat.
Noch heute ist es
möglich, dem inneren Weg des hl. Augustinus nachzugehen – vor allem dank der
zum Lob Gottes geschriebenen Confessiones, die einer der spezifischsten
literarischen Formen des Abendlandes zugrunde liegen, der Autobiographie, das
heißt dem persönlichen Ausdruck des Selbstbewußtseins. Nun, wer auch immer sich
diesem außerordentlichen und faszinierenden Buch nähert, das noch heute viel
gelesen wird, bemerkt leicht, daß die Bekehrung des Augustinus weder
unvermittelt noch von Anfang an voll verwirklicht war, sondern vielmehr als ein
richtiggehender Weg definiert werden kann, der ein Vorbild für jeden von uns
bleibt. Dieser Weg fand seinen Höhepunkt gewiß in der Bekehrung und dann in der
Taufe, aber er endete nicht in jener Osternacht des Jahres 387, als der
afrikanische Rhetor in Mailand von Bischof Ambrosius getauft wurde. Der Weg der
Bekehrung des Augustinus ging nämlich demütig weiter bis ans Ende seines
Lebens, so daß man wirklich sagen kann, daß seine verschiedenen Etappen – es
können leicht drei unterschieden werden – eine einzige große Bekehrung sind.
Der hl. Augustinus war
ein leidenschaftlicher Sucher der Wahrheit: Er war dies von Anfang an und dann
sein ganzes Leben lang. Die erste Etappe seines Bekehrungsweges vollzog sich
gerade in der fortschreitenden Annäherung an das Christentum. In Wirklichkeit
hatte er von seiner Mutter Monika, der er immer sehr verbunden geblieben ist,
eine christliche Erziehung erhalten, und obwohl er während seiner Jugendjahre
ein zügelloses Leben geführt hatte, fühlte er sich immer tief von Christus
angezogen, da er, wie er selbst hervorhebt, die Liebe zum Namen des Herrn mit
der Muttermilch getrunken hatte (vgl. Confessiones, III, 4,8). Aber auch
die Philosophie, vor allem jene platonischer Prägung, hatte dazu beigetragen,
ihn weiter an Christus anzunähern, indem sie ihm die Existenz des Logos,
der schöpferischen Vernunft, deutlich machte. Die Bücher der Philosophen
zeigten ihm, daß es die Vernunft gibt, aus der dann die ganze Welt hervorgeht,
aber sie sagten ihm nicht, wie dieser Logos erreicht werden könne,
der so fern zu sein schien. Erst die Lektüre der Briefsammlung des hl. Paulus
im Glauben der katholischen Kirche offenbarte ihm die volle Wahrheit. Diese
Erfahrung wurde von Augustinus auf einer der berühmtesten Seiten der Confessiones zusammengefaßt:
Er erzählt, daß er sich in der Qual seiner Reflexionen in einen Garten
zurückgezogen hatte, als er plötzlich eine Kinderstimme hörte, die singend in
einer nie zuvor gehörten Melodie wiederholte: »tolle, lege, tolle, lege! – Nimm
und lies! Nimm und lies!« (VIII,12,29). Da erinnerte er sich an die Bekehrung
des Antonius, des Vaters des Mönchtums, und wandte sich aufmerksam wieder dem
Schriftwerk des Paulus zu, das er kurz zuvor in Händen hatte, öffnete es, und
sein Blick fiel auf den Abschnitt aus dem Brief an die Römer, wo der
Apostel dazu ermahnt, die Werke des Fleisches aufzugeben und Christus als
Gewand anzulegen (13,13–14). Er hatte verstanden, daß jenes Wort in jenem
Augenblick persönlich an ihn gerichtet war: Es kam durch den Apostel von Gott
und zeigte ihm, was er in jenem Moment tun sollte. So spürte er, daß sich die
Finsternis des Zweifels zerstreute, und war endlich frei, sich Christus ganz zu
schenken: »Du hast mein Sein zu dir bekehrt«, kommentiert er (Confessiones,
VIII,12,30). Das war die erste und entscheidende Bekehrung.
Zu dieser grundlegenden
Etappe seines langen Weges gelangte der afrikanische Rhetor dank seiner
Leidenschaft für den Menschen und für die Wahrheit, eine Leidenschaft, die ihn
dazu brachte, Gott zu suchen, der groß und unnahbar ist. Der Glaube an Christus
ließ ihn verstehen, daß der anscheinend so ferne Gott in Wirklichkeit nicht so
fern war. Er hatte sich nämlich uns genähert, indem er einer von uns wurde. In
diesem Sinn brachte der Glaube an Christus die lange Suche des Augustinus auf
dem Weg der Wahrheit zur Erfüllung. Nur ein Gott, der »berührbar«, einer von
uns geworden war, war endlich ein Gott, zu dem man beten konnte, für den und
mit dem man leben konnte. Dies ist ein Weg, den man mit Mut und zugleich in
Demut zurücklegen muß, in der Öffnung zu einer ständigen Läuterung, deren ein
jeder von uns ständig bedarf. Aber mit jener Osternacht des Jahres 387 war, wie
wir gesagt haben, der Weg des Augustinus nicht abgeschlossen. Nachdem er nach
Afrika zurückgekehrt war und ein kleines Kloster gegründet hatte, zog er sich
mit wenigen Freunden dorthin zurück, um sich dem kontemplativen Leben und dem
Studium zu widmen. Das war der Traum seines Lebens. Jetzt war er dazu berufen,
ganz für die Wahrheit, mit der Wahrheit, in der Freundschaft Christi zu leben,
der die Wahrheit ist. Ein schöner Traum, der drei Jahre dauerte, bis er, gegen
seinen Willen, in Hippo zum Priester geweiht und dazu bestimmt wurde, den
Gläubigen zu dienen, indem er zwar weiterhin mit Christus und für Christus
lebte, aber im Dienst aller. Das fiel ihm sehr schwer, aber er verstand von
Anfang an, daß er nur dann, wenn er für die anderen und nicht einfach für seine
private Kontemplation lebte, wirklich mit Christus und für Christus leben
konnte. Indem Augustinus so auf ein rein meditatives Leben verzichtete, lernte
er, oft unter Schwierigkeiten, die Frucht seiner Intelligenz den anderen zu
ihrem Nutzen zur Verfügung zu stellen. Er lernte, seinen Glauben den einfachen
Menschen mitzuteilen und so für sie in jener Stadt zu leben, die seine Stadt
wurde, und übte unermüdlich eine großherzige und mühsame Tätigkeit aus, die er
in einer seiner wunderschönen Predigten so beschreibt: »Immer wieder predigen,
disputieren, ermahnen, erbauen, für jeden bereitstehen. Das ist eine große
Last, ein schwerer Druck, eine mühseliges Werk« (Serm. 339,4). Aber diese Last
nahm er auf sich, da er verstand, daß er gerade so Christus näher sein konnte.
Zu verstehen, daß man zu den anderen durch Einfachheit und Demut gelangt – das
war seine wahre und zweite Bekehrung.
Es gibt aber eine letzte
Etappe auf dem Weg des Augustinus, eine dritte Bekehrung: jene, die ihn jeden
Tag seines Lebens Gott um Vergebung bitten ließ. Anfangs hatte er gedacht, daß
er, einmal getauft, im Leben der Gemeinschaft mit Christus, in den Sakramenten,
in der Feier der Eucharistie, zu dem Leben gelangt wäre, das von der
Bergpredigt vorgeschlagen wird: zur Vollkommenheit, die in der Taufe geschenkt
und in der Eucharistie bestätigt wird. Im letzten Abschnitt seines Lebens
verstand er, daß das, was er in seinen ersten Predigten über die Bergpredigt
gesagt hatte – nämlich daß wir jetzt als Christen dieses Ideal ständig leben –,
falsch war. Nur Christus selbst verwirklicht wahrhaft und vollständig die
Bergpredigt. Wir haben es immer nötig, von Christus, der uns die Füße wäscht,
gewaschen und von ihm erneuert zu werden. Wir bedürfen einer ständigen
Bekehrung. Bis zum Schluß bedürfen wir dieser Demut, die anerkennt, daß wir als
Sünder unterwegs sind, bis der Herr uns endgültig die Hand reicht und uns in
das ewige Leben einführt. In dieser letzten Demutshaltung, die er Tag für Tag
lebte, ist Augustinus gestorben.
Diese Haltung der tiefen
Demut vor dem einzigen Herrn Jesus führte ihn in die Erfahrung einer auch
intellektuellen Demut ein. Augustinus, der eine der größten Gestalten in der
Geschichte des Denkens ist, wollte nämlich in seinen letzten Lebensjahren alle
seine sehr zahlreichen Werke einer nüchternen kritischen Prüfung unterziehen.
So entstanden die Retractationes (»Durchsichten«), die auf diese
Weise sein wahrhaft großes theologisches Denken in den demütigen und heiligen
Glauben jener einfügt, die er einfach Catholica nennt, das heißt der
Kirche. Ich habe erkannt – schreibt er in diesem sehr originellen Buch (vgl.
I,19,1–3) –, daß nur einer wirklich vollkommen ist und daß nur in einem die
Worte der Bergpredigt ganz erfüllt sind: in Jesus Christus selbst. Die ganze
Kirche aber – wir alle, die Apostel eingeschlossen – muß jeden Tag beten:
Vergib uns unsere Schuld, wie auch wir vergeben unsern Schuldigern.
Zu Christus bekehrt, der
Wahrheit und Liebe ist, folgte ihm Augustinus sein ganzes Leben lang und ist so
ein Vorbild für jeden Menschen geworden, für uns alle, die wir auf der Suche
nach Gott sind. Deshalb wollte ich meine Pilgerreise nach Pavia beenden, indem
ich der Kirche und der Welt vor dem Grab dieses großen in Gott Verliebten auf
ideelle Weise meine erste Enzyklika mit dem Titel Deus
caritas est übergab. Diese verdankt nämlich vor allem in ihrem ersten
Teil viel dem Denken des hl. Augustinus. Auch heute wie zu seiner Zeit hat es
die Menschheit nötig, diese fundamentale Wirklichkeit zu kennen und vor allem
zu leben: Gott ist Liebe, und die Begegnung mit ihm ist die einzige Antwort auf
die Unruhe des menschlichen Herzens. Ein Herz, in dem die Hoffnung wohnt, in
vielen unserer Zeitgenossen vielleicht noch dunkel und unbewußt, die aber für
uns Christen schon heute den Weg zur Zukunft eröffnet, so daß der hl. Paulus
geschrieben hat: »Denn wir sind gerettet, doch in der Hoffnung« (Röm 8,24).
Der Hoffnung habe ich meine zweite Enzyklika, Spe
salvi, gewidmet, und auch sie schuldet sehr viel dem Augustinus und seiner
Begegnung mit Gott.
In einem sehr schönen
Text definiert der hl. Augustinus das Gebet als Ausdruck der Sehnsucht und
sagt, daß Gott antwortet, indem er unser Herz auf ihn hin weit macht.
Unsererseits müssen wir unsere Wünsche und unsere Hoffnungen läutern, um die
Milde Gottes zu empfangen (vgl. In I Ioannis, 4,6). Diese allein öffnet
uns nämlich auch für die anderen und rettet uns. Beten wir also, daß es uns in
unserem Leben jeden Tag gewährt sei, dem Beispiel dieses großen Bekehrten zu
folgen, während wir wie er in jedem Augenblick unseres Lebens Jesus, dem Herrn,
begegnen, dem einzigen, der uns rettet, uns läutert und uns die wahre Freude,
das wahre Leben schenkt.
Zum Abschluß der
Katechesen über den Kirchenvater Augustinus möchte ich heute den Weg seiner
Bekehrung in den Blick nehmen, von dem er selbst freimütig und dankbar in
seinen Schriften berichtet. Augustinus schreibt in den „Bekenntnissen“, seiner
faszinierenden Autobiographie, daß er von seiner Mutter, der heiligen Monika,
von Kind an in den christlichen Glauben eingeführt wurde. Selbst in seinen
ungestümen Jugendjahren fühlte er sich im Innersten stets von Christus
angezogen, auch wenn seine leidenschaftliche Suche nach der Wahrheit manche
persönliche und denkerische Um- und Abwege durchlief. Nach einer entscheidenden
Begegnung mit der Gnade Gottes in der Heiligen Schrift gelingt es ihm
schließlich, die Versuchungen des Fleisches zu überwinden und sich aus ganzem
Herzen für Christus zu entscheiden und die Taufe zu empfangen. Doch die
Vorsehung Gottes führte ihn gleichsam noch zu einer zweiten Bekehrung und
stellte ihn nach drei Jahren monastischen Lebens als Priester und Bischof in
den Dienst seiner Mitchristen. Auch als bekannter Lehrer und Bischof bewahrte
Augustinus stets eine tiefe Demut vor dem einzigen Herrn Jesus Christus. Dieses
tägliche Streben nach Bekehrung zeigt sich auch darin, daß er seine großen
theologischen Überlegungen ganz bewußt dem einfachen und reinen Glauben der
Kirche unterordnen wollte.
* * *
Petersdom
Ganz herzlich heiße ich
die Audienzteilnehmer aus den deutschsprachigen Ländern hier im Petersdom
willkommen. Eure Wallfahrt zum Grab des Apostels Petrus stärke euch im Glauben
und in der Liebe, damit ihr Zeugnis geben könnt für die Frohbotschaft des Evangeliums.
Die Fastenzeit lädt uns zudem ein, unser Herz für die materielle und seelische
Not unserer Mitmenschen zu öffnen, in denen uns Christus selbst begegnet. Er
ist es, der uns um unsere Zuwendung und unsere Solidarität bitten. Seien wir
großzügig und teilen wir unsere Zeit, unsere Güter und auch unseren Glauben mit
unseren bedürftigen Brüdern und Schwestern. Der Herr segne euch und eure
Familien.
* * *
Audienzenhalle
Von Herzen begrüße ich
die Pilger und Besucher aus den Ländern deutscher Zunge. Besonders heiße ich
die Konferenz der deutschsprachigen Seminarregenten und Konviktsdirektoren
willkommen. Mögen die Schriften und das Vorbild des heiligen Augustinus für uns
alle eine Hilfe auf unserem Weg der täglich neu nötigen Bekehrung sein. Dazu
bestärke uns der Allmächtige Gott mit seinem Segen.
© Copyright 2008 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dikasterium
für Kommunikation
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/de/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html
Claudio Coello (1642–1693). Triomphe
de Saint Augustin, 1664, Madrid, Museo del Prado
BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 9 de enero de
2008
San Agustín. 1 - La vida
Queridos hermanos y
hermanas:
Después de las grandes
festividades navideñas, quiero volver a las meditaciones sobre los Padres de la
Iglesia y hablar hoy del Padre más grande de la Iglesia latina, san Agustín:
hombre de pasión y de fe, de altísima inteligencia y de incansable solicitud
pastoral. Este gran santo y doctor de la Iglesia a menudo es conocido, al menos
de fama, incluso por quienes ignoran el cristianismo o no tienen familiaridad
con él, porque dejó una huella profundísima en la vida cultural de Occidente y
de todo el mundo.
Por su singular relevancia,
san Agustín ejerció una influencia enorme y podría afirmarse, por una parte,
que todos los caminos de la literatura latina cristiana llevan a Hipona (hoy
Anaba, en la costa de Argelia), lugar donde era obispo; y, por otra, que de
esta ciudad del África romana, de la que san Agustín fue obispo desde el año
395 hasta su muerte, en el año 430, parten muchas otras sendas del cristianismo
sucesivo y de la misma cultura occidental.
Pocas veces una
civilización ha encontrado un espíritu tan grande, capaz de acoger sus valores
y de exaltar su riqueza intrínseca, inventando ideas y formas de las que se
alimentarían las generaciones posteriores, como subrayó también Pablo VI: «Se
puede afirmar que todo el pensamiento de la antigüedad confluye en su obra y que
de ella derivan corrientes de pensamiento que empapan toda la tradición
doctrinal de los siglos posteriores» (AAS, 62, 1970, p. 426: L'Osservatore
Romano, edición en lengua española, 31 de mayo de 1970, p. 10).
San Agustín es, además,
el Padre de la Iglesia que ha dejado el mayor número de obras. Su biógrafo,
Posidio, dice: parecía imposible que un hombre pudiera escribir tanto durante
su vida. En un próximo encuentro hablaremos de estas diversas obras. Hoy
nuestra atención se centrará en su vida, que puede reconstruirse a través de
sus escritos, y en particular de las Confesiones, su extraordinaria
autobiografía espiritual, escrita para alabanza de Dios, que es su obra más
famosa. Las Confesiones, precisamente por su atención a la
interioridad y a la psicología, constituyen un modelo único en la literatura
occidental, y no sólo occidental, incluida la no religiosa, hasta la
modernidad. Esta atención a la vida espiritual, al misterio del yo, al misterio
de Dios que se esconde en el yo, es algo extraordinario, sin precedentes, y
permanece para siempre, por decirlo así, como una "cumbre"
espiritual.
Pero, volvamos a su vida.
San Agustín nació en Tagaste, en la provincia de Numidia, en el África romana,
el 13 de noviembre del año 354. Era hijo de Patricio, un pagano que después fue
catecúmeno, y de Mónica, cristiana fervorosa. Esta mujer apasionada, venerada
como santa, ejerció en su hijo una enorme influencia y lo educó en la fe
cristiana. San Agustín había recibido también la sal, como signo de la acogida
en el catecumenado. Y siempre quedó fascinado por la figura de Jesucristo; más
aún, dice que siempre amó a Jesús, pero que se alejó cada vez más de la fe
eclesial, de la práctica eclesial, como sucede también hoy a muchos jóvenes.
San Agustín tenía también
un hermano, Navigio, y una hermana, cuyo nombre desconocemos, la cual, tras
quedar viuda, fue superiora de un monasterio femenino. El muchacho, de
agudísima inteligencia, recibió una buena educación, aunque no siempre fue un
estudiante ejemplar. En cualquier caso, estudió bien la gramática, primero en
su ciudad natal y después en Madaura y, a partir del año 370, retórica en
Cartago, capital del África romana: llegó a dominar perfectamente el latín,
pero no alcanzó el mismo dominio en griego, ni aprendió el púnico, la lengua de
sus paisanos.
Precisamente en Cartago san Agustín leyó por primera vez el Hortensius,
obra de Cicerón que después se perdió y que se sitúa en el inicio de su camino
hacia la conversión. Ese texto ciceroniano despertó en él el amor por la sabiduría,
como escribirá, siendo ya obispo, en las Confesiones: «Aquel libro cambió
mis aficiones» hasta el punto de que «de repente me pareció vil toda vana
esperanza, y con increíble ardor de corazón deseaba la inmortalidad de la
sabiduría» (III, 4, 7).
Pero, dado que estaba
convencido de que sin Jesús no puede decirse que se ha encontrado efectivamente
la verdad, y dado que en ese libro apasionante faltaba ese nombre, al acabar de
leerlo comenzó a leer la Escritura, la Biblia. Pero quedó decepcionado, no sólo
porque el estilo latino de la traducción de la sagrada Escritura era
deficiente, sino también porque el mismo contenido no le pareció satisfactorio.
En las narraciones de la Escritura sobre guerras y otras vicisitudes humanas no
encontraba la altura de la filosofía, el esplendor de la búsqueda de la verdad,
propio de la filosofía. Sin embargo, no quería vivir sin Dios; buscaba una
religión que respondiera a su deseo de verdad y también a su deseo de acercarse
a Jesús.
De esta manera, cayó en
la red de los maniqueos, que se presentaban como cristianos y prometían una
religión totalmente racional. Afirmaban que el mundo se divide en dos
principios: el bien y el mal. Así se explicaría toda la complejidad de la
historia humana. También la moral dualista atraía a san Agustín, pues implicaba
una moral muy elevada para los elegidos; quienes, como él, se adherían a esa
moral podían llevar una vida mucho más adecuada a la situación de la época,
especialmente los jóvenes.
Por tanto, se hizo
maniqueo, convencido en ese momento de que había encontrado la síntesis entre
racionalidad, búsqueda de la verdad y amor a Jesucristo. Y sacó también una
ventaja concreta para su vida: la adhesión a los maniqueos abría fáciles
perspectivas de carrera. Adherirse a esa religión, que contaba con muchas
personalidades influyentes, le permitía seguir su relación con una mujer y
progresar en su carrera. De esa mujer tuvo un hijo, Adeodato, al que quería
mucho, muy inteligente, que después estaría presente en su preparación para el
bautismo junto al lago de Como, participando en los Diálogos que san
Agustín nos dejó. Por desgracia, el muchacho falleció prematuramente.
Cuando tenía alrededor de
veinte años, fue profesor de gramática en su ciudad natal, pero pronto regresó
a Cartago, donde se convirtió en un brillante y famoso maestro de retórica. Con
el paso del tiempo, sin embargo, comenzó a alejarse de la fe de los maniqueos,
que le decepcionaron precisamente desde el punto de vista intelectual, pues
eran incapaces de resolver sus dudas; se trasladó a Roma y después a Milán,
donde residía entonces la corte imperial y donde había obtenido un puesto de
prestigio, por recomendación del prefecto de Roma, el pagano Simaco, que era
hostil al obispo de Milán, san Ambrosio.
En Milán, san Agustín
adquirió la costumbre de escuchar, al inicio con el fin de enriquecer su bagaje
retórico, las bellísimas predicaciones del obispo san Ambrosio, que había sido
representante del emperador para el norte de Italia. El retórico africano quedó
fascinado por la palabra del gran prelado milanés; y no sólo por su retórica.
Sobre todo el contenido fue tocando cada vez más su corazón.
El gran problema del
Antiguo Testamento, de la falta de belleza retórica y de altura filosófica, se
resolvió con las predicaciones de san Ambrosio, gracias a la interpretación
tipológica del Antiguo Testamento: san Agustín comprendió que todo el Antiguo
Testamento es un camino hacia Jesucristo. De este modo, encontró la clave para
comprender la belleza, la profundidad, incluso filosófica, del Antiguo
Testamento; y comprendió toda la unidad del misterio de Cristo en la historia,
así como la síntesis entre filosofía, racionalidad y fe en el Logos, en
Cristo, Verbo eterno, que se hizo carne.
Pronto san Agustín se dio
cuenta de que la interpretación alegórica de la Escritura y la filosofía
neoplatónica del obispo de Milán le permitían resolver las dificultades
intelectuales que, cuando era más joven, en su primer contacto con los textos
bíblicos, le habían parecido insuperables.
Así, tras la lectura de
los escritos de los filósofos, san Agustín se dedicó a hacer una nueva lectura
de la Escritura y sobre todo de las cartas de san Pablo. Por tanto, la
conversión al cristianismo, el 15 de agosto del año 386, llegó al final de un
largo y agitado camino interior, del que hablaremos en otra catequesis. Se
trasladó al campo, al norte de Milán, junto al lago de Como, con su madre
Mónica, su hijo Adeodato y un pequeño grupo de amigos, para prepararse al bautismo.
Así, a los 32 años, san Agustín fue bautizado por san Ambrosio el 24 de abril
del año 387, durante la Vigilia pascual, en la catedral de Milán.
Después del bautismo, san
Agustín decidió regresar a África con sus amigos, con la idea de llevar vida en
común, al estilo monástico, al servicio de Dios. Pero en Ostia, mientras
esperaba para embarcarse, su madre repentinamente se enfermó y poco más tarde
murió, destrozando el corazón de su hijo.
Tras regresar finalmente
a su patria, el convertido se estableció en Hipona para fundar allí un
monasterio. En esa ciudad de la costa africana, a pesar de resistirse, fue
ordenado presbítero en el año 391 y comenzó con algunos compañeros la vida
monástica en la que pensaba desde hacía bastante tiempo, repartiendo su tiempo
entre la oración, el estudio y la predicación. Quería dedicarse sólo al
servicio de la verdad; no se sentía llamado a la vida pastoral, pero después
comprendió que la llamada de Dios significaba ser pastor entre los demás y así
ofrecerles el don de la verdad. En Hipona, cuatro años después, en el año 395,
fue consagrado obispo.
Al seguir profundizando
en el estudio de las Escrituras y de los textos de la tradición cristiana, san
Agustín se convirtió en un obispo ejemplar por su incansable compromiso
pastoral: predicaba varias veces a la semana a sus fieles, ayudaba a los pobres
y a los huérfanos, cuidaba la formación del clero y la organización de
monasterios femeninos y masculinos.
En poco tiempo, el
antiguo retórico se convirtió en uno de los exponentes más importantes del
cristianismo de esa época: muy activo en el gobierno de su diócesis, también
con notables implicaciones civiles, en sus más de 35 años de episcopado, el
obispo de Hipona influyó notablemente en la dirección de la Iglesia católica
del África romana y, más en general, en el cristianismo de su tiempo,
afrontando tendencias religiosas y herejías tenaces y disgregadoras, como el
maniqueísmo, el donatismo y el pelagianismo, que ponían en peligro la fe
cristiana en el Dios único y rico en misericordia.
Y san Agustín se
encomendó a Dios cada día, hasta el final de su vida: afectado por la fiebre
mientras la ciudad de Hipona se encontraba asediada desde hacía casi tres meses
por los vándalos invasores, como cuenta su amigo Posidio en la Vita
Augustini, el obispo pidió que le transcribieran con letras grandes los salmos
penitenciales "y pidió que colgaran las hojas en la pared de enfrente, de
manera que desde la cama, durante su enfermedad, los podía ver y leer, y
lloraba intensamente sin interrupción" (31, 2). Así pasaron los últimos
días de la vida de san Agustín, que falleció el 28 de agosto del año 430, sin
haber cumplido los 76 años. A sus obras, a su mensaje y a su experiencia
interior dedicaremos los próximos encuentros.
Saludos
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española. En particular, a la Real Maestranza de
Caballería de Sevilla, a la parroquia Nuestra Señora de los Milagros de Alange,
a los capitulares de la Congregación de San Pedro "ad vincula", así
como a los demás grupos venidos de España, México, Brasil y otros países
latinoamericanos. Os invito a imitar la confianza en Dios de san Agustín y a
acogeros a su intercesión. Muchas gracias.
(En polaco)
La vida de san Agustín es un ejemplo de la obra de la gracia divina, que dirige
las complicadas vicisitudes del hombre hacia el conocimiento de la Verdad
definitiva, hacia la unión con Cristo y el servicio a su Iglesia. Que esta
gracia transforme nuestra vida diaria a fin de que culmine en la felicidad
eterna. ¡Que Dios os bendiga!.
(En italiano)
Mi pensamiento se dirige, por último, a los jóvenes, a los enfermos y
a los recién casados. Queridos hermanos, en estos días sucesivos a la
fiesta de la Epifanía, seguimos meditando en la manifestación de Jesús a todos
los pueblos. Queridos jóvenes, la Iglesia os invita a ser testigos
entusiastas de Cristo entre vuestros coetáneos; a vosotros, queridos enfermos,
os exhorta a difundir cada día su luz con serena paciencia; y a vosotros,
queridos recién casados, os estimula a ser signo de su presencia
renovadora con vuestro amor fiel.
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Antonio
Rodríguez (1636 - 1691). Saint Augustin, Mexico, Museo Nacional de Arte
BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 16 de enero de
2008
San Agustín. 2 - Los
últimos años y la muerte
Queridos hermanos y
hermanas:
Hoy, al igual que el
miércoles pasado, quiero hablar del gran obispo de Hipona, san Agustín. Cuatro
años antes de morir, quiso nombrar a su sucesor. Por eso, el 26 de septiembre
del año 426, reunió al pueblo en la basílica de la Paz, en Hipona, para presentar
a los fieles a quien había designado para esa misión. Dijo: «En esta vida todos
somos mortales, pero para cada persona el último día de esta vida es siempre
incierto. Sin embargo, en la infancia se espera llegar a la adolescencia; en la
adolescencia, a la juventud; en la juventud, a la edad adulta; en la edad
adulta, a la edad madura; en la edad madura, a la vejez. Nadie está seguro de
que llegará, pero lo espera. La vejez, por el contrario, no tiene ante sí otro
período en el que poder esperar; su misma duración es incierta... Yo, por
voluntad de Dios, llegué a esta ciudad en el vigor de mi vida; pero ahora mi
juventud ha pasado y ya soy viejo» (Ep. 213, 1).
En ese momento, san
Agustín dio el nombre de su sucesor designado, el sacerdote Heraclio. La asamblea
estalló en un aplauso de aprobación repitiendo veintitrés veces: «¡Demos
gracias a Dios! ¡Alabemos a Cristo!». Con otras aclamaciones, los fieles
aprobaron, además, lo que después dijo san Agustín sobre sus propósitos para su
futuro: quería dedicar los años que le quedaban a un estudio más intenso de las
sagradas Escrituras (cf. Ep. 213, 6).
De hecho, en los cuatro
años siguientes llevó a cabo una extraordinaria actividad intelectual: escribió
obras importantes, emprendió otras no menos relevantes, mantuvo debates
públicos con los herejes —siempre buscaba el diálogo—, promovió la paz en las
provincias africanas amenazadas por las tribus bárbaras del sur.
En este sentido escribió
al conde Darío, que había ido a África para tratar de solucionar la disputa
entre el conde Bonifacio y la corte imperial, de la que se estaban aprovechando
las tribus de los moros para sus correrías: «Acabar con la guerra mediante la
palabra, y buscar o mantener la paz con la paz y no con la guerra, es un título
de gloria mucho mayor que matar a los hombres con la espada. Ciertamente,
incluso quienes combaten, si son buenos, buscan sin duda la paz, pero a costa
de derramar sangre. Tú, por el contrario, has sido enviado precisamente para
impedir que haya derramamiento de sangre» (Ep. 229, 2).
Por desgracia, la
esperanza de una pacificación de los territorios africanos quedó defraudada: en
mayo del año 429 los vándalos, invitados a África como venganza por el mismo
Bonifacio, pasaron el estrecho de Gibraltar y penetraron en Mauritania. La
invasión se extendió rápidamente por las otras ricas provincias africanas. En
mayo o junio del año 430, «los destructores del imperio romano», como califica
Posidio a esos bárbaros (Vida, 30, 1), ya rodeaban Hipona, asediándola.
En la ciudad se había
refugiado también Bonifacio, el cual, habiéndose reconciliado demasiado tarde
con la corte, trataba en vano de bloquear el paso a los invasores. El biógrafo
Posidio describe el dolor de san Agustín: «Las lágrimas eran, más que de
costumbre, su pan día y noche y, habiendo llegado ya al final de su vida, vivía
su vejez en la amargura y en el luto más que los demás» (Vida, 28, 6). Y
explica: «Ese hombre de Dios veía las matanzas y las destrucciones de las
ciudades; las casas destruidas en los campos y a los habitantes asesinados por
los enemigos o desplazados; las iglesias sin sacerdotes y ministros; las
vírgenes consagradas y los religiosos dispersos por doquier; entre ellos,
algunos habían desfallecido en las torturas, otros habían sido asesinados con
la espada, otros habían sido hechos prisioneros, perdida la integridad del alma
y del cuerpo e incluso la fe, reducidos a una dolorosa y larga esclavitud por
los enemigos» (ib., 28, 8).
Aunque era anciano y
estaba cansado, san Agustín permaneció en la brecha, confortándose a sí mismo y
a los demás con la oración y con la meditación de los misteriosos designios de
la Providencia. Al respecto, hablaba de la "vejez del mundo" —y en
realidad ese mundo romano era viejo—; hablaba de esta vejez como lo había hecho
ya algunos años antes para consolar a los refugiados procedentes de Italia,
cuando en el año 410 los godos de Alarico invadieron la ciudad de Roma.
En la vejez —decía—
abundan los achaques: tos, catarro, legañas, ansiedad, agotamiento. Pero si el
mundo envejece, Cristo es siempre joven. Por eso, hacía la invitación: «No
rechaces rejuvenecer con Cristo, incluso en un mundo envejecido. Él te dice:
"No temas, tu juventud se renovará como la del águila"» (cf. Serm. 81,
8). Por eso el cristiano no debe abatirse, incluso en situaciones difíciles,
sino que ha de esforzarse por ayudar a los necesitados.
Es lo que el gran doctor
sugiere respondiendo al obispo de Tiabe, Honorato, el cual le había preguntado
si, ante la amenaza de las invasiones bárbaras, un obispo o un sacerdote o
cualquier hombre de Iglesia podía huir para salvar la vida: «Cuando el peligro
es común a todos, es decir, para obispos, clérigos y laicos, quienes tienen
necesidad de los demás no deben ser abandonados por aquellos de quienes tienen
necesidad. En este caso, todos deben refugiarse en lugares seguros; pero si
algunos necesitan quedarse, no los han de abandonar quienes tienen el deber de
asistirles con el ministerio sagrado, de manera que o se salven juntos o juntos
soporten las calamidades que el Padre de familia quiera que sufran» (Ep. 228,
2). Y concluía: «Esta es la prueba suprema de la caridad» (ib., 3). ¿Cómo no
reconocer en estas palabras el heroico mensaje que tantos sacerdotes, a lo
largo de los siglos, han acogido y hecho propio?
Mientras tanto la ciudad
de Hipona resistía. La casa-monasterio de san Agustín había abierto sus puertas
para acoger a sus hermanos en el episcopado que pedían hospitalidad. Entre
estos se encontraba también Posidio, que había sido su discípulo, el cual de
este modo pudo dejarnos el testimonio directo de aquellos últimos y dramáticos
días.
«En el tercer mes de
aquel asedio —narra— se acostó con fiebre: era su última enfermedad» (Vida, 29,
3). El santo anciano aprovechó aquel momento, finalmente libre, para dedicarse
con más intensidad a la oración. Solía decir que nadie, obispo, religioso o
laico, por más irreprensible que pudiera parecer su conducta, puede afrontar la
muerte sin una adecuada penitencia. Por este motivo, repetía continuamente
entre lágrimas los salmos penitenciales, que tantas veces había recitado con el
pueblo (cf. ib., 31, 2).
Cuanto más se agravaba su
enfermedad, más necesidad sentía el obispo moribundo de soledad y de oración:
«Para que nadie le molestara en su recogimiento, unos diez días antes de
abandonar el cuerpo nos pidió a los presentes que no dejáramos entrar a nadie
en su habitación, a excepción de los momentos en los que los médicos iban a visitarlo
o cuando le llevaban la comida. Su voluntad se cumplió escrupulosamente y
durante todo ese tiempo él se dedicaba a la oración» (ib., 31, 3). Murió el 28
de agosto del año 430: su gran corazón finalmente pudo descansar en Dios.
«Para la inhumación de su
cuerpo —informa Posidio— se ofreció a Dios el sacrificio, al que asistimos, y
después fue sepultado» (Vida, 31, 5). Su cuerpo, en fecha incierta, fue
trasladado a Cerdeña y, hacia el año 725, a Pavía, a la basílica de San Pedro
en el Cielo de Oro, donde descansa en la actualidad. Su primer biógrafo da de
él este juicio conclusivo: «Dejó a la Iglesia un clero muy numeroso, así como
monasterios de hombres y de mujeres llenos de personas con voto de continencia
bajo la obediencia de sus superiores, además de bibliotecas que contenían los
libros y discursos suyos y de otros santos, gracias a los cuales se conoce cuál
ha sido por gracia de Dios su mérito y su grandeza en la Iglesia, y en los
cuales los fieles siempre lo encuentran vivo» (Posidio, Vida, 31, 8).
Es un juicio que podemos
compartir: en sus escritos también nosotros lo «encontramos vivo». Cuando leo
los escritos de san Agustín no tengo la impresión de que se trate de un hombre
que murió hace más o menos mil seiscientos años, sino que lo siento como un
hombre de hoy: un amigo, un contemporáneo que me habla, que nos habla con su fe
lozana y actual.
En san Agustín, que nos
habla, que me habla a mí en sus escritos, vemos la actualidad permanente de su
fe, de la fe que viene de Cristo, Verbo eterno encarnado, Hijo de Dios e Hijo
del hombre. Y podemos ver que esta fe no es de ayer, aunque haya sido predicada
ayer; es siempre actual, porque Cristo es realmente ayer, hoy y para siempre.
Él es el camino, la verdad y la vida. De este modo san Agustín nos impulsa a
confiar en este Cristo siempre vivo y a encontrar así el camino de la vida.
Saludos
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española venidos de España, Uruguay y otros países
latinoamericanos. Que la vida y escritos de san Agustín sean para todos
nosotros luz y aliento en nuestro camino. Muchas gracias.
Pasado mañana, viernes 18
de enero, comienza la habitual Semana de oración por la unidad de los
cristianos, que este año reviste un valor singular, pues se cumple su primer
centenario. El tema es la invitación de san Pablo a los Tesalonicenses:
"Orad constantemente" (1 Ts 5, 17). De buen grado hago mía esa
invitación y la extiendo a toda la Iglesia. Sí, es necesario orar sin cesar
pidiendo con insistencia a Dios el gran don de la unidad entre todos los
discípulos del Señor. Que la fuerza inagotable del Espíritu Santo nos estimule
a un compromiso sincero de búsqueda de la unidad, para que profesemos todos
juntos que Jesús es el único Salvador del mundo.
(A los representantes de
la Asociación italiana de ganaderos)
Que la fiesta litúrgica de vuestro patrono, san Antonio Abad, que celebraremos
mañana, suscite en vosotros el deseo de adheriros con generosidad creciente a
Cristo y testimoniar con alegría su Evangelio.
Saludo a los jóvenes,
a los enfermos y a los recién casados. Que el ejemplo de san
Antonio abad, insigne padre del monaquismo que trabajó tanto en favor de la
Iglesia, sosteniendo a los mártires en la persecución, os anime, queridos jóvenes,
a buscar constantemente a Cristo y a seguirlo fielmente; a vosotros,
queridos enfermos, os fortalezca para soportar con paciencia vuestros
sufrimientos y ofrecerlos a fin de que el reino de Dios se difunda por todo el
mundo; y a vosotros, queridos recién casados, os ayude a ser testigos del
amor de Cristo en vuestra vida familiar.
Copyright © Dicasterio
para la Comunicación
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/es/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080116.html
Mateo Cerezo (1637–1666), Visión de San Agustín, 1663, 208 x 126, Museo del Prado, Madrid
BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 30 de enero de
2008
San Agustín. 3 - Armonía
entre fe y razón
Queridos amigos:
Después de la Semana de
oración por la unidad de los cristianos volvemos hoy a hablar de la gran figura
de san Agustín. Mi querido predecesor Juan Pablo II le
dedicó, en 1986, es decir, en el decimosexto centenario de su conversión, un
largo y denso documento, la carta apostólica Augustinum
Hipponensem (cf. L'Osservatore Romano, edición en lengua
española, 14 de septiembre de 1986, pp. 15-21). El mismo Papa definió ese texto
como «una acción de gracias a Dios por el don que hizo a la Iglesia, y mediante
ella a la humanidad entera, gracias a aquella admirable conversión» (n. 1).
Sobre el tema de la
conversión hablaré en una próxima audiencia. Es un tema fundamental, no sólo
para su vida personal, sino también para la nuestra. En el evangelio del
domingo pasado el Señor mismo resumió su predicación con la palabra:
"Convertíos". Siguiendo el camino de san Agustín, podríamos meditar
en lo que significa esta conversión: es algo definitivo, decisivo, pero la
decisión fundamental debe desarrollarse, debe realizarse en toda nuestra vida.
La catequesis de hoy está
dedicada, en cambio, al tema de la fe y la razón, un tema determinante, o
mejor, el tema determinante de la biografía de san Agustín. De niño había
aprendido de su madre, santa Mónica, la fe católica. Pero siendo adolescente
había abandonado esta fe porque ya no lograba ver su racionalidad y no quería
una religión que no fuera también para él expresión de la razón, es decir, de
la verdad. Su sed de verdad era radical y lo llevó a alejarse de la fe
católica. Pero era tan radical que no podía contentarse con filosofías que no
llegaran a la verdad misma, que no llegaran hasta Dios. Y a un Dios que no
fuera sólo una hipótesis cosmológica última, sino que fuera el verdadero Dios,
el Dios que da la vida y que entra en nuestra misma vida. De este modo, todo el
itinerario intelectual y espiritual de san Agustín constituye un modelo válido
también hoy en la relación entre fe y razón, tema no sólo para hombres
creyentes, sino también para todo hombre que busca la verdad, tema central para
el equilibrio y el destino de todo ser humano.
Estas dos dimensiones, fe
y razón, no deben separarse ni contraponerse, sino que deben estar siempre
unidas. Como escribió san Agustín tras su conversión, fe y razón son "las
dos fuerzas que nos llevan a conocer" (Contra academicos, III, 20, 43). A
este respecto, son justamente célebres sus dos fórmulas (cf. Sermones, 43,
9) con las que expresa esta síntesis coherente entre fe y razón: crede ut
intelligas ("cree para comprender") —creer abre el camino para
cruzar la puerta de la verdad—, pero también y de manera inseparable, intellige
ut credas ("comprende para creer"), escruta la verdad para poder
encontrar a Dios y creer.
Las dos afirmaciones de
san Agustín expresan con gran eficacia y profundidad la síntesis de este
problema, en la que la Iglesia católica ve manifestado su camino.
Históricamente esta síntesis se fue formando, ya antes de la venida de Cristo,
en el encuentro entre la fe judía y el pensamiento griego en el judaísmo
helenístico. Sucesivamente, en la historia, esta síntesis fue retomada y
desarrollada por muchos pensadores cristianos. La armonía entre fe y razón
significa sobre todo que Dios no está lejos: no está lejos de nuestra razón y
de nuestra vida; está cerca de todo ser humano, cerca de nuestro corazón y de
nuestra razón, si realmente nos ponemos en camino.
San Agustín experimentó
con extraordinaria intensidad esta cercanía de Dios al hombre. La presencia de
Dios en el hombre es profunda y al mismo tiempo misteriosa, pero puede
reconocerse y descubrirse en la propia intimidad: no hay que salir fuera
—afirma el convertido—; "vuelve a ti mismo. La verdad habita en lo más
íntimo del hombre. Y si encuentras que tu naturaleza es mudable, trasciéndete a
ti mismo. Pero, al hacerlo, recuerda que trasciendes un alma que razona. Así
pues, dirígete adonde se enciende la luz misma de la razón" (De vera
religione, 39, 72). Con una afirmación famosísima del inicio de las Confesiones, autobiografía
espiritual escrita en alabanza de Dios, él mismo subraya: "Nos hiciste,
Señor, para ti, y nuestro corazón está inquieto, hasta que descanse en ti"
(I, 1, 1).
La lejanía de Dios
equivale, por tanto, a la lejanía de sí mismos. "Porque tú —reconoce san
Agustín (Confesiones, III, 6, 11)— estabas más dentro de mí que lo más íntimo
de mí, y más alto que lo supremo de mi ser" ("interior intimo meo et
superior summo meo"), hasta el punto de que, como añade en otro pasaje
recordando el tiempo precedente a su conversión, "tú estabas, ciertamente,
delante de mí, mas yo me había alejado también de mí, y no acertaba a hallarme,
¡cuánto menos a ti!" (Confesiones, V, 2, 2).
Precisamente porque san
Agustín vivió a fondo este itinerario intelectual y espiritual, supo
presentarlo en sus obras con tanta claridad, profundidad y sabiduría,
reconociendo en otros dos famosos pasajes de las Confesiones (IV, 4,
9 y 14, 22) que el hombre es "un gran enigma" (magna quaestio) y
"un gran abismo" (grande profundum), enigma y abismo que sólo Cristo
ilumina y colma. Esto es importante: quien está lejos de Dios también está
lejos de sí mismo, alienado de sí mismo, y sólo puede encontrarse a sí mismo si
se encuentra con Dios. De este modo logra llegar a sí mismo, a su verdadero yo,
a su verdadera identidad.
El ser humano —subraya
después san Agustín en el De civitate Dei (XII, 27)— es sociable por
naturaleza pero antisocial por vicio, y quien lo salva es Cristo, único
mediador entre Dios y la humanidad, y "camino universal de la libertad y
de la salvación", como repitió mi predecesor Juan Pablo II (Augustinum
Hipponensem, 21). Fuera de este camino, que nunca le ha faltado al
género humano —afirma también san Agustín en esa misma obra— "nadie ha
sido liberado nunca, nadie es liberado y nadie será liberado" (De civitate
Dei X, 32, 2). Como único mediador de la salvación, Cristo es cabeza de la
Iglesia y está unido místicamente a ella, hasta el punto de que san Agustín
puede afirmar: "Nos hemos convertido en Cristo. En efecto, si él es la
cabeza, nosotros somos sus miembros; el hombre total es él y nosotros" (In
Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).
Según la concepción de
san Agustín, la Iglesia, pueblo de Dios y casa de Dios, está por tanto
íntimamente vinculada al concepto de Cuerpo de Cristo, fundamentada en la
relectura cristológica del Antiguo Testamento y en la vida sacramental centrada
en la Eucaristía, en la que el Señor nos da su Cuerpo y nos transforma en su
Cuerpo. Por tanto, es fundamental que la Iglesia, pueblo de Dios, en sentido
cristológico y no en sentido sociológico, esté verdaderamente insertada en
Cristo, el cual, como afirma san Agustín en una página hermosísima, "ora
por nosotros, ora en nosotros; nosotros oramos a él; él ora por nosotros como
sacerdote; ora en nosotros como nuestra cabeza; y nosotros oramos a él como a
nuestro Dios; por tanto, reconocemos en él nuestra voz y la suya en
nosotros" (Enarrationes in Psalmos, 85, 1).
En la conclusión de la
carta apostólica Augustinum
Hipponensem, Juan Pablo II pregunta al mismo santo qué quería decir a
los hombres de hoy y responde, ante todo, con las palabras que san Agustín
escribió en una carta dictada poco después de su conversión: "A mí me
parece que hay que conducir de nuevo a los hombres... a la esperanza de
encontrar la verdad" (Ep., 1, 1), la verdad que es Cristo mismo, Dios verdadero,
a quien se dirige una de las oraciones más hermosas y famosas de las Confesiones (X,
27, 38): "Tarde te amé, hermosura tan antigua, y tan nueva, tarde te amé.
Y he aquí que tú estabas dentro de mí, y yo fuera, y fuera te buscaba yo, y me
arrojaba sobre esas hermosuras que tú creaste. Tú estabas conmigo, mas yo no
estaba contigo. Me mantenían lejos de ti aquellas cosas que, si no estuviesen
en ti, no existirían. Llamaste y gritaste, y rompiste mi sordera; brillaste y
resplandeciste, y ahuyentaste mi ceguera; exhalaste tu fragancia, la respiré y
suspiro por ti; te gusté y tengo hambre y sed de ti; me tocaste y me abrasé en
tu paz".
San Agustín encontró a
Dios y durante toda su vida lo experimentó hasta el punto de que esta realidad
—que es ante todo el encuentro con una Persona, Jesús— cambió su vida, como
cambia la de cuantos, hombres y mujeres, en cualquier tiempo, tienen la gracia
de encontrarse con él. Pidamos al Señor que nos dé esta gracia y nos haga
encontrar así su paz.
Saludos
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los distintos grupos de
estudiantes y peregrinos venidos de Argentina, Chile, España y de otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo y las enseñanzas de san Agustín, os
animo a buscar a Cristo con todas las fuerzas, para encontrar en él la verdad
de vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
(En polaco)
San Agustín nos enseña la amistad con Dios. En la oración famosa confiesa:
"¡Tarde te amé! De ti me mantenían alejado aquellas cosas (que, si no
fuesen en ti, no existirían). Has mostrado tu esplendor y has disipado mi
ceguera... Me has tocado y me he inflamado en tu paz" (cf. Confesiones X,
27, 38). Que esta oración despierte también en nosotros la voluntad de conocer
a Dios. ¡Alabado sea Jesucristo!.
(En italiano)
(A los fieles de la
parroquia de Santa Catalina de Nardò y en especial a un grupo de jóvenes
músicos)
Queridos amigos, os doy
las gracias por vuestra presencia y os deseo que este encuentro acreciente en
cada uno el deseo de testimoniar con alegría el Evangelio en la vida de cada
día. Os acompaño con mi oración, a fin de que podáis edificar todos vuestros
proyectos sobre las bases sólidas de la fidelidad a Dios. Saludo también a los
agentes de Cáritas de la diócesis de Sabina-Poggio Mirteto y los animo a proseguir
con generosidad su obra en favor de los más necesitados.
Me dirijo, finalmente, a
los jóvenes, a los enfermos y a los recién
casados. Mañana se celebra la memoria litúrgica de san Juan Bosco,
sacerdote y educador. Miradlo como un auténtico maestro de vida, queridos jóvenes, especialmente
vosotros de Serroni di Battipaglia que vais a ser confirmados. Vosotros,
queridos enfermos, aprended de su experiencia espiritual a confiar en
toda circunstancia en Cristo crucificado. Y vosotros, queridos recién casados, recurrid
a su intercesión para asumir con empeño generoso vuestra misión de esposos.
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para la Comunicación
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BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 20 de febrero
de 2008
San Agustín. 4 - Las
obras
Queridos hermanos y
hermanas:
Tras la pausa de los
ejercicios espirituales de la semana pasada, hoy volvemos a presentar la gran
figura de san Agustín, sobre el que ya he hablado varias veces en las
catequesis del miércoles. Es el Padre de la Iglesia que ha dejado el mayor
número de obras, y de ellas quiero hablar hoy brevemente. Algunos de los
escritos de san Agustín son de fundamental importancia, no sólo para la
historia del cristianismo, sino también para la formación de toda la cultura
occidental: el ejemplo más claro son las Confesiones, sin duda uno de los
libros de la antigüedad cristiana más leídos todavía hoy. Al igual que varios
Padres de la Iglesia de los primeros siglos, aunque en una medida
incomparablemente más amplia, también el obispo de Hipona ejerció una
influencia amplia y persistente, como lo demuestra la sobreabundante tradición
manuscrita de sus obras, que son realmente numerosas.
Él mismo las revisó
algunos años antes de morir en las Retractationes y poco después de
su muerte fueron cuidadosamente registradas en el Indiculus ("índice")
añadido por su fiel amigo Posidio a la biografía de san Agustín, Vita
Augustini. La lista de las obras de san Agustín fue realizada con el objetivo
explícito de salvaguardar su memoria mientras la invasión de los vándalos se
extendía por toda el África romana y contabiliza mil treinta escritos numerados
por su autor, junto con otros "que no pueden numerarse porque no les puso
ningún número".
Posidio, obispo de una
ciudad cercana, dictaba estas palabras precisamente en Hipona, donde se había
refugiado y donde había asistido a la muerte de su amigo, y casi seguramente se
basaba en el catálogo de la biblioteca personal de san Agustín. Hoy han
sobrevivido más de trescientas cartas del obispo de Hipona, y casi seiscientas
homilías, pero estas originalmente eran muchas más, quizá entre tres mil y
cuatro mil, fruto de cuatro décadas de predicación del antiguo retórico, que
había decidido seguir a Jesús, dejando de hablar a los grandes de la corte
imperial para dirigirse a la población sencilla de Hipona.
En años recientes, el
descubrimiento de un grupo de cartas y de algunas homilías ha enriquecido
nuestro conocimiento de este gran Padre de la Iglesia. "Muchos libros
—escribe Posidio— fueron redactados y publicados por él, muchas predicaciones fueron
pronunciadas en la iglesia, transcritas y corregidas, ya sea para confutar a
herejes ya sea para interpretar las sagradas Escrituras para edificación de los
santos hijos de la Iglesia. Estas obras —subraya el obispo amigo— son tan
numerosas que a duras penas un estudioso tiene la posibilidad de leerlas y
aprender a conocerlas" (Vita Augustini, 18, 9).
Entre la producción
literaria de san Agustín —por tanto, más de mil publicaciones subdivididas en
escritos filosóficos, apologéticos, doctrinales, morales, monásticos,
exegéticos y contra los herejes, además de las cartas y homilías— destacan
algunas obras excepcionales de gran importancia teológica y filosófica. Ante
todo, hay que recordar las Confesiones, antes mencionadas, escritas en
trece libros entre los años 397 y 400 para alabanza de Dios. Son una especie de
autobiografía en forma de diálogo con Dios. Este género literario refleja
precisamente la vida de san Agustín, que no estaba cerrada en sí misma,
dispersa en muchas cosas, sino vivida esencialmente como un diálogo con Dios y,
de este modo, una vida con los demás.
El título Confesiones indica
ya lo específico de esta autobiografía. En el latín cristiano desarrollado por
la tradición de los Salmos, la palabra confessiones tiene dos
significados, que se entrecruzan. Confessiones indica, en primer
lugar, la confesión de las propias debilidades, de la miseria de los pecados;
pero al mismo tiempo, confessiones significa alabanza a Dios,
reconocimiento de Dios. Ver la propia miseria a la luz de Dios se convierte en
alabanza a Dios y en acción de gracias porque
Dios nos ama y nos
acepta, nos transforma y nos eleva hacia sí mismo.
Sobre estas Confesiones,
que tuvieron gran éxito ya en vida de san Agustín, escribió él mismo: "Han
ejercido sobre mí un gran influjo mientras las escribía y lo siguen ejerciendo
todavía cuando las vuelvo a leer. Hay muchos hermanos a quienes gustan estas
obras" (Retractationes, II, 6): y tengo que reconocer que yo también soy
uno de estos "hermanos". Gracias a las Confesiones podemos
seguir, paso a paso, el camino interior de este hombre extraordinario y
apasionado por Dios.
Menos difundidas, aunque
igualmente originales y muy importantes son, también, las Retractationes,
redactadas en dos libros en torno al año 427, en las que san Agustín, ya
anciano, realiza una labor de "revisión" (retractatio) de toda su
obra escrita, dejando así un documento literario singular y sumamente precioso,
pero también una enseñanza de sinceridad y de humildad intelectual.
De civitate Dei, obra
imponente y decisiva para el desarrollo del pensamiento político occidental y
para la teología cristiana de la historia, fue escrita entre los años 413 y 426
en veintidós libros. La ocasión fue el saqueo de Roma por parte de los godos en
el año 410. Muchos paganos de entonces, y también muchos cristianos, habían
dicho: Roma ha caído, ahora el Dios cristiano y los apóstoles ya no pueden
proteger la ciudad. Durante la presencia de las divinidades paganas, Roma
era caput mundi, la gran capital, y nadie podía imaginar que caería en
manos de los enemigos. Ahora, con el Dios cristiano, esta gran ciudad ya no
parecía segura. Por tanto, el Dios de los cristianos no protegía, no podía ser
el Dios a quien convenía encomendarse. A esta objeción, que también tocaba
profundamente el corazón de los cristianos, responde san Agustín con esta
grandiosa obra, De civitate Dei, aclarando qué es lo que debían esperarse
de Dios y qué es lo que no podían esperar de él, cuál es la relación entre la esfera
política y la esfera de la fe, de la Iglesia. Este libro sigue siendo una
fuente para definir bien la auténtica laicidad y la competencia de la Iglesia,
la grande y verdadera esperanza que nos da la fe.
Este gran libro es una
presentación de la historia de la humanidad gobernada por la divina
Providencia, pero actualmente dividida en dos amores. Y este es el designio
fundamental, su interpretación de la historia, la lucha entre dos amores: el
amor a sí mismo "hasta el desprecio de Dios" y el amor a Dios
"hasta el desprecio de sí mismo", (De civitate Dei, XIV, 28), hasta
la plena libertad de sí mismo para los demás a la luz de Dios. Este es, tal
vez, el mayor libro de san Agustín, de una importancia permanente.
Igualmente importante es
el De Trinitate, obra en quince libros sobre el núcleo principal de la fe
cristiana, la fe en el Dios trino, escrita en dos tiempos: entre los años 399 y
412 los primeros doce libros, publicados sin saberlo san Agustín, el cual hacia
el año 420 los completó y revisó toda la obra. En ella reflexiona sobre el
rostro de Dios y trata de comprender este misterio de Dios, que es único, el
único creador del mundo, de todos nosotros: precisamente este Dios único es
trinitario, un círculo de amor. Trata de comprender el misterio insondable:
precisamente su ser trinitario, en tres Personas, es la unidad más real y
profunda del único Dios.
El libro De doctrina
christiana es, en cambio, una auténtica introducción cultural a la
interpretación de la Biblia y, en definitiva, al cristianismo mismo, y tuvo una
importancia decisiva en la formación de la cultura occidental.
Con gran humildad, san
Agustín fue ciertamente consciente de su propia talla intelectual. Pero para él
era más importante llevar el mensaje cristiano a los sencillos que redactar
grandes obras de elevado nivel teológico. Esta intención profunda, que le guió
durante toda su vida, se manifiesta en una carta escrita a su colega Evodio, en
la que le comunica la decisión de dejar de dictar por el momento los libros
del De Trinitate, "pues son demasiado densos y creo que son pocos los
que los pueden entender; urgen más textos que esperamos sean útiles a
muchos" (Epistulae, 169, 1, 1). Por tanto, para él era más útil comunicar
la fe de manera comprensible para todos, que escribir grandes obras teológicas.
La gran responsabilidad
que sentía por la divulgación del mensaje cristiano se encuentra en el origen
de escritos como el De catechizandis rudibus, una teoría y también una
práctica de la catequesis, o el Psalmus contra partem Donati. Los
donatistas eran el gran problema del África de san Agustín, un cisma específicamente
africano. Los donatistas afirmaban: la auténtica cristiandad es la africana. Se
oponían a la unidad de la Iglesia. Contra este cisma el gran obispo luchó
durante toda su vida, tratando de convencer a los donatistas de que incluso la
africanidad sólo puede ser verdadera en la unidad. Y para que le entendieran
los sencillos, los que no podían comprender el gran latín del retórico, dijo:
tengo que escribir incluso con errores gramaticales, en un latín muy
simplificado. Y lo hizo, sobre todo en este Psalmus, una especie de poesía
sencilla contra los donatistas para ayudar a toda la gente a comprender que
sólo en la unidad de la Iglesia se realiza realmente para todos nuestra
relación con Dios y crece la paz en el mundo.
En esta producción
destinada a un público más amplio reviste particular importancia su gran número
de homilías, con frecuencia improvisadas, transcritas por taquígrafos durante
la predicación e inmediatamente puestas en circulación. Entre estas destacan
las bellísimas Enarrationes in Psalmos, muy leídas en la Edad Media. La
publicación de las miles de homilías de san Agustín —con frecuencia sin el
control del autor— explica su amplia difusión y su dispersión sucesiva, así
como su vitalidad. Inmediatamente las predicaciones del obispo de Hipona, por
la fama del autor, se convirtieron en textos sumamente requeridos. Para los
demás obispos y sacerdotes servían también de modelos, adaptados a contextos
siempre nuevos.
En la tradición
iconográfica, un fresco de Letrán que se remonta al siglo VI, representa a san
Agustín con un libro en la mano (véase la foto), no sólo para expresar su
producción literaria, que tanta influencia ejerció en la mentalidad y en el
pensamiento cristianos, sino también para expresar su amor por los libros, por
la lectura y el conocimiento de la gran cultura precedente. A su muerte, cuenta
Posidio, no dejó nada, pero "recomendaba siempre que se conservara
diligentemente para las futuras generaciones la biblioteca de la iglesia con
todos sus códices", sobre todo los de sus obras. En estas, subraya
Posidio, san Agustín está "siempre vivo" y es muy útil para quien lee
sus escritos, aunque —concluye— "creo que pudieron sacar más provecho de
su contacto los que lo pudieron ver y escuchar cuando hablaba personalmente en
la iglesia, y sobre todo los que fueron testigos de su vida cotidiana entre la
gente" (Vita Augustini, 31).
Sí, también a nosotros
nos hubiera gustado poderlo escuchar vivo. Pero sigue realmente vivo en sus
escritos, está presente en nosotros y de este modo vemos también la permanente
vitalidad de la fe por la que dio toda su vida.
Palabras del Papa a los
peregrinos presentes en la Basílica de San Pedro:
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Que el camino de conversión
cuaresmal sea una ocasión idónea para una auténtica renovación espiritual, a
fin de avivar la fe y la relación de amistad con Dios, y para un mayor
compromiso evangélico. Con la certeza de que el amor es el estilo de vida que
distingue a los creyentes, no os canséis de ser testigos de la caridad allí
donde estéis. ¡Que Dios os bendiga!
Palabras del Papa a los
peregrinos presentes en la Sala Pablo VI:
Saludo a los peregrinos
de lengua española, especialmente a las Hijas de María Auxiliadora y a los
estudiantes del Colegio "Mater Salvatoris" y "Nuestra Señora del
Huerto". Que en esta Cuaresma, el ejemplo de san Agustín, la lectura de
sus obras, su mensaje y su camino interior os ayuden a un encuentro personal
con Jesucristo que cambie totalmente vuestras vidas. ¡Muchas gracias!
(En polaco)
Que nuestra oración y nuestros buenos propósitos estén animados por la
invocación de san Agustín: "Inquieto está nuestro corazón hasta que
descanse en Dios".
(En italiano)
Mi pensamiento va finalmente a los jóvenes, a los enfermos y
a los recién casados. La amistad con Jesús, queridos jóvenes, sea
para vosotros fuente de alegría e impulso a realizar opciones valientes. Que el
amor a Cristo os proporcione consuelo, queridos enfermos, en los
momentos difíciles y os infunda serenidad. Queridos recién casados, a
la luz de la amistad con el Señor, esforzaos por corresponder a vuestra
vocación y misión con un amor recíproco y fiel.
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SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/es/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080220.html
Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682), San Agustín lavando los pies a Cristo, circa 1664, 251 x 171, Museu de Belles Arts de València

BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 27 de febrero
de 2008
San Agustín. 5 - Las
conversiones
Queridos hermanos y
hermanas:
Con el encuentro de hoy
quiero concluir la presentación de la figura de san Agustín. Después de
comentar su vida, sus obras, y algunos aspectos de su pensamiento, hoy quiero
volver a hablar de su experiencia interior, que hizo de él uno de los más
grandes convertidos de la historia cristiana. A esta experiencia dediqué en
particular mi reflexión durante la peregrinación
que realicé a Pavía, el año pasado, para venerar los restos mortales de
este Padre de la Iglesia. De ese modo le expresé el homenaje de toda la Iglesia
católica, y al mismo tiempo manifesté mi personal devoción y reconocimiento con
respecto a una figura a la que me siento muy unido por el influjo que ha tenido
en mi vida de teólogo, de sacerdote y de pastor.
Todavía hoy es posible
revivir la historia de san Agustín sobre todo gracias a las Confesiones,
escritas para alabanza de Dios, que constituyen el origen de una de las formas
literarias más específicas de Occidente, la autobiografía, es decir, la
expresión personal de la propia conciencia. Pues bien, cualquiera que se
acerque a este extraordinario y fascinante libro, muy leído todavía hoy,
fácilmente se da cuenta de que la conversión de san Agustín no fue repentina ni
se realizó plenamente desde el inicio, sino que puede definirse más bien como
un auténtico camino, que sigue siendo un modelo para cada uno de nosotros.
Ciertamente, este
itinerario culminó con la conversión y después con el bautismo, pero no se
concluyó en aquella Vigilia pascual del año 387, cuando en Milán el retórico
africano fue bautizado por el obispo san Ambrosio. El camino de conversión de
san Agustín continuó humildemente hasta el final de su vida, y se puede decir
con verdad que sus diferentes etapas —se pueden distinguir fácilmente tres— son
una única y gran conversión.
San Agustín buscó
apasionadamente la verdad: lo hizo desde el inicio y después durante toda su
vida. La primera etapa en su camino de conversión se realizó precisamente en el
acercamiento progresivo al cristianismo. En realidad, había recibido de su
madre, santa Mónica, a la que siempre estuvo muy unido, una educación cristiana
y, a pesar de que en su juventud había llevado una vida desordenada, siempre
sintió una profunda atracción por Cristo, habiendo bebido con la leche materna,
como él mismo subraya (cf. Confesiones, III, 4, 8), el amor al nombre del
Señor.
Pero también la
filosofía, sobre todo la platónica, había contribuido a acercarlo más a Cristo,
manifestándole la existencia del Logos, la razón creadora. Los libros de
los filósofos le indicaban que existe la razón, de la que procede todo el
mundo, pero no le decían cómo alcanzar este Logos, que parecía tan lejano.
Sólo la lectura de las cartas de san Pablo, en la fe de la Iglesia católica, le
reveló plenamente la verdad. San Agustín sintetizó esta experiencia en una de
las páginas más famosas de las Confesiones: cuenta que, en el tormento de
sus reflexiones, habiéndose retirado a un jardín, escuchó de repente una voz
infantil que repetía una cantilena que nunca antes había escuchado: «tolle,
lege; tolle, lege», «toma, lee; toma, lee» (VIII, 12, 29). Entonces se acordó
de la conversión de san Antonio, padre del monaquismo, y solícitamente volvió a
tomar el códice de san Pablo que poco antes tenía en sus manos: lo abrió y la
mirada se fijó en el pasaje de la carta a los Romanos donde el Apóstol exhorta
a abandonar las obras de la carne y a revestirse de Cristo (Rm 13, 13-14).
Había comprendido que
esas palabras, en aquel momento, se dirigían personalmente a él, procedían de
Dios a través del Apóstol y le indicaban qué debía hacer en ese momento. Así
sintió cómo se disipaban las tinieblas de la duda y quedaba libre para
entregarse totalmente a Cristo: «Habías convertido a ti mi ser», comenta (Confesiones,
VIII, 12, 30). Esta fue la conversión primera y decisiva.
El retórico africano
llegó a esta etapa fundamental de su largo camino gracias a su pasión por el
hombre y por la verdad, pasión que lo llevó a buscar a Dios, grande e
inaccesible. La fe en Cristo le hizo comprender que en realidad Dios no estaba
tan lejos como parecía. Se había hecho cercano a nosotros, convirtiéndose en
uno de nosotros. En este sentido, la fe en Cristo llevó a cumplimiento la larga
búsqueda de san Agustín en el camino de la verdad. Sólo un Dios que se ha hecho
«tocable», uno de nosotros, era realmente un Dios al que se podía rezar, por el
cual y en el cual se podía vivir.
Es un camino que hay que
recorrer con valentía y al mismo tiempo con humildad, abiertos a una
purificación permanente, que todos necesitamos siempre. Pero, como hemos dicho,
el camino de san Agustín no había concluido con aquella Vigilia pascual del año
387. Al regresar a África, fundó un pequeño monasterio y se retiró a él, junto
a unos pocos amigos, para dedicarse a la vida contemplativa y al estudio. Este
era el sueño de su vida. Ahora estaba llamado a vivir totalmente para la
verdad, con la verdad, en la amistad de Cristo, que es la verdad. Un hermoso
sueño que duró tres años, hasta que, contra su voluntad, fue consagrado
sacerdote en Hipona y destinado a servir a los fieles. Ciertamente siguió
viviendo con Cristo y por Cristo, pero al servicio de todos. Esto le resultaba
muy difícil, pero desde el inicio comprendió que sólo podía realmente vivir con
Cristo y por Cristo viviendo para los demás, y no simplemente para su contemplación
privada.
Así, renunciando a una
vida consagrada sólo a la meditación, san Agustín aprendió, a menudo con
dificultad, a poner a disposición el fruto de su inteligencia para beneficio de
los demás. Aprendió a comunicar su fe a la gente sencilla y a vivir así para
ella en aquella ciudad que se convirtió en su ciudad, desempeñando
incansablemente una actividad generosa y pesada, que describe con estas
palabras en uno de sus bellísimos sermones: «Continuamente predicar, discutir,
reprender, edificar, estar a disposición de todos, es una gran carga y un gran
peso, una enorme fatiga» (Serm. 339, 4). Pero cargó con este peso,
comprendiendo que precisamente así podía estar más cerca de Cristo. Su segunda
conversión consistió en comprender que se llega a los demás con sencillez y
humildad.
Pero hay una última etapa
en el camino de san Agustín, una tercera conversión: la que lo llevó a pedir
perdón a Dios cada día de su vida. Al inicio, había pensado que una vez
bautizado, en la vida de comunión con Cristo, en los sacramentos, en la
celebración de la Eucaristía, iba a llegar a la vida propuesta en el Sermón de
la montaña: a la perfección donada en el bautismo y reconfirmada en la
Eucaristía. En la última parte de su vida comprendió que no era verdad lo que había
dicho en sus primeras predicaciones sobre el Sermón de la montaña: es decir,
que nosotros, como cristianos, vivimos ahora permanentemente este ideal. Sólo
Cristo mismo realiza verdadera y completamente el Sermón de la montaña.
Nosotros siempre tenemos necesidad de ser lavados por Cristo, que nos lava los
pies, y de ser renovados por él. Tenemos necesidad de una conversión
permanente. Hasta el final necesitamos esta humildad que reconoce que somos
pecadores en camino, hasta que el Señor nos da la mano definitivamente y nos
introduce en la vida eterna. San Agustín murió con esta última actitud de
humildad, vivida día tras día.
Esta actitud de humildad
profunda ante el único Señor Jesús lo introdujo en la experiencia de una
humildad también intelectual. San Agustín, que es una de las figuras más
grandes en la historia del pensamiento, en los últimos años de su vida quiso
someter a un lúcido examen crítico sus numerosísimas obras. Surgieron así
las Retractationes («Revisiones»), que de este modo introducen su
pensamiento teológico, verdaderamente grande, en la fe humilde y santa de
aquella a la que llama sencillamente con el nombre de Catholica, es
decir, la Iglesia. «He comprendido —escribe precisamente en este originalísimo
libro (I, 19, 1-3)— que uno sólo es verdaderamente perfecto y que las palabras
del Sermón de la montaña sólo se realizan totalmente en uno solo: en Jesucristo
mismo. Toda la Iglesia, por el contrario —todos nosotros, incluidos los
Apóstoles—, debemos rezar cada día: Perdona nuestras ofensas, como también
nosotros perdonamos a los que nos ofenden».
San Agustín, convertido a
Cristo, que es verdad y amor, lo siguió durante toda la vida y se transformó en
un modelo para todo ser humano, para todos nosotros, en la búsqueda de Dios.
Por eso quise concluir mi peregrinación a Pavía volviendo a entregar
espiritualmente a la Iglesia y al mundo, ante la tumba de este gran enamorado
de Dios, mi primera encíclica, Deus
caritas est, la cual, en efecto, debe mucho, sobre todo en su primera
parte, al pensamiento de san Agustín.
También hoy, como en su
época, la humanidad necesita conocer y sobre todo vivir esta realidad fundamental:
Dios es amor y el encuentro con él es la única respuesta a las inquietudes del
corazón humano, un corazón en el que vive la esperanza —quizá todavía oscura e
inconsciente en muchos de nuestros contemporáneos—, pero que para nosotros los
cristianos abre ya hoy al futuro, hasta el punto de que san Pablo escribió que
«en esperanza fuimos salvados» (Rm 8, 24). A la esperanza he dedicado mi
segunda encíclica, Spe
salvi, la cual también debe mucho a san Agustín y a su encuentro con
Dios.
En un escrito sumamente
hermoso, san Agustín define la oración como expresión del deseo y afirma que
Dios responde ensanchando hacia él nuestro corazón. Por nuestra parte, debemos
purificar nuestros deseos y nuestras esperanzas para acoger la dulzura de Dios
(cf. In I Ioannis, 4, 6). Sólo ella nos salva, abriéndonos también a
los demás. Pidamos, por tanto, para que en nuestra vida se nos conceda cada día
seguir el ejemplo de este gran convertido, encontrando como él en cada momento
de nuestra vida al Señor Jesús, el único que nos salva, nos purifica y nos da
la verdadera alegría, la verdadera vida.
En la basílica de San
Pedro
Saludo con afecto a los
peregrinos de lengua española aquí presentes. Os deseo que vuestra visita a
Roma contribuya a reavivar vuestra vida cristiana con el testimonio de fe y
caridad que los Apóstoles dieron en su martirio. Al mismo tiempo, os animo a proseguir
con renovada esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal para llegar, con
el corazón purificado, a la celebración gozosa de la Pascua.
En la sala Pablo VI
Saludo cordialmente a los
visitantes de lengua española. En particular, a los formadores y seminaristas
de Córdoba, con su obispo, a los que animo a seguir con entusiasmo su
preparación al sacerdocio. Saludo también a las cofradías del Cristo de la
Expiración de Sevilla y de Málaga, a los distintos grupos de estudiantes y
peregrinos venidos de Argentina, Chile, España, México y otros países
latinoamericanos. Siguiendo el ejemplo de san Agustín, os exhorto a fijar
vuestra mirada en Cristo, que se entregó por nosotros, y proseguir con
esperanza vuestro camino de conversión cuaresmal. Muchas gracias.
(En italiano)
Saludo a los obispos amigos del Movimiento de los Focolares y les aseguro mi
oración a fin de que el Señor los sostenga en el ministerio pastoral diario al
servicio del pueblo de Dios. Saludo a los representantes de la facultad
pontificia de ciencias de la educación «Auxilium» y a los de la Escuela
«Antonio Rosmini» de Roma, y doy las gracias a cada uno porque, con la
participación en este encuentro, han querido renovar su filial devoción al
Sucesor de Pedro. Saludo a los participantes en el congreso organizado por la
Asociación italiana de medicina nuclear y deseo que lleven adelante su arduo
trabajo diagnóstico y terapéutico con renovados sentimientos de profundo
respeto por la persona humana. Saludo también a los representantes de la Marina
militar italiana, a los militares del regimiento «Lancieri di Montebello» y a
los representantes de la Policía de Estado de Isernia. A todos animo a seguir
con generosa fidelidad a Jesús y su Evangelio, para ser cristianos auténticos
en la familia, en el trabajo y en cualquier otro ambiente.
Saludo, por último, a
los jóvenes, a los enfermos y a los recién
casados. Queridos hermanos y hermanas, prosiguiendo el itinerario
cuaresmal, la Iglesia nos invita a seguir las huellas de Cristo, que se dirige
a Jerusalén, donde dará cumplimiento a su misión redentora. Dejaos iluminar por
su palabra a fin de que en el estudio, en la enfermedad o en la vida de familia
podáis experimentar su presencia y recorrer un camino de auténtica conversión
en este sagrado tiempo de penitencia.
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para la Comunicación
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/es/audiences/2008/documents/hf_ben-xvi_aud_20080227.html