jeudi 13 juillet 2017

Bienheureux GIACOMO (IACOPO) da VARAZZE (JACQUES de VORAGINE), prêtre dominicain, archevêque et hagiographe

Détail d'une miniature du Maître de Jacques de Besançon. Jacques de Voragine prêchant, 
tirée d'un manuscrit de la Légende dorée, vers 1480.


Bienheureux Jacques de Voragine

Frère prêcheur, archevêque de Gênes (+ 1298)

Originaire de Varazze (Voragine) en Italie, d'où son nom, dans la région de Savone, il entra dans l'Ordre de saint Dominique dont il devint le provincial pendant 19 ans. Devenu évêque de Gênes, il écrivit une compilation des "Légendes dorées des saints"*, riche d'enseignement moral mais aussi accompagnée souvent de récits étranges et légendaires. Il a été béatifié en 1816.

Numérisation Abbaye Saint Benoît de Port-Valais.

À Gênes en Ligurie, en 1298, le bienheureux Jacques de Voragine, évêque, de l'Ordre des Prêcheurs. Pour promouvoir dans le peuple la vie chrétienne, il proposa dans ses écrits les vertus des saints.

Martyrologe romain

Nous avons besoin de saints comme protecteurs à invoquer, comme modèles à imiter, et surtout comme signes transparents de la présence de l'amour du Christ. C'est la sainteté qui rend crédible et fructueuse l'évangélisation, parce que, comme on l'a dit, 'seule une flamme peut allumer une autre flamme' (Léon Harmel).

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1498/Bienheureux-Jacques-de-Voragine.html

Voragine Jacques de

Hagiographe italien (v. 1230-1298), archevêque de Gênes, commentateur de Saint Augustin et auteur d'une Chronique de Gênes, il est surtout connu pour sa Légende dorée, une compilation des vies légendaires et miraculeuses des saints et saintes du calendrier liturgique. Un des grands classiques de la littérature chrétienne populaire, ce recueil de récits hagiographiques marque une des premières tentatives de laïcisation de la littérature religieuse. On compte plusieurs incunables parmi les premières éditions imprimées de l'ouvrage qui connut un immense popularité et fut une source d'idéal pour la chrétienté durant tout le Moyen-Âge et la Renaissance. «En rendant la religion plus ingénue, plus populaire, et plus pittoresque, il l'a presque revêtue d'un pouvoir nouveau: ou du moins il a permis aux âmes d'y prendre un nouvel intérêt, et, pour ainsi dire, de s'y réchauffer plus profondément», note T. Wyzewa qui fut un des premiers à réhabiliter l'oeuvre dont la popularité ne put résister, au XVIe siècle, au moment de la Réforme, à la critique des humanistes. Ceux-ci s'en moquaient et la qualifiaient de Légende de «fer» ou de «plomb» pour souligner la crédulité de son auteur auquel ils reprochaient de colporter des récits sans fondements historiques et de propager, à travers le culte des saints, une nouvelle forme d'idolâtrie. Il faut dire que l'oeuvre a été en partie victime de sa popularité et que de très nombreux ajouts — les premières éditions ne comportaient que 270 chapitres alors que des éditions ultérieures pouvaient en contenir jusqu'à 480 — sont venus déformer le projet initial de l'archevêque génois.

«L'auteur de la Légende Dorée, nous dit son traducteur Teodor de Wyzewa, était à la fois, un des hommes les plus savants de son temps, et un saint. Sa vie, si quelque érudit voulait prendre la peine d'en reconstituer le détail, enrichirait d'un chapitre précieux l'histoire de la pensée religieuse au treizième siècle; et puis l'on en tirerait une petite "compilation", qui mériterait d'avoir sa place entre les plus belles et touchantes vies de saints qu'il nous a, lui-même, contées. Mais, du reste, son livre suffit à nous le faire connaître tout entier. Le savant s'y montre à chaque page, aussi varié dans ses lectures qu'original, ingénieux, souvent profond dans ses réflexions; et sans cesse, sous la science du théologien, nous découvrons une âme infiniment pure, innocente, et douce, une vraie âme d'enfant selon le cœur du Christ.»

Entrez dans une vieille église de Bruges, de Cologne, de Tours ou de Sienne: toutes les œuvres d'art qui vous y accueilleront ne sont que des illustrations immédiates, littérales, de la Légende Dorée. C'est d'après Jacques de Voragine que Memling et Carpaccio nous racontent le voyage de sainte Ursule avec ses onze mille compagnes. Quand Piero della Francesca, dans ses fresques d'Arezzo, ou Agnolo Gaddi dans celles de Florencé, nous font assister aux aventures diverses du bois de la sainte Croix, ils suivent de phrase en phrase le texte de la Légende Dorée. D'autres prennent même, dans le vieux livre, des sujets profanes, et, comme Thierry Bouts au Musée de Bruxelles, nous détaillent, d'après l'Histoire Lombarde, un acte de justice de l'empereur Othon. Et il n'y a point jusqu'aux grands tableaux. de Rubens, de Murillo, de Poussin, qui ne reproduisent les scènes des martyres des saints ou de leurs miracles exactement comme le bienheureux évêque de Gênes les a "compilées" à notre intention. Toute la part que, aujourd'hui encore, notre imagination mêle à ce que nous apprennent, de l'histoire sacrée, les Écritures et la Tradition, tout cela nous vient, en droite ligne, de la Légende Dorée.

L'auteur de la Légende Dorée était, à la fois, un des hommes les plus savants de son temps, et un saint. Sa vie, si quelque érudit voulait prendre la peine d'en reconstituer le détail, enrichirait d'un chapitre précieux l'histoire de la pensée religieuse au treizième siècle; et puis l'on en tirerait une petite «compilation», qui mériterait d'avoir sa place entre les plus belles et touchantes vies de saints qu'il nous a, lui-même, contées 1. Mais, du reste, son livre suffit à nous le faire connaître tout entier. Le savant s'y montre à chaque page, aussi varié dans ses lectures qu'original, ingénieux, souvent profond dans ses réflexions; et sans cesse, sous la science du théologien, nous découvrons une âme infiniment pure, innocente, et douce, une vraie âme d'enfant selon le cœur du Christ.

Le bienheureux Jacques est né, en l'année 1228, à Varage, d'où son nom latin: Jacobus de Voragine. Et j'imagine que c'est, ensuite, l'erreur d'un copiste qui, en substituant un o au premier a de son nom, aura valu à l'auteur de la Légende Dorée de devenir, pour la postérité, Jacques de Voragine.

Quant à Varage [Varazza], où il est né, c'est une charmante, ville de la côte de Gênes, à mi-chemin entre Savone et Voitri. Moins heureuse que sa voisine Cogoleto, — qui fut, comme l'on sait, la patrie de Christophe Colomb, — la patrie de Jacques de Voragine n'a rien gardé de ses édifices d'autrefois, à l'exception des ruines imposantes de ses remparts, et d'une haute tour de briques que le petit Jacques, peut-être, aura vu construire: car, avec l'élancement léger de ses colonnettes, et la sveltesse du clocheton pointu dont elle est couronnée, elle doit dater de cette première moitié du XIIIe siècle qui fut, en Italie, une époque incomparable de renaissance chrétienne. Et si le reste de la ville s'est entièrement renouvelé, depuis cette époque, tout y a conservé cependant son caractère ancien, ou, pour mieux dire, éternel. Entre des maisons modernes serpentent, de même que jadis, d'étroites rues pleines d'ombre. Sur la plage ensoleillée, d'honnêtes artisans façonnent, à leur loisir, des barques de pêche, pareilles à celles que façonnait, peut-être, le père de l'auteur de la Légende Dorée, dont un chroniqueur génois nous apprend «qu'il est né de condition basse dans une petite terre». Plus haut, au-delà des vieux remparts crénelés, se déploie un cirque merveilleux de collines plantées d'oliviers; et, de quelque côté que les yeux se tournent, ces collines sont plantées aussi de couvents, de chapelles, de chemins de croix, qui créent autour de la petite ville une atmosphère de piété ingénue et joyeuse.

Mais nulle part l'âme de Varage ne subsiste plus vivante que sur la place carrée du Municipe, où l'on arrive, du quai, par une belle porte à créneaux de style féodal. C'est là, sans doute, que se sont réunis en grand apparat, le 19 février 1251, les représentants des cités de Savone, d'Albenga et de Vintimille, pour jurer soumission et fidélité à la république de Gênes. Aujourd'hui, la Place du Municipe n'a plus guère l'occasion d'assister à des scènes aussi solennelles: mais à toute heure des badauds s'y promènent de long en large, des mendiants y jouissent doucement de la vie, des enfants y courent en se querellant; et c'est là encore que se trouve le marchand d'oiseaux. J'ai vu chez lui, dans des cages de bois, des merles, des fauvettes, et un couple de jeunes verdiers, qui m'ont rappelé avec quel empressement Jacques de Voragine, leur vénérable concitoyen, avait accueilli dans sa Légende toute sorte d'oiseaux, depuis les moineaux de saint Rémy jusqu'à la perdrix de l'apôtre saint Jean. Et ainsi cette petite place m'apparaissait tout imprégnée de son souvenir, lorsque, relevant la tête, je l'ai aperçu lui-même qui me souriait paternellement. Les habitants de Varage ont eu, en effet, l'excellente idée de placer sa statue dans une niche, au fronton de leur maison communale. Peut-être, seulement, avec un légitime désir de mieux accentuer son autorité, lui ont-ils laissé faire des épaules trop larges et un ventre trop fourni: de telle sorte qu'on a d'abord quelque peine à reconnaître, dans ce majestueux prélat, l'humble moine qui, jusque sur le trône archiépiscopal de Gênes, s'est plu à vivre en pauvre au profit des pauvres. Mais, ressemblant ou non, c'est lui qui se tient là; et, sous sa statue, une inscription latine nous apprend que, dès l'année 1645, la ville de Varage «se l'est choisi pour patron céleste», quem cives sui anno 1645 patronem cœlestenz sibi adscriverunt. Aussi veille-t-il, depuis lors, sur la petite ville, y maintenant une paix, une grâce, une sérénité, dont je ne crois pas qu'aucune autre ville de cette âpre Rivière ligure offre l'équivalent.

Le vent même y est tiède et léger, au plus rude de l'hiver. Et quand ensuite, dans les rues de Gênes, on grelotte au soleil sous une bise glacée, on ne peut se défendre d'un vif sentiment de dépit contre l'ingratitude des Génois, qui, peut-être, a attiré sur leur ville cette calamité. Car si Jacques de Voragine est né à Varage, c'est à Gênes qu'il a prodigué tous les trésors de son âme de saint. Il y a joué un rôle si actif et si bienfaisant que les historiens les plus «libéraux», — qui racontent le passé de l'Italie comme si les événements religieux n'y avaient, pour ainsi dire, point tenu de place, —sont tous contraints pourtant de rendre hommage au «pieux évêque» de Gênes, père des pauvres, et «pacificateur des discordes civiles». Or, en vain on chercherait, dans toute la ville de Gênes, la moindre trace de son souvenir. Entre des centaines de plaques commémoratives, célébrant un séjour de Garibaldi, ou la munificence d'un riche bourgeois qui a fait entourer d'un grillage le pont de Carignan, «pour empêcher les désespérés de s'ôter la vie», en vain on chercherait une inscription où figurât le nom du saint évêque «pacificateur». En vain on chercherait son nom sur les plaques blanches des via, vivo, vicolo, sauta, dont la vieille cité ligure est plus abondamment pourvue qu'aucune ville d'Europe. Et l'on songe que cet hommage-là, du moins, serait bien dû à un homme qui non seulement a comblé Gênes de services plus précieux encore que les Manin et les Mazzini, mais qui a en outre, pendant plus de trois siècles, nourri la chrétienté tout entière de belles histoires et de beaux sentiments.

Mais je m'aperçois que je n'ai pas dit encore le peu que je sais sur la vie de l'auteur de la Légende Dorée, et sur son séjour à Gênes en particulier.

Né en 1228, il avait seize ans lorsque, en 1244, il entra dans l'ordre des Frères Prêcheurs, fondé par saint Dominique en 1215. Cet ordre avait été fondé surtout, on ne l'ignore pas, pour «extirper les hérésies», ce qui lui assignait une tâche plutôt belliqueuse. Mais, par un phénomène singulier, l'ordre des Frères Prêcheurs a produit, en plus grand nombre même que l'ordre rival des Frères Mineurs, des moines d'une suavité d'âme toute franciscaine. Tel fut, notamment, saint Thomas d'Aquin, le «docteur angélique»; tels le bienheureux Fra Angelico et son frère Fra Benedetto; tel encore, un siècle plus tard, le délicat rêveur Fra Bartolommeo. Et le Frère Jacques de Voragine était de leur race. Tour à tour novice, moine, professeur de théologie, prédicateur, il unissait à l'éclat de sa science des mœurs si pures et une vertu si aimable que, aujourd'hui encore, tous les couvents dominicains du Nord de l'Italie conservent le souvenir de sa sainteté. À trente-cinq ans, il fut élu par ses Frères prieur de son couvent. Puis, en 1267, ils lui confièrent le gouvernement général des monastères dominicains de la provinée de Lombardie: fonction infiniment fatigante et difficile, qu'il fut contraint de remplir pendant dix-huit ans.

À peine était-il enfin parvenu à s'en décharger que, en 1288, à la mort de l'archevêque de Gênes Charles Bernard de Parme, le chapitre le choisit pour succéder à ce prélat. Nous ne savons pas s'il fit alors comme saint Grégoire, qui s'était échappé de Rome dans un tonneau en apprenant qu'on s'apprêtait à le proclamer pape: nous savons, en tout cas, qu'il refusa obstinément le nouvel honneur dont on le menaçait; et ce fut le patriarche d'Antioche, Obezzon de Fiesque, qui fut nommé à sa place. Mais quand celui-ci mourut, quatre ans plus tard, le peuple de Gênes tout entier se joignit au chapitre pour exiger que le Frère Jacques devînt leur évêque. Le saint moine, cette fois, dut se résigner; et il dut se résigner encore au voyage de Rome, le pape Nicolas IV lui ayant exprimé le désir de le sacrer de ses propres mains. Malheureusement Nicolas IV mourut, le 4 avril, sans avoir pu réaliser son désir: et tout de suite Jacques de Voragine, s'étant fait sacrer par l'évêque d'Ostie, reprit le chemin de son diocèse, qu'il s'engagea, dès lors, à ne plus quitter.

Aussi bien les occasions n'y manquaient-elles point, pour lui, de remplir son rôle d'évêque tel qu'il le concevait. Il y avait, avant tout, à essayer de ramener la paix dans la ville de Gênes, dont les citoyens, vainqueurs de leurs ennemis de Savone et de Pise, n'en étaient devenus que plus ardents à s'égorger entre eux. Sans cesse les Guelfes, partisans des Fiesque et des Grimaldi, protestaient contre la domination du parti gibelin en brûlant des maisons, en saccageant des églises, en assassinant, au détour d'une ruelle, quelque inoffensif client des Doria ou des Spinola: et l'on entend bien que les Gibelins, étant les plus forts, ne se faisaient pas faute, le jour suivant, de le leur prouver par des procédés tout pareils. Depuis des années, la guerre sévissait à demeure dans les rues de Gênes une guerre si violente que les Génois en étaient presque, aussi fiers que de leurs colonies, se glorifiant volontiers d'exceller autant dans les luttes civiles que dans les navales. Or, en 1295, après trois années d'efforts, leur évêque Jacques de Varage obtint d'eux cette chose incroyable: que Guelfes et Gibelins consentissent solennellement à se réconcilier. Pour la première fois, depuis un demi-siècle, un calme fraternel régna dans les petites rues voisines de Saint-Laurent, de Saint-Donat, et de Saint-Mathieu, qui formaient alors le centre de la vie génoise. Et quand, onze mois plus tard, les Guelfes, excités en secret par le roi de Naples Charles II, attaquèrent de nouveau le parti des Spinola, on vit, racontent les chroniqueurs, «le pieux évêque Jacques de Varage se précipiter entre les combattants, pour les séparer au péril de sa vie».

Mais pomment résisterais-je à la tentation de citer le passage de la Chronique de Gênes où Jacques de Voragine nous raconte lui-même ces événements, n'oubliant que de faire la moindre allusion à la part très active que, de l'aveu de tous, nous savons qu'il y a prise? Voici ce passage, traduit non pas sur l'inexacte copie de la Chronique de Gênes qui se trouve dans le recueil de Muratori, mais sur un manuscrit magnifique et vénérable de la Bibliothèque Municipale de Gênes, datant, selon toute apparence, de la première moitié du XIVe siècle. Le saint prélat, après s'être longuement étendu sur les mérites des évêques et archevêques ses prédécesseurs, arrive enfin à son propre épiscopat. «Le frère Jacques, — nous dit-il, — huitième archevêque de Gênes, a été élu en 1292, et vivra tant que Dieu voudra bien le laisser en vie.» Puis il mentionne son voyage à Rome, et la mort du pape Nicolas, «qui, croyons-nous, est entré ainsi au palais céleste». Et voici toute la fin de cette touchante autobiographie: L'an du Seigneur 1295, au mois de janvier, fut conclue une paix générale et universelle, dans la ville de Gênes, entre ceux qui s'appelaient Mascarati, ou Gibelins, et ceux qui s'appelaient Rampini, ou Guelfes entre lesquels, en vérité, le malin esprit avait depuis longtemps suscité de nombreuses divisions et querelles de parti. Soixante ans durant, ces dissensions pleines de dangers avait troublé la ville. Mais, grâce à la protection spéciale de Notre-Seigneur, tous les Génois sont enfin revenus à la paix et à la concorde, de telle manière qu'ils se sont juré de ne plus faire qu'une seule société, une seule fraternité, un seul corps. Ce qui a produit tant de joie que la ville entière s'est remplie de gaîté. Et nous aussi, dans l'assemblée solennelle où fut conclue la paix, vêtu de nos ornements pontificaux, nous avons prêché la parole de Dieu; après quoi, avec notre clergé, nous avons chanté Te Deum laudamus, ayant auprès de nous quatre évêques et abbés mitrés. Mais comme, dans ce bas monde, il ne saurait y avoir de pur bien, — car le pur bien est au ciel, le pur mal en enfer, et notre monde est un mélange de bien et de mal, — voilà que, hélas! notre cithare a dût changer ses cantiques joyeux en de nouvelles plaintes, et l'harmonie de nos orgues a été interrompue par des voix pleines de larmes! En effet, dans cette même année, au mois de décembre, cinq jours après Noël, l'ennemi de la paix humaine a excité nos concitoyens à une telle discorde et tribulation que, au milieu des rues et des places, ils se sont attaqués l'un l'autre, les armes en main. À quoi ont succédé nombre de meurtres, de blessures, d'incendies et de rapines. Et l'aveuglement de la haine commune est allé si loin que, pour s'emparer de la tour de notre église de Saint-Laurent, une troupe de nos concitoyens n'a pas craint de mettre le feu à l'église, dont tout le toit s'est trouvé brûlé. Et cette périlleuse sédition a duré depuis le cinquième jour de Noël jusqu'au jour du 7 février. C'est à la suite des événements susdits qu'on a décidé de nommer capitaines du peuple messires Conrad Spinola et Conrad Doria. 

Et non moins admirable, non moins digne d'être commémoré, fut le rôle joué à Gênes par Jacques de Voragine en tant que père des pauvres de son diocèse. De cela non plus il ne fait point mention, dans sa Chronique; mais les auteurs génois s'accordent à nous dire que, durant les six années dee son épiscopat, la ville a été comblée de sa charité. «Toutes les vertus rivalisaient en lui», reconnaît Muratori, peu suspect de partialité à l'égard d'un homme dont il traite l'œuvre entière de «bavardage imbécile». D'autres nous affirment que, aussi longtemps qu'il fut évêque, pas une fois on ne le vit manger à sa faim. Il allait lui-même soigner les malades, dans les ruelles du port. Il s'était fait donner une liste des indigents et «les visitait du matin au soir, s'entretenant avec eux de leurs menues affaires». Son revenu et celui de son église, qui, au dire de Muratori, était «des plus gras», tout allait aux pauvres. Pour avoir autrefois compilé avec attendrissement les histoires de saint Jean l'Aumônier, de saint Basile, et d'autres «fous de charité», ces grands saints avaient daigné permettre à leur biographe de leur ressembler. Et j'imagine que lui aussi, comme l'abbé Sérapion, aurait été heureux de vendre son évangile pour nourrir un mendiant: après quoi il aurait répondu à ceux qui se seraient avisés de le lui reprocher: «Ce livre me disait de vendre ce que j'avais pour en donner le prix aux pauvres. Or je n'avais plus que lui. Comment aurais-je pu m'empêcher de le vendre?»

Avant de mourir, en 1298, il défendit qu'on privât les pauvres du prix de ses funérailles. Et il demanda que son corps, au lieu de reposer dans la cathédrale auprès de ceux des autres évêques, fût transporté dans l'Église de son ancien couvent, où on l'a, en effet, déposé, à gauche du chœur. Mais l'église de Saint-Dominique a été démolie, il y a quelques années, et parmi ce que l'on a conservé de ses débris, à l'Académie des Beaux-Arts et au Palais-Blanc, vainement j'ai cherché un vestige de la sépulture de Jacques de Voragine.

Je crois en revanche qu'on pourrait aisément, dans les bibliothèques françaises et italiennes, retrouver des copies de tous ses ouvrages, car tous, sans parler de la Légende Dorée, ont eu jusqu'au XVe siècle une célébrité universelle; et quelques-uns ont même été imprimés. À l'exception de la Chronique de Gênes, dont on vient de lire les dernières pages, ils datent tous des années qui ont précédé l'avènement du Frère Prêcheur à l'épiscopat. Les auteurs contemporains mentionnent, surtout, une traduction de la Bible en langue italienne, un volumineux commentaire de saint Augustin, et plusieurs recueils de sermons. J'ai eu entre les mains un de ces recueils, à la Bibliothèque Municipale de Tours, qui, si même elle n'avait hérité que du seul fonds de Marmoutier; aurait encore de quoi être une des plus riches bibliothèques de France en œuvres religieuses du Moyen Âge. Et, en vérité, les sermons de Jacques de Voragine m'ont paru valoir, eux aussi, que quelque pieux savant prit un jour la peine de nous les révéler. Tout comme la Légende Dorée, ils ont, sous leur appareil scolastique, une simplicité et une bonhommie très originales, et les mieux faites du monde pour nous émouvoir. Le seul malheur est que l'appareil scolastique y tient une place infiniment plus considérable que dans la Légende Dorée, avec une telle quantité de divisions et de subdivisions, de points coupés en d'autres points qui se trouvent coupés à leur tour, que, à chaque ligne, un lecteur d'à présent risque de perdre le fil de l'argumentation, étant donnée surtout l'absence complète de tout signe graphique qui puisse l'aider à se reconnaître. Et je crains bien que des motifs semblables ne nous interdisent, à jamais, de prendre plaisir et, profit à la lecture des Commentaires de Jacques de Voragine sur saint Augustin.

Mais d'ailleurs aucun autre des livres du savant et saint moine n'a eu, même en son temps, un succès comparable à celui de cette Légende des Saints que, presque dès son apparition, l'Europe tout entière s'est plus appeler la Légende Dorée. Ce livre sans pareil doit avoir été écrit vers 1255, lorsque l'auteur n'était encore qu'un tout jeune professeur de théologie: car l'Histoire Lombarde, qui en forme l'appendice, s'arrête à la mort de Frédéric II, sans même signaler l'élection au trône pontifical d'Alexandre IV 2. Resterait l'hypothèse que Jacques de Voragine eût écrit sa Légende après l'Histoire Lombarde, et se fût, ensuite, borné à joindre à son nouveau livre cette chronique, rédigée quelques années plus tôt mais il n'eût point manqué, en ce cas, de mettre au courant la fin de sa chronique, de même qu'il a fait pour le commencement: puisque, aussi bien, parmi les innombrables erreurs qui ont cours, depuis le seizième siècle, au sujet de la Légende Dorée, aucune n'est plus scandaleusement injuste que celle qui consiste à représenter comme une rapsodie, comme un mélange incohérent de morceaux rassemblés au hasard, un livre d'une unité et d'un ensemble parfaits, où chaque récit se trouve expressément chargé de compléter, de rectifier, ou de nuancer quelque récit précédent.

Non, la Légende Dorée n'est pas une simple rapsodie, ainsi que l'ont prétendu des critiques, et même des traducteurs, qui, croirait-on, ne se sont jamais sérieusement occupés de la lire! Et pas davantage elle n'est une «compilation», au sens ou nous entendons aujourd'hui ce mot. On trouve bien, dans les éditions de la fin du XVe siècle, deux histoires, celle de Sainte Apolline et celle de Sainte Paule, qui reproduisent, mot pour mot, des textes antérieurs: et ce sont celles-là qu'on cite, quand on veut prouver que Jacques de Voragine s'est contenté de transcrire, dans son livre, des passages copiés à droite et à gauche. Mais le fait est que ces deux histoires ne sont point de Jacques de Voragine, car elles manquent non seulement dans la plupart des vieux manuscrits, mais même dans les premières éditions imprimées. Ce sont donc de ces innombrables interpolations que, au cours des siècles, les copistes ont introduites dans 1e texte original de la Légende Dorée 3: et j'ajoute que, si même nous n'avions pas la ressource de pouvoir reconstituer ce texte original en éliminant tous les chapitres qui ne figurent point dans les premiers manuscrits, le style des chapitres ajoutés suffirait à nous mettre en défiance contre eux. Car Jacques de Voragine n'est peut-être pas un grand écrivain: mais à coup sûr il possède un style qui lui appartient en propre, un style, et une façon de composer, et surtout une façon de raconter; de telle sorte que les citations les plus diverses prennent aussitôt, sous sa plume, la même allure et le même attrait. Que l'on compare, à ce point de vue, son récit des martyres des saints avec le récit qu'en donne le Bréviaire: ou, plutôt encore, qu'on compare ses légendes de Saint Jean l'Aumônier, de Saint Antoine, de Saint Basile, avec le texte de la Vie des Pères, d'où il nous dit qu'il les a «directement extraites»! Et l'on comprendra alors ce que sa «compilation» impliquait de travail personnel, de réelle et précieuse création littéraire. Et l'on comprendra aussi, très clairement, le caractère et la portée véritables de la Légende Dorée.

Mais avant de définir ce caractère et cette portée, il y a une autre erreur encore que je dois signaler celle qui consiste à voir dans la Légende Dorée un recueil de «légendes», autant dire de fables, et présentées comme telles par l'auteur lui-même. En réalité, Legenda Sanctorum signifie: lectures de la vie des saints. Legenda est ici l'équivalent du mot lectio, qui, dans le Bréviaire, désigne les passages des auteurs consacrés que le prêtre est tenu de lire entre deux oraisons. Et Jacques de Voragine n'a nullement l'intention de nous donner pour des fables les histoires qu'il nous raconte. Il entend que son lecteur les prenne au sérieux, ainsi qu'il les prend lui-même, sauf à exprimer souvent des réserves sur la valeur de ses sources, ou, avec une loyauté admirable, à mettre vivement en relief une contradiction, une invraisemblance, un risque d'erreur. Et de là ne résulte point que nous devions, aujourd'hui, admettre la vérité de tous ses récits: aucun d'eux, au moins dans le détail, n'est proprement article de foi. Mais par là s'explique que lui, l'auteur, admettant de toute son âme cette vérité, ait pu employer à ses récits une franchise, une chaleur d'imagination, et un élan d'émotion qui, depuis des siècles, et aujourd'hui encore, les revêtent d'un charme où le lecteur le plus sceptique a peine à résister. Ce livre n'a si profondément touché tant de cœurs que parce qu'il a jailli, tout entier, du cœur.

Et son unique objet était, précisément, de toucher les cœurs. Car la Légende Dorée est, à sa façon, un des signes les plus caractéristiques de son temps, du temps qui a produit saint François, saint Dominique, saint Louis, et rempli le monde d'églises merveilleuses. C'est un temps où, dans l'Europe entière, le peuple, s'éveillant enfin d'une longue somnolence, a commencé tout à coup d'aspirer fiévreusement à la vie de l'esprit. Tout à coup l'architecture, la sculpture, tous les arts se sont laïcisés, sont sortis des couvents pour aller au peuple. Et, de même, la pensée religieuse. En même temps qu'il s'occupait à construire des églises, le peuple réclamait d'être initié aux secrets de la théologie: il voulait qu'un contact plus intime s'établît désormais entre Dieu et lui. De là son enthousiasme à accueillir le Pauvre d'Assise, dont l'âme parfumée n'était qu'une expression plus haute et plus profonde de toute l'âme populaire. De là l'immense et soudain succès des deux grands ordres qui, créés pour des fins différentes, avaient tous deux en commun de s'adresser directement au peuple, de se mêler au peuple plus étroitement que les ordres antérieurs, et le séculier même. Le peuple voulait, en quelque sorte, pénétrer jusqu'au chœur de l'église, afin de mieux célébrer Dieu, étant plus près de lui. Et c'est à cette tendance que répond la conception de la Légende Dorée, comme par elle s'explique, aussi, l'extraordinaire fortune de ce livre.

La Légende Dorée est, essentiellement, une tentative de vulgarisation, de «laïcisation», de la science religieuse. Bien d'autres théologiens, avant Jacques de Voragine, avaient écrit non seulement des vies de saints, mais des commentaires de toutes les fêtes de l'année. Le Bréviaire, par exemple, dès le XIe siècle, avait été compilé, à peu près sous sa forme d'aujourd'hui, avec des leçons équivalant aux chapitres de la Légende Dorée. Et, à chaque page, le bienheureux Jacques de Voragine cite d'autres compilations analogues, le Livre Mitral, le Rational des offices divins de maître Jean Beleth, chanoine d'Amiens, etc. Mais tous ces ouvrages s'adressaient aux théologiens, aux clercs: et la Légende Dorée s'adresse aux laïcs. Elle a pour objet de faire sortir, des bibliothèques des couvents, les trésors de vérité sainte qu'y ont accumulés des siècles de recherches et de discussions, et de donner à ces trésors la forme la plus simple, la plus claire possible, et en même temps la plus attrayante: afin de les mettre à la portée d'âmes naïves et passionnées qui aussitôt s'efforcent, par mille moyens, de témoigner la joie extrême qu'elles éprouvent à les accueillir. Voilà pourquoi Jacques de Voragine ne dédaigne point d'admettre, dans son livre, jusqu'à des récits dont il avoue lui-même qu'ils ne méritent pas d'être pris bien à cœur! Voilà pourquoi il ne néglige jamais une occasion d'expliquer longuement le sens des diverses cérémonies religieuses, la tonsure des prêtres, les processions, la dédicace des églises! Et voilà pourquoi, tout en nommant toujours les auteurs dont il «compile» les savants écrits, il a toujours soin de modifier les passages qu'il leur emprunte, de manière que l'âme la plus simple puisse les comprendre et en profiter. Sa Légende est, ainsi, la suite directe de cette traduction italienne de la Bible que ses biographes signalent comme l'un de ses premiers ouvrages. Et si, au lieu d'écrire sa Légende en italien, il l'a écrite dans un honnête latin de sacristie, dont les humanistes de la Renaissance ont eu beau jeu à railler la médiocrité, c'est que, sans doute, sous cette forme, il a su que son livre pourrait se répandre plus loin, et ouvrir à plus d'âmes la maison de Dieu.

Le fait est qu'il n'y a peut-être pas de livre qui ait été plus souvent copié et traduit. Toutes les bibliothèques du monde en possèdent des manuscrits, dont quelques-uns comptent parmi les chefs-d'œuvre des deux arts délicieux de la calligraphie et de l'enluminure. Et lorsque, deux cents ans après, l'imprimerie vient, hélas! se substituer à ces deux arts et les anéantir, c'est encore la Légende Dorée qu'on imprime le plus. Les catalogues mentionnent près de cent éditions latines différentes, publiées entre les années 1470 et 1500: sans compter d'innombrables traductions françaises, anglaises, hollandaises, polonaises, allemandes, espagnoles, tchèques, etc. Du treizième siècle jusqu'au seizième, la Légende Dorée reste, par excellence, le livre du peuple.

Et je dois ajouter qu'il n'y a peut-être pas de livre, non plus, qui ait exercé sur le peuple une action plus profonde, ni plus bienfaisante. Car le «petit» livre du bienheureux Jacques de Voragine, — si l'on me permet de lui garder une épithète que tous les auteurs anciens s'accordent à lui attribuer, — a été, pendant ces trois siècles, une source inépuisable d'idéal pour la chrétienté. En rendant la religion plus ingénue, plus populaire, et plus pittoresque, il l'a presque revêtue d'un pouvoir nouveau: ou du moins il a permis aux âmes d'y prendre un nouvel intérêt, et, pour ainsi dire, de s'y réchauffer plus profondément. Tout de suite les nefs des églises se sont peuplées d'autels en l'honneur des saints et des saintes du calendrier. Tout de suite les tailleurs de pierres se sont mis à sculpter, aux porches des cathédrales, les touchants récits de la Légende Dorée, les peintres, les verriers, à les représenter sur les murs ou sur les fenêtres. Entrez dans une vieille église de Bruges, de Cologne, de Tours ou de Sienne: toutes les œuvres d'art qui vous y accueilleront ne sont que des illustrations immédiates; littérales, de la Légende Dorée. C'est d'après Jacques de Voragine que Memling et Carpaccio nous racontent le voyage de sainte Ursule avec ses onze mille compagnes. Quand Piero della Francesca, dans ses fresques d'Arezzo, ou Agnolo Gaddi dans celles de Florencé, nous font assister aux aventures diverses du bois de la sainte Croix, ils suivent de phrase en phrase le texte de la Légende Dorée. D'autres prennent même, dans le vieux livre, des sujets profanes, et, comme Thierry Bouts au Musée de Bruxelles, nous détaillent, d'après l'Histoire Lombarde, un acte de justice de l'empereur Othon. Et il n'y a point jusqu'aux grands tableaux. de Rubens, de Murillo, de Poussin, qui ne reproduisent les scènes des martyres des saints ou de leurs miracles exactement comme le bienheureux évêque de Gênes les a «compilées» à notre intention. Toute la part que, aujourd'hui encore, notre imagination mêle à ce que nous apprennent, de l'histoire sacrée, les Écritures et la Tradition, tout cela nous vient, en droite ligne, de la Légende Dorée.

Aussi ne saurait-on trop déplorer le profond discrédit qu'ont cru devoir jeter sur ce livre d'éminents écrivains religieux de la Renaissance et du XVIIe siècle, depuis Vivès, l'ami. d'Érasme, jusqu'à l'impitoyable Jean de Launoi, le «dénicheur de saints», dont un contemporain disait qu'il «avait plus détrôné de saints du paradis que dix papes n'en avaient canonisé». Ces savants hommes ont évidemment lu la Légende Dorée, comme toutes choses, avec l'impression qu'un ministre calviniste lisait par-dessus leur épaule, guettant une occasion de se moquer d'eux. Et ainsi ils se sont trouvés empêchés de réfléchir au sens et à la portée du vieux livre; de telle sorte qu'au lieu d'honorer en Jacques de Voragine, l'un des plus érudits en même temps que le plus vénérable de leurs devanciers, il n'y a pas d'injure dont ils ne l'aient accablé: poussés, par leur indignation, jusqu'au calembour, car les uns l'appelaient un «gouffre d'ordures», jouant sur le sens latin du mot vorago, tandis que d'autres déclaraient que sa Légende n'était pas d'or, mais de fer et de plomb.

Ils ne lui pardonnaient pas, notamment, d'avoir mis saint Georges aux prises avec un dragon avant de le mettre aux prises avec les tenailles du préfet Dacien, ni d'avoir raconté que saint Antoine avait rencontré au désert un centaure et un satyre, ni d'avoir conduit à Rome les onze mille compagnes de sainte Ursule, ni, en maints endroits, d'avoir confondu les noms et brouillé les dates.

Et certes je ne prétends pas que, à la considérer au point de vue historique, la Légende Dorée ne contienne pas d'affirmations inexactes, ou, tout au moins, d'une exactitude à jamais incertaine. Je croirais volontiers, plutôt, qu'elle en est remplie, comme tous les ouvrages historiques de son temps, comme ceux de tous les temps; et, sans doute, les écrits mêmes de Vivès et de Launoi, si un érudit voulait aujourd'hui les contrôler à ce point de vue, apparaîtraient, eux aussi, amplement pourvus d'erreurs et de légendes. Mais, d'abord, ainsi que le dit très sagement Bollandus, rien n'est plus injuste que d'attribuer à Jacques de Voragine la responsabilité d'affirmations qu'il a, toutes, puisées dans des ouvrages antérieurs, en les contrôlant de son mieux chaque fois qu'il pu, ou en nous faisant part des doutes qu'elles lui inspiraient. Pour citer encore une expression de Bollandus, le tort de Vivès et des autres détracteurs de la Légende Dorée a été «de vouloir critiquer ce qu'ils ne comprenaient pas et qu'ils ignoraient». Ils ignoraient qu'un érudit du XIIIe siècle ne disposait point des mêmes moyens d'information que ceux dont ils disposaient, trois ou quatre siècles plus tard: c'est-à-dire qu'il manquait de beaucoup de ceux qu'ils avaient, mais que, peut-être aussi, il en avait d'autres qui désormais leur manquaient. Et quant à soutenir, comme ils le soutenaient, que la plupart des récits de la Légende Dorée sont des fables parce que les documents contemporains n'en font pas mention, c'est en vérité montrer, à l'égard de ces. documents, une crédulité plus naïve encore que celle des contemporains de Jacques de Voragine à l'égard du dragon de saint Georges et du centaure de saint Antoine. Qu'un document soit contemporain des faits qu'il atteste, comme par exemple nos journaux, ou qu'il leur soit postérieur, comme les histoires et les chroniques les plus abondantes, on ne risque guère à soutenir que l'erreur y tient plus de place que la vérité; que de mille choses considérables ils ne font point mention, et qu'ils en mentionnent mille autres qui n'ont jamais existé.

Mais surtout le tort de Vivès et de ses successeurs a été de «vouloir critiquer ce qu'ils ne comprenaient pas». Ils ne comprenaient pas, en effet, que des erreurs comme celles qu'ils signalaient dans la Légende Dorée n'avaient point, pour un lecteur catholique, la même importance que pour ce ministre calviniste qui hantait leurs rêves. Car, si les protestants estiment que Dieu, après avoir parlé aux hommes depuis Adam jusqu'à Jésus-Christ, s'est tu à jamais dès qu'il nous a légué le Nouveau Testament, c'est, au contraire, la croyance des catholiques que, suivant sa promesse, il a «envoyé aux hommes son Esprit», pour continuer à les instruire et à les guider. Lors donc que la Sainte Église a proclamé saints des hommes dont, le plus souvent, la vie et les actes lui étaient connus de la façon la plus sûre et la plus directe, aucun catholique n'a le droit de contester le fait de leur sainteté. C'est ce que ne comprenait pas Launoi, quand, sous prétexte que ses recherches ne lui avaient pas démontré l'existence de sainte Catherine, il remplaçait l'office de cette sainte par une messe de Requiem: le «dénicheur de saints» prouvait simplement, par là, qu'il était un sot, à vouloir mettre ses petites recherches personnelles au-dessus de l'autorité de sa mère l'Église. Et, puisque la sainteté des saints de la Légende Dorée ne saurait faire de question pour nous, qu'importe ensuite que, à défaut de l'histoire véritable de leur vie, nous ayons de belles légendes qui certainement expriment, sinon les faits de cette vie, du moins son âme et son sens profond? Ainsi l'entendaient les chrétiens des premiers siècles, qui ne tenaient nullement pour illicite d'embellir à leur fantaisie, dans leurs chroniques, la vie de la Vierge et des saints, pas plus que les vieux peintres ne s'interdisaient de représenter leurs traits à leur fantaisie.

Et de même que maintes images de la Vierge, sans prétendre le moins du monde à être des portraits, ont reçu de Dieu le pouvoir d'opérer des miracles, de même rien ne nous empêche d'admettre que Dieu, s'il le juge bon, puisse prêter aux légendes de ses saints une réalité supérieure. Cela encore était une des croyances favorites des grands âges chrétiens; et la trace s'en retrouve à chaque page dans la Légende Dorée. Nous y lisons, par exemple, l'histoire d'un gardien d'église qui, au lieu de donner à un pèlerin un vrai doigt de saint Augustin, s'était amusé à lui donner le doigt d'un pauvre homme qui venait de mourir: après quoi, apprenant que ce doigt faisait des miracles, il était allé voir le corps du saint, et s'était aperçu qu'un doigt y manquait. Rien n'est impossible à Dieu; et il n'y a point de Vivès, de Launoi, ni de Baillet, dont l'érudition prévaille contre cet article de foi.

Je ne crois pas, au reste, que personne s'avise plus, aujourd'hui, de reprocher à la Légende Dorée la faiblesse de sa critique, ni l'incohérence de sa chronologie. Et je suis sûr que personne ne pourra s'empêcher de sentir l'exquise douceur poétique de cette Légende, son charme ingénu, mais, par-dessus tout, la pureté et la beauté incomparables de l'esprit chrétien dont elle est imprégnée. Quelque opinion que l'on ait de l'exactitude documentaire de chacun de ses récits, on reconnaîtra que leur ensemble forme un manuel parfait de la vie suivant l'Évangile, un manuel infiniment varié, et d'autant mieux adapté aux diverses conditions de l'existence humaine. Car la Légende Dorée restera toujours ce que son auteur a voulu qu'elle fût: un livre à l'adresse du peuple, offrant à tout homme la leçon et l'exemple qui peuvent lui convenir. Mais leçons et exemples, malgré leur diversité, y ont toujours en commun d'être directement inspirés de la parole du Christ.

Et la religion qu'on y trouve exprimée est toute d'indulgence et de consolation. C'est la religion telle que la concevait saint François d'Assise, telle qu'allait la traduire, deux siècles après, le bienheureux Fra Angelico, dans ces miniatures et ces fresques dont, seul, un chrétien peut apprécier la surnaturelle vérité chrétienne. Qu'on voie avec quelle ardente sympathie Jacques de Voragine nous raconte les actes charitables des saints, comme il s'échauffe lorsqu'il nous parle de saint Basile, de saint Jean l'Aumônier, ou de saint Martin! Peu s'en faut qu'il ne les préfère aux martyrs eux-mêmes, tant il découvre en eux des disciples fidèles de son divin maître. Et ses martyrs, combien ils sont joyeux et doux, combien ils ont de tendre pitié pour leurs persécuteurs! Le préfet qui torturait saint Longin est, tout à coup, devenu aveugle et supplie le saint de lui rendre la vue: «Sache, mon pauvre ami, lui répond le saint, que tu ne pourras être guéri qu'après m'avoir tué! Mais, aussitôt que je serai mort, je prierai pour toi; et Dieu m'accordera bien la guérison de ton corps et de ton âme!» Et saint Christophe, de son côté, dit au roi de Samos: «Quand tu m'auras fait trancher la tête, applique un peu de mon sang sur tes yeux, et tu recouvreras la vue!» Voilà vraiment de beaux saints; et il n'y a point de pécheur qui n'ait de quoi reprendre courage, en songeant que, là-haut, de tels amis s'emploient à plaider pour lui!

Peut-être même est-ce cet esprit d'indulgence et de compassion infinies qui, plus encore que le dragon de saint Georges, a valu à la Légende Dorée la mauvaise humeur de certains écrivains religieux du XVIIe siècle. Sous l'influence du protestantisme et du jansénisme, nombre d'excellents catholiques, alors, estimaient imprudent de trop prêcher au peuple la bonté de Dieu. Les peintres, ayant à peindre Jésus sur la croix, le représentaient avec les bras levés au ciel, et non plus avec les bras étendus pour bénir la terre. Les philosophes insistaient sur la différence essentielle de la bonté divine et de l'humaine. Et tous, d'une façon générale, ils s'efforçaient plutôt d'effrayer les hommes que de les rassurer. Peut-être, dans ces conditions, la Légende Dorée leur aura-t-elle paru trop consolante, je veux dire faite pour nous donner une notion trop inexacte de l'éternelle justice? Mais aujourd'hui, de même que nos imaginations ont soif de légendes, nos coeurs ont soif de pitié et de consolation. Nous avons besoin que Jésus vienne à nous avec les bras grands ouverts, que, dans nos peines, il nous dise, comme à l'apôtre dans sa prison d'Antioche: «Mon ami, as-tu cru vraiment que je t'oubliais?» Nous avons besoin que, comme au brigand qui récitait tous les jours son Ave Maria, il daigne nous promettre le pardon de toutes nos fautes, en échange du peu de foi que nous pouvons lui offrir.

«Si tu dois tenir compte de nos iniquités, Seigneur, qui osera affronter ton jugement?» C'est à ce cri de nos misérables âmes que répond surtout la Légende Dorée, par la voix de ses confesseurs et par l'exemple de ses pécheresses, nous apportant le témoignage de treize siècles de christianisme, dont elle est, sinon une histoire toujours bien exacte, à coup sûr le testament le plus authentique. Elle nous apprend que la justice de Dieu n'est toute faite que de sa bonté. «Ne craignez pas trop, nous dit-elle, que le Seigneur vous tienne compte de vos iniquités! Lui-même, suivant l'expression de saint Bernard, est prêt à vous faire bénéficier du surplus de ses mérites; et puis il y a, auprès de lui, la Vierge et tous les saints, qui ne cessent point de le solliciter en votre faveur. Mais il ne vous pardonnera qu'à la condition que vous l'aimiez, dans la personne du pauvre et du malade, de la veuve et de l'orphelin, de tous ceux que la souffrance élève jusqu'à lui; à la condition que vous restiez humbles d'esprit et de coeur, vous gardant avec soin des fruits amers de l'arbre de la science, dont le diable vous affirme qu'ils pourront vous rendre pareils à des dieux; et à la condition, enfin, que vous honoriez le Seigneur dans la nature, son œuvre, au lieu de mépriser et de détruire celle-ci comme vous vous acharnez à le faire. Habituez-vous plutôt à écouter les leçons des forêts que celles des livres! Obtenez des moineaux qu'ils consentent à venir manger dans vos mains! Et, quand vous verrez un ours ou un loup pris au piège, hâtez-vous de courir à lui pour le délivrer! Renoncez à vous-mêmes pour vivre tout entiers dans le reste du monde: moyennant quoi le Seigneur non seulement vous préparera une petite place dans son paradis, mais, dès cette vie, imprimera sur vos lèvres le tranquille "et heureux sourire que vous voyez rayonner sur les lèvres des saints!» Telle est la leçon que nous enseigne, à toutes ses pages, la Légende Dorée, avec son mauvais style et ses erreurs de dates; et peut-être, cette leçon, les contemporains même de Jacques de Voragine n'avaient-ils pas autant que nous besoin de l'entendre!

Quant à la traduction de la Légende Dorée que je soumets aujourd'hui au lecteur français, je dirai seulement que je l'ai faite sur une édition latine imprimée, en 1517, à Lyon, chez Constantin Fradin; mais, sans cesse, autant que j'ai pu, je me suis reporté à des éditions plus anciennes et à des copies manuscrites.

J'ai retranché, naturellement, la plupart des chapitres des éditions postérieures qui, ne se trouvant point dans les manuscrits, sont à coup sûr des interpolations. J'ai cru, cependant, devoir en conserver deux, qui, du reste, ont été introduits de très bonne heure dans le texte de la Légende Dorée ceux de Saint François et de Sainte Élisabeth. J'ai écourté, çà et là, quelques développements scolastiques où l'auteur expliquait, par exemple, les dix motifs, divisés chacun en une dizaine d'autres, qui avaient décidé le Seigneur à se laisser circoncire ou à naître d'une vierge. Et je me suis également, décidé à retrancher, après les avoir d'abord traduites, les étymologies placées par l'auteur en tête de ses chapitres. Bollandus et d'autres écrivains autorisés ont soutenu que ces étymologies n'étaient point de Jacques de Voragine; mais je crains bien, hélas! qu'elles ne soient de lui, et ce n'est point ce scrupule-là qui m'a empêché de les publier. Je les ai retranchées, simplement, parce qu'elles auraient prêté à rire, sans profit pour personne. Le saint évêque de Gênes, de même que tous les savants de son temps, ignorait le grec. Et nous aussi, en vérité, nous l'ignorons, mais nous en savons assez pour être surs que le nom d'Agathe, par exemple, ne vient point «d'Aga, parlant, et de thau, perfection». Quand Jacques de Voragine nous affirme que le nom d'Antoine vient «d'ana, en haut, et de tenens, tenant», nous éprouvons malgré nous une tentation de sourire qui risque de nous faire mal apprécier, ensuite, la touchante beauté de la vie du saint. L'art d'un temps, pour peu que l'artiste y ait mis de son coeur, a de quoi nous plaire éternellement: mais la science d'un temps ne vaut que pour son temps.

Et, à part ces suppressions et ces abréviations, dont le total ne dépasse pas une trentaine de pages, j'ai essayé de traduire aussi fidèlement que possible le texte original de la Légende Dorée. Puisse l'œuvre du vénérable Jacques de Varage retrouver parmi nous, sous cette forme nouvelle; un peu de sa bienfaisante action d'autrefois

Notes

1. On pourrait la placer entre la vie de Sainte Félicité et celle de Saint Alexis, à la date du 43 juillet, où les Dominicains célèbrent, avec un office propre, la fête du bienheureux Jacques de Voragine.

2 . Notons encore que, dans tout son livre, Jacques de Voragine ne nomme pas une seule fois ce pape, ni, non plus, Thomas d'Aquin, qui, dès 1255, avait commencé à devenir une des gloires de l'ordre des Frères Prêcheurs.

3. Un exemple suffira pour donner l'idée du nombre fantastique de ces interpolations. Les éditions de 1470, encore presque conformes au texte primitif, contiennent environ 280 chapitres: une édition française de 1480 en contient 440, et l'édition anglaise do Caxton, 448.

SOURCE : http://agora.qc.ca/documents/jacques_de_voragine--jacques_de_voragine_et_la_legende_doree_par_teodor_de_wyzewa

TEODOR DE WYZEWA, préface à sa traduction de La légende dorée, Paris, Perrin et cie, 1910. Voir ce texte

Oeuvres

Oeuvres en ligne

La légende dorée, trad. par Teodor de Wyzewa, Paris, Perrin, 1910 (Sur Gallica-BNF).

Legenda aurea (extraits de la version latine). (Corpus scriptorum Latinorum)

The Golden Legend (version anglaise). (Medieval Sourcebook)

Édition récente

La légende dorée, illustrée par les artistes de la Renaissance italienne. Traduction de Teodor de Wyzewa, aux Éditions Diane de Selliers

SOURCE : http://agora.qc.ca/Dossiers/Jacques_de_Voragine

Ossa e ceneri del Beato Giacomo da Varazze, Chiesa di San Domenico, Varazze, provincia di Savona

Beato Giacomo da Varazze

Luca Baudo  (1460–1509), Beato Jacopo da Varagine / Jacobus de Voragine, Catherine of Siena, Agatha of Sicily, Alberto da Bergamo, Jesus, Mary, Joseph, circa 1490, oil on panel, 218 x 153,Chiesa San Domenico, Varazze


13 juillet. Bienheureux Jacques de Voragine, dominicain, archevêque de Gènes. 1298.

Pape : Boniface VIII. 

Capitaine du peuple de Gènes : Olberto Doria. 

Roi de France : Philippe IV, le Bel.

" La science parfaite consiste à faire tout avec soin et à se bien pénétrer qu'on n'est rien par ses propres mérites."

Saint Bonaventure, sup. Job.

Jacques de Voragine est né entre 1228 et 1229 à Varazze ou, plus probablement, à Gênes, où est attestée la présence d’une famille originaire de Varazze, appelée de " Varagine ". La formule de " Voragine " par laquelle il est parfois désigné dans les sources anciennes est une variante de " da Varagine ". L’idée remontant au XVIe siècle et devenue ensuite traditionnelle selon laquelle " Voragine " vient de " vorago ", pour indiquer l’abîme de connaissance dont Jacques a fait preuve dans ses oeuvres est donc extravagante, même si elle exprime une certaine vérité.

C’est le bienheureux Jacques lui-même qui fournit, dans une rapide autobiographie contenue dans l’une de ses oeuvres, la Chronica civitatis Ianuenses, les premières dates marquantes de sa vie : 1239 lorsque dans son enfance il assiste à une éclipse solaire, 1244 lorsque, adolescent, il entre dans l’Ordre des frères prêcheurs, et 1264, lorsqu’il a eu l’occasion d’admirer pendant quarante jours un autre fait prodigieux, c’est-à-dire l’apparition d’une comète.

Jacques avait pris une responsabilité importante à l’intérieur de l’Ordre avant 1267, date à laquelle il fut élevé, au Chapitre Général de Bologne, à l’office de prieur de l’importante province de Lombardie, qui comprenait à l’époque toute l’Italie septentrionale, l’Emilie et le Picenum. Il a occupé cette charge pendant dix années, participant aux chapitres provinciaux et généraux de l’Ordre et résidant probablement au couvent de Milan ou dans celui de Bologne, jusqu’à ce qu’il soit absolutus de cette charge au chapitre général de Bordeaux en 1277.

Après quelques années, au chapitre provincial de Bologne de 1281, il fut à nouveau nommé prieur de la province lombarde, charge qu’il a occupée pour cinq années encore, jusqu’en 1286. De 1283 à 1285, il exerça les fonctions de régent de l’Ordre après la mort de Jean de Verceil et avant l’élection du nouveau maître général, Munio de Zamora.

Entre temps, il continua à maintenir de forts liens avec la cité de Gênes. Le jour de Pâques 1283, comme il le raconte lui-même dans son opuscule Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum Sanctorum Philippi et Iacobi, il fit transporter une précieuse relique, la tête d’une des vierges de Sainte-Ursule, de Cologne au couvent des soeurs dominicaines de Gênes des saints Jacques et Philippe ; il s’agit du même couvent auquel quelques années plus tôt, durant son précédent priorat, il avait donné une autre relique, le doigt de saint Philippe, qu’il avait lui-même détaché de la main du saint conservée dans le couvent de Venise.

A cette occasion Jacques, après la procession solennelle, a donné une messe et un prêche au peuple. En 1288, alors qu’il n’était plus depuis deux ans prieur de la Lombardie, il fut candidat à la charge d’archevêque de Gênes, mais n’obtint pas, comme les trois autres candidats, la majorité des voix ; le pape Nicolas IV suspendit la nomination, confiant cependant à Jacques, le 18 mai de la même année, la tâche d’absoudre en une cérémonie publique, qui se tint dans l’église de Saint-Dominique, les Génois excommuniés pour avoir eu des rapports commerciaux avec les Siciliens, eux-mêmes excommuniés à cause de la guerre des Vêpres. La même année, il fut nommé diffinitor au chapitre général de Lucques.

En 1290, à l’occasion du chapitre général de Ferrare, Jacques résista aux pressions des cardinaux romains qui, dans une lettre, demandaient la démission du maître général Munio de Zamora, mal vu pour son rigorisme à l’intérieur de l’Ordre et de la Curie romaine. La lettre n’obtint aucun effet : non seulement le maître général ne démissionna pas, mais il fut soutenu par une déclaration publique, signée aussi de Jacques, qui exaltait sa vertu et approuvait sa politique.

Selon la relation de Gerolamo Borsello (XVe) et, après lui, d’autres biographes anciens, ce serait justement à cause de ce soutien donné à la ligne rigoureuse de Munio de Zamora que Jacques aurait subi cette année une tentative d’homicide de la part de confrères qui voulaient le jeter dans le puits du couvent de Ferrare. Une tentative qui, raconte encore Borsello, se serait répétée l’année suivante, en 1291, à Milan, cette fois parce que Jacques avait exclu du chapitre provincial frère Stefanardo, prieur du couvent milanais.

Rappelons à ce sujet que notre bienheureux combattit dans la grande querelle qui opposa les Guelfes et les Gibelins.

En 1292, il fut nommé par le pape Nicolas IV archevêque de Gênes. Jacques consacra les six dernières années de sa vie à gouverner le diocèse génois, de 1292 à 1298, année de sa mort. Son action s’est tournée d’abord vers la réorganisation législative du clergé sous l’autorité archiépiscopale. Dans ce but, il convoca un concile provincial, qui se tint dans la cathédrale Saint-Laurent en juin 1293, durant lequel, comme le raconte Jacques lui-même dans la chronique de Gênes, fut accomplie, en présence des gouvernants et des notables puis de tout le peuple, une reconnaissance des os de san Siro, patron de la cité, qui confirmait solennellement l’authenticité de la relique.

L’activité de Jacques est intense sur le plan politique, il en offre lui-même un ample compte-rendu dans la Chronique de Gênes . En 1295, dans les premiers mois de l’année, il promut la pacification entre les factions de la cité et célébra la paix finalement obtenue dans une assemblée publique lors de laquelle il prêcha et entonna, avec ses ministres, les louanges à Dieu ; suivit ensuite une procession solennelle à travers les rues de la cité, guidée par ce même Jacques à cheval qui se conclut avec la remise de l’insigne de miles au podestat de Gênes, le milanais Jacques de Carcano.

La même année, en avril, avec les ambassadeurs envoyés par la Commune, il accomplit un voyage à Rome, convoqué par le pape Boniface VIII qui cherchait à prolonger l’armistice entre Gênes et Venise. Le séjour à la Curie romaine se prolongea une centaine de jours, et Jacques ne manqua pas de montrer une certaine fatigue face à l’indécision du pape et surtout face aux manoeuvres dilatoires des ambassadeurs vénitiens.

A ce point les Génois, après la longue attente, décidèrent d’aller à l’affrontement contre Venise, réunissant, dans l’enthousiasme populaire, une flotte qui aurait dû affronter les ennemis dans une bataille décisive près de Messine, à laquelle cependant les Vénitiens ne se présentèrent pas, contraignant le commandant Oberto Doria à retourner à Gênes sans avoir combattu, accueilli cependant en triomphe par la cité et par son évêque.

A la fin de 1295, Jacques subit un revers politique et une profonde déception personnelle : en effet, la paix entre les factions citadines se rompit, cette paix qu’il avait voulue et solennellement célébrée quelques mois plus tôt ; des incidents violents éclatèrent, durant lesquels la cathédrale Saint-Laurent fut incendiée, et son toit fut totalement brûlé. Les dommages furent si importants que Jacques demanda au pape une aide, qui lui fut accordée le 12 juin 1296.

Jacques mourut dans la nuit du 13 au 14 juillet 1298. Il demanda à ce que les frais nécessaire soient intégralement distribués aux pauvres. Son corps, d’abord enseveli dans l’église Saint-Dominique du couvent des frères prêcheurs de Gênes, fut, à la fin du XVIIIe siècle, transféré dans une autre église dominicaine, Santa Maria di Castello, où il se trouve encore. En vertu de la vénération et du culte dont il fut l’objet pendant des siècles, Jacques a été béatifié en 1816 par le pape Pie VII.

Son oeuvre est ample et remarquable tant par sa quantité que par sa qualité et sa science hors du commun. Quelques liens nous permettent de consulter entre autres la très fameuse Legenda aurea (tant de fois illustrée par les plus grands artistes) ou ses sermons.

Rq : On lira entre autres :

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm

http://www.jesusmarie.com/jacques_de_voragine.html

http://www.sermones.net et http://thesaurus.sermones.net/voragine/index.xsp;jsession...

SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2008/07/13/13-juillet-bienheureux-jacques-de-voragine-dominicain-archev.html

Beato Giacomo da Varazze

Scultore Genovese, Statua funeraria, sepolcro di Beato Giacomo da Varazze nato nel 1228 c. e morto a Genova nel 1292, Arcivescovo di Genova, (1289-1300), originariamente nel coro alla sinistra dell’altar maggiore della chiesa di San Domenico, Museo di Sant'Agostino (Genova. La statua fu realizzata da un anonimo scultore genovese del XIII secolo in marmo bianco apuano)



Beato Giacomo da Varazze

Scultore Genovese, Statua funeraria, sepolcro di Beato Giacomo da Varazze nato nel 1228 c. e morto a Genova nel 1292, Arcivescovo di Genova, (1289-1300), originariamente nel coro alla sinistra dell’altar maggiore della chiesa di San Domenico, Museo di Sant'Agostino (Genova. La statua fu realizzata da un anonimo scultore genovese del XIII secolo in marmo bianco apuano)

Beato Giacomo da Varazze

Scultore Genovese, Statua funeraria, sepolcro di Beato Giacomo da Varazze nato nel 1228 c. e morto a Genova nel 1292, Arcivescovo di Genova, (1289-1300), originariamente nel coro alla sinistra dell’altar maggiore della chiesa di San Domenico, Museo di Sant'Agostino (Genova. La statua fu realizzata da un anonimo scultore genovese del XIII secolo in marmo bianco apuano)


Sermones.net

Édition électronique d'un corpus de sermons latins médiévaux

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Présentation

Dans le cadre du renouvellement récent des travaux sur la prédication médiévale, Sermones.net propose l’édition électronique de corpus de sermons, dont le premier est la série de sermons de Carême de Jacques de Voragine. La réalisation de ce corpus annoté est conduite par une équipe internationale de chercheurs sous la direction de Nicole Bériou(link is external).

On mesure mieux aujourd’hui, grâce à un ensemble de travaux récents, l’importance historique du système de communication de masse mis au point par les frères de saint Dominique et de saint François à la faveur de leur engagement de prédicateurs au XIIIe siècle. Un équipement intellectuel de premier ordre, adapté à leurs besoins, fut alors produit dans les couvents, et diffusé par des techniques de reproduction rapide, deux siècles avant l’invention de l’imprimerie.

L’enseignement par la parole auquel les prédicateurs s’adonnaient ne s’improvisait pas, il supposait un apprentissage, et le recours à des instruments de travail efficaces.

Les recueils de sermons modèles attestent la réalité et l'importance de la diffusion de ces innovations. Ils ont été utilisés par d'innombrables prédicateurs médiévaux comme des modèles de l’art de communiquer qu’ils se devaient de maîtriser, et comme des mines d’idées sur tous les sujets qu’ils pouvaient aborder dans leurs sermons. Ils trouvaient là, en latin, matière à préparer les sermons qu'ils allaient délivrer au peuple en langue vernaculaire.

Pour les chercheurs d’aujourd’hui, cette documentation est une véritable mine d’informations sur les données sociales, religieuses, et culturelles propres à une époque révolue sans doute, mais cependant capitale, car fondatrice de la civilisation européenne des temps modernes.

Pour faciliter l'étude de ces sources médiévales, Sermones.net offre une édition électronique annotée de corpus de sermons, dont le premier exemple est la série de 98 sermons de Carême du dominicain Jacques de Voragine. Cette édition électronique, qui se veut complémentaire des éditions critiques classiques sur papier, offre non seulement la possibilité de faire des recherches de vocabulaire, mais les annotations ajoutées permettent au lecteur de mieux appréhender les éléments rhétoriques et narratifs qui structurent le sermon et lui donnent chair. Le plan du sermon, les distinctiones, les figurae, les exempla sont autant d'éléments qui ont été attentivement repérés dans les textes, et que les possibilités des nouvelles technologies font ressortir à différents niveaux (index, mise en valeur dans le corps même des sermons, recherches ciblées, ...).

Avant de commencer à utiliser le corpus, nous vous invitons à consulter l'introduction historique (repères biographiques de Jacques de Voragine, ses oeuvres, bibliographie...), et à prendre connaissance du tutoriel qui vous guidera dans l'utilisation de l'édition électronique. Les non latinistes désireux de se familiariser avec les sermons-modèles latins pourront accéder à la version traduite de deux sermons

SOURCE : http://www.sermones.net/

Jacques de Voragine

Le Thesaurus des sermons de Jacques de Voragine est la première série de sermons proposée sur Sermones.net.

Célèbre depuis sept siècles pour avoir rédigé la Legenda aurea (“ Légende dorée ”), Jacques de Voragine (v. 1228-1229 / 1298) appartient à la même génération que Thomas d’Aquin.
Il a composé quatre grandes collections de sermons totalisant plus de sept cents textes, dont les premières éditées ici sont les collections de Carême (98 sermons) et du Mariale (161 textes).

Consulter l'édition électronique des sermons

Articles de cette rubrique

Le projet d’édition des Sermones de sanctis et des Sermones de tempore de Jacques de Voragine

Ou De nuptiis philologiae hodiernis temporibus

La vie et les oeuvres de Jacques de Voragine, o.p.

Les sermons de Jacques de Voragine et leur audience

La préparation de l’édition électronique

BibliographieSOURCE : http://www.sermones.net/content/jacques-de-voragine

Les sermons de Jacques de Voragine et leur audience

Jacques de Voragine a compilé trois grands recueils de sermons et un recueil de matériaux de prédication, destinés à aider les prédicateurs à préparer leurs sermons. Si l’on suit son témoignage dans la Chronique de Gênes, l’ordre de composition serait le suivant :

1) après la première rédaction de la Legenda aurea (1267), le recueil sur les saints (Sermones de omnibus sanctis et festis).

2) à la suite, le recueil de sermons du Temps, associant les dimanches et les grandes fêtes du Christ (titres divers dans les recueils : Sermones de omnibus evangeliis dominicalibus, Sermones de tempore per annum, Sermones dominicales, Sermones festivales)

3) le recueil de sermons pour le Carême (Quadragesimale), avant 1286

4) le recueil de matériaux pour prêcher sur la Vierge Marie (Liber marialis, Sermones aurei de Maria Virgine), pendant son archiépiscopat, entre 1292 et 1298.

Description sommaire

Le De sanctis contient les 305 pièces répertoriées dans Schneyer, RLS 3, p. 246-266, auxquelles il faut en ajouter 10 à l’examen de la tradition manuscrite.
Jacques de Voragine déclare l’avoir rédigé sous deux formes, l’une longue, l’autre plus brève et condensée.

Plus de 300 manuscrits.

Editio princeps : Cologne, 1478.

Le De tempore contient 160 pièces (Schneyer, RLS 3, p. 221-233).

Plus de 350 manuscrits.

Editio princeps : Cologne, 1467-1469

Le Quadragesimale contient 98 pièces (Schneyer, RLS 3, p. 238-244, y ajoute d’après les éditions, à la fin de la série, deux pièces qui ne figurent pas dans les manuscrits : Sermo de Passione Domini, et Sermo in Planctu Beatae Virginis Mariae).
Plus de 300 manuscrits.

Editio princeps : Brescia, 1483

Le Liber marialis contient 160 pièces (Schneyer, RLS 3, p.273-283) classées d’après l’ordre alphabétique de mots vedettes thématiques, de Abstinentia à Vulnerata
70 manuscrits environ

Editio princeps : Hambourg, 1491

Traduit en flamand au XVe siècle

L’audience des sermons : exemples d’utilisation

Ces quatre recueils, bénéficiant du support exceptionnel de diffusion que constituait le réseau des couvents, ont été très tôt connus et utilisés, non seulement par les frères dominicains, mais aussi par beaucoup d’autres prédicateurs, comme des modèles de l’art de communiquer qu’ils se devaient de maîtriser, et comme des mines d’idées, de citations d’autorités, d’images, de comparaisons, de récits, sur tous les sujets qu’ils pouvaient aborder dans leurs sermons. On connaît plus de mille manuscrits des sermons de Jacques de Voragine encore conservés aujourd’hui dans tous les pays d’Europe, et le succès de cette œuvre monumentale a été ensuite confirmé par des dizaines d’éditions, dès les débuts de l’imprimerie, et jusqu’au XIXe siècle.

Les travaux suivants offrent quelques exemples de la réutilisation par les prédicateurs de la matière puisée dans les sermons de Jacques de Voragine :

L’article de Stanislava Kuzmova, Reception of Voragine’s sermons in Central Europe – a few examples (en anglais) étudie en particulier l’exemple d’un sermon pour la fête de saint Stanislas composé par un auteur anonyme qui a utilisé des éléments tirés de deux sermons différents de Jacques de Voragine, l’un pris dans sa collection De tempore , l’autre dans sa collection de Carême.

L’article du Dr. Ottó Gecser, The Pécs Sermones Dominicales and the Sermones de tempore of James of Varazze (en anglais), illustre la façon dont la matière des Sermones de tempore de Jacques de Voragine a été réutilisée dans une collection de sermons hongroise du XVe siècle.

L’article d’Olivier Marin (Université Paris XIII), Manuscrits de l’oeuvre de Jacques de Voragine à la bibliothèque universitaire d’Olomouc (République Tchèque) rappelle le succès des sermons du dominicain en Europe centrale, à travers l’analyse du catalogue de la bibliothèque.

SOURCE : http://www.sermones.net/content/les-sermons-de-jacques-de-voragine-et-leur-audience

La vie et les oeuvres de Jacques de Voragine, o.p.

Carla CASAGRANDE

Sa vie

Jacques de Voragine est né entre 1228 et 1229 à Varazze ou, plus probablement, à Gênes, où est attestée la présence d’une famille originaire de Varazze, appelée « de Varagine ». La formule « de Voragine » par laquelle il est parfois désigné dans les sources anciennes est une variante de « da Varagine ». L’idée remontant au XVIe siècle et devenue ensuite traditionnelle selon laquelle « Voragine » vient de « vorago », pour indiquer l’abîme de connaissance dont Jacques a fait preuve dans ses oeuvre est donc extravagante, même si elle exprime une certaine vérité.

C’est Jacques lui-même qui fournit, dans une rapide autobiographie contenue dans l’une de ses oeuvres, la Chronica civitatis Ianuenses , les premières dates certaines de sa vie : 1239 lorsque dans son enfance il assiste à une éclipse solaire, 1244 lorsque, adolescent, il entre dans l’Ordre des frères prêcheurs, et 1264, lorsqu’il a eu l’occasion d’admirer pendant quarante jours un autre fait prodigieux, c’est-à-dire l’apparition d’une comète. On ne dispose à l’inverse d’aucune information certaine sur sa formation de frère prêcheur ni sur sa prédication ; comme on ne sait rien non plus de sa carrière à l’intérieur de l’Ordre : il n’existe en fait aucune preuve d’éventuels séjours d’étude à Bologne et à Paris, ni de ses nominations comme lector , comme magister theologiae , comme prieur du couvent de Gênes et ensuite de celui d’Asti, comme le soutiennent quelques biographes anciens. Toutefois, on peut supposer que Jacques avait pris une responsabilité importante à l’intérieur de l’Ordre avant 1267, date à laquelle il fut élevé, au Chapitre Général de Bologne, à l’office de prieur de l’importante province de Lombardie, qui comprenait à l’époque toute l’Italie septentrionale, l’Emilie et le Picenum. Il a occupé cette charge pendant dix années, participant aux chapitres provinciaux et généraux de l’Ordre et résidant probablement au couvent de Milan ou dans celui de Bologne, jusqu’à ce qu’il soit absolutus de cette charge au chapitre général de Bordeaux en 1277. Après quelques années, au chapitre provincial de Bologne de 1281, il fut à nouveau nommé prieur de la province lombarde, charge qu’il a occupée pour cinq années encore, jusqu’en 1286. De 1283 à 1285, il exerça les fonctions de régent de l’Ordre après la mort de Jean de Verceil et avant l’élection du nouveau maître général, Munio de Zamora.

Entre temps, il continua à maintenir de forts liens avec la cité de Gênes. Le jour de Pâques 1283, comme il le raconte lui-même dans son opuscule Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum Sanctorum Philippi et Iacobi , il fit transporter une précieuse relique, la tête d’une des vierges de Sainte-Ursule, de Cologne au couvent des soeurs dominicaines de Gênes des saints Jacques et Philippe ; il s’agit du même couvent auquel quelques années plus tôt, durant son précédent priorat, il avait donné une autre relique, le doigt de saint Philippe, qu’il avait lui-même détaché de la main du saint conservée dans le couvent de Venise. A cette occasion Jacques, après la procession solennelle, a donné une messe et un prêche au peuple. En 1288, alors qu’il n’était plus depuis deux ans prieur de la Lombardie, il fut candidat à la charge d’archevêque de Gênes, mais n’obtint pas, comme les trois autres candidats, la majorité des voix ; le pape Nicolas IV suspendit la nomination, confiant cependant à Jacques, le 18 mai de la même année, la tâche d’absoudre en une cérémonie publique, qui se tint dans l’église de Saint-Dominique, les Génois excommuniés pour avoir eu des rapports commerciaux avec les Siciliens, eux-mêmes excommuniés à cause de la guerre des Vêpres. La même année, il fut nommé diffinitor au chapitre général de Lucques.

En 1290, à l’occasion du chapitre général de Ferrare, Jacques résista aux pressions des cardinaux romains qui, dans une lettre,demandaient la démission du maître général Munio de Zamora, mal vu pour son rigorisme à l’intérieur de l’Ordre et de la Curie romaine. La lettre n’obtint aucun effet : non seulement le maître général ne démissionna pas, mais il fut soutenu par une déclaration publique, signée aussi de Jacques, qui exaltait sa vertu et approuvait sa politique. Selon la reconstruction de Gerolamo Borsello (XVe s.) et, après lui, d’autres biographes anciens, ce serait justement à cause de ce soutien donné à la ligne rigoriste de Munio de Zamora que Jacques aurait subi cette année une tentative d’homicide de la part de confrères qui voulaient le jeter dans le puits du couvent de Ferrare. Une tentative qui, raconte encore Borselli, se serait répétée l’année suivante, en 1291, à Milan, cette fois parce que Jacques avait exclu du chapitre provincial frère Stefanardo, prieur du couvent milanais. Rien ne confirme la véracité de ces deux épisodes.

En 1292, il fut nommé par le pape Nicolas IV archevêque de Gênes. Jacques consacra les six dernières années de sa vie à gouverner le diocèse génois, de 1292 à 1298, année de sa mort. Son action s’est tournée d’abord vers la réorganisation législative du clergé sous l’autorité archiépiscopale. Dans ce but, il convoca un concile provincial, qui se tint dans la cathédrale Saint-Laurent en juin 1293, durant lequel, comme le raconte Jacques lui-même dans la chronique de Gênes, fut accomplie, en présence des gouvernants et des notables puis de tout le peuple, une reconnaissance des os de san Siro, patron de la cité, qui confirmait solennellement l’authenticité de la relique.

L’activité de Jacques est intense sur le plan politique, il en offre lui-même un ample compte-rendu dans la Chronique de Gênes . En 1295, dans les premiers mois de l’année, il promut la pacification entre les factions de la cité et célébra la paix finalement obtenue dans une assemblée publique lors de laquelle il prêcha et entonna, avec ses ministres, les louanges à Dieu ; suivit ensuite une procession solennelle à travers les rues de la cité, guidée par ce même Jacques à cheval qui se conclut avec la remise de l’insigne de miles au podestat de Gênes, le milanais Jacques de Carcano. La même année, en avril, avec les ambassadeurs envoyés par la Commune, il accomplit un voyage à Rome, convoqué par le pape Boniface VIII qui cherchait à prolonger l’armistice entre Gênes et Venise. Le séjour à la Curie romaine se prolongea une centaine de jours, et Jacques ne manqua pas de montrer une certaine fatigue face à l’indécision du pape et surtout face aux manoeuvres dilatoires des ambassadeurs vénitiens. A ce point les Génois, après la longue attente, décidèrent d’aller à l’affrontement contre Venise, réunissant, dans l’enthousiasme populaire, une flotte qui aurait dû affronter les ennemis dans une bataille décisive près de Messine, à laquelle cependant les Vénitiens ne se présentèrent pas, contraignant le commandant Oberto Doria à retourner à Gênes sans avoir combattu, accueilli cependant en triomphe par la cité et par son évêque. A la fin de 1295, Jacques subit un revers politique et une profonde déception personnelle : en effet, la paix entre les factions citadines se rompit, cette paix qu’il avait voulue et solennellement célébrée quelques mois plus tôt ; des incidents violents éclatèrent, durant lesquels la cathédrale Saint-Laurent fut incendiée, et son toit fut totalement brûlé. Les dommages furent si importants que Jacques demanda au pape une aide, qui lui fut accordée le 12 juin 1296.

Jacques mourut dans la nuit du 13 au 14 juillet 1298. Son corps, d’abord enseveli dans l’église Saint-Dominique du couvent des frères prêcheurs de Gênes, fut, à la fin du XVIIIe siècle, transféré dans une autre église dominicaine, Santa Maria di Castello, où il se trouve encore. En vertu de la vénération et du culte dont il fut l’objet pendant des siècles, Jacques a été béatifié en 1816 par le pape Pie VII.

Les oeuvres

Important pour son rôle à l’intérieur de l’Ordre des frères prêcheurs et par son action comme archevêque de Gênes, Jacques de Voragine est connu avant tout pour ses oeuvres que nous listons dans l’ordre selon lequel Jacques lui-même les cite dans le dernier chapitre de la Chronica civitatis Ianuensis  : les Legende Sanctorum ( Legenda Aurea ), trois recueils de modèles de sermons, les Sermones de omnibus sanctis , les Sermones de omnibus Evangeliis dominicalibus , les Sermones de omnibus Evangeliis que in singulis feriis in Quadragesima leguntur , le Liber Marialis et la Chronica civitatis Ianuensis . Sont exclus de de cette liste « autobiographique » certains opuscules de caractère hagographique retenus comme authentiques par la critique : la Legenda seu vita sancti Syri episcopi Ianuensis , l’ Historia translationis reliquiarum Sancti Iohannis Baptistae Ianuam , l’ Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum SS. Philippi et Iacobi de Ianua , le Tractatus miraculorum reliquiarum Sancti Florentii. Historia translationis reliquiarum eiusdem , la Passio Sancti Cassiani . Incertaine est, à l’inverse, l’attribution à Jacques du Tractatus de libris a Beato Augustino editis qui lui est attribué dans quelques manuscrits des XIV-XVe siècles (Jacobi di Voragine Tractatus de libris b. Augustini ep. editis , ed. by J. A. McCormick from Manuscripts and Unique Printing, Dissertation Abstract 25, 1964-65).

Legenda aurea

Il s’agit de la première et de la plus fameuse oeuvre de Jacques de Voragine. Le titre de Legenda aurea , sous lequel elle a été traditionnellement transmise, n’apparaît pas dans les manuscrits les plus anciens qui mentionnent à la place le titre de Legende sanctorum , celui-là même avec lequel Jacques désigne l’oeuvre dans le passage de la Chronica rappelé plus haut. Les autres titres sous lesquels l’oeuvre est désignée, Liber passionalis , Vitae ou Flores ou Speculum sanctorum , Historia Lombardica ou Longobardica (d’après l’avant-dernier chapitre, dédié au pape Pélage, où sont racontés les principaux événements survenus de l’arrivée des Lombards en Italie à 1245) n’appartiennent pas non plus à la tradition la plus ancienne du texte. L’oeuvre se compose de récits dédiés aux vies des saints et aux fêtes liturgiques (178 selon l’édition Maggioni, 182 selon l’édition Graesse), disposés, et cela constitue une innovation au regard des oeuvres du même genre, selon l’ordre du calendrier liturgique. Les saints, dont on raconte la vie, appartenaient tous aux premiers siècles du christianisme, à l’exception de six saints « modernes » : deux du XIIe siècle, Bernard de Clairvaux et Thomas Beckett, quatre du XIIIe, Dominique, François, Pierre Martyr, Elisabeth de Hongrie. L’oeuvre appartient au genre des legendae novae , compilations préparées entre le XIIIe et le XIVe siècle le plus souvent par des représentants de l’Ordre des frères prêcheurs, dans lesquelles, avec la double intention de mettre à disposition des prédicateurs un matériau qui serait sans cela trop abondant et diffus et d’offrir à la lecture des textes qui soient en même temps plaisants et édifiants, étaient recueillis et condensés les récits hagiographiques qui s’étaient accumulés en grand nombre depuis les premiers siècles de l’ère chrétienne.

La Legenda aurea a été écrite par Jacques à partir de 1260 et ensuite retravaillée par lui, alors qu’en circulaient déjà les premières versions, par étapes successives jusqu’à peu avant sa mort, comme l’a démontré Giovanni Paolo Maggioni dans son édition de l’oeuvre. Dans la première rédaction prévaut la volonté de Jacques de préparer un instrument utile à la prédication ; ensuite, l’insertion de quelques récits montre de la pat de Jacques la volonté de tenir compte des exigences d’un public de lecteurs certes dévôts mais aussi cultivé et intéressé. Les sources de la Legenda aurea sont multiples : l’Ecriture sainte, les textes des Pères et des plus influents représentants de la tradition monastique, les sources hagiographiques (en particulier les précédentes legendae novae compilées à l’intérieur de l’ordre dominicain, l’ Abbreviatio in gestis sanctorum de Jean de Mailly et le Liber epilogorum in gesta sanctorum de Barthélemy de Trente), des sources historiques, parmi lesquelles l’ Historia scholastica de Pierre le Mangeur, le Speculum historiale de Vincent de Beauvais, la Chronica de Martin le Polonais, les textes pour les prédicateurs composés par des confrères de l’ordre, comme le Tractatus de diversis materiis praedicabilibus d’Etienne de Bourbon, et aussi des textes théologiques, philosophiques, juridiques, et quelques rares auteurs profanes.

La Legenda eut un succès rapide, durable et étendu à toute l’Europe comme aucun autre texte à l’époque médiévale, à part la Bible. En témoigne le grand nombre de manuscrits restants, plus de 1200, les nombreuses éditions qui se sont succédées à partir de l’ editio princeps de Cologne en 1470, les nombreuses vulgarisations dans toutes les principales langues européennes qui se succèdent à partir de la fin du XIIIe siècle (voir Lexicon des Mittelalters , V, 1991, coll. 1796-1801). L’influence qu’exerça l’oeuvre dans le milieu artistique fut également notable, en constituant un répertoire inépuisable pour la représentation des vies des saints. A cause de cette extraordinaire diffusion, la Legenda fut une oeuvre en continuelle transformation, du fait de ses divers utilisateurs qui intervinrent sur le texte en l’adaptant aux diverses pratiques culturelles locales et à l’utilisation qui en était faite de temps en temps dans la sphère de la prédication et de la dévotion. L’édition par Theodor Graesse (Dresde 1846, reproduction anastatique de l’édition Dresden-Leipzig 1890, Onasbrück 1969), basée sur une des premières éditions imprimées, celle de Drese 1472, rend compte du texte vulgaire de la Legenda qui s’est constitué durant les deux siècles de sa diffusion maximale ; l’édition plus récente de Giovanni Paolo Maggioni (2 vol. Florence, 1998, qui a été suivie, en 1999, d’une seconde édition revue par l’éditeur avec un CD-ROM attaché, contenant le texte de la Legenda, par L. G. G. Ricci) présente l’ultime rédaction de l’auteur de l’oeuvre et est basée sur deux manuscrits (Milan, Ambr., C 240 sup. et Milan, Ambr., M 76 sup.) identifiés parmi les 70 manuscrits les plus anciens comme des témoins de l’ultime rédaction réalisée par Jacques sur le texte.

Le succès de la Legenda ne s’est pas terminé avec le Moyen Age, même si le jugement négatif des humanistes et des Réformés a contribué à son déclin comme texte religieux dans la prédication comme dans la dévotion privée. Reste cependant le plaisir de la lecture que le récit hagiographique de Jacques a su offrir et qui en a garanti la fortune jusqu’à nos jours : nombreuses sont les traductions dans toutes les principales langues modernes, et nombreuses sont aussi les oeuvres théâtrales, musicales, figuratives inspirées par elle. Rappelons les deux plus récentes traductions intégrales en italien et en français, réalisées sur le texte de l’édition de Graesse, par Alessandro et Lucetta Vitale Brovarone (Torino 1995) et par une équipe dirigée par Alain Boureau et Monique Goullet (Paris 2004).

Les recueils de sermons

Jacques a écrit trois recueils de sermons modèles, les Sermones de sanctis et festis , les Sermones de tempore , les Sermones quadragesimales . Chaque sermon est développé selon la technique du sermo modernus  : il donne un thema initial, toujours constitué par un passage scripturaire, suit une division qui sépare les parties du sermon, qui sont en général au nombre de trois, mais le nombre peut varier selon les cas de deux à huit ; chaque partie peut à son tour être sujette à des divisions spécifiques et plus ou moins étendues, à l’intérieur desquelle on trouve placés des passages scripturaires, des auctoritates , des métaphores, des étymologies, des insertions doctrinales, hagiographiques, liturgiques. Si la technique est la même dans tous les sermonnaires, toutefois dans le De sanctis les modèles apparaissent plus schématiques, tandis que dans le De tempore et ensuite, encore plus, dans les Quadragesimales les plans se font plus articulés et plus riches de contenu. Les modèles de sermons de Jacques sont caractérisés, outre un certain caractère schématique comme on l’a dit, par de multiples citations scripturaires, par l’absence de prothema , par l’utilisation modérée des auctores profanes, par la présence faible et épisodique des exempla , par le recours constant au langage figuré, par l’usage continu et envahissant de la distinctio , par laquelle est souvent traitée la divisio du sermon et les divisions internes des parties individuelles. Les sources, souvent citées indirectement de florilegia , sont celles déjà utilisées pour la Legenda aurea : la littérature patristique et monastique, les textes pour la prédication élaborés en milieu dominicain, quelques oeuvres de caractère historique et quelques auteurs profanes.

Les dates de composition sont incertaines. L’ordre de composition des trois sermonnaires est probablement celui selon lequel Jacques les liste dans la Chronica , c’est-à-dire De sanctis , De tempore et Quadragesimales . Puisque le premier sermonnaire, le De sanctis , a été composé après la rédaction de la Legenda aurea , comme on le lit dans le prologue présent dans certains manuscrits, et le dernier, le Quadragesimale , pourrait avoir été porté à terme en 1286, comme il apparaît dans le colophon des manuscrits de l’aire anglaise (“expliciunt sermones fratris Ianuensis ordinis praedicatorum compilati anno Domini MCCLXXXVI”), on peut supposer que dans l’ensemble les trois recueils ont été écrits après 1267, c’est-à-dire la première rédaction de la Legenda , ou peut-être après 1277, c’est-à-dire après la fin du premier provincialat, comme beaucoup de biographes sont portés à le croire, et pas après 1286. Les trois sermonnaires eurent un extraordinaire succès, comme en témoigne le grand nombre de manuscrits restants, plus de 1120. Un nombre qui fait des sermonnaires de Jacques de Voragine les sermonnaires médiévaux dont nous est parvenu le plus de manuscrits.

Les Sermones de omnibus sanctis et festis comprennent 305 sermons dédiés aux saints et aux fêtes liturgiques. A chaque saint ou fête sont dédiés de deux à neuf sermons. Dans la Chronica , Jacques déclare avoir écrit deux volumes de ces sermons, un plus ample, celui qui nous est parvenu, l’autre plus bref, dont on n’a pas connaissance. Les saints et les fêtes sont listés selon l’ordre du calendrier ecclésiastique déjà adopté dans la Legenda aurea , en nombre cependant réduit : des 178 chapitres de la Legenda plus de cent ne sont pas repris dans les Sermones , pour la plupart ceux dédiés à des saints « mineurs » des premiers siècles, martyrs et moines. Nombreux sont les extraits repris de la Legenda et présentés dans les Sermones sous une forme résumée et moralisée. L’oeuvre se présente en effet comme la transposition sous forme de sermon du matériau hagiographique recueilli dans la Legenda . Jacques lui-même, dans le prologue, reconnaît avoir écrit le De sanctis à la suite des sollicitations de ses confrères qui avaient lu et apprécié la Legenda aurea . Le succès du recueil est attesté par plus de 300 manuscrits, et par les éditions, qui se sont succédées de façon ininterrompue du XVe au XIXe siècle à partir de l’editio princeps de Cologne 1478 (pour la liste des manuscrits, voir Schneyer, III, pp. 266-268 ; Kaeppeli-Panella, II, n. 2155, pp. 359-61 et IV, p. 141). L’édition des Sermones de sanctis par Giovanni Paolo Maggioni est sous presse à la Sismel – Editions del Galuzzo. Pour le texte et les problèmes liés à l’édition, voir le matériau recueilli par Giovanni Paolo Maggioni sur le site ephilology.org(link is external).

Le deuxième recueil, connu sous des titres variés ( Sermones de omnibus evangeliis domenicalibus , selon l’indication de Jacques lui-même, ou Sermones de tempore per annum , Sermones dominicales , Sermones festivales ), comprend 160 modèles de sermons, trois pour chaque Evangile du dimanche. Cette oeuvre également écrite, comme le déclare Jacques dans le prologue, sur la sollicitation de ses confrères (“importuna fratrum instantia”) est dédiée à la Trinité, à la Vierge Marie et à saint Dominique, à l’intercession duquel il se recommande pour la bonne diffusion de l’oeuvre. Dans ce cas aussi on compte énormément de manuscrits, plus de 350, et de nombreuses éditions qui suivent la princeps de Cologne 1467-69 (voir Schneyer, IIII, 233-235 ; Kaeppeli-Panella, II, n. 2156, pp. 361-364 et IV, p. 141). Pour confirmer la fortune séculaire du recueil, signalons une traduction italienne éditée à Milan chez Fabiani en 1913-1914 sous le titre Sermoni domenicali .

Les Sermones quadragesimales comprennent 98 modèles de sermons prêchables durant la période de Carême (deux pour chaque feria). L’édition disponible depuis peu, réalisée par Giovanni Paolo Maggioni (Sismel – Edizioni del Galluzzo, Firenze 2004), est basée sur six témoins des principales aires de diffusion du texte (aire italienne, germanique et britannique) : Firenze, Laurenz., Acq. e Doni 344 ; Graz, Universitätbibl., 1472 ; London, Lambeth Palace Library, 23 ; München, Bayerische Staatsbibl., clm 18850 ; Tosi, Bibl. Com., 142 ; Würzburg, Universitätbibl., M.p.th.f. 54. Les manuscrits appartiennent tous au XIIIe siècle à l’exception du témoin anglais, remontant aux ultimes décennies du XIVe siècle, le plus ancien de la famille insulaire, la seule caractérisée par la datation 1286, présente dans l’ explicit . L’édition, bien que constituant, comme l’affirme son éditeur, une sorte de prolegomena à une future édition définitive, représente une avancée notable par rapport aux éditions précédentes et parvient à certaines conclusions : la confirmation que Jacques s’est servi de florilegia pour les citations des auctoritates , l’hypothèse, hautement probable, que le texte est le fruit d’une unique rédaction, la certitude que les deux sermons finaux présents dans de nombreuses éditions, le Sermo de Passione Domini et le Sermo in planctu Beatae Virginis Mariae , n’appartiennent pas au recueil original et ne sont donc pas authentiques. Comme les autres recueils, les Sermones quadragesimales ont eu aussi un extraordinaire succès, attesté par plus de 300 manuscrits et de nombreuses éditions du XVe au XIXe siècle, suite à la princeps de Brescia 1483. Pour la liste des manuscrits, voir l’Appendice à l’édition Maggioni qui reprend et complète les listes de Schneyer (III, pp. 244-246) et Kaeppeli-Panella (II, n. 2157, pp. 364-367 et IV, p. 141).

Le Liber Marialis

Le Liber marialis a aussi été considéré pendant longtemps comme un recueil de sermons, comme en témoigne, par exemple, le titre Sermones aurei de Maria virgine Dei matri , présent dans l’édition Venise 1590 et la récente inclusion dans le Repertorium des sermons de Schneyer. En réalité, le Liber marialis est certainement un texte composé à l’usage des prédicateurs mais pas un recueil de sermons. Il s’agit d’un opuscule, comme l’écrit Jacques lui-même dans le prologue, en l’honneur de la Vierge, qui présente une liste, par ordre alphabétique, des termes qui illustraient les caractéristiques, les fonctions, les images, les vertus qui lui étaient traditionellement attribuées. Les termes listés sont au nombre de 160, d’ Abstinentia à Vulnerata , en passant par Ancilla , Assumptio , Aurora , Conceptio , Domus , Fides , Gaudium , Humilitas , Ignis , Luna , Lux , Mater , Mediatrix , Palma , Regina , Requies , Salutatio , Stella , Templum , pour ne retenir que quelques exemples ; chacun de ceux-ci constitue le point de départ d’un traitement schématique qui rappelle fortement le style d’exposition des sermons. Dans ce cas aussi, on part d’une distinction en plusieurs points, dans laquelle se trouvent placés des passages de l’Ecriture, des citations d’ auctores , d’autres distinctions, des métaphores. Jacques, dans le prologue, déclare avoir composé l’oeuvre à un âge avancé, lorsque, archevêque de Gênes, il s’est senti désormais proche de la mort et a voulu se remettre à la tutelle de la Vierge. La date de composition de l’oeuvre doit donc être placée entre sa nomination à l’archiépiscopat, en 1292, et sa mort, en 1298. Bien qu’il soit moins important que les autres oeuvres, le Liber marialis a connu aussi une certaine fortune au Moyen Age et dans les siècles suivants. On compte environ soixante-dix manuscrits et, à partir de celle d’Hambourg 1491, beaucoup d’autres éditions du XVe au XIXe siècle (voir Schneyer, III, p. 283 et Kaeppeli-Panella, II, n. 2158, pp.367-368). Récemment, une traduction en langue italienne (Iacopo da Varagine, Mariale aureo , versione italiana, introduzione e dizionario di Valerio Ferrua, EDB, Bologna 2006).

La Chronique de Gênes

La Chronica civitatis Ianuensis ab origine urbis usque ad annum MCCXCVII est la dernière oeuvre de Jacques, écrite à partir de 1295 ou du début 1296, jusqu’à 1298, année de sa mort, c’est-à-dire durant les dernières années de son mandat archiépiscopal à Gênes. Le texte se divise en douze parties : les cinq premières traitent de la fondation de la cité, des premières phases de son histoire, des origines de son nom, de la conversion au christianisme et de son développement progressif jusqu’à l’année 1294. Suivent quatre parties qui constituent une sorte de traité politique sur la nature et la typologie du gouvernement séculier et ses modèles du rector et du civis chrétien. Trois parties viennnent conclure l’oeuvre, la première dédiée à la tranformation de Gênes de siège épiscopal en siège archiépiscopal, les deux autres au passage en revue, par ordre chronologique, des évêques et des archevêques et des principaux événements arrivés à Gênes et dans le monde durant leur mandat. La narration se conclut avec une sorte de petite autobiographie de Jacques, et avec le récit jusqu’en 1297 des événements arrivés dans les années de son mandat d’archevêqe dans la cité. Comme on le voit, il s’agit d’un texte “composite”, inspiré par divers styles d’écriture : l’éloge des laudes civitatum , la narration des chroniques universelles, le compte-rendu des événements selon les modules de l’histoire annalitique, le discours doctrinal et normatif des specula .

Les objectifs de l’oeuvre sont également divers : souligner le lien entre histoire citadine et action épiscopale, proposer une idée “augustinienne” de l’histoire humaine comme scénario de l’action salvatrice de Dieu, et, en général, “instruire et édifier”, comme l’écrit Jacques lui-même dans le prologue. Dans ce but, Jacques ne se limite pas à alterner le récit des événements avec des considérations de caractère doctrinal et moral, mais consacre la partie centrale du texte à l’exposition d’un véritable speculum civitatis dans lequel, à l’intérieur d’un discours qui ne se s’adresse plus seulement aux Gênois mais qui acquiert une valeur universelle, sont analysées et évaluées les diverses formes du gouvernement séculier, sont montrées les qualités du bon rector et de ses consiliarii , sont indiqués les devoirs du bon citadin dans ses rapports avec les gouvernants, sa femme, ses fils et ses serviteurs. Le but didactique et d’édification de l’oeuvre la rend très voisine des textes pour la prédication : ce n’est pas un hasard si Jacques insère de longs extraits tirés de la Legenda aurea ou des sermonnaires, ce n’est pas un hasard si le texte a été de fait utilisé comme un support pour la prédication, comme le démontre la présence dans la tradition manuscrite d’index thématiques alphabétiques, instruments typiques de consultation pour les prédicateurs. Les sources de la Chronica sont elles aussi en grande partie communes aux autres oeuvres pour la prédication : à côté de sources historiques spécifiques, comme par exemple les Annali di Caffaro , relatives à l’histoire de Gênes, nous retrouvons en fait cet ensemble varié d’ auctores déjà utilisé pour la compilation de la Legenda et des sermonnaires. Il faut signaler aussi l’utilisation du De regno de Thomas d’Aquin, en particulier en ce qui concerne l’analyse des diverses formes de gouvernement, étant bien entendu qu’il existe une distance entre la conception politique de Jacques et celle du théologien dominicain. La Chronica a eu une certaine fortune au Moyen Age et dans les siècles suivants, même si elle est mineure comparée aux autres oeuvres de Jacques : on compte 44 manuscrits (voir Monleone, I, pp. 351-509 avec l’intégration de Kaepelli-Panella, II, p. 368) et une édition partielle réalisée par Ludovico Muratori ( Rerum Ital. Script ., IX, Mediolani 1726, coll. 1-56). L’édition critique est de Giovanni Monleone (Fonti per la storia d’Italia, Roma 1941), qui a fait précéder le texte par une Etude introductive sur la vie de Jacques et ses oeuvres, jusqu’à aujourd’hui un point de référence fondamental. L’édition Monleone, outre le fait de mettre à disposition une version critiquement fiable de la Chronica , a le mérite d’avoir confirmé le caractère tout à fait particulier de l’oeuvre de Jacques à l’intérieur du genre des chroniques, la soustrayant aux jugements impitoyables sur sa fiabilité comme oeuvre historique que beaucoup dans le cours des siècles, parmi lesquels Coluccio Salutati et Muratori, lui avaient réservé. Récemment, Stefania Bertini Guidetti a fourni une traduction intégrale de la Chronica en langue italienne (ECIG, Genova, 1995), précédée d’un réexamen critique de l’oeuvre en rapport avec l’histoire de Gênes et l’action pastorale et politique des frères Prêcheurs.

Autres opuscules hagiographiques

Jacques a écrit, en outre, quelques opuscules de caractère hagiographique qui sont traditionnellement retenus comme authentiques. Certains sont mentionnés par Jacques lui-même dans plusieurs passages de la Chronica , d’autres lui sont attribués dans les manuscrits et semblent par le style très proches de la Legenda aurea .

Trois concernent des saints et des reliques liés à l’histoire de Gênes : la Legenda seu vita sancti Syri episcopi Ianuensis , écrite en 1293 (le texte, qui correspond au chapitre dédié à san Siro dans l’une des ultimes révisions éditoriales de la Legenda aurea , a été publiée en 1874 par Vincenzo Promis comme une oeuvre autonome dans Leggenda e inni di san Siro vescovo di Genova , dans Atti della Società ligure di storia patria , X (1874), pp. 357-383) ; l’ Historia reliquiarum que sunt in Monasterio SS. Philippi et Iacobi de Ianua , probablement composée entre 1286 et 1292, et l’ Historia translationis reliquiarum Sancti Iohannis Baptistae Ianuam , rédigée entre 1296 et 1298 (toutes deux publiées dans Due opuscoli di Jacopo da Varagine , ed. a cura di A. Vigna e L. T. Belgrano in Atti della Società ligure di storia patria , X (1874), pp. 465-479 e pp. 480-491).

Le Tractatus miraculorum reliquiarum Sancti Florentii et l’ Historia translationis reliquiarum eiusdem , composés probablement entre 1281 et 1285, sont contenus dans le manuscrit Fiorenzuola d’Arda, Bibl. Parrochiale (sec. XV), ff. 33r-53v (traduction italienne dans G. Bonnefoy, San Fiorenzo vescovo di Orange , Roma 1945, pp. 108-126 ; pour la bibliographie sur ce manuscrit et sur l’oeuvre voir Kaeppeli-Panella, II, p. 369).

La Passio sancti Cassiani a été écrite par Jacques en 1282 sur la reqête de l’évêque d’Imola, Sinibaldo de’ Milotti, qui avait consacré en 1271 la nouvelle cathédrale de la cité à saint Cassien ( Bibliotheca Hagiographica Latina , 1635b-c).

Bibliographie

Sources

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Etudes

La liste présentée ici est sélective en ce qui concerne les études les plus datées, pour lesquelles on renvoie à Th. Kaeppeli – E. Panella, Scriptores Ordinis Fratrum Praedicatorum , II, Roma 1975, pp. 348-369 (qui comprend les études jusqu’à 1973) et IV, Roma 1993 pp. 139-141 (qui comprend les études jusqu’en 1991) et à La Légende dorée (Lyon, 1476). Edition critique de la Légende dorée dans la revision de 1476 par Jean Batailier, d’après la traduction de Jean de Vignay (1333-1348) de la Legenda aurea (c. 1261-1266) , ed. B. Dunn-Lardeau, Paris 1997, pp. 1515-1557 (qui comprend les études jusqu’en 1996).

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SOURCE : http://www.sermones.net/content/la-vie-et-les-oeuvres-de-jacques-de-voragine-op

Beato Giacomo da Varazze

Il beato Jacopo riappacifica guelfi e ghibellini, gruppo ligneo, Chiesa natività maria Casanova, Varazze, 1930


Blessed James of Voragine

Also known as

James of Varazze

James of Viraggio

James of Genoa

Giacomo….

Jacob….

Jacobus….

Jacopo….

Memorial

13 July

Profile

Dominican in 1244 at age 14. Taught theology and Bible studyPrior of his house in GenoaItaly. Provincial of Lombardy from 1267 to 1286 where he was a noted preacher. Chosen archbishop of Genoa in 1286, but refused the position. Genoa was placed under interdict for supporting a revolt against the King of NaplesPope Nicholas IV apppointed James to raised the interdict in 1288. Again chosen archbishop of Genoa in 1292, and this time he was ordered to accept.

He tried to reconcile the warring Guelphs and Ghibellines, was generous to the poor, built and repaired churches, monasteries, and hospitals. He worked to insure clerical discipline, and is reported to have translated the Bible into Italian, though no copies have survived. Wrote the Legenda Aurea Sanctorum (the Golden Legend), a collection of scores of tales of the saints; it has become an invaluable source for information on the middle ages.

Born

c.1226 at Varazze (modern Voragine), diocese of SavonaItaly (near Genoa)

Died

13 July 1298 in GenoaItaly of natural causes

Beatified

11 May 1816 by Pope Pius VII (cultus confirmation)

Additional Information

Catholic Encyclopedia, by Michael T Ott

Golden Legend

New Catholic Dictionary

Saints and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie CormierO.P.

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Breviarium SOP

Christian Classics Ethereal Library, by E C Richardson

Hagiography Circle

Wikipedia

images

Santi e Beati

Wikimedia Commons

sitios en español

Martirologio Romano2001 edición

sites en français

Bollandistes

fonti in italiano

Cathopedia

Santi e Beati

MLA Citation

“Blessed James of Voragine“. CatholicSaints.Info. 14 January 2022. Web. 10 October 2024. <https://catholicsaints.info/blessed-james-of-voragine/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-james-of-voragine/

New Catholic Dictionary – Blessed James of Viraggio

Article

Archbishop of Genoa, born Viraggio (now Varezze), near GenoaItaly, c.1230; died GenoaItaly, 1298. He became a Dominican in 1244 and his reputation for piety, learning, and zeal in the care of souls spread rapidly. After several attempts to evade the episcopal dignity, he was elected to the archepiscopal See of Genoa1292, his episcopate falling in the period of dissension between the Guelphs and Ghibellines, whom he sought in vain to reconcile. He is the author of a collection of legendary lives of the saints, entitled the Golden Legend. His works also include a chronicle of Genoa, a collection of 307 sermons, and a defense of the Dominican OrderBeatified, 1816. Relics in San Maria di Castello, GenoaFeast13 July.

MLA Citation

“Blessed James of Viraggio”. People of the Faith. CatholicSaints.Info. 4 December 2010. Web. 10 October 2024. <http://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-blessed-james-of-viraggio/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-blessed-james-of-viraggio/


JACOBUS: The Latin form of James (q.v.); see also JACOB.

JACOBUS DE VARAGINE, GIACOMO DA VARAZZE, JACOPO DA VARAZZE (often called Jacob, or James, of Viraggio) : Archbishop of Genoa; b. at Casanuova in Varazze (on the coast, 18 m. s.w. of Genoa) c.1228 (or 1230); d. in Genoa July 16 (?), 1298. He entered the Dominican order in 1244, probably studied at Cologne, Paris, and Bologna, became prior at Genoa (or Asti) about 1258, was provincial prior for Lombardy 1267-76, 1281-86, and archbishop of Genoa 1292-98. He fulfilled several quasi-diplomatic missions and as archbishop exercised feudal authority over San Remo and governed certain churches in the Levant. As archbishop he promoted efforts for the reform of the clergy, intervened successfully to promote peace between Guelph and Ghibelline, and transferred the government of San Remo to the civil authority. He was beatified by Pius VII. in 1816, and is popularly reverenced in Liguria as the promoter of peace.

Jacobus is best known for his writings, especially the "Golden Legend," which was possibly the most popular book of the Middle Ages. This work, known also as "Lives of the Saints" and as Historia Lombardica, consists of readings from the lives of the saints for the festivals of the church year. It was probably written before 1260, and was very early translated into at least French, German, English (by William Caxton, 1484?), Italian, and Dutch. Within about fifty years after the invention of printing more than 100 editions of original and translations had been printed. Besides the "Golden Legend" Jacobus wrote several series of sermons "On the Saints," "On the Blessed Virgin," etc., only less popular than the Legend, and also known as "Golden" on account of their popularity. His "Chronicle of Genoa" is a somewhat heterogeneous mass, but not without some historical value. He is alleged also to have made the first translation of the Bible into Italian and there are reasons for supposing that he wrote the "Game of Chess," which, like the "Golden Legend," is best known in English under the name of Caxton. Several other hitherto disputed or lost writings, an "Art of Preaching," a "Summary of Vices and Virtues," Sermones in visitationibus religiosoram, etc., have recently been discovered or established as his.

E. C. RICHARDSON.

BIBLIOGRAPHY: For editions of the works of Jacobus consult: Potthast, Wegweiser, pp, 634-35. An incomplete text of the Chronicle is in Muratori, Scriptores, ix. 5-56; the most convenient text of the Sermons is that of Antwerp, 1712, in 6 vols.; the standard edition of the Golden 

Legend is by J. G. T. Graesse, Leipsic, 1846, new ed., Wratislaw, 1890; the Eng. transl. of the Golden Legend by Caxton, with introduction and notes by Eales, was published London, 1888, and a sumptuous edition, ed. W. Morris and F. S. Ellis, 3 vols., ib. 1892. The prefaces to the many editions and translations contain biographical and bibliographical material. The standard monographs are: P. Anfossi, Memorie istoriche appartenenti alla vita del . . . Jacopo da Voragine, Genoa; G. Spotorno, Notizie storico-critico del . . . Giacomo da Varazze, Genoa, 1823; and V. M. Palazza, Vita del . . . Giacomo da Varazze, Genoa, 1867. Consult also M. Waresquiel, Le Bienheuerux Jacques de Voragine, Paris, 1902; J. C. Broussole, Préface à la Légend dorsée, Paris, 1907. The Princeton Theological Review for April, 1903, contains an article on the Golden Legend, and for July, 1904, one on "Voragine as a preacher," Consult farther: J. Quétif and J. Echard, Scriptores ordinis praedicatorum, i. 454-459, ii. 818, Paris, 1719-21; ASB, Jan., i., pp. xix.-xx.; KL, vi. 1178-82.

SOURCE : https://www.ccel.org/s/schaff/encyc/encyc06/htm/iii.lv.xxv.htm

Unknown from Padua, Giovanni Pietro Birago, Antonio Mario Sforza (illuminators). A leaf from the "Golden Legend": Archangel Michael / Karta ze "Złotej legendy": Archanioł Michał, circa 1480, ink and color on parchment, 25,5 x 17, National Library of Poland. Provenance:
1480: commissioned by Francesco Vendramini of Venice
1525: transferred to Krzysztof Szydłowiecki, Deputy Chancellor of the Crown
1790s: transferred to Tadeusz Czacki in Poryck
1818: transferred to Adam Jerzy Czartoryski in Puławy

XIXth century: transferred to Library of the Zamoyski Estate


Blessed Jacopo de Voragine

(Also DI VIRAGGIO).

Archbishop of Genoa and medieval hagiologist, born at Viraggio (now Varazze), near Genoa, about 1230; died 13 July, about 1298. In 1244 he entered the Order of St. Dominic, and soon became famous for his piety, learning, and zeal in the care of souls. His fame as a preacher spread throughout Italy, and he was called upon to preach from the most celebrated pulpits of Lombardy. After teaching Holy Scripture and theology in various houses of his order in Northern Italy, he was elected provincial of Lombardy in 1267, holding this office until 1286, in which year he become definitor of the Lombard province of Dominicans. In the latter capacity he attended a chapter at Lucca in 1288, and another at Ferrara, in 1290. In 1288 he was commissioned by Pope Nicholas IV to free the Genoese from the ban of the Church, which they had incurred for assisting the Sicilians in their revolt against the King of Naples. When Archbishop Charles Bernard of Genoa died, in 1286, the metropolitan chapter of Genoa proposed Jacopo de Voragine as his successor. Upon his refusal to accept the dignity, Obizzo Fieschi, the Patriarch of Antioch whom the Saracens had driven from the see, was transferred to the archiepiscopal See of Genoa by Nicholas IV in 1288.

When Obizzo Fieschi died, in 1292, the chapter of Genoa unanimously elected Jacopo de Voragine as his successor. He again endeavoured to evade the archiepiscopal dignity, but was finally obliged to yield to the combined prayers of the clergy, the Senate, and the people of GenoaNicholas IV wished to consecrate him bishop personally, and called him to Rome for that purpose; but shortly after the arrival of de Voragine the pope died, and the new bishop was consecrated at Rome during the succeeding interregnum, on 13 April, 1292. The episcopate of Jacopo de Voragine fell in a time when Genoa was a scene of continuous warfare between the Rampini and the Mascarati, the former of whom were Guelphs, the latter Ghibellines. The archbishop, indeed, effected an apparent reconciliation between the two hostile parties in 1295; but the dissensions broke out anew, and all his efforts to restore peace were useless. In 1292 he held a provincial synod at Genoa, chiefly for the purpose of identifying the relics of St. Syrus, one of the earliest bishops of Genoa (324?). The cult of Jacopo de Voragine, which seems to have begun soon after his death, was ratified by Pius VII in 1816. The same pope permitted the clergy of Genoa and Savona, and the whole Order of St. Dominic, to celebrate his feast as that of a saint.

Jacopo de Voragine is best known as the author of a collection of legendary lives of the saints, which was entitled "Legenda Sanctorum" by the author, but soon became universally known as "Legenda Aurea" (Golden Legend), because the people of those times considered it worth its weight in gold. In some of the earlier editions it is styled "Lombardica Historia", which title gave rise to the false opinion that this was a different work from the "Golden Legend". The title "Lombardica Historia" originated in the fact that in the life of Pope Pelagius, which forms the second last chapter of the "Golden Legend", is contained an abstract of the history of the Lombards down to 1250 (Mon. Germ. Hist.: Script., XXIV, 167 sq.). In the preface to the "Golden Legend" the author divides the ecclesiastical year into four periods, which he compared to four epochs in the history of the world, viz. a time of deviation, renovation, reconciliation, and pilgrimage. The body of the work, which contains 177 chapters (according to others, 182), is divided into five sections, viz. from Advent to Christmas, from Christmas to Septuagesima, from Septuagesima to Easter, from Easter to Octave of Pentecost, and from the Octave of Pentecost to Advent. If we are to judge the "Golden Legend" from an historical standpoint, we must condemn it as entirely uncritical and hence of no value, except in so far as it teaches us that the people of those times were an extremely naive and thoroughly religious people, permeated with an unshakable belief in God's omnipotence and His fatherly care for those who lead a saintly life.

If, on the other hand, we view the "Golden Legend" as an artistically composed book of devotion, we must admit that it is a complete success. It is admirably adapted to enhance our love and respect towards God, to foster our devotion towards His saints, and to animate us with a holy zeal to follow their example. The chief object of Jacopo de Voragine and of other medieval hagiologists was not to compose reliable biographies or to write scientific treatises for the learned, but to write books of devotion that were adapted to the simple manners of the common people. It is due to a wrong conception of the purpose of the "Golden Legend" that Luis Vives (De causis corruptarum artium, c. ii), Melchior Canus (De locis theologicis, xi, 6), and others have severely denounced it; and to a true conception that the Bollandists (Acts SS., January, I, 19) and many recent hagiologists have highly praised it. That the work made a deep impression on the people is evident from its immense popularity, and from the great influence it had on the prose and poetic literature of many nations. It became the basis of many passionals of the Middle Ages and religious poems of later times. Longfellow's "Golden Legend", which, with two other poems, forms the trilogy entitled "Christus", owes its name and many of its ideas to the "Golden Legend" of de Voragine.

Bernard Guidonis (d. 1331), also a Dominican, made a vain attempt to supplant it by a more reliable work of the same character, which he entitled "Speculum Sanctorum". In 1500 as many as seventy-four Latin editions of the "Legenda Aurea" had been published, not counting the three translations into English, five French, eight Italian, fourteen Low German, and three Bohemian. The first printed edition was in Latin, and was produced at Basle in 1470. Many succeeding editions contain additions of the lives of later saints or of feasts introduced after the thirteenth century. The best Latin edition was prepared by Graesse (Dresden and Leipzig, 1846, 1850, and Breslau, 1890). The first English edition was printed by William Caxton at London in 1483 from a version made about 1450. It was inscribed :

The Golden Legend. Fynysshed at Westmere the twenty day of Novembre/ the yere of our Lord M/CCCC/LXXXIII/. By me Wyllyam Caxton.

In this edition some of the less credible legends of the original are omitted. The publication was made at the instance of the Earl of Arundel, who agreed to take "a reasonable number of copies", and to pay as an annuity "a buck in summer and a doe in winter" (see Putnam, "Books and their Makers in the Middle Ages", New York and London, II, 1897, 118). Caxton's edition was re-edited and modernized by Ellis (London and New York, 1900). The first French version that appeared in print was made by Jean Batallier, and printed at Lyons in 1476. A French translation, made by Jean Belet de Vigny in the fourteenth century, was first printed at Paris in 1488. Recent French editions were prepared by Brunet, signed M. G. B. (Paris, 1843 and 1908); by de Wyzewa (Paris, 1902); and by Roze (Paris, 1902). an Italian translation by Nicolas Manerbi was printed in 1475, probably at Venice; a Bohemian one was printed at Pilsen between 1475 and 1479, and another at Prague in 1495; a Low German one at Delft in 1472, and at Gouda in 1478. A German reproduction in poetry was made by Kralik (Munich, 1902).

Another important work of Jacopo de Voragine is his so-called "Chronicon Genuense", a chronicle of Genoa reaching to 1296. Part of this chronicle, which is a valuable source of Genoese history, was published by Muratori in "Rerum Italicarum Scriptores" (Milan, 1723-51), IX, 5-56. Concerning it see Mannucci, "La cronaca di Jacopo da Viraggio" (Geneva, 1904). He is also the author of a collection of 307 sermons, "Sermones de sanctis, de tempore, quadragesimales, de Beata Maria Virgine". They have been repeatedly printed, both separately and collectively. The earliest edition of the whole collection was printed in 1484, probably at Venice, where they were published a second time in 1497 and repeatedly thereafter. His remaining literary productions are "Defensorium contra impugnantes Fratres Praedicatores" (Venice, 1504), which is a defence of the Dominicans against some who accused them of not leading an Apostolic life; "Summarium virtutum et vitiorum" (Basle, 1497), which is an epitome of a work of the same title, written by William Peraldus, a Dominican who died about thirty years before Jacopo de Voragine. A theological work, entitled "De operibus et opusculis Sancti Augustini", is also generally ascribed to him, but its authenticity has not yet been sufficiently established. It is known that he was a close student of St. Augustine. Some, relying on the authority of Sixtus of Siena, ascribe to him also an Italian translation of the Bible, but no manuscript or print of it has ever been found.

Ott, Michael. "Blessed Jacopo de Voragine." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton Company, 1910. 13 Jul. 2017 <http://www.newadvent.org/cathen/08262b.htm>.

Transcription. This article was transcribed for New Advent by David Joyce.

Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.

Copyright © 2023 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.

SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08262b.htm

Beato Giacomo da Varazze

Jacopo da Varazze, Leggenda aurea, incunabolo del 1482 con miniature, Collections of the Museo della città, Livorno

Beato Giacomo da Varazze

Jacopo da Varazze, Leggenda aurea, incunabolo del 1482 con miniature, Collections of the Museo della città, Livorno


Blessed James of Voragine, B.C.O.P.

also known as Giacomo da Varazze

Memorial Day: July 13th

Profile

James of Voragine has been beatified by the Church for the sanctity of his life. He lives in secular history for quite a different reason-he was a creative genius of his age. His so-called Golden Legends, which has enjoyed a circulation of nearly seven centuries, is only one of several projects which in his time, as in ours, are a tribute to the versatility of the man and the zeal of a saint.

Little is recorder of the childhood of James. He entered the order, in Genoa, and soon was known both for his virtue and for a singularly alert and practical mind. Tradition says that James was the first to translate the Bible into Italian. Whether this is true or not, it is ample evidence that he was a good scholar.

As Prior, provincial, and later Arch-Bishop, James gained a reputation for strict observance, heroic charity, and sound good sense. He was a builder where war had wrecked, a peace maker where others sowed trouble. He must of had a contagious zeal, for the wealthy gave to him as readily as the poor begged from him, and under his hand ruined churches and hospitals were built again, the sick and poor were cared for , and order was restored. He was a genius at getting things done; and , fortunately his whole heart was bent on doing for the glory of God.

Like others of his calling and training, James was first of all a preacher. For those many who could not read, one of the chief means of instruction was sermons which took their key note from the feast of the day. The saints, the stories of their live and examples of their virtues , became as much part of a Christians life as the people around him. The collection of stories - later called The Golden Legend - started as a series of sermons prepared by James for the various festival of the saints. Since he preached in Italian, rather than in Latin, his sermons had immense popular appeal, and they were rapidly copied by other preachers into all the languages of Europe. The Golden Legend  was , next to the Bible, the most popular book of the middle ages.

James was rigorous in his observance of the Dominican Rule, which is of itself enough to canonize him. He had also the good sense to make use of changing trends to further the work of God. Today he would be using the radio, the press, the movies, and television; then he used what his century had to offer- sermons in the vernacular, religious drama, and music. How much present day drama and music owed to him, it would be impossible to say. There is an amusing story told of his efforts to fight fire with fire. He organized a troop of jugglers and acrobats from the student novices of  San Eustorgio, in Milan, who were to mingle entertainment with doctrine in an effort to combat the indecency of the secular theater. This was one scheme which left no lasting effect on the order, but it does serve to show that James was a man of his times, alert to the changing needs of a fast moving world, and whole heartedly determined to win the world to the truth of the One Holy Catholic Faith by any honest means that came to hand.

Purity, poverty and charity were the outstanding virtues of this man whom the Church has seemed fit to enroll among Her blesseds. He will always be recognized in Dominican history as a man of many and peculiar gifts, who consecrated his talents to God, and, in trading with them , gained heaven.

Born: c.1230 at Varezze (modern Voragine), diocese of Savona, Italy (near Genoa)

Died: July 13, 1298

Beatified: 1816 by Pope Pius VII

Prayers/Commemorations

First Vespers:

Ant. Strengthened by holy intercession, O James, Confessor of the Lord, those here present , that we who are burdened the weight of our offenses. Maybe relieved by the glory of thy blessedness, and may thy guidance attain eternal rewards.

V. Pray for us, Blessed James.

R. That we may be made worthy of the promises of Christ

Lauds:

Ant. Well done, good and faithful servant, because thou hast been faithful in a few things, I will set thee over many, saith the Lord.

V. The just man shall blossom like the lily.

R. And shall flourish forever the Lord.

Second Vespers:

Ant. I will liken him unto a wise man, who built his house upon a rock.

V. Pray for us, Blessed James.

R. That we may be made worthy of the Promises of Christ.

Prayer

Let us Pray: O God, who didst make Blessed James, Confessor and Bishop, a glorious preacher of the truth and  a peace maker, grant us, through his intercession, that we may love peace and truth, and come at length to Thee in whom are perfect peace and pure truth. Through Christ our Lord. Amen.

SOURCE : http://www.willingshepherds.org/Dominican%20Saints%20May.html#Jmaes Voragine


Saints and Saintly Dominicans – 13 July

Blessed James of VoragineBishopConfessorO.P.

In the early years of his religious life, Blessed James assiduously studied the Fathers of the Church, particularly Saint Augustine; he also published the first Italian translation of the Holy Scriptures. At the age of thirty-seven he was elected Provincial of Lombardy, on account of his virtue and learning; later he became Archbishop of Genoa. In the midst of the political and religious agitations of his time he constantly preserved great interior peace so that his soul imaged forth the happiness of heaven. This peace he communicated to others; so much so, that the Church styles him, “a minister of reconciliation”; one word from his lips brought about the cessation of civil wars and inveterate feuds. There still exist several collections of his notes for sermons, of which one hundred and fifty are devoted to Our Blessed Lady. “Not wishing,” he writes, “to allow my soul to slumber in indolence and cowardly torpor during the short time that remains to me here below, I intend to close these latter days by celebrating the praises of God and His glorious Mother, and thus prepare myself for the eternal years?’ His Golden Legend, as he is careful to remark, contains incidents credited in his day, but which sometimes go beyond the bounds of probability. The work as a whole, however, is calculated to give a high idea of Christian perfection and of the wonders of God in His saints (1298).

Prayer

Blessed Pontiff, take away from our age its selfishness, spirit of revolt and love of pleasure; then shall we enjoy peace.

Examen

What causes you to love peace of heart? Is it pride, vain imaginations, curiosity, fear of human judgments or the trials of life?

– taken from the book Saints and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie CormierO.P.

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-and-saintly-dominicans-13-july/

July 13: Bl. James of Voragine, B., C., O.P., Commemoration

Today, in the 1962 Dominican Rite Calendar, we make a commemoration of Blesssed James of Voragine, Bishop, Confessor, of the Order of Preachers.  Since today is a ferial day, the ferial office is prayed.  A commemoration is made of Bl. James of Voragine at Lauds only.  The collect prayer for this holy bishop speaks of his love for peace and truth.  In these days where there is very little peace, whether between nations, peoples, citizens of the same country, members of Holy Mother Church, and even within families, due so often to a lack of knowledge of, or regard for, Truth, may this holy Dominican bishop pray for us and our deplorable times.

Blessed James is the author of the famous "Golden Legend", a medieval manuscript of saints’ lives that was extremely popular in the Middle Ages.  From “Short Lives of the Dominican Saints” (London, Kegan Paul, Trench, and Trübner & Co., Ltd., 1901):

BLESSED JAMES was born in the little village of Voragine, also called Varazzo, not far from Genoa. He entered the Order of Saint Dominic at the early age of fourteen, and devoted himself to the acquisition alike of learning and of sanctity, making marvelous progress in both. After teaching theology in various places, he was sent to preach throughout Northern Italy. Such was his eloquence and such the purity with which he spoke his mother tongue, that he took his place at once in the foremost rank of Italian orators. He was the first to translate the Bible into Italian; and he wrote several works, in particular a large and valuable book of sermons, a treatise in praise of our Blessed Lady, to whom he bore a tender devotion, and a collection of Lives of the Saints, known as the "Golden Legend," which became the most popular book of spiritual reading in the Middle Ages. It was translated into various languages, and was perhaps more widely diffused than any other work before the invention of printing.

He became Prior of the Convent of Genoa, and when only thirty-seven was elected Provincial of Lombardy. His appointment to this important post, whilst still so young, created some surprise throughout the Order, but when the Friars became witnesses of his benevolence and charity, and of the blessings which his wise and saintly administration drew down upon the Houses committed to his charge, this feeling of surprise was exchanged for one of admiration and gratitude, and he continued to hold the office for the then unprecedented period of nineteen years. In the year 1288, Pope Honorius IV entrusted to him the delicate task of absolving the city of Genoa, in his name, from the censures and the interdict which it had incurred. Blessed James discharged this mission with such prudence and tact as to win all hearts, and not long afterwards the Cathedral Chapter unanimously elected him as Archbishop.

Genoa was at this time in a very distracted state, torn by the rival factions of the Guelphs and Ghibellines, the scene of horrible murders and civil war. The saintly Archbishop succeeded in re-establishing peace and order. He showed himself to be truly the father of his people, sparing no labor on their behalf, and stripping himself of everything in his boundless liberality to the poor. He also bestowed munificent benefactions on the hospitals, convents, and churches of his diocese. The Crusaders had brought back with them, after the capture of Constantinople in 1203, a great quantity of holy relics. A portion of those which had fallen to the share of Venice passed into the possession of the Genoese, together with a considerable piece of the True Cross. The pious Archbishop succeeded in obtaining them, and deposited them in the Dominican Church in Genoa, under two tables which he plated with silver.

All through his life, Blessed James had made it his study to acquire interior peace, and his soul had become, according to the testimony of his contemporaries, a perfect mirror of the happiness of heaven. After eight years spent in governing his flock with such wisdom and success that most of the Bishops of Northern Italy took him for their counselor and model, and adopted his statutes for the reformation of their clergy, the saintly Archbishop of Genoa gently fell asleep in the Lord in the July of the year 1298. His body was laid under the high altar of the Church of Saint Dominic in Genoa, where it received the veneration of the faithful until A.D. 1798, when it was translated to the Church of the Friars Preachers at Santa Maria di Castello. A fresh and very solemn translation took place in the year 1885.  Blessed James was beatified by Pius VII., A.D. 1816.

Prayer

O God, you rendered your blessed confessor and bishop, James, a glorious herald of truth and an effective peacemaker; grant us, at his intercession, to love both peace and truth, and to reach you in whom peace is most perfect, and truth most pure.  Through Our Lord...

SOURCE : https://breviariumsop.blogspot.com/2018/07/july-13-bl-james-of-voragine-b-c-op.html

Beato Giacomo da Varazze

Ottaviano Nelli, Jacques de Voragine avec son ouvrage La Légende dorée entre les mains.

Ottaviano Nelli, Beato Giacomo da Varazze assiste alla crocifissione di Gesù Cristo (prima metà del XV secolo), affresco; Foligno, Palazzo Trinci

Beato Giacomo da Varazze

Ottaviano Nelli  (1375–), Fresco "Crucifixion" (showing among others the archbishop Jacobus da Varagine with his book the Golden Legend, in his hand), Chapel of the Trinci PalaceFoligno, Italy


Beato Giacomo (Iacopo) da Varazze Arcivescovo di Genova

13 luglio

Varazze, 1226/30 - Genova, 13 luglio 1298

Nel 1244 entrò nell’Ordine Domenicano a Genova, portandovi un’intelligenza eletta e un cuore di santo e d’artista. Acquistò ben presto fama di santo e di dotto, ma sua unica ambizione fu di porgere al maggior numero di anime il pane della celeste dottrina. Ebbe il dono di conquistare i cuori, e le antiche cronache ci affermano che fu uno dei più famosi e fruttuosi predicatori che avesse allora l’Italia. Fu religioso perfetto, amante della Regola, per questo, due volte, fu chiamato a reggere la Provincia di Lombardia. I Sommi Pontefici fecero gran conto di lui e gli affidarono delicatissimi incarichi. Inviato da Papa Nicolò IV a Genova per riconciliare la città, colpita da Interdetto, con la Santa Sede, si comportò con tanta soddisfazione dei genovesi, che clero e popolo, chiesero in grazia, nel 1292 di averlo come loro Arcivescovo, dignità che egli già un’altra volta aveva rifiutato. Costretto dall’obbedienza ad accettare, si dimostrò specchio di pastore. Le sue predilezioni furono per i poveri. Compose la pace fra i cittadini, che da oltre cinquant’anni si distruggevano con guerre fratricide. Nonostante le fatiche della predicazione, e le molteplici cure dell’episcopato, trovò tempo per scrivere moltissime opere, tra cui la più famosa e la più popolare è la “Leggenda aurea”, dove narra la storia dei santi, seguendo l’anno liturgico di cui illustra le maggiori festività. Fu definito capolavoro di pietà e di sapienza. Tradotto in tutte le lingue, per secoli ha nutrito la fede d’intere popolazioni.

Etimologia: Giacomo = che segue Dio, dall'ebraico

Emblema: Bastone pastorale

Martirologio Romano: A Genova, beato Giacomo da Varazze, vescovo, dell’Ordine dei Predicatori, che per promuovere la vita cristiana nel popolo presentò nei suoi scritti esempi numerosi di virtù.

Il Beato Jacopo nacque a Varazze (frazione Casanova), da un’antica famiglia genovese, in un anno compreso tra il 1226 e il 1230, probabilmente nel 1228. Accolto giovanissimo, a soli quattordici anni, nel convento domenicano di Genova, fu ordinato sacerdote e, per le eccellenti doti, destinato ad insegnare teologia e Sacra Scrittura in diverse case dell’Ordine. A soli trentasette anni fu eletto priore e, due anni dopo, superiore provinciale della Lombardia. A quel tempo la provincia del nord Italia era unica e comprendeva oltre quaranta conventi in cui vivevano un migliaio di frati. Jacopo rimase eccezionalmente in carica per quasi quindici anni e fu sollevato solo per le sue ripetute richieste. Nel 1285 tornò un semplice frate, l’anno dopo gli fu proposto di assumere la carica di vescovo che non accettò. Ebbe però un incarico molto delicato: Genova era colpita da interdetto papale per il sostegno dato durante la rivolta siciliana contro il Regno di Napoli e Jacopo dovette mediare. Fu un successo, tanto che, su richiesta della popolazione e del clero cittadino, Papa Niccolò IV nel 1292 lo nominò arcivescovo. Accettò per obbedienza. Dopo la consacrazione avvenuta a Roma, il beato diede inizio ad un’intensa attività pastorale. Indisse un sinodo nel 1293 e si occupò della quanto mai necessaria riforma del clero. Fu molto attento ai bisogni dei suoi fedeli, fece donazioni a ospedali e monasteri, restaurò diverse chiese. Importante fu il ruolo di mediatore tra guelfi (i Rampini) e ghibellini (i Mascherati), nel 1295 riuscì a riconciliarli, almeno temporaneamente, dopo oltre cinquant’anni di lotta. Ebbe una grande venerazione per le reliquie e fece un'accurata ricognizione di quelle di San Siro. Diceva che le sacre spoglie erano state uno straordinario tempio dello Spirito Santo. Erano gli anni in cui la Repubblica di Genova giunse a dominare buona parte del Tirreno. Alle antiche casate di origine feudale si aggiungevano uomini d’affari arricchiti con i commerci in Oriente. Il beato, nei lunghi anni del suo prezioso ministero, entrò in contatto con protagonisti di grandi avvenimenti, ma quotidianamente si trovò a confortare, spiritualmente e materialmente, fedeli di ogni condizione economica. Jacopo fu un uomo di studio, preparò sempre con diligenza i sermoni, alcuni dei quali sono giunti fino a noi. Insegnava la teologia sapendo che i precetti, per essere compresi, devono essere accompagnati da esempi. Studiò la Bibbia, i Padri della Chiesa, gli Atti dei martiri e i leggendari dei santi. Si può affermare che l’agiografia sia stata la sua grande passione. Scrisse tra il 1255 e il 1266 la “Leggenda Aurea” o “Legenda Sanctorum”, attingendo anche da fonti orali, un santorale cadenzato sull’anno liturgico, in cui sono narrate le vite dei santi ma anche le feste cristologiche e mariane. Per secoli fu il libro più stampato dopo la bibbia, educò molte generazioni, fu fonte d’ispirazione di predicatori e innumerevoli artisti, come Pomarancio e il Carpaccio. Fu scritto in latino e in seguito tradotto in volgare. Oggi possediamo più di 1.400 preziosi manoscritti, a testimonianza della sua grande importanza e della sua enorme diffusione. Ebbe oltre cento edizioni nel solo primo trentennio dalla invenzione della stampa, la prima pubblicazione fu a Basilea nel 1470. Seguirono versioni in tedesco, francese, inglese nel 1483. Nel 1530 le versioni erano già un centinaio. Era stata pensata per il clero, ma non è giudicabile secondo gli odierni criteri storici. I santi, seguendo l’anno liturgico, sono presentati come modelli familiari. Sono narrate una grande varietà di vicende, dall’epoca delle persecuzioni romane, che si concludevano con il martirio, al medioevo. Tra i santi di cui il beato Jacopo scrisse troviamo: Orsola, Apollonia, Alessio, Apollinare di Ravenna, Cosma e Damiano, Donato, Eustachio, Lorenzo, Petronilla, Nereo e Achilleo, Giorgio, Margherita, Gervasio e Protasio, gli apostoli Bartolomeo e Giacomo il Maggiore, Giuliano l’ospedaliere, Maria Maddalena, Martino, Romolo e Siro vescovi di Genova e l’evangelista Marco. La Leggenda fu una delle letture preferite da Santa Caterina da Genova e fu importante per la conversione del beato Giovanni Colombini nel Trecento e di Ignazio di Loyola due secoli dopo. Il fondatore della Compagnia di Gesù, convalescente, la lesse, in un momento cruciale della sua vita, insieme alla “Vita di Cristo” di Cartesiano. Jacopo scrisse inoltre la storia di Genova, intitolata “Chronica Civitatis Ianuensis”, dalle origini fino al 1297, una difesa dell’Ordine domenicano e una “Summa” delle virtù del frate lionese Guglielmo Peraldo. Stando a una tradizione non accertata avrebbe anche fatto una delle prime traduzioni in volgare della bibbia. Jacopo morì nella notte fra il 13 e il 14 luglio 1298, aveva regolato con atti notarili l'intera amministrazione episcopale. Fu sepolto nel coro di S. Domenico, le sue reliquie vennero poi poste nel 1582 sotto l'altare maggiore. Nel 1798 furono trasferite in S. Maria di Castello. Oggi parte di esse è venerata nella chiesa del convento di San Domenico a Varazze. Il culto fu approvato nel 1816 da Pio VII. Un’antica cappella, di epoca incerta, sorge in posizione isolata su una collina nella frazione Casanova di Varazze, dove si ritiene sorgesse la casa natale.

La cappella del Beato Jacopo da Varagine  nella frazione di Casanova a Varazze, in provincia di Savona.

La cappella del Beato Jacopo da Varagine  nella frazione di Casanova a Varazze, in provincia di Savona.


PREGHIERA

Oh Dio, che facesti del Beato Jacopo da Varazze

un esimio ricercatore della verità

e un instancabile operatore di pace,

per sua intercessione,

concedi a noi di amare la pace e la verità

in modo da poter giungere a te,

nel quale vi è pace somma e verità pura, amen.

Autore: Daniele Bolognini

Beato Giacomo da Varazze

Title page of the 1497 edition of the Sermones de sanctis showing the author as a preacher, National Library of Poland


Dopo la Bibbia, la Leggenda Aurea è stato il libro più diffuso e tradotto dal Medioevo al XVII secolo. L’autore di questa importante opera letteraria, che illustra la vita dei santi, è Jacopo De Fazio, nato in Liguria intorno al 1228 in provincia di Savona, a Varazze (da cui deriva il suo appellativo da Varazze). Di origini nobili, Jacopo dimostra grande intelligenza e attitudine verso la predicazione e la scrittura. Diventa frate domenicano e, per le sue qualità, viene designato ad insegnare teologia agli altri frati del suo Ordine e messo alla guida dei domenicani in Lombardia (che comprendeva anche la Liguria) con quaranta conventi e mille frati da seguire.

Inviato dal papa a Genova per sedare la guerra fratricida tra Guelfi (sostenitori del papa) e Ghibellini (sostenitori dell’imperatore), Jacopo si dimostra eccellente pacificatore. Amato da tutti, il popolo lo acclama e chiede che il papa lo nomini arcivescovo di Genova. Jacopo ubbidisce a malincuore poiché vorrebbe dedicarsi allo studio e alla scrittura. Tuttavia, dal 1292 svolge questo delicato compito con zelo accanto ai potenti, ma non dimentica i poveri, dando aiuto economico a chiese, ospedali, conventi.

Nel frattempo riesce, comunque, a scrivere alcuni importanti libri. Uno, soprattutto, diventa famoso, diffuso e, ancora oggi, tradotto in tutto il mondo: la Leggenda dei Santi diventata Leggenda Aurea (leggenda deriva dal latino e significa “storia da leggere”, mentre aurea significa “splendente come l’oro”, proprio a motivare l’importanza dell’opera). Per poter realizzare questo prezioso volume che contiene la vita dei santi (dai martiri caduti sotto le persecuzioni dell’Impero romano fino al Medioevo) l’arcivescovo raccoglie notizie sia studiando sui libri antichi, sia ascoltando i racconti dei suoi contemporanei, tramandati di secolo in secolo. Prima dell’avvento della stampa il libro è stato ricopiato a mano e tradotto dal latino al volgare e in varie lingue. Dopo l’avvento dei caratteri mobili, sono state pubblicate centinaia di edizioni. Jacopo da Varazze lavora a quest’opera per trent’anni, dagli anni Sessanta del XIII secolo, arricchendola e modificandola fino alla sua morte, avvenuta a Genova nel 1298. La Leggenda Aurea è stata molto utilizzata anche dagli artisti per raffigurare i santi e le loro gesta. Oggi le spoglie di Jacopo da Varazze riposano a Genova, nella Chiesa di Santa Maria di Castello. Alcune reliquie si trovano a Varazze, nella chiesa del Convento di San Domenico.

Autore: Mariella Lentini

SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/62400.html

Beato Giacomo da Varazze

Iacopo : da Varazze, Legenda aurea (italiano). - Stampate in Venetia : per Bartholomeo di Zani da Portese, nel MCCCCLXXXXIX adi V di decembre. - 240 c. ; a-z⁸, &⁸, [us]⁸[rum]⁸, A-D⁸ ; fol. - Dall'analisi dell'esemplare sembra mancare la c. c8. Errori nella cartulazione manoscritta. Biblioteca Europea di Informazione e Cultura


IACOPO da Varazze

di Carla Casagrande

Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 62 (2004)

La data di nascita di I. risale probabilmente al 1228 o al 1229. Il luogo, come testimonia il toponimico che gli viene attribuito nelle fonti, "Iacopus de Varagine", potrebbe essere Varazze oppure, come appare più probabile, Genova, dove è attestata la presenza di una famiglia originaria di Varazze, denominata "de Varagine".

La formula "de Voragine", con cui I. è talora designato in fonti anche antiche, è da considerarsi una variante di "da Varagine"; del tutto fantasiosa dunque l'idea, risalente al sec. XVI e divenuta poi tradizionale, che "Voragine" venisse da vorago, a indicare l'abisso di dottrina di cui I. dava prova nelle sue opere.

Le fonti relative alla biografia di I. sono soprattutto le note autobiografiche presenti nelle sue opere, alcuni documenti relativi alla storia dell'Ordine domenicano e una serie di atti notarili che documentano l'attività amministrativa di I. come arcivescovo di Genova. Su questa documentazione Giovanni Monleone, nello Studio introduttivo all'edizione della Chronica civitatis Ianuensis, ha ricostruito una biografia di I. che, oltre ad aver fatto giustizia degli errori, delle imprecisioni e delle immaginarie ricostruzioni delle precedenti biografie, talora segnate da intenti agiografici, non ha, a tutt'oggi, subito variazioni o aggiunte di rilievo restando dunque un prezioso strumento a disposizione degli studiosi di Iacopo da Varazze.

La prima data certa della biografia di I., se si esclude il 1239, anno di un'eclisse solare che I. racconta di aver visto nella sua infanzia (Chronica, p. 378), è il 1244 quando, adolescente, come egli stesso dichiara (ibid., p. 382), entrò a far parte dell'Ordine dei frati predicatori. Dopo questa data segue un lungo periodo di silenzio interrotto ancora una volta dal racconto autobiografico di un fatto portentoso, e cioè l'apparizione di una cometa, avvenuta nel 1264, che I. scrive di aver visto e ammirato per quaranta giorni (ibid., pp. 390 s.). Non sappiamo se la sua formazione di frate predicatore si sia svolta tutta all'interno del convento genovese, dove abbia esercitato l'officio della predicazione e come sia proceduta la sua carriera all'interno dell'Ordine: non esiste infatti alcuna prova di suoi soggiorni di studio a Bologna e a Parigi, né della sua nomina a lector e poi a magister theologiae e poi ancora a priore del convento di Genova, come sostengono alcuni biografi. Incerta, in quanto fondata sulla sola testimonianza della Cronica di Girolamo Albertucci de' Borselli (sec. XV), è anche la sua nomina a priore del convento di Asti che sarebbe avvenuta nel 1266 e che potrebbe essere confermata indirettamente dalla presenza di un capitolo dedicato a s. Secondo, patrono della città, nella Legenda aurea. Tuttavia possiamo supporre che I. abbia assunto responsabilità di rilievo all'interno dell'Ordine se, come si sa per certo, nel 1267, nel capitolo generale di Bologna, fu elevato all'officio di priore dell'importante provincia di Lombardia, che all'epoca comprendeva tutta l'Italia settentrionale, l'Emilia e il Piceno. I. mantenne questa carica per dieci anni, partecipando ai capitoli provinciali e generali e risiedendo probabilmente nel convento di Milano o in quello di Bologna, fino a quando al capitolo generale di Bordeaux del 1277 fu absolutus dall'incarico. Dopo qualche anno, nel capitolo provinciale di Bologna del 1281, fu nuovamente nominato priore della provincia lombarda, carica che occupò fino al 1286.

Nel giorno di Pasqua del 1283, come racconta egli stesso nell'opuscolo Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum Ss. Philippi et Iacobi de Ianua, I. fece trasportare una preziosa reliquia, la testa di una delle vergini di s. Orsola, da Colonia al convento delle suore domenicane di Genova dei Ss. Giacomo e Filippo, cui anni prima, durante il suo precedente priorato, aveva donato un'altra reliquia, un dito di s. Filippo, da lui stesso staccato dalla mano del santo che si trovava nel convento domenicano di Venezia. In quell'occasione I., dopo la solenne processione, tenne messa e predicò al popolo.

Dal 1283 al 1285 esercitò funzioni di reggente dell'Ordine dopo la morte di Giovanni da Vercelli e prima dell'elezione del nuovo maestro generale Munio de Zamora. Nel 1288, quando ormai da due anni non era più priore della Lombardia, fu candidato alla carica di arcivescovo di Genova, ma non ottenne, come gli altri tre candidati, la maggioranza dei voti; papa Niccolò IV sospese la nomina e conferì la reggenza dell'arcivescovado genovese a Opizzo Fieschi, affidando a I., il 18 maggio dello stesso anno, il compito di assolvere in una cerimonia pubblica, che si tenne nella chiesa di S. Domenico, i cittadini genovesi scomunicati per aver avuto rapporti commerciali con i Siciliani, a loro volta scomunicati a causa della guerra del Vespro. Nello stesso anno fu nominato diffinitor nel capitolo generale di Lucca.

Nel 1290, in occasione del capitolo generale di Ferrara, I., insieme con altri tre autorevoli frati, ricevette una lettera dei cardinali romani nella quale veniva sollecitato a far sì che il maestro generale Munio de Zamora, che per il suo rigore aveva suscitato molta avversione all'interno dell'Ordine e della Curia romana, si dimettesse. Le pressioni dei cardinali presso i frati riuniti nel capitolo non ebbero alcun successo: non solo il maestro generale non si dimise ma venne sostenuto da una pubblica dichiarazione, firmata anche da I., che ne esaltava le virtù e ne approvava la politica. Secondo Albertucci de' Borselli e, dopo di lui, secondo molti altri biografi, fu a causa dell'appoggio dato alla linea rigorista di Munio de Zamora che I. avrebbe subito in quell'anno un tentativo di omicidio da parte di confratelli che volevano gettarlo nel pozzo del convento di Ferrara. Tentativo che, racconta ancora Albertucci de' Borselli, si sarebbe ripetuto l'anno successivo, il 1291, a Milano, questa volta perché I. aveva escluso dal capitolo provinciale frate Stefanardo, priore del convento milanese.

Nel 1292 fu nominato da papa Niccolò IV arcivescovo di Genova e, morto il pontefice il 4 aprile, consacrato a Roma il 13 aprile dal cardinale Latino Malabranca, uno dei firmatari della lettera nella quale I. veniva sollecitato a operare contro il generale Munio de Zamora. Al governo della diocesi genovese I. dedicò gli ultimi anni della sua vita: la sua azione fu rivolta dapprima alla riorganizzazione legislativa del clero sotto l'autorità arcivescovile. A questo scopo convocò un concilio provinciale, che si tenne nella cattedrale di S. Lorenzo nel giugno del 1293, al quale parteciparono tutte le autorità ecclesiastiche. Durante questo concilio fu compiuta, alla presenza dei governanti e dei notabili della città e poi di tutto il popolo, una ricognizione delle ossa di s. Siro, patrono di Genova, durante la quale l'autenticità della reliquia fu solennemente e pubblicamente riconosciuta (Chronica, pp. 405-408).

Intensa fu l'attività di I. sul piano politico: nei primi mesi del 1295 promosse la pacificazione tra le due fazioni della città, i mascherati (ghibellini) e i rampini (guelfi), e celebrò la pace finalmente raggiunta in un'assemblea pubblica nella quale predicò e intonò, insieme coi suoi ministri, lode a Dio; seguì quindi una solenne processione per le vie della città guidata dallo stesso I. a cavallo che si concluse con il conferimento del cingolo di miles al podestà di Genova, il milanese Iacopo da Carcano (ibid., pp. 411 s.). Nello stesso anno, in aprile, insieme con gli ambasciatori inviati dal Comune, compì un viaggio a Roma, convocato da papa Bonifacio VIII che cercava di prolungare l'armistizio tra Genova e Venezia.

I. descrive dettagliatamente (ibid., pp. 102-109) questo episodio: ascrive alla necessità di mantenere la concordia tra i cristiani e di favorire la riconquista della Terrasanta l'interessamento del papa negli affari delle due città; ricorda il lungo soggiorno di cento giorni presso la Curia romana, mostrando un certo fastidio per l'indecisione del papa e, soprattutto, per le manovre dilatorie degli ambasciatori veneti; riferisce della determinazione dei Genovesi che, dopo una lunga attesa, decisero di andare allo scontro con Venezia allestendo, tra l'entusiasmo popolare, una flotta che avrebbe dovuto affrontare i nemici in una battaglia decisiva presso Messina; conclude ricordando che i Veneziani non si presentarono all'appuntamento costringendo il comandante Oberto Doria a ritornare a Genova senza aver combattuto, accolto però dalla città e dal vescovo "cum immenso gaudio et triumpho" (ibid., p. 108).

Alla fine del 1295 I. subì una sconfitta politica e una profonda delusione personale che lo portò a scrivere le amare parole "cithara nostra cito versa est in luctum et organum nostrum in voce flentium est mutatum": si ruppe infatti la pace tra le fazioni cittadine, da lui voluta e da lui solennemente celebrata pochi mesi prima; scoppiarono incidenti violenti durante i quali fu incendiata la cattedrale di S. Lorenzo (ibid., pp. 412 s.). I danni furono così gravi che I. chiese al papa un risarcimento che gli fu concesso il 12 giugno 1296.

Della sua attività amministrativa, variamente documentata, vale la pena di ricordare la vendita, avvenuta nel 1297, delle signorie di Ceriana e Sanremo a Oberto Doria e Giorgio De Mari, che appartenevano entrambi a famiglie ghibelline, e alcuni atti notarili, nei quali l'arcivescovo, poco prima di morire, dettò le sue ultime volontà rispetto alla gestione dell'arcidiocesi e confermò il precedente testamento.

I. morì nella notte tra il 13 e il 14 luglio 1298. Il suo corpo, prima sepolto nella chiesa di S. Domenico del convento dei frati predicatori di Genova, fu trasferito, alla fine del secolo XVIII, in un'altra chiesa domenicana, S. Maria di Castello, dove tuttora si trova. In virtù della venerazione e del culto di cui fu fatto oggetto per secoli, I. fu beatificato nel 1816 da papa Pio VII.

Importante per il ruolo all'interno dell'Ordine e per la sua azione come arcivescovo di Genova, I. è noto soprattutto per le sue opere, che ebbero grande diffusione ai suoi tempi e molta fortuna anche nei secoli successivi. Lo stesso I., nell'ultimo capitolo della Chronica, ne dà un elenco seguendo molto probabilmente l'ordine cronologico di composizione: le Legende sanctorum (Legenda aurea), tre raccolte di modelli di sermoni, i Sermones de omnibus sanctis, i Sermones de omnibus Evangeliis dominicalibus, i Sermones de omnibus Evangeliis que in singulis feriis in Quadragesima leguntur, quindi il Liber Marialis e la Chronica civitatis Ianuensis. Sono esclusi da questo elenco alcuni opuscoli di carattere agiografico ritenuti dalla critica opera di I.: la Legenda seu Vita sancti Syri episcopi Ianuensis, la Historia translationis reliquiarum sancti Iohannis Baptistae Ianuam, la Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum Ss. Philippi et Iacobi de Ianua, il Tractatus miraculorum reliquiarum sancti Florentii unito alla Historia translationis reliquiarum eiusdem, la Passio sancti Cassiani.

In alcuni manoscritti dei secoli XIV-XV viene attribuito a I. un Tractatus de libris a beato Augustino editis, che secondo G.P. Maggioni, corrisponde alle inserzioni dell'ultima redazione della Legenda aurea presenti nel capitolo De sancto Augustino; il testo è stato studiato ed edito da J.A. McCormick (Iacobus de Voragine, Tractatus de libris a beato Augustino ep. editis, edited from manuscripts and unique printing, in Dissertation Abstracts, XXV [1965], p. 4132), che ne sostiene l'autenticità (per l'elenco dei manoscritti v. Kaeppeli, II, n. 2165 p. 369).

La prima, e la più famosa, delle opere di I. è nota come Legenda aurea, titolo vulgato che si è consolidato nel tempo ma che non compare nei manoscritti più antichi che riportano invece il titolo Legende sanctorum, lo stesso con cui I. designa l'opera nel passo della Chronica ricordato più sopra. Anche gli altri titoli con cui l'opera viene talora ricordata, Liber passionalis, Vitae o Flores o Speculumsanctorum, Historia Lombardica o Longobardica (dal penultimo capitolo, dedicato a papa Pelagio, in cui si narrano i principali eventi accaduti dall'arrivo dei Longobardi in Italia fino al 1245) non appartengono alla tradizione più antica del testo. L'opera si compone di racconti dedicati alle vite dei santi e alle feste liturgiche (178 secondo l'ed. Maggioni, 182 secondo l'ed. Graesse) disposti, e questo costituisce un'innovazione rispetto a opere dello stesso genere, secondo l'ordine del calendario liturgico. Un breve prologo, cui segue l'indice, dà conto della struttura del testo in cinque parti, che rimandano alle cinque fasi del calendario liturgico, a loro volta corrispondenti alle cinque fasi della storia della salvezza: l'Avvento (tempus renovationis), il periodo che comprende Natale ed Epifania e arriva fino a settuagesima (tempus reconciliationis et peregrinationis), il periodo che va da settuagesima alla Passione del Cristo (tempus deviationis), quello che comincia con la Pasqua e finisce con Pentecoste (tempusreconciliationis) e infine quello che va da Pentecoste all'Avvento (tempus peregrinationis). I santi, la cui vita è oggetto di narrazione, appartengono nella maggioranza dei casi ai primi secoli del cristianesimo, ma non mancano santi più tardi: due del secolo XII, Bernardo di Chiaravalle e Tommaso Becket, quattro del XIII, Domenico, Francesco, Pietro martire, Elisabetta di Ungheria. L'opera appartiene al genere delle legendae novae, compilazioni del XIII-XIV secolo in cui il materiale agiografico, che si era accumulato fin dai primi secoli dell'Era cristiana, veniva raccolto in forma condensata attraverso un lavoro di scelta e abbreviazione che privilegiava gli aspetti essenziali e universali delle vite dei santi tralasciando quelli più particolari e legati a culti locali. Queste compilazioni, che furono per lo più opera di esponenti dell'Ordine dei frati predicatori, avevano innanzitutto lo scopo di mettere a disposizione di quanti erano impegnati nell'azione pastorale un materiale agiografico altrimenti troppo abbondante e disperso, e in seguito anche di offrire alla lettura testi nello stesso tempo piacevoli ed edificanti. Tali furono anche le intenzioni con cui fu compilata la più famosa delle legendae novae, la Legenda aurea, scritta da I. a partire dal 1260 e successivamente rielaborata, quando già ne circolavano le prime versioni, fino a poco prima della morte, come ha dimostrato Giovanni Paolo Maggioni. Se in un primo momento prevalse la volontà da parte di I. di confezionare uno strumento utile alla predicazione, le successive rielaborazioni, con l'inserzione di alcuni racconti in cui rispetto all'intento edificatorio prevale il gusto del meraviglioso e del sensazionale, mostrano uno I. attento alle esigenze di un pubblico di lettori certo devoti ma anche colti e interessati. Le fonti di cui I. si serve per la compilazione del testo sono molteplici: la Sacra Scrittura, i testi dei Padri e dei più autorevoli esponenti della tradizione monastica e canonicale, le fonti agiografiche (a questo riguardo I. fa largo uso, attraverso citazioni letterali o epitomi, delle precedenti legendae novae compilate all'interno dell'Ordine domenicano, l'Abbreviatioin gestis sanctorum di Giovanni da Mailly e il Liber epilogorum in gesta sanctorum di Bartolomeo da Trento), fonti storiche, tra cui l'Historiascholastica di Pietro Comestore, lo Speculum historiale di Vincenzo di Beauvais, la Chronica di Martino Polono, testi per predicatori composti da confratelli dell'Ordine, come il Tractatus de diversis materiis praedicabilibus di Stefano di Borbone, testi teologici e filosofici, come le Sententiae di Pietro Lombardo e il commento di Averroè al Liber de anima di Aristotele, fonti liturgiche e giuridiche, come, ancora per fare qualche esempio, il Corpus antiphonalium da un lato e la Collectio canonum dall'altro, qualche raro autore profano, come Cicerone e Macrobio. Molto probabilmente anche nella Legenda, come è stato dimostrato da Bataillon a proposito dei sermonari, per i quali I. ha certamente utilizzato la Catena aurea di Tommaso d'Aquino, le citazioni in molti casi provengono non dalla fonte diretta ma da florilegia di auctores, spesso appositamente compilati a uso dei predicatori.

La Legenda ebbe un successo rapido (già nel 1275 si sa per certo che a Parigi veniva trasmessa per pecia), duraturo ed esteso a tutta l'Europa come nessun altro testo in epoca medievale, a parte la Bibbia; lo testimoniano il numero di manoscritti rimasti, più di 1200 (per l'elenco cfr. Fleith, 1991), e le numerose edizioni che si successero a partire dall'editio princeps di Colonia 1470. A causa di questa straordinaria diffusione il testo della Legenda fu in continua trasformazione. Già lo stesso I., come abbiamo prima segnalato, ne aveva dato successive redazioni; a queste si aggiunsero le rielaborazioni (abbreviazioni, inversione, eliminazione o aggiunta di capitoli) a opera dei vari utenti dell'opera che intervennero sul testo adattandolo alle pratiche cultuali locali e all'uso che ne veniva fatto nell'ambito della predicazione e della devozione. L'edizione a cura di Theodor Graesse (Dresden 1846; rist. anast. Dresden-Leipzig 1890 e Osnabrück 1969), basata su una delle prime edizioni a stampa, quella di Dresda 1472, dà conto del testo vulgato della Legenda che si è venuto costituendo nei due secoli della sua massima diffusione; la più recente edizione curata da Giovanni Paolo Maggioni (Firenze 1998, cui è seguita, nell'anno successivo, una seconda edizione rivista dal curatore con allegato un Cd-rom del testo della Legenda, a cura di L.G.G. Ricci) presenta l'ultima redazione d'autore dell'opera ed è fondata su cinque manoscritti identificati, all'interno del corpus dei 70 manoscritti più antichi, come testimoni dell'ultima redazione compiuta da I. sul testo.

Molti furono i volgarizzamenti dell'opera in tutte le lingue europee (cfr. Lexikon des Mittelalters, V, coll. 1796-1801). La più antica, già alla fine del secolo XIII, come sembra, è una versione catalana (Vides de sants rosselloneses, a cura di C.S. Maneikis - E.J. Neugaard, Barcelona 1977), le altre si collocano invece tra la metà del XIV e il XV secolo: si conoscono tre versioni in lingua d'oc (una di queste è edita: Die altokzitanische Version B der "Legenda Aurea", Ms. Paris, Bibl. nat. Nouv. acq. fr. 6504, a cura di M. Tausend, Tübingen 1995), undici traduzioni francesi, tra cui la più importante è quella di Jean de Vignay che risale agli anni 1333-48 (La Légende dorée [Lyon, 1476]. édition critique de la Légende dorée dans la révision de 1476 par Jean Batailier, d'après la traduction de Jean de Vignay [1333-1348] de la Legenda aurea [c. 1261-1266], a cura di B. Dunn-Lardeau, Paris 1997), alcune versioni inglesi, tra le quali quella di William Caxton nella seconda metà del XV secolo, almeno una dozzina di versioni nelle lingue dell'area germanica, tra le quali, particolarmente diffusa, quella alsaziana redatta verso il 1350 (Die elsässische "Legenda aurea", I, Das Normalcorpus, a cura di U. Williams - W. Williams-Krapp, Tübingen 1980; II, Die Sondergut, a cura di K. Kunze, ibid. 1983), oltre a versioni in olandese, danese, svedese, islandese, ceco, polacco. Non sono molti né molto precoci i volgarizzamenti italiani: il primo è un volgarizzamento toscano della fine del Trecento (edito a cura di A. Levasti, Firenze 1924-26). Nei volgarizzamenti, così come accadeva nella tradizione latina, il testo della Legenda aurea subì continue trasformazioni, abbreviazioni, inversioni dell'indice, inserimenti di nuovi capitoli, attraverso i quali l'opera veniva adattata ai diversi contesti sociali e geografici in cui venne a trovarsi e ai diversi usi che ne furono fatti. Prevale, tra i volgarizzamenti, l'uso dell'opera come testo di lettura, una lettura che talora privilegia il piacere del racconto, come avviene soprattutto tra i laici, e talora invece insiste sugli aspetti devozionali ed edificanti del testo, come avviene soprattutto nelle comunità religiose femminili, dove l'opera è particolarmente diffusa.

Va infine segnalata l'importanza che la Legenda assunse in ambito artistico, costituendo un inesauribile repertorio di temi cui attingere nella rappresentazione delle vite dei santi e favorendo un rinnovamento dell'iconografia agiografica con una rappresentazione della santità nella quale tendono a prevalere elementi narrativi, come le scene dei miracoli e dei martirî. Inoltre sono numerosi i manoscritti e le edizioni del testo latino e, soprattutto, dei volgarizzamenti che presentano miniature, particolarmente preziose quando l'opera si rivolge ad ambienti nobiliari o altoborghesi, dove vengono rappresentate le figure dei santi o gli episodi salienti delle loro vite.

Il successo della Legenda non termina con il Medioevo. Certo il giudizio negativo di umanisti e riformati contribuì al suo declino come testo religioso sia nella predicazione sia nella devozione privata. Resta però il piacere della lettura che questo testo continua a dare e che ne garantisce la tradizione anche contemporanea in opere teatrali, musicali, figurative e in traduzioni in tutte le principali lingue moderne. Ricordiamo per l'Italia la traduzione integrale, condotta sul testo dell'edizione Graesse, di Alessandro e Lucetta Vitale Brovarone (Torino 1995).

I. scrisse tre sermonari, i Sermones de sanctis et festis, i Sermones de tempore, i Sermones quadragesimales, il cui scopo è di mettere a disposizione dei predicatori modelli di sermoni da utilizzare nelle varie occasioni. Ogni sermone è sviluppato secondo la tecnica del sermomodernus: da un thema iniziale, sempre costituito da un passo scritturale, prende corpo una divisione che individua le parti del sermone, che sono in genere tre, ma il numero può variare a seconda dei casi da due a otto; ogni parte è poi soggetta a specifiche e più o meno estese divisioni, all'interno delle quali trovano posto passi scritturali, citazioni di auctoritates, metafore, etimologie, inserti dottrinali, agiografici, liturgici. Se la tecnica è la stessa in tutti i sermonari, tuttavia nel De sanctis i modelli appaiono più schematici, mentre nel De tempore e poi, in modo ancora più accentuato, nel Quadragesimales gli schemi si fanno più articolati e più ricchi di contenuti. I modelli di sermoni di I. sono caratterizzati, oltre che da una certa schematicità, come si è detto, da moltissime citazioni scritturali, dall'assenza del prothema, dall'uso parco di auctores profani, dalla scarsa ed episodica presenza di exempla, dal ricorso costante al linguaggio figurato, dall'uso continuo e pervasivo della distinctio, cui spesso è affidata la divisio del sermone e le divisioni interne delle singole parti. Le fonti, spesso citate indirettamente grazie ad appositi florilegia, sono quelle già utilizzate nella compilazione della Legenda aurea: la letteratura patristica e monastica, i testi per la predicazione elaborati in ambito domenicano, qualche opera di carattere storico e qualche autore profano. Sulla data di composizione non ci sono certezze. Possiamo a ragione ritenere che l'ordine di composizione dei tre sermonari sia l'ordine con cui I. li elenca nella Chronica, e cioè prima De sanctis, poi De tempore e infine i Sermones quadragesimales; e poiché il primo sermonario, il De sanctis, è stato composto dopo la stesura della Legenda aurea, come si legge nel prologo presente in alcuni manoscritti, e l'ultimo, il Quadragesimales, potrebbe essere stato portato a termine nel 1286, come appare nel colophon dei manoscritti di area inglese ("expliciunt sermones fratris Ianuensis ordinis praedicatorum compilati anno Domini MCCLXXXVI"), si può supporre che nell'insieme le tre raccolte siano state scritte dopo il 1267, cioè dopo la prima redazione della Legenda, o forse dopo il 1277, cioè dopo la fine del primo provincialato, come molti biografi sono portati a credere, e non oltre il 1286. Le tre raccolte conobbero un larghissimo successo, come testimonia il grande numero di manoscritti rimasti; se si sommano le copie dei manoscritti dei tre sermonari, I. è senza dubbio il predicatore medievale di cui ci sono rimaste più testimonianze (più di 1120 manoscritti). Anche per questo, oltre che per la rilevanza culturale del loro autore, i sermonari di I. sono stati scelti da un gruppo di ricercatori europei, coordinati da Nicole Bériou, come oggetto del primo Thesaurus sermonum su base elettronica. Grazie all'immissione su Cd-rom del testo dei sermoni di I. e a un opportuno trattamento di classificazione analitica, viene messo a disposizione degli studiosi uno strumento che consente di interrogare questi testi da vari punti di vista. Il Thesaurus sermonum Iacobi de Voragine è utilizzabile in rete all'indirizzo: www.sermones.net.

I Sermones de omnibus sanctis et festis comprendono 305 modelli di sermoni dedicati ai santi e alle feste liturgiche. A ogni santo o festa sono dedicati da due a nove modelli di sermoni. Nella Chronica I. dichiara di aver scritto due volumi di questi sermoni, uno "multum diffusum", che è quello che ci pervenuto, l'altro "magis breve et angustum", di cui non si ha notizia. La raccolta dipende in larga misura dalla Legenda aurea, da cui riprende molti brani in forma compendiata e moralizzata oltre alla serie dei santi e delle feste, che sono elencati secondo l'ordine del calendario ecclesiastico già adottato nella Legenda, se pure in numero ridotto: dei 178 capitoli della Legenda, più di cento non vengono ripresi nei Sermones, per lo più quelli dedicati a santi minori dei primi secoli, martiri e monaci. La composizione di questa raccolta è dovuta, come dichiara lo stesso I. nel prologo, alle richieste dei confratelli in seguito alla compilazione della Legenda aurea: il testo appare dunque come una sorta di dimostrazione, compiuta dallo stesso autore, dei modi in cui il materiale agiografico raccolto nella Legenda poteva essere utilizzato nella predicazione. Il successo della raccolta è testimoniato da più di 300 manoscritti e dalle edizioni che si susseguono ininterrottamente dal XV al XIX secolo a partire dall'editioprinceps di Colonia 1478 (per l'elenco dei manoscritti, cfr. Schneyer, pp. 266-268; Kaeppeli, II, n. 2155 pp. 359-361; IV, p. 141).

La seconda raccolta, conosciuta sotto vari titoli (Sermones de omnibus Evangeliis domenicalibus, secondo l'indicazione dello stesso I., oppure Sermones de tempore per annum, Sermones dominicales, Sermones festivales), comprende 160 modelli di sermoni, tre per ogni Vangelo della domenica. Anche quest'opera è stata scritta, come dichiara I. nel prologo, su sollecitazione dei confratelli ("importuna fratrum instantia") e dedicata alla Trinità, alla Vergine Maria e a s. Domenico, alla cui intercessione ci si raccomanda per il buon esito dell'opera. Anche per questa raccolta si contano moltissimi manoscritti, più di 350, e numerose edizioni che seguono la princeps di Colonia 1467-69 (vedi Schneyer, pp. 233-235; Kaeppeli, II, n. 2156 pp. 361-364; IV, p. 141). A conferma della secolare fortuna della raccolta segnaliamo una traduzione italiana edita a Milano presso Fabbiani nel 1913-14 con il titolo Sermoni domenicali.

I Sermones quadragesimales comprendono modelli di sermoni predicabili nel periodo quaresimale per un totale di 96 sermoni (due per ogni feria). Di questa raccolta sarà presto disponibile l'edizione per cura di G.P. Maggioni (in corso di stampa), nata all'interno del gruppo impegnato nella costruzione del Thesaurus sermonum Iacobi con lo scopo di mettere a disposizione dei ricercatori un testo più affidabile rispetto a quello dell'edizione seicentesca curata da Rodolph Clutius (Magonza 1616) su cui il gruppo ha inizialmente cominciato a lavorare. L'edizione Maggioni è basata su sei testimoni delle principali aree di diffusione del testo (area italiana, germanica e britannica): Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, Acq. e doni 344; Graz, Universitätsbibliothek, 1472; Londra, Lambeth Palace Library, 23; Monaco, Bayerische Staatsbibliothek, Clm, 18850; Todi, Biblioteca comunale, Mss., 142; Würzburg, Universitätsbibliothek, M.p.th., f. 54. I manoscritti appartengono tutti al secolo XIII tranne il testimone inglese, risalente agli ultimi decenni del secolo XIV, il più antico della famiglia insulare, l'unica caratterizzata dalla datazione 1286, presente negli explicit. L'edizione, presentata dal curatore "come una sorta di prolegomena, come uno studio preliminare che, per aver identificato alcune dinamiche della tradizione e alcune particolarità della trasmissione del testo, può servire come base per ulteriori approfondimenti che possono portare a loro volta ad una ricostruzione testuale più sicura", costituisce tuttavia un notevole avanzamento rispetto alle precedenti edizioni e consente di giungere ad alcune conclusioni: la conferma che I. si sia servito di florilegia per la citazione delle auctoritates, l'ipotesi, altamente probabile, che il testo sia frutto di un'unica redazione, la certezza che i due sermoni finali presenti in molte edizioni, il Sermo de Passione Domini e il Sermo in planctu beatae Virginis Mariae, non appartengono alla raccolta originale. Questo dovrebbe finalmente risolvere in senso negativo la questione della loro autenticità. Come le altre raccolte, anche i Sermones quadragesimales ebbero uno straordinario successo, testimoniato da più di 300 manoscritti e numerose edizioni dal XV fino al XIX secolo, seguite alla princeps di Brescia 1483. Per l'elenco dei manoscritti vedi l'Appendice all'ed. Maggioni che riprende e integra gli elenchi di Schneyer (pp. 244-246) e Kaeppeli (II, n. 2157 pp. 364-367; IV, p. 141).

Ai tre sermonari fin qui analizzati viene tradizionalmente affiancato il Liber Marialis, per molto tempo considerato anch'esso una raccolta di sermoni, come testimonia, per esempio, il titolo Sermones aurei de Maria Virgine Dei Matre, con cui compare nell'edizione Venezia 1590, e la recente inclusione nel Repertorium dei sermoni dello Schneyer. In realtà, il Liber Marialis, pur essendo anch'esso un testo composto a uso dei predicatori, non è una raccolta di sermoni (I., nel prologo, lo definisce un opuscolo che raccoglie le lodi in onore della Vergine), ma una raccolta in ordine alfabetico di caratteristiche, funzioni, immagini, virtù tradizionalmente attribuite alla Vergine. I termini elencati sono 160, da Abstinentia a Vulnerata, passando per Ancilla, Aurora, Conceptio, Domus, Fons, Gaudium, Humilitas, Luna, Mater, Palma, Regina, Salutatio, Stella, Templum, tanto per fare qualche esempio; ognuno di essi costituisce il punto di partenza di una schematica trattazione che assomiglia nella struttura e nei contenuti a quella dei sermoni, costruita a partire da una distinzione in più punti, nei quali trovano posto passi scritturali, citazioni da auctores, altre distinzioni, metafore. La data di composizione dell'opera deve essere collocata tra il 1292, anno in cui I. viene nominato arcivescovo, e il 1298, anno della morte. Lo stesso I., nel prologo, dichiara infatti di aver composto l'opera in età senile, quando era "in episcopali speculo constitutus" e quando, ormai prossimo alla morte, sentiva il bisogno di affidarsi alla tutela della Vergine. Se pure in misura minore rispetto alle altre opere, anche il Liber Marialis conobbe una certa fortuna nel Medioevo e nei secoli successivi. Si contano una settantina di manoscritti e, a partire da quella di Amburgo 1491, molte altre edizioni dal XV al XIX secolo (vedi Schneyer, p. 283; Kaeppeli, II, n. 2158 pp. 367 s.). È segnalata anche una traduzione in lingua fiamminga del secolo XV (Axters, pp. 163-165). Attualmente sta lavorando alla traduzione in lingua italiana padre Valerio Ferrua.

La Chronica civitatis Ianuensis ab origine urbis usque ad annum 1297 è l'ultima opera di I., scritta tra il 1295, o tra l'inizio del 1296, come ritiene Stefania Bertini Guidetti, e il 1298, anno della morte, cioè durante gli ultimi anni del suo mandato arcivescovile a Genova. Il testo si divide in dodici parti: le prime cinque trattano della fondazione della città, delle prime fasi della sua storia, delle origini del nome, della conversione al cristianesimo e del suo progressivo sviluppo fino all'anno 1294; seguono quattro parti che costituiscono una sorta di trattato politico sulla natura e sulla tipologia del governo secolare e sui modelli del rector e del civis cristiano; concludono l'opera tre parti dedicate, la prima alla trasformazione di Genova da sede vescovile a sede arcivescovile, le altre due alla rassegna in ordine temporale dei vescovi e degli arcivescovi e dei principali avvenimenti accaduti a Genova e nel mondo durante il loro mandato. La narrazione si conclude con l'autopresentazione di I. come arcivescovo di Genova, una sorta di piccola autobiografia, con tanto di elenco delle proprie opere, cui abbiamo fatto più volte riferimento, e con il racconto fino al 1297 degli eventi relativi agli anni del suo mandato in città. Come si vede, si tratta dunque di un testo in cui si alternano registri discorsivi propri di generi letterari diversi: l'encomio delle laudescivitatum, la narrazione delle cronache universali, il resoconto degli avvenimenti secondo i moduli della storia annalistica, il discorso dottrinale e normativo degli specula. Questa molteplicità di generi risponde ai diversi obiettivi cui l'opera tende. È evidente innanzitutto l'intento immediatamente politico di sottolineare l'importanza del potere vescovile nelle dinamiche cittadine: I. enfatizza a più riprese il ruolo del vescovo nella storia genovese scandendo gli avvenimenti cittadini secondo la successione dei vescovi e degli arcivescovi e legando la nascita e lo sviluppo della città alla figura dei suoi vescovi. Lo stretto legame tra storia cittadina e azione vescovile è parte di una più complessiva concezione della storia, di matrice agostiniana, nella quale gli eventi umani acquistano un senso solo se rientrano nei piani di Dio, divenendo tappe di un progressivo avvicinamento alla salvezza eterna; concezione che porta I. a mettere in evidenza l'intervento nella storia di Dio, dei suoi angeli e dei suoi ministri, a considerare alcuni fatti come conferme o prefigurazioni dei piani divini, a leggere gli eventi in senso morale come insegnamenti di Dio agli uomini. Questa concezione della storia è solidale e conseguente all'intento generale dell'opera, scritta, come dice esplicitamente I. nel prologo, "ad instructionem et hedificationem". Per conseguire questo scopo, I. non si limita ad alternare il racconto degli eventi con considerazioni di carattere dottrinale e morale, ma dedica la parte centrale del testo all'esposizione di un vero e proprio speculum civitatis in cui, all'interno di un discorso che non si rivolge più solo ai Genovesi ma che acquista valore universale, si analizzano e si valutano le diverse forme del governo secolare, si mostrano le qualità del buon rector e dei suoi consiliarii, si indicano i doveri del buon cittadino nei suoi rapporti con i governanti, la moglie, i figli e i servi. L'intento didattico ed edificatorio dell'opera, evidente nella parte centrale ma presente anche nelle parti narrative, la rende molto vicina ai testi per la predicazione: non a caso I. vi inserisce lunghi brani che vengono sia dalla Legenda aurea sia dai sermonari, e inoltre il testo è stato utilizzato come supporto per la predicazione, come dimostra la presenza nella tradizione manoscritta di indici tematici alfabetici, tipico strumento di consultazione per predicatori. Anche le fonti della Chronica sono in larga parte comuni con le opere per la predicazione: accanto a fonti storiche specifiche, come gli Annali di Caffaro, relativi alla storia di Genova, ritroviamo infatti quell'insieme variegato di auctores già utilizzato per la compilazione della Legenda e dei sermonari. Da segnalare anche l'utilizzo del De regno di Tommaso d'Aquino, in particolare riguardo all'analisi delle diverse forme di governo, ferma restando la distanza tra la concezione politica di I. da quella del teologo domenicano. La Chronica ebbe, se pure in misura minore rispetto alle altre opere di I., una certa fortuna nel Medioevo e nei secoli successivi: si contano 44 manoscritti (vedi Monleone, I, pp. 351-509 con l'integrazione di Kaeppeli, II, p. 368) e un'edizione parziale in L.A. Muratori, Rer. Ital. Script., IX, Mediolani 1726, coll. 1-56. Va segnalato che la parte finale del testo, quella relativa alle biografie dei vescovi e degli arcivescovi genovesi, circolò autonomamente e venne erroneamente considerata un'opera autonoma di Iacopo. Nel 1941 Giovanni Monleone diede un'edizione critica della Chronica nell'ambito delle Fonti per la storia d'Italia [Medioevo], Roma 1941, premettendo al testo uno Studio introduttivo sulla vita di I. e le sue opere. L'edizione Monleone, oltre a mettere a disposizione una versione criticamente affidabile della Chronica, ha il merito di aver ribadito il carattere del tutto peculiare dell'opera di I. all'interno del genere cronachistico sottraendola ai duri giudizi sul suo valore di opera storica che l'hanno accompagnata nei secoli, da Coluccio Salutati a Ludovico Antonio Muratori, tanto per citare i due nomi più conosciuti. Recentemente (Genova 1995) Stefania Bertini Guidetti ha fornito una traduzione integrale della Chronica in lingua italiana, preceduta da un riesame critico dell'opera in rapporto con la storia di Genova e l'azione pastorale e politica dei frati predicatori.

I. scrisse inoltre cinque opuscoli di carattere agiografico che sono tradizionalmente ritenuti autentici. Alcuni di essi sono ricordati dallo stesso I. in vari passaggi della Chronica, altri gli vengono attribuiti nei manoscritti e risultano per lo stile molto vicini alla Legenda aurea. Tre riguardano santi e reliquie legati alla storia di Genova.

La Legenda seu Vita sancti Syri episcopi Ianuensis fu scritta nel 1293, nell'occasione, ricordata sopra, della ricognizione delle reliquie del santo promossa dallo stesso Iacopo. L'opuscolo, che viene presentato nella Chronica (pp. 248 s.) come un'integrazione a un'antica leggenda, corrisponde al capitolo dedicato a s. Siro che I. inserì nella Legenda aurea in una delle sue ultime revisioni editoriali (Maggioni, Ricerche, p. 15). Il testo è stato pubblicato nel 1874 da Vincenzo Promis come opera autonoma in Leggenda e inni di s. Siro vescovo di Genova, in Atti della Società ligure di storia patria, X (1874), pp. 357-383.

L'Historiatranslationis reliquiarum sancti Iohannis Baptistae Ianuam racconta in forma di solenne discorso ai Genovesi le vicende delle reliquie del Battista dalla morte alla sepoltura a Mira fino all'arrivo a Genova nel 1099. L'autenticità dell'opera è garantita dallo stesso I., che, raccontando nella Chronica la storia delle reliquie, afferma di aver scritto a questo proposito "historiam et ymnos" (p. 304). La composizione è molto probabilmente contemporanea a quella della Chronica, quindi tra il 1296 e il 1298. Se degli inni non è rimasta traccia, l'Historia è pubblicata a cura di A. Vigna e L.T. Belgrano in Due opuscoli di J. da Varagine, in Atti della Società ligure di storia patria, X (1874), pp. 480-491.

L'Historia reliquiarum que sunt in monasterio Ss. Philippi et Iacobi de Ianua descrive in undici brevi capitoli la storia e le virtù delle reliquie conservate nel convento domenicano femminile di Genova. Lo stesso I., come si racconta nel testo e come è stato ricordato sopra, aveva contribuito ad assegnare al convento genovese alcune di queste preziose reliquie. L'opera è stata probabilmente composta tra il 1286 e il 1292, nel periodo in cui I. non era più priore provinciale di Lombardia e non era ancora arcivescovo di Genova. Nell'incipit del testo si legge infatti "Incipit historia reliquiarum […] compilata per fratrem Jacobum de Varagine quondam priorem provincialem fratrum predicatorum in Lombardia". L'edizione è a cura di A. Vigna e L.T. Belgrano in Due opuscoli di J. da Varagine, cit., pp. 465-479.

Il Tractatus miraculorum reliquiarum sancti Florentii e l'Historia translationis reliquiarum eiusdem sono contenute in un manoscritto del secolo XV privo di segnatura conservato presso l'Archivio parrocchiale di Fiorenzuola d'Arda, (cc. 33r-53v), dove sono precedute da una lettera dedicatoria rivolta da I. a Bonifacio di Cerdego, arciprete di Fiorenzuola, che ne aveva fatto richiesta. L'attribuzione a I. sarebbe confermata dallo stile delle due operine, molto vicino a quello della Legenda aurea. Si ritiene siano state composte tra il 1281 e il 1285, durante il secondo provincialato di Iacopo. La traduzione italiana è in G. Bonnefoy, S. Fiorenzo vescovo di Orange, Roma 1945, pp. 108-126. Per la bibliografia sul manoscritto e sull'opera cfr. Kaeppeli, II, p. 369.

La Passio sancti Cassiani è stata scritta da I. nel 1282 su richiesta del vescovo di Imola, Sinibaldo de' Milotti, che aveva consacrato nel 1271 la nuova cattedrale della città a s. Cassiano. Al testo, che per l'uso delle fonti, in particolare il leggendario di Bartolomeo da Trento, ricorda lo stile della Legenda aurea, è premessa una lettera, datata Bologna 18 giugno 1282, nella quale I. scrive al vescovo di aver compilato la leggenda del martire "diligenti studio" (Lanzoni, pp. 34 s. e Bibliotheca hagiographica Latina, 1635b-c).

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I racconti agiografici di Giovanni da Mailly, Bartolomeo da Trento e I. da V., in Le riscritture agiografiche. Atti del V Convegno della SISMEL, Firenze… 2002, in Hagiographica, X (2003), in corso di stampa; Bibliotheca sanctorum, VI, coll. 422-425; Dict. de spiritualité, ascétique et mystique, coll. 62-64; Diz. critico della letteratura italiana, II, pp. 478-480; Repertorium fontium hist. Medii Aevi, VI, pp. 136-139; Lexikon des Mittelalters, V, coll. 262, 1796-1801; Enc. dell'arte medievale, VII, pp. 254-256.© Istituto della Enciclopedia Italiana fondata da Giovanni Treccani - Riproduzione riservata

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/iacopo-da-varazze_%28Dizionario-Biografico%29/

Jacopo da Varazze, Sermones dominicales, 1290-1310 ca. Biblioteca Medicea Laurenziana, Bologna

Jacopo da Varazze, Sermones dominicales, 1290-1310 ca. Biblioteca Medicea Laurenziana, Bologna


Iacopo da Varazze

Carla CASAGRANDE

La vita

Iacopo da Varazze è nato tra 1228 e il 1229 a Varazze oppure, più probabilmente, a Genova, dove è attestata la presenza di una famiglia originaria di Varazze, denominata “de Varagine”. La formula “de Voragine” con cui viene talora designato in fonti anche antiche è una variante di “da Varagine”. Fantasiosa dunque, anche se in un certo modo veritiera, l’idea, risalente al secolo XVI e divenuta poi tradizionale, che “Voragine” venisse da “vorago”, a indicare l’abisso di dottrina di cui Iacopo ha dato prova nelle sue opere.

E’ lo stesso Iacopo a fornirci, in una rapida autobiografia contenuta in una delle sue opere, la Chronica civitatis Ianuensis , le prime date certe della sua vita: il 1239, quando nella sua infanzia gli capitò di assistere a un’eclisse solare, il 1244, quando, adolescente, entrò a far parte dell’Ordine dei frati predicatori, e il 1264, quando ebbe modo di ammirare per quaranta giorni un altro fatto portentoso, e cioè l’apparizione di una cometa . Non si ha invece alcuna notizia certa né sulla sua formazione di frate predicatore né sulla sua predicazione; come pure nulla si sa della sua carriera all’interno dell’Ordine: non esiste infatti alcuna prova di eventuali soggiorni di studio a Bologna e a Parigi, né delle sue nomine a lector , a magister theologiae , a priore del convento di Genova e poi di quello di Asti, come sostengono alcuni biografi antichi. Tuttavia si può supporre che Iacopo avesse assunto responsabilità di rilievo all’interno dell’Ordine prima del 1267, data in cui viene elevato, nel Capitolo Generale di Bologna, all’officio di priore dell’importante provincia di Lombardia, che all’epoca comprendeva tutta l’Italia settentrionale, l’Emilia e il Piceno. Mantiene questa carica per dieci anni, partecipando ai capitoli provinciali e generali dell’Ordine e risiedendo probabilmente nel convento di Milano o in quello di Bologna, fino a quando al capitolo generale di Bordeaux del 1277 è absolutus dall’incarico. Dopo qualche anno, nel capitolo provinciale di Bologna del 1281, viene nuovamente nominato priore della provincia lombarda, carica che occuperà per altri cinque anni, fino al 1286. Dal 1283 al 1285 esercita funzioni di reggente dell’Ordine dopo la morte di Giovanni da Vercelli e prima dell’elezione del nuovo maestro generale Munio de Zamora.

Nel frattempo continua a mantenere forti legami con la città di Genova. Nel giorno di Pasqua del 1283, come racconta egli stesso nell’opuscolo Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum Sanctorum Philippi et Iacobi , fece trasportare una preziosa reliquia, la testa di una delle vergini di Sant’Orsola, da Colonia al convento delle suore domenicane di Genova dei santi Giacomo e Filippo; si tratta dello stesso convento al quale anni prima, durante il precedente priorato, aveva donato un’altra reliquia, il dito di san Filippo, da lui stesso staccato dalla mano del santo conservata nel convento di Venezia. In quell’occasione, Iacopo, dopo la solenne processione, tenne messa e predicò al popolo. Nel 1288, quando ormai da due anni non era più priore della Lombardia, fu candidato alla carica di arcivescovo di Genova, ma non ottenne, come gli altri tre candidati, la maggioranza dei voti; il papa Nicolò IV sospese la nomina affidando però a Iacopo, il 18 maggio dello stesso anno, il compito di assolvere in una cerimonia pubblica, che si tenne nella chiesa di san Domenico, i cittadini genovesi scomunicati per aver avuto rapporti commerciali con i siciliani, a loro volta scomunicati a causa della guerra del Vespro. Nello stesso anno viene nominato diffinitor nel capitolo generale di Lucca.

Nel 1290, in occasione del capitolo generale di Ferrara, Iacopo, resistette alle pressioni dei cardinali romani che in una lettera chiedevano le dimissioni del maestro generale Munio de Zamora, inviso per il suo rigorismo all’interno dell’Ordine e della Curia romana. La lettera non sortì alcun effetto: non solo il maestro generale non si dimise ma venne sostenuto da una pubblica dichiarazione, firmata anche da Iacopo, che ne esaltava le virtù e ne approvava la politica. Secondo la ricostruzione di Gerolamo Borselli (sec. XV) e, dopo di lui, di altri antichi biografi, sarebbe proprio a causa dell’appoggio dato alla linea rigorista di Munio de Zamora che Iacopo avrebbe subito in quell’anno un tentativo di omicidio da parte di confratelli che volevano gettarlo nel pozzo del convento di Ferrara. Tentativo che, racconta ancora Borselli, si sarebbe ripetuto l’anno successivo, il 1291, a Milano, questa volta perché Iacopo aveva escluso dal capitolo provinciale frate Stefanardo, priore del convento milanese. Niente conferma la veridicità dei due episodi.

Nel 1292 viene nominato dal papa Nicolò IV arcivescovo di Genova. Al governo della diocesi genovese Iacopo dedica gli ultimi sei anni della sua vita, dal 1292 al 1298, anno della morte. La sua azione è rivolta dapprima alla riorganizzazione legislativa del clero sotto l’autorità arcivescovile. A questo scopo convoca un concilio provinciale, che si tiene nella cattedrale di San Lorenzo nel giugno del 1293, durante il quale, come racconta lo stesso Iacopo nella cronaca di Genova, viene compiuta, alla presenza dei governanti e dei notabili e poi di tutto il popolo, una ricognizione delle ossa di San Siro, patrono della città, che conferma solennemente l’autenticità della reliquia.

Intensa è l’attività di Iacopo sul piano politico, della quale egli stesso offre un ampio resoconto nella Cronaca di Genova . Nel 1295, nei primi mesi dell’anno, promuove la pacificazione tra le fazioni della città e celebra la pace finalmente raggiunta in un’assemblea pubblica nella quale predica e intona, insieme ai suoi ministri, lode a Dio; segue quindi una solenne processione per le vie della città guidata dallo stesso Iacopo a cavallo che si conclude con il conferimento del cingolo di miles al podestà di Genova, il milanese Iacopo da Carcano. Nello stesso anno, in aprile, insieme agli ambasciatori inviati dal Comune, compie un viaggio a Roma, convocato dal papa Bonifacio VIII che cercava di prolungare l’armistizio tra Genova e Venezia. Il soggiorno presso la Curia romana si prolunga per un centinaio di giorni e Iacopo non manca di mostrare un certo fastidio per l’indecisione del papa e soprattutto per le manovre dilatorie degli ambasciatori veneti. A questo punto i Genovesi, dopo la lunga attesa, decidono di andare allo scontro con Venezia allestendo, tra l’entusiasmo popolare, una flotta, che avrebbe dovuto affrontare i nemici in una battaglia decisiva presso Messina alla quale però i veneziani non si presentarono costringendo il comandante Oberto Doria a ritornare a Genova senza aver combattuto, accolto però in trionfo dalla città e dal suo vescovo. Alla fine del 1295 Iacopo subisce una sconfitta politica e una profonda delusione personale: si rompe infatti la pace tra le fazioni cittadine, da lui voluta e da lui solennemente celebrata pochi mesi prima; scoppiano incidenti violenti durante i quali viene incendiata la Cattedrale di san Lorenzo il cui tetto viene totalmente bruciato. I danni sono così gravi che Iacopo chiede al papa un risarcimento che gli viene concesso il 12 giugno del 1296.

Iacopo muore nella notte tra il 13 e il 14 luglio del 1298. Il suo corpo, prima sepolto nella chiesa di San Domenico del convento dei frati predicatori di Genova fu, alla fine del secolo XVIII, trasferito in un’altra chiesa domenicana, Santa Maria di Castello, dove tuttora si trova. In virtù della venerazione e del culto di cui fu fatto oggetto per secoli, Iacopo venne beatificato nel 1816 da papa Pio VII.

Le opere

Importante per il ruolo all’interno dell’Ordine dei frati predicatori e per la sua azione come arcivescovo di Genova, Iacopo da Varazze è noto soprattutto per le sue opere che qui elenchiamo nell’ordine in cui lo stesso Iacopo le cita nell’ultimo capitolo della Chronica civitatis Ianuensis : le Legende Sanctorum ( Legenda Aurea ), tre raccolte di modelli di sermoni, i Sermones de omnibus sanctis , i Sermones de omnibus Evangeliis dominicalibus , i Sermones de omnibus Evangeliis que in singulis feriis in Quadragesima leguntur , il Liber Marialis e la Chronica civitatis Ianuensis . Sono esclusi da questo elenco ‘autobiografico’ alcuni opuscoli di carattere agiografico ritenuti autentici dalla critica: la Legenda seu vita sancti Syri episcopi Ianuensis , la Historia translationis reliquiarum Sancti Iohannis Baptistae Ianuam , la Historia reliquiarum que sunt in monasterio sororum SS. Philippi et Iacobi de Ianua , il Tractatus miraculorum reliquiarum Sancti Florentii. Historia translationis reliquiarum eiusdem , la Passio Sancti Cassiani . Incerta è invece l’attribuzione a Iacopo del Tractatus de libris a Beato Augustino editis che in alcuni manoscritti dei secoli XIV-XV gli viene attribuito (Jacobi di Voragine Tractatus de libris b. Augustini ep. editis , ed. by J. A. McCormick from Manuscripts and Unique Printing, Dissertation Abstract 25, 1964-65).

Legenda aurea

Si tratta della prima e della più famosa opera di Iacopo da Varazze. Il titolo di Legenda aurea , con il quale viene tradizionalmente trasmessa, non compare nei manoscritti più antichi che riportano invece il titolo Legende sanctorum , lo stesso con cui Iacopo designa l’opera nel passo della Chronica ricordato più sopra. Anche gli altri titoli, con cui l’opera viene ricordata, Liber passionalis , Vitae o Flores o Speculum sanctorum , Historia Lombardica o Longobardica (dal penultimo capitolo, dedicato a papa Pelagio, in cui si narrano i principali eventi accaduti dall’arrivo dei Longobardi in Italia fino al 1245) non appartengono alla tradizione più antica del testo. L’opera si compone di racconti dedicati alle vite dei santi e alle feste liturgiche (178 secondo l’ed. Maggioni, 182 secondo l’ed. Graesse) disposti, e questo costituisce un’innovazione rispetto ad opere dello stesso genere, secondo l’ordine del calendario liturgico. I santi, di cui si racconta la vita, appartengono tutti ai primi secoli del cristianesimo, tranne sei santi “moderni”: due del secolo XII, Bernardo di Clairvaux e Tommaso Beckett, quattro del XIII, Domenico, Francesco, Pietro martire, Elisabetta di Ungheria. L’opera appartiene al genere delle legendae novae , compilazioni approntate tra XIII e XIV secolo per lo più da esponenti dell’Ordine dei frati predicatori, nelle quali, con il duplice intento di mettere a disposizione dei predicatori un materiale altrimenti troppo abbondante e disperso e di offrire alla lettura testi che fossero nello stesso tempo piacevoli ed edificanti, venivano raccolti e condensati i racconti agiografici, che si erano accumulati in gran numero fin dai primi secoli dell’era cristiana.

La Legenda aurea fu scritta da Iacopo a partire dal 1260 e poi da lui successivamente rielaborata, quando già ne circolavano le prime versioni, fino a poco prima della morte, come ha dimostrato Giovanni Paolo Maggioni nella sua edizione dell’opera. Nella prima redazione prevale la volontà da parte di Iacopo di predisporre uno strumento utile alla predicazione; successivamente l’inserzione di alcuni racconti, in cui rispetto all’intento edificatorio prevale il gusto del meraviglioso e del sensazionale, mostra da parte di Iacopo la volontà di tenere conto delle esigenze di un pubblico di lettori certo devoti ma anche colti e interessati. Le fonti della Legenda aurea sono molteplici: la Sacra Scrittura, i testi dei Padri e dei più autorevoli esponenti della tradizione monastica, le fonti agiografiche (in particolare le precedenti legendae novae compilate all’interno dell’ordine domenicano, l’ Abbreviatio in gestis sanctorum di Giovanni da Mailly e il Liber epilogorum in gesta sanctorum di Bartolomeo da Trento), fonti storiche, tra cui l’ Historia scholastica di Pietro Comestore, lo Speculum historiale di Vincenzo di Beauvais, la Chronica di Martino Polono, testi per predicatori composti da confratelli dell’ordine, come il Tractatus de diversis materiis praedicabilibus di Stefano di Borbone, ed anche testi teologici, filosofici, giuridici, oltre a qualche raro autore profano.

La Legenda ebbe un successo rapido, duraturo ed esteso a tutta l’Europa come nessun altro testo in epoca medievale, a parte la Bibbia . Lo testimonia il grande numero di manoscritti rimasti, più di 1200, le numerose edizioni che si succedono a partire dall’ editio princeps di Colonia 1470, i molti volgarizzamenti in tutte le principali lingue europee che si succedono a partire dalla fine del secolo XIII (vedi Lexicon des Mittelalters , V, 1991, coll. 1796-1801). Notevole fu anche l’influenza che l’opera esercitò in ambito artistico costituendo un inesauribile repertorio per la rappresentazione delle vite dei santi. A causa di questa straordinaria diffusione la Legenda fu un’opera in continua trasformazione da parte dei suoi vari utenti che intervennero sul testo adattandolo alle varie pratiche cultuali locali e all’uso che di volta in volta ne veniva fatto nell’ambito della predicazione e della devozione. L’edizione a cura di Theodor Graesse (Dresden 1846, rist. anast. dell’ediz Dresden-Leipzig 1890, Osnabrück 1969), basata su una delle prime edizioni a stampa, quella di Dresda 1472, dà conto del testo vulgato della Legenda che si è venuto costituendo nei due secoli della sua massima diffusione; la più recente edizione di Giovanni Paolo Maggioni (2 voll., Firenze 1998, cui è seguita, nel 1999, una seconda edizione rivista dal curatore con allegato un CD-ROM del testo della Legenda , a cura di L. G. G. Ricci) presenta l’ultima redazione d’autore dell’opera ed è basata su due manoscritti (Milano, Ambr., C 240 sup. e Milano, Ambr., M 76 sup.), identificati, tra i 70 manoscritti più antichi, come testimoni dell’ultima redazione compiuta da Iacopo sul testo.

Il successo della Legenda non termina con il Medioevo, anche se il giudizio negativo di umanisti e riformati contribuì al suo declino come testo religioso sia nella predicazione sia nella devozione privata. Resta però il piacere della lettura che la narrazione agiografica di Jacopo è stata capace di offrire e che ne ha garantito la fortuna anche contemporanea: molte sono le traduzioni in tutte le principali lingue moderne e numerose anche le opere teatrali, musicali, figurative da essa ispirate. Ricordiamo le due più recenti traduzioni integrali in italiano e francese, condotte sul testo dell’edizione Graesse, da Alessandro e Lucetta Vitale Brovarone (Torino 1995) e da un’équipe diretta da Alain Boureau e Monique Goullet (Paris 2004).

Le raccolte di sermoni

Iacopo scrisse tre raccolte di sermoni modello, i Sermones de sanctis et festis , i Sermones de tempore , i Sermones quadragesimales . Ogni sermone è sviluppato secondo la tecnica del sermo modernus : da un thema iniziale, sempre costituito da un passo scritturale, segue una divisione che individua le parti del sermone, che sono in genere tre, ma il numero può variare a seconda dei casi da due a otto; ogni parte è poi a sua volta soggetta a specifiche e più o meno estese divisioni, all’interno delle quali trovano posto passi scritturali, auctoritates , metafore, etimologie, inserti dottrinali, agiografici, liturgici. Se la tecnica è la stessa in tutti i sermonari, tuttavia nel De sanctis i modelli appaiono più schematici, mentre nei De tempore e poi, ancora di più, nei Quadragesimales gli schemi si fanno più articolati e più ricchi di contenuti. I modelli di sermoni di Iacopo sono caratterizzati, oltre che da un certa schematicità, come si è detto, da moltissime citazioni scritturali, dall’assenza del prothema , dall’uso parco di auctores profani, dalla scarsa ed episodica presenza di exempla , dal ricorso costante al linguaggio figurato, dall’uso continuo e pervasivo della distinctio , cui spesso è affidata la divisio del sermone e le divisioni interne delle singole parti. Le fonti, spesso citate indirettamente da florilegia , sono quelle già utilizzate per la Legenda aurea : la letteratura patristica e monastica, i testi per la predicazione elaborati in ambito domenicano, qualche opera di carattere storico e qualche autore profano.

Le date di composizione sono incerte. L’ordine di composizione dei tre sermonari è probabilmente quello con cui Iacopo li elenca nella Chronica , e cioè De sanctis , De tempore e Quadragesimales . Poiché il primo sermonario, il De sanctis , è stato composto dopo la stesura della Legenda aurea , come si legge nel prologo presente in alcuni manoscritti, e l’ultimo, il Quadragesimale , potrebbe essere stato portato a termine nel 1286, come appare nel colophon dei manoscritti di area inglese (“expliciunt sermones fratris Ianuensis ordinis praedicatorum compilati anno Domini MCCLXXXVI”), si può supporre che nell’insieme le tre raccolte siano state scritte dopo il 1267, cioè dopo la prima redazione della Legenda , o forse dopo il 1277, cioè dopo la fine del primo provincialato, come molti biografi sono portati a credere, e non oltre 1286. I tre sermonari ebbero uno straordinario successo, come testimonia il grande numero di manoscritti rimasti, più di 1120. Numero che fa dei sermonari di Iacopo da Varazze i sermonari medievali di cui ci sono rimasti più manoscritti.

I Sermones de omnibus sanctis et festis comprendono 305 sermoni dedicati ai santi e alle feste liturgiche. Ad ogni santo o festa sono dedicati da due a nove sermoni. Nella Chronica Iacopo dichiara di aver scritto due volumi di questi sermoni, uno più ampio, quello che ci è pervenuto, l’altro più breve, di cui non si ha notizia. I santi e le feste sono elencati secondo l’ordine del calendario ecclesiastico già adottato nella Legenda aurea , se pure in numero ridotto: dei 178 capitoli della Legenda più di cento non vengono ripresi nei Sermones , per lo più quelli dedicati a santi “minori” dei primi secoli, martiri e monaci. Molti sono i brani ripresi dalla Legenda e presentati nei Sermones in forma compendiata e moralizzata. L’opera si presenta in effetti come la trasposizione sermocinale del materiale agiografico raccolto della Legenda . Lo stesso Iacopo, nel prologo, riconosce di aver scritto il De sanctis in seguito alle sollecitazioni dei confratelli che avevano letto e apprezzato la Legenda aurea . Il successo della raccolta è testimoniato da più di 300 manoscritti, e dalle edizioni, che si susseguono ininterrottamente dal XV al XIX secolo a partire dall’ editio princeps di Colonia 1478 (per l’elenco dei manoscritti, vedi Schneyer, III, pp. 266-268; Kaeppeli-Panella, II, n. 2155, pp. 359-61 e IV, p. 141). L’edizione dei Sermones de sanctis a cura di Giovanni Paolo Maggioni è in corso di stampa presso la Sismel – Edizioni del Galluzzo. Per il testo e i problemi legati all’edizione vedi i materiali raccolti da Giovanni Paolo Maggioni nel sito ephilology.org.

La seconda raccolta, conosciuta sotto vari titoli ( Sermones de omnibus evangeliis domenicalibus , secondo l’indicazione dello stesso Iacopo, oppure Sermones de tempore per annum , Sermones dominicales , Sermones festivales ), comprende 160 modelli di sermoni, tre per ogni Vangelo della domenica. Anche quest’opera è stata scritta, come dichiara Iacopo nel prologo, su sollecitazione dei confratelli (“importuna fratrum instantia”) e dedicata alla Trinità, alla Vergine Maria e a san Domenico, alla cui intercessione ci si raccomanda per il buon esito dell’opera. Anche in questo caso si contano moltissimi manoscritti, più di 350, e numerose edizioni che seguono la princeps di Colonia 1467-69 (vedi Schneyer , IIII, 233-235; Kaeppeli-Panella, II, n. 2156, pp. 361-364 e IV, p. 141). A conferma della secolare fortuna della raccolta segnaliamo una traduzione italiana edita a Milano presso Fabbiani nel 1913-14 con il titolo Sermoni domenicali .

I Sermones quadragesimales comprendono 98 modelli di sermoni predicabili nel periodo quaresimale (due per ogni feria ). L’edizione da poco disponibile, a cura di Giovanni Paolo Maggioni (Sismel – Edizioni del Galluzzo, Firenze 2004), è basata su sei testimoni delle principali aree di diffusione del testo (area italiana, germanica e britannica): Firenze, Laurenz., Acq. e Doni 344; Graz, Universitätbibl., 1472; London, Lambeth Palace Library, 23; München, Bayerische Staatsbibl., clm 18850; Tosi, Bibl. Com., 142; Würzburg, Universitätbibl., M.p.th.f. 54. I manoscritti appartengono tutti al secolo XIII tranne il testimone inglese, risalente agli ultimi decenni del sec. XIV, il più antico della famiglia insulare, l’unica caratterizzata dalla datazione 1286, presente negli explicit . L’edizione, pur costituendo, come sostiene lo stesso curatore, una sorta di prolegomena a una futura definitiva edizione, rappresenta un notevole avanzamento rispetto alle edizioni precedenti e consente di giungere ad alcune conclusioni: la conferma che Iacopo si sia servito di florilegia per la citazione delle auctoritates , l’ipotesi, altamente probabile, che il testo sia frutto di un’unica redazione, la certezza che i due sermoni finali presenti in molte edizioni, il Sermo de Passione Domini e il Sermo in planctu Beatae Virginis Mariae , non appartengano alla raccolta originale e non siano dunque autentici. Come le altre raccolte, anche i Sermones quadragesimales ebbero uno straordinario successo, testimoniato da più di 300 manoscritti e numerose edizioni dal XV fino al XIX secolo, seguite alla princeps di Brescia 1483. Per l’elenco dei manoscritti vedi l’Appendice all’ed. Maggioni che riprende e integra gli elenchi di Schneyer (III, pp. 244-246) e Kaeppeli-Panella (II, n. 2157, pp. 364-367 e IV, p. 141).

Il Liber Marialis

Anche Liber marialis è stato per molto tempo considerato una raccolta di sermoni, come testimonia, per esempio, il titolo Sermones aurei de Maria virgine Dei matri , presente nell’edizione Venezia 1590 e la recente inclusione nel Repertorium dei sermoni dello Schneyer. In realtà, il Liber marialis , è certamente un testo composto ad uso dei predicatori ma non una raccolta di sermoni. Si tratta di un opuscolo, come scrive lo stesso Iacopo nel prologo, in onore della Vergine, che presenta un elenco, in ordine alfabetico, di termini che illustrano caratteristiche, funzioni, immagini, virtù ad essa tradizionalmente attribuite. I termini elencati sono 160, da Abstinentia a Vulnerata , passando per Ancilla , Assumptio , Aurora , Conceptio , Domus , Fides , Gaudium , Humilitas , Ignis , Luna , Lux , Mater , Mediatrix , Palma , Regina , Requies , Salutatio , Stella , Templum , solo per fare qualche esempio; ognuno di essi costituisce il punto di partenza di una schematica trattazione che ricorda da vicino lo stile espositivo dei sermoni. Anche in questo caso si parte infatti da una distinzione in più punti, nei quali trovano posto passi scritturali, citazioni da auctores , altre distinzioni, metafore. Iacopo, nel prologo, dichiara di aver composto l’opera in età senile, quando, arcivescovo di Genova, si sentì ormai prossimo alla morte e volle affidarsi alla tutela della Vergine. La data di composizione dell’opera deve quindi essere collocata tra la sua nomina ad arcivescovo, il 1292, e la sua morte, il 1298. Se pure in misura minore rispetto alle altre opere, anche il Liber marialis conobbe una certa fortuna nel Medioevo e nei secoli successivi. Si contano una settantina di manoscritti e, a partire da quella di Amburgo 1491, molte altre edizioni dal XV al XIX secolo (vedi Schneyer, III, p. 283 e Kaeppeli-Panella, II, n. 2158, pp.367-368). Recente una traduzione in lingua italiana: (Iacopo da Varagine, Mariale aureo , versione italiana, introduzione e dizionario di Valerio Ferrua, EDB, Bologna 2006).

La Cronaca di Genova

La Chronica civitatis Ianuensis ab origine urbis usque ad annum MCCXCVII è l’ultima opera di Iacopo, scritta dal 1295, o dall’inizio del 1296, al 1298, anno della morte, cioè durante gli ultimi anni del suo mandato arcivescovile a Genova. Il testo si divide in dodici parti: le prime cinque trattano della fondazione della città, delle prime fasi della sua storia, delle origini del nome, della conversione al cristianesimo e del suo progressivo sviluppo fino all’anno 1294; seguono quattro parti che costituiscono una sorta di trattato politico sulla natura e sulla tipologia del governo secolare e sui modelli del rector e del civis cristiano; concludono l’opera tre parti dedicate, la prima, alla trasformazione di Genova da sede vescovile a sede arcivescovile, le altre due, alla rassegna in ordine temporale dei vescovi e degli arcivescovi e dei principali avvenimenti accaduti a Genova e nel mondo durante il loro mandato. La narrazione si conclude con una sorta di piccola autobiografia di Iacopo e con il racconto fino al 1297 degli eventi accaduti negli anni del suo mandato di arcivescovo in città. Come si vede, si tratta di un testo “composito”, ispirato a diversi stili di scrittura: l’encomio delle laudes civitatum , la narrazione delle cronache universali, il resoconto degli avvenimenti secondo i moduli della storia annalistica, il discorso dottrinale e normativo degli specula . Diversi sono anche gli obiettivi cui l’opera tende: sottolineare il legame tra storia cittadina e azione vescovile, proporre un’idea “agostiniana” della storia umana come scenario dell’azione salvifica di Dio, e, in generale, “istruire ed edificare”, come scrive lo stesso Iacopo nel prologo. A questo scopo, Iacopo non si limita ad alternare il racconto degli eventi con considerazioni di carattere dottrinale e morale ma dedica la parte centrale del testo all’esposizione di un vero e proprio speculum civitatis in cui, all’interno di un discorso che non si rivolge più solo ai genovesi ma che acquista valore universale, si analizzano e si valutano le diverse forme del governo secolare, si mostrano le qualità del buon rector e dei suoi consiliarii , si indicano i doveri del buon cittadino nei suoi rapporti con i governanti, la moglie, i figli e i servi. L’intento didattico ed edificatorio dell’opera la rende molto vicina ai testi per la predicazione: non a caso Iacopo vi inserisce lunghi brani tratti sia dalla Legenda aurea sia dai sermonari, non a caso il testo è stato di fatto utilizzato come supporto per la predicazione, come dimostra la presenza nella tradizione manoscritta di indici tematici alfabetici, tipico strumento di consultazione per predicatori. Anche le fonti della Chronica sono in larga parte comuni con le opere per la predicazione: accanto a fonti storiche specifiche, come per esempio gli Annali di Caffaro , relativi alla storia di Genova, ritroviamo infatti quell’insieme variegato di auctores già utilizzato per la compilazione della Legenda e dei sermonari. Da segnalare anche l’utilizzo del De regno di Tommaso d’Aquino, in particolare riguardo all’analisi delle diverse forme di governo, ferma restando la distanza tra la concezione politica di Iacopo da quella del teologo domenicano. La Chronica ebbe, se pure in misura minore rispetto alle altre opere di Iacopo, una certa fortuna nel Medioevo e nei secoli successivi: si contano 44 manoscritti (vedi Monleone, I, pp. 351-509 con l’integrazione di Kaeppeli-Panella, II, p. 368) e un’edizione parziale a cura di Ludovico Muratori ( Rerum Ital. Script. , IX, Mediolani 1726, coll. 1-56). L’edizione critica è di Giovanni Monleone (Fonti per la storia d’Italia, Roma 1941), che ha premesso al testo uno Studio introduttivo sulla vita di Iacopo e le sue opere, a tutt’oggi punto di riferimento fondamentale. L’edizione Monleone, oltre a mettere a disposizione una versione criticamente affidabile della Chronica , ha il merito di aver ribadito il carattere del tutto peculiare dell’opera di Iacopo all’interno del genere cronachistico sottraendola ai giudizi impietosi sulla sua affidabilità come opera storica che molti nel corso dei secoli, tra i quali anche Coluccio Salutati e Muratori, le hanno riservato. Recentemente Stefani Bertini Guidetti ha fornito una traduzione integrale della Chronica in lingua italiana (ECIG, Genova 1995), preceduta da un riesame critico dell’opera in rapporto con la storia di Genova e l’azione pastorale e politica dei frati Predicatori.

Altri opuscoli agiografici

Iacopo scrisse inoltre alcuni opuscoli di carattere agiografico che sono tradizionalmente ritenuti autentici. Alcuni di essi sono ricordati dallo stesso Iacopo in vari passaggi della Chronica , altri gli vengono attribuiti nei manoscritti e risultano per lo stile molto vicini alla Legenda aurea .

Tre riguardano santi e reliquie legati alla storia di Genova: la Legenda seu vita sancti Syri episcopi Ianuensis , scritta nel 1293 (il testo, che corrisponde al capitolo dedicato a san Siro in delle ultime revisioni editoriali della Legenda aurea , è stato pubblicato nel 1874 da Vincenzo Promis come opera autonoma in Leggenda e inni di san Siro vescovo di Genova , in Atti della Società ligure di storia patria , X (1874), pp. 357-383); l’ Historia reliquiarum que sunt in Monasterio SS. Philippi et Iacobi de Ianua , probabilmente composta tra il 1286 e il 1292, e l’ Historia translationis reliquiarum Sancti Iohannis Baptistae Ianuam , redatta tra 1296 e il 1298 (entrambe pubblicate in Due opuscoli di Jacopo da Varagine , ed. a cura di A. Vigna e L. T. Belgrano in Atti della Società ligure di storia patria , X (1874), pp. 465-479 e pp. 480-491).

Il Tractatus miraculorum reliquiarum Sancti Florentii e l’ Historia translationis reliquiarum eiusdem , composte probabilmente tra il 1281 e il 1285, sono contenute nel manoscritto Fiorenzuola d’Arda, Bibl. Parrochiale (sec. XV), ff. 33r-53v (traduzione italiana in G. Bonnefoy, San Fiorenzo vescovo di Orange , Roma 1945, pp. 108-126; per la bibliografia sul manoscritto e sull’opera vedi Kaeppeli-Panella, II, p. 369).

La Passio sancti Cassiani è stata scritta da Iacopo nel 1282 su richiesta del vescovo di Imola, Sinibaldo de’ Milotti, che aveva consacrato nel 1271 la nuova cattedrale della città a san Cassiano ( Bibliotheca Hagiographica Latina , 1635b-c).

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Studi

La rassegna qui presentata è selettiva per quanto riguarda gli studi più datati per i quali si rinvia a Th. Kaeppeli – E. Panella, Scriptores Ordinis Fratrum Praedicatorum , II, Roma 1975, pp. 348-369 (che comprende studi fino al 1973) e IV, Roma 1993, pp. 139-141 (che comprende studi fino al 1991) e a La Légende dorée (Lyon, 1476). Edition critique de la Légende dorée dans la revision de 1476 par Jean Batailier, d’après la traduction de Jean de Vignay (1333-1348) de la Legenda aurea (c. 1261-1266) , ed. B. Dunn-Lardeau, Paris 1997, pp. 1515-1557 (che comprende studi fino al 1996).

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SOURCE : http://www.sermones.net/node/23

The Golden Legend, by Blessed Jacobus de Voragine : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-by-blessed-jacobus-de-voragine/