lundi 24 décembre 2012

Saint CHARBEL MAKHLOUF, ermite, prêtre et moine maronite


Saint Charbel Makhlouf

Moine maronite (+1898)
ou Sharbel Mahluf.

Il naquit en 1828 dans un village de la montagne du Liban, d'une famille pauvre et fut baptisé dans l'Église maronite. Orphelin très jeune, sa famille s'oppose à sa vocation religieuse. Il fugue et se réfugie au monastère Saint-Maroun d'Innaya. Après 20 années monastiques, il se retira solitaire dans un ermitage proche et passa les vingt-trois dernières années de sa vie absorbé en Dieu, s'adonnant à la pénitence et à la prière, mais aussi recevant les fidèles qui cherchaient Dieu auprès de lui. Il sut équilibrer sa vie entre l'ascèse, le travail et la pauvreté, la centrant sur l'adoration et la communion eucharistique. Sa vie était si perdue en Dieu qu'il faisait des miracles sans s'en rendre compte. Comme ce soir, par exemple, où, distrait, il verse de l'eau dans sa lampe à huile. Elle ne s'éteignit pas, mais au contraire brûla toute la nuit(*). Son tombeau devint aussitôt un lieu de pèlerinage et de guérisons sans nombre. Il est un des saints les plus populaires du Liban.

Canonisation de Charbel Makhlouf, Homélie du Pape Paul VI, Dimanche, 9 octobre 1977

Discours du Pape Jean Paul II à l'Église Maronite, Jeudi 10 février 2000

- Saint Charbel Makhlouf est pour l’Église catholique un symbole d’union entre l’Orient et l’Occident. Une vie intensément immergée en Dieu racontée par sœur Catherine Aubin, Vatican News.
"Pendant ses 19 années au monastère de St. Maron, Charbel a exercé son ministère sacerdotal et ses devoirs monacaux d'une manière édifiante. Il s'est consacré totalement au Christ avec un cœur non partagé à vivre en silence devant l'inconnu. En 1875 Charbel a eu l'autorisation pour vivre comme un ermite proche du monastère à l'ermitage St. Pierre et Paul. Ses 23 années de la vie solitaire étaient vécues dans un esprit d'abandon total à Dieu." (source: l'histoire de Charbel - Opus Libani)

(*) un internaute nous signale: 'Concernant l'histoire de la lampe a l'huile, ce fut des frères qui servaient l'ermitage qui avaient mis de l'eau a la place de l'huile dans sa lampe, et furent étonnés de voir la chambre de St Charbel éclairée. Il est un Saint connu pour ses miracles non seulement au Liban, mais en Afrique, Europe, et Amériques, preuve en est la salle pleines de milliers de lettres de remerciements au saint au couvent à Anaya venant plus de 150 pays! Il est fêtée dans l'Église catholique et maronite le 24 décembre, jour de sa mort, mais au Liban on le fête également en été, le 17 juillet.'

Il est inscrit au sanctoral de l'Eglise Catholique à la date du 24 juillet. Dans sa région il est fêté le 24 décembre.

Mémoire de saint Charbel Makhlouf, moine prêtre de l'Ordre maronite. À la recherche d'une solitude plus stricte et d'une perfection plus haute, il se retira du couvent d'Annaia au Liban, dans un ermitage où il vécut dans une extrême austérité de vie, dans les jeûnes et les supplications, jour et nuit au service de Dieu, jusqu'à sa mort en 1898.
Martyrologe romain



Saint CHARBEL MAKHLOUF

1-Naissance de Saint Charbel :

Youssef Antoun MAKHLOUF naquit le 8 mai 1828 à Béqaa Kafra (nord du Liban) de parents maronites, Antoun Zaarour MAKHLOUF et Brigita CHIDIAC. Il avait deux frères Hanna et Béchara, et deux sœurs Kawn et Wardé. Il reçut une éducation chrétienne qui lui donna la passion de la prière dès son bas âge. Il fût attiré par la vie monacale et érémitique à l’exemple de ses deux oncles maternels qui occupaient l’ermitage du couvent Saint Antoine - Qozhaya et qui lui remirent le flambeau de l’héroïsme des vertus.

Son père décéda le 8 août 1831 à Ghirfine près d’Amchit alors qu’il rentrait chez lui après avoir accompli la corvée chez l’armée turque.

Orphelin de père, Youssef fût élevé par sa mère qui épousa par la suite Lahoud Ibrahim, futur curé de la paroisse sous le nom d’Abdel Ahad.

À l’école du village, Youssef étudia l’arabe et le syriaque. Il était tellement pieux que le village l’appelait «le saint». Il emmenait paître son petit troupeau tous les jours et se rendait dans une grotte où, à genoux devant une image de la Sainte Vierge, il priait. La grotte devint ainsi son lieu de prière et son premier ermitage et, par la suite, un sanctuaire et un lieu de pèlerinage.

2. Son entrée à l’Ordre Libanais Maronite :

Un matin de l’année 1851, Youssef quitta la maison et le village et se rendit au couvent N.D. de Mayfouq pour se faire moine. Il y passa sa première année de noviciat avant de rejoindre le couvent Saint Maron de Annaya où il adhéra à l’Ordre Libanais Maronite (O.L.M.) sous le nom de Charbel, martyr de l’Église d’Antioche du IIe siècle. Le 1er novembre 1853, il prononça ses vœux au même couvent, parfaitement conscient des implications de ces vœux: l’obéissance, la chasteté et la pauvreté.

Il poursuivit ses études théologiques au couvent Saints Cyprien et Justine de Kfifane chez son maître Saint Nimatullah Kassab Al-HARDINI dont la vie privée et publique servait d’idéal et figurait l’image vivante des grands moines saints.

Le 23 juillet 1859, Frère Charbel MAKHLOUF fût ordonné prêtre à Bkerké par le vicaire patriarcal maronite feu Mgr Youssef Al-Marîd.

3. Sa vie au couvent Saint Maron de Annaya et à l’ermitage Saints Pierre et Paul :

Le Père Charbel vécut seize années au couvent Saint Maron de Annaya dans l’obéissance à ses supérieurs et dans la stricte observance des règles monastiques. Il s’imposait une vie d’ascèse et de mortification, détaché des choses mondaines et vaquant au service du Seigneur et au salut de son âme.

Au début de l’année 1875, Dieu inspira au P. Charbel de se retirer dans l’ermitage «Saints Pierre et Paul» rattaché au couvent Saint Maron de Annaya. Les supérieurs n’autorisaient pourtant pas facilement que l’on s’y retirât. Mais alors que le P. supérieur était en proie à l’hésitation, un signe lui vint du ciel: une nuit, le P. Charbel demanda à un serviteur de lui mettre de l’huile dans sa lampe. Il y mit de l’eau et la lampe s’alluma quand même comme si rien n’était. Ce fût alors le premier miracle de Charbel qui hâta le jour de son départ pour l’ermitage tant désiré.

Le 15 février 1875, le P. Charbel passa définitivement à l’ermitage où, saint et ermite idéal, il consacrait son temps au silence, à la prière, au culte et au travail des champs. Il ne quittait l’ermitage que sur ordre de son supérieur. Il y vivait à la manière des saints pères ermites, agenouillé sur un plateau en réseau devant le Saint Sacrement le priant avec ferveur et s’en délectant des nuits durant.

Il passa vingt-trois ans à l’ermitage rendant service au Seigneur et observant scrupuleusement et consciemment les règles de la vie érémitique.

Le 16 décembre 1898 et alors qu’il célébrait la messe, il fût atteint d’hémiplégie et entra dans une agonie de huit jours durant lesquels il garda son calme en dépit de ses douleurs atroces. Dans son agonie, le P. Charbel ne cessait de répéter la prière qu’il n’avait pu achever à la messe: «Père de la vérité, voici Ton Fils qui se sacrifie pour te donner satisfaction…». Il répétait également les noms de Jésus, Marie, Joseph et Pierre et Paul patrons de l’ermitage.

L’âme de Charbel s’envola en toute liberté vers l’au-delà, telle la goutte de rosée qui retourne au grand océan, le 24 décembre 1898 la veille de Noël. Il fût enterré au cimetière du couvent Saint Maron de Annaya.

4. La lumière étrange qui jaillit de son tombeau :

Après son décès, des lumières spirituelles jaillissant de son tombeau poussèrent à transférer sa dépouille qui transpirait sueur et sang dans un cercueil spécial, après autorisation du Patriarcat maronite, et à le mettre dans un nouveau tombeau à l’intérieur du couvent. C’est alors que les foules des pèlerins se mirent à affluer pour solliciter son intercession, et plusieurs d’entre eux obtenaient la guérison et les grâces divines.

En 1925, fût soumis au Pape Pie XI le procès de sa béatification et de sa canonisation par l’Abbé Ignace Dagher TANNOURY et son vicaire général P. Martin TARABAY. Le procès fût accepté avec ceux du P. Nimatullah Kassab Al-HARDINI et de Sœur Rafqa RAYES en 1927.

En 1950, le tombeau du Père Charbel fût ouvert en présence d’une commission officielle et de médecins qui constatèrent le bon état de la dépouille, rédigèrent un rapport et le déposèrent dans une boîte à l’intérieur du cercueil. Les guérisons de toutes sortes se multiplièrent alors de manière subite et incroyable, et des dizaines de milliers de pèlerins, toutes confessions confondues, affluèrent au couvent de Annaya pour solliciter l’intercession du Saint.

5. Les vertus et les miracles de Saint Charbel se répandent dans les quatre coins du monde :

Les miracles de Saint Charbel ont dépassé les frontières du Liban et le grand nombre des lettres et des rapports conservés dans les registres du couvent Saint Maron de Annaya attestent clairement l’expansion de sa sainteté dans le monde entier. Phénomène unique qui a opéré un retour à la morale et à la foi et éveillé les vertus dans les esprits, faisant du tombeau de Saint Charbel un pôle d’attraction pour toutes les catégories et pour tous les âges. Tous sont égaux dans le recueillement et l’invocation, toutes religions et confessions confondues. En effet, tous sont appelés fils de Dieu.

Les guérisons faites par l’intercession de Saint Charbel et consignées dans les registres du couvent Saint Maron de Annaya se comptent par dizaines de milliers. S’y ajoutent celles répandues partout dans le monde et touchant toutes les couleurs, religions et confessions. Dix pour cent de ces guérisons concernent des personnes non baptisées. Elles ont été obtenues soit par la prière et l’invocation, soit par l’huile et l’encens, soit par les feuilles des chênes de l’ermitage, soit par la terre prise à son tombeau, soit en visitant son tombeau et en en touchant la porte, soit par son image et sa statue.

Certaines de ces guérisons se rapportent au corps, mais les plus importantes touchent l’âme. De nombreux repentis ont retrouvé Dieu par l’intercession de Saint Charbel, en franchissant le seuil du couvent Saint Maron de Annaya ou celui de l’ermitage Saints Pierre et Paul.


Étapes biographiques en résumé

08-05-1828 : Sa naissance à Bekaakafra

16-05-1828 : Son baptême

1851-1852 : Première année de novice à Mayfouk

1852-1853 : Deuxième année de novice à Annaya

01-11-1853 : Son premier vœu à Annaya

1853-1859 : Ses études théologiques à Kfifan

23-07-1859 : Son ordination à Bkerki

1859-1875 : Sa vie au couvent d’Annaya

15-02-1875 : Son entrée à l’ermitage

24-12-1898 : Sa mort

15-04-1899 : Changement de la tombe

24-07-1927 : Transfert du corps à une troisième tombe

25-02-1950 : Ouverture de la tombe et exposition du corps aux visiteurs.

Année distinguée par le grand nombre de miracles autour de la tombe

5-12-1965 : Sa béatification

9-10-1977 : Proclamation de sa sainteté.

Historique de la béatification et de la canonisation

En 1954, Pie XII signa son accord pour le procès de béatification de l’ermite Charbel MAKHLOUF.

Le 5 décembre 1965, Paul VI présida la cérémonie de béatification du Père Charbel lors de la clôture du concile Vatican II.

En 1975, Paul VI signa son accord pour le miracle requis pour proclamer la sainteté du Bienheureux Charbel; ce qui eut lieu lors de la cérémonie internationale du 9 octobre 1977.

Parmi les nombreux miracles attribués à l’intercession de l’homme de Dieu, l’Église a choisi deux pour sa béatification et un troisième pour sa canonisation:

1. La guérison de Sœur Marie-Abel QAMARI, religieuse des Saints-Cœurs.

2. La guérison d’Iskandar Naoum OBEID de Baabdat.

3. La guérison de Mariam AOUÂD de Hammana.



CANONISATION DE CHARBEL MAKHLOUF



HOMÉLIE DU PAPE PAUL VI



Dimanche, 9 octobre 1977


Vénérables Frères et chers Fils,

L’Eglise entière, de l’Orient à l’Occident, est invitée aujourd’hui à une grande joie. Notre cœur se tourne vers le Ciel, où nous savons désormais avec certitude que saint Charbel Makhlouf est associé au bonheur incommensurable des Saints, dans la lumière du Christ, louant et intercédant pour nous. Nos regards se tournent aussi là où il a vécu, vers le cher pays du Liban, dont Nous sommes heureux de saluer les représentants: Sa Béatitude le Patriarche Antoine Pierre Khoraiche, avec nombre de ses Frères et de ses Fils maronites, les représentants des autres rites catholiques, des orthodoxes, et, au plan civil, la Délégation du Gouvernement et du Parlement libanais que Nous remercions chaleureusement.

Votre pays, chers Amis, avait déjà été salué avec admiration par les poètes bibliques, impressionnés par la vigueur des cèdres devenus symboles de la vie des justes. Jésus lui-même y est venu récompenser la foi d’une femme syro-phénicienne: prémices du salut destiné à toutes les nations. Et ce Liban, lieu de rencontre entre l’orient et l’Occident est devenu de fait la patrie de diverses populations, qui se sont accrochées avec courage à leur terre et à leurs fécondes traditions religieuses. La tourmente des récents événements a creusé des rides profondes sur son visage, et jeté une ombre sérieuse sur les chemins de la paix. Mais vous savez notre sympathie et notre affection constantes: avec vous, Nous gardons la ferme espérance d’une coopération renouvelée, entre tous les fils du Liban.

Et voilà qu’aujourd’hui, nous vénérons ensemble un fils dont tout le Liban, et spécialement l’Eglise maronite, peuvent être fiers: Charbel Makhlouf. Un fils bien singulier, un artisan paradoxal de la paix, puisqu’il l’a recherchée à l’écart du monde, en Dieu seul, dont il était comme enivré. Mais sa lampe, allumée au sommet de la montagne de son ermitage, au siècle dernier, a brillé d’un éclat toujours plus grand, et l’unanimité s’est faite rapidement autour de sa sainteté. Nous l’avions déjà honoré en le déclarant bienheureux le 5 décembre 1965, au moment de la clôture du Concile Vatican II. Aujourd’hui, en le canonisant et en étendant son culte à l’ensemble de l’Eglise, Nous donnons en exemple, au monde entier, ce valeureux moine, gloire de l’ordre libanais maronite et digne représentant des Eglises d’Orient et de leur haute tradition monastique.

Il n’est point nécessaire de retracer en détail sa biographie, d’ailleurs fort simple. II importe du moins de noter à quel point le milieu chrétien de son enfance a enraciné dans la foi le jeune Youssef - c’était son nom de baptème -, et l’a préparé à sa vocation: famille de paysans modestes, travailleurs, unis; animés d’une foi robuste, familiers de la prière liturgique du village et de la dévotion à Marie; oncles voués à la vie érémitique, et surtout mère admirable, pieuse et mortifiée jusqu’au jeûne continuel. Ecoutez les paroles que l’on rapporte d’elle après la séparation de son fils: «Si tu ne devais pas être un bon religieux, je te dirais: Reviens à la maison. Mais je sais maintenant que le Seigneur te veut à son service. Et dans ma douleur d’être séparée de toi, je lui dis, résignée: Qu’il te bénisse, mon enfant, et fasse de toi un saint» (P. PAUL DAHER, Charbel, un homme ivre de Dieu, Monastère S. Maron d’Annaya, Jbail Liban, 1965, p. 63). Les vertus du foyer et l’exemple des parents constituent toujours un milieu privilégié pour l’éclosion des vocations.

Mais la vocation comporte toujours aussi une décision très personnelle du candidat, où l’appel irrésistible de la grâce compose avec sa volonté tenace de devenir un saint: «Quitte tout, viens! Suis-moi!» (Ibid. p. 52; cfr. Marc. 10, 32). A vingt-trois ans, notre futur saint quitte en effet son village de Gégà-Kafra et sa famille pour ne plus jamais y revenir. Alors, pour le novice devenu Frère Charbel, commence une formation monastique rigoureuse, selon la règle de l’ordre libanais maronite de Saint Antoine, au monastère de Notre-Dame de Mayfouk, puis à celui plus retiré de Saint-Maron d’Annaya, après sa profession solennelle, il suit des études théologiques à Saint-Cyprien de Kfifane, reçoit l’ordination sacerdotale en 1859; il mènera ensuite seize ans de vie communautaire parmi les moines d’Annaya et vingt-trois ans de vie complètement solitaire dans l’ermitage des Saints Pierre et Paul dépendant d’Annaya. C’est là qu’il remet son âme à Dieu la veille de Noël 1898, à soixante-dix ans.

Que représente donc une telle vie? La pratique assidue, poussée à l’extrême, des trois vœux de religion, vécus dans le silence et le dépouillement monastiques: d’abord la plus stricte pauvreté pour ce qui est du logement, du vêtement, de l’unique et frugal repas journalier des durs travaux manuels dans le rude climat de la montagne; une chasteté qu’il entoure d’une intransigeance légendaire; enfin et surtout une obéissance totale à ses Supérieurs et même à ses confrères, au règlement des ermites aussi, traduisant sa soumission complète à Dieu. Mais la clé de cette vie en apparence étrange est la recherche de la sainteté, c’est-à-dire la conformité la plus parfaite au Christ humble et pauvre, le colloque quasi ininterrompu avec le Seigneur, la participation personnelle au sacrifice du Christ par une célébration fervente de la messe et par sa pénitence rigoureuse jointe à l’intercession pour les pécheurs. Bref, la recherche incessante de Dieu seul, qui est le propre de la vie monastique, accentuée par la solitude de la vie érémitique.

Cette énumération, que les hagiographes peuvent illustrer de nombreux faits concrets, donne le visage d’une sainteté bien austère, n’est-ce pas? Arrêtons-nous sur ce paradoxe qui laisse le monde moderne perplexe, voire irrité; on admet encore chez un homme comme Charbel Makhlouf une héroïcité hors de pair, devant laquelle on s’incline, retenant surtout sa fermeté au-dessus de la normale. Mais n’est-elle pas «folie aux yeux des hommes», comme s’exprimait déjà l’auteur du livre de la Sagesse? Même des chrétiens se demanderont: le Christ a-t-il vraiment exigé pareil renoncement, lui dont la vie accueillante tranchait avec les austérités de Jean-Baptiste? Pire encore, certains tenants de l’humanisme moderne n’iront-ils pas, au nom de la psychologie, jusqu’à soupçonner cette austérité intransigeante, de mépris, abusif et traumatisant, des saines valeurs du corps et de l’amour, des relations amicales, de la liberté créatrice, de la vie en un mot?

Raisonner ainsi, dans le cas de Charbel Makhlouf et de tant de ses compagnons moines ou anachorètes depuis le début de l’Eglise, c’est manifester une grave incompréhension, comme s’il ne s’agissait que d’une performance humaine; c’est faire preuve d’une certaine myopie devant une réalité autrement profonde. Certes, l’équilibre humain n’est pas à mépriser, et de toute façon les Supérieurs, l’Eglise doivent veiller à la prudence et à l’authenticité de telles expériences. Mais prudence et équilibre humains ne sont pas des notions statiques, limitées aux éléments psychologiques les plus courants ou aux seules ressources humaines. C’est d’abord oublier que le Christ a exprimé lui-même des exigences aussi abruptes pour ceux qui voudraient être ses disciples: «Suis-moi . . . et laisse les morts enterrer leurs morts» (Luc. 9, 59-60). «Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple» (Ibid. 14, 26). C’est oublier aussi, chez le spirituel, la puissance de l’âme, pour laquelle cette austérité est d’abord un simple moyen, c’est oublier l’amour de Dieu qui l’inspire, l’Absolu qui l’attire; c’est ignorer la grâce du Christ qui la soutient et la fait participer au dynamisme de sa propre Vie. C’est finalement méconnaître les ressources de la vie spirituelle, capable de faire parvenir à une profondeur, à une vitalité, à une maîtrise de l’être, à un équilibre d’autant plus grands qu’il n’ont pas été recherchés pour eux-mêmes: « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît» (Matth. 6, 32).

Et de fait, qui n’admirerait, chez Charbel Makhlouf, les aspects positifs que l’austérité, la mortification, l’obéissance, la chasteté, la solitude ont rendus possibles à un degré rarement atteint? Pensez à sa liberté souveraine devant les difficultés ou les passions de toutes sortes, à la qualité de sa vie intérieure, à l’élévation de sa prière, à son esprit d’adoration manifesté au cœur de la nature et surtout en présence du Saint-Sacrement, à sa tendresse filiale pour la Vierge, et à toutes ces merveilles promises dans les béatitudes et réalisées à la lettre chez notre saint: douceur, humilité, miséricorde, paix, joie, participation, dès cette vie, à la puissance de guérison et de conversion du Christ. Bref l’austérité, chez lui, l’a mis sur le chemin de la sérénité parfaite, du vrai bonheur; elle a laissé toute grande la place à l’Esprit Saint.

Et d’ailleurs, chose impressionnante, le peuple de Dieu ne s’y est pas trompé. Dès le vivant de Charbel Makhlouf, sa sainteté rayonnait, ses compatriotes, chrétiens ou non, le vénéraient, accouraient à lui comme au médecin des âmes et des corps. Et depuis sa mort, la lumière a brillé plus encore au-dessus de son tombeau: combien de personnes, en quête de progrès spirituel, ou éloignées de Dieu, ou en proie à la détresse, continuent à être fascinées par cet homme de Dieu, en le priant avec ferveur, alors que tant d’autres, soi-disant apôtres, n’ont laissé aucun sillage, comme ceux dont parle l’Ecriture (Sap. 5, 10; Epistola ad Missam).

Oui, le genre de sainteté pratiqué par Charbel Makhlouf est d’un grand poids, non seulement pour la gloire de Dieu, mais pour la vitalité de l’Eglise. Certes, dans l’unique Corps mystique du Christ, comme dit saint Paul (Cfr. Rom. 12, 4-8), les charismes sont nombreux et divers; ils correspondent à des fonctions différentes, qui ont chacune leur place indispensable. Il faut des Pasteurs, qui rassemblent le peuple de Dieu et y président avec sagesse au nom du Christ. Il faut des théologiens qui scrutent la doctrine et un Magistère qui y veille. Il faut des évangélisateurs et des missionnaires qui portent la parole de Dieu sur toutes les routes du monde. Il faut des catéchètes qui soient des enseignants et des pédagogues avisés de la foi: c’est l’objet du Synode actuel. Il faut des personnes qui se vouent directement à l’entraide de leurs frères . . . Mais il faut aussi des gens qui s’offrent en victimes pour le salut du monde, dans une pénitence librement acceptée, dans une prière incessante d’intercession, comme Moïse sur la montagne, dans une recherche passionnée de l’Absolu, témoignant que Dieu vaut la peine d’être adoré et aimé pour lui-même. Le style de vie de ces religieux, de ces moines, de ces ermites n’est pas proposé à tous comme un charisme imitable; mais à l’état pur, d’une façon radicale, ils incarnent un esprit dont nul fidèle du Christ n’est dispensé, ils exercent une fonction dont l’Eglise ne saurait se passer, ils rappellent un chemin salutaire pour tous.

Permettez-Nous, en terminant, de souligner l’intérêt particulier de la vocation érémitique aujourd’hui. Elle semble d’ailleurs connaître un certain regain de faveur que n’explique pas seulement la décadence de la société, ni les contraintes que celle-ci fait peser. Elle peut d’ailleurs prendre des formes adaptées, à condition qu’elle soit toujours conduite avec discernement et obéissance.

Ce témoignage, loin d’être une survivance d’un passé révolu, Nous apparaît très important, pour notre monde, comme pour notre Eglise.

Bénissons le Seigneur de nous avoir donné saint Charbel Makhlouf, pour raviver les forces de son Eglise, par son exemple et sa prière. Puisse le nouveau saint continuer à exercer son influence prodigieuse, non seulement au Liban, mais en Orient et dans l’Eglise entière! Qu’il intercède pour nous, pauvres pécheurs, qui, trop souvent, n’osons pas risquer l’expérience des béatitudes qui conduisent pourtant à la joie parfaite! Qu’il intercède pour ses frères de l’ordre libanais maronite, et pour toute I’Eglise maronite, dont chacun connaît les mérites et les épreuves! Qu’il intercède pour le cher pays du Liban, qu’il l’aide à surmonter les difficultés de l’heure, à panser les plaies encore vives, à marcher dans l’espérance! Qu’il le soutienne et l’oriente sur la bonne et juste voie, comme nous le chanterons tout à l’heure! Que sa lumière brille au-dessus d’Annaya, ralliant les hommes dans la concorde et les attirant vers Dieu, qu’il contemple désormais dans la félicité éternelle! Amen!

Il Papa cosi prosegue in lingua italiana.

Sia lode alla Santissima Trinità, che ci ha dato la gioia di proclamare Santo il monaco libanese Charbel Makhlouf, a conferma della perenne, inesausta santità della Chiesa.

Lo spirito della vocazione eremitica che si manifesta nel nuovo Santo, lungi dall’appartenere ad un tempo ormai passato, ci appare molto importante, per il nostro mondo, come per la vita della Chiesa. La vita sociale di oggi è spesso contrassegnata dall’esuberanza, dall’eccitazione, dalla ricerca insaziabile del conforto e del piacere, unita ad una crescente debolezza della volontà: essa non riacquisterà il suo equilibrio se non con un accrescimento del dominio di sé, di ascesi, di povertà, di pace, di semplicità, di interiorità, di silenzio (Cfr. Paolo VI, Discorso ai Monaci di Monte Cassino, del 24 ottobre 1964: AAS 56 (1964) 987). La vita eremitica gliene insegna l’esempio ed il gusto. E nella Chiesa, come pensare di superare la mediocrità e realizzare un autentico rinnovamento spirituale, non contando che sulle nostre forze, senza sviluppare una sete di santità personale, senza esercitare le virtù nascoste, senza riconoscere il valore insostituibile e la fecondità della mortificazione, dell’umiltà, della preghiera? Per salvare il mondo, per conquistarlo spiritualmente, è necessario, come vuole Cristo, essere nel mondo, ma non appartenere a tutto ciò che nel mondo allontana da Dio (Cfr. SALVATORE GAROFALO, Il profumo del Libano, San Sciarbel Makhluf, Roma 1977, p. 216).

L’eremita di Annaya ce lo ricorda oggi con una forza incomparabile.

SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/homilies/1977/documents/hf_p-vi_hom_19771009_fr.html



Saint Charbel Makhlouf

Prêtre et moine maronite

(1828-1898)

Saint Charbel Makhlouf naquit au Liban, le 8 mai 1828, dans le village maronite de Bika'Kafra. Sa mère le nomma Youssef.

Berger à l'âge de sept ans, il se réfugiait dans une grotte afin de prier à l'heure du midi loin des regards indiscrets, tandis que son troupeau se reposait. Youssef suivit aussi les leçons du maître d'école qui se résumaient alors à lire, à écrire, à prier et à servir la messe.

En 1851, Youssef ayant atteint sa vingt-troisième année, il résolut de quitter son village sans prévenir personne, pour se rendre au monastère de Notre-Dame de Maïfouk, de l'Ordre libanais maronite. Huit jours après son entrée, il prend l'habit et choisit le nom de Charbel, illustre martyr de l'Église d'Antioche, en l'an 107, sous Trajan. Dès le début de sa vie religieuse, sa générosité dépasse toute obligation. Il se signale surtout par la simplicité et la sincérité de sa piété. Le 1er octobre 1853, saint Charbel prononce les trois voeux de religion, acceptant joyeusement d'être victime perpétuelle jusqu'à sa mort.

Aucun travail manuel ne rebutait cette âme d'élite. Il disait à son supérieur: «Donnez-moi, si vous m'en jugez digne, les corvées les plus rudes et les plus humiliantes.» Pendant plusieurs mois, on le chargea de nettoyer les couloirs et de collecter les ordures. Il dut défricher des terres incultes à l'aide de la plus lourde pioche qu'il maniait dix heures par jour.

En juillet 1859, Mgr Joseph Al Madrid lui conféra la prêtrise; saint Charbel était âgé de trente et un ans. Après son ordination, il passa seize ans à Annaya, avant d'avoir l'autorisation de se retirer dans l'ermitage du monastère où s'écouleront les vingt-trois dernières années de sa vie.

Là, dès son lever, le Père Charbel se dirige vers la chapelle où il demeure cinq heures en adoration. A le considérer, on constatait que son coeur, son âme et ses pensées étaient toutes plongées en Dieu. Presque continuellement agenouillé, il fixe le tabernacle et s'absorbe dans une profonde méditation. Le saint solitaire entretenait sa vie d'oraison par le silence. Aux questions qui lui étaient posées, il ne répondait, aimablement, que le nécessaire. Un jour, avant la consécration du Saint Sacrifice de la messe, comme un froid intense sévissait, un frisson le prit subitement. Son compagnon s'aperçut de sa faiblesse et l'amena se reposer un instant. Après un second essai pour terminer sa messe, saint Charbel fut soudainement atteint de paralysie et dut s'aliter pour la première fois de sa vie.

Son agonie dura huit jours; agonie de paix, agonie de saint. «O Père de vérité, voici Votre Fils, victime pour Vous plaire...» Ses lèvres répétèrent continuellement ces paroles de la messe jusqu'au moment où il rendit sa grande âme à Dieu dans la nuit du 24 décembre 1898, vigile de la fête de Noël. Le plus grand prodige après celui de la vie de saint Charbel Makhlouf consiste dans l'état de conservation miraculeuse de son corps. Les foules se sont empressées d'accourir pour contempler ce prodige inouï qui s'est perpétué longtemps après sa mort.

Résumé O.D.M.

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_charbel_makhlouf.html


SAINT CHARBEL

Ermite du Liban

"Du sommet du cèdre, je prendrai une pousse de la plus haute branche et la planterai moi-même sur une très haute montagne... cette branche portera le fruit et deviendra un cèdre noble". (Ezekiel 17:22-26)

L'histoire de Charbel

Le 8 mai 1828 dans un village de la montagne de Beka'kafra, le plus haut village dans le proche-Orient, Charbel est né dans une famille Maronite pauvre. Dès l'enfance sa vie a révélé un appel à "porter fruit comme un Cèdre noble du Liban". Charbel "a grandi en âge et sagesse devant Dieu et les hommes". A 23 ans il est entré au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il est devenu un novice. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St. Maron où il a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance. Charbel a été alors transféré au monastère de Kfeifan où il a étudié la philosophie et la théologie. Son ordination à la prêtrise a eu lieu en 1859 après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron. Ses professeurs l'ont fourni avec une bonne éducation et lui ont inculqué un profond amour pour la vie monacale.

Pendant ses 19 années au monastère de St. Maron, Charbel a exécuté son ministère sacerdotal et ses devoirs monacaux d'une manière édifiante. Il s'est consacré totalement au Christ avec un coeur non partagé à vivre en silence devant l'inconnu. En 1875 Charbel a eu l'autorisation pour vivre comme un ermite proche du monastère à l'ermitage St.. Pierre et Paul. Ses 23 années de la vie solitaire étaient vécues dans un esprit d'abandon total à Dieu.

Les compagnons de Charbel dans l'ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l'Eucharistie, et la Mère Bénie. L'Eucharistie est devenue le centre de sa vie. Il a consommé le Pain de sa Vie et a été consommé par lui. Bien que cet ermite n'avait pas de place dans le monde, le monde avait une grande place dans son coeur. Par la prière et la pénitence il s'est offert en sacrifice afin que le monde revienne à Dieu. Il est dans cette lumière qu'on voit l'importance de la prière Eucharistique suivante dans sa vie:

"Père de Vérité, apercevez Votre Fils un sacrifice plaisait à Vous, acceptez cette offre de Lui qui est mort pour moi..."

Le 16 décembre 1898 en récitant la prière "Père de Vérité" à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque. Il est mort la Veille de Noël à l'âge de 70. A travers la foi cet ermite a reçu le Mot de Dieu et à travers l'amour il a continué le mystère de l'Incarnation.

Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: "A cause de ce qu'il fera après sa mort, je n'ai pas besoin de parler au sujet de son comportement". Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l'ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang coule de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l'incorruptibilité et flexibilité. En les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps avait encore l'apparence d'un vivant.

L'esprit de Charbel vit encore dans beaucoup de gens. Ses miracles incluent de nombreuses guérisons du corps et de l'esprit. Thomas Merton, l'Ermite Américain écrit dans son journal: "Charbel a vécu comme un ermite au Liban. Il était un Maronite. Il est mort. Tout le monde l'a oublié. Cinquante ans plus tard son corps a été découvert non corrompu, et en peu de temps il a accompli plus de 600 miracles. Il est mon nouveau compagnon. Mon chemin a pris un nouveau tournant. Il me semble que j'étais endormi pour 9 ans... et avant cela j'étais mort."

A la fermeture du deuxième Concile du Vatican, le 5 Décembre 1965 Charbel a été béatifié par le Pape Paul VI qui a dit: "Un Ermite... de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis...un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier ...Qu'il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l'ascétisme, pour libérer l'âme dans sa montée à Dieu..."

Le 9 octobre 1977 pendant le Synode Mondial des évêques, le Pape Paul VI a canonisé le Bienheureux Charbel parmi les rangs des Saints.

Le 24 décembre 1998 a été le 100 ième anniversaire de la mort de Saint Charbel.

"Le juste prospérera comme le palmier, comme



le Cèdre du Liban il grandira."

(Psaume 92:13)

SOURCE : http://www.missa.org/charbel.php



Saint Charbel Makhlouf


He was born May 8, 1828 in the little village of Biqa-Kafra which is situated in the high mountains of northern Lebanon. His parents were poor and he was the last of five children. He was baptised with the name of “Joseph”.

He was raised in a very devout family which fostered piety and love for God. He was a prayerful youth who from his early years learned to detach himself from worldly vanities. He enjoyed his solitude which he used to pray and think about God.

When he was twenty-three years old he decided to leave home to discover his religious vocation as a monk and hermit.

The Lebanese Maronite Order was founded in Lebanon in 1695 and approved by Pope Clement XII in 1732.

He went to the Monastery of Our Lady of Mayfouk at the north of Jebeil. He stayed there for some time until he was transferred to the Monastery of Saint Maroun at Annaya of the Lebanese Maronite Order. He continued his Novitiate until 1853 when he vowed himself to Poverty, Chastity and Obedience, and choosing the name “Charbel”. His vocation was soon to be tested by trial. There were some persons who felt that he did not have a vocation.

His mother and certain members of his family decided that he should return home to his family. They begged him to leave the Monastery — but he refused firmly and persevered in his vocation.

Saint Charbel professed his solemn monastic vows. His Superiors decided to send him to the Monastery of Kfifan. He continued to study theological subjects. He was ordained a priest in 1859. After his ordination he was sent back to the Monastery of Saint Maroun in Annaya. Already he was known for his humility and fidelity to his duty. His lived the virtues like an Angel and was heroic through his perfect obedience, poverty and chastity.

He spent the next sixteen years of his priestly life at Saint Maroun’s. His Superiors discerned that he had the vocation to live the life of a hermit which he so ardently desired. His mortification and self-denial were an edification to all. Consequently, in 1875 Saint Charbel moved into the hermitage of St. Peter and St. Paul located on the property of the Monastery about one mile away.

Saint Charbel had the vocation from God to live his religious life as a hermit. The purpose of religious life is the sanctification of one’s soul through faith, hope and charity. It is no different for the hermit. The means are prayer, manual work, fasting, and detachment from oneself. All of this to an heroic degree. For twenty-three years, Saint Charbel lived the life of a hermit until he died on December 24, 1898.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/charbel-makhlouf/


Statua di san Charbel Makhluf situata presso la Cattedrale di Città del Messico

Charbel Makhlouf the Maronite, Hermit (RM)
(also known as Sharbel)


Born at Béqaa-Kafra, Lebanon, in 1828; died at Annaya, 1898; beatified during Vatican Council II in 1965; canonized 1977. Charbel left the following prayer:


Father of truth, behold your son who makes atoning sacrifice to you. Accept the offering: he died for me that I might have life.

Joseph Zaroun Makhlouf was the son of a Catholic Lebanese mule driver, who died when Joseph was in early childhood. He was raised by his uncle, who was displeased by the boy's early devotion to prayer and solitude. At the age of 23, Joseph went secretly to the monastery of Our Lady of Mayfug, a house of the Maronite Baladite order. When he was admitted to the order in 1851 he took the religious name Charbel--a 2nd century Antiochean martyr. In due course, Charbel made his solemn vows in 1853 and, in 1859, he was ordained to the priesthood, thus becoming what is known as a 'hieromonk.' This practice is more common in Roman rather than Eastern traditions.

Father Charbel traversed the divide between East and West in other ways as well. For example, one of his favorite books was the Imitation of Christ.

He lived the life of a model monk in the monastery of St. Maro at Annaya (Gibail) for 15 years--singing office in choir and working in the monastic vineyards and olive orchards with strict obedience and personal self-denial. He wished, however, to more closely imitate the Desert Fathers. To do this, in 1875, he took a hermitage near St. Peter and St. Paul.

For the next 23 years he lived an ascetic life. His home consisted of four tiny rooms and a chapel, which were shared with three others. For all these years Charbel spoke to another monk only when it was absolutely necessary. He ate but one meal of vegetables daily. He tasted no meat. He drank no wine, save a drop at the Eucharist. He ate no fruit. He also undertook four annually periods of fasting. He refused to touch money.

Instead of a bed Charbel Makhlouf had used a duvet filled with dead leaves, on top of which he used a goatskin for cover. His pillow was a piece of wood. When anyone came to inhabit the three other rooms, Charbel placed himself under obedience to them. He recited his office at midnight. During these 23 years, more and more people came to ask his counsel, prayers, and blessing.

Thus in the 19th century Father Charbel Makhlouf--along with a few other saintly men--had tried to live again the austere life of the desert fathers of the early church. He belonged to the Christian body known as Maronites, a group which traces its name back to Saint Maro, a friend of Saint John Chrysostom. This group of Christians, most of whom still live in Lebanon, have been united to the Western Church since the 12th century, thus bringing into Western Christendom traditions of great value that might readily have been forgotten. These traditions are ones of enormous self- discipline, and few have exemplified them better than Charbel Makhlouf.

After 23 years of this ascetic life, Charbel had a paralyzing stroke just before the consecration while celebrating the Eucharist in his chapel, and died eight days later on Christmas Eve. After his death many favors and miracles were claimed through his intercession in heaven. Today his tomb is visited by large numbers of people, not only Lebanese Maronites and not only Christians

It was also necessary for the Roman authorities to investigate the phenomenon of a kind of "bloody sweat" that flowed from his body during the period up to 1927 and again in 1950. Some months after his burial, the body was fresh and incorrupt and was placed in a new coffin, where a reddish perspiration flowed and caused the monks to change his clothes twice weekly. In 1927, the patriarch initiated an enquiry and the body was reburied. In 1950, after liquid was observed on the wall of the tomb, the body was found fresh and incorrupt again. Instantaneous cures and miraculous healings were claimed, some of whose beneficiaries are non- Christian. The body was reburied under concrete. This extraordinary phenomenon provides a modern, verifiable account of the types of events frequently claimed for Medieval saints (such as Enero) and frequently disregarded as superstitious (Attwater, Bentley, Farmer). 

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1224.shtml


Saint Peter Apostol Church, Almoloya de Alquisiras, Mexico state, Mexico

Saint Charbel Makhlouf


Also known as
  • Joseph Zaroun Makhlouf
Profile

Son of a mule driver. Raised by an uncle who opposed the boy’s youthful piety. The boy’s favorite book was Thomas a Kempis’s The Imitation of Christ. At age 23 he snuck away to join the Baladite monastery of Saint Maron at Annaya where he took the name Charbel in memory of a 2nd century martyr. Professed his solemn vows in 1853Ordained in 1859, becoming a heiromonk.

He lived as a model monk, but dreamed of living like the ancient desert fathers. Hermit from 1875 until his death 23 years later, living on the bare minimums of everything. Gained a reputation for holiness, and was much sought for counsel and blessing. He had a great personal devotion to the Blessed Sacrament, and was known to levitate during his prayers. Briefly paralyzed for unknown reasons just before his death.

Several post-mortem miracles attributed him, including periods in 1927 and 1950 when a bloody “sweat” flowed from his corpse. His tomb has become a place of pilgrimage for Lebanese and non-Lebanese, Christian and non-Christian alike.

Born



The Saint Charbel Maronite Catholic Church in Limassol,Cyprus.The Church was consecrated by H.B Mgr.Boutros Gemayel Maronite Archbishop of Cyprus in the presence of H.E The President of the Republic of Cyprus Mr.Glafkos Clirides on January 25, 2003. Retrieved from "http://en.wikipedia.org/wiki/User:Scmcl"

A Remarkable Saint from the East – the Hermit of Lebanon


Today, July 24, is the feast day of St. Charbel (Sharbel) Makhluf of Lebanon.
Today the Church celebrates the holy memory St. Charbel Makhlouf, a Maronite Catholic monk from Lebanon, known for his piety, and called by many the hermit of Lebanon and the Wonder Worker of the East. Charbel was born Youssef Antoun Makhlouf in 1828, in North Lebanon. His father died when he was only a child, and the boy was raised by his uncle, who opposed Makhlouf's piety. He sneaked away at the age of 23 to join the Baladite monastery of St. Maron at Annaya. This is where he took on the name Charbel (sometimes also spelled Sharbel) in memory of a convert who was martyred during the persecutions of Emperor Trajan in the early 2nd century.

For a time, Charbel was sent to a monastery in Kiffan to study philosophy and theology in preparation for his ordination, which took place in 1853. He then returned to the St. Maron monastery, where for 16 years he performed his ministry and monastic duties with an undivided heart. After 16 years of this, he was granted permission to live as a hermit on a nearby hillside. He lived there in solitude, in total abandonment to the Lord, for the next 23 years, until his death. Many  miracles have been attributed to St. Charbel since his death, including a bloody sweat that flowed from his body several times between 1927 and 1950 and the healing of many pilgrims who had visited Charbel's grave or had seen the saint in visions. St. Charbel was canonized in 1977 by Pope Paul VI. His tomb remains a popular destination for pilgrims, both Lebanese and non-Lebanese, Catholic and Eastern Orthodox. St. Charbel is one of the Incorruptibles, saints whose earthly bodies have not decomposed after death – from the time of the early Church, this has been considered a sign of very great sanctity.

St. Charbel belonged to the Maronite Church of Lebanon and the Near East, comprising one of the largest groups of Arab Christians in the world. This sui juris church is one of the Eastern Catholic churches in communion with Rome. Fore more information on the Eastern Catholic churches, please visit our Eastern Catholicism specialty store. (...)

Pope John Paul II often said that the Church has two lungs (East and West) and it must learn to breathe using both of them. Remembering saints like Sharbel helps the Church to appreciate both the diversity and unity present in the Catholic Church. Like all the saints, Sharbel points us to God and invites us to cooperate generously with God’s grace, no matter what our situation in life may be. As our prayer life becomes deeper and more honest, we become more ready to make that generous response.

A Prayer for the Intercession of St. Charbel Makhlouf

O Merciful Father, through the Holy Spirit, you chose Saint Charbel as a voice crying in the wilderness. His monastic life is an example to Your Church. In the Scriptures he discovered Your Holiness as Word Made Flesh, and darkness gave way to light. In the Eucharist he encountered Your Divinity as Bread of Life, and the poverty of this world gave way to the treasures of Your Kingdom. In prayer he experienced Your Silence as Mystery Present, and lonelieness gave way to communion. Through the Virgin Mother he embraced Your Son as Lover of Mankind, and hostility gave way to hospitality. We now beseech You, through his intercession, to change our hearts of stone to hearts of flesh, and to grant our special request …. We give praise to You, Your Only Begotten Son, and to Your Holy Spirit. Amen.
St. Charbel, pray for us and for the persecuted Church in the Middle East.



Statue de saint Charbel Makhlouf a FarayaLiban.

San Charbel (Giuseppe) Makhluf Sacerdote


 - Memoria Facoltativa

Beqaa Kafra, Libano, 1828 – Annaya, Libano, 24 dicembre 1898

Youssef Antoun (in italiano, Giuseppe Antonio) Makhlouf nacque nel villaggio di Beqaa Kafra, in Libano, nel 1828, probabilmente l’8 maggio. Nel 1851 lasciò la propria casa per entrare nell’Ordine Libanese Maronita, presso il monastero di Nostra Signora di Mayfouq, nella regione di Byblos. Nel novembre dello stesso anno vestì l’abito religioso e cambiò nome in fratel Charbel. L’anno successivo si trasferì al monastero di san Marone ad Annaya, sulla montagna di Byblos, dove emise i voti solenni il 1° novembre 1853. In seguito, fratel Charbel fu mandato al monastero di Kfifan dove completò gli studi teologici. Dopo la sua ordinazione sacerdotale, padre Charbel tornò ad Annaya e, sei anni dopo, ottenne di poter diventare eremita nell’eremo dei Santi Pietro e Paolo, non lontano dal monastero. Visse in quel luogo altri ventitré anni, digiunando, pregando e lavorando nei campi intorno all’eremo. Il 16 dicembre 1898, mentre celebrava la Messa, fu colpito da apoplessia: morì dopo otto giorni di agonia, il 24 dicembre. È stato sia beatificato sia canonizzato dal Papa san Paolo VI, rispettivamente il 5 dicembre 1965 e il 9 ottobre 1977. I suoi resti mortali sono venerati nel monastero di San Marone ad Annaya, in un’urna di legno di cedro.

Martirologio Romano: San Charbel (Giuseppe) Makhlūf, sacerdote dell’Ordine Libanese Maronita, che, alla ricerca di una vita di austera solitudine e di una più alta perfezione, si ritirò dal cenobio di Annaya in Libano in un eremo, dove servì Dio giorno e notte in somma sobrietà di vita con digiuni e preghiere, giungendo il 24 dicembre a riposare nel Signore.

(24 dicembre: Ad Annaya in Libano, anniversario della morte di san Charbel (Giuseppe) Makhluf, la cui memoria si celebra il 24 luglio).


L’infanzia

Youssef Antoun (in italiano, Giuseppe Antonio) Makhlouf nacque nel villaggio di Beqaa Kafra, in Libano, nel 1828, probabilmente l’8 maggio (la data è incerta). I suoi genitori, Antoun Zaarour Makhlouf e Brigita Issa Chidiac, contadini, ebbero in tutto cinque figli. Youssef venne educato alla fede dai genitori, cattolici di rito siro-maronita, ma ebbero molto influsso su di lui due zii materni, eremiti nella Qadisha, la “Valle dei Santi” del Libano.

L’8 agosto 1831, a tre anni, rimase orfano: suo padre era stato costretto al lavoro forzato da parte delle truppe dell’Impero Ottomano, che difendevano la frontiera tra Libano ed Egitto. Youssef passò dunque sotto la tutela dello zio paterno Tanios.

La madre si risposò dopo due anni con Lahhoud Ibrahim, un uomo tanto religioso che, per necessità pastorali, fu prima ordinato diacono, poi, dato che l’uso orientale lo permette, sacerdote, col nome di Abdelahad (corrispondente al nostro “Domenico”).
Anche il padre acquisito fu d’esempio per Youssef, il quale, intanto, frequentava la scuola del villaggio, imparando l’arabo e il siriaco.

A dieci anni cominciò a fare il pastore, portando al pascolo un piccolo gregge. Spesso si ritirava in una grotta appena fuori del paese (oggi chiamata “la grotta del santo”) a pregare per ore, inginocchiato davanti a un’immagine della Vergine Maria.

La vocazione

Il giovane, pur sentendo di essere chiamato alla vita monastica, non poté farlo prima dei ventitré anni, a causa dell’opposizione dello zio; la madre, invece, avrebbe approvato la sua scelta. Nel 1851, alle prime luci dell’alba di un giorno non precisato, andò via di casa senza salutare nessuno.

Dopo un giorno di cammino, arrivò al monastero di Nostra Signora di Mayfouq, dove fu accolto come novizio nell’Ordine Libanese Maronita. Nel novembre 1851, una domenica, vestì l’abito religioso. Con l’occasione, cambiò il nome di Battesimo con quello di Charbel, in onore di un martire antiocheno dell’epoca di Traiano: in siriaco, significa “racconto di Dio” o “storia di Dio”.

Professione solenne e ordinazione sacerdotale

Trascorso il primo anno di noviziato, fu trasferito da Mayfouq al monastero di San Marone ad Annaya. Emessi i voti solenni il 1° novembre 1853, fu mandato al monastero dei Santi Cipriano e Giustina a Kfifan, sede della scuola di Teologia (qualcosa di simile ai nostri Seminari). Tra i suoi insegnanti ci fu anche padre Nimatullah Kassab Al-Hardini: non fu solo il suo docente di Teologia morale, ma gli fu anche d’esempio nella vita monastica e un modello da seguire nel cammino di santità (è stato canonizzato nel 2004).

Il 23 luglio 1859 fu ordinato sacerdote e rimandato nel monastero di Annaya, dove risiedette per quindici anni. La comunità era composta da venticinque monaci. Padre Charbel si distingueva soprattutto per il raccoglimento con cui pregava e per la prontezza con cui obbediva ai superiori, in qualsiasi incarico gli venisse affidato.

Un monaco esemplare

Ad esempio, spesso si recava nei villaggi vicini per celebrare la Messa. Altre volte veniva chiamato al capezzale di qualche ammalato o dei moribondi, o ancora doveva benedire i campi e il lavoro dei contadini. Ogni volta, appena aveva finito, tornava in monastero.

Non si sottraeva a nessun tipo di fatica, anche la più pesante, come quella del lavoro nei campi. In più, cominciavano a diffondersi i racconti di alcuni suoi interventi che, a detta degli abitanti dei dintorni, avevano del miracoloso.

Il segno della lanterna

Agli inizi del 1875, si sentì chiamato a vivere la Regola degli eremiti nell’Ordine, secondo quanto era effettivamente previsto. Tuttavia, i confratelli lo consideravano un prezioso aiutante e un modello da seguire nella vita monastica, quindi non osavano concedergli di partire. Lo stesso padre superiore esitava a chiedere al Padre Generale e al consiglio generale il permesso perché padre Charbel si recasse all’eremo del monastero.

Una sera, padre Charbel chiese a un inserviente di riempire la sua lanterna con olio, quest’ultimo gli volle giocare uno scherzo, e la riempì con acqua. Padre Charbel, che non sapeva dello scherzo, accese lo stesso la lanterna.

Durante la notte, il padre superiore si alzò e vide che la cella di padre Charbel era illuminata. Andò a rimproverarlo per non aver ubbidito: i monaci, infatti, in quel giorno dovevano spegnere le lampade prima del riposo. Lui si scusò di non aver saputo del divieto, ma uno degli inservienti spiegò di aver messo dell’acqua nella lanterna.

Il superiore controllò: era proprio così. Il giorno dopo, il padre superiore attivò la procedura che permetteva a padre Charbel di partire per il vicino eremo dei Santi Pietro e Paolo ad Annaya, situato a millequattrocento metri sul livello del mare.

La vita eremitica di padre Charbel

Secondo la Regola dell’Ordine Libanese Maronita, gli eremiti maroniti non vivono nella solitudine, ma in piccole comunità, composte da un massimo di tre monaci. Inoltre, seguono una regola speciale nell’esercizio delle preghiere, del lavoro, del digiuno, del silenzio e in altre pratiche.

Padre Charbel le seguiva con attenzione e zelo: dormiva su un tappeto di pelle di capra, usando come cuscino un asse di legno avvolto da un pezzo di stoffa. Mangiava pochissimo, fino a una volta sola al giorno alimentandosi solo con zuppe di legumi e qualche crosta di pane, sempre come prevede la Regola.

Pregava per ore, spesso a braccia aperte. Il culmine della sua giornata era la celebrazione della Messa, che celebrava con tale trasporto da commuoversi. Lasciava l’eremo solo se il padre superiore del monastero di Annaya, cui era collegato, gliene dava il permesso per un servizio nella vicinanza o una missione precisa.

L’ultima Messa e la morte

Il 16 dicembre 1898, come tutti i giorni, padre Charbel stava celebrando la Messa, insieme a un confratello, padre Makarius, che lo assisteva. Circa verso mezzogiorno, si sentì male: fu fatto sedere per riposare, ma volle continuare la celebrazione. Arrivò alla frazione del Pane e all’elevazione del Calice, ma, mentre pronunciava «ābo dqūšto» («O vero Padre»), la preghiera che accompagna la frazione del Pane, cadde a terra: aveva avuto un colpo apoplettico.

Trasportato nella sua cella, padre Charbel vi passò otto giorni in agonia. Ripeteva di continuo brevi invocazioni, compresa quella della Messa, che non aveva potuto terminare: «O Vero Padre, accetta il sacrificio gradito del tuo Figlio…».

Rifiutò le comodità più semplici, come una coperta in più, e anche una minestra col burro, perché voleva conservare la Regola degli eremiti fino alla fine, compreso il punto che impedisce loro di mangiare la carne e i latticini. Continuò a ripetere le invocazioni a Dio, alla Madonna e ai santi Pietro e Paolo finché, il 24 dicembre, lasciò questo mondo.

I primi fenomeni straordinari e l’inizio della causa di beatificazione

A partire da alcuni mesi dopo la morte si verificarono fenomeni straordinari. La sua tomba nel cimitero del monastero, su cui di notte splendevano delle luci non naturali, fu aperta il 16 aprile 1899: il corpo, trovato intatto e morbido, fu rimesso in un’altra cassa e collocato in una cappella appositamente preparata. Dato che il corpo emetteva del sudore rossastro, le vesti venivano cambiate due volte la settimana.

Per via di questi prodigi e della fama di santità che circondava padre Charbel, fu introdotta la sua causa di beatificazione. Il processo informativo diocesano cominciò il 4 maggio 1926 presso il Patriarcato di Antiochia dei Maroniti.

Anche per evitare forme di culto indebito, il 24 luglio 1927 il corpo, rivestito con abiti e paramenti nuovi, fu posto in una doppia cassa di zinco e legno e quindi collocato in una tomba scavata nelle mura del monastero.

Altri segni eccezionali

Nel 1950, monaci e fedeli videro che dal muro del sepolcro stillava un liquido viscido. Supponendo un’infiltrazione d’acqua, il 25 febbraio, davanti a tutta la comunità monastica, fu riaperto il sepolcro: la bara era intatta, il corpo era ancora morbido e conservava la temperatura dei corpi viventi. Il superiore con un amitto asciugò il sudore rossastro dal viso di padre Charbel: il volto rimase impresso sul panno.

Sempre nel 1950, il 22 aprile, le autorità religiose, con una apposita commissione di tre noti medici, riaprirono la cassa e stabilirono che il liquido emanato dal corpo era lo stesso di quello analizzato nel 1899 e nel 1927.

All’esterno, la folla, composta anche da persone non cattoliche e non cristiane, implorava con preghiere la guarigione di infermi lì portati da parenti e fedeli. Molte guarigioni istantanee ebbero luogo in quell’occasione, quasi come se le porte del cielo si fossero aperte e tutte le grazie fossero scese sopra Annaya. La ricognizione canonica del 1952 confermò le precedenti analisi.

L’avanzamento della causa fino al decreto sulle virtù eroiche

Intanto la causa andava avanti. Il 12 marzo 1930 si era avuto il decreto sugli scritti di padre Charbel, mentre dopo il decreto sull’introduzione della causa, ottenuto il 2 aprile 1954, iniziò il processo apostolico. Il 20 giugno 1958 fu emesso il decreto di convalida del processo informativo e di quello apostolico.

In seguito alla congregazione antepreparatoria dell’11 aprile 1961 e alle successive congregazioni preparatoria e generale, il 15 luglio 1965 il Papa san Paolo VI autorizzò la promulgazione del decreto sull’eroicità delle virtù di padre Charbel, che diventava quindi Venerabile.

La beatificazione

Secondo la normativa allora in uso, per ottenere la beatificazione di padre Charbel servivano due miracoli comprovati.

Il primo caso preso in esame fu quello di suor Maria Abel Kamary, della Congregazione dei Sacri Cuori di Bikfaya. Per quattordici anni aveva sofferto dolori fortissimi a causa di un’ulcera pilorica, che neppure due interventi chirurgici valsero a curare. L’11 luglio 1950 fu portata al sepolcro di padre Charbel e sollevata perché potesse toccare la pietra tombale: appena lo fece, si sentì attraversare il corpo come da una scossa elettrica, poi fu portata a riposare. Il giorno dopo, mentre cercava di asciugare il liquido che trasudava dalla tomba, si alzò da sola, tra lo stupore dei pellegrini.

Il secondo fatto prodigioso riguardò invece Iskandar Obeid, un fabbro di Baabdat, che nel 1937 subì il distacco della retina destra, in seguito a un incidente. I medici volevano enucleare l’occhio destro per evitare che anche il sinistro s’infettasse, ma lui rifiutò. Fece invece ricorso, nel 1950, a padre Charbel, recandosi sulla sua tomba. Tre giorni più tardi sentì dolore all’occhio malato, che si gonfiò, ma non fu più cieco.

In seguito al riconoscimento di questi due miracoli, san Paolo VI beatificò padre Charbel il 5 dicembre 1965, alla presenza dei vescovi partecipanti al Concilio Ecumenico Vaticano II.

La canonizzazione

Perché padre Charbel venisse canonizzato, fu necessario il riconoscimento di un terzo miracolo. Fu quindi considerato il caso di Mariam Assaf Awad, una vedova di origine siriaca residente in Libano. Operata per tre volte per un tumore allo stomaco, all’intestino e alla gola, fu dichiarata incurabile dai medici.

Una notte, nel 1967, invocò con particolare intensità il Beato Charbel, a cui aveva iniziato a raccomandarsi quando le era stata prospettata la morte imminente. Il mattino dopo, si accorse che il tumore era sparito.

Dopo l’esame da parte della Consulta Medica e dei membri della Congregazione delle Cause dei Santi, san Paolo VI canonizzò padre Charbel il 9 ottobre 1977, nella basilica di San Pietro a Roma.

Il culto

Dopo la beatificazione, i resti mortali di san Charbel non emisero più il liquido e si ridussero al solo scheletro, ricoperto dalla pelle essiccata. Sono venerati nel monastero di San Marone ad Annaya, in un’urna di legno di cedro, l’albero che Dio ha piantato secondo la Bibbia, emblema del Libano. Anche la grotta dove meditava da ragazzo e la sua casa natale sono meta di pellegrinaggio.

Il Martirologio Romano ricorda san Charbel il 23 luglio, giorno della sua ordinazione sacerdotale, il 24 luglio, giorno della traslazione nella terza tomba, e il 24 dicembre, giorno della sua nascita al Cielo. In Libano è stato sempre ricordato la terza domenica di luglio.

I suoi devoti lo commemorano ogni 22 del mese (anche nella sede dell’Ordine Libanese Maronita a Roma) in quanto è una data ricorrente. Il 22 ottobre 1928, il superiore generale dell’Ordine Libanese Maronita Ignazio Dagher aveva consegnato a papa Pio XI i documenti delle cause di beatificazione e canonizzazione di tre Servi di Dio dell’Ordine Libanese Maronita: Nimatullah Kassab Al-Hardini (canonizzato nel 2004), Rafqa Ar-Rayes (canonizzata nel 2001) e Charbel Makhlouf. Il 22 aprile 1950 ci fu la prima ricognizione del suo corpo. Infine, uno degli ultimi miracoli a lui attribuiti è avvenuto il 22 gennaio 1994, alla signora Nohad Shami.

Autore: 
Antonio Borrelli ed Emilia Flochini


Shrine of Our Lady of Perpetual Help, San Luis Potosi city, San Luis Potosi state, Mexico