lundi 17 décembre 2012

Saint JUDICAËL, roi de Domnonée puis moine

Statue de Saint Judicaël, Abbatiale Notre-Dame de Paimpont

Statue de Saint-Judicaël en l'abbatiale Notre-Dame de Paimpont (35). Détail. Buste du saint.


SAINT JUDICAËL

Roi de Bretagne puis moine (+ 658)

ou Gaël ou Giguel ou Gicquel ou Juzel.

Il régna sur la Bretagne à partir de 632. En 636, saint Eloi lui fit rencontrer à Clichy, près de Paris, le roi Dagobert pour signer un traité de paix entre Bretons et Francs. Deux ans plus tard, il laissa son trône et se fit moine pour les 20 dernières années de sa vie.

"Judicaël était le fils de Judhaël, roi de la Domnonée, un royaume qui occupait alors le nord de l'Armorique. A la mort de Judhaël, vers 605, Judicaël, pourtant le fils aîné et l'héritier, préféra se retirer au monastère Saint-Jean de Gaël que saint Méen venait d'ériger. Il quitta cependant le monastère pour prendre la direction du royaume de Domnonée. Pendant vingt ans, il gouverna le royaume avec autorité et sagesse. Ses qualités de diplomate lui permirent de régler des différends avec le roi Dagobert et de conclure avec lui une alliance. Cela fait, il décida d'abdiquer de nouveau et de reprendre la vie monacale." (diocèse de Quimper et Léon - Saint Judicaël 16 décembre)

En Bretagne, l’an 658, saint Judicaël, roi de Domnonée, qui contribua beaucoup à établir la paix entre les Bretons et les Francs et, après avoir quitté sa charge, termina sa vie au monastère de saint Méen.

Martyrologe romain

SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/272/Saint-Judica%EBl.html

Saint Judicaël et Saint Salomon. Procession des saints de Bretagne. Diocèse de Rennes. Déambulatoire de la métropole Saint-Pierre de Rennes (35).


SAINT JUDICAËL

Le vrai nom de Gaël est Judicaël, qui signifie selon l'étymologie Celtique : "seigneur généreux" !

Nous sommes au début du VIIe siècle, en Armorique du nord. Fils de Judaël, roi de Domnonée (le nom ancien de cette région), le prince Judicaël est l'aîné d'une famille de 15 frères et soeurs. A la mort de son père vers 605, il est écarté du pouvoir et se retire au monastère de Saint-Jean-de-Gaël que dirige saint Méen. Son frère, qui avait usurpé la royauté, étant devenu aveugle, Judicaël quitte son monastère pour faire face à ses responsabilités. Le roi Judicaël est couronné en 632 ; il épouse Morone, fille d'un seigneur de la région du Léon. Sans jamais oublier qu'il ne tient son pouvoir que du Dieu Tout-Puissant, il gouverne son peuple avec justice et générosité. En 636, saint Éloi lui fait rencontrer le roi Dagobert à Clichy, près de Paris ; les deux souverains signent un traité de paix. Le roi de Domnonée travaille sans répit au développement de sa région, fondant en particulier plusieurs monastères, notamment à l'orée de la forêt de Paimpont.

Lassé, dit-on, de l'exercice du pouvoir, Judicaël ne s'y accroche pas et en 640, il se retire à Saint-Jean-de-Gaël, où il meurt vers 650. Grande était sa réputation de sainteté, qu'illustre un épisode analogue à celui du manteau partagé par saint Martin. Alors que toute une troupe de cavaliers avait refusé d'aider un lépreux dans la traversée d'une rivière, Judicaël chargea le miséreux sur ses épaules. Après la traversée, sur l'autre rive, le lépreux se révéla être le Christ. La mémoire populaire a toujours vénéré dans le saint roi Judicaël "le père des pauvres, le releveur des misérables et le fracteur (briseur) des orgueilleux".

Comme Gaël est le nom du village proche de Saint-Méen-le-Grand où il se fit moine et revint terminer sa vie, saint Judicaël est devenu le saint patron des Gaël (au masculin comme au féminin) et de divers noms dérivés, comme Judicaël, Judy, Juhel et Jézéquel.

Rédacteur : Frère Bernard Pineau, OP

SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Judicael-Gael

Fresque peinte par Jeanne Malivel dans une salle du patronage de Loudéac, rue de la Chèze. Elle représente les saints bretons. À gauche de la croix, on voit, de gauche à droite, saint Judicaël (roi) et saint Maurice Duault (le patron de Loudéac). À droite de la croix, on trouve saint Yves, saint Brieuc, saint Conwoion, saint Fracan, sainte Gwen, saint Guethenoc, saint Guénolé, saint Jacut et saint Armel en train d'enchaîner un dragon. Au-dessus de la porte, on peut voir les armes de Pie XI : un écu coupé, en haut d'or avec un aigle de sable, et en bas d'argent avec trois tourteaux de gueules.


S. Judicaël

Judual, prince de Domnonée (région comprise entre le Mont Saint-Michel et Brest), recouvra ce pays par la victoire de Clotaire Ier sur Chramnus et Conomor. Judhaël, son fils et son successeur, épousa Pritelle, dont il eut un grand nombre d’enfants. Saint Judicaël succéda à Judhaël, son père, dans la principauté, et prit le titre de roi.

Mais en 516, il se démit de la souveraineté en faveur d’un de ses frères, et embrassa l’état religieux à Gaël, monastère alors gouverné par saint Meen. Peu de temps après on l’obligea de reprendre le gouvernement de la principauté.

Entre les fondations pieuses qu’il fit, on distingue l’abbaye de Painpont au diocèse de Saint-Malo, laquelle appartient aujourd’hui (début du XIXe siècle) aux chanoines réguliers de la congrégation de France. Pour prévenir une guerre dangereuse, il se laissa persuader par saint Éloi de rendre hommage à Dagobert, qui le reçut, en cette occasion, avec les honneurs dus à un roi. Suivant Frédegaire et l’auteur anonyme des gestes de Dagobert, la cérémonie se fit à Clichy-la-Garenne près de Paris.

Quelque temps après, saint Judicaël (ou Guiguel, ou Gaël) retourna au monastère de Gaël, qui porte présentement le nom de Saint-Meen, et qui est dans le diocèse de Saint-Malo. Il y mourut dans la pratique des vertus religieuses, la nuit du 16 au 17 décembre, vers le milieu du septième siècle.

En 878, ses reliques furent transférées chez les bénédictins de l’abbaye de Marne en Poitou, dite aujourd’hui d’Ansion, ou de Saint-Jovin, du nom d’un saint solitaire qui florissait dans le quatrième ou le cinquième siècle, et qui est honoré le 11 juin.

On invoquait saint Judicaël dans les litanies anglaises du septième siècle. Il est nommé en ce jour dans le Martyrologe de France et dans celui des Bénédictins ; mais l’ancien calendrier de saint Meen n’en fait mention que le lendemain.

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Judicael-ou-Guiguel-ou-Gael-Fete-le-16-decembre-No_1349.htm

Hommage de saint Judicaël à Dagobert Ier. Bataille entre Dagobert Ier et les Gascons. Guillaume Crétin, chroniques françaises. XVIème siècle, Rouen. Bibliothèque Nationale de France. https://mandragore.bnf.fr/


SAINT JUDICAËL

(ou Gaël ou Giguel ou Gicquel ou Juzel)

Roi en Bretagne puis moine

(v. 650)

Il régna sur la Bretagne à partir de 632. En 636, saint Eloi lui fit rencontrer à Clichy, près de Paris, le roi Dagobert pour signer un traité de paix entre Bretons et Francs.

Deux ans plus tard, il laissa son trône et se retira dans une abbaye, près de Montfort (Ille-et-Vilaine) pour finir les 20 dernières années de sa vie dans la prière.

SOURCE : http://je-n-oeucume-guere.blogspot.ca/2008_12_01_archive.html

Baie 08 de la basilique Notre-Dame-du-Roncier de Josselin (56). Datation: v.1470-1480 et v.1890-1895. Maître-verrier: atelier Hucher et Carmel du Mans. Description:1er registre: Saint-Cado, Saint-Judicaël, Saint-Charles Borromée et Saint-Augustin; 2ème registre: Saint-Louis et Saint-Hubert entre deux armoiries.


Saint Judicaël (ou Saint Gaël), Roi en Bretagne puis moine (v. 650).

Il naquit vers l'an 590. Fils aîné de Judhaël, roi de Domnonée et de la reine Pritelle, fille aînée d'Ausoche, prince au Comté de Léon. Il était l'aîné de quinze frères et une sœur, dont plusieurs font partie de la longue liste des saints bretons, notamment Saint Josse et Winoc.

A la mort de Judhaël vers 605, pourtant aîné et héritier, il préféra se retirer au monastère Saint-Jean de Gaël, et laissa le trône à son frère.

Ce dernier ayant embrassé à son tour la vie monastique, Judicaël quitta alors son monastère pour prendre la direction du royaume de Domnonée. Pendant vingt ans, il gouverna le royaume avec autorité et sagesse. Après s'être marié à Morone en 630 (dont aura un fils Gradlon Flam), il aurait été couronné en 632 et serait avec Saint Éloi à l'origine du traité de 636 signé à Clichy donnant au roi Dagobert Ier la suzeraineté de la Bretagne aux Francs.

Vers 640, il se serait de nouveau retiré dans un monastère à Gaël (certains disent au monastère de Paimpont qu'il avait fondé) pour finir les 20 dernières années de sa vie dans la prière, et serait mort dans la nuit du 16 au 17 décembre 658. Il fut enseveli à côté de son maître Saint Méen.

SOURCE : http://archives.forum-politique.org/www.forum-politique.org/religion/topic78698-100.html

Saint Judicael roi des bretons fait sa soumission à Clichy. Vitrail, église Saint-vincent-de-Paul de Clichy

Bleiglasfenster in der katholischen Pfarrkirche Saint-Vincent-de-Paul in Clichy, Darstellung: hl. fr:Judicaël (saint)


Saint Judicael

Fête saint : 16 Décembre

Titre : Roi de Bretagne

Date : 658

Pape : Vitalien

Judicaël écoutait ces instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections que saint Meen lui imposait, il trouvait tou­jours tant de bonté et de tendresse pour lui dans les avis salutaires de son maitre, qu'il les recevait sans peine et s'y soumettait avec joie. Il n'eut même aucune répugnance à prendre soin du jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en avait l'intendance, et il aimait d'autant plus ce vil emploi, qu'il vivait du travail de ses mains, et que la fatigue inséparable de cette occupation affaiblissait insensiblement dans son corps l'ennemi domestique qu'il appréhendait.

La Vie des Saints : Saint Judicael

En Bretagne, saint Judicaël, confesseur, qui échangea la pourpre contre l’habit religieux. 658.

Hagiographie de saint Judicael

Saint Judicaël naquit vers l’an 590, ou quelques années après cette époque, et fut baptisé par un prêtre nommé Guodenon. Il fut nourri jus­qu’à l’âge de trois ans dans la maison de son aïeul Ausoche, et depuis élevé à la cour du roi de Bretagne, son père, après la mort duquel il devait, comme l’aîné de tous ses frères, succéder à la couronne. Il s’efforça en effet de s’assurer le trône, et soutint même ses droits par les armes ; mais Salomon II, son frère et son compétiteur, lui disputa et obtint la couronne. Renonçant dès lors au monde, il alla dans le monastère de Saint-Jean de Gaël (Domnonée armoricaine), se revêtir des livrées de la pénitence sous la conduite de saint Meen. Toute la Bretagne, quoiqu’affligée de la retraite de son prince, sur le mérite duquel elle avait conçu de grandes espérances, admira celle grande action, qui parut d’autant plus généreuse et plus chrétienne à ses sujets, qu’ils connaissaient mieux ses belles qualités, et que la solidité de son esprit leur persuadait qu’il n’avait pas pris ce parti sans réflexion.

On raconte des choses merveilleuses de la première ferveur de Judicaël. Ses mortifications étaient extrêmes, et seraient allées jusqu’aux plus grands excès, si la sage discrétion de saint Meen ne les eût modérées. Quelque vigilance pourtant qu’eût le saint vieillard à retenir les saillies de ce zèle sans expérience, il ne pouvait empêcher que Judicaël ne dépassât souvent les bornes qui lui étaient prescrites, et que, présumant trop de son courage et de ses forces, il n’en fît beaucoup plus qu’on n’exigeait de lui, et même qu’on ne lui permettait. Un jour d’hiver, saint Meen le surprit plongé dans l’eau jusqu’au cou, par un trou qu’il avait fait à la glace. Le saint abbé ne put s’empêcher d’admirer une si grande ferveur, mais il fit entendre à Judicaël qu’il n’est pas moins dangereux, quelquefois, de vouloir triom­pher par la force de certaines tentations, que de ne se mortifier pas assez par une discrétion trop réservée.

Ses vertus

Judicaël écoutait ces instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections que saint Meen lui imposait, il trouvait tou­jours tant de bonté et de tendresse pour lui dans les avis salutaires de son maitre, qu’il les recevait sans peine et s’y soumettait avec joie. Il n’eut même aucune répugnance à prendre soin du jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en avait l’intendance, et il aimait d’autant plus ce vil emploi, qu’il vivait du travail de ses mains, et que la fatigue inséparable de cette occupation affaiblissait insensiblement dans son corps l’ennemi domestique qu’il appréhendait.

Il n’y avait pas longtemps que Judicaël était dans cette maison, où, après son entrée, il avait reçu la tonsure cléricale et l’habit monastique, marque de son engagement, lorsque le saint abbé Conard-Meen rendit son âme à Dieu, et laissa son disciple dans une si grande affliction, que rien ne fut capable de le consoler de cette perte. L’ancien auteur de la Vie de saint Josse nous apprend que Judicaël laissa alors croître ses cheveux et sa barbe, reprit ses habits séculiers, remonta sur le trône après la mort de son frère, Salomon II, arrivé vers l’an 630, édifia toute la maison royale et toute la cour par l’exemple de ses vertus.

Piété et justice

Judicaël se maria à une dame de la même famille et du même pays que la reine sa mère, et qui, selon la chronique de Saint-Brieuc, se nom­mait Meronoë ou Merovoë, et, selon l’auteur des Actes de saint Léri, Morone. Elle n’était guère moins vertueuse que son époux, et ne se portait pas avec moins de zèle que lui à toutes sortes d’actions de religion et de piété ; ce qui entretient entre eux une paix et une concorde admirables. Persuadés, tous deux que la principale obligation des rois chrétiens est de s’employer avec zèle à faire régner dans leurs États la loi de Jésus-Christ, et que toute leur grandeur devait être dans la dépendance de la sienne, ils ne se servaient de leur puissance que pour le faire adorer avec plus de respect. Ils n’employaient leurs trésors que pour soulager plus efficacement l’indi­gence des pauvres, et n’usaient de leur autorité que pour faire observer plus fidèlement les lois de Dieu, faire régner dans leur royaume la piété et la justice. L’auteur de la Vie de saint Judicaël rapporte en particulier quel­ques faits qui montrent combien à cet égard les dispositions de son cœur étaient saintes. Il nourrissait toujours à la suite de sa cour, dit cet auteur, une troupe de pauvres auxquels il faisait distribuer régulièrement tout ce qu’on desservait de sa table, et tes servait souvent de ses propres mains. Il avait même pour eux une si grande tendresse, que, trouvant un jour un pauvre lépreux au bord d’une rivière rapide, qu’on ne pouvait passer à pied qu’avec beaucoup de peine, il commande à tous les officiers et sei­gneurs de sa suite de marcher en avant, et de le laisser seul. Quand ils furent éloignés, il embrassa le lépreux, et pour lui faire traverser la rivière, le plaça devant lui sur son cheval, sans se rebuter de sa puanteur et de ses ulcères ; et l’on ajoute que ce lépreux apparent était Jésus-Christ même, qui, lui ayant promis de dignes récompenses, lui donna sa bénédiction, et disparut aussitôt.

Sa bonté

Le Saint, au milieu de l’abondance et de la délicatesse de sa table, était très-sobre, et savait si bien cacher ses abstinences, qu’il semblait ne chercher qu’à se satisfaire dans ses repas, lorsqu’il ne s’occupait qu’à se mortifier. Il se réduisit à ne boire que de l’eau, et pour cacher cette péni­tence, il se faisait donner à boire dans une coupe d’or couverte.

Sa bonté pour ses peuples et sa piété pour Dieu brillent avec éclat dans ce que l’on va dire. Une fois, pendant la nuit qui précède le jour de Pâques, et pendant qu’il était retiré pour se préparer à la solennité de la fête, il fut surpris d’entendre le bruit et les cris d’un grand nombre de charretiers, qui tâchaient de se devancer les uns les autres au passage d’un pont qui n’était pas fort éloigné de son palais. Il demanda quelle en était la cause ; et on lui dit que les fermiers de quelques droits qu’on lui payait en espèces lui amenaient un grand nombre de chariots chargés, et que c’était. d’où venaient tout ce vacarme et cette confusion. Il fut si peiné qu’on employât la plus sainte nuit de l’année à cette sorte de travail, et qu’on lui payât des redevances onéreuses aux peuples dans un temps où l’Eglise est occupée à rendre grâces à Dieu de ce que Jésus-Christ nous a délivrés de ce que nous devions tous à la justice de son Père, qu’il résolut sur le ­champ de remettre pour jamais à ses sujets cette imposition, et il le fit effectivement, comme il l’avait résolu.

Notre-Dame de Paimpont

Le temps qu’il avait demeuré sous saint Meen, dans l’abbaye de Gaël, lui avait fait concevoir tant d’estime pour la vie religieuse, qu’il bâtit quel­ques autres monastères et sanctuaires, entre lesquels on compte Notre-Dame de Paimpont, élevé en l’honneur de la sainte Vierge, sur le bord d’un étang, à la tête d’un pont, d’où lui est venu son nom. Ce religieux prince fit des­servir cette chapelle par des religieux du monastère de Saint-Meen, et accorda, par une charte, vers l’an 648, des terrains à tous ceux qui vou­draient s’établir dans la forêt qui couvrait le pays. En effet, dans les temps les plus reculés, une immense forêt partageait toute la Bretagne : elle était au nombre des bois sacrés des druides, qui en arrosaient les arbres de sang humain ; et on y trouve encore çà et là des pierres qui servaient d’autel pour leurs horribles sacrifices. Le saint roi Judicaël jugea que le meilleur moyen de purifier ces lieux et de réparer les outrages qui y avaient été faits à l’humanité, était d’y établir le culte de la sainte Vierge, que les druides honoraient sans la connaître. En effet, Notre-Dame de Paimpont attira bientôt à elle de nombreux pèlerins qui vinrent implorer son secours et lui demander des remèdes pour toutes les infirmités humaines. Mais malheureusement, vers le commencement du dixième siècle, des pirates normands vinrent incendier et anéantir le pieux sanctuaire. Un siècle plus tard, il fit relever par un prince de Bretagne, et devint une abbaye de cha­noines réguliers de Sainte-Geneviève. Le culte de Marie reprit alors son premier lustre : de tous côtés on vint prier Notre-Dame de Paimpont ; presque tous les jours, il y avait quelque pèlerinage ; le lundi de la Pente­côte surtout l’affluence était immense. Enfin ce sanctuaire acquit une telle réputation, que dans la cathédrale même de Rennes, comme dans l’église du Rheu, on consacra un autel à Notre-Dame de Paimpont.

Culte et reliques

Ces bonnes œuvres ne pouvaient contenter le cœur de Judicaël, et quoi qu’il donnât aux monastères, sa conscience lui suggérait toujours qu’il ne s’acquittait pas à leur égard tant qu’il ne s’y donnait pas lui-même. Un remords secret lui reprochait sans cesse sa sortie du cloître et les engage­ments qu’il y avait contractés sous la discipline de saint Meen. Il est vrai que ses devoirs à l’égard de sa famille, le bruit flatteur de la cour, la multitude des affaires, les occupations inséparables de sa dignité, détournaient souvent son attention de ces pensées qui troublaient son repos, mais elles revenaient souvent, et si elles ne produisaient pas une dernière résolution, elles ébranlaient au moins et relâchaient les liens qui le retenaient dans ce siècle. On le vit en effet s’adonner plus que jamais aux exercices de piété, à la lecture de l’Ecriture sainte, aux aumônes, à la prière, et bientôt après se renfermer dans le monastère où il avait déjà pris l’habit. Après une longue vie passée dans les exercices de la piété et de la mortification, il rendit paisiblement son âme à Dieu, le 16 décembre vers l’an 658. Il fut enseveli à côté de son maître saint Meen. Aujourd’hui il ne reste de ses reliques, dans l’église de Saint-Meen, que la partie inférieure d’un fémur ; le reste a disparu à la Révolution.

On représente saint Judicaël ayant une couronne à ses pieds et tenant un balai à la main ; c’est la caractéristique ordinaire des personnages qui, après avoir renoncé à une vie brillante selon le monde, embrassaient avec joie les offices les plus humbles dans le cloître.

SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-judicael-roi-de-bretagne/


Xavier Tanguy, Saint Judicael, sculpture, 2020, Vallée des saints, Carmoët, Côtes-d'Armor, Bretagne.


SAINT JUDICAËL, ROI DE BRETAGNE, 

MOINE A SAINT-JEAN DE GAËL (+ 618)

Saint Judicaël naquit vers l'an 590, ou quelques années après cette époque, et fut baptisé par un prêtre nommé Guodenon. Il fut nourri jusqu'à l'âge de 3 ans dans la maison de son aïeul Ausoche, et depuis élevé à la cour du roi de Bretagne, son père, après la mort duquel il devait, comme l'aîné de tous ses frères, succéder à la couronne. Il s'efforça en effet de s'assurer le trône, et soutint même ses droits par les armes ; mais Salomon 2, son frère et son compétiteur, lui disputa et obtint la couronne. Renonçant dès lors au monde, il alla dans le monastère de Saint-Jean de Gaël (Domnonée armoricaine), se revêtir des livrées de la pénitence sous la conduite de saint Meen. Toute la Bretagne , quoique affligée de la retraite de son prince, sur le mérite duquel elle avait conçu de grandes espérances, admira cette grande action, qui parut d'autant plus généreuse et plus Chrétienne à ses sujets, qu'ils connaissaient mieux ses belles qualités, et que la solidité de son esprit leur persuadait qu'il n'avait pas pris ce parti sans réflexion.

On raconte des choses merveilleuses de la première ferveur de Judicaël. Son ascèse était extrême, et serait allée jusqu'aux plus grands excès, si la sage discrétion de saint Meen ne l'eût modéré. Quelque vigilance pourtant qu'eût le saint vieillard à retenir les saillies de ce zèle sans expérience, il ne pouvait empêcher que Judicaël ne dépassât souvent les bornes qui lui étaient prescrites, et que, présumant trop de son courage et de ses forces, il n'en fit beaucoup plus qu'on n'exigeait de lui, et même qu'on ne lui permettait. Un jour d'hiver, saint Meen le surprit plongé dans l'eau jusqu'au cou, par un trou qu'il avait fait à la glace. Le saint abbé ne put s'empêcher d'admirer une si grande ferveur, mais il fit entendre à Judicaël qu'il n'est pas moins dangereux, quelquefois, de vouloir triompher par la force de certaines tentations, que d'avoir une discrétion trop réservée en matière d'ascèse.

Judicaël écoutait ces instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections que saint Meen lui imposait, il trouvait toujours tant de bonté et de tendresse pour lui dans les avis salutaires de son maître, qu'il les recevait sans peine et s'y soumettait avec joie. Il n'eut même aucune répugnance à prendre soin du jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en avait l'intendance, et il aimait d'autant plus ce vil emploi, qu'il vivait du travail de ses mains, et que la fatigue inséparable de cette occupation affaiblissait insensiblement dans son corps l'ennemi domestique qu'il appréhendait.

Il n'y avait pas longtemps que Judicaël était dans cette maison, où, après son entrée, il avait reçu la tonsure cléricale et l'habit monastique, marque de son engagement, lorsque le saint abbé Conard-Meen rendit son âme à Dieu, et laissa son disciple dans une si grande affliction, que rien ne fut capable de le consoler de cette perte. L'ancien auteur de la Vie de saint Josse nous apprend que Judicaël laissa alors croître ses cheveux et sa barbe, reprit ses habits séculiers, remonta sur le trône après la mort de son frère, Salomon 2, arrivée vers l'an 630, édifia toute la maison royale et toute la cour par l'exemple de ses vertus.

Judicaël se maria à une dame de la même famille et du même pays que la reine sa mère, et qui, selon la chronique de Saint-Brieuc, se nommait Meronoë ou Merovoë, et, selon l'auteur des Actes de saint Léri, Morone. Elle n'était guère moins vertueuse que son époux, et ne se portait pas avec moins de zèle que lui à toutes sortes d'actes de Foi et de piété; ce qui entretint entre eux une paix et une concorde admirables. Persuadés tous 2 que la principale obligation des rois Chrétiens est de s'employer avec zèle à faire régner dans leurs Etats la Loi de Jésus-Christ, et que toute leur grandeur devait être dans la dépendance de la Sienne , ils ne se servaient de leur puissance que pour Le faire adorer avec plus de respect. Ils n'employaient leurs trésors que pour soulager plus efficacement l'indigence des pauvres, et n'usaient de leur autorité que pour faire observer plus fidèlement les Lois de Dieu, faire régner dans leur royaume la piété et la justice. L'auteur de la Vie de saint Judicaël rapporte en particulier quelques faits qui montrent combien à cet égard les dispositions de son coeur étaient saintes. Il nourrissait toujours à la suite de sa cour, dit cet auteur, une troupe de pauvres auxquels il faisait distribuer régulièrement tout ce qu'on desservait de sa table, et les servait souvent de ses propres mains. Il avait même pour eux une si grande tendresse, que, trouvant un jour un pauvre lépreux au bord d'une rivière rapide, qu'on ne pouvait passer à pied qu'avec beaucoup de peine, il commande à tous les officiers et seigneurs de sa suite de marcher en avant, et de le laisser seul. Quand ils furent éloignés, il embrassa le lépreux, et pour lui faire traverser la rivière, le plaça devant lui sur son cheval, sans se rebuter de sa puanteur et de ses ulcères; et l'on ajoute que ce lépreux apparent était Jésus-Christ même, qui, lui ayant promis de dignes récompenses, lui donna Sa bénédiction, et disparut aussitôt.

Le Saint, au milieu de l'abondance et de la délicatesse de sa table, était très sobre, et savait si bien cacher ses abstinences, qu'il semblait ne chercher qu'à se satisfaire dans ses repas, lorsqu'il ne s'occupait qu'au jeûne. Il se réduisit à ne boire que de l'eau, et pour cacher cette pénitence, il se faisait donner à boire dans une coupe d'or couverte.

Sa bonté pour ses peuples et sa piété pour Dieu brillent avec éclat dans ce que l'on va dire. Une fois, pendant la nuit qui précède le jour de Pâques, et pendant qu'il était retiré pour se préparer à la solennité de la Fête , il fut surpris d'entendre le bruit et les cris d'un grand nombre de charretiers, qui tâchaient de se devancer les uns les autres au passage d'un pont qui n'était pas fort éloigné de son palais. Il demanda quelle en était la cause; et on lui dit que les fermiers de quelques droits qu'on lui payait en espèces lui amenaient un grand nombre de chariots chargés, et que c'était d'où venaient tout ce vacarme et cette confusion. Il fut si peiné qu'on employât la plus sainte nuit de l'année à cette sorte de travail, et qu'on lui payât des redevances onéreuses aux peuples dans un temps où l'Eglise est occupée à rendre grâces à Dieu de ce que Jésus-Christ nous a délivrés de ce que nous devions tous à la justice de son Père, qu'il résolut sur le champ de remettre pour jamais à ses sujets cette imposition, et il le fit effectivement, comme il l'avait résolu.

Le temps qu'il avait demeuré sous saint Meen, dans l'abbaye de Gaël, lui avait fait concevoir tant d'estime pour la vie religieuse, qu'il bâtit quelques autres monastères et sanctuaires, entre lesquels on compte Notre-Dame de Paimpont, élevé en l'honneur de la sainte Vierge, sur le bord d'un étang, à la tête d'un pont, d'où lui est venu son nom. Ce religieux prince fit desservir cette chapelle par des religieux du monastère de Saint Meen, et accorde, par une charte, vers l'an 648, des terrains à tous ceux qui voudraient s'établir dans la forêt qui couvrait le pays. En effet, dans les temps les plus reculés, une immense forêt partageait toute la Bretagne : elle était au nombre des bois sacrés des druides, qui en arrosaient les arbres de sang humain; et on y trouve encore çà et là des pierres qui servaient d'autel pour leurs horribles sacrifices

[ l'archéologie a depuis largement prouvé que ce genre d'assertion des historiens du 19ième siècle ne reposait sur rien, les "dolmens" étant les restants de sépultures du 2 ou 3ième millénaire avant Jésus-Christ. JMD ].

Le saint roi Judicaël jugea que le meilleur moyen de purifier ces lieux et de réparer les outrages qui y avaient été faits à l'humanité, était d'y établir le culte de la sainte Vierge, que les druides honoraient sans la connaître. En effet, Notre-Dame de Paimpont attira bientôt à elle de nombreux pèlerins qui vinrent implorer son secours et lui demander des remèdes pour toutes les infirmités humaines. Mais malheureusement, vers le commencement du 10ième siècle, des pirates Normands vinrent incendier et anéantir le pieux sanctuaire. Un siècle plus tard, il fut relevé par un prince de Bretagne, et devint une abbaye de chanoines réguliers de Sainte-Geneviève. Le culte de Marie reprit alors son premier lustre : de tous côtés on vint prier Notre-Dame de Paimpont; presque tous les jours il y avait quelque pèlerinage; le lundi de la Pentecôte surtout l'affluence était immense. Enfin ce sanctuaire acquit une telle réputation, que dans la cathédrale même de Rennes, comme dans l'église du Rheu, en consacra un autel à Notre-Dame de Paimpont.

Ces bonnes oeuvres ne pouvaient contenter le coeur de Judicaël, et quoi qu'il donnât aux monastères, sa conscience lui suggérait toujours qu'il ne s'acquittait pas à leur égard tant qu'il ne s'y donnait pas lui-même. Un remords secret lui reprochait sans cesse sa sortie du cloître et les engagements qu'il y avait contractés sous la discipline de saint Meen. Il est vrai que ses devoirs à l'égard de sa famille, la multitude des affaires, les occupations inséparables de sa dignité, détournaient souvent son attention de ses pensées qui troublaient son repos, mais elles revenaient souvent, et si elles ne produisaient pas une dernière résolution, elles ébranlaient au moins et relâchaient les liens qui le retenaient dans ce siècle. On le vit en effet s'adonner plus que jamais aux exercices de piété, à la lecture de l'Ecriture sainte, aux aumônes, à la prière, et bientôt après se renfermer dans le monastère où il avait déjà pris l'habit. Après une longue vie d'ascète, il rendit paisiblement son âme à Dieu, le 16 décembre vers l'an 658. lI fut enseveli à côté de son maître saint Meen. Aujour'd'hui il ne reste de ses reliques, dans l'église de Saint-Meen, que la partie inférieure d'un fémur, le reste a disparu à la Révolution.

On représente saint Judicaël ayant une couronne à ses pieds et tenant un balai à la main ; c'est la caractéristique ordinaire des personnages qui, après avoir renoncé à une vie brillante selon le monde, embrassaient avec joie les offices les plus humbles dans le cloître.

"Saints de Bretagne", par Dom Lobineau et l'abbé Tresvaux; "Caractéristiques des Saints", par le révérend père Cahier.

Merci à Jean Michel Dossogne pour le partage de ce texte

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Image de la page 871 de la "Vie des Saints" en langue bretonne. Écrit par Yann-Vari Perrot et publié en 1912.


7e siècle

Judicaël

Roi et saint breton

 Personnages

Judicaël († v. 637-639 ?) est un personnage historique qui règne sur la Domnonée armoricaine dans la première moitié du 7e siècle. Son histoire n’est que partiellement connue des historiens.

Son nom est associé à celui de saint Méen, fondateur du monastère de Gaël, mais le lien qui existe entre Judicaël et saint Méen n’est pas historique. Il est le fruit des hagiographes des deux saints au 11e siècle. Ce sont eux, (à moins qu’il ne s’agisse du même), qui font entrer le jeune Judicaël au monastère de saint Méen à Gaël pour s’y réfugier une première fois et qui le font y revenir ensuite pour y mourir en odeur de sainteté.

Depuis, l’histoire et la légende s’accordent pour faire de Judicaël le « saint-roi » des Bretons.

TexteÀ lire aussiPublication

Judicaël : entre histoire et légende

Judicaël règne sur la Domnonée armoricaine durant la première moitié du 7e siècle, à l’époque de Dagobert Ier (roi des Francs Mérovingiens de 629 à 639). Toutefois, le mythe en fait le souverain de toute l’Armorique. Il combat les Francs qui veulent soumettre la Bretagne armoricaine.

La totalité de la Vita Judicaelis (Vie de Judicaël) reste en grande partie inédite, si bien que les recherches concernant le saint dans sa dimension historique se poursuivent.

L’historien Pierre Le Baud (†1505) attribue l’Histoire du saint roi Judicaël à Ingomar, moine du 11e siècle de l’abbaye de Saint-Méen, qualifié de « grammaticus  ». Le texte d’Ingomar est de nature hagiographique.

[...] le chroniqueur a procédé, ici comme ailleurs, tout à la fois en démembrant et en regroupant les différents textes qu’il a compilés ; à quoi vient s’ajouter bien sûr son propre texte.

BOURGÈS, André-Yves, « Le dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et Léri. », in Corona Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon., Presse Universitaire de Rennes, 2004, (« Britannia Monastica »), p. 83-92, Voir en lignep. 3

Toutefois, les historiens actuels considèrent que son Histoire contient des éléments du 7e siècle, avérés comme contemporains de Judicaël.

Les pièces qui subsistent de la Vita Judicaelis, dossier hagiographique de saint Judicaël [BHL 4503] largement inédit, figurent dans différents ouvrages :

le Chronicon Briocense (Chronique de Saint-Brieuc) d’auteurs inconnus (1498-1505) ;

— les Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine de Pierre Le Baud (seconde version, composée entre 1498 et 1505) —  LE BAUD, Pierre, « Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine », in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638. — ;

— l’Obituaire de l’abbaye Saint-Méen, nom donné à un manuscrit anonyme copié vers 1525.

D’autres historiens en font part dans leurs travaux : dom Morice, dom Plaine, Arthur de La Borderie, Robert Fawtier, etc. —  BOURGÈS, André-Yves, « Le dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et Léri. », in Corona Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon., Presse Universitaire de Rennes, 2004, (« Britannia Monastica »), p. 83-92, Voir en ligne. —

Judicaël successeur de Judaël

Ingomar dresse une généalogie des rois de Domnonée dans laquelle le roi Judual a cinq fils, dont Judaël qui lui succède. Il raconte comment la naissance de Judicaël fait suite à l’union adultérine de Judaël avec Pritella. Judaël, lors d’une nuit de repos chez Ausoch, à Treflez en Léon, fait connaissance avec Pritelle, la fille de son hôte qui allume en lui l’esprit de convoitise.

[La nuit] il fait un songe prémonitoire dans lequel un poteau orné de symboles lui est présenté par la fille de son hôte, Pritelle, qui lui déclare : "Mon seigneur Judaël, tu as été prédestiné par le Christ, notre créateur, à venir ici à moi. C’est par toi et non par un autre que ce poteau chargé d’ornements doit être confié à ma garde et non à celle d’une autre. Et puis, c’est moi et non une autre qui doit le confier à ta protection et non à celle d’un autre [...]

MERDRIGNAC, Bernard, « Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, Vol. IV, Paris, Hachette, 1986.

Intrigué par ce rêve, Judaël veut en connaître la signification. Il se rend auprès du barde Taliesin qui lui en révèle le sens.

[...] [Taliesin] lui révéla que de leur union naîtrait un homme exceptionnel par les armes dans la première partie de sa vie, exceptionnel au service de Dieu pendant la seconde partie. Jud-haël connut donc charnellement Pritella, et de leur union naquit Judic-haël. Bien qu’ils ne fussent pas mariés, Dieu bénit à son profit cette union furtive et illégitime d’un fruit exceptionnel.

LE DUC, Gwenaël, « Qui était Judicaël ? », in Topoguide FFRandonnée ; Brocéliande à pied, 2011, p. 150-153. [page 151]

Durant ses trois premières années, Judicaël est élevé par ses grands-parents maternels. Bernard Merdrignac apporte une précision sur la façon dont ces enfants sont éduqués.

[...] Selon la coutume celtique, ceux-ci avaient été « mis en nourriture », c’est-à-dire éduqués par des parents adoptifs qui se les attachaient pour la vie, « non seulement par des liens d’affection mais aussi par des obligations légales ».

Merdrignac, Bernard, (1987) op. cit., p. 169

Lorsque le jeune Judicaël rejoint la cour de son père, il doit faire face à la jalousie d’une marâtre, l’épouse de Judaël, qui se voit forcée par Dieu d’accepter le destin exceptionnel de ce fils illégitime .

Judicaël avait été choisi par Judaël pour lui succéder. À la mort du roi éclatent des rivalités concernant cette succession. Un certain Rethwald qui avait en « nourriture » Haeloc, l’un des fils de Judaël, soutient la cause de son pupille et extermine sept des prétendants au trône. Le jeune Judicaël se réfugie auprès de saint Méen et prend la tonsure en son monastère de Gaël. Haeloc succède alors à Judaël et règne sur la Domnonée jusqu’à sa mort vers 610-615.

Judicaël, roi de Domnonée armoricaine

À la mort d’Haeloc, Judicaël quitte la bure pour lui succéder sur le trône. Les faits historiques corroborés par des sources contemporaines restent très limités. Contemporain de Dagobert 1er (roi des Francs Mérovingiens de 623 à 633), Judicaël règne sur la Domnonée armoricaine.

[...] l’on sait par le moine Ingomar [...] qu’il [Judicaël] résidait volontiers au centre de la péninsule [...] à la lisière orientale de l’actuelle forêt de Paimpont.

CHÉDEVILLE, André et GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1984. [page 68]

Considéré pendant un temps comme le souverain de toute l’Armorique, Judicaël doit à ce titre combattre les Francs. Les fragments de textes très anciens repris par Ingomar le décrivent comme un redoutable guerrier.

L’éloge guerrier de Judicaël

L’historien Gwenaël Le Duc fait part d’un poème anonyme inclus dans les différents textes compilés du Chronicon Briocense. Il s’agit d’une traduction en latin d’un poème consacré à l’éloge d’un chef, d’un type extrêmement archaïque qui figure également dans l’Histoire du saint roi Judicaël d’Ingomar. Bernard Merdrignac souligne le contraste avec le ton édifiant du reste de l’œuvre, ainsi que la méthode de travail d’un lettré breton du XIe siècle, capable de refondre des sources d’origine et de nature diverses pour forger un texte hagiographique. —  MERDRIGNAC, Bernard, Les Saints bretons entre légendes et histoire Le glaive à deux tranchants, Presses Universitaires de Rennes, 2008, (« Histoire »). [page 30] —

Il était un ami courtois envers ses amis, et tous les combats que les vieux soldats courageux ne pouvaient mener, lui, Judicaël, quoique encore d’un âge tendre, les menait.
Et quand il atteignit la plénitude de l’âge de l’homme accompli, il abattait de ses mains agiles et robustes les nombreuses troupes ennemies dont il était entouré, en n’importe quel lieu, ce guerrier qui combattait avec ardeur, ou bien, à la manière des paysans qui sèment, Judicaël semait, et partout où il (le) voulait, là descendait son javelot.

Et pendant ce temps en plus, à la manière des guerriers robustes dans le combat, il marchait à la guerre contre ses ennemis. Entre ses écuyers qui sortaient derrière lui joyeux, il répartissait de nombreux chevaux chargés de phalères, et nombreux étaient les porteurs de lances qui le suivaient à pied et, trouvant de nombreuses dépouilles, s’en revenaient chez eux à cheval.

Et des cadavres qu’il laissait derrière lui sur le terrain, non enterrés, les chiens, les vautours, les corbeaux, les milans, et les pies se repaissaient.

Et nombreuses dans les villages dans leurs maisons les femmes demeuraient, veuves hurlantes.

Parce que comme le taureau parmi les bœufs étrangers, et le verrat robuste parmi les porcs étrangers, et l’aigle au milieu des oies, le faucon parmi les grues, l’hirondelle parmi les abeilles, ainsi Judicaël, roi des Bretons Armoricains, rapide et agile, solide guerrier, se hâtait vers la guerre parmi ses ennemis qui se dressaient contre lui et allaient vers leur perte 1

Le Duc, Gwenaël († 2006). [Communication personnelle, Gérard Lelièvre, 2001.]

Deux victoires de Judicaël contre le roi Dagobert Ier amènent ce dernier à conclure vers 630 un traité de paix. Deux versions s’opposent sur les faits : l’une tirée de la Chronique dite de Frédégaire 2, indique que le roi Breton s’empresse de se rendre auprès de Dagobert à Clichy pour reconnaître ses torts et se soumettre au roi Franc ; l’autre, une Vie de saint Eloi composée par saint Ouen 3, ancien garde des sceaux de Dagobert, rapporte que c’est Eloi 4, alors trésorier du roi mérovingien, qui est chargé de négocier un accord de paix, à Creil, avec le chef breton. Il n’y est plus question de soumission mais d’un véritable traité de paix et d’alliance.

Retour de Judicaël à la vie monastique

Revenons à l’hagiographie. Jugeant son devoir accompli, Judicaël décide de reprendre la vie monastique. Il propose à son jeune frère, Josse (ou Judoc), de lui succéder 5. Celui-ci refuse, préférant devenir ermite itinérant pour aller évangéliser la Picardie. Il s’installe vers 643 à Montreuil-sur-Mer.

Le renoncement de Josse n’empêche pas Judicaël de se retirer dans le monastère de Gaël régi par saint Méen, sans que l’Histoire puisse dire qui lui succède.

Judicaël y finit ses jours en odeur de sainteté. Cette retraite du roi sanctifié au monastère de Gaël n’a rien d’historiquement assuré. Après le règne de Judicaël, l’histoire reste muette pendant un siècle, de 650 à 750, avant l’entrée de la Bretagne dans la sphère d’influence carolingienne.

Saint Méen et saint Judicaël dans la même église

Depuis le début du 9e siècle, le nom de Judicaël est associé à celui de saint Méen que l’hagiographie présente comme le fondateur du premier monastère à Gaël.

Méen (†617) est un moine de Galles qui débarque en Domnonée armoricaine. Son hagiographe raconte que le saint construit, sur le bord du Meu, de petits bâtiments (cellules) et une église dédiée à Jean le Baptiste avant d’édifier un monastère. Son emplacement exact reste indéterminé aujourd’hui, même si le bourg de Gaël reste l’endroit le plus probable.

Concernant le dossier hagiographique, le nom de ce saint apparait dans une Vita Mevenni (Vie de saint Méen), qui aurait été rédigée au 11e siècle avant ou après la Vita Judicaelis (Vie de saint Judicaël). Selon certains historiens, son hagiographe serait aussi Ingomar, auteur de l’Histoire du saint roi Judicaël. Ils considèrent que les deux saints sont les pères fondateurs à l’origine de l’abbaye de Gaël.

Les actes officiels montrent que le monastère de Gaël est qualifié d’« Église de Méen et Judicaël » sous l’ère carolingienne. En 811, le monastère de Gaël est détruit suite à une rebellion des Bretons contre les églises de Méen et Judicaël dans le Porhoët et celle de Malo dans la cité d’Alet. Suite à cette révolte, Helocar, qui se dit évêque d’Alet et de Porhoët obtient de Louis le Pieux, sept ans plus tard, le renouvellement du diplôme d’immunité que lui avait accordé Charlemagne.

La plus ancienne mention connue du saint figure dans un diplôme de Louis le Pieux daté de 816, qui se réfère à un diplôme antérieur de Charlemagne concernant « l’église des saints Méen et Judicaël au lieu nommé Gaël » 6.

LE HUËROU, Armelle, « De quand date la Vita S. Meuenni (BHL 5944) ? Quelques nouveaux éléments sur sa transmission et sa genèse », in Mélanges offerts au professeur Bernard Merdrignac,, Jean-Christophe Cassard, Pierre-Yves Lambert, Jean-Michel Picard et Bertrand Yeurc’h, Landévennec, Centre International de Recherche et de Documentation sur le Monachisme Celtique, 2013, (« Britannia Monastica »), p. 53-74, Voir en ligne.

Armelle Le Huërou rapporte que les noms des deux saints sont souvent associés jusqu’au 12e siècle. Ils figurent sur une liste de saints corniques 7 du 10e siècle et dans plusieurs litanies des 11e et 12e siècles mais aussi dans quelques sources diplomatiques.

Leurs noms étaient donc associés dès le début du 9e siècle, avant la rédaction des Vitae, datées du 11e siècle. Ce qui laisse penser qu’il existait une Vita des deux saints avant la période carolingienne (9e-10e siècle en Bretagne), d’où l’importance de la Vita Judicaelis qui reste largement inconnue.

L’élan hagiographique autour de saint Méen et de saint Judicaël

La Vita d’un saint est écrite où réécrite en rapport avec un évènement qui concerne le lieu où le saint est vénéré. La refondation d’un monastère et le retour des reliques peuvent faire l’objet de réécritures successives des Vitae. C’est le cas ici entre l’origine du monastère à Gaël et le retour des reliques de Judicaël à l’abbaye de Saint-Méen (aujourd’hui Saint-Méen-le-Grand). Ces réécritures témoignent des situations dans laquelle se trouve l’Église suite à la destruction des monastères. Auparavant, la production hagiographique était très importante. Suite à leur destruction au 10e siècle, la refondation est hâtive. Après Landevennec et Landoac (Saint-Jacut, aujourd’hui Saint-Jacut-de-la-Mer en Côtes d’Armor), ce sont Saint-Gildas de Rhuys, Saint-Méen et Redon les premières abbayes que le duc Alain III relève au début du siècle suivant.

Principales dates pouvant être à l’origine des Vitae des deux saints :

1024 : reconstruction de l’abbaye de Gaël à Saint-Méen. Elle fait suite à sa destruction par les Normands. Hinweten, abbé de l’abbaye de Landoac, transfère la refondation du monastère de Gaël à Saint-Méen. C’est à cette occasion qu’on attribue à Ingomar, moine de cette abbaye, la rédaction de l’Histoire du saint roi Judicaël.

1074 : retour des reliques de saint Méen à l’abbaye de Saint-Méen ? Une Vita Mevenni est écrite par un auteur inconnu. Ce même auteur écrit une hagiographie consacrée à Judicaël en se servant des premiers écrits d’Ingomar. André-Yves Bourgès relève de nombreuses similitudes entre les biographies de Méen, de Judicaël et de Léri.

1130 : les reliques de Judicaël retrouvées rejoignent l’abbaye de Saint-Méen ? Une autre hagiographie de Judicaël ?

Les reliques de saint Méen et saint Judicaël

Aux 9e et 10e siècles, les invasions normandes menacent de pillages les monastères bretons. Les moines emportent les manuscrits et les reliques des saints pour les mettre en sécurité dans d’autres monastères moins exposés.

Ainsi, en 819, le Chronicon Britannicum témoigne que les moines de Gaël emportent les reliques de saint Méen à Saint-Florent de Saumur et celles de saint Judicaël à Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres).

DCCCXIX. Normanni omnem minorem Britanniam vastaverunt, cunctis occisis vel ejectis Britonibus. Tunc asportata funt corpora SS. Mevenni & Judichaëli, S. Mevennus apud S. Florentium, & Judichaëlus apud S. Jovinum in pago Pictavensi.

MORICE, Dom Hyacinthe, (1742) op. cit., col. 4

Au 10e siècle, l’abbaye de Gaël possède les reliques de Judicaël et de Méen lors de la fuite des moines dans des monastères hors de Bretagne. On peut penser que les reliques des saints sont séparées par crainte que l’une d’entre elles ne vienne à disparaitre.

Nous savons que suite à l’exode monastique, une large part du corpus hagiographique breton n’est jamais revenue en Bretagne. Cependant, la notoriété du saint fondateur du monastère revêt la plus haute importance. Les reliques de Méen et de Judicaël doivent donc être visibles pour attester leur efficacité et avoir un effet thaumaturgique (miraculeux). Quand Ingomar réécrit leur Vita, les reliques « corporelles » font défaut, elles sont remplacées par des reliques dites « réelles », c’est-à-dire des objets ayant appartenu au saint afin de guérir des fièvres et des autres maux dont les pèlerins sont affligés.

Ces reliques font renaître le mythe de Judicaël, probablement au détriment de saint Méen, considéré fondateur de l’abbaye.

Bibliographie

BOURGÈS, André-Yves, « Le dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et Léri. », in Corona Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon., Presse Universitaire de Rennes, 2004, (« Britannia Monastica »), p. 83-92, Voir en ligne.

CHÉDEVILLE, André et GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1984.

MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en ligne.

LE BAUD, Pierre, « Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine », in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638.

LE DUC, Gwenaël, « Qui était Judicaël ? », in Topoguide FFRandonnée ; Brocéliande à pied, 2011, p. 150-153.

LE HUËROU, Armelle, « De quand date la Vita S. Meuenni (BHL 5944) ? Quelques nouveaux éléments sur sa transmission et sa genèse », in Mélanges offerts au professeur Bernard Merdrignac,, Jean-Christophe Cassard, Pierre-Yves Lambert, Jean-Michel Picard et Bertrand Yeurc’h, Landévennec, Centre International de Recherche et de Documentation sur le Monachisme Celtique, 2013, (« Britannia Monastica »), p. 53-74, Voir en ligne.

MERDRIGNAC, Bernard, « Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, Vol. IV, Paris, Hachette, 1986.

MERDRIGNAC, Bernard, Les Saints bretons entre légendes et histoire Le glaive à deux tranchants, Presses Universitaires de Rennes, 2008, (« Histoire »).

↑ 1 • Gwenaël Le Duc analyse la valeur de cet « éloge » : « Ce document surprenant est sans doute le seul reste que nous ayons de la littérature héroïque orale bretonne ancienne, et il est immédiatement comparable à un autre texte, en vieux-gallois, le Gododdin, et ce n’est qu’un poème de type classique, probablement rétribué. On retrouve les mêmes clichés, ce qui permet parfois de retraduire et de retrouver les allitérations originelles. (...) Mon opinion est que lors de la rédaction, l’auteur de la vie latine, forcé de dire le maximum sur ce roi-saint, a été « forcé » de reprendre un texte encore connu après la mort du saint (date que nous ignorons) et qui remontait à sa « période guerrière », soit avant 635. Nous aurions donc, en fait, un éloge guerrier composé au début du VIIe siècle. On a parfois utilisé le terme gorc’han pour le qualifier, mais un gorc’han est un éloge funèbre, ce qui n’est pas le cas ici.

Le Duc, Gwenaël (†2006). [Communication personnelle, Gérard Lelièvre, 2001.]

↑ 2 • Chronique de Frédégaire, nom donné à une compilation de documents écrits à la période mérovingienne au 7e siècle.

↑ 3 • Saint Ouen né dans la région de Soisson, portait le nom de Dadon dans sa jeunesse. Dès qu’il est en âge, son père l’envoie à la cour de Clotaire II. Dadon devient le chancelier de Dagobert Ier, fils de Clotaire II, héritier de l’ensemble du royaume des Francs jusqu’à sa mort en 639.

Tout en vivant à la cour et en exerçant ses fonctions officielles, Dadon menait une vie quasi monastique. Sa réputation était grande et lorsque le prince breton Judicaël vint rendre visite à Dagobert dans son palais de Clichy, il préféra partager un modeste repas dans l’appartement de Dadon plutôt que d’être reçu fastueusement à la table du roi.

RICHÉ, Pierre, « Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des saints et de la sainteté chrétienne, Vol. 4, Paris, Hachette, 1986. [page 224]

Clovis II, fils de Dagobert Ier, roi de Neustrie, lui confie l’évêché de Rouen. Dadon quitte son statut de fonctionnaire et se forme à la prêtrise. Il est sacré évêque de Rouen en 641 et est désormais appelé Ouen.

↑ 4 • Saint Eloi est conseiller du roi Dagobert Ier, ami de Dadon, le futur saint Ouen. Il se fait remarquer pour ses qualités d’orfèvre et de monétaire, dirige la frappe des monnaies du roi.

[...] il fut chargé de plusieurs ambassades, notamment auprès du roi breton Judicaël.

RICHÉ Pierre, (1986) op. cit., p. 122

↑ 5 • Pierre le Baud donne la liste des dix-neuf frères et sœurs, que selon lui, Ingomar attribue à Judicaël.

Eoc, Eumahelus, Indganoc lequel est saint, et repose en Vimeu en la partie borealle de France ; Doethuuallus, Vvorhaelus, Larghaelus, Ruiuas, Ruiualdus, Indhumoredus, Haelon, Indon, c’est à savoir saint Guennoc, Gueinan, Guemmaelus qui fut le preux, et Judhael, fils postume de son père. Et les noms des filles, sœurs de Iudichael furent saincte Eurelie, saincte Onenne, [qui deviendra patronne secondaire de Tréhorenteuc], Bredac, Guen, Cleor & Prust.

 LE BAUD, Pierre, « Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine », in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638. p. 81

↑ 6 • [...] domus ecclesiae Sancti Mevenni & Sancti Judicaelis quae est in loco nuncupato Wadel [...]

MORICE, Dom Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont, 1742, Voir en lignecol. 225

↑ 7 • Les Corniques sont un groupe ethnique originaire des Cornouailles, en Angleterre. C’est un peuple celtique qui parlait la langue cornique jusqu’au XVIIIe siècle.

SOURCE : https://broceliande.brecilien.org/Judicael

Delwenn da Yezekael Domnonea


Saint Judicaël

Also known as

Gaël

Gaëlle

Gicquel

Giguel

Giquel

Iudicael

Iudicallus

Jekel

Jezek

Jezekael

Jezekel

Jikael

Jikel

Jude

Judhael

Judhaël

Judhel

Judiakel

Judicaël

Juhel

Juzel

Jézéquel

Memorial

17 December

6 March on some calendars

Profile

Son of the king of Domnonia, Brittany (in modern France). Brother of Saint Joducus. Well-loved king of Domnonia. Abdicated to become a monk, living his last 20 years in a monastery of Gael in VannesFrance.

Died

658 of natural causes

buried at Paimpont Abbey

most relics were destroyed in the French Revolution

remaining relics in the church of Saint-Meen

Canonized

Pre-Congregation

Patronage

GaëlFrance

PaimpontFrance

Representation

man with a crown at his feet and a broom in his hand to show that he gave up the royal life for a humble one

Additional Information

Book of Saints, by the Monks of Ramsgate

Saints of the Order of Saint Benedict, by Father Aegedius Ranbeck, O.S.B.

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

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Wikipedia

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Fête des prénoms

fonti in italiano

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Den katolske kirke

MLA Citation

“Saint Judicaël“. CatholicSaints.Info. 29 November 2020. Web. 22 October 2024. <https://catholicsaints.info/saint-judicael/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-judicael/

Book of Saints – Judicael

Article

(Saint) King (December 17) (7th century) The son and successor of King Hoel of Brittany, and a monarch beloved by his people. Abdicating his crown, he spent the last twenty years of his life as a hermit near Vannes, and passed away December 17, A.D. 658.

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Monks of Ramsgate. “Judicael”. Book of Saints1921. CatholicSaints.Info. 14 November 2013. Web. 22 October 2024. <https://catholicsaints.info/book-of-saints-judicael/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-judicael/

Vitrail de la chapelle saint-Joseph de Saint-Méen-le-Grand (35). 1er registre : Judicaël se retirant au monastère fondé par Saint-Méen. 2ème registre : Saint-Judicaël.


Saints of the Order of Saint Benedict – Saint Judicael, King and Monk

Judicael, King of Armorica or Brittany, seems to have been given to the world for a shining example of how virtue can flourish amidst all the temptations of a palace. Ascending the throne towards the beginning of the seventh century of our era, he showed himself in all respects a perfect ruler. In him his people saw a wise care for their welfare, an utter disregard for the pomp of a court, justice tempered with mercy, a love of peace. Little wonder, then, that he was the pride of his countrymen, the glory of Brittany, and the pillar of the royal house.

Bertela, the royal consort, vied with her spouse both in virtues and in promoting the prosperity of the kingdom. Their union was blessed with unusual fruitfulness, Bertela having borne to her husband twenty children. All of these were so carefully brought up, so piously instructed, both by precept and example, that we find the Church, after they died, inscribed their names, as well as their father’s, on the roll of those who have entered into the possession of the kingdom of Heaven.

When some of his male offspring were old enough to wield the sceptre, their father summoned them to him, and disclosed a project he had long meditated. This was no less than to resign into the hands of the two eldest sons the kingly power. They were either to divide it between them, or to exercise joint rule. His object, Judicael explained, was to become a monk, and to give to God the few years that remained to him, as he knew that the helm of state could be safely entrusted to them, trained as they were by himself and their mother.

Instead of ambition, the young princes exhibited an affectionate rivalry as to which should decline the honour; for, like their father, they too longed for the monastic state. Judicael, the eldest, sought to shift the burden of royalty on to the shoulders of Jodoc, the second son, and Jodoc in turn wished Judicael to be king. As neither was willing to give up his desire for the religious life, at last, on the intervention of the nobles and at the bidding of his father, Judicael was obliged to take up the reins of government.

The aged King then retired, amidst the loud lamentations of his people, to a monastery, then called Majanus, where, by a life of humility and manual labour, he endeavoured to remove any traces of pride and haughtiness that he might have unwittingly contracted while on the throne. His delight was to perform the most menial offices – to clean kitchen utensils, to cut and carry wood for fuel, to wash the feet of his brethren – so much so, that he begged his Superior that he might be permitted to spend the rest of his days amongst the meanest servants of the monastery. It is not necessary to mention the fasts, the watching, and the discipline with which he daily mortified himself.

After setting such a glorious example of virtue, good works, and humility, Saint Judicael died a most holy death on the 6th March, A.D. 660.

– text and illustration taken from Saints of the Order of Saint Benedict by Father Aegedius Ranbeck, O.S.B.

SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-order-of-saint-benedict-saint-judicael-king-and-monk/

Le château d’eau de Gaël en Ille-et-Vilaine, orné d’une fresque monumentale représentant le roi et saint Judicaël, réalisé par l’artiste peintre globe-trotter Frédéric Gracia.

The Gaël water tower in Ille-et-Vilaine, decorated with a monumental fresco representing the king and Saint Judicaël, created by the globetrotter painter Frédéric Gracia.


St. Judicael, King of Domnonée

(Died AD 652)

(Welsh: Ithel; Latin: Iudicallus; English: Juthael)

King Judicael survived the persecutions of the reign of his brother, King Haeloc of Domnonée, and was brought out of hiding in a monastery on the latter's death. He set up his palace in the Forest of Paimpont. It is recorded that:

"Terror of his name alone was sufficient to keep evil men from violence, for God, who watched over him without ceasing, had made him brave amd mighty in battle; it happened more than once that with the aid of the Almighty he was able to put whole troops of the enemy to flight by the strength of his sword-arm alone"

Judicael defeated the Franks twice in battle and, despite the Breton King's reputation, in AD 635, King Dagobert of the Franks, sent St. Eligius to demand his submission if he wanted to avoid full scale invasion. Judicael was a practical man, and quickly travelled to Dagobert's court in Paris to recognise him as his overlord. Thus a lasting peace was concluded between the two. He was a pious king who founded the Abbey of Paimpont and helped endow St. Meven's Abbey of St. John at Gael to where, upon his abdication, he retired.

The principality was left in the hands of his brother, Judoc. Judicael eventually died on Sunday 16th December around AD 650. This date was a Sunday in 647 and 652. He was buried in Gael Abbey.

Records of King Judicael date back to the 7th century. He is an historic personage.

SOURCE : https://www.earlybritishkingdoms.com/bios/judicdb.html

Saint Judicael. Vitrail de l'église Saint-Pierre à Gaël (35).


San Giudicaele (Judicaël) Re di Bretagna

17 dicembre

590 circa – 658 circa

San Giudicaèle (Judicaël), fratello di San Giudoco, in un primo tempo entrò in monastero sotto la guida di San Mavenno (Mèen), ma poi rivendicò i suoi diritti al trono di Bretagna. Governò con saggezza, riportando la pace tra i Bretoni e i Franchi. Dopo aver abdicato al regno, si dice abbia passato gli ultimi anni della sua vita nel monastero di Saint-Mèen.

Martirologio Romano: Nella Bretagna in Francia, san Giudicaele, che promosse con ogni mezzo la pace tra Bretoni e Franchi e, deposto l’incarico di re, si dice si sia ritirato nel monastero di Saint-Méen. 

La Bretagna, odierna regione della Repubblica Francese, a cavallo tra VI e VII secolo fu il territorio su cui regnò San Giudicaele, sicuramente uno tra i sovrani santi meno noti nella folta schiera di santità che ha affollato le corti europee nel corso dei due millenni dell’era cristiana.

San Judicaël nacque all’incirca nel 590 e fu battezzato da un prete di nome Guodenon. Sino all’età di tre anni fu allevato a casa di suo nonno Ausoche, per poi passare alla corte del re di Bretagna Judhaël, suo padre, alla morte del quale avrebbe dovuto succedere alla corona essendo il primogenito tra tutti i suoi fratelli. Egli profuse dunque ogni forza nell’assicurarsi il trono, arrivando a sostenere i suoi diritti anche con l’uso delle armi. Ma Salomone II, suo fratello e suo competitore, lo battè ed conquistò così il trono verso il 605 circa.

Ora però non gli restò che rinunciare al mondo e vestire gli abiti di penitente, all’età di soli vent’anni, entrando nel monastero di Saint-Jean de Gaël sotto la preziosa guida di San Meen. Tutta la Bretagna, afflitta per il ritiro del suo principe, grazie al quale aveva conosciuto grandi speranze, ammirò questa sua grande scelta, presa non senza una dovuta riflessione, che mise ancor più in risalto le sue splendide qualità. 

Le numerose leggende sorte sul suo conto narrano cose meravigliose circa il fervore che lo pervase. La sua ascesi fu sin da subito estrema ed avrebbe raggiunto addirittura dei grandi eccessi, se la saggia discrezione di San Meen non l’avesse moderata. Numerosi altri fatti relativi alla sua permanenza in monastero sono inoltre narrati da dettagliati quanto fantasiosi racconti leggendari. Non era passato molto tempo dal suo ingresso nel convento, che giunse già per Judhaël il momento della tonsura clericale e ricevette l’abito monacale, segni del suo ingresso ufficiale nella vita religiosa.

Un giorno però, quasi inaspettatamente, il santo abate Meen rese la sua anima a Dio, lasciando i suoi discepoli in una grande afflizione che nulla fu capace di consolare.

Judhaël decise allora di lasciare il chiostro alla morte di suo fratello Salomone II, verso l’anno 630, riprendendo gli abiti secolari ed assumendo finalmente la corona di Bretagna. Edificò tutta la famiglia reale e tutta la corte con l’esempio delle sue virtù. Sposò Meronoë (o Merovoë), donna proveniente dalla stessa famiglia e dallo stesso paese della regina sua madre. Anch’ella si dimostrò virtuosa come il marito, impregnata di fede e di pietà, e tutto ciò contribuì a mantenere tra loro una pace ed una concordia ammirabili. Governò il regno con autorità e saggezza, puntando principalmente al rispetto della Legge di Gesù Cristo. Le sue qualità diplomatiche gli permisero di concludere una pacifica alleanza con il re dei franchi Dagoberto. Fatto ciò, decise di abdicare per tornare nuovamente alla vita monacale. Nel 640 circa si ritirò dunque nel monastero di Gaël, ma secondo altri in quello di Paimpont da lui fondato. La morte lo colse il 16 dicembre di un anno imprecisato, forse il 658. In tale data è commemorato dalle diocesi di Quimper e Léon, mentre nel Martyrologium Romanum compare il giorno successivo.

Oggi nella chiesa di Saint-Meen si custodisce solo più la parte inferiore di un femore, mentre il resto delle reliquie di San Judhaël scomparvero al tempo della Rivoluzione Francese.

L’iconografia è solita raffigurare il santo con una corona ai suoi piedi e con una scopa in mano, caratteristica dei personaggi che rinunciarono ad una vita brillante secondo il mondo per abbracciare con gioia i servizi più umili nel chiostro.

Autore: Fabio Arduino

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92638

Triens de Judicaël frappé à Redonis (Rennes), circ 632. Buste diadémé à droite, devant le profil, R ; légende autour : IIIV.II - IVVC.Triens de poids lourd, sur un flan large, en bon or. Types de droit et de revers complets et bien frappés. Un léger défaut est à signaler dans la boucle du R devant le visage, ainsi qu’un infime éclatement de métal en bord de flan visible entre 7 et 8 heures au droit.

Den hellige Judicaël av Bretagne (~590-658)

Minnedag: 17. desember

Den hellige Judicaël (Iudicael ap Iudhael) ble etter overleveringen født rundt 590 i Armorica (Bretagne) i Nord-Frankrike. Hans navn finnes i en rekke former: Iudicael, Judicael, Judhaël, Judhael, Judhel, Juhel, Juzel, Jézéquel, Jezekel, Jezekael, Jekel, Jezekelig, Jikael, Jikel, Giguel, Gicquel, Giquel, Gaël, Gaëlle (wal: Iudicael; lat: Iudicallus; eng: Jude). Han skal ha vært sønn av fyrst Juthaël eller Judual (Iudhael ap Iudwal) av Domnonia (Domnonée) (585-607) og Prizel (lat. Prithella). Andre kilder sier at han var sønn av kong Hoel III av Bretagne (d. 612) og kaller ham derfor Judicaël ap Hoel.

Han ble døpt av en prest ved navn Guodenon. Han ble oppdratt hos sin bestefar Ausoche til han var tre år gammel. Hans yngre bror skal ha vært den hellige Judoc (Jodok, Josse). Judicaël overtok tronen etter sin far, men han måtte slåss for sin stilling med våpenmakt. Åpenbart ble han høyt elsket av sitt folk i Bretagne, men han ble fjernet fra tronen av sin bror, enten fyrst Haeloc (Haeloch) av Domnonia, eller kong Salomon II av Bretagne. Han trådte da inn i klosteret St. Johannes (Saint-Jean) i Gaël (bret: Gwazel) nær Vannes i Domnonée.

Hans åndelige veileder var den hellige Mewan (Méen), som prøvde å få ham til å avholde seg fra de mest ekstreme botsøvelsene. Ved en anledning en vinter fant Mewan Judicaël nedsenket i en tilfrosset elv med bare hodet synlig gjennom et hull han hadde laget i isen. Da sa han til den tidligere kongen at selv om han respekterte hans inderlighet, var det nødvendig å dempe den med diskresjon.

Hele folket hadde sørget over å miste sin unge prins, som de hadde satt så mye håp til. Da kong Salomon II døde rundt år 630, bønnfalt Judicaëls familie ham om å vende tilbake til det verdslige liv og bli konge igjen. Han lot hår og skjegg vokse, tok av seg drakten og giftet seg med en rettskaffen kvinne ved navn Meronoë eller Merovoë eller Morone av samme familie som sin mor, og med henne levde han et liv i fromhet og fred. De hadde omsorg for de fattige og levde i stor enkelhet og skjulte sin avholdenhet for hoffet. Det er sagt at Judicaël fikk laget et spesielt drikkebeger med et dekke, slik at adelsmennene ikke kunne se at han drakk vann mens de drakk vin.

Ifølge den hellige Gregor av Tours var bretonerne delt i flere fyrstedømmer på 500-tallet, de best kjente er Domnonia, Cornouaille og Broweroch (Bro Erech). De hadde vært under frankisk overherredømme siden kong Klodvig I (481-511), men hadde enere kastet det av seg. Kong Kilperik I av Neustria (567-84) underkastet seg dem og deres høvding Waroch av Broweroch, i alle fall i den østlige delen av Bretagne. Kilperiks bror, den hellige Guntram av Burgund (561-92), beholdt herredømmet, og Bretagne utgjorde en frankisk vasallstat under kong Dagobert I (628-39).

I Fredegars krønike kalles en Judicaël for bretonernes konge på denne tiden, og det er høyst sannsynlig at dette var fyrsten av Domnonia. Dette indikerer at Domnonia hadde innlemmet Broweroch og blitt det viktigste fyrstedømmet i Bretagne og at Judicael hadde blitt «overkonge» eller high king for Bretagne. Judicaël nedstammet på sin oldemors side fra Waroch av Broweroch.

Judicaël beseiret frankerne to ganger i slag, og i 635 sendte kong Dagobert ordre til Judicaël om å komme til hans palass i Clichy og fornye vasalleden til kongen, og han truet med å invadere Bretagne hvis Judicaël ikke lystret. Den bretonske kongen måtte føye seg og ankom med gaver, men fornærmet Dagobert ved å nekte å spise ved det kongelige bordet. I 636/37 sendte Dagobert I sin viktigste rådgiver, den hellige Eligius av Noyon (ca 588-660), på et diplomatisk oppdrag til Bretagne (Armorica), og han overtalte Judicaël til å akseptere den frankiske kongens autoritet på et møte i kongens villa i Creil.

Den tiden Judicaël hadde tilbrakt under veiledning av Mewan, hadde gitt ham en høy aktelse for det religiøse liv. Han fikk bygd flere klostre og kirker, inkludert kirken Notre-Dame de Paimpont, som ble bygd på det stedet hvor druidene skal ha praktisert menneskeofring, for å rense det. Men uansett hvor mye godt arbeid han gjorde, følte han hele tiden et hemmelig samvittighetsnag fordi han hadde forlatt det monastiske liv, og han fikk mer og mer avsmak for det verdslige livet ved hoffet.

Til slutt abdiserte han rundt 640 og trakk seg igjen tilbake til klosteret St. Johannes i Gaël ikke langt fra klosteret Paimpont, som han hadde grunnlagt. Hans yngre bror Judoc overtok tronen, men etter et par måneder abdiserte også han og ble først pilegrim og deretter eneboer. Etter rundt tyve år i klosteret døde Judicaël der den 16. eller 17. desember 658 og ble gravlagt ved siden av sin mester Mewan.

Han ble æret i Bretagne som en nasjonal helt og hellig mann, og han hadde en kult i bispedømmet Quimper. Hans minnedag er 16. desember, men 17. desember nevnes også. Hans navn står i det nye Martyrologium Romanum (2001). I dag er det eneste som er igjen av hans relikvier, nedre del av et lårbein i kirken Saint-Méen, resten forsvant i Revolusjonen. Et kapell som var viet til ham i Plouégat-Moysan, er forsvunnet. I kunsten fremstilles han med en krone ved føttene og en feiekost i hånden, som symboler på det luksuriøse livet han ga avkall på ved hoffet og på de beskjedne oppgavene han utførte i klosteret. Noen kilder sier at de hellige Judoc og Winnoc var hans sønner.

Klostret Notre-Dame de Paimpont tiltrakk seg snart mange pilegrimer som ba om hans forbønn. På begynnelsen av 900-tallet ble det ødelagt av normannerne, men hundre år senere ble det gjenoppbygd av en bretonsk fyrste og ble et kloster for regularkanniker av Sainte-Geneviève.

Kilder: Attwater/Cumming, Butler (XII), Benedictines, Bunson, Patron Saints SQPN, Infocatho, britannia.com, en.wikipedia.org, catholic-quimper.cef.fr, catholic.pf - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden - Opprettet: 1998-05-02 22:48 - Sist oppdatert: 2007-12-16 18:07

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/judicael

Saint Judicael, roi de Bretagne présenté à Dagobert, roi des Francs


† 658  Judiakel van Gael

Judikael (ook Gael, Gaelle, Gail, Gicquel, Giguel, Iudcael, Jéséquel, Jezekel, Jicquel, Judcaël, Judcaëlis, Judicaël, Judicaëlis, Kelig of Uhel) van Gael (ook Domnoneus), Bretagne, Frankrijk; koning en stichter; † 658(of ca 680?[143p:50]).

Feest 16 & 17 december.

Hij was de oudste zoon van koning Domnoneus Judaël (ook Hoël III, Juzel of Luthael geheten) van Bretagne en koningin Pritella (of Pritelle). Daarmee was hij een broer van minstens drie heilige broers: koning Salomon II van Bretagne († ca 632; feest 4 oktober); de beroemde pelgrimspatroon Judok (ook Jodocus of Josse; † ca 669; feest 13 december); en Winok († ca 717; feest 6 november), een zeer vereerde kluizenaar in Zuid-West-Vlaanderen, naar wie de plaats Bergues (= Winoksbergen) is genoemd. Daarnaast had hij nog zeker vijf zusters, van wie er minstens twee als heilige worden vereerd: Eurielle van Trémeur († 7e eeuw; feest 1 oktober) en Onenn van Tréhorenteuc, Bretagne, Frankrijk; maagd & kluizenares († 630; feest 30 april).

In Judikaël's levensverhaal zijn historie en legende onlosmakelijk met elkaar verweven.

Van het begin af aan zou hij zich hebben aangetrokken gevoeld tot het kluizenaarsleven, een streng leven van vasten en onthouding, vaak in de eenzaamheid of in een kring van eenvoudige hutjes waar gelijkgezinde monniken woonden, en dat alles ter ere van God. Maar de werkelijkheid was wellicht toch anders. Want bij de dood van zijn vader, koning Hoël III braken er oorlogjes uit tussen de broers over de vraag wie hem zou opvolgen. Uiteindelijk kwam Salomo als overwinnaar uit de strijd; hij besteeg de troon als Salomo II en Judikaël zag zich genoodzaakt om zich in een kloostergemeenschap terug te trekken. Hoe dit ook zij, in 616 sloot hij zich aan bij de monniken van St-Jean-de-Gael die onder leiding stonden van de heilige abt Méen († 617; feest 21 juni). Daar viel hij op door zijn haast fanatieke toeleg op rigoureuze verstervingen en boetepraktijken. Zo schijnt zijn leermeester hem eens in de winter te hebben aangetroffen, terwijl hij tot aan zijn nek in het ijskoude water stond; hij had een gat in het ijs gehakt en had zich daarin laten zakken.

In 632 stierf zijn broer, koning Salomo II. Zonder dat duidelijk wordt waarom, neemt Judikaël zijn plaats in. Hij verlaat het klooster en trouwt met Morone (ook Meronoë of Merovoë genoemd). Minstens één van zijn zoons zou heilig worden: Arnec, bisschop van het kanton Illy († 7e eeuw; feest 11 oktober).
[280p:253]

In feite was hij een koning die ernst maakte met zijn christelijke beginselen. Elke dag liet hij aan de armen serveren wat er van de koninklijke tafel overbleef, vaak kwam hij dat zelf doen.

Legende

In deze tijd moet het geweest zijn, aldus de legende, dat hij een melaatse hielp door een diepe geul in een rivier heen te komen. Hij stuurde zijn koninklijk gevolg vooruit en zette de onappetijtelijke zieke voor zich op zijn paard, zonder zich iets aan te trekken van de afschuwelijke stank die van de zieke afkwam. Aan de overkant maakte deze zich bekend als Christus zelf, schonk hem zijn zegen en beloofde hem een gelukkig leven.

Eens, op de vooravond van Pasen, had hij zich ergens in zijn paleis in alle stilte teruggetrokken om zich op het grote feest voor te bereiden, toen hij werd afgeleid door een hoop lawaai van buiten. Hij liet navragen wat er gaande was, en vernam dat de boeren uit de buurt hun jaarlijkse belasting kwamen betalen. Het waren zoveel wagens, die bovendien zo zwaar beladen waren, dat ze maar met moeite over het bruggetje konden dat naar het paleis leidde. Dat gaf opstoppingen, irritaties, ruzies en woordenwisselingen. De koning was geschokt dat zijn onderdanen zich met zulke dingen moesten bezighouden in zo'n heilige nacht. Hij beval ter plekke die belasting ongedaan te maken. En zo geschiedde!

Vanwege de goede herinneringen aan zijn kloostertijd destijds onder Sint Méen schonk hij royale bijdragen voor nieuwe kloostervestigingen. Eén van de kluizenaars die ervan profiteerde is met name bekend: Sint Elocau. Maar tenslotte kreeg deze zoveel aanloop dat hij zich nog dieper in de eenzaamheid terugtrok en het klooster aan anderen overliet. Ook het levensverhaal van de heilige kluizenaar Laurus (of Léry: † ca 700; feest 30 september) vermeldt dat deze zijn vaderland verliet om zich te vestigen in Bretagne en dat hij door vorstelijke schenkingen van koning Judikaël werd geholpen. Tijdens zijn regeerperiode stichtte hij zo een aantal kloosters, waaronder dat van Paimpont.

In de politiek sloot Judicaël o.a. vredesakkoorden met de Frankische koning Dagobert. Eén van de onderhandelaars namens Dagobert zou Eligius († 660; feest 1 december) geweest zijn. Deze was toen nog verbonden aan het hof van de koning. Later zou ook hij voor het monniksleven kiezen. Nog weer later vinden we hem terug als bisschop van Noyon. Hij zal straks onder de naam Sint-Eloi in Bretagne grote verering genieten als patroon van de smeden, want hij was goudsmid van beroep. Het schijnt dat Eligius bij zijn ontmoetingen met Judicaël zo'n positieve invloed had dat bij de Bretonse vorst de oude monniksidealen weer tot leven kwamen.

Wellicht kwam het daardoor dat hij in 642 besloot afstand te doen van de troon en zich weer als kluizenaar terug te trekken. Hij ging op zoek naar een beschermheer voor zijn kinderen en een waardig opvolger op de troon. Zijn eerste keus viel op zijn jongere broer Judocus († 669; feest 13 december). Deze vroeg een week bedenktijd. In die week passeerde een groep pelgrims. Judocus was zo onder de indruk dat hij alles achterliet en met hen meetrok. Dit was voor Judikaël een teken temeer om zijn jongere broer na te volgen. Hij vertrouwde zijn kinderen en de troon toe aan de zorgen van zijn broer Rivalon en van dat moment wijdde hij zich weer geheel aan het kluizenaarsleven. Als monnik zou hij de kleinste en nederigste van allemaal geweest zijn. In de adventstijd van het jaar 658 kwam het moment van zijn heengaan. Hij ontving de Heilige Communie uit de handen van de heilige Leoc-Laumorin en blies de laatste adem uit midden in de nacht van zaterdag de 16e op zondag de 17e december. Hij werd onder enorme belangstelling van hoog en laag begraven in Gaël.

In het jaar 878 werden zijn relieken door de toenmalige monniken in veiligheid gebracht bij de nadering van de Noormannen. Ze kwamen terecht in de abdij van St-Jouin-sur-Marne in de Poitou. Daar werden ze tezamen met die van heilige Martinus van Vertou († 601; feest 24 oktober) in het jaar 1130 weer teruggevonden.

Hij is de patroon van Gael en van de abdij van Paimpont. Bovendien wordt hij vereerd te Campeneac en in Trinité-Porhoet, in het departement Morbihan. Al deze plaatsen zijn te vinden in Bretagne.

Bronnen

[000»sys; 009; 117»Gael; 125p.147.135; 135/2p:94; 143p:50; 210p:163; 280p:355; 284p:204»Iudcael; Dries van den Akker s.j./2007.11.27]

© A. van den Akker s.j. / A.W. Gerritsen

SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/12/16/12-16-0658-judiakel.php

Voir aussi : http://www.celticchristianity.infinitesoulutions.com/books/Les_vie_%20des_saints_St_Judicael_AlbertLeGrande.pdf