Statue de Saint Judicaël, Abbatiale Notre-Dame de Paimpont
Statue de Saint-Judicaël en l'abbatiale Notre-Dame de Paimpont (35). Détail. Buste du saint.
SAINT JUDICAËL
Roi de Bretagne puis
moine (+ 658)
ou Gaël ou Giguel ou
Gicquel ou Juzel.
Il régna sur la Bretagne
à partir de 632. En 636, saint Eloi lui fit rencontrer à Clichy, près de Paris,
le roi Dagobert pour signer un traité de paix entre Bretons et Francs. Deux ans
plus tard, il laissa son trône et se fit moine pour les 20 dernières années de
sa vie.
"Judicaël était le
fils de Judhaël, roi de la Domnonée, un royaume qui occupait alors le nord de
l'Armorique. A la mort de Judhaël, vers 605, Judicaël, pourtant le fils aîné et
l'héritier, préféra se retirer au monastère Saint-Jean de Gaël que saint Méen
venait d'ériger. Il quitta cependant le monastère pour prendre la direction du
royaume de Domnonée. Pendant vingt ans, il gouverna le royaume avec autorité et
sagesse. Ses qualités de diplomate lui permirent de régler des différends avec
le roi Dagobert et de conclure avec lui une alliance. Cela fait, il décida
d'abdiquer de nouveau et de reprendre la vie monacale." (diocèse de
Quimper et Léon - Saint Judicaël 16 décembre)
En Bretagne, l’an 658,
saint Judicaël, roi de Domnonée, qui contribua beaucoup à établir la paix entre
les Bretons et les Francs et, après avoir quitté sa charge, termina sa vie au
monastère de saint Méen.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/272/Saint-Judica%EBl.html
Saint
Judicaël et Saint Salomon. Procession des saints de Bretagne. Diocèse de
Rennes. Déambulatoire de la métropole Saint-Pierre de Rennes (35).
SAINT JUDICAËL
Le vrai nom de Gaël est
Judicaël, qui signifie selon l'étymologie Celtique : "seigneur
généreux" !
Nous sommes au début du
VIIe siècle, en Armorique du nord. Fils de Judaël, roi de Domnonée (le nom
ancien de cette région), le prince Judicaël est l'aîné d'une famille de 15
frères et soeurs. A la mort de son père vers 605, il est écarté du pouvoir et
se retire au monastère de Saint-Jean-de-Gaël que dirige saint Méen. Son frère,
qui avait usurpé la royauté, étant devenu aveugle, Judicaël quitte son
monastère pour faire face à ses responsabilités. Le roi Judicaël est couronné
en 632 ; il épouse Morone, fille d'un seigneur de la région du Léon. Sans
jamais oublier qu'il ne tient son pouvoir que du Dieu Tout-Puissant, il
gouverne son peuple avec justice et générosité. En 636, saint Éloi lui fait
rencontrer le roi Dagobert à Clichy, près de Paris ; les deux souverains
signent un traité de paix. Le roi de Domnonée travaille sans répit au
développement de sa région, fondant en particulier plusieurs monastères,
notamment à l'orée de la forêt de Paimpont.
Lassé, dit-on, de
l'exercice du pouvoir, Judicaël ne s'y accroche pas et en 640, il se retire à
Saint-Jean-de-Gaël, où il meurt vers 650. Grande était sa réputation de
sainteté, qu'illustre un épisode analogue à celui du manteau partagé par saint
Martin. Alors que toute une troupe de cavaliers avait refusé d'aider un lépreux
dans la traversée d'une rivière, Judicaël chargea le miséreux sur ses épaules.
Après la traversée, sur l'autre rive, le lépreux se révéla être le Christ. La
mémoire populaire a toujours vénéré dans le saint roi Judicaël "le père
des pauvres, le releveur des misérables et le fracteur (briseur) des orgueilleux".
Comme Gaël est le nom du
village proche de Saint-Méen-le-Grand où il se fit moine et revint terminer sa
vie, saint Judicaël est devenu le saint patron des Gaël (au masculin comme au
féminin) et de divers noms dérivés, comme Judicaël, Judy, Juhel et Jézéquel.
Rédacteur : Frère Bernard
Pineau, OP
SOURCE : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Judicael-Gael
Fresque
peinte par Jeanne Malivel dans une salle du patronage de Loudéac, rue de la
Chèze. Elle représente les saints bretons. À gauche de la croix, on voit, de
gauche à droite, saint Judicaël (roi) et saint Maurice Duault (le patron de
Loudéac). À droite de la croix, on trouve saint Yves, saint Brieuc, saint
Conwoion, saint Fracan, sainte Gwen, saint Guethenoc, saint Guénolé, saint
Jacut et saint Armel en train d'enchaîner un dragon. Au-dessus de la porte, on
peut voir les armes de Pie XI : un écu coupé, en haut d'or avec un aigle
de sable, et en bas d'argent avec trois tourteaux de gueules.
S. Judicaël
Judual, prince de
Domnonée (région comprise entre le Mont Saint-Michel et Brest), recouvra ce
pays par la victoire de Clotaire Ier sur Chramnus et Conomor. Judhaël, son fils
et son successeur, épousa Pritelle, dont il eut un grand nombre d’enfants.
Saint Judicaël succéda à Judhaël, son père, dans la principauté, et prit le
titre de roi.
Mais en 516, il se démit
de la souveraineté en faveur d’un de ses frères, et embrassa l’état religieux à
Gaël, monastère alors gouverné par saint Meen. Peu de temps après on l’obligea
de reprendre le gouvernement de la principauté.
Entre les fondations
pieuses qu’il fit, on distingue l’abbaye de Painpont au diocèse de Saint-Malo,
laquelle appartient aujourd’hui (début du XIXe siècle) aux chanoines réguliers
de la congrégation de France. Pour prévenir une guerre dangereuse, il se laissa
persuader par saint Éloi de rendre hommage à Dagobert, qui le reçut, en cette
occasion, avec les honneurs dus à un roi. Suivant Frédegaire et l’auteur
anonyme des gestes de Dagobert, la cérémonie se fit à Clichy-la-Garenne près de
Paris.
Quelque temps après,
saint Judicaël (ou Guiguel, ou Gaël) retourna au monastère de Gaël, qui porte
présentement le nom de Saint-Meen, et qui est dans le diocèse de Saint-Malo. Il
y mourut dans la pratique des vertus religieuses, la nuit du 16 au 17 décembre,
vers le milieu du septième siècle.
En 878, ses reliques
furent transférées chez les bénédictins de l’abbaye de Marne en Poitou, dite
aujourd’hui d’Ansion, ou de Saint-Jovin, du nom d’un saint solitaire qui
florissait dans le quatrième ou le cinquième siècle, et qui est honoré le 11
juin.
On invoquait saint
Judicaël dans les litanies anglaises du septième siècle. Il est nommé en ce
jour dans le Martyrologe de France et dans celui des Bénédictins ; mais
l’ancien calendrier de saint Meen n’en fait mention que le lendemain.
SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/Vie-de-saint-Judicael-ou-Guiguel-ou-Gael-Fete-le-16-decembre-No_1349.htm
Hommage
de saint Judicaël à Dagobert Ier. Bataille entre Dagobert Ier et les Gascons.
Guillaume Crétin, chroniques françaises. XVIème siècle, Rouen. Bibliothèque
Nationale de France. https://mandragore.bnf.fr/
SAINT JUDICAËL
(ou Gaël ou Giguel ou
Gicquel ou Juzel)
Roi en Bretagne puis
moine
(v. 650)
Il régna sur la Bretagne
à partir de 632. En 636, saint Eloi lui fit rencontrer à Clichy, près de Paris,
le roi Dagobert pour signer un traité de paix entre Bretons et Francs.
Deux ans plus tard, il
laissa son trône et se retira dans une abbaye, près de Montfort
(Ille-et-Vilaine) pour finir les 20 dernières années de sa vie dans la prière.
SOURCE : http://je-n-oeucume-guere.blogspot.ca/2008_12_01_archive.html
Baie
08 de la basilique Notre-Dame-du-Roncier de Josselin (56). Datation:
v.1470-1480 et v.1890-1895. Maître-verrier: atelier Hucher et Carmel du Mans.
Description:1er registre: Saint-Cado, Saint-Judicaël, Saint-Charles Borromée et
Saint-Augustin; 2ème registre: Saint-Louis et Saint-Hubert entre deux
armoiries.
Saint Judicaël (ou
Saint Gaël), Roi en Bretagne puis moine (v. 650).
Il naquit vers l'an 590.
Fils aîné de Judhaël, roi de Domnonée et de la reine Pritelle, fille aînée
d'Ausoche, prince au Comté de Léon. Il était l'aîné de quinze frères et une
sœur, dont plusieurs font partie de la longue liste des saints bretons,
notamment Saint Josse et Winoc.
A la mort de Judhaël vers
605, pourtant aîné et héritier, il préféra se retirer au monastère Saint-Jean
de Gaël, et laissa le trône à son frère.
Ce dernier ayant embrassé
à son tour la vie monastique, Judicaël quitta alors son monastère pour prendre
la direction du royaume de Domnonée. Pendant vingt ans, il gouverna le royaume
avec autorité et sagesse. Après s'être marié à Morone en 630 (dont aura un fils
Gradlon Flam), il aurait été couronné en 632 et serait avec Saint Éloi à
l'origine du traité de 636 signé à Clichy donnant au roi Dagobert Ier la
suzeraineté de la Bretagne aux Francs.
Vers 640, il se serait de
nouveau retiré dans un monastère à Gaël (certains disent au monastère de
Paimpont qu'il avait fondé) pour finir les 20 dernières années de sa vie dans
la prière, et serait mort dans la nuit du 16 au 17 décembre 658. Il fut
enseveli à côté de son maître Saint Méen.
SOURCE : http://archives.forum-politique.org/www.forum-politique.org/religion/topic78698-100.html
Saint
Judicael roi des bretons fait sa soumission à Clichy. Vitrail, église
Saint-vincent-de-Paul de Clichy
Bleiglasfenster
in der katholischen Pfarrkirche Saint-Vincent-de-Paul in Clichy,
Darstellung: hl. fr:Judicaël (saint)
Saint Judicael
Fête saint : 16 Décembre
Titre : Roi de Bretagne
Date : 658
Pape : Vitalien
Judicaël écoutait ces
instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections
que saint Meen lui imposait, il trouvait toujours tant de bonté et de
tendresse pour lui dans les avis salutaires de son maitre, qu'il les recevait
sans peine et s'y soumettait avec joie. Il n'eut même aucune répugnance à
prendre soin du jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en
avait l'intendance, et il aimait d'autant plus ce vil emploi, qu'il vivait du
travail de ses mains, et que la fatigue inséparable de cette occupation
affaiblissait insensiblement dans son corps l'ennemi domestique qu'il
appréhendait.
La Vie des Saints : Saint
Judicael
En Bretagne, saint
Judicaël, confesseur, qui échangea la pourpre contre l’habit religieux. 658.
Hagiographie de saint
Judicael
Saint Judicaël naquit
vers l’an 590, ou quelques années après cette époque, et fut baptisé par un
prêtre nommé Guodenon. Il fut nourri jusqu’à l’âge de trois ans dans la maison
de son aïeul Ausoche, et depuis élevé à la cour du roi de Bretagne, son père, après
la mort duquel il devait, comme l’aîné de tous ses frères, succéder à la
couronne. Il s’efforça en effet de s’assurer le trône, et soutint même ses
droits par les armes ; mais Salomon II, son frère et son compétiteur, lui
disputa et obtint la couronne. Renonçant dès lors au monde, il alla dans
le monastère de Saint-Jean de Gaël (Domnonée
armoricaine), se revêtir des livrées de la pénitence sous la conduite de saint
Meen. Toute la Bretagne, quoiqu’affligée de la retraite de son prince, sur le
mérite duquel elle avait conçu de grandes espérances, admira celle grande
action, qui parut d’autant plus généreuse et plus chrétienne à ses sujets,
qu’ils connaissaient mieux ses belles qualités, et que la solidité de son
esprit leur persuadait qu’il n’avait pas pris ce parti sans réflexion.
On raconte des choses
merveilleuses de la première ferveur de Judicaël. Ses mortifications étaient
extrêmes, et seraient allées jusqu’aux plus grands excès, si la sage discrétion
de saint Meen ne les eût modérées. Quelque vigilance pourtant qu’eût le saint
vieillard à retenir les saillies de ce zèle sans expérience, il ne pouvait
empêcher que Judicaël ne dépassât souvent les bornes qui lui étaient
prescrites, et que, présumant trop de son courage et de ses forces, il n’en fît
beaucoup plus qu’on n’exigeait de lui, et même qu’on ne lui permettait. Un jour
d’hiver, saint Meen le surprit plongé dans l’eau jusqu’au cou, par un trou
qu’il avait fait à la glace. Le saint abbé ne put s’empêcher d’admirer une si
grande ferveur, mais il fit entendre à Judicaël qu’il n’est pas moins
dangereux, quelquefois, de vouloir triompher par la force de certaines
tentations, que de ne se mortifier pas assez par une discrétion trop réservée.
Ses vertus
Judicaël écoutait ces
instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections
que saint Meen lui imposait, il trouvait toujours tant de bonté et de
tendresse pour lui dans les avis salutaires de son maitre, qu’il les recevait
sans peine et s’y soumettait avec joie. Il n’eut même aucune répugnance à
prendre soin du jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en
avait l’intendance, et il aimait d’autant plus ce vil emploi, qu’il vivait du
travail de ses mains, et que la fatigue inséparable de cette occupation
affaiblissait insensiblement dans son corps l’ennemi domestique qu’il
appréhendait.
Il n’y avait pas
longtemps que Judicaël était dans cette maison, où, après son entrée, il avait
reçu la tonsure cléricale et l’habit monastique, marque de son engagement,
lorsque le saint abbé Conard-Meen rendit son âme à Dieu, et laissa son disciple
dans une si grande affliction, que rien ne fut capable de le consoler de cette
perte. L’ancien auteur de la Vie de saint Josse nous apprend que
Judicaël laissa alors croître ses cheveux et sa barbe, reprit ses habits
séculiers, remonta sur le trône après la mort de son frère, Salomon II, arrivé
vers l’an 630, édifia toute la maison royale et toute la cour par l’exemple de
ses vertus.
Piété et justice
Judicaël se maria à une
dame de la même famille et du même pays que la reine sa mère, et qui, selon la
chronique de Saint-Brieuc, se nommait Meronoë ou Merovoë, et, selon l’auteur
des Actes de saint Léri, Morone. Elle n’était guère moins vertueuse que
son époux, et ne se portait pas avec moins de zèle que lui à toutes sortes
d’actions de religion et de piété ; ce qui entretient entre eux une paix et une
concorde admirables. Persuadés, tous deux que la principale obligation des rois
chrétiens est de s’employer avec zèle à faire régner dans leurs États la loi de
Jésus-Christ, et que toute leur grandeur devait être dans la dépendance de la
sienne, ils ne se servaient de leur puissance que pour le faire adorer avec plus
de respect. Ils n’employaient leurs trésors que pour soulager plus efficacement
l’indigence des pauvres, et n’usaient de leur autorité que pour faire observer
plus fidèlement les lois de Dieu, faire régner dans leur royaume la piété et la
justice. L’auteur de la Vie de saint Judicaël rapporte en particulier
quelques faits qui montrent combien à cet égard les dispositions de son cœur
étaient saintes. Il nourrissait toujours à la suite de sa cour, dit cet auteur,
une troupe de pauvres auxquels il faisait distribuer régulièrement tout ce
qu’on desservait de sa table, et tes servait souvent de ses propres mains. Il
avait même pour eux une si grande tendresse, que, trouvant un jour un pauvre
lépreux au bord d’une rivière rapide, qu’on ne pouvait passer à pied qu’avec
beaucoup de peine, il commande à tous les officiers et seigneurs de sa suite
de marcher en avant, et de le laisser seul. Quand ils furent éloignés, il
embrassa le lépreux, et pour lui faire traverser la rivière, le plaça devant
lui sur son cheval, sans se rebuter de sa puanteur et de ses ulcères ; et l’on
ajoute que ce lépreux apparent était Jésus-Christ même, qui, lui ayant promis
de dignes récompenses, lui donna sa bénédiction, et disparut aussitôt.
Sa bonté
Le Saint, au milieu de
l’abondance et de la délicatesse de sa table, était très-sobre, et savait si
bien cacher ses abstinences, qu’il semblait ne chercher qu’à se satisfaire dans
ses repas, lorsqu’il ne s’occupait qu’à se mortifier. Il se réduisit à ne boire
que de l’eau, et pour cacher cette pénitence, il se faisait donner à boire
dans une coupe d’or couverte.
Sa bonté pour ses peuples
et sa piété pour Dieu brillent avec éclat dans ce que l’on va dire. Une fois,
pendant la nuit qui précède le jour de Pâques, et pendant qu’il était retiré pour
se préparer à la solennité de la fête, il fut surpris d’entendre le bruit et
les cris d’un grand nombre de charretiers, qui tâchaient de se devancer les uns
les autres au passage d’un pont qui n’était pas fort éloigné de son palais. Il
demanda quelle en était la cause ; et on lui dit que les fermiers de quelques
droits qu’on lui payait en espèces lui amenaient un grand nombre de chariots
chargés, et que c’était. d’où venaient tout ce vacarme et cette confusion. Il
fut si peiné qu’on employât la plus sainte nuit de l’année à cette sorte de
travail, et qu’on lui payât des redevances onéreuses aux peuples dans un temps
où l’Eglise est occupée à rendre grâces à Dieu de ce que Jésus-Christ nous a
délivrés de ce que nous devions tous à la justice de son Père, qu’il résolut
sur le champ de remettre pour jamais à ses sujets cette imposition, et il le
fit effectivement, comme il l’avait résolu.
Notre-Dame de Paimpont
Le temps qu’il avait
demeuré sous saint Meen, dans l’abbaye de Gaël, lui avait fait concevoir tant
d’estime pour la vie religieuse, qu’il bâtit quelques autres monastères et
sanctuaires, entre lesquels on compte Notre-Dame de Paimpont, élevé en l’honneur de la sainte
Vierge, sur le bord d’un étang, à la tête d’un pont, d’où lui est venu son nom.
Ce religieux prince fit desservir cette chapelle par des religieux du monastère
de Saint-Meen, et accorda, par une charte, vers l’an 648, des terrains à
tous ceux qui voudraient s’établir dans la forêt qui couvrait le pays. En
effet, dans les temps les plus reculés, une immense forêt partageait toute la
Bretagne : elle était au nombre des bois sacrés des druides, qui en arrosaient
les arbres de sang humain ; et on y trouve encore çà et là des pierres qui
servaient d’autel pour leurs horribles sacrifices. Le saint roi Judicaël jugea
que le meilleur moyen de purifier ces lieux et de réparer les outrages qui y
avaient été faits à l’humanité, était d’y établir le culte de la sainte Vierge,
que les druides honoraient sans la connaître. En effet, Notre-Dame de Paimpont
attira bientôt à elle de nombreux pèlerins qui vinrent implorer son secours et
lui demander des remèdes pour toutes les infirmités humaines. Mais
malheureusement, vers le commencement du dixième siècle, des pirates normands
vinrent incendier et anéantir le pieux sanctuaire. Un siècle plus tard, il fit
relever par un prince de Bretagne, et devint une abbaye de chanoines réguliers
de Sainte-Geneviève. Le culte de Marie reprit alors son
premier lustre : de tous côtés on vint prier Notre-Dame de Paimpont ; presque
tous les jours, il y avait quelque pèlerinage ; le lundi de la Pentecôte
surtout l’affluence était immense. Enfin ce sanctuaire acquit une telle
réputation, que dans la cathédrale même de Rennes, comme dans l’église du Rheu,
on consacra un autel à Notre-Dame de Paimpont.
Culte et reliques
Ces bonnes œuvres ne
pouvaient contenter le cœur de Judicaël, et quoi qu’il donnât aux monastères,
sa conscience lui suggérait toujours qu’il ne s’acquittait pas à leur égard
tant qu’il ne s’y donnait pas lui-même. Un remords secret lui reprochait sans
cesse sa sortie du cloître et les engagements qu’il y avait contractés sous la
discipline de saint Meen. Il est vrai que ses devoirs à l’égard de sa famille,
le bruit flatteur de la cour, la multitude des affaires, les occupations
inséparables de sa dignité, détournaient souvent son attention de ces pensées
qui troublaient son repos, mais elles revenaient souvent, et si elles ne
produisaient pas une dernière résolution, elles ébranlaient au moins et
relâchaient les liens qui le retenaient dans ce siècle. On le vit en effet
s’adonner plus que jamais aux exercices de piété, à la lecture de l’Ecriture
sainte, aux aumônes, à la prière, et bientôt après se renfermer dans le
monastère où il avait déjà pris l’habit. Après une longue vie passée dans les
exercices de la piété et de la mortification, il rendit paisiblement son âme à
Dieu, le 16 décembre vers l’an 658. Il fut enseveli à côté de son maître saint
Meen. Aujourd’hui il ne reste de ses reliques, dans l’église de Saint-Meen, que
la partie inférieure d’un fémur ; le reste a disparu à la Révolution.
On représente saint
Judicaël ayant une couronne à ses pieds et tenant un balai à la main ; c’est la
caractéristique ordinaire des personnages qui, après avoir renoncé à une vie
brillante selon le monde, embrassaient avec joie les offices les plus humbles
dans le cloître.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/saint-judicael-roi-de-bretagne/
SAINT JUDICAËL, ROI DE BRETAGNE,
MOINE A SAINT-JEAN DE GAËL (+ 618)
Saint Judicaël naquit
vers l'an 590, ou quelques années après cette époque, et fut baptisé par un
prêtre nommé Guodenon. Il fut nourri jusqu'à l'âge de 3 ans dans la maison de
son aïeul Ausoche, et depuis élevé à la cour du roi de Bretagne, son père, après
la mort duquel il devait, comme l'aîné de tous ses frères, succéder à la
couronne. Il s'efforça en effet de s'assurer le trône, et soutint même ses
droits par les armes ; mais Salomon 2, son frère et son compétiteur, lui
disputa et obtint la couronne. Renonçant dès lors au monde, il alla dans le
monastère de Saint-Jean de Gaël (Domnonée armoricaine), se revêtir des livrées
de la pénitence sous la conduite de saint Meen. Toute la Bretagne ,
quoique affligée de la retraite de son prince, sur le mérite duquel elle avait
conçu de grandes espérances, admira cette grande action, qui parut d'autant
plus généreuse et plus Chrétienne à ses sujets, qu'ils connaissaient mieux ses
belles qualités, et que la solidité de son esprit leur persuadait qu'il n'avait
pas pris ce parti sans réflexion.
On raconte des choses
merveilleuses de la première ferveur de Judicaël. Son ascèse était extrême, et
serait allée jusqu'aux plus grands excès, si la sage discrétion de saint Meen
ne l'eût modéré. Quelque vigilance pourtant qu'eût le saint vieillard à retenir
les saillies de ce zèle sans expérience, il ne pouvait empêcher que Judicaël ne
dépassât souvent les bornes qui lui étaient prescrites, et que, présumant trop
de son courage et de ses forces, il n'en fit beaucoup plus qu'on n'exigeait de
lui, et même qu'on ne lui permettait. Un jour d'hiver, saint Meen le surprit
plongé dans l'eau jusqu'au cou, par un trou qu'il avait fait à la glace. Le
saint abbé ne put s'empêcher d'admirer une si grande ferveur, mais il fit
entendre à Judicaël qu'il n'est pas moins dangereux, quelquefois, de vouloir
triompher par la force de certaines tentations, que d'avoir une discrétion trop
réservée en matière d'ascèse.
Judicaël écoutait ces
instructions avec docilité, et quelque fortes que pussent être les corrections
que saint Meen lui imposait, il trouvait toujours tant de bonté et de tendresse
pour lui dans les avis salutaires de son maître, qu'il les recevait sans peine
et s'y soumettait avec joie. Il n'eut même aucune répugnance à prendre soin du
jardin de la communauté, sous la direction de celui qui en avait l'intendance,
et il aimait d'autant plus ce vil emploi, qu'il vivait du travail de ses mains,
et que la fatigue inséparable de cette occupation affaiblissait insensiblement
dans son corps l'ennemi domestique qu'il appréhendait.
Il n'y avait pas
longtemps que Judicaël était dans cette maison, où, après son entrée, il avait
reçu la tonsure cléricale et l'habit monastique, marque de son engagement,
lorsque le saint abbé Conard-Meen rendit son âme à Dieu, et laissa son disciple
dans une si grande affliction, que rien ne fut capable de le consoler de cette
perte. L'ancien auteur de la Vie de saint Josse nous apprend que
Judicaël laissa alors croître ses cheveux et sa barbe, reprit ses habits séculiers,
remonta sur le trône après la mort de son frère, Salomon 2, arrivée vers l'an
630, édifia toute la maison royale et toute la cour par l'exemple de ses
vertus.
Judicaël se maria à une
dame de la même famille et du même pays que la reine sa mère, et qui, selon la
chronique de Saint-Brieuc, se nommait Meronoë ou Merovoë, et, selon l'auteur
des Actes de saint Léri, Morone. Elle n'était guère moins vertueuse que son
époux, et ne se portait pas avec moins de zèle que lui à toutes sortes d'actes
de Foi et de piété; ce qui entretint entre eux une paix et une concorde
admirables. Persuadés tous 2 que la principale obligation des rois Chrétiens
est de s'employer avec zèle à faire régner dans leurs Etats la Loi de
Jésus-Christ, et que toute leur grandeur devait être dans la dépendance
de la Sienne , ils ne se servaient de leur puissance que pour Le
faire adorer avec plus de respect. Ils n'employaient leurs trésors que pour
soulager plus efficacement l'indigence des pauvres, et n'usaient de leur
autorité que pour faire observer plus fidèlement les Lois de Dieu, faire régner
dans leur royaume la piété et la justice. L'auteur de la Vie de saint
Judicaël rapporte en particulier quelques faits qui montrent combien à cet
égard les dispositions de son coeur étaient saintes. Il nourrissait toujours à
la suite de sa cour, dit cet auteur, une troupe de pauvres auxquels il faisait
distribuer régulièrement tout ce qu'on desservait de sa table, et les servait
souvent de ses propres mains. Il avait même pour eux une si grande tendresse,
que, trouvant un jour un pauvre lépreux au bord d'une rivière rapide, qu'on ne
pouvait passer à pied qu'avec beaucoup de peine, il commande à tous les
officiers et seigneurs de sa suite de marcher en avant, et de le laisser seul.
Quand ils furent éloignés, il embrassa le lépreux, et pour lui faire traverser
la rivière, le plaça devant lui sur son cheval, sans se rebuter de sa puanteur
et de ses ulcères; et l'on ajoute que ce lépreux apparent était Jésus-Christ
même, qui, lui ayant promis de dignes récompenses, lui donna Sa bénédiction, et
disparut aussitôt.
Le Saint, au milieu de
l'abondance et de la délicatesse de sa table, était très sobre, et savait si
bien cacher ses abstinences, qu'il semblait ne chercher qu'à se satisfaire dans
ses repas, lorsqu'il ne s'occupait qu'au jeûne. Il se réduisit à ne boire que
de l'eau, et pour cacher cette pénitence, il se faisait donner à boire dans une
coupe d'or couverte.
Sa bonté pour ses peuples
et sa piété pour Dieu brillent avec éclat dans ce que l'on va dire. Une fois,
pendant la nuit qui précède le jour de Pâques, et pendant qu'il était retiré
pour se préparer à la solennité de la Fête , il fut surpris
d'entendre le bruit et les cris d'un grand nombre de charretiers, qui tâchaient
de se devancer les uns les autres au passage d'un pont qui n'était pas fort
éloigné de son palais. Il demanda quelle en était la cause; et on lui dit que
les fermiers de quelques droits qu'on lui payait en espèces lui amenaient un
grand nombre de chariots chargés, et que c'était d'où venaient tout ce vacarme
et cette confusion. Il fut si peiné qu'on employât la plus sainte nuit de
l'année à cette sorte de travail, et qu'on lui payât des redevances onéreuses
aux peuples dans un temps où l'Eglise est occupée à rendre grâces à Dieu de ce
que Jésus-Christ nous a délivrés de ce que nous devions tous à la justice de
son Père, qu'il résolut sur le champ de remettre pour jamais à ses sujets cette
imposition, et il le fit effectivement, comme il l'avait résolu.
Le temps qu'il avait
demeuré sous saint Meen, dans l'abbaye de Gaël, lui avait fait concevoir tant
d'estime pour la vie religieuse, qu'il bâtit quelques autres monastères et
sanctuaires, entre lesquels on compte Notre-Dame de Paimpont, élevé en
l'honneur de la sainte Vierge, sur le bord d'un étang, à la tête d'un pont,
d'où lui est venu son nom. Ce religieux prince fit desservir cette chapelle par
des religieux du monastère de Saint Meen, et accorde, par une charte, vers l'an
648, des terrains à tous ceux qui voudraient s'établir dans la forêt qui
couvrait le pays. En effet, dans les temps les plus reculés, une immense forêt
partageait toute la Bretagne : elle était au nombre des bois sacrés
des druides, qui en arrosaient les arbres de sang humain; et on y trouve encore
çà et là des pierres qui servaient d'autel pour leurs horribles sacrifices
[ l'archéologie a
depuis largement prouvé que ce genre d'assertion des historiens du 19ième
siècle ne reposait sur rien, les "dolmens" étant les restants de
sépultures du 2 ou 3ième millénaire avant Jésus-Christ. JMD ].
Le saint roi Judicaël
jugea que le meilleur moyen de purifier ces lieux et de réparer les outrages
qui y avaient été faits à l'humanité, était d'y établir le culte de la sainte
Vierge, que les druides honoraient sans la connaître. En effet, Notre-Dame de
Paimpont attira bientôt à elle de nombreux pèlerins qui vinrent implorer son
secours et lui demander des remèdes pour toutes les infirmités humaines. Mais
malheureusement, vers le commencement du 10ième siècle, des pirates Normands
vinrent incendier et anéantir le pieux sanctuaire. Un siècle plus tard, il fut
relevé par un prince de Bretagne, et devint une abbaye de chanoines réguliers
de Sainte-Geneviève. Le culte de Marie reprit alors son premier lustre : de
tous côtés on vint prier Notre-Dame de Paimpont; presque tous les jours il y
avait quelque pèlerinage; le lundi de la Pentecôte surtout
l'affluence était immense. Enfin ce sanctuaire acquit une telle réputation, que
dans la cathédrale même de Rennes, comme dans l'église du Rheu, en consacra un
autel à Notre-Dame de Paimpont.
Ces bonnes oeuvres ne
pouvaient contenter le coeur de Judicaël, et quoi qu'il donnât aux monastères,
sa conscience lui suggérait toujours qu'il ne s'acquittait pas à leur égard
tant qu'il ne s'y donnait pas lui-même. Un remords secret lui reprochait sans
cesse sa sortie du cloître et les engagements qu'il y avait contractés sous la
discipline de saint Meen. Il est vrai que ses devoirs à l'égard de sa famille,
la multitude des affaires, les occupations inséparables de sa dignité,
détournaient souvent son attention de ses pensées qui troublaient son repos,
mais elles revenaient souvent, et si elles ne produisaient pas une dernière
résolution, elles ébranlaient au moins et relâchaient les liens qui le
retenaient dans ce siècle. On le vit en effet s'adonner plus que jamais aux
exercices de piété, à la lecture de l'Ecriture sainte, aux aumônes, à la
prière, et bientôt après se renfermer dans le monastère où il avait déjà pris
l'habit. Après une longue vie d'ascète, il rendit paisiblement son âme à Dieu,
le 16 décembre vers l'an 658. lI fut enseveli à côté de son maître saint Meen.
Aujour'd'hui il ne reste de ses reliques, dans l'église de Saint-Meen, que la
partie inférieure d'un fémur, le reste a disparu à la Révolution.
On représente saint
Judicaël ayant une couronne à ses pieds et tenant un balai à la main ; c'est la
caractéristique ordinaire des personnages qui, après avoir renoncé à une vie
brillante selon le monde, embrassaient avec joie les offices les plus humbles
dans le cloître.
"Saints de
Bretagne", par Dom Lobineau et l'abbé Tresvaux; "Caractéristiques des
Saints", par le révérend père Cahier.
Merci à Jean Michel
Dossogne pour le partage de ce texte
Liste
alphabétique des vies de saints
Image de la page 871 de la "Vie des Saints" en langue bretonne. Écrit par Yann-Vari Perrot et publié en 1912.
7e siècle
Judicaël
Roi et saint breton
Judicaël († v.
637-639 ?) est un personnage historique qui règne sur la Domnonée armoricaine
dans la première moitié du 7e siècle. Son histoire n’est que partiellement
connue des historiens.
Son nom est associé à
celui de saint Méen, fondateur du monastère de Gaël, mais le lien qui
existe entre Judicaël et saint Méen n’est pas historique. Il est le fruit des
hagiographes des deux saints au 11e siècle. Ce sont eux, (à moins qu’il ne
s’agisse du même), qui font entrer le jeune Judicaël au monastère de saint Méen
à Gaël pour s’y réfugier une première fois et qui le font y revenir ensuite
pour y mourir en odeur de sainteté.
Depuis, l’histoire et la
légende s’accordent pour faire de Judicaël le « saint-roi » des
Bretons.
Judicaël : entre
histoire et légende
Judicaël règne sur
la Domnonée armoricaine
durant la première moitié du 7e siècle, à l’époque de Dagobert Ier (roi
des Francs Mérovingiens de 629 à 639). Toutefois, le mythe en fait le
souverain de toute l’Armorique. Il combat les Francs qui veulent soumettre la
Bretagne armoricaine.
La totalité de la Vita Judicaelis (Vie
de Judicaël) reste en grande partie inédite, si bien que les recherches
concernant le saint dans sa dimension historique se poursuivent.
L’historien Pierre Le
Baud (†1505) attribue l’Histoire du saint roi Judicaël à Ingomar, moine du
11e siècle de l’abbaye de Saint-Méen, qualifié de « grammaticus ».
Le texte d’Ingomar est de nature hagiographique.
[...] le chroniqueur a
procédé, ici comme ailleurs, tout à la fois en démembrant et en regroupant les
différents textes qu’il a compilés ; à quoi vient s’ajouter bien sûr son
propre texte.
BOURGÈS,
André-Yves, « Le dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et
Léri. », in Corona Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon.,
Presse Universitaire de Rennes, 2004, (« Britannia Monastica »),
p. 83-92, Voir en ligne. p. 3
Toutefois, les historiens actuels considèrent que son Histoire contient des éléments du 7e siècle, avérés comme contemporains de Judicaël.
Les pièces qui subsistent de la Vita Judicaelis, dossier
hagiographique de saint Judicaël [BHL 4503] largement inédit, figurent dans
différents ouvrages :
le Chronicon
Briocense (Chronique de Saint-Brieuc) d’auteurs inconnus
(1498-1505) ;
— les Cronicques des
Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine de Pierre Le Baud (seconde
version, composée entre 1498 et 1505) — LE BAUD, Pierre,
« Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine »,
in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de
Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638. — ;
— l’Obituaire de
l’abbaye Saint-Méen, nom donné à un manuscrit anonyme copié vers 1525.
D’autres historiens en
font part dans leurs travaux : dom Morice, dom Plaine, Arthur de La
Borderie, Robert Fawtier, etc. — BOURGÈS, André-Yves, « Le
dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et Léri. », in Corona
Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon., Presse Universitaire de Rennes,
2004, (« Britannia Monastica »), p. 83-92, Voir en
ligne. —
Judicaël successeur de
Judaël
Ingomar dresse une
généalogie des rois de Domnonée dans laquelle le roi Judual a cinq fils, dont
Judaël qui lui succède. Il raconte comment la naissance de Judicaël fait suite
à l’union adultérine de Judaël avec Pritella. Judaël, lors d’une nuit de repos
chez Ausoch, à Treflez en Léon, fait connaissance avec Pritelle, la fille de
son hôte qui allume en lui l’esprit de convoitise.
[La nuit] il fait un
songe prémonitoire dans lequel un poteau orné de symboles lui est présenté par
la fille de son hôte, Pritelle, qui lui déclare : "Mon seigneur
Judaël, tu as été prédestiné par le Christ, notre créateur, à venir ici à moi.
C’est par toi et non par un autre que ce poteau chargé d’ornements doit être
confié à ma garde et non à celle d’une autre. Et puis, c’est moi et non une
autre qui doit le confier à ta protection et non à celle d’un autre [...]
MERDRIGNAC, Bernard,
« Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des
saints et de la sainteté chrétienne, Vol. IV, Paris, Hachette, 1986.
Intrigué par ce rêve,
Judaël veut en connaître la signification. Il se rend auprès du barde Taliesin
qui lui en révèle le sens.
[...] [Taliesin] lui
révéla que de leur union naîtrait un homme exceptionnel par les armes dans la
première partie de sa vie, exceptionnel au service de Dieu pendant la seconde
partie. Jud-haël connut donc charnellement Pritella, et de leur union naquit
Judic-haël. Bien qu’ils ne fussent pas mariés, Dieu bénit à son profit cette union
furtive et illégitime d’un fruit exceptionnel.
LE DUC, Gwenaël,
« Qui était Judicaël ? », in Topoguide FFRandonnée ;
Brocéliande à pied, 2011, p. 150-153. [page 151]
Durant ses trois
premières années, Judicaël est élevé par ses grands-parents maternels. Bernard
Merdrignac apporte une précision sur la façon dont ces enfants sont éduqués.
[...] Selon la coutume celtique,
ceux-ci avaient été « mis en nourriture », c’est-à-dire éduqués par
des parents adoptifs qui se les attachaient pour la vie, « non seulement
par des liens d’affection mais aussi par des obligations légales ».
Merdrignac, Bernard, (1987)
op. cit., p. 169
Lorsque le jeune Judicaël
rejoint la cour de son père, il doit faire face à la jalousie d’une marâtre,
l’épouse de Judaël, qui se voit forcée par Dieu d’accepter le destin
exceptionnel de ce fils illégitime .
Judicaël avait été choisi
par Judaël pour lui succéder. À la mort du roi éclatent des rivalités
concernant cette succession. Un certain Rethwald qui avait en
« nourriture » Haeloc, l’un des fils de Judaël, soutient la cause de
son pupille et extermine sept des prétendants au trône. Le jeune Judicaël se
réfugie auprès de saint Méen et prend la tonsure en son monastère de Gaël. Haeloc succède
alors à Judaël et règne sur la Domnonée jusqu’à sa mort vers 610-615.
Judicaël, roi de Domnonée
armoricaine
À la mort d’Haeloc,
Judicaël quitte la bure pour lui succéder sur le trône. Les faits historiques
corroborés par des sources contemporaines restent très limités. Contemporain de
Dagobert 1er (roi des Francs Mérovingiens de 623 à 633), Judicaël règne
sur la Domnonée armoricaine.
[...] l’on sait par le moine Ingomar [...] qu’il [Judicaël] résidait volontiers au centre de la péninsule [...] à la lisière orientale de l’actuelle forêt de Paimpont.
CHÉDEVILLE, André et GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle, Rennes, Editions Ouest-France, 1984. [page 68]
Considéré pendant un
temps comme le souverain de toute l’Armorique, Judicaël doit à ce titre combattre
les Francs. Les fragments de textes très anciens repris par Ingomar le
décrivent comme un redoutable guerrier.
L’éloge guerrier de
Judicaël
L’historien Gwenaël Le
Duc fait part d’un poème anonyme inclus dans les différents textes compilés
du Chronicon Briocense. Il s’agit d’une traduction en latin d’un
poème consacré à l’éloge d’un chef, d’un type extrêmement
archaïque qui figure également dans l’Histoire du saint roi Judicaël d’Ingomar.
Bernard Merdrignac souligne le contraste avec le ton édifiant du reste de
l’œuvre, ainsi que la méthode de travail d’un lettré breton du XIe siècle,
capable de refondre des sources d’origine et de nature diverses pour forger un
texte hagiographique. — MERDRIGNAC, Bernard, Les Saints
bretons entre légendes et histoire Le glaive à deux tranchants, Presses
Universitaires de Rennes, 2008, (« Histoire »). [page 30] —
Il était un ami courtois
envers ses amis, et tous les combats que les vieux soldats courageux ne
pouvaient mener, lui, Judicaël, quoique encore d’un âge tendre, les menait.
Et quand il atteignit la plénitude de l’âge de l’homme accompli, il abattait de
ses mains agiles et robustes les nombreuses troupes ennemies dont il était
entouré, en n’importe quel lieu, ce guerrier qui combattait avec ardeur, ou
bien, à la manière des paysans qui sèment, Judicaël semait, et partout où il
(le) voulait, là descendait son javelot.
Et pendant ce temps en plus, à la manière des guerriers robustes dans le combat, il marchait à la guerre contre ses ennemis. Entre ses écuyers qui sortaient derrière lui joyeux, il répartissait de nombreux chevaux chargés de phalères, et nombreux étaient les porteurs de lances qui le suivaient à pied et, trouvant de nombreuses dépouilles, s’en revenaient chez eux à cheval.
Et des cadavres qu’il laissait derrière lui sur le terrain, non enterrés, les chiens, les vautours, les corbeaux, les milans, et les pies se repaissaient.
Et nombreuses dans les villages dans leurs maisons les femmes demeuraient, veuves hurlantes.
Parce que comme le taureau parmi les bœufs étrangers, et le verrat robuste
parmi les porcs étrangers, et l’aigle au milieu des oies, le faucon parmi les
grues, l’hirondelle parmi les abeilles, ainsi Judicaël, roi des Bretons
Armoricains, rapide et agile, solide guerrier, se hâtait vers la guerre parmi
ses ennemis qui se dressaient contre lui et allaient vers leur perte 1
Le Duc, Gwenaël († 2006).
[Communication personnelle, Gérard Lelièvre, 2001.]
Deux victoires de
Judicaël contre le roi Dagobert Ier amènent ce dernier à conclure vers 630
un traité de paix. Deux versions s’opposent sur les faits : l’une tirée de
la Chronique dite de Frédégaire 2,
indique que le roi Breton s’empresse de se rendre auprès de Dagobert à Clichy
pour reconnaître ses torts et se soumettre au roi Franc ; l’autre,
une Vie de saint Eloi composée par saint Ouen 3,
ancien garde des sceaux de Dagobert, rapporte que c’est Eloi 4,
alors trésorier du roi mérovingien, qui est chargé de négocier un accord de
paix, à Creil, avec le chef breton. Il n’y est plus question de soumission mais
d’un véritable traité de paix et d’alliance.
Retour de Judicaël à la
vie monastique
Revenons à
l’hagiographie. Jugeant son devoir accompli, Judicaël décide de reprendre la
vie monastique. Il propose à son jeune frère, Josse (ou Judoc), de lui
succéder 5.
Celui-ci refuse, préférant devenir ermite itinérant pour aller évangéliser la
Picardie. Il s’installe vers 643 à Montreuil-sur-Mer.
Le renoncement de Josse
n’empêche pas Judicaël de se retirer dans le monastère de Gaël régi par saint
Méen, sans que l’Histoire puisse dire qui lui succède.
Judicaël y finit ses
jours en odeur de sainteté. Cette retraite du roi sanctifié au monastère de
Gaël n’a rien d’historiquement assuré. Après le règne de Judicaël, l’histoire
reste muette pendant un siècle, de 650 à 750, avant l’entrée de la Bretagne
dans la sphère d’influence carolingienne.
Saint Méen et saint
Judicaël dans la même église
Depuis le début du 9e siècle,
le nom de Judicaël est associé à celui de saint Méen que l’hagiographie
présente comme le
fondateur du premier monastère à Gaël.
Méen (†617) est un moine
de Galles qui débarque en Domnonée armoricaine. Son hagiographe raconte que le
saint construit, sur le bord du Meu, de petits bâtiments (cellules) et une
église dédiée à Jean le Baptiste avant d’édifier un monastère. Son emplacement
exact reste indéterminé aujourd’hui, même si le bourg de Gaël reste l’endroit
le plus probable.
Concernant le dossier
hagiographique, le nom de ce saint apparait dans une Vita Mevenni (Vie
de saint Méen), qui aurait été rédigée au 11e siècle avant ou après
la Vita Judicaelis (Vie de saint Judicaël). Selon certains
historiens, son hagiographe serait aussi Ingomar, auteur de l’Histoire du saint
roi Judicaël. Ils considèrent que les deux saints sont les pères fondateurs à
l’origine de l’abbaye de Gaël.
Les actes officiels
montrent que le monastère de Gaël est qualifié d’« Église de Méen et
Judicaël » sous l’ère carolingienne. En 811, le monastère de Gaël est
détruit suite à une rebellion des Bretons contre les églises de Méen et
Judicaël dans le Porhoët et
celle de Malo dans la cité d’Alet.
Suite à cette révolte, Helocar, qui se dit évêque d’Alet et de
Porhoët obtient de Louis le Pieux, sept ans plus tard, le renouvellement
du diplôme d’immunité que lui avait accordé Charlemagne.
La plus ancienne mention
connue du saint figure dans un diplôme de Louis le Pieux daté de 816, qui se
réfère à un diplôme antérieur de Charlemagne concernant « l’église des
saints Méen et Judicaël au lieu nommé Gaël » 6.
LE HUËROU, Armelle,
« De quand date la Vita S. Meuenni (BHL 5944) ? Quelques nouveaux
éléments sur sa transmission et sa genèse », in Mélanges offerts au
professeur Bernard Merdrignac,, Jean-Christophe Cassard, Pierre-Yves Lambert,
Jean-Michel Picard et Bertrand Yeurc’h, Landévennec, Centre International de
Recherche et de Documentation sur le Monachisme Celtique,
2013, (« Britannia Monastica »), p. 53-74, Voir en ligne.
Armelle Le Huërou
rapporte que les noms des deux saints sont souvent associés jusqu’au 12e siècle.
Ils figurent sur une liste de saints corniques 7 du
10e siècle et dans plusieurs litanies des 11e et 12e siècles
mais aussi dans quelques sources diplomatiques.
Leurs noms étaient donc
associés dès le début du 9e siècle, avant la rédaction des Vitae,
datées du 11e siècle. Ce qui laisse penser qu’il existait une Vita des
deux saints avant la période carolingienne (9e-10e siècle en Bretagne),
d’où l’importance de la Vita Judicaelis qui reste largement inconnue.
L’élan hagiographique
autour de saint Méen et de saint Judicaël
La Vita d’un
saint est écrite où réécrite en rapport avec un évènement qui concerne le lieu
où le saint est vénéré. La refondation d’un monastère et le retour des reliques
peuvent faire l’objet de réécritures successives des Vitae. C’est le cas
ici entre l’origine du monastère à Gaël et le retour des reliques de Judicaël à
l’abbaye de Saint-Méen (aujourd’hui Saint-Méen-le-Grand).
Ces réécritures témoignent des situations dans laquelle se trouve l’Église
suite à la destruction des monastères. Auparavant, la production hagiographique
était très importante. Suite à leur destruction au 10e siècle, la
refondation est hâtive. Après Landevennec et Landoac (Saint-Jacut, aujourd’hui
Saint-Jacut-de-la-Mer en Côtes d’Armor), ce sont Saint-Gildas de Rhuys,
Saint-Méen et Redon les premières abbayes que le duc Alain III relève au début
du siècle suivant.
Principales dates pouvant
être à l’origine des Vitae des deux saints :
1024 : reconstruction
de l’abbaye de Gaël à Saint-Méen. Elle fait suite à sa destruction par les
Normands. Hinweten, abbé de l’abbaye de Landoac, transfère la refondation du
monastère de Gaël à Saint-Méen. C’est à cette occasion qu’on attribue à
Ingomar, moine de cette abbaye, la rédaction de l’Histoire du saint roi
Judicaël.
1074 : retour
des reliques de saint Méen à l’abbaye de Saint-Méen ? Une Vita
Mevenni est écrite par un auteur inconnu. Ce même auteur écrit une
hagiographie consacrée à Judicaël en se servant des premiers écrits d’Ingomar.
André-Yves Bourgès relève de nombreuses similitudes entre les biographies de
Méen, de Judicaël et de Léri.
1130 : les
reliques de Judicaël retrouvées rejoignent l’abbaye de Saint-Méen ? Une
autre hagiographie de Judicaël ?
Les reliques de saint
Méen et saint Judicaël
Aux 9e et 10e siècles,
les invasions normandes menacent de pillages les monastères bretons. Les moines
emportent les manuscrits et les reliques des saints pour les mettre en sécurité
dans d’autres monastères moins exposés.
Ainsi, en 819, le Chronicon
Britannicum témoigne que les moines de Gaël emportent les reliques de
saint Méen à Saint-Florent de Saumur et celles de saint Judicaël à
Saint-Jouin-de-Marnes (Deux-Sèvres).
DCCCXIX. Normanni omnem
minorem Britanniam vastaverunt, cunctis occisis vel ejectis Britonibus. Tunc
asportata funt corpora SS. Mevenni & Judichaëli, S. Mevennus apud S.
Florentium, & Judichaëlus apud S. Jovinum in pago Pictavensi.
MORICE, Dom Hyacinthe, (1742)
op. cit., col. 4
Au 10e siècle,
l’abbaye de Gaël possède les reliques de Judicaël et de Méen lors de la fuite
des moines dans des monastères hors de Bretagne. On peut penser que les
reliques des saints sont séparées par crainte que l’une d’entre elles ne vienne
à disparaitre.
Nous savons que suite à
l’exode monastique, une large part du corpus hagiographique breton n’est jamais
revenue en Bretagne. Cependant, la notoriété du saint fondateur du monastère
revêt la plus haute importance. Les reliques de Méen et de Judicaël doivent
donc être visibles pour attester leur efficacité et avoir un effet
thaumaturgique (miraculeux). Quand Ingomar réécrit leur Vita, les reliques
« corporelles » font défaut, elles sont remplacées par des reliques
dites « réelles », c’est-à-dire des objets ayant appartenu au saint
afin de guérir des fièvres et des autres maux dont les pèlerins sont affligés.
Ces reliques font
renaître le mythe de Judicaël, probablement au détriment de saint Méen,
considéré fondateur de l’abbaye.
Bibliographie
BOURGÈS, André-Yves,
« Le dossier littéraire des saints Judicaël, Méen et Léri. »,
in Corona Monastica. Mélanges offert au père Marc Simon., Presse
Universitaire de Rennes, 2004, (« Britannia Monastica »),
p. 83-92, Voir en ligne.
CHÉDEVILLE, André et
GUILLOTEL, Hubert, La Bretagne des saints et des rois Ve-Xe siècle,
Rennes, Editions Ouest-France, 1984.
MORICE, Dom
Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire
ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont,
1742, Voir en ligne.
LE BAUD, Pierre,
« Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine »,
in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de
Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638.
LE DUC, Gwenaël,
« Qui était Judicaël ? », in Topoguide FFRandonnée ;
Brocéliande à pied, 2011, p. 150-153.
LE HUËROU, Armelle,
« De quand date la Vita S.
Meuenni (BHL 5944) ? Quelques nouveaux éléments sur sa transmission et sa
genèse », in Mélanges offerts au professeur Bernard Merdrignac,, Jean-Christophe
Cassard, Pierre-Yves Lambert, Jean-Michel Picard et Bertrand Yeurc’h,
Landévennec, Centre International de Recherche et de Documentation sur le Monachisme Celtique,
2013, (« Britannia Monastica »), p. 53-74, Voir en ligne.
MERDRIGNAC, Bernard,
« Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des
saints et de la sainteté chrétienne, Vol. IV, Paris, Hachette, 1986.
MERDRIGNAC,
Bernard, Les Saints bretons entre légendes et histoire Le glaive à deux
tranchants, Presses Universitaires de Rennes, 2008, (« Histoire »).
↑ 1 • Gwenaël
Le Duc analyse la valeur de cet « éloge » : « Ce
document surprenant est sans doute le seul reste que nous ayons de la
littérature héroïque orale bretonne ancienne, et il est immédiatement
comparable à un autre texte, en vieux-gallois, le Gododdin, et ce n’est qu’un
poème de type classique, probablement rétribué. On retrouve les mêmes clichés,
ce qui permet parfois de retraduire et de retrouver les allitérations
originelles. (...) Mon opinion est que lors de la rédaction, l’auteur de la vie
latine, forcé de dire le maximum sur ce roi-saint, a été « forcé » de
reprendre un texte encore connu après la mort du saint (date que nous ignorons)
et qui remontait à sa « période guerrière », soit avant 635. Nous
aurions donc, en fait, un éloge guerrier composé au début du VIIe siècle. On a
parfois utilisé le terme gorc’han pour le qualifier, mais un gorc’han est un
éloge funèbre, ce qui n’est pas le cas ici.
Le Duc, Gwenaël (†2006).
[Communication personnelle, Gérard Lelièvre, 2001.]
↑ 2 • Chronique
de Frédégaire, nom donné à une compilation de documents écrits à la
période mérovingienne au 7e siècle.
↑ 3 • Saint
Ouen né dans la région de Soisson, portait le nom de Dadon dans sa jeunesse.
Dès qu’il est en âge, son père l’envoie à la cour de Clotaire II. Dadon devient
le chancelier de Dagobert Ier, fils de Clotaire II, héritier de l’ensemble du
royaume des Francs jusqu’à sa mort en 639.
Tout en vivant à la cour
et en exerçant ses fonctions officielles, Dadon menait une vie quasi
monastique. Sa réputation était grande et lorsque le prince breton Judicaël
vint rendre visite à Dagobert dans son palais de Clichy, il préféra partager un
modeste repas dans l’appartement de Dadon plutôt que d’être reçu fastueusement
à la table du roi.
RICHÉ, Pierre,
« Les Voies nouvelles de la Sainteté 605-814 », in Histoire des
saints et de la sainteté chrétienne, Vol. 4, Paris, Hachette, 1986. [page
224]
Clovis II, fils de Dagobert
Ier, roi de Neustrie, lui confie l’évêché de Rouen. Dadon quitte son statut de
fonctionnaire et se forme à la prêtrise. Il est sacré évêque de Rouen en 641 et
est désormais appelé Ouen.
↑ 4 • Saint
Eloi est conseiller du roi Dagobert Ier, ami de Dadon, le futur saint Ouen. Il
se fait remarquer pour ses qualités d’orfèvre et de monétaire, dirige la frappe
des monnaies du roi.
[...] il fut chargé de
plusieurs ambassades, notamment auprès du roi breton Judicaël.
RICHÉ Pierre, (1986)
op. cit., p. 122
↑ 5 • Pierre
le Baud donne la liste des dix-neuf frères et sœurs, que selon lui, Ingomar
attribue à Judicaël.
Eoc, Eumahelus, Indganoc
lequel est saint, et repose en Vimeu en la partie borealle de France ;
Doethuuallus, Vvorhaelus, Larghaelus, Ruiuas, Ruiualdus, Indhumoredus, Haelon,
Indon, c’est à savoir saint Guennoc, Gueinan, Guemmaelus qui fut le preux, et
Judhael, fils postume de son père. Et les noms des filles, sœurs de Iudichael
furent saincte Eurelie, saincte Onenne, [qui deviendra
patronne secondaire de Tréhorenteuc], Bredac, Guen, Cleor & Prust.
LE BAUD, Pierre,
« Cronicques des Roys, Ducs et Princes de Bretaigne Armoricaine »,
in Histoire de Bretagne avec les chroniques des maisons de Vitré et de
Laval, Paris, Chez Gervais Alliot, 1638. p. 81
↑ 6 • [...]
domus ecclesiae Sancti Mevenni & Sancti Judicaelis quae est in loco
nuncupato Wadel [...]
MORICE, Dom
Pierre-Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire
ecclésiastique et civile de Bretagne, Vol. 1, Paris, Charles Osmont,
1742, Voir en ligne. col. 225
↑ 7 • Les
Corniques sont un groupe ethnique originaire des Cornouailles, en Angleterre.
C’est un peuple celtique qui parlait la langue cornique jusqu’au XVIIIe siècle.
SOURCE : https://broceliande.brecilien.org/Judicael
Delwenn da Yezekael Domnonea
Also
known as
Gaël
Gaëlle
Gicquel
Giguel
Giquel
Iudicael
Iudicallus
Jekel
Jezek
Jezekael
Jezekel
Jikael
Jikel
Jude
Judhael
Judhaël
Judhel
Judiakel
Judicaël
Juhel
Juzel
Jézéquel
6 March on
some calendars
Profile
Son of the king of
Domnonia, Brittany (in
modern France).
Brother of Saint Joducus.
Well-loved king of
Domnonia. Abdicated to become a monk,
living his last 20 years in a monastery of
Gael in Vannes, France.
658 of
natural causes
most relics were
destroyed in the French
Revolution
remaining relics in the
church of Saint-Meen
man with a crown at his
feet and a broom in
his hand to show that he gave up the royal life for a humble one
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Saints
of the Order of Saint Benedict, by Father Aegedius
Ranbeck, O.S.B.
books
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Martirologio Romano, 2001 edición
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Citation
“Saint Judicaël“. CatholicSaints.Info.
29 November 2020. Web. 22 October 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-judicael/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-judicael/
Article
(Saint) King (December
17) (7th century) The son and successor of King Hoel of Brittany, and a monarch
beloved by his people. Abdicating his crown, he spent the last twenty years of
his life as a hermit near Vannes, and passed away December 17, A.D. 658.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Judicael”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
14 November 2013. Web. 22 October 2024.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-judicael/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-judicael/
Vitrail de la chapelle saint-Joseph de Saint-Méen-le-Grand (35). 1er registre : Judicaël se retirant au monastère fondé par Saint-Méen. 2ème registre : Saint-Judicaël.
Saints
of the Order of Saint Benedict – Saint Judicael, King and Monk
Judicael, King of
Armorica or Brittany, seems to have been given to the world for a shining
example of how virtue can flourish amidst all the temptations of a palace.
Ascending the throne towards the beginning of the seventh century of our era,
he showed himself in all respects a perfect ruler. In him his people saw a wise
care for their welfare, an utter disregard for the pomp of a court, justice
tempered with mercy, a love of peace. Little wonder, then, that he was the
pride of his countrymen, the glory of Brittany, and the pillar of the royal
house.
Bertela, the royal
consort, vied with her spouse both in virtues and in promoting the prosperity
of the kingdom. Their union was blessed with unusual fruitfulness, Bertela
having borne to her husband twenty children. All of these were so carefully
brought up, so piously instructed, both by precept and example, that we find
the Church, after they died, inscribed their names, as well as their father’s,
on the roll of those who have entered into the possession of the kingdom of
Heaven.
When some of his male
offspring were old enough to wield the sceptre, their father summoned them to
him, and disclosed a project he had long meditated. This was no less than to
resign into the hands of the two eldest sons the kingly power. They were either
to divide it between them, or to exercise joint rule. His object, Judicael
explained, was to become a monk, and to give to God the few years that remained
to him, as he knew that the helm of state could be safely entrusted to them, trained
as they were by himself and their mother.
Instead of ambition, the
young princes exhibited an affectionate rivalry as to which should decline the
honour; for, like their father, they too longed for the monastic state.
Judicael, the eldest, sought to shift the burden of royalty on to the shoulders
of Jodoc, the second son, and Jodoc in turn wished Judicael to be king. As
neither was willing to give up his desire for the religious life, at last, on
the intervention of the nobles and at the bidding of his father, Judicael was
obliged to take up the reins of government.
The aged King then
retired, amidst the loud lamentations of his people, to a monastery, then
called Majanus, where, by a life of humility and manual labour, he endeavoured
to remove any traces of pride and haughtiness that he might have unwittingly
contracted while on the throne. His delight was to perform the most menial
offices – to clean kitchen utensils, to cut and carry wood for fuel, to wash
the feet of his brethren – so much so, that he begged his Superior that he
might be permitted to spend the rest of his days amongst the meanest servants
of the monastery. It is not necessary to mention the fasts, the watching, and
the discipline with which he daily mortified himself.
After setting such a
glorious example of virtue, good works, and humility, Saint Judicael died a
most holy death on the 6th March, A.D. 660.
– text and illustration
taken from Saints
of the Order of Saint Benedict by Father Aegedius
Ranbeck, O.S.B.
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-order-of-saint-benedict-saint-judicael-king-and-monk/
Le
château d’eau de Gaël en Ille-et-Vilaine, orné d’une fresque monumentale
représentant le roi et saint Judicaël, réalisé par l’artiste peintre
globe-trotter Frédéric Gracia.
The
Gaël water tower in Ille-et-Vilaine, decorated with a monumental fresco
representing the king and Saint Judicaël, created by the globetrotter painter
Frédéric Gracia.
St. Judicael, King of Domnonée
(Died AD 652)
(Welsh: Ithel; Latin: Iudicallus; English: Juthael)
King Judicael survived
the persecutions of the reign of his brother, King Haeloc of Domnonée,
and was brought out of hiding in a monastery on the latter's death. He set up
his palace in the Forest of Paimpont. It is recorded that:
"Terror of his name
alone was sufficient to keep evil men from violence, for God, who watched over
him without ceasing, had made him brave amd mighty in battle; it happened more
than once that with the aid of the Almighty he was able to put whole troops of
the enemy to flight by the strength of his sword-arm alone"
Judicael defeated the
Franks twice in battle and, despite the Breton King's reputation, in AD 635,
King Dagobert of the Franks, sent St. Eligius to demand his submission if he
wanted to avoid full scale invasion. Judicael was a practical man, and quickly
travelled to Dagobert's court in Paris to recognise him as his overlord. Thus a
lasting peace was concluded between the two. He was a pious king who founded
the Abbey of Paimpont and helped endow St. Meven's Abbey of St. John at Gael to
where, upon his abdication, he retired.
The principality was left
in the hands of his brother, Judoc.
Judicael eventually died on Sunday 16th December around AD 650. This date was a
Sunday in 647 and 652. He was buried in Gael Abbey.
Records of King Judicael
date back to the 7th century. He is an historic personage.
SOURCE : https://www.earlybritishkingdoms.com/bios/judicdb.html
Saint
Judicael. Vitrail de l'église Saint-Pierre à Gaël (35).
San Giudicaele (Judicaël) Re
di Bretagna
590 circa – 658 circa
San Giudicaèle
(Judicaël), fratello di San Giudoco, in un primo tempo entrò in monastero sotto
la guida di San Mavenno (Mèen), ma poi rivendicò i suoi diritti al trono di
Bretagna. Governò con saggezza, riportando la pace tra i Bretoni e i Franchi.
Dopo aver abdicato al regno, si dice abbia passato gli ultimi anni della sua
vita nel monastero di Saint-Mèen.
Martirologio
Romano: Nella Bretagna in Francia, san Giudicaele, che promosse con ogni
mezzo la pace tra Bretoni e Franchi e, deposto l’incarico di re, si dice si sia
ritirato nel monastero di Saint-Méen.
La Bretagna, odierna regione della Repubblica Francese, a cavallo tra VI e VII secolo fu il territorio su cui regnò San Giudicaele, sicuramente uno tra i sovrani santi meno noti nella folta schiera di santità che ha affollato le corti europee nel corso dei due millenni dell’era cristiana.
San Judicaël nacque all’incirca nel 590 e fu battezzato da un prete di nome Guodenon. Sino all’età di tre anni fu allevato a casa di suo nonno Ausoche, per poi passare alla corte del re di Bretagna Judhaël, suo padre, alla morte del quale avrebbe dovuto succedere alla corona essendo il primogenito tra tutti i suoi fratelli. Egli profuse dunque ogni forza nell’assicurarsi il trono, arrivando a sostenere i suoi diritti anche con l’uso delle armi. Ma Salomone II, suo fratello e suo competitore, lo battè ed conquistò così il trono verso il 605 circa.
Ora però non gli restò che rinunciare al mondo e vestire gli abiti di penitente, all’età di soli vent’anni, entrando nel monastero di Saint-Jean de Gaël sotto la preziosa guida di San Meen. Tutta la Bretagna, afflitta per il ritiro del suo principe, grazie al quale aveva conosciuto grandi speranze, ammirò questa sua grande scelta, presa non senza una dovuta riflessione, che mise ancor più in risalto le sue splendide qualità.
Le numerose leggende sorte sul suo conto narrano cose meravigliose circa il fervore che lo pervase. La sua ascesi fu sin da subito estrema ed avrebbe raggiunto addirittura dei grandi eccessi, se la saggia discrezione di San Meen non l’avesse moderata. Numerosi altri fatti relativi alla sua permanenza in monastero sono inoltre narrati da dettagliati quanto fantasiosi racconti leggendari. Non era passato molto tempo dal suo ingresso nel convento, che giunse già per Judhaël il momento della tonsura clericale e ricevette l’abito monacale, segni del suo ingresso ufficiale nella vita religiosa.
Un giorno però, quasi inaspettatamente, il santo abate Meen rese la sua anima a Dio, lasciando i suoi discepoli in una grande afflizione che nulla fu capace di consolare.
Judhaël decise allora di lasciare il chiostro alla morte di suo fratello Salomone II, verso l’anno 630, riprendendo gli abiti secolari ed assumendo finalmente la corona di Bretagna. Edificò tutta la famiglia reale e tutta la corte con l’esempio delle sue virtù. Sposò Meronoë (o Merovoë), donna proveniente dalla stessa famiglia e dallo stesso paese della regina sua madre. Anch’ella si dimostrò virtuosa come il marito, impregnata di fede e di pietà, e tutto ciò contribuì a mantenere tra loro una pace ed una concordia ammirabili. Governò il regno con autorità e saggezza, puntando principalmente al rispetto della Legge di Gesù Cristo. Le sue qualità diplomatiche gli permisero di concludere una pacifica alleanza con il re dei franchi Dagoberto. Fatto ciò, decise di abdicare per tornare nuovamente alla vita monacale. Nel 640 circa si ritirò dunque nel monastero di Gaël, ma secondo altri in quello di Paimpont da lui fondato. La morte lo colse il 16 dicembre di un anno imprecisato, forse il 658. In tale data è commemorato dalle diocesi di Quimper e Léon, mentre nel Martyrologium Romanum compare il giorno successivo.
Oggi nella chiesa di Saint-Meen si custodisce solo più la parte inferiore di un femore, mentre il resto delle reliquie di San Judhaël scomparvero al tempo della Rivoluzione Francese.
L’iconografia è solita raffigurare il santo con una corona ai suoi piedi e con una scopa in mano, caratteristica dei personaggi che rinunciarono ad una vita brillante secondo il mondo per abbracciare con gioia i servizi più umili nel chiostro.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92638
Triens
de Judicaël frappé à Redonis (Rennes), circ 632. Buste diadémé à droite, devant
le profil, R ; légende autour : IIIV.II - IVVC.Triens de poids lourd,
sur un flan large, en bon or. Types de droit et de revers complets et bien
frappés. Un léger défaut est à signaler dans la boucle du R devant le visage,
ainsi qu’un infime éclatement de métal en bord de flan visible entre 7 et 8
heures au droit.
Den hellige Judicaël av
Bretagne (~590-658)
Minnedag: 17.
desember
Den hellige Judicaël
(Iudicael ap Iudhael) ble etter overleveringen født rundt 590 i Armorica
(Bretagne) i Nord-Frankrike. Hans navn finnes i en rekke former: Iudicael,
Judicael, Judhaël, Judhael, Judhel, Juhel, Juzel, Jézéquel, Jezekel, Jezekael,
Jekel, Jezekelig, Jikael, Jikel, Giguel, Gicquel, Giquel, Gaël, Gaëlle (wal:
Iudicael; lat: Iudicallus; eng: Jude). Han skal ha vært sønn av fyrst Juthaël
eller Judual (Iudhael ap Iudwal) av Domnonia (Domnonée) (585-607) og Prizel
(lat. Prithella). Andre kilder sier at han var sønn av kong Hoel III av
Bretagne (d. 612) og kaller ham derfor Judicaël ap Hoel.
Han ble døpt av en prest
ved navn Guodenon. Han ble oppdratt hos sin bestefar Ausoche til han var tre år
gammel. Hans yngre bror skal ha vært den hellige Judoc (Jodok,
Josse). Judicaël overtok tronen etter sin far, men han måtte slåss for sin
stilling med våpenmakt. Åpenbart ble han høyt elsket av sitt folk i Bretagne,
men han ble fjernet fra tronen av sin bror, enten fyrst Haeloc (Haeloch) av
Domnonia, eller kong Salomon II av Bretagne. Han trådte da inn i klosteret St.
Johannes (Saint-Jean) i Gaël (bret: Gwazel) nær Vannes i Domnonée.
Hans åndelige veileder
var den hellige Mewan (Méen),
som prøvde å få ham til å avholde seg fra de mest ekstreme botsøvelsene. Ved en
anledning en vinter fant Mewan Judicaël nedsenket i en tilfrosset elv med bare
hodet synlig gjennom et hull han hadde laget i isen. Da sa han til den
tidligere kongen at selv om han respekterte hans inderlighet, var det nødvendig
å dempe den med diskresjon.
Hele folket hadde sørget
over å miste sin unge prins, som de hadde satt så mye håp til. Da kong Salomon
II døde rundt år 630, bønnfalt Judicaëls familie ham om å vende tilbake til det
verdslige liv og bli konge igjen. Han lot hår og skjegg vokse, tok av seg
drakten og giftet seg med en rettskaffen kvinne ved navn Meronoë eller Merovoë
eller Morone av samme familie som sin mor, og med henne levde han et liv i
fromhet og fred. De hadde omsorg for de fattige og levde i stor enkelhet og
skjulte sin avholdenhet for hoffet. Det er sagt at Judicaël fikk laget et
spesielt drikkebeger med et dekke, slik at adelsmennene ikke kunne se at han
drakk vann mens de drakk vin.
Ifølge den hellige Gregor av Tours var
bretonerne delt i flere fyrstedømmer på 500-tallet, de best kjente er Domnonia,
Cornouaille og Broweroch (Bro Erech). De hadde vært under frankisk
overherredømme siden kong Klodvig I (481-511), men hadde enere kastet det av
seg. Kong Kilperik I av Neustria (567-84) underkastet seg dem og deres høvding
Waroch av Broweroch, i alle fall i den østlige delen av Bretagne. Kilperiks
bror, den hellige Guntram av Burgund (561-92),
beholdt herredømmet, og Bretagne utgjorde en frankisk vasallstat under kong
Dagobert I (628-39).
I Fredegars krønike
kalles en Judicaël for bretonernes konge på denne tiden, og det er høyst
sannsynlig at dette var fyrsten av Domnonia. Dette indikerer at Domnonia hadde
innlemmet Broweroch og blitt det viktigste fyrstedømmet i Bretagne og at
Judicael hadde blitt «overkonge» eller high king for Bretagne.
Judicaël nedstammet på sin oldemors side fra Waroch av Broweroch.
Judicaël beseiret
frankerne to ganger i slag, og i 635 sendte kong Dagobert ordre til Judicaël om
å komme til hans palass i Clichy og fornye vasalleden til kongen, og han truet
med å invadere Bretagne hvis Judicaël ikke lystret. Den bretonske kongen måtte
føye seg og ankom med gaver, men fornærmet Dagobert ved å nekte å spise ved det
kongelige bordet. I 636/37 sendte Dagobert I sin viktigste rådgiver, den
hellige Eligius
av Noyon (ca 588-660), på et diplomatisk oppdrag til Bretagne
(Armorica), og han overtalte Judicaël til å akseptere den frankiske kongens
autoritet på et møte i kongens villa i Creil.
Den tiden Judicaël hadde
tilbrakt under veiledning av Mewan, hadde gitt ham en høy aktelse for det
religiøse liv. Han fikk bygd flere klostre og kirker, inkludert kirken
Notre-Dame de Paimpont, som ble bygd på det stedet hvor druidene skal ha
praktisert menneskeofring, for å rense det. Men uansett hvor mye godt arbeid
han gjorde, følte han hele tiden et hemmelig samvittighetsnag fordi han hadde
forlatt det monastiske liv, og han fikk mer og mer avsmak for det verdslige
livet ved hoffet.
Til slutt abdiserte han
rundt 640 og trakk seg igjen tilbake til klosteret St. Johannes i Gaël ikke
langt fra klosteret Paimpont, som han hadde grunnlagt. Hans yngre bror Judoc
overtok tronen, men etter et par måneder abdiserte også han og ble først
pilegrim og deretter eneboer. Etter rundt tyve år i klosteret døde Judicaël der
den 16. eller 17. desember 658 og ble gravlagt ved siden av sin mester Mewan.
Han ble æret i Bretagne
som en nasjonal helt og hellig mann, og han hadde en kult i bispedømmet
Quimper. Hans minnedag er 16. desember, men 17. desember nevnes også. Hans navn
står i det nye Martyrologium Romanum (2001). I dag er det eneste som er igjen
av hans relikvier, nedre del av et lårbein i kirken Saint-Méen, resten forsvant
i Revolusjonen. Et kapell som var viet til ham i Plouégat-Moysan, er
forsvunnet. I kunsten fremstilles han med en krone ved føttene og en feiekost i
hånden, som symboler på det luksuriøse livet han ga avkall på ved hoffet og på
de beskjedne oppgavene han utførte i klosteret. Noen kilder sier at de hellige
Judoc og Winnoc var
hans sønner.
Klostret Notre-Dame de
Paimpont tiltrakk seg snart mange pilegrimer som ba om hans forbønn. På
begynnelsen av 900-tallet ble det ødelagt av normannerne, men hundre år senere
ble det gjenoppbygd av en bretonsk fyrste og ble et kloster for regularkanniker
av Sainte-Geneviève.
Kilder:
Attwater/Cumming, Butler (XII), Benedictines, Bunson, Patron Saints SQPN,
Infocatho, britannia.com, en.wikipedia.org, catholic-quimper.cef.fr,
catholic.pf - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 1998-05-02 22:48 - Sist oppdatert: 2007-12-16 18:07
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/judicael
Saint
Judicael, roi de Bretagne présenté à Dagobert, roi des Francs
† 658 Judiakel
van Gael
Judikael (ook Gael, Gaelle, Gail, Gicquel, Giguel, Iudcael, Jéséquel, Jezekel, Jicquel, Judcaël, Judcaëlis, Judicaël, Judicaëlis, Kelig of Uhel) van
Gael (ook Domnoneus), Bretagne, Frankrijk; koning en stichter; †
658(of ca 680?[143p:50]).
Feest 16 &
17 december.
Hij was de oudste zoon
van koning Domnoneus Judaël (ook Hoël III, Juzel of Luthael geheten) van
Bretagne en koningin Pritella (of Pritelle). Daarmee was hij een broer van
minstens drie heilige broers: koning Salomon II van Bretagne († ca 632; feest 4
oktober); de beroemde pelgrimspatroon Judok (ook Jodocus of Josse; † ca 669;
feest 13 december); en Winok († ca 717; feest 6 november), een zeer vereerde
kluizenaar in Zuid-West-Vlaanderen, naar wie de plaats Bergues (= Winoksbergen)
is genoemd. Daarnaast had hij nog zeker vijf zusters, van wie er minstens twee
als heilige worden vereerd: Eurielle van Trémeur († 7e eeuw; feest 1 oktober)
en Onenn van Tréhorenteuc, Bretagne, Frankrijk; maagd & kluizenares († 630;
feest 30 april).
In Judikaël's
levensverhaal zijn historie en legende onlosmakelijk met elkaar verweven.
Van het begin af aan zou
hij zich hebben aangetrokken gevoeld tot het kluizenaarsleven, een streng leven
van vasten en onthouding, vaak in de eenzaamheid of in een kring van eenvoudige
hutjes waar gelijkgezinde monniken woonden, en dat alles ter ere van God. Maar
de werkelijkheid was wellicht toch anders. Want bij de dood van zijn vader,
koning Hoël III braken er oorlogjes uit tussen de broers over de vraag wie hem
zou opvolgen. Uiteindelijk kwam Salomo als overwinnaar uit de strijd; hij
besteeg de troon als Salomo II en Judikaël zag zich genoodzaakt om zich in een
kloostergemeenschap terug te trekken. Hoe dit ook zij, in 616 sloot hij zich
aan bij de monniken van St-Jean-de-Gael die onder leiding stonden van de
heilige abt Méen († 617; feest 21 juni). Daar viel hij op door zijn haast
fanatieke toeleg op rigoureuze verstervingen en boetepraktijken. Zo schijnt
zijn leermeester hem eens in de winter te hebben aangetroffen, terwijl hij tot
aan zijn nek in het ijskoude water stond; hij had een gat in het ijs gehakt en
had zich daarin laten zakken.
In 632 stierf zijn broer,
koning Salomo II. Zonder dat duidelijk wordt waarom, neemt Judikaël zijn plaats
in. Hij verlaat het klooster en trouwt met Morone (ook Meronoë of Merovoë
genoemd). Minstens één van zijn zoons zou heilig worden: Arnec, bisschop van
het kanton Illy († 7e eeuw; feest 11 oktober).
[280p:253]
In feite was hij een
koning die ernst maakte met zijn christelijke beginselen. Elke dag liet hij aan
de armen serveren wat er van de koninklijke tafel overbleef, vaak kwam hij dat
zelf doen.
In deze tijd moet het geweest zijn, aldus de legende, dat hij een melaatse
hielp door een diepe geul in een rivier heen te komen. Hij stuurde zijn
koninklijk gevolg vooruit en zette de onappetijtelijke zieke voor zich op zijn
paard, zonder zich iets aan te trekken van de afschuwelijke stank die van de
zieke afkwam. Aan de overkant maakte deze zich bekend als Christus zelf, schonk
hem zijn zegen en beloofde hem een gelukkig leven.
Eens, op de vooravond van
Pasen, had hij zich ergens in zijn paleis in alle stilte teruggetrokken om zich
op het grote feest voor te bereiden, toen hij werd afgeleid door een hoop
lawaai van buiten. Hij liet navragen wat er gaande was, en vernam dat de boeren
uit de buurt hun jaarlijkse belasting kwamen betalen. Het waren zoveel wagens,
die bovendien zo zwaar beladen waren, dat ze maar met moeite over het bruggetje
konden dat naar het paleis leidde. Dat gaf opstoppingen, irritaties, ruzies en
woordenwisselingen. De koning was geschokt dat zijn onderdanen zich met zulke
dingen moesten bezighouden in zo'n heilige nacht. Hij beval ter plekke die
belasting ongedaan te maken. En zo geschiedde!
Vanwege de goede
herinneringen aan zijn kloostertijd destijds onder Sint Méen schonk hij royale
bijdragen voor nieuwe kloostervestigingen. Eén van de kluizenaars die ervan
profiteerde is met name bekend: Sint Elocau. Maar tenslotte kreeg deze zoveel
aanloop dat hij zich nog dieper in de eenzaamheid terugtrok en het klooster aan
anderen overliet. Ook het levensverhaal van de heilige kluizenaar Laurus (of
Léry: † ca 700; feest 30 september) vermeldt dat deze zijn vaderland verliet om
zich te vestigen in Bretagne en dat hij door vorstelijke schenkingen van koning
Judikaël werd geholpen. Tijdens zijn regeerperiode stichtte hij zo een aantal
kloosters, waaronder dat van Paimpont.
In de politiek sloot
Judicaël o.a. vredesakkoorden met de Frankische koning Dagobert. Eén van de
onderhandelaars namens Dagobert zou Eligius († 660; feest 1 december) geweest
zijn. Deze was toen nog verbonden aan het hof van de koning. Later zou ook hij
voor het monniksleven kiezen. Nog weer later vinden we hem terug als bisschop
van Noyon. Hij zal straks onder de naam Sint-Eloi in Bretagne grote verering
genieten als patroon van de smeden, want hij was goudsmid van beroep. Het schijnt
dat Eligius bij zijn ontmoetingen met Judicaël zo'n positieve invloed had dat
bij de Bretonse vorst de oude monniksidealen weer tot leven kwamen.
Wellicht kwam het
daardoor dat hij in 642 besloot afstand te doen van de troon en zich weer als
kluizenaar terug te trekken. Hij ging op zoek naar een beschermheer voor zijn
kinderen en een waardig opvolger op de troon. Zijn eerste keus viel op zijn
jongere broer Judocus († 669; feest 13 december). Deze vroeg een week
bedenktijd. In die week passeerde een groep pelgrims. Judocus was zo onder de
indruk dat hij alles achterliet en met hen meetrok. Dit was voor Judikaël een
teken temeer om zijn jongere broer na te volgen. Hij vertrouwde zijn kinderen
en de troon toe aan de zorgen van zijn broer Rivalon en van dat moment wijdde
hij zich weer geheel aan het kluizenaarsleven. Als monnik zou hij de kleinste
en nederigste van allemaal geweest zijn. In de adventstijd van het jaar 658
kwam het moment van zijn heengaan. Hij ontving de Heilige Communie uit de
handen van de heilige Leoc-Laumorin en blies de laatste adem uit midden in de
nacht van zaterdag de 16e op zondag de 17e december. Hij werd onder enorme
belangstelling van hoog en laag begraven in Gaël.
In het jaar 878 werden
zijn relieken door de toenmalige monniken in veiligheid gebracht bij de
nadering van de Noormannen. Ze kwamen terecht in de abdij van
St-Jouin-sur-Marne in de Poitou. Daar werden ze tezamen met die van heilige
Martinus van Vertou († 601; feest 24 oktober) in het jaar 1130 weer
teruggevonden.
Hij is de patroon van
Gael en van de abdij van Paimpont. Bovendien wordt hij vereerd te Campeneac en
in Trinité-Porhoet, in het departement Morbihan. Al deze plaatsen zijn te
vinden in Bretagne.
[000»sys; 009; 117»Gael; 125p.147.135; 135/2p:94; 143p:50; 210p:163; 280p:355;
284p:204»Iudcael; Dries van den Akker s.j./2007.11.27]
© A. van den Akker
s.j. / A.W. Gerritsen
SOURCE : https://heiligen-3s.nl/heiligen/12/16/12-16-0658-judiakel.php
Voir aussi : http://www.celticchristianity.infinitesoulutions.com/books/Les_vie_%20des_saints_St_Judicael_AlbertLeGrande.pdf