Thérèse de Lisieux, docteur de l'Église (+ 1897)
Martyrologe
romain
Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la
sainteté. Me grandir, c'est impossible, mais je veux chercher le moyen d'aller
au ciel par une petite voie bien droite, bien courte et toute nouvelle. Et j'ai
lu: Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi. Alors, je suis venue
Sainte Thérèse - Histoire d'une âme
L’Évangile révélé aux
tout-petits
Ô Jésus ! laisse-moi
dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie… Comment
veux-tu devant cette Folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ?
Comment ma confiance aurait-elle des bornes ?… Ah ! pour toi, je le
sais, les saints ont fait aussi des folies,
ils ont fait de grandes choses… Jésus, je suis trop petite pour faire de
grandes choses…
Ô Jésus ! que ne
puis-je dire à toutes les petites
âmes combien ta condescendance est ineffable… je sens que si par
impossible tu trouvais une âme plus faible, plus petite que la mienne, tu te
plairais à la combler de faveurs plus grandes encore, si elle s’abandonnait
avec une entière confiance à ta miséricorde infinie. Mais pourquoi désirer
communiquer tes secrets d’amour, ô Jésus, n’est-ce pas toi seul qui me les as
enseignés et ne peux-tu pas les révéler à d’autres ?… Oui je le sais, et
je te conjure de le faire, je te supplie d’abaisser ton regard divin sur un
grand nombre de petites âmes…
Je te supplie de choisir une légion de petites victimes
dignes de ton amour !…
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face († 1897), docteur de l’Église, est très
populaire par son exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses
écrits. / Manuscrits autobiographiques, Office central de Lisieux, Paris,
Seuil, coll. « Points », 1957, p. 233-234.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-1-octobre/meditation-de-ce-jour-1/
Donner sa vie pour ceux qu’on aime
À Mère Marie de Gonzague.
Comment Jésus a-t-il aimé ses disciples et pourquoi
les a-t-il aimés ? Ah ! Ce n’était pas leurs qualités naturelles qui
pouvaient l’attirer, il y avait entre eux et lui une distance infinie. Il était
la science, la Sagesse éternelle, ils étaient de pauvres pêcheurs, ignorants et
remplis des pensées terrestres. Cependant Jésus les appelle ses amis, ses
frères. Il veut les voir régner avec lui dans le royaume de son Père et pour
leur ouvrir ce royaume. Il veut mourir sur une croix car il a dit : « Il
n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Mère bien-aimée, en méditant ces paroles de Jésus,
j’ai compris combien son amour pour mes sœurs était imparfait, j’ai vu que je
ne les aimais pas comme le bon Dieu les aime. Ah ! je comprends maintenant
que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point
s’étonner de leurs faiblesses, à s’édifier des plus petits actes de vertus
qu’on leur voit pratiquer, mais surtout j’ai compris que la charité ne doit
point rester enfermée dans le fond du cœur : « Personne, a
dit Jésus, n’allume un flambeau pour le mettre sous le boisseau, mais on le met
sur le chandelier, afin qu’il éclaire TOUS ceux qui sont dans la
maison » (Mt 5, 15). Il me semble que ce flambeau représente la
charité qui doit éclairer, réjouir, non seulement ceux qui me sont les plus
chers, mais TOUS ceux qui sont dans la maison, sans excepter personne.
Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de
l’Église, est très populaire par son exemple de sainteté et son message
spirituel délivré dans ses écrits. / Manuscrits autobiographiques, [Office
central de Lisieux, 1957], Paris, Seuil, coll. « Points Sagesses », p.
257.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-7-mai/meditation-de-ce-jour-1/
Interior
of Holy Cross church in Warsaw
Wnętrze kościoła pw św Krzyża w Warszawie
Aimer les moins aimables
J’ai remarqué (et c’est tout naturel) que les sœurs les plus saintes sont les plus aimées, on recherche leur conversation, on leur rend des services sans qu’elles le demandent, enfin ces âmes capables de supporter des manques d’égards, de délicatesses, se voient entourées de l’affection de toutes.
Je dois rechercher en récréation, en licence, la compagnie des sœurs qui me sont le moins agréables, remplir près de ces âmes blessées l’office du bon Samaritain. Une parole, un sourire aimable suffisent souvent pour épanouir une âme triste ; mais ce n’est pas absolument pour atteindre ce but que je veux pratiquer la charité car je sais que bientôt je serai découragée : un mot que j’aurai dit avec la meilleure intention sera peut-être interprété tout de travers. Aussi pour ne pas perdre mon temps, je veux être aimable avec tout le monde (et particulièrement avec les sœurs les moins aimables) pour réjouir Jésus et répondre au conseil qu’Il donne dans l’Évangile à peu près en ces termes : « Quand vous faites un festin n’invitez pas vos parents et vos amis de peur qu’ils ne vous invitent à leur tour et qu’ainsi vous ayez reçu votre récompense ; mais invitez les pauvres, les boiteux, les paralytiques et vous serez heureux de ce qu’ils ne pourront vous rendre », « car votre Père qui voit dans le secret vous en récompensera » (Mt 6, 4).
Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de l’Église, est très populaire par son exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses écrits. / Manuscrits autobiographiques, Paris, Seuil, « Points »
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-28-aout/meditation-de-ce-jour-1/
Se laisser instruire et s’élancer
Lorsqu’un jardinier entoure de soins un fruit qu’il
veut faire mûrir avant la saison, ce n’est jamais pour le laisser suspendu à
l’arbre ; c’est afin de le présenter sur une table richement servie. Dans
une intention semblable, Jésus prodiguait ses grâces à sa petite fleurette. Il
voulait faire éclater en moi sa miséricorde ; lui qui s’écriait dans un
transport de joie, aux jours de sa vie mortelle : « Mon Père, je
vous bénis de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, pour
les révéler aux plus petits » (Mt 11, 25). Parce que j’étais petite
et faible, il s’abaissait vers moi et m’instruisait doucement des secrets de
son amour. Comme le dit saint Jean de la Croix dans son cantique de
l’âme : « Je n’avais ni guide, ni lumière, excepté celle qui brillait
dans mon cœur. Cette lumière me guidait, plus sûrement que celle du midi, au
lieu où m’attendait celui qui me connaît parfaitement. »
Ce lieu, c’était le Carmel ; mais avant de me
reposer à l’ombre de celui que je désirais, je devais passer par bien des
épreuves. Et toutefois l’appel divin devenait si pressant que, m’eût-il fallu
traverser les flammes, je m’y serais élancée pour répondre à notre Seigneur.
Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de
l’Église, est très populaire par son exemple de sainteté et son message
spirituel délivré dans ses écrits. / Histoire d’une âme, Paris-Lisieux, Le
Carmel-Saint-Paul, 1912, p. 80-81.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-2-novembre/meditation-de-ce-jour-1/
Icon
of Saint Terese in Russicum Chapel, Roman Catholic Church
Le chemin de l’humilité
Ô Jésus, lorsque vous
étiez voyageur sur la terre, vous avez dit : « Apprenez de moi
que je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos
âmes » (Mt 11, 29). Puissant monarque des Cieux, oui, mon
âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d’esclave,
vous abaisser jusqu’à laver les pieds de vos Apôtres. Je me souviens alors de
ces paroles que vous avez prononcées, pour m’apprendre à pratiquer
l’humilité : « Je vous ai donné l’exemple, afin que vous fassiez
vous-même ce que j’ai fait. Le disciple n’est pas plus grand que le Maître. Si
vous comprenez ceci, vous serez heureux en le pratiquant » (Jn 13,
15-17). Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre cœur doux et
humble, je veux les pratiquer, avec le secours de votre grâce.
Mais, Seigneur, ma
faiblesse vous est connue ; chaque matin, je prends la résolution de
pratiquer l’humilité et, le soir, je reconnais que j’ai commis encore bien des
fautes d’orgueil. À cette vue, je suis tentée de me décourager ; mais, je
le sais, le découragement est aussi de l’orgueil ; je veux donc, ô mon
Dieu, fonder sur vous seul mon espérance : puisque vous pouvez tout,
daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire.
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de l’Église, est très populaire par son
exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses écrits. / Histoire d’une âme, Paris/Lisieux,
Saint-Paul/Le Carmel, 1912, p. 307-308
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-15-mars/meditation-de-ce-jour-1/
Ceux qu’il voulait
Ouvrant le Saint
Évangile, mes yeux sont tombés sur ces mots : Jésus étant monté sur
une montagne, il appela à Lui ceux qu’il lui plut ; et ils vinrent à
Lui (Mc 3, 13). Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout
entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme… Il n’appelle
pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’il lui plaît ou comme le dit saint
Paul : Dieu a pitié de qui Il veut et Il fait miséricorde à qui Il
veut faire miséricorde. Ce n’est donc pas l’ouvrage de celui qui veut ni de
celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde (Rm 9, 15-16).
Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences,
pourquoi toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces…
Jésus a daigné
m’instruire de ce mystère… J’ai compris que si toutes les petites fleurs
voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs
ne seraient plus émaillés de fleurettes…
Ainsi en est-il dans le
monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints
qui peuvent être comparés au Lys et aux roses mais il en a créé aussi de plus
petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes
destinées à réjouir les regards du bon Dieu lorsqu’Il les abaisse à ses pieds,
la perfection consiste à faire sa volonté, à être ce qu’Il veut que nous
soyons…
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face († 1897), carmélite, docteur de l’Église et
patronne des missions, a inspiré de nombreux croyants par sa théologie de la
« petite voie », chemin de sainteté par les actes du quotidien. /
Œuvres complètes, Paris, Cerf / DDB, 1992, p. 71-72.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-20-janvier/meditation-de-ce-jour-1/
Bild
der Heiligen Thérèse von Lisieux in der Kirche in Fontanella im Großen
Walsertal in Vorarlberg, Österreich.
Painting
of the Holy Thérèse of Lisieux in the church in Fontanella in the "Grossen
Walsertal" (valley) in Vorarlberg, Austria.
Le petit oiseau dans la
tempête
Moi, je me considère
comme un faible petit oiseau couvert seulement d’un léger duvet, je ne suis pas
un aigle, j’en ai simplement les yeux et le cœur, car malgré ma petitesse
extrême j’ose fixer le Soleil divin, le Soleil de l’Amour et mon cœur sent en lui
toutes les aspirations de l’Aigle… Le petit oiseau voudrait voler vers ce
brillant Soleil qui charme ses yeux, il voudrait imiter les Aigles ses frères
qu’il voit s’élever jusqu’au foyer divin de la Trinité Sainte… hélas !
tout ce qu’il peut faire, c’est de soulever ses petites ailes, mais s’envoler,
cela n’est pas en son petit pouvoir ! que va-t-il devenir ? mourir de
chagrin se voyant aussi impuissant ?… Oh non ! le petit oiseau ne va
pas même s’affliger. Avec un audacieux abandon, il veut rester à fixer son
divin Soleil ; rien ne saurait l’effrayer, ni le vent, ni la pluie et si
de sombres nuages viennent à cacher l’Astre d’Amour, le petit oiseau ne change
pas de place, il sait que par-delà les nuages son Soleil brille toujours, que
son éclat ne saurait s’éclipser un seul instant. Parfois, il est vrai, le cœur
du petit oiseau se trouve assailli par la tempête, il lui semble ne pas croire
qu’il existe autre chose que les nuages qui l’enveloppent ; c’est alors le
moment de la joie parfaite pour le pauvre petit être faible. Quel bonheur pour
lui de rester là quand même, de fixer l’invisible lumière qui se dérobe à sa
foi !!!…
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face († 1897), carmélite, docteur de l’Église et
patronne des missions, a inspiré de nombreux croyants par sa théologie de la
« petite voie », chemin de sainteté par les actes du quotidien. / Œuvres
complètes, Paris, Cerf /DDB, 1992, p. 229-232.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-28-janvier/meditation-de-ce-jour-1/
Louis
Richomme. Statue de Thérèse de Lisieux, jardin du carmel
de Lisieux
Attirez-moi !
« Personne, a
dit Jésus, ne peut venir après moi, si mon Père qui m’a envoyé ne
l’attire. » Ensuite, par de sublimes paraboles, et souvent même sans
user de ce moyen si familier au peuple, il nous enseigne qu’il suffit de
frapper pour qu’on ouvre, de chercher pour trouver et de tendre humblement la
main pour recevoir ce que l’on demande… Il dit encore que tout ce que l’on
demande à son Père en son nom, il l’accorde. C’est pour cela sans
doute que l’Esprit Saint, avant la naissance de Jésus, dicta cette prière
prophétique : Attirez-moi, nous courrons (Ct 1, 4).
Qu’est-ce donc que
demander à être attiré, sinon de s’unir d’une manière intime à l’objet qui
captive le cœur ? Si le feu et le fer avaient la raison et que ce dernier
disait à l’autre : « Attire-moi », ne prouverait-il pas qu’il
désire s’identifier au feu de manière qu’il le pénètre et l’imbibe de sa
brûlante substance et semble ne faire qu’un avec lui ? Mère bien-aimée,
voici ma prière, je demande à Jésus de m’attirer dans les flammes de son amour,
de m’unir si étroitement à lui qu’il vive et agisse en moi. Je sens que
plus le feu de l’amour embrasera mon cœur, plus je dirai :
« Attirez-moi. »
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de l’Église, est très populaire par son
exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses écrits. / Œuvres
complètes, Paris, Cerf, 1992, p. 283-284.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-5-mai/meditation-de-ce-jour-1/
Aimez vos ennemis
Dans l’Évangile, le
Seigneur explique en quoi consiste son commandement nouveau. Il dit en saint
Matthieu : « Vous avez appris qu’il a été dit : Vous
aimerez votre ami et vous haïrez votre ennemi. Pour moi, je vous dis :
aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent. » Sans
doute, au Carmel on ne rencontre pas d’ennemis, mais enfin il y a des sympathies,
on se sent attirée vers telle sœur au lieu que telle autre vous ferait faire un
long détour pour éviter de la rencontrer, ainsi sans même le savoir, elle
devient sujet de persécution. Eh bien ! Jésus me dit que cette sœur, il
faut l’aimer, qu’il faut prier pour elle, quand même sa conduite me porterait à
croire qu’elle ne m’aime pas : « Si vous aimez ceux qui vous
aiment, quel gré vous en saura-t-on ? car les pécheurs aiment aussi ceux
qui les aiment » (Lc 6, 33). Et ce n’est pas assez d’aimer, il
faut le prouver.
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face († 1897), docteur de l’Église, est très
populaire par son exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses
écrits. / Ms C 15, Office Central de Lisieux.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-24-fevrier-2/meditation-de-ce-jour-1/
Celui qui est venu nous
guérir
Jésus ! que je
serais heureuse si j’avais été bien fidèle, mais hélas ! souvent le soir
je suis triste car je sens que j’aurais pu mieux répondre à vos grâces… Si
j’étais plus unie à vous, plus charitable avec mes sœurs, plus humble et plus
mortifiée, j’aurais moins de peine à m’entretenir avec vous dans
l’oraison ! Cependant, ô mon Dieu ! bien loin de me décourager par la
vue de mes misères, je viens à vous avec confiance, me souvenant
que : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin
de médecin, mais les malades. » Je vous supplie donc de me guérir, de
me pardonner, et moi je me souviendrai, Seigneur, « que l’âme à laquelle
vous avez remis davantage, doit aussi vous aimer plus que les
autres ! ». Je vous offre tous les battements de mon cœur comme
autant d’actes d’amour et de réparation et je les unis à vos mérites infinis.
Je vous supplie, ô mon Divin Époux, d’être vous-même le Réparateur de mon âme,
d’agir en moi sans tenir compte de mes résistances, enfin je ne veux plus avoir
d’autre volonté que la vôtre ; et demain, avec le secours de votre grâce,
je recommencerai une nouvelle vie dont chaque instant sera un acte d’amour et
de renoncement.
Après être ainsi venue
chaque soir au pied de votre Autel, j’arriverai enfin au dernier soir de ma
vie, alors commencera pour moi le jour sans couchant de l’éternité où je me
reposerai sur votre Divin Cœur des luttes de l’exil !
Ste Thérèse de
l’Enfant-Jésus
Sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus († 1897), docteur de l’Église, est très populaire par son
exemple de sainteté et son message spirituel délivré dans ses écrits. / Œuvres
complètes, Paris, Cerf-DDB, 1992, p. 965.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mercredi-21-septembre/meditation-de-ce-jour-1/
« À la fin, seul
l’amour compte », martèle le Pape dans son exhortation sur sainte Thérèse
de Lisieux
I.Media - publié
le 16/10/23
Dans son exhortation
apostolique consacrée à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, publiée le 15
octobre 2023, François a rappelé à quel point l'amour et la charité
gouvernaient les actions et la vie spirituelle de cette française devenue
Docteur de l’Église. "À la fin, seul l’amour compte", écrit-il ainsi
à plusieurs reprises au fil de son texte.
Dans son exhortation
apostolique C’est la confiance, consacrée à la sainte française Thérèse
de Lisieux (1873-1897) et rendue publique ce 15 octobre 2023, le pape
François invite les « théologiens, moralistes, penseurs de la
spiritualité » et tous les fidèles, à dépasser « une logique
légaliste et moralisante », en s’inspirant de l’enseignement de la
carmélite Docteur de l’Église. « À la fin, seul l’amour compte »,
martèle le Pape dans ce document d’une quinzaine de pages dédié à celle qu’il a
souvent désignée comme sa sainte préférée.
François avait annoncé ce
texte à l’audience générale du 7 juin dernier, en recevant les
reliques de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à
l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance à Alençon (2 janvier 1873) et
du centenaire de sa béatification (29 avril 1923). Le pontife a choisi
comme date de publication la fête d’une autre carmélite, sainte Thérèse
d’Avila, afin de rendre le message de « la petite Thérèse » plus
universel, explique-t-il dans son exhortation apostolique. Pour le Pape, à la
différence de saint Thomas d’Aquin, l’apport de Thérèse de Lisieux n’est pas
« analytique », mais « synthétique, car son génie est de nous
conduire au centre, à l’essentiel, au plus indispensable ».
Le centre de la morale
chrétienne c’est la charité qui est la réponse à l’amour inconditionnel de la
Trinité.
« Si tous les
enseignements et normes de l’Église ont leur importance, leur valeur, leur
lumière, certains sont plus urgents et plus structurants dans la vie
chrétienne », affirme le successeur de Pierre. Cette « hiérarchie
entre les vérités de l’Église » vaut aussi pour les « dogmes de
foi » et pour « l’enseignement moral »,
insiste-t-il. « Le centre de la morale chrétienne c’est la charité
qui est la réponse à l’amour inconditionnel de la Trinité », explique
alors le Pape. « À la fin, seul l’amour compte », écrit-il à
plusieurs reprises au fil de son texte, s’appuyant sur celle qui fut déclarée
Docteur de l’Église le 19 octobre 1997 par Jean-Paul II. Pour le pape François,
le « radicalisme évangélique » de Thérèse de Lisieux dépasse
« une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne
d’observances et de préceptes et fige la joie de l’Évangile ».
Et d’exhorter les
« théologiens, moralistes, penseurs de la spiritualité », mais aussi
les pasteurs et tous les croyants, à « recueillir cette intuition géniale
de Thérèse et en tirer les conséquences tant théoriques que pratiques, tant
doctrinales que pastorales, tant personnelles que communautaires ».
« Il faut de l’audace et de la liberté intérieure pour y parvenir »,
concède-t-il au passage.
La voie de la confiance
et de l’amour
Plus largement, le Pape
propose à tous les chrétiens la « petite voie » de Thérèse, qui est
« la voie de la confiance et de l’amour », ou « de l’enfance
spirituelle ». « Face à une conception pélagienne de la sainteté, individualiste
et élitiste, plus ascétique que mystique, qui met surtout l’accent sur l’effort
humain, Thérèse souligne toujours la primauté de l’action de Dieu, de sa
grâce », souligne-t-il encore.
Le péché du monde est
immense, mais il n’est pas infini. En revanche, l’amour miséricordieux du
Rédempteur est infini.
Le Pape s’arrête
longuement sur le thème principal de son exhortation apostolique, la «
confiance » qui libère « des calculs obsessionnels, de l’inquiétude
constante pour l’avenir, des peurs qui enlèvent la paix » et qui
« permet de remettre entre les mains de Dieu ce que lui seul peut
faire ». Cette confiance, glisse le Pape, laisse des « énergies
disponibles pour rechercher le bien des frères ».
L’une des découvertes les
plus importantes
« L’une des
découvertes les plus importantes de Thérèse », poursuit le pape François,
c’est qu’elle « est entrée de manière extraordinaire dans les profondeurs
de la miséricorde divine et y a puisé la lumière de son espérance sans
limites ». « Le péché du monde est immense, mais il n’est pas infini.
En revanche, l’amour miséricordieux du Rédempteur est infini »,
assure-t-il.
Le Pape médite également
sur la citation de la jeune carmélite, “Dans le cœur de l’Église… je serai
l’amour”, qu’il voit comme « le choix radical de Thérèse, sa synthèse
définitive, son identité spirituelle la plus personnelle ». Ce cœur,
note-t-il, « n’est pas le cœur d’une Église triomphaliste, c’est le cœur
d’une Église aimante, humble et miséricordieuse ». Une vision qui doit
aider le chrétien à ne pas se « scandaliser des limites et des faiblesses
de l’institution ecclésiastique, marquée par des obscurités ou des
péchés », mais à chercher le « cœur brûlant d’amour », dont le
feu « se ravive encore par chacun de nos actes de charité ».
Thérèse nous montre qu’il
est beau de faire de la vie un don.
En un temps
« d’individualisme », où « les besoins les plus superficiels
prévalent », où « l’être humain est obsédé par la grandeur et par de
nouvelles formes de pouvoir », Thérèse « nous montre qu’il est beau
de faire de la vie un don », et de suivre « le chemin de la
petitesse », conclut le pape François.
Les liens entre le Pape
argentin et Lisieux se sont renforcés ces derniers mois à l’occasion du Jubilé
de la sainte. Outre la venue des reliques en juin dernier, en décembre 2022,
une délégation de la ville avait remis au chef de l’Église catholique deux
lettres, contenant plusieurs propositions : une invitation à venir
à Lisieux ; une demande de nommer Thérèse patronne des prêtres du
monde ; et enfin la publication d’une lettre apostolique en lien avec le Jubilé
de Thérèse.
Lire aussi :[DOCUMENT] « C’est la confiance », l’intégralité de
l’exhortation apostolique sur sainte Thérèse de Lisieux
Lire aussi :L’amour de Thérèse et de Marguerite-Marie : le cœur de Jésus
Lire aussi :Ce docteur de l’Église s’endormait régulièrement quand elle
priait
Exhortation sur sainte
Thérèse de Lisieux, la grâce de la confiance
L’exhortation apostolique
consacrée à sainte Thérèse de Lisieux intitulée «C’est la confiance» est parue
dimanche 15 octobre, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de la
sainte normande, mais aussi du centenaire de sa béatification. En 27 pages en
français, le Pape ausculte le génie spirituel et théologique de Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face.
Delphine Allaire – Cité
du Vatican
«Seule la confiance, et
“rien d’autre”, il n’y a pas d’autre chemin pour nous conduire à l’Amour qui
donne tout.» La date de cette publication, mémoire de sainte Thérèse
d’Avila, a pour but de présenter sainte Thérèse de l’Enfant Jésus «comme un
fruit mûr de la réforme du Carmel et de la spiritualité de la grande sainte
espagnole», explique le Souverain pontife en préambule, touché par «la
lumière et l’amour extraordinaires» rayonnant de la jeune religieuse morte à 24
ans, patronne des missions, patronne de la France. Lire l'intégralité de
l'exhortation.
L'évangélisation «par
attraction»
Dès le premier chapitre,
le Pape revient sur l’âme missionnaire de la carmélite entrée dans les
ordres «pour sauver les âmes».[1] Les
dernières pages de l’Histoire d’une âme[2] sont
un testament missionnaire, affirme François, saluant sa manière de concevoir
l’évangélisation «par attraction»,[3] «non
par pression ou prosélytisme».
«Cette grâce libère de
l’autoréférentialité», note le Saint-Père, sondant le cœur de Thérèse dans
lequel «la grâce du baptême devient ce torrent impétueux qui se jette dans
l’océan de l’amour du Christ, emportant avec lui une multitude de sœurs et de
frères».
LIRE AUSSI
07/06/2023
L’audience
générale sous le regard de sainte Thérèse de Lisieux
La primauté de la grâce
divine sur l'action humaine
Le Pape François revient
sur «la petite voie» de la confiance et de l’amour, cœur de la
spiritualité thérésienne. Thérèse raconte cette découverte de la petite voie
dans l’Histoire d’une âme :[4] «Je
puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté; me grandir, c’est
impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes
imperfections; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite
voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle».[5]
«Face à une conception
pélagienne de la sainteté,[6] individualiste
et élitiste, plus ascétique que mystique, qui met surtout l’accent sur l’effort
humain, Thérèse souligne toujours la primauté de l’action de Dieu, de sa grâce»,
observe le Souverain pontife, précisant que cette façon de penser ne contredit
pas l’enseignement catholique traditionnel sur la croissance de la grâce. Mais
Thérèse préfère souligner la primauté de l’action divine et enseigne au fond
que, puisque nous ne pouvons avoir aucune certitude en nous regardant
nous-mêmes,[7] nous
ne pouvons pas non plus être certains de posséder des mérites.
«L’attitude la plus
appropriée est donc de mettre la confiance du cœur hors de soi-même, en la
miséricorde infinie d’un Dieu qui aime sans limites et qui a tout donné sur la
Croix de Jésus-Christ», souligne le Pape, estimant que telle confiance
illimitée encourage ceux qui se sentent fragiles, limités, pécheurs «à se
laisser conduire et transformer pour atteindre le sommet».
L’abandon quotidien
23. Le Successeur de
Pierre invite à ne pas comprendre la confiance que Thérèse promeut «seulement
par rapport à la sanctification et au salut personnels», mais dotée d’un
sens intégral qui embrasse la totalité de l’existence concrète et s’applique à
toute notre vie où nous sommes souvent envahis par les peurs, par le désir de
sécurité humaine, par le besoin de tout contrôler. C’est là qu’apparaît
l’invitation à un saint «abandon», qui libère «des calculs obsessionnels,
de l’inquiétude constante pour l’avenir, des peurs qui enlèvent la paix».
L’héroïsme du feu et de
la foi dans la nuit
25. Thérèse a aussi vécu
la foi la plus forte et la plus certaine «dans l’obscurité de la nuit et
même dans l’obscurité du Calvaire». Son témoignage atteint son apogée dans la
dernière période de sa vie, dans sa grande «épreuve contre la foi»,[8] commencée
à Pâques 1896. Dans son récit [9],
elle relie cette épreuve à la douloureuse réalité de l’athéisme en cette fin du
XIXe siècle, «âge d’or» positiviste et matérialiste. Lorsqu’elle
écrit que Jésus avait permis que son âme «fût envahie des plus épaisses
ténèbres»,[10] elle
désigne ces ténèbres de l’athéisme et le rejet de la foi chrétienne. «Thérèse
perçoit, dans ces ténèbres, le désespoir, le vide du néant [11]», assure
le Saint-Père, rappelant comment «l’experte en science de l’amour» a
vaincu le mal. «Le récit de Thérèse montre le caractère héroïque de sa
foi, sa victoire dans le combat spirituel face aux tentations les plus fortes.
Elle se sent la sœur des athées et se met à table, comme Jésus, avec les
pécheurs (cf. Mt 9, 10-13)».
«Elle vit, même dans
l’obscurité, la confiance totale de l’enfant qui s’abandonne sans crainte dans
les bras de son père et de sa mère». Pour Thérèse, en effet, Dieu brille avant
tout par sa miséricorde, clé pour comprendre tout ce qui est dit de Lui. Selon
le Pape, c’est l’une des découvertes les plus importantes de Thérèse pour le
peuple de Dieu. «Elle est entrée de manière extraordinaire dans les profondeurs
de la miséricorde divine et y a puisé la lumière de son espérance sans
limites».
Espérance et charité
29. Le Souverain pontife
rappelle à cet égard que le péché du monde est certes immense, mais il n’est
pas infini comme l’est l’amour miséricordieux du Rédempteur. «Thérèse est
témoin de la victoire définitive de Jésus sur toutes les forces du mal par sa
passion, sa mort et sa résurrection. Mue par la confiance, elle ose écrire:
‘’Jésus, fais que je sauve beaucoup d’âmes, qu’aujourd’hui il n’y en ait pas
une seule de damnée. Jésus, pardonne-moi si je dis des choses qu’il ne faut pas
dire, je ne veux que te réjouir et te consoler’’.[12]»
31. L’Histoire d’une âme est
aussi un témoignage de charité, relève le Successeur de Pierre. L’acte
d’amour “Jésus, je t’aime”, continuellement vécu par Thérèse comme
une respiration, est la clé de sa lecture de l’Évangile. Elle habite l’Évangile
avec Marie et Joseph, Marie Madeleine et les Apôtres.
La grâce dans la plus
grande simplicité
36. Thérèse vit la
charité dans la petitesse, dans les choses les plus simples de la vie
quotidienne. «En effet, alors que les prédicateurs de son temps parlaient
souvent de la grandeur de Marie de manière triomphaliste, éloignée de nous,
Thérèse montre, à partir de l’Évangile, que Marie est la plus grande dans le
Royaume des Cieux parce qu’elle est la plus petite (cf. Mt 18, 4), la plus
proche de Jésus dans son humiliation», écrit encore le Saint-Père,
ajoutant: «Elle voit que, si les récits apocryphes sont remplis de
passages frappants et merveilleux, les Évangiles nous montrent une existence
humble et pauvre, vécue dans la simplicité de la foi». Ainsi Marie a été
la première à vivre la «petite voie» dans la foi pure et l’humilité, rappelle
encore le Pape.
Le corps et le cœur de
l’Église
38. François développe
ensuite l’amour de Thérèse pour l’Église, hérité de sainte Thérèse
d’Avila: «Elle a pu atteindre les profondeurs de ce mystère». 39. Au
chapitre 12 de la première Lettre de saint Paul aux Corinthiens, l’Apôtre
utilise la métaphore du corps et de ses membres pour expliquer que l’Église
comprend une grande variété de charismes ordonnés selon un ordre hiérarchique.
Mais cette description ne suffit pas à Thérèse, note le Pape. Elle poursuit ses
recherches, lit l’“hymne à la charité” du chapitre 13, y trouve sa
réponse: «La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si
l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le
plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur,
et que ce Cœur était brûlant d’amour. Je compris que l’Amour renfermait toutes
les vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous
les lieux... en un mot, qu’il est éternel!»
40. «Ce n’est pas le
cœur d’une Église triomphaliste, c’est le cœur d’une Église aimante, humble et
miséricordieuse», remarque le Saint-Père, jugeant qu’une telle découverte du
cœur de l’Église est aussi une grande lumière pour nous aujourd’hui, «afin de
ne pas nous scandaliser des limites et des faiblesses de l’institution
ecclésiastique, marquée par des obscurités ou des péchés». «“Je serai
l’amour” est le choix radical de Thérèse, sa synthèse définitive, son
identité spirituelle personnelle», proclame François.
À la fin, seul compte
l’amour
45. C’est ainsi la
confiance qui nous conduit à l’Amour, libère de la peur, aide à détourner le
regard de nous-mêmes, écrit le Saint-Père. «Cela nous laisse un immense torrent
d’amour et d’énergies disponibles pour rechercher le bien des frères. Et ainsi,
au milieu de la souffrance de ses derniers jours, elle pouvait dire: «Je ne
compte plus que sur l’amour».[13] À
la fin, seul compte l’amour. La confiance fait jaillir les roses et les répand
comme un débordement de la surabondance de l’amour divin.»
Au chapitre 4, le Pape
François aborde sainte Thérèse non seulement comme une mystique, mais comme une
«Docteur de la synthèse» 47. L’exhortation permet au Pape de rappeler
que, dans une Église missionnaire, «l’annonce se concentre sur
l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand, plus attirant et en même
temps plus nécessaire. La proposition se simplifie, sans perdre pour cela
profondeur et vérité, et devient ainsi plus convaincante et plus lumineuse».[14] «Le
cœur lumineux c’est la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus
Christ mort et ressuscité».[15]
Docteur synthétique
géniale
48. Tout n’est pas
central, car il y a un ordre ou une hiérarchie entre les vérités de l’Église,
rappelle François -et «ceci vaut autant pour les dogmes de foi que pour
l’ensemble des enseignements de l’Église, y compris l’enseignement moral»-,[16] mais
le centre de la morale chrétienne est la charité, réitère le Pape. 49. Et
François d’affirmer là que l’apport spécifique de la petite Thérèse comme
sainte et comme docteur de l’Église n’est pas «analytique, comme pourrait
l’être par exemple celui de saint Thomas d’Aquin». «Son apport est plutôt
synthétique, car son génie est de nous conduire au centre, à l’essentiel, au
plus indispensable», conclut le Souverain pontife.
Audace et liberté
intérieure
50. «Théologiens, moralistes,
penseurs de la spiritualité, ainsi que les pasteurs et chaque croyant dans son
milieu, nous devons encore recueillir cette intuition géniale de Thérèse et en
tirer les conséquences tant théoriques que pratiques, tant doctrinales que
pastorales, tant personnelles que communautaires. Il faut de l’audace et de la
liberté intérieure pour y parvenir», exhorte le Pape. 52. Du ciel à la terre,
l’actualité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face demeure
dans toute sa «petite grandeur», ajoute-t-il, concluant l’exhortation par cette
litanie pour notre temps:
«En un temps qui nous
invite à nous enfermer dans nos intérêts particuliers, Thérèse nous montre
qu’il est beau de faire de la vie un don. À un moment où les besoins les
plus superficiels prévalent, elle est témoin du radicalisme
évangélique. En un temps d’individualisme, elle nous fait découvrir la
valeur de l’amour qui devient intercession. À un moment où l’être humain
est obsédé par la grandeur et par de nouvelles formes de pouvoir, elle montre
le chemin de la petitesse. En un temps où de nombreux êtres humains sont
rejetés, elle nous enseigne la beauté d’être attentif, de prendre soin de
l’autre. À un moment de complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la
simplicité, la primauté absolue de l’amour, la confiance et l’abandon, en
dépassant une logique légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne
d’observances et de préceptes et fige la joie de l’Évangile. En un temps
de replis et d’enfermements, Thérèse nous invite à une sortie missionnaire,
conquis par l’attrait de Jésus Christ et de l’Évangile.»
[1] Ms
A, 69v°, p. 187.
[2] Cf.
Ms C, 33v°-37r°, pp. 280-285.
[3] Cf.
Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 14 : AAS 105
(2013), pp. 1025-1026.
[4] Cf.
Ms C, 2v°-3r°, pp. 237-238.
[5] Ibid.,
2v°, p. 237.
[6] Cf.
Exhort. ap. Gaudete et Exsultate (19 mars 2018), nn. 47-62 : AAS 110
(2018), pp. 1124-1129.
[7] Le
Concile de Trente l’expliquait ainsi : « Quiconque se considère lui-même,
ainsi que sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, peut être rempli
d’effroi et de crainte au sujet de sa grâce » (Décret sur la justification,
IX : DS, n. 1534). Le Catéchisme de l’Église Catholique le reprend
lorsqu’il enseigne qu’il est impossible d’avoir une certitude sur nos propres
sentiments ou sur nos œuvres (cf. n. 2005). La certitude de la confiance ne se
trouve pas en nous-mêmes ; le propre moi ne fournit pas la base de cette
certitude, qui ne repose pas sur une introspection. D’une certaine manière,
saint Paul l’exprimait ainsi : « Je ne me juge même pas moi-même. Ma
conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste :
celui qui me soumet au jugement, c’est le Seigneur » (1 Co 4,
3-4). Saint Thomas d’Aquin l’expliquait ainsi : puisque « la grâce
est de quelque manière imparfaite en ce sens qu’elle ne guérit pas totalement
l’homme » (Summa I-II, q. 109, art. 9, ad 1), « il reste aussi une
certaine obscurité d’ignorance dans l’intelligence » (ibid., co).
[8] Ms
C, 31rº, p. 277.
[9] Cf. ibid.,
5rº-7vº, pp. 240-244.
[10] Ibid.,
5vº, p. 241.
[11] Cf. ibid.,
6vº, pp. 242-243.
[12] Pri
2, p. 958.
[13] LT
242, à Sœur Marie de la Trinité (6 juin 1897), p. 599.
[14] Exhort.
ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 35 : AAS 105
(2013), p. 1034.
[15] Ibid.,
n. 36 : AAS 105 (2013), p. 1035.
[16] Ibid.
1 « C’est la confiance et
rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour ». [1]
2. Ces paroles très
fortes de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face disent tout.
Elles résument le génie de sa spiritualité et suffiraient à justifier qu’on
l’ait déclarée Docteur de l’Église. Seule la confiance, et “rien d’autre”, il
n’y a pas d’autre chemin pour nous conduire à l’Amour qui donne tout. Par la
confiance, la source de la grâce déborde dans nos vies, l’Évangile se fait
chair en nous et nous transforme en canaux de miséricorde pour nos frères.
3. C’est la confiance qui
nous soutient chaque jour et qui nous fera tenir debout sous le regard du
Seigneur lorsqu’il nous appellera à Lui : « Au soir de cette vie, je paraîtrai
devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter
mes œuvres. Toutes nos justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me
revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession
éternelle de Vous-même ». [2]
4. Thérèse est l’une des
saintes les plus connues et les plus aimées dans le monde entier. Comme saint
François d’Assise, elle est aimée même par les non-chrétiens et les
non-croyants. Elle a également été reconnue par l’UNESCO comme l’une des
figures les plus significatives de l’humanité contemporaine. [3] Il nous sera bon d’approfondir son
message à l’occasion du 150 anniversaire de sa naissance, à Alençon le 2
janvier 1873, et du centenaire de sa béatification. [4] Mais je n’ai pas voulu rendre
publique cette exhortation à l’une de ces dates, ni le jour de sa mémoire, pour
que ce message aille au-delà de cette célébration et soit compris comme faisant
partie du trésor spirituel de l’Église. La date de cette publication, mémoire de
sainte Thérèse d’Avila, a pour but de présenter sainte Thérèse de l’Enfant
Jésus et de la Sainte Face comme un fruit mûr de la réforme du Carmel et de la
spiritualité de la grande Sainte espagnole.
5. Sa vie terrestre fut
brève, vingt-quatre ans, simple comme n’importe quelle autre, d’abord dans sa
famille, puis au Carmel de Lisieux. La lumière et l’amour extraordinaires qui
rayonnaient de sa personne se sont manifestés immédiatement après sa mort par
la publication de ses écrits et par les innombrables grâces obtenues par les
fidèles qui l’ont invoquée.
6. L’Église a vite
reconnu la valeur extraordinaire de son témoignage et l’originalité de sa
spiritualité évangélique. Thérèse rencontra Léon XIII lors d’un pèlerinage à
Rome en 1887 et lui demanda la permission d’entrer au Carmel à l’âge de quinze
ans. Peu après sa mort, saint Pie X se rendit compte de son immense stature
spirituelle, au point d’affirmer qu’elle deviendrait la plus grande sainte des
temps modernes. Déclarée vénérable en 1921 par Benoît XV, qui fit l’éloge de
ses vertus en les centrant sur la “petite voie” de l’enfance spirituelle, [5] elle fut béatifiée il y a cent ans,
puis canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI qui remercia le Seigneur d’avoir
permis que Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face soit la première
bienheureuse qu’il ait élevée aux honneurs des autels, et la première sainte
qu’il ait canonisée. [6] Le même Pape la déclara Patronne des
Missions en 1927. [7] Elle fut proclamée l’une des saintes
Patronnes de la France en 1944 par le vénérable Pie XII [8] qui approfondit à plusieurs reprises
le thème de l’enfance spirituelle. [9] Saint Paul VI aimait rappeler son
baptême reçu le 30 septembre 1897, jour de la mort de sainte Thérèse, et, à
l’occasion du centenaire de sa naissance, il écrivit à l’évêque de Bayeux et
Lisieux sur sa doctrine. [10] Lors
de son premier voyage apostolique en France, saint Jean-Paul II se
rendit à la basilique qui lui est dédiée, le 2 juin 1980 et, en 1997, il la
déclara Docteur de l’Église [11] en tant qu’ « experte
en scientia amoris ». [12] Benoît XVI reprit le thème de sa
“science de l’amour” en la proposant comme « un guide pour tous, en particulier
pour ceux qui, au sein du peuple de Dieu, exercent le ministère de théologiens
». [13] Enfin, j’ai eu la joie de canoniser
ses parents, Louis et Zélie, en 2015 lors du Synode sur la famille et je lui ai
récemment consacré une catéchèse du cycle sur le thème du zèle
apostolique. [14]
1. Jésus pour les autres
7. Dans le nom qu’elle
choisit comme religieuse, apparaît Jésus : l’“Enfant” qui manifeste le mystère
de l’Incarnation, et la “Sainte Face”, c’est-à-dire le visage du Christ qui se
donne jusqu’au bout sur la Croix. Elle est “Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et
de la Sainte Face”.
8. Le Nom de Jésus est
continuellement “respiré” par Thérèse comme un acte d’amour, jusqu’à son
dernier souffle. Elle avait également aussi gravé ces mots dans sa cellule :
“Jésus est mon seul amour”. C’était son interprétation de l’affirmation
centrale du Nouveau Testament : « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16).
Une âme missionnaire
9. Comme il arrive dans
toute rencontre authentique avec le Christ, son expérience de foi l’appelait à
la mission. Thérèse a pu définir sa mission en ces termes : « Je désirerai au
Ciel la même chose que sur la terre : Aimer Jésus et le faire aimer ». [15] Elle a écrit qu’elle était entrée
au Carmel « pour sauver les âmes ». [16] En d’autres termes, elle ne
concevait pas sa consécration à Dieu en dehors de la recherche du bien de ses
frères. Elle partageait l’amour miséricordieux du Père pour l’enfant pécheur,
et celui du Bon Pasteur pour les brebis perdues, éloignées, blessées. C’est
pourquoi elle est la Patronne des missions, maîtresse en évangélisation.
10. Les dernières pages
de l’ Histoire d’une âme [17] sont un testament missionnaire.
Elles expriment sa manière de concevoir l’évangélisation par attraction, [18] et non par pression ou
prosélytisme. Il est intéressant de lire comment elle le résume : « “ Attirez- moi,
nous courrons à l’odeur de vos parfums”. O Jésus, il n’est donc même pas
nécessaire de dire : En m’attirant, attirez les âmes que j’aime. Cette simple
parole : “Attirez-moi” suffit. Seigneur, je le comprends, lorsqu’une âme s’est
laissée captiver par l’odeur enivrante de vos parfums, elle ne saurait courir
seule, toutes les âmes qu’elle aime sont entraînées à sa suite ; cela se fait
sans contrainte, sans effort, c’est une conséquence naturelle de son attraction
vers vous. De même qu’un torrent, se jetant avec impétuosité dans l’océan,
entraîne après lui tout ce qu’il a rencontré sur son passage, de même, ô mon
Jésus, l’âme qui se plonge dans l’océan sans rivages de votre amour, attire
avec elle tous les trésors qu’elle possède... Seigneur, vous le savez, je n’ai
point d’autres trésors que les âmes qu’il vous a plu d’unir à la mienne
». [19]
11. Elle cite ici les
paroles que l’épouse adresse à l’époux dans le Cantique des
Cantiques (1, 3-4), selon l’interprétation approfondie par les deux
docteurs du Carmel, sainte Thérèse de Jésus et saint Jean de la Croix. L’Époux
est Jésus, le Fils de Dieu qui s’est uni à notre humanité dans l’incarnation et
l’a rachetée sur la Croix. De son côté ouvert, il a donné naissance à l’Église,
son Épouse bien-aimée pour laquelle il a donné sa vie (cf. Ep 5, 25).
Ce qui est frappant, c’est que Thérèse, consciente d’être proche de la mort, ne
vit pas ce mystère refermée sur elle-même, dans un sentiment de seule
consolation, mais avec un esprit apostolique fervent.
La grâce qui nous libère
de l’autoréférentialité
12. Il en va de même
lorsqu’elle parle de l’action de l’Esprit Saint, qui acquiert immédiatement un
sens missionnaire : « Voici ma prière, je demande à Jésus de m’attirer dans les
flammes de son amour, de m’unir si étroitement à Lui, qu’Il vive et agisse en
moi. Je sens que plus le feu de l’amour embrasera mon cœur, plus je dirai :
Attirez-moi, plus aussi les âmes qui s’approcheront de moi (pauvre petit débris
de fer inutile, si je m’éloignais du brasier divin), plus ces âmes courront
avec vitesse à l’odeur des parfums de leur Bien-Aimé, car une âme embrasée
d’amour ne peut rester inactive ». [20]
13. Dans le cœur de
Thérèse, la grâce du baptême devient ce torrent impétueux qui se jette dans
l’océan de l’amour du Christ, emportant avec lui une multitude de sœurs et de
frères. C’est ce qui arriva en particulier après sa mort : sa promesse d’une «
pluie de roses ». [21]
2. La petite voie de la
confiance et de l’amour
14. L’une des découvertes
les plus importantes de Thérèse, pour le bien de tout le peuple de Dieu, est sa
“petite voie”, la voie de la confiance et de l’amour, connue aussi sous le nom
de Voie de l’enfance spirituelle. Tous peuvent la suivre, dans tout état
de vie, à chaque moment de l’existence. C’est la voie que le Père céleste
révèle aux petits (cf. Mt 11, 25).
15. Thérèse raconta sa
découverte de la petite voie dans l’ Histoire d’une âme : [22] « Je puis donc, malgré ma
petitesse, aspirer à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me
supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections; mais je veux
chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte,
une petite voie toute nouvelle ». [23]
16. Pour la décrire, elle
utilise l’image de l’ascenseur : « L’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel,
ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, au
contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus
». [24] Petite, incapable d’avoir confiance
en elle-même, mais confiante en la puissance aimante des bras du Seigneur.
17. C’est “la douce voie
de l’amour”, [25] ouverte par Jésus aux petits et aux
pauvres, à tous. C’est le chemin de la vraie joie. Face à une conception
pélagienne de la sainteté, [26] individualiste et élitiste, plus
ascétique que mystique, qui met surtout l’accent sur l’effort humain, Thérèse
souligne toujours la primauté de l’action de Dieu, de sa grâce. Elle va ainsi
jusqu’à dire : « Je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une
grande Sainte, car je ne compte pas sur mes mérites n’en ayant aucun, mais
j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté Même, c’est Lui seul qui se
contentant de mes faibles efforts m’élèvera jusqu’à Lui et, me couvrant de ses
mérites infinis, me fera Sainte ». [27]
Au-delà de tout mérite
18. Cette façon de penser
ne contredit pas l’enseignement catholique traditionnel sur la croissance de la
grâce. Justifiés gratuitement par la grâce sanctifiante, nous sommes
transformés et capables de coopérer par nos bonnes actions à un chemin de
croissance en sainteté. De cette façon, nous sommes élevés de telle sorte que
nous pouvons avoir de véritables mérites pour le développement de la grâce
reçue.
19. Mais Thérèse préfère
souligner la primauté de l’action divine et inviter à la pleine confiance en
regardant l’amour du Christ qui nous est donné jusqu’au bout. Elle enseigne au
fond que, puisque nous ne pouvons avoir aucune certitude en nous regardant
nous-mêmes, [28] nous ne pouvons pas non plus être
certains de posséder des mérites. Il n’est donc pas possible de nous appuyer
sur nos efforts ou sur ce que nous faisons. Le Catéchisme a voulu citer les paroles
de sainte Thérèse lorsqu’elle dit au Seigneur « Je paraîtrai devant vous les
mains vides », [29] pour exprimer que « les saints ont
toujours eu une conscience vive que leurs mérites étaient pure grâce ». [30] Cette conviction suscite une
joyeuse et tendre gratitude.
20. L’attitude la plus
appropriée est donc de mettre la confiance du cœur hors de soi-même, en la
miséricorde infinie d’un Dieu qui aime sans limites et qui a tout donné sur la
Croix de Jésus-Christ. [31] C’est pourquoi elle n’utilise
jamais l’expression, fréquente à son époque, “je me ferai sainte”.
21. En revanche, sa confiance
illimitée encourage ceux qui se sentent fragiles, limités, pécheurs à se
laisser conduire et transformer pour atteindre le sommet : « Ah ! Si toutes les
âmes faibles et imparfaites sentaient ce que sent la plus petite de toutes les
âmes, l’âme de votre petite Thérèse, pas une seule ne désespérerait d’arriver
au sommet de la montagne de l’amour, puisque Jésus ne demande pas de grandes
actions, mais seulement l’abandon et la reconnaissance ». [32]
22. Cette même insistance
de Thérèse sur l’initiative divine fait que, lorsqu’elle parle de
l’Eucharistie, elle ne met pas en premier son désir de recevoir Jésus dans la
sainte communion, mais le désir de Jésus de s’unir à nous et demeurer dans nos
cœurs. [33] Dans l’Acte d’offrande à
l’Amour Miséricordieux, souffrant de ne pouvoir recevoir la communion tous les
jours, elle dit à Jésus : « Restez-en moi, comme au tabernacle ». [34] Le centre et l’objet de son regard
ne sont pas elle-même avec ses besoins, mais le Christ qui aime, qui cherche,
qui désire, qui demeure dans l’âme.
L’abandon quotidien
23. La confiance que
Thérèse promeut ne doit pas être comprise seulement par rapport à la
sanctification et au salut personnels. Elle a un sens intégral qui embrasse la
totalité de l’existence concrète et s’applique à toute notre vie où nous sommes
souvent envahis par les peurs, par le désir de sécurité humaine, par le besoin
de tout contrôler. C’est là qu’apparaît l’invitation à un saint “abandon”.
24. La pleine confiance,
qui devient abandon dans l’Amour, nous libère des calculs obsessionnels, de
l’inquiétude constante pour l’avenir, des peurs qui enlèvent la paix. Dans ses
derniers jours, Thérèse insistait sur ce point : « Nous qui courrons dans la
voie de l’Amour, je trouve que nous ne devons pas penser à ce qui peut nous
arriver de douloureux dans l’avenir, car alors c’est manquer de confiance ». [35] Si nous sommes entre les mains d’un
Père qui nous aime sans limites, cela sera vrai en toutes circonstances, nous
nous en sortirons quoi qu’il arrive et, d’une manière ou d’une autre, son plan
d’amour et de plénitude se réalisera dans notre vie.
Un feu au milieu de la
nuit
25. Thérèse a vécu la foi
la plus forte et la plus certaine dans l’obscurité de la nuit et même dans
l’obscurité du Calvaire. Son témoignage a atteint son apogée dans la dernière
période de sa vie, dans sa grande « épreuve contre la foi », [36] qui commença à Pâques 1896. Dans
son récit, [37] elle met cette épreuve en relation
directe avec la douloureuse réalité de l’athéisme de son temps. Elle a vécu en
effet à la fin du XIX siècle, “âge d’or” de l’athéisme moderne en tant que
système philosophique et idéologique. Lorsqu’elle écrit que Jésus avait permis
que mon âme « fût envahie des plus épaisses ténèbres », [38] elle désigne les ténèbres de
l’athéisme et le rejet de la foi chrétienne. En union avec Jésus, qui a pris
sur lui toutes les ténèbres du péché du monde en acceptant de boire la coupe de
la Passion, Thérèse perçoit, dans ces ténèbres, le désespoir, le vide du
néant. [39]
26. Mais les ténèbres ne
peuvent pas éteindre la Lumière : elles ont été vaincues par Celui qui, comme
Lumière, est venu dans le monde (cf. Jn 12, 46). [40] Le récit de Thérèse montre le
caractère héroïque de sa foi, sa victoire dans le combat spirituel face aux
tentations les plus fortes. Elle se sent la sœur des athées et se met à table,
comme Jésus, avec les pécheurs (cf. Mt 9, 10-13). Elle intercède pour
eux, tout en renouvelant continuellement son acte de foi, toujours en communion
amoureuse avec le Seigneur : « Je cours vers mon Jésus, je lui dis être prête à
verser jusqu’à la dernière goutte de mon sang pour confesser qu’il y a un Ciel.
Je Lui dis que je suis heureuse de ne pas jouir de ce beau Ciel sur la terre
afin qu’Il l’ouvre pour l’éternité aux pauvres incrédules ». [41]
27. Dans la foi, elle vit
intensément une confiance illimitée en la miséricorde infinie de Dieu : « Une
confiance qui doit nous conduire à l’amour ». [42] Elle vit, même dans l’obscurité, la
confiance totale de l’enfant qui s’abandonne sans crainte dans les bras de son
père et de sa mère. Pour Thérèse, en effet, Dieu brille avant tout par sa
miséricorde, clé pour comprendre tout ce qui est dit de Lui : « À moi Il a
donné sa Miséricorde infinie, et c’est à travers elle que je contemple
et adore les autres perfections Divines !... Alors toutes m’apparaissent
rayonnantes d’ amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toutes
les autres) me semble revêtue d’ amour ». [43] C’est l’une des découvertes les
plus importantes de Thérèse, l’une de ses plus grandes contributions pour
l’ensemble du peuple de Dieu. Elle est entrée de manière extraordinaire dans
les profondeurs de la miséricorde divine et y a puisé la lumière de son
espérance sans limites.
Une très ferme espérance
28. Avant son entrée au
Carmel, Thérèse fit l’expérience d’une singulière proximité spirituelle avec
l’un des hommes les plus malheureux, le criminel Henri Pranzini, condamné à
mort pour triple assassinat, et impénitent. [44] Offrant la messe pour lui et priant
avec une totale confiance pour son salut, elle est sûre de le mettre en contact
avec le Sang de Jésus et elle dit à Dieu être certaine qu’au dernier moment Il
lui pardonnera et qu’elle y croira « même s’il ne se confessait pas et
ne donnait aucune marque de repentir ». Elle donne la raison de cette
certitude : « tant j’avais de confiance en la miséricorde infinie de Jésus
». [45] Quelle émotion ensuite lorsqu’elle
découvre que Pranzini, monté sur l’échafaud, « tout à coup, saisi d’une
inspiration subite, se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le
prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !...». [46] Cette expérience intense d’espérer
contre toute espérance a été fondamentale pour elle : « Depuis cette grâce
unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour ». [47]
29. Elle est consciente du
drame du péché, même si nous la voyons toujours introduite dans le mystère du
Christ, avec la certitude que « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé »
( Rm 5, 20). Le péché du monde est immense, mais il n’est pas infini.
En revanche, l’amour miséricordieux du Rédempteur est infini. Thérèse est
témoin de la victoire définitive de Jésus sur toutes les forces du mal par sa
passion, sa mort et sa résurrection. Mue par la confiance, elle ose écrire : «
Jésus, fais que je sauve beaucoup d’âmes, qu’aujourd’hui il n’y en ait pas une
seule de damnée [...]. Jésus, pardonne-moi si je dis des choses qu’il ne faut
pas dire, je ne veux que te réjouir et te consoler ». [48] Cela nous permet de passer à un
autre aspect de l’air frais qu’est le message de Sainte Thérèse de l’Enfant
Jésus et de la Sainte Face.
3. Je serai l’amour
30. “Plus grande” que la
foi et que l’espérance, la charité ne passera jamais (cf. 1 Co 13,
8-13). Elle est le plus grand don de l’Esprit Saint, « la mère et la racine de
toutes les vertus ». [49]
La charité comme attitude
personnelle d’amour
31. L’ Histoire
d’une âme est un témoignage de charité où Thérèse nous offre un
commentaire du commandement nouveau de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés » ( Jn 15, 12) [50]. Jésus a soif de cette réponse à son
amour. En effet, « il n’a pas craint de mendier un peu d’eau à la
Samaritaine. Il avait soif... Mais en disant : “donne-moi à boire”, c’était
l’ amour de sa pauvre créature que le Créateur de l’univers
réclamait. Il avait soif d’amour… ». [51] Thérèse veut correspondre à l’amour
de Jésus, lui rendre amour pour amour. [52]
32. Le symbolisme de
l’amour conjugal exprime la réciprocité du don de soi entre l’époux et
l’épouse. Ainsi, inspirée par le Cantique des Cantiques (2, 16), elle
écrit : « Je pense que le cœur de mon époux est à moi seule, comme le mien est
à lui seul, et je lui parle alors dans la solitude de ce délicieux cœur à cœur
en attendant de le contempler un jour face à face !... ». [53] Même si le Seigneur nous aime tous
ensemble en tant que Peuple, la charité agit en même temps de manière très
personnelle, “de cœur à cœur”.
33. Thérèse a la vive
certitude que Jésus l’a aimée et l’a connue personnellement dans sa Passion : «
Il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » ( Ga 2, 20).
Contemplant Jésus dans son agonie, elle lui dit : « Tu me vis ». [54] De même, elle dit à l’Enfant Jésus
dans les bras de sa Mère : « De ta petite main qui caressait Marie, Tu
soutenais le monde et Tu lui donnais la vie. Et tu pensais à moi ». [55] Ainsi, toujours au début de
l’ Histoire d’une âme, elle contemple l’amour de Jésus pour chacun, comme
s’il était unique au monde. [56]
34. L’acte d’amour
“Jésus, je t’aime”, continuellement vécu par Thérèse comme une respiration, est
la clé de sa lecture de l’Évangile. Elle se plonge avec cet amour dans tous les
mystères de la vie du Christ, dont elle devient contemporaine, habitant
l’Évangile avec Marie et Joseph, Marie Madeleine et les Apôtres. Avec eux, elle
pénètre dans les profondeurs de l’amour du Cœur de Jésus. Prenons un exemple :
« Lorsque je vois Madeleine s’avancer devant les nombreux convives, arroser de
ses larmes les pieds de son Maître adoré, qu’elle touche pour la première fois
; je sens que son cœur a compris les abîmes d’amour et de miséricorde
du Cœur de Jésus et que toute pécheresse qu’elle est ce Cœur d’amour
est non seulement disposé à lui pardonner, mais encore à lui prodiguer les
bienfaits de son intimité divine, à l’élever jusqu’aux plus hauts sommets de la
contemplation ». [57]
Le plus grand amour dans
la plus grande simplicité
35. À la fin de
l’ Histoire d’une âme, Thérèse nous livre son Offrande comme Victime
d’Holocauste à l’Amour Miséricordieux du Bon Dieu. [58] En se livrant pleinement à l’action
de l’Esprit, elle reçoit, sans bruit ni signes particuliers, la surabondance de
l’eau vive : « Les fleuves, ou plutôt les océans de grâces qui sont venus
inonder mon âme… ». [59] C’est la vie mystique qui, même
dépourvue de phénomènes extraordinaires, est proposée à tous les fidèles comme
une expérience quotidienne d’amour.
36. Thérèse vit la
charité dans la petitesse, dans les choses les plus simples de la vie
quotidienne, et elle le fait en compagnie de la Vierge Marie, en apprenant
d’elle qu’« aimer c’est tout donner et se donner soi-même ». [60] En effet, alors que les
prédicateurs de son temps parlaient souvent de la grandeur de Marie de manière
triomphaliste, éloignée de nous, Thérèse montre, à partir de l’Évangile, que
Marie est la plus grande dans le Royaume des Cieux parce qu’elle est la plus
petite (cf. Mt 18, 4), la plus proche de Jésus dans son humiliation.
Elle voit que, si les récits apocryphes sont remplis de passages frappants et
merveilleux, les Évangiles nous montrent une existence humble et pauvre, vécue
dans la simplicité de la foi. Jésus lui-même veut que Marie soit l’exemple de
l’âme qui le cherche avec une foi dépouillée. [61] Marie a été la première à vivre la
“petite voie” dans la foi pure et l’humilité ; c’est pourquoi Thérèse n’a pas
peur d’écrire :
« Je sais qu’à Nazareth,
Mère pleine de grâces
Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus
Point de ravissements, de miracles, d’extases
N’embellissent ta vie, ô Reine des Élus !...
Le nombre des petits est bien grand sur la terre
Ils peuvent sans trembler vers toi lever les yeux.
C’est par la voie commune, incomparable Mère
Qu’il te plait de marcher pour les guider aux Cieux. » [62]
37. Thérèse nous a aussi
donné des récits de moments de grâce vécus dans la simplicité quotidienne, par
exemple son inspiration soudaine en accompagnant une sœur malade au caractère
difficile. Mais il s’agit toujours d’expériences d’une charité intense vécue
dans l’ordinaire : « Un soir d’hiver, j’accomplissais comme d’habitude mon
petit office, il faisait froid, il faisait nuit… Tout à coup j’entendis dans le
lointain le son harmonieux d’un instrument de musique, alors je me représentai
un salon bien éclairé, tout brillant de dorures, des jeunes filles élégamment
vêtues se faisant mutuellement des compliments et des politesses mondaines ;
puis mon regard se porta sur la pauvre malade que je soutenais ; au lieu d’une
mélodie j’entendais de temps en temps ses gémissements plaintifs, au lieu de dorures,
je voyais les briques de notre cloître austère, à peine éclairé par une faible
lueur. Je ne puis exprimer ce qui se passa dans mon âme, ce que je sais c’est
que le Seigneur l’illumina des rayons de la vérité qui surpassèrent tellement
l’éclat ténébreux des fêtes de la terre, que je ne pouvais croire à mon
bonheur… Ah ! pour jouir mille ans des fêtes mondaines, je n’aurais pas donné
les dix minutes employées à remplir mon humble office de charité… ». [63]
Au cœur de l’Église
38. Thérèse a hérité de
Sainte Thérèse d’Avila un grand amour pour l’Église et a pu atteindre les
profondeurs de ce mystère. Nous le voyons dans sa découverte du “cœur de
l’Église”. Dans une longue prière à Jésus, [64] écrite le 8 septembre 1896, jour du
sixième anniversaire de sa profession religieuse, la Sainte confie au Seigneur
qu’elle est animée d’un immense désir, d’une passion pour l’Évangile qu’aucune
vocation ne peut satisfaire à elle seule. Ainsi, à la recherche de sa “place”
dans l’Église, elle relit les chapitres 12 et 13 de la première Lettre de saint
Paul aux Corinthiens.
39. Au chapitre 12,
l’Apôtre utilise la métaphore du corps et de ses membres pour expliquer que
l’Église comprend une grande variété de charismes ordonnés selon un ordre hiérarchique.
Mais cette description ne suffit pas à Thérèse. Elle poursuit ses recherches,
lit l’“hymne à la charité” du chapitre 13, y trouve la grande réponse et écrit
cette page mémorable : « Considérant le corps mystique de l’Église, je ne
m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par saint Paul, ou plutôt je
voulais me reconnaître en tous... La Charité me donna la clef de
ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de
différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait
pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant
d’amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que
si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile,
les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que
l’ Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout,
qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu’il est
éternel !... Alors dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O
Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est
l’Amour... Oui j’ai trouvé ma place dans l’Église et cette place, ô mon Dieu,
c’est vous qui me l’avez donnée... dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai
l’Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé !!!... ». [65]
40. Ce n’est pas le cœur
d’une Église triomphaliste, c’est le cœur d’une Église aimante, humble et
miséricordieuse. Thérèse ne se met jamais au-dessus des autres, mais à la
dernière place avec le Fils de Dieu qui, pour nous, a pris la condition de
serviteur et s’est humilié, devenant obéissant jusqu’à la mort sur une croix
(cf. Ph 2, 7-8).
41. Une telle découverte
du cœur de l’Église est aussi une grande lumière pour nous aujourd’hui, afin de
ne pas nous scandaliser des limites et des faiblesses de l’institution
ecclésiastique, marquée par des obscurités ou des péchés, et entrer dans son
“cœur brûlant d’amour” qui s’est embrasé le jour de la Pentecôte par le don de
l’Esprit Saint. C’est le cœur dont le feu se ravive encore par chacun de nos
actes de charité. “Je serai l’amour” : voilà le choix radical de Thérèse, sa
synthèse définitive, son identité spirituelle la plus personnelle.
Pluie de roses
42. Suite à de nombreux
siècles au cours desquels nombre de saints ont exprimé, avec grande ferveur et
beauté, leur désir d’“aller au ciel”, sainte Thérèse reconnait avec grande
sincérité : « J’avais alors de grandes épreuves intérieures de toutes sortes
(jusqu’à me demander parfois s’il y avait un Ciel) ». [66] À un autre moment, elle dit : «
Lorsque je chante le bonheur du Ciel, l’éternelle possession de Dieu, je n’en
ressens aucune joie, car je chante simplement ce que je veux
croire ». [67] Que se passait-il ? Elle entendait
l’appel de Dieu à mettre le feu au cœur de l’Église plus qu’elle ne rêvait de
son propre bonheur.
43. La transformation qui
s’est produite en elle lui a permis de passer d’un fervent désir du Ciel à un
désir ardent et continu du bien de tous, culminant dans le rêve de poursuivre
au Ciel sa mission d’aimer Jésus et de le faire aimer. En ce sens, elle écrit
dans une de ses dernières lettres : « Je compte bien ne pas rester inactive au
Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Église et les âmes ». [68] Et à cette même période, elle dit
plus directement : « M on Ciel se passera sur la terre
jusqu’à la fin du monde. Oui, je veux passer mon
Ciel à faire du bien sur la terre ». [69]
44. Thérèse exprimait
ainsi sa réponse la plus convaincue au don unique que le Seigneur lui faisait,
à cette lumière surprenante que Dieu lui déversait. De cette façon, elle
arrivait à sa dernière synthèse personnelle de l’Évangile, qui partait de la
pleine confiance pour atteindre son point culminant dans le don total aux
autres. Elle ne doutait pas de la fécondité de ce don : « J e
pense à tout le bien que je voudrais faire
après ma mort ». [70] « Le bon Dieu ne me donnerait
pas ce désir de faire du bien sur
la terre après ma mort, s’il ne voulait
pas le réaliser ». [71] « Ce sera comme une pluie
de roses ». [72]
45. Le cercle se ferme.
« C’est la confiance ». C’est la confiance qui nous conduit à l’Amour
et nous libère ainsi de la peur, c’est la confiance qui nous aide à détourner
le regard de nous-mêmes, c’est la confiance qui nous permet de remettre entre
les mains de Dieu ce que lui seul peut faire. Cela nous laisse un immense
torrent d’amour et d’énergies disponibles pour rechercher le bien des frères.
Et ainsi, au milieu de la souffrance de ses derniers jours, elle pouvait dire :
« Je ne compte plus que sur l ’amour ». [73] À la fin, seul compte l’amour. La
confiance fait jaillir les roses et les répand comme un débordement de la
surabondance de l’amour divin. Demandons-la comme un don gratuit, comme un don
précieux de la grâce, pour que les voies de l’Évangile s’ouvrent dans nos vies.
4. Au cœur de l’Évangile
46. Dans Evangelii
gaudium, j’ai insisté sur l’invitation à revenir à la fraîcheur de la
source pour mettre l’accent sur ce qui est essentiel et indispensable. Je crois
qu’il est opportun de reprendre et de proposer à nouveau cette invitation.
Le Docteur de la synthèse
47. Cette Exhortation sur
sainte Thérèse me permet de rappeler que, dans une Église missionnaire, «
l’annonce se concentre sur l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand,
plus attirant et en même temps plus nécessaire. La proposition se simplifie,
sans perdre pour cela profondeur et vérité, et devient ainsi plus convaincante
et plus lumineuse ». [74] Le cœur lumineux c’est « la beauté
de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus Christ mort et ressuscité
». [75]
48. Tout n’est pas
central, car il y a un ordre ou une hiérarchie entre les vérités de l’Église,
et « ceci vaut autant pour les dogmes de foi que pour l’ensemble des
enseignements de l’Église, y compris l’enseignement moral ». [76] Le centre de la morale chrétienne
c’est la charité qui est la réponse à l’amour inconditionnel de la Trinité.
C’est pourquoi « les œuvres d’amour envers le prochain sont la manifestation
extérieure la plus parfaite de la grâce intérieure de l’Esprit ». [77] À la fin, seul l’amour compte.
49. Précisément, l’apport
spécifique que nous offre Thérèse comme Sainte et comme Docteur de l’Église
n’est pas analytique, comme pourrait l’être par exemple celui de saint Thomas
d’Aquin. Son apport est plutôt synthétique, car son génie est de nous conduire au
centre, à l’essentiel, au plus indispensable. Elle montre par ses paroles et
par son parcours personnel que, même si tous les enseignements et normes de
l’Église ont leur importance, leur valeur, leur lumière, certains sont plus
urgents et plus structurants dans la vie chrétienne. C’est là que Thérèse a mis
son regard et son cœur.
50. Théologiens,
moralistes, penseurs de la spiritualité, ainsi que les pasteurs et chaque
croyant dans son milieu, nous devons encore recueillir cette intuition géniale
de Thérèse et en tirer les conséquences tant théoriques que pratiques, tant
doctrinales que pastorales, tant personnelles que communautaires. Il faut de
l’audace et de la liberté intérieure pour y parvenir.
51. L’on cite parfois
seulement des expressions périphériques de cette sainte, ou bien l’on mentionne
des questions qu’elle peut avoir en commun avec tous les autres saints : la
prière, le sacrifice, la piété eucharistique, et tant d’autres beaux
témoignages. Mais, en faisant ainsi, nous nous privons de ce qu’elle a de
spécifique, de ce qu’elle donne à l’Église, parce que nous oublions que «
chaque saint est une mission ; il est un projet du Père pour refléter et
incarner, à un moment déterminé de l’histoire, un aspect de l’Évangile ». [78] C’est pourquoi, « pour reconnaître
quelle est cette parole que le Seigneur veut dire à travers un saint, il ne
faut pas s’arrêter aux détails […]. Ce qu’il faut considérer, c’est l’ensemble
de sa vie, tout son cheminement de sanctification, cette figure qui reflète
quelque chose de Jésus-Christ et qui se révèle quand on parvient à percevoir le
sens de la totalité de sa personne ». [79] Cela vaut plus encore pour sainte
Thérèse, qui est “Docteur de la synthèse”.
52. Du ciel à la terre,
l’actualité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face demeure
dans toute sa “petite grandeur”.
En un temps qui nous
invite à nous enfermer dans nos intérêts particuliers, Thérèse nous montre
qu’il est beau de faire de la vie un don.
À un moment où les besoins
les plus superficiels prévalent, elle est témoin du radicalisme évangélique.
En un temps
d’individualisme, elle nous fait découvrir la valeur de l’amour qui devient
intercession.
À un moment où l’être
humain est obsédé par la grandeur et par de nouvelles formes de pouvoir, elle
montre le chemin de la petitesse.
En un temps où de
nombreux êtres humains sont rejetés, elle nous enseigne la beauté d’être
attentif, de prendre soin de l’autre.
À un moment de
complexité, elle peut nous aider à redécouvrir la simplicité, la primauté
absolue de l’amour, la confiance et l’abandon, en dépassant une logique
légaliste et moralisante qui remplit la vie chrétienne d’observances et de
préceptes et fige la joie de l’Évangile.
En un temps de replis et
d’enfermements, Thérèse nous invite à une sortie missionnaire, conquis par
l’attrait de Jésus Christ et de l’Évangile.
53. Un siècle et demi
après sa naissance, Thérèse est plus vivante que jamais au cœur de l’Église en
chemin, au cœur du Peuple de Dieu. Elle est en pèlerinage avec nous, faisant le
bien sur la terre, comme elle le désira tant. Les innombrables “roses” que
Thérèse répand sont le signe le plus beau de sa vitalité spirituelle,
c’est-à-dire les grâces que Dieu nous donne par son intercession comblée
d’amour, pour nous soutenir sur le chemin de la vie.
Chère sainte Thérèse,
l’Église a besoin de faire resplendir
la couleur, le parfum, la joie de l’Évangile.
Envoie-nous tes roses.
Aide-nous à avoir toujours confiance,
comme tu l’as fait,
dans le grand amour que Dieu a pour nous,
afin que nous puissions imiter chaque jour
ta petite voie de sainteté.
Amen.
Donné à Rome, Saint-Jean-de-Latran, le 15 octobre, mémoire de sainte Thérèse d’Avila, de l’année 2023, la onzième de mon Pontificat.
FRANÇOIS
[1] Sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, Œuvres complètes, LT 197,
à Sœur Marie du Sacré-Cœur (17 septembre 1896), Paris 1996, p. 553.
Il sera toujours fait
référence à cette édition qui utilise les abréviations suivantes : Ms A :
Manuscrit autobiographique “A” ; Ms B : Manuscrit autobiographique “B” ; Ms C :
Manuscrit autobiographique “C” ; LT : Lettres ; PN : Poésies ; Pri : Prières ;
CJ : “Carnet jaune” ; DE : Derniers entretiens.
[2] Pri
6, Offrande de moi-même comme Victime d’Holocauste à l’Amour
Miséricordieux du Bon Dieu (9 juin 1895), p. 963.
[3] Pour
la période 2022-2023, l’UNESCO a inscrit Sainte Thérèse de Enfant Jésus et de
la Sainte Face comme personnalité à célébrer à l’occasion du
150 anniversaire de sa naissance.
[4] 29
avril 1923.
[5] Cf. Décret
sur les vertus (14 août 1921) : AAS 13 (1921), pp. 449-452.
[6] Homélie
pour la canonisation (17 mai 1925) : AAS 17 (1925), p. 211.
[7] Cf. AAS 20
(1928), pp. 147-148.
[8] Cf. AAS 36
(1944), pp. 329-330.
[9] Lettre
à Mgr F. Picaud, Évêque de Bayeux et Lisieux (7 août 1947)
in Analecta OCD 19 (1947), pp. 168-171 ; Message
radiodiffusé pour la consécration de la Basilique de Lisieux (11
juillet 1954) : AAS 46 (1954), pp. 404-407.
[10] Cf. Lettre
à Mgr Jean-Marie-Clément Badré, Évêque de Bayeux et Lisieux, à l'occasion du
centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (2
janvier 1973) : AAS 65 (1973), pp. 12-15.
[11] Cf. AAS 90
(1998), 409-413, pp. 930-944.
[12] Lett.
ap. Novo
Millennio ineunte (6 janvier 2001), n. 42 : AAS 93 (2001),
p. 296.
[13] Catéchèse (6
avril 2011) : L’Osservatore Romano, ed. en langue française (7
avril 2011), p. 1.
[14] Cf. Catéchèse (7
juin 2023) : L’Osservatore Romano, ed. en langue française (8 juin
2023).
[15] LT
220, à l’abbé Bellière (24 février 1897), p. 576.
[16] Ms
A, 69v°, p. 187.
[17] Cf.
Ms C, 33v°-37r°, pp. 280-285.
[18] Cf.
Exhort. ap. Evangelii
gaudium (24 novembre 2013), n. 14 : AAS 105 (2013), pp.
1025-1026.
[19] Ms
C, 34r°, p. 281.
[20] Ibid.,
36r°, p. 284.
[21] CJ,
9 juin 1897, 3, p. 1013.
[22] Cf.
Ms C, 2v°-3r°, pp. 237-238.
[23] Ibid.,
2v°, p. 237.
[24] Ibid.,
3r°, p. 238.
[25] Cf.
Ms A, 84v°, p. 213.
[26] Cf.
Exhort. ap. Gaudete
et exsultate (19 mars 2018), nn. 47-62 : AAS 110 (2018), pp.
1124-1129.
[27] Ms
A, 32r°, p. 120.
[28] Le
Concile de Trente l’expliquait ainsi : « Quiconque se considère lui-même, ainsi
que sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, peut être rempli
d’effroi et de crainte au sujet de sa grâce » ( Décret sur la
justification, IX : DS, n. 1534). Le Catéchisme de l’Église Catholique le
reprend lorsqu’il enseigne qu’il est impossible d’avoir une certitude sur nos
propres sentiments ou sur nos œuvres (cf. n. 2005). La certitude de la
confiance ne se trouve pas en nous-mêmes ; le propre moi ne fournit pas la base
de cette certitude, qui ne repose pas sur une introspection. D’une certaine
manière, saint Paul l’exprimait ainsi : « Je ne me juge même pas moi-même. Ma
conscience ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour cela que je suis juste :
celui qui me soumet au jugement, c’est le Seigneur » (1 Co 4, 3-4).
Saint Thomas d’Aquin l’expliquait ainsi : puisque « la grâce est de quelque
manière imparfaite en ce sens qu’elle ne guérit pas totalement l’homme »
( Summa I-II, q. 109, art. 9, ad 1), « il reste aussi une certaine
obscurité d’ignorance dans l’intelligence » ( ibid., co).
[29] Pri
6, p. 963.
[30] Catéchisme
de l’Église Catholique, n. 2011.
[31] Le
Concile de Trente l’affirme clairement aussi: « Aucun homme pieux ne doit
mettre en doute la miséricorde de Dieu » ( Décret sur la justification, IX
: DS, n. 1534). « Tous doivent placer et faire reposer dans le
secours de Dieu la plus ferme espérance » ( Ibid., XIII : DS, n.
1541).
[32] Ms
B, 1v°, p. 220.
[33] Cf.
Ms A, 48v°, p. 148 ; LT 92, à Marie Guérin (30 mai 1889), p. 393.
[34] Pri
6, p. 963.
[35] CJ,
23 juillet 1897, 3, p. 1054.
[36] Ms
C, 31rº, p. 277.
[37] Cf. ibid.,
5rº-7vº, pp. 240-244.
[38] Ibid.,
5vº, p. 241.
[39] Cf. ibid.,
6vº, pp. 242-243.
[40] Cf.
Lett. enc. Lumen
fidei (29 juin 2013), n. 17 : AAS 105 (2013), p. 564-565.
[41] Ms
C, 7rº, p. 243.
[42] LT
197, à sœur Maríe du Sacré Coeur (17 septembre 1896), p. 553.
[43] Ms
A, 83vº, p. 211.
[44] Cf. ibid.,
45vº-46vº, pp. 143-145.
[45] Ibid.,
46rº, p. 144.
[46] Ibid.
[47] Ibid.,
46vº, p. 144.
[48] Pri
2, p. 958.
[49] Summa
Theologiae, I-II, q. 62, art. 4.
[50] Cf.
Ms C, 11v°-31r°, pp. 249-276.
[51] Ms
B, 1vº, pp. 220-221.
[52] Cf. ibid.,
4rº, pp. 227-228.
[53] LT
122, à Céline (14 octobre 1890), p. 431.
[54] PN
24, 21, p. 697.
[55] Ibid.,
6, p. 693.
[56] Cf.
Ms A, 3rº, p. 73.
[57] LT
247, à l’abbé Belliére (21 juin 1897), pp. 603-604.
[58] Cf.
Pri 6, pp. 962-964.
[59] Ms
A, 84rº, p. 212.
[60] PN
54, 22, p. 755.
[61] Cf. ibid.,
15, p. 753
[62] Ibid.,
17, p. 754.
[63] Ms
C, 29vº-30rº, pp. 274-275.
[64] Cf.
Ms B, 2r°-5v° : p. 222-232.
[65] Ibid.,
3v°, p. 226.
[66] Ms
A, 80v°, p. 205. Ce n’était pas un manque de foi. Saint Thomas d’Aquin enseigne
que dans la foi opèrent la volonté et l’intelligence. L’adhésion de la volonté
peut être très solide et enracinée, tandis que l’intelligence peut être
obscurcie : cf. De Veritate 14, 1.
[67] Ms
C, 7v°, p. 244.
[68] LT
254, au P. Roulland (14 juillet 1897), p. 609.
[69] CJ , 17
juillet 1897, p. 1050.
[70] Ibid.,
13 juillet 1897, 17, p. 1042.
[71] Ibid.,
18 juillet 1897, 1, p. 1051.
[72] CJ,
9 juin 1897, 3, p. 1013.
[73] LT
242, à Sœur Marie de la Trinité (6 juin 1897), p. 599.
[74] Exhort.
ap. Evangelii
gaudium (24 novembre 2013), n. 35 : AAS 105 (2013), p. 1034.
[75] Ibid.,
n. 36 : AAS 105 (2013), p. 1035.
[76] Ibid.
[77] Ibid.,
n. 37 : AAS 105 (2013), p. 1035.
[78] Exhort.
ap. Gaudete
et exsultate (19 mars 2018), n. 19 : AAS 110 (2018), p.
1117.
[79] Ibid.,
n. 22 : AAS 110 (2018), p. 1117.
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Vierge, Carmélite
(1873-1897)
Peu de Saints ont excité
autant d'admiration et d'enthousiasme aussitôt après leur mort; peu ont acquis
une plus étonnante popularité dans le monde entier; peu ont été aussi
rapidement élevés sur les autels, que cette jeune sainte Carmélite.
Thérèse Martin naquit à
Alençon, en Normandie, de parents très chrétiens, qui regardaient leurs neuf
enfants comme des présents du Ciel et les offraient au Seigneur avant leur
naissance. Elle fut la dernière fleur de cette tige bénie qui donna quatre
religieuses au Carmel de Lisieux, et elle montra, dès sa plus petite enfance,
des dispositions à la piété qui faisaient présager les grandes vues de la
Providence sur elle.
Atteinte, à l'âge de neuf
ans, d'une très grave maladie, elle fut guérie par la Vierge Marie, dont elle
vit la statue s'animer et lui sourire auprès de son lit de douleur, avec une
tendresse ineffable.
Thérèse eût voulu, dès
l'âge de quinze ans, rejoindre ses trois soeurs au Carmel, mais il lui fallut
attendre une année encore (1888). Sa vie devint alors une ascension continuelle
vers Dieu, mais ce fut au prix des plus douloureux sacrifices toujours acceptés
avec joie et amour; car c'est à ce prix que Jésus forme les âmes qu'Il appelle
à une haute sainteté.
Elle s'est révélée
ingénument tout entière elle-même dans les Mémoires qu'elle a laissés par ordre
de sa supérieure: "Jésus, comme elle l'a écrit, dormait toujours dans Sa
petite nacelle." Elle pouvait dire: "Je n'ai plus aucun désir, si ce
n'est d'aimer Jésus à la folie." C'est, en effet, sous l'aspect de l'amour
infini que Dieu Se révélait en elle.
La voie de l'Amour, telle
fut, en résumé, la voie de la "petite Thérèse de l'Enfant-Jésus";
mais c'était en même temps la voie de l'humilité parfaite, et par là, de toutes
les vertus. C'est en pratiquant les "petites vertus", en suivant ce
qu'elle appelle sa "petite Voie", Voie d'enfance, de simplicité dans
l'amour, qu'elle est parvenue en peu de temps à cette haute perfection qui a
fait d'elle une digne émule de sa Mère, la grande Thérèse d'Avila.
Sa vie au Carmel pendant
neuf ans seulement fut une vie cachée, toute d'amour et de sacrifice. Elle
quitta la terre le 30 septembre 1897, et, brûlant les étapes, fut béatifiée en
1923 et canonisée en 1925. Comme elle l'a prédit, "elle passe son Ciel à
faire du bien sur la terre."
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_therese_de_l_enfant-jesus.html
À écouter AUJOURD'HUI :
https://www.youtube.com/watch?v=CTebWimGZ5M
La petite Thérèse et les
anges, une émulation fraternelle
Fr. Baptiste de l’Assomption o.c.d. - publié le
28/09/23
Le 29 septembre, l’Église
fête tous les saints anges, et en particulier les archanges Michel, Gabriel et
Raphaël. Le frère carme Baptiste de l’Assomption nous présente ce que disait
Thérèse de l’Enfant Jésus de nos frères les anges, de ce qu’ils sont et de leur
mission auprès de nous.
Dans la spiritualité
de Thérèse, la perspective du ciel est absolument
fondamentale. C’est vers lui, vers sa véritable patrie, que tous ses désirs
convergent. Et parmi les habitants du ciel, elle a porté une attention toute
particulière aux anges, ses premiers habitants. En tout ce que Thérèse dit, il
y a un enseignement très ancien, traditionnel, mais aussi très nouveau, plein
de fraîcheur et d’originalité. Ce qu’elle dit des anges ne manque pas à la
règle ! Voici un petit « bouquet » de quelques-unes de ses
grandes intuitions sur le rôle des esprits célestes.
Des témoins de l’amour
miséricordieux
Un des premiers aspects
qui captive le cœur de Thérèse, c’est que les anges manifestent à son égard un
amour prévenant, semblable à celui de Jésus. Pour
Thérèse, selon une formule bien ramassée, « le propre de l’amour [est] de
s’abaisser » (Manuscrits A, f°2v). Les anges, puisqu’ils sont transformés dans l’amour, font à
l’égard de Thérèse exactement ce que Jésus a fait pour elle : ils
descendent du ciel, ils s’abaissent vers elle avec une sollicitude toute
fraternelle. Comme elle le dit à son ange gardien (Poésies 46,1.2) :
Tu descends pour moi sur
la terre
Et m’éclairant de ta splendeur
Bel Ange, tu deviens mon Frère,
Mon Ami, mon Consolateur !…
Connaissant ma grande faiblesse
Tu me diriges par la main
Et je te vois avec tendresse
Ôter la pierre du chemin .
Des frères du ciel qui
révèlent le privilège d’êtres humains
Un autre aspect, assez
inédit, de la contemplation de Thérèse est, paradoxalement, la
découverte, sous le regard des anges, de la très haute dignité de tout être
humain. Chez Thérèse, on retrouve une sorte de vaccin universel contre la
« gnose ». Jamais nous ne soupçonnons dans ses écrits un quelconque
mépris de la chair. Lorsqu’elle contemple la vie du ciel et des esprits célestes,
elle n’envie pas les anges parce qu’ils seraient immatériels et qu’ils
échapperaient aux douleurs d’ici-bas.
Au contraire ! Ce
sont plutôt les anges qui éprouvent une « sainte jalousie » à l’égard
des hommes. Eux seuls ont été rejoints dans leur nature par le Verbe
éternel ! Eux seuls ont la capacité de pouvoir imiter l’Amour infini de
Jésus, un Amour qui s’est donné jusqu’à livrer sa vie, jusqu’à verser son sang
en mourant sur la Croix. Voilà ce qu’elle fait dire à un séraphin dans une
poésie (Poésies 3,89-97.) :
Je m’abîme en mon Dieu,
je contemple ses charmes,
Mais je ne puis pour lui m’immoler et souffrir,
Je ne puis lui donner ni mon sang ni mes larmes
Malgré tout mon amour, je ne saurais mourir…
La pureté, de l’ange est le brillant partage
Son immense bonheur ne doit jamais finir,
Mais sur le Séraphin, vous avez l’avantage
Vous pouvez être purs, et vous pouvez souffrir !…
Des collaborateurs dans
l’évangélisation
Mais la
« jalousie » n’est qu’une manière de parler. En réalité, les anges sont pour Thérèse de véritables compagnons
d’armes, animés du même zèle enflammé qu’elle, pour le salut des âmes. Alors
qu’elle est encore limitée par l’espace-temps, enfermée dans les murs de son
Carmel de Lisieux, c’est à eux qu’elle confie la mission de l’aider à faire
aimer Jésus par toute la terre (Poésies 46,3.) :
Ô toi ! qui
traverses l’espace
Plus promptement que les éclairs
Je t’en supplie, vole à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers
De ton aile sèche leurs larmes
Chante combien Jésus est bon.
Chante que souffrir a des charmes
Et tout bas, murmure mon nom…
Les anges sont pour elles
les relais de son désir absolument fou et universel de répandre la Charité dans
le monde entier.
Des modèles à imiter dans
le ciel
Thérèse ne s’arrête pas
là ! À la fin de sa vie, les anges deviennent des modèles qui lui permettent
de penser son apostolat futur dans le ciel. Voilà ce qu’elle écrit quelques
semaines avant de mourir :
« Je compte bien ne
pas rester inactive au Ciel, mon désir est de travailler encore pour l’Église
et les âmes, je le demande au bon Dieu et je suis certaine qu’Il m’exaucera.
Les Anges ne sont-ils pas continuellement occupés de nous sans jamais cesser de
voir la Face divine, de se perdre dans l’Océan sans rivages de l’Amour?
Pourquoi Jésus ne me permettrait-Il pas de les imiter ? » (Lettres
254.)
Mais au Ciel, Thérèse
restera humaine tout de même. Comme elle le dit elle-même :
« Je crois que les
Bienheureux ont une grande compassion de nos misères, ils se souviennent
qu’étant comme nous fragiles et mortels, ils ont commis les mêmes fautes,
soutenu les mêmes combats et leur tendresse fraternelle devient plus grande
encore qu’elle ne l’était sur la terre, c’est pour cela qu’ils ne cessent de
nous protéger et de prier pour nous » (Lettres 263).
Parce qu’elle a vécu les
mêmes combats que nous, Thérèse garde à l’égard de tous ceux qui la prie une
sorte de proximité toute fraternelle.
Pour recueillir
l’enseignement de Thérèse
Pour recueillir
l’enseignement de Thérèse, voici quatre actes de foi que nous pourrions
faire :
« Mon ange gardien
descend du ciel vers moi avec un Amour qui vient du cœur de Jésus ! Il
s’abaisse vers moi, il m’aime plus que je ne peux l’imaginer. »
« Il regarde avec
émerveillement la capacité que j’ai de pouvoir m’offrir tout entier, avec mes
souffrances, au Père, à l’imitation de Jésus sur la Croix. Voilà un privilège
que j’ai et qu’il n’a pas. »
« Il veut se mettre
à mon service pour m’aider à répandre la charité autour de moi. Il attend que
je le prie pour aller visiter mes frères, à ma prière, pour les bénir à ma
place. »
« Un jour, il me
fera participer à ses propriétés célestes pour que je puisse, moi aussi,
illuminer mes frères depuis le ciel. »
Découvrez aussi les plus
belles citations de Thérèse de Lisieux :
Démarrer le diaporama
Pratique
Pour approfondir l’enseignement de Thérèse, vous pouvez vous abonner à la revue Carmel.
Pour mieux connaître la « petite voie » de Thérèse, vous pouvez
consulter cette retraite : La Petite Voie de Thérèse de l’Enfant-Jésus (éditions du
Carmel)
Lire aussi :1893, une année décisive dans la vie de la « Petite
Thérèse »
Lire aussi :Le lien particulier de Padre Pio avec les anges
Lire aussi :Comment prier Thérèse, patronne secondaire de la France
LA VIE DE S.THÉRÈSE DE
LISIEUX
THÉRÈSE MARTIN naquit à
Alençon, en France, le 2 janvier 1873. Elle fut baptisée deux jours plus tard
en l'église Notre-Dame, recevant les noms de Marie Françoise Thérèse. Ses
parents étaient Louis Martin et Zélie Guérin. Après la mort de sa mère, le 28
août 1877, Thérèse s'installa avec toute sa famille à Lisieux.
Vers la fin de 1879, elle
s'approche pour la première fois du sacrement de la Pénitence. Le jour de la
Pentecôte 1883, elle reçoit la grâce insigne de la guérison d'une grave
maladie, par l'intercession de Notre-Dame des Victoires. Formée par les
Bénédictines de Lisieux, elle fait sa première communion le 8 mai 1884, après
une préparation intense, couronnée par une expérience très vive de la grâce de
l'union intime avec le Christ. Quelques semaines après, le 14 juin de la même
année, elle reçoit le sacrement de la confirmation, accueillant en toute
conscience le don de l'Esprit Saint dans une participation personnelle à la
grâce de la Pentecôte.
Elle avait le désir
d'entrer dans la vie contemplative, comme ses soeurs Pauline et Marie, au
Carmel de Lisieux, mais son jeune âge l'en empêchait. Pendant un voyage en
Italie, après avoir visité la Maison de Lorette et la Ville éternelle, au cours
de l'audience accordée par le Pape aux pèlerins du diocèse de Lisieux le 20
novembre 1887, elle demanda à Léon XIII avec une audace filiale de pouvoir
entrer au Carmel à l'âge de quinze ans.
Le 9 avril 1888, elle
entra au Carmel de Lisieux. Elle prit l'habit le 10 janvier de l'année suivante
et fit sa profession religieuse le 8 septembre 1890, en la fête de la Nativité
de la Vierge Marie.
Au Carmel, elle s'engage
sur le chemin de perfection tracé par la Mère fondatrice, Thérèse de Jésus,
avec une ferveur et une fidélité authentiques, par l'accomplissement des divers
services communautaires qui lui sont confiés. Éclairée par la Parole de Dieu,
éprouvée très vivement par la maladie de son père bien-aimé, Louis Martin, qui
meurt le 29 juillet 1894, elle avance vers la sainteté, inspirée par la lecture
de l'Évangile, plaçant au centre de tout l'amour. Dans ses manuscrits
autobiographiques, Thérèse nous a laissé non seulement les souvenirs de son
enfance et de son adolescence, mais aussi le portrait de son âme, la
description de ses expériences les plus intimes. Elle découvre et communique aux
novices qui lui sont confiées la petite voie de l'enfance spirituelle; elle
reçoit comme un don spécial la charge d'accompagner par le sacrifice et la
prière deux « frères missionnaires ». Elle pénètre toujours plus le mystère de
l'Église et sent croître en elle sa vocation apostolique et missionnaire, pour
attirer tout le monde à sa suite, saisie par l'amour du Christ, son unique
Époux.
Le 9 juin 1895, en la
fête de la Très Sainte Trinité, elle s'offre en victime d'holocauste à l'Amour
miséricordieux de Dieu. Elle rédige alors le premier manuscrit autobiographique
qu'elle remet à Mère Agnès le jour de sa fête, le 21 janvier 1896.
Quelques mois après, le 3
avril, dans la nuit entre le jeudi et le vendredi saints, elle souffre d'une
hémoptysie, première manifestation de la maladie qui la conduira à sa mort et
qu'elle accueille comme une mystérieuse visite de l'Époux divin. Elle entre
alors dans une épreuve de la foi qui durera jusqu'à sa mort et dont elle
donnera un témoignage bouleversant dans ses écrits. Au mois de septembre, elle
achève le manuscrit B qui illustre de manière impressionnante la maturité dans
la sainteté à laquelle elle est parvenue, en particulier par la découverte de
sa vocation au coeur de l'Eglise.
Alors que sa santé se
dégrade et que le temps de l'épreuve se poursuit, elle commence au mois de juin
le manuscrit C dédié à Mère Marie de Gonzague; de nouvelles grâces l'amènent à
une plus haute perfection et elle découvre de nouvelles lumières pour la
diffusion de son message dans l'Église au profit des âmes qui suivront sa voie.
Le 8 juillet, elle est transférée à l'infirmerie. Ses soeurs et d'autres
religieuses recueillent ses paroles, tandis que s'intensifient ses souffrances
et ses épreuves, supportées avec patience, jusqu'à sa mort dans l'après-midi du
30 septembre 1897. «Je ne meurs pas, j'entre dans la vie», avait-elle écrit à
son frère spirituel missionnaire, l'Abbé M. Bellier. Ses dernières paroles, «
Mon Dieu..., je vous aime!», scellent une existence qui s'éteint sur la terre à
l'âge de vingt-quatre ans pour entrer, suivant son désir, dans une phase
nouvelle de présence apostolique en faveur des âmes, dans la communion des
saints, pour répandre une pluie de roses sur le monde.
Elle fut canonisée par
Pie XI le 17 mai 1925 et proclamée Patronne universelle des missions, en même
temps que saint François Xavier, par le même Pape, le 14 décembre 1927.
Sa doctrine et son
exemple de sainteté ont été reçus par toutes les catégories de fidèles de ce
siècle avec un grand enthousiasme, et aussi en dehors de l'Église catholique et
du christianisme.
De nombreuses Conférences
épiscopales, à l'occasion du centenaire de sa mort, ont demandé au Pape qu'elle
soit proclamée Docteur de l'Église, à cause de la solidité de sa sagesse
spirituelle, inspirée par l'Évangile, à cause de l'originalité de ses intuitions
théologiques où brille sa doctrine éminente, et à cause de l' universalité de
la réception de son message spirituel, accueilli dans le monde entier et
diffusé par la traduction de ses oeuvres dans une cinquantaine de langues.
Accueillant ces requêtes, le Saint-Père Jean-Paul II a voulu que soit étudiée l'opportunité de déclarer Thérèse de Lisieux Docteur de l'Église universelle par la Congrégation pour les Causes des Saints, compétente en la matière, avec l'avis de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en ce qui concerne sa doctrine éminente. Le 24 août, au terme de la célébration eucharistique de la XII Journée mondiale de la Jeunesse à Paris, en présence de centaines d'Évêques et devant une immense foule de jeunes du monde entier, Jean-Paul II a annoncé son intention de proclamer Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face Docteur de l'Église universelle le 19 octobre 1997, le dimanche où l'on célèbre la Journée mondiale des Missions.
SOURCE : http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19101997_stherese_fr.html
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
29 avril 1923, le jour où
Thérèse de Lisieux a été béatifiée
Anne
Bernet - publié le 28/04/23
C’était il y a cent ans
jour pour jour. Le 29 avril 1923, la basilique Saint-Pierre resplendit de la
gloire de la petite Thérèse de l’Enfant Jésus, proclamée bienheureuse. L’Église
et le monde sont en fête. Récit d’une journée pleine de grâces et de surprises.
Fait assez exceptionnel
pour l’époque, il se sera écoulé à peine un quart de siècle entre la mort
à Lisieux de
sœur Thérèse de l’Enfant Jésus,
petite carmélite inconnue, le 30 septembre 1897, et sa béatification, en 1923,
alors qu’elle est devenue mondialement
célèbre. Préparées, attendues, les cérémonies qui se dérouleront à
Saint-Pierre de Rome le 29 avril 1923, marqueront les esprits comme un très
grand triomphe, en même temps qu’une célébration du catholicisme français, au
terme du long refroidissement entre la IIIe République laïcarde et le Vatican.
Le tout nouvel
ambassadeur
Eu égard à l’immense
réputation de sainteté de sœur Thérèse, qui, en quelques années, s’est répandue
dans le monde comme une traînée de poudre et que les
protections accordées libéralement à tous les soldats catholiques de
la Grande Guerre, ce quelle que soit leur nationalité, ont prodigieusement
accrue, chacun s’attend à ce que la journée soit exceptionnelle. Elle sera
d’ailleurs marquée par un événement d’importance : la présence à la tribune
diplomatique de la basilique de Jonnart, le tout nouvel ambassadeur auprès du
Saint-Siège, alors que les relations entre les deux États étaient rompues
depuis 1905 et la rupture des accords concordataires de 1802. Il s’agit de
montrer la réconciliation de l’Église avec sa fille aînée, dont Pie X a dit, il
n’y a pas si longtemps que cela, que ses « souillures l’ont
défigurée ».
Reconnaissant
l’engagement, le courage et le dévouement des prêtres, religieux et
séminaristes français, qui ont répondu sans
hésitation à l’appel de la patrie et sont tombés nombreux en se
portant au secours des blessés, puisqu’ils ont servi comme ambulanciers,
brancardiers, aumôniers, la République, dans un désir d’apaisement, a commencé
à revenir sur les lois édictées contre les congrégations ; de son côté, Rome,
depuis la fin de la guerre, a accéléré les procédures de béatification de Jeanne
d’Arc, Marguerite-Marie
Alacoque, et maintenant de Thérèse qui rappellent l’enracinement du
catholicisme en France.
La basilique est remplie
à craquer
Cependant, cette
connotation politique, pour importante, forte et symbolique qu’elle soit, reste
subsidiaire, tant il est vrai que la gloire de « la petite Thérèse »
dépasse désormais tout aspect franco-français pour prendre une dimension
universelle ; en attestent les milliers de lettres de Poilus, Tommies, Sammies,
ou Feldwebels envoyées des quatre coins de la planète afin de témoigner d’une
grâce reçue au front, d’une conversion inespérée, d’une protection impossible,
qui ont amené à supprimer, dans l’instruction de la cause, la recherche de la
réputation de sainteté, celle de la jeune religieuse n’étant manifestement plus
à faire.
Combien sont-ils, qui ont
fait le voyage de Rome, en cette fin avril, dans l’espoir d’assister à la glorification
de leur petite sainte ? Les cérémonies du soir, ce dimanche 29 avril,
réuniront, en présence du pape, plus de 30.000 personnes à l’intérieur de
Saint-Pierre ; la basilique s’est également remplie lors de celles du matin et
il faut encore tenir compte de tous les pèlerins qui n’auront pu entrer. Les
journalistes présents diront que l’affluence a été « celle des grandes
solennités ». Il est vrai que, le matin, pour la béatification à
proprement parler, la basilique s’est remplie à craquer dès 8h alors que la
cérémonie ne doit commencer qu’à 9h30.
Outre Jonnart, l’on note,
à la tribune des diplomates, la présence des ministres de Belgique et de
Pologne, et, dans les autres loggias, la reine, détrônée, du Portugal, née
princesse Amélie de France, qui a survécu à l’assassinat de son mari et de son
fils, celle des députés de Normandie, notamment ceux du Calvados, et celle de
nombreux évêques et archevêques français, dont ceux de Tarentaise, Verdun,
Évreux, Troyes, Nice, Montauban. Sont là aussi, bien entendu, les membres
de la famille de Thérèse, et de la famille de Pie XI.
Le portrait beaucoup
remanié
Quant aux dévots de
Thérèse, il en est venu de tous les diocèses de France, mais aussi d’Italie,
d’Espagne, d’Irlande, de Pologne, d’Angleterre et de bien d’autres lieux tant
elle a déjà semé de miracles sur ses pas, réalisant sa promesse de
« passer son Ciel à faire du bien sur la terre. » Conformément à
l’usage, sont aussi présents tous les cardinaux membres de la Congrégation des
Rites qui ont instruit le dossier de la Servante de Dieu et le cardinal Rafael
Merry del Val, ancien bras droit de Pie X. C’est à S.E. le cardinal Verde,
président de la Congrégation des Rites, au cardinal Vico et au cardinal Merry
del Val que le postulateur de la cause de Thérèse, l’infatigable père Rodrigue
de Saint François de Paule, va exposer la demande officielle de béatification
de la vénérable carmélite. Cela fait, le chanoine archiviste monte en chaire et
procède à la lecture solennelle du bref de Pie XI qui fait de Thérèse une
bienheureuse et autorise à lui rendre un culte public, quoique limité à son
diocèse et à l’Ordre du Carmel, restrictions d’usage mais qui irriteront
beaucoup ses dévots jusqu’à sa canonisation, à deux ans de là.
Cette lecture achevée, la
voûte de la basilique et la Gloire sont illuminées, ce qui arrache des
exclamations admiratives à une assistance pourtant recueillie, puis la chorale
Julienne entonne le Te Deum tandis que les cloches s’ébranlent dans
un carillon triomphal et que se déploie, sur la façade, pour la plus grande
joie de tous ceux qui s’y sont massés, la gigantesque oriflamme représentant la
bienheureuse Thérèse de l’Enfant Jésus. L’image, dite « grande
apothéose », s’inspire d’un tableau peint en 1921 par sa sœur, Céline,
l’artiste de la famille et du couvent, figurant Thérèse à genoux, les yeux
levés au ciel et entourée d’anges. En fait, le dessin d’origine a été beaucoup
remanié, sans talent, au grand dam de Céline. Encore n’a-t-elle pu constater
que le peintre a fait loucher sa cadette… Deux angelots déploient un phylactère
portant, en latin, l’inscription : « Quia cum essem parvula, placui
Altissimo », un répond d’un office de la Vierge signifiant :
« Quoique j’ai été toute petite, j’ai plu au Très Haut. » Lorsque
s’achèvent Te Deum et carillons, l’évêque de Bayeux et Lisieux, Mgr
Lemonnier, qui a tant œuvré pour la glorification de sa diocésaine, encense les
reliques de Thérèse, les images commémoratives et récite l’oraison de l’office
de la nouvelle bienheureuse avant de célébrer pontificalement une messe
solennelle avec son oraison particulière.
Un mystérieux capucin
À 17h30, a lieu, toujours
à Saint-Pierre, une seconde cérémonie, présidée, cette fois, par le pape en
personne, ce qui explique l’affluence monstre. Au son de la Marche
triomphale interprétée par des trompettes d’argent, Pie XI, suivi de la
cour pontificale, en camail et étole rouges sur sa soutane blanche, entre par
l’escalier de la chapelle de la Pietà où l’attendent les cardinaux et s’assied
sur la sedia qui va le conduire jusqu’à la chaire de Saint Pierre où
se célébrera le salut du Saint Sacrement. La chorale interprète un motet. Une
fois encore, il appartient à Mgr Lemonnier d’officier. Le Pape encense
l’ostensoir puis retentit le Tantum ergo et la bénédiction
eucharistique est donnée aux fidèles prosternés. Des offrandes sont ensuite
apportées au souverain pontife, commémorant le grand jour : une image de
Thérèse peinte sur soie, une très belle édition de sa biographie, un reliquaire
ancien contenant quelques menus ossements et un bouquet de fleurs artificielles
confectionnées par les carmélites de Sainte Brigitte. Enfin, clôturant la
journée, le Pape repart, toujours sur sa sedia et toujours au son de
la Marche triomphale.
Au milieu de cette
liesse, quelques personnes reconnaîtront dans la foule un humble capucin des
Pouilles qu’elles s’étonneront de voir si loin de son couvent de San Giovanni
Rotondo et ne parviendront jamais à rejoindre pour le saluer. En fait, pour
assister au triomphe de sa bien-aimée petite sainte française, Padre
Pio de Pietrelcina n’aura pas eu besoin de quitter sa maison, où ses
frères pourront attester sa présence. Il s’agit simplement d’un des nombreux
cas de bilocation qui
marqueront sa vie. Mais ceci est une autre histoire.
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HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
JEAN-PAUL II
Lisieux
Lundi 2 juin 1980
1. Je suis très heureux
qu'il me soit donné de venir à Lisieux à l’occasion de ma visite dans la
capitale de la France. Je suis ici en pèlerinage avec vous tous, chers Frères
et Sœurs, qui êtes venus vous aussi de bien des régions de France, auprès de celle
que nous aimons tant, la « petite Thérèse », dont la voie vers la sainteté est
étroitement liée au Carmel de Lisieux. Si les personnes versées dans l’ascèse
et la mystique, et ceux qui aiment les saints, ont pris l’habitude d’appeler
cette voie de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus « la petite voie », il est tout à
fait hors de doute que l’Esprit de Dieu, qui l’a guidée sur cette voie, la fait
avec la même générosité que celle par laquelle il a guidé autrefois sa Patronne
la « grande Thérèse » d’Avila, et par laquelle il a guidé ― et continue de
guider ― tant d’autres saints dans son Eglise. Gloire Lui soit donc rendue
éternellement!
L’Eglise se réjouit de
cette merveilleuse richesse des dons spirituels, si splendides et si variés,
comme le sont toutes les œuvres de Dieu dans l’univers visible et invisible.
Chacun d’eux reflète à la fois le mystère intérieur de l’homme, et il
correspond aux besoins des temps dans l’histoire de l’Eglise et de l’humanité.
Il faut le dire de sainte Thérèse de Lisieux qui, jusqu’à une époque récente,
fut en effet notre sainte « contemporaine ». C’est ainsi que je la vois
personnellement, dans le cadre de ma vie. Mais est-elle toujours la sainte «
contemporaine »? N’a-t-elle pas cessé de l’être pour la génération qui arrive
actuellement à maturité dans l’Eglise? Il faudrait le demander aux hommes de
cette génération. Qu’il me soit toutefois permis de noter que les saints ne
vieillissent pratiquement jamais, qu’ils ne tombent jamais dans la «
prescription ». Ils restent continuellement les témoins de la jeunesse de
l’Eglise. Ils ne deviennent jamais des personnages du passé, des hommes et des
femmes d’« hier ». Au contraire: ils sont toujours les hommes et les femmes du
« lendemain », les hommes de l’avenir évangélique de l’homme et de l’Eglise,
les témoins « du monde futur ».
2. « En effet, tous ceux
qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi bien n’avez-vous pas reçu un
esprit d’esclaves pour retomber dans la crainte; vous avez reçu un esprit de
fils adoptifs qui nous fait nous écrier: Abba! Père! » [1].
Il serait peut-être
difficile de trouver paroles plus synthétiques, et en même temps plus
saisissantes, pour caractériser le charisme particulier de Thérèse Martin,
c’est-à-dire ce qui constitue le don tout à fait spécial de son cœur, et qui
est devenu, par son cœur, un don particulier pour l’Eglise. Le don merveilleux
dans sa simplicité, universel et en même temps unique. De Thérèse de Lisieux,
on peut dire avec conviction que l’Esprit de Dieu a permis à son cœur de révéler
directement, aux hommes de notre temps, le mystère fondamental, la réalité de
l’Evangile: le fait d’avoir reçu réellement « un esprit de fils adoptifs qui
nous fait nous écrier: Abba! Père! ». La « petite voie » est la voie de la «
sainte enfance ». Dans cette voie, il y a quelque chose d’unique, un génie de
sainte Thérèse de Lisieux. Il y a en même temps la confirmation et le
renouvellement de la vérité la plus fondamentale et la plus universelle. Quelle
vérité du message évangélique est en effet plus fondamentale et plus
universelle que celle-ci: Dieu est notre Père et nous sommes ses enfants?
Cette vérité la plus
universelle qui soit, cette réalité, a été également « relue » de nouveau avec
la foi, l’espérance et l’amour de Thérèse de Lisieux. Elle a été en certain
sens redécouverte avec l’expérience intérieure de son cœur et la forme prise
par toute sa vie, seulement vingt-quatre années de sa vie. Lorsqu’elle mourut
ici, au Carmel, victime de la tuberculose dont elle portait depuis longtemps
les bacilles, c’était presque un enfant. Elle a laissé le souvenir de l’enfant:
de la sainte enfance. Et toute sa spiritualité a confirmé encore une fois la
vérité de ces paroles de l’Apôtre: « Aussi bien n’avez-vous pas reçu un esprit
d’esclaves pour retomber dans la crainte; vous avez reçu un esprit de fils
adoptifs... ». Oui. Thérèse fut l’enfant. Elle fut l’enfant « confiant »
jusqu’à l’héroïsme, et par conséquent « libre » jusqu’à l’héroïsme. Mais c’est
justement parce que ce fut jusqu’à l’héroïsme, qu’elle seule connut la saveur
intérieure et aussi le prix intérieur de cette confiance qui empêche de «
retomber dans la crainte »; de cette confiance qui, jusque dans les obscurités
et les souffrances les plus profondes de l’âme, permet de s’écrier: « Abba!
Père! ».
Oui, elle a connu cette
saveur et ce prix. Pour qui lit attentivement son Histoire d’une âme, il est
évident que cette saveur de la confiance filiale provient, comme le parfum des
roses, de la tige qui porte aussi des épines. Si en effet « nous sommes enfants,
nous sommes donc héritiers; héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ, puisque
nous souffrons avec Lui pour être aussi glorifiés avec Lui » [2]. C’est pour
cela, précisément, que la confiance filiale de la petite Thérèse, sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus mais aussi « de la Sainte-Face », est si « héroïque
», parce qu'elle provient de la fervente communion aux souffrances du Christ.
Et quand je vois devant
moi tous ces malades et infirmes, je pense qu’ils sont associés eux aussi,
comme Thérèse de Lisieux, à la passion du Christ, et que, grâce à leur foi en
l’amour de Dieu, grâce a leur propre amour, leur offrande spirituelle obtient
mystérieusement pour l’Eglise, pour tous les autres membres du Corps mystique
du Christ, un surcroît de vigueur. Qu’ils n’oublient jamais cette belle phrase
de sainte Thérèse: « Dans le cœur de l’Eglise ma Mère je serai l’amour ». Je
prie Dieu de donner à chacun de ces amis souffrants, que j’aime avec une
affection toute spéciale, le réconfort et l’espérance.
3. Avoir confiance en
Dieu comme Thérèse de Lisieux veut dire suivre la « petite voie » où nous guide
l’Esprit de Dieu: il guide toujours vers la grandeur à laquelle participent les
fils et les filles de l’adoption divine. Déjà comme enfant, comme enfant de
douze ans, le Fils de Dieu a déclaré que sa vocation était de s’occuper des
choses de son Père [3]. Être enfant, devenir comme un enfant, veut dire entrer
au centre même de la plus grande mission à laquelle l’homme ait été appelé par
le Christ, une mission qui traverse le cœur même de l'homme. Elle le savait
parfaitement, Thérèse.
Cette mission tire son
origine de l’amour éternel du Père. Le Fils de Dieu comme homme, d’une manière
visible et « historique », et l’Esprit Saint, de façon invisible et «
charismatique », l’accomplissent dans l’histoire de l’humanité.
Lorsque, au moment de
quitter le monde, le Christ dit aux Apôtres: « Allez dans le monde entier, et
enseignez l’Evangile à toute créature » [4], il les insère, par la force de son
mystère pascal, dans le grand courant de la Mission éternelle. A partir du
moment où il les a laissés pour aller vers le Père, il commence en même temps à
venir « de nouveau dans la puissance de l’Esprit Saint » que le Père envoie en
son nom. Plus profondément que toutes les vérités sur l’Eglise, cette vérité a
été mise en relief dans la conscience de notre génération par le Concile
Vatican II. Grâce à cela, nous avons tous beaucoup mieux compris que l’Eglise
est constamment « en état de mission », ce que veut dire le fait que toute
l’Eglise est missionnaire. Et nous avons également mieux compris ce mystère
particulier du cœur de la petite Thérèse de Lisieux, laquelle, à travers sa «
petite voie », a été appelée à participer aussi pleinement et aussi
fructueusement à la mission la plus élevée. C’est justement cette « petitesse »
qu’elle aimait tant, la petitesse de l’enfant, qui lui a ouvert largement toute
la grandeur de la Mission divine du salut, qui est la mission incessante de
l’Eglise.
Ici, dans son Carmel,
dans la clôture du couvent de Lisieux, Thérèse s’est sentie spécialement unie à
toutes le missions et aux missionnaires de l’Eglise dans le monde entier. Elle
s’est sentie elle-même « missionnaire », présente par la force et la grâce particulières
de l’Esprit d’amour à tous le postes missionnaires, proche de tous les
missionnaires, hommes et femmes, dans le monde. Elle a été proclamée par
l’Eglise la patronne des missions, comme saint François Xavier, qui voyagea
inlassablement en Extrême-Orient: oui, elle, la petite Thérèse de Lisieux,
enfermée dans la clôture carmélitaine, apparemment détachée du monde.
Je suis heureux de
pouvoir venir ici peu de temps après ma visite dans le continent africain, et,
face à cette admirable « missionnaire », de rendre au Père de la vérité et de
l’amour éternels tout ce qui, dans la puissance du Fils et de l’Esprit Saint,
est déjà le fruit du travail missionnaire de l’Eglise parmi les hommes et les
peuples du continent noir. Je voudrais en même temps, si je puis m’exprimer
ainsi, me faire prêter par Thérèse de Lisieux, le regard perspicace de sa foi,
sa simplicité et sa confiance, en un mot la « petitesse » juvénile de son cœur,
pour proclamer devant toute l’Eglise combien la moisson est abondante, et pour
demander comme elle, pour demander au Maître de la moisson d’envoyer, avec une
générosité plus grande encore, des ouvriers dans sa moisson [5]. Qu’Il les
envoie malgré tous les obstacles et toutes le difficultés qu’Il rencontre dans
le cœur de l’homme, dans l’histoire de l’homme.
En Afrique, j’ai bien
souvent pensé: quelle foi, quelle énergie spirituelle avaient donc ces
missionnaires du siècle dernier ou de la première moitié de ce siècle, et tous
ces Instituts missionnaires qui se sont fondés, pour partir sans hésiter dans
ces pays alors inconnus, dans le seul but de faire connaître l’Evangile, de
faire naître l’Eglise! Ils y voyaient avec raison une œuvre indispensable au
salut. Sans leur audace, sans leur sainteté, les Eglises locales dont nous venons
de célébrer le centenaire, et qui sont désormais guidées surtout par des
évêques africains, n'auraient jamais existé. Chers Frères et Sœurs, ne perdons
pas cet élan!
En fait, je sais que vous
ne voulez pas vous y résoudre. Je salue parmi vous les anciens évêques
missionnaires, témoins du zèle dont je parlais. La France a encore beaucoup de
missionnaires de par le monde, prêtres, religieux, religieuses et laïcs, et
certains Instituts se sont ouverts à la mission.
Je vois ici les membres
du chapitre des Missions Etrangères de Paris, et j’évoque le bienheureux
Théophane Vénard dont le martyre en Extrême-Orient fut une lumière et un appel
pour Thérèse. Je pense aussi à tous les prêtres français qui consacrent au
moins quelques années au service des jeunes Eglises, dans le cadre de Fidei
donum. Aujourd’hui, on comprend d’ailleurs mieux la nécessité d’un échange
fraternel entre les jeunes et les vieilles Eglises, au bénéfice des deux. Je
sais par exemple que les Œuvres pontificales missionnaires, en liaison avec la
Commission épiscopale des Missions à l’extérieur, ne visent pas seulement à
susciter l’entraide matérielle, mais à former l’esprit missionnaire des
chrétiens de France, et je m’en réjouis. Cet élan missionnaire ne peut surgir
et porter des fruits qu’à partir d’une plus grande vitalité spirituelle, du
rayonnement de la sainteté.
4. « Le beau existe afin
qu’il nous enchante pour le travail », a écrit Cyprian Norwid, l’un des plus
grands poètes et penseurs qu'ait donné la terre polonaise, et qu’a reçu ― et
conservé au cimetière de Montmorency ― la terre française...
Rendons grâces au Père,
au Fils et au Saint-Esprit pour les saints. Rendons grâces pour sainte Thérèse
de Lisieux. Rendons grâces pour la beauté profonde, simple et pure, qui s’est
manifestée en elle à l’Eglise et au monde. Cette beauté enchante. Et Thérèse de
Lisieux a un don particulier pour enchanter par la beauté de son âme. Même si
nous savons tous que cette beauté fut difficile et qu’elle a grandi dans la
souffrance, elle ne cesse de réjouir de son charme particulier les yeux de nos
âmes.
Elle enchante, donc,
cette beauté, cette fleur de la sainteté qui a grandi sur ce sol; et son charme
ne cesse de stimuler nos cœurs à travailler: « Le beau existe afin qu’il nous
enchante pour le travail ». Pour le travail le plus important, dans lequel
l’homme apprend à fond le mystère de son humanité. Il découvre en lui-même ce
que signifie avoir reçu « un esprit de fils adopti », radicalement différent
d’« un esprit d’esclave », et il commence à s’écrier de tout son être: « Abba!
Père! » [6].
Par les fruits de ce
magnifique travail intérieur se construit l’Eglise, le Règne de Dieu sur la
terre, dans sa substance la plus profonde et la plus fondamentale. Et le cri «
Abba! Père! », qui résonne largement dans tous les continents de notre planète,
revient aussi par son écho dans la clôture carmélitaine silencieuse, à Lisieux,
vivifiant toujours de nouveau le souvenir de la petite Thérèse, laquelle, par
sa vie brève et cachée mais si riche, a prononcé avec une force particulière: «
Abba! Père! ». Grâce à elle, l’Eglise entière a retrouvé toute la simplicité et
toute la fraîcheur de ce cri, qui a son origine et sa source dans le cœur du
Christ lui-même.
[1] Rom. 8, 14-15.
[2] Rom. 8, 17.
[3] Cfr. Luc. 2, 49.
[4] Marc. 16, 15.
[5] Cfr. Matth. 9, 37-38.
[6] Rom. 8, 15.
© Copyright 1980 - Libreria Editrice Vaticana
JEAN-PAUL II
LETTRE APOSTOLIQUE
pour la proclamation de
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Docteur de l'Église universelle
1. LA SCIENCE DE
L'AMOUR DIVIN que répand le Père de toute miséricorde, par Jésus Christ en
l'Esprit Saint, est un don, accordé aux petits et aux humbles afin qu'ils
connaissent et qu'ils proclament les secrets du Royaume cachés aux sages et aux
savants ; pour cela, Jésus a exulté dans l'Esprit Saint, bénissant le
Père, qui en a ainsi disposé[10].
Mère, l’Eglise se réjouit
aussi de voir que, dans le cours de l'histoire, le Seigneur continue à se
révéler aux petits et aux humbles, rendant capables ceux qu'il a choisis, par
l'Esprit qui « sonde tout, jusqu'aux profondeurs de Dieu »[11],
de parler des « dons gracieux que Dieu nous a faits [...], non pas
avec des discours enseignés par l'humaine sagesse, mais avec ceux qu'enseigne
l'Esprit, exprimant en termes spirituels des réalités spirituelles »[12]. L'Esprit
Saint guide ainsi l’Eglise vers la vérité tout entière, la pourvoit de dons
divers, l'embellit de ses fruits, la rajeunit par la force de l’Evangile et lui
permet de scruter les signes des temps pour mieux répondre à la volonté de Dieu[13].
Parmi les petits auxquels
les secrets du Royaume ont été manifestés d'une manière toute particulière,
resplendit Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, moniale professe de
l'Ordre des Carmélites déchaussées, dont le centenaire de l'entrée dans la
patrie céleste est célébré cette année[14].
Pendant sa vie, Thérèse a
découvert « de nouvelles lumières, des sens cachés et mystérieux »
et elle a reçu du divin Maître la « science d'Amour » qu'elle a
montrée dans ses écrits avec une réelle originalité. Cette science est
l'expression lumineuse de sa connaissance du mystère du Royaume et de son
expérience personnelle de la grâce. Elle peut être considérée comme un charisme
particulier de la sagesse évangélique que Thérèse, comme d'autres saints et
maîtres de la foi, a puisée dans la prière.
2. En notre siècle,
l'accueil réservé à l'exemple de sa vie et à sa doctrine évangélique a été
rapide, universel et constant. En quelque sorte à l'instar de sa maturité
spirituelle précoce, sa sainteté a été reconnue par l’Eglise en peu d'années.
En effet, le 10 juin 1914, Pie X signait le décret d'introduction de la cause
de béatification ; le 14 août 1921, Benoît XV déclarait l'héroïcité des vertus
de la servante de Dieu et prononçait à cette occasion un discours sur la voie
de l'enfance spirituelle ; Pie XI la proclamait bienheureuse le 29 avril
1923. Peu après, le 17 mai 1925, le même Pape la canonisait en la Basilique
Saint-Pierre devant une foule immense, mettant en relief la splendeur de ses
vertus ainsi que l'originalité de sa doctrine ; deux ans plus tard, le 14
décembre 1927, il la proclamait patronne des missions en même temps que saint
François- Xavier, à la demande de nombreux évêques missionnaires.
A la suite de ces
consécrations, le rayonnement spirituel de Thérèse de l'Enfant-Jésus a grandi
dans l’Eglise et s'est répandu dans le monde entier. Nombre d'instituts de vie
consacrés et de mouvements ecclésiaux, notamment dans les jeunes Eglises, l'ont
choisie comme patronne et maîtresse de vie spirituelle, en s'inspirant de sa
doctrine. Son message, souvent résumé dans ce qu'on appelle la « petite
voie », qui n'est autre que la voie évangélique de la sainteté ouverte à
tous, a été étudié par des théologiens et des spécialistes de la spiritualité.
Sous le patronage de la sainte de Lisieux, de multiples cathédrales,
basiliques, sanctuaires et églises ont été édifiés et consacrés au Seigneur
dans le monde entier. Son culte est célébré par l’Eglise catholique dans les
différents rites d'Orient et d'Occident. Beaucoup de fidèles ont pu éprouver la
puissance de son intercession. Nombreux sont ceux qui, appelés au ministère
sacerdotal ou à la vie consacrée, spécialement dans les missions ou dans la vie
contemplative, attribuent la grâce divine de leur vocation à son intercession
et à son exemple.
3. Les Pasteurs de
l’Eglise, et d'abord mes prédécesseurs les Papes de ce siècle, qui ont proposé
sa sainteté en exemple à tous, ont également souligné que Thérèse est maîtresse
de vie spirituelle par une doctrine, à la fois simple et profonde, qu'elle a
puisée aux sources de l’Evangile sous la conduite du Maître divin et qu'elle a
ensuite communiquée à ses frères et sœurs de l’Eglise d'une manière très convaincante.
Cette doctrine
spirituelle nous a été transmise surtout par son autobiographie qui, à partir
des trois manuscrits qu'elle avait rédigés pendant les dernières années de sa
vie, et publiée un an après sa mort sous le titre « Histoire d'une Ame »
(Lisieux, 1898), a suscité un intérêt extraordinaire jusqu'à nos jours. Cette
autobiographie, traduite avec d'autres de ses écrits en cinquante langues
environ, a fait connaître Thérèse dans toutes les régions du monde et aussi en
dehors de l’Eglise catholique. Un siècle après sa mort, Thérèse de
l'Enfant-Jésus est toujours reconnue comme l'un des grands maîtres de vie
spirituelle de notre temps.
4. Il n'est donc pas
surprenant que de nombreuses requêtes aient été présentées au Siège apostolique
pour qu'elle reçoive le titre de Docteur de l’Eglise universelle.
Depuis quelques années,
et spécialement à l'approche de l'heureuse célébration du premier centenaire de
sa mort, ces requêtes sont arrivées toujours en plus grand nombre de la part de
Conférences épiscopales ; en outre, des Congrès d'études ont eu lieu et
les publications abondent qui mettent en valeur le fait que Thérèse de
l'Enfant-Jésus possède une sagesse extraordinaire et que sa doctrine aide
d'innombrables hommes et femmes de toutes conditions à connaître et à aimer
Jésus Christ et son Evangile.
A la lumière de ces
éléments, j'ai décidé de faire faire une étude attentive afin de voir si la
sainte de Lisieux avait les qualités requises pour pouvoir être honorée du
titre de Docteur de l'Église universelle.
5. Dans ce contexte,
il me plaît de rappeler brièvement quelques étapes de la vie de Thérèse de
l'Enfant-Jésus. Elle naît à Alençon en France le 2 janvier 1873. Elle est
baptisée deux jours plus tard en l'église Notre-Dame, recevant les noms de
Marie Françoise Thérèse. Ses parents sont Louis Martin et Zélie Guérin, dont
j'ai récemment reconnu l'héroïcité des vertus. Après la mort de sa mère, le 28
août 1877, Thérèse s'installe avec toute sa famille dans la ville de Lisieux
où, entourée de l'affection de son père et de ses sœurs, elle reçoit une
formation à la fois exigeante et pleine de tendresse.
Vers la fin de 1879, elle
s'approche pour la première fois du sacrement de pénitence. Le jour de
Pentecôte 1883, elle bénéficie de la grâce singulière de la guérison d'une
grave maladie, par l'intercession de Notre-Dame des Victoires. Formée par les
Bénédictines de Lisieux, elle fait sa première communion le 8 mai 1884, après
une préparation intense, couronnée par une expérience marquante de la grâce de
l'union intime avec Jésus. Quelques semaines après, le 14 juin de la même
année, elle reçoit le sacrement de la confirmation, avec une vive conscience de
ce que comporte le don de l'Esprit Saint dans sa participation personnelle à la
grâce de la Pentecôte. A Noël 1886, elle vit une expérience spirituelle très
profonde, qu'elle définit comme sa « complète conversion ». Grâce à
cette expérience, elle surmonte la fragilité émotive qui avait résulté de la
perte de sa mère et elle entreprend « une course de géant » sur la
voie de la perfection.
Thérèse désire entrer
dans la vie contemplative au Carmel de Lisieux, comme ses sœurs Pauline et
Marie, mais son jeune âge l'en empêche. À l'occasion d'un pèlerinage en Italie,
après avoir visité la Maison de Lorette et la Ville éternelle, lors de
l'audience accordée par le Pape aux fidèles du diocèse de Lisieux, le 20
novembre 1887, elle demande avec une audace filiale à Léon XIII de pouvoir
entrer au Carmel à l'âge de quinze ans.
Le 9 avril 1888, elle
entre au Carmel de Lisieux ; elle y reçoit l'habit de l'Ordre de la Vierge
le 10 janvier de l'année suivante et elle fait sa profession religieuse le 8
septembre 1890, fête de la Nativité de la Vierge Marie. Au Carmel, elle
s'engage sur le chemin de perfection tracé par la Mère fondatrice, Thérèse de
Jésus, avec une ferveur et une fidélité authentiques, par l'accomplissement des
divers services communautaires qui lui sont confiés. Eclairée par la Parole de
Dieu, éprouvée très vivement par la maladie de son père bien-aimé, Louis
Martin, qui meurt le 29 juillet 1894, Thérèse avance vers la sainteté, en
mettant l'accent sur le caractère central de l'amour. Elle découvre et elle
communique aux novices confiées à ses soins la petite voie de l'enfance
spirituelle, alors qu'en progressant elle-même sur cette voie elle pénètre
toujours plus le mystère de l’Eglise et, attirée par l'amour du Christ, elle
sent s'affermir en elle la vocation apostolique et missionnaire qui la pousse à
entraîner tout le monde avec elle à la rencontre de l’Epoux divin.
Le 9 juin 1895, en la
fête de la Très Sainte Trinité, elle s'offre en victime d'holocauste à l'Amour
miséricordieux de Dieu. Le 3 avril de l'année suivante, dans la nuit du jeudi
au vendredi saints, elle connaît une première manifestation de la maladie qui
la conduira à la mort. Thérèse l'accueille comme une mystérieuse visite de
l’Epoux divin. En même temps, elle entre dans l'épreuve de la foi, qui durera
jusqu'à sa mort. Sa santé s'aggravant, elle est transférée à l'infirmerie le 8
juillet 1897. Ses sœurs et d'autres religieuses recueillent ses paroles, tandis
que s'intensifient ses souffrances et ses épreuves, supportées avec patience,
jusqu'à culminer en sa mort dans l'après-midi du 30 septembre 1897. « Je
ne meurs pas, j'entre dans la vie » avait-elle écrit à un frère spirituel,
l’Abbé Bellière[15].
Ses dernières paroles, « Mon Dieu ... je vous aime ! »
scellent son existence.
6. Thérèse de
l'Enfant-Jésus nous a laissé des écrits qui lui ont valu à juste titre d'être
considérée comme maîtresse de vie spirituelle. Son œuvre principale reste le
récit de sa vie dans les trois « Manuscrits autobiographiques A, B et C »,
publiés d'abord sous le titre devenu vite célèbre de « Histoire d'une Ame ».
Dans le Manuscrit A, qui
fut rédigé sur la demande de sa sœur Agnès de Jésus, alors prieure du
monastère, à laquelle elle le remit le 21 janvier 1896, Thérèse décrit les
étapes de son expérience religieuse : les premières années de son enfance,
notamment les événements de sa première communion et de sa confirmation, son
adolescence, jusqu'à l'entrée au Carmel et la première profession.
Le Manuscrit B, rédigé au
cours de la retraite spirituelle de la même année à la demande de sa sœur Marie
du Sacré-Cœur, contient certaines des plus belles pages, des plus connues et
des plus citées de la sainte de Lisieux. La pleine maturité de la sainte s'y
manifeste, alors qu'elle parle de sa vocation dans l’Eglise, Epouse du Christ
et Mère des âmes.
Le Manuscrit C, composé
au mois de juin et les premiers jours de juillet 1897, peu de mois avant sa
mort, et dédié à la prieure Marie de Gonzague, qui le lui avait demandé,
complète les souvenirs du Manuscrit A sur la vie au Carmel. Ces pages montrent
la sagesse surnaturelle de l'auteur. Thérèse retrace quelques expériences très
fortes de cette période finale de sa vie. Elle consacre des pages
impressionnantes à l'épreuve de la foi : une grâce de purification qui la plonge
dans une longue et douloureuse nuit obscure, où elle est soutenue par sa
confiance en l'amour miséricordieux et paternel de Dieu. Là encore, et sans se
répéter, Thérèse fait resplendir la lumière rayonnante de l’Evangile. Nous
trouvons là les plus belles pages qu'elle ait consacrées à l'abandon confiant
entre les mains de Dieu, à l'unité qui existe entre l'amour de Dieu et l'amour
du prochain, à sa vocation missionnaire dans l’Eglise.
Dans ces trois
manuscrits, où se retrouvent une unité thématique et la description progressive
de sa vie et de son itinéraire spirituel, Thérèse nous a laissé une
autobiographie originale qui est l'histoire de son âme. Il en ressort que dans
son existence Dieu a présenté un message spécifique au monde, en montrant une voie
évangélique, la « petite voie », que tout le monde peut parcourir,
parce que tous sont appelés à la sainteté.
Dans les deux cent
soixante-six « Lettres » que nous conservons, adressées aux membres
de sa famille, aux religieuses, à ses « frères » missionnaires,
Thérèse communique sa sagesse et développe un enseignement qui constitue de
fait une pratique profonde de la direction spirituelle des âmes.
Ses écrits comprennent
aussi cinquante-quatre « Poésies », dont certaines ont une grande
densité théologique et spirituelle, inspirées par l’Ecriture Sainte. Deux de
ces poésies méritent une mention particulière : « Vivre
d'amour ! » et « Pourquoi je t'aime, ô Marie! », cette
dernière présentant une synthèse originale de l'itinéraire de la Vierge Marie
selon l’Evangile. Il faut ajouter à cette production huit « Récréations
pieuses » : des compositions poétiques et théâtrales, conçues et
représentées par la sainte pour sa communauté à l'occasion de certaines fêtes,
suivant la tradition du Carmel. Parmi les autres écrits, il faut rappeler une
série de vingt et une « Prières ». Et l'on ne peut oublier le recueil
des paroles qu'elle a prononcées au cours des derniers mois de sa vie. Ces
paroles, dont on conserve plusieurs rédactions, connues comme « Novissima
verba », ont aussi reçu le titre de « Derniers Entretiens ».
7. A partir de
l'étude attentive des écrits de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et en fonction
du rayonnement qu'ils ont eu dans l’Eglise, on peut relever les aspects
saillants de l’« éminente doctrine » qui constitue l'élément
essentiel sur lequel est fondée l'attribution du titre de Docteur de l’Eglise.
Avant tout, on constate
la présence d'un « charisme particulier de sagesse ». Cette jeune
carmélite, en effet, sans formation théologique spéciale, mais éclairée par la
lumière de l’Evangile, se sent instruite par le Maître divin qui, comme elle le
dit, est « le Docteur des docteurs », chez qui elle puise les « enseignements
divins ». Elle éprouve en elle-même l'accomplissement des paroles de
l’Ecriture : « Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à
moi ». [...] « La miséricorde est accordée aux petits »[16] ;
et elle se sait instruite dans la science de l'amour, cachée aux sages et aux
savants, que le divin Maître a bien voulu lui révéler, comme aux petits[17].
Pie XI, qui considérait
Thérèse de Lisieux comme l’« Etoile de son pontificat », n'hésita pas
à affirmer dans l'homélie du jour de sa canonisation, le 17 mai 1925 :
« L'Esprit de vérité lui ouvrit et lui fit connaître ce qu'il a coutume de
cacher aux sages et aux savants pour le révéler aux tout-petits. Ainsi, selon
le témoignage de notre prédécesseur immédiat, elle a possédé une telle science
des réalités d'en-haut qu'elle peut montrer aux âmes une voie sûre pour le
salut ».
Son enseignement n'est
pas seulement conforme à l’Ecriture et à la foi catholique, mais il excelle (eminet)
par « la profondeur et la sagesse synthétique où il est parvenu ». Sa
doctrine est à la fois une confession de la foi de l’Eglise, une expérience du
mystère chrétien et une voie vers la sainteté. Faisant preuve de maturité,
Thérèse donne une synthèse de la spiritualité chrétienne ; elle unit la
théologie et la vie spirituelle, elle s'exprime avec vigueur et autorité, avec
une grande capacité de persuasion et de communication, ainsi que le montrent la
réception et la diffusion de son message dans le Peuple de Dieu.
L'enseignement de Thérèse
exprime avec cohérence et intègre dans un ensemble harmonieux les dogmes de la
foi chrétienne considérés comme doctrine de vérité et expérience de vie. Il ne
faut pas oublier à ce sujet que l'intelligence du dépôt de la foi transmis par
les Apôtres, ainsi que l'enseigne le Concile Vatican II, progresse dans
l’Eglise sous l'assistance du Saint-Esprit : « En effet, la
perception des réalités aussi bien que des paroles transmises s'accroît tant
par la contemplation et l'étude des croyants qui les méditent dans leur cœur[18] que
par l'intelligence intérieure des réalités spirituelles qu'ils expérimentent
ainsi que par la prédication de ceux qui, avec la succession dans l'épiscopat,
ont reçu un charisme certain de vérité »[19].
Dans les écrits de Thérèse
de Lisieux, sans doute ne trouvons-nous pas, comme chez d'autres Docteurs, une
présentation scientifiquement organisée des choses de Dieu, mais nous pouvons y
découvrir un témoignage éclairé de la foi qui, en accueillant d'un amour
confiant la condescendance miséricordieuse de Dieu et le salut dans le Christ,
révèle le mystère et la sainteté de l’Eglise.
On peut donc à juste
titre reconnaître dans la sainte de Lisieux le charisme d'enseignement d'un
Docteur de l’Eglise, à la fois à cause du don de l’Esprit Saint qu'elle a reçu
pour vivre et exprimer son expérience de foi et à cause de son intelligence
particulière du mystère du Christ. En elle se retrouvent les dons de la loi
nouvelle, c'est-à-dire la grâce de l'Esprit Saint, qui se manifeste dans la foi
vivante agissant par la charité[20].
Nous pouvons appliquer à
Thérèse de Lisieux ce que dit mon prédécesseur Paul VI d'une autre sainte
jeune, Docteur de l’Eglise, Catherine de Sienne : « Ce qui frappe
plus que tout dans la sainte, c'est la sagesse infuse, c'est-à-dire
l'assimilation brillante, profonde et exaltante des vérités divines et des
mystères de la foi [...] : une assimilation, certes favorisée par des
dons naturels exceptionnels, mais évidemment prodigieuse, due à un charisme de
sagesse de l'Esprit Saint ».
8. Avec sa doctrine
propre et son style unique, Thérèse se présente comme une « authentique
maîtresse de la foi et de la vie chrétiennes ». Dans ses écrits, comme
dans les développements des saints Pères, passe la sève vivifiante de la
tradition catholique dont les richesses, ainsi que l'atteste encore le Concile
Vatican II, « passent dans la pratique et la vie de l'Église qui croit et
qui prie »[21].
La doctrine de Thérèse de
Lisieux, si on la considère dans son genre littéraire, dépendant de son
éducation et de sa culture, et si on l'évalue en fonction des conditions
particulières de son époque, se présente dans une harmonie providentielle avec
la tradition la plus authentique de l'Église, tant pour la confession de la foi
catholique que pour la promotion de la vie spirituelle la plus vraie, proposée
à tous les fidèles dans un langage vivant et accessible.
Elle a fait resplendir en
notre temps la beauté de l’Evangile ; elle a eu la mission de faire
connaître et aimer l’Eglise, Corps mystique du Christ ; elle a aidé à
guérir les âmes des rigueurs et des craintes de la doctrine janséniste, plus
portée à souligner la justice de Dieu que sa divine miséricorde. Elle a
contemplé et adoré dans la miséricorde de Dieu toutes les perfections divines,
parce que « la Justice même (et peut-être encore plus que toute
autre) me semble revêtue d'amour ». Elle est ainsi devenue une icône
vivante de ce Dieu qui, selon la prière de l’Eglise, « donne la preuve
suprême de sa puissance lorsqu'il patiente et prend pitié »[22].
Même si Thérèse n'a pas
un corps de doctrine proprement dit, « de véritables éclairs de doctrine »
se dégagent de ses écrits qui, comme par un charisme de l’Esprit Saint,
touchent au centre même du message de la Révélation dans une vision originale
et inédite, présentant un enseignement de qualité éminente.
De fait, au cœur de son
message il y a le mystère même de Dieu Amour, de Dieu Trinité, infiniment
parfait en soi. Si l'expérience chrétienne authentique doit être en accord avec
les vérités révélées, dans lesquelles Dieu se fait connaître lui-même et fait
connaître le mystère de sa volonté[23],
il faut affirmer que Thérèse a fait l'expérience de la Révélation divine,
parvenant à contempler les réalités fondamentales de notre foi réunies dans le
mystère de la vie trinitaire. Au sommet, source et terme à la fois, il y a
l'amour miséricordieux des trois Personnes divines, comme elle le dit,
spécialement dans son « Acte d'offrande à l'Amour miséricordieux ». A
la base, du côté du sujet, il y a l'expérience d'être enfant adoptif du Père en
Jésus ; tel est le sens le plus authentique de l'enfance spirituelle,
c'est-à-dire l'expérience de la filiation divine sous la motion de l'Esprit
Saint. A la base encore, et devant nous, il y a le prochain, les autres, et
nous devons coopérer à leur salut avec et en Jésus, avec le même amour
miséricordieux que Lui.
Par l'enfance
spirituelle, on éprouve que tout vient de Dieu, que tout retourne à Lui et
demeure en Lui, pour le salut de tous, dans un mystère d'amour miséricordieux.
Tel est le message doctrinal enseigné et vécu par cette sainte.
Comme pour les saints de
l’Eglise de tous les temps, pour elle aussi, dans son expérience spirituelle,
le Christ est le centre et la plénitude de la Révélation. Thérèse a connu
Jésus, elle l'a aimé et l'a fait aimer avec la passion d'une épouse. Elle a
pénétré les mystères de son enfance, les paroles de son Evangile, la passion du
Serviteur souffrant gravée en sa sainte Face, la splendeur de son existence
glorieuse, sa présence eucharistique. Elle a chanté toutes les expressions de
la divine charité du Christ, telles qu'elles sont proposées par l’Evangile.
Thérèse a été
particulièrement éclairée sur la réalité du Corps mystique du Christ, sur la
diversité de ses charismes, des dons de l'Esprit Saint, sur la force éminente
de la charité qui est comme le cœur même de l’Eglise, où elle a trouvé sa
vocation de contemplative et de missionnaire.
Enfin, parmi les
chapitres les plus originaux de sa science spirituelle, il faut rappeler la
sage recherche qu'a développée Thérèse du mystère et de l'itinéraire de la
Vierge Marie, parvenant à des résultats très voisins de la doctrine du Concile
Vatican II, au chapitre VIII de la Constitution « Lumen gentium », et
de ce que j'ai moi-même proposé dans mon encyclique « Redemptoris Mater »
du 25 mars 1987.
9. La source
principale de son expérience spirituelle et de son enseignement est la Parole
de Dieu, dans l'Ancien et le Nouveau Testaments. Elle le reconnaît elle-même,
mettant particulièrement en relief son amour passionné pour l’Evangile. Dans
ses écrits, on dénombre plus de mille citations bibliques : plus de quatre
cents de l'Ancien Testament et plus de six cents du Nouveau Testament.
Malgré sa formation
insuffisante et l'absence d'instruments pour l'étude et l'interprétation des
livres saints, Thérèse s'est immergée dans la méditation de la Parole de Dieu
avec une foi et une connaturalité singulières. Sous l'influence de l’Esprit,
elle est parvenue, pour elle-même et pour les autres, à une connaissance
profonde de la Révélation. En se concentrant amoureusement sur l’Ecriture
- elle aurait même voulu connaître l'hébreu et le grec pour mieux
comprendre l'esprit et la lettre des livres saints -, elle a montré l'importance
qu'ont les sources bibliques dans la vie spirituelle, elle a mis en relief
l'originalité et la fraîcheur de l’Evangile, elle a cultivé sobrement l'exégèse
spirituelle de la Parole de Dieu, de l'Ancien comme du Nouveau Testament. Elle
a ainsi découvert des trésors cachés, en s'appropriant des paroles et des
faits, parfois non sans audace surnaturelle comme lorsque, lisant les textes de
Paul[24],
elle a eu l'intuition de sa vocation à l'amour. Eclairée par la Parole révélée,
Thérèse a écrit des pages géniales sur l'unité entre l'amour de Dieu et l'amour
du prochain ; elle s'est identifiée à la prière de Jésus lors de la
dernière Cène, comme expression de son intercession pour le salut de tous.
Sa doctrine est conforme
à l'enseignement de l’Eglise, comme on l'a dit plus haut. Dès l'enfance, elle a
été formée par sa famille à participer à la prière et au culte liturgique. Pour
préparer sa première confession, sa première communion et le sacrement de la
confirmation, elle a fait preuve d'un amour extraordinaire pour les vérités de
la foi, et elle a appris, presque mot à mot, le « Catéchisme ». A la
fin de sa vie, elle écrivit avec son sang le Symbole des Apôtres, comme
expression de son attachement sans réserve à la profession de foi.
En dehors des paroles de
l’Ecriture et de la doctrine de l’Eglise, Thérèse s'est nourrie très jeune de
l'enseignement de l’« Imitation de Jésus Christ », qu'elle savait
presque par cœur, comme elle l'a elle-même reconnu. Pour épanouir sa vocation
carmélitaine, les écrits spirituels de la Mère fondatrice, Thérèse de Jésus,
ont été déterminants, en particulier ceux qui exposent le sens contemplatif et
ecclésial du charisme du Carmel thérésien. Mais Thérèse s'est nourrie tout
particulièrement de la doctrine mystique de saint Jean de la Croix, qui a été
son véritable maître spirituel. Il n'est donc pas surprenant qu'à l'école de
ces deux saints, déclarés plus tard Docteurs de l’Eglise, elle aussi,
excellente disciple, soit devenue Maîtresse de vie spirituelle.
10. La doctrine
spirituelle de Thérèse de Lisieux a contribué à la croissance du Royaume de
Dieu. Par son exemple de sainteté, de fidélité parfaite à l’Eglise Mère, de
pleine communion avec le Siège de Pierre, ainsi que par les grâces
particulières qu'elle a obtenues pour de nombreux frères et sœurs
missionnaires, elle a rendu un service tout particulier au renouvellement de
l'annonce et de l'expérience de l’Evangile du Christ et à l'expansion de la foi
catholique dans toutes les nations de la terre.
Il n'est pas nécessaire
de s'étendre sur l'universalité de la doctrine thérésienne et sur
l'ampleur de l'accueil réservé à son message au cours du siècle qui nous
sépare de sa mort : cela a été largement confirmé par les études réalisées
en vue de l'attribution à la sainte du titre de Docteur de l’Eglise.
A ce sujet, le fait que
le Magistère même de l’Eglise a non seulement reconnu la sainteté de Thérèse
mais a aussi mis en lumière sa sagesse et sa doctrine revêt une
particulièrement importance. Déjà Pie X dit d'elle qu'elle était « la plus
grande sainte des temps modernes ». Accueillant avec joie la première
édition italienne de l’« Histoire d'une âme », il souligna les fruits
que l'on retirait de la spiritualité thérésienne. Benoît XV, à l'occasion de la
proclamation de l'héroïcité des vertus de la Servante de Dieu, mit en lumière
la voie de l'enfance spirituelle et loua la science des réalités divines,
accordée par Dieu à Thérèse pour apprendre aux autres les voies du salut. Pie
XI, lors de sa béatification comme de sa canonisation, voulut exposer la
doctrine de la sainte et la recommander, en soulignant sa particulière
illumination divine et en la disant maîtresse de vie. Lorsque la Basilique de
Lisieux fut consacrée en 1954, Pie XII déclara, entre autres, que Thérèse était
entrée par sa doctrine au cœur même de l’Evangile. Le Cardinal Angelo Roncalli,
futur Pape Jean XXIII, se rendit plusieurs fois à Lisieux, surtout lorsqu'il
était Nonce à Paris. Pendant son pontificat, il manifesta en plusieurs
circonstances sa dévotion pour la sainte et il mit en relief les rapports entre
la doctrine de la sainte d'Avila et celle de sa fille, Thérèse de Lisieux.
Pendant la célébration du Concile Vatican II, les Pères évoquèrent à plusieurs
reprises son exemple et sa doctrine. Paul VI, pour le centenaire de sa
naissance, adressait une lettre à l’Evêque de Bayeux et Lisieux, le 2 janvier
1973, où il exaltait Thérèse dans sa recherche exemplaire de Dieu, il la
proposait comme maîtresse de la prière et de l'espérance théologale, modèle de
communion avec l’Eglise, conseillant l'étude de sa doctrine aux maîtres, aux
éducateurs, aux pasteurs et aux théologiens eux-mêmes. Moi-même, en différentes
circonstances, j'eus la joie d'évoquer la figure et la doctrine de la sainte,
spécialement à l'occasion de mon inoubliable visite à Lisieux, le 2 juin 1980,
quand j'ai voulu rappeler à tous : « De Thérèse de Lisieux, on peut
dire avec conviction que l'Esprit de Dieu a permis à son cœur de révéler
directement aux hommes de notre temps, le mystère fondamental, la
réalité de l’Evangile [...] La petite voie est la voie de
la sainte enfance. Dans cette voie, il y a quelque chose d'unique, un
génie de sainte Thérèse de Lisieux. Il y a en même temps la confirmation et le
renouvellement de la vérité la plus fondamentale et la plus universelle. Quelle
vérité du message évangélique est en effet plus fondamentale et plus
universelle que celle-ci : Dieu est notre Père et nous sommes ses
enfants ? »
Ces simples rappels d'une
série ininterrompue de témoignages des Papes de ce siècle sur la sainteté et la
doctrine de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la diffusion universelle de
son message montrent clairement dans quelle large mesure l’Eglise a accueilli,
par ses pasteurs et ses fidèles, l'enseignement spirituel de cette jeune
sainte.
Un signe de la réception
ecclésiale de l'enseignement de la sainte se trouve dans le recours à sa
doctrine dans de nombreux documents du Magistère ordinaire de l’Eglise, surtout
quand il est question de la vocation contemplative et missionnaire, de la
confiance en Dieu juste et miséricordieux, de la joie chrétienne, de la
vocation à la sainteté. En témoigne la présence de sa doctrine dans le récent
« Catéchisme de l’Eglise catholique » (127, 826, 956, 1011, 2011,
2558). Celle qui a tant aimé apprendre dans le catéchisme les vérités de la foi
a mérité d'être comptée au nombre des témoins autorisés de la doctrine
catholique.
Thérèse jouit d'une
universalité exceptionnelle. Sa personne, son message évangélique de la « petite
voie » de la confiance et de l'enfance spirituelle ont reçu et continuent
de recevoir un accueil surprenant, qui a franchi toutes les frontières.
L'influence de son
message touche avant tout des hommes et des femmes dont la sainteté ou
l'héroïcité des vertus ont été reconnues par l’Eglise elle-même, des pasteurs
de l’Eglise, des spécialistes de la théologie et de la spiritualité, des
prêtres et des séminaristes, des religieux et des religieuses, des mouvements
ecclésiaux et des communautés nouvelles, des hommes et des femmes de toutes les
conditions et de tous les continents. Thérèse apporte à tous sa manière
personnelle de confirmer que le mystère chrétien, dont elle est devenue témoin
et apôtre, se faisant dans la prière, comme elle le dit avec audace, « apôtre
des apôtres », doit être pris à la lettre, avec le plus grand réalisme
possible, parce qu'il a une valeur universelle dans le temps et dans l'espace.
La force de sa doctrine vient de ce qu'elle montre concrètement comment toutes
les promesses de Jésus trouvent leur plein accomplissement dans le croyant qui
sait accueillir avec confiance en sa vie la présence salvatrice du Rédempteur.
11. Tous ces motifs
montrent clairement l'actualité de la doctrine de la sainte de
Lisieux et l'influence particulière de son message sur les hommes et
les femmes de notre siècle. Certaines circonstances interviennent pour rendre
encore plus significative sa désignation comme Maîtresse pour l’Eglise de notre
temps.
D'abord, Thérèse est
une femme qui, en abordant l’Evangile, a su déceler des richesses
cachées avec un sens du concret, une profondeur d'assimilation dans la vie et
une sagesse qui sont propres au génie féminin. Son universalité lui confère une
grande place parmi les saintes femmes qui brillent par leur sagesse
évangélique.
Thérèse est aussi
une contemplative. Dans le secret de son Carmel, elle a vécu la grande
aventure de l'expérience chrétienne, jusqu'à connaître la longueur, la largeur,
la hauteur et la profondeur de l'amour du Christ[25].
Dieu a voulu que ses secrets ne restent pas cachés, et il a permis à Thérèse de
proclamer les secrets du Roi. Par sa vie, Thérèse donne un témoignage et une
illustration théologique de la beauté de la vie contemplative, comme
consécration totale au Christ, Epoux de l’Eglise, et comme affirmation du
primat de Dieu sur toutes choses. Sa vie est une vie cachée qui possède une
mystérieuse fécondité pour la diffusion de l’Evangile et qui remplit l’Eglise
et le monde de la bonne odeur du Christ.
Thérèse de Lisieux,
enfin, est jeune. Elle est arrivée à la maturité de la sainteté en pleine
jeunesse. Comme telle, elle se montre Maîtresse de vie évangélique,
particulièrement efficace pour éclairer les chemins des jeunes à qui il revient
d'être des disciples actifs et des témoins de l'Évangile pour les nouvelles
générations.
Thérèse de l'Enfant-Jésus
est non seulement le Docteur de l’Eglise le plus jeune en âge, mais encore le
plus proche de nous dans le temps, elle souligne en quelque sorte la constance
avec laquelle l'Esprit du Seigneur envoie à l’Eglise ses messagers, hommes et
femmes, comme maîtres et témoins de la foi. En effet, quelles que soient les
variations constatées au cours de l'histoire et malgré les conséquences
qu'elles ont ordinairement sur la vie et la pensée des personnes à chaque époque,
nous ne devons pas perdre de vue la continuité qui lie entre eux les Docteurs
de l’Eglise : ils restent, dans tous les contextes historiques, des
témoins de l’Evangile qui ne change pas et, avec la lumière et la force qui
leur viennent de l'Esprit, ils s'en font les messagers qui viennent l'annoncer
dans sa pureté à leurs contemporains. Thérèse est une Maîtresse pour notre
temps, assoiffé de paroles vivantes et essentielles, de témoignages héroïques
et crédibles. C'est pourquoi elle est aimée et accueillie également par des
frères et des sœurs des autres communautés chrétiennes et même par des
personnes non chrétiennes.
12. En cette année
où l'on célèbre le centenaire de la mort glorieuse de Thérèse de l'Enfant-Jésus
et de la Sainte-Face, alors que nous nous préparons à célébrer le grand Jubilé
de l'An 2000, après que me soient parvenues des requêtes nombreuses et dignes
de foi, spécialement de la part de Conférences épiscopales du monde entier, et
après avoir reçu la requête officielle, ou « Supplex Libellus », qui
m'a été adressée le 8 mars 1997 par l’Evêque de Bayeux et Lisieux, ainsi que
par le Préposé général de l'Ordre des Carmes déchaux de la Bienheureuse Vierge
Marie du Mont Carmel et par le Postulateur général de cet Ordre, j'ai décidé de
confier à la Congrégation pour les Causes des Saints, compétente en la matière,
l'étude spécifique de la cause pour l'attribution du Doctorat à cette sainte,
« après avoir obtenu l'avis de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
pour ce qui touche à l'éminence de la doctrine »[26].
Ayant rassemblé la
documentation nécessaire, les deux Congrégations susdites ont abordé la
question dans les réunions respectives de leurs consulteurs: celle de la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 5 mai 1997, en ce qui concerne la
« doctrine éminente », et celle de la Congrégation pour les Causes
des Saints le 29 mai de la même année, pour examiner la « Positio »
spéciale. Le 17 juin suivant, les Cardinaux et les Evêques membres des mêmes
Congrégations, suivant une procédure que j'ai approuvée pour la circonstance,
se sont réunis en session interdicastérielle plénière et ont étudié la cause,
exprimant à l'unanimité un avis favorable à l'attribution à sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face du titre de Docteur de l’Eglise
universelle. Cet avis m'a été communiqué personnellement par Monsieur le
Cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi
et par le Pro-Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, Monseigneur
Alberto Bovone, Archevêque titulaire de Cesarée de Numidie.
En considération de cela,
le 24 août dernier, au moment de la prière de l'Angélus, en présence de
centaines d’Evêques et devant une foule immense de jeunes du monde entier
réunis à Paris pour la XII° Journée mondiale de la Jeunesse, j'ai voulu
annoncer personnellement mon intention de proclamer Thérèse de l'Enfant-Jésus
et de la Sainte-Face Docteur de l’Eglise universelle à l'occasion de la
célébration à Rome de la Journée mondiale des Missions.
Aujourd'hui, 19 octobre
1997, en la Place Saint-Pierre remplie de fidèles venus de toutes les régions
du monde, en présence de nombreux Cardinaux, Archevêques et Evêques, au cours
de la célébration solennelle de l'Eucharistie, j'ai proclamé Docteur de
l’Eglise universelle Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face en
prononçant ces paroles : « Répondant au vœu d'un très grand nombre de
Frères dans l'épiscopat et d'une multitude de fidèles du monde entier, après
avoir consulté la Congrégation pour les Causes des Saints et après avoir obtenu
l'avis de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour ce qui touche à
l'éminence de la doctrine, de science certaine et après en avoir longuement
délibéré, en vertu de la plénitude du pouvoir apostolique, nous déclarons
Docteur de l'Église universelle sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la
Sainte-Face, vierge. Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit ».
Cela ayant été accompli
légitimement, nous demandons que notre lettre soit reçue avec un religieux
respect et qu'elle prenne tout son effet maintenant et à l'avenir; en outre,
que cela soit considéré comme jugé et défini légitimement et, s'il arrivait que
quelqu'un, quelle que soit son autorité, contredise sciemment ou non l'un de
ces points, que son acte soit nul et non avenu.
Donné à Rome, près de
Saint-Pierre, sous l'anneau du Pêcheur, le 19 octobre de l'an du Seigneur 1997.
S.S. le Pape Jean-Paul II
[10] Voir :
évangile selon saint Luc, X 21-22 ; évangile selon saint Matthieu,
XI 25-26.
[11] Première
épître de saint Paul aux Corinthiens, II 10.
[12] Première
épître de saint Paul aux Corinthiens, II 12 & 13.
[13] Voir : Vatican II,
« Lumen gentium », n° 4 & n°12 ; « Gaudium et spes »,
n° 4.
[14] Sainte Thérèse
de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, née le 2 janvier 1873, mourut le 30
septembre 1897.
[15] Maurice-Marie-Louis Bellière (né
et mort à Caen, 1874-1907) est le premier frère spirituel de sainte
Thérèse de l’Enfant Jésus. Orphelin de mère à sa naissance, il est recueilli à
Langrune par sa tante maternelle. Son père, remarié, vit à Paris. Petit
séminariste à Villiers, Maurice pense à l'armée jusqu'à dix-huit ans. Entré au
séminaire de Sommervieu (octobre 1894) et il demande une sœur spirituelle au
Carmel de Lisieux (octobre 1896) ; Mère Agnès désigne Thérèse, avec
laquelle il a une correspondance régulière à partir d'octobre 1896, et
fréquente durant l'été 1897. Embarqué, le 29 septembre 1897, pour le noviciat
des Pères Blancs à Alger, il sera ordonné prêtre à Carthage, le 29 juin 1901.
Nommé au Nyassa en 1902, il revient après trois difficiles années. Soigné à
Marseille puis en Belgique, il rentre dans son diocèse en 1906.
[16] Voir : Proverbes,
IX 4 & Sagesse, VI 6.
[17] Evangile
selon saint Luc, X 21-22.
[18] Evangile
selon saint Luc, II 19 & 51.
[19] Vatican II :
« Dei Verbum », n° 8.
[20] Voir :
saint Thomas d'Aquin, « Somme théologique », I-II, question 106,
a. 1 ; question 108, a. 1
[21] Vatican II :
« Dei Verbum », n° 8.
[22] Voir :
« Missale Romanum », collecte du vingt-sixième dimanche du temps
ordinaire.
[23] Voir : Vatican II,
« Dei Verbum », n° 2.
[24] Voir :
première épître de saint Paul aux Corinthiens, II 12-13.
[25] Voir :
épître de saint Paul aux Ephésiens, III 18-19.
[26] Jean-Paul II :
Constitution apostolique « Pastor bonus », n° 73.
SOURCES: http://missel.free.fr/Sanctoral/10/01.php et
:
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_19101997_divini-amoris_fr.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus
Chers frères et sœurs,
Je voudrais vous parler
aujourd’hui de sainte
Thérèse de Lisieux, Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, qui ne
vécut que 24 ans dans ce monde, à la fin du XIXe siècle, conduisant une
vie très simple et cachée mais qui, après sa mort et la publication de ses
écrits, est devenue l’une des saintes les plus connues et aimées. La «petite
Thérèse» n’a jamais cessé d’aider les âmes les plus simples, les petits, les pauvres,
les personnes souffrantes qui la priaient, mais elle a également illuminé toute
l’Eglise par sa profonde doctrine spirituelle, au point que le vénérable
Pape Jean-Paul
II, en
1997, a voulu lui conférer le titre de Docteur de l’Eglise, s’ajoutant à
celui de patronne des missions, qui lui avait été attribué par Pie
XI en 1927. Mon bien-aimé prédécesseur la définit «experte en scientia
amoris» (Novo
Millennio ineunte, n. 42). Cette science, qui voit
resplendir dans l’amour toute la vérité de la foi, Thérèse l’exprime
principalement dans le récit de sa vie, publié un an après sa mort
sous le titre Histoire d’une âme. C’est un livre qui eut immédiatement un
immense succès, et qui fut traduit dans de nombreuses langues et diffusé
partout dans le monde. Je voudrais vous inviter à redécouvrir ce petit-grand
trésor, ce commentaire lumineux de l’Evangile pleinement vécu! L’Histoire d’une
âme, en effet, est une merveilleuse histoire d’Amour, racontée
avec une telle authenticité, simplicité et fraîcheur que le lecteur ne peut
qu’en être fasciné! Mais quel est cet Amour qui a rempli toute la vie de
Thérèse, de son enfance à sa mort? Chers amis, cet Amour possède un Visage, il
possède un Nom, c’est Jésus! La sainte parle continuellement de Jésus.
Reparcourons alors les grandes étapes de sa vie, pour entrer au cœur de sa
doctrine.
Thérèse naît le 2 janvier
1873 à Alençon, une ville de Normandie, en France. C’est la dernière fille de
Louis et Zélie Martin, époux et parents exemplaires, béatifiés ensemble le 19
octobre 2008. Ils eurent neuf enfants; quatre d’entre eux moururent en bas âge.
Les cinq filles survécurent, et devinrent toutes religieuses. A l’âge de 4 ans,
Thérèse fut profondément frappée par la mort de sa mère (Ms A, 13r). Son père
s’installa alors avec ses filles dans la ville de Lisieux, où se déroulera
toute la vie de la sainte. Plus tard, Thérèse, frappée d’une grave maladie
nerveuse, fut guérie par une grâce divine, qu’elle-même définit comme le
«sourire de la Vierge» (ibid., 29v-30v). Elle reçut ensuite la Première
Communion, intensément vécue (ibid., 35r), et plaça Jésus Eucharistie au centre
de son existence.
La «Grâce de Noël» de
1886 marque un tournant important, qu’elle appelle sa «complète conversion» (ibid.,
44v-45v). En effet, elle guérit totalement de son hypersensibilité infantile et
commence une «course de géant». A l’âge de 14 ans, Thérèse s’approche toujours
plus, avec une grande foi, de Jésus Crucifié, et prend à cœur le cas,
apparemment désespéré, d’un criminel condamné à mort et impénitent (ibid.,
45v-46v). «Je voulus à tout prix l’empêcher de tomber en enfer» écrit la
sainte, dans la certitude que sa prière le mettrait en contact avec le Sang
rédempteur de Jésus. C’est sa première expérience fondamentale de maternité
spirituelle: «tant j'avais de confiance en la Miséricorde infinie de Jésus»,
écrit-elle. Avec la très Sainte Vierge Marie, la jeune Thérèse aime, croit et
espère avec «un cœur de mère» (cf. RP 6/10r).
En novembre 1887, Thérèse
se rend en pèlerinage à Rome avec son père et sa sœur Céline (ibid. 55v-67r).
Pour elle, le moment culminant est l’audience du Pape Léon
XIII, auquel elle demande l’autorisation d’entrer, à l’âge de quinze ans à
peine, au carmel de Lisieux. Un an plus tard, son désir se réalise: elle
devient carmélite «pour sauver les âmes et prier pour les prêtres» (ibid.,
69v). Dans le même temps, commence également la douloureuse et humiliante
maladie mentale de son père. C’est une grande souffrance qui conduit Thérèse à
la contemplation du Visage de Jésus dans sa passion (ibid., 71rv). Ainsi, son
nom de religieuse — sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face —
exprime le programme de toute sa vie, dans la communion aux mystères centraux
de l’Incarnation et de la Rédemption. Sa profession religieuse, en la fête de
la Nativité de Marie, le 8 septembre 1890, est pour elle un véritable mariage
spirituel dans la «petitesse» évangélique, caractérisée par le symbole de la
fleur: «Quelle belle fête que la Nativité de Marie pour devenir l’épouse de
Jésus! — écrit- elle — C’était la petite Sainte Vierge d’un jour qui
présentait sa petite fleur au petit Jésus» (ibid., 77r).
Pour Thérèse, être religieuse signifie être l’épouse de Jésus et mère
des âmes (cf. Ms B, 2v). Le même jour, la sainte écrit une prière qui
indique toute l’orientation de sa vie: elle demande à Jésus le don de l’Amour
infini, d’être la plus petite, et surtout elle demande le salut de tous les
hommes: «Qu’aucune âme ne soit damnée aujourd’hui» (Pri 2). Son Offrande à
l’Amour miséricordieux, faite en la fête de la Très Sainte Trinité de 1895, est
d’une grande importance (Ms A, 83v-84r; Pri 6): une offrande que Thérèse
partagea immédiatement avec ses consœurs, étant déjà vice-maîtresse des
novices.
Dix ans après la «Grâce
de Noël», en 1896, arrive la «Grâce de Pâques», qui ouvre la dernière période
de la vie de Thérèse, avec le début de sa passion en union profonde avec la
Passion de Jésus. Il s’agit de la passion du corps, avec la maladie qui la
conduira à la mort à travers de grandes souffrances, mais il s’agit surtout de
la passion de l’âme, avec une très douloureuse épreuve de foi (Ms C,
4v-7v). Avec Marie à côté de la Croix de Jésus, Thérèse vit alors la foi la
plus héroïque, comme une lumière dans les ténèbres qui envahissent son âme. La
carmélite a conscience de vivre cette grande épreuve pour le salut de tous les
athées du monde moderne, qu’elle appelle «frères». Elle vit alors encore plus
intensément l’amour fraternel (8r-33v): envers les sœurs de sa communauté,
envers ses deux frères spirituels missionnaires, envers les prêtres et tous les
hommes, en particulier les plus lointains. Elle devient véritablement une «sœur
universelle»! Sa charité aimable et souriante est l’expression de la joie
profonde dont elle nous révèle le secret: «Jésus, ma joie est de T’aimer» (PN
45/7). Dans ce contexte de souffrance, en vivant le plus grand amour dans les
petites choses de la vie quotidienne, la sainte conduit à son accomplissement
sa vocation d’être l’Amour au cœur de l’Eglise (cf. Ms B, 3v).
Thérèse meurt le soir du
30 septembre 1897, en prononçant les simples paroles «Mon Dieu, je vous aime!»,
en regardant le Crucifix qu’elle serrait entre ses mains. Ces dernières paroles
de la sainte sont la clé de toute sa doctrine, de son interprétation de
l’Evangile. L’acte d’amour, exprimé dans son dernier souffle, était comme la
respiration continuelle de son âme, comme le battement de son cœur. Les simples
paroles «Jésus je T’aime» sont au centre de tous ses écrits. L’acte d’amour à
Jésus la plonge dans la Très Sainte Trinité. Elle écrit: «Ah tu le sais, Divin
Jésus je T’aime, / L’Esprit d’Amour m’embrase de son feu, / C’est en T’aimant
que j’attire le Père» (PN 17/2).
Chers amis, nous aussi,
avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, nous devrions pouvoir répéter chaque
jour au Seigneur que nous voulons vivre d’amour pour Lui et pour les autres,
apprendre à l’école des saints à aimer de manière authentique et totale.
Thérèse est l’un des «petits» de l’Evangile qui se laissent conduire par Dieu
dans les profondeurs de son Mystère. Un guide pour tous, surtout pour ceux qui,
dans le Peuple de Dieu, accomplissent le ministère de théologiens. Avec
l’humilité et la charité, la foi et l’espérance, Thérèse entre continuellement
dans le cœur de la Sainte Ecriture qui renferme le Mystère du Christ. Et cette
lecture de la Bible, nourrie par la science de l’amour, ne s’oppose pas à
la science académique. La science des saints, en effet, dont elle parle
elle-même dans la dernière page de l’Histoire d’une âme, est la science la plus
élevée. «Tous les saints l’ont compris et plus particulièrement peut-être ceux
qui remplirent l’univers de l’illumination de la doctrine évangélique. N’est-ce
point dans l’oraison que les saints Paul, Augustin, Jean de la Croix, Thomas
d’Aquin, François, Dominique et tant d’autres illustres Amis de Dieu ont puisé
cette science divine qui ravit les plus grands génies?» (Ms C, 36r).
Inséparable de l’Evangile, l’Eucharistie est pour Thérèse le Sacrement de
l’amour divin qui s’abaisse à l’extrême pour s’élever jusqu’à Lui. Dans sa
dernière Lettre, sur une image qui représente l’Enfant Jésus dans l’Hostie
consacrée, la sainte écrit ces simples mots: «Je ne puis craindre un Dieu qui
s’est fait pour moi si petit! (...) Je l’aime car Il n’est qu’Amour et
Miséricorde!» (LT 266).
Dans l’Evangile, Thérèse
découvre surtout la Miséricorde de Jésus, au point d’affirmer: «A moi il a
donné sa Miséricorde infinie, et c’est à travers elle que je contemple et adore
les autres perfections divines! (…) Alors toutes m’apparaissent rayonnantes
d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble
revêtue d’amour» (Ms A, 84r). Ainsi s’exprime-t-elle dans les dernières lignes
de l’Histoire d’une âme: «Je n'ai qu'à jeter les yeux dans le Saint Evangile,
aussitôt je respire les parfums de la vie de Jésus et je sais de quel côté
courir... Ce n’est pas à la première place, mais à la dernière que je
m’élance... Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les
péchés qui se peuvent commettre, j'irais, le cœur brisé de repentir, me jeter
dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l'enfant prodigue qui
revient à Lui» (Ms C, 36v-37r). «Confiance et Amour» sont donc le point final
du récit de sa vie, deux mots qui comme des phares ont éclairé tout son chemin
de sainteté, pour pouvoir guider les autres sur sa propre «petite voie de
confiance et d’amour», de l’enfance spirituelle (cf. Ms C, 2v-3r; LT 226).
Confiance comme celle de l’enfant qui s’abandonne entre les mains de Dieu,
inséparable de l’engagement fort, radical du véritable amour, qui est un don
total de soi, pour toujours, comme le dit la sainte en contemplant Marie:
«Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même» (Pourquoi je t’aime, ô Marie,
PN 54/22). Ainsi Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à
vivre pleinement la grâce du Baptême dans le don total de soi à l’Amour du
Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, Son propre
amour pour tous les autres.
* * *
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française, particulièrement les Frères du Sacré-Cœur, ainsi
que les lycéens et les collégiens! N’ayez pas peur d’imiter sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus! La vie chrétienne consiste vraiment à vivre pleinement la grâce
du baptême dans le don total de soi à l’amour du Père, pour manifester comme le
Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, son amour pour les autres. Ma prière
vous accompagne!
APPEL
Je continue de suivre
avec une grande préoccupation les événements dramatiques que vivent en ces
jours les chères populations de Côte d’Ivoire et de Libye. Je souhaite, en
outre, que le cardinal Turkson, que j’avais chargé de se rendre en Côte
d’Ivoire pour exprimer ma solidarité, puisse entrer au plus tôt dans le pays.
Je prie pour les victimes et je suis proche de tous ceux qui souffrent. La
violence et la haine sont toujours un échec! C’est pourquoi j’adresse un nouvel
appel pressant à toutes les parties en conflit afin que soit entamée l’œuvre de
pacification et de dialogue et que l’on évite de nouvelles effusions de sang.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
1er octobre
Sainte Thérèse de
l'Enfant Jésus et de la Sainte Face,
docteur de l'Eglise,
patronne secondaire de la France
Sommaire :
Dernière
lettre de Sainte Thérèse à l'abbé Bellière
Lettre
apostolique pour la proclamation de Thérèse docteur de l'Eglise
Le premier octobre 1049,
le pape Léon IX fait la translation du corps de saint Remi dans l’église des
Bénédictins de Reims qui reçoit son nom. Chaque année, le premier octobre, le
saint roi Louis IX allait assister à l’office solennel chanté par les aveugles
à l’hôpital des Quinze-Vingts, fondé en 1260, dont la chapelle était sous le
patronage de saint Remi.
Gravure de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Dernière
lettre de sainte Thérèse à l'abbé Bellière[1]
J.M.J.T.
Carmel de Lisieux 10 Août
1897
Jésus +
Mon cher petit Frère,
Je suis maintenant toute
prête à partir, j'ai reçu mon passeport pour le Ciel et c'est mon père chéri
qui m'a obtenu cette grâce, le 29 il m'a donné la garantie que j'irais bientôt
le rejoindre[2];
le lendemain, le médecin étonné des progrès que la maladie avait faits en deux
jours, dit à notre bonne Mère qu'il était temps de combler mes désirs en me
faisant recevoir l'Extrême-Onction. J'ai donc eu ce bonheur le 30, et aussi
celui de voir quitter pour moi le tabernacle, Jésus-Hostie que j'ai reçu comme
Viatique de mon long voyage !... Ce Pain du Ciel m'a fortifiée,
voyez, mon pèlerinage semble ne pouvoir s'achever. Bien loin de m'en plaindre
je me réjouis que le bon Dieu me permette de souffrir encore pour son amour, ah
! qu'il est doux de s'abandonner entre ses bras, sans craintes ni désirs.
Je vous avoue, mon petit
frère, que nous ne comprenons pas le Ciel de la même manière[3].
Il vous semble que participant à la justice, à la sainteté de Dieu, je ne
pourrai comme sur la terre excuser vos fautes. Oubliez-vous donc que je
participerai aussi à la miséricorde infinie du Seigneur ? Je crois
que les Bienheureux ont une grande compassion de nos misères, ils se
souviennent qu'étant comme nous fragiles et mortels, ils ont commis les mêmes
fautes, soutenu les mêmes combats et leur tendresse fraternelle devient plus
grande encore qu'elle ne l'était sur la terre, c'est pour cela qu'ils ne
cessent de nous protéger et de prier pour nous.
Maintenant, mon cher
petit frère, il faut que je vous parle de l'héritage que vous recueillerez
après ma mort. Voici la part que notre Mère vous donnera : - 1° Le reliquaire
que j'ai reçu le jour de ma prise d'habit et qui depuis ne m'a jamais quittée -
2° Un petit Crucifix qui m'est incomparablement plus cher que le grand car ce
n'est plus le premier qui m'avait été donné que j'ai maintenant. Au Carmel, on
change quelquefois les objets de piété, c'est un bon moyen pour empêcher que
l'on s'y attache. Je reviens au petit Crucifix. Il n'est pas beau, la figure du
Christ a presque disparu, vous n'en serez pas surpris quand vous saurez que
depuis l'âge de 13 ans ce souvenir d'une de mes sœurs[4] m'a
suivie partout. C'est surtout pendant mon voyage en Italie que ce Crucifix
m'est devenu précieux, je l'ai fait toucher à toutes les reliques insignes que
j'avais le bonheur de vénérer, dire le nombre me serait impossible ; de plus il
a été béni par le St Père. Depuis que je suis malade je tiens presque toujours
dans mes mains notre cher petit Crucifix ; en le regardant je pense avec joie qu'après
avoir reçu mes baisers, il ira réclamer ceux de mon petit frère. Voici
donc en quoi consiste votre héritage ; de plus, notre Mère vous
donnera la dernière image que j'ai peinte.[5] -
Je vais finir, mon cher petit frère, par où j'aurais dû commencer en vous
remerciant du grand plaisir que vous m'avez fait en m'envoyant votre
photographie.
A Dieu, cher petit frère,
qu'Il nous fasse la grâce de l'aimer et de lui sauver des âmes. C'est le vœu
que forme
Votre indigne petite sœur
Thérèse de l'Enfant Jésus de la Sainte Face.
(C'est par choix que je
suis devenue votre sœur)
Je vous félicite de votre
nouvelle dignité ; le 25, jour où je fête mon cher petit père, j'aurai le
bonheur de fêter aussi mon frère Louis de France[6].
[1] L’abbé
Maurice-Marie-Louis Bellière, (1874-1907), encore séminariste, était le premier
frère spirituel de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Né et mort à Caen.
Orphelin de mère à sa naissance, il est recueilli à Langrune par sa tante
maternelle. Son père, remarié, vit à Paris où il mourra le 10 août 1897. Elève
du petit séminaire de Villiers (Calvados), Maurice pense à l'armée jusqu'à
dix-huit ans. Conversion (1892). Il entre au séminaire de philosophie
de Sommervieu (octobre 1894) et il demande une sœur spirituelle au Carmel de
Lisieux (octobre 1896), Mère Agnès désigne Thérèse, avec qui il a une
correspondance régulière à partir d'octobre 1896, et fréquente durant l'été
1897. Embarqué, le 29 septembre 1897, pour le noviciat des Pères Blancs à Alger
(Thérèse meurt le 30) il sera ordonné prêtre à Carthage, le 29 juin 1901. Nommé
au Nyassa en 1902, il revient après trois difficiles années. Soigné à Marseille
puis en Belgique, il rentre dans son diocèse en 1906.
[2] Le
29 juillet, troisième anniversaire de la mort de M. Martin.
[3] Le
5 août, il lui écrit : Chère petite Sœur, en vérité, je suis prêt à
tout ce que le Maître voudra de moi - d'autant plus que je crois pleinement à
votre parole et à vos projets pour l'autre vie. Quoi que vous en disiez, chère
petite, les oignons crus étaient un mets délicieux dont je ne me rassasiais
pas. Sans doute Jésus est le Trésor, mais je le trouvais en vous, et Il
devenait plus abordable - c'est encore par vous que désormais il viendra jusqu'à
moi, n'est-ce pas ? C'est vous dire que du Ciel comme d'ici, j'attends TOUT de
vous - et ma confiance sera assez puissante pour attendre au besoin une action
directe et manifeste de cette âme amie que Jésus fit sœur de la mienne, dans
une union la plus étroite. Ma chère et bien chère petite sœur, je vous connais
assez pour savoir que ma misère ne devait jamais ici-bas arrêter votre
tendresse - mais, au ciel, participant à la Divinité, vous en acquérez les
prérogatives de justice, de sainteté et toute tache doit devenir objet
d'horreur pour vous - Voilà pourquoi je craignais - mais, comme j'espère que
vous demeurerez l'Enfant gâtée, vous ferez ce que vous aurez voulu sur la terre
pour moi et je crois et j'espère - j'attends de vous aussi cette confiance amoureuse
qui me fait défaut encore et que je désire ardemment, estimant qu'avec elle on
est heureux pleinement ici-bas et on ne trouve pas l'exil trop long. Que vous
êtes bonne, petite Sœur, dans cette simplicité et cette ouverture qui me
charment en me confondant. Je suis si peu habitué à trouver cela parmi les
hommes que je suis comme étonné quelquefois mais grandement réjoui. Voulez-vous
me dire aussi comment vous êtes devenue ma sœur, par choix ou par le sort.
[4] Léonie.
[5] Au
verso de la dernière image qu’elle a peinte (mai-juin 1897), elle a écrit pour
l’abbé : Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit ...
je l’aime ! car il n’est qu’amour et miséricorde. Dernier souvenir d’une âme
sœur de la vôtre.
[6] Nom
pris par l'abbé dans le Tiers-Ordre de Saint-François.
Acte d'offrande
Afin de vivre dans un
acte de parfait amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre amour
miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en
mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous, et qu'ainsi
je devienne martyre de votre amour, ô mon Dieu !
Que ce martyre, après
m'avoir préparée à paraître devant vous, me fasse enfin mourir, et que mon âme
s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de votre miséricordieux amour
!
Je veux, ô mon Bien-Aimé,
à chaque battement de mon coeur, vous renouveler cette offrande un nombre
infini de fois, jusqu'à ce que, les ombres s'étant évanouies, je puisse vous
redire mon amour dans un face à face éternel.
O Jésus ! Les œuvres
éclatantes me sont interdites, je ne puis prêcher l’Evangile, verser mon sang
... Qu’importe ? Mes frères travaillent à ma place, et moi, petit enfant, je me
tiens tout près du trône royal, j’aime pour ceux qui combattent. Mais comment
témoignerai-je mon amour. puisque l’amour se prouve par les œuvres ? Eh bien !
le petit enfant jettera des fleurs ... il embaumera de ses parfums le trône
divin, il chantera de sa voix argentine le cantique de l’amour ! Oui, mon
Bien-Aimé, c’est ainsi que ma vie se consumera devant vous. Je n’ai pas
d’autres moyens pour vous prouver mon amour que de jeter des fleurs :
c’est-à-dire de ne laisser échapper aucun sacrifice, aucun regard, aucune
parole ; de profiter des moindres actions et de les faire par amour.
Sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Si, comme l’a dit le pape
Pie XI, « sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a été faite une parole de Dieu »,
il nous faut recevoir sa doctrine avec un grand respect et une entière
docilité, puisque Dieu nous parle par sa bouche. Elle nous apprend que Dieu est
notre Père, que nous sommes ses enfants, et que, par conséquent, nous devons
agir avec lui comme un petit enfant avec son père. C'est là son enseignement
fondamental, la petite voie que Dieu l'a chargée d'apprendre au
monde. Or quelles sont les dispositions du petit enfant envers son Père ?
On peut les résumer en deux propositions : l’abandon et la confiance.
D'un mot sainte Thérèse
de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face nous dit son étendue et son influence
sur sa vie spirituelle : « Le total abandon, voilà ma seule loi. »
C'est une remise sans réserve, sans limites au divin Maître. « Thérèse
avait disparu, Jésus restait seul, il était le Maître, le Roi. » Thérèse
est totalement livrée à sa sagesse et à son amour, à lui de la conduire comme
il l'entend. Que dit-elle encore ? « Il n'y a que 1'amour qui puisse nous
rendre agréables à Dieu... Or l'unique chemin qui conduit à cette fournaise,
c'est l'abandon du petit enfant qui s'endort sans crainte dans les bras de son
père. » Et encore : « Je ne crains qu'une chose, c'est de garder
ma volonté, prenez-là car je choisis tout ce que vous voulez. » Et
aussi : « Avec quelle douceur je lui ai remis ma liberté. » Et
plus loin : « Je n'avais qu'un seul désir, celui de me rendre au
sommet de la montagne de l'amour. Aussitôt des routes nombreuses s'offraient à
mes regards, mais je me vis incapable d'en choisir aucune de mon plein gré. Je
dis alors à mon divin Guide, menez-moi par les sentiers de votre choix. »
Une fois remise à la conduite de Jésus, Thérèse le bénit de tout, des ténèbres
aussi bien que de la lumière. Car, dit-elle, « tout est grâce … Je
remercie mon Jésus de me faire marcher dans les ténèbres, j'y suis dans une
paix profonde … Mon cœur est plein de sa volonté. » Et, en effet, le point
de départ de tout service de Dieu, de tout amour de toute sainteté, c'est
l'humilité : « J'ai compris l'humilité du cœur. » Et l'humilité
rappelle à notre pensée la parole du Seigneur : « Sans moi vous ne
pouvez rien. »
De nous-mêmes nous sommes
faibles et ignorants : nous ignorons les desseins de Dieu sur nous, nous
sommes incapables de nous conduire. C'est à Dieu de prendre l’initiative, la
direction de notre âme, car la sainteté est bien plus son œuvre que la nôtre.
Mais une fois remise en ses divines mains, notre âme n'a plus rien à
craindre ; le Maître la dirigera, la portera en quelque sorte, et la
conduira au but. « Ouvrez à Dieu les avenues de votre âme, et c'est lui
qui agira », dit le psaume XXXVI ; « Le Seigneur est ma lumière
et mon salut, je n'ai plus rien à craindre », dit le psaume XXVI. Il
semble que le but principal de « l’acte d'offrande » est de livrer entièrement
l'âme à Dieu. Rien de plus salutaire. Quand le petit enfant veut marcher seul,
se conduire lui-même, il est exposé à bien des chutes. Mais, s'il prend la main
de son père, s'il se place entre ses bras, il est en sécurité.
Mais pourrons-nous pratiquer
ce total abandon ? De nous-mêmes, évidemment non, car nous ne recherchons
que notre égoïsme et notre propre volonté. Il nous faut, pour cela, faire
confiance à Dieu, nous appuyer sur sa force divine. La liturgie nous le
dit : « O mon Dieu, nous sommes conscients de notre faiblesse, mais
nous nous appuyons sur votre force, et ainsi nous triomphons de nos ennemis. »
Et le psaume CXX de dire : « J'ai levé les yeux vers les montagnes
d'où me viendra le secours. Mon secours il est dans le Seigneur qui a fait le
ciel et la terre. » Sainte Thérèse l'avait compris qui disait :
« Thérèse se sentait si faible, si fragile que pour jamais elle voulait
s'unir à la force divine. »
Etre humble, reconnaître
sa faiblesse, ne jamais s'appuyer sur soi, mais s'unir à la force divine et
s'appuyer sur elle avec une absolue confiance. « Je sens toujours la même
confiance audacieuse de devenir une grande sainte. Je ne compte pas sur mes
mérites, n'en ayant aucun, mais j'espère en celui qui est la vertu, la sainteté
même. C'est lui seul, qui se contentant de mes faibles efforts m'élèvera
jusqu'à lui, me couvrira de ses mérites, et me fera sainte … Je suis trop
petite pour gravir le rude escalier de la perfection ... l’ascenseur qui doit
m'élever jusqu'au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus. »
Voilà bien ce que nous
devons faire : « Reconnaître notre néant, mais tout attendre du bon
Dieu. » Sainte Thérèse s'est appuyée sur la force divine, c’est-à-dire sur
la grâce. Avec saint Paul, elle pense : « C'est à la grâce que je
dois ce que je suis. » L'Apôtre ajoute : « mais la grâce n'a pas
été vaine en moi. » Elle n'a pas été vaine, non plus, en sainte Thérèse de
l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Elle y a correspondu avec une grande
générosité. « Mais à la vérité, dit-elle, comme cela est peu de chose (auprès
de l'action de Dieu) il est urgent de mettre sa confiance en celui qui,
seul, sanctifie les œuvres. » S'appuyer sur la force divine, c'est encore
et surtout se livrer à l'action de l'Esprit-Saint, car « les enfants de
Dieu sont mus par l'Esprit de Dieu. ». Avec quelle confiance sainte
Thérèse s'est livrée à l'Esprit d'amour. Avec quelle générosité elle a suivi
toutes ses inspirations : « Je veux que Notre-Seigneur s'empare de
mes facultés, de sorte que je ne fasse plus d'actions humaines et personnelles,
mais des actions toutes divines, inspirées et dirigées par l'Esprit d'amour. »
Comme il est nécessaire de s'appuyer toujours sur la force divine !
Thérèse fait remarquer que saint Pierre a faibli pendant la Passion parce qu'il
comptait sur lui ; s'il s'était appuyé sur Notre-Seigneur il ne serait pas
tombé. Sainte Thérèse a passé par beaucoup d'épreuves, de souffrances, de
tentations. Elle a triomphé de tout parce que elle s'est toujours appuyée sur
le bras de Dieu. « Seigneur vous êtes ma force » (Psaume XLII). Sa
petite voie est très sure, parce que elle repose sur le solide fondement de la
foi et de l'humilité.
Le petit enfant ne se
confie pas seulement en la bonté de son père mais aussi en la tendresse de sa
mère. Aussi la petite Thérèse ne s'appuie pas seulement sur l'amour
miséricordieux de son Père des cieux, mais aussi sur les prières toutes
puissantes de la très sainte Vierge. « La Vierge Marie, je l'aime tant ! …
Quelle grande place elle tient dans mon cœur ... La Vierge Marie, elle n'est
jamais cachée pour moi. » Thérèse recourt à elle pour sa vie de piété,
pour son ministère. Elle compte sur elle pour l'assister dans les derniers
combats ; « je l'ai priée avec une ferveur!... »
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus souffre, si l’on peut dire, d’une iconographie mièvre, propre à
l’époque où son culte se développa, et beaucoup, s’arrêtant là, se refusent à
faire plus ample connaissance avec elle et, ce faisant, abusés par un
vocabulaire obsolète, d’en obtenir des lumières bien nécessaires à leur vie spirituelle.
Or, la vie toute entière de cette carmélite que Seigneur dispensa de
vieillesse, conjugue la ravissante image de l’Enfant Jésus et la douloureuse
figure de la Sainte Face. Devant ces représentations affectées, sous des flots
de couleurs doucereuses et des torrents de roses, beaucoup oublieront qu’elle
gagna la sainteté par la souffrance, un souffrance insoupçonnée, une souffrance
héroïque, telle que le Seigneur la réclame : « Si quelqu’un veut
venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me
suive. »
Certes, la piété
populaire ne se trompe pas qui voit en Thérèse de l’Enfant Jésus une sainte
aimable, sympathique et attirante, toute de grâce et de paix. Nul ne doute
qu’elle a pris le bon Dieu par ses caresses et qu’elle a conquis les âmes par
le rayonnement de sa simplicité. Dans sa mission singulière qui entend
convaincre nos consciences que la véritable paix et le bonheur durable ne sont
que dans la fidélité à Dieu, pour nous monter que la sainteté n’est ni impossible
ni renfrognée, elle nous présente assurément le visage de la joie douce.
Recourant au patronage de saint François de Sales, elle écrivit souvent, sur
ses cahiers d’écolière : « Un saint triste et un triste saint » ;
elle se refusait d’imiter les saints qui « étaient sérieux même en
récréation » et, dans cet exercice, elle ne manquait jamais de réjouir le
cloître de sa jeunesse, de ses réparties et de sa gaîté au point que, lorsque
c’était son tour de vaisselle, les autres carmélites disaient à regret :
« Alors, nous n’allons pas rire aujourd’hui. »
Or, cette joie, loin
d’être une antithèse de la souffrance, se conjuguait avec elle, selon l’exemple
qu’elle avait trouvé dans la vie du futur martyr Théophane Vénard[7] dont
elle écrivit : « C’est une âme qui me plaît, parce qu’il a beaucoup
souffert et qu’il était gai toujours. » Derrière la clôture du Carmel,
elle est sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, par la joie, le sourire,
l’épanouissement de paix et de bonheur parce qu’elle sainte Thérèse de la
Sainte Face, par sa souffrance, ses épreuves, son acceptation et son offertoire.
Son doux sourire épanoui et sa joyeuse vie ensoleillant, n’est pas seulement
l’effet d’un bon naturel ou d’un heureux caractère, voire d’un optimisme à
toute épreuve, comme si son tempérament l’avait insensibilisée à toutes les
souffrances de la vie et à tous les renoncements de la vie religieuse.
Si vive et si expansive
que nous apparaisse l’enfant des Buissonnets, nous savons que, jeune fille,
elle était devenue timide et sensible à l’excès au point de devoir se
cramponner à la rampe de l’escalier avant d’aborder sa supérieure. Cette
sainteté souriante ne s’est pas épanouie sur sa nature mais, au contraire, a dû
contrecarrer cette nature, ce qui lui fit dire : Quelle paix inonde
l’âme, lorsqu’elle s’élève au-dessus des sentiments de la nature!
Outre la froideur de sa
Supérieure et les déconvenues, Thérèse de l’Enfant Jésus eut à souffrir de la
sensation de l’abandon de Dieu[8] ;
elle connut de terribles tentations contre la foi, traversant un tunnel « noir
à en étouffer et, cependant, elle chantait : Mon ciel c’est de
sourire à ce Dieu que j’adore, lorsqu’il veut se cacher pour éprouver ma foi,
sourire en attendant qu’il me regarde encore. » Pendant sa dernière
maladie, à une religieuse qui lui dit qu’elle n’a jamais beaucoup souffert,
elle répond en lui montrant un verre plein d’une potion rouge : « Voyez
ce verre, on le croirait plein d’une liqueur délicieuse ; en réalité je ne
prends rien de plus amer. Eh bien, c’est l’image de ma vie ; aux yeux des
autres elle a revêtu toujours les plus riantes couleurs ; il leur a semblé
que je buvais une liqueur exquise et c’était l’amertume. »
Au récit des
mortifications héroïques, comme nous nous décourageons d’atteindre de telles
hauteurs et que la sainteté nous semble un royaume réservé à quelques
privilégiés[9],
il faut nous tourner vers sainte Thérèse, la laissant nous instruire que la
sainteté est possible à tous pour peu qu’elle reste l’enjeu de l’effort soutenu
par la grâce divine. C’est la « Petite voie. » Pour la suivre, il
nous faut d’abord considérer ce que nous sommes vraiment, sans nous
satisfaire de notre médiocrité et sans abaisser la hauteur du but ; ce
faisant, regardant de si bas un but si haut, concevoir que, comme « le Bon
Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma
petitesse aspirer à la sainteté. » Incapable d’arriver par soi-même à la
sainteté, l’âme se remet entièrement aux « bras de Jésus » et,
soucieuse de bien faire ce qu’elle doit faire dans l’ordre spirituel comme dans
l’ordre temporel, elle accepte de passer là où Jésus l’entraîne : aimables
grâces ou terribles tentations, sécheresse du cœur ou pieuse exaltation. Quoi
qu’il lui arrive, l’âme voit en toute choses la manifestation de la volonté
divine qui l’emmène vers les sommets de la sainteté et s’efforce de recevoir
les dispositions de l’amour fait d’acquiescement, de docilité, de confiance et
d’humilité.
[7] Missionnaire
français, né à Poitiers (21 novembre 1829), martyrisé en Annam (au nord
du Viet-Nam), le 15 février 1861.
[8] Quand
je ne sens rien, quand je suis incapable de prier, de pratiquer la vertu, c’est
alors le moment de chercher de petites occasions, des riens qui font plus de
plaisir à Jésus que l’empire du monde, ou même que le martyre souffert
généreusement. Par exemple, un sourire, une parole aimable, alors que j’aurais
envie de rien dire ou d’avoir l’air ennuyé. Ce nest pas pour faire ma couronne,
pour gagner des mérites, c’est afin de faire plaisir à Jésus. Quand les mots
défaillent, il nous reste la prière par les actes. Nous ne parlons plus à Dieu
par des paroles, c’est lui qui parle aux autre à travers nous.
[9] Vous
le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré d’être une sainte, mais, hélas ! j’ai
toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux
et moi la même différence qu’il existe entre une montagne dont le sommet se
perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des
passants ; au lieu de me décourager, je me suis dit : Le Bon Dieu ne
saurait inspirer des désirs irréalisables je puis donc malgré ma petitesse aspirer
à la sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle
que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen
d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie
toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est
plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur
le remplace avantageusement. Moi je voudrais aussi trouver un ascenseur pour
m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de
la perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de
l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la
Sagesse Eternelle: « Si quelqu’un est tout petit qu’il vienne à moi »
(Proverbes IX 4). Alors je suis venue. devinant que j’avais trouvé ce que je
cherchais et voulant savoir, ô mon Dieu ! ce que vous feriez au tout petit qui
répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce que j’ai
trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous
consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous bercerai sur mes
genoux ! » (Isaïe LXVI 13) Je désire accomplir parfaitement votre
volonté et arriver au degré de gloire que vous m’avez préparé dans votre
royaume, en un mot, je désire être sainte, mais je sens mon impuissance et je
vous demande, ô mon Dieu ! d’être vous-même ma sainteté.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/10/01.php
Sainte Thérèse de Lisieux
sous le regard des peintres
Marzena
Devoud - publié le 28/04/23
En mettant en lumière les
scènes de vie de sainte Thérèse de Lisieux, ces peintres font découvrir de
manière saisissante, à l’aide de leurs pinceaux et avec leur sensibilité, la
"petite voie" de la carmélite. Découvrez ses plus belles
représentations à l'occasion du centenaire de sa béatification le 29 avril.
L’un de ses tableaux a
été imprimé à des millions d’exemplaires. Son auteur n’est pourtant pas un nom
célèbre dans l’histoire de la peinture. Il s’agit de Céline Martin, la fille aînée de la famille Martin, la
grande sœur de Thérèse. Cette œuvre s’intitule : « Thérèse aux
roses ». Une œuvre dont l’image miniature accompagne chaque pèlerin qui
quitte Lisieux.
Carmélite elle aussi,
Céline peint au monastère dès qu’elle le peut, comme c’était le cas dans sa
maison familiale. Et quand elle fait les portraits de Thérèse, elle semble
plonger dans « la petite voie » de l’amour telle que vécue par sa
sœur.
Esquisser le sens du
sacré
Comme Céline, d’autres
peintres, parmi lesquels quelques grands artistes, ont essayé de décrypter la
pensée de la carmélite en la prolongeant et en la sublimant à travers leurs
œuvres. Parmi eux, George Desvallières, Maurice Denis ou encore Amédée Buffet. Tous les trois,
en mettant en lumière les moments les plus importants de la vie de Thérèse
de Lisieux, ont su emmener leurs spectateurs sur l’étonnant chemin
d’enfance spirituelle de la sainte. Ils sont même allés encore plus
loin en y avançant eux-mêmes : ils ont partagé avec elle des
expériences spirituelles fortes, des joies merveilleuses mais aussi des
épreuves, peut-être même des traversées de « nuit obscure ».
S’approcher de la
spiritualité thérésienne
C’est sans doute le cas
de Maurice Denis ou de George Desvallières. Leur attachement à la spiritualité
de la petite Thérèse est palpable et particulièrement saisissant. Contemporains
de la carmélite, tous les deux forment une jeune génération d’artistes
chrétiens prônant un art audacieux, à la lumière de l’Évangile. Et quand George
Desvallières fait sa profession de foi dans le tiers ordre dominicain, il ne
veut rien faire d’autre que de parler du Christ à ses contemporains, avec ce
désir profond qu’ils continuent à croire au sens du sacré. Mais il y a un autre
lien essentiel entre l’artiste et celle qui avait révélé la petite voie de
l’amour : c’est l’église Notre-Dame des Victoires à Paris.
« Sa conversion spirituelle est liée à ce
lieu en 1904. Pour la petite Thérèse, la visite à Notre-Dame des Victoires, en
1887, était aussi très importante. C’est ici qu’elle a compris sa vocation
d’entrer au Carmel. Je pense que ce lien profond à travers Notre-Dame des Victoires a beaucoup rapproché mon
arrière-grand-père de la spiritualité de Thérèse. La notion d’une vie offerte
au Carmel et d’une vie donnée est très présente dans ses œuvres »,
explique à Aleteia Maximilien Ambroselli, son arrière-petit-fils et historien
de l’art.
Faire aimer l’amour
Depuis la tendresse de la
petite enfance de Thérèse et l’absence douloureuse après la mort de sa mère,
entre sa première communion, « le premier baiser de Jésus » et le
grand jour d’entrée au couvent « pour gravir la montagne du Carmel »,
entre ses expériences mystiques et la naissance de la « petite
voie »… Sans aucun doute, tous ces artistes, connus et moins connus, ont
eux-mêmes suivi son cheminement, celui qui a conduit tant de personnes à
travers le monde à la conversion au grand commandement de Jésus : aimer les autres
de l’amour de Dieu.
Découvrez la vie de
Thérèse de Lisieux à travers leur regard et leur sensibilité :
Démarrer le diaporama
Lire aussi :Que reste-t-il de sainte Thérèse de Lisieux ?
Lire aussi :Histoire d’une âme : ce qui se cache derrière le
best-seller mondial de sainte Thérèse
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Couverture de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940
Office Romain
Leçons des Matines avant
1960
Quatrième leçon. Thérèse
de l’Enfant Jésus naquit à Alençon, en France, de parents honorables, et
remarquables par leur singulière et fervente piété envers Dieu. Aussi
aspirait-elle dès sa plus tendre enfance à la vie religieuse. Elle fit dès lors
sérieusement la promesse de ne rien refuser à Dieu de ce qu’il lui paraîtrait
désirer d’elle, promesse à laquelle elle s’efforça d’être fidèle jusqu’à la
mort. Ayant perdu sa mère au cours de sa cinquième année, elle s’abandonna
totalement à la Providence de Dieu, sous la garde vigilante d’un père très
aimant, et de ses sœurs aînées. A leur école, Thérèse s’élança comme un géant,
pour courir dans la voie de la perfection. A l’âge de neuf ans elle fut
confiée, pour son éducation, aux religieuses de l’ordre de Saint Benoît, à
Lisieux, et se fit remarquer là par son intelligence supérieure des choses
surnaturelles. A dix ans, une grave et mystérieuse maladie la fit longtemps
souffrir. Elle en fut miraculeusement délivrée, comme elle le raconte
elle-même, par le secours de la Bienheureuse Vierge qui lui apparut souriante,
au cours d’une neuvaine où elle était invoquée sous son titre de Notre-Dame des
Victoires. Pleine alors d’une angélique ferveur, elle se prépara avec le plus
grand soin au banquet sacré, où le Christ se fait notre aliment.
Cinquième leçon. Sitôt
qu’elle eut reçu pour la première fois le Pain Eucharistique, elle manifesta
une faim insatiable de cette céleste nourriture. Comme inspirée, elle demandait
à Jésus de changer pour elle, en amertume toutes les consolations du monde. Dès
lors, toute brûlante d’amour pour le Christ notre Seigneur e pour l’Église,
elle n’eut bien tôt de plus grand désir que d’entrer dans l’Ordre des
Carmélites déchaussées, afin de pouvoir par son immolation et ses sacrifices, «
aider les prêtres, les missionnaires toute l’Église », et de gagner des âmes
sans nombre à Jésus-Christ, comme plus tard près de mourir, elle promit de
continuer à le faire auprès de Dieu. Elle éprouva de grandes difficultés à
embrasser la vie religieuse à cause de sa jeunesse, mais elle le : surmonta
avec une force d’âme incroyable, et, à l’âge de quinze ans, entra avec bonheur
au Carmel de Lisieux. Là, Dieu opéra d’admirables ascensions dans le cœur de
Thérèse, qui, imitant la vie cachée de la Vierge Marie, produisit comme un
jardin fertile, les fleurs de toutes les vertus, mais surtout celle d’une
éminente charité pour Dieu et pour le prochain.
Sixième leçon. Ayant lu
dans la Sainte Écriture cette invitation : « Si quelqu’un est tout petit, qu’il
vienne à moi », elle voulut, dans son désir de plaire davantage au Très-Haut,
devenir petite selon l’esprit, et, avec une confiance toute filiale, elle se
livra pour toujours à Dieu, comme au plus aimant des Pères. Cette « voie de
l’enfance spirituelle » selon la doctrine de l’Évangile, elle l’enseigna aux
autres, spécialement aux novices qu’elle était chargée, par obéissance, de
former aux vertus religieuses ; et ainsi, toute remplie d’un zèle apostolique,
elle montra le chemin de la simplicité évangélique à un monde enflé d’orgueil
et attaché aux vanités. Jésus, son Époux, l’enflamma profondément du désir de
souffrir et dans son âme et dans son corps. Bien plus, considérant avec une
extrême douleur, combien l’amour de Dieu est universellement rejeté, deux ans
avant sa mort, elle s’offrit en victime à l’Amour très miséricordieux de Dieu.
Alors, comme elle le rapporte elle-même, elle fut blessée d’une flamme du
céleste feu. Enfin, consumée d’amour, ravie en extase, et murmurant avec une
ferveur extrême : « Mon Dieu, je vous aime ! » elle s’envola vers son Époux, le
trente septembre de l’année mil huit cent quatre-vingt-dix-sept, étant âgée de
vingt-quatre ans. La promesse qu’elle avait faite en mourant, de faire tomber
sur la terre une perpétuelle pluie de roses, dès son entrée au Ciel elle l’a
réalisée, et la réalise encore de nos jours, par d’innombrables miracles. C’est
pourquoi le Souverain Pontife Pie XI l’a inscrite parmi les Vierges
Bienheureuses et deux ans après, au cours du grand jubilé il l’a solennellement
placée au nombre des Saintes, puis constituée et déclarée Patronne spéciale de
tous les Missionnaires.
Sculpture de Sainte Thérèse de Lisieux, Cathédrale Saint-Jean, Lyon.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
« Être un petit enfant
devant Dieu »
Sainte Thérèse. — Jour de
mort : 30 septembre 1897, à l’âge de 24 : ans. Tombeau : à Lisieux, en France.
Vie : La « petite Thérèse de l’Enfant Jésus » est actuellement une des saintes
les plus populaires. Quelle profonde émotion devons-nous éprouver à la pensée
qu’une de nos contemporaines a reçu l’honneur des autels et a été couronnée au
ciel comme sainte[ — La sainte est née à Alençon, en France, de parents
honorables. A neuf ans, elle fut confiée aux Bénédictines de Lisieux pour son
éducation. A dix ans, elle fut guérie miraculeusement d’une grave maladie. A 15
ans, elle reçut du pape Léon XIII en personne la permission d’entrer au Carmel
de Lisieux. « Thérèse avait lu dans la Sainte Écriture cette célèbre
exhortation : Si quelqu’un est vraiment petit, alors qu’il vienne à moi !
(Prov. IX, 4 :). Aussi, pour plaire davantage au Très-Haut, voulut-elle être un
petit enfant en esprit et s’abandonner pour toujours avec une confiance
d’enfant à Dieu comme au plus aimant des pères. Elle en dirigea également
d’autres dans cette petite voie de l’enfance spirituelle selon l’enseignement
de l’Évangile, notamment les novices dont elle était devenue, par obéissance,
la maîtresse pour les former à la pratique fervente des vertus de l’Ordre.
Ainsi Thérèse, animée du véritable zèle apostolique, annonça au monde, consumé
d’orgueil et épris de vaine frivolité, la voie de la simplicité évangélique...
En outre, elle souffrit extrêmement de constater que l’amour de Dieu était
partout dédaigné ; c’est pourquoi, deux ans avant sa mort, elle s’offrit comme
victime à l’amour du Dieu de miséricorde. Peu après, Thérèse fut pénétrée,
comme elle le rapporta elle-même, de la flamme du feu céleste et elle mourut en
prononçant dans son dernier soupir, au milieu d’une extase, avec l’ardeur du
saint amour, ces paroles : « Mon Dieu, je vous aime. » Elle s’envola vers son
céleste Époux le 30 septembre 1897, à l’âge de 24 ans. En mourant, Thérèse
avait promis qu’elle ferait descendre sur la terre une pluie ininterrompue de
roses (de grâces célestes). Elle réalisa cette promesse après son entrée au
ciel par un nombre incalculable de miracles et elle la réalise encore de nos
jours » (Bréviaire).
La Messe (Veni de
Libano). — La messe est composée entièrement d’un texte propre qui exprime fort
bien les aspects caractéristiques de la vie de notre petite sainte. A
l’Introït, nous entendons l’invitation du Seigneur à son épouse : « O, viens du
Liban, mon épouse. Tu as blessé mon cœur. » Le verset invite les enfants à
louer Dieu : « Enfants de Dieu, louez le Seigneur. » L’Oraison demande l’esprit
d’enfance de la petite Thérèse « en union d’humilité et de simplicité de cœur
avec elle ». La lecture d’Isaïe déborde d’enthousiasme : « Comme un torrent, je
lui apporte la paix ; comme un fleuve gonflé de hautes eaux, la gloire
éclatante des peuples. Oui, vous serez désaltérés ; je vous porterai dans mon
cœur et je vous caresserai sur mes genoux... » L’Évangile montre de nouveau
l’esprit d’enfance : « Alors Jésus appela un enfant, le plaça il au milieu et
dit : « Si vous ne devenez pas semblables à des enfants, vous ne pourrez entrer
dans le royaume des cieux. » A l’Offertoire, nous entendons notre sainte
chanter le Magnificat : « Car il a abaissé les yeux sur son humble servante. »
La Communion, elle aussi, est très joyeuse : « Il l’a dirigée, il l’a instruite
et il l’a protégée comme la prunelle de son œil. Comme un aigle il étend ses
ailes et il l’a portée sur ses ailes. » Il y a dans cette messe une chaleur et
une solennité extraordinaires.
SOURCE : http://www.introibo.fr/03-10-Ste-Therese-de-l-Enfant
Also
known as
Francoise-Marie Therese
Martin
Teresa of the Infant
Jesus
the Little Flower of
Jesus
the Little Flower
Therese of the Child
Jesus
30
September (additional in Lisieux, France)
Profile
Born to a pious
middle-class French family
of tradesmen; daughter of Blessed Louis
Martin and Blessed Marie-Azelie
Guérin Martin, and all four of her sisters became nuns.
Her mother died when
Francoise-Marie was only four, and the family moved to Lisieux, Normandy, France to
be closer to family. Cured from
an illness at
age eight when a statue of the Blessed
Virgin smiled at her. Educated by
the Benedictine nuns
of Notre-Dame-du-Pre. Confirmed there
at age eleven. Just before her 14th birthday she received a vision of
the Child Jesus; she immediately understood the great sacrifice that had been
made for her, and developed an unshakeable faith.
Tried to join the Carmelites,
but was turned down due to her age. Pilgrim to Rome, Italy at
for the Jubilee of Pope Leo
XIII whom she met and who knew of her desire to become a nun.
Joined the Carmelites at
Lisieux on 9
April 1888 at
age 15, taking her final vow on 8
September 1890 at
age 17. Known by all for her complete devotion to spiritual development and to
the austerities of the Carmelite rule.
Due to health problems resulting from her ongoing fight with tuberculosis,
her superiors ordered her not to fast.
Novice mistress at age 20. At age 22 she was ordered by her prioress to
begin writing her
memories and ideas, which material would turn into the book History of a
Soul. Therese defined her path to God and
holiness as The Little Way, which consisted of child-like love and trust
in God.
She had an on-going correspondence with Carmelite missionaries in China,
often stating how much she wanted to come work with them. Many miracles attributed
to her. Declared a Doctor
of the Church in 1997 by Pope John
Paul II.
Born
2
January 1873 at
Alcon, Normandy, France as Francoise-Marie
Therese Martin
7pm Thursday 30
September 1897 at
Lisieux, France of tuberculosis
14
August 1921 by Pope Benedict
XV
foreign
missions (proclaimed on 14
December 1927 by Pope Pius
XI)
restoration
of religious freedom in Russia
France (1944 by Pope Pius
XII)
Fundación
Gimnasio Pereira, Pereira, Colombia
Institute
of Christ the King Sovereign Priest
Anchorage, Alaska, archdiocese of
Churchill
– Baie d’Hudson, Manitoba, diocese of
Fresno, California, diocese of
Corner
Brook and Labrador, Newfoundland, diocese of
Witbank,
South Africa, diocese of
Discalced
Carmelite nun holding
a bunch of roses
Readings
For me, prayer is a surge
of the heart; it is a simple look turned toward heaven, it is a cry of
recognition and of love, embracing both trial and joy. – Saint Therese
of Lisieux
What beauty? I don’t see
my beauty at all; I see only the graces I’ve received from God. You always
misunderstand me; you don’t know, then, that I’m only a little seedling, a
little almond. – Saint Therese
of Lisieux
You know well enough that
Our Lord does not look so much at the greatness of our actions, nor even at
their difficulty, but at the love with which we do them. – Saint Therese
of Lisieux
O Jesus, Your little bird
is happy to be weak and little. What would become of it if it were big? Never
would it have the boldness to appear in Your presence, to fall asleep in front
of You. Yes, this is still one of the weaknesses of the little bird: when it
wants to fix its gaze upon the Divine Sun, and when the clouds prevent it from
seeing a single ray of that Sun, in spite of itself, its little eyes close, its
little head is hidden beneath its wing, and the poor little thing falls asleep,
believing all the time that it is fixing its gaze upon its Dear Star. When it
awakens, it doesn’t feel desolate; its little heart is at peace and it begins
once again its work of love. It calls upon the angels and
saints who rise like eagles before
the consuming Fire, and since this is the object of the little bird’s desire
the eagles take
pity on it, protecting and defending it, and putting to flight at the same time
the vultures who want to devour it. These vultures are the demons whom the
little bird doesn’t fear, for it is not destined to be their prey but the prey
of the Eagle whom
it contemplates in the center of the Sun of Love. – Saint Therese
of Lisieux, from Story of a Soul
Kneeling before the
tabernacle, I can think of only one thing to say to our Lord: “My God, you know
that I love You.” And I feel that my prayer does not weary Jesus; knowing my
weakness, He is satisfied with my good will. – Saint Therese
of Lisieux
Our Lord needs from us
neither great deeds nor profound thoughts. Neither intelligence nor talents. He
cherishes simplicity. – Saint Therese
of Lisieux
The practice of charity,
as I have said, dear Mother [Mother Agnes,
i.e., her sister Pauline, prioress at
the time], was not always so sweet for me, and to prove it to you I am going to
recount certain little struggles which will certainly make you smile. For a
long time at evening meditation, I was placed in front of a Sister who had a
strange habit and I think many lights because she rarely used a book during
meditation. This is what I noticed: as soon as this Sister arrived, she began
making a strange little noise which resembled the noise one would make when
rubbing two shells, one against the other. I was the only one to notice it
because I had extremely sensitive hearing (too much so at times). Mother,
it would be impossible for me to tell you how much this little noise wearied
me. I had a great desire to turn my head and stare at the culprit who was very
certainly unaware of her “click.” This would be the only way of enlightening
her. However, in the bottom of my heart I felt it was much better to suffer this
out of love for God and not to cause the Sister any pain. I remained calm,
therefore, and tried to unite myself to God and to forget the little noise.
Everything was useless. I felt the perspiration inundate me, and I was obliged
simply to make a prayer of doing it without annoyance and with peace and joy,
at least in the interior of my soul. I tried to love the little noise which was
so displeasing; instead of trying not to hear it (impossible), I paid close
attention so as to hear it well, as though it were a delightful concert, and my
prayer (which was not the Prayer of Quiet) was spent in offering this concert
to Jesus. – Saint Therese
of Lisieux, from Story of a Soul
Our Lord does not come
down from Heaven every day to lie in a golden ciborium. He comes to find
another heaven which is infinitely dearer to him – the heaven of our souls,
created in His Image, the living temples of the Adorable Trinity. – Saint Therese
of Lisieux
Since my longing
for martyrdom was
powerful and unsettling, I turned to the epistles of Saint Paul in the hope of
finally finding an answer. By chance the twelfth and thirteenth chapters of
the first epistle to the Corinthians caught my attention, and in the first
section I read that not everyone can be an apostle, prophet or teacher, that
the Church is composed of a variety of members, and that the eye cannot be the
hand. Even with such an answer revealed before me, I was not satisfied and did
not find peace. I persevered in the reading and did not let my mind wander
until I found this encouraging theme: “Set your desires on the greater gifts.
And I will not show you the way which surpasses all others.” For the Apostle
insists that the greater gifts are nothing at all without love and that this
same love is surely the best path leading directly to God. At length I had
found peace of mind. Love appeared to me to be the hinge for my vocation.
Indeed, I knew that the Church had a body composed of various members, but in
this body the necessary and more noble member was not lacking; I knew that the
Church had a heart and that such a heart appeared to be aflame with love. I
knew that one love drove the members of the Church to action, that if this love
were extinguished, the apostles would have proclaimed the Gospel no longer, the
martyrs would have shed their blood no more. I saw and realized that love sets
off the bounds of all vocations, that love is everything, that this same love
embraces every time and every place. In one word, that love is
everlasting. – from the autobiography of Saint Theresa
of the Child Jesus
Above all it’s the
Gospels that occupy my mind when I’m at prayer;
my poor soul has so many needs, and yet this is the one thing needful. I’m
always finding fresh lights there, hidden and enthralling meanings. – Saint Therese
of Lisieux
Really, I am far from
being a saint, and what I have just said is proof of this; instead of rejoicing,
for example, at my aridity, I should attribute it to my little fervor and lack
of fidelity; I should be desolate for having slept (for seven years) during my
hours of prayer and my thanksgivings after Holy
Communion; well, I am not desolate. I remember that little children are
as pleasing to their parents when they are asleep as well as when they are wide
awake; I remember, too, that when they perform operations, doctors put their
patients to sleep. Finally, I remember that: “The Lord knows our weakness, that
he is mindful that we are but dust and ashes.” – Saint Therese
of Lisieux, from Story of a Soul
Jesus set the book of
nature before me and I saw that all the flowers he
has created are lovely. The splendor of the rose and
the whiteness of the lily do
not rob the little violet of its scent nor the daisy of its simple charm. I
realized that if every tiny flower wanted
to be a rose,
spring would lose its loveliness and there would be no wildflowers to
make the meadows gay. It is just the same in the world of souls – which is the
garden of Jesus. He has created the great saints who are like the lilies and
the roses,
but he has also created much lesser saints and they must be content to be the
daisies or the violets which rejoice his eyes whenever he glances down.
Perfection consists in doing his will, in being that which he wants us to be.
Jesus, help me to simplify my life by learning what you want me to be – and
becoming that person. – Saint Therese
of Lisieux, from Story of a Soul
Oh! no, you will see…it
will be like a shower of roses.
After my death, you will go to the mail box, and you will find many
consolations. – Saint Therese
on 9
June 1897 after
Sister Marie of the Sacred Heart told her we would be very sorry after she died
Merciful Father, in the
name of Thy sweet Jesus, of the Blessed Virgin Mary, and of all the saints, I
beg Thee to consume my sister with Thy Spirit of Love, and to grant her the
grace to make Thee greatly loved. – composed by Saint Thérèse with the
request that her missionary brother continue to say it for her also after her
death
MLA
Citation
“Saint Thérèse of
Lisieux“. CatholicSaints.Info. 19 August 2020. Web. 30 September
2020. <https://catholicsaints.info/saint-therese-of-lisieux/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-therese-of-lisieux/
St. Therese of Lisieux
St. Therese of Lisieux
was the ninth child of saintly parents, Louis and Zélie Martin, both of whom
had wished to consecrate their lives to God in the cloister. The vocation
denied them was given to their children, five of whom became religious, one to
the Visitation Order and four in the Carmelite Convent of Lisieux. Brought up
in an atmosphere of faith where every virtue and aspiration were carefully
nurtured and developed, her vocation manifested itself when she was still only
a child.
Tragedy and loss came quickly
to Therese when her mother died of breast cancer when she was four and a half
years old. Her sixteen year old sister Pauline became her second mother — which
made the second loss even worse when Pauline entered the Carmelite convent five
years later. A few months later, Therese became so ill with a fever that people
thought she was dying. When Therese saw her sisters praying by a statue of Mary
in her room, Therese also prayed. She saw Mary smile at her and suddenly she
was cured.
Educated by the Benedictines,
when she was fifteen she applied for permission to enter the Carmelite Convent,
and being refused by the superior, went to Rome with her father, as eager to
give her to God as she was to give herself, to seek the consent of the Holy
Father, Leo XIII, then celebrating his jubilee. He preferred to leave the
decision in the hands of the superior, who finally consented and on 9 April,
1888, at the unusual age of fifteen, Thérèse Martin entered the convent of
Lisieux where two of her sisters had preceded her.
In 1896, Thérèse
requested to become a missionary and was selected to join a convent in Hanoi,
Vietnam. But before leaving for her new duties, she was told by Jesus Christ,
her “Bridegroom”, that she would soon be joining Him. That same year, she
contracted tuberculosis. She kept working without telling anyone until she
became so sick a year later everyone knew it. Her pain was so great that she
said that if she had not had faith she would have taken her own life without
hesitation. But she tried to remain smiling and cheerful — and succeeded so
well that some thought she was only pretending to be ill. Her one dream was the
work she would do after her death, helping those on earth. “I will return,” she
said. “My heaven will be spent on earth.” She died on September 30, 1897 at the
age of 24 years old.
The account of the eleven
years of her religious life, marked by signal graces and constant growth in
holiness, is given by St. Thérèse in her autobiography, written in obedience to
her superior and published two years after her death. In 1901 it was translated
into English, and in 1912 another translation, the first complete edition of
the life of the Servant of God, containing the autobiography, “Letters and
Spiritual Counsels”, was published. Its success was immediate and it has passed
into many editions, spreading far and wide the devotion to this “little” saint
of simplicity, and abandonment in God’s service, of the perfect accomplishment
of small duties.
The fame of her sanctity
and the many miracles performed through her intercession caused the introduction
of her cause of canonization only seventeen years after her death, 10 Jun,
1914. On October 19, 1997, Pope John Paul II declared her a Doctor of the
Church because of the impact that her spirituality has had on the lives of so
many of God’s children.
St. Therese of Lisieux is
one of the patron saints of the missions, not because she ever went anywhere,
but because of her special love of the missions, and the prayers and letters
she gave in support of missionaries. This is reminder to all of us who feel we
can do nothing, that it is the little things that keep God’s kingdom growing. She
is also the patroness of aviators and florists.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-therese-of-lisieux/
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Teresa of the Child (Infant) Jesus V (RM) +
(also known as Thérèse of Lisieux, Marie Francoise
Martin)
Born in Alençon, France, January 2, 1873; died in
Lisieux, Normandy, France, on September 30, 1897; canonized in 1925 by Pope
Pius XI, who in 1927 declared patron of foreign missions (together with Saint
Francis Xavier); in 1997, she was named a Doctor of the Church by Pope John
Paul II.
"I had offered
myself . . . to the Child Jesus as His little plaything. I told Him not to use
me as a valuable toy . . . but like a little ball of no value. . . . He let His
little ball fall to the ground and He went to sleep. What did He do during His
gentle sleep and what became of the abandoned ball? Jesus dreamed He was still playing with His toy,
leaving it and taking it up in turns, and then, having seen it roll quite far,
He pressed it to His heart, no longer allowing it to ever go far from His
little hand."
--St. Thérèse of Lisieux
Thérèse was the ninth
child of Louis Martin, a watchmaker, and Azélie-Marie Geurin, a maker of point
d'Alençon lace. She was baptized Marie-Fran‡oise- Thérèse. Her mother died in 1877 when Thérèse was five, and the
father moved the family to Lisieux, where the children could be overseen by
their aunt.
Thérèse's two older
sisters became Carmelite nuns at Lisieux. When she was 15, Thérèse told her
father that she was so much devoted to Jesus that she wished to do the same but
the Carmelites and her bishop thought that she was too young. A few months
later during a pilgrimage to Rome for the jubilee of Pope Leo XIII, she met the
pope. As she knelt
before him, she broke the rule of silence and asked him, "In honor of your
jubilee, allow me to enter Carmel at fifteen. . . ." The pope was
impressed by her fervor, but upheld the decision to make her wait.
At the end of the year,
she was received in the Carmel and took the name Thérèse of the Child Jesus.
Her father suffered a nervous breakdown and was institutionalized for three
years. Despite her fragile health, she lived the austere life faithfully. At
22, she was appointed assistant novice mistress, although in fact she fulfilled
the duties of the novice mistress. After her father died in 1894, the fourth sister joined the convent.
Her prioress Mother Agnes
(her blood-sister Pauline) requested the she write her autobiography,
L'histoire d'une âme (The story of a soul). She began in 1894 to write the
story of her childhood, and in 1897, after finishing it the previous year, she
was ordered by the new prioress, Mother Marie de Gonzague, to tell of her life
in the convent. Both were
combined in the final book, which was revised and circulated to all the
Carmelite houses.
Thérèse of Lisieux's
autobiography was three sections written specifically to her sister Pauline,
her sister Marie, and her prioress. It was edited by Pauline (Sister Agnes) and
made to appear as though written to her prioress. Highly edited book sold
without notation until 1956. In 1952 the unedited manuscripts were published in
their original form. The first English version, translated by Ronald Knox,
appeared in 1958 under the title Autobiography of a saint. Thérèse was childlike,
not polished, and she was sentimental. Surprisingly, Thérèse found it hard to say the rosary,
which should be a comfort to those saints-in-the-making who find it difficult,
too.
The appeal of the book
was immediate and astonishing: It had an instant appeal in every language into
which it was translated. Her "little way" of searching for simplicity
and perfection in everyday tasks became a model for ordinary people. The
saint's nine years in the convent were uneventful and 'ordinary,' such as could
be paralleled in the lives of numberless other young nuns: the daily life of
prayer and work, faults of pride and obstinacy to be overcome, a certain
moodiness to be fought, inward and outward trials to be faced. Sister Thérèse stuck bravely to her 'little way' of
simple trust in and love for God.
Afflicted with
tuberculosis, Thérèse hemorrhaged but endured her illness with patience and
fortitude. She wished to join the Carmelites at Hanoi in Indochina at their
invitation, but her illness became worse. She moved into the infirmary in 1897
and died at the age of 24. Her last words were, "I love him. My God I love
you." Since her death she has worked innumerable miracles, and her cultus
has spread throughout the world. She had become the most popular saint of
modern times: Thérèse had shown innumerable people that sainthood is attainable
by anybody, however, obscure, lowly, untalented, by doing the small things and
discharging daily duties in a perfected spirit of love for God. Her popularity was so great that a large church was
built in Lisieux to accommodate the crowds of pilgrims to her shrine.
In contemplating her
death, Thérèse said, "I will let fall a shower of roses," meaning
favors through her intercession. From this we get the novena of St. Thérèse
which requires the praying of 24 Our Fathers each day for nine days in honor of
the 24 years of life that God granted the saint. It is said that when the
prayer has been heard and answered, the petitioner will receive a rose from the
heavenly garden as a sign. For
this reason, she is called "the Little Flower of Jesus."
Thérèse's attraction is
her utter simplicity. She was no scholar; no great student of the Bible or the
Fathers. She simply longed to be a saint, as she believed her person could.
"In my little way," she wrote, "are only very ordinary things. Little
souls can do everything that I do."
She was full of fun. She
drew a coat of arms for herself and Jesus, surmounted with her initials M.F.T.,
and the divine ones I.H.S. She made superbly innocent and happy jokes. She
recorded that she would pretend she was at Nazareth in the Holy Family's home.
"If I am offered salad, cold fish, wine or anything with a strong flavor,
I give that to good Saint Joseph. I give the warm dishes and the ripest fruits
to the Holy Virgin. I give the infant Jesus soup, rice, and jam. But if I am offered a bad meal, I say gaily to myself,
'My little girl, today it is all yours'."
Thérèse was a happy
saint. Even as she
suffered pain--physical and emotional (being scolded for pulling up flowers
rather than weeds in the garden)--she always thanked God for everything
(Attwater, von Balthasar, Benedictines, Bentley, Day, Delaney, Gorres, Robo,
Sackville-West, Sheppard, White).
In art, St. Thérèse is a
Discalced Carmelite holding a bouquet of roses or with roses at her feet. She is the patron saint of foreign missions (due to
her prayers for and correspondence with missions), all works for Russia,
France, florists and flower growers (White); aviators, and, in 1944, was named
copatroness of France with Saint Joan of Arc (Delaney).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/1001.shtml
Statue
de Sainte Thérèse de Lisieux, église Sait-Martin de Neuilly-le-Malherbe, à
Vacognes-Neuilly, Calvados
St. Thérèse of Lisieux
(Sister Teresa of the Child Jesus)
Carmelite of Lisieux, better known as the Little Flower of
Jesus, born at Alençon, France, 2 January, 1873; died at Lisieux 30 September, 1897.
She was the ninth child
of saintly parents,
Louis and Zélie Martin, both of whom had wished to consecrate their
lives to God in
the cloister.
The vocation denied
them was given to their children, five of whom became religious,
one to the Visitation
Order and four in the Carmelite Convent of
Lisieux. Brought up in an atmosphere of faith where
every virtue and
aspiration were carefully nurtured and developed, her vocation manifested
itself when she was still only a child. Educated by
the Benedictines,
when she was fifteen she applied for permission to enter the Carmelite Convent,
and being refused by the superior, went to Rome with
her father, as eager to give her to God as
she was to give herself, to seek the consent of the Holy
Father, Leo
XIII, then celebrating his jubilee.
He preferred to leave the
decision in the hands of the superior, who finally consented and on 9 April,
1888, at the unusual age of fifteen, Thérèse Martin entered the convent of Lisieux where two of her sisters had preceded
her.
The account of the eleven
years of her religious
life, marked by signal graces and
constant growth in holiness,
is given by Soeur Thérèse in her autobiography, written in obedience to
her superior and published two years after her death. In 1901 it was translated
into English,
and in 1912 another translation, the first complete edition of the life of the
Servant of God, containing the autobiography, "Letters and Spiritual
Counsels", was published. Its
success was immediate and it has passed into many editions, spreading far and
wide the devotion to this "little" saint of simplicity, and abandonment in God's service, of the perfect accomplishment of small duties.
The fame of her sanctity and the many miracles performed through her intercession caused the introduction of her cause of canonization only seventeen years after her death, 10 Jun,
1914.
Editor's Note: After the publication of this
article, St. Thérèse was canonized and later declared a Doctor of the Church.]
Donovan,
Edith. "St. Thérèse of Lisieux." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 17 (Supplement). New York: The Encyclopedia
Press, 1922. 1 Oct. 2017 <http://www.newadvent.org/cathen/17721a.htm>.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. 1922. Arthur J. Scanlan, D.D.,
Censor. Imprimatur. +Patrick J. Hayes, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/17721a.htm
Canonisation
de Thérèse de Lisieux le 17 mai 1925 dans la Basilique Saint-Pierre de Rome.
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Homily
at the Canonization of Saint Thérèse of Lisieux, by Pope Pius XI, 17 May 1925
Blessed be God and the
Father of Our Lord Jesus Christ, Father of mercies, and God of all consolation;
who in the midst of the countless cares of our apostolic ministry, has granted
Us the joy of inscribing as our first Saint in the calendar the Virgin who was
also the first to be beatified by Us, at the beginning of our Pontificate. This
maiden became a child in the order of grace, but her spirit of childhood was
united to such greatness of soul that, in accordance with the promises of
Christ, she merited to be glorified before the Church upon earth, as well as in
the Heavenly Jerusalem.
We give thanks to God
likewise for permitting Us, who hold the place of His Only Son, to repeat
insistently today from this chair of Truth and during this solemn ceremony the
salutary teaching of the Divine Master. When the disciples asked: “Who will be
the greater in the Kingdom of Heave?” calling a child and setting him in their
midst, He pronounced these memorable words: “Amen, I say to you, unless ye be
converted and become as little children, ye shall not enter into the Kingdom of
Heaven.” (Mat 18:2)
The new Saint Thérèse had
learned thoroughly this teaching of the Gospels and had translated it into her
daily life. Moreover she taught the way of spiritual childhood by word and
example to the novices of her monastery. She set it forth clearly in all her
writings, which have gone to the ends of the world, and which assuredly no one
has read without being charmed thereby, or without reading them again and again
with great pleasure and much profit. For this simple child, this flower that
blossomed in the walled garden of Carmel, not content with adding to Thérèse
the name of the “Child Jesus,” retraced in herself His living image, so that it
may be said that whosoever honors Thérèse honors the Divine Model she
reproduced.
Therefore We nurse the
hope today of seeing springing up in the souls of the faithful of Christ a
burning desire of leading a life of spiritual childhood. That spirit consists
in thinking and acting, under the influence of virtue, as a child feels and
acts in the natural order. Little children are not blinded by sin, or disturbed
by the passions, and they enjoy in peace the possession of their innocence.
Guiltless of malice or pretense, they speak and act as they think, so that they
show themselves as they really are. Thus Thérèse appeared more angelic than
human in her practice of truth and justice, endowed as she was with the
simplicity of a child. The Maid of Lisieux had ever in memory the invitation
and the promises of her Spouse: “Whosoever is a little one, let him come to
Me.” (Prov. 9:4) “You shall be carried at the breasts, and upon the knees they
shall caress you; as one whom the mother caresseth, so will I comfort you.”
(Is. 64:12-13)
Conscious of her weakness
she abandoned herself entirely to God, and leaning upon Him she labored to
acquire – at the cost of every sacrifice, and of an utter yet joyous abdication
of her own will — the perfection she arrived at. We need not be surprised if in
Thérèse was accomplished the word of Christ: “Whosoever therefore shall humble
himself as this little child, he is the greater in the Kingdom of Heaven.” (Mat
18:4) In her catechism lessons she drank in the pure doctrine of Faith, from
the golden book of The Imitation of Christ she learned asceticism, in the
writings of Saint John of the Cross she found her mystical theology. Above all,
she nourished heart and soul with the inspired Word of God on which she
meditated assiduously, and the Spirit of Truth taught her what He hides as a
rule from the wise and prudent and reveals to the humble. Indeed, God enriched
her with a quite exceptional wisdom, so that she was enabled to trace out for
others a sure way of salvation.
That superabundant share
of divine light and grace enkindled in Thérèse so ardent a flame of love, that
she lived by it alone, rising above all created things, till in the end it consumer
her; so much so that shortly before her death she could candidly avow she had
never given God anything but Love.
Evidently it was under
the influence of that burning charity that the Maid of Lisieux took the
resolution of doing all things for love of Jesus, with the sole object of
pleasing Him, of consoling His Divine Heart, and of saving a multitude of souls
who would love Him eternally. We have proof that on entering into Paradise she
began at once, there also, this work among souls, when we see the mystical
shower of roses which God permitted her, and still permits her to let fall upon
earth, as she had ingenuously foretold.
Therefore do We desire
earnestly that all the Faithful of Christ should render themselves worthy of
partaking in the abundant profusion of graces resulting from the intercession
of “little Thérèse.” But We desire much more earnestly that all the faithful
should study her in order to copy her, becoming children themselves, since
otherwise they cannot, according to the oracle of the Master, arrive at the
Kingdom of Heaven.
If the way of spiritual
childhood became general, who does not see how easily would be realized the
reformation of human society which We set ourselves to accomplish at the
commencement of our Pontificate, and more especially in the promulgation of
this Jubilee.1 We, therefore, adopt as our own the prayer of the new Saint
Thérèse with which she ends her invaluable autobiography: “O Jesus, we beseech
Thee to cast Thy glance upon the vast number of little souls, and to choose in
this world a legion of little victims worthy of Thy love.” Amen.
Gravure de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Gravure de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Vehemently do We exult
this day, and We are filled with the greatest joy, because it is granted to Us
who beatified the daughter of Carmel — Thérèse of the Child Jesus, and proposed
her as a model, to celebrate now her canonization, under the authority of Our
Lord Jesus Christ, of the holy Apostles Saint Peter and Saint Paul, and under
our own authority.
This Virgin, truly wise
and prudent, walked in the way of the Lord in the simplicity of her soul, and
being made perfect in a short space, fulfilled a long time. Thereafter while
still in the flower of her years, she was called to Paradise to receive the
crown which her heavenly Spouse had prepared for her. During her lifetime she
was known only to a few, but immediately after her saintly death her fame
spread abroad in marvellous fashion throughout the whole Christian world, on
account of the innumerable wonders wrought by Almighty God at her intercession.
Indeed, it seemed as if, in accordance with her dying promise, she were letting
fall upon earth a shower of Roses. Hence it came to pass that Holy Church
decided to bestow upon her the high honors reserved for the Saints without
observing the statutory delays.
The child was born at
Alençon in the diocese of Séez, in France, on January 2, 1873, of a father and
amother remarkable for their piety — Louis Stanislaus Martin and Marie Zélie
Guérin. [ They were declared Venerable on 26 March 1994.] On January 4 she was
baptized, receiving the name of Marie Françoise Thérèse.
Scarcely had she passed
the age of four years and a half when she was bereft of her mother, and so
became a prey to the deepest sorrow. Her education was thenceforth entrusted to
her sisters, Marie and Pauline, whom she strove to obey perfectly in all
things, the while she lived under the watchful care of her well-beloved father.
Thanks to her teachers, Thérèse hastened like a giant along the way to
perfection. From her earliest years it was her chief delight to talk frequently
of God, and she always kept before her mind the thought that she must not
inflict the slightest pain on the Holy Child Jesus.
Inspired by the Holy
Spirit she longed to lead a most holy life and promised earnestly that she
would refuse God nothing He should seem to ask of her, a resolution she
endeavored to keep until death. As soon as she had reached the age of nine she
was given into the charge of the Benedictine nuns
of Lisieux, with whom she spent the day, returning home at nightfall. Though
younger than the other scholars, she outstripped them all in progress and
piety, studying the mysteries of our Faith with such zeal and insight that the
chaplain of the convent styled her his “theologian,” or the “little doctor.” As
time passed she learned by heart the whole of that admirable book, The
Imitation of Christ, while the Sacred Scriptures became so familiar to her,
that in her writings she used them aptly, frequently, and with authority.
In her tenth year, she
was long afflicted by a mysterious and deadly disease from which, as she
herself narrates, she was freed through Our Blessed Lady, to whom she had been
making a novena under the invocation of Our
Lady of Victories, and who appeared to her with a smile upon her lips.
Thereafter, filled with angelic fervor, she made her soul ready for the sacred
Banquet in which we partake of the Body of Christ.
As soon as she had tasted
of the Eucharistic Bread, she felt an insatiable hunger for that heavenly Food,
and, as if inspired, she begged of Jesus, her sole delight, to “change for her
into bitterness all human consolation.” Then, all aflame with love for Christ
and His Church, she had a most keen desire to enter among the Discalced
Carmelites, so that by her self-denial and continual sacrifices “she might
bring help to priests and missionaries and the entire Church,” and might gain
innumerable souls for Jesus Christ At the approach of death she promised that
when with God she would continue this work.
While yet but fourteen
years old, on account of her tender age, she met with serious opposition on the
part of the ecclesiastical authorities regarding her vocation to the cloister.
These difficulties she surmounted with a strength of soul well-nigh incredible,
and in spite of her natural shyness, she revealed her intention to our
predecessor, Leo
XIII of happy memory. The Pontiff remitted the matter to the decision
of the Superiors. though balked of her desire, and stricken with grief,
nevertheless she was perfectly submissive to the divine will.
After this stern trial of
her patience and her vocation, on the night day of April 1888, with the
approval of her Bishop, she entered the Carmelite Monastery
of Lisieux. In Carmel God wonderfully trained the heart of Thérèse, who,
imitating the hidden life of Our Lady at Nazareth, like a well-watered garden
put forth the flowers of every virtue, but most of all those of a burning love
for God and most ardent charity of her neighbor, inasmuch as she had thoroughly
understood that commandment of the Lord: “Love one another as I have loved
you.”
In order more and more to
give pleasure to Jesus Christ, having dwelt upon the invitation given in
Scripture: “If anyone is little, let him come unto Me,” she desired to be a
little one in spirit, and thenceforth with a childlike and perfect trust she
surrendered herself entirely and for ever to God, as to a most loving Father.
This way of spiritual childhood, in keeping with the doctrine of the Gospel,
she taught to others, especially to the novices, whom out of obedience she had
undertaken to train in the exercise of the virtues of the religious life, and
then filled with a holy and apostolic zeal [by her writings] she
enthusiastically opened up the way of evangelical simplicity to a world puffed
up with pride, “loving vanity and searching after falsehood.”
Jesus, her Spouse, set
her completely on fire with a longing to suffer both in body and in soul.
Realizing with the utmost sorrow how Divine Love was on all sides forgotten,
two years before her death she offered herself wholeheartedly as a victim to
“God’s Merciful Love.” Then, as it is reported, she was wounded by a flaming
dart, so that, consumed by the divine fire, rapt in ecstasy, with the cry of
“My God, I love Thee!” upon her lips, she went to her reward at the age of
twenty-four. It was on September 30, 1897, that she took flight to her Spouse,
and thus, according to the well-known eulogy of Holy Scripture: “having been
made perfect in a short space, she fulfilled a long time.”
The funeral rites were
duly carried out, and she was buried in the cemetery of Lisieux. From there her
fame spread throughout the world and her sepulcher became glorious. Scarcely
had she entered Paradise than she began to fulfill by innumerable miracles — as
she still continues to fulfill — her promise of sending down to earth a
perpetual shower of Roses, that is, of graces. The high esteem which she
enjoyed among those who knew her in life was wonderfully increased after her
death.
Urged by her great
reputation for holiness, many Cardinals,
Bishops, and Religious Superiors sent petitions to Pope [St.] Pius X, begging
that her cause of canonization would be introduced. the Holy Father hearkened
to the many prayers, and on the ninth of June, 1914, signed the decree of the
Commission of the Introduction of the Cause, which was entrusted to the
Postulator-General of the Discalced
Carmelites, Reverend Father Rodrigo of Saint Francis of Paula.
The Process having been
carried through its various stages, and the heroic nature of the virtues
practiced by Thérèse having been duly inquired into, the General Congregation
was held on August 2, 1921, in presence of Pope Benedict XV. His
Eminence, Cardinal Vico,
Ponent of the Cause, submitted for discussion the question of the heroism of
the Servant of God in practicing the theological virtues of Faith, Hope, and
Charity, as also the cardinal
virtues of Prudence, Fortitude, Justice, and Temperance. The Cardinals and
Consulters present gave their vote, and after delaying in order to obtain
further light from God, Our Predecessor promulgated his decision on the eve of
the Assumption, to the effect that the Venerable Thérèse had practiced the
above virtues to an heroic degree.
So rapid and triumphant
was the progress of the Cause that at once two miracles were proposed for
examination, chosen out of a multitude of prodigies said to have been wrought
throughout the Christian world by the powerful intercession of the Venerable
Thérèse. The first concerned Sister Louise of Saint Germain, of the Daughters
of the Cross, victim of an organic disease, namely, a grave ulcer in the
stomach, of hemorragic nature. On having recourse to the intercession of
Thérèse, she was restored to perfect health, as three eminent doctors have
unanimously testified at the request of the Sacred Congregation of Rites. The
second miracle, somewhat similar to the first, was the cure of the young
seminarist, Charles Anne, victim of pulmonary haemoptysis, of the cavitary
stage. He confidently invoked the aid of the Servant of God and was perfectly
cured. This is clear from the testimony of the three doctors, and from the
reasons on which they based their decisions.
After the Antepreparatory
and Preparatory Congregation, the General Congregation, on January 30, 1923,
discussed in our presence the miraculous nature of three cures. According to
custom, We reserved our decision in order to obtain further assistance from
God, and on Quinquagesima Sunday, February 11, 1923, Feast of the Apparition of
Our Lady at Lourdes, and eve of the first anniversary of our coronation, We
decided to make it known. In the presence of Cardinal Vico,
Prefect of the Congregation of Rites, and others of its members, We solemnly
declared the above instantaneous and complete cures to be beyond doubt
miraculous, and We gave orders for the promulgation of a Decree to that effect.
Shortly after, on March
6, Cardinal Vico,
at another general reunion of the Congregation of Rites, put the question: “The
virtues of the Venerable Servant of God and the two miracles required having
been formally recognized, can the beatification safely
be proceeded with?” The decision was unanimously in the affirmative. After a
brief delay, on the Feast of Saint Joseph, We solemnly declared that in all
safety Sister Thérèse of the Child Jesus could receive the honors of beatification,
and We ordained the publication of the Brief for the ceremony in the Vatican
Basilica. In the same Patriarchal Basilica of the Prince of the Apostles amid
an outpouring of universal joy, the Servant of God became Blessed Thérèse.
Hearing of the fresh
prodigies accomplished by Thérèse of the Child Jesus, We commissioned the
Sacred Congregation of Rites on July 27, 1923, to take up anew the Cause of the
Beata. On July 11, 1924, We ratified a decree of the Sacred Congregation which
declared that the examinations in the dioceses of Parma [Italy] and Malines [Belgium],
concerning miracles attributed to Blessed Thérèse were valid processes.
Gabriella Trimusi, who at
the age of twenty-three had entered the Convent of the Poor Daughters of the
Sacred Heart in Parma, began in 1913 to suffer in her left knee. She was in the
habit of breaking the firewood across her knee, and this caused a lesion at the
joint which prepared the way for a tuberculous infection. The trouble began
with a dull pain, then the knee became swollen, and finally loss of appetite
brought about emaciation. She was attended by two physicians, but without
success, so that three years later she was sent to Milan, where injections,
sunbaths, and various other forms of treatment were tried in vain; at the end
of four years the spine itself became affected. The invalid returned to Parma,
where several doctors diagnosed it as a case of tuberculous lesion, and
prescribed general remedies. A radiograph of the knee revealed at this period
the existence of periostitis at the head of the tibia. Taken to the hospital, she
was once more subjected to X-rays, but while there was attacked by Spanish
influenza, and began to suffer fresh and constantly increasing pain in the
vertebral column. All remedies proving ineffective, she was recommended by a
priest on June 13, 1923, to join in a public novena in honor of Blessed
Thérèse. She joined in the prayers, more concerned, however, over the health of
the other nuns than her own. The close of the novena coincided with the close
of a triduum in a neighboring Carmel, and several of the nuns — Gabriella among
the rest — sought permission to attend the ceremony. On her return, after
slowly and painfully effecting the short journey, she entered the chapel of the
Community, where the others were already assembled. The Superioress exhorted
her to pray with confidence, and bade her go to her place. Strange to say, the
invalid knelt down unconsciously on her knee without feeling the slightest
pain, nor did she realize what she had done, on account of the increase of
suffering at the moment in the spine. She next went to the refectory with
others, and, the meal finished, slowly mounted the stairs. Going into the first
room she saw, she took off the apparatus she wore to support the spine, and
cried out loudly: “I am cured, I am cured!”
Sister Gabriella Trimusi
returned at once to her labors and the exercises of religious life, without
either pain or fatigue. The doctors appointed by the Sacred Congregation
discussed the miracle at great length, and decided that the lesion at the knee
was chronic arthrosynovitis and the spinal trouble was chronic spondulitis.
These two lesions, rebellious to all other treatment, yielded to God’s power,
and Sister Gabriella by a miracle recovered the health which she still enjoys.
The story of the second
miracle is more brief. In October 1919, Maria Pellemans was a victim of
pulmonary tuberculosis, and this was followed by gastritis and enteritis, both
of them likewise of a tuberculous nature. She was medically attended at home,
then in a sanatorium. In August 1920, she went to Lourdes, but all to no
purpose. In March, 1923, she accompanied a small band of pilgrims to Lisieux,
and while kneeling at the tomb of the Blessed Thérèse she was suddenly restored
to perfect health. Three specially appointed doctors made a favorable report to
the Sacred Congregation on both miracles.
In these cures, the
reality of the miraculous nature admitted of no doubt whatsoever, indeed it
shone with unwonted splendor on account of the special circumstances in which
the prodigies occurred.
For that reason, on 17
March 1925,
in a General Congregation, Cardinal Vico
sought the verdict of the Cardinals and
Consulters, based on the unanimous decision of the medial experts.
We ourselves reserved our
opinion until March
19, Feast of Saint Joseph, when in the presence of the Cardinal Prefect
and other dignitaries of the Sacred Congregation of Rite We solemnly proclaimed
the two cures to be of a certainty miraculous. On March 29, after having
received the unanimous vote of the Cardinals and
the Consulters, We solemnly declared the Canonization of the Blessed Thérèse
could be proceeded with in safety.
After all these
preliminaries, in order to comply with the prescriptions laid down by our
Predecessors, and to enhance the splendor of the august ceremony, We convoked a
Secret Consistory of the Cardinals on
March 30, to ask their advice on the question of the solemn canonization.
Cardinal Vico
spoke eloquently on the life and miracles of Blessed Thérèse of the Child
Jesus, and warmly begged that she be raised to the highest honors. Each of
the Cardinals expressed
his opinion on the matter in question. On April 2 We held a Public Consistory,
at which after an able discourse by the Consistorial advocate, John Gusco, all
the Cardinals exhorted
Us to give a final decision. We, however, invited by special letters not merely
the neighboring Bishops, but also those most remote to come to Us and pronounce
their opinion. Many came from various countries, and on April 22 took part in a
semi-public Consistory, after having acquainted themselves — by means of an
abridgment — with the life and miracles of the Beta, and all the process gone
through by the Congregation of Rites. Patriarchs, Archbishops, and Bishops
united themselves to the Cardinals,
urging upon Us to celebrate this canonization.
We therefore decided to
celebrate it on May
17, in the Vatican Basilica, and exhorted the faithful to redouble their
prayers, both for their own spiritual benefit and for our guidance by the
Spirit of God.
On this most happy and
desired day, the secular and regular clergy of Rome, the Prelates and Officials
of the Curia, and finally all the Patriarchs, Bishops and Abbots then in the
Eternal City gathered in the Vatican Basilica, the same being magnificently
decorated. We ourselves brought up the rear of the procession. Then our
Venerable Brother, Anthony Cardinal Vico,
after a speech by Virgil Jacoucci, Consistorial advocate, set forth to Us the
desire of the Episcopate, and the Order of Discalced
Carmelites, that We should place among the Saints Blessed Thérèse of the
Child Jesus, whom already We had proclaimed the patroness of the Missions and
Noviciates of the Order. A second and third time they renewed their petition.
Then after earnest prayers for light: “In honor of the Holy and Undivided
Trinity, for the glory of the Catholic Faith, by the authority of Jesus Christ,
of Peter and Paul, and by our own authority, after mature deliberation and at
the request of the Cardinals,
Patriarchs and Bishops, We declared that the professed nun of the Order of
Discalced Carmelites, Thérèse of the Child Jesus, was a Saint and was to be
inscribed in the calendar of the Saints, memory of her to be kept on October
the third of each year. [With the change of the liturgical calendar, Saint
Thérèse’s feast day was moved to October 1st .] Finally, We returned fervent
thanks to God for so great a favor, celebrated the Holy Sacrifice, granted a
Plenary Indulgence,
and ordained the publication of the Decree, to be signed by all the Cardinals and
by ourselves.
Today, faithful flock of
Christ, the Church offers a new and most noble model of virtue for all of you
to contemplate unceasingly. For the peculiar characteristic of the sanctity to
which God called Thérèse of the Child Jesus lies chiefly in this, that having
heard the Divine call she obeyed with the utmost promptness and fidelity.
Without going beyond the common order of things, in her way of life she
followed out and fulfilled her vocation with such alacrity, generosity, and
constancy that she reached an heroic degree of virtue. In our own day, when men
seek so passionately after temporal goods, this young maiden lived in our midst
practicing in all simplicity and devotedness the Christian virtues in order to
honor God and to win eternal life. May her example strengthen in virtue and
lead to amore perfect life, not only the cloistered souls but those living in
the world.
In our present needs let
us all invoke the patronage of Saint Thérèse of the Child Jesus, that by her
intercession a shower of Roses, that is, of the graces we require, may descend
upon us. All of which We solemnly affirm out of the fullness of the Apostolic
authority, and if anyone contravene our Decree — he shall incur the wrath of
God and of Saint Peter and Saint Paul. Given in Rome, at Saint Peter’s, May 17,
1925, in the fourth year of our Pontificate, I, Pius, Bishop of the Catholic
Church, et cetera.
Gravure
de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940. « Sainte Thérèse novice à 16
ans. Photographie de janvier 1889 ».
APOSTOLIC LETTER OF HIS
HOLINESS POPE JOHN PAUL II
DIVINI AMORIS SCIENTIA
SAINT THÉRÈSE OF THE
CHILD JESUS AND THE HOLY FACE
IS PROCLAIMED A DOCTOR OF
THE UNIVERSAL CHURCH
1. THE SCIENCE OF DIVINE
LOVE, which the Father of mercies pours out through Jesus Christ in the Holy
Spirit, is a gift granted to the little and the humble so that they may know
and proclaim the secrets of the kingdom, hidden from the learned and the wise;
for this reason Jesus rejoiced in the Holy Spirit, praising the Father who
graciously willed it so (cf. Lk 10:21-22; Mt 11:25-26).
Mother Church also
rejoices in noting that throughout history the Lord has continued to reveal
himself to the little and the humble, enabling his chosen ones, through the
Spirit who "searches everything, even the depths of God"
(1 Cor 2:10), to speak of the gifts "bestowed on us by God... in
words not taught by human wisdom but taught by the Spirit, interpreting
spiritual truths in spiritual language" (1 Cor 2:12,13). In this
way the Holy Spirit guides the Church into the whole truth, endowing her with
various gifts, adorning her with his fruits, rejuvenating her with the power of
the Gospel and enabling her to discern the signs of the times in order to
respond ever more fully to the will of God (cf. Lumen gentium, nn. 4,
12; Gaudium et spes, n. 4).
Shining brightly among
the little ones to whom the secrets of the kingdom were revealed in a most
special way is Thérèse of the Child Jesus and the Holy Face, a professed nun of
the Order of Discalced Carmelites, the 100th anniversary of whose entry into
the heavenly homeland occurs this year.
During her life Thérèse
discovered "new lights, hidden and mysterious meanings" (Ms
A, 83v) and received from the divine Teacher that "science of
love" which she then expressed with particular originality in her writings
(cf. Ms B, 1r). This science is the luminous expression of her
knowledge of the mystery of the kingdom and of her personal experience of
grace. It can be considered a special charism of Gospel wisdom which Thérèse,
like other saints and teachers of faith, attained in prayer (cf. Ms
C, 36r·).
2. The reception given to
the example of her life and Gospel teaching in our century was quick, universal
and constant. As if in imitation of her precocious spiritual maturity, her
holiness was recognized by the Church in the space of a few years. In fact, on
10 June 1914 Pius X signed the decree introducing her cause of beatification;
on 14 August 1921 Benedict XV declared the heroic virtues of the Servant of
God, giving an address for the occasion on the way of spiritual childhood; and
Pius XI proclaimed her blessed on 29 April 1923. Shortly afterwards, on 17 May
1925, the same Pope canonized her before an immense crowd in St Peter's
Basilica, highlighting the splendour of her virtues and the originality of her
doctrine. Two years later, on 14 December 1927, in response to the petition of
many missionary Bishops, he proclaimed her patron of the missions along with St
Francis Xavier.
Beginning with these acts
of recognition, the spiritual radiance of Thérèse of the Child Jesus increased
in the Church and spread throughout the world. Many institutes of consecrated
life and ecclesial movements, especially in the young Churches, chose her as
their patron and teacher, taking their inspiration from her spiritual doctrine.
Her message, often summarized in the so-called "little way", which is
nothing other that the Gospel way of holiness for all, was studied by
theologians and experts in spirituality. Cathedrals, basilicas, shrines and
churches throughout the world were built and dedicated to the Lord under the
patronage of the Saint of Lisieux. The Catholic Church venerates her in the
various Eastern and Western rites. Many of the faithful have been able to
experience the power of her intercession. Many of those called to the priestly
ministry or the consecrated life, especially in the missions and the cloister,
attribute the divine grace of their vocation to her intercession and example.
3. The Pastors of the
Church, beginning with my predecessors, the Supreme Pontiffs of this century,
who held up her holiness as an example for all, also stressed that Thérèse is a
teacher of the spiritual life with a doctrine both spiritual and profound,
which she drew from the Gospel sources under the guidance of the divine Teacher
and then imparted to her brothers and sisters in the Church with the greatest
effectiveness (cf. Ms B, 2v-3).
This spiritual doctrine
has been passed on to us primarily by her autobiography which, taken from three
manuscripts she wrote in the last years of her life and published a year after
her death with the title Histoire d'une âme (Lisieux 1898), has
aroused an extraordinary interest down to our day. This autobiography,
translated along with her other writings into about 50 languages, has made
Thérèse known in every part of the world, even outside the Catholic Church. A
century after her death, Thérèse of the Child Jesus continues to be recognized
as one of the great masters of the spiritual life in our time.
4. It is not surprising
then that the Apostolic See received many petitions to confer on her the title
of Doctor of the Universal Church.
In recent years,
especially with the happy occasion of the first centenary of her death close at
hand, these requests became more and more numerous, including on the part of
Episcopal Conferences; in addition, study conferences were held and numerous
publications have pointed out how Thérèse of the Child Jesus possesses an
extraordinary wisdom and with her doctrine helps so many men and women of every
state in life to know and love Jesus Christ and his Gospel.
In the light of these
facts, I decided carefully to study whether the Saint of Lisieux had the
prerequisites for being awarded the title of Doctor of the Universal Church.
5. In this context I am
pleased to recall briefly some events in the life of Thérèse of the Child
Jesus. Born in Alençon, France, on 2 January 1873, she is baptized two days
later in the Church of Notre Dame, receiving the name Marie-Françoise-Thérèse.
Her parents are Louis Martin and Zélie Guérin, whose heroic virtues I recently
recognized. After her mother's death on 28 August 1877, Thérèse moves with her
whole family to the town of Lisieux where, surrounded by the affection of her
father and sisters, she receives a formation both demanding and full of
tenderness.
Towards the end of 1879
she receives the sacrament of Penance for the first time. On the day of
Pentecost in 1883 she has the extraordinary grace of being healed from a
serious illness through the intercession of Our Lady of Victories. Educated by
the Benedictines of Lisieux, she receives First Communion on 8 May 1884, after
an intense preparation crowned with an exceptional experience of the grace of
intimate union with Jesus. A few weeks later, on 14 June of that same year, she
receives the sacrament of Confirmation with a vivid awareness of what the gift
of the Holy Spirit involves in her personal sharing in the grace of Pentecost.
On Christmas Day of 1886 she has a profound spiritual experience that she
describes as a "complete conversion". As a result, she overcomes the
emotional weakness caused by the loss of her mother and begins "to run as
a giant" on the way of perfection (cf. Ms A, 44v45v).
Thérèse wishes to embrace
the contemplative life, like her sisters Pauline and Marie in the Carmel of
Lisieux, but is prevented from doing so by her young age. During a pilgrimage
to Italy, after visiting the Holy House of Loreto and places in the Eternal
City, at an audience granted by the Pope to the faithful of the Diocese of
Lisieux on 20 November 1887, she asks Leo XIII with filial boldness to be able
to enter Carmel at the age of 15 years.
On 9 April 1888 she
enters the Carmel of Lisieux, where she receives the habit of the Blessed
Virgin's order on 10 January of the following year and makes her religious
profession on 8 September 1890, the feast of the Birth of the Virgin Mary. At
Carmel she undertakes the way of perfection marked out by the Mother Foundress,
Teresa of Jesus, with genuine fervour and fidelity in fulfilling the various
community tasks entrusted to her. Illumined by the Word of God, particularly
tried by the illness of her beloved father, Louis Martin, who dies on 29 July
1894, Thérèse embarks on the way of holiness, insisting on the centrality of
love. She discovers and imparts to the novices entrusted to her care the little
way of spiritual childhood, by which she enters more and more deeply into the
mystery of the Church and, drawn by the love of Christ, feels growing within
her the apostolic and missionary vocation which spurs her to bring everyone
with her to meet the divine Spouse.
On 9 June 1895, the feast
of the Most Holy Trinity, she offers herself as a sacrificial victim to the
merciful Love of God. On 3 April of the following year, on the night between
Holy Thursday and Good Friday, she notices the first symptoms of the illness
which will lead to her death. Thérèse welcomes it as a mysterious visitation of
the divine Spouse. At the same time she undergoes a trial of faith which will
last until her death. As her health deteriorates, she is moved to the infirmary
on 8 July 1897. Her sisters and other religious collect her sayings, while her
sufferings and trials, borne with patience, intensify to the moment of her
death on the afternoon of 30 September 1897. "I am not dying; I am
entering life", she had written to one of her spiritual brothers, Fr
Bellière (Lettres 244). Her last words, "My God, I love you",
are the seal of her life.
6. Thérèse of the Child
Jesus left us writings that deservedly qualify her as a teacher of the
spiritual life. Her principal work remains the account of her life in three
autobiographical manuscripts (Manuscrits autobiographiques A, B, C), first
published with the soon to be famous title of Histoire d'une Âme.
In Manuscript A, written
at the request of her sister Agnes of Jesus, then Prioress of the monastery,
and given to her on 21 January 1896, Thérèse describes the stages of her
religious experience: the early years of childhood, especially the time of her
First Communion and Confirmation, adolescence, up to her entrance into Carmel and
her first profession.
Manuscript B, written
during her retreat that same year at the request of her sister Marie of the
Sacred Heart, contains some of the most beautiful, best known and oft-quoted
passages from the Saint of Lisieux. They reveal the Saint's full maturity as
she speaks of her vocation in the Church, the Bride of Christ and Mother of
souls.
Manuscript C, composed in
June and the first days of July 1897, a few months before her death and
dedicated to the Prioress, Marie de Gonzague, who had requested it, completes
the recollections in Manuscript A on life in Carmel. These pages reveal the
author's supernatural wisdom. Thérèse recounts some sublime experiences during
this final period of her life. She devotes moving pages to her trial of faith:
a grace of purification that immerses her in a long and painful dark night,
illuminated by her trust in the merciful, fatherly love of God. Once again, and
without repeating herself, Thérèse makes the light of the Gospel shine
brightly. Here we find the most beautiful pages she devoted to trusting
abandonment into God's hands, to unity between love of God and love of
neighbour, to her missionary vocation in the Church.
In these three different
manuscripts, which converge in a thematic unity and in a progressive
description of her life and spiritual way, Thérèse has left us an original
autobiography which is the story of her soul. It shows how in her life God has
offered the world a precise message, indicating an evangelical way, the
"little way", which everyone can take, because everyone is called to
holiness.
In the 266 Lettres we
possess, addressed to family members, women religious and missionary
"brothers", Thérèse shares her wisdom, developing a teaching that is
actually a profound exercise in the spiritual direction of souls.
Her writings also include
54 Poésies, some of which have great theological and spiritual depth
inspired by Sacred Scripture. Worthy of special mention are Vivre
d'Amour!... (Poésies 17) and Pourquoi je t'aime, ô Marie! (Poésies 54),
an original synthesis of the Virgin Mary's journey according to the Gospel. To
this literary production should be added eight Récréations
pieuses: poetic and theatrical compositions, conceived and performed by
the Saint for her community on certain feast days, in accordance with the
tradition of Carmel. Among those writings should be mentioned a series of
21 Prières. Nor can we forget the collection of all she said during
the last months of her life. These sayings, of which there are several
editions, known as the Novissima verba, have also been given the
title Derniers Entretiens.
7. From careful study of
the writings of St Thérèse of the Child Jesus and from the resonance they have
had in the Church, salient aspects can be noted of her "eminent doctrine",
which is the fundamental element for conferring the title of Doctor of the
Church.
First of all, we find a
special charism of wisdom. This young Carmelite, without any particular
theological training, but illumined by the light of the Gospel, feels she is
being taught by the divine Teacher who, as she says, is "the Doctor of
Doctors" (Ms A, 83v), and from him she receives "divine
teachings" (Ms B, 1r). She feels that the words of Scripture are
fulfilled in her: "Whoever is a little one, let him come to me.... For to
him that is little, mercy shall be shown" (Ms B, 1v; cf. Prv 9:4; Wis
6:6) and she knows she is being instructed in the science of love, hidden from
the wise and prudent, which the divine Teacher deigned to reveal to her, as to
babes (Ms A, 49r; cf. Lk 10:21-22).
Pius XI, who considered
Thérèse of Lisieux the "Star of his pontificate", did not hesitate to
assert in his homily on the day of her canonization, 17 May 1925: "The
Spirit of truth opened and made known to her what he usually hides from the
wise and prudent and reveals to little ones; thus she enjoyed such knowledge of
the things above - as Our immediate Predecessor attests - that she shows
everyone else the sure way of salvation" (AAS 17 [1925], p. 213).
Her teaching not only
conforms to Scripture and the Catholic faith, but excels ("eminet")
for the depth and wise synthesis it achieved. Her doctrine is at once
a confession of the Church's faith, an experience of the Christian mystery and
a way to holiness. Thérèse offers a mature synthesis of Christian spirituality:
she combines theology and the spiritual life; she expresses herself with
strength and authority, with a great ability to persuade and communicate, as is
shown by the reception and dissemination of her message among the People of
God.
Thérèse's teaching
expresses with coherence and harmonious unity the dogmas of the Christian faith
as a doctrine of truth and an experience of life. In this regard it should not
be forgotten that the understanding of the deposit of faith transmitted by the
Apostles, as the Second Vatican Council teaches, makes progress in the Church
with the help of the Holy Spirit: "There is growth in insight into the
realities and words that are passed on... through the contemplation and study
of believers who ponder these things in their hearts (cf. Lk 2:19 and 51). It
comes from the intimate sense of spiritual realities which they experience. And
it comes from the preaching of those who have received, along with their right
of succession in the episcopate, the sure charism of truth" (Dei
Verbum, n. 8).
In the writings of
Thérèse of Lisieux we do not find perhaps, as in other Doctors, a scholarly
presentation of the things of God, but we can discern an enlightened witness of
faith which, while accepting with trusting love God's merciful condescension
and salvation in Christ, reveals the mystery and holiness of the Church.
Thus we can rightly
recognize in the Saint of Lisieux the charism of a Doctor of the Church,
because of the gift of the Holy Spirit she received for living and expressing
her experience of faith, and because of her particular understanding of the
mystery of Christ. In her are found the gifts of the new law, that is, the
grace of the Holy Spirit, who manifests himself in living faith working through
charity (cf. St Thomas Aquinas, Summa Theol., I-II, q. 106, art. 1;
q. 108, art. 1).
We can apply to Thérèse
of Lisieux what my Predecessor Paul VI said of another young Saint and Doctor
of the Church, Catherine of Siena: "What strikes us most about the Saint
is her infused wisdom, that is to say, her lucid, profound and inebriating
absorption of the divine truths and mysteries of faith.... That assimilation
was certainly favoured by the most singular natural gifts, but it was also
evidently something prodigious, due to a charism of wisdom from the Holy
Spirit" (AAS 62 [1970], p. 675).
8. With her distinctive
doctrine and unmistakable style, Thérèse appears as an authentic teacher
of faith and the Christian life. In her writings, as in the sayings of the
Holy Fathers, is found that life-giving presence of Catholic tradition whose
riches, as the Second Vatican Council again says, "are poured out in the
practice and life of the Church, in her belief and prayer" (Dei
Verbum, n. 8).
If considered in its
literary genre, corresponding to her education and culture, and if evaluated
according to the particular circumstances of her era, the doctrine of Thérèse
of Lisieux appears in providential harmony with the Church's most authentic
tradition, both for its confession of the Catholic faith and for its promotion
of the most genuine spiritual life, presented to all the faithful in a living,
accessible language.
She has made the Gospel
shine appealingly in our time; she had the mission of making the Church, the
Mystical Body of Christ, known and loved; she helped to heal souls of the
rigours and fears of Jansenism, which tended to stress God's justice rather
than his divine mercy. In God's mercy she contemplated and adored all the
divine perfections, because "even his justice (and perhaps even more so
than the other perfections) seems to me clothed in love" (Ms
A, 83v·). Thus she became a living icon of that God who, according to the
Church's prayer, "shows his almighty power in his mercy and forgiveness"
(cf. Roman Missal, Opening prayer, 26th Sunday in Ordinary Time).
Even though Thérèse does
not have a true and proper doctrinal corpus, nevertheless a particular
radiance of doctrine shines forth from her writings which, as if by a
charism of the Holy Spirit, grasp the very heart of the message of Revelation
in a fresh and original vision, presenting a teaching of eminent quality.
The core of her message
is actually the mystery itself of God-Love, of the Triune God, infinitely
perfect in himself. If genuine Christian spiritual experience should conform to
the revealed truths in which God communicates himself and the mystery of his
will (cf. Dei Verbum, n. 2), it must be said that Thérèse experienced
divine revelation, going so far as to contemplate the fundamental truths of our
faith united in the mystery of Trinitarian life. At the summit, as the source
and goal, is the merciful love of the three Divine Persons, as she expresses
it, especially in her Act of Oblation to Merciful Love. At the root,
on the subject's part, is the experience of being the Father's adoptive
children in Jesus; this is the most authentic meaning of spiritual childhood,
that is, the experience of divine filiation, under the movement of the Holy
Spirit. At the root again, and standing before us, is our neighbour, others,
for whose salvation we must collaborate with and in Jesus, with the same
merciful love as his.
Through spiritual
childhood one experiences that everything comes from God, returns to him and
abides in him, for the salvation of all, in a mystery of merciful love. Such is
the doctrinal message taught and lived by this Saint.
As it was for the
Church's Saints in every age, so also for her, in her spiritual experience
Christ is the centre and fullness of Revelation. Thérèse knew Jesus, loved him
and made him loved with the passion of a bride. She penetrated the mysteries of
his infancy, the words of his Gospel, the passion of the suffering Servant
engraved on his holy Face, in the splendour of his glorious life, in his
Eucharistic presence. She sang of all the expressions of Christ's divine
charity, as they are presented in the Gospel (cf. PN 24, Jésus,
mon Bien-Aimé, rappelle-toi!).
Thérèse received
particular light on the reality of Christ's Mystical Body, on the variety of
its charisms, gifts of the Holy Spirit, on the eminent power of love, which in
a way is the very heart of the Church, where she found her vocation as a
contemplative and missionary (cf. Ms B, 2r·-3v·).
Lastly, among the most
original chapters of her spiritual doctrine we must recall Thérèse's wise
delving into the mystery and journey of the Virgin Mary, achieving results very
close to the doctrine of the Second Vatican Council in chapter eight of the Constitution Lumen
gentium and to what I myself taught in the Encyclical
Letter Redemptoris Mater of 25 March 1987.
9. The primary source of
her spiritual experience and her teaching is the Word of God in the Old and New
Testaments. She herself admits it, particularly stressing her passionate love
for the Gospel (cf. Ms A, 83v). Her writings contain over 1,000
biblical quotations: more than 400 from the Old Testament and over 600 from the
New.
Despite her inadequate
training and lack of resources for studying and interpreting the sacred books,
Thérèse immersed herself in meditation on the Word of God with exceptional
faith and spontaneity. Under the influence of the Holy Spirit she attained a
profound knowledged of Revelation for herself and for others. By her loving
concentration on Scripture - she even wanted to learn Hebrew and Greek to
understand better the spirit and letter of the sacred books - she showed the
importance of the biblical sources in the spiritual life, she emphasized the
originality and freshness of the Gospel, she cultivated with moderation the
spiritual exegesis of the Word of God in both the Old and New Testaments. Thus
she discovered hidden treasures, appropriating words and episodes, sometimes
with supernatural boldness, as when, in reading the texts of St Paul (cf. 1 Cor
12-13), she realized her vocation to love (cf. Ms B, 3r-3v).
Enlightened by the revealed Word, Thérèse wrote brilliant pages on the unity
between love of God and love of neighbour (cf. Ms C, 11v-19r); and
she identified with Jesus' prayer at the Last Supper as the expression of her
intercession for the salvation of all (cf. Ms C, 34r-35r).
Her doctrine, as was
said, conforms to the Church's teaching. From childhood she was taught by her
family to participate in prayer and liturgical worship. In preparation for her
first Confession, first Communion and the sacrament of Confirmation, she gave
evidence of an extraordinary love for the truths of the faith, and she learned
the Catechism almost word for word (cf. Ms A, 37r-37v). At
the end of her life she wrote the Apostles' Creed in her own blood, as an
expression of her unreserved attachment to the profession of faith.
In addition to the words
of Scripture and the Church's doctrine, Thérèse was nourished as a youth by the
teaching of the Imitation of Christ, which, as she herself
acknowledges, she knew almost by heart (cf. Ms A, 47r). Decisive for
fulfilling her Carmelite vocation were the spiritual texts of the Mother
Foundress, Teresa of Jesus, especially those explaining the contemplative and
ecclesial meaning of the charism of the Teresian Carmel (cf. Ms
C, 33v). But in a very special way, Thérèse was nourished on the mystical
doctrine of St John of the Cross, who was her true spiritual master
(cf. Ms A, 83r). It should cause no surprise, then, if she who had
been an outstanding pupil in the school of these two Saints, later declared
Doctors of the Church, should later become a master of the spiritual life.
10. The spiritual
doctrine of Thérèse of Lisieux has helped extend the kingdom of God. By
her example of holiness, of perfect fidelity to Mother Church, of full
communion with the See of Peter, as well as by the special graces obtained by
her for many missionary brothers and sisters, she has rendered a particular
service to the renewed proclamation and experience of Christ's Gospel and to
the extension of the Catholic faith in every nation on earth.
There is no need to dwell
at length on the universality of Thérèse's doctrine and on the broad
reception of her message during the century since her death: it has been
well documented in the studies made in view of conferring on her the title of
Doctor of the Church.
A particularly important
fact in this regard is that the Church's Magisterium has not only recognized
Thérèse's holiness, but has also highlighted the wisdom of her doctrine. Pius X
had already said that she was "the greatest saint of modern times".
On joyfully receiving the first Italian edition of the Story of a
Soul, he extolled the fruits that had resulted from Thérèse's
spirituality. Benedict XV, on the occasion of proclaiming the Servant of God's
heroic virtues, explained the way of spiritual childhood and praised the
knowledge of divine realities which God granted to Thérèse in order to teach
others the ways of salvation (cf. AAS 13 [1921], pp. 449-452). On the
occasion of both her beatification and canonization, Pius XI wished to expound
and recommend the Saint's doctrine, underscoring her special divine
enlightenment (Discorsi di Pio XI, vol. I, Turin 1959, p. 91) and
describing her as a teacher of life (cf. AAS 17 [1925], pp. 211-214).
When the Basilica of Lisieux was consecrated in 1954, Pius XII said, among
other things, that Thérèse penetrated to the very heart of the Gospel with her
doctrine (cf. AAS 46 [1954], pp. 404-408). Cardinal Angelo Roncalli,
the future Pope John XXIII, visited Lisieux several times, especially when he
was Nuncio in Paris. On various occasions during his pontificate he showed his
devotion to the Saint and explained the relationship between the doctrine of
the Saint of Avila and her daughter, Thérèse of Lisieux (Discorsi, Messaggi,
Colloqui, vol. II [1959-1960], pp. 771-772). Many times during the
celebration of the Second Vatican Council, the Fathers recalled her example and
doctrine. On the centenary of her birth, Paul VI addressed a Letter on 2
January 1973 to the Bishop of Bayeux and Lisieux, in which he extolled
Thérèse's example in the search for God, offered her as a teacher of prayer and
theological virtue of hope, and a model of communion with the Church, calling
the attention of teachers, educators, pastors and theologians themselves to the
study of her doctrine (cf. AAS 65 [1973], pp. 12-15). I myself on
various occasions have had the joy of recalling the person and doctrine of the
Saint, especially during my unforgettable visit to Lisieux on 2 June 1980, when
I wished to remind everyone: "One can say with conviction about Thérèse of
Lisieux that the Spirit of God allowed her heart to reveal directly to the
people of our time the fundamental mystery, the reality of the
Gospel.... Her 'little way' is the way of 'holy childhood'. There is something
unique in this way, the genius of St Thérèse of Lisieux. At the same time there
is the confirmation and renewal of the most basic and most universal truth.
What truth of the Gospel message is really more basic and more universal than
this: God is our Father and we are his children?" (Insegnamenti di
Giovanni Paolo II, vol. III/1 [1980], p. 1659).
These simple references
to an uninterrupted series of testimonies from the Popes of this century on the
holiness and doctrine of St Thérèse of the Child Jesus and to the universal
dissemination of her message clearly express to what extent the Church, in her
pastors and her faithful, has accepted the spiritual doctrine of this young
Saint.
A sign of the ecclesial
reception of the Saint's teaching is the appeal to her doctrine in many
documents of the Church's ordinary Magisterium, especially when speaking
of the contemplative and missionary vocation, of trust in the just and merciful
God, of Christian joy and of the call to holiness. Evidence of this fact is the
presence of her doctrine in the recent Catechism of the Catholic
Church (nn. 127, 826, 956, 1011, 2011, 2558). She who so loved to learn
the truths of the faith in the catechism deserved to be included among the
authoritative witnesses of Catholic doctrine.
Thérèse possesses an
exceptional universality. Her person, the Gospel message of the
"little way" of trust and spiritual childhood have received and
continue to receive a remarkable welcome, which has transcended every border.
The influence of her
message extends first of all to men and women whose holiness and heroic virtues
the Church herself has recognized, to the Church's pastors, to experts in
theology and spirituality, to priests and seminarians, to men and women
religious, to ecclesial movements and new communities, to men and women of
every condition and every continent. To everyone Thérèse gives her personal
confirmation that the Christian mystery, whose witness and apostle she became
by making herself in prayer "the apostle of the apostles", as she
boldly calls herself (Ms A, 56r·), must be taken literally, with the
greatest possible realism, because it has a value for every time and place. The
power of her message lies in its concrete explanation of how all Jesus'
promises are fulfilled in the believer who knows how confidently to welcome in
his own life the saving presence of the Redeemer.
11. All these reasons are
clear evidence of how timely is the Saint of Lisieux's doctrine and
of the particular impact her message has had on the men and women of
our century. Moreover, some circumstances contribute to making her designation
as a Teacher for the Church of our time even more significant.
First of all, Thérèse is
a woman, who in approaching the Gospel knew how to grasp its hidden
wealth with that practicality and deep resonance of life and wisdom which
belong to the feminine genius. Because of her universality she stands out among
the multitude of holy women who are resplendent for their Gospel wisdom.
Thérèse is also
a contemplative. In the hiddenness of her Carmel she lived the great
adventure of Christian experience to the point of knowing the breadth, length,
height and depth of Christ's love (cf. Eph 3:18-19). God did not want his
secrets to remain hidden, but enabled Thérèse to proclaim the secrets of the
King (cf. Ms C, 2v·). By her life Thérèse offers a witness and
theological illustration of the beauty of the contemplative life as the total
dedication to Christ, Spouse of the Church, and as an affirmation of God's
primacy over all things. Hers is a hidden life which possesses a mysterious
fruitfulness for spreading the Gospel and fills the Church and the world with
the sweet odour of Christ (cf. LT 169, 2v).
Lastly, Thérèse of
Lisieux is a young person. She reached the maturity of holiness in
the prime of youth (cf. Ms C, 4r). As such, she appears as a Teacher
of evangelical life, particularly effective in illumining the paths of young
people, who must be the leaders and witnesses of the Gospel to the new
generations.
Thérèse of the Child
Jesus is not only the youngest Doctor of the Church, but is also the closest to
us in time, as if to emphasize the continuity with which the Spirit of the Lord
sends his messengers to the Church, men and women as teachers and witnesses to
the faith. In fact, whatever changes can be noted in the course of history and
despite the repercussions they usually have on the life and thought of
individuals in every age, we must never lose sight of the continuity which
links the Doctors of the Church to each other: in every historical context they
remain witnesses to the unchanging Gospel and, with the light and strength that
come from the Holy Spirit, they become its messengers, returning to proclaim it
in its purity to their contemporaries. Thérèse is a Teacher for our time, which
thirsts for living and essential words, for heroic and credible acts of
witness. For this reason she is also loved and accepted by brothers and sisters
of other Christian communities and even by non-Christians.
12. This year, when the
centenary of the glorious death of Thérèse of the Child Jesus and the Holy Face
is being celebrated, as we prepare to celebrate the Great Jubilee of the Year
2000, after receiving a great number of authoritative petitions, especially
from many Episcopal Conferences throughout the world, and after accepting the
official petition, or Supplex Libellus, addressed to me on 8 March
1997 by the Bishop of Bayeux and Lisieux, as well as from the Superior General
of the Discalced Carmelites of the Blessed Virgin Mary of Mount Carmel and from
the Postulator General of the same order, I decided to entrust the Congregation
for the Causes of Saints, which has competence in this matter, with the special
study of the cause for conferring the title of Doctor on this Saint,
"after hearing the opinion of the Congregation for the Doctrine of the
Faith regarding the eminent doctrine" (Apost. Const. Pastor Bonus, n.
73).
After the necessary
documentation had been collected, the two above-mentioned Congregations
addressed the question in the meetings of their respective consultors: the
Congregation for the Doctrine of the Faith on 5 May 1997, with regard to the
"eminent doctrine", and the Congregation for the Causes of Saints on
29 May of the same year, to examine the special "Positio". On the
following 17 June, the Cardinals and Bishops who are members of these
Congregations, following a procedure approved by me for this occasion, met in a
plenary interdicasterial session and discussed the cause, giving a unanimously
favourable opinion on granting the title of Doctor of the Universal Church to
St Thérèse of the Child Jesus and the Holy Face. I was personally informed of
this opinion by Cardinal Joseph Ratzinger, Prefect of the Congregation for the
Doctrine of the Faith, and by the Pro-Prefect of the Congregation for the
Causes of Saints, Archbishop Alberto Bovone, titular Archbishop of Caesarea in
Numidia.
In view of this, on 24 August
last, during the Angelus prayer in the presence of hundreds of Bishops and
before a vast throng of young people from around the world, gathered in Paris
for the 12th World Youth Day, I wanted personally to announce my intention to
proclaim Thérèse of the Child Jesus and the Holy Face a Doctor of the Universal
Church during the celebration of World Mission Sunday in Rome.
Today, 19 October 1997,
in St Peter's Square, filled with faithful from every part of the world, and in
the presence of a great many Cardinals, Archbishops and Bishops, during the
solemn Eucharistic celebration I proclaimed Thérèse of the Child Jesus and the
Holy Face a Doctor of the Universal Church in these words: Fulfilling the
wishes of many Brothers in the Episcopate and of a great number of the faithful
throughout the world, after consulting the Congregation for the Causes of
Saints and hearing the opinion of the Congregation for the Doctrine of the
Faith regarding her eminent doctrine, with certain knowledge and after lengthy
reflection, with the fullness of Our apostolic authority We declare Saint
Thérèse of the Child Jesus and the Holy Face, virgin, to be a Doctor of the
Universal Church. In the name of the Father, and of the Son and of the Holy
Spirit.
This having been duly enacted,
We decree that this Apostolic Letter is to be religiously preserved and to have
full effect both now and in the future; furthermore, it is thus to be judged
and defined as right, and whatever to the contrary may be attempted by anyone,
on whatever authority, knowingly or unknowingly, is null and void.
Given in Rome, at St
Peter's, under the Fisherman's ring, the 19th day of the month of October in
the year of the Lord 1997, the 20th of the Pontificate.
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Église
Saint-Étienne du Val-d'Izé (35). Façade principale. Tympan du portail.
Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus. Mosaïque d'Odorico.
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Theresa of Lisieux
Dear Brothers and
Sisters,
Today I would like to
talk to you about St Thérèse of Lisieux, Thérèse of the Child Jesus and of the
Holy Face, who lived in this world for only 24 years, at the end of the 19th
century, leading a very simple and hidden life but who, after her death and the
publication of her writings, became one of the best-known and best-loved
saints. “Little Thérèse” has never stopped helping the simplest souls, the
little, the poor and the suffering who pray to her. However, she has also
illumined the whole Church with her profound spiritual doctrine to the point
that Venerable
Pope John Paul II chose, in 1997, to give her the title “Doctor of the
Church”, in addition to that of Patroness of Missions, which Pius
XI had already attributed to her in 1939. My beloved Predecessor
described her as an “expert in the scientia amoris” (Novo
Millennio Ineunte, n. 42). Thérèse expressed this science, in which she saw
the whole truth of the faith shine out in love, mainly in the story of her
life, published a year after her death with the title The Story of a Soul.
The book immediately met with enormous success, it was translated into many
languages and disseminated throughout the world.
I would like to invite
you to rediscover this small-great treasure, this luminous comment on the
Gospel lived to the full! The Story of a Soul, in fact, is a
marvellous story of Love, told with such authenticity, simplicity and
freshness that the reader cannot but be fascinated by it! But what was this
Love that filled Thérèse’s whole life, from childhood to death? Dear friends,
this Love has a Face, it has a Name, it is Jesus! The Saint speaks continuously
of Jesus. Let us therefore review the important stages of her life, to enter
into the heart of her teaching.
Thérèse was born on 2
January 1873 in Alençon, a city in Normandy, in France. She was the last
daughter of Louis and Zélie Martin, a married couple and exemplary parents, who
were beatified together on 19 October 2008. They had nine children, four of
whom died at a tender age. Five daughters were left, who all became religious.
Thérèse, at the age of four, was deeply upset by the death of her mother (Ms A 13r).
Her father then moved with his daughters to the town of Lisieux, where the
Saint was to spend her whole life. Later Thérèse, affected by a serious nervous
disorder, was healed by a divine grace which she herself described as the
“smile of Our Lady” (ibid., 29v-30v). She then received her First Communion,
which was an intense experience (ibid., 35r), and made Jesus in the Eucharist
the centre of her life.
The “Grace of Christmas”
of 1886 marked the important turning-point, which she called her “complete
conversion” (ibid., 44v-45r). In fact she recovered totally, from her childhood
hyper-sensitivity and began a “to run as a giant”. At the age of 14, Thérèse
became ever closer, with great faith, to the Crucified Jesus. She took to heart
the apparently desperate case of a criminal sentenced to death who was
impenitent. “I wanted at all costs to prevent him from going to hell”, the
Saint wrote, convinced that her prayers would put him in touch with the
redeeming Blood of Jesus. It was her first and fundamental experience of spiritual
motherhood: “I had such great trust in the Infinite Mercy of Jesus”, she wrote.
Together with Mary Most Holy, young Thérèse loved, believed and hoped with “a
mother’s heart” (cf. Pr 6/ior).
In November 1887, Thérèse
went on pilgrimage to Rome with her father and her sister Céline (ibid.,
55v-67r). The culminating moment for her was the Audience with Pope
Leo XIII, whom she asked for permission to enter the Carmel of Lisieux when
she was only just 15. A year later her wish was granted. She became a
Carmelite, “to save souls and to pray for priests” (ibid., 69v).
At the same time, her
father began to suffer from a painful and humiliating mental illness. It caused
Thérèse great suffering which led her to contemplation of the Face of Jesus in
his Passion (ibid., 71rc). Thus, her name as a religious — Sr Thérèse of
the Child Jesus and of the Holy Face — expresses the programme of her
whole life in communion with the central Mysteries of the Incarnation and the
Redemption. Her religious profession, on the Feast of the Nativity of Mary, 8
September 1890, was a true spiritual espousal in evangelical “littleness”,
characterized by the symbol of the flower: “It was the Nativity of Mary. What a
beautiful feast on which to become the Spouse of Jesus! It was the little new-born
Holy Virgin who presented her little Flower to the little Jesus”
(ibid., 77r).
For Thérèse, being a
religious meant being a bride of Jesus and a mother of souls (cf. Ms
B, 2v). On the same day, the Saint wrote a prayer which expressed the entire
orientation of her life: she asked Jesus for the gift of his infinite Love, to
be the smallest, and above all she asked for the salvation of all human being:
“That no soul may be damned today” (Pr 2).
Of great importance is
her Offering to Merciful Love, made on the Feast of the Most Holy Trinity
in 1895 (Ms A, 83v-84r; Pr 6). It was an offering that Thérèse immediately
shared with her sisters, since she was already acting novice mistress.
Ten years after the
“Grace of Christmas” in 1896, came the “Grace of Easter”, which opened the last
period of Thérèse’s life with the beginning of her passion in profound union
with the Passion of Jesus. It was the passion of her body, with the illness
that led to her death through great suffering, but it was especially the
passion of the soul, with a very painful trial of faith (Ms C,
4v-7v). With Mary beside the Cross of Jesus, Thérèse then lived the most heroic
faith, as a light in the darkness that invaded her soul. The Carmelite was
aware that she was living this great trial for the salvation of all the
atheists of the modern world, whom she called “brothers”.
She then lived fraternal
love even more intensely (8r-33v): for the sisters of her community, for her
two spiritual missionary brothers, for the priests and for all people,
especially the most distant. She truly became a “universal sister”! Her
lovable, smiling charity was the expression of the profound joy whose secret
she reveals: “Jesus, my joy is loving you” (P 45/7). In this context of
suffering, living the greatest love in the smallest things of daily life, the
Saint brought to fulfilment her vocation to be Love in the heart of the Church
(cf. Ms B, 3v).
Thérèse died on the
evening of 30 September 1897, saying the simple words, “My God, I love you!”,
looking at the Crucifix she held tightly in her hands. These last words of the
Saint are the key to her whole doctrine, to her interpretation of the Gospel
the act of love, expressed in her last breath was as it were the continuous
breathing of her soul, the beating of her heart. The simple words “Jesus I love
you”, are at the heart of all her writings. The act of love for Jesus immersed
her in the Most Holy Trinity. She wrote: “Ah, you know, Divine Jesus I love you
/ The spirit of Love enflames me with his fire, / It is in loving you that I
attract the Father” (P 17/2).
Dear friends, we too,
with St Thérèse of the Child Jesus must be able to repeat to the Lord every day
that we want to live of love for him and for others, to learn at the school of
the saints to love authentically and totally. Thérèse is one of the “little”
ones of the Gospel who let themselves be led by God to the depths of his
Mystery. A guide for all, especially those who, in the People of God, carry out
their ministry as theologians. With humility and charity, faith and hope,
Thérèse continually entered the heart of Sacred Scripture which contains the
Mystery of Christ. And this interpretation of the Bible, nourished by the science
of love, is not in opposition to academic knowledge. The science of the
saints, in fact, of which she herself speaks on the last page of her The
Story of a Soul, is the loftiest science.
“All the saints have
understood and in a special way perhaps those who fill the universe with the
radiance of the evangelical doctrine. Was it not from prayer that St Paul, St
Augustine, St John of the Cross, St Thomas Aquinas, Francis, Dominic, and so
many other friends of God drew that wonderful science which has
enthralled the loftiest minds?” (cf. Ms C 36r). Inseparable from the
Gospel, for Thérèse the Eucharist was the sacrament of Divine Love that stoops
to the extreme to raise us to him. In her last Letter, on an image that
represents Jesus the Child in the consecrated Host, the Saint wrote these
simple words: “I cannot fear a God who made himself so small for me! […] I love
him! In fact, he is nothing but Love and Mercy!” (LT 266).
In the Gospel Thérèse
discovered above all the Mercy of Jesus, to the point that she said: “To me, He
has given his Infinite Mercy, and it is in this ineffable mirror that I
contemplate his other divine attributes. Therein all appear to me radiant with
Love. His Justice, even more perhaps than the rest, seems to me to be clothed
with Love” (Ms A, 84r).
In these words she
expresses herself in the last lines of The Story of a Soul: “I have only
to open the Holy Gospels and at once I breathe the perfume of Jesus’ life, and
then I know which way to run; and it is not to the first place, but to the
last, that I hasten…. I feel that even had I on my conscience every crime one
could commit… my heart broken with sorrow, I would throw myself into the arms
of my Saviour Jesus, because I know that he loves the Prodigal Son” who returns
to him. (Ms C, 36v-37r).
“Trust and Love” are
therefore the final point of the account of her life, two words, like beacons,
that illumined the whole of her journey to holiness, to be able to guide others
on the same “little way of trust and love”, of spiritual childhood (cf. Ms C,
2v-3r; LT 226).
Trust, like that of the
child who abandons himself in God’s hands, inseparable from the strong, radical
commitment of true love, which is the total gift of self for ever, as the Saint
says, contemplating Mary: “Loving is giving all, and giving oneself” (Why I
love thee, Mary, P 54/22). Thus Thérèse points out to us all that Christian
life consists in living to the full the grace of Baptism in the total gift of
self to the Love of the Father, in order to live like Christ, in the fire of
the Holy Spirit, his same love for all the others.
APPEAL
I am continuing to follow
with great apprehension the dramatic events which the beloved peoples of Côte
d’Ivoire and Libya are living through in these days. I am hoping that Cardinal
Turkson, whom I have charged to go to Côte d’Ivoire to express my solidarity
will be able to enter the country soon. I pray for the victims and I am close
to all those who are suffering. Violence and hatred are always a defeat! I
therefore address a new heartfelt appeal to all the parties concerned, that the
work of peace-making and dialogue be initiated so that further bloodshed may be
avoided.
* * *
I offer a warm greeting
to the members of the Conference on Parkinson’s Disease sponsored by the
Pontifical Academy of Sciences. I also greet the group from the NATO Defense
College, with prayerful good wishes for their important work in the service of
peace. I also welcome the priests of the Institute for Continuing Theological
Education of the North American College. To the choirs I express my gratitude
for their praise of God in song. Upon all the English-speaking pilgrims present
at today’s Audience, especially those from the Channel Islands, England,
Scotland, Denmark, Finland, Norway, Sweden, South Korea and the United States,
I cordially invoke the Lord’s blessings of joy and peace.
Lastly my greeting goes
to the young people, the sick and the newlyweds. Dear young
people, meeting you is always a cause of comfort and hope to me, because your
age is the springtime of life. May you be able to respond to the love God has
for you. Dear sick people, let yourselves be enlightened by the Cross of
the Lord to be strong in trial. And you, dear newlyweds, may you be
grateful to God for the gift of the family: counting always on his help, make
your existence a mission of faithful and generous love.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
My Song
of Today, by Saint Thérèse of Lisieux
Oh! how I love Thee,
Jesus! my soul aspires to Thee –
And yet for one day only my simple prayer I pray!
Come reign within my heart, smile
tenderly on me,
Today, dear Lord, today.
But if I dare take
thought of what the morrow brings –
That fills my fickle heart with dreary, dull dismay;
I crave, indeed, my God, trials and sufferings,
But only for today!
O sweetest Star of
heaven!
O Virgin, spotless, blest,
Shining with Jesus’ light, guiding to Him my way!
O Mother! ‘neath thy veil let my tired spirit rest,
For this brief passing
day!
Soon shall I fly afar
among the holy choirs,
Then shall be mine the joy that never knows decay;
And then my lips shall sing, to heaven’s angelic lyres,
The eternal, glad today!
– Saint Teresa of
Lisieux, June 1894, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/my-song-of-today-by-saint-therese-of-lisieux/
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Canticle
to the Holy Face, by Saint Thérèse of Lisieux
Dear Jesus! ’tis Thy Holy
Face
Is here the start that guides my way;
They countenance, so full of grace,
Is heaven on earth, for me, today.
And love finds holy charms for me
In Thy sweet eyes with tear-drops wet;
Through mine own tears I smile at Thee,
And in Thy griefs my pains forget.
How gladly would I live unknown,
Thus to console Thy aching heart.
Thy veiled beauty, it is shown
To those who live from earth apart.
I long to fly to Thee alone!
Thy Face is now my
fatherland,
The radiant sunshine of my days,
My realm of love, my sunlit land,
Where, all life long, I sing Thy praise;
It is the lily of the vale,
Whose mystic perfume, freely given,
Brings comfort, when I faint and fail,
And makes me taste the peace of heaven.
Thy face, in its unearthly grace,
Is like the divinest myrrh to me,
That on my heart I gladly place;
It is my lyre of melody;
My rest – my comfort – is Thy Face.
My only wealth, Lord! is
thy Face;
I ask naught else than this from Thee;
Hid in the secret of that Face,
The more I shall resemble Thee!
Oh, leave on me some impress faint
Of Thy sweet, humble, patient Face,
And soon I shall become a saint,
And draw men to Thy saving grace.
So, in the secret of Thy Face,
Oh! hide me, hide me, Jesus blest!
There let me find its hidden grace,
Its holy fires, and, in heaven’s rest,
Its rapturous kiss, in Thy embrace!
– Saint Therese of
Lisieux, 12 August 1895, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/canticle-to-the-holy-face-by-saint-therese-of-lisieux/
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Thou
Hast Broken My Bonds, O Lord, by Saint Thérèse of Lisieux
– for a Postulant, on her entrance-day into Carmel
Thou, Jesu! on this day
my earthly bonds hast broken.
In Mary’s Order old, my soul true goods shall find;
And if today: “farewell” my quivering lips have spoken
To those who loved me best, so dear, so true, so kind,
Thou, Lord, wilt be to them far more than I could be;
And Thou wilt deign to win some sinful souls through me.
Jesu! on Carmel I shall
dwell –
Thy love has called Thy child to that oasis fair;
There I desire to serve Thee well,
To love Thee there, and then to die,
There! yes, my Jesu, there!
O Jesu! on this day, Thy
loe my prayer has granted;
Before Thy altar throne hereafter ’tis my part
Calmly to wait for heaven, – all pain to bear undaunted, –
And, lifting to the rays of Thy white Host my heart,
Within that fire of love all self to burn away,
And, like a seraph blest, to serve Thee night and day.
Ah, Jesu! ’twill be mine
to dwell,
One day, with Thee on high, in heaven’s bright mansions fair
There evermore to love Thee well,
To love Thee, and no more to die,
There! yes, my Jesu, there!
-Saint Teresa of Lisieux,
15 August 1895, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/thou-hast-broken-my-bonds-o-lord-by-saint-therese-of-lisieux/
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
To
The Sacred Heart, by Saint Thérèse of Lisieux
Beside the tomb wept Magdalen at dawn, –
She sought to find the dead and buried Christ;
Nothing could fill the void now He was gone,
No one to soothe her burning grief sufficed.
Not even you, Archangels
heaven-assigned!
To her could bring content that dreary day.
Your buried King, alone, she longed to find,
And bear His lifeless body far away.
Beside His tomb she there
the last remained,
And there again was she before the sun;
There, too, to come to her the Saviour deigned, –
He would not be, by her, in love outdone.
Gently He showed her then
His blessed Face,
And one word sprang from His deep Heart’s recess:
Mary! His voice she knew, she knew its grace;
It came with perfect peace her heart to bless.
One day, my God! I, too,
like Magdalen,
Desired to find Thee, to draw near to Thee;
So, over earth’s immense, wide-stretching plain,
I sought its Master and its King to see.
Then cried I, though I
saw the flowers bloom
In beauty ‘neath green trees and azure skies:
O brilliant Naturel thou art one vast tomb,
Unless God’s Face shall greet my longing eyes.”
A heart I need, to soothe
me and to bless, –
A strong support that can not pass away, –
To love me wholly, e’en my feebleness,
And never leave me through the night or day.
There is not one created
thing below,
Can love me truly, and can never die.
God become man – none else’ my needs can know;
He, He alone, can understand my cry.
Thou comprehendest all I
need, dear Lord!
To win my heart, from heaven Thou didst come;
For me Thy blood didst shed, O King adored!
And on our altars makest Thy home.
So, if I may not here
behold Thy Face,
Or catch the heaenly music of Thy Voice,
I still can live, each moment, by Thy grace,
And in Thy Sacred Heart I can rejoice.
O Heart of Jesus, wealth
of tenderness!
My joy Thou art, in Thee I safely hide.
Thou, Who my earliest youth didst charm and bless,
Till my last evening, oh! with me abide,
All that I had, to Thee I
wholly gave,
To Thee each deep desire of mine is known.
Whoso his life shall lose, that life shall save; –
Let mine be ever lost in Thine alone!
I know it well, no
righteousness of mine
Hath any value in Thy searching eyes;
Its every breath my heart must draw from Thine,
To make of worth my life’s long sacrifice.
Thou hast not found Thine
angels without taint;
Thy Law amid the thunderbolts was given;
And yet, my Jesus! I nor fear nor faint.
For me, on Calvary, Thy Heart was riven.
To see Thee in Thy glory
face to face, –
I know it well, – the soul must pass through fires.
Choose I on earth/i> my purgatorial place, –
The flaming love of Thy great Heart’s desires!
So shall my exiled soul,
to death’s command,
Make answer with one cry of perfect love;
Then flying straight to heaven its Fatherland,
Shall reach with no delay that home above.
-Saint Teresa of Lisieux,
October 1895, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/to-the-sacred-heart-by-saint-therese-of-lisieux/
Gravure
de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par
elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc,
Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
Jesus Only,
by Saint Thérèse of Lisieux
Oh, how my heart would
spend itself, to bless;
It hath such need to prove its tenderness!
And yet what heart can my heart comprehend?
What heart shall always love me without end?
All—all in vain for such return seek I;
Jesus alone my soul can satisfy.
Naught else contents or charms me here below;
Created things no lasting joy bestow.
My peace, my joy, my
love, O Christ!
Tis Thou alone! Thou hast sufficed.
Thou didst know how to
make a mother’s heart;
Tenderest of fathers, Lord! to me Thou art.
My only Love, Jesus, Divinest Word!
More than maternal is Thy heart, dear Lord!
Each moment Thou my way dost guard and guide;
I call – at once I find Thee at my side –
And if, sometimes, Thou hid’st Thy face from me,
Thou com’st Thyself to help me seek for Thee.
Thee, Thee alone I
choose: I am Thy bride.
Unto Thy arms I hasten, there to hide.
Thee would I love, as little children love;
For Thee, like warrior bold, my love I’d prove.
Now, like to children full of joy and glee,
So come I, Lord! to show my love to Thee;
Yet, like a warrior bold, with high elation,
Rush I to combats in my loved vocation.
Thy Heart is Guardian of
our innocence;
Not once shall It deceive my confidence.
Wholly my hopes are placed in Thee, dear Lord!
After long exile, I Thy face adored
In heaven shall see. When clouds the skies o’erspread.
To Thee, my Jesus! I lift up my head;
For, in Thy tender glance, these words I see:
“O child! I made my radiant heaven for thee.”
I know it well – my
burning tears and sighs
Are full of charm for Thy benignant eyes.
Strong seraphs form in heaven Thy court divine,
Yet Thou dost seek this poor weak heart of mine.
Ah! take my heart! Jesus, ’tis Thine alone;
All my desires I yield to Thee, my Own!
And all my friends that are so loved by me.
No longer will I love them, save in Thee!
– written for a novice by
Soeur Theresa I’Enfant Jesus, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/jesus-only-by-saint-therese-of-lisieux/
Gravure de "Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940."
I
Thirst for Love, by Saint Thérèse of Lisieux
In wondrous love Thou didst come down from heaven
To immolate Thyself, O Christ, for me;
So, in my turn, my love to Thee is given,
I wish to suffer and to die for Thee.
Thou, Lord, hast spoken
this truth benign:
“To die for one loved tenderly
Of greatest love on earth is sign;”
And now, such love is mine, –
Such love for Thee!
Abide, abide with me, 0
Pilgrim blest!
Behind the hill fast sinks the dying day.
Helped by Thy cross I mount the rocky crest;
Oh, come, to guide me on my heavenward way.
To be like Thee is my
desire;
Thy voice finds echo in my soul.
Suffering I crave! Thy words of fire
Lift me above earth’s mire,
And sin’s control.
Chanting Thy victories,
gloriously sublime,
The Seraphim – all heaven – cry to me,
That even Thou, to conquer sin and crime,
Upon this earth a sufferer needs must be.
For me, upon life’s
dreary way,
What scorn, what anguish, Thou didst bear
Let me grow humble every day,
Be least of all, alway,
Thy lot to share!
Ah, Christ! Thy great
example teaches me
Myself to humble, honors to despise.
Little and low like Thee I choose to be,
Forgetting self, so I may charm Thine eyes.
My peace I find in
solitude,
Nor ask I more, dear Lord, than this:
Be Thou my sole beatitude,-
Ever, in Thee, renewed
My joy, my bliss!
Thou, the great God Whom
earth and heaven adore,
Thou dwellest a prisoner for me night and day;
And every hour I hear Thy voice implore:
” I thirst – I thirst – I thirst – for love alway!
I, too, Thy prisoner am
I;
I, too, cry ever unto Thee
Thine own divine and tender cry:
“I thirst! Oh, let me die
Of love for Thee!”
For love of Thee I
thirst! Fulfil my hope;
Augment in me Thine own celestial flame!
For love of Thee I thirst! Too scant earth’s scope.
The glorious Vision of Thy Face I claim!
My long slow martyrdom of
fire
Still more and more consumeth me.
Thou art my joy, my one desire.
Jesu! may I expire
Of love for Thee!
– Saint Teresa of Lisieux,
30 April 1896, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/i-thirst-for-love-by-saint-therese-of-lisieux/
Altar
to Saint Thérèse de Lisieux, at the Basilica Mary
Help of Christians and Saint Charles Borromeo, Buenos Aires, Argentina.
Altar
a santa Teresa de Lisieux, en la Basílica
María Auxiliadora y San Carlos, Buenos Aires, Argentina.
My
Heaven on Earth, by Saint Thérèse of Lisieux
To bear my exile now, within this world of tears,
The holy tender glance of Christ, my Lord, I need.
That
glance, surcharged with love, consoles me through the years;
His loveliness displays foretaste of heaven indeed.
On me my Jesus smiles, when toward Him I aspire-,
The trial of my faith then weighs no more on me.
That love-glance of my God, that smile of holy fire,
Oh, this is heaven for me!
‘Tis heaven to have the
power, great grace from Christ to win
For Holy Mother Church, for all my Sisters dear, –
For every soul on earth that He may enter in,
Enflame our sinful hearts, and grant us joy and cheer.
All things my love can gain when, heart to heart, I pray,
Alone with Jesus Christ in speechless ecstasy.
Beside His altar blest with Him I gladly stay, –
Oh, this is heaven for me!
My heaven within the Host
safe hid and peaceful, lies,
Where Jesus Christ abides, divinest, fairest Fair.
From that great fount of love doth endless life arise;
There, day and night, my Lord doth hearken to my prayer.
When, in Thy perfect love (O moment blest and bright!)
Thou comest, Spouse most pure, me to transform in Thee,
That union of our hearts, that rapture of delight, –
Oh, this is heaven for me!
My heaven it is to feel
in me some likeness blest
To Him Who made me and my soul hath reconciled;
My heaven it is always beneath His eye to rest.
To call Him Father dear, and be His loving child.
Safe shielded in His arms, no storm my soul can fear;
Complete abandonment my only law shall be.
To sleep upon His Heart, with His blest Face so near, –
Oh, this is heaven for me!
My heaven is God alone,
the Trinity Divine,
Who dwells within my heart, the Prisoner of my love.
There, contemplating Thee, I tell Thee Thou art mine;
Thee will I love and serve until we meet above.
My heaven it is to smile on Thee whom I adore,
E’en when, to try my faith, from me Thou hidest Thee;
Calmly on Thee to smile, until Thou smil’st once more, –
Oh, this is heaven to me!
-Saint Teresa of Lisieux,
7 June 1896, translated by S L Emery
SOURCE : https://catholicsaints.info/my-heaven-on-earth-by-saint-therese-of-lisieux/
Sainte
Thérèse of Lisieux, Thoongampara, Thiruvananthapuram, India
Litany of
Saint Thérèse, the Little Flower
Lord, have mercy on us.
Christ, have mercy on us.
God the Father of Heaven,
have mercy on us.
God the Son, Redeemer of the world,
have mercy on us.
God the Holy Ghost,
have mercy on us.
Holy Trinity, One God,
have mercy on us.
Holy Mary, Immaculate Mother of God,
pray for us.
Queen of Carmel,
pray for us.
Our Lady of Victory,
pray for us.
Saint Thérèse of the Child Jesus,
pray for us.
Saint Thérèse of the Holy Face,
pray for us.
Saint Thérèse, flower of innocence,
pray for us.
Saint Thérèse, lily of purity,
pray for us.
Saint Thérèse, rose of charity,
pray for us.
Saint Thérèse, violet of humility,
pray for us.
Saint Thérèse, devoted to mortification,
pray for us.
Saint Thérèse, lover of crosses,
pray for us.
Saint Thérèse, reflector of heavenly sweetness,
pray for us.
Saint Thérèse, guide of little souls,
pray for us.
Saint Thérèse, mirror of resignation,
pray for us.
Saint Thérèse, rich in faith,
pray for us.
Saint Thérèse, teacher of trust in God,
pray for us.
Saint Thérèse, saint of childlike simplicity,
pray for us.
Saint Thérèse, heroine of penance,
pray for us.
Saint Thérèse, leader of the ‘sure way’
pray for us.
Saint Thérèse, child of benediction,
pray for us.
Saint Thérèse, affable with others,
pray for us.
Saint Thérèse, example of gratitude and self-surrender,
pray for us.
Saint Thérèse, beautiful in forgiveness,
pray for us.
Saint Thérèse, remarkable for gentleness,
pray for us.
Saint Thérèse, cheerful in sacrifices,
pray for us.
Saint Thérèse, joyful in suffering,
pray for us.
Saint Thérèse, steadfast in prayer,
pray for us.
Saint Thérèse, example for every state,
pray for us.
Saint Thérèse, wonder worker of our own time,
pray for us.
Saint Thérèse, showering roses from Heaven,
pray for us.
Saint Thérèse, zealous for souls,
pray for us.
Saint Thérèse, fulfilling thy promises,
pray for us.
Saint Thérèse, comforter of troubled hearts,
pray for us.
Saint Thérèse, curing bodily ills,
pray for us.
Saint Thérèse, leading souls back to God,
pray for us.
Saint Thérèse, bringing earth nearer to Heaven,
pray for us.
Saint Thérèse, drawing us closer to Jesus,
pray for us.
Saint Thérèse, always sending some answer to our prayers,
pray for us.
Saint Thérèse, hidden during life,
pray for us.
Saint Thérèse, made glorious by thy Spouse after death,
pray for us.
Lamb of God, who takest away the sins of the world,
spare us, O Lord.
Lamb of God, who takest away the sins of the world,
graciously hear us, O Lord.
Lamb of God, who takest away the sins of the world,
have mercy on us.
SOURCE : https://catholicsaints.info/litany-of-saint-therese-the-little-flower/
1. “C’est la
confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour”. “It
is confidence and nothing but confidence that must lead us to Love”. [1]
2. These striking words
of Saint Therese of the Child Jesus and the Holy Face say it all. They sum up
the genius of her spirituality and would suffice to justify the fact that she
has been named a Doctor of the Church. Confidence, “nothing but confidence”, is
the sole path that leads us to the Love that grants everything. With
confidence, the wellspring of grace overflows into our lives, the Gospel takes
flesh within us and makes us channels of mercy for our brothers and sisters.
3. It is confidence that
sustains us daily and will enable us to stand before the Lord on the day when
he calls us to himself: “In the evening of this life, I shall appear before you
with empty hands, for I do not ask you, Lord, to count my works. All our
justice is stained in your eyes. I wish, then, to be clothed in your own Justice and
to receive from your Love the eternal possession of yourself”. [2]
4. Saint Therese is one
of the best known and most beloved saints in our world. Like Saint Francis of
Assisi, she is loved by non-Christians and nonbelievers as well. In addition,
she has been recognized by UNESCO as one of the most significant figures for
contemporary humanity. [3] We would do well to delve more deeply
into her message as we commemorate the 150th anniversary of her birth in
Alençon (2 January 1873) and the centenary of her beatification. [4] Yet I have not chosen to issue this
Exhortation on either of those dates, or on her liturgical Memorial, so that
this message may transcend those celebrations and be taken up as part of the
spiritual treasury of the Church. Its publication on the liturgical Memorial of
Saint Teresa of Avila is a way of presenting Saint Therese of the Child Jesus
and the Holy Face as the mature fruit of the reform of the Carmel and of the
spirituality of the great Spanish saint.
5. The earthly life of
Saint Therese was brief, a mere twenty-four years, and completely ordinary,
first in her family and then in the Carmel of Lisieux. The extraordinary burst
of light and love that she radiated came to be known soon after her death, with
the publication of her writings and thanks to the countless graces bestowed on
the faithful who invoked her intercession.
6. The Church quickly
recognized her great significance and the distinctiveness of her evangelical
spirituality. Therese met Pope Leo XIII during a pilgrimage to Rome in 1887 and
asked his permission to enter the Carmel at the age of fifteen. Not long after
her death, Saint Pius X, sensing her spiritual grandeur, stated that she would
become the greatest saint of modern times. Therese was declared Venerable in
1921 by Pope Benedict XV, who, in praising her virtues, saw them embodied in
her “little way” of spiritual childhood. [5] She was beatified a century ago and
then canonized on 17 May 1925 by Pope Pius XI, who thanked the Lord for
granting that she be the first Blessed whom he raised to the honour of the
altars and the first Saint whom he canonized. [6] In 1927, the same Pope declared her
the Patroness of the Missions. [7] Therese was proclaimed one of the
patron saints of France in 1944 by Venerable Pius XII, [8] who on several occasions developed
the theme of spiritual childhood. [9] Saint Paul VI liked to recall that
he was baptized on 30 September 1897, the day of her death, and on the
centenary of her birth he wrote a Letter on her teaching to the Bishop of
Bayeux and Lisieux. [10] On 2 June 1980, during
his first Apostolic Journey to France, Saint John Paul II visited the
Basilica dedicated to her, and in 1997 declared her a Doctor of the
Church. [11] He also referred to Therese as “an
expert in the scientia amoris”. [12] Pope Benedict XVI returned to the
subject of her “science of love” and proposed it as “a guide for all,
especially those in the people of God who carry out their ministry as
theologians”. [13] Finally, in 2015, I had the joy of
canonizing her parents, Louis and Zelie, during the Synod on the Family. More
recently, I devoted one of my weekly General Audience talks to Saint Therese,
as part of a cycle of catecheses on apostolic zeal. [14]
1. Jesus for others
7. In the name that
Therese chose as a religious, Jesus stands out as the “Child” who manifests the
mystery of the Incarnation, and the “Holy Face” of the one who surrendered
himself completely on the Cross. She is “Saint Therese of the Child Jesus and
the Holy Face”.
8. The name of Jesus was
constantly on her lips, as an act of love, even to her last breath. She had
also written these words in her cell: “Jesus is my one love”. It was her
interpretation of the supreme statement of the New Testament: “God is love” (1
Jn 4:8.16).
A missionary soul
9. As with every
authentic encounter with Christ, this experience of faith summoned her to
mission. Therese could define her mission in these words: “I shall desire in
heaven the same thing as I do now on earth: to love Jesus and to make him
loved”. [15] She wrote that she entered Carmel
“to save souls”. [16] In a word, she did not view her
consecration to God apart from the pursuit of the good of her brothers and
sisters. She shared the merciful love of the Father for his sinful son and the
love of the Good Shepherd for the sheep who were lost, astray and wounded. For
this reason, Therese is the Patroness of the missions and a model of evangelization.
10. The final pages of
her Story of a Soul [17] are a missionary testament. They
express her appreciation of the fact that evangelization takes place by
attraction [18], not by pressure or proselytism. It is
worthwhile reading her own words in this regard: “ Draw me, we shall run
after you in the odour of your ointments. O Jesus! It is not even necessary to
say: When drawing me, draw the souls whom I love! This simple
statement, ‘Draw me’ suffices. I understand, Lord, that when a soul allows
herself to be captivated by the odour of your ointments, she cannot run
alone; all the souls whom she loves follow in her train; this is done without
constraint, without effort, it is a natural consequence of her attraction for
you. Just as a torrent, throwing itself with impetuosity into the ocean, drags
after it everything it encounters in its passage, in the same way, O Jesus, the
soul who plunges into the shoreless ocean of your Love, draws with her all the
treasures she possesses. Lord, you know it, I have no other treasures than the
souls it has pleased you to unite to mine”. [19]
11. In this passage,
Therese quotes the words of the bride to the bridegroom in the Song of Songs
(1:3-4), following the profound interpretation found in the writings of the
doctors of Carmel, Saint Teresa of Avila and Saint John of the Cross. The
bridegroom is Jesus, the Son of God who united himself to our humanity in the
Incarnation and redeemed it on the Cross. There, from his open side, he gave
birth to the Church, his beloved bride, for which he gave his life (cf. Eph 5:25).
What is striking is that Therese, conscious of her own impending death, did not
approach this mystery merely as a source of personal consolation, but in a
fervent apostolic spirit.
The grace that sets us
free from self-absorption
12. We see something
similar when Therese speaks of the working of the Holy Spirit, which
immediately takes on a missionary hue: “That is my prayer. I ask Jesus to draw
me to the flames of his love, to unite me so closely to him that he live and
act in me. I feel that the more the fire of love burns within my heart, the
more I shall say ‘Draw me’: the more also the souls who will approach me
(poor little piece of iron, useless if I withdraw from the divine furnace), the
more these souls will run swiftly in the odour of the ointments of their
Beloved, for a soul that is burning with love cannot remain inactive”. [20]
13. In the heart of
Therese, the grace of baptism became this impetuous torrent flowing into the
ocean of Christ’s love and dragging in its wake a multitude of brothers and
sisters. This is what happened, especially after her death. It was her promised
“shower of roses”. [21]
2. The little way of
trust and love
14. One of the most
important insights of Therese for the benefit of the entire People of God is
her “little way”, the path of trust and love, also known as the way of
spiritual childhood. Everyone can follow this way, whatever their age or state
in life. It is the way that the heavenly Father reveals to the little ones
(cf. Mt 11:25).
15. In the Story of
a Soul, [22] Therese tells how she discovered
the little way: “I can, then, in spite of my littleness, aspire to holiness. It
is impossible for me to grow up, and so I must bear with myself such as I am,
with all my imperfections. But I want to seek out a means of going to heaven by
a little way, a way that is very straight, very short, and totally new”. [23]
16. To describe that way,
she uses the image of an elevator: “the elevator which must raise me to heaven
is your arms, O Jesus! And for this, I had no need to grow up, but rather I had
to remain little and become this more and more”. [24] Little, incapable of being
confident in herself, and yet firmly secure in the loving power of the Lord’s
arms.
17. This is the “sweet
way of love” [25] that Jesus sets before the little
and the poor, before everyone. It is the way of true happiness. In place of a
Pelagian notion of holiness, [26] individualistic and elitist, more
ascetic than mystical, that primarily emphasizes human effort, Therese always
stresses the primacy of God’s work, his gift of grace. As a result, she could
say: “I always feel, however, the same bold confidence of becoming a great
saint, because I don’t count on my merits, since I have none, but I trust
in him who is Virtue and Holiness. God alone, content with my weak efforts,
will raise me to himself and make me a saint, clothing me in his infinite
merits”. [27]
Apart from all merit
18. This way of speaking
is in no way opposed to the traditional Catholic teaching on the increase of
grace, namely, that once gratuitously justified by sanctifying grace, we are
changed and enabled to cooperate by our good works in a process of growth in
holiness. Through this “elevation”, we can possess real merits by virtue of the
development of the grace received.
19. Therese, for her
part, wished to highlight the primacy of God’s action; she encourages us to
have complete confidence as we contemplate the love of Christ poured out to the
end. At the heart of her teaching is the realization that, since we are
incapable of being certain about ourselves, [28] we cannot be sure of our merits.
Hence, it is not possible to trust in our own efforts or achievements. The
Catechism chose to quote the words that Saint Therese addressed to the Lord: “I
will appear before you with empty hands”, [29] in order to express that “the
saints have always had a lively awareness that their merits were pure
grace”. [30] This conviction gives rise to a
joyful and tender gratitude.
20. It is most fitting,
then, that we should place heartfelt trust not in ourselves but in the infinite
mercy of a God who loves us unconditionally and has already given us everything
in the Cross of Jesus Christ. [31] For this reason, Therese never uses
the expression, common enough in her day, “I will become a saint”.
21. Even so, her
boundless confidence encourages all who feel frail, limited and sinful to let
themselves be elevated and transformed in order to reach greater heights. “If
all weak and imperfect souls felt what the least of souls feels, that is, the
soul of your little Therese, not one would despair of reaching the summit of
the mount of love. Jesus does not demand great actions from us, but
simply surrender and gratitude”. [32]
22. This insistence of
Therese on God’s initiative leads her, when speaking of the Eucharist, to put
first not her desire to receive Jesus in Holy Communion, but rather the desire
of Jesus to unite himself to us and to dwell in our hearts. [33] In her Act of Oblation to
Merciful Love, saddened by her inability to receive communion each day, she
tells Jesus: “Remain in me as in a tabernacle”. [34] Her gaze remained fixed not on
herself and her own needs, but on Christ, who loves, seeks, desires and dwells
within.
Daily abandonment
23. The confidence that
Therese proposes has to do with more than our individual sanctification and
salvation. It has an integral meaning that embraces the totality of concrete
existence and finds application in our daily lives, where we are often assailed
by fears, the desire for human security, the need to have everything under
control. Here we see the importance of her invitation to a holy “abandonment”.
24. The complete
confidence that becomes an abandonment in Love sets us free from obsessive
calculations, constant worry about the future and fears that take away our
peace. In her final days, Therese insisted on this: “We who run in the way of
love shouldn’t be thinking of suffering that can take place in the future; it’s
a lack of confidence”. [35] If we are in the hands of a Father
who loves us without limits, this will be the case come what may; we will be
able to move beyond whatever may happen to us and, in one way or another, his
plan of love and fullness will come to fulfilment in our lives.
Fire burning in the night
25. Therese experienced
faith most powerfully and surely in the midst of the dark night and especially
amid the darkness of Calvary. Her witness culminated in the final months of her
life, in the great “trial against the faith” [36] that began at Easter of 1896. In
her account, [37] she directly relates this period of
testing to the painful reality of the atheism of her time. The last years of
the nineteenth century were the “golden age” of modern atheism as a
philosophical and ideological system. When she wrote that Jesus allowed her
soul “to be invaded by the thickest darkness”, [38] she was evoking the darkness of
atheism and the rejection of the Christian faith. In union with Jesus, who took
upon himself all the darkness of the sin of the world when he willed to drink
from the cup of the Passion, Therese came to appreciate its underlying sense of
despair and sheer emptiness. [39]
26. Yet darkness cannot
overcome the light: Therese had been conquered by the One who came as light
into the world (cf. Jn 12:46). [40] Her account reveals the heroic
nature of her faith, her triumph in spiritual combat with the most powerful
temptations. She felt herself a sister to atheists, seated with them at table,
like Jesus who sat with sinners (cf. Mt 9:10-13). She interceded for
them, ever renewing her own act of faith, in constant loving communion with the
Lord: “I run toward my Jesus. I tell him I am ready to shed my blood to the
last drop to profess faith in the existence of heaven. I tell him, too,
that I am happy not to enjoy this beautiful heaven on this earth so that he
will open it for all eternity to poor unbelievers”. [41]
27. Together with faith,
Therese experienced a deep and boundless trust in God’s infinite mercy:
“confidence that must lead us to Love”. [42] Even in her darkness, she
experienced the complete trust of a child that finds refuge, unafraid, in the
embrace of its father and mother. For Therese, the one God is revealed above
all else in his mercy, which is the key to understanding everything else that
can be said of him: “To me he has granted his infinite mercy and through
it I contemplate and adore the other divine perfections! All of these
perfections appear to be resplendent with love, even his Justice (and
perhaps this even more so than the others) seems to me clothed in love”. [43] This is one of the loftiest
insights of Therese, one of her major contributions to the entire People of
God. In an extraordinary way, she probed the depths of divine mercy, and drew
from them the light of her limitless hope.
A most firm hope
28. Before entering the
Carmel, Therese had felt a remarkable spiritual closeness to one of the most
unfortunate of men, the criminal Henri Pranzini, sentenced to death for a
triple murder for which he was unrepentant. [44] By having Masses offered for him
and praying with complete confidence for his salvation, she was convinced that
she was drawing him ever closer to the blood of Jesus, and she told God that
she was sure that at the last moment he would pardon him “even if he went to
his death without any signs of repentance”. As the reason for her
certainty, she stated: “I was absolutely confident in the mercy of
Jesus”. [45] How great was her emotion when she
learned that Pranzini, after mounting the scaffold, “suddenly, seized by an
inspiration, turned, took hold of the crucifix the priest was holding
out to him and kissed the sacred wounds three times!” [46] This intense experience of hoping
against all hope proved fundamental for her: “After this unique grace, my
desire to save souls grows each day”. [47]
29. Therese was conscious
of the tragic reality of sin, yet she remained constantly immersed in the
mystery of Christ, certain that “where sin increased, grace abounded all the
more” ( Rom 5:20). The sin of the world is great but not infinite,
whereas the merciful love of the Redeemer is indeed infinite. Therese testifies
to the definitive victory of Jesus, through his passion, death and
resurrection, over all the powers of evil. Filled with confidence, she dared to
explain: “Jesus, allow me to save very many souls; let no soul be lost today…
Jesus, pardon me if I say anything I should not say. I only want to give you
joy and to console you”. [48] This now leads us to consider
another aspect of the breath of fresh air that is the message of Saint Therese
of the Child Jesus and the Holy Face.
3. I will be love
30. As “greater” than
faith and hope, charity will never pass away (cf. 1 Cor 13:8-13). It
is the supreme gift of the Holy Spirit and “the mother and the root of all the
virtues”. [49]
Charity as a personal
attitude of love
31. The Story of a
Soul is a testimonial to charity, in which Therese offers us a commentary
on Jesus’ new commandment: “that you love one another as I have loved you”
( Jn 15:12). [50] Jesus thirsts for this response to
his love. Indeed, he “did not fear to beg for a little water from the
Samaritan woman. He was thirsty. But when he said ‘Give me to drink’, it was
the love of his poor creature that the Creator of the universe was
seeking. He was thirsty for love”. [51] Therese wished to respond to the
love of Jesus, to offer him love in return for love. [52]
32. The symbolism of
spousal love emphasizes the mutual self-gift of the bridegroom and the bride.
Thus, inspired by the Song of Songs (2:16), Therese writes, “I think that the
Heart of my Spouse is mine alone, just as mine is his alone, and I speak to him
then in the solitude of this delightful heart to heart, while waiting to
contemplate him one day face to face”. [53] Although the Lord loves us together
as a people, at the same time charity works in a most personal way: “heart to
heart”.
33. Therese possessed
complete certainty that Jesus loved her and knew her personally at the time of
his Passion: “He loved me and gave himself for me” ( Gal 2:20). As
she contemplated Jesus in his agony, she told him: “You saw me”. [54] In the same way, she said to the
Child Jesus in the arms of his Mother: “With your little hand that caressed
Mary, you upheld the world and gave it life, and you thought of me”. [55] So too, at the beginning of
the Story of a Soul, she contemplated the love of Jesus for all humanity
and for each individual, as if he or she were the only one in the world. [56]
34. The act of love –
repeating the words, “Jesus I love you” – which became as natural to Therese as
breathing, is the key to her understanding of the Gospel. With that love, she
immersed herself in all the mysteries of the life of Christ, making herself his
contemporary and placing herself within the Gospel together with Mary and
Joseph, Mary Magdalene and the apostles. Together with them, she penetrated to
the depths of the love of the Heart of Jesus. Let us take one example: “When I
see Magdalene walking up before the many guests, washing with her tears the
feet of her adored Master, whom she is touching for the first time, I feel
that her heart has understood the abysses of love and mercy of the
Heart of Jesus, and, sinner though she is, this Heart of love was not only
disposed to pardon her, but to lavish on her the blessings of divine intimacy,
to lift her to the highest summits of contemplation”. [57]
The greatest love in
supreme simplicity
35. At the end of
the Story of a Soul, Therese presents us with her Act of Oblation to
Merciful Love. [58] Once she surrendered completely to
the working of the Spirit, she received, quietly and unobtrusively, an abundant
outpouring of living water: “rivers, or better, the oceans of graces that
flooded my soul”. [59] This is the mystical life that,
apart from any extraordinary phenomena, offers itself to all the faithful as a
daily experience of love.
36. Therese practised
charity in littleness, in the simplest things of daily life, and she did so in
the company of the Virgin Mary, from whom she learned that “to love is to
give everything. It’s to give oneself”. [60] While preachers in those days often
celebrated Mary’s grandeur in ways that made her seem far removed from us,
Therese showed, starting with the Gospel, that Mary is the greatest in the
kingdom of heaven because she is the least (cf. Mt 18:4), the one
closest to Jesus in his abasement. She saw that, if the apocrypha are full of
striking and amazing feats, the Gospels show us a lowly and poor life lived in
the simplicity of faith. Jesus himself wanted Mary to be the example of a soul
that seeks him with a simple faith. [61] Mary was the first to experience
the “little way” in pure faith and humility. Consequently, Therese did not
hesitate to write:
“Mother full of grace, I
know that in Nazareth
You live in poverty, wanting nothing more.
No rapture, miracle or ecstasy
Embellish your life, O Queen of the Elect!…
The number of little ones on earth is truly great.
They can raise their eyes to you without trembling.
It’s by the ordinary way, incomparable Mother,
That you like to walk to guide them to heaven”. [62]
37. Therese does tell us
of certain moments of grace experienced amid the simplicity of daily life, like
the sudden insight she had when accompanying a sick and somewhat irascible
sister. Even so, those experiences of a more intense charity came about in the
most ordinary ways. “One winter night I was carrying out my little duty as
usual; it was cold, it was night. Suddenly I heard off in the distance the
harmonious sound of a musical instrument. I then pictured a well-lighted
drawing room, brilliantly gilded, filled with elegantly dressed young ladies
conversing together and conferring upon each other all sorts of compliments and
other worldly remarks. Then my glance fell upon the poor invalid whom I was
supporting. Instead of the beautiful strains of music I heard only her
occasional complaints, and instead of the rich gildings I saw only the bricks
of our austere cloister, hardly visible in the glimmering light. I cannot
express in words what happened in my soul; what I know is that the Lord
illumined it with rays of truth, which so far surpassed the dark brilliance of
earthly feasts that I could not believe my happiness. Ah! I would not have exchanged
the ten minutes employed in carrying out my humble office of charity to enjoy a
thousand years of worldly feasts”. [63]
In the heart of the
Church
38. From Saint Teresa of
Avila, Therese inherited a great love for the Church and was able to plumb the
depths of this mystery. We see this in her discovery of the “heart of the
Church”. In a lengthy prayer to Jesus, [64] written on 8 September 1896, the
sixth anniversary of her religious profession, the saint confided to the Lord
that she felt driven by an immense desire, a passion for the Gospel that no
vocation, by itself, could satisfy. And so, in seeking her “place” in the
Church, she turned to chapters 12 and 13 of the First Letter of Saint Paul to
the Corinthians.
39. There, in Chapter 12,
the apostle employs the metaphor of the body and its members to explain that
the Church embraces a great variety of hierarchically ordered charisms. Yet
this description was not enough for Therese. She continued her search and read
the “hymn to charity” in Chapter 13. There she came upon the eminent answer to
her question, and wrote this memorable page: “Considering the mystical body of
the Church I had not recognized myself in any of the members described by Saint
Paul, or rather I desired to see myself in them all. Charity gave
me the key to my vocation. I understood that if the Church had a body
composed of different members, the most necessary and most noble of all could
not be lacking to it, and so I understood that the Church had a Heart, and
that this Heart was burning with love. I understood it was love alone that
made the Church’s members act, that if Love ever became extinct,
apostles would not preach the Gospel and martyrs would not shed their blood. I
understood that Love comprised all vocations, that love was everything,
that it embraced all times and places… in a word: that it was eternal! Then,
in the excess of my delirious joy, I cried out: O Jesus, my Love... my vocation,
at last I have found it… my vocation is Love! Yes, I have found my place
in the Church, and it is you, O my God, who have given me this place; in the
heart of the Church, my Mother, I shall be Love. Thus I shall be
everything, and thus my dream will be realized”. [65]
40. This heart was not
that of a triumphalistic Church, but of a loving, humble and merciful Church.
Therese never set herself above others, but took the lowest place together with
the Son of God, who for our sake became a slave and humbled himself, becoming
obedient, even to death on a cross (cf. Phil 2:7-8).
41. This discovery of the
heart of the Church is also a great source of light for us today. It preserves
us from being scandalized by the limitations and weaknesses of the
ecclesiastical institution with its shadows and sins, and enables us to enter
into the Church’s “heart burning with love”, which burst into flame at
Pentecost thanks to the gift of the Holy Spirit. It is that heart whose fire is
rekindled with each of our acts of charity. “I shall be love”. This was the
radical option of Therese, her definitive synthesis and her deepest spiritual
identity.
A shower of roses
42. After centuries in
which countless saints expressed with great fervour and eloquence their desire
to “go to heaven”, Saint Therese could acknowledge, with utter sincerity: “At
the time I was having great interior trials of all kinds, even to the point of
asking myself whether heaven really existed”. [66] At another time, she said: “When I
sing of the happiness of heaven and of the eternal possession of God, I feel no
joy in this, for I sing simply what I want to believe”. [67] What had happened? Therese was
hearing God’s call to put fire into the heart of the Church more than to think
of her own personal happiness.
43. The transformation
that was taking place enabled her to pass from a fervent desire for heaven to a
constant, burning desire for the good of all, culminating in her dream of
continuing in heaven her mission of loving Jesus and making him loved. As she
wrote in one of her last letters: “I really count on not remaining inactive in
heaven. My desire is to work still for the Church and for souls”. [68] And in those very days she said,
even more directly: “My heaven will be spent on earth until the end of the
world. Yes, I want to spend my heaven in doing good on earth”. [69]
44. In those words,
Therese expressed her most assured response to the singular gift that the Lord
was granting her, the remarkable light that God was shedding upon her. In this
way, she arrived at her ultimate personal synthesis of the Gospel, one that
began with complete trust and ended in total abandonment for the sake of
others. She had no doubt about the fruitfulness of that abandonment: “I think
of all the good that I would like to do after my death”. [70] “God would not have given me the
desire of doing good on earth after my death, if he didn’t will to realize
it”. [71] “It will be like a shower of
roses”. [72]
45. She had come full
circle. “C’est la confiance”. It is trust that brings us to love and thus
sets us free from fear. It is trust that helps us to stop looking to ourselves
and enables us to put into God’s hands what he alone can accomplish. Doing so
provides us with an immense source of love and energy for seeking the good of
our brothers and sisters. And so, amid the suffering of her last days, Therese
was able to say: “ I count only on love”. [73] In the end, only love counts. Trust
makes roses blossom and pours them forth as an overflow of the superabundance
of God’s love. Let us ask, then, for such trust as a free and precious gift of
grace, so that the paths of the Gospel may open up in our lives.
4. At the heart of the
Gospel
46. In Evangelii
Gaudium, I urged a return to the freshness of the source, in order to
emphasize what is essential and indispensable. I now consider it fitting to
take up that invitation and propose it anew.
The Doctor of synthesis
47. This Exhortation on
Saint Therese allows me to observe that, in a missionary Church, “the message
has to concentrate on the essentials, on what is most beautiful, most grand,
most appealing and at the same time most necessary. The message is simplified,
while losing none of its depth and truth, and thus becomes all the more
forceful and convincing”. [74] The luminous core of that message
is “the beauty of the saving love of God made manifest in Jesus Christ who died
and rose from the dead”. [75]
48. Not everything is
equally central, because there is an order or hierarchy among the truths of the
Church, and “this holds true as much for the dogmas of faith as for the whole
corpus of the Church’s teaching, including her moral teaching”. [76] The centre of Christian morality is
charity, as our response to the unconditional love of the Trinity.
Consequently, “works of love directed towards one’s neighbour are the most
perfect manifestation of the interior grace of the Spirit”. [77] In the end, only love counts.
49. The specific
contribution that Therese offers us as a saint and a Doctor of the Church is
not analytical, along the lines, for example, of Saint Thomas Aquinas. Her
contribution is more synthetic, for her genius consists in leading us to what
is central, essential and indispensable. By her words and her personal
experience she shows that, while it is true that all the Church’s teachings and
rules have their importance, their value, their clarity, some are more urgent
and more foundational for the Christian life. That is where Therese directed
her eyes and her heart.
50. As theologians,
moralists and spiritual writers, as pastors and as believers, wherever we find
ourselves, we need constantly to appropriate this insight of Therese and to
draw from it consequences both theoretical and practical, doctrinal and
pastoral, personal and communal. We need boldness and interior freedom to do
so.
51. At times, the only
quotes we find cited from this saint are secondary to her message, or deal with
things she has in common with any other saint, such as prayer, sacrifice,
Eucharistic piety, and any number of other beautiful testimonies. Yet in this
way, we could be depriving ourselves of what is most specific about her gift to
the Church. We forget that “each saint is a mission, planned by the Father to
reflect and embody, at a specific moment in history, a certain aspect of the
Gospel”. [78] Indeed, “to recognize the word that
the Lord wishes to speak to us through one of his saints, we do not need to get
caught up in details… What we need to contemplate is the totality of their
life, their entire journey of growth in holiness, the reflection of Jesus
Christ that emerges when we grasp their overall meaning as a person”. [79] This is all the more true in the
case of Saint Therese, since we are dealing with a “Doctor of synthesis”.
52. From heaven to earth,
the timely witness of Saint Therese of the Child Jesus and the Holy Face
endures in all the grandeur of her little way.
In an age that urges us
to focus on ourselves and our own interests, Therese shows us the beauty of
making our lives a gift.
At a time when the most
superficial needs and desires are glorified, she testifies to the radicalism of
the Gospel.
In an age of
individualism, she makes us discover the value of a love that becomes
intercession for others.
At a time when human
beings are obsessed with grandeur and new forms of power, she points out to us
the little way.
In an age that casts
aside so many of our brothers and sisters, she teaches us the beauty of concern
and responsibility for one another.
At a time of great
complexity, she can help us rediscover the importance of simplicity, the
absolute primacy of love, trust and abandonment, and thus move beyond a
legalistic or moralistic mindset that would fill the Christian life with rules
and regulations, and cause the joy of the Gospel to grow cold.
In an age of indifference
and self-absorption, Therese inspires us to be missionary disciples, captivated
by the attractiveness of Jesus and the Gospel.
53. A century and a half
after her birth, Therese is more alive than ever in the pilgrim Church, in the
heart of God’s people. She accompanies us on our pilgrim way, doing good on
earth, as she had so greatly desired. The most lovely signs of her spiritual
vitality are the innumerable “roses” that Therese continues to strew: the
graces God grants us through her loving intercession in order to sustain us on
our journey through life.
Dear Saint Therese,
the Church needs to radiate the brightness,
the fragrance and the joy of the Gospel.
Send us your roses!
Help us to be, like yourself,
ever confident in God’s immense love for us,
so that we may imitate each day
your “little way” of holiness.
Amen.
Given in Rome, in the
Basilica of Saint John Lateran, on 15 October, the Memorial of Saint Teresa of
Avila, in the year 2023, the eleventh of my Pontificate.
FRANCIS
[1] SAINT
THERESE OF THE CHILD JESUS AND THE HOLY FACE, Letter 197 to Sister Marie of the
Sacred Heart (17 September 1896): Letters II, p. 1000. The English
citations of the Saint’s writings are taken from the translations of her works
published by the Institute of Carmelite Studies (ICS), Washington, D.C.: Story
of a Soul (1996); Letters I: 1877-1890 (1996); Letters II:
1890-1897 (1988); Prayers (1997); Poetry (1996); Her
Last Conversations (1977).
[2] Prayer
6, Act of Oblation to Merciful Love (9 June 1895): Prayers, p.
54; Story of a Soul, pp. 276-277.
[3] For
the two-year period 2022-2023, UNESCO recognized Saint Therese as a person to
be celebrated on the 150th anniversary of her birth.
[4] 29
April 1923.
[5] Cf. Decretum
super Virtutibus (14 August 1921): AAS 13 (1921), 449-452.
[6] Homily
for the Canonization (17 May 1925): AAS 17 (1925), 211.
[7] Cf.
AAS 20 (1928), 147-148.
[8] Cf.
AAS 36 (1944), 329-330.
[9] Cf.
PIUS XII, Letter to Mgr François-Marie Picaud, Bishop of Bayeux and
Lisieux (7 August 1947); Radio Message for the Consecration of the
Basilica of Lisieux (11 July 1954): AAS 46 (1954), 404-407.
[10] Cf. Letter
to Mgr Jean-Marie-Clément Badré, Bishop of Bayeux and Lisieux on the occasion
of the Centenary of the Birth of Saint Therese of the Child Jesus (2
January 1973): AAS 65 (1973), 12-15.
[11] Cf.
AAS 90 (1998), 409-413, 930-944.
[12] Apostolic
Letter Novo
Millennio Ineunte (6 January 2001), 42: AAS 93 (2001), 296.
[13] Catechesis (6
April 2011), L’Osservatore Romano (7 April 2011), 8.
[14] Catechesis (7
June 2023): L’Osservatore Romano (7 June 2023), 2-3.
[15] Letter
220 to l’Abbé Bellière (24 February 1897), Letters II, p. 1060.
[16] Ms
A, 69v: Story of a Soul, p. 149.
[17] Cf.
Ms C, 33v-37r: Story of a Soul, pp. 253-259.
[18] Cf.
Apostolic Exhortation Evangelii
Gaudium (24 November 2013), 14, 264: AAS 105 (2013), 1025-1026.
[19] Ms
C, 34r: Story of a Soul, p. 254.
[20] Ibid.,
36r:, Story of a Soul, p. 257.
[21] Last
Conversations, Yellow Notebook (9 June 1897, 3), p. 62.
[22] Cf.
Ms C, 2v-3r: Story of a Soul, pp. 207-208.
[23] Ibid.,
2v: p. 207.
[24] Ibid.,
3r: p. 208.
[25] Cf.
Ms A, 84v: p. 181.
[26] Cf.
Apostolic Exhortation Gaudete
et Exsultate (19 March 2018), 47-62: AAS 110 (2018), 1124-1129.
[27] Ms
A, 32r: Story of a Soul, p. 72.
[28] This
was explained by the Council of Trent: “Whoever considers himself, his personal
weakness, and his lack of disposition may fear and tremble about his own grace”
( Decree on Justification, IX: DS 1534). It is taken up by the Catechism
of the Catholic Church, which teaches that it is not possible to have certitude
by looking to ourselves or our own actions (cf. No. 2005). The certitude born
of trust does not come from ourselves, nor can our own consciousness ground
that security, which is not based on introspection. In the words of Saint Paul:
“I do not judge myself. I am not aware of anything against myself, but I am not
thereby acquitted. It is the Lord who judges me” ( 1 Cor 4:3-4).
Saint Thomas Aquinas explains it in the following way: since grace “does not perfectly
heal man” (ST I-II, q. 109, art. 9, ad 1), “in the intellect there remains the
darkness of ignorance” ( ibid., resp.)
[29] Prayer
6 (9 June 1895): Prayers, p. 54.
[30] Catechism
of the Catholic Church, No. 2011.
[31] This
was also clearly stated by the Council of Trent: “No devout man should doubt
God’s mercy” ( Decree on Justification, IX: DS 1534); “All should place
their firmest hope in God’s help” ( ibid., XIII: DS 1541).
[32] Ms
B, 1v: Story of a Soul, p. 188.
[33] Cf.
Ms A, 48v: Story of a Soul, pp. 104-105; Letter 92 to Marie Guérin (30 May
1889): Letters I, pp. 567-569.
[34] Prayer
6 (9 June 1895): Story of a Soul, p. 276.
[35] Last
Conversations, Yellow Notebook (23 July 1897, 3): p. 106.
[36] Ms
C, 31r: Story of a Soul, p. 250.
[37] Cf.
Ms C, 5r-7v: Story of a Soul, pp. 211-214.
[38] Cf. ibid,
5v: Story of a Soul, p. 211.
[39] Cf. ibid.,
6v: Story of a Soul, p. 213.
[40] Cf.
Encyclical Letter Lumen
Fidei (29 June 2013), 17: AAS 105 (2013), 564-565.
[41] Ms
C, 7r: Story of a Soul, pp. 213-214.
[42] Cf.
Letter 197 to Sister Marie of the Sacred Heart (17 September 1896): Letters
II, p. 1000.
[43] Ms
A, 83v: Story of a Soul, p. 180.
[44] Cf.
Ms A, 45v-46v: Story of a Soul, pp. 98-101.
[45] Ibid.,
46r: Story of a Soul, p. 100.
[46] Ibid.
[47] Ibid.,
46v: Story of a Soul, p. 100.
[48] Prayer
2 (8 September 1890): Prayers, p. 38.
[49] Summa
Theologiae, I-II, q. 62, art. 4.
[50] Cf.
Ms C, 11v-31r: Story of a Soul, pp. 219-250.
[51] Ms
B, 1v: Story of a Soul, p. 189.
[52] Cf.
Ms B, 4r: Story of a Soul, p. 195.
[53] Letter
122 to Céline (14 October 1890): Letters II, p. 709.
[54] PN
24, 21: Poetry, p. 128.
[55] PN
24, 6: ibid., p. 124.
[56] Cf.
Ms A, 3r: Story of a Soul, pp. 14-15.
[57] Letter
247 to l’Abbé Bellière (21 June 1897): Letters II, p. 1133.
[58] Cf.
Prayer 6 (9 June 1895): Prayers, pp. 53-55; Story of a Soul, pp.
276-277.
[59] Ms
A, 84r: Story of a Soul, p. 181.
[60] PN
54, 22: Poetry, p. 219.
[61] PN
54, 15: ibid., p. 218.
[62] PN
54, 17: ibid., p. 218.
[63] Ms
C, 29v-30r: Story of a Soul, pp. 248-249.
[64] Cf.
Ms B, 2r-5v: Story of a Soul, pp. 190-200.
[65] Ms
B, 3v: ibid., p. 194.
[66] Ms
A, 80v: Story of a Soul, p. 173. This was not a lack of faith. Saint
Thomas Aquinas taught that in faith, both the intelligence and the will are
operative. The adherence of the will can be very solid and well rooted, while
the intelligence can be darkened. Cf. De Veritate 14,1.
[67] Ms
C, 7v: Story of a Soul, p. 214.
[68] Letter
254 to Père Adolphe Roulland (14 July 1897): Letters II, p. 1142.
[69] Last
Conversations, Yellow Notebook (17 July 1897), p. 102.
[70] Ibid.
(13 July 1897, 17), p. 102.
[71] Ibid.
(18 July 1897, 1), p. 102.
[72] Last
Conversations, Yellow Notebook (9 June 1897, 3), p. 62.
[73] Letter
242 to Sister Marie of the Trinity (6 June 1897): Letters II, p. 1121.
[74] Apostolic
Exhortation Evangelii
Gaudium (24 November 2013), 35: AAS 105 (2013), 1034.
[75] Ibid.,
36: AAS 105 (2013), 1035.
[77] Ibid.,
37: AAS 105 (2013), 1035.
[78] Apostolic
Exhortation Gaudete
et Exsultate (19 March 2018), 19: AAS 110 (2018), 1117.
[79] Ibid.,
22: AAS 110 (2018), 1117.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Gravure de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Histoire d'une âme écrite par elle-même, Lisieux, Office central de Lisieux (Calvados), & Bar-le-Duc, Imprimerie Saint-Paul, 1937, édition 1940. « Thérèse effeuillant des roses sur son crucifix. Photographie prise dans le cloître, à la porte de l'infirmerie, le 30 août 1896 ».
Santa Teresa di Gesù
Bambino (di Lisieux) Vergine e dottore della Chiesa
Alençon (Francia), 2
gennaio 1873 - Lisieux, 30 settembre 1897
La Francia dell'Ottocento
è il primo paese d'Europa nel quale cominciò a diffondersi la convinzione di
poter fare a meno di Dio, di poter vivere come se egli non esistesse. Proprio
nel paese d'Oltralpe, tuttavia, alcune figure di santi, come Teresa di Lisieux,
ricordarono che il senso della vita è proprio quello di conoscere e amare Dio.
Teresa nacque nel 1873 in un ambiente profondamente credente. Di recente anche
i suoi genitori sono stati dichiarati beati. Ella ricevette, dunque, una
educazione profondamente religiosa che presto la indusse a scegliere la vita
religiosa presso il carmelo di Lisieux. Qui ella si affida progressivamente a
Dio. Su suggerimento della superiora tiene un diario sul quale annota le tappe
della sua vita interiore. Scrive nel 1895: «Il 9 giugno, festa della Santissima
Trinità, ho ricevuto la grazia di capire più che mai quanto Gesù desideri
essere amato». All'amore di Dio Teresa vuol rispondere con tutte le sue forze e
il suo entusiasmo giovanile. Non sa, però, che l'amore la condurrà attraverso
la via della privazione e della tenebra. L'anno successivo, il 1896, si
manifestano i primi segni della tubercolosi che la porterà alla morte. Ancor
più dolorosa è l'esperienza dell'assenza di Dio. Abituata a vivere alla sua
presenza, Teresa si trova avvolta in una tenebra in cui Le è impossibile vedere
alcun segno soprannaturale. Vi è, però, un'ultima tappa compiuta dalla santa.
Ella apprende che a lei, piccola, è affidata la conoscenza della piccola via,
la via dell'abbandono alla volontà di Dio. La vita, allora, diviene per Teresa
un gioco spensierato perché anche nei momenti di abbandono Dio vigila ed è
pronto a prendere tra le sue braccia chi a Lui si affida.
Patronato: Missionari, Francia
Etimologia: Teresa = cacciatrice, dal greco; oppure
donna amabile e forte, dal tedesco
Emblema: Giglio, Ros
Martirologio Romano: Memoria di santa Teresa di Gesù Bambino, vergine e dottore della Chiesa: entrata ancora adolescente nel Carmelo di Lisieux in Francia, divenne per purezza e semplicità di vita maestra di santità in Cristo, insegnando la via dell’infanzia spirituale per giungere alla perfezione cristiana e ponendo ogni mistica sollecitudine al servizio della salvezza delle anime e della crescita della Chiesa. Concluse la sua vita il 30 settembre, all’età di venticinque anni.
(30 settembre: A Lisieux in Francia, anniversario della morte di santa Teresa
di Gesù Bambino, la cui memoria si celebra domani).
Si arrampica a Milano sul Duomo fino alla Madonnina, a Pisa sulla Torre, e a Roma si spinge anche nei posti proibiti del Colosseo. La quattordicenne Teresa Martin è la figura più attraente del pellegrinaggio francese, giunto in Roma a fine 1887 per il giubileo sacerdotale di Leone XIII. Ma, nell’udienza pontificia a tutto il gruppo, sbigottisce i prelati chiedendo direttamente al Papa di poter entrare in monastero subito, prima dei 18 anni. Cauta è la risposta di Leone XIII; ma dopo quattro mesi Teresa entra nel Carmelo di Lisieux, dove l’hanno preceduta due sue sorelle (e lei non sarà l’ultima).
I Martin di Alençon: piccola e prospera borghesia del lavoro specializzato. Il padre ha imparato l’orologeria in Svizzera. La madre dirige merlettaie che a domicilio fanno i celebri pizzi di Alençon. Conti in ordine, leggendaria puntualità nei pagamenti come alla Messa, stimatissimi. E compatiti per tanti lutti in famiglia: quattro morti tra i nove figli. Poi muore anche la madre, quando Teresa ha soltanto quattro anni.
In monastero ha preso il nome di suor Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo, ma non trova l’isola di santità che s’aspettava. Tutto puntuale, tutto in ordine. Ma è scadente la sostanza. La superiora non la capisce, qualcuna la maltratta. Lo spirito che lei cercava, proprio non c’è, ma, invece di piangerne l’assenza, Teresa lo fa nascere dentro di sé. E in sé compie la riforma del monastero. Trasforma in stimoli di santificazione maltrattamenti, mediocrità, storture, restituendo gioia in cambio delle offese.
E’ una mistica che rifiuta il pio isolamento. La fanno soffrire? E lei è quella che "può farvi morir dal ridere durante la ricreazione", come deve ammettere proprio la superiora grintosa. Dopodiché, nel 1897 lei è già morta, dopo meno di un decennio di vita religiosa oscurissima. Ma è da morta che diviene protagonista, apostola, missionaria. Sua sorella Paolina (suor Agnese nel Carmelo) le ha chiesto di raccontare le sue esperienze spirituali, che escono in volume col titolo Storia di un’anima nel 1898. Così la voce di questa carmelitana morta percorre la Francia e il mondo, colpisce gli intellettuali, suscita anche emozioni e tenerezze popolari che Pio XI corregge raccomandando al vescovo di Bayeux: "Dite e fate dire che si è resa un po’ troppo insipida la spiritualità di Teresa. Com’è maschia e virile, invece! Santa Teresa di Gesù Bambino, di cui tutta la dottrina predica la rinuncia, è un grand’uomo". Ed è lui che la canonizza nel 1925.
Non solo. Nel 1929, mentre in Urss trionfa Stalin, Pio XI già crea il Collegio Russicum, allo scopo di formare sacerdoti per l’apostolato in Russia, quando le cose cambieranno. Già allora. E come patrona di questa sfida designa appunto lei, suor Teresa di Gesù Bambino.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/24700
La châsse et le gisant où repose depuis 1923 l'essentiel des restes de Thérèse de Lisieux, dans la chapelle du carmel de Lisieux.
VISITA
PASTORALE A PARIGI E LISIEUX
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO
II
Lisieux, 2 giugno 1980
1. Sono molto felice che
mi sia dato di venire a Lisieux in occasione della mia visita nella capitale
della Francia. Sono qui in pellegrinaggio con voi tutti cari fratelli e
sorelle, che siete venuti da diverse regioni della Francia anche voi presso
colei che amiamo tanto, la “piccola Teresa”, la cui via verso la santità è strettamente
legata al Carmelo di Lisieux. Se le persone esperte nell’ascetica e nella
mistica e coloro che amano i santi, hanno preso l’abitudine di chiamare questa
via di suor Teresa del Bambino Gesù “la piccola via” è senz’altro fuor di
dubbio che lo Spirito di Dio, che l’ha guidata su questa via, l’ha fatto con
quella stessa generosità con cui ha guidato altrimenti la sua patrona la
“grande Teresa” d’Avila e con la quale ha guidato - e continua a guidare -
tanti altri santi nella sua Chiesa. A lui sia dunque resa gloria eternamente!
La Chiesa gioisce di
questa meravigliosa ricchezza di doni spiritual, così splendidi e così vari,
come sono tutte le opere di Dio nell’universo visibile e invisibile. Ciascuna
di esse riflette allo stesso tempo il mistero interiore dell’uomo e corrisponde
ai bisogni del tempo nella storia della Chiesa e dell’umanità. Bisogna dire di
santa Teresa di Lisieux che, fino ad un’epoca recente, è stata in effetti la
nostra santa “contemporanea”. È così che io la vedo personalmente, nel quadro
della mia vita. Ma è ancora la santa “contemporanea”? Non ha cessato di esserlo
per la generazione che giunge ora a maturità nella Chiesa? Bisognerebbe
domandarlo agli uomini di questa generazione. Che mi sia tuttavia permesso
notare che i santi non invecchiano praticamente mai, che essi non cadono mai in
“proscrizione”. Essi restano continuamente i testimoni della giovinezza della
Chiesa. Essi non diventano mai personaggi del passato, uomini e donne di
“ieri”. Al contrario: essi sono sempre gli uomini e le donne di “domani”, gli
uomini dell’avvenire evangelico dell’uomo e della Chiesa, i testimoni “del
mondo futuro”.
2. “Tutti quelli infatti
che sono guidati dallo Spirito di Dio, costoro sono figli di Dio. E voi non
avete ricevuto uno spirito da schiavi per ricadere nella paura, ma avete
ricevuto uno spirito da figli adottivi per mezzo del quale gridiamo: “Abbà,
Padre!”” (Rm 8,14-15).
Sarebbe forse difficile
trovare parole più sintetiche e nello stesso tempo più incisive per
caratterizzare il carisma particolare di Teresa Martin, vale a dire ciò che
costituisce il dono tutto speciale del suo cuore, e che è diventato, mediante
il suo cuore, un dono particolare per la Chiesa. Il dono meraviglioso nella sua
semplicità, universale e nello stesso tempo unico. Di Teresa di Lisieux, si può
dire con convinzione, che lo Spirito di Dio ha permesso al suo cuore di
rivelare direttamente, agli uomini del nostro tempo, il mistero fondamentale,
la realtà del Vangelo: il fatto di aver ricevuto realmente “uno spirito da figli
adottivi che ci fa gridare: Abbà! Padre!” La “piccola via” è la via della
“santa infanzia”. In questa via c’è qualche cosa di unico, il genio di santa
Teresa di Lisieux. C’è nello stesso tempo la conferma e il rinnovamento della
verità più fondamentale e più universale. Quale verità del messaggio evangelico
è infatti più fondamentale e più universale di questa: Dio è nostro Padre e noi
siamo suoi figli?
Questa verità, la più
universale che esista, questa realtà è stata “letta” di nuovo con la fede, la
speranza e l’amore di Teresa di Lisieux. Essa è stata in un certo senso
riscoperta con l’esperienza interiore del suo cuore e con la forma presa da
tutta la sua vita, durata solo ventiquattro anni.
Quand’ella morì qui al
Carmelo, vittima della tubercolosi di cui portava già da lungo tempo i bacilli,
era quasi una bambina. Ella ha lasciato il ricordo dell’infanzia: della santa
infanzia. E tutta la sua spiritualità ha confermato ancora una volta la verità
di quelle parole dell’apostolo: “E voi non avete ricevuto uno spirito da
schiavi per ricadere nella paura, ma avete ricevuto uno spirito da figli
adottivi...”. Sì. Teresa fu figlia. Fu la figlia “confidente” fino all’eroismo
e di conseguenza “libera” fino all’eroismo. Ma è proprio perché lo fu fino
all’eroismo che ella sola ha conosciuto il sapore interiore ed anche il prezzo
interiore di quella fiducia che impedisce di “ricadere nella paura”: di quella
fiducia che anche nelle oscurità e nelle sofferenze più profonde dell’anima,
permette di gridare: “Abbà! Padre!”.
Sì, ella ha conosciuto
questo sapore e questo prezzo. Per chi legge attentamente la sua “Storia di
un’anima”, è evidente che questo sapore della confidenza filiale, proviene,
come il profumo delle rose dal fiore che porta anche spine. Infatti se “siamo
figli, siamo anche eredi; eredi di Dio e coeredi di Cristo, dal momento che
soffriamo con Lui per essere con Lui glorificati” (Rm 8,17). È
precisamente per questo che la fiducia filiale della piccola Teresa, santa
Teresa del Bambin Gesù ma anche “del Volto Santo”, e così “eroica” perché essa
proviene dalla fervida comunione con le sofferenze di Cristo.
E quando vedo davanti a
me tanti malati e infermi penso che anch’essi come Teresa di Lisieux sono
associati alla passione di Cristo e che, grazie alla loro fede nell’amore di
Dio, grazie al loro proprio amore, la loro offerta spirituale ottiene
misteriosamente per la Chiesa, per tutte le altre membra del corpo mistico di
Cristo, un accrescimento di vigore. Che essi non dimentichino mai questa bella
frase di santa Teresa: “Nel cuore della Chiesa mia Madre, io sarò l’amore”.
Prego Dio di dare a ciascuno di questi amici sofferenti che amo con un affetto
tutto speciale, il conforto e la speranza.
3. Aver confidenza con
Dio come Teresa di Lisieux significa seguire la “piccola via” dove ci guida lo
Spirito di Dio: egli guida sempre verso la grandezza di cui partecipano i figli
e le figlie di adozione divina. Ancora fanciullo, fanciullo di dodici anni, il
Figlio di Dio ha dichiarato che la sua vocazione era di occuparsi delle cose di
suo Padre (cf. Lc 2,49). Essere fanciulli, diventare come fanciulli,
significa entrare nel centro stesso della più grande missione alla quale l’uomo
è stato chiamato da Cristo, una missione che attraversa il cuore stesso
dell’uomo. Teresa lo sapeva perfettamente.
Questa missione trae la
sua origine dall’amore eterno del Padre. Il Figlio di Dio come uomo, in una
maniera visibile e “storica” e lo Spirito Santo in modo invisibile e
“carismatico” la compiono nella storia dell’umanità.
Quando, al momento di
lasciare il mondo, Cristo dice agli apostoli: “Andate nel mondo intero,
insegnate il Vangelo a tutte le creature” (Mc 16,15) egli li inserisce,
con la forza del suo mistero pasquale, nella grande corrente della missione
eterna. A partire dal momento in cui li ha lasciati per andare al Padre, egli
comincia a venire “di nuovo nella potenza dello Spirito Santo” che il Padre
invia in suo nome. Più profondamente che tutte le verità sulla Chiesa, questa
verità è stata messa in rilievo nella coscienza della nostra generazione dal
Concilio Vaticano II. Grazie ad esso, noi tutti abbiamo molto meglio compreso
che la Chiesa è costantemente “in stato di missione” vale a dire che tutta la
Chiesa è missionaria. E abbiamo ugualmente meglio compreso questo mistero
particolare del cuore della piccola Teresa di Lisieux, la quale, attraverso la
sua “piccola via” è stata chiamata a partecipare così pienamente e così
fruttuosamente alla missione più elevata. È proprio questo “essere piccola” che
ella amava tanto, la piccolezza del bambino che le ha ampiamente aperto la
grandezza della missione divina di salvezza che è la missione incessante della
Chiesa.
Qui, nel suo Carmelo,
nella clausura del convento di Lisieux, Teresa si è sentita specialmente unita
a tutte le missioni e ai missionari della Chiesa nel mondo intero. Ella stessa
si è sentita missionaria, presente, per la forza e la grazia particolari dello
Spirito d’amore, in tutti i luoghi di missione, vicina a tutti i missionari,
uomini e donne, nel mondo. Ella è stata proclamata dalla Chiesa la patrona
delle missioni, come san Francesco Saverio, che viaggiò incessantemente in
estremo oriente: sì, ella, la piccola Teresa di Lisieux, chiusa nella clausura
carmelitana, apparentemente distaccata dal mondo.
Sono felice di essere
venuto qui poco tempo dopo la mia visita nel continente africano, e, di fronte
a questa ammirabile “missionaria” offrire al Padre della verità e dell’amore
eterno tutto ciò che, nella potenza del Figlio e dello Spirito Santo, è già
divenuto frutto del lavoro missionario della Chiesa fra gli uomini e i popoli
del continente nero. Vorrei nello stesso tempo, se mi posso così esprimere,
farmi prestare da Teresa di Lisieux lo sguardo perspicace della sua fede, la
sua semplicità e la sua fiducia, in una parola la “piccolezza” giovanile del
suo cuore, per proclamare davanti a tutta la Chiesa come la messe è abbondante
e per domandare, come lei, al padrone della messe d’inviare, con una generosità
più grande ancora, operai nella sua messe (cf. Mt 9,37-38).
Che egli li invii
malgrado tutti gli ostacoli e tutte le difficoltà che egli incontra nel cuore
dell’uomo, nella storia dell’uomo.
In Africa ho spesso
pensato: quale fede, quale energia spirituale avevano i missionari del secolo
scorso o della prima metà di questo secolo, e tutti quegli istituti missionari
che sono stati fondati, per partire senza esitare verso paesi allora
sconosciuti, con il solo scopo di far conoscere il Vangelo, di far nascere la
Chiesa! Essi vi scorgevano, con ragione, un’opera indispensabile alla salvezza.
Senza la loro audacia, senza la loro santità, le Chiese locali di cui abbiamo
celebrato il centenario e che sono ormai guidate per lo più da Vescovi
africani, non sarebbero mai esistite. Cari fratelli e sorelle, non perdiamo questo
slancio!
Ma so che non lo volete
perdere. Saluto fra voi gli anziani Vescovi missionari testimoni dello zelo di
cui ho parlato. La Francia ha ancora molti missionari nel mondo, sacerdoti,
religiosi, religiose e laici e certi istituti si sono aperti alla vita
missionaria. Vedo qui i membri del capitolo delle Missioni Estere di Parigi e
ricordo il beato Teofano Venard, il cui martirio in estremo oriente fu una luce
e un richiamo per Teresa. Penso anche a tutti i sacerdoti francesi che
consacrano almeno qualche anno al servizio delle giovani Chiese, nel quadro
della “Fidei Donum”. Oggi si comprende meglio la necessità di uno scambio
fraterno fra le giovani e le vecchie Chiese a reciproco beneficio. So per
esempio che le pontificie opere missionarie in collegamento con la commissione
episcopale per le Missioni Estere non mirano solo a promuovere le offerte
materiali, ma a formare lo spirito missionario dei cristiani di Francia e me ne
rallegro. Questo slancio missionario non può sorgere e portare frutti se non
partendo da una più grande vitalità spirituale, dall’irradiazione della
santità.
4. “Il bello esiste
perché ci affascini per il lavoro” ha scritto Cyprian Norwid, uno dei più
grandi poeti e pensatori che ci ha dato la terra polacca e che ha accolto - e
custodisce nel cimitero di Montmorency - la terra francese...
Ringraziamo il Padre, il
Figlio e lo Spirito Santo per i santi. Ringraziamo per santa Teresa di Lisieux.
Ringraziamo per la bellezza profonda, semplice e pura, che si è manifestata in
lei alla Chiesa e al mondo. Questa bellezza incanta. E Teresa di Lisieux ha un
dono particolare per affascinare con la bellezza della sua anima. Anche se
sappiamo che tutta questa bellezza fu difficile e che è cresciuta nella
sofferenza, non cessa di rallegrare col suo fascino particolare gli occhi delle
nostre anime.
Ella affascina dunque,
questa bellezza, questo fiore di santità che è cresciuto su questo suolo e il
suo fascino non cessa di stimolare i nostri cuori a lavorare: “Il bello esiste
perché ci affascini per il lavoro”. Per il lavoro più importante nel quale
l’uomo apprende a fondo il mistero della sua umanità. Egli scopre in se stesso
che cosa significa aver ricevuto “uno spirito di figlio adottivo”, radicalmente
diverso da “uno spirito di schiavo”, ed egli comincia a gridare con tutto il
suo essere: “Abbà! Padre!” (cf. Rm 8,15).
Con i frutti di questo
magnifico lavoro interiore si costruisce la Chiesa, il regno di Dio sulla terra
nella sua sostanza più profonda e più fondamentale. E il grido di “Abbà!
Padre!” che risuona largamente in tutti i continenti del nostro pianeta,
ritorna così con la sua eco nella clausura carmelitana silenziosa a Lisieux,
vivificando sempre di nuovo il ricordo della piccola Teresa, la quale, con la
sua vita breve e nascosta ma così ricca, ha pronunciato con una forza
particolare “Abbà! Padre!”.Grazie a lei, la Chiesa intera ha ritrovato tutta la
semplicità e tutta la freschezza di questo grido, che ha la sua origine e la
sua sorgente nel cuore di Cristo stesso.
© Copyright 1980 - Libreria
Editrice Vaticana
GIOVANNI PAOLO II
LITTERAE APOSTOLICAE
Sancta Teresia a Iesu
Infante et a Sacro Vultu,
Doctor Ecclesiae
universalis renuntiatur
1. LA SCIENZA DELL'AMORE
DIVINO, che il Padre delle misericordie effonde mediante Gesù Cristo nello
Spirito Santo, è un dono, concesso ai piccoli e agli umili, perché conoscano e
proclamino i segreti del Regno, nascosti ai dotti e ai sapienti; per questo
Gesù ha esultato nello Spirito Santo, rendendo lode al Padre, che così ha
disposto (cfr Lc 10, 21-22; Mt 11,25-26).
Gioisce pure la Madre
Chiesa nel costatare come, lungo il corso della storia, il Signore continui a
rivelarsi ai piccoli e agli umili, abilitando i suoi eletti, per mezzo dello
Spirito che «scruta ogni cosa, anche le profondità di Dio» (1 Cor 2,
10), a parlare delle cose «che Dio ci ha donato..., non con un linguaggio
suggerito dalla sapienza umana, ma insegnato dallo Spirito, esprimendo cose
spirituali in termini spirituali» (1 Cor 2,12.13). In questo modo lo
Spirito Santo guida la Chiesa verso la verità tutta intera, la provvede di
diversi doni, la abbellisce dei suoi frutti, la ringiovanisce con la forza del
Vangelo e la rende capace di scrutare i segni dei tempi, per rispondere sempre
meglio alla volontà di Dio (cfr Lumen
gentium, n.4.12; Gaudium
et spes, n.4).
Fra i piccoli, ai quali
sono stati manifestati in una maniera del tutto speciale i segreti del Regno,
splende Teresa di Gesù Bambino e del Santo Volto, monaca professa dell'Ordine
dei Carmelitani Scalzi, della quale ricorre quest'anno il centenario
dell'ingresso nella patria celeste.
Durante la sua vita,
Teresa ha scoperto «luci nuove, significati nascosti e misteriosi» (Ms A 83 v)
e ha ricevuto dal Maestro divino quella «scienza dell'amore» che ha poi
manifestato con particolare originalità nei suoi scritti (cfr Ms B 1r). Tale
scienza è l'espressione luminosa della sua conoscenza del mistero del Regno e
della sua esperienza personale della grazia. Essa può essere considerata come
un carisma particolare di sapienza evangelica che Teresa, come altri santi e
maestri della fede, ha attinto nella preghiera (cfr Ms C 36 r).
2. Rapida, universale e
costante è stata la recezione dell'esempio della sua vita e della sua dottrina
evangelica nel nostro secolo. Quasi ad imitazione della sua precoce maturazione
spirituale, la sua santità è stata riconosciuta dalla Chiesa nello spazio di pochi
anni. Infatti, il 10 giugno 1914 Pio X firmava il decreto d'introduzione della
causa di beatificazione, il 14 agosto 1921 Benedetto XV dichiarava l'eroicità
delle virtù della Serva di Dio, pronunciando per l'occasione un discorso sulla
via dell'infanzia spirituale e Pio XI la proclamava Beata il 29 aprile 1923.
Poco più tardi, il 17 maggio 1925, il medesimo Papa, davanti ad un'immensa
folla, la canonizzava nella Basilica di San Pietro, mettendone in risalto lo
splendore delle virtù nonché l'originalità della dottrina e due anni dopo, il
14 dicembre 1927, accogliendo la petizione di molti vescovi missionari, la
proclamava, insieme a San Francesco Saverio, Patrona delle missioni.
A partire da tali
riconoscimenti, l'irraggiamento spirituale di Teresa di Gesù Bambino è
cresciuto nella Chiesa e si è dilatato nel mondo intero. Molti istituti di vita
consacrata e movimenti ecclesiali, specialmente nelle giovani Chiese, l'hanno
scelta come patrona e maestra, ispirandosi alla sua dottrina spirituale. Il suo
messaggio, spesso sintetizzato nella cosiddetta «piccola via», che non è altro
che la via evangelica della santità per tutti, è stato oggetto di studio da
parte di teologi e cultori della spiritualità. Sono state innalzate e dedicate
al Signore, sotto il patrocinio della Santa di Lisieux, cattedrali, basiliche,
santuari e chiese in tutto l'orbe. Il suo culto è celebrato dalla Chiesa
Cattolica nei diversi riti di Oriente e di Occidente. Molti fedeli hanno potuto
sperimentare la forza della sua intercessione. Tanti, chiamati al ministero
sacerdotale o alla vita consacrata, specialmente nelle missioni e nel chiostro,
attribuiscono la grazia divina della vocazione alla sua intercessione ed al suo
esempio.
3. I Pastori della
Chiesa, incominciando dai miei predecessori, i Sommi Pontefici di questo
secolo, che hanno proposto la sua santità ad esempio per tutti, hanno pure
messo in rilievo che Teresa è maestra di vita spirituale mediante una dottrina,
insieme semplice e profonda, che ella ha attinto alle sorgenti del Vangelo
sotto la guida del Maestro divino ed ha poi comunicato ai fratelli e sorelle
nella Chiesa con vastissima efficacia (cfr Ms B 2 v-3 r).
Questa dottrina
spirituale ci è stata trasmessa soprattutto dalla sua autobiografia che,
desunta dai tre manoscritti da lei redatti negli ultimi anni della sua vita e
pubblicata un anno dopo la sua morte con il titolo Histoire d'une
Ame (Lisieux 1898), ha suscitato uno straordinario interesse fino ai
nostri giorni. Questa autobiografia, tradotta insieme agli altri suoi scritti
in circa cinquanta lingue, ha fatto conoscere Teresa in tutte le regioni del
mondo, anche fuori della Chiesa cattolica. Ad un secolo di distanza dalla sua
morte, Teresa di Gesù Bambino, continua ad essere riconosciuta come una delle
grandi maestre di vita spirituale del nostro tempo.
4. Non desta perciò
meraviglia che siano state presentate alla Sede Apostolica molte petizioni,
affinché fosse insignita del titolo di Dottore della Chiesa universale.
Da qualche anno, e in
modo speciale all'avvicinarsi della lieta ricorrenza del primo centenario della
sua morte, tali richieste sono giunte sempre più numerose anche da parte di
Conferenze Episcopali; inoltre si sono svolti Congressi di studio e abbondano
le pubblicazioni che mettono in rilievo come Teresa di Gesù Bambino possieda
una straordinaria sapienza ed aiuti con la sua dottrina tanti uomini e donne di
ogni condizione a conoscere e ad amare Gesù Cristo ed il suo Vangelo.
Alla luce di questi dati
ho deciso di fare attentamente studiare se la Santa di Lisieux avesse i
requisiti per poter essere insignita del titolo di Dottore della Chiesa
Universale.
5. Mi è caro, in questo
contesto, ricordare brevemente alcuni momenti della vita di Teresa di Gesù
Bambino. Nasce ad Alençon in Francia il 2 gennaio 1873. È battezzata due giorni
più tardi nella Chiesa di Notre-Dame, ricevendo i nomi di Maria Francesca
Teresa. I suoi genitori sono Louis Martin e Zélie Guérin, dei quali ho
recentemente riconosciuto l'eroicità delle virtù. Dopo la morte della madre,
avvenuta il 28 agosto 1877, Teresa si trasferisce con tutta la famiglia nella
città di Lisieux dove, circondata dall'affetto del padre e delle sorelle,
riceve una formazione insieme esigente e piena di tenerezza.
Verso la fine del 1879 si
accosta per la prima volta al sacramento della penitenza. Nel giorno di
Pentecoste del 1883 ha la singolare grazia della guarigione da una grave
malattia, per l'intercessione di nostra Signora delle Vittorie. Educata dalle
Benedettine di Lisieux, riceve la prima comunione l'8 maggio 1884, dopo una
intensa preparazione, coronata da una singolare esperienza della grazia
dell'unione intima con Gesù. Poche settimane più tardi, il 14 giugno dello
stesso anno, riceve il sacramento della cresima, con viva consapevolezza di ciò
che comporta il dono dello Spirito Santo nella personale partecipazione alla
grazia della Pentecoste. Nel Natale del 1886 vive un'esperienza spirituale
molto profonda, che qualifica come "completa conversione". Grazie ad
essa, supera la fragilità emotiva conseguente alla perdita della mamma ed
inizia "una corsa da gigante" sulla via della perfezione (cfr Ms A 44
v-45 v).
Teresa desidera
abbracciare la vita contemplativa, come le sue sorelle Paolina e Maria nel
Carmelo di Lisieux, ma ne è impedita per la sua giovane età. In occasione di un
pellegrinaggio in Italia, dopo aver visitato la Santa Casa di Loreto e i luoghi
della Città eterna, nell'udienza concessa dal Papa ai fedeli della diocesi di
Lisieux, il 20 novembre 1887, con filiale audacia chiede a Leone XIII di poter
entrare nel Carmelo all'età di 15 anni.
Il 9 aprile del 1888
entra nel Carmelo di Lisieux, ove riceve l'abito dell'Ordine della Vergine il
10 gennaio dell'anno seguente ed emette la sua professione religiosa l'8
settembre del 1890, festa della Natività della Vergine Maria. Intraprende nel
Carmelo il cammino della perfezione tracciato dalla Madre Fondatrice, Teresa di
Gesù, con autentico fervore e fedeltà, nell'adempimento dei diversi uffici
comunitari a lei affidati. Illuminata dalla Parola di Dio, provata in modo
particolare dalla malattia del suo amatissimo padre, Louis Martin, che muore il
29 luglio del 1894, Teresa si incammina verso la santità, insistendo sulla
centralità dell'amore. Scopre e comunica alle novizie affidate alla sue cure la
piccola via dell'infanzia spirituale, progredendo nella quale ella penetra
sempre di più nel mistero della Chiesa e, attirata dall'amore di Cristo, sente
crescere in sé la vocazione apostolica e missionaria che la spinge a trascinare
tutti con sé incontro allo Sposo divino.
Il 9 giugno del 1895,
nella festa della Santissima Trinità, si offre vittima di olocausto all'Amore
misericordioso di Dio. Il 3 aprile dell'anno successivo, nella notte fra il
giovedì ed il venerdì santo, ha una prima manifestazione della malattia che la
condurrà alla morte. Teresa la accoglie come la misteriosa visita dello Sposo
divino. Nello stesso tempo entra nella prova della fede, che durerà fino alla
sua morte. Peggiorando la sua salute, a partire dall'8 luglio 1897 viene
trasferita in infermeria. Le sue sorelle ed altre religiose raccolgono le sue
parole, mentre i dolori e le prove, sopportati con pazienza, si intensificano
fino a culminare con la morte, nel pomeriggio del 30 settembre del 1897. «Io
non muoio, entro nella vita», aveva scritto ad un suo fratello spirituale, don
Bellière (LT 244). Le sue ultime parole «Dio mio, io ti amo» sono il sigillo
della sua esistenza.
6. Teresa di Gesù Bambino
ci ha lasciato degli scritti che le hanno giustamente meritato la qualifica di
maestra di vita spirituale. La sua opera principale rimane il racconto della
sua vita nei tre manoscritti autobiografici (Manuscrits autobiographiques A, B,
C), pubblicati dapprima con il titolo, divenuto ben presto celebre,
di Histoire d'une Ame.
Nel Manoscritto A,
redatto dietro richiesta della sorella Agnese di Gesù, allora priora del
monastero, ed a lei consegnato il 21 gennaio 1896, Teresa descrive le tappe
della sua esperienza religiosa: i primi anni dell'infanzia, specialmente
l'evento della sua prima comunione e della cresima, l'adolescenza, fino
all'ingresso nel Carmelo e alla sua prima professione.
Il Manoscritto B, redatto
durante il ritiro spirituale dello stesso anno su richiesta di sua sorella,
Maria del Sacro Cuore, contiene alcune delle pagine più belle, più note e
citate della Santa di Lisieux. In esse si manifesta la piena maturità della Santa,
che parla della sua vocazione nella Chiesa, Sposa di Cristo e Madre delle
anime.
Il Manoscritto C,
compilato nel mese di giugno e nei primi giorni del luglio 1897, a pochi mesi
dalla sua morte, e dedicato alla priora Maria di Gonzaga, che glielo aveva chiesto,
completa i ricordi del Manoscritto A sulla vita al Carmelo. Queste pagine
rivelano la sapienza soprannaturale dell'autrice. Di questo periodo finale
della sua vita, Teresa traccia alcune esperienze altissime. Essa dedica pagine
commoventi alla prova della fede: una grazia di purificazione che la immerge in
una lunga e dolorosa notte oscura, rischiarata dalla sua fiducia nell'amore
misericordioso e paterno di Dio. Ancora una volta, e senza ripetersi, Teresa fa
brillare la scintillante luce del Vangelo. Troviamo qui le pagine più belle da
lei dedicate al fiducioso abbandono nelle mani di Dio, all'unità fra amore di
Dio e amore del prossimo, alla sua vocazione missionaria nella Chiesa.
Teresa, in questi tre
manoscritti diversi, che coincidono in una unità tematica ed in una progressiva
descrizione della sua vita e del suo cammino spirituale, ci ha consegnato una
originale autobiografia che è la storia della sua anima. Da essa traspare come
la sua sia stata un'esistenza nella quale Dio ha offerto un preciso messaggio
al mondo, indicando una via evangelica, la «piccola via», che tutti possono
percorrere, perché tutti sono chiamati alla santità.
Nelle
266 Lettres che conserviamo, indirizzate ai familiari, alle
religiose, ai "fratelli" missionari, Teresa comunica la sua sapienza,
sviluppando un insegnamento che costituisce di fatto un profondo esercizio di
direzione spirituale delle anime.
Fanno parte dei suoi
scritti anche 54 Poésies, alcune delle quali di grande spessore teologico
e spirituale, ispirate alla Sacra Scrittura. Fra di esse meritano una speciale
menzione Vivre d'Amour!... (P 17) e Pourquoi je t'aime, ô
Marie! (P 54), sintesi originale del cammino della Vergine Maria secondo
il Vangelo. Vanno aggiunte a questa produzione 8 Récréations pieuses: composizioni
poetiche e teatrali, ideate e rappresentate dalla Santa per la sua comunità a
motivo di alcune feste, secondo la tradizione del Carmelo. Fra gli altri
scritti è da ricordare una serie di 21 Prières. Né si può dimenticare la
raccolta delle sue parole, pronunciate durante gli ultimi mesi della vita. Tali
parole, di cui si conservano varie redazioni, conosciute come Novissima
verba, sono anche note con il titolo di Derniers Entretiens.
7. Dallo studio accurato
degli scritti di Santa Teresa di Gesù Bambino e dalla risonanza che essi hanno
avuto nella Chiesa, si possono cogliere gli aspetti salienti dell'«eminente
dottrina», che costituisce l'elemento fondamentale sul quale si basa
l'attribuzione del titolo di Dottore della Chiesa.
Risulta innanzitutto l'esistenza
di un particolare carisma di sapienza. Questa giovane carmelitana,
infatti, senza una speciale preparazione teologica, ma illuminata dalla luce
del Vangelo, si sente istruita dal Maestro divino che, come lei dice, è «il
Dottore dei Dottori» (Ms A 83 v), da cui attinge gli «insegnamenti divini» (Ms
B 1 r). Sente che in lei si sono compiute le parole della Scrittura: «Se
qualcuno è piccolo venga a me...; la misericordia è concessa ai piccoli» (Ms B
1 v; cfr Pr 9, 4; Sap 6,6) e sa di essere stata istruita nella scienza
dell'amore, nascosta ai sapienti e ai saggi, che il divino Maestro si è degnato
di rivelare a lei, come ai piccoli (Ms A 49 r; cfr Lc 10, 21-22).
Pio XI, che considerò
Teresa di Lisieux come «Stella del suo pontificato», non esitò ad affermare
nell'omelia del giorno della sua Canonizzazione, il 17 maggio dell'anno 1925:
«... eidem Spiritus veritatis illa aperuit ac patefecit, quae solet a
sapientibus et prudentibus abscondere et revelare parvulis; siquidem haec -
teste proximo decessore nostro - tanta valuit supernarum rerum scientia, ut
certam salutis viam ceteris indicaret" (AAS 17 [1925] p. 213).
Il suo insegnamento non è
solo conforme alla Scrittura e alla fede cattolica, ma eccelle («eminet»)
per la profondità e la sintesi sapienziale raggiunta. La sua dottrina è
insieme una confessione della fede della Chiesa, una esperienza del mistero
cristiano ed una via alla santità. Teresa offre una sintesi matura della
spiritualità cristiana; unisce la teologia e la vita spirituale, si esprime con
vigore ed autorevolezza, con grande capacità di persuasione e di comunicazione,
come dimostra la recezione e la diffusione del suo messaggio nel Popolo di Dio.
L'insegnamento di Teresa
esprime con coerenza ed unisce in un insieme armonioso i dogmi della fede
cristiana come dottrina di verità ed esperienza di vita. Non si deve a tal
proposito dimenticare che l'intelligenza del deposito della fede trasmesso
dagli Apostoli, come insegna il Concilio Vaticano II, progredisce nella Chiesa
sotto l'assistenza dello Spirito Santo: «crescit enim tam rerum quam verborum
traditorum perceptio, tum ex contemplatione et studio credentium, qui ea
conferunt in corde suo (cfr Lc 2,19 et 51), tum ex intima
spiritualium rerum quam experiuntur intelligentia, tum ex praeconio eorum qui
cum episcopatus successione charisma veritatis certum acceperunt" (Dei
Verbum, n. 8).
Negli scritti di Teresa
di Lisieux non troviamo forse, come in altri Dottori, una presentazione
scientificamente elaborata delle cose di Dio, ma possiamo scorgere
un'illuminata testimonianza della fede che, mentre accoglie con fiducioso amore
la condiscendenza misericordiosa di Dio e la salvezza in Cristo, rivela il mistero
e la santità della Chiesa.
Con ragione quindi si può
riconoscere nella Santa di Lisieux il carisma di Dottore della Chiesa, sia per
il dono dello Spirito Santo che ha ricevuto per vivere ed esprimere la sua
esperienza di fede, sia per la particolare intelligenza del mistero di Cristo.
In lei convergono i doni della legge nuova, la grazia cioè dello Spirito Santo,
che si manifesta nella fede viva operante per mezzo della carità (cfr S. Thomas
Aquinas, Summa Theol. I-II, q. 106, art. 1; q. 108, art. 1).
Possiamo applicare a
Teresa di Lisieux quanto ebbe a dire il mio Predecessore Paolo VI di un'altra
giovane santa, Dottore della Chiesa, Caterina da Siena: «Ciò che più colpisce
nella Santa è la sapienza infusa, cioè la lucida, profonda e inebriante assimilazione
delle verità divine e dei misteri della fede [...]: una assimilazione,
favorita, sì, da doti naturali singolarissime, ma evidentemente prodigiosa,
dovuta ad un carisma di sapienza dello Spirito Santo» (AAS 62 (1970) p. 675).
8. Con la sua peculiare
dottrina ed il suo inconfondibile stile, Teresa appare come un'autentica
maestra della fede e della vita cristiana. Attraverso i suoi scritti, come
attraverso le asserzioni dei Santi Padri, passa quella vivificante linfa della
tradizione cattolica le cui ricchezze, come attesta ancora il Vaticano II, «in
praxim vitamque credentis et orantis Ecclesiae trasfunduntur» (Dei
Verbum, n. 8).
La dottrina di Teresa di
Lisieux, se colta nel suo genere letterario, corrispondente alla sua educazione
e alla sua cultura, e se misurata con le particolari circostanze della sua
epoca, appare in una provvidenziale unità con la più genuina tradizione della
Chiesa, sia per la confessione della fede cattolica sia per la promozione della
più autentica vita spirituale, proposta a tutti i fedeli in un linguaggio vivo
e accessibile.
Essa ha fatto risplendere
nel nostro tempo il fascino del Vangelo; ha avuto la missione di far conoscere
ed amare la Chiesa, Corpo mistico di Cristo; ha aiutato a guarire le anime dai
rigori e dalle paure della dottrina giansenista, più incline a sottolineare la
giustizia di Dio che non la sua divina misericordia. Ha contemplato ed adorato
nella misericordia di Dio tutte le perfezioni divine, perché «perfino la
giustizia di Dio (e forse più di ogni altra perfezione) mi sembra rivestita
d'amore» (Ms A 83 v). È divenuta così un'icona vivente di quel Dio che, secondo
la preghiera della Chiesa, «omnipotentiam suam parcendo maxime et miserendo
manifestat» (cfr Missale Romanum, Collecta, Dominica XXVI «per annum»).
Anche se Teresa non ha un
vero e proprio corpo dottrinale, tuttavia particolari fulgori di
dottrina si sprigionano dai suoi scritti che, come per un carisma dello
Spirito Santo, colgono il centro stesso del messaggio della rivelazione in una
visione originale ed inedita, presentando un insegnamento qualitativamente
eminente.
Il nucleo del suo
messaggio, infatti, è il mistero stesso di Dio Amore, di Dio Trinità,
infinitamente perfetto in se stesso. Se la genuina esperienza spirituale
cristiana deve coincidere con le verità rivelate, nelle quali Dio comunica se
stesso e il mistero della sua volontà (cfr Dei
Verbum, n.2), occorre affermare che Teresa ha fatto esperienza della divina
rivelazione, giungendo a contemplare le realtà fondamentali della nostra fede
unite nel mistero della vita trinitaria. Al vertice, come sorgente e termine,
l'amore misericordioso delle tre Divine Persone, come essa lo esprime,
specialmente nel suo Atto di offerta all'Amore misericordioso. Alla base,
dalla parte del soggetto, l'esperienza di essere figli adottivi del Padre in
Gesù; tale è il senso più autentico dell'infanzia spirituale, cioè l'esperienza
della figliolanza divina sotto la mozione dello Spirito Santo. Alla base ancora
e di fronte a noi, il prossimo, gli altri, alla cui salvezza dobbiamo
collaborare con e in Gesù, con lo stesso suo amore misericordioso.
Mediante l'infanzia
spirituale si sperimenta che tutto viene da Dio, a Lui ritorna e in Lui dimora,
per la salvezza di tutti, in un mistero di amore misericordioso. Tale è il
messaggio dottrinale insegnato e vissuto da questa Santa.
Come per i santi della
Chiesa di tutti i tempi, anche per lei, nella sua esperienza spirituale, centro
e pienezza della rivelazione è Cristo. Teresa ha conosciuto Gesù, lo ha amato e
lo ha fatto amare con la passione di una sposa. È penetrata nei misteri della
sua infanzia, nelle parole del suo Vangelo, nella passione del Servo
sofferente, scolpita nel suo Volto santo, nello splendore della sua esistenza
gloriosa, nella sua presenza eucaristica. Ha cantato tutte le espressioni della
divina carità di Cristo, come sono proposte dal Vangelo (cfr PN 24, Jésus,
mon Bien-Aimé, rappelle-toi!).
Teresa è stata illuminata
in maniera particolare sulla realtà del Corpo mistico di Cristo, sulla varietà
dei suoi carismi, doni dello Spirito Santo, sulla forza eminente della carità,
che è come il cuore stesso della Chiesa, nella quale ella ha trovato la sua
vocazione di contemplativa e di missionaria (cfr Ms B 2 r- 3 v).
Finalmente, fra i
capitoli più originali della sua scienza spirituale è da ricordare la sapiente
esplorazione che Teresa ha sviluppato del mistero e del cammino della Vergine
Maria, giungendo a risultati molto vicini alla dottrina del Concilio Vaticano
II nel cap. VIII della Costituzione Lumen
Gentium e a quanto io stesso ho proposto nella mia Enciclica Redemptoris
Mater, del 25 marzo 1987.
9. La principale sorgente
della sua esperienza spirituale e del suo insegnamento è la Parola di Dio,
nell'Antico e nel Nuovo Testamento. Lei stessa lo confessa, specialmente
mettendo in rilievo il suo appassionato amore per il Vangelo (cfr Ms A 83 v).
Nei suoi scritti si contano oltre mille citazioni bibliche: più di quattrocento
dall'Antico e oltre seicento dal Nuovo Testamento.
Malgrado la preparazione
inadeguata e la mancanza di strumenti per lo studio e l'interpretazione dei
libri sacri, Teresa si è immersa nella meditazione della Parola di Dio con una
fede ed una immediatezza singolari. Sotto l'influsso dello Spirito ha raggiunto
per sé e per gli altri una profonda conoscenza della rivelazione. Con la sua
concentrazione amorosa sulla Scrittura - avrebbe perfino voluto conoscere l'ebraico
ed il greco per meglio capire lo spirito e la lettera dei libri sacri -, ha
fatto vedere l'importanza che le sorgenti bibliche hanno nella vita spirituale,
ha messo in risalto l'originalità e la freschezza del Vangelo, ha coltivato con
sobrietà l'esegesi spirituale della Parola di Dio, tanto dell'Antico come del
Nuovo Testamento. Ha così scoperto tesori nascosti, appropriandosi parole ed
episodi, a volte non senza audacia soprannaturale, come quando, leggendo i
testi di Paolo (cfr 1 Cor 12-13), ha intuito la sua vocazione all'amore (cfr Ms
B 3r-3v). Illuminata dalla Parola rivelata, Teresa ha scritto pagine geniali
sull'unità fra l'amore di Dio e l'amore del prossimo (cfr Ms C 11 v- 19 r·); e
si è immedesimata con la preghiera di Gesù nell'ultima Cena, come espressione
della sua intercessione per la salvezza di tutti (cfr Ms C 34 r-35 r).
La sua dottrina coincide,
come già detto, con l'insegnamento della Chiesa. Fin da bambina, è stata
educata dai familiari alla partecipazione alla preghiera e al culto liturgico.
In preparazione alla sua prima confessione, alla prima comunione e al
sacramento della cresima, ha dimostrato un amore straordinario per le verità
della fede, ed ha imparato quasi parola per parola il Catechismo (cfr
Ms A 37 r-37 v). Alla fine della sua vita ha scritto con il proprio sangue il
Simbolo degli Apostoli, come espressione del suo attaccamento senza riserve
alla professione di fede.
Oltre che con le parole
della Scrittura e la dottrina della Chiesa, Teresa si è nutrita fin da giovane
con l'insegnamento dell'Imitazione di Cristo, che, come confessa lei stessa,
sapeva quasi a memoria (cfr Ms A 47 r). Sono stati determinanti per la
realizzazione della sua vocazione carmelitana i testi spirituali della Madre
Fondatrice, Teresa di Gesù, specialmente quelli che espongono il senso
contemplativo ed ecclesiale del carisma del Carmelo teresiano (cfr Ms C 33 v).
Ma in un modo del tutto speciale Teresa si è nutrita della dottrina mistica di
San Giovanni della Croce, che è stato il suo vero maestro spirituale (cfr Ms A
83 r). Non è quindi da meravigliarsi se alla scuola di questi due Santi,
dichiarati posteriormente Dottori della Chiesa, anche lei, ottima discepola,
sia diventata Maestra di vita spirituale.
10. La dottrina
spirituale di Teresa di Lisieux ha contribuito alla dilatazione del Regno di
Dio. Con il suo esempio di santità, di perfetta fedeltà alla Madre Chiesa, di
piena comunione con la Sede di Pietro, come pure con le particolari grazie da
lei impetrate per molti fratelli e sorelle missionari, ha prestato un
particolare servizio alla rinnovata proclamazione ed esperienza del Vangelo di
Cristo e all'estensione della fede cattolica in tutte le nazioni della terra.
Non occorre dilungarci
molto sull'universalità della dottrina teresiana e sull'ampia recezione del suo
messaggio durante il secolo che ci separa dalla sua morte: ciò è stato ben
documentato negli studi compiuti in vista del conferimento del titolo di
Dottore della Chiesa alla Santa.
Particolare importanza a
questo proposito riveste il fatto che lo stesso Magistero della Chiesa non solo
ha riconosciuto la santità di Teresa, ma ha pure messo in luce la sua sapienza
e la sua dottrina. Già Pio X disse di lei che era «la santa più grande dei
tempi moderni». Accogliendo con gioia la prima edizione italiana
della Storia di un anima, egli ebbe ad esaltare i frutti che si ricavano
dalla spiritualità teresiana. Benedetto XV, in occasione della proclamazione
della eroicità delle virtù della Serva di Dio, illustrò la via dell'infanzia
spirituale e lodò la scienza delle realtà divine, concessa da Dio a Teresa, per
insegnare agli altri le vie della salvezza (cfr AAS 13 [1921] 449-452). Pio XI,
in occasione sia della sua beatificazione che della canonizzazione, volle
esporre e raccomandare la dottrina della Santa, sottolineando la particolare
illuminazione divina (Discorsi di Pio XI, vol. I, Torino 1959, p. 91) e
qualificandola maestra di vita (cfr AAS 17 [1925] pp. 211-214). Pio XII, quando
fu consacrata la Basilica di Lisieux nel 1954, affermò, fra l'altro, che Teresa
era penetrata con la sua dottrina nel cuore stesso del Vangelo (cfr AAS 46
[1954] pp. 404-408). Il Card. Angelo Roncalli, futuro Papa Giovanni XXIII,
visitò diverse volte Lisieux, specialmente quando era Nunzio a Parigi. Durante
il suo pontificato manifestò in varie circostanze la sua devozione per la Santa
e illustrò i rapporti fra la dottrina della Santa di Avila e della sua figlia,
Teresa di Lisieux (Discorsi, Messaggi, Colloqui, vol. II [1959-1960] pp.
771-772). Più volte, durante la celebrazione del Concilio Vaticano II, i Padri
evocarono il suo esempio e la sua dottrina. Paolo VI, nel centenario della sua
nascita, indirizzava il 2 gennaio 1973 una Lettera al Vescovo di Bayeux e Lisieux,
nella quale esaltava l'esempio di Teresa nella ricerca di Dio, la proponeva
come maestra della preghiera e della speranza teologale, modello di comunione
con la Chiesa, additando lo studio della sua dottrina ai maestri, agli
educatori, ai pastori e agli stessi teologi (cfr AAS 65 [1973] pp. 12-15). Io
stesso, in varie circostanze, ho avuto la gioia di riferirmi alla figura e alla
dottrina della Santa, in modo speciale in occasione dell'indimenticabile visita
a Lisieux, il 2 giugno 1980, quando ho voluto ricordare a tutti: «De Thérèse de
Lisieux, on peut dire avec conviction que l'Esprit de Dieu a permis à son coeur
de révéler directement, aux hommes de notre temps, le mystère fondamental,
la réalité de l'Evangile [...] La "petite voie" est la voie de la "sainte
enfance". Dans cette voie, il y a quelque chose d'unique, un génie de
sainte Thérèse de Lisieux. Il y a en même temps la confirmation et le
renouvellement de la vérité la plus fondamentale et la
plus universelle. Quelle vérité du message évangélique est en effet plus
fondamentale et plus universelle que celle-ci: Dieu est notre Père et nous
sommes ses enfants?» (Insegnamenti di Giovanni Paolo II, vol. III/1 [1980] p.
1659).
Questi semplici cenni ad
un'ininterrotta serie di testimonianze dei Papi di questo secolo sulla santità
e la dottrina di Santa Teresa di Gesù Bambino e alla universale diffusione del
suo messaggio, esprimono chiaramente quanto la Chiesa abbia accolto, nei suoi
pastori e nei suoi fedeli, la dottrina spirituale di questa giovane Santa.
Segno della recezione
ecclesiale dell'insegnamento della Santa è il ricorso alla sua dottrina in
molti documenti del Magistero ordinario della Chiesa, specialmente quando si
parla della vocazione contemplativa e missionaria, della fiducia in Dio giusto
e misericordioso, della gioia cristiana, della vocazione alla santità. Ne è una
testimonianza la presenza della sua dottrina nel recente Catechismo
della Chiesa Cattolica (nn. 127, 826, 956, 1011, 2011, 2558). Colei
che tanto amò imparare nel catechismo le verità della fede, ha meritato di
essere annoverata fra i testimoni autorevoli della dottrina cattolica.
Teresa possiede una
universalità singolare. La sua persona, il messaggio evangelico della
"piccola via" della fiducia e dell'infanzia spirituale hanno trovato
e continuano a trovare un'accoglienza sorprendente, che ha varcato ogni
confine.
L'influsso del suo
messaggio comprende prima di tutto uomini e donne la cui santità o eroicità
delle virtù la stessa Chiesa ha riconosciuto, pastori della Chiesa, cultori
della teologia e della spiritualità, sacerdoti e seminaristi, religiosi e
religiose, movimenti ecclesiali e comunità nuove, uomini e donne di ogni condizione
e di ogni continente. A tutti Teresa reca la sua personale conferma che il
mistero cristiano, di cui è diventata testimone ed apostola facendosi nella
preghiera, come ella si esprime con audacia, «apostola degli apostoli» (Ms A 56
r·), deve essere preso alla lettera, con il più grande realismo possibile,
perché ha un valore universale nel tempo e nello spazio. La forza del suo
messaggio sta nella concreta illustrazione di come tutte le promesse di Gesù
trovino piena attuazione nel credente che sa con fiducia accogliere nella
propria vita la presenza salvatrice del Redentore.
11. Tutte queste ragioni
sono chiara testimonianza dell'attualità della dottrina della Santa di Lisieux
e della particolare incidenza del suo messaggio sugli uomini e sulle
donne del nostro secolo. Concorrono inoltre alcune circostanze che rendono
ancor più significativa la sua designazione quale Maestra per la Chiesa nel
nostro tempo.
Innanzitutto, Teresa è
una donna che, nell'accostarsi al Vangelo, ha saputo cogliere
ricchezze nascoste con quella concretezza e profonda risonanza vitale e
sapienziale che è propria del genio femminile. Ella emerge per la sua
universalità nella schiera delle donne sante che risplendono per la sapienza
del Vangelo.
Teresa è, poi,
una contemplativa. Nel nascondimento del suo Carmelo ha vissuto la grande
avventura dell'esperienza cristiana, fino a conoscere la lunghezza, la
larghezza, l'altezza e la profondità dell'amore di Cristo (cfr Ef 3, 18-19).
Dio ha voluto che non rimanessero nascosti i suoi segreti, ma ha abilitato
Teresa a proclamare i segreti del Re (cfr Ms C 2 v·). Con la sua vita Teresa
offre una testimonianza ed un'illustrazione teologica della bellezza della vita
contemplativa, come totale dedicazione a Cristo, Sposo della Chiesa, e come
affermazione viva del primato di Dio su tutte le cose. La sua è una vita
nascosta che possiede una arcana fecondità per la dilatazione del Vangelo e
riempie la Chiesa ed il mondo del buon odore di Cristo (cfr LT 169, 2 v).
Teresa di Lisieux,
infine, è una giovane. Essa ha raggiunto la maturità della santità in
piena giovinezza (cfr Ms C 4 r). Come tale si propone quale Maestra di vita
evangelica, particolarmente efficace nell'illuminare i sentieri dei giovani, ai
quali spetta di essere protagonisti e testimoni del Vangelo presso le nuove
generazioni.
Non solo Teresa di Gesù
Bambino è il Dottore della Chiesa più giovane in età, ma pure il più vicino a
noi nel tempo, quasi a sottolineare la continuità con la quale lo Spirito del
Signore invia alla Chiesa i suoi messaggeri, uomini e donne, come maestri e
testimoni della fede. Infatti, qualunque siano le variazioni che si possono
costatare nel corso della storia e nonostante le ripercussioni che esse
sogliono avere nella vita e nel pensiero delle persone delle singole epoche,
non dobbiamo perdere di vista la continuità che unisce tra loro i Dottori della
Chiesa: essi restano, in ogni contesto storico, testimoni del Vangelo che non
muta e, con la luce e la forza che loro viene dallo Spirito, se ne fanno
messaggeri tornando ad annunciarlo nella sua purezza ai contemporanei. Teresa è
Maestra per il nostro tempo, assetato di parole vive ed essenziali, di
testimonianze eroiche e credibili. Perciò è amata e accolta anche da fratelli e
da sorelle delle altre comunità cristiane e perfino da chi neppure è cristiano.
12. In quest'anno, in cui
si celebra il Centenario della gloriosa morte di Teresa di Gesù Bambino e del
Volto Santo, mentre ci prepariamo alla celebrazione del Grande Giubileo del
2000, dopo aver ricevuto numerose ed autorevoli petizioni, specialmente da
parte di molte Conferenze Episcopali di tutto il mondo, e dopo aver accolto la
petizione ufficiale, o Supplex Libellus, indirizzatami in data 8 marzo
1997 dal Vescovo di Bayeux e Lisieux, come pure da parte del Preposito Generale
dell'Ordine dei Carmelitani Scalzi della Beata Vergine Maria del Monte Carmelo
e da parte del Postulatore Generale del medesimo Ordine, decisi di affidare
alla Congregazione delle Cause dei Santi competente in materia,
"praehabito voto Congregationis de Doctrina Fidei ad eminentem doctrinam
quod attinet" (Cost. Apost. Pastor
bonus, 73), il peculiare studio della causa per il conferimento del
Dottorato a questa Santa.
Raccolta la necessaria
documentazione, le suddette due Congregazioni hanno affrontato la questione
nelle rispettive Consulte: quella della Congregazione per la Dottrina della
Fede il 5 maggio 1997, per quanto riguarda la "eminente dottrina", e
quella della Congregazione delle Cause dei Santi il 29 maggio dello stesso
anno, per esaminare la speciale "Positio". Il 17 giugno successivo, i
Cardinali ed i Vescovi membri delle stesse Congregazioni, seguendo una
procedura da me approvata per l'occasione, si sono riuniti in una Sessione
Interdicasteriale plenaria ed hanno discusso la Causa, esprimendo all'unanimità
parere favorevole alla concessione a Santa Teresa di Gesù Bambino e del Volto
Santo del titolo di Dottore della Chiesa universale. Tale parere mi è stato
notificato personalmente dal Signor Cardinale Joseph Ratzinger, Prefetto della
Congregazione per la Dottrina della Fede, e dal Pro-Prefetto della
Congregazione per le Cause dei Santi, Mons. Alberto Bovone, Arcivescovo
titolare di Cesarea di Numidia.
In considerazione di ciò,
il 24 agosto scorso, al momento della preghiera dell'Angelus, alla presenza di
centinaia di Vescovi e davanti ad una sterminata folla di giovani di tutto
l'orbe, radunata a Parigi per la XII Giornata Mondiale della Gioventù, ho
voluto personalmente annunciare l'intenzione di proclamare Teresa di Gesù
Bambino e del Volto Santo Dottore della Chiesa universale in occasione della
celebrazione della Giornata Mondiale delle Missioni [in Roma].
Oggi, 19 ottobre 1997,
nella Piazza san Pietro, gremita di fedeli convenuti da ogni parte del mondo,
essendo presenti numerosi Cardinali, Arcivescovi e Vescovi, durante la solenne
celebrazione eucaristica ho proclamato Dottore della Chiesa universale Teresa
di Gesù Bambino e del Santo Volto con queste parole: Venendo incontro ai
desideri di un grande numero di Fratelli nell'Episcopato e di moltissimi fedeli
di tutto il mondo, udito il parere della Congregazione delle Cause dei Santi ed
ottenuto il voto della Congregazione per la Dottrina della Fede in ciò che
attiene l'eminente dottrina, con certa conoscenza e matura deliberazione, in
forza della piena autorità apostolica, dichiariamo Santa Teresa di Gesù Bambino
e del Santo Volto, vergine, Dottore della Chiesa universale. Nel nome del Padre
e del Figlio e dello Spirito Santo.
Compiuto ciò nel modo
dovuto, stabiliamo che questa Lettera Apostolica sia religiosamente conservata
ed abbia pieno effetto sia ora che in futuro; e che inoltre così giustamente si
giudichi e si definisca, e sia vano e senza fondamento quanto di diverso
intorno a ciò possa essere attentato da chiunque, con qualsivoglia autorità,
scientemente o per ignoranza.
Dato a Roma, presso San
Pietro, sotto l'anello del Pescatore, il giorno 19 del mese di ottobre
dell'anno del Signore 1997, ventesimo di Pontificato.
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Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Piazza San Pietro
Mercoledì, 6 aprile 2011
Santa Teresa di Lisieux
Cari fratelli e sorelle,
oggi vorrei parlarvi
di santa
Teresa di Lisieux, Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo, che visse in
questo mondo solo 24 anni, alla fine del XIX secolo, conducendo una vita molto
semplice e nascosta, ma che, dopo la morte e la pubblicazione dei suoi scritti,
è diventata una delle sante più conosciute e amate. La "piccola
Teresa" non ha mai smesso di aiutare le anime più semplici, i piccoli, i
poveri e i sofferenti che la pregano, ma ha anche illuminato tutta la Chiesa
con la sua profonda dottrina spirituale, a tal punto che il Venerabile
Papa Giovanni
Paolo II, nel
1997, ha voluto darle il titolo di Dottore della Chiesa, in aggiunta a
quello di Patrona delle Missioni, già attribuitole da Pio XI nel 1927. Il mio
amato Predecessore la definì "esperta della scientia amoris" (Novo
Millennio ineunte, 27). Questa scienza, che vede risplendere
nell'amore tutta la verità della fede, Teresa la esprime principalmente
nel racconto della sua vita, pubblicato un anno dopo la sua morte sotto il
titolo di Storia di un'anima. E’ un libro che ebbe subito un enorme
successo, fu tradotto in molte lingue e diffuso in tutto il mondo. Vorrei
invitarvi a riscoprire questo piccolo-grande tesoro, questo luminoso commento
del Vangelo pienamente vissuto! La Storia di un'anima, infatti, è una
meravigliosa storia d'Amore, raccontata con una tale autenticità,
semplicità e freschezza che il lettore non può non rimanerne affascinato! Ma
qual è questo Amore che ha riempito tutta la vita di Teresa, dall’infanzia fino
alla morte? Cari amici, questo Amore ha un Volto, ha un Nome, è Gesù! La Santa
parla continuamente di Gesù. Vogliamo ripercorrere, allora, le grandi tappe
della sua vita, per entrare nel cuore della sua dottrina.
Teresa nasce il 2 gennaio
1873 ad Alençon, una città della Normandia, in Francia. E' l'ultima figlia di
Luigi e Zelia Martin, sposi e genitori esemplari, beatificati insieme il 19
ottobre 2008. Ebbero nove figli; di essi quattro morirono in tenera età.
Rimasero le cinque figlie, che diventarono tutte religiose. Teresa, a 4 anni,
rimase profondamente ferita dalla morte della madre (Ms A, 13r). Il padre con
le figlie si trasferì allora nella città di Lisieux, dove si svolgerà tutta la
vita della Santa. Più tardi Teresa, colpita da una grave malattia
nervosa, guarì per una grazia divina, che lei stessa definisce il "sorriso
della Madonna" (ibid., 29v-30v). Ricevette poi la Prima Comunione,
intensamente vissuta (ibid., 35r), e mise Gesù Eucaristia al centro della sua
esistenza.
La "Grazia di
Natale" del 1886 segna la grande svolta, da lei chiamata la sua
"completa conversione" (ibid., 44v-45r). Guarisce, infatti,
totalmente dalla sua ipersensibilità infantile e inizia una "corsa da
gigante". All'età di 14 anni, Teresa si avvicina sempre più, con grande
fede, a Gesù Crocifisso, e si prende a cuore il caso, apparentemente disperato,
di un criminale condannato a morte e impenitente (ibid., 45v-46v). "Volli
ad ogni costo impedirgli di cadere nell'inferno", scrive la Santa, con la
certezza che la sua preghiera lo avrebbe messo a contatto con il Sangue
redentore di Gesù. E' la sua prima e fondamentale esperienza di maternità
spirituale: "Tanta fiducia avevo nella Misericordia Infinita di
Gesù", scrive. Con Maria Santissima, la giovane Teresa ama, crede e spera
con "un cuore di madre" (cfr PR 6/10r).
Nel novembre del 1887,
Teresa si reca in pellegrinaggio a Roma insieme al padre e alla sorella Celina
(ibid., 55v-67r). Per lei, il momento culminante è l'Udienza del Papa Leone
XIII, al quale domanda il permesso di entrare, appena quindicenne, nel Carmelo
di Lisieux. Un anno dopo, il suo desiderio si realizza: si fa Carmelitana,
"per salvare le anime e pregare per i sacerdoti" (ibid., 69v).
Contemporaneamente, inizia anche la dolorosa ed umiliante malattia mentale di
suo padre. E’ una grande sofferenza che conduce Teresa alla contemplazione del
Volto di Gesù nella sua Passione (ibid., 71rv). Così, il suo nome da Religiosa
- suor Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo - esprime il
programma di tutta la sua vita, nella comunione ai Misteri centrali dell'Incarnazione
e della Redenzione. La sua professione religiosa, nella festa della Natività di
Maria, l’8 settembre 1890, è per lei un vero matrimonio spirituale nella
“piccolezza” evangelica, caratterizzata dal simbolo del fiore: "Che bella
festa la Natività di Maria per diventare la sposa di Gesù! - scrive - Era
la piccola Vergine Santa di un giorno che presentava il suo piccolo fiore
al piccolo Gesù" (ibid., 77r). Per Teresa essere religiosa
significa essere sposa di Gesù e madre delle anime (cfr Ms B, 2v). Lo
stesso giorno, la Santa scrive una preghiera che indica tutto l'orientamento
della sua vita: chiede a Gesù il dono del suo Amore infinito, di essere la più
piccola, e sopratutto chiede la salvezza di tutti gli uomini: "Che nessuna
anima sia dannata oggi" (Pr 2). Di grande importanza è la sua Offerta
all'Amore Misericordioso, fatta nella festa della Santissima Trinità del 1895
(Ms A, 83v-84r; Pr 6): un'offerta che Teresa condivide subito con le sue
consorelle, essendo già vice maestra delle novizie.
Dieci anni dopo la
"Grazia di Natale", nel 1896, viene la "Grazia di Pasqua",
che apre l'ultimo periodo della vita di Teresa, con l'inizio della sua passione
in unione profonda alla Passione di Gesù; si tratta della passione del corpo,
con la malattia che la condurrà alla morte attraverso grandi sofferenze, ma
soprattutto si tratta della passione dell'anima, con una dolorosissima prova
della fede (Ms C, 4v-7v). Con Maria accanto alla Croce di Gesù, Teresa
vive allora la fede più eroica, come luce nelle tenebre che le invadono
l’anima. La Carmelitana ha coscienza di vivere questa grande prova per la
salvezza di tutti gli atei del mondo moderno, chiamati da lei
"fratelli". Vive allora ancora più intensamente l'amore fraterno
(8r-33v): verso le sorelle della sua comunità, verso i suoi due fratelli
spirituali missionari, verso i sacerdoti e tutti gli uomini, specialmente i più
lontani. Diventa veramente una "sorella universale"! La sua carità
amabile e sorridente è l'espressione della gioia profonda di cui ci rivela il segreto:
"Gesù, la mia gioia è amare Te" (P 45/7). In questo contesto di
sofferenza, vivendo il più grande amore nelle più piccole cose della vita
quotidiana, la Santa porta a compimento la sua vocazione di essere l’Amore nel
cuore della Chiesa (cfr Ms B, 3v).
Teresa muore la sera del
30 settembre 1897, pronunciando le semplici parole "Mio Dio, vi
amo!", guardando il Crocifisso che stringeva nelle sue mani. Queste ultime
parole della Santa sono la chiave di tutta la sua dottrina, della sua
interpretazione del Vangelo. L'atto d'amore, espresso nel suo ultimo soffio,
era come il continuo respiro della sua anima, come il battito del suo cuore. Le
semplici parole “Gesù Ti amo” sono al centro di tutti i suoi scritti. L'atto
d'amore a Gesù la immerge nella Santissima Trinità. Ella scrive: "Ah tu lo
sai, Divin Gesù Ti amo, / Lo Spirito d'Amore m'infiamma col suo fuoco, / E'
amando Te che io attiro il Padre" (P 17/2).
Cari amici, anche noi con
santa Teresa di Gesù Bambino dovremmo poter ripetere ogni giorno al Signore che
vogliamo vivere di amore a Lui e agli altri, imparare alla scuola dei santi ad
amare in modo autentico e totale. Teresa è uno dei “piccoli” del Vangelo che si
lasciano condurre da Dio nelle profondità del suo Mistero. Una guida per tutti,
soprattutto per coloro che, nel Popolo di Dio, svolgono il ministero di
teologi. Con l'umiltà e la carità, la fede e la speranza, Teresa entra
continuamente nel cuore della Sacra Scrittura che racchiude il Mistero di
Cristo. E tale lettura della Bibbia, nutrita dalla scienza dell’amore, non
si oppone alla scienza accademica. La scienza dei santi, infatti, di cui
lei stessa parla nell'ultima pagina della Storia di un'anima, è la scienza
più alta. "Tutti i santi l'hanno capito e in modo più particolare
forse quelli che riempirono l'universo con l'irradiazione della dottrina
evangelica. Non è forse dall'orazione che i Santi Paolo, Agostino, Giovanni
della Croce, Tommaso d'Aquino, Francesco, Domenico e tanti altri illustri Amici
di Dio hanno attinto questa scienza divina che affascina i geni più
grandi?" (Ms C, 36r). Inseparabile dal Vangelo, l'Eucaristia è per Teresa
il Sacramento dell'Amore Divino che si abbassa all'estremo per innalzarci fino
a Lui. Nella sua ultima Lettera, su un'immagine che rappresenta Gesù
Bambino nell'Ostia consacrata, la Santa scrive queste semplici parole:
"Non posso temere un Dio che per me si è fatto così piccolo! (...) Io Lo
amo! Infatti, Egli non è che Amore e Misericordia!" (LT 266).
Nel Vangelo, Teresa
scopre soprattutto la Misericordia di Gesù, al punto da affermare: "A me
Egli ha dato la sua Misericordia infinita, attraverso essa contemplo e adoro le
altre perfezioni divine! (...) Allora tutte mi paiono raggianti d'amore, la
Giustizia stessa (e forse ancor più di qualsiasi altra) mi sembra rivestita
d'amore" (Ms A, 84r). Così si esprime anche nelle ultime righe della Storia
di un'anima: "Appena do un'occhiata al Santo Vangelo, subito respiro i
profumi della vita di Gesù e so da che parte correre... Non è al primo posto,
ma all'ultimo che mi slancio… Sì lo sento, anche se avessi sulla coscienza
tutti i peccati che si possono commettere, andrei, con il cuore spezzato dal
pentimento, a gettarmi tra le braccia di Gesù, perché so quanto ami il figliol
prodigo che ritorna a Lui" (Ms C, 36v-37r). "Fiducia e Amore"
sono dunque il punto finale del racconto della sua vita, due parole che come
fari hanno illuminato tutto il suo cammino di santità, per poter guidare gli
altri sulla stessa sua "piccola via di fiducia e di amore",
dell’infanzia spirituale (cf Ms C, 2v-3r; LT 226). Fiducia come quella del
bambino che si abbandona nelle mani di Dio, inseparabile dall'impegno forte,
radicale del vero amore, che è dono totale di sé, per sempre, come dice la
Santa contemplando Maria: "Amare è dare tutto, e dare se stesso" (Perché
ti amo, o Maria, P 54/22). Così Teresa indica a tutti noi che la vita cristiana
consiste nel vivere pienamente la grazia del Battesimo nel dono totale di sé
all'Amore del Padre, per vivere come Cristo, nel fuoco dello Spirito Santo, il
Suo stesso amore per tutti gli altri. Grazie.
Saluti:
Je salue cordialement les
pèlerins de langue française, particulièrement les Frères du Sacré-Cœur, ainsi
que les lycéens et les collégiens! N’ayez pas peur d’imiter sainte Thérèse de
l’Enfant Jésus! La vie chrétienne consiste vraiment à vivre pleinement la grâce
du baptême dans le don total de soi à l’amour du Père, pour manifester comme le
Christ, dans le feu de l’Esprit Saint, son amour pour les autres. Ma
prière vous accompagne!
I offer a warm greeting
to the members of the Conference on Parkinson’s Disease sponsored by the
Pontifical Academy of Sciences. I also greet the group from the NATO Defense
College, with prayerful good wishes for their important work in the service of
peace. I also welcome the priests of the Institute for Continuing Theological Education
of the North American College. To the choirs I express my gratitude for their
praise of God in song. Upon all the English-speaking pilgrims present at
today’s Audience, especially those from the Channel Islands, England, Scotland,
Denmark, Finland, Norway, Sweden, South Korea and the United States, I
cordially invoke the Lord’s blessings of joy and peace.
Von Herzen grüße ich alle
Pilger und Besucher deutscher Sprache. Die heilige Therese von Lisieux
lädt uns ein, den »kleinen Weg« zu gehen. Sie sagt: Auf dem Marathon des
Glaubens will ich die allerletzte sein, aber es reicht mir anzukommen. Und wenn
ich die größte Sünderin wäre, würde ich mich voll Vertrauen in die Hände Gottes
stürzen. Sie lädt uns ein, den »kleinen Weg« zu gehen, den einfachen Weg des
Vertrauens, darauf zu vertrauen, daß Christus in uns wirkt und wir mit unserer
Liebe zu den Menschen darauf antworten. So können wir dem Wirken Gottes in
der Welt Raum geben. Der Herr begleite euch auf allen euren Wegen.
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española, en particular a los de las diócesis de Alcalá de
Henares y Plasencia, al grupo de Religiosas Siervas de María, que celebran el
cincuenta aniversario de su consagración religiosa, así como a los demás fieles
provenientes de España, Argentina, México y otros países latinoamericanos. A
ejemplo de santa Teresita del Niño Jesús, invito a todos a descubrir en la
lectura orante de la Biblia, en participación fructuosa en la Eucaristía y en
la contemplación del Crucificado la ciencia del amor misericordioso que
impregna el misterio de Cristo. Muchas gracias.
Queridos peregrinos
lusófonos, a todos saúdo e dou as boas-vindas, particularmente, aos portugueses
vindos de Espinho e aos brasileiros de Divinópolis. Possa essa peregrinação
reforçar o vosso zelo apostólico para fazerdes crescer o amor a Jesus Cristo na
própria casa e na sociedade! Que Deus vos abençoe!
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie pozdrawiam
obecnych tu Polaków. Święta Teresa od Dzieciątka Jezus przypomniała wszystkim,
że istotnym świadectwem wiary jest życie pełnią łaski sakramentu Chrztu
Świętego i pokorne oddanie siebie Chrystusowi, który jest Miłością. Uczmy się
od niej całkowitego zawierzenia Chrystusowi, by jak On, w mocy Ducha Świętego
pełnić czyny miłości wobec bliźnich. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
polacchi qui presenti. Santa Teresa di Gesù Bambino ha ricordato a tutti che
l’essenziale testimonianza della fede è il vivere la pienezza della grazia del
Sacramento del Battesimo e l’umile dono di sé a Cristo che è Amore. Impariamo
da lei il totale abbandono a Cristo, affinché come Lui, con la forza dello
Spirito Santo, possiamo compiere opere di carità verso il prossimo. Sia lodato
Gesù Cristo.
Saluto in lingua croata:
Upućujem srdačan pozdrav
hrvatskim hodočasnicima, a na poseban način policajcima i djelatnicima
hrvatskog Ministarstva unutarnjih poslova.
U svojoj časnoj dužnosti
služenja drugima, slijedite Isusa koji nas je ljubio do kraja i dao svoj život
da bismo mi živjeli. Zahvalite mu svjedočeći svakodnevno svoju vjeru. Hvaljen
Isus i Marija!
Traduzione italiana:
Rivolgo un cordiale
saluto aipellegriniCroati, particolarmente ai poliziotti e dipendenti del
Ministero dell’interno Croato. Nel vostro nobile compito di servizio agli
altri, seguite Gesù che ci ha amato sino alla fine e ha dato la sua vita
affinché noi vivessimo. RingraziateLo testimoniando quotidianamente la vostra
fede. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua lituana:
Nuoširdžiai sveikinu
piligrimus lietuvius. Brangūs bičiuliai, Gavėnia mus ragina atpažinti Jėzų
Kristų kaip mūsų viltį. Kviečiu Jus visur būti ištikimais išganymo Gerosios
Naujienos liudytojais. Nuoširdžiai laiminu Jus ir Jūsų šeimas. Garbė Jėzui
Kristui!
Traduzione italiana:
Saluto con affetto i
pellegrini lituani. Cari amici, la Quaresima ci esorta a riconoscere Gesù
Cristo come nostra speranza. Vi invito ad essere dappertutto testimoni fedeli
della Buona Novella della salvezza. Di cuore benedico voi e le vostre famiglie.
Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua
ungherese:
Nagy szeretettel
köszöntöm a magyar híveket, különösképpen azokat, akik Debrecenből és
Murakeresztúrról érkeztek.
A nagyböjt legyen számotokra a személyes megtérés és lelki megújulás ideje,
hogy örömteli szívvel tudjátok követni Krisztust szavaitokban és tetteitekben.
Szívesen adom apostoli áldásomat Kedves Mindannyiotokra.
Dicsértessék a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Un saluto cordiale ai pellegrini di lingua ungherese, specialmente ai gruppi che sono arrivati da Debrecen e da Murakeresztúr. Il tempo quaresimale vi conduca alla conversione personale e al rinnovo spirituale affinché possiate seguire con gioia Cristo con le parole e le opere di carità. Volentieri vi imparto la Benedizione Apostolica.
Sia lodato Gesù Cristo!
APPELLO
Continuo a seguire con
grande apprensione le drammatiche vicende che le care popolazioni della Costa
d’Avorio e della Libia stanno vivendo in questi giorni. Mi auguro, inoltre, che
il Cardinale Turkson, che avevo incaricato di recarsi in Costa d’Avorio per
manifestare la mia solidarietà possa presto entrare nel Paese. Prego per le
vittime e sono vicino a tutti coloro che stanno soffrendo. La violenza e l’odio
sono sempre una sconfitta! Per questo rivolgo un nuovo e accorato appello a
tutte le parti in causa, affinché si avvii l’opera di pacificazione e di
dialogo e si evitino ulteriori spargimenti di sangue.
* * *
Rivolgo un cordiale
benvenuto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto il folto
gruppo di fedeli legati con speciale devozione al Santuario della Santissima
Trinità in Vallepietra. Carissimi, nel ringraziarvi per la vostra presenza, vi
esorto a tenere viva la tradizione del pellegrinaggio a tale Santuario, tanto
radicata nella vostra terra. Saluto, inoltre, gli studenti ebrei e palestinesi
e li incoraggio ad impegnarsi sempre per testimoniare la fraternità e la pace.
Infine il mio saluto va
ai giovani, ai malati e agli sposi novelli. Cari giovani, incontrarvi è sempre
per me motivo di consolazione e di speranza, perché la vostra età è la
primavera della vita. Sappiate rispondere all'amore che Dio ha per voi. Cari
ammalati, lasciatevi illuminare dalla Croce del Signore per essere forti nella
prova. E voi, cari sposi novelli, siate grati a Dio per il dono della famiglia:
contando sempre sul suo aiuto, fate della vostra esistenza una missione di
amore fedele e generoso.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110406.html
1. « C’est la
confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour»: «È la
fiducia e null’altro che la fiducia che deve condurci all’Amore!». [1]
2. Queste parole così
incisive di Santa Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo dicono tutto,
sintetizzano il genio della sua spiritualità e sarebbero sufficienti per
giustificare il fatto che sia stata dichiarata Dottore della Chiesa. Soltanto
la fiducia, “null’altro”, non c’è un’altra via da percorrere per essere
condotti all’Amore che tutto dona. Con la fiducia, la sorgente della grazia
trabocca nella nostra vita, il Vangelo si fa carne in noi e ci trasforma in canali
di misericordia per i fratelli.
3. È la fiducia che ci
sostiene ogni giorno e che ci manterrà in piedi davanti allo sguardo del
Signore quando Egli ci chiamerà accanto a sé: «Alla sera di questa vita,
comparirò davanti a te a mani vuote, perché non ti chiedo, Signore, di contare
le mie opere. Ogni nostra giustizia è imperfetta ai tuoi occhi. Voglio dunque
rivestirmi della tua propria Giustizia e ricevere dal tuo Amore il possesso
eterno di Te stesso». [2]
4. Teresina è una delle
sante più conosciute e amate in tutto il mondo. Come succede con San Francesco
di Assisi, è amata perfino da non cristiani e non credenti. È stata anche
riconosciuta dall’UNESCO tra le figure più significative per l’umanità
contemporanea. [3]
Ci farà bene approfondire il suo messaggio commemorando il 150º anniversario
della sua nascita, avvenuta ad Alençon il 2 gennaio 1873, e il centenario della
sua beatificazione. [4] Ma
non ho voluto pubblicare questa Esortazione in una di tali date, o nel giorno
della sua memoria, perché il messaggio vada al di là delle ricorrenze e sia
assunto come parte del tesoro spirituale della Chiesa. La data della
pubblicazione, memoria di Santa Teresa d’Avila, vuole presentare Santa Teresa
di Gesù Bambino e del Volto Santo come frutto maturo della riforma del Carmelo
e della spiritualità della grande Santa spagnola.
5. La sua vita terrena fu
breve, appena ventiquattro anni, e semplice come qualunque altra, trascorsa
prima in famiglia e poi nel Carmelo di Lisieux. La straordinaria carica di luce
e di amore irradiata dalla sua persona si manifestò immediatamente dopo la sua
morte, con la pubblicazione dei suoi scritti e con le innumerevoli grazie
ottenute dai fedeli che la invocavano.
6. La Chiesa ha
riconosciuto rapidamente il valore straordinario della sua testimonianza e
l’originalità della sua spiritualità evangelica. Teresa incontrò Papa Leone
XIII in occasione del pellegrinaggio a Roma nel 1887 e gli chiese il permesso
di entrare nel Carmelo all’età di quindici anni. Poco dopo la sua morte, San
Pio X si rese conto della sua enorme statura spirituale, tanto da affermare che
sarebbe diventata la più grande Santa dei tempi moderni. Dichiarata venerabile
nel 1921 da Benedetto XV, che elogiò le sue virtù focalizzandole nella “piccola
via” dell’infanzia spirituale, [5] fu
beatificata cent’anni or sono e poi canonizzata il 17 maggio 1925 da Pio XI, il
quale ringraziò il Signore per avergli permesso che Teresa di Gesù Bambino e
del Volto Santo fosse «la prima beata da lui elevata agli onori degli altari e
la prima santa da lui canonizzata» [6].
Lo stesso Papa la dichiarò patrona delle missioni nel 1927. [7] Fu
annoverata tra le patrone di Francia nel 1944 dal Venerabile Pio XII, [8] che
in diverse occasioni approfondì il tema dell’infanzia spirituale. [9] San
Paolo VI amava ricordare il proprio battesimo ricevuto il 30 settembre 1897,
giorno della morte di Santa Teresina, nel cui centenario della nascita indirizzò
al Vescovo di Bayeux e Lisieux uno scritto circa la sua dottrina. [10]Durante
il suo primo
viaggio apostolico in Francia, nel giugno 1980, San Giovanni Paolo II si
recò alla basilica a lei dedicata, e nel 1997 la dichiarò Dottore della
Chiesa, [11] annoverandola
poi «come esperta della scientia amoris». [12] Benedetto
XVI ha ripreso il tema della sua “ scienza dell’amore”, proponendola come
«una guida per tutti, soprattutto per coloro che, nel Popolo di Dio, svolgono
il ministero di teologi». [13] Infine,
ho avuto la gioia di canonizzare i suoi genitori Luigi e Zelia, nel 2015,
durante il Sinodo sulla famiglia, e recentemente ho dedicato a lei una
catechesi nella serie sullo zelo apostolico. [14]
1. Gesù
per gli altri
7. Nel nome che ella
scelse come religiosa risalta Gesù: il “Bambino” che manifesta il mistero
dell’Incarnazione e il “Volto Santo”, cioè il volto di Cristo che si dona fino
alla fine sulla Croce. Lei è “Santa Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo”.
8. Il Nome di Gesù è
continuamente “respirato” da Teresa come atto di amore, fino all’ultimo soffio.
Aveva anche inciso queste parole nella sua cella: “Gesù è il mio unico amore”.
Era la sua interpretazione dell’affermazione culminante del Nuovo Testamento:
«Dio è amore» (1 Gv 4,8.16).
Anima missionaria
9. Come succede in ogni
incontro autentico con Cristo, questa esperienza di fede la chiamava alla
missione. Teresa ha potuto definire la sua missione con queste parole: «In
Cielo desidererò la stessa cosa che in terra: amare Gesù e farlo amare». [15] Ha
scritto che era entrata nel Carmelo «per salvare le anime». [16] Vale
a dire che non concepiva la sua consacrazione a Dio senza la ricerca del bene
dei fratelli. Lei condivideva l’amore misericordioso del Padre per il figlio
peccatore e quello del Buon Pastore per le pecore perdute, lontane, ferite. Per
questo è patrona delle missioni, maestra di evangelizzazione.
10. Le ultime pagine
della Storia di un’anima [17] sono
un testamento missionario, esprimono il suo modo di intendere
l’evangelizzazione per attrazione, [18] non
per pressione o proselitismo. Vale la pena leggere come lo sintetizza lei
stessa: «“ Attirami, noi correremo all’effluvio dei tuoi profumi”. O
Gesù, dunque non è nemmeno necessario dire: Attirando me, attira le anime che
amo. Questa semplice parola: “Attirami” basta. Signore, lo capisco, quando
un’anima si è lasciata avvincere dall’odore inebriante dei tuoi profumi, non
potrebbe correre da sola, tutte le anime che ama vengono trascinate dietro di
lei: questo avviene senza costrizione, senza sforzo, è una conseguenza naturale
della sua attrazione verso di te. Come un torrente che si getta impetuoso
nell’oceano trascina dietro di sé tutto ciò che ha incontrato al suo passaggio,
così, o mio Gesù, l’anima che si immerge nell’oceano senza sponde del tuo amore
attira con sé tutti i tesori che possiede… Signore, tu lo sai, io non ho altri
tesori se non le anime che ti è piaciuto unire alla mia». [19]
11. Qui lei cita le
parole che la sposa rivolge allo sposo nel Cantico dei
Cantici (1,3-4), secondo l’interpretazione approfondita dai due Dottori
del Carmelo, Santa Teresa di Gesù e San Giovanni della Croce. Lo Sposo è Gesù,
il Figlio di Dio che si è unito alla nostra umanità nell’Incarnazione e l’ha
redenta sulla Croce. Lì, dal suo costato aperto, ha dato alla luce la Chiesa,
sua amata Sposa, per la quale ha donato la vita (cfr Ef 5,25). Ciò
che colpisce è come Teresina, consapevole di essere vicina alla morte, non viva
questo mistero rinchiusa in sé stessa, solo in senso consolatorio, ma con un
fervente spirito apostolico.
La grazia che ci libera
dall’autoreferenzialità
12. Qualcosa di simile
accade quando si riferisce all’azione dello Spirito Santo, che acquista
immediatamente un senso missionario: «Ecco la mia preghiera: chiedo a Gesù di
attirarmi nelle fiamme del suo amore, di unirmi così strettamente a Lui, che
Egli viva ed agisca in me. Sento che quanto più il fuoco dell’amore infiammerà
il mio cuore, quanto più dirò: Attirami, tanto più le anime che si
avvicineranno a me (povero piccolo rottame di ferro inutile, se mi allontanassi
dal braciere divino) correranno rapidamente all’effluvio dei profumi del loro
Amato, perché un’anima infiammata di amore non può restare inattiva». [20]
13. Nel cuore di
Teresina, la grazia del battesimo è diventata un torrente impetuoso che sfocia
nell’oceano dell’amore di Cristo, trascinando con sé una moltitudine di sorelle
e fratelli, ciò che è avvenuto specialmente dopo la sua morte. È stata la sua
promessa «pioggia di rose ». [21]
2. La piccola via della
fiducia e dell’amore
14. Una delle scoperte
più importanti di Teresina, per il bene di tutto il Popolo di Dio, è la sua
“piccola via”, la via della fiducia e dell’amore, conosciuta anche come la
via dell’infanzia spirituale. Tutti possono seguirla, in qualunque stato di
vita, in ogni momento dell’esistenza. È la via che il Padre celeste rivela ai
piccoli (cfr Mt 11,25).
15. Teresina racconta la
scoperta della piccola via nella Storia di un’anima [22]:
«Nonostante la mia piccolezza, posso aspirare alla santità. Farmi diversa da
quel che sono, più grande, mi è impossibile: mi devo sopportare per quello che
sono con tutte le mie imperfezioni; ma voglio cercare il modo di andare in
Cielo per una piccola via bella dritta, molto corta, una piccola via tutta
nuova». [23]
16. Per descriverla, usa
l’immagine dell’ascensore: «L’ascensore che mi deve innalzare fino al Cielo
sono le tue braccia, o Gesù! Per questo non ho bisogno di crescere, anzi
bisogna che io resti piccola, che lo diventi sempre di più». [24] Piccola,
incapace di fidarsi di sé stessa, anche se fermamente sicura della forza
amorosa delle braccia del Signore.
17. È la “dolce via
dell’Amore”, [25] aperta
da Gesù ai piccoli e ai poveri, a tutti. È la via della vera gioia. Di fronte a
un’idea pelagiana di santità, [26] individualista
ed elitaria, più ascetica che mistica, che pone l’accento principalmente sullo
sforzo umano, Teresina sottolinea sempre il primato dell’azione di Dio, della
sua grazia. Così arriva a dire: «Sento sempre la stessa audace fiducia di
diventare una grande Santa, perché non faccio affidamento sui miei meriti,
visto che non ne ho nessuno, ma spero in Colui che è la Virtù, la Santità
stessa: è Lui solo che, accontentandosi dei miei deboli sforzi, mi eleverà fino
a Lui e, coprendomi dei suoi meriti infiniti, mi farà Santa». [27]
Al di là di ogni merito
18. Questo modo di
pensare non contrasta con il tradizionale insegnamento cattolico circa la
crescita della grazia, cioè che, giustificati gratuitamente dalla grazia
santificante, siamo trasformati e resi capaci di cooperare con le nostre buone
opere in un cammino di crescita nella santità. In tal modo veniamo elevati,
così da poter aver reali meriti in ordine allo sviluppo della grazia ricevuta.
19. Teresina tuttavia
preferisce mettere in risalto il primato dell’azione divina e invitare alla
fiducia piena guardando l’amore di Cristo donatoci fino alla fine. In fondo, il
suo insegnamento è che, dal momento che non possiamo avere alcuna certezza
guardando a noi stessi, [28] nemmeno
possiamo esser certi di possedere meriti propri. Pertanto non è possibile
confidare in questi sforzi o adempimenti. Il Catechismo ha voluto citare le
parole di Santa Teresina quando dice al Signore: «Comparirò davanti a te con le
mani vuote», [29] per
esprimere che «i santi hanno sempre avuto una viva consapevolezza che i loro
meriti erano pura grazia». [30] Questa
convinzione suscita una gioiosa e tenera gratitudine.
20. Quindi,
l’atteggiamento più adeguato è riporre la fiducia del cuore fuori di noi
stessi: nell’infinita misericordia di un Dio che ama senza limiti e che ha dato
tutto nella Croce di Gesù. [31] Per
questa ragione Teresa mai usa l’espressione, frequente al suo tempo, “mi farò
santa”.
21. Tuttavia, la sua
fiducia senza limiti incoraggia coloro che si sentono fragili, limitati,
peccatori, a lasciarsi portare e trasformare per arrivare in alto: «Ah, se
tutte le anime deboli e imperfette sentissero ciò che sente la più piccola tra
tutte le anime, l’anima della sua piccola Teresa, non una sola di esse
dispererebbe di giungere in cima alla montagna dell’amore! Infatti Gesù non
chiede grandi azioni, ma soltanto l’abbandono e la riconoscenza» [32].
22. Questa stessa
insistenza di Teresina sull’iniziativa divina fa sì che, quando parla
dell’Eucaristia, non ponga in primo piano il suo desiderio di ricevere Gesù
nella santa Comunione, ma il desiderio di Gesù che vuole unirsi a noi e abitare
nei nostri cuori. [33] Nell’ Offerta
all’Amore Misericordioso, soffrendo per non potere ricevere la Comunione tutti
giorni, dice a Gesù: «Resta in me, come nel tabernacolo» [34].
Il centro e l’oggetto del suo sguardo non è lei stessa con i suoi bisogni, ma
Cristo che ama, che cerca, che desidera, che dimora nell’anima.
L’abbandono quotidiano
23. La fiducia che
Teresina promuove non va intesa soltanto in riferimento alla propria
santificazione e salvezza. Ha un senso integrale, che abbraccia l’insieme
dell’esistenza concreta e si applica a tutta la nostra vita, dove molte volte
ci sopraffanno le paure, il desiderio di sicurezze umane, il bisogno di avere
tutto sotto controllo. È qui che compare l’invito al santo “abbandono”.
24. La fiducia piena, che
diventa abbandono all’Amore, ci libera dai calcoli ossessivi, dalla costante
preoccupazione per il futuro, dai timori che tolgono la pace. Nei suoi ultimi
giorni Teresina insisteva su questo: «Noi, che corriamo nella via dell’Amore,
trovo che non dobbiamo pensare a ciò che ci può capitare di doloroso
nell’avvenire, perché allora è mancare di fiducia». [35] Se
siamo nelle mani di un Padre che ci ama senza limiti, questo sarà vero
qualunque circostanza accada, potremo andare avanti qualsiasi cosa succeda e,
in un modo o nell’altro, si compirà nella nostra vita il suo progetto di amore
e di pienezza.
Un fuoco in mezzo alla
notte
25. Teresina viveva la
fede più forte e sicura nel buio della notte e addirittura nell’oscurità del
Calvario. La sua testimonianza ha raggiunto il punto culminante nell’ultimo
periodo della vita, nella grande «prova contro la fede», [36] che
cominciò nella Pasqua del 1896. Nel suo racconto, [37] ella
pone questa prova in relazione diretta con la dolorosa realtà dell’ateismo del
suo tempo. È vissuta infatti alla fine del XIX secolo, cioè nell’“età d’oro”
dell’ateismo moderno, come sistema filosofico e ideologico. Quando scriveva che
Gesù aveva permesso che la sua anima «fosse invasa dalle tenebre più
fitte», [38] stava
a indicare l’oscurità dell’ateismo e il rifiuto della fede cristiana. In unione
con Gesù, che accolse in sé tutta l’oscurità del peccato del mondo quando
accettò di bere il calice della Passione, Teresina coglie in quel buio
tenebroso la disperazione, il vuoto del nulla. [39]
26. Ma l’oscurità non può
estinguere la luce: ella è stata conquistata da Colui che come luce è venuto
nel mondo (cfr Gv 12,46). [40] Il
racconto di Teresina manifesta il carattere eroico della sua fede, la sua
vittoria nel combattimento spirituale, di fronte alle tentazioni più forti. Si
sente sorella degli atei e seduta, come Gesù, alla mensa con i peccatori
(cfr Mt 9,10-13). Intercede per loro, mentre rinnova continuamente il
suo atto di fede, sempre in comunione amorosa con il Signore: «Corro verso il
mio Gesù, gli dico che sono pronta a versare fino all’ultima goccia il mio
sangue per testimoniare che esiste un Cielo. Gli dico che sono felice di non
godere quel bel Cielo sulla terra, affinché Egli lo apra per l’eternità ai poveri
increduli». [41]
27. Insieme alla fede,
Teresa vive intensamente una fiducia illimitata nell’infinita misericordia di
Dio: «La fiducia che deve condurci all’Amore». [42] Vive,
anche nell’oscurità, la fiducia totale del bambino che si abbandona senza paura
tra le braccia del padre e della madre. Per Teresina, infatti, Dio risplende
prima di tutto attraverso la sua misericordia, chiave di comprensione di
qualunque altra cosa che si dica di Lui: «A me Egli ha donato la sua Misericordia
infinita ed è attraverso essa che contemplo e adoro le altre
perfezioni Divine! Allora tutte mi appaiono raggianti d’ amore, perfino la
Giustizia (e forse anche più di ogni altra) mi sembra rivestita
d’ amore». [43] Questa
è una delle scoperte più importanti di Teresina, uno dei più grandi contributi
che ha offerto a tutto il Popolo di Dio. In modo straordinario ha penetrato le
profondità della misericordia divina e di là ha attinto la luce della sua
illimitata speranza.
Una fermissima speranza
28. Prima del suo
ingresso nel Carmelo, Teresina aveva sperimentato una singolarevicinanza
spirituale a una persona tra le più sventurate, il criminale Henri Pranzini,
condannato a morte per triplice omicidio e non pentito. [44] Offrendo
la Messa per lui e pregando con totale fiducia per la sua salvezza, è sicura di
metterlo in contatto con il Sangue di Gesù e dice a Dio di essere sicurissima
che nel momento finale Lui lo avrebbe perdonato e che lei ci avrebbe creduto
«anche se non si fosse confessato e non avesse dato alcun segno
di pentimento». Dà la ragione della sua certezza: «Tanto avevo fiducia nella
misericordia infinita di Gesù». [45] Quale
emozione, poi, nello scoprire che Pranzini, salito sul patibolo, «a un tratto,
colto da una ispirazione improvvisa, si volta, afferra
un Crocifisso che il sacerdote gli presenta
e bacia per tre volte le sante piaghe!». [46] Questa
esperienza così intensa di sperare contro ogni speranza è stata per lei
fondamentale: «Ah, dopo quella grazia unica, il mio desiderio di salvare le
anime crebbe ogni giorno!». [47]
29. Teresa è consapevole
del dramma del peccato, benché la vediamo sempre immersa nel mistero di Cristo,
con la certezza che «laddove è abbondato il peccato, ha sovrabbondato la
grazia» ( Rm 5,20). Il peccato del mondo è immenso, ma non è
infinito. Invece, l’amore misericordioso del Redentore, questo sì, è infinito.
Teresina è testimone della vittoria definitiva di Gesù su tutte le forze del
male attraverso la sua passione, morte e risurrezione. Mossa dalla fiducia, osa
affermare: «Gesù, fa’ che io salvi molte anime: che oggi non ce ne sia una sola
dannata! […] Gesù, perdonami se dico cose che non bisogna dire: io voglio solo
rallegrarti e consolarti». [48] Questo
ci permette di passare a un altro aspetto di quell’aria fresca che è il
messaggio di Santa Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo.
3. Sarò l’amore
30. “Più grande” della
fede e della speranza, la carità non avrà mai fine (cfr 1
Cor 13,8-13). È il più grande dono dello Spirito Santo ed è «madre e
radice di ogni virtù». [49]
La carità come
atteggiamento personale d’amore
31. La Storia di
un’anima è una testimonianza di carità, in cui Teresina ci offre un
commentario circa il comandamento nuovo di Gesù: «Che vi amiate gli uni gli
altri, come io vi ho amati» ( Gv 15,12). [50] Gesù
ha sete di questa risposta al suo amore. Infatti, «non ha esitato
a mendicare un po’ d’acqua dalla Samaritana. Aveva sete… Ma dicendo:
“dammi da bere” era l’amore della sua povera creatura che il Creatore
dell’universo invocava. Aveva sete d’amore!» [51].
Teresina vuole corrispondere all’amore di Gesù, rendergli amore per
amore. [52]
32. La simbologia
dell’amore sponsale esprime la reciprocità del dono di sé tra lo sposo e la
sposa. Così, ispirata dal Cantico dei Cantici (2,16), scrive: «Penso
che il cuore del mio sposo è solo mio, così come il mio appartiene solo a lui,
e allora nella solitudine gli parlo di questo delizioso cuore a cuore,
aspettando di contemplarlo un giorno a faccia a faccia!». [53] Benché
il Signore ci ami insieme come Popolo, allo stesso tempo la carità agisce in
modo personalissimo, “da cuore a cuore”.
33. Teresina ha la viva
certezza che Gesù l’ha amata e conosciuta personalmente nella sua Passione: «Mi
ha amato e ha dato sé stesso per me» ( Gal 2,20). Contemplando Gesù
nella sua agonia, lei gli dice: «Tu m’hai vista sempre». [54] Allo
stesso modo dice a Gesù Bambino tra le braccia di sua Madre: «Con la tua mano
carezzando Maria, tu reggevi il mondo e gli davi vita. E a me già
pensavi». [55] Così,
anche all’inizio della Storia di un’anima, ella contempla l’amore di Gesù
per tutti e per ognuno come se fosse unico al mondo. [56]
34. L’atto di amore
“Gesù, ti amo”, continuamente vissuto da Teresa come il respiro, è la sua
chiave di lettura del Vangelo. Con questo amore s’immerge in tutti i misteri
della vita di Cristo, dei quali si fa contemporanea, abitando il Vangelo
insieme a Maria e Giuseppe, Maria di Magdala e gli Apostoli. Insieme a loro
penetra le profondità dell’amore del Cuore di Gesù. Vediamo un esempio: «Quando
vedo Maddalena avanzare in mezzo ai numerosi convitati, bagnare con le sue
lacrime i piedi del suo Maestro adorato, che lei tocca per la prima volta,
sento che il suo cuore ha compreso gli abissi d’amore e di
misericordia del Cuore di Gesù e che, per quanto peccatrice sia,
questo Cuore d’amore non solo è disposto a perdonarla, ma anche a prodigarle i
benefici della sua intimità divina, ad elevarla fino alle più alte cime della
contemplazione». [57]
L’amore più grande nella
più grande semplicità
35. Alla fine
della Storia di un’anima, Teresina ci regala la sua Offerta come
Vittima d’Olocausto all’Amore Misericordioso. [58] Quando
lei si è consegnata pienamente all’azione dello Spirito ha ricevuto, senza
clamori né segni vistosi, la sovrabbondanza dell’acqua viva: «I fiumi o meglio
gli oceani di grazie che sono venuti a inondare la mia anima». [59] È
la vita mistica che, anche priva di fenomeni straordinari, si propone a tutti i
fedeli come esperienza quotidiana di amore.
36. Teresina vive la
carità nella piccolezza, nelle cose più semplici dell’esistenza di ogni giorno,
e lo fa in compagnia della Vergine Maria, imparando da lei che « amare è
dare tutto e donar se stessi». [60] Infatti,
mentre i predicatori del suo tempo parlavano spesso della grandezza di Maria in
maniera trionfalistica, come lontana da noi, Teresina mostra, a partire dal
Vangelo, che Maria è la più grande del Regno dei Cieli perché è la più piccola
(cfr Mt 18,4), la più vicina a Gesù nella sua umiliazione. Lei vede
che, se i racconti apocrifi sono pieni di episodi appariscenti e meravigliosi,
i Vangeli ci mostrano una vita umile e povera, trascorsa nella semplicità della
fede. Gesù stesso vuole che Maria sia l’esempio dell’anima che lo cerca con una
fede spoglia. [61] Maria
è stata la prima a vivere la “piccola via” in pura fede e umiltà; così che
Teresa non esita a scrivere:
«So che a Nazareth, Madre
di grazia piena,
povera tu eri e nulla più volevi:
non miracoli o estasi o rapimenti
t’adornan la vita, Regina dei Santi!
In terra è grande il numero dei piccoli
che guardarti possono senza tremare.
La via comune, Madre incomparabile,
percorrere tu vuoi e guidarli al Cielo». [62]
37. Teresina ci ha
offerto anche racconti che testimoniano alcuni momenti di grazia vissuti in mezzo
alla semplicità di ogni giorno, come la sua repentina ispirazione mentre
accompagnava una suora malata con un temperamento difficile. Ma sempre si
tratta di esperienze di una carità più intensa vissuta nelle situazioni più
ordinarie: «Una sera d’inverno compivo come al solito il mio piccolo servizio,
faceva freddo, era buio… A un tratto udii in lontananza il suono armonioso di
uno strumento musicale: allora mi immaginai un salone ben illuminato tutto
splendente di ori, ragazze elegantemente vestite che si facevano a vicenda
complimenti e convenevoli mondani; poi il mio sguardo cadde sulla povera malata
che sostenevo; invece di una melodia udivo ogni tanto i suoi gemiti lamentosi,
invece degli ori, vedevo i mattoni del nostro chiostro austero, rischiarato a
malapena da una debole luce. Non posso esprimere ciò che accadde nella mia
anima, quello che so è che il Signore la illuminò con i raggi della verità che
superano altamente lo splendore tenebroso delle feste della terra, che non
potevo credere alla mia felicità… Ah, per godere mille anni di feste mondane,
non avrei dato i dieci minuti impiegati a compiere il mio umile ufficio di
carità». [63]
Nel cuore della Chiesa
38. Teresina ha ereditato
da Santa Teresa d’Avila un grande amore per la Chiesa ed è potuta arrivare alla
profondità di questo mistero. Lo vediamo nella sua scoperta del “cuore della
Chiesa”. In una lunga preghiera a Gesù, [64] scritta
l’8 settembre 1896, sesto anniversario della sua professione religiosa, la
Santa confida al Signore che si sentiva animata da un immenso desiderio, da una
passione per il Vangelo che nessuna vocazione da sola poteva soddisfare. E
così, cercando il suo “posto” nella Chiesa, aveva riletto i capitoli 12 e 13
della Prima Lettera di San Paolo ai Corinzi.
39. Nel capitolo 12
l’Apostolo utilizza la metafora del corpo e delle sue membra per spiegare che
la Chiesa porta in sé una gran varietà di carismi composti secondo un ordine
gerarchico. Ma questa descrizione non è sufficiente per Teresina. Ella prosegue
la sua indagine, legge l’“inno alla carità” del capitolo 13, là trova la grande
risposta e scrive questa pagina memorabile: «Considerando il corpo mistico
della Chiesa, non mi ero riconosciuta in nessuno dei membri descritti da San
Paolo: o meglio, volevo riconoscermi in tutti!... La Carità mi diede la
chiave della mia vocazione. Capii che se la Chiesa aveva un corpo,
composto da diverse membra, il più necessario, il più nobile di tutti non le
mancava: capii che la Chiesa aveva un Cuore, e che questo Cuore era acceso
d’Amore. Capii che solo l’Amore faceva agire le membra della Chiesa: che se
l’Amore si dovesse spegnere, gli Apostoli non annuncerebbero più il Vangelo, i
Martiri rifiuterebbero di versare il loro sangue… Capii che l’ Amore racchiudeva
tutte le Vocazioni, che l’Amore era tutto, che abbracciava tutti i tempi e
tutti i luoghi!… Insomma che è Eterno!… Allora, nell’eccesso della mia gioia
delirante ho esclamato: O Gesù mio Amore…, la mia vocazione l’ho trovata
finalmente! La mia vocazione è l’Amore!… Sì, ho trovato il mio posto nella
Chiesa e questo posto, o mio Dio, sei tu che me l’hai dato: nel Cuore della
Chiesa, mia Madre, sarò l’Amore!… Così sarò tutto… Così il mio sogno sarà
realizzato!!!». [65]
40. Non è il cuore di una
Chiesa trionfalistica, è il cuore di una Chiesa amante, umile e misericordiosa.
Teresina mai si mette al di sopra degli altri, ma all’ultimo posto con il
Figlio di Dio, che per noi è diventato servo e si è umiliato, facendosi
obbediente fino alla morte su una croce (cfr Fil 2,7-8).
41. Tale scoperta del
cuore della Chiesa è una grande luce anche per noi oggi, per non scandalizzarci
a causa dei limiti e delle debolezze dell’istituzione ecclesiastica, segnata da
oscurità e peccati, ed entrare nel suo cuore ardente d’amore, che si è
incendiato nella Pentecoste grazie al dono dello Spirito Santo. È il cuore il
cui fuoco si ravviva ancora con ogni nostro atto di carità. “Io sarò l’amore”:
questa è l’opzione radicale di Teresina, la sua sintesi definitiva, la sua
identità spirituale più personale.
Pioggia di rose
42. Dopo molti secoli in
cui schiere di santi hanno espresso con tanto fervore e bellezza le loro
aspirazioni ad “andare in cielo”, Santa Teresina riconosce, con grande
sincerità: «Allora avevo grandi prove interiori di ogni genere (fino a
chiedermi talvolta se c’era un Cielo)». [66] In
un altro momento dice: «Quando canto la felicità del Cielo, il possesso eterno
di Dio, non provo alcuna gioia, perché canto semplicemente ciò che voglio
credere». [67] Cosa
è successo? Che lei stava ascoltando la chiamata di Dio a mettere fuoco nel
cuore della Chiesa più di quanto sognasse la propria felicità.
43. La trasformazione che
avvenne in lei le permise di passare da un fervido desiderio del Cielo a un
costante e ardente desiderio del bene di tutti, culminante nel sogno di
continuare in Cielo la sua missione di amare Gesù e di farlo amare. In questo
senso, in una delle ultime lettere scrisse: «Conto proprio di non restare
inattiva in Cielo: il mio desiderio è di lavorare ancora per la Chiesa e per le
anime». [68] E
in quegli stessi giorni, in modo più diretto, disse: «Il mio Cielo trascorrerà
sulla terra sino alla fine del mondo. Sì, voglio passare il mio Cielo a fare
del bene sulla terra». [69]
44. Così Teresina
esprimeva la sua risposta più convinta al dono unico che il Signore le stava
regalando, alla luce sorprendente che Dio stava riversando in lei. In tal modo
giungeva all’ultima sintesi personale del Vangelo, che partiva dalla piena
fiducia per culminare nel dono totale agli altri. Ella non dubitava della
fecondità di questa dedizione: «Penso a tutto il bene che potrò fare dopo la
mia morte». [70] «Il
buon Dio non mi darebbe questo desiderio di fare del bene sulla terra dopo la
morte, se non volesse realizzarlo». [71] «Sarà
come una pioggia di rose». [72]
45. Si chiude il cerchio.
« C’est la confiance». È la fiducia che ci conduce all’Amore e così ci
libera dal timore, è la fiducia che ci aiuta a togliere lo sguardo da noi
stessi, è la fiducia che permette di porre nelle mani di Dio ciò che soltanto
Lui può fare. Questo ci lascia un immenso torrente d’amore e di energie
disponibili per cercare il bene dei fratelli. E così, in mezzo alla sofferenza
dei suoi ultimi giorni, Teresa poteva dire: « Non conto
più che sull’amore». [73] Alla
fine conta soltanto l’amore. La fiducia fa sbocciare le rose e le sparge come
un traboccare della sovrabbondanza dell’amore divino. Chiediamola come dono
gratuito, come regalo prezioso della grazia, perché si aprano nella nostra vita
le vie del Vangelo.
4. Nel cuore del Vangelo
46. Nella Evangelii
gaudium ho insistito sull’invito a ritornare alla freschezza della
sorgente, per porre l’accento su ciò che è essenziale e indispensabile. Ritengo
opportuno riprendere e proporre nuovamente quell’invito.
Il Dottore della sintesi
47. Questa Esortazione su
Santa Teresina mi consente di ricordare che in una Chiesa missionaria
«l’annuncio si concentra sull’essenziale, su ciò che è più bello, più grande,
più attraente e allo stesso tempo più necessario. La proposta si semplifica,
senza perdere per questo profondità e verità, e così diventa più convincente e
radiosa». [74] Il
nucleo luminoso è «la bellezza dell’amore salvifico di Dio manifestato in
Gesù Cristo morto e risorto». [75]
48. Non tutto è
ugualmente centrale, perché c’è un ordine o gerarchia tra le verità della
Chiesa, e «questo vale tanto per i dogmi di fede quanto per l’insieme degli
insegnamenti della Chiesa, ivi compreso l’insegnamento morale». [76] Il
centro della morale cristiana è la carità, che è la risposta all’amore
incondizionato della Trinità, per cui «le opere di amore al prossimo sono la
manifestazione esterna più perfetta della grazia interiore dello
Spirito». [77] Alla
fine conta solo l’amore.
49. Precisamente, il
contributo specifico che Teresina ci regala come Santa e come Dottore della Chiesa
non è analitico, come potrebbe essere, per esempio, quello di San Tommaso
d’Aquino. Il suo contributo è piuttosto sintetico, perché il suo genio consiste
nel portarci al centro, a ciò che è essenziale, a ciò che è indispensabile.
Ella, con le sue parole e con il suo personale percorso, mostra che, benché
tutti gli insegnamenti e le norme della Chiesa abbiano la loro importanza, il
loro valore, la loro luce, alcuni sono più urgenti e più costitutivi per la
vita cristiana. È lì che Teresa ha fissato lo sguardo e il cuore.
50. Come teologi,
moralisti, studiosi di spiritualità, come pastori e come credenti, ciascuno nel
proprio ambito, abbiamo ancora bisogno di recepire questa intuizione geniale di
Teresina e di trarne le conseguenze teoriche e pratiche, dottrinali e
pastorali, personali e comunitarie. Servono audacia e libertà interiore per
poterlo fare.
51. Talvolta di questa
Santa si citano soltanto espressioni che sono secondarie, o si menzionano temi
che lei può avere in comune con qualunque altro santo: la preghiera, il
sacrificio, la pietà eucaristica, e tante altre belle testimonianze, ma in
questo modo potremmo privarci di ciò che vi è di più specifico nel dono da lei
fatto alla Chiesa, dimenticando che «ogni santo è una missione; è un progetto
del Padre per riflettere e incarnare, in un momento determinato della storia,
un aspetto del Vangelo». [78] Pertanto,
«per riconoscere quale sia quella parola che il Signore vuole dire mediante un
santo, non conviene soffermarsi sui particolari […]. Ciò che bisogna
contemplare è l’insieme della sua vita, il suo intero cammino di
santificazione, quella figura che riflette qualcosa di Gesù Cristo e che emerge
quando si riesce a comporre il senso della totalità della sua persona». [79] Questo
vale a maggior ragione per Santa Teresina, essendo lei un “Dottore della
sintesi”.
52. Dal cielo alla terra,
l’attualità di Santa Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo rimane in tutta
la sua “piccola grandezza”.
In un tempo che invita a
chiudersi nei propri interessi, Teresina ci mostra la bellezza di fare della
vita un dono.
In un momento nel quale
prevalgono i bisogni più superficiali, lei è testimone della radicalità
evangelica.
In un tempo di
individualismo, lei ci fa scoprire il valore dell’amore che diventa
intercessione.
In un momento nel quale
l’essere umano è ossessionato dalla grandezza e da nuove forme di potere, lei
indica la via della piccolezza.
In un tempo nel quale si
scartano tanti esseri umani, lei ci insegna la bellezza della cura, di farsi
carico dell’altro.
In un momento di
complessità, lei può aiutarci a riscoprire la semplicità, il primato assoluto
dell’amore, della fiducia e dell’abbandono, superando una logica legalista ed
eticista che riempie la vita cristiana di obblighi e precetti e congela la
gioia del Vangelo.
In un tempo di
ripiegamenti e chiusure, Teresina ci invita all’uscita missionaria, conquistati
dall’attrazione di Gesù Cristo e del Vangelo.
53. Un secolo e mezzo
dopo la sua nascita, Teresina è più viva che mai in mezzo alla Chiesa in
cammino, nel cuore del Popolo di Dio. Sta pellegrinando con noi, facendo il
bene sulla terra, come ha tanto desiderato. Il segno più bello della sua
vitalità spirituale sono le innumerevoli “rose” che va spargendo, cioè le
grazie che Dio ci dona per la sua intercessione piena d’amore, per sostenerci
nel percorso della vita.
Cara Santa Teresina,
la Chiesa ha bisogno di far risplendere
il colore, il profumo, la gioia del Vangelo.
Mandaci le tue rose!
Aiutaci ad avere fiducia sempre,
come hai fatto tu,
nel grande amore che Dio ha per noi,
perché possiamo imitare ogni giorno
la tua piccola via di santità.
Amen.
Dato a Roma, presso San Giovanni in Laterano, il 15 ottobre, memoria di Santa Teresa d’Avila, dell’anno 2023, undicesimo del mio Pontificato.
FRANCESCO
[1] Santa
Teresa di Gesù Bambino e del Volto Santo, Opere Complete. Scritti e ultime
parole,LT 197, A suor Maria del Sacro Cuore (17 settembre 1896), Roma
1997, 538.
Per la versione italiana
degli scritti della Santa si fa sempre riferimento a tale edizione, che
utilizza le seguenti sigle: Ms A: Manoscritto “A”; Ms B: Manoscritto “B”; Ms C:
Manoscritto “C”; LT: Lettere; P: Poesie; Pr: Preghiere; PR: Pie Ricreazioni;
QG: Quaderno giallo di Madre Agnese; UC: Ultimi Colloqui.
[2] Pr
6, Offerta di me stessa come Vittima d’Olocausto all’Amore Misericordioso
del Buon Dio (9 giugno 1895): 943.
[3] Per
il biennio 2022-2023, l’UNESCO ha inserito Santa Teresa di Gesù Bambino tra le
personalità da celebrare, in occasione del 150º anniversario della nascita.
[4] 29
aprile 1923.
[5] Cfr Decreto
di Virtù, 14 agosto 1921: AAS 13 (1921), 449-452.
[6] Omelia
per la canonizzazione (17 maggio 1925): AAS 17 (1925), 211.
Testo italiano in Discorsi di Pio XI, a cura di D. Bertetto, vol. I,
Torino 1959, 383-384.
[7] Cfr AAS 20
(1928), 147-148.
[8] Cfr AAS 36
(1944), 329-330.
[9] Cfr Lettera
a Mons. François-Marie Picaud, Vescovo di Bayeux y Lisieux (7 agosto
1947). Testo francese in Analecta OCD 19 (1947), 168-171. Testo
italiano nella traduzione di Rivista di Vita Spirituale 1 (1947),
444-448. Radiomessaggio per la consacrazione della Basilica di
Lisieux (11 luglio 1954): AAS 46 (1954), 404-407.
[10] Cfr Lettera
a Mons. Jean-Marie-Clément Badré, Vescovo di Bayeux y Lisieux, in occasione del
centenario della nascita di Santa Teresa del Bambino Gesù (2 gennaio
1973): AAS 65 (1973), 12-15.
[11] Cfr AAS 90
(1998), 409-413, 930-944.
[12] Lett.
ap. Novo
millennio ineunte, 42: AAS 93 (2001), 296.
[13] Catechesi (6
aprile 2011): L’Osservatore Romano (7 aprile 2011), 8.
[14] Catechesi (7
giugno 2023): L’Osservatore Romano (7 giugno 2023), 2-3.
[15] LT
220, Al reverendo M. Bellière (24 febbraio 1897): 561.
[16] Ms
A, 69vº: 187.
[17] Cfr
Ms C, 33vº-37rº: 274-279.
[18] Cfr
Esort. ap. Evangelii
gaudium (24 novembre 2013), 14; 264: AAS 105
(2013), 1025-1026.
[19] Ms
C, 34rº: 275.
[20] Ibid., 36rº:
277-278.
[21] QG,
9 giugno 1897, 3: 991.
[22] Cfr
Ms C, 2vº-3rº: 235-236.
[23] Ibid., 2vº:
235.
[24] Ibid.,
3rº: 236.
[25] Cfr
Ms A, 84vº: 210.
[26] Cfr
Esort. ap. Gaudete
et exsultate (19 marzo 2018), 47-62: AAS 110
(2018), 1124-1129.
[27] Ms
A, 32rº: 124.
[28] Lo
ha spiegato il Concilio di Trento: «Così ciascuno nel considerare se stesso, la
propria debolezza e le cattive disposizioni, ha motivo di avere paura e di
temere circa la propria grazia» ( Decreto sulla giustificazione,
IX: DS, 1534). Lo riprende il Catechismo della Chiesa Cattolica quando
insegna che è impossibile avere certezza guardando a sé stessi o alle proprie
azioni (cfr n. 2005). La certezza della fiducia non si trova in sé stessi, il
proprio io non offre basi per questa sicurezza, che non si fonda
sull’introspezione. In qualche modo lo esprimeva San Paolo: «Io neppure giudico
me stesso, perché anche se non sono consapevole di colpa alcuna non per questo
sono giustificato. Il mio giudice è il Signore!» ( 1 Cor 4,3-4). San
Tommaso d’Aquino lo spiegava nel modo seguente: visto che la grazia «non risana
l’uomo totalmente» ( Summa Theologiae, I-II, q. 109, art. 9, ad 1),
«rimane una certa ombra d’ignoranza nell’intelletto» ( ibid., co).
[29] Pr
6: 943.
[30] Catechismo
della Chiesa Cattolica, 2011.
[31] Lo
afferma anche con chiarezza il Concilio di Trento: «Nessun uomo pio può
dubitare della misericordia di Dio» ( Decreto sulla giustificazione,
IX: DS 1534). «Tutti debbano nutrire e riporre fiducia fermissima
nell’aiuto di Dio» ( Ibid., XIII: DS 1541).
[32] Ms
B, 1vº: 218.
[33] Cfr
Ms A, 48vº: 151; LT 92, A Maria Guérin (30 maggio 1889): 384-385.
[34] Pr
6: 941.
[35] QG,
23 luglio 1897, 3: 1032.
[36] Ms
C, 31rº: 271.
[37] Cfr ibid.,
5rº-7vº: 238-241.
[38] Ibid.,
5vº: 239.
[39] Cfr ibid., 6vº:
240.
[40] Cfr
Lett. enc. Lumen
fidei (29 giugno 2013), 17: AAS 105 (2013), 564-565.
[41] Ms
C, 7rº: 240-241.
[42] LT
197, A suor Maria del Sacro Cuore (17 settembre 1896): 538.
[43] Ms
A, 83vº: 209.
[44] Cfr ibid.,
45vº-46vº: 146-147.
[45] Ibid.,
46rº: 146.
[46] Ibid.,
46rº: 146-147.
[47] Ibid.,
46vº: 147.
[48] Pr
2: 937.
[49] Summa
Theologiae, I-II, q. 62, art. 4.
[50] Cfr
Ms C, 11vº-31rº: 256-271.
[51] Ms
B, 1vº: 218.
[52] Cfr ibid.,
4rº: 224.
[53] LT
122, A Celina (14 ottobre 1890): 421.
[54] P
24, 21: 674.
[55] Ibid.,
6: 670.
[56] Cfr
Ms A, 3rº: 80-81.
[57] LT
247, Al reverendo M. Bellière (21 giugno 1897): 587.
[58] Cfr
Pr 6: 941-943.
[59] Ms
A, 84r: 210.
[60] P
54, 22: 726.
[61] Cfr ibid.,
15: 725.
[62] Ibid.,
17: 725.
[63] Ms
C, 29vº-30rº: 269.
[64] Cfr
Ms B, 2r°-5v°: 219-229.
[65] Ibid.,
3vº: 223.
[66] Ms
A, 80vº: 204. Non era una mancanza di fede. San Tommaso insegna che nella fede
operano la volontà e l’intelligenza. L’adesione della volontà può essere molto
solida e radicata, mentre l’intelligenza può essere oscurata. Cfr De
Veritate 14, 1.
[67] Ms
C, 7vº: 241.
[68] LT
254, A padre A. Roulland (14 luglio 1897): 593.
[69] QG,
17 luglio 1897: 1028.
[70] Ibid.,
13 luglio 1897, 17: 1020.
[71] Ibid.,
18 luglio 1897, 1: 1028.
[72] UC,
9 giugno 1897: 1158.
[73] LT
242, A suor Maria della Trinità (6 giugno 1897): 582.
[74] Esort.
ap. Evangelii
gaudium (24 novembre 2013), 35: AAS 105
(2013), 1034.
[75] Ibid., 36: AAS 105
(2013), 1035.
[77] Ibid., 37: AAS 105
(2013), 1035.
[78] Esort.
ap. Gaudete
et exsultate (19 marzo 2018), 19: AAS 110
(2018), 1117.
[79] Ibid., 22: AAS 110
(2018), 1117.
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LA VITA DI S. TERESA DI
LISIEUX
TERESA MARTIN nasce ad
Alençon in Francia il 2 gennaio 1873. È battezzata due giorni più tardi nella
Chiesa di Notre-Dame, ricevendo i nomi di Maria Francesca Teresa. I suoi
genitori sono Louis Martin e Zélie Guérin. Dopo la morte della madre, avvenuta
il 28 agosto 1877, Teresa si trasferisce con tutta la famiglia nella città di
Lisieux.
Verso la fine del 1879 si
accosta per la prima volta al sacramento della penitenza. Nel giorno di
Pentecoste del 1883 ha la singolare grazia della guarigione da una grave
malattia, per l'intercessione di nostra Signora delle Vittorie. Educata dalle
Benedettine di Lisieux, riceve la prima comunione l'8 maggio 1884, dopo una
intensa preparazione, coronata da una singolare esperienza della grazia
dell'unione intima con Cristo. Poche settimane più tardi, il 14 giugno dello
stesso anno, riceve il sacramento della cresima, con viva consapevolezza di ciò
che comporta il dono dello Spirito Santo nella personale partecipazione alla
grazia della Pentecoste.
Desiderosa di abbracciare
la vita contemplativa, come le sue sorelle Paolina e Maria nel Carmelo di
Lisieux, ma impedita per la sua giovane età, durante un pellegrinaggio in
Italia, dopo aver visitato la Santa Casa di Loreto e i luoghi della Città
Eterna, nell'udienza concessa dal Papa ai fedeli della diocesi di Lisieux, il
20 novembre 1887, con filiale audacia chiede a Leone XIII di poter entrare nel
Carmelo all'età di 15 anni.
Il 9 aprile del 1888
entra nel Carmelo di Lisieux ove il 10 gennaio dell'anno seguente riceve
l'abito dell'Ordine della Vergine ed emette la sua professione religiosa l'8
settembre del 1890, festa della Natività della Vergine Maria.
Intraprende nel Carmelo
il cammino della perfezione, tracciato dalla Madre Fondatrice, Teresa di Gesù,
con autentico fervore e fedeltà, nell'adempimento dei diversi uffici comunitari
a lei affidati. Illuminata dalla Parola di Dio, provata in modo particolare
dalla malattia del suo amatissimo padre, Louis Martin, che muore il 29 luglio
del 1894, si incammina verso la santità, ispirata dalla lettura del Vangelo,
insistendo sulla centralità dell'amore. Teresa ci ha lasciato nei suoi
manoscritti autobiografici non solo i ricordi dell'infanzia e dell'adolescenza,
ma anche il ritratto della sua anima e le sue esperienze più intime. Scopre e
comunica alle novizie affidate alla sue cure la piccola via dell'infanzia
spirituale; riceve come dono speciale di accompagnare con il sacrificio e la
preghiera due « fratelli missionari». Penetra sempre di più nel mistero della
Chiesa e, attirata dall'amore di Cristo, sente crescere in sé la vocazione
apostolica e missionaria che la spinge a trascinare tutti con sé, incontro allo
Sposo divino.
Il 9 giugno del 1895,
nella festa della Santissima Trinità, si offre vittima di olocausto all'Amore
misericordioso di Dio. Nel frattempo redige il primo manoscritto
autobiografico, che consegna a Madre Agnese di Gesù nella sua festa, il 21
gennaio 1896.
Pochi mesi più tardi, il
3 aprile, durante la notte fra il giovedì ed il venerdì santo, ha una prima
manifestazione della malattia che la condurrà alla morte e che Lei accoglie
come la misteriosa visita dello Sposo divino. Nello stesso tempo entra nella
prova della fede che durerà fino alla sua morte e della quale offrirà una
sconvolgente testimonianza nei suoi scritti. Durante il mese di settembre
conclude il Manoscritto B, che costituisce una stupenda illustrazione della
piena maturità della Santa, specialmente mediante la scoperta della sua
vocazione nel cuore della Chiesa.
Mentre peggiora la sua
salute e continua il tempo della prova, nel mese di giugno inizia il
Manoscritto C, dedicato alla Madre Maria di Gonzaga; nuove grazie la conducono
ad una più alta perfezione ed ella scopre nuove luci sull'estensione del suo
messaggio nella Chiesa a vantaggio delle anime che seguiranno la sua via. L'8
luglio 1897 viene trasferita in infermeria. Le sue sorelle ed altre religiose
raccolgono le sue parole, mentre i dolori e le prove, sopportati con pazienza,
si intensificano fino a culminare con la morte, nel pomeriggio del 30 settembre
del 1897. «Io non muoio, entro nella vita», aveva scritto al suo fratello
spirituale missionario don Bellier. Le sue ultime parole « Dio mio, io ti amo »
sono il sigillo della sua esistenza, che all'età di 24 anni si spegne sulla
terra per entrare, secondo il suo desiderio, in una nuova fase di presenza
apostolica in favore delle anime, nella comunione dei Santi, per spargere una
pioggia di rose sul mondo.
Fu canonizzata da Pio XI
il 17 maggio 1925 e dallo stesso Papa proclamata Patrona universale delle
missioni, insieme a San Francesco Saverio, il 14 dicembre 1927.
La sua dottrina ed il suo
esempio di santità sono stati recepiti da ogni ceto di fedeli di questo secolo
con un grande entusiasmo, anche fuori della Chiesa cattolica e del
cristianesimo.
Molte Conferenze
Episcopali in occasione del Centenario della sua morte hanno chiesto al Papa
che fosse proclamata Dottore della Chiesa, per la solidità della sua sapienza
spirituale, ispirata al Vangelo, per l'originalità delle sue intuizioni
teologiche, nelle quali risplende la sua eminente dottrina, per l'universalità
della recezione del suo messaggio spirituale accolto in tutto il mondo e
diffuso con la traduzione delle sue opere in una cinquantina di lingue diverse.
Accogliendo questi
desideri, il Santo Padre Giovanni Paolo II ha voluto che fosse studiata la
convenienza di dichiarare Teresa di Lisieux Dottore della Chiesa universale
dalla competente Congregazione delle Cause dei Santi, con il voto della
Congregazione per la Dottrina della Fede per quanto riguarda la sua eminente
dottrina.
Il 24 agosto 1997, al
momento della preghiera dell'« Angelus », alla presenza di centinaia di Vescovi
e davanti ad una sterminata folla di giovani di tutto l'orbe, radunata a Parigi
per la XII Giornata Mondiale della Gioventù, Giovanni Paolo II ha annunziato il
suo proposito di proclamare Teresa di Gesù Bambino e del Santo Volto Dottore
della Chiesa universale, il 19 ottobre 1997, nella Domenica in cui si celebra
la Giornata Mondiale delle Missioni.
SOURCE : https://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19101997_stherese_it.html
Thérèse of Lisieux in the Carmelite
Convent's inner court yard, she holds in her left hand a parchment on which she
has written these words of Teresa of Ávila: "I would give a thousand lives
to save a soul"; and in her right hand the book by Léonide Guiot, La
Mission du Su-tchuen au XVIIIᵐᵉ siècle : Vie et Apostolat de Mgr Pottier,
son fondateur (1892).
Teresa de Lisieux en el patio del
convento carmelita, tiene en su mano izquierda una hoja de papel en la que
había escrito la siguiente frase de Santa Teresa de Ávila: «Daría mil vidas por
salvar un alma»; y sostiene en su mano derecha el libro de Léonide Guiot, La
Mission du Su-tchuen au XVIIIᵐᵉ siècle : Vie et Apostolat de Mgr Pottier,
son fondateur (1892).
CARTA APOSTÓLICA
«DIVINI AMORIS SCIENTIA»
DE SU SANTIDAD
JUAN PABLO II
CON LA QUE SE DECLARA
DOCTORA DE LA IGLESIA UNIVERSAL
A SANTA TERESA DEL NIÑO JESÚS Y DE LA SANTA FAZ
1. La ciencia del amor
divino, que el Padre de las misericordias derrama por Jesucristo en el Espíritu
Santo, es un don, concedido a los pequeños y a los humildes, para que conozcan
y proclamen los secretos del Reino, ocultos a los sabios e inteligentes: por
esto Jesús se llenó de gozo en el Espíritu Santo, y bendijo al Padre, que así
lo había establecido (cf. Lc 10, 21-22; Mt 11, 25-26).
También se alegra la
Madre Iglesia al constatar que, en el decurso de la historia, el Señor sigue
revelándose a los pequeños y a los humildes, capacitando a sus elegidos, por
medio del Espíritu que «todo lo sondea, hasta las profundidades de Dios» (1
Co 2, 10), para hablar de las cosas «que Dios nos ha otorgado (...), no
con palabras aprendidas de sabiduría humana, sino aprendidas del Espíritu,
expresando realidades espirituales» (1 Co 2, 12. 13). De este modo el
Espíritu Santo guía a la Iglesia hacia la verdad plena, la dota de diversos
dones, la embellece con sus frutos, la rejuvenece con la fuerza del Evangelio y
la hace capaz de escrutar los signos de los tiempos, para responder cada vez
mejor a la voluntad de Dios (cf. Lumen
gentium, 4 y 12; Gaudium
et spes, 4).
Entre los pequeños, a los
que han sido revelados de manera muy especial los secretos del Reino,
resplandece Teresa del Niño Jesús y de la Santa Faz, monja profesa de la orden
de los Carmelitas Descalzos, de la que este año se celebra el centenario de su
ingreso en la patria celestial.
Durante su vida, Teresa
descubrió «luces nuevas, significados ocultos y misteriosos» (Ms A 83 v) y
recibió del Maestro divino la «ciencia del amor», que luego manifestó con
particular originalidad en sus escritos (cf. Ms B 1 r). Esa ciencia
es la expresión luminosa de su conocimiento del misterio del Reino y de su
experiencia personal de la gracia. Se puede considerar como un carisma
particular de sabiduría evangélica que Teresa, como otros santos y maestros de
la fe, recibió en la oración (cf. Ms C 36 r).
2. La acogida del ejemplo
de su vida y de su doctrina evangélica ha sido rápida, universal y constante en
nuestro siglo. Casi a imitación de su precoz maduración espiritual, su santidad
fue reconocida por la Iglesia en el espacio de pocos años. En efecto, el 10 de
junio de 1914 Pío
X firmó el decreto de incoación de la causa de beatificación; el 14 de
agosto de 1921 Benedicto
XV declaró la heroicidad de las virtudes de la sierva de Dios,
pronunciando en esa ocasión un discurso sobre el camino de la infancia
espiritual; y Pío
XI la proclamó beata el 29 de abril de 1923. Un poco más tarde, el 17
de mayo de 1925, el mismo Papa, ante una inmensa multitud, la canonizó en la
basílica de San Pedro, poniendo de relieve el esplendor de sus virtudes, así
como la originalidad de su doctrina, y dos años después, el 14 de diciembre de
1927, acogiendo la petición de muchos obispos misioneros, la proclamó, junto
con san Francisco Javier, patrona de las misiones.
A partir de esos
reconocimientos, la irradiación espiritual de Teresa del Niño Jesús ha
aumentado en la Iglesia y se ha difundido por todo el mundo. Muchos institutos
de vida consagrada y movimientos eclesiales, especialmente en las Iglesias
jóvenes, la han elegido como patrona y maestra, inspirándose en su doctrina
espiritual. Su mensaje, a menudo sintetizado en el así llamado «caminito», que no
es más que el camino evangélico de la santidad para todos, ha sido objeto de
estudio por parte de teólogos y autores de espiritualidad. Se han construido y
dedicado al Señor, bajo el patrocinio de la santa de Lisieux, catedrales,
basílicas, santuarios e iglesias en todo el mundo. La Iglesia católica en sus
diversos ritos, tanto de Oriente como de Occidente, celebra su culto.
Numerosos fieles han
podido experimentar el poder de su intercesión. Muchos, llamados al ministerio
sacerdotal o a la vida consagrada, especialmente en las misiones y en la vida
contemplativa, atribuyen la gracia divina de la vocación a su intercesión y a
su ejemplo.
3. Los pastores de la
Iglesia, comenzando por mis predecesores los Sumos Pontífices de este siglo,
que propusieron su santidad como ejemplo para todos, también han puesto de
relieve que Teresa es maestra de vida espiritual con una doctrina sencilla y, a
la vez, profunda que ella tomó de los manantiales del Evangelio bajo la guía
del Maestro divino y luego comunicó a sus hermanos y hermanas en la Iglesia con
amplísima eficacia (cf. Ms B 2 v - 3 r).
Esta doctrina espiritual
nos ha sido transmitida sobre todo en su autobiografía que, tomada de los tres
manuscritos redactados por ella en los últimos años de su vida y publicada un
año después de su muerte con el título: Historia de un alma (Lisieux
1898), ha despertado extraordinario interés hasta nuestros días. Esta
autobiografía, traducida, al igual que sus demás escritos, a cerca de cincuenta
lenguas, ha dado a conocer a Teresa en todas las regiones del mundo, incluso
fuera de la Iglesia católica. A un siglo de distancia de su muerte, Teresa del
Niño Jesús sigue siendo considerada una de las grandes maestras de vida
espiritual de nuestro tiempo.
4. No es sorprendente,
por tanto, que hayan llegado a la Sede apostólica muchas peticiones para que se
le conceda el título de Doctora de la Iglesia universal.
Desde hace algunos años,
y especialmente al acercarse la alegre celebración del primer centenario de su
muerte, esas peticiones han llegado cada vez en mayor número, incluso de parte
de Conferencias episcopales. Además, se han realizado congresos de estudio y
abundan las publicaciones que ponen de relieve el hecho de que Teresa del Niño
Jesús posee una sabiduría extraordinaria y, con su doctrina, ayuda a muchos
hombres y mujeres de cualquier condición a conocer y amar a Jesucristo y su
Evangelio.
A la luz de estos datos,
decidí encargar un atento estudio para saber si la santa de Lisieux cumplía los
requisitos para poder ser declarada Doctora de la Iglesia universal.
5. En este marco, me
complace recordar brevemente algunos momentos de la vida de Teresa del Niño
Jesús. Nace en Alençon (Francia) el 2 de enero de 1873. Es bautizada dos días
más tarde en la iglesia de Notre Dame, recibiendo los nombres de María
Francisca Teresa. Sus padres son Louis Martín y Zélie Guérin, cuyas virtudes
heroicas he reconocido recientemente. Después de la muerte de su madre, que
acontece el 28 de agosto de 1877, Teresa se traslada con toda la familia a la ciudad
de Lisieux donde, rodeada del afecto de su padre y sus hermanas, recibe una
formación exigente y, a la vez, llena de ternura.
Hacia fines de 1879
recibe por primera vez el sacramento de la penitencia. En el día de Pentecostés
de 1883 recibe la gracia singular de curar de una grave enfermedad, por
intercesión de Nuestra Señora de las Victorias. Educada por las benedictinas de
Lisieux, recibe la primera comunión el 8 de mayo de 1884, después de una
intensa preparación, coronada por una singular experiencia de la gracia de la
unión íntima con Jesús. Pocas semanas más tarde, el 14 de junio del mismo año,
recibe el sacramento de la confirmación, con viva conciencia de lo que implica
el don del Espíritu Santo en la participación personal en la gracia de Pentecostés.
En la Navidad de 1886 vive una experiencia espiritual muy profunda, que
describe como una «conversión total». Gracias a ella, supera la fragilidad
emotiva derivada de la pérdida de su madre e inicia «una carrera acelerada» por
el camino de la perfección (cf. Ms A 44 v - 45 v).
Teresa desea abrazar la
vida contemplativa, como sus hermanas Paulina y María, en el Carmelo de
Lisieux, pero se lo impide su corta edad. Con ocasión de una peregrinación a
Italia, después de visitar la santa Casa de Loreto y los lugares de la ciudad
eterna, en la audiencia que el Papa concede a los fieles de la diócesis de
Lisieux, el 20 de noviembre de 1887, con filial audacia pide a León
XIII el permiso para entrar en el Carmelo a la edad de 15 años.
El 9 de abril de 1888
entra en el Carmelo de Lisieux, donde recibe el hábito de la orden de la Virgen
el 10 de enero del año siguiente, y emite su profesión religiosa el 8 de
septiembre de 1890, fiesta de la Natividad de la Virgen María. En el Carmelo
emprende el camino de la perfección trazado por la madre fundadora, Teresa de
Jesús, con auténtico fervor y fidelidad, cumpliendo los diversos oficios
comunitarios que se le confían. Iluminada por la palabra de Dios y probada de
modo particular por la enfermedad de su amadísimo padre, Louis Martín, que
muere el 29 de julio de 1894, Teresa se encamina hacia la santidad, insistiendo
en la centralidad del amor. Descubre y comunica a las novicias encomendadas a
su cuidado el caminito de la infancia espiritual, progresando en el cual ella
penetra cada vez más en el misterio de la Iglesia y, atraída por el amor de
Cristo, siente crecer en sí misma la vocación apostólica y misionera, que la
impulsa a llevar a todos hacia el encuentro con el Esposo divino.
El 9 de junio de 1895, en
la fiesta de la Santísima Trinidad, se ofrece como víctima de holocausto al
amor misericordioso de Dios. El 3 de abril del año siguiente, en la noche entre
el Jueves y el Viernes santo, tiene una primera manifestación de la enfermedad
que la llevará a la muerte. Teresa la acoge como la misteriosa visita del
Esposo divino. Al mismo tiempo, entra en la prueba de la fe, que durará hasta
su muerte. Al empeorar su salud, a partir del 8 de julio de 1897, es trasladada
a la enfermería. Sus hermanas y otras religiosas recogen sus palabras, mientras
los dolores y las pruebas, sufridos con paciencia, se intensifican hasta
culminar con la muerte, en la tarde del 30 de septiembre de 1897. «Yo no muero;
entro en la vida», había escrito a uno de sus hermanos espirituales, don
Bellière (Carta 244). Sus últimas palabras: «Dios mío, te amo», son el
sello de su existencia.
6. Teresa del Niño Jesús
nos ha legado escritos que, con razón, le han merecido el título de maestra de
vida espiritual. Su obra principal es el relato de su vida en los
tres Manuscritos autobiográficos (A, B y C), publicados
inicialmente con el título, que pronto se hizo célebre, de Historia de un alma.
En el Manuscrito
A, redactado a petición de la hermana Inés de Jesús, entonces priora del
monasterio, y entregado a ella el 21 de enero de 1896, Teresa describe las
etapas de su experiencia religiosa: su infancia, especialmente el
acontecimiento de su primera comunión y de la confirmación, y su adolescencia,
hasta el ingreso en el Carmelo y su primera profesión.
El Manuscrito
B, redactado durante el retiro espiritual de ese mismo año, a petición de
su hermana María del Sagrado Corazón, contiene algunas de las páginas más
hermosas, conocidas y citadas de la santa de Lisieux. En ellas se manifiesta la
plena madurez de la santa, que habla de su vocación en la Iglesia, Esposa de
Cristo y Madre de las almas.
El Manuscrito
C, redactado en el mes de junio y en los primeros días de julio de 1897,
pocos meses antes de su muerte, y dedicado a la priora María de Gonzaga, que se
lo había pedido, completa los recuerdos del Manuscrito A sobre su
vida en el Carmelo. Estas páginas revelan la sabiduría sobrenatural de la
autora. Teresa narra algunas experiencias elevadísimas de este período final de
su vida. Dedica páginas conmovedoras a la prueba de la fe: una gracia de
purificación que la sumerge en una larga y dolorosa noche oscura, iluminada por
su confianza en el amor misericordioso y paternal de Dios. Una vez más, y sin
repetirse, Teresa hace brillar la resplandeciente luz del Evangelio. Aquí
encontramos las páginas más hermosas, dedicadas al abandono confiado en las
manos de Dios, a la unidad entre el amor a Dios y el amor al prójimo, y a su
vocación misionera en la Iglesia.
Teresa, en estos tres
manuscritos diversos, que coinciden en una unidad temática y en una progresiva
descripción de su vida y de su camino espiritual, nos ha entregado una original
autobiografía, que es la historia de su alma. En ella se pone claramente de
manifiesto que en su existencia Dios ofrece al mundo un mensaje preciso, al
señalar un camino evangélico, el «caminito», que todos pueden recorrer, porque
todos están llamados a la santidad.
En sus
266 Cartas que conservamos, dirigidas a familiares, a religiosas y a
los «hermanos» misioneros, Teresa comunica su sabiduría, desarrollando una
doctrina que constituye de hecho un profundo ejercicio de dirección espiritual
de almas.
Forman parte de sus
escritos también 54 Poesías, algunas de las cuales entrañan gran
profundidad teológica y espiritual, inspiradas en la sagrada Escritura. Entre
ellas merecen especial mención «Vivir de amor» (Poesías, 17) y «Por qué te amo,
María» (Poesías, 54), síntesis original del camino de la Virgen María según el
Evangelio. A esta producción hay que añadir 8 Recreaciones piadosas:
composiciones poéticas y teatrales, ideadas y representadas por la Santa para
su comunidad con ocasión de algunas fiestas, según la tradición del Carmelo.
Entre los demás escritos, conviene recordar una serie de
21 Oraciones y la colección de sus palabras pronunciadas durante los
últimos meses de vida. Esas palabras, de las que se conservan varias
redacciones, son conocidas como Novissima verba o Últimas
conversaciones.
7. El análisis esmerado
de los escritos de santa Teresa del Niño Jesús, y la resonancia que han tenido
en la Iglesia, permiten descubrir los aspectos principales de la «doctrina
eminente», que constituye el elemento fundamental en el que se basa la atribución
del título de Doctora de la Iglesia.
Ante todo, se constata la
existencia de un particular carisma de sabiduría. En efecto, esta joven
carmelita, sin una especial preparación teológica, pero iluminada por la luz
del Evangelio, se siente instruida por el Maestro divino que, como ella dice,
es «el Doctor de los doctores» (Ms A 83 v), el cual le comunica las
«enseñanzas divinas» (Ms B 1 r). Siente que en ella se han cumplido las
palabras de la Escritura: «El que sea sencillo, venga a mí...; al pequeño se le
concede la misericordia» (Ms B 1 v; cf. Pr 9, 4; Sb 6,
6) y sabe que ha sido instruida en la ciencia del amor, oculta a los sabios y a
los inteligentes, que el Maestro divino se ha dignado revelarle a ella, como a
los pequeños (cf. Ms A 49 r; Lc 10, 21-22).
Pío XI, que consideró a
Teresa de Lisieux como «estrella de su pontificado», no dudó en afirmar en la
homilía del día de su canonización, el 17 de mayo del año 1925: «El Espíritu de
la verdad le abrió y manifestó las verdades que suele ocultar a los sabios e
inteligentes y revelar a los pequeños, pues ella, como atestigua nuestro
inmediato predecesor, destacó tanto en la ciencia de las cosas sobrenaturales,
que señaló a los demás el camino cierto de la salvación» (AAS 17 [1925] p.
213).
Su enseñanza no sólo es
acorde con la Escritura y la fe católica, sino que también resalta por
la profundidad y la síntesis sapiencial lograda. Su doctrina es, a la vez,
una profesión de la fe de la Iglesia, una experiencia del misterio cristiano y
un camino hacia la santidad. Teresa ofrece una síntesis madura de la
espiritualidad cristiana: une la teología y la vida espiritual, se expresa con
vigor y autoridad, con gran capacidad de persuasión y de comunicación, como lo
demuestra la aceptación y la difusión de su mensaje en el pueblo de Dios.
La enseñanza de Teresa
manifiesta con coherencia y une en un conjunto armonioso los dogmas de la fe
cristiana como doctrina de verdad y experiencia de vida. A este respecto, no
conviene olvidar que, como enseña el concilio Vaticano II, la inteligencia del
depósito de la fe transmitido por los Apóstoles progresa en la Iglesia bajo la
asistencia del Espíritu Santo: «Crece la comprensión de las palabras e
instituciones transmitidas cuando los fieles las contemplan y estudian
repasándolas en su corazón (cf. Lc 2, 19 y 51), y cuando comprenden
internamente los misterios que viven, cuando las proclaman los obispos,
sucesores de los Apóstoles en el carisma de la verdad» (Dei
Verbum, 8).
Tal vez en los escritos
de Teresa de Lisieux no encontramos, como en otros Doctores, una presentación
científicamente elaborada de las cosas de Dios, pero en ellos podemos descubrir
un testimonio iluminado de la fe que, mientras acoge con amor confiado la condescendencia
misericordiosa de Dios y la salvación en Cristo, revela el misterio y la
santidad de la Iglesia.
Así pues, con razón se
puede reconocer en la santa de Lisieux el carisma de Doctora de la Iglesia,
tanto por el don del Espíritu Santo, que recibió para vivir y expresar su
experiencia de fe, como por su particular inteligencia del misterio de Cristo.
En ella confluyen los dones de la ley nueva, es decir, la gracia del Espíritu
Santo, que se manifiesta en la fe viva que actúa por medio de la caridad (cf.
santo Tomás de Aquino, Summa Theol. I-II, q. 106, art. 1; q. 108,
art. 1).
Podemos aplicar a Teresa
de Lisieux lo que dijo mi predecesor Pablo VI de otra joven santa, Doctora de
la Iglesia, Catalina de Siena: «Lo que más impresiona en esta santa es la
sabiduría infusa, es decir, la lúcida, profunda y arrebatadora asimilación de
las verdades divinas y de los misterios de la fe (...): una asimilación
favorecida, ciertamente, por dotes naturales singularísimas, pero evidentemente
prodigiosa, debida a un carisma de sabiduría del Espíritu Santo» (AAS 62
[1970] p. 675).
8. Con su peculiar
doctrina y su estilo inconfundible, Teresa se presenta como una auténtica
maestra de la fe y de la vida cristiana. Por sus escritos, al igual que por las
afirmaciones de los Santos Padres, pasa la vivificante linfa de la tradición
católica, cuyas riquezas, como atestigua también el concilio Vaticano II, «van
pasando a la práctica y a la vida de la Iglesia que cree y ora» (Dei
Verbum, 8).
La doctrina de Teresa de
Lisieux, si se analiza en su género literario, correspondiente a su educación y
a su cultura, y si se estudia a la luz de las particulares circunstancias de su
época, coincide de modo providencial con la más genuina tradición de la
Iglesia, tanto por la profesión de la fe católica como por la promoción de la
más auténtica vida espiritual, propuesta a todos los fieles con un lenguaje
vivo y accesible.
Ella ha hecho resplandecer
en nuestro tiempo el atractivo del Evangelio; ha cumplido la misión de hacer
conocer y amar a la Iglesia, Cuerpo místico de Cristo; ha ayudado a curar las
almas de los rigores y de los temores de la doctrina jansenista, más propensa a
subrayar la justicia de Dios que su divina misericordia. Ha contemplado y
adorado en la misericordia de Dios todas las perfecciones divinas, porque
«incluso la justicia de Dios, y tal vez más que cualquier otra perfección, me
parece revestida de amor» (Ms A 83 v). Así se ha convertido en una imagen
viva de aquel Dios que, como reza la oración de la Iglesia, «manifiesta
especialmente su poder con el perdón y la misericordia» (cf. Misal
romano, oración colecta del domingo XXVI del tiempo ordinario).
Aunque Teresa no tiene propiamente
un cuerpo doctrinal, sus escritos irradian particulares fulgores de
doctrina que, como por un carisma del Espíritu Santo, captan el centro
mismo del mensaje de la Revelación en una visión original e inédita,
presentando una enseñanza cualitativamente eminente.
En efecto, el núcleo de
su mensaje es el misterio mismo de Dios Amor, de Dios Trinidad, infinitamente
perfecto en sí mismo. Si la genuina experiencia espiritual cristiana debe
coincidir con las verdades reveladas, en las que Dios se revela a sí mismo y
manifiesta el misterio de su voluntad (cf. Dei
Verbum, 2), es preciso afirmar que Teresa experimentó la revelación divina,
llegando a contemplar las realidades fundamentales de nuestra fe encerradas en
el misterio de la vida trinitaria. En la cima, como manantial y término, el
amor misericordioso de las tres divinas Personas, como ella lo expresa,
especialmente en su Acto de consagración al Amor misericordioso. Por parte
del sujeto, en la base se halla la experiencia de ser hijos adoptivos del Padre
en Jesús; ese es el sentido más auténtico de la infancia espiritual, es decir,
la experiencia de la filiación divina bajo el impulso del Espíritu Santo. También
en la base, y ante nosotros, está el prójimo, los demás, en cuya salvación
debemos colaborar con Jesús y en él, con su mismo amor misericordioso.
Con la infancia
espiritual experimentamos que todo viene de Dios, a él vuelve y en él
permanece, para la salvación de todos, en un misterio de amor misericordioso.
Ese es el mensaje doctrinal que enseñó y vivió esta santa.
Como para los santos de
la Iglesia de todos los tiempos, también para ella, en su experiencia
espiritual, el centro y la plenitud de la revelación es Cristo. Teresa conoció
a Jesús, lo amó y lo hizo amar con la pasión de una esposa. Penetró en los
misterios de su infancia, en las palabras de su Evangelio, en la pasión del
Siervo que sufre, esculpida en su santa Faz, en el esplendor de su existencia
gloriosa y en su presencia eucarística. Cantó todas las expresiones de la
caridad divina de Cristo, como las presenta el Evangelio
(cf. Poesías, 24 «Acuérdate, mi Amor»).
Teresa recibió una
iluminación particular sobre la realidad del Cuerpo místico de Cristo, sobre la
variedad de sus carismas, dones del Espíritu Santo, sobre la fuerza eminente de
la caridad, que es el corazón mismo de la Iglesia, en la que ella encontró su
vocación de contemplativa y misionera (cf. Ms B 2 r - 3 v).
Por último, entre los
capítulos más originales de su ciencia espiritual conviene recordar la sabia
investigación que Teresa realizó sobre el misterio y el camino de la Virgen
María, llegando a resultados muy cercanos a la doctrina del concilio Vaticano
II en el capítulo VIII de la constitución Lumen
gentium y a lo que yo mismo expuse en mi carta encíclica Redemptoris
Mater, del 25 de marzo de 1987.
9. La fuente principal de
su experiencia espiritual y de su enseñanza es la palabra de Dios, en el
Antiguo y en el Nuevo Testamento. Ella misma lo confiesa, especialmente
poniendo de relieve su amor apasionado al Evangelio (cf. Ms A 83 v).
En sus escritos se cuentan más de mil citas bíblicas: más de cuatrocientas del
Antiguo Testamento y más de seiscientas del Nuevo.
A pesar de que no tenía
preparación y de que carecía de medios adecuados para el estudio y la
interpretación de los libros sagrados, Teresa se entregó a la meditación de la
palabra de Dios con una fe y un empeño singulares. Bajo el influjo del Espíritu
logró, para sí y para los demás, un profundo conocimiento de la Revelación. Concentrándose
amorosamente en la Escritura -manifestó que le hubiera gustado conocer el
hebreo y el griego para comprender mejor el espíritu y la letra de los libros
sagrados- puso de manifiesto la importancia que las fuentes bíblicas tienen en
la vida espiritual, destacó la originalidad y la lozanía del Evangelio, cultivó
con sobriedad la exégesis espiritual de la palabra de Dios, tanto del Antiguo
Testamento como del Nuevo. De esta forma, descubrió tesoros ocultos, asumiendo
palabras y episodios, a veces con gran audacia sobrenatural, como cuando,
leyendo los textos de san Pablo (cf. 1 Co 12-13), intuyó su vocación
al amor (cf. Ms B 3 r - 3 v). Iluminada por la palabra revelada,
Teresa escribió páginas admirables sobre la unidad entre el amor a Dios y el
amor al prójimo (cf. Ms C 11 v - 19 r) y se sumergió con la oración
de Jesús en la última Cena, como expresión de su intercesión por la salvación
de todos (cf. Ms C 34 r - 35 r).
Su doctrina coincide,
como ya he dicho, con la enseñanza de la Iglesia. Ya desde niña, sus familiares
le enseñaron a participar en la oración y en el culto litúrgico. Al prepararse
para su primera confesión, para su primera Comunión y para el sacramento de la
confirmación, mostró un amor extraordinario a las verdades de la fe, y se aprendió
casi al pie de la letra el Catecismo (cf. Ms A 37 r - 37
v). Al final de su vida, escribió con su propia sangre el Símbolo de los
Apóstoles, como expresión de su adhesión sin reservas a la profesión de fe.
Teresa no sólo se
alimentó con las palabras de la Escritura y la doctrina de la Iglesia, sino
también, desde su niñez, con la enseñanza de la Imitación de Cristo, que,
como confiesa ella misma, se sabía casi de memoria (cf. Ms A 47 r).
En la realización de su vocación carmelita fueron decisivos los textos
espirituales de la madre fundadora, santa Teresa de Jesús, especialmente los
que explican el sentido contemplativo y eclesial del carisma del Carmelo
teresiano (cf. Ms C 33 v). Pero de modo muy especial Teresa se
alimentó de la doctrina mística de san Juan de la Cruz, que fue su verdadero
maestro espiritual (cf. Ms A 83 r). Así pues, no es sorprendente que,
siguiendo la escuela de estos dos santos, declarados posteriormente Doctores de
la Iglesia, también ella, óptima discípula, se haya convertido en maestra de
vida espiritual.
10. La doctrina
espiritual de Teresa de Lisieux ha contribuido a la extensión del reino de
Dios. Con su ejemplo de santidad, de perfecta fidelidad a la Madre
Iglesia, de plena comunión con la Sede de Pedro, así como con las particulares
gracias que ha obtenido para muchos hermanos y hermanas misioneros, ha prestado
un servicio particular a la renovada proclamación y experiencia del Evangelio
de Cristo y a la difusión de la fe católica en todas las naciones de la tierra.
No es necesario insistir
mucho en la universalidad de la doctrina teresiana y la amplia aceptación
de su mensaje durante el siglo que ha transcurrido desde su muerte, pues
están muy bien documentadas en los estudios realizados con vistas a la
concesión del título de Doctora de la Iglesia a esta santa.
Reviste particular
importancia, a este respecto, el hecho de que el Magisterio de la Iglesia no
sólo ha reconocido la santidad de Teresa, sino que también ha puesto de relieve
su sabiduría y su doctrina. Ya Pío X dijo de ella que era «la santa más grande
de los tiempos modernos». Acogiendo con alegría la primera edición italiana de
la Historia de un alma, quiso destacar los frutos que se obtenían de la
espiritualidad teresiana. Benedicto XV, con ocasión de la proclamación de la
heroicidad de las virtudes de la sierva de Dios, ilustró el camino de la
infancia espiritual y alabó la ciencia de las realidades divinas, concedida por
Dios a Teresa, para enseñar a los demás los caminos de la salvación
(cf. AAS 13 [1921] pp. 449-452).
Pío XI, tanto con motivo
de su beatificación como de su canonización, quiso exponer y recomendar la
doctrina de la santa, subrayando la particular iluminación divina (Discorsi di
Pio XI, vol. I, Torino 1959, p. 91) y definiéndola maestra de vida (cf. AAS 17
[1925] pp. 211-214). Pío XII, con ocasión de la consagración de la basílica de
Lisieux en el año 1954, afirmó, entre otras cosas, que Teresa había penetrado
con su doctrina en el corazón mismo del Evangelio (cf. AAS 46 [1954]
pp. 404-408). El cardenal Angelo Roncalli, futuro Papa Juan XXIII, visitó
varias veces Lisieux, especialmente cuando era nuncio en París. Durante su
pontificado manifestó en diversas circunstancias su devoción por la santa e
ilustró las relaciones entre la doctrina de la santa de Ávila y la de su hija,
Teresa de Lisieux (Discorsi, Messaggi, Colloqui, vol. II [1959-1960] pp.
771-772).
Durante la celebración
del concilio Vaticano II, varias veces los padres evocaron su ejemplo y su
doctrina. Pablo VI, con motivo del centenario de su nacimiento, el 2 de enero
de 1973, dirigió una carta al obispo de Bayeux y Lisieux, en la que destacaba
el ejemplo de Teresa en la búsqueda de Dios, la proponía como maestra de
oración y de esperanza teologal, y modelo de comunión con la Iglesia, recomendando
el estudio de su doctrina a los maestros, a los educadores, a los pastores e
incluso a los teólogos (cf. AAS 65 [1973] pp. 12-15).
Yo mismo, en varias
circunstancias, me he referido a la figura y a la doctrina de la santa, de modo
especial con ocasión de mi inolvidable visita
a Lisieux, el 2
de junio de 1980, cuando quise recordar a todos: «De Teresa de Lisieux se
puede decir con seguridad que el Espíritu de Dios permitió a su corazón revelar
directamente a los hombres de nuestro tiempo el misterio fundamental, la
realidad del Evangelio (...). El "caminito" es el itinerario de la
"infancia espiritual". Hay en él algo único, un carácter propio de
santa Teresa de Lisieux. En él se encuentra, al mismo tiempo, la confirmación y
la renovación de la verdad más fundamental y más universal. ¿Qué
verdad hay en el mensaje evangélico más fundamental y más universal que ésta:
Dios es nuestro Padre y nosotros somos sus hijos?» (L'Osservatore Romano,
edición en lengua española, 15 de junio de 1980, p. 15).
Estas breves referencias
a una ininterrumpida serie de testimonios de los Papas de este siglo sobre la
santidad y la doctrina de santa Teresa del Niño Jesús y a la difusión universal
de su mensaje, expresan claramente hasta qué punto la Iglesia ha acogido, en
sus pastores y en sus fieles, la doctrina espiritual de esta joven santa.
Signo de la aceptación
eclesial de la enseñanza de la Santa es el hecho de que el Magisterio
ordinario de la Iglesia en muchos documentos ha recurrido a esa doctrina,
especialmente al tratar de la vocación contemplativa y misionera, de la
confianza en Dios justo y misericordioso, de la alegría cristiana y de la
vocación a la santidad. Lo atestigua la presencia de su doctrina en el
reciente Catecismo de la Iglesia católica (nn. 127, 826, 956, 1.011,
2.011 y 2.558). Ella, que tanto se esforzó por aprender en el catecismo las
verdades de la fe, ha merecido ser incluida entre los autores más destacados de
la doctrina católica.
Teresa tiene una
universalidad singular. Su persona y el mensaje evangélico del «caminito»
de la confianza y de la infancia espiritual han encontrado y siguen encontrando
una acogida sorprendente en todo el mundo.
El influjo de su mensaje
abarca ante todo a los hombres y mujeres cuya santidad o virtudes heroicas la
Iglesia ha reconocido, pastores de la Iglesia, teólogos y autores de espiritualidad,
sacerdotes y seminaristas, religiosos y religiosas, movimientos eclesiales y
comunidades nuevas, hombres y mujeres de cualquier condición y de todos los
continentes. A todos Teresa les ofrece su personal confirmación de que el
misterio cristiano, del que es testigo y apóstol mediante la oración al
convertirse, como ella afirma con audacia, en «apóstol de los apóstoles» (Ms
A 56 r), debe tomarse al pie de la letra, con el mayor realismo posible,
porque tiene un valor universal en el tiempo y en el espacio. La fuerza de su
mensaje radica en que explica de modo concreto cómo todas las promesas de Jesús
se cumplen plenamente en el creyente que acoge con confianza en su vida la
presencia salvadora del Redentor.
11. Todas estas razones
constituyen un claro testimonio de la actualidad de la doctrina de la
santa de Lisieux y del particular influjo de su mensaje en los
hombres y mujeres de nuestro siglo. Además, concurren algunas circunstancias
que hacen aún más significativa su designación como maestra para la Iglesia en
nuestro tiempo.
Ante todo, Teresa es
una mujer que, leyendo el Evangelio, supo captar sus riquezas
escondidas con la forma concreta y la profunda resonancia vital y sapiencial
propia del genio femenino. Entre las innumerables mujeres santas que
resplandecen por la sabiduría del Evangelio ella destaca por su universalidad.
Teresa es, además,
una contemplativa. En el ocultamiento de su Carmelo vivió de tal modo la
gran aventura de la experiencia cristiana, que llegó a conocer la anchura y la
longitud, la altura y la profundidad del amor de Cristo (cf. Ef 3,
18-19). Dios quiso que no permanecieran ocultos sus secretos, por eso capacitó
a Teresa para proclamar los secretos del Rey (cf. Ms C 2 v). Con su
vida, Teresa da un testimonio y una ilustración teológica de la belleza de la
vida contemplativa, como total entrega a Cristo, Esposo de la Iglesia, y como
afirmación viva del primado de Dios sobre todas las cosas. Su vida, a pesar de
ser oculta, posee una fecundidad escondida para la difusión del Evangelio e
inunda a la Iglesia y al mundo del buen olor de Cristo
(cf. Carta 169, 2 v).
Por último, Teresa de
Lisieux es una joven. Alcanzó la madurez de la santidad en plena juventud
(cf. Ms C 4 r). Como tal se presenta como maestra de vida evangélica,
particularmente eficaz a la hora de iluminar las sendas de los jóvenes, a los
que corresponde ser protagonistas y testigos del Evangelio entre las nuevas
generaciones.
Santa Teresa del Niño
Jesús no sólo es, por su edad, la Doctora más joven de la Iglesia, sino también
la más cercana a nosotros en el tiempo; así se subraya la continuidad con la
que el Espíritu del Señor envía a la Iglesia sus mensajeros, hombres y mujeres,
como maestros y testigos de la fe. En efecto, a pesar de los cambios que se
producen en el decurso de la historia y de las repercusiones que suelen tener
en la vida y en el pensamiento de los hombres de las diversas épocas, no
debemos perder de vista la continuidad que une entre sí a los Doctores de la
Iglesia: en cualquier contexto histórico, siguen siendo testigos del Evangelio
que no cambia y, con la luz y la fuerza que les viene del Espíritu, se hacen
sus mensajeros, volviendo a anunciarlo en su integridad a sus contemporáneos.
Teresa es maestra para nuestro tiempo, sediento de palabras vivas y esenciales,
de testimonios heroicos y creíbles. Por eso, es amada y aceptada también por
hermanos y hermanas de otras comunidades cristianas e incluso por muchos no
cristianos.
12. En este año, en que
se conmemora el centenario de la gloriosa muerte de Teresa del Niño Jesús y de la
Santa Faz, mientras nos preparamos para la celebración del gran jubileo del año
2000, habiendo recibido numerosas y autorizadas peticiones, especialmente de
muchas Conferencias episcopales de todo el mundo, y habiendo acogido la
petición oficial, o Supplex Libellus, que me dirigieron el 8 de marzo de
1997 el obispo de Bayeux y Lisieux, el prepósito general de la orden de los
Carmelitas Descalzos de la Bienaventurada Virgen María del Monte Carmelo, y el
postulador general de la misma orden, decidí encomendar a la Congregación para
las causas de los santos, competente en esta materia, «después de haber
obtenido el parecer de la Congregación para la doctrina de la fe, por lo que se
refiere a la doctrina eminente» (constitución apostólica Pastor
bonus, 73), el peculiar estudio de la causa para conceder el título de
Doctora a esta santa.
Reunida la documentación
necesaria, las dos citadas Congregaciones abordaron la cuestión en sus
respectivas Consultas: la de la Congregación para la doctrina de la fe el 5 de
mayo de 1997, por lo que atañe a la «doctrina eminente», y la de la
Congregación para las causas de los santos el 29 de mayo del mismo año, para
examinar la especial «Positio». El 17 de junio sucesivo, los cardenales y los
obispos miembros de esas Congregaciones, siguiendo un procedimiento aprobado
por mí para esa ocasión, se reunieron en una Asamblea interdicasterial plenaria
y discutieron la Causa, expresando por unanimidad un parecer favorable a la
concesión a santa Teresa del Niño Jesús y de la Santa Faz del título de Doctora
de la Iglesia universal. Dicho parecer me fue notificado personalmente por el
señor cardenal Joseph Ratzinger, prefecto de la Congregación para la doctrina
de la fe, y por monseñor Alberto Bovone, arzobispo titular de Cesarea de
Numidia, pro-prefecto de la Congregación para las causas de los santos.
Teniendo todo eso en
cuenta, el pasado 24 de agosto, durante la plegaria
del Ángelus, en presencia de centenares de obispos y ante una inmensa
multitud de jóvenes de todo el mundo, reunida
en París para la XII Jornada mundial de la juventud, quise anunciar
personalmente mi intención de proclamar a Teresa del Niño Jesús y de la Santa
Faz Doctora de la Iglesia universal con ocasión de la celebración de la Jornada
mundial de las misiones (en Roma).
Hoy, 19 de octubre de
1997, en la plaza de San Pedro, llena de fieles procedentes de todo el mundo, y
en presencia de numerosos cardenales, arzobispos y obispos, durante
la solemne celebración eucarística, he proclamado Doctora de la Iglesia
universal a Teresa del Niño Jesús y de la Santa Faz, con estas palabras:
«Acogiendo los deseos de gran número de hermanos en el episcopado y de
muchísimos fieles de todo el mundo, tras haber escuchado el parecer de la
Congregación para las causas de los santos y obtenido el voto de la
Congregación para la doctrina de la fe en lo que se refiere a la doctrina
eminente, con conocimiento cierto y madura deliberación, en virtud de la plena
autoridad apostólica, declaramos a santa Teresa del Niño Jesús y de la Santa
Faz, virgen, Doctora de la Iglesia universal. En el nombre del Padre y del Hijo
y del Espíritu Santo».
Realizado ese acto del
modo debido, establecemos que esta carta apostólica sea religiosamente
conservada y produzca pleno efecto tanto ahora como en el futuro; y que,
además, según sus disposiciones se juzgue y se defina justamente, y que sea
vano y sin fundamento cuanto alguien pueda atentar contra las mismas, con
cualquier tipo de autoridad, tanto conscientemente como por ignorancia.
Dado en Roma, junto a San
Pedro, bajo el anillo del Pescador, el día 19 del mes de octubre del año del
Señor 1997, vigésimo de mi pontificado.
IOANNES PAULUS PP. II
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Statue
de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, église Notre-Dame-du-Rosaire de Paris.
Voir aussi : The
Maid of Lisieux, by Father Albert Power, S.J.
https://catholicsaints.info/the-maid-of-lisieux-by-father-albert-power-s-j/
Joy
in Suffering, by Archbishop Adolph Alexander Noser
https://catholicsaints.info/joy-in-suffering-by-archbishop-adolph-alexander-noser/