Vitrail à l'intérieur de l'église Saint Wendelin représentant Sainte Richarde impératrice.
Sainte Richarde
Impératrice et fondatrice
d'Andlau (+ 896)
Fille du comte d'Alsace, elle avait épousé Charles le Gros, roi des Francs de Rhénanie. En 881, soutenu par le Pape, Charles devint empereur d'Occident, roi de Germanie et roi de France. Bien qu'instruit et dévot, il permit aux Sarrasins de venir piller l'Italie, aux Normands de piller le nord de la France, la région parisienne et la Bourgogne. Il abandonna le pape Jean VIII qui l'appelait au secours et le pape fut, par cette faute, massacré à coups de marteau dans son palais du Latran. Tant et si bien que la Diète de 887 déposa Charles le Gros et son empire fut divisé en sept petits royaumes. Sainte Richarde n'était plus à ses côtés. Elle avait été répudiée, accusée injustement d'adultère pour avoir embrassé la croix pectorale de l'évêque de Verceil. Elle se retira en Alsace, à l'abbaye d'Andlau qu'elle avait naguère fondée et mourut quelques années plus tard. Le pape Léon IX, un alsacien, vint vénérer ses restes et la plaça sur les autels.
À Andlau en Alsace, vers 895, sainte Richarde. Impératrice, rejetée par
l'empereur Charles le Gros, elle entra au monastère qu'elle avait fondé sur ses
terres pour servir Dieu.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1878/Sainte-Richarde.html
Statue
de Sainte Richarde réalisée par un artiste du Tyrol, vers 1932. église
Saints-Pierre-et-Paul dite Sainte-Richarde (PA00084587, IA00115010),
dans croisée du transept. Andlau. Bas-Rhin, Alsace
Abbey, Andlau. By a sculptor from Tirol.
Statue
de Sainte Richarde réalisée par un artiste du Tyrol, vers 1932. église
Saints-Pierre-et-Paul dite Sainte-Richarde (PA00084587, IA00115010),
dans croisée du transept. Andlau. Bas-Rhin, Alsace
Abbey,
Andlau. By a sculptor from Tirol.
Cette statue, qui est d’inspiration romane, se trouve à Andlau (Bas Rhin) et représente Ste Richarde (de Souabe) et un ours!
L'Abbaye d'Andlau est célèbre dans la région (très belle abbaye romane). Sainte
Richarde avait fondé, d'après la légende, l'abbaye à l'emplacement signalé par
l'ours (dont le trou laissé par ses griffes est toujours visible dans la
crypte.
L'Abbaye d'Andlau, près de Barr en Alsace, doit, d'après la légende, son
origine (vers 887) aux indications d'un ours : L'impératrice Richarde, femme de
Charles le Gros, voulait fonder un Monastère de chanoinesses pour les filles de
la noblesse de l'époque.
Ayant prié sur le tombeau de Sainte Odile, elle eût une vision qui l'engageait
à bâtir son Monastère à l'endroit où elle verrait une ourse avec ses petits.
La légende indique qu'un jour où l'impératrice se promenait au bord du ruisseau
de l'Andlau, elle vit un ours qui creusait une fosse dans la terre.
La légende dit que c'était pour enterrer un ourson mort. Richarde décida
d'ériger l'Abbaye à cet endroit.
En souvenir de l'origine du Monastère, on entretenait ensuite dans l'enclos de
l'Abbaye un ou plusieurs ours.
Chaque boulanger qui venait vendre du pain sur le marché de la ville était tenu
de donner, chaque semaine, un pain pour nourrir l'animal.
A la suite d'un accident où un enfant aurait été dévoré par l'un d'eux, les
animaux furent remplacés par un ours sculpté en grès plus inoffensif.
A l'heure actuelle, cet statue d'ours a été déposée dans la crypte de l'Abbaye
qui est située sur le trou supposé, creusé par l'animal.
De nombreuses sculptures, d'époques diverses, rappellent l'ours.
La plus ancienne (1140) est certainement celle représentant un chevalier
bravant un ours de l'épée qui se trouve sur une frise située sur un des murs de
l'ancienne Abbaye."
Alsace, Bas-Rhin, Andlau, Maison de retraite Sainte-Richarde (1623-XIXe), 11 rue du Général de Gaulle. (IA00115034).
RICHARDE (RICHARDIS,
RICHGARDA) sainte
Épouse de Charles III dit
le Gros, reine (876), impératrice (881/882-887), fondatrice de l’abbaye
d’Andlau (vers 880), (C) (Andlau vers 840 † Andlau 18.9.894/896 ?, avant
900/909).
Fille d’un comte d’Alsace
du nom d’Erchangar. ∞ été 862 Charles (839 † 13.1.888), alors gouverneur du
Breisgau, fils de l’empereur Louis II. Richarde partagea l’ascension et les
destinées de son mari, Charles III, appelé plus tard le Gros. Celui-ci parvint
à réunir par le jeu des héritages sous une union personnelle tous les
territoires de l’ancien empire de Charlemagne : Charles et Richarde furent roi
et reine d’Alémanie (876-887), de la Francie orientale ou de Germanie (882-887),
d’Italie (879-887), de Lotharingie (882-887), de la Francie orientale ou de la
France (885-887) et encore en 887 de la Bourgogne. Ils furent couronnés
empereur et impératrice, le 12 février 882, par le pape Jean VIII à Rome. Ils
conservèrent cette dignité impériale jusqu’à la destitution de Charles III en
887. Durant une vingtaine d’années, le mariage avec Richarde et le règne de
Charles le Gros se déroulèrent sous les meilleurs auspices. Le comte Erchangar
avait légué à sa fille une dot (Morgengabe), digne de son rang, avec des biens
situés à Marlenheim, Kintzheim, peut-être dans la haute vallée de la Bruche et
dans la forêt du Donon (ou de Dabo). De son côté, Louis le Germanique légua en
août 872 une dot importante à son fils Charles pour son épouse Richarde : les
biens étaient situés dans le Brisgau, à Endingen, Kiechlinsberg et Bahlingen
près du Kaiserstuhl. Ces possessions passèrent ensuite dans le patrimoine de
l’abbaye d’Andlau. En 878, Charles le Gros institua son épouse Richarde comme
abbesse laïque des abbayes de Säckingen et de Saints-Félix-et-Régule à Zurich,
dont elle devait toucher les revenus à vie, même après le décès de son mari.
Plus tard, en 881, s’y ajoutèrent l’abbaye Saint-Marin de Pavie et le monastère
de Zurzach sur le Rhin supérieur. Dans ces abbayes, Richarde jouissait des
honneurs dus à l’abbesse et de revenus afférents à cette charge, sans exercer
elle-même les fonctions de supérieure. Une prieure (praeposita) la remplaçait
dans ce rôle. Vers 880, elle fonda sur ses terres paternelles à Andlau, appelé
alors Eleon, près de l’église du Saint-Sauveur, un monastère pour femmes et
jeunes filles. Selon la légende, une ourse lui en indiqua l’emplacement. Lors
de son couronnement en février 881, Richarde plaça cette fondation sous la tutelle
de saint Pierre, anticipant une manière de faire que l’ordre de Cluny devait
généraliser plus tard. Encore en 884, Charles le Gros soumit le monastère de
Bonmoutier à l’abbaye d’Andlau. Envers Charles son époux, indécis et trop
faible pour porter ses grandes responsabilités, elle exerçait un véritable rôle
de soutien et d’inspiratrice. Le pape Jean VIII lui écrivit comme à « sa fille
spirituelle », pour qu’elle rappelât à son mari ses obligations de protecteur
du Siège apostolique. Dans cette fonction de conseillère, Richarde agissait de
concert avec le chancelier impérial Liutward ©, évêque de Verceil, homme rusé
et assoiffé de pouvoir. Cette collaboration trop confiante avec une éminence
grise, détestée par la cour, devait se révéler par la suite funeste pour
l’impératrice. Comme elle avait suivi son époux dans l’ascension, Richarde
l’accompagna aussi dans sa disgrâce. Charles III ne possédait pas la stature
voulue pour gouverner un empire couvrant toute l’Europe occidentale. Impuissant
à résister à l’invasion des Normands, il monnaya leur départ à prix d’argent,
malgré une supériorité militaire indéniable. Les grands du royaume ne lui
pardonnaient pas ces faiblesses. Ils exigèrent la démission de son chancelier
Liutward, qu’ils accusèrent d’être un mauvais conseiller et qu’ils rendirent
responsable de ces échecs. La diète de Tribur (Kreis Gros-Gerau, sur la rive
droite du Rhin au sud de Mayence) obligea, en novembre 887, l’empereur Charles
et, par le fait même, l’impératrice Richarde à abdiquer. Accusée d’infidélité
conjugale, calomniée d’adultère avec le chancelier Liutward, Richarde aurait
été contrainte à prouver son innocence, en se soumettant à l’ordalie, le
jugement de Dieu par les éléments naturels. Les attestations les plus
anciennes, de Réginon de Prüm († 915), de Hermann Contract († 1054), de
Sigebert de Gembloux († 1112), dans leurs Chroniques, restent assez discrets à
ce sujet. Le cliché de Richarde, traversant les flammes, habillée seulement
d’une chemise enduite de cire, repose sur les témoignages plus tardifs de
la Kaiserchronik (XIIe-XIIIe siècles) et de Jacob Twinger von
Koenigshoffen († vers 1420). Mais cette représentation légendaire a ensuite
envahi toute l’iconographie de Richarde. De fait, celle-ci n’eut aucune peine à
prouver son innocence. Son époux Charles lui-même dut reconnaître qu’il n’avait
jamais eu de relations conjugales avec son épouse légitime. Si impuissance il y
eût, celle-ci n’eût été que relative : car de Charles on connaît le bâtard
Bernhard. La continence envers Richarde peut encore reposer sur un choix
délibéré de la part de son épouse, qui aurait fait vœu de virginité : ses
hagiographes abondent généralement en ce sens. Destituée et humiliée,
l’impératrice se retira dans sa fondation d’Andlau. Elle donna des statuts aux
religieuses, sans être elle-même leur abbesse, tout en exerçant le rayonnement
de fondatrice. Ce règlement de vie consacrée, qui nous est parvenu dans un
texte interpolé de la fin du XIe siècle, fait quelques allusions à
la Règle de saint Benoît. Mais le genre de vie que l’on menait à
l’abbaye d’Andlau dès les origines dut ressembler, selon toutes les
indications, plus à celui de chanoinesses régulières qu’à celui de moniales
bénédictines. L’ancienne impératrice, devenue humble religieuse, y termina sa
vie dans la prière, l’étude, la bienfaisance. Elle mourut un 18 septembre, sans
que l’année soit connue, peut-être en 894/896, certainement avant 906/909. Le
pape Léon IX ©, de retour du synode de Mayence, c’est-à-dire durant son premier
voyage papal en Alsace, s’arrêta le 10 novembre 1049 à l’abbaye d’Andlau : à la
demande de l’abbesse Mathilde, le pape bénit la nouvelle église, encore
inachevée, en l’honneur des saints Fabien et Félicité ; en même temps, il
consacra l’autel majeur, terminé, en y transférant les reliques de sainte (beata)
Richarde. Selon les usages du temps cette reconnaissance des reliques
équivalait à la canonisation. Le pape composa aussi en l’honneur de la sainte
un office versifié et noté en chant grégorien : Adest dies celeberrime (Voici
venu le jour radieux !).
Sources sur Richarde,
femme politique et fondatrice d’Andlau : Diplôme de Louis le Germanique de
862 (?) : Monumenta Germaniae Historica DD Karolinorum, t. 1, Louis
le Germanique, 1932, n° 108, p. 155-156. Diplômes de Charles III le Gros de
877, 878, 880, 881 (4), 884 (3), 887, 881 (?) : Monumenta Germaniae
Historica DD Karolinorum, t. 2, Charles III, 1937, n° 4, p. 6-7, n° 7, p.
11 (=Urkb. der Stadt u. Landschaft Zürich, 1, 1988, n° 134, p. 55-56) ; n° 24,
p. 40-41 ; n° 38, p. 65 ; n° 42, 43 et 44, p. 70-73 ; n° 46, p. 75-76 ; n° 96,
p. 156-157 ; n° 104, p. 167-168 ; n° 109, p. 174-175 ; n° 154, p. 248-250 ; n°
178, p. 293-295 (faux). Diplôme de Richarde de 884 : Monumenta Germaniae
Historica DD Karolinorum, t. 2, Richgard, n° 1, p. 327-328 (faux reposant sur
un authentique), p. 369 (différentes graphies du nom de Richgarda). Diplôme du
roi Louis IV l’Enfant de 900-909 : Monumenta Germaniae Historica DD
Karolinorum, t. 4, Louis l’Enfant, 1960, n° 68, p. 200-203. Lettres du pape
Jean VIII (872-882) : Lettre de nov. 881, de mars 882 : Monumenta
Germaniae Historica Epistolae, t. 7, 1912, Jean VIII, n° 291, p. 254-255,
n° 309, p. 267-269 = Patrotogie latine, t. 126, c. 949-950. Cf. Ph. Jaffé
– G. Wattenbach, Regesta pontificum romanorum, t. 1, Leipzig, 1885, n°
3337 et paragraphe précédent, n° 3380, p. 417, 421. Statuts attribués à sainte
Richarde pour l’abbaye d’Andlau (dans leur état actuel, ces statuts datent de
la fin du Xle siècle, cf. Monumenta Germaniae Historica DD Kar.
t. 4, 202) : éd. D. Schoepflin, Alsatia diplomatica, t. 1, Manheim, 1772,
n° 281, p. 179 et s. ; Ph.-A. Grandidier, Histoire de l’Église et
des évêques princes de Strasbourg, t. 1, P.J. n° 165, p. ccciv-cccx ; A.
Bruckner, Regesta Alsatiae aevi merovingici et karolini, Strasbourg-Zurich,
1949, n° 656, p. 390-395 (indications d’autres éditions anciennes). Chroniques:
Reginon de Prum (vers 906) : Monumenta Germaniae Historica SS, t. 1,
1826, p. 597, 1.12- 24 ; Hermann Contract (ou de Reichenau) : Monumenta
Germaniae Historica SS, t. 5, 1844, p. 109, Année 887 ; repris par Bernold
de Constance (ou de Saint-Blaise) : Monumenta Germaniae Historica SS,
t. 5, p. 421, Année 887 ; Sigebert de Gembloux (vers 1111) : Monumenta
Germaniae Historica SS, t. 6, 1843, p. 343, Année 889 ; Chronicon
Ebersheimense (vers 1160), c. 15 : Monumenta Germaniae Historica SS,
t. 23, 1874, p. 439 ; de la Kaiserchronik (vers 1260) : Monumenta
Germaniae Historica Deutsche Chroniken, t. 1/1, 1892, vers 15400 à 15517,
p. 360-362 ; Jacob Twinger von Koenigshoffen (1382-1415), éd. C. Hegel, Die
Chroniken der oberrheinischen Städte, Strassburg, Leipzig, t. 1, 1870, p. 414,
t. 2, p. 740, 901. Synthèses anciennes : Acta Sanctorum, édition des
Bollandistes, Septembre, t. 5, Anvers, 1755, p. 793-798 : De S. Richarde
imperatrice Virgine Andlaviae in Alsatiae sylloge historica. Ph.-A.
Grandidier, Histoire de l’Église et des évêques princes de Strasbourg, t.
1, Strasbourg, 1778, p. 224-241 et P.J. n° 133, 146, 148, 149, 165, 168. Ph.-A.
Grandidier, Andlau, Œuvres historiques inédites, t. 1, Colmar, 1865, p.
214-269. Canonisation par Léon IX : Ph. Jaffé – G. Wattenbach, Regesta
pontificum romanorum, t. 1, n° 4195, p. 534. Patrologie latine, t. 143, c.
633-635. Cf. Raissa Bloch, « Die Klosterpolitik Leos IX. in Deutschland,
Burgund und Italien », Archiv für Urkundenforschung, 11, 1939,
p. 176-257, surtout p. 219, 254 ; B. de Vregille, Hugues de Salins,
archevêque de Besançon 1031-1066, Besançon, 1981, p. 148. M. Bernard,
« Les offices versifiés attribués à Léon IX (1002-1054) », Études
grégoriennes, 1980, p. 80-164, surtout p. 93.
Articles de répertoires
ou de dictionnaires (généralement avec bibliographie antérieure) : Bibliotheca
hagiographies latina, t. 2, Bruxelles, 1900/1901, p. 1045; Sitzmann, Dictionnaire
de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 566-567
; A. Brackman, Germania pontificia, t. III/3, Berlin 1935, p. 39-43 ;
Clauss, Die Heiligen im Elsass, Düsseldorf, 1935, n° 56, p. 111-113,
222-223 ; A. M. Zimmermann, Kalendarium benedictinum, t. 3, Metten, 1937,
p. 105 ; Bénédictins de Paris, Vies des saints et bienheureux, t. 9,
Paris, 1950, p. 385-387 ; Lexikon für Theologie und Kirche, 2e éd.,
Fribourg en Br., t. 1, 1957, c. 509 (Andlau) ; t. 8, 1963, c. 1295 (Richardis)
; Bibliotheca sanctorum, t. 11, Rome 1968, c. 157- 158 ; Lexikon des
Mittelalters, art. Andlau, Karl III. der Dicke, Liutward, Richardis, t. 1,
1980, c. 597 ; t. 5, 1991, c. 968-969, 2042 ; t. 7, 1994, c. 827 ; Helvetia
sacra, Abt. III, Bd. 1, Berne, 1986, Teil 1, 335-336 (Säckingen), Teil 3, 1996
(Zürich), passim (cf. index p. 2107). Catholicisme, hier, aujourd’hui,
demain, t. 12, Paris, 1990, 1201-1202 ; Cf. aussi les articles « Andlau »
dans Clauss, Historisch-topographisches Wörterbuch des Elsass, Saverne,
1895, p. 36-41 ; Das Reichsland Elsass-Lothringen, Statistisches Bureau,
Strasbourg, t. 2, 1901, p. 31 ; L.-H. Cottineau, Répertoire
topo-bibliographique des abbayes et prieurés, t. 1, Mâcon, 1939, p. 98 ;
Barth, Handbuch der elsässischen Kirchen im Mittelalter, c. 64-71.
Bibliographie moderne : G. Wagner, « Studien zur Geschichte der Abtei
Andlau », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 66, NF 27,
1912, 445-469, surtout p. 446-448 ; M. Barth, « Die hl. Kaiserin Richardis
und ihr Kult », Festschrift zur Neunhundert Jahrfeier der Weihe der
Stiftskirche von Andlau und der Heiligsprechung von St. Richardis durch Papst
Leo IX. (1049-1949), Sélestat, 1949, p. 11-100; H. Büttner,
« Kaiserin Richgard und die Abtei Andlau », Archives de l’Église
d’Alsace, 23, 1956, p. 83-91 (Réédition dans Geschichte des Elsass /, 2e éd.,
Sigmaringen, 1991, p. 294-301); H. Keller, « Zum Sturz Karls
III », Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 22,
1966, p. 333-384, surtout p. 354-355 ; K. F. Werner, « Die Nachkommen
Karls des Grossen bis um das Jahr 1000 », Karl der Grosse. Lebenswerk
und Nachleben, t. 4, Das Nachleben, hrsg von W. Braunfels und P. E. Schramm,
Dusseldorf, 1967, p. 403-479, surtout n° 23, p. 451-452 et tableau Génération
4, n° 23 ; M. Borgolte, « Die Geschichte der Grafengewalt im Elsass von
Dagobert I. bis Otto dem Grossen », Zeitschrift für die Geschichte
des Oberrheins, 131, NF 92, 1983, p. 3-54, surtout p. 25, 34-35 ; idem, Die
Grafen Alemanniens in merowingischer und karolingischer Zeit. Eine
Prosopographie, Sigmaringen, 1986, p. 105- 109 (le comte Erchangar I,
816-821 ou 817-827/8, ne peut pas être le père de Richarde pour des raisons
chronologiques ; le père de Richarde du nom de Erchangar doit être son fils ou
son neveu), p. 160- 164 (Karl III) ; R. Schieffer, Die Karolinger,
Stuttgart, 1992, p. 170- 186 ; D. Geuenich, Richkart, ancilla Dei de
caenobio Sancti Stephani. Zeugnisse zur Geschichte des Strassburger Frauenklosters
St. Stephan in der Karolingerzeit, Festschrift für Eduard Hlawitschka zum
65. Geburtstag, hrsg. von K. R. Schnith und R. Pauler, (Münchener historische
Studien. Abt. Mittelalterliche Geschichte, Bd. 5), Munich, 1993, p. 97-109,
surtout p. 106-109 ; R. Schieffer, « Karl III. und Arnolf », Festschrift
für Eduard Hlawitschka, p. 133-149, surtout p. 139.
Iconographie :
Richarde est généralement représentée en impératrice, parfois avec la couronne
déposée. Sa traversée des flammes évoque le jugement de Dieu pour prouver sa
fidélité conjugale et sa virginité dans le mariage. En tant qu’abbesse, elle
est accompagnée d’un ours, par allusion à la légende de l’ours qui lui aurait
indiqué l’emplacement de l’abbaye. Cf. Lexikon der christlichen
Ikonographie, Fribourg en Brisgau, t. 8, 1976, c. 268.
Fédération des Sociétés
d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace
9 rue de Londres – BP 40029
67043 Strasbourg Cedex
France
SOURCE : https://www.alsace-histoire.org/netdba/richarde-richardis-richgarda-sainte/
Statuette de Sainte-Richarde (XIXe), Église Saints-Pierre-et-Paul dite Sainte-Richarde (PA00084587, IA00115010), escalier chaire, Alsace, Bas-Rhin,
20. novembre 2021
La dernière impératrice :
Sainte Richarde et la fin de la dynastie carolingienne
Traduction partielle et
libre d'un article publié par Racha Kirakosian
dans Women's History
Review le 16 mars 2020
L'empire carolingien a
laissé son empreinte sur l'Europe médiévale bien après que la maison franque
ait cessé de fournir des empereurs et des rois. Un des effets marquants est
l'augmentation de l'alphabétisation et en général de l'activité scripturale à
la suite de la réforme monastique du IXième siècle. Les femmes nobles ont
participé à cet accroissement des connaissances même si on ne les considère que
rarement comme étant des acteurs politiques importants. L'une de ces femmes
n'est autre que Sainte Richarde, la dernière impératrice carolingienne. Comme
épouse elle était un atout politique et portait l'espoir de l'avenir de la dynastie,
comme femme divorcée elle a posé les fondements d'une communauté durable de
moniales et post-mortem on va se souvenir d'elle comme d'une vierge sainte qui
a survécu à l'épreuve du feu. Son histoire a fasciné les historiens
contemporains et les chroniqueurs mais elle n'est guère mentionnée dans les
recherches modernes sur les carolingiens. Cette étude est consacrée aux
premiers récits des événements entourant le divorce du couple impérial qu'elle
formait avec Charles III dit le Gros.
La vie de Sainte Richarde
est connue à travers des documents datant de son époque et des écrits
ultérieurs qui vont accroître et embellir son image. A côté des diplômes et des
récits, mon enquête s'est aussi portée sur les chroniques et les annales qui
permettent de forger la vision de la fin de l'empire carolingien. Elle se situe
à la croisée des chemins entre approche de l'histoire des femmes et analyse des
textes littéraires et permet de mieux comprendre la manière dont les
représentations du passé ont été construites. Pour la période
carolingienne, Janet L. Nelson a montré comment les textes narratifs
peuvent nous éclairer afin d'évaluer le passé.
L'histoire de la dernière
impératrice nous éclaire sur la conception qu'avaient les carolingiens du
mariage, du divorce et de la sexualité. De plus, il illustre le processus de
construction d'une légende qui débute par une impératrice puissante et peu-être
adultère et se termine par la représentation d'une sainte endurant l'épreuve de
l'ordalie revêtue de sa cape enduite de cire. Alors que la chronique impériale
ne commente pas la virginité de Richarde, d'autres récits médiévaux dépeignent
son mariage comme n'ayant jamais été consommé, détail essentiel pour justifier
l'issue du divorce par l'annulation du mariage qui laisse au souverain la
possibilité de se remarier. Les différentes interprétations de la légende nous
amènent à nous poser des questions sur ce qui se cache derrière ces récits, sur
le personnage même de Richarde, à la lumière des sources historiques. Avant
d'analyser la chronique impériale et de la replacer dans son contexte
historique marqué par la fin de l'empire carolingien, nous devons nous pencher
sur le personnage de Richarde en nous demandant comment il est devenu cette
image de vierge sainte et parfaite.
La formation de la
légende du procès par le feu a certes été amplifiée par l'attention que portait
le pape Léon
IX au culte de la sainte mais Richarde devait déjà être populaire de
son vivant c'est-à-dire vers l'an 900. Les premiers chroniqueurs
s'intéressaient non seulement à la personne de l'empereur mais aussi à elle et
soulignaient son innocence. Les premières sources visent à embellir l'image de
Charles et de son entourage auquel appartenait Richarde. Nous ne pouvons donc
pas faire entièrement confiance à la narration des événements. Même si le règne
de Charles était souvent considéré comme un échec, l'existence d'une femme
adultère aurait provoqué le scandale. Sa virginité est finalement exaltée et
bien que la chasteté était généralement considérée comme louable dans le cadre
d'un lien conjugal dit « mariage de Joseph », l'abstinence sexuelle
de l'empereur faisait mauvais effet et signifiait l'échec de l'empereur à
assurer sa succession. Pour Richarde cela voulait dire l'innocence et lui
conféra une aura de la sainteté.
Richarde et son lien
conjugal avec Charles le Gros
Des sources
contemporaines décrivent Richarde comme une impératrice puissante, attachée à
la gestion et à l'expansion des possessions monastiques, ce qui amplifiait son
influence politique. Elle descendait d'une famille aristocratique franconienne
de Haute-Rhénanie et son mariage en 861 ou 862 avec Charles était le fruit d'un
arrangement politique. Son père, Erchanger, était proche de l'entourage
de Lothaire
1er et reçut de ce dernier, en échange de services rendus, des terres
en Alsace. Plus tard, Louis
le Germanique, négocia en vain avec son neveu Lothaire II pour entrer en possession des terres
alsaciennes. Il arrangea finalement le mariage de Charles avec Richarde pour
s'attacher ces possessions à la couronne. La dote englobait des domaines situés
dans le Brisgau (rive
droite du Rhin) et Louis le Germanique a richement comblé sa belle-fille de
manoirs situés à proximité des territoires d'empire et de l'évêché de
Strasbourg. Il installa Charles comme comte du Brisgau, domaines jadis détenus
par la famille de Richarde. Après la mort d'Erchanger en 864, Richarde hérita
des biens de son père et l'Alsace devint une partie du royaume de Charles le
Gros en 877. C'était encore le cas lorsque la Lotharingie tomba aux mains
de Louis le Jeune en 880.
Un an plus tard, Charles
accéda au trône impérial. Le remaniement territorial de cette période favorisa
Charles et Richarde et cette dernière pu encore agrandir ses possessions dans
les années suivantes. En 878 Charles donna à Richarde les monastères situés
dans la région du Rhin Supérieur de Säckingen et
de Zurich.
En 880 ces possessions sont confirmées par une charte impériale et en 881
Charles lui fait don du couvent de Saint Marin à Pavie et de celui
de Zurzach. Ces dons témoignent du pouvoir de Richarde, ancré dans le
contexte géopolitique et monastique de l'époque.
Richarde était une femme
instruite qui maîtrisait le latin. C'est la seule femme mentionnée comme
emprunteuse de livres dans le catalogue de la bibliothèque de Saint-Gall. Cette abbaye
bénédictine était proche des carolingiens (par exemple Notker
de Saint-Gall dédicaça sa Gesta Karoli à Charles le Gros), était un important
centre de formation et disposait d'un important fond de manuscrits. Les
annotations insérées dans le catalogue servaient à rappeler au bibliothécaire
que des livres étaient prêtés à des étrangers. Richarde y figure comme ayant
consulté les sermons sur Ézéchiel de Grégoire
le Grand et le commentaire sur Jonas de Jérôme tandis
que son mari avait emprunté l'un des volumes des homélies de Grégoire le Grand
sur les Évangiles. Les archives révèlent que Charles et Richarde aimaient lire
et étaient soucieux, comme d'autres nobles laïcs, de leur élévation morale.
L'évêque Liutward de Vercelli qui appartenait à l'entourage
proche du couple emprunta également plusieurs livres à Saint-Gall, deux des
quatre volumes des lettres de Jérôme et le recueil de la vie des pères mineurs.
Richarde était active
comme intermédiaire entre l'empire et l'église comme le montrent deux
interventions auprès du pape Jean VIII.
En 882 Jean VIII adressa une lettre à Richarde et à l'évêque Liutward de
Vercelli pour demander de l'aide contre les Sarrasins. Plus tôt, la même année,
il avait adressé une lettre à Charles en personne lui demandant de défendre
l'église. Il va réitérer la même demande en 882, adressée à Richarde et à Liutward
plutôt qu'à Charles. Ces appels répétés à Richarde permettent de penser que
cette dernière a compensé le manque de compétence diplomatique de son mari.
Quoi qu'il en soit il est clair qu'elle était reconnue comme une politicienne
influente.
L'impression de faiblesse
laissé par l'empereur est souligné par les récits historiques comme le
soulignent Marios Costambeys, Matthew Innes et Simon MacLean dans « Le
monde carolingien » :
Charles est généralement
considéré comme un roi particulièrement faible s'opposant en vain à une marée
historique qui submergeait l'empire pour laisser la place aux royaumes de
France et d'Allemagne. Mais c'est sans doute une caricature faite par des
sources opposées à l'empereur. En réalité c'était un dirigeant énergique et compétent
dont l'action a été couronnée par un succès relatif. -
Notre étude de la
personnalité charismatique de Richarde est peut-être victime de cette tradition
qui avait la tentation de blâmer l'empereur et de magnifier sa femme,
considérée comme plus compétente, en cette fin de règne dynastique des
carolingiens. Charles a été condamné pour ne pas avoir laissé d'héritier alors
que Richarde a été louée pour sa virginité. En 887 leurs chemins se sont
séparés après des révélations dirigées contre elle. L'impératrice, sans
enfants, a été accusée d'adultère avec l'évêque Liutward. En invoquant sa
virginité elle a pu se libérer des accusations portées contre elle et se
retirer dans sa propre fondation religieuse d'Andlau.
Ces événement sont mêlés aux problèmes de succession, de sexualité, d'identité
de genre et de pratiques concernant le mariage et le divorce.
Des écrits contemporains
font état de l'angoisse qui s'est emparé de Charles, onze ans après son
mariage. Dans les Annales
de Saint Bertin l'archevêque Hincmar de
Reims nous relate la tenue d'une assemblée à Francfort au cours de
laquelle Charles renonça publiquement au monde pour fuir les relations
charnelles avec sa femme. Charles, qui avait une réputation de piété, est
dépeint comme rejetant les signes laïcs de la masculinité, l'épée et la
ceinture, ainsi que les pratiques sexuelles. Le même événement, daté du 26
janvier 873, est rapporté par les annales de
Fulda mais sans allusion à la sexualité. Mais seul Hincmar impute la
conduite de Charles, qui était interprétée comme une tentative de renversement
de son père, à une possession diabolique. Le désir de Charles d'abandonner les
deux grandes activités royales, le sexe et la guerre, a été interprété comme
des accès de folie. Cet épisode et des mentions de maux de tête ont contribué à
faire croire que l'empereur n'était plus sain de corps et d'esprit. Mais comme
nous le rappelle Nelson, les écrivains contemporains des années 880 font état
d'un souverain capable et résolu. Il n'y a donc pas lieu de croire que Charles
était atteint d'un trouble mental permanent.
Le maintien du pouvoir
royal est lié à la succession et dans le cas de Charles et Richarde menacé par
la déficience de procréation. Le divorce était probablement motivé par des
considérations politiques. MacLean soutient que Charles a cherché la voie pour
contracter un second mariage. Les précédentes tentatives (870) de Charles pour
légitimer son fils illégitime Bernard avaient échoué. Les sources historiques donnent
peu d'information sur les divorce. L'accusation d'adultère de Richarde avec
l'évêque Liutward n'est pas mentionnée dans les annales de Fulda qui ne citent
pas Richarde comme ayant joué un rôle dans le changement de pouvoir en 887.
A l'époque carolingienne,
ce divorce qui venait après une suite de dissolutions scandaleuses de mariage
avait sans doute une signification politique. Les gouvernants portaient un
intérêt particulier au divorce dans un souci de réforme de la société. Certains
cas de conflits conjugaux au début du IXième siècle ont donné lieu à de larges
discussions. L'exemple le plus marquant a été celui de Lothaire II qui tenta de se débarrasser de sa femme Theutberge. Mêlé à ces cas, Hincmar de Reims estimait qu'un
mariage non consommé n'était pas sacramentel. Des théologiens comme Hincmar ont
développé des directives canoniques qui ont modifié les règles médiévales du
mariage. L’Église a intégré et codifié ces règles. Le cas de Lothaire II et de
Theutberge est exemplaire. A partir de 858 Theutberge a été accusée par
Lothaire de toutes sortes d'allégations comme l'inceste, l'adultère, la
sodomie, l'avortement, la stérilité, le non consentement au mariage et le désir
d'entrer au couvent. Toutes ces allégations ont été invoquées comme motifs
possibles pour un divorce. Pour se justifier Theutberge a du passer par l'ordalie
à l'eau bouillante. Deux ans plus tard, en 860, un synode la déclara coupable
d'inceste et de tromperie. Ce verdict fut abandonné car Lothaire fut contraint
de reprendre son épouse. Il ne deviendra jamais libre d'épouser sa
concubine Waldrade et
restera marié à Theutberge jusqu'à sa mort en 869. Theutberge entra alors
au couvent de Sainte-Glossinde de Metz et le royaume de
Lotharingie va disparaître malgré les tentatives de Lothaire II de placer son
fils illégitime sur le trône. Dix huit ans plus tard une querelle similaire va
mettre fin à la succession de Charles le Gros.
Hincmar lui-même, à
propos du cas de Lothaire II et de Theutberge, hésitait à confirmer que leur
mariage était invalide. Pour lui, le point crucial était la place donnée à
l'union sexuelle dans le lien conjugal. Une fois le mariage consommé et en
l'absence de cas de fornication d'un partenaire, le mariage devenait
indissoluble. A partir de la fin du VIIIième siècle la tendance était à une
application plus stricte des règles d'indissolubilité. D'une certaine manière,
parce que les règles devenaient plus strictes, les hommes cherchaient à annuler
le mariage car le divorce seul ne leur permettait pas de se remarier.
Les mariages carolingiens
sont à placer dans un contexte politique et de relation de pouvoir entre les
hommes et les femmes liés à la royauté. Les crises conjugales deviennent donc
des crises politiques qui attirent l'attention et nécessitent que l'on trouve
une solution. Tout comme pour la reine Uota qui en 899 se vit dans l'obligation de réfuter les
accusations d'adultère en ayant recours au serment de soixante douze personnes,
les accusations portées contre Richarde quelques années auparavant
constituaient un événement politique. Comme le souligne Timothy Reuter, toute
mise en doute de l'honneur de la reine était en fait une attaque déguisée
contre le roi. Dans le cas de Richarde l'attaque était dirigée contre Liutward,
jugé trop puissant comme conseiller du roi. En lui attribuant une conduite
indigne, Charles, qui perdait le contrôle de l'empire et en le renvoyant de la
cour, aurait tenté de rétablir l'ordre.
En explorant les
différents récits qui constituent l'épopée légendaire de Richarde nous pouvons
essayer de retracer son processus de divorce et sa vie ultérieure. La
coopération qui existait entre Richarde et Liutward a peut-être contribué à la
légende de l'ordalie par le feu. Diverses chartes témoignent d'une étroite
collaboration politique entre Richarde et l'évêque. Tout ce que nous pouvons
dire c'est qu'en 887 Liutward perdit grâce aux yeux de Charles et dut quitter
la cour. Cet événement coïncide avec les accusations d'adultère et le divorce
du couple impérial. Quelque temps après, Richarde rejoignit l'abbaye d'Andlau
et les sources liées à la cour de Charles ne la mentionneront plus. Cette
dernière partie de sa vie marque le début de son histoire légendaire de sainte
vierge.
L'abbaye d'Andlau est
mentionnée dans la charte de 880 qui a confirmé sa position politique en
Alsace. Il est très probable qu'Andlau, bâtie sur le terrain échu à Richarde
dans son arrangement matrimonial, ait été fondé par Richarde elle-même avant
880. Cette fondation fut confirmée par l'empereur Charles III qui soumit
l'abbaye directement à Rome en 884. Cette protection signifiait que l'abbaye
jouissait du plus haut degré d'indépendance possible pour une maison
religieuse. Henri Büttner propose que la soumission d'Andlau à
Saint-Pierre était liée au couronnement de Charles en 881. Ajoutons à cela que
Jean VIII était en bon terme avec Richarde. Les couvents soumis au Saint Siège
étaient encore rares au IXième siècle et ne se généraliserons qu'au Xième
siècle avec la réforme clunisienne. Dans la même charte de 884 les possessions d'Andlau
furent augmentées avec le couvent de Bonmoutier près
de Cirey-sur-Vezouse en Meurthe et Moselle une fondation alors appauvrie de
l'évêque Bodo de Toul qui remonte au VIIième siècle.
Une copie datant du
XIième siècle des statuts en latin du IXième siècle indique que l'auteur était
Richarde. D'ailleurs nous savons qu'elle maîtrisait le latin. Plusieurs pages
sont dédiées à la mémoire de Charles et de sa famille. En retour, tous les
membres de la famille s'obligeaient à faire des dons. Sa propre famille est
mentionnée dans l'obligation de prière des nonnes pour le salut des âmes et
notamment Erchanger qualifié de géniteur. La mention d'un seigneur Louis
pourrait faire référence à Louis le Germanique, le beau-père de Richarde. Le
rappel de la famille et de la belle famille est plus qu'une simple
formalité ; c'est maintenir la connexion entre les vivants et les morts et
préserver le souvenir à travers la prière qui semble avoir été une des
responsabilités des femmes aristocratiques religieuses ou laïques.
L'impératrice a utilisé sa position de fondatrice de l'abbaye pour montrer
qu'elle restait investie pour les personnes auxquelles elle était attachée
quand elle était à la cour. Dans ce sens sa nouvelle vie peut être considérée
comme un prolongement de ses activités monastiques d'impératrice.
Les débuts du culte et le
procès par le feu
L'abbaye d'Andlau tenait
à promouvoir le souvenir de la fondatrice mais ce n'est qu'en 1049 que Richarde
fut canonisée par le pape Léon IX. Lors de sa visite à Andlau le pape a relevé
la dépouille de Richarde, acte qui selon les usages de l'époque équivalait à
une canonisation. Il convient de préciser que la bulle papale est adressée à
l'abbesse Mathilde (1024 – 56), nièce du pape Grégoire V et cousine de Léon IX.
Léon IX et Mathilde appartenaient à la famille des comte de Dabo-Eguisheim qui
comme descendants des Etichonides étaient apparentés à la famille de Richarde.
La rivalité entre les
branches des familles alsaciennes - Eberhardiens (Léon IX et Mathilde I) d'une
part et Erchangides (Erchanger et Richarde) - a pris fin lorsque Richarde entra
à Andlau et céda l'abbaye de Zurich à Eberhard 1er. Léon IX, pour favoriser
l'influence de sa famille, va grandement contribuer à la vénération de Sainte
Richarde autour de Strasbourg.
La première manifestation
de ce culte en dehors d'Andlau se trouve dans une note du couvent de Gorze en
1077 qui fait état, parmi les reliques, d'un morceau de la tunique de sainte
Richarde. Ce détail est sans doute un signe du début de la légende du procès
par le feu de Richarde. Cette preuve contraste avec la bulle papale de Léon IX
qui ne fait aucune mention au procès.
Pourtant c'est suite à la
visite de Léon IX que nous est parvenu le premier texte mentionnant un procès
complet. La chronique de Herrmann de
Reichenau du XIième siècle mentionne que Richarde aurait surmonté une
épreuve sans plus de précision. Contrairement au récit de Herrmann, la
chronique antérieure de Reginon
de Prüm, datée de 900 environ, évoque une épreuve suggérée par Richarde
elle-même pour prouver sa virginité. Elle a affirmé avec assurance que s'il
plaisait à son mari elle prouverait devant Dieu son innocence par le combat ou
par des socs de charrue brûlants.
MacLean souligne la
précision canonique du langage utilisé par Reginon pour éviter de sombrer dans
le désordre juridique et politique qu'a connu Lothaire II dans les années 860.
Le serment de Richarde se place dans un contexte légal. On peut imaginer un
agrément ou une audience publique du type de celle suggérée par Hincmar
concernant le comte Etienne
d'Auvergne. Malgré un droit canon stricte sur le mariage il y avait des
lacunes qui ont permis l'issue du divorce.
Richarde propose non
seulement de s'en remettre à Dieu mais de mettre son corps à l'épreuve. En cas
d'épreuve de combat une femme avait théoriquement besoin d'un champion qui
devait se battre pour elle. Mais une épreuve par le feu affecterait l'accusée
elle-même. Le procès par le feu est l'épreuve par défaut à laquelle on soumet
les femmes soupçonnées d'adultère. Lorsque Reginon évoque ces deux épreuves il
souligne le choix de Richarde. En décrivant Richarde comme une personne sûr
d'elle et prête à subir un test mortel Reginon cherche à convaincre le lecteur
de son innocence et de sa détermination.
Pourtant, en l'absence de
mention du procès dans le rapport de Reginon on peut se poser la question de
savoir si le procès par le feu a eu véritablement lieu. Un autre exemple de
procès par le feu plus tardif et documenté par le diocèse de Strasbourg a été
jugé inutile vue la confiance apparente de l'accusé. L'un des rares témoignage
de ce type d'épreuve nous montre l'impact juridique que cette pratique pourrait
avoir. Dans un litige datant du début du XIIième siècle et rapporté par la
chancellerie de l'évêque de Strasbourg les habitants d'une ferme de la paroisse
de Hütenheim se sont rachetés en affrontant le fer chaud. L'issue du procès a
été anticipé grâce au courage dont faisait preuve la famille. Dans l'affaire
Peterlingen contre Strasbourg en 1135 le procès a été annulé avant sa pleine
exécution. En conséquence la possession légale de la ferme a été confirmée au
couvent de Peterlingen.
La perspective de
l'exposition à une épreuve peut être un moyen d'intimidation utilisé par les
juges pour obtenir des aveux ou un compromis. En formulant cette
hypothèse Stephen D. White a sans doute à l'esprit les cas de
torture où la simple menace conduit aux aveux de l'accusé. Dans l'affaire
Peterlingen le scénario semble être différent. Selon toute vraisemblance les
représentants de l'évêque de Strasbourg ont cédé parce qu'ils ne voulaient pas courir
le risque de blesser des innocents. Des voix s'étaient élevées plus tôt pour
critiquer le recours à l'épreuve comme celle de l'évêque Agobard de
Lyon qui avançait que de telles pratiques païennes n'avaient pas leur
place dans l'église. Le point de vue de Yves de
Chartres est encore plus pertinent pour le cas de Richarde car il
était contre cette pratique sauf dans le cas ou une épouse accusée d'adultère
voulait réhabiliter son honneur et ou le mariage pouvait être reconstitué.
Cette stratégie ne s'applique qu'en partie au cas de Richarde : elle sauve
son honneur mais le mariage n'est pas confirmé mais est dissous. En déclarant
implicitement la virginité de Richarde, Reginon légitime le divorce car la
virginité était l'excuse parfaite pour annuler le mariage.
En proposant l'ordalie,
Richarde opte pour une défense ayant le maximum d'impact. Certes, à l'époque
carolingienne la voix des femmes comptait peu mais dans certaines circonstances
elles pouvaient prêter serment et être capable de peser sur les événements. La
perspective d'un procès a peut-être permis d'innocenter Richarde car Reginon ne
fait aucune allusion à son exécution. L'argument essentiel de Richarde est sa
virginité et il est discriminant. Le roi se trouve condamné pour ne pas avoir
produit d'héritier et la reine sera louée pour sa piété. L'impératrice en tant
que servante immaculée de Dieu entrera au monastère et l'empereur Charles le
Gros disparaîtra, malade de corps et d'esprit.
La virginité est l'un des
rares moyens pour mettre un terme à un mariage. Mais Richarde était-elle
vraiment vierge ? De l'avis de MacLean cela semble peu probable. Charles,
qui avait un fils illégitime, a tenté par tous les moyens de résoudre son
problème de succession et n'aurait pas toléré un mariage chaste de plus de 25
ans. Compte tenu des textes qui nous sont parvenus, souvent légendaires, il est
impossible de se prononcer sur la chasteté ou sur l'adultère de Richarde. Mais
toutes les chroniques, depuis celle de Reginon, semblent confirmer le libre
arbitre de l'impératrice.
Les événements
historiques ont sans doute été complexes mais la fin de la dynastie
carolingienne est liée à Richarde, impératrice chaste, qui laisse derrière elle
un empereur affligé et tourmenté. Reginon nous apprend qu'une fois que
l'impératrice l'a quitté, Charles devint malade et sombra dans la folie. En
fait, Charles est décédé d'un accident vasculaire cérébral peu après le divorce
en 888. Reuter rappelle que les attaques qui visaient les
épouses royales étaient dirigées en fait contre le mari et précise que
celles-ci devenaient plus directes quand le souverain tombait malade.
L'histoire de Richarde va
être vulgarisée et de plus en plus connue au-de-là du diocèse de Strasbourg.
Par exemple, la chronique du XIIième siècle dite de l'Analyste
saxon qui laisse ouvert le problème de l'existence ou non d'un procès
relate des miracles qui se seraient déroulés sur la tombe de Richarde à Andlau.
A la même époque la tunique de Richarde réapparaît comme relique appartenant au
couvent d'Etival qui dépendait d'Andlau jusqu'au XIIIième siècle.
Le notoriété de Richarde va se développer par le culte des reliques et les
récits légendaires de son épreuve par le feu.
La chronique impériale
« Kaiserchronik »
A côté des sources qui
nous sont parvenues, la légende s'est vraisemblablement perpétuée à travers des
versions orales. Le culte de Richarde s'est développé à Andlau, Strasbourg et
plus largement dans le sud-ouest de l'Allemagne par des reliques, des
sculptures, des objets et des livres liturgiques. La chronique impériale
« Kaiserchronik »
nous rend bien compte de la représentation légendaire de la sainte. Cette
chronique a été relayée dans de nombreux manuscrits et largement diffusée au
XIIième siècle. Le fait que la légende occupe une aussi large place dans la
chronique souligne l'importance de la figure de Richarde et du procès par le
feu pour le règne de Charles le Gros. La chronique décrit une Richarde
vertueuse et un conjoint naïf et incompétent. L'auteur, qui était certainement
un clerc bavarois, et ses successeurs qui ont poursuivi le projet, retracent
pour chacun des empereurs, romains ou allemands, un épisode marquant de leur
vie de Jules César à Conrad III. Pour ce qui est de Charles le Gros tous les
versets sont consacrés à l'histoire miraculeuse de son épouse qui s'est lavée
de l'accusation d'adultère et aurait survécu à un procès par le feu. Outre le
récit détaillé de l’événement, la chronique impériale dépeint les courtisans se
liguant contre elle pour provoquer sa chute.
La légende de Sainte
Richarde était connue mais la version développée dans cette chronique est la
plus élaborée. La narration du miracle est une énigme pour les chercheurs
modernes, plus ampoulée elle diffère par sa structure des textes courts et
historiques qui ont suivi l'histoire de Charlemagne. Différentes hypothèses ont
été avancées pour expliquer cette différence. Monika Pohl suggère que c'est en
raison de la popularité de l'impératrice que l'auteur s'est écarté de la
relation traditionnelle des événements. Dagmar Neuendorff pense que l'auteur de
la chronique manquait de matériel pour Charles le Gros comme pour Louis le
Pieux. Haug démontre que les biographies des empereurs servent de trame pour
développer des événements marquants de leur vie. L'histoire de Richarde semble
donc avoir été ce fait marquant de l'histoire de Charles le Gros.
L'histoire du divorce de
Charles, bien qu'étant moins dramatique que celle de Lothaire II, a donné lieu
à des rumeurs relayées dans la chronique impériale. L'auteur de la chronique
souligne la véracité historique de son récit tout en relayant des éléments purement
imaginaires. En tant que source narrative, les chroniques ressemblent à des
annales qui retracent les faits historiques mais elles en diffèrent par leur
rédaction. Les annales étaient généralement écrites à la fin de l'année alors
que les chroniques retracent un récit historique dans son ensemble d’événements
souvent anciens. Dans la chronique impériale les repères historiques sont
enrichis de récits plus complets et souvent légendaires. Les récits légendaires
ne sont pas seulement un divertissement mais puisent leurs informations dans
l'histoire et dans la religion. Par ce caractère hybride la chronique impériale
échappe à toute classification entre histoire et fiction. Plutôt que de séparer
les événements historiques des événements légendaires l'étude de ce texte
permet d'analyser le genèse d'une légende se développant autour d'un personnage
historique.
La chronique impériale
est un divertissement qui mélange des moments humoristiques et des moments plus
graves traversés par le dernier couple impérial. Elle brouille les frontières
entre précision et authenticité, entre réalisme et émerveillement, entre
divertissement et sanctification du personnage de Richarde.
Outre une introduction
générale décrivant le caractère exemplaire de Richarde, la chronique décrit la
trahison des courtisans envieux, la confrontation entre Charles et Richarde, la
préparation de cette dernière et l'exécution du procès par le feu et le
châtiment mortel de traîtres. Plusieurs éléments sont propres à cette version
de la légende comme le nom d'un des conjurés (Sigerât) et la pendaison de ces
derniers après l'épreuve du feu. Les conspirateurs rendent le conflit plus
compliqué et ajoutent une note divertissante au récit. Si l'épisode est centré
sur le miracle de Richarde il est également question du caractère naïf et
plutôt simple d'esprit de Charles. Les situations dans lesquelles ce dernier
est impliqué sont accompagnées d'effets comiques et son personnage est présenté
comme dédaigneux. Charles croit aveuglément le calomniateur Sigerât et sa
réaction de retourner au lit montre qu'il est incapable de voir qu'il s'agit
d'une attaque contre sa personne. Au lieu de défendre sa réputation il se
retire dans sa chambre à coucher ce qui dénote un comportement comique et
pathétique. Richarde est surpise de l'y trouver et lui fait remarquer qu'il
néglige sa prière matinale.
L'étonnement de Richarde
fait écho à notre propre surprise devant le comportement de Charles. Et la
suite est cette gifle assénée à Richarde qui dénote une absence totale de diplomatie.
Il dit qu'il regrette de l'avoir rencontrée et la menace de mort si il se
révélait qu'elle l'avait déshonoré. Charles a du mal à trouver ses mots et ce
n'est qu'après que Richarde ait exprimé sa volonté d'affronter la mort pour
prouver son innocence qu'il réprime sa colère et déclare : - vous vous
êtes engagé dans un amour illégal - à quoi es-tu bonne pour l'empire ?.
D'une manière plus
générale le règne de Charles est considéré comme un échec tout au long du
Moyen-Âge. Les chroniques racontent d'une manière vivante son incapacité à
faire face à une invasion viking à Paris. L’événement concernant son divorce
rapporté dans la chronique ne fait qu'appuyer cette thèse. Le narrateur
présente Richarde comme une femme noble, louable, vertueuse et honnête qui
propose de se soumettre à un moyen potentiellement mortel pour se libérer des
allégations portées contre elle. Richarde, le personnage principal de
l'histoire, prend l'épreuve suffisamment au sérieux qu'elle envoie un mot à
quatre évêques pour qu'ils se confessent, prient et jeûnent. Selon ses propres
termes elle place sa confiance en Dieu qui a délivré Suzanne des calomniateurs.
Cette référence à Suzanne, qui est coutumière s'agissant de reines traduites en
justice et blâmées à tort, exalte la sainteté de Richarde.
Pendant le procès
Richarde réaffirme son innocence et place sa confiance en Dieu. Dans
l'assistance on reconnaît des évêques, des ducs et beaucoup d'autres personnes
susceptibles d'attester le miracle qui va se produire. Ce procès raconté aussi
clairement qu'un témoignage oculaire augmente la tension nécessaire à l'accueil
d'un événement sensationnel. Avant que la chemise cirée spécialement préparée
par Richarde ne soit enflammée, la scène combine la confiance rationnelle de
Richarde et la réaction émotionnelle de la foule.
L'épreuve elle-même est
décrite de manière dramatique : le vêtement qui couvre l'intégralité du
corps s'enflamme aux mains, aux pieds et brûle pendant près d'une heure avant
de laisser Richarde indemne. Soulagée par l'issue des événements la foule rend
grâce à Dieu. Richarde, vainqueur de l'épreuve, quitte joyeusement le tribunal
en tournant le dos à l'empire pour se consacrer entièrement à Dieu. La
conclusion de l'épisode est sans appel : « Charles n'a pas été juge
mais seigneur pendant onze ans».
L'allusion à la fonction
de juge est une allusion à son incapacité à évaluer la situation et à son échec
de dirigeant. La description pathétique de la figure de Charles accroît le sens
du miracle accompli et Richarde apparaît comme une impératrice inébranlable et
majestueuse qui a tout l'empire derrière elle. En ignorant l'aspect de la
virginité, l'auteur de la chronique montre que celle-ci n'était pas nécessaire
pour qu'elle puisse se disculper.
Quand l'histoire devient
légende
Le triomphe de Richarde
n'est pas uniquement la conséquence de la chronique impériale. La personnalité
de Richarde était populaire et sa légende se perpétuait par tradition orale. Il
est difficile d'évaluer la contribution de la chronique à cette légende. Il se
peut que d'autres sources, orales ou écrites, aient diffusé une version tout
aussi riche que celle de la chronique.
Le premier récit du
divorce du Xième siècle par Reginon de Prüm a préparé le terrain de la légende
du feu en représentant une impératrice consciente de sa sexualité et qui avait
le choix d'en user. La virginité va devenir un aspect essentiel de son
engagement religieux. Sur ce sujet la narration de la Kaiserchronik est plus
ambiguë. Les éléments clés pour accéder à la sainteté sont sa vie d'épouse
fidèle, sa piété, les accusations proférées contre elle et le procès par le
feu.
La figure historique et
légendaire de Richarde montre que la femme dans l'empire carolingien était
proche du pouvoir mais ne l'exerçait que rarement directement. Cela se produit
quand les généalogies changent. Ainsi, dans les jeux de pouvoir, les histoires
de femmes deviennent un moyen de détourner l'attention en prévision d'une
transformation politique. Dans le cas de Richarde cette transformation n'est ni
plus ni moins que la fin du règne des carolingiens. L'histoire de l'impératrice
en tant que sainte vierge masque l'échec de garantir la succession de l'empire.
Sa chasteté et dans certains cas sa virginité la rachète et lui permet
d'abandonner le mariage. Mais l'histoire a développé sa propre logique qui a
mené à la chronique impériale des siècles après que Richarde eut quitté ou ait
été chassée du pouvoir en 887.
Nous pouvons imaginer que
l'intention de Charles était de préparer un divorce afin de se remarier et de
donner naissance à un héritier. Toute cette histoire pourrait être comprise
comme un spectacle orchestré pour montrer que le mariage était chaste. Pour se
débarrasser de sa femme il ne va pas la mettre en douce dans un couvent. A la
lumière des tentatives des souverains carolingiens précédents cette décision
aurait été inacceptable car les lois sur le mariage étaient très codifiées et
les contemporains auraient réclamé des explications. Peut-être que cette
nécessité de justification était une porte de sortie pour Richarde qui, placée
sous la pression de produire une progéniture, lui permettait de suivre son
destin qui était d'entrer au monastère.
Nous ne pouvons pas
reconstituer entièrement les événements qui entourent ce divorce tels qu'ils
nous sont parvenus à travers le prisme des annalistes et des chroniqueurs.
Cependant c'est Reginon de Prüm qui, le premier, déclare qu'un divorce est
possible si le mariage n'a pas été consommé. Un divorce consensuel ne suffisait
pas, il a fallu faire valoir que l'union était invalide sur la base de la
virginité de Richarde. Le fait que l'ordalie par le feu appartienne au
répertoire légendaire des femmes accusées d'adultère n'a pas entravée sa
célébration comme sainte mais a renforcé son culte et sa popularité.
Mosaic
of the chapel of tears showing Saint Richarde (841-862) daughter of Exchanger
of Swabia, Palatine Count of Nordgau and wife of Charles the Big and Abbess
Herrade of Landsberg.
Mosaïque de la chapelle des larmes montrant Sainte Richarde (841-862) fille d'Erchanger de Souabe, comte palatin de Nordgau et épouse de Charles-le-Gros et l'abbesse Herrade de Landsberg.
A depiction of St Richardis and Herrad of Landsberg in Hohenburg Abbey, Alsace, France.
Riccarda
di Svevia, mosaico nell'abbazia di Mont
Sainte-Odile
Bilder vom Le Mont Sainte Odile (Odilienberg im Elsaß). Bilder aus dem Inneren der Tränenkapelle
Also
known as
Richardis of Swabia
Richardis of Alsace
Richardis de Soabe
Riccarda…
Richarda…
Richarde…
Richgard…
Richgarda…
Richkart…
Profile
Daughter of Kenneth I,
the Count of Alsace (in
modern France)
and a Scottish emigre.
Sister of King Boso
of Provence. Married Charles
the Fat at age 22. Crowned Holy Roman Empress in 881.
After nineteen years
of marriage,
she was accused by Emperor Charles of infidelity, though the reasons behind the
claim were likely political. Charles claimed she was involved with the Bishop Liutword
of Vercelli. She denied the charges, and even underwent trial by fire, a
barbaric ritual that “proved” she was innocent by surviving being placed in the
flames. Vindicated, Richardis left Charles, and became a nun the
Château de Hohenbourg in Alsace.
Founded a Benedictine abbey at
Andlau, France in 887,
and lived the remainder of her days there.
Legend says that
Richardis once found a mother bear grieving
over a dead cub in the woods near the abbey.
Richardis held the cub, and it returned to life. Both mother and cub became
devoted companions of Richardis.
Born
c.895 at
Andlau, Alsace, France of
natural causes
relics there
in an 11th
century church
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Saint Richardis of
Andlou“. CatholicSaints.Info. 8 February 2022. Web. 17 September 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-richardis-of-andlou/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-richardis-of-andlou/
St. Richardis
Feastday: September 18
Patron: of Andlau; protection against fire
Birth: 840
Death: 895
Empress and wife of
Emperor Charles the Fat. The daughter of the count of Alsace, she wed the
future emperor and served him faithfully for nineteen years until accused of
infidelity with Bishop Liutword
of Vercelli. To prove her innocence, she successfully endured the painful
ordeal of fire, but she left Charles and lived as a nun, first at Hohenburg,
Germany, and then Andlau Abbey. She remained at Andlau until her death.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=4600
Ebersmunster
( Elsass ). Klosterkirche: Chorgestühl - Statue ( 19.Jhdt. ) der heiligen
Richardis, von dem Tiroler Bildhauer Stuflesser.
Ebersmunster
( Alsace ). Abbey church: Choir stalls - statue ( 19th century ) of Saint
Richarde, by the Tyrolian sculptor Stuflesser.
Saints who had to endure
false accusations
Meg
Hunter-Kilmer - published on 08/29/20
Some were able to clear
their names; others went to their deaths because of the lies.
Afalse accusation has the
power to ruin—or even end—a life. For those who have experienced the agony of
being falsely accused, these saints stand as witnesses that is it possible not
only to survive such allegations, but also to grow in holiness in the
process.
St. Gregory of Nyssa (335-395)
was the son of saints and the brother of saints, raised in an esteemed family
in Turkey. He became a bishop and an influential theologian in the early
Church, but was utterly incompetent in matters of finances. This combined with
his innocence (even naïveté) caused him to lose so much money that the governor
accused him of embezzlement. Gregory was imprisoned; after escaping from his
captors, he spent two years in exile before being restored to his see.
Read more:
Pope condemns prejudice and gossip, says we all need Christ’s
light
St. Richardis of Andlou (839-895)
was a French noblewoman who became Holy Roman Empress when her husband (known
as Charles the Fat) was crowned emperor. When they had been married for nearly
20 years, Charles accused Richardis of infidelity, likely for political
reasons. So eager was she to clear her name that she underwent a trial by fire;
when she survived this trial, the vindicated Richardis refused to return to her
husband. She founded a Benedictine Abbey and spent the rest of her life there
instead.
St. Lorenzo Ruiz (1594-1637)
was a husband and father, an ordinary man who loved the Rosary and worked as a
calligrapher. But after he was falsely accused of killing a Spanish man,
Lorenzo knew the law would offer him no protection. As a Filipino-Chinese man,
there was no way the courts would take his word over his Spanish accusers’.
Lorenzo chose to flee the country. Though he tried to go to China, where he
could earn a living, he found himself instead bound for Okinawa, where
Christians were being persecuted. He was arrested, imprisoned, and eventually
martyred.
St. Joseph Vaz (1651-1711)
was the son of a Portuguese man and an Indian woman, but his heart always
belonged to the island of Sri Lanka, from which all Catholic priests had been
banished 30 years earlier. After his ordination, Fr. Joseph made his way to Sri
Lanka in secret. But Dutch Calvinists had conspired to prevent any Catholic
ministry in Sri Lanka by insisting to the native governments that any priests
who might come were Portuguese spies. Fr. Joseph was arrested and imprisoned,
but later earned the respect of the king by praying for rain in a
drought-stricken country, then standing bone-dry in the midst of a deluge that
poured everywhere but directly over him. He spent the next 15 years
evangelizing freely.
St. Agatha Kwon Chin-i (1820-1840)
was the daughter of a Korean nobleman. Though she was married at 12 or 13, her
husband was too poor to bring her into his home, so Agatha remained a virgin in
her father’s house. When Fr. Pacificus Yu Pang-che arrived from China, the
first priest to set foot in Korea in over 30 years, Agatha began to work as his
housekeeper. She told him of her desire to remain a virgin, and Fr. Pacificus
“had the marriage annulled” (though the records say nothing of what formal
steps he took). The rumor mill got to work, as Agatha continued to work in Fr.
Pacificus’ home, and soon much of the Church was convinced that the two were
having an affair. When St. Pierre Maubant arrived, he sent Fr. Pacificus back
to China. Agatha regretted her imprudence in causing the appearance of scandal,
and began to long for martyrdom. At 19, she was arrested and imprisoned, along
with her mother, St. Magdalene Han Yong-I; the two were both martyred.
Bl. Miguel Pro (1891-1927) is famous for his sense of humor, his witty disguises, and his ultimate martyrdom during the Cristero War. But while Fr. Pro was killed for his faith, the technical charge was not priesthood but attempted assassination. Though a confessed conspirator insisted that Fr. Pro and his brothers had nothing to do with the attempted murder of the president of Mexico, it was a convenient charge to pin on the men they had sought for so long. After being hunted down and arrested, Fr. Pro was executed without trial.
Read more:
This martyr told us: Get your petitions ready because I’ll be
your best intercessor
Bl. Ceferino Giménez
Malla (1861-1936) was a Roma husband, father, and horse trader. Though he
had a reputation for his honest dealings, Ceferino was once found with two
mules that had been stolen. Buying into prejudice, the police were convinced he
must be a thief, and Ceferino was imprisoned before he had a chance to produce
the bill of sale proving that he had purchased the animals from the true thief.
When his name was finally cleared, Ceferino walked on his knees to the
cathedral to give thanks. Years later, he was arrested again, this time for
defending a priest during the Spanish Civil War; that arrest ended in his
martyrdom.
Read more:
The Incredible Story of How St. John of the Cross’s Papers
Survived the Spanish Civil War
SOURCE : https://aleteia.org/2020/08/29/saints-who-had-to-endure-false-accusations/
Saint of the Day – 18
September – Saint Richardis (839-c 895)
Posted on September
18, 2019
Saint of the Day – 18
September – Saint Richardis (839-c 895) Holy Roman Empress, Benedictine Abbess
– born in 839 at Andlau, Alsace, France and died in c 895 at Andlau,
Alsace, France of natural causes. Patronages – Andlau, protection against
fire. She was renowned for her piety and was the first abbess of
Andlau. Repudiated by her husband, Richardis later became a
Christian model of devotion and just rule.
She was born in Alsace,
the daughter of Erchanger, count of the Nordgau, of the family of the
Ahalolfinger. She married Charles in 862 and was crowned with him
in Rome by Pope John VIII in 881. The marriage was childless.
Charles’ reign was marked
by internal and external strife, caused primarily by the constant plundering of
Norman raiders on the northern French coast. These attacks had
intensified as the aggressors, no longer content to pillage the coastline, had
moved their attentions to cities and towns along the rivers. The
Carolingian world was unable to effectively deal with these external threats.
By 887, Charles appears
to have succumbed to fits of madness. During this crisis, Richardis
attempted to rule in her husband’s stead but was unsuccessful. In
an effort to bring down the over-powerful and hated Liutward, Charles’
Archchancellor, he and Richardis were accused by Charles and his courtiers of
adultery. Charles asserted that their marriage was unconsummated
and demanded a divorce. She was put to the ordeal by fire, which
she passed successfully.
Protected by her family,
she then withdrew to Andlau Abbey, which she had founded on her ancestral lands
in 880 and where her niece Rotrod was abbess. (Richardis herself
was previously lay abbess of religious houses at Säckingen and Zurich).
She died at Andlau on 18 September and was buried there.Richardis was
later Canonised and remains translated in November 1049 by Pope Leo IX to a
more impressive tomb in the newly rebuilt abbeychurch. The present tomb
dates from 1350.
Author: AnaStpaul
Passionate Catholic.
Being a Catholic is a way of life - a love affair "Religion must be like
the air we breathe..."- St John Bosco Prayer is what the world needs
combined with the example of our lives which testify to the Light of Christ.
This site, which is now using the Traditional Calendar, will mainly concentrate
on Daily Prayers, Novenas and the Memorials and Feast Days of our friends in
Heaven, the Saints who went before us and the great blessings the Church
provides in our Catholic Monthly Devotions. This Site is placed under the
Patronage of my many favourite Saints and especially, St Paul. "For the
Saints are sent to us by God as so many sermons. We do not use them, it is they
who move us and lead us, to where we had not expected to go.” Charles Cardinal
Journet (1891-1975) This site adheres to the Catholic Church and all her
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Détail de la châsse de sainte Richarde à l'abbaye d'Andlau: jugement de dieu de Sainte Richarde entre un évêque et l'empereur Charles-le-Gros. Alsace, Bas-Rhin, Église Saints-Pierre-et-Paul dite Sainte-Richarde (PA00084587, IA00115010).
Santa Riccarda Imperatrice
Alsazia, Francia, 840
circa – Andlau, Francia, 18 settembre 894
Come moglie di Carlo III
il Grosso, fu Regina di Alemannia (876-887), poi Regina d'Italia (879-887),
Imperatrice (881-887), Regina dei Franchi orientali (882-887) e infine Regina
dei Franchi occidentali, Regina d'Aquitania e Regina nominale di Provenza
(884-887). Papa Leone IX la canonizzò nel 1049.
Patronato: Andlau
Etimologia: Riccarda
= potente e ricca, dal provenzale
Emblema: Corona
Martirologio
Romano: Ad Andlau in Alsazia, nel territorio dell’odierna Francia, santa
Riccarda, che, regina, rinunciando al regno di questo mondo, servì Dio nel
monastero da lei stessa fondato.
Figlia del conte di Alsazia, sposò verso l’862 Carlo il Grosso, figlio di Lodovico il Germanico; da principessa divenne grande benefattrice di vari monasteri in Germania, Svizzera e Italia e verso l’880 fondò nelle sue proprietà l’abbazia di Andlau nel Basso Reno.
Nell’881 si recò, insieme al marito a Roma dal papa Giovanni VIII per ricevere la corona imperiale e per porre la nuova abbazia sotto la protezione pontificia. Il nuovo imperatore del Sacro Romano Impero prese il nome di Carlo III il Grosso, succedendo a suo padre e a due fratelli e si trovò a governare un territorio quasi uguale a quello di Carlo Magno, purtroppo non con le stesse capacità di governo; non riuscì ad arginare efficacemente le incursioni dei Normanni e venne combattuto dai feudatari, pertanto nella Dieta di Tribur dell’887 fu deposto, trasferitosi in Svevia a Neidingen sul Danubio, vi morì dopo pochi mesi.
L’imperatrice Riccarda già angosciata per la disgrazia e la morte del marito, fu accusata ingiustamente di adulterio con un cancelliere–vescovo, le false accuse si dimostrarono subito infondate, ma Riccarda amareggiata decise di ritirarsi nel monastero di Andlau da lei fondato e retto dalla badessa Rotruda sua nipote.
Visse i suoi ultimi anni in preghiera e opere pie e morì il 18 settembre dell’894 circa. Secondo una leggenda per dimostrare la sua innocenza avrebbe superata l’ordalia del fuoco per cui viene invocata come protettrice contro il fuoco.
Il suo corpo fu sepolto nella stessa abbazia, fino al 1049 quando il papa Leone IX lo fece trasferire nella chiesa abbaziale da lui stesso consacrata. Nel 1350 le fu eretto un monumento sepolcrale che è ancora oggi meta di pellegrinaggi.
Il nome Riccarda / Riccardo, deriva dal provenzale Richart, tratto a sua volta dal tedesco ‘rikja’ (signore) e ‘hart’ (forte).
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/70650
The
Ordeal by Fire before Emperor Otto III, a painting by Dirk
Bouts, painted 1471-1473 (Musée Royal des Beaux-Arts, Brussels). The picture
shows a legendary tale related to Otto III (980–1002): A man
should have broken the marriage with Otto's wife, wherefor the ruler had him
beheaded. The widow proved to the contrary: in one hand she held the severed
head of her husband, in the other—a red-hot iron. Attempted translation of
the above German description.
Notice: (Saint) Richardis is
not the woman before Otto but the nun in flames in the far back.
La
justice de l'empereur Otton : L'épreuve du feu, peinture sur bois de Dirk
Bouts réalisée vers 1471-1473 (Musée Royal des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles).
Le tableau illustre un récit légendaire à propos de l'empereur Otto III (980–1002) :
un homme, soupçonné d'adultère avec la femme d'Otto, fut décapité. Sa veuve
prouva le contraire : d'une main, celle-ci tient la tête de son époux, de
l'autre un fer rouge.
Remarque : En
arrière-plan du tableau, une scène représente sainte Richarde qui, accusée
d'adultère par son époux l'empereur Charles III, fut également soumise au
jugement de Dieu.
Richardis oder Richarda,
die heilige, die Tochter des im Elsaß reichbegüterten Grafen Erchanger, wurde
im J. 862 mit Karl, dem jüngsten und schwächlichsten Sohne Ludwig’s des Deutschen vermählt. Ueber
ihre Jugend und ihre Erziehung wissen wir Nichts. Auch aus der Zeit ihrer
fünfundzwanzigjährigen Ehe sind die Nachrichten verhältnißmäßig dürftig, doch
gewinnt man immerhin aus ihnen den Eindruck, daß sie auf ihren Gemahl einen
nicht unbedeutenden Einfluß geübt, daß sie aber zugleich auch an seiner Seite
das häusliche Glück nicht gefunden habe. Nur um so entschiedener wird sich in
ihr die Neigung zu einem beschaulichen gottgeweihten Leben verstärkt haben.
Nahezu alle Urkunden, die sie erwähnen, zeigen uns R. in Verbindung mit
Klöstern und andern frommen Stiftungen. Karl III. schenkte ihr das Stift
Seckingen, das prächtig gebaute Kloster St. Felix und Regula zu Zürich, ferner
die Klöster S. Martino in Pavia und Zurzach, und ebenso freigebig erwies er
sich gegen ihre Hauptstiftung in ihrer Heimath, gegen die elsässische Abtei
Andlau, welche R. auf ihrem väterlichen Erbgute im Anschluß an die
Erlöserkirche zu Eleon im J. 880 gegründet zu haben scheint. Eben diese Abtei
Andlau stellt R. unter den besondern Schutz des Papstes mit der Verpflichtung,
einen jährlichen Zins an die päpstliche Kammer zu liefern, als wir sie zum
ersten Male auf dem großen politischen Schauplatz sehen. Mit ihrem Gemahl ist sie
über die Alpen gezogen und im Februar 881 empfängt sie zu Rom mit ihm aus der
Hand Johann’s VIII. die kaiserliche Krone. R. scheint allen ihren Einfluß
aufgeboten zu haben, den energielosen Kaiser zur Unterstützung des bedrängten
apostolischen Stuhles zu bewegen, wenigstens dankt ihr und dem Erzkanzler, dem
Bischof Liutward, der Papst für ihre bezüglichen
Mühewaltungen. Wie oft sie noch mit dem Kaiser nach Italien gegangen, läßt sich
mit Sicherheit nicht feststellen, wie mir scheint, im Ganzen wenigstens drei
Mal. In Gemeinschaft mit dem allmächtigen Günstling [421] des
Kaisers, dem Erzkanzler Liutward, wird sie noch wiederholt in Urkunden als
Fürbitterin genannt. Es ist dies der äußere Ausdruck einer gewissen Verbindung
der Beiden, welche wohl darauf zielte, dem schwankenden, immer leidenden
Kaiser, welcher der großen ihm zugefallenen Rolle, die Erbschaft Karl’s des Großen zu verwalten, nicht im
mindesten gewachsen war, Halt und Festigkeit zu verleihen. Aber diese
Gemeinsamkeit der Interessen verwickelte R. auch in den Sturz Liutward’s, den
der allgemeine Haß der schwäbischen Großen auf dem Tage zu Kirchen im Juni 887
zu Fall brachte. Verleumdung befleckte ihre Frauenehre und gab den Anstoß, daß
R. nach Lösung ihrer Ehe sich aus der Welt in ihr Kloster Andlau zurückzog. Sie
soll, nachdem sie und ihr Gemahl öffentlich erklärt hatten, daß sie sich
während ihrer Ehe niemals berührt hätten, zum Beweis ihrer Unschuld sich
erboten haben, dem Gottesurtheil des Zweikampfes oder des glühenden Eisens sich
zu unterwerfen. Die Sage, welche sich des merkwürdigen Stoffes später
bemächtigte, hat sie dann wirklich die Feuerprobe glänzend bestehen, auch eine
Pilgerfahrt nach Jerusalem antreten lassen. Die wenigen letzten Jahre ihres
Lebens verbrachte R. in Andlau, dessen Statuten im Jahre 892 oder 893 auf ihre
Veranlassung aufgezeichnet wurden. Das Jahr ihres Todes steht nicht fest, als
ihr Todestag ist der 18. September überliefert. Auf seiner Reise durch das
Elsaß im November 1049 hat später Papst Leo IX., als er nach Andlau kam und die
dort neu erbaute Kirche weihte, die Gebeine der heiligen Richardis erhoben und
sie in den Neubau übertragen lassen.
Die Hauptquelle für die
Geschichte der Kaiserin Richardis ist die Chronik des Abtes Regino von
Prüm. Die Legenda s. Richardis, abgedruckt bei Grandidier, Hist.
de l’égl. de Strasbourg II, CCCX, geht auf Hermann’s von Reichenau Angaben
zurück. Vgl. Dümmler, Gesch. d. Ostfränk. Reichs
III passim. Eine unkritische neuere Bearbeitung des Stoffs gibt das Buch
von Ch. Deharbe, S. Richarde, Paris 1874.
Allgemeine Deutsche Biographie (ADB) (in
German), vol. 28, Leipzig: Duncker & Humblot, pp. 420–421
SOURCE : https://de.wikisource.org/wiki/ADB:Richgard
Band XVII (2000)Spalten
1141-1142 Autor: Ekkart Sauser
RICHARDIS (Richarde,
Richgarda, Richkart): hl. Kaiser, geb. um 840, gest. 18.9. 894-896 in
Andlau/Elsaß. Fest: 18.9. - R. ist die Tochter des elsässischen Grafen
Erchanger. In den Jahren 861-862 wurde sie verheiratet mit Kaiser Karl III.,
dem Dicken. Im Jahre 881 wurde sie mit Karl in Rom von Papst Johannes VIII. zur
Kaiserin gekrönt. Aus Neid wurde sie grundlos des Ehebruchs mit dem Kanzler
Liutward verdächtigt. Daraufhin zog sie sich 887 in das von ihr auf ihrem
Erbgut errichtete kloster Andlau im Elsaß zurück. Damals stand diesem
Benediktinerinnenstift ihre Nichte Rotrud als Äbtissin vor. Nach ihrem Tode
wurde sie dort beerdigt. Past Leo IX. erhob im Jahre 1049 ihre Gebeine. Ihr
Hochgrab ist noch errichtet. Es wurde um 1350 errichtet. Sie ist bis heute
Patronin von Andlau. - In der Kunst wird sie dargestellt in kaiserlichen
Gewändern mit Krone und Palme, mit Flammen, die an ihrem Gewande emporlodern,
als Klosterfrau mit abgelegter Krone, brennenden Holzscheiten, Bär und
Pflugschar. Sie wird in Feuersnot angerufen. Schließlich weist Barbara Henze
noch darauf hin, daß R. seit 878 Laienäbtissin in Säckingen und Zürich gewesen
ist. (LThK2 Bd. VIII, Sp. 1175).
Lit.: Acta SS Sept. V
(1755) 795-798; - MGSS I 597, V 108 f., 421; - BHL 7, 201 f.; - J.M.B. Clauss:
Die Heiligen des Elsaß, Düsseldorf 1935, 111 ff., 222 f.; - Zimmermann III 105
ff.; - H. Büttner: Geschichte des Elsaß, Berlin 1939, 148 f., 157-160; - M.
Barth: Die hl. Kaiserin Richardis und ihr Kult: Festschrift zur 900-Jahr-Feier
der Weihe der Stiftskirche von Andlau... Schlettstadt 1949, 11-100 (Lit.); -
Baudot-Chaussin IX 385 ff.; - Réau III 1150 f.; - BiblSS 11, 157 ff.; - Enc. de
l'Alsace, Bd. 11 Straßburg 1985, 6426 f.; - HelvSac 3/1, 335 f., 352 f.; - LMA
7, 827; - LThK2 Bd. VI, Sp. 1295 (A. M. Burg); - LThK3 Bd. VI, Sp.
1175 (B. Henze); - LCHI, Bd. VIII, Sp. 268 (P. Stinzi); - J. Torsy: Der Große
Namenstagskalender, Freiburg-Basel-Wien 198511, 267.
Ekkart Sauser
Letzte Änderung:
19.11.2001
SOURCE : https://web.archive.org/web/20070312163813/http://www.bautz.de/bbkl/r/richardis.shtml
Statue
de Sainte Richarde au milieu des gargouilles, Cathédrale Notre-Dame de
Strasbourg (PA00085015),
Façade sud, Alsace, Bas-Rhin
Voir aussi : http://orthodoxievco.net/ecrits/vies/synaxair/septembr/richarde.pdf
https://www.crhf.net/fr/view.php?file=/prive/bibliopdf/Richarde.pdf
https://guyderambaud.fandom.com/fr/wiki/Richardis_d%27Andlau,_son_ourse_et_l%27abbaye
http://acpasso.free.fr/Chroniques/OurseAndlau/OurseAndlau.pdf