Bienheureux Vladimir
Ghika
Martyr (+ 1954)
Déclaré Vénérable par le Pape François, décret du 28 mars 2013, en italien, Mgr Vladimir Ghika, un prêtre du diocèse de Paris, a été béatifié à Bucarest le 31 août 2013 - Communiqué du service de la communication du diocèse de Paris.
Mgr Vladimir Ghika, né à Constantinople en 1873 et mort dans les geôles du régime communiste roumain en 1954 sera béatifié le 31 août 2013. Mais en quoi ce prêtre ordonné pour le diocèse de Paris peut-il nous inspirer aujourd'hui ?
Un apôtre de la charité - Un précurseur de l’œcuménisme - Prêtre dans son diocèse et dans le monde - Un témoin de la foi dans l'Histoire - Face au martyre - video, diocèse de Paris, Vladimir Ghika, un prêtre parisien bientôt béatifié
- Les grandes dates de l'action de Mgr Vladimir Ghika.
- Lettres à mon
frère en exil - Un documentaire d'Ana Boariu (2009, 52 min) - Une
coproduction KTO/Signis Roumania. Le film retrace l'installation progressive de
la terreur en Roumanie, à l'époque stalinienne, telle qu'elle a été décrite par
Vladimir Ghika, prince roumain, prêtre du diocèse de Paris et martyr de
l'Église catholique. Le film suit le fil d'une correspondance inédite,
redécouverte seulement en 2007: celle des lettres envoyées par Vladimir Ghika
entre 1948 et 1952 à son frère Dimitri, ancien diplomate et ministre des
affaires étrangères de la Roumanie, exilé en Suisse. Vladimir Ghika a été
arrêté et condamné à trois ans de prison pour avoir maintenu le lien avec le
Vatican et aussi avec son frère. Il est mort en prison le 16 mai 1954, à l'âge
de 80 ans.
Ce n'est point tant ce
qu'on fait qui importe, mais la façon dont on le fait, ce n'est pas ce qui
arrive, mais la façon dont on l'accueille.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/12763/Bienheureux-Vladimir-Ghika.html
Une vie au service de
Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954)
Vladimir Ghika est né le
25 décembre 1873, dans une famille régnante roumaine, à Constantinople, où son
père représentait la Roumanie auprès de la Porte Ottomane. Sa mère est
descendante d’une famille française. Il est baptisé et confirmé dans l’Eglise orthodoxe.
Il arrive en 1878 en
France, suit des études à Toulouse où il est licencié en droit, et ensuite à
Paris où il intègre avec son frère l’Institut d’Études Politiques.
Il souhaite devenir
prêtre, et après des études à Rome, il obtient en 1898 une licence en
philosophie et un doctorat en théologie.
En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans
l’Église catholique.
Suite à une rencontre
providentielle avec sœur Pucci, il introduit Les Filles de la Charité en
Roumanie. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle
de sa vie, Vladimir va se vouer, avec une immense disponibilité pour les
pauvres, les malades, les blessés, à diverses actions de charité.
Pendant la Grande Guerre,
on retrouve Vladimir Ghika à Rome ou Paris où il continue ses activités
charitables dans les hôpitaux peuplés des blessés, victimes du tremblement de
terre d’Avezzano en 1915, ou des tuberculeux de l’hospice de Rome. A Paris, il
développe une importante activité diplomatique, il défend les intérêts de la
France dans les milieux civils et ecclésiastiques, et œuvre au rétablissement
des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Le 4 octobre
1921, la France lui accorda la Légion d’honneur.
De 1920 à 1922, Vladimir
fut de ceux qui œuvrèrent à la renaissance de l’Université de Louvain dont la
bibliothèque avait été totalement détruite durant la guerre. Il fit partie du
Comité international constitué en ce but et dirigé par le recteur, Mgr
Deploige. En remerciement, le Cardinal Mercier, primat de Belgique, lui proposa
d’inaugurer une chaire consacrée à la Roumanie. Vladimir y donna plusieurs
conférences.
En 1923, en la Chapelle
des Lazaristes, Vladimir Ghika est ordonné prêtre du diocèse de Paris par le
Cardinal Dubois qui lui accorde l’autorisation de célébrer la messe selon les
deux rites romain et byzantin. Il est nommé ensuite à l’église des étrangers
(aujourd’hui l’église Saint-Ignace). A l’aise dans tous les milieux, il côtoie
le Pape et les têtes couronnées, les intellectuels et les artistes ; il
est notamment l’ami de Jacques Maritain, Paul Claudel, Francis James. Mais il
va aussi à la rencontre des âmes les plus éprouvées, les plus anxieuses, les
plus révoltées. Il est à l’origine de nombreuses conversions. Par son action
œcuménique, il œuvre toute sa vie pour l’unité des chrétiens.
Il possédait un don
spécial d’attirer la confiance et d’obtenir des conversions. Il avait un sens
si vif du péché que, plus d’une fois, au confessionnal, comme le Curé d’Ars,
devant l’aveu de leurs fautes plus lourdes, des pécheurs l’entendirent pleurer [1].
Entre 1927 et 1939,
Vladimir Ghika est aussi l’aumônier du Centre d’Études Religieuses, fondé en
1925 par Jean Daujat.
En 1931 le Pape Pie XI le
nomme protonotaire apostolique. Il était depuis 1927 membre du Comité directeur
des Congrès Eucharistiques. Son activité sacerdotale et apostolique n’a pas de
limites : avec une bonté sans frontières, disponible à tous les appels des
âmes, il parcourt les cinq continents, mais toujours avec le cœur à Paris. De
Villejuif à Auberive, de Rome à Sydney ou de Buenos Aires à Tokyo (où il
participe à la fondation du premier carmel) toute circonstance est bonne pour
parler de Dieu aux gens rencontrés sur sa route.
Il a été l’inspirateur de
l’Association Virgo Fidelis, destinée à promouvoir prières et sacrifices pour
le sacerdoce.
En 1939, au début de la
guerre, Vladimir Ghika se trouvait en Roumanie. Avec la permission de
l’archevêque de Paris, le Cardinal Suhard, il décide d’y rester. Il y poursuit
son activité sans relâche auprès des réfugiés, des malades, des prisonniers,
des victimes des bombardements. Il est très proche de l’Église
gréco-catholique, il instruit et guide spirituellement les étudiants. Il
confesse et célèbre la messe dans une prison de femmes.
Après l’arrivée du
communisme il fait le choix de rester dans son pays auprès de ses compatriotes
en souffrance. Malgré une santé précaire il continue son activité sacerdotale.
Le 18 novembre 1952 il est arrêté. Il subit plus de quatre-vingts
interrogatoires nocturnes, il est menacé, battu et torturé et, après un
simulacre de procès, est condamné à trois ans d’incarcération dans la prison de
Jilava près de Bucarest. Ici, il prêche, raconte ses souvenirs et un peu de
joie illumine les visages qui l’entourent. Pour lui, les murs de la prison
n’existaient pas. Il était libre, parce qu’il faisait la volonté de Dieu [2]. Le
16 mai 1954, il meurt d’épuisement.
La cause de sa
béatification est ouverte en 2002, par l’Archevêché de Bucarest.
Sa vie, son témoignage,
sont d’une actualité extraordinaire […]
Tous ensemble, continuons de supplier pour sa rapide glorification aux yeux de
toute l’Église, lui qui déjà ne cesse de veiller avec tendresse sur nous et sur
tout son peuple [3].
Parce que l’Amour infini
se donne totalement, nous devons aussi nous donner totalement. Mgr Ghika
insistait beaucoup sur ce don total de soi à Dieu, sans restriction, sans
réserve, sans partage, pour les laïcs comme pour les prêtres, pour les gens
mariés comme pour les religieux, dans le monde comme dans le cloître :
lui-même l’a vécu et réalisé dans sa vie bien avant de recevoir le sacerdoce.
Au fur et à mesure que grandissait sa charité, il a voulu cette offrande
volontaire de lui-même de plus en plus totale, il l’a poussée jusqu’à renoncer
à sa fortune, jusqu’à la ruine de sa santé, jusqu’à risquer la lèpre au service
des lépreux, jusqu’à rester sous la persécution au service des persécutés,
finalement jusqu’à cette mort misérable dans un cachot de prison, fin logique
en pays de persécution d’une vie donnée à Dieu et à ses frères et consommation
définitive de l’offrande volontaire de lui-même par amour : certes, on ne
peut parler de martyre au sens le plus strict du mot puisqu’il n’a pas été tué,
mais au sens large la qualification de martyr lui convient bien puisqu’il s’est
exposé volontairement à une mort qui devait résulter de la longue suite des
privations et des mauvais traitements [4].
[1] Mgr Gégout, Bulletin de l’Œuvre de
Saint-François de Sales, 1957
[2] Didier Rance, Courage et fidélité. L’Église
gréco-catholique unie
[3] Père Daniel Ange, Lettre à l’occasion de la
rencontre dédiée à la mémoire de Mgr V. Ghika, Auberive, 2009
[4] Jean Daujat, L’apôtre du XXe siècle
Monseigneur Ghika
SOURCE : https://dioceseparis.fr/Une-vie-au-service-de-Dieu.html
Qui était Vladimir Ghika
?
Le 15 et 16 mai 2023, les
reliques du bienheureux Vladimir Ghika seront vénérées à la Chapelle Notre-Dame
de la Médaille-Miraculeuse à Paris. Découvrez l’histoire de ce prince roumain,
né orthodoxe et devenu catholique.
par Antonia Barot
Publié le 07/05/2023 à
09h00
Vladimir Ghika est né à
Constantinople en 1873. Il est issu d'une dynastie princière qui régna sur la
Moldavie et la Valachie, les deux principautés qui formaient la Roumanie, avant
que cette dernière ne soit reconnue en 1866 comme un État par l'Empire ottoman.
Son père, le prince Ioan Ghica travaille auprès de l'Empire comme ambassadeur
roumain, la Roumanie restant à cette époque encore dépendante des Ottomans –
elle ne sera érigée en royaume de Roumanie qu'en 1881. Aussi, le jeune Vladimir
Ghika vit une enfance marquée par la dislocation des empires et le conflit
russo-turc, avant de connaître, comme ses contemporains, la violence des deux
guerres mondiales.
Le précurseur de
l’œcuménisme dans l’Église
Pourtant élevé dans la
foi orthodoxe, il se convertit en 1902 au catholicisme. Alors âgé de
30 ans, il poursuit des études en théologie. Vladimir Ghika est convaincu
qu'une unité entre chrétiens existe, une unité qui pourrait être portée par la
reconnaissance de la primauté du pape. Ce précurseur de l'œcuménisme est
ordonné prêtre en 1923. Il a alors cinquante ans et œuvre dans le diocèse de
Paris, rue de Sèvres, à la paroisse des Étrangers aujourd'hui devenue
Saint-Ignace.
Aux côtés des plus grands
comme des plus petits
Personnalité simple et
généreuse, Mgr Vladimir Ghika côtoie les intellectuels comme les chiffonniers.
Il est proche du philosophe Jacques Maritain, du poète Francis Jammes, mais
aussi du pape Pie X qui le missionnera d'agir pour l'unité de l'Église en
Occident et en Orient. Pendant l'entre-deux-guerres, il se mobilise sur tous
les fronts caritatifs: auprès des pauvres dans un bidonville de Villejuif, au
Japon, en participant à plusieurs Congrès eucharistiques internationaux comme
ceux de Sydney, Carthage, Buenos Aires… À l'aube de la Seconde Guerre mondiale,
il obtient l'autorisation de retourner dans son pays natal. Plusieurs années
durant à Bucarest, il s'occupe alors des Polonais qui fuient l'occupation
nazie.
Un destin de martyr
Au sortir de la Seconde
Guerre mondiale, il vit l'installation du communisme. Toujours en Roumanie et
fidèle à son grand cœur, il vient en aide aux victimes du régime. Mais, après
avoir fait parvenir au Vatican, des documents révélant l'ampleur de la
persécution de l'Église gréco-catholique, il est arrêté. Jeté en prison en
1952, il continue d'exercer sa foi, malgré les multiples épisodes de torture et
d'humiliation qu'il subit et qui conduisent à son décès le 16 mai 1954.
Son courage et sa bonté font de lui une figure respectée des catholiques et des
orthodoxes, en France comme en Roumanie où il a été béatifié en 2013.
Saint Thomas d’Aquin,
l’illustre théologien
Charles de
Foucauld, ce futur saint qui nous inspire
Vladimir Ghika, ce saint
méconnu dont l’Église fête le jubilé
Archibald Tuttle, CC
BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Morgane Afif - publié
le 06/05/23
Pour le 150e anniversaire
de sa naissance et le 10e anniversaire de sa béatification, les reliques du
bienheureux Vladimir Ghika seront exposées à Villejuif (Val-de-Marne) et à
Paris du 7 au 16 mai 2023. L’occasion de découvrir la vie de ce saint méconnu.
Constantinople, 25
décembre 1873. Dans le froid de l’hiver, la princesse Alexandrine Moret de
Blaramberg, épouse de Jean Ghika, diplomate descendant d’une illustre lignée de
princes régnants de Moldavie, met au monde un fils. De ses parents, le jeune
Vladimir tient une inclination précoce pour la religion, alors qu’il grandit
dans l’Église orthodoxe de son baptême. La présence de Dieu ne le quitte plus,
depuis son enfance en Roumanie, puis à Toulouse, où il grandit dans une famille
aimante et unie, jusqu’à la mort de son cher père.
Après son baccalauréat,
il rejoint Paris, avec son frère Démètre, où ils étudient ensemble sur les
bancs de ce qui est devenu depuis Sciences Po Paris. Sa santé fragile le
contraint à rentrer en Roumanie quelque temps. Il étudie le droit, avant de
rejoindre Rome, où il obtient un doctorat en théologie. « J’irai là
où l’amour de Dieu me conduira, écrit-il ; et j’essaierai de faire en
sorte qu’Il soit le premier, le plus fort, le mieux servi en moi. » C’est
au cœur de la ville éternelle, dans l’église Sainte-Sabine, qu’il rejoint
finalement l’Église catholique le 13 avril 1902 en professant une foi qui
ne renie pas celle de son baptême : « Je ne suis pas ce qu’on appelle
un converti. Catholique de cœur, j’ai dû attendre que la possibilité me soit
donnée d’entrer officiellement par la grande porte, c’est tout. »
Fils de l’Église
orthodoxe devenu prêtre catholique
Ce n’est que vingt ans
plus tard que Vladimir Ghika embrasse la vocation sacerdotale lorsqu’il est
ordonné prêtre pour le diocèse de Paris, le 7 octobre 1923, dans la chapelle
des lazaristes, rue de Sèvres, au pied des reliques de saint Vincent-de-Paul
dont il admire le témoignage. La même année, il rend régulièrement visite
aux époux Maritain qui regroupent dans leur maison de
Meudon un véritable cénacle d’intellectuels catholiques : Paul Claudel,
Francis Jammes, Louis Massignon et François Mauriac deviennent ses amis.
Affecté à l’église
diocésaine des étrangers, actuelle Saint-Ignace, il rejoint les bidonvilles de
Villejuif, où s’entassent dans des taudis travailleurs pauvres, vagabonds,
chiffonniers et mendiants. Suivant l’exemple de Charles
de Foucauld, Vladimir Ghika peut enfin accomplir sa vocation de
missionnaire auprès des plus pauvres. Lorsque sa santé ne lui permet plus de
poursuivre cet apostolat harassant, il reprend les routes pour sillonner le
monde et témoigner auprès des plus grands comme auprès des laissés-pour-compte.
Portant sur lui une relique de la Passion, son intercession pour les malades
obtient, de son vivant, de nombreux miracles de guérison.
Martyr de la foi :
une vie donnée
Lorsque la guerre éclate,
Vladimir rejoint finalement son frère cadet, devenu diplomate comme leur père,
en Roumanie. A Bucarest, il confesse, rend visite aux lépreux, prêche,
accompagne les égarés et convertit les cœurs sans relâche. Lorsque les communistes parviennent en 1945 à infiltrer les
services secrets roumains, dont une partie est affectée au culte, le père
Vladimir Ghika devient une cible à abattre. Alors qu’il peut fuir son pays pour
trouver refuge avec son frère à Genève, il n’hésite pas et reste auprès du
troupeau qui lui a été confié. L’étau se resserre alors autour du culte
chrétien et les dénonciations se multiplient, autant que les procès pour
espionnage.
Lorsque la menace devient
réelle, Vladimir se confesse, avant d’être arrêté quelques heures plus tard
pour subir un simulacre de procès au terme duquel il est condamné à
« trois ans de prison à régime sévère pour complicité de crime et haute
trahison ». Déporté, il est torturé, battu, privé de sommeil et de
nourriture, mais ne livre aucune information qui eût pu compromettre ses amis.
Dans l’enfer du camp, il prêche, confesse, célèbre la messe clandestinement, et
raconte aux détenus ses nombreux voyages pour leur faire oublier la misère de
cette existence. En 1954, il finit par succomber à la suite des mauvais
traitements qui lui ont été infligés, ne cessant d’implorer le pardon pour ses
bourreaux. « On souffre à la proportion de son amour, explique-t-il. La
puissance de souffrir est en nous la même que la puissance d’aimer. »
Déclaré bienheureux et martyr de la foi le 31 août 2013, il est désormais fêté
le 16 mai. Il nous a laissé ce conseil évangélique édifiant de justice et de
charité : « Qui se dépouille pour autrui se revêt du
Christ. »
Pour aller plus
loin :
Monseigneur Vladimir Ghika, éditions du Triomphe, coll.
« Le Vent de l’Histoire », Gaëtan Evrard et Louis Bernard
Koch, 16,90 €.
Programme de la semaine du jubilé : https://dioceseparis.fr/accueil-des-reliques-du-60672.html
Lire aussi :Joseph-Benoît Cottolengo, l’apôtre des déshérités
Lire aussi :Sainte Gianna Beretta Molla, mère au prix de sa vie
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/05/06/vladimir-ghika-ce-saint-meconnu-dont-leglise-fete-le-jubile/
Bienheureux VLADIMIR
GHIKA, prêtre martyr (1873-1954)
"J'irai là où
l'amour de Dieu me conduira; et j'essaierai de faire en sorte
qu'il soit le premier, le plus fort, le mieux servi en moi."
Un prêtre pour notre
temps
La figure de Vladimir
Ghika, Prince roumain, est attachante à plus d’un titre. Il est né à
Constantinople en 1873 ; il a vécu en France, spécialement à Paris mais a
beaucoup voyagé. L’époque est rude : il assiste à la dislocation des
empires, voit la naissance des Etats nationaux, connaît deux guerres mondiales.
Issu d’une famille qui régna sur la Moldavie, baptisé dans l’Eglise orthodoxe,
il devient catholique sans renier ses racines. Longtemps laïc, c’est à 50 ans
qu’il devient prêtre pour le diocèse de Paris. Prêtre ou laïc, il a marqué
l’entre-deux-guerres par son action charitable, tant dans son pays qu’à Paris
ou à Rome. Il a été proche des grands comme des pauvres, rencontrant le monde
de la pensée mais aussi vivant dans une baraque à Villejuif près des
prolétaires de la banlieue rouge. Très attaché à la présence divine dans
l’eucharistie, il a promu les Congrès eucharistiques internationaux et parcouru
le monde. Sensible à la vie religieuse, il a implanté les Filles de la Charité
en Roumanie et le Carmel au Japon. Il a créé sa propre congrégation dont les
intuitions rejoignent celles des nouvelles communautés.
A la croisée des mondes
oriental et latin, Vladimir Ghika est un précurseur en œcuménisme.[…] Docteur
en théologie, sa spiritualité et son action lui permettent de développer une
théologie du besoin et la liturgie du prochain. Sa vie spirituelle est centrée
sur la présence du Christ rédempteur dans l’eucharistie ; la puissance de
la rédemption passe par le ministère du prêtre. Le don de soi comme abandon
confiant à la grâce lui fait concevoir le martyre comme témoignage suprême
d’amour. Il ira rejoindre son peuple au début de la seconde Guerre mondiale,
vivant avec lui, pendant quinze ans son infortune […]. C’est à cette époque
qu’il donne son plein. […] il est jeté en prison à l’âge de 80 ans, à cause de
sa foi catholique et de ses œuvres missionnaires. C’est en 1954 qu’il meurt
épuisé, sous le regard admiratif et compatissant de ses compagnons de prison
dans une oblation silencieuse de sa vie. […].
(Mgr Philippe Brizard,
protonotaire apostolique, présentation du bienheureux Vladimir Ghika à
Notre-Dame de Paris, le 26 mai 2013, messe de l’Œuvre d’Orient)
Vladimir Ghika est né en
1873 à Constantinople, d’une famille princière roumaine orthodoxe. Par ses
études à Toulouse, de 1878 à 1893, et ensuite à Paris et Rome, il acquiert une
formation humaine et spirituelle profonde. C’est à Toulouse qu’il découvre
l’Eglise catholique et, en 1902, à Rome, il y fait son entrée officielle. Il
est un pont entre l’Orient et l’Occident et œuvre toute sa vie pour l’unité des
chrétiens.
En 1906 il introduit les
Filles de la Charité en Roumanie. Il se met au service des plus pauvres et des
blessés de la vie. Il pratique ce qu’il appelle la théologie du besoin: tout
besoin rencontré sur notre route est une visite de Dieu.
En France, à partir de
1919, il prend part au renouveau intellectuel chrétien aux côtés de son ami
Jacques Maritain et de bien d’autres personnalités. Sur le plan diplomatique,
il agit pour le rétablissement des relations entre le Saint Siège et la France,
ce qui lui vaudra la Légion d’honneur.
En 1923, Vladimir Ghika
est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris. Il pourra célébrer selon les rites
latin et byzantin.
Quelques années plus
tard, le Pape le nomme protonotaire apostolique et membre du comité directeur
des Congrès eucharistiques, ce qui lui vaudra de parcourir les cinq continents.
En France ou ailleurs son activité sacerdotale et apostolique n’a pas de
limites. Avec une infinie bonté et une disponibilité à tous les appels des
âmes, il obtient de nombreuses conversions, tout au long de sa vie.
Se trouvant en Roumanie
en 1939, il choisit d’y rester et se dépense sans compter au milieu de ses
compatriotes, vivant avec eux les violences de la guerre et ensuite
l’installation du communisme. Il est arrêté (1952) et condamné, avec tant
d’autres victimes de la persécution religieuse. Tout le temps de son
emprisonnement, malgré les privations, les mauvais traitements et les tortures,
il est parmi ses codétenus un témoin de la douceur évangélique et un modèle d’inflexibilité
dans son affirmation de la foi au Christ.
Le 16 mai 1954, après
vingt ans d’une vie de laïc missionnaire et trente ans de sacerdoce, il donne
sa vie en martyr de la foi, dans une prison près de Bucarest.
Vladimir Ghika a été
béatifié en 2013, il est fêté le 16 mai.
SOURCE : http://www.vladimirghika.fr/
Extraits de la préface de
Mgr Philippe Brizard au livre de Francesca Baltaceanu et Monica Brosteanu, Vladimir
Ghika, Professeur d’espérance, Editions du Cerf, 2013:
[…] Vladimir Ghika a vécu
à des époques charnières de l’histoire de l’Europe. Né en 1873 à Constantinople
(Istanbul), où son père était diplomate, et mort en 1954, il a connu deux
séismes historiques. D’abord, celui de la Première Guerre mondiale, où il a vu
s’effondrer les empires et naître des États nationaux en Europe centrale. Il a
ensuite vécu l’autre, la Seconde Guerre mondiale, tout aussi dramatique, au
cours de laquelle idéologies et dictatures tentèrent de subjuguer le monde et
s’affrontèrent en un combat sans merci. La jeune Roumanie, soumise aux
tentations du fascisme et du nazisme, s’effondre à la fin de la guerre. Elle devient
la proie de l’U.R.S.S. Abandonnée par les Occidentaux, elle connaît le triste
sort que lui réservaient avec d’autres les accords de Yalta. D’une certaine
manière, Vladimir Ghika est un représentant de ce monde disparu. Il était
prince. Il descendait d’une famille qui régna tant sur la Moldavie que la
Valachie et qui contribua à l’avènement de la Roumanie. Sa haute naissance en
fait un européen, à l’aise partout. Il circule de Bucarest à Paris, de
Bruxelles à Varsovie. Il réside à Toulouse, à Paris et à Rome. Partout il
rencontre des personnalités de son rang. Sans s’en cacher, il ne sera jamais
prisonnier de son milieu. Il est attentif à toutes les victimes de ces
changements. Il apporte même sa contribution quand il s’agira d’établir de
nouveaux rapports entre les États et l’Église, de servir l’union entre les
Églises, toujours dans le sens de la paix et de la charité. Plus tard, nommé
protonotaire apostolique et membre du comité directeur des Congrès
eucharistiques internationaux, et surnommé par Pie XI le vagabond apostolique,
il parcourra le monde. « Le vaste monde devient le village de sa charité »,
écrit Ch. Molette tandis que Jacques Maritain nous laisse ce récit amusant : «
Disponible à tous les appels qui l’invitent au service des âmes, Mgr Ghika est
toujours en route : le matin au Congo, à midi à Buenos-Aires, pour le thé de 5
heures à Tokyo, - que dis-je ? Le voilà à Calcutta, puis à Melbourne. Et
toujours à Paris par le coeur »… Il vivra donc pleinement avec son temps.
Vladimir Ghika n’a pas fait que voyager. Partout où il a résidé, à Bucarest, à
Rome, à Paris, il a agi selon des intuitions très fortes avec toujours la même
attention aux pauvres. « Disponible à tous les appels… » Voilà qui caractérise
bien Vladimir Ghika, mû par une véritable charité. Et l’amour de Dieu et du
prochain, particulièrement l’amour de Dieu rencontré et vécu dans et avec les
pauvres, est la voie de la sainteté.
S’il fallait d’un mot
qualifier ce que fut Vladimir Ghika, je dirais à la suite d’un de ses petits-neveux
le mot Union. « Union entre chrétiens, union entre l’Orient et l’Occident,
union entre pauvres et puissants, union entre l’action concrète et la prière
universelle, union entre le temporel et le spirituel » (Thierry de Briey,
lettre du 18 mai 2005). […] Son amour de l’Église l’a conduit, sans renier la
racine orthodoxe de sa foi, à devenir catholique et à rechercher l’union des Églises.
Ensuite, il a été presque aussi longtemps missionnaire laïc que prêtre : le
continuum de sa vie a certainement été la charité et il est passé du sacerdoce
royal des chrétiens au sacerdoce ministériel. Il avait cinquante ans. Sa
conception du prêtre séculier et sa manière d’exercer le ministère méritent
attention. Enfin, il a développé une spiritualité, adaptée à son apostolat puis
à son ministère profondément enracinée dans la tradition, qu’il a proposée à
d’autres de vivre, notamment à travers une fondation qui, malheureusement ne
dura pas, l’OEuvre des Frères et des Soeurs de Saint-Jean ou Société auxiliaire
des missions. Pourtant, il explorait des voies qui ont aujourd’hui toute leur
pertinence puisqu’elles sont empruntées par nombre de communautés nouvelles. Sa
fin tragique et glorieuse est l’aboutissement d’une vie donnée et lui donne son
sceau d’authenticité.
Reprenons rapidement
chaque point. Rien n’est moins évident pour un prince orthodoxe que de devenir
catholique. Il a des comptes à rendre à sa famille et à son pays.
[…]D’ailleurs, il ne s’est pas converti simplement pour changer de religion. Ce
fut plutôt la conséquence du choix délibéré qu’il fit d’un projet de vie
totalement consacré à Dieu, au service du prochain, à l’action pour l’unité de
l’Église. Après sa profession de foi catholique, à Rome, en 1902, il déclare :
« Je ne suis pas ce qu’on appelle un converti. Catholique d’esprit et de coeur,
j’ai dû attendre que la possibilité me soit donnée d’entrer officiellement par
la grande porte. C’est tout ». Comme on lui demandait pourquoi il était devenu
catholique, il répondit, non sans esprit, « pour devenir plus orthodoxe ». Non
sans esprit, mais avec un grand sens théologique remarquable pour l’époque. Sa
racine est orthodoxe ; il ne la reniera jamais. Mais il veut dire aussi qu’il
n’existe qu’une seule foi portée par des Églises séparées – catholique et
orthodoxe – mais unies sur ce point. Le service de cette vérité l’a conduit à
l’unicité de l’Église. Il ne dispose pas, à ce moment-là, des outils
théologiques nécessaires pour exprimer son intuition selon laquelle il
n’existe qu’une foi orthodoxe (au sens étymologique : la foi droite, la vraie)
et que l’Église est de soi catholique, au sens des notes de l’Église. […] Ghika
[…] écrit : « Je crois en cette Église que mes ancêtres ont quittée, sans
penser à une rupture, sans penser au trésor qu’ils perdaient. Je ne suis pas un
renégat! Je vais devenir catholique pour être meilleur orthodoxe; je suis un
revenant du Bosphore et du Danube, un pèlerin de Byzance à la maison mère de la
foi, à la Rome éternelle ! Ce qui m’attire, ce n’est pas la grandeur d’une Cité
ni sa renommée, mais l’Esprit et le témoignage de Pierre… » […]
Son attachement au
ministère de Pierre et son désir d’unir l’Orient et l’Occident marqueront toute
sa vie et détermineront son sort. Cette profession de foi catholique n’est
qu’un aspect de son choix de vie totalement consacrée à Dieu. Par vie
totalement consacrée à Dieu, il entend développer par l’exemple, par le
sacrifice de tout ce à quoi on peut tenir d’habitude, l’esprit chrétien, avec
la grâce de Dieu.
Il souhaite vivre en un
pays où il y ait des églises accueillantes, où il puisse faire son adoration
devant le Saint-Sacrement. Il souhaite appartenir à une Église où l’on vit la
charité, où il y ait assez de disciples pour être protégé contre ses propres
écarts, assez de sécurité pour être vraiment libre, où l’amour de Dieu qui est
désormais sa raison de vivre peut être le plus vif, le plus nourri, le plus
aidé. Par « service du prochain », il dit clairement : « je n’en suis que trop
sûr, les pauvres, les malades, les paysans roumains, me verront plus souvent
qu’ils ne voient les bourgeois ou les boyards (les nobles) de Bucarest, puisque
je serai tout à eux. Je serai avec eux tous les jours, non en étranger mais en
ami et frère, non en visiteur accidentel entre une noce et une partie de poker,
mais comme un des leurs ». Ghika brille par son immense charité. D’abord, il se
met à bonne école, se considère comme l’humble disciple de Monsieur Vincent,
son maître en service du prochain. Plus tard, il rencontrera une Fille de la
Charité, remarquable entre toutes, Soeur Pucci. Avec elle, on peut dire qu’il
réalisa de grandes choses, pas seulement le dispensaire Bethléem Mariae de Bucarest,
prélude au grand hôpital Saint-Vincent-de-Paul, mais aussi le service humble
des malades, des blessés de la révolte paysanne de 1907, des réfugiés atteints
du choléra, des lépreux qui l’impressionnent beaucoup. La charité, selon
Vladimir Ghika, est l’élément central de l’apostolat. La pratique de la charité
lui fera élaborer une théologie du besoin et une liturgie du prochain
directement rattachées à l’eucharistie. Répondre à tout besoin est un devoir
pour secourir nos semblables qui fait apprendre la présence « réelle »,
disait-il, de Jésus dans la misère d’autrui. La liturgie du prochain découle de
cette conception : le Christ est présent de part et d’autre, chez le
bienfaiteur et chez le frère secourable. « Si le geste est de part et d’autre ce
qu’il faut, il n’y a plus des deux côtés que le Christ rejoint dans deux êtres,
à travers deux êtres, le Christ bienfaiteur venu vers le Christ souffrant pour
se réintégrer dans le Christ victorieux, glorieux et bénissant… La racine de la
charité se trouve dans la messe et la communion… La tâche de la charité,
universelle et sans heure fixe, n’est que la dilatation de la messe à la
journée et au monde entier… » On reste confondu devant tant d’amour du
prochain, devant l’imagination dont Vladimir Ghika a fait preuve précisément
pour répondre au mieux aux besoins avec une humilité exemplaire. Son petit
ouvrage, la Visite des pauvres, un vrai bijou, garde toute son actualité. Le
plus étonnant, c’est que Vladimir Ghika est devenu un missionnaire laïc. En
cela, il s’est conformé à l’ordre reçu du pape Pie X qui repoussa à plus tard
son désir d’être prêtre. Au début du XXème siècle, nous n’en sommes pas
encore à l’apostolat des laïcs tel qu’il s’exprimera dans l’Action catholique.
Et pourtant, Ghika est très conscient de son sacerdoce royal de laïc. Bien
plus, il veut être un laïc formé, comme on dit aujourd’hui. Très vite après sa
profession de foi catholique, il acquiert une licence en philosophie et un
doctorat en théologie. C’est extraordinaire pour l’époque qu’un laïc reçoive la
même formation intellectuelle qu’un prêtre. Une fois prêtre, il montrera par
deux fois son souci de la formation non seulement spirituelle mais aussi
intellectuelle des jeunes laïcs : ce sera en France, outre son action avec Jean
Daujat, la publication d’ouvrages qui articulent foi et raison ; et en
Roumanie, juste après guerre, ses cours aux jeunes de l’ASTRU, Association des
étudiants et jeunes roumains unis (à Rome). Et cet apostolat laïc, il
l’exercera lui-même pendant plus de vingt ans dans tous les milieux auxquels
il a accès, selon le mot de Pie X. Le même pape lui recommande aussi de
travailler à l’unité de l’Église. Cela veut dire qu’il sera près des grands de
ce monde, qu’il prendra soin des intérêts de l’Église mais qu’il grimpera
aussi bien dans les chambres de bonnes débusquer la misère et qu’il courra les
hôpitaux visiter les malades. Et là encore, il aura aussi le souci de former
les personnes qu’il embarque dans le service des pauvres. On peut enfin dire
qu’il fut un laïc consacré, selon le mot de départ : il fit le choix délibéré
d’un projet de vie totalement consacré à Dieu. Il garda donc le célibat.
Venons-en maintenant à sa
vie de prêtre. Il eut l’impression que jamais il n’y arriverait. « A 50 ans,
c’est maintenant ou jamais », dit-il à un lazariste confident de ses
recherches. Il est ordonné pour le diocèse de Paris dans des conditions très
particulières. D’abord, il ne suit pas de séminaire. On fit valoir à Rome la
formation philosophique et théologique qu’il avait acquise. Et l’apostolat qui
exerçait valait bien formation pastorale. Ensuite, il devient prêtre diocésain
de Paris où il habite depuis 1918 ; il est même bi-rité, pouvant célébrer en
rite latin ou en rite byzantin, en vue de son ministère. C’est dire que
l’archevêque de Paris, le cardinal Dubois, conçoit qu’il puisse retourner en
Roumanie et rencontrer les gréco-catholiques. C’est pour le nouveau prêtre une
possibilité de faire le lien entre l’Occident et l’Orient. Ordonné devant
toutes les têtes couronnées ou découronnées d’Europe, il exercera un ministère
hors norme, ayant accès aux milieux les plus divers, aussi bien les
intellectuels que les déshérités, les jeunes et les réfugiés. Il a un point
d’attache, la Chapelle des Étrangers ; il en deviendra même le recteur ! Cette
chapelle avait pour mission d’accueillir les réfugiés de toutes sortes,
victimes des bouleversements consécutifs à la Première Guerre Mondiale. Elle
deviendra par la suite l’église Saint-Ignace du Centre Sèvres dirigé par les
jésuites. Le père ne pouvait qu’être à l’aise dans cette mission. Son activité
la débordera de toutes parts, fidèle à sa théologie du besoin. Point question
de nous appesantir sur son activité, mais rappelons quand même qu’il alla
jusqu’à s’installer dans une baraque sur la « zone » près de Villejuif pour
être au plus près des malheureux qui y vivotaient. Soulignons que, malgré des
conditions de ministère hors norme, le père Ghika est bien et profondément un
prêtre séculier. Il est toujours sur le terrain; il n’attend pas qu’on vienne à
lui, il se déplace. Tout le monde est frappé par sa profondeur. Il accomplit,
somme toute, un ministère classique : il confesse, il conseille. Mais il émane
de sa personne une puissance et une présence qui dégagent une force invincible.
Son ancrage, c’est la messe, sacrement par excellence du mystère de la
rédemption. Pour lui, là est la puissance, celle du Christ présent dans
l’eucharistie. L’oeuvre rédemptrice du Christ continue par le ministère
sacerdotal. Il y croit si fort qu’il obtient des résultats surprenants, des
conversions instantanées. Dans la même perspective, il porte sur lui un
fragment de la Couronne d’épines, une relique de la rédemption, par laquelle il
obtient des grâces absolument miraculeuses et, disons-le, des miracles de
guérison. Il est tellement investi par ce mystère de la rédemption que la messe
qu’il célèbre fait toujours forte impression à ceux qui y assistent. Les actes
du ministère deviennent pour lui des actions coûteuses tant il investit de
force pour que la rédemption agisse. Les turpitudes dont il reçoit confidence
lui arrachent des larmes ; la conversion du pécheur lui demande de gros
efforts, quasiment un combat. Prêtre séculier, il le fut donc excellemment.
Proche de la vie des gens, son accueil était merveilleux : affable, il n’avait
pas réponse à tout ; il invitait plutôt à réfléchir et à prier. Il était mu par
deux choses : le respect des personnes et de leur liberté et par le respect de
l’action de Dieu. Il avait toujours le temps et mettait le prix s’il le
fallait. Ainsi était-il capable de faire un long voyage pour accompagner un
mourant afin de le remettre dans la paix du Seigneur. Il priait beaucoup,
surtout la nuit, et sa dévotion était grande envers la Vierge Marie, la Mère de
Dieu, pont entre l’Orient et l’Occident. Bref, le père Ghika (il deviendra
Monseigneur en 1931) est un modèle de prêtre séculier. Le secret ou plutôt
l’âme de sa vie spirituelle, c’était sa conviction de la réalité de la présence
de Dieu dans toutes les circonstances de la vie. Ce trait convient aussi bien
au laïc qu’il fut qu’au prêtre séculier qu’il est devenu. C’est un chemin de
sainteté à travers le monde. Le Bienheureux Jean-Paul II en parlera comme la
vocation commune des chrétiens.
La vie de Vladimir Ghika
a consisté à vivre extraordinairement les choses ordinaires de la vie
chrétienne. Il les faisait à fond, par amour du prochain et pour l’amour de
Dieu. C’était un maximaliste de la charité. Tout donné, son martyre ne l’a pas
surpris, il couronnait une vie totalement offerte. Pour éclairer ce propos,
il faut parler autrement de l’expérience d’Auberive. Par cette expression, on
désigne la tentative de fondation qu’il fit et qui ne dura pas. Elle n’est pas
qu’un échec. Quand on lit les constitutions de cette Société de frères et de
soeurs, écrites de la main du Père, on comprend tout de suite qu’il y exprime
sa manière de concevoir la mission, sa façon de vivre l’amour de Dieu et
l’amour du prochain, jamais l’un sans l’autre, bref sa façon de vivre en
Église. Que voulait-il donc faire ? Il voulait instituer une Société disponible
à toute activité apostolique, missionnaire et charitable. Ses membres, formés
dans la spiritualité de saint Jean, l’évangéliste, devaient être prêts à
entreprendre tout travail que la Providence leur indiquerait, selon ce que
Vladimir Ghika appelait la théologie des besoins. Le critère fondamental de vie
et d’action était l’amour de Dieu, en fonction duquel tout le reste allait se
définir. Il est particulièrement intéressant de noter que le Père entrevoyait
déjà ce que de nos jours les nouvelles communautés proposent […] Ces nouvelles
communautés cherchent un cadre beaucoup plus souple que celui qu’offrent,
jusqu’à présent, les congrégations. Il s’agit de permettre à des personnes de
différentes conditions de vivre en communauté unies par une même spiritualité
et de faire ainsi l’expérience de l’Église. Le père Ghika était en avance sur
son temps, en faisant de la pluralité des statuts des personnes et des missions
la caractéristique de sa fondation.
Parlons maintenant de sa
spiritualité […]Vladimir Ghika a vu que ce Jésus qui se met entièrement au
service des autres, qui s’engage dans le désintéressement total et la
dépossession de soi est l’homme véritable et est celui qui révèle complètement
comment est Dieu. Il a vu comment doit être l’homme quand il est un homme
totalement donné à Dieu. Là se trouve, à notre avis, le secret de l’apostolat
et du ministère de Ghika, qu’il soit laïc ou prêtre. On dirait, aujourd’hui,
que son action sociale était très développée. Mais justement, il n’en restait
jamais là. Tout était prétexte à évangélisation et il était missionnaire dans
l’âme parce que tout était pour lui révélation de l’amour de Dieu. Nous
trouvons donc en la spiritualité de Mgr Ghika plus qu’un antidote à la
sécularisation. À l’heure où l’Église parle tant de nouvelle évangélisation et
de service des pauvres (diaconia), une telle spiritualité johannique a de quoi
motiver profondément l’action et lui donner sa pertinence. Comme l’a dit le pape
François, en aucun cas l’action de l’Église ne peut se réduire à celle d’une
O.N.G. ! Cette spiritualité est très actuelle.
Mgr Ghika est parti,
épuisé, dans la logique de sa vie, tout donné, tout abandonné. En entrant dans
la prison de Jilava pour purger sa peine, il avait dit et redit avec force à
ses compagnons d’infortune, ceux qu’on a appelé le Lot Mengès du nom de
l’administrateur du diocèse de Bucarest, le lot regroupant des gens qui avaient
tout fait pour garder le lien avec Rome : « pardonnez-leur », ce qui est bien
la marque du martyr qui conforme sa vie à celle du Rédempteur. Sa vie a
parcouru un monde cruel qui, inexorablement, lui a tout pris. N’apparaît plus
que ce qui l’a fait vivre. Ses codétenus ont remarqué qu’il était habité d’une
telle liberté intérieure qu’il donnait l’impression d’ignorer les murs de la
forteresse dans laquelle ils étaient enfermés. Lui qui avait tant fait pour le
rapprochement des Églises est mort, veillé par un juif et entouré d’un hodja
tatar, d’un prêtre américain et d’un prêtre orthodoxe.
Que ces quelques lignes
donnent le goût d’en savoir plus sur la vie du prince Ghika, longtemps demeuré
laïc, devenu prêtre et finalement martyr. Chaque vie est unique ; il vaut la
peine de connaître celle de Vladimir Ghika. Il faut savoir que quantité
d’autres frères chrétiens, orthodoxes ou catholiques, ont eux-aussi témoigné
jusqu’au sang dans ces terribles années de dictature instituée derrière le
Rideau de fer. Puisse Vladimir Ghika être le premier (ou presque) d’une longue
cohorte de martyrs qui méritent d’être glorifiés et qui n’ont pas encore été
reconnus ! Lui qui est devenu catholique sans renier sa racine orthodoxe,
verra-t-il son voeu d’union exaucé ? Il est déjà considéré comme un personnage
éminent dans son pays. Son martyre et la sainteté de sa vie pourraient-ils
être, un jour, reconnus aussi par l’Église dont il est issu, en laquelle il a
été plongé dans l’unique baptême de l’unique foi en un seul Seigneur Dieu et
Père ?
SOURCE : http://www.vladimirghika.fr/biographie%20details.html
Also known as
Vladimir Ghica
Apostolic Wanderer
Profile
Born a Romanian prince,
grandson of the last ruler of Moldavia, Prince Gregory
V. Studied in Toulouse, France,
at the University
of Paris, in Romania,
and at the Dominican university in Rome, Italy.
Established the first free hospital in Romania,
and the country‘s
first ambulance service. Ordained in Paris, France on 7 October 1923.
On 3
August 1939 he
returned to the archdiocese of Bucharest, Romania,
and cared for his parishioners,
the sick,
and refugees throughout World War II. Arrested by Communists on 18
November 1952 for
the crime of being Christian. Tortured,
beaten, starved, and finally martyred.
Born
25
December 1873 in
Constantinople (modern Istanbul, Turkey)
16 May 1954 in
Jilava, Bucharest, Romania from
years of torture, starvation and general abuse
27 March 2013 by Pope Francis (decree
of martyrdom)
31 August 2013 by Pope Francis
beatification recognition
celebrated by Cardinal Angelo
Amato in Bucharest, Romania
Storefront
Additional
Information
other
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fonti
in italiano
MLA
Citation
“Blessed Vladimir
Ghika“. CatholicSaints.Info. 15 March 2022. Web. 15 May 2023.
<https://catholicsaints.info/blessed-vladimir-ghika/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-vladimir-ghika/
Mons. Vladimir Ghika was
beatified in Bucharest
Monday, September 2, 2013
Monsignor Vladimir Ghika
(1873 - 1954), a Roman Catholic priest and Romanian prince, was beatified on
Saturday, August 31, being declared 'blessed' in a Solemn Liturgy presided by
Pope Francis's envoy Cardinal Angelo Amato, the Prefect of the Congregation for
the Causes of Saints.
According to the beatification ritual, after Bucharest Metropolitan Archbishop
made the Pontiff's envoy the request to put Monsignor Ghika among the blessed
and presented his biography, Cardinal Amato read the Pope's Apostolic Letter in
Latin.
The letter was then read in Romanian: 'Fulfilling the request of My Brother
Ioan Robu, the Metropolitan Archbishop of Bucharest, as well as of many other
brothers in Bishopric and of numerous faithful, listening to the opinion of the
Congregation for the Causes of Saints, we, Our Apostolic Authority, allow that
the Venerable Servant of God Vladimir Ghika, a Diocese priest and martyr, a
zealous shepherd and persevering witness of God's love, a fearless defender of
the Catholic faith, as well as of the Communion with the Roman Church be called
from now on by the name of Blessed and that his feast might be celebrated,
every year, in the places and ways set by the Canonic Law on the 16th day of
May, the day when he was born for Heaven. In the name of the Father, the Son
and the Holy Ghost, Amen! Given in Rome, at Saint Peter's, on the 15th day of
August, the Year of Our Lord 2013, the first of our Pontificate'.
The letter is signed by Pope Francis.
According to the customs of the beatification ceremony, the Blessed Vladimir
Ghika's image was unveiled and his relic was brought to the altar in a
procession.
Cardinal Angelo Amato put incense to the relic and worshipped it.
Vladimir Ghika's martyrdom for faith was acknowledged by Pope Francis on March
27.
Vladimir Ghika or Ghica
(born December 25, 1873 in Constantinople, today's Istanbul, Turkey; died May
16, 1954 in Jilava, Bucharest in Romania) was a Romanian prince, diplomat,
essayist, charity man and priest.
He was the grandson of the last ruler of Moldavia, Prince Gregory V. Ghika (
1849 - 1856 ), son of John Ghika (major general, minister plenipotentiary) and
Alexandrina Ghika.
He was born on Christmas Day of 1873 in Constantinople (now Istanbul - Turkey).
He was baptised and anointed by his Orthodox faithful mother, very fond of the
Church, his father being at that time minister plenipotentiary in Turkey. In
1878 he was sent to school in France at Toulouse, and left in the care of a
Protestant family in terms of education and religious practice because the area
there had no Orthodox church. He graduated in 1895, after which he went to Paris
to study at the Faculty of Political Science. Concomitantly, he attended
classes in medicine, botany, art, literature, philosophy, history and law.
Ghika returned to Romania due to angina pectoris, where he continued his
studies until 1898 when he went to Rome to attend the Faculty of Philosophy and
Theology of the Dominicans in Rome, Angelicum. He wanted to become a priest or
monk, but Pope Pius XI advised him to give up the idea, at least for a while,
and dedicate himself as secular apostolate. He did an outstanding job
worldwide, in Bucharest, Rome, Paris, Congo, Tokyo, Sydney, Buenos Aires.
Later, in jest, Pope Pius XI would call him 'the big apostolic wanderer.' Thus,
he became one of the pioneers of the lay apostolate.
He returned to Romania, where he devoted himself to works of charity and opened
the first free clinic in Bucharest called Mariae Bethlehem, he laid the
foundations of a great hospital and sanatorium, the Saint Vincent de Paul, thus
establishing the first free hospital in Romania and the first ambulance
service, becoming the founder of the first Catholic charity institution in
Romania.
On October 7, 1923 Ghika was ordained priest in Paris by Cardinal Dubois,
Archbishop of the city, and he would carry out priestly ministry in France until
1939. Shortly after ordination, the Holy See granted him the right to preach in
the Byzantine Rite. Prince Ghika thus became the first bi-ritual priest of
Wallachia.
On August 3, 1939 he returned to Romania, where the Second World War found him.
He refused to leave Romania, so that he may be with the poor and the sick in
order to help and encourage them.
After the Communists came to power, he refused again to leave, this time aboard
the royal train, for the same reasons. He was arrested on November 18, 1952 on
charges of 'high treason' and imprisoned at Jilava where he was threatened,
tortured and barbarically beaten. A year later he was brought to court for
trial. On May 16, 1954 he died an emaciated, hungered and suffering man as a
result of the ill treatment to which he had been subjected.
SOURCE : https://actmedia.eu/daily/mons.-vladimir-ghika-was-beatified-in-bucharest/47882
Statue of Vladimir Ghika in Bukarest
Romanian martyr hailed as reminder of freedom in
Christ
Bl. Vladimir Ghika. Photo courtesy of
www.vladimir-ghika.ro.
Bucharest, Romania, Sep
12, 2013 / 03:09 am
Monsignor Vladimir Ghika,
a martyr under the 20th century communist government in Romania, was beatified
on Aug. 31, recognized as a witness to Christian freedom despite persecution.
"He was a living
example that in Christ you are a freeman and you can't be enslaved even if you
are thrown in jail or persecuted," said Fr. Chris Terhes, communications
director of the Romanian Eparchy of St. George's in Canton, Ohio.
The Mass of beatification
was celebrated in the Romanian capital of Bucharest by Cardinal Angelo Amato,
prefect of the Congregation for the Causes of Saints, and was attended by
around 10,000 faithful.
The press officer of the
Archdiocese of Bucarest, Cristina Grigore, told CNA Sept. 3 that among the
10,000, "there were also about 50 members of Ghika`s family from Romania
and abroad."
Romania was behind the
Iron Curtain following World War II, and in 1948 the country's communist
government forcibly dissolved the Romanian Catholic Church, a Byzantine (or
Greek) rite Church in full communion with the Bishop of Rome. Many Catholics
were forced to convert to the Romanian Orthodox Church, which was supported by
the state.
Cardinal Amato described
the situation in his homily, saying that "Catholics were humiliated, their
property confiscated, bishops and priests were imprisoned and killed,
seminarians were tortured, lay Christians were forced to renounce the Catholic
faith, monks were dispersed, schools and churches were closed and seized,
religious liberty was suppressed."
He added, however, that
there were also "bishops and priests of the Romanian Orthodox Church who
courageously opposed the abuse of Communist power, most of them ending up in
prison or poisoned."
The cardinal recounted
Blessed Ghika's life, beginning with his 1873 birth into a royal family who
were members of the Orthodox faith, and his subsequent conversion to the
Catholic Church in 1902.
His conversion followed
studies at the Angelicum in Rome. Blessed Ghika converted "believing that
that being Catholic means 'to become more orthodox', maintaining his life in
unshakeable devotion to the Catholic cause."
He used his wealth to
care for the needy and sick, and was ordained a priest for the Archdiocese of
Paris in 1923. Though a priest of the Roman rite, he was given bi-ritual
faculties and also said Divine Liturgy for the Romanian Catholic Church.
In 1939, Blessed Ghika
returned to Romania "to meet the needs of Polish refugees" after the
Nazi invasion of Poland, Cardinal Amato said. He remained even after a new
communist government forced Romania's king to abdicate in 1948, and began to
persecute Catholics.
Blessed Ghika was
arrested and imprisoned in 1952 at the age of 79. He became an "example of
evangelical witness" through his "dignity, forgiveness of his
persecutors, spiritual support of his co-prisoners, and intense prayer
life."
He remained in the prison
at Jilava until he died May 16, 1954 "because of his cruel tortures
applied by the Romanian secret police." He had been beaten and tortured
with electrical shocks, causing him to partially lose his sight and hearing. He
died a martyr by "trials from imprisonment."
Cardinal Amato called the
martyr a "man of deep spirituality ... having a strong desire to see the
achievement of unity between the Orthodox and Catholic Churches."
After recounting Blessed
Ghika's life, the cardinal reflected on three aspects of his pastoral charity:
an ecumenical heart; his active involvement in serving refugees, the sick, and
those wounded in war; and his passion and death under a Stalinist regime.
The beatified martyr "proposed
holiness as the indispensable means for promoting Christian unity,"
Cardinal Amato said. He emphasized that ecumenism must be based on love and
good faith, avoiding "unnecessary and harmful polemics."
According to Cardinal
Amato, Blessed Ghika "saw that the persecution and martyrdom of millions
of Orthodox Christians, especially in Russia and Eastern Europe by communist
regimes, would guarantee a true resurrection which, in the logic of the Paschal
mystery, would lead to the resurgence of unity."
The blessed's apostolate
of caring for the poor included visiting prisoners, guarding Jews from
deportation to death camps during World War II, and directing American food aid
to Orthodox monasteries in Moldova during a 1946 famine, Cardinal Amato said.
Finishing his homily, he
upheld the martyr's example of faith and prayer during his long martyrdom.
Comparing Blessed Ghika to the prophet Isaiah, Cardinal Amato recalled his last
words: "I am dying with a clear conscience that I did all I could (for)
the true Church of Christ, during a sorrowful time for my country and for the
civilized world."
The cardinal added that
the beatification Mass "should be lived as a prophetic sign of
reconciliation and peace, a sad reminder of a past that should not be repeated."
Because of Blessed
Ghika's link with the Paris archdiocese, the Mass was attended by the city's
bishop, Cardinal André Vingt-Trois, along with "a group of French
pilgrims," according to Grigore.
Fr. Terhes explained that
the martyr's example is one of courage for Catholics, through both his
conversion and "by deciding not to comply with the law of an ungodly
government." The priest praised Blessed Ghika's decision to remain in
Romania "knowing that would face the risk of being arrested."
As Christians, Fr. Terhes
reflected, "we can learn from his example that regardless of our heritage
or family, each one of us is called to serve Jesus Christ."
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Carl Bunderson is managing editor of Catholic News
Agency. He
holds a BA in economics from the University of Colorado Boulder and a BPhil
from the Pontifical Lateran University.
Beato Vladimir
Ghika Sacerdote e martire
Istanbul, Turchia, 25
dicembre 1873 – Bucharest, Romania, 16 maggio 1954
La Congregazione del
Vaticano per le Cause dei Santi ha avviato l’iter di beatificazione del martire
romeno, Vladimir Ghika. Tra le prove principali si annoverano i documenti che
si trovano negli archivi della Securitate, ex polizia politica del regime
comunista, nonchè le testimonianze dei colleghi nelle carceri comuniste.
Principe ortodosso per nascita, il monsignor Vladimir Ghika fu consacrato
sacerdote cattolico a 50 anni. In precedenza, Ghika aveva preso parte alla vita
sociale, politica e diplomatica della Romania durante la prima guerra mondiale,
agendo per l’unificazione del paese, a Parigi, Roma e al Vaticano, in veste di
delegato del Consiglio Nazionale Romeno. Dopo il 1923, quando fu ordinato
prete, Vladimir Ghika fu inviato dalla Chiesa Cattolica a Sidney, Budapest,
Dublino, Buenos Aires, dove partecipò ai congressi eucaristici internazionali.
Inoltre, Ghika intrapprese missioni apostoliche in Giappone, Cina o Ceylon.
Soleva benedire con uno spino dalla corona di Gesù Cristo e tra i miracoli da
lui compiuti si annoverano la guarigione di alcune persone e la nascita
dell’erede del trono giapponese. Si spense, nel 1954, in un carcere comunista
in Romania a causa delle torture della Securitate. Vladimir Ghika fu proposto
alla beatificazione dalla Diocesi Cattolica di Bucarest. Tra le prove
principali, ci sono i documenti che si trovano negli archivi dell’ex polizia
politica del regime comunista e le testimonianze degli ex colleghi di carcere.
Suo nonno, Gregorio Ghika X, fu l’ultimo re della Moldavia (1849-1856).
Suo padre, principe e generale, Giovanni Ghika, era stato ministro della Difesa e poi degli Esteri di Romania, poi ministro del suo governo a Costantinopoli presso il Sultano, a Vienna, a Roma e a S. Pietroburgo in Russia. Sua madre era una illustre nobildonna francese.
Lui, Vladimiro Ghika, nacque, tutto di "sangue blu" a Costantinopoli, il 25 dicembre 1873 – Natale del Signore Gesù – e battezzato nella religione grego-ortodossa, come i suoi antenati paterni. Era dotato di intelligenza acuta e di forte volontà, fin da piccolo. Nel 1878, Vladimir arriva in Francia e, al termine dei primi studi, percorre tutta la carriera scolastica, prima al Liceo di Tolosa, quindi all’università di Parigi: tutto lo interessa e tutto approfondisce: lettere, filosofia, diritto, scienze e medicina.
Non ha ancora vent’anni e comprende che la religione dei suoi padri non gli basta, perché nata dallo scisma della Cristianità e Cristo non può essere diviso. Lui da più anni si sentiva cattolico, ma ora comprende che lo scisma in cui di fatto viveva non si sarebbe potuto sanare senza riconoscere il primato della Cattedra di Pietro a Roma e rientrare in grembo alla Chiesa Cattolica, l’unica vera Chiesa di Cristo. Con serenità e decisione, il 15 aprile 1902, a 28 anni, Vladimiro si fa cattolico, nella luce e nella pace dell’anima.
Già laureatosi in filosofia e in legge, ora si laurea pure in teologia, con l’intento
di farsi sacerdote cattolico: nobiltà, studi, amore, vita, tutto il suo genio
per uno solo: Gesù Cristo! E riportare a Lui, molte anime, anche
dall’ortodossia, nella Chiesa Cattolica. Va a raccontarlo al Papa Pio X e a
chiedergli consiglio. Il santo Pontefice ritiene che per lui sia più utile
rimanere laico che farsi prete, per promuovere il ritorno degli scismatici alla
Chiesa, a causa del prestigio dei suoi nobilissimi natali.
Sacerdote di Cristo
Obbedisce, Vladimir, e pensa che il modo migliore per indurre i suoi a riunirsi
alla Chiesa sia quello di illuminarli con la carità più ardente verso Dio e
verso i fratelli, la vera carità teologale, di cui Gesù ha detto: "Da
questo riconosceranno che siete miei amici, se vi amerete l’un l’altro, come Io
vi ho amati" (Gv 13,35).
Nel 1904 comincia a assistere i malati all’ospedale di Salonicco, retto dalle Figlie della Carità. Quindi, a Bucarest, fonda un centro medico e ospedaliero, con le medesime suore. Appare un uomo di Dio, ancora di più nel luglio 1913, quando durante la seconda guerra balcanica organizza un ospedale per la cura dei colerosi e si prodiga nell’assisterli, fino allo sfinimento. Altrettanto, fa per ogni dove, durante la prima guerra mondiale. Davvero si rivela "il cattolico della carità eroica". Ma lui si sente chiamato al sacerdozio e chiede a Dio di aprirgli la via.
Ritorna a Parigi, nel 1922, e si stabilisce a Auteuil, nel convento benedettino di S. Maria, dove si prepara al sacerdozio. Ha 50 anni ed è conosciuto in tutta Europa: per la sua nobile stirpe, per la sua conversione dall’ortodossia al Cattolicesimo, per i suoi scritti e per la sua arte. Collabora con articoli densi di fede e di luce a Le Correspondant, e La Revue hebdomadaire, a La Revue des jeunes, a La Documentation catholique. Stampa più volte il libro La visite des paure, e un altro testo, Pensées pour la suite des jours, che diventa un best-seller. Sono testi pieni di Gesù, di ragioni forti per credere in Lui e per amarLo.
Finalmente, il 7 ottobre 1923, con la benedizione di Papa Pio XI in persona, il
principe Vladimir è ordinato sacerdote nella chiesa dei Lazzaristi a Parigi,
alla presenza di numerosi re e principi d’Europa venuti apposta per onorare il
nobile collega che sale all’altare di Dio. Quel giorno, egli udì nello spirito
le parole di Gesù – che poi scrisse nei suoi Pensées: "O prete, come
oserai sacrificare Me veramente e totalmente, sull’altare, se prima non avrai
veramente e totalmente sacrificato te stesso?". Qualche tempo dopo,
confida: "Potete immaginare ciò che ho provato questa mattina nel trovarmi
proprio là dove Dio aveva permesso che io divenissi uno dei suoi sacerdoti e
dove mi è stato dato di trattare di persona il Corpo e il Sangue del mio
Redentore e di collegare le aspirazioni di tutte le vostre anime e tutte le
vostre intenzioni con i meriti del suo supremo Sacrificio".
L’apostolo
Inizia il periodo più eroico della sua esistenza. Con atto notarile rinuncia
alla sua parte dell’ingente patrimonio familiare, per essere libero di
dedicarsi tutto a Dio e alle anime, per mescolarsi, come farà pressoché subito,
con i poveri più poveri, con gli atei, i bestemmiatori, per condurli, a ogni
costo, a Gesù Cristo e dare loro la consolazione divina.
Va a abitare a Villejuif, poco lontano da Parigi, al centro della zona "rossa": in una baracca abbandonata apre una cappella con il SS.mo Sacramento e dietro edifica la dimora per sé, povero in mezzo ai poveri, soprattutto poveri di Dio. La nobiltà delle sue origini, cui ha rinunciato, la sua serenità imperturbabile e la sua bontà senza limiti, la maestà del suo portamento, in primo luogo il suo spirito di preghiera e il suo amore per Gesù, gli spianano la via in tante anime. Si vedono conversioni tali che solo un particolare intervento della Grazia di Dio può averle operate.
Vinte le prime diffidenze, ricorrono a lui i profughi politici, i miserabili, i ragazzi di strada cresciuti nel vizio e negli stenti. La povera cappella, dove lui prega e fa penitenza, vede innumerevoli anime che tornano a Dio. Ne è informato il Cardinale Arcivescovo di Parigi, il quale gli offre il rettorato della chiesa degli stranieri, in rue de Sèvres, e lo costringe ad accettare. Così don Vladimir ritorna in mezzo all’alta società da cui aveva voluto distaccarsi: esuli e perseguitati politici di tutti i paesi e poi uomini della cultura, della finanza, della politica, pure bisognosi spesso di ritrovare il senso della vita. Riannoda antiche amicizie – J. Maritain, Paul Claudel, Henri Bordeaux, François Mauriac – e ne stringe di nuove con diplomatici, artisti, scrittori. Per tutti costoro, prega e fa penitenza… e annuncia Gesù, l’Uomo Dio, che unico al mondo risponde in modo definitivo e adeguato a tutti "i perché" dell’esistenza, in ogni ambiente e in ogni tempo.
Quando parla, don Ghika, viene ascoltato: sono colpiti a fondo dal suo Cattolicesimo, davvero grande, sublime, divino; da Gesù che non è una fabula bella per i bambini, ma la Verità Assoluta e eterna.
Nell’autunno del 1931, Pio XI, che lo conosce di persona, lo nomina "protonotario apostolico" e gli affida prestigiosi e difficili incarichi apostolici per il mondo, in Giappone, presso l’imperatore; poi a Buenos Aires, a Manila e a Budapest per i Congressi Eucaristici, dove spesso si trova a fianco del Card. Eugenio Pacelli, segretario di Stato e futuro Papa Pio XII; infine in Brasile. In mezzo a tanta attività e accanto a Uomini illustri della scena mondiale, Mons. Ghika pone al centro di tutto la Santa Messa, la preghiera prolungata davanti al Tabernacolo, il Rosario (interminabile!) alla Madonna, e l’annuncio del Cristo. Scrive sui più diversi giornali del mondo, articoli di mirabile saggezza evangelica, tiene conferenze e corsi di esercizi spirituali a uomini di cultura, a studenti, a preti e religiosi, circondato sempre di più, in ogni ambiente, da un fascino singolare.
Nell’estate 1939, si reca a rivedere i suoi parenti in Romania: si trova a contatto diretto con le terribili prove della sua patria dovute prima alla guerra, quindi all’invasione dei comunisti. Chiede subito di rimanere lì, per portare Gesù, in quell’ora terribile per il suo popolo. Comincia a occuparsi dei prigionieri politici, presso diversi governi; poi, sfidando comunisti e nazisti, percorre il paese a tenere conferenze, per illuminare e rafforzare la fede, per convertire molti dall’ortodossia o dall’indifferenza e dall’ateismo alla Chiesa Cattolica. Durante i terribili bombardamenti aerei del 1944, non si allontana da Bucarest, come un vero miles Christi, per assistere i più sofferenti nell’ora del pericolo e della morte, con il conforto del Vangelo e dei Sacramenti.
Adesso, più che mai si rende conto che solo il Sacrificio di Gesù, ripresentato nella S. Messa, salva le anime. Tutto attinge dalla Messa quotidiana, vero atto di unione con Gesù immolato al Padre. Discende dall’altare ardente de uno stile e di una parola che converte i peccatori più induriti, anche solo in un breve colloquio con lui. Inorridisce del peccato volontario e combatte il peccato con la preghiera, la penitenza, con lunghe ore passate in confessionale a illuminare e a trasmettere il perdono di Dio. Chiama più persone che può all’adorazione eucaristica: un giorno, ci sono anche due protestanti che, dopo averlo visto pregare, gli chiedono di aiutarli a farsi cattolici.
In Francia, per il mondo dove è passato, in Romania, dove è giunto per l’ultima
tappa, si rinnova nelle anime che lo incontrano, quanto si diceva del S. Curato
d’Ars: "Ho visto Dio in un uomo".
Supremo olocausto
Nel 1948, quando la Romania cade sotto il regime comunista, Mons. Ghika avrebbe
potuto riparare in un paese dell’Europa libera, ma lui rifiuta anche davanti al
giovane re Michele costretto a partire per l’esilio e che vorrebbe portarlo con
sé. Rimane consapevole di andare incontro, sotto "falce e martello",
a persecuzione e forse alla morte. Sacerdote di Gesù, in mezzo ai banditori
dell’ateismo; nemico dei soprusi e della violenza, di fronte a despoti tra i
più feroci della storia, quale altra sorte può attenderlo?
Fino al 1952, infischiandosene dei pericoli, fa il cappellano delle Figlie della Carità che lui stesso aveva chiamato a Bucarest, diversi decenni prima. Celebra la Messa, poi passa la giornata tra malati, perseguitati e afflitti di ogni specie; battezza bambini e adulti che si convertono in gran numero, amministra i Sacramenti ai moribondi; predica e nessuno lo ferma, neppure con le minacce, nonostante la sua età ormai avanzata.
Allora, dalla polizia comunista di Ceausescu viene costretto a domicilio coatto, sotto strettissima sorveglianza, perché "ciò che predica e fa (Gesù Cristo!) è pericoloso alla rivoluzione". Poi viene rilasciato, ma circondato da spie che non lo perdono mai d’occhio e cercano un pretesto per arrestarlo e finirlo, uomo e prete così scomodo!
Il 19 novembre 1952, viene arrestato, come "reo di turbamento dell’ordine pubblico". Processato dal solito "tribunale del popolo" dei senza-Dio, anche se ha 80 anni, viene condannato – innocente di tutto – a 30 anni di galera! Nel forte di Jilava, dove viene rinchiuso, è seviziato in modo tale che basterebbe questo a infamare in perpetuo, regime e uomini che lo fecero. lo sostiene la sua fede invincibile e il suo amore ardente a Gesù e alla Chesa, la sua consacrazione alla Madonna, come aveva scritto nei Pensées: "L’anima nell’ora delle tenebre, interroga Dio al fondo di se stessa: Che cosa vuoi, mio Signore? che cosa vuoi che io faccia? Lui, Gesù in persona risponde: "Io voglio te, solo te".
Così giunge l’ora del sacrificio supremo: il 16 maggio 1954, a seguito delle
numerose e crudeli torture degli aguzzini comunisti, Mons. Vladimir Ghika,
finisce di soffrire, per raggiungere il premio eterno. Jacques Maritain aveva
detto di lui: "Principe nel mondo e per una vocazione più alta, Sacerdote
di Cristo". Noi aggiungiamo, in attesa che la Chiesa lo elevi alla gloria
degli altari: Principe, Sacerdote e Martire.
Autore: Paolo Risso
Il nucleo originale della Romania moderna si costituì a metà del secolo XIX, con la fusione del principato della Moldavia con quello della Valacchia.
Erano terre cristiane, ma assoggettate all’impero turco, in una specie di vassallaggio.
L’ultimo principe regnante della Moldavia, prima della fusione, era stato Gregorio Ghika X, nonno del nostro Vladimir.
Il bambino nacque, però, a Costantinopoli dove il papà, generale Giovanni Ghika, risiedeva, in qualità di ministro plenipotenziario del nuovo principato di Romania presso la “Sublime Porta”.
Era il giorno di Natale del 1873, e Vladimir fu subito battezzato e cresimato nella Chiesa ortodossa.
Tiravano venti di guerra tra l’impero russo e quello ottomano. Rientrato in patria, Giovanni Ghika assunse il comando dell’esercito rumeno e prese parte al conflitto schierandosi con lo Zar e riuscendo finalmente a strappare la sospirata indipendenza dai turchi. Sul trono di Romania fu chiamato Carol I di Hoenzollern.
Giovanni Ghika fu nominato ambasciatore a Parigi. Fece subito trasferire in Francia la famiglia, ma, prima di poterla raggiungere, morì a Mosca per una congestione polmonare contratta mentre assisteva ai funerali dello Zar Nicola II.
La moglie, Alexandrine Moret di Blaremberg, di antica nobiltà francese, decise allora di fermarsi a Tolosa, dove aveva degli amici, per garantire nel modo migliore l’educazione dei bambini. Vladimir aveva allora 8 anni.
In Francia egli compì l’intero percorso scolastico, fino a laurearsi in Diritto all’Università di Tolosa. Poi passò a Parigi per studiare Scienze Politiche, ma frequentando contemporaneamente corsi di Medicina, di Botanica, di Arte, di Filosofia e di Storia. Aveva una intelligenza prontissima e raffinata, incline a individuare immediatamente il centro delle questioni ed a penetrarlo in maniera appassionata.
Più complesso fu l’iter della sua formazione religiosa.
La mamma era una fervente ortodossa e da lei Vladimir assorbì il meglio della tradizione spirituale dell’Oriente cristiano. A Tolosa però non esistevano né chiese né comunità ortodosse. Così, anche per bilanciare l’inevitabile influsso che i compagni cattolici avevano sul ragazzo, la mamma permetteva che alla domenica la governante conducesse con sé il ragazzo al culto riformato.
A Vladimir esso parve freddo e moralistico, e aride gli sembrarono le disquisizioni bibliche dei circoli protestanti, mentre il cattolicesimo lo attraeva irresistibilmente perché lo percepiva in continuità con la sua fede ortodossa.
Intanto il fratello più giovane, Demetrio, aveva intrapreso la carriera diplomatica ed era stato nominato segretario d’ambasciata a Roma. Vladimir lo seguì con entusiasmo, desideroso di penetrare nel cuore del cattolicesimo. Vi giunse nel 1898, a venticinque anni, e poté frequentarvi gli ambienti più prestigiosi, sia dal punto di vista culturale che religioso.
Nel 1902, assieme alla regina Natalia di Serbia, sua cugina, decise “ufficialmente” di farsi cattolico, dato che nel cuore lo era già da molto tempo.
Dirà in seguito: «Ho aspettato sedici anni prima di decidermi; più aspettavo e più la mia anima si infiammava. Perfino di notte la chiamata si faceva sentire in me».
La conversione fece clamore in Romania, dove ci fu chi accusò il giovane principe d’aver tradito i suoi antenati e la sua stessa patria, ma Vladimir rispondeva alle accuse con delicata arguzia: «Io mi sono fatto cattolico, per essere più ortodosso!».
A non darsene pace era, però, la sua stessa mamma, tanto più quando intuì che il figlio intendeva perfino farsi sacerdote. Per scongiurare il pericolo, ella si rivolse paradossalmente allo stesso Papa, chiedendogli di dissuadere il figlio da una scelta che la famiglia e la patria non avrebbero potuto sopportare.
Tutto considerato, il santo Pontefice Pio X ritenne di aderire alla richiesta della madre e consigliò al principe Vladimir di restare nel mondo, testimoniando la fede negli ambienti sociali e culturali in cui era già così bene inserito.
Il giovane obbedì, ma organizzò la sua vita in modo da prepararsi davvero alla sua inedita “missione laicale”, seguendo l’intero corso di studi filosofici e teologici in una facoltà pontificia fino alla laurea. Inoltre, per testimoniare la fedeltà alle sue origini e alla sua patria, si dedicò ad approfondite ricerche sulla storia rumena, nella Biblioteca Vaticana.
Così, in quei primi decenni del ‘900, il principe Vladimir Ghika divenne una personalità piuttosto inconsueta: era un teologo laico (quando ancora quasi non ne esistevano), missionariamente impegnato nei salotti della capitale e delle ambasciate.
E, per non diventare un teologo salottiero o un missionario dei ricchi, passava il tempo libero coi poveri, negli ospedali e negli ospizi della capitale.
Dopo alcuni anni, da Roma si spostò a Tessalonica, dove il fratello era stato nominato console generale. Ed ebbe modo di incontrarvi una straordinaria figura di suora, d’origine fiorentina, che lo introdusse nel vasto ambito della operosa carità cattolica: quello multiforme, intelligente, tenero, intraprendente, inventato da S. Vincenzo de’ Paoli.
Vladimir aveva sempre mantenuto stretti rapporti con la sua terra d’origine dove la famiglia Ghika si recava ad ogni estate. Ed ecco che, osservando l’opera di quella suora straordinaria, anzi collaborando fattivamente con le sue imprese di carità, Vladimir fu colpito da una intuizione determinante: la Chiesa Cattolica di Romania non possedeva nessun istituto dedito alla carità; essa riusciva a preoccuparsi della vita spirituale dei fedeli, ma non aveva abbastanza forze per curarsi contemporaneamente “dei corpi e delle anime dei poveri”, e ciò impediva una completa circolazione dell’amore di Dio nell’organismo ecclesiale.
E come era possibile instaurare un vero dialogo tra la maggioranza ortodossa e
l’esigua minoranza cattolica, se i cattolici non parlavano anche il loro
linguaggio più persuasivo, quello della carità sociale?
Per introdurre in Romania una comunità religiosa, oltre al consenso del
Vaticano, ci sarebbe voluta addirittura una legge del parlamento rumeno, ciò
che era praticamente impossibile. Sfruttando l’occasione di una mostra
internazionale che aveva fatto allentare i controlli, Vladimir riuscì
miracolosamente a portare con sé tre “suore di carità” e a farle restare. Si
installarono a Bucarest e Vladimir lavorò con le sue mani per edificare un
piccolo dispensario gratuito, con annessa una cappella. L’ambulatorio nacque
circondato dalla simpatia dei nobili e del popolo, dei cattolici e degli
ortodossi (i quali diedero anch’essi le loro offerte per l’edificio).
Un medico amico (celebre scienziato e uomo di fede) garantì la sua collaborazione e trascinò con sé altri colleghi e personale sanitario. Cominciarono le visite ambulatoriali (sette al primo giorno, duecento al termine della settimana) e le visite a domicilio.
Nelle salette d’attesa, Vladimir aveva fatto scrivere sulle pareti le otto Beatitudini evangeliche. Spiegava che in Vaticano aveva conosciuto il “maestro dei Sacri Palazzi”, il quale portava quel nome perché, originariamente doveva intrattenere e istruire coloro che facevano anticamera, in modo che né s’impazientissero per le lunghe attese, né perdessero tempo prezioso. E lui faceva lo stesso, nel suo piccolo ambulatorio al quale aveva dato il nome di «Betlehem-Maria».
Benché fosse un principe, egli dava una mano in tutte le incombenze pratiche, anche a rigovernare (tanto che lo chiamavano scherzosamente “Suor Vladimir”).
Attorno all’ambulatorio cominciarono poi a gravitare – in perfetto stile vincenziano – un centinaio di “dame di carità”, e c’erano tra esse principesse e donne del popolo. E Vladimir diceva che la vera democrazia consisteva proprio in quello: che con l’esercizio della carità le donne del popolo diventassero “dame” allo stesso modo delle signore.
Cominciò così, in quegli anni, ad elaborare quella «liturgia del prossimo» che doveva diventare una costante del suo pensiero e della formazione che avrebbe impartito alle anime.
«Liturgia del prossimo» vuol dire che, nella visita ai poveri, bisogna celebrare l’incontro di Gesù con Gesù.
Scriveva: «Doppia e misteriosa liturgia: il povero vede Cristo venire a lui sotto le specie di colui che lo soccorre, e il benefattore vede apparire nel povero il Cristo sofferente, sul quale egli si china. Ma, per ciò stesso, si tratta di un’unica liturgia. Infatti, se il gesto è compiuto come si deve, da ambedue i lati c’è soltanto Cristo: il Cristo Salvatore viene verso il Cristo Sofferente, e ambedue si integrano nel Cristo Risorto, glorioso e benedicente».
In tal modo la liturgia eucaristica, già celebrata sull’altare, si prolunga nella visita ai poveri: non si tratta d’altro che di «dilatare la Messa nella giornata e nel mondo intero, come onde concentriche che si propagano a partire dalla comunione eucaristica del mattino…».
Perciò Vladimir, quando lo chiamavano per qualche necessità, s’incamminava pregando: «Signore, vado a trovare uno di quelli che Tu hai chiamato altri Te stesso. Fa’ che l’offerta che gli porto e il cuore con cui gliela donerò siano ben accolti dal mio fratello sofferente. Fa’ che il tempo che passerò accanto a lui, porti frutto di vita eterna, per lui e per me. Signore, benedicimi con la mano dei tuoi Poveri. Signore, sostienimi con lo sguardo dei tuoi Poveri. Signore, ricevi anche me, un giorno, nella santa compagnia dei tuoi Poveri».
E la stessa preghiera recitavano tutte le «dame di carità».
La simpatia dei rumeni verso le suore andava sempre più crescendo e divenne venerazione durante l’epidemia di colera che decimò l’esercito e la popolazione in seguito alla «guerra dei Balcani», combattuta nel 1913.
Sulle rive del Danubio furono allora costruiti quattro lazzaretti, affidati all’équipe dell’ambulatorio cattolico. Il principe Vladimir trascinava tutti con l’esempio e si donava senza risparmio, incurante del rischio. Accorreva ad ogni richiesta, anche nel buio della notte, rischiando di precipitare a capofitto ¬– come gli accadde una volta – nella fossa dove si raccoglievano gli escrementi dei malati.
E un giorno, perché si potesse effettuare un trapianto sul volto ustionato di un infelice, non esitò ad offrire la propria pelle, convinto che «chi si spoglia per gli altri si riveste di Cristo».
Al termine della guerra, il Re fece assegnare alle suore l’unica “medaglia al valore militare” di tutta la campagna bellica, consegnandola nelle mani del principe Vladimir Ghika. Intanto il fratello Demetrio aveva ottenuto la nomina di ambasciatore al Quirinale e Vladimir ne approfittò per tornare a Roma. Vi restò durante la prima guerra mondiale, curando i legami tra la sua Patria e il Vaticano e continuando ad assistere malati e poveri nei diversi ospedali della città. Poi seguì nuovamente il fratello, nominato ministro della Legazione di Romania in Francia.
Parigi era allora tutto un fiorire di intelligenza cattolica e di fervore cristiano, tra filosofi, letterati e artisti: il messaggio di Teresa di Lisieux si imponeva con tutto il suo fascino; erano da poco scomparsi Charles Péguy e Charles de Foucauld; si faceva sentire l’influsso determinante di Léon Bloy; si affermava il genio di Paul Claudel, di Jacques e Raissa Maritain, di Emmanuel Mounier, di François Mauriac, di Francis Jammes, di Louis Massignon, di Maurice Blondel…
Tra di essi Ghika si sentiva pienamente a suo agio e si immerse con gioia in quella «amicizia cristiana» che coinvolgeva mente, cuore ed esperienza.
Intanto gli era morta la mamma e Vladimir riprese a domandarsi se la sua vocazione non fosse ancora quella del sacerdozio, a cui aveva dovuto un tempo rinunciare.
A deciderlo fu il giudizio di un anima buona che gli offrì un criterio che trovò piena corrispondenza nel suo cuore: «La celebrazione di una sola S. Messa è più efficace di tutte le altre opere che si possano compiere per il bene della Chiesa e dell’umanità».
Fu ordinato sacerdote nel 1923, a cinquant’anni d’età, attorniato dai rappresentanti delle famiglie regnanti d’Europa. E il Papa gli concesse l’appartenenza sia al rito latino che a quello orientale, oltre ad ogni più ampia facoltà e privilegio per poter esercitare il ministero in ogni parte del mondo e a vantaggio delle più diverse categorie di fedeli.
Come Vladimir intendesse il suo apostolato lo diceva a chiare lettere l’immagine scelta per ricordare la sacra ordinazione: raffigurava S. Giosafat, martire e apostolo dell’unità tra la Chiesa d’Oriente e d’Occidente, e sul retro c’era una preghiera che impetrava da Dio tale dono di unità. C’era anche una preghiera per la conversione della Russia, da poco caduta nelle mani dei senza-Dio.
Vladimir apparteneva, dunque, al clero di Parigi, ma gli era affidata la cappellania della “chiesa diocesana degli stranieri”. Divenne così il punto di riferimento di tutti gli emigrati.
Rivestito di una cappa scura, col volto illuminato da una lunga capigliatura bianca e da una lunga candida barba, con la sua fisionomia dolce e fine, dallo sguardo penetrante, sembrava – così dicevano i suoi amici – “un santo da vetrata, un’icona vivente”.
Impressionava l’estrema concentrazione con cui celebrava la santa Messa, tanto che H. Ghéon applicava anche a lui ciò che aveva già scritto a proposito di S. Giovanni Maria Vianney: «Di un buon prete si dice che celebra bene la sua Messa; di un prete fervente si dice che vive la sua Messa; il Santo Curato d’Ars “moriva” la sua Messa….». Così l’abbé Ghika sembrava rivivere, nella Messa, tutta la sofferenza di Cristo in Croce.
Anche il suo confessionale era assiepato, quasi sempre da persone tormentate, tra cui non mancavano rifugiati russi, anarchici, ebrei, gente dedita allo spiritismo, spretati, invertiti, indemoniati. E le conversioni erano frequenti, perché Vladimir aveva una straordinaria capacità di introspezione e di commossa partecipazione ai drammi intimi dei suoi interlocutori.
Il fondamento della sua azione pastorale era un convincimento incrollabile della «realtà di Dio». Non sopportava che si parlasse di Dio come di un ideale o che si discutesse dell’«ideale cristiano», o che si insistesse sulla necessità d’avere «un ideale» nella vita.
Diceva che i discorsi attorno all’ideale erano quasi sempre un modo di sfuggire alla «realtà di Dio».
«La questione più importante – insegnava – è mettere la realtà di Dio al suo vero posto di realtà: bisogna riconoscere incessantemente la realtà di Dio; trovare e segnare il posto della realtà di Dio; professare e manifestare la realtà di Dio in tutte le cose; soprattutto là dove è più evidente…».
E insisteva: «Noi restiamo fuori dalla più elementare verità, fuori dall’ordine universale, fuori da ogni possibile progresso, se non guardiamo a Dio come alla realtà più presentemente, più intensamente reale, di quanto siamo reali noi stessi o il mondo intero». Ed applicava questa certezza a tutto.
Diceva che «senza Dio noi non riusciamo mai ad avere una vera intimità col reale». Diceva che «i cuori puri che vedranno Dio sono anche i soli a vedere davvero le cose di questo mondo».
Diceva che «nella scienza l’uomo non fa altro che mendicare dalle cose qualche segreto della loro obbedienza a Dio».
Diceva che bisognava «mettere la propria anima nella piena Realtà di Dio, perché soltanto così si riesce a metterla nella piena e sicura verità delle cose di questo mondo».
Di queste convinzioni Lui viveva, a un punto tale che sembrava affascinato da tutti quei luoghi sacri dove Dio si faceva esplicitamente Presenza.
Anzitutto la Presenza di Dio nell’Eucaristia, davanti alla quale restava immobile come se non riuscisse a staccarsene: «In questo Sacramento, il cuore divino (“un cuore di carne”) batte per l’eternità», diceva.
Poi la Presenza di Dio nei fratelli: «Niente rende Dio così prossimo come il prossimo», era la sua massima preferita.
E infine la Presenza di Dio negli avvenimenti, dato che «portano tutti una traccia del Figlio incarnato di Dio».
«Se tu metti Dio in tutto ciò che fai, lo troverai in tutto ciò che ti accade», spiegava.
E poiché egli viveva esattamente ciò che insegnava, Dio sembrava irraggiare dalla sua stessa persona, al punto da soggiogare dolcemente chi lo avvicinava.
Il fatto era che Vladimir Ghika – con la sua certezza circa la realtà di Dio,
fattasi Presenza – si manteneva in uno stato di “preghiera continua”: chi lo
avvicinava aveva l’impressione di essere accolto dentro il permanente e amoroso
dialogo che Egli intratteneva con la Trinità Santa.
Intanto in Francia, nel cerchio dei «grandi amici» di cui abbiamo parlato, si
faceva strada il sogno vissuto da Charles de Foucauld: seguire Cristo senza
forme precostituite, rispondendo al bisogno di chiunque si incontri sul proprio
cammino.
Nella Chiesa esistevano già tanti Ordini e Istituti religiosi; cominciavano ad affermarsi i primi Istituti Secolari e iniziava, con l’Azione Cattolica, la stagione dell’apostolato dei laici.
Ma Ghika sognava una avventura nuova: radunare attorno a sé dei cristiani che avessero come unica regola la carità e accettassero di vivere amando Dio e il prossimo, in ogni circostanza, senza regole e obiettivi precostituiti, ma «assecondando sempre le preferenze di Dio».
Non soltanto «Dio lo vuole», ma «Dio lo preferisce», doveva essere il motto di queste anime.
«Desiderio di fare sempre quello che Dio preferisce»: questa doveva essere la loro Regola.
L’opera sarebbe stata dedicata a S. Giovanni, l’evangelista della carità. Ci sarebbero stati dei “fratelli” e delle “sorelle” disposti a vivere in comunità e a dedicarsi pienamente all’opera e, attorno ad essi, un gruppo più vasto (“la famiglia di S. Giovanni”) che li avrebbe sostenuti.
Impegnando la sua eredità, Vladimir acquistò ad Auberive – paesino sperduto tra i boschi – una vecchia abbazia cistercense, che risaliva al medioevo, ma che da secoli era stata trasformata in penitenziario, e infine messa in vendita.
Solo a restaurarla c’era da tremare di scoraggiamento. Ma a Vladimir tutto sembrava possibile, anche perché non era molto portato ai programmi ben definiti, né s’intendeva di problemi contabili.
Vi si installò con un piccolo gruppo di discepole, quando l’edificio era ancora privo di luce elettrica e di riscaldamento e di ogni altro benché minimo comfort.
Sistemarono in qualche maniera alcuni locali per la comunità, poi una piccola ospiteria dove cominciarono ad accogliere ospiti di passaggio.
Pian piano vi si ammassarono rifugiati d’ogni specie: dagli emigrati, ai pellegrini, agli emarginati, ai girovaghi.
«Sono degli sradicati. Bisogna amarli, comprenderli, salvarli…», insisteva Vladimir che vedeva in essi l’esemplificazione di quella “teologia del bisogno” che aveva messo a fondamento della sua impresa.
Ma offriva anche spazio per le vacanze a una colonia di fanciulle povere, e esigeva che fossero accolte con la stessa tenera sollecitudine.
Con i diseredati, arrivarono anche dei collaboratori e perfino dei giovani che chiedevano d’essere preparati al sacerdozio.
Ma l’insieme si faceva sempre più eterogeneo e ingovernabile, e non mancarono episodi spiacevoli.
D’altra parte Vladimir assecondava, anche in se stesso, esigenze interiori difficilmente conciliabili.
Da un lato manteneva rapporti d’amicizia e di lavoro con l’ambiente intellettuale cattolico; collaborava col Centro di Studi Religiosi da poco fondato a Parigi; coltivava progetti ecumenici; era membro del comitato organizzatore dei Congressi Eucaristici Internazionali.
Dall’altro lato, spendeva le sue energie per la fondazione e la guida della comunità che aveva fondato ad Auberive.
Ma da un altro ancora, lui personalmente aveva scelto di proiettarsi in avanti, andando a vivere tra i diseredati della periferia di Parigi, «là dove l’assenza di Dio era più sensibile».
Secondo il suo progetto, la “Comunità di S. Giovanni” avrebbe dovuto col tempo aprirsi missionariamente in tutte le direzioni. Ed ecco che lui, proprio come fondatore, aveva deciso di precederla. Aveva perciò ottenuto una baracca a Villejuif, un quartiere periferico dove si ammassavano stracciaioli e barboni, ed era andato a vivere tra di essi, contento solo di potervi celebrare la S. Messa e adorare l’Eucaristia, alla maniera di Charles de Foucauld nel deserto.
All’inizio lo rifiutarono e gli rubarono anche quel poco che aveva. Poi lo presero a sassate. Poi vennero i bambini ad accompagnarlo ogni giorno a prendere acqua alla fontana, aggrappati solennemente alla sua ampia cappa nera. Lo chiamavano “babbo Natale”, a causa dei suoi lunghi capelli bianchi e della barba fluente, e si fermavano volentieri a giocare nella baracca, mentre egli celebrava Messa.
A loro Vladimir spiegava la liturgia del giorno, raccontava la storia di Gesù, e con loro discuteva dell’esistenza di Dio. Diceva che i bambini sono perfettamente in grado di capire la teologia tomista.
Col tempo si attirò la simpatia di tutti, perfino di un comunista anarchico, feroce anticlericale, tubercolotico, che abitava nella baracca vicina alla sua. Entrò, con una scusa, nel povero tugurio, si lasciò riversare addosso una marea d’insulti, opponendo soltanto una silenziosa, dolce serenità. Poi gli posò affettuosamente una mano sulla spalla.
– Non mi tocchi, gridò l’uomo arretrando. Se qualcuno ci vedesse, potrebbe pensare che siamo amici!
– Ma noi siamo più di questo, rispose Vladimir. Siamo fratelli!
E divennero fraternamente amici, al punto che il poveretto morirà rappacificato con Dio e con gli uomini.
L’esperienza si concluse nel 1930, quando i disagi (il freddo soprattutto e la mancanza di cibo) fecero ammalare l’abbé Ghika. L’Arcivescovo ne approfittò per inviare un’équipe di giovani preti a sostituirlo. Trovarono un ambiente già così ben dissodato che Villejuif divenne in fretta la migliore parrocchia delle periferie.
Si concluse, invece, con un apparente fallimento l’esperienza di Auberive.
La regola di seguire sempre “ciò che Dio preferisce” è affascinante, ed è anche efficace, quando davvero Dio è messo da tutti al primo posto, ma si presta a troppe ambiguità, quando persone immature scambiano facilmente le proprie preferenze con quelle di Dio.
Di questo Vladimir non aveva tenuto conto. Pian piano i collaboratori assecondarono progetti divergenti e si dispersero. Alcuni tuttavia diverranno, in seguito, delle personalità ecclesiali significative e manterranno l’impronta spirituale ricevuta ad Auberive.
Per il fondatore fu una prova molto dura, una vera notte dello spirito che lo angosciava: si sentiva abbandonato e dubitava d’esser lui stesso venuto meno alla sua missione.
Poi capì che anche quel fallimento rientrava nelle “preferenze di Dio” e si
abbandonò ad ogni richiesta apostolica e missionaria che gli veniva fatta.
Partecipa, così, ai Congressi Eucaristici di Sidney, Cartagine, Dublino, Buenos
Aires, Manila, Budapest, e i soli viaggi per mare durano mesi.
Accorre in Romania, a Bruxelles, a Varsavia, o a Copenhagen, quando gli dicono che qualcuno ha bisogno di lui, aggiungendo, se è il caso, una nuova tappa ai viaggi già programmati, come se si tratti di girare l’angolo.
Incontra, in tal modo, noti personaggi del tempo in crisi di fede e celebri
artisti e letterati in crisi morale.
Non è raro che dalla sua bocca, dopo poche battute, escano consigli che
l’interlocutore non si attende affatto, come: «Fatevi battezzare!», oppure:
«Confessatevi!».
Sa essere misericordioso, ma anche deciso.
Ad H. Bergson – il filosofo ebreo che ha scelto d’essere cristiano solo nel cuore –, dopo un lungo incontro, dice con estrema chiarezza: «Non si può pretendere d’avere il “battesimo di desiderio”, se non si ha anche, in maniera effettiva, il “desiderio del battesimo”».
Intanto Ghika sembra essere diventato “il confessore delle strade”: se è necessario, egli ascolta le confessioni in stazione o al bar o in metrò o in un negozio o in un teatro o in una sala da concerti, oppure in treno o in battello dove prende sempre l’ultima classe.
Spesso il suo cammino è disseminato di incontri fortuiti, durante i quali accadono colloqui decisivi che si tramutano in miracolose conversioni e in durature amicizie.
Scrivendo la prefazione a un libretto di pensieri spirituali, composti da Vladimir, J. Maritain ne traccia questo affettuoso e umoristico profilo: «Disponibile a tutti i richiami che l’invitano al servizio delle anime, Monsignor Ghika è sempre in viaggio: la mattina è in Congo, a mezzogiorno è a Buenos Aires, per il tè delle cinque è a Tokio. Ma che dico? Eccolo a Calcutta, poi a Melbourne. Ma col cuore è sempre a Parigi. Questa stupefacente disponibilità è la mobile facciata d’una bontà che non ha confini».
Perfino il Papa – che gli aveva inflitto la dignità ecclesiastica di “protonotario” – chiedeva a volte a qualche conoscente comune: «In quale parte del mondo si trova per ora il vostro grande vagabondo apostolico?»
Celebre restò il viaggio in Giappone, dove Ghika aveva amici illustri, ma dove si recò solo per accompagnare un gruppo di monache carmelitane scalze che andavano a fondare un monastero. Per loro egli aveva ottenuto, da un capitano amico, un posto gratuito sulla nave.
A Tokio va a trovare l’amico ammiraglio Yamamoto, un eroe di guerra divenuto cattolico, che gli procura un’udienza con l’imperatore.
Per l’occasione Vladimir ha imparato a dire in giapponese: «Che Dio ti benedica!». Gli spiegano che è assolutamente impossibile benedire il Mikado, perché il Mikado è Dio. Allora Vladimir si fa modificare la frase così: «Che Dio onnipotente ti benedica!».
L’imperatore si intrattiene a lungo con Ghika in francese e gli confida d’avere una grande pena nel cuore.
– «Ditemela, risponde Vladimir, e io vi darò la benedizione di Dio».
La pena del Mikado è di non avere un figlio maschio.
– «Imperatore, io vi darò la benedizione di Dio e Dio vi darà un figlio».
Così dicendo, i due si alzano in piedi e l’imperatore china il capo. Ghika pronuncia la benedizione in lingua giapponese, mentre i dignitari presenti si precipitano su di lui esterrefatti per impedirglielo, fermati solo da un gesto deciso del loro dio in terra.
L’anno dopo l’imperatore ebbe un figlio.
Il viaggio in Giappone diede a Vladimir l’opportunità di visitare un lebbrosario e di cominciare a immaginare la fondazione di un’opera simile nella sua Romania, dove molti lebbrosi versavano in condizioni di estremo degrado e di abbandono.
Pensò che non ci sarebbe stata al mondo cosa più bella che «veder fiorire, su dei corpi decomposti, delle anime di santi», e cominciò subito a prendere i contatti per una fondazione, che voleva realizzare personalmente impegnandovi gli ultimi anni di vita.
Si trovava, dunque, in patria, quando lo scoppio della seconda guerra mondiale mise fine ad ogni progetto riguardante il lebbrosario.
Intanto però la Romania veniva invasa da un fiume di profughi polacchi che fuggivano dalla loro patria soffocata nella terribile morsa, stretta da nazisti e sovietici.
E Ghika applicò ancora la sua “teologia del bisogno” restando a prendersi cura di quella massa di nuovi diseredati.
Riallacciò i legami con l’ambulatorio di un tempo, che intanto era divenuto un grande ospedale, e si mise a servire rifugiati, detenuti politici, prigionieri di guerra…
Offriva il suo ministero sacerdotale nelle chiese greco-cattoliche, dedicandosi indefessamente a tessere una rete di amicizia e di dialogo con gli ortodossi.
Accoglieva e guidava spiritualmente schiere di studenti, ma lavorava anche alla composizione di quella “storia della Romania”, che aveva cominciato a Roma negli anni giovanili. Collaborava anche con l’Istituto Francese di Bucarest.
Intanto la Romania si alleava con la Germania nazista e al governo c’era chi ne assorbiva il veleno razzista, partecipando allo sterminio degli ebrei e degli zingari.
Ghika lavorava soprattutto a preservare i giovani da quel veleno, insegnando
loro a schierarsi contro ogni tirannia ed ogni crudeltà. E non temeva di
affermare che l’orgoglioso spiegamento di forze dei nazisti non era altro che
debolezza, di cui non era difficile prevedere il crollo.
Nel 1944 Bucarest viene bombardata dagli anglo-americani. Si contano circa
12.000 vittime; Vladimir resta in città per soccorrere i feriti.
Inizia quindi l’invasione russa e il fronte di guerra si inverte. Al termine del secondo conflitto mondiale, la Romania è sotto il tallone delle truppe sovietiche di occupazione
Anna Pauker – un’ebrea rumena emigrata in Russia e rientrata in patria con l’armata rossa che diventa Segretaria Generale del Partito Comunista nel 1945, Ministro degli Esteri nel 1947 e Vice-Primo Ministro nel 1949 – progetta e realizza una spietata russificazione del Paese.
Nel 1947 il re Michele è costretto ad abdicare e viene proclamata la Repubblica Popolare Rumena e la dittatura del proletariato, sul modello della costituzione sovietica
La Pauker sosteneva, intanto, che «la cosa migliore sarebbe stata annientare tutta la popolazione adulta rumena; purtroppo un certo numero doveva essere mantenuto in vita per fornire il lavoro necessario per nutrire e far crescere i bambini; ma bisognava terrorizzare questi adulti in modo che non osassero mai immischiarsi nell’educazione comunista dei fanciulli».
La moneta corrente fu, dunque, soppressa senza nessun cambio. Poi fu confiscata la proprietà privata e tutti, ricchi o poveri, restarono privi di ogni fonte di sostentamento che non fosse il salario passato di volta in volta dallo Stato agli operai o ai suoi dipendenti.
Per molti, soprattutto anziani o comunque sprovvisti di lavoro, ciò equivaleva a una condanna a morire di fame.
Anche i principi Ghika perdettero ogni proprietà e Vladimir, ormai vecchio e malato, si rifugiò nell’ambulatorio delle suore vincenziane.
Nel 1948 Stalin decretò la soppressione della Chiesa greco-cattolica e la sua forzata annessione a quella ortodossa, che del resto venne asservita brutalmente allo Stato.
Tutti e sei i vescovi greco-cattolici furono imprigionati: cinque morirono in carcere, uno solo sopravvisse a 22 anni di prigione. La stessa sorte ebbero circa seicento preti.
I cattolici-latini vennero privati di ogni diritto e quattro diocesi su sei vennero soppresse. Il clero venne decimato.
Le carceri si riempirono di centinaia di migliaia di rumeni (circa 1 milione e mezzo su 18 milioni di abitanti), molti dei quali colpevoli solo d’essere credenti. I campi di concentramento, che erano stati inaugurati dai nazisti anche in Romania, furono riattivati dai comunisti.
I processi erano il trionfo dell’arbitrio, condotti sulla falsariga di quello subito dal vicario della Diocesi di Cluj al quale i giudici dissero: «Non c’è nessuna prova contro di te, ma se sei in prigione è perché sei colpevole, colpevole d’essere stato arrestato».
Nelle carceri comuniste rumene furono esperimentate “scientificamente” nuove e inaudite tecniche di lavaggio del cervello e di controllo mentale.
Centinaia di giovani, soprattutto seminaristi furono sistematicamente tormentati nel corpo e nello spirito – ricorrendo a parodie liturgiche oscene e sataniche – fino ad ottenere dei perfetti automi che poi applicavano le stesse tecniche su altri giovani, in una sorta di infernale catena di disumanizzazione.
Durante il recente Sinodo dei Vescovi sull’Eucaristia (2005), Mons. Lucian Mureşan, Presidente della Conferenza Episcopale Romena, ha ricordato testualmente: «Nel famoso periodo della "rieducazione" e del "lavaggio del cervello" nelle carceri della Romania, per compromettere i sacerdoti, per ridicolizzare l'Eucaristia e per distruggere la dignità umana, i persecutori cercarono di costringerli a celebrare con degli escrementi, ma non sono riusciti a togliere loro la fede».
Già nel 1949 L’Osservatore Romano denunciava: «In nessun’altra pagina della storia si può leggere una cronaca simile di violenza morale e di persecuzione, ma anche di una Via Crucis di libertà, di personalità e di dignità».
Incredibilmente, infatti, in quelle prigioni fioriva la santità. Alcune
testimonianze che ci sono giunte dicono: «Non siamo mai stati così felici; non
abbiamo mai sentito così intimamente la presenza di Dio, e non abbiamo mai
pregato con tanto impegno e con tanta fiducia come nelle baracche della
prigione».
Mons. Vladimir Ghika venne arrestato il 18 novembre 1952, mentre si recava al
capezzale di un moribondo. Lo gettarono in una segreta del carcere militare,
assieme a un’altra ventina di sospetti, sacerdoti e laici. Gli strapparono la
veste da prete, e lo tennero per quasi un anno, al freddo, con i soli indumenti
intimi, sottoposto a una ottantina d’interrogatori notturni, picchiato fino a
fargli perdere la vista e l’udito, torturato con la corrente elettrica, allo
scopo di fargli confessare d’essere una spia del Vaticano o di farlo almeno
rinunciare all’unione con Roma.
Quando rifiutava di firmare i verbali contraffatti, minacciavano di impiccarlo nudo in un viale di Bucarest. Ma non si piegava. Né ammetteva che un qualunque avvocato d’ufficio pretendesse parlare al suo posto. Gli altri prigionieri trovavano la forza di difendere la propria dignità, guardando quel vecchio prete fragile, eppure indomabile, che teneva testa ai giudici.
Dopo un anno, venne finalmente condannato a tre anni di reclusione e gettato nella fortezza di Jilava, in cui le prigioni scendevano fino a otto metri sottoterra e le mura grondavano acqua.
Si ritrovò, così, in una cella di cinque metri per sei dove erano già ammassati 44 prigionieri. In breve Vladimir diventò “il nonno dolce e buono”, al quale tutti si rivolgevano per averne conforto.
Li ascoltava, li confessava, li aiutava a pregare; recitava il rosario con chi glielo chiedeva, con altri faceva la Via Crucis; distribuiva tra i più deboli metà del suo scarsissimo cibo e consolava i più disperati.
La domenica improvvisava per loro una liturgia della Parola e un po’ di catechesi.
L’aria era irrespirabile, la promiscuità insopportabile, ma per Ghika quella situazione realizzava lo scenario della “prossimità suprema”: era la “liturgia del bisogno” diventata carne, evidenza struggente, santità quotidiana.
Poté così applicare, letteralmente, ciò che aveva annotato nei suoi “pensieri”, commentando l’episodio dei discepoli di Emmaus: «Quando il giorno muore, i discepoli di Gesù possono essere riconosciuti solo dal modo in cui – come il loro Maestro – sanno “spezzare il pane”, sacrificando per i fratelli il pane vivo dei propri corpi».
Ed egli lo spezzava anche consumando per loro la sua flebile voce.
Nelle lunghe, freddissime ore serali, tutti pendevano dalle sue labbra e non si stancavano mai di chiedergli qualche storia che illuminasse e riscaldasse le tenebre di quel terribile carcere.
Vladimir conosceva di persona la storia gloriosa degli antichi principati rumeni; aveva frequentato le famiglie regnanti di quasi tutti i paesi del mondo; aveva conosciuto quattro papi ed era vissuto in Vaticano e nella Città Santa; aveva viaggiato in tutti i continenti; aveva frequentato i salotti degli intellettuali e gli ateliers dei più celebri artisti.
I detenuti lo attorniavano come bambini impazienti: «Monsignore, per favore, un’altra storia!» e Vladimir parlava a lungo, raccontando, descrivendo, dipingendo al vivo scenari e personaggi, inframmezzando la sua narrazione con riflessioni sulla sofferenza, sulla santità, sul prossimo, su Dio.
Ed ecco che le mura della prigione sembravano scomparire e i prigionieri ricominciavano a credere nella vita, nella storia, nella bellezza del mondo, nella Provvidenza Divina che penetrava anche tra quelle pareti maleodoranti.
«Per lui – raccontò un testimone – i muri della prigione non esistevano. Era libero, perché faceva la volontà di Dio».
Così, riscaldato solo dalla carità di quel vecchio prete, passò il terribile inverno tra il 1953 e il 1954.
Quando tornò la primavera, Ghika era ormai agli estremi.
Trasportato nell’infermeria del carcere – dove lo abbandonarono seminudo – vi morì in totale solitudine il 16 maggio 1954.
Aveva detto profeticamente: «La nostra morte dev’essere l’atto supremo della
nostra vita: ma può accadere che Dio sia il solo a conoscerlo».
Fonte : www.clerus.org
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/94173
31 august 2013 – Pentru
martiriul său, Mons. Vladimir Ghika este declarat Fericit
Circa 10.000 de credincioși
au participat sâmbătă, 31 august 2013, la Sfânta Liturghie solemnă a
beatificării monseniorului Vladimir Ghika, celebrată la București, în
Pavilionul Central al Romexpo. Liturghia a fost prezidată de Eminența Sa
Cardinalul Angelo Amato, Prefectul Congregaţiei pentru Cauzele Sfinţilor,
trimisul Papei Francisc la Bucureşti. La celebrare au participat episcopii
romano-catolici și greco-catolici din România, precum și alți episcopi din
Polonia, Bosnia-Herțegovina, Ucraina, Bulgaria, Ungaria, Republica Moldova,
cardinalul André Vingt-Trois, Arhiepiscop de Paris, circa 300 de preoți din
țară și din străinătate, credincioși din toate diecezele și eparhiile catolice
din țară, membri ai corpului diplomatic, reprezentanți ai clasei politice,
precum și reprezentanți ai cultelor din România. De asemenea, la celebrare au
fost prezenți și circa 30 de membri ai familiei Ghika.
16 mai – ziua din
calendar în care se va celebra memoria liturgică a Fericitului preot martir
Vladimir Ghika
7-16 mai – novenă de
pregătire pentru sărbătoarea Fericitului Vladimir
SOURCE : https://www.vladimirghika.ro/