LE COMMUNISME ATHÉE
1. La promesse d'un Rédempteur illumine la première
page de l'histoire humaine; aussi, la ferme espérance de jours meilleurs
adoucit le regret du paradis perdu et soutint le genre humain cheminant au
milieu des tribulations; mais, quand fut venue la plénitude des temps, le
Sauveur du monde, par son apparition sur terre, combla l'attente et inaugura,
dans tout l'univers, une nouvelle civilisation, la civilisation chrétienne,
autrement plus parfaite que tous les progrès réalisés jusque-là, au prix de
tant d'efforts, chez certains peuples privilégiés.
2. Mais, la lutte entre le bien et le mal, triste
héritage de la faute originelle, continua à sévir dans le monde; l'ancien
tentateur n'a jamais cessé, par ses promesses fallacieuses, de tromper le genre
humain. C'est pourquoi, au cours des siècles, on a vu les bouleversements se
succéder jusqu'à la révolution actuelle, qui est déjà déchaînée ou qui devient
sérieusement menaçante presque partout, peut-on dire, et dépasse, par l'ampleur
et la violence, ce qu'on a éprouvé dans les persécutions antérieures contre
l'Église. Des peuples entiers sont exposés à retomber dans une barbarie plus
affreuse que celle où se trouvait encore la plus grande partie du monde à la
venue du Rédempteur.
3. Ce péril si menaçant. Vous l'avez déjà compris,
Vénérables Frères, c'est le communisme bolchevique et athée, qui prétend
renverser l'ordre social et saper jusque dans ses fondements la civilisation
chrétienne.
I
ATTITUDE DE L'ÉGLISE
EN FACE DU COMMUNISME
CONDAMNATIONS ANTÉRIEURES
4. En face d'un pareil danger, l'Eglise Catholique
ne pouvait se taire et, en fait, elle n'a pas gardé le silence. Le Siège
Apostolique, qui a pour mission spéciale la défense de la vérité, de la
justice, de tous les biens éternels niés et combattus, par le communisme, le
Siège Apostolique. tout particulièrement, n'a pas manqué d'élever la voix.
Depuis l'époque où des groupes intellectuels prétendirent libérer la
civilisation humaine des liens de la morale et de la religion, Nos
prédécesseurs attirèrent l'attention du monde, d'une façon claire et explicite,
sur les conséquences de la déchristianisation de la société humaine. Quant au
communisme, déjà en 1846, Notre vénéré Prédécesseur, Pie IX, de sainte mémoire,
portait une condamnation solennelle, confirmée plus tard dans le Syllabus,
contre " cette doctrine néfaste qu'on nomme le communisme,
radicalement contraire au droit naturel lui-même ; pareille doctrine, une
fois admise, serait la ruine complète de tous les droits, des institutions, des
propriétés et de la société humaine elle-même " (1).
Plus tard. Notre Prédécesseur, Léon XIII,
d'immortelle mémoire, dans son Encyclique Quod Apostolici muneris, définissait
le communisme : " Une peste mortelle qui s'attaque à la moelle
de la société humaine et qui l'anéantirait " (2). Avec clairvoyance
Léon XIII montrait qu'à l'origine de l'athéisme des masses, en cette époque de
progrès technique, se trouve une philosophie qui, depuis des siècles, tente de
séparer la science et la vie de la foi et de l'Eglise.
ACTES DU PRÉSENT PONTIFICAT
5. Nous-même, durant Notre pontificat, Nous avons
souvent dénoncé, et avec une pressante insistance, les courants d'athéisme qui
croissent d'une façon alarmante. En 1924, quand Notre mission de secours
revenait des pays de l'Union Soviétique, Nous avons protesté contre le
communisme, dans une allocution spéciale, qui s'adressait au monde entier (3).
Dans Nos Encycliques Miserentissimus
Redemptor (4), Quadragesimo anno (5), Caritate
Christi (6), Acerba animi (7), Dilectissima
Nobis (8), Nous avons fait entendre une solennelle protestation contre
les persécutions déchaînées en Russie, au Mexique et en Espagne.
On n'a pas encore oublié les allocutions que Nous
prononcions l'an dernier, lors de l'inauguration de l'Exposition mondiale de la
Presse catholique, dans l'audience accordée aux réfugiés espagnols et dans
Notre message à l'occasion de la fête de Noël.
Même les ennemis les plus acharnés de l'Eglise, qui
dirigent de Moscou cette lutte contre la civilisation chrétienne, témoignent,
par leurs attaques incessantes en paroles et en actes, que la Papauté continue
fidèlement, encore de nos jours, à défendre le sanctuaire de la religion chrétienne
et qu'elle a mis en garde contre le péril communiste plus souvent et d'une
manière plus persuasive que n'importe quel autre pouvoir public de ce
monde.
NÉCESSITÉ D'UN NOUVEAU DOCUMENT
SOLENNEL
6. Malgré ces avertissements paternels plusieurs
fois renouvelés et qu'à Notre grande satisfaction Vous avez, Vénérables Frères,
fidèlement communiqués et commentés à Vos fidèles, en plusieurs Lettres
pastorales récentes, même en des Lettres collectives, malgré tout, propagé par
d'habiles agitateurs, le danger va s'aggravant de jour en jour. C'est pourquoi
il est de Notre devoir, croyons-Nous, d'élever à nouveau la voix en un document
plus solennel, selon l'habitude du Siège Apostolique, Maître de vérité; du
reste, un pareil document répond au désir de tout l'univers catholique. L'écho
de Notre voix, Nous en avons la ferme confiance, sera entendu partout où se
trouvent des esprits libres de préjugés et des coeurs sincèrement désireux du
bien de l'humanité: d'autant plus que Notre parole est aujourd'hui douloureusement
confirmée par le spectacle des fruits amers produits par les idées subversives.
Les effets que Nous avions prévus et annoncés se multiplient terriblement; ils
se réalisent dans les pays déjà dominés par le communisme ou ils menacent tous
les autres pays du monde.
7. Nous voulons donc encore une fois, dans une
brève synthèse, exposer les principes du communisme athée, tels qu'ils se
manifestent surtout dans le bolchevisme, et montrer ses méthodes d'action. A
ces faux principes, nous opposerons la lumineuse doctrine de l'Eglise, Nous
indiquerons de nouveau, avec insistance, par quels moyens la civilisation
chrétienne, la seule " Cité " vraiment
" humaine ", peut échapper à ce fléau satanique et se
développer encore davantage pour le véritable bien-être de l'humanité.
II
DOCTRINE ET FRUITS DU
COMMUNISME
LA DOCTRINE
Pseudo-idéal.
8. Le communisme d'aujourd'hui, d'une manière plus
accusée que d'autres mouvements semblables du passé, renferme une idée de
fausse rédemption. Un pseudo-idéal de justice, d'égalité et de fraternité dans
le travail, imprègne toute sa doctrine et toute son activité d'un certain faux
mysticisme qui communique aux foules, séduites par de fallacieuses promesses,
un élan et un enthousiasme contagieux, spécialement en un temps comme le nôtre,
où par suite d'une mauvaise répartition des biens de ce monde règne une misère
anormale. On vante même ce pseudo-idéal, comme s'il avait été le principe d'un
certain progrès économique: quand il est réel, ce progrès s'explique par bien
d'autres causes, comme l'intensification de la production industrielle dans des
pays qui en étaient presque privés, la mise en valeur d'énormes richesses
naturelles, l'emploi de méthodes brutales pour faire d'immenses travaux à peu
de frais.
Matérialisme évolutionniste de Marx.
9. La doctrine, que le communisme cache sous des
apparences parfois si séduisantes, a aujourd'hui pour fondement les principes
du matérialisme dialectique et historique déjà prônés par Marx; les théoriciens
du bolchevisme prétendent en détenir l'unique interprétation authentique. Cette
doctrine enseigne qu'il n'existe qu'une seule réalité, la matière, avec ses
forces aveugles; la plante, l'animal, l'homme sont le résultat de son
évolution. De même, la société humaine n'est pas autre chose qu'une apparence
ou une forme de la matière qui évolue suivant ses lois; par une nécessité
inéluctable elle tend, à travers un perpétuel conflit de forces, vers la
synthèse finale : une société sans classe.
Dans une telle doctrine, c'est évident, il n'y a
plus de place pour l'idée de Dieu. il n'existe pas de différence entre l'esprit
et la matière, ni entre l'âme et le corps: il n'y a pas de survivance de l'âme
après la mort, et par conséquent nulle espérance d'une autre vie. Insistant sur
l'aspect dialectique de leur matérialisme, les communistes prétendent que le
conflit, qui porte le monde vers la synthèse finale, peut être précipité grâce
aux efforts humains. C'est pourquoi ils s'efforcent de rendre plus aigus les
antagonismes qui surgissent entre les diverses classes de la société; la lutte
des classes, avec ses haines et ses destructions, prend l'allure d'une croisade
pour le progrès de l'humanité.
Par contre, toutes les forces qui s'opposent à ces
violences systématiques, quelle qu'en soit la nature, doivent être anéanties
comme ennemies du genre humain.
Le sort de la personne humaine et de la
famille.
10. De plus, le communisme dépouille l'homme de sa
liberté, principe spirituel de la conduite morale ; il enlève à la
personne humaine tout ce qui constitue sa dignité, tout ce qui s'oppose
moralement à l'assaut des instincts aveugles. On ne reconnaît à l'individu, en
face de la collectivité, aucun des droits naturels à la personne humaine;
celle-ci, dans le communisme, n'est plus qu'un rouage du système. Dans les
relations des hommes entre eux, on soutient le principe de l'égalité absolue,
on rejette toute hiérarchie et toute autorité établie par Dieu, y compris
l'autorité des parents.
Tout ce qui existe de soi-disant autorité et
subordination entre les hommes dérive de la collectivité comme de sa source
première et unique. On n'accorde aux individus aucun droit de propriété sur les
ressources naturelles ou sur les moyens de production, parce qu'ils sont
l'origine d'autres biens, et que leur possession entraînerait la domination
d'un homme sur l'autre. Voilà précisément pourquoi ce genre de propriété privée
devra être radicalement détruit, comme la première source de l'esclavage
économique.
11. En refusant à la vie humaine tout caractère
sacré et spirituel, une telle doctrine fait nécessairement du mariage et de la
famille une institution purement conventionnelle et civile, fruit d'un système
économique déterminé. On nie par conséquent l'existence d'un lien matrimonial
de nature juridico-morale qui soit soustrait au bon plaisir des individus ou de
la collectivité et, par suite, on rejette l'indissolubilité de ce lien. En
particulier, le communisme n'admet aucun lien spécial de la femme avec la
famille et le foyer.
En proclamant le principe de l'émancipation de la
femme, il l'enlève à la vie domestique et au soin des enfants pour la jeter
dans la vie publique et dans les travaux de la production collective au même
titre que l'homme; le soin du foyer et des enfants est dévolu à la
collectivité. Enfin on retire aux parents le droit de l'éducation, que l'on
considère comme un droit exclusif de la communauté, c'est seulement au nom de
la communauté et par délégation que les parents peuvent encore l'exercer.
Ce que deviendrait la société.
12. Que deviendrait donc la société humaine fondée
sur de tels principes matérialistes ? Elle serait une collectivité sans autre
hiérarchie que celle du système économique. Elle aurait pour unique mission la
production des biens par le travail collectif et pour unique fin la jouissance des
biens terrestres dans un paradis où chacun " donnerait selon ses
forces et recevrait selon ses besoins ". C'est à la collectivité que
le communisme reconnaît le droit ou plutôt le pouvoir discrétionnaire
d'assujettir les individus au joug du travail collectif, sans égard à leur
bien-être personnel, même contre leur propre volonté, et quand il le faut, par
la violence. L'ordre moral aussi bien que l'ordre juridique ne serait plus, dès
lors, qu'une émanation du système économique en vigueur; il ne serait fondé que
sur des valeurs terrestres, changeantes et caduques.
Bref, on prétend ouvrir une ère nouvelle, inaugurer
une nouvelle civilisation résultant d'une évolution aveugle :
" une humanité sans Dieu ! "
13. Enfin quand l'idéal collectiviste sera devenu pour
tous une réalité, au terme utopique de cette évolution, où la société ne
connaîtra plus les différences de classes, l'Etat politique, aujourd'hui
instrument de domination des capitalistes sur les prolétaires, perdra toute sa
raison d'être et " disparaîtra de lui-même ".
Cependant, en attendant cet âge d'or, le communisme
considère l'Etat et le pouvoir politique comme le moyen le plus efficace et le
plus universel pour arriver à ses fins.
14. Vénérables Frères, voilà le nouvel Evangile que
le communisme bolchevique et athée prétend annoncer au monde, comme un message
de salut et de rédemption ! Système rempli d'erreurs et de sophismes, opposé à
la raison comme à la révélation divine: doctrine subversive de l'ordre social
puisqu'elle en détruit les fondements mêmes, système qui méconnaît la véritable
origine, la nature et la fin de l'Etat, ainsi que les droits de la personne
humaine, sa dignité et sa liberté.
LA DIFFUSION
Promesses éblouissantes.
15. Mais comment se fait-il qu'un tel système,
depuis longtemps dépassé scientifiquement, et démenti par la réalité des faits,
puisse se répandre aussi rapidement dans toutes les parties du monde ?
C'est que bien peu de personnes ont su pénétrer la vraie nature du communisme;
le plus souvent on cède à la tentation habilement présentée sous les plus
éblouissantes promesses. Sous prétexte de ne vouloir que l'amélioration du sort
des classes laborieuses, de supprimer les abus réels provoqués par l'économie
libérale et d'obtenir une réparation plus équitable des richesses (objectifs
parfaitement légitimes, sans aucun doute), en profitant de la crise économique
mondiale, le communisme réussit à faire pénétrer son influence même dans les
milieux sociaux où par principe on rejette le matérialisme et le terrorisme. Et
comme toute erreur contient une part de vrai, cet aspect de la vérité, auquel
Nous avons fait allusion, a été mis habilement en relief suivant les temps et
les lieux pour cacher au besoin la brutalité repoussante et inhumaine des
principes et des méthodes du communisme ; on séduit ainsi des esprits
distingués au point d'en faire à leur tour des apôtres auprès des jeunes
intelligences trop peu averties pour découvrir les erreurs intrinsèques au
système. Les fauteurs de communisme ne manquent pas non plus de mettre à profit
les antagonismes de race, les divisions et les oppositions qui proviennent des
différents systèmes politiques, enfin le désarroi qui règne dans le camp de la
science séparée de Dieu, pour s'insinuer dans les Universités et appuyer les
principes de leur doctrine sur des arguments pseudo-scientifiques.
Le libéralisme a frayé la voie au
communisme.
16. Pour comprendre comment le communisme a réussi
à se faire accepter sans examen par les masses ouvrières, il faut se rappeler
que les travailleurs étaient déjà préparés à cette propagande par l'abandon
religieux et moral où ils furent laissés par l'économie libérale. Le système
des équipes de travail ne leur donnait même plus le temps d'accomplir les
devoirs religieux les plus importants, aux jours de fête: on ne s'est pas mis
en peine de construire des églises à proximité des usines ni de faciliter la
tâche du prêtre ; au contraire, on a favorisé le laïcisme et continué son
oeuvre. On recueille donc l'héritage des erreurs tant de fois dénoncées par Nos
Prédécesseurs et par Nous-même; il n'y a pas à s'étonner qu'en un monde déjà
largement déchristianisé se propage l'erreur communiste.
Propagande insidieuse et étendue.
17. De plus, la diffusion si rapide des idées
communistes, qui s'infiltrent dans tous les pays grands et petits, civilisés ou
moins développés, au point qu'aucune partie du monde n'y échappe, cette
diffusion s'explique par une propagande vraiment diabolique, telle que le monde
n'en a peut-être jamais vue: propagande dirigée par un centre unique et qui
s'adapte très habilement aux conditions des différents peuples; propagande qui
dispose de grands moyens financiers, d'organisations gigantesques, de Congrès
internationaux, de forces nombreuses et bien disciplinées; propagande qui se
fait par des tracts et des revues, par le cinéma, le théâtre et la radio, dans
les écoles et même dans les Universités, qui envahit peu à peu tous les milieux
même les meilleurs, si bien que le poison pénètre presque insensiblement et
toujours davantage les esprits et les coeurs.
Conjuration du silence dans la presse.
18. Un troisième facteur contribue largement à la
diffusion du communisme, c'est la conjuration du silence dans une grande partie
de la presse mondiale non catholique. Nous disons conjuration, car on ne
saurait expliquer autrement le fait qu'une presse aussi avide de commenter les
menus incidents de la vie quotidienne ait pu si longtemps garder le silence au
sujet des horreurs commises en Russie, au Mexique et dans une grande partie de
l'Espagne, qu'elle parle relativement peu d'une organisation mondiale aussi
vaste que le communisme dirigé par Moscou. Cette conjuration est due en partie
à des raisons inspirées par une politique à courte vue; elle est favorisée par
diverses organisations secrètes, qui depuis longtemps cherchent à détruire
l'ordre social chrétien.
CONSÉQUENCES DOULOUREUSES
Russie et Mexique.
19. Cependant les douloureux effets de cette
propagande sont sous nos yeux. Là où le communisme a pu s'affirmer et
dominer, - et ici Nous songeons avec une particulière affection paternelle aux
peuples de la Russie et du Mexique,- il s'est efforcé par tous les moyens de
détruire (et il le proclame ouvertement) la civilisation et la religion
chrétiennes jusque dans leurs fondements, d'en effacer tout souvenir du coeur
des hommes, spécialement de la jeunesse. Evêques et prêtres ont été bannis,
condamnés aux travaux forcés, fusillés et mis à mort de façon inhumaine ;
de simples laïques, pour avoir défendu la religion, ont été suspectés,
malmenés, poursuivis et traînés en prison et devant les tribunaux.
Horreurs du communisme en Espagne.
20. Et là où, comme en Notre chère Espagne, le
fléau communiste n'avait pas eu le temps encore de faire sentir tous les effets
de ses théories, il s'est déchaîné, hélas ! avec une violence plus
furieuse. Ce n'est pas l'une ou l'autre église, tel ou tel couvent qu'on a
abattus, mais quand ce fut possible, ce sont toutes les églises et tous les
couvents et toute trace de la religion chrétienne qu'on a voulu détruire, même
quand il s'agissait des monuments les plus remarquables de l'art et de la
science ! La fureur communiste ne s'est pas contentée de tuer des évêques
et des milliers de prêtres, de religieux et de religieuses, s'en prenant plus
particulièrement à ceux et à celles qui justement s'occupaient avec plus de
zèle des ouvriers et des pauvres, mais elle fit un nombre beaucoup plus grand
de victimes parmi les laïques de toute classe, qui, encore maintenant, chaque
jour, peut-on dire. sont massacrés en masse pour le seul fait d'être bons
chrétiens ou du moins opposés à l'athéisme communiste. Et cette épouvantable
destruction est perpétrée avec une haine, une barbarie, une sauvagerie qu'on
n'aurait pas cru possibles en notre temps. Aucun particulier de jugement sain,
aucun homme d'Etat, conscient de sa responsabilité, ne peut, sans frémir
d'horreur, penser que les événements d'Espagne pourraient se répéter demain en
d'autres nations civilisées.
Fruits naturels du système.
21. Or, on ne peut dire que de telles atrocités
soient de ces phénomènes passagers qui accompagnent d'ordinaire toute grande
révolution, des excès isolés d'exaspération comme il s'en trouve dans toutes
les guerres; non, ce sont les fruits naturels d'un système qui est dépourvu de
tout frein intérieur. Un frein est nécessaire à l'homme pris individuellement
comme à l'homme vivant en société. Même les peuples barbares trouvèrent ce
frein dans la loi naturelle gravée par Dieu dans l'âme humaine. Et quand cette
loi naturelle fut mieux observée, on vit des nations anciennes monter à un
niveau de grandeur qui étonne encore, plus qu'il ne conviendrait, des
observateurs superficiels de l'histoire. Mais lorsque du coeur des hommes
l'idée même de Dieu s'efface, leurs passions débridées les poussent à la
barbarie la plus sauvage.
Lutte contre tout ce qui est divin.
22. C'est, hélas ! le spectacle qui s'offre à
nous : pour la première fois dans l'histoire nous assistons à une lutte
froidement voulue et savamment préparée de l'homme contre " tout ce
qui est divin " (9). Le communisme est par sa nature antireligieux et
considère la religion comme " l'opium du peuple ", parce
que les principes religieux qui parlent de la vie d'outre-tombe empêchent le
prolétaire de poursuivre la réalisation du paradis soviétique, qui est de cette
terre.
Le terrorisme.
23. Mais on ne foule pas aux pieds impunément la
loi naturelle et son Auteur : le communisme n'a pu et ne pourra réaliser
son but, pas même sur le plan purement économique. Il est vrai qu'en Russie il
a contribué à secouer hommes et choses d'une longue et séculaire inertie et à
obtenir par des moyens souvent sans scrupules quelques succès matériels; mais
nous savons par des témoignages non suspects, dont certains sont récents, que
de fait, ce qu'il s'était promis, il ne l'a pas atteint; sans compter
l'esclavage que le terrorisme a imposé à des millions d'hommes. Même sur le
terrain économique, on ne peut se passer de la morale, du sentiment moral de la
responsabilité, pour lequel il n'y a pas de place dans un système aussi matérialiste
que le communisme. Pour en tenir lieu, il n'y a que le terrorisme, tel que
précisément nous le voyons maintenant en Russie, où les anciens camarades de
conspiration et de lutte se détruisent les uns les autres : un terrorisme
qui. au demeurant, ne réussit pas à endiguer la corruption morale, ni même à
empêcher la désorganisation de la structure sociale.
UNE PENSÉE PATERNELLE POUR LES PEUPLES
OPPRIMÉS, EN RUSSIE
24. En parlant ainsi, Nous ne voulons aucunement
condamner en masse les peuples de l'Union Soviétique, auxquels Nous portons une
affection paternelle.
Nous savons que beaucoup d'entre eux gémissent sous
le joug qui leur est imposé de force par des hommes souvent étrangers aux
véritables intérêts du pays et Nous reconnaissons que beaucoup d'autres ont été
trompés par des espérances fallacieuses. Ce que Nous accusons, c'est le
système, ses auteurs et ses fauteurs, qui ont considéré la Russie comme un
terrain plus propice pour faire l'expérience d'une théorie élaborée depuis des
dizaines d'années, et qui de là continuent à la propager dans le monde
entier.
III
LA LUMINEUSE DOCTRINE
DE L'ÉGLISE
25. Après avoir exposé les erreurs et les moyens
d'action violents et trompeurs du communisme bolchevique et athée, il est temps
désormais, Vénérables Frères, de leur opposer brièvement la vraie notion de la
" Cité humaine ", de la Société humaine, telle que Vous la
connaissez, et telle que nous l'enseignent la raison et la révélation par
l'intermédiaire de l'Eglise Magistra gentium.
LA RÉALITÉ SUPRÊME : DIEU
26. Au-dessus de tous les êtres, il y a l'Etre
unique, suprême, souverain, c'est-à-dire Dieu, Créateur tout-puissant de toutes
choses, Juge infiniment sage et juste de tous les hommes. Cette réalité suprême
de Dieu est la condamnation la plus absolue des impudents mensonges du
communisme. Ce n'est point, en effet, parce que les hommes croient en Dieu que
Dieu existe; mais c'est parce que Dieu existe que tout homme, ne fermant pas
volontairement les yeux devant la vérité, croit en Lui et Lui adresse ses prières.
NATURE DE L'HOMME ET DE LA FAMILLE
D'APRÈS LA RAISON ET LA FOI
27. Ce que la raison et la foi disent de l'homme,
Nous l'avons résumé, quant aux points fondamentaux, dans l'Encyclique sur
l'éducation chrétienne (10).
L'homme a une âme spirituelle et immortelle ;
il est une personne, admirablement pourvue par le Créateur d'un corps et d'un
esprit, un vrai " microcosme ", comme disaient les anciens,
c'est-à-dire un petit monde, qui vaut (à lui seul) beaucoup plus que l'immense
univers inanimé. En cette vie et dans l'autre, l'homme n'a qu'un Dieu pour fin
dernière; par la grâce sanctifiante, il est élevé à la dignité de fils de Dieu
et incorporé au royaume de Dieu dans le corps mystique du Christ. C'est
pourquoi Dieu l'a doté de prérogatives nombreuses et variées : le droit à
la vie, à l'intégrité du corps, aux moyens nécessaires à l'existence; le droit
de tendre à sa fin dernière dans la voie tracée par Dieu; le droit
d'association, de propriété, et le droit d'user de cette propriété.
28. Comme le mariage et le droit à son usage
naturel sont d'origine divine, ainsi la constitution et les prérogatives
fondamentales de la famille ont été déterminées et fixées par le Créateur
lui-même, et non par les volontés humaines ni par les faits économiques.
Dans l'Encyclique sur le mariage chrétien (11) et
dans Notre Encyclique, mentionnée plus haut, sur l'éducation, Nous Nous sommes
étendu longuement sur ces questions.
NATURE DE LA SOCIÉTÉ
Droits et devoirs mutuels de l'homme et
de la société.
29. En même temps Dieu destina l'homme à vivre en
société comme sa nature le demande. Dans le plan du Créateur, la société est un
moyen naturel, dont l'homme peut et doit se servir pour atteindre sa fin, car
la société est faite pour l'homme et non l'homme pour la société. Ce qui ne
veut point dire, comme le comprend le libéralisme individualiste, que la
société est subordonnée à l'utilité égoïste de l'individu, mais que, par le
moyen de l'union organique avec la société, la collaboration mutuelle rend
possible à tous de réaliser la vraie félicité sur terre: cela veut dire encore
que c'est dans la société que se développent toutes les aptitudes individuelles
et sociales données à l'homme par la nature, aptitudes qui, dépassant l'intérêt
immédiat du moment, reflètent dans la société la perfection de Dieu, ce qui est
impossible, si l'homme reste isolé.
Ce dernier but de la société est lui-même, en
dernière analyse, ordonné à l'homme, afin que, reconnaissant ce reflet des
perfections divines, par la louange et l'adoration, il le fasse remonter à son
Créateur. Seul l'homme, seule la personne humaine, et non la collectivité en
soi, est doué de raison et de volonté moralement libre.
30. Ainsi de même que l'homme ne peut se soustraire
aux devoirs qui, selon la volonté de Dieu, le lient envers la société civile,
et que les représentants de l'autorité ont le droit, dans les cas où l'individu
s'y refuserait sans raison légitime, de le contraindre à l'accomplissement de
son devoir; de même la société ne peut frustrer l'homme des droits personnels
que le Créateur lui a concédés et dont Nous avons signalé plus haut les plus
importants; elle ne peut lui en rendre, par principe, l'usage impossible. Il
est donc conforme à la raison et à ses exigences qu'en dernier lieu toutes les
choses de la terre soient ordonnées à la personne humaine, afin que, par son
intermédiaire, elles retournent au Créateur. A l'homme, à la personne humaine
s'applique vraiment ce que l'Apôtre des Gentils écrit aux Corinthiens sur
l'économie du salut: " Tout est à vous, mais vous êtes au Christ et
le Christ est à Dieu " (12). Tandis que le communisme, renversant
l'ordre des relations entre l'homme et la société, appauvrit la personne
humaine, voilà les hauteurs où s'élèvent la raison et la révélation !
L'ordre économique et social.
31. De l'ordre économique et social Léon XIII a
exposé les principes directeurs dans l'Encyclique sur la question du travail
(13), ces principes, dans Notre Encyclique sur la reconstruction de l'ordre
social (14).
Nous les avons adaptés aux exigences du temps
présent. De plus, insistant encore sur la doctrine séculaire de l'Eglise
touchant le caractère individuel et social de la propriété privée, Nous avons
précisé le droit et la dignité du travail, les rapports de collaboration qui
doivent exister entre ceux qui possèdent le capital et les travailleurs, le
salaire dû en stricte justice à l'ouvrier pour lui et pour sa famille.
32. Dans cette même Encyclique, Nous avons montré
que les moyens de sauver le monde actuel de la ruine dans laquelle le libéralisme
amoral nous a plongés, ne consistent ni dans la lutte des classes ni dans la
terreur, beaucoup moins encore dans l'abus autocratique du pouvoir de l'Etat,
mais dans l'instauration d'un ordre économique inspiré par la justice sociale
et les sentiments de la charité chrétienne. Nous avons montré comment une saine
prospérité doit se baser sur les vrais principes d'un corporatisme sain qui
respecte la hiérarchie sociale nécessaire, et comment toutes les corporations
doivent s'organiser dans une harmonieuse unité, en s'inspirant du bien commun
de la société. La mission principale et la plus authentique du pouvoir civil
est précisément de promouvoir efficacement cette harmonie et la coordination de
toutes les forces sociales.
Hiérarchie sociale et prérogatives de
l'Etat.
33. Afin d'assurer cette collaboration organique et
cette tranquille harmonie, la doctrine catholique revendique pour l'Etat la
dignité et l'autorité d'un vigilant et prévoyant défenseur des droits divins et
humains, dont les Saintes Ecritures et les Pères de l'Eglise parlent si
souvent. Il est faux que tous les hommes aient les mêmes droits dans la société
civile et qu'il n'existe aucune hiérarchie légitime. Qu'il nous suffise de
rappeler les Encycliques de Léon XIII, indiquées plus haut, en particulier
celle qui concerne le pouvoir de l'Etat (15) et celle qui traite de la
constitution chrétienne de l'Etat (16).
Ces Encycliques exposent clairement au catholique
les principes de la raison et de la foi qui le rendront capable de se prémunir
contre les erreurs et les dangers de la conception bolchevique de l'Etat. La
spoliation des droits et l'asservissement de l'homme, la négation de l'origine
première et transcendante de l'Etat et de son pouvoir, l'horrible abus de
l'autorité publique au service du terrorisme collectiviste, tout cela est
précisément le contraire de ce qu'exigent la morale naturelle et la volonté du
Créateur. La société civile et la personne humaine tirent leur origine de Dieu
et sont par lui mutuellement ordonnées l'une à l'autre; aucune des deux, par
conséquent, ne peut se soustraire à ses devoirs envers l'autre, ni renier ou
diminuer les droits de l'autre.
C'est Dieu qui a réglé ces rapports mutuels dans
leurs lignes essentielles; le communisme commet une usurpation injuste quand il
impose, au lieu de la loi divine basée sur les principes immuables de la vérité
et de la charité, un programme politique de parti, provenant de l'arbitraire
humain et tout rempli de haine.
BEAUTÉ DE LA DOCTRINE DE L'ÉGLISE
34. Quand elle enseigne cette lumineuse doctrine,
l'Eglise n'a pas d'autre but que de réaliser l'heureux message chanté par les
anges sur la grotte de Bethléem, à la naissance du Rédempteur:
" Gloire à Dieu... et paix aux hommes... " (17); paix
véritable et vraie félicité, même ici-bas, autant qu'il est possible, en vue de
préparer la félicité éternelle, mais paix réservée aux hommes de bonne volonté.
Cette doctrine se tient à égale distance des
erreurs extrêmes comme des exagérations des partis ou des systèmes qui s'y
rattachent: elle garde toujours l'équilibre de la justice et de la vérité; elle
proclame la juste mesure dans la théorie et en assure la réalisation
progressive dans la pratique, s'efforçant de concilier les droits et les
devoirs de tous, l'autorité avec la liberté, la dignité de l'individu avec
celle de l'Etat, la personnalité humaine du subordonné avec l'origine divine du
pouvoir; la juste soumission, l'amour ordonné de soi-même, de sa famille et de
sa propre patrie avec l'amour des autres familles et des autres peuples,
sentiment fondé sur l'amour de Dieu, père, premier principe et fin dernière de
tous les hommes. Elle ne sépare pas le souci modéré des biens temporels de la
sollicitude pour les biens éternels. Si elle subordonne les premiers aux
autres, suivant la parole de son divin fondateur: " Cherchez d'abord
le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par
surcroît " (18), elle est bien loin toutefois de se désintéresser des
choses humaines et d'entraver le progrès et les avantages matériels: au
contraire, elle les aide et les favorise de la manière la plus raisonnable et
la plus efficace. Ainsi, bien que l'Eglise n'ait jamais, sur le terrain
économique et social, présenté de système technique déterminé, ce qui
d'ailleurs ne lui appartient pas, elle a pourtant clairement indiqué, sur
certains points, des directives qui, tout en s'adaptant dans le concret à des
applications diverses selon les différentes conditions de temps, de lieux et de
peuples, montrent la bonne voie pour assurer l'heureux progrès de la société.
35. La sagesse, la valeur de cette doctrine est
admise par tous ceux qui la connaissent véritablement. Avec raison, des hommes
d'Etat éminents ont pu affirmer qu'après avoir étudié les divers systèmes
sociaux, ils n'avaient rien trouvé de plus sage que les principes exposés dans
les Encycliques Rerum novarum et Quadragesimo anno.
Jusque dans les pays non catholiques, et même non chrétiens, on reconnaît la
grande valeur sociale des doctrines de l'Eglise. C'est ainsi qu'un homme
politique éminent, non chrétien, de l'Extrême-Orient, n'hésitait pas à
proclamer, il y a un mois à peine, que l'Eglise avec sa doctrine de paix et de
fraternité chrétienne apporte une très précieuse contribution à l'établissement
et au maintien si laborieux de la paix entre les nations. Enfin, des rapports
authentiques arrivant au Centre de la Chrétienté affirment que les communistes
eux-mêmes, s'ils ne sont pas totalement corrompus, lorsqu'on leur expose la
doctrine sociale de l'Eglise, en reconnaissent la supériorité sur les doctrines
de leurs chefs et de leurs maîtres. Ceux que la passion aveugle et à qui la
haine ferme les yeux devant la lumière de la vérité, ceux-là seuls la
combattent obstinément.
EST-IL VRAI QUE L'ÉGLISE N'A PAS AGI EN
CONFORMITÉ AVEC SA DOCTRINE ?
36. Mais les ennemis de l'Eglise, forcés de
reconnaître la sagesse de sa doctrine, l'accusent cependant de n'avoir pas su
confronter ses actes à ses principes et affirment en conséquence la nécessité
de chercher d'autres voies. Combien cette accusation est fausse et injuste,
toute l'histoire du Christianisme le démontre.
Pour ne rappeler ici que quelques faits
caractéristiques, c'est le Christianisme qui, le premier, proclama
généreusement, avec une ardeur et une conviction inconnues aux siècles précédents,
la vraie et universelle fraternité de tous les hommes, à quelque race ou
condition qu'ils appartiennent; il contribua ainsi puissamment à l'abolition de
l'esclavage, non par des révoltes sanguinaires, mais par la force intérieure de
sa doctrine, en faisant voir à l'orgueilleuse patricienne de Rome, dans son
esclave, une soeur dans le Christ.
C'est le Christianisme qui adore le Fils de Dieu
fait homme par amour des hommes et devenu " Fils du
Charpentier ", " Charpentier " lui-même
(19) ; c'est le Christianisme qui consacra la vraie dignité du travail
manuel, tâche autrefois méprisée, au point que l'honnête Marcus Tullius
Cicéron, résumant l'opinion générale de son temps, ne craignit pas d'écrire ces
paroles qui, aujourd'hui, feraient honte à n'importe quel sociologue :
" Tous les artisans s'occupent de métiers méprisables, car l'atelier
ne peut rien avoir de noble (20) ".
37. Fidèle à ses principes, l'Eglise a régénéré
l'humanité. Sous son influence, ont surgi d'admirables oeuvres de charité, des
corporations puissantes d'artisans et de travailleurs de toutes catégories: le
libéralisme du siècle passé s'en est moqué, parce qu'elles étaient des
organisations du moyen âge; mais elles s'imposent aujourd'hui à l'admiration de
nos contemporains, qui, en divers pays, cherchent à les faire revivre. Lorsque
d'autres courants entravaient son oeuvre et empêchaient son influence
salutaire, l'Eglise, et cela jusqu'à nos jours, ne cessait pas d'avertir les
égarés. Il suffit de rappeler avec quelle fermeté, quelle énergie et quelle
constance Notre Prédécesseur Léon XIII a revendiqué pour l'ouvrier le droit
d'association, que le libéralisme régnant dans les plus puissants Etats
s'acharne à lui refuser. Même à l'heure actuelle, la doctrine de l'Eglise
exerce une influence plus grande qu'il ne paraît; car le pouvoir des idées sur
les faits est certainement considérable, bien qu'il soit invisible à mesurer.
38. On peut dire en toute vérité que l'Eglise, à
l'imitation du Christ, a passé à travers les siècles en faisant du bien à tous.
Il n'y aurait ni socialisme ni communisme si les chefs des peuples n'avaient
pas dédaigné ses enseignements et ses maternels avertissements. Mais ils ont
voulu élever, sur les bases du libéralisme et du laïcisme, d'autres
constructions sociales, qui tout d'abord paraissaient puissantes et grandioses;
mais on vit bientôt qu'elles n'avaient pas de fondements solides; elles
s'écroulent misérablement l'une après l'autre, comme doit s'écrouler fatalement
tout ce qui ne repose pas sur l'unique pierre angulaire qui est
Jésus-Christ.
IV
REMÈDES ET MOYENS
39. Telle est, Vénérables Frères, la doctrine de
l'Eglise, la seule qui puisse apporter la vraie lumière, dans les choses
sociales comme dans les autres problèmes, la seule doctrine de salut en face de
l'idéologie communiste. Mais il faut que cette doctrine passe dans la pratique
de la vie, suivant l'avertissement de l'Apôtre saint Jacques :
" Agissez d'après cet enseignement, et ne vous contentez pas de
l'écouter, en vous abusant vous-même " (21) ; voilà pourquoi la
tâche la plus urgente, à l'heure actuelle, c'est d'appliquer énergiquement les
remèdes appropriés et efficaces pour détourner la révolution menaçante qui se
prépare.
Nous en avons la ferme confiance, l'acharnement
avec lequel les fils de ténèbres travaillent jour et nuit à leur propagande
matérialiste et athée sera du moins pour les fils de lumière un stimulant de
piété, leur inspirera un zèle égal et même plus grand pour l'honneur de la
Majesté divine.
40. Que faut-il donc faire, quels remèdes employer
pour défendre le Christ et la civilisation chrétienne contre cet ennemi
pernicieux ? Comme un père au milieu du cercle de famille. Nous voudrions,
pour ainsi dire dans l'intimité, vous entretenir des devoirs que le grand
combat d'aujourd'hui impose à tous les fils de l'Eglise, et même aux enfants
qui se sont éloignés d'elle Nous adressons ce paternel avertissement.
RENOUVEAU DE VIE CHRÉTIENNE
Remède fondamental.
41. Comme aux époques des plus violentes tempêtes
dans l'histoire de l'Eglise, aujourd'hui encore le remède fondamental consiste
dans une rénovation sincère de la vie privée et publique selon les principes de
l'Évangile chez tous ceux qui se glorifient d'appartenir au Christ, afin qu'ils
soient vraiment le sel de la terre et préservent la société humaine de la
corruption totale.
42. Avec un sentiment de profonde reconnaissance
envers le Père des lumières, de qui descend " tout don excellent et
toute grâce parfaite " (22), Nous voyons partout les signes
consolants de ce renouveau spirituel, non seulement dans les âmes
particulièrement choisies qui, à notre époque, se sont élevées jusqu'au sommet
de la plus sublime sainteté et dans les âmes toujours plus nombreuses qui
tendent généralement vers ces hauteurs de lumière, mais encore dans une renaissance
de piété sentie et vécue, au sein de toutes les classes sociales, même les plus
cultivées, comme Nous l'avons rappelé récemment dans Notre Motu proprio In
multis solaciis du 2 octobre dernier, à l'occasion de la
réorganisation de l'Académie Pontificale des Sciences (23).
43. Cependant, il faut avouer que dans ce travail
de rénovation spirituelle il reste encore beaucoup à faire. Même dans les pays
catholiques, un trop grand nombre de personnes ne sont pour ainsi dire que des
catholiques de nom. Tout en observant plus ou moins fidèlement les pratiques
les plus essentielles de la religion qu'ils se vantent de professer, un trop
grand nombre n'ont pas le souci de perfectionner leurs connaissances
religieuses, d'acquérir des convictions plus intimes et plus profondes; ils
s'appliquent encore moins à vivre de telle sorte qu'à l'apparence extérieure
corresponde vraiment la beauté intérieure d'une conscience droite et pure,
comprenant et accomplissant tous ses devoirs sous le regard de Dieu. Cette
religion de façade, vaine et trompeuse apparence, déplaît souverainement au
Divin Sauveur, car Il veut que tous adorent le Père " en esprit et en
vérité " (24). Celui qui ne vit pas véritablement et sincèrement la
foi qu'il professe ne saurait résister longtemps au vent de persécution et à la
tempête violente qui souffle aujourd'hui; il sera misérablement emporté par le
nouveau déluge qui menace le monde, et, tout en se perdant lui-même, il fera du
nom chrétien un objet de dérision.
Détachement des biens de la terre.
44. Ici, Vénérables Frères, Nous voulons rappeler
avec une particulière insistance deux préceptes de Notre-Seigneur, qui
s'appliquent tout spécialement aux conditions présentes du genre humain: le
détachement des biens de la terre et la loi de charité.
" Bienheureux les pauvres en
esprit ", telles furent les premières paroles tombées des lèvres du
Divin Maître, dans le sermon sur la montagne (25). Cette leçon est plus
nécessaire que jamais, à notre époque de matérialisme avide des biens et des
jouissances terrestres.
Tous les chrétiens, riches ou pauvres, doivent
tenir toujours leurs regards fixés vers le ciel, et ne jamais oublier que
" nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons
celle qui est à venir " (26).
Les riches ne doivent pas mettre leur bonheur dans
les biens de la terre ni consacrer le meilleur de leur effort à la conquête de
ces biens; mais qu'ils se considèrent comme de simples administrateurs tenus de
rendre des comptes au Maître suprême, qu'il se servent de leurs richesses comme
de moyens précieux que Dieu leur accorde pour faire du bien : qu'ils ne
manquent pas de distribuer leur superflu aux pauvres, selon le précepte
évangélique (27). Sinon, ils verront se réaliser pour eux-mêmes et leurs
richesses le jugement sévère de l'Apôtre saint Jacques: " A vous
maintenant, riches ! Pleurez, éclatez en sanglots. à la vue des misères
qui vont fondre sur vous. Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont
mangés de vers. Votre or et votre argent se sont rouillés et leur rouille
rendra témoignage contre vous, et comme un feu dévorera vos chairs. Vous avez
amassé des trésors de colère dans les derniers jours " (28).
45. Quant aux pauvres, tout en cherchant selon les
lois de charité et de justice à se pourvoir du nécessaire et même à améliorer
leur sort, ils doivent toujours rester, eux aussi. " des pauvres en
esprit " (29), plaçant dans leur estime les biens spirituels
au-dessus des biens et des jouissances terrestres, qu'ils se souviennent qu'on
ne réussira jamais à faire disparaître de ce monde les misères, les douleurs et
les tribulations, qu'à cette loi personne n'échappe. Il faut donc à tous la
patience, cette patience chrétienne qui réconforte le coeur par les promesses
divines d'un bonheur éternel. " Prenez donc patience, mes frères. -
dirons-Nous encore avec saint Jacques, - jusqu'à l'avènement du Seigneur.
Voyez, le laboureur, dans l'espérance du précieux fruit de la terre, attend
patiemment jusqu'à ce qu'il reçoive la pluie de l'automne et celle du
printemps. Vous aussi, soyez patients, et affermissez vos coeurs, car
l'avènement du Seigneur est proche " (30). C'est ainsi que
s'accomplira la consolante promesse de Notre-Seigneur: " Bienheureux
les pauvres ! " Ce n'est pas une vaine consolation ni une
promesse trompeuse comme celles des communistes, mais ce sont des paroles de
vie et de vérité profonde, qui se réalisent pleinement ici-bas et ensuite dans
l'éternité. Dans ces paroles et dans l'espérance du royaume céleste qui déjà
leur appartient, " car le royaume de Dieu est à vous "
(31), a proclamé Notre-Seigneur, combien de pauvres trouvent un bonheur que des
riches cherchent en vain dans leur fortune, toujours inquiets et tourmentés par
le désir insatiable de posséder davantage.
La charité chrétienne.
46. Mais il y a un remède encore plus efficace, qui
doit atteindre plus directement le mal actuel, c'est le précepte de la charité.
Nous voulons parler de cette charité chrétienne " patiente et
bonne " (32). qui sait éviter les airs de protection humiliante et
toute ostentation; charité qui, depuis les débuts du Christianisme, a gagné au
Christ les plus pauvres d'entre les pauvres, les esclaves. Nous remercions tous
ceux qui se sont dévoués et se consacrent encore aux oeuvres de miséricorde
corporelle et spirituelle, depuis les Conférences de Saint-Vincent de Paul
jusqu'aux grandes organisations de service social récemment établies. A mesure
que les ouvriers et les pauvres ressentiront les bienfaits de cet esprit
d'amour, animé par la vertu du Christ, ils se dépouilleront de ce préjugé que
le Christianisme a perdu de son efficacité et que l'Eglise est du côté de ceux
qui exploitent le travail.
47. Mais quand Nous voyons cette foule d'indigents
accablés par la misère et pour des causes dont ils ne sont pas responsables, et
à côté d'eux, tant de riches qui se divertissent sans penser aux autres, qui
gaspillent des sommes considérables pour des choses futiles, Nous ne pouvons
Nous empêcher de constater avec douleur que non seulement la justice n'est pas
suffisamment observée, mais que le commandement de la charité reste encore
incompris et n'est pas vécu dans la pratique quotidienne. Aussi, Vénérables
Frères, Nous désirons que, par la parole et la plume, on s'attache à faire
mieux connaître ce précepte divin, signe précieux et marque distincte des vrais
disciples du Christ. En nous apprenant à voir Jésus lui-même dans ceux qui
souffrent, la charité nous fait un devoir d'aimer nos frères comme le Divin
Sauveur nous a aimés, jusqu'au renoncement, et, s'il le faut, jusqu'au
sacrifice de la vie. Que l'on médite souvent les paroles consolantes mais en
même temps terribles que le Juge Suprême prononcera dans la sentence du
Jugement dernier: " Venez, les bénis de mon Père: - car j'ai eu faim,
et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. - En
vérité, je votre le dis, toutes les fois que vous l'avez fait au plus petit de
mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait " (33).
Et d'autre part: - " Retirez-vous de moi.
maudits, allez au feu éternel: - car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné
à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire. - En vérité, je
vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits,
c'est à moi que vous ne l'avez pas fait " (34).
48. Ainsi donc, pour mériter la vie éternelle, pour
être en mesure de secourir efficacement les pauvres, il faut revenir à une vie
plus modeste, renoncer aux plaisirs, souvent coupables, que le monde actuel
offre si abondamment, en un mot, s'oublier soi-même par amour du prochain. Le
" commandement nouveau " (comme l'appelle
Notre-Seigneur)(35), la charité chrétienne contient une puissance divine de
régénération; si on l'observe fidèlement, elle fera naître dans les âmes une
paix intérieure que le monde ne connaît pas: elle apportera un remède efficace
aux maux qui tourmentent l'humanité.
Devoir de stricte justice.
49. Mais pour être authentiquement vraie, la
charité doit toujours tenir compte de la justice. L'Apôtre nous enseigne que
" celui qui aime son prochain a accompli la loi "; et il en
donne la raison: " ces commandements: Tu ne commettras point
d'adultère ; tu ne tueras point; tu ne déroberas point, et ceux qu'on
pourrait citer encore, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain
comme toi-même " (36). Puisque selon l'Apôtre, tous les devoirs se
ramènent au seul précepte de la charité, cette vertu commande aussi les
obligations de stricte justice, comme le devoir de ne pas tuer et de ne pas
commettre de vol. Une prétendue charité qui prive l'ouvrier du salaire auquel il
a un droit strict n'a rien de la vraie charité, ce n'est qu'un titre faux, un
simulacre de charité. L'ouvrier ne doit pas recevoir à titre d'aumône ce qui
lui revient en justice; il n'est pas permis de se dérober aux graves
obligations imposées par la justice en accordant quelques dons à titre de
miséricorde. La charité et la justice imposent des devoirs, souvent par rapport
au même objet, mais sous un aspect différent: lorsqu'il s'agit des obligations
d'autrui envers eux, les ouvriers ont le droit de se montrer particulièrement
sensibles par conscience de leur propre dignité.
50. Aussi Nous Nous adressons tout particulièrement
à vous, patrons et industriels chrétiens, dont la tâche est souvent si
difficile parce que vous portez le lourd héritage des fautes d'un régime
économique injuste, qui a exercé ses ravages durant plusieurs générations;
songez à vos responsabilités. Il est malheureusement trop vrai que les
pratiques admises en certains milieux catholiques ont contribué à ébranler la
confiance des travailleurs dans la religion de Jésus-Christ. On ne voulait pas
comprendre que la charité chrétienne exige la reconnaissance de certains droits
qui appartiennent à l'ouvrier et que l'Eglise lui a explicitement reconnus. Que
faut-il penser des manoeuvres de quelques patrons catholiques qui, en certains
endroits, ont réussi à empêcher la lecture de Notre Encyclique Quadragesimo
anno, dans leur églises patronales? Que dire de ces industriels
catholiques qui n'ont cessé jusqu'à présent de se montrer hostiles à un mouvement
ouvrier que Nous avons Nous-même recommandé? N'est-il pas déplorable qu'on ait
parfois abusé du droit de propriété, reconnu par l'Eglise, pour frustrer
l'ouvrier du juste salaire et des droits sociaux qui lui
reviennent ?
Justice sociale.
51. En effet, outre la justice commutative, il y a
aussi la justice sociale, qui impose des devoirs auxquels patrons et ouvriers
n'ont pas le droit de se soustraire. C'est précisément la fonction de la
justice sociale d'imposer aux membres de la communauté tout ce qui est
nécessaire au bien commun. Mais de même que dans l'organisme vivant on pourvoit
aux besoins du corps entier en donnant à chacune des parties et à chacun des
membres ce qu'il leur faut pour remplir leurs fonctions, ainsi dans l'organisme
social, pour assurer le bien commun de toute la collectivité, il faut accorder
à chacune des parties et à chacun des membres, c'est-à-dire à des hommes qui
ont la dignité de personnes, ce qui leur est nécessaire pour l'accomplissement
de leurs fonctions sociales. La réalisation de la justice sociale produira une
activité intense de toute la vie économique, dans la paix et dans l'ordre,
manifestant ainsi la santé du corps social, tout comme la santé du corps humain
se reconnaît à l'harmonieuse et bienfaisante synergie des activités organiques.
52. Mais la justice sociale demande que les
ouvriers puissent assurer leur propre subsistance et celle de leur famille par
un salaire proportionné ; qu'on les mette en mesure d'acquérir un modeste
avoir, afin de prévenir ainsi un paupérisme général qui est une véritable
calamité; qu'on leur vienne en aide par un système d'assurances publiques ou
privées qui les protègent au temps de la vieillesse, de la maladie ou du
chômage. En résumé. Nous réitérons la déclaration que Nous avons faite dans
l'EncycliqueQuadragesimo anno: " L'organisme économique
et social sera sainement constitué et atteindra sa fin, alors seulement qu'il
procurera à tous et à chacun de ses membres tous les biens que les ressources
de la nature et de l'industrie, ainsi que l'organisation vraiment sociale de la
vie économique, ont le moyen de leur procurer. Ces biens doivent être assez
abondants pour satisfaire aux besoins d'une honnête subsistance et pour élever
les hommes à ce degré d'aisance et de culture qui, pourvu qu'on en use
sagement, ne met pas obstacle à la vertu, mais en facilite au contraire
singulièrement l'exercice " (37).
53. Comme il arrive de plus en plus dans le
salariat, la justice ne peut être observée par chacun que si tous s'accordent à
la pratiquer ensemble moyennant des institutions qui relient les uns aux autres
les employeurs afin d'éviter une concurrence incompatible avec la justice due
aux travailleurs; alors, le devoir des entrepreneurs et des patrons est de
promouvoir, de soutenir ces institutions nécessaires qui deviennent le moyen
normal par lequel la justice peut être satisfaite. Mais que les travailleurs se
souviennent aussi de leurs devoirs de charité et de justice, c'est en
respectant ces obligations qu'il pourront mieux sauvegarder leurs propres
intérêts.
54. Et si l'on considère l'ensemble de la vie
économique. - Nous l'avons dit déjà dans Notre Encyclique Quadragesimo
anno, - ce n'est que par un corps d'institutions professionnelles et
interprofessionnelles, fondées sur des bases solidement Chrétiennes, reliées
entre elles et formant sous des formes diverses, adaptées aux régions et aux
circonstances, ce qu'on appelait la Corporation, ce n'est que par ces
institutions que l'on pourra faire régner dans les relations économiques et sociales
l'entraide mutuelle de la justice et de la charité.
ETUDE ET DIFFUSION DE LA DOCTRINE
SOCIALE
55. Pour donner à cette action sociale une plus
grande efficacité, il est indispensable d'étudier et de faire connaître
toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de
l'Église, et sous l'égide de l'Autorité établie par Dieu dans l'Eglise.
Si la conduite de certains catholiques a laissé à
désirer dans le domaine économique et social, la cause en fut souvent que ces
catholiques ne connaissaient pas assez, n'avaient pas assez médité les
enseignements des Souverains Pontifes sur ce sujet. Aussi est-il absolument
nécessaire de développer dans toutes les classes de la société une formation
sociale plus intense, en rapport avec les degrés divers de la culture
intellectuelle, et de n'épargner aucun soin, aucune industrie pour assurer aux
enseignements de l'Eglise la plus large diffusion, surtout parmi la classe
ouvrière. Que les esprits soient éclairés par la sûre lumière de la doctrine catholique;
que les volontés soient inclinées à la suivre et à l'appliquer, comme norme de
la vie morale, par l'accomplissement consciencieux des multiples devoirs
sociaux. On combattra ainsi cette incohérence, cette discontinuité dans la vie
chrétienne, que Nous avons déplorée tant de fois, et qui fait que certains
hommes, apparemment fidèles à remplir leurs devoirs religieux, mènent, avec
cela, par un déplorable dédoublement de conscience, dans le domaine du travail,
de l'industrie ou de la profession, dans leur commerce ou leur emploi, une vie
trop peu conforme aux exigences de la justice et de la charité chrétienne; d'où
scandale pour les faibles, et facile prétexte offert aux méchants de jeter sur
l'Eglise elle-même le discrédit.
56. A cette oeuvre de rénovation, la presse
catholique peut largement contribuer. La presse peut et doit, tout d'abord,
s'efforcer sous des formes variées et attrayantes, de faire toujours mieux
connaître la doctrine sociale: donner des informations exactes, mais
suffisamment abondantes, sur l'activité des ennemis, et des indications sur les
moyens de combat qui se sont révélés plus efficaces dans les divers pays;
enfin, proposer des suggestions utiles et mettre en garde contre les ruses et
les tromperies avec lesquelles les communistes s'appliquent et sont déjà
parvenus à gagner à leur cause des hommes qui sont pourtant de bonne foi.
SE PRÉMUNIR CONTRE LES RUSES DU
COMMUNISME
57. Sur ce dernier point, Nous avons déjà insisté
dans Notre allocution du 12 mai de l'année dernière, mais Nous croyons
nécessaire, Vénérables Frères, d'attirer de nouveau, d'une façon spéciale,
votre attention. Le communisme athée s'est montré au début, tel qu'il était,
dans toute sa perversité, mais bien vite il s'est aperçu que de cette façon il
éloignait de lui les peuples: aussi a-t-il changé de tactique et s'efforce-t-il
d'attirer les foules par toutes sortes de tromperies, en dissimulant ses
propres desseins sous des idées en elles-mêmes bonnes et attrayantes. Ainsi,
voyant le commun désir de paix, les chefs du communisme feignent d'être les
plus zélés fauteurs et propagateurs du mouvement pour la paix mondiale; mais,
en même temps, ils excitent à une lutte de classes qui fait couler des fleuves
de sang, et sentant le manque d'une garantie intérieure de paix, ils recourent
à des armements illimités. Ainsi encore, sous divers noms qui ne font pas même
allusion au communisme, ils fondent des associations franchement catholiques et
religieuses.
Ainsi, sans rien abandonner de leurs principes
pervers, ils invitent les catholiques à collaborer avec eux sur le terrain
humanitaire et charitable comme on dit, en proposant parfois même des choses
entièrement conformes à l'esprit chrétien et à la doctrine de l'Eglise.
Ailleurs, ils poussent l'hypocrisie jusqu'à faire croire
que le communisme, dans les pays de plus grande foi et de civilisation plus
avancée, revêtira un aspect plus doux, n'empêchera pas le culte religieux et
respectera la liberté de conscience. Il y en a même qui, s'en rapportant à
certaines modifications introduites depuis peu dans la législation soviétique,
en concluent que le communisme est près d'abandonner son programme de lutte
contre Dieu.
58. Veillez, Vénérables Frères, à ce que les
fidèles ne se laissent pas tromper. Le communisme est intrinsèquement pervers,
et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part
de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne. Si quelques-uns, induits
en erreur, coopéraient à la victoire du communisme dans leur pays, ils
tomberaient les premiers, victimes de leur égarement; et plus les régions où le
communisme réussit à pénétrer se distinguent par l'antiquité et la grandeur de
leur civilisation chrétienne, plus la haine des
" sans-Dieu " se montrera dévastatrice.
PRIÈRE ET PÉNITENCE
59. Mais " si le Seigneur ne garde la
cité, c'est en vain que veille son gardien " (38). Aussi, comme
dernier et très puissant remède, Nous vous recommandons, Vénérables Frères, de
promouvoir et d'intensifier, le plus efficacement possible, dans vos diocèses,
le double esprit de prière et de pénitence chrétienne.
Quand les Apôtres demandèrent au Sauveur pourquoi
ils n'avaient pu, eux, délivrer de l'esprit malin un démoniaque, le Seigneur
répondit: " De pareils démons ne se chassent que par la prière et par
le jeûne " (39). Le mal qui aujourd'hui ravage l'humanité ne pourra
de même être vaincu que par une sainte et universelle croisade de prière et de
pénitence. Et Nous recommandons tout spécialement aux Ordres contemplatifs
d'hommes et de femmes de redoubler leurs supplications et leurs sacrifices,
pour obtenir du Ciel en faveur de l'Eglise un vigoureux appui dans les luttes
présentes, grâce à la puissante intercession de la Vierge Immaculée, elle qui
écrasa jadis la tête de l'antique serpent et reste toujours depuis lors, la
sûre défense et l'invincible " Secours des
Chrétiens ".
V
MINISTRES ET
AUXILIAIRES DE CETTE OEUVRE SOCIALE DE L'ÉGLISE
LES PRÊTRES
60. Pour l'oeuvre mondiale de salut dont Nous
venons de tracer les grandes lignes, pour l'application des remèdes que Nous
avons indiqués brièvement, les ministres et ouvriers évangéliques désignés par
le divin Roi Jésus-Christ, ce sont en premier lieu les prêtres. Par vocation
spéciale, sous la conduite de la hiérarchie et dans une union de filiale
obéissance au Vicaire du Christ sur la terre, les prêtres ont reçu la mission
de garder allumé dans le monde le flambeau de la foi, et d'infuser aux fidèles
cette surnaturelle confiance avec laquelle l'Eglise, au nom du Christ, a
combattu, victorieusement, tant d'autres combats: " la victoire qui
vainc le monde, c'est notre loi " (40).
61. Et en particulier, Nous rappelons aux prêtres
l'exhortation si souvent répétée, de Notre Prédécesseur Léon XIII,. d'aller à
l'ouvrier. Cette exhortation, Nous la faisons Nôtre et la complétons:
" Allez à l'ouvrier, spécialement à l'ouvrier pauvre, et en général
allez aux pauvres ", suivant en cela les enseignements de Jésus et de
son Eglise. Les pauvres, en effet, sont les plus exposés aux pièges des
fauteurs de troubles, qui exploitent leur condition misérable pour allumer en
eux l'envie contre les riches et les exciter à s'emparer de vive force de ce
qui leur semble injustement refusé par la fortune. Et si le prêtre ne va pas
vers les ouvriers pour les mettre en garde contre les préjugés et les fausses
doctrines ou pour les en détromper, ils deviendront une proie facile pour les
apôtres du communisme.
62. Nous reconnaissons qu'un grand effort a été
fait dans ce sens, surtout depuis les Encycliques Rerum novarum etQuadragesimo
anno, et c'est avec une paternelle complaisance que Nous saluons le
zèle industrieux de tant d'Evêques et de prêtres, qui inventent, qui essayent
(toujours avec les précautions voulues) de nouvelles méthodes d'apostolat mieux
adaptées aux exigences modernes. Mais tout cela est encore trop peu pour les
besoins de l'heure présente. Quand la patrie est en danger, tout ce qui n'est
pas strictement indispensable ou directement ordonné à la pressante nécessité
de la défense commune passe au second plan. Ainsi, dans le cas présent, toute
autre oeuvre, si belle, si bonne qu'elle soit, doit céder la place devant la
nécessité vitale de sauver les bases mêmes de la foi et de la civilisation
chrétienne. Que les prêtres donc, dans les paroisses, sans préjudice bien
entendu de ce que réclame le soin ordinaire des fidèles, que les prêtres
réservent la plus grande et la meilleure partie de leurs forces et de leur
activité pour regagner les masses ouvrières au Christ et à l'Église et pour
faire pénétrer l'esprit chrétien dans les milieux qui y sont le plus étrangers.
Ils trouveront dans les masses populaires une correspondance, une abondance de
fruits inattendue, qui les récompensera du pénible labeur des premiers
défrichements. C'est ce que Nous avons vu et ce que Nous voyons à Rome et en
bien d'autres grandes villes, où, sitôt bâties de nouvelles églises dans les
quartiers périphériques, on voit se constituer des communautés paroissiales
pleines de zèle et s'accomplir de vrais miracles de conversions parmi des
foules qui n'étaient hostiles à la religion que faute de la bien connaître.
63. Mais le plus efficace moyen d'apostolat auprès
des pauvres et des humbles est l'exemple du prêtre, l'exemple de toutes les
vertus sacerdotales, telles que Nous les avons décrites dans Notre Encyclique Ad
catholici sacerdotii (41); dans le cas présent, ce qu'il faut surtout,
c'est un exemple lumineux de vie humble, pauvre, désintéressée, copie fidèle de
la vie du divin Maître, qui pouvait proclamer avec une franchise divine:
" Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids
mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête " (42). Un prêtre
qui est vraiment, évangéliquement pauvre et désintéressé fait des miracles de
bien au milieu du peuple : tel un saint Vincent de Paul, un Curé d'Ars, un
Cottolengo, un Don Bosco et tant d'autres. Au contraire, un prêtre avare et
intéressé, comme Nous l'avons rappelé dans l'Encyclique citée plus haut, même
s'il ne se jette pas, comme Judas, dans l'abîme de la trahison, sera tout au
moins un vain " airain sonore " et une inutile
" cymbale retentissante " (43), trop souvent même un
obstacle au bien plutôt qu'un instrument de grâce parmi le peuple.
Et si le prêtre séculier ou régulier a par office
l'administration de biens temporels, qu'il se souvienne que non seulement il
doit scrupuleusement observer les prescriptions de la charité et de la justice,
mais encore se montrer, d'une façon toute spéciale, un vrai père des
pauvres.
L'ACTION CATHOLIQUE
64. Après cet appel au clergé, Nous adressons Notre
invitation paternelle à Nos très chers fils du laïcat, qui militent dans les
rangs de cette Action catholique qui Nous est si chère, et que Nous avons
appelée, en une autre occasion (44) " une aide particulièrement
providentielle " à l'oeuvre de l'Eglise, en ces circonstances si
difficiles. L'Action catholique, en effet, est bien un apostolat social,
puisqu'elle vise à étendre le règne de Jésus-Christ non seulement chez les
individus, mais encore dans les familles et dans la société. Aussi doit-elle
s'appliquer d'abord avec un soin spécial à former ses membres et à les préparer
aux saints combats du Seigneur. A ce travail de formation, d'une nécessité plus
que jamais urgente, préliminaire obligé de l'action directe et effective,
serviront certainement les cercles d'étude, les Semaines sociales, les cours
méthodiques de conférences et toutes autres semblables initiatives, aptes à
faire connaître la solution chrétienne des problèmes sociaux.
65. Des militants de l'Action catholique ainsi bien
préparés et exercés seront immédiatement les premiers apôtres de leurs
compagnons de travail, et deviendront les précieux auxiliaires du prêtre pour
porter la lumière de .la vérité et soulager les détresses matérielles et
spirituelles en d'innombrables zones que des préjugés invétérés contre le
clergé ou une déplorable apathie religieuse ont rendues réfractaires à l'action
des ministres de Dieu. On coopérera ainsi, sous la conduite de prêtres
particulièrement expérimentés, à cette assistance religieuse à la classe
ouvrière, qui Nous tient tant à coeur, comme étant le moyen le plus apte pour
préserver des embûches communistes ces fils bien-aimés.
66. Outre cet apostolat individuel, bien souvent
caché, mais extrêmement utile et efficace, c'est le rôle de l'Action catholique
de répandre largement, par la parole et par la plume, tels qu'ils émanent des
documents pontificaux, les principes fondamentaux qui doivent servir à la
construction d'un ordre social chrétien.
ORGANISATIONS AUXILIAIRES
67. Autour de l'Action catholique se rangent les
organisations que Nous avons saluées autrefois comme ses auxiliaires. Elles
aussi, ces organisations si utiles, Nous les exhortons paternellement à se
consacrer à la grande mission dont Nous parlons, mission qui aujourd'hui prime
toutes les autres par son importance vitale.
ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES
68. Nous songeons également à ces organisations
professionnelles d'ouvriers, d'agriculteurs, d'ingénieurs, de médecins, de
patrons, d'étudiants, et autres organisations similaires d'hommes et de femmes,
vivant dans les mêmes conditions culturelles et que la nature même a groupés.
Ce sont justement ces groupes et ces organisations qui sont destinés à
introduire dans la société l'ordre que Nous avons eu en vue dans Notre
Encyclique Quadragesimo anno et à faire ainsi reconnaître la
royauté du Christ dans les divers domaines de la culture et du travail.
69. Que si, en raison des conditions nouvelles de
la vie économique et sociale, l'Etat s'est cru en devoir d'intervenir au point
d'assister et de réglementer, par des dispositions législatives particulières,
de semblables institutions (sans préjudice du respect dû à la liberté et aux
initiatives privées), même alors l'Action catholique n'a pas le droit de rester
étrangère à la réalité. Elle doit avec sagesse fournir sa contribution de la
pensée, en étudiant les problèmes nouveaux à la lumière de la doctrine
catholique, et sa contribution d'activité par la participation loyale et
dévouée de ses membres aux formes et aux institutions nouvelles. Ils y
porteront l'esprit chrétien qui est toujours principe d'ordre, de mutuelle et
fraternelle collaboration.
APPEL AUX OUVRIERS CHRÉTIENS
70. Et ici, Nous voudrions adresser une parole
particulièrement paternelle à Nos chers ouvriers catholiques, jeunes gens et
adultes. En récompense, sans doute, de leur fidélité parfois héroïque en ces
temps difficiles, ils ont reçu une mission très noble et très ardue, ce sont
eux qui doivent ramener à l'Eglise et à Dieu ces multitudes immenses de leurs
frères de travail qui, exaspérés de n'avoir pas été compris ni traités avec le
respect auquel ils avaient droit, se sont éloignés de Dieu. Que les ouvriers
catholiques, par leur exemple, par leurs paroles, fassent comprendre à leurs
frères égarés que l'Eglise est une tendre Mère pour tous ceux qui travaillent
et qui souffrent, et qu'elle n'a jamais manqué, ni ne manquera jamais à son
devoir sacré de Mère, qui est de défendre ses fils.
Si cette mission, qu'ils doivent accomplir dans les
mines, dans les usines, dans les chantiers, partout où l'on travaille, exige
parfois de grands renoncements, ils se souviendront que le Sauveur du monde
nous a donné l'exemple, non seulement du travail, mais encore du
sacrifice.
NÉCESSITÉ DE LA CONCORDE ENTRE
CATHOLIQUES
71. A tous Nos fils enfin, de toute classe, de
toute nation, de tout groupement religieux et laïque dans l'Eglise, Nous
voulons adresser de nouveau le plus pressant appel à la concorde. Bien des
fois, Notre coeur paternel a été navré des dissensions, futiles dans leurs
causes, mais toujours tragiques dans leurs conséquences, qui mettent aux prises
les fils d'une même Eglise. Et alors on voit les fauteurs de désordre, qui ne
sont pas tellement nombreux, profiter de ces discordes, les envenimer, et finir
par jeter les catholiques eux-mêmes les uns contre les autres. Après les
événements de ces derniers mois, Notre avertissement devrait paraître superflu.
Pourtant Nous le répétons une fois encore, pour ceux qui n'ont pas compris ou
qui peut-être ne veulent pas comprendre. Ceux qui travaillent à augmenter les
dissensions entre catholiques se chargent devant Dieu et devant l'Eglise d'une
terrible responsabilité.
APPEL À TOUS CEUX QUI CROIENT EN DIEU
72. Dans ce combat engagé dans la puissance des
ténèbres contre l'idée même de la Divinité, Nous gardons l'espérance que la
lutte sera vaillamment soutenue, non seulement par ceux qui se glorifient de
porter le nom du Christ, mais aussi par tous les hommes (et ils sont l'immense
majorité dans le monde) qui croient encore en Dieu et l'adorent. Nous renouvelons
donc l'appel lancé, il y a cinq ans, dans Notre Encyclique Caritate
Christi, que tous les croyants s'emploient avec loyauté et courage
" à préserver le genre humain du grave péril qui le
menace ". Car, disions-Nous alors, " la foi en Dieu est le
fondement inébranlable de tout ordre social et de toute responsabilité sur la
terre; aussi tous ceux qui ne veulent pas de l'anarchie et du terrorisme,
doivent travailler énergiquement à empêcher la réalisation du plan ouvertement
proclamé par les ennemis de la religion " (45).
DEVOIRS DE L'ÉTAT CHRÉTIEN
Aider l'Eglise.
73. Telle est la tâche positive, d'ordre à la fois
doctrinal et pratique, que l'Eglise assume, en vertu de la mission même que lui
a confiée le Christ: construire la société chrétienne, et, à notre époque,
combattre et briser les efforts du communisme; à cet effet, Nous adressons un
appel à toutes les classes de la société. A cette entreprise spirituelle de
l'Eglise, l'Etat chrétien doit concourir positivement en aidant l'Eglise dans
cette tâche, par les moyens qui lui sont propres; moyens extérieurs, sans
doute, mais qui n'en visent pas moins principalement le bien des âmes.
74. Les Etats mettront donc tout en oeuvre pour
empêcher qu'une propagande athée, qui bouleverse tous les fondements de l'ordre,
fasse des ravages sur leurs territoires. Car il ne saurait y avoir d'autorité
sur la terre, si l'autorité de la Majesté divine est méconnue, et le serment ne
tiendra pas s'il n'est pas prêté au nom du Dieu vivant. Nous répétons ce que
Nous avons dit souvent et avec tant d'insistance, en particulier dans Notre
Encyclique Caritate Christi: " Comment peut tenir un
contrat quelconque et quelle valeur peut avoir un traité, là où manque toute
garantie de conscience? Et comment peut-on parler de garantie de conscience là
où a disparu toute foi en Dieu, toute crainte de Dieu? Cette base enlevée,
toute foi morale s'écroule avec elle, et il n'y a plus aucun remède qui puisse
empêcher de se produire peu à peu, mais inévitablement, la ruine des peuples,
des familles, de l'Etat, de la civilisation même " (46).
Pourvoir au bien commun.
75. En outre, l'Etat ne doit rien négliger pour
créer ces conditions matérielles de vie, sans lesquelles une société ordonnée
ne peut subsister, et pour fournir du travail, spécialement aux pères de
famille et à la jeunesse. A cette fin, qu'on amène les classes possédantes à
prendre sur elles les charges sans lesquelles ni la société humaine ne peut
être sauvée, ni ces classes elles-mêmes ne sauraient trouver le salut. Mais les
mesures prises dans ce sens par l'Etat doivent être telles qu'elles atteignent
vraiment ceux qui, de fait, détiennent entre leurs mains les plus gros capitaux
et les augmentent sans cesse, au grand détriment d'autrui.
Prudence et sage administration.
76. Que l'Etat lui-même, songeant à sa
responsabilité devant Dieu et devant la société, serve d'exemple à tous les
autres par une administration prudente et modérée. Aujourd'hui plus que jamais,
la très grave crise mondiale exige que ceux qui disposent de fonds énormes,
fruit du travail et des sueurs de millions de citoyens, aient toujours
uniquement devant les yeux le bien commun et s'appliquent à le promouvoir le
plus possible. De même, que les fonctionnaires et tous les employés de l'Etat,
par obligation de conscience, remplissent leur devoir avec fidélité et
désintéressement. Ils suivront en cela les lumineux exemples, anciens et
récents, d'hommes remarquables, qui, dans un labeur sans relâche, ont sacrifié
toute leur vie pour le bien de la patrie. Enfin, dans les rapports des peuples
entre eux, que l'on s'applique instamment à supprimer les entraves
artificielles de la vie économique, effets d'un sentiment de défiance et de
haine; et qu'on se rappelle que tous les peuples de la terre forment une seule
famille de Dieu.
Laisser la liberté à l'Eglise.
77. Mais en même temps l'Etat doit laisser à
l'Eglise la pleine liberté d'accomplir sa divine et toute spirituelle mission,
pour contribuer puissamment par là même à sauver les peuples de la terrible
tourmente du moment présent. De toutes parts, on fait aujourd'hui un appel
angoissé aux forces morales et spirituelles, et l'on a bien raison, car le mal
à combattre est avant tout, si on le regarde dans sa source première, un mal de
nature spirituelle, et c'est de cette source empoisonnée que sortent par une
logique infernale, toutes les monstruosités du communisme. Or, parmi les forces
morales et spirituelles, l'Eglise catholique occupe sans conteste une place de
choix, et c'est pourquoi le bien même de l'humanité exige que l'on ne mette pas
d'obstacle à son action.
78. Agir autrement, et prétendre quand même arriver
au but, avec les moyens purement économiques et politiques, c'est être victime
d'une dangereuse erreur. Quand on exclut la religion de l'école, de
l'éducation, de la vie publique, quand on expose à la dérision les
représentants de l'Eglise et ses rites sacrés, est-ce que l'on ne favorise pas
ce matérialisme dont le communisme est le fruit? Ni la force, même la mieux
organisée, ni les idéals terrestres, fussent-ils les plus grands et plus
nobles, ne peuvent maîtriser un mouvement qui plonge précisément ses racines
dans l'estime excessive des biens de ce monde.
79. Nous avons confiance que ceux qui ont en main
le sort des nations, pour peu qu'ils sentent le péril extrême dont les peuples
sont aujourd'hui menacés, sentiront toujours mieux le devoir capital de ne
point empêcher l'Eglise d'accomplir sa mission. D'autant plus qu'en
l'accomplissant, tout en visant le bonheur éternel de l'homme, elle travaille
inséparablement à son vrai bonheur temporel.
APPEL PATERNEL AUX ÉGARÉS
80. Nous ne pouvons terminer cette Encyclique sans
adresser une parole à ceux de Nos fils qui sont atteints déjà, ou presque, du
mal communiste. Nous les exhortons vivement à écouter la voix du Père qui les
aime; et Nous prions le Seigneur de les éclairer, afin qu'ils abandonnent la
voie glissante qui les entraîne tous à une immense catastrophe; qu'ils
reconnaissent eux aussi, que l'unique Seigneur est Notre-Seigneur Jésus-Christ,
" car il n'y a pas, sous le ciel, un autre nom donné aux hommes, dont
ils puissent attendre le salut " (47).
SAINT JOSEPH, MODÈLE ET PATRON
81. Et pour hâter cette paix tant désirée de tous,
la " Paix du Christ dans le règne du Christ " (48), Nous
mettons la grande action de l'Eglise catholique contre le communisme athée
mondial sous l'égide du puissant protecteur de l'Eglise, saint Joseph. Il
appartient, lui, à la classe ouvrière; il a fait la rude expérience de la
pauvreté, pour lui et pour la Sainte Famille, dont il était le chef vigilant et
aimant; il reçut en garde l'Enfant divin quand Hérode lança contre Lui ses
sicaires. Par une vie de fidélité absolue dans l'accomplissement du devoir
quotidien, il a laissé un exemple à tous ceux qui doivent gagner leur pain par
le travail manuel, et a mérité d'être appelé le Juste, modèle vivant de cette
justice chrétienne qui doit régner dans la vie sociale.
82. Les yeux tournés vers les hauteurs, notre foi
aperçoit les cieux nouveaux et la terre nouvelle dont parle Notre premier prédécesseur,
saint Pierre (49).
Et tandis que les promesses des faux prophètes
s'éteignent, sur cette terre, dans le sang et dans les larmes, resplendit d'une
céleste beauté la grande prophétie apocalyptique du Sauveur du monde:
" Voici que je fais toutes choses nouvelles " (50).
Il ne Nous reste plus, Vénérables Frères, qu'à
élever Nos mains paternelles, et à faire descendre sur Vous, sur Votre
clergé et Votre peuple, sur toute la grande famille catholique, la
Bénédiction apostolique.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, en la
fête de saint Joseph, patron de l'Eglise universelle, le 19 mars 1937,
l'an XVI de Notre Pontificat.
NOTES
(1) Lettre Encycl. Qui pluribus, 9
nov. 1846 (Acta Pii IX vol. I, p. 13). Cf.
Syllabus. § IV (A. S. S., vol. III, p. 170).
(2) Lettre Encycl. Quod. Apostolici
muneris, 28 déc. 1878 (Acta Leonis XIII, vol. I, p.
46).
(3) 18 déc. 1924 : A. A. S., vol. XVI (1924),
pp. 494, 495.
(4) 8 mai 1928 : A. A. S., vol. XX (1928), pp. 165-178.
(5) 15 mai 1931 : A. A. S., vol. XXIII (1931),
pp. 177-228.
(6) 3 mai 1932 : A. A. S., vol. XXIV (1932),
pp. 177-194.
(7) 29 sept. 1932 : A. A. S., vol. XXIV
(1932), pp. 321-332.
(8) 3 juin 1933 : A. A. S., vol. XXV (1933), pp. 261-274.
(9) Cf. II Thess.
II, 4.
(10) Lettre Encycl. Divini illius Magistri, 31
déc. 1929 (A. A. S., vol. XXI, 1930, pp. 49-86).
(11) Lettre Encycl. Casti connubii, 31
déc. 1930 (A. A. S., vol. XXII, 1930, pp. 539-592).
(12) I Cor. III, 23.
(13) Lettre Encycl. Rerum novarum, 15
mai 1891 (Acta Leonis XIII, vol. IV, pp. 177-209).
(14) Lettre Encycl. Quadragesimo anno, 15
mai 1931 (A. A. S., vol. XIII, 1931, pp. 177-228).
(15) Lettre Encycl. Diuturnum illud, 20
juin 1881 (Acta Leonis XIII, vol. I, pp. 210-222).
(16) Lettre Encycl. lmmortale Dei, 1er nov.
1885 (Acta Leonis XIII, vol. II, pp. 146-168).
(17) Lc. II, 14.
(18) Mt. VI, 33.
(19) Cf. Mt. XIII, 55; Mc. VI,
3.
(20) De
officiis, I, XLII.
(21) Jac. I,
22.
(22) Jac. I,
17.
(23) A.
A. S., vol. XXVIII (1936), pp. 421-424.
(24) Jn, IV,
23.
(25) Mt. V,
3.
(26) Heb. XIII,
14.
(27) Cf. Lc. XI. 41.
(28) Jac. V. 1-3.
(29) Mt. V,
3.
(30) Jac. V.
7, 8.
(31) Lc. VI,
20.
(32) I
Cor. XIII, 4.
(33) Mt. XXV,
34-40.
(34) Mt. XXV.
41-45.
(35) Jn. XIII, 34.
(36) Rom. XIII, 8, 9.
(37) Lettre Encycl. Quadragesimo anno, 15
mai 1931 (A. A. S., vol. XXIII, 1931, p. 202).
(38) Ps. CXXVI, I.
(39) Mt. XVII,
21.
(40) I
Jn. V, 4.
(41) 20 déc. 1935 (A. A. S., vol. XXVIII,
1936, pp. 5-53).
(42) Mt. VIII,
20.
(43) I
Cor. XIII, I.
(44) 12 mai 1936.
(45) Lettre Encycl. Caritate Christi, 3
mai 1932 (A. A. S., vol. XXIV, 1932, p. 184).
(46) Lettre Encycl. Caritate Christi, 3
mai 1932 (A. A. S., vol. XXIV, 1932, p. 190).
(47) Act. IV. 12.
(48) Lettre Encycl. Ubi arcano, 23
déc. 1922 (A. A. S., vol. XIV, 1922, p.
691).
(49) II
Pi. III. 13. Cf. Is. LXV, 17 ; LXVI, 22. Apoc. XXI,
I.
(50) Apoc. XXI, 5.
©
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DIVINI REDEMPTORIS
ENCYCLICAL OF POPE PIUS XI
ON ATHEISTIC COMMUNISM
TO THE PATRIARCHS, PRIMATES,
ARCHBISHOPS, BISHOPS, AND OTHER ORDINARIES
IN PEACE AND COMMUNION WITH THE APOSTOLIC SEE.
Venerable Brethren, Health and Apostolic
Benediction.
The promise of a Redeemer brightens the first
page of the history of mankind, and the confident hope aroused by this promise
softened the keen regret for a paradise which had been lost. It was this hope
that accompanied the human race on its weary journey, until in the fullness of
time the expected Savior came to begin a new universal civilization, the
Christian civilization, far superior even to that which up to this time had
been laboriously achieved by certain more privileged nations.
2. Nevertheless, the struggle between good and
evil remained in the world as a sad legacy of the original fall. Nor has the
ancient tempter ever ceased to deceive mankind with false promises. It is on
this account that one convulsion following upon another has marked the passage
of the centuries, down to the revolution of our own days. This modern
revolution, it may be said, has actually broken out or threatens everywhere,
and it exceeds in amplitude and violence anything yet experienced in the
preceding persecutions launched against the Church. Entire peoples find
themselves in danger of falling back into a barbarism worse than that which
oppressed the greater part of the world at the coming of the Redeemer.
3. This all too imminent danger, Venerable
Brethren, as you have already surmised, is bolshevistic and atheistic
Communism, which aims at upsetting the social order and at undermining the very
foundations of Christian civilization .
4. In the face of such a threat, the Catholic
Church could not and does not remain silent. This Apostolic See, above all, has
not refrained from raising its voice, for it knows that its proper and social
mission is to defend truth, justice and all those eternal values which
Communism ignores or attacks. Ever since the days when groups of
"intellectuals" were formed in an arrogant attempt to free
civilization from the bonds of morality and religion, Our Predecessors overtly
and explicitly drew the attention of the world to the consequences of the
dechristianization of human society. With reference to Communism, Our Venerable
Predecessor, Pius IX, of holy memory, as early as 1846 pronounced a solemn
condemnation, which he confirmed in the words of the Syllabus directed against
"that infamous doctrine of so-called Communism which is absolutely
contrary to the natural law itself, and if once adopted would utterly destroy
the rights, property and possessions of all men, and even society
itself."[1] Later on, another of Our predecessors, the immortal Leo XIII,
in his Encyclical Quod Apostolici Muneris, defined Communism as "the
fatal plague which insinuates itself into the very marrow of human society only
to bring about its ruin."[2] With clear intuition he pointed out that the
atheistic movements existing among the masses of the Machine Age had their
origin in that school of philosophy which for centuries had sought to divorce
science from the life of the Faith and of the Church.
5. During Our Pontificate We too have
frequently and with urgent insistence denounced the current trend to atheism
which is alarmingly on the increase. In 1924 when Our relief-mission returned
from the Soviet Union We condemned Communism in a special Allocution[3] which
We addressed to the whole world. In our Encyclicals Miserentissimus Redemptor,[4] Quadragesimo Anno,[5] Caritate Christi,[6] Acerba Animi,[7] Dilectissima Nobis,[8] We raised a solemn protest
against the persecutions unleashed in Russia, in Mexico and now in Spain. Our
two Allocutions of last year, the first on the occasion of the opening of the
International Catholic Press Exposition, and the second during Our audience to
the Spanish refugees, along with Our message of last Christmas, have evoked a
world-wide echo which is not yet spent. In fact, the most persistent enemies of
the Church, who from Moscow are directing the struggle against Christian
civilization, themselves bear witness, by their unceasing attacks in word and
act, that even to this hour the Papacy has continued faithfully to protect the
sanctuary of the Christian religion, and that it has called public attention to
the perils of Communism more frequently and more effectively than any other
public authority on earth.
6. To Our great satisfaction, Venerable
Brethren, you have, by means of individual and even joint pastoral Letters,
accurately transmitted and explained to the Faithful these admonitions. Yet
despite Our frequent and paternal warning the peril only grows greater from day
to day because of the pressure exerted by clever agitators. Therefore We believe
it to be Our duty to raise Our voice once more, in a still more solemn missive,
in accord with the tradition of this Apostolic See, the Teacher of Truth, and
in accord with the desire of the whole Catholic world, which makes the
appearance of such a document but natural. We trust that the echo of Our voice
will reach every mind free from prejudice and every heart sincerely desirous of
the good of mankind. We wish this the more because Our words are now receiving
sorry confirmation from the spectacle of the bitter fruits of subversive ideas,
which We foresaw and foretold, and which are in fact multiplying fearfully in
the countries already stricken, or threatening every other country of the
world.
7. Hence We wish to expose once more in a brief
synthesis the principles of atheistic Communism as they are manifested chiefly
in bolshevism. We wish also to indicate its method of action and to contrast
with its false principles the clear doctrine of the Church, in order to
inculcate anew and with greater insistence the means by which the Christian
civilization, the true civitas humana, can be saved from the satanic scourge, and
not merely saved, but better developed for the well-being of human society.
8. The Communism of today, more emphatically
than similar movements in the past, conceals in itself a false messianic idea.
A pseudo-ideal of justice, of equality and fraternity in labor impregnates all
its doctrine and activity with a deceptive mysticism, which communicates a
zealous and contagious enthusiasm to the multitudes entrapped by delusive
promises. This is especially true in an age like ours, when unusual misery has
resulted from the unequal distribution of the goods of this world. This
pseudo-ideal is even boastfully advanced as if it were responsible for a
certain economic progress. As a matter of fact, when such progress is at all
real, its true causes are quite different, as for instance the intensification
of industrialism in countries which were formerly almost without it, the
exploitation of immense natural resources, and the use of the most brutal
methods to insure the achievement of gigantic projects with a minimum of
expense.
9. The doctrine of modern Communism, which is
often concealed under the most seductive trappings, is in substance based on
the principles of dialectical and historical materialism previously advocated
by Marx, of which the theoricians of bolshevism claim to possess the only
genuine interpretation. According to this doctrine there is in the world only
one reality, matter, the blind forces of which evolve into plant, animal and
man. Even human society is nothing but a phenomenon and form of matter,
evolving in the same way. By a law of inexorable necessity and through a
perpetual conflict of forces, matter moves towards the final synthesis of a
classless society. In such a doctrine, as is evident, there is no room for the
idea of God; there is no difference between matter and spirit, between soul and
body; there is neither survival of the soul after death nor any hope in a
future life. Insisting on the dialectical aspect of their materialism, the
Communists claim that the conflict which carries the world towards its final
synthesis can be accelerated by man. Hence they endeavor to sharpen the
antagonisms which arise between the various classes of society. Thus the class
struggle with its consequent violent hate and destruction takes on the aspects
of a crusade for the progress of humanity. On the other hand, all other forces
whatever, as long as they resist such systematic violence, must be annihilated
as hostile to the human race.
10. Communism, moreover, strips man of his
liberty, robs human personality of all its dignity, and removes all the moral
restraints that check the eruptions of blind impulse. There is no recognition
of any right of the individual in his relations to the collectivity; no natural
right is accorded to human personality, which is a mere cog-wheel in the
Communist system. In man's relations with other individuals, besides,
Communists hold the principle of absolute equality, rejecting all hierarchy and
divinely-constituted authority, including the authority of parents. What men
call authority and subordination is derived from the community as its first and
only font. Nor is the individual granted any property rights over material
goods or the means of production, for inasmuch as these are the source of
further wealth, their possession would give one man power over another.
Precisely on this score, all forms of private property must be eradicated, for
they are at the origin of all economic enslavement .
11. Refusing to human life any sacred or
spiritual character, such a doctrine logically makes of marriage and the family
a purely artificial and civil institution, the outcome of a specific economic
system. There exists no matrimonial bond of a juridico-moral nature that is not
subject to the whim of the individual or of the collectivity. Naturally,
therefore, the notion of an indissoluble marriage-tie is scouted. Communism is
particularly characterized by the rejection of any link that binds woman to the
family and the home, and her emancipation is proclaimed as a basic principle.
She is withdrawn from the family and the care of her children, to be thrust
instead into public life and collective production under the same conditions as
man. The care of home and children then devolves upon the collectivity.
Finally, the right of education is denied to parents, for it is conceived as
the exclusive prerogative of the community, in whose name and by whose mandate
alone parents may exercise this right.
12. What would be the condition of a human
society based on such materialistic tenets? It would be a collectivity with no
other hierarchy than that of the economic system. It would have only one
mission: the production of material things by means of collective labor, so
that the goods of this world might be enjoyed in a paradise where each would
"give according to his powers" and would "receive according to
his needs." Communism recognizes in the collectivity the right, or rather,
unlimited discretion, to draft individuals for the labor of the collectivity
with no regard for their personal welfare; so that even violence could be
legitimately exercised to dragoon the recalcitrant against their wills. In the
Communistic commonwealth morality and law would be nothing but a derivation of
the existing economic order, purely earthly in origin and unstable in
character. In a word. the Communists claim to inaugurate a new era and a new
civilization which is the result of blind evolutionary forces culminating in a
humanity without God.
13. When all men have finally acquired the
collectivist mentality in this Utopia of a really classless society, the
political State, which is now conceived by Communists merely as the instrument
by which the proletariat is oppressed by the capitalists, will have lost all
reason for its existence and will "wither away." However, until that
happy consummation is realized, the State and the powers of the State furnish
Communism with the most efficacious and most extensive means for the
achievement of its goal.
14. Such, Venerable Brethren, is the new gospel
which bolshevistic and atheistic Communism offers the world as the glad tidings
of deliverance and salvation! It is a system full of errors and sophisms. It is
in opposition both to reason and to Divine Revelation. It subverts the social
order, because it means the destruction of its foundations; because it ignores
the true origin and purpose of the State; because it denies the rights, dignity
and liberty of human personality.
15. How is it possible that such a system, long
since rejected scientifically and now proved erroneous by experience, how is
it, We ask, that such a system could spread so rapidly in all parts of the
world? The explanation lies in the fact that too few have been able to grasp
the nature of Communism. The majority instead succumb to its deception,
skillfully concealed by the most extravagant promises. By pretending to desire
only the betterment of the condition of the working classes, by urging the
removal of the very real abuses chargeable to the liberalistic economic order,
and by demanding a more equitable distribution of this world's goods
(objectives entirely and undoubtedly legitimate), the Communist takes advantage
of the present world-wide economic crisis to draw into the sphere of his
influence even those sections of the populace which on principle reject all
forms of materialism and terrorism. And as every error contains its element of
truth, the partial truths to which We have referred are astutely presented
according to the needs of time and place, to conceal, when convenient, the
repulsive crudity and inhumanity of Communistic principles and tactics. Thus
the Communist ideal wins over many of the better minded members of the
community. These in turn become the apostles of the movement among the younger
intelligentsia who are still too immature to recognize the intrinsic errors of
the system. The preachers of Communism are also proficient in exploiting racial
antagonisms and political divisions and oppositions. They take advantage of the
lack of orientation characteristic of modern agnostic science in order to
burrow into the universities, where they bolster up the principles of their
doctrine with pseudo-scientific arguments.
16. If we would explain the blind acceptance of
Communism by so many thousands of workmen, we must remember that the way had
been already prepared for it by the religious and moral destitution in which
wage-earners had been left by liberal economics. Even on Sundays and holy days,
labor-shifts were given no time to attend to their essential religious duties.
No one thought of building churches within convenient distance of factories,
nor of facilitating the work of the priest. On the contrary, laicism was
actively and persistently promoted, with the result that we are now reaping the
fruits of the errors so often denounced by Our Predecessors and by Ourselves.
It can surprise no one that the Communistic fallacy should be spreading in a
world already to a large extent de-Christianized.
17. There is another explanation for the rapid
diffusion of the Communistic ideas now seeping into every nation, great and
small, advanced and backward, so that no corner of the earth is free from them.
This explanation is to be found in a propaganda so truly diabolical that the
world has perhaps never witnessed its like before. It is directed from one
common center. It is shrewdly adapted to the varying conditions of diverse
peoples. It has at its disposal great financial resources, gigantic
organizations, international congresses, and countless trained workers. It
makes use of pamphlets and reviews, of cinema, theater and radio, of schools
and even universities. Little by little it penetrates into all classes of the
people and even reaches the better-minded groups of the community, with the
result that few are aware of the poison which increasingly pervades their minds
and hearts.
18. A third powerful factor in the diffusion of
Communism is the conspiracy of silence on the part of a large section of the
non-Catholic press of the world. We say conspiracy, because it is impossible
otherwise to explain how a press usually so eager to exploit even the little
daily incidents of life has been able to remain silent for so long about the
horrors perpetrated in Russia, in Mexico and even in a great part of Spain; and
that it should have relatively so little to say concerning a world organization
as vast as Russian Communism. This silence is due in part to shortsighted
political policy, and is favored by various occult forces which for a long time
have been working for the overthrow of the Christian Social Order.
19. Meanwhile the sorry effects of this
propaganda are before our eyes. Where Communism has been able to assert its
power - and here We are thinking with special affection of the people of Russia
and Mexico - it has striven by every possible means, as its champions openly
boast, to destroy Christian civilization and the Christian religion by
banishing every remembrance of them from the hearts of men, especially of the
young. Bishops and priests were exiled, condemned to forced labor, shot and
done to death in inhuman fashion; laymen suspected of defending their religion
were vexed, persecuted, dragged off to trial and thrown into prison.
20. Even where the scourge of Communism has not
yet had time enough to exercise to the full its logical effects, as witness Our
beloved Spain, it has, alas, found compensation in the fiercer violence of its
attack. Not only this or that church or isolated monastery was sacked, but as
far as possible every church and every monastery was destroyed. Every vestige
of the Christian religion was eradicated, even though intimately linked with
the rarest monuments of art and science. The fury of Communism has not confined
itself to the indiscriminate slaughter of Bishops, of thousands of priests and
religious of both sexes; it searches out above all those who have been devoting
their lives to the welfare of the working classes and the poor. But the
majority of its victims have been laymen of all conditions and classes. Even up
to the present moment, masses of them are slain almost daily for no other
offense than the fact that they are good Christians or at least opposed to
atheistic Communism. And this fearful destruction has been carried out with a
hatred and a savage barbarity one would not have believed possible in our age.
No man of good sense, nor any statesman conscious of his responsibility can
fail to shudder at the thought that what is happening today in Spain may perhaps
be repeated tomorrow in other civilized countries.
21. Nor can it be said that these atrocities
are a transitory phenomenon, the usual accompaniment of all great revolutions,
the isolated excesses common to every war. No, they are the natural fruit of a
system which lacks all inner restraint. Some restraint is necessary for man
considered either as an individual or in society. Even the barbaric peoples had
this inner check in the natural law written by God in the heart of every man.
And where this natural law was held in higher esteem, ancient nations rose to a
grandeur that still fascinates - more than it should - certain superficial
students of human history. But tear the very idea of God from the hearts of
men, and they are necessarily urged by their passions to the most atrocious
barbarity.
22. This, unfortunately, is what we now behold.
For the first time in history we are witnessing a struggle, cold-blooded in
purpose and mapped out to the least detail, between man and "all that is
called God."[9] Communism is by its nature anti-religious. It considers
religion as "the opiate of the people" because the principles of
religion which speak of a life beyond the grave dissuade the proletariat from
the dream of a Soviet paradise which is of this world.
23. But the law of nature and its Author cannot
be flouted with impunity. Communism has not been able, and will not be able, to
achieve its objectives even in the merely economic sphere. It is true that in
Russia it has been a contributing factor in rousing men and materials from the
inertia of centuries, and in obtaining by all manner of means, often without
scruple, some measure of material success. Nevertheless We know from reliable
and even very recent testimony that not even there, in spite of slavery imposed
on millions of men, has Communism reached its promised goal. After all, even
the sphere of economics needs some morality, some moral sense of
responsibility, which can find no place in a system so thoroughly materialistic
as Communism. Terrorism is the only possible substitute, and it is terrorism
that reigns today in Russia, where former comrades in revolution are
exterminating each other. Terrorism, having failed despite all to stem the tide
of moral corruption, cannot even prevent the dissolution of society itself.
24. In making these observations it is no part
of Our intention to condemn en masse the peoples of the Soviet Union. For
them We cherish the warmest paternal affection. We are well aware that not a
few of them groan beneath the yoke imposed on them by men who in very large
part are strangers to the real interests of the country. We recognize that many
others were deceived by fallacious hopes. We blame only the system, with its
authors and abettors who considered Russia the best-prepared field for
experimenting with a plan elaborated decades ago, and who from there continue
to spread it from one end of the world to the other.
25. We have exposed the errors and the violent,
deceptive tactics of bolshevistic and atheistic Communism. It is now time,
Venerable Brethren, to contrast with it the true notion, already familiar to
you, of the civitas humana or human society, as taught by
reason and Revelation through the mouth of the Church, Magistra Gentium.
26. Above all other reality there exists one
supreme Being: God, the omnipotent Creator of all things, the all-wise and just
Judge of all men. This supreme reality, God, is the absolute condemnation of
the impudent falsehoods of Communism. In truth, it is not because men believe
in God that He exists; rather because He exists do all men whose eyes are not
deliberately closed to the truth believe in Him and pray to Him.
27. In the Encyclical on Christian
Education[10] We explained the fundamental doctrine concerning man as it may be
gathered from reason and Faith. Man has a spiritual and immortal soul. He is a
person, marvelously endowed by his Creator with gifts of body and mind. He is a
true "microcosm," as the ancients said, a world in miniature, with a
value far surpassing that of the vast inanimate cosmos. God alone is his last
end, in this life and the next. By sanctifying grace he is raised to the
dignity of a son of God, and incorporated into the Kingdom of God in the
Mystical Body of Christ. In consequence he has been endowed by God with many and
varied prerogatives: the right to life, to bodily integrity, to the necessary
means of existence; the right to tend toward his ultimate goal in the path
marked out for him by God; the right of association and the right to possess
and use property.
28. Just as matrimony and the right to its
natural use are of divine origin, so likewise are the constitution and
fundamental prerogatives of the family fixed and determined by the Creator. In
the Encyclical on Christian Marriage[11] and in Our other Encyclical on
Education, cited above, we have treated these topics at considerable length.
29. But God has likewise destined man for civil
society according to the dictates of his very nature. In the plan of the
Creator, society is a natural means which man can and must use to reach his
destined end. Society is for man and not vice versa. This must not be
understood in the sense of liberalistic individualism, which subordinates
society to the selfish use of the individual; but only in the sense that by
means of an organic union with society and by mutual collaboration the
attainment of earthly happiness is placed within the reach of all. In a further
sense, it is society which affords the opportunities for the development of all
the individual and social gifts bestowed on human nature. These natural gifts
have a value surpassing the immediate interests of the moment, for in society
they reflect the divine perfection, which would not be true were man to live
alone. But on final analysis, even in this latter function, society is made for
man, that he may recognize this reflection of God's perfection, and refer it in
praise and adoration to the Creator. Only man, the human person, and not
society in any form is endowed with reason and a morally free will.
30. Man cannot be exempted from his
divinely-imposed obligations toward civil society, and the representatives of
authority have the right to coerce him when he refuses without reason to do his
duty. Society, on the other hand, cannot defraud man of his God-granted rights,
the most important of which We have indicated above. Nor can society
systematically void these rights by making their use impossible. It is
therefore according to the dictates of reason that ultimately all material
things should be ordained to man as a person, that through his mediation they
may find their way to the Creator. In this wise we can apply to man, the human
person, the words of the Apostle of the Gentiles, who writes to the Corinthians
on the Christian economy of salvation: "All things are yours, and you are
Christ's, and Christ is God's."[12] While Communism impoverishes human
personality by inverting the terms of the relation of man to society, to what
lofty heights is man not elevated by reason and Revelation!
31. The directive principles concerning the
social-economic order have been expounded in the social Encyclical of Leo XIII
on the question of labor.[13] Our own Encyclical on the Reconstruction of the
Social Order[14] adapted these principles to present needs. Then, insisting
anew on the age-old doctrine of the Church concerning the individual and social
character of private property, We explained clearly the right and dignity of
labor, the relations of mutual aid and collaboration which should exist between
those who possess capital and those who work, the salary due in strict justice
to the worker for himself and for his family.
32. In this same Encyclical of Ours We have
shown that the means of saving the world of today from the lamentable ruin into
which a moral liberalism has plunged us, are neither the class-struggle nor
terror, nor yet the autocratic abuse of State power, but rather the infusion of
social justice and the sentiment of Christian love into the social-economic
order. We have indicated how a sound prosperity is to be restored according to
the true principles of a sane corporative system which respects the proper
hierarchic structure of society; and how all the occupational groups should be
fused into a harmonious unity inspired by the principle of the common good. And
the genuine and chief function of public and civil authority consists precisely
in the efficacious furthering of this harmony and coordination of all social
forces.
33. In view of this organized common effort
towards peaceful living, Catholic doctrine vindicates to the State the dignity
and authority of a vigilant and provident defender of those divine and human
rights on which the Sacred Scriptures and the Fathers of the Church insist so
often. It is not true that all have equal rights in civil society. It is not
true that there exists no lawful social hierarchy. Let it suffice to refer to
the Encyclicals of Leo XIII already cited, especially to that on State
powers,[15] and to the other on the Christian Constitution of States.[16] In
these documents the Catholic will find the principles of reason and the Faith
clearly explained, and these principles will enable him to defend himself
against the errors and perils of a Communistic conception of the State. The
enslavement of man despoiled of his rights, the denial of the transcendental
origin of the State and its authority, the horrible abuse of public power in
the service of a collectivistic terrorism, are the very contrary of all that
corresponds with natural ethics and the will of the Creator. Both man and civil
society derive their origin from the Creator, Who has mutually ordained them
one to the other. Hence neither can be exempted from their correlative
obligations, nor deny or diminish each other's rights. The Creator Himself has
regulated this mutual relationship in its fundamental lines, and it is by an
unjust usurpation that Communism arrogates to itself the right to enforce, in
place of the divine law based on the immutable principles of truth and charity,
a partisan political program which derives from the arbitrary human will and is
replete with hate.
34. In teaching this enlightening doctrine the
Church has no other intention than to realize the glad tidings sung by the
Angels above the cave of Bethlehem at the Redeemer's birth: "Glory to God
. . . and . . . peace to men . . .,"[17] true peace and true happiness,
even here below as far as is possible, in preparation for the happiness of
heaven - but to men of good will. This doctrine is equally removed from all
extremes of error and all exaggerations of parties or systems which stem from
error. It maintains a constant equilibrium of truth and justice, which it
vindicates in theory and applies and promotes in practice, bringing into
harmony the rights and duties of all parties. Thus authority is reconciled with
liberty, the dignity of the individual with that of the State, the human
personality of the subject with the divine delegation of the superior; and in
this way a balance is struck between the due dependence and well-ordered love
of a man for himself, his family and country, and his love of other families
and other peoples, founded on the love of God, the Father of all, their first
principle and last end. The Church does not separate a proper regard for
temporal welfare from solicitude for the eternal. If she subordinates the
former to the latter according to the words of her divine Founder, "Seek
ye first the Kingdom of God and His justice, and all these things shall be
added unto you,"[18] she is nevertheless so far from being unconcerned
with human affairs, so far from hindering civil progress and material
advancement, that she actually fosters and promotes them in the most sensible
and efficacious manner. Thus even in the sphere of social-economics, although
the Church has never proposed a definite technical system, since this is not
her field, she has nevertheless clearly outlined the guiding principles which,
while susceptible of varied concrete applications according to the diversified
conditions of times and places and peoples, indicate the safe way of securing
the happy progress of society.
35. The wisdom and supreme utility of this
doctrine are admitted by all who really understand it. With good reason
outstanding statesmen have asserted that, after a study of various social
systems, they have found nothing sounder than the principles expounded in the
Encyclicals Rerum Novarum and Quadragesimo Anno. In non-Catholic, even in
non-Christian countries, men recognize the great value to society of the social
doctrine of the Church. Thus, scarcely a month ago, an eminent political figure
of the Far East, a non-Christian, did not hesitate to affirm publicly that the
Church, with her doctrine of peace and Christian brotherhood, is rendering a
signal contribution to the difficult task of establishing and maintaining peace
among the nations. Finally, We know from reliable information that flows into
this Center of Christendom from all parts of the world, that the Communists
themselves, where they are not utterly depraved, recognize the superiority of
the social doctrine of the Church, when once explained to them, over the
doctrines of their leaders and their teachers. Only those blinded by passion
and hatred close their eyes to the light of truth and obstinately struggle
against it.
36. But the enemies of the Church, though
forced to acknowledge the wisdom of her doctrine, accuse her of having failed
to act in conformity with her principles, and from this conclude to the
necessity of seeking other solutions. The utter falseness and injustice of this
accusation is shown by the whole history of Christianity. To refer only to a
single typical trait, it was Christianity that first affirmed the real and
universal brotherhood of all men of whatever race and condition. This doctrine
she proclaimed by a method, and with an amplitude andconviction, unknown to
preceding centuries; and with it she potently contributed to the abolition of
slavery. Not bloody revolution, but the inner force of her teaching made the
proud Roman matron see in her slave a sister in Christ. It is Christianity that
adores the Son of God, made Man for love of man, and become not only the
"Son of a Carpenter" but Himself a "Carpenter."[19] It was
Christianity that raised manual labor to its true dignity, whereas it had
hitherto been so despised that even the moderate Cicero did not hesitate to sum
up the general opinion of his time in words of which any modern sociologist
would be ashamed: "All artisans are engaged in sordid trades, for there
can be nothing ennobling about a workshop."[20]
37. Faithful to these principles, the Church
has given new life to human society. Under her influence arose prodigious
charitable organizations, great guilds of artisans and workingmen of every
type. These guilds, ridiculed as "medieval" by the liberalism of the
last century, are today claiming the admiration of our contemporaries in many
countries who are endeavoring to revive them in some modern form. And when
other systems hindered her work and raised obstacles to the salutary influence
of the Church, she was never done warning them of their error. We need but
recall with what constant firmness and energy Our Predecessor, Leo XIII,
vindicated for the workingman the right to organize, which the dominant
liberalism of the more powerful States relentlessly denied him. Even today the
authority of this Church doctrine is greater than it seems; for the influence
of ideas in the realm of facts, though invisible and not easily measured, is
surely of predominant importance.
38. It may be said in all truth that the
Church, like Christ, goes through the centuries doing good to all. There would
be today neither Socialism nor Communism if the rulers of the nations had not
scorned the teachings and maternal warnings of the Church. On the bases of
liberalism and laicism they wished to build other social edifices which,
powerful and imposing as they seemed at first, all too soon revealed the
weakness of their foundations, and today are crumbling one after another before
our eyes, as everything must crumble that is not grounded on the one corner
stone which is Christ Jesus.
39. This, Venerable Brethren, is the doctrine
of the Church, which alone in the social as in all other fields can offer real
light and assure salvation in the face of Communistic ideology. But this
doctrine must be consistently reduced to practice in every-day life, according
to the admonition of St. .James the Apostle: "Be ye doers of the word and
not hearers only, deceiving your own selves."[21] The most urgent need of
the present day is therefore the energetic and timely application of remedies
which will effectively ward off the catastrophe that daily grows more
threatening. We cherish the firm hope that the fanaticism with which the sons
of darkness work day and night at their materialistic and atheistic propaganda
will at least serve the holy purpose of stimulating the sons of light to a like
and even greater zeal for the honor of the Divine Majesty.
40. What then must be done, what remedies must
be employed to defend Christ and Christian civilization from this pernicious
enemy? As a father in the midst of his family, We should like to speak quite
intimately of those duties which the great struggle of our day imposes on all
the children of the Church; and We would address Our paternal admonition even
to those sons who have strayed far from her.
41. As in all the stormy periods of the history
of the Church, the fundamental remedy today lies in a sincere renewal of
private and public life according to the principles of the Gospel by all those
who belong to the Fold of Christ, that they may be in truth the salt of the
earth to preserve human society from total corruption.
42. With heart deeply grateful to the Father of
Light, from Whom descends "every best gift and every perfect
gift,"[22] We see on all sides consoling signs of this spiritual renewal.
We see it not only in so many singularly chosen souls who in these last years
have been elevated to the sublime heights of sanctity, and in so many others
who with generous hearts are making their way towards the same luminous goal,
but also in the new flowering of a deep and practical piety in all classes of
society even the most cultured, as We pointed out in Our recent Motu Proprio In multis solaciis of October 28 last, on the occasion
of the reorganization of the Pontifical Academy of Sciences.[23]
43. Nevertheless We cannot deny that there is
still much to be done in the way of spiritual renovation. Even in Catholic
countries there are still too many who are Catholics hardly more than in name.
There are too many who fulfill more or less faithfully the more essential
obligations of the religion they boast of professing, but have no desire of
knowing it better, of deepening their inward conviction, and still less of
bringing into conformity with the external gloss the inner splendor of a right
and unsullied conscience, that recognizes and performs all its duties under the
eye of God. We know how much Our Divine Savior detested this empty pharisaic
show, He Who wished that all should adore the Father "in spirit and in truth."[24]
The Catholic who does not live really and sincerely according to the Faith he
professes will not long be master of himself in these days when the winds of
strife and persecution blow so fiercely, but will be swept away defenseless in
this new deluge which threatens the world. And thus, while he is preparing his
own ruin, he is exposing to ridicule the very name of Christian.
44. And here We wish, Venerable Brethren, to
insist more particularly on two teachings of Our Lord which have a special
bearing on the present condition of the human race: detachment from earthly
goods and the precept of charity. "Blessed are the poor in spirit"
were the first words that fell from the lips of the Divine Master in His sermon
on the mount.[25] This lesson is more than ever necessary in these days of
materialism athirst for the goods and pleasures of this earth. All Christians,
rich or poor, must keep their eye fixed on heaven, remembering that "we
have not here a lasting city, but we seek one that is to come."[26] The rich
should not place their happiness in things of earth nor spend their best
efforts in the acquisition of them. Rather, considering themselves only as
stewards of their earthly goods, let them be mindful of the account they must
render of them to their Lord and Master, and value them as precious means that
God has put into their hands for doing good; let them not fail, besides, to
distribute of their abundance to the poor, according to the evangelical
precept.[27] Otherwise there shall be verified of them and their riches the
harsh condemnation of St. James the Apostle: "Go to now, ye rich men; weep
and howl in your miseries which shall come upon you. Your riches are corrupted,
and your garments are moth-eaten; your gold and silver is cankered; and the rust
of them shall be for a testimony against you and shall eat your flesh like
fire. You have stored up to yourselves wrath against the last days. .
."[28]
45. But the poor too, in their turn, while
engaged, according to the laws of charity and justice, in acquiring the
necessities of life and also in bettering their condition, should always remain
"poor in spirit,"[29] and hold spiritual goods in higher esteem than
earthly property and pleasures. Let them remember that the world will never be
able to rid itself of misery, sorrow and tribulation, which are the portion
even of those who seem most prosperous. Patience, therefore, is the need of
all, that Christian patience which comforts the heart with the divine assurance
of eternal happiness. "Be patient, therefore, brethren," we repeat
with St. .lames, "until the coming of the Lord. Behold the husbandman
waiteth for the precious fruit of the earth, patiently bearing until he receive
the early and the later rain. Be you therefore also patient and strengthen your
hearts, for the coming of the Lord is at hand."[30] Only thus will be
fulfilled the consoling promise of the Lord: "Blessed are the poor!"
These words are no vain consolation, a promise as empty as those of the
Communists. They are the words of life, pregnant with a sovereign reality. They
are fully verified here on earth, as well as in eternity. Indeed, how many of
the poor, in anticipation of the Kingdom of Heaven already proclaimed their
own: "for yours is the Kingdom of Heaven,"[31] find in these words a
happiness which so many of the wealthy, uneasy with their riches and ever
thirsting for more, look for in vain!
46. Still more important as a remedy for the
evil we are considering, or certainly more directly calculated to cure it, is
the precept of charity. We have in mind that Christian charity, "patient
and kind,"[32] which avoids all semblance of demeaning paternalism, and
all ostentation; that charity which from the very beginning of Christianity won
to Christ the poorest of the poor, the slaves. And We are grateful to all those
members of charitable associations, from the conferences of St. Vincent de Paul
to the recent great relief organizations, which are perseveringly practicing
the spiritual and corporal works of mercy. The more the working men and the
poor realize what the spirit of love animated by the virtue of Christ is doing
for them, the more readily will they abandon the false persuasion that
Christianity has lost its efficacy and that the Church stands on the side of
the exploiters of their labor.
47. But when on the one hand We see thousands
of the needy, victims of real misery for various reasons beyond their control,
and on the other so many round about them who spend huge sums of money on
useless things and frivolous amusement, We cannot fail to remark with sorrow
not only that justice is poorly observed, but that the precept of charity also
is not sufficiently appreciated, is not a vital thing in daily life. We desire
therefore, Venerable Brethren, that this divine precept, this precious mark of
identification left by Christ to His true disciples, be ever more fully
explained by pen and word of mouth; this precept which teaches us to see in
those who suffer Christ Himself, and would have us love our brothers as Our
Divine Savior has loved us, that is, even at the sacrifice of ourselves, and,
if need be, of our very life. Let all then frequently meditate on those words
of the final sentence, so consoling yet so terrifying, which the Supreme Judge
will pronounce on the day of the Last Judgment: "Come, ye blessed of my
Father . . . for I was hungry and you gave me to eat; I was thirsty and you
gave me to drink . . . Amen, I say to you, as long as you did it to one of
these my least brethren you did it to me."[33] And the reverse:
"Depart from me, you cursed, into everlasting fire . . . for I was hungry
and you gave me not to eat; I was thirsty and you gave me not to drink . . .
Amen, I say to you, as long as you did it not to one of these least. neither
did you do it to me."[34]
48. To be sure of eternal life, therefore, and
to be able to help the poor effectively, it is imperative to return to a more
moderate way of life, to renounce the joys, often sinful, which the world today
holds out in such abundance; to forget self for love of the neighbor. There is
a divine regenerating force in this "new precept" (as Christ called
it) of Christian charity.[35] Its faithful observance will pour into the heart
an inner peace which the world knows not, and will finally cure the ills which
oppress humanity.
49. But charity will never be true charity
unless it takes justice into constant account. The Apostle teaches that
"he that loveth his neighbor hath fulfilled the law" and he gives the
reason: "For, Thou shalt not commit adultery, Thou shalt not
kill, Thou shalt not steal . . . and if there be any other commandment, it
is comprised in this word: Thou shalt love thy neighbor as thyself."[36] According to the Apostle,
then, all the commandments, including those which are of strict justice, as
those which forbid us to kill or to steal, may be reduced to the single precept
of true charity. From this it follows that a "charity" which deprives
the workingman of the salary to which he has a strict title in justice, is not
charity at all, but only its empty name and hollow semblance. The wage-earner
is not to receive as alms what is his due in justice. And let no one attempt
with trifling charitable donations to exempt himself from the great duties
imposed by justice. Both justice and charity often dictate obligations touching
on the same subject-matter, but under different aspects; and the very dignity
of the workingman makes him justly and acutely sensitive to the duties of
others in his regard.
50. Therefore We turn again in a special way to
you, Christian employers and industrialists, whose problem is often so
difficult for the reason that you are saddled with the heavy heritage of an
unjust economic regime whose ruinous influence has been felt through many
generations. We bid you be mindful of your responsibility. It is unfortunately
true that the manner of acting in certain Catholic circles has done much to
shake the faith of the working-classes in the religion of Jesus Christ. These
groups have refused to understand that Christian charity demands the recognition
of certain rights due to the workingman, which the Church has explicitly
acknowledged. What is to be thought of the action of those Catholic employers
who in one place succeeded in preventing the reading of Our Encyclical Quadragesimo Annoin their local churches? Or of those
Catholic industrialists who even to this day have shown themselves hostile to a
labor movement that We Ourselves recommended? Is it not deplorable that the
right of private property defended by the Church should so often have been used
as a weapon to defraud the workingman of his just salary and his social rights?
51. In reality, besides commutative justice,
there is also social justice with its own set obligations, from which neither
employers nor workingmen can escape. Now it is of the very essence of social
justice to demand for each individual all that is necessary for the common
good. But just as in the living organism it is impossible to provide for the
good of the whole unless each single part and each individual member is given
what it needs for the exercise of its proper functions, so it is impossible to
care for the social organism and the good of society as a unit unless each
single part and each individual member - that is to say, each individual man in
the dignity of his human personality - is supplied with all that is necessary
for the exercise of his social functions. If social justice be satisfied, the
result will be an intense activity in economic life as a whole, pursued in
tranquillity and order. This activity will be proof of the health of the social
body, just as the health of the human body is recognized in the undisturbed
regularity and perfect efficiency of the whole organism.
52. But social justice cannot be said to have
been satisfied as long as workingmen are denied a salary that will enable them
to secure proper sustenance for themselves and for their families; as long as
they are denied the opportunity of acquiring a modest fortune and forestalling
the plague of universal pauperism; as long as they cannot make suitable
provision through public or private insurance for old age, for periods of
illness and unemployment. In a word, to repeat what has been said in Our
Encyclical Quadragesimo Anno: "Then only will the economic and social
order be soundly established and attain its ends, when it offers, to all and to
each, all those goods which the wealth and resources of nature, technical
science and the corporate organization of social affairs can give. These goods
should be sufficient to supply all necessities and reasonable comforts, and to
uplift men to that higher standard of life which, provided it be used with
prudence, is not only not a hindrance but is of singular help to
virtue."[37]
53. It happens all too frequently, however,
under the salary system, that individual employers are helpless to ensure
justice unless, with a view to its practice, they organize institutions the
object of which is to prevent competition incompatible with fair treatment for
the workers. Where this is true, it is the duty of contractors and employers to
support and promote such necessary organizations as normal instruments enabling
them to fulfill their obligations of justice. But the laborers too must be
mindful of their duty to love and deal fairly with their employers, and persuade
themselves that there is no better means of safeguarding their own interests.
54. If, therefore, We consider the whole
structure of economic life, as We have already pointed out in Our EncyclicalQuadragesimo
Anno, the reign of mutual collaboration between justice and charity in
social-economic relations can only be achieved by a body of professional and
inter professional organizations, built on solidly Christian foundations,
working together to effect, under forms adapted to different places and circumstances,
what has been called the Corporation .
55. To give to this social activity a greater
efficacy, it is necessary to promote a wider study of social problems in the
light of the doctrine of the Church and under the aegis of her constituted
authority. If the manner of acting of some Catholics in the social-economic
field has left much to be desired, this has often come about because they have
not known and pondered sufficiently the teachings of the Sovereign Pontiffs on
these questions. Therefore, it is of the utmost importance to foster in all
classes of society an intensive program of social education adapted to the
varying degrees of intellectual culture. It is necessary with all care and
diligence to procure the widest possible diffusion of the teachings of the
Church, even among the working-classes. The minds of men must be illuminated
with the sure light of Catholic teaching, and their wills must be drawn to
follow and apply it as the norm of right living in the conscientious
fulfillment of their manifold social duties. Thus they will oppose that
incoherence and discontinuity in Christian life which We have many times
lamented. For there are some who, while exteriorly faithful to the practice of
their religion, yet in the field of labor and industry, in the professions,
trade and business, permit a deplorable cleavage in their conscience, and live
a life too little in conformity with the clear principles of justice and
Christian charity. Such lives are a scandal to the weak, and to the malicious a
pretext to discredit the Church.
56. In this renewal the Catholic Press can play
a prominent part. Its foremost duty is to foster in various attractive ways an
ever better understanding of social doctrine. It should, too, supply accurate
and complete information on the activity of the enemy and the means of
resistance which have been found most effective in various quarters. It should
offer useful suggestions and warn against the insidious deceits with which
Communists endeavor, all too successfully, to attract even men of good faith.
57. On this point We have already insisted in
Our Allocution of May 12th of last year, but We believe it to be a duty of
special urgency, Venerable Brethren, to call your attention to it once again.
In the beginning Communism showed itself for what it was in all its perversity;
but very soon it realized that it was thus alienating the people. It has
therefore changed its tactics, and strives to entice the multitudes by trickery
of various forms, hiding its real designs behind ideas that in themselves are
good and attractive. Thus, aware of the universal desire for peace, the leaders
of Communism pretend to be the most zealous promoters and propagandists in the
movement for world amity. Yet at the same time they stir up a class-warfare
which causes rivers of blood to flow, and, realizing that their system offers
no internal guarantee of peace, they have recourse to unlimited armaments.
Under various names which do not suggest Communism, they establish
organizations and periodicals with the sole purpose of carrying their ideas
into quarters otherwise inaccessible. They try perfidiously to worm their way
even into professedly Catholic and religious organizations. Again, without
receding an inch from their subversive principles, they invite Catholics to
collaborate with them in the realm of so-called humanitarianism and charity;
and at times even make proposals that are in perfect harmony with the Christian
spirit and the doctrine of the Church. Elsewhere they carry their hypocrisy so
far as to encourage the belief that Communism, in countries where faith and
culture are more strongly entrenched, will assume another and much milder form.
It will not interfere with the practice of religion. It will respect liberty of
conscience. There are some even who refer to certain changes recently
introduced into soviet legislation as a proof that Communism is about to
abandon its program of war against God.
58. See to it, Venerable Brethren, that the
Faithful do not allow themselves to be deceived! Communism is intrinsically
wrong, and no one who would save Christian civilization may collaborate with it
in any undertaking whatsoever. Those who permit themselves to be deceived into
lending their aid towards the triumph of Communism in their own country, will
be the first to fall victims of their error. And the greater the antiquity and
grandeur of the Christian civilization in the regions where Communism
successfully penetrates, so much more devastating will be the hatred displayed
by the godless.
59. But "unless the Lord keep the city, he
watcheth in vain that keepeth it."[38] And so, as a final and most
efficacious remedy, We recommend, Venerable Brethren, that in your dioceses you
use the most practical means to foster and intensify the spirit of prayer joined
with Christian penance. When the Apostles asked the Savior why they had been
unable to drive the evil spirit from a demoniac, Our Lord answered: "This
kind is not cast out but by prayer and fasting."[39] So, too, the evil
which today torments humanity can be conquered only by a world-wide crusade of
prayer and penance. We ask especially the Contemplative Orders, men and women,
to redouble their prayers and sacrifices to obtain from heaven efficacious aid
for the Church in the present struggle. Let them implore also the powerful
intercession of the Immaculate Virgin who, having crushed the head of the
serpent of old, remains the sure protectress and invincible "Help of
Christians."
60. To apply the remedies thus briefly
indicated to the task of saving the world as We have traced it above, Jesus
Christ, our Divine King, has chosen priests as the first-line ministers and
messengers of His gospel. Theirs is the duty, assigned to them by a special
vocation, under the direction of their Bishops and in filial obedience to the
Vicar of Christ on earth, of keeping alight in the world the torch of Faith,
and of filling the hearts of the Faithful with that supernatural trust which
has aided the Church to fight and win so many other battles in the name of
Christ: "This is the victory which overcometh the world, our
Faith."[40]
61. To priests in a special way We recommend
anew the oft-repeated counsel of Our Predecessor, Leo XIII, to go to the
workingman. We make this advice Our own, and faithful to the teachings of Jesus
Christ and His Church, We thus complete it: "Go to the workingman,
especially where he is poor; and in general, go to the poor." The poor are
obviously more exposed than others to the wiles of agitators who, taking
advantage of their extreme need, kindle their hearts to envy of the rich and
urge them to seize by force what fortune seems to have denied them unjustly. If
the priest will not go to the workingman and to the poor, to warn them or to
disabuse them of prejudice and false theory, they will become an easy prey for
the apostles of Communism .
62. Indisputably much has been done in this
direction, especially after the publication of the Encyclicals Rerum Novarumand Quadragesimo Anno. We are happy to voice Our paternal
approval of the zealous pastoral activity manifested by so many Bishops and
priests who have with due prudence and caution been planning and applying new
methods of apostolate more adapted to modern needs. But for the solution of our
present problem, all this effort is still inadequate. When our country is in
danger, everything not strictly necessary, everything not bearing directly on
the urgent matter of unified defense, takes second place. So we must act in
today's crisis. Every other enterprise, however attractive and helpful, must yield
before the vital need of protecting the very foundation of the Faith and of
Christian civilization. Let our parish priest, therefore, while providing of
course for the normal needs of the Faithful, dedicate the better part of their
endeavors and their zeal to winning back the laboring masses to Christ and to
His Church. Let them work to infuse the Christian spirit into quarters where it
is least at home. The willing response of the masses, and results far exceeding
their expectations, will not fail to reward them for their strenuous pioneer
labor. This has been and continues to be our experience in Rome and in other
capitals, where zealous parish communities are being formed as new churches are
built in the suburban districts, and real miracles are being worked in the
conversion of people whose hostility to religion has been due solely to the
fact that they did not know it.
63. But the most efficacious means of
apostolate among the poor and lowly is the priest's example, the practice of
all those sacerdotal virtues which We have described in Our Encyclical Ad Catholici Sacerdotii.[41] Especially needful, however,
for the present situation is the shining example of a life which is humble,
poor and disinterested, in imitation of a Divine Master Who could say to the
world with divine simplicity: "The foxes have holes and the birds of the
air nests, but the Son of Man hath not where to lay His head."[42] A
priest who is really poor and disinterested in the Gospel sense may work among
his flock marvels recalling a Saint Vincent de Paul, a Cure of Ars, a
Cottolengo, a Don Bosco and so many others; while an avaricious and selfish
priest, as We have noted in the above mentioned Encyclical, even though he
should not plunge with Judas to the abyss of treason, will never be more than
empty "sounding brass" and useless "tinkling cymbal."[43]
Too often, indeed, he will be a hindrance rather than an instrument of grace in
the midst of his people. Furthermore, where a secular priest or religious is obliged
by his office to administer temporal property, let him remember that he is not
only to observe scrupulously all that charity and justice prescribe, but that
he has a special obligation to conduct himself in very truth as a father of the
poor.
64. After this appeal to the clergy, We extend
Our paternal invitation to Our beloved sons among the laity who are doing
battle in the ranks of Catholic Action. On another occasion[44] We have called
this movement so dear to Our heart "a particularly providential assistance"
in the work of the Church during these troublous times. Catholic Action is in
effect asocial apostolate also, inasmuch as its
object is to spread the Kingdom of Jesus Christ not only among individuals, but
also in families and in society. It must, therefore, make it a chief aim to
train its members with special care and to prepare them to fight the battles of
the Lord. This task of formation, now more urgent and indispensable than ever,
which must always precede direct action in the field, will assuredly be served by
study-circles, conferences, lecture-courses and the various other activities
undertaken with a view to making known the Christian solution of the social
problem.
65. The militant leaders of Catholic Action
thus properly prepared and armed, will be the first and immediate apostles of
their fellow workmen. They will be an invaluable aid to the priest in carrying
the torch of truth, and in relieving grave spiritual and material suffering, in
many sectors where inveterate anti-clerical prejudice or deplorable religious
indifference has proved a constant obstacle to the pastoral activity of God's
ministers. In this way they will collaborate, under the direction of especially
qualified priests, in that work of spiritual aid to the laboring classes on
which We set so much store, because it is the means best calculated to save
these, Our beloved children, from the snares of Communism.
66. In addition to this individual apostolate
which, however useful and efficacious, often goes unheralded, Catholic Action
must organize propaganda on a large scale to disseminate knowledge of the
fundamental principles on which, according to the Pontifical documents, a
Christian .Social Order must build.
67. Ranged with Catholic Action are the groups
which We have been happy to call its auxiliary forces. With paternal affection
We exhort these valuable organizations also tO dedicate themselves to the great
mission of which We have been treating, a cause which today transcends all
others in vital importance.
68. We are thinking likewise of those
associations of workmen, farmers, technicians, doctors, employers, students and
others of like character, groups of men and women who live in the same cultural
atmosphere and share the same way of life. Precisely these groups and
organizations are destined to introduce into society that order which We have
envisaged in Our Encyclical Quadragesimo Anno, and thus to spread in the vast and various
fields of culture and labor the recognition of the Kingdom of Christ.
69. Even where the State, because of changed
social and economic conditions, has felt obliged to intervene directly in order
to aid and regulate such organizations by special legislative enactments,
supposing always the necessary respect for liberty and private initiative,
Catholic Action may not urge the circumstance as an excuse for abandoning the
field. Its members should contribute prudently and intelligently to the study
of the problems of the hour in the light of Catholic doctrine. They should
loyally and generously participate in the formation of the new institutions,
bringing to them the Christian spirit which is the basic principle of order
wherever men work together in fraternal harmony.
70. Here We should like to address a
particularly affectionate word to Our Catholic workingmen, young and old. They
have been given, perhaps as a reward for their often heroic fidelity in these
trying days, a noble and an arduous mission. Under the guidance of their
Bishops and priests, they are to bring back to the Church and to God those
immense multitudes of their brother-workmen who, because they were not
understood or treated with the respect to which they were entitled, in
bitterness have strayed far from God. Let Catholic workingmen show these their
wandering brethren by word and example that the Church is a tender Mother to
all those who labor and suffer, and that she has never failed, and never will
fail, in her sacred maternal duty of protecting her children. If this mission,
which must be fulfilled in mines, in factories, in shops, wherever they may be
laboring, should at times require great sacrifices, Our workmen will remember
that the Savior of the world has given them an example not only of toil but of
self immolation.
71. To all Our children, finally, of every
social rank and every nation, to every religious and lay organization in the
Church, We make another and more urgent appeal for union. Many times Our
paternal heart has been saddened by the divergencies - often idle in their
causes, always tragic in their consequences - which array in opposing camps the
sons of the same Mother Church. Thus it is that the radicals, who are not so
very numerous, profiting by this discord are able to make it more acute, and
end by pitting Catholics one against the other. In view of the events of the past
few months, Our warning must seem superfluous. We repeat it nevertheless once
more, for those who have not understood, or perhaps do not desire to
understand. Those who make a practice of spreading dissension among Catholics
assume a terrible responsibility before God and the Church.
72. But in this battle joined by the powers of
darkness against the very idea of Divinity, it is Our fond hope that, besides
the host which glories in the name of Christ, all those - and they comprise the
overwhelming majority of mankind, - who still believe in God and pay Him homage
may take a decisive part. We therefore renew the invitation extended to them
five years ago in Our Encyclical Caritate Christi, invoking their loyal and hearty collaboration
"in order to ward off from mankind the great danger that threatens all
alike." Since, as We then said, "belief in God is the unshakable
foundation of all social order and of all responsibility on earth, it follows
that all those who do not want anarchy and terrorism ought to take energetic
steps to prevent the enemies of religion from attaining the goal they have so
brazenly proclaimed to the world."[45]
73. Such is the positive task, embracing at
once theory and practice, which the Church undertakes in virtue of the mission,
confided to her by Christ, of constructing a Christian society, and, in our own
times, of resisting unto victory the attacks of Communism. It is the duty of
the Christian State to concur actively in this spiritual enterprise of the
Church, aiding her with the means at its command, which although they be
external devices, have nonetheless for their prime object the good of souls.
74. This means that all diligence should be
exercised by States to prevent within their territories the ravages of an
anti-God campaign which shakes society to its very foundations. For there can
be no authority on earth unless the authority of the Divine Majesty be
recognized; no oath will bind which is not sworn in the Name of the Living God.
We repeat what We have said with frequent insistence in the past, especially in
Our Encyclical Caritate Christi: "How can any contract be
maintained, and what value can any treaty have, in which every guarantee of
conscience is lacking? And how can there be talk of guarantees of conscience
when all faith in God and all fear of God have vanished? Take away this basis,
and with it all moral law falls, and there is no remedy left to stop the
gradual but inevitable destruction of peoples, families, the State,
civilization itself."[46]
75. It must likewise be the special care of the
State to create those material conditions of life without which an orderly
society cannot exist. The State must take every measure necessary to supply
employment, particularly for the heads of families and for the young. To
achieve this end demanded by the pressing needs of the common welfare, the
wealthy classes must be induced to assume those burdens without which human
society cannot be saved nor they themselves remain secure. However, measures
taken by the State with this end in view ought to be of such a nature that they
will really affect those who actually possess more than their share of capital
resources, and who continue to accumulate them to the grievous detriment of
others.
76. The State itself, mindful of its responsibility
before God and society, should be a model of prudence and sobriety in the
administration of the commonwealth. Today more than ever the acute world crisis
demands that those who dispose of immense funds, built up on the sweat and toil
of millions, keep constantly and singly in mind the common good. State
functionaries and all employees are obliged in conscience to perform their
duties faithfully and unselfishly, imitating the brilliant example of
distinguished men of the past and of our own day, who with unremitting labor
sacrificed their all for the good of their country. In international
trade-relations let all means be sedulously employed for the removal of those
artificial barriers to economic life which are the effects of distrust and hatred.
All must remember that the peoples of the earth form but one family in God.
77. At the same time the State must allow the
Church full liberty to fulfill her divine and spiritual mission, and this in
itself will be an effectual contribution to the rescue of nations from the
dread torment of the present hour. Everywhere today there is an anxious appeal
to moral and spiritual forces; and rightly so, for the evil we must combat is
at its origin primarily an evil of the spiritual order. From this polluted source
the monstrous emanations of the communistic system flow with satanic logic.
Now, the Catholic Church is undoubtedly preeminent among the moral and
religious forces of today. Therefore the very good of humanity demands that her
work be allowed to proceed unhindered.
78. Those who act otherwise, and at the same
time fondly pretend to attain their objective with purely political or economic
means, are in the grip of a dangerous error. When religion is banished from the
school, from education and from public life, when the representatives of
Christianity and its sacred rites are held up to ridicule, are we not really
fostering the materialism which is the fertile soil of Communism.? Neither
force, however well organized it be, nor earthly ideals however lofty or noble,
can control a movement whose roots lie in the excessive esteem for the goods of
this world.
79. We trust that those rulers of nations, who
are at all aware of the extreme danger threatening every people today, may be
more and more convinced of their supreme duty not to hinder the Church in the
fulfillment of her mission. This is the more imperative since, while this
mission has in view man's happiness in heaven, it cannot but promote his true
felicity in time.
80. We cannot conclude this Encyclical Letter
without addressing some words to those of Our children who are more or less
tainted with the Communist plague. We earnestly exhort them to hear the voice
of their loving Father. We pray the Lord to enlighten them that they may
abandon the slippery path which will precipitate one and all to ruin and
catastrophe, and that they recognize that Jesus Christ, Our Lord, is their only
Savior: "For there is no other name under heaven given to man, whereby we
must be saved."[47]
81. To hasten the advent of that "peace of
Christ in the kingdom of Christ"[48] so ardently desired by all, We place
the vast campaign of the Church against world Communism under the standard of
St. Joseph, her mighty Protector. He belongs to the working-class, and he bore
the burdens of poverty for himself and the Holy Family, whose tender and
vigilant head he was. To him was entrusted the Divine Child when Herod loosed
his assassins against Him. In a life of faithful performance of everyday
duties, he left an example for all those who must gain their bread by the toil
of their hands. He won for himself the title of "The Just," serving
thus as a living model of that Christian justice which should reign in social
life.
82. With eyes lifted on high, our Faith sees
the new heavens and the new earth described by Our first Predecessor, St.
Peter.[49] While the promises of the false prophets of this earth melt away in
blood and tears, the great apocalyptic prophecy of the Redeemer shines forth in
heavenly splendor: "Behold, I make all things new."[50] Venerable
Brethren, nothing remains but to raise Our paternal hands to call down upon
you, upon your clergy and people, upon the whole Catholic family, the Apostolic
Benediction.
Given at Rome, at St. Peter's, on the feast of
St. Joseph, patron of the universal Church, on the 19th of March, 1937, the
16th year of our Pontificate.
PIUS
XI
1. Encycl. Qui Pluribus,
Nov. 9, 1864 (Acta Pii IX,
Vol I, p. 13). Cf. Syllabus,
IV, (A.S.S., vol. III, p. 170).
2. Encycl. Quod Apostolici Muneris, Dec. 28, 1928 (Acta Leonis XII, Vol. 1, p. 46).
3. Dec. 18, 1924: A.A.S., Vol. XVI (1924), pp.
494-495.
4. May 8, 1928: A.A.S., Vol. XX (1928), pp.
165-178.
5. May 15, 1931: A.A.S., Vol. XXIII (1931), pp.
177-228.
6. May 3, 1932: A.A.S., Vol. XXIV (1932), pp.
177-194.
7. Sept. 29, 1932: A.A.S., Vol. XXIV (1932),
pp. 321-332.
8. June 3, 1933: A.A.S., Vol. XXV (1933), pp.
261-274.
9. Cf. Thessalonians, II, 4.
10. Encycl. Divini Illius Magistri, Dec. 31, 1929 (A.A.S., Vol. XXII,
1930 pp. 47-86).
11. Encycl. Casti Connubii, Dec. 31, 1930 (A.A.S., Vol. XX-
II, 1930, pp. 539-592).
12. I Corinthians, III, 23.
13. Encycl. Rerum Novarum, May 15, 1891 (Acta Leonis XIII
Vol. IV, pp. 177-209).
14. Encycl. Quadragesimo Anno, May 15, 1931 (A.A.S., Vol. XXIII,
1931, pp. 177-228).
15. Encycl. Diuturnum Illud, June 20, 1881 (Acta Leonis XIII,
Vol. I, . 210-22).
16. Encycl. Immortale
Dei, Nov. 1, 1885 (Acta Leonis XIII, Vol. II, pp. 146-168).
17. St. Luke, 11, 14.
18. St. Matthew, VI, 33.
19. Cf. St. Matthew, XIII, 55: St. Mark, Vl, 3.
20. Cicero, De Officiis, Bk. I, c. 42.
21. St. James, I, 22.
22. St. James, I, 17.
23. A.A.S., vol. XXVIII (1936); pp. 421424.
24. St. John, IV, 23.
25. St. Matthew, V, 3.
26. Hebrews, XIII, 14.
27. St. Luke, Xl, 41.
28. St. James, V, 1-3.
29. St. Matthew, V, 3.
30. St. James, V, 7, 8.
31. St. Luke, VI, 20.
32. I Corinthians, XIII, 4.
33. St. Matthew, XXV, 34-40.
34. St. Matthew, XXV, 41-45.
35. St. John, XIII, 34.
36. Romans, XIII, 8, 9.
37. Encycl. Quadragesimo Anno, May 15, 1931 (A.A.S., Vol. XXIII,
1931, p. 202).
38. Psalms, CXXVI, 1.
39. St. Matthew, XVII, 20
40. I Epist. St. John, V, 4.
41 Dec. 20, 1935, A.A.S., vol. XXVIII (1936),
pp. 5-53. 42. St. Matthew, VIII, 20.
43. I Corinthians, XIII, 1.
44. May 12, 1936.
45. Encycl. Caritate Christi, May 3, 1932 (A.A.S., vol. XXIV,
p. 184).
46. Encycl. Caritate Christi, May 3, 1932 (A.A.S., vol. XX-IV,
1932, p. 190).
47. Acts, IV, 12.
48. Encycl. Ubi Arcano, Dec. 23, 1922 (A.A.S., Vol. XIV,
1922,p.691).
49. II Epist. St. Peter, III, 13; cf. Isaias,
LXV, 17 and LXVI, 22; Apoc., XXI, 1.
50. Apoc. XXI, 5.
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Vaticana
LETTERA ENCICLICA
DIVINI REDEMPTORIS
DEL SOMMO PONTEFICE
PIO XI
AI VENERABILI FRATELLI PATRIARCHI,
PRIMATI, ARCIVESCOVI, VESCOVI
E AGLI ALTRI ORDINARI LOCALI
CHE HANNO PACE E COMUNIONE
CON LA SEDE APOSTOLICA,
SUL COMUNISMO ATEO
DIVINI REDEMPTORIS
DEL SOMMO PONTEFICE
PIO XI
AI VENERABILI FRATELLI PATRIARCHI,
PRIMATI, ARCIVESCOVI, VESCOVI
E AGLI ALTRI ORDINARI LOCALI
CHE HANNO PACE E COMUNIONE
CON LA SEDE APOSTOLICA,
SUL COMUNISMO ATEO
Venerabili Fratelli, salute e
Apostolica Benedizione.
1. – La promessa di un divino
Redentore illumina la prima pagina della storia dell’umanità; e così la
fiduciosa speranza di tempi migliori lenì il rimpianto del « paradiso »[1] perduto e accompagnò il genere umano nel suo
tribolato cammino, « finché
nella pienezza dei tempi »[2] il Salvatore del mondo, venendo sulla terra, compì
l’attesa e inaugurò una nuova civiltà universale, la civiltà cristiana,
immensamente superiore a quella che l’uomo aveva fino allora laboriosamente
raggiunto in alcune nazioni più privilegiate.
2. – Ma la lotta fra il bene e il
male rimase nel mondo come triste retaggio della colpa originale; e l’antico tentatore
non ha mai desistito dall’ingannare l’umanità con false promesse. Perciò nel
corso dei secoli uno sconvolgimento è succeduto all’altro fino alla rivoluzione
dei nostri giorni, la quale o già imperversa o seriamente minaccia, si può
dire, dappertutto e supera in ampiezza e violenza quanto si ebbe a sperimentare
nelle precedenti persecuzioni contro la Chiesa. Popoli interi si trovano nel
pericolo di ricadere in una barbarie peggiore di quella in cui ancora giaceva
la maggior parte del mondo all’apparire del Redentore.
3. – Questo pericolo tanto
minaccioso, Voi l’avete già compreso, Venerabili Fratelli, è il « comunismo bolscevico » ed ateo che mira a capovolgere
l’ordinamento sociale e a scalzare gli stessi fondamenti della civiltà
cristiana.
I
ATTEGGIAMENTO DELLA CHIESA
DI FRONTE AL COMUNISMO
ATTEGGIAMENTO DELLA CHIESA
DI FRONTE AL COMUNISMO
CONDANNE ANTERIORI
4. –
Di fronte a tale minaccia la Chiesa Cattolica non poteva tacere e non tacque.
Non tacque specialmente questa Sede Apostolica, che sa essere sua specialissima
missione la difesa della verità e della giustizia e di tutti quei beni eterni
che il comunismo misconosce e combatte. Fin dai tempi in cui i circoli colti
pretesero liberare la civiltà umana dai legami della morale e della religione,
i Nostri Predecessori attirarono l’attenzione del mondo apertamente ed
esplicitamente alle conseguenze della scristianizzazione della società umana. E
quanto al comunismo, già fin dal 1846 il venerato Nostro Predecessore Pio IX di
s. mem. pronunciò solenne condanna, confermata poi nel Sillabo, contro « quella nefanda dottrina del
cosiddetto comunismo sommamente contraria allo stesso diritto naturale, la
quale, una volta ammessa, porterebbe al radicale sovvertimento dei diritti,
delle cose, delle proprietà di tutti, e della stessa società umana »[3].
Più tardi, l’altro Nostro Predecessore d’immortale memoria, Leone XIII,
nell’Enciclica Quod Apostolici muneris [4]
lo definiva « peste
distruggitrice, la quale, intaccando il midollo della società umana, la
condurrebbe alla rovina »; e
con chiara visione indicava che i movimenti atei delle masse nell’epoca del
tecnicismo traevano origine da quella filosofia, che già da secoli cercava
separare la scienza e la vita dalla fede e dalla Chiesa.
ATTI DEL PRESENTE PONTIFICATO
5. –
Noi pure durante il Nostro pontificato abbiamo sovente e con premurosa
insistenza denunziate le correnti atee minacciosamente crescenti. Quando nel
1924 la Nostra missione di soccorso ritornava dall’Unione Sovietica, Ci siamo
pronunziati contro il comunismo in apposita Allocuzione diretta al
mondo intero [5].
Nelle Nostre Encicliche Miserentissimus Redemptor [6],Quadragesimo anno [7], Caritate Christi [8], Acerba animi [9], Dilectissima Nobis [10],
abbiamo elevato solenne protesta contro le persecuzioni scatenate ora in
Russia, ora nel Messico, ora nella Spagna; né si è ancora spenta l’eco
universale di quelle allocuzioni da Noi tenute l’anno scorso in occasione
dell’inaugurazione della Mostra mondiale della stampa cattolica, dell’udienza
ai profughi spagnuoli e del Messaggio radiofonico per la festa del Santo
Natale. Persino gli stessi più accaniti nemici della Chiesa, i quali da Mosca
dirigono questa lotta contro la civiltà cristiana, con i loro ininterrotti
attacchi a parole e a fatti rendono testimonianza che il Papato, anche ai
giorni nostri, ha continuato fedelmente a tutelare il santuario della religione
cristiana, e più frequentemente e in modo più persuasivo che qualsiasi altra
pubblica autorità terrena ha richiamato l’attenzione sul pericolo comunista.
NECESSITÀ DI UN ALTRO DOCUMENTO SOLENNE
6. –
Ma nonostante questi ripetuti avvertimenti paterni, che sono stati da Voi,
Venerabili Fratelli, con Nostra grande soddisfazione, così fedelmente trasmessi
e commentati ai fedeli con tante vostre recenti lettere pastorali anche
collettive, il pericolo sotto la spinta di abili agitatori non fa che
aggravarsi di giorno in giorno. Perciò Noi Ci crediamo in dovere di elevare di
nuovo la Nostra voce con un documento ancora più solenne, com’è costume di
questa Sede Apostolica, maestra di verità, e come lo rende naturale il fatto
che un tale documento è nel desiderio di tutto il mondo cattolico. E confidiamo
che l’eco della Nostra voce giunga dovunque si trovino menti scevre di
pregiudizi e cuori sinceramente desiderosi del bene dell’umanità; tanto più che
la Nostra parola ora viene dolorosamente avvalorata dalla vista dei frutti
amari delle idee sovversive, quali Noi abbiamo previsti e preannunziati e che
si vanno paurosamente moltiplicando nei paesi già dominati dal comunismo e che
minacciosamente incombono agli altri paesi del mondo.
7. –
Noi, quindi, vogliamo ancora una volta esporre in breve sintesi i princìpi del
comunismo ateo come si manifestano principalmente nel bolscevismo, con i suoi
metodi di azione, contrapponendo a questi falsi princìpi la luminosa dottrina
della Chiesa ed inculcando di nuovo con insistenza i mezzi con i quali la
civiltà cristiana, sola civiltà veramente umana, può essere salvata da questo
satanico flagello e maggiormente sviluppata, per il vero benessere dell’umana
società.
II
DOTTRINA E FRUTTI DEL COMUNISMO
DOTTRINA E FRUTTI DEL COMUNISMO
DOTTRINA
Falso
ideale
8. –
Il comunismo di oggi, in modo più accentuato di
altri simili movimenti del passato, nasconde in sé un’idea di falsa redenzione.
Uno pseudo-ideale di giustizia, di uguaglianza e di fraternità nel lavoro,
pervade tutta la sua dottrina, e tutta la sua attività d’un certo falso
misticismo, che alle folle adescate da fallaci promesse comunica uno slancio e
un entusiasmo contagioso, specialmente in un tempo come il nostro, in cui da
una distribuzione difettosa delle cose di questo mondo risulta una miseria non
consueta. Si vanta anzi questo pseudo-ideale come se fosse stato iniziatore di
un certo progresso economico, il quale, quando è reale, si spiega con ben altre
cause, come con l’intensificare la produzione industriale in paesi che ne erano
quasi privi, valendosi anche di enormi ricchezze naturali, e con l’uso di
metodi brutali per fare ingenti lavori con poca spesa.
Materialismo
evoluzionistico di Marx
9. –
La dottrina che il comunismo nasconde sotto apparenze talvolta così
seducenti, in sostanza oggi si fonda sui princìpi già predicati da C. Marx del materialismo dialettico e del materialismo storico, di cui i teorici del
bolscevismo pretendono possedere l’unica genuina interpretazione. Questa
dottrina insegna che esiste una sola realtà, la materia, con le sue forze
cieche, la quale evolvendosi diventa pianta, animale, uomo. Anche la società
umana non ha altro che un’apparenza e una forma della materia che si evolve nel
detto modo, e per ineluttabile necessità tende, in un perpetuo conflitto delle
forze, verso la sintesi finale: una società senza classi. In tale dottrina,
com’è evidente, non vi è posto per l’idea di Dio, non esiste differenza fra
spirito e materia, né tra anima e corpo; non si dà sopravvivenza dell’anima
dopo la morte, e quindi nessuna speranza in un’altra vita. Insistendo
sull’aspetto dialettico del loro materialismo,
i comunisti pretendono che il conflitto, che porta
il mondo verso la sintesi finale, può essere accelerato dagli uomini. Quindi si
sforzano di rendere più acuti gli antagonismi che sorgono fra le diverse classi
della società; e la lotta di classe, con i suoi odi e le sue distruzioni,
prende l’aspetto d’una crociata per il progresso dell’umanità. Invece, tutte le
forze, quali che esse siano, che resistono a quelle violenze sistematiche,
debbono essere annientate come nemiche del genere umano.
A
che cosa si riducono l’uomo e la famiglia
10. –
Inoltre il comunismo spoglia l’uomo della sua libertà, principio spirituale
della sua condotta morale; toglie ogni dignità alla persona umana e ogni
ritegno morale contro l’assalto degli stimoli ciechi. All’uomo individuo non è
riconosciuto, di fronte alla collettività, alcun diritto naturale della
personalità umana, essendo essa, nel comunismo, semplice ruota e ingranaggio
del sistema. Nelle relazioni poi degli uomini fra loro è sostenuto il principio
dell’assoluta uguaglianza, rinnegando ogni gerarchia e ogni autorità che sia
stabilita da Dio, compresa quella dei genitori; ma tutto ciò che tra gli uomini
esiste della cosiddetta autorità e subordinazione, tutto deriva dalla
collettività come da primo e unico fonte. Né viene accordato agli individui diritto
alcuno di proprietà sui beni di natura e sui mezzi di produzione, poiché,
essendo essi sorgente di altri beni, il loro possesso condurrebbe al potere di
un uomo sull’altro. Per questo appunto dovrà essere distrutta radicalmente
questa sorta di proprietà privata, come la prima sorgente di ogni schiavitù
economica.
11. –
Rifiutando alla vita umana ogni carattere sacro e spirituale, una tale dottrina
naturalmente fa del matrimonio e della famiglia una istituzione puramente
artificiale e civile, ossia il frutto di un determinato sistema economico;
viene rinnegata l’esistenza di un vincolo matrimoniale di natura
giuridico-morale che sia sottratto al beneplacito dei singoli o della
collettività, e, conseguentemente, l’indissolubilità di esso. In particolare
per il comunismo non esiste alcun legame della donna
con la famiglia e con la casa. Esso, proclamando il principio
dell’emancipazione della donna, la ritira dalla vita domestica e dalla cura dei
figli per trascinarla nella vita pubblica e nella produzione collettiva nella
stessa misura che l’uomo, devolvendo alla collettività la cura del focolare e
della prole [11].
È negato infine ai genitori il diritto di educare, essendo questo concepito
come un diritto esclusivo della comunità, nel cui nome soltanto e per suo
mandato i genitori possono esercitarlo.
Che
cosa diventerebbe la società
12 –
Che cosa sarebbe dunque la società umana, basata su tali fondamenti
materialistici? Sarebbe una collettività senz’altra gerarchia che quella del
sistema economico. Essa avrebbe come unica missione la produzione dei beni per
mezzo del lavoro collettivo e per fine il godimento dei beni della terra in un
paradiso in cui ciascuno « darebbe
secondo le sue forze, e riceverebbe secondo i suoi bisogni ». Alla collettività il comunismo
riconosce il diritto, o piuttosto l’arbitrio illimitato, di aggiogare gli
individui al lavoro collettivo, senza riguardo al loro benessere personale,
anche contro la loro volontà e persino con la violenza. In essa tanto la morale
quanto l’ordine giuridico non sarebbero se non un’emanazione del sistema
economico del tempo, di origine quindi terrestre, mutevole e caduca. In breve,
si pretende di introdurre una nuova epoca e una nuova civiltà, frutto soltanto
di una cieca evoluzione: « una
umanità senza Dio ».
13. –
Quando poi le qualità collettive saranno finalmente acquisite da tutti, in
quella condizione utopistica di una società senza alcuna differenza di classi,
lo Stato politico, che ora si concepisce solo come lo strumento di dominazione
dei capitalisti sui proletari, perderà ogni sua ragione d’essere e si «
dissolverà »; però, finché questa beata condizione non sarà attuata, lo Stato e
il potere statale sono per il comunismo il mezzo più efficace e più universale
per conseguire il suo fine.
14. –
Ecco, Venerabili Fratelli, il nuovo presunto Vangelo, che il comunismo
bolscevico ed ateo annunzia all’umanità, quasi messaggio salutare e redentore!
Un sistema, pieno di errori e sofismi, contrastante sia con la ragione sia con
la rivelazione divina; sovvertitore dell’ordine sociale, perché equivale alla
distruzione delle sue basi fondamentali, misconoscitore della vera origine
della natura e del fine dello Stato, negatore dei diritti della personalità
umana, della sua dignità e libertà.
DIFFUSIONE
Abbaglianti
promesse
15. –
Ma come mai può avvenire che un tale sistema, scientificamente da lungo tempo
sorpassato, confutato dalla realtà pratica; come può avvenire, diciamo, che un
tale sistema possa diffondersi così rapidamente in tutte le parti del mondo? La
spiegazione sta nel fatto che assai pochi hanno potuto penetrare la vera natura
del comunismo; i più
invece cedono alla tentazione abilmente presentata sotto le più abbaglianti
promesse. Con il pretesto che si vuole soltanto migliorare la sorte delle
classi lavoratrici, togliere abusi reali prodotti dall’economia liberale e ottenere una più equa distribuzione
dei beni terreni (scopi senza dubbio pienamente legittimi), e approfittando
della mondiale crisi economica, si riesce ad attirare nella sfera d’influenza
del comunismo anche quei ceti della popolazione che
per principio rigettano ogni materialismo e ogni terrorismo. E siccome ogni
errore contiene sempre una parte di vero, questo lato della verità che abbiamo
accennato, messo astutamente in mostra a tempo e luogo per coprire, quando
conviene, la crudezza ributtante e inumana dei princìpi e dei metodi del comunismo, seduce anche spiriti
non volgari, fino a diventarne a loro volta gli apostoli presso giovani
intelligenze ancora poco atte ad avvertirne gli intrinseci errori. I banditori
delcomunismo sanno inoltre
approfittare anche degli antagonismi di razza, delle divisioni od opposizioni
di diversi sistemi politici, perfino del disorientamento nel campo della
scienza senza Dio, per infiltrarsi nelle Università e corroborare i princìpi
della loro dottrina con argomenti pseudo-scientifici.
Il
liberalismo gli ha preparato la strada
16. –
Per spiegare poi come il comunismo sia riuscito a farsi accettare senza
esame da tante masse di operai, conviene ricordarsi che questi vi erano già
preparati dall’abbandono religioso e morale nel quale erano stati lasciati
dall’economia liberale. Con i turni di lavoro anche domenicale non si dava loro
tempo neppur di soddisfare ai più gravi doveri religiosi nei giorni festivi;
non si pensava a costruire chiese presso le officine né a facilitare l’opera
del sacerdote; anzi si continuava a promuovere positivamente il laicismo. Si
raccoglie dunque ora l’eredità di errori dai Nostri Predecessori e da Noi
stessi tante volte denunciati, e non è da meravigliarsi che in un mondo già
largamente scristianizzato dilaghi l’errore comunista.
Propaganda
astuta e vastissima
17. –
Inoltre la diffusione così rapida delle idee comuniste, che si infiltrano in
tutti i paesi grandi e piccoli, colti e meno sviluppati, sicché nessun angolo
della terra è libero da esse, si spiega con una propaganda veramente diabolica
quale forse il mondo non ha mai veduto: propaganda diretta da un solo centro e
che abilissimamente si adatta alle condizioni dei diversi popoli; propaganda
che dispone di grandi mezzi finanziari, di gigantesche organizzazioni, di
congressi internazionali, di innumerevoli forze ben addestrate; propaganda che
si fa attraverso fogli volanti e riviste, nei cinematografi, nei teatri, con la
radio, nelle scuole e persino nelle Università, penetrando a poco a poco in
tutti i ceti delle popolazioni anche migliori, senza che quasi si accorgano del
veleno che sempre più pervade le menti e i cuori.
Congiura
del silenzio nella stampa
18 –
Un terzo potente aiuto al diffondersi del comunismo è una vera congiura del
silenzio in grande parte della stampa mondiale non cattolica. Diciamo congiura,
perché non si può altrimenti spiegare che una stampa così avida di mettere in
rilievo anche i piccoli incidenti quotidiani, abbia potuto per tanto tempo
tacere degli orrori commessi in Russia, nel Messico e anche in gran parte della
Spagna, e parli relativamente così poco d’una tanto vasta organizzazione
mondiale quale è il comunismo di Mosca. Questo silenzio è dovuto in parte a
ragioni di una politica meno previdente, ed è favorito da varie forze occulte
le quali da tempo cercano di distruggere l’ordine sociale cristiano.
DOLOROSI EFFETTI
Russia
e Messico
19. –
Intanto i dolorosi effetti di quella propaganda ci stanno dinanzi. Dove il
comunismo ha potuto affermarsi e dominare — e qui Noi pensiamo con singolare
affetto paterno ai popoli della Russia e del Messico —, ivi si è sforzato con
ogni mezzo di distruggere (e lo proclama apertamente) fin dalle loro basi la
civiltà e la religione cristiana, spegnendone nel cuore degli uomini, specie
della gioventù, ogni ricordo. Vescovi e sacerdoti sono stati banditi,
condannati ai lavori forzati, fucilati e messi a morte in maniera inumana;
semplici laici, per aver difeso la religione, sono stati sospettati, vessati,
perseguitati e trascinati nelle prigioni e davanti ai tribunali.
Orrori
del comunismo nella Spagna
20. –
Anche là dove, come nella Nostra carissima Spagna il flagello comunista non ha
avuto ancora il tempo di far sentire tutti gli effetti delle sue teorie, vi si
è, in compenso, scatenato purtroppo con una violenza più furibonda. Non si è
abbattuta l’una o l’altra chiesa, questo o quel chiostro, ma quando fu
possibile si distrusse ogni chiesa e ogni chiostro e qualsiasi traccia di
religione cristiana, anche se legata ai più insigni monumenti d’arte e di
scienza! Il furore comunista non si è limitato ad uccidere Vescovi e migliaia
di sacerdoti, di religiosi e religiose, cercando in modo particolare quelli e
quelle che proprio si occupavano con maggior impegno degli operai e dei poveri;
ma fece un numero molto maggiore di vittime tra i laici di ogni ceto, che fino
al presente vengono, si può dire ogni giorno, trucidati a schiere per il fatto
di essere buoni cristiani o almeno contrari all’ateismo comunista. E una tale
spaventevole distruzione viene eseguita con un odio, una barbarie e una
efferatezza che non si sarebbero creduti possibili nel nostro secolo.
Non vi
può essere uomo privato, che pensi saggiamente, né uomo di Stato, consapevole
della sua responsabilità, che non rabbrividisca al pensiero che quanto oggi
accade in Ispagna non abbia forse a ripetersi domani in altre nazioni civili.
Frutti naturali del sistema
21. –
Né si può dire che tali atrocità siano un fenomeno transitorio solito ad
accompagnarsi a qualunque grande rivoluzione, isolati eccessi di esasperazione
comuni ad ogni guerra; no, sono frutti naturali del sistema, che manca di ogni
freno interno. Un freno è necessario all’uomo, sia individuo, sia in società. Anche i
popoli barbari ebbero questo freno nella legge naturale scolpita da Dio
nell’animo di ciascun uomo. E quando questa legge naturale venne meglio
osservata, si videro antiche nazioni assurgere ad una grandezza che abbaglia
ancora, più di quel che converrebbe, certi superficiali studiosi della storia
umana. Ma se si strappa dal cuore degli uomini
l’idea stessa di Dio, essi necessariamente sono dalle loro passioni sospinti
alla più efferata barbarie.
Lotta contro tutto ciò che è divino
22. – È quello che purtroppo stiamo
vedendo: per la prima volta nella storia stiamo assistendo ad una lotta
freddamente voluta, e accuratamente preparata dell’uomo contro « tutto ciò che è divino »[12]. Il comunismo è per
sua natura antireligioso, e considera la religione come « l’oppio del popolo » perché i princìpi religiosi che
parlano della vita d’oltre tomba, distolgono il proletario dal mirare al
conseguimento del paradiso sovietico, che è di questa terra.
Il
terrorismo
23. –
Ma non si calpesta impunemente la legge naturale e l’Autore di essa: il
comunismo non ha potuto né potrà ottenere il suo intento neppure nel campo
puramente economico. È vero che nella Russia ha potuto contribuire a scuotere
uomini e cose da una lunga e secolare inerzia, e ottenere con ogni sorta di
mezzi, spesso senza scrupoli, qualche successo materiale; ma sappiamo per
testimonianze non sospette, anche recentissime, che di fatto neppur là ha
raggiunto lo scopo che aveva promesso; senza contare poi la schiavitù che il
terrorismo ha imposto a milioni di uomini. Anche nel campo economico è pur
necessaria qualche morale, qualche sentimento della responsabilità, che invece
non trova posto in un sistema prettamente materialistico come il comunismo. Per
sostituirlo non rimane che il terrorismo, quale appunto vediamo ora nella
Russia, dove gli antichi compagni di congiura e di lotta si dilaniano a
vicenda; un terrorismo, il quale per altro non riesce ad arginare né la
corruzione dei costumi, e neppure il dissolvimento della compagine sociale.
UN PATERNO PENSIERO
AI POPOLI OPPRESSI IN RUSSIA
AI POPOLI OPPRESSI IN RUSSIA
24. – Con questo però non vogliamo
in nessuna maniera condannare in massa i popoli dell’Unione Sovietica, per i
quali nutriamo il più vivo affetto paterno. Sappiamo che non pochi di essi
gemono sotto il duro giogo loro imposto con la forza da uomini in massima parte
estranei ai veri interessi del paese, e riconosciamo che molti altri furono
ingannati da fallaci speranze. Noi colpiamo il sistema e i suoi autori e
fautori, i quali hanno considerato la Russia come terreno più adatto per
introdurre in pratica un sistema già elaborato da decenni, e di là continuano a
propagarlo in tutto il mondo.
III
OPPOSTA LUMINOSA
DOTTRINA DELLA CHIESA
OPPOSTA LUMINOSA
DOTTRINA DELLA CHIESA
25. –
Esposti così gli errori e i mezzi violenti e ingannevoli del comunismo
bolscevico ed ateo, è tempo ormai, Venerabili Fratelli, di opporgli brevemente
la vera nozione della civiltà umana, della umana Società, quale ce l’insegnano
la ragione e la rivelazione per il tramite della Chiesa Magistra gentium, e quale Voi
già conoscete.
SUPREMA REALTÀ: DIO!
26. – Al di sopra di ogni altra realtà sta il sommo, unico supremo Essere, Dio,
Creatore onnipotente di tutte le cose, Giudice sapientissimo e giustissimo di
tutti gli uomini. Questa suprema realtà, Dio, è la condanna più assoluta delle
impudenti menzogne del comunismo. E in verità, non perché gli uomini credono,
Dio è; ma perché Egli è, perciò lo crede e lo prega chiunque non chiuda
volontariamente gli occhi di fronte alla verità.
CHE COSA SONO L’UOMO E LA FAMIGLIA
SECONDO LA RAGIONE E LA FEDE
SECONDO LA RAGIONE E LA FEDE
27. –
Quanto a ciò che la ragione e la fede dicono dell’uomo, Noi abbiamo esposto i
punti fondamentali nell’Enciclica sull’educazione cristiana [13].
L’uomo ha un’anima spirituale e immortale; è una persona, dal Creatore
ammirabilmente fornita di doni di corpo e di spirito, un vero « microcosmo » come dicevano gli antichi, un
piccolo mondo, che vale di gran lunga più di tutto l’immenso mondo inanimato. Egli ha in questa e
nell’altra vita solo Dio per ultimo fine; è dalla grazia santificante elevato
al grado di figlio di Dio e incorporato al regno di Dio nel mistico corpo di
Cristo. Conseguentemente Dio l’ha dotato di molteplici e svariate prerogative:
diritto alla vita, all’integrità del corpo, ai mezzi necessari all’esistenza;
diritto di tendere al suo ultimo fine nella via tracciata da Dio; diritto
all’associazione, alla proprietà, e all’uso della proprietà.
28. –
Come il matrimonio e il diritto all’uso naturale di esso sono di origine
divina, così anche la costituzione e le prerogative fondamentali della famiglia
sono state determinate e fissate dal Creatore stesso, non dall’arbitrio umano
né da fattori economici. Nell’Enciclica sul matrimonio cristiano [14]
e nell’altra Nostra, sopra accennata, sull’educazione, Ci siamo largamente
diffusi su questi argomenti.
CHE COSA È LA SOCIETÀ
Mutui
diritti e doveri tra l’uomo e la società
29. –
Ma Dio ha in pari tempo ordinato l’uomo anche alla società civile, richiesta
dalla sua stessa natura. Nel piano del Creatore la società è un mezzo naturale,
di cui l’uomo può e deve servirsi per il raggiungimento del suo fine, essendo
la società umana per l’uomo, e non viceversa. Ciò non è da intendersi nel senso
del liberalismo individualistico, che subordina la società all’uso egoistico
dell’individuo; ma solo nel senso che, mediante l’unione organica con la
società, sia a tutti resa possibile per la mutua collaborazione l’attuazione
della vera felicità terrena; inoltre nel senso che nella società trovano
sviluppo tutte le doti individuali e sociali, inserite nella natura umana, le
quali sorpassano l’immediato interesse del momento e rispecchiano nella società
la perfezione divina: ciò nell’uomo isolato non potrebbe verificarsi. Ma anche quest’ultimo
scopo è in ultima analisi in ordine all’uomo, perché riconosca questo riflesso
della perfezione divina, e lo rimandi così in lode e adorazione al Creatore. Solo l’uomo, la persona umana, e non una qualsiasi società
umana, è dotato di ragione e di volontà moralmente libera.
30. –
Pertanto come l’uomo non può esimersi dai doveri voluti da Dio verso la società
civile, e i rappresentanti dell’autorità hanno il diritto, quando egli si
rifiutasse illegittimamente, di costringerlo al compimento del proprio dovere,
così la società non può frodare l’uomo dei diritti personali, che gli sono
stati concessi dal Creatore, i più importanti dei quali sono stati da Noi sopra
accennati, né di rendergliene impossibile per principio l’uso. È quindi
conforme alla ragione e da essa voluto che alla fin fine tutte le cose
terrestri siano ordinate alla persona umana, affinché per mezzo suo esse
trovino la via verso il Creatore. E si applica all’uomo, alla persona umana,
ciò che l’Apostolo delle Genti scrive ai Corinti sull’economia della salvezza
cristiana: «Tutto è vostro, voi siete di Cristo, Cristo è di Dio »[15].
Mentre il comunismo impoverisce la persona umana, capovolgendo i termini della
relazione dell’uomo e della società, la ragione e la rivelazione la elevano
così in alto!
L’ordine
economico-sociale
31. –
Sull’ordine economico-sociale i princìpi direttivi sono stati esposti nell’Enciclica sociale di Leone XIII
sulla questione del lavoro [16],
e nella Nostra sulla ricostruzione dell’ordine sociale [17]
sono stati adattati alle esigenze del tempo presente. Poi, insistendo di nuovo
sulla dottrina secolare della Chiesa, circa il carattere individuale e sociale
della proprietà privata, Noi abbiamo precisato il diritto e la dignità del
lavoro, i rapporti di vicendevole appoggio e aiuto che devono esistere tra
quelli che detengono il capitale e quelli che lavorano, il salario dovuto per
stretta giustizia all’operaio per sé e per la sua famiglia.
32. – Nella stessa Nostra Enciclica abbiamo mostrato che i mezzi per salvare il mondo attuale
dalla triste rovina prodotta dal liberalismo amorale non consistono nella lotta
di classe e nel terrore, e neppure nell’abuso autocratico del potere statale,
ma nella penetrazione della giustizia sociale e del sentimento di amore
cristiano nell’ordine economico e sociale. Abbiamo mostrato come una sana
prosperità deve essere ricostruita secondo i veri princìpi di un sano
corporativismo che rispetti la debita gerarchia sociale, e come tutte le
corporazioni devono unirsi in un’armonica unità, ispirandosi al principio del
bene comune della società. E la missione più genuina e principale del potere
pubblico e civile consiste appunto nel promuovere efficacemente questa armonia
e la coordinazione di tutte le forze sociali. Gerarchia sociale e prerogative
dello Stato
33. –
In vista di questa collaborazione organica per il conseguimento della
tranquillità, la dottrina cattolica rivendica allo Stato la dignità e
l’autorità di un vigilante e previdente difensore dei diritti divini e umani,
sui quali le Sacre Scritture e i Padri della Chiesa insistono tanto spesso. Non
è vero che tutti abbiamo uguali diritti nella società civile, e che non esista
legittima gerarchia. Ci basti richiamarCi alle Encicliche di Leone XIII, sopra
accennate, specialmente a quella sul potere dello Stato [18]
e all’altra sopra la costituzione cristiana dello Stato [19].
In esse il cattolico trova esposti luminosamente i princìpi della ragione e
della fede, che lo renderanno capace di proteggersi contro gli errori e i
pericoli della concezione statale comunista. La spoliazione dei diritti e
l’asservimento dell’uomo, il rinnegamento dell’origine prima e trascendente
dello Stato e del potere statale, l’abuso orribile del potere pubblico a
servizio del terrorismo collettivista sono proprio il contrario di ciò che
corrisponde all’etica naturale e alla volontà del Creatore. Sia l’uomo sia la
società civile traggono origine dal Creatore, e sono da Lui mutuamente ordinati
l’uno all’altra; quindi nessuno dei due può esimersi dai doveri correlativi, né
rinnegarne o menomarne i diritti. Il Creatore stesso ha regolato questo mutuo
rapporto nelle sue linee fondamentali ed è ingiusta usurpazione quella che il
comunismo si arroga, d’imporre cioè in luogo della legge divina basata sugli
immutabili princìpi della verità e della carità, un programma politico di
partito, che promana dall’arbitrio umano ed è pieno di odio.
BELLEZZA DI TALE
DOTTRINA DELLA CHIESA
DOTTRINA DELLA CHIESA
34. –
La Chiesa, nell’insegnare questa luminosa dottrina, non ha altra mira che di
attuare il felice annunzio cantato dagli Angeli sulla grotta di Betlemme alla
nascita del Redentore: «Gloria a Dio… e… pace agli uomini… »[20];
pace vera e vera felicità, anche quaggiù quanto è possibile, in vista e in
preparazione della felicità eterna, ma agli uomini di buona volontà. Questa
dottrina è ugualmente lontana da tutti gli estremi dell’errore come da tutte le
esagerazioni dei partiti o sistemi che vi aderiscono, si attiene sempre
all’equilibrio della verità e della giustizia; lo rivendica nella teoria, lo
applica e lo promuove nella pratica, conciliando i diritti e i doveri degli uni
con quelli degli altri, come l’autorità con la libertà, la dignità
dell’individuo con quella dello Stato, la personalità umana nel suddito con la
rappresentanza divina nel superiore, e quindi la doverosa soggezione e l’amore
ordinato di sé, della famiglia e della patria, con l’amore delle altre famiglie
e degli altri popoli, fondato nell’amore di Dio, padre di tutti, primo
principio ed ultimo fine. Essa non disgiunge la giusta cura dei beni temporali
dalla sollecitudine degli eterni. Se quelli subordina a questi, secondo la
parola del suo divino Fondatore: «Cercate prima il regno di Dio e la sua
giustizia e tutto il resto vi sarà dato per giunta»[21],
è lungi dal disinteressarsi delle cose umane e dal nuocere ai progressi civili
e ai vantaggi materiali; anzi li sostiene e li promuove nella più ragionevole
ed efficace maniera. Così, anche nel campo economico-sociale, la Chiesa, benché
non abbia mai offerto un determinato sistema tecnico, non essendo questo
compito suo, ha però fissato chiaramente punti e linee che, pur prestandosi a
diverse applicazioni concrete secondo le varie condizioni dei tempi, dei luoghi
e dei popoli, indicano la via sicura per ottenere il felice progresso della
società.
35. –
La saggezza e la somma utilità di questa dottrina vengono ammesse da quanti
veramente la conoscono. Ben a ragione insigni statisti poterono affermare che,
dopo avere studiato i diversi sistemi sociali, non avevano trovato nulla di più
sapiente che i princìpi esposti nelle Encicliche Rerum novarum e Quadragesimo anno. Ma
anche in paesi non cattolici, anzi neppur cristiani, si riconosce quanto siano
utili per la società umana le dottrine sociali della Chiesa; così, or fa appena
un mese, un eminente uomo politico dell’estremo Oriente, non cristiano, non
dubitò di proclamare che la Chiesa con la sua dottrina di pace e di fraternità
cristiana porta un altissimo contributo allo stabilimento e al mantenimento
della pace operosa tra le nazioni. Perfino gli stessi comunisti, come sappiamo
dalle sicure relazioni che affluiscono da ogni parte a questo Centro della
Cristianità, se non sono ancora del tutto corrotti, quando viene loro esposta
la dottrina sociale della Chiesa, ne riconoscono la superiorità sulle dottrine
dei loro capi e maestri. Soltanto gli accecati dalla passione e dall’odio
chiudono gli occhi alla luce della verità e la combattono ostinatamente.
È VERO CHE LA CHIESA
NON HA AGITO CONFORME
A TALE DOTTRINA?
NON HA AGITO CONFORME
A TALE DOTTRINA?
36. –
Ma i nemici della Chiesa, pur costretti a riconoscere la sapienza della sua
dottrina, rimproverano alla Chiesa di non aver saputo agire in conformità di
quei princìpi, e perciò affermano di doversi cercare altre vie. Quanto questa
accusa sia falsa e ingiusta lo dimostra tutta la storia del Cristianesimo. Per
non accennare che a qualche punto caratteristico, fu il Cristianesimo a
proclamare per primo, in una maniera e con un’ampiezza e convinzione
sconosciute ai secoli precedenti, la vera e universale fratellanza di tutti gli
uomini di qualunque condizione e stirpe, contribuendo così potentemente
all’abolizione della schiavitù, non con sanguinose rivolte, ma per l’interna
forza della sua dottrina, che alla superba patrizia romana faceva vedere nella
sua schiava una sua sorella in Cristo. Fu il Cristianesimo, che adora il Figlio
di Dio fattosi uomo per amor degli uomini e divenuto come « Figlio dell’Artigiano », anzi « Artigiano » Egli stesso [22],
fu il Cristianesimo ad innalzare il lavoro manuale alla sua vera dignità; quel
lavoro manuale prima tanto disprezzato, che perfino il discreto Marco Tullio
Cicerone, riassumendo l’opinione generale del suo tempo, non si peritò di
scrivere queste parole di cui ora si vergognerebbe ogni sociologo: «Tutti
gli artigiani si occupano in mestieri spregevoli, poiché l’officina non può
avere alcunché di nobile »[23].
37. –
Fedele a questi princìpi, la Chiesa ha rigenerato la società umana; sotto il
suo influsso sorsero mirabili opere di carità, potenti corporazioni di
artigiani e lavoratori d’ogni categoria, derise bensì dal liberalismo del secolo scorso come cose da Medio
Evo, ma ora rivendicate all’ammirazione dei nostri contemporanei che cercano in
molti paesi di farne in qualche modo rivivere il concetto. E quando altre
correnti intralciavano l’opera e ostacolavano l’influsso salutare della Chiesa,
questa fino ai giorni nostri non desisteva dall’ammonire gli erranti. Basti
ricordare con quanta fermezza, energia e costanza il Nostro Predecessore Leone
XIII rivendicasse all’operaio il diritto di associazione, che il liberalismo dominante negli Stati più potenti si
accaniva a negargli. E questo influsso della dottrina della Chiesa anche al
presente è più grande che non sembri, perché grande e certo, benché invisibile
e non facilmente mensurabile, è il predominio delle idee sui fatti.
38. –
Si può ben dire con tutta verità che la Chiesa, a somiglianza di Cristo, passa
attraverso i secoli « facendo
del bene » a tutti. Non vi
sarebbero né socialismo né comunismo se coloro che governavano i popoli non
avessero disprezzato gli insegnamenti e i materni avvertimenti della Chiesa:
essi invece hanno voluto, sulle basi del liberalismo e del laicismo, fabbricare
altri edifici sociali, che sulle prime parevano potenti e grandiosi, ma ben
presto si videro mancare di solidi fondamenti, e vanno miseramente crollando
l’uno dopo l’altro, come deve crollare tutto ciò che non poggia sull’unica
pietra angolare che è Gesù Cristo.
IV
RIMEDI E MEZZI
RIMEDI E MEZZI
NECESSITÀ DI RICORRERE AI RIPARI
39. –
Questa, Venerabili Fratelli, è la dottrina della Chiesa, l’unica che possa
apportare vera luce, come in ogni altro campo, così anche nel campo sociale, e
possa recare salvezza di fronte all’ideologia comunista. Ma bisogna che tale dottrina
passi sempre più nella pratica della vita, secondo l’avvertimento dell’Apostolo
San Giacomo: « Siate…
operatori della parola e non semplici uditori, ingannando voi stessi »[24];
perciò quello che più urge al presente è adoperare con energia gli opportuni
rimedi per opporsi efficacemente al minaccioso sconvolgimento che si va
preparando. Nutriamo la ferma fiducia che almeno la passione con cui i figli
delle tenebre giorno e notte lavorano alla loro propaganda materialistica e
atea, valga a santamente stimolare i figli della luce ad uno zelo non
dissimile, anzi maggiore, per l’onore della Maestà divina.
40. –
Che cosa bisogna dunque fare, di quali rimedi servirsi per difendere Cristo e
la civiltà cristiana contro quel pernicioso nemico? Come un padre nel cerchio
della sua famiglia, Noi vorremmo intrattenerci quasi nell’intimità sui doveri
che la grande lotta dei giorni nostri impone a tutti i figli della Chiesa,
indirizzando il Nostro paterno avvertimento anche a quei figli che si sono
allontanati da essa.
RINNOVAMENTO DELLA VITA CRISTIANA
Rimedio
fondamentale
41. –
Come in tutti i periodi più burrascosi della storia della Chiesa, così ancor
oggi il fondamentale rimedio è un sincero rinnovamento di vita privata e
pubblica secondo i princìpi del Vangelo in tutti coloro che si gloriano di
appartenere all’Ovile di Cristo, affinché siano veramente il sale della terra
che preservi la società umana da una tale corruzione.
42. –
Con animo profondamente grato al Padre dei lumi, da cui discendono « ogni cosa ottima data e ogni dono
perfetto »[25],
vediamo dappertutto consolanti segni di questo rinnovamento spirituale, non
solo in tante anime singolarmente elette che in questi ultimi anni si sono
innalzate al vertice della più sublime santità e in tante altre sempre più
numerose che generosamente camminano verso la stessa luminosa meta, ma anche
nel rifiorire di una pietà sentita e vissuta in tutti i ceti della società,
anche nei più colti, come abbiamo rilevato nel Nostro recente Motu-proprio In multis solaciis del 28 ottobre scorso, in occasione del riordinamento della
Pontificia Accademia delle Scienze [26].
43. –
Non possiamo però negare che molto ancora resta da fare su questa via del
rinnovamento spirituale. Anche in paesi cattolici, troppi sono coloro che sono
cattolici quasi solo di nome; troppi coloro che, pur seguendo più o meno
fedelmente le pratiche più essenziali della religione che si vantano di
professare, non si curano di conoscerla meglio, di acquistarne una più intima e
più profonda convinzione, e meno ancora di far sì che all’esterna vernice
corrisponda l’interno splendore di una coscienza retta e pura, che sente e
compie tutti i suoi doveri sotto lo sguardo di Dio. Sappiamo quanto il Divin
Salvatore aborrisse questa vana e fallace esteriorità, Egli che voleva che
tutti adorassero il Padre « in
spirito e verità »[27].
Chi non vive veramente e sinceramente secondo la fede che professa, non potrà
oggi, mentre tanto gagliardo soffia il vento della lotta e della persecuzione,
reggersi a lungo, ma verrà miseramente travolto da questo nuovo diluvio che
minaccia il mondo, e così mentre si prepara da sé la propria rovina, esporrà al
ludibrio anche il nome cristiano.
Distacco
dai beni terreni
44. –
E qui vogliamo, Venerabili Fratelli, insistere più particolarmente sopra due
insegnamenti del Signore, che hanno speciale connessione con le attuali
condizioni del genere umano: il distacco dai beni terreni e il precetto della
carità. «Beati i poveri di spirito» furono le prime parole che uscirono
dalle labbra del Divino Maestro, nel suo sermone della montagna [28].
E questa lezione è più che mai necessaria in questi tempi di materialismo
assetato dei beni e piaceri di questa terra. Tutti i cristiani, ricchi o
poveri, devono sempre tener fisso lo sguardo al cielo, ricordandosi che « non abbiamo qui una città
permanente, ma cerchiamo quella avvenire »[29].
I ricchi non devono porre nelle cose della terra la loro felicità né
indirizzare al conseguimento di quelle i loro sforzi migliori; ma,
considerandosene solo come amministratori che sanno di doverne rendere conto al
supremo Padrone, se ne valgano come di mezzi preziosi che Dio loro porge per
fare del bene; e non lascino di distribuire ai poveri quello che loro avanza,
secondo il precetto evangelico [30].
Altrimenti si verificherà di loro e delle loro ricchezze la severa sentenza di
San Giacomo Apostolo: « Su via
adesso, o ricchi, piangete, urlate a motivo delle miserie che verranno sopra di
voi. Le vostre ricchezze si sono imputridite e le vostre vesti sono state ròse
dalle tignole. L’oro e l’argento vostro sono arrugginiti; e la loro ruggine
sarà una testimonianza contro di voi, e come fuoco divorerà le vostre carni. Avete
accumulato tesori d’ira, per gli ultimi giorni…»[31].
45. –
Ma anche i poveri, a loro volta, pur adoperandosi secondo le leggi della carità
e della giustizia a provvedersi del necessario e anche a migliorare la loro
condizione, devono sempre rimanere essi pure « poveri di spirito »[32],
stimando più i beni spirituali che i beni e i godimenti terreni. Si ricordino
poi che non si riuscirà mai a fare scomparire dal mondo le miserie, i dolori,
le tribolazioni, alle quali sono soggetti anche coloro che all’apparenza
sembrano più fortunati. Quindi, per tutti è necessaria la pazienza, quella
pazienza cristiana che solleva il cuore alle divine promesse di una felicità
eterna. « Siate dunque
pazienti, o fratelli, — vi diremo ancora con San Giacomo — sino alla venuta del
Signore. Ecco, l’agricoltore aspetta il prezioso frutto della terra, e
l’aspetta con pazienza finché riceva le primizie e i frutti successivi. Siate
anche voi pazienti, e rinfrancate i vostri cuori, perché la venuta del Signore
è vicina »[33].
Solo così si adempirà la consolante promessa del Signore: «Beati i poveri! » E non è questa una consolazione e
una promessa vana come sono le promesse dei comunisti; ma sono parole di vita
che contengono una somma realtà e che si verificano pienamente qui in terra e
poi nell’eternità. Quanti poveri, infatti, in queste parole e nell’aspettativa del
regno dei cieli, che è già proclamato loro proprietà: « perché il regno di Dio è vostro »[34],
trovano una felicità, che tanti ricchi non trovano nelle loro ricchezze, sempre
inquieti e sempre assetati come sono di averne di più.
Carità
cristiana
46. –
Ancora più importante, come rimedio del male di cui trattiamo, o certo più
direttamente ordinato a risanarlo, è il precetto della carità. Noi pensiamo a
quella carità cristiana, « paziente
e benigna »[35],
la quale evita ogni aria di avvilente protezione e ogni ostentazione; quella
carità che fin dagli inizi del Cristianesimo guadagnò a Cristo i più poveri tra
i poveri, gli schiavi; e ringraziamo tutti coloro che nelle opere di
beneficenza, dalle conferenze di San Vincenzo de’ Paoli fino alle grandi
recenti organizzazioni d’assistenza sociale, hanno esercitato ed esercitano le
opere della misericordia corporale e spirituale. Quanto più gli operai e i
poveri sperimenteranno in se stessi ciò che lo spirito dell’amore animato dalla
virtù di Cristo fa per essi, tanto più si spoglieranno del pregiudizio che il
Cristianesimo abbia perduto della sua efficacia e la Chiesa stia dalla parte di
quelli che sfruttano il loro lavoro.
47. –
Ma quando vediamo da un lato una folla di indigenti, che per varie ragioni
indipendenti da loro sono veramente oppressi dalla miseria, e dall’altro lato,
accanto ad essi, tanti che si divertono spensieratamente e spendono enormi
somme in cose inutili, non possiamo non riconoscere con dolore che non solo non
è ben osservata la giustizia, ma che pure il precetto della carità cristiana
non è approfondito abbastanza, non è vissuto nella pratica quotidiana.
Desideriamo pertanto, Venerabili Fratelli, che venga sempre più illustrato con
la parola e con gli scritti questo divino precetto, preziosa tessera di
riconoscimento lasciata da Cristo ai suoi veri discepoli; questo precetto, che
c’insegna a vedere nei sofferenti Gesù stesso e ci impone di amare i nostri
fratelli come il divin Salvatore ha amato noi, cioè fino al sacrificio di noi
stessi e, se occorre, anche della propria vita. Si meditino poi da tutti e
spesso quelle parole, per una parte consolanti ma per l’altra terribili, della
sentenza finale, che pronuncerà il Giudice Supremo nel giorno dell’estremo
Giudizio: «Venite, o benedetti dal Padre mio: … perché io ebbi fame, e voi
mi deste da mangiare; ebbi sete, e mi deste da bere… In verità vi dico che
tutte le volte che avete fatto qualche cosa a uno di questi minimi tra i miei
fratelli, l’avete fatta a me »[36].
E di contro: «Andate via da me, maledetti nel fuoco eterno…: perché io ebbi
fame, e voi non mi deste da mangiare; ebbi sete, e non mi deste da bere… Io vi
dico in verità che tutte le volte che voi non l’avete fatto a uno di questi
minimi tra i miei fratelli, non l’avete fatto a me »[37].
48. –
Per assicurarsi dunque la vita eterna e poter efficacemente soccorrere gli
indigenti, è necessario ritornare ad una vita più modesta; rinunziare ai
godimenti, spesso anche peccaminosi, che il mondo oggi offre in tanta
abbondanza; dimenticare se stesso per l’amore del prossimo. Una divina forza
rigeneratrice si trova in questo « precetto
nuovo » (come Gesù lo
chiamava) di carità cristiana [38],
la cui fedele osservanza infonderà nei cuori un’interna pace sconosciuta al
mondo, e rimedierà efficacemente ai mali che travagliano l’umanità. Doveri di
stretta giustizia
49. –
Ma la carità non sarà mai vera carità se non terrà sempre conto della
giustizia. L’Apostolo insegna che « chi ama il prossimo, ha adempiuto la
legge »; e ne dà la ragione:
« poiché il Non fornicare, Non
uccidere, Non rubare, … e qualsiasi altro precetto, si riassume in questa
formula: Amerai il tuo prossimo come te stesso »[39].
Se dunque, secondo l’Apostolo, tutti i doveri si riducono al solo precetto
della vera carità, anche quelli che sono di stretta giustizia, come il non
uccidere e il non rubare; una carità che privi l’operaio del salario a cui ha
stretto diritto, non è carità, ma un vano nome e una vuota apparenza di carità.
Né l’operaio ha bisogno di ricevere come elemosina ciò che a lui tocca per
giustizia; né si può tentare di esimersi dai grandi doveri imposti dalla
giustizia con piccoli doni di misericordia. Carità e giustizia impongono dei
doveri, spesso circa la stessa cosa, ma sotto diverso aspetto; e gli operai, a
questi doveri altrui che li riguardano, sono giustamente sensibilissimi per
ragione della loro stessa dignità.
50. –
Perciò Ci rivolgiamo in modo particolare a voi, padroni e industriali
cristiani, il cui compito è spesso tanto difficile perché voi portate la
pesante eredità degli errori di un regime economico iniquo che ha esercitato il
suo rovinoso influsso durante più generazioni; siate voi stessi memori della
vostra responsabilità. È purtroppo vero che il modo di agire di certi ambienti
cattolici ha contribuito a scuotere la fiducia dei lavoratori nella religione
di Gesù Cristo. Essi non volevano capire che la carità cristiana esige il
riconoscimento di certi diritti, che sono dovuti all’operaio e che la Chiesa
gli ha esplicitamente riconosciuti. Come è da giudicarsi l’operato di quei
padroni cattolici, i quali in qualche luogo sono riusciti ad impedire la
lettura della Nostra Enciclica Quadragesimo anno, nelle loro chiese patronali?
o di quegli industriali cattolici che si sono mostrati fino ad oggi gli
avversari di un movimento operaio da Noi stessi raccomandato? E non è da deplorare che
il diritto di proprietà, riconosciuto dalla Chiesa, sia stato talvolta usato
per defraudare l’operaio del suo giusto salario e dei suoi diritti sociali?
Giustizia
sociale
51. –
Difatti, oltre la giustizia commutativa, vi è pure la giustizia sociale, che
impone anch’essa dei doveri a cui non si possono sottrarre né i padroni né gli
operai. Ed
è appunto proprio della giustizia sociale l’esigere dai singoli tutto ciò che è
necessario al bene comune. Ma come
nell’organismo vivente non viene provvisto al tutto, se non si dà alle singole
parti e alle singole membra tutto ciò di cui esse abbisognano per esercitare le
loro funzioni; così non si può provvedere all’organismo sociale e al bene di
tutta la società se non si dà alle singole parti e ai singoli membri, cioè
uomini dotati della dignità di persone, tutto quello che devono avere per le
loro funzioni sociali. Se si soddisferà anche alla giustizia sociale,
un’intensa attività di tutta la vita economica svolta nella tranquillità e
nell’ordine ne sarà il frutto e dimostrerà la sanità del corpo sociale, come la
sanità del corpo umano si riconosce da una imperturbata e insieme piena e
fruttuosa attività di tutto l’organismo.
52. –
Ma non si può dire di aver soddisfatto alla giustizia sociale se gli operai non
hanno assicurato il proprio sostentamento e quello delle proprie famiglie con
un salario proporzionato a questo fine; se non si facilita loro l’occasione di
acquistare qualche modesta fortuna, prevenendo così la piaga del pauperismo
universale; se non si prendono provvedimenti a loro vantaggio, con
assicurazioni pubbliche o private, per il tempo della loro vecchiaia, della
malattia o della disoccupazione. In una parola, per ripetere quello che abbiamo
detto nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno: «Allora
l’economia sociale veramente sussisterà e otterrà i suoi fini, quando a tutti e
singoli i soci saranno somministrati tutti i beni che si possono apprestare con
le forze e i sussidi della natura, con l’arte tecnica, con la costituzione sociale
del fatto economico; i quali beni debbono essere tanti quanti sono necessari
sia a soddisfare ai bisogni e alle oneste comodità, sia a promuovere gli uomini
a quella più felice condizione di vita, che, quando la cosa si faccia
prudentemente, non solo non è d’ostacolo alla virtù, ma grandemente la
favorisce »[40].
53. –
Se poi, come avviene sempre più frequentemente nel salariato, la giustizia non
può essere osservata dai singoli, se non a patto che tutti si accordino a
praticarla insieme mediante istituzioni che uniscano tra loro i datori di
lavoro, per evitare tra essi una concorrenza incompatibile con la giustizia
dovuta ai lavoratori, il dovere degli impresari e padroni è di sostenere e di
promuovere queste istituzioni necessarie, che diventano il mezzo normale per
poter adempiere i doveri di giustizia. Ma anche i lavoratori si ricordino dei
loro obblighi di carità e di giustizia verso i datori di lavoro, e siano
persuasi che con questo salvaguarderanno meglio anche i propri interessi.
54. –
Se dunque si considera l’insieme della vita economica, — come l’abbiamo già
notato nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno, — non si potrà far regnare
nelle relazioni economico-sociali la mutua collaborazione della giustizia e
della carità, se non per mezzo di un corpo di istituzioni professionali e
interprofessionali su basi solidamente cristiane, collegate tra loro e formanti,
sotto forme diverse e adattate ai luoghi e circostanze, quello che si diceva la
Corporazione.
STUDIO E DIFFUSIONE
DELLA DOTTRINA SOCIALE
DELLA DOTTRINA SOCIALE
55. –
Per dare a questa azione sociale una maggiore efficacia, è assai necessario
promuovere lo studio dei problemi sociali alla luce della dottrina della Chiesa
e diffonderne gli insegnamenti sotto l’egida dell’autorità da Dio costituita
nella Chiesa stessa. Se il modo di agire di taluni cattolici ha lasciato a
desiderare nel campo economico-sociale, ciò spesso avvenne perché essi non
hanno abbastanza conosciuto e meditato gli insegnamenti dei Sommi Pontefici su
questo argomento. Perciò è sommamente necessario che in tutti i ceti della
società si promuova una più intensa formazione sociale corrispondente al diverso
grado di cultura, intellettuale, e si procuri con ogni sollecitudine e
industria la più larga diffusione degli insegnamenti della Chiesa anche tra la
classe operaia. Siano illuminate le menti dalla luce sicura della dottrina
cattolica e inclinate le volontà a seguirla e ad applicarla come norma del
retto vivere, per l’adempimento coscienzioso dei molteplici doveri sociali. Si
combatta così quella incoerenza e discontinuità nella vita cristiana da Noi
varie volte lamentata, per cui taluni, mentre sono apparentemente fedeli
all’adempimento dei loro doveri religiosi, nel campo poi del lavoro o
dell’industria o della professione o nel commercio o nell’impiego, per un
deplorevole sdoppiamento di coscienza, conducono una vita troppo difforme dalle
norme così chiare della giustizia e della carità cristiana, procurando in tal
modo grave scandalo ai deboli e offrendo ai cattivi facile pretesto di
screditare la Chiesa stessa.
56. –
Grande contributo a questo rinnovamento può rendere la stampa cattolica. Essa
può e deve dapprima in vari e attraenti modi far sempre meglio conoscere la
dottrina sociale, informare con esattezza ma anche con la debita ampiezza
sull’attività dei nemici, riferire sui mezzi di combattere che si sono mostrati
i più efficaci in varie regioni, proporre utili suggerimenti e mettere in
guardia contro le astuzie e gli inganni coi quali i comunisti procurano, e sono
già riusciti, ad attrarre a sé uomini in buona fede.
PREMUNIRSI CONTRO LE INSIDIE
DEL COMUNISMO
DEL COMUNISMO
57. –
Su questo punto abbiamo giù insistito nella Nostra Allocuzione del 12 maggio
dell’anno scorso, ma crediamo necessario, Venerabili Fratelli, di dover in modo
particolare richiamarvi sopra di nuovo la vostra attenzione. Il comunismo nel
principio si mostrò quale era in tutta la sua perversità, ma ben presto si
accorse che in tale modo allontanava da sé i popoli, e perciò ha cambiato
tattica e procura di attirare le folle con vari inganni, nascondendo i propri
disegni dietro idee che in sé sono buone ed attraenti. Così, vedendo il comune
desiderio di pace, i capi del comunismo fingono di essere i più zelanti fautori
e propagatori del movimento per la pace mondiale; ma nello stesso tempo
eccitano a una lotta di classe che fa correre fiumi di sangue, e sentendo di
non avere interna garanzia di pace, ricorrono ad armamenti illimitati. Così,
sotto vari nomi che neppure alludono al comunismo, fondano associazioni e
periodici che servono poi unicamente a far penetrare le loro idee in ambienti
altrimenti a loro non facilmente accessibili; anzi procurano con perfidia di
infiltrarsi in associazioni cattoliche e religiose. Così altrove, senza punto
recedere dai loro perversi princìpi, invitano i cattolici a collaborare con
loro sul campo così detto umanitario e caritativo, proponendo talvolta anche
cose del tutto conformi allo spirito cristiano e alla dottrina della Chiesa.
Altrove poi spingono l’ipocrisia fino a far credere che il comunismo in paesi
di maggior fede o di maggior cultura assumerà un altro aspetto più mite, non
impedirà il culto religioso e rispetterà la libertà delle coscienze. Vi sono
anzi di quelli che riferendosi a certi cambiamenti introdotti recentemente
nella legislazione sovietica, ne concludono che il comunismo stia per
abbandonare il suo programma di lotta contro Dio.
58. –
Procurate, Venerabili Fratelli, che i fedeli non si lascino ingannare! Il
comunismo è intrinsecamente perverso e non si può ammettere in nessun campo la
collaborazione con esso da parte di chiunque voglia salvare la civilizzazione
cristiana. E se taluni indotti in errore cooperassero alla vittoria del
comunismo nel loro paese, cadranno per primi come vittime del loro errore, e
quanto più le regioni dove il comunismo riesce a penetrare si distinguono per
l’antichità e la grandezza della loro civiltà cristiana, tanto più devastatore
vi si manifesterà l’odio dei « senza
Dio ».
PREGHIERA E PENITENZA
59. –
Ma « se il Signore non sarà il custode della città, indarno veglia colui che
la custodisce »[41].
Perciò, come ultimo e potentissimo rimedio, vi raccomandiamo, Venerabili
Fratelli, di promuovere e intensificare nel modo più efficace nelle vostre
diocesi lo spirito di preghiera congiunta con la cristiana penitenza. Quando
gli Apostoli chiesero al Salvatore perché non avessero essi potuto liberare
dallo spirito maligno un demoniaco, il Signore rispose: «Demoni siffatti non
si scacciano, se non con la preghiera e col digiuno »[42].
Anche il male che oggi tormenta l’umanità non potrà esser vinto se non da una
universale santa crociata di preghiera e di penitenza; e raccomandiamo
singolarmente agli Ordini contemplativi, maschili e femminili, di raddoppiare
le loro suppliche e i loro sacrifici per impetrare dal Cielo alla Chiesa un
valido soccorso nelle lotte presenti, con la possente intercessione della
Vergine Immacolata, la quale, come un giorno schiacciò il capo all’antico
serpente, così è sempre il sicuro presidio e l’invincibile « Aiuto dei Cristiani ».
V
MINISTRI E AUSILIARI DI
QUEST’OPERA SOCIALE
DELLA CHIESA
MINISTRI E AUSILIARI DI
QUEST’OPERA SOCIALE
DELLA CHIESA
I SACERDOTI
60.
– Per l’opera mondiale di salute che siamo venuti tracciando e per
l’applicazione dei rimedi che abbiamo brevemente indicati, ministri e operai
evangelici designati dal divino Re Gesù Cristo sono in prima linea i Sacerdoti.
Ad essi, per vocazione speciale, sotto la guida dei sacri Pastori e in unione
di filiale obbedienza al Vicario di Cristo in terra, è affidato il compito di
tener accesa nel mondo la fiaccola della fede e di infondere nei fedeli quella
soprannaturale fiducia colla quale la Chiesa nel nome di Cristo ha combattuto e
vinto tante altre battaglie: «Questa è la vittoria che vince il mondo, la
fede nostra »[43].
61. –
In modo particolare ricordiamo ai sacerdoti l’esortazione del Nostro
Predecessore Leone XIII, tante volte ripetuta, di andare all’operaio;
esortazione che Noi facciamo Nostra e completiamo: « Andate all’operaio, specialmente
all’operaio povero, e in generale, andate ai poveri », seguendo in ciò gli ammaestramenti
di Gesù e della sua Chiesa. I poveri difatti sono i più insidiati dai
mestatori, che sfruttano la loro misera condizione per accenderne l’invidia
contro i ricchi ed eccitarli a prendersi con la forza quello che sembra loro
ingiustamente negato dalla fortuna; e se il sacerdote non va agli operai, ai
poveri, per premunirli o disingannarli dai pregiudizi e dalle false teorie,
essi diventeranno facile preda degli apostoli del comunismo.
62. –
Non possiamo negare che molto si è fatto in questo senso, specialmente dopo le
Encicliche Rerum novarum e Quadragesimo anno; e con
paterna compiacenza salutiamo le industriose cure pastorali di tanti Vescovi e
Sacerdoti, che vanno escogitando e provando, sia pure con le debite prudenti
cautele, nuovi metodi di apostolato meglio corrispondenti alle esigenze
moderne. Ma tutto questo è ancora troppo poco per il bisogno presente. Come,
quando la patria è in pericolo, tutto ciò che non è strettamente necessario o
non è direttamente ordinato all’urgente bisogno della difesa comune, passa in
seconda linea; così anche nel caso nostro, ogni altra opera, per quanto bella e
buona, deve cedere il posto alla vitale necessità di salvare le basi della fede
e della civiltà cristiana. E quindi nelle parrocchie i sacerdoti, pur dando
naturalmente quello che è necessario alla cura ordinaria dei fedeli, riservino
il più e il meglio delle loro forze e della loro attività a riguadagnare le
masse dei lavoratori a Cristo e alla Chiesa e a far penetrare lo spirito
cristiano negli ambienti che ne sono più alieni. Essi poi nelle masse popolari
troveranno una corrispondenza e un’abbondanza di frutti inaspettata, che li
compenserà del duro lavoro del primo dissodamento; come abbiamo visto e vediamo
in Roma e in molte altre metropoli, dove al sorgere di nuove chiese nei
quartieri periferici si vanno raccogliendo zelanti comunità parrocchiali e si
operano veri miracoli di conversioni tra popolazioni che erano ostili alla
religione solo perché non la conoscevano.
63. –
Ma il più efficace mezzo di apostolato tra le folle dei poveri e degli umili è
l’esempio del sacerdote, l’esempio di tutte le virtù sacerdotali, quali le
abbiamo descritte nella Nostra Enciclica Ad catholici sacerdotii [44];
ma nel caso presente in modo speciale è necessario un luminoso esempio di vita
umile, povera, disinteressata, copia fedele del Divino Maestro che poteva
proclamare con divina franchezza: « Le
volpi hanno delle tane e gli uccelli dell’aria hanno dei nidi, ma il Figlio dell’uomo
non ha dove posare il capo»[45].
Un sacerdote veramente ed evangelicamente povero e disinteressato fa miracoli
di bene in mezzo al popolo, come un San Vincenzo de’ Paoli, un Curato d’Ars, un
Cottolengo, un Don Bosco e tanti altri; mentre un sacerdote avaro e
interessato, come abbiamo ricordato nella già citata Enciclica, anche se non
precipita come Giuda, nel baratro del tradimento, sarà per lo meno un vano « bronzo risonante » e un inutile « cembalo squillante »[46],
e troppo spesso un impedimento piuttosto che uno strumento di grazia in mezzo
al popolo. E se il sacerdote secolare o regolare per obbligo del suo ufficio
deve amministrare dei beni temporali, si ricordi che non soltanto deve
scrupolosamente osservare tutto ciò che prescrivono la carità e la giustizia,
ma deve mostrarsi in modo particolare veramente un padre dei poveri.
L’AZIONE CATTOLICA
64. –
Dopo che al Clero, Noi rivolgiamo il Nostro paterno invito ai carissimi figli
Nostri del laicato, che militano nelle file della tanto a Noi diletta Azione
Cattolica, che già dichiarammo in altra occasione « un sussidio particolarmente
provvidenziale » all’opera della Chiesa in queste contingenze tanto difficili.
Infatti l’Azione Cattolica è pure apostolato sociale, in quanto tende a
diffondere il Regno di Gesù Cristo non solo negli individui, ma anche nelle
famiglie e nella società. Deve perciò anzi tutto attendere a formare con cura
speciale i suoi soci e prepararli alle sante battaglie del Signore. A tale
lavoro formativo, quanto mai urgente e necessario, che si deve sempre
premettere all’azione diretta e fattiva, serviranno certamente i circoli di
studio, le settimane sociali, corsi organici di conferenze e tutte quelle altre
iniziative atte a far conoscere la soluzione dei problemi sociali in senso
cristiano.
65.
– Militi dell’Azione Cattolica così ben preparati ed addestrati saranno i primi
ed immediati apostoli dei loro compagni di lavoro e diventeranno i preziosi
ausiliari del sacerdote per portare la luce della verità e sollevare le gravi
miserie materiali e spirituali in innumerevoli zone refrattarie all’azione del
ministro di Dio, o per inveterati pregiudizi contro il Clero o per deplorevole
apatia religiosa. Si coopererà in tal modo, sotto la guida di sacerdoti
particolarmente esperti, a quella assistenza religiosa alle classi lavoratrici,
che Ci sta tanto a cuore, come il mezzo più adatto per preservare quei Nostri
diletti figli dall’insidia comunista.
66. –
Oltre a questo apostolato individuale, spesse volte nascosto, ma oltremodo
utile ed efficace, è compito dell’Azione Cattolica fare con la propaganda orale
e scritta una larga seminagione dei princìpi fondamentali che servano alla
costruzione di un ordine sociale cristiano, quali risultano dai documenti Pontifici.
ORGANIZZAZIONI AUSILIARIE
67. –
Attorno all’Azione Cattolica si schierano le organizzazioni che Noi abbiamo già
salutato come ausiliarie della stessa. Anche queste così utili organizzazioni
Noi esortiamo con paterno affetto a consacrarsi alla grande missione di cui
trattiamo, che attualmente supera tutte le altre per la sua vitale importanza.
ORGANIZZAZIONI DI CLASSE
68. –
Noi pensiamo altresì a quelle organizzazioni di classe: di lavoratori, di
agricoltori, di ingegneri, di medici, di padroni, di studiosi, e altre simili;
uomini e donne, i quali vivono nelle stesse condizioni culturali e quasi
naturalmente sono stati riuniti in gruppi omogenei. Proprio questi gruppi e
queste organizzazioni sono destinate ad introdurre quell’ordine nella società, che
Noi abbiamo avuto di mira nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno, e a
diffondere così il riconoscimento della regalità di Cristo nei diversi campi
della cultura e del lavoro.
69. –
Che se, per le mutate condizioni della vita economica e sociale, lo Stato si è
creduto in dovere di intervenire fino ad assistere e regolare direttamente tali
istituzioni con particolari disposizioni legislative, salvo il rispetto
doveroso delle libertà e delle iniziative private; anche in tali circostanze
l’Azione Cattolica non può tenersi estranea alla realtà, ma deve dare con
saggezza il suo contributo di pensiero, con lo studio dei nuovi problemi alla
luce della dottrina cattolica, e di attività con la partecipazione leale e
volonterosa dei suoi inscritti alle nuove forme ed istituzioni, portando in
esse lo spirito cristiano, che è sempre principio di ordine e di mutua e
fraterna collaborazione.
APPELLO AGLI OPERAI CATTOLICI
70. –
Una parola particolarmente paterna vorremmo qui indirizzare ai Nostri cari
operai cattolici, giovani e adulti, i quali, forse in premio della loro
fedeltà, talvolta eroica in questi tempi tanto difficili, hanno ricevuto una
missione molto nobile e ardua. Sotto la guida dei loro Vescovi e dei loro
sacerdoti, essi devono ricondurre alla Chiesa e a Dio quelle immense
moltitudini dei loro fratelli di lavoro, i quali, esacerbati per non essere
stati compresi o trattati con la dignità alla quale avevano diritto, si sono
allontanati da Dio. Gli operai cattolici col loro esempio, con le loro parole,
dimostrino a questi loro fratelli traviati che la Chiesa è una tenera Madre per
tutti quelli che lavorano e soffrono, e non ha mai mancato, né mai mancherà al
suo sacro dovere materno di difendere i suoi figli. Se questa missione, che
essi debbono compiere nelle miniere, nelle fabbriche, nei cantieri, dovunque si
lavora, richiede alle volte dei grandi sacrifizi, si ricorderanno che il
Salvatore del mondo ha dato non solo l’esempio del lavoro, ma anche quello del
sacrificio.
NECESSITÀ DELLA
CONCORDIA TRA I CATTOLICI
71. –
A tutti i Nostri figli poi, d’ogni classe sociale, d’ogni nazione, di ogni
gruppo religioso e laico nella Chiesa, vorremmo indirizzare un nuovo e più
urgente appello alla concordia. Più volte il Nostro cuore paterno è stato
addolorato dalle divisioni, spesso futili nelle loro cause, ma sempre tragiche
nelle loro conseguenze, che mettono alle prese i figli d’una stessa Madre, la
Chiesa. Così si vede che i sovversivi, che non sono tanto numerosi,
approfittando di queste discordie, le rendono più acute, e finiscono per
gettare gli stessi cattolici gli uni contro gli altri. Dopo gli avvenimenti di
questi ultimi mesi, dovrebbe sembrare superfluo il Nostro monito. Lo ripetiamo
però una volta ancora per quelli che non hanno capito, o forse non vogliono capire.
Quelli che lavorano ad aumentare discordie fra cattolici prendono sopra di sé
una terribile responsabilità dinanzi a Dio e alla Chiesa.
APPELLO A QUANTI CREDONO
IN DIO
72. –
Ma a questa lotta impegnata dal « potere delle tenebre » contro l’idea stessa
della Divinità, Ci è caro sperare che, oltre tutti quelli che si gloriano del
nome di Cristo, si oppongano pure validamente quanti (e sono la stragrande
maggioranza dell’umanità) credono ancora in Dio e lo adorano. Rinnoviamo quindi
l’appello che già lanciammo cinque anni or sono nella Nostra EnciclicaCaritate Christi,
affinché essi pure lealmente e cordialmente concorrano da parte loro « per allontanare dall’umanità il
grande pericolo che minaccia tutti ». Poiché — come allora dicevamo, — siccome
« il credere in Dio è il fondamento incrollabile di ogni ordinamento sociale e
di ogni responsabilità sulla terra, perciò tutti quelli che non vogliono
l’anarchia e il terrore devono energicamente adoperarsi perché i nemici della
religione non raggiungano lo scopo da loro così apertamente proclamato »[47].
DOVERI DELLO STATO CRISTIANO
Aiutare
la Chiesa
73. –
Abbiamo esposto, Venerabili Fratelli, il compito positivo, d’ordine dottrinale
insieme e pratico, che la Chiesa si assume, per la sua stessa missione
affidatale da Cristo, di edificare la società cristiana e, ai nostri tempi, di
oppugnare e infrangere gli sforzi del comunismo; e abbiamo fatto appello a
tutte e singole le classi della società. A questa medesima impresa spirituale
della Chiesa lo Stato cristiano deve pure positivamente concorrere, aiutando in
tale compito la Chiesa coi mezzi che gli sono propri, i quali, benché siano
mezzi esterni, non mirano meno, in primo luogo, al bene delle anime.
74. –
Perciò gli Stati porranno ogni cura per impedire che una propaganda atea, la
quale sconvolge tutti i fondamenti dell’ordine, faccia strage nei loro
territori, perché non si potrà avere autorità sulla terra se non viene
riconosciuta l’autorità della Maestà divina, né sarà fermo il giuramento se non
si giura nel nome del Dio vivente. Noi ripetiamo ciò che spesso e così
insistentemente abbiamo detto, particolarmente nella Nostra Enciclica Caritate Christi: « Come può sostenersi un contratto
qualsiasi e quale valore può avere un trattato, dove manchi ogni garanzia di
coscienza? E come si può parlare di garanzia di coscienza, dove è venuta meno
ogni fede in Dio, ogni timor di Dio? Tolta questa base, ogni legge morale cade
con essa e non vi è più nessun rimedio che possa impedire la graduale ma
inevitabile rovina dei popoli, della famiglia, dello Stato, della stessa umana
civiltà »[48].
Provvedimenti
di bene comune
75. –
Inoltre lo Stato deve mettere ogni cura per creare quelle condizioni materiali
di vita senza cui un’ordinata società non può sussistere, e per fornire lavoro
specialmente ai padri di famiglia e alla gioventù. S’inducano a questo fine le
classi possidenti ad assumersi, per la urgente necessità del bene comune, quei
pesi, senza i quali la società umana non può essere salvata né essi stessi
potrebbero trovar salvezza. I provvedimenti però che lo Stato prende a questo
fine, devono essere tali che colpiscano davvero quelli che di fatto hanno nelle
loro mani i maggiori capitali e vanno continuamente aumentandoli con grave danno
altrui.
Prudente
e sobria amministrazione
76. –
Lo Stato medesimo, memore della sua responsabilità davanti a Dio e alla
società, con una prudente e sobria amministrazione sia di esempio a tutti gli
altri. Oggi più che mai la gravissima crisi mondiale esige che coloro che
dispongono di fondi enormi, frutto del lavoro e del sudore di milioni di
cittadini, abbiano sempre davanti agli occhi unicamente il bene comune e siano
intenti a promuoverlo quanto più è possibile. Anche i funzionari dello Stato e
tutti gli impiegati adempiano per obbligo di coscienza i loro doveri con
fedeltà e disinteresse, seguendo i luminosi esempi antichi e recenti di uomini
insigni, che con indefesso lavoro sacrificarono tutta la loro vita per il bene
della patria. Nel commercio poi dei popoli fra loro, si procuri sollecitamente
di rimuovere quegli impedimenti artificiali della vita economica, che promanano
dal sentimento della diffidenza e dall’odio, ricordandosi che tutti i popoli
della terra formano un’unica famiglia di Dio.
Lasciare
libertà alla Chiesa
77. –
Ma nello stesso tempo lo Stato deve lasciare alla Chiesa la piena libertà di
compiere la sua divina e del tutto spirituale missione per contribuire con ciò
stesso potentemente a salvare i popoli dalla terribile tormenta dell’ora
presente. Si fa oggi dappertutto un angoscioso appello alle forze morali e
spirituali; e ben a ragione, perché il male che si deve combattere è prima di
tutto, considerato nella sua prima sorgente, un male di natura spirituale, ed è
da questa sorgente che sgorgano per una logica diabolica tutte le mostruosità
del comunismo. Ora, tra le forze morali e religiose eccelle incontestabilmente
la Chiesa Cattolica; e perciò il bene stesso dell’umanità esige che non si
pongano impedimenti alla sua operosità.
78. –
Se si agisce altrimenti e si pretende in pari tempo di raggiungere lo scopo con
mezzi puramente economici e politici, si è in balìa di un errore pericoloso. E
quando si esclude la religione dalla scuola, dall’educazione, dalla vita
pubblica, e si espongono a ludibrio i rappresentanti del Cristianesimo e i suoi
sacri riti, non si promuove forse quel materialismo donde germoglia il
comunismo? Né la forza, neppure la meglio organizzata, né gli ideali terreni,
siano pur essi i più grandi e i più nobili, possono padroneggiare un movimento,
che getta le sue radici proprio nella troppa stima dei beni del mondo.
79. –
Confidiamo che coloro che dirigono le sorti delle Nazioni, per poco che sentano
il pericolo estremo da cui oggi sono minacciati i popoli, sentiranno sempre
meglio il supremo dovere di non impedire alla Chiesa il compimento della sua
missione; tanto più che nel compierla, mentre mira alla felicità eterna
dell’uomo, essa lavora inseparabilmente anche per la vera felicità temporale.
APPELLO PATERNO AI TRAVIATI
80. –
Ma non possiamo porre fine a questa Lettera Enciclica senza rivolgere una
parola a quegli stessi figli Nostri che sono già intaccati o quasi dal male
comunista. Li esortiamo vivamente ad ascoltare la voce del Padre che li ama; e
preghiamo il Signore che li illumini affinché abbandonino la via sdrucciolevole
che travolge tutti in una immensa catastrofica rovina e riconoscano anch’essi
che l’unico Salvatore è Gesù Cristo Signor Nostro: « perché non c’è sotto il
cielo alcun altro nome dato agli uomini, dal quale possiamo aspettarci d’esser
salvati » [49].
CONCLUSIONE
S. GIUSEPPE MODELLO E PATRONO
81. –
E per affrettare la tanto da tutti desiderata pace di Cristo nel regno di
Cristo [50],
poniamo la grande azione della Chiesa Cattolica contro il comunismo ateo
mondiale sotto l’egida del potente Protettore della Chiesa, San Giuseppe. Egli
appartiene alla classe operaia ed ha sperimentato il peso della povertà, per sé
e per la Sacra Famiglia, di cui era il capo vigile ed affettuoso; a lui fu
affidato il Fanciullo divino, quando Erode sguinzagliò contro di Lui i suoi
sicari. Con una vita di fedelissimo adempimento del dovere quotidiano, ha
lasciato un esempio a tutti quelli che devono guadagnarsi il pane col lavoro
delle loro mani e meritò di essere chiamato il Giusto, esempio vivente di
quella giustizia cristiana, che deve dominare nella vita sociale.
82. –
Con gli occhi rivolti in alto, la nostra fede vede i « nuovi cieli » e la « nuova terra », di cui parla il primo Nostro Antecessore,
San Pietro [51].
Mentre le promesse dei falsi profeti in questa terra si spengono nel sangue e
nelle lacrime, risplende di celeste bellezza la grande apocalittica profezia
del Redentore del mondo: « Ecco,
Io faccio nuove tutte le cose »[52].
Non Ci
resta, Venerabili Fratelli, che alzare le mani paterne e fare scendere sopra di
Voi, sopra il Vostro clero e popolo, su tutta la grande famiglia cattolica,
l’Apostolica Benedizione.
Dato
a Roma, presso San Pietro, festa di San Giuseppe, Patrono della Chiesa
Universale, il 19 marzo 1937, anno XVI del Nostro Pontificato.
PIUS PP. XI
[3] Litt. Encycl. Qui pluribus, d. 9 Nov. 1846 (Acta
Pii IX, vol. I, p. 13). Syll., § IV (A.S.S., vol. III, p. 170).
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