samedi 22 février 2020

Pape PIE XI. DIVINI REDEMPTORIS, LETTRE ENCYCLIQUE : LE COMMUNISME ATHÉE



DIVINI REDEMPTORIS

LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI

LE COMMUNISME ATHÉE

1. La promesse d'un Rédempteur illumine la première page de l'histoire humaine; aussi, la ferme espérance de jours meilleurs adoucit le regret du paradis perdu et soutint le genre humain cheminant au milieu des tribulations; mais, quand fut venue la plénitude des temps, le Sauveur du monde, par son apparition sur terre, combla l'attente et inaugura, dans tout l'univers, une nouvelle civilisation, la civilisation chrétienne, autrement plus parfaite que tous les progrès réalisés jusque-là, au prix de tant d'efforts, chez certains peuples privilégiés.

2. Mais, la lutte entre le bien et le mal, triste héritage de la faute originelle, continua à sévir dans le monde; l'ancien tentateur n'a jamais cessé, par ses promesses fallacieuses, de tromper le genre humain. C'est pourquoi, au cours des siècles, on a vu les bouleversements se succéder jusqu'à la révolution actuelle, qui est déjà déchaînée ou qui devient sérieusement menaçante presque partout, peut-on dire, et dépasse, par l'ampleur et la violence, ce qu'on a éprouvé dans les persécutions antérieures contre l'Église. Des peuples entiers sont exposés à retomber dans une barbarie plus affreuse que celle où se trouvait encore la plus grande partie du monde à la venue du Rédempteur.

3. Ce péril si menaçant. Vous l'avez déjà compris, Vénérables Frères, c'est le communisme bolchevique et athée, qui prétend renverser l'ordre social et saper jusque dans ses fondements la civilisation chrétienne. 

I
ATTITUDE DE L'ÉGLISE EN FACE DU COMMUNISME

CONDAMNATIONS ANTÉRIEURES

4. En face d'un pareil danger, l'Eglise Catholique ne pouvait se taire et, en fait, elle n'a pas gardé le silence. Le Siège Apostolique, qui a pour mission spéciale la défense de la vérité, de la justice, de tous les biens éternels niés et combattus, par le communisme, le Siège Apostolique. tout particulièrement, n'a pas manqué d'élever la voix. Depuis l'époque où des groupes intellectuels prétendirent libérer la civilisation humaine des liens de la morale et de la religion, Nos prédécesseurs attirèrent l'attention du monde, d'une façon claire et explicite, sur les conséquences de la déchristianisation de la société humaine. Quant au communisme, déjà en 1846, Notre vénéré Prédécesseur, Pie IX, de sainte mémoire, portait une condamnation solennelle, confirmée plus tard dans le Syllabus, contre " cette doctrine néfaste qu'on nomme le communisme, radicalement contraire au droit naturel lui-même ; pareille doctrine, une fois admise, serait la ruine complète de tous les droits, des institutions, des propriétés et de la société humaine elle-même " (1).

Plus tard. Notre Prédécesseur, Léon XIII, d'immortelle mémoire, dans son Encyclique Quod Apostolici muneris, définissait le communisme : " Une peste mortelle qui s'attaque à la moelle de la société humaine et qui l'anéantirait " (2). Avec clairvoyance Léon XIII montrait qu'à l'origine de l'athéisme des masses, en cette époque de progrès technique, se trouve une philosophie qui, depuis des siècles, tente de séparer la science et la vie de la foi et de l'Eglise. 

ACTES DU PRÉSENT PONTIFICAT 

5. Nous-même, durant Notre pontificat, Nous avons souvent dénoncé, et avec une pressante insistance, les courants d'athéisme qui croissent d'une façon alarmante. En 1924, quand Notre mission de secours revenait des pays de l'Union Soviétique, Nous avons protesté contre le communisme, dans une allocution spéciale, qui s'adressait au monde entier (3).

Dans Nos Encycliques Miserentissimus Redemptor (4), Quadragesimo anno (5), Caritate Christi (6), Acerba animi (7), Dilectissima Nobis (8), Nous avons fait entendre une solennelle protestation contre les persécutions déchaînées en Russie, au Mexique et en Espagne.

On n'a pas encore oublié les allocutions que Nous prononcions l'an dernier, lors de l'inauguration de l'Exposition mondiale de la Presse catholique, dans l'audience accordée aux réfugiés espagnols et dans Notre message à l'occasion de la fête de Noël.

Même les ennemis les plus acharnés de l'Eglise, qui dirigent de Moscou cette lutte contre la civilisation chrétienne, témoignent, par leurs attaques incessantes en paroles et en actes, que la Papauté continue fidèlement, encore de nos jours, à défendre le sanctuaire de la religion chrétienne et qu'elle a mis en garde contre le péril communiste plus souvent et d'une manière plus persuasive que n'importe quel autre pouvoir public de ce monde. 

NÉCESSITÉ D'UN NOUVEAU DOCUMENT SOLENNEL

6. Malgré ces avertissements paternels plusieurs fois renouvelés et qu'à Notre grande satisfaction Vous avez, Vénérables Frères, fidèlement communiqués et commentés à Vos fidèles, en plusieurs Lettres pastorales récentes, même en des Lettres collectives, malgré tout, propagé par d'habiles agitateurs, le danger va s'aggravant de jour en jour. C'est pourquoi il est de Notre devoir, croyons-Nous, d'élever à nouveau la voix en un document plus solennel, selon l'habitude du Siège Apostolique, Maître de vérité; du reste, un pareil document répond au désir de tout l'univers catholique. L'écho de Notre voix, Nous en avons la ferme confiance, sera entendu partout où se trouvent des esprits libres de préjugés et des coeurs sincèrement désireux du bien de l'humanité: d'autant plus que Notre parole est aujourd'hui douloureusement confirmée par le spectacle des fruits amers produits par les idées subversives. Les effets que Nous avions prévus et annoncés se multiplient terriblement; ils se réalisent dans les pays déjà dominés par le communisme ou ils menacent tous les autres pays du monde.

7. Nous voulons donc encore une fois, dans une brève synthèse, exposer les principes du communisme athée, tels qu'ils se manifestent surtout dans le bolchevisme, et montrer ses méthodes d'action. A ces faux principes, nous opposerons la lumineuse doctrine de l'Eglise, Nous indiquerons de nouveau, avec insistance, par quels moyens la civilisation chrétienne, la seule " Cité " vraiment " humaine ", peut échapper à ce fléau satanique et se développer encore davantage pour le véritable bien-être de l'humanité. 

II
DOCTRINE ET FRUITS DU COMMUNISME 

LA DOCTRINE

Pseudo-idéal.

8. Le communisme d'aujourd'hui, d'une manière plus accusée que d'autres mouvements semblables du passé, renferme une idée de fausse rédemption. Un pseudo-idéal de justice, d'égalité et de fraternité dans le travail, imprègne toute sa doctrine et toute son activité d'un certain faux mysticisme qui communique aux foules, séduites par de fallacieuses promesses, un élan et un enthousiasme contagieux, spécialement en un temps comme le nôtre, où par suite d'une mauvaise répartition des biens de ce monde règne une misère anormale. On vante même ce pseudo-idéal, comme s'il avait été le principe d'un certain progrès économique: quand il est réel, ce progrès s'explique par bien d'autres causes, comme l'intensification de la production industrielle dans des pays qui en étaient presque privés, la mise en valeur d'énormes richesses naturelles, l'emploi de méthodes brutales pour faire d'immenses travaux à peu de frais. 

Matérialisme évolutionniste de Marx.

9. La doctrine, que le communisme cache sous des apparences parfois si séduisantes, a aujourd'hui pour fondement les principes du matérialisme dialectique et historique déjà prônés par Marx; les théoriciens du bolchevisme prétendent en détenir l'unique interprétation authentique. Cette doctrine enseigne qu'il n'existe qu'une seule réalité, la matière, avec ses forces aveugles; la plante, l'animal, l'homme sont le résultat de son évolution. De même, la société humaine n'est pas autre chose qu'une apparence ou une forme de la matière qui évolue suivant ses lois; par une nécessité inéluctable elle tend, à travers un perpétuel conflit de forces, vers la synthèse finale : une société sans classe.

Dans une telle doctrine, c'est évident, il n'y a plus de place pour l'idée de Dieu. il n'existe pas de différence entre l'esprit et la matière, ni entre l'âme et le corps: il n'y a pas de survivance de l'âme après la mort, et par conséquent nulle espérance d'une autre vie. Insistant sur l'aspect dialectique de leur matérialisme, les communistes prétendent que le conflit, qui porte le monde vers la synthèse finale, peut être précipité grâce aux efforts humains. C'est pourquoi ils s'efforcent de rendre plus aigus les antagonismes qui surgissent entre les diverses classes de la société; la lutte des classes, avec ses haines et ses destructions, prend l'allure d'une croisade pour le progrès de l'humanité.

Par contre, toutes les forces qui s'opposent à ces violences systématiques, quelle qu'en soit la nature, doivent être anéanties comme ennemies du genre humain. 

Le sort de la personne humaine et de la famille.

10. De plus, le communisme dépouille l'homme de sa liberté, principe spirituel de la conduite morale ; il enlève à la personne humaine tout ce qui constitue sa dignité, tout ce qui s'oppose moralement à l'assaut des instincts aveugles. On ne reconnaît à l'individu, en face de la collectivité, aucun des droits naturels à la personne humaine; celle-ci, dans le communisme, n'est plus qu'un rouage du système. Dans les relations des hommes entre eux, on soutient le principe de l'égalité absolue, on rejette toute hiérarchie et toute autorité établie par Dieu, y compris l'autorité des parents.

Tout ce qui existe de soi-disant autorité et subordination entre les hommes dérive de la collectivité comme de sa source première et unique. On n'accorde aux individus aucun droit de propriété sur les ressources naturelles ou sur les moyens de production, parce qu'ils sont l'origine d'autres biens, et que leur possession entraînerait la domination d'un homme sur l'autre. Voilà précisément pourquoi ce genre de propriété privée devra être radicalement détruit, comme la première source de l'esclavage économique.

11. En refusant à la vie humaine tout caractère sacré et spirituel, une telle doctrine fait nécessairement du mariage et de la famille une institution purement conventionnelle et civile, fruit d'un système économique déterminé. On nie par conséquent l'existence d'un lien matrimonial de nature juridico-morale qui soit soustrait au bon plaisir des individus ou de la collectivité et, par suite, on rejette l'indissolubilité de ce lien. En particulier, le communisme n'admet aucun lien spécial de la femme avec la famille et le foyer.

En proclamant le principe de l'émancipation de la femme, il l'enlève à la vie domestique et au soin des enfants pour la jeter dans la vie publique et dans les travaux de la production collective au même titre que l'homme; le soin du foyer et des enfants est dévolu à la collectivité. Enfin on retire aux parents le droit de l'éducation, que l'on considère comme un droit exclusif de la communauté, c'est seulement au nom de la communauté et par délégation que les parents peuvent encore l'exercer. 

Ce que deviendrait la société.

12. Que deviendrait donc la société humaine fondée sur de tels principes matérialistes ? Elle serait une collectivité sans autre hiérarchie que celle du système économique. Elle aurait pour unique mission la production des biens par le travail collectif et pour unique fin la jouissance des biens terrestres dans un paradis où chacun " donnerait selon ses forces et recevrait selon ses besoins ". C'est à la collectivité que le communisme reconnaît le droit ou plutôt le pouvoir discrétionnaire d'assujettir les individus au joug du travail collectif, sans égard à leur bien-être personnel, même contre leur propre volonté, et quand il le faut, par la violence. L'ordre moral aussi bien que l'ordre juridique ne serait plus, dès lors, qu'une émanation du système économique en vigueur; il ne serait fondé que sur des valeurs terrestres, changeantes et caduques.

Bref, on prétend ouvrir une ère nouvelle, inaugurer une nouvelle civilisation résultant d'une évolution aveugle : " une humanité sans Dieu ! "

13. Enfin quand l'idéal collectiviste sera devenu pour tous une réalité, au terme utopique de cette évolution, où la société ne connaîtra plus les différences de classes, l'Etat politique, aujourd'hui instrument de domination des capitalistes sur les prolétaires, perdra toute sa raison d'être et " disparaîtra de lui-même ".

Cependant, en attendant cet âge d'or, le communisme considère l'Etat et le pouvoir politique comme le moyen le plus efficace et le plus universel pour arriver à ses fins.

14. Vénérables Frères, voilà le nouvel Evangile que le communisme bolchevique et athée prétend annoncer au monde, comme un message de salut et de rédemption ! Système rempli d'erreurs et de sophismes, opposé à la raison comme à la révélation divine: doctrine subversive de l'ordre social puisqu'elle en détruit les fondements mêmes, système qui méconnaît la véritable origine, la nature et la fin de l'Etat, ainsi que les droits de la personne humaine, sa dignité et sa liberté. 

LA DIFFUSION 

Promesses éblouissantes.

15. Mais comment se fait-il qu'un tel système, depuis longtemps dépassé scientifiquement, et démenti par la réalité des faits, puisse se répandre aussi rapidement dans toutes les parties du monde ? C'est que bien peu de personnes ont su pénétrer la vraie nature du communisme; le plus souvent on cède à la tentation habilement présentée sous les plus éblouissantes promesses. Sous prétexte de ne vouloir que l'amélioration du sort des classes laborieuses, de supprimer les abus réels provoqués par l'économie libérale et d'obtenir une réparation plus équitable des richesses (objectifs parfaitement légitimes, sans aucun doute), en profitant de la crise économique mondiale, le communisme réussit à faire pénétrer son influence même dans les milieux sociaux où par principe on rejette le matérialisme et le terrorisme. Et comme toute erreur contient une part de vrai, cet aspect de la vérité, auquel Nous avons fait allusion, a été mis habilement en relief suivant les temps et les lieux pour cacher au besoin la brutalité repoussante et inhumaine des principes et des méthodes du communisme ; on séduit ainsi des esprits distingués au point d'en faire à leur tour des apôtres auprès des jeunes intelligences trop peu averties pour découvrir les erreurs intrinsèques au système. Les fauteurs de communisme ne manquent pas non plus de mettre à profit les antagonismes de race, les divisions et les oppositions qui proviennent des différents systèmes politiques, enfin le désarroi qui règne dans le camp de la science séparée de Dieu, pour s'insinuer dans les Universités et appuyer les principes de leur doctrine sur des arguments pseudo-scientifiques. 

Le libéralisme a frayé la voie au communisme.

16. Pour comprendre comment le communisme a réussi à se faire accepter sans examen par les masses ouvrières, il faut se rappeler que les travailleurs étaient déjà préparés à cette propagande par l'abandon religieux et moral où ils furent laissés par l'économie libérale. Le système des équipes de travail ne leur donnait même plus le temps d'accomplir les devoirs religieux les plus importants, aux jours de fête: on ne s'est pas mis en peine de construire des églises à proximité des usines ni de faciliter la tâche du prêtre ; au contraire, on a favorisé le laïcisme et continué son oeuvre. On recueille donc l'héritage des erreurs tant de fois dénoncées par Nos Prédécesseurs et par Nous-même; il n'y a pas à s'étonner qu'en un monde déjà largement déchristianisé se propage l'erreur communiste. 

Propagande insidieuse et étendue.

17. De plus, la diffusion si rapide des idées communistes, qui s'infiltrent dans tous les pays grands et petits, civilisés ou moins développés, au point qu'aucune partie du monde n'y échappe, cette diffusion s'explique par une propagande vraiment diabolique, telle que le monde n'en a peut-être jamais vue: propagande dirigée par un centre unique et qui s'adapte très habilement aux conditions des différents peuples; propagande qui dispose de grands moyens financiers, d'organisations gigantesques, de Congrès internationaux, de forces nombreuses et bien disciplinées; propagande qui se fait par des tracts et des revues, par le cinéma, le théâtre et la radio, dans les écoles et même dans les Universités, qui envahit peu à peu tous les milieux même les meilleurs, si bien que le poison pénètre presque insensiblement et toujours davantage les esprits et les coeurs. 

Conjuration du silence dans la presse.

18. Un troisième facteur contribue largement à la diffusion du communisme, c'est la conjuration du silence dans une grande partie de la presse mondiale non catholique. Nous disons conjuration, car on ne saurait expliquer autrement le fait qu'une presse aussi avide de commenter les menus incidents de la vie quotidienne ait pu si longtemps garder le silence au sujet des horreurs commises en Russie, au Mexique et dans une grande partie de l'Espagne, qu'elle parle relativement peu d'une organisation mondiale aussi vaste que le communisme dirigé par Moscou. Cette conjuration est due en partie à des raisons inspirées par une politique à courte vue; elle est favorisée par diverses organisations secrètes, qui depuis longtemps cherchent à détruire l'ordre social chrétien. 
CONSÉQUENCES DOULOUREUSES

Russie et Mexique.

19. Cependant les douloureux effets de cette propagande sont sous nos yeux. Là où le communisme a pu s'affirmer et dominer, - et ici Nous songeons avec une particulière affection paternelle aux peuples de la Russie et du Mexique,- il s'est efforcé par tous les moyens de détruire (et il le proclame ouvertement) la civilisation et la religion chrétiennes jusque dans leurs fondements, d'en effacer tout souvenir du coeur des hommes, spécialement de la jeunesse. Evêques et prêtres ont été bannis, condamnés aux travaux forcés, fusillés et mis à mort de façon inhumaine ; de simples laïques, pour avoir défendu la religion, ont été suspectés, malmenés, poursuivis et traînés en prison et devant les tribunaux. 

Horreurs du communisme en Espagne.

20. Et là où, comme en Notre chère Espagne, le fléau communiste n'avait pas eu le temps encore de faire sentir tous les effets de ses théories, il s'est déchaîné, hélas ! avec une violence plus furieuse. Ce n'est pas l'une ou l'autre église, tel ou tel couvent qu'on a abattus, mais quand ce fut possible, ce sont toutes les églises et tous les couvents et toute trace de la religion chrétienne qu'on a voulu détruire, même quand il s'agissait des monuments les plus remarquables de l'art et de la science ! La fureur communiste ne s'est pas contentée de tuer des évêques et des milliers de prêtres, de religieux et de religieuses, s'en prenant plus particulièrement à ceux et à celles qui justement s'occupaient avec plus de zèle des ouvriers et des pauvres, mais elle fit un nombre beaucoup plus grand de victimes parmi les laïques de toute classe, qui, encore maintenant, chaque jour, peut-on dire. sont massacrés en masse pour le seul fait d'être bons chrétiens ou du moins opposés à l'athéisme communiste. Et cette épouvantable destruction est perpétrée avec une haine, une barbarie, une sauvagerie qu'on n'aurait pas cru possibles en notre temps. Aucun particulier de jugement sain, aucun homme d'Etat, conscient de sa responsabilité, ne peut, sans frémir d'horreur, penser que les événements d'Espagne pourraient se répéter demain en d'autres nations civilisées. 

Fruits naturels du système.

21. Or, on ne peut dire que de telles atrocités soient de ces phénomènes passagers qui accompagnent d'ordinaire toute grande révolution, des excès isolés d'exaspération comme il s'en trouve dans toutes les guerres; non, ce sont les fruits naturels d'un système qui est dépourvu de tout frein intérieur. Un frein est nécessaire à l'homme pris individuellement comme à l'homme vivant en société. Même les peuples barbares trouvèrent ce frein dans la loi naturelle gravée par Dieu dans l'âme humaine. Et quand cette loi naturelle fut mieux observée, on vit des nations anciennes monter à un niveau de grandeur qui étonne encore, plus qu'il ne conviendrait, des observateurs superficiels de l'histoire. Mais lorsque du coeur des hommes l'idée même de Dieu s'efface, leurs passions débridées les poussent à la barbarie la plus sauvage. 

Lutte contre tout ce qui est divin.

22. C'est, hélas ! le spectacle qui s'offre à nous : pour la première fois dans l'histoire nous assistons à une lutte froidement voulue et savamment préparée de l'homme contre " tout ce qui est divin " (9). Le communisme est par sa nature antireligieux et considère la religion comme " l'opium du peuple ", parce que les principes religieux qui parlent de la vie d'outre-tombe empêchent le prolétaire de poursuivre la réalisation du paradis soviétique, qui est de cette terre. 

Le terrorisme.

23. Mais on ne foule pas aux pieds impunément la loi naturelle et son Auteur : le communisme n'a pu et ne pourra réaliser son but, pas même sur le plan purement économique. Il est vrai qu'en Russie il a contribué à secouer hommes et choses d'une longue et séculaire inertie et à obtenir par des moyens souvent sans scrupules quelques succès matériels; mais nous savons par des témoignages non suspects, dont certains sont récents, que de fait, ce qu'il s'était promis, il ne l'a pas atteint; sans compter l'esclavage que le terrorisme a imposé à des millions d'hommes. Même sur le terrain économique, on ne peut se passer de la morale, du sentiment moral de la responsabilité, pour lequel il n'y a pas de place dans un système aussi matérialiste que le communisme. Pour en tenir lieu, il n'y a que le terrorisme, tel que précisément nous le voyons maintenant en Russie, où les anciens camarades de conspiration et de lutte se détruisent les uns les autres : un terrorisme qui. au demeurant, ne réussit pas à endiguer la corruption morale, ni même à empêcher la désorganisation de la structure sociale. 

UNE PENSÉE PATERNELLE POUR LES PEUPLES OPPRIMÉS, EN RUSSIE

24. En parlant ainsi, Nous ne voulons aucunement condamner en masse les peuples de l'Union Soviétique, auxquels Nous portons une affection paternelle.

Nous savons que beaucoup d'entre eux gémissent sous le joug qui leur est imposé de force par des hommes souvent étrangers aux véritables intérêts du pays et Nous reconnaissons que beaucoup d'autres ont été trompés par des espérances fallacieuses. Ce que Nous accusons, c'est le système, ses auteurs et ses fauteurs, qui ont considéré la Russie comme un terrain plus propice pour faire l'expérience d'une théorie élaborée depuis des dizaines d'années, et qui de là continuent à la propager dans le monde entier. 

III
LA LUMINEUSE DOCTRINE DE L'ÉGLISE 

25. Après avoir exposé les erreurs et les moyens d'action violents et trompeurs du communisme bolchevique et athée, il est temps désormais, Vénérables Frères, de leur opposer brièvement la vraie notion de la " Cité humaine ", de la Société humaine, telle que Vous la connaissez, et telle que nous l'enseignent la raison et la révélation par l'intermédiaire de l'Eglise Magistra gentium. 

LA RÉALITÉ SUPRÊME : DIEU

26. Au-dessus de tous les êtres, il y a l'Etre unique, suprême, souverain, c'est-à-dire Dieu, Créateur tout-puissant de toutes choses, Juge infiniment sage et juste de tous les hommes. Cette réalité suprême de Dieu est la condamnation la plus absolue des impudents mensonges du communisme. Ce n'est point, en effet, parce que les hommes croient en Dieu que Dieu existe; mais c'est parce que Dieu existe que tout homme, ne fermant pas volontairement les yeux devant la vérité, croit en Lui et Lui adresse ses prières. 

NATURE DE L'HOMME ET DE LA FAMILLE D'APRÈS LA RAISON ET LA FOI

27. Ce que la raison et la foi disent de l'homme, Nous l'avons résumé, quant aux points fondamentaux, dans l'Encyclique sur l'éducation chrétienne (10).

L'homme a une âme spirituelle et immortelle ; il est une personne, admirablement pourvue par le Créateur d'un corps et d'un esprit, un vrai " microcosme ", comme disaient les anciens, c'est-à-dire un petit monde, qui vaut (à lui seul) beaucoup plus que l'immense univers inanimé. En cette vie et dans l'autre, l'homme n'a qu'un Dieu pour fin dernière; par la grâce sanctifiante, il est élevé à la dignité de fils de Dieu et incorporé au royaume de Dieu dans le corps mystique du Christ. C'est pourquoi Dieu l'a doté de prérogatives nombreuses et variées : le droit à la vie, à l'intégrité du corps, aux moyens nécessaires à l'existence; le droit de tendre à sa fin dernière dans la voie tracée par Dieu; le droit d'association, de propriété, et le droit d'user de cette propriété.

28. Comme le mariage et le droit à son usage naturel sont d'origine divine, ainsi la constitution et les prérogatives fondamentales de la famille ont été déterminées et fixées par le Créateur lui-même, et non par les volontés humaines ni par les faits économiques.

Dans l'Encyclique sur le mariage chrétien (11) et dans Notre Encyclique, mentionnée plus haut, sur l'éducation, Nous Nous sommes étendu longuement sur ces questions. 
NATURE DE LA SOCIÉTÉ 

Droits et devoirs mutuels de l'homme et de la société.

29. En même temps Dieu destina l'homme à vivre en société comme sa nature le demande. Dans le plan du Créateur, la société est un moyen naturel, dont l'homme peut et doit se servir pour atteindre sa fin, car la société est faite pour l'homme et non l'homme pour la société. Ce qui ne veut point dire, comme le comprend le libéralisme individualiste, que la société est subordonnée à l'utilité égoïste de l'individu, mais que, par le moyen de l'union organique avec la société, la collaboration mutuelle rend possible à tous de réaliser la vraie félicité sur terre: cela veut dire encore que c'est dans la société que se développent toutes les aptitudes individuelles et sociales données à l'homme par la nature, aptitudes qui, dépassant l'intérêt immédiat du moment, reflètent dans la société la perfection de Dieu, ce qui est impossible, si l'homme reste isolé.

Ce dernier but de la société est lui-même, en dernière analyse, ordonné à l'homme, afin que, reconnaissant ce reflet des perfections divines, par la louange et l'adoration, il le fasse remonter à son Créateur. Seul l'homme, seule la personne humaine, et non la collectivité en soi, est doué de raison et de volonté moralement libre.

30. Ainsi de même que l'homme ne peut se soustraire aux devoirs qui, selon la volonté de Dieu, le lient envers la société civile, et que les représentants de l'autorité ont le droit, dans les cas où l'individu s'y refuserait sans raison légitime, de le contraindre à l'accomplissement de son devoir; de même la société ne peut frustrer l'homme des droits personnels que le Créateur lui a concédés et dont Nous avons signalé plus haut les plus importants; elle ne peut lui en rendre, par principe, l'usage impossible. Il est donc conforme à la raison et à ses exigences qu'en dernier lieu toutes les choses de la terre soient ordonnées à la personne humaine, afin que, par son intermédiaire, elles retournent au Créateur. A l'homme, à la personne humaine s'applique vraiment ce que l'Apôtre des Gentils écrit aux Corinthiens sur l'économie du salut: " Tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu " (12). Tandis que le communisme, renversant l'ordre des relations entre l'homme et la société, appauvrit la personne humaine, voilà les hauteurs où s'élèvent la raison et la révélation !

L'ordre économique et social.

31. De l'ordre économique et social Léon XIII a exposé les principes directeurs dans l'Encyclique sur la question du travail (13), ces principes, dans Notre Encyclique sur la reconstruction de l'ordre social (14).

Nous les avons adaptés aux exigences du temps présent. De plus, insistant encore sur la doctrine séculaire de l'Eglise touchant le caractère individuel et social de la propriété privée, Nous avons précisé le droit et la dignité du travail, les rapports de collaboration qui doivent exister entre ceux qui possèdent le capital et les travailleurs, le salaire dû en stricte justice à l'ouvrier pour lui et pour sa famille.

32. Dans cette même Encyclique, Nous avons montré que les moyens de sauver le monde actuel de la ruine dans laquelle le libéralisme amoral nous a plongés, ne consistent ni dans la lutte des classes ni dans la terreur, beaucoup moins encore dans l'abus autocratique du pouvoir de l'Etat, mais dans l'instauration d'un ordre économique inspiré par la justice sociale et les sentiments de la charité chrétienne. Nous avons montré comment une saine prospérité doit se baser sur les vrais principes d'un corporatisme sain qui respecte la hiérarchie sociale nécessaire, et comment toutes les corporations doivent s'organiser dans une harmonieuse unité, en s'inspirant du bien commun de la société. La mission principale et la plus authentique du pouvoir civil est précisément de promouvoir efficacement cette harmonie et la coordination de toutes les forces sociales. 

Hiérarchie sociale et prérogatives de l'Etat.

33. Afin d'assurer cette collaboration organique et cette tranquille harmonie, la doctrine catholique revendique pour l'Etat la dignité et l'autorité d'un vigilant et prévoyant défenseur des droits divins et humains, dont les Saintes Ecritures et les Pères de l'Eglise parlent si souvent. Il est faux que tous les hommes aient les mêmes droits dans la société civile et qu'il n'existe aucune hiérarchie légitime. Qu'il nous suffise de rappeler les Encycliques de Léon XIII, indiquées plus haut, en particulier celle qui concerne le pouvoir de l'Etat (15) et celle qui traite de la constitution chrétienne de l'Etat (16).

Ces Encycliques exposent clairement au catholique les principes de la raison et de la foi qui le rendront capable de se prémunir contre les erreurs et les dangers de la conception bolchevique de l'Etat. La spoliation des droits et l'asservissement de l'homme, la négation de l'origine première et transcendante de l'Etat et de son pouvoir, l'horrible abus de l'autorité publique au service du terrorisme collectiviste, tout cela est précisément le contraire de ce qu'exigent la morale naturelle et la volonté du Créateur. La société civile et la personne humaine tirent leur origine de Dieu et sont par lui mutuellement ordonnées l'une à l'autre; aucune des deux, par conséquent, ne peut se soustraire à ses devoirs envers l'autre, ni renier ou diminuer les droits de l'autre.

C'est Dieu qui a réglé ces rapports mutuels dans leurs lignes essentielles; le communisme commet une usurpation injuste quand il impose, au lieu de la loi divine basée sur les principes immuables de la vérité et de la charité, un programme politique de parti, provenant de l'arbitraire humain et tout rempli de haine. 

BEAUTÉ DE LA DOCTRINE DE L'ÉGLISE

34. Quand elle enseigne cette lumineuse doctrine, l'Eglise n'a pas d'autre but que de réaliser l'heureux message chanté par les anges sur la grotte de Bethléem, à la naissance du Rédempteur: " Gloire à Dieu... et paix aux hommes... " (17); paix véritable et vraie félicité, même ici-bas, autant qu'il est possible, en vue de préparer la félicité éternelle, mais paix réservée aux hommes de bonne volonté.

Cette doctrine se tient à égale distance des erreurs extrêmes comme des exagérations des partis ou des systèmes qui s'y rattachent: elle garde toujours l'équilibre de la justice et de la vérité; elle proclame la juste mesure dans la théorie et en assure la réalisation progressive dans la pratique, s'efforçant de concilier les droits et les devoirs de tous, l'autorité avec la liberté, la dignité de l'individu avec celle de l'Etat, la personnalité humaine du subordonné avec l'origine divine du pouvoir; la juste soumission, l'amour ordonné de soi-même, de sa famille et de sa propre patrie avec l'amour des autres familles et des autres peuples, sentiment fondé sur l'amour de Dieu, père, premier principe et fin dernière de tous les hommes. Elle ne sépare pas le souci modéré des biens temporels de la sollicitude pour les biens éternels. Si elle subordonne les premiers aux autres, suivant la parole de son divin fondateur: " Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît " (18), elle est bien loin toutefois de se désintéresser des choses humaines et d'entraver le progrès et les avantages matériels: au contraire, elle les aide et les favorise de la manière la plus raisonnable et la plus efficace. Ainsi, bien que l'Eglise n'ait jamais, sur le terrain économique et social, présenté de système technique déterminé, ce qui d'ailleurs ne lui appartient pas, elle a pourtant clairement indiqué, sur certains points, des directives qui, tout en s'adaptant dans le concret à des applications diverses selon les différentes conditions de temps, de lieux et de peuples, montrent la bonne voie pour assurer l'heureux progrès de la société.

35. La sagesse, la valeur de cette doctrine est admise par tous ceux qui la connaissent véritablement. Avec raison, des hommes d'Etat éminents ont pu affirmer qu'après avoir étudié les divers systèmes sociaux, ils n'avaient rien trouvé de plus sage que les principes exposés dans les Encycliques Rerum novarum et Quadragesimo anno. Jusque dans les pays non catholiques, et même non chrétiens, on reconnaît la grande valeur sociale des doctrines de l'Eglise. C'est ainsi qu'un homme politique éminent, non chrétien, de l'Extrême-Orient, n'hésitait pas à proclamer, il y a un mois à peine, que l'Eglise avec sa doctrine de paix et de fraternité chrétienne apporte une très précieuse contribution à l'établissement et au maintien si laborieux de la paix entre les nations. Enfin, des rapports authentiques arrivant au Centre de la Chrétienté affirment que les communistes eux-mêmes, s'ils ne sont pas totalement corrompus, lorsqu'on leur expose la doctrine sociale de l'Eglise, en reconnaissent la supériorité sur les doctrines de leurs chefs et de leurs maîtres. Ceux que la passion aveugle et à qui la haine ferme les yeux devant la lumière de la vérité, ceux-là seuls la combattent obstinément. 

EST-IL VRAI QUE L'ÉGLISE N'A PAS AGI EN CONFORMITÉ AVEC SA DOCTRINE ?

36. Mais les ennemis de l'Eglise, forcés de reconnaître la sagesse de sa doctrine, l'accusent cependant de n'avoir pas su confronter ses actes à ses principes et affirment en conséquence la nécessité de chercher d'autres voies. Combien cette accusation est fausse et injuste, toute l'histoire du Christianisme le démontre.

Pour ne rappeler ici que quelques faits caractéristiques, c'est le Christianisme qui, le premier, proclama généreusement, avec une ardeur et une conviction inconnues aux siècles précédents, la vraie et universelle fraternité de tous les hommes, à quelque race ou condition qu'ils appartiennent; il contribua ainsi puissamment à l'abolition de l'esclavage, non par des révoltes sanguinaires, mais par la force intérieure de sa doctrine, en faisant voir à l'orgueilleuse patricienne de Rome, dans son esclave, une soeur dans le Christ.

C'est le Christianisme qui adore le Fils de Dieu fait homme par amour des hommes et devenu " Fils du Charpentier ", " Charpentier " lui-même (19) ; c'est le Christianisme qui consacra la vraie dignité du travail manuel, tâche autrefois méprisée, au point que l'honnête Marcus Tullius Cicéron, résumant l'opinion générale de son temps, ne craignit pas d'écrire ces paroles qui, aujourd'hui, feraient honte à n'importe quel sociologue : " Tous les artisans s'occupent de métiers méprisables, car l'atelier ne peut rien avoir de noble (20) ".

37. Fidèle à ses principes, l'Eglise a régénéré l'humanité. Sous son influence, ont surgi d'admirables oeuvres de charité, des corporations puissantes d'artisans et de travailleurs de toutes catégories: le libéralisme du siècle passé s'en est moqué, parce qu'elles étaient des organisations du moyen âge; mais elles s'imposent aujourd'hui à l'admiration de nos contemporains, qui, en divers pays, cherchent à les faire revivre. Lorsque d'autres courants entravaient son oeuvre et empêchaient son influence salutaire, l'Eglise, et cela jusqu'à nos jours, ne cessait pas d'avertir les égarés. Il suffit de rappeler avec quelle fermeté, quelle énergie et quelle constance Notre Prédécesseur Léon XIII a revendiqué pour l'ouvrier le droit d'association, que le libéralisme régnant dans les plus puissants Etats s'acharne à lui refuser. Même à l'heure actuelle, la doctrine de l'Eglise exerce une influence plus grande qu'il ne paraît; car le pouvoir des idées sur les faits est certainement considérable, bien qu'il soit invisible à mesurer.

38. On peut dire en toute vérité que l'Eglise, à l'imitation du Christ, a passé à travers les siècles en faisant du bien à tous. Il n'y aurait ni socialisme ni communisme si les chefs des peuples n'avaient pas dédaigné ses enseignements et ses maternels avertissements. Mais ils ont voulu élever, sur les bases du libéralisme et du laïcisme, d'autres constructions sociales, qui tout d'abord paraissaient puissantes et grandioses; mais on vit bientôt qu'elles n'avaient pas de fondements solides; elles s'écroulent misérablement l'une après l'autre, comme doit s'écrouler fatalement tout ce qui ne repose pas sur l'unique pierre angulaire qui est Jésus-Christ. 

IV
REMÈDES ET MOYENS

39. Telle est, Vénérables Frères, la doctrine de l'Eglise, la seule qui puisse apporter la vraie lumière, dans les choses sociales comme dans les autres problèmes, la seule doctrine de salut en face de l'idéologie communiste. Mais il faut que cette doctrine passe dans la pratique de la vie, suivant l'avertissement de l'Apôtre saint Jacques : " Agissez d'après cet enseignement, et ne vous contentez pas de l'écouter, en vous abusant vous-même " (21) ; voilà pourquoi la tâche la plus urgente, à l'heure actuelle, c'est d'appliquer énergiquement les remèdes appropriés et efficaces pour détourner la révolution menaçante qui se prépare.

Nous en avons la ferme confiance, l'acharnement avec lequel les fils de ténèbres travaillent jour et nuit à leur propagande matérialiste et athée sera du moins pour les fils de lumière un stimulant de piété, leur inspirera un zèle égal et même plus grand pour l'honneur de la Majesté divine.

40. Que faut-il donc faire, quels remèdes employer pour défendre le Christ et la civilisation chrétienne contre cet ennemi pernicieux ? Comme un père au milieu du cercle de famille. Nous voudrions, pour ainsi dire dans l'intimité, vous entretenir des devoirs que le grand combat d'aujourd'hui impose à tous les fils de l'Eglise, et même aux enfants qui se sont éloignés d'elle Nous adressons ce paternel avertissement. 

RENOUVEAU DE VIE CHRÉTIENNE 

Remède fondamental.

41. Comme aux époques des plus violentes tempêtes dans l'histoire de l'Eglise, aujourd'hui encore le remède fondamental consiste dans une rénovation sincère de la vie privée et publique selon les principes de l'Évangile chez tous ceux qui se glorifient d'appartenir au Christ, afin qu'ils soient vraiment le sel de la terre et préservent la société humaine de la corruption totale.

42. Avec un sentiment de profonde reconnaissance envers le Père des lumières, de qui descend " tout don excellent et toute grâce parfaite " (22), Nous voyons partout les signes consolants de ce renouveau spirituel, non seulement dans les âmes particulièrement choisies qui, à notre époque, se sont élevées jusqu'au sommet de la plus sublime sainteté et dans les âmes toujours plus nombreuses qui tendent généralement vers ces hauteurs de lumière, mais encore dans une renaissance de piété sentie et vécue, au sein de toutes les classes sociales, même les plus cultivées, comme Nous l'avons rappelé récemment dans Notre Motu proprio In multis solaciis du 2 octobre dernier, à l'occasion de la réorganisation de l'Académie Pontificale des Sciences (23).

43. Cependant, il faut avouer que dans ce travail de rénovation spirituelle il reste encore beaucoup à faire. Même dans les pays catholiques, un trop grand nombre de personnes ne sont pour ainsi dire que des catholiques de nom. Tout en observant plus ou moins fidèlement les pratiques les plus essentielles de la religion qu'ils se vantent de professer, un trop grand nombre n'ont pas le souci de perfectionner leurs connaissances religieuses, d'acquérir des convictions plus intimes et plus profondes; ils s'appliquent encore moins à vivre de telle sorte qu'à l'apparence extérieure corresponde vraiment la beauté intérieure d'une conscience droite et pure, comprenant et accomplissant tous ses devoirs sous le regard de Dieu. Cette religion de façade, vaine et trompeuse apparence, déplaît souverainement au Divin Sauveur, car Il veut que tous adorent le Père " en esprit et en vérité " (24). Celui qui ne vit pas véritablement et sincèrement la foi qu'il professe ne saurait résister longtemps au vent de persécution et à la tempête violente qui souffle aujourd'hui; il sera misérablement emporté par le nouveau déluge qui menace le monde, et, tout en se perdant lui-même, il fera du nom chrétien un objet de dérision. 

Détachement des biens de la terre.

44. Ici, Vénérables Frères, Nous voulons rappeler avec une particulière insistance deux préceptes de Notre-Seigneur, qui s'appliquent tout spécialement aux conditions présentes du genre humain: le détachement des biens de la terre et la loi de charité.

" Bienheureux les pauvres en esprit ", telles furent les premières paroles tombées des lèvres du Divin Maître, dans le sermon sur la montagne (25). Cette leçon est plus nécessaire que jamais, à notre époque de matérialisme avide des biens et des jouissances terrestres.

Tous les chrétiens, riches ou pauvres, doivent tenir toujours leurs regards fixés vers le ciel, et ne jamais oublier que " nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir " (26).

Les riches ne doivent pas mettre leur bonheur dans les biens de la terre ni consacrer le meilleur de leur effort à la conquête de ces biens; mais qu'ils se considèrent comme de simples administrateurs tenus de rendre des comptes au Maître suprême, qu'il se servent de leurs richesses comme de moyens précieux que Dieu leur accorde pour faire du bien : qu'ils ne manquent pas de distribuer leur superflu aux pauvres, selon le précepte évangélique (27). Sinon, ils verront se réaliser pour eux-mêmes et leurs richesses le jugement sévère de l'Apôtre saint Jacques: " A vous maintenant, riches ! Pleurez, éclatez en sanglots. à la vue des misères qui vont fondre sur vous. Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont mangés de vers. Votre or et votre argent se sont rouillés et leur rouille rendra témoignage contre vous, et comme un feu dévorera vos chairs. Vous avez amassé des trésors de colère dans les derniers jours " (28).

45. Quant aux pauvres, tout en cherchant selon les lois de charité et de justice à se pourvoir du nécessaire et même à améliorer leur sort, ils doivent toujours rester, eux aussi. " des pauvres en esprit " (29), plaçant dans leur estime les biens spirituels au-dessus des biens et des jouissances terrestres, qu'ils se souviennent qu'on ne réussira jamais à faire disparaître de ce monde les misères, les douleurs et les tribulations, qu'à cette loi personne n'échappe. Il faut donc à tous la patience, cette patience chrétienne qui réconforte le coeur par les promesses divines d'un bonheur éternel. " Prenez donc patience, mes frères. - dirons-Nous encore avec saint Jacques, - jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voyez, le laboureur, dans l'espérance du précieux fruit de la terre, attend patiemment jusqu'à ce qu'il reçoive la pluie de l'automne et celle du printemps. Vous aussi, soyez patients, et affermissez vos coeurs, car l'avènement du Seigneur est proche " (30). C'est ainsi que s'accomplira la consolante promesse de Notre-Seigneur: " Bienheureux les pauvres ! " Ce n'est pas une vaine consolation ni une promesse trompeuse comme celles des communistes, mais ce sont des paroles de vie et de vérité profonde, qui se réalisent pleinement ici-bas et ensuite dans l'éternité. Dans ces paroles et dans l'espérance du royaume céleste qui déjà leur appartient, " car le royaume de Dieu est à vous " (31), a proclamé Notre-Seigneur, combien de pauvres trouvent un bonheur que des riches cherchent en vain dans leur fortune, toujours inquiets et tourmentés par le désir insatiable de posséder davantage. 

La charité chrétienne.

46. Mais il y a un remède encore plus efficace, qui doit atteindre plus directement le mal actuel, c'est le précepte de la charité. Nous voulons parler de cette charité chrétienne " patiente et bonne " (32). qui sait éviter les airs de protection humiliante et toute ostentation; charité qui, depuis les débuts du Christianisme, a gagné au Christ les plus pauvres d'entre les pauvres, les esclaves. Nous remercions tous ceux qui se sont dévoués et se consacrent encore aux oeuvres de miséricorde corporelle et spirituelle, depuis les Conférences de Saint-Vincent de Paul jusqu'aux grandes organisations de service social récemment établies. A mesure que les ouvriers et les pauvres ressentiront les bienfaits de cet esprit d'amour, animé par la vertu du Christ, ils se dépouilleront de ce préjugé que le Christianisme a perdu de son efficacité et que l'Eglise est du côté de ceux qui exploitent le travail.

47. Mais quand Nous voyons cette foule d'indigents accablés par la misère et pour des causes dont ils ne sont pas responsables, et à côté d'eux, tant de riches qui se divertissent sans penser aux autres, qui gaspillent des sommes considérables pour des choses futiles, Nous ne pouvons Nous empêcher de constater avec douleur que non seulement la justice n'est pas suffisamment observée, mais que le commandement de la charité reste encore incompris et n'est pas vécu dans la pratique quotidienne. Aussi, Vénérables Frères, Nous désirons que, par la parole et la plume, on s'attache à faire mieux connaître ce précepte divin, signe précieux et marque distincte des vrais disciples du Christ. En nous apprenant à voir Jésus lui-même dans ceux qui souffrent, la charité nous fait un devoir d'aimer nos frères comme le Divin Sauveur nous a aimés, jusqu'au renoncement, et, s'il le faut, jusqu'au sacrifice de la vie. Que l'on médite souvent les paroles consolantes mais en même temps terribles que le Juge Suprême prononcera dans la sentence du Jugement dernier: " Venez, les bénis de mon Père: - car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. - En vérité, je votre le dis, toutes les fois que vous l'avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait " (33).

Et d'autre part: - " Retirez-vous de moi. maudits, allez au feu éternel: - car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire. - En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait " (34).

48. Ainsi donc, pour mériter la vie éternelle, pour être en mesure de secourir efficacement les pauvres, il faut revenir à une vie plus modeste, renoncer aux plaisirs, souvent coupables, que le monde actuel offre si abondamment, en un mot, s'oublier soi-même par amour du prochain. Le " commandement nouveau " (comme l'appelle Notre-Seigneur)(35), la charité chrétienne contient une puissance divine de régénération; si on l'observe fidèlement, elle fera naître dans les âmes une paix intérieure que le monde ne connaît pas: elle apportera un remède efficace aux maux qui tourmentent l'humanité.

Devoir de stricte justice.

49. Mais pour être authentiquement vraie, la charité doit toujours tenir compte de la justice. L'Apôtre nous enseigne que " celui qui aime son prochain a accompli la loi "; et il en donne la raison: " ces commandements: Tu ne commettras point d'adultère ; tu ne tueras point; tu ne déroberas point, et ceux qu'on pourrait citer encore, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même " (36). Puisque selon l'Apôtre, tous les devoirs se ramènent au seul précepte de la charité, cette vertu commande aussi les obligations de stricte justice, comme le devoir de ne pas tuer et de ne pas commettre de vol. Une prétendue charité qui prive l'ouvrier du salaire auquel il a un droit strict n'a rien de la vraie charité, ce n'est qu'un titre faux, un simulacre de charité. L'ouvrier ne doit pas recevoir à titre d'aumône ce qui lui revient en justice; il n'est pas permis de se dérober aux graves obligations imposées par la justice en accordant quelques dons à titre de miséricorde. La charité et la justice imposent des devoirs, souvent par rapport au même objet, mais sous un aspect différent: lorsqu'il s'agit des obligations d'autrui envers eux, les ouvriers ont le droit de se montrer particulièrement sensibles par conscience de leur propre dignité.

50. Aussi Nous Nous adressons tout particulièrement à vous, patrons et industriels chrétiens, dont la tâche est souvent si difficile parce que vous portez le lourd héritage des fautes d'un régime économique injuste, qui a exercé ses ravages durant plusieurs générations; songez à vos responsabilités. Il est malheureusement trop vrai que les pratiques admises en certains milieux catholiques ont contribué à ébranler la confiance des travailleurs dans la religion de Jésus-Christ. On ne voulait pas comprendre que la charité chrétienne exige la reconnaissance de certains droits qui appartiennent à l'ouvrier et que l'Eglise lui a explicitement reconnus. Que faut-il penser des manoeuvres de quelques patrons catholiques qui, en certains endroits, ont réussi à empêcher la lecture de Notre Encyclique Quadragesimo anno, dans leur églises patronales? Que dire de ces industriels catholiques qui n'ont cessé jusqu'à présent de se montrer hostiles à un mouvement ouvrier que Nous avons Nous-même recommandé? N'est-il pas déplorable qu'on ait parfois abusé du droit de propriété, reconnu par l'Eglise, pour frustrer l'ouvrier du juste salaire et des droits sociaux qui lui reviennent ? 

Justice sociale.

51. En effet, outre la justice commutative, il y a aussi la justice sociale, qui impose des devoirs auxquels patrons et ouvriers n'ont pas le droit de se soustraire. C'est précisément la fonction de la justice sociale d'imposer aux membres de la communauté tout ce qui est nécessaire au bien commun. Mais de même que dans l'organisme vivant on pourvoit aux besoins du corps entier en donnant à chacune des parties et à chacun des membres ce qu'il leur faut pour remplir leurs fonctions, ainsi dans l'organisme social, pour assurer le bien commun de toute la collectivité, il faut accorder à chacune des parties et à chacun des membres, c'est-à-dire à des hommes qui ont la dignité de personnes, ce qui leur est nécessaire pour l'accomplissement de leurs fonctions sociales. La réalisation de la justice sociale produira une activité intense de toute la vie économique, dans la paix et dans l'ordre, manifestant ainsi la santé du corps social, tout comme la santé du corps humain se reconnaît à l'harmonieuse et bienfaisante synergie des activités organiques.

52. Mais la justice sociale demande que les ouvriers puissent assurer leur propre subsistance et celle de leur famille par un salaire proportionné ; qu'on les mette en mesure d'acquérir un modeste avoir, afin de prévenir ainsi un paupérisme général qui est une véritable calamité; qu'on leur vienne en aide par un système d'assurances publiques ou privées qui les protègent au temps de la vieillesse, de la maladie ou du chômage. En résumé. Nous réitérons la déclaration que Nous avons faite dans l'EncycliqueQuadragesimo anno: " L'organisme économique et social sera sainement constitué et atteindra sa fin, alors seulement qu'il procurera à tous et à chacun de ses membres tous les biens que les ressources de la nature et de l'industrie, ainsi que l'organisation vraiment sociale de la vie économique, ont le moyen de leur procurer. Ces biens doivent être assez abondants pour satisfaire aux besoins d'une honnête subsistance et pour élever les hommes à ce degré d'aisance et de culture qui, pourvu qu'on en use sagement, ne met pas obstacle à la vertu, mais en facilite au contraire singulièrement l'exercice " (37).

53. Comme il arrive de plus en plus dans le salariat, la justice ne peut être observée par chacun que si tous s'accordent à la pratiquer ensemble moyennant des institutions qui relient les uns aux autres les employeurs afin d'éviter une concurrence incompatible avec la justice due aux travailleurs; alors, le devoir des entrepreneurs et des patrons est de promouvoir, de soutenir ces institutions nécessaires qui deviennent le moyen normal par lequel la justice peut être satisfaite. Mais que les travailleurs se souviennent aussi de leurs devoirs de charité et de justice, c'est en respectant ces obligations qu'il pourront mieux sauvegarder leurs propres intérêts.

54. Et si l'on considère l'ensemble de la vie économique. - Nous l'avons dit déjà dans Notre Encyclique Quadragesimo anno, - ce n'est que par un corps d'institutions professionnelles et interprofessionnelles, fondées sur des bases solidement Chrétiennes, reliées entre elles et formant sous des formes diverses, adaptées aux régions et aux circonstances, ce qu'on appelait la Corporation, ce n'est que par ces institutions que l'on pourra faire régner dans les relations économiques et sociales l'entraide mutuelle de la justice et de la charité. 

ETUDE ET DIFFUSION DE LA DOCTRINE SOCIALE 

55. Pour donner à cette action sociale une plus grande efficacité, il est indispensable d'étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l'Église, et sous l'égide de l'Autorité établie par Dieu dans l'Eglise.

Si la conduite de certains catholiques a laissé à désirer dans le domaine économique et social, la cause en fut souvent que ces catholiques ne connaissaient pas assez, n'avaient pas assez médité les enseignements des Souverains Pontifes sur ce sujet. Aussi est-il absolument nécessaire de développer dans toutes les classes de la société une formation sociale plus intense, en rapport avec les degrés divers de la culture intellectuelle, et de n'épargner aucun soin, aucune industrie pour assurer aux enseignements de l'Eglise la plus large diffusion, surtout parmi la classe ouvrière. Que les esprits soient éclairés par la sûre lumière de la doctrine catholique; que les volontés soient inclinées à la suivre et à l'appliquer, comme norme de la vie morale, par l'accomplissement consciencieux des multiples devoirs sociaux. On combattra ainsi cette incohérence, cette discontinuité dans la vie chrétienne, que Nous avons déplorée tant de fois, et qui fait que certains hommes, apparemment fidèles à remplir leurs devoirs religieux, mènent, avec cela, par un déplorable dédoublement de conscience, dans le domaine du travail, de l'industrie ou de la profession, dans leur commerce ou leur emploi, une vie trop peu conforme aux exigences de la justice et de la charité chrétienne; d'où scandale pour les faibles, et facile prétexte offert aux méchants de jeter sur l'Eglise elle-même le discrédit.

56. A cette oeuvre de rénovation, la presse catholique peut largement contribuer. La presse peut et doit, tout d'abord, s'efforcer sous des formes variées et attrayantes, de faire toujours mieux connaître la doctrine sociale: donner des informations exactes, mais suffisamment abondantes, sur l'activité des ennemis, et des indications sur les moyens de combat qui se sont révélés plus efficaces dans les divers pays; enfin, proposer des suggestions utiles et mettre en garde contre les ruses et les tromperies avec lesquelles les communistes s'appliquent et sont déjà parvenus à gagner à leur cause des hommes qui sont pourtant de bonne foi. 

SE PRÉMUNIR CONTRE LES RUSES DU COMMUNISME

57. Sur ce dernier point, Nous avons déjà insisté dans Notre allocution du 12 mai de l'année dernière, mais Nous croyons nécessaire, Vénérables Frères, d'attirer de nouveau, d'une façon spéciale, votre attention. Le communisme athée s'est montré au début, tel qu'il était, dans toute sa perversité, mais bien vite il s'est aperçu que de cette façon il éloignait de lui les peuples: aussi a-t-il changé de tactique et s'efforce-t-il d'attirer les foules par toutes sortes de tromperies, en dissimulant ses propres desseins sous des idées en elles-mêmes bonnes et attrayantes. Ainsi, voyant le commun désir de paix, les chefs du communisme feignent d'être les plus zélés fauteurs et propagateurs du mouvement pour la paix mondiale; mais, en même temps, ils excitent à une lutte de classes qui fait couler des fleuves de sang, et sentant le manque d'une garantie intérieure de paix, ils recourent à des armements illimités. Ainsi encore, sous divers noms qui ne font pas même allusion au communisme, ils fondent des associations franchement catholiques et religieuses.

Ainsi, sans rien abandonner de leurs principes pervers, ils invitent les catholiques à collaborer avec eux sur le terrain humanitaire et charitable comme on dit, en proposant parfois même des choses entièrement conformes à l'esprit chrétien et à la doctrine de l'Eglise.

Ailleurs, ils poussent l'hypocrisie jusqu'à faire croire que le communisme, dans les pays de plus grande foi et de civilisation plus avancée, revêtira un aspect plus doux, n'empêchera pas le culte religieux et respectera la liberté de conscience. Il y en a même qui, s'en rapportant à certaines modifications introduites depuis peu dans la législation soviétique, en concluent que le communisme est près d'abandonner son programme de lutte contre Dieu.

58. Veillez, Vénérables Frères, à ce que les fidèles ne se laissent pas tromper. Le communisme est intrinsèquement pervers, et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne. Si quelques-uns, induits en erreur, coopéraient à la victoire du communisme dans leur pays, ils tomberaient les premiers, victimes de leur égarement; et plus les régions où le communisme réussit à pénétrer se distinguent par l'antiquité et la grandeur de leur civilisation chrétienne, plus la haine des " sans-Dieu " se montrera dévastatrice. 

PRIÈRE ET PÉNITENCE 

59. Mais " si le Seigneur ne garde la cité, c'est en vain que veille son gardien " (38). Aussi, comme dernier et très puissant remède, Nous vous recommandons, Vénérables Frères, de promouvoir et d'intensifier, le plus efficacement possible, dans vos diocèses, le double esprit de prière et de pénitence chrétienne.

Quand les Apôtres demandèrent au Sauveur pourquoi ils n'avaient pu, eux, délivrer de l'esprit malin un démoniaque, le Seigneur répondit: " De pareils démons ne se chassent que par la prière et par le jeûne " (39). Le mal qui aujourd'hui ravage l'humanité ne pourra de même être vaincu que par une sainte et universelle croisade de prière et de pénitence. Et Nous recommandons tout spécialement aux Ordres contemplatifs d'hommes et de femmes de redoubler leurs supplications et leurs sacrifices, pour obtenir du Ciel en faveur de l'Eglise un vigoureux appui dans les luttes présentes, grâce à la puissante intercession de la Vierge Immaculée, elle qui écrasa jadis la tête de l'antique serpent et reste toujours depuis lors, la sûre défense et l'invincible " Secours des Chrétiens ". 

V
MINISTRES ET AUXILIAIRES DE CETTE OEUVRE SOCIALE DE L'ÉGLISE 

LES PRÊTRES

60. Pour l'oeuvre mondiale de salut dont Nous venons de tracer les grandes lignes, pour l'application des remèdes que Nous avons indiqués brièvement, les ministres et ouvriers évangéliques désignés par le divin Roi Jésus-Christ, ce sont en premier lieu les prêtres. Par vocation spéciale, sous la conduite de la hiérarchie et dans une union de filiale obéissance au Vicaire du Christ sur la terre, les prêtres ont reçu la mission de garder allumé dans le monde le flambeau de la foi, et d'infuser aux fidèles cette surnaturelle confiance avec laquelle l'Eglise, au nom du Christ, a combattu, victorieusement, tant d'autres combats: " la victoire qui vainc le monde, c'est notre loi " (40).

61. Et en particulier, Nous rappelons aux prêtres l'exhortation si souvent répétée, de Notre Prédécesseur Léon XIII,. d'aller à l'ouvrier. Cette exhortation, Nous la faisons Nôtre et la complétons: " Allez à l'ouvrier, spécialement à l'ouvrier pauvre, et en général allez aux pauvres ", suivant en cela les enseignements de Jésus et de son Eglise. Les pauvres, en effet, sont les plus exposés aux pièges des fauteurs de troubles, qui exploitent leur condition misérable pour allumer en eux l'envie contre les riches et les exciter à s'emparer de vive force de ce qui leur semble injustement refusé par la fortune. Et si le prêtre ne va pas vers les ouvriers pour les mettre en garde contre les préjugés et les fausses doctrines ou pour les en détromper, ils deviendront une proie facile pour les apôtres du communisme.
62. Nous reconnaissons qu'un grand effort a été fait dans ce sens, surtout depuis les Encycliques Rerum novarum etQuadragesimo anno, et c'est avec une paternelle complaisance que Nous saluons le zèle industrieux de tant d'Evêques et de prêtres, qui inventent, qui essayent (toujours avec les précautions voulues) de nouvelles méthodes d'apostolat mieux adaptées aux exigences modernes. Mais tout cela est encore trop peu pour les besoins de l'heure présente. Quand la patrie est en danger, tout ce qui n'est pas strictement indispensable ou directement ordonné à la pressante nécessité de la défense commune passe au second plan. Ainsi, dans le cas présent, toute autre oeuvre, si belle, si bonne qu'elle soit, doit céder la place devant la nécessité vitale de sauver les bases mêmes de la foi et de la civilisation chrétienne. Que les prêtres donc, dans les paroisses, sans préjudice bien entendu de ce que réclame le soin ordinaire des fidèles, que les prêtres réservent la plus grande et la meilleure partie de leurs forces et de leur activité pour regagner les masses ouvrières au Christ et à l'Église et pour faire pénétrer l'esprit chrétien dans les milieux qui y sont le plus étrangers. Ils trouveront dans les masses populaires une correspondance, une abondance de fruits inattendue, qui les récompensera du pénible labeur des premiers défrichements. C'est ce que Nous avons vu et ce que Nous voyons à Rome et en bien d'autres grandes villes, où, sitôt bâties de nouvelles églises dans les quartiers périphériques, on voit se constituer des communautés paroissiales pleines de zèle et s'accomplir de vrais miracles de conversions parmi des foules qui n'étaient hostiles à la religion que faute de la bien connaître.

63. Mais le plus efficace moyen d'apostolat auprès des pauvres et des humbles est l'exemple du prêtre, l'exemple de toutes les vertus sacerdotales, telles que Nous les avons décrites dans Notre Encyclique Ad catholici sacerdotii (41); dans le cas présent, ce qu'il faut surtout, c'est un exemple lumineux de vie humble, pauvre, désintéressée, copie fidèle de la vie du divin Maître, qui pouvait proclamer avec une franchise divine: " Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête " (42). Un prêtre qui est vraiment, évangéliquement pauvre et désintéressé fait des miracles de bien au milieu du peuple : tel un saint Vincent de Paul, un Curé d'Ars, un Cottolengo, un Don Bosco et tant d'autres. Au contraire, un prêtre avare et intéressé, comme Nous l'avons rappelé dans l'Encyclique citée plus haut, même s'il ne se jette pas, comme Judas, dans l'abîme de la trahison, sera tout au moins un vain " airain sonore " et une inutile " cymbale retentissante " (43), trop souvent même un obstacle au bien plutôt qu'un instrument de grâce parmi le peuple.

Et si le prêtre séculier ou régulier a par office l'administration de biens temporels, qu'il se souvienne que non seulement il doit scrupuleusement observer les prescriptions de la charité et de la justice, mais encore se montrer, d'une façon toute spéciale, un vrai père des pauvres. 

L'ACTION CATHOLIQUE

64. Après cet appel au clergé, Nous adressons Notre invitation paternelle à Nos très chers fils du laïcat, qui militent dans les rangs de cette Action catholique qui Nous est si chère, et que Nous avons appelée, en une autre occasion (44) " une aide particulièrement providentielle " à l'oeuvre de l'Eglise, en ces circonstances si difficiles. L'Action catholique, en effet, est bien un apostolat social, puisqu'elle vise à étendre le règne de Jésus-Christ non seulement chez les individus, mais encore dans les familles et dans la société. Aussi doit-elle s'appliquer d'abord avec un soin spécial à former ses membres et à les préparer aux saints combats du Seigneur. A ce travail de formation, d'une nécessité plus que jamais urgente, préliminaire obligé de l'action directe et effective, serviront certainement les cercles d'étude, les Semaines sociales, les cours méthodiques de conférences et toutes autres semblables initiatives, aptes à faire connaître la solution chrétienne des problèmes sociaux.

65. Des militants de l'Action catholique ainsi bien préparés et exercés seront immédiatement les premiers apôtres de leurs compagnons de travail, et deviendront les précieux auxiliaires du prêtre pour porter la lumière de .la vérité et soulager les détresses matérielles et spirituelles en d'innombrables zones que des préjugés invétérés contre le clergé ou une déplorable apathie religieuse ont rendues réfractaires à l'action des ministres de Dieu. On coopérera ainsi, sous la conduite de prêtres particulièrement expérimentés, à cette assistance religieuse à la classe ouvrière, qui Nous tient tant à coeur, comme étant le moyen le plus apte pour préserver des embûches communistes ces fils bien-aimés.

66. Outre cet apostolat individuel, bien souvent caché, mais extrêmement utile et efficace, c'est le rôle de l'Action catholique de répandre largement, par la parole et par la plume, tels qu'ils émanent des documents pontificaux, les principes fondamentaux qui doivent servir à la construction d'un ordre social chrétien.

ORGANISATIONS AUXILIAIRES

67. Autour de l'Action catholique se rangent les organisations que Nous avons saluées autrefois comme ses auxiliaires. Elles aussi, ces organisations si utiles, Nous les exhortons paternellement à se consacrer à la grande mission dont Nous parlons, mission qui aujourd'hui prime toutes les autres par son importance vitale.

ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES

68. Nous songeons également à ces organisations professionnelles d'ouvriers, d'agriculteurs, d'ingénieurs, de médecins, de patrons, d'étudiants, et autres organisations similaires d'hommes et de femmes, vivant dans les mêmes conditions culturelles et que la nature même a groupés. Ce sont justement ces groupes et ces organisations qui sont destinés à introduire dans la société l'ordre que Nous avons eu en vue dans Notre Encyclique Quadragesimo anno et à faire ainsi reconnaître la royauté du Christ dans les divers domaines de la culture et du travail.

69. Que si, en raison des conditions nouvelles de la vie économique et sociale, l'Etat s'est cru en devoir d'intervenir au point d'assister et de réglementer, par des dispositions législatives particulières, de semblables institutions (sans préjudice du respect dû à la liberté et aux initiatives privées), même alors l'Action catholique n'a pas le droit de rester étrangère à la réalité. Elle doit avec sagesse fournir sa contribution de la pensée, en étudiant les problèmes nouveaux à la lumière de la doctrine catholique, et sa contribution d'activité par la participation loyale et dévouée de ses membres aux formes et aux institutions nouvelles. Ils y porteront l'esprit chrétien qui est toujours principe d'ordre, de mutuelle et fraternelle collaboration. 

APPEL AUX OUVRIERS CHRÉTIENS

70. Et ici, Nous voudrions adresser une parole particulièrement paternelle à Nos chers ouvriers catholiques, jeunes gens et adultes. En récompense, sans doute, de leur fidélité parfois héroïque en ces temps difficiles, ils ont reçu une mission très noble et très ardue, ce sont eux qui doivent ramener à l'Eglise et à Dieu ces multitudes immenses de leurs frères de travail qui, exaspérés de n'avoir pas été compris ni traités avec le respect auquel ils avaient droit, se sont éloignés de Dieu. Que les ouvriers catholiques, par leur exemple, par leurs paroles, fassent comprendre à leurs frères égarés que l'Eglise est une tendre Mère pour tous ceux qui travaillent et qui souffrent, et qu'elle n'a jamais manqué, ni ne manquera jamais à son devoir sacré de Mère, qui est de défendre ses fils.

Si cette mission, qu'ils doivent accomplir dans les mines, dans les usines, dans les chantiers, partout où l'on travaille, exige parfois de grands renoncements, ils se souviendront que le Sauveur du monde nous a donné l'exemple, non seulement du travail, mais encore du sacrifice. 

NÉCESSITÉ DE LA CONCORDE ENTRE CATHOLIQUES

71. A tous Nos fils enfin, de toute classe, de toute nation, de tout groupement religieux et laïque dans l'Eglise, Nous voulons adresser de nouveau le plus pressant appel à la concorde. Bien des fois, Notre coeur paternel a été navré des dissensions, futiles dans leurs causes, mais toujours tragiques dans leurs conséquences, qui mettent aux prises les fils d'une même Eglise. Et alors on voit les fauteurs de désordre, qui ne sont pas tellement nombreux, profiter de ces discordes, les envenimer, et finir par jeter les catholiques eux-mêmes les uns contre les autres. Après les événements de ces derniers mois, Notre avertissement devrait paraître superflu. Pourtant Nous le répétons une fois encore, pour ceux qui n'ont pas compris ou qui peut-être ne veulent pas comprendre. Ceux qui travaillent à augmenter les dissensions entre catholiques se chargent devant Dieu et devant l'Eglise d'une terrible responsabilité. 

APPEL À TOUS CEUX QUI CROIENT EN DIEU

72. Dans ce combat engagé dans la puissance des ténèbres contre l'idée même de la Divinité, Nous gardons l'espérance que la lutte sera vaillamment soutenue, non seulement par ceux qui se glorifient de porter le nom du Christ, mais aussi par tous les hommes (et ils sont l'immense majorité dans le monde) qui croient encore en Dieu et l'adorent. Nous renouvelons donc l'appel lancé, il y a cinq ans, dans Notre Encyclique Caritate Christi, que tous les croyants s'emploient avec loyauté et courage " à préserver le genre humain du grave péril qui le menace ". Car, disions-Nous alors, " la foi en Dieu est le fondement inébranlable de tout ordre social et de toute responsabilité sur la terre; aussi tous ceux qui ne veulent pas de l'anarchie et du terrorisme, doivent travailler énergiquement à empêcher la réalisation du plan ouvertement proclamé par les ennemis de la religion " (45). 

DEVOIRS DE L'ÉTAT CHRÉTIEN

Aider l'Eglise.

73. Telle est la tâche positive, d'ordre à la fois doctrinal et pratique, que l'Eglise assume, en vertu de la mission même que lui a confiée le Christ: construire la société chrétienne, et, à notre époque, combattre et briser les efforts du communisme; à cet effet, Nous adressons un appel à toutes les classes de la société. A cette entreprise spirituelle de l'Eglise, l'Etat chrétien doit concourir positivement en aidant l'Eglise dans cette tâche, par les moyens qui lui sont propres; moyens extérieurs, sans doute, mais qui n'en visent pas moins principalement le bien des âmes.

74. Les Etats mettront donc tout en oeuvre pour empêcher qu'une propagande athée, qui bouleverse tous les fondements de l'ordre, fasse des ravages sur leurs territoires. Car il ne saurait y avoir d'autorité sur la terre, si l'autorité de la Majesté divine est méconnue, et le serment ne tiendra pas s'il n'est pas prêté au nom du Dieu vivant. Nous répétons ce que Nous avons dit souvent et avec tant d'insistance, en particulier dans Notre Encyclique Caritate Christi: " Comment peut tenir un contrat quelconque et quelle valeur peut avoir un traité, là où manque toute garantie de conscience? Et comment peut-on parler de garantie de conscience là où a disparu toute foi en Dieu, toute crainte de Dieu? Cette base enlevée, toute foi morale s'écroule avec elle, et il n'y a plus aucun remède qui puisse empêcher de se produire peu à peu, mais inévitablement, la ruine des peuples, des familles, de l'Etat, de la civilisation même " (46).

Pourvoir au bien commun.

75. En outre, l'Etat ne doit rien négliger pour créer ces conditions matérielles de vie, sans lesquelles une société ordonnée ne peut subsister, et pour fournir du travail, spécialement aux pères de famille et à la jeunesse. A cette fin, qu'on amène les classes possédantes à prendre sur elles les charges sans lesquelles ni la société humaine ne peut être sauvée, ni ces classes elles-mêmes ne sauraient trouver le salut. Mais les mesures prises dans ce sens par l'Etat doivent être telles qu'elles atteignent vraiment ceux qui, de fait, détiennent entre leurs mains les plus gros capitaux et les augmentent sans cesse, au grand détriment d'autrui. 

Prudence et sage administration.

76. Que l'Etat lui-même, songeant à sa responsabilité devant Dieu et devant la société, serve d'exemple à tous les autres par une administration prudente et modérée. Aujourd'hui plus que jamais, la très grave crise mondiale exige que ceux qui disposent de fonds énormes, fruit du travail et des sueurs de millions de citoyens, aient toujours uniquement devant les yeux le bien commun et s'appliquent à le promouvoir le plus possible. De même, que les fonctionnaires et tous les employés de l'Etat, par obligation de conscience, remplissent leur devoir avec fidélité et désintéressement. Ils suivront en cela les lumineux exemples, anciens et récents, d'hommes remarquables, qui, dans un labeur sans relâche, ont sacrifié toute leur vie pour le bien de la patrie. Enfin, dans les rapports des peuples entre eux, que l'on s'applique instamment à supprimer les entraves artificielles de la vie économique, effets d'un sentiment de défiance et de haine; et qu'on se rappelle que tous les peuples de la terre forment une seule famille de Dieu. 

Laisser la liberté à l'Eglise.

77. Mais en même temps l'Etat doit laisser à l'Eglise la pleine liberté d'accomplir sa divine et toute spirituelle mission, pour contribuer puissamment par là même à sauver les peuples de la terrible tourmente du moment présent. De toutes parts, on fait aujourd'hui un appel angoissé aux forces morales et spirituelles, et l'on a bien raison, car le mal à combattre est avant tout, si on le regarde dans sa source première, un mal de nature spirituelle, et c'est de cette source empoisonnée que sortent par une logique infernale, toutes les monstruosités du communisme. Or, parmi les forces morales et spirituelles, l'Eglise catholique occupe sans conteste une place de choix, et c'est pourquoi le bien même de l'humanité exige que l'on ne mette pas d'obstacle à son action.

78. Agir autrement, et prétendre quand même arriver au but, avec les moyens purement économiques et politiques, c'est être victime d'une dangereuse erreur. Quand on exclut la religion de l'école, de l'éducation, de la vie publique, quand on expose à la dérision les représentants de l'Eglise et ses rites sacrés, est-ce que l'on ne favorise pas ce matérialisme dont le communisme est le fruit? Ni la force, même la mieux organisée, ni les idéals terrestres, fussent-ils les plus grands et plus nobles, ne peuvent maîtriser un mouvement qui plonge précisément ses racines dans l'estime excessive des biens de ce monde.

79. Nous avons confiance que ceux qui ont en main le sort des nations, pour peu qu'ils sentent le péril extrême dont les peuples sont aujourd'hui menacés, sentiront toujours mieux le devoir capital de ne point empêcher l'Eglise d'accomplir sa mission. D'autant plus qu'en l'accomplissant, tout en visant le bonheur éternel de l'homme, elle travaille inséparablement à son vrai bonheur temporel. 

APPEL PATERNEL AUX ÉGARÉS

80. Nous ne pouvons terminer cette Encyclique sans adresser une parole à ceux de Nos fils qui sont atteints déjà, ou presque, du mal communiste. Nous les exhortons vivement à écouter la voix du Père qui les aime; et Nous prions le Seigneur de les éclairer, afin qu'ils abandonnent la voie glissante qui les entraîne tous à une immense catastrophe; qu'ils reconnaissent eux aussi, que l'unique Seigneur est Notre-Seigneur Jésus-Christ, " car il n'y a pas, sous le ciel, un autre nom donné aux hommes, dont ils puissent attendre le salut " (47). 

SAINT JOSEPH, MODÈLE ET PATRON

81. Et pour hâter cette paix tant désirée de tous, la " Paix du Christ dans le règne du Christ " (48), Nous mettons la grande action de l'Eglise catholique contre le communisme athée mondial sous l'égide du puissant protecteur de l'Eglise, saint Joseph. Il appartient, lui, à la classe ouvrière; il a fait la rude expérience de la pauvreté, pour lui et pour la Sainte Famille, dont il était le chef vigilant et aimant; il reçut en garde l'Enfant divin quand Hérode lança contre Lui ses sicaires. Par une vie de fidélité absolue dans l'accomplissement du devoir quotidien, il a laissé un exemple à tous ceux qui doivent gagner leur pain par le travail manuel, et a mérité d'être appelé le Juste, modèle vivant de cette justice chrétienne qui doit régner dans la vie sociale.

82. Les yeux tournés vers les hauteurs, notre foi aperçoit les cieux nouveaux et la terre nouvelle dont parle Notre premier prédécesseur, saint Pierre (49).

Et tandis que les promesses des faux prophètes s'éteignent, sur cette terre, dans le sang et dans les larmes, resplendit d'une céleste beauté la grande prophétie apocalyptique du Sauveur du monde: " Voici que je fais toutes choses nouvelles " (50).

Il ne Nous reste plus, Vénérables Frères, qu'à élever Nos mains paternelles, et à faire descendre sur Vous, sur Votre clergé et Votre peuple, sur toute la grande famille catholique, la Bénédiction apostolique. 

Donné à Rome, près Saint-Pierre, en la fête de saint Joseph, patron de l'Eglise universelle, le 19 mars 1937, l'an XVI de Notre Pontificat.
 
NOTES 

(1) Lettre Encycl. Qui pluribus, 9 nov. 1846 (Acta Pii IX vol. I, p. 13). Cf. Syllabus. § IV (A. S. S., vol. III, p. 170).

(2) Lettre Encycl. Quod. Apostolici muneris, 28 déc. 1878 (Acta Leonis XIII, vol. I, p. 46).


(3) 18 déc. 1924 : A. A. S., vol. XVI (1924), pp. 494, 495.



(4) 8 mai 1928 : A. A. S., vol. XX (1928), pp. 165-178.


(5) 15 mai 1931 : A. A. S., vol. XXIII (1931), pp. 177-228.

(6) 3 mai 1932 : A. A. S., vol. XXIV (1932), pp. 177-194.

(7) 29 sept. 1932 : A. A. S., vol. XXIV (1932), pp. 321-332.

(8) 3 juin 1933 : A. A. S., vol. XXV (1933), pp. 261-274.

(9) Cf. II Thess. II, 4.

(10) Lettre Encycl. Divini illius Magistri, 31 déc. 1929 (A. A. S., vol. XXI, 1930, pp. 49-86).

(11) Lettre Encycl. Casti connubii, 31 déc. 1930 (A. A. S., vol. XXII, 1930, pp. 539-592).

(12) I Cor. III, 23.

(13) Lettre Encycl. Rerum novarum, 15 mai 1891 (Acta Leonis XIII, vol. IV, pp. 177-209).

(14) Lettre Encycl. Quadragesimo anno, 15 mai 1931 (A. A. S., vol. XIII, 1931, pp. 177-228).

(15) Lettre Encycl. Diuturnum illud, 20 juin 1881 (Acta Leonis XIII, vol. I, pp. 210-222).

(16) Lettre Encycl. lmmortale Dei, 1er nov. 1885 (Acta Leonis XIII, vol. II, pp. 146-168).


(17) Lc. II, 14.


(18) Mt. VI, 33.

(19) Cf. Mt. XIII, 55; Mc. VI, 3.

(20) De officiis, I, XLII.

(21) Jac. I, 22.

(22) Jac. I, 17.

(23) A. A. S., vol. XXVIII (1936), pp. 421-424.

(24) Jn, IV, 23.

(25) Mt. V, 3.

(26) Heb. XIII, 14.

(27) Cf. Lc. XI. 41.

(28) Jac. V. 1-3.

(29) Mt. V, 3.

(30) Jac. V. 7, 8.

(31) Lc. VI, 20.

(32) I Cor. XIII, 4.

(33) Mt. XXV, 34-40.

(34) Mt. XXV. 41-45.

(35) Jn. XIII, 34.

(36) Rom. XIII, 8, 9.

(37) Lettre Encycl. Quadragesimo anno, 15 mai 1931 (A. A. S., vol. XXIII, 1931, p. 202).

(38) Ps. CXXVI, I.

(39) Mt. XVII, 21.

(40) I Jn. V, 4.

(41) 20 déc. 1935 (A. A. S., vol. XXVIII, 1936, pp. 5-53).

(42) Mt. VIII, 20.

(43) I Cor. XIII, I.

(44) 12 mai 1936.

(45) Lettre Encycl. Caritate Christi, 3 mai 1932 (A. A. S., vol. XXIV, 1932, p. 184).

(46) Lettre Encycl. Caritate Christi, 3 mai 1932 (A. A. S., vol. XXIV, 1932, p. 190).

(47) Act. IV. 12.

(48) Lettre Encycl. Ubi arcano, 23 déc. 1922 (A. A. S., vol. XIV, 1922, p. 691).

(49) II Pi. III. 13. Cf. Is. LXV, 17 ; LXVI, 22. Apoc. XXI, I.


(50) Apoc. XXI, 5.


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DIVINI REDEMPTORIS

ENCYCLICAL OF POPE PIUS XI
ON ATHEISTIC COMMUNISM
TO THE PATRIARCHS, PRIMATES,
ARCHBISHOPS, BISHOPS, AND OTHER ORDINARIES
IN PEACE AND COMMUNION WITH THE APOSTOLIC SEE.

Venerable Brethren, Health and Apostolic Benediction.

The promise of a Redeemer brightens the first page of the history of mankind, and the confident hope aroused by this promise softened the keen regret for a paradise which had been lost. It was this hope that accompanied the human race on its weary journey, until in the fullness of time the expected Savior came to begin a new universal civilization, the Christian civilization, far superior even to that which up to this time had been laboriously achieved by certain more privileged nations.

2. Nevertheless, the struggle between good and evil remained in the world as a sad legacy of the original fall. Nor has the ancient tempter ever ceased to deceive mankind with false promises. It is on this account that one convulsion following upon another has marked the passage of the centuries, down to the revolution of our own days. This modern revolution, it may be said, has actually broken out or threatens everywhere, and it exceeds in amplitude and violence anything yet experienced in the preceding persecutions launched against the Church. Entire peoples find themselves in danger of falling back into a barbarism worse than that which oppressed the greater part of the world at the coming of the Redeemer.

3. This all too imminent danger, Venerable Brethren, as you have already surmised, is bolshevistic and atheistic Communism, which aims at upsetting the social order and at undermining the very foundations of Christian civilization .

4. In the face of such a threat, the Catholic Church could not and does not remain silent. This Apostolic See, above all, has not refrained from raising its voice, for it knows that its proper and social mission is to defend truth, justice and all those eternal values which Communism ignores or attacks. Ever since the days when groups of "intellectuals" were formed in an arrogant attempt to free civilization from the bonds of morality and religion, Our Predecessors overtly and explicitly drew the attention of the world to the consequences of the dechristianization of human society. With reference to Communism, Our Venerable Predecessor, Pius IX, of holy memory, as early as 1846 pronounced a solemn condemnation, which he confirmed in the words of the Syllabus directed against "that infamous doctrine of so-called Communism which is absolutely contrary to the natural law itself, and if once adopted would utterly destroy the rights, property and possessions of all men, and even society itself."[1] Later on, another of Our predecessors, the immortal Leo XIII, in his Encyclical Quod Apostolici Muneris, defined Communism as "the fatal plague which insinuates itself into the very marrow of human society only to bring about its ruin."[2] With clear intuition he pointed out that the atheistic movements existing among the masses of the Machine Age had their origin in that school of philosophy which for centuries had sought to divorce science from the life of the Faith and of the Church.

5. During Our Pontificate We too have frequently and with urgent insistence denounced the current trend to atheism which is alarmingly on the increase. In 1924 when Our relief-mission returned from the Soviet Union We condemned Communism in a special Allocution[3] which We addressed to the whole world. In our Encyclicals Miserentissimus Redemptor,[4] Quadragesimo Anno,[5] Caritate Christi,[6] Acerba Animi,[7] Dilectissima Nobis,[8] We raised a solemn protest against the persecutions unleashed in Russia, in Mexico and now in Spain. Our two Allocutions of last year, the first on the occasion of the opening of the International Catholic Press Exposition, and the second during Our audience to the Spanish refugees, along with Our message of last Christmas, have evoked a world-wide echo which is not yet spent. In fact, the most persistent enemies of the Church, who from Moscow are directing the struggle against Christian civilization, themselves bear witness, by their unceasing attacks in word and act, that even to this hour the Papacy has continued faithfully to protect the sanctuary of the Christian religion, and that it has called public attention to the perils of Communism more frequently and more effectively than any other public authority on earth.

6. To Our great satisfaction, Venerable Brethren, you have, by means of individual and even joint pastoral Letters, accurately transmitted and explained to the Faithful these admonitions. Yet despite Our frequent and paternal warning the peril only grows greater from day to day because of the pressure exerted by clever agitators. Therefore We believe it to be Our duty to raise Our voice once more, in a still more solemn missive, in accord with the tradition of this Apostolic See, the Teacher of Truth, and in accord with the desire of the whole Catholic world, which makes the appearance of such a document but natural. We trust that the echo of Our voice will reach every mind free from prejudice and every heart sincerely desirous of the good of mankind. We wish this the more because Our words are now receiving sorry confirmation from the spectacle of the bitter fruits of subversive ideas, which We foresaw and foretold, and which are in fact multiplying fearfully in the countries already stricken, or threatening every other country of the world.

7. Hence We wish to expose once more in a brief synthesis the principles of atheistic Communism as they are manifested chiefly in bolshevism. We wish also to indicate its method of action and to contrast with its false principles the clear doctrine of the Church, in order to inculcate anew and with greater insistence the means by which the Christian civilization, the true civitas humana, can be saved from the satanic scourge, and not merely saved, but better developed for the well-being of human society.

8. The Communism of today, more emphatically than similar movements in the past, conceals in itself a false messianic idea. A pseudo-ideal of justice, of equality and fraternity in labor impregnates all its doctrine and activity with a deceptive mysticism, which communicates a zealous and contagious enthusiasm to the multitudes entrapped by delusive promises. This is especially true in an age like ours, when unusual misery has resulted from the unequal distribution of the goods of this world. This pseudo-ideal is even boastfully advanced as if it were responsible for a certain economic progress. As a matter of fact, when such progress is at all real, its true causes are quite different, as for instance the intensification of industrialism in countries which were formerly almost without it, the exploitation of immense natural resources, and the use of the most brutal methods to insure the achievement of gigantic projects with a minimum of expense.

9. The doctrine of modern Communism, which is often concealed under the most seductive trappings, is in substance based on the principles of dialectical and historical materialism previously advocated by Marx, of which the theoricians of bolshevism claim to possess the only genuine interpretation. According to this doctrine there is in the world only one reality, matter, the blind forces of which evolve into plant, animal and man. Even human society is nothing but a phenomenon and form of matter, evolving in the same way. By a law of inexorable necessity and through a perpetual conflict of forces, matter moves towards the final synthesis of a classless society. In such a doctrine, as is evident, there is no room for the idea of God; there is no difference between matter and spirit, between soul and body; there is neither survival of the soul after death nor any hope in a future life. Insisting on the dialectical aspect of their materialism, the Communists claim that the conflict which carries the world towards its final synthesis can be accelerated by man. Hence they endeavor to sharpen the antagonisms which arise between the various classes of society. Thus the class struggle with its consequent violent hate and destruction takes on the aspects of a crusade for the progress of humanity. On the other hand, all other forces whatever, as long as they resist such systematic violence, must be annihilated as hostile to the human race.

10. Communism, moreover, strips man of his liberty, robs human personality of all its dignity, and removes all the moral restraints that check the eruptions of blind impulse. There is no recognition of any right of the individual in his relations to the collectivity; no natural right is accorded to human personality, which is a mere cog-wheel in the Communist system. In man's relations with other individuals, besides, Communists hold the principle of absolute equality, rejecting all hierarchy and divinely-constituted authority, including the authority of parents. What men call authority and subordination is derived from the community as its first and only font. Nor is the individual granted any property rights over material goods or the means of production, for inasmuch as these are the source of further wealth, their possession would give one man power over another. Precisely on this score, all forms of private property must be eradicated, for they are at the origin of all economic enslavement .

11. Refusing to human life any sacred or spiritual character, such a doctrine logically makes of marriage and the family a purely artificial and civil institution, the outcome of a specific economic system. There exists no matrimonial bond of a juridico-moral nature that is not subject to the whim of the individual or of the collectivity. Naturally, therefore, the notion of an indissoluble marriage-tie is scouted. Communism is particularly characterized by the rejection of any link that binds woman to the family and the home, and her emancipation is proclaimed as a basic principle. She is withdrawn from the family and the care of her children, to be thrust instead into public life and collective production under the same conditions as man. The care of home and children then devolves upon the collectivity. Finally, the right of education is denied to parents, for it is conceived as the exclusive prerogative of the community, in whose name and by whose mandate alone parents may exercise this right.

12. What would be the condition of a human society based on such materialistic tenets? It would be a collectivity with no other hierarchy than that of the economic system. It would have only one mission: the production of material things by means of collective labor, so that the goods of this world might be enjoyed in a paradise where each would "give according to his powers" and would "receive according to his needs." Communism recognizes in the collectivity the right, or rather, unlimited discretion, to draft individuals for the labor of the collectivity with no regard for their personal welfare; so that even violence could be legitimately exercised to dragoon the recalcitrant against their wills. In the Communistic commonwealth morality and law would be nothing but a derivation of the existing economic order, purely earthly in origin and unstable in character. In a word. the Communists claim to inaugurate a new era and a new civilization which is the result of blind evolutionary forces culminating in a humanity without God.

13. When all men have finally acquired the collectivist mentality in this Utopia of a really classless society, the political State, which is now conceived by Communists merely as the instrument by which the proletariat is oppressed by the capitalists, will have lost all reason for its existence and will "wither away." However, until that happy consummation is realized, the State and the powers of the State furnish Communism with the most efficacious and most extensive means for the achievement of its goal.

14. Such, Venerable Brethren, is the new gospel which bolshevistic and atheistic Communism offers the world as the glad tidings of deliverance and salvation! It is a system full of errors and sophisms. It is in opposition both to reason and to Divine Revelation. It subverts the social order, because it means the destruction of its foundations; because it ignores the true origin and purpose of the State; because it denies the rights, dignity and liberty of human personality.

15. How is it possible that such a system, long since rejected scientifically and now proved erroneous by experience, how is it, We ask, that such a system could spread so rapidly in all parts of the world? The explanation lies in the fact that too few have been able to grasp the nature of Communism. The majority instead succumb to its deception, skillfully concealed by the most extravagant promises. By pretending to desire only the betterment of the condition of the working classes, by urging the removal of the very real abuses chargeable to the liberalistic economic order, and by demanding a more equitable distribution of this world's goods (objectives entirely and undoubtedly legitimate), the Communist takes advantage of the present world-wide economic crisis to draw into the sphere of his influence even those sections of the populace which on principle reject all forms of materialism and terrorism. And as every error contains its element of truth, the partial truths to which We have referred are astutely presented according to the needs of time and place, to conceal, when convenient, the repulsive crudity and inhumanity of Communistic principles and tactics. Thus the Communist ideal wins over many of the better minded members of the community. These in turn become the apostles of the movement among the younger intelligentsia who are still too immature to recognize the intrinsic errors of the system. The preachers of Communism are also proficient in exploiting racial antagonisms and political divisions and oppositions. They take advantage of the lack of orientation characteristic of modern agnostic science in order to burrow into the universities, where they bolster up the principles of their doctrine with pseudo-scientific arguments.

16. If we would explain the blind acceptance of Communism by so many thousands of workmen, we must remember that the way had been already prepared for it by the religious and moral destitution in which wage-earners had been left by liberal economics. Even on Sundays and holy days, labor-shifts were given no time to attend to their essential religious duties. No one thought of building churches within convenient distance of factories, nor of facilitating the work of the priest. On the contrary, laicism was actively and persistently promoted, with the result that we are now reaping the fruits of the errors so often denounced by Our Predecessors and by Ourselves. It can surprise no one that the Communistic fallacy should be spreading in a world already to a large extent de-Christianized.

17. There is another explanation for the rapid diffusion of the Communistic ideas now seeping into every nation, great and small, advanced and backward, so that no corner of the earth is free from them. This explanation is to be found in a propaganda so truly diabolical that the world has perhaps never witnessed its like before. It is directed from one common center. It is shrewdly adapted to the varying conditions of diverse peoples. It has at its disposal great financial resources, gigantic organizations, international congresses, and countless trained workers. It makes use of pamphlets and reviews, of cinema, theater and radio, of schools and even universities. Little by little it penetrates into all classes of the people and even reaches the better-minded groups of the community, with the result that few are aware of the poison which increasingly pervades their minds and hearts.

18. A third powerful factor in the diffusion of Communism is the conspiracy of silence on the part of a large section of the non-Catholic press of the world. We say conspiracy, because it is impossible otherwise to explain how a press usually so eager to exploit even the little daily incidents of life has been able to remain silent for so long about the horrors perpetrated in Russia, in Mexico and even in a great part of Spain; and that it should have relatively so little to say concerning a world organization as vast as Russian Communism. This silence is due in part to shortsighted political policy, and is favored by various occult forces which for a long time have been working for the overthrow of the Christian Social Order.

19. Meanwhile the sorry effects of this propaganda are before our eyes. Where Communism has been able to assert its power - and here We are thinking with special affection of the people of Russia and Mexico - it has striven by every possible means, as its champions openly boast, to destroy Christian civilization and the Christian religion by banishing every remembrance of them from the hearts of men, especially of the young. Bishops and priests were exiled, condemned to forced labor, shot and done to death in inhuman fashion; laymen suspected of defending their religion were vexed, persecuted, dragged off to trial and thrown into prison.

20. Even where the scourge of Communism has not yet had time enough to exercise to the full its logical effects, as witness Our beloved Spain, it has, alas, found compensation in the fiercer violence of its attack. Not only this or that church or isolated monastery was sacked, but as far as possible every church and every monastery was destroyed. Every vestige of the Christian religion was eradicated, even though intimately linked with the rarest monuments of art and science. The fury of Communism has not confined itself to the indiscriminate slaughter of Bishops, of thousands of priests and religious of both sexes; it searches out above all those who have been devoting their lives to the welfare of the working classes and the poor. But the majority of its victims have been laymen of all conditions and classes. Even up to the present moment, masses of them are slain almost daily for no other offense than the fact that they are good Christians or at least opposed to atheistic Communism. And this fearful destruction has been carried out with a hatred and a savage barbarity one would not have believed possible in our age. No man of good sense, nor any statesman conscious of his responsibility can fail to shudder at the thought that what is happening today in Spain may perhaps be repeated tomorrow in other civilized countries.

21. Nor can it be said that these atrocities are a transitory phenomenon, the usual accompaniment of all great revolutions, the isolated excesses common to every war. No, they are the natural fruit of a system which lacks all inner restraint. Some restraint is necessary for man considered either as an individual or in society. Even the barbaric peoples had this inner check in the natural law written by God in the heart of every man. And where this natural law was held in higher esteem, ancient nations rose to a grandeur that still fascinates - more than it should - certain superficial students of human history. But tear the very idea of God from the hearts of men, and they are necessarily urged by their passions to the most atrocious barbarity.

22. This, unfortunately, is what we now behold. For the first time in history we are witnessing a struggle, cold-blooded in purpose and mapped out to the least detail, between man and "all that is called God."[9] Communism is by its nature anti-religious. It considers religion as "the opiate of the people" because the principles of religion which speak of a life beyond the grave dissuade the proletariat from the dream of a Soviet paradise which is of this world.

23. But the law of nature and its Author cannot be flouted with impunity. Communism has not been able, and will not be able, to achieve its objectives even in the merely economic sphere. It is true that in Russia it has been a contributing factor in rousing men and materials from the inertia of centuries, and in obtaining by all manner of means, often without scruple, some measure of material success. Nevertheless We know from reliable and even very recent testimony that not even there, in spite of slavery imposed on millions of men, has Communism reached its promised goal. After all, even the sphere of economics needs some morality, some moral sense of responsibility, which can find no place in a system so thoroughly materialistic as Communism. Terrorism is the only possible substitute, and it is terrorism that reigns today in Russia, where former comrades in revolution are exterminating each other. Terrorism, having failed despite all to stem the tide of moral corruption, cannot even prevent the dissolution of society itself.

24. In making these observations it is no part of Our intention to condemn en masse the peoples of the Soviet Union. For them We cherish the warmest paternal affection. We are well aware that not a few of them groan beneath the yoke imposed on them by men who in very large part are strangers to the real interests of the country. We recognize that many others were deceived by fallacious hopes. We blame only the system, with its authors and abettors who considered Russia the best-prepared field for experimenting with a plan elaborated decades ago, and who from there continue to spread it from one end of the world to the other.

25. We have exposed the errors and the violent, deceptive tactics of bolshevistic and atheistic Communism. It is now time, Venerable Brethren, to contrast with it the true notion, already familiar to you, of the civitas humana or human society, as taught by reason and Revelation through the mouth of the Church, Magistra Gentium.

26. Above all other reality there exists one supreme Being: God, the omnipotent Creator of all things, the all-wise and just Judge of all men. This supreme reality, God, is the absolute condemnation of the impudent falsehoods of Communism. In truth, it is not because men believe in God that He exists; rather because He exists do all men whose eyes are not deliberately closed to the truth believe in Him and pray to Him.

27. In the Encyclical on Christian Education[10] We explained the fundamental doctrine concerning man as it may be gathered from reason and Faith. Man has a spiritual and immortal soul. He is a person, marvelously endowed by his Creator with gifts of body and mind. He is a true "microcosm," as the ancients said, a world in miniature, with a value far surpassing that of the vast inanimate cosmos. God alone is his last end, in this life and the next. By sanctifying grace he is raised to the dignity of a son of God, and incorporated into the Kingdom of God in the Mystical Body of Christ. In consequence he has been endowed by God with many and varied prerogatives: the right to life, to bodily integrity, to the necessary means of existence; the right to tend toward his ultimate goal in the path marked out for him by God; the right of association and the right to possess and use property.

28. Just as matrimony and the right to its natural use are of divine origin, so likewise are the constitution and fundamental prerogatives of the family fixed and determined by the Creator. In the Encyclical on Christian Marriage[11] and in Our other Encyclical on Education, cited above, we have treated these topics at considerable length.

29. But God has likewise destined man for civil society according to the dictates of his very nature. In the plan of the Creator, society is a natural means which man can and must use to reach his destined end. Society is for man and not vice versa. This must not be understood in the sense of liberalistic individualism, which subordinates society to the selfish use of the individual; but only in the sense that by means of an organic union with society and by mutual collaboration the attainment of earthly happiness is placed within the reach of all. In a further sense, it is society which affords the opportunities for the development of all the individual and social gifts bestowed on human nature. These natural gifts have a value surpassing the immediate interests of the moment, for in society they reflect the divine perfection, which would not be true were man to live alone. But on final analysis, even in this latter function, society is made for man, that he may recognize this reflection of God's perfection, and refer it in praise and adoration to the Creator. Only man, the human person, and not society in any form is endowed with reason and a morally free will.

30. Man cannot be exempted from his divinely-imposed obligations toward civil society, and the representatives of authority have the right to coerce him when he refuses without reason to do his duty. Society, on the other hand, cannot defraud man of his God-granted rights, the most important of which We have indicated above. Nor can society systematically void these rights by making their use impossible. It is therefore according to the dictates of reason that ultimately all material things should be ordained to man as a person, that through his mediation they may find their way to the Creator. In this wise we can apply to man, the human person, the words of the Apostle of the Gentiles, who writes to the Corinthians on the Christian economy of salvation: "All things are yours, and you are Christ's, and Christ is God's."[12] While Communism impoverishes human personality by inverting the terms of the relation of man to society, to what lofty heights is man not elevated by reason and Revelation!

31. The directive principles concerning the social-economic order have been expounded in the social Encyclical of Leo XIII on the question of labor.[13] Our own Encyclical on the Reconstruction of the Social Order[14] adapted these principles to present needs. Then, insisting anew on the age-old doctrine of the Church concerning the individual and social character of private property, We explained clearly the right and dignity of labor, the relations of mutual aid and collaboration which should exist between those who possess capital and those who work, the salary due in strict justice to the worker for himself and for his family.

32. In this same Encyclical of Ours We have shown that the means of saving the world of today from the lamentable ruin into which a moral liberalism has plunged us, are neither the class-struggle nor terror, nor yet the autocratic abuse of State power, but rather the infusion of social justice and the sentiment of Christian love into the social-economic order. We have indicated how a sound prosperity is to be restored according to the true principles of a sane corporative system which respects the proper hierarchic structure of society; and how all the occupational groups should be fused into a harmonious unity inspired by the principle of the common good. And the genuine and chief function of public and civil authority consists precisely in the efficacious furthering of this harmony and coordination of all social forces.

33. In view of this organized common effort towards peaceful living, Catholic doctrine vindicates to the State the dignity and authority of a vigilant and provident defender of those divine and human rights on which the Sacred Scriptures and the Fathers of the Church insist so often. It is not true that all have equal rights in civil society. It is not true that there exists no lawful social hierarchy. Let it suffice to refer to the Encyclicals of Leo XIII already cited, especially to that on State powers,[15] and to the other on the Christian Constitution of States.[16] In these documents the Catholic will find the principles of reason and the Faith clearly explained, and these principles will enable him to defend himself against the errors and perils of a Communistic conception of the State. The enslavement of man despoiled of his rights, the denial of the transcendental origin of the State and its authority, the horrible abuse of public power in the service of a collectivistic terrorism, are the very contrary of all that corresponds with natural ethics and the will of the Creator. Both man and civil society derive their origin from the Creator, Who has mutually ordained them one to the other. Hence neither can be exempted from their correlative obligations, nor deny or diminish each other's rights. The Creator Himself has regulated this mutual relationship in its fundamental lines, and it is by an unjust usurpation that Communism arrogates to itself the right to enforce, in place of the divine law based on the immutable principles of truth and charity, a partisan political program which derives from the arbitrary human will and is replete with hate.

34. In teaching this enlightening doctrine the Church has no other intention than to realize the glad tidings sung by the Angels above the cave of Bethlehem at the Redeemer's birth: "Glory to God . . . and . . . peace to men . . .,"[17] true peace and true happiness, even here below as far as is possible, in preparation for the happiness of heaven - but to men of good will. This doctrine is equally removed from all extremes of error and all exaggerations of parties or systems which stem from error. It maintains a constant equilibrium of truth and justice, which it vindicates in theory and applies and promotes in practice, bringing into harmony the rights and duties of all parties. Thus authority is reconciled with liberty, the dignity of the individual with that of the State, the human personality of the subject with the divine delegation of the superior; and in this way a balance is struck between the due dependence and well-ordered love of a man for himself, his family and country, and his love of other families and other peoples, founded on the love of God, the Father of all, their first principle and last end. The Church does not separate a proper regard for temporal welfare from solicitude for the eternal. If she subordinates the former to the latter according to the words of her divine Founder, "Seek ye first the Kingdom of God and His justice, and all these things shall be added unto you,"[18] she is nevertheless so far from being unconcerned with human affairs, so far from hindering civil progress and material advancement, that she actually fosters and promotes them in the most sensible and efficacious manner. Thus even in the sphere of social-economics, although the Church has never proposed a definite technical system, since this is not her field, she has nevertheless clearly outlined the guiding principles which, while susceptible of varied concrete applications according to the diversified conditions of times and places and peoples, indicate the safe way of securing the happy progress of society.

35. The wisdom and supreme utility of this doctrine are admitted by all who really understand it. With good reason outstanding statesmen have asserted that, after a study of various social systems, they have found nothing sounder than the principles expounded in the Encyclicals Rerum Novarum and Quadragesimo Anno. In non-Catholic, even in non-Christian countries, men recognize the great value to society of the social doctrine of the Church. Thus, scarcely a month ago, an eminent political figure of the Far East, a non-Christian, did not hesitate to affirm publicly that the Church, with her doctrine of peace and Christian brotherhood, is rendering a signal contribution to the difficult task of establishing and maintaining peace among the nations. Finally, We know from reliable information that flows into this Center of Christendom from all parts of the world, that the Communists themselves, where they are not utterly depraved, recognize the superiority of the social doctrine of the Church, when once explained to them, over the doctrines of their leaders and their teachers. Only those blinded by passion and hatred close their eyes to the light of truth and obstinately struggle against it.

36. But the enemies of the Church, though forced to acknowledge the wisdom of her doctrine, accuse her of having failed to act in conformity with her principles, and from this conclude to the necessity of seeking other solutions. The utter falseness and injustice of this accusation is shown by the whole history of Christianity. To refer only to a single typical trait, it was Christianity that first affirmed the real and universal brotherhood of all men of whatever race and condition. This doctrine she proclaimed by a method, and with an amplitude andconviction, unknown to preceding centuries; and with it she potently contributed to the abolition of slavery. Not bloody revolution, but the inner force of her teaching made the proud Roman matron see in her slave a sister in Christ. It is Christianity that adores the Son of God, made Man for love of man, and become not only the "Son of a Carpenter" but Himself a "Carpenter."[19] It was Christianity that raised manual labor to its true dignity, whereas it had hitherto been so despised that even the moderate Cicero did not hesitate to sum up the general opinion of his time in words of which any modern sociologist would be ashamed: "All artisans are engaged in sordid trades, for there can be nothing ennobling about a workshop."[20]

37. Faithful to these principles, the Church has given new life to human society. Under her influence arose prodigious charitable organizations, great guilds of artisans and workingmen of every type. These guilds, ridiculed as "medieval" by the liberalism of the last century, are today claiming the admiration of our contemporaries in many countries who are endeavoring to revive them in some modern form. And when other systems hindered her work and raised obstacles to the salutary influence of the Church, she was never done warning them of their error. We need but recall with what constant firmness and energy Our Predecessor, Leo XIII, vindicated for the workingman the right to organize, which the dominant liberalism of the more powerful States relentlessly denied him. Even today the authority of this Church doctrine is greater than it seems; for the influence of ideas in the realm of facts, though invisible and not easily measured, is surely of predominant importance.

38. It may be said in all truth that the Church, like Christ, goes through the centuries doing good to all. There would be today neither Socialism nor Communism if the rulers of the nations had not scorned the teachings and maternal warnings of the Church. On the bases of liberalism and laicism they wished to build other social edifices which, powerful and imposing as they seemed at first, all too soon revealed the weakness of their foundations, and today are crumbling one after another before our eyes, as everything must crumble that is not grounded on the one corner stone which is Christ Jesus.

39. This, Venerable Brethren, is the doctrine of the Church, which alone in the social as in all other fields can offer real light and assure salvation in the face of Communistic ideology. But this doctrine must be consistently reduced to practice in every-day life, according to the admonition of St. .James the Apostle: "Be ye doers of the word and not hearers only, deceiving your own selves."[21] The most urgent need of the present day is therefore the energetic and timely application of remedies which will effectively ward off the catastrophe that daily grows more threatening. We cherish the firm hope that the fanaticism with which the sons of darkness work day and night at their materialistic and atheistic propaganda will at least serve the holy purpose of stimulating the sons of light to a like and even greater zeal for the honor of the Divine Majesty.

40. What then must be done, what remedies must be employed to defend Christ and Christian civilization from this pernicious enemy? As a father in the midst of his family, We should like to speak quite intimately of those duties which the great struggle of our day imposes on all the children of the Church; and We would address Our paternal admonition even to those sons who have strayed far from her.

41. As in all the stormy periods of the history of the Church, the fundamental remedy today lies in a sincere renewal of private and public life according to the principles of the Gospel by all those who belong to the Fold of Christ, that they may be in truth the salt of the earth to preserve human society from total corruption.

42. With heart deeply grateful to the Father of Light, from Whom descends "every best gift and every perfect gift,"[22] We see on all sides consoling signs of this spiritual renewal. We see it not only in so many singularly chosen souls who in these last years have been elevated to the sublime heights of sanctity, and in so many others who with generous hearts are making their way towards the same luminous goal, but also in the new flowering of a deep and practical piety in all classes of society even the most cultured, as We pointed out in Our recent Motu Proprio In multis solaciis of October 28 last, on the occasion of the reorganization of the Pontifical Academy of Sciences.[23]

43. Nevertheless We cannot deny that there is still much to be done in the way of spiritual renovation. Even in Catholic countries there are still too many who are Catholics hardly more than in name. There are too many who fulfill more or less faithfully the more essential obligations of the religion they boast of professing, but have no desire of knowing it better, of deepening their inward conviction, and still less of bringing into conformity with the external gloss the inner splendor of a right and unsullied conscience, that recognizes and performs all its duties under the eye of God. We know how much Our Divine Savior detested this empty pharisaic show, He Who wished that all should adore the Father "in spirit and in truth."[24] The Catholic who does not live really and sincerely according to the Faith he professes will not long be master of himself in these days when the winds of strife and persecution blow so fiercely, but will be swept away defenseless in this new deluge which threatens the world. And thus, while he is preparing his own ruin, he is exposing to ridicule the very name of Christian.

44. And here We wish, Venerable Brethren, to insist more particularly on two teachings of Our Lord which have a special bearing on the present condition of the human race: detachment from earthly goods and the precept of charity. "Blessed are the poor in spirit" were the first words that fell from the lips of the Divine Master in His sermon on the mount.[25] This lesson is more than ever necessary in these days of materialism athirst for the goods and pleasures of this earth. All Christians, rich or poor, must keep their eye fixed on heaven, remembering that "we have not here a lasting city, but we seek one that is to come."[26] The rich should not place their happiness in things of earth nor spend their best efforts in the acquisition of them. Rather, considering themselves only as stewards of their earthly goods, let them be mindful of the account they must render of them to their Lord and Master, and value them as precious means that God has put into their hands for doing good; let them not fail, besides, to distribute of their abundance to the poor, according to the evangelical precept.[27] Otherwise there shall be verified of them and their riches the harsh condemnation of St. James the Apostle: "Go to now, ye rich men; weep and howl in your miseries which shall come upon you. Your riches are corrupted, and your garments are moth-eaten; your gold and silver is cankered; and the rust of them shall be for a testimony against you and shall eat your flesh like fire. You have stored up to yourselves wrath against the last days. . ."[28]

45. But the poor too, in their turn, while engaged, according to the laws of charity and justice, in acquiring the necessities of life and also in bettering their condition, should always remain "poor in spirit,"[29] and hold spiritual goods in higher esteem than earthly property and pleasures. Let them remember that the world will never be able to rid itself of misery, sorrow and tribulation, which are the portion even of those who seem most prosperous. Patience, therefore, is the need of all, that Christian patience which comforts the heart with the divine assurance of eternal happiness. "Be patient, therefore, brethren," we repeat with St. .lames, "until the coming of the Lord. Behold the husbandman waiteth for the precious fruit of the earth, patiently bearing until he receive the early and the later rain. Be you therefore also patient and strengthen your hearts, for the coming of the Lord is at hand."[30] Only thus will be fulfilled the consoling promise of the Lord: "Blessed are the poor!" These words are no vain consolation, a promise as empty as those of the Communists. They are the words of life, pregnant with a sovereign reality. They are fully verified here on earth, as well as in eternity. Indeed, how many of the poor, in anticipation of the Kingdom of Heaven already proclaimed their own: "for yours is the Kingdom of Heaven,"[31] find in these words a happiness which so many of the wealthy, uneasy with their riches and ever thirsting for more, look for in vain!

46. Still more important as a remedy for the evil we are considering, or certainly more directly calculated to cure it, is the precept of charity. We have in mind that Christian charity, "patient and kind,"[32] which avoids all semblance of demeaning paternalism, and all ostentation; that charity which from the very beginning of Christianity won to Christ the poorest of the poor, the slaves. And We are grateful to all those members of charitable associations, from the conferences of St. Vincent de Paul to the recent great relief organizations, which are perseveringly practicing the spiritual and corporal works of mercy. The more the working men and the poor realize what the spirit of love animated by the virtue of Christ is doing for them, the more readily will they abandon the false persuasion that Christianity has lost its efficacy and that the Church stands on the side of the exploiters of their labor.

47. But when on the one hand We see thousands of the needy, victims of real misery for various reasons beyond their control, and on the other so many round about them who spend huge sums of money on useless things and frivolous amusement, We cannot fail to remark with sorrow not only that justice is poorly observed, but that the precept of charity also is not sufficiently appreciated, is not a vital thing in daily life. We desire therefore, Venerable Brethren, that this divine precept, this precious mark of identification left by Christ to His true disciples, be ever more fully explained by pen and word of mouth; this precept which teaches us to see in those who suffer Christ Himself, and would have us love our brothers as Our Divine Savior has loved us, that is, even at the sacrifice of ourselves, and, if need be, of our very life. Let all then frequently meditate on those words of the final sentence, so consoling yet so terrifying, which the Supreme Judge will pronounce on the day of the Last Judgment: "Come, ye blessed of my Father . . . for I was hungry and you gave me to eat; I was thirsty and you gave me to drink . . . Amen, I say to you, as long as you did it to one of these my least brethren you did it to me."[33] And the reverse: "Depart from me, you cursed, into everlasting fire . . . for I was hungry and you gave me not to eat; I was thirsty and you gave me not to drink . . . Amen, I say to you, as long as you did it not to one of these least. neither did you do it to me."[34]

48. To be sure of eternal life, therefore, and to be able to help the poor effectively, it is imperative to return to a more moderate way of life, to renounce the joys, often sinful, which the world today holds out in such abundance; to forget self for love of the neighbor. There is a divine regenerating force in this "new precept" (as Christ called it) of Christian charity.[35] Its faithful observance will pour into the heart an inner peace which the world knows not, and will finally cure the ills which oppress humanity.

49. But charity will never be true charity unless it takes justice into constant account. The Apostle teaches that "he that loveth his neighbor hath fulfilled the law" and he gives the reason: "For, Thou shalt not commit adultery, Thou shalt not kill, Thou shalt not steal . . . and if there be any other commandment, it is comprised in this word: Thou shalt love thy neighbor as thyself."[36] According to the Apostle, then, all the commandments, including those which are of strict justice, as those which forbid us to kill or to steal, may be reduced to the single precept of true charity. From this it follows that a "charity" which deprives the workingman of the salary to which he has a strict title in justice, is not charity at all, but only its empty name and hollow semblance. The wage-earner is not to receive as alms what is his due in justice. And let no one attempt with trifling charitable donations to exempt himself from the great duties imposed by justice. Both justice and charity often dictate obligations touching on the same subject-matter, but under different aspects; and the very dignity of the workingman makes him justly and acutely sensitive to the duties of others in his regard.

50. Therefore We turn again in a special way to you, Christian employers and industrialists, whose problem is often so difficult for the reason that you are saddled with the heavy heritage of an unjust economic regime whose ruinous influence has been felt through many generations. We bid you be mindful of your responsibility. It is unfortunately true that the manner of acting in certain Catholic circles has done much to shake the faith of the working-classes in the religion of Jesus Christ. These groups have refused to understand that Christian charity demands the recognition of certain rights due to the workingman, which the Church has explicitly acknowledged. What is to be thought of the action of those Catholic employers who in one place succeeded in preventing the reading of Our Encyclical Quadragesimo Annoin their local churches? Or of those Catholic industrialists who even to this day have shown themselves hostile to a labor movement that We Ourselves recommended? Is it not deplorable that the right of private property defended by the Church should so often have been used as a weapon to defraud the workingman of his just salary and his social rights?

51. In reality, besides commutative justice, there is also social justice with its own set obligations, from which neither employers nor workingmen can escape. Now it is of the very essence of social justice to demand for each individual all that is necessary for the common good. But just as in the living organism it is impossible to provide for the good of the whole unless each single part and each individual member is given what it needs for the exercise of its proper functions, so it is impossible to care for the social organism and the good of society as a unit unless each single part and each individual member - that is to say, each individual man in the dignity of his human personality - is supplied with all that is necessary for the exercise of his social functions. If social justice be satisfied, the result will be an intense activity in economic life as a whole, pursued in tranquillity and order. This activity will be proof of the health of the social body, just as the health of the human body is recognized in the undisturbed regularity and perfect efficiency of the whole organism.

52. But social justice cannot be said to have been satisfied as long as workingmen are denied a salary that will enable them to secure proper sustenance for themselves and for their families; as long as they are denied the opportunity of acquiring a modest fortune and forestalling the plague of universal pauperism; as long as they cannot make suitable provision through public or private insurance for old age, for periods of illness and unemployment. In a word, to repeat what has been said in Our Encyclical Quadragesimo Anno: "Then only will the economic and social order be soundly established and attain its ends, when it offers, to all and to each, all those goods which the wealth and resources of nature, technical science and the corporate organization of social affairs can give. These goods should be sufficient to supply all necessities and reasonable comforts, and to uplift men to that higher standard of life which, provided it be used with prudence, is not only not a hindrance but is of singular help to virtue."[37]

53. It happens all too frequently, however, under the salary system, that individual employers are helpless to ensure justice unless, with a view to its practice, they organize institutions the object of which is to prevent competition incompatible with fair treatment for the workers. Where this is true, it is the duty of contractors and employers to support and promote such necessary organizations as normal instruments enabling them to fulfill their obligations of justice. But the laborers too must be mindful of their duty to love and deal fairly with their employers, and persuade themselves that there is no better means of safeguarding their own interests.

54. If, therefore, We consider the whole structure of economic life, as We have already pointed out in Our EncyclicalQuadragesimo Anno, the reign of mutual collaboration between justice and charity in social-economic relations can only be achieved by a body of professional and inter professional organizations, built on solidly Christian foundations, working together to effect, under forms adapted to different places and circumstances, what has been called the Corporation .

55. To give to this social activity a greater efficacy, it is necessary to promote a wider study of social problems in the light of the doctrine of the Church and under the aegis of her constituted authority. If the manner of acting of some Catholics in the social-economic field has left much to be desired, this has often come about because they have not known and pondered sufficiently the teachings of the Sovereign Pontiffs on these questions. Therefore, it is of the utmost importance to foster in all classes of society an intensive program of social education adapted to the varying degrees of intellectual culture. It is necessary with all care and diligence to procure the widest possible diffusion of the teachings of the Church, even among the working-classes. The minds of men must be illuminated with the sure light of Catholic teaching, and their wills must be drawn to follow and apply it as the norm of right living in the conscientious fulfillment of their manifold social duties. Thus they will oppose that incoherence and discontinuity in Christian life which We have many times lamented. For there are some who, while exteriorly faithful to the practice of their religion, yet in the field of labor and industry, in the professions, trade and business, permit a deplorable cleavage in their conscience, and live a life too little in conformity with the clear principles of justice and Christian charity. Such lives are a scandal to the weak, and to the malicious a pretext to discredit the Church.

56. In this renewal the Catholic Press can play a prominent part. Its foremost duty is to foster in various attractive ways an ever better understanding of social doctrine. It should, too, supply accurate and complete information on the activity of the enemy and the means of resistance which have been found most effective in various quarters. It should offer useful suggestions and warn against the insidious deceits with which Communists endeavor, all too successfully, to attract even men of good faith.

57. On this point We have already insisted in Our Allocution of May 12th of last year, but We believe it to be a duty of special urgency, Venerable Brethren, to call your attention to it once again. In the beginning Communism showed itself for what it was in all its perversity; but very soon it realized that it was thus alienating the people. It has therefore changed its tactics, and strives to entice the multitudes by trickery of various forms, hiding its real designs behind ideas that in themselves are good and attractive. Thus, aware of the universal desire for peace, the leaders of Communism pretend to be the most zealous promoters and propagandists in the movement for world amity. Yet at the same time they stir up a class-warfare which causes rivers of blood to flow, and, realizing that their system offers no internal guarantee of peace, they have recourse to unlimited armaments. Under various names which do not suggest Communism, they establish organizations and periodicals with the sole purpose of carrying their ideas into quarters otherwise inaccessible. They try perfidiously to worm their way even into professedly Catholic and religious organizations. Again, without receding an inch from their subversive principles, they invite Catholics to collaborate with them in the realm of so-called humanitarianism and charity; and at times even make proposals that are in perfect harmony with the Christian spirit and the doctrine of the Church. Elsewhere they carry their hypocrisy so far as to encourage the belief that Communism, in countries where faith and culture are more strongly entrenched, will assume another and much milder form. It will not interfere with the practice of religion. It will respect liberty of conscience. There are some even who refer to certain changes recently introduced into soviet legislation as a proof that Communism is about to abandon its program of war against God.

58. See to it, Venerable Brethren, that the Faithful do not allow themselves to be deceived! Communism is intrinsically wrong, and no one who would save Christian civilization may collaborate with it in any undertaking whatsoever. Those who permit themselves to be deceived into lending their aid towards the triumph of Communism in their own country, will be the first to fall victims of their error. And the greater the antiquity and grandeur of the Christian civilization in the regions where Communism successfully penetrates, so much more devastating will be the hatred displayed by the godless.

59. But "unless the Lord keep the city, he watcheth in vain that keepeth it."[38] And so, as a final and most efficacious remedy, We recommend, Venerable Brethren, that in your dioceses you use the most practical means to foster and intensify the spirit of prayer joined with Christian penance. When the Apostles asked the Savior why they had been unable to drive the evil spirit from a demoniac, Our Lord answered: "This kind is not cast out but by prayer and fasting."[39] So, too, the evil which today torments humanity can be conquered only by a world-wide crusade of prayer and penance. We ask especially the Contemplative Orders, men and women, to redouble their prayers and sacrifices to obtain from heaven efficacious aid for the Church in the present struggle. Let them implore also the powerful intercession of the Immaculate Virgin who, having crushed the head of the serpent of old, remains the sure protectress and invincible "Help of Christians."

60. To apply the remedies thus briefly indicated to the task of saving the world as We have traced it above, Jesus Christ, our Divine King, has chosen priests as the first-line ministers and messengers of His gospel. Theirs is the duty, assigned to them by a special vocation, under the direction of their Bishops and in filial obedience to the Vicar of Christ on earth, of keeping alight in the world the torch of Faith, and of filling the hearts of the Faithful with that supernatural trust which has aided the Church to fight and win so many other battles in the name of Christ: "This is the victory which overcometh the world, our Faith."[40]

61. To priests in a special way We recommend anew the oft-repeated counsel of Our Predecessor, Leo XIII, to go to the workingman. We make this advice Our own, and faithful to the teachings of Jesus Christ and His Church, We thus complete it: "Go to the workingman, especially where he is poor; and in general, go to the poor." The poor are obviously more exposed than others to the wiles of agitators who, taking advantage of their extreme need, kindle their hearts to envy of the rich and urge them to seize by force what fortune seems to have denied them unjustly. If the priest will not go to the workingman and to the poor, to warn them or to disabuse them of prejudice and false theory, they will become an easy prey for the apostles of Communism .

62. Indisputably much has been done in this direction, especially after the publication of the Encyclicals Rerum Novarumand Quadragesimo Anno. We are happy to voice Our paternal approval of the zealous pastoral activity manifested by so many Bishops and priests who have with due prudence and caution been planning and applying new methods of apostolate more adapted to modern needs. But for the solution of our present problem, all this effort is still inadequate. When our country is in danger, everything not strictly necessary, everything not bearing directly on the urgent matter of unified defense, takes second place. So we must act in today's crisis. Every other enterprise, however attractive and helpful, must yield before the vital need of protecting the very foundation of the Faith and of Christian civilization. Let our parish priest, therefore, while providing of course for the normal needs of the Faithful, dedicate the better part of their endeavors and their zeal to winning back the laboring masses to Christ and to His Church. Let them work to infuse the Christian spirit into quarters where it is least at home. The willing response of the masses, and results far exceeding their expectations, will not fail to reward them for their strenuous pioneer labor. This has been and continues to be our experience in Rome and in other capitals, where zealous parish communities are being formed as new churches are built in the suburban districts, and real miracles are being worked in the conversion of people whose hostility to religion has been due solely to the fact that they did not know it.

63. But the most efficacious means of apostolate among the poor and lowly is the priest's example, the practice of all those sacerdotal virtues which We have described in Our Encyclical Ad Catholici Sacerdotii.[41] Especially needful, however, for the present situation is the shining example of a life which is humble, poor and disinterested, in imitation of a Divine Master Who could say to the world with divine simplicity: "The foxes have holes and the birds of the air nests, but the Son of Man hath not where to lay His head."[42] A priest who is really poor and disinterested in the Gospel sense may work among his flock marvels recalling a Saint Vincent de Paul, a Cure of Ars, a Cottolengo, a Don Bosco and so many others; while an avaricious and selfish priest, as We have noted in the above mentioned Encyclical, even though he should not plunge with Judas to the abyss of treason, will never be more than empty "sounding brass" and useless "tinkling cymbal."[43] Too often, indeed, he will be a hindrance rather than an instrument of grace in the midst of his people. Furthermore, where a secular priest or religious is obliged by his office to administer temporal property, let him remember that he is not only to observe scrupulously all that charity and justice prescribe, but that he has a special obligation to conduct himself in very truth as a father of the poor.

64. After this appeal to the clergy, We extend Our paternal invitation to Our beloved sons among the laity who are doing battle in the ranks of Catholic Action. On another occasion[44] We have called this movement so dear to Our heart "a particularly providential assistance" in the work of the Church during these troublous times. Catholic Action is in effect asocial apostolate also, inasmuch as its object is to spread the Kingdom of Jesus Christ not only among individuals, but also in families and in society. It must, therefore, make it a chief aim to train its members with special care and to prepare them to fight the battles of the Lord. This task of formation, now more urgent and indispensable than ever, which must always precede direct action in the field, will assuredly be served by study-circles, conferences, lecture-courses and the various other activities undertaken with a view to making known the Christian solution of the social problem.

65. The militant leaders of Catholic Action thus properly prepared and armed, will be the first and immediate apostles of their fellow workmen. They will be an invaluable aid to the priest in carrying the torch of truth, and in relieving grave spiritual and material suffering, in many sectors where inveterate anti-clerical prejudice or deplorable religious indifference has proved a constant obstacle to the pastoral activity of God's ministers. In this way they will collaborate, under the direction of especially qualified priests, in that work of spiritual aid to the laboring classes on which We set so much store, because it is the means best calculated to save these, Our beloved children, from the snares of Communism.

66. In addition to this individual apostolate which, however useful and efficacious, often goes unheralded, Catholic Action must organize propaganda on a large scale to disseminate knowledge of the fundamental principles on which, according to the Pontifical documents, a Christian .Social Order must build.

67. Ranged with Catholic Action are the groups which We have been happy to call its auxiliary forces. With paternal affection We exhort these valuable organizations also tO dedicate themselves to the great mission of which We have been treating, a cause which today transcends all others in vital importance.

68. We are thinking likewise of those associations of workmen, farmers, technicians, doctors, employers, students and others of like character, groups of men and women who live in the same cultural atmosphere and share the same way of life. Precisely these groups and organizations are destined to introduce into society that order which We have envisaged in Our Encyclical Quadragesimo Anno, and thus to spread in the vast and various fields of culture and labor the recognition of the Kingdom of Christ.

69. Even where the State, because of changed social and economic conditions, has felt obliged to intervene directly in order to aid and regulate such organizations by special legislative enactments, supposing always the necessary respect for liberty and private initiative, Catholic Action may not urge the circumstance as an excuse for abandoning the field. Its members should contribute prudently and intelligently to the study of the problems of the hour in the light of Catholic doctrine. They should loyally and generously participate in the formation of the new institutions, bringing to them the Christian spirit which is the basic principle of order wherever men work together in fraternal harmony.

70. Here We should like to address a particularly affectionate word to Our Catholic workingmen, young and old. They have been given, perhaps as a reward for their often heroic fidelity in these trying days, a noble and an arduous mission. Under the guidance of their Bishops and priests, they are to bring back to the Church and to God those immense multitudes of their brother-workmen who, because they were not understood or treated with the respect to which they were entitled, in bitterness have strayed far from God. Let Catholic workingmen show these their wandering brethren by word and example that the Church is a tender Mother to all those who labor and suffer, and that she has never failed, and never will fail, in her sacred maternal duty of protecting her children. If this mission, which must be fulfilled in mines, in factories, in shops, wherever they may be laboring, should at times require great sacrifices, Our workmen will remember that the Savior of the world has given them an example not only of toil but of self immolation.

71. To all Our children, finally, of every social rank and every nation, to every religious and lay organization in the Church, We make another and more urgent appeal for union. Many times Our paternal heart has been saddened by the divergencies - often idle in their causes, always tragic in their consequences - which array in opposing camps the sons of the same Mother Church. Thus it is that the radicals, who are not so very numerous, profiting by this discord are able to make it more acute, and end by pitting Catholics one against the other. In view of the events of the past few months, Our warning must seem superfluous. We repeat it nevertheless once more, for those who have not understood, or perhaps do not desire to understand. Those who make a practice of spreading dissension among Catholics assume a terrible responsibility before God and the Church.

72. But in this battle joined by the powers of darkness against the very idea of Divinity, it is Our fond hope that, besides the host which glories in the name of Christ, all those - and they comprise the overwhelming majority of mankind, - who still believe in God and pay Him homage may take a decisive part. We therefore renew the invitation extended to them five years ago in Our Encyclical Caritate Christi, invoking their loyal and hearty collaboration "in order to ward off from mankind the great danger that threatens all alike." Since, as We then said, "belief in God is the unshakable foundation of all social order and of all responsibility on earth, it follows that all those who do not want anarchy and terrorism ought to take energetic steps to prevent the enemies of religion from attaining the goal they have so brazenly proclaimed to the world."[45]

73. Such is the positive task, embracing at once theory and practice, which the Church undertakes in virtue of the mission, confided to her by Christ, of constructing a Christian society, and, in our own times, of resisting unto victory the attacks of Communism. It is the duty of the Christian State to concur actively in this spiritual enterprise of the Church, aiding her with the means at its command, which although they be external devices, have nonetheless for their prime object the good of souls.

74. This means that all diligence should be exercised by States to prevent within their territories the ravages of an anti-God campaign which shakes society to its very foundations. For there can be no authority on earth unless the authority of the Divine Majesty be recognized; no oath will bind which is not sworn in the Name of the Living God. We repeat what We have said with frequent insistence in the past, especially in Our Encyclical Caritate Christi: "How can any contract be maintained, and what value can any treaty have, in which every guarantee of conscience is lacking? And how can there be talk of guarantees of conscience when all faith in God and all fear of God have vanished? Take away this basis, and with it all moral law falls, and there is no remedy left to stop the gradual but inevitable destruction of peoples, families, the State, civilization itself."[46]

75. It must likewise be the special care of the State to create those material conditions of life without which an orderly society cannot exist. The State must take every measure necessary to supply employment, particularly for the heads of families and for the young. To achieve this end demanded by the pressing needs of the common welfare, the wealthy classes must be induced to assume those burdens without which human society cannot be saved nor they themselves remain secure. However, measures taken by the State with this end in view ought to be of such a nature that they will really affect those who actually possess more than their share of capital resources, and who continue to accumulate them to the grievous detriment of others.

76. The State itself, mindful of its responsibility before God and society, should be a model of prudence and sobriety in the administration of the commonwealth. Today more than ever the acute world crisis demands that those who dispose of immense funds, built up on the sweat and toil of millions, keep constantly and singly in mind the common good. State functionaries and all employees are obliged in conscience to perform their duties faithfully and unselfishly, imitating the brilliant example of distinguished men of the past and of our own day, who with unremitting labor sacrificed their all for the good of their country. In international trade-relations let all means be sedulously employed for the removal of those artificial barriers to economic life which are the effects of distrust and hatred. All must remember that the peoples of the earth form but one family in God.

77. At the same time the State must allow the Church full liberty to fulfill her divine and spiritual mission, and this in itself will be an effectual contribution to the rescue of nations from the dread torment of the present hour. Everywhere today there is an anxious appeal to moral and spiritual forces; and rightly so, for the evil we must combat is at its origin primarily an evil of the spiritual order. From this polluted source the monstrous emanations of the communistic system flow with satanic logic. Now, the Catholic Church is undoubtedly preeminent among the moral and religious forces of today. Therefore the very good of humanity demands that her work be allowed to proceed unhindered.

78. Those who act otherwise, and at the same time fondly pretend to attain their objective with purely political or economic means, are in the grip of a dangerous error. When religion is banished from the school, from education and from public life, when the representatives of Christianity and its sacred rites are held up to ridicule, are we not really fostering the materialism which is the fertile soil of Communism.? Neither force, however well organized it be, nor earthly ideals however lofty or noble, can control a movement whose roots lie in the excessive esteem for the goods of this world.

79. We trust that those rulers of nations, who are at all aware of the extreme danger threatening every people today, may be more and more convinced of their supreme duty not to hinder the Church in the fulfillment of her mission. This is the more imperative since, while this mission has in view man's happiness in heaven, it cannot but promote his true felicity in time.

80. We cannot conclude this Encyclical Letter without addressing some words to those of Our children who are more or less tainted with the Communist plague. We earnestly exhort them to hear the voice of their loving Father. We pray the Lord to enlighten them that they may abandon the slippery path which will precipitate one and all to ruin and catastrophe, and that they recognize that Jesus Christ, Our Lord, is their only Savior: "For there is no other name under heaven given to man, whereby we must be saved."[47]

81. To hasten the advent of that "peace of Christ in the kingdom of Christ"[48] so ardently desired by all, We place the vast campaign of the Church against world Communism under the standard of St. Joseph, her mighty Protector. He belongs to the working-class, and he bore the burdens of poverty for himself and the Holy Family, whose tender and vigilant head he was. To him was entrusted the Divine Child when Herod loosed his assassins against Him. In a life of faithful performance of everyday duties, he left an example for all those who must gain their bread by the toil of their hands. He won for himself the title of "The Just," serving thus as a living model of that Christian justice which should reign in social life.

82. With eyes lifted on high, our Faith sees the new heavens and the new earth described by Our first Predecessor, St. Peter.[49] While the promises of the false prophets of this earth melt away in blood and tears, the great apocalyptic prophecy of the Redeemer shines forth in heavenly splendor: "Behold, I make all things new."[50] Venerable Brethren, nothing remains but to raise Our paternal hands to call down upon you, upon your clergy and people, upon the whole Catholic family, the Apostolic Benediction.

Given at Rome, at St. Peter's, on the feast of St. Joseph, patron of the universal Church, on the 19th of March, 1937, the 16th year of our Pontificate.

PIUS XI


1. Encycl. Qui Pluribus, Nov. 9, 1864 (Acta Pii IX, Vol I, p. 13). Cf. Syllabus, IV, (A.S.S., vol. III, p. 170).

2. Encycl. Quod Apostolici Muneris, Dec. 28, 1928 (Acta Leonis XII, Vol. 1, p. 46).

3. Dec. 18, 1924: A.A.S., Vol. XVI (1924), pp. 494-495.

4. May 8, 1928: A.A.S., Vol. XX (1928), pp. 165-178.

5. May 15, 1931: A.A.S., Vol. XXIII (1931), pp. 177-228.

6. May 3, 1932: A.A.S., Vol. XXIV (1932), pp. 177-194.

7. Sept. 29, 1932: A.A.S., Vol. XXIV (1932), pp. 321-332.

8. June 3, 1933: A.A.S., Vol. XXV (1933), pp. 261-274.

9. Cf. Thessalonians, II, 4.

10. Encycl. Divini Illius Magistri, Dec. 31, 1929 (A.A.S., Vol. XXII, 1930 pp. 47-86).

11. Encycl. Casti Connubii, Dec. 31, 1930 (A.A.S., Vol. XX- II, 1930, pp. 539-592).

12. I Corinthians, III, 23.

13. Encycl. Rerum Novarum, May 15, 1891 (Acta Leonis XIII Vol. IV, pp. 177-209).

14. Encycl. Quadragesimo Anno, May 15, 1931 (A.A.S., Vol. XXIII, 1931, pp. 177-228).

15. Encycl. Diuturnum Illud, June 20, 1881 (Acta Leonis XIII, Vol. I, . 210-22).

16. Encycl. Immortale Dei, Nov. 1, 1885 (Acta Leonis XIII, Vol. II, pp. 146-168).

17. St. Luke, 11, 14.

18. St. Matthew, VI, 33.

19. Cf. St. Matthew, XIII, 55: St. Mark, Vl, 3.

20. Cicero, De Officiis, Bk. I, c. 42.

21. St. James, I, 22.

22. St. James, I, 17.

23. A.A.S., vol. XXVIII (1936); pp. 421424.

24. St. John, IV, 23.

25. St. Matthew, V, 3.

26. Hebrews, XIII, 14.

27. St. Luke, Xl, 41.

28. St. James, V, 1-3.

29. St. Matthew, V, 3.

30. St. James, V, 7, 8.

31. St. Luke, VI, 20.

32. I Corinthians, XIII, 4.

33. St. Matthew, XXV, 34-40.

34. St. Matthew, XXV, 41-45.

35. St. John, XIII, 34.

36. Romans, XIII, 8, 9.

37. Encycl. Quadragesimo Anno, May 15, 1931 (A.A.S., Vol. XXIII, 1931, p. 202).

38. Psalms, CXXVI, 1.

39. St. Matthew, XVII, 20

40. I Epist. St. John, V, 4.

41 Dec. 20, 1935, A.A.S., vol. XXVIII (1936), pp. 5-53. 42. St. Matthew, VIII, 20.

43. I Corinthians, XIII, 1.

44. May 12, 1936.

45. Encycl. Caritate Christi, May 3, 1932 (A.A.S., vol. XXIV, p. 184).

46. Encycl. Caritate Christi, May 3, 1932 (A.A.S., vol. XX-IV, 1932, p. 190).

47. Acts, IV, 12.

48. Encycl. Ubi Arcano, Dec. 23, 1922 (A.A.S., Vol. XIV, 1922,p.691).

49. II Epist. St. Peter, III, 13; cf. Isaias, LXV, 17 and LXVI, 22; Apoc., XXI, 1.

50. Apoc. XXI, 5.

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LETTERA ENCICLICA
DIVINI REDEMPTORIS


DEL SOMMO PONTEFICE
PIO XI
AI VENERABILI FRATELLI PATRIARCHI, 
PRIMATI, ARCIVESCOVI, VESCOVI 
E AGLI ALTRI ORDINARI LOCALI 
CHE HANNO PACE E COMUNIONE 
CON LA SEDE APOSTOLICA, 
SUL COMUNISMO ATEO 


 
Venerabili Fratelli, salute e Apostolica Benedizione.

1. – La promessa di un divino Redentore illumina la prima pagina della storia dell’umanità; e così la fiduciosa speranza di tempi migliori lenì il rimpianto del « paradiso »[1] perduto e accompagnò il genere umano nel suo tribolato cammino, « finché nella pienezza dei tempi »[2] il Salvatore del mondo, venendo sulla terra, compì l’attesa e inaugurò una nuova civiltà universale, la civiltà cristiana, immensamente superiore a quella che l’uomo aveva fino allora laboriosamente raggiunto in alcune nazioni più privilegiate.

2. – Ma la lotta fra il bene e il male rimase nel mondo come triste retaggio della colpa originale; e l’antico tentatore non ha mai desistito dall’ingannare l’umanità con false promesse. Perciò nel corso dei secoli uno sconvolgimento è succeduto all’altro fino alla rivoluzione dei nostri giorni, la quale o già imperversa o seriamente minaccia, si può dire, dappertutto e supera in ampiezza e violenza quanto si ebbe a sperimentare nelle precedenti persecuzioni contro la Chiesa. Popoli interi si trovano nel pericolo di ricadere in una barbarie peggiore di quella in cui ancora giaceva la maggior parte del mondo all’apparire del Redentore.

3. – Questo pericolo tanto minaccioso, Voi l’avete già compreso, Venerabili Fratelli, è il « comunismo bolscevico » ed ateo che mira a capovolgere l’ordinamento sociale e a scalzare gli stessi fondamenti della civiltà cristiana.

 I 
ATTEGGIAMENTO DELLA CHIESA 
DI FRONTE AL COMUNISMO 
 
CONDANNE ANTERIORI

4. – Di fronte a tale minaccia la Chiesa Cattolica non poteva tacere e non tacque. Non tacque specialmente questa Sede Apostolica, che sa essere sua specialissima missione la difesa della verità e della giustizia e di tutti quei beni eterni che il comunismo misconosce e combatte. Fin dai tempi in cui i circoli colti pretesero liberare la civiltà umana dai legami della morale e della religione, i Nostri Predecessori attirarono l’attenzione del mondo apertamente ed esplicitamente alle conseguenze della scristianizzazione della società umana. E quanto al comunismo, già fin dal 1846 il venerato Nostro Predecessore Pio IX di s. mem. pronunciò solenne condanna, confermata poi nel Sillabo, contro « quella nefanda dottrina del cosiddetto comunismo sommamente contraria allo stesso diritto naturale, la quale, una volta ammessa, porterebbe al radicale sovvertimento dei diritti, delle cose, delle proprietà di tutti, e della stessa società umana »[3]. Più tardi, l’altro Nostro Predecessore d’immortale memoria, Leone XIII, nell’Enciclica Quod Apostolici muneris [4] lo definiva « peste distruggitrice, la quale, intaccando il midollo della società umana, la condurrebbe alla rovina »; e con chiara visione indicava che i movimenti atei delle masse nell’epoca del tecnicismo traevano origine da quella filosofia, che già da secoli cercava separare la scienza e la vita dalla fede e dalla Chiesa.

ATTI DEL PRESENTE PONTIFICATO

5. – Noi pure durante il Nostro pontificato abbiamo sovente e con premurosa insistenza denunziate le correnti atee minacciosamente crescenti. Quando nel 1924 la Nostra missione di soccorso ritornava dall’Unione Sovietica, Ci siamo pronunziati contro il comunismo in apposita Allocuzione diretta al mondo intero [5]. Nelle Nostre Encicliche Miserentissimus Redemptor [6],Quadragesimo anno [7], Caritate Christi [8], Acerba animi [9], Dilectissima Nobis [10], abbiamo elevato solenne protesta contro le persecuzioni scatenate ora in Russia, ora nel Messico, ora nella Spagna; né si è ancora spenta l’eco universale di quelle allocuzioni da Noi tenute l’anno scorso in occasione dell’inaugurazione della Mostra mondiale della stampa cattolica, dell’udienza ai profughi spagnuoli e del Messaggio radiofonico per la festa del Santo Natale. Persino gli stessi più accaniti nemici della Chiesa, i quali da Mosca dirigono questa lotta contro la civiltà cristiana, con i loro ininterrotti attacchi a parole e a fatti rendono testimonianza che il Papato, anche ai giorni nostri, ha continuato fedelmente a tutelare il santuario della religione cristiana, e più frequentemente e in modo più persuasivo che qualsiasi altra pubblica autorità terrena ha richiamato l’attenzione sul pericolo comunista.

NECESSITÀ DI UN ALTRO DOCUMENTO SOLENNE

6. – Ma nonostante questi ripetuti avvertimenti paterni, che sono stati da Voi, Venerabili Fratelli, con Nostra grande soddisfazione, così fedelmente trasmessi e commentati ai fedeli con tante vostre recenti lettere pastorali anche collettive, il pericolo sotto la spinta di abili agitatori non fa che aggravarsi di giorno in giorno. Perciò Noi Ci crediamo in dovere di elevare di nuovo la Nostra voce con un documento ancora più solenne, com’è costume di questa Sede Apostolica, maestra di verità, e come lo rende naturale il fatto che un tale documento è nel desiderio di tutto il mondo cattolico. E confidiamo che l’eco della Nostra voce giunga dovunque si trovino menti scevre di pregiudizi e cuori sinceramente desiderosi del bene dell’umanità; tanto più che la Nostra parola ora viene dolorosamente avvalorata dalla vista dei frutti amari delle idee sovversive, quali Noi abbiamo previsti e preannunziati e che si vanno paurosamente moltiplicando nei paesi già dominati dal comunismo e che minacciosamente incombono agli altri paesi del mondo.

7. – Noi, quindi, vogliamo ancora una volta esporre in breve sintesi i princìpi del comunismo ateo come si manifestano principalmente nel bolscevismo, con i suoi metodi di azione, contrapponendo a questi falsi princìpi la luminosa dottrina della Chiesa ed inculcando di nuovo con insistenza i mezzi con i quali la civiltà cristiana, sola civiltà veramente umana, può essere salvata da questo satanico flagello e maggiormente sviluppata, per il vero benessere dell’umana società.

II 
DOTTRINA E FRUTTI DEL COMUNISMO
DOTTRINA

Falso ideale

8. – Il comunismo di oggi, in modo più accentuato di altri simili movimenti del passato, nasconde in sé un’idea di falsa redenzione. Uno pseudo-ideale di giustizia, di uguaglianza e di fraternità nel lavoro, pervade tutta la sua dottrina, e tutta la sua attività d’un certo falso misticismo, che alle folle adescate da fallaci promesse comunica uno slancio e un entusiasmo contagioso, specialmente in un tempo come il nostro, in cui da una distribuzione difettosa delle cose di questo mondo risulta una miseria non consueta. Si vanta anzi questo pseudo-ideale come se fosse stato iniziatore di un certo progresso economico, il quale, quando è reale, si spiega con ben altre cause, come con l’intensificare la produzione industriale in paesi che ne erano quasi privi, valendosi anche di enormi ricchezze naturali, e con l’uso di metodi brutali per fare ingenti lavori con poca spesa.

Materialismo evoluzionistico di Marx

9. – La dottrina che il comunismo nasconde sotto apparenze talvolta così seducenti, in sostanza oggi si fonda sui princìpi già predicati da C. Marx del materialismo dialettico e del materialismo storico, di cui i teorici del bolscevismo pretendono possedere l’unica genuina interpretazione. Questa dottrina insegna che esiste una sola realtà, la materia, con le sue forze cieche, la quale evolvendosi diventa pianta, animale, uomo. Anche la società umana non ha altro che un’apparenza e una forma della materia che si evolve nel detto modo, e per ineluttabile necessità tende, in un perpetuo conflitto delle forze, verso la sintesi finale: una società senza classi. In tale dottrina, com’è evidente, non vi è posto per l’idea di Dio, non esiste differenza fra spirito e materia, né tra anima e corpo; non si dà sopravvivenza dell’anima dopo la morte, e quindi nessuna speranza in un’altra vita. Insistendo sull’aspetto dialettico del loro materialismo, i comunisti pretendono che il conflitto, che porta il mondo verso la sintesi finale, può essere accelerato dagli uomini. Quindi si sforzano di rendere più acuti gli antagonismi che sorgono fra le diverse classi della società; e la lotta di classe, con i suoi odi e le sue distruzioni, prende l’aspetto d’una crociata per il progresso dell’umanità. Invece, tutte le forze, quali che esse siano, che resistono a quelle violenze sistematiche, debbono essere annientate come nemiche del genere umano.

A che cosa si riducono l’uomo e la famiglia

10. – Inoltre il comunismo spoglia l’uomo della sua libertà, principio spirituale della sua condotta morale; toglie ogni dignità alla persona umana e ogni ritegno morale contro l’assalto degli stimoli ciechi. All’uomo individuo non è riconosciuto, di fronte alla collettività, alcun diritto naturale della personalità umana, essendo essa, nel comunismo, semplice ruota e ingranaggio del sistema. Nelle relazioni poi degli uomini fra loro è sostenuto il principio dell’assoluta uguaglianza, rinnegando ogni gerarchia e ogni autorità che sia stabilita da Dio, compresa quella dei genitori; ma tutto ciò che tra gli uomini esiste della cosiddetta autorità e subordinazione, tutto deriva dalla collettività come da primo e unico fonte. Né viene accordato agli individui diritto alcuno di proprietà sui beni di natura e sui mezzi di produzione, poiché, essendo essi sorgente di altri beni, il loro possesso condurrebbe al potere di un uomo sull’altro. Per questo appunto dovrà essere distrutta radicalmente questa sorta di proprietà privata, come la prima sorgente di ogni schiavitù economica.

11. – Rifiutando alla vita umana ogni carattere sacro e spirituale, una tale dottrina naturalmente fa del matrimonio e della famiglia una istituzione puramente artificiale e civile, ossia il frutto di un determinato sistema economico; viene rinnegata l’esistenza di un vincolo matrimoniale di natura giuridico-morale che sia sottratto al beneplacito dei singoli o della collettività, e, conseguentemente, l’indissolubilità di esso. In particolare per il comunismo non esiste alcun legame della donna con la famiglia e con la casa. Esso, proclamando il principio dell’emancipazione della donna, la ritira dalla vita domestica e dalla cura dei figli per trascinarla nella vita pubblica e nella produzione collettiva nella stessa misura che l’uomo, devolvendo alla collettività la cura del focolare e della prole [11]. È negato infine ai genitori il diritto di educare, essendo questo concepito come un diritto esclusivo della comunità, nel cui nome soltanto e per suo mandato i genitori possono esercitarlo.

Che cosa diventerebbe la società

12 – Che cosa sarebbe dunque la società umana, basata su tali fondamenti materialistici? Sarebbe una collettività senz’altra gerarchia che quella del sistema economico. Essa avrebbe come unica missione la produzione dei beni per mezzo del lavoro collettivo e per fine il godimento dei beni della terra in un paradiso in cui ciascuno « darebbe secondo le sue forze, e riceverebbe secondo i suoi bisogni ». Alla collettività il comunismo riconosce il diritto, o piuttosto l’arbitrio illimitato, di aggiogare gli individui al lavoro collettivo, senza riguardo al loro benessere personale, anche contro la loro volontà e persino con la violenza. In essa tanto la morale quanto l’ordine giuridico non sarebbero se non un’emanazione del sistema economico del tempo, di origine quindi terrestre, mutevole e caduca. In breve, si pretende di introdurre una nuova epoca e una nuova civiltà, frutto soltanto di una cieca evoluzione: « una umanità senza Dio ».

13. – Quando poi le qualità collettive saranno finalmente acquisite da tutti, in quella condizione utopistica di una società senza alcuna differenza di classi, lo Stato politico, che ora si concepisce solo come lo strumento di dominazione dei capitalisti sui proletari, perderà ogni sua ragione d’essere e si « dissolverà »; però, finché questa beata condizione non sarà attuata, lo Stato e il potere statale sono per il comunismo il mezzo più efficace e più universale per conseguire il suo fine.

14. – Ecco, Venerabili Fratelli, il nuovo presunto Vangelo, che il comunismo bolscevico ed ateo annunzia all’umanità, quasi messaggio salutare e redentore! Un sistema, pieno di errori e sofismi, contrastante sia con la ragione sia con la rivelazione divina; sovvertitore dell’ordine sociale, perché equivale alla distruzione delle sue basi fondamentali, misconoscitore della vera origine della natura e del fine dello Stato, negatore dei diritti della personalità umana, della sua dignità e libertà.


DIFFUSIONE

Abbaglianti promesse

15. – Ma come mai può avvenire che un tale sistema, scientificamente da lungo tempo sorpassato, confutato dalla realtà pratica; come può avvenire, diciamo, che un tale sistema possa diffondersi così rapidamente in tutte le parti del mondo? La spiegazione sta nel fatto che assai pochi hanno potuto penetrare la vera natura del comunismo; i più invece cedono alla tentazione abilmente presentata sotto le più abbaglianti promesse. Con il pretesto che si vuole soltanto migliorare la sorte delle classi lavoratrici, togliere abusi reali prodotti dall’economia liberale e ottenere una più equa distribuzione dei beni terreni (scopi senza dubbio pienamente legittimi), e approfittando della mondiale crisi economica, si riesce ad attirare nella sfera d’influenza del comunismo anche quei ceti della popolazione che per principio rigettano ogni materialismo e ogni terrorismo. E siccome ogni errore contiene sempre una parte di vero, questo lato della verità che abbiamo accennato, messo astutamente in mostra a tempo e luogo per coprire, quando conviene, la crudezza ributtante e inumana dei princìpi e dei metodi del comunismo, seduce anche spiriti non volgari, fino a diventarne a loro volta gli apostoli presso giovani intelligenze ancora poco atte ad avvertirne gli intrinseci errori. I banditori delcomunismo sanno inoltre approfittare anche degli antagonismi di razza, delle divisioni od opposizioni di diversi sistemi politici, perfino del disorientamento nel campo della scienza senza Dio, per infiltrarsi nelle Università e corroborare i princìpi della loro dottrina con argomenti pseudo-scientifici.

Il liberalismo gli ha preparato la strada

16. – Per spiegare poi come il comunismo sia riuscito a farsi accettare senza esame da tante masse di operai, conviene ricordarsi che questi vi erano già preparati dall’abbandono religioso e morale nel quale erano stati lasciati dall’economia liberale. Con i turni di lavoro anche domenicale non si dava loro tempo neppur di soddisfare ai più gravi doveri religiosi nei giorni festivi; non si pensava a costruire chiese presso le officine né a facilitare l’opera del sacerdote; anzi si continuava a promuovere positivamente il laicismo. Si raccoglie dunque ora l’eredità di errori dai Nostri Predecessori e da Noi stessi tante volte denunciati, e non è da meravigliarsi che in un mondo già largamente scristianizzato dilaghi l’errore comunista.

Propaganda astuta e vastissima

17. – Inoltre la diffusione così rapida delle idee comuniste, che si infiltrano in tutti i paesi grandi e piccoli, colti e meno sviluppati, sicché nessun angolo della terra è libero da esse, si spiega con una propaganda veramente diabolica quale forse il mondo non ha mai veduto: propaganda diretta da un solo centro e che abilissimamente si adatta alle condizioni dei diversi popoli; propaganda che dispone di grandi mezzi finanziari, di gigantesche organizzazioni, di congressi internazionali, di innumerevoli forze ben addestrate; propaganda che si fa attraverso fogli volanti e riviste, nei cinematografi, nei teatri, con la radio, nelle scuole e persino nelle Università, penetrando a poco a poco in tutti i ceti delle popolazioni anche migliori, senza che quasi si accorgano del veleno che sempre più pervade le menti e i cuori.

Congiura del silenzio nella stampa

18 – Un terzo potente aiuto al diffondersi del comunismo è una vera congiura del silenzio in grande parte della stampa mondiale non cattolica. Diciamo congiura, perché non si può altrimenti spiegare che una stampa così avida di mettere in rilievo anche i piccoli incidenti quotidiani, abbia potuto per tanto tempo tacere degli orrori commessi in Russia, nel Messico e anche in gran parte della Spagna, e parli relativamente così poco d’una tanto vasta organizzazione mondiale quale è il comunismo di Mosca. Questo silenzio è dovuto in parte a ragioni di una politica meno previdente, ed è favorito da varie forze occulte le quali da tempo cercano di distruggere l’ordine sociale cristiano.


DOLOROSI EFFETTI

Russia e Messico

19. – Intanto i dolorosi effetti di quella propaganda ci stanno dinanzi. Dove il comunismo ha potuto affermarsi e dominare — e qui Noi pensiamo con singolare affetto paterno ai popoli della Russia e del Messico —, ivi si è sforzato con ogni mezzo di distruggere (e lo proclama apertamente) fin dalle loro basi la civiltà e la religione cristiana, spegnendone nel cuore degli uomini, specie della gioventù, ogni ricordo. Vescovi e sacerdoti sono stati banditi, condannati ai lavori forzati, fucilati e messi a morte in maniera inumana; semplici laici, per aver difeso la religione, sono stati sospettati, vessati, perseguitati e trascinati nelle prigioni e davanti ai tribunali.

Orrori del comunismo nella Spagna

20. – Anche là dove, come nella Nostra carissima Spagna il flagello comunista non ha avuto ancora il tempo di far sentire tutti gli effetti delle sue teorie, vi si è, in compenso, scatenato purtroppo con una violenza più furibonda. Non si è abbattuta l’una o l’altra chiesa, questo o quel chiostro, ma quando fu possibile si distrusse ogni chiesa e ogni chiostro e qualsiasi traccia di religione cristiana, anche se legata ai più insigni monumenti d’arte e di scienza! Il furore comunista non si è limitato ad uccidere Vescovi e migliaia di sacerdoti, di religiosi e religiose, cercando in modo particolare quelli e quelle che proprio si occupavano con maggior impegno degli operai e dei poveri; ma fece un numero molto maggiore di vittime tra i laici di ogni ceto, che fino al presente vengono, si può dire ogni giorno, trucidati a schiere per il fatto di essere buoni cristiani o almeno contrari all’ateismo comunista. E una tale spaventevole distruzione viene eseguita con un odio, una barbarie e una efferatezza che non si sarebbero creduti possibili nel nostro secolo.

Non vi può essere uomo privato, che pensi saggiamente, né uomo di Stato, consapevole della sua responsabilità, che non rabbrividisca al pensiero che quanto oggi accade in Ispagna non abbia forse a ripetersi domani in altre nazioni civili. Frutti naturali del sistema

21. – Né si può dire che tali atrocità siano un fenomeno transitorio solito ad accompagnarsi a qualunque grande rivoluzione, isolati eccessi di esasperazione comuni ad ogni guerra; no, sono frutti naturali del sistema, che manca di ogni freno interno. Un freno è necessario all’uomo, sia individuo, sia in società. Anche i popoli barbari ebbero questo freno nella legge naturale scolpita da Dio nell’animo di ciascun uomo. E quando questa legge naturale venne meglio osservata, si videro antiche nazioni assurgere ad una grandezza che abbaglia ancora, più di quel che converrebbe, certi superficiali studiosi della storia umana. Ma se si strappa dal cuore degli uomini l’idea stessa di Dio, essi necessariamente sono dalle loro passioni sospinti alla più efferata barbarie.

Lotta contro tutto ciò che è divino

22. – È quello che purtroppo stiamo vedendo: per la prima volta nella storia stiamo assistendo ad una lotta freddamente voluta, e accuratamente preparata dell’uomo contro « tutto ciò che è divino »[12]. Il comunismo è per sua natura antireligioso, e considera la religione come « l’oppio del popolo » perché i princìpi religiosi che parlano della vita d’oltre tomba, distolgono il proletario dal mirare al conseguimento del paradiso sovietico, che è di questa terra. 

Il terrorismo

23. – Ma non si calpesta impunemente la legge naturale e l’Autore di essa: il comunismo non ha potuto né potrà ottenere il suo intento neppure nel campo puramente economico. È vero che nella Russia ha potuto contribuire a scuotere uomini e cose da una lunga e secolare inerzia, e ottenere con ogni sorta di mezzi, spesso senza scrupoli, qualche successo materiale; ma sappiamo per testimonianze non sospette, anche recentissime, che di fatto neppur là ha raggiunto lo scopo che aveva promesso; senza contare poi la schiavitù che il terrorismo ha imposto a milioni di uomini. Anche nel campo economico è pur necessaria qualche morale, qualche sentimento della responsabilità, che invece non trova posto in un sistema prettamente materialistico come il comunismo. Per sostituirlo non rimane che il terrorismo, quale appunto vediamo ora nella Russia, dove gli antichi compagni di congiura e di lotta si dilaniano a vicenda; un terrorismo, il quale per altro non riesce ad arginare né la corruzione dei costumi, e neppure il dissolvimento della compagine sociale.

UN PATERNO PENSIERO 
AI POPOLI OPPRESSI IN RUSSIA


24. – Con questo però non vogliamo in nessuna maniera condannare in massa i popoli dell’Unione Sovietica, per i quali nutriamo il più vivo affetto paterno. Sappiamo che non pochi di essi gemono sotto il duro giogo loro imposto con la forza da uomini in massima parte estranei ai veri interessi del paese, e riconosciamo che molti altri furono ingannati da fallaci speranze. Noi colpiamo il sistema e i suoi autori e fautori, i quali hanno considerato la Russia come terreno più adatto per introdurre in pratica un sistema già elaborato da decenni, e di là continuano a propagarlo in tutto il mondo.


III 
OPPOSTA LUMINOSA 
DOTTRINA DELLA CHIESA


25. – Esposti così gli errori e i mezzi violenti e ingannevoli del comunismo bolscevico ed ateo, è tempo ormai, Venerabili Fratelli, di opporgli brevemente la vera nozione della civiltà umana, della umana Società, quale ce l’insegnano la ragione e la rivelazione per il tramite della Chiesa Magistra gentium, e quale Voi già conoscete. 


SUPREMA REALTÀ: DIO!

26. – Al di sopra di ogni altra realtà sta il sommo, unico supremo Essere, Dio, Creatore onnipotente di tutte le cose, Giudice sapientissimo e giustissimo di tutti gli uomini. Questa suprema realtà, Dio, è la condanna più assoluta delle impudenti menzogne del comunismo. E in verità, non perché gli uomini credono, Dio è; ma perché Egli è, perciò lo crede e lo prega chiunque non chiuda volontariamente gli occhi di fronte alla verità.


CHE COSA SONO L’UOMO E LA FAMIGLIA 
SECONDO LA RAGIONE E LA FEDE


27. – Quanto a ciò che la ragione e la fede dicono dell’uomo, Noi abbiamo esposto i punti fondamentali nell’Enciclica sull’educazione cristiana [13]. L’uomo ha un’anima spirituale e immortale; è una persona, dal Creatore ammirabilmente fornita di doni di corpo e di spirito, un vero « microcosmo » come dicevano gli antichi, un piccolo mondo, che vale di gran lunga più di tutto l’immenso mondo inanimato. Egli ha in questa e nell’altra vita solo Dio per ultimo fine; è dalla grazia santificante elevato al grado di figlio di Dio e incorporato al regno di Dio nel mistico corpo di Cristo. Conseguentemente Dio l’ha dotato di molteplici e svariate prerogative: diritto alla vita, all’integrità del corpo, ai mezzi necessari all’esistenza; diritto di tendere al suo ultimo fine nella via tracciata da Dio; diritto all’associazione, alla proprietà, e all’uso della proprietà.

28. – Come il matrimonio e il diritto all’uso naturale di esso sono di origine divina, così anche la costituzione e le prerogative fondamentali della famiglia sono state determinate e fissate dal Creatore stesso, non dall’arbitrio umano né da fattori economici. Nell’Enciclica sul matrimonio cristiano [14] e nell’altra Nostra, sopra accennata, sull’educazione, Ci siamo largamente diffusi su questi argomenti.


CHE COSA È LA SOCIETÀ

Mutui diritti e doveri tra l’uomo e la società

29. – Ma Dio ha in pari tempo ordinato l’uomo anche alla società civile, richiesta dalla sua stessa natura. Nel piano del Creatore la società è un mezzo naturale, di cui l’uomo può e deve servirsi per il raggiungimento del suo fine, essendo la società umana per l’uomo, e non viceversa. Ciò non è da intendersi nel senso del liberalismo individualistico, che subordina la società all’uso egoistico dell’individuo; ma solo nel senso che, mediante l’unione organica con la società, sia a tutti resa possibile per la mutua collaborazione l’attuazione della vera felicità terrena; inoltre nel senso che nella società trovano sviluppo tutte le doti individuali e sociali, inserite nella natura umana, le quali sorpassano l’immediato interesse del momento e rispecchiano nella società la perfezione divina: ciò nell’uomo isolato non potrebbe verificarsi. Ma anche quest’ultimo scopo è in ultima analisi in ordine all’uomo, perché riconosca questo riflesso della perfezione divina, e lo rimandi così in lode e adorazione al Creatore. Solo l’uomo, la persona umana, e non una qualsiasi società umana, è dotato di ragione e di volontà moralmente libera.

30. – Pertanto come l’uomo non può esimersi dai doveri voluti da Dio verso la società civile, e i rappresentanti dell’autorità hanno il diritto, quando egli si rifiutasse illegittimamente, di costringerlo al compimento del proprio dovere, così la società non può frodare l’uomo dei diritti personali, che gli sono stati concessi dal Creatore, i più importanti dei quali sono stati da Noi sopra accennati, né di rendergliene impossibile per principio l’uso. È quindi conforme alla ragione e da essa voluto che alla fin fine tutte le cose terrestri siano ordinate alla persona umana, affinché per mezzo suo esse trovino la via verso il Creatore. E si applica all’uomo, alla persona umana, ciò che l’Apostolo delle Genti scrive ai Corinti sull’economia della salvezza cristiana: «Tutto è vostro, voi siete di Cristo, Cristo è di Dio »[15]. Mentre il comunismo impoverisce la persona umana, capovolgendo i termini della relazione dell’uomo e della società, la ragione e la rivelazione la elevano così in alto!

L’ordine economico-sociale

31. – Sull’ordine economico-sociale i princìpi direttivi sono stati esposti nell’Enciclica sociale di Leone XIII sulla questione del lavoro [16], e nella Nostra sulla ricostruzione dell’ordine sociale [17] sono stati adattati alle esigenze del tempo presente. Poi, insistendo di nuovo sulla dottrina secolare della Chiesa, circa il carattere individuale e sociale della proprietà privata, Noi abbiamo precisato il diritto e la dignità del lavoro, i rapporti di vicendevole appoggio e aiuto che devono esistere tra quelli che detengono il capitale e quelli che lavorano, il salario dovuto per stretta giustizia all’operaio per sé e per la sua famiglia.

32. – Nella stessa Nostra Enciclica abbiamo mostrato che i mezzi per salvare il mondo attuale dalla triste rovina prodotta dal liberalismo amorale non consistono nella lotta di classe e nel terrore, e neppure nell’abuso autocratico del potere statale, ma nella penetrazione della giustizia sociale e del sentimento di amore cristiano nell’ordine economico e sociale. Abbiamo mostrato come una sana prosperità deve essere ricostruita secondo i veri princìpi di un sano corporativismo che rispetti la debita gerarchia sociale, e come tutte le corporazioni devono unirsi in un’armonica unità, ispirandosi al principio del bene comune della società. E la missione più genuina e principale del potere pubblico e civile consiste appunto nel promuovere efficacemente questa armonia e la coordinazione di tutte le forze sociali. Gerarchia sociale e prerogative dello Stato

33. – In vista di questa collaborazione organica per il conseguimento della tranquillità, la dottrina cattolica rivendica allo Stato la dignità e l’autorità di un vigilante e previdente difensore dei diritti divini e umani, sui quali le Sacre Scritture e i Padri della Chiesa insistono tanto spesso. Non è vero che tutti abbiamo uguali diritti nella società civile, e che non esista legittima gerarchia. Ci basti richiamarCi alle Encicliche di Leone XIII, sopra accennate, specialmente a quella sul potere dello Stato [18] e all’altra sopra la costituzione cristiana dello Stato [19]. In esse il cattolico trova esposti luminosamente i princìpi della ragione e della fede, che lo renderanno capace di proteggersi contro gli errori e i pericoli della concezione statale comunista. La spoliazione dei diritti e l’asservimento dell’uomo, il rinnegamento dell’origine prima e trascendente dello Stato e del potere statale, l’abuso orribile del potere pubblico a servizio del terrorismo collettivista sono proprio il contrario di ciò che corrisponde all’etica naturale e alla volontà del Creatore. Sia l’uomo sia la società civile traggono origine dal Creatore, e sono da Lui mutuamente ordinati l’uno all’altra; quindi nessuno dei due può esimersi dai doveri correlativi, né rinnegarne o menomarne i diritti. Il Creatore stesso ha regolato questo mutuo rapporto nelle sue linee fondamentali ed è ingiusta usurpazione quella che il comunismo si arroga, d’imporre cioè in luogo della legge divina basata sugli immutabili princìpi della verità e della carità, un programma politico di partito, che promana dall’arbitrio umano ed è pieno di odio.

BELLEZZA DI TALE 
DOTTRINA DELLA CHIESA


34. – La Chiesa, nell’insegnare questa luminosa dottrina, non ha altra mira che di attuare il felice annunzio cantato dagli Angeli sulla grotta di Betlemme alla nascita del Redentore: «Gloria a Dio… e… pace agli uomini… »[20]; pace vera e vera felicità, anche quaggiù quanto è possibile, in vista e in preparazione della felicità eterna, ma agli uomini di buona volontà. Questa dottrina è ugualmente lontana da tutti gli estremi dell’errore come da tutte le esagerazioni dei partiti o sistemi che vi aderiscono, si attiene sempre all’equilibrio della verità e della giustizia; lo rivendica nella teoria, lo applica e lo promuove nella pratica, conciliando i diritti e i doveri degli uni con quelli degli altri, come l’autorità con la libertà, la dignità dell’individuo con quella dello Stato, la personalità umana nel suddito con la rappresentanza divina nel superiore, e quindi la doverosa soggezione e l’amore ordinato di sé, della famiglia e della patria, con l’amore delle altre famiglie e degli altri popoli, fondato nell’amore di Dio, padre di tutti, primo principio ed ultimo fine. Essa non disgiunge la giusta cura dei beni temporali dalla sollecitudine degli eterni. Se quelli subordina a questi, secondo la parola del suo divino Fondatore: «Cercate prima il regno di Dio e la sua giustizia e tutto il resto vi sarà dato per giunta»[21], è lungi dal disinteressarsi delle cose umane e dal nuocere ai progressi civili e ai vantaggi materiali; anzi li sostiene e li promuove nella più ragionevole ed efficace maniera. Così, anche nel campo economico-sociale, la Chiesa, benché non abbia mai offerto un determinato sistema tecnico, non essendo questo compito suo, ha però fissato chiaramente punti e linee che, pur prestandosi a diverse applicazioni concrete secondo le varie condizioni dei tempi, dei luoghi e dei popoli, indicano la via sicura per ottenere il felice progresso della società.

35. – La saggezza e la somma utilità di questa dottrina vengono ammesse da quanti veramente la conoscono. Ben a ragione insigni statisti poterono affermare che, dopo avere studiato i diversi sistemi sociali, non avevano trovato nulla di più sapiente che i princìpi esposti nelle Encicliche Rerum novarum e Quadragesimo anno. Ma anche in paesi non cattolici, anzi neppur cristiani, si riconosce quanto siano utili per la società umana le dottrine sociali della Chiesa; così, or fa appena un mese, un eminente uomo politico dell’estremo Oriente, non cristiano, non dubitò di proclamare che la Chiesa con la sua dottrina di pace e di fraternità cristiana porta un altissimo contributo allo stabilimento e al mantenimento della pace operosa tra le nazioni. Perfino gli stessi comunisti, come sappiamo dalle sicure relazioni che affluiscono da ogni parte a questo Centro della Cristianità, se non sono ancora del tutto corrotti, quando viene loro esposta la dottrina sociale della Chiesa, ne riconoscono la superiorità sulle dottrine dei loro capi e maestri. Soltanto gli accecati dalla passione e dall’odio chiudono gli occhi alla luce della verità e la combattono ostinatamente.


È VERO CHE LA CHIESA 
NON HA AGITO CONFORME 
A TALE DOTTRINA?


36. – Ma i nemici della Chiesa, pur costretti a riconoscere la sapienza della sua dottrina, rimproverano alla Chiesa di non aver saputo agire in conformità di quei princìpi, e perciò affermano di doversi cercare altre vie. Quanto questa accusa sia falsa e ingiusta lo dimostra tutta la storia del Cristianesimo. Per non accennare che a qualche punto caratteristico, fu il Cristianesimo a proclamare per primo, in una maniera e con un’ampiezza e convinzione sconosciute ai secoli precedenti, la vera e universale fratellanza di tutti gli uomini di qualunque condizione e stirpe, contribuendo così potentemente all’abolizione della schiavitù, non con sanguinose rivolte, ma per l’interna forza della sua dottrina, che alla superba patrizia romana faceva vedere nella sua schiava una sua sorella in Cristo. Fu il Cristianesimo, che adora il Figlio di Dio fattosi uomo per amor degli uomini e divenuto come « Figlio dell’Artigiano », anzi « Artigiano » Egli stesso [22], fu il Cristianesimo ad innalzare il lavoro manuale alla sua vera dignità; quel lavoro manuale prima tanto disprezzato, che perfino il discreto Marco Tullio Cicerone, riassumendo l’opinione generale del suo tempo, non si peritò di scrivere queste parole di cui ora si vergognerebbe ogni sociologo: «Tutti gli artigiani si occupano in mestieri spregevoli, poiché l’officina non può avere alcunché di nobile »[23].

37. – Fedele a questi princìpi, la Chiesa ha rigenerato la società umana; sotto il suo influsso sorsero mirabili opere di carità, potenti corporazioni di artigiani e lavoratori d’ogni categoria, derise bensì dal liberalismo del secolo scorso come cose da Medio Evo, ma ora rivendicate all’ammirazione dei nostri contemporanei che cercano in molti paesi di farne in qualche modo rivivere il concetto. E quando altre correnti intralciavano l’opera e ostacolavano l’influsso salutare della Chiesa, questa fino ai giorni nostri non desisteva dall’ammonire gli erranti. Basti ricordare con quanta fermezza, energia e costanza il Nostro Predecessore Leone XIII rivendicasse all’operaio il diritto di associazione, che il liberalismo dominante negli Stati più potenti si accaniva a negargli. E questo influsso della dottrina della Chiesa anche al presente è più grande che non sembri, perché grande e certo, benché invisibile e non facilmente mensurabile, è il predominio delle idee sui fatti.

38. – Si può ben dire con tutta verità che la Chiesa, a somiglianza di Cristo, passa attraverso i secoli « facendo del bene » a tutti. Non vi sarebbero né socialismo né comunismo se coloro che governavano i popoli non avessero disprezzato gli insegnamenti e i materni avvertimenti della Chiesa: essi invece hanno voluto, sulle basi del liberalismo e del laicismo, fabbricare altri edifici sociali, che sulle prime parevano potenti e grandiosi, ma ben presto si videro mancare di solidi fondamenti, e vanno miseramente crollando l’uno dopo l’altro, come deve crollare tutto ciò che non poggia sull’unica pietra angolare che è Gesù Cristo.


 IV 
RIMEDI E MEZZI
NECESSITÀ DI RICORRERE AI RIPARI

39. – Questa, Venerabili Fratelli, è la dottrina della Chiesa, l’unica che possa apportare vera luce, come in ogni altro campo, così anche nel campo sociale, e possa recare salvezza di fronte all’ideologia comunista. Ma bisogna che tale dottrina passi sempre più nella pratica della vita, secondo l’avvertimento dell’Apostolo San Giacomo: « Siate… operatori della parola e non semplici uditori, ingannando voi stessi »[24]; perciò quello che più urge al presente è adoperare con energia gli opportuni rimedi per opporsi efficacemente al minaccioso sconvolgimento che si va preparando. Nutriamo la ferma fiducia che almeno la passione con cui i figli delle tenebre giorno e notte lavorano alla loro propaganda materialistica e atea, valga a santamente stimolare i figli della luce ad uno zelo non dissimile, anzi maggiore, per l’onore della Maestà divina.

40. – Che cosa bisogna dunque fare, di quali rimedi servirsi per difendere Cristo e la civiltà cristiana contro quel pernicioso nemico? Come un padre nel cerchio della sua famiglia, Noi vorremmo intrattenerci quasi nell’intimità sui doveri che la grande lotta dei giorni nostri impone a tutti i figli della Chiesa, indirizzando il Nostro paterno avvertimento anche a quei figli che si sono allontanati da essa.


RINNOVAMENTO DELLA VITA CRISTIANA

Rimedio fondamentale

41. – Come in tutti i periodi più burrascosi della storia della Chiesa, così ancor oggi il fondamentale rimedio è un sincero rinnovamento di vita privata e pubblica secondo i princìpi del Vangelo in tutti coloro che si gloriano di appartenere all’Ovile di Cristo, affinché siano veramente il sale della terra che preservi la società umana da una tale corruzione.

42. – Con animo profondamente grato al Padre dei lumi, da cui discendono « ogni cosa ottima data e ogni dono perfetto »[25], vediamo dappertutto consolanti segni di questo rinnovamento spirituale, non solo in tante anime singolarmente elette che in questi ultimi anni si sono innalzate al vertice della più sublime santità e in tante altre sempre più numerose che generosamente camminano verso la stessa luminosa meta, ma anche nel rifiorire di una pietà sentita e vissuta in tutti i ceti della società, anche nei più colti, come abbiamo rilevato nel Nostro recente Motu-proprio In multis solaciis del 28 ottobre scorso, in occasione del riordinamento della Pontificia Accademia delle Scienze [26].

43. – Non possiamo però negare che molto ancora resta da fare su questa via del rinnovamento spirituale. Anche in paesi cattolici, troppi sono coloro che sono cattolici quasi solo di nome; troppi coloro che, pur seguendo più o meno fedelmente le pratiche più essenziali della religione che si vantano di professare, non si curano di conoscerla meglio, di acquistarne una più intima e più profonda convinzione, e meno ancora di far sì che all’esterna vernice corrisponda l’interno splendore di una coscienza retta e pura, che sente e compie tutti i suoi doveri sotto lo sguardo di Dio. Sappiamo quanto il Divin Salvatore aborrisse questa vana e fallace esteriorità, Egli che voleva che tutti adorassero il Padre « in spirito e verità »[27]. Chi non vive veramente e sinceramente secondo la fede che professa, non potrà oggi, mentre tanto gagliardo soffia il vento della lotta e della persecuzione, reggersi a lungo, ma verrà miseramente travolto da questo nuovo diluvio che minaccia il mondo, e così mentre si prepara da sé la propria rovina, esporrà al ludibrio anche il nome cristiano.

Distacco dai beni terreni

44. – E qui vogliamo, Venerabili Fratelli, insistere più particolarmente sopra due insegnamenti del Signore, che hanno speciale connessione con le attuali condizioni del genere umano: il distacco dai beni terreni e il precetto della carità. «Beati i poveri di spirito» furono le prime parole che uscirono dalle labbra del Divino Maestro, nel suo sermone della montagna [28]. E questa lezione è più che mai necessaria in questi tempi di materialismo assetato dei beni e piaceri di questa terra. Tutti i cristiani, ricchi o poveri, devono sempre tener fisso lo sguardo al cielo, ricordandosi che « non abbiamo qui una città permanente, ma cerchiamo quella avvenire »[29]. I ricchi non devono porre nelle cose della terra la loro felicità né indirizzare al conseguimento di quelle i loro sforzi migliori; ma, considerandosene solo come amministratori che sanno di doverne rendere conto al supremo Padrone, se ne valgano come di mezzi preziosi che Dio loro porge per fare del bene; e non lascino di distribuire ai poveri quello che loro avanza, secondo il precetto evangelico [30]. Altrimenti si verificherà di loro e delle loro ricchezze la severa sentenza di San Giacomo Apostolo: « Su via adesso, o ricchi, piangete, urlate a motivo delle miserie che verranno sopra di voi. Le vostre ricchezze si sono imputridite e le vostre vesti sono state ròse dalle tignole. L’oro e l’argento vostro sono arrugginiti; e la loro ruggine sarà una testimonianza contro di voi, e come fuoco divorerà le vostre carni. Avete accumulato tesori d’ira, per gli ultimi giorni…»[31].

45. – Ma anche i poveri, a loro volta, pur adoperandosi secondo le leggi della carità e della giustizia a provvedersi del necessario e anche a migliorare la loro condizione, devono sempre rimanere essi pure « poveri di spirito »[32], stimando più i beni spirituali che i beni e i godimenti terreni. Si ricordino poi che non si riuscirà mai a fare scomparire dal mondo le miserie, i dolori, le tribolazioni, alle quali sono soggetti anche coloro che all’apparenza sembrano più fortunati. Quindi, per tutti è necessaria la pazienza, quella pazienza cristiana che solleva il cuore alle divine promesse di una felicità eterna. « Siate dunque pazienti, o fratelli, — vi diremo ancora con San Giacomo — sino alla venuta del Signore. Ecco, l’agricoltore aspetta il prezioso frutto della terra, e l’aspetta con pazienza finché riceva le primizie e i frutti successivi. Siate anche voi pazienti, e rinfrancate i vostri cuori, perché la venuta del Signore è vicina »[33]. Solo così si adempirà la consolante promessa del Signore: «Beati i poveri! » E non è questa una consolazione e una promessa vana come sono le promesse dei comunisti; ma sono parole di vita che contengono una somma realtà e che si verificano pienamente qui in terra e poi nell’eternità. Quanti poveri, infatti, in queste parole e nell’aspettativa del regno dei cieli, che è già proclamato loro proprietà: « perché il regno di Dio è vostro »[34], trovano una felicità, che tanti ricchi non trovano nelle loro ricchezze, sempre inquieti e sempre assetati come sono di averne di più.

Carità cristiana

46. – Ancora più importante, come rimedio del male di cui trattiamo, o certo più direttamente ordinato a risanarlo, è il precetto della carità. Noi pensiamo a quella carità cristiana, « paziente e benigna »[35], la quale evita ogni aria di avvilente protezione e ogni ostentazione; quella carità che fin dagli inizi del Cristianesimo guadagnò a Cristo i più poveri tra i poveri, gli schiavi; e ringraziamo tutti coloro che nelle opere di beneficenza, dalle conferenze di San Vincenzo de’ Paoli fino alle grandi recenti organizzazioni d’assistenza sociale, hanno esercitato ed esercitano le opere della misericordia corporale e spirituale. Quanto più gli operai e i poveri sperimenteranno in se stessi ciò che lo spirito dell’amore animato dalla virtù di Cristo fa per essi, tanto più si spoglieranno del pregiudizio che il Cristianesimo abbia perduto della sua efficacia e la Chiesa stia dalla parte di quelli che sfruttano il loro lavoro.

47. – Ma quando vediamo da un lato una folla di indigenti, che per varie ragioni indipendenti da loro sono veramente oppressi dalla miseria, e dall’altro lato, accanto ad essi, tanti che si divertono spensieratamente e spendono enormi somme in cose inutili, non possiamo non riconoscere con dolore che non solo non è ben osservata la giustizia, ma che pure il precetto della carità cristiana non è approfondito abbastanza, non è vissuto nella pratica quotidiana. Desideriamo pertanto, Venerabili Fratelli, che venga sempre più illustrato con la parola e con gli scritti questo divino precetto, preziosa tessera di riconoscimento lasciata da Cristo ai suoi veri discepoli; questo precetto, che c’insegna a vedere nei sofferenti Gesù stesso e ci impone di amare i nostri fratelli come il divin Salvatore ha amato noi, cioè fino al sacrificio di noi stessi e, se occorre, anche della propria vita. Si meditino poi da tutti e spesso quelle parole, per una parte consolanti ma per l’altra terribili, della sentenza finale, che pronuncerà il Giudice Supremo nel giorno dell’estremo Giudizio: «Venite, o benedetti dal Padre mio: … perché io ebbi fame, e voi mi deste da mangiare; ebbi sete, e mi deste da bere… In verità vi dico che tutte le volte che avete fatto qualche cosa a uno di questi minimi tra i miei fratelli, l’avete fatta a me »[36]. E di contro: «Andate via da me, maledetti nel fuoco eterno…: perché io ebbi fame, e voi non mi deste da mangiare; ebbi sete, e non mi deste da bere… Io vi dico in verità che tutte le volte che voi non l’avete fatto a uno di questi minimi tra i miei fratelli, non l’avete fatto a me »[37].

48. – Per assicurarsi dunque la vita eterna e poter efficacemente soccorrere gli indigenti, è necessario ritornare ad una vita più modesta; rinunziare ai godimenti, spesso anche peccaminosi, che il mondo oggi offre in tanta abbondanza; dimenticare se stesso per l’amore del prossimo. Una divina forza rigeneratrice si trova in questo « precetto nuovo » (come Gesù lo chiamava) di carità cristiana [38], la cui fedele osservanza infonderà nei cuori un’interna pace sconosciuta al mondo, e rimedierà efficacemente ai mali che travagliano l’umanità. Doveri di stretta giustizia

49. – Ma la carità non sarà mai vera carità se non terrà sempre conto della giustizia. L’Apostolo insegna che « chi ama il prossimo, ha adempiuto la legge »; e ne dà la ragione: « poiché il Non fornicare, Non uccidere, Non rubare, … e qualsiasi altro precetto, si riassume in questa formula: Amerai il tuo prossimo come te stesso »[39]. Se dunque, secondo l’Apostolo, tutti i doveri si riducono al solo precetto della vera carità, anche quelli che sono di stretta giustizia, come il non uccidere e il non rubare; una carità che privi l’operaio del salario a cui ha stretto diritto, non è carità, ma un vano nome e una vuota apparenza di carità. Né l’operaio ha bisogno di ricevere come elemosina ciò che a lui tocca per giustizia; né si può tentare di esimersi dai grandi doveri imposti dalla giustizia con piccoli doni di misericordia. Carità e giustizia impongono dei doveri, spesso circa la stessa cosa, ma sotto diverso aspetto; e gli operai, a questi doveri altrui che li riguardano, sono giustamente sensibilissimi per ragione della loro stessa dignità.

50. – Perciò Ci rivolgiamo in modo particolare a voi, padroni e industriali cristiani, il cui compito è spesso tanto difficile perché voi portate la pesante eredità degli errori di un regime economico iniquo che ha esercitato il suo rovinoso influsso durante più generazioni; siate voi stessi memori della vostra responsabilità. È purtroppo vero che il modo di agire di certi ambienti cattolici ha contribuito a scuotere la fiducia dei lavoratori nella religione di Gesù Cristo. Essi non volevano capire che la carità cristiana esige il riconoscimento di certi diritti, che sono dovuti all’operaio e che la Chiesa gli ha esplicitamente riconosciuti. Come è da giudicarsi l’operato di quei padroni cattolici, i quali in qualche luogo sono riusciti ad impedire la lettura della Nostra Enciclica Quadragesimo anno, nelle loro chiese patronali? o di quegli industriali cattolici che si sono mostrati fino ad oggi gli avversari di un movimento operaio da Noi stessi raccomandato? E non è da deplorare che il diritto di proprietà, riconosciuto dalla Chiesa, sia stato talvolta usato per defraudare l’operaio del suo giusto salario e dei suoi diritti sociali?

Giustizia sociale

51. – Difatti, oltre la giustizia commutativa, vi è pure la giustizia sociale, che impone anch’essa dei doveri a cui non si possono sottrarre né i padroni né gli operai. Ed è appunto proprio della giustizia sociale l’esigere dai singoli tutto ciò che è necessario al bene comune. Ma come nell’organismo vivente non viene provvisto al tutto, se non si dà alle singole parti e alle singole membra tutto ciò di cui esse abbisognano per esercitare le loro funzioni; così non si può provvedere all’organismo sociale e al bene di tutta la società se non si dà alle singole parti e ai singoli membri, cioè uomini dotati della dignità di persone, tutto quello che devono avere per le loro funzioni sociali. Se si soddisferà anche alla giustizia sociale, un’intensa attività di tutta la vita economica svolta nella tranquillità e nell’ordine ne sarà il frutto e dimostrerà la sanità del corpo sociale, come la sanità del corpo umano si riconosce da una imperturbata e insieme piena e fruttuosa attività di tutto l’organismo.

52. – Ma non si può dire di aver soddisfatto alla giustizia sociale se gli operai non hanno assicurato il proprio sostentamento e quello delle proprie famiglie con un salario proporzionato a questo fine; se non si facilita loro l’occasione di acquistare qualche modesta fortuna, prevenendo così la piaga del pauperismo universale; se non si prendono provvedimenti a loro vantaggio, con assicurazioni pubbliche o private, per il tempo della loro vecchiaia, della malattia o della disoccupazione. In una parola, per ripetere quello che abbiamo detto nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno: «Allora l’economia sociale veramente sussisterà e otterrà i suoi fini, quando a tutti e singoli i soci saranno somministrati tutti i beni che si possono apprestare con le forze e i sussidi della natura, con l’arte tecnica, con la costituzione sociale del fatto economico; i quali beni debbono essere tanti quanti sono necessari sia a soddisfare ai bisogni e alle oneste comodità, sia a promuovere gli uomini a quella più felice condizione di vita, che, quando la cosa si faccia prudentemente, non solo non è d’ostacolo alla virtù, ma grandemente la favorisce »[40].

53. – Se poi, come avviene sempre più frequentemente nel salariato, la giustizia non può essere osservata dai singoli, se non a patto che tutti si accordino a praticarla insieme mediante istituzioni che uniscano tra loro i datori di lavoro, per evitare tra essi una concorrenza incompatibile con la giustizia dovuta ai lavoratori, il dovere degli impresari e padroni è di sostenere e di promuovere queste istituzioni necessarie, che diventano il mezzo normale per poter adempiere i doveri di giustizia. Ma anche i lavoratori si ricordino dei loro obblighi di carità e di giustizia verso i datori di lavoro, e siano persuasi che con questo salvaguarderanno meglio anche i propri interessi.

54. – Se dunque si considera l’insieme della vita economica, — come l’abbiamo già notato nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno, — non si potrà far regnare nelle relazioni economico-sociali la mutua collaborazione della giustizia e della carità, se non per mezzo di un corpo di istituzioni professionali e interprofessionali su basi solidamente cristiane, collegate tra loro e formanti, sotto forme diverse e adattate ai luoghi e circostanze, quello che si diceva la Corporazione.


STUDIO E DIFFUSIONE 
DELLA DOTTRINA SOCIALE


55. – Per dare a questa azione sociale una maggiore efficacia, è assai necessario promuovere lo studio dei problemi sociali alla luce della dottrina della Chiesa e diffonderne gli insegnamenti sotto l’egida dell’autorità da Dio costituita nella Chiesa stessa. Se il modo di agire di taluni cattolici ha lasciato a desiderare nel campo economico-sociale, ciò spesso avvenne perché essi non hanno abbastanza conosciuto e meditato gli insegnamenti dei Sommi Pontefici su questo argomento. Perciò è sommamente necessario che in tutti i ceti della società si promuova una più intensa formazione sociale corrispondente al diverso grado di cultura, intellettuale, e si procuri con ogni sollecitudine e industria la più larga diffusione degli insegnamenti della Chiesa anche tra la classe operaia. Siano illuminate le menti dalla luce sicura della dottrina cattolica e inclinate le volontà a seguirla e ad applicarla come norma del retto vivere, per l’adempimento coscienzioso dei molteplici doveri sociali. Si combatta così quella incoerenza e discontinuità nella vita cristiana da Noi varie volte lamentata, per cui taluni, mentre sono apparentemente fedeli all’adempimento dei loro doveri religiosi, nel campo poi del lavoro o dell’industria o della professione o nel commercio o nell’impiego, per un deplorevole sdoppiamento di coscienza, conducono una vita troppo difforme dalle norme così chiare della giustizia e della carità cristiana, procurando in tal modo grave scandalo ai deboli e offrendo ai cattivi facile pretesto di screditare la Chiesa stessa.

56. – Grande contributo a questo rinnovamento può rendere la stampa cattolica. Essa può e deve dapprima in vari e attraenti modi far sempre meglio conoscere la dottrina sociale, informare con esattezza ma anche con la debita ampiezza sull’attività dei nemici, riferire sui mezzi di combattere che si sono mostrati i più efficaci in varie regioni, proporre utili suggerimenti e mettere in guardia contro le astuzie e gli inganni coi quali i comunisti procurano, e sono già riusciti, ad attrarre a sé uomini in buona fede.


PREMUNIRSI CONTRO LE INSIDIE 
DEL COMUNISMO


57. – Su questo punto abbiamo giù insistito nella Nostra Allocuzione del 12 maggio dell’anno scorso, ma crediamo necessario, Venerabili Fratelli, di dover in modo particolare richiamarvi sopra di nuovo la vostra attenzione. Il comunismo nel principio si mostrò quale era in tutta la sua perversità, ma ben presto si accorse che in tale modo allontanava da sé i popoli, e perciò ha cambiato tattica e procura di attirare le folle con vari inganni, nascondendo i propri disegni dietro idee che in sé sono buone ed attraenti. Così, vedendo il comune desiderio di pace, i capi del comunismo fingono di essere i più zelanti fautori e propagatori del movimento per la pace mondiale; ma nello stesso tempo eccitano a una lotta di classe che fa correre fiumi di sangue, e sentendo di non avere interna garanzia di pace, ricorrono ad armamenti illimitati. Così, sotto vari nomi che neppure alludono al comunismo, fondano associazioni e periodici che servono poi unicamente a far penetrare le loro idee in ambienti altrimenti a loro non facilmente accessibili; anzi procurano con perfidia di infiltrarsi in associazioni cattoliche e religiose. Così altrove, senza punto recedere dai loro perversi princìpi, invitano i cattolici a collaborare con loro sul campo così detto umanitario e caritativo, proponendo talvolta anche cose del tutto conformi allo spirito cristiano e alla dottrina della Chiesa. Altrove poi spingono l’ipocrisia fino a far credere che il comunismo in paesi di maggior fede o di maggior cultura assumerà un altro aspetto più mite, non impedirà il culto religioso e rispetterà la libertà delle coscienze. Vi sono anzi di quelli che riferendosi a certi cambiamenti introdotti recentemente nella legislazione sovietica, ne concludono che il comunismo stia per abbandonare il suo programma di lotta contro Dio.

58. – Procurate, Venerabili Fratelli, che i fedeli non si lascino ingannare! Il comunismo è intrinsecamente perverso e non si può ammettere in nessun campo la collaborazione con esso da parte di chiunque voglia salvare la civilizzazione cristiana. E se taluni indotti in errore cooperassero alla vittoria del comunismo nel loro paese, cadranno per primi come vittime del loro errore, e quanto più le regioni dove il comunismo riesce a penetrare si distinguono per l’antichità e la grandezza della loro civiltà cristiana, tanto più devastatore vi si manifesterà l’odio dei « senza Dio ».


 PREGHIERA E PENITENZA

59. – Ma « se il Signore non sarà il custode della città, indarno veglia colui che la custodisce »[41]. Perciò, come ultimo e potentissimo rimedio, vi raccomandiamo, Venerabili Fratelli, di promuovere e intensificare nel modo più efficace nelle vostre diocesi lo spirito di preghiera congiunta con la cristiana penitenza. Quando gli Apostoli chiesero al Salvatore perché non avessero essi potuto liberare dallo spirito maligno un demoniaco, il Signore rispose: «Demoni siffatti non si scacciano, se non con la preghiera e col digiuno »[42]. Anche il male che oggi tormenta l’umanità non potrà esser vinto se non da una universale santa crociata di preghiera e di penitenza; e raccomandiamo singolarmente agli Ordini contemplativi, maschili e femminili, di raddoppiare le loro suppliche e i loro sacrifici per impetrare dal Cielo alla Chiesa un valido soccorso nelle lotte presenti, con la possente intercessione della Vergine Immacolata, la quale, come un giorno schiacciò il capo all’antico serpente, così è sempre il sicuro presidio e l’invincibile « Aiuto dei Cristiani ».


V 
MINISTRI E AUSILIARI DI 
QUEST’OPERA SOCIALE 
DELLA CHIESA
I SACERDOTI

 60. – Per l’opera mondiale di salute che siamo venuti tracciando e per l’applicazione dei rimedi che abbiamo brevemente indicati, ministri e operai evangelici designati dal divino Re Gesù Cristo sono in prima linea i Sacerdoti. Ad essi, per vocazione speciale, sotto la guida dei sacri Pastori e in unione di filiale obbedienza al Vicario di Cristo in terra, è affidato il compito di tener accesa nel mondo la fiaccola della fede e di infondere nei fedeli quella soprannaturale fiducia colla quale la Chiesa nel nome di Cristo ha combattuto e vinto tante altre battaglie: «Questa è la vittoria che vince il mondo, la fede nostra »[43].

61. – In modo particolare ricordiamo ai sacerdoti l’esortazione del Nostro Predecessore Leone XIII, tante volte ripetuta, di andare all’operaio; esortazione che Noi facciamo Nostra e completiamo: « Andate all’operaio, specialmente all’operaio povero, e in generale, andate ai poveri », seguendo in ciò gli ammaestramenti di Gesù e della sua Chiesa. I poveri difatti sono i più insidiati dai mestatori, che sfruttano la loro misera condizione per accenderne l’invidia contro i ricchi ed eccitarli a prendersi con la forza quello che sembra loro ingiustamente negato dalla fortuna; e se il sacerdote non va agli operai, ai poveri, per premunirli o disingannarli dai pregiudizi e dalle false teorie, essi diventeranno facile preda degli apostoli del comunismo.

62. – Non possiamo negare che molto si è fatto in questo senso, specialmente dopo le Encicliche Rerum novarum e Quadragesimo anno; e con paterna compiacenza salutiamo le industriose cure pastorali di tanti Vescovi e Sacerdoti, che vanno escogitando e provando, sia pure con le debite prudenti cautele, nuovi metodi di apostolato meglio corrispondenti alle esigenze moderne. Ma tutto questo è ancora troppo poco per il bisogno presente. Come, quando la patria è in pericolo, tutto ciò che non è strettamente necessario o non è direttamente ordinato all’urgente bisogno della difesa comune, passa in seconda linea; così anche nel caso nostro, ogni altra opera, per quanto bella e buona, deve cedere il posto alla vitale necessità di salvare le basi della fede e della civiltà cristiana. E quindi nelle parrocchie i sacerdoti, pur dando naturalmente quello che è necessario alla cura ordinaria dei fedeli, riservino il più e il meglio delle loro forze e della loro attività a riguadagnare le masse dei lavoratori a Cristo e alla Chiesa e a far penetrare lo spirito cristiano negli ambienti che ne sono più alieni. Essi poi nelle masse popolari troveranno una corrispondenza e un’abbondanza di frutti inaspettata, che li compenserà del duro lavoro del primo dissodamento; come abbiamo visto e vediamo in Roma e in molte altre metropoli, dove al sorgere di nuove chiese nei quartieri periferici si vanno raccogliendo zelanti comunità parrocchiali e si operano veri miracoli di conversioni tra popolazioni che erano ostili alla religione solo perché non la conoscevano.

63. – Ma il più efficace mezzo di apostolato tra le folle dei poveri e degli umili è l’esempio del sacerdote, l’esempio di tutte le virtù sacerdotali, quali le abbiamo descritte nella Nostra Enciclica Ad catholici sacerdotii [44]; ma nel caso presente in modo speciale è necessario un luminoso esempio di vita umile, povera, disinteressata, copia fedele del Divino Maestro che poteva proclamare con divina franchezza: « Le volpi hanno delle tane e gli uccelli dell’aria hanno dei nidi, ma il Figlio dell’uomo non ha dove posare il capo»[45]. Un sacerdote veramente ed evangelicamente povero e disinteressato fa miracoli di bene in mezzo al popolo, come un San Vincenzo de’ Paoli, un Curato d’Ars, un Cottolengo, un Don Bosco e tanti altri; mentre un sacerdote avaro e interessato, come abbiamo ricordato nella già citata Enciclica, anche se non precipita come Giuda, nel baratro del tradimento, sarà per lo meno un vano « bronzo risonante » e un inutile « cembalo squillante »[46], e troppo spesso un impedimento piuttosto che uno strumento di grazia in mezzo al popolo. E se il sacerdote secolare o regolare per obbligo del suo ufficio deve amministrare dei beni temporali, si ricordi che non soltanto deve scrupolosamente osservare tutto ciò che prescrivono la carità e la giustizia, ma deve mostrarsi in modo particolare veramente un padre dei poveri.

L’AZIONE CATTOLICA

64. – Dopo che al Clero, Noi rivolgiamo il Nostro paterno invito ai carissimi figli Nostri del laicato, che militano nelle file della tanto a Noi diletta Azione Cattolica, che già dichiarammo in altra occasione « un sussidio particolarmente provvidenziale » all’opera della Chiesa in queste contingenze tanto difficili. Infatti l’Azione Cattolica è pure apostolato sociale, in quanto tende a diffondere il Regno di Gesù Cristo non solo negli individui, ma anche nelle famiglie e nella società. Deve perciò anzi tutto attendere a formare con cura speciale i suoi soci e prepararli alle sante battaglie del Signore. A tale lavoro formativo, quanto mai urgente e necessario, che si deve sempre premettere all’azione diretta e fattiva, serviranno certamente i circoli di studio, le settimane sociali, corsi organici di conferenze e tutte quelle altre iniziative atte a far conoscere la soluzione dei problemi sociali in senso cristiano.

 65. – Militi dell’Azione Cattolica così ben preparati ed addestrati saranno i primi ed immediati apostoli dei loro compagni di lavoro e diventeranno i preziosi ausiliari del sacerdote per portare la luce della verità e sollevare le gravi miserie materiali e spirituali in innumerevoli zone refrattarie all’azione del ministro di Dio, o per inveterati pregiudizi contro il Clero o per deplorevole apatia religiosa. Si coopererà in tal modo, sotto la guida di sacerdoti particolarmente esperti, a quella assistenza religiosa alle classi lavoratrici, che Ci sta tanto a cuore, come il mezzo più adatto per preservare quei Nostri diletti figli dall’insidia comunista.

66. – Oltre a questo apostolato individuale, spesse volte nascosto, ma oltremodo utile ed efficace, è compito dell’Azione Cattolica fare con la propaganda orale e scritta una larga seminagione dei princìpi fondamentali che servano alla costruzione di un ordine sociale cristiano, quali risultano dai documenti Pontifici.

ORGANIZZAZIONI AUSILIARIE

67. – Attorno all’Azione Cattolica si schierano le organizzazioni che Noi abbiamo già salutato come ausiliarie della stessa. Anche queste così utili organizzazioni Noi esortiamo con paterno affetto a consacrarsi alla grande missione di cui trattiamo, che attualmente supera tutte le altre per la sua vitale importanza.

ORGANIZZAZIONI DI CLASSE

68. – Noi pensiamo altresì a quelle organizzazioni di classe: di lavoratori, di agricoltori, di ingegneri, di medici, di padroni, di studiosi, e altre simili; uomini e donne, i quali vivono nelle stesse condizioni culturali e quasi naturalmente sono stati riuniti in gruppi omogenei. Proprio questi gruppi e queste organizzazioni sono destinate ad introdurre quell’ordine nella società, che Noi abbiamo avuto di mira nella Nostra Enciclica Quadragesimo anno, e a diffondere così il riconoscimento della regalità di Cristo nei diversi campi della cultura e del lavoro.

69. – Che se, per le mutate condizioni della vita economica e sociale, lo Stato si è creduto in dovere di intervenire fino ad assistere e regolare direttamente tali istituzioni con particolari disposizioni legislative, salvo il rispetto doveroso delle libertà e delle iniziative private; anche in tali circostanze l’Azione Cattolica non può tenersi estranea alla realtà, ma deve dare con saggezza il suo contributo di pensiero, con lo studio dei nuovi problemi alla luce della dottrina cattolica, e di attività con la partecipazione leale e volonterosa dei suoi inscritti alle nuove forme ed istituzioni, portando in esse lo spirito cristiano, che è sempre principio di ordine e di mutua e fraterna collaborazione.


APPELLO AGLI OPERAI CATTOLICI

70. – Una parola particolarmente paterna vorremmo qui indirizzare ai Nostri cari operai cattolici, giovani e adulti, i quali, forse in premio della loro fedeltà, talvolta eroica in questi tempi tanto difficili, hanno ricevuto una missione molto nobile e ardua. Sotto la guida dei loro Vescovi e dei loro sacerdoti, essi devono ricondurre alla Chiesa e a Dio quelle immense moltitudini dei loro fratelli di lavoro, i quali, esacerbati per non essere stati compresi o trattati con la dignità alla quale avevano diritto, si sono allontanati da Dio. Gli operai cattolici col loro esempio, con le loro parole, dimostrino a questi loro fratelli traviati che la Chiesa è una tenera Madre per tutti quelli che lavorano e soffrono, e non ha mai mancato, né mai mancherà al suo sacro dovere materno di difendere i suoi figli. Se questa missione, che essi debbono compiere nelle miniere, nelle fabbriche, nei cantieri, dovunque si lavora, richiede alle volte dei grandi sacrifizi, si ricorderanno che il Salvatore del mondo ha dato non solo l’esempio del lavoro, ma anche quello del sacrificio.


NECESSITÀ DELLA CONCORDIA TRA I CATTOLICI

71. – A tutti i Nostri figli poi, d’ogni classe sociale, d’ogni nazione, di ogni gruppo religioso e laico nella Chiesa, vorremmo indirizzare un nuovo e più urgente appello alla concordia. Più volte il Nostro cuore paterno è stato addolorato dalle divisioni, spesso futili nelle loro cause, ma sempre tragiche nelle loro conseguenze, che mettono alle prese i figli d’una stessa Madre, la Chiesa. Così si vede che i sovversivi, che non sono tanto numerosi, approfittando di queste discordie, le rendono più acute, e finiscono per gettare gli stessi cattolici gli uni contro gli altri. Dopo gli avvenimenti di questi ultimi mesi, dovrebbe sembrare superfluo il Nostro monito. Lo ripetiamo però una volta ancora per quelli che non hanno capito, o forse non vogliono capire. Quelli che lavorano ad aumentare discordie fra cattolici prendono sopra di sé una terribile responsabilità dinanzi a Dio e alla Chiesa.


APPELLO A QUANTI CREDONO IN DIO

72. – Ma a questa lotta impegnata dal « potere delle tenebre » contro l’idea stessa della Divinità, Ci è caro sperare che, oltre tutti quelli che si gloriano del nome di Cristo, si oppongano pure validamente quanti (e sono la stragrande maggioranza dell’umanità) credono ancora in Dio e lo adorano. Rinnoviamo quindi l’appello che già lanciammo cinque anni or sono nella Nostra EnciclicaCaritate Christi, affinché essi pure lealmente e cordialmente concorrano da parte loro « per allontanare dall’umanità il grande pericolo che minaccia tutti ». Poiché — come allora dicevamo, — siccome « il credere in Dio è il fondamento incrollabile di ogni ordinamento sociale e di ogni responsabilità sulla terra, perciò tutti quelli che non vogliono l’anarchia e il terrore devono energicamente adoperarsi perché i nemici della religione non raggiungano lo scopo da loro così apertamente proclamato »[47].


DOVERI DELLO STATO CRISTIANO

Aiutare la Chiesa

73. – Abbiamo esposto, Venerabili Fratelli, il compito positivo, d’ordine dottrinale insieme e pratico, che la Chiesa si assume, per la sua stessa missione affidatale da Cristo, di edificare la società cristiana e, ai nostri tempi, di oppugnare e infrangere gli sforzi del comunismo; e abbiamo fatto appello a tutte e singole le classi della società. A questa medesima impresa spirituale della Chiesa lo Stato cristiano deve pure positivamente concorrere, aiutando in tale compito la Chiesa coi mezzi che gli sono propri, i quali, benché siano mezzi esterni, non mirano meno, in primo luogo, al bene delle anime.

74. – Perciò gli Stati porranno ogni cura per impedire che una propaganda atea, la quale sconvolge tutti i fondamenti dell’ordine, faccia strage nei loro territori, perché non si potrà avere autorità sulla terra se non viene riconosciuta l’autorità della Maestà divina, né sarà fermo il giuramento se non si giura nel nome del Dio vivente. Noi ripetiamo ciò che spesso e così insistentemente abbiamo detto, particolarmente nella Nostra Enciclica Caritate Christi: « Come può sostenersi un contratto qualsiasi e quale valore può avere un trattato, dove manchi ogni garanzia di coscienza? E come si può parlare di garanzia di coscienza, dove è venuta meno ogni fede in Dio, ogni timor di Dio? Tolta questa base, ogni legge morale cade con essa e non vi è più nessun rimedio che possa impedire la graduale ma inevitabile rovina dei popoli, della famiglia, dello Stato, della stessa umana civiltà »[48].

Provvedimenti di bene comune

75. – Inoltre lo Stato deve mettere ogni cura per creare quelle condizioni materiali di vita senza cui un’ordinata società non può sussistere, e per fornire lavoro specialmente ai padri di famiglia e alla gioventù. S’inducano a questo fine le classi possidenti ad assumersi, per la urgente necessità del bene comune, quei pesi, senza i quali la società umana non può essere salvata né essi stessi potrebbero trovar salvezza. I provvedimenti però che lo Stato prende a questo fine, devono essere tali che colpiscano davvero quelli che di fatto hanno nelle loro mani i maggiori capitali e vanno continuamente aumentandoli con grave danno altrui.

Prudente e sobria amministrazione

76. – Lo Stato medesimo, memore della sua responsabilità davanti a Dio e alla società, con una prudente e sobria amministrazione sia di esempio a tutti gli altri. Oggi più che mai la gravissima crisi mondiale esige che coloro che dispongono di fondi enormi, frutto del lavoro e del sudore di milioni di cittadini, abbiano sempre davanti agli occhi unicamente il bene comune e siano intenti a promuoverlo quanto più è possibile. Anche i funzionari dello Stato e tutti gli impiegati adempiano per obbligo di coscienza i loro doveri con fedeltà e disinteresse, seguendo i luminosi esempi antichi e recenti di uomini insigni, che con indefesso lavoro sacrificarono tutta la loro vita per il bene della patria. Nel commercio poi dei popoli fra loro, si procuri sollecitamente di rimuovere quegli impedimenti artificiali della vita economica, che promanano dal sentimento della diffidenza e dall’odio, ricordandosi che tutti i popoli della terra formano un’unica famiglia di Dio.

Lasciare libertà alla Chiesa

77. – Ma nello stesso tempo lo Stato deve lasciare alla Chiesa la piena libertà di compiere la sua divina e del tutto spirituale missione per contribuire con ciò stesso potentemente a salvare i popoli dalla terribile tormenta dell’ora presente. Si fa oggi dappertutto un angoscioso appello alle forze morali e spirituali; e ben a ragione, perché il male che si deve combattere è prima di tutto, considerato nella sua prima sorgente, un male di natura spirituale, ed è da questa sorgente che sgorgano per una logica diabolica tutte le mostruosità del comunismo. Ora, tra le forze morali e religiose eccelle incontestabilmente la Chiesa Cattolica; e perciò il bene stesso dell’umanità esige che non si pongano impedimenti alla sua operosità.

78. – Se si agisce altrimenti e si pretende in pari tempo di raggiungere lo scopo con mezzi puramente economici e politici, si è in balìa di un errore pericoloso. E quando si esclude la religione dalla scuola, dall’educazione, dalla vita pubblica, e si espongono a ludibrio i rappresentanti del Cristianesimo e i suoi sacri riti, non si promuove forse quel materialismo donde germoglia il comunismo? Né la forza, neppure la meglio organizzata, né gli ideali terreni, siano pur essi i più grandi e i più nobili, possono padroneggiare un movimento, che getta le sue radici proprio nella troppa stima dei beni del mondo.

79. – Confidiamo che coloro che dirigono le sorti delle Nazioni, per poco che sentano il pericolo estremo da cui oggi sono minacciati i popoli, sentiranno sempre meglio il supremo dovere di non impedire alla Chiesa il compimento della sua missione; tanto più che nel compierla, mentre mira alla felicità eterna dell’uomo, essa lavora inseparabilmente anche per la vera felicità temporale.


APPELLO PATERNO AI TRAVIATI

80. – Ma non possiamo porre fine a questa Lettera Enciclica senza rivolgere una parola a quegli stessi figli Nostri che sono già intaccati o quasi dal male comunista. Li esortiamo vivamente ad ascoltare la voce del Padre che li ama; e preghiamo il Signore che li illumini affinché abbandonino la via sdrucciolevole che travolge tutti in una immensa catastrofica rovina e riconoscano anch’essi che l’unico Salvatore è Gesù Cristo Signor Nostro: « perché non c’è sotto il cielo alcun altro nome dato agli uomini, dal quale possiamo aspettarci d’esser salvati » [49].


CONCLUSIONE
S. GIUSEPPE MODELLO E PATRONO

81. – E per affrettare la tanto da tutti desiderata pace di Cristo nel regno di Cristo [50], poniamo la grande azione della Chiesa Cattolica contro il comunismo ateo mondiale sotto l’egida del potente Protettore della Chiesa, San Giuseppe. Egli appartiene alla classe operaia ed ha sperimentato il peso della povertà, per sé e per la Sacra Famiglia, di cui era il capo vigile ed affettuoso; a lui fu affidato il Fanciullo divino, quando Erode sguinzagliò contro di Lui i suoi sicari. Con una vita di fedelissimo adempimento del dovere quotidiano, ha lasciato un esempio a tutti quelli che devono guadagnarsi il pane col lavoro delle loro mani e meritò di essere chiamato il Giusto, esempio vivente di quella giustizia cristiana, che deve dominare nella vita sociale.

82. – Con gli occhi rivolti in alto, la nostra fede vede i « nuovi cieli » e la « nuova terra », di cui parla il primo Nostro Antecessore, San Pietro [51]. Mentre le promesse dei falsi profeti in questa terra si spengono nel sangue e nelle lacrime, risplende di celeste bellezza la grande apocalittica profezia del Redentore del mondo: « Ecco, Io faccio nuove tutte le cose »[52].

Non Ci resta, Venerabili Fratelli, che alzare le mani paterne e fare scendere sopra di Voi, sopra il Vostro clero e popolo, su tutta la grande famiglia cattolica, l’Apostolica Benedizione.

Dato a Roma, presso San Pietro, festa di San Giuseppe, Patrono della Chiesa Universale, il 19 marzo 1937, anno XVI del Nostro Pontificato.
PIUS PP. XI



[1] Gen., III, 23.

[2] Galat., IV, 4.

[3] Litt. Encycl. Qui pluribus, d. 9 Nov. 1846 (Acta Pii IX, vol. I, p. 13). Syll., § IV (A.S.S., vol. III, p. 170).

[4] 28 Dec. 1878 (Acta Leonis XIII, vol. I, pp. 170-183).

[5] Alloc. 18 Dec. 1924: A.A.S., vol. XVI, pp. 494-495.

[6] 8 Maii, 1928: A.A.S., vol. XX, pp. 165-178.

[7] 15 Maii, 1931: A.A.S., vol. XXIII, pp. 177-228.

[8] 3 Maii, 1932: A.A.S., vol. XXIV, pp. 177-194.

[9] 29 Sept. 1932: A.A.S., vol. XXIV, pp. 321-332.

[10] 3 Iun. 1933: A.A.S., vol. XXV, pp. 261-274.

[11] Litt. Encicl. Casti connubii, 31 Dec. 1930 (A.A.S., vol. XXII, p. 567).

[12] II Thessal., II, 4.

[13] Litt. Encycl. Divini illius Magistri, 31 Dec. 1929 (A.A.S., vol. XXII, 1930, pp. 49-86).

[14] Litt. Encycl. Casti connubii,, 31 Dec. 1930 (A.A.S., vol. XXII, pp. 539-592).

[15] I Cor., III, 22, 23.

[16] Litt. Encycl. Rerum novarum, 15 Maii 1891 (Acta Leonis XIII, vol. XI, pp. 97-144.

[17] Litt. Encycl. Quadragesimo anno, 15 Maii 1931 (A.A.S., vol. XXIII, pp. 177-228).

[18] Litt. Encycl. Diuturnum illud, 29 Iun. 1881 (Acta Leonis XIII, vol. II, pp. 269-287.

[19] Litt. Encycl. Immortale Dei, 1 Nov. 1885 (Acta Leonis XIII, vol. V, pp. 118-150).

[20] Luc., II, 14.

[21] Matth., VI, 33.

[22] Matth., XIII, 55; Marc., VI, 3.

[23] M. T. Cic., De officiis, 1. I, c. 42.

[24] Iac., I, 22.

[25] Iac., I, 17.

[26] A.A.S., vol. XXVIII, 1936, pp. 421-424.

[27] Io., IV, 23.

[28] Matth., V, 3.

[29] Hebr., XIII, 14.

[30] Luc., XI, 41.

[31] Iac., V, 1-3.

[32] Matth., V, 3.

[33] Iac., V, 7-8.

[34] Luc., VI, 20.

[35] I Cor., XIII, 4.

[36] Matth., XXV, 34-40.

[37] Matth., XXV, 41-45.

[38] Io., XIII, 34.

[39] Rom., XIII, 8, 9.

[40] Litt. Encycl. Quadragesimo anno, 15 Maii 1931 (A.A.S., vol. XXIII, 1931, p. 202).

[41] Ps. CXXVI, 1.

[42] Matth., XVII, 20. 

[43] I Io., V, 4.

[44] Die 20 Dec. anno 1935 (A.A.S., vol. XXVIII, 1936, pp. 5-53).

[45] Matth., VIII, 20.

[46] I Cor., XIII, 1.

[47] Litt. Encycl. Caritate Christi, 3 Maii 1932 (A.A.S., vol. XXIV, 1932, p. 184).

[48] Litt. Encycl. Caritate Christi, 3 Maii 1932 (A.A.S., vol. XXIV, p. 190). 

[49]Act., IV, 12.

[50] Litt. Encycl. Ubi arcano, 23 Dec. 1922 (A.A.S., vol. XIV, p. 691).

[51] II Petr., III, 13; Is., LXV, 17, LXVI, 22; Apoc., XXI, 1.

[52] Apoc., XXI, 5.

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