CHAPELLE PAPALE POUR LA
CANONISATION DES BIENHEUREUX
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
Dimanche 25 novembre 2001
1. "Il y avait aussi une inscription
au-dessus de lui: "Celui-ci est le roi des Juifs"" (Lc 23,
38).
Cette inscription, que Pilate avait faite placer sur la croix (cf. Jn 19,
19), contient à la fois le motif de la condamnation et la vérité sur la
personne du Christ. Jésus est roi - lui-même l'a affirmé - mais son royaume
n'est pas de ce monde (cf. Jn 18, 36-37). Devant Lui,
l'humanité se divise: ceux qui le méprisent pour son échec apparent, et
ceux qui le reconnaissent comme le Christ, "image du Dieu invisible,
Premier-Né de toute créature" (Col 1, 15), selon l'expression
de l'Apôtre Paul dans l'Epître aux Colossiens, que nous avons entendue.
Face à la croix du Christ s'ouvre, d'une certaine façon, la grande scène du
monde et s'accomplit le drame de l'histoire collective et de chacun. Sous le
regard de Dieu, qui dans son Fils unique immolé pour nous s'est fait la mesure
de chaque personne, de chaque institution, de chaque civilisation, chacun est
appelé à se décider.
2. Face au divin Roi crucifié se sont également présentés ceux qui
viennent d'être proclamés saints: Giuseppe Marello, Paula Montal Fornés
de San José de Calasanz, Léonie Françoise de Sales Aviat et Maria Crescentia
Höss. Chacun d'eux s'est confié à sa royauté mystérieuse, en proclamant à
travers toute leur vie: "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu
viendras avec ton royaume" (Lc 23, 42). Chacun d'eux a reçu,
d'une façon totalement personnelle, la réponse du Roi immortel: "En
vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis" (Lc 23,
43).
Aujourd'hui! Cet "aujourd'hui" appartient au temps de Dieu, au
dessein de salut, dont parle saint Paul dans l'Epître aux Romains:
"Ceux que [Dieu] d'avance a discernés, il les a aussi prédestinés...
appelés... justifiés... glorifiés" (Rm 8, 29-30). Cet
"aujourd'hui" contient également le moment historique de la
canonisation de ce jour, au cours duquel ces quatre témoins exemplaires de la
vie évangélique sont élevés à la gloire des autels.
Giuseppe Marello
3. "Car Dieu s'est plu à faire habiter en lui [le Christ] toute la
Plénitude" (Col 1, 19). A cette plénitude participa saint
Giuseppe Marello, en tant que prêtre du clergé d'Asti et en tant qu'évêque du
diocèse d'Acqui. Plénitude de grâce, fomentée en lui par l'intense dévotion à
la Très Sainte Vierge Marie; plénitude du sacerdoce, que Dieu lui conféra comme
un don et un engagement; plénitude de la sainteté, qu'il atteint en se
conformant au Christ, Bon Pasteur. Mgr Marello se forma au cours de la période
glorieuse de la sainteté piémontaise, lorsque face à de multiples formes
d'hostilités contre l'Eglise et la foi catholique, fleurirent des héros de
l'esprit et de la charité, tels que Cottolengo, Cafasso, Dom Bosco, Murialdo et
Allamano. Jeune homme bon et intelligent, passionné par la culture et
l'engagement civil, notre saint ne trouva que dans le Christ la synthèse de
tous les idéaux et c'est à Lui qu'il se consacra dans le sacerdoce.
"Protéger les intérêts de Jésus" fut la devise de sa vie, et c'est
pour cela qu'il s'identifia totalement à saint Joseph, l'époux de Marie, le
"gardien du Rédempteur". Ce qui l'attira profondément chez saint
Joseph, fut le service caché, nourri d'une profonde intériorité. Il sut
transmettre ce style aux Oblats de saint Joseph, la Congrégation qu'il fonda.
Il aimait à leur répéter: "Soyez extraordinaires dans les choses
ordinaires" et il ajoutait: "Soyez des ermites chez vous et des
apôtres à l'extérieur". Le Seigneur voulut utiliser sa forte personnalité,
en l'appelant à l'épiscopat dans le diocèse d'Acqui, où, en quelques années, il
dépensa toutes ses énergies pour le troupeau, laissant une empreinte que le
temps n'a pas effacée.
Paula Montal Fornés de San José de Calasanz
4. "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi au
paradis" (Lc 23, 43). C'est au paradis, dans la plénitude du
Royaume de Dieu, que fut accueillie sainte Paula Montal Fornés de San José de
Calasanz, fondatrice de l'Institut des Filles de Marie, religieuses scolopes,
après une vie de sainteté. Tout d'abord dans sa ville natale, Arenys del Mar,
engagée dans diverses activités apostoliques et pénétrant, à travers la prière
et la piété sincère, les mystères de Dieu; ensuite, en tant que fondatrice
d'une famille religieuse, s'inspirant de la devise de Giuseppe Calasanz
"piété et instruction", elle se consacra à la promotion de la femme
et de la famille en suivant son idéal de "sauver la famille, en éduquant
les petites filles dans la sainte crainte de Dieu"; pour finir, elle fit
preuve de l'authenticité, du courage et de la tendresse de son esprit, un
esprit modelé par Dieu, au cours des trente années de vie retirée à Olesa de
Montserrat.
La nouvelle sainte appartient à ce groupe de fondateurs d'instituts religieux
qui, au XIXème siècle, se consacrèrent aux nombreuses nécessités qui se
présentaient alors et auxquelles l'Eglise, en suivant l'Evangile et
l'inspiration de l'Esprit, devait répondre pour le bien de la société. Le
message de sainte Paula continue à être actuel et son charisme éducatif est une
source d'inspiration pour la formation des générations du troisième millénaire
chrétien.
Léonie Françoise de Sales Aviat
5. Le dessein bienveillant du Père qui "nous fait entrer dans le
royaume de son Fils bien-aimé" trouve en sainte Françoise de Sales Aviat
une splendide réalisation: elle a vécu jusqu'au bout l'offrande
d'elle-même. Au coeur de son engagement et de son apostolat, Soeur Françoise de
Sales place l'oraison et l'union à Dieu, où elle trouve lumière et force pour
surmonter les épreuves et les difficultés, et jusqu'à la fin de son existence
elle persévère dans cette vie de foi, désirant se laisser conduire par le
Seigneur: "Ô mon Dieu, que mon bonheur soit de vous sacrifier toutes
mes volontés, tous mes désirs!". La résolution qui caractérise si bien
Mère Aviat, "M'oublier entièrement", est aussi pour nous un appel à
aller à contre-courant de l'égoïsme et des jouissances faciles, et à nous ouvrir
aux nécessités sociales et spirituelles de notre temps. Chères Soeurs Oblates
de Saint-François-de-Sales, à l'école de votre fondatrice, en communion
profonde avec l'Eglise, là où Dieu vous a plantées, soyez bien
déterminées à recevoir les grâces présentes et à en profiter, car c'est en Dieu
que l'on trouve la lumière et le secours nécessaires en chaque circonstance!
Confiantes en l'intercession puissante de la nouvelle Sainte, accueillez dans
la joie l'invitation à vivre, dans une fidélité renouvelée, les intuitions qu'elle
a si parfaitement vécues.
Maria Crescentia Höss
6. Rendre gloire au Christ, le Roi: ce désir a animé sainte Maria
Crescentia Höss dès son enfance! Elle plaça ses qualités à son service. Dieu
lui avait doné une belle voix. Jeune fille, elle eut l'occasion de chanter dans
une chorale comme soliste, non pour se mettre en valeur, mais pour chanter et
jouer de la musique pour le Christ-Roi.
Elle plaça également ses connaissances au service du Seigneur. Cette
franciscaine fut une conseillère très sollicitée. Les personnes se pressaient
devant la porte du couvent: des hommes et des femmes simples, mais
également des princes et des impératrices, des prêtres et des religieux, des
abbés et des évêques. Elle devint ainsi une sorte de "sage-femme"
qui tentait d'accoucher la vérité dans le coeur de celui qui lui demandait
conseil.
Toutefois, la douleur ne lui fut pas non plus épargnée. Les rivalités internes
existaient déjà à cette époque. Elle supporta les intrigues au sein de sa
communauté sans jamais mettre en doute sa vocation.
Le vaste souffle de la passion fit mûrir en elle la vertu de la patience. Elle
réussit à devenir Supérieure: pour elle, diriger spirituellement
signifiait servir. Elle avait une attitude généreuse envers les pauvres,
maternelle envers ses consoeurs et sensible à l'égard de ceux qui avaient
besoin d'une bonne parole. Sainte Crescentia a aimé la signification du Royaume
du Christ: "Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus
petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt 25,
40).
7. "Vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le
sort des saints dans la lumière" (Col 1, 12). Jamais autant
qu'en ce moment, ces paroles de saint Paul résonnent en nous! La communion des
saints nous fait véritablement goûter à l'avance le Royaume céleste et, dans le
même temps, elle nous pousse, sur leur exemple, à le construire dans le monde
et dans l'histoire.
"Oportet illum regnare", "Car il faut qu'il règne"
(1 Cor 15, 25), écrivait l'Apôtre en se référant au Christ.
"Oportet illum regnare" nous répètent, à travers votre
témoignage, saint Giuseppe Marello, sainte Paula Montal Fornés de San José de
Calasanz, sainte Léonie Françoise de Sales Aviat et sainte Maria Crescentia
Höss! Que votre exemple nous incite à une plus vive contemplation du Christ-Roi,
crucifié et ressuscité. Que votre soutien nous aide à marcher fidèlement sur
les traces du Rédempteur, afin de partager un jour, avec vous, avec Marie et
tous les saints, sa gloire éternelle au paradis. Amen!
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Copyright - Libreria Editrice Vaticana
Maria
Crescenzia Hoss was born in Kaufbeuren, Bavaria, in the Diocese of Augsburg on 20
October 1682, the seventh of the eight children of Matthias Höss and Lucia
Hoermann. In 1703, in spite of family difficulties and the superior's
reluctance, she was admitted to the Franciscan Tertiaries of Mayerhoff where
she was professed in 1704 and remained until her death.
From 1709
to 1741 with the election of superiors who were favourably disposed to her, she
fulfilled the most important positions of the monastery: porter, novice
mistress, and superior with the greatest dedication and generosity. She was
novice mistress from 1726 to 1741. In 1741 sister Maria Crescenzia was elected
superior of the community and, despite her attempts to refuse the post, was
forced to accept the task. To her sisters she recommended observing silence,
recollection, and spiritual reading, especially the Gospels. The teacher of
their religious life had to be Jesus on the Cross.
Maria
Höss was also a prudent and wise counsellor to all who turned to her for strength
and comfort, as can be seen from her numerous letters.
In her
three years as superior of the community of Mayerhoff she became its second
foundress. She justified her selectivity regarding vocations saying, "God
wants the convent rich in virtue, not in temporal goods". The principal
points of her program for the renewal of the house were: unlimited trust
in divine providence, readiness in the acts of the common life, love of
silence, devotion to Jesus crucified, and devotion to the Eucharist and the Blessed
Mother.
She died on Easter in 1744
and her mortal remains are still very much venerated in the chapel of her
monastery.
CANONIZATION OF 4 BLESSEDS
HOMILY OF JOHN PAUL II
Sunday, 25 November 2001
1. "There was an
inscription over his head,"This is the King of the Jews" (Lk 23,38).
That inscription, which Pilate had
placed on the cross (cf. Jn 19,19), contains the motive of the condemnation and
the truth about the person of Christ. Jesus
is king ... he affirmed it ... but his kingdom is not
of this world (cf. Jn
18,36-37). Before him humanity is divided into two parts: those who
reject him on account of his apparent failure, and those who recognize him as
theChrist, "the image of the invisible God, begotten before all
creation" (Col 1,15), according to the expression of the Apostle Paul in
the Letter to the Colossians, that we have heard.
Before the Cross of Christ, the
great scene of the world is opened up and the drama of our
personal and collective history takes place. Under the gaze of God, who in his
Only begotten Son immolated for us, has become the measure of every person,
institution, and civilization, each one is called to decide for or against
Christ.
2. Those who were just proclaimed
saints: Joseph Marello, Paula Montal Fornés de
San José de Calasanz, Leonie Frances de Sales
Aviat and Maria Crescenzia Höss come before the crucified divine king. Each of them entrusted
himself/herself to his mysterious kingship, proclaiming with their entire
life: "Jesus, remember me when you enter into your kingdom" (Lk
23,42). And in an absolutely personal way, each received the reply from the
immortal King: "Truly, I say to you, today you will be with me in
Paradise" (Lk 23,43).
Today! That "today"
belongs to the time of God, to the plan of salvation, of which St Paul speaks
in the Letter to the Romans: "Those whom he foreknew he also
predestined ... he also called ... justified ... glorified" (Rom 8,29-20).
That "today" contains
the historical moment of today's canonization, in which these four exemplary
witnesses of evangelical life are raised to the glory of the altars.
3. "It pleased God to make every fullness dwell in him Christ" (Col 1,19). St Joseph Marello participated in that fullness, as priest of the clergy of Asti and as
Bishop of the Diocese of Acqui. Fullness of grace, fostered in him by an
intense devotion to the Blessed Virgin Mary; fullness of the priesthood, which
God conferred on him as gift and mission; fullness of holiness which he
ahieved, by being conformed to Christ, the Good Shepherd. Bishop Marello was
formed in the golden period of holiness in the Piedmont area, when, in the
midst of numerous forms of hostility against the Church and the Catholic faith,
the champions of the spirit and of charity flourished, Sts Cottolengo, Cafasso,
Don Bosco, Murialdo and Allamano. Joseph was a good and intelligent young man,
enthusiastic about cultural and social movements, but our saint only found in
Christ the synthesis of every ideal and was consecrated to him in the
priesthood. "To take care of the interests of Jesus" was his motto
inlife, and for this reason he wanted to imitate St Joseph, the spouse of Mary,
the custodian of the Redeemer. What strongly attracted him to St Joseph was the
life of hidden service, joined with deep interior life. He knew how to transmit
this style to the Oblates of St Joseph, the Congregation he founded. He liked
to repeat to them, "Be extraordinary in ordinary things" and he
added, "Be Carthusians inside your house and apostles outside". The
Lord wanted to use his robust personality for his Church, calling him to govern
the Diocese of Acqui, where, in the span of a few years, he spent himself for
his flock, leaving a memory that has only grown with time.
4. "I say to you: today you will be with me in Paradise" (Lk 23,43). St Paula Montal Fornés
de San José de Calasanz, foundress of the Institute of the Daughters of Mary,
Sisters of the Pious Schools, was received in paradise, into the fullness of
the kingdom of God, after a life of holiness. First in her native city, Arenys
del Mar, she was involved in many apostolic activities and in prayer and
interior devotion she was led into the mystery of God; then as foundress of a
religious family, inspired by the slogan of St Joseph Calasanz "Piety and
Letters", she gave herself to advancing women and the family with her
ideal: "Save the family, educating the young girls in a holy fear of
God"; in the end, she was to give proof of the authenticity, the firmness
and the beauty of her spirit, a spirit shaped by God during the 30 years of
hidden life in Olesa de Montserrat.
The new saint belongs to the group
of founders of religious orders who in the 19th century came forward to meet
the many needs that were present and that the Church, inspired by the Gospel
and by the Spirit, wanted to respond to for the good of society. The message of
St Paula is still valid today and her educational charism is a source of
inspiration in the formation of the generations of the third Christian
millennium.
5. The loving plan of the Father "who has made us enter the kingdom of his
beloved Son" found a splendid realization in St Frances de Sales
Aviat: who lived her self offering to the end. At the heart of her
dedication and of her apostolate, Sister Frances de Sales put prayer and union
with God, where she found the light and the energy to overcome trials and
difficulties, and to persevere to the end of her life in the life of faith,
desiring to be led by the Lord: "O my God, let my happiness be found
in sacrificing my will and my desires for you!". The resolution which
distinguished Mother Aviat so well, "Forget oneself completely", is
also for us an appeal to go against the current of egotism and easy pleasures,
and open ourselves to the social and spiritual needs of our time. Dear Oblate
Sisters of St Francis-de-Sales, at the school of your foundress, in profound
communion with the Church and wherever God has placed you, be determined to
receive the present graces and to benefit from them, for it is in God that we
find the light and the help necessary in every circumstance! Trusting in the
powerful intercession of the new saint, accept with joy the invitation to live,
with renewed fidelity, the intuitions which she so perfectly lived.
6. Give glory to Christ the King: this wish inspired St Maria Crescenzia Höss from her childhood. It was for his service that she used her talents.
God gave her a beautiful voice. Already as a young lady she could sing a solo
part, not to display herself but to sing and to play for Christ the King.
Her knowledge of her fellow men she
placed at the service of the Lord. This Franciscan was an esteemed advisor. To
her convent came many visitors: both simple men and women, princes and
empresses, priests and religious, abbots and bishops. In a certain way she
became a kind of "midwife" and helped those seeking counsel to bring
forth the truth in their hearts.
Sorrow did not spare the saint.
"Mobbing" took place in her time. She endured the intrigues of her
own community, without ever doubting her own vocation. The long period of
suffering allowed her to grow in the virtue of patience. That was helpful for
her when she became superior: for her to direct meant spiritually to
serve. She was generous with the poor, motherly with her sisters, and kind to
all who needed a kind word. St Crescenzia lived what the Kingdom of Christ
means: "Whatever you do to the least of your brothers, that you do
to me" (Mt 25,40).
7."Let us give thanks with joy to the Father who has qualified us to
share in the inheritance of the saints in light" (Col 1,12). Never as
at the present time do the words of St Paul find an echo in our hearts! Truly
the communion of saints gives us the foretaste of the Kingdom of heaven, and,
at the same time, inspires us, following their example, to build it in the
world and in history.
"He must reign" (I Cor 15,25), the Apostle wrote referring to
Christ.
"He must reign",
you repeat to us with the example of your lives, St Joseph Marello, St Paula
Montal Fornés de San José de Calasanz, St Leonie de Sales Aviat and St Maria
Crescenzia Höss. May your example inspire us to living contemplation of Christ
the King, crucified and risen. May your support help us to walk faithfully in
the footsteps of the Redeemer, to share one day with you together with Mary and
all the saints, his eternal glory in heaven. Amen.
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Vaticana
SOURCE :
http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/en/homilies/2001/documents/hf_jp-ii_hom_20011125_canonization.html
St. Crescentia
Saint Maria Crescentia Höss
St. Crescentia
(1682-1744)
Romantics think that a woman who “takes the veil” can find in convent
life a blissful escape from worldly trials. This is an over-simplification at
best. In the case of Blessed Crescentia of Kaufbeuren it was largely untrue.
Anna Hoess (that was her own name) was the daughter of a poor woolweaver of
Kaufbeuren, Bavaria. Raised devoutly, young Anna was once kneeling in the
chapel of the local Franciscan nuns when she heard a voice from the crucifix:
“This shall be your dwelling place.”
Herr Hoess went along with his daughter’s desire to become a nun, and
requested the convent to receive her. But he encountered an unexpected snag.
The superior said they could not accept Anna without a “dowry”, that is, a
sizable entry gift. This the father could not afford to pay. Dowries were
customary then in most convents, and the Kaufbeuren convent, being a poor one,
could not afford to totally abolish the custom. Yet it does seem that this
particular group of Franciscans were a little too much interested in the cash
that their founder, St. Francis of Assisi, so thoroughly despised.
Anna was not disturbed. She simply waited in patience, working in her
father’s weaving business until she was 21. Then that patience was rewarded in
a singular way.
Next door to the convent was a noisy tavern. The sisters had tried at
one point to buy it so as to be rid of the nuisance, but the antagonistic
landowner had tagged the tavern with a sale price far above what the nuns could
afford. One day, however, the mayor of Kaufbeuren, a Protestant, but
sympathetic towards the convent, got possession of the tavern and deeded the
site to the sisters. He asked for no recompense other than that the nuns
receive Anna, whom he esteemed, without a dowry. The Franciscans could scarcely
refuse, so Anna Hoess was given the veil and the name Sister Crescentia.
Once clothed as a nun, however, Sister Crescentia was subjected to a
prolonged persecution by the unfriendly superior and some of the older sisters.
The basic reason seems to have been her lack of a dowry. They called her a
beggar and a hypocrite, and made her a slave, giving her the most menial tasks
to perform. Although Crescentia was at first given a cell of her own, it was
later taken from her and given to a new novice who had brought with her the customary
donation. Thereafter she had to beg the other nuns for a corner of their cells
to sleep in. When she was finally given a place of her own again, it was a dark
and damp cubbyhole.
Did Sister Crescentia resent being treated like a convent Cinderella?
No. She was already too advanced in the spiritual life to consider these trials
as anything but gifts of God. When some more sympathetic nuns expressed their
regrets at her treatment, she rejected their consolation. She would not allow
herself the luxury of self-pity.
Patience was at length rewarded. A more friendly nun was elected
superior. Gradually all the other sisters began to recognize, that Crescentia
was a solid, indeed, a very holy religious. She was eventually chosen as
mistress of novices and finally as mother superior. Meanwhile her spiritual
life had been developing intensely. Frightful temptations beset her, but these
were counterbalanced by visions, ecstasies, and the mystical sharing in
Christ’s passion. That she still remained down-to-earth, however, was proved by
the fact that many from outside the convent, including leaders of the Church,
came to seek her advice.
Blessed Crescentia’s presence in her convent proved, in the long run,
far more valuable to her sisters than any dowry could have been. She taught
them two lessons in particular. First: They should never criticize others
unkindly, particularly in their absence. Second: God is most pleased by our
acceptance of the trials that befall us, bearing “meekly and patiently the
adversities that He sends or that our neighbors inflict.” This is advice we can
all profit by.
Jesus himself, then, was the prince who rescued this real-life
Cinderella from drudgery and disdain.
–Father Robert F. McNamara
St. Crescentia was canonized November 11, 2001 by Pope John Paul II.
©
2018 Saint Kateri Tekakwitha Parish, Irondequoit, NY
SOURCE : http://www.kateriirondequoit.org/resources/saints-alive/caedmon-cyril-tejedor/st-crescentia/
Saint Maria Crescentia Höss
Also
known as
- Mary
Crescentia Hoss
- Crescentia
Hoss
Profile
Seventh of the eight children of Matthias Höss and Lucia Hoermann.Franciscan tertiary nun in 1703, admitted to the convent at Kaufbeuren, Germany at the request of the town’s Protestant mayor. Mistreated by her new sisters for her lack of a dowry, her holiness overcame their hostility, and she
won them all over. Porter. Novice-mistress from 1726 to 1741. Reluctant superior of
her house from1741 until her death in 1744.
Born
- 20 October 1682 at
Kaufbeuren, Bavaria, Germany
- Easter, 5 April 1744 at Kaufbeuren, Bavaria, Germany of natural causes
- interred in the chapel of her monastery
Santa Maria Crescentia Hoss Vergine, terziaria francescana
Kaufbeuren, Baviera, 1682 - 5 aprile
1744
Nacque il 20 ottobre 1682 a Kaufbeuren, città dell'Algovia, figlia di un
modesto tessitore di lana. Sin da giovanissima, si distinse per lntelligenza e
devozione, ma non poté subito entrare nel locale monastero delle Francescane
perché la famiglia era troppo povera per pagare la dote richiesta. Fu dunque
anche lei tessitrice, finché il sindaco protestante della città non le fornì
l'aiuto economico necessario. In monastero, come umile portinaia, divenne per
molti una consigliera illuminata. Il suo candore spirituale impressionò anche
il principe ereditario e arcivescovo di Colonia Clemens August che, subito dopo
la morte chiese al Papa la sua canonizzazione. Resta memorabile la sua azione
di pace nella disputa per la successione nell'abbazia principe di Kempten,
quando diede consigli alla principessa ereditaria bavarese ed imperatrice Maria
Amalia per risolvere le discussioni tra suo marito, l'imperatore Carlo VII, e
Maria Teresa d'Austria. Morì il 5 aprile 1744 a Kaufbeuren. È stata canonizzata
da Giovanni Paolo II il 25 novembre 2001. (Avvenire)
Martirologio Romano: A
Kaufbeuren sul fiume Wertach nella Baviera, in Germania, santa Maria Crescenza
(Anna) Höss, vergine, che, associata al Terz’Ordine di San Francesco, si sforzò
di comunicare al prossimo la passione per lo Spirito Santo, di cui ella ardeva.
Dalla "francescana" di Kaufbeuren, Maria
Crescentia Höss, fuoriuscivano doti umane e morali talmente affascinanti che,
all'avvicinarla, nessuno poteva resistere. Per un numero straordinario di
persone di ogni ceto ella fu un'ausiliatrice previdente e assennata ed anche
una consigliera illuminata, sia per quelli che vivevano in religione sia per
quelli che vivevano nel secolo. Possedeva la capacità di riconoscere
rapidamente i problemi e di risolverli in modo appropriato e ragionevole.
Il Principe ereditario e Arcivescovo di Colonia
Clemens August la riteneva una guida d'anime saggia e molto comprensiva: e
rimase così impressionato dal suo candore spirituale che giunse a chiederne la
canonizzazione al Papa subito dopo la morte.
Memorabile è rimasta la sua azione di pace nella
disputa per la successione nell'abbazia principe di Kempten, durante la quale
diede consigli alla principessa ereditaria bavarese ed imperatrice Maria Amalia
durante le discussioni tra suo marito, l'imperatore Carlo VII, e Maria Teresa
d'Austria.
Numerose persone venivano a trovare Crescentia nel
suo monastero e pur di avere un colloquio con lei erano disposte ad attendere
anche per giorni. Erano poi parecchie migliaia le persone che scrivevano a
Crescentia dalle regioni d'Europa di lingua tedesca, chiedendo consigli ed
aiuto e ricevendo sempre un'adeguata risposta. Per merito suo il piccolo monastero di Kaufbeuren portò a compimento un
sorprendente ed imponente apostolato epistolare. Crescentia nacque il 20 ottobre 1682 da
un modesto tessitore di lana nella libera città imperiale di Kaufbeuren, che
all'epoca annoverava circa 2.500 abitanti, due terzi dei quali erano
protestanti. Già a scuola si distinse per la sua intelligenza e la sua
devozione. Divenne tessitrice, ma la sua massima aspirazione era quella di
entrare nel monastero delle Francescane di Kaufbeuren. Accadeva tuttavia che i
genitori erano troppo poveri per poter pagare la dote richiesta e solo mediante
l'aiuto decisivo del sindaco protestante poté finalmente entrare in religione.
Qui la sua vita venne forgiata dall'amore gioioso
verso Dio e dalla preoccupazione di adempiere in tutto alla volontà di Lui. Il
nucleo principale della sua devozione era la partecipazione viva all'agonia di
Cristo, da perseguirsi attraverso una vita di sacrificio e di dedizione verso
il prossimo. Venne degnata di molte visioni delle quali parlava solo per
ubbidienza di fronte ai suoi superiori ecclesiastici.
Un suo merito peculiare è stato quello di dare una
regola ben determinata al monastero, grazie alla sua convincente devozione e
alla sua straordinaria intelligenza.
Dal 1710, in qualità di portinaia previdente e
caritatevole, mise in comunicazione con l'esterno la tipica vita del monastero.
Dal 1717, in qualità di maestra delle novizie, formò le giovani suore per una
vita degna all'interno della comunità monastica.
Nel 1741 le sue consorelle la elessero Superiora
all'unanimità. In questo ruolo guidò in modo eccellente il monastero, e ciò sia
per quanto riguardava gli interessi religiosi che secolari, migliorandone
decisamente la posizione economica al punto che, per merito suo, il monastero
poté essere in grado di fornire aiuti ed elemosine generose.
Immediatamente dopo la sua morte, avvenuta il 5
aprile 1744, era una domenica di Pasqua, la gente accorse numerosa alla sua
tomba nella chiesa del monastero, convinta di trovarsi davanti ad una santa.
Ben presto si contarono fino a 70.000 fedeli all'anno, e Kaufbeuren divenne uno
dei famosi luoghi di pellegrinaggio in Europa. Il devoto concorso di folla, che
si verificava presso la tomba di questa grande religiosa, sopravvisse persino
alla secolarizzazione, all'inizio del XIX secolo, accrescendosi ulteriormente
dopo la sua beatificazione, a cui procedette Papa Leone XIII nell'ottobre del
1900.
Questa
venerazione è fino ad oggi rimasta viva in modo sorprendente. Nella diocesi di
Augsburg, Crescentia Höss è la santa più venerata e ciò fin dal primissimo
momento. La sua valida intercessione è testimoniata da un'abbondanza quasi
incalcolabile di doni votivi e rapporti di esaudimenti di preghiere. La
canonizzazione del 25 novembre 2001 può ben definirsi il giusto riconoscimento
della sua enorme fama di santità.
Crescentia si presenta a noi come un concreto
esempio della realizzazione dei principi cristiani nella vita quotidiana,
mediante un'esistenza forgiata dalla fede nella sequela di Cristo e
nell'assistenza del prossimo.
È molto importante sottolineare il fatto che ella
viene considerata una santa dell'ecumenismo, poiché venne e viene venerata dai
fedeli cattolici e protestanti sia già durante la sua vita che dopo la sua
morte.
È inoltre un riconoscimento, nell'ambito della
Chiesa cattolica, dell'importante ruolo che possono svolgere le donne. Ella si
impegnò per la Chiesa e per l'aumento della fede, nel cuore di ogni fedele
senza distinzione, con grande costanza e consapevolezza.
Fonte:
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Santa
Sede
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CAPPELLA
PAPALE PER LA CANONIZZAZIONE DEI BEATI
OMELIA
DI SUA SANTITÀ GIOVANNI PAOLO II
Domenica,
25 novembre 2001
1.
"C'era una scritta, sopra il suo capo: Questi è il re dei Giudei"
(Lc 23,38).
Quella
scritta, che Pilato aveva fatto porre sulla croce (cfr Gv 19,19), contiene al tempo stesso
il motivo della condanna e la verità sulla persona di Cristo. Gesù è re - Lui stesso lo ha affermato -, ma il suo regno non è di questo
mondo (cfr Gv 18,36-37). Davanti a Lui,
l'umanità si divide: chi lo disprezza per il suo apparente fallimento, e chi lo
riconosce come il Cristo, "immagine del Dio invisibile, generato prima di
ogni creatura" (Col 1,15),
secondo l'espressione dell’apostolo Paolo nella Lettera ai Colossesi, che
abbiamo ascoltato.
Dinanzi
alla croce di Cristo si spalanca, in un certo senso, la grande scena del mondo e si compie il dramma della storia personale e collettiva.
Sotto lo sguardo di Dio, che nel Figlio Unigenito immolato per noi si è fatto
misura di ogni persona, di ogni istituzione, di ogni civiltà, ciascuno è
chiamato a decidersi.
2.
Dinanzi al divin Re crocifisso si sono presentati anche coloro che poc'anzi
sono stati proclamati Santi: Giuseppe Marello, Paula Montal Fornés de San José de Calasanz, Léonie Françoise de Sales Aviat e Maria Crescentia Höss. Ognuno di loro si è
affidato alla sua misteriosa regalità, proclamando con tutta la propria vita:
"Gesù, ricordati di me quando entrerai nel tuo regno" (Lc 23,42). E, in modo assolutamente
personale, ciascuno di loro ha ricevuto dal Re immortale la risposta: "In
verità ti dico, oggi sarai con me nel paradiso" (Lc 23,43).
Oggi!
Quell'"oggi" appartiene al tempo di Dio, al disegno di salvezza, di
cui parla san Paolo nella Lettera ai Romani: "Quelli che [Dio] da sempre
ha conosciuto, li ha anche predestinati…
chiamati…giustificati…glorificati"(Rm 8,29-30).
Quell'"oggi" contiene
anche il momento storico dell'odierna canonizzazione, in cui questi quattro
esemplari testimoni di vita evangelica sono elevati alla gloria degli altari.
3.
"Piacque a Dio di fare abitare in [Cristo]ogni pienezza" (Col 1,19). Di tale pienezza fu reso
partecipe san Giuseppe Marello, come sacerdote del
clero di Asti e come vescovo della diocesi di Acqui. Pienezza di grazia,
fomentata in lui dall'intensa devozione a Maria santissima; pienezza del
sacerdozio, che Dio gli conferì come dono ed impegno; pienezza di santità, che
egli attinse conformandosi a Cristo, Buon Pastore. Mons. Marello si formò nel
periodo aureo della santità piemontese, quando, in mezzo a molteplici forme di
ostilità contro la Chiesa e la fede cattolica, fiorirono campioni dello spirito
e della carità, quali il Cottolengo, il Cafasso, Don Bosco, il Murialdo e
l’Allamano. Giovane buono e intelligente, appassionato della cultura e
dell'impegno civile, il nostro Santo trovò solo in Cristo la sintesi di ogni
ideale e a Lui si consacrò nel Sacerdozio. "Fare gli interessi di
Gesù" fu il motto della sua vita, e per questo si rispecchiò totalmente in
san Giuseppe, lo sposo di Maria, il "custode del Redentore". Di san
Giuseppe lo attrasse fortemente il servizio nascosto, nutrito di profonda
interiorità. Questo stile egli seppe trasfondere negli Oblati di San Giuseppe,
la Congregazione religiosa da lui fondata. Ad essi amava ripetere: "Siate
straordinari nelle cose ordinarie" e aggiungeva: "Siate certosini in casa
e apostoli fuori casa". Della sua robusta personalità, il Signore volle
servirsi per la sua Chiesa, chiamandolo all'Episcopato nella Diocesi di Acqui,
dove, in pochi anni, spese per il gregge tutte le sue energie, lasciando
un’impronta che il tempo non ha cancellato.
4. "In verità ti dico, oggi sarai
con me in paradiso" (Lc 23, 43). Nel paradiso, nella pienezza
del Regno di Dio, fu accolta Santa Paula Montal Fornés de San José de Calasanz,
fondatrice dell'Istituto delle Figlie di Maria, Religiose Scolopie, dopo una
vita di santità. Prima nella sua città natale, Arenys del Mar, impegnata in
diverse attività apostoliche e addentrandosi, con la preghiere e la pietà
sincera, nei misteri di Dio; poi, come fondatrice di una famiglia religiosa,
ispirandosi al motto "pietà e lettere", si dedicò alla promozione
della donna e della famiglia con il suo ideale di "Salvare la famiglia,
educando le bambine nel santo timore di Dio"; alla fine diede prova
dell'autenticità, del coraggio e della tenerezza del suo spirito, uno spirito
modellato da Dio, durante i trent'anni di vita ritirata a Olesa de Montserrat.
La
nuova Santa appartiene a quel gruppo di fondatori di istituti religiosi che nel
XIX secolo andarono incontro alle molte necessità che allora si presentavano e
alle quali la Chiesa, nella prospettiva del Vangelo e secondo i suggerimenti
dello Spirito, doveva rispondere per il bene della società. Il messaggio di
Santa Paula continua a essere attuale e il suo carisma educativo è fonte di
ispirazione per la formazione delle generazioni dl terzo millennio cristiano.
5. Il
disegno benevolo del Padre che "ci fa entrare nel regno del suo Figlio
prediletto", trova in San Françoise-de-Sales Aviat una splendida realizzazione:
ella ha vissuto fino alla fine il dono di se stessa. Al centro del suo impegno
e del suo apostolato, suor Françoise-de-Sales mise la preghiera e l'unione con
Dio, dove trovò luce e forza per superare le prove e le difficoltà, e fino alla
fine della sua esistenza perseverò in quella vita di fede, desiderando
lasciarsi guidare dal Signore: "O mio Dio, che la mia felicità sia
di sacrificarti tutte le mie volontà, tutti i miei desideri!". La risoluzione
che caratterizzò bene Madre Aviat, "Dimenticarmi completamente" è
anche per noi un invito ad andare contro corrente rispetto all'egoismo e ai
piaceri facili, e ad aprirci alle necessità sociali e spirituali del nostro
tempo. Care Sorelle Oblate di San Francesco di Sales, sull'esempio della vostra
fondatrice, in comunione profonda con la Chiesa, laddove Dio vi ha poste siate
ben determinate a ricevere le grazie presenti e ad approfittarne, poiché è in
Dio che si trovano la luce e l'aiuto necessari in ogni circostanza! Confidando
nella potente intercessione della nuova Santa, accogliete nella gioia l'invito
a vivere, in una fedeltà rinnovata, le intuizioni che lei ha così perfettamente
vissuto.
6.
Rendere onore a Cristo, il Re: questo desiderio ha animato santa Maria Crescentia Höss fin dall'infanzia. Al suo servizio
mise le sue capacità. Dio le aveva donato una bella voce. Già da ragazza poté
cantare nel coro come solista non per far bella mostra di sé, ma per
cantare e suonare per Cristo Re.
Mise
anche le sue conoscenze a servizio del Signore. Questa francescana fu una
consigliera molto richiesta. Le persone si accalcavano davanti alle porte del
convento: oltre a uomini e donne semplici, c'erano principi e
imperatrici, sacerdoti e religiosi, abati e Vescovi. Divenne così una specie di
"levatrice" che tentava di far partorire la verità nel cuore di
chiedeva consiglio.
Tuttavia,
neanche a lei fu risparmiato il dolore. Il "Mobbing" esisteva già a
quel tempo. Sopportò gli intriganti presenti nella sua comunità senza mai
mettere in dubbio la propria vocazione.
L'ampio
respiro della passione fece maturare in lei la virtù della pazienza. Riuscì a
divenire Superiora: dirigere spiritualmente per lei significava servire. Aveva
un atteggiamento generoso verso i poveri, materno verso le consorelle e
sensibile verso quanti avevano bisogno di una parola buona. Santa Crescentia ha
amato il significato del Regno di Cristo: "Ogni volta che avete
fatto queste cosa a uno dei miei fratelli, l'avete fatto a me" (Mt 25, 40)
7.
"Ringraziamo con gioia il Padre che ci ha messi in grado di partecipare
alla sorte dei santi nella luce" (Col 1,12). Mai come in questi momenti
trovano eco in noi queste parole di san Paolo! Veramente la comunione dei santi
ci fa pregustare il Regno celeste e, al tempo stesso, ci spinge, sul loro
esempio, a costruirlo nel mondo e nella storia.
"Oportet
illum regnare", "Bisogna che egli regni" (1 Cor 15,25), scriveva l'Apostolo,
riferendosi a Cristo.
"Oportet
illum regnare" ci ripetete, con la vostra testimonianza, voi, san
Giuseppe Marello, santa Paula Montal Fornès de San Josè de Calasanz, santa
Lèonie de Sales Aviat e santa Maria Crescentia Hoss! Il vostro esempio ci stimoli
a una più viva contemplazione di Cristo Re, crocifisso e risorto. Il vostro
sostegno ci aiuti a camminare fedelmente sulle orme del Redentore, per
condividere un giorno, insieme a voi, insieme a Maria e a tutti i santi,
l’eterna sua gloria in paradiso. Amen!
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Vaticana
(1682-1744)
La sua vita
Dalla "francescana" di Kaufbeuren, Maria
Crescentia Höss, fuoriuscivano doti umane e morali talmente affascinanti che,
all'avvicinarla, nessuno poteva resistere. Per un numero straordinario di
persone di ogni ceto ella fu un'ausiliatrice previdente e assennata ed anche
una consigliera illuminata, sia per quelli che vivevano in religione sia per
quelli che vivevano nel secolo. Possedeva la capacità di riconoscere
rapidamente i problemi e di risolverli in modo appropriato e ragionevole.
Il Principe ereditario e Arcivescovo di Colonia
Clemens August la riteneva una guida d'anime saggia e molto comprensiva: e
rimase così impressionato dal suo candore spirituale che giunse a chiederne la
canonizzazione al Papa subito dopo la morte.
Memorabile è rimasta la sua azione di pace nella
disputa per la successione nell'abbazia principe di Kempten, durante la quale
diede consigli alla principessa ereditaria bavarese ed imperatrice Maria Amalia
durante le discussioni tra suo marito, l'imperatore Carlo VII, e Maria Teresa d'Austria.
Numerose persone venivano a trovare Crescentia nel
suo monastero e pur di avere un colloquio con lei erano disposte ad attendere
anche per giorni. Erano poi parecchie migliaia le persone che scrivevano a
Crescentia dalle regioni d'Europa di lingua tedesca, chiedendo consigli ed
aiuto e ricevendo sempre un'adeguata risposta. Per merito suo il piccolo monastero di
Kaufbeuren portò a compimento un sorprendente ed imponente apostolato
epistolare. Crescentia nacque il 20 ottobre
1682 da un modesto tessitore di lana nella libera città imperiale di
Kaufbeuren, che all'epoca annoverava circa 2.500 abitanti, due terzi dei quali
erano protestanti. Già a scuola si distinse per la sua intelligenza e la sua
devozione. Divenne tessitrice, ma la sua massima aspirazione era quella di
entrare nel monastero delle Francescane di Kaufbeuren. Accadeva tuttavia che i
genitori erano troppo poveri per poter pagare la dote richiesta e solo mediante
l'aiuto decisivo del sindaco protestante poté finalmente entrare in religione.
Qui la sua vita venne forgiata dall'amore gioioso
verso Dio e dalla preoccupazione di adempiere in tutto alla volontà di Lui. Il
nucleo principale della sua devozione era la partecipazione viva all'agonia di
Cristo, da perseguirsi attraverso una vita di sacrificio e di dedizione verso
il prossimo. Venne degnata di molte visioni delle quali parlava solo per
ubbidienza di fronte ai suoi superiori ecclesiastici.
Un suo merito peculiare è stato quello di dare una
regola ben determinata al monastero, grazie alla sua convincente devozione e
alla sua straordinaria intelligenza.
Dal 1710, in qualità di portinaia previdente e
caritatevole, mise in comunicazione con l'esterno la tipica vita del monastero.
Dal 1717, in qualità di maestra delle novizie, formò le giovani suore per una
vita degna all'interno della comunità monastica.
Nel 1741 le sue consorelle la elessero Superiora
all'unanimità. In questo ruolo guidò in modo eccellente il monastero, e ciò sia
per quanto riguardava gli interessi religiosi che secolari, migliorandone
decisamente la posizione economica al punto che, per merito suo, il monastero
poté essere in grado di fornire aiuti ed elemosine generose.
Immediatamente dopo la sua morte, avvenuta il 5
aprile 1744, era una domenica di Pasqua, la gente accorse numerosa alla sua
tomba nella chiesa del monastero, convinta di trovarsi davanti ad una santa.
Ben presto si contarono fino a 70.000 fedeli all'anno, e Kaufbeuren divenne uno
dei famosi luoghi di pellegrinaggio in Europa. Il devoto concorso di folla, che
si verificava presso la tomba di questa grande religiosa, sopravvisse persino
alla secolarizzazione, all'inizio del XIX secolo, accrescendosi ulteriormente
dopo la sua beatificazione, a cui procedette Papa Leone XIII nell'ottobre del
1900.
Questa
venerazione è fino ad oggi rimasta viva in modo sorprendente. Nella
diocesi di Augsburg, Crescentia Höss è la santa più venerata e ciò fin dal
primissimo momento. La sua valida intercessione è testimoniata da un'abbondanza
quasi incalcolabile di doni votivi e rapporti di esaudimenti di preghiere. La
canonizzazione del 25 novembre 2001 può ben definirsi il giusto riconoscimento
della sua enorme fama di santità.
Crescentia si presenta a noi come un concreto
esempio della realizzazione dei principi cristiani nella vita quotidiana,
mediante un'esistenza forgiata dalla fede nella sequela di Cristo e
nell'assistenza del prossimo.
È molto importante sottolineare il fatto che ella
viene considerata una santa dell'ecumenismo, poiché venne e viene venerata dai
fedeli cattolici e protestanti sia già durante la sua vita che dopo la sua
morte.
È inoltre un riconoscimento, nell'ambito della
Chiesa cattolica, dell'importante ruolo che possono svolgere le donne. Ella si
impegnò per la Chiesa e per l'aumento della fede, nel cuore di ogni fedele
senza distinzione, con grande costanza e consapevolezza.