ORIGÈNE (Adamantius). Adversus
Celsum libri VIII. Manuscrit Grec 945, XVe siècle
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 25 avril 2007
Origène,
sa vie, son œuvre
Chers
frères et sœurs,
Dans nos
méditations sur les grandes personnalités de l'Eglise antique, nous faisons
aujourd'hui connaissance de l'une des plus importantes. Origène d'Alexandrie
est réellement l'une des personnalités les plus déterminantes pour tout le
développement de la pensée chrétienne. Il recueille l'héritage de Clément
d'Alexandrie, sur lequel nous avons médité mercredi dernier, et le relance vers
l'avenir de manière tellement innovatrice, qu'il imprime un tournant
irréversible au développement de la pensée chrétienne. Ce fut un
véritable "maître", et c'est ainsi que ses élèves se souvenaient de
lui avec nostalgie et émotion: non seulement un théologien brillant, mais
un témoin exemplaire de la doctrine qu'il transmettait: "Il
enseigna", écrit Eusèbe de Césarée, son biographe enthousiaste, "que
la conduite doit correspondre exactement à la parole, et ce fut surtout pour
cela que, aidé par la grâce de Dieu, il poussa un grand nombre de personnes à
l'imiter" (Hist. Eccl. 6, 3, 7).
Toute sa
vie fut parcourue par une aspiration incessante au martyre. Il avait dix-sept
ans lorsque, en la dixième année du règne de l'empereur Septime Sévère, la
persécution contre les chrétiens fut lancée à Alexandrie. Clément, son Maître,
abandonna la ville, et le père d'Origène, Léonide, fut jeté en prison. Son fils
désirait ardemment le martyre, mais il ne put réaliser ce désir. Il écrivit
alors à son père, l'exhortant à ne pas abandonner le témoignage suprême de la
foi. Et lorsque Léonide fut décapité, le petit Origène sentit qu'il devait
accueillir l'exemple de sa vie. Quarante ans plus tard, alors qu'il prêchait à
Césarée, il fit cette confession: "A rien ne me sert d'avoir eu un
père martyr, si je n'observe pas une bonne conduite et ne fais pas honneur à la
noblesse de ma famille, c'est-à-dire au martyre de mon père et au témoignage
qui l'a rendu illustre dans le Christ" (Hom. Ez. 4, 8). Dans une homélie
successive - lorsque grâce à l'extrême tolérance de l'empereur Philippe
l'Arabe, l'éventualité d'un témoignage sanglant semblait s'être évanouie -
Origène s'exclama: "Si Dieu m'accordait d'être lavé dans mon sang,
recevant ainsi le second baptême après avoir accepté la mort pour le Christ, je
m'éloignerais certainement de ce monde... Mais ceux qui méritent ces choses
sont bienheureux" (Hom. Iud. 7, 12). Ces expressions révèlent toute la
nostalgie d'Origène pour le baptême du sang. Et finalement, cette aspiration
irrépressible fut, tout au moins en partie, exaucée. En 250, au cours de la
persécution de Dèce, Origène fut arrêté et cruellement torturé. Affaibli par
les souffrances endurées, il mourut quelques années plus tard. Il n'avait pas
encore soixante-dix ans.
Nous
avons mentionné ce "tournant irréversible" qu'Origène imprima à
l'histoire de la théologie et de la pensée chrétienne. Mais en quoi consiste ce
"tournant", cette nouveauté si riche de conséquences? Il correspond
substantiellement à la fondation de la théologie dans l'explication des
Ecritures. Faire de la théologie était pour lui essentiellement expliquer,
comprendre l'Ecriture; ou nous pourrions également dire que sa théologie est la
parfaite symbiose entre théologie et exégèse. En vérité, la marque
caractéristique de la doctrine d'Origène semble précisément résider dans
l'invitation incessante à passer de la lettre à l'esprit des Ecritures, pour
progresser dans la connaissance de Dieu. Et ce que l'on appelle
l'"allégorisme", a écrit Urs von Balthasar, coïncide précisément
"avec le développement du dogme chrétien effectué par l'enseignement des
docteurs de l'Eglise", qui - d'une façon ou d'une autre - ont accueilli la
"leçon" d'Origène. Ainsi, la tradition et le magistère, fondement et
garantie de la recherche théologique, parviennent à se configurer comme une
"Ecriture en acte" (cf. Origène: le monde, le Christ et
l'Eglise, tr. it., Milan 1972, p. 43). Nous pouvons donc affirmer que le noyau
central de l'immense œuvre littéraire d'Origène consiste dans sa "triple
lecture" de la Bible. Mais avant d'illustrer cette "lecture", il
convient de jeter un regard d'ensemble sur la production littéraire de
l'Alexandrin. Saint Jérôme, dans son Epistola 33, dresse la liste des titres de
320 livres et de 310 homélies d'Origène. Malheureusement, la majeure partie de
cette œuvre a été perdue, mais le peu qu'il en reste fait de lui l'auteur le
plus fécond des trois premiers siècles chrétiens. Son domaine d'intérêt s'étend
de l'exégèse au dogme, à la philosophie, à l'apologétique, à l'ascétique et à
la mystique. C'est une vision fondamentale et globale de la vie chrétienne.
La source
inspiratrice de cette œuvre est, comme nous l'avons dit, la "triple
lecture" de l'Ecriture développée par Origène au cours de sa vie. Par
cette expression, nous entendons faire allusion aux trois modalités les plus
importantes - qui ne se suivent pas l'une l'autre, mais en réalité le plus
souvent se superposent - avec lesquelles Origène s'est consacré à l'étude des
Ecritures. Il lut tout d'abord la Bible avec l'intention d'en certifier le
mieux possible le texte et d'en offrir l'édition la plus fiable. Cela, par
exemple, est le premier pas: connaître réellement ce qui est écrit et
connaître ce que cette Ecriture voulait intentionnellement et initialement dire.
Il a mené une étude importante dans ce but et il a rédigé une édition de la
Bible avec six colonnes parallèles, de gauche à droite, avec le texte hébreu en
caractères hébreux - il a également eu des contacts avec les rabbins pour bien
comprendre le texte original de la Bible -, puis le texte hébreu translittéré
en caractères grecs, et puis quatre traductions différentes en langue grecque,
qui lui permettaient de comparer les différentes possibilités de traduction.
D'où le titre d'Esapla (six colonnes) attribué à cette immense synopse. C'est
le premier point: connaître exactement ce qui est écrit, le texte comme
tel. En deuxième lieu, Origène lut systématiquement la Bible en l'accompagnant
de ses célèbres Commentaires. Ils reproduisent fidèlement les explications
que le maître offrait pendant ses leçons à l'école, à Alexandrie
comme à Césarée. Origène procède presque verset par verset, de manière
minutieuse, ample et approfondie, avec des notes à caractère philologique et
doctrinal. Il travaille avec une grande exactitude, pour bien comprendre ce que
voulaient dire les auteurs saints.
Enfin,
même avant son ordination sacerdotale, Origène se consacra intensément à la
prédication de la Bible, s'adaptant à un public très divers. Dans tous les cas,
dans ses Homélies également, c'est le maître que l'on retrouve, qui se consacre
entièrement à l'interprétation systématique de l'épisode étudié,
progressivement divisé selon les versets successifs. Dans les Homélies aussi,
Origène saisit toutes les occasions pour rappeler les diverses dimensions du
sens de l'Ecriture Sainte, qui aident ou expriment un chemin dans la croissance
de la foi: il y a le sens "littéral", mais celui-ci cache des
profondeurs qui n'apparaissent pas dans un premier temps; la deuxième dimension
est le sens "moral": que devons-nous faire en vivant la parole;
et enfin le sens "spirituel", c'est-à-dire l'unité de l'Ecriture, qui
dans tout son développement parle du Christ. C'est l'Esprit Saint qui nous fait
comprendre le contenu christologique et ainsi l'unité de l'Ecriture dans sa
diversité. Il serait intéressant de montrer cela. J'ai un peu tenté, dans mon
Livre "Jésus de Nazareth", de mettre en évidence dans la situation
d'aujourd'hui ces multiples dimensions de la parole, de l'Ecriture Sainte, qui
avant tout, doit être respectée, précisément au sens historique. Mais ce sens
nous transcende vers le Christ, dans la lumière de l'Esprit Saint, et nous
montre la voie, comment vivre. On en trouve, par exemple, la mention dans la
neuvième Homélie sur les Nombres, où Origène compare l'Ecriture aux noix:
"Ainsi est la doctrine de la Loi et des Prophètes à l'école du
Christ", affirme l'auteur de l'homélie; "amère est la lettre, qui est
comme l'écorce; en deuxième lieu, tu parviendras à la coquille, qui est la
doctrine morale; en troisième lieu, tu trouveras le sens des mystères, dont se
nourrissent les âmes des saints dans la vie présente et future" (Hom. Nom.
9, 7).
C'est en
particulier par cette voie qu'Origène parvient à promouvoir de manière efficace
la "lecture chrétienne" de l'Ancien Testament, en réfutant de manière
brillante le défi des hérétiques - surtout gnostiques et marcionites - qui
opposaient les deux Testaments entre eux, jusqu'à rejeter l'Ancien. A ce
propos, dans la même Homélie sur les Nombres, l'Alexandrin affirme:
"Je n'appelle pas la Loi un "Ancien Testament", si je la
comprends dans l'Esprit. La Loi ne devient un "Ancien Testament" que
pour ceux qui veulent la comprendre charnellement", c'est-à-dire en
s'arrêtant à la lettre du texte. Mais "pour nous, qui la comprenons et
l'appliquons dans l'Esprit et dans le sens de l'Evangile, la Loi est toujours
nouvelle, et les deux Testaments sont pour nous un nouveau Testament, non pas
en raison de la date temporelle, mais de la nouveauté du sens... En revanche,
pour le pécheur et pour ceux qui ne respectent pas le pacte de la charité, les
Evangiles eux aussi vieillissent" (Hom. Nom. 9, 4).
Je vous
invite - et je conclus ainsi - à accueillir dans votre cœur l'enseignement de
ce grand maître de la foi. Il nous rappelle avec un profond enthousiasme que,
dans la lecture priante de l'Ecriture et dans l'engagement cohérent de la vie,
l'Eglise se renouvelle et rajeunit toujours. La Parole de Dieu, qui ne vieillit
jamais et ne s'épuise jamais, est le moyen privilégié pour y parvenir. C'est en
effet la Parole de Dieu qui, par l'œuvre de l'Esprit Saint, nous guide toujours
à nouveau à la vérité tout entière (cf. Benoît XVI, Aux participants au Congrès
international pour le XL anniversaire de la Constitution dogmatique "Dei
Verbum", in: Insegnamenti, vol. I, 2005, pp. 552-553) et prions le
Seigneur pour qu'il nous donne aujourd'hui des penseurs, des théologiens, des
exégètes qui trouvent cette dimension multiple, cette actualité permanente de
l'Ecriture Sainte, sa nouveauté pour notre époque. Prions afin que le Seigneur
nous aide à lire de façon orante l'Ecriture Sainte, à nous nourrir réellement
du vrai Pain de la vie, de sa Parole.
***
J'accueille
avec plaisir les pèlerins de langue française, en particulier l'Ecole de
formation et d'évangélisation de Paray-le-Monial et tous les jeunes présents. A
l'exemple d'Origène, que la lecture priante de la Parole de Dieu nourrisse
votre foi et qu'elle éclaire vos choix de chaque jour! Bon
séjour à Rome.
Appel du
Pape pour la sécurité routière
A
l'initiative des Nations unies, cette semaine est consacrée à la sécurité
routière. J'adresse une parole d'encouragement aux Institutions publiques qui
oeuvrent afin de maintenir la sécurité sur les grandes voies de circulation et
de préserver la vie humaine à travers des instruments adaptés; ainsi qu'à ceux
qui se consacrent à la recherche de nouvelles technologies et stratégies afin
de réduire les trop nombreux accidents sur les routes du monde entier. Et
tandis que j'invite à prier pour les victimes, pour les blessés et pour leurs
familles, je souhaite qu'une prise de conscience des responsabilités envers le
prochain conduise les automobilistes, en particulier les jeunes, à la prudence
et à un plus grand respect du code de la route.
© Copyright 2007 - Libreria
Editrice Vaticana
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 2 mai 2007
Origène, sa pensée
Chers frères et soeurs,
La catéchèse de
mercredi dernier était consacrée à la grande figure d'Origène,
docteur alexandrin des II et III siècles. Dans cette catéchèse, nous avons pris
en considération la vie et l'œuvre littéraire du grand maître d'Alexandrie, en
trouvant dans la "triple lecture" de la Bible, qu'il a effectuée, le
centre vital de toute son œuvre. J'ai laissé de côté - pour les reprendre
aujourd'hui - deux aspects de la doctrine d'Origène, que je considère parmi les
plus importants et les plus actuels: j'entends parler de ses
enseignements sur la prière et sur l'Eglise.
En vérité, Origène - auteur d'un important et toujours actuel traité Sur la
prière - mêle constamment sa production exégétique et théologique à des
expériences et des suggestions relatives à la prière. Malgré toute la richesse
théologique de pensée, cela n'est jamais une approche purement académique; elle
est toujours fondée sur l'expérience de la prière, du contact avec Dieu. Selon
lui, en effet, la compréhension des Ecritures demande, plus encore que l'étude,
l'intimité avec le Christ et la prière. Il est convaincu que la voie
privilégiée pour connaître Dieu est l'amour, et qu'il n'y a pas d'authentique
scientia Christi sans tomber amoureux de Lui. Dans la Lettre à Grégoire,
Origène recommande: "Consacre-toi à la lectio des divines
Ecritures; applique-toi à cela avec persévérance. Engage-toi dans la lectio
avec l'intention de croire et de plaire à Dieu. Si durant la lectio, tu te
trouves devant une porte close, frappe et le gardien t'ouvrira, lui dont Jésus
a dit: "Le gardien la lui ouvrira". En t'appliquant ainsi à la lectio
divina, cherche avec loyauté et une confiance inébranlable en Dieu le sens
des Ecritures divines, qui est largement contenu dans celles-ci. Tu ne dois
cependant pas te contenter de frapper et de chercher: pour comprendre les
choses de Dieu, tu as absolument besoin de l'oratio. Précisément
pour nous exhorter à celle-ci, le Sauveur nous a non seulement
dit: "Cherchez et vous trouverez" et "Frappez et on vous
ouvrira", mais il a ajouté: "Demandez et vous
recevrez"" (Ep. Gr. 4). Le "rôle primordial" joué par
Origène dans l'histoire de la lectio divina saute immédiatement aux
yeux. L'Evêque Ambroise de Milan - qui apprendra à lire les Ecritures à partir
des œuvres d'Origène - l'introduit ensuite en Occident, pour la remettre à
Augustin et à la tradition monastique successive.
Comme nous l'avons déjà dit, le plus haut niveau de la connaissance de Dieu,
selon Origène, naît de l'amour. Il en est de même parmi les hommes: on ne
connaît l'autre réellement en profondeur que s'il y a l'amour, si les cœurs
s'ouvrent. Pour démontrer cela, il se fonde sur une signification parfois
donnée au verbe connaître en hébreu, lorsque celui-ci est utilisé pour exprimer
l'acte d'amour humain: "L'homme connut Eve, sa femme; elle
conçut" (Gn 4, 1). Il est ainsi suggéré que l'union dans l'amour
procure la connaissance la plus authentique. De même que l'homme et la femme
sont "deux dans une seule chair", ainsi, Dieu et le croyant
deviennent "deux dans un seul esprit". De cette façon, la prière de
l'Alexandrin atteint les niveaux les plus élevés de la mystique, comme
l'attestent ses Homélies sur le Cantique des Cantiques, et notamment un passage
de la première Homélie, dans laquelle Origène confesse: "Souvent -
Dieu m'en est témoin - j'ai senti que l'époux s'approchait de moi au degré le
plus élevé; après, il s'en allait à l'improviste, et je ne pus trouver ce que
je cherchais. Le désir de sa venue me prend à nouveau, et parfois celui-ci
revient, et une fois qu'il m'est apparu, lorsque je le tiens entre les mains,
voilà qu'il m'échappe encore, et une fois qu'il s'est évanoui, je me mets
encore à le chercher..." (Hom. Cant. 1, 7).
Il me revient à l'esprit ce que mon vénéré Prédécesseur écrivait, en témoin
authentique, dans Novo millennio ineunte,
où il montrait aux fidèles "comment la prière peut progresser, comme un
véritable dialogue d'amour, au point de rendre la personne humaine
totalement possédée par le Bien-Aimé divin, vibrant au
contact de l'Esprit, filialement abandonnée dans le cœur du Père... Il s'agit -
poursuivait Jean-Paul II - d'un chemin totalement soutenu par la grâce, qui
requiert toutefois un fort engagement spirituel et qui connaît aussi de
douloureuses purifications, mais qui conduit, sous diverses formes possibles, à
la joie indicible vécue par les mystiques comme "union sponsale""
(n. 33).
Nous arrivons, enfin, à un enseignement d'Origène sur l'Eglise, et
précisément - à l'intérieur de celle-ci - sur le sacerdoce commun des
fidèles. En effet, comme l'Alexandrin affirme dans sa neuvième Homélie sur le
Lévitique, "ce discours nous concerne tous" (Hom. Lev. 9, 1). Dans la
même Homélie Origène - en faisant référence à l'interdiction faite à Aaron,
après la mort de ses deux fils, d'entrer dans le Sancta sanctorum "à
n'importe quel moment" (Lv 16, 2) - admoneste ainsi les fidèles:
"Cela démontre que si quelqu'un entre à n'importe quelle heure dans le
sanctuaire, sans la préparation due, ne portant pas les vêtements pontificaux,
sans avoir préparé les offrandes prescrites et s'être rendu propice à Dieu, il
mourra... Ce discours nous concerne tous. Il ordonne, en effet, que nous
sachions comment nous présenter à l'autel de Dieu. Ou ne sais-tu pas que le
sacerdoce t'a été conféré à toi aussi, c'est-à-dire à toute l'Eglise de Dieu et
au peuple des croyants? Ecoute comment Pierre parle des fidèles: "Race
élue", dit-il, "royale, sacerdotale, nation sainte, peuple que Dieu
s'est acquis". Tu possèdes donc le sacerdoce car tu es une "race
royale", et tu dois donc offrir à Dieu le sacrifice... Mais pour que tu
puisses l'offrir dignement, tu as besoin de vêtements purs et différents des
vêtements communs aux autres hommes, et le feu divin t'est nécessaire"
(ibid.).
Ainsi, d'un côté, les "flancs ceints" et les "vêtements
sacerdotaux", c'est-à-dire la pureté et l'honnêteté de vie, de l'autre, la
"lumière toujours allumée", c'est-à-dire la foi et la science des
Ecritures, se présentent comme les conditions indispensables pour l'exercice du
sacerdoce universel qui exige pureté et honnêteté de vie, foi et science des
Ecritures. A plus forte raison, ces conditions sont indispensables, bien
évidemment, pour l'exercice du sacerdoce ministériel. Ces conditions - une
conduite de vie intègre, mais surtout l'accueil et l'étude de la Parole -
établissent une véritable "hiérarchie de la sainteté" dans le sacerdoce
commun des chrétiens. Au sommet de ce chemin de perfection, Origène place le
martyre. Toujours dans la neuvième Homélie sur le Lévitique, il fait allusion
au "feu pour l'holocauste", c'est-à-dire à la foi et à la science des
Ecritures, qui ne doit jamais s'éteindre sur l'autel de celui qui exerce le
sacerdoce. Puis, il ajoute: "Mais chacun de nous a en soi" non
seulement le feu, mais "aussi l'holocauste, et de son holocauste il allume
l'autel, afin qu'il brûle toujours. Quant à moi, si je renonce à tout ce que je
possède prenant ma croix et suivant le Christ, j'offre mon holocauste sur
l'autel de Dieu; et si je remets mon corps pour qu'il brûle, en ayant la
charité, et que j'obtiens la gloire du martyre, j'offre mon holocauste sur
l'autel de Dieu" (Hom. Lév. 9, 9).
Ce chemin éternel de perfection "nous concerne tous", à condition
que "le regard de notre coeur" soit tourné vers la contemplation de
la Sagesse et de la Vérité, qui est Jésus Christ. En prêchant sur le discours
de Jésus de Nazareth - lorsque "tous, dans la synagogue, avaient les yeux
fixés sur lui" (Lc 4, 16-30) -, Origène semble s'adresser précisément à
nous: "Aujourd'hui aussi, si vous le voulez, dans cette assemblée,
vos yeux peuvent fixer le Sauveur. En effet, lorsque tu tourneras le regard le
plus profond de ton cœur vers la contemplation de la Sagesse, de la Vérité et
du Fils unique de Dieu, alors tes yeux verront Dieu. Heureuse assemblée, celle
dont l'Ecriture atteste que les yeux de tous étaient fixés sur lui! Combien je
désirerais que cette assemblée reçoive un tel témoignage, que les yeux de tous,
des non baptisés et des fidèles, des femmes, des hommes et des enfants, non pas
les yeux du corps, mais les yeux de l'âme, regardent Jésus!... La lumière de
ton visage est imprimée sur nous, ô Seigneur, à qui appartiennent la gloire et
la puissance pour les siècles des siècles. Amen!" (Hom. Lc. 32, 6).
* * *
Je suis heureux d’accueillir ce matin les pèlerins de langue française,
particulièrement les jeunes. Que votre séjour à Rome vous aide à entrer dans
une découverte toujours plus joyeuse du visage du Seigneur ressuscité et à vous
laisser guider par sa lumière. Avec ma Bénédiction apostolique !
Le Pape Benoît XVI confie son voyage au Brésil à notre prière
Mon voyage pastoral au Brésil pour inaugurer la V Conférence générale de
l'Episcopat latino-américain et des Caraïbes est désormais proche. Demandons au
Seigneur, par l'intercession de la Vierge Marie, de bénir cette rencontre
ecclésiale de fruits abondants, afin que tous les chrétiens se sentent de vrais
disciples du Christ, envoyés par Lui pour évangéliser leurs frères à travers la
parole divine et le témoignage de leur propre vie.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
Origène et l’intelligence des Écritures
Origène est l’un des plus
grands génies de l’Antiquité. Il naît en 185 à Alexandrie, d’une famille
chrétienne où il reçoit une profonde éducation à la piété et une formation
intellectuelle poussée. Alors qu’il n’a que 17 ans, son père est martyrisé.
Pour nourrir sa nombreuse fratrie, il donne des cours avec un réel talent. Sa
connaissance de la philosophie grecque lui permet de dispenser un enseignement
pour des païens qu’il conduit ainsi à la conversion. Professeur, puis directeur
d’écoles catéchétiques, « consultant international », il a le souci
de mettre les sciences humaines au service des sciences sacrées. Son influence
est décisive, en Orient comme en Occident, dans la formation de la pensée
théologique qu’il structure en un système logique et cohérent. « Il n'y a dans l'Église aucun homme qui soit resté
invisiblement aussi omniprésent qu'Origène »[1]. Il est le
fondateur de la science biblique. Il composa notamment une édition critique
monumentale de l’Ancien Testament en mettant diverses de ses traductions en
parallèle (les Hexaples ou Bible sextuple). La majeure partie de ses écrits,
hélas, ne nous est pas parvenue. Entre autres, comme il prêchait presque tous
les jours, nous gardons quelques-unes de ses Homélies et œuvres d’exégèse.
Pendant la persécution de Dèce, il fut jeté au cachot et endura « chaînes,
tortures en son corps, tortures par le fer (…), les pieds mis aux ceps jusqu’au
quatrième trou »[2]. Il supporta
vaillamment tout ce que ses ennemis lui infligèrent ; mais sa santé en fut
ruinée. Épuisé, il mourut peu après.
Paroles de Dieu en paroles humaines
Dieu est l’auteur
principal de la Bible, les hagiographes les auteurs instrumentaux. Elle est
divine et humaine. Elle nous communique la Parole de Dieu dans un langage
humain, « pour que notre intelligence comprenne et contemple, pour que
notre volonté se fortifie et que l’action s’accomplisse » Quand le Christ
passe, n° 89. Nombreux sont les écrivains qui ont
travaillé à la rédaction du « Livre ». Ils s’étalonnent sur environ
quinze siècles et constituent une galerie de personnages de caractères et de
milieux variés. Néanmoins, une unité mystérieuse, surhumaine les
rassemble : tous ont œuvré sous la motion de l’Esprit Saint. De sorte que
par les histoires qu’ils consignent se fait jour une histoire : l’Histoire de l’Amour de Dieu pour
les hommes, dont le centre est l’Incarnation du Christ. Une bonne intelligence
des Écritures demande de s’en imprégner.
Dans cette optique,
Origène conseille l’un de ses anciens élèves sur la façon
d’ « entrer » dans la Bible : « Veille à lire les
Écritures (…) Frappe à ces portes closes, et elles te
seront ouvertes par le portier dont Jésus a dit : Pour lui, le portier
ouvrira[3]. Applique-toi à la lectio divina [4], cherche en Dieu avec une
confiance et une loyauté fermes le sens des lettres divines qui s’y cache. Ne
te contente pas de frapper et de chercher, car le plus
nécessaire à l’intelligence des choses de Dieu est la prière »[5]. Une lecture en
profondeur du texte est indispensable pour y découvrir ce que son Esprit caché
veut nous révéler : le sens des événements narrés dans l’optique du Salut
que le Christ est venu nous apporter. L’Écriture est une. Dieu en est l’Auteur. Dans le Christ,
toute chose a son accomplissement total [6]. Mais – prévient l’Alexandrin, – nous
courons le risque « que les livres divins ne soient voilés pour nous et
même scellés, à cause de la négligence et de la dureté de nos cœurs (…) Il
ne nous suffit pas d'apporter du zèle à l'étude des lettres sacrées ; encore
nous faut-il supplier le Seigneur pour que vienne l'Agneau de la tribu de Juda
qui, prenant ce livre scellé, daignera l'ouvrir. Car c'est Lui qui ouvrant les
Écritures enflamme le cœur des disciples, en sorte qu'ils disent : Notre cœur n'était-il pas ardent, alors qu'il nous ouvrait les
Écritures ? » (Lc 24, 32) [7].
L’interprète divin de la Bible
Le Christ détient
la clé des Écritures car il est au cœur du dessein de Dieu : « Tu
lis ? L’Époux te parle », résumait saint Augustin. La Bible n’est pas
seulement un ensemble d’écrits où des hommes expriment leur expérience
religieuse. C’est une communication de Dieu à travers ces divers écrivains.
C’est une lettre d’amour qu’il nous adresse. Il faut donc la recevoir avec
reconnaissance, comme un message personnel qui doit éclairer notre foi et notre
vie. « Alors vous découvrirez que les pensées de Dieu ne sont pas les
pensées des hommes ; vous serez amenés à contempler le vrai Dieu et à
regarder les événements avec ses yeux »[8] .
Mais chacun,
consciemment ou non, tend à donner au texte un sens en fonction de son point de
vue. En outre, comme « Dieu parle à l’homme à la manière des
hommes », il faut découvrir l’intention poursuivie par l’auteur
sacré ; et, pour ce faire, « tenir compte des conditions de son
temps, de sa culture, des genres littéraires en usage à son époque, des
manières courantes de sentir, de parler et de raconter en ce temps-là »[9]. C’est pourquoi
l’Église précise quelle est la manière authentique d’interpréter l’Écriture. A
cet effet, elle distingue :
- le sens
littéral : sens directement signifié par le texte ;
- le sens
moral : que devons-nous faire en vivant la parole ?
- mais comme Dieu a
voulu intervenir lui-même de façon directe dans l’histoire humaine, le texte
n’est pas seul à parler [10]; les réalités et
les événements dont il parle, parlent aussi : c’est le sens spirituel.
Origène illustre
cette distinction dans une métaphore savoureuse, en comparant les Écritures à
des noix : « amère est la lettre, qui est comme l’écorce ; en
deuxième lieu, tu parviendras à la coquille, qui est la doctrine morale ;
en troisième lieu, tu trouveras le sens des mystères, dont se nourrissent les
âmes des saints dans la vie présente et future »[11]. Cette comparaison
nous amène à faire deux constats quant à la méthode de l’Alexandrin :
a) en déchiffrant l’Écriture, il cherche à révéler
« le sens du mystère », en l’interprétant dans un sens mystique ou
allégorique [12] : c’est l’un
des aspects du sens spirituel. Origène l’affectionne. Il permet de
comprendre au fond les événements en reconnaissant leur signification dans le
Christ et pour l’Église : « ainsi, la traversée de la mer Rouge est
un signe de la victoire du Christ et, par-delà, du baptême »[13].
Autre
exemple : il commente un passage de l’Exode où, pour étancher la soif des Hébreux
qui traversent le désert, Moïse frappe un rocher, et en fait jaillir l’eau
restauratrice : « Moïse montre le rocher qui est le Christ (…) Il fallait
qu’il fût frappé. S’il n’avait pas été frappé, si le sang et l’eau n’avaient
pas jailli de son côté, nous endurerions, tous encore, la soif de la Parole de
Dieu »[14]. Cette
interprétation s’enracine dans la théologie paulinienne : le Christ est le
nouveau Moïse ; Il réalise ce que le Moïse historique préfigurait. Mais
elle signifie aussi que, dans un texte biblique, le sens littéral recèle des
profondeurs qui n’apparaissent pas au premier abord. Il faut le creuser pour
passer de la lettre à l’esprit, de l’histoire au mystère chrétien. Car la
Parole n’est pas un verbe mort, emprisonné dans le passé. C’est une parole
actuelle, vivante qui embrasse les siècles. Il faut chercher sa présence sous
le vêtement qui la recouvre, et faire respirer le Verbe dans la phrase qui
l’habille.
b) Malheureusement,
Origène manie l’allégorie à l’excès, au point de disqualifier le sens littéral.
Or, « tous les sens de l’Écriture trouvent leur appui dans le sens
littéral »[15]. Il fait de
l’Écriture une lecture à deux niveaux, jusque dans les moindres détails[16]. Il risque ainsi
d’introduire dans l’exégèse un subjectivisme arbitraire. Sans doute convient-il
d’être attentif au mystère signifié dans l'histoire…, mais sans négliger pour
autant la figure utilisée par l’auteur sacré, ni renoncer aux démarches que
demande la connaissance exacte de cette historicité.
Par ailleurs,
Origène s’est vu reprocher des erreurs dans ses écrits de jeunesse :
hiérarchie au sein de la Trinité, préexistence de l’âme humaine, Salut
universel à la fin des temps… Aussi n’est-il pas un « Père de
l’Église » à proprement parler : c’est « un maître spirituel. Il
fut de son temps et son système philosophique n'est pas sans faille ni erreur
mais son âme ardente fut celle d'un fils de l'Église et, il faut le dire, celle
d'un saint. La passion du Christ, Parole Vivante du Père, anime toutes les
pages d'Origène. Celui qu'il nous invite à chercher sans relâche, il l'a
lui-même cherché avec un amour ardent »[17].
Sait-on qu’il est le premier à désigner la Vierge du nom de Theotokos(Mère de Dieu), et à enseigner sa maternité
universelle ? « Nul ne peut comprendre l’Évangile s’il n’a reposé sur
la poitrine de Jésus, et n’a reçu de lui Marie pour sa Mère »[18].
[1] Urs von Balthasar.
[2] Eusèbe de Césarée, Hist. eccl. 6, 39, 5.
[4] C’est probablement ici que cette expression apparaît pour la première
fois dans le panorama de l’Église. La « lecture méditée » amène à
écouter la parole de Dieu. Elle est le moment où un passage des Livres Saints
devient prière, se transforme en vie et devient message de Salut. En effet,
dans le silence du dialogue, elle met l’esprit du lecteur, son intelligence et
son cœur, en contact avec Dieu.
[6] Saint Paul, Col 1,
19.
[8] Benoît XVI, 22.II.06.
[10] « Les actions
et les paroles sont si étroitement liées entre elles que les œuvres accomplies
par Dieu dans l’histoire du salut rendent évidentes, et corroborent la doctrine
et l’ensemble des choses signifiées par les paroles, et que les paroles
proclament les œuvres et font découvrir le mystère qui s’y trouve
contenu » Conc. Vatican II, Const. dogm. Dei Verbum, n° 2.
[11] Homélie sur les Nombres 9,
7.
[12] Vient du grec allos, autre, et agoreuein, dire : l'allégorie, en énonçant une chose, en dit aussi une
autre. C’est une transposition symbolique.
[15] Saint Thomas d’Aquin, S.Th. I, 1, 10, ad 1 ; CEC 116.
[16] Par exemple, dans le passage de Gn 6,
14-15 concernant l’Arche de Noé – figure de l’Église -, sa longueur de 300
coudées signifierait la totalité de la création spirituelle, sa largeur de 50
coudées la rédemption et la rémission des péchés…, la diversité des pièces à
l’intérieur les différents degrés de perfection.
[17] Sœur
Gabriel Peters, Origène.
SOURCE : http://fr.opusdei.ca/art.php?p=55756
Origène : La Prière
Origène (mort vers 254) est surtout connu comme le premier véritable
exégète. Il a aussi écrit un commentaire du « Notre Père », dont des
extraits du préambule sont présentés ici. Le contenu se passe grandement
d’explications et si l’on a le sentiment d’avoir lu des textes semblables c’est
que cet écrit a été souvent inspiré d’autres auteurs écrivant sur le même
sujet.
Soulignons seulement que le souvenir de Dieu, le sentiment de Sa présence,
peuvent être des formes archaïques de ce que l’on a appelé plus tard « la
prière de Jésus ». Le « grand prêtre » est ici le Sauveur. Sans
que l’on puisse parler de Yoga chrétien il faut noter l’importance donnée aux
attitudes corporelles. Enfin Origène laisse planer une confusion, sans doute
volontaire, entre la prière privée et la prière liturgique : pour lui il
n’y a pas de différence notable entre les deux.
Michel
Feuillebois
LE TEXTE
Je pense que celui qui prie comme il faut et selon ses moyens retire de
multiples avantages de la prière.
Et d’abord, il est de la plus grande utilité de disposer son esprit à la
prière ; par cette préparation le fidèle se met en présence de Dieu ;
il se dispose à lui parler, comme à quelqu'un qui le voit et qui est présent.
S'il est vrai que certaines images, certains souvenirs du passé demeurent
présents à notre esprit au point de troubler nos raisonnements, à plus forte
raison faut-il reconnaître les effets, bienfaisants de la pensée du Dieu
présent, quand le fidèle prend conscience de ce regard qui pénètre le plus
secret du cœur ; et que l'âme cherche à plaire à ce Témoin, qui scrute
tout esprit, qui sonde les reins et les cœurs.
Admettons même que celui qui dispose ainsi son âme à la prière n'en tire pas
d'autre avantage, il ne faudrait pas sous-estimer le bénéfice spirituel de cet
effort. S'il en prend l'habitude, combien il évite de péchés, combien il
progresse dans la vertu, ceux-là le savent d'expérience, qui se vouent avec
persévérance à la prière. Si déjà la mémoire et la pensée d'un homme illustre
et sage suffisent à susciter l'émulation en nous et à freiner notre penchant au
mal, combien plus le souvenir, dans la prière, de Dieu, le Père de l'univers,
soutient-il ceux qui se rendent compte qu’Il est présent, qu'ils Lui parlent,
que Dieu les voit et les entend.
Transformation spirituelle de celui qui
prie
CeIui qui prie de la sorte reçoit tant de grâces, qu'il devient plus capable
de s'unir à l'Esprit qui remplit tout l'univers (Sagesse, 1,
7) et qui habite terre et ciel selon la parole du prophète : Est-ce
que je ne remplis pas, moi, les cieux et la terre ? dit le
Seigneur (Jérémie, 23, 24).
S’associer à la prière du Christ
En outre, par la purification dont il a été question, il participera à la
prière du Verbe de Dieu, qui se tient même parmi ceux qui l'ignorent, et n'est
absent à la prière de personne ; il prie le Père en union avec lé fidèle
dont il est le médiateur. Le Fils de Dieu est en effet le grand prêtre de nos
offrandes, et notre avocat auprès du Père il prie pour ceux qui prient, il
plaide pour ceux qui plaident. Mais il refuse cette assistance fraternelle à
ceux qui ne prient point par lui avec assiduité ; il ne considère pas comme
sienne la cause de ceux qui négligent son précepte : // faut toujours
prier sans jamais se décourager (Luc, 18, 1).
Il est écrit en effet : // leur dit encore une parabole pour
montrer qu'il faut prier sans cesse ni
découragement : II y avait dans une ville un juge, etc…(cf. Luc, 18,
1-8). Et un peu plus haut : // leur dit encore : Si l'un de
vous a un ami qui aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire :
Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis m'arrive de voyage et je
n'ai rien à lui offrir (Luc, 11, 6 et 7).Et un peu plus bas : Je
vous le dis : même s'il ne se lève pas pour les lui donner en qualité
d'ami, il se lèvera du moins à cause de son importunité, et.lui donnera ce dont
il a besoin (Luc, 11, 8).
Qui donc croit à la parole infaillible de Jésus sans être enflammé pour une
prière instante par ces mots :
Demandez et l'on vous donnera.
Quiconque demande, reçoit (Matthieu, 7, 8). Notre Père qui est
bon nous donne, à nous qui avons reçu l'esprit d'adoption, le pain vivant que
nous lui demandons et non point la pierre que le Tentateur offre en nourriture
à Jésus et à ses disciples. Il est écrit encore : Le Père donne ce qui
est bon, faisant tomber la pluie, en faveur de ceux qui le prient.
(Matthieu, 7, 11).
Le Christ, les anges et les saints prient
avec nous
Le grand prêtre n'est pas seul à s'unir aux fidèles prient vraiment, il y a
encore les anges dont l’Écriture affirme qu'ils se réjouissent au ciel pour
un seul pécheur qui se repent plus que pour quatre-vingt-dix-neuf qui n'ont
pas besoin de repentir (Luc, 15, 7).
De même les âmes des saints qui se sont endormis... La principale de toutes
les vertus, selon la parole divine, est la charité l'égard du prochain :
il faut admettre que les saints qui sont déjà morts l’exercent plus que jamais
à l'égard de ceux qui luttent en cette vie, bien plus que ne peuvent le faire
ceux qui, ; tout en demeurant soumis, à la faiblesse humaine, viennent au
secours de plus faibles. Car un membre souffre-t-il ? tous les membres
souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? tous les
membres partagent sa joie (1° Corinthiens, 1-2, 26). Cela est
réalisé par ceux qui aiment leurs frères.
Mais on peut appliquer aussi à l'amour qui s’exerce au-delà de la vie
présente, le mot de l’Apôtre : Le souci de toutes les églises !
Qui est faible, que je ne sois faible, qui vient à tomber, qu’un
feu ne me dévore (2° Corinthiens, 1,1, 28 et 29). Le Christ lui-même ne
déclare-t-il pas qu'|l est malade en chacun des saints qui sont malades, qu’'il
est en prison, qu'il est nu, qu'il est sans gîte, qu'il a faim, qu'il a
soif ? Qui ignore, de ceux qui ont lu l'Évangile, que le Christ faisait
siennes toutes les souffrances de ses croyants ?
Comment prier sans cesse
Comme les œuvres de la vertu et l'accomplissement des préceptes font partie
de la prière, il prie sans
cesse, celui qui unit la prière aux œuvres nécessaires et les œuvres à la
prière. Ainsi seulement nous pouvons considérer comme réalisable le précepte de
prier sans cesse. Il consiste à envisagertoute la vie du saint comme une seule
grande prière, dont ce que nous avons coutume de nommer prière n'est qu'une
partie. Celle-ci doit se faire trois fois par jour, comme il ressort de
l'exemple de Daniel, qui priait trois fois par jour, quand le grandi danger le
menaçait (Daniel, 6, 15).
Ce que nous devons demander
Méditons à présent la parole : Demandez les grandes choses et les
petites vous seront données de surcroît ; demandez les biens du ciel et
ceux de la terre vous seront accordés en sus [« Agraphon » :
parole du Sauveur non retenue par les quatre Évangiles]. Toutes
lesimages et toutes les figures comparées à la réalité des biens véritables et
spirituels sont faibles etterre à terre. Or le Verbe de Dieu qui nous exhorte à
imiter la prière des saints, afin que nous demandions dans sa réalité ce qu'ils
obtenaient en figure, nous rappelle que les biens célestes et d'importance sont
signifiés par des valeurs terrestres et modestes. Comme s'il disait : vous
voulez être spirituels ?
Demandez dans vos prières les biens du ciel et de conséquence, et les ayant
reçus, vous hériterez
du royaume des cieux : devenus grands, vous jouirez de biens plus grands.
Pour ce qui est des biens de la terre et quotidiens, dont vous avez besoin pour
vos nécessités corporelles, le Père vous les donne par surcroît, dans la mesure
du nécessaire.
Dispositions dans la prière
Il me semble que celui qui se dispose à prier, doit se recueillir et se
préparer quelque peu, pour être plus prompt, plus attentif l’ensemble de sa
prière ; il doit de même chasser toutes les anxiétés et tous les troubles
de sa pensée, et s'efforcer de se souvenir de la grandeur du Dieu qu'il
approche ; songer qu'il est impie de se présenter à lui, sans attention,
sans effort, avec une sorte de sans-gêne ; rejeter.enfin toutes les
pensées étrangères.
En venant à la prière, il faut présenter pour ainsi dire l'âme avant les
mains ; élever l'esprit vers Dieu avant les yeux ; dégager l'esprit
de la terre, avant de se lever pour l'offrir au Seigneur de l'univers ;
enfin déposer tout ressentiment des offenses qu'on croit avoir reçues, si on
désire que Dieu oublie le mal commis contre lui-même, contre nos proches, ou
contre la droite raison.
Comme les attitudes du corps sont innombrables, celle où nous étendons les
mains et où nous levons les yeux au ciel doit être sûrement préférée à toutes
les autres, pour exprimer dans le corps l'image des dispositions de l'âme
pendant la prière. Nous disons qu'il faut agir de la sorte quand il n'y a pas
d'obstacles. Mais les circonstances peuvent amener parfois à prier assis, par
exemple quand on a mal aux pieds ; ou même couché, à cause de la fièvre.
Pour la même raison, si, par exemple,, nous sommes en bateau ou que nos
affaires ne nous permettent pas de nous retirer pour nous acquitter du devoir
de notre prière, on peut prier sans prendre aucune attitude extérieure.
Pour la prière à genoux, elle est nécessaire lorsque quelqu'un s'accuse
devant Dieu de ses propres péchés, en le suppliant de le guérir et de
l'absoudre. Elle est le symbole de ce prosternement et de cette soumission dont
parle Paul, lorsqu'il écrit : C'est pourquoi je fléchis les genoux
devant le Père, de qui vient toute paternité dans le ciel et sur
la terre (Éphésiens, 4, 14.et 15). C'est là l'agenouillement spirituel
ainsi appeléparce que toute créature adore Dieu au nom deJésus, et se soumet
humblement à lui ; l'Apôtre semble y faire allusion, quand il dit : Qu'au
nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre, et dans tes enfers
(Philippiens, 2, 10).
Lieu de la prière
Au sujet du lieu, il faut savoir que tout lieu est propice à la prière pour
celui qui prie bien. Cependant on peut, pour s'acquitter de ses prières avec
plus de tranquillité et moins de distraction, choisir dans sa maison un endroit
déterminé, si la chose est possible, l'endroit consacré, pour ainsi dire, et y
prier...
Il y a une grâce particulière et une utilité dans le lieu de prière, je veux
dire le lieu de l'assemblée des fidèles. Il est sûr que les puissances
angéliques prennent part à l'assemblée des fidèles, et que la vertu de notre
Seigneur et Sauveur y est présente, ainsi que les esprits des saints, à ce que
je crois, ceux des morts qui nous ont précédés et évidemment aussi ceux des
saints qui sont encore en vie, bien qu'il ne soit pas facile de dire comment.
A. Hamman "Prières des premiers chrétiens". Fayard, 1952, pages 397-408
Origen
and Origenism
Life and work of Origen
Life and work of Origen
Biography
Origen, most modest of
writers, hardly ever alludes to himself in his own works; but Eusebius has devoted to him almost the
entire sixth book of "Ecclesiastical History". Eusebius was thoroughly acquainted with the
life of his hero; he had collected a hundred of his letters; in collaboration
with the martyr Pamphilus he had composed the "Apology
for Origen"; he dwelt at Caesarea where Origen's library was preserved, and where his memory
still lingered; if at times he may be thought somewhat partial, he is
undoubtedly well informed. We find some details also in the "Farewell
Address" of St. Gregory Thaumaturgus to his master, in the controversies of St. Jerome and Rufinus, in St. Epiphanius (Haeres., LXIV), and in Photius
(Biblioth. Cod. 118).
Origen at
Alexandria (185-232)
Born in 185, Origen was
barely seventeen when a bloody persecution of the Church of Alexandrian broke out. His
father Leonides, who admired his precocious genius was charmed with his
virtuous life, had given him an excellent literary education. When Leonides was cast into prison, Origen would fain have shared his
lot, but being unable to carry out his resolution, as his mother had hidden his
clothes, he wrote an ardent, enthusiastic letter to his father exhorting him to persevere courageously. When Leonides had won the martyr's crown and his fortune had been
confiscated by the imperial authorities, the heroic child laboured to support
himself, his mother, and his six younger brothers. This he successfully
accomplished by becoming a teacher, selling his manuscripts, and by the generous aid of a
certain rich lady, who admired his talents. He assumed, of his own accord, the
direction of the catechetical school, on the withdrawal of Clement, and
in the following year was confirmed in his office by the patriarch Demetrius (Eusebius, Church History VI.2; St. Jerome, "De viris illust.",
liv). Origen's school,
which was frequented by pagans, soon became a nursery of neophytes, confessors, and martyrs. Among the latter were Plutarch,
Serenus, Heraclides, Heron, another Serenus, and a female catechumen, Herais (Eusebius, Church History VI.4). He
accompanied them to the scene of their victories encouraging them by his
exhortations. There is nothing more touching than this picture Eusebius has drawn of Origen's youth, so
studious, disinterested, austere and pure, ardent and zealous even to indiscretion (VI, iii and
vi). Thrust thus at so early an age into the teacher's chair, he recognized the
necessity of completing his education. Frequenting the philosophic schools, especially that of Ammonius
Saccas, he devoted himself to a study of the philosophers, particularly Plato and the Stoics. In this he was but following the
example of his predecessors Pantenus and Clement, and of Heracles, who was to
succeed him. Afterwards, when the latter shared his labours in the catechetical school, he learned Hebrew, and
communicated frequently with certain Jews who helped him to solve his
difficulties.
The course of his work at Alexandria was interrupted by five journeys.
About 213, under Pope Zephyrinus and the emperor Caracalla, he desired "to see the very ancient Church of Rome", but he
did not remain there long (Eusebius, Church History VI.14).
Shortly afterwards he was invited to Arabia by the governor who was desirous of
meeting him (VI, xix). It was probably in 215 or 216 when the persecution of Caracalla was raging in Egypt that he visited Palestine, where
Theoctistus of Caesarea and Alexander of
Jerusalem, invited
him to preach though he was still a layman. Towards 218, it would appear, the
empress Mammaea, mother of Alexander
Severus, brought
him to Antioch (VI, xxi). Finally, at a much later period, under Pontian of Rome and Zebinus of Antioch (Eusebius, VI, xxiii), he journeyed into Greece, passing through Caesarea where
Theoctistus, Bishop of
that city, assisted by Alexander, Bishop of Jerusalem, raised him to the priesthood. Demetrius, although he had given
letters of recommendation to Origen, was very much offended by this ordination, which had taken place without his knowledge and, as he thought, in derogation
of his rights. If Eusebius (VI, viii) is to be believed, he
was envious of
the increasing influence of his catechist. So, on his return to Alexandria, Origen soon perceived that his bishop was rather unfriendly towards him.
He yielded to the storm and quitted Egypt (231). The details of this affair
were recorded by Eusebius in
the lost second book of the "Apology for Origen"; according to
Photius, who had read the work, two councils were held at Alexandria, one of which pronounced a decree of banishment against Origen while
the other deposed him from the priesthood (Biblioth. cod. 118). St. Jerome declares expressly that he was not
condemned on a point of doctrine.
Origen at
Caesarea (232)
Expelled from Alexandria, Origen fixed his abode at Caesarea
in Palestine (232), with his protector and friend Theoctistus, founded a new school there, and resumed his
"Commentary on St. John" at the point where it had been interrupted.
He was soon surrounded by pupils. The most distinguished of these, without doubt, was St. Gregory
Thaumaturgus who,
with his brother Apollodorus, attended Origen's lectures for five years and
delivered on leaving him a celebrated "Farewell Address". During the persecution of Maximinus (235-37) Origen
visited his friend, St. Firmilian, Bishop of Caesarea in Cappadocia, who made him remain
for a long period. On this occasion he was hospitably entertained by a Christian lady of Caesarea, named Juliana,
who had inherited the writing of Symmachus, the translator of the Old Testament (Palladius, "Hist.
Laus.", 147). The years following were devoted almost uninterruptedly to
the composition of the "Commentaries". Mention is made only of a few
excursions to Holy Places, a journey to Athens (Eusebius, VI, xxxii), and two voyages to Arabia, one of which was undertaken for
the conversion of Beryllus, a Patripassian (Eusebius, VI, xxxiii; St. Jerome, Illustrious Men 60), the
other to refute certain heretics who denied the Resurrection (Eusebius, Church History VI.37). Age
did not diminish his activities. He was over sixty when he wrote his "Contra
Celsum" and
his "Commentary on St. Matthew". The persecution of Decius (250) prevented him from continuing
these works. Origen was imprisoned and barbarously tortured, but his courage was unshaken and from his prison he wrote letters breathing the
spirit of the martyrs (Eusebius, Church History VI.39). He
was still alive on the death of Decius (251), but only lingering on, and
he died, probably, from the results of the sufferings endured during the persecution (253 or 254), at the age of
sixty-nine (Eusebius, Church History VII.1). His
last days were spent at Tyr, though his reason for retiring thither is unknown.
He was buried with honour as a confessor of the Faith. For a
long time his sepulchre, behind the high-altar of the cathedral of Tyr, was visited by pilgrims. Today, as nothing remains of this cathedral except a mass of ruins, the exact
location of his tomb is
unknown.
Works
Very few authors were as
fertile as Origen. St. Epiphanius
estimates at six thousand the number of his writings, counting separately,
without doubt, the
different books of a single work, his homilies, letters, and his smallest
treatises (Haeres., LXIV, lxiii). This figure, repeated by many ecclesiastical writers, seems greatly
exaggerated. St. Jerome
assures us that the list of Origen's writings drawn up by St. Pamphilus did not
contain even two thousand titles (Contra Rufin., II, xxii; III, xxiii); but
this list was evidently incomplete. Eusebius (Church History VI.32) had
inserted it in his biography of St. Pamphilus and St. Jerome inserted it in a letter to Paula.
Exegetical
writings
Origen had devoted three
kinds of works to the explanation of the Holy Scripture: commentaries, homilies, and scholia (St. Jerome,
"Prologus interpret. homiliar. Orig. in Ezechiel"). The commentaries
(tomoi libri, volumina) were a continuous and well-developed
interpretation of the inspired text. An idea of their magnitude may be formed
from the fact that the words of St. John: "In the beginning was the
Word", furnished material for a whole roll. There remain in Greek only
eight books of the "Commentary on St. Matthew", and nine books of the
"Commentary on St. John"; in Latin an anonymous translation of the
"Commentary on St. Matthew" beginning with chapter xvi, three books
and a half of the "Commentary on the Canticle of Canticles" translated
by Rufinus, and an abridgment of the "Commentary on the Epistles to the
Romans" by the same translator. The homilies (homiliai, homiliae, tractatus)
were familiar discourses on texts of Scripture, often extemporary and recorded
as well as possible by stenographers. The list is long and undoubtedly must
have been longer if it be true that Origen, as St. Pamphilus
declares in his "Apology" preached almost every day. There remain in
Greek twenty-one (twenty on Jeremias and the celebrated homily on the witch of Endor); in Latin, one hundred
and eighteen translated by Rufinus, seventy-eight translated by St. Jerome and some others of more of less doubtful authenticity, preserved in a
collection of homilies.
The twenty "Tractatus Origenis" recently discovered are not the work
of Origen, though use has been made of his writings. Origen has been called the
father of the homily; it
was he who contributed most to popularize this species of literature in which
are to be found so many instructive details on the customs of the primitive
Church, its institutions, discipline, liturgy, and sacraments. The scholia (scholia,
excerpta, commaticum interpretandi genus) were exegetical, philological, or historical notes,
on words or passages of the Bible, like
the annotations of the Alexandria grammarians on the profane writers. Except
some few short fragments all of these have perished.
Other
writings
We now possess only two of
Origen's letters: one addressed to St. Gregory
Thaumaturgus on the
reading of Holy Scripture, the other to Julius
Africanus on the
Greek additions to the Book of Daniel. Two opuscula have been
preserved entire in the original form; an excellent treatise "On
Prayer" and an "Exhortation to Martyrdom", sent by Origen to his
friend Ambrose,
then a prisoner for
the Faith. Finally two large works have escaped the ravages of time: the "Contra
Celsum" in the
original text, and the "De
principiis" in
a Latin translation by Rufinus and in the citations of the
"Philocalia" which might equal in contents one-sixth of the whole
work. In the eight books of the "Contra
Celsum" Origen
follows his adversary point by point, refuting in detail each of his false imputations. It is a model of
reasoning, erudition, and honest polemic. The "De
principiis",
composed at Alexandria,
and which, it seems, got into the hands of the public before its completion,
treated successively in its four books, allowing for numerous digressions, of:
(a) God and the
Trinity, (b) the world and its relation to God, (c) man and his free will, (d) Scripture, its inspiration and
interpretation. Many other works of Origen have been entirely lost: for
instance, the treatise in two books "On the Resurrection", a treatise
"On Free Will", and ten books of "Miscellaneous Writings" (Stromateis).
For Origen's critical work see HEXAPLA.
Posthumous
influence of Origen
During his lifetime Origen
by his writings, teaching, and intercourse exercised very great influence. St.
Firmilian of Caesarea in Cappadocia, who regarded himself as his disciple, made
him remain with him for a long period to profit by his learning (Eusebius, Church History VI.26; Palladius, "Hist. Laus.", 147). St. Alexander
of Jerusalem his
fellow pupil at the catechetical school was his intimate faithful friend (Eusebius, VI, xiv), as was Theoctistus of
Caesarea in Palestine, who ordained him (Photius, cod. 118). Beryllus of Bostra, whom he had won back from heresy, was deeply attached to him (Eusebius, VI, xxxiii; St. Jerome, Illustrious Men 60). St.
Anatolus of Laodicea
sang his praises in his "Carmen Paschale" (P.G., X, 210). The learned
Julius
Africanus consulted
him, Origen's reply being extant (P.G., XI, 41-85). St. Hippolytus highly appreciated his talents (St.
Jerome, Illustrious Men 61). St.
Dionysius, his pupil and successor in the catechetical school, when Patriarch of Alexandria, dedicated to him his treatise
"On the Persecution" (Eusebius, VI, xlvi), and on learning of his
death wrote a letter filled with his praises (Photius, cod. 232). St. Gregory
Thaumaturgus, who
had been his pupil for five years at Caesarea, before leaving addressed to him
his celebrated "Farewell Address" (P.G., X, 1049-1104), an
enthusiastic panegyric. There is no proof that Heracles, his disciple,
colleague, and successor in the catechetical school, before being raised to the
Patriarchate of Alexandria,
wavered in his sworn friendship. Origen's name was so highly esteemed that when
there was a question of putting an end to a schism or rooting out a heresy, appeal was made to it.
After his death his reputation continued to spread. St. Pamphilus,
martyred in 307, composes with Eusebius an "Apology for Origen"
in six books the first alone of which has been preserved in a Latin translation
by Rufinus (P.G., XVII, 541-616). Origen had at that time many other apologists
whose names are unknown to us (Photius, cod. 117 and 118). The directors
of the catechetical school continued to walk in his footsteps.
Theognostus, in his "Hypotyposes", followed him even too closely,
according to Photius (cod. 106), though his action was approved by St. Athanasius. Pierius was called by St. Jerome "Origenes junior" (Illustrious Men 76).
Didymus the Blind composed a work to explain and justify the teaching of the "De
principiis"
(St. Jerome, "Adv. Rufin.", I, vi). St. Athanasius does not hesitate
to cite him with praise (Epist. IV ad Serapion., 9 and 10) and points out that
he must be interpreted generously (De decretis Nic., 27).
Nor was the admiration for
the great Alexandrian less outside of Egypt. St. Gregory of
Nazianzus gave
significant expression to his opinion (Suidas, "Lexicon", ed.
Bernhardy, II, 1274: Origenes he panton hemon achone). In
collaboration with St. Basil,
he had published, under the title "Philocalia", a volume of
selections from the master. In his "Panegyric on St. Gregory
Thaumaturgus", St. Gregory of Nyssa called Origen the prince of Christian learning in the third century
(P.G., XLVI, 905). At Caesarea in Palestine the admiration of the learned for
Origen became a passion. St. Pamphilus wrote his "Apology", Euzoius
had his writings transcribed on parchment (St. Jerome, Illustrious Men 93). Eusebius catalogued them carefully and drew
upon them largely. Nor were the Latins less enthusiastic than the Greeks.
According to St. Jerome,
the principal Latin imitators of Origen are St. Eusebius of
Verceil, St. Hilary of
Poitiers, and St. Ambrose of
Milan; St. Victorinus of Pettau had set them the example
(St. Jerome, "Adv. Rufin.", I, ii; "Ad Augustin. Epist.",
cxii, 20). Origen's writings were so much drawn upon that the solitary of
Bethlehem called it plagiarism, furta Latinarum. However, excepting
Rufinus, who is practically only a translator, St. Jerome is perhaps the Latin writer who is
most indebted to Origen. Before the Origenist controversies he willingly
admitted this, and even afterwards, he did not entirely repudiate it; cf. the
prologues to his translations of Origen (Homilies on St. Luke, Jeremias, and
Ezechiel, the Canticle of Canticles), and also the prefaces to his own
"Commentaries" (on Micheas, the Epistles to the Galatians, and to the
Ephesians etc.).
Amidst these expressions of
admiration and praise, a few discordant voices were heard. St. Methodius, bishop and martyr (311), had written several works
against Origen, amongst others a treatise "On the Resurrection", of
which St. Epiphanius
cites a long extract (Haeres., LXVI, xii-lxii). St. Eustathius of Antioch, who died in exile about
337, criticized his allegorism (P.G., XVIII, 613-673). St. Alexander of Alexandria, martyred in 311, also attacked him, if we
are to credit Leontius of Byzantium and the emperor Justinian. But his chief adversaries were the heretics, Sabellians, Arians, Pelagians, Nestorians, Apollinarists.
Origenism
By this term is understood
not so much Origen's theology and
the body of his teachings, as a certain number of doctrines, rightly or wrongly
attributed to him, and which by their novelty or their danger called forth at
an early period a refutation from orthodox writers. They are chiefly:
- Allegorism in the interpretation of Scripture
- Subordination
of the Divine Persons
- The theory of successive trials and a final
restoration.
Before examining how far Origen is responsible for
these theories, a word must be said of the directive principle of his theology.
The
Church and the Rule of Faith
In the preface to the "De
principiis"
Origen laid down a rule thus formulated in the translation of Rufinus:
"Illa sola credenda est veritas quae in nullo ab ecclesiastica et
apostolica discordat traditione". The same norm is expressed almost in
equivalent terms n many other passages, e.g., "non debemus credere nisi
quemadmodum per successionem Ecclesiae Dei tradiderunt nobis (In Matt., ser.
46, Migne, XIII,
1667). In accordance with those principles Origen constantly appeals to ecclesiastical preaching, ecclesiastical teaching, and the ecclesiastical rule of faith (kanon). He accepts only
four Canonical Gospels because tradition does not receive more; he admits the
necessity of baptism of
infants because it is in accordance with the practice of the Church founded on Apostolic
tradition; he warns
the interpreter of the Holy Scripture,
not to rely on his own judgment, but "on the rule of the Church instituted by Christ". For, he
adds, we have only two lights to guide us here below, Christ and the Church; the Church reflects faithfully the light
received from Christ, as
the moon reflects the rays of the sun. The distinctive mark of the Catholic is to belong to the Church, to depend on the Church outside of which there is no salvation; on the contrary, he who leaves the
Church walks in darkness, he is a heretic. It is through the principle of
authority that Origen is wont to unmask and combat doctrinal errors. It is the principle of authority,
too, that he invokes when he enumerates the dogmas of faith. A man animated with such
sentiments may have made mistakes, because he is human, but his disposition of
mind is essentially Catholic and
he does not deserve to be ranked among the promoters of heresy.
Scriptural
allegorism
The principal passages on
the inspiration, meaning, and interpretation of the Scriptures are preserved in
Greek in the first fifteen chapters of the "Philocalia". According to
Origen, Scripture is inspired because it is the word and work of God. But, far from being an inert
instrument, the inspired author has full possession of his faculties, he is
conscious of what he is writing; he is physically free to deliver his message
or not; he is not seized by a passing delirium like the pagan oracles, for bodily disorder,
disturbance of the senses, momentary loss of reason are but so many proofs of the action of the evil spirit. Since Scripture is from God, it ought to have the distinctive
characteristics of the Divine works: truth, unity, and fullness. The word of God cannot possibly be untrue; hence no errors or contradictions can be admitted
in Scripture (Commentary on John X.3). The
author of the Scriptures being one, the Bible is less a collection of books than one and the
same book (Philoc., V, iv-vii), a perfect harmonious instrument (Philoc., VI,
i-ii). But the most Divine note of Scripture is its fullness: "There is
not in the Holy Books the smallest passage (cheraia) but reflects the
wisdom of God"
(Philoc., I, xxviii, cf. X, i). True there are imperfections in the Bible: antilogies, repetitions, want of continuity;
but these imperfections become perfections by leading us to the allegory and
the spiritual meaning (Philoc., X, i-ii).
At one time Origen,
starting from the Platonic
trichotomy, distinguishes the body, the soul, and the spirit of Holy Scripture; at another, following a more
rational terminology, he distinguishes only between the letter and the spirit.
In reality, the soul,
or the psychic signification, or moral meaning (that is the moral
parts of Scripture, and the moral applications of the other parts)
plays only a very secondary rôle, and we can confine ourselves to the
antithesis: letter (or body) and spirit.
Unfortunately this antithesis is not free from equivocation. Origen does not
understand by letter (or body) what we mean today by the literal sense, but the
grammatical sense, the proper as opposed to the figurative meaning. Just so he
does not attach to the words spiritual meaning the same signification as we do:
for him they mean the spiritual sense properly so called (the meaning added to
the literal sense by the express wish of God attaching a special signification
to the fact related or the manner of relating them), or the figurative as
contrasted with the proper sense, or the accommodative sense, often an
arbitrary invention of the interpreter, or even the literal sense when it is
treating of things spiritual. If this terminology is kept in mind there is
nothing absurd in the principle he repeats so often: "Such a passage of
the Scripture as no corporal meaning." As examples Origen cites the anthropomorphisms, metaphors, and symbols which ought
indeed to be understood figuratively.
Though he warns us that
these passages are the exceptions, it must be confessed that he allows too many
cases in which the Scripture is not to be understood according to the letter;
but, remembering his terminology, his principle is unimpeachable. The two great
rules of interpretation laid sown by the Alexandria catechist, taken by
themselves and independently of erroneous applications, are proof against criticism. They may
be formulated thus:
- Scripture must be interpreted in a manner worthy
of God, the author of Scripture.
- The corporal sense or the letter of Scripture
must not be adopted, when it would entail anything impossible, absurd, or
unworthy of God.
The abuse arises from the application of these rules.
Origen has recourse too easily to allegorism to explain purely apparent
antilogies or antinomies. He considers that certain narratives or ordinances of
the Bible would be unworthy of God if they had to be taken according to the letter, or
if they were to be taken solely according to the letter. He justifies
the allegorism by the fact that otherwise certain accounts or certain precepts now abrogated would be useless and profitless for the
reader: a fact which appears to him contrary to the providence of the Divine
inspirer and the dignity of Holy Writ. It will thus be seen that though the criticisms
directed against his allegorical method by St. Epiphanius and St. Methodius were not groundless, yet many of
the complaints arise from a misunderstanding.
Subordination
of the divine persons
The three Persons of the
Trinity are distinguished from all creatures by the three following
characteristics: absolute immateriality, omniscience, and substantial sanctity. As is well known many ancient ecclesiastical writers attributed to created
spirits an aerial or ethereal envelope without which they could not act. Though
he does not venture to decide categorically, Origen inclines to this view, but,
as soon as there is a question of the Divine Persons, he is perfectly sure that
they have no body and are not in a body; and this characteristic belongs to the
Trinity alone (De Principiis IV.27, I.6, II.2.2, II.4.3, etc.). Again the knowledge of every creature, being
essentially limited, is always imperfect and capable of being increased. But it
would be repugnant for the Divine Persons to pass from the state of ignorance to knowledge. How could the Son, who is the
Wisdom of the Father, be ignorant of anything (Commentary on John I.27; Against Celsus VI.17). Nor
can we admit ignorance in
the Spirit who "searcheth the deep things of God" (De Principiis I.5.4, I.6.2, I.7.3; "In Num. him.", XI, 8
etc.). As substantial holiness is the exclusive privilege of the
Trinity so also is it the only source of all created holiness. Sin is forgiven only by the
simultaneous concurrence of the Father, the Son, and the Holy Ghost; no one is
sanctified at baptism save
through their common action; the soul in which the Holy Ghost indwells
possesses likewise the Son and the Father. In a word the three Persons of the
Trinity are indivisible in their being, their presence, and their operation.
Along with these perfectly orthodox texts there are some which must be
interpreted with diligence, remembering as we ought that the language of theology was not yet fixed and that Origen
was often the first to face these difficult problems. It will then appear that
the subordination of the Divine Persons, so much urged against Origen,
generally consists in differences of appropriation (the Father creator, the Son
redeemer, the Spirit sanctifier) which seem to attribute to the Persons an
unequal sphere of action, or in the liturgical practice of praying the Father through the Son
in the Holy Ghost, or in the theory so widespread in the Greek Church of the first five centuries, that
the Father has a pre-eminence of rank (taxis) over the two other
Persons, inasmuch as in mentioning them He ordinarily has the first place, and
of dignity (axioma) because He represents the whole Divinity, of which
He is the principle (arche), the origin (aitios), and the
source (pege). That is why St. Athanasius defends Origen's orthodoxy concerning the Trinity and why St.
Basil and St. Gregory of Nazianzus replied to the heretics who claimed the support of his
authority that they misunderstood him.
The
origin and destiny of rational beings
Here we encounter an
unfortunate amalgam of philosophy and theology. The system that results is not
coherent, for Origen, frankly recognizing the contradiction of the incompatible
elements that he is trying to unify, recoils from the consequences, protests
against the logical
conclusions, and oftentimes corrects by orthodox professions of faith the heterodoxy of his speculations. It must be
said that almost all the texts about to be treated of, are contained in the "De
principiis",
where the author treads on most dangerous ground. The system may be reduced to
a few hypotheses, the error and danger of which were not
recognized by Origen.
(1) Eternity of
Creation
Whatever exists outside of God was created by Him: the Alexandrian
catechist always defended this thesis most energetically against the pagan philosophers who admitted an uncreated matter (De Principiis II.1.5;
"In Genes.", I, 12, in Migne, XII, 48-9). But he believes that God created from eternity, for "it is absurd", he
says, "to imagine the nature of God inactive, or His goodness inefficacious, or His dominion
without subjects" (De Principiis III.5.3).
Consequently he is forced to admit a double infinite series of worlds before and after
the present world.
(2) Original Equality
of the Created Spirits.
"In the beginning all intellectual natures were created equal and
alike, as God had no
motive for creating them otherwise" (De Principiis II.9.6).
Their present differences arise solely from their different use of the gift of free will. The spirits created good and happy grew tired of their happiness (op. cit., I, iii, 8), and, though
carelessness, fell, some more some less (I, vi, 2). Hence the hierarchy of the angels; hence also the four categories of
created intellects: angels,
stars (supposing, as is probable, that they are animated, De Principiis I.7.3),
men, and demons. But their rôles may be one day changed; for what free will has done, free will can undo, and the Trinity alone is
essentially immutable in good.
(3) Essence and Raison
d'Être of Matter
Matter exists only for the
spiritual; if the spiritual did not need it, matter would not exist, for its
finality is not in itself. But it seems to Origen - though he does not venture
to declare so expressly - that created spirits even the most perfect cannot do
without an extremely diluted and subtle matter which serves them as a vehicle
and means of action (De Principiis II.2.1, I.6.4, etc.). Matter was, therefore,
created simultaneously with the spiritual, although the spiritual is logically prior; and matter will never cease
to be because the spiritual, however perfect, will always need it. But matter
which is susceptible of indefinite transformations is adapted to the varying
condition of the spirits. "When intended for the more imperfect spirits,
it becomes solidified, thickens, and forms the bodies of this visible world. If
it is serving higher intelligences, it shines with the brightness of the
celestial bodies and serves as a garb for the angels of God, and the children of the
Resurrection"
(De Principiis II.2.2).
(4) Universality of the
Redemption and the Final Restoration
Certain Scriptural texts,
e.g., 1 Corinthians 15:25-28, seem to extend to all rational beings the benefit of the Redemption,
and Origen allows himself to be led also by the philosophical principle which he enunciates
several times, without ever proving it, that the end is always like the
beginning: "We think that the goodness of God, through the mediation of Christ, will bring all creatures to one
and the same end" (De Principiis I.6.1-3).
The universal restoration (apokatastasis) follows necessarily from
these principles.
On the least reflection, it
will be seen that these hypotheses, starting from contrary points of view, are
irreconcilable: for the theory of a final restoration is diametrically opposed
to the theory of successive indefinite trials. It would be easy to find in the
writings of Origen a mass of texts contradicting these principles and
destroying the resulting conclusions. He affirms, for instance, that the
charity of the elect in heaven does not fail; in their case
"the freedom of the will will be bound so that sin will be impossible" (In
Roman., V, 10). So, too, the reprobate will always be fixed in evil, less from the inability to free
themselves from it, than because they wish to be evil (De Principiis I.8.4), for
malice has become natural to them, it is as a second nature in them (In Joann.,
xx, 19). Origen grew angry when accused of teaching the eternal salvation of the devil. But the hypotheses
which he lays down here and there are none the less worthy of censure. What can
be said in his defence, if it be not with St. Athanasius (De decretis Nic.,
27), that we must not seek to find his real opinion in the works in which he
discusses the arguments for and against doctrine as an intellectual exercise or amusement; or, with St. Jerome (Ad Pammach. Epist., XLVIII, 12),
that it is one thing to dogmatize and another to enunciate hypothetical
opinions which will be cleared up by discussion?
Origenist controversies
Origenist controversies
The discussions concerning
Origen and his teaching are of a very singular and very complex character. They
break out unexpectedly, at long intervals, and assume an immense importance
quite unforeseen in their humble beginnings. They are complicated by
so many personal disputes and so many questions foreign to the fundamental
subject in controversy that a brief and rapid exposé of the polemics
is difficult and well-nigh impossible. Finally they abate so suddenly that one
is forced to conclude that the controversy was superficial and that Origen's orthodoxy was not the sole point in dispute.
First
Origenist Crisis
It broke out in the deserts of Egypt, raged in Palestine, and ended at
Constantinople with the condemnation of St. Chrysostom (392-404). During the second half
of the fourth century the monks of Nitria professed an exaggerated
enthusiasm for Origen, whilst the neighbouring brethren of Sceta, as a result
of an unwarranted reaction and an excessive fear of allegorism, fell into Anthropomorphism. These doctrinal discussions gradually invaded the monasteries of Palestine, which were under the
care of St. Epiphanius,
Bishop of Salamis, who, convinced of the dangers of
Origenism, had combatted it in his works and was determined to prevent its
spread and to extirpate it completely. Having gone to Jerusalem in 394, he
preached vehemently against Origen's errors, in presence of the bishop of that city, John, who was deemed
an Origenist. John in turn spoke against Anthropomorphism, directing his discourse so clearly
against Epiphanius that no on could be mistaken. Another incident soon helped
to embitter the dispute. Epiphanius had raised Paulinian, brother of St. Jerome, to the priesthood in a place subject to the See of Jerusalem. John complained bitterly of this
violation of his rights, and
the reply of Epiphanius was not of a nature to appease him.
Two new combatants were now
ready to enter the lists. From the time when Jerome and Rufinus settled, one at
Bethlehem and the other at Mt. Olivet, they had lived in brotherly friendship.
Both admired, imitated, and translated Origen, and were on most amicable terms
with their bishop, when
in 392 Aterbius, a monk of
Sceta, came to Jerusalem and accused them of both of Origenism. St. Jerome, very sensitive to the question of orthodoxy, was much hurt by the insinuation
of Aterbius and two years later sided with St. Epiphanius, whose reply to John of Jerusalem
he translated into Latin. Rufinus learnt, it is not known how, of this
translation, which was not intended for the public, and Jerome suspected him of
having obtained it by fraud. A reconciliation was effected
sometime later, but it was not lasting. In 397 Rufinus, then at Rome, had translated Origen's "De
principiis"
into Latin, and in his preface followed the example of St. Jerome, whose dithyrambic eulogy addressed
to the Alexandrian catechist he remembered. The solitary of Bethlehem,
grievously hurt at this action, wrote to his friends to refute the perfidious
implication of Rufinus, denounced Origen's errors to Pope Anastasius, tried to win
the Patriarch of
Alexandria over to the anti-Origenist cause,
and began a discussion with Rufinus, marked with great bitterness on both
sides.
Until 400 Theophilus of Alexandria was an acknowledged Origenist. His
confident was Isidore, a former monk of Nitria, and his friends,
"the Tall Brothers", the accredited leaders of the Origenist party.
He had supported John of Jerusalem against St. Epiphanius, whose Anthropomorphism he denounced to Pope Siricius. Suddenly he changed his views,
exactly why was never known. It is said that the monks of Sceta, displeased with his
paschal letter of 399, forcibly invaded his episcopal residence and threatened
him with death if he did not chant the palinody. What is certain is that he had
quarreled with St. Isidore over money matters and with "the Tall
Brothers", who blamed his avarice and his worldliness. As Isidore and
"the Tall Brothers" had retired to Constantinople, where Chrysostom
extended his hospitality to them and interceded for them, without, however,
admitting them to communion till the censures pronounced against them had been
raised, the irascible Patriarch of Alexandria determined on this plan: to suppress
Origenism everywhere, and under this pretext ruin Chrysostom, whom he hated and envied. For four years he was mercilessly
active: he condemned Origen's books at the Council of
Alexandria (400),
with an armed band he expelled the monks from Nitria, he wrote to the bishops of Cyprus and Palestine to win them over to
his anti-Origenist crusade, issued paschal letters in 401, 402, and 404 against
Origen's doctrine,
and sent a missive to Pope Anastasius asking for the condemnation of Origenism.
He was successful beyond his hopes; the bishops of Cyprus accepted his invitation. Those of
Palestine, assembled at Jerusalem, condemned the errors pointed out to them, adding that
they were not taught amongst them. Anastasius, while declaring that Origen was
entirely unknown to him, condemned the propositions extracted from his books. St. Jerome undertook to translate into Latin
the various elucubrations of the patriarch, even his virulent diatribe against
Chrysostom. St. Epiphanius,
preceding Theophilus to Constantinople, treated St. Chrysostom as temerarious,
and almost heretical,
until the day the truth began
to dawn on him, and suspecting that he might have been deceived, he suddenly
left Constantinople and died at sea before arriving at Salamis.
It is well known how
Theophilus, having been called by the emperor to explain his conduct towards Isidore
and "the Tall Brothers", cleverly succeeded by his machinations in
changing the rôles. Instead of being the accused, he became the accuser, and
summoned Chrysostom to appear before the conciliabule of the Oak (ad Quercum),
at which Chrysostom was condemned. As soon as the vengeance of Theophilus was
satiated nothing more was heard of Origenism. The Patriarch of Alexandria began to read Origen, pretending
that he could cull the roses from among the thorns. He became reconciled with
"the Tall Brothers" without asking them to retract. Hardly had the
personal quarrels abated when the spectre of Origenism vanished.
Second
Origenistic Crisis
In 514 certain heterodox
doctrines of a very singular character had already spread among the monks of Jerusalem and its environs. Possibly the
seeds of the dispute may have been sown by Stephen Bar-Sudaili, a troublesome monk expelled from Edessa, who joined to an Origenism of his
own brand certain clearly pantheistic views. Plotting and intriguing
continued for about thirty years, the monks suspected of Origenism being in
turn expelled from their monasteries, then readmitted, only to be driven
out anew. Their leaders and protectors were Nonnus, who till his death in 547
kept the party together, Theodore Askidas and Domitian who had won the favour
of the emperor and were named bishops, one to the See of Ancyra in Galatia, the other to that of
Caesarea in Cappadocia, though they continued to reside at court (537). In
these circumstances a report against Origenism was addressed to Justinian, by
whom and on what occasion it is not known, for the two accounts that have come
down to us are at variance (Cyrillus of Scythopolis, "Vita Sabae"; and
Liberatus, "Breviarium", xxiii). At all events, the emperor then
wrote his "Liber adversus Origenem", containing in addition to an exposé
of the reasons for condemning it twenty-four censurable texts taken from the "De
principiis",
and lastly ten propositions to be anathematized. Justinian ordered the patriarch Mennas to call together all the bishops present in Constantinople and make
them subscribe to these anathemas. This was the local synod (synodos
endemousa) of 543. A copy of the imperial edict had been addressed to the
other patriarchs,
including Pope Vigilius,
and all gave their adhesion to it. In the case of Vigilius especially we have
the testimony of Liberatus (Breviar., xxiii) and Cassiodorus (Institutiones, 1).
It had been expected that
Domitian and Theodore Askidas, by their refusal to condemn Origenism, would
fall into disfavour at Court; but they signed whatever they were asked to sign
and remained more powerful than ever. Askidas even took revenge by persuading
the emperor to have Theodore of Mopsuestia, who was deemed the sworn enemy of Origen, condemned (Liberatus,
"Breviar.", xxiv; Facundas of Hermianus, "Defensio trium
capitul.", I, ii; Evagrius, "Hist.", IV, xxxviii).
Justinian's new edict, which is not extant, resulted in the assembling of the
fifth ecumenical council, in which Theodore of Mopsuestia, Ibas, and Theodoretus were condemned (553).
Were Origen and Origenism anathematized? Many learned writers believe so;
an equal number deny that they were condemned; most modern authorities are
either undecided or reply with reservations. Relying on the most recent studies
on the question it may be held that:
- It is certain that the fifth general council was convoked
exclusively to deal with the affair of the Three
Chapters, and that
neither Origen nor Origenism were the cause of it.
- It is certain that the council opened on 5 May, 553, in spite
of the protestations of Pope
Vigilius, who
though at Constantinople refused to attend it, and that in the eight
conciliary sessions (from 5 May to 2 June), the Acts of which we possess,
only the question of the Three
Chapters is
treated.
- Finally it is certain that only the Acts concerning the affair of the Three
Chapters were
submitted to the pope for his approval, which was given on 8 December,
553, and 23 February, 554.
- It is a fact that Popes Vigilius, Pelagius I (556-61), Pelagius
II (579-90), Gregory
the Great (590-604),
in treating of the fifth council deal only with the Three
Chapters, make no
mention of Origenism, and speak as if they did not know of its condemnation.
- It must be admitted that before the opening of
the council, which had been delayed by the resistance of the pope, the bishops already assembled at Constantinople had to
consider, by order of the emperor, a form of Origenism that had
practically nothing in common with Origen, but which was held, we know, by one of the Origenist parties in Palestine.
The arguments in corroboration of this hypothesis may be found in Dickamp
(op. cit., 66-141).
- The bishops certainly subscribed to the fifteen anathemas proposed by the emperor (ibid., 90-96); and
admitted Origenist, Theodore of Scythopolis, was forced to retract (ibid., 125-129); but
there is no proof that the approbation of the pope, who was at that time protesting against the
convocation of the council, was asked.
- It is easy to understand how this
extra-conciliary sentence was mistaken at a later period for a decree of the actual ecumenical
council.
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by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart
of Mary.
ORIGÈNE, Contre Celse : http://remacle.org/bloodwolf/eglise/origene/table.htm
ORIGÈNE, Exhortation au martyre : http://www.patristique.org/Origene-Exhortation-au-martyre.html
ORIGÈNE, Des Principes : http://remacle.org/bloodwolf/erudits/photius/origene.htm
Cardinal JEAN DANIÉLOU, Origène : http://www.jesuites.com/2012/07/origene-danielou/