vendredi 31 mai 2013

LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE REINE



Mémoire de la Vierge Marie Reine

(Ier siècle)

Les litanies le chantaient depuis des siècles: "Reine des anges... reine des patriarches ... reine des apôtres ..." Le Pape Pie XII ne fait que reprendre cette longue tradition en instaurant la fête de "Marie, reine", en 1954.

Fêtes mariales

Mémoire de la Vierge Marie Reine, qui mit au monde le Fils de Dieu, prince de la paix, dont le règne n'aura pas de fin. Le peuple chrétien, aime la saluer Reine du ciel et Mère de miséricorde.

Martyrologe romain

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1720/Memoire-de-la-Vierge-Marie-Reine.html

LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE REINE

Fête prescrite par Pie XII en 1954.

Textes de la Messe

die 31 maii

BEATÆ MARIÆ VIRGINIS REGINÆ

II classis (ante CR 1960 : duplex II classis)

Ant. ad Introitum.

Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis Regínæ, de cuius solemnitáte gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. (T.P. Allelúia, allelúia.)

Ps. 44, 2.

Effúndit cor meum verbum bonum ; dico ego carmen meum Regi.

V/. Glória Patri.

In Missis votivis :

Ant. ad Introitum. Sedulius.

Salve, sancta Parens, eníxa puérpera Regem : qui cælum terrámque regit in sǽcula sæculórum. (T.P. Allelúia, allelúia.)

Ps. 44, 2.

Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi.

Oratio.

Concéde nobis, quǽsumus, Dómine : ut, qui solemnitátem (commemoratiónem) beátae Maríae Vírginis Regínae nostrae celebrámus ; eius muníti præsídio, pacem in præsénti et glóriam in futúro cónsequi mereámur. Per Dóminum.

Et fit commemoratio S. Petronillæ, Virginis :

Oratio.

Exáudi nos, Deus, salutáris noster : ut, sicut de beátæ Petroníllæ Vírginis tuæ festivitáte gaudémus ; ita piæ devotiónis erudiámur affectu. Per Dóminum nostrum.

Léctio libri Sapiéntiæ.

Eccli. 24, 5 et 7, 9-11, 30-31.

Ego ex ore Altíssimi prodívi, primogénita ante omnem creatúram ; ego in altíssimis habitávi, et thronus meus in colúmna nubis. In omni terra steti : et in omni pópulo, et in omni gente primátum hábui, et ómnium excelléntium et humílium corda virtúte calcávi. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me, non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt.

Graduale. Apoc. 19, 16.

Ipse habet in vestiménto et in fémore suo scriptum : Rex regum et Dóminus dominántium.

V/. Ps. 44, 10. Regína adstat ad déxteram eius, ornáta auro ex Ophir.

Allelúia, allelúia. V/. Salve, Regína misericórdiae, tu nos ab hoste prótege, et mortis hora súscipe. Allelúia.

Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur :

Allelúia, allelúia. V/. Beáta es, Virgo María, quæ sub Cruce Dómini sustinuísti.

Allelúia. V/. Nunc cum eo regnas in ætérnum. Allelúia.

Post Septuagesimam, omissis Allelúia et versu sequenti, dicitur

Tractus.

Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola interemísti.

V/. Quæ Gabriélis Archángeli dictis credidísti.

V/. Dum Virgo Deum et hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti.

V/. Dei Génetrix, intercéde pro nobis.

+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.

Luc. 1, 26-33.

In illo témpore : Missus est Angelus Gábriël a Deo in civitátem Galilǽæ, cui nomen Názareth, ad Vírginem desponsátam viro, cui nomen erat Ioseph, de domo David, et nomen Vírginis María. Et ingréssus Angelus ad eam, dixit : Ave, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus. Quæ cum audísset, turbáta est in sermóne eius : et cogitábat, qualis esset ista salutátio. Et ait Angelus ei : Ne tímeas, María, invenísti enim grátiam apud Deum : ecce, concípies in útero et páries fílium, et vocábis nomen eius Iesum. Hic erit magnus, et Fílius Altíssimi vocábitur, et dabit illi Dóminus Deus sedem David, patris eius : et regnábit in domo Iacob in ætérnum, et regni eius non erit finis.

Credo

Ant. ad Offertorium.

Regáli ex progénie María exórta refúlget ; cuius précibus nos adiuvári, mente et spíritu devotíssime póscimus. (T.P. Allelúia.)

Secreta

Accipe, quǽsumus, Dómine, múnera laetántis Ecclésiæ, et, beátæ Vírginis Maríæ Regínæ suffragántibus méritis, ad nostræ salútis auxílium proveníre concéde. Per Dóminum.

Pro S. Petronilla

Secreta

Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuorum honore Sanctórum : quorum se meritis de tribulatione percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum.

Præfatio de B. Maria Virg. Et te in Festivitáte.

Ant. ad Communionem.

Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium. (T.P. Allelúia.)

Postcommunio

Celebrátis solémniis, Dómine, quæ pro sanctæ Maríæ Regínæ nostræ festivitáte (memória) perégimus : eius, quǽsumus, nobis intercessióne fiant salutária ; in cuius honóre sunt exsultánter impléta. Per Dóminum.

Pro S. Petronilla

Postcommunio

le 31 mai

LA Bse VIERGE MARIE REINE

IIème classe (avant 1960 : double IIème classe)

Introït

Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie Reine. Cette solennité réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.)

De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi. [1]

Aux Messes votives :

Introït

Salut, ô Mère sainte ; mère qui avez enfanté le Roi qui régit le ciel et la terre dans les siècles des siècles. (T.P. Alléluia, alléluia.)

De mon cœur a jailli une parole excellente, c’est que je consacre mes œuvres à mon Roi.

Collecte

Accordez-nous, nous vous en prions, Seigneur : alors que nous célébrons la solennité (commémoraison) de la bienheureuse Vierge Marie notre Reine ; faites que nous soyons fortifiés par sa protection et que nous méritions d’obtenir la paix dans le présent et la gloire dans le futur.

Et on fait mémoire de Ste Pétronille, Vierge :

Collecte

Exaucez-nous, ô Dieu notre Sauveur, afin que, comme la fête de la Bienheureuse Pétronille, votre Vierge, nous donne la joie, elle nous enseigne aussi la ferveur d’une sainte dévotion.

Lecture du livre de la Sagesse.

Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée. J’ai parcouru toute la terre : sur tous les peuples, et sur toutes les nations j’ai exercé l’empire, j’ai foulé aux pieds par ma puissance les coeurs de tous les grands et des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle.

Graduel

Sur son vêtement et sur son baudrier il porte ce nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

V/. La reine se tient à sa droite, en vêtements tissus d’or.

Allelúia, allelúia. V/. Salut, Reine de miséricorde, protégez-nous de l’ennemi, et accueillez-nous à l’heure de la mort. Alléluia.

Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit :

Allelúia, allelúia. V/. Heureuse êtes-vous, Vierge Marie, vous qui vous teniez debout sous la Croix du Seigneur.

Allelúia. V/. Maintenant, vous régnez avec lui pour l’éternité. Alléluia.

Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et le verset suivant et on dit

Trait

Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à vous seule toutes les hérésies.

V/. Car vous avez cru à la parole de l’Archange Gabriel.

V/. Car, étant Vierge vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes restée Vierge inviolée.

V/. Mère de Dieu, intercédez pour nous.

Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.

En ce temps-là, l’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. L’ange, étant entré auprès d’elle, lui dit : Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Elle, l’ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle se demandait quelle pouvait être cette salutation. Et l’ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Voici que vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu 1ui donnera le trône de David son père, et il régnera éternellement sur la maison de Jacob ; et son règne n’aura pas de fin.

Credo

Offertoire

Issue d’une race royale, Marie rayonne ; que sa prière nous secoure, nous le demandons ardemment de toute notre âme et de tout notre esprit. (T.P. Alléluia.)

Secrète

Recevez, nous vous en prions, Seigneur, les dons de votre Église en fête, et, grâce aux mérites qui intercédent pour nous de la bienheureuse Vierge Marie Reine, permettez qu’ils nous aident à parvenir à notre salut.

Pour Ste Pétronille

Secrète

Qu’elle vous soit agréable, Seigneur, l’offrande que vous fait votre peuple saint en l’honneur de vos Saints, grâce aux mérites desquels il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation.

Préface de la bienheureuse Vierge Marie Et en cette Fête.

Communion

O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous. (T.P. Alléluia.)

Postcommunion

Nous venons de célébrer les solennités, Seigneur, en la fête (mémoire) de sainte Marie, notre Reine : nous vous en prions, que par son intercession elles nous soient salutaires ; puisque c’est en son honneur que nous les avons accomplies dans la joie.

Pour Ste Pétronille

Postcommunion

Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intercession de la sainte dont nous célébrons la fête.

[1] Ce propre a été composé avec la version du psautier Béa, nous gradons la traduction de la vulgate traditionnelle.

Office

AUX PREMIÈRES VÊPRES. avant 1960

Tout au commun sauf :

Capitule. Eccl. 24, 5-7. Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée.

V/. Salut, Reine de miséricorde. (T.P. Alléluia.)

R/. De qui est né le Christ, notre Roi. (T.P. Alléluia.)

Ant.au Magnificat Bienheureuse, * vous qui avez cru ce qui vous a été dit de la part du Seigneur : avec le Christ vous régnez à jamais. (T.P. Alléluia.)

A MATINES.

Invitatoire. Le Christ Roi, qui couronna sa Mère, * Venez, adorons-le. (T.P. Alléluia.)

Hymnus

Rerum suprémo in vértice

Regína, Virgo, sísteris,

Exuberánter ómnium

Ditáta pulchritúdine.

Princeps opus formósior

Verbo creánti prǽnites,

Prædestináta Fílium,

Qui prótulit te, gígnere.

Ut Christus alta ab árbore

Rex purpurátus sánguine,

Sic passiónis párticeps,

Tu Mater es viventium.

Tantis decóra láudibus,

Ad nos ovántes réspice,

Tibíque sume grátulans

Quod fúndimus præcónium.

Hymne

Au sommet de la création, en Reine,

ô Vierge, vous vous dressez,

surabondamment enrichie

par la beauté de l’univers.

Sa première œuvre, la plus belle,

vous brillez avant le Verbe créateur,

prédestinée à engendrer

le Fils qui vous a créée.

Comme le Christ, sur l’arbre sublime,

est Roi dans sa pourpre sanglante,

ainsi, prenant part à la passion,

vous êtes la Mère des vivants.

Ornée de si grandes gloires,

regardez vers nous, qui vous acclamons,

et recevez la louange reconnaissante

que nous chantons en votre honneur.

Gloire à vous, Ô Jésus,

qui êtes né de la vierge,

ainsi qu’au Père et à l’Esprit-Saint,

dans les siècles éternels. Amen.

Au premier nocturne.

Ant. T.P. [Pendant le Temps pascal, les trois psaumes de chacun des nocturnes des Matines sont dits sous une seule antienne.]Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni. Alléluia.

Extra Tempus paschale : Ant. 1 Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni.

Ant. 2 Comme une myrrhe * de choix, vous avez exhalé un parfum suave, ô sainte Mère de Dieu.

Ant. 3 Devant le trône * de cette Vierge, chantez-nous souvent de doux cantiques qui nous rappellent ses saintes actions.

V/. Salut, Reine de miséricorde. (T.P. Alléluia.)

R/. De qui est né le Christ, notre Roi. (T.P. Alléluia.)

Du livre de l’Ecclésiastique. Cap. 24, 5-11 ; 14-16 ; 24-30.

Première leçon. Je suis issue de la bouche du Très-Haut et comme une vapeur j’ai couvert la terre. J’ai habité dans les cieux et mon trône était une colonne de nuée. Seule j’ai fait le tour du cercle des cieux, j’ai parcouru la profondeur des abîmes. Dans les flots de la mer, sur toute la terre, chez tous les peuples et toutes les nations, j’ai régné. Parmi eux tous j’ai cherché le repos, j’ai cherché en quel patrimoine m’installer.

R/. Bienheureuse êtes-vous, Marie, qui avez cru le Seigneur : elles se sont accomplies en vous, les annonces qui vous ont été faites. * Voici que vous avez été élevée au-dessus des chœurs des Anges, aux royaumes célestes. (T.P. Alléluia.) V/. Salut, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. * Voici que.

Deuxième leçon. Avant les siècles, dès le commencement j’ai été créée, éternellement je subsisterai. Dans la Tente sainte, en sa présence, j’ai officié ; c’est ainsi qu’en Sion je me suis établie, et que dans la cité bien-aimée j’ai trouvé mon repos, qu’en Jérusalem j’exerce mon pouvoir. Je me suis enracinée chez un peuple plein de gloire, dans le domaine du Seigneur, en son patrimoine.

R/. Rappelons la dignité de la Vierge Marie. * Car, avec le Christ, elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.) V/. Célébrons la gloire de notre Reine. * Car.

Troisième leçon. Je suis la mère du pur amour, de la crainte, de la connaissance et de la digne espérance. En moi est toute grâce de voie et vérité, en moi toute espérance de vie et de force. Venez à moi, vous qui me désirez ; et rassasiez-vous de mes produits. Car mon souvenir est plus doux que le miel, mon héritage plus doux qu’un rayon de miel. Ceux qui me mangent auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’obéit n’aura pas à en rougir et ceux qui font mes œuvres ne pécheront pas. Ceux qui me font connaître auront la vie éternelle.

R/. Dieu l’a choisie, et l’a prédestinée : * Il a posé sur sa tête la couronne de gloire. (T.P. Alléluia.) V/. Et sous sa tente il la fit habiter. * Il a posé. Gloire au Père. * Il a posé.

Au deuxième nocturne.

Ant. T.P. Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez. (T.P. Alléluia.)

Extra Tempus paschale : Ant. 1 Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez.

Ant. 2 Dieu la protège * de son regard : Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée.

Ant. 3 Comme celui de tous ceux qui possèdent la vraie joie *, notre refuge est en vous, sainte Mère de Dieu.

V/. Près de la croix de Jésus, sa mère se tenait debout. (T.P. Alléluia.)

R/. Associée à sa passion, Reine du monde entier. (T.P. Alléluia.)

Sermon de saint Pierre Canisius Prêtre.

Quatrième leçon. Pourquoi n’adresserions-nous pas à la très Sainte Vierge Marie le titre de Reine, à la suite de Damascène, d’Athanase et des autres, puisque son père David, roi illustre, aussi bien que son fils, Roi des rois et Seigneur des seigneurs dont l’empire est sans fin, reçoivent dans les Écritures la louange la plus éclatante ? Elle est reine, en outre, si nous la comparons à ceux qui, pareils à des rois, ont obtenu la royauté céleste avec le Christ, souverain Roi, à titre de cohéritiers et, selon la parole de l’Écriture, établis avec lui comme sur le même trône. Et elle est la Reine qui ne le cède à aucun des élus, mais elle l’emporte en dignité sur les Anges aussi bien que sur les hommes, d’autant plus que rien ne peut l’emporter sur elle en sublimité et en sainteté, puisque seule elle a le même Fils que Dieu le Père et que, n’ayant au-dessus d’elle que Dieu et le Christ, elle voit tout le reste au-dessous d’elle.

R/. Recevez la parole, Vierge Marie, qui vous a été apportée de la part du Seigneur : * Voici que vous concevrez et que vous enfanterez un Dieu qui est également homme. (T.P. Alléluia.) V/. Et vous recevrez le titre de Reine sur toutes les nations. * Voici.

Cinquième leçon. Le grand Athanase a dit de façon remarquable : Marie est tenue non seulement pour Mère de Dieu, mais encore, exactement et véritablement, pour Reine et Souveraine, puisque le Christ, né de cette Vierge Mère, demeure Dieu et Seigneur tout autant que Roi. C’est donc à cette Reine qu’on rapporte la parole du Psalmiste : La Reine s’est tenue à ta droite, dans son vêtement d’or. On a donc raison d’appeler Marie non seulement Reine du ciel, mais encore Reine des cieux, comme mère du Roi des Anges, comme amie et épouse du Roi des cieux. C’est donc bien toi, très auguste Reine, c’est toi, Mère très fidèle, ô Marie, que nul n’implore pieusement en vain, à qui tous les mortels sont liés par le souvenir éternel de tes bienfaits, c’est toi que je prie et supplie inlassablement et avec respect de vouloir bien ratifier et agréer tous les témoignages de ma dévotion envers toi, de daigner mesurer les faibles hommages que je te présente selon le zèle avec lequel ma volonté les offre, et de daigner les recommander à ton Fils tout-puissant.

R/. Celui-ci est placé pour la chute et le relèvement d’un grand nombre. * Et vous-même, un glaive vous transpercera l’âme. (T.P. Alléluia.) V/. Salut, Mère du Christ, associée à la passion, Reine du monde entier. * Et vous-même.

De l’Encyclique du Pape Pie XII [Encyclique Ad cœli Reginam, du 11 octobre 1954. Institution de la fête.].

Sixième leçon. Les monuments de l’antiquité chrétienne, les prières de la liturgie, le sens religieux inné du peuple chrétien, les œuvres d’art, nous ont fourni des témoignages qui affirment l’excellence de la Vierge Mère de Dieu en sa dignité royale. Nous avons aussi prouvé que les raisons déduites par la théologie du trésor de la foi divine confirment pleinement cette vérité. De tant de témoignages cités, il se forme un concert dont l’écho résonne au loin pour célébrer le caractère suprême de la gloire royale de la Mère de Dieu et des hommes, « élevée désormais au royaume céleste au-dessus des chœurs angéliques. » ; Ayant acquis, après de mûres et longues réflexions, la conviction que de grands avantages en découleront pour l’Église si cette vérité solidement démontrée resplendit avec plus d’évidence aux yeux de tous, comme une lampe brille davantage posée sur son candélabre, par Notre Autorité Apostolique, Nous décrétons et instituons la Fête de Marie Reine que l’on célébrera chaque année dans le monde entier le 31 mai.

R/. Un signe grandiose apparut au ciel : * Une Femme que le soleil enveloppe, la lune est sous des pieds, et douze étoiles couronnent sa tête. (T.P. Alléluia.) V/. Son Fils règne à jamais. * Une Femme. Gloire au Père. * Une Femme.

Au troisième nocturne. Ant. T.P. Réjouissez-vous, Vierge Marie *, vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier. Alléluia.

Extra Tempus paschale : Ant. 1 Réjouissez-vous, Vierge Marie *, vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier

Ant. 2 Rendez-moi digne * de vous louer, ô Vierge sainte ; donnez-moi de la force contre vos ennemis.

Ant. 3 Après l’enfantement, * ô Vierge vous êtes demeurée dans votre intégrité première ; Mère de Dieu, intercédez pour nous.

V/. Tous les âges me diront bienheureuse. (T.P. Alléluia.)

R/. Car le Puissant fit pour moi des merveilles. (T.P. Alléluia.)

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 1, 26-33.

En ce temps-là : l’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. Et le reste.

Homélie de saint Bonaventure Évêque.

Septième leçon. La bienheureuse Vierge Marie est mère du souverain Roi parce qu’elle l’a noblement conçu, comme l’annonce le message que l’Ange lui apporta. Voici, dit-il, que tu vas concevoir et enfanter un fils. Et plus loin : Le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura pas de fin. C’est comme s’il disait expressément : Voici que tu vas concevoir et enfanter pour fils le Roi qui siège éternellement sur le trône royal, et de ce fait tu régneras comme Mère du Roi, et comme Reine tu siégeras sur le trône royal. S’il convient en effet qu’un fils honore sa mère, il convient qu’il lui donne accès au trône royal. Aussi la Vierge Marie, parce qu’elle a conçu celui qui porte inscrit sur sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs, aussitôt qu’elle conçut le Fils de Dieu, fut Reine, non seulement de la terre, mais encore du ciel, ce qui est signifié dans l’Apocalypse par ces paroles : Un signe grandiose apparut au ciel : c’est une Femme, le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête.

R/. Voici que la Vierge concevra et enfantera un Fils. * Et il sera appelé Admirable, Dieu, Fort. (T.P. Alléluia.) V/. Sur le trône de David et sur son royaume il siégera éternellement. * Et.

Huitième leçon. Marie est la Reine la plus illustre par sa gloire, ce que signifie bien le Prophète dans le psaume qui concerne spécialement le Christ et la Vierge Marie, où l’on dit d’abord au sujet du Christ : Ton trône, ô Dieu, dans les siècles des siècles, et un peu plus loin au sujet de la Vierge : La reine s’est tenue à ta droite, c’est-à-dire à la place d’honneur, ce qui s’applique à sa gloire spirituelle. Puis : dans son vêtement d’or, qui représente le vêtement de l’immortalité glorieuse, qui fut attribuée à la Vierge dans son Assomption. Car on ne peut accepter que ce vêtement dont le Christ fut couvert, et qui en outre fut parfaitement sanctifié ici-bas par le Verbe incarné, devienne la pâture des vers. De même qu’il a convenu au Christ de donner à sa Mère la grâce en plénitude dans sa conception, ainsi a-t-il convenu qu’il attribuât la plénitude de gloire en l’Assomption de cette Mère. Et c’est pourquoi il faut affirmer que la Vierge, glorieuse dans son âme et dans son corps, trône auprès de son Fils.

R/. Vous avez été élevée, sainte Mère de Dieu, * Au-dessus des chœurs des Anges, aux célestes royaumes. (T.P. Alléluia.) V/. Intercédez pour nous auprès du Seigneur Jésus Christ. * Au-dessus. Gloire au Père. * Au-dessus.

Neuvième leçon. Marie Reine est encore dispensatrice de la grâce, ce qui fut signifié dans le livre d’Esther, où il est dit : C’est la petite source qui devient un fleuve et s’est transformée en lumière et en soleil. La Vierge Marie, sous la figure d’Esther, est comparée à la diffusion de la source et de la lumière, à cause de la diffusion de la grâce quant à son double fruit : l’action et la contemplation. Car la grâce de Dieu, qui guérit le genre humain, descend jusqu’à nous à travers elle comme par un aqueduc, parce que la dispensation de la grâce appartient à la Vierge non pas par mode de principe, mais par mode de mérite. Par son mérite, donc, la Vierge Marie est la Reine très éminente, par rapport au peuple, puisqu’elle obtient le pardon, triomphe dans le combat et distribue la grâce, et par suite, conduit jusqu’à la gloire.

A LAUDES.

Tout au commun sauf :

Capitule. Eccl. 24, 5-7. Je suis sortie de la bouche du Très-Haut ; je suis née avant toute créature ; j’ai habité sur les lieux les plus élevés, et mon trône était sur une colonne de nuée.

V/. La Vierge Marie est montée aux cieux. (T.P. Alléluia.)

R/. Avec le Christ elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.)

Ant. au Bénédictus Très glorieuse Reine du monde, * ô Marie, toujours Vierge, intercédez pour notre paix et notre salut, vous qui avez engendré le Christ Seigneur, Sauveur de tous. (T.P. Alléluia.)

AUX DEUXIÈMES VÊPRES.

V/. La Vierge Marie est montée aux cieux. (T.P. Alléluia.)

R/. Avec le Christ elle règne à jamais. (T.P. Alléluia.)

Ant. au Magnificat Bienheureuse Mère, * et Vierge intacte, ô Marie, glorieuse Reine du monde, intercédez pour nous auprès du Seigneur. (T.P. Alléluia.)


Dom Gaspard Lefebvre, la Croisade Liturgique

Préambule Jésus-Christ est roi du monde entier parce que, comme Homme-Dieu et par droit de conquête acquis par sa mort sur la croix, il est investi du pouvoir de conduire tous les hommes vers leur destinée surnaturelle.

A cette royauté il fait participer Marie qu’il a choisie pour être sa mère et sa collaboratrice dans l’œuvre du salut du genre humain.

Marie est devenue reine par son « fiat » qui la faisait mère de celui qui occupe « le trône de David à jamais ». Et elle a acquis aussi cette dignité royale en s’unissant à l’oblation de son Fils sur la croix.

Du haut du ciel, où elle fut intronisée le jour de sa glorieuse assomption, elle exerce son règne maternel sur tous les hommes.

Assise à la droite du divin Ressuscité, elle nous obtient par ses mérites passés et par son intercession toujours actuelle, toutes les grâces de protection et de sanctification qui nous sont nécessaires pour atteindre notre fin dernière qui est Dieu.

C’est pour nous faire reconnaître et honorer comme il se doit cette royauté de la Mère de Dieu et des hommes et pour nous en faire bénéficier dans les temps difficiles où nous vivons, que Pie XII a institué « La fête de Marie Reine ».

Dans son encyclique du 11 octobre 1954, le Souverain Pontife montre que le peuple chrétien, en son instinct sûr, a toujours reconnu la dignité royale de celle qui a pour Fils « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ».

Pères, docteurs et papes s’en firent, tout au long des siècles, les interprètes autorisés, et le triomphal témoignage de cette commune croyance éclate dans les splendeurs de l’art et la pénétrante catéchèse de la liturgie.

Les théologiens, à leur tour montrèrent avec succès combien ce titre royal convenait à la Vierge Marie, Mère du Sauveur, intimement unie à l’œuvre rédemptrice de son Fils, et médiatrice de toutes grâces. La messe et l’office de ce jour résument toute cette doctrine, et nous font rendre à cette Reine les hommages qui lui sont dus en même temps que solliciter ses faveurs.

Par la liturgie de la parole et du sacrifice puisons :

1) Aux sources de l’Ancien Testament, précurseur du Rédempteur.

L’épître est extraite d’un des livres Sapientaux : « L’Ecclésiastique » écrit par Ben Sira vers 190 avant Jésus-Christ et traduit par son petit-fils en l’an 132.

Par un procédé littéraire on y fait l’éloge de la Sagesse en la personnifiant. On en fera plus tard l’application à la personne du Verbe ou à celle de l’Esprit-Saint.

Par accommodation l’Église applique ce passage à la Sainte Vierge, dont l’âme éclairée, précisément par son Fils, le Verbe incarné, et par l’Esprit-Saint « a pénétré, plus que nous pourrions le croire, les profondeurs de l’abîme de la Sagesse divine » (S. Bernard. De XII Prærog. B.M.V.).

L’âme de Marie, toute remplie des clartés de la lumière déifique, fait rayonner autour d’elle la vérité divine. Elle fortifie notre foi, elle illumine nos esprits, elle fait régner dans les âmes chrétiennes la sagesse de Dieu et nous fait « goûter » les choses d’en-haut.

« Je suis sorti de la bouche du Très-Haut, engendrée la première avant toute créature. J’ai fixé ma demeure dans les cieux, et mon trône est sur les nuées. Sur toute la terre, chez tous les peuples et dans toutes les nations, j’ai exercé mon règne : j’ai eu sous mes pieds, par ma puissance, les cœurs des grands comme ceux des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas déçu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle » (Eccli. 24, 5-31).

2) Aux sources de Jésus-Christ, réalisateur de la rédemption.

Envoyé par Dieu, l’ange Gabriel accomplit fidèlement sa mission auprès de « la Vierge fiancée à un homme du nom de Joseph de la maison de David » (Le 1, 27).

Par des réminiscences des Écritures qui évoquent les temps messianiques, Gabriel annonça ensuite à Marie les privilèges royaux qu’aurait son fils. Il lui annonce sa maternité divine : Son Fils régnera à jamais sur le trône de David, son glorieux ancêtre. « Il sera grand, et on l’appellera le Fils du Très-Haut. Le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura point de fin » (Le. 1, 32-33).

En parlant de Josué (dont le nom de Jésus est le diminutif) le Siracide dit : « Méritant bien son nom, il se montra grand pour sauver les élus » (Eccli. 46, 2). De fait, c’est lui qui fit entrer les Israélites dans la terre promise. Cette entrée figurait celle du peuple chrétien sous la conduite de Jésus dans la véritable terre promise qui est l’Église terrestre et céleste.

On donnait aux rois ou aux grands chefs du peuple, en tant que représentant la Divinité, le nom de Fils de Dieu (2 Rois 7, 11 — 1 Par. 22, 10). Mais Jésus fut « Fils du Très-Haut » à un titre unique. C’est le mystère de la filiation divine du Christ que l’ange exprime ici. Descendant le plus illustre de David, Jésus s’assiéra sur le trône royal de ce grand roi et régnera éternelle ment sur la maison de Jacob, c’est-à-dire sur les juifs et les gentils destinés à ne faire qu’un seul peuple comme l’ont annoncé les prophètes. « Un enfant nous a été enfanté, un fils nous a été donné... Grand sera son règne et sa paix n’aura pas de terme, il s’assiéra sur le trône de David » (Isaïe 9, 5-6). « A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est à jamais... et son royaume ne sera point détruit » (Daniel 7, 14). « Ton trône, ô Roi, est pour toujours et à jamais » (Psaume 45, 7-8).

C’est cet Évangile que reprend sa Sainteté Pie XII comme argument théologique pour prouver que Marie est reine.

« L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évident dans les textes de la tradition antique et dans la sainte liturgie, est sans aucun doute sa maternité divine. Dans les Livres Saints, en effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la Vierge : « Il sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père et il régnera dans la maison de Jacob éternellement, et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 32-33).

En outre, Marie est proclamée « Mère du Seigneur » (par Élisabeth). Il s’en suit logiquement qu’elle-même est Reine, puisqu’elle a donné la vie à un Fils qui, même comme homme, était, à cause de l’union hyperstatique de la nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de toutes choses » (Encycl. Ad cœli Reginam).

Dans l’homélie du 3ème nocturne des matines, saint Bonaventure commente de cette façon ces mêmes textes évangéliques :

« C’est comme si l’ange disait ouvertement : « Tu concevras et tu enfanteras un fils Roi, assis à tout jamais sur son trône royal, en sorte que toi-même, tu régneras comme Mère du Roi et tu résideras comme Reine sur un trône royal. Si, en effet, il convient que le Fils donne cet honneur à sa mère, il convient aussi qu’il lui donne un trône royal. Dès lors, puisque la Vierge Marie a conçu celui dont le baudrier porte cette inscription : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » dès l’instant même où elle conçut le Fils de Dieu, elle fut reine non seulement de la terre mais aussi du ciel. Marie reine est très élevée en gloire. Le prophète le montre dans le psaume où il est dit du Christ : « Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours », et ensuite de la Vierge : « La Reine est à votre droite, en vêtements tissés d’or, c’est-à-dire comblée des biens les meilleurs et revêtue de l’immortalité comme il convenait à la Vierge le jour de son Assomption... Car nous devons tenir pour certain que la Vierge, glorieuse dans son corps et dans son âme, siège près son Fils. Marie Reine est la dispensatrice des grâces. C’est par elle que, comme par un aqueduc, vient à nous la grâce divine qui guérit le genre humain. C’est à la Vierge qu’il revient, en effet, d’être la dispensatrice de la grâce non pas comme en en étant le principe mais comme l’ayant méritée. Ainsi donc la Vierge Marie est pour tous les peuples la plus excellente des reines puisqu’elle implore pour nous le pardon, qu’elle triomphe dans le combat, qu’elle distribue la grâce et qu’en conséquence elle conduit à la gloire »(Sermon sur la dignité royale de la Vierge Marie).

3) Aux sources de l’Église par le ministère de laquelle le Christ, unique grand-prêtre, continue l’œuvre de notre salut et nous y fait participer activement.

C’est pour continuer, d’une façon très efficace et pleinement adaptée à notre époque, l’œuvre du salut du monde réalisée par Jésus et par Marie que sa Sainteté Pie XII a institué la fête de Marie Reine après que Pie XI eut établi celle du Christ-Roi. Lors de la cérémonie du couronnement de la Vierge « Salus populi Romani », qui fut le complément de l’institution de la fête de la royauté de Marie, Pie XI déclara dans un discours prononcé dans la basilique Saint-Pierre :

« L’origine des gloires de Marie, le moment solennel qui illumine toute sa personne et sa mission, est celui où, pleine de grâce, elle répondit à l’archange Gabriel le « Fiat » qui exprimait son acquiescement aux dispositions divines. C’est ainsi qu’elle devenait Mère de Dieu et Reine, et recevait la charge royale de veiller sur l’unité et la paix du genre humain. Par elle, Nous avons la ferme confiance que l’humanité s’engagera peu à peu sur cette voie du salut ; elle guidera les chefs des nations et les cœurs des peuples vers la concorde et la charité...

Si la royauté de Marie peut suggérer à ceux qui régissent les nations des attitudes et des desseins qui répondent aux exigences de l’heure — où, en tant de régions, la juste liberté est opprimée, la vérité offusquée par l’action d’une propagande mensongère et les forces du mal semblent comme déchaînées sur terre, — la Vierge ne cesse aussi de déverser sur tous les peuples de la terre et sur toutes les classes sociales l’abondance de ses grâces.

Après l’atroce spectacle de la Passion au pied de la croix où elle avait offert le plus dur des sacrifices qui puissent être demandés à une mère, elle continua à répandre sur les premiers chrétiens, sur ses fils d’adoption, les témoignages de sa sollicitude maternelle. Reine plus que toute autre par l’élévation de son âme et par l’excellence des dons divins, elle ne cesse de prodiguer tous les trésors de son affection et de ses douces attentions à la pauvre humanité » (1 novembre 1954).

Reine parce qu’unie intimement au Christ-Roi par sa maternité divine, Marie l’est donc aussi parce qu’elle fut étroitement associée à son Fils lorsqu’il consomma notre rédemption sur la croix.

C’est ce que nous rappelle l’alléluia de la messe de ce jour : « Bienheureuse êtes-vous, ô Vierge Marie, d’être restée debout au pied de la croix du Seigneur. Voici qu’à présent vous régnez avec lui à jamais ».

Toute la liturgie de la fête de Marie Reine résume parfaitement les raisons d’être et l’efficacité de cette royauté mariale.

« La sainte liturgie, dit Pie XII, est comme le fidèle miroir de la doctrine transmise par les anciens et crue par le peuple chrétien à travers les âges... Elle a toujours chanté et chante encore sans cesse les louanges de la Reine des cieux » (Ad cœli Reginam).

En mettant en œuvre dans son culte officiel tous les mystères du Christ auxquels fut associée la Vierge, la Sainte Église nous y associe à son tour et nous en applique les mérites.

C’est ce qui ressort d’une façon particulière pour les fidèles qui assistent au saint Sacrifice de la messe. On y magnifie les gloires de Marie Reine, et on en remercie Dieu par Jésus-Christ. C’est lui qui est la source de cette royauté de sa mère, c’est lui qui l’a méritée par sa passion et qui l’a fait asseoir à sa droite dans le ciel.

A chaque messe on évoque plusieurs fois le nom de la Vierge, et l’on évoque par là-même, en renouvelant sacramentellement le Calvaire, le rôle que Marie a joué au pied de la croix et qu’elle continue à exercer du haut du ciel dans l’application des mérites du Sauveur dont le Sacrifice et la communion eucharistique sont pour nous le signe spécialement efficace.

C’est donc avec confiance qu’on termine la messe en saluant Marie reine et en lui demandant de nous faire bénéficier des effets de sa miséricorde : « Salve Regina, mater misericordiae ».

But final du drame rédempteur : l’apothéose céleste dont la liturgie est l’annonce, la préparation et le prélude ici-bas.

Glorifiant Marie comme reine, assise à la droite du Christ roi dans le ciel, c’est vers la patrie céleste que nous fait tendre la liturgie de ce jour.

On y demande à Dieu : « Accordez-nous. Seigneur, grâce à l’appui de la bienheureuse Vierge Marie, notre Reine, dont nous célébrons la fête, de pouvoir obtenir la paix en cette vie et la gloire dans l’autre » (Collecte).

On y implore Marie pour qu’elle nous accueille dans le ciel à la fin de notre vie sur terre : « Salut, ô Reine de miséricorde, protégez-nous de l’ennemi et accueillez-nous à l’heure de la mort » (Alléluia).

Notre engagement personnel et communautaire dans la célébration liturgique de la fête de Marie Reine.

Tout ce, qu’en union intime avec Jésus, Marie a fait au cours de sa vie, a eu pour but d’assurer notre salut. Sa royauté lui confère un pouvoir universel comme médiatrice de toutes grâces.

Pour obtenir ici-bas la paix et assurer notre salut éternel, contemplons Marie Reine dans sa gloire et recourons à elle en faisant nôtres toutes les pensées de l’Église dans la messe de ce jour.

SOURCE : http://www.introibo.fr/31-05-La-bienheureuse-Vierge-Marie


AD CAELI REGINAM

ENCYCLICAL OF POPE PIUS XII

ON PROCLAIMING THE QUEENSHIP OF MARY

TO THE VENERABLE BRETHREN, THE PATRIARCHS, PRIMATES,

ARCHBISHOPS, BISHIOPS, AND OTHER LOCAL ORDINARIES

IN PEACE AND COMMUNION WITH THE HOLY SEE

Venerable Brethren, Health and Apostolic Blessing.

From the earliest ages of the catholic church a Christian people, whether in time of triumph or more especially in time of crisis, has addressed prayers of petition and hymns of praise and veneration to the Queen of Heaven. And never has that hope wavered which they placed in the Mother of the Divine King, Jesus Christ; nor has that faith ever failed by which we are taught that Mary, the Virgin Mother of God, reigns with a mother's solicitude over the entire world, just as she is crowned in heavenly blessedness with the glory of a Queen.

2. Following upon the frightful calamities which before Our very eyes have reduced flourishing cities, towns, and villages to ruins, We see to Our sorrow that many great moral evils are being spread abroad in what may be described as a violent flood. Occasionally We behold justice giving way; and, on the one hand and the other, the victory of the powers of corruption. The threat of this fearful crisis fills Us with a great anguish, and so with confidence We have recourse to Mary Our Queen, making known to her those sentiments of filial reverence which are not Ours alone, but which belong to all those who glory in the name of Christian.

3. It is gratifying to recall that We ourselves, on the first day of November of the Holy Year 1950, before a huge multitude of Cardinals, Bishops, priests, and of the faithful who had assembled from every part of the world, defined the dogma of the Assumption of the Blessed Virgin Mary into heaven[1] where she is present in soul and body reigning, together with her only[1a] Son, amid the heavenly choirs of angels and Saints. Moreover, since almost a century has passed since Our predecessor of immortal memory, Pius IX, proclaimed and defined the dogma that the great Mother of God had been conceived without any stain of original sin, We instituted the current Marian Year[2] And now it is a great consolation to Us to see great multitudes here in Rome - and especially in the Liberian Basilica - giving testimony in a striking way to their faith and ardent love for their heavenly Mother. In all parts of the world We learn that devotion to the Virgin Mother of God is flourishing more and more, and that the principal shrines of Mary have been visited and are still being visited by many throngs of Catholic pilgrims gathered in prayer.

4. It is well known that we have taken advantage of every opportunity - through personal audiences and radio broadcasts - to exhort Our children in Christ to a strong and tender love, as becomes children, for Our most gracious and exalted Mother. On this point it is particularly fitting to call to mind the radio message which We addressed to the people of Portugal, when the miraculous image of the Virgin Mary which is venerated at Fatima was being crowned with a golden diadem.[3] We Ourselves called this the heralding of the "sovereignty" of Mary.[4]

5. And now, that We may bring the Year of Mary to a happy and beneficial conclusion, and in response to petitions which have come to Us from all over the world, We have decided to institute the liturgical feast of the Blessed Virgin Mary, Queen. This will afford a climax, as it were, to the manifold demonstrations of Our devotion to Mary, which the Christian people have supported with such enthusiasm.

6. In this matter We do not wish to propose a new truth to be believed by Christians, since the title and the arguments on which Mary's queenly dignity is based have already been clearly set forth, and are to be found in ancient documents of the Church and in the books of the sacred liturgy.

7. It is Our pleasure to recall these things in the present encyclical letter, that We may renew the praises of Our heavenly Mother, and enkindle a more fervent devotion towards her, to the spiritual benefit of all mankind.

8. From early times Christians have believed, and not without reason, that she of whom was born the Son of the Most High received privileges of grace above all other beings created by God. He "will reign in the house of Jacob forever,"[5] "the Prince of Peace,"[6] the "King of Kings and Lord of Lords."[7] And when Christians reflected upon the intimate connection that obtains between a mother and a son, they readily acknowledged the supreme royal dignity of the Mother of God.

9. Hence it is not surprising that the early writers of the Church called Mary "the Mother of the King" and "the Mother of the Lord," basing their stand on the words of St. Gabriel the archangel, who foretold that the Son of Mary would reign forever,[8] and on the words of Elizabeth who greeted her with reverence and called her "the Mother of my Lord."[9] Thereby they clearly signified that she derived a certain eminence and exalted station from the royal dignity of her Son.

10. So it is that St. Ephrem, burning with poetic inspiration, represents her as speaking in this way: "Let Heaven sustain me in its embrace, because I am honored above it. For heaven was not Thy mother, but Thou hast made it Thy throne. How much more honorable and venerable than the throne of a king is her mother."[10] And in another place he thus prays to her: ". . . Majestic and Heavenly Maid, Lady, Queen, protect and keep me under your wing lest Satan the sower of destruction glory over me, lest my wicked foe be victorious against me."[11]

11. St. Gregory Nazianzen calls Mary "the Mother of the King of the universe," and the "Virgin Mother who brought forth the King of the whole world,"[12] while Prudentius asserts that the Mother marvels "that she has brought forth God as man, and even as Supreme King."[13]

12. And this royal dignity of the Blessed Virgin Mary is quite clearly indicated through direct assertion by those who call her "Lady," "Ruler" and "Queen."

13. In one of the homilies attributed to Origen, Elizabeth calls Mary "the Mother of my Lord." and even addresses her as "Thou, my Lady."[14]

14. The same thing is found in the writings of St. Jerome where he makes the following statement amidst various interpretations of Mary's name: "We should realize that Mary means Lady in the Syrian Language."[15] After him St. Chrysologus says the same thing more explicitly in these words: "The Hebrew word 'Mary' means 'Domina.' The Angel therefore addresses her as 'Lady' to preclude all servile fear in the Lord's Mother, who was born and was called 'Lady' by the authority and command of her own Son."[16]

15. Moreover Epiphanius, the bishop of Constantinople, writing to the Sovereign Pontiff Hormisdas, says that we should pray that the unity of the Church may be preserved "by the grace of the holy and consubstantial Trinity and by the prayers of Mary, Our Lady, the holy and glorious Virgin and Mother of God."[17]

16. The Blessed Virgin, sitting at the right hand of God to pray for us is hailed by another writer of that same era in these words, "the Queen[17a] of mortal man, the most holy Mother of God."[18]

17. St. Andrew of Crete frequently attributes the dignity of a Queen to the Virgin Mary. For example, he writes, "Today He transports from her earthly dwelling, as Queen of the human race, His ever-Virgin Mother, from whose womb He, the living God, took on human form."[19]

18. And in another place he speaks of "the Queen of the entire human race faithful to the exact meaning of her name, who is exalted above all things save only God himself."[20]

19. Likewise St. Germanus speaks to the humble Virgin in these words: "Be enthroned, Lady, for it is fitting that you should sit in an exalted place since you are a Queen and glorious above all kings."[21] He likewise calls her the "Queen of all of those who dwell on earth."[22]

20. She is called by St. John Damascene "Queen, ruler, and lady,"[23] and also "the Queen of every creature."[24] Another ancient writer of the Eastern Church calls her "favored Queen," "the perpetual Queen beside the King, her son," whose "snow-white brow is crowned with a golden diadem."[25]

21. And finally St. Ildephonsus of Toledo gathers together almost all of her titles of honor in this salutation: "O my Lady, my Sovereign, You who rule over me, Mother of my Lord . . . Lady among handmaids, Queen among sisters."[26]

22. The theologians of the Church, deriving their teaching from these and almost innumerable other testimonies handed down long ago, have called the most Blessed Virgin the Queen of all creatures, the Queen of the world, and the Ruler of all.

23. The Supreme Shepherds of the Church have considered it their duty to promote by eulogy and exhortation the devotion of the Christian people to the heavenly Mother and Queen. Simply passing over the documents of more recent Pontiffs, it is helpful to recall that as early as the seventh century Our predecessor St. Martin I called Mary "our glorious Lady, ever Virgin."[27] St. Agatho, in the synodal letter sent to the fathers of the Sixth Ecumenical Council called her "Our Lady, truly and in a proper sense the Mother of God."[28] And in the eighth century Gregory II in the letter sent to St. Germanus, the patriarch, and read in the Seventh Ecumenical Council with all the Fathers concurring, called the Mother of God: "The Queen of all, the true Mother of God," and also "the Queen of all Christians."[29]

24. We wish also to recall that Our predecessor of immortal memory, Sixtus IV, touched favorably upon the doctrine of the Immaculate Conception of the Blessed Virgin, beginning the Apostolic Letter Cum praeexcelsa[30] with words in which Mary is called "Queen," "Who is always vigilant to intercede with the king whom she bore." Benedict XIV declared the same thing in his Apostolic Letter Gloriosae Dominae, in which Mary is called "Queen of heaven and earth," and it is stated that the sovereign King has in some way communicated to her his ruling power.[31]

25. For all these reasons St. Alphonsus Ligouri, in collecting the testimony of past ages, writes these words with evident devotion: "Because the virgin Mary was raised to such a lofty dignity as to be the mother of the King of kings, it is deservedly and by every right that the Church has honored her with the title of 'Queen'."[32]

26. Furthermore, the sacred liturgy, which acts as a faithful reflection of traditional doctrine believed by the Christian people through the course of all the ages both in the East and in the West, has sung the praises of the heavenly Queen and continues to sing them.

27. Ardent voices from the East sing out: "O Mother of God, today thou art carried into heaven on the chariots of the cherubim, the seraphim wait upon thee and the ranks of the heavenly army bow before thee."[33]

28. Further: "O just, O most blessed (Joseph), since thou art sprung from a royal line, thou hast been chosen from among all mankind to be spouse of the pure Queen who, in a way which defies description, will give birth to Jesus the king."[34] In addition: "I shall sing a hymn to the mother, the Queen, whom I joyously approach in praise, gladly celebrating her wonders in song. . . Our tongue cannot worthily praise thee, O Lady; for thou who hast borne Christ the king art exalted above the seraphim. . . Hail, O Queen of the world; hail, O Mary, Queen of us all."[35]

29. We read, moreover, in the Ethiopic Missal: "O Mary, center of the whole world, . . . thou art greater than the many-eyed cherubim and the six-winged seraphim . . . Heaven and earth are filled with the sanctity of thy glory."[36]

30. Furthermore, the Latin Church sings that sweet and ancient prayer called the "Hail, Holy Queen" and the lovely antiphons "Hail, Queen of the Heavens," "O Queen of Heaven, Rejoice," and those others which we are accustomed to recite on feasts of the Blessed Virgin Mary: "The Queen stood at Thy right hand in golden vesture surrounded with beauty"[37]; "Heaven and earth praise thee as a powerful Queen"[38]; "Today the Virgin Mary ascends into heaven: rejoice because she reigns with Christ forever."[39]

31. To these and others should be added the Litany of Loreto which daily invites Christian folk to call upon Mary as Queen. Likewise, for many centuries past Christians have been accustomed to meditate upon the ruling power of Mary which embraces heaven and earth, when they consider the fifth glorious mystery of the rosary which can be called the mystical crown of the heavenly Queen.

32. Finally, art which is based upon Christian principles and is animated by their spirit as something faithfully interpreting the sincere and freely expressed devotion of the faithful, has since the Council of Ephesus portrayed Mary as Queen and Empress seated upon a royal throne adorned with royal insignia, crowned with the royal diadem and surrounded by the host of angels and saints in heaven, and ruling not only over nature and its powers but also over the machinations of Satan. Iconography, in representing the royal dignity of the Blessed Virgin Mary, has ever been enriched with works of highest artistic value and greatest beauty; it has even taken the form of representing colorfully the divine Redeemer crowning His mother with a resplendent diadem.

33. The Roman Pontiffs, favoring such types of popular devotion, have often crowned, either in their own persons, or through representatives, images of the Virgin Mother of God which were already outstanding by reason of public veneration.

34. As We have already mentioned, Venerable Brothers, according to ancient tradition and the sacred liturgy the main principle on which the royal dignity of Mary rests is without doubt her Divine Motherhood. In Holy Writ, concerning the Son whom Mary will conceive, We read this sentence: "He shall be called the Son of the most High, and the Lord God shall give unto him the throne of David his father, and he shall reign in the house of Jacob forever, and of his kingdom there will be no end,"[40] and in addition Mary is called "Mother of the Lord";[41] from this it is easily concluded that she is a Queen, since she bore a son who, at the very moment of His conception, because of the hypostatic union of the human nature with the Word, was also as man King and Lord of all things. So with complete justice St. John Damascene could write: "When she became Mother of the Creator, she truly became Queen of every creature."[42] Likewise, it can be said that the heavenly voice of the Archangel Gabriel was the first to proclaim Mary's royal office.

35. But the Blessed Virgin Mary should be called Queen, not only because of her Divine Motherhood, but also because God has willed her to have an exceptional role in the work of our eternal salvation. "What more joyful, what sweeter thought can we have" - as Our Predecessor of happy memory, Pius XI wrote - "than that Christ is our King not only by natural right, but also by an acquired right: that which He won by the redemption? Would that all men, now forgetful of how much we cost Our Savior, might recall to mind the words, 'You were redeemed, not with gold or silver which perishes, . . . but with the precious blood of Christ, as of a Lamb spotless and undefiled.[43] We belong not to ourselves now, since Christ has bought us 'at a great price'."[44], [45]

36. Now, in the accomplishing of this work of redemption, the Blessed Virgin Mary was most closely associated with Christ; and so it is fitting to sing in the sacred liturgy: "Near the cross of Our Lord Jesus Christ there stood, sorrowful, the Blessed Mary, Queen of Heaven and Queen of the World."[46] Hence, as the devout disciple of St. Anselm (Eadmer, ed.) wrote in the Middle Ages: "just as . . . God, by making all through His power, is Father and Lord of all, so the blessed Mary, by repairing all through her merits, is Mother and Queen of all; for God is the Lord of all things, because by His command He establishes each of them in its own nature, and Mary is the Queen of all things, because she restores each to its original dignity through the grace which she merited.[47]

37. For "just as Christ, because He redeemed us, is our Lord and king by a special title, so the Blessed Virgin also (is our queen), on account of the unique manner in which she assisted in our redemption, by giving of her own substance, by freely offering Him for us, by her singular desire and petition for, and active interest in, our salvation."[48]

38. From these considerations, the proof develops on these lines: if Mary, in taking an active part in the work of salvation, was, by God's design, associated with Jesus Christ, the source of salvation itself, in a manner comparable to that in which Eve was associated with Adam, the source of death, so that it may be stated that the work of our salvation was accomplished by a kind of "recapitulation,"[49] in which a virgin was instrumental in the salvation of the human race, just as a virgin had been closely associated with its death; if, moreover, it can likewise be stated that this glorious Lady had been chosen Mother of Christ "in order that she might become a partner in the redemption of the human race";[50] and if, in truth, "it was she who, free of the stain of actual and original sin, and ever most closely bound to her Son, on Golgotha offered that Son to the Eternal Father together with the complete sacrifice of her maternal rights and maternal love, like a new Eve, for all the sons of Adam, stained as they were by his lamentable fall,"[51] then it may be legitimately concluded that as Christ, the new Adam, must be called a King not merely because He is Son of God, but also because He is our Redeemer, so, analogously, the Most Blessed Virgin is queen not only because she is Mother of God, but also because, as the new Eve, she was associated with the new Adam.

39. Certainly, in the full and strict meaning of the term, only Jesus Christ, the God-Man, is King; but Mary, too, as Mother of the divine Christ, as His associate in the redemption, in his struggle with His enemies and His final victory over them, has a share, though in a limited and analogous way, in His royal dignity. For from her union with Christ she attains a radiant eminence transcending that of any other creature; from her union with Christ she receives the royal right to dispose of the treasures of the Divine Redeemer's Kingdom; from her union with Christ finally is derived the inexhaustible efficacy of her maternal intercession before the Son and His Father.

40. Hence it cannot be doubted that Mary most Holy is far above all other creatures in dignity, and after her Son possesses primacy over all. "You have surpassed every creature," sings St. Sophronius. "What can be more sublime than your joy, O Virgin Mother? What more noble than this grace, which you alone have received from God"?[52] To this St. Germanus adds: "Your honor and dignity surpass the whole of creation; your greatness places you above the angels."[53] And St. John Damascene goes so far as to say: "Limitless is the difference between God's servants and His Mother."[54]

41. In order to understand better this sublime dignity of the Mother of God over all creatures let us recall that the holy Mother of God was, at the very moment of her Immaculate Conception, so filled with grace as to surpass the grace of all the Saints. Wherefore, as Our Predecessor of happy memory, Pius IX wrote, God "showered her with heavenly gifts and graces from the treasury of His divinity so far beyond what He gave to all the angels and saints that she was ever free from the least stain of sin; she is so beautiful and perfect, and possesses such fullness of innocence and holiness, that under God a greater could not be dreamed, and only God can comprehend the marvel."[55]

42. Besides, the Blessed Virgin possessed, after Christ, not only the highest degree of excellence and perfection, but also a share in that influence by which He, her Son and our Redeemer, is rightly said to reign over the minds and wills of men. For if through His Humanity the divine Word performs miracles and gives graces, if He uses His Sacraments and Saints as instruments for the salvation of men, why should He not make use of the role and work of His most holy Mother in imparting to us the fruits of redemption? "With a heart that is truly a mother's," to quote again Our Predecessor of immortal memory, Pius IX, "does she approach the problem of our salvation, and is solicitous for the whole human race; made Queen of heaven and earth by the Lord, exalted above all choirs of angels and saints, and standing at the right hand of her only [55a] Son, Jesus Christ our Lord, she intercedes powerfully for us with a mother's prayers, obtains what she seeks, and cannot be refused."[56] On this point another of Our Predecessors of happy memory, Leo XIII, has said that an "almost immeasurable" power has been given Mary in the distribution of graces;[57] St. Pius X adds that she fills this office "as by the right of a mother."[58]

43. Let all Christians, therefore, glory in being subjects of the Virgin Mother of God, who, while wielding royal power, is on fire with a mother's love.

44. Theologians and preachers, however, when treating these and like questions concerning the Blessed Virgin, must avoid straying from the correct course, with a twofold error to guard against: that is to say, they must beware of unfounded opinions and exaggerated expressions which go beyond the truth, on the other hand, they must watch out for excessive narrowness of mind in weighing that exceptional, sublime, indeed all but divine dignity of the Mother of God, which the Angelic Doctor teaches must be attributed to her "because of the infinite goodness that is God."[59]

45. For the rest, in this as in other points of Christian doctrine, "the proximate and universal norm of truth" is for all the living Magisterium of the Church, which Christ established "also to illustrate and explain those matters which are contained only in an obscure way, and implicitly in the deposit of faith."[60]

46. From the ancient Christian documents, from prayers of the liturgy, from the innate piety of the Christian people, from works of art, from every side We have gathered witnesses to the regal dignity of the Virgin Mother of God; We have likewise shown that the arguments deduced by Sacred Theology from the treasure store of the faith fully confirm this truth. Such a wealth of witnesses makes up a resounding chorus which changes the sublimity of the royal dignity of the Mother of God and of men, to whom every creature is subject, who is "exalted to the heavenly throne, above the choirs of angels."[61]

47. Since we are convinced, after long and serious reflection, that great good will accrue to the Church if this solidly established truth shines forth more clearly to all, like a luminous lamp raised aloft, by Our Apostolic authority We decree and establish the feast of Mary's Queenship, which is to be celebrated every year in the whole world on the 31st of May. We likewise ordain that on the same day the consecration of the human race to the Immaculate Heart of the Blessed Virgin Mary be renewed, cherishing the hope that through such consecration a new era may begin, joyous in Christian peace and in the triumph of religion.

48. Let all, therefore, try to approach with greater trust the throne of grace and mercy of our Queen and Mother, and beg for strength in adversity, light in darkness, consolation in sorrow; above all let them strive to free themselves from the slavery of sin and offer an unceasing homage, filled with filial loyalty, to their Queenly Mother. Let her churches be thronged by the faithful, her feast-days honored; may the beads of the Rosary be in the hands of all; may Christians gather, in small numbers and large, to sing her praises in churches, in homes, in hospitals, in prisons. May Mary's name be held in highest reverence, a name sweeter than honey and more precious than jewels; may none utter blasphemous words, the sign of a defiled soul, against that name graced with such dignity and revered for its motherly goodness; let no one be so bold as to speak a syllable which lacks the respect due to her name.

49. All, according to their state, should strive to bring alive the wondrous virtues of our heavenly Queen and most loving Mother through constant effort of mind and manner. Thus will it come about that all Christians, in honoring and imitating their sublime Queen and Mother, will realize they are truly brothers, and with all envy and avarice thrust aside, will promote love among classes, respect the rights of the weak, cherish peace. No one should think himself a son of Mary, worthy of being received under her powerful protection, unless, like her, he is just, gentle and pure, and shows a sincere desire for true brotherhood, not harming or injuring but rather helping and comforting others.

50. In some countries of the world there are people who are unjustly persecuted for professing their Christian faith and who are deprived of their divine and human rights to freedom; up till now reasonable demands and repeated protests have availed nothing to remove these evils. May the powerful Queen of creation, whose radiant glance banishes storms and tempests and brings back cloudless skies, look upon these her innocent and tormented children with eyes of mercy; may the Virgin, who is able to subdue violence beneath her foot, grant to them that they may soon enjoy the rightful freedom to practice their religion openly, so that, while serving the cause of the Gospel, they may also contribute to the strength and progress of nations by their harmonious cooperation, by the practice of extraordinary virtues which are a glowing example in the midst of bitter trials.

51. By this Encyclical Letter We are instituting a feast so that all may recognize more clearly and venerate more devoutly the merciful and maternal sway of the Mother of God. We are convinced that this feast will help to preserve, strengthen and prolong that peace among nations which daily is almost destroyed by recurring crises. Is she not a rainbow in the clouds reaching towards God, the pledge of a covenant of peace?[62] "Look upon the rainbow, and bless Him that made it; surely it is beautiful in its brightness. It encompasses the heaven about with the circle of its glory, the hands of the Most High have displayed it."[63] Whoever, therefore, reverences the Queen of heaven and earth - and let no one consider himself exempt from this tribute of a grateful and loving soul - let him invoke the most effective of Queens, the Mediatrix of peace; let him respect and preserve peace, which is not wickedness unpunished nor freedom without restraint, but a well-ordered harmony under the rule of the will of God; to its safeguarding and growth the gentle urgings and commands of the Virgin Mary impel us.

52. Earnestly desiring that the Queen and Mother of Christendom may hear these Our prayers, and by her peace make happy a world shaken by hate, and may, after this exile show unto us all Jesus, Who will be our eternal peace and joy, to you, Venerable Brothers, and to your flocks, as a promise of God's divine help and a pledge of Our love, from Our heart We impart the Apostolic Benediction.

Given at Rome, from St. Peter's, on the feast of the Maternity of the Blessed Virgin Mary, the eleventh day of October, 1954, in the sixteenth year of our Pontificate.

PIUS XII

1. Cf. constitutio apostolica Munificentissirnus Deus: AAS XXXXII 1950, p. 753 sq.

1a. The Latin word is Unigena. - Ed.

2. Cf. litt. enc. Fulgens corona: AAS XXXXV, 1953, p. 577 sq.

3. Cf. AAS XXXVIII, 1946, p. 264 sq.

4. Cf. L'Osservatore Romano, d. 19 Maii, a. 1946.

5. Luc. I, 32.

6. Isai. IX, 6.

7. Apoc. XIX, 16.

8. Cf. Luc. I, 32, 33.

9. Luc. I, 43.

10. S. Ephraem, Hymni de B. Maria, ed. Th. J. Lamy, t. II, Mechliniae, 1886, hymn. XIX, p. 624.

11. Idem, Oratio ad Ssmam Dei Matrem; Opera omnia, Ed. Assemani, t. III (graece), Romae, 1747, pag. 546.

12. S. Gregorius Naz., Poemata dogmatica, XVIII, v. 58; PG XXXVII, 485.

13. Prudentius, Dittochaeum, XXVII: PL LX, 102 A.

14. Hom. in S. Lucam, hom. VII; ed. Rauer, Origenes' Werke, T. IX, p. 48 (ex catena Marcarii Chrysocephali). Cf. PG XIII, 1902 D.

15. S. Hieronymus, Liber de nominibus hebraeis: PL XXIII, 886.

16. S. Petrus Chrysologus, Sermo 142, De Annuntiatione B.M.V.: PL LII, 579 C; cf. etiam 582 B; 584 A: "Regina totius exstitit castitatis."

17. Relatio Epiphanii Ep. Constantin.: PL LXII, 498 D.

17a. Generally throughout the encyclical the Latin word Regina is used to describe Mary. In this case and a few others the word is Domina. "Queen" seems to be the best English equivalent. "Ruler", when it occurs, is a rendition of Dominatrix. - Ed.

18. Encomium in Dormitionem Ssmae Deiparae (inter opera S. Modesti): PG LXXXVI, 3306 B.

19. S. Andreas Cretensis, Homilia II in Dormitionem Ssmae Deiparae: PG XCVII, 1079 B.

20. Id., Homilia III in Dormitionem Ssmae Deiparae: PG XCVII, 1099 A.

21. S. Germanus, In Praesentationem Ssmae Deiparae, I: PG XCVIII, 303 A.

22. Id., In Praesentationem Ssmae Deiparae, n PG XCVIII, 315 C.

23. S. Ioannes Damascenus, Homilia I in Dormitionem B.M.V.: P.G. XCVI, 719 A.

24. Id., De fide orthodoxa, I, IV, c. 14: PG XLIV, 1158 B.

25. De laudibus Mariae (inter opera Venantii Fortunati): PL LXXXVIII, 282 B et 283 A.

26. Ildefonsus Toletanus, De virginitate perpetua B.M.V.: PL XCVI, 58 A D.

27. S. Martinus I, Epist. XIV: PL LXXXVII, 199-200 A.

28. S. Agatho: PL LXXXVII, 1221 A.

29. Hardouin, Acta Conciliorum, IV, 234; 238: PL LXXXIX, 508 B.

30. Xystus IV, bulla Cum praeexcelsa. d. d. 28 Febr. a. 1476.

31. Benedictus XIV, bulla Gloriosae Dominae, d. d. 27 Sept. a. 1748.

32. S. Alfonso, Le glone de Maria, p. I, c. I, §1.

33. Ex liturgia Armenorum: in festo Assumptionis, hymnus ad Matutinum.

34. Ex Menaeo (byzantino): Dominica post Natalem, in Canone, ad Matutinum.

35. Officium hymni Axathistos (in ritu byzantino).

36. Missale Aethiopicum, Anaphora Dominae nostrae Mariae, Matris Dei.

37. Brev. Rom., Versiculus sexti Respons.

38. Festum Assumptionis; hymnus Laudum.

39. Ibidem, ad Magnificat II Vesp.

40. Luc. I, 32, 33.

41. Ibid. I, 43.

42. S. Ioannes Damascenus, De fide orthodoxa, 1. IV, c. 14; PL XCIV, 1158 s. B.

43. I Petr. I, 18, 19.

44. I Cor. VI, 20.

45. Pius XI, litt. enc. Quas primas: AAS XVII, 1925, p. 599.

46. Festum septem dolorum B. Mariae Virg., Tractus.

47. Eadmerus, De excellentia Virginis Mariae, c. 11: PL CLIX, 508 A B.

48. F. Suárez, De mysteriis vitae Christi, disp. XXII, sect. II (ed Vivès, XIX, 327).

49. S. Irenaeus, Adv. haer., V, 19, 1: PG VII, 1175 B.

50. Pius XI, epist. Auspicatus profecto: AAS XXV, 1933, p. 80.

51. Pius XII, litt. enc. Mystici Corporis: AAS XXXV, 1943, p. 247.

52. S. Sophronius, In annuntianone Beatae Mariae Virginis: PG LXXXVII, 3238 D; 3242 A.

53. S. Germanus, Hom. II in dormitione Beatae Mariae Virginis: PG XCVIII, 354 B.

54. S. Ioannes Damascenus, Hom. I in Dormitionem Beatae Mariae Virginis: PG XCVI, 715 A.

55. Pius IX, bulla Ineffabilis Deus: Acta Pii IX, I, p. 597-598.

55a.Unigena. - Ed.

56. Ibid. p. 618.

57. Leo XIII, litt. enc. Adiumcem populi: ASS, XXVIII, 1895-1896, p.130.

58. Pius X, litt enc. Ad diem illum: ASS XXXVI, 1903-1904, p.455.

59. S. Thomas, Summa Theol., I, q. 25, a. 6, ad 4.

60. Pius XII, litt. enc. Humani generis: AAS XLII, 1950, p. 569.

61. Ex Brev. Rom.: Festum Assumptionis Beatae Mariae Virginis.

62. Cf. Gen. IX, 13.

63. Eccl. XLIII, 12-13.

SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/pius_xii/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_11101954_ad-caeli-reginam_en.html

PIO XII

LETTERA ENCICLICA

AD CAELI REGINAM (1)

DIGNITÀ REGALE DELLA SANTA VERGINE MARIA

Fin dai primi secoli della chiesa cattolica il popolo cristiano ha elevato supplici preghiere e inni di lode e di devozione alla Regina del cielo, sia nelle circostanze liete, sia, e molto più, nei periodi di gravi angustie e pericoli; né vennero meno le speranze riposte nella Madre del Re divino, Gesù Cristo, mai s'illanguidì la fede, dalla quale abbiamo imparato che la vergine Maria, Madre di Dio, presiede all'universo con cuore materno, come è coronata di gloria nella beatitudine celeste.

Ora, dopo le grandi rovine che, anche sotto i Nostri occhi, hanno distrutto fiorenti città, paesi e villaggi; davanti al doloroso spettacolo di tali e tanti mali morali, che si avanzano paurosamente in limacciose ondate, mentre vediamo scalzare le basi stesse della giustizia e trionfare la corruzione, in questo incerto e spaventoso stato di cose, Noi siamo presi da sommo dispiacere e perciò ricorriamo fiduciosi alla Nostra regina Maria, mettendo ai piedi di lei, insieme col Nostro, i sentimenti di devozione di tutti i fedeli, che si gloriano del nome di cristiani.

È gradito e utile ricordare che Noi stessi, il 1° novembre dell'anno santo 1950, abbiamo decretato, dinanzi a una grande moltitudine di em.mi cardinali, di venerandi vescovi, di sacerdoti e di cristiani, venuti da ogni parte del mondo, il dogma dell'assunzione della beatissima vergine Maria in cielo,(2) dove, presente in anima e corpo, regna tra i cori degli angeli e dei santi, insieme al suo unigenito Figlio. Inoltre, ricorrendo il centenario della definizione dogmatica fatta dal Nostro predecessore, Pio IX, di imm. mem., sulla Madre di Dio concepita senza alcuna macchia di peccato originale, abbiamo indetto l'anno mariano,(3) nel quale con gran gioia vediamo che non solo in questa alma città - specialmente nella Basilica Liberiana, dove innumerevoli folle continuano a professare apertamente la loro fede e il loro ardente amore alla Madre celeste - ma anche in tutte le parti del mondo la devozione verso la Vergine, Madre di Dio, rifiorisce sempre più; mentre i principali santuari di Maria hanno accolto e accolgono ancora pellegrinaggi imponenti di fedeli devoti.

Tutti poi sanno che Noi, ogni qualvolta Ce n'è stata offerta la possibilità, cioè quando abbiamo potuto rivolgere la parola ai Nostri figli, venuti a trovarci, e quando abbiamo indirizzato messaggi anche ai popoli lontani per mezzo delle onde radiofoniche, non abbiamo cessato di esortare tutti coloro, ai quali abbiamo potuto rivolgerCi, ad amare la nostra benignissima e potentissima Madre di un amore tenero e vivo, come conviene a figli. In proposito, ricordiamo particolarmente il radiomessaggio, che abbiamo indirizzato al popolo portoghese, nell'incoronazione della taumaturga Madonna di Fatima,(4) da Noi stessi chiamato radiomessaggio della «regalità» di Maria.(5)

Pertanto, quasi a coronamento di tutte queste testimonianze della Nostra pietà mariana, cui il popolo cristiano ha risposto con tanta passione, per concludere utilmente e felicemente l'anno mariano che volge al termine e per venire incontro alle insistenti richieste, che Ci sono pervenute da ogni parte, abbiamo stabilito di istituire la festa liturgica della «beata Maria vergine regina».

Non si tratta certo di una nuova verità proposta al popolo cristiano, perché il fondamento e le ragioni della dignità regale di Maria, abbondantemente espresse in ogni età, si trovano nei documenti antichi della chiesa e nei libri della sacra liturgia.

Ora vogliamo richiamarle nella presente enciclica per rinnovare le lodi della nostra Madre celeste e per renderne più viva la devozione nelle anime, con vantaggio spirituale.

I

Il popolo cristiano ha sempre creduto a ragione, anche nei secoli passati, che colei, dalla quale nacque il Figlio dell'Altissimo, che «regnerà eternamente nella casa di Giacobbe» (Lc 1, 32), (sarà) «Principe della pace» (Is 9, 6), «Re dei re e Signore dei signori» (Ap 19, 16), al di sopra di tutte le altre creature di Dio ricevette singolarissimi privilegi di grazia. Considerando poi gli intimi legami che uniscono la madre al figlio, attribuì facilmente alla Madre di Dio una regale preminenza su tutte le cose.

Si comprende quindi facilmente come già gli antichi scrittori della chiesa, avvalendosi delle parole dell'arcangelo san Gabriele, che predisse il regno eterno del Figlio di Maria (cf. Lc 1, 32-33), e di quelle di Elisabetta, che s'inchinò davanti a lei, chiamandola «madre del mio Signore» (Lc 1, 43), abbiano, denominando Maria «madre del Re» e «madre del Signore», voluto significare che dalla regalità del Figlio dovesse derivare alla Madre una certa elevatezza e preminenza.

Pertanto sant'Efrem, con fervida ispirazione poetica, così fa parlare Maria: «Il cielo mi sorregga con il suo braccio, perché io sono più onorata di esso. Il cielo, infatti, fu soltanto tuo trono, non tua madre. Ora quanto è più da onorarsi e da venerarsi la madre del Re del suo trono!».(6) E altrove così egli prega Maria: «... vergine augusta e padrona, regina, signora, proteggimi sotto le tue ali, custodiscimi, affinché non esulti contro di me satana, che semina rovine, né trionfi contro di me l'iniquo avversario».(7)

San Gregorio di Nazianzo chiama Maria madre del Re di tutto l'universo», «madre vergine, [che] ha partorito il Re di tutto il mondo»,(8) mentre Prudenzio ci parla della Madre, che si meraviglia «di aver generato Dio come uomo sì, ma anche come sommo re».(9)

La dignità regale di Maria è poi chiaramente asserita da coloro che la chiamano «signora», «dominatrice», «regina». Secondo un'omelia attribuita a Origene, Elisabetta apostrofa Maria «madre del mio Signore», e anche: «Tu sei la mia signora».(10)

Lo stesso concetto si può dedurre da un testo di san Girolamo, nel quale espone il suo pensiero circa le varie interpretazioni del nome di Maria: «Si deve sapere che Maria, nella lingua siriaca, significa Signora».(11) Ugualmente si esprime, dopo di lui, san Pietro Crisologo: «Il nome ebraico Maria si traduce "Domina" in latino: l'angelo dunque la saluta "Signora" perché sia esente da timore servile la madre del Dominatore; che per volontà del Figlio nasce e si chiama Signora».(12)

Sant'Epifanio, vescovo di Costantinopoli, scrive al sommo pontefice Ormisda, che si deve implorare l'unità della chiesa «per la grazia della santa e consostanziale Trinità e per l'intercessione della nostra santa signora, gloriosa vergine e Madre di Dio, Maria».(13)

Un autore di questo stesso tempo si rivolge con solennità alla beata Vergine seduta alla destra di Dio, invocandone il patrocinio, con queste parole: «Signora dei mortali, santissima Madre di Dio».(14)

Sant'Andrea di Creta attribuisce spesso la dignità regale alla Vergine; ne sono prova i seguenti passi: «(Gesù Cristo) portà in questo giorno come regina del genere umano dalla dimora terrena (ai cieli) la sua Madre sempre vergine, nel cui seno, pur rimanendo Dio, prese l'umana carne».(15) E altrove: «Regina di tutti gli uomini, perché fedele di fatto al significato del suo nome, eccettuato soltanto Dio, si trova al di sopra di tutte le cose».(16)

San Germano poi così si rivolge all'umile Vergine: «Siedi, o signora: essendo tu regina e più eminente di tutti i re ti spetta sedere nel posto più alto»;(17) e la chiama. «Signora di tutti coloro che abitano la terra».(18)

San Giovanni Damasceno la proclama «regina, padrona, signora»(19) e anche «signora di tutte le creature»;(20) e un antico scrittore della chiesa occidentale la chiama «regina felice», «regina eterna, presso il Figlio Re», della quale «il bianco capo è ornato di aurea corona».(21)

Sant'Ildefonso di Toledo riassume tutti i titoli di onore in questo saluto: «O mia signora, o mia dominatrice: tu sei mia signora, o madre del mio Signore... Signora tra le ancelle, regina tra le sorelle».(22)

I teologi della chiesa, raccogliendo l'insegnamento di queste e di molte altre testimonianze antiche, hanno chiamato la beatissima Vergine regina di tutte le cose create, regina del mondo; signora dell'universo.

I sommi pastori della chiesa non mancarono di approvare e incoraggiare la devozione del popolo cristiano verso la celeste Madre e Regina con esortazioni e lodi. Lasciando da parte i documenti dei papi recenti, ricorderemo che già nel secolo settimo il Nostro predecessore san Martino I, chiamò Maria «Nostra Signora gloriosa, sempre vergine»;(23) sant'Agatone, nella lettera sinodale, inviata ai padri del sesto concilio ecumenico, la chiamò «Nostra Signora, veramente e propriamente Madre di Dio»;(24) e nel secolo VIII, Gregorio II, in una lettera inviata al patriarca san Germano, letta tra le acclamazioni dei padri del settimo concilio ecumenico, proclamava Maria «signora di tutti e vera Madre di Dio» e «signora di tutti i cristiani».(25)

Ricorderemo parimenti che il Nostro predecessore di immortale memoria Sisto IV, nella lettera apostolica Cum praeexcelsa,(26) in cui accenna con favore alla dottrina dell'immacolata concezione della beata Vergine, comincia proprio con le parole che dicono Maria «regina, che sempre vigile intercede presso il Re, che ha generato». Parimenti Benedetto XIV, nella lettera apostolica Gloriosae Dominae, chiama Maria «regina del cielo e della terra», affermando che il sommo Re ha, in qualche modo, affidato a lei il suo proprio impero.(27)

Onde sant'Alfonso, tenendo presente tutta la tradizione dei secoli che lo hanno preceduto, poté scrivere con somma devozione: «Poiché la vergine Maria fu esaltata ad essere la Madre del Re dei re, con giusta ragione la chiesa l'onora col titolo di Regina».(28)

II 

La sacra liturgia, che è lo specchio fedele dell'insegnamento tramandato dai Padri e affidato al popolo cristiano, ha cantato nel corso dei secoli e canta continuamente sia in Oriente che in Occidente le glorie della celeste Regina.

Fervidi accenti risuonano dall'Oriente: «O Madre di Dio, oggi sei trasferita al cielo sui carri dei cherubini, i serafini si onorano di essere ai tuoi ordini, mentre le schiere dei celesti eserciti si prostrano dinanzi a te».(29)

E ancora: «O giusto, beatissimo (Giuseppe), per la tua origine regale sei stato fra tutti prescelto a essere lo sposo della Regina immacolata, la quale darà alla luce in modo ineffabile il re Gesù».(30) E inoltre: «Scioglierò un inno alla Madre regina, alla quale mi rivolgo con gioia, per cantare lietamente le sue glorie. ... O Signora, la nostra lingua non ti può celebrare degnamente, perché tu, che hai dato alla luce Cristo, nostro Re, sei stata esaltata al di sopra dei serafini. ... Salve, o regina del mondo, salve, o Maria, signora di tutti noi».(31)

Nel «Messale» etiopico si legge: « O Maria, centro di tutto il mondo ... tu sei più grande dei cherubini pluriveggenti e dei serafini dalle molte ali. ... Il cielo e la terra sono ricolmi della santità della tua gloria».(32)

Fa eco la liturgia della chiesa latina con l'antica e dolcissima preghiera «Salve, regina», le gioconde antifone «Ave, o regina dei cieli», «Regina del cielo, rallégrati, alleluia» e altri testi, che si recitano in varie feste della beata vergine Maria: «Come regina stette alla tua destra con un abito dorato, rivestita di vari ornamenti»;(33) «La terra e il popolo cantano la tua potenza, o regina»;(34) «Oggi la vergine Maria sale al cielo: godete, perché regna con Cristo in eterno».(35)

A tali canti si devono aggiungere le Litanie lauretane, che richiamano i devoti a invocare ripetutamente Maria regina; e nel quinto mistero glorioso del santo rosario, la mistica corona della celeste regina, i fedeli contemplano in pia meditazione già da molti secoli, il regno di Maria, che abbraccia il cielo e la terra.

Infine l'arte ispirata ai principi della fede cristiana e perciò fedele interprete della spontanea e schietta devozione popolare, fin dal Concilio di Efeso, è solita rappresentare Maria come regina e imperatrice, seduta in trono e ornata delle insegne regali, cinta il capo di corona e circondata dalle schiere degli angeli e dei santi, come colei che domina non soltanto sulle forze della natura, ma anche sui malvagi assalti di satana. L'iconografia, anche per quel che riguarda la dignità regale della beata vergine Maria, si è arricchita in ogni secolo di opere di grandissimo valore artistico, arrivando fino a raffigurare il divin Redentore nell'atto di cingere il capo della Madre sua con fulgida corona.

I pontefici romani non hanno mancato di favorire questa devozione del popolo, decorando spesso di diadema, con le proprie mani o per mezzo di legati pontifici, le immagini della vergine Madre di Dio, già distinte per singolare venerazione.

III

Come abbiamo sopra accennato, venerabili fratelli, l'argomento principale, su cui si fonda la dignità regale di Maria, già evidente nei testi della tradizione antica e nella sacra liturgia, è senza alcun dubbio la sua divina maternità. Nelle sacre Scritture infatti, del Figlio, che sarà partorito dalla Vergine, si afferma: «Sarà chiamato Figlio dell'Altissimo e il Signore Dio gli darà il trono di Davide, suo padre; e regnerà nella casa di Giacobbe eternamente e il suo regno non avrà fine» (Lc 1, 32-33); e inoltre Maria è proclamata «Madre del Signore» (Lc 1, 43). Ne segue logicamente che ella stessa è Regina, avendo dato la vita a un Figlio; che nel medesimo istante del concepimento, anche come uomo, era re e signore di tutte le cose, per l'unione ipostatica della natura umana col Verbo. San Giovanni Damasceno scrive dunque a buon diritto: «È veramente diventata la Signora di tutta la creazione, nel momento in cui divenne Madre del Creatore»(36) e lo stesso arcangelo Gabriele può dirsi il primo araldo della dignità regale di Maria.

Tuttavia la beatissima Vergine si deve proclamare regina non soltanto per la maternità divina, ma anche per la parte singolare che, per volontà di Dio, ebbe nell'opera della nostra salvezza eterna. «Quale pensiero - scrive il Nostro predecessore di felice memoria Pio XI - potremmo avere più dolce e soave di questo, che Cristo è nostro re non solo per diritto nativo, ma anche per diritto acquisito e cioè per la redenzione? Ripensino tutti gli uomini dimentichi quanto costammo al nostro Salvatore: "Non siete stati redenti con oro o argento, beni corruttibili, ... ma col sangue prezioso di Cristo, agnello immacolato e incontaminato" (1 Pt 1;18-19). Non apparteniamo dunque a noi stessi, perché "Cristo a caro prezzo" (1 Cor 6, 20) ci ha comprati».(37)

Ora nel compimento dell'opera di redenzione Maria santissima fu certo strettamente associata a Cristo, onde giustamente si canta nella sacra liturgia: «Santa Maria, regina del cielo e signora del mondo, affranta dal dolore, se ne stava in piedi presso la croce del Signore nostro Gesù Cristo».(38) E un piissimo discepolo di sant'Anselmo poteva scrivere nel medioevo: «Come ... Dio, creando tutte le cose nella sua potenza, è padre e signore di tutto, così Maria, riparando tutte le cose con i suoi meriti, è la madre e la signora di tutto: Dio è signore di tutte le cose, perché le ha costituite nella loro propria natura con il suo comando, e Maria è signora di tutte le cose, riportandole alla loro originale dignità con la grazia che ella meritò».(39) Infatti: «Come Cristo per il titolo particolare della redenzione è nostro signore e nostro re, così anche la Vergine beata (è nostra signora) per il singolare concorso prestato alla nostra redenzione, somministrando la sua sostanza e offrendola volontariamente per noi, desiderando, chiedendo e procurando in modo singolare la nostra salvezza».(40)

Da queste premesse si può così argomentare: se Maria, nell'opera della salute spirituale, per volontà di Dio, fu associata a Cristo Gesù, principio di salvezza, e in maniera simile a quella con cui Eva fu associata ad Adamo, principio di morte, sicché si può affermare che la nostra redenzione si compì se­condo una certa «ricapitolazione»,(41) per cui il genere umano, assoggettato alla morte, per causa di una vergine, si salva anche per mezzo di una Vergine; se inoltre si può dire che questa gloriosissima Signora venne scelta a Madre di Cristo proprio «per essere a lui associata nella redenzione del genere umano»(42) e se realmente «fu lei, che esente da ogni colpa personale o ereditaria, strettissimamente sempre unita al suo Figlio, lo ha offerto sul Golgota all'eterno Padre sacrificando insieme l'amore e i diritti materni, quale nuova Eva, per tutta la posterità di Adamo, macchiata dalla sua caduta miseranda»;(43) se ne potrà legittimamente concludere che, come Cristo, il nuovo Adamo, è nostro re non solo perché Figlio di Dio, ma anche perché nostro redentore, così, secondo una certa analogia, si può affermare parimenti che la beatissima Vergine è regina, non solo perché Madre di Dio, ma anche perché quale nuova Eva è stata associata al nuovo Adamo.

È certo che in senso pieno, proprio e assoluto, soltanto Gesù Cristo, Dio e uomo, è re; tuttavia, anche Maria, sia come madre di Cristo Dio, sia come socia nell'opera del divin Redentore, e nella lotta con i nemici e nel trionfo ottenuto su tutti, ne partecipa la dignità regale, sia pure in maniera limitata e analogica. Infatti da questa unione con Cristo re deriva a lei tale splendida sublimità, da superare l'eccellenza di tutte le cose create: da questa stessa unione con Cristo nasce quella regale potenza, per cui ella può dispensare i tesori del regno del divin redentore; infine dalla stessa unione con Cristo ha origine l'inesauribile efficacia della sua materna intercessione presso il Figlio e presso il Padre.

Nessun dubbio pertanto che Maria santissima sopravanzi in dignità tutta la creazione e abbia su tutti il primato, dopo il suo Figliuolo. «Tu infine - canta san Sofronio - hai di gran lunga sopravanzato ogni creatura. ... Che cosa può esistere di più sublime di tale gioia, o Vergine Madre? Che cosa può esistere di più elevato di tale grazia, che per volontà divina tu sola hai avuto in sorte?».(44) E va ancora più oltre nella lode san Germano: «La tua onorifica dignità ti pone al di sopra di tutta la creazione: la tua sublimità ti fa superiore agli angeli».(45) San Giovanni Damasceno poi giunge a scrivere la seguente espressione: «È infinita la differenza tra i servi di Dio e la sua Madre».(46)

Per aiutarci a comprendere la sublime dignità che la Madre di Dio ha raggiunto al di sopra di tutte le creature, possiamo ripensare che la santissima Vergine, fin dal primo istante del suo concepimento, fu ricolma di tale abbondanza di grazie da superare la grazia di tutti i santi. Onde - come scrisse il Nostro predecessore Pio XI di fel. mem. nella lettera apostolica Ineffabilis Deus - «ha con tanta munificenza arricchito Maria con l'abbondanza di doni celesti, tratti dal tesoro della divinità, di gran lunga al di sopra degli angeli e di tutti i santi, che ella, del tutto immune da ogni macchia di peccato, in tutta la sua bellezza e perfezione, avesse tale pienezza d'innocenza e di santità che non se ne può pensare una più grande al di sotto di Dio e che all'infuori di Dio nessuno riuscirà mai a comprendere».(47)

Inoltre la beata Vergine non ha avuto soltanto il supremo grado, dopo Cristo, dell'eccellenza e della perfezione, ma anche una partecipazione di quell'influsso, con cui il suo Figlio e Redentore nostro giustamente si dice che regna sulla mente e sulla volontà degli uomini. Se infatti il Verbo opera i miracoli e infonde la grazia per mezzo dell'umanità che ha assunto, se si serve dei sacramenti dei suoi santi come di strumenti per la salvezza delle anime, perché non può servirsi dell'ufficio e dell'opera della Madre sua santissima per distribuire a noi i frutti della redenzione? «Con animo veramente materno - così dice lo stesso predecessore Nostro Pio IX di imm. mem. - trattando l'affare della nostra salute ella è sollecita di tutto il genere umano, essendo costituita dal Signore regina del cielo e della terra ed esaltata sopra tutti i cori degli angeli e sopra tutti i gradi dei santi in cielo, stando alla destra del suo unigenito Figlio; Gesù Cristo, Signore nostro, con le sue materne suppliche impetra efficacissimamente, ottiene quanto chiede, né può rimanere inesaudita».(48) A questo proposito l'altro predecessore Nostro di fel. mem., Leone XIII, dichiarò che alla beata vergine Maria è stato concesso un potere «quasi immenso» nell'elargizione delle grazie;(49) e san Pio X aggiunge che Maria compie questo suo ufficio «come per diritto materno».(50)

Godano dunque tutti i fedeli cristiani di sottomettersi all'impero della vergine Madre di Dio, la quale, mentre dispone di un potere regale, arde di materno amore.

Però in queste e altre questioni, che riguardano la beata Vergine, i teologi e i predicatori della divina parola abbiano cura di evitare certe deviazioni per non cadere in un doppio errore; si guardino cioè da opinioni prive di fondamento e che con espressioni esagerate oltrepassano i limiti del vero; e dall'altra parte si guardino pure da un'eccessiva ristrettezza di mente nel considerare quella singolare, sublime, anzi quasi divina dignità della Madre di Dio, che il dottore angelico ci insegna ad attribuirle «per ragione del bene infinito, che è Dio».(51)

Del resto, in questo, come in altri campi della dottrina cristiana, «la norma prossima e universale» è per tutti il magistero vivo della chiesa, che Cristo ha costituito «anche per illustrare e spiegare quelle cose, che nel deposito della fede sono contenute solo oscuramente e quasi implicitamente».(52)

 

IV

Dai monumenti dell'antichità cristiana, dalle preghiere della liturgia, dall'innata devozione del popolo cristiano, dalle opere d'arte, da ogni parte abbiamo raccolto espressioni e accenti; secondo i quali la vergine Madre di Dio primeggia per la sua dignità regale; e abbiamo anche mostrato che le ragioni, che la sacra teologia ha dedotto dal tesoro della fede divina, confermano pienamente questa verità. Di tante testimonianze riportate si forma un concerto, la cui eco risuona larghissimamente, per celebrare il sommo fastigio della dignità regale della Madre di Dio e degli uomini, la quale è stata «esaltata ai regni celesti, al di sopra dei cori angelici ».(53)

EssendoCi poi fatta la convinzione dopo mature ponderate riflessioni, che ne verranno grandi vantaggi alla chiesa se questa verità solidamente dimostrata risplenda più evidente davanti a tutti, quasi lucerna più luminosa sul suo candelabro, con la Nostra autorità apostolica, decretiamo e istituiamo la festa di Maria regina, da celebrarsi ogni anno in tutto il mondo il giorno 31 maggio. Ordiniamo ugualmente che indetto giorno sia rinnovata la consacrazione del genere umano al cuore immacolato della beata vergine Maria. In questo gesto infatti è riposta grande speranza che possa sorgere una nuova era, allietata dalla pace cristiana e dal trionfo della religione.

Procurino dunque tutti di avvicinarsi ora con maggior fiducia di prima, quanti ricorrono al trono di grazia e di misericordia della Regina e Madre nostra, per chiedere soccorso nelle avversità, luce nelle tenebre, conforto nel dolore e nel pianto, e, ciò che conta più di tutto, si sforzino di liberarsi dalla schiavitù del peccato, per poter presentare un ossequio immutabile, penetrato dalla fragrante devozione di figli, allo scettro regale di sì grande Madre. I suoi templi siano frequentati dalle folle dei fedeli, per celebrarne le feste; la pia corona del Rosario sia nelle mani di tutti per riunire insieme, nelle chiese, nelle case, negli ospedali, nelle carceri, sia i piccoli gruppi, sia le grandi adunanze di fedeli, a cantare le sue glorie. Sia in sommo onore il nome di Maria, più dolce del nettare, più prezioso di qualunque gemma; e nessuno osi pronunciare empie bestemmie, indice di animo corrotto, contro questo nome ornato di tanta maestà e venerando per la grazia materna; e neppure si osi mancare in qualche modo di rispetto ad esso.

Tutti si sforzino di imitare, con vigile e diligente cura, nei propri costumi e nella propria anima, le grandi virtù della Regina celeste e nostra Madre amantissima. Ne deriverà di conseguenza che i cristiani, venerando e imitando sì grande Regina e Madre, si sentano infine veramente fratelli, e, sprezzanti dell'invidia e degli smodati desideri delle ricchezze, promuovano l'amore sociale, rispettino i diritti dei poveri e amino la pace, Nessuno dunque si reputi figlio di Maria, degno di essere accolto sotto la sua potentissima tutela, se sull'esempio di lei non si dimostrerà mite, giusto e casto, contribuendo con amore alla vera fraternità, non ledendo e nuocendo, ma aiutando e confortando.

In molti paesi della terra vi sono persone ingiustamente perseguitate per la loro professione cristiana e private dei diritti umani e divini della libertà: per allontanare questi mali nulla valgono finora le giustificate richieste e le ripetute proteste. A questi figli innocenti e tormentati rivolga i suoi occhi di misericordia, che con la loro luce portano il sereno allontanando i nembi e le tempeste, la potente Signora delle cose e dei tempi, che sa placare le violenze con il suo piede verginale; e conceda anche a loro di poter presto godere della dovuta libertà per la pratica aperta dei doveri religiosi, sicché servendo la causa dell'evangelo, con opera concorde e con egregie virtù, che nelle asprezze rifulgono ad esempio, giovino anche alla solidità e al progresso della città terrena.

Pensiamo anche che la festa istituita con questa lettera enciclica, affinché tutti più chiaramente riconoscano e con più cura onorino il clemente e materno impero della Madre di Dio, possa contribuire assai a che si conservi, si consolidi e si renda perenne la pace dei popoli, minacciata quasi ogni giorno da avvenimenti pieni di ansietà. Non è ella l'arcobaleno posto sulle nubi verso Dio, come segno di pacifica alleanza? (cf. Gn 9, 13). «Mira l'arcobaleno e benedici colui che l'ha fatto; esso è molto bello nel suo splendore, abbraccia il cielo nel suo cerchio radioso e le mani dell'Altissimo lo hanno teso» (Eccli 43, 12-13). Chiunque pertanto onora la Signora dei celesti e dei mortali - e nessuno si creda esente da questo tributo di riconoscenza e di amore - la invochi come regina potentissima, mediatrice di pace; rispetti e difenda la pace, che non è ingiustizia impunita né sfrenata licenza, ma è invece concordia bene ordinata sotto il segno e il comando della volontà di Dio: a fomentare e accrescere tale concordia spingono le materne esortazioni e gli ordini di Maria vergine.

Desiderando moltissimo che la Regina e Madre del popolo cristiano accolga questi Nostri voti e rallegri della sua pace le terre scosse dall'odio, e a noi tutti mostri, dopo questo esilio, Gesù, che sarà la nostra pace e la nostra gioia in eterno, a voi, venerabili fratelli, e ai vostri fedeli, impartiamo di cuore l'apostolica benedizione, come auspicio dell'aiuto di Dio onnipotente e in testimonianza del Nostro amore.

Roma, presso San Pietro, nella festività della maternità di Maria vergine, l'11 ottobre 1954, XVI del Nostro pontificato.

PIO PP. XII 

(1) PIUS PP. XII, Litt. enc. Ad caeli Reginam de regali Beatae Mariae Virginis dignitate eiusque festo instituendo, [Ad venerabiles Fratres Patriarchas, Archiepiscopos, Episcopos aliosque locorum Ordinarios pacem et communionem cum Apostolica Sede habentes], 11 octobris 1954: AAS 46(1954), pp. 625-640.

Istituzione della festa della regalità di Maria s.ma. La devozione costante dei popoli per Maria s.ma, culminata con la proclamazione del dogma della sua assunzione. Coronare l'opera istituendo la festa di Maria Regina, in realtà non nuova, ma già espressa in ogni età: dalla sacra Scrittura, dai padri e scrittori ecclesiastici con dottrina profonda e poetici accenti, dai sommi pontefici, dalla liturgia romana e orientale e infine dall'arte d'ogni tempo. Principali argomenti dogmatici e di convenienza. È giusto perciò che tutti riconoscano questo potere regale: la festa al 31 maggio; ricorrere alla Madre di Dio, imitandone le virtù, impetrando la forza nelle tribolazioni, la pace fra i popoli e la visione eterna del suo divin Figlio.

(2) Cf. Const. apost. Munificentissimus Deus: AAS 42(1950), p. 753ss; EE 6/1931ss.

(3) Cf. Litt. enc. Fulgens corona: AAS 45(1953), p. 577ss; EE 6/944ss. 

(4) Cf. AAS 38(1946), p. 264ss.

(5) Cf. L'Osservatore Romano, 19.5.1946.

(6) S. EPHRAEM, Hymni de B. Maria, ed. Th. J. Lamy, t. II, Mechliniae 1886, Hymn. XIX, p. 624.

(7) S. EPHRAEM, Oratio ad Ss.mam Dei Matrem: Opera omnia, ed. Assemani, t. III (graece), Romae 1747, p. 546.

(8) S. GREGORIUS NAZ., Poemata dogmatica, XVIII, v. 58: PG 37, 485. 

(9) PRUDENTIUS, Dittochaeum, XXVII: PL 60, 102A; Obras completas de Aurelio Prudencio (edicion bilingüe), BAC, Madrid 1981, p. 758.

(10) Hom. in S. Lucam, hom. VII: ed. Rauer, Origenes Werke, t. IX, p. 48 (ex catena Macarii Crysocephali). Cf. PG 13, 1902D.

(11) S. HIERONYMUS, Liber de nominibus hebraeis: PL 23, 886.

(12) S. PETRUS CHRYSOLOGUS, Sermo 142, De Annuntiatione B.M.V.: PL 52, 579C; cf, etiam 582B, 584A: «Regina totius exstitit castitatis».

(13) Relatio Epiphanii Ep. Constantin.: PL 63, 498D.

(14) Encomium in Dormitionem Ss.mae Deiparae (inter opera S. Modesti): PG 86, 3306B.

(15) S. ANDREAS CRETENSIS, Homilia II in Dormitionem Ss.mae Deiparae: PG 97, 1079B.

(16) S. ANDREAS CRETENSIS, Homilia III in Dormitionem Ss.mae Deiparae, I: PG 98, 303A.

(17) S. GERMANUS, In Praesentationem Ss.mae Deiparae, I: PG 98, 303A.

(18) S. GERMANUS, In Praesentationem Ss.mae Deiparae, II: PG 98, 315C.

(19) S. IOANNES DAMASCENUS, Homilia I in Dormitionem B.M.V.: PG 96, 719A.

(20) S. IOANNES DAMASCENUS, De fide orthodoxa,1. IV, c.14: PG 44,1158B. 

(21) De laudibus Mariae (inter opera Venantii Fortunati): PL 88, 282B et 283A.

(22) ILDEFONSUS TOLETANUS; De virginitate perpetua B.M.V.: PL 96, 58AD. 

(23) S. MARTINUS I, Epist. XIV: PL 87, 199-200A.

(24) S. AGATHO: PL 87; 1221A; Dz 547.

(25) HARDOUIN, Acta Conciliorum, IV, 234 et 238: PL 89, 508B. 

(26) XYSTUS IV, Bulla Cum praeexcelsa, 28 febr. 1476.

(27) BENEDICTUS XIV, Bulla Gloriosae Dominae, 07 sept. 1748.

(28) S. ALFONSO, Le glorie di Maria, p. I. c. I, § 1.

(29) Ex liturgia Armenorum: in festo Assumptionis, hymnus ad Matutinum. 

(30) Ex Menaeo (byzantino): Dominica post Natalem, in Canone, ad Matutinum.

(31) Officium hymni Akátistos (in ritu byzantino).

(32) Missale Aethiopicum, Anaphora Dominae nostrae Mariae, Matris Dei. 

(33) Breviarium Romanum, Versiculus sexti Respons.

(34) Festum Assumptionis, Hymnus Laudum.

(35) Festum Assumptionis, ad Magnificat II Vesp.

(36) S. IOANNES DAMASCENUS, De fide orthodoxa, 1. IV, c. 14: PG 94, 1158s.B.

(37) PIUS XI, Litt. enc. Quas primas: AAS 17(1925), p. 599; EE 5/147. 

(38) Festum septem dolorum B. Mariae Virg., Tractus.

(39) EADMERUS, De excellentia Virginis Mariae, c. 11: PL 159, 508AB.

(40) F. SUAREZ, De mysteriis vitae Christi, disp. XXII, sect. II: éd. Vivès, XIX, 327.

(41) S. IRENAEUS, Adv. haer., V, 19, 1: PG 7, 1175B.

(42) PIUS XI, Epist. Auspicatus profecto: AAS 25(1933), p. 80.

(43) PIUS XII, Litt, enc. Mystici corporis: AAS 35(1943), p. 247; EE 6/258. 

(44) S. SOPHRONIUS, In Annuntiationem Beatae Mariae Virginis: PG 87, 3238D et 3242A.

(45) S. GERMANUS, Hom. II in Dormitionem Beatae Mariae Virginis: PG 98, 354B.

(46) S. IOANNES DAMASCENUS, Hom. I in Dormitionem Beatae Mariae Virginis: PG 96, 715A.

(47) PIUS IX, Bulla Ineffabilis Deus: Acta Pii IX, I, pp. 597-598; EE 2/app.

(48) Ibidem, p. 618; EE 2/app.

(49) LEO XIII, Litt. enc. Adiutricem populi: AAS 28(1895-96), p.130; EE 3.

(50) PIUS X, Litt. enc. Ad diem illum: AAS 36(1903-04), p. 455; EE 4/27.

(51) S. THOMAS, Summa theol., I, q. 25, a. 6, ad 4.

(52) PIUS XII, Litt. enc. Humani generis: AAS 42(1950), p. 569; EE 6/721.

(53) Ex Brev. Rom.: Festum Assumptionis Beatae Mariae Virginis.

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/pius-xii/it/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_11101954_ad-caeli-reginam.html

Marie, Temple de la Trinité

Ô Marie, Temple de la Trinité, Ô Marie, porteuse de feu, Marie, distributrice de miséricorde, Marie, qui as fait germer le fruit divin !

Ô Marie, mer tranquille, distributrice de paix, Marie, terre féconde. Tu es l’arbre nouveau qui a porté la fleur odorante du Verbe, Fils unique de Dieu.

En toi, terre féconde, fut semé le Verbe. Tu es à la fois la terre et l’arbre.

Ô Marie, char de feu, tu as porté le feu caché et voilé sous la cendre de ton humanité.

Ô Marie, vaisseau d’humilité, en toi se conserve et brille la lumière de la vraie science, avec laquelle t’élevant au-dessus de toi-même, tu as charmé le Père éternel.

Ô Marie, tu es devenue le livre où est écrite notre loi. Aujourd’hui tu as écrit en toi la Sagesse du Père éternel.

Ô Marie, bénie sois-tu à jamais entre toutes les femmes, car en ce jour tu nous as donné le pain de ta farine : la divinité a été unie et pétrie avec l’humanité, si fortement que rien désormais, ni la mort, ni nos ingratitudes, ne pourra rompre l’union.

Ste Catherine de Sienne

Sainte Catherine de Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / Prière faite à Rome, 25 mars 1379, in Œuvres de Sainte Catherine de Sienne, Paris, Lethielleux, 1802.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-29-avril-2/meditation-de-ce-jour-1/


PIUS PP. XII

LITTERAE ENCYCLICAE

AD CAELI REGINAM*

AD VENERABILES FRATRES PATRIARCHAS,

ARCHIEPISCOPOS, EPISCOPOS ALIOSQUE LOCORUM ORDINARIOS

PACEM ET COMMUNIONEM CUM APOSTOLICA SEDE HABENTES:

DE REGALI BEATAE MARIAE VIRGINIS DIGNITATE

EIUSQUE FESTO INSTITUENDO.

VENERABILES FRATRES

SALUTEM ET APOSTOLICAM BENEDICTIONEM

Ad Caeli Reginam, inde a primis Catholicae Ecclesiae saeculis, supplices preces ac laudis pietatisque cantus christianus populus adhibuit, sive cum laetitiae suavitatibus afficeretur, sive praesertinl cum in gravibus periclitaretur rerum angustiis; ac numquam spes decidit in Divini Regis Iesu Christi Matre reposita, numquam fides illa elanguit, qua docemur Deiparam Virginem Mariam in universo terrarum orbe materno animo regnare, quemadmodum regalis gloriae corona in caelesti redimitur beatitate.

Nos autem post calamitates immanes; quae ob oculos etiam Nostros, florentes urbes, oppida, pagos innumeris obruerunt ruinis, cum dolentes videamus tot tantaque animorum mala turbida quadam eluvione formidolose exundare, cumque cernamus interdum labare iustitiam, atque passim corruptelarum triumphare illecebras, in hoc minaci ac trepido rerum discrimine, summa aegritudine angimur; atque adeo fidentes ad Mariam Reginam Nostram confugimus, non modo Nostros pietatis sensus eidem patefacientes, sed eorum etiam omnium. qui christiano gloriantur nomine.

Meminisse autem placet ac iuvat, Nosmet ipsos, calendis Novembribus Anni Sacri MDCCCCL, coram ingenti multitudine cum Patrum Cardinalium, tum sacrorum Antistitum, sacerdotum et christifidelium, qui undique gentium advenerant, dogma decrevisse Assumptionis Beatissimae Mariae. Virginis in Caelum (1), ubi animo corporeque praesens, inter Angelorum Sanctorumque Caelitum choros regnat una cum Unigena Filio suo. Ac praeterea, cum saeculum expleretur ex quo imm. mem. Decessor Noster Pius IX summam Dei Genetricem sanxit ac definivit sine ulla originalis peccati labe fuisse conceptam, Marialem qui volvitur, Annum indiximus (2); ac nunc magno cum paterni animi Nostri solatio cernimus, non modo hac in alma Urbe — praesertim vero in Liberiana Basilica, ubi multitudines innumerae suam fidem suamque erga caelestem Matrem incensissimam caritatem significanter testantur — sed in omnibus etiam terrarum orbis partibus, pietatem in Deiparam Virginem etiam atque etiam revirescere, praecipuaque Mariae tempia frequentissima excepisse atque adhuc excipere peregrinantium christifidelium agmina supplicantium.

Omnesque norunt Nos, quotiescumque opportunitas data est, cum nempe Nostros in Christo filios coram admissos allocuti sumus, vel cum, radiophonicae artis ope, ad longinquos etiam populos verba fecimus, eos omnes, quos potuimus, adhortatos esse ad benignissimam ac potentissimam Matrem nostram impensa ac tenera — ut filios addecet — caritate adamandam. Quam ad rem peculiari modo in memoriam revocare libet radiophonicum nuntium, quem ad Lusitanorum populum transmisimus, cum prodigialis Mariae Virginis imago, quae Fatimae colitur, aureo diademate redimita fuit (3), et quem Nosmet ipsi « Regalitatis » Mariae nuntium vocavimus.

Iamvero, ut multiplicibus hisce erga magnam Dei Matrem pietatis Nostrae significationibus, quas christianus populus tam studiose prosecutus est, quasi cumulum afferamus, itemque ut Marialem Annum, qui iam ad exitum vergit, feliciter utiliterque concludamus, utque instantibus petitionibus, quae hac de causa undique gentium ad Nos pervenerunt, libenter concedamus, festum liturgicum Beatae Mariae Virginis Reginae instituere decrevimus.

Qua de re non novam veritatem credendam christiano populo proponere volumus, cum reapse titulus atque argumenta, quibus regalis Mariae dignitas innititur, iam sint quovis tempore luculenter expressa, iamque in Ecclesiae documentis habeantur antiquitus tradita, et in sacrae liturgiae libris.

Quae quidem placet per Encyclicas has Litteras recolere, ut caelestis Matris nostrae renovemus laudes, utque studiosiorem erga eam pietatem, non sine spirituali emolumento, in omnium animis refoveamus.

I

Christianorum populus, cum, elapsis etiam temporibus non sine ratione crederet illam, de qua Filius Altissimi natus est, qui « regnabit in domo Iacob in aeternum » (5), « Princeps pacis » (6), « Rex regum et Dominus dominantium » (7), prae aliis omnibus, a Deo creatis, singularia accepisse gratiae privilegia, cumque consideraret arctam necessitudinem interesse inter matrem et prclem, regiam excellentiam Dei Genetrici super omnia facile agnovit.

Quamobrem mirum non est iam antiquos Ecclesiae scriptores, verbis innixos S. Gabrielis Archangeli, qui Mariae Filium praedixit regnaturum esse in aeternum (8), verbisque Elisabeth, quae eam reverenter salutando celebravit « Matrem Domini mei » (9), Mariam appellasse « Matrem Regis », «Matrem Domini », haud obscure significantes eam ex regia Filii sui dignitate praecipuam quandam habuisse celsitudinem acque praestantiam.

Itaque S. Ephraem, poetico fervens afatu, sic eam loquentem inducit: « Caelum sustineat me suis amplexibus, quia prue illo honorata sum. Etenim caelum non fuit tibi mater; sed illud effecisti thronum tuum. Quam honorabilior et venerabilior Mater Regis throno eius » (10). Et alibi sic eam adprecatur: « ... puella Augusta et hera, Regina, Domina sub alis tuis protege, custodi me ut ne contra me Satan exultet, qui perniciem creat, neque adversus me scelestus inimicus extollatur » (11).

A S. Gregorio Nazianzeno Maria appellatur: « Mater Regis totius universi », « Mater Virgo, [quae] totius mundi peperite Regem » (12). Prudentius vero asseverat mirari genetricem « se Deum genuisse hominem, Regem quoque summum » (13).

Regia aut,em haec Beatae Virginis Mariae dignitas Ilare aperteque ab iis significatur et asseritur, qui eam « Dominam », « Dominatricem », « Reginam » appellant.

Iam in quadam homilia, Origeni attributa, Maria ab Elisabeth non solum vocatur « Mater Domini mei », sed etiam Tu Domina mea » (14).

Quod item ex hoc S. Hieronymi loco eruitur, cum ipse inter varias Mariae nominis interpretationes hanc postremam afferat sententiam: Sciendum quod Maria, sermone syro Domina nuncupatur » (15). Id pariter certiore modo, post ipsum, S. Chrysologus hisce verbis enuntiat: « Maria hebraeo sermone, latine Domina nuncupatur: vocat ergo Angelus Dominam, ut Dominatoris Genetricem trepidatio deserat servitutis, quam nasci et vocari Dominam ipsa sui germinis fecit et impetravit auctoritas » (16).

Praeterea Epiphanius, Episcopus Constantinopolitanus, Summo Pontifici Hormisdae scribens, supplicandum esse dicit, ut Ecclesiae unitas servetur « gratia sanctae et unius essentiae Trinitatis et intercessionibus Dominae nostrae Sanctae et gloriosae Virginis et Dei Genetricis Mariae » (17).

Quidam vero eiusdem aetatis auctor Bea:tam Virginem, sedentem ad dexteram Dei, ut pro nobis deprecetur, sollemniter hisce verbis salutat: « mortalium Dominam, sanctissimam Deiparam » (18).

Reginae autem dignitatem pluries Mariae Virgini attribuit S. Andreas Cretensis; haec enim, exempli gratia, scribit : « Matrem suam semper Virginem, e cuius utero, ipse Deus exsistens, humanam induit formam, hodierna die ceu Reginam humani generis, a terrenis sedibus transfert » (19). Et alio loco: « Regina totius humani generis, nuncupationem cum usu sinceram retinens, quae, uno excepto Deo, rebus omnibus excelsior » (20).

Itemque S. Germanus humilem Virginem hisce verbis alloquitur: « Sede, Domina, decet enim, Regina cum sis et prae omnibus regibus gloriosa, sublimi loco sedere » (21); eamque vocat: « terrigenarum omnium Dominam » (22).

A Sancto autem Ioanne Damasceno nuncupatur: « Regina, hera, Domina » (23), atque etiam: « omnis creaturae Domina » (24); et ab antiquo quodam Ecclesiae Occidentalis scriptore vocatur: « felix Regina », « iuxta Genitum Regem Regina perennis », cuius « caput niveum ornatur diademate fulvo » (25).

Ac denique S. Ildefonsus Toletanus omnes fere honoris titulos hac salutatione complectitur: « O Domina mea, dominatrix mea; dominans mihi, Mater Domini mei. ... Domina inter ancillas, Regina inter sorores » (26).

Ex his aliisque paene innumeris testimoniis, antiquitus traditis, Ecclesiae theologi eiusmodi doctrinam haurientes, Beatissimam Virginem appellarunt rerum omnium creatarum Reginam, mundi Reginam, universorumque Dominam.

Summi autem Ecclesiae Pastores officii sui esse duxerunt christiani populi pietatem erga caelestem Matrem ac Reginam suis laudibus hortationibusque probare ac provehere. Itaque, ut recentiorum Pontificum documenta silentio praetereamus, haec in memoriam revocare iuvat: septimo nempe iam saeculo Decessorem Nostrum S. Martinum I Mariam appellavisse « Dominam nostram gloriosam, semper Virginem » (27); S. Agathoriem vero in epistula synodali, ad Patres Concilii Oecumenici sexti missa, eam dixisse « Dominam nostram, vere et proprie Dei Genetricem » (28); ac saeculo octavo Gregorium II, in epistula ad S. Germanum Patriarcham data, et in septimo Concilio Oecumenico, Patribus omnibus conclamantibus lecta, Deiparam vocasse: « omnium Dominam ac veram Dei matrem », itemque « omnium Christianorum Dominam » (29).

Haec praeterea memorare libet: cum Decessor Noster imm. rec. Xystus IV favorabili animo doctrinam illam attigit de immaculato Beatae Virginis conceptu, Apostolicas Litteras « Cum praeexcelsa » (30) ab hisce verbis exorsum esse, quibus Maria « Regina » nuncupatur, « quae pervigil ad Regem, quem genuit, interceda », Quod pari modo Benedictus XIV asseveravit in Apostolicis suis Litteris « Gloriosae Domi.nae » in quibus Maria « Regina caeli et terrae » vocatur, eique, Supremum Regem quodammodo suum tradidisse asseritur imperium (31).

Quapropter S. Alfonsus De Ligorio omnia superiorum saeculorum testimonia amplexus, haec piissime scribit: « Quoniam Maria Virgo ad tam excelsam dignitatem evecta fuit, ut regum Regis Mater esset, idcirco iure meritoque Ecclesia eam Reginae titulo decoravit » (32).

II

Sacra vero liturgia, quae doctrinae a maioribus traditae et a christiano populo creditae est veluti fidele speculum, per omnis aetatis decursum, sive in Oriente, sive, in Occidente, caelestis Reginae laudes cecinit perenniterque canit.

Insonant quidem ex Oriente fervid ae voces: « O Dei Genetrix, hodie in caelum translata es Cherubim curribus, Tibique Seraphim ministrant, atque caelestis militiae agmina coram Te procumbunt » (33).

Atque etiam: « O iuste, beatissime (Ioseph), cum ex regali progenie ortus sis, ex omnibus delectus es sponsus Reginae purae, quae Iesum Regem ineffabiliter pariet ». Itemque (34): « Hymnum fundam Matri Reginae, ad quam cum gaudio celebraturus accedam, ut eius mirabilia laetus canam... O Domina, lingua nostra te digne laudare nequit; quia Tu, quae Christum Regem genuisti, supra Seraphim exaltata es... Salve, o Regina mundi, salve o Maria, omnium nostrum Domina » (35).

In « Missali » autem Aethiopico legimus : « O Maria, centrum totius mundi, ... Tu rnaior es quam Cherubim multis ocu.lis praediti, et Seraphim sex alis ornati. ... Caelum et terra omnino piena est sanctitatis gloriae tuae » (36).

Concinit autem Ecclesia latina vetustam illam ac dulcis simam precationem, quae « Salve Regina » nuncupatur, et iucuridas antiphonas « Ave, Regina coelorum », « Regina coeli laetare », et eas pariter, quae in Beatae Mariae Virginis festis recitari solent: « Astitit Regina a dextris tuis in vesti tu deaurato, circumdata varietate » (37); « Teque Reginam celebrat potentem terra polusque » (38); « Hodie Maria Virgo caelos asc.endit: gaudete quia cum Christo regnat in aeternum » (39).

Quibus quidem praeter alia addendae sunt Litaniae Lauretanae, quae populo christiano Mariam Reginam identidem invocandam cotidie suadent. Atque etiam Mariae imperium, quod caelum terra.mque complectitur, iam a multis elapsis saeculis christiani meditari solent, quintum memoria recolentes gloriosum mysterium Marialis Rosarii, quod potest caelestis Reginae mystica appellari corona.

Ars denique, quae christianis principiis innititur, eorumque permovetur affiatu, utpote quae ingenuam sponteque editam christifidelium pietatem fideliter interpretetur, inde ab Ephesìnu Concilio, ut Reginam et Imperatricem Mariam effingit, regio in solio sedentem, regalibus ornatam insignibus, diademate redimitam, atque Angelorum Sanctorumque Caelitum circumfusam cohorte, quippe quae non modo in naturae res ac vires dominetur, sed in pravos quoque Satanae impulsus. Iconographia, ad regiam etiam Beatae Virginis Mariae dignitatem quod attinet, operibus, summo pulcherrimoque artificio factis, quovis tempore ditata est; atque eo usque processit ut divinum Redemptorem nostrum, fulgenti corona Matrem suam redimientem, coloribus redderet.

Eiusmodi populari pietati obsecundant.es, Romani Pontifices saepenumero Deiparae Virginis imagines, publica iam veneratione insignes, vel propriis ipsi manibus, vel per sacros ab se delegatos Antistites, diademate decorarunt.

III

Ut iam supra attigimus, Venerabiles Fratres, cum ex documentis antiquitus a maioribus traditis, tum ex sacra Liturgia, praecipuum, quo regalis Mariae dignitas innititur, principium procul dubio est divina eius maternitas. Quandoquidem enim in Sacris Litteris de Filio, quem Virgo concipiet, haec sententia legitur: « Filius Altissimi vocabitur, et dabit illi Dominus Deus sedem David patris eius et regnabit in domo Iacob in aeternum et regni eius non erit finis » (40), ac praeterea Maria « Mater Domini » (41), nuncupatur, inde facile eruitur ipsam quoque esse Reginam, quippe quae Filium genuerit, qui eodem momento quo conceptus est, propter hypostaticam humanae naturae cum Verbo unionem, Rex, etiam ut homo, erat et rerum omnium Dominus. Itaque iure meritoque S. Ioannes Damascenus haec scribere potuit: « Vere omnis creaturae Domina facta est cum Creatoris Mater exstitit » (42); parique modo affirmnari potest primum, qui regium Mariae munus caelesti ore nuntiavit, ipsum fuisse Gabrielem Archa.ngelum.

Attamen Beatissima Virgo Maria non tantum ob divinam suam maternitatem Regina est dicenda, sed etiam quia ex Dei voluntate in aeternae salutis nostrae opere eximias habuit partes. « Quid possit iucundius nobis suaviusque ad cogitandum accidere — ut Decessor Noster fel. rec. Pius XI scribebat — quam Christum nobis iure non tantum nativo, sed etiam acquisito, scilicet Redemptionis imperare? Servatori enim nostro quanti steterimus obliviosi utinam homines recolant omnes: " non corruptibilibus auro vel argento redempti estis,... sed pretioso sanguine quasi Agni immaculati Christi et incontaminati " (43). Iam nostri non sumus, cum Christus " pretio magno " (44) nos emerit » (45).

Iamvero in hoc perficiendo redemptionis opere Beatissima Virgo Maria profecto fuit cum Christo intime consociata; merito igitur in Sacra Liturgia canitur: « Stabat Sancta Maria Caeli Regina et mundi Domina iuxta crucem Domini Nostri Iesu Christi dolorosa » (46). Quapropter, ut iam media aetate piissimus S. Anselmi discipulus scribebat, « sicut ... Deus sua potentia parando cuncta, pater est et Dominus omnium, ita Beata Maria suis meritis cuncta reparando, Mater est et Domina rerum; Deus enim est Dominus omnium, singula in sua natura propria iussione constituendo, et Maria est Domina rerum, singula congenitae dignitati per illam, quam meruit gratiam, restituendo » (47). Etenim, « sicut Christus, eo quod nos redemit, speciali titulo Dominus est ac Rex noster, ita et Beata Virgo, propter singularem modum, quo ad nostram redemptionem concurrit, et substantiam suam ministrando, et illum pro nobis voluntarie offerendo, nostramque salutem singulariter desiderando, petendo, procurando » (48).

Quibus ex rationibus huiusmodi argumentum eruitur: si Maria, in spirituali procuranda salute, cum Iesu Christo, ipsius salutis principio, ex Dei placito sociata fuit, et quidem simili quodam modo, quo Heva fuit cum Adam, mortis principio, consoci ata, ita ut asseverari possit nostrae salutis opus, secundum quandam « recapitulationem » (49) peractum fuisse, in qua genus humanum, sicut per virginem morti adstrictum fuit, ita per virginem salvatur; si praeterea asseverari itidem potest hanc gloriosissimam Dominam ideo fuisse Christi matrem delectam « ut redimendi generis humani consors efficeretur » (50), et si reapse « ipsa fuit quae vel propriae vel hereditariae labis expers, arctissime semper cum Filio suo coniuncta, eundem in Golgotha, una cum maternorum iurium maternique amoris sui holocausto, uova veluti Heva, pro omnibus Adae filiis, miserando eius lapsu foedatis, aeterno Patri obtulit » (51); inde procul dubio concludere licet, quemadmodum Christus, novus Adam, non tantum quia Dei Filius est, Rex dici debet, sed etiam quia Redemptor est noster, ita quodam analogiae modo, Beatissimam Virginem esse Reginam non tantummodo quia mater Dei est, verum etiam quod uova veluti Heva cune novo Adam consociata fuit.

Iamvero piena, propria et absoluta significatione, unus Iesus Christus, Deus et homo, Rex est; attamen Maria quoque, quamvis temperato modo et analogiae ratione, utpote Christi Dei mater, socia in divini Redemptoris opera, et in eius cum hostibus pugna in eiusque super omnes adepta victoria, regalem participat dignitatem. Ex hac enim cum Christo Rege coniunctione splendorem celsitudinemque attingit, qua creatarum rerum omnium excelientiam exsuperat; ex hac cum Christo coniunctione regalis facultas oritur, qua ipsa potest Divini Redemptoris Regni dispensare thesauros ; ex hac denique cum Christo coniunctione materni eius patrocinii apud Filium et Patrem elicitur exhausta numquam efficacia.

Nullum igitur dubium est Mariam Sanctissimam dignitate sua super omnes res creatas excellere itemque super omnes post Filium suum obtinere primatum. « Tu denique — ita S. Sophronius — omnum creaturam longe transgressa es ... quid sublimius esse queat hoc gaudio, o Virgo Mater ? Seu quid excellentius esse possit hac gratia, quam tu sola divinitus sortita es ?»52. Cui praeconio hanc laudem S. Germanus adiungit : « Superat creata omnia tuus honor et dignitas; prae angelis maior excellentia tua » (53). Ac S. Ioannes Damascenus eo usque procedit, ut in hanc exeat sententiam : « Infinitum Dei servorum ac Matris discrimen est » (54).

Ad hunc excellentissimum intellegendum dignitatis gradum, quem Deiparens super creata omnia adepta est, considerare iuvat Sanctam Dei Genetricem iam in primo temporis momento, quo concepta fuit, tali gratiarum abundantia repletam fuisse, ut Sanctorum omnium gratiam superaret. Quapropter — ut Decessor Noster fel. rec. Pius IX in Litteris Apostolicis scripsit — ineffabilis Deus « illam longe ante omnes angelicos spiritus cunctosque Sanctos, caelestium omnium charismatum copia de thesauro divinitatis deprompta ita mirifice cumulavit, ut ipsa ab omni prorsus peccati labe semper libera, ac tota pulchra et perfecta, eam innocentiae et sanctitatis plenitudinem prae se ferret, qua maior sub Deo nullatenus intelligitur et quam praeter Deum nemo assequi cogitando potest » (55).

Praeterea Beata Virgo non solummodo supremum, post Christum, excellentiae ac perfectionis gradum obtinuit, verum etiam aliquam illius efficacitatis participationem, qua eius Filius ac Redemptor noster in mentes et in voluntates hominum regnare iure meritoque dicitur. Si enim Verbum per Humanitatem assumptam miracula patrat et gratiam infundit, si Sacramentis, si Sanctis suis tamquam instrumentis utitur ad animorum salutem, cur Matris suae Sanctissimae munere et opere non utatur ad Redemptionis fructus nobis impertiendos ? « Maternum sane — ita idem Decessor Noster imm. mem. Pius IX — in nos gerens animum nostraeque salutis negotia tractans, de universo humano genere est sollicita, caeli terraeque Regina a Domino constituta, ac super omnes Angelorum choros Sanctorumque Caelitum ordines exaltata, adstans a dexteris unigeniti Filii sui Domini Nostri Iesu Christi, maternis suis precibus validissime impetrat, et quod quaerit invenit, ac frustrari non potest » (56). Quam ad rem alius Decessor Noster fel. rec. Leo XIII edixit Beatissimae Virgini Mariae in gratiarum largitione concessam esse « paene immensam » potestatem (57); ac S. Pius X adiungit Mariam hoc munus obire «veluti materno iure » (58).

Glorientur itaque omnes christifideles se Deiparae Virginis imperio subici, quae et regali gaudet potestate et materno flagrat amore.

In his tamen aliisve quaestionibus ad Beatam Virginem spectantibus, curent theologi ac divini verbi praecones ut quasdam e recto itinere aberrationes devitent, ne in duplicis generis errores inducantur; caveant nempe et sententias fundamento carentes ac veritatem quadam verborum superlatione excedentes; et nimiam mentis angustiam in singulari illa, omnino excelsa, immo f ere divina Deiparae dignitate consideranda, quam quidem Doctor Angelicus eidem agnoscendam esse docet « ex tono infinito quod est Deus » (59).

Ceteroquin hoc etiam in. christianae doctrinae capite, sicut in aliis, « proxima et universalis veritatis norma » vivum Ecclesiae Magisterium omnibus prostat, quod Christus constituit « ad ea quoque illustranda et enucleanda quae in fidei deposito nonnisi obscure ac veluti implicite continentur » (60).

IV

E christianae igitur vetustatis monumentis, e liturgicis precibus, ex indico christiano populo religionis sensu, ex operibus arte confectis, undique collegimus voces quae asserunt Deiparam Virginem regali dignitate praestare; rationes etiam quas S. Theologia ex divinae fidei thesauro deducendo astruit eandem veritatem prorsus confirmare arguimus. Tot ex allatis testimoniis quasi latissime resonans concentus efficitur qui extollit. regii honoris praecelsum fastigium Dei hominumque Matris, cui cuncta creata subsunt, quae est « exaltata super choros angelorum ad caelestia regna » (61).

Cum vero, maturo ponderatoque consilio, persuasum Nobis habeamus magna oritura esse Ecclesiae emolumenta, si quasi in suo candelabro rutilantior lucerna posita, illa solide probata veritas manifestior omnibus refulgeat, Apostolica Nostra Potestate decernimus et instituimus festum Mariae Reginae, quod toto terrarum orbe quotannis die XXXI mensis Mali est celebrandum. Itemque id iubemus ut eodem die humani generis consecratio Immaculato Cordi Beatae Virginis Mariae iteretur. In hoc enim magna spes nititur, fore ut felix oriatur aevurn, religionis triumpho et christiana pace serenum.

Quapropter videant omnes ut, ad solium miserationis et gratiae Reginae et Matris nostrae petituri opem in adversis rebus. lucem in tenebris, solacium in moerore ac fletu, accedant maiore quam antea nunc fiducia freti; et quod praecipuum est, contendant ut ex peccati servitute sese eripiant, atque tantae Matris regali sceptro, fragranti filiorum immixtum pietati, indeclinabile exhibeant obsequium. Populorum multitudine eius frequententur templa, celebrentur festa; precatoria eius corona omnium in manibus versetur; atque in sacris aedibus, ìn domibus, in valetudinariis, in vinculis publicis, ad eius concinendas laudes vel paucorum christifidelium coetus, vel conferta agmina consociet. Summo in honore sit Mariae nomen, quod nectare dulcius et gemma quavis pretiosius est; ne quispiam in ipsum, tanta maiestate decorum et materna gratia venerabile, exsecranda, verba coniciat, quod quidem foedi animi indicium est; neve aliquid debita reverentia carens proferre audeat.

Caelestis Reginae nostraeque Matris amantissimae excelsas virtutes contendant omnes, pro sua cuiusque condicione, suos in animos suosque in mores vigili actuosoque studio referre. Inde enim consequetur ut qui christiano nomine censentur, tantarn colentes imitantesque Reginam ac Parentem, tandem haud fallacis nominis fratres se sentiant, ac pertaesi invidias et nimium habendi cupiditates, socialem amorem provehant, tenuium iura vereantur, pacem diligant. Neve igitur quisquam se putet Mariae filium, facile in eius praesentissimam tutelam accipiendum, visi ad eius exemplar iustum, mitem et castum se praestiterit, et verae notae fraternitatis studium non laedendo et nocendo, immo iuvando et solando, contulerit.

Sunt in nonnullis orbis terrarum regionibus qui ob christianum nomen per iniuriam vexantur atque divinis humanisque libertatis iuribus destituuntur; quae ad arcenda mala nihil adhuc valent iustissimae expostulationes atque iteratae querelae. Ad insontes afllictosque filios convertat misericordes oculos suos, quorum lumen tempestates nimbosque serenando depellit, potens rerum aevorumque Domina, quae novit virginei pon dere pedis pacare proterva; atque illis haud sero concedat ut libertate tandem debita fruentes, publica religionis officia obire queant,; atque dum Evangelii causae inserviunt, concordi opera et egregiis virtutibus, quae inter dura in exemplum fulgent, terrestrium quoque civitatum robori et incrementis prosint.

Opinamur etiam id, quod per Encyclicas has Litteras instituimus festum, quo luculentius omnes agnoscant ac studiosius venerentur Deiparae clemens maternumque imperium, multum ad id conferre posse ut gentium pax, quam res anxietatis plenae cotidie fere conturbant, servetur, solidetur, perennet. Nonne ea arcus est ad Deum positus in nubibus, paciferi foederis signum ?(62) « Vide arcum, et benedic eum qui fecit illum, valde speciosus est in splendore suo: gyravit caelum in circuitu gloriae suae, manus Excelsi aperuerunt illum » (63). Quisquis igitur est qui caelestium hominumque Dominam colit, — nemo autem se solutum arbitretur ab hoc impendendo grati amantisque animi tributo — praesentissimam invocet Reginam, sequestram pacis; in honore habeat, ac tueatur pacem, quae minime est impunita nequitia, minime infrenata libertas, sed sub divinae voluntatis nutu et imperio bene ordinata concordia; ad quam tegendam et augendam materna Mariae Virginis hortamina et iussa impellunt.

Plurimum cum optemus, ut Regina Materque Christiani populi haec vota nostra suscipiat et sua hilaret pace concussas odiis terras, et nobis omnibus Iesum post hoc exsilium ostendat, qui erit pax et gaudium nostrum perpetuum; vobis, Venerabiles Fratres, et gregibus vestris, omnipotentis Dei auxilii auspicem, nostraeque caritatis testem, apostolìcam Benedictionem peramanter impertimus.

Datum Romae, apud S. Petrum, in Festo Maternitatis Beatae Mariae Virginis, die XI mensis Octobris anno MDCCCCLIV, Pontificatus Nostri setto decimo.

PIUS PP. XII

*Discorsi e Radiomessaggi di Sua Santità Pio XII, XVI,

Sedicesimo anno di Pontificato, 2 marzo 1954 - 1° marzo 1955, pp. 411 - 424

Tipografia Poliglotta Vaticana

(1) Cfr. Constitutio Apostolica Munificentissimus Deus: A. A. S. XXXXII, 1950, p. 753 sq.

(2) Cfr. Litt. Enc. Fulgens corona: A. A. S. XXXXV, 1953, p. 577 sq.

(3) Cfr. A. A. S. XXXVIII, 1946, p. 264 sq.

(4) Cfr. L'Osservatore Romano, d. 19 Maii, a. 1946.

(5) Luc. I, 32.

(6) ISAI. IX, 6.

(7) Apoc. XIX, 16.

(8) Cfr. Luc. I, 32, 33.

(9) Luc. I, 43.

(10) S. EPHRAEM, Hymni de B. Maria, ed. Th. J. Lamy. t. II, Mechliniae, 1886, hymn. XIX, p. 624.

(11) Idem, Oratio ad Ssmam Dei Matrem; Opera omnia, Ed. Assemani, t. III (graece), Romae, 1747, pag. 546.

(12) S. GREGORIUS NAZ., Poemata dogmatica, XVIII, v. 58: P. G. XXXVII, 485.

(13) PRUDENTIUS, Dittochaeum, XXVII: P. L. LX, 102 A.

(14) Hom. in S. Lucam, hom. VII; ed. Rauer, Origenes Werke, T. IX, p. 48 (ex catena Macarii Chrysocephali). Cfr. P. G. XIII, 1902 D.

(15) S. HIERONYMOUS, Liber de nominibus hebraeis: P. L. XXIII, 886.

(16) S. PETRUS CHRYSOLOGUS, Sermo 142, De Annuntiatione B. M. V.: P. L. LII, 579 C; cfr. etiam 582 B; 584 A: « Regina totius exstitit castitatis ».

(17) Relatio Epiphanii Ep. Constantin.: P. L. LXIII, 498 D.

(18) Encomium in Dormitionem Ssmae Deiparae (inter opera S. Modesti): P. G. LXXXVI, 3306 B.

(19) S. ANDREAS CRETENSIS, Homilia II in Dormitionem Ssmae Deiparae: P. G. XCVII, 1079 B.

(20) Id., Homilia III in Dormitionem Ssmae Deiparae: P. G. XCVII, 1099 A.

(21) S. GERMANUS, In Praesentationem Ssmae Deiparae, I: P. G. XCVIII, 303 A.

(22) Id., In Praesentationem Ssmae Deiparae, II: P. G. XCVIII, 315 C.

(23) S. IOANNES DAMASCENUS, Homilia I in Dormitionem B. M. V.: P. G. XCVI, 719 A.

(24) Id., De fide orthodoxa, I, IV, e. 14: P. G. XLIV, 1158 B.

(25) De laudibus Mariae (inter opera Venantii Fortunati): P. L. LXXXVIII, 282 B et 283 A.

(26) ILDEFONSUS TOLETANUS, De virginitate perpetua B. M. V.: P. L. XCVI, 58 AD.

(27) S. MARTINUS I, Epist. XIV: P. L. LXXXVII, 199-200 A.

(28) S. AGATHO: P. L. LXXXVII, 1221 A.

(29) HARDOUIN, Acta Conciliorum, IV, 234; 238: P. L. LXXXIX, 508 B.

(30) XYSTUS IV Bulla Cum praeexcelsa, d. d. 28 Febr. a. 1476.

(31) BENEDICTUS XIV, Bulla Gloriosae Dominae, d. d. 27 Sept. a. 1748.

(32) S. ALFONSO, Le glorie di Maria, p. I, e. I, § 1.

(33) Ex liturgia Armenorum: in festo Assumptionis, hymnus ad Matutinum.

(34) Ex Menaeo (byzantino): Dominica post Natalem, in Canone, ad Matutinum.

(35) Officium hymni 'Αxάτιστος (in ritu byzantino).

(36) Missale Aethiopicum, Anaphora Dominae nostrae Mariae, Matris Dei.

(37) Brev. Rom., Versiculus sesti Respons.

(38) Festum Assumptionis; hymnus Laudum.

(39) Ibidem, ad Magniflcat II Vesp.

(40) Luc. I, 32, 33.

(41) Ibid. I, 43.

(42) S. IOANNES DAMASCENUS, De fide orthodoxa, 1. IV, e. 14: P. G. XCIV, 1158E. B.

(43) I Petr. I, 18, 19.

(44) I Cor. VI, 20.

(45) Pius XI, Litt. Enc. Quas primas: A. A. S. XVII, 1925, p. 599.

(46) Festum septem dolorum B. Mariae Virg., Tractus.

(47) EADMERUS, De excellentia Virginis Mariae, c. 11: P. L. CLIX, 508 AB.

(48) F. SUAREZ, De mysteriis vitae Christi, disp. XXII, sect. II (ed. Vivès, XIX, 327).

(49) S. IRENAEUS, Adv. haer., V, 19, 1: P. G. VII, 1175 B.

(50) Pius XI, Epist. Auspicatus profecto: A. A. S. XXV, 1933, p. 80.

(51) Pius XII, Litt. Enc. Mystici Corporis: A. A. S. XXXV, 1943, p. 247.

(52) S. SOPHRONIUS, In Annuntiationem Beatae Mariae Virginis: P. G. LXXXVII, 3238 D; 3242 A.

(53) S. GERMANUS, Hom. Il in Dormitionem Beatae Mariae Virginis: P. G. XCVIII, 354 B.

(54) S. IOANNES DAMASCENUS, Hom. I in Dormitionem Beatae Mariae Virginis: P. G. XCVI, 715 A.

(55) Pius IX, Bulla Ineffabilis Deus: Acta Pii IX, I, p. 597-598.

(56) Ibid. p. 618.

(57) LEO XIII, Litt. Enc. Adiutricem populi: A. S. S., XXVIII, 1895-1896, p. 130.

(58) Pius X, Litt. Enc. Ad diem illum: A. S. S. XXXVI, 1903-1904, p. 455.

(59) S. THOMAS, Summa Theol., I, q. 25, a. 6, ad 4.

(60) Pius XII, Litt. Enc. Humani generis: A. A. S., XLII, 1950, p. 569.

(61) Ex Brev. Rom.: Festum Assumptionis Beatae Mariae Virginis.

(62) Cfr. Gen. IX, 13. Eccli. XLIII, 12-13.

SOURCE : http://www.vatican.va/holy_father/pius_xii/encyclicals/documents/hf_p-xii_enc_11101954_ad-caeli-reginam_lt.html