Saint Nicolas du Japon
(+ 1912)
Originaire de la province de Smolensk en Russie, il voulait devenir militaire. Mais une fois ses études finies, il se décida à évangéliser le Japon. Après quatre années à l'académie de Saint Petersbourg, il partit à Khakondate où il apprit seul le japonais. Après des années de patience, il put réunir une petite communauté orthodoxe et transféra son centre missionnaire à Tokyo qui était alors la nouvelle capitale de l'empire. Il ouvrit un séminaire pour la formation du clergé autochtone où l'on enseignait les langues chinoise, japonaise et russe. Durant la guerre russo-japonaise de 1905, il continua d'aimer ses ouailles d'un grand amour et c'est ainsi qu'il fut et qu'il est encore une source de grâce pour l'Eglise orthodoxe du Japon.
Saint Nicolas du Japon était un exemple unique et remarquable pour tous les missionnaires chrétiens orthodoxes. Premièrement, il s'est jeté à corps perdu dans la compréhension de la langue et la culture [du Japon]. Quand il le surprenait à lire des livres dans une langue autre que le japonais, son archevêque le réprimandait, et il résolut de ne lire que de la littérature japonaise. Il sortit de sa communauté et écouta les conteurs et prédicateurs bouddhistes et shintoïstes. Il étudia l'histoire du Japon. Il la connaissait mieux que la plupart des Japonais.
Deuxièmement, il avait des vues à long terme pour sa mission. Il passa huit ans en recherches sur la langue et la culture japonaises. Son premier converti vint après quatre années d'études. Vue à long terme signifie également la délégation. En 1869 (cinq ans après la première conversion!), il a remis sa congrégation à un autre missionnaire. Après avoir établi une congrégation, il partit à Tokyo afin d'en mettre en place une autre. Ce modèle d'établissement, de délégation et de mobilité a marqué son ministère.
Troisièmement, il comprit le peuple. Son premier chrétien, était un samouraï appelé Sawabe. Takuma. Sawabe était un ultra-nationaliste (l'un des types de personnes dans des mini-fourgonnettes noires qui nous feraient peur de nos jours) qui considérait le consulat de Russie comme le symbole de tous les problèmes de l'ouverture du pays aux étrangers. Lorsque Sawabe vint au consulat, épée tirée, prêt à tuer Nicolas, Nicolas sut faire appel à sa nature de Samuraï:
"Pourquoi êtes-vous en colère contre moi?" a demandé Père Nicolas à Sawabe.
"Vous, tous les étrangers devez mourir. Vous êtes venus ici pour espionner notre pays et ce qui est pire encore, vous faites du mal au Japon avec votre prédication," répondit Sawabe.
"Mais savez-vous ce que je prêche?" a répondu Nicolas.
"Non," répondit-il.
"Alors comment pouvez-vous juger, et encore moins condamner quelque chose dont vous ne savez rien? Est-il juste de diffamer quelque chose que vous ne connaissez pas? Ecoutez-moi, d'abord, puis jugez. Si ce que vous entendez est mauvais, alors jetez-nous dehors."
Sawabe l'écouta alors, et fut persuadé par ses paroles et par l'Esprit Saint qui agissait en lui. Nicolas a su se faire écouter de Sawabe. Comment aujourd'hui, beaucoup d'entre nous peuvent-ils dire honnêtement que nous savons comment nous faire écouter des Japonais et leur faire entendre notre message?
Quatrièmement, il a été dévoué à son peuple. C'est une question d'intégrité. Il avait besoin que le peuple japonais sache qu'il était de leur côté. Beaucoup de missionnaires préfèrent se fier à leur pays d'origine quand les choses deviennent difficiles, mais Nicolas était absolument engagé pour le Japon, et sa congrégation connaissait son amour par son dévouement pour eux. Lorsque le Japon et la Russie sont entrés en guerre, beaucoup de gens de sa propre congrégation le pressèrent de rentrer chez lui [en Russie] -Rappelez-vous qu'il était venu au Japon sous l'égide du Consulat de Russie au Japon. Mais il a refusé, il avait besoin de servir et d'être avec son peuple. Dans le même temps, il a trouvé des moyens pour s'occuper des prisonniers de guerre russes au Japon.
Enfin, il fut prompt à déléguer, comme nous l'avons déjà mentionné. Quand Paul Sawabe commença à croire, il a amené trois amis avec lui pour entendre la prédication de Nicolas. Nicolas laissa les quatre croyants autochtones faire leurs propres disciples, et un an plus tard, il y avait douze baptisés, et vingt-cinq de ce que nous appellerions aujourd'hui "personnes en recherche". Quinze ans plus tard, l'église était forte de quatre mille hommes. Pour que cela fonctionne, il fallait encore plus de délégation, et ainsi il a commencé le processus d'ordination de prêtres japonais. Au moment où il vint fêter les cinquante années de sa mission, il y avait quarante-trois prêtres ordonnés et cent vingt-et-un prédicateurs laïcs. Et rappelons-nous que, cinq ans après avoir une personne dans l'Église, il la confia [à Sawabe] et partit à Tokyo. Il savait que s'il voulait atteindre l'ensemble du Japon, il ne pouvait se borner à un seul territoire pour l'ensemble de sa vie missionnaire.
Version française Claude Lopez-Ginisty d'après Père Geoffrey Korz. Mission Notes: Saint Nicholas of Japan in
SAINT NICOLAS du Japon
16 février / 3 février
Saint Nicolas du Japon fut un missionnaire Russe qui partit pour le Japon au XIXe siècle, et c'est un des plus grands saints missionnaires des temps modernes
Son nom de Baptême était Jean, et il naquit le 22 août1836, second fils de Dimitri Ivanovitch Kasatkin, qui était diacre de l'église de Beryoza dans la province de Smolensk. Il étudia la théologie à l'Académie théologique de Saint-Petersbourg
Il fut nommé chapelain du consulat Russe à Hakodate. Il traversa la Sibérie en calèche en juillet 1860, et atteint Nikolaevsk à la fin septembre. Il y demeura pour l'hiver, et là il rencontra le célèbre missionnaire de Sibérie et d'Alaska, Saint Innocent (Veniaminov) d'Alaska. Il continua son voyage l'année suivante et atteint Hakodate en juillet 1861
A sa demande, le père Nicolas fut affecté au Japon dans la ville de Hakodate.
Au début, la prédication de líévangile au Japon lui parut complètement impossible. Selon ses propres mots : "De tout temps, le Japonais a considéré des Étrangers comme des bêtes, et voit dans le christianisme comme la partie la plus mauvaise, à laquelle seulement les bandits et les sorciers peuvent appartenir." Il passa huit ans à étudier le pays, la langue, des façons et des coutumes du peuple parmi qui il prêcherait. Il donna aussi des leçons de russe aux Japonais qui étaient intéressés.
En 1868, Nicolas avait regroupé autour de lui une vingtaine de japonais. Après son retour à Moscou, la décision fut prise, en 1870, de former une mission spirituelle russe spéciale pour prêcher la parole de Dieu parmi les Japonais païens et de nommer le père Nicolas au grade díarchimandrite et nommé comme chef de cette mission.
Après deux ans passés en Russie, le Père Nicolas retourna au Japon. Il transféra la responsabilité de la communauté de Hakodate au hiéromoine Anatole, et commença sa mission díévangélisation à Tokyo .
En 1871, les premiers chrétiens de Hadokate furent persécutés et arrêtés dont le premier prêtre orthodoxe japonais : Paul Sawabe. En 1873 les persécutions diminuèrent et la prédication devint plus libre.
En 1874, líArchimandrite Nicolas commença la construction díune église, díun séminaire pour une cinquantaine díhommes et díune école religieuse. La même année líEvêque Paul du Kamtchaka vint à Tokyo pour y ordonner prêtres plusieurs japonais recommandés par Nicolas.
Plusieurs écoles virent le jour : quatre à Tokyo et deux à Hakodate.
En 1877 la mission publia régulièrement un journal : « Le héraut de líEglise ». En 1878 on comptait 4 115 convertis répartis en plusieurs communautés et Nicolas demanda bientôt que soit nommé un évêque supplémentaire.
Un Samurai, propriétaire terrien et prêtre Shintoïste, Takuma Sawabe, considéra le père Nicolas comme une menace pour le Japon et sa culture, et vint au consulat où il le menaça de le tuer s'il n'arrêtait pas d'enseigner la Foi Chrétienne au peuple. La réponse de Nicolas fut simple : il lui demanda s'il savait ce que lui enseignait. Sawabe dit qu'il ne savait pas, et Nicolas lui demanda s'il était raisonnable pour lui de tuer quelqu'un pour avoir enseigné ce qu'il ignorait, et s'il ne serait pas plus raisonnable d'écouter d'abord ce qu'il enseignait. Sawabe accepta d'écouter... et fut convaincu de la vérité de la Foi Chrétienne Orthodoxe.
Líarchimandrite Nicholas fut consacré évêque le 30 mars 1880 dans la cathédrale de La Trinité à la laure st Alexandre Nevski. Retournant au Japon, il reprit son travail apostolique avec une ferveur accrue. Il termina la construction de la cathédrale de la Résurrection du Christ à Tokyo, il traduisit des livres et créa un dictionnaire théologique orthodoxe spécial dans la langue japonaise.
Le saint et ses communautés eurent de graves problèmes lors de la guerre Russo-Japonaise. Pour son travail pendant ces années difficiles, il fut élevé au rang díarchevêque.
En 1911, un demi-siècle après son arrivée au Japon, il y avait 33.017 chrétiens dans les 266 communautés de l'église orthodoxe japonaise, y compris 1 archevêque, 1 évêque, 35 prêtres, 6 diacres, 14 instructeurs chanteurs, et 116 catéchistes.
Le 3 février 1912, líarchevêque Nicholas parti paisiblement vers le seigneur à l'âge de soixante-seize ans.
SOURCE : http://www.histoire-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/nicolas_japon.html
San Nicola del Giappone Arcivescovo, isapostolo
Berjozovskij, Russia, 1 agosto 1836 - Tokyo, Giappone, 12 febbraio 1912
Nicola,
al secolo Ivan Kasatkin, fu monaco e teologo russo. Nel 1861 si trasferì in
Giappone dove fondò la Chiesa ortodossa giapponese; a lui si deve anche la
fondazione di circa 250 chiese. Nel 1970 la Chiesa Ortodossa Russa lo ha
canonizzato e dichiarato “isapostolo”, cioè uguale agli apostoli, per la sua
opera missionaria svolta in terra Giapponese.