lundi 16 décembre 2024

Bienheureux JEAN WAUTHIER, prêtre de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée et martyr

 

Do Manh Binh,tableau des 17 martyrs réalisé pour la demande de béatification des 17 martyrs du Laos, site des Missions étrangères de Paris.


Bienheureux Jean Wauthier

Martyr au Laos (+ 1967)

Jean Wauthier (1926 - 1967)

Arrivé au Laos en 1952 et envoyé en mission chez les 'kmhmu'. Après 1961, il doit se replier sur le séminaire de Paksane où il reste deux ans, avant de rejoindre à nouveau l'équipe pastorale qui travaille avec les Kmhmus. Il est assassiné dans la nuit du 16 au 17 décembre 1967. (missionnaires Oblats de Marie Immaculée, province de France)

Il fait partie des martyrs au Laos entre 1954 et 1970 qui seront béatifiés en 2016.

"En 1967, Jean Wauthier, infatigable apôtre des réfugiés, épris de justice, champion des droits des pauvres, est éliminé par une autre faction ; il laisse une population éperdue de douleur : « Nous avons perdu un père ! » Jean avait regardé plus d’une fois la mort en face. Il était prêt ; il a donné sa vie par amour pour les siens." (Zenit)

Liens utiles:

Martiri del Laos (†1954-1970), Congregazione delle Cause dei Santi, en italien

Martyrs du Laos - Postulation

Présentation des martyrs du Laos, Zenit

une salle Jean Wauthier à Fourmies

Nos Martyrs oblats

Fourmies : le père Jean Wauthier  

Le lendemain de la mort du Père Jean Wauthier, un des catéchistes écrira à ses parents: "Le Père Jean est mort parce qu'il nous aimait et n'a pas voulu nous abandonner."

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/13030/Bienheureux-Jean-Wauthier.html

SEMAINE V – DIMANCHE: Bienheureux Jean Wauthier, o.m.i. (22.03.1926-16.12.1967

Depuis trois ans, je suis avec les réfugiés qui ont pris le maquis. Ils ont fui par milliers la nuit, sous la pluie, dans la brume froide des sommets. Ils n’emportent presque rien sinon les enfants.

Ils préfèrent vivre dans la jungle, manquant de presque tout, mais libres. Il arrive des moments où on a plus besoin de liberté que de riz. Ils sont 30 0000, 40 000 peut-être.

Mes parents ne disent rien. Ils acceptent. « Ils gardent ces choses dans leurs cœurs », comme tous les parents de missionnaires. C’est sans doute pour cela que leurs fils au loin peuvent faire quelque chose. Les fleurs, les fruits poussent, mais la racine est à des milliers de kilomètres de là.

Comme prêtre je suis seul. Mais il y a tous les gens.

À cause de la guerre, je vis très près d’eux. C’est eux qui ont fait ma maison, exactement comme une des leurs : un rectangle de 8 x 6 mètres, plancher de terre, toit de feuilles, parois de bambou… Je travaille souvent avec eux. Ils savent que j’ai besoin d’eux pour me nourrir, me loger, me protéger le cas échéant. En échange, je suis, quand l’occasion s’en présente, infirmier, instituteur, et j’essaie de leur donner le Seigneur « avec toujours plus d’abondance ».

 Interview de Jean Wauthier

pour la revue Famille Éducatrice, novembre 1966

SOURCE : https://martyrsdulaos.wordpress.com/2017/02/21/semaine-v-dimanche-bienheureux-jean-wauthier-o-m-i-22-03-1926-16-12-1967/

SEMAINE V – LUNDI: Bienheureux Jean Wauthier, o.m.i. (22.03.1926-16.12.1967)

« C’est en allant visiter une poignée de catéchumènes… car il portait un sac sur le dos. » Tel est Jean Wauthier, que nous pleurons… Sa vie : c’est celle de l’Évangile ; au nord du Laos, dans une région proche de la frontière du Viêt Nam en guerre, il est seul prêtre. Une grande partie de chaque mois dans un village de 800 chrétiens, il est souvent en tournée périlleuse dans la montagne. Comme Jésus, il passe en faisant le bien.

« Je veux être comme Lui, dit‐il, puisque je suis missionnaire ; leur annoncer le Christ, c’est s’occuper de toute leur vie selon leurs besoins. » Il vit au milieu des siens, mêlé à leur propre vie.

 « On est chrétiens, on travaille ensemble, on s’aide tous », dit‐il. Il savait ce qui l’attendait en cette région de pauvreté et d’insécurité. Il avait déjà connu le moment du peloton d’exécution, où il avait été sauvé comme par miracle. Quelle impression ? « Pas terrible, disait‐il ; on se dit : ça y est, c’est le moment d’offrir ma vie pour eux. » Le 17 décembre dernier, à huit jours de Noël, le sacrifice a été consommé.

Homélie de Mgr Henri Jenny

à la messe en mémoire de Jean Wauthier, 27 décembre 1967

SOURCE : https://martyrsdulaos.wordpress.com/2017/02/21/semaine-v-lundi-bienheureux-jean-wauthier-o-m-i-22-03-1926-16-12-1967/

Bienheureux martyrs au Laos

Martyrs entre 1954 et 1970 (XXe siècle)

Le 6 juin 2015, promulgation des décrets relatifs au martyre (en italien) de Joseph Thao Tiên, prêtre séculier laotien, de ses 10 compagnons, prêtres des Missions étrangères de Paris et des Oblats missionnaires de l'Immaculée, et de leurs 4 compagnons laïcs, tués en haine de la foi au Laos entre 1954 et 1970. (le 6 mai, le Pape avait déjà ordonné la promulgation des décrets relatifs au martyre de Mario Borzaga (1932 -1960), prêtre italien missionnaire oblat, et Paul Thoj Xyooj).

Le 11 décembre 2016, premier Dimanche de l'Avent, à Ventiane, Messe solennelle de Béatification de 17 martyrs* - prêtres, religieux et laïcs - ayant perdu la vie au Laos. Radio Vatican, béatification de 17 martyrs.

La béatification des 17 martyrs du Laos célébrée à Vientiane augure d'un avenir renouvelé pour l'Église locale, quelques photos. MepAsie

Les 17 Martyrs du Laos:

Joseph Tien, né au Laos le 5 décembre 1918, mort à Muang Xoi (Sam Neua) le 2 juin 1954. Il a étudié au Vietnam, il est le premier martyr laotien.

Jean-Baptiste Malo, M.E.P., né à la Grigonnais, commune située à environ 35 km au nord de Nantes, en 1899, mort à Ha Tinh (Vietnam) en 1954. Il a été missionaire en Chine et au Laos.

René Dubroux, M.E.P., né en Lorraine en 1914, mort à Palay (Champasak) en 1959.

Paul Thoj Xyooj, né au Laos en 1941, mort à Muang Kasy (Luang Prabang) en 1960. Catéchiste et premier missionnaire et martyr Hmong.

Mario Borzaga, O.M.I., né à Trent en 1932, mort à Muang Kasy (Luang Prab.) en 1960.

Louis Leroy, O.M.I., né en Normandie en 1923, mort à Ban Pha (Xieng Khouang) en 1961.

Michel Coquelet, O.M.I., né en France en 1931, mort à Sop Xieng (Xieng Kh.) en 1961.

Joseph Outhay, né en Thailande en 1933, mort à Savannakhet en 1961. Catéchiste.

Noël Tenaud, M.E.P., né en Vendée en 1904, mort à Savannakhet en 1961.

Vincent L'Hénoret, O.M.I., né en Bretagne en 1921, mort à Ban Ban (Xieng Kh.) en 1961.

Marcel Denis, M.E.P., né à Alençon en 1919, mort à Khammouane en 1961.

Jean Wauthier, O.M.I., né en France en 1926, mort à Ban Na (Xieng Khouang) en 1967.

Thomas Khampheuane, né au Laos en 1952, mort à Paksong (Champasak) en 1968. Premier martyr de l'ethnie Laven.

Lucien Galan, M.E.P., né en France en 1921, mort à Paksong (Champasak) en 1968. Missionaire en Chine et au Laos.

Joseph Boissel, O.M.I., né en France en 1909, mort à Hat l-Et (Bolikhamsay) en 1969.

Luc Sy, né au Laos en 1938, mort à Den Din (Province de Vientiane) en 1970. Catéchiste. Premier martyr de l'ethnie Kmhmu' avec Maisam.

Maisam Pho Inpeng, né au Laos en 1934, mort à Den Din en 1970. Laïc.

Quatorze martyrs français seront béatifiés au Laos, le Pape François a ordonné la promulgation de décrets reconnaissant notamment le martyre d'un prêtre laotien, de cinq prêtres des Missions Etrangères de Paris (MEP), de cinq prêtres Oblats de Marie Immaculée (OMI) et de quatre laïcs, exécutés ou morts d'épuisement au Laos, entre 1954 et 1970.

Béatification des martyrs du Laos, Missionnaires oblats de Marie Immaculée, province de France

Oblats Témoins de la foi au Laos (Oblate communications)

Joseph Boissel (1909-1969) - Michel Coquelet (1931-1961) - Louis Leroy (1923-1961) - Vincent L'Hénoret (1921-1961) - Jean Wauthier (1926-1967) - Noël Tenaud - Joseph-Outhay Phongphumi Marcel Denis

- Présentation des 17 martyrs du Laos (Eglises d'Asie)

- La béatification de 17 martyrs du Laos: un acte avant tout religieux mais politiquement sensible, Eglises d'Asie, Missions étrangères de Paris

- Le prêtre vendéen Noël Tenaud, martyr du Laos, bientôt bienheureux (diocèse de Luçon)

- Le père Joseph Boissel, né en Ille-et-Vilaine, sera bientôt béatifié parmi les 17 martyrs du Laos (diocèse de Rennes)
- Inauguration de la salle dédiée au souvenir du Père Jean Wauthier, un enfant de Fourmies, missionnaire au Laos, qui y mourut martyr de la foi, en 1967 (paroisse Sainte Claire en Avesnois).

Marcel Denis, Le p'tit gars de Monsort missionnaire au Laos (Paroisse Notre Dame au pays d'Alençon).

- Le père Vincent L'Hénoret et les Martyrs du Laos (Diocèse de Quimper)

Hommage au Père René Dubroux (diocèse de Saint-Dié)

- Le Père René Dubroux, un chêne lorrain au Laos (diocèse de Nancy)

- Le Père Jean-Baptiste Malo déclaré Martyr du Laos par le pape François (diocèse de Nantes)

- Le 11 décembre 2016, dix-sept martyrs du Laos, dont deux missionnaires originaires de l'Avesnois, seront béatifiés à Vientiane (Laos) sous la présidence du cardinal Orlando Quevedo, OMI, archevêque de Cotabato aux Philippines, comme représentant personnel du pape François. (diocèse de Cambrai)

En vietnamien:

Thêm 15 vị tử đạo của Lào được nhìn nhận (15 martyrs au Laos reconnus, Eglise catholique au Vietnam)

"Des débuts du christianisme jusqu'à aujourd'hui, le sang des martyrs a coulé sur la terre d'Asie. Si aujourd'hui nous sommes appelés à témoigner de notre foi par le sacrifice suprême, nous ne devons pas nous dérober. Jésus nous a avertis qu'un tel sacrifice était la preuve ultime de notre totale fidélité à Lui et à Sa mission. Que les martyrs de nos pays [...] nous inspirent par leur exemple et nous fassent grandir dans la foi par leur intercession."

Message de la Xe assemblée plénière de la Fédération des Conférences Episcopales d'Asie, Xuân Lộc, Viêt-nam, 16 décembre 2012.

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saints/12998/Bienheureux-martyrs-au-Laos.html

Martyrs du Laos

1954-1970

Au printemps 1953 la guérilla occupe la province laotienne de Sam Neua; les missionnaires ont été évacués. Le jeune prêtre Joseph Thao Tiên, ordonné en 1949 a décidé pour sa part: «Je reste pour mon peuple. Je suis prêt à donner ma vie pour mes frères laotiens. » Quand on I’emmène vers le camp de Talang, les gens se mettent à genoux sur son passage en pleurant. Il dit: « Ne soyez pas tristes. Je vais revenir. Je m’en vais étudier... Continuez à taire progresser votre village... » Un an plus tard, le 2 juin 1954, il est condamné è mort et fusillé: il avait refusé, une fois de plus, d’abandonner son sacerdoce et de se marier.

Entre temps, è l’autre bout du pays, le Père Jean-Baptiste Malo, ancien missionnaire en Chine, avait été arrêté avec quatre compagnons. Il mourra bientôt d’épuisement et de mauvais traitements sur le chemin des camps, en 1954 dans une vallée perdue du Viêt-nam. En 1959, son confrère des Missions Étrangères René Dubroux, ancien prisonnier de guerre en 1940, est trahi par un proche collaborateur et éliminé par la guérilla, qui le balaie comme un obstacle dérisoire è leur volonté. Cette année-la le Saint-Siège avait donné la consigne « Le clergé, ainsi que le personnel auxiliaire religieux (excepté naturellement les vieillards et malades) doit rester è son poste de responsabilité, è moins qu’il ne vienne à être expulsé. »
Les missionnaires adoptent avec joie cette consigne, qui signe l’arrêt de mort pour plusieurs d’entre eux. En 1960 le jeune catéchiste hmong Thoj Xyooj et le Père Mario Borzaga ne rentrent pas d’une tournée apostolique. En avril-mai 1961, dans la province de Xieng Khouang, les Pères Louis Leroy, Michel Coquelet et Vincent L’Hénoret sont cueillis è leur poste et abattus sans procès. De même dans le sud du pays, le Père Noël Tenaud et son fidèle catéchiste Outhay sont pris et exécutés; le Père Marcel Denis sera retenu prisonnier quelque temps mais partagera le même sort. Un de leur confrères écrit: « Ils ont été, tous, d’admirables missionnaires, prêts è tous les sacrifices, vivant très pauvrement, avec un dévouement sans limite. En cette période troublée, nous avions tous, chacun plus ou moins, le désir du martyre, de donner toute notre vie pour le Christ. Nous n’avions pas peur d’exposer nos vies; nous avions tous le souci d’aller vers les plus pauvres, de visiter les villages, de soigner les malades, et surtout d’annoncer l’Evangile... »

En 1967, Jean Wauthier, infatigable apôtre des réfugiés, épris de justice, champion des droits des pauvres, est éliminé par une autre faction; il laisse une population éperdue de douleur: « Nous avons perdu un père! ». Jean avait regardé plus dune fois la mort en face. Il était prêt; il a donné sa vie par amour pour les siens.

En 1968, Lucien Galan, lui aussi ancien missionnaire de Chine, visite les catéchumènes isolés du plateau des Boloven. Son jeune élève Khampheuane, 16 ans, a tenu è l’accompagner en raison du danger. Au retour de leur mission, on leur a tendu un guet-apens; tous deux meurent sous les balles; leur sang se mêlé pour féconder la terre du Laos. L’année suivante c’est le tour du Père Joseph Boissel, le doyen des martyrs du Laos (60 ans), d’être pris en embuscade en route vers une petite communauté chrétienne, et exécuté comme eux.

Début 1970, le jeune catéchiste Luc Sy est envoyé en mission par son évêque dans la région de Vang Vieng. Avec un compagnon, Maisam Pho lnpèng, Is sont en tournée dans un village où plusieurs familles sont devenues catéchumènes. Ils catéchisent et soignent les malades, s’attardent... On les attendait è la sortie du village. Eux aussi meurent, en plein élan missionnaire, pour le Christ et pour le peuple de Dieu. Tous deux étaient chefs de famille.

Laotiens et étrangers, laïcs ou prêtres, ces dix-sept hommes ont donné pour l’Evangile le témoignage suprême. La jeune Église du Laos reconnaît en eux leurs Pères fondateurs. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Les 17 Martyrs du Laos

1. Fr. Joseph Tien, Laos 5/12/1918, + Muang Xoi (Sam Neua) 2/6/1954

educated in Vietnam, first Laotian martyr

2. Fr. Jean-Baptiste Malo, M.E.P., Nantes (F) 1899, + Ha Tinh (Vietnam) 1954

missionary to China and Laos

3. Fr. René Dubroux, M.E.P., Lorraine (F) 1914, + Palay (Champasak) 1959

4. Catechist Paul Thoj Xyooj, Laos 1941, + Muang Kasy (Luang Prabang)1960

first Hmong missionary and martyr

5. Fr. Mario Borzaga, O.M.l., Trent 1932, + Muang Kasy (Luang Prab.) 1960

6. Fr. Louis Leroy, O.M.I., Normandy 1923, + Ban Pha (Xieng Khouang) 1961

7. Fr. Michel Coquelet, O.M.I., France 1931, + Sop Xieng (Xieng Kh.) 1961

8. Catechist Joseph Outhay, Thailand 1933, + Savannakhet 1961

9. Fr. Noël Tenaud, M.E.R, Vendée (France)1904, + Savannakhet 1961

10. Fr. Vincent L’Hénoret, O.M.l., Bretagne 1921, + Ban Ban (Xieng Kh.)1961

11. Fr. Marcel Denis, M.E.P., Aten9on (France) 1919, + Khammouane 1961

12. Fr. Jean Wauthier, O.M.l., France 1926, + Ban Na (Xieng Khouang) 1967

13. Thomas Khampheuane, Laos 1952, + Paksong (Champasak) 1968

first Laven martyr

14. Fr. Lucien Galan, M.E.P., France 1921, + Paksong (Champasak) 1968

missionary to China and Laos

15. Fr. Joseph Boissel, O.M.l., France 1909, ÷ Hat l-Et (Bolikhamsay) 1969

16. Catechist Luc Sy, Laos 1938, + Den Din (Vientiane Province) 1970

first Kmhmu’ martyr together with Maisam

17. Lay leader Maisam Pho Inpeng, Laos 1934, + Den Din 1970

6  Missionnaires Oblats  6

Témoins de l'Évangile au Laos

1960-1969

Jean Wauthier, OMI

Mario Borzaga, OMI 

Louis Leroy, OMI

Joseph Boissel, OMI

Michel Coquelet, OMI 

Vicent L'Hénoret, OMI

Ouverture de la Cause des Martyrs du Laos à Rome

Le 20 septembre 2010, dans la Chancellerie de la Congrégation des Causes des Saints s’est célébré l’ouverture officielle de la Cause des Martyrs du Laos. Les Postulateur  présenté  le Décret du Préfet M. Alessandro Federici, substitut  du Chancelier, a ouvert les boîtes contenants des  écritures publiques pour voir si le procès diocésain à Nantes été canoniquement en forme.

Ils étés présents, avec le Postulateur officiel Joaquín Martínez OMI,  une  religieuse espagnole et trois Oblats: Fabio Ciardi, Angelo Pelis et Ndodana Thsuma. 

SOURCE : https://postulationomifr.weebly.com/martyrs-laos.html

Présentation des martyrs du Laos

Le pape François a approuvé les décrets de la Congrégation pour les causes des saints sur les martyrs du Laos. Eglises d’Asie présente ici les prochains bienheureux, dont des membres des Missions étrangères de Paris et des Oblats de Marie Immaculée. Et leur importance dans la société.

JUIN 10, 2015 14:22ZENIT STAFFCAUSES DES SAINTS

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Zenit a annoncé la prochaine béatification de martyrs du Laos. Eglises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, propose aujourd’hui cette présentation de ces chrétiens dont l’Eglise reconnaît le martyre « en haine de la foi ».

Pour EDA, la béatification constitue certes un acte avant tout religieux mais également « sensible politiquement ». Explications ici.

Voici les prochains martyrs béatifiés présentés par EDA:

Au printemps 1953, la guérilla occupe la province laotienne de Sam Neua ; les missionnaires ont été évacués. Le jeune prêtre Joseph Thao Tiên, ordonné en 1949 a décidé pour sa part : « Je reste pour mon peuple. Je suis prêt à donner ma vie pour mes frères laotiens. » Quand on l’emmène vers le camp de Talang, les gens se mettent à genoux sur son passage en pleurant. Il dit : « Ne soyez pas tristes. Je vais revenir. Je m’en vais étudier… Continuez à faire progresser votre village… » Un an plus tard, le 2 juin 1954, il est condamné à mort et fusillé : il avait refusé, une fois de plus, d’abandonner son sacerdoce et de se marier.

Entre temps, à l’autre bout du pays, le P. Jean-Baptiste Malo, ancien missionnaire en Chine, avait été arrêté avec quatre compagnons. Il mourra bientôt d’épuisement et de mauvais traite-ments sur le chemin des camps, en 1954 dans une vallée perdue du Viêtnam. En 1959, son confrère des Missions Etrangères René Dubroux, ancien prisonnier de guerre en 1940, est trahi par un proche collaborateur et éliminé par la guérilla, qui le balaie comme un obstacle dérisoire à leur volonté. Cette année-là le Saint-Siège avait donné la consigne : « Le clergé, ainsi que le personnel auxiliaire religieux (excepté naturellement les vieillards et malades) doit rester à son poste de responsabilité, à moins qu’il ne vienne à être expulsé. »

Les missionnaires adoptent avec joie cette consigne, qui signe l’arrêt de mort pour plusieurs d’entre eux. En 1960, le jeune catéchiste hmong Thoj Xyooj et le P. Mario Borzaga ne rentrent pas d’une tournée apostolique. En avril-mai 1961, dans la province de Xieng Khouang, les PP. Louis Leroy, Michel Coquelet et Vincent L’Hénoret sont cueillis à leur poste et abattus sans procès. De même dans le sud du pays, le P. Noël Tenaud et son fidèle catéchiste Outhay sont pris et exécutés ; le P. Marcel Denis sera retenu prisonnier quelque temps mais partagera le même sort. Un de leur confrères écrit : « Ils ont été, tous, d’admirables missionnaires, prêts à tous les sacrifices, vivant très pauvrement, avec un dévouement sans limite. En cette période troublée, nous avions tous, chacun plus ou moins, le désir du martyre, de donner toute notre vie pour le Christ. Nous n’avions pas peur d’exposer nos vies ; nous avions tous le souci d’aller vers les plus pauvres, de visiter les villages, de soigner les malades, et surtout d’annoncer l’Evangile… »

En 1967, Jean Wauthier, infatigable apôtre des réfugiés, épris de justice, champion des droits des pauvres, est éliminé par une autre faction ; il laisse une population éperdue de douleur : « Nous avons perdu un père ! » Jean avait regardé plus d’une fois la mort en face. Il était prêt ; il a donné sa vie par amour pour les siens.

En 1968, Lucien Galan, lui aussi ancien missionnaire de Chine, visite les catéchumènes isolés du plateau des Boloven. Son jeune élève Khampheuane, 16 ans, a tenu à l’accompagner en raison du danger. Au retour de leur mission, on leur a tendu un guet-apens ; tous deux meurent sous les balles ; leur sang se mêle pour féconder la terre du Laos. L’année suivante c’est le tour du P. Joseph Boissel, le doyen des martyrs du Laos (60 ans), d’être pris en embuscade en route vers une petite communauté chrétienne, et exécuté comme eux.

Début 1970, le jeune catéchiste Luc Sy est envoyé en mission par son évêque dans la région de Vang Vieng. Avec un compagnon, Maisam Pho Inpèng, ils sont en tournée dans un village où plusieurs familles sont devenues catéchumènes. Ils catéchisent et soignent les malades, s’attardent… On les attendait à la sortie du village. Eux aussi meurent, en plein élan missionnaire, pour le Christ et pour le peuple de Dieu. Tous deux étaient chefs de famille.

Laotiens et étrangers, laïcs ou prêtres, ces dix-sept hommes ont donné pour l’Evangile le témoi-gnage suprême. La jeune Eglise du Laos reconnaît en eux leurs Pères fondateurs. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Profil biographique des 17 martyrs du Laos

Joseph Thao Tiên, protomartyr (1918-1954)

Joseph Thao Tiến est né le 5 décembre 1918 dans la province des Houa Phanh au Laos. Son grand-père et son père avaient déjà été des chrétiens remarquables. À onze ans, il entre à l’école des catéchistes montagnards à Hữu Lễ, dans la province de Thanh Hóa au Vietnam ; à cette époque, sa province d’origine appartenait en effet au vicariat apostolique de Phát Diệm, et à partir de 1932 à celui de Thanh Hóa. Bon élève, il est admis en 1937 à la section petit séminaire, où il étudie le latin et le français. Il sera le seul des jeunes montagnards à passer avec succès au grand séminaire. Vacances et stages confirment sa vocation : très proche des gens les plus sim-ples, caté¬chiste zélé et régulier, doué de ses mains, il est apprécié des missionnaires et aimé de tous.

De 1942 à 1946 il est élève des Pères sulpiciens au Grand Séminaire de Hanoi. Assidu à la prière et aux études, il se tient à l’écart de l’agitation politique. À Noël 1946, c’est la fermeture du séminaire et la dispersion. Il rentre au Laos à pied, mais la guerre arrive là aussi. C’est à Saigon qu’il achèvera ses études. De nombreux condisciples se souviennent avec émotion de lui, et témoignent de son attachement indéfectible à la mission dans son pays, le Laos.

Le 6 juin 1949 il est ordonné prêtre à la cathédrale de Hanoi. Le 1er octobre 1949, il peut enfin rejoindre sa chère mission, à Sam Neua au Laos. Mais dès novembre, il se retrouve au-delà de la ligne de front, en zone de guérilla. Avec l’accord avec ses supérieurs, il y restera. La paix revenue provisoirement, il réorganise et dirige les écoles du Muang Sôi. Mais au fond de son cœur il est pasteur. Les gens venaient en masse pour l’écouter. Vivant la pauvreté et la précarité, homme de vision et d’espérance, il est l’ami des pauvres et aimé de tous.

A Noël 1952, la guérilla communiste reprend. Tout le personnel de la mission est évacué, mais Thạo Tiến reste à son poste, « prêt à donner ma vie pour mes frères laotiens ». Après Pâques, c’est l’arrestation, le jugement populaire, la prison et le camp de rééducation. Isolé, résistant aux manœuvres destinées à le faire apostasier ou abandonner sa promesse de célibat sacerdotal, seul avec le Christ souffrant et glorieux, il est un signe d’espérance pour tous. Le 2 juin 1954, il quitte le camp de Ban Ta Lang, escorté de quatre gardiens. Il est ligoté et abattu de cinq balles.

Aujourd’hui, chez tous les chrétiens laotiens, tant au pays que dans la diaspora, le nom du P. Tiến est prononcé avec respect et invoqué avec confiance : il est le premier fruit de leur jeune Église, les prémices qu’elle a offert à Dieu.

Le P. Jean-Baptiste Malo, MEP (1899-1954)

 Jean-Baptiste Malo est né l e 2 juin 1899 à La Grigonnais, dans le diocèse de Nantes en France. Il grandit à Vay (44), dans une famille de petits paysans. Vocation tardive, il entre au Séminaire des Missions Étrangères à 29 ans. Ordonné prêtre le 1er juillet 1934, il est envoyé en mission à Lanlong (Anlong, Guizhou), en Chine.

Dans cette région montagneuse aux confins des provinces de Guizhou, Guangxi et Yunnan, il règne alors une grande insécurité. En dépit de grandes difficultés, toujours sur le qui-vive, le P. Malo visite ses chrétientés, dont certaines n’ont pas vu de prêtre depuis 20 ans ; il fonde quatre nouvelles écoles. Au printemps 1951 c’est l’arrivée des troupes communistes : il est arrêté, détenu puis, après un jugement sommaire, expulsé de Chine affaibli et malade.

Le 27 novembre 1952, il rejoint son nouveau champ d’apostolat : la mission de Thakhek, au Laos. A Noël 1953, les troupes vietminh progressent dans la région et l’armée française contraint les missionnaires à s’évacuer vers Paksé, dans le sud du pays. Au retour, le 15 février 1954, ils tombent dans une embuscade des Viêt Minh. Avec son préfet apostolique, des confrères et une religieuse, le P. Malo fait face à des interrogatoires.

 Le groupe est emmené à pied vers un camp de rééducation près de Vinh (Vietnam), à des cen-taines de kilomètres. Le P. Malo n’arrivera pas au bout de cette marche forcée. Il est malade et ne peut digérer le vieux riz qui sert d’unique nourriture quotidienne aux prisonniers. Ses gardiens lui refusent tout repos et tout soin : il meurt de faim et d’épuisement le 28 mars 1954 en offrant sa vie à Dieu. Il est mis en terre la nuit suivante sur le bord du fleuve Ngàn Sau, dans la province de Hà Tĩnh au Vietnam. Les chrétiens de cette région isolée, qui ont surpris l’enterrement, ont pieusement gardé sa tombe et son souvenir jusqu’à aujourd’hui.

Le P. Mario Borzaga, OMI (1932-1960)

Mario Borzaga est né à Trente le 27 août 1932. A 11 ans, il entre au Petit Séminaire diocésain, puis poursuit ses études au Grand Séminaire jusqu’à la 1e année de théologie. A 20 ans, il entre dans la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Le 21 novembre 1953, il fait ses premiers vœux à Ripalimosani (Campobasso), et reprend ses études de théologie au sco-lasticat oblat de San Giorgio Canavese (Turin). Durant quatre ans il se prépare, dans l’étude et la prière, pour la mission ad gentes, dont il rêve depuis longtemps. Le 21 novembre 1956, il fait son oblation perpétuelle. Quelques semaines plus tard il écrit : « Je m’approche de la prêtrise comme une mère qui attend de mettre au monde… Je veux former en moi une foi et un amour profonds, solides comme le granit ; sans cela je ne pourrais pas être martyr… »

Le 24 février 1957, Mario est ordonné prêtre ; sa messe de prémices est célébrée le dimanche 28 avril à la cathédrale de Trente, sa paroisse. Le 2 juillet, il reçoit son obédience pour le Laos. Le 31 octobre, il s’embarque à Naples avec le premier groupe de Missionnaires Oblats italiens destinés au Laos. A 25 ans, il est le plus jeune de l’expédition.

Après un mois de voyage, le voici à Paksane, où il débute son année d’apprentissage : étude de la langue, des coutumes laotiennes, etc. En stage à Keng Sadok, il s’efforce d’entrer le plus vite possible en contact avec des personnes à qui il peut annoncer la Bonne Nouvelle. Son Journal d’un homme heureux (publié en 1985-86 puis en 2005) et son abondante correspondance décri-vent le voyage intérieur à la découverte d’une mission difficile, rendue encore plus ardue à cause de la guérilla.

En décembre 1958 le P. Mario Borzaga est envoyé dans le village de Kiucatiam (Louang Pra-bang). Au service de la communauté chrétienne hmong, il s’efforce de former des catéchistes, de visiter les familles, et de soigner les malades qui affluent chaque jour à sa porte. Le dimanche 24 avril 1960 après la messe, des Hmong de Pha Xoua viennent à lui. Ils renouvellent la demande de visiter leur village, qui est à trois jours de marche par-delà la forêt et les pentes escarpées de la montagne.

Mario se prépare alors en hâte pour une tournée missionnaire de quinze jours, avant le début de la saison des pluies. Le 25 avril il se met en marche, accompagné de son jeune catéchiste Paul Thoj Xyooj. Ce sera un voyage sans retour. Les recherches entreprises après la disparition des deux voyageurs ne donneront aucun résultat.

Les témoignages recueillis depuis le début, mais surtout au cours des dernières années, confir-ment toutefois ce qui était depuis le début la certitude des Hmong : les deux apôtres ont été pris et éliminés par des éléments de la guérilla. À 27 ans, le P. Mario Borzaga avait rendez-vous avec son Créateur. N’avait-il pas écrit dans son journal : « Moi aussi, j’ai été choisi pour le martyre » ?

Le catéchiste Paul Thoj Xyooj (1941-1960)

Paul Thoj Xyooj est un jeune catéchiste laotien d’ethnie hmong. Né en 1941 à Kiukatiam (Louang Prabang), il sera baptisé à 16 ans, le 8 décembre 1957, par le P. Yves Bertrais, OMI. A Noël 1957, il est à l’école des catéchistes au Séminaire de Paksane, où il reçoit le nom lao de Khamsè ; mais au bout d’un an, il est de retour à Kiukatiam. En avril 1959, faute d’un catéchiste mieux formé, on l’envoie à Na Vang (Louang Namtha) avec le P. Luigi Sion.

Les témoignages décrivent Paul Xyooj comme un catéchiste zélé et utile. Son enseignement et son exemple de vie chrétienne sont à l’origine de nombreuses conversions. En décembre 1959, il est envoyé à la nouvelle école de catéchistes de Louang Prabang pour y poursuivre sa formation ; mais il est en crise et retourne bientôt dans son village natal. Les mois suivants, il est proche du P. Mario Borzaga, qui parle souvent de lui dans son Journal.

Lundi 25 avril 1960, le P. Mario Borzaga prend Paul Xyooj comme compagnon pour un voyage missionnaire ; ils n’en reviendront jamais. En fait, Xyooj doit faire face au sacrifice de sa vie en cherchant à sauver son missionnaire. Un témoin a rapporté ses dernières paroles : « Je ne pars pas, je reste avec lui ; si vous le tuez, tuez-moi aussi. Là où il sera mort, je serai mort, et là où il vivra, je vivrai. »

Les corps, jetés dans une fosse commune dans la forêt, n’ont jamais été retrouvés ; mais les témoignages permettent de situer la mort glorieuse de Paul Thoj Xyooj et du P. Mario Borzaga dans la région de Muong Met, sur la piste de Muong Kassy.

Le P. René Dubroux, MEP (1914-1959) René Dubroux est né le 28 novembre 1914 à Haroué, dans le diocèse de Nancy en France. Le 8 janvier 1939 il est ordonné prêtre pour le diocèse de Saint-Dié, et nommé vicaire à la paroisse Saint-Pierre-Fourier de Chantraine. En 1940, lors de l’attaque allemande, il est infirmier militaire au front et s’illustre par sa bravoure.

Le 30 octobre 1943, René Dubroux est admis dans la Société des Missions Étrangères de Paris, et bientôt destiné à la Mission de Thakhek au Laos. Il ne pourra rejoindre sa mission qu’après deux années comme aumônier militaire en Indochine (1946-1948).

Au poste missionnaire de Namdik (1948-1957), il développe la vie chrétienne de ses fidèles par ses instructions et par la fréquentation assidue de l’eucharistie et de la pénitence. Sur le plan matériel, il s’efforce d’améliorer leur sort et leur apprend à exploiter la forêt et à exporter le bois. En 1957, il est chargé du district de Nongkhène près de Paksé. C’est un endroit dangereux, au contact immédiat avec la guérilla communiste naissante. Des menaces pèsent sur lui : la rébellion veut montrer que le missionnaire n’est qu’un fétu sur leur chemin, un obstacle dérisoire à leur volonté. Quant à lui, il a décidé de rester et de poursuiv re sa mission.

Tard dans la soirée du 19 décembre 1959, le P. Dubroux est en conversation avec ses catéchistes dans la sacristie de la petite chapelle de Palay, qui lui sert de logement. Il est abattu presque à bout portant par ses ennemis. Il avait une haute idée de ses devoirs de pasteur ; il est mort par amour de ses fidèles, par fidélité à sa mission. Son souvenir est resté très vivant chez tous ses anciens paroissiens.

Le P. Louis Leroy, OMI (1923-1961)

Louis Leroy est né le 8 octobre 1923 à Ducey, dans le diocèse de Coutances en France. Orphelin de père, il travaille une dizaine d’années dans la ferme familiale. A 22 ans, il s’oriente vers la vie missionnaire chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Après un temps de rattrapage scolaire à Pontmain, il suit avec courage les six années de philosophie et de théologie à Solignac. A l’un ou l’autre de ses compagnons il confie son espoir de mourir martyr.

Ordonné prêtre le 4 juillet 1954, il est envoyé à la Mission du Laos. Affecté dans des postes de montagne, il étudie patiemment les langues – lao, thaï-deng, kmhmu’ –, desservi par une surdité précoce. Ses résultats médiocres sont compensés par son infatigable dévouement au service des malades, par son amour des plus pauvres, par sa patience envers les pécheurs. Inlassablement, il visite les villages qui lui sont confiés, à des heures de marche autour de sa résidence de Ban Pha. A ses correspondantes carmélites, il confie ses joies et ses peines ; il souffre de la tiédeur et du manque de constance de certains chrétiens.

Devant l’arrivée des troupes communistes, obéissant aux consignes de Rome et de son évêque, il refuse avec opiniâtreté de quitter son poste. Le 18 avril 1961, un détachement vient le chercher. Demandant d’enfiler sa soutane, de prendre sa croix et son bréviaire, il suit les soldats. Dans la forêt voisine, il est sommairement abattu. Son rêve de jeunesse, témoigner du Christ jusqu’au martyre, était exaucé.

Le P. Michel Coquelet, OMI (1931-1961)

Michel Coquelet est né le 18 août 1931 à Wignehies, dans l’archidiocèse de Cambrai en France. Il grandira dans le diocèse d’Orléans, puis retourne dans son diocèse d’origine pour achever ses études au Petit Séminaire de Solesmes. En 1948, il est admis au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à La Brosse-Montceaux, puis au scolasticat de Solignac. De son service militaire aux confins du Sahara, il rapporte une véritable passion pour le soin des malades.

Ordonné prêtre le 19 février 1956, il est envoyé l’année suivante à la Mission du Laos. Ses quatre années d’apostolat furent une dure épreuve : dans la montagne, il fut affecté à des villages de néophytes dont la formation chrétienne laissait fort à désirer. Le journal de la mission montre sa souffrance de missionnaire, mais aussi son grand esprit de foi, teinté d’un humour qui était un des traits attachants de son caractère. Il se fit tout à tous, avec le souci d’aller vers les plus pauvres, de visiter les villages, de soigner les malades, et surtout d’annoncer l’Evangile…

Le 20 avril 1961, il est en tournée au service des malades. Les soldats de la rébellion lui tendent un guet-apens à Ban Sop Xieng. Il est tué au bord de la route. Son corps sera jeté dans le torrent, qui irrigue cette terre laotienne où il avait semé avec patience et amour la Parole de Dieu. Ses Kmhmu’ ne l’ont jamais oublié.

Le P. Vincent L’Hénoret, OMI (1921-1961)

Vincent L’Hénoret est né le 12 mars 1921 à Pont l’Abbé, dans le diocèse de Quimper en Bretagne (France). Il fait ses études secondaires, puis son noviciat, chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain. Pour les études de philosophie et de théologie, il est à La Brosse-Montceaux, où il vit le drame du 24 juillet 1944 : l’exécution sommaire par les nazis de cinq Oblats. Ordonné prêtre le 7 juillet 1946, il se fait photographier devant le monument aux Oblats fusillés, où est gravée dans la pierre la phrase de Jésus : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Conformément à son souhait, il est envoyé à la Mission oblate du Laos, ruinée par la guerre.

Dans le secteur de Paksane, il est un pasteur attentif, qui sait se faire aimer de ses chrétiens de troisième génération. En 1957, il est envoyé semer l’Evangile dans les montagnes de Xieng Khouang. A Ban Ban, son apostolat est surtout auprès des réfugiés thaï-deng, qui avaient fui la persécution des Houa Phanh – apostolat ingrat, où il doit lutter contre le découragement. Le jour de l’Ascension au petit matin, 11 mai 1961, il circule à bicyclette pour assurer l’Eucharistie. Un poste de la guérilla communiste contrôle son laissez-passer, qui est en règle, puis l’abat d’une rafale dans le dos. Dans leur idéologie, la présence d’un missionnaire n’était pas tolérable.

Le P. Noël Tenaud, MEP (1904-1961)

Noël Tenaud est né le 11 novembre 1904 à Rocheservière, dans le diocèse de Luçon en Vendée (France). De 1924 à 1928, il est au Grand Séminaire diocésain, puis rejoint celui des Missions Etrangères de Paris. Ordonné prêtre le 29 juin 1931, il est envoyé à la « Mission du Laos », dont la partie principale est alors au Siam. Ses années comme curé à Kham Koem (Thaïlande) ont laissé un souvenir vivant.

La guerre franco-siamoise (1939-1940) l’amène au Laos proprement dit. A partir de 1944, il est curé de Pong Kiou (Khammouane) et rayonne dans toute la région. Son action, notamment au cours de divers épisodes belliqueux contre la tyrannie japonaise et la mainmise des troupes communistes, marque profondément les chrétientés de la minorité Sô. Il accepte aussi, dans les situations difficiles, des responsabilités de plus en plus lourdes dans l’organisation de la mission.

En 1959, le P. Tenaud accepte de quitter sa belle région pour l’arrière-pays de Savannakhet, où le travail de première évangélisation n’a pas encore commencé. Basé à Xépone, près de la fron-tière du Vietnam, avec son fidèle catéchiste Joseph Outhay, il prospecte les villages tout au long de la route qui monte de Savannakhet.

En avril 1961, les deux apôtres partent en tournée apostolique. On les avertit qu’une attaque nord-vietnamienne se prépare ; mais rien ne doit arrêter la Parole de Dieu. Le chemin du retour est coupé : ils sont pris au piège, arrêtés, interrogés et exécutés le 27 avril 1961 pour leur action missionnaire. Chez tous ceux qui l’ont connu, le souvenir du P. Noël Tenaud, de son œuvre missionnaire et du don suprême de sa vie, est resté très vivant.

Le catéchiste Joseph Outhay (1933-1961)

Joseph Outhay naquit vers Noël 1933, dixième enfant d’une famille catholique très pieuse de Kham Koem, dans le Lao Issan, aujourd’hui diocèse de Tharè-Nonseng en Thaïlande. Lors-qu’éclate au Siam la persécution de 1940, le jeune Outhay a sept ans. Sa paroisse puis l’ensemble de la province restent sans prêtre résident ; son père est catéchiste et prend le relais. À douze ans, la persécution finie, Outhay est envoyé pour 6 ans au petit séminaire de Ratchaburi. Il revient alors au village : sa mère et ses frères aînés sont tous morts ; il doit s’occuper de son père et de ses deux sœurs encore petites… Il se marie donc – il a 19 ans –, mais un an plus tard son épouse meurt en couches, suivie peu après de leur enfant.

Outhay vit là un signe : il partit pour Tharè, se mettant à la disposition de son évêque comme catéchiste diocésain. À l’invitation de son ancien curé, le P. Noël Tenaud, MEP, il suivra bientôt ce dernier vers la Mission de Thakhek au Laos. Homme expérimenté, mûri précocement par la vie, il fut à Pongkiu un catéchiste apprécié de tous, chargé de la formation de jeunes catéchi stes débutants. Homme de confiance du P. Tenaud, il le suivra en 1960 vers les régions de la pro-vince de Savannakhet à défricher pour l’Evangile. Il partagera aussi son destin final, rendant comme lui l’ultime témoignage de foi le 27 avril 1961. De son vivant, Outhay était déjà considéré comme un catéchiste héroïque. Après sa mort, sa renommée n’a fait que monter, jusqu’à aujourd’hui. Son exemple est une inspiration pour tous.

Le P. Marcel Denis, MEP (1919-1962)

Marcel Denis est né le 7 août 1919 à Alençon, la ville de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, dans le diocèse de Séez en France. Il fréquente d’abord le petit et le grand séminaire de son diocèse ; en 1942, il est admis aux Missions Etrangères de Paris. Ordonné prêtre le 22 avril 1945, il part en 1946 pour la Mission du Laos.

Chargé d’abord des chrétientés de Dong Makba et alentours, dans la plaine, il y travaille avec difficulté à l’éducation des villageois. À partir de 1954, il est envoyé vers les zones intérieures du Khammouane. Il s’établit à Maha Prom et s’entoure de collaborateurs de valeur. Il met sa science, son cœur et sa foi, dans la patience et la persévérance, au service de la promotion humaine et spirituelle du peuple auquel il est envoyé. Peu à peu, il se tourne vers les villages de la montagne, qui ignorent tout de l’Evangile, et consacre beaucoup de temps et d’amour aux lépreux. Pèlerin infatigable, il parcourt une vaste région et ouvre le dialogue avec les populations rencontrées. Çà et là la bonne graine germe, ouvrant de grands espoirs de conversions.

En avril 1961, la guérilla communiste occupe en quelques semaines tout le territoire qui lui est dévolu. Il se dépense sans compter pour mettre collaborateurs et enfants à l’abri, mais décide de rester au milieu d’eux. Il est arrêté et emmené en détention vers un lointain village à la frontière du Vietnam. Au bout de trois mois, le 31 juillet 1961, il est emmené dans la forêt et exécuté. Sa mémoire est vénérée et son exemple continue d’inspirer de nombreux chrétiens laotiens.

Le P. Jean Wauthier, OMI (1926-1967)

Né le 22 mars 1926 à Fourmies, dans l’archidiocèse de Cambrai en France, Jean Wauthier grandit durant la Seconde Guerre mondiale comme réfugié dans le diocèse d’Agen. Il y est élève au Petit Séminaire de Bon-Encontre, et son souvenir y reste très vivant. En 1944, il rejoint à travers un pays en désordre le noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain. Au scolasticat de Solignac, alors en construction, les travaux manuels les plus pénibles ne le rebutent pas. Homme au physique robuste et au caractère trempé, il fait son service militaire en Afrique du Nord comme élève-officier parachutiste : un missionnaire bien préparé ! Ordonné prêtre le 17 février 1952, il rejoint en octobre la mission du Laos.

Jean Wauthier est mis sans tarder au service de la mission chez les plus pauvres, les Kmhmu’. Durant les années de guerre et de guérilla, il accompagne les gens de ses villages à travers leurs déplacements à la recherche d’un havre de paix. Pionnier lui-même, il se met à leur service à travers ses connaissances médicales, techniques, linguistiques et catéchétiques.

En 1961, il est sauvé in extremis en face d’un peloton d’exécution. Par prudence, ses supérieurs le rappellent comme éducateur au petit séminaire de Paksane, tâche dont il s’acquitte avec com-pétence et dévouement ; mais il n’aspire qu’à retrouver ses réfugiés dans la montagne, parmi lesquels la misère s’est installée : récoltes incertaines, attaques, mines le long des pistes, pénurie de médicaments, abus de toute sorte. C’est chose faite en octobre 1964.

Outre le soin des néophytes et des catéchumènes et le défrichage missionnaire, le P. Wauthier se consacre à répartir équitablement l’aide humanitaire. C’est là que se noue le drame, car même dans la pire misère il y a encore exploitants et exploités : il défend les pauvres Kmhmu’, sans pour autant les favoriser car il sait se mettre au service de tous. Il est désormais conscient que sa vie est menacée. Le 16 décembre 1967 dans la nuit, sous le couvert d’une attaque simulée de la guérilla, il est exécuté de trois coups de feu en pleine poitrine. Le lendemain, un des catéchistes écrit à ses parents : « Le P. Jean est mort parce qu’il nous aimait et n’a pas voulu nous abandonner. » Son amour des pauvres continue de rayonner au Laos.

Le P. Lucien Galan, MEP (1921-1968)

Lucien Galan est né le 9 décembre 1921 à Golinhac, dans le diocèse de Rodez en France. Il entre d’abord au Grand Séminaire de Rodez, mais est admis en 1946 aux Missions Etrangères de Paris. Ordonné prêtre le 29 juin 1948, il part en décembre pour la Mission de Xichang, au Sichuan (Chine).

Fin mars 1950, la région est « libérée » par les communistes. En novembre, au retour d’une tournée chez ses chrétiens, il est appréhendé et emprisonné, puis mis en résidence surveillée sous un régime de terreur. Il est finalement expulsé de Chine, arrivant à Hong Kong au terme d’un long périple en janvier 1952.

Après quelques semaines de repos, il est réaffecté à la Mission de Paksé au Laos. Vers 1953-1954, il prend contact avec les populations « kha », les minorités montagnardes méprisées du plateau des Bolovens. En 1956, il s’installe au milieu d’eux dans une petite maison-chapelle, d’où il rayonne sur les villages. Il les visite malgré la présence d’éléments rebelles qui se cachent dans ces montagnes. Il a soin aussi des Chinois de Paksé.

En février 1960, il prend la relève du Serviteur de Dieu René Dubroux, assassiné, dans la zone limitrophe entre forces laotiennes rivales. L’insécurité ne permet de visiter que très rarement les villages les plus lointains. Le 11 mai 1968, il part en remplacement d’un confrère pour Nong Mot et de Nong I-Ou, qui sont entrés en catéchuménat, avec deux jeunes élèves catéchistes. Il y assure la catéchèse et la messe. Dimanche 12, il reprend la route pour une célébration au Km-15 de Paksé. Mais l’ennemi a dressé une embuscade : la voiture est prise sous le feu d’armes lourdes. Le jeune Khampheuane est tué sur le coup, son ami blessé. Le P. Galan est achevé au poignard. Il meurt, victime de son devoir et de sa charité. Le souvenir de son esprit de service et d’abnégation reste très vivant jusqu’à aujourd’hui.

L’élève catéchiste Thomas Khampheuane Inthirath (1952-1968)

Thomas Khampheuane Inthirath est né en mai 1952 dans le village de Nong Sim (ethnie lavên) sur le plateau des Boloven, vicariat apostolique de Paksé. Son père avait succédé au grand-père maternel comme catéchiste du village, et avait connu la prison pour ce motif. Khampheuane était le fils chéri, longuement désiré et attendu ; mais cela n’a pas gâté sa nature pacifique et généreuse. Il était serviable et d’une grande simplicité. C’était aussi un cœur pur, et certains ont vu là un signe de sa vocation à la sainteté, au martyre.

A quinze ans, il est choisi par le P. Lucien Galan pour entrer à l’école des catéchistes à Paksong, qui assurait aux élèves une bonne formation générale, doctrinale et liturgique. Thomas était fier de ce choix. Le 11 mai 1968, le P. Galan passe là, en route pour les villages catéchumènes les plus lointains. Deux élèves, Khampheuane et son ami Khamdi, se portent volontaires pour l’accompagner. Ils étaient très conscients du danger, mais Khampheuane avait la volonté de servir l’Eglise. Au retour, la voiture fut prise en embuscade : il mourut à côté du P. Galan. Malgré la détresse de la famille, le papa confia à un missionnaire être fier que son fils ait accepté de donner sa vie pour sa foi. Sur le plateau, Thomas n’est pas oublié.

Le P. Joseph Boissel, OMI (1 909-1969)

Joseph Boissel naît le 20 décembre 1909 dans une famille de petits fermiers bretons, au Loroux dans l’archidiocèse de Rennes (France). C’était un solide paysan, dur à la besogne. À 14 ans, orphelin de père, il entre au juniorat des Oblats de Marie Immaculée à Jersey, et poursuit avec eux sa vocation missionnaire. Ordonné prêtre le 4 juillet 1937, il reçoit l’année suivante sa feuille de route pour la jeune Mission du Laos.

Le P. Boissel appartient à la génération des pionniers oblats de cette mission, qui ont connu toutes les secousses des guerres successives. Il débute auprès des Hmong de la province de Xieng Khouang où l’évangélisation n’avait pas encore commencé. En mars 1945, il est prisonnier des Japonais à Vinh au Vietnam. Au retour, il retrouve la mission entièrement ruinée et se remet courageusement à l’œuvre, malgré une santé désormais ébranlée par les privations. En 1949 il est à Paksane dans la vallée du Mékong : il aide à construire et à gérer le petit séminaire, n’hésitant pas à cultiver lui-même la rizière. En 1952, il obtient de repartir dans les montagnes de Xieng Khouang. Il y poursuit l’évangélisation des Thaï Dam de Ban Na et entreprend celle des Khmhmu’ des villages environnants.

En novembre 1957, il est de retour pour de bon dans le district missionnaire de Paksane, curé de Nong Veng puis de Lak Si. Mais il aura de plus en plus la charge des villages des réfugiés, qui ont fui la guerre et le communisme de Xieng Khouang. Dans ces années-là, prendre la route est toujours risqué ; à partir de mars 1969, la pression de la guérilla s’accentue.

Le samedi 5 juillet 1969, le P. Boissel s’en va assurer le service à Hat I-Êt, à une vingtaine de kilomètres de Paksane, en compagnie de deux jeunes Oblates Missionnaires de Marie Immaculée qui l’aident pour les visites, les soins aux malades et la catéchèse. A la sortie d’un virage, le Viêt Minh le guette : deux rafales de mitrailleuse, le ‘gêneur’ est tué net, et les Oblates grièvement blessées. Cette mort sur la brèche, en pleine mission apostolique, a fortement impressionné tout le peuple de Dieu. Son souvenir y reste très vivant.

Le catéchiste Luc Sy (1938-1970)

Luc Sy est né en 1938 à Ban Pa Hôk, un village de la minorité kmhmu’ à quatre heures de marche dans la montagne au sud de Xieng Khouang au Laos. Le village fut baptisé le 28 octobre 1951 ; Sy reçut les noms de Luc et Marie. Elève timide mais franc et travailleur, il étudie de 1953 à 1957 à l’école des catéchistes, au Petit Séminaire de Paksane. En 1958, il est réclamé pour les écoles de l’État, mais continue à travailler en étroite collaboration avec le P. Jean Wauthier, qui sut lui faire partager son esprit apostolique.

En 1961, Luc Sy est enrôlé dans l’armée, où il sera caporal. Dans une vie d’errance à travers un pays en désordre, il reste bon chrétien. En 1967, blessé, il est démobilisé. Il est accueilli comme catéchiste à Nong Sim dans la Mission de Paksé. Il se marie avec une jeune veuve catholique, qui avait deux enfants ; le couple mettra au monde une fille. Mais la mort de Jean Wauthier réveilla chez Luc Sy le désir de servir les Kmhmu’, déplacés par la guerre, humiliés et brimés. En avril 1969, il rejoint le Centre pastoral de Hong Kha à Vientiane, où l’on formait les catéchistes kmhmu’ pour assurer le service pastoral et social, là où les prêtres n’avaient plus accès. Élève doué, mûri par la vie, assidu à la prière, ouvert aux plus délaissés, Luc Sy fut prêt dès Noël 1969 pour un envoi en mission. Il devint associé de l’Institut séculier Voluntas Dei.

Le 26 janvier 1970, il est envoyé par l’évêque en mission dans la région de Vang Vieng, vaste secteur peuplé de villages de réfugiés. En peu de temps, il y accomplit un travail remarquable, tant pour le développement que pour la catéchèse. Le 4 mars, rejoint par Louis-Marie Ling, diacre Voluntas Dei et futur évêque, il fait la retraite mensuelle. Ils partent le lendemain avec un compagnon à Dène Dine, pour une tournée auprès des catéchumènes. Le matin du 7 mars 1970, veille du dimanche Lætare, les trois apôtres, dénoncés, sont pris dans une embuscade ; seul Louis-Marie a la vie sauve. Dès le début, il y eut autour de Luc Sy une réelle aura de sainteté et de martyre : il fut et reste un exemple vivant pour les autres catéchistes. Les chrétiens kmhmu’ vénèrent sa mémoire.

Le responsable laïc Pho Inpèng (1934-1970)

Maisam, appelé plus tard ‘Pho Inpèng’ du nom de son fils selon la coutume, est né en 1934 dans la Province des Houa Phanh. Avec de nombreux autres Kmhmu’ de sa province, il est touché vers 1959 par la prédication de l’Évangile. Enrôlé dans l’Armée royale lors de l’attaque des troupes communistes en octobre 1960, il sera capitaine. Mais c’est un homme de paix. Dès que possible il quitte l’armée et se marie. Avec son épouse, il se réfugie à Houey Phong dans la région de Vang Vieng ; c’est là que le couple sera baptisé. Homme instruit, respecté et influent, il est bientôt choisi comme responsable laïc de la petite chrétienté, faite surtout de catéchumènes. En l’absence du missionnaire et du catéchiste, il dirige la prière et instruit les enfants.

Lors de la journée de retraite de Louis-Marie Ling et Luc Sy, le 4 mars 1970, Pho Inpèng est là pour les servir. Quand il apprend que les deux jeunes gens doivent se rendre dans un milieu hos-tile, pour visiter les catéchumènes et soigner les malades, il s’offre pour les accompagner et fait équipe avec eux. Au retour, c’est l’embuscade fatale. La balle qu’il reçoit en plein front était destinée à Louis-Marie Ling ; elle met fin à la brève carrière héroïque de ce chrétien laïc exem-plaire.

Liste des 17 témoins de l’Eglise du Laos

(Les martyrs français sont en italiques.)

1. Joseph Thao Tiên, né le 5.12.1918 à Muang Sôi (Houa Phanh, Laos), prêtre diocésain taï-deng du vicariat de Thanh Hóa (Vietnam), mort le 2.6.1954 à Ban Talang (Houa Phanh), vicariat de Vientiane.

2. Jean-Baptiste Malo, MEP, né le 2.6.1899 à La Grigonnais (44), missionnaire en Chine puis au Laos, mort le 28.3.1954 à Yên Hội (Hà Tĩnh), diocèse de Vinh (Vietnam).

3. René Dubroux, MEP, né le 28.11.1914 à Haroué (54), prêtre diocésain de Saint-Dié puis missionnaire au Laos ; mort le 19.12.1959 à Palay, vicariat de Paksé.

 4. Paul Thoj Xyooj, né en 1941 à Kiukatiam (Louang Prabang), catéchiste hmong, mort le 1.5.1960 à Muang Kasy, vicariat de Louang Prabang.

5. Mario Borzaga, OMI, né le 27.8.1932 à Trente (Italie), mort le 1.5.1960 à Muang Kasy, vicariat de Louang Prabang.

6. Louis Leroy, OMI, né le 8.10.1923 à Ducey (50), mort le 18.4.1961 à Ban Pha (Xieng Khouang), vicariat de Vientiane. 

7. Michel Coquelet, OMI, né le 18.8.1931 à Wignehies (59) et éduqué à Puiseaux (45), mort le 20.4.1961 à Sop Xieng (Xieng Khouang), vicariat de Vientiane. 

8. Joseph Outhay Phongphoumi, catéchiste veuf, né en 1933 à Khamkoem, diocèse de Tha-rè-Nongsèng (Thaïlande), mort le 27.4.1961 à Phalane, vicariat de Savannakhet.

9. Noël Tenaud, MEP, né le 11.11.1904 à Rocheservière (85), missionnaire en Thaïlande puis au Laos, mort le 27.4.1961 à Phalane, vicariat de Savannakhet.

10. Vincent L’Hénoret, OMI, né le 12.3.1921 à Pont l’Abbé (29), mort le 11.5.1961 à Ban Ban / Muang Kham (Xieng Khouang), vicariat de Vientiane. 

11. Marcel Denis, MEP, né le 7.8.1919 à Alençon (60), mort le 31.7.1961 à Kham Hè (Khammouane), vicariat de Savannakhet.

12. Jean Wauthier, OMI, né le 22.3.1926 à Fourmies (59), mort le 16.12.1967 à Ban Na (Xieng Khouang), vicariat de Vientiane. 

13. Thomas Khampheuane Inthirath, né en mai 1952 à Nong Sim (Champa ssak), élève caté-chiste lavên, mort le 12.5.1968 à Paksong (Champassak), vicariat de Paksé.

14. Lucien Galan, MEP, né le 9.12.1921 à Golinhac (12), missionnaire en Chine puis au Laos, mort le 12.5.1968 à Paksong (Champassak), vicariat de Paksé.

15. Joseph Boissel, OMI, né le 20.12.1909 au Loroux (35), mort le 5.7.1969 à Hat I-Et (Bo-likhamsay), vicariat de Vientiane.

16. Luc Sy, catéchiste kmhmu’ père de famille, né en 1938 à Ban Pa Hôk (Xieng Khouang), mort le 7.3.1970 à Dène Din (Province de Vientiane), vicariat de Vientiane.

17. Maisam Pho Inpèng, laïc kmhmu’ père de famille, né vers 1934 près de Sam Neua (Houaphan), mort le 7.3.1970 à Dène Din (Province de Vientiane), vicariat de Vientiane.

Importance du témoignage des Martyrs du Laos pour l’Église et la société au moment de leur mort

Dès avant sa mort, au moment de son emprisonnement, le P. Joseph Thao Tiên est apparu comme un véritable témoin de la foi chrétienne dans un milieu foncièrement hostile. Cette réputation lumineuse a commencé dans sa province d’origine, les Houa Phanh, et dans son propre groupe ethnique, les Thaï Deng ; mais après la confirmation de sa mort en 1955, elle s’est répandue très vite dans l’ensemble du pays et au Vietnam.

Le P. Tiên a servi de modèle à tous ceux qui se trouvaient confrontés aux mêmes choix que lui. Grâce à son exemple de fidélité héroïque au Christ et à sa propre vocation sacerdotale, de nom-breux prêtres laotiens et étrangers, et d’innombrables chrétiens laïcs, ont su à leur tour trouver le chemin de la constance intrépide au milieu des épreuves les plus dures, y compris en face d’une mort imminente. L’histoire de la Mission catholique au Laos ne connaît aucun missionnaire qui ait reculé devant le danger ; en grande majorité, les chrétiens ont préféré perdre toutes leurs possessions matérielles plutôt que de renoncer aux valeurs de l’Evangile.

Un vieux catéchiste, Jean Louk Khamsouk, qui avait été compagnon de Joseph Tiên dans l’évangélisation puis en prison, donne le témoignage suivant : « Dans la pensée de l’ensemble de la communauté chrétienne…, le P. Tiên est un saint et un héros… On lui a promis de le libérer s’il acceptait de se marier et de devenir un citoyen ordinaire. Mais lui a toujours refusé. Pour nous, c’est cela qui compte, c’est là le signe de sa sainteté… »

Pour la communauté chrétienne du Laos, et largement au-delà, le témoignage donné par les « compagnons » du P. Joseph Tiên a eu la même valeur exemplaire. Certains des Serviteurs de Dieu ont un rayonnement plus localisé, mais ils ont été d’emblée reconnus comme un groupe unique de témoins de la foi, de la justice et de la charité. Leur mort a été comme les mystères douloureux d’un chapelet que l’on égrène dans la souffrance, au long de 16 années de vie ecclé-siale, mais sans jamais perdre de vue les mystères de la Résurrection et de la Gloire. Toutes les composantes de l’Eglise au Laos ont lu dans la vie et dans la mort de ces prêtres et de ces laïcs la valeur incomparable de l’annonce de l’Evangile pour le progrès humain et social des plus pauvres, et pour que le salut en Jésus Christ puisse atteindre les personnes et leurs liens sociaux, jusqu’au plus profond de leur être.

La prise de pouvoir sur l’ensemble du pays par la faction communiste en 1975, et son maintien jusqu’à ce jour, ont été incapables d’effacer cela, de gommer le témoignage incomparable de ces témoins du Christ.

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Présentation des martyrs du Laos | ZENIT - Français

SOURCE : https://fr.zenit.org/2015/06/10/presentation-des-martyrs-du-laos/

Bienheureux, les 6 Martyrs Oblats du Laos

Brèves notes biographiques

Historique de la cause

Prière

Reliques

Bibliographie sélective

Mémorial : 16 décembre

Brèves notes biographiques

Mario Borzaga

Le père Mario Borzaga (1932-1960) est né en 1932 à Trente, dans l’Italie du nord. Dernier d’une fratrie de quatre enfants, il grandit dans une famille profondément chrétienne et se senti attiré par la prêtrise. Il entra d’abord au grand séminaire de l’archidiocèse de Trente. Il n’avait que 20 ans quand un missionnaire vint parler aux séminaristes. Mario l’écouta attentivement et prit conscience que Dieu l’appelait aux missions étrangères.

C’est dans cet esprit que, en 1952, il commença son année de noviciat avec les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée italiens, dans la région du Molise. Puis, de 1953 à 1957, il se prépara à la vie missionnaire en passant plusieurs années d’étude au scolasticat oblat San Giorgio Canavese, près de Turin. Il fut ordonné prêtre en 1957. Cette même année, les Oblats d’Italie envoyèrent leur première équipe de missionnaires au Laos.

Arriver dans un des pays les plus pauvres au monde, qui comptait un nombre si réduit de chrétiens, fut pour lui un choc. Il passa sa première année dans la mission de Kengsadok. Là, il dut apprendre la langue, la culture locale et la vie missionnaire. Il aimait être avec les gens et voulait apprendre d’eux le plus rapidement possible. En fait, ce fut une année très difficile. Mario Borzaga avait 26 ans quand il fut envoyé à son premier poste de mission. Kiukatiam était un village hmong, à 80 km de Louang Prabang. Enseigner le catéchisme, initier les personnes à la prière, rendre visite aux familles, recevoir les malades qui s’assemblaient tous les jours devant la porte du dispensaire de la mission : c’est à cela que Mario consacrait son temps et ses forces. Il fut aussi chargé de la formation des jeunes catéchistes hmong.

Le dimanche 24 avril 1960, après la messe, Mario s’apprêtait à soigner les malades au dispensaire. Un petit groupe de Hmong se présenta et lui demanda de venir dans leur village, situé à trois jours de marche vers le sud. Ils se disaient intéressés à la religion. Mario Borzaga leur promit de les suivre dès le lendemain. Son plan était de visiter plusieurs villages de la même région et de remonter la vallée du Mékong vers l’ouest, jusqu’à Luang Prabang. Il invita le jeune catéchiste, Xyooj, à l’accompagner. Le lundi 25 avril 1960, ils se mirent en route. Le 1er mai, à Muang Met, un village lao et kmhmu entre Ban Phoua Xua et Muang Kassi, une patrouille de la guérilla rencontra Mario Borzaga et son compagnon. C’est en sortant du village qu’ils furent pris. Les guérilleros attachèrent les mains et les avant-bras du prêtre derrière son dos. Le jeune catéchiste cria : « Ne le tuez pas, c’est un prêtre très bon, très gentil avec tout le monde. Il ne fait que de bonnes choses. » Ils ne le crurent pas et décidèrent de les tuer sans plus tarder, mais discrètement, sans témoins, s’éloignant un peu du village. Un ancien soldat raconte : « Nous les avons forcé à creuser une fosse. C’est moi qui ai tiré sur eux. Sans attendre, nous les avons recouverts de terre. »

Le père Mario Borzaga a laissé un testament spirituel d’une grande valeur. Sa vie est une preuve que la vocation missionnaire est un véritable chemin de sainteté : « Je veux faire croître en moi une foi et un amour profonds et solides comme un roc, » avait-il écrit. « Sans quoi je ne peux pas être un martyr : la foi et l’amour sont indispensables. Il n’y a rien d’autre à faire que de croire et d’aimer. » Juste avant de faire son oblation perpétuelle en 1956, Mario décrivit dans son journal le rêve de bonheur qu’il eut pour sa vie : « J’ai compris ma vocation: être un homme heureux, jusque dans l’effort de m’identifier avec le Christ crucifié. »

Louis Leroy

Le père Louis Leroy (1923-1961) est né le 8 octobre 1923, en Normandie (France), dans le village de Ducey. Il était l’aîné d’une famille paysanne avec quatre enfants. En 1932, Louis n’avait que 9 ans quand son père mourut. Sa mère s’installa alors avec ses quatre enfants dans une ferme à Villiers-le-Pré. Étant l’aîné des garçons, après avoir fréquenté l’école primaire, Louis travailla dans la ferme familiale pendant une dizaine d’années. Après son service militaire, à l’âge de 22 ans, il s’orienta vers la vie missionnaire, qu’il désirait depuis longtemps. Il fut admis au juniorat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain pour deux ans et demi de rattrapage des études secondaires.

Il passa l’année 1948-1949 au noviciat oblat de La Brosse-Montceaux, puis six années d’études philosophiques et théologiques au scolasticat oblat de Solignac. Le 29 septembre 1952, il fit son oblation perpétuelle. Le 4 juillet 1954, il fut ordonné prêtre dans l’abbaye de Solignac. Sa feuille de route pour le Laos est datée du 11 juin 1955.

Arrivé au Laos en novembre 1955, il fut envoyé peu après à Xieng Khouang. Un an plus tard, désorienté par les langues et dialectes multiples de cette région, il demanda de passer quelques mois dans la vallée du Mékong pour mieux se familiariser avec la langue lao officielle, parlée dans la plaine. À la fin de 1957, il arriva à son poste final, à Ban Pha, dans les montagnes. Il y avait plusieurs villages chrétiens de langue kmhmu dans la région, ainsi qu’un vaste territoire où l’Évangile n’avait pas encore pénétré. Dans les trois ans et demi qui suivirent, il visita les villages qui lui avaient été confiés, à deux, trois ou cinq heures de marche, par tous les temps, sur des sentiers impossibles. Dans une de ses lettres, il écrit :

« Du 1er juillet 1959 au 1er juillet 1960, il y a eu 73 baptêmes dont 37 d’adultes. Environ 3 000 personnes sont venues demander des soins, il s’agit de cas bénins, parfois de cas très graves ; et pour assurer tout cela au moins 3 000 kilomètres de marche à pied sac au dos. À certains jours c’est dur, surtout quand la santé n’est pas brillante, mais je suis très heureux d’avoir à travailler dans ce secteur. »

Le 18 avril 1961, le père Louis Leroy était en prière dans sa pauvre église. Un détachement de soldats de la guérilla vint le chercher. Selon les gens du village, il savait que son départ était définitif : tête nue et pieds nus il suivit les soldats sur le chemin escarpé.

Selon un témoignage, Louis Leroy fut interrogé, frappé et brûlé au visage jusqu’à être défiguré. Peu après, on entendit quelques coups de feu dans la forêt. Des années plus tard, un non chrétien du village dit à un prêtre laotien : « Ils l’ont tué. » Selon des commentaires recueillis plus tard, Louis aurait pu facilement s’échapper. Quand les troupes royales avaient abandonné son village de Ban Pha, les militaires avaient insisté pour qu’il parte avec eux. Il refusa tranquillement, disant que son devoir était de rester avec les gens, selon l’ordre reçu de ses supérieurs. Il ajouta : « Je suis prêt à mourir pour le Seigneur. »

Michel Coquelet

Le père Michel Coquelet (1931-1961) est né le 18 août 1931 dans le nord de la France, à Wignehies (59), au sein d’une modeste famille ouvrière, activement chrétienne. Michel était le troisième d’une fratrie de six enfants. En 1936, la famille s’installa 30 km plus loin, dans la petite ville de Puiseaux, dans le Loiret. C’est là qu’il entra à l’école élémentaire. Malgré la dureté de la vie et les privations des années de guerre, la famille Coquelet choisit de donner à Michel une vraie éducation chrétienne. En 1942, il devint pensionnaire du Collège catholique Saint Grégoire de Pithiviers. Dès la rentrée scolaire de 1945, ses parents l’envoyèrent comme interne au petit séminaire de Saint-Michel de Solesmes. Dans cet établissement, il prépara et obtient en 1948 un baccalauréat littéraire latin-grec.

Michel Coquelet entra au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à La Brosse-Montceaux en 1948. En septembre 1949, après avoir prononcé ses vœux religieux, il fut envoyé au scolasticat oblat de l’abbaye de Solignac en Haute-Vienne. Il y fit les études obligatoires de philosophie et de théologie, et se prépara à une vie spirituelle et communautaire intense à l’avenir qu’il avait choisi : devenir prêtre et religieux missionnaire. Michel resta à Solignac jusqu’à son départ pour le Laos en 1957, sauf les 18 mois de service militaire, de janvier 1952 jusqu’en juin 1953. Le 29 juin 1954, Michel fit son oblation perpétuelle comme Oblat de Marie Immaculée. Le 19 février 1956, il fut ordonné prêtre dans l’église abbatiale de Solignac.

Le 25 janvier 1957, le père Coquelet reçut sa feuille de route. Il s’envola pour le Laos, où Vientiane l’accueillera le 1er avril 1957. Ses supérieurs oblats au Laos le nommèrent immédiatement membre du corps professoral au petit séminaire de Paksane (1957-1958). En même temps, il commença à étudier la langue lao. À la fin de 1958, Michel reçut une obédience pour la mission de Xieng Khouang. Trois ans plus tard, en 1961, le père Coquelet vécut à Phôn Pheng, un village chrétien reculé, près de Tha Vieng dans la province de Xieng Khouang, appelé Ban Houay Nhèng. Là, il s’occupait d’une région assez vaste.

Le dimanche 16 avril 1961, le père Coquelet célébrait le Deuxième dimanche après Pâques avec sa communauté chrétienne. Le lundi 17, il prit congé : il avait été appelé pour soigner un blessé à Ban Nam Pan. Il partit à vélo. Pas loin de Xieng Khong, Michel fut arrêté par les soldats de la guérilla. Abandonnant le vélo, les soldats l’emmenèrent alors sur la route en direction de Ban Sop Xieng. Un peu à l’écart de la route, ils lui demandèrent de creuser sa tombe. Michel jeta au loin la pelle. Pour le Christ, pour les Laotiens, il mourra debout, sans peur. Le père Michel Coquelet fut tué sans procès et sans pitié. Il n’avait même pas 30 ans.

Vincent L’Hénoret

Le père Vincent L’Hénoret (1921-1961) est né le 12 mars 1921, à Pont l’Abbé (France). Issu d’une famille profondément catholique de 14 enfants, Vincent fréquenta l’école primaire au Collège catholique Saint-Gabriel de sa ville natale. Il fut ensuite interne au juniorat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain (Mayenne, France), pour ses études secondaires, de 1933 à 1940.

À la fin de ses études, il demanda de consacrer sa vie à Dieu, en vue de la mission, dans la famille des Oblats. Il fit son noviciat dans la même maison, à Pontmain. Pour ses études en philosophie et théologie, il fut envoyé à La Brosse-Montceaux. Là il vit personnellement le drame du 24 juillet 1944 : l’exécution sommaire par les soldats allemands nazis de cinq Oblats de sa communauté. Lui-même est déporté au camp de prisonniers de Compiègne ; mais ils seront libérés peu après, début septembre, par les Alliés qui avançaient.

De retour à La Brosse, Vincent fit son oblation perpétuelle le 12 mars 1945, et fut ordonné prêtre le 7 juillet 1946. La paix était revenue. Vincent L’Hénoret était alors prêt à partir en mission. Le 10 août 1946, il fut envoyé officiellement au Laos pour annoncer l’Évangile.

Son premier séjour au Laos fut dans la région de Paksane. Là, il dut apprendre la langue, les coutumes et la méthode de l’activité missionnaire. Il fut ensuite envoyé en poste de responsabilité à Nong Buoa, où il trouva une forte communauté de 400 chrétiens. En novembre 1957, il s’unit à l’équipe missionnaire de Xieng Khouang. Son poste était à Ban Ban, qui ne comptait qu’une poignée de chrétiens, mais dans les alentours, plusieurs villages de réfugiés Thaï Deng, provenant de la province de Sam Neua, s’étaient installés depuis 1952-1953. Le travail pastoral et missionnaire n’était pas facile : ces personnes avaient souffert des aléas de la guerre endémique, qui ne les avaient guère épargnées depuis des années. Il y avait beaucoup à faire, notamment donner confiance aux familles disloquées.

Au cours des derniers mois de l’année 1960, le régime dissident installé à Sam Neua étendit son emprise sur toute cette région. Le système se mit en place avec son rythme de réunions d’endoctrinement et ses entraves à la libre circulation des personnes. Le mercredi 10 mai 1961, le père L’Hénoret alla célébrer la fête de l’Ascension à Ban Na Thoum, un village distant de 7 kilomètres.  Le jeudi 11 mai, on le vit partir de Na Thoum à bicyclette à 7 heures du matin. Peu après, entre Ban Na Thoum et Ban Faï, il fut arrêté par trois hommes portant l’uniforme de la guérilla. Une paysanne qui travaillait dans son champ fut témoin de la première partie de la scène : « le Père sortit un papier, le laissez-passer sans aucun doute. Cela sembla satisfaire les militaires, car le Père enfourcha de nouveau son vélo et reprit sa route. »   La paysanne ne vit pas la suite, mais elle entendit peu après des coups de feu. Elle retourna au village, découvrit le vélo, puis aperçut un corps à peine dissimulé dans une tranchée. Terrorisée, elle n’osa rien dire, ni rien faire sur le moment. Le lendemain, un petit groupe de villageois se rendit sur les lieux. À environ 1 500 mètres du village, ils virent une large flaque de sang au milieu du chemin et découvrirent le corps du père L’Hénoret, qui avait été transporté dans un fossé plus loin dans la forêt. Le samedi, ils allèrent chercher le père Khamphanh, et avec lui procédèrent à une sépulture digne mais rapide, sans traîner car tous restaient conscients du danger. Une croix fut placée sur la tombe. Jamais aucune explication ne fut donnée pour cet assassinat. Les autorités militaires en place dans la région choisirent simplement de le nier. Selon un témoin, les nouveaux maîtres démolirent leur église et interdirent aux chrétiens de se réunir. Les jeunes générations n’ont plus pu être catéchisées ; elles ne connaissent que l’école et la propagande, et ne savent plus ce qu’est la religion chrétienne. Un témoin dit plus tard :     « Je crois qu’il a été tué en haine de la religion, surtout de la religion catholique. »

Jean Wauthier

Le père Jean Wauthier (1926-1967) est né le 22 mars 1926, dans le Nord de la France, dans la petite ville de Fourmies. En 1940, il connut les souffrances des populations civiles fuyant devant l’invasion allemande, qui conduisit sa famille à s’exiler à l’autre bout de la France, à Sainte-Livrade (47). Après avoir terminé ses études secondaires au petit séminaire d’Agen, en novembre, 1944, il fut admis au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain, et fit ses premiers vœux le 1er novembre 1945. Après deux années d’études de philosophie, d’abord à La Brosse-Montceaux, puis à l’abbaye de Solignac, il fut appelé au service militaire. À son retour à Solignac, il fit quatre ans d’études de théologie. C’est là que le 8 décembre 1949 Jean Wauthier prononça ses vœux perpétuels. Le 17 février 1952, il fut ordonné prêtre.

Après son ordination, il fut assigné à la mission de Vientiane, au Laos, en 1952. Dès son arrivée dans le pays le 26 octobre 1952, il fut envoyé servir la mission parmi les pauvres les Kmhmu’. Il était presque toujours avec les gens des mêmes villages, qu’il suivit à travers leurs déplacements dans les années de guerre. En 1961, tout le village doit se replier à la limite de la Plaine des Jarres, à Ban Na d’abord, ensuite à Hin Tang. De 1961 à 1963, il fait un stage de deux années au petit séminaire de Paksane. Chaque samedi, il quitte le séminaire pour le ministère dominical dans les villages des alentours. En décembre 1963, il retourna au ministère parmi les Kmhmu’. Il passa le plus clair de ses dernières années à Hin Tang et se consacra à la tâche difficile de répartir équitablement l’aide humanitaire. Il défendait les pauvres Kmhmu’, sans pour autant les favoriser car il savait se mettre au service de tous. Son action déplut aux forces spéciales, qui s’arrogeaient le droit de se servir les premiers. Jean était désormais conscient que sa vie était menacée. La nuit du 16 au 17 décembre 1967, Jean Wauthier fut tué à bout portant. Il était venu passer deux soirées dans le tout petit village de Ban Na, voir des catéchumènes. À 800 m de là se trouvait un petit poste militaire sur une hauteur. Ceux qui en voulaient à sa vie simulèrent une attaque de la guérilla.  Immédiatement il se mit debout, il prit les deux enfants qui étaient avec lui et deux ou trois catéchumènes, et descendit avec eux vers un ruisseau coulant à 200 ou 300 mètres en contrebas du village. Il les mit à l’abri dans un repli du terrain. Il s’éloigna pour évaluer la situation. Un coup de feu retentit. Touché à la base du cou, Jean Wauthier supplia ses agresseurs, embusqués derrière une petite haie :    « Pourquoi tirez-vous sur moi ? Arrêtez ! J’ai très mal. » – « Cesse de parler ! », fut la réponse. Et le tir reprit. Atteint de trois balles en pleine poitrine, il s’effondra et mourut. Le lendemain de la mort du père Jean Wauthier, un des catéchistes écrivait à ses parents : « Le père Jean est mort parce qu’il nous aimait et n’a pas voulu nous abandonner. » Le corps du père Wauthier fut transporté à Vientiane. Il repose en terre laotienne, dans le cimetière catholique de la ville.

Joseph Boissel

Le père Joseph Boissel (1909-1969) est originaire d’un petit village près de Pontmain (France). Il est né le 20 décembre 1909 au hameau de La Tiolais, dans une famille d’agriculteurs pauvres. Il fit ses sept années d’études secondaires au juniorat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, à Jersey. Il entra ensuite au noviciat à l’île de Berder, dans le Morbihan. Il alla étudier la philosophie au séminaire de Liège (Belgique), puis la théologie à celui de La Brosse-Montceaux (France). Entre temps, il fit fait son service militaire. Le 4 juillet 1937, il fut ordonné prêtre. Le 26 mai 1938, avec trois de ses compagnons, il reçut la feuille de route pour le Laos. Il avait 29 ans.

Le père Boissel faisait partie du groupe des pionniers oblats de la mission du Laos. Dès son arrivée dans ce pays, en octobre 1938, il fut envoyé assez rapidement vers la région de Xieng Khouang où l’évangélisation débutait à peine. Sans faire aucune conversion, il avait suscité un réel sentiment d’amitié, notamment parmi les Hmong. En mars 1945, les Japonais attaquèrent le Laos. Le 1er juin, Joseph Boissel fut fait prisonnier et emmené à Vinh, au Viêt-nam. De retour au Laos en 1946, Joseph reprit contact avec les Hmong. La mission de Nong Ether fut pillée et dévastée. Les conditions matérielles étaient alors très précaires. Le père Boissel cultive lui-même la rizière pour pouvoir manger. En 1958, il entreprend une nouvelle phase de sa vie missionnaire : il est affecté au district de Paksane, où il se dépensera jusqu’à son dernier jour. Il a d’abord la charge du village de rizière de Nong Veng ; puis, à partir de 1963, il s’installe à Ban Na Chik au Km 4 de Paksane vers Pak Kading. Il circulait entre ces villages, en dépit de sa vue défectueuse car il avait perdu complètement l’usage d’un œil. Dans ces années-là, prendre la route était toujours risqué : depuis fin mars 1969 le danger de la guérilla s’était accentué, si bien qu’il avait fallu renoncer à célébrer la Semaine Sainte dans ces villages. Début juin seulement, le père Boissel ose de nouveau s’aventurer sur cette route à embuscades.  Tous les samedis, en fin de journée, le père Boissel se rendait dans un des villages et revenait le dimanche vers midi.

Le samedi 5 juillet 1969, il décida d’aller à Hat I-Êt, un village de réfugiés kmhmu’ à une bonne vingtaine de kilomètres de Paksane en remontant le long de la rivière Nam San. Il partit vers 16 heures, en prenant avec lui deux religieuses qui devaient, comme d’ordinaire, l’aider pour les visites, les soins aux malades et le service religieux. La suite est racontée par une des deux sœurs : « Avant d’arriver au village, j’ai entendu une rafale d’arme à feu dirigée contre nous. Les pneus ont éclaté et j’ai été atteinte à la main. Une deuxième rafale, et l’autre sœur a été atteinte à la tête. Le père Boissel fut atteint à la tête, près de la bouche et au crâne. La jeep est allée au fossé, s’est renversée. Les lunettes du Père ont éclaté ; il est mort sur le coup. Il avait les yeux grands ouverts. Nous étions complètement couverts de sang tous les trois. J’ai vu trois jeunes soldats vietnamiens faire le tour du véhicule trois fois. Ils disaient : « Brûlons le véhicule et ses occupants ! » Ils se sont retirés et ont jeté une grenade sur la voiture. La grenade a éclaté. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restées ainsi dans le véhicule. La grenade nous avait assourdies. Enfin des gens sont arrivés pour nous prendre. Le corps du père avait été brûlé au point que son visage était totalement méconnaissable. L’autre sœur, atteinte à la tête, est restée handicapée mentalement suite à cet attentat ». Le père Boissel est mort à cause de sa foi en Jésus Christ, à cause du désir de voir disparaître la religion catholique. C’était connu que le père Boissel se rendait dans un village ou l’autre tous les samedis vers 16 heures. Il y avait de la haine pour les étrangers, pour les prêtres, pour la religion catholique.

SOURCE : https://www.omiworld.org/fr/notre-charisme/nos-saints/les-causes-oblates/serviteur-de-dieu-les-6-martyrs-oblats-du-laos/breves-notes-biographiques/

Map of Xiangkhoang Province, Laos. Based on File:UNOSAT Laos Base Map.jpg. UNOSAT, United Nations, modified by Dr. Blofeld

Carte de la province de Xieng Khouang, Laos


Blessed Jean Wauthier

Memorial

16 December

Profile

Member of the Missionary Oblates of Mary Immaculate. PriestMartyr.

Born

22 March 1926 in Fourmies, Nord, France

Died

16 December 1967 in Ban Na, Xieng Khouang, Laos

Venerated

5 June 2015 by Pope Francis (decree of martyrdom)

Beatified

11 December 2016 by Pope Francis

beatification recognition celebrated in Vientiane, Laos, presided by Cardinal Angelo Amato

Additional Information

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Hagiography Circle

fonti in italiano

Santi e Beati

Santi e Beati

MLA Citation

“Blessed Jean Wauthier“. CatholicSaints.Info. 1 June 2023. Web. 15 December 2024. <https://catholicsaints.info/blessed-jean-wauthier/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-jean-wauthier/

Jean Wauthier (1926-1967) : Martyr in Laos

He was born in the diocese of Cambrai in northern France, and entered the novitiate at Pontmain in 1944. With a robust physique, and a very high moral rectitude, it’s no wonder that when drafted for military service, he chose the paratroopers. After returning to the seminary at Solignac, he asked to go to the missions and was happy to be sent to Laos. He arrived there in 1952 and was immediately assigned to serve the mission among the Khmuh. From that time on he worked tirelessly for these people, especially for refugees. It was in fact his help to the Khmuh that led to his being killed.

The week before Christmas in 1967, Jean wanted to visit a small group of Khmuh that remained near Ban Na. Under cover of a simulated attack of Lao-Viet, he was attacked while returning to Hin Tang, on the evening of Saturday, December 16. Two shots in the chest and Father was down. At the time someone wrote: “His organizational skills and ingenuity in storing and distributing humanitarian aid, may have upset some people; and this aid which fell from the sky, certainly whetted the appetites and excited the greed of some. What is certain is that he was killed in the line of apostolic ministry and because of it.” The day after, one of the catechists wrote to his parents: “Father Jean died because he loved us and would not abandon us.”

From my childhood, I have always aspired to missionary life. That is why I entered the Congregation. It is with this one goal that I spent my years at the scholasticate. Among the many Oblate missions that I could admire, during the novitiate I felt a strong desire to bring the Gospel to Laos. I have never changed my mind since then. My spiritual director did not object to these aspirations; he always encouraged me, trying to make them become more spiritual.

Therefore, my Most Reverend Father, I ask you to send me to Laos. […] I think I have the necessary physical stamina. I am used to the cold, and during my military service in southern Morocco I have seen that heat did not cause me any trouble. I have never been ill during the scholasticate. Finally, the sometimes hard manual labor of the past six years and my military service in the paratroopers suggest that I have a good physical resistance.

Anyway, I am ready to accept any apostolate. In this first Obedience I want to see only the will of God sending me to the best place where I can most easily sanctify others and go myself, with the help the Blessed Virgin, Saint Joseph, and our Venerated Founder, “usque ad apicem perfectionis”. (Letter to Leo Deschâtelets for the first obedience, December 20, 1951)

SOURCE : https://omi200.wordpress.com/2016/12/16/december-16-jean-wauthier-1926-1967/

WEEK V — MONDAY Blessed Jean Wauthier, o.m.i. (22.03.1926-16.12.1967)

“It was while going to visit a handful of catechumens… for he had his knapsack on his back.” That was the Jean Wauthier whom we mourn… His life: it was a Gospel life; in the North of Laos, in a region near the border with Vietnam and its war, he was the only priest. A good part of each month in a village of 800 Christians, he was often on a perilous trek in the mountains. Like Jesus, he went along doing good.

“I want to be like Him,” he said, “because I am a missionary. In telling them of Christ, it means to care for their whole life, according to their needs.” He lived in the midst of his own, joined with them in their very lives.

“We are Christians; we work together; we help everyone,” he said. He knew what was awaiting him in this region of poverty and insecurity. He had already experienced the executioner’s gun when he was saved as if by a miracle. How did that impress him? “Not so terrible,” he told himself. “There it is, the time to offer my life for them.” Last December 17, eight days before Christmas, the sacrifice was offered.

Homily of Bishop Henri Jenny, Archbishop of Cambrai (France),

at the memorial Mass for Jean Wauthier, 27 December 1967.

SOURCE : https://martyrsoflaos.wordpress.com/2017/02/20/week-v-monday-blessed-jean-wauthier-o-m-i-22-03-1926-16-12-1967/

Oblate News

The Oblate Martyrs of Laos – December 16th

Who were they?

Laos presents to Christianity its “Witnesses of the Faith in the 20th century,” 17 men who died as martyrs between 1954 and 1970: a young Laotian priest, 5 priests of the Foreign Missions of Paris, 6 Oblates of Mary Immaculate—an Italian and 5 French, 5 Laotian laymen. The beatification ceremony for all 17 Martyrs of Laos (including six Oblates of Mary Immaculate) took place in the city of Vientiane, Laos, on 11 December 2016. The Holy Father’s personal representative at the ceremony was His Eminence, Orlando Cardinal Quevedo, OMI, Archbishop of Cotabato in the Philippines.

As in times past at Rome or Lyon, the Church was born in Laos from the blood of martyrs. In 2000, St. John Paul II called on Christians to honor the Witnesses of Faith in the 20th century. Responding to this call, Laos presented to the judgment of Rome 17 men, Laotians and European missionaries. The story of their life and their death takes us into the turmoil of World History which, after the Second World War, saw nations of East and Southeast Asia fall into the hands of atheistic communism. These men heroically remained at their posts, faithful to the end to Jesus Christ, to Roman directives and to the ordinary people of God entrusted to their care. Between 1954 and 1970, they were killed “out of hatred for the faith.”

Joseph Tiên, the first martyr, had been a priest for 4 years. When ordered to get married so as to become a “normal citizen,” he made his choice without hesitation: “I obey the word of God on which I have sworn to remain faithful. I am ready to give my life for my Laotian brethren.” Thomas Khampheuane, who was just 16, was ready too. His school teacher states:

“Fr. Lucien Galan asked me if there would be any volunteers to accompany him to see the catechumens, but none of the 30 students was willing to go: the danger was obvious. Then Thomas volunteered: he would not let Father go alone into that danger.” As for Jean Wauthier, while returning from a missionary journey to a distant village, he died standing, his bag on his back, a rosary in his hand, after having found protection for his young companions…

These 17 admirable men, who identified with Christ in life and in death, form with Him the foundation on which is built the Church of Laos. The Martyrs of Laos, to be known as “Father Joseph Tiên and his Companions,” include the following, in the order of their martyrdom: Father Joseph Tiên (Diocesan priest in Laos); Father Jean-Baptiste Malo, m.e.p. (Foreign Missions of Paris); Father René Dubroux, m.e.p. (French); Father Mario Borzaga, o.m.i. (Italian); Catechist Paul Thoj Xyooj (Laotian); Father Louis Leroy, o.m.i. (French); Father Michel Coquelet, o.m.i. (French); Father Noël Tenaud, m.e.p. (French); Catechist Joseph Outhay (Laotian); Father Vincent L’Hénoret, o.m.i. (French); Father Marcel Denis, m.e.p. (French); Father Jean Wauthier, o.m.i. (French); Father Lucien Galan, m.e.p. (French); Student catechist Thomas Khampheuane (Laotian); Father Joseph Boissel, o.m.i. (French); Catechist Luc Sy (Laotian); and Layman Phô Inpèng (Laotian).

Their feast day is celebrated on December 16.

Who were the Oblate Martyrs of Laos? 

Blessed Mario Borzaga, OMI

Blessed Mario Borzaga, OMI  

was born in 1932 in Trent, at the foot of the mountains in northern Italy. He was the youngest of a family of four children: three boys and a girl. He was ordained in 1957 and received his first obedience to Laos in that same year. He worked with the Hmong people in that country at a time when the Pathet Lao communists were trying to take over the government. (The Hmong had been cooperating with the U.S. forces.)

On May 1, 1960, he and his young catechist were killed during one of their missionary journeys. One of the communist soldiers testified:

“On the path along the Mun Phou ridge, we met an American spy, accompanied by a Hmong. We forced them to dig a hole. It was I who shot them. The Hmong died instantly but the American, falling into the hole, cried: ‘Why have you shot me, the Father?’ Without waiting, we covered them with earth; then we rummaged through the backpack of the American. There was not much: some granulated cords with two pieces of crossed iron, some pictures of a radiant woman, alone or with a child, and those of a man with the heart on the outside…”

Blessed Michel Coquelet OMI

Blessed Michel Coquelet was born on August 18, 1931, in northern France, at Wignehies. He arrived in Laos in 1957.

On or about April 19, 1961, not far from Xieng Khong, Michel was stopped by the guerillas.

The soldiers told him: “Your superior wants you to return to Xieng Khouang.” He answered:

“That is not true: my superior would have told me otherwise; there are enough persons going to Xieng Khouang and coming back.” Leaving the bicycle behind, the soldiers take him along the old French road toward Ban Sop Xieng. A little away from the road, they tell him to dig his grave. Michel throws the shovel aside. He would die standing up, fearless, for Christ and for the Laotians. His parishioners could not find his grave; a passerby told them not to look any more: his executioners came back and threw his body in the river. At the same time, the house-chapel of Sam Tôm was ransacked and destroyed by another detachment. Then it was the turn of Phôn Pheng; the village chief, a Christian, and his secretary were beaten, bound and led through the village and then shot, like the Father, on the edge of the road.

Blessed Louis LEROY

Blessed Louis LEROY was born on October 8, 1923, in Normandy (France), in the village of Ducey. Shortly after his ordination, he arrived in Laos in 1955.

On April 18, 1961, Father Louis Leroy was praying in his poor church. A detachment of guerilla soldiers came looking for him. According to the villagers, he knows that his departure would be final: he asks to put on his cassock; he puts his cross in his cincture; he takes his breviary under his arm and says farewell. Head bare and barefoot, he follows the soldiers on the uneven path. According to a witness, Louis Leroy was interrogated, beaten and burned on his face till it was disfigured. Some Christians from another village who were passing through there saw the scene from afar, but they did not recognise him. A bit later, some shots were heard in the forest and it was over… His dream as a young man had come true.

Blessed Vincent L’HÉNORET was born on March 12, 1921, at Pont l’Abbé, France. For his studies in philosophy and theology, he was sent to La Brosse-Montceaux in Île-de- France. There, he personally saw the drama of July 24, 1944: the summary execution of five Oblates of his commu- nity by Nazi German soldiers.

He and his confreres were deported to a prison camp at Compiègne; but they would be liberated shortly thereafter, at the beginning of September, by the advancing allies. After his ordination in 1947, he received his obedience to Laos.

On Thursday morning, May 11, 1961, he was seen leaving Na Thoum by bicycle at seven in the morning, as he had announced to his parishioners. A little later, between Ban Na Thoum and Ban Faï, he was stopped by three men wearing guerilla uniforms. A peasant woman who was working in her field was wit- ness to the first part of the scene: the Father brought out a paper, his pass, undoubtedly. That seemed to satisfy the soldiers, because the Father got on his bicycle again and took to the road. The peasant woman did not see what followed, but a little later, she heard some shots: she barely paid attention because that had become common. Nevertheless, as she returned to the village, she found the bicycle and then saw a body barely covered in a trench. Terrified, she did not dare say or do anything for the moment.

The next day, a little group of villagers went to the site. At about 1500 meters from the village, the saw a large pool of blood on the road and discovered the body of the Father which had been carried to ditch farther into the forest. Frightened, they just covered it with a little earth and branches. On Saturday, they went to get Father Khamphanh, and with him proceeded to give a dignified but quick burial, without dawdling because all remained aware of the danger. A cross was placed on the grave.

Blessed Jean Wauthier was born on March 22, 1926, in the North of France, in the little town of Fourmies. Upon his arrival in Laos on October 26, 1952, he was immediately sent to serve at the mission among the poorest, the Kmhmu’.

Blessed Vincent L’HÉNORET

On the night of December 16 – 17, 1967, Jean Wauthier was killed at close range. He had come to spend two nights in the tiny village of Ban Na, catechumens for about three years, in a region near the Plain of Jars. At 800 meters from there was a small military post on a hill. Those who sought his life feigned a guerrilla attack.

At once he was up, knapsack on his back — because in this region permanently at war, one had to be always ready to run for the forest. He gathered the two children who were staying with him and a couple of catechumens and went down with them to a flowing stream at 200 or 300 meters below the village. He sheltered them in a gully in the ground and reassured them: “Do not move, do not be afraid, pray,” he told them.

He moved away to assess the situation and took a few steps while reciting the rosary. The children hear “Kill the Father.” A shot rang out. Hit at the the base of the neck, Jean Wauthier begged his attackers hidden behind a small hedge, “Why do you shoot me? Stop! I am really hurt.” “Stop talking!” was the reply.

And the shooting resumed. Shot three times in the chest, he collapsed. The children ran away, terrified. Father Jean Wauthier has given his life so that the Gospel might bear fruit in Laos.

Jean’s body was taken to Vientiane. He rests in Laotian earth, in the Catholic cemetery of the town.

Blessed Joseph BOISSEL was born December 20, 1909 in the marches of Brittany (France), in the hamlet of
La Tiolais, outside the town of Loroux. He arrived in Laos in 1938.

Blessed Joseph BOISSEL

In March 1945, the Japanese hit Laos. On June 1, Joseph Boissel was captured with his companion Father Vincent Le Calvez, and the Apostolic Prefect, Mons. Jean Mazoyer, OMI. All three were taken to Vinh, Vietnam, where they were held among a hostile population. Back in Laos in 1946, Joseph again found his Tran Ninh and contact with the Hmong.

On Saturday, July 5, 1969, he decided to go to Hat I-Êt, a village of Kmhmu’ refugees a good 20 kilometers from Paksane, going up along the River Nam San. Because of the lack of security, that year he was unable to go there for ministry for several months. The catechist André Van was there and he needed to know that he was supported.

Setting out around four in the afternoon, he took two young Laotian Oblate Missionaries with him; as usual, they were to help him with the visits, the care of the sick and the religious service.

Blessed Jean Wauthier

The following is told by one of the two passengers, the only survivor able to do so:

Two or three kilometers before arriving at the village, at a bend in the road, I heard a burst of gunfire aimed at us. The tires blew out and I was hit in the hand.
I saw a red flag moving in the forest bordering our route. A second burst of gunfire and Thérèse was hit in the head; since I am smaller, the bullets did not hit me. The firing came from the left, on the driver’s side.

Father Boissel was hit in the head – near the mouth and in the skull. The jeep went into a ditch, turned over on us and burst into flames. Father’s glasses were broken; he died on the spot… His big eyes were open. All three of us were completely covered with blood.

Father Boissel was dead; Thérèse was unconscious. I was in a huge daze… not moving… like dead. But I saw three young Vietnamese soldiers going around the vehicle three times. He said: “Let’s kill them!” –

“Let’s burn the vehicle and its occupants!” They moved away and threw a grenade at the car. The grenade exploded – it was the explosions that caused our injuries. I said, “O Lord!” but veil of darkness came over me…

I don’t know how long we stayed like that in the car. But Thérèse came to first. She pushed me to get out… The grenade had deafened us… It was difficult for us to communicate, to understand one another… Both of us prayed to the Lord: “If you still need us… send someone to help us.” We went to sleep along the road. I put my hand on Thérèse’s heart and she put hers on my heart: united in suffering. Oh, we had to wait a long time, from 4:30 until about 9:30. Finally some people arrived to pick us up. Father’s body had been burned to the point that his face was totally unrecognizable. Thérèse, hit in the head, remained mentally handicapped as a result of the attack.

With thanks to www.omiworld.org for these short biographies

Extract from the homily of Cardinal Orlando Quevedo, OMI, at the Beatification of the 17 Martyrs of Laos

My Brothers and Sisters in the Lord:
Today is first of all a celebration of God’s enduring love, God’s love for the people of Laos, God’s love especially for our 17 Martyrs. In response to God’s faithful love they gave up their lives for the sake of Jesus. This is why Blessed Joseph Thao Tien and his 16 companions are heroes of faith. They gave up their lives in the service of the Lord and in the service of their brothers and sisters of the faith. They believed and so they spoke of Jesus (see 2 Cor. 4:13) not only in words but with their lives.

We have to tell and retell their individual stories of heroism to every generation. …Faithful to Jesus to the end, each of them, priests, foreign religious mis- sionaries, and Laotian lay people, could undoubtedly exclaim with the Psalmist: “The way of loyalty I have chosen; I have kept your judgments. I cling to your testimonies, Lord” (Ps. 119:30-31).

You, my dear People of God, are a very “small flock” among the millions of people in Laos. But if, indeed, “the blood of martyrs is the seed of the Church”, then we shall surely see the fruit of their spilled blood: • in the various places in Laos where they gave up their lives;

• among priests and religious men and women;
• among lay people of various callings, married and unmarried, parents and widows; • and among the young.

The grain of wheat has fallen to the ground and has died. With the utmost certainty it shall bear fruit (see Jn. 12:24) in the number of Catholics, in the quality of your faith, in the number of vocations to the priestly and religious life, in the greater dynamism of the young, and in the spiritual energy of lay movements and communities.

Today, the Spirit of the Lord calls us to follow the life and ways of our 17 Martyrs. They are heroic witnesses of the Lord’s work of justice and mercy, of peace and reconciliation. For these values of the Gospel, they died. We honor them not only by praying to them, for they are definitively in heaven. We honor them by living our faith the way they lived their faith, by loving the Lord the way they loved the Lord — in our daily struggles to persevere in the faith and in the daily insecurities of living our faith.

My brothers and sisters in the Lord, like our 17 heroes of the faith, we too can be witnesses of Jesus by pro- claiming him and telling his story not by words but by the way we live. St. John Paul II tells us that the faithful living of a Christian life is the quiet but most eloquent witnessing to Jesus (see Ecclesia in Asia, no. 23).

May our 17 Martyrs help us to love and serve others especially the poor and the needy so that God’s justice, peace, and reconciliation may always reign in your beautiful country of Laos.

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SOURCE : https://oblates.ie/oblate-martyrs-of-laos/

Beato Giovanni Wauthier Sacerdote e martire

Festa: 16 dicembre

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Fourmies, Francia, 22 marzo 1926 – Ban Na, Laos, 16 dicembre 1961

Il percorso di padre Jean Wauthier, Missionario Oblato di Maria Immacolata, è stato segnato dalla seconda guerra mondiale: divenne rifugiato e, per raggiungere il noviziato della congregazione dove aspirava ad entrare, dovette attraversare la Francia devastata dai bombardamenti. Dopo il servizio militare nell’Africa del Nord come allievo ufficiale paracadutista e aver professato i voti religiosi, fu ordinato sacerdote il 17 febbraio 1952. Raggiunse il Laos per servire i kmhmu’, un’etnia poverissima, che accompagnò personalmente da un rifugio all’altro negli anni della guerra e della guerriglia. Nel 1961 si trovò davanti al plotone d’esecuzione, ma si salvò all’ultimo minuto: i superiori, allora, l’inviarono per prudenza al Seminario minore di Paksane. La sua preoccupazione per le persone che aveva messo in salvo l’accompagnò mentre svolgeva con attenzione quel suo nuovo compito, che terminò nell’ottobre 1964. Per il suo impegno missionario, ma anche per essersi opposto alle discriminazioni dei suoi fedeli, venne ucciso nella notte del 16 dicembre 1967, durante un falso attacco della guerriglia. I suoi resti mortali riposano nel cimitero cattolico di Vientiane, nel Laos. È stato beatificato l’11 dicembre 2016 a Vientiane, insieme ad altri quindici tra sacerdoti e laici.

Infanzia e prima formazione

Jean Wauthier nacque il 22 marzo a Fourmies, cittadina del nord della Francia, nella diocesi di Cambrai; fu battezzato tre giorni dopo la nascita, nella chiesa parrocchiale del luogo. Nel 1940, insieme alla sua famiglia, emigrò dall’altra parte della Francia, a Sainte-Livrade, per sfuggire all’avanzata dell’esercito tedesco.

Dopo due anni nel Seminario minore di Solesmes e alcuni mesi al Collège Saint-Pierre di Fourmies, terminò gli studi secondari nel Seminario minore della diocesi di Agen, dedicato alla Madonna del Buon Incontro; vi studiò dal gennaio 1941 al giugno 1944.

Tra i Missionari Oblati di Maria Immacolata

Nel novembre 1944 fu ammesso al noviziato dei Missionari Oblati di Maria Immacolata a Pontmain: professò i primi voti religiosi un anno dopo, nella solennità di tutti i Santi. Dopo due anni di studi filosofici, prima a La Brosse-Montceaux, poi nell’abbazia di Solignac, ricevette la chiamata alle armi. Dotato di un fisico prestante e di un carattere integerrimo, scelse il corpo dei paracadutisti.

Rientrato allo scolasticato di Solignac, affrontò i quattro anni di Teologia impegnandosi anche nei lavori manuali, necessari per il restauro dell’antica abbazia. In quel luogo, l’8 dicembre 1949, pronunciò la sua oblazione perpetua, ossia i voti definitivi, e il 17 febbraio 1952 fu ordinato sacerdote, proprio nella chiesa abbaziale.

La scelta della missione in Laos

Due mesi dopo, come d’uso tra i Missionari Oblati, scrisse al Superiore generale per manifestargli la richiesta di essere inviato in missione. Ecco la sua scelta: «Ho sempre aspirato dall’infanzia alla vita missionaria. È per quello che sono entrato nella Congregazione, è in questo solo scopo che ho trascorso i miei anni di Scolasticato. Tra le numerose missioni oblate che potevo ammirare, sin dal noviziato mi sono sentito preso dal desiderio di andare a portare il Vangelo in territorio laotiano. Da allora non ho più cambiato idea. Il mio direttore spirituale non ha mai ostacolato queste aspirazioni; mi ha sempre incoraggiato, sforzandosi di farle diventare sempre più spirituali.

Ecco perché, Reverendissimo Padre, vi domando d’inviarmi in Laos. […] Penso di avere le attitudini fisiche necessarie. Dato che sopporto bene il freddo, ho potuto constatare durante il mio servizio militare nel Marocco del Sud che il caldo non mi causava alcun problema. Non sono mai stato malato durante lo Scolasticato. Infine, i lavori manuali, a volte faticosi, di questi ultimi anni e il mio servizio militare trai paracadutisti sembrano mostrare che possiedo una buona resistenza fisica. Sia quel che sia, sono pronto ad accettare qualsiasi campo di apostolato. In questa prima Obbedienza non voglio vedere altro che la volontà di Dio, che mi manda nel miglior luogo dove potrò più facilmente santificare gli altri e salire io stesso, con l’aiuto della Santa Vergine, di San Giuseppe, del nostro Venerato Fondatore, “usque ad apicem perfectionis [al culmine della perfezione]!”».

Al servizio dei poveri kmhmu’

Fu dunque con gran gioia che padre Jean ricevette, sul finire dell’anno scolastico, l’assegnazione alla missione del Laos. Vi giunse il 26 ottobre 1952 e si diede subito al servizio delle popolazioni di etnia kmhmu’ che risiedevano nel nord del Paese; molto povere, erano costrette a frequenti spostamenti negli anni della guerra.

Convinse gli abitanti del villaggio di Nam Mon, dov’erano stati battezzati, a trasferirsi a Khang Si, nei pressi di una risaia inondata. Per migliorare l’irrigazione, ideò personalmente un sistema a base di canne di bambù, che tuttavia non durò molto: nel 1961 l’intero villaggio dovette emigrare dapprima a Ban Na, poi a Hin Tang, nel territorio della Piana delle Giare.

Nel Seminario minore di Paksane

Nello stesso anno, il missionario si trovò davanti al plotone d’esecuzione, ma si salvò all’ultimo minuto: i superiori, allora, l’inviarono per prudenza al Seminario minore di Paksane. Vi prestò servizio per due anni, dall’ottobre 1961 al dicembre 1963, rendendosi disponibile per qualsiasi lavoro, fosse insegnare, dedicarsi allo sport o alla musica.

Ogni sabato usciva dal Seminario per celebrare la Messa domenicale nei villaggi dei dintorni, ma aspirava a ritrovare il prima possibile i suoi fedeli dei villaggi di montagna.

Di nuovo fra i kmhmu’

Nel dicembre 1963 si riunì alla squadra di apostolato presso i kmhmu’. Da allora fece la spola tra Vientiane, dove si occupava della formazione dei catechisti che sarebbero poi stati inviati nei villaggi, e le zone di montagna, caratterizzate dalla miseria, dalla carestia, dagli attacchi militari e dalla penuria di medicine.

Padre Jean si accorse presto che i suoi fedeli erano discriminati nella ripartizione degli aiuti umanitari e cercò di farlo presente alle autorità militari, appartenenti a un’altra etnia, che si erano riservate la parte maggiore del riso inviato unicamente per darlo da mangiare ai maiali. Dopo un ulteriore spostamento del villaggio, ai kmhmu’ arrivarono razioni di riso solo per loro, ma questo irritò i militari.

L’ultimo atto di fedeltà

La sera del 16 dicembre 1967, padre Jean era nel piccolo villaggio di Ban Na, evangelizzato da circa tre anni, vicino al quale si trovava una piccola stazione militare. Gli occupanti, per eliminarlo, simularono un attacco da parte dei guerriglieri. Il missionario si alzò immediatamente, prese il suo zaino già pronto e scappò, insieme a due bambini che abitavano con lui e con due o tre catecumeni. Li mise al riparo nei pressi di un ruscello che scorreva a valle del villaggio e li rassicurò, invitandoli a pregare.

Fece qualche passo per osservare la situazione e recitare il Rosario, quando esplose un colpo d’arma da fuoco. Ferito gravemente al collo, si rivolse ai suoi aggressori, nascosti nella foresta: «Perché sparate su di me? Fermatevi! Mi fa molto male». «Smetti di parlare!», gli fu risposto, mentre gli spari riprendevano. Cadde a terra, colpito da tre proiettili in pieno petto, mentre i bambini fuggirono spaventati.

Il suo corpo venne recuperato e seppellito a Vientiane, nel cimitero cattolico della città, dove riposa tuttora.

La causa di beatificazione

I motivi della sua uccisione risiedevano palesemente nel tentativo di operare la giustizia nei confronti dei suoi kmhmu’, oppressi e perseguitati. Per questo motivo, padre Jean Wauthier è stato inserito in un elenco di quindici tra sacerdoti, diocesani e missionari, e laici, uccisi tra Laos e Vietnam negli anni 1954-1970 e capeggiati dal sacerdote laotiano Joseph Thao Tiên.

La fase diocesana del loro processo di beatificazione, ottenuto il nulla osta dalla Santa Sede il 18 gennaio 2008, si è svolta a Nantes (di cui era originario un altro dei potenziali martiri, padre Jean-Baptiste Malo) dal 10 giugno 2008 al 27 febbraio 2010, supportata da una commissione storica.

A partire dalla fase romana, ovvero dal 13 ottobre 2012, la Congregazione delle Cause dei Santi ha concesso che la loro “Positio super martyrio”, consegnata nel 2014, venisse coordinata, poi studiata, congiuntamente a quella di padre Mario Borzaga, suo confratello dei Missionari Oblati di Maria Immacolata, e del catechista Paul Thoj Xyooj (la cui fase diocesana si era svolta a Trento).

L’accertamento del martirio e la beatificazione

Il 27 novembre 2014 la riunione dei consultori teologi si è quindi pronunciata favorevolmente circa il martirio di tutti e diciassette. Questo parere positivo è stato confermato il 2 giugno 2015 dal congresso dei cardinali e vescovi della Congregazione delle Cause dei Santi, ma solo per Joseph Thao Tiên e i suoi quattordici compagni: padre Borzaga e il catechista, infatti, avevano già ottenuto la promulgazione del decreto sul martirio il 5 maggio 2015. Esattamente un mese dopo, il 5 giugno, papa Francesco autorizzava anche quello per gli altri quindici.

La beatificazione congiunta dei diciassette martiri, dopo accaniti dibattiti, è stata infine fissata a domenica 11 dicembre 2016 a Vientiane, nel Laos. A presiederla, come inviato del Santo Padre, il cardinal Orlando Quevedo, arcivescovo di Cotabato nelle Filippine e Missionario Oblato di Maria Immacolata. La memoria liturgica di tutto il gruppo cade il 16 dicembre, anniversario del martirio di padre Jean Wauthier.

Autore: Emilia Flocchini

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/97129

Beati Martiri del Laos

Festa: 16 dicembre (celebrazione di gruppo) † 1954/1970

Sotto il nome di martiri del Laos vanno in realtà considerati due gruppi di sacerdoti (in gran parte missionari) e laici autoctoni, uccisi negli anni dal 1954 al 1970 da parte di guerriglieri comunisti del movimento Pathet Lao. Il primo gruppo comprende sacerdoti sia della Società delle Missioni Estere di Parigi, sia dei Missionari Oblati di Maria Immacolata, e catechisti laici: conta quindici martiri, capeggiati dal sacerdote Joseph Thao Tiên, considerato il protomartire del Laos (nel senso di primo martire nativo di quel Paese). Il secondo è formato da padre Mario Borzaga, degli Oblati Missionari di Maria Immacolata, e dal catechista Paul Thoj Xyooj. Le due cause di beatificazione hanno seguito percorsi distinti nella fase diocesana, riunendosi per la discussione della “Positio super martyrio” e separandosi di nuovo per la promulgazione dei decreti sul martirio. Tutti e diciassette sono stati infine beatificati l’11 dicembre 2016 a Vientiane, in Laos. La loro memoria liturgica congiunta cade il 16 dicembre, data della morte di padre Jean Wauthier, dei Missionari Oblati di Maria Immacolata.

L’evangelizzazione del Laos, situato tra Thailandia, Cina e Vietnam, rimonta, nei suoi primi tentativi, almeno al 1642, con l’arrivo del padre gesuita Gian Maria Leria; vi rimase per cinque anni. Seguirono altre spedizioni, quasi tutte apparentemente fallimentari, tra malattie, persecuzioni e difficoltà di ambientamento da parte dei missionari.

Solo dalla seconda metà del 1800 i sacerdoti della Società delle Missioni Estere di Parigi iniziarono a stabilire piccole stazioni missionarie lungo il fiume Mekong. La data ufficiale per l’avvio della Chiesa in Laos viene però fissata al 1885, con l’impianto di una missione stabile a Ban Dorn Don.

Nel 1938 la Santa Sede eresse la Prefettura apostolica di Vientiane e Luang Prabang, nel nord del Paese; nel 1952 divenne un Vicariato apostolico, col proprio vescovo. I Missionari Oblati di Maria Immacolata di nazionalità francese, che avevano raggiunto il Laos nel 1935, chiesero rinforzi dai confratelli della Provincia italiana: nel 1957, quindi, arrivarono i primi sei missionari.

Tuttavia, il territorio laotiano aveva ottenuto l’indipendenza dal 1953, ma era caratterizzato da lotte interne, fomentate soprattutto dai guerriglieri del movimento politico Pathet Lao, vicini al comunismo di stampo cinese.

Nel 1959 tutti i missionari ricevettero l’ordine dalla Santa Sede di restare al proprio posto, a meno che non fossero anziani o malati. Per molti di essi, obbedire a quella consegna significò l’arresto, la prigionia e la condanna a morte.

Il loro ricordo non è mai venuto meno, come quello dei catechisti laici laotiani che li avevano seguiti nelle spedizioni missionarie. Per questo motivo, dopo che san Giovanni Paolo II aveva invitato a conservare la memoria dei martiri del XX secolo nella lettera apostolica «Tertio Millennio Adveniente», i vescovi del Laos domandarono alla Società delle Missioni Estere e agli Oblati di Maria Immacolata di aiutarli a cercare i documenti necessari.

Nella commemorazione dei testimoni della fede nel XX secolo, svolta nel contesto del Grande Giubileo del 2000, precisamente il 7 maggio, sono stati elencati anche quelli che operarono in Laos.

Nel maggio 2003 i vescovi del Laos approvarono una lista provvisoria di 14 presunti martiri e chiesero agli Oblati di Maria Immacolata di rappresentarli nelle fasi preliminari del processo. Il 26 luglio 2004 il loro Superiore generale notificò di aver accettato la richiesta, ma con una precisazione: il lavoro iniziale sarebbe stato compiuto dalle province di Francia e d’Italia, rispettivamente per quindici e per due martiri. Ciò era motivato dal fatto che nel primo gruppo erano compresi missionari francesi, mentre il secondo contava solo il trentino padre Mario Borzaga e il catechista Paul Thoj Xyooj, scomparsi insieme alla fine dell’aprile 1960.

Le due cause si sono quindi svolte in questo modo. Per i quindici martiri franco-laotiani, capeggiati dal sacerdote Joseph Thao Tiên in quanto primo martire di nazionalità laotiana, la fase diocesana ha ottenuto il nulla osta dalla Santa Sede il 18 gennaio 2008. Si è quindi svolta a Nantes (di cui era originario padre Jean-Baptiste Malo, della Società delle Missioni Estere di Parigi) dal 10 giugno 2008 al 27 febbraio 2010, supportata da una commissione storica. La causa diocesana di padre Mario Borzaga e di Paul Thoj Xyooj si è invece svolta a Trento, ottenuto il trasferimento dal Vicariato apostolico di Luang Prabang, dal 7 ottobre 2006 al 17 ottobre 2008.

A partire dalla fase romana, ovvero dal 13 ottobre 2012, la Congregazione delle Cause dei Santi ha concesso che la “Positio super martyrio” di entrambi i gruppi venisse coordinata, poi studiata, congiuntamente.

Il 27 novembre 2014 la riunione dei consultori teologi si è quindi pronunciata favorevolmente circa il martirio di tutti e diciassette. Questo parere positivo è stato confermato il 2 giugno 2015 dal congresso dei cardinali e vescovi della Congregazione delle Cause dei Santi, ma solo per Joseph Thao Tiên e i suoi quattordici compagni: padre Borzaga e il catechista, infatti, avevano già ottenuto la promulgazione del decreto sul martirio il 5 maggio 2015. Esattamente un mese dopo, il 5 giugno, papa Francesco autorizzava anche quello per gli altri quindici.

La beatificazione congiunta dei diciassette martiri è stata infine fissata a domenica 11 dicembre 2016 a Vientiane, nel Laos. A presiederla, come inviato del Santo Padre, il cardinal Orlando Quevedo, arcivescovo di Cotabato nelle Filippine e Missionario Oblato di Maria Immacolata. La loro memoria liturgica cade il 16 dicembre, anniversario del martirio di padre Jean Wauthier, Missionario Oblato di Maria Immacolata.

L’elenco che segue presenta i nomi di tutti e diciassette i martiri del Laos. I nomi di battesimo sono tutti riportati nelle lingue nazionali e, per i laici di nazionalità laotiana, in lingua francese.

91548 - Mario Borzaga, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

96696 - Paul Thoj Xyooj, catechista

† fine di aprile 1960

Decreto sul martirio: 5 maggio 2015

94616 - Joseph Thao Tiên, sacerdote diocesano del Vicariato di Muang Sôi (Vietnam)

† Ban Ta Lang, 2 giugno 1954

97064 - Jean-Baptiste Malo, sacerdote della Società delle Missioni Estere di Parigi

† Yên Hội, 28 marzo 1954

97066 - René Dubroux, sacerdote della Società delle Missioni Estere di Parigi

† Palay, 19 dicembre 1959

97095 - Louis Leroy, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

† Ban Pha, 18 aprile 1961

97065 - Michel Coquelet, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

† Sop Xieng, 20 aprile 1961

97096 - Joseph Outhay Phongphumi, catechista

97067 - Noël Tenaud, sacerdote della Società delle Missioni Estere di Parigi

† Phalane, Laos, 27 aprile 1961

97109 - Vincent L’Hénoret, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

† Ban Ban / Muang Kham, 11 maggio 1961

97128 - Marcel Denis, sacerdote della Società delle Missioni Estere di Parigi

† Kham Hè, 31 luglio 1961

97129 - Jean Wauthier, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

† Ban Na, 16 dicembre 1961

97130 - Thomas Khampheuane Inthirath, apprendista catechista

97131 - Lucien Galan, sacerdote della Società delle Missioni Estere di Parigi

† Paksong, 12 maggio 1968

97133 - Joseph Boissel, sacerdote dei Missionari Oblati di Maria Immacolata

† Hat I-Et, 5 luglio 1969

97134 - Luc Sy, catechista e padre di famiglia

97135 - Maisam Pho Inpèng, padre di famiglia

† Den Din, 7 marzo 1970

Decreto sul martirio: 5 giugno 2015

Autore: Emilia Flocchini

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/96704

Martiri del Laos

(†1954-1970)

Beatificazione:

- 11 dicembre 2016

- Papa  Francesco

 Celebrazione

Ricorrenza:

- 16 dicembre (celebrazione di gruppo)

Joseph Thao Tiên (considerato il protomartire del Laos), sacerdote diocesano, e 10 compagni, sacerdoti professi della Società delle Missioni Estere di Parigi e della Congregazione dei Missionari Oblati della Beata Maria Vergine Immacolata, nonché 4 compagni, laici, martiri

La Chiesa nel Laos è nata dal sangue dei martiri

Nella terra del Laos, fino alla Pasqua del 1953, nessun sacerdote aveva ancora avuto l’opportunità di mostrare con la vita queste parole di Cristo e per amore del gregge loro affidato sono disposti ad offrire la vita. Allo scoppio della guerra civile furono molti a soffrire il martirio. Questi veri testimoni della fede sono:

1.  Joseph Thao Tien. All’arrivo delle truppe ribelli, il giovane sacerdote laotiano, nato nel 1918, era rimasto l’unico sacerdote nella sua vasta regione. Agli amici che lo supplicavano di fuggire, ai nemici che glielo ordinavano, rispose solo: “Rimango per il mio popolo. Sono pronto a dare la vita per i miei fratelli laotiani.” I seguenti quattordici mesi, fino alla morte, furono come una lenta agonia: arresti domiciliari con divieto di far ministero; prigione; processo popolare sotto l’accusa di alto tradimento; campo di rieducazione; minacce di morte. P. Joseph Tien mai variò, neanche di una virgola, nella sua fedeltà alla parola data, e nella sua identificazione con Cristo Buon Pastore e con Cristo in croce. Aveva oramai sete di dare la vita per il suo gregge. Egli era consapevole di esporsi alla morte, e una morte brutale. Non poteva però dimenticare il suo obbligo di sacerdote, scelto da Gesù per continuare la Sua missione: sapeva e sperava che la sua testimonianza avrebbe dato buoni frutti. Inoltre, la costanza e la fedeltà della sua vita sacerdotale la avevano preparato per il sacrificio supremo; esse stavano per dar un valore perenne alla sua morte precoce, avvenuta il 2 giugno 1954. P. Tien fu il primo di una lunga serie di sacerdoti martiri: oriundi di terre di antica cristianità, presero il loro giovane confratello laotiano come modello per la vita e di ministero.

2. Padre Jean Baptiste Malo, delle Missioni Estere di Parigi (MEP). Aveva 55 anni ed era stato missionario in Cina; morì di sfinimento e di maltrattamenti il 28 marzo 1954, oltre il confine vietnamita, sulla strada per i campi di concentramento.

3. Padre René Dubroux MEP, di 45 anni: tradito da uno dei suoi collaboratori, fu assassinato il 19 dicembre 1959.

4.  Padre Mario Borzaga, Oblato di Maria Immacolata (OMI), di 28 anni. Era un apostolo di alto valore; durante un visita alle comunità cristiane cadde in un’imboscata, e fu freddamente sgozzato il 1 ° maggio 1960.

Nel 1961, ben cinque sacerdoti missionari seguirono l’esempio lasciato dal protomartire Joseph Tien, fedeli come lui, fino alla fine, alla loro vocazione di buoni pastori:

5. Padre Louis Leroy OMI, di 38 anni, e il suo confratello

6. Padre Michel Coquelet OMI, di 30 anni. Rifiutarono ostinatamente di lasciare le loro stazioni di missione sulle montagne di Xieng Khouang, proseguendo a pregare, catechizzare e curare gli ammalati, e accettando in anticipo di morire uniti a Gesù, per non abbandonare quei poveri di Dio. Furono uccisi in odio della fede, rispettivamente il 18 e il 20 aprile 1961.

7. Padre Vincent L’Hénoret OMI, di 40 anni. L’11 maggio 1961 si recava in bicicletta a Muang Kham per celebrare l’Ascensione del Signore. Aveva documenti in regola rilasciati dai nemici, ma essi lo colpirono con una raffica alle spalle.

8. Padre Noël Tenaud MEP, di 57 anni, evangelizzava con un catechista la provincia di Savannakhet. Un pastore protestante consigliò ai due apostoli di porsi in salvo, come lui, in città; ma loro decisero invece di proseguire verso i villaggi catecumeni. Intrappolati tra due fuochi, furono catturati ed eliminati il 27 aprile 1961.

9. Padre Marcel Denis MEP, di 42 anni, pioniere instancabile della missione, aveva visitato a piedi per il Vangelo tutta la parte alta della provincia di Khammouane. Tenuto in ostaggio per tre mesi, fu fucilato il 31 luglio 1961.

10. Padre Jean Wauthier OMI, di 35 anni, era diventato l’apostolo e il difensore dei profughi kmhmu’ abbandonati da tutti. Il 16 dicembre 1967 venne giustiziato per ordine di militari corrotti; si meritò il titolo popolare di “martire della giustizia e della carità”.

11. Padre Lucien Galan MEP, di 40 anni, già missionario in Cina. Visitava i catecumeni in villaggi distanti nell’entroterra del Champasak con due ragazzi. La loro macchina cadde in un’imboscata. Il sacerdote e uno dei ragazzi morirono fianco a fianco il 12 maggio 1968.

12. Padre Joseph Boissel OMI, di 60 anni, partiva da Paksane, con due giovani suore, per la Santa Messa e la catechesi in un paesino di profughi. Morì in un agguato il 5 luglio 1969.

I sacerdoti non furono gli unici capaci di ammirare ed emulare l’esempio del primo martire, il Beato Joseph Thao Tien. In quella nazione afflitta da una persecuzione cruenta, catechisti e fedeli ordinari diedero poco a poco il cambio ai sacerdoti per rendere testimonianza a Cristo e alla potenza della sua risurrezione, partecipando alle sue sofferenze. Il primo ad aprire la strada del martirio laicale nel Laos fu il catechista di P. Mario Borzaga:

13.    Paolo Thoj Xyooj, di 19 anni, rifiutò di essere separato dal suo sacerdote; offrì la sua giovane vita per rimanere fedele al suo ideale cristiano.

14.    Il secondo testimone laico fu Joseph Outhai Phongphumi, un vedovo di 29 anni, che seguiva con costanza il suo mentore P. Noël Tenaud, e morì martire con lui il 27 aprile 1961.

15.    Il più giovane dei martiri laici fu Thomas Khampheuane Inthirath, di soli 16 anni. Non ignorava niente del pericolo, ma fu proprio a causa di questo che si offrì come volontario per accompagnare P. Lucien Galan; fu ucciso con lui il 12 maggio 1968.

Gli ultimi due sulla lista Martiri del Laos facevano parte di una nuova generazione: sono laici muniti di un mandato ufficiale della Chiesa diocesana per portare Cristo nei posti che i sacerdoti non potevano più raggiungere.

16.    Luc Sy era un catechista in missione; aveva 32 anni.

17.    Il suo compagno Maisam Pho Inpeng, di 36 anni, era il leader di una piccola comunità cristiana in cui quasi tutti erano catecumeni. Entrambi avevano moglie e figli. I due furono uccisi dai nemici della fede il 7 marzo 1970.

SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/martiri-del-laos.html

Voir aussi : JOSEPH TIEN AND 14 COMPANIONS FROM THE CLERGY, CONSECRATED PERSONS AND LAYFAITHFUL OF THE CATHOLIC MISSIONS IN LAOS :

 http://newsaints.faithweb.com/martyrs/Laos.htm#Tien