Tiepolo, San
Cromazio, affresco nel Palazzo Patriarcale di Udine.
Portrait
de l'évêque dans la salle du trône du palais patriarcal d'Udine.
Saint Chromace d'Aquilée
Évêque d'Aquilée (+
v. 407)
Évêque d'Aquilée, ou Ravenne, il développa autour de lui une vie cléricale communautaire. Il écrivit plusieurs ouvrages de spiritualité qui font de lui un "Père de l'Eglise" et saint Jérôme, admiratif, lui dédia la traduction de plusieurs livres bibliques où il l'appelle "le plus saint et le plus docte des évêques."
De saint Chromace, on possède encore une quarantaine d'homélies et une soixantaine d'écrits consacrés en partie au commentaire de l'Évangile de Matthieu.
"Vous êtes la lumière du monde" Des Homélies sur l'Évangile de Matthieu, de saint Chromace, évêque d'Aquilée (Tract. 5, 1.3-4 ; CCL 9, 405-407)
Le 5 décembre 2007, durant l'audience générale, Benoît XVI a tracé un portrait de saint Chromace, un célèbre évêque d'Aquilea (Italie) du IVe siècle, qui eut à cœur de lutter contre les derniers foyers de l'arianisme.
"Saint Chromace a exercé son ministère dans l'antique Église d'Aquilée, sur l'Adriatique, qui connut son 'âge d'or' à l'époque où elle fut le siège d'un synode, en 381. C'est dans cette ville qu'il était né vers 345. Il reçut tout d'abord la foi dans sa famille et, vers 388, il devint Évêque d'Aquilée. Il reçut l'ordination épiscopale de saint Ambroise et il se consacra avec courage et énergie à un ministère important dans l'immensité du territoire qui lui était confié. Il fut l'un des Évêques les plus connus et les plus estimés de son temps. Il est sans doute mort en exil, à Grado, en 407, la même année que saint Jean Chrysostome.
Chromace voulut d'abord se mettre à l'écoute de la Parole de Dieu pour être capable de l'annoncer. Dans son enseignement, il part toujours de la Parole de Dieu et il y revient sans cesse. Plusieurs thèmes lui sont chers: avant tout le mystère trinitaire, dont il contemple la révélation tout au long de l'histoire du salut, puis l'Esprit Saint, et enfin il revient avec insistance sur le mystère du Christ, soulignant que le Sauveur a assumé intégralement la nature humaine pour lui faire le don de sa divinité. Pasteur zélé, son langage était frais, coloré et incisif, ayant recours à des images facilement compréhensibles par ses auditeurs."
Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
À Aquilée en Vénétie, vers 407, saint Chromace, évêque. Véritable artisan de
paix, il procura des ressources pour les monastères détruits par Alaric, roi
des Visigoths, et pour les populations dévastées et, excellent interprète des
mystères de la parole de Dieu, il éleva les esprits vers les réalités
d'en-haut.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/210/Saint-Chromace-d-Aquilee.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 5 décembre 2007
Chers frères et sœurs!
Dans les deux dernières
catéchèses nous avons suivi un parcours à travers les Eglises d'Orient de
langue sémitique, en méditant sur Aphraate le Persan et sur saint Ephrem le
Syrien; aujourd'hui, nous revenons au monde latin, au nord de l'empire romain,
avec saint Chromace d'Aquilée. Cet Evêque exerça son ministère dans l'antique
Eglise d'Aquilée, fervent centre de vie chrétienne situé dans la Dixième région
de l'Empire romain, la Venetia et Histria. En 388, lorsque Chromace monta sur
la chaire épiscopale de la ville, la communauté chrétienne locale avait déjà
mûri une glorieuse histoire de fidélité à l'Evangile. Entre la moitié du
troisième siècle et les premières années du quatrième siècle, les persécutions
de Dèce, de Valérien et de Dioclétien avaient moissonné un grand nombre de
martyrs. En outre, l'Eglise d'Aquilée s'était mesurée, comme tant d'autres
Eglises de l'époque, à la menace de l'hérésie arienne. Athanase lui-même - le
héraut de l'orthodoxie de Nicée, que les ariens avaient chassé en exil -, trouva
refuge pendant quelques temps à Aquilée. Sous la direction de ses Evêques, la
communauté chrétienne résista aux menaces de l'hérésie et renforça son adhésion
à la foi catholique.
En septembre, 381 Aquilée
fut le siège d'un Synode, auquel participèrent environ 35 Evêques des côtes de
l'Afrique, de la vallée du Rhône et de toute la Dixième région. Le Synode se
proposait de faire disparaître les résidus de l'arianisme en Occident. Le
prêtre Chromace prit également part au Concile, en qualité d'expert de l'Evêque
d'Aquilée, Valérien (370/1- 387/8). Les années de l'époque du Synode de 381
représentent "l'âge d'or" de la communauté d'Aquilée. Saint Jérôme,
qui était né en Dalmatie, et Rufin de Concorde, parlent avec nostalgie de leur
séjour à Aquilée (370-373), dans cette sorte de cénacle théologique que Jérôme
n'hésite pas à définir tamquam chorus beatorum, "comme un chœur de
bienheureux" (Chronique: PL XXVIII, 697-698). Dans ce cénacle - qui
rappelle par certains aspects les expériences communautaires conduites par
Eusèbe de Vercelli et par Augustin - se formèrent les plus importantes
personnalités des Eglises de la Haute Adriatique.
Mais Chromace avait déjà
appris dans sa famille à connaître et à aimer le Christ. Saint Jérôme lui-même
nous en parle, avec des termes pleins d'admiration, comparant la mère de
Chromace à la prophétesse Anne, ses deux sœurs aux vierges prudentes de la
parabole évangélique, Chromace lui-même et son frère Eusèbe au jeune Samuel
(cf. Ep VII: PL XXII, 341). Jérôme écrit encore à propos de Chromace et
d'Eusèbe: "Le bienheureux Chromace et saint Eusèbe étaient frères
par les liens du sang, tout autant que par l'identité de leurs idéaux"
(Ep. VIII: PL XXII, 342).
Chromace était né à
Aquilée vers 345. Il fut ordonné diacre et ensuite prêtre; puis il fut élu
Pasteur de cette Eglise (avant 388). Ayant reçu la consécration épiscopale de
l'Evêque Ambroise, il se consacra avec courage et énergie à une tâche démesurée
en raison de l'ampleur du territoire confié à ses soins pastoraux: en
effet, la juridiction ecclésiastique d'Aquilée s'étendait des territoires
actuels de la Suisse bavaroise, d'Autriche et de Slovénie, jusqu'à la Hongrie.
On peut comprendre à quel point Chromace était connu et estimé dans l'Eglise de
son temps à partir d'un épisode de la vie de saint Jean Chrysostome. Lorsque
l'Evêque de Constantinople fut exilé de son siège, il écrivit trois lettres à
ceux qu'il considérait comme les plus importants Evêques d'Occident, pour en
obtenir l'appui auprès des empereurs: il écrivit une lettre à l'Evêque de
Rome, la deuxième à l'Evêque de Milan, la troisième à l'Evêque d'Aquilée,
précisément Chromace (Ep. CLV: PG LII, 702). Il s'agissait d'une époque
difficile pour lui aussi, en raison de la situation politique précaire.
Chromace mourut probablement en exil, à Grado, alors qu'il cherchait à échapper
aux incursions barbares, en 407, l'année où mourut également Jean Chrysostome.
Le prestige et
l'importance d'Aquilée en faisait la quatrième ville de la
péninsule italienne et la neuvième de l'empire romain: c'est également
pour cette raison qu'elle attirait les visées des Goths et des Huns. Les
invasions de ces peuples causèrent non seulement de graves deuils et des
destructions, mais compromirent gravement la transmission des
œuvres des Pères conservées dans la bibliothèque épiscopale, riche de codex.
Les écrits de Chromace furent eux aussi dispersés de part et d'autre, et ils
furent souvent attribués à d'autres auteurs: à Jean Chrysostome
(également en raison des premières lettres de leurs noms qui étaient
semblables, Chromatius comme Chrysostomus); ou bien à Ambroise et à Augustin;
et également à Jérôme, que Chromace avait beaucoup aidé dans la révision du
texte et dans la traduction latine de la Bible. La redécouverte d'une grande partie
de l'œuvre de Chromace est due à des événements heureux et fortuits, qui ont
permis au cours des récentes années de reconstruire un corpus d'écrits assez
consistant: plus d'une quarantaine de sermons, dont une dizaine
sont fragmentaires, et plus de soixante traités de commentaire à l'Evangile de
Matthieu.
Chromace fut un maître
sage et un pasteur zélé. Son premier et principal engagement fut celui de se
mettre à l'écoute de la Parole, pour être capable d'en être ensuite
l'annonciateur: dans son enseignement, il part toujours de la Parole de
Dieu et il revient toujours à celle-ci. Certaines thématiques lui sont
particulièrement chères: tout d'abord le mystère trinitaire, qu'il
contemple dans sa révélation au cours de toute l'histoire du salut. Ensuite, le
thème de l'Esprit Saint: Chromace rappelle constamment les fidèles à la
présence et à l'action de la troisième Personne de la Très Sainte Trinité dans
la vie de l'Eglise. Mais le saint Evêque revient avec une insistance
particulière sur le mystère du Christ. Le Verbe incarné est vrai Dieu et vrai
homme: il a intégralement assumé l'humanité, pour lui faire don de sa
propre divinité. Ces vérités, réaffirmées avec insistance également avec une
fonction antiarienne, déboucheront une cinquantaine d'années plus tard sur la
définition du Concile de Chalcédoine. La forte insistance sur la nature humaine
du Christ conduit Chromace à parler de la Vierge Marie. Sa doctrine
mariologique est limpide et précise. Nous lui devons quelques descriptions
suggestives de la Très Sainte Vierge: Marie est la "vierge
évangélique capable d'accueillir Dieu"; elle est la "brebis immaculée
et inviolée", qui a engendré l'"agneau vêtu de pourpre" (cf.
Sermo XXIII, 3: Ecrivains du cercle de saint Ambroise 3/1, p. 134).
L'Evêque d'Aquilée met souvent la Vierge en relation avec l'Eglise: en
effet, toute les deux sont "vierges" et "mères".
L'ecclésiologie de Chromace se développe surtout dans le commentaire de
Matthieu. Voici plusieurs concepts récurrents: l'Eglise est unique, elle
est née du sang du Christ; elle est le vêtement précieux tissé par l'Esprit
Saint; l'Eglise est là où l'on annonce que le Christ est né de la Vierge, où
fleurit la fraternité et la concorde. Une image à laquelle Chromace est
particulièrement attaché est celle du navire sur une mer en tempête:
"Il ne fait pas de doute", affirme le saint Evêque, "que ce
navire représente l'Eglise" (cf Tract. XLII, 5: Ecrivains du cercle
de saint Ambroise 3/2, p. 260).
En tant que pasteur zélé,
Chromace sait parler à ses fidèles avec un langage frais, coloré et incisif.
Bien que n'ignorant pas le parfait cursus latin, il préfère utiliser le langage
populaire, riche d'images facilement compréhensibles. Ainsi, par exemple, à
partir de l'image de la mer il fait une comparaison avec, d'une part, la pêche
naturelle de poissons qui, tirés sur la rive, meurent; et, de l'autre, la
prédication évangélique, grâce à laquelle les hommes sont sauvés des eaux
boueuses de la mort et introduits dans la vraie vie (cf. Tract. XVI, 3: Ecrivains
du cercle de saint Ambroise 3/2, p. 106). Toujours dans l'optique du bon
pasteur, à une période agitée comme la sienne, frappée par les incursions des
barbares, il sait se placer aux côtés des fidèles pour les réconforter et pour
ouvrir leur âme à la confiance en Dieu, qui n'abandonne jamais ses fils.
Citons enfin, en
conclusion de ces réflexions, une exhortation de Chromace, encore aujourd'hui
parfaitement valable: "Prions le Seigneur de tout notre cœur et de
toute notre foi - recommande l'Evêque d'Aquilée dans un de ses Sermons -
prions-le de nous libérer de toute incursion des ennemis, de toute crainte des
adversaires. Qu'il ne regarde pas nos mérites, mais sa miséricorde, lui qui par
le passé également daigna libérer les fils d'Israël non en raison de leurs
mérites, mais de sa miséricorde. Qu'il nous protège avec son amour
miséricordieux constant, et qu'il accomplisse pour nous ce que le saint Moïse
dit aux fils d'Israël: "Le Seigneur combattra en votre défense, et
vous resterez en silence. C'est lui qui combat, c'est lui qui remporte la
victoire... Et afin qu'il daigne le faire, nous devons prier le plus possible.
En effet, il dit lui-même par la bouche du prophète: Invoque-moi au jour
de l'épreuve; je te libérerai, et tu me rendras gloire"" (Sermo XVI,
4: Ecrivains du cercle de saint Ambroise 3/1, pp. 100-102).
Ainsi, précisément au
début du temps de l'Avent,
saint Chromace nous rappelle que l'Avent est un temps de prière, où il faut
entrer en contact avec Dieu. Dieu nous connaît, il me connaît, il connaît
chacun de nous, il m'aime, il ne m'abandonne pas. Allons de l'avant avec cette
confiance dans le temps liturgique qui vient de commencer.
Je vous souhaite la
bienvenue, chers pèlerins de langue français. Je salue en particulier les
diacres permanents du diocèse de Troyes et leurs épouses. A la suite de saint
Chromace, je vous invite à prier le Seigneur de tout votre cœur, lui demandant
de vous libérer de tout mal et de vous rendre dignes de participer un jour à sa
gloire. Avec ma Bénédiction apostolique.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071205.html
Benoît XVI évoque Saint
Chromace d'Aquilée
L'Avent entrer en contact
avec Dieu - Synthèse de la catéchèse du saint Père
Durant l'audience
générale Salle-Paul VI, Benoît XVI a tracé un portrait de saint Chromatius, un
célèbre évêque d'Aquileia (Italie) du IVè siècle. Soulignant que cette ville
importante de la Vénétie antique, le Pape a rappelé qu'entre le milieu du III
siècle et le début du suivant, les persécutions de Dèce, de Valérien et de
Dioclétien avaient fait de très nombreux martyrs, tandis que l'Eglise
d'Aquileia combattait l'hérésie arienne niant la divinité du Christ. En 381,
Chromatius prit part comme expert de l'évêque Valérien au synode régional
convoqué pour lutter contre les derniers foyers d'arianisme en occident.
Puis le Saint-Père a précisé que Chromatius naquit en 345 à Aquileia dont
devint l'évêque en 388, consacré par Ambroise de Milan. Il se consacra avec
énergie à sa charge, le siège d'Aquileia ayant alors juridiction sur des
territoires qui se trouvent aujourd'hui en Suisse, Bavière, Slovénie et
Autriche jusqu'aux confins de la Hongrie. Il mourut exilé à Grado en 407, la
même année de saint Jean Chrysostome
De saint Chromatius on
possède encore une quarantaine d'homélies et une soixantaine d'écrits consacrés
en partie au commentaire de l'Evangile de Matthieu. Cet évêque, a ajouté le
Saint-Père, "fut un maître sage et un pasteur éclairé dont l'enseignement
reposait sur la Parole, à laquelle il retournait toujours. Il goûtait
particulièrement le sujet du mystère trinitaire dont la révélation englobe
toute l'histoire du salut, mais aussi celui de l'Esprit", mystère du
Christ. Son intérêt se portait aussi à traiter le "Verbe incarné qui est
Dieu véritable et véritable homme, qui a totalement assumé l'humanité à
laquelle il a offert sa divinité".
Ensuite le Pape a indiqué que "son insistance sur la nature humaine du
Christ conduisit Chromatius à traiter de Marie", décrite par lui comme la
"Vierge évangélique accueillant Dieu" et mise en relation avec
l'Eglise. "Toutes deux sont vierges et mères. Mais l'ecclésiologie de
Chromatius se développe surtout dans le commentaire de Matthieu", où il
écrit que "l'Eglise est unique et née du sang du Christ".
Ce "bon
pasteur" sut parler à ses fidèles dans un langage vivace et incisif dans
une période perturbée par les incursions barbares. Il demeurait auprès des gens
pour les réconforter, les ouvrir à la confiance en Dieu, qui n'abandonne pas
ses enfants.
En ce début d'Avent, a conclu Benoît XVI, Chromatius nous dit que c'est
"un temps de prière qui nous invite à entrer en contact avec Dieu, qui
connaît chacun de nous. Il ne nous abandonne pas et en confiance nous entrons
dans cette attente liturgique. Bon Avent à tous!".
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père ► Français - Italien
Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones
Benoît XVI rappelle la célébration de la solennité de la Vierge Immaculée
Chromace d'Aquilée, père de l'Église du IVème siècle.
Il était le premier auxiliaire de l'évêque Valérien au concile d'Aquiliée (ou
Ravenne) en 381, il succéda à ce dernier sur le siège épiscopal. Il est ami
de Jérome (1) et (2) ,
Rufin de saint Jean Chrisostome (1) et (2) et
d'Ambroise de
Milan qui le consacra en 388 et les encourage dans leurs études. Il fut évêque
d'Aquilée et mourut vers 408, âgé d'environ 68 ans.
Né en Italie du nord, aux
environs de l'an 340, Orphelin de père dès son plus jeune âge, sa mère l’élève
dans la foi chrétienne en compagnie de ses frères et soeurs.
Ses prédications, tachygraphiées, traitent de christologie, d'ecclésiologie et
de la vie spirituelle des fidèles à la lumière de l'Évangile.
Il a traité particulièrement les huit Béatitudes et prêché sur les dix-sept
instructions des chapitres II, V et VI de l'Évangile selon saint Matthieu, avec
une parole simple et proche des fidèles par les applications morales qui en
découlent.
Ces ouvrages de
spiritualité font de lui un Père de l'Église. Saint Jérôme, admiratif,
lui dédia la traduction de plusieurs livres bibliques où il l'appelle " le
plus saint et le plus docte des évêques. "
Homélies sur l’Évangile de Matthieu, de saint Chromace, évêque d’Aquilée (Tract.
5, 1.3-4 ; CCL 9, 405-407) : Saint
Chromace- Vous êtes la lumière du monde (Vatican)
La montagne des Béatitudes, figure de l’Église
Dans une interprétation toute spirituelle du texte, Chromace d’Aquilée, un
contemporain de saint Jérôme, voit dans la montagne des Béatitudes une figure
de l’Église.Cette montagne, sur laquelle le Seigneur a donné les bénédictions à
ses disciples, préfigurait l’Église, comparable à une montagne pour cette
raison que sa vie est dans les hauteurs. […] Veux-tu la preuve que la montagne
est vraiment la figure de l’Église ? Écoute la divine Écriture : « Qui
montera sur la montagne du Seigneur, ou qui se tiendra dans son lieu
saint ? » (Ps 23, 3.) Ce n’est sûrement pas d’une quelconque
montagne terrestre qu’elle pouvait dire : « Qui montera sur la montagne du
Seigneur ? » alors que pareilles montagnes terrestres, non seulement les
hommes, mais même les bêtes sauvages peuvent les gravir. Et on gravit une
telle montagne, non par les efforts du corps, mais par la foi de l’âme
intérieure (Sermon 5, 3, Sources chrétiennes, n° 154, p. 171).
Baptisé pour nous sanctifier
Homélie de saint Chromace d’Aquilée († 407)
En ce jour, comme nous venons de l’entendre par la lecture de l’Évangile, notre
Seigneur et Sauveur a été baptisé par Jean dans le Jourdain, et c’est pourquoi
cette solennité n’est pas petite, mais grande, et même très grande. Car,
lorsque notre Seigneur a daigné se faire baptiser, l’Esprit Saint vint sur lui
sous la forme d’une colombe, et l’on entendit la voix du Père qui disait:
Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour (Mt 3,17).Quel
grand mystère dans ce baptême céleste ! Le Père se fait entendre du haut du
ciel, le Fils est vu sur la terre, l’Esprit Saint se montre sous la forme d’une
colombe. Car il .n’y a pas de vrai baptême ni de vraie rémission des péchés là
où il n’y a pas la vérité de la Trinité; et la "rémission des péchés ne
peut être donnée là où la foi en la Trinité n’est pas parfaite;
Le baptême que donne l’Église est unique et véritable : il n’est donné qu’une
fois et, en y étant plongé une seule fois, on est purifié et renouvelé.
Purifié, parce qu’on a déposé la souillure des péchés; renouvelé, parce qu’on
ressuscite pour une vie nouvelle après avoir dépouillé la vieillerie du péché.
Car ce bain du baptême rend l’homme plus blanc que neige, non quant à la peau
de son corps, mais par la splendeur de son esprit et la pureté de son âme.
Donc les cieux se sont
ouverts, au baptême du Seigneur, afin que, par le bain de la nouvelle
naissance, on découvre que les royaumes des cieux sont ouverts aux croyants,
selon cette sentence du Seigneur: Personne, à moins de naître de l’eau et de
l’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3,5). Il est donc
entré, celui qui renaît et qui n’a pas négligé de préserver son baptême; et,
semblablement, il n’est pas entré celui qui n’est pas rené.
Donc, parce que notre Seigneur était venu donner le baptême nouveau pour le
salut du genre humain et la rémission de tous les péchés, lui-même a voulu être
baptisé le premier, non pour dépouiller le péché, puisqu’il n’avait pas commis
de péché, mais pour sanctifier les eaux du baptême afin de détruire les péchés
de tous les croyants renés par le baptême. Lui, le Seigneur, fut donc baptisé
dans l’eau pour que, par le baptême, nous soyons lavés de tous nos péchés. (Sermons
sur l’Epiphanie, 34; CCL 9A, 156-157)
Le bonheur selon Dieu
Homélie de saint Chromace d’Aquilée († 407)Un jour où notre Seigneur et
Sauveur parcourait de nombreuses villes et régions en prêchant et en guérissant
toute maladie et toute infirmité dans le peuple, voyant, dit la lecture de ce
jour, les foules qui l’entouraient, il gravit la montagne (Mt 5,1). Comme
il convient, le Dieu très haut monte sur une hauteur afin de proclamer de
sublimes paroles à l’adresse de ceux qui aspirent à s’élever aux plus hautes
vertus. Et, comme la Loi a été donnée à Moïse sur une montagne, il sied que la
loi nouvelle soit promulguée sur une montagne. Celle-là comportait les dix
commandements, en vue de parvenir à la connaissance et à la sagesse dans la vie
présente ; celle-ci comprend les huit béatitudes, car elle conduit ceux
qui l’observent à la vie éternelle et à la patrie céleste.
Heureux les doux: ils hériteront de la terre (Mt 5,4). Il faut donc que
les doux aient une âme pacifique et un cœur sincère. Le Seigneur montre
clairement que leur mérite est considérable, quand il dit qu’ils hériteront de
la terre. Il s’agit, sans aucun doute, de cette terre dont il est écrit : J’en
suis sûr, je verrai la bonté du Seigneur sur la terre des vivants (Ps
26,13), si bien que l’héritage de cette terre-là, c’est l’immortalité du corps
et la gloire de la résurrection éternelle.
Car la douceur ignore l’orgueil, elle ignore la vantardise, elle ignore
l’ambition. Aussi le Seigneur exhorte-t-il ailleurs avec juste raison ses
disciples en ces termes : Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble
de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes (Mt 11,29).Heureux ceux
qui pleurent: ils seront consolés (Mt 5,5). Non ceux qui pleurent la
perte d’êtres chers, mais ceux qui pleurent leurs péchés et lavent leurs fautes
de leurs larmes; et sans doute ceux qui s’affligent de l’iniquité de ce monde
ou gémissent sur les péchés d’autrui.
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu (Mt 5,9). Voyez
comme le mérite des artisans de paix est grand, puisqu’on ne les appelle plus
serviteurs mais fils de Dieu. A juste raison, car celui qui aime la paix, aime
le Christ, auteur de la paix, lui que l’Apôtre Paul a nommé paix, quand il a
dit: C’est lui, en effet, qui est notre paix (Ép 2,14). Celui qui, au
contraire, n’aime pas la paix, s’attache à la discorde, parce qu’il aime le diable,
auteur de la discorde. Celui-ci, en effet, a fomenté au commencement la
discorde entre Dieu et l’homme, puisqu’il a fait de l’homme un transgresseur du
commandement divin.
Mais le Fils de Dieu est descendu du ciel pour condamner le diable, auteur de la
discorde; pour établir la paix entre Dieu et l’homme en réconciliant l’homme
avec Dieu, et en amenant Dieu à rendre sa grâce à l’homme. Et il nous faut
devenir des artisans de paix afin de mériter le nom de fils de Dieu. Car, sans
la paix, non seulement nous perdons le nom de fils de Dieu, mais même celui de
serviteurs, selon ce que dit l’Apôtre: Aimez la paix (cf. He 12,14), sans
laquelle aucun de nous ne peut plaire à Dieu (cf. He 11,6). (Sermon
39; CCL 9 A, 169-170).
Sources: www.vatican.va 071205
(440) - E.S.M.
Ce document est destiné à
l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 05.12.2007 - BENOÎT XVI
SOURCE : http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=0512074_synthese_catechese
Vous êtes la lumière du
monde
"Vous êtes la
lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et
lÂ’on allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le
lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Le Seigneur
avait appelé ses disciples sel de la terre parce qu’ils ont relevé
par la saveur de la sagesse céleste les cœurs affadis par le démon. Et
maintenant il les appelle lumière du monde parce que, éclairés par
lui, qui est la lumière éternelle et véritable, ils sont devenus à leur tour
une lumière dans les ténèbres.
Parce qu’il est lui-même
le Soleil de justice il peut aussi appeler ses disciples lumière
du monde; c’est par eux, comme prêtre des rayons étincelants, qu’il déverse la
lumière de sa connaissance sur la terre entière; en effet, ils ont chassé les
ténèbres de l’erreur loin du cœur des hommes, en montrant la lumière de la
vérité.
Éclairés par eux,
nous-mêmes, de ténèbres que nous étions, sommes devenus lumière, comme dit
saint Paul: Autrefois, vous n’étiez que ténèbres; maintenant, dans le
Seigneur, vous êtes devenus lumière; vivez comme des fils de la
lumière. Et encore: Vous n’appartenez pas à la nuit, ni aux ténèbres;
vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour. Saint Jean a eu
raison d’affirmer dans sa lettre: Dieu est lumière, et: Celui
qui demeure en Dieu est dans la lumière comme il est lui-même dans la lumière.
Aussi, puisque nous avons la joie d’être délivrés des ténèbres de l’erreur,
nous devons vivre dans la lumière, comme des fils de lumière. Ce qui fait dire
à l’Apôtre: Parmi eux, vous apparaissez comme des sources de lumière dans
le monde, vous qui portez la parole de vie.
Si nous n’agissons pas
ainsi, on verra que, pour notre malheur comme pour celui des autres, nous
couvrons et nous cachons par notre manque de foi comme par un voile les
bienfaits de cette lumière si nécessaire. Aussi savons-nous, pour l’avoir lu
dans l’Évangile, que nous encourons le châtiment mérité par celui qui avait
reçu un talent pour gagner le ciel, et qui a mieux aimé le cacher que de le
confier à la banque.
C’est pourquoi cette
lampe resplendissante, qui a été allumée pour servir à notre salut, doit
toujours briller en nous. Nous avons en effet la lampe du commandement céleste
et de la grâce spirituelle, ce dont David a témoigné ainsi: Ta parole est
une lampe pour mes pas, une lumière pour ma route. Et Salomon a dit: Le
précepte de la loi est une lampe. Cette lampe de la loi et de la foi, nous ne
devons donc pas la cacher, mais l’installer toujours dans l’Église comme sur le
lampadaire, pour le salut du grand nombre, afin de jouir nous-mêmes de la
lumière de sa vérité, et d’en éclairer tous les croyants."
Des Homélies sur l’Évangile de
Matthieu, de saint Chromace, évêque d’Aquilée (Tract. 5,
1.3-4 ; CCL 9, 405-407)
Prière
Dieu qui nous a recréés
par le baptême, fais-nous vivre toujours davantage du mystère pascal: que ta
grâce nous accorde de toujours porter beaucoup de fruit et de parvenir aux
joies de la vie éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen
Préparé par le
Département de Théologie Spirituelle de l’Université Pontificale de la
Sainte-Croix
SOURCE : https://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010511_cromazio-vescovo_fr.html
Chromace d'Aquilée
335 - 408
Chromace d'Aquilée,
personnalité marquante, était le premier auxiliaire de l'évêque Valérien au
concile d'Aquilée de 381. À la mort de Valérien, il fut élu son successeur. Ami
de Jérome, Rufin et Ambroise, l'évêque d'Aquilée encouragait leurs études,
tandis qu'il se dédiait lui-même surtout aux tâches d'un pasteur des fidèles
dans sa ville. Entre 390 et 410, l'Église jouit d'une paix qui se reflète dans les
sermons et écrits de l'évêque d'Aquilée. La seule note de polémique assez vive
concerne les Juifs.
Les Sermons de Chromace d'Aquilée
Tachygraphiés pendant la prédication, les sermons témoignent du souci de Chromace d’être un bon pasteur de ses fidèles. Dans un style paisible et équilibré, Chromace traite des questions de la christologie, de l’ecclésiologie et de la vie chrétienne.
Ces sermons, édités pour la première fois, sont attribués à Chromace, évêque
d’Aquilée, d’après des recherches pointues sur les manuscrits.
Sermon sur Vous êtes la
lumière du monde
"Vous êtes la
lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et
l’on allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le
lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Le Seigneur
avait appelé ses disciples sel de la terre parce qu’ils ont relevé par le
saveur de la sagesse céleste les cœurs affadis par le démon. Et maintenant il
les appelle lumière du monde parce que, éclairés par lui, qui est la lumière
éternelle et véritable, ils sont devenus à leur tour une lumière dans les
ténèbres.
Parce qu’il est lui-même
le Soleil de justice il peut aussi appeler ses disciples lumière du monde;
c’est par eux, comme prêtre des rayons étincelants, qu’il déverse la lumière de
sa connaissance sur la terre entière; en effet, ils ont chassé les ténèbres de
l’erreur loin du cœur des hommes, en montrant la lumière de la vérité.
Éclairés par eux,
nous-mêmes, de ténèbres que nous étions, sommes devenus lumière, comme dit
saint Paul: Autrefois, vous n’étiez que ténèbres; maintenant, dans le Seigneur,
vous êtes devenus lumière; vivez comme des fils de la lumière. Et encore: Vous
n’appartenez pas à la nuit, ni aux ténèbres; vous êtes tous des fils de la lumière,
des fils du jour. Saint Jean a eu raison d’affirmer dans sa lettre: Dieu est
lumière, et: Celui qui demeure en Dieu est dans la lumière comme il est
lui-même dans la lumière. Aussi, puisque nous avons la joie d’être délivrés des
ténèbres de l’erreur, nous devons vivre dans la lumière, comme des fils de
lumière. Ce qui fait dire à l’Apôtre: Parmi eux, vous apparaissez comme des
sources de lumière dans le monde, vous qui portez la parole de vie.
Si nous n’agissons pas
ainsi, on verra que, pour notre malheur comme pour celui des autres, nous
couvrons et nous cachons par notre manque de foi comme par un voile les
bienfaits de cette lumière si nécessaire. Aussi savons-nous, pour l’avoir lu
dans l’Évangile, que nous encourons le châtiment mérité par celui qui avait
reçu un talent pour gagner le ciel, et qui a mieux aimé le cacher que de le
confier à la banque.
C’est pourquoi cette
lampe resplendissante, qui a été allumée pour servir à notre salut, doit
toujours briller en nous. Nous avons en effet la lampe du commandement céleste
et de la grâce spirituelle, ce dont David a témoigné ainsi: Ta parole est une
lampe pour mes pas, une lumière pour ma route. Et Salomon a dit: Le précepte de
la loi est une lampe.
Cette lampe de la loi et
de la foi, nous ne devons donc pas la cacher, mais l’installer toujours dans
l’Église comme sur le lampadaire, pour le salut du grand nombre, afin de jouir
nous-mêmes de la lumière de sa vérité, et d’en éclairer tous les
croyants."
Des Homélies sur
l’Évangile de Matthieu, de saint Chromace, évêque d’Aquilée (Tract. 5, 1.3-4 ;
CCL 9, 405-407)
Suite du saint Évangile
de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Matthieu (V, 1-12).
Quand Jésus vit toute la
foule qui le suivait, il gravit la montagne[1]. Il s'assit[2], et ses disciples
s'approchèrent[3]. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire[4]. Il
disait :
« Heureux les pauvres de
cœur[5] : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux[6] : ils
obtiendront la terre promise[7] ! Heureux ceux qui pleurent[8] : ils seront
consolés[9] ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice[10] : ils seront
rassasiés ! Heureux les miséricordieux[11] : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs[12] : ils verront Dieu[13] ! Heureux les artisans de
paix[14] : ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés
pour la justice[15] : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux êtes-vous si
l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte
de mal contre vous, à cause de moi[16]. Réjouissez-vous, soyez dans
l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Textes liturgiques © AELF, Paris
[1] Comment les malades pourraient-ils s’élever aux sommets escarpés ? La foule
ne va pas dans les lieux élevés. Jésus, dans les régions inférieures, guérit
les malades et, ensuite, leur donne la force qui leur permet de monter, nous
donnant là un signe de cette bonté qui l’a porté à descendre vers nous pour
penser nos blessures et par notre union avec lui nous amener à la communion
avec la nature divine (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint
Luc, V 46).
[2] Il s’assied pour
enseigner, afin d’affirmer qu’il enseigne avec l’autorité d’un maître. Il va
sans doute parler longtemps : préparons-nous à l’entendre aussi longtemps qu’il
voudra nous parler, et que ce ne soit jamais trop longtemps pour nous (saint
Augustin : « Du sermon sur la montagne », I 1).
[3] Cet empressement des
disciples à se rapprocher de lui indique l’empressement qu’ils avaient déjà
dans le cœur à accomplir ses préceptes (saint Augustin : « Du sermon sur la
montagne », I 1).
[4] Seuls les chrétiens
estiment les choses à leur vraie valeur, et ils n'ont pas les mêmes motifs de
se réjouir et de s'attrister que le reste des hommes. A la vue d'un athlète
blessé, portant sur la tête la couronne du vainqueur, celui qui n'a jamais
pratiqué aucun sport considère seulement les blessures qui font souffrir cet
homme. Il n'imagine pas le bonheur que lui procure sa couronne. Ainsi font les
gens dont nous parlons. Ils savent que nous subissons des épreuves, mais
ignorent pourquoi nous les supportons. Ils ne considèrent que nos souffrances !
Ils voient les luttes dans lesquelles nous sommes engagés et les dangers qui
nous menacent. Mais les récompenses et les couronnes leur restent cachées, non
moins que la raison de nos combats. Que voulait dire Paul en affirmant : « On
nous croit démunis de tout, et nous possédons tout » (II Corinthiens, VI 10) ?
Il entendait par là les biens terrestres et spirituels. Lorsque les villes le
recevaient comme un ange, que les gens se seraient fait arracher les yeux pour
les lui donner et qu'ils se seraient laissé couper la tête pour lui, n'avait-il
pas toutes leurs richesses à sa disposition ? Et si tu veux considérer les
biens spirituels, tu reconnaîtras qu'il les possédait aussi en abondance. Aimé
du Roi de l'univers, du Maître des anges, au point de partager ses secrets, il
était le plus riche de tous, et tout lui appartenait. Aucun démon n'était
capable de résister à son autorité, aucune souffrance ni maladie ne pouvait lui
imposer sa loi. Pour ce qui nous regarde, quand nous sommes soumis à l'épreuve
à cause du Christ, supportons-la vaillamment, bien plus, avec joie. Si nous
jeûnons, bondissons de joie comme si nous étions dans les délices. Si l'on nous
outrage, dansons allègrement comme si nous étions comblés d'éloges. Si nous
subissons un dommage, considérons-le comme un gain. Si nous donnons au pauvre,
persuadons-nous que nous recevons. Celui qui ne donne pas de cette manière, ne
donne pas de bon cœur. Aussi bien, quand tu veux faire un don à quelqu'un, ne
considère pas seulement ce que cela te coûte. Songe plutôt que tu en retires un
profit plus important, car ceci l’emporte sur cela. En faisant l'aumône, comme
en pratiquant n'importe quelle vertu, pense à la douceur de la récompense,
plutôt qu'à la dureté du sacrifice. Avant tout, rappelle-toi que tu combats
pour le Seigneur Jésus. Alors tu entreras de bon cœur dans la lutte et tu
vivras toujours dans la joie, car rien ne nous rend si heureux qu'une bonne
conscience (saint Jean Chrysostome : homélie XII sur la Deuxième lettre aux
Corinthiens, 4).
[5] La pauvreté nous
rappelle que nous n’avons rien par nous-mêmes, que nous avons tout reçu de
Dieu, que tous les biens sont communs ; elle nous anène à être soumis à Dieu,
et dans cette soumission à partager tout ce que nous avons ; elle nous fait
entrer en communion de la bonté divine, en attendant qu’elle nous fasse entrer
en possession de sa gloire (saint Hilaire de Poitiers : commentaire de
l’évangile selon saint Matthieu, IV 2).
Que signifie
: « les pauvres en esprit » ? Les humbles, ceux dont le cœur est contrit.
L'esprit désigne ici l'âme, la volonté. En effet, il y a beaucoup de pauvres
qui 1e sont involontairement et forcés par la nécessité ; ce n'est pas de
ceux-là qu'il parle (ce ne serait pas pour eux un éloge) ; il proclame d'abord
heureux ceux qui s'humilient et s'abaissent volontairement. Alors, pourquoi le
Seigneur a-t-il dit : « Les pauvres », et non : « Les humbles » ? C'est parce
que la pauvreté contient l'humilité. Il désigne par là les hommes qui craignent
et respectent les préceptes de Dieu, ceux que, selon le prophète Isaïe (LXVI
2), Dieu accueille avec faveur : « Celui sur qui je jette les yeux, c'est le
pauvre et le cœur contrit qui tremble à ma parole » (...) Mais, me direz-vous,
pourquoi parler ainsi à ses disciples qui étaient de la plus humble condition ?
Ils n'avaient aucune occasion de vaine gloire, eux, des pauvres, des pécheurs,
de simples gens que rien ne distinguait. Même si cette leçon ne concernait pas
les disciples, elle s'adressait à ceux qui étaient là présents et à ceux qui
allaient la recevoir plus tard, en les
[6] La douceur chrétienne
nous garde libres de toute agitation dans les contrariétés ; elle réprime tout
désir de vengeance et détourne de se faire justice soi-même ; elle s’applique à
ne jamais, autant que faire se peut, heurter ou froisser personne. Etendue au
sens le plus évangélique, la douceur ne résiste pas au mal, elle cède aux
méchants et elle s’applique à vaincre le mal par le bien nous (saint Augustin :
« Du sermon sur la montagne », I 1).
[7] La terre sainte
promise à Abraham est appelée une terre coulante de lait et de miel. Toute
douceur y abonde ; c'est la figure du ciel et de l’Eglise. Ce qui rend l'esprit
aigre, c'est qu'on répand sur les autres le venin et l'amertume qu'on a en
soi-même. Lorsqu'on a l'esprit tranquille par la jouissance du vrai bien, et
par la joie d'une bonne conscience, comme on n'a rien d'amer en soi, on n'a que
douceur pour les autres ; la vraie marque de l'innocence, ou conservée, ou
recouvrée, c'est la douceur. L'homme est si porté à l'aigreur, qu'il s'aigrit
très souvent contre ceux qui lui font du bien
Presque tout le monde est
malade de cette maladie-là ; c'est pourquoi on s'aigrit contre ceux qui nous
conseillent pour notre bien, et encore plus contre ceux qui le font avec
autorité, que contre les autres. Ce fond d'orgueil qu'on porte en soi en est la
cause. Bienheureux donc ceux qui sont doux ils possèderont la terre, où abonde
toute douceur, parce que la joie y est parfaite (J.-B. Bossuet : « Méditations
sur l’Evangile », sermon de Notre Seigneur sur la montagne, III° jour).
[8] Il y a quatre sources
où le juste puise ses larmes. Il pleure en pensant à ce qu’il a été et aux
fautes qu’il a commises ; il pleure en pensant aux choses qui l’attendent, au
jugement de Dieu ; il pleure en regardant ce qu’il est ; il pleure en levant
les regards vers le séjour où il devrait être et qu’il comprend les gloires et
les joies de la patrie. Dans le désir que l’âme a de la possession de Dieu,
elle s’élève quelquefois jusqu’à lui par la grâce de la contemplation, et
retombant sur terre, en face des misère qu’elle y retrouve, elle se croit
abandonnée de Dieu et de là naissent ses larmes (saint Grégoire le Grand :
Moralia in Job, XXII 21).
[9] O doux Jésus,
donnez-moi un signe certain, de votre amour, une source de larmes coulant
toujours au-dedans de moi, afin que mes larmes elles-mêmes vous disent mon
amour. Je me souviens, ô Jésus, de cette humble femme, Anne, qui venant prier
au tabernacle pour obtenir un enfant, partit, portant la paix sur son visage
(...) Si elle a tant pleuré, cette femme qui désirait un enfant, comment doit
pleurer une âme qui désire et cherche Dieu ? (...) Regardez-moi donc et ayez
pitié de moi, parce que les douleurs de mon cœur se sont multipliées (...)
Donnez-moi votre consolation céleste et donnez-moi d’abord ces larmes
intérieures qui partent de l’amour, brisent les liens du péché et mènent à la
consolation. Je me souviens aussi de la dévotion ardente d’une autre femme qui,
dans son pieux amour, vous cherchait au tombeau où l’on vous avait déposé, qui,
après le départ des disciples, ne s’en allait pas mais demeurait là, assise et
pleurant, qui, après votre résurrection, avec beaucoup de larmes, explorait
tous les coins de votre tombeau pour vous retrouver (...) Parce qu’elle aima
plus que tous les autres, en aimant elle pleura, et en pleurant elle vous
chercha, et, persévérant dans sa recherche, elle mérita de vous voir et de vous
parler la première (...) Si elle pleura ainsi et persévéra dans ses larmes,
cette femme qui cherchait parmi les morts celui qui était vivant, comment doit
pleurer et persévérer dans ses pleurs celui qui vous connaît pour le
Rédempteur, pour le roi du ciel et de la terre, et qui de tout son cœur aspire
à vous voir ? (...) Donnez-moi la grâce des larmes car je ne puis l’avoir que
par votre Esprit qui amolit les cœurs endurcis des pécheurs, afin que je puisse
laver dans mes larmes la victime que je veux vous offrir (saint Anselme :
oraison XVI).
[10] Je me suis délivré
de mes fautes, j’ai réglé mes mœurs, j’ai pleuré mes péchés, je commence à
avoir faim et soif de la justice. C’est un signe santé (saint Ambroise de Milan
: commentaire de l’évangile selon saint Luc, V 56).
[11] La miséricorde naît
des vertus précédentes. On ne peut arriver à une vraie compassion à l’égard des
malheureux, si l’on n’a d’abord un sincère détachement de tout et une véritable
humilité d’esprit, si l’ême ne s’est remplie de douceur par l’obéissance aux
lois divines, si elle n’a commencé à pleurer ses péchés et à avoir soif de la
justice (saint Anselme : homélie II).
[12] Qu’elle est belle,
qu’elle est ravissante cette fontaine incorruptible d’un cœur pur ! Dieu se
plaît à s’y voir lui-même comme dans un beau miroir : il s’y imprime lui-même
dans toute sa beauté. Ce miroir devient un soleil par les rayons qui le
pénètrent : il est tout resplendissant. La pureté de Dieu se joint à la nôtre,
qu’il a lui-même opérée en nous, et nos regards épurés le verront briller en
nous-mêmes, et y luire d’une éternelle lumière (J.-B. Bossuet : « Méditations
sur l’Evangile », sermon de Notre Seigneur sur la montagne, VII° jour).
[13] Voilà le but de
notre amour, la fin qui nous rend parfaits sans nous détruire. Il y a la fin de
la nourriture et la fin du vêtement. La fin de la nourriture, c'est d'être
détruite par la manducation ; la fin du vêtement, c'est d'être achevé par le
tissage. Celui-ci comme celle-là arrivent à leur fin, mais la fin de l'une est
sa destruction, tandis que celle de l'autre est son achèvement. Tout ce que
nous faisons, tout ce que nous faisons de bon, tout ce que nous nous efforçons
d'obtenir, toutes les causes dignes d'éloges pour lesquelles nous nous
dépensons, tout ce que nous désirons d'honnête, nous ne le rechercherons plus
quand nous serons parvenus à la vision de Dieu. Que pourrait bien chercher
celui qui possède Dieu ? Qu'est-ce qui pourrait satisfaire celui qui ne se
satisfait pas de Dieu ? Nous voulons voir Dieu, nous cherchons à le voir, nous
désirons ardemment le voir. Qui n'a pas ce désir ? Mais remarque ce que dit
l'évangile : « Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! » Fais en sorte de
le voir. Pour prendre une comparaison parmi les réalités matérielles, comment
voudrais-tu contempler le soleil levant avec des yeux chassieux ? Si tes yeux
sont sains, cette lumière sera pour toi un plaisir ; s'ils sont malades, elle
sera pour toi un supplice. Assurément, il ne te sera pas permis de voir avec un
cœur impur ce que l'on ne peut voir qu'avec un cœur pur. Tu en seras écarté,
éloigné, tu ne verras pas. Heureux, en effet, les cœurs purs : ils verront Dieu
! (…) La vision de Dieu est promise quand il s'agit d'hommes au cœur pur. Cela
n'est pas sans raison, puisque les yeux qui permettent de voir Dieu sont dans
le cœur. Ce sont les yeux dont parle l'Apôtre Paul quand il dit : « Puisse-t-il
illuminer les yeux de votre cœur » (Ephésiens, I 18). Dans le temps présent,
ces yeux, en raison de leur faiblesse, sont donc illuminés par la foi ; plus
tard, en raison de leur vigueur, ils seront illuminés par la vision (saint
Augustin : sermon LIII, 6).
[14] C’est une bonne
œuvre, celle qui consiste à rétablir la paix entre des frères divisés par les
intérêts temporels, l’amour-propre ou la jalousie. cependant ceci est peu de
chose au témoignage de Jésus-Christ, disant à des frères ainsi divisés : « Qui
m’a établi juge entre vous ? » Déjà il avait donné ce conseil : « Ne
revendiquez pas ce qui vous a été enlevé ». Il y a une œuvre de paix bien
meilleure et bien plus haute, celle par laquelle les païens, ennemis de Dieu,
par la puissance de la doctrine, sont amenés à la pénitence, à la
réconciliation, à la paix avec dieu, celle par laquelle les hérétiques sont
amenés à rompre avec leurs erreurs, celle par laquelle les schismatiques sont
ramenés à l’unité dans le sein de l’Eglise (saint Chromace d’Aquilée : « Des
huit béatitudes », sermon II).
[L’évêque Chromace
d’Aquilée, mort en 407, était un ami de saint Ambroise et de saint Jean
Chrysostome, en même temps que de saint Jérôme et de Rufin qu’il ne réussit pas
à réconcilier. On conserve son sermon sur les huit béatitudes et dix-sept
instructions sur les chapitres II, V et VI de saint Matthieu, remarquables par
le sentiment de piété et les applications morales qui en découlent. Le style de
Chromace d’Aquilée est agréable et sa pensée est originale. Avant d’être
évêque, Chromace avait réuni autour de lui une communauté de clercs que
fréquentaient de nombreux fidèles dont saint Jérôme ; Rufin qui y fut baptisé.
Elu à la succession de l’évêque Valérien, il fut consacré par saint Ambroise de
Milan, vers 388.]
[15] La persécution est
l’occasion, pour ceux qui la subissent, de fuir plus complètement le mal, de
s’en détacher et d’aller plus complètement à Dieu. Il est vraiment heureux
celui que ses ennemis eux-mêmes aident à atteindre le bien. Il ne regarde plus
à ce qu’il a abandonné, il regarde à ce qu’il qu’il désire ; il ne fait plus
attention à la perte des biens terrestres et il se réjouit du gain des
richesses éternelles ; il regarde le feu comme un élément qui purifie, le
glaive comme brisant le lien qui enchaîne l’esprit à la matière, toute
souffrance comme un antidote au poison de la volupté. Les tourments les plus
variés étaient acceptés avec joie par les athlètes de la foi comme l’expiation
du péché et comme le moyen de détruire les traces que le plaisir avait laissées
dans leur cœur et leur âme (...) Tout ce qui vous attaque vous délivre, vous
délivre du péché, pour vous établir en Dieu. Voilà quel est le fruit de la
persécution : à cause du fruit, aimons donc la fleur (saint Grégoire de Nysse :
« Des béatitudes », VIII).
[16] C'est comme s'il
disait : « Même si l’on vous traite de séducteurs, de charlatans, de méchants,
ou de n’importe quel nom, vous êtes heureux. » Que pourrait-il y avoir de plus
étrange que ces préceptes, que les autres, dit-on, doivent fuir et redouter :
mendier, pleurer, subir la persécution et l'insulte ? Et pourtant le Christ l'a
dit, l'a persuadé, non à deux, à dix, à cent, à mille personnes, mais au monde
entier. Et en écoutant des choses si terribles, si contraires aux habitudes du
monde, les foules étaient frappées d'étonnement, tant était grande la puissance
de celui qui parlait. Mais ne va pas croire qu'il nous suffit de recevoir des
injures pour être bienheureux. A cela le Christ a posé deux conditions : que
ces injures soient souffertes pour lui et qu'elles soient mensongères. S’il
n’en est pas ainsi, celui qui les subit n'est pas heureux, il est même à
plaindre (saint Jean Chrysostome : homélies sur l’évangile selon saint
Matthieu, XV 8).
CHROMACE (Saint),
Chromatius, père du martyr saint Tiburce, au troisième siècle, honoré le 11
août. L'Église honore aussi, le 2 décembre, saint Chromace, évêque d'Aquilée.
Homélies inédites de saint Chromace d'Aquilée. «RB» 72 (1962) 201-277.
Une des sources de l'homiliaire de Mondsee: un corpus d'homélies attribuables à saint Chromace d'Aquilée. «RB» 72 (1962) 132-135.
Homélies inédites de saint Chromace d'Aquilée. 2e série. «RB» 73 (1963) 181-243.
Un nouveau sermon de Saint Chromace d'Aquilée et fragments provenant d'homiliaires bavarois. «RB» 76 (1966) 7-40.
Chromace d'Aquilée, Sermons. Tome II (Sermons 18-41). Texte critique, notes et index. Traduction par Henri Tardif («SC» 164). Paris 1971.
Un fragment de sermon sur la passion de saint Pierre peut-être attribuable à Chromace d'Aquilée. «RB» 82 (1972) 105-109.
Un sermon inédit sur Mattieu 16,13-19 de l'École de Fulgence de Ruspe. «Revue des études augustiniennes» 18 (1972) 116-123.
Fragment d'un nouveau sermon inédit de Chromace d'Aquilée, in: FS Dekkers I. 1975, 201-209.
Un nouveau témoin important des 'Tractatus in Matthaeum' de saint Chromace d'Aquilée: l'homéliaire de San Silvestro de Fabriano. «Revue des études Augustiniennes» 23 (1977) 124-154.
Le sermon 34 de Chromace d'Aquilée pour l'Epiphanie. Nouvelle attestation dans
l'homéliaire carolingien du pseudo-Bède. «Sacris erudiri» 33 (1992/93) 121-124.
www.JesusMarie.com
Pietro
Antonio Novelli - San Cromazio predica nella Basilica di Aquileia - Sacrestia
del Duomo di Udine.
Pietro Antonio Novelli, San Chromatius
prêche dans la basilique d'Aquilée.
Also
known as
Cromazio
Profile
Chromatius’ father died when
the boy was an infant, and he was raised by his mother and
large family of older siblings. Ordained c.387.
Attended the Synod of Aquileia, and worked for the strong denunciation
of Arianism that
resulted from the synod. Bishop of Aquileia in 388.
He worked for peace with
invading troops led by Alaric, and provided aid to those who suffered by being
in his path. Active correspondent with Saint Ambrose
of Milan. Friend of Saint Jerome,
who dedicated several works to him. Influential in the translation of
early Christian works
into Latin for wider use. Financed Saint Jerome‘s
translation of the Bible, and Rufinus’ translation of Eusebius’ Ecclesiastical History. Wrote several
respected scripture commentaries, seventeen of which survive. Friend of Saint John
Chrysostom, supporting him and writing on his behalf against the unjust
accusations of Emperor Arcadius.
Born
4th
century at Aquileia, Italy
2
December 407 in Italy of
natural causes
Additional
Information
Pope
Benedict XVI: General Audience, 5
December 2007
Prologue
to the Gospel of Matthew, by Saint Chromatius
books
Book of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Letter to
Chromatius, by Saint Jerome
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti
in italiano
Readings
You are the light of the
world. A city set on a hill cannot be hidden. Nor do men light a lamp only to
put it under a bushel basket; they put it on a stand where it gives light to
all in the house. The Lord called his disciples to salt of the earth because
they seasoned with heavenly wisdom the hearts of men, rendered insipid by the
devil. Now he calls them the fight of the world as well, because they have been
enlightened by him, the true and everlasting light, and have themselves become
a light in the darkness. Since he is the Sun of Justice, he fittingly calls his
disciples the light of the world. The reason for this is that through them, as
through shining rays, he has poured out the light of the knowledge of himself
upon the entire world. For by manifesting the light of truth, they have
dispelled the darkness of error from the hearts of men. Moreover, we too have
been enlightened by them. We have been made light out of darkness as the
Apostle says: For once you, were darkness, but now you are light in the Lord;
walk as children of light. He says another time: For you are not sons of the
light and of darkness, but you are all sons of light and of the day. Saint John
also rightly asserts in his letter: God is light, and whoever abides in God is
in the light just as God himself is in the light. Therefore, because we rejoice
in having been freed from the darkness of error, we should always walk in the
light as children of light. This is why the Apostle says: Among them you shine
as lights in the world, holding fast to the word of life. If we fail to live in
the light, we shall, to our condemnation and that of others, be veiling over
and obscuring by our infidelity the light men so desperately need. As we know
from Scripture, the man who received the talent should have made it produce a
heavenly profit, but instead he preferred to hide it away rather than put it to
work and was punished as he deserved. Consequently, that brilliant lamp which
was lit for the sake of our salvation should always shine in us. For we have
the lamp of the heavenly commandment and spiritual grace, to which David
referred: Your law, is a lamp to my feet and a light to my path. Solomon also
says this about it: For the command of the law is a lamp. Therefore, we must
not hide this lamp of law and faith. Rather, we must set it up in the Church,
as on a lamp stand, for the salvation of many, so that we may enjoy the light
of truth itself and all believers may be enlightened.” – from a treatise
on the Gospel of Saint Matthew by Saint Chromatius
MLA
Citation
“Saint Chromatius of
Aquileia“. CatholicSaints.Info. 28 May 2022. Web. 1 December 2023.
<https://catholicsaints.info/saint-chromatius-of-aquileia/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-chromatius-of-aquileia/
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Paul VI Audience Hall
Wednesday, 5 December 2007
Saint Chromatius of Aquileia
Dear Brothers and
Sisters,
In the last two
Catecheses we made an excursion through the Eastern Churches of Semitic tongue,
meditating on Aphraates
the Persian and Ephrem
the Syrian. Today, we return to the Latin world, to the North of the Roman
Empire with St Chromatius of Aquileia. This Bishop exercised his ministry in
the ancient Church of Aquileia, a fervent centre of Christian life located in
the Roman Empire's Decima regione, the Venetia et Histria. In 388
A.D., when Chromatius assumed the Episcopal throne of the city, the local
Christian communities had already developed a glorious history of Gospel
fidelity. Between the middle of the third century and the early years of the
fourth, the persecution of Decius, Valerian and Diocletian had taken a heavy
toll of martyrs. Furthermore, the Church of Aquileia, like so many other
Churches of that time, had had to contend with the threat of the Arian heresy.
Athanasius himself - a standard-bearer of Nicene orthodoxy whom the Arians had
banished to exile - had for some time been in Aquileia, where he had taken
refuge. Under the guidance of its Bishops, the Christian community withstood
the snares of the heresy and reinforced their own attachment to the Catholic
faith.
In September 381,
Aquileia was the seat of a Synod that gathered about 35 Bishops from the coasts
of Africa, the Rhone Valley and the entire Decima regione. The Synod
intended to eliminate the last remnants of Arianism in the West. Chromatius, a
priest, also took part in the Council as peritus for Bishop Valerian
of Aquileia (370/1 to 387/8). The years around the Synod of 381 were the
"Golden Age" of the inhabitants of Aquileia. St Jerome, a native of
Dalmatia, and Rufinus of Concordia, spoke nostalgically of their sojourn in
Aquileia (370-73), in that sort of theological cenacle which Jerome did not
hesitate to define "tamquam chorus beatorum", "like a
choir of blesseds" (Cronaca: PL XXVII, 697-698). It was in this Upper
Room - some aspects of which are reminiscent of the community experiences
directed by Eusebius of Vercelli and by Augustine - that the most outstanding
figures of the Church of the Upper Adriatic were formed.
Chromatius, however, had
already learned at home to know and love Christ. Jerome himself spoke of this
in terms full of admiration and compared Chromatius' mother to the Prophetess
Anna, his two sisters to the Wise Virgins of the Gospel Parable, and Chromatius
himself and his brother Eusebius to the young Samuel (cf. Ep. VII: PL XXII,
341). Jerome wrote further of Chromatius and Eusebius: "Blessed Chromatius
and St Eusebius were brothers by blood, no less than by the identity of their
ideals" (Ep. VIII: PL XXII, 342).
Chromatius was born in
Aquileia in about 345 A.D. He was ordained a deacon, then a priest; finally, he
was appointed Bishop of that Church (388). After receiving episcopal ordination
from Bishop Ambrose he dedicated himself courageously and energetically to an
immense task because of the vast territory entrusted to his pastoral care: the
ecclesiastical jurisdiction of Aquileia, in fact, stretched from the
present-day territories of Switzerland, Bavaria, Austria and Slovenia, as far
as Hungary. How well known and highly esteemed Chromatius was in the Church of
his time we can deduce from an episode in the life of St John Chrysostom. When
the Bishop of Constantinople was exiled from his See, he wrote three letters to
those he considered the most important Bishops of the West seeking to obtain
their support with the Emperors: he wrote one letter to the Bishop of Rome, the
second to the Bishop of Milan and the third to the Bishop of Aquileia,
precisely, Chromatius (Ep. CLV: PG LII, 702). Those were
difficult times also for Chromatius because of the precarious political
situation. In all likelihood Chromatius died in exile, in Grado, while he was
attempting to escape the incursions of the Barbarians in 407, the same year
when Chrysostom also died.
With regard to prestige
and importance, Aquileia was the fourth city of the Italian peninsula and the
ninth of the Roman Empire. This is another reason that explains why it was a
target that attracted both Goths and Huns. In addition to causing serious
bereavements and destruction, the invasions of these peoples gravely
jeopardized the transmission of the works of the Fathers preserved in the
episcopal library, rich in codices. St Chromatius' writings were also
dispersed, ending up here and there, and were often attributed to other
authors: to John Chrysostom (partly because of the similar beginning of their
two names, Chromatius and Chrysostom); or to Ambrose or Augustine; or
even to Jerome, to whom Chromatius had given considerable help in the revision
of the text and in the Latin translation of the Bible. The rediscovery of a
large part of the work of Chromatius is due to fortunate events, which has made
it possible only in recent years to piece together a fairly consistent corpus of
his writings: more than 40 homilies, 10 of which are fragments, and more than
60 treatises of commentary on Matthew's Gospel.
Chromatius was a
wise teacher and a zealous pastor. His first and main
commitment was to listen to the Word, to be able to subsequently proclaim it:
he always bases his teaching on the Word of God and constantly returns to it.
Certain subjects are particularly dear to him: first of all, the Trinitarian
mystery, which he contemplated in its revelation throughout the history of
salvation.
Then, the theme of the Holy Spirit: Chromatius constantly reminds the
faithful of the presence and action in the life of the Church of the Third
Person of the Most Holy Trinity. But the holy Bishop returns with special
insistence to the mystery of Christ. The Incarnate Word is true God
and true man: he took on humanity in its totality to endow it with his own
divinity. These truths, which he also reaffirmed explicitly in order to counter
Arianism, were to end up about 50 years later in the definition of the Council
of Chalcedon. The heavy emphasis on Christ's human nature led Chromatius to
speak of the Virgin Mary. His Mariological doctrine is clear and
precise. To him we owe evocative descriptions of the Virgin Most Holy: Mary is
the "evangelical Virgin capable of accepting God"; she is the
"immaculate and inviolate ewe lamb" who conceived the "Lamb clad
in purple" (cf. Sermo XXIII, 3: Scrittori dell'area
santambrosiana 3/1, p. 134). The Bishop of Aquileia often compares the
Virgin with the Church: both, in fact, are "virgins" and
"mothers". Chromatius developed his ecclesiology above
all in his commentary on Matthew. These are some of the recurring concepts: the
Church is one, she is born from the Blood of Christ; she is a precious garment
woven by the Holy Spirit; the Church is where the fact that Christ was born of
a Virgin is proclaimed, where brotherhood and harmony flourish. One image of
which Chromatius is especially fond is that of the ship in a storm - and his
were stormy times, as we have heard: "There is no doubt", the Holy
Bishop says, "that this ship represents the Church" (cf. Tractatus XLII,
5: Scrittori dell'area santambrosiana 3/2, p. 260).
As the zealous pastor
that he was, Chromatius was able to speak to his people with a fresh, colourful
and incisive language. Although he was not ignorant of the perfect Latin cursus, he
preferred to use the vernacular, rich in images easy to understand. Thus, for
example, drawing inspiration from the sea, he compared on the one hand the
natural catching of fish which, caught and landed, die; and on the other,
Gospel preaching, thanks to which men and women are saved from the murky waters
of death and ushered into true life (cf. Tractatus XVI, 3: Scrittori
dell'area santambrosiana 3/2, p. 106). Again, in the perspective of a good
Pastor, during a turbulent period such as his, ravaged by the incursions of
Barbarians, he was able to set himself beside the faithful to comfort them and
open their minds to trust in God, who never abandons his children.
Lastly, as a conclusion
to these reflections, let us include an exhortation of Chromatius which is
still perfectly applicable today: "Let us pray to the Lord with all our
heart and with all our faith", the Bishop of Aquileia recommends in one of
his Sermons, "let us pray to him to deliver us from all enemy
incursions, from all fear of adversaries. Do not look at our merits but at his
mercy, at him who also in the past deigned to set the Children of Israel free,
not for their own merits but through his mercy. "May he protect us with
his customary merciful love and bring about for us what holy Moses said to the
Children of Israel: The Lord will fight to defend you, and you will be
silent. It is he who fights, it is he who wins the victory.... And so that
he may condescend to do so, we must pray as much as possible. He himself said,
in fact, through the mouth of the prophet: Call on me on the day of
tribulation; I will set you free and you will give me glory" (Sermo XVI,
4: Scrittori dell'area santambrosiana 3/2, pp. 100-102).
Thus, at the very
beginning of the Advent
Season, St Chromatius reminds us that Advent is a time of prayer in which
it is essential to enter into contact with God. God knows us, he knows me, he
knows each one of us, he loves me, he will not abandon me. Let us go forward
with this trust in the liturgical season that has just begun.
To special groups
I am pleased to welcome
the Marist and Marianist Brothers visiting Rome for a programme of spiritual
renewal. I also greet the African-Methodist Choir, with gratitude for their
praise of God in song. Upon all the English-speaking pilgrims and visitors,
especially those from Sweden and the United States, I invoke God's Blessings of
joy and peace.
Lastly, I greet the young
people, the sick and the newly-weds. We are preparing to
celebrate in a few days time the Solemnity of the Immaculate Virgin. May it be
she who guides you, dear young people, on your way of adherence to
Christ. For you, dear sick people, may she be a support in your
suffering and awaken new hope within you, and guide you, dear newly-weds, to
increasingly discover Christ's love.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071205.html
Regio X Venetia et Histria (10e région
romaine).
St. Chromatius
Bishop of Aquileia, died about
406-407. He was probably born at Aquileia, and in any
case grew up there. He became a priest of that
church and about 387 or 388, after the death of Valerianus, bishop of that
important city. He was one of the most celebrated prelates of his
time and was in active correspondence with his illustrious
contemporaries, St.
Ambrose, St.
Jerome, and Rufinus. Himself a scholarly theologian, he urged
these three friends to the composition of many learned works. St. Ambrose was
encouraged by him to write exegetical works; St. Jerome dedicated
to him different translations and commentaries, which he had written at his
suggestion (translations of the Books of Paralipomenon, Tobias, the books of
Solomon, commentaries on the Prophecy of Habacuc). In the bitter quarrel
between St. Jerome and
Rufinus concerning Origenism,
Chromatius, while rejecting the false doctrines of Origen, attempted to
make peace between the disputants. He always maintained ecclesiastical communion
with Rufinus and induced him not to answer the last attack of St. Jerome, but to
devote himself to new literary works, especially to the translation of the
"Ecclesiastical History" of Eusebius. Chromatius
opposed the Arian
heresy with much zeal and rooted it
out in his diocese.
He gave loyal support to St. John Chrysostom, Bishop of
Constantinople, when unjustly oppressed,
and wrote in his favour to Honorius, the Western emperor, who sent this letter
to his brother, Arcadius. This intercession, however, availed nothing.
Chromatius was also active as an exegete. There are
preserved seventeen treatises by him on the Gospel according to St. Matthew
(iii, 15-17; v-vi, 24), besides a fine homily on the Eight
Beatitudes (counted as an eighteenth treatise). His feast is celebrated
2 December.
Kirsch, Johann
Peter. "St. Chromatius." The Catholic Encyclopedia. Vol.
3. New York: Robert Appleton
Company, 1908. <http://www.newadvent.org/cathen/03730a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Christine J. Murray.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. November 1, 1908. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/03730a.htm
New
Catholic Dictionary – Saint Chromatius
Article
Confessor
(c.387-406) Bishop of Aquileia.
A scholarly theologian, he was in active correspondence with Rufinus, Saint Ambrose,
and Saint Jerome, many of their works being written at his suggestion. He
successfully combated Arianism in
his own diocese.
There are preserved 17 treatises by Saint Chromatius on Saint Matthew’s
Gospel. Feast, 2
December.
MLA
Citation
“Saint Chromatius”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info. 15
September 2012.
Web. 2 December 2023.
<http://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-chromatius/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-saint-chromatius/
Sermons
on the Gospel of Matthew – Prologue, by Saint Chromatius of Aquileia
1 The sacrament of our
salvation and faith, though in all the divine scriptures, is especially
contained in the evangelical preaching, in which the secret of the heavenly
sanctuary is revealed to us even as the mystery of the Lord’s passion and
resurrection is revealed to everyone. However, the transcribers the gospel (as
it is divided into four books) are: Matthew, Mark, Luke, and John, who once had
been prefigured and predestined to the duty of this divine work, as the blessed
Luke reported: Inasmuch as many have undertaken to compose a narrative of the
things that have been fulfilled among us. (Luke 1:1)
For Matthew is appointed
by the divine authority and grace of the holy spirit to be the first to write
down the gospel, then Mark and Luke, most recently of all John, after he came
back, upon the death of Domitian Caesar, from Patmos, the island where he had
been bound. After he had been posted on this island and written the Revelation,
he was disclosed the gospel he was to write on account of the different
heresies instigated by the devil that by then were beginning to spring up.
2 Matthew certainly and
John too belong to the number of the twelve apostles, who not only were with
the Lord before the passion but also kept company with him after the
resurrection for forty days. They carefully recounted everything they saw and
heard according to what John testified in his epistle, saying: as we have heard
and saw with our eyes and by our hand have been examined, these things we
declare to you. (1 John 1:1-3)
But Mark was Peter’s
disciple and interpreter. He did not see the Lord in the flesh but he wrote the
gospel, filled full of heavenly grace and the holy spirit. Luke also did not
see the Lord in the flesh, but, because he was very educated in the law (since
he was a companion of Paul in everything), he wrote down the gospel carefully in
his own name, expounding from the very beginning everything in the order of the
matters as he learned with respect to the apostles, as he himself testified,
saying: as those who have been there all along and those who had been ministers
of the message handed down to us. (Luke 1:2)
3 Therefore, the
authority of these four evangelists is firm and steadfast, because they all
composed by one principle. Of course, various principles are taught in their
sure foundation, but they do not disagree among themselves on anything, because
every one of them perceived the same thing by faith concerning the Lord’s
incarnation, nativity, passion, resurrection, and also his twin advent. And
because we endeavor to say some things about the gospels, the responsibility
and situation of the matter advise us to test also the truth of the gospels
prefigured from the law of the Old Testament, as surely the Apostle says: the
law was a shadow of things to come (Heb 10:1), because neither can the new
stand without the old nor could the old have any stability without the new. It
is said that everything about them is more complete in their place when the
message is to be from the two testaments.
4 Thus, both the type and
the number of the four gospels are clearly described in the law and the
prophets, as in the four rivers that flow from one source in Eden, or in the
four rows of stones that Aaron wore woven in the priestly garment on his chest,
or in the fourfold row of twelve calves that Solomon set up under the bronze
sea in the temple. In all of these, the expressedexamples of the future truth
cannot be doubted. Hence also Elijah the Tishbite—-not unknowing by the holy
Spirit of the evangelical sacrament of the preaching to come, when he freed the
people from error and turned them from idols to God—-poured four jugs of water
in the sacrifice he offered when he put the burnt offering on the wood and made
it three times in number. And fire came down from the sky, as he openly
declared even then the image of the coming hope, that is the sacrament of the
cross and the number of the gospels and the grace of baptism and the faith in
the Trinity, in which we are baptized and made a worthy sacrifice for God,
coming upon us with fire from the sky, that is, his holy Spirit presented to us
as a gift.
5 But even clearer and
plainer we find that through Ezekiel the prophet these gospels are depicted in
the four living things whose appearance and shape are both described. Their
likeness, he says, is the appearance of a human and the appearance of a lion
and the appearance of a calf and the appearance of a flying eagle. (Ezek 1:10)
Evident among these is certainly the form of the evangelists. Although they are
depicted in different appearances for each changing principle, their preaching
is nonetheless not different. In fact, the prophet, when he said that the
appearances are specific to each, related that each of their four appearances
is heavenly, that is, each living thing has the four appearances. The reason
for this is not obscure, because it is meant that they are one, both
individually and collectively. While he certainly distinguishes and separates
them in connection with their appearances or number, the unity of preaching
still makes them inseparable and whole, because you will find everything in
each and the whole in all. But we must understand and get to know just this
difference among the appearances. The appearance, he says, of a human, and the
appearance of a lion and the appearance of a calf and the appearance of a
flying eagle. The appearance of a human is understood as the gospel according
to Matthew, a human since he began from the bodily birth of the Lord to make
the introduction, saying: The book of the generation of Jesus Christ, son of
David, son of Abraham, (Matt 1:1) etc. He announces his birth by this human
origin. Because of that, it is thus described as the appearance of a human.
Now, the appearance of a lion is understood to be the gospel according to John,
because, when the other evangelists had said that Christ our God is made human
according to the assumption of flesh and born of the virgin, he revealed his
timeless and divine birth in just the beginning of his message, saying: In the
beginning was the Word and the Word was with God and God as the Word, (John
1:1) etc. With this voice, the preacher of such divinity roared like a lion to
frighten off the heresies.
6 The Apocalypse also
mentioned these living things, but we must carefully examine why, when the
prophet had said that the first appearance was of a human, then of a lion, did
the Apocalypse put the appearance of the lion earlier in reversed order, saying
The appearance of a lion and the appearance of a human (Rev 4:7), because we
must point out it is so, not accidentally but for a particular reason. For
Matthew has thus been described first in order in with the prophet in the
appearance of a human, because he was to write down the first gospel. But John
is brought earlier for this reason in the Apocalypse, because he surpassed
everyone in preaching the timeless and coeternal Son of the Father by the
excellent beginning of his preaching. Thus, he is placed later as to time or
order, but he is regarded first as to faith since he would know the secret,
divine mysteries from reclining on the Lord’s bosom. But the fact that John is
preferred in connection with faith does not detract from the other evangelists
since they all were directed by one and the same Spirit to the complete
instruction of the Church and wrote about the Lord necessarily and completely.
For, because many different heresies were to come, the holy spirit so impacted
the writing of each as to expound the complete and perfect sacrament of the
heavenly faith through all of them, by which it confuted all enemies of the
truth together. Finally, the Holy Spirit at once opposes those wretched people
who deny that the Son of God was born of a virgin for our salvation, judging
this as unworthy for God, through Matthew and Luke. Through them, it clearly
discloses both the birth of the Lord according to the flesh and the conception
and labor of the virgin. However, those who dared blaspheme the true divinity
of the Son of God and the unlimited nature of his eternity, denying in
particular that he was born of the Father and is true God and had always been
with the Father, St. John and Mark nonetheless oppose at once, condemning the
infidelity of their blasphemy, testifying in the beginning of his gospel that
the only-begotten Son of God is God.
7 But as we are all
carefully following this along, I seem to have gone on longer than I intended
to. Let us now go back to the order. Thus, St. John is described in the
appearance of the lion, as best comprehended.
The gospel according to
Luke, however, is recognized in the appearance of the calf, because he wrote
according to the law as he began from the priesthood of Zacharias saying: In
the days of Herod the king of Judea, there was a certain by the name of Zacharias
from the order of Abijah and his wife of the sons of Aaron, etc.
For that reason, however,
he has been represented by the person of the calf, because the law he wrote
according to had decreed for a type of a future truth that, among other
sacrifices, a calf be offered for the sins of the people. Hence, not
undeservedly, only this evangelist made mention of this fattened calf, which
was killed for the salvation and return of the lost son in the joy of the
exulting father, because St. Luke so made mention as he declared that our Lord
and Savior has suffered for the sins of the human race according to the
preceding form of the law.
To be sure, the
appearance of the flying eagle is understood as the gospel according to Mark,
who began with a prophetic testimony saying: The beginning of the gospel of
Jesus Christ Son of God, as is written in Isaiah: Behold I send my angel before
my appearance. A voice crying in the wilderness: Prepare the ways of the Lord,
make our God’s paths straight. (Mark 1:1-3)
And because the eagle is
often described as the form of the holy spirit, who has been spoken in the
prophets, he is thus depicted in the appearance of an eagle. For also only he
reported that our Lord and Savior flew away to heaven, that is, wetn back to
the Father, as David had said: He ascended above the Cherubim and flew; he flew
above the feathers of the wind. (Ps 17:11 [18:10])
8 Finally, as we know
that the reason for such a sacrament is arranged in each of the evangelists by
the Holy Spirit, the same appearances also combine in the person of our Lord
and God. For, he is understood to be a human because of the flesh that he took
on from the virgin, and the calf because of what he himself offered as a
sacrifice worthy of God for our sins, and a lion for the power of the virtue
that defeated death in triumph, allowing in himself none of the brunt of
outside fears, and an eagle because, when the mystery of the passion was
completed as an eagle flew to heaven, the booty of human flesh it snatched from
our jaws has been taken with him.
9 For the same reason in
the prophet Zechariah we also read the foretold number of the evangelists,
reported by the prophet like this: I saw, he said, four chariots going out of
two mountains ,and these mountains, he said, were mountains of bronze. In the
first chariot were red horses, and in the second chariot were black horsed, and
in the third chariot were white horses, and in the fourth chariot were
different and dappled horses. And I said to the angel who was speaking to me:
What are these, lord? Responding he said to me: Do you not know what these are?
And I said: No, lord. And he told me: These are the four winds of the sky that
stand with God before the whole earth. (Zech 6:1-5) And so this is the number
of the chariots.
In fact the following
rationale, promulgated by prophetic reason, teaches us to perceive a type of
the gospel truth: we notice that the gospels have also been clearly designated
in these chariots. He declared that the four horses are described in four
parts, as we best recall, because each of the gospels must be understood in the
four and the four in each. Although the preaching of the evangelists would
rightly seem to be in four portions, they still are undividedly of one mind for
the unity of the faith. In fact, we know that the gospels were clearly
prefigured in these chariots, because the prophet asked the angel speaking to
him about what these were and he was told this: These are the four winds of the
sky that stand with God before all the earth, which he reported by God’s
command to have circled all the earth. And if we have not considered the saying
about these winds (which blow through the lands and generate waves or brew up
storms), it is simple enough to understand that, when they have been described
in the prophets desiring only the divine and eternal heavenly things, the Lord
deservedly adds more: These are the ones that circle the earth; they soften my
fury (Zech 6:8). As we perceptively have recognized, the divine wrath, which
was over people’s sins, cannot otherwise be appeased except through the
gospel’s preaching, which runs throughout the globe and gives both the
remission of sins and salvation to the human race.
10 Yet the arrangement of
the world rests upon the rationale for this evangelical number: for we
recognize the four seasons that the year progresses through and the four
corners of the earth that the four guardian angels are assigned to, referring
to the Apocalypse.
11 And although there are
said to be four gospels because of the number of the evangelists, even though
there is only gospel among them all, as the Lord said: And this gospel will be
preached through the whole globe (Matt 24:14). He did not say gospels but
gospel. The apostle described this too when he says: If anyone has preached to you
a gospel other than what you have received, let them be accursed. (Gal 1:9)
Hence, it is plain that there are certain four books of the gospels, but one
gospel is counted in these four books. And for that reason one must not be
prejudiced should we sometimes say “gospels” because of the number of
evangelists or when we name the gospels in this way as the most important books
or when we designate the number of the evangelists according to the usual
custom of the majority. Indeed we both confess and believe that there is one
true gospel according to the authority of the Lord or even the apostle.
12 Although we have
wanted to establish the number of evangelists from a painstaking study of the
various testimonies of the prophets, I have extended the sermon longer than I
have intended to. But we strive to investigate the order of the gospel
according to Matthew, even with little insight and a mediocre sermon.
– translated by Stephen C
Carlson, 2005
Letter to
Chromatius, by Saint Jerome
Letter 7
To Chromatius, Jovinus,
and Eusebius.
This letter (written like
the preceding in 374 A.D.) is addressed by Jerome to three of his former
companions in the religious life. It commends Bonosus (§3), asks guidance for
the writer's sister (§4), and attacks the conduct of Lupicinus, Bishop of
Stridon (§5).
1. Those whom mutual
affection has joined together, a written page ought not to sunder. I must not,
therefore, distribute my words some to one and some to another. For so strong
is the love that
binds you together that affection unites all three of you in a bond no less
close than that which naturally connects two of your number. Indeed, if the
conditions of writing would only admit of it, I should amalgamate your names
and express them under a single symbol. The very letter
which I have received from you challenges me in each of you to see all three,
and in all three to recognize each. When the reverend Evagrius transmitted it
to me in the corner of the desert which
stretches between the Syrians and the Saracens, my joy was intense. It
wholly surpassed the rejoicings felt at Rome when the
defeat of Cannæ was retrieved, and Marcellus at Nola cut to pieces the forces
of Hannibal. Evagrius frequently comes to see me, and cherishes me in Christ as
his own bowels. Yet as he is separated from me by a long distance, his
departure has gener ally left me as much regret as his arrival has brought
me joy.
2. I converse with your
letter, I embrace it, it talks to me; it alone of those here speaks Latin. For
hereabout you must either learn a barbarous jargon or else hold your tongue. As
often as the lines — traced in a well-known hand — bring back to me the faces
which I hold so dear, either I am no longer here, or else you are here with me.
If you will credit the sincerity of affection, I seem to see you all as I write
this.
Now at the outset I
should like to ask you one petulant question. Why is it that, when we are
separated by so great an interval of land and sea, you have sent me so short a
letter? Is it that I have deserved no better treatment, not having first
written to you? I cannot believe that paper
can have failed you while Egypt continues to
supply its wares. Even if a Ptolemy had closed the seas, King Attalus would
still have sent you parchments from Pergamum, and so by his skins you could
have made up for the want of paper. The very name parchment is derived from a
historical incident of the kind which occurred generations ago. What then? Am I
to suppose the messenger to have been in haste? No matter how long a letter may
be, it can be written in the course of a night. Or had you some business to
attend to which prevented you from writing? No claim is prior to that of
affection. Two suppositions remain, either that you felt disinclined to write
or else that I did not deserve a letter. Of the two I prefer to charge you with
sloth than to condemn myself as undeserving. For it is easier to mend neglect
than to quicken love.
3. You tell me that
Bonosus, like a true son
of the Fish, has taken to the water. As for me who am still foul with my old
stains, like the basilisk and the scorpion I haunt the dry places. Deuteronomy 8:15 Bonosus
has his heel already on the serpent's head, while I am still as food to the
same serpent which by divine appointment devours the earth. Genesis 3:14 He
can scale already that ladder of which the psalms of degrees are a type; while
I, still weeping on its first step, hardly know whether I
shall ever be able to say: I will lift up my eyes unto the hills, from
whence comes my help. Amid the threatening billows of the world he is
sitting in the safe shelter of his island, that is, of the church's pale, and
it may be that even now, like John, he is being called to eat God's book; Revelation 10:9-10 while
I, still lying in the sepulchre of my sins and bound with
the chains of my iniquities, wait for the Lord's command in the Gospel: Jerome,
come forth. John 11:43 But
Bonosus has done more than this. Like the prophet Jeremiah 13:4-5 he
has carried his girdle across the Euphrates (for all the devil's strength is
in the loins ), and has hidden it there in a hole of the rock. Then, afterwards
finding it rent, he has sung: O Lord, you have possessed my reins. You
have broken my bonds in sunder. I will offer to you the sacrifice of
thanksgiving. But as for me, Nebuchadnezzar has
brought me in chains to Babylon, to the babel
that is of a distracted mind. There he has laid upon me the yoke of captivity;
there inserting in my nostrils a ring of iron, 2 Kings 19:28 he
has commanded me to sing one of the songs of Zion. To whom I have
said, The Lord looses the prisoners; the Lord opens the eyes of the
blind. To complete my contrast in a single sentence, while I pray for mercy
Bonosus looks for a crown.
4. My sister's conversion
is the fruit of the efforts of the saintly Julian. He has planted, it is for
you to water, and the Lord will give the increase. 1 Corinthians 3:6 Jesus Christ has
given her to me to console me for the wound which the devil has inflicted
on her. He has restored her from death to life. But in the words of the pagan poet, for her
There is no safety that I
do not fear.
You know yourselves how
slippery is the path of youth — a path on which I have myself fallen, and which
you are now traversing not without fear. She, as she enters
upon it, must have the advice and the encouragement of all, she must be aided
by frequent letters from you, my reverend brothers. And — for charity
endures all things, 1 Corinthians 13:7 —
I beg you to get from Pope Valerian a letter to confirm her resolution. A
girl's courage,
as you know, is
strengthened when she realizes that persons in high
place are interested in her.
5. The fact is that my
native land is a prey to barbarism, that in it men's only God is their belly,
that they live only for the present, and that the richer a man is the holier he
is held to be. Moreover, to use a well-worn proverb, the dish has a cover
worthy of it; for Lupicinus is their priest. Like lips like
lettuce, as the saying goes — the only one, as Lucilius tells us, at which
Crassus ever laughed — the reference being to a donkey eating thistles. What I
mean is that an unstable pilot steers a leaking ship, and that the blind is
leading the blind straight to the pit. The ruler is like the ruled.
6. I salute your mother
and mine with the respect which, as you know, I feel towards
her. Associated with you as she is in a holy life, she has
the start of you, her holy children,
in that she is your mother. Her womb may thus be truly called
golden. With her I salute your sisters, who ought all to be welcomed wherever
they go, for they have triumphed over their sex and the world, and await the
Bridegroom's coming, Matthew 25:4 their
lamps replenished with oil. O happy the house
which is a home of a widowed Anna, of virgins that are
prophetesses, and of twin Samuels bred in the Temple! Fortunate the roof which
shelters the martyr-mother of the Maccabees, with her sons around her, each and
all wearing the martyr's crown! 2 Maccabbees vii For
although you confess Christ every day by keeping His commandments, yet to this
private glory you
have added the public one of an open confession; for it was through you that
the poison of the Arian heresy was formerly
banished from your city.
You are surprised perhaps
at my thus making a fresh beginning quite at the close of my letter. But what
am I to do? I cannot refuse expression to my feelings. The brief limits of a
letter compel me to be silent; my affection for you urges me to speak. I write
in haste, my language is confused and ill-arranged; but love knows nothing of
order.
About this page
Source. Translated
by W.H. Fremantle, G. Lewis and W.G. Martley. From Nicene and
Post-Nicene Fathers, Second Series, Vol. 6. Edited by Philip Schaff
and Henry Wace. (Buffalo, NY: Christian Literature Publishing
Co., 1893.) Revised and edited for New Advent by Kevin
Knight. <http://www.newadvent.org/fathers/3001007.htm>.
Contact information. The
editor of New Advent is Kevin Knight. My email address is feedback732 at newadvent.org.
(To help fight spam, this address might change occasionally.) Regrettably, I
can't reply to every letter, but I greatly appreciate your feedback —
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Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/fathers/3001007.htm
Duomo
di Udine, busto contenente le reliquie di San Cromazio
Buste
reliquaire de saint Chromace, cathédrale d'Udine.
San Cromazio
d'Aquileia Vescovo
Aquileia, Udine, 335/340
- 407/408
Cromazio fu vescovo di
Aquileia dal 387/388 al 407/408, succedendo a Valeriano. È autore di un
Commento al Vangelo di Matteo, rimasto probabilmente incompiuto e di numerosi
Sermoni che sono un’importantissima testimonianza della fede e della vitalità
dell’antica Chiesa aquileiese. Come esponente dell’ortodossia fu tra i
promotori della sconfitta ariana: partecipò come presbitero al Concilio del
381. Fu animatore di un fervente cenacolo presbiterale al quale attinsero
numerosi uoimini di fede e di cultura, tra cui S. Girolamo e Rufino. È il più
documentato e valido esempio di vita cristiana e di impegno pastorale che ci
giunge dall’antica Aquileia. Del suo zelo pastorale, della sua ardente carità e
fermezza abbiamo testimonianza da S. Girolamo e S. Giovanni Crisostomo.
Condivise fino alla morte le travagliate vicende del suo popolo a cause delle
invasioni barbariche. Il suo culto ha ricevuto in questi decenni notevole
impulso in seguito alla riscoperta e ampia trattazione dei suoi scritti,
rimasti per secoli quasi del tutto sconosciuti.
Emblema: Bastone
pastorale
Martirologio
Romano: Ad Aquileia in Friuli, san Cromazio, vescovo, che, da vero
costruttore di pace, pose rimedio alla condizione dei chiostri d’Italia
distrutti da Alarico e alle sofferenze del popolo e, da sapiente interprete dei
misteri del Verbo divino, elevò le menti alle più alte realtà.
Non l’ha canonizzato nessuno, che si sappia. Però il Martirologio romano lo ricorda come santo e «vero artefice di pace, pronto a elevare le menti verso le cose più amate», anche in mezzo alle rovine e ai lutti che colpivano il territorio friulano e la città. Aquileia, già colonia romana nel II secolo a.C. e sede di guarnigioni militari, è stata poi fortificata tra il 161 e il 180 dall’imperatore Marco Aurelio, che ne ha fatto un bastione contro le invasioni dall’Est. Secondo una tradizione, il cristianesimo vi sarebbe stato diffuso da san Marco evangelista. La cronologia dei vescovi è lacunosa nei primi tempi, e sicura dal 285 in avanti.
Cromazio nasce in una famiglia benestante. Sappiamo infatti che in casa sua (dove ci sono il fratello Eusebio e tre sorelle) s’incontrano sacerdoti e laici animati da lui: una sorta di gruppo ascetico culturale che verso il 370 accoglie anche un funzionario imperiale dimissionario: un dàlmata Girolamo. Questi arriva da Treviri, in Germania (sede stagionale degli imperatori), dove ha rinunciato alla sua carica. E in casa di Cromazio, tra letture, preghiere e discussioni, si prepara al cammino che lo condurrà in Oriente, e all’opera gigantesca di tradurre le Scritture in latino.
Il vescovo Valeriano di Aquileia ha ordinato sacerdote Cromazio, e si serve di lui per la difesa della dottrina cattolica contro l’arianesimo, che in Alta Italia ha ancora sostenitori, anche tra i vescovi. Proprio per giungere a un chiarimento generale in materia di dottrina, nel 381 si riunisce ad Aquileia un Concilio regionale; e Cromazio è uno dei più autorevoli ispiratori delle sue conclusioni.
Morto poi Valeriano, è lui a succedergli come vescovo di Aquileia, e riceve la consacrazione episcopale da sant’Ambrogio di Milano. Dall’Oriente, Girolamo lo definirà il vescovo «più santo e più dotto» del suo tempo. E sicuramente egli è pure uno dei più generosi verso il traduttore della Bibbia: gli manda lettere di incoraggiamento e anche aiuti in denaro; e Girolamo ricambia dedicandogli alcune delle sue versioni bibliche.
Ma nell’Impero, governato da due imperatori “colleghi” e spesso rivali a morte, per due volte in pochi anni la guerra arriva addosso al Friuli. Due battaglie e due vittorie di Teodosio (luglio 387 e settembre 394), con l’immediata uccisione dei rivali sconfitti e le solite devastazioni e rapine della truppa. Così Teodosio rimane imperatore unico, ma alla sua morte riecco un imperatore in Italia (Ravenna) e uno a Costantinopoli: Onorio e Arcadio, figli di Teodosio.
Nel 404, un avvenimento lontano sottolinea il prestigio di Aquileia e del suo vescovo. Il patriarca di Costantinopoli, Giovanni Crisostomo, è stato condannato un’altra volta all’esilio, e chiede aiuto a tre persone: papa Innocenzo I, Ambrogio di Milano e Cromazio di Aquileia. Il quale interviene presso Onorio, ma invano. Il patriarca morirà in esilio.
Le delusioni non fermano la sua operosità di promotore di cultura cristiana. Tra un’invasione e l’altra (anche i Visigoti, ora) aiuta e incoraggia studiosi; e uno se lo prende in casa, Rufino di Aquileia, per fargli continuare la Storia ecclesiastica di Eusebio di Cesarea. E quando Rufino e Girolamo polemizzano tra loro, fa di tutto per riconciliarli e riportarli allo scrittoio. Anche lui, Cromazio, studia e scrive: conosciamo una raccolta di suoi sermoni e un commento parziale al Vangelo di Matteo.
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/90492
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Cromazio di Aquileia
Cari fratelli e sorelle,
nelle ultime due
catechesi abbiamo fatto un’escursione attraverso le Chiese d’Oriente di lingua
semitica, meditando su Afraate
persiano e su sant’Efrem
siro; oggi ritorniamo nel mondo latino, al Nord dell’Impero romano, con san
Cromazio di Aquileia. Questo Vescovo svolse il suo ministero nell’antica Chiesa
di Aquileia, fervente centro di vita cristiana situato nella Decima
regione dell’Impero romano, la Venetia et Histria. Nel 388,
quando Cromazio salì sulla cattedra episcopale della città, la comunità
cristiana locale aveva già maturato una storia gloriosa di fedeltà al Vangelo.
Tra la metà del terzo e i primi anni del quarto secolo le persecuzioni di
Decio, di Valeriano e di Diocleziano avevano mietuto un gran numero di martiri.
Inoltre, la Chiesa di Aquileia si era misurata, come tante altre Chiese del
tempo, con la minaccia dell’eresia ariana. Lo stesso Atanasio – l’alfiere
dell’ortodossia nicena, che gli ariani avevano cacciato in esilio –, per
qualche tempo trovò rifugio ad Aquileia. Sotto la guida dei suoi Vescovi, la
comunità cristiana resistette alle insidie dell’eresia e rinsaldò la propria
adesione alla fede cattolica.
Nel settembre del 381
Aquileia fu sede di un Sinodo, che vide convenire circa 35 Vescovi dalle coste
dell’Africa, dalla valle del Rodano e da tutta la Decima regione. Il
Sinodo si proponeva di debellare gli ultimi residui dell’arianesimo in
Occidente. Al Concilio prese parte anche il presbitero Cromazio, in qualità di
esperto del Vescovo di Aquileia, Valeriano (370-388 ca.). Gli anni intorno al
Sinodo del 381 rappresentano «l’età d’oro» della comunità aquileiese. San
Girolamo, che era nativo della Dalmazia, e Rufino di Concordia parlano con
nostalgia del loro soggiorno ad Aquileia (370-373), in quella specie di
cenacolo teologico, che Girolamo non esita a definire quasi chorus
beatorum, «come un coro di beati» (Chronache 11). In questo cenacolo
– che ricorda per alcuni aspetti le esperienze comunitarie condotte da Eusebio
di Vercelli e da Agostino – si formarono le più notevoli personalità delle
Chiese dell’Alto Adriatico.
Ma già nella sua famiglia
Cromazio aveva imparato a conoscere e ad amare Cristo. Ce ne parla, con termini
pieni di ammirazione, lo stesso Girolamo, che paragona la madre di Cromazio
alla profetessa Anna, le sue due sorelle alle vergini prudenti della parabola
evangelica, Cromazio stesso e il suo fratello Eusebio al giovane Samuele
(cfr Ep. VII,4). Di Cromazio e di Eusebio Girolamo scrive ancora: «Il
beato Cromazio e il santo Eusebio erano fratelli per il vincolo del sangue, non
meno che per l’identità degli ideali» (Ep. VIII).
Cromazio era nato ad
Aquileia verso il 345. Venne ordinato diacono e poi presbitero; infine fu
eletto Pastore di quella Chiesa (a. 388). Ricevuta la consacrazione episcopale
dal Vescovo Ambrogio, si dedicò con coraggio ed energia a un compito immane per
la vastità del territorio affidato alle sue cure pastorali: la giurisdizione
ecclesiastica di Aquileia, infatti, si estendeva dai territori attuali della
Svizzera, della Baviera, dell’Austria e della Slovenia fino all’Ungheria.
Quanto Cromazio fosse conosciuto e stimato nella Chiesa del suo tempo, lo si
può arguire da un episodio della vita di san Giovanni Crisostomo. Quando il
Vescovo di Costantinopoli fu esiliato dalla sua sede, scrisse tre lettere a
quelli che egli riteneva i più importanti Vescovi d’Occidente, per ottenerne
l’appoggio presso gli imperatori: una lettera la scrisse al Vescovo di Roma, la
seconda al Vescovo di Milano, la terza al Vescovo di Aquileia, Cromazio appunto
(Ep. CLV). Quest’ultimo, però, si trovava pure lui in grande difficoltà a
motivo della precaria situazione politica: molto probabilmente nello stesso
anno 407, in cui Crisostomo soccombette ai travagli della sua deportazione,
anche Cromazio morì in esilio, a Grado, mentre cercava di scampare alle
scorrerie dei barbari.
Quanto a prestigio e
importanza, Aquileia era la quarta città della penisola italiana, e la nona
dell’Impero romano: anche per questo motivo essa attirava le mire dei Goti e
degli Unni. Oltre a causare gravi lutti e distruzioni, le invasioni di questi
popoli compromisero gravemente la trasmissione delle opere dei Padri conservate
nella biblioteca episcopale, ricca di codici. Andarono dispersi anche gli
scritti di san Cromazio, che finirono qua e là, e furono spesso attribuiti ad
altri autori: a Giovanni Crisostomo (anche per l’equivalente inizio dei due
nomi, Chromatius – Chrysostomus); oppure ad Ambrogio e ad Agostino,
come anche a Girolamo, che Cromazio aveva aiutato molto nella revisione del
testo e nella traduzione latina della Bibbia. La riscoperta di gran parte
dell’opera di Cromazio è dovuta a felici e fortunose vicende, che hanno
consentito solo in anni recenti di ricostruire un corpus di scritti
abbastanza consistente: più di una quarantina di sermoni, dei quali una decina
frammentari, e oltre sessanta trattati di commento al Vangelo di Matteo.
Cromazio fu sapiente
maestro e zelante Pastore. Il suo primo e principale impegno fu quello di porsi
in ascolto della Parola, per essere capace di farsene poi annunciatore: nel suo
insegnamento egli parte sempre dalla Parola di Dio e ad essa sempre ritorna.
Alcune tematiche gli sono particolarmente care: anzitutto il mistero
trinitario, che egli contempla nella sua rivelazione lungo tutta la storia
della salvezza. Poi il tema dello Spirito Santo: Cromazio richiama
costantemente i fedeli alla presenza e all’azione della terza Persona della
Santissima Trinità nella vita della Chiesa. Ma con particolare insistenza il
santo Vescovo ritorna sul mistero di Cristo. Il Verbo incarnato è vero Dio e
vero uomo: ha assunto integralmente l’umanità, per farle dono della propria
divinità. Queste verità, ribadite con insistenza anche in funzione antiariana,
approderanno una cinquantina di anni più tardi alla definizione del Concilio di
Calcedonia. La forte sottolineatura della natura umana di Cristo conduce
Cromazio a parlare della Vergine Maria. La sua dottrina mariologica è tersa e
precisa. A lui dobbiamo alcune suggestive descrizioni della Vergine Santissima:
Maria è la «vergine evangelica capace di accogliere Dio»; è la «pecorella
immacolata e inviolata», che ha generato l’«agnello ammantato di porpora»
(cfr Sermone XXIII,3). Il Vescovo di Aquileia mette spesso la Vergine
in relazione con la Chiesa: entrambe, infatti, sono «vergini» e «madri».
L’ecclesiologia di Cromazio è sviluppata soprattutto nel commento a
Matteo. Ecco alcuni concetti ricorrenti: la Chiesa è unica, è nata dal sangue
di Cristo; è veste preziosa intessuta dallo Spirito Santo; la Chiesa è là dove
si annuncia che Cristo è nato dalla Vergine, dove fiorisce la fraternità e la
concordia. Un’immagine a cui Cromazio è particolarmente affezionato è quella della
nave sul mare in tempesta – e i suoi erano tempi di tempesta, come abbiamo
sentito –: «Non c’è dubbio», afferma il santo Vescovo, «che questa nave
rappresenta la Chiesa» (cfr Trattato XLII,5).
Da zelante Pastore qual
è, Cromazio sa parlare alla sua gente con linguaggio fresco, colorito e
incisivo. Pur non ignorando il perfetto cursus latino, preferisce
ricorrere al linguaggio popolare, ricco di immagini facilmente comprensibili.
Così, ad esempio, prendendo spunto dal mare, egli mette a confronto, da una parte,
la pesca naturale di pesci che, tirati a riva, muoiono e, dall’altra, la
predicazione evangelica, grazie alla quale gli uomini vengono tratti in salvo
dalle acque limacciose della morte, e introdotti alla vita vera (cfr Trattato XVI,3).
Sempre nell’ottica del buon Pastore, in un periodo burrascoso come il suo,
funestato dalle scorrerie dei barbari, egli sa mettersi a fianco dei fedeli per
confortarli e per aprirne l’animo alla fiducia in Dio, che non abbandona mai i
suoi figli.
Raccogliamo infine, a conclusione
di queste riflessioni, un’esortazione di Cromazio, ancor oggi perfettamente
valida: «Preghiamo il Signore con tutto il cuore e con tutta la fede –
raccomanda il Vescovo di Aquileia in un suo sermone –, preghiamolo di liberarci
da ogni incursione dei nemici, da ogni timore degli avversari. Non guardi i
nostri meriti, ma la sua misericordia, Lui che anche in passato si degnò di
liberare i figli di Israele non per i loro meriti, ma per la sua misericordia.
Ci protegga con il solito amore misericordioso e operi per noi ciò che il santo
Mosè disse ai figli di Israele: “Il Signore combatterà in vostra difesa, e voi
starete in silenzio” (cfr Es 14,14). È Lui che combatte, è Lui che
riporta la vittoria … E affinché si degni di farlo, dobbiamo pregare il più
possibile. Egli stesso infatti dice per bocca del profeta: “Invocami nel giorno
della tribolazione; io ti libererò, e tu mi darai gloria” (cfr Sal 50,15)»
(Sermone XVI,4).
Così, proprio all’inizio
del tempo
di Avvento, san Cromazio ci ricorda che l’Avvento è tempo di preghiera, in
cui occorre entrare in contatto con Dio. Dio ci conosce, conosce me, conosce
ognuno di noi, mi vuol bene, non mi abbandona. Andiamo avanti con questa
fiducia nel tempo liturgico appena iniziato.
Saluti:
Je vous souhaite la
bienvenue, chers pèlerins de langue français. Je salue en particulier les
diacres permanents du diocèse de Troyes et leurs épouses. A la suite de saint
Chromace, je vous invite à prier le Seigneur de tout votre cœur, lui demandant
de vous libérer de tout mal et de vous rendre dignes de participer un jour à sa
gloire. Avec ma Bénédiction apostolique.
I am pleased to welcome
the Marist and Marianist Brothers visiting Rome for a programme of spiritual
renewal. I also greet the African-American Methodist Choir, with gratitude for
their praise of God in song. Upon all the English-speaking pilgrims and
visitors, especially those from Sweden and the United States, I invoke God’s
blessings of joy and peace.
Ein herzliches "Grüß
Gott" sage ich allen deutschsprachigen Pilgern und Besuchern. Besonders
heiße ich heute die Wallfahrer aus der Schönstattbewegung willkommen. Lassen
wir uns vom heiligen Bischof Chromatius anleiten: Beten wir zum Herrn, wie er
in der wirren Zeit gebetet hat, daß er uns die Furcht nehme und daß er uns
Vertrauen schenkt, daß er uns die Gewißheit schenkt, daß Gott mit seinem
Erbarmen einem jeden von uns nahe ist, daß er uns zum Guten führt und das Gute
zum Sieg führt. Euch allen wünsche eine gesegnete Adventszeit!
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española. En particular, al coro “Schola Gregoriana” de
Madrid y a los grupos venidos de Sevilla, Murcia y de otros lugares de España y
de Latinoamérica. A ejemplo de san Cromacio, invoquemos al Señor en medio de
nuestras tribulaciones. Muchas gracias.
Saluto in lingua polacca:
Pozdrawiam serdecznie
pielgrzymów polskich. Witam Ojców Marianów i wiernych, którzy dziękują Bogu za
beatyfikację błogosławionego Stanisława Papczyńskiego. Niech zbawczy czas
oczekiwania na Boże Narodzenie będzie dla nas okazją do refleksji nad życiem,
do ewangelicznej czujności i duchowej przemiany. Polecam was Bogu w modlitwie i
na dni Adwentu z serca błogosławię.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i
pellegrini polacchi. Dò il mio benvenuto ai Padri Mariani ed ai fedeli che
rendono grazie a Dio per la beatificazione del beato Stanisław Papczyński. Il
salvifico tempo di attesa del Natale, sia per noi un’occasione per riflettere
sulla propria vita, per la vigilanza evangelica e per la metanoia spirituale.
Vi raccomando al Signore nella mia preghiera e di cuore vi benedico per
l’intera durata dell’Avvento.
* * *
Rivolgo un cordiale
saluto ai pellegrini di lingua italiana. In particolare, saluto i fedeli della
parrocchia San Cromazio d’Aquileia in Udine e quelli di Gorizia, guidati
dall’Arcivescovo Mons. Dino De Antoni, qui convenuti in occasione
dell’apertura dell’Anno cromaziano. Saluto i membri del gruppo Follereau-de
Foucauld, accompagnati dall’Arcivescovo di Pompei Mons. Carlo Liberati, e i
rappresentanti dell’Istituto bancario Artigiancassa, di Roma. Saluto, inoltre,
le Ancelle dell’Amore Misericordioso, che stanno celebrando in questi giorni il
loro capitolo, e le incoraggio ad andare incontro a Cristo con la coerenza
della fede per testimoniare con rinnovato ardore apostolico la divina
misericordia.
Saluto, infine, i giovani,
i malati e gli sposi novelli. Ci stiamo preparando a celebrare
tra qualche giorno la solennità della Vergine Immacolata. Sia Lei a guidarvi,
cari giovani, nel vostro cammino di adesione a Cristo. Per voi, cari malati,
sia sostegno nella sofferenza e susciti in voi rinnovata speranza, e guidi voi,
cari sposi novelli, a scoprire sempre più l’amore di Cristo.
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071205.html
CROMAZIO (SAN) (?
- 407)
Il nome di Aquileia ricorre
in tutte le opere fondamentali della patristica: Rufino di
Aquileia infatti vi è sempre ricordato. Non altrettanto si può dire per C. –
certamente uno dei più illustri vescovi della Chiesa latina – anche dopo la
pubblicazione delle sue opere, frutto delle sostanziose scoperte di J. Lemarié
e di R. Étaix che hanno messo in luce l’interiore grandezza e lo zelo pastorale
del santo vescovo nell’impegno della catechesi. Del resto la prima
pubblicazione organica dei Sermones di C. di Aquileia nei due volumi
delle Sources Chrétiennes, stampati a Parigi rispettivamente negli anni
1969 e 1971 a cura del Lemarié, è senza dubbio una tappa importante per la
conoscenza e per gli studi cromaziani; ormai non si potrà più omettere il nome
di C. nelle patrologie, come auspicava il Lemarié a conclusione di un primo
saggio sui frutti delle sue ricerche con queste parole: «Poche città
dell’impero romano di quell’epoca hanno avuto l’onore di dare alla Chiesa due
Padri di tale importanza [Rufino e C.]. E non è questa per Aquileia la gloria
più limpida?». Come non rammaricarci però che Rufino, vissuto accanto a C. fra
il 399 e il 407 ca., intimo del vescovo di Aquileia durante gli ultimi anni
della sua vita e perciò ricco di tanti ricordi, non abbia progettato di
lasciarci una Vita Chromatii, come fece Paolino per Ambrogio e Possidio
per Agostino? Nella sua opera esegetica e anche nei suoi Sermones,
inoltre, va rilevata l’assenza di ogni riferimento personale: C. infatti non
ricorda mai episodi o casi occorsigli, come fa talvolta san Massimo di Torino.
Così quel poco che sappiamo della sua vita siamo costretti a ricavarlo
indirettamente dalle testimonianze epistolari o letterarie di uomini illustri,
come Girolamo,
Ambrogio, Giovanni Crisostomo, Rufino, che, per ragioni editoriali e
scientifiche ovvero collegate all’esercizio del ministero o per amicizia,
furono in contatto con lui. ... LEGGI
PL, 28, 1323; PL,
25, 1273; J. LEMARIE, Indagini su San Cromazio d’Aquileia, «Aquileia
nostra», 38 (1967), 151-176; Y.M. DUVAL, Les relations doctrinales entre
Milan et Aquilée durant la seconde moitié du IV siècle. Chromace d’Aquilée et
Ambroise de Milan, in Aquileia e Milano, Udine, Arti grafiche friulane,
1973 (Antichità altoadriatiche, 4), 171-234; G. TRETTEL, La “Parola di
Dio” nei sermoni di Cromazio d’Aquileia, «MSF», 53 (1973), 12-29; ID., Terminologia
esegetica nei sermoni di san Cromazio di Aquileia, «Revue des études
augustiniennes», 20 (1974), 55-81; ID., “Figura” e “Veritas” nell’opera
oratoria di san Cromazio vescovo di Aquileia, «La Scuola cattolica», 102
(1974), 3-23; A. DE NICOLA, La presenza della Bibbia nei Sermoni di
Cromazio, «Aquileia nostra», 45-46 (1974-1975), 701-716; S. TRAMONTIN, Origini
del cristianesimo nel Veneto, in Storia della cultura veneta,
102-123; L. CRACCO RUGGINI, Il vescovo Cromazio e gli ebrei di
Aquileia, in Aquileia e l’Oriente mediterraneo, Udine, AGF, 1977
(Antichità altoadriatiche, 12), 353-381; G. CUSCITO, Cromazio di Aquileia
(388-408) e l’età sua. Bilancio bibliografico-critico dopo l’edizione del
Sermone e del Tractatus in Matthaeum, Aquileia. Associazione nazionale per
Aquileia, 1980; G. TRETTEL, Mysterium e Sacramentum in S. Cromazio,
Trieste, Centro studi storico-cristiani Friuli-Venezia Giulia, 1979; D.
CORGNALI, Il mistero pasquale in Cromazio di Aquileia, Udine, La nuova
base, 1979: l’A. tenta di dimostrare la ricchezza e l’originalità della
teologia di C. fra i Padri del secolo IV-V, teologia che risentirebbe di una
tradizione molto antica della Chiesa (risalente fino al secolo II) soprattutto
in riferimento al mistero pasquale, per cui sono messi in rilievo dei
parallelismi con Melitone di Sardi e con l’Anonimo Quartodecimano. Per
pronunciate reminiscenze di motivi caratteristici della teologia quartodecimana
relativamente al sacramento del battesimo e alla celebrazione pasquale: P.F.
BEATRICE, La lavanda dei piedi. Contributo alla storia delle antiche
liturgie cristiane, Roma, 1983, 85-98; Y.M. DUVAL, Chromace et Jérôme,
in Chromatius episcopus 388-1988, Udine, AGF, 1989 (Antichità
altoadriatiche, 34), 151-183; V. CIAN, L’anno liturgico nelle opere
di S. Cromazio di Aquileia, Trieste, 1996; G. TRETTEL, La Vergine
Maria in S. Cromazio, Trieste, 1991; ID., San Cromazio d’Aquileia. Il
prologo al Vangelo di Matteo, «MSF», 83 (2003), 43-56.
SOURCE : https://www.dizionariobiograficodeifriulani.it/cromazio-san/
COMITATO NAZIONALE
XVI centenario di SAN
CROMAZIO vescovo di Aquileia (408 - 2008)
Si è conclusa la mostra
"Cromazio di Aquileia al crocevia di genti e religioni"
L’anno cromaziano si
chiuderà ufficialmente il 2 dicembre con una solenne concelebrazione presieduta
dal cardinale Angelo ScolaE’ calato il sipario sulla mostra “Cromazio di
Aquileia al crocevia di genti e religioni” organizzata dal Comitato nazionale
San Cromazio in occasione dell’anno cromaziano, che celebra il 16° centenario
della morte di San Cromazio, vescovo di Aquileia dal 388 al 408, e che ha
superato quota 10.000 visitatori. L’epilogo ufficiale dell’anno cromaziano avrà
invece luogo il prossimo 2 dicembre, con una solenne concelebrazione nella
Basilica di Aquileia alla quale saranno invitati tutti i vescovi dell'antica
metropolia di Aquileia (Triveneto, Baviera, Austria, Slovenia, Croazia,
Ungheria...), e che sarà presieduta dal Patriarca di Venezia, il cardinale
Angelo Scola, presidente della Conferenza Episcopale Triveneta. Nell’occasione
verranno inoltre presentati al pubblico gli atti del convegno internazionale
realizzato la scorsa primavera.
“Siamo molto soddisfatti – spiega monsignor Duilio Corgnali, presidente del Comitato – sia dell’affluenza di visitatori alla mostra, fra cui molti sloveni e numerosi gruppi, segno che il linguaggio dell’arte è ancora molto efficace per raccontare un’epoca così importante per la nostra terra, sia dell’interesse mostrato dalla gente alle diverse iniziative dell’anno cromaziano. Gli stessi responsabili del ministero per i Beni culturali si sono complimentati con il Comitato per il lavoro svolto”.
Fra le ultime iniziative in programma prima della fine dell’anno cromaziano
rientra, inoltre, il pellegrinaggio ad Alessandria e alle chiese e monasteri
d’Egitto organizzato, dal 23 al 30 aprile dalla Pieve di San Pietro di Tarcento
e volto a scoprire le radici cristiane di Aquileia. Il pellegrinaggio, guidato
da monsignor Corgnali, prevede anche l’incontro con il Patriarca cattolico
Antonios Naguib, che è stato ospite a Udine lo scorso ottobre.
Bleiglasfenster
in der katholischen Pfarrkirche St. Johannes in Thür,
Darstellung: hl. Sebastianus und Chromatius
BENEDIKT XVI.
GENERALAUDIENZ
Mittwoch, 5. Dezember
2007
Der heilige Chromatius
von Aquileia
Liebe Brüder und
Schwestern!
In den letzten beiden
Katechesen haben wir eine Reise zu den Kirchen des Ostens semitischer Sprache
unternommen und über den Perser Aphrahat und den hl. Ephräm den Syrer
nachgedacht; heute kehren wir mit dem hl. Chromatius von Aquileia in die
lateinische Welt zurück, in den Norden des Römischen Reiches. Dieser Bischof
übte seinen Dienst in der alten Kirche von Aquileia aus, einem blühenden
Zentrum christlichen Lebens, das in der »Zehnten Region« des Römischen Reiches
lag, der Region »Venetia et Histria«. Als Chromatius im Jahr 388 den
Bischofsstuhl der Stadt bestieg, war in der christlichen Ortsgemeinde bereits
eine ruhmreiche Geschichte der Treue zum Evangelium herangereift. Zwischen der
Mitte des dritten und den ersten Jahren des vierten Jahrhunderts hatten die
Verfolgungen unter Decius, Valerian und Diokletian eine große Zahl von
Märtyrern gefordert. Darüber hinaus hatte sich die Kirche von Aquileia, wie
viele andere Kirchen der damaligen Zeit, der Bedrohung durch die arianische
Irrlehre gestellt. Athanasius selbst – der Vorkämpfer der nizänischen
Rechtgläubigkeit, den die Arianer ins Exil verbannt hatten –, fand einige Zeit
Zuflucht in Aquileia. Unter der Führung ihrer Bischöfe widerstand die
christliche Gemeinde den Gefahren der Irrlehre und stärkte ihr Festhalten am
katholischen Glauben.
Im September 381 war
Aquileia Sitz einer Synode, zu der ungefähr 35 Bischöfe aus den Küstengebieten
Nordafrikas, aus dem Rhônetal und aus der ganzen »Zehnten Region«
zusammenkamen. Die Synode nahm sich vor, die letzten Reste des Arianismus im
Westen zu beseitigen. An dem Konzil nahm auch der Priester Chromatius teil als
Experte Valerians, des Bischofs von Aquileia (370/1–387/8). Die Jahre um die
Synode von 381 waren »das goldene Zeitalter« der Gemeinde von Aquileia. Der aus
Dalmatien stammende hl. Hieronymus und Rufinus von Concordia sprechen voll
Nostalgie von ihrem Aufenthalt in Aquileia (370–373), in jener Art von
theologischem Kreis, den Hieronymus, ohne zu zögern, »tamquam chorus beatorum«
– »einen Chor der Seligen« –, nennt (Chronikon, PL XXVII, 697–698). Aus diesem
Kreis – der in gewisser Hinsicht an die Gemeinschaftserfahrungen erinnert, die
Eusebius von Vercelli und Augustinus gemacht hatten – erwuchsen die
namhaftesten Persönlichkeiten der Kirchen nördlich der Adria.
Chromatius hatte aber
schon in seiner Familie Christus kennen und lieben gelernt. Mit Worten voller
Bewunderung spricht darüber Hieronymus selbst, der die Mutter des Chromatius
mit der Prophetin Hanna, seine zwei Schwestern mit den klugen Jungfrauen im
Gleichnis des Evangeliums, Chromatius selbst und seinen Bruder Eusebius mit dem
jungen Samuel vergleicht (vgl. Ep. VII: PL XXII, 341). Von
Chromatius und Eusebius schreibt Hieronymus noch: »Der selige Chromatius und
der heilige Eusebius waren Brüder durch Blutsverwandtschaft, aber nicht weniger
durch die Übereinstimmung in ihren Idealen« (Ep. VIII: PL XXII, 342).
Chromatius wurde um das
Jahr 345 in Aquileia geboren. Er wurde zum Diakon und dann zum Priester
geweiht; schließlich wurde er zum Bischof dieser Kirche gewählt (im Jahr 388).
Nach Empfang der Bischofsweihe durch Bischof Ambrosius widmete er sich voll Mut
und Tatkraft einer Aufgabe, die angesichts der Ausdehnung der seiner
Hirtensorge anvertrauten Gebiete gewaltig war: Das kirchliche
Jurisdiktionsgebiet von Aquileia erstreckte sich nämlich von den Gebieten der
heutigen Schweiz über Bayern, Österreich und Slowenien bis nach Ungarn. Wie
sehr Chromatius in der Kirche seiner Zeit bekannt war und geschätzt wurde, kann
man einer Episode aus dem Leben des hl. Johannes Chrysostomus entnehmen. Als
der Bischof von Konstantinopel von seinem Sitz verbannt wurde, schrieb er drei
Briefe an diejenigen, die er für die bedeutendsten Bischöfe des Westens hielt,
um deren Unterstützung bei den Kaisern zu erwirken: Einen Brief schrieb er an
den Bischof von Rom, den zweiten an den Bischof von Mailand und den dritten an
den Bischof von Aquileia, eben Chromatius (Ep. CLV: PG LII, 702).
Auch für diesen waren es wegen der prekären politischen Situation schwierige
Zeiten. Chromatius starb sehr wahrscheinlich 407 im Exil in Grado, während er
versuchte, den Angriffen der Barbaren zu entkommen, im selben Jahr, in dem auch
Chrysostomus starb.
Dem Ansehen und der
Bedeutung nach war Aquileia die vierte Stadt der italienischen Halbinsel und
die neunte des Römischen Reiches: Auch aus diesem Grund war sie ein
verlockendes Ziel der Goten und der Hunnen. Abgesehen davon, daß die Invasionen
dieser Völker schwere Opfer forderten und Zerstörungen verursachten,
gefährdeten sie ernstlich die Überlieferung der Werke der Väter, die in der an
Codices reichen bischöflichen Bibliothek aufbewahrt waren. Auch die Schriften
des hl. Chromatius wurden an andere Orte zerstreut und oft anderen Autoren
zugeschrieben: Johannes Chrysostomus (auch wegen des gleichen Beginns der
beiden Namen: Chromatius wie Chrysostomus); oder Ambrosius und
Augustinus; und auch Hieronymus, dem Chromatius sehr bei der Revision des
Textes und bei der lateinischen Übersetzung der Bibel geholfen hatte. Die
Wiederentdeckung des Großteils der Werke des Chromatius ist glücklichen und
zufälligen Umständen zu verdanken, die es erst in jüngster Zeit ermöglicht
haben, ein ziemlich reiches »Corpus« von Schriften zu rekonstruieren: mehr als
vierzig Predigten, von denen ungefähr zehn als Fragmente erhalten sind, und
sechzig kommentierende Abhandlungen zum Matthäusevangelium.
Chromatius war ein
weiser Lehrer und eifriger Hirt. Sein erstes und vornehmliches
Bemühen war es, auf das Wort zu hören, um fähig zu sein, dann zu dessen
Verkünder zu werden: In seiner Lehre geht er stets vom Wort Gottes aus und
kehrt immer wieder zu ihm zurück. Einige Themen sind ihm besonders wichtig: vor
allem das Geheimnis der Dreifaltigkeit, das er in seiner Offenbarung durch
die ganze Heilsgeschichte hindurch betrachtet. Dann das Thema des Heiligen
Geistes: Chromatius weist die Gläubigen ständig auf die Gegenwart und das
Wirken der dritten Person der Allerheiligsten Dreifaltigkeit im Leben der
Kirche hin. Aber mit besonderer Beharrlichkeit kehrt der heilige Bischof
zum Geheimnis Christi zurück. Das fleischgewordene Wort ist wahrer
Gott und wahrer Mensch: Es hat die Menschheit ganz angenommen, um ihr seine
Göttlichkeit zu schenken. Diese Wahrheiten, die auch gegen den Arianismus
beharrlich hervorgehoben wurden, werden ungefähr fünfzig Jahre später zur
Definition des Konzils von Chalzedon führen. Die starke Hervorhebung der
menschlichen Natur Christi führt Chromatius dazu, von der Jungfrau Maria zu
sprechen. Seine mariologische Lehre ist klar und genau. Ihm verdanken wir
einige beeindruckende Beschreibungen der allerseligsten Jungfrau: Maria ist die
»Jungfrau des Evangeliums, die fähig ist, Gott aufzunehmen«; sie ist das
»unbefleckte und unversehrte Schaf«, das das »in Purpur gekleidete Lamm«
gezeugt hat (vgl. Sermo XXIII,3: »Scrittori dell’area
santambrosiana«, 3/1, S. 134). Der Bischof von Aquileia setzt häufig die
Jungfrau in Beziehung zur Kirche. Beide sind nämlich »Jungfrauen« und »Mütter«.
Die Ekklesiologie des Chromatius wird vor allem im Kommentar zu
Matthäus entwickelt. Hier einige wiederkehrende Begriffe: Die Kirche ist eine,
sie ist aus dem Blut Christi entstanden; sie ist wertvolles Gewand, durchwoben
vom Heiligen Geist; die Kirche ist dort, wo verkündet wird, daß Christus von
der Jungfrau Maria geboren wurde, wo Brüderlichkeit und Eintracht blühen. Ein
Bild, dem Chromatius besonders innig zugetan ist, ist das Bild des Schiffes auf
der stürmischen See – und seine Zeiten waren, wie wir gehört haben, Zeiten des
Sturms –: »Es besteht kein Zweifel«, sagt der heilige Bischof, »daß dieses
Schiff die Kirche darstellt« (vgl. Tract. XLII,5: a.a.O., 3/2, S. 260).
Als eifriger Hirt, der er
ist, weiß Chromatius mit frischer, farbiger und einprägsamer Sprache zu seinen
Leuten zu sprechen. Obwohl er die lateinische Sprache vollkommen beherrscht,
zieht er es vor, auf die Volkssprache zurückzugreifen, die reich an leicht verständlichen
Bildern ist. Indem er sich so zum Beispiel vom Meer anregen läßt, vergleicht er
einerseits den natürlichen Fang von Fischen, die sterben, sobald sie ans Ufer
gezogen worden sind, und andererseits die Verkündigung des Evangeliums, dank
der die Menschen aus den schlammigen Wassern des Todes gerettet und in das
wahre Leben eingeführt werden (vgl. Tract. XVI,3: a.a.O., 3,2, S. 106).
Während er immer den Guten Hirten im Blick hat, versteht er es, sich in einer
stürmischen, von den Übergriffen der Barbaren heimgesuchten Zeit wie der
seinigen auf die Seite der Gläubigen zu stellen, um sie zu trösten und ihre
Seele für das Vertrauen in Gott zu öffnen, der seine Kinder nie verläßt.
Nehmen wir zum Abschluß
dieser Überlegungen eine Ermahnung des Chromatius auf, die noch heute voll
gültig ist: »Bitten wir den Herrn aus ganzem Herzen und mit ganzem Glauben«,
empfiehlt der Bischof von Aquileia in einer seiner Predigten, »bitten wir
ihn, uns von jedem Übergriff der Feinde, von aller Furcht vor den Gegnern zu befreien.
Er schaue nicht auf unsere Verdienste, sondern auf seine Barmherzigkeit, er,
der sich auch in der Vergangenheit herabließ, die Kinder Israels nicht wegen
ihrer Verdienste, sondern wegen seiner Barmherzigkeit zu befreien. Er behüte
uns mit seiner barmherzigen Liebe und wirke für uns, was der heilige Mose den
Kindern Israels sagte: ›Der Herr wird zu eurer Verteidigung kämpfen, und ihr
werdet still sein.‹ Er ist es, der kämpft, er ist es, der den Sieg davonträgt…
Und damit er sich herablasse, das zu tun, müssen wir soviel wie möglich beten.
Er sagt nämlich selbst durch den Mund des Propheten: ›Rufe mich am Tag des
Leidens an; ich werde dich befreien, und du wirst mir Herrlichkeit geben‹« (Sermo XVI,4:
a.a.O., 3/1, S.100–102).
So erinnert uns der hl. Chromatius
gerade zu Beginn der Adventszeit daran,
daß der Advent eine Zeit des Gebetes ist, in der wir mit Gott in Berührung
treten müssen. Gott kennt uns, er kennt mich, er kennt einen jeden von uns, er
hat mich lieb, er verläßt mich nicht. Schreiten wir mit diesem Vertrauen voran
in dieser liturgischen Zeit, die soeben begonnen hat.
In der Reihe der großen
Gestalten der christlichen Antike wenden wir uns heute dem heiligen Chromatius
von Aquileia zu, der in dieser einst bedeutenden Stadt Venetiens um 345 geboren
wurde. Chromatius wuchs in einer christlichen Familie auf. Hieronymus, der
einige Jugendjahre in Aquileia verbrachte, berichtet mit Bewunderung vom
starken Glauben und tugendhaften Leben der Mutter und der Geschwister.
Chromatius selbst wurde später zum Diakon und zum Priester geweiht. Er nahm
auch an der bedeutenden Synode des Jahres 381 in Aquileia teil, die der Abwehr
der Irrlehre des Arius galt, dessen Anhänger die Gottheit Christi leugneten.
Schließlich wurde Chromatius im Jahre 388 zum Bischof von Aquileia gewählt,
eine wegen der Weitläufigkeit dieses Bistums ungeheure Aufgabe, der er sich mit
Mut und großem Eifer zuwandte. Gestorben ist Chromatius im Jahre 407
wahrscheinlich im Exil in Grado an der Adria, wo er sich vor den Streifzügen
der Goten und der Hunnen zurückziehen mußte. Von seinen Werken blieben ungefähr
40 Predigten und etwa 60 Traktate eines Kommentars zum Matthäusevangelium
erhalten. Sein Grundanliegen ist es, das Vertrauen der Gläubigen auf Gottes
Güte zu wecken, die sich im Schoß der Kirche offenbart. Kirche ist dort, wo
verkündet wird, daß Christus von der Jungfrau Maria geboren wird. Die Predigt
des Evangeliums ist für Chromatius wie ein Fischzug, der aber nicht tötet,
sondern die Menschen aus den Fluten des Todes errettet.
* * *
Ein herzliches "Grüß
Gott" sage ich allen deutschsprachigen Pilgern und Besuchern. Besonders
heiße ich heute die Wallfahrer aus der Schönstattbewegung willkommen. Lassen
wir uns vom heiligen Bischof Chromatius anleiten: Beten wir zum Herrn, wie er
in der wirren Zeit gebetet hat, daß er uns die Furcht nehme und daß er uns
Vertrauen schenkt, daß er uns die Gewißheit schenkt, daß Gott mit seinem
Erbarmen einem jeden von uns nahe ist, daß er uns zum Guten führt und das Gute
zum Sieg führt. Euch allen wünsche eine gesegnete Adventszeit!
© Copyright 2007 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/de/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071205.html
Vue
générale de la basilique Santa Maria Assunta à Aquilée
The
basilica of the Assumption of St. Mary in Aquileia
La basilica
patriarcale di Santa Maria Assunta è il principale edificio religioso
di Aquileia (UD) e antica chiesa
cattedrale del soppresso patriarcato di Aquileia.
BENEDICTO XVI
AUDIENCIA GENERAL
Miércoles 5 de diciembre
de 2007
San Cromacio de Aquileya
Queridos hermanos y
hermanas:
En las últimas dos
catequesis hicimos una excursión por las Iglesias de Oriente de lengua
semítica, meditando sobre Afraates
el persa y san
Efrén el sirio; hoy volvemos al mundo latino, al norte del Imperio romano,
con san Cromacio de Aquileya. Este obispo desempeñó su ministerio en la antigua
Iglesia de Aquileya, ferviente centro de vida cristiana situado en la décima
región del Imperio romano, Venetia et Histria.
En el año 388, cuando san
Cromacio subió a la cátedra episcopal de la ciudad, la comunidad cristiana
local tenía ya una gloriosa historia de fidelidad al Evangelio. Entre mediados
del siglo III y los primeros años del IV, las persecuciones de Decio, Valeriano
y Diocleciano habían cosechado gran número de mártires. Además, la Iglesia de
Aquileya había tenido que afrontar, al igual que las demás Iglesias de la
época, la amenaza de la herejía arriana. El mismo san Atanasio, heraldo de la
ortodoxia de Nicea, a quien los arrianos expulsaron al destierro, encontró
refugio durante algún tiempo en Aquileya. Bajo la guía de sus obispos, la
comunidad cristiana resistió a las insidias de la herejía y reforzó su adhesión
a la fe católica.
En septiembre del año 381
Aquileya fue sede de un sínodo, en el que se reunieron unos 35 obispos de las
costas de África, del valle del Ródano y de toda la décima región. El
sínodo pretendía acabar con los últimos residuos de arrianismo en Occidente. En
el concilio participó también el presbítero Cromacio, como perito del obispo de
Aquileya, Valeriano (370/1-387/8). Los años en torno al sínodo del año 381
representan la "edad de oro" de la comunidad de Aquileya. San
Jerónimo, que había nacido en Dalmacia, y Rufino de Concordia hablan con
nostalgia de su permanencia en Aquileya (370-373), en aquella especie de
cenáculo teológico que san Jerónimo no duda en definir tamquam chorus
beatorum, "como un coro de bienaventurados" (Crónica: PL XXVII,
697-698). En ese cenáculo, que en ciertos aspectos recuerda las experiencias
comunitarias guiadas por san Eusebio de Vercelli y san Agustín, se formaron las
personalidades más notables de las Iglesias del alto Adriático.
Pero san Cromacio, ya en
su familia, había aprendido a conocer y a amar a Cristo. Nos habla de ello, con
palabras llenas de admiración, el mismo san Jerónimo, que compara a la madre de
san Cromacio con la profetisa Ana, a sus dos hermanas con las vírgenes
prudentes de la parábola evangélica, y a san Cromacio mismo y a su hermano
Eusebio con el joven Samuel (cf. Ep VII: PL XXII, 341). San
Jerónimo escribe también: "El beato Cromacio y el santo Eusebio eran
hermanos tanto por el vínculo de sangre como por la identidad de los
ideales" (Ep VIII: PL XXII, 342).
San Cromacio nació en
Aquileya hacia el año 345. Fue ordenado diácono y después presbítero; por
último, fue elegido pastor de aquella Iglesia (año 388). Tras recibir la
consagración episcopal de manos del obispo san Ambrosio, se dedicó con valentía
y energía a una ingente tarea por la extensión del territorio encomendado a su
solicitud pastoral. En efecto, la jurisdicción eclesiástica de Aquileya se
extendía desde los territorios actuales de Suiza, Baviera, Austria y Eslovenia,
hasta Hungría.
Un episodio de la vida de
san Juan Crisóstomo nos permite hacernos una idea de cuán conocido y estimado
era san Cromacio en la Iglesia de su tiempo. Cuando el obispo de Constantinopla
fue desterrado de su sede, escribió tres cartas a quienes consideraba los
obispos más importantes de Occidente, para obtener su apoyo ante los
emperadores: una carta la escribió al Obispo de Roma; la segunda, al Obispo de
Milán; y la tercera, al obispo de Aquileya, es decir, a san Cromacio (Ep CLV: PG LII,
702). También para él eran tiempos difíciles a causa de la precaria situación
política. Con toda probabilidad san Cromacio murió en el exilio, en Grado,
mientras trataba de escapar de los saqueos de los bárbaros, en el mismo año 407
en el que también falleció san Juan Crisóstomo.
Por prestigio e importancia,
Aquileya era la cuarta ciudad de la península italiana, y la novena del Imperio
romano; también por este motivo llamaba la atención de los godos y de los
hunos. Además de causar graves lutos y destrucción, las invasiones de estos
pueblos pusieron en peligro la transmisión de las obras de los Padres
conservadas en la biblioteca episcopal, rica en códices. También los escritos
de san Cromacio se dispersaron y con frecuencia fueron atribuidos a otros
autores: a san Juan Crisóstomo (en parte, a causa de que los dos nombres
comenzaban igual: "Chromatius" y "Chrysostomus"); o a san
Ambrosio y a san Agustín; e incluso a san Jerónimo, a quien san Cromacio había
ayudado mucho en la revisión del texto y en la traducción latina de la Biblia.
El redescubrimiento de gran parte de la obra de san Cromacio se debe a
afortunadas vicisitudes, que sólo en los años recientes han permitido
reconstruir un corpus de escritos bastante consistente: más de
cuarenta sermones, de los cuales una decena en fragmentos, además de unos
sesenta tratados de comentario al Evangelio de san Mateo.
San Cromacio fue un
sabio maestro y celoso pastor. Su primer y principal compromiso
fue el de ponerse a la escucha de la Palabra para poder convertirse en su
heraldo: en su enseñanza siempre toma como punto de partida la palabra de Dios
y a ella regresa siempre. Entre sus temas preferidos se encuentran, ante todo,
el misterio de la Trinidad, que contempla en su revelación a través
de la historia de la salvación; luego, el del Espíritu Santo: san Cromacio
recuerda constantemente a los fieles la presencia y la acción de la tercera
Persona de la santísima Trinidad en la vida de la Iglesia. Pero el santo obispo
afronta con particular insistencia el misterio de Cristo. El Verbo
encarnado es verdadero Dios y verdadero hombre: ha asumido integralmente la
humanidad para entregarle como don su propia divinidad. Estas verdades,
repetidas con insistencia, en parte en clave antiarriana, llevarían, unos
cincuenta años después, a la definición del concilio de Calcedonia.
Al subrayar intensamente
la naturaleza humana de Cristo, san Cromacio se siente impulsado a hablar de
la Virgen María. Su doctrina mariológica es tersa y precisa. Le debemos
algunas descripciones sugerentes de la Virgen santísima: María es la "virgen
evangélica capaz de acoger a Dios"; es la "oveja inmaculada e
inviolada" que engendró al "cordero cubierto de púrpura"
(cf. Sermo XXIII, 3: Scrittori dell'area santambrosiana 3/1,
p. 134).
El Obispo de Aquileya
pone a menudo a la Virgen en relación con la Iglesia: ambas son
"vírgenes" y "madres". La eclesiología de san
Cromacio se desarrolla sobre todo en el comentario a san Mateo. He aquí algunos
de sus conceptos más frecuentes: la Iglesia es única, nació de la sangre de
Cristo; es un vestido precioso tejido por el Espíritu Santo; la Iglesia está
donde se anuncia que Cristo nació de la Virgen, donde florece la fraternidad y
la concordia. Una imagen que gustaba particularmente a san Cromacio es la de la
barca en el mar durante la tempestad —y, como hemos visto, vivió en una época
de tempestades—: "No cabe duda", afirma el santo obispo, "que
esta barca representa a la Iglesia" (cf. Tract. XLII, 5: Scrittori
dell'area santambrosiana 3/2, p. 260).
Como celoso pastor, san
Cromacio sabe hablar a su gente con un lenguaje fresco, colorido e incisivo.
Aunque conoce perfectamente el estilo latino clásico, prefiere recurrir al
lenguaje popular, rico en imágenes fácilmente comprensibles. Así, por ejemplo,
tomando pie del mar, compara la pesca natural de peces que, sacados a la
orilla, mueren, con la predicación evangélica, gracias a la cual los hombres
son salvados de las aguas enfangadas de la muerte, e introducidos en la
verdadera vida (cf. Tract. XVI, 3: Scrittori dell'area santambrosiana 3/2,
p. 106). Desde la perspectiva del buen pastor, en un período borrascoso como el
suyo, azotado por los saqueos de los bárbaros, sabe ponerse siempre al lado de
los fieles para confortarlos y para infundirles confianza en Dios, que nunca
abandona a sus hijos.
Por último, como
conclusión de estas reflexiones, recogemos una exhortación de san Cromacio que
sigue siendo válida hoy: «Invoquemos al Señor con todo el corazón y con toda la
fe —recomienda el Obispo de Aquileya en un Sermón—; pidámosle que nos
libre de toda incursión de los enemigos, de todo temor de los adversarios. Que
no tenga en cuenta nuestros méritos, sino su misericordia, él que en el pasado
se dignó librar también a los hijos de Israel no por sus méritos, sino por su
misericordia. Que nos proteja con su acostumbrado amor misericordioso, y que
realice en nosotros lo que dijo el santo Moisés a los hijos de Israel: "El
Señor combatirá en vuestra defensa y vosotros estaréis en silencio". Es él
quien combate y es él quien obtiene la victoria. (...) Y para que se digne hacerlo,
debemos orar lo más posible. Él mismo dice por labios del profeta:
"Invócame en el día de la tribulación; yo te libraré y tú me
glorificarás"» (Sermo XVI, 4: Scrittori dell'area santambrosiana 3/1,
pp. 100-102).
Así, precisamente al
inicio del tiempo de Adviento, san Cromacio nos recuerda que el Adviento es
tiempo de oración, en el que es necesario entrar en contacto con Dios. Dios nos
conoce, me conoce, conoce a cada uno, me ama, no me abandona. Sigamos adelante con
esta confianza en el tiempo litúrgico recién iniciado.
Saludos
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española. En particular, al coro "Schola
Gregoriana" de Madrid y a los grupos venidos de Sevilla, Murcia y otros
lugares de España y de Latinoamérica. A ejemplo de san Cromacio, invoquemos al
Señor en medio de nuestras tribulaciones. Muchas gracias.
(A los fieles polacos)
Doy mi bienvenida a los Padres Marianos y a los fieles que dan gracias a Dios
por la beatificación de Estanislao Papczynski. Que el tiempo salvífico de la
espera de Navidad sea para nosotros ocasión para reflexionar sobre nuestra
vida, para la vigilancia evangélica y para la "metanoia" espiritual.
Os encomiendo al Señor en mi oración y de corazón os bendigo para todo el
Adviento.
(En italiano)
Saludo, finalmente, a los jóvenes, a los enfermos y a
los recién casados. Nos estamos preparando para celebrar dentro de
algunos días la solemnidad de la Virgen Inmaculada. Que ella os guíe,
queridos jóvenes, en vuestro camino de adhesión a Cristo. Que para
vosotros, queridos enfermos, sea apoyo en el sufrimiento y suscite en
vosotros esperanza renovada. A vosotros, queridos recién casados, os
guíe a descubrir cada vez más el amor de Cristo.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/es/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071205.html
Voir aussi : https://la.wikisource.org/wiki/Scriptor:Chromatius_Aquileiensis