mardi 9 novembre 2021

Sainte ÉLISABETH de la TRINITÉ (ÉLISABETH CATEZ), vierge religieuse carmélite

 

Sainte Elisabeth de la Trinité

Elisabeth Catez, carmélite française (+ 1906)

Cette berrichonne passera sa vie à Dijon où son père militaire avait été envoyé en garnison. Elle est très vive, passionnée, coléreuse. Elle a sept ans quand meurt son père. C'est un drame pour elle et elle veut se convertir, soutenue par sa mère qui l'aide à lutter contre son caractère difficile. Dans la bonne société dijonnaise, c'est une charmante jeune fille, premier prix de piano, recherchée par les bonnes familles pour l'un de leurs garçons. Mais elle a choisi une autre orientation pour sa vie.

Elle veut vivre 'en oraison continuelle', puisque Dieu est présent en son cœur. Malgré sa mère très possessive, elle peut entrer au Carmel de Dijon 'pour se livrer à la vie des Trois, à l'union à Dieu'. Cinq ans d'union intime avec le Dieu-Trinité qui lui confère paix, joie et gaieté malgré la grave maladie qui l'accable bientôt et l'emportera à 26 ans dans l'amour éternel qu'elle a cherché.


- «Les saints entrent jusqu'au fond dans le mystère de la prière», traduction de l'homélie du Pape François en français.

- Le 4 mars 2016, vers la canonisation de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité, promulgation du décret du pape François.



La joie des carmélites de Dijon (Radio Vatican le 20 juin 2016)

Voir aussi: Le Carmel en France et le site Elisabeth de la Trinité.

Comme le 9 nov, date de sa naissance au ciel, est déjà une fête (Dédicace St Jean de Latran), l'ordre du Carmel a déplacé la fête au 8 nov.

Dès l'enfance, elle s'attacha du fond du cœur à rechercher et à contempler la sainte Trinité et, affligée, encore jeune, de multiples douleurs, elle parvint, comme elle l'avait souhaité, "à l'amour, à la lumière, à la vie".

Martyrologe romain

Pacifiez mon âme, a-t-elle écrit, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là toute entière, toute éveillée en foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice.

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/71/Sainte-Elisabeth-de-la-Trinite.html


2016-10-16 11:27:00

Elisabeth de la Trinité, une spirituelle pour notre temps

Publié le 14 octobre 2016 par Christophe Herinckx - Modifié le 18 mars 2020 -  9 minutes

Ce dimanche 16 octobre, le pape François canonisera sept bienheureux. Parmi eux, la religieuse carmélite française Elisabeth de la Trinité, qui a laissé un héritage spirituel majeur pour l’Eglise, et pour notre temps. Une Belge de Malmedy, Marie-Paul Stevens, a été guérie miraculeusement par l’intercession de la future sainte.

Elisabeth de la Trinité, née Elisabeth Catez en 1880, ne vécut que cinq années au carmel de Dijon. A l’image de sa presque exacte contemporaine Thérèse de Lisieux, elle aussi carmélite, Elisabeth, tout en étant profondément incarnée, a découvert et vécu, au cours de sa courte existence, une intimité exceptionnelle avec Dieu. Intimité exceptionnelle, mais néanmoins accessible à toutes et tous, et très actuelle.

Connue pour sa prière « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore », soeur Elisabeth de la Trinité, décédée en 1906, à l’âge de vingt-six ans, a été béatifiée par le saint pape Jean-Paul II  en 1984. Chantre de la miséricorde de Dieu, Elisabeth n’a cessé de dire et d’écrire combien nous sommes aimés d’un Dieu proche, à la tendresse toute maternelle. La sainte a développé toute sa spiritualité sur ce que l’Eglise appelle l »inhabitation de la Trinité« : la foi et l’expérience selon laquelle Dieu, Trinité, habite au fond de notre être. Une expérience décrite notamment, il y a cinq siècles, par une autre sainte carmélite: Thérèse d’Avila.

Née en 1880, Elisabeth grandit à Dijon avec sa sœur Marguerite. A l’âge de 7 ans, son père meurt subitement dans ses bras. Elisabeth est une enfant tout feu tout flamme, mais  montre de réelles dispositions à la prière. De caractère affirmé, elle peut tout aussi bien se montrer colérique, un penchant contre lequel elle décide de lutter résolument à partir de sa première communion. Dès lors, son désir de devenir religieuse ne cesse de se renforcer. Sa première communion marque un tournant dans sa vie, puisque c’est ce jour-là que la supérieure du Carmel, Mère Marie de Jésus, lui offre une image expliquant le sens de son prénom.

En hébreu, « Elisabeth » signifie « Maison de Dieu« . De là va naître toute sa spiritualité. Progressivement, la jeune fille prend conscience que la Trinité habite en elle et en chaque être humain. Parallèlement, elle suit l’itinéraire d’une jeune fille de son âge, coquette et talentueuse au piano, au point d’obtenir le premier prix du conservatoire à 13 ans. Malgré une vie mondaine agréable, Elisabeth se sent attirée par le Carmel et s’engage à vivre toujours plus unie au Christ.

La vocation pour Dieu, le Carmel

Entrer au Carmel est un vrai désir chez Elisabeth, un désir qui a eu le temps de mûrir et de s’affermir du fait de l’opposition de sa mère qui souhaite la marier. Lorsqu’elle a 19 ans, Elisabeth obtient le consentement de sa mère qui l’autorise à entrer au Carmel lorsqu’elle aura 21 ans, âge de la majorité.

Pendant ce temps de préparation à l’entrée au Carmel, elle connaît « des moments d’extases sublimes où le Maître a daigné [l]’élever si souvent« . Puis, la foi d’Elisabeth est mise à l’épreuve, car après avoir connu de grands élans mystiques, elle se dit « insensible comme une bûche« . Les signes sensibles diminuant, elle doit poser des actes de foi pure, comme l’ont fait avant elle tous les grands mystiques.

Entrée au noviciat le 2 août 1901, Elisabeth reçoit beaucoup de grâces spirituelles pendant quatre mois, mais après sa prise d’habit en décembre, les doutes l’assaillent, elle semble perdue. Ce sont ses lectures de saint Jean de la Croix, sainte Catherine de Sienne et de la petite Thérèse qui vont alors l’accompagner et modeler progressivement sa spiritualité. Cette nuit de la foi et les doutes très forts qui l’accablent seront dissipés au cours de l’oraison, la veille de sa profession perpétuelle: « En la nuit qui précéda le grand jour, tandis que j’étais au chœur dans l’attente de l’Epoux, j’ai compris que mon ciel commençait sur la terre, le ciel dans la foi, avec la souffrance et l’immolation pour Celui que j’aime. »

L’inhabitation de la Trinité

« Même au milieu du monde, on peut L’écouter dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à Lui. C’est là, tout au fond dans le ciel de mon âme que j’aime Le trouver, puisqu’Il ne me quitte jamais« , écrit Elisabeth.

Les lettres et les écrits d’Elisabeth permettent de comprendre sa spiritualité. A sa mère, elle écrit: « Pense que ton âme, c’est le temple de Dieu, à tout instant du jour et de la nuit, les trois personnes demeurent en toi. » Pour elle, c’est « la maison paternelle dont nous ne devons jamais sortir« . A ses amies, elle décrit la vie religieuse: »La vie d’une carmélite, c’est une communion à Dieu du matin au soir et du soir au matin. S’Il ne remplissait pas nos cellules et nos cloîtres, comme ce serait vide! Mais à travers tout nous Le voyons, car nous Le portons en nous et notre vie est un ciel anticipé. »

Le silence est une dimension fondamentale pour Elisabeth, car c’est la condition pour écouter. « Ce n’est pas une séparation matérielle des choses extérieures, mais une solitude de l’esprit, un dégagement de tout ce qui n’est pas Dieu« , dit-elle. Faire taire le bruit et être « seule avec le Seul« .

Le partage de ses découvertes spirituelles

Elisabeth livre également une série de conseils pratiques et accessibles, témoignant d’une grande confiance en la miséricorde divine. « Rappelle-toi qu’un abîme appelle un autre abîme et que l’abîme de ta misère attire l’abîme de sa miséricorde« , écrit-elle dans sa lettre 198.

Enfin, Elisabeth veille toujours à accompagner chacun avec délicatesse et de manière personnelle. Dans sa lettre 93, elle se veut rassurante: « Ne te trouble pas quand tu es prise comme maintenant et que tu ne peux faire tous tes exercices: on peut prier le bon Dieu en agissant, il suffit de penser à Lui. Alors tout devient doux et facile, puisque l’on n’est pas seul à agir et que Jésus est là. »

L’offrande de sa maladie

Pendant le Carême 1906, Sœur Elisabeth de la Trinité est atteinte de la maladie d’Addison qui progresse rapidement. Tombée en syncope le dimanche des Rameaux, elle connaît une rémission à partir du Samedi saint. « Je m’affaiblis de jour en jour et je sens que le Maître ne tardera plus beaucoup à venir me chercher. Je goûte, j’expérimente des joies inconnues: les joies de la douleur… Avant de mourir, je rêve d’être transformée en Jésus crucifié« .

Après neuf jours d’agonie, Elisabeth meurt le 9 novembre 1906, dans son carmel de Dijon.

Un miracle en Belgique

A l’âge de 39 ans, Marie-Paul Stevens contracte une grave maladie, le syndrome Gougerot-Sjogren, qui ne lui laisse aucun espoir de guérison. Une paralysie des membres inférieurs va l’empêcher de poursuivre son métier d’enseignante de religion.

Admiratrice d’Elisabeth de la Trinité depuis sa jeunesse, Marie-Paul Stevens veut, avant de mourir, se rendre là où vécut la religieuse. C’est là que sa guérison va se produire, de manière fulgurante. » L’inattendu, bouleversant, d’un coup j’ai senti que toute la douleur, tout ce qui ne fonctionnait plus, s’en est allé, comme un poids de plomb, de mes épaules vers la terre, et j’ai été délivrée. Je me regardais stupéfaite, et je ne comprenais pas« , racontera plus tard Marie-Paul.

Cette guérison a été observée par des témoins et son médecin, le docteur Michel Scheuren, et a ensuite été examinée à Rome par la Congrégation pour la cause des Saints, dans le cadre du procès en canonisation d’Elisabeth de la Trinité. La congrégation a reconnu le caractère miraculeux de cette guérison,et soumis cet avis au pape, qui l’a officiellement reconnu en tant que tel.

S’exprimant sur ce miracle en mars dernier, l’évêque de Liège, Jean-Pierre Delville, a insisté sur deux éléments: « Il fallait prouver deux choses: primo que la guérison était bel et bien inexplicable et continue, médicalement parlant, et que la bénéficiaire avait vraiment une dévotion et une confiance dans cette Elisabeth de la Trinité. »

La reconnaissance officielle de ce miracle, attribué à Elisabeth de la Trinité, par l’Eglise catholique, a contribué à sa canonisation ce dimanche 16 octobre.

Six autres bienheureux seront proclamés saints par le pape: Salomon Leclercq, Frère des écoles chrétiennes exécuté par les forces révolutionnaires françaises en 1792; l’évêque espagnol Manuel González García; les prêtres italiens Lodovico Pavoni et Alfonso Maria Fusco; le jeune Mexicain José Sánchez del Río (1913-1928), martyr de la guerre des Cristeros, et enfin, le prêtre argentin Jose Gabriel del Rosario Brochero (1840-1914). En canonisant le « curé Brochero », toujours très populaire en Argentine, le pape François canonisera le premier saint originaire de son pays.

Source: Hélène de Vilpian, Radio Vatican, rtbf.be.

SOURCE : https://www.cathobel.be/2016/10/elisabeth-de-trinite-spirituelle-temps/

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore

Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre Cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous-même », d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.

Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je vous vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière ; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

Sainte Élisabeth de la Trinité, 1904

« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait »

Soyez saints, parce que je suis saint (Lv 19, 1). Quel est donc celui qui peut donner un tel commandement ? Il a révélé lui-même son nom, ce nom qui lui est propre, que lui seul peut porter : Je suis, dit-il à Moïse, celui qui suis (Ex 3, 14), le seul vivant, le principe de tous les autres êtres. En lui, dit l’Apôtre, nous avons le mouvement, l’être et la vie (Ac 17, 28) ; Soyez saints, parce que je suis saint ! C’est bien, il me semble, la même volonté qui s’exprime qu’au jour de la création alors que Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1, 26). C’est toujours le désir du Créateur de s’identifier, de s’associer sa créature ! Saint Pierre dit que nous avons été faits participants de la nature divine (2 P 1, 4) ; saint Paul recommande que nous conservions ce commencement de son Être qu’il nous a donné (cf. Ep 1, 14 ; Col 1, 18) ; et le disciple de l’amour nous dit : Dès maintenant nous sommes enfants de Dieu ; et on n’a pas encore vu ce que nous serons. Nous savons que lorsqu’il se montrera, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque a cette espérance en lui se sanctifie comme lui-même est saint (1 Jn 3, 2-3). Être saint comme Dieu est saint, telle est, semble-t-il, la mesure des enfants de son amour ! Le Maître n’a-t-il pas dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » ?

Ste Élisabeth de la Trinité

Élisabeth de la Trinité († 1906) était une carmélite de Dijon. Sa doctrine est centrée sur l’habitation de Dieu dans la personne humaine. Elle a été canonisée le 16 octobre 2016. / Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1991, p. 170.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-14-juin/meditation-de-ce-jour-1/

C’est lui qui nous a choisis

Sainte Élisabeth de la Trinité écrit à l’une de ses amies en dehors du carmel.

Il m’a aimé, il s’est livré pour moi (Ga 2, 20). Il me semble que toute la doctrine de l’amour, celui qui est vrai et fort, est renfermée en ces quelques mots. Notre Seigneur aux jours de sa vie mortelle disait : « Parce que j’aime mon Père, je fais toujours ce qui lui plaît » (Jn 14, 31), « aussi, ajoute-t-il, il ne m’a point laissé seul, il est toujours avec moi » (Jn 8, 29). Nous aussi, par tous nos actes disons-lui notre amour en faisant toujours ce qui lui plaît, et il ne nous laissera pas seules, mais il demeurera au centre de notre âme pour être lui-même notre fidélité : par nous-mêmes nous ne sommes que néant et péché, mais lui, il est le seul Saint, et il habite en nous afin de nous sauver, de nous purifier, de nous transformer en lui.

Je ne vous parle pas de mon bonheur malgré la joie que j’aurais de vous voir un jour le partager, car je ne veux pas influencer votre chère petite âme, et puis du reste notre vocation est si belle, si divine, Dieu seul peut la donner : « Ce n’est pas nous qui l’avons choisi, mais c’est lui qui nous a choisies. » Ce que je lui demande, c’est de vous faire toujours plus sienne.

Ste Élisabeth de la Trinité

Élisabeth de la Trinité († 1906) était une carmélite de Dijon. Sa doctrine est centrée sur l’habitation de Dieu dans la personne humaine. Elle a été canonisée le 16 octobre 2016. / Œuvres complètes, Paris, Cerf, 1991, p. 637-638.

SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-20-mai/meditation-de-ce-jour-1/

«Les saints entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière»

Le Pape François a présidé, ce dimanche 16 octobre 2016 place Saint-Pierre, la messe de canonisation de sept bienheureux, dont deux Français, Salomon Leclercq, des Frères des écoles chrétiennes, martyr, et Elisabeth de la Trinité, carmélite originaire de Dijon, en France. Dans son homélie, le Saint-Père a insisté sur la force de la prière. «Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux» a affirmé le Pape soulignant que «ces sept témoins qui ont été canonisés aujourd’hui, ont combattu la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière».

Traduction de l'homélie du Pape François en français

Messe des canonisations

Dimanche 16 octobre 2016

Homélie du Saint-Père

Au début de la célébration d’aujourd’hui, nous avons adressé au Seigneur cette prière : « Crée en nous un cœur généreux et fidèle afin que nous puissions toujours te servir avec loyauté et pureté de cœur » (Oraison de la collecte)

Nous tout seuls, nous ne sommes pas capables de nous former un tel cœur, Dieu seul peut le faire, et pour cela nous le demandons dans la prière, nous l’invoquons de Lui comme un don, comme sa “création”. De cette manière nous sommes introduits dans le thème de la prière, qui est au centre des lectures bibliques de ce dimanche et qui nous interpelle nous aussi, nous qui sommes rassemblés pour la canonisation de nouveaux Saints et Saintes. Ils ont atteint le but, ils ont eu un cœur généreux et fidèle, grâce à la prière : ils ont prié avec toutes leurs forces, ils ont lutté, et ils ont vaincu.

Prier, donc. Comme Moïse, qui a été surtout un homme de Dieu, un homme de prière. Nous le voyons aujourd’hui dans l’épisode de la bataille contre Amalec, debout sur la colline avec les mains levées ; mais à chaque fois, à cause du poids, les mains retombaient, et dans ces moments le peuple avait le dessous ; alors Aaron et Hour firent asseoir Moïse sur une pierre et ils soutenaient ses mains levées, jusqu’à la victoire finale.

Voilà le style de vie spirituelle que nous demande l’Église : non pour gagner la guerre, mais pour gagner la paix !

Dans l’épisode de Moïse, il y a un message important : l’engagement de la prière demande de nous soutenir l’un l’autre. La fatigue est inévitable, parfois nous n’en pouvons plus, mais avec le soutien des frères, notre prière peut aller de l’avant, jusqu’à ce que le Seigneur porte son œuvre à son terme.

Saint Paul, écrivant à son disciple et collaborateur Timothée, lui recommande de demeurer ferme dans ce qu’il a appris et dans ce en quoi il croit fermement (cf. 2 Tm 3, 14). Toutefois, Timothée lui aussi ne pouvait pas y arriver tout seul : la “bataille” de la persévérance ne se remporte pas sans la prière. Mais pas une prière sporadique, en dents de scie, mais faite comme Jésus l’enseigne dans l’Évangile d’aujourd’hui : « toujours prier, sans se décourager » (Lc 18, 1). C’est la manière d’agir chrétienne : être fermes dans la prière pour rester fermes dans la foi et dans le témoignage. Et voici de nouveau une voix au dedans de nous : “Mais Seigneur, comment est-il possible de ne pas se décourager ? Nous sommes des êtres humains… Moïse aussi s’est découragé ! …”. C’est vrai, chacun de nous se décourage. Mais nous ne sommes pas seuls, nous faisons partie d’un Corps ! Nous sommes membres du Corps du Christ, l’Église, dont les mains sont levées jour et nuit vers le ciel grâce à la présence du Christ ressuscité et de son Saint Esprit. Et seulement dans l’Église et grâce à la prière de l’Église, nous pouvons rester fermes dans la foi et dans le témoignage.

Nous avons écouté la promesse de Jésus dans l’Évangile : Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit (cfr Lc 18, 7). C’est le mystère de la prière : crier, ne pas se décourager, et si tu te décourages, demander de l’aide pour tenir les mains levées. C’est la prière que Jésus nous a révélée et nous a donnée dans l’Esprit Saint. Prier ce n’est pas se réfugier dans un monde idéal, ce n’est pas s’évader dans une fausse quiétude égoïste. Au contraire, prier c’est lutter, c’est aussi laisser l’Esprit Saint prier en nous. C’est l’Esprit Saint qui nous enseigne à prier, qui nous guide dans la prière, qui nous fait prier comme des enfants.

Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux. Ainsi ces sept témoins qui ont été canonisés aujourd’hui, ont combattu la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière. C’est pourquoi ils sont restés fermes dans la foi, avec le cœur généreux et fidèle. Que par leur exemple et leur intercession, Dieu nous accorde à nous aussi d’être des hommes et des femmes de prière ; de crier jour et nuit vers Dieu sans nous décourager ; de laisser l’Esprit Saint prier en nous, et de prier en nous soutenant les uns les autres pour rester les mains levées, jusqu’à ce que vainque la Divine Miséricorde.  

SOURCE : http://www.archivioradiovaticana.va/storico/2016/10/16/%C2%ABles_saints_entrent_jusqu%E2%80%99au_fond_dans_le_myst%C3%A8re_de_la_pri%C3%A8re%C2%BB/fr-1265599

Elisabeth de la Trinité : « j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel c’est Dieu, et Dieu c’est mon âme »

Canonisée par le pape François, le 16 octobre 2016, Elisabeth de la Trinité a, très tôt, eu un désir profond de radicalité en voulant entrer au Carmel ; « ce n’est pas tout d’entendre cette parole, il faut encore la garder » disait-elle. 

Un désir de vocation dès l’âge de 11 ans

Née à Avord, près de Bourges, en 1880, où son père est en garnison, Elisabeth Catez arrive à Dijon en 1882. C’est une enfant pleine de vie, coléreuse même, énergique et délicieuse. Petite fille, très tôt elle connaît la souffrance : son grand-père meurt quand elle a 7 ans, et quelques mois plus tard survient la mort de son père. Sa vie est celle de toutes les jeunes filles bourgeoises de son temps. De caractère vif, enthousiaste, elle montre beaucoup de sensibilité.

A 11 ans, elle a décidé de se faire religieuse. Sa mère s’oppose à cette vocation si précoce et lui demande d’attendre sa majorité pour entrer au Carmel. « Qu’importe, écrit Elisabeth dans son journal, je puis être carmélite en-dedans. »

Élisabeth excelle au piano. Elle méritera très jeune, à treize ans, le premier prix de piano au Conservatoire de Dijon. Son âme vibrante et poétique s’exprimait dans sa musique.

Le jour même de sa première communion, Madame Catez avait conduit sa fille, en « communiante », faire une visite au Carmel. La supérieure révèle à cette enfant le sens de son nom : « Maison de Dieu » ce qui émerveille Élisabeth.

A quatorze ans un jour après avoir reçu le corps du Christ, Elisabeth se sent irrésistiblement poussée à lui vouer toute sa vie et elle prononce un vœu de virginité perpétuelle. Un peu plus tard, son projet de vie religieuse se précisera.

A l’âge adulte, elle se questionne sur elle-même : « Sans orgueil je crois que l’ensemble de ma personne n’est pas déplaisant. Je suis brune et, dit-on, assez grande pour mon âge. J’ai des yeux noirs pétillants, mes épais sourcils me donnent un air sévère. Le reste de ma personne est insignifiant. Je dirai que j’ai un assez bon caractère. Je suis gaie et, je dois l’avouer, un peu étourdie. J’ai bon coeur. Je suis de nature coquette. ‘Il faut l’être un peu’, dit-on. Je ne suis pas paresseuse. Je sais que le travail rend heureux. Sans être un modèle de patience, je sais généralement me contenir. Je n’ai pas de rancune. J’ai mes défauts, hélas peu de qualités !… J’espère en acquérir ! »

Les années qui restent avant l’entrée au Carmel (1901) sont pour elle des années de mûrissement intense, et son église tient une grande place : les paroissiens sont frappés par son exactitude, son maintien et la grâce qui émane de cette jeune fille discrète et fidèle. Elle donne beaucoup d’elle-même aux activités paroissiales : retraite pour jeunes filles, choeur de chant, préparation à la première communion de certains enfants, visite à leurs familles, patronage destiné à rassembler des jeunes sans occupation. Elle bénéficie d’une direction spirituelle avisée.

Le 2 août 1901, elle entre enfin au Carmel

« Nous allons communier à la Messe de 8 heures et, après cela, quand Il sera dans mon coeur, maman me conduira à la porte de clôture ! J’aime ma mère comme jamais je ne l’ai aimée, et au moment de consommer le sacrifice qui va me séparer de ces deux créatures chéries qu’il m’a choisies si bonnes, si vous saviez quelle paix inonde mon âme ! Ce n’est déjà plus la terre, je sens que je suis toute sienne, que je ne garde rien, je me jette en ses bras comme un petit enfant. »

Elle gardera au Carmel le prénom de son baptême. Sa vie de carmélite à Dijon ne durera que cinq années. Tout en raccommodant humblement les robes de la communauté, Elisabeth étudie saint Paul. Elle y découvre les mots « être louange de gloire » qui seront l’expression de toute sa spiritualité. Elle écrit beaucoup, à sa famille, à ses amis, et tient un journal spirituel. L’écoute de la Parole de Dieu la conduit au silence intérieur : « Ce n’est pas tout d’entendre cette Parole, il faut encore la garder ».

La maladie d’Addison emporte prématurément Elisabeth en 1906, après de grandes souffrances.

Elle a été béatifiée par le pape Jean-Paul Il le 25 novembre 1984. Ce dernier confiera à son propos : « l’une des filles de France qui avait la plus grande influence sur ma vie ».

Une forte influence spirituelle

À la mort d’Élisabeth de la Trinité, la supérieure du Carmel de Dijon décide de publier une petite biographie posthume de 14 pages et diffusée aux différents carmels. Cette circulaire est très vite épuisée, et Mère Germaine décide alors de publier un livre sur Élisabeth de la Trinité, intitulé « Souvenirs », qui est publié en 1909 à 1 500 exemplaires. Le succès du livre conduit à sa réimpression, 25 000 exemplaires sont vendus en 1919, puis 80 000 exemplaires en 1935 et plus de 100 000 exemplaires en 1956.

Le dominicain Marie-Michel Philipon décide de faire sa thèse de théologie sur la conception de l’ « habitation de la Trinité » dans les écrits d’Élisabeth de la Trinité dès 1933. L’étude de Marie-Michel Philipon contribue à confirmer l’analyse de Mgr Charles-Paul Sagot du Vauroux, évêque d’Agen, qui affirme que « le plus remarquable dans la vie de sœur Élisabeth de la Trinité, c’est l’exacte conformité de ses vues, de ses attraits, de sa vie intérieure, de ses paroles, avec les principes les plus sûrs de la théologie mystique « .

La prière Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, et la publication du livre de Marie-Michel Philipon, qui connait quinze éditions en français et est traduit en neuf langues, contribuent à accréditer et répandre la richesse mystique d’Élisabeth de la Trinité.

Le théologien Hans Urs Von Balthasar, proche de Benoît XVI, écrit un livre sur la théologie d’Élisabeth de la Trinité affirmant que « la structure de son univers spirituel, le contenu et le style de sa pensée théologique, sont d’une densité, d’une consistance sans défaut ».

La prière à la Sainte Trinité : un résumé de son message spirituel

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore (21 novembre 1904)

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice.

Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre Cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous même », d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.

Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

Ô Feu consumant, Esprit d’amour, « survenez en moi » afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, « couvrez-la de votre ombre », ne voyez en elle que le « Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances ».

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.

Quelques citations

« Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la terre puisque le Ciel c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu »

« Ah, je voudrais pouvoir dire à toutes les âmes quelles sources de force, de paix et aussi de bonheur elles trouveraient si elles consentaient à vivre en cette intimité »

« Lorsque le poids du corps se fait sentir et fatigue votre âme, ne vous découragez pas, mais allez par la foi et l’amour à Celui qui a dit Venez à moi et je vous soulagerai. Pour ce qui regarde le moral ne vous laissez pas abattre par la pensée de vos misères. Le grand saint Paul a dit Où le péché abonde, la grâce surabonde ».

SOURCE : https://radionotredame.net/2017/vie-de-leglise/la-bienheureuse-elisabeth-de-la-trinite-va-etre-canonisee-43305/

Quel est le message d’Élisabeth de la Trinité ?

Depuis le 16 octobre 2016, nous avons une nouvelle sainte, une jeune carmélite du Carmel de Dijon, à qui nous devons une très belle prière à la Trinité. Mais quel est son message ? La réponse de Didier-Marie Golay, carme. Une émission de radio Notre Dame avec Sophie de Villeneuve.

Propos recueillis par Sophie de Villeneuve, 

le 24/11/2016 à 10:07 

Modifié le 24/11/2016 à 10:26

C'est d'abord le message de la présence de la Trinité en nous. C'est un message qu'elle a élaboré peu à peu. Elle a d'abord été séduite par le Christ, et par le Christ de l'eucharistie. Dans un de ses poèmes, elle parle du bien-aimé de l'eucharistie, et ce bien-aimé va l'inviter à plonger dans ce qu'elle appellera dans une de ses lettres le beau silence du dedans. Peu à peu, elle découvre que l'on est habité par la Trinité sainte. Lorsque sa nièce, Zabette, sera baptisée, elle écrira à sa sœur et à sa mère : « J'aimerais savoir l'heure du baptême pour m'unir à l'instant où la Trinité sainte viendra faire sa demeure dans ma petite nièce. »

Fait-elle bien la différence, au sujet de cette Trinité que nous avons bien du mal à comprendre, entre le Père, le Christ Jésus et l'Esprit saint ?

D.-M. G. : Oui, elle fait bien la différence et si vous lisez sa prière à la Trinité, Ô mon Dieu Trinité que j'adore, vous verrez qu'elle commence par l'humanité de Jésus : "Ô mon bien-aimé crucifié par amour". Ensuite ce bien-aimé devient le Verbe, qui dans l'Esprit saint passe au Père. Élisabeth a bien la notion des trois personnes de la Trinité, elle veut qu'on soit entraîné dans cet amour qui entraîne les trois personnes. Elle passe de l'une à l'autre très facilement. Pour elle, il y a un être qui est l'amour et qui veut vivre en communion avec nous.

Quand on lit ses écrits, on sent un discours d'amoureuse auquel on est peu habitué...

D.-M. G. : C'est vrai, elle a écrit un texte magnifique qu'elle a intitulé Être épouse, au moment oùsa sœur se mariait, dans lequel elle vibre très fort au titre d'épouse du Christ.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

D.-M. G. : Cela veut dire qu'il y a entre elle et le Christ une union sponsale. Elle veut être son épouse pour lui être conforme. Quand elle sera malade, atteinte de la maladie d'Addison qui la fait mourir de faim et de soif, elle dira que c'est une maladie qui la conforme à Jésus crucifié, non pas dans la souffrance, mais pour travailler avec lui au salut des âmes

.Peut-on voir des concordances avec Thérèse de Lisieux ?

D.-M. G. : Les deux jeunes filles ont vécu quasiment à la même époque, Élisabeth étant née sept ans après Thérèse et morte neuf ans après elle. Elles vivent au Carmel dans les mêmes conditions, si ce n'est que le Carmel de Dijon était vraisemblablement plus pauvre encore que celui de Lisieux. Mais la manière dont elles vont donner leur message est différente. Élisabeth sera une première lectrice de Thérèse, de la première version de l'Histoire d'une âme. Mais quand elle lit ce texte, elle est déjà formée spirituellement, et elle puise chez elle des expressions, elle la donne en exemple, mais on ne peut pas dire que Thérèse a informé le message d’Élisabeth. Je dirais que Thérèse est une tête chercheuse, elle se pose des questions, elle va sans cesse chercher dans les Écritures des réponses à ses questions. Élisabeth est plus contemplative, c'est une femme intérieure qui laisse tomber en elle la Parole et les perspectives que l'Écriture lui ouvre.

Elle connaissait bien les Écritures ?

D.-M. G. : Elle les connaissait parfaitement. La facilité avec laquelle elle cite les Écritures est étonnante. Très souvent elle ne met même pas de guillemets, tellement elle est habitée par la Parole. Elle allait à la messe, donc elle entendait les Écritures. Au Carmel elle avait son Manuel du chrétien, qu'on lisait une demi-heure chaque jour. Elle a été nourrie par les Évangiles et par saint Paul, et comme elle avait une excellente mémoire, l'Écriture a pénétré en elle comme dans un terrain béni. Et elle écrira des textes magnifiques. Une de ses lettres à sa sœur Guitte est un enchevêtrement de citations de saint Paul pour dire à sa sœur que ce qu'elle vit au Carmel, sa sœur comme épouse et mère de deux enfants peut le vivre en plein monde. Elle n'est pas une bonne sœur encapuchonnée, elle est un être vibrant d'amour qui communique à ses amis cette vibration, leur disant que ce qu'elle vit en plein cloître, ils peuvent le vivre au cœur du monde.

Elle est atteinte de la terrible maladie d'Addison qui touche les glandes surrénales, qu'on ne savait pas soigner à l'époque, et voilà encore une jeune sainte qui va mourir dans des souffrances indescriptibles. Cette maladie avait-elle un lien avec l'intensité de sa vie mystique ?

D.-M. G. : Elle continue dans la maladie à vivre sa vie mystique avec cette parole de saint Paul : "J'achève dans mon corps ce qui manque aux souffrances du Christ pour son corps qui est l’Église". Ce qui donnera sens pour elle à ses souffrances. Cette souffrance la conforme au Christ crucifié. Elle ne demande pas la souffrance pour la souffrance, mais elle accueille cette souffrance parce qu'elle la rend conforme à son Seigneur crucifié. Son moteur, c'est l'amour. L'amour de Jésus, l'amour du salut des âmes. Ses lettres sont d'une grande actualité car elles ont été écrites pour des amis dans le monde, pour des prêtres... je recommande d'ailleurs aux prêtres d'aujourd'hui la lecture de ses lettres à ses amis prêtres, car elles sont très nourrissantes pour la vie sacerdotale. Celles qu'elle écrit à sa sœur nourriront des femmes mariées avec des enfants... Elles montrent comment, dans la vie ordinaire, on peut être présent à la Trinité qui nous habite.

Elle était tout de même très jeune pour écrire tout cela... Elle devait avoir une maturité qui s'est imposée très rapidement..

.D.-M. G. : Je crois que la maturité est venue très vite, quand son père est mort dans ses bras d'une crise cardiaque alors qu'elle n'avait que huit ans. A quatorze ans, elle entend dans son cœur le mot Carmel, et plus rien ne l'en détournera. C'est quelqu'un qui a su se prendre en main pour se donner au Christ.

< Trois regards d’écrivains sur Élisabeth de la Trinité

SOURCE : https://croire.la-croix.com/Definitions/Figures-spirituelles/Sainte-Elisabeth-de-la-Trinite/Quel-est-le-message-d-Elisabeth-de-la-Trinite


Élisabeth de la Trinité « À la lumière de l’éternité ». Aldino Cazzago

Si Emmanuel Kant avait été sur la place Saint-Pierre le dimanche 16 octobre 2016, il n’aurait pas été très heureux. Car devant des milliers de personnes, le pape François a proclamé sainte la bienheureuse Élisabeth Catez, moniale carmélite française morte à Dijon le 9 novembre 1906, à peine âgée de 26 ans, et connue surtout sous le nom d’Élisabeth « de la Trinité ». Le philosophe de Königsberg aurait pu voir dans cette canonisation un modeste démenti, mais démenti lourd de sens, de sa célèbre déclaration sur l’inutilité pratique du dogme chrétien de la Trinité. Selon lui,

du dogme de la trinité, pris à la lettre, on ne peut absolument rien faire pour le pratique, quand bien même on croirait la comprendre, mais encore moins si l’on s’aperçoit qu’il dépasse véritablement tous nos concepts.

Puis il poursuivait :

Si nous avons à honorer dans la divinité trois ou dix personnes, le novice l’admettra aussi facilement sur parole, parce qu’il n’a véritablement aucun concept d’un Dieu en plusieurs personnes (hypostases), mais encore plus parce que de cette diversité il ne peut tirer à vrai dire des règles de conduite différentes.

Pour Élisabeth, le dogme de la Trinité sur lequel elle a construit sa vie ne fut pas l’une des nombreuses vérités abstraites apprises au catéchisme, et qui finissent par glisser aux marges de notre vie ; il fut, au contraire, le centre mystique, « l’océan » dans lequel elle s’immergea, et d’où elle tira la force et le soutien pour apporter son témoignage, témoignage limité dans le temps mais hautement persuasif, et, pour employer le terme de Kant, pour sa « conduite ».

La vie

Si on la compare à la vie de Thérèse d’Avila – vie longue, pleine de voyages pour fonder des monastères et dotée d’innombrables grâces mystiques – l’existence d’Élisabeth Catez [2] fut beaucoup plus brève, et dépourvue de phénomènes mystiques extraordinaires.

7Orpheline de père à sept ans, un caractère impétueux quand il n’est pas colérique, elle grandit, entourée de l’affection de sa mère et de sa petite sœur. Elle est dotée d’un talent musical : fortement incitée par sa mère, elle étudie le piano au conservatoire de Dijon [3] avec des résultats flatteurs : elle joue également en public en de nombreuses occasions.

Elle rencontre pour la première fois le Carmel à 11 ans, en 1891 : le jour de sa première communion, elle se rend au monastère, qui se trouve à deux cents mètres à peine de chez elle, et entend la mère prieure lui dire que son nom « Élisabeth » signifie « la maison de Dieu [4] ». En 1897, à 17 ans, elle décide de révéler le désir qu’elle cultive depuis trois ans au plus profond de son cœur : entrer au Carmel de Dijon. Elle obtient pour toute réponse un refus catégorique. Même si, deux ans plus tard, l’opposition de sa mère se mitige sensiblement, elle ne peut franchir le seuil du monastère qu’en août 1901, alors qu’elle vient juste, quelques jours plus tôt, d’avoir 21 ans, le 18 juillet. Elle peut à présent accomplir finalement le voyage, fort court, qui l’entraînera à « [m’] enfoncer dans la profondeur du Mystère » de la Trinité (Lettres 158, p. 468).

À partir du printemps 1905, de violentes douleurs à l’estomac se manifestent, ainsi qu’une fatigue continuelle, inexplicable. Ce n’est qu’en mars de l’année suivante que l’on comprendra qu’il s’agit du mal d’Addison, incurable à l’époque [5]. Les huit derniers mois de sa vie, Élisabeth les passe à l’infirmerie du monastère, ne s’alimentant qu’avec un peu de lait.

S’il est vrai que les vertus théologales et cardinales peuvent devenir quasiment une seconde nature en nous, nous ne pouvons, toutefois, annuler la première. Après l’une de ces nuits si nombreuses où la douleur s’est faite particulièrement lancinante, au médecin non croyant qui la soigne, Élisabeth fait cette confidence :

J’ai tellement souffert cette nuit que j’étais tentée de me jeter par la fenêtre ; mais je me suis dit : ce n’est pas ainsi qu’une Carmélite doit souffrir [6] 12À la mère supérieure qui est en train de sortir de l’infirmerie, Élisabeth demande si cela ne la préoccupe pas de la laisser toute seule dans sa chambre. La voyant surprise devant cette question, elle ajoute :

Je souffre tant que je comprends maintenant le suicide. Mais soyez tranquille : Dieu est là, et il me garde [7].

Icône de la vie chrétienne

Que peut donc enseigner aux chrétiens d’aujourd’hui une carmélite cloîtrée, morte il y a plus d’un siècle ? Les hommes et l’Église de nos jours ne vivent-ils pas des situations, sensibilités anthropologiques, des problématiques sociales et religieuses, totalement inconnues il y a cent ans ? Certes, nier qu’il existe une différence radicale entre ces deux contextes historiques et religieux relèverait de la myopie. Mais une fois cette diversité constatée, nous pensons que l’expérience spirituelle d’Élisabeth, qu’elle raconte elle-même dans ses écrits [8], peut encore nous aider à aller vers ce qui aujourd’hui encore est essentiel pour la foi chrétienne. S’il n’en était pas ainsi, les paroles prononcées par le pape Jean-Paul II le 25 novembre 1984, jour de la béatification d’Élisabeth, seraient dépourvues de fondement :

Nous l’invoquons : disciple de Thérèse de Jésus et de Jean de la Croix : […] qu’elle aide de nombreux hommes et femmes, dans la vie laïque ou consacrée[9], à recevoir et à partager les fruits et les « ondes » de charité infinie qu’elle puisait à la « Fontaine de la Vie ».

C’est une opinion assez répandue que les rapports sociaux d’une religieuse de clôture sont très limités : quelques religieuses d’autres monastères, des frères et des prêtres, et, dans une moindre mesure, quelques laïcs qui fréquentent habituellement l’église du monastère. Élisabeth incarne un démenti de ce lieu commun. Parmi ses cinquante neuf correspondants, on ne compte que six prêtres ou séminaristes, treize religieux, et pas moins de quarante laïcs, dont trente et un en simple relation épistolaire. Il suffit de lire ses nombreuses lettres pour comprendre qu’elle parle à tous, laïcs inclus, de ce que nous pourrions définir l’abc de la vie chrétienne : de Dieu qui, étant pur amour, nous crée pour se donner à nous ; de notre libre réponse à Lui dans la même logique d’amour ; des « Trois [10] », les personnes de la Trinité, qui ici, sur terre, font de notre âme le « ciel » où elles habitent (Lettre 122, p. 408) ; du fait de se reconnaître enfants pour expérimenter leur amour ; des sacrements, avec une référence particulière à l’eucharistie ; de notre amour vers notre prochain, de notre destin éternel, et tout cela appliqué à chaque état, condition et âge de la vie.

Elle peut parler à tous de la même réalité, de la même foi, parce qu’elle a choisi de regarder la vie, le monde et les personnes non de points de vue partiels, mais du point de vue de Dieu, ou, comme elle l’écrira elle-même quelques jours avant de mourir, « à la lumière de l’éternité » (Lettre 333, p. 790, ainsi que Lettres 324 et 340). Une des lettres si nombreuses à sa sœur Marguerite, qui est mère de deux petites filles, contient bon nombre des thèmes cités plus haut. Elle écrit :

Je viens de lire dans saint Paul des choses splendides sur le mystère de l’adoption divine. Naturellement, j’ai pensé à toi, ce serait bien extraordinaire qu’il en fût autrement. Toi qui es mère et qui sais quelles profondeurs d’amour le bon Dieu a mises en ton cœur pour tes enfants, tu peux saisir la grandeur de ce mystère : enfants de Dieu, ma Guite, est-ce que cela ne te fait pas tressaillir ? Écoute parler mon cher saint Paul : « Dieu nous a élus en Lui, avant la création. Il nous a prédestinés à l’adoption des enfants pour faire éclater la gloire de sa grâce [11]», c’est-à-dire qu’en sa toute-puissance Il semble ne pouvoir rien faire de plus grand. […] N’est-ce pas que c’est simple, que c’est consolant ? À travers tout, parmi tes sollicitudes maternelles, tandis que tu es toute aux petits anges, tu peux te retirer en cette solitude pour te livrer à l’Esprit Saint afin qu’Il te transforme en Dieu, qu’Il imprime en ton âme l’Image de la Beauté divine, afin que le Père en se penchant sur toi ne voie plus que son Christ, et qu’Il puisse dire : « Celle-ci est ma fille bien-aimée, en qui j’ai mis toutes mes complaisances [12] ».

Quelques lignes plus loin, elle poursuit :

Si Jésus semble dormir, oh, reposons-nous aussi près de Lui ; soyons bien calmes et silencieuses ; ne le réveillons pas mais attendons dans la foi. Lorsque Sabeth et Odette [les deux nièces] sont dans les bras de leur chère maman, je crois qu’elles s’inquiètent peu s’il fait du soleil ou s’il pleut ; imitons les chères petites, vivons dans les bras du bon Dieu avec la même simplicité (Lettre 239, p. 612-613).

La vie cloîtrée d’Élisabeth a été extrêmement brève : à peine plus de cinq ans. Cela signifie que, dans ce laps de temps, à côté de nouvelles connaissances d’ordre spirituel puisées dans la fréquentation du Nouveau Testament, en particulier de saint Paul [13] elle a approfondi tout particulièrement certains aspects de la vie chrétienne qu’elle vivait quand elle était une jeune française toute simple, bien insérée dans son milieu social.

De la mystique à la morale

La « lumière de l’éternité » a été pour Élisabeth le point de référence sur lequel se fixer pour vivre et penser le mystère même de Dieu, et encore davantage pour « se penser » en Dieu. Pour elle, Dieu n’est pas avant tout un but à atteindre, une récompense à obtenir au terme d’un chemin moral et ascétique long et fatigant. La mystique, entendue comme participation dans le Christ au « mystère de la Trinité [14] », vient avant la morale parce que l’amour infini et parfait que Dieu est, et qu’il donne à chacun de nous, vient avant celui, limité et imparfait, que nous, nous lui offrons. Voilà pourquoi, dans la vie chrétienne, la sainteté ontologique, reçue à travers le baptême au nom de la Trinité, vient avant la sainteté morale. Le premier acte moral demandé au chrétien n’est pas de « faire » quelque chose, mais de prendre toujours davantage conscience de cette primauté, et cette conscience, Élisabeth l’a.

Écrivant au beau-frère de sa sœur, séminariste du diocèse de Dijon, et parlant de « l’étreinte du Dieu tout Amour », elle ajoute :

Monsieur l’Abbé, comprendrons-nous jamais combien nous sommes aimés ? Il me semble que c’est bien là, la science des saints (Lettre 191 p. 527).
Je sens que je mourrai jeune. L’action de Dieu est si forte qu’elle m’use. Je crois que le Ciel viendra bientôt : j’en ai si soif ! Je ne peux plus porter ce poids de grâces [15] !

Élisabeth ne prononce pas ces mots au terme de son bref voyage dans le Carmel, mais le 8 décembre 1901, le jour de sa prise d’habit, quatre mois après son entrée au monastère.

Un jour, l’une des sœurs, parlant de son propre rapport à Dieu, lui dit :

Pour moi, la vertu passe avant tout. Je veux me vaincre moi-même, et ensuite, après avoir exercé les vertus, je parviendrai à l’amour et à l’union.

Élisabeth, après avoir rapporté cette phrase à sœur Marie de la Trinité, ajouta :

Je crois que cette sœur a raison : la vertu doit passer avant tout ; néanmoins, je sens en moi un si grand fond de misères que je ne pourrais pas procéder ainsi. Ce n’est qu’en étant unie à Dieu que je me sens forte et capable de vaincre mes défauts et de pratiquer la vertu…Par le fait d’être unie à Dieu, de combien de choses on se sent délivrés et dans quelle paix cette union vous établit [16]!

 « Rester unie à Dieu » pour Élisabeth est la conséquence ascétique et spirituelle de se savoir habitée, « enveloppée [17]  » par le Dieu Trinité. Sans ce préalable, ces mots que cite une autre religieuse, « Je veux que, en me voyant, on pense à Dieu [18] », sembleraient comme une prétention de type strictement volontariste.

Le centre le plus profond

Cette certitude d’avoir été saisie par le Dieu Trinité, Élisabeth en a conscience bien avant d’entrer au Carmel. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment elle signe la lettre qu’elle envoie, le 1er juillet 1900, à son amie Marguerite Gollot, treize mois avant son entrée au Carmel : « Marie-Élisabeth de la Trinité » (Lettre 28, p. 262).

À moins de deux mois de son entrée au monastère, le 2 août 1901, elle écrit au chanoine Angles cette réflexion :

C’est là, tout au fond, dans le ciel de mon âme, que j’aime le trouver puisqu’Il ne me quitte jamais. « Dieu en moi, moi en Lui », oh ! C’est ma vie ! […]. Vous ai-je jamais dit mon nom au Carmel : « Marie- Élisabeth de la Trinité ». Il me semble que ce nom indique une vocation particulière, n’est-ce pas qu’il est beau ? J’aime tant ce mystère de la Sainte Trinité, c’est un abîme dans lequel je me perds ! … (Lettre 62, p. 312.).

Après avoir reçu la visite de sa sœur Marguerite et de quelques amies précisément le jour de la fête liturgique de la Sainte Trinité, elle écrit à sa sœur :

Oh oui, ma Guite, cette fête des Trois est bien la mienne, pour moi il n’en est pas une semblable. […] je n’avais jamais si bien compris le Mystère et toute la vocation qu’il y a dans mon nom (Lettre 113, p.398).

Une de ses amies, Germaine de Gemeaux, n’avait pu entrer au Carmel du fait de l’opposition de sa mère. Elle aurait voulu elle aussi choisir le nom « de la Trinité ». Élisabeth lui écrit, le 25 août 1903 :

C’est toute la Trinité qui repose en nous, tout ce mystère qui sera notre vision dans le Ciel : que ce soit votre cloître. […] je suis « Élisabeth de la Trinité », c’est-à-dire Élisabeth disparaissant, se perdant, se laissant envahir par les Trois (Lettre 172, p. 492).

Élisabeth ne fait pas dépendre sa vie chrétienne de l’attachement à des formes particulières de dévotion parce que le mystère qui la fait vivre est inscrit dans son nom même, et que celui-ci lui rappelle constamment sa « vocation ». De même qu’est indissoluble le lien avec son propre nom, de même est indissoluble son lien avec Dieu. Ainsi le 19 juin 1902 communique-t-elle à son amie d’enfance Françoise de Sourdon, en un langage qui a gardé toute son actualité :

La vie d’une carmélite c’est une communion à Dieu du matin au soir, et du soir au matin. S’Il ne remplissait pas nos cellules et nos cloîtres, ah ! comme ce serait vide, mais à travers tout [nous] le voyons car nous le portons en nous et notre vie est un Ciel anticipé. Je demande au bon Dieu de t’apprendre tous ces secrets (Lettre 123, p. 409).

Elle est au Carmel depuis moins d’un mois qu’elle écrit déjà à sa sœur Marguerite : au Carmel, « il n’y a que Lui partout. On le vit, on le respire. “C’est pourquoi” on trouve le bon Dieu à la lessive comme à l’oraison » (Lettre 89, p. 360-361).

Le sommet de cette communion dans la Trinité, Élisabeth l’a vécu et confessé, avant tout à Dieu, et puis, heureusement, à nous aussi, dans sa célèbre Prière à la Trinité [19] Le fait que cette prière n’ait été découverte qu’après sa mort [20] nous en fait saisir le caractère absolument intime et réservé. C’est une supplication et c’est une louange qui expriment un besoin et un désir auxquels seule la parole peut donner forme. Nous ne pouvons ici qu’y faire très brièvement allusion.

La prière peut se scander en cinq paragraphes, introduits chacun par l’invocation « Ô ». Le premier s’adresse à Dieu dans son unité : « Ô mon Dieu, Trinité que j’adore » ; le deuxième, le troisième et le quatrième se tournent respectivement vers le Christ, l’Esprit et le Père, saisis dans leur mode spécifique de se rapporter à elle, et, pour elle, de se rapporter à eux : le « Christ aimé » et « crucifié par amour » qu’elle prie afin qu’il devienne une seule chose avec elle, de sorte que sa « vie » (celle d’Élisabeth) devienne un « rayonnement » de la « Vie » du Christ. Lui, « Réparateur » et « Sauveur », est aussi « Verbe éternel » et « Parole » de Dieu. Et elle, docile, veut « passer sa vie » à l’écouter ; à l’Esprit qui est « Feu consumant » et « amour », elle demande de disposer son âme à devenir « comme une incarnation du Verbe » et « une humanité de surcroît » de sorte qu’en elle, « Il (le Verbe) renouvelle tout son Mystère » ; au Père, elle demande de se pencher sur elle, « pauvre petite créature » afin que, couverte de son « ombre », il ne voie en elle que « le Bien-Aimé en qui il a mis toutes ses complaisances ».

Dans le dernier paragraphe, Élisabeth voudrait embrasser, mais en réalité pour se faire à son tour embrasser, les Trois Personnes divines vues à présent dans leur communion : « Ô mes Trois, mon Tout, […], Immensité où je me perds, […]. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en Vous ».

Pour apprécier la valeur théologique de l’itinéraire spirituel d’Élisabeth, à peine esquissé ici à ses débuts, il suffit de lire le Catéchisme de l’Église catholique au n. 259, « Toute la vie chrétienne est communion avec chacune des Personnes divines, sans les séparer en aucune manière », et, au n. 260 : « La fin ultime de l’économie divine tout entière est que toutes les créatures entrent dans l’unité parfaite de la Bienheureuse Trinité. Mais dès à présent, nous sommes appelés à être habités par la Très Sainte Trinité ». Ce n’est donc pas un hasard si la personne qui a écrit matériellement cette partie du catéchisme a décidé de terminer le commentaire de la section consacrée à Dieu comme « père » en citant précisément la première partie de cette prière célèbre d’Élisabeth. Quand, le 21 novembre 1904, au terme des Exercices spirituels de toute la communauté, la jeune moniale carmélite écrivait d’un seul jet – avec une seule, minime, correction – sa prière [21], elle était loin d’imaginer que près d’un siècle plus tard, celle-ci se retrouverait dans le Catéchisme de l’Église Catholique, citée comme une expérience convaincante de foi, et pour le bien de tous les chrétiens.

Conclusion

L’existence chrétienne d’Élisabeth de la Trinité nous lègue en héritage deux enseignements significatifs. Le premier porte sur le lien entre dogmatique et vie spirituelle, que le Catéchisme de l’Église catholique au n. 89 explique ainsi : « Il y a entre les dogmes et notre vie spirituelle un lien organique. Les dogmes sont des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et notre cœur seront ouverts, prêts à accueillir la lumière des dogmes de la foi ». Pour bon nombre de chrétiens, les vérités de la foi, et en particulier le dogme de la Trinité, sont incompréhensibles et, de ce fait, inutiles, ou simples reliques des temps passés. Le résultat est une vie chrétienne (?) construite sur le sable, ou toujours ondoyante au gré des opinions à la mode du moment.

Élisabeth de la Trinité, elle, a su édifier la sainteté de sa vie, la vie dans l’Esprit, en l’enracinant dans le dogme central de la révélation chrétienne, celui du mystère trinitaire. Ce faisant, sa foi a grandi en proportion de sa capacité de faire sien ce mystère et de le vivre jusque dans ses dernières conséquences, par exemple, dans son désir de participer aux souffrances du Christ pour le bien de l’Église (Lettres 294 ; 300 ; 324 ; dernière retraite, cinquième jour). Il nous semble que c’est aussi à elle que pense Henri de Lubac lorsqu’il écrit :

L’expérience mystique […] est le fruit de la foi. Ce n’est pas un essai d’évasion par l’intérieur : c’est le christianisme même ». Un peu plus loin, il boucle ainsi son raisonnement : « La mystique est l’intériorité de la foi par intériorisation du mystère, mais à mesure que le mystère est intériorisé, la foi dans ce mystère renvoie le mystique hors de lui [22]

Le second enseignement nous permet de voir en elle une petite mais complète réalisation du « grand modèle du christianisme ». Comme Hans Urs von Balthasar l’a relevé,

On trouve de temps à autre des chrétiens (on les appelle des saints, et ils ont plus ou moins de succès) dont l’existence permet de voir comme sur un modèle réduit en quoi consiste l’idéal du christianisme. Ils sont les meilleurs décanteurs que l’Église connaisse. Ils sont transparents à la totalité, au don que Dieu nous fait, ils vivent dans ce don, pour lequel ils essaient de rendre grâce par toute leur vie. Ils se consacrent si totalement à cette action de grâce qu’ils ne trouvent ni le temps ni l’occasion de se livrer à des observations critiques en restant eux-mêmes sur la touche [23]

Au milieu de notre vie, si souvent bousculée par des rythmes frénétiques et des déchirements humains et spirituels qui, du corps, arrivent jusqu’à l’âme, la vie sainte d’Élisabeth est un défi salutaire à ne pas perdre de vue ce qui est essentiel dans le rapport avec Dieu.

 « … si je recommençais ma vie, oh, comme je voudrais n’en plus perdre un instant ! » (Lettre 135, p. 793).

Plus qu’à Élisabeth, c’est à chacun de nous que s’adressent ces mots.

Notes

[*] Titre original : Elisabetta della Trinità : “Alla luce dell’eternità”

[1] E. Kant, Le conflit des facultés, in Œuvres philosophiques, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1986, tome 3, p.841.

[2] Dans une lettre à sa mère, en septembre 1903, Élisabeth lui rappelle que c’est elle-même qui lui a enseigné à aimer Thérèse d’Avila dès son enfance. Voir Lettres dans Élisabeth de la Trinité, Œuvres complètes, (Édition critique réalisée par le Père Conrad De Meester), Paris, Éditions du Cerf, 2002, ici Lettre 178, p. 503. Dorénavant, la référence de la lettre figurera dans le texte.

[3] Son professeur de piano rappellera toujours la “volonté de fer” de sa jeune élève.

[4] De toute évidence la mère supérieure se trompait : en hébreu, le nom d’Élisabeth évoque l’idée de plénitude et d’abondance. Pour une première introduction à la vie et à la spiritualité d’Élisabeth de la Trinité, voir Élisabeth de la Trinité. Sources, expérience théologale, rayonnement (sous la direction de Jean Clapier), Éditions du Carmel, Toulouse 2006, 836 p. ; C. de Meester, Élisabeth de la Trinité : biographie, Paris, 2006, 741 p. ; A. Sicari, Élisabeth de la Trinité. La logique de la foi, Éditions du Carmel, Toulouse 2016, 334 p.

[5] L’un des effets les plus douloureux de cette maladie est l’impossibilité progressive de s’alimenter.

[6] Témoignage de Sœur Agnès de Jésus Marie. Voir Sacra Congregatio pro causis sanctorum, Beatificationis et canonizationis Servae Dei Elisabeth a SS.Trinitate. Positio super virtutibus, Rome 1979, p. 190.

[7] Témoignage de Sœur Germaine de Jésus, Ibid. p.93.

[8] Ses écrits, qui rapportent son expérience personnelle, sont le Journal (1899-1900), près de 350 Lettres, quatre Traités spirituels (“Le Ciel dans la foi”, “La grandeur de notre vocation”, “ Dernière retraite” et “Laisse-moi t’aimer”), 123 Poésies, et deux séries de Notes, dont la seconde contient la célèbre Prière à la Trinité.

[9] C’est nous qui soulignons.

[10] Poème 74, p.995.

[11] Éphésiens 1, 4.5.6.

[12] Voir Matthieu 3, 17.

[13] ”Mon cher saint Paul”, comme elle le fait écrire à la Mère Germaine dans la lettre au docteur Barbier quelques jours avant sa mort. Dans la même lettre, elle prie le docteur de bien vouloir accepter en don une copie des lettres de saint Paul. Elle y a, dit-elle, “puisé tant de force pour l’épreuve” (Lettre 340,p. 796).

[14] Voir à ce propos l’intéressant paragraphe 2014 du Catéchisme de l’Église Catholique.

[15] Témoignage de Sœur Marie de la Très Sainte Trinité, voir Sacra Congregatio pro causis sanctorum, beatificationis et canonizationis Servae Dei Elisabeth a SS. Trinitate. Position super virtutibus, p. 75.

[16] Ibid, p.64.

[17] “Comme Dieu est là ! Comme il est présent ! Comme il m’enveloppe ! ” Tels sont les mots qu’Élisabeth prononce lorsqu’elle franchit le seuil du monastère, le 2 août 1901. Témoignage de Sœur Marie de la Très Sainte Trinité, Ibid. p. 62.

[18] Témoignage de Sœur Anne-Marie de l’Enfant Jésus, Ibid. p. 106.

[19] Voir Ô mon Dieu, Trinité que j’adore. Notes intimes 15, p. 907-908. En réalité, Élisabeth ne donna jamais aucun titre à cette prière. Pour un commentaire approfondi nous renvoyons à R. Fornara, Abitare il segreto del tuo volto : Elisabetta e la Trinita : ”faccia a faccia nelle tenebre”, Edizioni OCD, Roma 2016, p. 282.

[20] Chez les carmélites, l’usage était de rédiger un bref portrait de la religieuse défunte et de l’expédier aux autres monastères de la même province. Celui d’Élisabeth fut écrit le 18 décembre, il comptait quatorze pages. Aucune mention n’y est faite de cette prière. Il faudra attendre 1909 pour la voir mentionnée dans les Souvenirs écrits par Sœur Germaine de Jésus pour répondre à qui voulait mieux connaître la vie et la spiritualité d’Élisabeth de la Trinité.

[21] Les éditions actuelles de cette prière prennent soin d’en relever les nombreuses assonances et allusions bibliques. Il est bon toutefois de rappeler que la version originale ne présente aucun renvoi explicite à des textes de l’Écriture [voir Œuvres complètes, op. cit, p.908-913].

[22] L’essai de H. de Lubac, publié en 1965, a été repris dans Mystique et Mystères, in Théologies d’occasion, Paris 1984, paragraphe 4, p.61.

[23] Hans Urs von Balthasar, Points de repère, traduit de l’allemand par Bernard Kapp, Fayard, coll. Le Signe, 1973, chapitre 1.

Élisabeth de la Trinité « À la lumière de l’éternité ». Aldino Cazzago, Traduit de l’italien par Viviane Ceccarelli,. Dans Communio 2017/1 (N° 249), pages 107 à 116

SOURCE : https://www.cairn.info/revue-communio-2017-1-page-107.htm



Saint Elizabeth of the Trinity

Also known as

Elizabeth Catez

Élisabeth…

Memorial

8 November

9 November on some calendars

Profile

Daughter of Captain Joseph Catez and Marie Catez. Her father died when the girl was seven, leaving her mother to raise Elizabeth and her sister Marguerite. Noted as a lively, popular girl, extremely stubborn, given to fits of rage, with great reverence for God, and an early attraction to a life of prayer and reflection. Gifted pianist. She visited the sick and taught catechism to children.

Much against her mother‘s wishes, she entered the Discalced Carmelite monastery in DijonFrance on 2 August 1901. Though noted for great spiritual growth, she was also plagued with periods of powerful darkness, and her spiritual director expressed doubts over Elizabeth’s vocation. She completed her noviate, and took her final vows on 11 January 1903. She became a spiritual director for many, and left a legacy of letters and retreat guides. Her dying words: I am going to Light, to Love, to Life!

Born

Sunday 18 July 1880 in a military camp in the diocese of BourgesFrance as Elizabeth Catez

Died

9 November 1906 at Dijon, Côte-d’Or, France of Addison’s disease, a hormone disorder whose side effects are painful and exhausting

Venerated

12 July 1982 by Pope John Paul II (decree of heroic virtues)

Beatified

25 November 1984 by Pope John Paul II

Canonized

16 October 2016 by Pope Francis

Patronage

against bodily ills

against the death of parents

against illness

against sickness

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Readings

I think that in Heaven my mission will be to draw souls by helping them to go out of themselves in order to cling to God by a wholly simple and loving movement, and to keep them in this great silence within which will allow God to communicate Himself to them and to transform them into Himself. –Saint Elizabeth of the Trinity

Make a little cell in your heart for Jesus of the Agony; take refuge there, when you hear Him outraged by men, try to make reparation; you, at least, love Him and keep your heart quite pure for Him. Oh! If you only knew how the good God love pure hearts! It is there that He loves to reign. – Saint Elizabeth of the Trinity

Remain in Me, Pray in Me, adore in Me, love in me, suffer in me, work and act in Me. – Saint Elizabeth of the Trinity

A praise of glory is a soul of silence that remains like a lyre under the mysterious touch of the Holy Spirit so that he may draw from it divine harmonies. – Saint Elizabeth of the Trinity

It seems to me that I have found my Heaven on earth, since Heaven is God and God is in my soul. The day I understood that, everything became clear to me. I wish to tell this secret to those whom I love so that they also, through everything, may also cling to God through everything. – Saint Elizabeth of the Trinity

I think that in Heaven my mission will be to draw souls be helping them go out of themselves to cling to God be a wholly simple and loving movement, and to keep them in this great silence within that will allow God to communicate himself to them and transform them into himself. – Saint Elizabeth of the Trinity

O my God, Trinity whom I adore, help me to become utterly forgetful of myself so that I may establish myself in you, as changeless and calm as though my soul were already in eternity. Let nothing disturb my peace nor draw me forth f from you, O my unchanging God, but at every moment may I penetrate more deeply into the depths of your mystery. Give peace to my soul; make it your heaven, your cherished dwelling-place and the place of your repose. Let me never leave you there alone, but keep me there, wholly attentive, wholly alert in my faith, wholly adoring and fully given up to your creative action.

O my beloved Christ, crucified for love, I long to be the bride of your heart. I long to cover you with glory, to love you even unto death! Yet I sense my powerlessness and beg you to clothe me with yourself. Identify my soul with all the movements of your soul, submerge me, overwhelm me, substitute yourself for me, so that my life may become a reflection of your life. Come into me as Adorer, as Redeemer and as Saviour.

O Eternal Word, utterance of my God, I want to spend my life listening to you, to become totally teachable so that I might learn all from you. Through all darkness, all emptiness, all powerlessness, I want to keep my eyes fixed on you and to remain under your great light. O my Beloved Star, so fascinate me that I may never be able to leave your radiance.

O Consuming Fire, Spirit of Love, overshadow me so that the Word may be, as it were incarnate again in my soul. May I be for him a new humanity in which he can renew all his mystery.

And you, O Father, bend down towards your poor little creature. Cover her with your shadow, see in her only your beloved son in who you are well pleased.

O my “Three”, my All, my Beatitude, infinite Solitude, Immensity in which I lose myself, I surrender myself to you as your prey. Immerse yourself in me so that I may be immersed in you until I go to contemplate in your light the abyss of your splendour! – Saint Elizabeth of the Trinity

MLA Citation

“Saint Elizabeth of the Trinity“. CatholicSaints.Info. 28 August 2021. Web. 8 November 2021. <https://catholicsaints.info/saint-elizabeth-of-the-trinity/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-elizabeth-of-the-trinity/

Elizabeth of the Trinity: A Saint for Our Time

COMMENTARY: ‘Mystic of Dijon’ reminds us to be anchored in prayerful presence of God amid politics and social upheaval.

Anthony Lilles FeaturesOctober 16, 2016

The Church celebrates St. Elizabeth of the Trinity — canonized Oct. 16 — on her feast day of Nov. 8. Her spiritual mission is to help us pass through the difficulties of our time with a certain greatness of soul, a fitting reminder for Election Day 2016.

In her own words, “We must be mindful of how God is in us in the most intimate way and go about everything with him. Then life is never banal. Even in ordinary tasks, because you do not live for these things, you will go beyond them.”

On Nov. 9, 1906, at the age of 26, she succumbed to the final stages of Addison’s disease, an adrenal disorder which, at the time, was incurable. Her death came amid great social uncertainty for the Church and her Carmelite community in Dijon, France. Earlier that spring, the French government turned against the Church, by advancing a more aggressive secularism. The local Church was already racked with scandal, the local bishop having been removed from office by the Holy See. The state was taking legal action to confiscate Church property and put the Carmelites in exile. Anxiety over social concerns affected daily life for many — except for, perhaps, St. Elizabeth, her Carmel and those to whom she wrote.

When everything seemed to be falling down around her, St. Elizabeth of the Trinity witnessed to the power of the presence of God to establish deep peace in souls. In every lucid moment before her death, even if it was just for a moment, she did everything she could to encourage those she loved. Whether in whispered conversations or responding to letters she received, her messages were tender and filled with compassion. She managed to write a retreat for her sister, a young mother, a second retreat for her Carmelite community and numerous letters.

In the midst of their own questions and concerns, Elizabeth helped her friends discover the mysterious and transforming ways God discloses himself even surrounded by distress. As she explained, “Everything is a sacrament that gives us God.”

St. Elizabeth of the Trinity first discovered the transforming power of God’s presence through her parents and first holy Communion. Hailing from a military family and the elder of two sisters, she was born and baptized at a military camp in 1880. Afterward, the family moved to Dijon, where she grew up and entered a Carmelite monastery.

Joseph Catez, her father, a self-made decorated officer and former POW, died in 1887, when Elizabeth was still a child, but left her with a desire for heaven. Her mother, Marie Rolland, had a profound conversion before her marriage and deeply influenced her husband’s piety.

As a widow with two young girls, Marie moved to an affordable part of town, a few blocks from the parish church of Saint-Michel and across the street from the Carmel that Elizabeth would someday join. Together with her sister, Marguerite, piano, prayer and pilgrimages were important parts of Elizabeth’s upbringing. Also important were vacations with friends and family.

Young Elizabeth had a fiery temper. In a special way, her parent’s faith helped her gain a degree of self-mastery, and this was especially true at her first Communion. Witnesses testified to a profound change after Mass. The mystery of Christ’s presence drew her to prayer. In St. Elizabeth’s own words, she was no longer hungry because “God has fed me.”

Her deep prayerfulness impressed the nuns of her community even before she entered. As a teenager, she self-identified with Teresa of Avila’s descriptions of the prayer of union. She was also among the first to read an early version of Therese of Lisieux’s Story of a Soul. After reading this work, she resolved to be a Carmelite nun even over the objections of her mother. She had come to see herself as a bride of Christ.

This devotion to Christ moved her to be very involved with her parish before she entered Carmel. She catechized troubled children, first by befriending them and then by teaching them how to draw close to God in prayer. In Dijon, she is honored as much for this work as she is for her spiritual writings.

According to one of the former pastors of Saint-Michel, some of the descendants of the young people that she instructed helped to build a private school now named after her.  

In her final days, Addison’s disease had emaciated Elizabeth, rendering her unable to eat or drink except for a few drops of water. Difficult thoughts sometimes tormented her as her whole body burned with pain. Yet, throughout everything, she remained devoted to Christ crucified and was completely focused on others. She promised that it would increase her joy in heaven if her friends asked for her help. She was convinced that her mission would be to help souls get out of self-occupation and enter into deep silence in order to encounter the Lord in a transformative way. To this end, she advocated faith in “the all-loving God dwelling in our souls.” 

Elizabeth regarded the Trinity as the furnace of an excessive love. When her prayer evokes “My God, My Three,” she invites us to take personal possession of the Trinity. The Trinity is, for her, an interpersonal and dynamic mystery: the Father beholding the Son in the fire of the Holy Spirit. She insisted that, in silent stillness before God, the loving gaze of the Father shines within our hearts until God contemplates the likeness of his Son in the soul. Through the creative action of the Holy Spirit, the more the soul accepts the Father’s gaze of love, the more it is transformed into the likeness of the Word made flesh.

Tradition calls this loving awareness and silent surrender to the gaze of the Father mental prayer or contemplation. Elizabeth roots this in adoration and recollection and advocates its fruitfulness. Through this prayer, we gain access to our true home, the dwelling place of love for which we are created — and this is not in some future moment, but already in the present moment of time, which Elizabeth calls “eternity begun and still in progress.”

Such prayer not only sets the soul apart and makes it holy, but it glorifies the Father and even extends the saving work of Christ in the world. She called this “the praise of Glory” and understood this to be her great vocation.

By canonizing Elizabeth of the Trinity, the Church has not only validated her mission, but re-proposed the importance of silent prayer for our time. While she was not engaged in politics, St. Elizabeth was certainly concerned for her friends who were immersed in it. There is power in her prayer. Her community was never evicted or exiled, but moved years later only because it outgrew its original location. The Carmel remains a place of spiritual refreshment to this day.

Through the witness of St. Elizabeth, the Carmelites and her friends chose to allow God to establish them “immovable” in his presence. No political or cultural power deserves an absolute claim over our existence. If we call on St. Elizabeth, the Church affirms that the “Mystic of Dijon” can also help us become “the Praise of Glory,” a sign of hope for others even in the midst of social rancor. 

Anthony Lilles is the academic dean for St. John’s Seminary in Camarillo, California.

He completed his graduate and post-graduate studies in Rome at the Pontifical University of St. Thomas,

and his dissertation researched St. Elizabeth of the Trinity.

SOURCE : https://www.ncregister.com/features/elizabeth-of-the-trinity-a-saint-for-our-time

What Every Catholic Should Know About Soon-to-be-Saint Élisabeth of the Trinity

Anthony Lilles BlogsMarch 13, 2016

Last Friday, March 4, Pope Francis issued a decree approving the healing of Miss Marie-Paul Stevens as a miracle.  Both local officials and Pope Francis recognized that a religion teacher afflicted with Sjögren's Syndrome while on a pilgrimage to Blessed Élisabeth's convent in Flavignerot, just outside of Dijon, was healed in 2002. Over the summer of 2011, the Archdiocese of Dijon opened the process for the canonization of Blessed Élisabeth of the Trinity, the Carmelite Mystic of Dijon, France (1880-1906). A formal announcement of her canonization date is expected in the next few weeks.

At her beatification in 1984, Saint John Paul II identified her as a strong influence on his spiritual life.  Cardinal Albert Decourtray, at the time Bishop of Dijon, attributed his own healing to her intercession at the time. Yet even more wonderful are the many conversions to a deeper life of prayer attributed to her intercession and spiritual mission in the life of the Church.  Centennial celebrations throughout France ten years ago indicated that many have discovered devotion to the Blessed Trinity and deeper contemplative prayer through her life, writings and intercession. For many, her canonization would express and deepen their sense of gratitude to this pianist who became a nun at the turn of the last century.

As a child, after the loss of her father and grandfather, Élisabeth Catez struggled with a powerful temper. It was her openness to the grace of Christ in this struggle that allowed God to do something very beautiful in her life. Her love for her mother and her sister gave her additional motivation to gain self-control. It was, however, especially through the help of a good confessor and her love for the Mass that she not only learned self-control but also developed a profound life of prayer.  Even at her first Communion, her friends remarked that she was visibly caught up in Christ’s presence.   

Sabeth, as she was nicknamed, was very popular and influential with her friends. A natural leader and the source of a lot of fun for everyone around her, she loved to play croquet and many other games.  She was also an award-winning pianist who showed remarkable promise in her interpretations of the work of the great composers of her time. Yet in all of this, it was her love for the Lord that most impressed those who knew her.

Her mother vacillated when Blessed Élisabeth revealed her desire to become a Carmelite. As a widow who deeply loved her two daughters, the idea of being separated from her seemed to be too painful.  Her little “Sabeth” however did not get discouraged but believed that God was using this to prepare her for a deeper life of prayer.  In fact, her desire for Carmel only grew.  She declined a perfect match even though this disappointed both the young military officer and her own mother. Through involvement at her parish, she also devoted herself to catechizing children from troubled backgrounds who lived in a neighborhood reform school.  Her empathy and charming personality won many of them over.  In all of this, she patiently waited for her mother to change her mind and when she did, Élisabeth Catez entered the Carmelite Monastery to become Sister Élisabeth of the Trinity. 

As a religious, Sister Élisabeth wrote to her friends and family to encourage them to a deeper devotion to God and openness to His love. She loved the Scriptures and quoted the Bible to help her friends receive the Word of God in a deeper way.  To go deep into God's Word, she spoke of becoming free of ourselves and vulnerable to the immensity of love that the Lord is waiting to impart to us. In fact, the writings of Saint Paul were so alive for her that she believed that God revealed the name she would have in heaven through his Letter to the Ephesians. Where Saint Paul proposed that we are predestined in Christ to become the Praise of God’s glorious grace, Blessed Élisabeth began to sign her letters, “Praise of Glory.” 

Although suddenly gripped with Addison’s Disease, at the time untreatable, the encouragement and prayers she was offering others in this life she came to believe would continue in the life to come. Addison’s was incurable and she endured a crucible of physical suffering.  There was also a mysterious spiritual suffering, which she interpreted as a total identification with Christ crucified.  Somehow her own sufferings, she held, were extending the saving work of Christ in the world.  This secret work was something that she invited others to participate in as well. To do so, all they needed to do was allow themselves to be loved by God. She spoke about prayer as “a wholly loving movement” that availed the soul of this amazing grace.  She, in fact, believed that she was being consumed by the love of God, and to the very last, she was completely impassioned that this divine love needed to be made known and shared.  In the last letter she was able to write, she told a friend that it would actually increase her joy if she was called on from heaven to help. She died at the age of 26 in 1906.  

Blessed Élisabeth died as the French government attempted to close down her monastery and confiscate its land. At the time, the local Church was in total chaos and rocked by all kinds of scandals. Her faith in Christ and conviction about her spiritual mission was undaunted, even as she came in and out of a coma. Her friends and family were convinced of her holiness and put her counsels into practice.  People’s lives were changed, and even though France would suffer through two World Wars and aggressive secularization throughout the 20th Century, the Church of Dijon remains alive and well.  

Today there is a parochial school named after Blessed Élisabeth at her home parish of Saint Michel in Dijon.  In a conversation with the pastor there in 2004, he explained that it was in fact many of the descendants of the children that Blessed Élisabeth catechized that helped build the school. The convent also not only survived but flourished. The Carmelite nuns moved out of the city only because Dijon had become too noisy and their buildings too dilapidated.  They also moved Blessed Élisabeth’s belongings into their new monastery in the countryside in Flavignerot, where the miracle happened. More importantly, these sisters have collaborated with scholars and hosted an endless stream of pilgrims who are drawn by the witness and teachings of the Mystic of Dijon.

Although her intercession has cured a bishop of cancer and healed a school teacher from Sjögren's Syndrome, my own studies have lead me to believe that Élisabeth of the Trinity is more passionate about interior miracles—those wonders that can happen in the life of prayer.  Just as she discovered in her personal devotion the strength that she needed for a deeper self-control, she wants us to allow the Holy Trinity to establish us in the sacred stillness of love. Her mission from heaven is to help us focus less on our own inadequacies and more on the radiance of Christ's presence in our lives. If someone desires a deeper life of prayer, Élisabeth of the Trinity is always ready to intercede. Anyone who takes the time to read her writings will soon discover spiritual food that strengthens the effort to pray. She in fact believes in a contemplation that opens the soul “to unexpected horizons.” In the narrow confines of our work-a-day world, we need these horizons, and in the spiritual mission of Blessed Élisabeth of the Trinity, we have a heavenly friend who wants to help us find them.

Anthony Lilles

SOURCE : https://www.ncregister.com/blog/what-every-catholic-should-know-about-soon-to-be-saint-elisabeth-of-the-trinity

St. Elizabeth of the Trinity

By Jean M. Heimann

 November 8 is the feast of St. Elizabeth of the Trinity, a French discalced Carmelite nun, a mystic, a spiritual director, and a spiritual writer. She is the patron saint of sick people and of the loss of parents.

Elizabeth was born on July 18, 1880 in a military camp in the diocese of Bourges, France to Captain Joseph Catez and Marie Catez. Her father died when she was just seven, leaving her mother to raise Elizabeth and her sister.

Elizabeth was a determined, energetic, and popular young lady. She had a great love for God, and practiced a beautiful, but simple prayer life. At the same time, she had a bad temper as a child. However, this changed when she made her First Holy Communion just prior to her eleventh birthday. Thereafter, she eventually developed self-discipline and attained a deeper knowledge of God. She grew in her love for God and acquired an intense awareness of the Holy Trinity.

Elizabeth was blessed with many gifts. She was a talented pianist and had a flair for making friends, participating in a very active social life. At the same time, she never abandoned those who were in most need of her abilities. She sang in the choir, visited the sick, and taught catechism to children.

On August 2, 1901, Elizabeth entered the Discalced Carmelite monastery in Dijon, France at the age of twenty-one. At Carmel, she experienced periods of great spiritual growth, but also times of darkness. Elizabeth found much inspiration in the writings of St. Therese of Lisieux, especially her “Offering to Merciful Love,” a prayer found in Story of a Soul. She took her final vows at age twenty-three and became a spiritual director for many, leaving behind a legacy of letters and retreat guides.

She died on November 9, 1906, at the age of twenty-six from Addison's disease, a hormone disorder characterized by anemia, great pain, and severe weakness. She was beatified by Pope John Paul II on November 25, 1984 and canonized by Pope Francis on October 16, 2016.

Her writings consist primarily of transcriptions and summaries on her private retreats, prayers, and letters to her family and friends. The indwelling of the Holy Spirit in every Christian was the central focus which inspired her life and spirituality.

Her name, "Elizabeth," which literally means "House of God," captured her strong belief in the indwelling of the Blessed Trinity, which is found in the silence of contemplative prayer and transforms the one who prays into a "Praise of Glory" (Eph. 1:6, 12). Her unique spirituality is reflected is reflected in her writings. Elizabeth is well-known for her writings on the Trinity and for her prayer “Holy Trinity, Whom I Adore”.

Saint Quotes

"I have found heaven on earth, since heaven is God, and God is in my soul. My mission in heaven will be to draw souls, helping them to go out of themselves to cling to God, with a spontaneous, love-filled action, and to keep them in that great interior silence which enables God to make his mark on them, to transform them into himself."(Letter 122)

"A soul united to Jesus is a living smile that radiates Him and gives Him."

"I can't find words to express my happiness. Here there is no longer anything but God. He is All; He suffices and we live by Him alone." (Letter 91)

 "O Eternal Word, Word of my God. I want to spend my life in listening to you, to become wholly teachable that I may learn all from you. Then, through all nights, all voids, all helplessness, I want to gaze on you always and remain in your great light . . . O my Three, my all, my Beatitude, infinite Solitude, immensity in which I lose myself, I surrender myself to you as your prey. Bury yourself in me that I may bury myself in you until I depart to contemplate in your light the abyss of your greatness." (excerpted from her Act of Oblation)

~ St. Elizabeth of the Trinity

SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2016/11/st-elizabeth-of-trinity.html

LET YOUR PRAYER LIFE EXPLODE WITH BLESSED ELIZABETH OF THE TRINITY

Posted by Patti Maguire Armstrong | May 24, 2014 | In the SpotlightPrayer / Spiritual Life |     

I know I should carve out more time for family and sleep. And prayer. Especially prayer.

If only I prayed more, then everything else would go smoother.

So I make the effort.

And then my phone rings. Or the dogs bark at something. Or… well, you get the picture.

Recently, however, something has changed for me. I’ve met Blessed Elizabeth of the Trinity. She has inspired me not just to pray more, but to pray better.

St. John Paul II beatified Elizabeth in 1984, five years into his papacy.  He identified her as one of the most influential mystics in his spiritual life. What does a cloistered Carmelite nun and mystic who died in 1906 at the age of 26 have to teach about navigating the modern world as a contemplative?  Blessed Elizabeth understood that the Holy Spirit is timeless and holiness is an equal opportunity venture.

During the last months of her life, Blessed Elizabeth wrote down theological reflections that she believed would help people grow in prayer. She also wrote a 10-day retreat for her biological sister Margaret, a young mother.  Blessed Elizabeth believed a contemplative life was possible for anyone who opened his or her heart.  She wanted Catholics to enter deep into the mystery of God in order to have a transforming encounter with Christ and change the way they encountered the world.

HEAVEN IN FAITH

In the Beginning to Pray with Blessed Elizabeth of the Trinity podcasts, Dr. Anthony Liles presents a 10-day spiritual retreat written by Blessed Elizabeth.  Dr. Lilles is a Catholic husband and father of three who teaches Spiritual Theology at St. John Vianney Theological Seminary. His expertise is in the spiritual doctrine of Blessed Elizabeth of the Trinity and the Carmelite Doctors of the Church: St. Teresa of Avila, St. John of the Cross and St. Thérèse of Lisieux. He is the author of Hidden Mountain, Secret Garden: A Theological Contemplation on Prayer.

The retreat has been called “Heaven in Faith.”  Here is the first prayer of the first day with a brief summary of her reflection as explained by Dr. Lilles:

“‘Father, I will that where I am, they also whom you have given me may be with me in order that they may behold my glory which you have given me because you have loved me since before the creation of the world.’ Such is Christ’s last wish, his supreme prayer before returning to his Father. He wills that where he is we will be also. Not only for eternity but already in time which is eternity begun and still in progress. It is important then to know where we must live with him in order to realize his divine dream.  The place where the Son of God is hidden is the bosom of the Father or the Divine Essence, invisible to every mortal eye, unattainable by every human intellect, as Isaiah said, ‘Truly you are a hidden God.’ And yet, his will is that we should be established in him, that we should live where he lives in the unity of love, that we should be, so to speak, his own shadow. By baptism, says St. Paul, we have been united to Jesus Christ. And again, God seeded us together in heaven in Christ Jesus, that he might show in the ages to come the riches of his grace, and further on, you are no longer guests or strangers but you belong to the city of saints and the house of God.”

THE SUPREME DESIRE OF JESUS

In her reflections, Blessed Elizabeth explains that prayer is about an interpersonal communion of friendship, a kind of sharing of hearts with Jesus. She illuminates the deepest more supreme desire in the heart of Jesus given that the night before he died he prayed: “Father, I will that where I am, they also whom you have given me may be with me in order that they may behold my glory which you have given me because you have loved me since before the creation of the world.”

“Jesus desire is for us to be with him in communion. This is what he aches for, his deepest desire that he prays for.  This is what Jesus was doing the night before he died.”  Blessed Elizabeth calls this Jesus’s last wish, his supreme prayer. Out of this deep desire, he utters this prayer to the Father. She wants our hearts to be informed by this desire and to share this desire.  “If we do, our spiritual lives and prayer will explode,” she wrote.  “Our thoughts will be soaked with God. Because if we realize that if this is the Son of God—he is the word spoken by the father that has become flesh and this is Jesus’ deepest desire, it ought to evoke in us a desire that responds to it.”

Blessed Elizabeth wanted our faith to be to desire communion with God. That it is exactly what Jesus said he wants with us.  We don’t have to take the afternoon off and bury ourselves in religious books and hours of prayer on our knees according to her.  To be contemplative, she explained, we need to understand the simplicity of wanting to be united with Jesus and at the same time, the deepness. “Our omnipotent God, the creator of the World, wants most to be united with his poor limited frail creatures. He yearns for us to live with him.”

Blessed Elizabeth tapped into the understanding that we are made for something more than this world.  In the midst of achievement, people are still empty, we are made for more, to dwell in union with God and God wants to dwell with us.  When we live in unity with God, we have faith and we find our home with God.  “The peace we were made to enjoy is found only by faith in Jesus Christ because Jesus Christ is the only one who can lead me into the bosom of the Trinity into the heart of the Father and in the heart of the Father my heart finds rest and I find the fullness of my humanity and the joy that God created me for becomes mine.”

Dr. Anthony Lilles and Dan Burke, founder of Avila Institute for Spiritual Formation will host a webinar on Saturday, May 31, 2014 at 9:30 EST on Blessed Elizabeth of the Trinity. It will cover her life, work and witness of the contemplative life. You can register here.

SOURCE : https://integratedcatholiclife.org/2014/05/patti-armstrong-blessed-elizabeth-of-the-trinity/

Elizabeth of the Trinity, Our Newest Saint!

OCT 16

Posted by Brian Williams

On October 16, 2016 the Catholic Church will raise to the altars the Carmelite mystic Elizabeth of the Trinity. Much like another French sister of Carmel, St. Therese of Lisieux, Elizabeth’s time on earth was brief: she died at the young age of 26. However, her dedication to prayer, devotion to the Trinity, and desire to instruct others on the indwelling presence of God make her a gift for the ages. 

Dr. Anthony Lilles, academic dean of St. John’s Seminary in Camarillo has said that St. Elizabeth believed she had a “spiritual mission” to help guide souls to a “deeper encounter with Christ Jesus.” He further noted:

“You could call it contemplative prayer, or even mystical prayer. She said her mission was to lead souls out of themselves and into a great silence, where God could imprint himself in them, on their souls, so that they became more God-like.”

Elizabeth Catez entered the Dijon Carmel in France on August 2, 1901 at the age of 21. She would  die a mere 5 years later from Addison’s disease. During her brief time there she lived a life of mystical prayer and even lead spiritual retreats. At her death St. Elizabeth’s last words were: “I am going to Light, to Love, to Life!” 

Today she is best known for her prayer to the Holy Trinity. She is also the only 20th century mystic quoted in the Catechism of the Catholic Church. Many of her writings can also be found in Fr. Gabriel’s pre-conciliar classic Divine Intimacy, a book of daily meditations based on the traditional liturgical calendar and Carmelite spirituality. 

It’s fitting to end with her most famous offering, her prayer to the Trinity.  Written in September 1904, just 2 years before her death, it reveals both her deep love for God and an immense spiritual maturity. 

Prayer to the Trinity

O my God, Trinity whom I adore, help me to become utterly forgetful of myself so that I may establish myself in you, as changeless and calm as though my soul were already in eternity. Let nothing disturb my peace nor draw me forth from you, O my unchanging God, but at every moment may I penetrate more deeply into the depths of your mystery. Give peace to my soul; make it your heaven, your cherished dwelling-place and the place of your repose. Let me never leave you there alone, but keep me there, wholly attentive, wholly alert in my faith, wholly adoring and fully given up to your creative action.  

O my beloved Christ, crucified for love, I long to be the bride of your heart. I long to cover you with glory, to love you even unto death! Yet I sense my powerlessness and beg you to clothe me with yourself. Identify my soul with all the movements of your soul, submerge me, overwhelm me, substitute yourself for me, so that my life may become a reflection of your life. Come into me as Adorer, as Redeemer and as Saviour.  

O Eternal Word, utterance of my God, I want to spend my life listening to you, to become totally teachable so that I might learn all from you. Through all darkness, all emptiness, all powerlessness, I want to keep my eyes fixed on you and to remain under your great light. O my Beloved Star, so fascinate me that I may never be able to leave your radiance.

O Consuming Fire, Spirit of Love, overshadow me so that the Word may be, as it were incarnate again in my soul. May I be for him a new humanity in which he can renew all his mystery.

And you, O Father, bend down towards your poor little creature. Cover her with your shadow, see in her only your beloved son in who you are well pleased

O my `Three’, my All, my Beatitude, infinite Solitude, Immensity in which I lose myself, I surrender myself to you as your prey. Immerse yourself in me so that I may be immersed in you until I go to contemplate in your light the abyss of your splendour!

St. Elizabeth of the Trinity, pray for us! 

SOURCE : https://liturgyguy.com/2016/10/16/elizabeth-of-the-trinity-our-newest-saint/


Châsse de Sainte Élisabeth de la Trinité, église saint Michel de Dijon.


Santa Elisabetta della Trinità (Elisabeth Catez) Vergine carmelitana

9 novembre

Bourges, Francia, 18 luglio 1880 - Digione, Francia, 9 novembre 1906

Elisabeth Catez nacque il 18 luglio 1880 nel Campo d’Avor presso Bourges in Francia e fu battezzata quattro giorni dopo. Nel 1887 la famiglia si trasferì a Digione; quello stesso anno le morì il padre. Il 19 aprile 1890 ricevette la Prima Comunione, l'anno dopo il sacramento della Confermazione. Nel 1894 emise il voto privato di verginità. Sentendosi chiamata alla vita religiosa, chiese alla madre il permesso di poter entrare al Carmelo: poté riuscirci solo al compimento della maggiore età. Il 2 agosto 1901 Elisabeth entrò quindi nel Carmelo di Digione dove l'8 dicembre 1901 vestì l'abito religioso, assumendo il nome di suor Elisabetta della Trinità. Pochi mesi dopo aver emesso la professione religiosa, avvenuta l’11 gennaio 1903, le si manifestarono i sintomi del morbo di Addison: l’accettò col sorriso, certa di essere immersa nell’unione delle Tre Persone divine. Morì ventiseienne il 9 novembre 1906. È stata beatificata da san Giovanni Paolo II il 25 settembre 1984 in piazza San Pietro a Roma. Il 3 marzo 2016 papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto che riconosceva un miracolo ottenuto per intercessione di lei, aprendole quindi la via per la canonizzazione, che è stata fissata a domenica 16 ottobre 2016.

Martirologio Romano: A Digione in Francia, beata Elisabetta della Santissima Trinità Catez, vergine dell’Ordine delle Carmelitane Scalze, che sin dalla fanciullezza cercò e contemplò nel profondo del cuore il mistero della Trinità e, ancora giovane, tra molte tribolazioni, giunse, come aveva desiderato, all’amore, alla luce, alla vita.

I primi anni

Elisabeth Catez nacque nel campo militare di Avor presso Bourges in Francia il 18 luglio 1880. In seguito si trasferì con la famiglia prima ad Auxonne e poi a Digione, dove nell’ottobre 1887 rimase orfana di padre.

Dotata di un carattere piuttosto duro, volitivo, impetuoso, ardente, estroverso, dovette lavorare a lungo e un poco alla volta per dominarsi o come diceva lei, di “vincersi per amore”. Quel percorso cominciò dalla Prima Comunione, ricevuta il 19 aprile 1891, e proseguì con la Cresima, il 18 giugno successivo.

Senza frequentare mai scuole vere e proprie, ebbe i primi rudimenti del sapere, dello scrivere e delle scienze da due istitutrici, con una infarinatura di letteratura. Fin da piccola, inoltre, frequentò il conservatorio di Digione, trovando nella musica una forma di donazione e di preghiera; ottenne anche alcuni premi per le sue esecuzioni al pianoforte.

Attratta da Cristo

In piena adolescenza, cominciò a sentirsi attratta da Cristo. Racconta lei stessa: «Senza attendere mi legai a Lui con il voto di verginità; non ci dicemmo nulla, ma ci donammo l’uno all’altra in un amore tanto forte, che la risoluzione d’essere tutta sua divenne per me ancor più definitiva».

Sentì risuonare nel suo spirito la parola “Carmelo”, per cui non ebbe altro pensiero che ritirarsi in tale sacra struttura. Trovò tuttavia una forte opposizione nella madre, la quale, rimasta vedova così giovane, aveva riposto la possibilità di avere un aiuto nella vita tramite la figlia e le sue possibilità musicali.

Le proibì quindi di frequentare il Carmelo di Digione, proponendole invece il matrimonio. Elisabeth le ubbidì, pur ribadendo la sua immutata volontà. Solo quando raggiunse i 19 anni la vedova Catez cedette, ponendo tuttavia una condizione: la ragazza avrebbe potuto entrare nel Carmelo solo nel 1901, quando avrebbe compiuto i 21 anni, ossia sarebbe diventata maggiorenne. Nel frattempo la conduceva a varie feste danzanti della buona società, con la speranza che potesse cambiare idea.

Prima di uscire per queste feste, Elisabeth s’inginocchiava in casa, pregava e si offriva alla Madonna. Poi, con naturalezza e con un sorriso, viveva queste occasioni di festa gioiosa. Rendendosi estranea e insensibile a tutto quello che accadeva intorno a lei, non aveva altro pensiero che quello della Comunione che avrebbe ricevuto il mattino successivo. Si preparò così alla vita monastica, ma anche insegnando il catechismo ai piccoli della parrocchia e soccorrendo i poveri più abbandonati, in comunione stretta con la Trinità e con la Madonna.

Infine, il 2 agosto 1901, entrò nel Carmelo di Digione e l’8 dicembre ne vestì l’abito. Dopo un fervoroso anno di noviziato, pronunciò i voti l’11 gennaio 1903, prendendo il nome di suor Elisabetta della Trinità.

La malattia come mezzo di configurazione al Crocifisso

La gioia di aver raggiunto la meta desiderata, dopo un inizio pieno di speranze e promesse, fu presto interrotta. Il 1° luglio 1903 si manifestò, nella giovane professa, uno strano male, non diagnosticato correttamente e curato con terapie sbagliate. Nessuno del monastero, né i medici avvertirono subito la gravità del male, non conoscendone allora sintomi e terapia: si trattava del morbo di Addison, che colpisce le ghiandole surrenali. Suor Elisabetta della Trinità accettava tutto con il sorriso e l’abbandono alla volontà di Dio, manifestando la sua «gioia di configurarsi al Crocifisso per amore» e diventando veramente «lode di gloria della Trinità».

Da un suo scritto, datato venerdì 24 febbraio 1899, rileviamo la conoscenza che lei aveva del suo male oscuro e la trasformazione della sofferenza in sublimazione: «Poiché mi è quasi impossibile impormi altre sofferenze, devo pure persuadermi che la sofferenza fisica e corporale non è che un mezzo, prezioso del resto, per arrivare alla mortificazione interiore e al pieno distacco da sé stessi. Aiutami Gesù, mia vita, mio amore, mio Sposo». Il 21 novembre del 1904 si era offerta «come preda» alla Trinità con la celebre invocazione: «O mio Dio, Trinità che adoro», uscita di getto dalla sua anima.

Sofferenze fisiche e interiori

Gli anni dal 1900 al 1905 trascorsero tra alti e bassi della malattia, ma nel 1906 la situazione precipitò. Le crisi si susseguivano opprimendola e soffocandola, mentre le viscere davano la sensazione di essere dilaniate da bestie feroci; non riusciva ad assumere né cibo né bevande. Ciononostante, non smise mai di sorridere.

Nell’estate del 1906, obbedendo alla priora, scrisse le sue meditazioni, frutto di quei mesi terribili, nell’ «Ultimo ritiro di Laudem gloriae» e nel «Come trovare il cielo sulla terra». La progressione del male ormai la consumava e, scrivendo alla madre, diceva: «Il mio Sposo vuole che io gli sia una umanità aggiunta nella quale Egli possa soffrire ancora per la gloria del Padre e per aiutare la Chiesa… Egli ha scelto la tua figlia per associarla alla grande opera della Redenzione».

Parlava comunque e stranamente di gioia, eppure al martirio del corpo si era aggiunto quello dello spirito, con un senso di vuoto e di abbandono da parte di Dio, che tutti i mistici hanno conosciuto; ebbe persino tentazioni di suicidio, superate nella fede dell’amore per Cristo.

Verso la luce

Il morbo ebbe un decorso piuttosto lungo e doloroso, ma verso l’autunno sembrò avviarsi verso la fine. Il 1° novembre, suor Elisabetta pronunciò le sue ultime considerazioni: «Tutto passa! Alla sera della vita resta solo l’amore. Bisogna fare tutto per amore…». Fu in stato precomatoso per i nove giorni seguenti, finché, in un ritornare momentaneo della coscienza, fu udita mormorare: «Vado alla luce, all’amore, alla vita». Morì il mattino del 9 novembre 1906, a soli 26 anni.

Come la sua consorella e contemporanea santa Teresa di Gesù Bambino, anche Elisabetta della Trinità fu una grande mistica, che seppe penetrare l’essenza dell’Amore «troppo grande» di Dio, in intima comunione con i suoi «Tre», come lei si esprimeva familiarmente parlando della Santissima Trinità, il perno della sua vita.

Pur essendo vissuta nel monastero poco più di cinque anni, di cui tre in una condizione di ammalata grave e irreversibile, quindi con pochi contatti con l’esterno, godette subito di una fama di santità, che fece pensare ben presto alla sua glorificazione.

La causa di beatificazione

Per diversi motivi il primo processo informativo si ebbe negli anni 1931-‘41 a Digione e il 25 ottobre 1961 venne introdotta la causa. Il 12 luglio 1982 san Giovanni Paolo II autorizzò la promulgazione del decreto con cui, riconosciuta l’eroicità delle virtù di suor Elisabetta, le veniva attribuito il titolo di Venerabile. Lo stesso Pontefice l’ha beatificata il 25 novembre 1984.

Il Martirologio Romano riporta la sua memoria al 9 novembre, mentre nel calendario dell'ordine carmelitano scalzo è ricordata il giorno precedente.

Il miracolo e la canonizzazione

Ricevendo il cardinal Angelo Amato nel pomeriggio del 3 marzo 2016, papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto che riconosceva come miracolosa e ottenuta per intercessione della Beata Elisabetta della Trinità la guarigione, avvenuta nel 2002, di Marie-Paule Stevens, insegnante, dalla sindrome di Goujerot-Sjögren, una malattia del sistema immunitario.

Nel Concistoro ordinario del 20 giugno 2016, la data della sua canonizzazione è stata fissata a domenica 16 ottobre 2016.

Autore: Antonio Borrelli

SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/76725


Châsse de Sainte Élisabeth de la Trinité, église saint Michel de Dijon.


Den hellige Elisabeth Catez (1880-1906)

Minnedag: 8. november

Den hellige Elisabeth Catez (fr: Élisabeth; kjælenavn Sabeth) ble født den 18. juli 1880 i Farges-en-Septaine ved militærleiren Camp d’Avor ved Avord i departementet Cher og bispedømmet Bourges i regionen Centre i Frankrike (fra 2015: Centre-Val de Loire). Hun var eldste barn av kaptein i hæren François-Joseph Catez og hans hustru Marie-Emilie Rolland. Hun ble døpt den 22. juli med navnene Maria Josefina Elisabeth (fr: Marie-Joséphine-Élisabeth).

Familien bodde en tid i Auxonne før de i 1882 flyttet til Dijon i departementet Côte-d’Or i regionen Bourgogne (fra 2016: Bourgogne-Franche-Comté) da faren ble overført dit. Der fikk familien en ny datter, Marguerite, som ble født den 20. februar 1883. Etter bestemorens død den 8. mai 1882 kom bestefaren for å bo hos sine barn, og han døde den 24. januar 1887. Kaptein Catez døde uventet allerede den 2. oktober 1887, da Elisabeth var bare syv år gammel og søsteren fire, og etterlot hustruen alene med to små døtre.

Elisabeth fikk en respektabel borgerlig oppdragelse, slik det var vanlig på slutten av 1800-tallet. Det ser ut til at hun hadde en vanskelig karakter, for som barn var hun livlig, heftig og intens, men også sta og vanskelig – søsteren beskrev henne på et stadium som «en liten djevel». Men hennes første kommunion den 19. april 1891 hadde en dyp virkning på henne uten å endre hennes personlighet. Denne virkningen ble forsterket av fermingens sakrament (konfirmasjonen), som hun mottok den 18. juni samme år. Ved hjelp av en god skriftefar og sin kjærlighet til messen lærte hun ikke bare selvkontroll, men utviklet også et dypt bønneliv.

Til tross for sin unge alder begynte hun å bli klar over et kall til indre stillhet og meditasjon og at hun hadde fått gaven av kontemplativ bønn, som med tiden skulle gripe henne fullstendig. Men i mellomtiden fortsatte barndommen og oppveksten. Selv om hun ikke fikk noen egentlig skolegang, ga to guvernanter henne rudimenter av kunnskap, inkludert en flyktig introduksjon til litteratur. Hun var svært populær og hadde stor innflytelse over sine venner. Hun var en naturlig leder og kilde til mye moro for alle rundt henne, og hun elsket å spille krokket og mange andre spill.

Hennes betydelige musikalske evner ble også utviklet, og hun studerte fra 1888 piano ved konservatoriet i Dijon og vant flere priser, og i musikken fant hun en tilfredsstillende form for selvutfoldelse og bønn. Hun var usedvanlig lovende i sine tolkninger av tidens store komponister, og hun var spesielt glad i Fredrik Chopin, Franz Liszt og Robert Schumann.

Da Elisabeth var fjorten år gammel i 1894, følte hun seg «uimotståelig beveget» til å velge Kristus som sin brudgom, og uten å nøle bandt hun seg til Ham med et kyskhetsløfte. Snart var hennes eneste ambisjon å tre inn som uskodd karmelitt i klosteret som lå bare 200 meter fra hennes hjem i Dijon. Hennes mor hadde håpet å få litt økonomisk støtte gjennom Elisabeths musikalske aktivitet, så hun forbød henne å ha noe kontakt med karmelittklosteret i Dijon. I stedet begynte hun å introdusere datteren for passende unge menn, men Elisabeth ignorerte dem. Senere skrev hun: «Mens jeg som de andre danset og spilte kvadrilje, var mitt hjerte helt i Karmel, som trakk meg til seg».

Samtidig som Elisabeth adlød morens ordre når det gjaldt klosteret i Dijon, gjorde hun det klart at hennes bestemmelse sto urokkelig fast. Til slutt ga fru Catez etter i 1899 på betingelse av at Elisabeth ventet til hun ble 21 år. Elisabeth aksepterte dette med glede, og i de neste to årene fortsatte hun livet som før. Hun underviste barna i menigheten i katekismen, engasjerte seg i de fattiges behov og gikk på de dansetilstelningene og andre sosiale begivenheter som hennes stadig håpefulle mor tok henne med på. Hun avviste det som virket som et perfekt giftemål, selv om dette skuffet både den unge offiseren og hennes egen mor.

I en alder av 21 år trådte Elisabeth den 2. august 1901 inn i karmelittordenens reformerte «uskodde» gren (Ordo Sororum Discalceatarum Beatae Mariae Virginis de Monte Carmelo – OCD) i Dijon med ordensnavnet Elisabeth av den hellige Treenighet (Élisabeth de la Trinité). Den 8. desember 1901 mottok hun drakten, og hun avla sine løfter den 11. januar 1903. Hun fikk en stadig dypere bevissthet om hemmeligheten med den treenige Guds nærvær i hennes sjel. Et spesielt bevis på dette er hennes gripende «Bønn til den hellige Treenighet», som hun skrev ned i et strekk den 21. november 1904, helt uten korrektur, ansporet av Guds nåde.

Men nå forløp ikke hennes liv så harmonisk som før. Den 1. juli 1903, syv måneder etter at hun avla løftene, viste hun de første symptomene på det som senere skulle diagnostiseres som Addisons sykdom, en sjelden tilstand som skyldes en funksjonssvikt i binyrene og som det på den tiden ikke fantes noen kjent behandling for. Sykdommen ble oppdaget i 1855 av den engelske lege Thomas Addison (1793-1860), som ga den sitt navn. Elisabeth aksepterte sine lidelser med stort mot, og de neste to årene forløp fredelig. I begynnelsen av fasten 1906 fikk hun symptomer på en alvorlig magesykdom, og palmesøndag ble hennes tilstand betydelig forverret gjennom en blodstyrtning. I lydighet mot sin priorinne skrev hun ned sine tanker på denne tiden i to notatbøker, som senere ble publisert.

Jo mer hun led fysisk, jo mer snakket hun om glede. Mot slutten ble de fysiske lidelsene, som nå var nesten uutholdelige, fulgt av åndelige smerter, inkludert en følelse av forlatthet og tanker på selvmord. I begynnelsen av november var det klart at hun ikke hadde lenge igjen. Hun døde om morgenen den 9. november 1906 i Dijon, bare 26 år gammel. Hennes siste ord var: «Jeg drar til lyset, til kjærligheten, til livet!» Elisabeth døde på et tidspunkt da den franske regjeringen forsøkte å stenge hennes kloster og konfiskere klosterets land. På den tiden var den lokale kirken i fullstendig kaos og rystet av alle slags skandaler. Men selv om Frankrike måtte lide mye gjennom to verdenskriger og aggressiv sekularisering gjennom hele 1900-tallet, er Kirken i Dijon fortsatt i live og sunn.

Bortsett fra de to notatbøkene og et betydelig antall brev etterlot Elisabeth seg få skrifter. Hun så ikke på seg selv som lærer, i stedet var det hennes liv som var hennes lære. Hennes liv ble kjent gjennom bøker av slike fremstående personer som den sveitsiske teologen Hans Urs von Balthasar (1905-88) og den betydelige dominikanerteologen Michel-Marie Philipon. Hennes spiritualitet er bemerkelsesverdig lik hennes samtidige og medsøster i ordenen, den hellige Teresa av Lisieux (1873-97) med ordensnavnet Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. De to karmelitthelgenene deler en glød for kontemplasjon og sjelenes frelse.

Kort etter Elisabeths død bestemte superioren for karmelittklosteret i Dijon, Mor Germaine, å publisere en liten biografi om henne på fjorten sider, som hun sendte til ulike karmelittklostre. Denne ble svært snart revet bort, og Mor Germaine bestemte seg da for å publisere en bok om Élisabeth de la Trinité, med tittelen Souvenirs, som ble utgitt i 1909 i 1 500 eksemplarer. Bokens suksess førte til nye opplag, og 25 000 eksemplarer var solgt i 1919, i 1935 var opplaget kommet opp i 80 000 og i 1956 mer enn 100 000 eksemplarer.

Elisabeths ry for hellighet vokste, og den 23. mai 1931 åpnet Pierre-André-Charles Petit de Julleville (1876-1947), biskop av Dijon (1927-36) og senere erkebiskop av Rouen (1936-47), kardinal fra 1946, informativprosessen med sikte på hennes saligkåring. Biskopen samlet alle skrifter av Elisabeth, som ble transkribert i 1931 av fire søstre fra karmelittklosteret. Informativprosessen på bispedømmenivå foregikk fra 1931 til 1941 i Dijon, og den 25. oktober 1961 ble hennes saligkåringsprosess åpnet. Den apostoliske prosessen ble åpnet i 1963 og avsluttet i 1965, og dekretet om gyldigheten av informativprosessen og den apostoliske prosessen ble utstedt den 5. juli 1969 og 13. mars 1970. Den 12. juli 1982 ble hennes «heroiske dyder» anerkjent av den hellige pave Johannes Paul II (1978-2005) og hun fikk tittelen Venerabilis («Ærverdig»).

Den 17. februar 1984 undertegnet samme pave dekretet fra Helligkåringskongregasjonen som anerkjente et mirakel på Elisabeths forbønn. Det gjaldt helbredelsen av Dom Jean Chanut OCSO (1909-80), munk i trappistenes abbedi Cîteaux og da novisemester. I 1938 ble han rammet av tuberkulose i nyrene. Til tross for at en nyre ble fjernet, satt sykdommen igjen i hele det urogenitale systemet. Pasienten led mye og kunne ikke lenger utføre sine oppgaver, og han gikk mot døden. Etter råd fra en retrettpredikant begynte kommuniteten i Cîteaux i januar 1943 en novene med tillitsfull bønn om Sr. Elisabeths forbønn. Etter novenen følte p. Chanut et oppsving av energi og kunne gjenoppta en full overholdelse av regelen, inkludert våkenetter og hard faste. Fra den dagen viste laboratorietester stadig fravær av tuberkulosebakterier. Dom Chanut ble senere prior og deretter abbed av Cîteaux som Jean XIII Chanut (1963-69). Han døde i Afrika av et hjerteinfarkt i 1980, uten noen gang å ha hatt tilbakefall av tuberkulose.

Hun ble saligkåret den 25. november 1984 i Peterskirken av pave Johannes Paul II sammen med to andre, de salige Daniel Alex Brottier CSsP (1872-1936) og Josef Manyanet y Vivès SF (1833-1901), sistnevnte helligkåret den 16. mai 2004. Ved saligkåringen identifiserte paven henne som en sterk innflytelse på hans åndelige liv. Kardinal Albert Florent Augustin Decourtray (1923-94), som da var biskop av Dijon (1974-81) og senere erkebiskop av Lyon (1981-94) og kardinal fra 1985, tilskrev sin egen helbredelse hennes forbønn. I 1980 ble han rammet av en smertefull kreft i stemmebåndene, som gjorde ham stum i flere måneder og etterlot hans stemme varig svekket. I 1981 så det ut som om han måtte trekke seg tilbake. I denne perioden med påtvunget retrett fordypet han seg i mystikeren Elisabeths skrifter. Han beundret hennes «flammende temperament og kvaliteten fullstendig hengivenhet». Han prøvde uten suksess å få paven til å saligkåre henne. Han døde av en hjerneblødning i 1994.

I juli 2011 ble det åpnet en granskning av en ny uforklarlig helbredelse, og den 25. august 2012 ble denne prosessen avsluttet i karmelittklosteret i Flavignerot. Den 3. mars 2016 undertegnet pave Frans dekretet fra Helligkåringskongregasjonen som anerkjente denne helbredelsen som et mirakel på Elisabeths forbønn, noe som åpnet veien for en snarlig helligkåring. Helbredelsen skjedde med Marie-Paul Stevens. Hun underviste i religion ved maristbrødrenes institutt i Malmédy i Belgia i mai 1997, da hun begynte å får problemer med å snakke og andre symptomer. Noen uker senere, etter å ha gjennomgått medisinske tester etter råd fra en venn, oppdaget Marie-Paul at hun hadde Sjøgrens syndrom, en kronisk betennelse som rammer kroppens kjertler, særlig tårekjertlene og spyttkjertlene. Da hennes sykdom ble verre, ba myndighetene henne om å førtidspensjonere seg.

Mange mennesker ba en novene til den salige Elisabeth for å be om at Marie-Paul skulle bli frisk igjen. Selv om pasienten fikk kjemoterapi og behandling med kortikosteroider, ble hennes helse stadig verre. Mens Marie-Paul bevegde seg nærmere døden, ba hun om å få dra på valfart til Elisabeths celle i karmelittklosteret i Flavignerot, som fortsatt var bevart siden hennes død i 1906 og tatt med på flyttelasset, for å takke Elisabeth for å ha gitt henne styrke under sin sykdom. Dette var den salige Elisabeth kommunitet, for søstrene hadde flyttet i 1979 fra Dijon til nærliggende Flavignerot. De flyttet ikke ut fra byen fordi noen tvang dem, men bare fordi Dijon hadde blitt for bråkete og deres bygninger altfor forfalne. De flyttet også Elisabeths eiendeler med seg til det nye klosteret på landet i Flavignerot.

Den 2. april 2002 ba Marie-Paul i kapellet i klosteret og takket Elisabeth. Etterpå hvilte hun sittende på en av steinene utenfor klosterets parkeringsplass. De to vennene som hadde fulgt henne til klosteret, ble forbløffet da hun plutselig reiste seg, løftet sine hender mot himmelen og ropte ut i forbløffelse og lykke: «Jeg er ikke lenger syk!» Siden den dagen har hun vært frisk.

Bispedømmeprosessen for å undersøke dette angivelige miraklet ble formelt åpnet den 11. juli 2011 kapellet til Roland Minnerah (f. 1946), erkebiskop av Dijon (2004- ) og avsluttet i kapellet i karmelittklosteret i Flavignerot den 25. august 2012. Marie-Paul Stevens var selv tilstede ved avslutningsseremonien sammen med etterkommere av Elisabeths søster Marguerite, kjent som «Guite».

Elisabeth ble helligkåret av pave Frans på Petersplassen den 16. oktober 2016 sammen med seks andre, de hellige Manuel González García (1877-1940), Salomo Leclercq FSC (1745-92), Ludvig Pavoni (1784-1849), Alfons Maria Fusco (1839-1910), Josef Gabriel del Rosario Brochero (1840-1914) og Josef Sánchez del Río (1913-1928).

Hennes minnedag i den nyeste utgaven av Martyrologium Romanum (2004) er dødsdagen 9. november:

Divióne in Gállia, beátæ Elísabeth a Sanctíssima Trinitáte Catez, vírginis ex Ordine Carmelitárum Discalceatárum, quæ a puerítia ad Trinitátem in imo corde inquiréndam et contemplándam stúduit et adhuc iúvenis, multis afflícta cruciátibus, «ad amórem, ad lucem, ad vitam», sicut optáverat, perréxit.

I Dijon i Frankrike, den salige Elisabeth av den helligste Treenighet Catez, jomfru fra ordenen De uskodde karmelittene, som helt fra barndommen søkte og kontemplerte Treenighetens mysterium dypt i sitt hjerte, blant mange prøvelser kom kjærlighet, lys og liv, som hun hadde ønsket.

De uskodde karmelittene feirer henne den 8. november, ettersom 9. november er reservert for vigslingen av Lateranbasilikaen. Noen kaller henne «Elisabeth av Dijon». Hennes relikvier æres i sognekirken Saint-Michel i Dijon. Den sveitsiske teologen Hans Urs von Balthasar (1905-88) skrev en bok om Teresa og Elisabeth: Schwestern im Geist: Therese von Lisieux und Elisabeth von Dijon (1970), hvor han viser hvordan den ene kompletterer den andres kontemplative liv.

SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/etreenig

Voir aussi : https://vodeus.tv/video/elisabeth-de-la-trinite-crois-toujours-a-lamour-1882

https://elisabeth-dijon.org/fr/vie1.html

https://lecarmel.org/_elisabeth-de-la-trinite_pensees

https://lecarmel.org/elisabeth-de-la-trinite