Saint Jacques Berthieu
Jésuite martyr à
Madagascar (+1896)
Originaire de Saint-Flour
en Auvergne, il fut missionnaire à Madagascar dont il est le premier martyr et
le premier saint. Il fut condamné à mort et exécuté à Ambiatibe.
Il a été béatifié
en octobre 1965 par Paul VI.
- Le bienheureux Jacques
Berthieu, jésuite, devient le 21 octobre 2012 le premier saint de Madagascar et
de l'Océan Indien à l'occasion de la journée mondiale des missions. (site
des Jésuites)
- Canonisation
du Père Jacques Berthieu, sj, à Rome (Eglise catholique en France)
- 21 octobre 2012 -
canonisation à Rome de Jacques Berthieu, Pedro
Calungsod, Giovanni
Battista Piamarta, Maria
Carmen Sallés y Barangueras, Marianne
Cope, Kateri
Tekakwitha, Anna
Schäffer - Livret
de la célébration avec biographies en plusieurs langues.
À Ambiatibe à Madagascar,
en 1896, le bienheureux Jacques Berthieu, prêtre de la Compagnie de Jésus et
martyr. En temps de paix comme en temps de guerre, il se dépensa sans compter
pour l'Évangile, fut expulsé trois fois des missions, et enfin, frappé de coups
de pied en haine de la foi et plusieurs fois appelé en vain à l'apostasie, il
fut massacré.
Martyrologe romain
« En somme, la mission
progresse, - écrivait-il à son frère le 7 avril 1882, - bien que les fruits ne
soient encore qu'en espérance en bien des endroits et peu visibles en d'autres.
Mais que nous importe, pourvu que nous soyons de bons semeurs: Dieu fera
pousser en son temps »
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/5489/Saint-Jacques-Berthieu.html
Saint Jacques
Berthieu
Missionnaire s.j. et
Martyr
(1838-1896)
Jacques Berthieu naît le
27 Novembre 1838 à Montlogis (Cantal, France). Il entre, à l’âge de 15 ans, au
petit séminaire de Pléaux et rejoint, en Octobre 1859, le grand séminaire de
Saint-Flour où il est ordonné Prêtre le 21 Mai 1863.
Les neuf années durant
lesquelles il a été vicaire à la paroisse de Roannes-Saint-Mary ont mûri en lui
la vocation Religieuse et Missionnaire : il entre, en 1873, dans la
Compagnie de Jésus.
Le 26 Septembre 1875, il
s’embarque à Marseille pour la mission à Madagascar. Dans les divers lieux
qu’il a parcourus jusqu’à son arrivée en 1891 à Andrainarivo, il se mit au
service de ceux qui souffrent, les réconfortant, leur enseignant le catéchisme
et célébrant les Sacrements.
Son Amour Sacerdotal
était tel que ceux qui l’approchaient en étaient profondément touchés :
son détachement à l’égard de tout et la pauvreté dans laquelle il vivait ;
son zèle et sa promptitude à accourir auprès des mourants et des
besogneux ; surtout, l’ardente Foi avec laquelle il parlait de la Vie
éternelle, suscitait l’admiration.
Il est resté avec ses
malgaches, même lorsque les circonstances devenaient de plus en plus
menaçantes.
En Juin 1896, le village
fut envahi par les rebelles, qui capturèrent le Père Berthieu. Près
d’Ambiatibe, leur chef fit avancer six hommes armés de fusil.
Voyant cela, le Père se
mit à genoux et fit le signe de la Croix.
L’un des chefs lui
dit : “renonce à ta stupide Religion ; ne trompe plus les gens ;
nous te prendrons pour faire de toi un chef et un conseiller parmi nous”.
« Je ne peux
absolument pas consentir à cela, mon fils ; je préfère mourir. »
Deux hommes tirèrent,
mais manquèrent leur cible. Un autre coup de fusil atteignit le père dans le
dos, mais sans le tuer. Alors le capitaine s’approcha et lui tira un coup à la
nuque qui le tua : c’était le 8 Juin 1896.
Jacques Berthieu fut
élevé à l’honneur des autels le 17 Octobre 1965, par le Pape Saint Paul VI
(Giovanni Battista Montini, 1963-1978), pendant le Concile Vatican II, et
Canonisé le 21 Octobre 2012, par le Pape Benoît XVI (Joseph Aloisius Ratzinger,
2005-2013), à l'occasion de la journée mondiale des Missions.
BÉATIFICATION DU PÈRE
JACQUES BERTHIER
Vénérables Frères et
chers Fils.
C'est une grande joie
pour Nous de vous saluer au soir d’un si beau jour de fête: jour de fête pour
les pèlerins de Saint-Flour, justement fiers de ce nouveau bienheureux, fils
d’Auvergne; jour de fête pour les pèlerins de Madagascar, venus honorer leur Protomartyr;
jour de fête pour la Compagnie de Jésus et, peut-on dire, pour l’Église tout
entière, heureuse de célébrer les mérites et les vertus d’un de ses enfants,
prêtre, religieux et missionnaire, prédicateur de l’Évangile, héraut de la
bonne nouvelle.
Nous saluons d’abord les
diocésains de Saint-Flour, conduits par leur zélé évêque, Monseigneur Maurice
Pourchet, qu’accompagnent des évêques et des prêtres originaires de l’Auvergne,
des personnalités civiles auxquelles s’est joint Son Excellence Monsieur
l’Ambassadeur de France, et une délégation des cantaliens de Paris.
Notre salut va ensuite
aux Pères de la Compagnie de Jésus. de qui le nouveau Bienheureux reçut une
solide formation et l’exemple de plus hautes vertus.
Nous saluons enfin et
surtout les Autorités ecclésiastiques et civiles de Madagascar: Monseigneur
Jérôme Rakotomalala, archevêque de Tananarive, entouré d’une couronne de
prélats de la «grande île»; et Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Jules
Razafimbahiny, représentant le Président de la République malgache.
Tous Nous rendons gloire
au Seigneur, qui ne manque jamais, au cours des siècles, de susciter de
nouveaux témoins et de nouveaux apôtres au sein de son Église. Quelle admirable
fécondité que celle de ce peuple saint, de ce peuple de Dieu, qu’est l’Église
de Jésus-Christ, qui rassemble tous ses membres dans le même amour du Christ
Seigneur et le même zèle pour témoigner de la bonne nouvelle du salut apporté
et offert au monde entier!
Voici donc un nouveau
fils de France élevé aux honneurs de la béatification. La France, fille aînée
de l’Église, a donné au cours de son histoire millénaire tant de fruits de
grâce et de sainteté, tant de preuves de son attachement au siège de Pierre,
tant de témoignages de sa générosité missionnaire, tant de désintéressement
dans l’œuvre éducatrice des peuples, qu’elle a accomplie dans l’univers! C’est
pour Nous une joie de le redire aujourd’hui, et de prier Dieu pour que cette
noble nation demeure fidèle à ce glorieux passé et sache se montrer toujours
riche en nouvelles initiatives et féconde en vocations missionnaires.
Voici aussi un nouveau
fils de saint Ignace, parmi la glorieuse cohorte des bienheureux. Tant de
héros, tant de missionnaires, tant de martyrs ont été donnés depuis sa
fondation par la vaillante Compagnie de Jésus! Et, aujourd’hui comme hier, les
jésuites continuent à être missionnaires de par le vaste monde, pour y porter,
dans la pauvreté, la chasteté, et l’obéissance, l’héroïque témoignage des amis
de Jésus. Puisse le Seigneur bénir leur labeur, féconder leurs travaux, et
susciter sur leurs pas de nouvelles chrétientés!
Et voici surtout le
premier bienheureux de Madagascar, la grande île si chère à Notre cœur de père
et de pasteur. Comment ne pas Nous réjouir avec vous, chers fils malgaches, du
si beau développement donné par Dieu à la mission du Père Jacques Berthieu. «En
somme, la mission progresse, - écrivait-il à son frère le 7 avril 1882, - bien
que les fruits ne soient encore qu’en espérance en bien des endroits et peu visibles
en d’autres. Mais que nous importe, pourvu que nous soyons de bons semeurs:
Dieu fera pousser en son temps» (Bernard Biot, Le Père Jacques Berthieu,
Madagascar 1965, p. 22).
Le Père Berthieu et ses
confrères furent de bons semeurs, et Dieu a fait mûrir la moisson. Une fois de
plus dans 1’Eglise le sang des martyrs a été une semence de chrétiens, à
commencer par quelques-uns de ceux qui avaient donné la mort au vaillant
religieux, et qui demandèrent plus tard à recevoir le baptême. Et le Bienheureux
sera le premier d’une longue lignée. Déjà est introduite et progresse la cause
de la jeune chrétienne Victoire Rasoamanarivo.
Vénérables frères et
chers fils, nous vénérons ensemble un témoin héroïque de la charité
missionnaire poussée jusqu’au martyre, et nous rendons grâce à Dieu qui, par
ses desseins admirables et souvent cachés aux yeux du monde, suscite toujours à
son Église les pasteurs dont elle a besoin, les missionnaires qui portent son
témoignage, ,et les martyrs qui le scellent de leur sang. Remercions le
Seigneur de ces dons qu’il fait si généreusement à son Église, et sachons nous
en montrer dignes. Et prions-le ensemble pour que la jeune Église de
Madagascar, déjà riche en fruits de grâces, continue à se développer et à
donner le beau témoignage de sa vitalité chrétienne. C’est là Notre vœu le plus
cher, en gage duquel Nous vous donnons à tous Notre paternelle et affectueuse
Bénédiction Apostolique.
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SOURCE : http://www.vatican.va/content/paul-vi/fr/speeches/1965/documents/hf_p-vi_spe_19651017_berthieu.html
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Le Fils de l’homme est
venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude (cf. Mc
10,45)
Vénérés frères,
Chers frères et sœurs !
Aujourd’hui l’Église
écoute une nouvelle fois ces paroles de Jésus prononcées sur la route de
Jérusalem, où devait s’accomplir son mystère de passion de mort et de
résurrection. Ce sont des paroles qui contiennent le sens de la mission du
Christ sur la terre, marquée par son immolation, par sa donation totale. En ce
troisième dimanche d’octobre, où l’on célèbre la Journée Missionnaire Mondiale,
l’Église les écoute avec une particulière attention et ravive sa conscience
d’être tout entière dans un indéfectible état de service de l’homme et de
l’Évangile, comme Celui qui s’est offert lui-même jusqu’au sacrifice de sa vie.
J’adresse mon cordial
salut à vous tous qui remplissez la Place Saint-Pierre, en particulier aux
délégations officielles et aux pèlerins venus pour fêter les sept nouveaux
saints. Je salue affectueusement les Cardinaux et les Évêques qui participent
ces jours-ci à l’Assemblée
synodale sur la Nouvelle Évangélisation. La coïncidence entre cette Assise
et la Journée Missionnaire est heureuse ; et la Parole de Dieu que nous avons
écouté se révèle éclairante pour les deux. Celle-ci montre le style de
l’évangélisateur, appelé à témoigner et annoncer le message chrétien en se
conformant à Jésus-Christ et en suivant sa vie. Ceci vaut aussi bien pour la
mission ad gentes, que pour la nouvelle évangélisation dans les régions de
vieille chrétienté.
Le Fils de l’homme est
venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude (cf. Mc 10,45)
Ces paroles ont constitué
le programme de vie des sept Bienheureux, que l’Église inscrit solennellement
aujourd’hui au rang glorieux des Saints. Avec un courage héroïque, ceux-ci ont
dépensé leur existence dans une totale consécration à Dieu et dans un généreux
service à leurs frères. Ce sont des fils et des filles de l’Église, qui ont
choisi la vie du service en suivant le Seigneur. La sainteté dans l’Église a
toujours sa source dans le mystère de la Rédemption, qui est préfiguré par le
prophète Isaïe dans la première lecture : le Serviteur du Seigneur est le Juste
qui « justifiera les multitudes en s’accablant lui-même de leurs fautes » (Is 53,
11). Ce Serviteur est Jésus-Christ, crucifié, ressuscité et vivant dans la
gloire. La canonisation d’aujourd’hui représente une confirmation éloquente de
cette mystérieuse réalité salvifique. La tenace profession de foi de ces sept
généreux disciples du Christ, leur conformation au Fils de l’Homme resplendit
aujourd’hui dans toute l’Église.
Jacques Berthieu, né en
1838, en France, fut très tôt passionné de Jésus-Christ. Durant son ministère
de paroisse, il eut le désir ardent de sauver les âmes. Devenu jésuite, il
voulait parcourir le monde pour la gloire de Dieu. Pasteur infatigable dans
l’île Sainte Marie puis à Madagascar, il lutta contre l’injustice, tout en
soulageant les pauvres et les malades. Les Malgaches le considéraient comme un
prêtre venu du ciel, disant : Vous êtes notre « père et mère ! » Il se fit tout
à tous, puisant dans la prière et dans l’amour du Cœur de Jésus la force
humaine et sacerdotale d’aller jusqu’au martyre en 1896. Il mourut en disant :
« Je préfère mourir plutôt que renoncer à ma foi ». Chers amis, que la vie de
cet évangélisateur soit un encouragement et un modèle pour les prêtres, afin qu’ils
soient des hommes de Dieu comme lui ! Que son exemple aide les nombreux
chrétiens persécutés aujourd’hui à cause de leur foi ! Puisse en cette Année de
la foi, son intercession porter des fruits pour Madagascar et le continent
africain ! Que Dieu bénisse le peuple malgache !
Pedro Calungsod est né
vers l’année 1654, dans l’archipel des Visayas aux Philippines. Son amour pour
le Christ l’a poussé à se former comme catéchiste auprès des jésuites
missionnaires qui y vivaient. En 1668, avec d’autres jeunes catéchistes, il
accompagna le Père Diego Luis de San Vitores aux Îles Mariannes pour
évangéliser le peuple Chamorro. La vie y était dure et les missionnaires
devaient faire face aux persécutions provoquées par des jalousies et des
calomnies. Pedro, cependant, faisait preuve d’une grande foi et charité et il
continuait à catéchiser ses nombreux convertis, témoignant du Christ par une
vie authentique, dédiée à l’Évangile. Son plus grand désir était de gagner des
âmes au Christ, ce qui renforça sa détermination d’accepter le martyr. Il
mourut le 2 avril 1672. Des témoignages rapportent que Pedro aurait pu fuir
pour sa sécurité mais qu’il choisit de rester aux côtés du Père Diego. Le
prêtre put donner l’absolution à Pedro avant d’être lui-même tué. Que cet exemple
et ce témoignage courageux de Pedro Calungsod inspire le cher peuple des
Philippines à annoncer avec courage le Royaume et à gagner des âmes à Dieu !
Jean-Baptiste Piamarta,
prêtre du diocèse de Brescia, fut un grand apôtre de la charité et de la jeunesse.
Il percevait l’exigence d’une présence culturelle et sociale du catholicisme
dans le monde moderne, c’est pourquoi il se consacra à l’élévation chrétienne,
morale et professionnelle des nouvelles générations, illuminé par une vigueur
pleine d’humanité et de bonté. Animé d’une confiance inébranlable en la
Providence divine et par un profond esprit de sacrifice, il affronta des
difficultés et souffrances pour donner vie à plusieurs œuvres apostoliques,
parmi lesquelles : l’institut des Artigianelli, la maison d’édition Queriniana, la
congrégation masculine de la Sainte Famille de Nazareth et la congrégation des
Humbles Servantes du Seigneur. Le secret de sa vie intense et active réside
dans les longues heures qu’il consacrait à la prière. Quand il était surchargé
de travail, il augmentait son temps de rencontre cœur à cœur avec le Seigneur.
Il préférait les haltes devant le Saint Sacrement, méditant la passion, la mort
et la résurrection du Christ pour y puiser la force spirituelle et repartir à
la conquête du cœur des personnes, surtout des jeunes, pour les reconduire aux
sources de la vie à travers des initiatives pastorales toujours nouvelles.
« Seigneur, que ton amour
soit sur nous, comme notre espoir est en toi ». Avec ces paroles, la liturgie
nous invite à faire nôtre cet hymne au Dieu créateur et provident, en acceptant
son dessein sur nos vies. Ainsi l’a fait María del Carmelo Sallés y
Barangueras, religieuse née en 1848 à Vic en Espagne. Voyant son espérance
comblée après de nombreuses épreuves, et devant le progrès de la Congrégation
des Religieuses Conceptionnistes Missionnaires de l’Enseignement, qu’elle a
fondée en 1892, elle a pu chanter avec la Mère de Dieu : « Son amour s’étend
d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». Confiée à la Vierge Immaculée, son
œuvre éducatrice se poursuivit en donnant des fruits abondants pour la
jeunesse, grâce au don généreux de ses filles, qui, comme elle, se confient à
Dieu qui peut tout.
J’en viens maintenant à
Marianne Cope, née en 1838, à Heppenheim, en Allemagne. Elle avait un an
seulement, quand elle fut emmenée aux États-Unis. En 1862, elle entra dans le
Tiers Ordre Régulier de Saint-François à Syracuse, New-York. Plus tard, devenue
Supérieure Générale de sa congrégation, Mère Marianne, suivit volontiers l’appel
à soigner les lépreux d’Hawaï après le refus de nombreuses autres personnes.
Avec six de ses sœurs, elle alla diriger elle-même l’hôpital à Oahu, fondant
ensuite l’hôpital Malulani à Maui et ouvrant une maison pour les jeunes filles
dont les parents étaient lépreux. Cinq ans après, elle accepta l’invitation à
ouvrir une maison pour femmes et jeunes filles sur l’île même de Molokai, s’y
rendant courageusement elle-même et mettant ainsi effectivement fin à ses
contacts avec le monde extérieur. Elle s’y occupa du Père Damien, déjà connu
pour son travail héroïque auprès des lépreux, le soignant jusqu’à sa mort et
elle prit la direction de son œuvre auprès des hommes lépreux. À une époque où
l’on pouvait faire bien peu pour soulager les souffrances de cette terrible
maladie, Marianne Cope fit preuve de l’amour le plus élevé, de courage et
d’enthousiasme. Elle est un exemple lumineux et énergique de la fine fleur de
la tradition des sœurs infirmières catholiques et de l’esprit de son bien-aimé
saint François.
Kateri Tekakwitha est née
en 1656 dans l’actuel État de New-York, d’un père mohawk et d’une mère
algonquine chrétienne qui lui donna le sens de Dieu. Baptisée à l’âge de 20
ans, et pour échapper à la persécution, elle se réfugia à la Mission Saint
François Xavier, près de Montréal. Là, elle travailla, partageant les coutumes
des siens, mais en ne renonçant jamais à ses convictions religieuses jusqu’à sa
mort, à l’âge de 24 ans. Dans une vie tout ordinaire, Kateri resta fidèle à
l’amour de Jésus, à la prière et à l’Eucharistie quotidienne. Son but était de
connaître et de faire ce qui est agréable à Dieu. Kateri nous impressionne par
l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et par
son courage dans sa vocation si particulière dans sa culture. En elle, foi et
culture s’enrichissent mutuellement ! Que son exemple nous aide à vivre là où
nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus ! Sainte Kateri,
protectrice du Canada et première sainte amérindienne, nous te confions le
renouveau de la foi dans les Premières Nations et dans toute l’Amérique du Nord
! Que Dieu bénisse les Premières Nations !
Jeune, Anna Schäffer, de
Mindelstetten, voulait entrer dans une congrégation missionnaire. Née dans
d’humbles conditions, elle chercha comme domestique à gagner la dot nécessaire
pour pouvoir entrer au couvent. Dans cet emploi, elle eut un accident grave
avec des brulures inguérissables aux pieds, qui la cloueront au lit pour le
reste de ses jours. C’est ainsi que la chambre de malade se transforma en
cellule conventuelle, et la souffrance en service missionnaire. Tout d’abord
elle se révolta contre son destin, mais ensuite, elle comprit que sa situation
était comme un appel plein d’amour du Crucifié à le suivre. Fortifiée par la
communion quotidienne elle devint un intercesseur infatigable par la prière, et
un miroir de l’amour de Dieu pour les nombreuses personnes en recherche de
conseil. Que son apostolat de la prière et de la souffrance, de l’offrande et
de l’expiation soit pour les croyants de sa terre un exemple lumineux ! Puisse
son intercession fortifier l’apostolat chrétien hospitalier dans son agir plein
de bénédictions !
Chers frères et sœurs !
Ces nouveaux Saints, divers par leur origine, leur langue, leur nation et leur
condition sociale, sont unis les uns aux autres et avec l’ensemble du Peuple de
Dieu dans le mystère de salut du Christ, le Rédempteur. Avec eux, nous aussi
réunis ici avec les Pères synodaux venus de toutes les parties du monde, avec
les paroles du Psalmiste, proclamons au Seigneur que « notre secours et
bouclier, c’est lui », et invoquons-le : « Sur nous soit ton amour, Seigneur,
comme notre espoir est en toi » (Ps 32, 20 ; 22). Que le témoignage des
nouveaux Saints, de leur vie généreusement offerte par amour du Christ, parle
aujourd’hui à toute l’Église, et que leur intercession la consolide et la
soutienne dans sa mission d’annoncer l’Évangile au monde entier.
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Saint Jacques Berthieu
Le bienheureux Jacques
Berthieu, jésuite et martyr, est devenu le 21 octobre 2012 le premier
saint de Madagascar et de l’Océan . Il est fêté le 8 juin dans la Province
(et le 4 février dans les autres Provinces).
Jacques Berthieu est né
en 1838 près de Polminhac dans le Cantal. Ordonné en 1863, il exerce dix ans
avant de répondre à l’appel à la vie missionnaire jésuite.
Après le noviciat et une
courte théologie, il part pour l’île Sainte-Marie où il reste jusqu’à son
expulsion en 1880, en application du décret visant les jésuites. Il est alors
nommé près de Fianarantsoa. Il en est expulsé en 1883 avec tous les Français en
représailles d’une intervention de la marine française. Fin 1885, la paix
signée, il part à Ambositra puis Anjozorofady, au nord de la capitale.
La guerre reprenant, il
s’en va pour ne revenir qu’en 1895. La paix est fragile et les Menalamba, une
tribu des environs, se soulèvent. Le 6 juin 1896, le Colonel Combes décide le
repli sur Tananarive. Il part en tête avec ses hommes, laissant la colonne s’étirer
dangereusement. Le Père chemine avec les derniers. Soudain les Menalamba
attaquent. Les militaires sont trop loin. Le groupe, réfugié dans un village
fortifié, a le temps de célébrer une messe. Le Père renvoie ensuite les
Malgaches qui sont avec lui : aucun ne sera pris.
Il est alors capturé,
insulté, frappé. Sur le chemin, on le fait trébucher, on lui retire ses habits,
on le frappe encore. A la tombée du jour, il s’écroule : Ils décident de
le fusiller. On rapporte alors ce dernier dialogue :
– Veux-tu nous suivre et
renoncer à ta prière ?
– Je ne pourrai jamais ne
pas prier, tant qu’il me restera
un souffle de vie. (…)
– Renonce à ta vilaine
religion ; n’égare plus le peuple,
nous te prendrons pour
faire de toi notre chef
et notre conseiller et
nous ne te tuerons pas.
– Je ne puis absolument
pas consentir à cela, mon enfant ;
je préfère mourir.
Source : Mgr Victor
Sartre sj, Le bienheureux Jacques Berthieu sj, Martyr à Madagascar,
Chine-Maduré-Magascar Publications, 1996, p. 161-163.
Ils le tuent et jettent
son corps dans la Mananara. Il va dériver sur 17 km avant d’être repêché et
enterré dans un îlot. Au premier anniversaire de son martyr, une foule
considérable s’assemble. Les pèlerinages ne vont cesser de croître et de
nombreuses grâces de guérison et de réconciliation lui sont attribuées. Martyr
de la foi et de la chasteté, il est béatifié par Paul VI le 17 octobre 1965,
pendant le concile Vatican II, et est canonisé par Benoît XVI le 21
octobre 2012.
P. Guilhem Causse sj
Extrait d’une lettre de
Jacques Berthieu à un prêtre de ses amis.
[Il ne peut accepter
l’invitation d’un voyage en France.]
… Je ne puis vous le
cacher, il y a eu quelques changements que la grâce de Notre Seigneur, en
m’appelant à la vocation religieuse, a dû opérer en moi. Il a fallu consommer
en réalité et pour toujours et non in voto et ad tempus (en désir et pour un
temps seulement) certains sacrifices que Notre Seigneur demande à ceux qu’il a
daigné appeler à sa suite de plus près et speciali modo (d’une manière
particulière). C’est mon cas. il n’est pas d’usage chez nous, quand on est en
mission à l’étranger, qu’on rentre jamais en France pour simple visite, alors
même qu’on vous payerait les gros frais de voyage, comme l’aurait désiré ma
mère pendant la guerre franco-malgache, alors que nous étions expulsés.
Donc, cher ami, un bon au
revoir au ciel, si Dieu m’en fait la grâce ; c’est tout ce que je puis vous
promettre à vous comme à ma chère, nombreuse et bien-aimée famille qui en a
fait son sacrifice comme moi, dès le premier jour.
Dieu sait si j’aimais et
si j’aime encore et patriae fines et dulcis Alverniae arva (le sol de la patrie
et la terre chérie de l’Auvergne). Et cependant Dieu me fait la grâce d’aimer
bien plus encore ces champs incultes de Madagascar, où je ne puis que pêcher
(et bien péniblement) à la ligne quelques âmes pour Notre Seigneur. Je conserve
de Roanne un excellent souvenir. Mais je sais d’autre part, et pour sûr, que
c’est ici que Dieu m’a appelé : y rester jusqu’à ma dernière heure n’est plus
pour moi un sacrifice ; revenir en France en serait un que je ne pourrais faire
que pour Dieu, comme je fis le premier. Je vous parle franchement et sans
figure. C’est là un des secrets très communs, mais peu connus, de la vie
missionnaire.
… Je suis maintenant
depuis dix-huit mois à une grosse journée Nord de Tananarive, sans compagnon
(confrère) pour la première fois de ma vie, ayant dix-huit postes à desservir
sur une très vaste étendue… Me voilà donc depuis lors missionnaire pour tout de
bon et je m’y suis fait. Mes forces baissent, mais je puis bien encore monter à
cheval… Une fois le mois, à la réunion des Pères, je vais à la capitale, pour
toutes les affaires… Je n’y manque guère. Voilà en partie ma vie. Pour résumer,
c’est ici que le Royaume des cieux souffre violence de la part de nombreux,
méchants et puissants ennemis.
Quant à vous donner
quelque conseil d’ami, je ne l’ose guère. Je me bornerai à celui de saint Paul,
qui me regarde moi autant et plus que vous : Attende tibi et gregi in quo te
posuit Deus… regere ecclesiam (veille sur toi-même et sur le troupeau où Dieu
t’a placé… pour être pasteur de l’Eglise) ( cf. Act 20, 28).
(Ed. A. Boudou, Le P.
Jacques Berthieu , Beauchesne, 1935, pp. 342, 344-345).
SOURCE : https://www.jesuites.com/saint-jacques-berthieu-sj/
Canonisation de Jacques
Berthieu
Le bienheureux Jacques
Berthieu, jésuite, est devenu le 21 octobre 2012 le premier saint de
Madagascar et de l’Océan Indien.
Une vocation missionnaire
Jacques Berthieu est né
le 27 novembre 1838 à la ferme du domaine de Montlogis, à Polminhac, dans le
Cantal en Auvergne. Ses parents y étaient fermiers. Il est l’ainé survivant
d’une famille de 7 enfants, la première née étant décédée à l’âge de 2
semaines. Les ancêtres de Jacques se retrouvent à Giou de Mamou aux XVIème et
XVIIème siècles, après un court passage par Yolet, ils se sont installés à
Polminhac vers 1730.
Il fait ses études au
séminaire de Saint-Flour (Cantal). Il est ordonné prêtre diocésain le 21 mai
1864 à Saint-Flour puis nommé vicaire de Roannes-Saint-Mary. Il resta au
service de ce diocèse de 1864 à 1873.
Puis il entra au noviciat
de la Compagnie de Jésus, en 1873. Il suit les études de théologie à Vals où il
sera marqué par le Père Ramière et la dévotion au Sacré Cœur de Jésus. Très
vite, le père Berthieu affirme une vocation de missionnaire. Ses supérieurs
veulent l’envoient à Madagascar deux ans plus tard.
21 années d’apostolat
dans l’Océan Indien et trois exils
En 1875 il quitte le port
de Marseille pour l’île de La Réunion d’où il passe bientôt sur Sainte
Marie (aujourd’hui: Nosy Boraha), une île (française) au large de la côte
nord-ouest du Madagascar, pour y étudier la langue malgache. Avec deux autres
jésuites et les Sœurs de Saint Joseph de Cluny il forme une équipe missionnaire
dynamique. Il y fait du travail pastoral durant cinq ans, jusqu’en mars 1880.
Ses vingt-et-une années
d’apostolat furent entrecoupées de trois exils, à cause des lois françaises
antireligieuses et des guerres coloniales. Mais le 29 mars 1880 les jésuites
sont expulsés de tous les territoires français. Les lois républicaines de Jules
Ferry contre les Congrégations religieuses le contraignent à quitter sa mission
et à rejoindre la grande île de Madagascar, alors royaume indépendant. Il se
rend à Tananarive et Tamatave et dans la lointaine mission d’Ambohimandroso au
sud de Antanarivo (Tananarive), de 1881 à 1883.
Tout dévoué à ses brebis,
il ne leur cachait pas les exigences de la sainteté, notamment l’unité et
l’indissolubilité du mariage.
En 1883 les guerres
tribales des Hovas contre les troupes coloniales (première guerre
franco-malgache) le forcent à nouveau à quitter son village, il se rend à
Tamatave comme aumônier militaire.
De 1886 à 1891 Jacques
Berthieu dirige la mission d’Ambositra où il ouvre nombre de postes
missionnaires et développe l’éducation scolaire… Il consacre beaucoup de temps
à la formation des catéchistes, lutte contre les foyers irréguliers, insistant
sur l’unité et l’indissolubilité du mariage. Il développe aussi l’agriculture
et soigne les lépreux.
En 1891, Jacques Berthieu
est en charge de deux postes au nord d’Antananarivo. Il se fixe enfin à la
mission d’ Andrainarivo au Nord de Tananarive, “à huit heures de cheval, bon
train, sans s’amuser”. Il ajoute: “J’ai commencé la vie de vrai missionnaire,
seul, sans compagnon, dans un vaste district. J’ai dix-huit postes ou paroisses
à desservir, parfois très éloignés les uns des autres.”
Voir ci-dessous l’
Extrait plus détaillé de cette lettre du bienheureux Jacques Berthieu à un
prêtre de ses amis où il indique qu’il ne peut accepter l’invitation
d’un voyage en France. Il est aussi conscient du danger qui le menace.
Il s’occupe de la
christianisation de plus de dix villages et stations missionnaires. La
situation y est difficile ; les rivalités entre protestants et catholiques y
sont vives.
Mais la seconde guerre
franco-hova (guerre coloniale franco-malgache 1894-1895), l’oblige à un nouvel
exil, plus court cette fois, sur l’île de la Réunion et il est de retour en
décembre 1895, sur la grande île de Madagascar, à Ambatomainty après treize
mois d’absence..
Une paix est signée, mais
elle ne règne pas dans tous les esprits.
Vers le martyr
En 1896 il est confronté
a une insurrection politico-religieuse du mouvement Menalamba, ceux qui portent
des lamba ou toges rouges (opposition au christianisme et au pouvoir français).
Partie de l’ouest de l’Imerina, elle gagne le nord. Les chrétiens sont souvent
menacés car pendant cette rébellion, la tribu des Menalamba voulait rétablir le
culte des idoles.
Les derniers événements
qui viennent de frapper le pays, répètent les meneurs, ont pour cause l’abandon
du culte des Ancêtres. Sans distinguer entre le politique et le religieux, les
insurgés s’en prennent à tout ce qui est étranger. Ils ont réussi à s’infiltrer
dans la région d’Andrainarivo. La population doit être évacuée par ordre de
l’autorité militaire.
Jacques Berthieu cherche
à placer les chrétiens sous la protection des troupes françaises. Privé de la
protection d’un colonel français à qui le Père avait reproché sa conduite
envers les femmes indigènes, le Père Berthieu dirige ainsi un convoi de
chrétiens vers Antananarivo. Le P. Berthieu a un cheval, il pourrait prendre
les devants; il lie son sort à celui des habitants, prête sa monture à un
employé de la mission qu’une plaie au pied empêche de marcher.
Il est isolé des soldats
et attaqué par les Menalamba, le 7 juin 1896. C’est ainsi qu’il tombe entre
leurs mains dans l’après-midi du 8 juin 1896.
Il est arrêté. Il reçoit
un coup de hache sur le front et des chrétiens divorcés se vengent des
reproches du père Jacques Berthieu en l’insultant et en le frappant. Sur le
chemin qui le conduit au chef de l’insurrection, il tombe épuisé, ne cessant de
prier pour ses bourreaux qu’il appelle « mes enfants ».
Le 8 juin 1896 il lui est
cependant proposé la vie sauve s’il renonce à la foi chrétienne : “Renonce
à ta vilaine religion, n’égare plus le peuple”, lui avait lancé le chef des
Manalamba, avant de poursuivre : “nous te prendrons pour faire de toi notre
chef et notre conseiller, nous ne te tuerons pas”. “Je ne puis absolument pas
consentir à cela. Je préfère mourir !”, avait-il alors répondu, en s’agenouillant.
Quelques minutes, après
il reçoit une décharge de fusil. Un coup à bout portant l’achève. Son corps est
traîné jusqu’au fleuve Mananara et jeté dans les eaux.
Le missionnaire refuse
donc cet acte d’apostasie. Jacques Berthieu accepte d’être fusillé à Ambiatibe
(à 60 kilomètres de Tananarive). A sa mort, plusieurs de ses agresseurs
adhèrent au message de l’Evangile et reçoivent le baptême. Jacques Berthieu
fait la fierté des catholiques malgaches.
Les étapes vers la
canonisation
Le 10 octobre 1916, Mgr
de Saune, vicaire apostolique de Tananarive, a chargé une commission d’enquête
sur les circonstances exactes de sa mort. En 1933 à la demande de la Sacrée
Congrégation des Rites, s’ouvre le procès de l’Ordinaire qui aboutit, le 8
avril 1964, à la déclaration officielle par Paul VI du martyre du P. Berthieu.
Il a été proclamé Bienheureux. Martyr
de la foi et de la chasteté, il fut béatifié à Rome par Paul VI le 17 octobre
1965, pendant le concile Vatican II. Sa fête est le 8 juin. Le
Pape Benoît XVI a, le 19 décembre 2011 dernier, autorisé la Congrégation pour
les causes des Saints à promulguer les décrets reconnaissant les miracles de
sept futurs Saints, parmi lesquels le Français Jacques-Berthieu
(1838-1896), missionnaire mort martyr à Madagascar. Il sera canonisé par
le pape Benoit XVI le 21 octobre 2012, à l’occasion de la journée mondiale des
missions.
Quelques citations :
“Dieu sait si j’aimais et
si j’aime encore et patriae fines et dulcis Alverniae arva (le sol de la patrie
et la terre chérie de l’Auvergne). Et cependant Dieu me fait la grâce d’aimer
bien plus encore ces champs incultes de Madagascar, où je ne puis que pêcher
(et bien péniblement) à la ligne quelques âmes pour Notre Seigneur.”
“La mission progresse,
bien que les fruits ne soient encore qu’en espérance en bien des endroits et
peu visibles en d’autres. Mais que nous importe, pourvu que nous soyons de bons
semeurs : Dieu fera pousser en son temps.”
SOURCE : https://www.jesuites.com/jacques-berthieu/
Saint Jacques Berthieu
Un don jusqu'à l'extrême.
Jacques Berthieu est né
en 1838 près de Polminhac dans le Cantal. Ordonné en 1863, il exerce dix ans
avant de répondre à l’appel à la vie Missionnaire Jésuite.
Après le noviciat et une
courte théologie, il part pour l’île Sainte-Marie où il reste jusqu’à son
expulsion en 1880, en application du décret visant les Jésuites.
Il est alors nommé près
de Fianarantsoa.
Il en est expulsé en 1883
avec tous les Français en représailles d’une intervention de la marine
française.
Fin 1885, la paix signée,
il part à Ambositra puis Anjozorofady, au nord de la capitale. La guerre
reprenant, il s’en va pour ne revenir qu’en 1895.
La paix est fragile et
les Menalamba, une tribu des environs, se soulèvent.
Le 6 juin 1896, le
Colonel Combes décide le repli sur Tananarive. Il part en tête avec ses hommes,
laissant la colonne s’étirer dangereusement.
Le Père chemine avec les
derniers. Soudain les Menalamba attaquent. Les militaires sont trop loin.
Le groupe, réfugié dans
un village fortifié, a le temps de célébrer une Messe. Le Père renvoie ensuite
les Malgaches qui sont avec lui : aucun ne sera pris.
Il est alors capturé,
insulté, frappé. Sur le chemin, on le fait trébucher, on lui retire ses habits,
on le frappe encore.
A la tombée du jour, il
s’écroule : Ils décident de le fusiller. On rapporte alors ce dernier
dialogue :
- Veux-tu nous suivre et
renoncer à ta prière ?
- Je ne pourrai jamais ne
pas prier, tant qu’il me restera un souffle de vie. (…)
- Renonce à ta vilaine
religion ; n’égare plus le peuple, nous te prendrons pour faire de toi
notre chef et notre conseiller et nous ne te tuerons pas.
- Je ne puis absolument
pas consentir à cela, mon enfant ; je préfère mourir.
Ils le tuent et jettent
son corps dans la Mananara. Il va dériver sur 17 km avant d’être repêché et
enterré dans un îlot.
Au premier anniversaire
de son martyr, une foule considérable s’assemble. Les pèlerinages ne vont
cesser de croître et de nombreuses grâces de guérison et de réconciliation lui
sont attribuées.
Il est Béatifié le 17
Octobre 1965 et Canonisé le 21 Octobre 2012.
7 nouveaux saints : une
vie de service à la suite du Seigneur
Le pape Benoît XVI a
célébré la messe de
canonisation de sept bienheureux, en la Journée Missionnaire Mondiale, le 21
octobre 2012. Parmi eux, le jésuite martyr français
Jacques Berthieu (1838-1896), premier saint de Madagascar et de l’Océan Indien.
Devant 80.000 fidèles, le
pape Benoît XVI a décrit le modèle de l’évangélisateur, « appelé à
témoigner et annoncer le message chrétien en se conformant à Jésus-Christ et en
suivant sa vie. Ceci vaut aussi bien pour la mission Ad Gentes, que pour la
Nouvelle Evangélisation dans les régions de vieille chrétienté ». Comme le
rapporte Marc, « le Fils de l’homme est venu pour servir et donner sa vie
en rançon pour une multitude… Ces paroles ont constitué le programme de vie des
bienheureux que l’Eglise inscrit solennellement aujourd’hui au rang glorieux
des saints… Ce sont des fils et des filles de l’Eglise, ayant choisi une vie de
service à la suite du Seigneur. La sainteté dans
l’Eglise a toujours sa source dans le mystère de
la Rédemption… La
canonisation d’aujourd’hui représente une confirmation éloquente
de cette mystérieuse réalité salvifique. La tenace profession de foi de ces
sept généreux disciples du Christ, leur conformation au Fils de l’Homme
resplendit aujourd’hui dans toute l’Eglise ».
Le Saint-Père a ensuite
évoqué la vie et l’exemple des nouveaux saints en commençant par Jacques
Berthieu, né en 1838 en France, qui fut un « pasteur infatigable dans
l’île Sainte-Marie et ensuite à Madagascar, où il lutta contre l’injustice,
tout en soulageant les pauvres et les malades… Il se fit tout à tous puisant
dans la prière et dans l’amour du cœur de Jésus la force humaine et sacerdotale
d’aller jusqu’au martyre… Que la vie de cet évangélisateur soit un
encouragement et un modèle pour les prêtres afin qu’ils soient des hommes de
Dieu comme lui! Que son exemple aide les nombreux chrétiens persécutés
aujourd’hui à cause de leur foi! Puisse en cette Année de la Foi, son
intercession porter des fruits pour Madagascar et le continent africain! »
Pedro Calungsod est né
vers 1654 dans l’archipel des Visayas aux Philippines et avec d’autres jeunes
catéchistes, a accompagné le P. Diego Luis de San Vitores aux Mariannes, pour
évangéliser le peuple Chamorro. « La vie y était dure -a ajouté le Pape-
et les missionnaires devaient faire face aux persécutions provoquées par des
jalousies et des calomnies. Pedro cependant faisait preuve d’une grande foi
et charité et il continuait à
catéchiser ses nombreux convertis, témoignant du Christ par une vie authentique
consacrée à l’Evangile. Son plus
grand désir était de gagner des âmes au Christ, ce qui renforça sa
détermination d’accepter le martyre… Que cet exemple et ce témoignage courageux
inspire le peuple philippin pour annoncer avec ardeur le Royaume et gagner des
âmes à Dieu ».
Le prêtre italien
Giovanni Battista Piamarta « fut un grand apôtre de
la charité et de la jeunesse. Il
percevait l’exigence d’une présence culturelle et sociale du catholicisme dans
le monde moderne… Animé d’une confiance inébranlable en la Divine Providence et
d’un profond esprit de sacrifice…quand il était surchargé de travail, il augmentait
son temps de rencontre cœur à cœur avec le Seigneur…pour y puiser la force
spirituelle et repartir à la conquête du cœur des personnes ».
L’œuvre éducative de la
religieuse espagnole María del Carmen Sallés y Barangueras « confiée à
l’Immaculée, se poursuivit en donnant des fruits abondants pour la jeunesse,
grâce au don généreux de ses filles, qui, comme elle, se confient à Dieu qui
peut tout ».
L’Allemande Marianne Cope
« suivit volontiers l’appel à soigner les lépreux d’Hawaï après le refus
de nombreuses autres personnes » puis, plus tard, dans les îles Molokai où
elle s’occupa du Père Damien et, après sa mort, prenant la direction de son
œuvre auprès des lépreux. « A une époque où l’on pouvait faire bien peu
pour soulager les souffrances de cette terrible maladie, Marianne Cope fit
preuve de l’amour le plus élevé, de courage et d’enthousiasme ».
Kateri, première sainte
amérindienne
Kateri Tekakwitha est née
dans l’actuel Etat de New-York, en 1656, de père mohawk et de mère algonquine
chrétienne. Baptisée à 20 ans, pour échapper à la persécution, elle se réfugia
à la mission de Saint-François-Xavier près de Montréal. Là, elle travailla
jusqu’à sa mort à l’âge de 24 ans, « partageant les coutumes des siens,
mais en ne renonçant jamais à ses convictions religieuses. Kateri nous
impressionne par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens
extérieurs, et par son courage dans sa vocation si particulière dans sa
culture. En elle, foi et culture s’enrichissent mutuellement ! Que son exemple
nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant
Jésus ! Sainte Kateri, protectrice du Canada et première sainte amérindienne,
nous te confions le renouveau de la foi dans les Premières Nations et dans
toute l’Amérique du Nord! Que Dieu bénisse les Premières Nations! »
La jeune Allemande Anna Schäffer, de Mindelstetten eut un grave accident avec des brûlures inguérissables aux pieds qui la cloueront au lit pour le reste de ses jours. C’est ainsi que la chambre de malade se transforma en cellule conventuelle, et la souffrance en service missionnaire… Puisse son intercession fortifier l’apostolat chrétien hospitalier dans son agir plein de bénédictions! ».
Ces nouveaux saints, a conclu le Pape, « divers par leur origine, leur
langue, leur nation et leur condition sociale, sont unis les uns aux autres et
avec l’ensemble du Peuple de Dieu dans le mystère de
salut du Christ, le Rédempteur. Que le témoignage…de leur vie généreusement
offerte par amour du Christ, parle aujourd’hui à toute l’Eglise, et que leur
intercession la consolide et la soutienne dans sa mission d’annoncer l’Evangile au
monde entier ». (…)
Source : VIS du 21
octobre 2012
Also
known as
Giacomo Berthieu
Jacob Berthieu
Martyr of Madagascar
Martyr of the Red Island
Profile
One of seven children in
a pious farm family. Ordained on 21 May 1864. Parish priest in
Roannes-Saint Mary, France.
Feeling a call to religious life,
he joined the Jesuits on 31 October 1873. Missionary to Madagascar in 1875.
Superior of the mission in Ambositra in 1885,
he expanded the stations and brought many converts to
the faith.
Forced to move several times due to political reasons as his connection
to France brought
him into conflict with assorted local officials. Martyr.
Born
28
November 1838 in
Monlogis, Polminhac, Cantal, France
shot on 8 June 1896 in
Ambiatibe, Antananarivo, Madagascar by Menalamba rebels for his work in
replacing ancestor worship with Christianity
body dumped in the
Mananara River
8 April 1964 (decree
of martyrdom)
17 October 1965 by Pope Paul
VI
21 October 2012 by Pope Benedict
XVI
Additional
Information
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Oxford University Catholic Chaplaincy
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA
Citation
“Saint Jacques
Berthieu“. CatholicSaints.Info. 27 March 2022. Web. 8 June 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-jacques-berthieu/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-jacques-berthieu/
Pope to canonize French
Jesuit martyr
Vatican City, Oct 3, 2012
/ 01:09 am (EWTN
News)
Later this month, Pope
Benedict XVI is slated to canonize Father Jacques Berthieu, a French Jesuit who
was martyred in Madagascar in 1896.
Fr. Berthieu will be
canonized alongside six other blesseds in an Oct. 21 ceremony on World Mission
Sunday at the Vatican.
The priest was born in
1838 and grew up with six siblings in a pious farming family in central
France. He was ordained to the priesthood for Diocese of Saint-Flour in
1864.
Fr. Berthieu then felt
called to join the Society of Jesus, and did so in 1873. While in the
novitiate, he became devoted to the Sacred Heart of Jesus, which had been
popularized by the Jesuit St. Claude de la Colombiere. Before finishing his
novitiate, he was assigned to the missions in Madagascar in 1875.
In a letter to a friend
dated July 28, 1875, he wrote that “I have been designated as a future apostle
to the Malagasy (Madagascar)...probably to never return, which is fine with
me.”
The French priest became
a highly successful missionary, nearly tripling the number of mission stations
on the north of the island.
Local government
officials, however, became increasingly concerned about French and British
colonialism, and a series of wars between 1883 and 1896 resulted in the
island’s colonization by France.
During that time, an
uprising called the Menalamba rebellion targeted foreigners and Christians in
the country. The group believed that the island's loss of sovereignty was due
to the abandonment of ancestor worship.
The Menalamba attacked
Fr. Berthieu and other refugees he was accompanying on June 8, 1896, and their
chief insisted he become a conserve to their tribe. They insisted, however,
that he renounce his faith.
Fr. Berthieu refused to
apostasize, was beaten with clubs and ultimately killed by a gunshot wound. His
body was dumped into a river and was never recovered.
Some of his persecutors
reportedly were later baptized.
The priest was declared
venerable in 1964, and was beatified by Paul VI the following year. He has been
celebrated liturgically on June 8 by the French Province of the Society of
Jesus, and Feb. 4 by the rest of the society.
On Dec. 19, 2011, Pope
Benedict accepted the decree of the Congregation for the Causes of Saints
acknowledging a miracle worked through Fr. Berthieu's intercession.
SOURCE : https://web.archive.org/web/20121125060450/http://www.ewtnnews.com/catholic-news/Vatican.php?id=6266
A New Jesuit Saint: The
life and martyrdom of Jacques Berthieu
Adolfo
NicolásOctober 29, 2012
Fr. Jacques Berthieu, a
French Jesuit (1838-1896), priest and missionary in Madagascar, was declared a
blessed martyr of faith and chastity by Pope Paul VI in 1965 during the Second
Vatican Council. He will be canonized in Rome on October 21st with six other
Blessed. This day coincides with the World Mission Sunday and is part of the
celebration of the Year of Faith and the Synod of Bishops on the New Evangelization.
Moreover, for the Society of Jesus, this year 2012 is also marked by the
Congregation of Procurators which took place last July in Nairobi. The
apostolic vitality of the provinces of Africa and Madagascar and our renewed
awareness of sentire cum Ecclesia invite us to receive with fervor
the witness of Jacques Berthieu. After recalling the stages of his life and his
martyrdom according to the sources, I will highlight some aspects of his
holiness that challenge us today.
Jacques Berthieu was born
on November 27, 1838, in the area of Montlogis, in Polminhac, in the Auvergne
in central France where his parents were farmers. He studied at the seminary of
Saint-Four and was ordained to the priesthood for this diocese in 1864. He was
appointed vicar in Roannes-Saint-Mary, where he remained for nine years.
Because of his desire to evangelize distant lands, and to ground his spiritual
life in the Spiritual Exercises of Saint Ignatius, he sought admission to the
Society of Jesus and entered the novitiate in Pau in 1873. He sailed from the
port of Marseille in 1875 to two islands in the vicinity of Madagascar: Réunion
and Sainte-Marie (at that time dependent on France and today called Nosy
Bohara) where he studied Malagasy and prepared himself for the mission.
In 1881, French
legislation closed French territories to Jesuits, a measure which compelled
Jacques Berthieu to relocate to the large island of Madagascar. He first worked
in the district of Ambohimandroso-Ambalavao, in Fianarantsoa, the southern part
of the highlands. During the first Franco–Malagasy war, he carried out various
ministries on the eastern and northern coastlines. From 1886 on, he supervised
the mission of Ambositra, 250 km South of Antananarivo, and later, the mission
of Anjozorofady-Ambatomainty, north of the capital. A second war forced him to
move further. In 1895, the Menalamba (“red shawl”) revolt targeted
Christians as well as the colonizers. Jacques Berthieu sought to place the
Christians under the protection of French troops. Deprived of this protection
by a French colonel whom Berthieu had chastised for his behavior with the women
of the country, Berthieu led a convoy of Christians towards
Antananarivo and stopped in the village of Ambohibemasoandro. On June 8, 1896,
the Menalamba entered the village, and finally found Jacques Berthieu
who had been hiding in the house of a Protestant friend. They seized him and
stripped him of his cassock. One of them snatched his crucifix from him,
saying: “Is this your amulet? Is it thus that you mislead the people? Will you
continue to pray for a long time?” He responded: “I have to pray until I die.”
One of them then struck Berthieu’s forehead with a machete;
Berthieu fell to his knees, bleeding profusely. The Menalamba then
led him away for what would be a long trek. Because of his wound, Jacques
Berthieu said to those who were leading him: “Let go of my hands so that I can
take my handkerchief from my pocket to clean the blood from my eyes, because I
can no longer see the way.” Along the way, when someone approached him, Jacques
Berthieu asked him: “Have you received baptism, my son?” “No,” answered the
other. Searching his pocket, Jacques Berthieu drew out a cross and two
medals and gave them to him, saying: “Pray to Jesus Christ all the days
of your life. We will no longer see each other, but do not forget this day.
Learn the Christian religion and ask for baptism when you see a priest.”
After about a ten
kilometer march, they reached the village of Ambohitra where the church
Berthieu had built was located. Someone insisted that it would not be possible
for Berthieu to enter the camp because he would desecrate the “sacred objects”
(referring to the fetishes). Three times, they threw a stone at him, and the
third time Berthieu fell prostrate. Not far from the village, since Berthieu
was sweating, a Menalamba took Berthieu’s handkerchief, soaked it in
mud and dirty water, and tied it around Berthieu’s head, as they jeered at him,
shouting: “Behold the king of the Vazaha (Europeans)”. Some then went on to
emasculate him, which resulted in a fresh loss of blood that exhausted him.
As night drew near, in
Ambiatibe, a village 50 kilometers north of Antananarivo, after some
deliberation, a decision was made to kill Berthieu. The chief gathered a
platoon of six men armed with guns. At the sight, Jacques Berthieu knelt down.
Two men fired simultaneously at him, but missed. Berthieu made the sign of the
cross and bowed his head. One of the chiefs approached him and said: “Give up
your hateful religion, do not mislead the people anymore, and we will make you
our counselor and our chief, and we will spare you.” He replied: “I cannot
consent to this; I prefer to die.” Two men fired again. Berthieu bowed his head
in prayer once more, and they missed him. Another fired a fifth shot, which hit
Berthieu without killing him. He remained on his knees. A last shot, fired at
close range, finally killed Jacques Berthieu.
As a missionary,
Jacques Berthieu described his task thus: “This is what it means to be a
missionary: to make oneself all things to all people, both interiorly and
externally; to be responsible for everything, people, animals, and
things, and all this in order to gain souls, with a large and generous heart.”
His many efforts to promote education, to construct buildings, irrigation and
gardens, and to develop agricultural training all give witness to these words.
He was a tireless catechist. A young school teacher, who was accompanying him
on a journey, noticed that even while on horseback, Berthieu still
had his catechism open before him. The teacher asked him: “Father, why are you
still studying the catechism?” He answered: “My son, the catechism is a book
one can never understand deeply enough, since it contains all of Catholic
doctrine.” In those days, once on foreign mission, there was no question of
returning to one’s country of origin. “God knows,” Berthieu said, “how much I
still love the soil of my country and the beloved land of the Auvergne. And yet
God has given me the grace to love even more these uncultivated fields of
Madagascar, where I can only catch a few souls for our Lord… The mission
progresses, even though the fruit is still a matter of hope in some places, and
hardly visible in others. But what does it matter, so long as we are good sowers?
God will give growth when the time comes.”
A man of prayer, Jacques
Berthieu drew his strength from it. “Whenever I looked for him,” declared one
of the catechists, “I found him almost always on his knees in his room.”
Another said: “I have seen no other Father remain so long before the Blessed
Sacrament. Whenever we looked for him, we were sure to find him there.” A
brother of his community also gave this testimony: “While he was convalescing,
each time I entered his room, I found him on his knees, praying.” His love for
God was such that they called him “tia vavaka” (the pious one). He was always
seen with the rosary or the breviary in his hands. His faith expressed itself
in his devotion to the Blessed Sacrament, the Eucharist being the source of his
spiritual life. He also professed a special devotion to the Sacred Heart to
which he consecrated himself in Paray-le-Monial before departing for mission,
and he became the apostle of this devotion among the Malagasy Christians. A
fervent devotee of the Virgin Mary, he went on pilgrimage to Lourdes, and the
rosary was his favorite prayer; it was this prayer that he recited while he was
being led to his death. He also venerated Saint Joseph.
As a pastor, he
addressed Christians with the very words of Christ: “my little children” (Jn
13, 33); as for his executioners, he questioned them with gentleness: “ry
zanako, my children.” His charity was full of respect for others, even when he
had to correct an erring believer. And yet, he knew how to speak strongly and firmly
whenever he judged that the interests of God and of the church were at stake.
He did not hide the demands of Christian life, beginning with the unity and the
indissolubility of monogamous marriage. Polygamy being the usual practice at
the time, he denounced the injustice and the abuses it generated, thus creating
enemies, especially among the powerful.
On the eve of his death,
while he was heading towards the capital with the Christians hunted down by
the Menalamba, he was moved with compassion at the sight of a young man
with a wounded foot. Berthieu began looking for carriers, offering a large
amount of money for this service, but all refused. Descending from his horse,
Berthieu lifted the disabled man onto his mount, and despite Berthieu’s own
weakness, he himself continued the journey on foot, while pulling the animal by
the bridle. “He was gentle,” declared a witness, “patient, zealous in carrying
out his ministry whenever he was called, even when someone called him at
midnight or when it was raining heavily.” In the south of Anjozorofady lived
two female lepers. Whenever he returned from his travels, he would visit them,
bring them food and clothes, and teach them catechism, until he baptized them.
He considered the accompaniment of the dying in their agony a most important
ministry: “Whether I am eating or sleeping,” he would say, “do not be ashamed
to call me; for me there is no stricter obligation than to visit the dying.”
The total and
irreversible gift of his life in the following of Christ was at the heart
of his commitment. In the midst of trials, he retained his sense of humor, and
remained affable, humble and helpful. He liked to quote the Gospel passage: “Do
not be afraid of those who kill the body, but rather of those who make one lose
one’s soul.” (cf. Mt 10:28). In his instructions, he often spoke of the
resurrection of the dead. The faithful remembered the following sentence: “Even
if you are eaten by a crocodile, you will rise again.” Was this a premonition
of his own end? In fact, after his death, two inhabitants of Ambiatibe dragged
his body to the river Mananara, a short distance away from the place of his
martyrdom, and his remains disappeared.
The Society rejoices that
the church canonizes a new saint from among us, proposes him as a model to all
the faithful, and invites them to seek his intercession. Certainly the
historical context and the modalities of mission have changed from the end of
the 19th century to our time; it is the role of historians to investigate more
closely what actually happened and of hagiographers to identify the most
significant aspects of holiness.
May the Holy Spirit help
us put into practice the choices of Jacques Berthieu: his passion for a
challenging mission that led him to another country, another language, and
another culture; his personal attachment to the Lord expressed in prayer;
his pastoral zeal, which was simultaneously a fraternal love of the faithful
entrusted to his care, and a commitment to lead them higher on the Christian
way; and finally, a life lived as gift, a choice lived out every day until the
death which definitively configured him to Christ.
May the intercession of
Jacques Berthieu help us to recognize the strength that is given to us in our
weakness, so that we might be live our vocation with fidelity and joy, and give
ourselves totally to the mission received from the Lord!
This article also
appeared in print, under the headline “A New Jesuit Saint,” in the October
29, 2012, issue.
SOURCE : https://www.americamagazine.org/issue/new-jesuit-saint
HOMILY OF HIS HOLINESS
POPE BENEDICT XVI
The Son of Man came to
serve, and to give his life as a ransom for many (cf. Mk 10:45)
Dear Brother Bishops,
Dear brothers and sisters!
Today the Church listens
again to these words of Jesus, spoken by the Lord during his journey to
Jerusalem, where he was to accomplish the mystery of his passion, death and
resurrection. They are words which enshrine the meaning of Christ’s mission on
earth, marked by his sacrifice, by his total self-giving. On this third Sunday
of October, on which we celebrate World Mission Sunday, the Church listens to
them with special attention and renews her conviction that she should always be
fully dedicated to serve mankind and the Gospel, after the example of the One
who gave himself up even to the sacrifice of his life.
I extend warm greetings
to all of you who fill Saint Peter’s Square, especially the official
delegations and the pilgrims who have come to celebrate the seven new saints. I
greet with affection the Cardinals and Bishops who, during these days, are
taking part in the Synodal
Assembly on the New Evangelization. The coincidence between this
ecclesiastical meeting and World Mission Sunday is a happy one; and the word of
God that we have listened to sheds light on both subjects. It shows how to be
evangelizers, called to bear witness and to proclaim the Christian message,
configuring ourselves to Christ and following his same way of life. This is
true both for the mission ad Gentes and for the new evangelization in
places with ancient Christian roots.
The Son of Man came to
serve, and to give his life as a ransom for many (cf. Mk 10:45)
These words were the
blueprint for living of the seven Blessed men and women that the Church
solemnly enrols this morning in the glorious ranks of the saints. With heroic
courage they spent their lives in total consecration to the Lord and in the
generous service of their brethren. They are sons and daughters of the Church
who chose a life of service following the Lord. Holiness always rises up in the
Church from the well-spring of the mystery of redemption, as foretold by the
prophet Isaiah in the first reading: the Servant of the Lord is the righteous
one who “shall make many to be accounted as righteous; and he shall bear their
iniquities” (Is 53:11); this Servant is Jesus Christ, crucified, risen and
living in glory. Today’s canonization is an eloquent confirmation of this
mysterious saving reality. The tenacious profession of faith of these seven
generous disciples of Christ, their configuration to the Son of Man shines out
brightly today in the whole Church.
Jacques Berthieu, born in
1838 in France, was passionate about Jesus Christ at an early age. During his
parish ministry, he had the burning desire to save souls. Becoming a Jesuit, he
wished to journey through the world for the glory of God. A tireless pastor on
the island of Sainte Marie, then in Madagascar, he struggled against injustice
while bringing succour to the poor and sick. The Malagasies thought of him as a
priest come down from heaven, saying, You are our “father and mother!” He made
himself all things to all men, drawing from prayer and his love of the sacred
heart of Jesus the human and priestly force to face martyrdom in 1896. He died,
saying “I prefer to die rather than renounce my faith”. Dear friends, may the
life of this evangelizer be an encouragement and a model for priests that, like
him, they will be men of God! May his example aid the many Christians of today
persecuted for their faith! In this Year of Faith, may his intercession bring
forth many fruits for Madagascar and the African Continent! May God bless the
Malagasy people!
Pedro Calungsod was born
around the year 1654, in the Visayas region of the Philippines. His love for
Christ inspired him to train as a catechist with the Jesuit missionaries there.
In 1668, along with other young catechists, he accompanied Father Diego Luís de
San Vitores to the Marianas Islands in order to evangelize the Chamorro people.
Life there was hard and the missionaries also faced persecution arising from
envy and slander. Pedro, however, displayed deep faith and charity and
continued to catechize his many converts, giving witness to Christ by a life of
purity and dedication to the Gospel. Uppermost was his desire to win souls for
Christ, and this made him resolute in accepting martyrdom. He died on the April
2nd 1672. Witnesses record that Pedro could have fled for safety but chose
to stay at Father Diego’s side. The priest was able to give Pedro absolution
before he himself was killed. May the example and courageous witness of Pedro Calungsod
inspire the dear people of the Philippines to announce the Kingdom bravely and
to win souls for God!
Giovanni Battista
Piamarta, priest of the Diocese of Brescia, was a great apostle of charity and
of young people. He raised awareness of the need for a cultural and social
presence of Catholicism in the modern world, and so he dedicated himself to the
Christian, moral and professional growth of the younger generations with an
enlightened input of humanity and goodness. Animated by unshakable faith in
divine providence and by a profound spirit of sacrifice, he faced difficulties
and fatigue to breathe life into various apostolic works, including the
Artigianelli Institute, Queriniana Publishers, the Congregation of the Holy
Family of Nazareth for men, and for women the Congregation of the Humble Sister
Servants of the Lord. The secret of his intense and busy life is found in the
long hours he gave to prayer. When he was overburdened with work, he increased
the length of his encounter, heart to heart, with the Lord. He preferred to
pause before the Blessed Sacrament, meditating upon the passion, death and
resurrection of Christ, to gain spiritual fortitude and return to gaining
people’s hearts, especially the young, to bring them back to the sources of life
with fresh pastoral initiatives.
“May your love be upon
us, O Lord, as we place all our hope in you” (Ps 32:22). With these words,
the liturgy invites us to make our own this hymn to God, creator and provider,
accepting his plan into our lives. María Carmelo Sallés y Barangueras, a
religious born in Vic in Spain in 1848, did just so. Filled with hope in spite
of many trials, she, on seeing the progress of the Congregation of the
Conceptionist Missionary Sisters of Teaching, which she founded in 1892, was
able to sing with the Mother of God, “His mercy is on those who fear him from
generation to generation” (Lk 1:50). Her educational work, entrusted to
the Immaculate Virgin Mary, continues to bear abundant fruit among young people
through the generous dedication of her daughters who, like her, entrust
themselves to God for whom all is possible.
I now turn to Marianne
Cope, born in 1838 in Heppenheim, Germany. Only one year old when taken to the
United States, in 1862 she entered the Third Order Regular of Saint Francis at
Syracuse, New York. Later, as Superior General of her congregation, Mother
Marianne willingly embraced a call to care for the lepers of Hawaii after many
others had refused. She personally went, with six of her fellow sisters, to
manage a hospital on Oahu, later founding Malulani Hospital on Maui and opening
a home for girls whose parents were lepers. Five years after that she accepted
the invitation to open a home for women and girls on the island of Molokai
itself, bravely going there herself and effectively ending her contact with the
outside world. There she looked after Father Damien, already famous for his
heroic work among the lepers, nursed him as he died and took over his work
among male lepers. At a time when little could be done for those suffering from
this terrible disease, Marianne Cope showed the highest love, courage and
enthusiasm. She is a shining and energetic example of the best of the tradition
of Catholic nursing sisters and of the spirit of her beloved Saint Francis.
Kateri Tekakwitha was
born in today’s New York state in 1656 to a Mohawk father and a Christian
Algonquin mother who gave to her a sense of the living God. She was baptized at
twenty years of age and, to escape persecution, she took refuge in Saint Francis
Xavier Mission near Montreal. There she worked, faithful to the traditions of
her people, although renouncing their religious convictions until her death at
the age of twenty-four. Leading a simple life, Kateri remained faithful to her
love for Jesus, to prayer and to daily Mass. Her greatest wish was to know and
to do what pleased God. She lived a life radiant with faith and purity.
Kateri impresses us by
the action of grace in her life in spite of the absence of external help and by
the courage of her vocation, so unusual in her culture. In her, faith and
culture enrich each other! May her example help us to live where we are, loving
Jesus without denying who we are. Saint Kateri, Protectress of Canada and the
first native American saint, we entrust to you the renewal of the faith in the
first nations and in all of North America! May God bless the first nations!
Anna Schaeffer, from
Mindelstetten, as a young woman wished to enter a missionary order. She came
from a poor background so, in order to earn the dowry needed for acceptance
into the cloister, she worked as a maid. One day she suffered a terrible
accident and received incurable burns on her legs which forced her to be
bed-ridden for the rest of her life. So her sick-bed became her cloister cell
and her suffering a missionary service. She struggled for a time to accept her
fate, but then understood her situation as a loving call from the crucified One
to follow him. Strengthened by daily communion, she became an untiring
intercessor in prayer and a mirror of God’s love for the many who sought her
counsel. May her apostolate of prayer and suffering, of sacrifice and
expiation, be a shining example for believers in her homeland, and may her
intercession strengthen the Christian hospice movement in its beneficial
activity.
Dear brothers and
sisters, these new saints, different in origin, language, nationality and
social condition, are united among themselves and with the whole People of God
in the mystery of salvation of Christ the Redeemer. With them, we too, together
with the Synod Fathers from all parts of the world, proclaim to the Lord in the
words of the psalm that he “is our help and our shield” and we invoke him
saying, “may your love be upon us, O Lord, as we place all our hope in you” (Ps 32:20.22).
May the witness of these new saints, and their lives generously spent for love
of Christ, speak today to the whole Church, and may their intercession
strengthen and sustain her in her mission to proclaim the Gospel to the whole
world.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Monument érigé sur le lieu du Martyre, Ambiatibé
BEATIFICAZIONE DEL
MARTIRE GIACOMO BERTHIEU
Signori Cardinali!
Venerati Fratelli!
Illustri Signori del
Madagascar e della Francia!
Fedeli e Figli tutti
carissimi!
Gaudeamus omnes in
Domino! Rallegriamoci tutti nel Signore! La Santa Chiesa, con la
beatificazione di Giacomo Berthieu, Sacerdote, Religioso, Missionario, Martire,
ci autorizza, anzi ci esorta ad onorare uno dei suoi figli migliori,
riconosciuto oggi ufficialmente meritevole dell’eterna gloria celeste, e degno
pertanto del nostro culto, riflesso di quello che dobbiamo a Cristo Signore, e
della nostra fiducia nella sua intercessione in nostro favore. Un nuovo filo si
aggiunge alla trama dei rapporti soprannaturali, che intercedono fra la Chiesa
trionfante in paradiso e la Chiesa pellegrinante sulla terra, e che formano il
tessuto animato della carità, che mai non muore, della comunione dei Santi.
La Chiesa intera guarda
commossa e fiera verso il nuovo Beato; contempla nell’umile e tragica vicenda
di questo suo testimonio, immolato alla fedeltà intrepida del suo ministero, la
presenza perenne di Cristo, che nel suo inviato continua a cercare gli uomini,
a parlare, a soffrire, a morire per loro, e per loro a vivere alla destra del
Padre, riverberante speranza e gaudio sul Popolo di Dio, nel suo faticoso
cammino verso gli eterni destini.
Gaudeamus omnes in
Domino!
Questa beatificazione di
Giacomo Berthieu viene molto a proposito, non solo a confortare ed a edificare
i nostri animi sul sentiero della via cristiana nei suoi molteplici e ardui
doveri, variamente assegnati a ciascuno di noi (non è questo uno degli scopi
precipui d’ogni canonica esaltazione d’un Beato, o d’un Santo?), ma viene
altresì a commentare ed a illustrare la duplice celebrazione missionaria
propria di questi giorni; vogliamo dire la Giornata missionaria mondiale,
indetta per la prossima domenica, in tutto il mondo cattolico; e vogliamo anche
dire l’approvazione dello Schema sull’attività missionaria della Chiesa, testé
votata dal Concilio ecumenico. Un campione eroico dell’evangelizzazione
cattolica è sollevato davanti a noi quasi per mostrarci all’evidenza in un
autentico tipo, in una vita silenziosamente e drammaticamente vissuta, in un determinato
momento storico e in un preciso ambiente etnico e geografico, che cosa sia in
realtà la Chiesa missionaria.
Faremo bene, Fratelli e
Figli carissimi, a ripensare la breve storia di questo Missionario martire; e
noi vi scopriremo facilmente quelle leggi che reggono la dottrina
dell’evangelizzazione e la vita missionaria. La sua vocazione documenta invero
la necessità che domina il fatto missionario; necessità che deriva dal piano di
salvezza instaurato dalla sapienza e dalla bontà di Dio; piano non facoltativo
(anche se non esclusivo per la misteriosa ampiezza della misericordia divina,
che trascende i confini stessi del sistema in cui essa si esercita); non
facoltativo, ma unico e necessario, e realizzabile normalmente solo se la
libera volontà dell’uomo vi corrisponde; donde la forza obbligante della
vocazione missionaria, la più spontanea fra tutte e la più generosa. Documenta
la sua vocazione altresì l’aspetto eroico della vita missionaria, che partendo
da un distacco d’ogni proprio bene (reliquimus omnia! - Matth. 19,
27) e da un dono totale di sé, non dice mai basta, non dice mai di no a tutte
le pene che essa comporta, nemmeno a quella suprema, la morte, che arriva
spietata ed assurda, e diventa per il missionario logica ed amica.
Così fu per Giacomo
Berthieu. E la sua vocazione missionaria documenta altresì la passione per le
anime, la carità per gli uomini, la quale tanto più si compiace mostrarsi
eccelsa e sconfinata quanto più gli uomini a cui si rivolge affabile e
gratuita, sono lontani, sono sconosciuti, sono per lingua, per costumi, per
diffidenza, per cecità di giudizio e d’interesse, difficili e quasi refrattari
al colloquio del messaggero evangelico; mentre poi con la fede si accende,
dapprima timida ed incerta, dal cuore del missionario a quello del neofita, e
divampa in nuova fiamma, che nessun vento contrario mai più spegnerà. Come
appunto avvenne alla popolazione evangelizzata della grande isola. Si
rispecchia cioè nella semplice e drammatica biografia del Beato Giacomo
Berthieu il paradigma della grande idea missionaria, e si realizza in esempio
vivente ed eloquente, che sollecita da noi l’ammirazione per lui e per l’idea
missionaria che in lui s’incarna; e mentre questo nostro primo e fervoroso atto
di culto al Martire Beato ci conforta a pensare che la sua protezione non
mancherà di sostenere lo sforzo missionario, a cui oggi la Chiesa cattolica
s’impegna con giovanile audacia, e tutti ci farà missionari; tutti cioè ci
ammonisce essere dovere comune e grave d’ogni cristiano cercare di trasmettere
ad altri il dono della fede; tutti ci vuole collaboratori e sostenitori
dell’esercito missionario militante ai margini del regno visibile di Dio per
allargarne i confini di civiltà e di salvezza; tutti ci invita a pregare, a
offrire, ad operare per la causa missionaria, ch’è quella di Cristo, del suo
Vangelo, della sua Chiesa, della sua gloria.
© Copyright - Libreria
Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/paul-vi/it/speeches/1965/documents/hf_p-vi_spe_19651017_berthieu.html
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Il Figlio dell’uomo è
venuto per servire e dare la propria vita in riscatto per molti (cfr Mc 10,45).
Venerati Fratelli,
cari fratelli e sorelle!
Oggi la Chiesa ascolta
ancora una volta queste parole di Gesù, pronunciate durante il cammino verso
Gerusalemme, dove si doveva compiere il suo mistero di passione, morte e
risurrezione. Sono parole che contengono il senso della missione di Cristo
sulla terra, segnata dalla sua immolazione, dalla sua donazione totale. In
questa terza domenica di ottobre, nella quale si celebra la Giornata
Missionaria Mondiale, la Chiesa le ascolta con particolare intensità e ravviva
la consapevolezza di essere tutta intera in perenne stato di servizio all’uomo
e al Vangelo, come Colui che ha offerto se stesso fino al sacrificio della
vita.
Rivolgo il mio saluto
cordiale a tutti voi, che riempite Piazza San Pietro, in particolare le
Delegazioni ufficiali e i pellegrini venuti per festeggiare i sette nuovi
Santi. Saluto con affetto i Cardinali e i Vescovi che in questi giorni stanno
partecipando all’Assemblea
sinodale sulla Nuova Evangelizzazione. E’ felice la coincidenza tra questa
Assise e la Giornata Missionaria; e la Parola di Dio che abbiamo ascoltato
risulta illuminante per entrambe. Essa mostra lo stile dell’evangelizzatore,
chiamato a testimoniare ed annunciare il messaggio cristiano conformandosi a
Gesù Cristo, seguendo la sua stessa vita. Questo vale sia per la missione ad
gentes, sia per la nuova evangelizzazione nelle regioni di antica cristianità.
Il Figlio dell’uomo è
venuto per servire e dare la propria vita in riscatto per molti (cfr Mc 10,
45).
Queste parole hanno
costituito il programma di vita dei sette Beati che oggi la Chiesa iscrive
solennemente nella gloriosa schiera dei Santi. Con eroico coraggio essi hanno
speso la loro esistenza nella totale consacrazione a Dio e nel generoso
servizio ai fratelli. Sono figli e figlie della Chiesa, che hanno scelto la
vita del servizio seguendo il Signore. La santità nella Chiesa ha sempre la sua
sorgente nel mistero della Redenzione, che viene prefigurato dal profeta Isaia
nella prima Lettura: il Servo del Signore è il Giusto che «giustificherà molti,
egli si addosserà le loro iniquità» (Is 53,11); questo Servo è Gesù
Cristo, crocifisso, risorto e vivo nella gloria. L’odierna canonizzazione
costituisce un’eloquente conferma di tale misteriosa realtà salvifica. La
tenace professione di fede di questi sette generosi discepoli di Cristo, la
loro conformazione al Figlio dell’Uomo risplende oggi in tutta la Chiesa.
Jacques Berthieu, né en
1838, en France, fut très tôt passionné de Jésus-Christ. Durant son ministère
de paroisse, il eut le désir ardent de sauver les âmes. Devenu jésuite, il
voulait parcourir le monde pour la gloire de Dieu. Pasteur infatigable dans l’île
Sainte Marie puis à Madagascar, il lutta contre l’injustice, tout en soulageant
les pauvres et les malades. Les Malgaches le considéraient comme un prêtre venu
du ciel, disant : Vous êtes notre ‘père et mère’ ! Il se fit tout à tous,
puisant dans la prière et dans l’amour du Cœur de Jésus la force humaine et
sacerdotale d’aller jusqu’au martyre en 1896. Il mourut en disant : ‘Je préfère
mourir plutôt que renoncer à ma foi’. Chers amis, que la vie de cet évangélisateur
soit un encouragement et un modèle pour les prêtres, afin qu’ils soient des
hommes de Dieu comme lui ! Que son exemple aide les nombreux chrétiens
persécutés aujourd’hui à cause de leur foi ! Puisse en cette Année de la foi,
son intercession porter des fruits pour Madagascar et le continent africain !
Que Dieu bénisse le peuple malgache !
[Jacques Berthieu, nato
nel 1838, in Francia, fu ben presto conquistato da Gesù Cristo. Durante il suo
ministero in parrocchia, ebbe il desiderio ardente di salvare le anime.
Diventato gesuita, voleva percorrere il mondo per la gloria di Dio. Pastore
infaticabile nell’Isola Santa Maria e poi nel Madagascar, lottò contro
l’ingiustizia, mentre recava sollievo ai poveri e ai malati. I Malgasci lo
consideravano come un sacerdote venuto dal cielo, dicendo: Lei è il nostro
‘padre e madre’! Si fece tutto a tutti, attingendo nella preghiera e nell’amore
del Cuore di Gesù la forza umana e sacerdotale di giungere fino al martirio nel
1896. Morì dicendo: «Preferisco morire piuttosto che rinunciare alla mia fede».
Cari amici, la vita di questo evangelizzatore sia un incoraggiamento e un
modello per i sacerdoti, affinché siano uomini di Dio come lui! Il suo esempio
aiuti i numerosi cristiani oggi perseguitati a causa della fede! Possa la sua
intercessione, in questo Anno della fede, portare frutti per il Madagascar e il
continente africano! Dio benedica il popolo malgascio!]
Pedro Calungsod was born
around the year 1654, in the Visayas region of the Philippines. His love for
Christ inspired him to train as a catechist with the Jesuit missionaries there.
In 1668, along with other young catechists, he accompanied Father Diego Luis de
San Vitores to the Marianas Islands in order to evangelize the Chamorro people.
Life there was hard and the missionaries faced persecution arising from envy
and slander. Pedro, however, displayed deep faith and charity and continued to
catechize his many converts, giving witness to Christ by a life of purity and
dedication to the Gospel. Uppermost was his desire to win souls for Christ, and
this made him resolute in accepting martyrdom. He died on 2 April 1672.
Witnesses record that Pedro could have fled for safety but chose to stay at
Father Diego’s side. The priest was able to give Pedro absolution before he
himself was killed. May the example and courageous witness of Pedro Calungsod
inspire the dear people of the Philippines to announce the Kingdom bravely and
to win souls for God!
[Pedro Calungsod nacque
intorno al 1654, nella regione di Visayas nelle Filippine. Il suo amore per
Cristo lo spinse a prepararsi per diventare catechista con i missionari Gesuiti
di quel luogo. Nel 1668, assieme ad altri giovani catechisti, accompagnò il P.
Diego Luis de San Vitores alle Isole Marianas per evangelizzare il popolo
Chamorro. La vita là era dura e i missionari soffrirono persecuzioni a causa di
invidie e calunnie. Pedro, però, dimostrò fede e carità profonde e continuò a
catechizzare i molti convertiti, dando testimonianza a Cristo mediante una vita
di purezza e di dedizione al Vangelo. Molto intenso era il suo desiderio di
guadagnare anime a Cristo, e ciò lo rese risoluto nell’accettare il martirio.
Morì il 2 aprile 1672. Testimoni raccontano che Pedro avrebbe potuto mettersi
in salvo ma scelse di rimanere al fianco di P. Diego. Il sacerdote ebbe modo di
dare l’assoluzione a Pedro prima di essere lui stesso ucciso. Possano l’esempio
e la coraggiosa testimonianza di Pedro Calungsod ispirare le care popolazioni
delle Filippine ad annunciare il Regno di Dio con forza e guadagnare anime a
Dio!]
Giovanni Battista
Piamarta, sacerdote della diocesi di Brescia, fu un grande apostolo della
carità e della gioventù. Avvertiva l’esigenza di una presenza culturale e
sociale del cattolicesimo nel mondo moderno, pertanto si dedicò all’elevazione
cristiana, morale e professionale delle nuove generazioni con la sua illuminata
carica di umanità e di bontà. Animato da fiducia incrollabile nella Divina
Provvidenza e da profondo spirito di sacrificio, affrontò difficoltà e fatiche
per dare vita a diverse opere apostoliche, tra le quali: l’Istituto degli
Artigianelli, l’Editrice Queriniana, la Congregazione maschile della Santa
Famiglia di Nazareth e la Congregazione delle Umili Serve del Signore. Il
segreto della sua intensa ed operosa vita sta nelle lunghe ore che egli
dedicava alla preghiera. Quando era oberato di lavoro, aumentava il tempo per
l’incontro, cuore a cuore, con il Signore. Preferiva le soste davanti al
santissimo Sacramento, meditando la passione, morte e risurrezione di Cristo,
per attingere forza spirituale e ripartire alla conquista del cuore della
gente, specie dei giovani, per ricondurli alle sorgenti della vita con sempre
nuove iniziative pastorali.
«Que tu misericordia,
Señor, venga sobre nosotros como lo esperamos de ti». Con estas palabras, la
liturgia nos invita a hacer nuestro este himno al Dios creador y providente,
aceptando su plan en nuestras vidas. Así lo hizo Santa María del Carmelo Sallés
y Barangueras, religiosa nacida en Vic, España, en mil ochocientos cuarenta y
ocho. Ella, viendo colmada su esperanza, después de muchos avatares, al
contemplar el progreso de la Congregación de Religiosas Concepcionistas
Misioneras de la Enseñanza, que había fundado en mil ochocientos noventa y dos,
pudo cantar junto a la Madre de Dios: «Su misericordia llega a sus fieles de
generación en generación». Su obra educativa, confiada a la Virgen Inmaculada,
sigue dando abundantes frutos entre la juventud a través de la entrega generosa
de sus hijas, que como ella se encomiendan al Dios que todo lo puede.
[«Donaci, Signore, il tuo
amore: in te speriamo». Con queste parole, la liturgia ci invita a fare nostro
questo inno a Dio creatore e provvidente, accettando il suo progetto nella
nostra vita. Così fece santa Maria del Carmelo Sallés y Barangueras, religiosa
nata a Vic, in Spagna, nel 1848. Ella, vedendo realizzata la sua speranza, dopo
molte vicissitudini, contemplando lo sviluppo della Congregazione delle
Religiose Concezioniste Missionarie dell’Insegnamento, che aveva fondato nel
1892, poté cantare insieme con la Madre di Dio: «Di generazione in generazione
la sua misericordia si stende su quelli che lo temono». La sua opera educativa,
affidata alla Vergine Immacolata, continua a portare frutti abbondanti in mezzo
alla gioventù mediante l’impegno generoso delle sue figlie, che come lei si
pongono nelle mani del Dio che tutto può.]
I now turn to Marianne
Cope, born in 1838 in Heppenheim, Germany. Only one year old when taken to the
United States, in 1862 she entered the Third Order Regular of Saint Francis at
Syracuse, New York. Later, as Superior General of her congregation, Mother
Marianne willingly embraced a call to care for the lepers of Hawaii after many
others had refused. She personally went, with six of her fellow sisters, to
manage a hospital on Oahu, later founding Malulani Hospital on Maui and opening
a home for girls whose parents were lepers. Five years after that she accepted
the invitation to open a home for women and girls on the island of Molokai
itself, bravely going there herself and effectively ending her contact with the
outside world. There she looked after Father Damien, already famous for his
heroic work among the lepers, nursed him as he died and took over his work
among male lepers. At a time when little could be done for those suffering from
this terrible disease, Marianne Cope showed the highest love, courage and
enthusiasm. She is a shining and energetic example of the best of the tradition
of Catholic nursing sisters and of the spirit of her beloved Saint Francis.
[Rivolgo ora lo sguardo a
Marianne Cope, nata nel 1838 ad Heppenheim, in Germania. Quando aveva un anno
soltanto fu portata negli Stati Uniti, e nel 1862 entrò nel Terz’Ordine
Regolare di san Francesco a Syracuse, New York. In seguito, come Superiora
Generale della sua Congregazione, Madre Marianne accolse di sua volontà una
chiamata a prendersi cura dei lebbrosi delle Hawaii, dopo che molti altri
avevano rifiutato. Si recò là con sei consorelle, per gestire un ospedale a
Oahu e successivamente fondare l’ospedale Malulani a Maui ed aprire una casa
per ragazze i cui genitori erano lebbrosi. Dopo cinque anni, accettò l’invito
ad aprire una casa per donne e ragazze nella stessa isola di Molokai,
coraggiosamente andandovi lei stessa ed in pratica terminando il proprio
contatto con il mondo esterno. Là si prese cura di padre Damiano, già famoso
per la sua eroica attività fra i lebbrosi, curandolo sino alla morte e
prendendone il posto fra i lebbrosi maschi. Quando ancora si poteva fare poco
per quanti soffrivano di questa terribile malattia, Marianne Cope dimostrò
l’amore, il coraggio e l’entusiasmo più alti. Ella è un luminoso e forte
esempio della migliore tradizione cattolica nell’accudire alle sorelle e dello
spirito del suo amato san Francesco.]
Kateri Tekakwitha was
born in today’s New York state in 1656 to a Mohawk father and a Christian
Algonquin mother who gave to her a sense of the living God. She was baptized at
twenty years of age and, to escape persecution, she took refuge in Saint
Francis Xavier Mission near Montreal. There she worked, faithful to the
traditions of her people, although renouncing their religious convictions until
her death at the age of twenty-four. Leading a simple life, Kateri remained
faithful to her love for Jesus, to prayer and to daily Mass. Her greatest wish
was to know and to do what pleased God.
[Kateri Tekakwitha nacque
nell’odierno stato di New York nel 1656 da padre Mohawk e da madre cristiana
algonchina, che le trasmise il senso del Dio vivente. Fu battezzata all’età di
vent’anni e, per fuggire dalle persecuzioni, si rifugiò nella missione di san
Francesco Saverio vicino a Montreal. Là lavorò, fedele alle tradizioni del suo
popolo - anche se rinunciò alle convinzioni religiose della sua gente - sino
alla morte all’età di 24 anni. Vivendo un’esistenza semplice, Kateri rimase
fedele al suo amore per Gesù, alla preghiera e alla Messa quotidiana. Il suo
più grande desiderio era conoscere Dio e fare ciò che a Lui piace.]
Kateri nous impressionne
par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et
par son courage dans sa vocation si particulière dans sa culture. En elle, foi
et culture s’enrichissent mutuellement ! Que son exemple nous aide à vivre là
où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus ! Sainte Kateri,
protectrice du Canada et première sainte amérindienne, nous te confions le
renouveau de la foi dans les premières nations et dans toute
l’Amérique du Nord ! Que Dieu bénisse les premières nations !
[Kateri ci impressiona
per l’azione della grazia nella sua vita in assenza di sostegni esterni, e per
il coraggio nella vocazione tanto particolare nella sua cultura. In lei, fede e
cultura si arricchiscono a vicenda! Il suo esempio ci aiuti a vivere là dove
siamo, senza rinnegare ciò che siamo, amando Gesù! Santa Kateri, patrona del
Canada e prima santa amerinda, noi ti affidiamo il rinnovamento della fede
nelle prime nazioni e in tutta l’America del Nord! Dio benedica le prime
nazioni!]
Anna Schäffer aus
Mindelstetten wollte als Jugendliche in einen Missionsorden eintreten. Da sie
aus einfachen Verhältnissen stammte, versuchte sie die nötige Aussteuer für die
Aufnahme ins Kloster als Dienstmagd zu verdienen. In dieser Stellung erlitt sie
einen schweren Unfall mit unheilbaren Verbrennungen an den Beinen, der sie für
ihr ganzes weiteres Leben ans Bett fesselte. So wurde ihr das Krankenlager zur
Klosterzelle und das Leiden zum Missionsdienst. Sie haderte zunächst mit ihrem
Schicksal, verstand ihre Situation dann aber als einen liebevollen Ruf des
Gekreuzigten in seine Nachfolge. Gestärkt durch die tägliche Kommunion wurde
sie zu einer unermüdlichen Fürsprecherin im Gebet und zu einem Spiegel der
Liebe Gottes für viele Ratsuchende. Ihr Apostolat des Betens und des Leidens,
des Opferns und des Sühnens sei den Gläubigen in ihrer Heimat ein leuchtendes
Vorbild, ihre Fürbitte stärke die christliche Hospizbewegung in ihrem
segensreichen Wirken.
[Anna Schäffer di
Mindelstetten, da giovane, voleva entrare a far parte di un Ordine religioso
missionario. Essendo di modesta provenienza, cercò di guadagnare come domestica
la dote necessaria per essere accolta in convento. In questo lavoro ebbe un
grave incidente con ustioni inguaribili alle gambe, che la costrinsero al letto
per tutta la vita. Così, il letto di dolore diventò per lei cella conventuale e
la sofferenza costituì il suo servizio missionario. Inizialmente si lamentava
della propria sorte, ma poi giunse a interpretare la sua situazione come una
chiamata amorevole del Crocifisso a seguirLo. Confortata dalla Comunione
quotidiana, ella diventò un’instancabile strumento di intercessione nella
preghiera e un riflesso dell’amore di Dio per molte persone che cercavano il
suo consiglio. Possa il suo apostolato di preghiera e di sofferenza, di sacrificio
e di espiazione costituire un esempio luminoso per i fedeli nella sua Patria, e
la sua intercessione rafforzi il movimento cristiano di hospice [centri di cure
palliative per malati terminali] nel loro benefico servizio.]
Cari fratelli e sorelle!
Questi nuovi Santi, diversi per origine, lingua, nazione e condizione sociale,
sono uniti con l’intero Popolo di Dio nel mistero di salvezza di Cristo, il
Redentore. Insieme a loro, anche noi qui riuniti con i Padri sinodali venuti da
ogni parte del mondo, con le parole del Salmo proclamiamo al Signore che «egli
è nostro aiuto e nostro scudo», e lo invochiamo: «Su di noi sia il tuo amore,
Signore, come da te noi speriamo» (Sal 32,20-22). Possa la testimonianza
dei nuovi Santi, della loro vita generosamente offerta per amore di Cristo,
parlare oggi a tutta la Chiesa, e la loro intercessione possa rafforzarla e
sostenerla nella sua missione di annunciare il Vangelo al mondo intero.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
San Giacomo Berthieu Sacerdote
gesuita, martire
Monlogis, Francia, 26
novembre 1838 - Ambiatibé, Madagascar , 8 giugno 1896
Nacque in Francia a
Polminhac il 26 novembre 1838 e morì martire ad Ambiatibé (Madagascar) l'8
giugno 1896. Dopo aver studiato nei seminari di Pleaux e di Saint-Flour, fu
ordinato sacerdote nel 1864 e fu per nove anni vice-parroco a Roanne. Gesuita,
nel 1875, missionario nel Madagascar, gli fu assegnato quale primo campo di
lavoro l'isola di Santa Maria, abitata dai Betsimisaraka, dove lavorò per sei
anni. I decreti emanati nel 1880 dal governo francese costrinsero nel 1881
Berthieu a lasciare la sua missione. Si recò prima a Tamatova e poi a
Tananarive, da dove venne inviato nella missione di Ambohimandroso, presso i
Betsileo. Ma lo scoppio della prima guerra franco-hova (1883) lo obbligò a
ripartire. Allo scoppio, nel 1894, della seconda guerra dei malgasci contro la
Francia si trovava ad Andrainarivo. Fu catturato dagli insorti mentre
accompagnava i suoi cristiani evacuati dai villaggi. Invitato varie volte ad
abbandonare la fede, egli si rifiutò e i pagani, irritati dai suoi rifiuti lo
uccisero ad Ambiatibé l'8 giugno 1896 e gettarono il suo cadavere nel fiume
Mananara. (Avvenire)
Etimologia: Giacomo
= che segue Dio, dall'ebraico
Emblema: Palma
Martirologio Romano: Ad
Ambiatibes in Madagascar, beato Giacomo Berthieu, sacerdote della Compagnia di
Gesù e martire, che in pace come in guerra si adoperò con dedizione per il
Vangelo e, scacciato per tre volte dalle missioni, preso a calci e
ripetutamente invitato invano all’apostasia, fu infine ucciso in odio alla
fede.
Quest'umile martire
gesuita nacque, secondo di sette fratelli, il 27 novembre 1838, nella fattoria
di Monlogis, del comune di Polminhac, nel dipartimento del Cantal (Francia). A
quindici anni, Giacomo entrò nel seminario minore di Pleaux e, benché non
avesse mai avuto la gioia di essere annoverato tra i primi della classe, in
condotta riportò sempre "ottimo". Al termine degli studi di retorica
passò al seminario maggiore di Saint-Flour (1859) per compiere gli studi di
teologia e prepararsi al sacerdozio che gli fu conferito nel 1864.
I primi tre anni di
ministero, Berthieu li trascorse a Roannes-Saint-Mary, ma gli furono resi poco
facili e felici dal parroco vecchio, malato e melanconico. Dopo altri sei anni
trascorsi sotto un nuovo parroco più comprensivo e caritatevole, tra
trepidazioni ed esitazioni, il beato sentì il bisogno di entrare a Pau nel
noviziato della Compagnia di Gesù (1873). Più tardi così ne scrisse alla
famiglia: "Avevo sempre avuto una profonda venerazione per la vita
religiosa e soprattutto per quella del missionario; tuttavia non avevo mai
osato pensare che nostro Signore mi avrebbe un giorno chiamato ad essa. Me ne
riconosco del tutto incapace sotto ogni aspetto; e questo fino al momento in
cui la Provvidenza è venuta a prendermi per quella vita, proprio nel bei mezzo
della mia carriera sacerdotale".
Il P. Berthieu fu
destinato alle missioni del Madagascar, dipendenti dalla provincia gesuitica di
Tolosa. Iniziò il suo lavoro nell'isola di Santa Maria, tra stenti e fatiche di
ogni genere. Sei mesi dopo il suo arrivo scrisse al fratello: "A mia
grande confusione, non ho proprio nulla da dirti perché qui non ho ancora fatto
nulla. Studiare il malgascio, catechizzare i bambini della scuola,... ascoltare
a volte qualche confessione, osservare un po' e acclimatarmi, ecco tutto il mio
lavoro, fino a oggi. Con questo ho naturalmente di che occuparmi senza per
nulla avere il tempo o tanto meno l'idea di annoiarmi. La mia inutilità e la
mia miseria spirituale servono ad umiliarmi senza però scoraggiarmi, in attesa
dell'ora in cui potrò fare qualche cosa, con la grazia di Dio".
Appena s'impratichì della
lingua malgascia, il beato fu assorbito completamente dall'insegnamento del
catechismo, le visite ai poveri e ai lebbrosi, i battesimi, la preparazione
alle prime comunioni, la celebrazione e regolarizzazione dei matrimoni e
l'assistenza agl'indigeni addetti ad una coltivazione agricola razionale, dalla
quale la missione traeva i mezzi necessari per sostenere la scuola dei bambini.
Dopo tanti sudori, nel
1881 P. Berthieu dovette abbandonare l'isola a motivo dei decreti di espulsione
dei religiosi dai territori francesi. Negli anni che seguiranno, egli rivivrà
queste dure esperienze perché sarà sovente sbalzato da una stazione missionaria
all'altra, contrariamente alle sue aspirazioni e al suo temperamento. Scrisse
infatti nel 1893 ad un suo compagno di seminario: "Quanto a me, ecco le
tappe del mio servizio: sei anni nell'isoletta di Santa Maria, a poche miglia
dalla costa del Madagascar, fino all'espulsione dei religiosi decretata nel
1880. Poi due anni nel sud del Madagascar, fino a quando ne sono stato cacciato
a causa della prima guerra franco-malgascia. Un anno relegato a Tamatave, dove
mi sono messo a piantare legumi per i miei confratelli. Due anni a fare il
cappellano volontario nel nord, ma senza ricevere stipendio, anzi pagando per
avere il rancio. Avevo iniziato la stazione di Diego Suarez all'estremo nord
dell'Isola Rossa, quando fui chiamato ad Ambositra, non appena conchiusa la
pace. Vi sono rimasto quasi sei anni, dandomi da fare in mezzo a numerose
difficoltà e persecuzioni. Attualmente mi trovo da un anno e mezzo a un
giornata di cammino al nord di Tananarive, ed ho cura di ben diciotto piccoli
centri, in una zona piuttosto estesa". Qui, come altrove, egli cercò di
farsi tutto a tutti. Di lui fu detto: "Era un padre che non abbandonava i
suoi figli".
Eppure, alla fine del
1891, per l'ennesima volta i superiori lo trasferirono ad un nuovo centro
missionario a nord-est della capitale, Tananarive. Il beato confidò al fratello
Gabriele, gesuita pure lui: "Non è senza una stretta al cuore che ho lasciato
Ambositra dopo cinque anni e mezzo di permanenza, di lavoro e di
sofferenze!". Il sacrificio del distacco non gl'impedì di donarsi con
rinnovato zelo alla nuova comunità. Scriverà infatti: "Sera e mattino
insegno il catechismo, e il resto del tempo lo dedico a ricevere gente, oppure
a visitare tutti quelli del vicariato, amici e nemici, per guadagnarli tutti a
nostro Signore". I fedeli, trattando con lui, si accorgevano di avere a
che fare con un religioso onesto e sincero. Un catechista malgascio affermò di lui:
"Era buono con tutti come il sole di primavera". Ai cristiani
ripeteva sovente: "Non abbiate paura di coloro che uccidono il corpo, ma
non possono uccidere l'anima". Oppure: "Supponendo anche che voi
foste divorati da un caimano, voi risuscitereste".
Nel 1894 scoppiò la
seconda guerra dei malgasci contro la Francia. Varie tribù si ribellarono, tra
cui quella dei Ménalamba, causando saccheggi e incendi. Nei missionari essi
vedevano soltanto delle persone che bisognava fare sparire perché avevano fatto
perdere il potere alle loro divinità pagane e ai loro amuleti. Ai cristiani,
fatti da loro prigionieri, andavano ripetendo: "Finché noi adoravamo gli
dèi dei nostri padri, avevamo la nostra patria, la nostra sovrana, il nostro
esercito; ma voi avete destato l'ira degli dèi, abbandonandoli per la nuova
religione, pregando l'antenato dei bianchi, Gesù Cristo, e così abbiamo perso
tutto". Uno dei centri del distretto in cui si trovava il P. Berthieu,
Ambatomainty, nel marzo del 1896, fu fatto evacuare dalle autorità militari
perché era loro impossibile difenderlo. Una colonna di 2.000 profughi,
preceduta da soldati francesi, si mise in cammino alla volta di Ambohimila. Il
Padre volle rimanere in mezzo ai suoi figli per incoraggiarli e consolarli tra
le inaudite loro sofferenze. Poté costatare con soddisfazione che i migliori di
loro erano pronti a morire con lui "se necessario, per non tradire la
propria coscienza". Il comandante più volte gli offerse la sua tenda e la
sua mensa, ma il missionario, per non allontanarsi dal gregge, preferì servirsi
della capanna di erbe secche che gli avevano costruito.
Con i soldati francesi e
malgasci si trovavano pure truppe senegalesi, famose per le loro dissolutezze e
ruberie. Il P. Berthieu, in una lettera al Vicario Apostolico, Mons. Cazet,
così ne parlò: "Questi soldati neri non sono buoni che a combattere.
All'infuori di ciò, si comportano come bruti e sfacciati predoni nel nostro
villaggio. Con la mia vigilanza ho potuto consentire alla nostra gente di
dormire in pace e quanto mi sono riconoscenti!".
Dopo una settimana, i
fuggiaschi poterono fare ritorno alle loro capanne, ma le trovarono incenerite.
Le fatiche che il P. Berthieu dovette allora sostenere furono tante che cadde
gravemente malato, e ci vollero parecchie settimane di cure a Tananarive prima
che potesse ricuperare le forze. Nel ritornare alla residenza, confidò alla
superiora delle Suore di San Giuseppe di Cluny: "Non so che cosa mi
aspetta, ma qualunque cosa accada, sono pronto. Ho fatto i miei esercizi spirituali
come fossero gli ultimi".
Il beato aveva appena
ripreso il suo posto di lavoro quando gli abitanti di Ambatomainty ed il
presidio ricevettero l'ordine di ritirarsi in fondo ad una valle stretta. Il
capitano Castel avrebbe voluto che, in quella confusione, il P. Berthieu fosse
rimasto nel villaggio, ma egli gli rispose: "Ah, no! Non posso accettare
perché quei poveri cristiani sono nell'angoscia ed io voglio
raggiungerli". I Ménalamba, frattanto, continuavano ad incendiare i
villaggi approfittando delle esitazioni delle autorità della capitale. Il Padre
fece rilevare la gravita della situazione, ma non venne preso alcun
provvedimento dai responsabili. Egli allora non poté fare altro che ravvivare i
buoni sentimenti nei suoi fedeli e farli pregare quando si assiepavano intorno
alla sua capanna.
Il 6 giugno 1896 il Beato
fu informato dal capitano Castel che l'esercito e la popolazione dovevano
ripiegare ancora verso la capitale per sfuggire agli assalti dei Ménalamba. Il
terrore s'impossessò della povera gente incolonnata dietro ai soldati con i
bambini, i malati, i vecchi ed il bestiame.
Il Padre, montato su un
cavallo, correva da una estremità all'altra dell'interminabile colonna per
consolare e animare tutti. Avendo trovato un giovane operaio accasciato a terra
per una piaga al piede, lo fece salire sulla sua cavalcatura. Egli camminò in
mezzo ai ritardatari, stremati dalle forze, per esortarli a raggiungere il
grosso dei fuggiaschi, ma la sua preoccupazione risultò inutile perché,
all'improvviso, una cinquantina di Ménalamba, approfittando della lontananza
dei soldati francesi, piombò su di loro e li spogliò del bestiame e dei viveri.
Il P. Berthieu nel parapiglia affidò il giovane operaio ad alcuni cristiani, e
poi fuggì a cavallo con gli altri sventurati nel vicino villaggio di
Ambohibemasoandro con la speranza che i francesi, avvertiti della loro cattura,
si sarebbero mossi alla loro ricerca.
All'alba del giorno 8
giugno il Padre celebrò la Messa sopra un armonium, ed esortò i cristiani che lo
avevano seguito a preparare il pasto perché non sapevano che cosa sarebbe
accaduto, e a stare tranquilli recitando il rosario. I Ménalamba nel pomeriggio
presero d'assalto il villaggio. Appena il beato ne fu avvertito esclamò:
"Prepariamoci, figli miei, perché forse stiamo per morire!". Quando
sentì i Ménalamba gridare: "Consegnateci il bianco, altrimenti bruceremo
le vostre case", egli ordinò ai fedeli di fuggire dicendo: "Se
qualcuno deve morire, questo sarò io". Un giovane schiavo indicò agli
assalitori prima il cavallo del missionario e poi la soffitta in cui si era
nascosto.
Il P. Berthieu fu
trascinato nel cortile della casa che lo ospitava e percosso con un colpo di
accetta al collo e alla fronte. Egli cadde in ginocchio, poi si alzò e si terse
il sangue con il fazzoletto sospirando: "Non uccidetemi, figli miei; ho da
dirvi delle cose buone". Per tutta risposta gli fu assestato un altro
colpo di accetta al collo. Alcuni avrebbero voluto ucciderlo subito, la maggior
parte però preferì condurlo al proprio campo distante circa quindici
chilometri, per presentarlo al capo. Diversi assalitori si misero alla cerca di
coloro che avevano accompagnato il missionario, ma costoro riuscirono a
nascondersi o a fuggire grazie all'aiuto di amici e conoscenti.
Appena fuori del
villaggio gl'insorti spogliarono il missionario della veste talare. Vedendo che
sul petto portava il crocifisso, uno dei capi glielo strappò di dosso gridando:
"Ecco il tuo amuleto! È di questo che ti servi per trarre in inganno la nostra
gente!". Poi gli domandò: "Pregherai ancora e farai pregare la gente,
sì o no?". Rispose il martire: "Pregherò ancora di certo, fino alla
morte". Sull'orlo del fossato giaceva il suo cavallo, tagliato a pezzi.
"Vuoi dunque fare la sua stessa fine?" gli dissero percuotendolo
selvaggiamente. "Io non spero che voi mi lasciate la vita. Se acconsento a
quanto voi dite, sarò io stesso ad uccidermi, ma se respingo le vostre parole,
io vivrò". "Sì, tu vivrai, gran signore!" gli urlarono dietro,
con scherno.
Arrivati al villaggio di
Ambohitsara, colui che percosse il missionario per primo, gli disse: "Tu
costringi a ritornare con noi le donne che non amiamo più e dalle quali abbiamo
divorziato da due o anche tre anni. Ebbene, oggi ci sposeremo con te!". "Ti
prego - gemette il Padre - non avere l'ardire di oltraggiarmi per una cosa di
questo genere, figlio mio".
Altri, nella speranza di
beneficiare del suo misterioso potere di sacerdote, gli fecero questa proposta:
"Se tu, invece di pregare, c'insegni a usare le armi contro i bianchi, noi
ti libereremo". "Non sono venuto per insegnarvi a combattere -
rispose loro il beato - Finché vivrò, v'insegnerò a pregare. La preghiera vi
aiuterà a salvare le vostre anime".
Proseguendo il cammino
uno dei rivoltosi si mise a parlare della inquietudine che lo tormentava dopo
l'arresto del P. Berthieu. Difatti aveva cercato due volte di sparare sul
missionario, ma il colpo non era partito. Un altro, sentendo questa
confessione, raccolse una grossa pietra e la scagliò con forza contro la
schiena del prigioniero, dicendo: "È uno che prega, non si può condurlo al
campo perché profanerebbe i feticci".
Quando i Ménalamba, con
un centinaio di capi di bestiame razziati, giunsero ad Ambohitra, villaggio che
il missionario aveva convertito, pioveva. "Figli miei - implorò allora P.
Berthieu - volete darmi un panno? Ho tanto freddo!". Gli abitanti,
terrorizzati, non ebbero l'ardire di soccorrerlo per timore di rappresaglie.
Passando davanti alla chiesa, in cui aveva esercitato tante volte il suo
ministero, egli manifestò il desiderio di entrarvi, ma non gli fu permesso. Si
inginocchiò allora davanti alla porta e recitò ad alta voce il Padre Nostro e
l'Ave Maria stringendo tra le mani la corona del rosario. I Ménalamba si fecero
beffe di lui e dei suoi amuleti. "Non sono i miei amuleti, - rispose loro
con dolcezza il beato - ma questo crocifisso rappresenta il Salvatore degli
uomini". I carnefici, adirati, lo percossero con il calcio dei fucili. Il
martire fu allora udito mormorare: "La mia carne trema al cospetto della
morte, ma la mia anima non ha paura perché quando sarò morto andrò dal Padre
mio". Tra insulti e volgarità la marcia riprese. Il padre, estenuato dal
sangue perduto e dalla fatica del viaggio, era immerso in un bagno di sudore.
Alcuni uomini si erano
staccati dal gruppo ed avevano fatto ritorno alle loro case perché cominciava a
farsi buio. Gli altri non se la sentivano di fare la guardia al prigioniero di
notte per il timore di essere inseguiti e catturati dai soldati francesi. D'altronde,
essi dicevano: "Se lo conducessimo al campo, profanerebbe i feticci,
perché porta con sé degli amuleti potenti". Lo trascinarono allora a una
cinquantina di metri fuori del villaggio di Ambiatibe e lo fucilarono. Prima di
morire il beato aveva chiesto di potere pregare per i suoi uccisori con la
faccia rivolta ad oriente. Uno dei capi gli si era avvicinato e gli aveva
detto: "Rinuncia alla tua cattiva religione; non ingannare più la gente e
noi ti porteremo con noi e ti faremo nostro capo e nostro consigliere, e non ti
uccideremo". Il prigioniero gli aveva risposto: "Non posso
assolutamente accettare una cosa simile, figlio mio! Preferisco morire!".
I sei uomini del plotone,
incaricati dell'esecuzione capitale, furono invasi da un paura misteriosa.
Quattro di essi infatti fallirono il bersaglio. Il P. Berthieu cadde a terra
soltanto al quinto e al sesto colpo. Con un randello gli fu fracassata al testa
e poi venne gettato nel fiume vicino, infestato dai caimani, per non attirare
sugli abitanti del villaggio le eventuali ire dei francesi. L'eroico
missionario fu beatificato da San Paolo VI il 17 ottobre 1965 e canonizzato da
Papa Benedetto XVI il 21 ottobre 2012.
Autore: Guido
Pettinati
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/56500
Voir aussi : https://sites.google.com/site/katolikamalagasyzanatany/md-jacques-berthieu