Basilica
Santa Maria Maggiore, Rome
Appel papal à la
dévotion mariale
Le Pape s’est rendu à l’église
Sainte-Marie-Majeure à l’occasion de la fête commémorant la translation de la
fameuse image de la Vierge qui est vénérée à Rome comme la Salus
populi. Cette grande basilique est
l’expression de la foi de Sixte III et de tout le peuple romain après la
proclamation du dogme de la maternité divine et la condamnation de Nestorius à
Éphèse en 431. Ce dogme engendra une liesse dans tout le monde chrétien. Cette basilique
dite aussi « libérienne » fut érigée pour transmettre aux générations
cette foi de l’Église et, comme sa voisine Sainte-Marie-du-Transtévère, elle
exprime la confiance que mettait le peuple romain en la « Toute puissante
suppliante » de Marie. De cette époque
date aussi la fameuse prière « Sub tuum præsidium » (Sous votre protection) que commente ici le Pape.
L’unanimité des pères et des maîtres spirituels recommande de
recourir à la protection de Marie en se réfugiant dans les pans de son manteau.
Marie est un refuge. Tous ceux qui souffrent, qui sont persécutés, qui
affrontent le mal quelquefois dans une situation apocalyptique ne le savent que
trop. Marie est mère de compassion et mère de chacun de nous dont elle reste si
proche, même si elle aussi Reine du monde. Car, comme le disait sainte Thérèse
de l’Enfant-Jésus elle « est
plus mère que reine ». Elle est une vraie poule pour ses
poussins. Elle est refuge des pécheurs. L’Orient chrétien a su magnifiquement
représenter cette réalité si chère au peuple (et pas seulement romain) dans ses
icônes qui bien souvent nous la montrent comme abritant sous son manteau
l’humanité entière. Là où elle réside, le diable n’a aucune prise. Il peut
aboyer, hurler, mais sans jamais pouvoir mordre. Marie repousse au loin peurs,
inquiétudes et angoisses en tout genre, car elle est l’arche sûre, le bateau
amiral qui conduira toujours au Port du salut. Les idéologies et la technique
même la plus utile ne donneront jamais le réconfort et l’espérance que peut
donner une mère, et Marie est la Mère par excellence, comme est la Femme par
excellence.
L’antienne poursuit en demandant à Marie de « ne pas mépriser nos prières,
mais au contraire de les accueillir avec empressement ». Le
Pape fait remarquer qu’il s’agit du même mot qu’a employé saint Luc pour
raconter comment Marie partit visiter sa cousine Elisabeth, « en hâte ».
Cela veut dire que Marie ne tarde jamais. Aussitôt, elle répond à Dieu :
Me voici. C’est la parfaite obéissance qui exige la promptitude absolue,
celle-là même que saint Benoît recommande à ses fils. Avec ce même
empressement, Marie sollicita de son Fils le miracle de Cana pour ne pas mettre
en gêne le maître de maison. Sans citer saint Bernard mais en s’inspirant de
lui, le Pape rappelle que Marie agit ainsi chaque fois que nous l’invoquons,
fût-ce dans les tempêtes. Elle reste attentive à tous et surtout nous comprend
toujours, comme une vraie mère. Pas besoin de dessin avec elle, il suffit de
lui parler cœur à cœur. N’ayons donc jamais honte de nous adresser à elle.
Comme le père de l’enfant prodigue, elle attend seulement que nous fassions le
premier geste. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le mot hébreu qui désigne
le sein maternel est l’un des termes qui signifie miséricorde. Que l’on songe
au jugement de Salomon face à la vraie mère, et on apercevra un peu comment
Marie peut prendre sur elle toutes les douleurs de ses enfants, les consolant
et les guérissant, tout en les éduquant. Ne cessons donc jamais d’invoquer
Marie. Sainte Marie Mère de Dieu priez pour nous pauvres pécheurs.
MESSE
À L'OCCASION DE LA FÊTE DE LA TRANSLATION
DE L'IMAGE DE LA SALUS POPULI ROMANI
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique Sainte-Marie-Majeure
Dimanche, 28 janvier 2018
Comme
peuple de Dieu en marche, nous sommes ici faisant une halte dans le temple de
la Mère. La présence de la Mère fait de ce temple une maison familiale pour
nous ses enfants. Avec des générations et des générations de Romains, nous
reconnaissons en cette maison maternelle notre maison, la maison où nous
trouvons repos, consolation, protection, refuge. Le peuple chrétien a compris,
depuis les débuts, que dans les difficultés et dans les épreuves il faut
recourir à la Mère, comme l’indique l’antienne mariale la plus
ancienne : Sous ta protection nous nous réfugions, Sainte Mère de
Dieu : ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais
délivre-nous de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie.
Nous nous
refugions. Nos Pères dans la foi ont enseigné que dans les moments difficiles
il faut s’abriter sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu. Autrefois, les
personnes persécutées et dans le besoin cherchaient refuge auprès des femmes
nobles haut-placées : lorsque leur manteau, qui était considéré
inviolable, s’étendait en signe d’accueil, la protection était accordée. Il en
est de même pour nous avec la Vierge Marie, la plus haute femme du genre
humain. Son manteau est toujours ouvert pour nous accueillir et nous abriter.
L’Orient chrétien nous le rappelle bien, où beaucoup célébrent la Protection de
la Mère de Dieu, qui est représentée dans une belle icône tandis que, par son
manteau, elle abrite ses enfants et couvre le monde entier. Les moines de
l’antiquité recommandaient aussi, dans les épreuves, de se réfugier sous le
manteau de la Sainte Mère de Dieu : l’invoquer - comme ‘‘Sainte Mère de
Dieu’’ - était déjà une garantie de protection et d’aide et cette prière
répétée : « Sainte Mère de Dieu », « Sainte Mère de Dieu »
… Seulement ainsi.
Cette
sagesse, qui vient de loin, nous aide : la Mère protège la foi, elle
protège les relations, sauve dans les intempéries et préserve du mal. Là où la
Vierge est chez elle, le diable n’entre pas. Là où la Vierge est chez elle le
diable n’entre pas. Là où la Mère est présente, l’inquiétude ne prévaut pas, la
peur ne l’emporte pas. Qui parmi nous n’en a pas besoin, qui parmi nous n’est
pas parfois troublé ou inquiet ? Que de fois le cœur est une mer dans la
tempête, où les vagues des problèmes se chevauchent et les vents des
préoccupations ne cessent pas de souffler ! Marie est l’arche sûre au
milieu du déluge. Ce ne seront pas les idées ou la technologie qui nous
donneront réconfort et espérance, mais le visage de la Mère, ses mains qui
caressent la vie, son manteau qui nous abrite. Apprenons à trouver refuge, en
allant chaque jour vers la Mère.
Ne
méprise pas nos prières, continue l’antienne. Quand nous la supplions, Marie
supplie pour nous. Il y a un beau titre en grec qui dit
ceci : Grigorusa, c’est-à-dire ‘‘celle qui intercède avec
empressement’’. Et ce avec empressement est ce qu’utilise Luc dans
l’Evangile pour dire comment Marie est allée chez Elisabeth : vite,
immédiatement ! Elle intercède avec empressement, elle ne traîne pas, comme
nous l’avons entendu dans l’Évangile, où elle communique immédiatement à Jésus
le besoin concret de ces gens : « Ils n’ont pas de vin »
(Jn 2, 3), rien de plus ! Ainsi fait-elle chaque fois, quand
nous l’invoquons : quand l’espérance nous manque, quand la joie diminue,
quand les forces s’épuisent, quand l’étoile de la vie s’obscurcit, la Mère
intervient. Et si nous l’invoquons elle intervient plus. Elle est attentive aux
peines, sensible aux difficultés – les difficultés de la vie –, proche du cœur.
Et jamais, jamais elle ne méprise nos prières ; elle n’en laisse pas
tomber ne serait-ce qu’une seule. Elle est Mère, elle n’a jamais honte de nous,
au contraire elle attend seulement de pouvoir aider ses enfants.
Une
anecdote peut nous aider à le comprendre. Près d’un lit d’hôpital, une mère
veillait sur son fils souffrant après un accident. Cette mère était toujours
là, jour et nuit. Une fois, elle s’est plainte au prêtre, disant : ‘‘Mais,
à nous les mères, le Seigneur n’a pas accordé une chose !’’
‘‘Quoi ?’’ – demanda le prêtre. ‘‘Prendre sur nous la douleur de nos
enfants’’, a répondu la femme. Voilà le cœur d’une mère : il n’a pas honte
des blessures, des faiblesses de ses enfants, mais il veut les prendre sur lui.
Et la Mère de Dieu et la nôtre sait prendre sur elle, consoler, veiller,
guérir.
Délivre-nous
de tous les dangers, continue l’antienne. Le Seigneur lui-même sait qu’il nous
faut refuge et protection au milieu de si nombreux dangers. C’est pourquoi, au
moment le plus critique, sur la croix, il a dit à son disciple bien-aimé, à
chaque disciple : « Voici ta Mère » (Jn 19, 27). La Mère
n’est pas en option, une chose optionnelle, elle est le testament du
Christ. Et nous avons besoin d’elle comme un pèlerin a besoin de repos, comme
un enfant d’être porté dans les bras. C’est un grand danger pour la foi que de
vivre sans Mère, sans protection, nous laissant balloter par la vie comme les
feuilles par le vent. Le Seigneur le sait et nous recommande d’accueillir la
Mère. Ce sont ne sont pas de bonnes manières spirituelles, c’est une exigence
de vie. L’aimer, ce n’est pas de la poésie, c’est savoir vivre. Car sans
Mère, nous ne pouvons pas être des enfants. Et nous, avant tout, nous sommes
des enfants, des enfants bien-aimés, qui ont Dieu pour Père et la Vierge pour
Mère.
Le Concile
Vatican II enseigne que Marie est « signe d’espérance et de
consolation pour le Peuple de Dieu en marche » (Const. Lumen gentium,
VIII, V). Elle est un signe, elle est un signe que Dieu a placé pour nous. Si
nous ne le suivons pas, nous faisons fausse route. Car il y a une signalisation
de la vie spirituelle, qui doit être respectée. Elle nous indique, à nous
« dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui [nous trouvons] engagés dans
les périls et les épreuves » (ivi, n. 62), la Mère, qui est déjà parvenue
au but. Qui, mieux qu’elle, peut nous accompagner sur le chemin ?
Qu’attendons-nous ? Comme le disciple qui, au pied de la croix a reçu la
Mère, « la prit chez lui » dit l’Evangile (Jn 19, 27), nous
aussi, dans cette maison maternelle, invitons Marie chez nous, dans notre cœur,
dans notre vie. On ne peut pas rester neutre ou séparé de la Mère, autrement
nous perdons notre identité de fils et notre identité de peuple, et nous vivons
un christianisme fait d’idées, de programmes, sans confiance, sans tendresse,
sans cœur. Mais sans cœur, il n’y a pas d’amour et la foi risque de devenir une
belle fable d’un autre temps. La Mère, par contre, protège et éduque les
enfants. Elle les aime et les protège, afin qu’ils aiment et protègent le
monde. Faisons de la Mère l’hôte de notre vie quotidienne, la présence
constante chez nous, notre refuge sûr. Confions-lui chaque journée.
Invoquons-la en chaque difficulté. Et n’oublions de revenir chez elle pour la
remercier !
Maintenant
en la regardant, alors qu’elle vient de sortir de l’hôpital, regardons-la avec
tendresse et saluons-la comme les chrétiens d’Ephèse l’ont saluée. Tous
ensemble, trois fois : « Sainte Mère de Dieu ». Tous ensemble
« Sainte Mère de Dieu, Sainte Mère de Dieu, Sainte Mère de Dieu ».
SOURCE :
https://www.hommenouveau.fr/2425/religion/appel-papal-a-la-devotion-mariale.htm
Salus Populi Romani (Sainte Marie majeure)
François
et le miracle de l'icône
ROME, le 12 septembre 2013 – Après quelques jours, le caractère extraordinaire de la veillée présidée par le pape François sur la place Saint-Pierre, le soir du samedi 7 septembre, devient de plus en plus perceptible.
Tout d’abord son motif : une journée de jeûne et de prière pour demander la paix en Syrie, au Moyen-Orient et partout où il y a la guerre. Avec la participation non seulement de catholiques mais également d’hommes de toute religion ou simplement "de bonne volonté". Pas uniquement à Rome mais dans un grand nombre de villes du monde.
Ensuite la durée. On n’a pas le souvenir d’une autre veillée publique de prière ayant duré quatre heures consécutives, depuis le coucher du soleil jusqu’à la nuit noire, le pape étant constamment présent.
Mais aussi le silence. Pendant tout le temps de la veillée, le recueillement des cent mille personnes qui remplissaient la place Saint-Pierre et ses environs a été intense et plein d’émotion. En harmonie avec l'austérité accentuée de la présence même du pape.
Il y a surtout la forme qu’a prise la prière. Celle-ci a commencé par la récitation du chapelet, la plus évangélique et la plus universelle des prières "populaires", et par une méditation prononcée par le pape François. Elle s’est poursuivie par l'adoration du Saint-Sacrement. Elle a continué avec l’office des lectures – c’est-à-dire la psalmodie nocturne des moines – et la lecture de passages de Jérémie, de saint Léon le Grand et de l’Évangile de Jean. Elle s’est conclue par le chant du "Te Deum" et par la bénédiction eucharistique donnée par le pape.
Mais ce qui a le plus frappé les personnes présentes, c’est peut-être l’arrivée sur la place, au début de la célébration, de l'icône mariale de la Vierge de Rome "Salus Populi Romani", portée par quatre hallebardiers de la Garde Suisse et précédée par deux petites filles tenant des bouquets de fleurs. L'icône a été placée devant le pape François, qui l’a vénérée avec dévotion et elle a été le point de référence de toute la veillée, à côté de l’autel.
La datation de cette icône représentant la Mère de Dieu, qui est conservée à la basilique Sainte-Marie-Majeure et qui porte depuis le XIXe siècle le nom de "Salus Populi Romani", est un sujet de controverse. Elle oscille entre le VIIe et le XIIe siècle.
La tradition affirme qu’il s’agit d’une copie, peinte par l'évangéliste Luc, d’une image représentant Marie et l’Enfant Jésus qui serait apparue miraculeusement dans une église construite par les apôtres Pierre et Jean dans la ville de Lydda.
On raconte que l’icône, qui avait d’abord été conservée à Byzance, arriva à Rome par la mer et qu’elle fut accueillie par le pape Grégoire le Grand sur le rivage du Tibre.
Le cardinal Cesare Baronio, historien de l’Église, écrivit que c’était le pape Grégoire qui avait placé l'icône à la basilique Sainte-Marie-Majeure, en 590, au terme d’une procession ayant pour but de demander la cessation de l’une des plus graves épidémies de peste qui aient frappé la ville de Rome. À cette occasion, on vit au-dessus du Mausolée d’Hadrien l'archange Michel qui remettait son épée au fourreau. La peste cessa et le Mausolée prit le nom de Château Saint-Ange.
Une autre épidémie de peste prit fin au XVIe siècle grâce à l'intercession de la Vierge représentée sur cette icône, lorsque saint Pie V la porta en procession jusqu’à la basilique Saint-Pierre.
Lorsque les jésuites partirent pour leurs premières missions, ils emportèrent avec eux des reproductions de cette icône, pour laquelle ils éprouvaient une très grande vénération.
Pie XII lui rendit hommage lorsqu’il proclama le dogme de l’Assomption en 1950 et il la couronna de nouveau à Saint-Pierre en 1954, lors du centenaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception.
Jean-Paul II associa une copie de cette icône aux Journées Mondiales de la Jeunesse organisées en 2000 à Rome.
Et, à partir de celles qui furent célébrées par Benoît XVI à Cologne, en 2005, toutes les Journées Mondiales de la Jeunesse qui ont eu lieu ultérieurement ont porté en pèlerinage, en même temps que la Croix, une copie de l'icône de la Vierge "Salus Populi Romani".
Le pape François a lui aussi voulu qu’elle soit présente aux Journées Mondiales de la Jeunesse organisées à Rio de Janeiro, au mois de juillet dernier. Lorsqu’il a été élu pape, il s’est rendu, pour sa première sortie, à la basilique Sainte-Marie-Majeure, afin de s’agenouiller et de prier devant cette icône.
L'image qui y est représentée est celle de la Vierge "Hodigitria" : celle-ci tient dans ses bras l’Enfant Jésus qui la regarde avec amour tandis que, de sa main droite qui fait un geste de bénédiction, il semble indiquer la route dont sa mère connaît bien la direction et le tracé.
Ce qui frappe, dans cette icône, c’est le regard intense de Marie, qui invite à parcourir la route indiquée par le Fils. Elle regarde au loin, précisément dans la direction qu’il indique. Sa main droite, qui soutient l’Enfant, répète le geste de Jésus et l’amplifie.
Dans l'ancien rituel romain, lors de la fête de l'Assomption de Marie au ciel, l'icône de la "Salus Populi Romani" accueillait, sur le seuil de la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'icône du Christ "acheiropoïète" (non faite de main d'homme) conservée dans le "Sancta Sanctorum" de la résidence du pape au Latran et qui avait été portée jusque là en procession. En une sorte de danse entre les deux icônes, le Fils rendait hommage à sa Mère.
La décision du pape François de placer au centre de la veillée pour la paix cette icône de la Mère de Dieu – non pas une copie, mais l'originale – porte donc en soi toute la force de signification de son histoire. Le pape voit en celle-ci la foi du peuple de Dieu qui, pendant des siècles, à tous les moments de crise, s’est regroupé autour de cette icône pour demander au ciel un signe de grâce, parce que "ce qui est impossible aux hommes n’est pas impossible à Dieu".
Dans la note ci-dessous, le père Innocenzo Gargano analyse en profondeur la signification de la présence de l'icône de la Vierge "Salus Populi Romani" lors de la veillée ordonnée par le pape François.
Le père Gargano, moine camaldule, a été prieur du monastère romain de Saint-Grégoire-au-Mont-Cœlius, fondé par le pape dont il porte le nom. Il a beaucoup étudié les Pères de l’Église, en particulier cet illustre pontife, auquel l’histoire de cette icône est particulièrement liée.
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LE SALUT NON SEULEMENT DES ROMAINS MAIS DU MONDE ENTIERpar Innocenzo Gargano
L’ostension de l’icône authentique de la Vierge "Salus Populi Romani" en conclusion du temps de jeûne qui avait été ordonné par le pape François pour obtenir du Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie Mère de Dieu, la paix en Syrie, au Moyen-Orient et sur toute la face de la terre, a amené un très grand nombre de fidèles à s’interroger.
Quel pouvait être le sens de l’ostension de cette icône, placée à côté de l’autel et du Saint-Sacrement, en présence d’un pape François presque constamment agenouillé ?
On ne peut répondre qu’en rappelant qu’une icône ne peut jamais être considérée uniquement comme un tableau, quel que soit le génie artistique qui l’a produite, parce que, à la différence d’un simple tableau, qui incite celui qui le regarde à en vérifier l’harmonie et la beauté, l’icône rend présente, à sa manière, la personne même qui y est représentée.
Ce n’est pas tout. L’icône étant pleine de l’énergie de foi qui lui a été communiquée par tous ceux qui, devant elle et grâce à elle, ont tourné leur cœur vers le Seigneur, elle distribue ce qu’elle a elle-même reçu à tous ceux qui s’approchent d’elle avec foi.
En particulier l’icône, cette icône – qui est reconnue par l’Église comme une occasion de "mirabilia Dei" particuliers que nous appelons habituellement "miracles" – reflète, reproduit et reverse dans le cœur de ceux qui se tournent vers elle avec simplicité et avec une totale disponibilité vis-à-vis de la volonté de Dieu les grâces mêmes dont la Vierge Mère de Dieu a été pleinement gratifiée, cela en proportion de la foi de chacun.
L’icône authentique de la Vierge "Salus Populi Romani" – il ne s’agit donc pas d’une quelconque reproduction telle que celles que nous portons souvent dans notre portefeuille – est pleine de tout cela. En effet elle porte en elle l’héritage de foi des générations chrétiennes qui, sollicitées par l’archétype auquel cette icône elle-même renvoie, c’est-à-dire la Vierge Mère de Dieu, ont demandé et obtenu, en raison de leur foi, la paix, la sécurité et la santé comme un acompte du salut promis à tous par Jésus Son Fils, le Sauveur.
D’où l’importance particulière qu’ont eue, samedi 7 septembre, la présence et l’ostension de l’icône de la "Salus Populi", qui devenait ainsi un acompte sur le salut non plus seulement pour les Romains, mais pour le monde entier, à l’issue du temps de jeûne demandé et obtenu par le pape François avec la participation de millions de catholiques, de chrétiens, de croyants et d’hommes de bonne volonté, qui recherchent l’harmonie du monde et la paix.
Seule la basilique de Monreale, avec ses merveilleuses mosaïques, aurait pu soutenir la comparaison avec la vision paradisiaque qu’offrait la place Saint-Pierre, lors de cette veillée vécue par les peuples du monde entier autour de l’autel et de la Parole de Dieu, le Saint-Sacrement étant exposé, en compagnie de l’icône, en présence du pape.
__________
La référence à Monreale que fait le père Innocenzo Gargano dans les dernières lignes de son texte renvoie à un chef-d’œuvre absolu de l'art chrétien : la basilique qui fut construite au XIIe siècle par les rois normands à Monreale, sur les hauteurs qui dominent Palerme, et dont l’intérieur est entièrement recouvert de mosaïques qui représentent tout le dessein de Dieu sur le monde et sur l’Histoire.
Les mosaïques qui, à Monreale, représentent la création sont un sommet artistique et théologique de tout le cycle. Dans la première de ces représentations l’Esprit de Dieu fend l'abîme avec une énergie impressionnante, créant l’"harmonie" là où il y avait précédemment le chaos.
Et c’est précisément l'harmonie originelle que la sagesse de Dieu a donnée à la création et créée entre les êtres humains – avec laquelle contraste l'irruption du péché et le meurtre d’Abel, dont les guerres sont le tragique héritage – qui constitue le premier thème de la méditation prononcée par le pape François au cours de la veillée du 7 septembre :
> "Dieu vit que cela était bon"
Le père Innocenzo Gargano et l’historienne d’art Sara Magister ont présenté, en douze épisodes captivants réalisés en 2013 pour TV 2000, la chaîne de télévision des évêques d’Italie, la lettre et l’esprit de tout l’ensemble des mosaïques de Monreale.
Ces douze épisodes, d’une durée d’une demi-heure chacun, peuvent être vus à tout moment par ordinateur, sur le canal YouTube de TV 2000 :
> Il "Credo" nei mosaici di Monreale
Et le premier épisode est celui dans lequel on peut admirer les merveilleuses mosaïques qui représentent la création :
> "Io credo in Dio, Padre onnipotente, creatore del cielo e della terra"
Le livret contenant les textes, les chants et les prières de la veillée du 7 septembre, qui a été distribué aux personnes présentes sur la place Saint-Pierre :
> Veglia di preghiera per la pace con il Santo Padre Francesco
Traduction française par Charles de Pechpeyrou.
Regina coeli, laetare, alleluia;
Quia quem meruisti portare, alleluia;
Resurrexit sicut dixit, alleluia.
L'icône Salus Populi Romani restaurée, 2 février 2018 : https://fsspx.news/fr/icone-salus-populi-romani-restauree-35361
Salus Populi Romani (Sainte Marie majeure)
A Rome, la Vierge Marie porte le titre "Salus
Populi Romani" parce qu'à son intercession est attribuée la protection
d'une peste en 1660, et d'un tremblement de terre au début du XVIII° siècle.
Une icône porte ce titre, dont la signification s'étend à l'Eglise universelle : Marie porte le Sauveur,
et le salut, à
tous.
L’icône "Salus populi romani" est du type
"Hodigitria".
Cette icône est gardée, comme dans
un écrin, à Marie Majeure dans la chapelle Paoline ou Borghese (à gauche de la
nef centrale).
Le type iconographique du "Salus
populi romani" rappelle celui du Hodigitria (1).
L'icône Hodigitria est d'origine
orientale.
Hodigitria signifie "Celle qui
conduit".
Elle soutient l'Enfant qui bénit et
elle le désigne à celui qui regarde ; son geste semble
dire : “c’est lui le chemin”.
Ses grands yeux en amande regardent
intensément l'observateur. Le menton est nuancé. Le visage dégage force et confiance, ce qui justifie le nom
de “Notre Dame du réconfort”.
La Vierge est représentée aux deux tiers du
buste et apparaît clairement en position debout. Avec le bras gauche, elle
soutient l'Enfant. La main droite, plutôt que de le montrer, s'appuie sur la
main gauche en forme de croix.
Le réalisme des mains croisées
était connu au temps de Jean VII, au VIII° siècle : on peut y voir
un rappel explicite du sacrifice pascal du Seigneur.
Selon la tradition byzantine, l'Hodigitria a aussi une
connotation eucharistique.
Les icônes montrent à l'Église
terrestre, réunie en assemblée liturgique, la présence de l'Église céleste, qui
est, elle aussi, une assemblée qui, en permanence, prie et célèbre.
En chacune des deux assemblées,
céleste et terrestre, la Vierge Marie est la première, la reine des
saints, la Mère du Seigneur des saints.
L'art chrétien, justement considéré comme
"collaborateur de la liturgie" (Pie XII), a vu et souligné le rapport
théologique qui existe entre l'Eucharistie et Marie.
- “Venez, mangez et buvez le Christ,
dans son pain de vie et dans le calice de l'Esprit !” (Rites de communion).
Quotidiennement, le Seigneur est célébré dans l'Eucharistie,
mémorial de sa mort et de sa Résurrection, et Pain de vie pour tous ceux qui
l'accueillent docilement.
(1)
À Rome il existe différentes copies de
l'icône Hodigitria. La plus ancienne est conservée à S. Maria Nova (= S.
Francesca al Foro Romano) et remonte au V-VI° siècle. Elle est exposée sur le
maître-autel. Une autre, datant du VII° siècle environ, se trouve dans l'Église
du Panthéon, une autre à S. Marie Majeure, à S. Marie du Peuple, à S. Marie en
Cosmedin, aux Saints Apôtres, en S. Augustin du Champ de Mars, etc...
Sergio Gaspari
François
et le miracle de l'icône
Pourquoi le souverain pontife a placé, au centre de la
veillée pour la paix, la plus vénérée des images de la Mère de Dieu conservées
à Rome. Une histoire de foi qui remonte à Grégoire le Grand. Le commentaire du
père Innocenzo Gargano
par Sandro Magister
par Sandro Magister
ROME, le 12 septembre 2013 – Après quelques jours, le caractère extraordinaire de la veillée présidée par le pape François sur la place Saint-Pierre, le soir du samedi 7 septembre, devient de plus en plus perceptible.
Tout d’abord son motif : une journée de jeûne et de prière pour demander la paix en Syrie, au Moyen-Orient et partout où il y a la guerre. Avec la participation non seulement de catholiques mais également d’hommes de toute religion ou simplement "de bonne volonté". Pas uniquement à Rome mais dans un grand nombre de villes du monde.
Ensuite la durée. On n’a pas le souvenir d’une autre veillée publique de prière ayant duré quatre heures consécutives, depuis le coucher du soleil jusqu’à la nuit noire, le pape étant constamment présent.
Mais aussi le silence. Pendant tout le temps de la veillée, le recueillement des cent mille personnes qui remplissaient la place Saint-Pierre et ses environs a été intense et plein d’émotion. En harmonie avec l'austérité accentuée de la présence même du pape.
Il y a surtout la forme qu’a prise la prière. Celle-ci a commencé par la récitation du chapelet, la plus évangélique et la plus universelle des prières "populaires", et par une méditation prononcée par le pape François. Elle s’est poursuivie par l'adoration du Saint-Sacrement. Elle a continué avec l’office des lectures – c’est-à-dire la psalmodie nocturne des moines – et la lecture de passages de Jérémie, de saint Léon le Grand et de l’Évangile de Jean. Elle s’est conclue par le chant du "Te Deum" et par la bénédiction eucharistique donnée par le pape.
Mais ce qui a le plus frappé les personnes présentes, c’est peut-être l’arrivée sur la place, au début de la célébration, de l'icône mariale de la Vierge de Rome "Salus Populi Romani", portée par quatre hallebardiers de la Garde Suisse et précédée par deux petites filles tenant des bouquets de fleurs. L'icône a été placée devant le pape François, qui l’a vénérée avec dévotion et elle a été le point de référence de toute la veillée, à côté de l’autel.
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La datation de cette icône représentant la Mère de Dieu, qui est conservée à la basilique Sainte-Marie-Majeure et qui porte depuis le XIXe siècle le nom de "Salus Populi Romani", est un sujet de controverse. Elle oscille entre le VIIe et le XIIe siècle.
La tradition affirme qu’il s’agit d’une copie, peinte par l'évangéliste Luc, d’une image représentant Marie et l’Enfant Jésus qui serait apparue miraculeusement dans une église construite par les apôtres Pierre et Jean dans la ville de Lydda.
On raconte que l’icône, qui avait d’abord été conservée à Byzance, arriva à Rome par la mer et qu’elle fut accueillie par le pape Grégoire le Grand sur le rivage du Tibre.
Le cardinal Cesare Baronio, historien de l’Église, écrivit que c’était le pape Grégoire qui avait placé l'icône à la basilique Sainte-Marie-Majeure, en 590, au terme d’une procession ayant pour but de demander la cessation de l’une des plus graves épidémies de peste qui aient frappé la ville de Rome. À cette occasion, on vit au-dessus du Mausolée d’Hadrien l'archange Michel qui remettait son épée au fourreau. La peste cessa et le Mausolée prit le nom de Château Saint-Ange.
Une autre épidémie de peste prit fin au XVIe siècle grâce à l'intercession de la Vierge représentée sur cette icône, lorsque saint Pie V la porta en procession jusqu’à la basilique Saint-Pierre.
Lorsque les jésuites partirent pour leurs premières missions, ils emportèrent avec eux des reproductions de cette icône, pour laquelle ils éprouvaient une très grande vénération.
Pie XII lui rendit hommage lorsqu’il proclama le dogme de l’Assomption en 1950 et il la couronna de nouveau à Saint-Pierre en 1954, lors du centenaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception.
Jean-Paul II associa une copie de cette icône aux Journées Mondiales de la Jeunesse organisées en 2000 à Rome.
Et, à partir de celles qui furent célébrées par Benoît XVI à Cologne, en 2005, toutes les Journées Mondiales de la Jeunesse qui ont eu lieu ultérieurement ont porté en pèlerinage, en même temps que la Croix, une copie de l'icône de la Vierge "Salus Populi Romani".
Le pape François a lui aussi voulu qu’elle soit présente aux Journées Mondiales de la Jeunesse organisées à Rio de Janeiro, au mois de juillet dernier. Lorsqu’il a été élu pape, il s’est rendu, pour sa première sortie, à la basilique Sainte-Marie-Majeure, afin de s’agenouiller et de prier devant cette icône.
L'image qui y est représentée est celle de la Vierge "Hodigitria" : celle-ci tient dans ses bras l’Enfant Jésus qui la regarde avec amour tandis que, de sa main droite qui fait un geste de bénédiction, il semble indiquer la route dont sa mère connaît bien la direction et le tracé.
Ce qui frappe, dans cette icône, c’est le regard intense de Marie, qui invite à parcourir la route indiquée par le Fils. Elle regarde au loin, précisément dans la direction qu’il indique. Sa main droite, qui soutient l’Enfant, répète le geste de Jésus et l’amplifie.
Dans l'ancien rituel romain, lors de la fête de l'Assomption de Marie au ciel, l'icône de la "Salus Populi Romani" accueillait, sur le seuil de la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'icône du Christ "acheiropoïète" (non faite de main d'homme) conservée dans le "Sancta Sanctorum" de la résidence du pape au Latran et qui avait été portée jusque là en procession. En une sorte de danse entre les deux icônes, le Fils rendait hommage à sa Mère.
*
La décision du pape François de placer au centre de la veillée pour la paix cette icône de la Mère de Dieu – non pas une copie, mais l'originale – porte donc en soi toute la force de signification de son histoire. Le pape voit en celle-ci la foi du peuple de Dieu qui, pendant des siècles, à tous les moments de crise, s’est regroupé autour de cette icône pour demander au ciel un signe de grâce, parce que "ce qui est impossible aux hommes n’est pas impossible à Dieu".
Dans la note ci-dessous, le père Innocenzo Gargano analyse en profondeur la signification de la présence de l'icône de la Vierge "Salus Populi Romani" lors de la veillée ordonnée par le pape François.
Le père Gargano, moine camaldule, a été prieur du monastère romain de Saint-Grégoire-au-Mont-Cœlius, fondé par le pape dont il porte le nom. Il a beaucoup étudié les Pères de l’Église, en particulier cet illustre pontife, auquel l’histoire de cette icône est particulièrement liée.
__________
LE SALUT NON SEULEMENT DES ROMAINS MAIS DU MONDE ENTIERpar Innocenzo Gargano
L’ostension de l’icône authentique de la Vierge "Salus Populi Romani" en conclusion du temps de jeûne qui avait été ordonné par le pape François pour obtenir du Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie Mère de Dieu, la paix en Syrie, au Moyen-Orient et sur toute la face de la terre, a amené un très grand nombre de fidèles à s’interroger.
Quel pouvait être le sens de l’ostension de cette icône, placée à côté de l’autel et du Saint-Sacrement, en présence d’un pape François presque constamment agenouillé ?
On ne peut répondre qu’en rappelant qu’une icône ne peut jamais être considérée uniquement comme un tableau, quel que soit le génie artistique qui l’a produite, parce que, à la différence d’un simple tableau, qui incite celui qui le regarde à en vérifier l’harmonie et la beauté, l’icône rend présente, à sa manière, la personne même qui y est représentée.
Ce n’est pas tout. L’icône étant pleine de l’énergie de foi qui lui a été communiquée par tous ceux qui, devant elle et grâce à elle, ont tourné leur cœur vers le Seigneur, elle distribue ce qu’elle a elle-même reçu à tous ceux qui s’approchent d’elle avec foi.
En particulier l’icône, cette icône – qui est reconnue par l’Église comme une occasion de "mirabilia Dei" particuliers que nous appelons habituellement "miracles" – reflète, reproduit et reverse dans le cœur de ceux qui se tournent vers elle avec simplicité et avec une totale disponibilité vis-à-vis de la volonté de Dieu les grâces mêmes dont la Vierge Mère de Dieu a été pleinement gratifiée, cela en proportion de la foi de chacun.
L’icône authentique de la Vierge "Salus Populi Romani" – il ne s’agit donc pas d’une quelconque reproduction telle que celles que nous portons souvent dans notre portefeuille – est pleine de tout cela. En effet elle porte en elle l’héritage de foi des générations chrétiennes qui, sollicitées par l’archétype auquel cette icône elle-même renvoie, c’est-à-dire la Vierge Mère de Dieu, ont demandé et obtenu, en raison de leur foi, la paix, la sécurité et la santé comme un acompte du salut promis à tous par Jésus Son Fils, le Sauveur.
D’où l’importance particulière qu’ont eue, samedi 7 septembre, la présence et l’ostension de l’icône de la "Salus Populi", qui devenait ainsi un acompte sur le salut non plus seulement pour les Romains, mais pour le monde entier, à l’issue du temps de jeûne demandé et obtenu par le pape François avec la participation de millions de catholiques, de chrétiens, de croyants et d’hommes de bonne volonté, qui recherchent l’harmonie du monde et la paix.
Seule la basilique de Monreale, avec ses merveilleuses mosaïques, aurait pu soutenir la comparaison avec la vision paradisiaque qu’offrait la place Saint-Pierre, lors de cette veillée vécue par les peuples du monde entier autour de l’autel et de la Parole de Dieu, le Saint-Sacrement étant exposé, en compagnie de l’icône, en présence du pape.
__________
La référence à Monreale que fait le père Innocenzo Gargano dans les dernières lignes de son texte renvoie à un chef-d’œuvre absolu de l'art chrétien : la basilique qui fut construite au XIIe siècle par les rois normands à Monreale, sur les hauteurs qui dominent Palerme, et dont l’intérieur est entièrement recouvert de mosaïques qui représentent tout le dessein de Dieu sur le monde et sur l’Histoire.
Les mosaïques qui, à Monreale, représentent la création sont un sommet artistique et théologique de tout le cycle. Dans la première de ces représentations l’Esprit de Dieu fend l'abîme avec une énergie impressionnante, créant l’"harmonie" là où il y avait précédemment le chaos.
Et c’est précisément l'harmonie originelle que la sagesse de Dieu a donnée à la création et créée entre les êtres humains – avec laquelle contraste l'irruption du péché et le meurtre d’Abel, dont les guerres sont le tragique héritage – qui constitue le premier thème de la méditation prononcée par le pape François au cours de la veillée du 7 septembre :
> "Dieu vit que cela était bon"
Le père Innocenzo Gargano et l’historienne d’art Sara Magister ont présenté, en douze épisodes captivants réalisés en 2013 pour TV 2000, la chaîne de télévision des évêques d’Italie, la lettre et l’esprit de tout l’ensemble des mosaïques de Monreale.
Ces douze épisodes, d’une durée d’une demi-heure chacun, peuvent être vus à tout moment par ordinateur, sur le canal YouTube de TV 2000 :
> Il "Credo" nei mosaici di Monreale
Et le premier épisode est celui dans lequel on peut admirer les merveilleuses mosaïques qui représentent la création :
> "Io credo in Dio, Padre onnipotente, creatore del cielo e della terra"
Le livret contenant les textes, les chants et les prières de la veillée du 7 septembre, qui a été distribué aux personnes présentes sur la place Saint-Pierre :
> Veglia di preghiera per la pace con il Santo Padre Francesco
Traduction française par Charles de Pechpeyrou.
Translation
de l’icône Salus populi Romani : explications du card. Rylko
L’icône mariale la plus aimée et
la plus honorée de Rome
« Cette
année la cérémonie de la translation de la Salus
populi Romani aura un caractère spécial. Pour la première fois elle
sera présidée par le pape François, qui lui est très attaché » : le
cardinal Stanislas Rylko, archiprêtre de la basilique papale
Sainte-Marie-Majeure, parle de l’icône mariale la plus aimée et la plus honorée
de Rome, dansL’Osservatore Romano daté du 26 janvier 2018.
« La fête
de la translation du 28 janvier prochain aura d’autant plus un caractère
particulier qu’elle coïncidera avec le retour de l’icône à la basilique, après
une longue et minutieuse restauration des Musées du Vatican »,
souligne-t-il encore. Il revient sur l’histoire de cette oeuvre d’art sacré.
Voici notre
traduction du texte du cardinal polonais, avec l’aimable autorisation du
quotidien du Saint-Siège.
La Vierge de Rome
La basilique
papale de Sainte-Marie-Majeure est le plus ancien sanctuaire marial non
seulement de Rome mais de tout l’occident. Construite par (le pape) Libère au
IVème siècle, elle fut ensuite restaurée et agrandie par Sixte III à l’occasion
du concile d’Ephèse (431), qui définit le dogme de la divine maternité de
Marie. Elle est la seule des basiliques papales romaines à avoir conservées
intactes les structures paléochrétiennes d’origine, bien qu’enrichies d’ajouts
successifs. Plus de seize siècles d’histoire donc, pour un monument
extraordinaire de foi et d’amour pour la Mère de Dieu.
Chaque année,
le dernier dimanche de janvier, la basilique accueille la célébration de la
fête de la Translation de l’icône Salus populi Romani, pour rendre grâce à
cette sainte image aux évidents caractères orientaux et caractérisée, selon la
tradition, par de nombreux événements miraculeux. La fête est très ressentie
par les romains qui y participent nombreux. Ils voient en cette icône leur
Vierge, leur vierge de Rome, l’icône mariale la plus aimée et la plus honorée,
au point de l’assimiler à un palladium, c’est-à-dire un bouclier pour la ville.
Dans la chapelle Pauline, où elle est conservée, il y a toujours quelqu’un en
prière et la basilique est parmi les lieux les plus fréquentés par les romains
et les pèlerins.
Pour
comprendre la portée spirituelle de cette image, il faut dire qu’il s’agit
d’une icône, et d’une icône très ancienne. L’icône n’est jamais qu’une image,
mais une invitation à aller au-delà de sa simple représentation pour entrer
dans une autre dimension, comme un pont entre l’humain et le divin. C’est là
son secret le plus profond. L’icône est ensuite une présence, en ce sens
qu’elle rend présent ce qu’elle représente. On peut donc parler d’une mystique
particulière des icônes, qui nous permet de vivre une vraie rencontre avec
Dieu, avec Marie et avec les saints.
Mais encore,
les icones regardent. Elles sont regardées, mais elles regardent aussi. Dans
les icônes, le regard de Jésus, de sa mère, est sérieux, pénétrant et, en même
temps, tendre et plein d’amour. C’est un regard capable de transformer la vie.
Ajoutons enfin, que chaque icône, entourée de la piété populaire, est une
invitation à la prière, car elle confirme la foi et l’espérance d’entières
générations de fidèles qui, tout au long de l’histoire, devant elle, ont prié
et ne sont pas restés déçus.
Ce préambule
est nécessaire pour comprendre le phénomène spirituel de l’icône de laSalus populi Romani et l’extraordinaire dévotion, l’amour
du peuple de Dieu, qui l’entoure depuis des siècles.
L’image
appartient à la tradition des icones attribuées à saint Luc, mais en réalité
selon des études plus récentes, elle serait l’œuvre d’un auteur anonyme datée
entre le IX et le XIIème siècle. Elle représente Marie avec son Fils dans les
bras qui, d’une main bénit et de l‘autre tient le livre. Il s’agit d’une Vierge
Hodigitria, c’est-à-dire celle qui indique le chemin du Christ, son Fils. Les
visages de la Mère de Dieu et de l’Enfant Jésus sont d’une beauté
fascinante : leurs yeux nous fixent d’un amour pénétrant. Dans la main
gauche, Marie, tient un mouchoir, prête à sécher les larmes de ceux qui
s’adressent à elle en pleurant et lui demandent son secours. Les lettres
grecques dans le fond sont les abréviations de mèter
theoù, « mère de Dieu », selon la définition du concile
d’Ephèse.
Cette sainte
effigie est liée à Sainte Marie Majeure. Depuis 1256 elle était placée dans la
nef centrale de la basilique, avant d’être déplacée en 1613 dans la chapelle
Pauline construite pour elle par Paul V. Le peuple de Rome s’adressait à la
Vierge pour lui présenter tous ses besoins, spécialement pendant les épidémies
de peste, les catastrophes naturelles ou les guerres, quand elle était portée
en procession dans les rues de la ville. Ainsi, les événements les plus
importants de la vie religieuse et de la vie civile ont trouvé écho devant la Salus
populi Romani. En 1931, pour le quinzième centenaire du concile d’Ephèse,
Pie XI organisa à Rome un congrès spécial pour honorer la Salus
populi Romani. Pie XII lui rendit hommage à l’occasion de la proclamation
du dogme de l’Assomption, en 1950 et puis, en 1954, lors de la première année
mariale, il couronna l’icône. Jean Paul II confia l’image aux jeunes pendant la
journée mondiale de la jeunesse à Rome en 2000. « Dorénavant, avec la Croix,
celle-ci accompagnera les Journées mondiales de la jeunesse. Elle sera le signe
de la présence maternelle de Marie, à côté des jeunes, appelés comme l’apôtre
Jean, à l’accueillir dans leur vie » annonça le pape à l’angélus du 13 avril
2003.
La Salus
populi Romani est une des
icones mariales les plus connues et les plus répandues, souvent sous des noms
différents, souvent indiquée comme modèle pour l’iconographie de la Vierge. En
Pologne, par exemple, sont vénérées plus de 350 copies de cette image et 37
d’entre elles ont été couronnées par les papes. La première copie officielle
fut réalisée en 1569 avec la permission de Pie V, à la demande de Francesco
Borgia, préposé général des jésuites et grâce à l’appui du Cardinal Charles
Borromée, archiprêtre de la basilique. Cette copie est conservée dans la
cellule de saint Stanislas Kostka, en l’église Saint-André au Quirinal.
Francesco Borgia donnait une copie de l’icône à tous les jésuites qui partaient
en mission. Matteo Ricci l’emporta en Chine et l’offrit à l’empereur chinois.
Cette année la
cérémonie de la translation de la Salus populi Romani aura un caractère spécial. Pour la
première fois elle sera présidée par le pape François, qui lui est très attaché
et qui, comme archevêque de Buenos Aires ne manquait pas de visiter la
basilique, durant ses visites à Rome. A peine élu pape, il s’est rendu aussitôt
à Sainte-Marie-Majeure pour confier à la Salus populi Romani son pontificat et prier devant l’image
dans la basilique, comme à chaque fois avant et après ses voyages
internationaux, en lui offrant des fleurs. « Beau titre » que celui de l’image
« pour que Marie nous sonne la santé, elle est notre santé » et ce qu’a dit le
pape le 4 mai 2013, moins de deux mois après son élection : « elle
est la mère qui nous donne la santé durant la croissance, nous donne la santé
pour affronter et surmonter les problèmes, nous donne la santé pour nous rendre
libres dans nos choix définitifs ; la mère qui nous apprend à être
féconds, à être ouverts à la vie et à être toujours féconds de biens, féconds
de joie, féconds d’espérance, à ne perdre jamais l’espérance, à donner sa vie
aux autres, la vie physique et spirituelle ».
La fête de la
translation du 28 janvier prochain aura d’autant plus un caractère particulier
qu’elle coïncidera avec le retour de l’icône à la basilique, après une longue
et minutieuse restauration des Musées du Vatican. Après tant d’années, en
effet, il a fallu soumettre aussi cette vénérable icône à des travaux de
restauration. Le temps qui passe avait laissé des signes évidents de
détérioration et avait assombri le visage de la Vierge et celle du Fils. On a
donc voulu redonner à l’image son éclat d’antan, pour ensuite la placer dans
l’autel de la chapelle Pauline qui lui est consacrée, également restauré, en
digne trône de la Mère de Dieu.
Les romains
ont accueilli cette nouvelle avec grande joie et le 28 janvier prochain ils
reviendront témoigner leur foi et leur amour à leur Vierge Marie, invoquant son
intercession et priant pour Rome, pour l’Eglise et tout particulièrement pour
le pape François.
Traduction de Zenit, Océane Le Gall
JANVIER 26, 2018 16:58ROME
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/translation-de-licone-salus-populi-romani-explications-du-card-rylko/
Salus Populi Romani
Protectress
of the Roman People (also translated: Health of the Roman People)
— M. Jean Frisk
The miraculous image,
Protectress of the Roman People, is perhaps the best loved and honored Marian
icon in Rome, Italy. It is located in the Cappella Paolina of Saint Mary Major
Basilica in Rome, known to English-speaking pilgrims as Lady Chapel. The
church, Saint Mary Major, is considered the third of the Roman patriarchal
basilicas. The church and its Marian shrine are under the special patronage of
the popes.
Some
authorities claim the Salus Populi Romani image can be traced
to the post-iconoclastic period of the eighth century. Others indicate that the
image, as we know it today is not found earlier than the thirteenth century. At
latest by the fifteenth century, it was honored as a miraculous image, and from
that time on it was considered an image particularly honored and subsequently
used by the Jesuits to foster devotion to the Mother of God.
The name given to this type
of Marian image in iconography is "Hodegetria," a word meaning
"Guide of the Way." The word, "Hodegetria" -- as applied
here -- originates from the monastery grounds of the "guides," the
"Hodegon," in Constantinople. It is thought that an image of this
type was once located in a chapel there.
As one
notes on the icon, Jesus rests on the left arm of Our Lady, his right arm
slightly raised in blessing. In his left hand he holds a book; he appears to be
looking up at his mother; Mary's gaze looks out to the people. Most Hodegetria
images depict Mary's right hand pointing to Christ. In the Salus Populi
Romani, Mary's right hand crosses over her left in a gentle embrace of the
child. Mary is depicted as the woman who looks to the people, drawing them with
her gaze to center on her divine son. Her son, Jesus, rests lightly, almost
weightlessly on her arm. He blesses the people she looks at, he looks at her,
his mother, as one of them, but particularly as the one who shared most
intimately in his Incarnation.
The image is five feet high
by three and a quarter feet wide. It is painted on a thick cedar slab. Mary
wears a gold-trimmed dark blue mantle over a red tunic.
Origin:
The Roman
Breviary states, "After the Council of Ephesus (431) in which the
Mother of Jesus was acclaimed as Mother of God, Pope Sixtus III erected at Rome
on the Esquiline Hill, a basilica dedicated to the honor of the holy Mother of
God. It was afterward called Saint Mary Major and it is the oldest church in
the West dedicated to the honor of the Blessed Virgin Mary." The Roman
Pontifical gives an additional account, "The Liberian basilica,
today called Saint Mary Major, was founded by Pope Liberius (352-366) and was
restored and enlarged by Sixtus III. ... Pope Liberius selected a venerated
picture that hung in the pontifical oratory. It had allegedly been brought to
Rome by St. Helena."
Salus
Populi Romani is one of the so-called "Luke
images." There are many throughout the world which are attributed to Saint
Luke. The origin of "Luke images" is unknown, but a charming
legend has prevailed through the ages. It reveals that after the Crucifixion,
when Our Lady moved to the home of St. John, she took with her a few personal belongings
– among which was a table built by the Redeemer in the workshop of St. Joseph.
When pious virgins of Jerusalem prevailed upon St. Luke to paint a portrait of
the Mother of God, it was the top of this table that was used to memorialize
her image. While applying his brush and paints, St. Luke listened carefully as
the Mother of Jesus spoke of the life of her son, facts which the Evangelist
later recorded in his Gospel.
Legend also tells us that
the painting remained in and around Jerusalem until it was discovered by St.
Helena in the fourth century. Together with other sacred relics, the painting
was transported to Constantinople where her son, Emperor Constantine the Great,
erected a church for its enthronement." (Joan Carroll Cruz, Miraculous
Images of Our Lady, 1993, p. 137f.)
Contrary to the above, and
as stated earlier, this particular image itself cannot be traced earlier than
the thirteenth century, latest fifteenth, when it was generally honored as
miraculous and subsequently considered the Jesuit Madonna.
Miraculous
Character
What makes this particular
image miraculous?
The answer is found in the
mysterious origins that lie shrouded in history, the fact that it has endured,
and the many miraculous stories of protection that are attributed to Our Lady
imaged therein. Cruz mentions the following:
During the pontificate of
St. Gregory the Great (590-604) a plague viciously attacked the people of Rome,
killing entire families. The pontiff fervently prayed to the Blessed Mother.
During the Easter festivals he carried her image in solemn procession. Arriving
at Hadrian's Mausoleum (now called San Angelo), an angelic choir was heard
singing the joyful Resurrection hymn:
Regina coeli, laetare, alleluia;
Quia quem meruisti portare, alleluia;
Resurrexit sicut dixit, alleluia.
Without hesitation, the
holy Pontiff added:
Ora pro nobis Deum,
alleluia.
[Queen of Heaven, rejoice,
alleluia; for he whom you did merit to bear, alleluia; has risen as he said,
alleluia; pray for us to God, alleluia.]
After the Pontiff spoke
these words there appeared above Hadrian's Mausoleum an angel, believed to be
St. Michael, who replaced in his scabbard the sword of vengeance which he had
held over the city.
Devotion
Popes of
the past and present expressed their devotedness to Mary in front of the image;
A. Rum reminds us that "Paul VI prayed [at Saint Mary Major] to the
Madonna whom he had that day proclaimed Mother of the Church. 'With
a spirit full of trust and filial love,' he said, 'we raise our glance to you,
despite our unworthiness and our weakness. You who have given us Jesus, the
source of grace, will not fail to help your Church, at this time when she is
flowering because of the abundance of the gifts of the Holy Spirit and is
committing herself with renewed zeal to her mission of salvation." (Dictionary
of Mary, pp. 303-4)
Signs of papal interest are
the following coronations:
Clement VIII (1592-1605)
Gregory XVI (August 15, 1838) Pius XII (November 1, 1954: Marian Year for the
centenary of the dogmatic definition of the Immaculate Conception)
These
papal coronations honor Mary for her share in Christ's Incarnation and saving
work. The Marian coronation signifies recognition of Mary's heavenly victory,
that is, her holiness. In Roman Catholic liturgy there is a rite entitled, The
Rite for Crowning an Image of the Blessed Virgin Mary. The rite,
promulgated by the Church on March 25, 1981, shows Mary's queenship rooted in
the Paschal Mystery and a queenship based on love and service of Christ and his
Church.
Others who were specially
devoted to Our Lady, Protectress of the Roman People, are St. Stanislaus
Kostka; St. Ignatius Loyola, founder of the Jesuits, who celebrated his first
Mass here on Christmas night in 1538; and St. Francis of Borgia, third general
of the Jesuits, who was the first to petition the pope for permission to
reproduce the image for the Jesuit houses of study.
With the
permission to duplicate the icon, the Jesuits had an effective pastoral method
to foster love for the church through love for Our Lady. As part of their plan
for church renewal from the grassroots in post-Reformation times, the
sodalities were formed. These were, in the first place, organizations within
seminaries which fostered the spiritual life through imitation of Marian faith
and reliance on her formative power. The sodality program later spread beyond
seminary walls. An example of this devotion is found at Ingolstadt, Germany. In
the Bavarian seminary there, the image became known as the Mater-admirabilis,
later, the Mater ter admirabilis, the Mother Thrice Admirable. A
whole spirituality developed from the theological implications of Mary as
Mother of God, Mother of the Redeemer, and Mother of the Redeemed.
The
devotedness to Mary through the Salus Populi Romani image
became an assist, even if one of secondary importance, to the Jesuit movement.
Of further interest is what is to be noted about "copying" an image. The Roman image and the Ingoldstadt image can be compared here. (See pictures above.) One notes the similiarity, but also the slight nuances that make the "copy" unique to each place.
Of further interest is what is to be noted about "copying" an image. The Roman image and the Ingoldstadt image can be compared here. (See pictures above.) One notes the similiarity, but also the slight nuances that make the "copy" unique to each place.
Another example is its
spread to China, where it was known as the Madonna of Singanfu. An exact
sixteenth-century Chinese copy is located in the Chicago Field Museum of
National History.
It is also interesting that
an image such as this may undergo title changes. Due to the legend of the
establishment of Saint Mary Major as a miracle of snow falling in August, the
image is also called Our Lady of the Snow or Our Lady of Snows.
Here in the United States,
it is the Oblate Fathers who established a National Shrine of Our Lady of Snows
in Belleville, Illinois in 1958. The desire to relate to the ancient tradition
of the first Marian shrine of the Roman church had a part to play in selecting
the name. The image is not the same, but the link nevertheless remains.
Meditation
Mary, Mother of God, it is
our Christian belief that all who fashion their lives in imitation of your son,
Jesus Christ, and have placed their hope in him are gathered together in a
communion of saints. Those who have gone before us live in intimate communion
with Christ. You are the most eminent of them, for you were drawn into his life
and being as no other. You who gave him human life followed Jesus, the Way, the
Truth and the Life.
Mary,
look at us. Look at all who are centered on your son. At the present
time some of his disciples are pilgrims on earth. Others have died and are
being purified, while still others are in glory, contemplating 'in full light,
God himself triune and one, exactly as he is ' (Lumen Gentium, 49; See: Catechism
of the Catholic Church (CCC), #954). All of God's people hunger to be
intimately one with him.
All of
us, however, in varying degrees and in different ways share in the same charity
towards God and our neighbors, and we all sing the one hymn of glory to our
God. All, indeed, who are of Christ and who have his Spirit form one Church and
in Christ cleave together. (Lumen Gentium 49; cf. Ephesians 4:16)
... So it is that the union of the wayfarers with the brethren who sleep in the
peace of Christ is in no way interrupted, but on the contrary, according to the
constant faith of the Church, this union is reinforced by an exchange of
spiritual goods. (Lumen
Gentium 49; See: CCC) #955.
Mary, we are the wayfarers
and we hunger for this exchange of spiritual goods with you who were so
intimately close to Jesus Christ. Your image, as protectress of the Roman
people, reminds us that you invite us to center on Christ. Your arms embrace
Jesus fully, effortlessly. Jesus, whose burden is light and yoke is easy,
wishes to be as close to every individual as he is to you. You are both
wayfarer and guide to us wayfarers on our pilgrimage of faith.
Teach us, Mary, to embrace Christ fully, to make him our way, our truth, our
life. Teach us, Mary, to carry Christ to the world, and, each in our own way,
to give him birth in the hearts of many. Protect your people, Mary; protect your
Church. These are his people, the people of the Way.
L'icône Salus Populi Romani restaurée, 2 février 2018 : https://fsspx.news/fr/icone-salus-populi-romani-restauree-35361
Voir aussi : http://www.sentiericona.it/public/icone/?p=3491