Sainte Godelieve de
Ghistelles
Martyre à Ghistelles
(Gistel en flamand) (+ 1070)
Godeliève, Godeleine,
Godelaine ou Godelive.
Son histoire, même si
elle est triste, a toute raison d'être vraie.
Elle naquit à Saint-Omer
en Artois. Elle avait dix-huit ans lorsqu'elle épousa Bertholf, le seigneur de
Ghistelles. Elle était bonne, jolie et douce, ce qui n'empêcha pas sa
belle-mère de la haïr bientôt et son mari de décider de la faire disparaître.
Ils la firent enfermer dans un cachot quelque temps après le mariage, mais elle
réussit à s'enfuir et à revenir au château paternel. Son père, par souci de
conscience, porta cette séparation devant l'évêque de Tournai qui exigea que
les époux reprennent la vie commune. Godelieve lui obéit et revint chez
Bertholf qui la fit jeter dans un étang par deux valets, quelques jours après
son retour. Le comte de Flandre se soucia peu de cet assassinat, il avait
d'autres soucis avec ses seigneurs pour ne pas y ajouter celui-là.
Elle est fêtée dans le
diocèse d'Arras le 6 juillet, à Wierre-Efffroy, et aussi en Belgique (diocèse
de Tournai-Noyon, à l'époque).
Née vers 1049, de Hemrid,
seigneur de Wierre-Effroy, et de Ogine (Boulonnais)
Mariée avec Bertolf, il
ne semble pas que ce fut un mariage heureux... Elle décède dans la nuit du 6 au
7 juillet 1070. Les femmes maltraitées peuvent trouver en elle un bel exemple à
imiter, et sujet de consolation, puisque Godeleine, après sa mort, transforma
les mœurs de son mari...
Les peintres tiennent
sainte Godeleine pour vierge, puisqu'ils la représentent avec deux couronnes:
celle de la virginité et celle du martyre; on la peint aussi avec une corde,
mais préférablement avec un linge tordu ou une écharpe autour du cou; l'épargne
qu'elle faisait sur sa maigre portion pendant sa réclusion peut être rappelée
par un morceau de pain qu'elle donne aux pauvres.
Une fête et procession
patronale a lieu en été le dimanche de juillet proche du 6 juillet. Fête de
Sainte-Godeleine à Wierre-Effroy.
À Ghistelles en Flandre,
vers 1070, sainte Godelieve, martyre. Donnée en mariage au seigneur du lieu,
elle eut beaucoup à souffrir de son mari et de sa belle-mère, et fut enfin
étranglée par deux valets.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1452/Sainte-Godelieve-de-Ghistelles.html
Saint Arnoult de Soissons et Sainte Godelieve, circa 1450, 10.5 x 10.5, Musée des Beaux-Arts, Gand - Vlaamse Kunstcollectie, Museum of Fine Arts Ghent (MSK)
Sainte Godelieve
Martyre
(† 1070)
Bertolf, gentilhomme
flamand, recherchait avec ardeur une jeune fille noble et accomplie, nommée
Godelieve. Elle lui fut accordée. Il semblait que cette union vivement désirée
dût être heureuse, et pourtant dès l'abord les fleurs de l'hymen se changèrent
en épines: Bertolf, caractère violent et brutal, homme sans éducation et sans
foi, conçut pour son épouse une aversion sauvage.
Isolée de sa famille,
méprisée de son époux, sans expérience et sans secours, la jeune châtelaine se
tourna vers Dieu, son unique soutien. Prier, assister les pauvres et les
malades, surveiller sa maison, instruire ses domestiques et travailler de ses
mains: telles furent ses continuelles occupations.
Loin d'amollir le cœur du
gentilhomme, une si sage conduite l'irrita davantage. Pour punir sa femme
d'avoir tant de vertu, il commença par lui ôter l'administration de son
intérieur et la faire dépendre elle-même d'un valet, personnage digne d'un tel
maître et qui sut enchérir sur les ordres barbares de Bertolf. La victime de
ces deux monstres n'avait jamais d'autre pitance qu'un morceau de pain et un
verre d'eau; mais en revanche elle recevait avec profusion les injures et les
mauvais traitements. Toujours douce et résignée, Godelieve s'encourageait de
l'exemple du divin Maître, et s'estimait heureuse de marcher après lui dans la
voie des souffrances et des humiliations. Elle donnait aux pauvres la moitié de
sa chétive nourriture; et si des âmes compatissantes, pensant la consoler
blâmaient les violences de son tyran: «Ne parlez pas ainsi,» leur
répondait-elle; «vous me faites de la peine en médisant de Bertolf. Dieu, qui
peut changer les cœurs, a voulu ce qui m'est arrivé. Priez pour mon mari; mais,
je vous en conjure, n'en dites pas de mal.»
La pensée intime de
Bertolf était que sa femme ne résisterait pas au régime qu'il lui avait imposé.
Déçu dans son espoir, il ne lui donna plus que la moitié de sa faible ration de
pain. Godelieve s'en contenta et continua de partager avec les pauvres.
Cependant lorsqu'elle comprit que son persécuteur en voulait à sa vie, elle se
sauva chez son père, qui porta ses plaintes au comte de Flandre. Réprimandé par
son souverain, Bertolf parut regretter sa conduite, et Godelieve suivit son
époux avec l'espoir d'un peu de bonheur tardif. Hélas! Son bourreau ne se
contraignit pas longtemps. Elle s'aperçut bien qu'il voulait se défaire d'elle
à tout prix; néanmoins elle ne le quitta plus et s'abandonna sans réserve à la
Providence. Lui, désespérant qu'elle mourut de faim, chargea deux misérables de
l'étrangler en son absence, et l'on cacha le crime sous la déclaration d'une
mort subite (1070). Les personnes qui virent le corps inanimé remarquèrent bien
un cercle noir autour du cou, mais elles crurent prudent de garder d'abord
leurs soupçons qui devinrent plus tard une triste certitude.
Plusieurs miracles
attestèrent la sainteté de cette martyre de la foi conjugale. Ils ébranlèrent,
dit-on, Bertolf lui-même: il pleura ses fautes et fit pénitence.
Réflexion pratique – Un
chrétien qui se retrempe dans le souvenir de la passion du Sauveur, est capable
de supporter sans défaillances les plus dures épreuves. Un sort malheureux,
chrétiennement supporté, ouvre à l'âme le plus court chemin du ciel.
J.-M. Planchet, Nouvelle
Vie des Saints, 2e éd. Paris, 1946
SOURCE : http://www.magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_godelieve.html
Mort de Sainte Godelieve. Vitrail, circa 1829, Chapelle de Sainte-Godelieve, Wierre-Effroy.
Sainte Godelieve
Son nom s'écrit aussi
Godelive; il a pour variante française Godeleine. Son histoire dépasse en
horreur les plus affreux romans de François Mauriac.
Sainte Godelieve, que
l'Église propose à notre vénération comme le modèle le plus accompli de la
patience chrétienne dans le mariage, naquit vers l'an 1049 dans le Boulonnais,
ancien diocèse de Thérouanne, alors siège apostolique des Flandres côtières. Ses
parents étaient riches et nobles. Hemfrid, son père, seigneur de Wierre-Effroy,
dans le Boulonnais, avait choisi pour compagne Ogine, jeune fille pleine de
tendresse et de vertus, quoique de noble origine fort belle.
Chrétiens de coeur et
d'esprit, les deux époux, qui habitaient le château de Longfort, s'appliquèrent
surtout à rendre heureux leurs vassaux, qu'ils regardaient comme leurs enfants,
et qu'ils traitaient avec une bonté tout à fait évangélique.
Dieu bénit leur union par
la naissance de trois filles, Ogine, Adèle, et Godelieve, dont le nom signifie,
en flamand, "Amie de Dieu" - c'est le même sens que Théophile.
La vertueuse noble dame,
tendre à l'égard de ses 3 filles, se sentait surtout portée d'inclination pour
la plus jeune, dont l'intelligence précoce se développa dès qu'elle sut
babiller. Sa mère profita de cette heureuse disposition pour semer dans cette
jeune âme les sentiments de la plus tendre piété, et comme, pour cet effet, une
mère ne se remplace jamais, ce fut sur les genoux d'Ogine que Godelieve reçut
les premières semences de la Foi. Mères Chrétiennes, si, dès que brillent les
premières lueurs de leur raison, vos enfants apprenaient de vous à connaître
Dieu, à l'aimer et à le prier, bientôt on verrait renaître la piété des anciens
jours; car elle est immense l'influence qu'exerce sur sa famille la mère
véritablement pieuse.
Parvenue à l'âge de jeune
fille, l'apparence de Godelieve était des plus séduisants, elle était belle et
bonne, compatissante pour les pauvres. Sa taille élancée était remplie de grâce
et de noblesse, rien n'égalait la douceur de ses yeux, la délicatesse de ses
traits; et la blancheur de son teint, agréablement coloré, était relevée par la
belle et soyeuse chevelure noire dont sa tête était ornée. Nous citons à
dessein la couleur des cheveux de Godelieve, parce que cette couleur fut pour
elle, dans la suite, le prétexte des injures les plus sanglantes et de
l'aversion qu'elle inspira.
La beauté était le
moindre des avantages de notre sainte; mieux qu'aucune jeune fille elle maniait
l'aiguille et le fuseau, et sous ses doigts habiles la laine et la soie
prenaient les formes les plus diversifiées et les plus gracieuses, et personne
ne la surpassait dans tous les travaux domestiques. Mais sa vertu était de beaucoup
supérieure à ses talents et à sa beauté. Qui pourrait dire son ardent amour
pour Dieu, sa docilité à l'égard de ses parents, et surtout la sensibilité de
son coeur et sa tendre compassion pour les malheureux? Les soulager était sa
passion dominante, et travailler pour eux son occupation favorite. Jeune
enfant, elle se privait même de sa nourriture pour apaiser leur faim, et
trouvait mille moyens ingénieux pour intéresser ses parents en leur faveur, et
pour satisfaire ce noble et doux penchant de son coeur généreux. L'intendant de
Longfort, étonné de voir disparaître peu à peu les provisions de la
seigneurerie, ne pouvait s'expliquer comment avaient lieu ces soustractions si
fréquentes, lorsqu'un jour il surprit, chargée de provisions, la jeune Godelieve
au moment même où elle s'apprêtait à les distribuer aux pauvres. Cet homme,
craignant que son honnêteté ne fût mise en doute, accabla Godelieve des plus
amers reproches, se plaignit à Hemfrid, et le pria de réprimander sa fille qui,
disait-il, non contente de ruiner le château par ses prodigalités, l'exposait
lui-même à faire douter de sa fidélité et à répandre sur sa gestion une tache
ineffaçable.
Hemfrid rassure
l'intendant, fait appeler sa fille et lui adresse des reproches. Godelieve se
jette aux genoux de son père, en le suppliant de lui pardonner. Mais quand
Hemfrid lui eut signifié qu'il fallait renoncer à ce qu'il appelait manque de
prudence dans sa charité, Godelieve, qui se regardait comme l'avocate des
pauvres, fondit en larmes, et plaida leur cause avec tant de force et de
persuasion, qu'Hemfrid, surpris et touché tout à la fois de cette chaleureuse
éloquence du coeur de sa fille, l'embrassa tendrement, lui permit de continuer
ses aumônes, et lui assigna même une partie de son patrimoine pour le
soulagement des malheureux. Libre alors de suivre l'impulsion généreuse de son
coeur, Godelieve, dès ce jour, se regarde comme la mère de tous les pauvres de
Wierre et des environs, et Dieu seul connaît combien de pleurs elle essuya,
combien de privations elle sut s'imposer pour qu'aucun des membres souffrants
de Jésus-Christ n'implorât inutilement son assistance.
C'est ainsi que,
partageant son temps entre la prière, le travail et le soin des pauvres,
Godelieve vit s'écouler dans la maison paternelle les 18 premières années de sa
jeunesse. Ne trouvant parmi les hommes rien qui pût égaler l'amour qu'elle
avait pour son Dieu, elle résolut de ne pas Lui dérober un coeur auquel ce Dieu
savait si tendrement répondre par les suaves délices qu'Il y répandait. Elle
songea alors la vie monastique, mais, en fille Chrétienne, elle s'en remit aux
conseils de ses parents, qui, malgré leur haute piété, l'obligèrent à réfléchir
mûrement avant de prendre une décision. Godelieve obéit, et, en attendant
l'instant où elle se consacrerait au Céleste Époux, elle s'appliqua à pratiquer
les vertus qui la rendirent pour tous un objet d'admiration et d'affection
respectueuse.
Cependant Eustache 2,
comte de Boulogne et père de l'illustre Godefroid de Bouillon, roi de
Jérusalem, convoqua ses vassaux pour délibérer avec eux sur les intérêts du
pays. Hemfrid se rendit auprès de son suzerain, et fut reçu avec une
bienveillante distinction. L'assemblée terminée, Hemfrid s'approcha d'Eustache
et le supplia de vouloir honorer son manoir de sa présence. Sur la réponse
favorable de son seigneur, il se hâte de se rendre à Longfort pour prévenir
Ogine de tout disposer pour recevoir son suzerain. Aussitôt Ogine prépare
toutes choses pour cet effet, et n'oublie rien pour que le festin soit servi de
la manière la plus splendide et digne de l'hôte illustre qu'elle doit recevoir.
Eustache arriva au jour
indiqué. Hemfrid, averti de son approche, alla au-devant de lui avec ses
vassaux, et l'ayant reçu avec tous les honneurs dûs à son rang, le conduisit à
son château, qui ce jour-là avait pris un air de fête. Les convives, en voyant
ce luxe inhabituel, pensèrent assister aux préludes des fiançailles de
Godelieve. Au milieu du jour devait commencer le festin. Cependant la foule des
pauvres, plus nombreuse que d'habitude, se tenait à l'entrée du château; tous
connaissant le coeur de Godelieve, ils pensaient cependant que dans un jour où
elle était forcée de se tenir auprès de sa mère pour faire honneur à ses hôtes,
il lui serait difficile de s'occuper de ses chers indigents. Mais la jeune
noble, dont le coeur saignait à la vue de tous ces nécessiteux, sortit
furtivement, et leur apporta, cachés dans les plis de sa robe, quelques-uns des
mets destinés à la table de son père.
Le maître-d'hôtel
s'apercevant de cette nouvelle disparition, alla en prévenir Hemfrid, qui,
cette fois, n'admit aucune des excuses de sa fille, et lui parla même avec
dureté et colère. "Père," lui dit Godelieve, "j'ai cru
qu'aujourd'hui était un jour de fête pour tous, et que les pauvres devaient
aussi se ressentir de l'honneur que nous fait le seigneur Eustache. Je n'ai pas
cru vous offenser en dérobant ce superflu au repas somptueux que vous donnez à
ces gentilshommes, qui, tous les jours, se rassasient des mets les plus
succulents. Mais ces pauvres qui souffrent et qui gémissent à notre porte,
tandis que nous sommes dans l'abondance, devons-nous les laisser ainsi, et ne
pas considérer que Jésus Christ souffre en leur personne? Non, je n'ai pas cru
vous manquer en secourant de vos aumônes Celui qui nous ordonne d'avoir pitié
de nos frères misérables; et, d'ailleurs, ce que j'ai enlevé est si peu de
chose, que vos hôtes, mon père, auront bien au-delà de ce qui est nécessaire
pour se rassasier."
Mais Hemfrid, loin de
s'apaiser, ne fut que plus irrité, et Godelieve, après avoir inutilement essayé
de le calmer, se retira dans sa chambre pour prier et pleurer. Cependant les
convives se mirent à table; le festin fut servi avec une grande somptuosité, et
Ogine en fit les honneurs avec toute la grâce et l'aimable urbanité qui la
caractérisaient.
Le repas fini, tous se
préparèrent à regagner Boulogne, et le plus beau coursier d'Hemfrid fut mis à
la disposition du comte. Mais celui-ci ne voulut pas repartir sans voir
Godelieve, dont il avait entendu vanter les vertus et la beauté. A la voix de
sa mère, Godelieve se rendit dans la salle d'honneur du château, et se présenta
avec tant de grâce et de modestie devant Eustache, que celui-ci se leva, et,
baisant respectueusement le front candide de la jeune fille, la fit asseoir
auprès de lui.
"Godelieve, notre
chère fille," lui dit-il avec une affectueuse bonté, "que le Ciel
vous bénisse de plus en plus, car vous le méritez bien. Comme la rose brille
entre toutes les fleurs, de même vous brillez entre toutes les jeunes filles
par vos qualités et les charmes de votre personne. Vous êtes parvenue à l'âge
de penser à vous marier; dès que votre choix sera fixé, comptez sur notre
protection et notre bienveillance qui ne vous manqueront jamais."
Godelieve répondit avec
autant de sagesse que de modestie à ces bienveillantes paroles de son seigneur,
et lui déclara qu'ayant réfléchi sur tous les avantages de la vie monastique,
elle espérait que ses parents accéderaient à ses désirs, et qu'un jour elle
pourrait recevoir le voile virginal des épouses de Jésus-Christ.
Tous les assistants
furent surpris d'une réponse si sage; mais pas un n'osa dissuader la sainte
jeune fille de prendre une telle décision, et tous, en adressant à Hemfrid des
félicitations sur son bonheur de posséder une telle fille, prirent congé de
leur hôte et se rendirent à Boulogne.
Cependant le comte
Eustache ne pouvait taire la vive impression qu'avaient produite sur lui la
sagesse et la beauté de Godelieve, il en parlait à tous ceux qu'il voyait, et
la jeune sainte fut bientôt connue au loin. Plusieurs jeunes seigneurs se
lièrent d'amitié avec Hemfrid, dans l'intention d'obtenir la main de sa fille.
Sa réputation dépassa même les limites de l'Artois et se répandit jusqu'en
Flandre. Un jeune seigneur de cette contrée, Bertolf de Gistel, au seul
portrait qu'on lui en fit, résolut, à quelque prix que ce fût, de l'avoir pour
épouse, et se rendit en grande pompe au château de Longfort, avec l'espérance
d'être plus heureux que les autres prétendants.
La vue de Godelieve
produisit sur lui une impression telle, qu'il déclara sur-le-champ le motif qui
l'amenait à Longfort. Mais Hemfrid, trop Chrétien pour disposer sans son accord
d'un coeur qui voulait se consacrer à Dieu, répondit à Bertolf qu'il ne voulait
pas contrarier l'inclination de sa fille, et qu'il la laissait libre d'accepter
ou de refuser le brillant parti qui lui était offert. Bertolf, affligé d'une
telle réponse, essaya de plaider lui-même sa cause auprès de Godelieve; mais, ni
ses protestations, ni les riches présents qu'il étala devant elle ne purent
ébranler sa résolution; et Bertolf, le désespoir dans l'âme, quitta le château
de Wierre le coeur rempli de l'image de Godelieve et saisi d'admiration pour sa
sagesse, qu'il appréciait à l'égal de sa beauté – et probablement aussi de
l'héritage potentiel...
Cependant il ne se laissa
pas abattre et sut mettre dans ses intérêts Baudouin, son parent, comte de
Flandre, qui lui promit son intervention auprès Hemfrid et de sa fille.
Quelques jours après, il
convoqua tous les grands vassaux de la Flandre et de l'Artois pour régler les
intérêts généraux de son comté. Le comte de Boulogne, Hemfrid, et Bertolf s'y
rendirent, et ce dernier y parut vêtu d'habits magnifiques, tour à tour agité
de crainte et d'espérance, et comptant beaucoup sur l'influence de son noble
parent. Quand le conseil fut séparé, Baudouin, fidèle à la promesse qu'il avait
faite à Bertolf, dit, en présence de toute la noblesse du pays, qu'une jeune
fille, nommée Godelieve, est aimée d'un jeune et puissant seigneur, et que, si
leur union peut avoir lieu, rien ne sera plus avantageux à l'un et à l'autre,
et rien aussi ne lui sera plus agréable à lui, leur seigneur suzerain. A ces
paroles, tous les yeux se tournèrent vers Bertolf et vers Hemfrid; mais
celui-ci répondit qu'il ne voulait contrarier en rien sa fille, et qu'il la
laissait maîtresse de disposer de sa main et de son coeur. Bertolf supplia
alors de nouveau Eustache, qui décida qu'il irait lui-même à Longfort essayer
une dernière tentative auprès de Godelieve, espérant que son éloquence
triompherait de la résistance de la jeune châtelaine.
Effectivement, Godelieve,
craignant de déplaire à ses parents, et voyant dans cette démarche du comte
Eustache une manifestation de la volonté du Ciel, donna son consentement. Elle
se prépara, par la prière et les bonnes oeuvres multipliées, à embrasser une
vie de mariage pour laquelle elle se sentait de la répugnance, mais où elle
résolut de se sanctifier, en cherchant, pour l'amour de Dieu, à en remplir tous
les devoirs. C'est ainsi que le seigneur de Ghistel, le Flamand Bertholf,
l'épousa. Des fêtes brillantes furent célébrées dans le château de Longfort.
Godelieve se montra affable avec tous les convives qui proclamèrent Bertolf le
plus heureux des hommes de posséder dans sa jeune épouse un aussi rare
assemblage de grâces et de perfection, et les deux époux se préparèrent à
partir pour Ghistel, résidence de Bertolf et patrimoine de ses ancêtres.
Ce ne fut pas sans
répandre beaucoup de larmes que Godelieve quitta ses excellents parents et les
gens du château de Wierre, qui regrettaient en elle une jeune maîtresse pleine
de bonté et de douceur à leur égard. Une foule nombreuse de pauvres la suivit
pendant quelque temps, pleurant en elle leur bienfaitrice, la comblant de
bénédictions et suppliant le Ciel de lui rendre aussi au centuple, tout le bien
qu'elle leur avait fait. Godelieve, en mêlant ses larmes aux leurs, répondit à
leurs démonstrations douloureuses, et leur assura que ses parents, pour l'amour
de Dieu et d'elle-même, prendraient toujours soin d'eux comme auparavant.
Plusieurs jeunes
seigneurs accompagnèrent Bertolf jusqu'à Ghistel, et leurs propos joyeux, et
les témoignages de tendresse que lui prodigua son jeune époux, empêchèrent
Godelieve de se livrer à toute la tristesse que lui causait son départ de la
maison paternelle.
Bertolf avait souvent
parlé à sa femme de la tendresse de sa mère pour lui, aussi Godelieve se
proposa-t'elle de la regarder comme sa propre mère, et d'avoir pour elle toute
la déférence et la tendresse d'une fille. Enfin, après 3 jours de marche
pendant lesquels ils s'arrêtèrent chez quelques seigneurs de leur connaissance,
ils arrivèrent à Ghistel. Le coeur de la jeune épouse se serra à l'aspect de ce
pays plat, marécageux et dénué de toute espèce d'agrément, où rien ne pouvait
lui faire illusion et lui rappeler le Boulonnais si riant, si bien boisé, si
pittoresque. "Le ciel est la véritable patrie," dit-elle, "peu
m'importe les lieux, pourvu que j'y puisse aimer et servir Dieu, et soulager
les malheureux; car il doit y en avoir dans ce pays si peu favorisé."
Arrivé au château, Bertolf s'empressa de présenter à sa mère son épouse
bien-aimée. Mais la mère de Bertholf se déclara immédiatement contre sa bru. A
la vue de l'éclatante beauté de Godelieve, elle sentit circuler dans ses veines
les poisons de la plus noire jalousie, et dit brutalement à Bertolf : "Que
nous amenez-vous là? Nous avons assez de corneilles dans le pays, sans que vous
alliez de si loin chercher celle-ci !..." Elle les quitta alors en les
laissant l'un et l'autre dans une stupéfaction difficile à décrire. Dès ce
moment, Bertolf sentit s'éteindre dans son coeur le brûlant amour qu'il avait
pour sa femme; le désespoir dans l'âme, il alla rejoindre les jeunes seigneurs
qui l'avaient accompagné, s'efforçant de s'étourdir sur le malheur qu'il avait
d'être uni à une épouse qu'il prévoyait devoir être détestée de sa belle-mère.
Pour Godelieve, une telle
réception lui fit pressentir le triste avenir qui l'attendait; elle éleva son
coeur vers Dieu, et le supplia d'être son protecteur et son appui. "Mon
Dieu", dit-elle, «conserve purs et sans tache mon corps et mon âme, et peu
m'importe le reste, puisque jamais on ne pourra me ravir la liberté de
T'aimer."
Le reste de la journée se
passa agréablement pour les compagnons de Bertolf, et l'on se retira pour
goûter les douceurs du sommeil. Quand Godelieve parut le soir sans ornements
étrangers, et que sa belle-mère aperçut flotter sur ses épaules ses longs
cheveux noirs, elle entra dans une espèce de rage; elle appela ses femmes de
chambre, et, leur montrant Godelieve: "Voyez", leur dit-elle,
"en accablant sa bru des plus méprisants sarcasmes, voyez la belle
corneille que mon fils s'est choisie. Le malheureux a déshonoré notre maison,
et l'opprobre y est entré dès que cette femme a mis le pied sur le seuil de la
porte. Honte, malheur et malédiction sur toi," dit-elle à Bertolf, qui
parut en ce moment dans la chambre nuptiale; "tu feras le tourment de ma
vie de m'avoir donné une telle corneille pour belle-fille; jamais plus de repos
pour moi, tant que le même toit nous abritera! Maudit, maudit sois-tu mille
fois!"
Arrêtons-nous un instant
pour expliquer la cause de l'aversion que la chevelure de Godelieve inspira
pour elle à sa belle-mère.
Il faut se souvenir que
Bertolf était de race Normande ou Germanique, et que tous les hommes de cette
race avaient une haute stature, des yeux bleus, la peau fort blanche et les
cheveux ou roux, ou d'un blond très prononcé. Godelieve, au contraire, avait
reçu le jour dans le Boulonnais, qui pendant longtemps resta sous la domination
romaine, laquelle fut presque toujours en horreur aux indigènes. Comme ces
conquérants avaient les cheveux noirs, on peut soupçonner, d'après la couleur
de ceux de Godelieve, qu'un sang latin coulait dans ses veines, ce qui explique
l'aversion qu'elle inspira à l'âme toute germanique de sa belle-mère,
antipathie de race qui existe toujours entre les vainqueurs et les vaincus. L'histoire
nous apprend que l'antipathie des peuples du Nord subsistait encore au 11ième
siècle, et qu'elle éclata dans toute son énergie lors de l'insurrection de la
Flandre contre le pouvoir de Richilde.
Quand Bertolf eut entendu
de nouveau sa détestable mère vociférer contre sa femme et contre lui,
épouvanté des malédictions qu'elle avait prononcées, il eut en horreur son
mariage, et pensa dès lors aux moyens à prendre pour le faire casser. Sa mère
les lui fournit : "Absente-toi du château," lui dit-elle,
"laisse là les jeunes gentilshommes qui t'ont accompagné; ennuyés de
t'attendre, ils s'en iront; et alors moi je me charge de la Boulonnaise; je
l'accablerai de tant de mauvais traitements, qu'elle sera forcée de retourner
chez ses parents, ou bien elle succombera. Tu seras libre alors de contracter
un mariage plus digne de ta noble race."
Ces paroles démoniaques
trouvèrent un écho dans le coeur de Bertolf. Par un revirement inexplicable du
coeur humain, passant subitement de l'amour le plus tendre à une haine
excessive, il quitta sur-le-champ le séjour de Ghistel et alla dans les
châteaux voisins, en proie aux plus sinistres pensées.
Sa mère, pour l'excuser
auprès des jeunes seigneurs ses amis, leur dit qu'il était allé faire un
pèlerinage à Notre Dame à Brugge pour l'heureuse fécondité de sa femme.
Personne ne fut dupe de ce mensonge, et, sans pouvoir deviner la cause d'un
départ si subit, tous, le lendemain, prirent congé de la mère de Bertolf, et
laissèrent à cette mégère le champ libre pour persécuter sa vertueuse
belle-fille.
En effet, dès qu'elle se
vit seule au château, elle alla trouver Godelieve dans sa chambre, et, après
l'avoir de nouveau injuriée et appelée corneille, elle lui enjoignit de lui
rendre sur-le-champ tous les bijoux, les joyaux et les objets précieux qu'elle
avait eus en dot. Godelieve, qui n'aimait que les choses du Ciel, et qui, bien
différente des autres jeunes femmes, n'attachait aucun prix à ces bagatelles,
les donna sans hésiter à sa belle-mère. Celle-ci la fit ensuite conduire dans
une cellule à l'extrémité du château, et la lui assigna pour demeure; elle lui
donna ensuite pour compagnie, ou plutôt pour espion de toutes ses actions, une
jeune fille qui fut aussi chargée de lui apporter ses aliments.
Godelieve, traitée comme
prisonnière, tourna les yeux vers le ciel:
"Mon Dieu,"
dit-elle, "Tu ne m'abandonneras pas, et je Te remercie de m'associer à Tes
souffrances."
Considérant ensuite ses
persécuteurs comme providentiels pour sa sanctification, elle ne cessait de
prier pour eux, leur parlait avec bonté, et n'opposait aux injures, dont par
l'ordre de sa belle-mère l'accablaient les derniers valets, qu'une patience
digne des regards des Anges. Ayant toujours devant les yeux l'image de son Dieu
crucifié, elle en méditait Sa passion pour tenir avec courage.
Seule, dans sa triste
cellule, elle pensait encore aux malheureux, et elle travaillait sans cesse
pour eux. Quoiqu'elle eût à peine de quoi se vivre, elle partageait avec les
pauvres le peu d'aliments que lui envoyait sa barbare belle-mère. Mais celle-ci
ayant appris que Godelieve trouvait encore le moyen de faire l'aumône du peu
qu'elle lui donnait, ordonna qu'on diminuât sa portion de nourriture, de sorte
que Godelieve fut continuellement torturée par l'aiguillon cruel de la faim.
Cependant elle ne cessa pas dans son extrême détresse de faire encore l'aumône,
car elle jeûnait pour ne pas laisser souffrir les nécessiteux, se souvenant de
ces paroles de Tobie: "Si vous avez beaucoup, donnez beaucoup, et si vous
avez peu, donnez encore du peu que vous avez."
Cependant, au bout de
quelques jours, Bertolf revint à Ghistel et s'informa de Godelieve. L'horrible
vieille la peignit à son époux sous les couleurs les plus noires, disant que
c'était une femme incapable de pouvoir jamais gouverner une maison, et
tellement acariâtre, qu'il lui était impossible de vivre avec elle. Bertolf fit
appeler Godelieve; celle-ci, pensant qu'on voulait lui faire subir une nouvelle
épreuve, éleva son coeur vers Dieu, mit sur ses épaules un mauvais manteau
qu'on lui avait laissé, et se rendit auprès de sa belle-mère. A l'aspect de son
mari, sa figure s'épanouit de joie, et elle lui tendit la main avec bonté; mais
Bertolf, de colère, la repoussa avec indignation et sortit. La dame de Ghistel,
se voyant seule avec sa bru, se mit de nouveau à hurler contre elle, l'accabla
d'injures et vomit des imprécations si horribles contre cette pauvre femme, que
les gens du château, attirés par ses cris, en furent épouvantés.
Godelieve, inébranlable
dans sa patience, et semblable à un rocher contre lequel vient se briser la
furie des vagues, crut pouvoir apaiser par le raisonnement cette femme irritée:
"Dame," lui dit-elle avec une suave douceur, "j'ignore en quoi
j'ai eu le malheur de vous déplaire; si j'ai fait quelque chose qui ait pu vous
être désagréable, faites-le-moi connaître, et je suis prête à réparer ma faute
sur-le-champ; mais si vous n'avez aucun motif d'agir ainsi, pourquoi vous
emporter contre moi, et surtout pourquoi cherchez-vous à m'enlever l'affection
de mon mari?"
A ces paroles si
mesurées, la mère de Bertolf devint furieuse, et frappant à coups redoublés la
malheureuse Godelieve : "Oui, c'est moi," dit-elle, "femme
dépravée, c'est moi qui ait soulevé contre toi la haine de ton mari, et tu oses
me demander pourquoi? C'est à cause de ton insupportable orgueil, femme
abominable!"
Dans ce moment, Bertolf
entra dans l'appartement, et Godelieve, tournant vers lui sa figure angélique :
"Cher époux," lui dit-elle, "détournez de moi, je vous en
supplie, la colère de votre mère! Souvenez-vous de l'amour que vous aviez pour
moi, combien vous avez désiré d'unir votre sort au mien. Hélas! savais-je les
voir finir de sitôt, ces jours de bonheur! Pourquoi me persécutez-vous?
Pourquoi me laissez-vous, moi qui vous aime tendrement? Je ne veux pas
commander ici, je veux y obéir, vous obéir, Bertolf, comme votre esclave,
travailler pour vous, et surtout vous aimer; mais, je vous en prie, détournez
de moi la main de votre mère, ayez pitié de moi! au nom de Dieu, ayez pitié de
moi!"
Bertolf, ému, allait
céder à la pitié qui déjà s'élevait dans son âme, lorsque son infernale mère,
lui suggérant encore de barbares conseils, lui dit qu'une corneille telle que
sa femme n'était bonne qu'à chasser les corneilles.
Godelieve fut donc
envoyée dans les champs avec la fille qu'on lui avait donnée pour la servir, et
il lui fut enjoint de chasser les corneilles dont ces pays étaient infestés à
cette époque. Sans se plaindre d'un pareil traitement, la fille d'Hemfrid
obéit, se ressouvenant du sacrement qui l'avait unie devant l'Autel et le
respecta même dans l'abus que Bertolf faisait de son autorité. Elle ne
s'attrista pas de son sort, mais elle s'affligea sur le danger que Bertolf
courait pour son Salut; et en remplissant ces fonctions si viles aux yeux des
hommes, mais si relevées par l'esprit de Foi qui les faisait accomplir, elle ne
cessait d'offrir à Dieu ses prières pour qu'Il daignât toucher le coeur de
Bertolf et de son indigne mère.
Bertolf, cependant, peu
soucieux du sort de sa victime, quitta Ghistel, et, allant de ville en ville,
de château en château, il allait déversant sur la pure et chaste vie de
Godelieve le poison de la plus noire calomnie; et quand il fut revenu, ce fut
pour déplorer son sort de s'être uni à la fille d'Hemfrid, et pour se plaindre
de ce qu'il n'en était pas encore débarrassé. Et Godelieve entendait tout,
souffrait tout en silence et priait pour ses lâches persécuteurs.
Cependant le bruit des
malheurs de Godelieve se répandit dans les environs. Une pieuse femme, touchée
de compassion, vint la trouver un jour, et lui dit qu'elle poussait trop loin
la patience. "Dieu," lui dit-elle, "ne demande pas qu'on s'expose
à la persécution; mais on ne doit prendre sa croix que lorsqu'elle se présente
d'elle-même. D'ailleurs, vous risquez le Salut de votre mari et de votre
belle-mère en leur fournissant l'occasion d'exercer sans cesse contre vous
toute leur méchanceté. Il me semble qu'il serait sage de votre part de
retourner chez vos parents."
Godelieve accueillit avec
bienveillance et simplicité ces conseils de prudence. Tout en craignant ce que
pourrait avoir de dangereux pour elle une pareille démarche, elle se décida à
retourner dans sa famille. Elle sut mettre gagner à sa cause la jeune fille qui
la servait, et qui s'était attachée de tout son coeur à cette malheureuse jeune
femme; et toutes deux, après avoir imploré l'assistance du Ciel, partirent en
cachette vers Longfort.
Après bien des
difficultés et des fatigues à travers un pays inconnu et marécageux, et distant
de 120 km de Wierre-Effroy, Godelieve et sa jeune compagne arrivèrent enfin à
Longfort. Lorsqu'elle se présenta au château, personne ne la reconnut, tant les
mauvais traitements et la faim l'avaient défigurée, et quand Godelieve se
nomma, sa mère poussa un long cri et s'évanouit. Hemfrid, accouru aux clameurs
des domestiques, stupéfait à la vue de sa fille bien-aimée, sentit son coeur
défaillir et s'évanouit aussi. Quand ils furent un peu calmés, Godelieve essaya
de les rassurer par des paroles de douceur, et ce ne fut que par la jeune fille
qui l'avait accompagnée qu'ils connurent toute la vérité et toute l'étendue du
malheur de leur chère enfant. Hemfrid alla trouver le comte Baudouin pour le
prier d'interposer son autorité afin de rétablir la paix et l'harmonie entre
les deux époux. Le comte fut extrêmement affligé d'une pareille nouvelle; mais
comme cette affaire regardait l'autorité religieuse, il engagea Hemfrid à aller
trouver l'évêque de Tournai et Soissons, dont Ghistel dépendait. Hemfrid, muni
de lettres de recommandation de son suzerain, alla à Soissons, et fut reçu par
le prélat avec beaucoup de bienveillance. Touché de la douleur de ce malheureux
père, après un mûr examen des faits, il lança un mandement par lequel il
enjoignait à Bertolf de reprendre sa femme et de vivre en bonne intelligence
avec elle, sous peine des foudres de l'Église. Baudouin, de son côté, écrivit à
Bertolf qu'il eût à redouter tout le poids de sa colère s'il agissait comme par
le passé, et celui-ci, effrayé de tant de menaces, alla à Longfort pour
chercher Godelieve. Il rejeta tout sur sa mère, qui, disait-il, ne pouvait
supporter la pensée d'avoir une belle-fille et de n'être plus maîtresse à
Ghistel; il promit de l'éloigner, et d'avoir pour sa femme les sentiments et
les égards dus à sa haute vertu, et lui faire oublier par ses bons procédés les
mauvais traitements qu'elle avait endurés. Hemfrid et Ogine bénirent de nouveau
leur bien-aimée Godelieve, et, rassurés par les protestations et les serments
de Bertolf, ils la laissèrent partir en suppliant le Ciel de la protéger.
Ce fut avec un serrement
de coeur inexprimable que Godelieve se sépara de nouveau de ses parents ; mais
comme à cette époque une femme, quelque malheureuse qu'elle fût, ne pouvait
abandonner le domicile conjugal sans laisser planer sur elle les plus injurieux
soupçons, force fut à notre Sainte de revenir auprès de Bertolf. Celui-ci,
contraint de la reprendre, jura dans son coeur qu'il ne supporterait pas
longtemps un pareil joug, et de concert avec sa mère, il mit tout en oeuvre
pour désoler la patience de Godelieve.
Arrivée à Ghistel, elle
ne fut pas plus heureuse qu'autrefois; elle fut reléguée dans sa triste cellule,
où elle priait et travaillait comme auparavant, elle ne recevait qu'assez de
nourriture pour ne pas mourir de faim; mais ce peu, elle le partageait encore
avec les pauvres, et Bertolf et sa mère l'ayant aperçue distribuant le pain
qu'elle venait de recevoir, l'accablèrent de railleries et d'injures atroces,
et firent encore diminuer sa portion d'aliments. Godelieve, patiente et douce,
supportait tout et priait pour eux. Les mauvais traitements qu'elle endurait
ayant excité la compassion de quelques personnes charitables, plusieurs vinrent
la voir et la consoler, et comme elles parlaient mal de son mari: "Ne
parlez pas ainsi," leur dit-elle, "vous me faites de la peine en
médisant de Bertolf; ce qu'il me fait arrive par la volonté de Dieu, qui saura
bien changer son coeur. Prions plutôt pour lui, mais n'en parlez pas en mal, je
vous en supplie." - "Vous me croyez bien malheureuse,"
disait-elle à un prêtre qui était venu la visiter, "eh bien! je ne le suis
pas. Dieu répand en moi une si douce grâce, que, souffrant pour son amour, les
persécutions que j'éprouve me deviennent chères. Dieu sait tirer le bien du
sein des maux, et l'onction divine sait tout adoucir."
Il y avait un an que
Godelieve était revenue de chez ses parents, et Bertolf et sa mère, furieux de
ce qu'ils ne venaient pas à bout de la faire périr de faim et de misère,
résolurent enfin d'en finir en s'en débarrassant par un moyen violent.
Il feignit tout à coup de
se repentir de sa conduite, et s'approchant de Godelieve : "Chère
épouse", lui dit-il, "je crois en vérité qu'un maléfice a été jeté
sur moi, car je ne puis m'expliquer autrement comment j'ai pu te haïr si
promptement après t'avoir aimée avec autant de tendresse. Maintenant je veux
changer et te rendre heureuse autant que tu le mérites et qu'il sera en mon
pouvoir. Reviens avec moi reprendre ton rang, et recevoir les honneurs qui y
sont attachés."
Godelieve, étonnée d'un
pareil langage, lui pardonna de bon coeur, se prêta à tout ce que voulut
Bertolf, s'habilla magnifiquement pour lui plaire, et parut avec lui à
l'église. Elle alla aussi visiter sa belle-mère, qui ne demeurait plus au
château; celle-ci, aussi profondément hypocrite que son fils, la reçut avec une
bienveillance qui surprit et enchanta tout à la fois Godelieve, trop droite et
trop sincère pour soupçonner la moindre fausseté dans cet infernal manège
d'hypocrisie.
Huit jours se passèrent
ainsi pendant lesquels Godelieve ne cessa de remercier Dieu du changement de
son mari. Bertolf lui dit un soir: "Chère Godelieve, comme je veux tout à
fait rompre mes sentiments haineux, et que je veux t'aimer d'un amour sans fin,
j'ai consulté à cet effet une matrone qui pût me guérir de mes mauvais
penchants, et nous faire chérir mutuellement d'un amour si vif que rien ne
pourra plus l'altérer. J'ai chargé Lambert et Hecca, mes 2 fidèles serviteurs,
de l'introduire près de toi; tu peux te fier à eux. Je te préviens de cette
décision afin que tu n'aies pas peur quand ils se présenteront devant
toi."
Comme le chasseur imite
le cri de la biche pour attirer son faon dans le piège, ainsi Bertolf parlait
le langage de la tendresse et de la bonté pour ôter tout soupçon de l'esprit de
Godelieve. Il l'embrasse affectueusement, descend de l'appartement, monte à
cheval et se rend à Brugge pour y passer la nuit, car il ne voulait pas qu'on
le soupçonnât de complicité du crime affreux qu'il avait ordonné et qui allait
s'exécuter.
Godelieve passa le reste
de la soirée dans la chapelle du château, y pria avec plus de ferveur encore
que de coutume, et, après avoir donné à ses gens ses ordres pour le lendemain
qu'elle ne devait plus revoir, elle se retira dans sa chambre, y recommanda de
nouveau son âme à Dieu, et s'endormit.
Quand tout fut en paix
dans le château, Hecca et Lambert, que Bertolf avait chargés d'exécuter ses
ordres, frappèrent doucement à la porte de l'appartement de Godelieve.
"Dame," lui dirent-ils respectueusement, "la femme dont vous a
parlé notre seigneur est arrivée, elle désire vous parler ici, veuillez descendre."
Godelieve se lève sur-le-champ, et se dispose à s'habiller. "Non,
Madame," lui dirent ces scélérats, "c'est en négligé et avec vos
cheveux épars qu'elle veut vous voir, elle dit que ce qu'elle a à faire agira
plus efficacement." Godelieve, sans rien soupçonner, se hâte de descendre,
les cheveux en désordre, et vêtue d'une simple tunique. A peine est-elle dans
la cour, que ces tigres se précipitent sur elle, et l'étranglent avec une nappe
longue et étroite qu'ils avaient prise pour cet effet. Ils le firent avec tant de
violence que la sainte ne poussa pas un seul cri, et perdit tout à la fois la
voix, la respiration et la vie. Comme le sang sortait par les yeux, par la
bouche et par les narines, ils lui jetèrent la tête dans le puits qui se
trouvait dans la cour; puis, après l'avoir lavée, ils la remontèrent dans sa
chambre, la couchèrent dans son lit pour faire croire qu'elle était morte
naturellement, et se retirèrent.
Ce fut dans la nuit du 6
au 7 juillet 1070 que les Anges reçurent dans leurs phalanges glorieuses l'âme
de cette héroïne chrétienne, modèle admirable de charité, de patience et
d'amour de Dieu. Le meurtre eut sans doute un motif politique en toile de fond,
les luttes entre féodaux, le besoin d'alliances scellées par des mariages, car
la seule haine de la belle-mère ne suffit à l'expliquer. Le seigneur de Ghistel
risquait l'excommunication et avec ça, la perte de tout son pouvoir, le jeu
était trop risqué sans un motif impérieux à la clé.
Les domestiques ne voyant
pas leur maîtresse se rendre à la chapelle, comme elle en avait l'habitude,
montèrent à sa chambre, et, la trouvant couchée, ils crurent qu'elle dormait.
Trouvant que son sommeil se prolongeait, ils entrèrent de nouveau, et voyant
son extrême pâleur et la raideur de ses membres glacés par la mort, ils
comprirent alors l'affreuse vérité et poussèrent de longs cris de douleur.
L'ayant examinée de plus près, ils aperçurent autour de son cou l'empreinte
bleuâtre d'un lacet trop serré, et cette trace du crime leur révéla l'horrible
mystère. Chacun regarda dès lors Godelieve comme une martyre, et déjà plusieurs
l'invoquèrent, car ils se souvenaient, dit la chronique, d'avoir entendu
pendant la nuit des chants célestes, sans doute à l'heure où les Anges
transportaient au Ciel l'âme de notre sainte.
Cependant Bertolf arriva
dans la journée, inquiet de la réussite de son crime. Dès qu'il apprit la mort
de sa femme, ce scélérat hypocrite feignit le plus violent désespoir; il se
jeta sur les restes inanimés de sa victime, poussa de longs soupirs, accusa le
Ciel de trop le punir en ne lui laissant pas le temps de réparer ses torts
envers cette chère épouse. La mère de Bertolf accourut aussi, et cet abominable
couple essaya d'en imposer en se lamentant de la manière la plus pitoyable.
Mais ils ne trompèrent personne : l'empreinte fatale témoignait assez d'où
partait le crime. Toutefois, comme Bertolf était aussi puissant que méchant,
chacun le craignit et garda le silence, de sorte qu'Hemfrid et Baudouin crurent
naturelle la mort de Godelieve, et ne cherchèrent pas à la venger. Quand il eut
fini de jouer son odieuse comédie, il ordonna qu'on fit à sa femme des obsèques
magnifiques. Il y parut en habits de deuil, et versa pendant le service des
larmes menteuses, tandis qu'il était ivre de joie d'être délivré d'une femme
qu'il détestait.
D'après les écrivains
postérieurs à Drogon, hiéromoine de Bergues et auteur de la Vita, la douce
martyre ne lâcha pas son bourreau et la main de Dieu le frappa: Bertholf, qui
s'était remarié, eut une fille aveugle-née, objet continuel de douleur pour sa mère
et de remords pour Bertolf. Cette enfant, parvenue à l'âge de 9 ans, ayant
entendu parler de Godeleine et de ses vertus, se prit à l'aimer du plus tendre
amour : pleine de confiance en son intercession, elle la priait tous les jours.
Poussée par un mouvement extraordinaire, et pleine de cette foi vive qui
transporte les montagnes, elle puisa de l'eau du puits dans lequel Godelieve
avait été plongée, et la supplia d'obtenir sa guérison. Sa prière fut exaucée,
Godelieve guérit la pauvre innocente, elle recouvra la vue, et, pleine de
bonheur, elle alla trouver ses parents et leur raconta le prodige qui venait de
s'opérer en sa faveur par l'intercession de sainte Godelieve.
Bertolf et sa femme,
pénétrés de joie et d'admiration, ne doutèrent pas alors de la sainteté de
Godelieve, et dès ce moment le remords ne cessa plus de ronger le coeur de
Bertolf. Il résolut de se convertir et le fit. Ensuite il alla en Terre sainte
comme Croisé, et après avoir prié et pleuré au Saint Sépulcre, il résolut de
finir ses jours dans un monastère. Il mourut moine à Bergues-Saint-Winnoc : un
jour l'abbé de Saint-Winnoc, à Bergues, près de Dunkerque, reçut au parloir un
personnage mystérieux. Après leur entrevue, les portes du monastère se
refermèrent sur l'étranger qui dès lors se montra le plus humble et le plus
pénitent des moines. Une profonde tristesse était empreinte habituellement sur
sa physionomie, et les rides profondes qui sillonnaient son front, jeune
encore, annonçaient le ravage qu'avaient exercé les passions. Lorsqu'il mourut,
une cuirasse de mailles de fer qu'il portait sous ses vêtements monastiques,
attesta la longue pénitence qu'il s'était imposée, et quand, plusieurs années
après sa mort, son corps fut exhumé, une odeur suave sortit de sa tombe, et les
vers avaient respecté sa dépouille mortelle. Ce pénitent était Bertolf, le
meurtrier de Godelieve, converti sans doute par les prières de sa bienheureuse
épouse.
Les femmes maltraitées
par leurs maris ont ici un bel exemple à imiter, et en même temps un sujet de grande
consolation, puisque cette seule persécution domestique, pourvu que de leur
part elles vivent dans une dévotion bien réglée, et qu'elles ne s'attirent pas,
par leur mauvaise conduite et leur peu de bienveillance, la mauvaise humeur de
leurs maris, leur peut apporter une grande abondance de grâces sur la terre et
une illustre couronne de gloire dans le Ciel. Elles peuvent même espérer que
leur patience servira à la conversion de ceux qui les persécutent et changera
leur esprit farouche en un esprit doux, traitable et religieux.
Les iconographes
présentaient sainte Godelieve comme vierge, la représentant avec 2 couronnes:
celle de la virginité et celle du martyre; on la dépeint aussi avec une corde,
mais préférablement avec un linge tordu ou une écharpe autour du cou; l'épargne
qu'elle faisait sur sa maigre portion pendant sa réclusion peut être rappelée
par un morceau de pain qu'elle donne aux pauvres. On l'invoque contre les maux
de gorge et l'angine.
Quant à la fille de
Bertolf, la miraculée, elle fit bâtir à Gistel, selon le désir de son père, une
abbaye de bénédictines et s'y retira. Le monastère fut dédié à sainte
Godelieve. Le puits sanctifié par la mort de Godelieve fut renfermé dans
l'enceinte du monastère. Mais il ne reste plus rien de cette antique demeure
des Bénédictines de Gistel. La tradition de l'emplacement du couvent est
conservée dans le pays par les souvenirs des habitants, qui disent ou montrent
la petite chapelle où coule une eau limpide, que ce fut là l'abbaye, et que ce
fut là aussi que Godelieve prit son essor vers les Cieux.
Le culte rendu à sainte
Godelieve remonte à l'époque même de son bienheureux trépas, ou du moins à
l'année 1084, où son corps fut "levé de terre" le 30 juillet 1084 –
terme équivalent à "reconnaissance de canonisation."
Après la consommation du
Schisme des Latins, ses saintes reliques furent visitées par les prélats locaux
dans les siècles suivants. Il y eut une reconnaissance le 15 mai 1380; une
attestation fut rédigée en 1392, une autre en 1604. Une visite des reliques,
assez mouvementée, fut effectuée le 7 juillet 1719. Une nouvelle reconnaissance
a eu lieu le 12 août 1907.
Des parties de ces
reliques ont été depuis distribuées à différentes églises hétérodoxes où le
culte de sainte Godelieve étaient autrefois vécu à leur manière. On en trouvait
à Tournai, à Gent, à Sleijdinghe près de Gent, à Ypres, à Kortrijk, au
monastère d'Eeckhout, à Mechelen. Godelieve était très honorée en Flandre.
Si je ne m'abuse, il y
aurait une petite relique au monastère Orthodoxe du patriarcat de Moscou, à
Pervijze (B).
Sources latines : Vie écrite
avant 1084 par le moine-prêtre Drogon, de Bergues. L. De Baecker a publié une
édition dans les Annales de la Société d'émulation de Brugge (tiré à
part, 1849). P. Coens a publié dans les Anal. boll., t. 44, 1926, p.
102-137, un texte plus ancien de Drogon.
Prière à Sainte Godelieve
pour une épouse (ou un époux) maltraité en mariage.
Très sainte martyre
Godelieve, dont plusieurs personnes dignes de foi ont témoigné qu'elles ont vu
l'âme monter au ciel sous la forme d'une colombe, toi qui a été mariée, pleine
de pureté et d'innocence, au cruel seigneur Bertholf, lequel, loin d'être
attendri par ta patience et ta douceur, a fait de toi son souffre-douleur,
t'infligeant les plus durs traitements et poussant la méchanceté jusqu'à te
faire étrangler à la fin; toi qui répondais à ceux qui te conseillaient de fuir
loin de ce criminel époux: "Dieu Tout-Puissant, qui rompt les chaînes des
captifs, qui console les affligés et relève ceux qui sont accablés du poids de
leur misère, saura mettre fin à ma détresse." Toi qui es l'espérance des
femmes qui souffrent dans le mariage, j'implore ton intercession. Fais que par
le moyen qui te paraîtra le plus approprié, je voie la fin de mon calvaire, et
que je retrouve la joie de vivre et la sérénité. Amen.
Le tropaire et cette
prière ont pour source : "saintes et saints de Belgique au 1er
millénaire," par le sous-diacre Jean Hamblenne, patriarcat de Moscou
SOURCE : http://stmaterne.blogspot.ca/2008/07/sainte-godelieve-martyre-patronne-des.html
Fresque
de sainte Godelieve dans l'Abbaye Sainte-Godelieve de Gistel en Belgique
Ceramics,
Legend of Godelieve and the ravens (Image in Procession Chapel in Gistel,
Belgium)
Also
known as
Godelieve of Ghistelles
Godelieve of Gistel
Godaleva of…
Godeleine of…
Godeleva of…
Godeliève of…
Godelina of…
Godeliva of…
Godelive of…
Godelva of…
Godliva of…
6 July on
some calendars
Profile
Born to the Flemish
nobility, the daughter of Hemfried, Lord of Wierre-Effray. Married to
Bertulf of Ghistelles, a Flemish nobleman, who abandoned her before the wedding
feast was over. Abused by her in-laws, especially her mother-in-law, Godelieve
was variously locked in a cell, starved, and subjected to assorted physical and
mental abuse. Her father threatened
to turn the husband and in-laws over to state and Church authorities;
Bertulf appeared to repent, Godelieve returned to him, and was soon after murdered;
she is generally considered a martyr.
Always a friend of the poor and sick,
post-mortem miracles ascribed
to her include restoration of sight to
her step-daughter.
Born
1049 at
Londefort-lez-Boulogne, France
murdered by drowning after
being strangled into unconsciousness by her mother-in-law’s servants on 6 July 1070 at Gistel, Belgium
victims
of verbal spouse abuse
woman strangled
with a handkerchief
young woman with
a rope around
her neck
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic Encyclopedia, by F M Rudge
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other
sites in english
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA
Citation
“Saint Godelieve“. CatholicSaints.Info.
6 January 2024. Web. 4 April 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-godelieve/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-godelieve/
La mort de Godelieve de Gistel. Abbaye de Gistel
Strangulation of Godelieve (Image in Procession Chapel in Gistel, Belgium)
Article
(Saint) Martyr (July 6)
(11th century) A holy woman in Flanders who, 126 after enduring much cruel
treatment at the hands of her inhuman husband, was at length (A.D. 1070)
murdered by him. She has ever since been venerated in Belgium, and especially
at Ghent, as a Martyr.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Godliva”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
7 May 2016. Web. 4 April 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-godliva/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-godliva/
Saint
Godelieve - Godelieve van Gistel, print,
circa 1920, 30.5 x 21, Thijs Collection (University of Antwerp)
Godeleva of Ghistelles M
(AC)
(also known as Godeliva, Godelive, Godeleine, Godelva)
Born near Boulogne, c. 1045; died at Ghistelles, July 6, 1070. Godeleva
provides an example of an innocent sufferer being popularly venerated as a
martyr. When she was no more than 18, Godeleva married a Flemish nobleman named
Bertulf of Ghistelles. Bertulf's mother was enraged by this, and she persuaded
Bertulf to leave his poor wife even before the wedding feast was over.
There was little reason
to persecute the poor girl, since she was given to good works, prayer, and
kindliness. But her mother-in-law confined her to a tiny room and fed her on
scraps until she escaped and found her way home. The bishop of Tournai-Noyon
and the Bertulf's father, the count of Flanders, both insisted that Bertulf
take her back and treat her gently and lovingly.
At first Bertulf
pretended to love Godeleva. Soon, however, he became violent to her. On July 6,
1070, he went away to Bruges and that night two of his hired hands lured
Godeleva through the back door of the castle, tied a rope round her neck,
drowned her in a pond, and then tried to make it look like a natural death.
Although it was obvious that she had been killed on his orders, no one was able
to prove Bertulf guilty.
What seems to have
persuaded many in Flanders that she was a saint were the many miracles that
soon began to be performed at the site of Godeleva's murder. These events are
known from an account written by a contemporary, Drogo of Bergues (Attwater,
Benedictines, Bentley).
In art, Saint Godeleva is
depicted as a young woman with a rope. At times the image may include a rope
around her neck and four crowns, or she may be shown strangled with a
handkerchief. Godeleva is venerated in Ghistelles, Belgium (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0706.shtml
Saint
Godelieve - Godelieve van Gistel, print,
intaglio printing, 8.8 x 6, Thijs
Collection (University of Antwerp)
St. Godelina
(GODELINA.)
Born at
Hondeforte-lez-Boulogne, c. 1049; died at Ghistelles, 6 July, 1070. The
youngest of the three children born to Hemfrid, seigneur of Wierre-Effroy, and
his wife Ogina, Godelina was accustomed as a child to exercises of piety and
was soon distinguished for a solidity of virtue extraordinary for one
of her years. The poor flocked from all sides to the young girl,
whose desires to satisfy their necessities often involved her in difficulties
with her father's steward and even with her pious father
himself. By her eighteenth year the fame of her beauty and admirable qualities had
spread far and wide through Artois and even into Flanders,
and many suitors presented themselves; but, the decision being left with
Godelina, she persisted in the resolution she had made of renouncing the world
for the cloister.
One of the young noblemen, Bertolf of Ghistelles, determined to
leave nothing undone, invoked the influence of her father's suzerain,
Eustache II, Count of Boulogne, whose representations proved successful.
After the wedding Bertolf and his bride set out for Ghistelles,
where, however, Godelina found a bitter and unrelenting enemy in Bertolf's mother,
who induced her son to forsake his wife on the very day of their arrival, and
immured Godelina in a narrow cell, with barely enough nourishment to
supportlife. Even this, however, the saint contrived
to share with the poor. Under the influence of his
mother, Bertolfspread abroad foul calumnies about
his bride. After some time Godelina managed to escape to the home of her
father, who roused the Bishop of Tournai and Soissons and
the Count of Flanders to
threaten Bertolf with the terrors of Church
and State. Seemingly repentant, he promised to restore his wife
to her rightful position, but her return to Ghistelles was the signal
for a renewal of persecution in
an aggravated form. After about a year Bertolf, again feigning
sorrow, easily effected a reconciliation, but only to avoid the suspicion of
the crime he was mediating. During his absence two of his servants at his
direction strangled Godelina causing it to appear that she had died
a natural death. Bertolf soon contracted a second marriage,
but the daughter born to him was blind from birth. Her miraculous recovery
of sight through the intercession of St. Godelina so affected
her father that, now truly converted he journeyed to Rome to
obtain absolution for
his crime, undertook a pilgrimage to
the Holy Land, and finally entered the monastery of
St-Winoc at Bergues, where he expiated his sins by
a life of severe penance.
At his desire his daughter erected at Ghistelles a Benedictine monastery dedicated to St.
Godelina, which she entered as a religious. Devotion to St.
Godelina dates from 1084, when her body was exhumed by the Bishop of Tournai and
Noyon, and her relics,
recognized at various times by ecclesiastical authority,
are to be found in various cities of Belgium.
Rudge, F.M. "St.
Godelina." The Catholic Encyclopedia. Vol. 6. New York:
Robert Appleton Company, 1909. 1 Apr.
2015<http://www.newadvent.org/cathen/06623b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. September 1, 1909. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/06623b.htm
Master of the
Saint Godelieve Legend, The Life and Miracles of Saint Godelieve (Godelina),
15th century, 125.1 x 311, Metropolitan Museum of Art
Weninger’s
Lives of the Saints – Saint Godoliva
Article
An uncommon example of
Christian patience is presented to us by the Church today in Saint Godoliva,
whose life ought to be particularly considered by all women who fall to the lot
of wicked men. She was a native of France, and the daughter of rich and noble
parents who neglected nothing to give her an education in accordance with her
station in life. She united with most exquisite beauty, great virtue and piety,
and hence was early sought in marriage by many young men of the nobility. Among
these, a certain Bertulph of the Netherlands, who seemed her equal in rank,
gained her parent’s consent, and Godoliva submitted to their will. Having
received a dower according to her station in life, she went, accompanied by
some of her relatives, to the Netherlands, where her marriage was to take
place. But how surprising an evidence of the inconstancy of human love!
Scarcely had the noble bride arrived under the roof of her future husband, when
she perceived that Bertulph’s love for her was changed into hatred and aversion,
as he hardly deigned to look at her. His wicked mother, if not the first, was
not the last cause of this unexpected change: as she reproached her son for
having chosen a foreigner for his wife, as if, in his own country, her equal in
beauty and virtue could not be found. She found fault with everything the
innocent Godoliva said or did, and thus inflamed the fire of contention to such
a degree that later only the blood of the pious Godoliva could quench it. The
poor maiden’s sadness may easily be conceived; but she hoped that these dark
clouds would pass away. Meanwhile the arrangements for the wedding were
completed, and it accordingly took place. Bertulph, however, was present only
during the ceremony, as he was unable to hide his aversion for his bride. He
appointed a separate dwelling for her, and remained with his parents, declaring
that he would not hear or see anything of her, so great was the hatred he bore
her. The deeply grieved Godoliva, seeing herself thus forsaken by men, sought
for refuge with God. Day and night, she w’as on her knees imploring the
Almighty to change Bertulph’s heart, and fill it with Christian love. Although
God did not answer her prayers in the manner she desired, He gave her grace to
submit entirely to His divine will, and to carry her cross with heroic
patience. Bertulph, in order to torment her still more, and slowly to kill her,
gave her a servant whom he had commanded to furnish for her sustenance daily
only a piece of bread and some water. The godless servant not only obeyed the
cruel order, but treated Godoliva with as much rudeness as if she had been his
slave instead of his mistress. Godoliva’s Christian virtue bore all this with
indescribable patience. She never showed the least sign of indignation; and no
complaint of Bertulph’s inhuman command, nor the harsh treatment she received
from the servant, ever passed her lips. She only uttered the praises of God,
and thanked Him for giving her the opportunity to suffer. When the profligate
mother of Bertulph saw that neither hunger nor grief would, as she had hoped,
end Godoliva’s life, she persuaded her son to get rid of her in some other way,
as starvation was too slow. Bertulph would have been easily persuaded to follow
this wicked advice had not fear of Godoliva’s noble parents and relatives
deterred him at least for some time. The innocent handmaid of the Lord
perceived meanwhile, by the daily increasing torments, that she had nothing to
expect but a violent death, and therefore sought for an opportunity to escape. God
gave her this opportunity, and she, embracing it, fled, and after many
hardships returned to her parents. The latter were inexpressibly grieved when
she told them her sufferings, and being greatly indignant at the tyranny she
had endured, they requested Baldwin, Count of Flanders, and also the bishop of
Nimwegen, as their friend, to reproach Bertulph, seriously, with his impious
conduct and command him, at the same time, to receive his wife again and in
future to treat her in a different manner. Both took a deep interest in the
matter, and they supposed that their expostulation had impressed Bertulph, as
he professed to them and to the parents of Godoliva, deep regret at his tyranny
and promised on oath not only to cease from maltreating her, but to live with
her in love and harmony. On this promise, she was commanded by her parents to
return with him to his home, which she did. No sooner, however, had she arrived
there than she was more ill-treated than before. All her former miseries were
redoubled, and the hatred of Bertulph, now more deeply rooted, made itself more
clearly manifest. Nothing was to be expected but the execution of the long
nourished murderous design. The innocent Godoliva was ready for her last hour;
for she was determined not to leave her husband again even if it should cost
her life. Every day she prepared herself to die, commending her soul to the
mercy of her Creator. To some women, who came to comfort her in her misery, she
said, with great cheerfulness; “You believe that I am an object of pity; but I,
although encompassed by sorrow, hope one day to be exalted and recompensed
above all women in Flanders.” Thus she consoled herself with the contemplation
of her reward in the other world.
Into this she was soon to
enter: for Bertulph was determined to do the worst. He hired two assassins to
murder Godoliva. Not to be suspected of the bloody deed, he undertook a journey
to Brussels, went to Godoliva, and pretending to acknowledge and repent of his
faults, he informed her that he was obliged to set out for Brussels, but that,
on his return, he would show greater love for her than she had ever expected
from him. Upon this the false spouse took leave, with the assurance that he
would return in a few days. He really went away, believing that no one would
suppose him to be the instigator of the murder which would take place during
his absence. Godoliva had no faith in his promises; his many other false
demonstrations had made her suspicious. She had no doubt that her end was near,
and most earnestly prepared herself for death. She was not deceived in her
expectation. Soon after Bertulph’s departure, the two assassins entered
Godoliva’s chamber at night, dragged her out of bed, put a rope around her
neck, and strangled her in a most barbarous manner. After this, they placed the
dead body again in the bed and covered it, thinking that no one would discover
how Godoliva had come by her death. When she was found on the following day,
every one believed that grief had put an end to her life. God, however, so
ordered, that Bertulph, in the course of time, confessed his crime, and, to do
penance, retired into a cloister. How precious Godoliva’s death was in the
sight of the Lord, was shown by the many miracles which were wrought at her
tomb. History does not tell what became of the wicked mother of Bertulph, but
she doubtless went to eternal destruction, if she repented not, since, by
destroying the harmony between her son and his wife, she had been the cause of
so much unhappiness. And the same lot will befall all those, who by slander,
tale-bearing, or other wicked means, produce the same disunion.
Woe to such
mischief-makers! How great will be their responsibility before the
Judgment-seat of God! The Lord, according to Holy Writ, has the greatest
detestation for those who stir up dissensions among brothers, and still more
for those who disturb the peace of husband and wife; because the quarrels of
the latter are generally of longer duration, and their consequences are more
disastrous.
Practical Considerations
1. It is not seldom the
case that married people live unhappily together, and one abuses and even
curses the other. This is often a punishment for sin they committed before they
were united in wedlock; for it is generally the case that the greater their
sinful love before they were united, the greater is their hatred and aversion
to each other afterwards. Saint Raphael said to young Tobias that the devil has
power over those that enter the state of matrimony sinfully. (Tobit 6) If the
devil has power over such people, it is surely not to be wondered at, that, as
he tempted them to unchastity before, he should incite them to contention and
hatred afterwards. If there are married couples whose conscience tells them
that they have sinned before they were united, they ought to do penance and
endeavor to live peaceably. Others who have not to reproach themselves with
such sin, ought to be careful to find the cause of their contention and
entirely uproot it. The Almighty has, according to the words of the Wise Man,
great pleasure in those married people who agree well together. (Eccl. 25) This
harmony is of greater benefit to their souls and bodies than they imagine: for
it brings the blessing of heaven upon them, as Saint Chrysostom writes, and
prevents many great sins which follow strife and contention. It is generally
the case that, when love and harmony leave husband and wife, they torment each
other in this world like evil spirits, and at last will enter where they are
ceaselessly tormented by the devils. Hence Saint Paul commanded the men to love
their wives: “Husbands, love your wives, as Christ also loved the Church”
(Ephesians 5). The same is said to the women. The love of Christ for his
Church, is a true and constant love: the love of the Church for Christ is also
constant. In like manner should be the love of husband and wife.
2. If one spouse has to
suffer much from the other, let him, or her read how Saint Godoliva conducted
herself, and learn from her how to bear trials and suffering. The same should be
done by a servant who is under a wicked or hard-hearted master. All who have to
bear the cross should learn from Saint Godoliva where to seek grace and
strength, that their trials may profit them. What benefit would Saint Godoliva
have drawn from her suffering, if she had murmured against God and her husband,
if she had abused the wicked man, or called down upon him the vengeance of
heaven? Would this have made her afflictions easier to bear? Most certainly
not. On the contrary, it would have added to her burden. Not only would she
have had to endure it without the hope of a future reward in heaven, but she
would have had to expect deserved punishment. And what benefit does it bring
you, if you carry your cross with murmuring and impatience? It must be carried
nevertheless. Hence, carry it after the example of Godoliva, nay, of Christ
Himself, with patience. Woe to them who bear not their cross as Christ bore
His! They are doubly miserable; for, they torment themselves in this world, and
then are dragged away into eternal torments. Thus writes Saint Bernard.
MLA
Citation
Father Francis Xavier
Weninger, DD, SJ. “Saint Godoliva”. Lives of the
Saints, 1876. CatholicSaints.Info.
13 March 2018. Web. 4 April 2025.
<https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-godoliva/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-godoliva/
Sainte
Godelieve. Bois polychrome, église Saint-Laurent d'Ename, Audenarde (Belgique).
Santa Godeleva Martire
Festa: 30 luglio
Boulogne, Francia, 1050
circa – Ghistelles, Belgio, 6/30 luglio 1070 circa
Santa Godeleva nacque da
nobili genitori verso il 1050 nei pressi di Boulogne, in Francia. A diciotto
anni sposò un signore fiammingo, Bertulfo di Ghistelles, che in seguito la
abbandonò affermando che il matrimonio non era stato consumato. Godeleva fu affidata
all'ex suocera, che la trattò con notevole crudeltà, così lei preferì tornare a
casa dai genitori. Questi si appellarono al vescovo locale, affinché
persuadesse Bertulfo a tornare sui suoi passi vivendo con la moglie. Per un
certo periodo il marito accettò, ma nel frattempo organizzò il suo assassinio:
due servi strangolarono Godeleva e il suo corpo fu gettato in un pozzo. Ciò
avvenne tra il 6 ed il 30 luglio dell'anno 1070. L'incertezza dell'anniversario
di tale avvenimento ha prodotto nel corso dei secoli il variare della data
della festa di questa santa, oggi collocata al 30 luglio dal nuovo
«Martyrologium Romanum». Bertulfo poi si risposò, ma sopraffatto dai rimorsi
per il crimine commesso decise di terminare i suoi giorni recluso in un
monastero. (Avvenire)
Patronato: Mal di
gola
Emblema: Corone,
Pozzo
Martirologio
Romano: A Gistel nelle Fiandre, nel territorio dell’odierno Belgio, santa
Godeleva, martire, che, sposata con il signore del luogo, patì molto da parte
del marito e di sua suocera, prima di finire strangolata da due domestici.
Santa Godeleva nacque da nobili genitori verso l’anno 1050 nei pressi di Boulogne, nella Francia settentrionale. All’età di soli diciotto anni andò in sposa ad un signore fiammingo, Bertulfo di Ghistelles, che in seguito preferì abbandonarla affermando che il matrimonio non era stato consumato. Godeleva fu affidata allora alla ex suocera, che la trattò però con notevole crudeltà, ed ella preferì dunque fare ritorno a casa dei propri genitori. Questi si appellarono al vescovo locale, affinché persuadesse Bertulfo a tornare sui suoi passi vivendo con la moglie. Per un certo periodo il marito accettò, ma nel frattempo approfittò per organizzare il suo assassinio: per mano di due servi Godeleva venne infatti strangolata ed il suo corpo gettato in un pozzo. Ciò avvenne in una data compresa all’incirca tra il 6 ed il 30 luglio dell’anno 1070. L’incertezza dell’anniversario di tale avvenimento ha prodotto nel corso dei secoli il variare della data della festa di questa santa, oggi collocata al 30 luglio dal nuovo Martyrologium Romanum. Bertulfo poi si risposò, ma sopraffatto dai rimorsi per il crimine commesso decise di terminare i suoi giorni recluso in un monastero.
Tradizionalmente Godeleva è da sempre stata considerata “martire”, anche se è storicamente difficile individuarne il motivo, in quanto non risulta abbia affrontato la morte a testimonianza della propria fede o di qualche altra peculiare virtù cristiana. L’unica possibilità in tal senso è data dal fatto che la sua bontà soprannaturale abbia potuto provocare il marito, spingendolo alla violenza nei suoi confronti. Il luogo del suo martirio, fuori delle mura del castello di Ghistelles, divenne subito meta di pellegrinaggi per la gente del circondario e su di essa si verificarono non pochi miracoli, tra i quali la guarigione dalla cecità di una figlia di Bertulfo nata dal secondo matrimonio. Nel 1084 i resti della santa furono oggetto di ricognizione e poi traslati nella chiesa. I pellegrini erano soliti bere l’acqua di un pozzo, che assunse il nome di Godeleva, in prevenzione al mal di gola, rifacendosi alla leggenda secondo la quale la santa sarebbe morta strangolata. Il suo culto è assai popolare intorno a Boulogne e nelle Fiandre. Santa Godeleva possiede inoltre un’iconografia assai abbondante per essere una santa venerata esclusivamente a livello locale.
Autore: Fabio Arduino
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/92839
Santa Godeleva. (c.1050
- 1070).
Martirologio Romano: En
Ghistelles, en Flandes, santa Godeleva, mártir, la cual, casada con el señor
del lugar, tuvo que sufrir mucho por parte de su esposo y también de la madre
de éste, siendo finalmente estrangulada por dos criados.
Hija de una familia de
Boulogne (Bélgica), nació en Wierre Effroy, en la región de Boulogne. Casó con
un noble flamenco de Brujas, Bertulfo de Ghistelles, que la maltrató y después
de dos años abandonó; Godelina, encerrada en su habitación, y viviendo con
escasas cosas, junto con el maltrato e insultos de un criado, oraba siempre por
su esposo. Un día supo que la querían asesinar, y huyó y se puso bajo la
protección del obispo, que sentenció a su favor. El marido se sometió a la
sentencia, y durante algún tiempo se comportó con amabilidad, hasta que un día,
en un viaje a Lieja, su suegra, en unión con su hijo, fue quién la mandó
estrangular por dos criados en Ghistelles en Flandes. Arrepentido, su esposo
hizo una peregrinación a Jerusalén y se retiró a un monasterio. El pueblo la
veneró como mártir. Tiene culto litúrgico.
SOURCE : https://hagiopedia.blogspot.com/2013/07/otros-santos-del-dia_30.html
Saint Godelieve: The Iconography : https://www.christianiconography.info/godelieve.html