lundi 17 juin 2013

Sainte ÉMILIE de VIALAR, vierge et fondatrice


Sainte Émilie de Vialar (1797-1856)

Sainte Émilie de Vialar est née à Gaillac (sud-ouest de la France) le 12 septembre 1797, elle était l’aînée et la seule fille d’une famille de quatre enfants. Depuis son jeune âge, cette enfant, intelligente et vive, du Baron de Vialar et de Madame Antoinette Portal, s’est sentie attirée par les choses de Dieu.

Son enfance fut heureuse. Sa mère fut son premier professeur, mais Émilie a aussi fréquenté une petite école de Gaillac. Quand elle a eu 13 ans, ses parents l’ont conduite dans une pension à Paris, mais, malheureusement, en arrivant à Paris, la maman mourut.

Son éducation une fois terminée, Émilie rentra à Gaillac et accompagnait souvent son père dans les visites requises par sa place dans la société à Gaillac et dans les environs. Jeune et belle, elle prenait plaisir à mettre de belles robes et des bijoux ; elle avait beaucoup d’amies et d’amis de son âge et reçut bientôt des demandes en mariage. Dans ce qu’elle a écrit elle-même, Émilie raconte comment, à cette époque de sa vie, elle a réalisé qu’elle avait une autre vocation, mais elle n’était pas encore sûre de ce que cela entraînerait pour elle. Alors que tout l’intéressait, elle ne trouvait rien qui la satisfasse entièrement.

Une « mission » prêchée dans une des paroisses de Gaillac l’a aidée à décider que toute sa vie appartiendrait à Dieu. Mais ce que cela signifiait en pratique est resté obscur pour elle pendant de longues années.

En même temps, Émilie prenait conscience des situations de pauvreté et d’injustice qui régnaient dans sa propre ville. Au grand déplaisir de son père, elle commença à distribuer de la nourriture et des habits aux pauvres qui se pressaient à sa porte. Plus tard, et avec l’aide d’autres jeunes filles de Gaillac, elle put étendre ses services aux pauvres malades en leur apportant à domicile de la soupe, des vêtements chauds, de la nourriture et des médicaments. Quand elle allait à Paris en famille, elle était très frappée et affectée par « l’irréligion qui régnait dans cette ville » (lettre à Françoise Pezet, 1826) et elle allait prier dans l’église des Missions étrangères. À Gaillac même, elle faisait ce qu’elle pouvait pour « travailler à la conversion des pécheurs et des hérétiques » (Relation des grâces).

Le directeur spirituel de Ste Émilie a cru qu’elle avait une vocation particulière et l’a aidée à bien la discerner. Peu à peu, elle a compris que Dieu l’invitait à fonder une Congrégation religieuse pour honorer le Mystère de l’Incarnation révélé à St Joseph en accomplissant les œuvres diverses inspirées par la charité, surtout dans les « pays infidèles ».

À la mort de son grand-père, elle eut un héritage qui lui permit d’acheter une maison et, avec trois compagnes, elle fonda la Congrégation des Sœurs de St Joseph de l’Apparition à Noël 1832.

Ce nom exprime la mission et la spiritualité de la Congrégation : contribuer au plan d’amour sauveur de Dieu comme l’a fait Joseph averti par l’ange d’accueillir Jésus en Marie (Mt 1, 20-21).

On appelle les Sœurs en Algérie, puis en Tunisie et dans divers pays de la Méditerranée, pour révéler par leur dévouement l’amour infini de Dieu pour l’humanité. Quand Émilie meurt à Marseille, le 24 août 1856, les premières Sœurs arrivent en Australie.


Recueillement et zèle apostolique

"Dans les premiers mois qui suivirent mon retour à la piété, le Seigneur me porta au recueillement et il m'y formait en me faisant sentir sa présence au milieu même de mes occupations, de telle sorte que mon âme s'unissait très fortement à lui. Dieu voulant que je conservasse cette union le plus possible me dit ces paroles : "Garde ma présence, je t'y rappellerai lorsque tu t'en éloigneras." J'ai malheureusement été peu fidèle à suivre l'attrait au recueillement, et tandis que j'obéissais à la voix de Dieu pour lui faire les sacrifices qu'il me demandait, je me suis sans cesse reprochée mon peu d'application à rester unie à lui dans l'intérieur de mon cœur.

En même temps, je considérais que, n'étant pas fidèle à garder le recueillement, en conservant la présence de Dieu, ce serait un bon moyen pour l'observer de m'y engager par vœu. Je le fis, en promettant au Seigneur de garder sa présence autant que je le pourrais.

Dès ce moment et dans la suite, pendant vingt trois ans, je continuai d'aimer Dieu d'un amour tendre et dominant, mais je n'étais pas satisfaite de moi-même par rapport à l'esprit intérieur et la peine constante que j'éprouvais d'être infidèle à Dieu m'entraînait à commettre plus facilement diverses fautes, de telle sorte que, même en l'aimant, je ne laissais pas de lui déplaire.

Il arriva qu'en 1843, me rendant pour la seconde fois à Tunis en vue d'y établir une nouvelle œuvre dans le territoire de Carthage, je fis une traversée longue et pénible, manquant de pain et ne pouvant me reposer qu'assise. Ce fut pendant le cours de ce voyage qu'il plut à Dieu de me faire trouver une grande facilité à m'unir à lui dans le fond de mon cœur et je passai ainsi huit jours dans une sorte de retraite."

(Emilie de Vialar, Relation des Grâces, écrite à la demande de son confesseur en 1842)

“L'esprit de cette Congrégation est de consacrer les Sœurs à l’exercice des différentes œuvres de la charité acquérir cette divine vertu elles méditent chaque jour de leur vie sur la charité immense dont le cœur de Jésus-Christ est rempli; et elles s’efforcent d’imiter son zèle pour le salut des âmes, et sa grande miséricorde pour le prochain.Elles considèrent souvent les plaies adorables du Sauveur, afin que, réfléchissant sans cesse sur l’amour de Dieu pour les hommes, elles entretiennent et augmentent chaque jour les sentiments de compassion et de zèle qui doivent les animer pour leurs semblables.”

(Emilie de Vialar, Esprit et Règles de la Congrégation,1841).

“Le Seigneur fait brûler au-dedans de moi le même feu qu’il y a allumé depuis longtemps et je me réjouis de cette grâce car si Dieu ne soufflait pas en moi l’esprit de zèle, mon cœur cesserait d’être animé et, dès lors, je ne pourrais plus rien faire.Fasse sa bonté que, tant que j’existerai, ce feu divin ne s’éteigne pas...”

(Emilie de Vialar à M. Balitrand, 1844).

Sainte Emilie de Vialar

Notices biographiques

Sainte Emilie est née en 1797 à Gaillac (France). En 1832 elle a fondée en cette même ville, une Congrégation missionnaire: les Sœurs de St Joseph de l'Apparition. Ce nom évoque l'apparition de l'Ange à St Joseph relatée en Mt. 1, 20-24. Comme St Joseph, les sœurs de cette Congrégation s'efforcent de contribuer à la réalisation du Plan sauveur de Dieu pour l'humanité, témoignant que Dieu a tant aimé les hommes qu'il leur a donné son Fils unique.

Ste Emilie est morte à Marseille en 1856, et a été canonisée en 1951.

Prière

O Sainte Emilie, vous qui avez voulu, dans l'Eglise, continuer à manifester l'Amour du Père accompli dans l'Incarnation de son Fils, obtenez nous d'avoir votre docilité à l'Esprit, votre audace et courage apostolique.

Préparé par l’Université Pontificale URBANIANA,

avec la collaboration des Instituts Missionnaires


Parmi les grandes figures qui ont honoré l'Algérie et la Tunisie, il convient de ne pas oublier Emilie de Vialar dont la haute destinée mérite d'être évoquée.

Elle naquit le 12 septembre 1797 à Gaillac, dans le Tarn, au sein d'une famille d'aristocratie provinciale. Elle eut pour frère Augustin de Vialar qui devint l'un des premiers colons de l'Algérie nouvellement conquise. Emilie fut envoyée faire ses études à Paris, au pensionnat de l'Abbaye-aux-Bois dirigé par les religieuses de la congrégation de Notre- Dame. Après le décès de sa mère, survenu en 1810, elle revient à Gaillac. Frappée, comme elle le dira elle-même, par un " coup de grâce " à l'âge de dix-huit ans, elle prend conscience de sa vocation religieuse. Elle rencontre cependant bien des difficultés au sein de sa famille pour faire admettre son orientation. Très tôt Emilie est attirée par les missions étrangères. Elle écrit elle-même à l'âge de dix-neuf ans : " sans que je m'en rendisse compte, j'éprouvais un sentiment très vif qui transportait mon cœur dans les régions infidèles ". Cela, c'est l'avenir qu'elle entrevoit déjà. Mais il faut partir d'un tremplin qui permettra l'envol.

C'est à Gaillac que commence son apostolat charitable, entraînant ses amies dans ses visites aux pauvres. En 1832, bravant toutes les critiques, elle recrute plusieurs jeunes filles de valeur et fonde une congrégation qu'elle place sous le vocable de Saint Joseph de l'Apparition.(l) Emilie veut que cette institution soit prête à assumer toutes les œuvres de charité que l'on trouve dans les divers ordres existants: instruire les enfants, soigner les malades à domicile, dans les hôpitaux, les prisons et partout où ces services sont nécessaires. La moisson ne tarde pas à se multiplier,

Cependant, appelée en Algérie pour prêter main forte à son frère Augustin, Emilie ne balance pas un instant. Le 10 août 1835, elle débarque à Alger avec trois religieuses. Or, une terrible épidémie de choléra sévit en cette ville. Les sœurs se prodiguent jour et nuit à l'hôpital où défilent patients européens, israélites et musulmans. Les moyens du bord étant insuffisants pour faire face à tous les frais nécessaires en raison de la surabondance des malades, Emilie finance elle- même l'œuvre entreprise. Les malades, quelle que soit leur race, sont conquis par la charité rayonnante des sœurs. A la fin de 1835, elle se rend à Paris où elle est reçue par la reine Marie-Amélie qui lui promet sa protection pour son œuvre.

De retour à Alger, elle ouvre un dispensaire et une école que fréquentent de nombreuses élèves chrétiennes ou juives. En 1836, une vingtaine de sœurs sont à pied d'œuvre. La maison devient le refuge des mendiants et des déshérités.

Après Alger, Bône l'appelle. Un missionnaire de cette ville désire quelques sœurs pour l'instruction des enfants. Quatre religieuses sont mises à la disposition de l'école, deux -autres, peu de temps après arrivent en renfort. Elles prennent en charge l'hospice civil. Pendant ce temps, le Gouverneur général insiste auprès d'Emilie de Vialar pour qu'elle prenne la direction d'un asile à Alger. Elle accepte, et bientôt, c'est en 1838, que quatre religieuses endossent la responsabilité de veiller à l'instruction et à l'éducation de cent cinquante enfants. Emilie a le vent en poupe. La même année, elle fonde, à Alger, un ouvroir destiné à perfectionner les jeunes filles dans les travaux de l'aiguille. Puis, sur invitation et avec l'aide de l'évêque, elle ouvre un orphelinat. Avec ardeur, elle termine les constitutions de l'Institut qu'elle fait approuver par l'archevêque d'Albi, son supérieur immédiat.

A la demande de l'abbé Suchet, curé de Constantine, elle crée en cette ville une nouvelle fondation. Les sœurs prennent immédiatement leur service à l'hôpital, et comme à Alger, elles font la conquête de toutes les populations.

Cependant, au moment où Mère de Vialar s'apprête à établir une maison à Oran, elle se heurte vivement à l'opposition de Mgr Dupuch, évêque d'Alger, qui, s'estimant le supérieur général, pense avoir tous les droits sur cette congrégation et éventuellement le pouvoir de la dissoudre. C'est un véritable conflit de juridictions qui s'avère irréductible. Mère de Vialar ira jusqu'à Rome où elle soutiendra sa position. Mais le gouvernement ayant pris ombrage du recours direct d'Emilie au Saint-Siège ordonne l'expulsion des sœurs de Saint Joseph de l'Apparition. Mère de Vialar doit s'incliner, mais elle n'oubliera pas de dresser un rapport où elle rappellera que les maisons de Bône, Constantine et Alger, sont propriété absolue de la congrégation de Saint-Joseph et que cette expulsion devra s'accompagner d'indemnités. Peu avant sa mort, Mgr Dupuch écrira une lettre à Emilie pour lui demander pardon du mal qu'il lui a fait.

Ce que l'Algérie perd, la Tunisie le gagne. En effet, Mère de Vialar, avec l'autorisation du préfet apostolique et de son supérieur général, établit une fondation à Tunis où ses sœurs sont les premières à faire le travail de défrichement. Le but poursuivi par les Constitutions de Mère de Vialar se réalise écoles, hôpitaux, dispensaires, visites à domicile. Mais la fondatrice estimant que l'impulsion donnée sera sans lendemain si elle n'est pas soutenue par un directeur capable, fait appel à l'abbé Bourgade qui s'avère l'animateur désiré. Une grande réalisation : le Collège Saint-Louis.

Après Tunis, Sousse est doté d'une fondation stable. Pendant cinquante¬quatre ans, un sujet d'élite, sœur Joséphine Daffis dirigera l'œuvre ; vie héroïque, car depuis la fin de l'aventure de l'Algérie, les sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition travailleront sous le signe de la pauvreté, faisant tous les métiers pour soulager la misère.

Infatigable, Mère de Vialar mène de front plusieurs œuvres. A travers de nombreux écueils, elle ira droit sa route, sans jamais douter, et finira par surmonter tous les obstacles, brutaux et parfois sournois, qui se dresseront devant elle. Conflits, voyages, retours parfois indispensables à Gaillac, visite à Rome, naufrage à Malte où elle créera une maison, rien ne la rebutera. Par sa seule présence féconde, des maisons surgiront: à Tunis, en Grèce, en Palestine, en Turquie, à Jaffa, plus tard en Australie et même en Birmanie La terre est trop petite pour Mère Emilie. Sa fortune personnelle y passera.

Quand, repliée sur Toulouse, l'épreuve deviendra plus dure, quand elle et ses filles vivront dans la misère, quand Mère de Vialar atteindra le dénuement le plus total, elle le fera non en vaincue, mais triomphante, ayant dominé l'adversité par sa foi.

C'est à Marseille où se trouve la Maison mère de son ordre, que Mère Emilie de Vialar s'éteint le 24 août 1856 des suites d'une hernie qui l'avait fait souffrir toute sa Vie.

Emilie de Vialar, béatifiée le 18 juin 1939, a été canonisée le 24 juin 1951. Ainsi, en l'élevant à la gloire des autels, l'Eglise a reconnu et récompensé ses éminents mérites.

Odette Goinard

sur documentation.

1 Elle choisit ce nom par référence au message de l'ange annonçant en songe à Joseph le mystère de l'Annonciation.

BIBLIOGRAPHIE :

* Emilie de Vialar par l'abbé Louis Picard. Imprimerie Paul Féron. Vran, 1924.

* Emilie de Vialar par Gaston Bernoville. Librairie Arthème Fayard, 1953.

* La vie militante de la Bienheureuse Mère Emilie de Vialar par le Chanoine Testas. Editions Publiroc, Marseille 1939.

* Emilie de Vialar fondatrice par Sœur Eugène Agnès Cavasino. 1987. Imprimerie de l'abbaye Sainte Scholastique, 81110 Dourgne

* Emilie de Vialar par Alfred Boissenot. Article paru dans l'Etude des Français rapatriés d'outre-mer, N° 66, octobre 1993.

* De plus, Emilie de Vialar a laissé une correspondance que possèdent les sœurs de Saint Joseph de l'Apparition, mais qui n'a pas été publiée.


Sainte Emilie de Vialar

Fondatrice de la congrégation de Saint-Joseph de l'Apparition (✝ 1856)

Sainte Émilie est née en 1797 à Gaillac (France). En 1832 elle a fondé, en cette même ville, une Congrégation missionnaire: les Sœurs de St Joseph de l'Apparition. Ce nom évoque l'apparition de l'Ange à St Joseph relatée en Mt. 1, 20-24. Comme St Joseph, les sœurs de cette Congrégation s'efforcent de contribuer à la réalisation du Plan sauveur de Dieu pour l'humanité, témoignant que Dieu a tant aimé les hommes qu'il leur a donné son Fils unique.

Sainte Émilie est morte à Marseille en 1856.

Site du Vatican, Chemins de l'Esprit, Recueillement et zèle apostolique

Elle a été canonisée le 17 juin 1951, par Pie XII. Ses sœurs sont aujourd'hui présentes sur les cinq continents... La fête canonique est le 24 août mais, dans les communautés, on la fête le 17 juin.

..."La sève missionnaire qui animait les chrétiens de Marseille en ce milieu du XIXe siècle allait trouver une nouvelle congrégation à nourrir, à l'initiative d'une fille du Tarn, comme le Père Barthès, Emilie, née à Gaillac en 1797, dans une famille aristocratique"... (source: Histoire du diocèse de Marseille)

"Elle se consacre aux pauvres qu’elle reçoit dans sa maison, entraînant quelques compagnes dans une véritable organisation de la charité. C’est avec elles qu’en 1832 elle inaugure à Gaillac une nouvelle forme de vie religieuse au service de toutes les misères et pour l’instruction des jeunes filles. Avec le soutien de l’archevêque d’Albi, François-Marie de Gualy, l’institut de Saint-Joseph de l’Apparition va prendre un tel essor qu’il se répandra, en quelques années, sur tous les continents... En 1951, l’Église la proclame sainte et son corps, transféré à Gaillac en 1972, est offert à la vénération des chrétiens de la terre qui l’a vue naître. On ne peut célébrer sa mémoire le jour de sa naissance au ciel, fête de l’apôtre saint Barthélemy; elle a été béatifiée le 18 juin 1939, qui était alors la fête de saint Ephrem; si l’on a choisi la veille de ce jour, c’est sans doute pour ne pas priver les sœurs, nombreuses au Moyen-Orient, de la célébration du grand Docteur syrien." (Les saints et bienheureux du XIXe siècle - diocèse d'Albi - Tarn)

La maison généralice est à Rome. Le siège social de la congrégation est au 83 Rue de l'Abbé Groult, 75015 Paris. Maison Provinciale, 86 Rue Jullien, 92170 Vanves.

"Émilie de Vialar est décédée le 24 août 1856. On la fête à Marseille à cette date. Elle fonde la congrégation à Noël 1832. Lorsqu'elle quitte l'Algérie, la congrégation s'étend en Tunisie puis à Malte et dans le monde." (message d'un internaute)

À Marseille, en 1856, sainte Émilie de Vialar, vierge. Dans le souci de diffuser l’Évangile dans les contrées les plus lointaines, elle fonda la Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition et, à travers les tracas, les persécutions, la pauvreté, elle développa considérablement son institut en fondant quarante-deux maisons, de l’Afrique du Nord à la Birmanie. (martyrologe romain 24 août)

Martyrologe romain


Sainte Émilie de Vialar

Vierge, 17 juin

Émilie naît à Gaillac, le 26 fructidor de l’an V (12 septembre 1797), d’une famille de la bourgeoisie locale (elle a déjà trente ans quand son père reçoit le titre de baron, qui était seulement depuis Louis XVI dans sa lignée maternelle). Sa paroisse, Saint-Pierre, est confiée à un prêtre de l’Église constitutionnelle, aussi est-elle baptisée en cachette dans la chapelle de l’hospice Saint-André. Elle a treize ans quand sa mère meurt et elle passe deux années à Paris, où réside sa tante maternelle, dans une institution religieuse, l’Abbaye-aux-Bois. De retour dans la ville natale, elle a à souffrir de l’influence qu’exerce sur son père la gouvernante qui tient sa maison. Pendant vingt ans se mûrit, avec une expérience spirituelle faite d’une alternance de ferveur et de doute, le projet de sa vie. Elle se consacre aux pauvres qu’elle reçoit dans sa maison, entraînant quelques compagnes dans une véritable organisation de la charité.

C’est avec elles qu’en 1832 elle inaugure à Gaillac une nouvelle forme de vie religieuse au service de toutes les misères et pour l’instruction des jeunes filles. Avec le soutien de l’archevêque d’Albi, François-Marie de Gualy, l’institut de Saint-Joseph de l’Apparition va prendre un tel essor qu’il se répandra, en quelques années, sur tous les continents, car “l’esprit particulier de cette congrégation est d’exercer la charité dans les pays infidèles" (Statuts). En 1835, c’est l’Algérie, récemment soumise par la France. Cette aventure malheureusement ne durera pas, car l’évêque d’Alger voudrait infléchir la vie religieuse dans un sens qu’Émilie ne peut pas accepter. Mais cela n’arrêtera pas son élan missionnaire.

D’autres épreuves l’attendent : l’incompréhension de nombreux Gaillacois allant jusqu’à la calomnie, les malversations de ceux à qui elle avait confié la gestion de ses biens, avec la complicité de l’une de ses sœurs, jusqu’à la réduire à l’indigence, la défection de plusieurs compagnes, tout cela l’oblige à quitter l’Albigeois pour s’établir à Toulouse, puis à Marseille, où elle rendra son âme à Dieu, le 24 août 1856, à la suite de l’étranglement d’une hernie contractée dans sa jeunesse en maniant des sacs de blé pour nourrir les pauvres.

En 1951, l’Église la proclame sainte et son corps, transféré à Gaillac en 1972, est offert à la vénération des chrétiens de la terre qui l’a vue naître. On ne peut célébrer sa mémoire le jour de sa naissance au ciel, fête de l’apôtre saint Barthélemy ; elle a été béatifiée le 18 juin 1939, qui était alors la fête de saint Ephrem ; si l’on a choisi la veille de ce jour, c’est sans doute pour ne pas priver les sœurs, nombreuses au Moyen-Orient, de la célébration du grand Docteur syrien.


St. Emily de Vialar

Born to an aristocratic family, the eldest of three children, and only daughter of Baron James Augustine and Antoinette de Vialar. Because of the anti-Church sentiment of the years following the French Revolution, Emily was baptized in secret, and was taught religion at home by her mother. Sent at age 7 to Paris, France for her education.

Her mother died when Emily was 15, and the girl returned home. She managed her father’s house until she was 35 years old, privately devoting herself to a life of celibacy and prayer, and occasionally arguing with her father over her desire to enter religious life.

Upon receiving a large inheritance from her grandfather, Emily and three other women founded the Sisters of Saint Joseph of the Apparition on Christmas Day in 1832; the Apparition refers to the appearance of Gabriel to Joseph, telling him to flee to Egypt. In 1835, Emily and several of the Sisters arrived in Algeria to help the sick during a cholera epidemic, and begin her dream of missionary work.

Beginning in 1840 she tried to obtain papal approval of the Sisters, but secular politics between France and Algeria, and Church politics involving Bishop Dupuch of Alger prevented the recognition until 31 March 1862, several years after Emilie’s death.

During the next few years Emily established 14 new houses, travelled extensively, and sent missionaries anywhere that would accept them. This put a heavy strain on her inheritence, which had been mismanaged by her financial advisor. By 1851 she was bankrupt. Because of the money trouble, the reputation of Emily and of the Sisters suffered, and they were so poor that they sometimes ate in soup kitchens run by other Congregations.

Emily finally moved them all, establishing the mother-house of the Sisters in Marseilles, France where, with the help of the bishop, Saint Eugene de Mazenod, she began to build up her congregation again. In the years until her death, she established 40 houses in Europe, Africa, and Asia, and the Sisters continue their good work all over the world today.

SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-emily-de-vialar-2/

Emily de Vialar V (RM)

Born at Gaillac (near Albi), Languedoc, France, in 1797; died at Marseilles in 1856; canonized in August 14, 1951; feast day formerly on August 24.

"Quietly to trust in God is better than trying to safeguard material interests--I learned that by bitter experience."--Mother Emily de Vialar Emily, daughter of Baron James de Vialar and Antoinette de Portal, studied in Paris. She and her father were estranged after the death of her mother because she refused to marry. He was a dominating, violent-tempered man who once went so far as to throw a decanter at her when she persisted to resist his demands that she marry. He was further antagonized with she began to teach abandoned and poor children and to care for the sick and destitute in his home. Nevertheless, from the age of 15 until she was 35, Emily looked after her cantankerous father and ministered to the children and the needy on his estate in Gaillac.

Her services were especially needed in France at that time. Although the worst excesses of the French Revolution were over, the Church had been stripped of many temporal possessions and Christian schools had been almost entirely suppressed. Thus, God called Emily and her contemporary, Saint Madeleine Sophie Barat, to fill the void.

Emily was sustained by her faith during this difficult period, and God favored her with a vision of his body bearing the stigmata. When her grandmother died in 1832 and left her a fortune, Emily bought a house at Gaillac. With the assistance of her spiritual director, Abbé Mercier, she and three companions began a congregation. Within three months of moving into their new home, their number grew to 12, and with the permission of Archbishop de Gauly of Albi they took the habit and constituted themselves as the Congregation of Sisters of Saint Joseph of the Apparition (Matthew 1:18-20). In 1835, the congregation numbered 18 and their rule was formally approved. They dedicated themselves to the care of the sick and needy and the education of young children in France and abroad. That same year they were invited to open a house in Algeria.

Emily travelled constantly, and the congregation soon spread all over the Near East--Algeria, Tunisia, Greece, Malta, Jerusalem, and the Balkans. A jurisdictional dispute with Bishop Dupuch of Algiers. He excommunicated Emily in 1842. Although the dispute was decided in her favor, it forced the closing of the house in Algiers. On her return to Gaillac in 1845, she found the organization in chaos and its existence threatened by lawsuits due to financial mismanagement by a trustee and quarrels among the nuns. She moved the motherhouse to Toulouse (and in 1854 to Marseilles).

Emily herself was often the victim of doubts and spiritual anxieties. Despite these and other obstacles the order flourished. Emily may have had inner trials, but she was also capable, intelligent, and adamant on matters that concerned the well-being of her order. Church dignitaries questioned her long journeys; others criticized the elegance of their habits, but Emily was too busy founding new houses. By the time of her death, there were 40 houses around the world, from Europe to Burma and Australia (Attwater, Delaney, Encyclopedia).

SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0617.shtml#harv

Saint Emily de Vialar

Foundress of the Sisters of Saint Joseph of the Apparition

(1797-1856)

Saint Emily de Vialar was born on September 12, 1797 at Gaillac in southern France, a small city about 45 km. northeast of Toulouse. Her family was a well-known one in the region and elsewhere; her maternal grandfather, the Baron Portal, raised to nobility by Louis XVI, became royal physician to Louis XVIII and Charles X. Emily's mother, Antoinette Portal, a very pious Christian, married the Baron Jacques de Vialar, and Emily and her two younger brothers were raised in Gaillac, near Albi, a city where their father served in the municipal administration, concerning himself in particular with that of the local hospital.

Emily was placed in a local school at the age of seven. As a child she made efforts to overcome her natural vanity, which by a special grace she recognized clearly. She did not permit herself to look in the mirror when her mother gave her a new dress, and often left aside the ornaments she was offered. When she was thirteen, she was sent to the boarding convent of Abbaye-au-Bois in Paris, returning to Gaillac at the age of 15. She had lost her mother in 1810, and for twenty years was destined to preside over the paternal household. Desiring to repair the ruins effected by the Revolution, she undertook to catechize the local children and win back souls which had lost their faith through its ravages. She refused a suitor and made a private vow to consecrate her life to God in the state of virginity, and to conserve at all times in her soul the memory of His presence. When she and her brothers inherited their grandfather's large fortune in 1832, she decided, not without sorrow, to leave her father's house. She was free to do so, since her brother Maximin had brought his new wife to take her place there. The separation from her widowed father was difficult for her; it was only in doing violence to my heart that I decided to leave him, knowing what affliction it would cause him.

She went to reside in a large edifice she bought in the same city of Gaillac, with three other young women who shared her concern for children and the sick poor. Soon they were joined by eight others who had become acquainted with their work and their aspirations. Aided by the assistant parish priest of Saint Peter's Church, whose sacerdotal soul saw the value of their mission — for no one yet called it a religious institute — on March 19, 1833, they received a religious habit. In June of the same year there were already twenty-six young apostolic souls being formed in Gaillac. They made religious vows two years later, in 1835. Thus was born the Congregation of the Sisters of Saint Joseph of the Apparition, which their foundress conceived as ready to assume all works of charity, in particular the instruction of children and the care of the sick at home, in hospitals and in prisons. Father Louis Mercier continued his encouragement to the Sisters and directed them, with the support of Monsignor de Gualy, Archbishop of Albi, who in December of 1835 approved the Constitutions drafted by Mother Emily.

Earlier in that same year the Mother Superior, accompanied by three nuns, had gone to found a hospital in Algeria. Her brother Augustine had settled in its capital city and bought numerous terrains in the region, and the prevalence of malaria there decided him to build a hospital at his own expense. He needed nuns to staff it and appealed to his sister. Their charity won all hearts when a cholera epidemic broke out in Alger and the nuns worked day and night in improvised conditions, and lacking remedies. It was not long before thirty of them were working in three regions of Algeria. But many trials followed for the Sisters of the African foundation, when the bishop of Alger wanted to modify their Rule and assume government of the African group, detaching it from the Institute. They were eventually expatriated. The confidence of their Foundress in the aid of Providence did not waver when calumnies followed them to France and a member of their own Institute defrocked and opposed it, with collaborators, by several lawsuits. Through these, the Foundress lost her original fortune and the Community was reduced to extreme poverty. God would prove that He alone was its inspiration and that He would not allow His work to perish. Forced by ill-will in the region to change the site of their mother house, the Sisters went for a time to Toulouse, without finding there the stability of direction the Institute required. Finally Monsignor Eugene de Mazenod, Founder of the Oblates of Mary Immaculate, welcomed them in Marseille and took the new Order under his beneficent protection. In 1842 Rome issued a decree praising the Institute; in 1870 it was definitively approved.

When Saint Emily died on August 24, 1856, she left as her precious heritage to the Church and its children, already forty-two foundations of her Order, not only in Western and Eastern Europe and Africa, but in the Middle East, the Far East, and Australia. Four years after her death, her mortal remains were found intact. In 1959, the Congregation was working from the base of one hundred and twenty-eight houses. Its Foundress was beatified in 1939 and canonized in 1951, by Pope Pius XII.

Saint Emily de Vialar, by Father Clement, O.D.M. (Magnificat: St. Jovite, 1993); Sainte Émilie de Vialar, by Gaetan Bernoville (Fayard: Paris, 1953); Nouvelle Revue Théologique, Vol. 68, 1946, pp. 824-825

SOURCE : http://magnificat.ca/cal/en/saints/saint_emily_de_vialar.html

Sant' Emilia de Vialar Vergine, fondatrice


Gaillac, Francia, 12 settembre 1797 - Marsiglia, Francia, 24 agosto 1856

Nasce a Gaillac, in Francia, il 12 settembre 1797 da una famiglia aristocratica distintasi nella magistratura. A diciotto anni decide di servire il Vangelo dedicandosi ai poveri. Donna dal carattere estremamente forte, le sue attitudini corrispondono alle necessità per la Chiesa francese di riorganizzarsi dopo l'età napoleonica. Fa dono di tutti i suoi beni e della sua casa ai molti poveri e anziani della Parigi post rivoluzionaria. Costretta a lasciare l'Algeria, dove aveva aperto un ospedale, Emilia sceglie Marsiglia come sede di una congregazione rivolta alle missioni e fonda la congregazione delle Suore di san Giuseppe dell'Apparizione. Qui incontra l'appoggio del vescovo Eugenio de Mazenod, noto per la sua sensibilità e l'interesse per le terre extraeuropee. La capacità di lavoro, di relazioni e di dialogo si accompagnano in Emilia ad una profondità spirituale che le fa incontrare il Signore: in mezzo alle preoccupazioni, ai viaggi faticosi, non perde mai il contatto con il divino. Muore a 59 anni il 24 giugno 1856. Pio XII la canonizza nel 1951. (Avvenire)

Martirologio Romano: A Marsiglia in Francia, santa Emilia de Vialar, vergine, che, dedita alla diffusione del Vangelo in regioni lontane, istituì la Congregazione delle Suore di San Giuseppe dell’Apparizione e la diffuse con dedizione. 

Sua madre muore mentre in carrozza accompagna lei tredicenne al collegio parigino delle Dame dell’Abbaye-au-Bois, per signorine di alta condizione. Dal lato paterno, Emilia appartiene a un casato di uomini di legge; e il suo nonno materno è il ricchissimo barone Antonio Portal, scienziato e medico del re Luigi XVIII. Da Parigi, Emilia ritorna quindicenne a Gaillac per stare col padre e i due fratelli, più giovani di lei. Ma il padre sembra ormai indifferente a tutto e a tutti. Chi manda avanti la casa è una domestica fidata, laboriosa, decisionista.

E per Emilia questi sono anni confusi: bella e ricca com’è, non si sposa, e pare che non sappia cosa fare. Durante una missione popolare, i predicatori la orientano verso i drammi della povertà, e lei dà una prima risposta aprendo casa sua a molti infelici. Ma così entra in conflitto col padre e con Toinon (Antonietta), l’autoritaria domestica, che l’accusa di rovinare la famiglia. Intanto ha radunato un gruppetto di ragazze che condividono il suo aiuto ai poveri e le sue speranze in qualcos’altro. E questo “altro” giunge nel 1832: la morte del nonno materno procura una ricca eredità a Emilia, che subito compra una casa, raccogliendovi le compagne, e con l’aiuto del vescovo di Albi fonda la congregazione delle Suore di San Giuseppe dell’Apparizione. Si è ispirata al Vangelo di Matteo, là dove narra dell’Angelo che appare a san Giuseppe per rassicurarlo: "Giuseppe, figlio di Davide, non temere di prendere con te Maria, tua sposa, perché quello che è generato in lei viene dalloSpirito Santo" (Mt 1,20). 

Agostino de Vialar, fratello di Emilia, vive in Algeria, già occupata dai francesi, e le propone di aprire un ospedale a Boufarik, presso Algeri. Lei arriva con le prime compagne, in tempo per affrontare un’epidemia di colera. Col denaro del nonno crea ospedali e scuole, tra l’ammirazione dei musulmani. (Uno di essi, mentre lei gli medica una gamba in cancrena, le indica il Crocifisso dicendo: "Lui deve essere molto buono se ti spinge a fare questo per me"). Ma nel 1843 il vescovo francese di Algeri fa richiamare tutte le suore in Francia, e si tiene le loro opere. Così Emilia è anche povera, adesso: ma non ha visto ancora il peggio. Riparte dalla Francia portando scuole e ospedali a Malta, Cipro, Tripoli, Beirut; viaggia nel mondo spingendosi fino all’Australia. 

E intanto arriva, per lei, il disastro proprio in casa: a Gaillac, nella sua prima comunità. Qui la superiora locale rovina tutto con un’amministrazione disastrosa, e poi se ne va facendo anche causa a madre Emilia, per avere indietro la dote. Povertà, debiti, ondate di maldicenza, sembra davvero la fine. Ma lei è tranquilla: "Il nostro Ordine deve prosperare nella povertà". Abbandonata Gaillac, il cuore della Congregazione trova sistemazione definitiva nel 1852 a Marsiglia, con l’aiuto del vescovo che è un padre di missionari e futuro santo: Eugenio di Mazenod, fondatore degli Oblati di Maria Immacolata. Emilia non ha più eredità da spendere, ma avrà sempre più esempi da mostrare, dovunque operino le Suore dell’Apparizione, in Europa, in Asia, in Africa. 

Muore a 59 anni, e già la dicono santa quelli che l’hanno conosciuta in Francia e fuori, cristiani e non cristiani. Pio XII la canonizza nel 1951.

Autore: Domenico Agasso (Famiglia Cristiana)



EMILIA de VIALAR, fondatrice delle Suore DI S. GIUSEPPE DELL'APPARIZIONE, nacque a Gaillac, nel Tarn, il 12 settembre 1797 da una famiglia aristocratica distintasi nella magistratura. Sua madre, figlia del barone Portal, scienziato e celebre medico di Parigi, la allevò con tenerezza e religione, come i suoi due fratellini. A tredici anni fu affidata alle Dame dell'Abbaye-au-Bois, in Parigi, per completare la sua educazione. La signora de Vialar morì nel corso del viaggio. Allorché due anni più tardi Emilia tornò a Gaillac, trovò un padre rattristato per la sua vedovanza e la casa sotto la direzione di Toinon, serva devota ma dispotica, che intendeva conservare la sua autorità. Questo dramma domestico ne nascondeva un altro: quello di un'anima combattuta fra le attrazioni mondane e gli appelli ad una vita totalmente consacrata a Dio. Nel 1816, in occasione di una missione, la Grazia trionfò. Questa giovane di diciotto anni, carina, intelligente, corteggiata, chiude definitivamente il suo cofanetto di gioielli per ubbidire alla voce interiore. "Che cosa volete da me, Signore?". In attesa di una risposta precisa ella si dà a Cristo che soffre nei poveri, nei vecchi e negli infelici. Presto essi invadono la casa. Toinon grida. Il signor de Vialar, deluso di non aver maritato la figlia, si lascia trascinare a violente scenate. "Soffri tutto per mio amore", dice la voce interiore. Passano quindici lunghi anni. Prima di porre la pietra della fondazione, Dio la cesella lungamente. Infine nel 1832 la svolta decisiva. Nonno Portal muore lasciando ai nipoti un'immensa fortuna. È per Emilia Ia possibilità di cominciare la sua opera, lungamente maturata. Ella acquista una grande casa e la sera di Natale, passando sopra alla dolorosa opposizione del padre (per molti anni egli rifiuterà di rivederla), col cuore spezzato, ma nella gioia di un dono totale, vi si insedia con le compagne.

Gaillac, da buona città meridionale, si riscalda, schernisce, chiacchiera, poi si calma davanti al successo manifesto. Le postulanti affluiscono.

Il vescovo di Albi, mons. de Gualy, prende sotto la sua protezione "Le Suore di s. Giuseppe delI'Apparizione". Emilia ha preso per patrono e per modello il grande umile dell'Evangelo che, sulla parola dell'angelo, credette per primo al mistero del Bambino-Dio.

I poveri, i malati, i fanciulli non bastano al suo ardore apostolico: ella ha sempre sognato le Missioni. Non è chimerico per un Istituto appena nato? Dio non lo pensa. Tre anni più tardi le vie si aprono.

Agostino de Vialar, suo fratello, che dimora in Algeria dalla conquista ed è colpito dalla miseria degli indigeni, fa appello a sua sorella a nome del console di Reggenza per aprire un ospedale a Bouffarik. Appena sbarcata, scoppia una violenta epidemia di colera e madre de Vialar e le sue figlie fanno fronte a tutto con una efficacia e una dedizione che attirano la venerazione dei musulmani sulle "marabutte bianche".

In un breve soggiorno a Gaillac, madre Emilia scrive, in ginocchio, davanti al tabernacolo, le costituzioni del suo Istituto che mons. de Gualy approva calorosamente. Ella riguadagna l'Africa, I'anima piena di vasti progetti. Il suo Istituto è giovane, ma le avventuriere del cielo contano nella Grazia, che soffia in tempesta. Le fondazioni si scaglionano: Algeri, Bona, Costantina, Tunisi... Noviziati, ospedali, asili, scuole.

Mancava a questa meravigliosa riuscita ciò che la madre de Vialar chiamava il sigillo della Croce. Il vescovo di Alieri è generoso, confusionario, autoritario; egli ha tanta stima di Emilia de Vialar che vorrebbe monopolizzare per sé il nascente Istituto. Ciò sarebbe tagliare ad esso le ali. Madre de Vialar "difende il suo diritto", dice Gregorio XVI. Il vescovo di Algeri tormenta Parigi che ritira alle religiose l'autorizzazione a risiedere in Algeria. Nel genn. 1843 madre Emilia deve abbandonare il paese lasciandovi la maggior parte della sua fortuna. Dice alle figlie: "Non piangete, non è che una prova, Gesù ha sofferto molto di più". Chiusa l'Algeria, resta il vasto mondo. Niente arresta lo slancio della madre de Vialar. Per quindici anni ella solca il mare per impiantare le sue figlie ovunque la Prowidenza le chiami. "E' sempre lei che le chiama", diceva con la sua semplicità.
In periplo intorno al Mediterraneo fonda quattro prospere case: Malta, dove la tempesta la getta come s. Paolo, Cipro, Tripoli, Beiruth. Visita la Palestina del Cristo, l'Egitto della Sacra Famiglia, Aleppo ed Erzerum e, più tardi, la Birmania lontana, l'Australia degli antipodi. Quindici anni di fatiche, di audacia, di abbandono alla Provvidenza perché tutte le fondazioni continuino sotto il segno della Croce. Dopo le persecuzioni, le rovine: a Gaillac la superiora locale, ingannata da un uomo d'affari senza scrupoli, ha accumulato dei debiti. In luogo di scusarsi abbandona la Congregazione ed ordisce processi su processi per la restituzione della sua dote. Tormentata dalle calunnie, con i creditori "come lupi divoranti", madre de Vialar è costretta a lasciare la sua città natale "ove non può più fare del bene". Tolosa è una tappa sulla via dell'esilio. Quivi mangerà il pane secco della povertà, condito di un energico sorriso. "Se io non fossi divenuta povera l'Ordine non avrebbe prosperato". Ma quale dolore per la madre vedere le figlie nella privazione completa! Infine in Marsiglia, la terra promessa, nel 1852. La "Porta dell'Oriente" era indicatissima per diventare la sede di un Ordine missionario tenuto a conservare uno stretto contatto con le sue fondazioni. Madre de Vialar vi trovò il benevolo accoglimento del suo vescovo missionario, mons. de Mazenod, fondatore degli Oblati di Maria Immacolata. Fu un incontro provvidenziale fra due anime fatte per comprendersi. La fondatrice aveva finito il suo compito. Morì, quasi improvvisamente, come se avesse voluto essere umile fino alla fine, il 24 agosto 1856. "La santa è morta", disse la povera gente che conosceva la sua bontà. La Chiesa ha ratificato questo giudizio popolare il 24 giugno 1951, fissandone la festa al 24 agosto.

La santità utilizza i doni della natura. Quelli di madre de Vialar erano notevoli. " Dio mi ha dato un cuore forte, nessuna prova lo può abbattere". Ella aveva tutte le qualità del capo, univa l'audacia alla prudenza, non tentava nulla di impossibile, ma pensava che la grazia di Dio allarga molto i limiti del possibile per coloro che s'abbandonano a lei. Il suo cuore era forte come la sua intelligenza. Non si può dimenticare la grazia del suo sorriso, il calore della sua accoglienza; aveva gesti delicati che le aprivano i cuori più induriti. Sapeva che nella carità niente è piccolo. In Algeri durante il colera spese una piccola fortuna per dare ai malati quella limonata, che l'amministrazione rifiutava. Le sue figlie, che ella mandava ai confini del mondo, restavano l'oggetto della sua sollecitudine materna. Ella raggiunse i musulmani, i giudei, i pagani che si sentivano immersi nell'irraggiamento di una vera tenerezza.

Autore: 
Paola Hoesle


SOURCE : http://www.santiebeati.it/Detailed/90278.html