Sainte Jeanne de Valois
Princesse, fille de Louis XI. Dotée d'un physique
ingrat et d'une santé fragile, elle est profondément pieuse. À l'âge de 9 ans,
elle est mariée pour des raisons politiques à Louis, duc d'Orléans, à qui elle
s'attache profondément. Lorsqu'il devient roi, sous le nom de Louis XII, il
fait annuler leur mariage et lui octroie le titre de duchesse du Berry. Avec
l'aide de son conseiller spirituel franciscain Gilbert Nicolas, elle fonde
l'Ordre des Annonciades, dont la règle constitue à imiter les vertus de la
Vierge Marie. Elle meurt en 1505.
Jean Perréal (–1530), Portrait of St.
Joan of Valois (1464-1505), circa 1530
Sainte Jeanne de Valois
Princesse de France - fondatrice de l’Ordre des
Annonciades (+ 1505)
Reine de France et épouse du roi Louis XII qui la
répudia, elle fonda à Bourges l'Ordre des Annonciades dont les membres
s'efforcent d'imiter les vertus de la Vierge Marie.
- L'Annonciade,
ordre de la Vierge Marie
Fille, sœur et épouse du roi de France, la bonne
duchesse de Berry a joué un rôle essentiel dans l’histoire de Bourges au XVe et
XVIe siècles. Elle va en effet consacrer sa vie non seulement à
l’administration de ce duché de Berry, reçu après la déclaration en nullité de
son mariage avec Louis XII, mais aussi à sa vocation de fondatrice.
Elle crée l’ordre de l’Annonciade en 1502, fidèle à sa
promesse d’enfant, d’honorer la Mère de Dieu. Européen bien avant l’heure,
l’ordre atteint son apogée juste avant la Révolution, avec 50 monastères, en
France, en Allemagne et en Belgique...
Fille de Louis XI, Jeanne a exercé ses responsabilités
avec une opiniâtre recherche du bien public. Fille de l’Église, canonisée en
1950, elle a su renouveler la vie chrétienne, à travers une Règle de vie
monastique qui perdure encore aujourd’hui. (Diocèse
de Bourges)
Jeanne de Valois, fille de Louis XI et de la reine
Charlotte de Savoie, naquit en 1464.
Elle avait la taille contrefaite et les traits du
visage irréguliers. Un caractère plein de franchise et de bonté ne suffisait
pas à son père pour lui pardonner sa difformité. Elle fut mariée à 12 ans avec
Louis, duc d’Orléans son cousin germain qui ne l’appréciait guère. Celui-ci
s’étant révolté contre le roi Charles VIII, Jeanne plaida sa cause et sauva sa
tête.
Devenu roi sous le nom de Louis XII, le duc d’Orléans
chercha à éloigner Jeanne et à faire annuler son mariage afin d’épouser Anne de
Bretagne. Ayant obtenu ce qu’il voulait, il offrit à Jeanne le duché de Berry
et plusieurs villes, et une forte pension. Jeanne se retira à Bourges, et se
consacra à la prière et aux œuvres de charité ; dans la simplicité, y recevant
le surnom de 'la Bonne Duchesse'.
Elle fonda à Bourges un institut de vierges consacrées
sous le nom de l’Annonciation de la sainte Vierge, mère de Dieu, plus connu
sous le nom d’Annonciade. Le franciscain Gabriel
Maria en rédigea les Règles. Jeanne y prit l’habit à la Pentecôte
1504, et y mourut le 4 février 1505. Elle y reposa et y fut honorée jusqu’à ce
que les Huguenots brûlent ses restes en 1562...
(Sainte
Jeanne de Valois, Jeanne de France, diocèse de Paris)
- Bibliographie, site Annonciade.info.
À Bourges, en 1505, sainte Jeanne de Valois, qui fut
reine de France, mais son mariage avec le roi Louis XII ayant été déclaré nul,
elle trouva en Dieu son refuge, se retira à Bourges, montra une piété toute
particulière pour la Croix et fonda l’Ordre des Annonciades en l’honneur de
l’Annonciation de Notre-Dame.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/565/Sainte-Jeanne-de-Valois.html
Statue de Sainte-Jeanne-de-Valois. Église Saint-Germain l'Auxerrois à Paris
Chronologie de la vie de
sainte Jeanne de France
par L'Annonciade | Juil 8, 2013 | Sainte
Jeanne de France | 1 commentaire
23 avril 1464
: naissance à Nogent-le-Roi de Jeanne de France,
fille de Louis XI et de Charlotte de Savoie. 10/19 mai : Le roi signe une
promesse de mariage entre Jeanne et le jeune duc d’Orléans (2 ans)
30 juin 1470
: naissance de Charles VIII, frère de Jeanne. Celle-ci est
envoyée par son père à Lignières en Berry, chez François de Beaujeu, cousin et
chambellan du roi, et Anne de Culan, son épouse, qui se chargent de son
éducation.
1473 : Le roi signe le
contrat de mariage de ses filles Anne et Jeanne, à Jargeau.
8 septembre 1476 :
mariage de Jeanne de France et de Louis d’Orléans, à Montrichard.
1480 : Mort
d’Anne de Culan. François
de Beaujeu se remarie avec Françoise de Maillé (Jeanne a 16 ans).
30 août 1483 :
mort de Louis XI. Jeanne rejoint la cour, à Amboise. Charles VIII succède à son
père, mais trop jeune, Anne de Beaujeu, sa sœur, reçoit la Régence du
Royaume. 1er décembre : mort de la reine Charlotte de Savoie.
1484/1488 : Louis
d’Orléans se soulève à plusieurs reprises contre la Régence – Guerre folle. Il
naît à Louis d’Orléans un fils naturel, Michel de Bussy qui deviendra évêque de
Bourges.
1488 : Louis d’Orléans
est fait prisonnier par les troupes du roi. Jeanne de France administre les
biens de son mari, en particulier ceux d’Italie (Milan, Asti).
1491 : Libération de
Louis d’Orléans. Mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne
1494 : Première campagne
de la guerre d’Italie. Louis d’Orléans accompagne le roi.
7 avril 1498 : Mort
accidentelle de Charles VIII. Louis d’Orléans lui
succède sous le nom de Louis XII.
29 Juillet 1498 :
Alexandre VI institue le tribunal, ayant à juger de la validité du mariage
de Louis XII et de Jeanne de France,
à la demande de celui-ci.
19 août 1498 :
Signature d’une convention de mariage entre
Louis XII et Anne de Bretagne.
10 août / 17 décembre
1498 : procès en nullité de mariage. La
sentence en nullité
est prononcée le 17 décembre.
26 décembre 1498 : Jeanne
reçoit en apanage le duché de Berry.
8 janvier 1499 :
Mariage de Louis XII et d’Anne de Bretagne.
12 mars 1499 : Jeanne
fait son entrée à Bourges.
1499/1500 : Jeanne
s’ouvre de ses projets de fondation à son confesseur, le franciscain Gabriel-Maria.
Mai 1500 : Les onze
premières postulantes arrivent à Bourges.
12 février 1502 :
Approbation de la Règle de l’Annonciade, par Alexandre VI.
18 novembre 1502 : Jeanne
reçoit l’administration du Collège Sainte-Marie, de Bourges.
1503 : Au printemps,
début de la construction du monastère de l’Annonciade, à Bourges.
Pentecôte 1504 :
En privé, Jeanne et le père Gabriel-Maria
promettent de suivre en leur vie la Règle de l’Annonciade.
21 novembre 1504 : Jeanne
de France fait don à la Sainte Trinité, d’elle-même et de toutes ses filles,
présentes et à venir, en présence du père Gabriel-Maria. Par acte notarié, elle
dote aussi son couvent.
10 janvier 1505 : Elle
rédige son testament.
22 janvier 1505 :
dernière visite à son couvent. Elle tombe malade.
4 février 1505 : Mort de
Jeanne de France.
21 février 1505 :
Funérailles. Sur le chemin du convoi funèbre a lieu le premier
miracle. Sépulture dans l’église des sœurs.
Son tombeau est sans cesse visité, et
de nombreux miracles sont attestés.
1562 : Sa tombe est
profanée durant les guerres de religion. Son corps
(retrouvé intact) est brûlé.
1632 : Ouverture du
procès de béatification.
1742 : Béatification.
1950 :
Canonisation.
SOURCE : https://www.annonciade.info/2013/07/1473/
Vitrail de l'église Saint-Marceau d'Orléans (Loiret, France) : Sainte
Jeanne Reine de France
Stained-glass
window of Saint Marceau church of Orléans (Loiret, France) : Sainte
Jeanne Reine de France
Reine de France
(1463-1503)
Sainte Jeanne de Valois,
fille du roi Louis XI, vint au monde toute laide et contrefaite, mais, en
revanche, le Ciel révéla en elle, dès ses plus tendres années, une âme d'élite.
Sa piété envers la Sainte Vierge marquait son âme du sceau des prédestinés.
Elle avait cinq ans lorsque la Mère de Dieu daigna lui apprendre qu'elle était
appelée à fonder en Son honneur un Ordre dont le but principal serait
l'imitation de Ses vertus.
Jeanne fut mariée malgré
elle à un prince qui l'avait en aversion et ne la regarda jamais comme son
épouse. Après quelques années pleines d'épreuves pour elle, le roi Louis XI
étant mort, ce mariage, contracté en des conditions déplorables, fut, à la
demande du mari, déclaré nul par le Souverain Pontife: "Que Dieu soit glorifié,
dit alors la Sainte, mes chaînes sont brisées; c'est Lui qui l'a voulu, afin
que désormais je puisse mieux Le servir que je ne l'ai fait jusqu'ici."
Ses adieux au prince
furent touchants: "Je vous dois, dit-elle, une grande reconnaissance, puisque
vous me retirez de la servitude du siècle. Pardonnez-moi mes torts; désormais,
ma vie se passera à prier pour vous et pour la France."
Dès lors la prière devint
la compagne inséparable de Jeanne. Son ardent amour pour Jésus-Christ lui fit
embrasser les mortifications volontaires, et plus d'une fois on la vit, à
genoux au pied d'une Croix, se frapper la poitrine avec une pierre et répandre
un torrent de larmes, à la pensée de ses péchés et des souffrances de
Jésus-Christ. Elle jeûnait et prolongeait ses veilles, ses prières et ses
macérations trois jours au moins par semaine.
Consoler les pauvres, les
servir à table, laver et baiser leurs pieds, voilà quelles étaient les
occupations chères à son coeur. Son humilité aurait voulu cacher à tous les
yeux les prodiges de sa charité; elle n'aurait désiré que Dieu seul pour
témoin, car elle ne cherchait que Lui dans la pratique de toutes les vertus.
L'Eucharistie était sa
force mystérieuse; elle ne la recevait jamais que toute baignée de larmes, et
c'est au pied du Tabernacle qu'elle trouvait tous les trésors de dévouement
qu'elle prodiguait autour d'elle.
Elle put, avant sa mort,
fonder, selon la promesse de la Sainte Vierge, l'Ordre des Annonciades. Une
clarté extraordinaire parut pendant plus d'une heure dans sa chambre, au moment
de sa mort. On trouva son corps couvert d'un cilice, avec une chaîne de fer.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_jeanne_de_valois.html
Sainte Jeanne de France
La vie cahotée de Jeanne
de France déroulée, presque entière, en l'apparat des cours - trente-six ans
dans le monde, et quatre ou cinq dans une demi-clôture - semblerait
n'appartenir qu'à l'histoire ; mais ses souffrances ajoutent à son intérêt et à
sa grandeur.
Le XV° siècle, où elle
vécut, élégant et tumultueux, moins religieux et moins artiste que le moyen
âge, et mois littéraire aussi que la période suivante de Marot, de Ronsard et
de la Pléiade, de Montaigne, Rabelais et saint François de Sales, marqua son
style, mais agit peu sur son tempérament.
Divers personnages ont,
au contraire, tracé et commandé sa route. Son père, le premier, le roi Louis
XI. Il se débarrassa de son éducation, n'essaya point d'amoindrir ses
infirmités, la frustra de toute tendresse, et, par une décision tyrannique,
suscita ses malheurs. Quels blâmes, ou quelles louanges, lui prodiguent les
historiens, selon qu'ils considèrent les procédés, retors et cruels, de l'homme
“ fertile en dangereux détours ”, ou les insignes services du roi. Mais c'est
méprise et injustice d'isoler ses défauts, qui l'aidèrent en des passes
difficiles.
Avant de régner, fils
indocile et dauphin impatient, il avait participé à la Praguerie, et lutté,
quinze années, contre son père, qui compromettait les intérêts de la nation. À
peine sur le trône, son bras rapace lui vaut le surnom d'universelle araignée.
Il tisse sa toile et survient, terrifiant, prompt à déjouer une perfidie,
attiser des émeutes chez ses vassaux, asséner sa vengeance. Son regard d'acier,
fouilleur et coupant, pénètre partout ; jour et nuit, avec ses gens de main,
Tristan l'Hermite et Olivier le Daim, il est aux aguets, aux écoutes du
royaume.
La légende et la
littérature, en France et en Angleterre, l'ont dépeint extravagant et sordide,
le front enfoncé dans un feutre surchargé de médailles, vieillard lugubre et
couard à l'abri des hautes murailles de Plessis-lez-Tours, harcelé de remords,
et confit en scrupules qui suscitaient le rire ou le scandale. N'a-t-on pas dit
qu'il voulait moins servir Dieu que s'en servir ; que chaque dalle de ses
châteaux était la pierre funéraire d'une victime ; et que les chênes de ses
forêts portaient moins de glands que de pendus ? La Fontaine, en l'apercevant,
dans l'église de Cléry, à genoux sur son tombeau, lui lancera cette raillerie :
“ Le bon apôtre de roi fait le saint homme ! ”
Louis XI, fut au
contraire, un homme vigoureux, un chasseur quotidien, si brave qu'à la bataille
de Montlhéry - ce combat “ de chiens enragés ” - il releva son heaume, au
milieu d'innombrables morts, pour indiquer sa présence. Cultivé et perspicace,
spirituel en ses boutades et réparties, capable, par “ son humeur brouillonne
”, de s'aliéner les gens à plaisir, et de les ramener par un cordial “ Mon
compère ”, on le vit ensemble fantaisiste et tenace, amateur de lévriers qu'il
costumait avec luxe, pendant qu'un long usage râpait ses habits, mais toujours
sage “ dans l'adversité ”, toujours “ maître de ses moments ”.
La France lui dut le
rétablissement de son unité, à l'encontre des grands féodaux de Bourgogne et de
Bretagne, de Berry et d'Anjou, de Bourbon et de Lorraine. Au déclin de sa vie,
dans ses instructions au Dauphin, il pourra se rendre ce témoignage : “ Nous
n'avons rien perdu de la couronne, mais icelle augmentée et accrue... Grâce à
Dieu, et par l'intercession de la benoîte et glorieuse Vierge Marie, sa mère,
nous avons si bien entretenu, défendu, et gouverné ce royaume, que nous l'avons
accru de toutes parts. ” Or, ce prince, l'un de nos grands rois, va faire de sa
fille cadette le jouet et la victime de ses terribles mains.
Nous voici, en avril
1464, à Nogent-le-Roi, petite ville agréablement située sur la bords de l'Eure,
entre Dreux et Chartres. Louis XI et la reine sont arrivés au château,
forteresse du X° siècle, qui domine les maisons d'alentour. Le Dauphin souhaité
y naîtra. Nul n'en doute, car le roi a réquisitionné les oraisons des saints et
des couvents, promis, en plusieurs sanctuaires, des statues d'argent, d'un
poids égal à celui du garçon attendu.
Pour lui et le royaume,
aucune intention plus grave : depuis vingt-cinq ans marié [1], et pour la
troisième fois, il lui reste une fille de ses quatre enfants [2]. En vers
colorés, Villon lui a prédit habilement “ une douzaine d'héritiers mâles, aussi
preux que Charlemagne ”. Foin de la poésie rétribuée ! Qu'au moins, le premier
apparaisse ! La reine est “ fort bonne d'âme ”, mais portée à la toilette et
aux bijoux, et, ainsi qu'il convenait à un tel mari, insignifiante et soumise.
Il épousa cette princesse savoyarde malgré Charles VII, et la rencontre
passagèrement. Jamais elle ne se déplace sans sa permission, et elle n'ose pas
la solliciter, même pour visiter un de ses enfants malades. Quels singuliers
parents autour du berceau !
Or, à l'aube du 23 avril [3],
l'espérance générale se change en déception. Encore une fille ! Par dépit et
colère, Louis XI refuse de la voir [4]. Tous, y compris les saints, lui ont
fait une injure personnelle. Mais la politique prévaut : cette indésirée lui
servira. Trois semaines plus tard, il la fiance [5] à son cousin, Louis
d'Orléans [6], qui a deux ans à peine. Le filleul du roi deviendra son gendre.
Trop d'honneurs !
Louis XI n'avait pas,
cependant, gardé bon souvenir du petit prince ; car celui-ci, durant la
cérémonie de son baptême [7], avait irrespectueusement mouillé la manche de son
parrain, qui portait, ce jour-là, par exception, non son vieux costume de
futaine grise, mais “ une robe de satin cramoisi, fourrée de martre ” !
Superstitieux, il demanda
aussitôt à la mère : Est-ce un mauvais présage ? Et il n'en douta plus, quand
un de ses éperons accrochant la frange du lit où elle reposait, il faillit
perdre l'équilibre.
Les jeunes fiancés
grandissent dans leurs familles, indifférents à leur avenir :
La feuille verte qui
frissonne
Songe-t-elle au vent de
l'automne ?
Mais tandis que Louis
d'Orléans, bientôt bel adolescent et enjoué, se prépare à être aussi brillant
qu'infatigable, “ le meilleur joueur de paume, le mieux menant un cheval ”, un
vrai sportif de notre époque, hardi à franchir un fossé de cinq mètres, et à
parcourir près de trois cents kilomètres en vingt-quatre heures, la petite
Jeanne se révèle difforme et laide.
Son père, qui l'a
entrevue, en traversant une salle du château d'Amboise, n'a pas daigné
s'arrêter. Elle lui fait honte. Il la bannit de la cour, la sépare, à cinq ans,
de sa mère qu'elle ne reverra plus, et l'envoie en Berry, vers la demeure,
lourde et humide, de Linières, où réside le ménage de Bourbon-Beaujeu [8], fort
digne, mais que la privation d'enfants rend mélancolique.
Cette autre Cendrillon,
orpheline de fait, dotée pauvrement et sevrée des joies enfantines, surtout de
la tendresse maternelle, se montre plus réfléchie que son âge. Elle dira
ensuite qu'à sept ans, durant ses longues prières dans la chapelle du château,
elle eut, à plusieurs reprises, des colloques avec la Sainte Vierge, et en
reçut un extraordinaire message : Avant ta mort, tu fonderas une religion [9]
en mon honneur.
Mme. de Linières[10] n'y
attache nulle importance. Imaginations de petite fille ! Et puis, que dirait le
roi ? Il n'admet pas, fût-ce le ciel, qu'on entrave ses projets. Jeanne, du
reste, n'en parlera plus. Quand sa piété, son culte de la Passion du Christ, et
son amour de Notre-Dame, parviennent à Louis XI, il redoute chez elle une
vocation monastique, et lui interdit de fréquenter assidûment la chapelle. Avec
cette fermeté polie que nous retrouverons lors de son procès, elle répond : «
Le roi est trop bon pour me le défendre. Le voudrait-il, je ne crois pas qu'il
le puisse, car Dieu est plus grand maître que lui. » Déjà elle se montre sa
fille lucide et opiniâtre.
Au cours de ses journées
monotones, elle apprend à lire la Bible, à enluminer des vélins, à tapisser, à
jouer du luth, elle se forme au beau maintien qui assurera une renommée
mondiale à la cour de France. Mais comment, en grandissant, ne se serait-elle pas
aperçue, affligée, de ses infirmités ? Quoique les Linières s'appliquent à les
dissimuler par des artifices de toilette, chacun les connaît bientôt et
colporte, à la ronde, qu'elle est “ vilaine et bossue ”.
En son château de Blois,
parmi le tourbillon des fêtes, la brillante Maison d'Orléans écartait de son
esprit le projet de mariage : douze ans l'avaient sûrement effacé de la mémoire
du roi. Pouvait-elle s'illusionner à ce point, et ignorer qu'avec lui, nul ne
s'appartenait ? Des gentilshommes, au retour de la chasse, trouvaient un ordre
royal d'épouser des jeunes filles inconnues, ou de renoncer à leur choix. Ces
mariages hâtifs, ou concertés en dehors des intéressés, n'étonnaient point.
Louis XI avait treize ans quand il prit femme de même âge. La coutume s'en
prolongera jusqu'à la fin du XVIII° siècle.
Ce n'est pas une
invention comique de Molière d'improviser sur la scène, ces unions “ les plus
fâcheuses du monde ”, mais un instantané d'épisodes habituels. Une mère amenait
au couvent, où les “ premières filles de France ” passaient leur jeunesse, un
mari que son enfant épouserait dans la huitaine : « Il viendra vous voir une
heure, pendant cinq jours, au parloir : cela vous permettra de le connaître. »
Mlle. d'Herbonville n'obtint que trois entrevues, et Mlle. de Bellegarde fut
engagée plus rapidement encore : au dessert d'un seul dîner, sa famille et
celle du vicomte d'Houdetot convinrent du contrat, puis déclarèrent : « Les
bans dimanche, le mariage lundi. » Au XVIII° siècle, un jeune Lévis Mirepoix,
ayant été averti, à brûle-pourpoint, que le duc son père avait fait choix, pour
lui, d'une épouse déplaisante, se permit de protester. Outré d'une attitude
invraisemblable, le père prononça sèchement : « Occupez-vous, Monsieur, de vos
affaires ! » Que dirait-il aujourd'hui !
Louis d'Orléans entrait
dans sa quatorzième année lorsque Antoine de Chabannes [11], comte de
Dammartin, grand maître de France [12], prévint sa mère qui était veuve [13],
que Louis XI jugeait l'heure du mariage sonnée, puisque sa fille avait environ
douze ans : « Jamais, s'écria la duchesse, jamais mon beau garçon n'épousera
une fille contrefaite. » Ses gens proposent de le cacher. Mais Chabannes, qui
savait quel chasseur visait ces proies palpitantes, répliqua : « Le roi vous
fera bien vouloir. » Irrité de la temporisation, Louis XI menace, en effet, de
renvoyer la duchesse en Allemagne, de décapiter ses serviteurs, et de noyer ses
conseillers, s'ils ne la persuadent promptement. L'un d'eux, pour servir
d'exemple, est cruellement questionné.
Louis XI décide alors de
mater, en personne, les récalcitrants. Il mande le jeune prince, qui passait de
la colère au désespoir ; et de cette voix haute et grasseyante dont il usait
dans les affaires sérieuses, il lui annonce qu'il sera jeté à la Loire, cousu
dans un sac. En revanche, par un marchandage de maquignon, il élève la dot de
sa fille à cent mille écus d'or. Puis, un ultimatum oblige la duchesse de
signer avec lui le contrat, à la fin d'août 1476 : le mariage sera béni le 8
septembre, dans la chapelle du château de Montrichard, diocèse de Blois [14].
Le jeune duc ne connaît
Jeanne que par la rumeur. Sitôt qu'il aperçoit son visage, sa claudication et
ses épaules inégales, il crie son chagrin à l'évêque d'Orléans [15] : «
Monseigneur, autant être mort ! » Ses éclats de voix parviennent à la salle
voisine, d'où se rue un gentilhomme, mi-craintif, mi-menaçant : « Taisez-vous !
Vous pourriez bien trop parler ! »
Mais la petite princesse
est ravie de sa belle robe à longue traîne, de ses joyaux, surtout du Prince
charmant qu'on lui destine. Elle regrette seulement l'étrange absence de son
père.
Avant la cérémonie,
l'évêque d'Orléans s'inquiète : « Monseigneur, avez-vous délibéré de passer
outre ? » Le duc répond : « Ce m'est force, il n'y a remède. » Plus tard, il
affirmera que ses lèvres ont à peine murmuré un simulacre de oui, quand son
cœur rebelle disait non vigoureusement.
Quel inénarrable repas de
noces ! Il ne touche à aucun des mets ; il affecte de ne pas regarder sa femme,
et pleure d'indignation concentrée. La pauvre enfant, humiliée, commence à
gravir discrètement le calvaire de son infortune. Les solennités officielles
achevées, les époux se séparent. Ils se retrouveront à de rares intervalles,
lui, cadenassé dans sa répugnance et acerbe, malgré les objurgations de sa mère
et de son impérieuse sœur, l'abbesse de Fontevrault[16] ; elle, gênée,
endolorie par les morsures d'un mépris de plus en plus glacial : « Il ne fait
compte de moi. »
Ne nous attardons pas aux
méfaits qui pullulent, à ce cynique envoi, par Louis XI, de son médecin et de
deux notaires, pour un examen que Louis et Jeanne, cette fois d'accord,
refusent avec indignation. Les relations du ménage resteront déplaisantes,
mais, par peur du roi, obligatoires jusqu'à sa mort. Ce qui paraît bizarre,
c'est que jamais la princesse n'ait soupçonné l'intrigue de son père, même
quand il la fit venir à Plessis-lez-Tours, non par élan tardif d'affection,
mais afin de vérifier les doléances de son gendre. Il eut un haut-le-corps plutôt
qu'un sourire paternel, et osa dire au maréchal de Gié [17] : « Je ne la
croyais point ainsi ! » Ce qui devait paraître plus anormal encore, c'était son
apparente insensibilité soit à la préférence outrageuse de Louis XI pour sa
fille aînée, Madame la Grande, soit à des insultes publiques, que son époux
ajoutait au cumul de ses dédains privés. Il souhaitait, avec arrogance, “
l'entrée de sa femme dans un monde meilleur ”, dût-il verser “ dix mille livres
de rente ” !
Or, malgré la vie
désordonnée du duc, qui le força de mettre en gage les perles et les rubis de
la Maison d'Orléans, Jeanne persistait à estimer sa bravoure et sa distinction,
à l'aimer sincèrement. “ Ses noces, dit la liturgie, furent sa croix. ” Encore
n'avait-elle pas appris, comme le maréchal de Gié, qu'il tramait déjà
secrètement, à la cour de Rome, sa répudiation.
Elle n'avait pourtant pas
abdiqué sa dignité princière et le sens familial. À la mort de Louis XI, en
vraie fille de France, elle prend le parti de son frère Charles VIII, âgé de
treize ans, et de la régente Anne de Beaujeu, sa sœur aînée, contre son mari,
passé à l'opposition. Car il restait semblable à lui-même. Jadis, il avait
suscité une émeute des étudiants parisiens. Aujourd'hui, il s'irrite de se
soumettre à une femme - pourtant, disait Louis XI, “ la moins folle du royaume
” - ; il se révolte et s'allie au duc de Bretagne [18]. Grave aventure pour la
France. Elle tourne court par le désastre des conjurés, que La Trémoille [19]
culbute à Châteaubriant, à Fougères, et à Saint-Aubin-du-Corbier [20].
Pendant cette rude
bataille, qui extermine six mille Bretons et Anglais, le duc s'était conduit en
preux, au premier rang. Son échec le fit emprisonner à Sablé, puis à Lusignan,
et enfermer, sans espoir, dans la grosse tour du château de Bourges [21].
Jeanne est ainsi délivrée du péril d'autres humiliations : son frère et sa sœur
le lui disent. Que d'apaisement, sans doute, dans son âme ! Mais, d'un
désintéressement magnifique, elle s'emploie, auprès de la régente, pour adoucir
la captivité de son mari. Même elle entre dans son cachot, où la compagnie
d'une redoutable cage de fer annonce un pire avenir. Se laissera-t-il toucher,
celui qu'elle appelle gentiment “ Mon pauvre Louis ” ? Plus maussade encore, il
se tourne vers le mur, s'exaspère, et lui signifie cruellement le déplaisir de
sa présence.
Elle a vingt-cinq ans,
toute la délicatesse et la force de comprendre, de sentir. Des larmes, depuis
longtemps accumulées, jaillissent silencieusement sous l'injure. Mais
constatant que le geôlier le réduit à l'eau, au pain et au lard, et craignant
qu'il ne glisse un poison sournois, elle se souvient de sa seigneurie sur la
ville d'Asti, et y commande des confitures, des oranges et du vin, qui, sans
être déjà spumante, avait bon renom. Bien plus, elle vend sa vaisselle
d'argent, ses bijoux, et en arrive ainsi à la détresse financière... Jamais
femme fut-elle plus dévouée à un mari aussi ingrat ? Deux ans, elle multiplie
ses requêtes à son jeune frère Charles VIII, qui l'exauce ; mais, renseigné sur
l'inconduite du duc d'Orléans, il ajoute : « Fasse le ciel que vous n'ayez
poursuivi votre malheur ! »
Ce roi, qui, le matin de
sa mort imprévue, avouera son désir de “ n'offenser délibérément Messire Dieu
”, reprochait souvent à son beau-frère sa débauche. “ Lisez, cela vous concerne
”, lui avait-il dit en lui tendant un livre de morale sur les péchés. Vaine
admonestation. Louis répliqua sans vergogne : « Si j'avais été marié autrement,
j'aurais été sage. La plus humble fille, avec qui j'aurais joie et enfants,
m'aurait mieux plu que votre sœur. »
Tristes épisodes, prélude
de péripéties plus douloureuses. Charles VIII avait perdu trois enfants, dont
deux garçons [22]. Faute de dauphin, le duc d'Orléans recevait la couronne. Il
n'y songeait point, à la veille d'une seconde détention, peut-être d'une
condamnation capitale. Or, le souverain, qui se hâtait pour présider le jeu de
paume, heurte du front une poutre, tombe à la renverse, et, après neuf heures
d'une agonie mystérieuse, expire [23], en murmurant : « Mon Dieu et la benoîte
Vierge Marie me soient en aide ! »
Le roi est mort, vive le
roi ! Que fera le brillant et frivole héritier ? Que de crainte chez ses
adversaires ! Quelle angoisse, à la cour et en France ! Chacun prévoit la
promotion de ses compagnons de plaisir aux grandes charges de l'État. Mais
subite métamorphose. Avant même la grâce du sacre, la majesté royale l'inspire.
Il confirme dans ses hautes fonctions son vainqueur, Louis de la Trémoille, et
tous les serviteurs de son cousin ; il leur demande de lui être loyaux et
dévoués, et déclare bellement : « Il ne convient pas à l'honneur du roi de France
de venger les querelles du duc d'Orléans. » Il étonne, il séduit, il conquiert.
Un seul être sera exclu de ses faveurs : sa femme. Loin de l'inviter aux
cérémonies de son sacre [24] et de son entrée à Paris[25], il exécute
promptement son ancien projet, contrecarré jadis par Anne de Beaujeu,
d'obtenir, en un procès canonique, la nullité officielle de son mariage.
Par des termes galants,
La Trémoille ose demander à la reine son acquiescement bénévole : « Le roi,
madame, se sentirait curieux de finir ses jours en aussi sainte compagnie que
la vôtre, s'il n'était désolé que vous ne puissiez avoir lignée. Le sang de
France commence à se perdre, et le royaume pourrait tomber en mains estranges.
» Jeanne, convaincue de la validité de son mariage, rejette ce qu'elle croit
être une proposition de forfaiture. Alors, par l'entremise des cardinaux de
Foix et Balue, Louis XII s'adresse au pape Alexandre VI [26]. Que n'a-t-on
clabaudé et conclu, surtout à cause du trop célèbre neveu, César Borgia, envoyé
en légat pontifical, et qu'une promesse d'un territoire ducal et d'un mariage
avantageux mêla fâcheusement à l'affaire [27] ! Le roi lui-même rira des folies
de sa fatuité, mais en recevra les éclaboussures.
Pendant le procès, qui se
déroula dans la cathédrale de Tours [28], on observa, chez Jeanne, avec le legs
paternel de l'énergie et de la ténacité, la frappe, aiguë et douloureuse, des
déceptions de son amour publiquement trahi. Ses premiers mots, courtois et
habiles, la révèlent insensible à l'appareil du prétoire : « Vous prie me
supporter si je dis, ou réponds, chose qui ne soit convenable... N'eusse jamais
pensé qu'eût pu venir un procès entre Monseigneur et moi, et vous demande cette
présente protestation être insérée. » Chez elle, aucun doute sur la sentence,
aucun oubli de son titre et de ses droits : « La reine se défend à grand regret
et déplaisance, non pour parvenir aux biens et honneurs du monde autre que les
siens. » Et elle prononce ces graves paroles, qui favorisaient la thèse du
mariage irréel : « Si je ne pensais pas que le mariage légitime existe entre le
roi et moi, je le prierais de me laisser vivre en perpétuelle chasteté, et
serais joyeuse, pour l'amour que j'ai au roi, et à la couronne de France, dont
je suis issue, qu'il eût une autre épouse pour lui rendre le vrai fruit de
loyal et honnête mariage, qui est d'avoir une lignée. »
Louis XII, lui, invoque
dès le début, le droit divin, dont tous reconnaissent au roi la délégation.
Chrétien, il acceptera de répondre, mais avec l'altière condescendance du
monarque. On aurait pu constater rapidement la nullité du mariage, tant l'époux
avait proclamé, en toute occasion, l'absence de son consentement et son refus
de toucher à la dot. C'eût été plus élégant, moins pénible. Craignit-on que les
défenseurs, pourtant imposés d'office par peur de représailles royales,
n'objectassent la longue durée des liens ? Toujours est-il qu'on divulgua
crûment la vie des époux, et l'impossibilité de l'une d'enfanter, quand l'autre
multipliait les bâtards. Ces laideurs, transmises et commentées hors du
tribunal, sur le seuil des maisons, et bruissant dans le royaume, rendirent les
débats si impopulaires qu'à l'heure du verdict, la foule appliqua
injurieusement les surnoms d'Hérode, de Caïphe, de Pilate, même de Judas, aux prélats
qui les avaient présidés. Un prédicateur tonitruant, Olivier Maillard, habitué
à changer la chaire en tribune politique, blâma le roi, et quand un sergent le
menaça d'un plongeon dans la Seine, il lui répliqua : « J'irai aussi bien en
paradis par eau que par terre. »
Les juges ne méritaient
pas, cependant, comme on l'a écrit, le reproche de vénalité. Devant les
négations et affirmations qui s'affrontaient, inébranlables, devant le prestige
de la douceur et de la vertu, nulle surprise que les juges aient éprouvé
embarras. Mais leur conscience n'hésita point à poser au roi des questions
insidieuses, qui l'obligèrent à répondre évasivement : « Je m'en rapporte à ce
qui est de droit. » Le Normand de la légende n'eût pas été plus évasif.
L'affaire traînait depuis
le mois d'août 1498, quand, le 20 novembre, à Amboise, où la cour de justice
avait transféré son siège, surgit brusquement de la tombe l'auteur du mariage.
Louis XI avait jadis écrit au comte de Dammartin une lettre astucieuse, à ce
point cyniquement détaillée qu'on aurait pu la croire de facture récente. Mais
son authenticité fut reconnue par les secrétaires du feu roi, dont l'évêque de
Luçon, et par le maréchal de Gié, glorieux soldat de Fornoue [29], incapable de
mentir. « Monsieur le Grand Maître, je me suis délibéré de faire le mariage de
ma petite fille Jeanne et du petit duc d'Orléans, pour ce qui me semble que les
enfants qu'ils auront ensemble ne leur coûteront guère à nourrir, vous
avertissant que j'espère faire ledit mariage, ou autrement, ceux qui iront au
contraire ne seront jamais assurés de la vie en mon royaume. »
Il n'y avait qu'à
conclure, après cette preuve irrécusable de contrainte et cette annonce
d'impuissance qui dessécherait la branche rivale d'Orléans. Mais, émus par les
déclarations de Jeanne, les juges réclament le serment du roi. Gravement, il
jure sur l'Évangile - or, de tradition, son serment faisait preuve - que la
princesse ne fut jamais sa femme. Alors le tribunal prononce la nullité du
mariage, et, par égard pour la mémoire de Louis XI, il bannit des attendus sa
lettre, aussi odieuse que décisive.
Il fallut allumer des
torches pour lire le long grimoire, à cause d'un violent orage, hors de saison
à la mi-décembre, qui éclata sur Amboise. Quand Madame Jeanne de France fut
informée par le cardinal de Luxembourg et l'évêque d'Albi, après une
plaisanterie claire-obscure du franciscain Gilbert sur “ la réserve de patience
qu'il avait dans sa manche, et dont elle pouvait avoir besoin ”, elle répondit
sans aucune marque d'amour-propre irascible, ou de déception larmoyante, avec
une dignité qui portait droite sa douleur : « Puisque vous m'annoncez que je ne
suis plus reine de France, loué soit Notre-Seigneur ! » Bossuet aurait pu lui
appliquer déjà sa magnifique antithèse sur une autre princesse de France,
Henriette, reine d'Angleterre : “ Elle ne cessait de rendre grâces à Dieu, non
de l'avoir faite reine, mais de l'avoir faite reine malheureuse. ”
« Soudain, dira Jeanne,
me tomba en mon cœur que je ferais le bien désiré, plus que je ne l'avais pu
pendant vingt et un ans avec le roi mon mari. » Les broussailles
disparaissaient, la route se dégageait. À l'heure que Dante appelle “ la
médiane de notre vie ”, elle s'inondait de lumière qui dissipait le brouillard
des inquiétudes, des injustices et des trahisons. La foule la plaignit, sans
admettre, néanmoins, le “ parjure ” d'un roi dont elle admirait les sages
réformes, et qui disait : « J'aime mieux voir les courtisans rire de mon
avarice, que le peuple pleurer de ma prodigalité. » Mais le Loyal serviteur a
écrit prudemment : “ Si ce fut bien ou mal fait, Dieu seul connaît. ”
Ne peut-on l'entrevoir
par l'accablante réalité du lendemain ? Si Jeanne avait plus longtemps vécu,
l'avenir lui eût donné une revanche humaine. Louis XII ne goûta point le
bonheur dans son second ménage [30] : orgueilleuse, rancunière, fidèle à la
mémoire de Charles VIII, qu'elle lui rappelait aigrement, Anne de Bretagne le
malmena, quoique devenu mari exemplaire. De leurs quatre enfants [31], les deux
garçons moururent tôt, et les deux filles restèrent presque aussi mal
constituées que Jeanne.
Quinquagénaire, à la mort
d'Anne, il se maria, une troisième fois, avec une princesse de seize ans, sœur
de Henri VIII d'Angleterre [32] ; mais il trépassa, l'année suivante, sans
héritier. Le motif de la continuité dynastique, présenté comme péremptoire
devant l'Officialité de Tours, se révélait caduc.
Nous venons de contempler
une tragédie historique, avec des scènes émouvantes, favorites des romanciers
ou des dramaturges. Quel rapport entre les aspects humains de cette majesté
royale et la sainteté requise pour la glorification des serviteurs de Dieu ? La
mort approche. Est-ce que cinq ou six années seulement permettront à
l'héroïcité des vertus de resplendir ?
Louis XII, par courtoisie
ou par compassion, avait octroyé en apanage à sa très chère et aimée cousine,
le duché de Berry [33]. Dès lors, va se poursuivre, plus étroite, l'union du
faste des cours avec une ferveur et des mortifications discrètes. Jeanne garde
l'alliance d'or de son mariage et continue de se vêtir en reine, ses dames
d'honneur, de lui faire la révérence. Elle roule carrosse armorié et donne des
fêtes ; elle administre sagement “ sa duché ”, réforme des monastères,
reconstruit des églises, fonde le collège Sainte-Marie pour développer l'étude
des sciences, et y entretient dix “ pauvres escholiers ” ; elle relève le
salaire des “ gens de labeur ” et se penche sur toute détresse, même sur la
misère morale des femmes perdues ; elle inaugure des hôpitaux et des
dispensaires, visite les malades, fussent-ils contagieux, et, malgré les
instances des médecins, s'attarde parmi les victimes de la peste dans Bourges
qu'une rafale de panique a changé en désert.
Mais sous le velours ou
le brocart de ses robes et le scintillement des joyaux, elle porte cilice et
elle interdit au jardinier d'entrer dans un “ petit sépulcre ”, érigé au fond
de son parc, afin qu'il ne puisse apercevoir ses instruments de pénitence et la
trace sanglante de leurs effets. Elle prescrit même à son confesseur, le
bienheureux Gabriel [34], de souvent l'humilier en l'appelant, après ses
réceptions de cour, “ contrefaite et bossue ”. Il fut plus récalcitrant
lorsqu'elle lui parla d'apparitions célestes et de fondations monastiques. Car
les hommes d'Église, à la première confidence de telles faveurs et aventures,
témoignent d'ordinaire réserve ou refus. Le père Gabriel repousse donc
l'institution d'une congrégation nouvelle : « Non : il en existe assez. » «
Mais, mon père, celle-ci sera différente. Ni saint Augustin, ni saint Benoît,
ni saint François et sainte Claire ne l'inspireront. J'ai dit souvent : il est
honteux que nous, princesses de la terre, nous ayons des filles d'honneur et
que la reine du ciel n'en ait point. Nous formerons la suite de la Sainte
Vierge. » Le religieux s'obstine. Alors, Jeanne tombe malade. « Vous en êtes
cause, lui dit-elle, et probablement de ma mort. »
Cette perspective
l'effraie. Serait-il un obstacle aux desseins de Dieu ? Quand elle a raconté
encore ses visions d'enfance et la prophétie lointaine de la Sainte Vierge qui
peut illuminer la fin étrange de sa vie, il se résout à l'aider. Où trouver des
moniales ? À Tours, uns douzaine de petites filles, de dix à treize ans,
s'inscrivent. Accoutumées à un certain confort, les pauvres petites ne se
virent pas sans étonnement mal couchées en des draps rugueux, réduites à manger
du “ pain noir ”, et fermement menées par une fondatrice qui savait administrer
une province, veiller aux détails, et, disait-on, “ se courroucer
merveilleusement ”. Il y eut des confidences et des pleurs. Tout s'adoucit, se
régularisa, sous la paternelle direction du père Gabriel : la barque, mariale
et franciscaine, avec onze passagères, leva l'ancre, une légère brise
d'espérance dans sa voile.
Restait à obtenir
l'approbation en cour de Rome. Par des chemins encombrés de troupes et de
cortèges, le père Gabriel s'en alla présenter lui-même le texte de la règle au
pape Alexandre VI, qui lui conseilla, hélas ! d'établir plutôt une section
spéciale dans un Ordre autorisé. Dilata ! Le projet sombrait encore. Pour
Jeanne, au cloître comme à la cour, jamais trêve de déplaisir et de souffrance.
Navré, le digne religieux redoublait d'oraisons, quand, un des jours suivants,
on le convoque pour apprendre que des experts ont trouvé un argument valable :
Madame Jeanne de France “ ne postule chose nouvelle en l'Église de Dieu ”,
puisque l'essentiel de sa règle reproduit les passages de l'Évangile qui
concernent la Sainte Vierge. Ô admirable dextérité des autorités compétentes !
C'étaient les
constitutions de l'Annonciade. Pourquoi ce titre ? Jeanne l'avait choisi parce
que le mystère de l'Annonciation, plein de fraîcheur et d'espérance, suscitait,
en notre pays, la dévotion du peuple. Pour cadre de la communauté naissante,
Jeanne acquiert un terrain dans un quartier de Bourges mal fréquenté, qui en
sera assaini, et elle surveille de près les travaux, “ afin, disait cette femme
d'expérience, de n'être pas dupée par gens qui veulent gagner le plus qu'ils
peuvent, quand ils croient à bonne bourse ”.
Chacune des jeunes
religieuses - touchant symbole - pose sa pierre dans les fondations, que Jeanne
cimente par ses souffrances. Puis, le couvent achevé, elle le donne
solennellement à l'Annonciade. Quoique les murs ruissellent, et que les
vêtements, dit la chronique, soient “ trempés comme au sortir d'un tonneau ”,
toutes se vouent à la clôture, au son des cloches, en présence de la cité
accourue, le jour de la Pentecôte 1504. Jeanne s'astreignit elle-même à ne plus
sortir de son palais sans l'autorisation du père Gabriel, et à porter, dans
l'intérieur du monastère, le froc aux trois couleurs blanche, bleue et rouge,
mystiquement choisies.
Or, moins d'un an après
sa fondation, comme si la sainte avait secrètement reçu un ordre céleste de
départ, elle prit, un soir, tranquillement congé de ses filles, ordonna de
murer la porte par laquelle elle pénétrait dans le couvent, et, à la fin de
janvier, s'alita. Les médecins ne surent ni diagnostiquer, ni guérir. Aussitôt
le père Gabriel lui demanda d'écrire ses dernières volontés. Avec la netteté de
ses durs souvenirs, elle lui laissa divers conseils, dont celui-ci : « Ne vous
mêlez jamais de mariages, tant bonne soit la personne, car souvent les choses
se tournent autrement qu'on ne s'attendait. »
Se souvint-elle, en
entendant le pas feutré de la mort, d'avoir appris qu'à pareil moment sa mère
s'était plainte du bavardage des courtisans autour de son lit ? Elle exigea la
solitude, fit fermer les rideaux, éteindre toute lumière. Grâce à cette
obscurité, la garde aperçut, dit-elle, une grande lueur, “ se ranger toute sur
le corps de Madame, et, petit à petit, se diminuer, puis s'évanouir ”. [35]
Dès que le bourdon de la
cathédrale eut répandu son glas, la ville de Bourges interrompit les
réjouissances du carnaval, et Louis XII, qui relevait de grave maladie, s'émut
à la pensée que les époux d'avant-hier auraient pu comparaître ensemble devant
le Seigneur. Rendons-lui justice : il prescrivit, de sa main, des obsèques
grandioses, auxquelles assistèrent deux cardinaux, des évêques, la noblesse du
pays, des centaines de pauvres, et une foule innombrable. Quand on embauma le
corps pour l'exposer durant seize jours, on trouva “ sur la chair ”, un
crucifix, aux clous vifs, lancinant sans trêve, une “ haire et une chaîne
ceinte tout à l'entour, bien fort serrée ”. Cette mortification cachée
symbolisait le courage de Jeanne à faire front contre l'adversité, à
s'assujettir aux devoirs aristocratiques et aux fonctions sociales sans que
jamais effleurât au dehors le piquant des épines. Sa vertu n'avait été en
spectacle qu'à Dieu.
Cardinal Georges GRENTE [36], archevêque-évêque du Mans, de l'Académie française.
Mon Père, vous savez le
désir que j'ai toujours eu dès mon jeune âge de plaire à la bénie Vierge Marie.
Et un jour entre les autres que j'étais en grand désir de savoir comment je
pourrais lui plaire parfaitement, la priant de tout mon cœur, en entendant la
messe, qu'il lui plût de me l'enseigner et de me donner à connaître de quelle
vie je devais vivre et aussi les religieuses de la Religion pour, en toutes
choses, accomplir et faire son bon plaisir et celui de son Fils Jésus. Alors,
je me sentis toute hors de moi-même, comme demi-ravie et m'étais avis que
j'étais avec la digne Mère de mon Dieu et que je lui demandais de tout mon cœur
l'accomplissement de mon désir. Et elle me répondait : « Fais écrire tout ce
qui est écrit en l'Evangile que j'ai fait en ce monde et fais-en une Règle et
trouve moyen de la faire approuver du Siège apostolique. Et sache que pour toi
et pour tous ceux et celles qui voudront la garder, c'est être en la grâce de
Jésus mon Fils et en la mienne et que c'est la voie sûre d'accomplir les
plaisirs de mon Fils et les miens. »
[1] Louis XI, né en 1423,
avait épousé en premières noces, Marguerite d’Ecosse (née en 1424), fille du
roi Jacques I° d’Ecosse et de Jeanne Beaufort. Ce premier mariage, célébré par
procuration à Perth (Ecosse), le 19 juillet 1428, fut ratifié à Chinon, le 30
octobre 1428, et le Dauphin épousa en personne Marguerite d’Ecosse, à la
cathédrale de Tours, le 24 juin 1436. Il était encore Dauphin lorsque mourut
Marguerite d’Ecosse, le 16 août 1445, dans le cloître de la cathédrale
Saint-Etienne de Châlons-sur-Marne ; elle fut enterrée dans la chapelle du
Saint-Sépulcre de l’église abbatiale Saint-Jean, à Vienne. Le 1° février 1451,
encore Dauphin, il épouse par procuration, au couvent des Cordeliers de Genève,
et en personne, le 9 mars 1451, dans la chapelle du château de Chambéry,
Charlotte de Savoie (née en 1445), fille du duc Louis I° de Savoie. Charlotte
de Savoie mourut à Amboise le 1° décembre 1483 et fut inhumée dans l’église
Notre-Dame de Cléry.
[2] Louis XI n’eut pas
d’enfant de son premier mariage. De son second mariage, il eut : Louis (né en
1458 et mort en 1460), Joachim (né et mort en 1459), Louise (née et morte en
1460), Anne (née en 1461, elle épousera, en 1474, le futur duc Pierre II de Bourbon,
sire de Beaujeu, sera régente du Royaume pendant la minorité de Charles VIII et
mourra en 1522), Jeanne, François (né et mort en 1466), Charles VIII (né le 30
juin 1470, roi de France le 30 août 1483, mort le 7 avril 1498), François (duc
de Berry, né en 1472 et mort en 1473). Il eut quatre filles naturelles :
Guyette (morte vers 1502), Jeanne (morte en 1519), Marie (morte en 1470) et
Isabeau.
[3] Jeanne de France
naquit le 23 avril 1464, au château Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir) que Charles
VII avait donné à Pierre de Brézé avec qui Louis XI entretenait des relations
d’amitié.
[4] N’en déplaise à
l’illustre cardinal Grente, ce détail est faux. Contrairement à une opinion
généralement admise, Louis XI resta auprès de sa femme près de trois semaines ;
Jean de Troyes, contemporain de l’évènement, écrit : « Le roi vint et arriva en
sa ville de Paris, qui venait de Nogent-le-Roi, où la reine s’était délivrée
d’une belle fille. »
[5] L’acte des
fiançailles fut passé au château de Blois le 19 mai 1464.
[6] Fils du duc Charles
d’Orléans (1394-1465, petit-fils du roi Charles V et fils du duc Louis
d’Orléans et de Valentine de Milan) et de Marie de Clèves (1426-1486, fille du
duc Adolphe IV de Clèves), Louis est né au château de Blois le 27 juin 1462.
[7] Louis a été baptisé
le 28 juin 1462, en la chapelle du château de Blois, tenu par Louis XI et
Marguerite d’Anjou, femme du roi Henri VI d’Angleterre.
[8] Il s’agit d’Anne,
fille de Louis XI (née au château de Genappe, en avril 1461) et de Pierre, fils
du duc de Bourbon et d’Auvergne (né le 1° décembre 1438) qui est sire de
Beaujeu, comte de Clermont-en-Beauvaisis (1476), baron de Beaujolais (1476) et
prince souverain des Dombes (1482), du vivant de son frère (Jean II, duc de
Bourbon et d’Auvergne, mort en 1488) ; à la mort de Jean II, son frère, Charles
II, archevêque de Lyon (1444) et cardinal (1476) lui cède ses droits.
[9] A cette époque, ce
mot désigne un couvent, un monastère ou un ordre religieux. Cette acception
reste usitée et jusqu’à la fin du XVII° comme en témoigne la première édition
du Dictionnaire de l’Académie française (1694) et Bossuet qui écrivait à une
religieuse : Les austérité de la religion vous doivent suffire, avec le travail
de votre obédience (3 novembre 1693).
[10] Il ne semble pas
qu’Anne de Beaujeu ait jamais été appelée Madame de Linières ; toujours est-il
qu’elle signait Anne ou Anne de France. Elle avait reçu de son père la vicomté
de Thouars et le comté de Gien, avec tous les biens que Louis XI avait
recueillis de la succession de Charles d’Anjou, dernier roi de Jérusalem et de
Sicile.
[11] Né en 1411, Antoine
de Chabannes fut d’abord page de Lahire et se signala, contre les Anglais, au
siège d’Orléans de 1428 ; attaché à la fortune de Jeanne d’Arc, il sauva Lagny
et Compiègne, puis, à la tête d’uje bande d’Ecorcheurs, il ravagea la Lorraine,
la Champagne, la Bourgogne, poussant ses dévastations jusqu’à Bâle. Après avoir
excité le Dauphin à seconder la Praguerie, il le dénonça à Charles VII.
Président de la commission qui jugea Jacques Cœur, il reçut une partie de ses
dépouilles. Privé de sa charge de grand maître de France et emprisonné au début
du règne de Louis XI, il recouvra la faveur du Roi (1468), devint son confident
et combattit pour lui. Sous Charles VIII, il sera gouverneur de Paris et de
l’Ile-de-France. Il mourra en 1488.
[12] Le Grand Maître de
France a la superintendance sur tous les domestiques et sur tous les services
de la Maison du roi ; il contrôle le personnel, surveille les dépenses, dirige
la police de la cour commandée par le Prévôt de l’Hôtel qui lui est subordonné
; il surveille les bâtiments, introduit les ambassadeurs, il conduit le deuil
du roi et romp son bâton sur le cercueil du roi mort, en disant : « Messieurs,
le roi est mort, vous n’avez plus de charges » ; puis, reprenant un nouveau
bâton : « Messieurs, le roi vit et vous rend vos charges. »
[13] Le duc Charles
d’Orléans était mort au château d’Amboise le 4 janvier 1465 et avait été inhumé
dans l’église des Célestins de Paris.
[14] Le mariage par
procuration avait été fait à Jargeau (Loiret), le 28 octobre 1473, le contrat
de mariage avait signé par Louis XI, à Plessis-lez-Tours, le 15 août 1476. La
duchesse d’Orléans n’assista pas au mariage de son fils et préféra, le même
jour, assister à celui de sa fille aînée, Marie (née au château de Blois le 19
décembre 1457) qui épousait Jean V de Foix, vicomte de Narbonne et futur comte
d’Etampes (1478) qui prétendra sans succès à la couronne de Navarre et au comté
de Foix. Louis XI lui-même n’assista pas à ce mariage ; il était parti en
pèlerinage à Notre-Dame de Béhuard, en Anjou, pour remercier la Vierge de la
défaite de Charles le Téméraire contre les Suisses à Morat (22 juin 1476).
[15] François de Brilhac,
prieur de Saint-Jean-en-Grève et abbé de Pontlevoy, fut évêque d’Orléans de
1473 à 1503, sera archevêque d’Aix-en-Provence de 1503 en 1506. Il mourra à
Orléans le 17 janvier 1506.
[16] Anne, née en 1464,
prit l’habit religieux et succéda à sa cousine, Marie de Bretagne, abbesse de
Fontevrault, en1478) ; elle devint abbesse de Sainte-Croix de Poitiers (1485),
mourut à Sainte-Croix de Poitiers le 9 septembre 1491 et fut inhumé dans le
chœur de l’abbaye.
[17] Pierre, vicomte de
Rohan, maréchal de Gié, nommé, en 1475, maréchal de France par Louis XI dont il
était familier ; il avait repris, en 1479, les places de Flandre tombées au
pouvoir de Maximilien d’Autriche. Il mourra en 1513.
[18] François II, dernier
duc de Bretagne (1459-1488).
[19] Louis, sire de la
Trémoille, vicomte de Thouars et prince de Talmont (1460-1525).
[20] (Ile-et-Vilaine,
arrondissement de Fougères) 28 juillet 1488.
[21] Le duc d’Orléans est
enfermé au château de Sablé, puis à Lusignan (sous la garde de Philippe Guérin)
; en 1489, il est transféré à Mehun-sur-Yèvres puis, en juillet 1489, dans la
Grosse Tour de Bourges (où Philippe Guérin fut remplacé par Mac Nellem. Il est
libéré en mai 1491.
[22] Charles VIII avait
épousé Anne de Bretagne (château de Langeais, le 6 décembre 1491) dont il avait
eu : Charles-Orland (né en 1492 et mort en 1495), François (mort-né en 1493),
une fille (mort-née en 1495), Charles (né et mort en 1496), François (né et
mort en 1497), Anne (née et morte en 1498). Le cardinal Grente se trompe, il
s’agit de 6 enfants dont 4 garçons.
[23] Le 7 avril 1498.
[24] En la cathédrale de
Reims, le 27 mai 1498, par le cardinal Guillaume Briçonnet, archevêque de
Reims.
[25] 2 juillet 1498.
[26] Alexandre VI, le 29
juillet 1498, signait la bulle de constitution d’un tribunal chargé de
connaître le litige du roi contre son épouse et nomma deux commissaires
apostoliques : Louis d’Amboise, évêque d’Albi, et Fernand d’Almeida, nonce
apostolique en France et évêque titulaire de Ceuta.
[27] Il est vrai que, le
13 août 1498, César Borgia reçut par lettres patentes les comtés de Diois et de
Valentinois avec la châtellerie d’Issoudun.
[28] Le tribunal se
réunit à Tours le 10 août 1498, dans la maison du doyen du chapitre de la
cathédrale. Le tribunal était présidé par le nonce Almeida qui, à partir du 26
septembre, sera remplacé par le cardinal de Luxembourg, évêque du Mans. Jeanne
de France choisit pour défenseurs Jean de Blois (chanoine de Bourges), Jean
Chevalier (official de Bourges) et la canoniste Jean Vesse. Le procureur du
Roi, Antoine de Lestang, donne les quatre motifs qu’invoque le Roi : parenté au
quatrième degré, affinité spirituelle (puisqu’il est le filleul du père de
Jeanne), défaut de consentement (obtenu par violence), inhabilité corporelle de
Jeanne. Les deux premiers motifs ne sont pas retenus parce que les dispenses ont
été accordées régulièrement. La peste menaçant Tours, le tribunal se transporta
à Amboise.
[29] Le 6 juillet 1495,
bataille où Charles VIII, rentrant d’Italie s’ouvre le chemin de sa retraite
vers la France, contre l’Autriche, Venise, de Milan, l’Aragon et le
Saint-Siège. La furia francese.
[30] Louis avait épousé
Anne de Bretagne, veuve du roi Charles VIII, en la chapelle du château de
Nantes, le 8 janvier 1499.
[31] D’Anne de Bretagne,
Louis XII aura quatre enfants : Claude de France (née en 1499 et morte en 1524)
qui sera la femme du roi François I°, un enfant mort-né (1503), Renée de France
(née en 1510 et morte en 1575) qui épousera Hercule II d’Este, duc de Ferrare,
de Modène et de Reggio, et un enfant mort-né (1512).
[32] Après la mort d’Anne
de Bretagne (9 janvier 1514), Louis XII épouse à Abbeville (9 octobre 1514)
Marie d’Angleterre (née à Richmond, 18 mars 1496), fille du roi Henri VII
d’Angleterre et d’Elisabeth York. Veuve (1° janvier 1515), elle se remarie
(secrètement à Paris, 3 mars 1515, officiellement à Greenwich, 13 mai 1515)
avec Charles Brandon, premier duc de Suffolk (1484-1545) et meurt à Westhorpe
(24 juin 1533).
[33] 26 décembre 1498.
[34] Gabriel-Maria
Nicolas, religieux franciscain de l’Observance, né près de Riom vers 1461. Il
est entré en relation avec Jeanne de France quand il était gardien du couvent
d’Amboise (1498-1502). Il l’accompagna à Bourges (1499) et fit partie de son conseil
privé. Mort aux Annonciades de Rodez (27 août 1532).
[35] Jeanne de France
mourut le 4 février 1505, à dix heures du soir au palais archiépiscopal de
Bourges. Le 20 février, on transporta son corps à la Sainte-Chapelle de Bourges
et, le 22 février, après la messe des funérailles, il fut porté dans l’église
du monastère de l’Annonciade des Bourges où il fut inhumé. Le deuil était
conduit par le connétable de Bourbon, le drap mortuaire était porté par le
baron de Linières, le baron de Châteauneuf, le baron de Châteauroux et ces
Messieurs de la ville de Bourges ; venaient ensuite le cardinal de Bourbon, les
archevêques de Bourges et de Lyon, l’évêque d’Albi et le clergé des seize
paroisses de la ville. Le 22 mai 1562, les calvinistes, commandés par le capitaine
de Lorges, comte de Motgommery, entrèrent dans Bourges ; le couvent des
Annonciades fut protégé par deux gentilshommes protestants dont les sœurs y
étaient religieuses ; Montgommery parti, les soldats du capitaine Miregrand et
du capitaine Blanchet profanèrent la tombe : ils enlevèrent le corps intact
d’où coula du sang quand la femme Fayette lui enfonça un couteau dans le bras
et qu’un soldat lui perça le flanc d’un coup d’épée ; ils brûlèrent le corps,
sur un bûcher de livres saints et d’insignes reliques dont le corps de saint
Guillaume, et jetèrent les cendres au vent. Béatifiée par Benoît XIV (18 juin
1742), elle fut canonisée par Pie XII (28 mai 1950).
[36] Né à Percy, dans la
Manche, le 5 mai 1872, d’un père négociant, Georges Grente fit ses études
secondaires au collège de Saint-Lô qui était tenu par les pères de l’Oratoire,
puis, à Paris, commença des études de droit qu’il interrompit pour entrer au
séminaire de Coutances. Ordonné prêtre en 1895, tout en poursuivant des études
littéraires à l’Université catholique de Paris, il enseigne successivement au
petit séminaire de Mortain, au collège de Saint-Lô et à Saint-Paul de Cherbourg
dont il est nommé supérieur en 1916. Docteur ès-lettres de la Sorbonne, depuis
1903, on songe à le nommer vice-recteur de l’Université catholique de Paris,
puis à lui donner la direction de l’Université catholique de Lille, mais la
première Guerre mondiale fait échouer ce projet.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/02/04.php
Tombeau de Sainte Jeanne, Monastère de l’Annonciade, Bourges
Sainte Jeanne de France,
Fondatrice de
l'Annonciade (1464-1505)
Le règne de Louis XI ne
se comprend tout à fait qu'aux lumières du bûcher de Jeanne d'Arc. C'est
l'oeuvre spirituelle de Jeanne d'Arc qui a permis l'oeuvre temporelle de Louis
XI. Si ce roi calculateur, rusé, quelque peu superstitieux, ne fut point un
saint, sa fille Jeanne le sanctifia. Douloureuse, humiliée, offerte, canonisée
par Pie XII, elle est la sainte de la Maison de Valois, la quatrième des
dynasties de France.
Une fille de roi dont
l'enfance fut particulièrement humiliée
Trente-trois ans après
Jeanne d'Arc, une autre Jeanne, de France et de Valois, vient de naître. Qui la
connaît ? Elle n'est pas au catalogue des grandes dames de l'histoire dont les
médias nous offrent le programme des vies et des exploits, formant ainsi et à
l'année longue, des modèles d'égéries passionnées plus que de femmes fortes.
Elle n'est pas même non plus au catalogue habituel des saintes françaises. Bien
qu'elle soit fille, soeur et femme de roi, aucune enfant ne sera plus asservie,
aucune épouse plus méprisée que Jeanne, pas une féminité plus dédaignée, pas
une reine ne sera plus humiliée. Elle est pourtant de celles dont le coeur
souverain a porté non seulement les siens mais la vocation de son pays.
Ce qui lui est refusé en
premier, c'est sa naissance. Louis XI, son père, qui a déjà une fille Anne,
pour aînée, attend un héritier mâle. Il le veut. Et promet à cet effet à
Notre-Dame de Cléry, une statue en argent du poids du nouveau né. Aussi,
lorsque la reine, Charlotte de Savoie, met au monde une fille, Jeanne, le roi
révolté n'accorde pas une attention à l'enfant. Dépité par cette cadette, il
lui préfèrera toujours la compagnie de ses grands oiseaux et de ses lévriers.
Privée de la tendresse naturelle de son père, Jeanne a cependant une mère
aimante et attentionnée. L'éducation chrétienne qu'elle reçoit de la pieuse
reine Charlotte est d'autant plus décisive pour l'enfant que, dès ses première
années, Jeanne révèle une véritable profondeur spirituelle.
Louis XI veut la
détourner de sa vocation religieuse
Elle n'a pas cinq ans
lorsque Louis XI s'en aperçoit et la sépare de sa mère pour briser dans l'oeuf
toute vocation religieuse naissante. Le roi n'a rien contre la vie consacrée,
mais à ses yeux une fille de France ne s'appartient pas ; son devoir est de
servir de la seule façon possible pour une femme : un mariage intelligent qui
garantisse le "pré-carré" du royaume. L'enfant est alors confiée à de
lointains parents, François de Beaujeu et Anne de Culan, seigneurs de
Lignières, dans un canton reculé du Cher. Elle y restera jusqu'à son mariage.
La privation d'un amour filial naturel est le premier abandon demandé à
l'enfant.
A l'âge de se révolter
déjà ou de se replier, Jeanne accepte et continue à chérir son père qui
l'ignore. Anne de Culan a reçu ordre de détourner la fillette d'une dévotion
"exagérée" mais la piété et l'amour de la petite Jeanne sont tels que
la maîtresse des lieux désarmée, conçoit peu à peu un véritable amour de mère
pour sa protégée et la laisse libre dans son élan spirituel.
Un mariage d'État, forcé
et malheureux avec le duc Louis d'Orléans
Et c'est dans la chapelle
de Lignières que, dans sa sixième année, Jeanne va recevoir de la Vierge
elle-même, la promesse de lui être un jour consacrée. C'est aussi lors des
première années passées chez Anne de Culan que l'on découvre le mal qui déforme
de plus en plus le corps de la princesse : une déviation de la colonne
vertébrale, passée d'abord inaperçue. Aujourd'hui, prise à temps, la malformation
est remédiable. A l'époque de Jeanne, elle rend difforme pour la vie. Madame de
Culan a beau réaliser des prouesses de couture pour voiler le petit corps
contrefait et le rendre plus avenant, la jeune fille doit renoncer aussi au
simple fait d'avoir une silhouette féminine.
Elle est cependant encore
enfant lorsque son père décide de la marier au jeune duc Louis d'Orléans, fils
de Charles d'Orléans, chef de l'une des plus puissantes dynasties du royaume.
Le roi de France sait-il exactement l'état physique de sa fille à ce moment-là
? Il l'a très peu vue, et l'on peut penser qu'il n'en a pas mesuré la gravité.
Car l'acharnement du roi à organiser ce mariage contre les voeux de tous, va
jusqu'aux menaces envers la mère de Louis qui tente de s'interposer et envers
le jeune homme qui, à la veille de la cérémonie, affirme encore à ceux qui
l'entourent : "J'aimerais mieux épouser une simple damoiselle de
Beauce".
En octobre 1473, le
mariage civil est donc enregistré officiellement. Jeanne a neuf ans, Louis d'Orléans
en a douze. Quant au mariage religieux, il est célébré le 8 septembre 1476 -
après autorisation de l'Eglise de Rome - dans la plus stricte intimité. Ni
Louis XI, ni la mère du jeune duc, qui marie sa fille le même jour, n'assistent
à la cérémonie que l'on expédie au plus vite.
Dans ce couple, s'il y a
eu un "oui" entier, responsable, c'est le sien
Pour Jeanne cet acte
représente le contraire de ses aspirations et le renoncement spirituel le plus
intime : celui de sa vocation. Or, dans ce couple forcé, s'il y a eu un
"oui" entier, responsable, c'est le sien. Car Jeanne est docile au
Seigneur, et pour Lui, elle respecte une volonté paternelle qu'elle n'a jamais
cessé d'estimer et d'aimer : en digne fille de France, elle obéit à son devoir
d'état. L'on a dit plus tard que ce mariage forcé n'en était pas un. Il reste
que pour Jeanne de Valois, il a été l'acte d'une volonté qui consent, et d'une
obéissance aimante.
On imagine sans peine ce
qu'a pu être le calvaire d'une vie conjugale en de telles circonstances. Louis
est jeune, beau, léger et encore bien loin de posséder la maturité affective
nécessaire pour ne pas éprouver d'aversion envers celle dont on lui impose
l'amour. Non seulement il n'acceptera jamais de partager la couche conjugale,
mais ostensiblement, il marque son dédain et sa répulsion physique pour la
laideur de son épouse.
Une laideur de corps
essentiellement car de visage il semble que Jeanne ait eu un certain charme :
"Un visage ovale, le nez net et développé, la bouche assez grande garnie de
lèvres épaisses et un peu proéminentes, enfin un ensemble de traits qui, en
dépit d'une assez forte irrégularité, rappelaient beaucoup la figure de Louis
XI et respiraient un certain air d'intelligence et de force". Autour de
Jeanne, l'on s'apitoie, on lui conseille de faire le premier pas ; la réponse
n'est ni révoltée, ni aigrie mais humble "Je n'oserai parler à lui car,
vous et chacun, voit bien qu'il ne fait compte de moi".
Trompée, répudiée, sa
fidélité et son dévouement demeurent intacts envers son époux
Louis l'ignore et la
trompe. Elle n'en sera pas moins l'infirmière constante et fidèle au chevet du
duc, lors de longues semaines de maladie. Elle ira même jusqu'à implorer grâce
à genoux pour lui, auprès du roi Charles VIII, son frère. En effet, à la mort
de Louis XI, le fils qu'il a eu enfin, devient roi sous le nom de Charles VIII.
Or, Louis d'Orléans, qui a appuyé la révolte des Bretons contre la couronne de
France, est arrêté et emprisonné. Ce ne sera qu'après plusieurs démarches
humiliantes auprès de son frère, que Jeanne obtiendra du roi la libération de
son mari.
Celui-ci ne lui en garde
pas une reconnaissance particulière. Cependant un tel dévouement
l'impressionne. Quelques années plus tard, il avouera au cardinal d'Amboise,
alors son conseiller : "Ce qui me met au désespoir c'est que je n'ai point
de raison ; je me hais moi-même de haïr une personne qui m'a toujours
constamment aimé et qui a fait pour moi des choses qui auraient touché tout
autre coeur que le mien..." Jeanne a donné tout l'amour dont elle est
capable à un homme qui n'a pas su l'aimer parce qu'elle est difforme. Elle
l'accepte, mais non pas à la manière d'un Cyrano qui -quelle que soit l'admiration
que provoque le personnage- agit pour son "panache" propre et
finalement pour lui-même. Elle non ; elle accepte son état, pour l'amour du
Seigneur et de cet homme auquel le sacrement l'a unie.
L'humiliation des
humiliations
Après la mort de Charles
VIII, lorsque Louis d'Orléans devient lui-même Louis XII en montant sur le
trône, une dernière étape, un ultime abandon est demandé à celle qui est
maintenant reine de France. Car devenu roi, Louis d'Orléans décide aussitôt de
faire annuler son mariage. Après plusieurs mois d'attente, la réponse de Rome
arrive enfin, favorable à Louis. Déchue de ses droits d'épouse et de reine, la
fille de Louis XI se voit alors préférer Anne de Bretagne que Louis XII épouse
dans les jours qui suivent la sentence romaine. Jeanne est envoyée en Berry
dont on lui donne le titre et la charge de duchesse.
La décision de nullité
l'a atteinte de plein fouet tant elle lui est inattendue. Pendant vingt-six
années Jeanne s'est crue liée par le mariage et s'est spirituellement donnée
tout entière à une vocation d'épouse ; mais dans la vie de cette femme au coeur
de souveraine, la foi est plus forte que les évènements les plus contraires.
Cette dernière humiliation marque en même temps sa libération pour
l'accomplissement de la promesse faite jadis à l'enfant. Dieu est fidèle.
Elle fonde la
congrégation mariale de l'Annonciade
Si elle a accepté pendant
trente ans un mariage qui ne sera même pas consommé, un devoir d'état qui ne
lui sera même pas reconnu, à Bourges, elle va réaliser son aspiration à la vie
consacrée. Deux années seulement s'écoulent entre l'arrivée de la duchesse en
Berry et sa fondation de la congrégation de l'Annonciade. Une congrégation dont
le caractère spécifique est de servir le Christ par l'imitation des vertus de
Marie, selon le voeu de la Vierge elle-même : "Fais mettre en une règle ce
que tu trouverais écrit de moi dans l'Evangile".
Et Jeanne dégagera ainsi
de l'Ecriture les dix vertus principales de la mère du Christ, "prudence,
pureté, humilité, vérité, louange, obéissance, pauvreté, patience, piété et
lance de compassion" qui deviennent les colonnes du règlement spirituel de
l'Ordre. "Que ceux qui les voient, dit de ses filles cette mère
spirituelle de trente-neuf ans, voient Marie vivant encore dans ce monde".
Quelques dix-huit mois
après avoir prononcé ses voeux, elle tombe malade d'épuisement et s'éteindra
doucement le 4 février 1505, au château de Bourges, à l'âge de quarante et un
ans, après avoir dit adieu à ses soeurs et fait murer la porte qui la reliait
sur terre au couvent. Cinquante-six ans plus tard, lorsque les huguenots
violent sa tombe pour brûler son corps, l'on s'aperçoit qu'il n'a subi aucune
décomposition. Il n'en est pas moins réduit en cendres et jeté à tout vent
comme une autre semence, après celle de la bergère de Domrémy, jetée à la Seine
quelques années plus tôt.
Jeanne de France a eu la
vocation de Marie au pied de la Croix
Le monde a refusé Jeanne
depuis sa naissance et jusqu'après sa mort, mais nulle force au monde n'est
assez puissante pour juguler la fécondité des enfants de Dieu, car alors, dit
saint Paul, "ce n'est plus moi qui vis, mais Lui, en moi...", et qui
pourra Lui résister ? La fécondité de Jeanne, c'est d'abord la conversion de
Louis XII. Venu se recueillir sur son tombeau quelques jours après la mort de
celle-ci, il y verse les larmes d'un vrai repentir et y puise la force morale
qui le fera surnommer bientôt le "père du peuple".
Quant à l'Annonciade,
elle aura jusqu'à cinquante fondations nouvelles que la Révolution exterminera
en quasi-totalité. Aujourd'hui pourtant, plusieurs couvents ont retrouvé vie en
Belgique et en France. Mais quels qu'aient été les ravages historiques subis
par l'Ordre, la congrégation de l'Annonciade n'en a pas moins préparé - dans
une époque particulièrement troublée par le protestantisme et ses refus -
l'oeuvre et le rayonnement de la spiritualité d'un Grignion de Montfort qui
donnera aux chrétiens, deux siècles plus tard, le secret de la vraie dévotion
de Marie...
Épouse de tout ce qui l'a
enchaînée, Jeanne de France a eu la vocation de Marie au pied de la Croix : la
vocation de celle qui a donné tout ce qu'on lui a pris, et on lui a tout pris.
Canonisée par Pie XII le 8 mai 1950, elle est, après Clotilde, Radegonde et
Batilde, la quatrième sainte reine de France.
SOURCE : http://www.mariedenazareth.com/3345.0.html?&L=0
Teil eines Bleiglasfensters (Langhaus) in der katholischen
Pfarrkirche St-Médard in Paris, Darstellung:
hl. Jeanne de Valois
L’étonnante histoire de
Jeanne de France, « la Cendrillon des Valois »
Mathilde
de Robien | 20 février 2019
Comment la fille, la sœur
et l’épouse de trois rois de France a-t-elle pu se faire traiter comme « la
Cendrillon des Valois », selon l’expression de l’historien Antoine de
Lévis-Mirepoix ? Modèle d’humilité et d’abnégation, elle souffrit en silence
les pires humiliations, sans jamais se départir de sa bienveillance, de son
courage et de sa douceur. Grande amoureuse de la Vierge Marie, elle fonda l'Ordre
de l’Annonciade dont les membres s'efforcent d'imiter, encore aujourd’hui, les
vertus de la Vierge Marie.
Seconde fille de Louis XI
et de Charlotte de Savoie, Jeanne déçoit son père dès sa naissance en 1464 car
le roi aurait préféré un héritier mâle pour assurer sa succession. À 26 jours,
elle est fiancée à son cousin Louis d’Orléans, le futur Louis XII, alors âgé de
2 ans. Jeanne grandit à Amboise, auprès de sa mère et de sa sœur. Mais ses
difformités sont de plus en plus visibles et ne correspondent pas du tout à
l’idéal de beauté de la Renaissance : elle est chétive, souffre d’un pied-bot à
l’origine de son surnom « Jeanne la Boiteuse », et d’une scoliose qui la fait
se tenir voûtée, avec une épaule plus haute que l’autre. Son père, qui ne
l’aime pas, décide de l’éloigner de la cour et la confie, alors qu’elle n’a que
5 ans, à François et Anne de Linières qui n’ont pas d’enfant. Ces derniers
l’aiment comme leur propre fille et lui donnent une éducation complète,
notamment religieuse. Jeanne passe de longues heures à prier et voue une
affection particulière à la Vierge Marie. À peine âgée de 6 ans, elle entend
Marie lui confier au plus profond de son cœur : « Avant ta mort, tu
fonderas un ordre religieux en mon honneur ».
Lire aussi :
La
mort héroïque de la duchesse d’Alençon, sœur de Sissi
Mais son père, le roi,
veut la marier et contraint les très jeunes « fiancés » au mariage. À 12 ans,
en septembre 1476, elle épouse donc Louis d’Orléans, qui ne daigne même pas la
regarder le jour de leurs noces. Dès lors, il cherchera à faire annuler ce
mariage, ce à quoi il parviendra au bout de 22 ans. Avec courage, abnégation et
humilité, Jeanne ne prend pas ombrage de ces multiples vexations. Elle se
réfugie dans la prière et s’éloigne de la cour.
Reine de France pendant 7
mois
En 1483, à la mort de
Louis XI, c’est le frère de Jeanne, Charles VIII, qui succède au roi à l’âge de
14 ans, sous la régence de leur sœur aînée, Anne de Beaujeu. Charles a toujours
manifesté une grande affection pour Jeanne et la fait revenir à la cour. À ce
moment-là, Louis d’Orléans, le mari de Jeanne, conçoit le plan d’une alliance
avec la Bretagne contre le roi de France. Il est battu, et fait prisonnier par
Anne de Beaujeu. Malgré ces frasques et son indifférence, Jeanne demande à
Charles VIII de le faire libérer.
Le 7 avril 1498, Charles
VIII meurt prématurément — il n’a que 27 ans — après avoir violemment heurté
avec son front un linteau de pierre du château d’Amboise. Louis d’Orléans, le
mari de Jeanne, est alors sacré roi de France le 27 mai 1498. Devenu Louis XII,
il s’assagit mais cherche toujours à faire annuler son mariage, ce à quoi il
parvient avec l’aide du pape Alexandre VI le 17 décembre 1498.
Lire aussi :
Rose
Hawthorne, une vie consacrée aux cancéreux délaissés
Dès le 8 janvier 1499,
Louis XII épouse à Nantes la reine Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, en
application d’une clause du contrat de mariage entre Charles VIII et Anne de
Bretagne, selon laquelle la reine Anne devait se remarier avec le successeur de
Charles VIII si ce dernier n’avait pas de descendance mâle. Jeanne reçoit en
compensation le titre de duchesse de Berry, et s’installe à Bourges. Loin de
toute rancœur, elle confie à son ex-époux : « Désormais, ma vie se passera à
prier pour vous et pour la France ».
Fondatrice de l’ordre de
l’Annonciade : la paix comme principale vertu
Elle administre
saintement son duché, prenant soin des pauvres, soignant les malades et
veillant sur l’éducation des enfants. À 36 ans, elle réalise le vœu que la
Vierge lui avait formulé lorsqu’elle était enfant et fonde, avec l’aide de son
confesseur franciscain, le bienheureux Gabriel-Maria, l’Ordre de la Vierge
Marie — ou l’Annonciade. La devise du couvent, conforme à ce souci de
construire un climat de paix qui l’a habitée toute sa vie, est : « Aimez-vous
les unes les autres ». Les sept monastères qui perdurent aujourd’hui
s’efforcent ainsi de suivre le Christ en vivant l’Évangile comme l’a vécu la
Vierge Marie.
Lire aussi :
Ève
Lavallière, splendeurs et misères d’une star devenue franciscaine
Elle « recommandait, dit
le père Gabriel-Maria, d’être patients dans l’adversité et pacifiques envers le
prochain, de n’être ni des mécontents, ni des détracteurs ». Selon Jeanne, nos
paroles doivent construire un climat de paix, et non de division. Dans un
sermon sur les vertus de la Vierge Marie, Gabriel-Maria écrit : « Se garder
d’entendre mal parler ou de critiquer quoi que ce soit car ce serait contre la
vertu de vérité. Bien souvent ces paroles de critique ne sont pas vraies. Il
nous faut fuir de telles paroles… Que nos paroles soient nécessaires pour le
prochain ! Si la parole est de nul profit, nous perdons notre temps… » Ainsi : «
Que toutes paroles ne soient qu’amour et charité. Avoir toujours paix en son
cœur : ce qui est le vrai repos de l’âme. »
Jeanne meurt de manière
extraordinaire le 4 février 1505, à l’âge de 41 ans : une lumière émanant de
son corps illumine tout son lit. Des guérisons, des grâces et des conversions
pleuvent en abondance. Béatifiée en 1742, elle est canonisée en 1950 par Pie
XII.
St. Jeanne de Valois, an 18th century painting by A. Pradão from the Marian monastery in Balsamao, Portugal
Also known as
Jéhanne de France
Jeanne de Valois
Joan of France
Joan of Valois
Duchess of Berry
Queen Jane
Queen Joanna
Profile
Born a princess,
the daughter of King Louis
XI of France and
Charlotte of Savoy. Cousin of Blessed Louise
of Savoy. Deformed at birth and sickly through
her life, she early developed a devotion to Our Lady, and
the praying of
the Angelus. Married at
age 9 for political reasons to Louis, Duke of Orleans. Believing it her duty,
she developed tender feelings for him, prayed for
him, and praised him to others; when he because King Louis
XII, he had their marriage anulled
by Pope Alexander
VI. Made Duchess of Berry (in
modern France)
which province she ruled. With her Franciscan spiritual
advisor Blessed Gabriel
Mary, she founded the Order of the Annonciades or Order of
the Annunciation of the Blessed Virgin Mary, whose chief rule was to imitate
the virtues of Mary as
described in the Bible.
Born
23 April 1464 in
Nogent-le-Roi, County of Dreux (in modern France)
4 February 1505 at Bourges, France of
natural causes
buried in
the chapel of
the Annonciade monastery
21 April 1742 by Pope Benedict
XIV
28 May 1950 by Pope Pius
XII (her Cause had been submitted in 1614)
Bourges, France, archdiocese of
Order
of the Annunciation of the Blessed Virgin Mary
Annunciation abbess with
a cross and rosary
Annunciation abbess holding
the hand of the Christ-child who
is himself holding a basket
Annunciation abbess with basket of bread and cup of wine
with Blessed Gabriel
Mary
having a ring placed
on her finger by the Christ-child
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Saints
and Their Attributes, by Helen Roeder
other sites in english
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sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Dicastero delle Cause dei Santi
spletne strani v slovenšcini
MLA Citation
“Saint Jane of Valois“. CatholicSaints.Info. 14
December 2023. Web. 18 December 2024.
<https://catholicsaints.info/saint-jane-of-valois/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-jane-of-valois/
Rosace de sainte Jeanne de Valois ; église de Sauzé-Vaussais,
Deux-Sèvres, France.
Rose
window of saint Joan of Valois ; church of Sauzé-Vaussais, Deux-Sèvres,
France.
Rosette mit Darstellung der Heiligen Johanna von Valois; Kirche von Sauzé-Vaussais, Deux-Sèvres, Frankreich.
Rosace de sainte Jeanne de Valois ; église de Sauzé-Vaussais,
Deux-Sèvres, France.
Rose
window of saint Joan of Valois ; church of Sauzé-Vaussais, Deux-Sèvres,
France.
Rosette mit Darstellung der Heiligen Johanna von Valois; Kirche von Sauzé-Vaussais, Deux-Sèvres, Frankreich.
Book of Saints – Jane
of Valois
Article
(Blessed) (February 4)
(16th century) The daughter of Louis XI of France and wife of Lewis, Duke of
Orleans, afterwards King Louis XII. She was divorced by him, or rather her
husband obtained a decree of nullity of marriage against her on the ground that
he had married her under constraint from her father. Jane then gave herself up
to the doing of works of piety and charity, until her death (A.D. 1506).
Some years previously she had founded the Institute of nuns known as the
Annonciades, and had herself taken the religious habit among them.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate. “Jane
of Valois”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
12 August 2018. Web. 18 December 2024.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-jane-of-valois/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-jane-of-valois/
Sainte Jeanne de Valois, vitrail, églyise dé Saint Thonmas, Saint
Hélyi, Jèrri
St. Joan of Valois
Feastday: February 4
Birth: 1464
Death: 1505
Joan of Valois, 1464 -
1505, was the second daughter of Louis X1, King of France, and Charlotte
of Savoy, She was born on April 23, 1464. At the ge of two months she
was betrothed to Louis, Duke of Orleans, and the marriage took place in 1476.
There is no doubt that it was invalid, for Louis of Orleans married her
in fear of his life if he did not comply with the king's orders to do so.
Joan was by no means a prepossessing figure: she was hunch-backed, lame
and pock-marked. On her husband's succession to the throne he
obtained a declaration that the marriage was invalid. Joan, therefore, was not
to be queen of France; she was given instread the title of Duchess of Berry. If
so it is to be, praised be the Lord, was her remark on this occasion. And
there, really is the basis of her holiness and
the spiritual testament that she left in the Order of the Annunciation that she
founded; by her choice of name for her nuns she
emphasised the parallel between our Lady's *Be it done to me and her own If so
it is to be. All her life she
met with oppostion and countrered it with such gentle words these. There were
difficulties without number. The pope seemed unwilling to give his approval,
though Louis X11 approved readily enough, thinking perhaps that Joan, bound by
vows, would be less likely to upset the verdict given in the suit of nullity;
his fears were groundless, and in any case directly after the verdict he had
married Anne of Brittany. There were difficulties arising from Joan's
character; she was inclined to be autocratic with her nuns, impatient at their
slow progress. The foundation was
made at Bouges, and the remains of the house may still be seen there Joan died
at the age of 41 on February 4, 1505. St. Joan was canonised in 1950. Her feast day is February 4
the day on which she died.
SOURCE : https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=686
Jean Picquet (active between 1620 and 1650), Vera effigies D. Ioannae Regum
Franciae, Filiae, Sororis et Coniugis, Fondatricis Ord. Annunciationis B.V.M.
ex Prothotypo quod in sacristia PP. Minimorum Parisiensium conservatur : « Le
véritable portrait de Madame Jeanne, fille, sœur et femme des rois de France.
Fondatrice de l’Ordre de l’Annonciation de la Vierge Marie, d’après un
prototype qui est conservé dans la sacristie des Pères Minimes de Paris »,
circa 1620 / «The true portrait of Her Highness Joan, daughter, sister and wife
of the Kings of France. Founder of the Order of the Annunciation of the Blessed
Virgin Mary, after a prototype which is kept in the sacristy of Minims Friars
of Paris», circa 1620. Bibliothèque nationale de France
St. Jeanne de Valois
Queen and foundress of
the Order of the Annonciades, b. 1464; d. at Bourges,
4 Feb., 1505. Daughter of one king and wife of another, there are perhaps
few saints in
the calendar who suffered greater or more bitter humiliations than
did Madame Jéhanne de France, the heroic woman usually known in English as St.
Jane of Valois. A daughter of Louis XI by his second wife,
Charlotte of Savoy,
she was hated from
birth by her father, partly because of her sex and partly on account of her
being sickly and deformed. Sent away to be brought up by guardians in
a lonely country château, and deprived not only of every advantage due to her
rank, but even of common comforts and almost of necessities, it was the intense
solitude and abjectness of her life that first made Jeanne turn
to God for
consolation, and that gave her very early a tender and practical devotion
to the Blessed Virgin. She is said to have had a supernatural promise
that some day she would be allowed to found a religious family in honour of Our
Lady. The mysteries of
the Annunciation and Incarnation, as set forth in
the Angelus, were her great delight.
For political purposes of
his own, Louis XI
compelled Jeanne to marry Louis, Duke of Orléans,
his second cousin, and heir presumptive to the throne. After
her marriage, the princess suffered even more than before, for the
duke hated the
wife imposed upon him, and even publicly insulted her in every possible way.
She, imagining virtues in her husband that did
not exist, loved him
tenderly, and when he got into disgrace and was imprisoned exerted
herself to mitigate his sufferings and to get him freed. No sooner, however,
was the duke, on the death of Charles VIII, raised to the throne of France as
Louis XII, than he got his marriage with Jeanne annulled
at Rome,
on the ground that it was invalid, from lack of consent, and from the fact
that it had never been consummated (see ALEXANDER
VI); and the saint's humiliations
reached their climax when she found herself, in the face of all France,
an unjustly repudiated
wife and queen.
But the two
special virtues in which Jeanne had resolved to imitate
the Blessed Virgin were silence and humility;
hence, though she bravely contested
the matter while it was of any use, she accepted the verdict, when it
came, without a complaint, merely thanking God that
it left her free to serve His Mother as she had
always hoped to do, by founding an order for her service. She was
made Duchess of Berry, and given that province to govern. Going to
live at Bourges,
its capital, she fulfilled all her duties as
ruler with strictconscientiousness and tender care for her subjects'
welfare. In 1500, in conjunction with her Franciscan director, Gilbert Nicolas, Jeannefounded
the Order of the Annonciades, an order for prayer and penance,
whose chief rule was to imitate the virtues of Mary, as shown in
the Gospels. The rejected queen found happiness at
last in devoting herself to this work; and towards the end of her life, she
took the vows herself,
gave up her wedding ring, which she had hitherto worn, and wore
the habit under her clothes. In spite of bad health and constant
suffering, she had done much bodily penance all her life, besides
giving many hours to prayer.
Up to her death she prayed incessantly
for her heartless husband, and left as a legacy to her order
the duty of
constant prayer for
his soul as
well as her father's and brother's.
Jeanne died as she had
lived, and was lamented by her spiritual daughters and all her
people. Many miracles,
especially of healing, followed her death. In 1514, Leo
X allowed the Annonciades to honour her
by a special office. Benedict
XIV pronounced her Blessed, and extended her cult
throughout France;
but, though the process of canonization had
been introduced in 1614, owing to various delays and hindrances, she has never been
actually canonized,
though universally known as a saint.
Sources
FLAVIGNY, Une Fille
de France; la Bienheuruse Jéhanne ; (Paris, 1896); BUCHBERGER, Kirchliches
Handlexicon, s.v. Johanna v. Valois; CHEVALIER, Bio-Bibl., s.v.
Capes,
Florence. "St. Jeanne de Valois." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton Company,1910. 3
Feb. 2018 <http://www.newadvent.org/cathen/08327b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Jennifer A. Schatz.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08327b.htm
Joan of Valois, Queen
Widow Foundress
(also known as Jane,
Jeanne, Joanna of France)
Born 1464; died at
Bourges, 1505; beatified in 1738; canonized 1950. Saint Joan was the
hunch-backed, pock-marked, deformed daughter of King Louis XI and Charlotte of
Savoy. At age 9 (1476), she was married to the future King Louis XII (then Duke
Louis of Orléans). The marriage was forced upon Louis and never
consummated.
Joan saved her husband's
life when her brother, King Charles VIII determined to execute him for
rebellion. When the duke ascended to the throne in 1498 and wanted to marry Ann
of Brittany, he had Pope Alexander VI declare his marriage to Joan null. Joan
offered no objections and accepted the situation with the patience that marked
her entire life.
She retired to the duchy
of Berry given her by Louis and lived a secluded life of prayer and good works
in its capital of Bourges. In 1501, with the help of a Franciscan friar,
Blessed Gabriel Mary (Gilbert Nicholas; August 27) Nicolas, Joan founded Les
Annonciades of Bourges, a contemplative order of nuns to pray and work for
reconciliation of enemies. She herself was professed in 1504. Joan suffered
much throughout her life for her physical deformities, which she accepted with
great patience and equanimity (Attwater, Benedictines, Delaney, Encyclopedia,
Forster).
In art, Joan is a crowned
abbess in the habit of the Annunciation sisters with a crucifix and rosary.
Sometimes she may be shown (1) holding the Christ-child by the hand with a
basket on His arm (not to be confused with Saint Dorothy who is never a nun);
(2) with a cup of wine and basket of bread; (3) as the Christ-child places a
ring on her finger; or (4) with Blessed Gabriel Mary, OFM, who co-founded the
Annunciations (Roeder). She is venerated in Bourges (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0204.shtml
Hazé
François (1803-1864, peintre
et lithographe français), Portrait de sainte Jeanne de France,
duchesse de Berry de l'enclos Sainte-Jeanne à Bourges. aquarelle,
dessin
(technique), encre
(matériau). Album d'Aliette de Rohan-Chabot, marquise de Maillé de la
Tour-Landry (ex-libris d'Eugène Aubry-Vitel). Charenton-le-Pont, Médiathèque du
Patrimoine et de la Photographie. Crédit : (C) Ministère de la Culture -
Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Dist. GrandPalaisRmn / image
GrandPalaisRmn
St. Joan of Valois, patron of those in difficult circumstances
On February 4, the Church commemorates St. Joan of Valois (also known as Jane,
Jeanne, Joanna of France). The second daughter of Louis X1, King of France, and
Charlotte of Savoy, she was born on April 23, 1464. Joan's father hated her
from birth, partly because of her sex and partly because she was sickly and
deformed. Joan had a hump on her back and walked with a limp, suggesting
that she had curvature of the spine.
At the age of five, she was sent away to be brought up by guardians in a
lonely country home, deprived of common comforts and sometimes even
necessities. The neglected child offered her whole heart to God, and yearned to
do some special service in honor of His blessed Mother. She developed a deep
devotion to Our Lady, praying the Angelus daily.
At the age of two months Joan was betrothed to Louis, Duke of Orleans, the
future King Louis XII, and the marriage took place when she was just nine years
old. The marriage was forced upon Louis and was never consummated.
After her marriage, Joan suffered even more than before. The duke hated the
fact that she was imposed on him in the marriage, and even publicly insulted
and humiliated her. In spite of this, Joan loved him and remained a devoted and
faithful wife for twenty-two years. Joan saved her husband's life when her
brother, King Charles VIII decided to execute him for rebellion. When the duke
ascended to the throne in 1498 and wanted to marry Ann of Brittany, he had Pope
Alexander VI declare his marriage to Joan null. Joan offered no objections
and accepted the situation with the patience that marked her entire life.
“If so it is to be, praised be the Lord”, was her remark on this
occasion. With humility, in imitation of Our Lady, she accepted the will of
God.
In 1500, along with her Franciscan director, Gilbert Nicolas, Joan founded the
Order of the Annunciation, a community whose chief rule was to imitate the
virtues of Mary, as shown in the Gospels. Jane died in heroic sanctity at the
age of 41 on February 4, 1505, and was buried in the royal crown and purple,
beneath which lay the habit of her Order. She was canonized in 1950 by Pope
Pius XII. Many miracles, particularly of healing, followed her death. St. Joan
is the patron of those in difficult circumstances.
Quote: “I am ugly in body but I want a beautiful soul.” – St. Joan of
Valois
SOURCE : https://catholicfire.blogspot.com/2016/02/st-joan-of-valois-patron-of-those-in.html
François Hillenweck (1673–1748). Sainte
Jeanne de Valois, Église Notre-Dame-des-Douleurs de Kientzheim
February 4
St. Jean, Joan, or Joanna, of Valois,
Queen of France
SHE was daughter of King Lewis
XI. and Charlotte of Savoy, born in 1464. Her low stature and deformed body
rendered her the object of her father’s aversion, who notwithstanding married
her to Lewis duke of Orleans, his cousin-german, in 1476. She obtained his life
of her brother Charles VIII. who had resolved to put him to death for
rebellion. Yet nothing could conquer his antipathy against her, from which she
suffered every thing with patience, making exercises of piety her chief
occupation and comfort. Her husband coming to the crown of France in 1498,
under the name of Lewis XII. having in view an advantageous match with Anne,
the heiress of Brittany, and the late king’s widow, alleging also the nullity
of his marriage with Jane, chiefly upon account of his being forced to it by Lewis
XI. applied to Pope Alexander VI. for commissaries to examine the matter
according to law. These having taken cognizance of the affair, declared the
marriage void; nor did Jane make any opposition to the divorce, but rejoiced to
see herself at liberty, and in a condition to serve God in a state of greater
perfection and attended with fewer impediments in his service. She, therefore,
meekly acquiesced in the sentence, and the king, pleased at her submission,
gave her the dutchy of Berry, besides Pontoise and other townships. She resided
at Bourges, wore only sackcloth, and addicted herself entirely to the exercises
of mortification and prayer, and to works of charity, in which she employed all
her great revenues. By the assistance of her confessarius, a virtuous
Franciscan friar, called Gabriel Maria, as he always signed his name, she
instituted in 1500, the Order of nuns of the Annunciation of the Blessed
Virgin. 1 It
was approved by Julius II. Leo X. Paul V. and Gregory XV. The nuns wear a black
veil, a white cloak, a red scapular, and a brown habit with a cross, and a cord
for a girdle. The superioress is only called Ancelle, or servant, for humility.
St. Jane took the habit herself in 1504, but died on the 4th of February, 1505.
The Hugonots burned her remains at Bourges, in 1562. 2 She
was canonized by Clement XII. in 1738, but had been venerated at Bourges from
the time of her death. See the brief of Benedict XIV. concerning her immemorial
veneration, t. 2. de Canoniz. l. 2. c. 24. p. 296. Bullarii, t. 16. p. 104. and
Helyot, Hist. des Ord. Rel. t. 7. p. 339. Also Henschenius, p. 575. Chatelain’s
Notes on the Mart. Her life, compiled by Andrew Fremiot, archbishop of Bourges;
by Hilarion de Coste of the Order of Minims, among his illustrious ladies;
another printed by order of Doni d’Attichi, bishop of Autun, in 1656, (who had
from his youth professed the same Order of the Minims of which he wrote the
Annals, and an History of the French Cardinals.) See also on St. Jane, Godeau
Eloges des Princesses, &c
Note 1. The imitation of the ten principal
virtues, of which the mysteries of the Blessed Virgin, honoured by the church
in her yearly festivals, furnish perfect models, is the peculiar end of this
religious institute, which takes its name from the first and principal of the
joyful mysteries of the mother of God. These nuns wear a gray habit with a red
scapular, with a gold cross (or of silver gilt) hanging before their breast,
and a gold ring on one of their fingers. A noble Genoese widow, called Mary
Victoria Fornaro, instituted in 1604 another order of the same title, called of
the Celestial Annunciades, Annuntiatæ Cœlestinæ. As an emblem of heaven, their
habit is white, with a blue mantle to represent the azure of the heavens. The
most rigorous poverty and a total separation from the world are prescribed. The
religious are only allowed to speak to externs six times in a year, and then
only to near relations, the men to those of the first, the women to those of
the first and second degree. See the life of Ven. Mary Victoria Fornaro, by F.
Ambrose Spinola, Jesuit; and Hist. des Ordres Relig. t. 4. p. 297. [back]
Note
2. See Henschenius, p. 578. [back]
Rev. Alban Butler
(1711–73). Volume I: January. The Lives of the Saints. 1866.
Jean-Victor Schnetz (1787–1870). Ste Jeanne de France, 1835, Musée des Beaux-Arts de Brest
St. Joan of Valois, 1464
– 1505, was the second daughter of Louis XI, King of France, and Charlotte of
Savoy, She was born on April 23, 1464. At the age of two months she was
betrothed to Louis, Duke of Orleans, and the marriage took place in 1476. There
is no doubt that it was invalid, for Louis of Orleans married her in fear of
his life if he did not comply with the king’s orders to do so.
St. Joan was by no means
a prepossessing figure: she was hunch-backed, lame and pock-marked. On her
husband’s succession to the throne he obtained a declaration that the marriage
was invalid. Joan, therefore, was not to be queen of France; she was given
instead the title of Duchess of Berry. “If so it is to be, praised be the
Lord”, was her remark on this occasion.
And there, really is the basis of her holiness and the spiritual testament that
she left in the Order of the Annunciation that she founded; by her choice of
name for her nuns she emphasized the parallel between our Lady’s “Be it done to
me and her own If so it is to be”.
All her life she met with opposition and countered it with such gentle words
these. There were difficulties without number. The pope seemed unwilling to
give his approval, though Louis X11 approved readily enough, thinking perhaps
that Joan, bound by vows, would be less likely to upset the verdict given in
the suit of nullity; his fears were groundless, and in any case directly after
the verdict he had married Anne of Brittany.
There were difficulties arising from Joan’s character; she was inclined to be
autocratic with her nuns, impatient at their slow progress. The foundation was
made at Bouges, and the remains of the house may still be seen there Joan died
at the age of 41 on February 4, 1505. St. Joan was canonized in 1950. Her feast
day is February 4 the day on which she died.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-joan-of-valois/
Statue de Sainte Jeanne de Valois dans l'église Sainte-Croix de Montrichard
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Jane of Valois
Born
of the blood royal of France, herself a queen, Jane of Valois led a life
remarkable for its humiliations even in the annals of the Saints. Her father,
Louis XL, who had hoped for a son to succeed him, banished Jane from his
palace, and, it is said, even attempted her life. At the age of five the
neglected child offered her whole heart to God, and yearned to do some special
service in honor of His Blessed Mother. At the king’s wish, though against her
own inclination, she was married to the Duke of Orleans. Towards an indifferent
and unworthy husband her conduct was ever most patient and dutiful. Her prayers
and tears saved him from a traitor’s death, and shortened the captivity which
his rebellion had merited. Still nothing could win a heart which was already
given to another. When her husband ascended the throne as Louis XII., his first
act was to repudiate by false representations one who through twenty-two years
of cruel neglect had been his true and loyal wife. At the final sentence of
separation, the saintly queen exclaimed, M God be praised who has allowed this,
that I may serve Him better than I have heretofore done.” Retiring to Bourges,
she there realized her long-formed desire by founding the Order of the
Annunciation, in honor of the Mother of God.
Under the guidance of
Saint Francis of Paula, the director of her childhood, Saint Jane was enabled
to overcome the serious obstacles which even good people raised against the
foundation of her new Order. In 1501 the rule of the Annunciation was finally
approved by Alexander VI. The chief aim of the Institute was to imitate the ten
virtues practised by our Lady in the Mystery of the Incarnation, the
superioress being called “Ancelle,” handmaid, in honor of Mary’s humility.
Saint Jane built and endowed the first convent of the Order in 1502. She died
in heroic sanctity, A.d. 1505, and was buried in the royal crown and purple,
beneath which lay the habit of her Order.
Reflection – During the
lifetime of Saint Jane, the Angelus was established in France. The sound of the
Ave thrice each day gave her hope in her sorrow, and fostered in her the desire
still further to honor the Incarnation. How often might we derive grace from
the same beautiful devotion, so enriched by the Church yet neglected by so many
Christians!
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-jane-of-valois/
Statue de Sainte-Jeanne-de-Valois. Colonnade de l'église de la Madeleine. Façade ouest
Santa Giovanna di
Valois Regina di Francia, religiosa
Nogent-le-Roi, 23 aprile
1464 – Bourges, 4 febbraio 1505
Giovanna di Valois, o di
Francia, fu prima Regina di Francia e poi monaca e fondatrice di un Ordine
religioso; è venerata come santa dalla Chiesa cattolica. Era figlia di Luigi XI
e di Carlotta di Savoia e sposò nel 1476 il cugino Luigi d'Orléans (il futuro
Luigi XII). Dopo l'annullamento del suo matrimonio (1498), ottenne il titolo di
duchessa di Berry. Nel 1502 fondò a Bourges l'ordine delle monache Annunziate.
Sin dal 1514 papa Leone X consentì alle monache dell'ordine da lei fondato di
celebrarne la memoria; papa Benedetto XIV l'ha proclamata beata il 21 aprile
del 1742 ed è stata canonizzata il 28 maggio del 1950 da papa Pio XII.
Etimologia: Giovanna
= il Signore è benefico, dono del Signore, dall'ebraico
Martirologio
Romano: A Bourges in Aquitania, santa Giovanna di Valois, regina di
Francia: essendo stato dichiarato nullo il vincolo di matrimonio con il re
Luigi XII, si rifugiò in Dio, venerò con particolare devozione la Croce e fondò
l’Ordine della Santissima Annunciazione della beata Vergine Maria.
Figlia del re di Francia
Luigi XI e di Carlotta di Savoia, nacque il 23 aprile 1464 a Nogent-le-Roy, con
gran delusione del padre che desiderava un maschio; il 19 maggio dello stesso
anno, a ventisei giorni di età, fu dal padre fidanzata a suo cugino Luigi di
Orléans, di due anni.
Deforme e claudicante, a
cinque anni è relegata a Linières (Berry) dove il suo maggior piacere è di
conversare con la "benedetta Vergine". A sei anni, invitata dal re a
scegliersi un confessore, si mette a pregare e ode una voce: "Per le
piaghe di mio Figlio tu avrai la madre". Scelse il francescano Giovanni de
la Fontaine. A sette anni si sente investita di una missione mariana:
"Prima di morire fonderai una Religione in mio onore. E così facendo mi
darai gran piacere e mi renderai un servizio".
Malgrado le resistenze di
Maria di Clèves, madre del duca d'Orléans, Luigi XI impone il matrimonio (il
contratto è firmato da lui il 21 agosto 1476 e da Maria di Clèves il 28),
celebrato a Montrichard l'8 settembre 1476.
Sebbene fosse tenuta
sempre in disparte dal marito, salvo qualche giorno a Linières e durante i tre
anni di prigionia, dopo la "guerra folle" la Bretagna, a Lusignan e
soprattutto a Bourges, Giovanna fece tuttavia la sua entrata solenne ad Orléans
dopo la liberazione del marito nel 1491, ma fu nuovamente abbandonata quando
Luigi seguì Carlo VIII in Italia (1494-95).
Il 7 aprile 1498 Carlo
VIII morí e Luigi d'Orléans divenne re con il nome di Luigi XII.
Ben presto egli desiderò
liberarsi del legame che gli pesava da ventidue anni, per poter sposare la
vedova di Carlo VIII. Assente dalla consacrazione di Reims (27 maggio 1498),
Giovanna vide aprirsi, nell'agosto dello stesso anno, il processo canonico di
nullità del suo matrimonio. Il 10 agosto 1498 ella risponde alla citazione ricevuta
e pronuncia nella chiesa di Saint-Gatien di Tours la sua solenne protesta. Vi è
tra la sua testimonianza e quella del re una contraddizione: secondo quanto
ella dichiara il matrimomo è stato consumato, mentre suo marito afferma il
contrario. Giovanna allora gli chiede il juramentum veritatis e Luigi XII non
esita a prestarlo: Giovanna si inchina e il 17 dicembre di quell'anno
l'annullamento è pronunciato.
Giovanna confiderà piú
tardi al suo confessore: "In guel momento nostro Signore mi fece la grazia
che quando udii la notizia, mi mise nel cuore il convincimento che Dio aveva
permesso ciò affinché io potessi fare del bene, come avevo tanto desiderato. Ho
considerato che ero rimasta con il re mio marito per ventidue anni, durante i
quali non avevo potuto fare gran che di bene, né alcuna di quelle cose che
avevo desiderio di fare; ora però potrò prendermi la rivincita e varrà h pena
di vivere virtuosamente visto che sono sotttatta alla soggezione di un
uomo".
Divenuta, il 26 dicembre
1498, duchessa di Berry, il 15 marzo dell'anno successivo Giovanna fa il suo
solenne ingresso a Bourges dove inizia una vita di mortificazioni corporali e
di generosità senza limiti, amministrando il suo ducato con saggezza e facendo
regnare la giustizia. La peste scoppiata nel 1499 e 1500 le permise di dare la
misura della sua carità.
Si diede premura per il
salario degli operai e rafforzò la dote del collegio S. Maria. Non tardò, però,
a compiere la missione di cui si sapeva investita; assicuratasi della
collaborazione del p. Gilberto Nicolas (il cui nome nel 1517 sarà mutato da
Leone X in quello di Gabriele Maria e che diverrà appunto il b. Gabriele
Maria), ella intraprese la fondazione di un Ordine mariano. Si può dedurre che
Giovanna la volle realizzare senza ritardo dal fatto che, pur essendole occorso
certamente del tempo per informare della sua decisione il buon sacerdote, per
sopportare il suo rifiuto, per caderne malata, per convincere il religioso
finalmente commosso, per elaborare un programma pratico, tuttavia il 21 maggio
1500 troviamo già il p. Gabriele a Tours in cerca di novizie. Ne raccolse
infatti undici, dai nove ai quattordici anni, primizie dell'Annunziata, che la
buona duchessa adottò, visitandole ogni sera e associandole alle sue devozioni.
Desiderosa di elaborare
una Regola, Giovanna udí di nuovo la sua voce interiore: "Fa scrivere
tutto ciò che nel Vangelo è scritto che io ho fatto in questo mondo, fanne una
regola trovando il modo di farla approvare dalla Sede apostolica. E sappi che,
per tutti coloro che la vorranno osservare, ciò significherà essere nella
grazia di Gesú mio figlio e mia e sarà la via sicura per adempire ai desideri
di mio figlio e miei". Docile a questa ispirazione il p. Gabriele prende
dal Vangelo i dieci capitoli che parlano della Vergine e articola su di essi la
Regola che è approvata dalia duchessa e che il p. Morin porta a Roma per
l'approvazione. Alessandro VI avrebbe approvato la nuova Regola, ma i
cardinali, adducendo il decreto del IV concilio del Laterano che proibiva la
fondazione di nuovi Ordini, vi si opposero: era un rifiuto.
Rientrando in Francia il
p. Morin ne perde il testo e di ciò Giovanna rimane "profondamente
turbata", ma il p. Gabriele si rimette all'opera e porta lui stesso a Roma
il nuovo testo della Regola dell'Ordine delle "Dieci Virtú o Piaceri della
Vergine Maria". Da principio a Roma si ha la stessa reazione, ma poi, in
seguito ad un sogno significativo, il principale oppositore rinuncia alle sue
obiezioni e nel febbraio 1501 la Regola è approvata.
Nell'agosto 1502 Giovanna
decide di costruire un convento: si presentano nuove vocazioni, alcuni miracoli
facilitano la costruzione ed il 20 ottobre 1502 cinque giovinette prendono
l'abito dalle mani stesse della buona duchessa assistita dal p. Gabriele e dal
p. Girardo. Poco a poco la comunità giunge a comprendere ventuno religiose e
Caterina Gauvinelle di Amboise, diviene la prima "madre an cella".
Quanto a Giovanna, pur emettendo la professione il 26 maggio 1504, a titolo
privato, resta nel mondo fedele al suo sovrano. Il 3 dicembre 1503, con lettere
patenti firmate a Lione, Luigi XII aveva approvato la fondazione della
"sua carissima e amatissima cugina Giovanna di Francia, duchessa di
Berry" prendendo il convento sotto la sua "protezione e salvaguardia
speciale". Il 9 novembre 1504 cinque religiose emettono la professione.
L'intenzione della
fondatrice di affidare le sue opere ai Frati Minori dell'Osservanza: il 21
novembre successivo le religiose entrano in clausura.
Il 22 gennaio 1505,
colpita da un grave malessere, Giovanna fa murare la porta di comunicazione col
convento; dal 2 febbraio non può piú comunicarsi e muore la sera del 4.
Sulla sua tomba
fioriscono i miracoli; sempre fedele, il padre Gabriele Maria lavora alla
diffusione dell'Ordine. Prima delia Rivoluzione francese, l'Annunziata contava
quarantacinque case in Francia e nei Paesi Bassi, delle quali rimangono oggi i
monasteri di Villeneuve-sur-Lot e di Thiais.
Introdotta da Urbano VIII
il 13 maggio 1632 la causa di Giovanna di Valois portò, il 21 aprile 1742, alla
beatificazione da parte di Benedetto XIV ed il 28 maggio 1950, giorno di
Pentecoste, alla canonizzazione da parte di Pio XII.
L'Ordine dell'Annunziata,
essenzialmente mariano, ha come finalità propria "di piacere a Cristo,
imitare la Madre sua e da lei apprendere, in tutte le virtú, a vedere il
piacere di Dio"; proprio per questo fu desiderio della santa consacrare
l'Annunziata ai "Dieci Piaceri della Beata Vergine Maria" e cioè la
castità, la prudenza, l'umiltà, la povertà, l'obbedienza, la pazienza, la fede,
la devozione, la carità, la pietà.
I monasteri sopravvissuti
pubblicano Caritas, Messaggio Mariano di Pace, un bollettino familiare
dell'Ordine della Pace fondato da Giovanna e dal b. Gabriele Maria e da loro
collegato all'Annunziata.
Autore: André Combes
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/39600
St. Joan of France in Art : https://www.christianiconography.info/joanFrance.html