mercredi 8 août 2012

Saint PIERRE aux LIENS (1er août)

Saint Pierre délivré par l'ange du Seigneur. Bible historiale. Guiard des Moulins de l'abbaye de Saint-Omer. XIVe.









Murillo. Saint Pierre délivré par l'ange du Seigneur. XVIIe.



Saint Pierre délivré par l'ange. Philippe Rivière XVIIIe.

Eglise Saint-Pierre-Es-Liens de Jourgnac. Limousin.







Saint Pierre aux Liens

Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l'an 43, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la nouvelle de l'arrestation du chef de l'Église, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça.

Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre faisaient tour à tour sentinelle dans la prison autour de lui; les autres gardaient les portes. La nuit même qui précédait le jour marqué pour l'exécution, Pierre dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à coup la prison fut éclairée d'une lumière céleste. Un Ange apparaît, le réveille et lui dit: "Levez-vous promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements et votre chaussure, et suivez-moi." Au même instant les chaînes tombent de ses mains; stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacle, à la suite de l'Ange, le premier et le second corps de garde. Une porte de fer était à l'entrée du chemin qui conduisait à l'intérieur de Jérusalem; cette porte s'ouvre d'elle-même. Ils vont ensemble jusqu'au bout de la rue, et l'Ange disparaît.

Pierre avait cru que tout ce qui se passait n'était qu'un songe; mais, persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur en disant: "Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son Ange et qu'Il m'a délivré de la main d'Hérode et de l'attente cruelle du peuple juif." Il se rend alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en prière. Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de Pierre, court l'annoncer dans l'intérieur de la maison. Personne n'y voulait croire: "Vous êtes folle!" dit-on à cette fille. "C'est son Ange," disaient les autres. Pierre continuait à frapper. Quelle ne fut pas l'explosion de joie lorsque la porte fut ouverte et que l'on reconnut saint Pierre! L'Apôtre raconta la merveille que Dieu venait d'accomplir.

Les fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un religieux respect. Plus tard, on recueillit aussi avec soin les deux chaînes vénérables portées à Rome par le chef des Apôtres. À peine furent-elles placées l'une près de l'autre, qu'elles s'unirent ensemble, de manière qu'il fut impossible d'y reconnaître aucune soudure.

Depuis ce temps, l'Église fait plus de cas de ces précieuses chaînes que des plus riches trésors, elles sont précieusement vénérées dans l'église de Saint-Pierre-aux-Liens.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

SOURCE : https://sanctoral.com/fr/saints/saint_pierre_aux_liens.html

Livre des Actes des Apôtres, chapitre 12

01 À cette époque, le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal.

02 Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter.

03 Voyant que cette mesure plaisait aux Juifs, il décida aussi d’arrêter Pierre. C’était les jours des Pains sans levain.

04 Il le fit appréhender, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il voulait le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.

05 Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance.

06 Hérode allait le faire comparaître. Or, Pierre dormait, cette nuit-là, entre deux soldats ; il était attaché avec deux chaînes et des gardes étaient en faction devant la porte de la prison.

07 Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes lui tombèrent des mains.

08 Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. »

09 Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision.

10 Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta.

11 Alors, se reprenant, Pierre dit : « Vraiment, je me rends compte maintenant que le Seigneur a envoyé son ange, et qu’il m’a arraché aux mains d’Hérode et à tout ce qu’attendait le peuple juif. »

12 S’étant repéré, il se rendit à la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc, où se trouvaient rassemblées un certain nombre de personnes qui priaient.

13 Il frappa au battant du portail : une jeune servante nommée Rhodè s’approcha pour écouter.

14 Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir la porte, elle rentra en courant annoncer que Pierre était là, devant le portail.

15 On lui dit : « Tu délires ! » Mais elle soutenait qu’il en était bien ainsi. Et eux disaient : « C’est son ange. »

16 Cependant Pierre continuait à frapper ; ayant ouvert, ils le virent et furent dans la stupéfaction.

17 D’un geste de la main, il leur demanda le silence et leur raconta comment le Seigneur l’avait fait sortir de la prison. Il leur dit alors : « Annoncez-le à Jacques et aux frères. » Puis il sortit et s’en alla vers un autre lieu.

18 Au lever du jour, il y eut une belle agitation chez les soldats : qu’était donc devenu Pierre ?

19 Hérode le fit rechercher, sans réussir à le trouver. Ayant fait comparaître les gardes, il donna l’ordre de les emmener au supplice. Puis, de Judée, il descendit à Césarée, où il séjourna.

20 Hérode était en conflit aigu avec les habitants de Tyr et de Sidon. S’étant mis d’accord, ceux-ci vinrent se présenter devant lui. Après avoir gagné à leur cause Blastos, le chambellan du roi, ils sollicitaient une solution pacifique, car leur contrée dépendait du domaine royal pour son approvisionnement.

21 Au jour fixé, Hérode, ayant revêtu les habits royaux et siégeant à la tribune, se mit à les haranguer.

22 Le peuple l’acclamait à grands cris : « C’est la voix d’un dieu, et non d’un homme ! »

23 Mais soudain, l’ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas rendu gloire à Dieu. Rongé par les vers, il expira.

24 La parole de Dieu était féconde et se multipliait.

25 Barnabé et Saul, une fois leur service accompli en faveur de Jérusalem, s’en retournèrent à Antioche, en prenant avec eux Jean surnommé Marc.

SOURCE : https://www.aelf.org/bible/Ac/12

 Jacques de Besançon. Saint Pierre délivré par l'ange du Seigneur. Bx J. de Voragine, Legenda aurea. XVe.


CIX

SAINT PIERRE AUX LIENS

La fête qui est appelée de saint Pierre aux Liens fut, dit-on, instituée pour quatre raisons : 1° la délivrance de saint Pierre ; 2° la délivrance d'Alexandre ; 3° pour rappeler la destruction du rite des gentils et 4° pour demander d'être délivré des liens spirituels.

I. La délivrance de saint Pierre. D'après l’Histoire scholastique (Actes, ch. LVII.), Hérode Agrippa alla à Rome où il vécut dans l’intimité de Caius, neveu de Tibère César. Or, un jour, Hérode étant avec Caius sur un char, dit en levant les mains au ciel : « Quel désir j'aurais de voir mourir ce vieillard, pour que tu sois le maître de tout l’univers! » Paroles qui furent entendues du cocher d'Hérode et rapportées tout aussitôt par lui à Tibère. Tibère indigné fit en conséquence jeter Hérode en prison. Et un jour qu'il était appuyé contre un arbre sur le feuillage duquel était perché un hibou, un de ses compagnons de captivité, habile dans la science des augures, lui dit : « Ne crains rien car bientôt tu seras délivré, et tu seras élevé si haut que, tu exciteras contre toi l’envie de tes amis et tu mourras dans cet état de prospérité. Mais quand tu verras au-dessus de toi un animal de cette espèce, tu sauras dès lors qu'il ne te reste que cinq jours à vivre (Histoire scholastique). » Quelque temps après Tibère meurt et Caius, élevé à l’empire, délivra Hérode qu'il honora de la dignité de roi de Judée. Quand celui-ci fut arrivé dans ce pays, il employa son pouvoir à maltraiter quelques membres de l’Église. D'abord il  fit mourir par l’épée Jacques, frère de Jean, avant les jours de l’octave de Pâques, où l'on ne mangeait que des pains azymes. Et voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit encore prendre Pierre, dans le même temps, et le mit en prison, avec le dessein de le faire mourir devant tout le peuple, après la fête de Pâques. Mais l’ange du Seigneur apparut miraculeusement à Pierre, le délivra des chaînes qui le liaient et lui ordonna d'aller remplir en toute liberté le ministère de la prédication: Le lendemain, à l’occasion de l’évasion de saint Pierre, Hérode manda les gardes afin de les punir rigoureusement. Il ne pût cependant le faire, car la délivrance de cet apôtre ne devait être pour qui que, ce frit la cause d'aucun mal ; en effet, il fut obligé d'aller tout de suite à Césarée, où il expira sous le coup d'un Josèphe rapporté au XIXe livre des Antiquités Judaïques, ch. VIII, qu'arrivé à Césarée, où s'étaient réunis les habitants de toute la province, Hérode, revêtu d'un habillement magnifique, tissu d'or et d'argent, se rendit le lendemain au théâtre. Or, quand les rayons du soleil vinrent frapper sur son vêtement tout couvert d'argent, l’éclat du métal étincelant faisait vibrer, parla répercussion, sur les spectateurs, une double lumière qui devait remplir d'effroi ceux qui l’apercevaient, et par le moyen de cette artificieuse: erreur, on était porté à croire qu'il y avait en lui quelque chose au-dessus de lai nature humaine. A l’instant, la Moule des flatteurs se mit à s'écrier : « Jusqu'à présent, nous vous avions pris pour un homme, mais aujourd'hui nous déclarons que vous êtes au-dessus de la nature humaine. » Or, tandis qu'il osé repaissait de ces flatteries, et qu'il acceptait sérieusement les honneurs divins qu'on lui voulait rendre, il leva la tête et vit assis sur une ficelle, au-dessus de sa tête un ange, c'est-à-dire un hibou, qui n'était que le messager de sa mort prochaine. Alors il se tournas vers le peuple et dit : « Moi, qui suis votre Dieu, voici que je vais mourir. » Car il savait, d'après la prédiction de l’augure, qu'il mourrait dans cinq jours. Alors il fut frappé, et pendant ces cinq jours, il fut rongé par les vers et expira. Ce fut donc en mémoire de la délivrance, si miraculeuse du prince des apôtres, et de la vengeance si terrible qui fut infligée immédiatement à ce tyran, que l’Église solennise la fête de saint Pierre aux Liens. De là vient qu'à la messe on chante l’épître où se trouve le récit de cette délivrance ; il paraîtrait donc par là que l’on devrait donner à cette fête le nom de saint Pierre des Liens (c'est-à-dire délivré des liens).

Venons au second motif de l’institution de cette fête.

II. Le pape, Alexandre qui gouverna l’Église le sixième après saint Pierre, et Hermès, préfet de la ville de Rome, converti à, la foi par Alexandre, étaient détenus par le tribun Quirinus qui les enfermait en des lieus différents : or, le tribun dit au préfet Hermès : « Je  m’étonne qu'un homme, prudent comme toi, renoncé à l’honneur d'être préfet et rêve une autre vie. » Hermès lui, répondit : « Et moi aussi, il y a quelques années, je me moquais de tout cela, et pensais que cette vie est la seule.», Quirinus lui dit : « Prouve-moi que tu es sûr d'une autre vie et à l’instant, je serai un disciple de ta croyance. » Hermès lui répondit : « Saint Alexandre, que tu retiens en prison, t'enseignera cela lui-même beaucoup mieux. » Alors Quirinus se mit à maudire Hermès et il ajouta : Je viens de te dire que tu me donnes des preuves de ce que tu avances, et voici que tu me renvoies à Alexandre que je retiens en prison à cause de ses crimes. Pourtant, je doublerai le nombre de tes gardes et de ceux d'Alexandre, et si je puis le trouver avec toi ou bien toi avec lui; alors j'ajouterai, certainement foi aux paroles et aux discours que vous me tiendrez l’un et l’autre. » Il fit ce qu'il avait dit: or, Hermès en prévint incontinent Alexandre. Celui-ci se mit donc en prière; alors un ange vint et le conduisit dans la prison d'Hermès. Quand Quirinus les trouva ensemble, il fut singulièrement surpris. Et Hermès racontant à Quirinus comment Alexandre avait ressuscité son fils qui était mort, Quirinus dit à Alexandre : « Ma fille Balbine est goîtreuse; : eh bien ! je te promets de me soumettre à ta croyance, si tu peux obtenir la guérison de ma fille. » « Va vite, lui répliqua Alexandre, et amène-la-moi dans ma prison. » Quirinus lui dit : « Puisque tu es ici, comment pourrai-je te trouver dans ta prison? » « Va vite, répartit Alexandre, parce que celui qui m’a amené ici m’y ramènera lui-même à l’instant. » Quirinus alla donc mener sa fille a la prison d'Alexandre, et en l’y trouvant, il se prosterna à ses pieds. Alors, sa fille se mit à baiser avec dévotion les chaînes de saint Alexandre, afin qu'elle reçût guérison. Alexandre lui dit: « Ma fille, cesse d'embrasser mes chaînes, mais cherche avec empressement les carcans de saint Pierre et en les baisant avec dévotion, tu seras guérie.» Quirinus fit donc chercher avec soin les carcans dans la prison où saint Pierre avait été détenu, et quand il les eut trouvés, il les donna à baiser à sa fille. Elle ne l’eut pas plus tôt fait qu'elle eut le bonheur d'être entièrement guérie. Quirinus demanda pardon à Alexandre qu'il délivra de prison, puis il reçut le baptême lui, sa famille et beaucoup d'autres encore. Saint Alexandre institua donc cette fête aux calendes d'août, et il fit bâtir en l’honneur de saint Pierre une église, où il déposa les chaînes et la nomma l’église de Saint-Pierre-aux-Liens. En cette solennité, il se fait un grand concours de; peuple à ladite église et on y baise ces chaînes.

III. D'après Bède, telle serait la troisième cause de l’institution de cette fête. L'empereur Octave et Antoine, qui étaient unis ensemble par alliance, se partagèrent entre eux l’empire du monde entier; à Octave échut, dans l’Occident, l’Italie, la Gaule et l’Espagne, et Antoine, en Orient, en l’Asie, le Pont et l’Afrique. Or, Antoine qui était lascif et débauché, après avoir épousé la soeur d'Octave, la répudia, pour épouser Cléopâtre, reine d'Égypte. Octave indigné de cette conduite, s'avança à main armée contre Antoine en Asie et le défit partout. Alors Antoine et Cléopâtre, vaincus, prirent la fuite, et poussés par le chagrin, ils se donnèrent la mort eux-mêmes. Octave abolit donc le royaume d'Égypte-et en fit une province romaine. De là il alla à Alexandrie : il dépouilla cette ville de toutes ses richesses et les fit transporter à Rome ; ce qui apporta un tel bien-être dans la république que l’on donnait pour un denier ce qui en valait quatre auparavant. Et parce que les guerres civiles avaient dévasté extraordinairement la ville, il la renouvela au point qu'il dit: « Je l’ai trouvée de briques, je la laisse de marbre.» Il agrandit tellement la république que ce fut le premier qui fut appelé Auguste, nom que retinrent ses successeurs à l’empire; comme ce fut encore de son oncle Jules-César que les empereurs furent nommés César. Le peuple appela aussi de son nom le mois d'août, qui, auparavant se nommait Sextilis, car c'était le sixième mois depuis celui de mars. Ce fut donc en mémoire et en l’honneur de la victoire qu’Auguste remporta le premier août que tous les Romains solennisaient ce jour, jusqu'à l’époque de l’empereur Théodose qui commença à régner l’an du Seigneur 426. Eudoxie, fille de ce Théodose et épouse de Valentinien, se rendit à Jérusalem pour accomplir un voeu. Ce fut là qu'un Juif lui offrit, pour une somme importante, les deux chaînes dont saint Pierre avait été lié sous Hérode. Revenue à Rome aux calendes d'août, et voyant le Romains célébrer une fête en l’honneur d'un empereur qui était idolâtre, elle fut affligée de ce qu'on rendait de si grands honneurs à un homme damné : elle reconnut qu'il ne serait pas facile d'abolir cette espèce de culte passé en coutume; alors elle pensa à laisser subsister cet état de choses, mais dans le but que. la solennité aurait lieu en l’honneur de saint Pierre, et que tout le peuple nommerait ce jour la fête de saint. Pierre aux Liens. Après en avoir conféré avec le saint pape Pélage, ils unirent leurs efforts pour porter le peuple, par des exhortations flatteuses, à laisser dans l’oubli la mémoire du prince des païens, pour faire une mémoire solennelle du prince des apôtres. La proposition ayant, obtenu l’assentiment universel, Eudoxie fit connaître qu'elle avait rapporté de Jérusalem les chaînes de saint Pierre et les montra au peuple. Le pape, de son côté, produisit la chaîne dont le même apôtre avait été lié sous Néron. On les mit ensemble et alors eut lieu ce miracle par lequel de ces trois chaînes, il s'en forma une seule, comme si elle n'eût pas été composée de différentes pièces (Bréviaire romain). En même temps, le pape, et la reine décidèrent que l’honneur rendu à un païen, qui était damné, serait attribué à plus juste titre au prince des apôtres. Le pape donc avec la reine plaça les chaînés dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens. Il l’enrichit de grands privilèges et institua que ce jour serait fêté en tous lieux. Voilà ce que dit Bède. Sigebert rapporte la même chose (1). On vit en l’an du Seigneur 969 combien grande était la puissance de cette chaîne car un comte, proche parent de l’empereur Othon; fut saisi, aux yeux de tout le monde, par le diable d'une façon si cruelle, qu'il se déchirait avec les dents. L'empereur ordonna alors qu'on le menât au pape Jean, afin de Fui entourer le cou avec la chaîne de saint Pierre. On lui mit d'abord au cou une autre chaîne qui ne délivra pas le possédé, car il n'y avait en elle aucune vertu ; enfin on prend la chaîne de saint Pierre et on la met au cou du furieux : mais le diable ne put supporter le poids d'une si grande puissance, et se retira aussitôt en jetant un cri affreux eu, présence de tous les assistants (Bréviaire romain). Alors. Théodose, évêque de Metz, se saisit de la chaîne et assura qu'il ne la lâcherait qu'autant qu'on lui couperait les mains. Comme il s'élevait à ce sujet une grave contestation entre l’évêque, et le pape avec les autres clercs, l’empereur vint a bout d'apaiser le débat: en demandant au pape un anneau de cette chaîne pour l’évêque (Sigebert, Chronique). Miletus raconte en sa chronique et le même fait se trouve rapporté dans l'Histoire tripartite (Lib. IX, C. XLVI.), qu'en ce temps là, apparut en Épire un dragon énorme que Donat, évêque d'une haute verdi, tua en lui crachant dans la gueule : mais auparavant, le prélat avait fait avec les doigts une forme de croix qu'il présenta aux yeux du monstre. Huit paires de boeufs purent à peine traîner le cadavre pour être brûlé; car on craignait que l’air lie fût infesté par sa putréfaction. Le même auteur, rapporte au même endroit et on trouve aussi dans l’Histoire tripartite que le diable se montra dans la Crète sous la figure de Moïse: Il rassembla de tous Cités les Juifs qu'il conduisit vers un précipice affreux auprès de la mer. Il leur promit qu'en se mettant à leur tête, il allait les conduire à pied sec dans la terre promise, et en fit périr un nombre infini. D'où l’on conjecture que le diable indigné se vengea ainsi d'eux, parce que le Juif avait donné la chaîne de saint Pierre à l’impératrice Eudoxie, et que les réjouissances faites en l’honneur d'Octave avaient été abolies. Bon nombre de ceux qui échappèrent reçurent avec empressement la grâce du baptême. Car comme ils roulaient les uns sur les autres du haut en bas de la montagne, les premiers, déchirés sur les rochers à pic, furent suffoqués en tombant dans la mer; quant aux autres qui voulaient les suivre, dans l’ignorance de ce qui était arrivé aux premiers, des pêcheurs passant par là leur apprirent l’accident qui avait fait périr leurs frères, et alors ils se convertirent. Ces faits sont tirés de l’Histoire tripartite.

IV. On peut encore assigner ici une quatrième cause de l’institution de cette fête. Le Seigneur délia miraculeusement saint Pierre de ses liens, et lui donna le pouvoir de lier et de délier: or, nous aussi nous sommes mes retenus dans les liens du péché et nous avons besoin d'être déliés. C'est la raison pour laquelle nous honorons le prince des Apôtres en cette solennité qui est dite aux liens, afin que comme il a mérité d'être délié de ses chaînes, et comme il a reçu du Seigneur le pouvoir de délier, de même aussi il nous délie des chaînes du péché. On peut se convaincre que ce fut là une raison de l’institution de cette fête pour peu qu'on remarque que l’épître de la messe rappelle cette délivrance, et que l’Évangile qu'on récite fait mémoire du pouvoir accordé à saint Pierre de délier et d'absoudre. En outre, dans l’oraison de la messe, on demande, par l’intercession de cet apôtre, que cette absolution nous soit accordée. Par ce pouvoir des clefs qu'il reçut, on voit qu'il délivre quelquefois ceux qui mériteraient d'être damnés, ainsi que le rapporte le livre des Miracles de la sainte Vierge. « Dans la ville de Cologne, il y avait, au monastère de saint Pierre, un moine léger, débauché et lascif. Une mort subite le surprit, et les démons l’accusaient en faisant connaître ouvertement toutes les espèces de péchés qu'il avait commis. Voici ce que l’un d'eux disait: « Je suis la cupidité, par laquelle tu as souvent convoité contre les commandements de Dieu. » Un autre criait : « Je suis la vaine gloire par laquelle tu t'es élevé avec jactance parmi les hommes. » Un autre : « Je suis le mensonge et tu as commis le péché de mentir. » Et ainsi des autres. D'un autre côté, quelques bonnes oeuvres qu'il avait faites l’excusaient en disant : « Je suis l’obéissance que tu as témoignée à tes supérieurs spirituels; je suis le chant des psaumes que tu as souvent chantés pour Dieu. » Alors saint Pierre, dont il était le moine, vint trouver Dieu et intercéder pour lui Le Seigneur lui répondit : « Est-ce que ce n'est pas moi qui ai inspiré le prophète lorsqu'il a dit: « Seigneur, qui est-ce qui habitera dans votre tabernacle ? C'est « celui qui entre sans avoir de taches, etc. » Comment celui-ci peut-il être sauvé, puisqu'il n'est pas entré ici sans tache, puisqu'il n'a pas pratiqué la justice ? » Alors saint Pierre se mit à prier pour lui avec la vierge Mère, et le Seigneur porta cette sentence qu'il retournerait dans son corps et qu'il y ferait pénitence. Aussitôt donc, saint Pierre avec la clef qu'il tenait à la main effraya le diable; et le mit en fuite. Il remit ensuite l’âme de cet homme dans la main de quelqu'un qui avait été moine dans le susdit monastère, avec l’ordre de la reconduire à son corps. Le moine lui demanda comme récompense de ce qu'il ramenait son âme; de réciter chaque jour le psaume Miserere mei, Deus; et de nettoyer souvent son tombeau des ordures qui s'y trouvaient. Or, le moine, revenu à la vie, raconta à tout le monde ce qui lui était arrivé.

* Sur l’authenticité des chaînes de saint Pierre, conservées à Rome dans l’église de Saint-Pierre-aux-Liens, consulter Cancellieri, dans son ouvrage intitulé: De carcere Tulliano, où sont consignés tous les témoignages sur lesquels repose cette tradition.

(1) Paul, diacre, fait aussi le même récit dans une homélie.

La Légende dorée de Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction, notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, Chanoine Honoraire de la cathédrale d'Amiens Édouard Rouveyre, Éditeur, 76, Rue de Seine, 76 Paris MDCCCCII

Tome I - Tome II - Tome III. Numérisé en la fête de la chaire de Saint Pierre
22 février 2004

SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/voragine/tome02/111.htm

Voir aussi : Jacques de Voragine, La Légende dorée (1261-1266). Traduction par T. de Wyzewa. Perrin et Cie, 1910 (p. 388-393). https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Pierre_aux_Liens


La fête de saint Pierre aux Liens

La fête de saint Pierre aux Liens fut supprimée par Jean XXIII ; le formulaire de messe demeure néanmoins au supplément des messes pro aliquibus locis. Depuis 1960, on commémore ce jour seulement les saints Machabées.

« Au temps de saint Léon le Grand on célébrait aujourd’hui sur l’Esquilin un double anniversaire, celui de la basilique des Apôtres, dédiée par le pape Xyste III (432-440) aux saints Pierre et Paul, et celui du martyre des sept Frères juifs mis à mort sous Antiochus Épiphane selon le 2e livre des Maccabées [1] : Duplex enim causa laetitiae est : in qua et natalem ecclesiæ colimus, et martyrum passione gaudemus [2], dit le pape au début de son homélie [3], mais il consacre toute celle-ci à traiter des Maccabées. D’ailleurs, selon lui, la fête des Maccabées était antérieure à la dédicace de la basilique. Il évoque, en effet, le souvenir de son prédécesseur, qui hoc die antiquam festivitatem huius loci consecratione geminavit [4]. Il est donc certain que, dès le début du Ve siècle, on fêtait les sept Martyrs juifs à Rome, comme on le faisait à Jérusalem et dans tout le monde chrétien. Quant à la date du 1er août, elle est attestée au IVe siècle par le martyrologe de Nicomédie, qui annonce leur déposition à Antioche. Le Hiéronymien donne la même date, ainsi que le calendrier de Carthage et divers calendriers orientaux.

La basilique des Apôtres devait recevoir le nom de Saint-Pierre-aux-liens moins d’un siècle après sa dédicace. Bien qu’en 595 elle porte encore le vocable de Titulus Apostolorum, au temps du pape Symmaque (498-514) il est question des prêtres a vincula sancti Petri [5]. C’est qu’on y vénérait déjà les chaînes de saint Pierre. Les témoins liturgiques de la commémoration des Maccabées et de Saint-Pierre-aux-liens ont deux siècles de retard sur les documents qu’on vient de citer. La fête des Maccabées apparaît dans le sacramentaire gélasien, celle de Saint-Pierre-aux-liens dans l’évangéliaire du milieu du VIIIe siècle et l’Hadrianum. Les sacramentaires gélasiano-francs du VIIIe siècle semblent avoir conservé une rubrique ancienne dans leur intitulé de la double fête : Statio ad sanctum Petrum ad vincula, quando catenae eius osculantur. Ipso die natale Machabaeorum [6]. L’évangéliaire romain du IXe siècle annonce plus succinctement : Ad vincula. Machabaeorum [7]. La fête de saint Pierre et celle des sept Martyrs, auxquels on ajoute parfois la mention de leur mère, étaient donc depuis longtemps traditionnelles au 12e siècle » [8].

[1] 2 Mac. 7,1-41

[2] Double en effet est la raison de notre liesse : nous vénérons la naissance de cette église et nous nous réjouissons de la passion des martyrs.

[3] Léon Le Grand, Sermons, 97, édit. R. Dolle, tome 4, Paris 1973, pp. 288 et 292.

[4] Qui jumela ce jour l’antique fête avec la consécration de ce lieu.

[5] L. Duchesne, Le Liber Pontificalis, l.c., tome 1er, p. 261.

[6] Station à Saint-Pierre aux Liens, quand on baise ses chaînes. Le même jour, naissance des Maccabées.

[7] Aux Liens. Des Maccabées.

[8] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Faisant un dieu de l’homme qui l’avait asservie, Rome consacra le mois d’août à la mémoire de César Auguste. Quand le Christ l’eut délivrée, elle plaça comme monument de sa liberté reconquise, en tête du même mois, la fête des chaînes que Pierre vicaire du Christ avait portées pour rompre les siennes. Divine Sagesse, qui régnez sur ce mois plus légitimement que le fils adoptif de César, vous ne pouviez inaugurer plus authentiquement votre empire. Force et douceur réunies sont l’attribut de vos œuvres [69], et c’est dans la faiblesse de vos élus que vous triomphez des puissants [70]. Vous-même, pour nous donner la vie, aviez absorbé la mort ; pour affranchir la terre à lui confiée, Simon fils de Jean est devenu captif. Hérode d’abord, Néron plus tard, ont fait connaître à quel prix était la promesse qu’il reçut autrefois de lier et de délier ici-bas comme aux cieux [71] : il devait en retour porter l’amour du Pasteur suprême jusqu’à se laisser comme lui [72] charger de liens pour le troupeau et conduire où il ne voulait pas [73].

Chaînes glorieuses, qui ne ferez jamais trembler non plus les successeurs de Pierre, vous serez en face des Hérodes, des Nérons, des Césars de tous les temps, la garantie de la liberté des âmes. Aussi de quelle vénération, dès les âges les plus reculés, le peuple chrétien vous honore ! On peut dire en toute vérité de la fête présente qu’elle se perd dans la nuit des siècles. Selon d’antiques monuments [74], c’est à Pierre même que remonterait la consécration première à cette date du sanctuaire qui rassemble en ce jour d’émancipation, sur la plus haute des sept collines, les citoyens de la Ville éternelle. L’appellation de Titre d’Eudoxie, sous laquelle la vénérable église est souvent dénommée, proviendrait des restaurations dont elle fut l’objet à l’occasion des événements rappelés dans les Leçons de la fête. Quant aux liens sacrés devenus son trésor, la plus ancienne mention qu’on nous ait conservée du culte qui leur fut rendu, remonte aux premières années du second siècle. Balbina, fille du tribun Quirinus préposé à la garde des prisons, s’était vue guérie au contact des chaînes du saint Pape Alexandre ; elle ne se rassasiait pas de baiser les liens qui l’avaient délivrée : « Cherche les fers du bienheureux Pierre, et baise-les plutôt que ceux-ci », lui dit le Pontife ; Balbina donc, ayant heureusement trouvé les fers apostoliques, reporta sur eux ses démonstrations pieuses, et les remit peu après à la noble Théodora sœur d’Hermès [75].

Les anneaux qui avaient enserré les bras du Docteur des nations sans pouvoir lier la parole de Dieu [76], furent aussi recueillis plus chèrement que les pierreries et l’or après son martyre. D’Antioche de Syrie, Jean Chrysostome portant une envie sainte aux rivages qu’enrichissent ces trophées d’une captivité triomphante, s’écriait dans un transport sublime : « Quoi de plus magnifique que ces chaînes ? Prisonnier pour le Christ est un nom plus beau que celui d’apôtre, d’évangéliste ou de docteur. Être lié pour le Christ vaut mieux que d’habiter les cieux ; siéger sur les douze trônes [77] est un moindre honneur. Si quelqu’un aime, il me comprend ; mais qui comme le très saint chœur des Apôtres pénétra ces choses ? Pour moi, si l’on m’offrait à choisir ou ces fers, ou le ciel tout entier, je n’hésiterais pas ; car c’est en eux qu’est le bonheur. Je voudrais présentement me trouver dans les lieux où l’on dit que sont encore gardés les liens de ces hommes admirables. S’il m’était donné d’être libre des soucis de cette église, d’avoir quelque santé, je ne balancerais pas à entreprendre ce voyage pour voir seulement la chaîne de Paul. Si l’on me disait : Qu’aimes-tu mieux être, ou l’Ange qui délivra Pierre, ou Pierre enchaîné ? J’aimerais mieux être Pierre, à cause de ses liens » [78].

Toujours vénérée dans l’auguste basilique qui couvre sa tombe, la chaîne de Paul n’est point devenue pourtant comme celles de Pierre l’objet d’une fête spéciale en l’Église. Cette distinction était due à la prééminence de celui qui « reçut seul les Clefs du Royaume des cieux pour les communiquer aux autres » [79], qui seul continue par ses successeurs de lier et de délier souverainement dans l’étendue des mondes. Le recueil des lettres de saint Grégoire le Grand atteste combien, au VIe siècle, était universellement répandu le culte des saintes chaînes, dont quelques parcelles de limure, enfermées dans des clefs d’argent ou d’or, étaient le plus riche présent que les Souverains Pontifes eussent coutume d’offrir aux églises insignes et aux princes qu’ils voulaient honorer. Constantinople, à une époque assez indécise, fut elle aussi dotée de quelque portion de ces précieux liens ; elle en fixa la fête au 16 janvier, exaltant à cette occasion dans l’Apôtre Pierre l’occupant du premier Siège, le fondement de la foi, la base inébranlable des dogmes [80].

« Mets tes pieds dans les fers de la Sagesse, et ton cou dans ses chaînes, disait prophétiquement l’Esprit sous l’ancienne alliance ; ne te lasse point de ses liens : car à la fin elle te sera repos et joie, et ses entraves seront pour toi une protection puissante, et ses colliers un glorieux ornementât ses liens le salut » [81]. Et la Sagesse incarnée vous appliquant l’oracle elle-même, ô Prince des Apôtres, annonçait qu’en témoignage de votre amour, un jour viendrait où vous connaîtriez en effet la contrainte et les liens [82]. L’épreuve, ô Pierre, a été convaincante pour cette Sagesse éternelle qui proportionne ses exigences à la mesure de son propre amour [83]. Mais vous aussi l’avez trouvée fidèle : aux jours du redoutable combat où elle voulut montrer sa puissance en votre faiblesse, elle ne vous abandonna point dans les fers [84] ; c’est dans ses bras que vous dormiez d’un sommeil si calme en la prison d’Hérode [85] ; descendue avec vous dans la fosse de Néron [86], elle vous y tint fidèle compagnie jusqu’à l’heure où, soumettant à l’opprimé les persécuteurs mêmes, elle mit le sceptre en vos mains et sur votre front la triple couronne.

Du trône où vous siégez avec l’Homme-Dieu dans les cieux [87] comme vous l’avez suivi ici-bas dans l’épreuve et l’angoisse [88], déliez nos liens qui n’ont rien, hélas ! de la gloire des vôtres : brisez ces fers du péché qui nous rivent à Satan, ces attaches de toutes les passions qui nous empêchent de prendra vers Dieu notre essor. Le monde, plus que jamais esclave dans l’engouement de ses fausses libertés qui lui font oublier la seule vraie, a plus besoin d’affranchissement qu’au temps des Césars païens : vous qui seul pouvez l’être, une fois de plus soyez son libérateur. Que Rome surtout, tombée plus bas parce qu’elle a été précipitée de plus haut, éprouve à nouveau la vertu d’émancipation qui réside en vos chaînes ; elles sont devenues pour ses fidèles un signe de ralliement dans les dernières épreuves [89] ; vérifiez la parole qui fut dite par ses poètes autrefois, qu’« entourée de ces liens elle serait toujours libre) » [90].

Aout resplendit des feux de la plus brillante des constellations qui soit au Cycle sacré. Déjà au sixième siècle, le deuxième concile de Tours observait que les fêtes des Saints remplissaient sa durée [91]. Mes délices sont d’être avec les enfants des hommes [92] disait la Sagesse ; il semble que dans le mois où retentissent ses enseignements, elle ait mis sa gloire à s’entourer des hommes bienheureux [93] qui, marchant avec elle par le milieu des sentiers de la justice [94], ont trouvé en la trouvant elle-même la vie et le salut qui vient du Seigneur [95]. Noble cour, présidée par la Reine de toute grâce dont le triomphe, consacrant le milieu de ce mois, appelait sur lui les prédilections de cette Sagesse du Père qui ne s’est plus séparée de Marie depuis qu’elle en a fait son trône.

Quelle effusion des divines faveurs l’opulence des jours que nous allons traverser promet à nos âmes ! Jamais les greniers du Père de famille ne s’enrichirent plus qu’en ce temps de maturité pour les moissons de la terre et pour celle des cieux.

[70] I Cor. I, 18-31.

[71] Matth. XVI, 19.

[72] Johan. XVIII, 12.

[73] Ibid. XXI, 15-18.

[74] Martyrolog. Hieronym. , Bed., Raban., Notker.

[75] Acta S. Alexandri.

[76] II Tim. II, 9.

[77] Matth. XIX, 28.

[78] Chrys. in Ep. ad Eph. Hom. VIII.

[79] Opr. Milev. Contra Parmen. VII, III.

[80] Menées.

[81] Eccli. VI, 25-32.

[82] Johan., XXI, 18.

[83] Eccli. IV, 17-22.

[84] Sap. X, 12-14.

[85] Act. XII, 6.

[86] Sap. X, 13.

[87] Apoc. III, 21.

[88] Luc. XXII, 28.

[89] Archiconfrérie des Chaînes de S. Pierre, érigée le 18 juin 1867.

[90] Arator, De Act. Aposl. L. I, v. 1070-1076.

[91] Toto Augusto... festivitates sunt et missae sanctorum. De observatione psallendi. Larbe, V, 857.

[92] Prov. VIII, 31.

[93] Ibid. 32-34.

[94] Ibid. 10.

[95] Ibid. 35.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Dédicace du Titre d’Eudoxie. Station à Saint-Pierre-aux-Liens.

La basilique Apostolorum in exquiliis existait déjà de longues années avant le Ve siècle, époque à laquelle Sixte III la restaura entièrement et la dédia aux Princes des Apôtres Pierre et Paul. Cette restauration est mentionnée dans l’inscription suivante :

CEDE • PRIVS • NOMEN • NOVITATI • CEDE • VETVSTAS

REGIA • LAETANTER • VOTA • DICARE • LIBET

HAEC • PETRI • PAVLIQVE • SIMVL • NVNC • NOMINE • SIGNO

XYSTVS • APOSTOLICAE • SEDIS • HONORE • FRVENS

VNVM • QVAESO • PARES • VNVM • DVO • SVMITE • MVNVS

VNVS • HONOR • CELEBRET • QVOS • HABET • VNA • FIDES

PRESBYTERI • TAMEN • HIC • LABOR • EST • ET • CVRA • PHILIPPI

POSTQVAM • EPHESI • CHRISTVS • VICIT • VTRIQVE • POLO

PRAEMIA • DISCIPVLVS • MERVIT • VINCENTE • MAGISTRO

HANC • PALMAM • FIDEI • RETTVLIT • INDE • SENEX.

O vieil édifice, change de nom ; qu’une nouvelle gloire succède à l’ancienne, maintenant que tu es dédié, au milieu des vœux joyeux. Je te consacre au nom des apôtres Pierre et Paul, moi Sixte, élevé à l’honneur du Siège apostolique. — 0 Vous qui ne faites qu’un dans votre dualité, recevez un don identique, car une même vénération vous est rendue par une unique Foi. — Le soin et le travail de cette entreprise sont attribués au prêtre Philippe. Après qu’à Éphèse le Christ eut triomphé sur l’un et l’autre hémisphère, dans la victoire du Maître le disciple mérita lui aussi la récompense. Ce temple représente la victoire de sa foi, qu’il remporta dans les années de sa vieillesse.

Dans cette basilique sont conservées, au moins depuis le Ve siècle, les chaînes de l’apôtre Pierre ; c’est pourquoi l’ancien nom de Basilica Apostolorum, qui apparaît dans la signature du prêtre Philippe, légat du Pape à Éphèse, fut remplacé dans l’usage commun par celui de ecclesia a vinculis sancti Petri.

En l’honneur de cette relique sacrée, on apposa dans le temple cette autre belle épigraphe, tirée du poème bien connu du sous-diacre Arator, déclamé au peuple dans la basilique de Saint-Pierre-aux-Liens :

HIS • SOLIDATA • FIDES • HIS • EST • TIBI • ROMA • CATENIS

PERPETVATA • SALVS • HARVM • CIRCVMDATA • NEXV

LIBERA • SEMPER • ERIS • QVID • ENIM • NON • VINCVLA • PRAESTENT

QVAE • TETIGIT • QVI • CVNCTA • POTEST • ABSOLVERE • CVIVS

HAEC • INVICTA • MANV • VEL • RELiGIOSA • TRIVMPHO

MOENIA • NON • VLLO • PENITVS • QVATIENTVR • AB • HOSTE

CLAVDIT • ITER • BELLIS • QVI • PORTAM • PANDIT • IN • ASTRIS

Ces chaînes, ô Rome, consolident ta foi.

Ce collier qui t’entoure rend stable ton salut.

Tu seras toujours libre, car, que ne pourront te mériter ces chaînes

dont fut lié celui qui peut tout délier ?

Son bras invincible, secourable même dans la gloire,

ne permettra jamais que ces murs soient abattus par l’ennemi.

Celui qui ouvre les portes du ciel fermera la route aux ennemis de Rome.

Comme les chaînes de Pierre, celles de Paul sont gardées, tel un précieux trésor, près de son vénérable sépulcre dans la basilique de la voie d’Ostie.

Le culte envers les chaînes des deux Apôtres devait autrefois être très répandu, puisque Justinien Ier demandait au Pape de catenis Sanctorum Apostolorum, si possibile est [96] ; et Grégoire le Grand rapporte que, de son temps, les fidèles ambitionnaient la grâce d’obtenir au moins un peu de limaille des chaînes de saint Paul [97].

La fête de la dédicace de la basilique a vinculis est déjà notée dans le Martyrologe Hiéronymien : Romae statio ad sanctum Petrum ad vincula [98] ; ou bien : ad vincula Eudoxiae, apostoli Petri osculant populi catenas [99].

En tant que fête purement locale, elle demeura étrangère à la première recension du Sacramentaire d’Hadrien Ier : elle n’y fut insérée que plus tard.

Dans l’Antiphonaire, l’introït est Salus populi ego sum, comme à l’occasion de la double station au sanctuaire des Anargyres au Forum, le jeudi après le troisième dimanche de Carême, et le dimanche le plus rapproché de leur natale, au mois de septembre.

Dans le Missel au contraire, les chants, à l’exception du verset alléluiatique, sont tous les mêmes que le 29 juin.

Prière. — « Seigneur qui avez délivré de ses chaînes le bienheureux apôtre Pierre et l’avez renvoyé libre ; délivrez-nous aussi des liens de nos péchés, et que votre pitié écarte de nous tout péril ». La même pensée est fort bien exprimée dans les vers suivants, répétés à Rome et à Spolète, dans la basilique érigée au Ve siècle par l’évêque Achille en l’honneur de saint Pierre :

SOLVE • IVBENTE • DEO • TERRARVM • PETRE • CATENAS

QVI • FACIS • VT • PATEANT • CAELESTIA • REGNA • BEATIS

IPSE • TVA • PETRE • DISRVMPERE • VINCVLA • IVSSIT

QVI • TE • CONSTITVIT • MVNDANOS • SOLVERE • NEXVS

Au commandement de Dieu, brisez, ô Pierre, les liens qui pèsent sur le monde,

vous qui ouvrez aux bienheureux les portes du ciel.

Celui qui a voulu que vous fussiez délié de vos chaînes,

vous a confié la mission de briser les liens du péché.

Paul est inséparable de Pierre, dans l’apostolat comme dans la vénération des fidèles. Aussi fait-on mémoire de lui à la messe de ce jour comme le 18 janvier.

Les deux lectures scripturaires et le répons-graduel sont les mêmes que le 29 juin. Quant au verset alléluiatique, il est tiré de l’épigraphe rapportée ci-dessus : Alléluia. Solve, iubente Deo, terrarum, Petre, catenas Qui facis ut pateant caelestia regna beatis [100].

Sur les oblations. — « Que par l’intercession de votre bienheureux apôtre Pierre, le sacrifice que nous allons vous offrir, Seigneur, nous confère la vie surnaturelle et nous fasse échapper à tout péril ». Dans le Léonien se trouvent une messe et une préface qui, probablement, se rapportent à la dédicace de Saint-Pierre-in-Vinculis ; voici la secrète de cette messe : Suscipe, quæsumus, hostias quas maiestati tuæ in honore beati apostoli Petri, cui hæc est basilica sacrata, deferimus, et eius precibus nos tuere [101].

Voici la belle préface : Vere dignum... Qui ut in omni loco dominationis tuae beati Petri apostoli magnifices potestatem, non solum ubi venerabiles eius Reliquiae conquiescunt, sed ubicumque pretiosa reverentia fuerit invocata, tribuis esse praesentem ; nunc etiam perseverare demonstres quod in omnem terram sonus eius exeat, et toto orbe salutaria verba decurrant. Per Christum.

C’est la même pensée qu’exprimait, à propos de sa basilique de Spolète, l’évêque Achille :

SED • NON • ET • MERITVM • MONVMENTA • INCLVDERE • POSSVNT

NEC • QVAE • CORPVS • HABENT • SAXA • TENENT • ANIMAM

Les monuments ne peuvent mettre de bornes à sa puissance,

et les marbres qui recouvrent ses reliques ne retiennent point emprisonnée son âme.

Après la Communion. — « Nourris par le sacrifice de ce Corps et de ce Sang précieux, nous vous supplions, ô Seigneur notre Dieu, de nous donner part à l’éternelle rédemption dont ce sacrement nous est le gage ». Saint Paul dit que le Christ, couvert de son propre sang, ouvrit aux siens la voie de la Rédemption éternelle. Les fidèles le suivent, mais ils doivent parcourir cette voie, eux aussi, sanctifiés par le sang du Nouveau Testament renouvelé chaque jour sur l’autel.

[96] THIELE, Epist. Rom. Pontif. I, 874. Une partie des chaînes des Saints Apôtres, si cela est possible.

[97] Reg. L. IV, ep. 30. P. L., LXXV1I, col. 704.

[98] A Rome, station à St-Pierre aux Liens.

[99] Aux liens d’Eudoxie, les peuples embrassent les chaînes de l’apôtre Pierre.

[100] Au commandement de Dieu, brisez, ô Pierre, les liens qui pèsent sur le monde, vous qui ouvrez aux bienheureux les portes du ciel.

[101] Recevez, nous vous en prions, les dons que nous offrons à votre majesté en l’honneur du bienheureux apôtre Pierre à qui cette basilique est consacrée, et protégez-nous par ses prières.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Brisez, ô Pierre, sur l’ordre de Dieu, nos liens d’ici-bas, vous qui ouvrez aux bienheureux le royaume des cieux. Le texte de l’antienne de Magnificat et du verset de l’alléluia est extrait d’une inscription en vers qu’on lit dans la basilique de Spolète où fut primitivement déposée une partie de la chaîne de saint Pierre.

1. Saint Pierre ès Liens. — Huit jours après la fête de saint Jacques, le premier martyr parmi les Apôtres, nous commémorons l’arrestation de leur chef et sa miraculeuse délivrance. Fixée au jour anniversaire de la Dédicace de la basilique « S. Petri ad vincula », cette fête nous montre de quelle manière Dieu protège son Église et ceux qui la dirigent.

Voici, d’après le vivant récit des Actes, les événements rappelés aujourd’hui à notre souvenir (XII, 1-19). Treize ans environ après la mort du Sauveur éclata la seconde persécution contre les chrétiens de Jérusalem, Hérode Agrippa, troisième potentat de ce nom mal famé, voulut se gagner ta faveur des Juifs au prix de la tête des Apôtres. Jacques fut sa première victime. C’était maintenant le tour de Pierre ; quelques jours après Pâques, il devait être condamné devant l’assemblée du peuple. « Ainsi Pierre était étroitement gardé dans sa prison. Mais l’Église faisait à Dieu pour lui d’incessantes prières. Or, la nuit même qui précédait le jour marqué pour son exécution, l’Apôtre fut soudain éveillé par un ange qui lui ordonna de se lever, « et les chaînes tombèrent de ses mains ». L’ange le fit traverser les corps de garde, franchir la porte de fer de la prison, et le quitta en le laissant dans la rue.

Pierre comprit alors que ce n’était pas un rêve, mais la réalité : « Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement son Ange et qu’il m’a délivré de la main d’Hérode » (paroles que la liturgie répète d’une façon saisissante dès le début de la messe. Elle nous met soudain, pourrait-on dire, en présence de l’Apôtre qui, lui-même, nous annonce la nouvelle). Pierre n’hésita pas longtemps ; la nuit était avancée ; dès l’aurore, il devait être hors de Jérusalem.

Il se rendit en hâte à la maison de Marie, mère de Marc l’Évangéliste, lieu de réunion, première église des chrétiens. Il frappa. Les gens n’étaient pas encore partis. Une servante vint à la porte, reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, courut l’annoncer en oubliant d’ouvrir. « Vous êtes folle », lui répondit-on. L’Apôtre continuant de frapper, on le fit entrer. Il raconta alors sa miraculeuse délivrance, donna ses ordres et quitta la ville.

Où alla-t-il ? Les Actes évitent de le dire pour ne point trahir sa retraite. La tradition veut que ce soit à Rome dont il aurait ainsi été l’évêque pendant vingt-cinq ans (42-67). Eudoxie, fille de Théodose II le Jeune, fit don des chaînes portées par saint Pierre pendant sa captivité, sous Hérode Agrippa, au pape, qui possédait déjà celles dont l’Apôtre avait été chargé sous Néron. C’est ainsi que l’Église de Rome conserve depuis de longs siècles le culte de ces précieuses reliques. La basilique « S. Petri ad vincula » fut construite sous le pontificat de Sixte III (432-440).

2. La prière des Heures. — Saint Augustin écrit au sujet des chaînes de saint Pierre : « Et ils apportaient leurs malades, lisons-nous dans le texte sacré, afin que, du moins en passant, l’ombre de Pierre les couvrit [102]. Si l’ombre de son corps pouvait être bienfaisante, combien plus secourable est à présent la plénitude de sa puissance ? S’il se dégageait de lui un souffle salutaire pour ceux qui l’imploraient lorsqu’il passait sur la terre, quel est son surcroît d’influence, maintenant, dans le ciel où il demeure ? C’est avec raison que toutes les Églises chrétiennes estiment plus précieuses que l’or les chaînes dont il était chargé. Si son ombre possédait un tel pouvoir de guérison quand il passait, combien plus efficaces sont les fers qui l’enchaînaient ? Si son ombre impalpable et fugitive pouvait avoir une telle puissance, combien plus de vertus les chaînes dont il a souffert et dont l’empreinte s’est gravée dans ses membres ont-elles dû en recevoir ? Si Pierre, avant son martyre, eut tant de pouvoir pour soulager ceux qui le suppliaient, combien plus de puissance a-t-il au terme de son triomphe ? Heureuses chaînes ! Menottes et entraves, vous vous êtes changées en couronne de victoires, vous avez fait de l’Apôtre un Martyr ! Heureuses chaînes ! Vous avez mené votre captif jusqu’à la Croix du Christ, non pour le condamner au châtiment, mais plutôt pour le glorifier ! ».

[102] Act. V, 15.

SOURCE : http://www.introibo.fr/01-08-St-Pierre-aux-Liens-apotre

Saint-Pierre-ès-Liens, des chaînes plus précieuses que l’or

Anne Bernet - publié le 31/07/23

Le 1er août, l’Église honore les chaînes qui emprisonnèrent le chef des apôtres, sous le nom de fête de saint Pierre aux Liens. Une église à Rome abrite les précieux anneaux qui rappellent jusqu’où peut conduire l’attachement au Christ.

Connaissez-vous, à Rome, San Pietro in vincoli, en français Saint-Pierre-aux-Liens, ou Saint-Pierre-ès-Liens comme on disait autrefois, appelé aussi, en souvenir de sa fondatrice, l’impératrice Eudoxie, la basilique eudoxienne ? Fille de l’empereur d’Orient, Eudoxie a épousé l’empereur d’Occident, Valentinien III, lamentable personnage dont la sottise et la jalousie précipiteront l’écroulement de ce qui survit encore, au Ve siècle, de la puissance romaine en Europe. Mais ceci est une autre histoire …

Victime de la raison d’État, malheureuse, Eudoxie la Jeune, appelée ainsi pour ne pas la confondre avec sa mère et homonyme qui règne à Constantinople, trouve ses consolations dans la dévotion, et dans une correspondance, aussi suivie que possible, ce qui, à l’époque, représente un échange de trois ou quatre lettres par an, avec sa famille… Un jour, nous sommes en 438, elle reçoit de la part de sa mère un cadeau fabuleux : une partie des chaînes qui, à en croire la Tradition, ont tenu saint Pierre attaché dans la cellule du palais d’Hérode vers l’an 40, lorsque le tétrarque l’a arrêté dans l’intention de le mettre à mort, comme il l’a déjà fait s’agissant de Jacques, frère de Jean.

La miraculeuse évasion

Si vous avez lu les Actes des Apôtres, vous connaissez la suite. Alors que la communauté chrétienne prie sans cesse pour la libération de son chef, Pierre, en pleine nuit, la veille de sa comparution devant le tribunal, voit un ange, parfois identifié à saint Michel, dans sa cellule. Il pense bénéficier d’une vision, ou rêver mais l’ange le détrompe : ce qui lui arrive est réel. D’un geste, il fait tomber les lourdes chaînes des pieds et des mains de l’apôtre, sans que le fracas qu’elles font réveille les gardes, plongés dans un profond sommeil, lui dit de mettre ses sandales et son manteau, car la nuit est froide, et le conduit dehors sans rencontrer âme qui vive dans la forteresse endormie, tandis que les torches s’allument sur leur passage et que les portes verrouillées, jusqu’à celles de la rue, s’ouvrent miraculeusement devant eux. Ce n’est qu’une fois dehors que Pierre comprend que ce qu’il vient de vivre est réel et qu’il est libre.

Lire aussi :Les précieuses découvertes de la prison de saint Pierre

Un cadeau d’Eudoxie

Comment la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem, férocement persécutée, réussit-elle à récupérer les fers témoins du miracle ? Comment, après sa dispersion, puis les atrocités du siège de 70, auquel, il est vrai, l’évêque Siméon a soustrait à temps son troupeau, la destruction de la ville, puis celles des vestiges des lieux saints sous l’empereur Hadrien, ces chaînes ont-elles été préservées ? L’on n’en sait rien mais le fait est qu’elles appartiennent au patriarcat de Jérusalem qui les offre à la vénération des pèlerins et a réussi à les soustraire à la convoitise de l’impératrice Hélène lorsque celle-ci, à la fin des années 320 lors de son pèlerinage en Terre Sainte, a fait main basse sur toutes les reliques possibles et imaginables, transférées soit à Constantinople soit à Rome.

Seulement, en un siècle, l’état de l’empire a bien changé et les attaques barbares, venues de tous côtés, rendent la préservation des trésors chrétiens de Jérusalem précaire. Si le patriarcat ne se résout pas à se séparer de la vraie croix, qui finira d’ailleurs par tomber au pouvoir des Perses, il rechigne moins à laisser déménager d’autres reliques et, quand en 437, l’impératrice d’Orient, Eudoxie l’Ancienne, effectue le pèlerinage hiérosolymitain (de Jérusalem, Ndlr), elle en repart avec les chaînes de saint Pierre et s’empresse d’en offrir 28 anneaux à sa fille qui règne à Rome.

Une seule chaîne

À Rome, au demeurant, l’on conserve avec le même soin qu’à Jérusalem d’autres chaînes de Pierre, celles qu’il a portées dans son cachot de la prison Mamertine, lors de son emprisonnement de 64-65 qui s’achèvera par sa mort, crucifié la tête en bas dans le cirque du Vatican, annexe d’un palais impérial cher à Néron. La Tradition veut qu’elles aient été récupérées, sur le conseil du pape martyr Alexandre Ier par une patricienne chrétienne, Balbina. Eudoxie juge donc normal de rassembler tous ces fers dont elle fait cadeau, début août 439, au pape Sixte III. Or, à l’instant où les chaînes venues de Jérusalem sont posées près des chaînes romaines, devant l’assistance médusée, elles se rejoignent et n’en font bientôt plus qu’une seule.

Antoine Mekary | ALETEIA

Bien entendu, l’histoire fait ricaner les esprits forts qui affirment qu’il n’y a pas eu l’ombre d’un tel miracle le 1er août 439 mais que l’Église a voulu consacrer cette date à saint Pierre aux liens afin d’éradiquer quelques fêtes du calendrier païen toujours célébrées à Rome début août, telles la dédicace du temple de Mars, la fête de l’empereur Auguste, l’anniversaire de l’empereur Claude et celle de la déesse de l’espérance. N’épiloguons pas car l’un n’empêche pas l’autre. 

Les anneaux disparus

Ces chaînes de Pierre vont prendre, dans les siècles suivants et la lutte qui oppose le pape à l’empereur de Constantinople une place prépondérante car elles rappellent que le souverain pontife est le successeur du Prince des apôtres, à la différence du patriarche de Constantinople. Pour que chacun s’en souvienne, à compter du pape Grégoire Ier, mort en 604, Rome prend l’habitude d’honorer certains rois barbares, en particulier ceux de France, dont elle a besoin puis plus tard d’Angleterre, d’un cadeau diplomatique d’insigne valeur : une clef, d’or ou d’argent selon l’importance du destinataire, dans laquelle est glissé un peu de limaille de fer recueillie en limant les chaînes pétriniennes. Gage de la légitimité de leur destinataire et de sa lignée, mais aussi puissant talisman, ces clefs porte bonheur sont tellement prisées qu’il faudra rapidement renoncer, sinon à cette pratique, du moins à limer les fers apostoliques, car à la longue, il n’en resterait rien, d’autant plus que certains anneaux en ont été retirés au fil du temps. 

Si certains, donnés au redoutable duc des Lombards, retourneront à Rome au XVIe siècle, quand le cardinal Sfondrati les récupérera dans leur église du lac de Côme pour les déposer dans sa basilique Sainte-Cécile, d’autres, partis pour Avignon ou Metz, n’en reviendront jamais. Afin de préserver ce qu’il en reste, l’on se contentera désormais de faire toucher les clefs, voire un mouchoir de soie, aux chaînes de Pierre, le résultat sera le même. Ainsi de nombreux malades seront guéris, des possédés libérés.

L’attachement au Christ

S’il est loisible de les vénérer toute l’année dans leur église, les fers sont plus solennellement exposés le premier lundi de carême, le cinquième jour après la fête des saints apôtres Pierre et Paul, soit le 4 juillet, puis le 1er août et durant l’octave qui suit. L’usage est aussi de les sortir en cas de danger extrême pour Rome et son Église, invasions ou épidémies.

Mais pourquoi, demanderez-vous peut-être, vénérer ainsi cette antique ferraille ? Saint Augustin vous répondrait que "Pierre en a fait plus de cas que de l’or le plus pur et le plus précieux". Car elle rappelle jusqu’où peut conduire l’attachement au Christ, lequel, comme Il l’a fait dans la prison de Jérusalem, lie et délie, faisant tomber ou pas les attaches humaines du péché ou des geôles.

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2023/07/31/saint-pierre-es-liens-des-chaines-plus-precieuses-que-lor/

vendredi, 01 août 2025

1er août. Dédicace de Saint-Pierre-Es-Liens. 439.

- A Rome sur le mont Esquilin*, la dédicace de Saint-Pierre-Es-Liens ou fête des chaînes du Prince des Apôtres. 439.

Sous saint Sixte III, pape,  et grâce à la dévotion de l'impératrice Eudoxie.

" Heureux liens qui tenaient captifs les mains et les pieds de saint Pierre ; ils lui ont valu une couronne immortelle, et d'un Apôtre ils ont fait un martyr !"
Saint Augustin. Serm. XXIX de Sanctis.

L'Eglise a institué cette fête, non seulement pour rendre grâces à Dieu de l'insigne faveur qu'Il fit à l'assemblée des fidèles de Jérusalem, lorsqu'Il leur rendit le Prince des Apôtres que le roi Hérode, surnommé Agrippa, avait fait lier de deux chaînes, en attendant que la fête de Pâques fût passée pour le faire mourir ; mais aussi afin d'honorer ces chaînes, avec lesquelles les membres précieux de ce grand Apôtre avaient été attachés. Elle sait bien que lui-même les estimait plus que tous les trésors du monde, et qu'il préférait la qualité de captif et d'enchaîné pour Jésus-Christ à celle de Prince de son peuple et Chef de tous les disciples.

Saint Luc rapporte, dans les Actes des Apôtres, que cet Hérode, neveu du second par son père et petit-fils du premier, voulant gagner l'affection des Juifs, après avoir fait trancher la tête à saint Jacques le Majeur, frère de saint Jean l'Evangéliste, fit arrêter saint Pierre et l'envoya en prison, dans le dessein de le faire exécuter publiquement et devant une foule nombreuse assemblée à Jérusalem à l'occasion de la fête de Pâques. Craignant qu'il n'échappât à sa cruauté, il ne se contenta pas de le faire enfermé ; il le fit lier avec deux chaînes aux murs de la prison où il était et le donna en garde à des soldats qui en répondaient.

Cependant les Chrétiens de la ville et des environs sentirent vivement ce coup et, sachant combien cet Apôtre était nécessaire à l'Eglise, qui, à peine naissante, se voyait exposée à de si terrible persécutions, ils envoyaient continuellementleur voeux et leurs soupirs ver le Ciel, suppliant le Souverain Pasteur de ne pas permettre que son troupeau fût si tôt privé de celui qu'Il lui avait donné pour Son vicaire.

Cette prière fut exaucée : la nuit même où saint Pierre devait être exécuté, comme il dormait paisiblement dans ses chaînes, au milieu de deux soldats, outre les autres gardes qui étaient en faction devant la porte, l'ange du Seigneur descendit du Ciel et remplit toute la prison d'une grande lumière et lui dit :
" Lève-toi promptement !"
Et comme saint Pierre se levait pendant que ses chaînes tombaient l'ange ajouta :
" Prend ta ceinture et chausse-toi ! Met ton manteau et suis-moi !"
Saint Pierre obéit et se mit à sa suite tout en pensant qu'il ne vivait qu'un songe et qu'il n'était pas délivré en réalité. Mais, passant devant tous les gardes qui ne s'apercevaient de rien, puis passant la porte de fer qui s'ouvrit toute seule sans que personne y mît la main, saint Pierre s'écria :
" Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son ange et qu'Il m'a délivré de la main d'Hérode et de toute l'attente du peuple juif."

Tous les fidèles reçurent une joie incroyable de cette délivrance ; ils en rendirent beaucoup d'actions de grâces à Dieu, et s'étant procuré les chaînes dont l'Apôtre avait été lié, ils les gardèrent religieusement dans le trésor de l'église de Jérusalem, comme une très précieuse relique.

C'ets pour ce grand bienfait que la fête d'aujourd'hui a été instituée. On y doit honorer les peines et les souffrances de saint Pierre, le calme et la tranquillité qu'il avait en prison et sous ses liens, la constance et la joie avec lesquelles il attendait le coup de la mort, et l'égalité d'esprit qui parut an lui, tant dans l'humiliation de son emprisonnement que dans la gloire de sa délivrance.

On doit aussi remercier Notre Seigneur de la faveur qu'Il fit à son troupeau en lui rendant un si bon pasteur, des miracles qu'Il a opérés pour le délivrer, et des grands fruits qu'Il lui a fait produire depuis, tant parmi les Juifs que parmi les Gentils, pour le parfait établissement du Christianisme.

Saint Pierre eut encore d'autres liens que ceux qui l'enchainèrent à Jérusalem ; car étant à Rome pour y prêcher l'Evangile, et ayant gagné à Jésus-Christ un grand nombre de personnes des trois ordres qui composaient cette ville (des sénateurs, des chevaliers et de nombreux membres du peuple), l'empereur Néron le fit saisir et commanda qu'il fût mis en prison et enchaîné.

C'est de ces chaînes dont parle saint Alexandre, pape, lorsque, voyant sainte Balbine porter un respect singulier aux chaînes diont lui même venait d'être lié, il l'exorta à cherhcer plutôt les chaînes de saint Pierre : ce qu'elle fit aussitôt avec beucoup de succès et de consolations.


Basilique Saint-Pierre-Es-Liens. Rome. Cette basilique fut bâtit par

l'impératrice Eudoxie au Ve siècle afin de conserver les chaînes du

Prince des Apôtres.Deux chaînes de saint Pierre sont rassemblées

dans ce reliquaire : celle de Rome et celle de Jérusalem.

C'est donc à la fois les chaînes que porta le Prince des Apôtres à Rome puis à Jérusalem que nous fêtons aujourd'hui.

Il serait trop long ici de rescencer le nombre formidable de miracles que ces précieuses chaînes opérèrent et tout autant le nombre d'églises qui vénèrent ces admirables reliques.

* Le mont Esquilin, appelé aujourd'hui le mont de sainte Marie-Majeure, est l'une des sept collines de Rome, au sud du Quirinal et au nord du mont Coelius. Il fut renfermé dans la ville par Tulius Hostilius, troisième roi de Rome (671-639 av. J.-C.). C'est là qu'on exécutait les criminels. Il donnait son nom à la Porte Esquiline, une des portes occidentales de Rome, appelée aujourd'hui Porte Saint-Laurent.

Rq : On lira le petit livre de M. Paul Mencacci, " Les chaînes de saint Pierre ", que l'auteur, membre de l'Archiconfrérie romaine qui se dépensa tant pour ériger dans la ville éternelle un monument en l'honneur des saintes chaînes et dédié, à l'occasion de son jubilé épiscopal, au pape Pie IX. Ce livre est disponible en téléchargement sur l'excellente " bibliothèque Saint-Libère " : http://www.liberius.net/livre.php?id_livre=249

SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/08/01/1er-aout-dedicace-de-saint-pierre-es-liens-439.html

S. Pierre aux Liens

1er août

Hérode Agrippa, roi des Juifs, après avoir condamné à mort saint Jacques le Majeur, l’an 43, fit emprisonner saint Pierre. Les fidèles, à la nouvelle de l’arrestation du chef de l’Église, se mirent aussitôt en prière, et Dieu les exauça. Le Prince des Apôtres, chargé de chaînes, était gardé nuit et jour par seize soldats, dont quatre faisaient tour à tour sentinelle dans la prison autour de lui ; les autres gardaient les portes.

La nuit même qui précédait le jour marqué pour l’exécution, saint Pierre dormait paisiblement au milieu de ses gardes, quand tout à coup la prison fut éclairée d’une lumière céleste. Un Ange apparaît, le réveille et lui dit : « Levez-vous promptement, prenez votre ceinture, vos vêtements et votre chaussure, et suivez-moi. » Au même instant les chaînes tombent de ses mains ; stupéfait, il obéit, et traverse sans obstacles, à la suite de l’Ange, le premier et le second corps de garde.

Une porte de fer était à l’entrée du chemin qui conduisait à l’intérieur de Jérusalem ; cette porte s’ouvre d’elle-même. Ils vont ensemble jusqu’au bout de la rue, et l’Ange disparaît.

Saint Pierre avait cru que tout ce qui se passait n’était qu’un songe ; mais, persuadé alors de la réalité de sa délivrance, il en bénit le Seigneur en disant : « Je reconnais maintenant que Dieu a envoyé véritablement Son Ange et qu’Il m’a délivré de la main d’Hérode et de l’attente cruelle du peuple juif ».

Il se rendit alors à la maison de Marie, mère de Marc, son disciple, où se trouvait une foule en prière. Saint Pierre frappe à la porte, et la jeune fille qui se présente pour ouvrir, ayant distingué la voix de saint Pierre, court l’annoncer dans l’intérieur de la maison. Personne n’y voulait croire : « Vous êtes folle ! » dit-on à cette fille. « C’est son Ange » disaient les autres. Saint Pierre continuait à frapper.

Quelle ne fut pas l’explosion de joie qui se fit entendre, quand la porte fut ouverte et que l’on reconnut saint Pierre ! L’apôtre calma leur émotion et raconta la merveille que Dieu venait d’accomplir. Les fidèles se firent un devoir de recueillir les précieuses chaînes de saint Pierre et les conservèrent avec un religieux respect.

Plus tard, on recueillit aussi avec soin les chaînes vénérables portées à Rome par le Chef des Apôtres. La chaîne de Jérusalem fut portée à Rome en 439, et jointe à celle que possédait cette ville. Alors arriva ce fait prodigieux ; à peine les deux chaînes furent-elles placées l’une près de l’autre, qu’elles s’unirent ensemble, de manière qu’il fut impossible d’y reconnaître aucune soudure. Depuis ce temps, l’Église fait beaucoup plus de cas de ces précieuses chaînes que des plus riches trésors.

Une fête a été établie pour les honorer. Les Chrétiens peuvent puiser dans le souvenir des chaînes de saint Pierre deux grandes leçons : la première, c’est la glorification de la souffrance, et la seconde, l’importance de la prière dans les besoins de l’Église.

SOURCE : http://www.cassicia.com/FR/L-histoire-de-saint-Pierre-aux-liens-Fete-le-1er-aout-No_1320.htm

Feast of Saint Peter in Chains

Also known as

Saint Peter ad Vincula

San Pietro in Vincoli

Liberation of Saint Peter

Release of Saint Peter

Deliverance of Saint Peter

Memorial

1 August

About the Feast

The feast was originally kept in RomeItaly to commemorate the dedication of the Church of Saint Peter on the Esquiline Hill built by Eudoxia Licinia in 442, and rebuilt by Adrian I in the 8th century. When the chains which Saint Peter had worn in prison, and from which he was freed by angelic intervention (see readings below) were later venerated there, the feast received its present name.

The date when these chains were brought from Jerusalem is disputed; some claim they were brought in 116 by travellers sent in search of them by Saint Balbina and her father Saint Quirinus, while others think Saint Eudoxia brought them in 439Pope Saint Leo the Great united them to the chains with which Saint Peter had been fettered in the Mamertine Prison, forming a chain about two yards long which is preserved in a bronze safe and guarded by a special confraternity.

Patronage

AndrateItaly

AnnecyFrancediocese of

DonnasItaly

Additional Information

Golden Legend

Lives of the Saints, by Father Alban Butler

Lives of the Saints, by Father Francis Xavier Weninger

New Catholic Dictionary

Pictorial Lives of the Saints

Roman Martyrology1914 edition

Saints and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie CormierO.P.

Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly

Simple Catholic Dictionary, by Father Charles Henry Bowden

books

Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints

other sites in english

Catholic Cuisine

Regina Magazine

Wikipedia

video

YouTube PlayList

fonti in italiano

Santi e Beati

Readings

About that time King Herod laid hands upon some members of the church to harm them. He had James, the brother of John,* killed by the sword, and when he saw that this was pleasing to the Jews he proceeded to arrest Peter also. (It was [the] feast of Unleavened Bread.) He had him taken into custody and put in prison under the guard of four squads of four soldiers each. He intended to bring him before the people after Passover.

Peter thus was being kept in prison, but prayer by the church was fervently being made to God on his behalf. On the very night before Herod was to bring him to trial, Peter, secured by double chains, was sleeping between two soldiers, while outside the door guards kept watch on the prison. Suddenly the angel of the Lord stood by him and a light shone in the cell. He tapped Peter on the side and awakened him, saying, “Get up quickly.” The chains fell from his wrists.

The angel said to him, “Put on your belt and your sandals.” He did so. Then he said to him, “Put on your cloak and follow me.” So he followed him out, not realizing that what was happening through the angel was real; he thought he was seeing a vision. They passed the first guard, then the second, and came to the iron gate leading out to the city, which opened for them by itself. They emerged and made their way down an alley, and suddenly the angel left him.

Then Peter recovered his senses and said, “Now I know for certain that [the] Lord sent his angel and rescued me from the hand of Herod and from all that the Jewish people had been expecting.” When he realized this, he went to the house of Mary, the mother of John who is called Mark, where there were many people gathered in prayer. When he knocked on the gateway door, a maid named Rhoda came to answer it. She was so overjoyed when she recognized Peter’s voice that, instead of opening the gate, she ran in and announced that Peter was standing at the gate.

They told her, “You are out of your mind,” but she insisted that it was so. But they kept saying, “It is his angel.” But Peter continued to knock, and when they opened it, they saw him and were astounded.

He motioned to them with his hand to be quiet and explained [to them] how the Lord had led him out of the prison, and said, “Report this to James and the brothers.” Then he left and went to another place. At daybreak there was no small commotion among the soldiers over what had become of Peter. Herod, after instituting a search but not finding him, ordered the guards tried and executed. Then he left Judea to spend some time in Caesarea. – Acts 12:1-19

O God, who did loose from his chains thy blessed Apostle Saint Peter, and madest him to go forth of his prison without hurt: we beseech thee to loose us from the chains of our sins, and of thy mercy to ward off from us all manner of evil. – Sarum Missal

MLA Citation

“Feast of Saint Peter in Chains“. CatholicSaints.Info. 3 December 2021. Web. 30 October 2025. <https://catholicsaints.info/feast-of-saint-peter-in-chains/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-saint-peter-in-chains/

San Pietro in Vincoli

Festa: 1 agosto

I sec.

La festa di San Pietro in vincoli è la festa della liberazione di San Pietro da parte di un Angelo al momento della sua prima prigionia, ordinata da Erode poco dopo il martirio dell’Apostolo Giacomo, fratello di Giovanni, i figli di Zebedeo. Il tiranno aveva constatato il piacere provato dagli Ebrei davanti all’omicidio di Giacomo. Egli non temeva di farsi una popolarità con dei metodi di questo genere. Alle genti senza coscienza, i mezzi d’azione importano poco. Il fine giustifica i mezzi, come dirà poi Machiavelli. Il racconto della liberazione dal carcere di san Pietro è narrato in Atti 12,1-19. Il re Erode Agrippa , dopo aver fatto uccidere l’apostolo Giacomo, vedendo che ciò era gradito ai giudei fece arrestare Pietro. Gettatolo in una prigione sotterranea, mise quattro picchetti di soldati a fargli da guardia, con il proposito di togliergli la vita dopo la festa di Pasqua. Nel frattempo i fedeli elevavano al Signore incessanti preghiere per la sua liberazione. Queste preghiere furono ascoltate. Una notte la prigione dove si trovava l’apostolo si illuminò improvvisamente e un angelo apparve a Pietro. Questi, incatenato, stava dormendo fra i soldati. L’angelo toccando il suo fianco lo destò e lo fece alzare in piedi. Le catene caddero dalle sue mani: “Mettiti la cintura e legati i sandali” disse l’angelo al capo degli apostoli, “Avvolgiti il mantello seguimi”. Pietro lo seguì e uscì dalla prigione, pensando in un primo momento che si trattasse di un sogno. Dopo aver oltrepassato la prima e la seconda guardia, arrivarono alla porta di ferro che conduceva in città. La porta si aprì ed essi uscirono. L’angelo scomparve non appena furono arrivati in fondo alla strada. Pietro rientrato in se, esclamò:  “Ora sono veramente certo che il Signore mi ha inviato il suo Angelo e mi ha strappato dalla mano di Erode e da tutto ciò che si attendeva il popolo dei giudei”. E si recò immediatamente nella casa in cui si trovavano molte persone riunite in preghiera per la sua liberazione. Il soggetto della nostra meditazione è la frase detta da San Pietro dopo la sua liberazione miracolosa dalla sua prigione di Gerusalemme da parte dell’Angelo del Signore. L’inviato celeste di Dio aveva svegliato il Capo della Chiesa addormentato tra due guardiani. Le sue catene erano cadute dalle sue mani. Su ordine dell’Angelo, egli aveva preso il suo vestito, calzato i suoi piedi, cinto le reni. Senza ostacoli, attraversarono i posti di guardia, passarono per la porta di ferro che si aprì davanti ad essi e guadagnarono un villaggio vicino alla città. L’angelo disparve e San Pietro si rese conto che Dio aveva esaudito la preghiera incessante del popolo cristiano e che aveva inviato un Angelo dal cielo per strapparlo alla prigione ed alla manifestazione progettata da Erode di cui doveva essere la vittima.

“Ora sono veramente certo che il Signore mi ha inviato il suo Angelo e mi ha strappato dalla mano di Erode e da tutto ciò che si attendeva il popolo dei giudei”.

Felice e bella festa questa del 1 agosto ! Vi sono stati tanti prigionieri cristiani nel corso di venti secoli ! Dapprima durante i primi tre secoli delle persecuzioni ! Poi un poco dappertutto nel corso degli anni... Oggi ve ne sono più che mai. Il XX secolo appena concluso è stato marchiato dalle stimmate vergognose di terribili persecuzioni e di guerre pubbliche o subdole contro la Chiesa. Non è meno vero che anche oggi nel ventunesimo secolo, l’azione della Provvidenza divina sui prigionieri incarcerati per la loro fede in Cristo si dimostri meno vigilante e paterna che ai tempi di Pietro. Quale speranza e quale conforto per essi !.

Signore, dai la forza, la pazienza e la speranza ai prigionieri che a causa della loro fede cristiana sono vittime dell’ingiustizia e della cattiveria degli uomini. Libera i tuoi prigionieri ed invia i tuoi santi angeli, Signore, a quelli che soffrono per te e che con San Paolo rivendicano questo bel titolo di sofferenza e di gloria “d’incatenati per Cristo”.

Per noi cattolici il Papa è segno di unità delle varie Chiese particolari (le diocesi) ed è il Vicario di Cristo in terra e per questo gode di una particolare protezione delle Gerarchie angeliche verso le quali mostra un profonda amore. A questo riguarda la vicenda del primo Papa della storia, San Pietro, è assai significati¬va; infatti l'Angelo del Signore liberò il Capo degli Apostoli dal carcere, ben due volte. La prima libera¬zione è descritta; in poche parole, nel capitolo V degli Atti, dove è scritto che la setta dei Sadducei fece gettare gli apostoli nella pubblica prigione: "Ma durante la notte un angelo del Signore aprì le porte della prigione e li condusse fuori" (At. 5, 19). La narrazione della seconda liberazione angelica è molto più ampia e la trascriviamo integralmente dalla Bibbia: "Verso quel tempo il re Erode prese a maltrattare alcuni membri della Chiesa. Fece morire di spada Giacomo, fratello di Giovanni. Vedendo che ciò era gradito ai Giudei, mandò ad arrestare anche Pietro. Si era nei giorni degli azzimi. Catturato, lo pose in carcere, dandolo a sorvegliare a quattro picchetti di quattro soldati ciascuno, con l'intenzione di farlo comparire davanti al popolo dopo la Pasqua. Mentre Pietro era tenuto prigioniero, la chiesa rivolgeva senza sosta preghiere a Dio per lui. La notte precedente il giorno fissato da Erode per farlo comparire davanti al popolo, Pietro dormiva in mezzo a due soldati legati con due catene, mentre le sentinelle davanti alla porta facevano la guardia alla prigione. Ed ecco che un Angelo del Signore gli fa vicino, e una luce risplendette sulla cella.

L'Angelo scosse Pietro ad un fianco e lo svegliò dicendogli: "Alzati, presto!", Le catene gli caddero dalle mani; e l'Angelo gli disse: "Mettiti la cintura e legati i sandali". E così fece. Poi gli disse: "Buttati addosso il mantello e seguimi". E uscito lo seguiva, e non si rendeva canto che era vero ciò che gli stava accadendo per mezzo dell'Angelo, e gli sembrava piuttosto di vedere una visione. Oltrepassato il primo posto di guardia e il secondo, vennero alla porta di ferro che immetteva nella città. Essa si aprì da sola davanti a loro. Uscirono e si avviarono per una strada, e improvvisamente l'Angelo si dileguò da lui. Allora Pietro ritornato in sé disse: "Ora capisco davvero che il Signore ha mandato il mio Angelo e mi ha liberato dalla mano di Erode e ha reso vana l'attesa del popolo dei Giudei" (At. 12, 1-11). L’ intervento dell’angelo è veramente straordinario. Non possiamo dimenticare che secondo il racconto del libro degli Atti, c’era stato un grande afflusso di preghiere per ottenere il soccorso divino: dalla Chiesa saliva incessantemente una supplica per Pietro. Con questa prigione e con il giudizio che era in preparazione, la prima comunità cristiana era nel serio pericolo di essere privata del suo capo. Erode, gettando Pietro in prigione, aveva preso ogni precauzione per impedire ogni tentativo di fuga: l’aveva fatto consegnare a quattro picchetti di quattro soldati ciascuno. Ma davanti a Dio, questa guardia armata era inefficace contro la potenza della preghiera della comunità cristiana e doveva crollare per l’intervento angelico imprevisto. L’angelo realizza la sua missione nel modo più opportuno.

Toccando Pietro, lo desta, ma solo nella misura necessaria per permettere al primo papa di fare tutti i gesti che dovevano portarlo alla liberazione; Pietro faceva questi gesti come in una visione, seguendo le istruzioni che gli erano date. L’angelo non l’aveva completamente risvegliato, per evitargli ogni reazione che avrebbe potuto creargli un disturbo emotivo, l’angelo infatti conosceva bene il temperamento spontaneo e vigoroso del capo degli apostoli. Pietro ha ripreso perfettamente coscienza di se stesso quando è uscito dalla prigione ed allora si è reso conto di essere stato veramente liberato e si è messo a riflettere su ciò che doveva fare. Pietro allora si recò alla casa della madre di Marco, dove si trovava un gruppo di cristiani che pregavano per lui. Possiamo constatare che recandosi in questa abitazione Pietro ha portato alla comunità radunata il risultato vivente delle sue preghiere. Ma in questa casa si è prodotto un singolare episodio che di nuovo riporta la nostra attenzione sul legame fra Pietro e gli angeli. Il libro degli Atti degli apostoli riporta che appena Pietro ebbe bussato alla porta esterna, una serva di nome Rodesi avvicinò per sentire chi era. Riconosciuta la voce di Pietro, per la gioia non aprì la porta, ma corse ad annunciare che fuori c’era Pietro, “ Tu vaneggi!”, le dissero. Ma ella insisteva che era proprio così. E quelli invece dicevano: “ E’ l’angelo di Pietro”.

Questi intanto continuava a bussare e quando finalmente aprirono e lo videro, rimasero tutti stupefatti. E’ interessante sottolineare che quelli che dicevano che si trattava dell’angelo di Pietro erano convinti che la protezione di un angelo viene data ad ogni uomo. Non solo questa protezione è concessa ad ognuno, ma l’episodio della liberazione di Pietro tende a dimostrare che un aiuto particolare degli angeli è destinato a coloro che, come i papi, nella chiesa esercitano l’autorità. E’ certo che in favore di quelli che assumono la responsabilità di guidare il cammino della comunità cristiana, c’è una mobilitazione degli angeli, soprattutto quando si scatenano le minacce della persecuzione. Alle forze ostili si oppone la forza superiore delle potenze angeliche. Il soccorso angelico procurato a Pietro era inatteso; testimonia che gli spiriti celesti possono intervenire in tutti i particolari della vita e supplire a tutte le incapacità umane. Possiamo affermare che Pietro, grazie alla sua miracolosa liberazione dal carcere, ha scoperto le qualità dell’angelo che lo liberava. L’apostolo non aveva probabilmente avuto prima la possibilità di conoscerlo e non poteva immaginare la profonda simpatia che legava l’angelo al suo destino.

Al momento della sua liberazione, egli ha capito meglio l’importanza di questa presenza messa a sua disposizione. Scoprendo questa presenza piena di premura per lui, Pietro ha riconosciuto più vivamente il dono celeste che gli era stato fatto con questo angelo. Era un angelo che faceva parte della sua esistenza. Dopo aver riportato il meraviglioso intervento per liberare Pietro dalla morte sicura, Luca, sempre negli Atti degli Apostoli, riferisce la reazione di Erode alla scomparsa dell’apostolo. Fu una reazione di rabbia impotente: cercando Pietro e non trovandolo più, fece processare le sentinelle e ordinò che fossero messe a morte. Poco dopo, Erode fece un discorso pieno di arroganza e di superbia agli abitanti di Tiro e di Sidone. Lo folla radunata lo esaltava gridando: “ Voce di un dio e non di un uomo!”. Luca aggiunge (in un brano non canonico, At 12,33): “Ma improvvisamente un angelo del Signore lo colpì, perché non aveva dato gloria a Dio; ed egli divorato dai vermi, spirò”. Il contrasto fra il destino di Pietro e quello di Erode conferma la missione degli angeli al servizio di Dio e della sua Chiesa. Colui che pretendeva essere un dio e non un uomo ha ricevuto il castigo per la sua inaudita pretesa, mentre Pietro ha ottenuto la libertà di compiere la sua missione di evangelizzatore.

Autore: Don Marcello Stanzione

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/95467