Vitrail représentant saint Jean-Vianney, dans la
chapelle Notre-Dame-de-Consolation à Pierrelongue (Drôme).
Saint Jean-Marie Vianney
Curé d'Ars (+ 1859)
Jean-Marie Vianney a grandi en pleine période de troubles révolutionnaires, c'est à dire aussi de persécution religieuse. Ainsi, Jean-Marie recevra sa première communion dans la clandestinité. Le jeune campagnard, qui n'a jamais fréquenté l'école, voudrait devenir prêtre mais son père est réticent. A vingt ans, il commence ses premières études, mais il est si peu doué pour les études que le séminaire de Lyon, où il a fini par entrer, décide de le renvoyer. Il parvient quand même à se présenter à l'ordination sacerdotale à Grenoble(*). Après un premier ministère à Ecully, il est nommé curé dans une petite paroisse de 230 habitants: Ars, à 40 km de Lyon. Il y restera jusqu'à sa mort. Sa bonté, la joie dont il rayonne, ses longues heures de prière devant le Saint-Sacrement, impressionnent peu à peu ses paroissiens. Pour écouter, réconforter et apaiser chacun, il reste jusqu'à seize ou dix huit heures par jour au confessionnal. Pendant les dernières années de sa vie, jusqu'à 100.000 pèlerins viendront chaque année pour entendre une parole de réconfort et de paix de la part de ce curé ignorant de tout, mais non pas du cœur des hommes ni de celui de Dieu. Complètement donné à sa tâche pastorale, épuisé, il aura ce mot vers la fin de sa vie: «Qu'il fait bon de mourir quand on a vécu sur la croix». Il est exaucé le 4 août 1859 quand il meurt à l'âge de 74 ans.
Illustration: Statue du Curé d’Ars dans l’église Saint-Jean-Marie-Vianney à Rennes
(*) En 1815, la chapelle du Grand séminaire, à deux pas de la cathédrale, accueille l'ordination du curé d'Ars, fait patron de tous les curés du monde par Pie X en 1905. (diocèse de Grenoble)
En 2009, année sacerdotale et célébration des 150 ans de sa mort.
- Jubilé 2009 à Ars: «Je te montrerai le chemin du Ciel»
- Pour le 150e anniversaire du décès du curé d'Ars, le sanctuaire d'Ars organisa les 3 et 4 août 2009 deux jours de festivités tournées autour du saint curé.
- Le cardinal Barbarin a publié un décret élevant la mémoire liturgique du saint curé d'Ars, célébrée le 4 août, au rang de fête à l'intérieur du diocèse de Lyon. C'est une manière d'honorer de façon particulière saint Jean-Marie Vianney, que le pape Benoît XVI donne comme saint patron à tous les prêtres du monde, à l'occasion du 150e anniversaire de sa mort.
- 2009-2010: une année sacerdotale.
- Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859) Confesseur exceptionnel, le Curé d'Ars a consacré l'essentiel de son ministère à guider les cœurs des pénitents sur le chemin de la conversion.
Figures de sainteté - site de l'Eglise catholique en France
- Un grand témoin spirituel Saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, par Mgr Dupleix.
Mémoire de saint Jean-Marie Vianney, prêtre. Curé de la paroisse d’Ars, au
diocèse de Belley, pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort en 1859, il
accomplit son ministère d’une manière admirable par sa prédication, sa prière
continue et son exemple de pénitence. Chaque jour, il catéchisait enfants et
adultes, réconciliait les pénitents, et une telle charité, puisée dans la
sainte Eucharistie comme à sa source, resplendissait en lui qu’on venait de
loin rechercher ses conseils, et qu’il conduisit à Dieu, avec sagesse, un grand
nombre de personnes.
Martyrologe romain
Il y en a qui ont l’habitude de toujours mal parler
des prêtres, qui ont pour eux du mépris. Faites attention, mes enfants. Comme
ils sont les représentants de Dieu, tout ce que vous dites retombe sur Dieu
lui-même.
Le Curé d’Ars
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1621/Saint-Jean-Marie-Vianney.html
4 août
Saint Jean-Marie Vianney,
Curé d'Ars
On écoutait M. Vianney comme un nouvel apôtre que
Jésus-Christ envoyait à son Eglise, pour y renouveler la sainteté et la ferveur
de son divin Esprit, en un siècle dont la corruption l'a si profondément altéré
dans l'âme de la plupart des hommes. Et c'est une grande merveille que ne
proposant, comme les apôtres, qu'une doctrine incompréhensible à la raison
humaine et très amère au goût dépravé du monde - car il ne parlait que de
croix, d'humiliations, de pauvreté, de pénitence - cette doctrine fut si bien
accueillie...
Le saint curé parlait sans autre travail préparatoire
que sa continuelle application à Dieu ; il passait sans délai et sans
transition du confessionnal à la chaire, et toutefois, il y apportait une
imperturbable assurance, une merveilleuse impassibilité qui ne naissait
nullement de la certitude, mais plutôt de l'oubli complet et absolu de
lui-même...
M. Vianney n'avait aucun souci de ce qu'on pouvait
dire ou penser de lui. Quelle que fût la composition de son auditoire, bien que
des évêques et d'autres illustres personnages soient venus souvent se mêler à
la foule qui entourait sa chaire, jamais sa parole n'a trahi la moindre
émotion, ni le moindre embarras provenant d'une crainte humaine. Lui, si timide
et si modeste quand il traversait les rangs pressés de l'assistance, souvent
imposante, qui remplissait l'église à l'heure du catéchisme, il n'était plus le
même homme ; il avait l'air d'un triomphateur. Il portait la tête
haute ; son visage était illuminé ; ses yeux lançaient des éclairs...
Il aurait eu le pape, les cardinaux, les rois au pied de sa chaire, qu'il
n'aurait dit ni plus ni moins, ne pensant qu'aux âmes et ne faisant penser qu'à
Dieu. Cette véritable domination oratoire suppléait chez lui le talent et la
rhétorique : elle donnait aux choses les plus simples, sorties de cette
bouche vénérable, une majesté singulière et une irrésistible autorité.
La forme qu'employait le curé d'Ars n'était pas autre
chose que l'enveloppe la plus transparente que prend l'idée afin de paraître le
plus possible telle qu'elle est, créant elle-même l'expression qui lui
convient. Il savait mettre les vérités de l'ordre le plus élevé à la portée de
toutes les intelligences ; il les revêtait d'un langage familier ; il
attendrissait par la simplicité ; il ravissait par la doctrine... Ainsi,
les considérations sur le péché, sur l'injure qu'il fait à Dieu et le mal qu'il
fait à l'homme n'étaient pas un jeu de son esprit, mais le travail douloureux
de sa pensée ; elles le pénétraient, le consternaient : c'était le
trait de fer enfoncé dans sa poitrine. Il soulageait son âme en l'épanchant...
La foi du bon curé d'Ars était toute sa science ;
son livre, c'était Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il ne cherchait pas la sagesse
ailleurs qu'en JésusChrist, dans sa mort et dans sa croix. Il n'y avait pas
pour lui d'autre sagesse véritable, pas d'autre sagesse utile... C'est dans la
prière, à genoux aux pieds du Maitre, en couvrant ses pieds divins de larmes et
de baisers ; c'est en présence du saint tabernacle, où il passait ses
jours et ses nuits, c'est là qu'il avait tout appris.
A. Monnin « Le curé d'Ars » (Editions
Douniol, 1864).
La
puissance divine dans la faiblesse
Ce que le monde tient pour insensé, c'est ce que Dieu
a choisi pour confondre les sages ; et ce que le monde tient pour rien,
c'est ce que Dieu a choisi pour confondre les forts. Et Dieu a choisi ce qui
dans le monde est sans considération et sans puissance, ce qui n'est rien, pour
réduire au néant ce qui est, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu
(I Corinthiens I 27-29). Après avoir décrit ce plan de la Providence,
saint Paul le montre réalisé dans sa personne : Je n'ai pas jugé que
je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ
crucifié..., et ma parole et ma prédication n'avaient rien du langage persuasif
de la sagesse, mais l'Esprit-Saint et la force de Dieu en démontraient la
vérité... (I Corinthiens II 1-5). Saint Paul détermine ainsi les lois
générales de l'évangélisation : la conversion n'est pas œuvre de la
sagesse humaine, mais œuvre de la puissance divine. C'est bien ce que nous
montre la vie du Saint Curé d'Ars que nous célébrons aujourd'hui, démonstration
éclatante de la primauté des moyens surnaturels dans l'œuvre de l'apostolat.
Il y a, chez ce prêtre, une telle disproportion entre les résultats prodigieux
et les infériorités humaines, que les résultats manifestement les fruits de la
grâce. Infirma mundi elegit Deus (Dieu a choisi ce qui est faible).
Lorsqu'en 1878, à trente-deux ans, l'abbé Vianney prit possession de sa petite
paroisse, il était bien ce nul aux yeux du monde, dont Dieu allait faire la
plus grande valeur sacerdotale de son siècle. Les gens d'Ecully où il était
vicaire, avaient signifié à l'autorité diocésaine qu'ils ne désiraient pas à un
curé aussi simple. Physiquement, il n'avait rien d'attirant et sa tenue
vestimentaire ne l'avantageait pas. Certes, il était très propre, mais il
avait une minable apparence (soutane usagée et rapiécée, vieux chapeau
déformé, gros souliers rapiécés) au point que certains de ses confrères avaient
honte de s'asseoir près de lui, lors de leurs réunions périodiques. Il n'avait
pas non plus la réputation d'être une intelligence : sans être mal doué,
il avait commencé trop tard ses études secondaires et resta longtemps rebelle
au latin ; il échoua si piteusement à son examen de philosophie qu'il fut
refusé une première fois au Grand Séminaire et quand, enfin reçu, il fut
question de son admission au sous-diaconat, il semble bien qu'il ne l'emporta
qu'au bénéfice de sa piété.
- Le jeune Vianney, demanda l'examinateur à ses
professeurs, est-il pieux ?
Sait-il réciter son chapelet ? A-t-il de la
dévotion à la Vierge Marie ?
- C'est, pour la piété, répondirent-ils, le
modèle du Séminaire.
- Eh bien donc ! conclut l'examinateur, je
le reçois : la grâce de Dieu fera le reste.
Ses supérieurs, cependant, prenaient leurs
précautions. Quand, au lendemain de son sacerdoce, il fut nommé vicaire à
Ecully, ce fut sans l'autorisation, jusqu'à nouvel ordre, d'entendre les
confessions. Un de ses confrères lui dira charitablement, un jour, à Ars :
M. le Curé, quand on a si peu de théologie que vous, on ne devrait jamais
mettre le pied dans un confessionnal. D'autant que par humilité, il force
encore la note : Quand je suis avec les autres prêtres, je suis comme
Bordin (un idiot du pays). Il y a toujours dans les familles un enfant qui a
moins d'esprit que ses frères et ses sœurs ; eh bien ! chez nous,
j'étais cet enfant-là. Et un jour, montrant de lui un portrait, par ailleurs
assez peu ressemblant, il disait : C'est bien moi. Voyez comme j'ai
l'air bête !... On ne voit pas que l'abbé Vianney eut des dons de parole,
de plume ou d'action, pour compenser cette infériorité de culture et même de
théologie. Après avoir sué sang et eau pour composer et apprendre ses sermons,
il les prononçait d'une voix si gutturale et sur une note si élevée, qu'on lui
reprochait de crier comme un sourd, jusqu'au moment où une perte de mémoire
l'obligeait à descendre de chaire avant d'avoir fini. Il a ainsi couvert des
pages de sa fine écriture, mais n'a jamais rien publié. Du point de vue humain,
ce curé n'a rien pour réussir et rien ne le signale à l'attention, sinon pour
s'en moquer. Il semble voué à végéter dans ce village inconnu du diocèse et
plus encore de la France.
Quand J.M. Vianney fut envoyé à Ars, le Vicaire
général lui dit : Mon ami, vous êtes nommé curé d'Ars. C'est une petite paroisse
où il n'y a pas beaucoup d'amour de Dieu : vous en mettrez. Deux ans
après son arrivée, Ars était regardée comme une paroisse fervente. Cinq ans
plus tard, le saint Curé pouvait écrire : Je suis dans une petite
paroisse pleine de religion, qui sert le Bon Dieu de tout son cœur. Après neuf
ans, il rendait, en chaire, ce témoignage resté célèbre : Mes frères, Ars
n'est plus Ars ! J'ai confessé et prêché dans des jubilés, dans des
missions. Je n'ai rien trouvé comme ici. Il s'était attaqué tout de suite à
l'ignorance en catéchisant et en instruisant ses paroissiens ; il mena la
lutte contre le travail du dimanche, les cabarets, le blasphème et les danses ;
il restaura et embellit sa vieille église. De son orphelinat de la Providence,
son œuvre préférée, il fit une pépinière de bonnes chrétiennes et un centre
d'intercession. A la base de cette transformation miraculeuse, il y avait ses
prières et ses pénitences. Cette conversion d'Ars n'est qu'un départ de la
merveille de l'œuvre accomplie. Depuis dix ans qu'il est curé, ce village
ignoré du plateau de la Dombe, commence de devenir célèbre. Le nom du Curé
d'Ars vole de bouche en bouche, aux alentours et au loin.
Alors se mit en branle ce pèlerinage, qui fit d'Ars,
pendant trente ans, le village le plus fréquenté de France. D'abord quelques
bonnes dévotes de Dardilly, sa paroisse natale, et d'Ecully où il fut
vicaire ; bientôt sa renommée fit tache d'huile et il vint des foules
toujours renaissantes ; on faisait la file pour entrer dans l'église,
étuve l'été, glacière l'hiver, où on restait de longues heures, remis souvent
au lendemain, ce qui obligeait à organiser entre soi des numéros d'ordre pour
ne pas perdre son tour. Il confessait seize, et même dix-huit heures les longs
jours d'été, sans éterniser la conversation, ne donnant à chaque confession que
le temps nécessaire, mais il fallait attendre son tour 30, 50, et même 70
heures. Certaines années, Ars vit passer 80 000 et 100 000
pèlerins... Cela dura jusqu'à sa mort, en 1859. La statue de son saint curé a
sa place dans nombre d'églises et de chapelles. Vers lui, comme vers leur
inspirateur et leur protecteur, se tournent tant et tant de saints prêtres,
même dans les formes nouvelles d'apostolat que nécessite l'évolution de la vie
moderne, afin d'apprendre et de recevoir de lui, ce qui reste toujours l'âme de
tout apostolat : la vie intérieure. Car voilà bien la grande leçon du
saint Curé d'Ars. Il y a une telle disproportion entre les moyens humains et
les résultats obtenus, qu'il faut bien dire que le doigt de Dieu est là. Que
des génies, comme saint Augustin ou saint Thomas d'Aquin, que des hommes
d'action, comme saint Dominique ou saint Ignace de Loyola, aient exercé et
exercent encore une telle influence, cela n'étonne pas l'esprit des hommes,
mais que ce petit curé de campagne, sans moyens, soit devenu le centre de tout
son siècle, voilà qui force la réflexion qui aboutit à croire que la conversion
des âmes est l'œuvre de la grâce qui la grâce s'obtient par la force de la
prière et la générosité du sacrifice, oratione et jejunio (la prière et
la pénitence), la loi immuable.
Il ne s'agit pas de négliger les talents que Dieu nous
a donnés que nous devons, au contraire, mettre en valeur ; pendant toute
sa vie, le saint Curé d'Ars a fourni bien des efforts pour acquérir la science
religieuse que requiert le ministère sacerdotal. Mais le prestige humain et
toutes les activités déployées ne sont rien s'ils ne sont pas vivifiés par
l'amour de Dieu, selon ce que nous enseigne l'apôtre Paul dans la première
lettre aux Corinthiens : J'aurais beau parler toutes les langues de la
terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis
qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J'aurais beau être
prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu,
et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je
ne suis rien. J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais
beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien (I
Corinthiens XIII 1-3) . Que seraient les grands saints évoqués tout à l'heure,
s'ils n'avaient eu, avec leur génie et leur action, cet amour de Dieu et cette
sainteté ? Des noms dans l'histoire de la pensée, mais non pas ces
convertisseurs d'âmes qu'ils restent encore. Évidemment à même vertu héroïque,
à même sainteté, à même pauvreté, à même mortification n'est pas nécessairement
promis un tel rayonnement et c'est une preuve de l'intervention manifeste de
Dieu que nous soyons des serviteurs inutiles. Il n'en reste pas moins que le
levain qui soulève les masses est d'abord la vie intérieure et vertueuse.
Abbé C-P Chanut
CATÉCHISME DE SAINT JEAN-MARIE VIANNEY SUR LA PRIÈRE.
Voyez, mes enfants : le trésor d'un Chrétien n'est pas
sur la Terre, il est dans le Ciel. Eh bien ! Notre pensée doit aller où est
notre trésor.
L'homme a une belle fonction, celle de prier et
d'aimer. Vous priez, vous aimez : voilà le Bonheur de l'homme sur la Terre !
La Prière n'est autre chose qu'une union avec Dieu.
Quand on a le cœur pur et uni à Dieu, on sent en soi un baume, une douceur qui
enivre, une lumière qui éblouit.
Dans cette union intime, Dieu et l'âme sont comme deux
morceaux de cire fondus ensemble ; on ne peut plus les séparer.
C'est une chose bien belle que cette union de Dieu
avec sa petite créature. C'est un bonheur qu'on ne peut comprendre.
Nous avions mérité de ne pas prier ; mais Dieu, dans
sa bonté, nous a permis de lui parler. Notre prière est un encens qu'il reçoit
avec un extrême plaisir.
Mes enfants, vous avez un petit cœur, mais la prière
l'élargit et le rend capable d'aimer Dieu.
La Prière est un avant-goût du Ciel, un écoulement du
Paradis. Elle ne nous laisse jamais sans douceur.
C'est un miel qui descend dans l'âme et adoucit tout.
Les peines se fondent devant une prière bien faite, comme la neige devant le
soleil.
La Prière fait passer le temps avec une grande
rapidité, et si agréablement, qu'on ne s'aperçoit pas de sa durée.
Tenez, quand je courais la Bresse, dans le temps que
les pauvres curés étaient presque tous malades, je priais le bon Dieu le long
du chemin. Je vous assure que le temps ne me durait pas.
On en voit qui se perdent dans la Prière comme le
poisson dans l'eau, parce qu'ils sont tout au bon Dieu.
Dans leur cœur, il n'y a pas d'entre-deux. Oh ! Que
j'aime ces âmes généreuses !
Saint François d'Assise et Sainte Colette voyaient
Notre Seigneur et lui parlaient comme nous nous parlions.
Tandis que nous, que de fois nous venons à l'église
sans savoir ce que nous venons faire et ce que nous voulons demander !
Et pourtant, quand on va chez quelqu'un, on sait bien
pourquoi on y va. Il y en a qui ont l'air de dire au bon Dieu « Je m'en vais
vous dire deux mots pour me débarrasser de vous... »
Je pense souvent que, lorsque nous venons Adorer Notre Seigneur, nous obtiendrions tout ce que nous voudrions, si nous le lui demandions avec une Foi bien vive et un cœur bien pur.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et mon seul désir est de vous aimer jusqu'au dernier
soupir de ma vie.
Je vous aime, ô mon Dieu infiniment aimable,
et j'aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un
seul instant sans vous aimer.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de
vous aimer parfaitement.
Je vous aime, ô mon Dieu,
et je n'appréhende l'enfer que parce qu'on y aura
jamais la douce consolation de vous aimer.
O mon Dieu, si ma langue ne peut dire à tout moment
que je vous aime,
du moins je veux que mon coeur vous le répète autant
de fois que je respire.
Ah ! Faites-moi la grâce de souffrir en vous aimant,
de vous aimer en souffrant
et d'expirer un jour en vous aimant
et en sentant que je vous aime.
Et plus j'approche de ma fin,
plus je vous conjure d'accroître mon amour et de le
perfectionner.
Amen.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/04.php#puissance
Émilien Cabuchet, Statue de Saint Jean-Marie Vianney,
Ars, 1867
SAINT JEAN-BAPTISTE-MARIE VIANNEY
Curé d'Ars
(1786-1859)
On a dit de plus d'un personnage, de plus d'un Saint,
qu'ils furent les prodiges de leur siècle. Ceci n'est peut-être vrai de
personne autant que du curé d'Ars. Cet homme si humble vit, pendant une
trentaine d'années, tout l'univers, pour ainsi dire, attentif à ses vertus et à
sa gloire, et tout le monde chrétien à ses pieds; il est assurément l'une des
merveilles de la sainteté et de l'apostolat.
Né à Dardilly, non loin de Lyon, trois ans avant la
Révolution française, de simples cultivateurs profondément chrétiens, il fut
d'abord berger et occupé aux travaux des champs. Dès ses premières années, il
se distingua par sa candeur, sa piété, son amour pour la Sainte Vierge, et sa
charité pour les pauvres.
Il parvint au sacerdoce grâce à sa piété plus qu'à ses
talents. Après quelques années de vicariat, il fut appelé à la cure d'Ars, et,
en apercevant le clocher de sa paroisse, il se mit à genoux pour prier Dieu et
lui recommander son ministère. Son premier soin fut de visiter ses paroissiens;
il les eut vite conquis par sa vertu, et l'on vit succéder aux abus de toutes
sortes et à l'indifférence, grâce à son zèle, un esprit profondément chrétien,
une parfaite observance du dimanche: la paroisse, sous l'impulsion d'un Saint,
était devenue une communauté religieuse.
Bientôt, des pays voisins, on accourut pour l'entendre, pour se confesser à lui et obtenir des miracles, qu'il attribuait à sainte Philomène, dont le culte tout nouveau croissait chaque jour en popularité; aussi l'appelait-il sa chère petite Sainte. Dix ans plus tard, la réputation du saint curé s'était étendue au-delà de la France, et l'on ne tarda pas à venir de plus loin; la paroisse d'Ars, jadis inconnue et solitaire, était devenue un centre d'attraction universelle; aux personnes pieuses se joignaient des impies, des incrédules, des débauchés; les conversions se multipliaient par milliers. Il passait régulièrement jusqu'à seize et dix-huit heures par jour au confessionnal, et le reste du temps en prédications, catéchisme et prières.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours
de l'année, Tours, Mame, 1950.
LETTRE DU SOUVERAIN PONTIFE
BENOÎT XVI
POUR L’INDICTION
D’UNE ANNÉE SACERDOTALE
À L’OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE
DU DIES NATALIS DU SAINT CURÉ D’ARS
Chers Frères dans le sacerdoce,
En la prochaine solennité du Sacré-Cœur de Jésus,
vendredi 19 juin 2009 – journée traditionnellement consacrée à la prière pour
la sanctification des prêtres –, j’ai pensé ouvrir officiellement une
« Année sacerdotale » à l’occasion du 150e anniversaire du « dies
natalis » de Jean-Marie Vianney, le saint patron de tous les curés du
monde[1].
Une telle année, qui veut contribuer à promouvoir un engagement de renouveau
intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux
leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui, se conclura en la même
solennité de l’année 2010. « Le Sacerdoce, c’est l’amour du cœur de
Jésus », avait coutume de dire le Saint Curé d’Ars[2] .
Cette expression touchante nous permet avant tout d’évoquer avec tendresse et
reconnaissance l’immense don que sont les prêtres non seulement pour l'Église,
mais aussi pour l’humanité elle-même. Je pense à tous ces prêtres qui
présentent aux fidèles chrétiens et au monde entier l’offrande humble et
quotidienne des paroles et des gestes du Christ, s’efforçant de Lui donner leur
adhésion par leurs pensées, leur volonté, leurs sentiments et le style de toute
leur existence. Comment ne pas mettre en évidence leurs labeurs apostoliques,
leur service inlassable et caché, leur charité ouverte à l’universel ? Et
que dire de la courageuse fidélité de tant de prêtres qui, bien que confrontés
à des difficultés et à des incompréhensions, restent fidèles à leur vocation :
celle d’« amis du Christ », qui ont reçu de Lui un appel particulier,
ont été choisis et envoyés ?
Je porte moi-même encore vivant dans mon cœur le
souvenir du premier curé auprès de qui j’ai exercé mon ministère de jeune
prêtre : il m’a laissé l’exemple d’un dévouement sans faille à son service
pastoral, au point de trouver la mort alors qu’il allait porter le viatique à
un malade grave. Me viennent encore à la mémoire les innombrables confrères que
j’ai rencontrés et que je continue à rencontrer, même au cours de mes voyages
pastoraux en divers pays ; tous généreusement engagés dans l’exercice
quotidien de leur ministère sacerdotal. Mais l’expression utilisée par le Saint
Curé évoque aussi le Cœur transpercé du Christ et la couronne d’épines qui
l’entoure. Et notre pensée se tourne alors vers les innombrables situations de
souffrance dans lesquelles sont plongés bien des prêtres, soit parce qu’ils
participent à l’expérience humaine de la douleur dans ses multiples
manifestations, soit parce qu’ils sont incompris par ceux qui bénéficient de
leur ministère : comment ne pas nous souvenir de tant de prêtres bafoués
dans leur dignité, empêchés d’accomplir leur mission, parfois même persécutés
jusqu’au témoignage suprême du sang ?
Il existe aussi malheureusement des situations, jamais
assez déplorées, où l'Église elle-même souffre de l’infidélité de certains de
ses ministres. Et c’est pour le monde un motif de scandale et de refus. Ce qui,
dans de tels cas peut être surtout profitable pour l'Église, ce n’est pas tant
la pointilleuse révélation des faiblesses de ses ministres, mais plutôt une
conscience renouvelée et joyeuse de la grandeur du don de Dieu, concrétisé dans
les figures splendides de pasteurs généreux, de religieux brûlant d’amour pour
Dieu et pour les âmes, de directeurs spirituels éclairés et patients. A cet
égard, les enseignements et les exemples de saint Jean-Marie Vianney peuvent
offrir à tous un point de référence significatif : le Curé d’Ars était
très humble, mais il avait conscience, comme prêtre, d’être un don immense pour
son peuple : « Un bon pasteur, un pasteur selon le cœur de Dieu,
c’est là le plus grand trésor que le bon Dieu puisse accorder à une paroisse,
et un des plus précieux dons de la miséricorde divine »[3].
Il parlait du sacerdoce comme s’il ne réussissait pas à se convaincre de la
grandeur du don et de la tâche confiés à une créature
humaine : « Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand !
s’il se comprenait, il mourrait… Dieu lui obéit : il dit deux mots et
Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite
hostie… »[4].
Et, pour expliquer à ses fidèles l’importance des sacrements, il disait :
« Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas
Notre-Seigneur. Qui est-ce qui l’a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre.
Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui
la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre.
Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière
fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si
cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui
rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c’est
tout… Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel »[5].
Ces affirmations, jaillies du cœur sacerdotal du saint curé, peuvent nous
sembler excessives. Elles manifestent toutefois en quelle haute considération
il tenait le sacrement du sacerdoce. Il semblait submergé par le sentiment
d’une responsabilité sans bornes : « Si l’on comprenait bien le
prêtre sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour … Sans le
prêtre, la mort et la passion de Notre-Seigneur ne serviraient de rien… C’est
le prêtre qui continue l’œuvre de Rédemption, sur la terre… A quoi servirait
une maison remplie d’or, si vous n’aviez personne pour ouvrir la porte ?
Le prêtre a la clef des trésors célestes : c’est lui qui ouvre la
porte ; il est l’économe du bon Dieu, l’administrateur de ses biens….
Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes… Le
prêtre n’est pas prêtre pour lui… il est pour vous »[6].
Il était arrivé à Ars, un petit village de 230
habitants, prévenu par l’Évêque qu’il y aurait trouvé une situation religieuse
précaire : « Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans cette
paroisse, vous l’y mettrez ». Il était donc pleinement conscient qu’il
devait y aller pour y incarner la présence du Christ, témoignant de sa
tendresse salvifique : « [Mon Dieu], accordez-moi la conversion de ma
paroisse ; je consens à souffrir ce que vous voulez tout le temps de ma
vie ! », c’est par cette prière qu’il commença sa mission[7].
Le Saint Curé se consacra à la conversion de sa paroisse de toutes ses forces,
donnant la première place dans ses préoccupations à la formation chrétienne du
peuple qui lui était confié. Chers frères dans le Sacerdoce, demandons au
Seigneur Jésus la grâce de pouvoir apprendre nous aussi la méthode pastorale de
saint Jean-Marie Vianney ! Ce que nous devons apprendre en tout premier
lieu c’est sa totale identification à son ministère. En Jésus, Personne et
Mission tendent à coïncider : toute son action salvifique était et est
expression de son « Moi filial » qui, de toute éternité, se tient
devant le Père dans une attitude de soumission pleine d’amour à sa volonté.
Dans une humble mais réelle analogie, le prêtre lui aussi doit tendre à cette
identification. Il ne s’agit pas évidemment d’oublier que l’efficacité
substantielle du ministère demeure indépendante de la sainteté du ministre ;
mais on ne peut pas non plus ignorer l’extraordinaire fécondité produite par la
rencontre entre la sainteté objective du ministère et celle, subjective, du
ministre. Le Saint Curé d’Ars se livra immédiatement à cet humble et patient
travail d’harmonisation entre sa vie de ministre et la sainteté du ministère
qui lui était confié, allant jusqu’à décider d’« habiter » matériellement
dans son église paroissiale : « A peine arrivé, il choisit l’église
pour être sa demeure… Il entrait dans l’église avant l’aube et il n’en sortait
qu’après l’Angelus du soir. C’est là qu’il fallait le chercher si l’on avait
besoin de lui », peut-on lire dans sa première biographie[8].
La pieuse exagération du dévoué hagiographe ne doit
pas nous induire à négliger le fait que le Saint Curé sut aussi
« habiter » activement tout le territoire de sa paroisse : il
rendait visite de manière systématique à tous les malades et aux familles ;
il organisait des missions populaires et des fêtes patronales ; il
recueillait et administrait des dons en argent pour ses œuvres charitables et
missionnaires ; il embellissait son église en la dotant d’objets
sacrés ; il s’occupait des orphelines de la « Providence » (un
Institut qu’il avait fondé) et de leurs éducatrices ; il s’intéressait à
l’éducation des enfants ; il créait des confréries et invitait les laïcs à
collaborer avec lui.
Son exemple me pousse à évoquer les espaces de
collaboration que l’on doit ouvrir toujours davantage aux fidèles laïcs, avec
lesquels les prêtres forment l’unique peuple sacerdotal[9] et
au milieu desquels, en raison du sacerdoce ministériel, ils se trouvent
« pour les conduire tous à l’unité dans l’amour "s’aimant les uns les
autres d’un amour fraternel, rivalisant d’égards entre eux" (Rm 12,
10) »[10].
Il convient de se souvenir, dans ce contexte, comment le Concile
Vatican II encourageait chaleureusement les prêtres à « reconnaître
sincèrement et à promouvoir la dignité des laïcs et la part propre qu’ils
prennent dans la mission de l'Église… Ils doivent écouter de bon cœur les
laïcs, en prenant fraternellement en considération leurs désirs, et en
reconnaissant leur expérience et leur compétence dans les divers domaines de
l’activité humaine, afin de pouvoir discerner avec eux les signes des
temps »[11].
Le Saint Curé enseignait surtout ses paroissiens par
le témoignage de sa vie. A son exemple, les fidèles apprenaient à prier,
s’arrêtant volontiers devant le tabernacle pour faire une visite à Jésus
Eucharistie[12].
« On n’a pas besoin de tant parler pour bien prier – leur expliquait le
Curé – On sait que le bon Dieu est là, dans le saint Tabernacle ; on lui
ouvre son cœur ; on se complaît en sa présence. C’est la meilleure prière,
celle-là »[13].
Et il les exhortait : « Venez à la communion, venez à Jésus, venez
vivre de lui, afin de vivre pour lui »[14].
« C’est vrai, vous n’en êtes pas dignes, mais vous en avez
besoin ! »[15].
Cette éducation des fidèles à la présence eucharistique et à la communion revêtait
une efficacité toute particulière, quand les fidèles le voyaient célébrer le
saint sacrifice de la Messe. Ceux qui y assistaient disaient « qu’il
n’était pas possible de voir un visage qui exprime à ce point l’adoration… Il
contemplait l’Hostie avec tant d’amour »[16].
« Toutes les bonnes œuvres réunies – disait-il – n’équivalent pas au
sacrifice de la messe, parce qu’elles sont les œuvres des hommes, et la sainte
messe est l’œuvre de Dieu »[17].
Il était convaincu que toute la ferveur de la vie d’un prêtre dépendait de la
Messe : « La cause du relâchement du prêtre, c’est qu’on ne fait pas
attention à la messe ! Hélas ! Mon Dieu ! qu’un prêtre est à
plaindre quand il fait cela comme une chose ordinaire ! »[18].
Et il avait pris l’habitude, quand il célébrait, d’offrir toujours le sacrifice
de sa propre vie : « Oh ! qu’un prêtre fait bien de s’offrir à
Dieu en sacrifice tous les matins »[19].
Cette identification personnelle au sacrifice de la
Croix le conduisait – d’un seul mouvement intérieur – de l’autel au
confessionnal. Les prêtres ne devraient jamais se résigner à voir les
confessionnaux désertés ni se contenter de constater la désaffection des
fidèles pour ce sacrement. Au temps du Saint Curé, en France, la confession
n’était pas plus facile ni plus fréquente que de nos jours, compte tenu du fait
que la tourmente de la Révolution avait étouffé pendant longtemps la pratique
religieuse. Mais il s’est efforcé, de toutes les manières : par la
prédication, en cherchant à persuader par ses conseils, à faire redécouvrir à
ses paroissiens le sens et la beauté de la Pénitence sacramentelle, en montrant
comment elle est une exigence intime de la Présence eucharistique. Il sut ainsi
donner vie à un cercle vertueux. Par ses longues permanences à l’église,
devant le tabernacle, il fit en sorte que les fidèles commencent à l’imiter,
s’y rendant pour rendre visite à Jésus, et qu’ils soient en même temps sûrs d’y
trouver leur curé, disponible pour l’écoute et le pardon. Par la suite, la
foule croissante des pénitents qui venaient de la France entière, le retint au
confessionnal jusqu’à 16 heures par jour. On disait alors qu’Ars était devenu « le
grand hôpital des âmes »[20].
« La grâce qu’il obtenait [pour la conversion des pécheurs] était si
puissante qu’elle allait à leur recherche sans leur laisser un moment de
répit » dit le premier biographe[21].
C’est bien ce que pensait le Saint Curé quand il disait : « Ce n’est
pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon ; mais c’est
Dieu lui-même qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui »[22].
« Ce bon sauveur est si rempli d’amour pour nous qu’il nous cherche
partout ! »[23].
Nous tous, prêtres, nous devrions réaliser que les
paroles qu’il mettait dans la bouche du Christ nous concernent
personnellement : « Je chargerai mes ministres de leur annoncer que
je suis toujours prêt à les recevoir, que ma miséricorde est infinie »[24].
Du Saint Curé d’Ars, nous pouvons apprendre, nous prêtres, non seulement une
inépuisable confiance dans le sacrement de la Pénitence au point de nous
inciter à le remettre au centre de nos préoccupations pastorales, mais aussi
une méthode pour le « dialogue de salut » qui doit s’établir en lui.
Le Curé d’Ars avait une manière différente de se comporter avec les divers
pénitents. Celui qui s’approchait de son confessionnal attiré par un besoin
intime et humble du pardon de Dieu, trouvait en lui l’encouragement à se
plonger dans « le torrent de la divine miséricorde » qui emporte tout
dans son élan. Et si quelqu’un s’affligeait de sa faiblesse et de son
inconstance, craignant les rechutes à venir, le Curé lui révélait le secret de
Dieu par une expression d’une touchante beauté : « Le bon Dieu sait
toutes choses. D’avance, il sait qu’après vous être confessé, vous pécherez de
nouveau et cependant il vous pardonne. Quel amour que celui de notre Dieu qui
va jusqu’à oublier volontairement l’avenir pour nous
pardonner ! »[25].
A celui qui, à l’inverse, s’accusait avec tiédeur et de manière presque
indifférente, il offrait, par ses larmes, la preuve de la souffrance et de la
gravité que causait cette attitude « abominable » : « Je
pleure de ce que vous ne pleurez pas »[26],
disait-il. « Encore, si le bon Dieu n’était si bon, mais il est si
bon. Faut-il que l’homme soit barbare pour un si bon Père »[27].
Il faisait naître le repentir dans le cœur des tièdes, en les obligeant à voir,
de leurs propres yeux et presque « incarnée » sur le visage du prêtre
qui les confessait, la souffrance de Dieu devant les péchés. Par contre, si
quelqu’un se présentait avec un désir déjà éveillé d’une vie spirituelle plus
profonde et qu’il en était capable, il l’introduisait dans les profondeurs de
l’amour, exposant l’indicible beauté que représente le fait de pouvoir vivre
unis à Dieu et en sa présence : « Tout sous les yeux de Dieu, tout
avec Dieu, tout pour plaire à Dieu… Oh ! que c’est beau ! »[28].
A ceux-là, il enseignait à prier : « Mon Dieu, faites-moi la grâce de
vous aimer autant qu’il est possible que je vous aime »[29].
Le Curé d’Ars, en son temps, a su transformer le cœur
et la vie de tant de personnes, parce qu’il a réussi à leur faire percevoir
l’amour miséricordieux du Seigneur. Notre temps aussi a un besoin urgent d’une
telle annonce et d’un tel témoignage de la vérité de l’Amour : Deus
caritas est (1 Jn 4,8). Par la Parole et les Sacrements de son Jésus,
Jean-Marie Vianney savait édifier son peuple, même si, souvent, il tremblait
devant son incapacité personnelle, au point de désirer plus d’une fois être
délivré des responsabilités du ministère paroissial dont il se sentait indigne.
Toutefois, avec une obéissance exemplaire, il demeura toujours à son poste,
parce qu’il était dévoré de la passion apostolique pour le salut des âmes. Il
s’efforçait d’adhérer totalement à sa vocation et à sa mission en pratiquant
une ascèse sévère : « Ce qui est un grand malheur, pour nous autres
curés – déplorait le saint –, c’est que l’âme s’engourdit »[30] ;
et il faisait ainsi allusion au danger que court le pasteur de s’habituer à
l’état de péché ou d’indifférence dans lequel se trouvent tant de ses brebis.
Il maîtrisait son corps par des veilles et des jeûnes, afin d’éviter qu’il
n’oppose résistance à son âme sacerdotale. Et il n’hésitait pas à s’infliger
des mortifications pour le bien des âmes qui lui étaient confiées et pour
contribuer à l’expiation de tant de péchés entendus en confession. A un
confrère prêtre, il expliquait : « Je vais vous dire ma recette. Je
leur donne une petite pénitence et je fais le reste à leur place »[31].
Par-delà ces pénitences concrètes auxquelles le Curé d’Ars se livrait, le noyau
central de son enseignement demeure toujours valable pour tous : Jésus
verse son sang pour les âmes et le prêtre ne peut se consacrer à leur salut s’il
refuse de participer personnellement à ce « prix élevé » de la
rédemption.
Dans le monde d’aujourd’hui, comme dans les temps
difficiles du Curé d’Ars, il faut que les prêtres, dans leur vie et leur
action, se distinguent par la force de leur témoignage évangélique. Paul
VI faisait remarquer avec justesse : « L’homme contemporain écoute
plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est
parce qu’ils sont des témoins »[32].
Pour éviter que ne surgisse en nous un vide existentiel et que ne soit
compromise l’efficacité de notre ministère, il faut que nous nous interrogions
toujours de nouveau : « Sommes-nous vraiment imprégnés de la Parole
de Dieu ? Est-elle vraiment la nourriture qui nous fait vivre, plus encore
que le pain et les choses de ce monde ? La connaissons-nous
vraiment ? L’aimons-nous ? Intérieurement, nous préoccupons-nous de
cette parole au point qu’elle façonne réellement notre vie et informe notre
pensée ? »[33].
Tout comme Jésus appela les Douze pour qu’ils demeurent avec lui (cf. Mc 3,14)
et que, après seulement, il les envoya prêcher, de même, de nos jours, les
prêtres sont appelés à assimiler ce « nouveau style de vie » qui a
été inauguré par le Seigneur Jésus et qui est devenu précisément celui des
Apôtres[34].
C’est cette même adhésion sans réserve au
« nouveau style de vie » qui fut la marque de l’engagement du Curé
d’Ars dans tout son ministère. Le Pape Jean XXIII, dans l’Encyclique Sacerdotii
nostri primordia, publiée en 1959 à l’occasion du premier centenaire de la mort
de saint Jean-Marie Vianney, présentait sa physionomie ascétique sous le signe
des « trois conseils évangéliques », qu’il jugeait nécessaires aussi
pour les prêtres : « Si pour atteindre à cette sainteté de vie, la
pratique des conseils évangéliques n’est pas imposée au prêtre en vertu de son
état clérical, elle s’offre néanmoins à lui, comme à tous les disciples du
Seigneur, comme la voie royale de la sanctification chrétienne »[35].
Le Curé d’Ars sut vivre les « conseils évangéliques » selon des
modalités adaptées à sa condition de prêtre. Sa pauvreté, en effet, ne fut
pas celle d’un religieux ou d’un moine, mais celle qui est demandée à un
prêtre : tout en gérant de grosses sommes d’argent (puisque les pèlerins
les plus riches ne manquaient pas de s’intéresser à ses œuvres de charité), il
savait que tout était donné pour son église, pour les pauvres, pour ses
orphelins et pour les enfants de sa « Providence »[36],
et pour les familles les plus nécessiteuses. Donc, il « était riche pour
donner aux autres, et bien pauvre pour lui-même »[37].
Il expliquait : « Mon secret est bien simple, c’est de tout donner et
de ne rien garder »[38].
Quand il lui arrivait d’avoir les mains vides, content, il disait aux pauvres
qui s’adressaient à lui : « Je suis pauvre comme vous ; je suis
aujourd’hui l’un des vôtres »[39].
Ainsi, à la fin de sa vie, il put affirmer dans une totale sérénité :
« Je n’ai plus rien, le bon Dieu peut m’appeler quand il voudra »[40].
Sa chasteté était aussi celle qui était demandée à un prêtre pour son
ministère. On peut dire qu’il s’agissait de la chasteté nécessaire à celui qui
doit habituellement toucher l’Eucharistie et qui habituellement la contemple
avec toute l’ardeur du cœur et qui, avec la même ferveur, la donne à ses
fidèles. On disait de lui que « la chasteté brillait dans son
regard », et les fidèles s’en rendaient compte quand il se tournait vers
le tabernacle avec le regard d’un amoureux[41].
De même, l’obéissance de saint Jean-Marie Vianney fut entièrement incarnée
dans son adhésion à toutes les souffrances liées aux exigences quotidiennes du
ministère. On sait combien il était tourmenté par la pensée de son incapacité
pour le ministère paroissial et par son désir de fuir « pour pleurer dans
la solitude sur sa pauvre vie »[42].
L’obéissance seule, et sa passion pour les âmes, réussissaient à le convaincre
de rester à son poste. Il montrait à ses fidèles, comme à lui-même qu’il
« n’y a pas deux bonnes manières de servir Notre Seigneur, il n’y en a
qu’une, c’est de le servir comme il veut être servi »[43].
Il lui semblait que la règle d’or pour une vie d’obéissance fut celle-ci :
« Ne faire que ce que l’on peut offrir au bon Dieu »[44].
Dans ce contexte d’une spiritualité nourrie par la pratique
des conseils évangéliques, je tiens à adresser aux prêtres, en cette Année qui
leur est consacrée, une invitation cordiale, celle de savoir accueillir le
nouveau printemps que l’Esprit suscite de nos jours dans l'Église, en
particulier grâce aux Mouvements ecclésiaux et aux nouvelles Communautés.
« L’Esprit dans ses dons prend de multiples formes… Il souffle où il veut.
Il le fait de manière inattendue, dans des lieux inattendus et sous des formes
qu’on ne peut imaginer à l’avance… Il nous démontre également qu’il œuvre en
vue de l’unique corps et dans l’unité de l’unique corps »[45].
Ce que dit à cet égard le Décret Presbyterorum ordinis est d’actualité :
« Eprouvant les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, ils [les prêtres]
chercheront à déceler, avec le sens de la foi, les charismes multiformes des
laïcs, qu’ils soient humbles ou éminents, les reconnaîtront avec joie et les
développeront avec un zèle empressé »[46].
Ces mêmes dons, qui poussent bien des personnes vers une vie spirituelle plus
élevée, sont profitables non seulement pour les fidèles laïcs mais pour les
ministres eux-mêmes. C’est de la communion entre ministres ordonnés et
charismes que peut naître « un élan précieux pour un engagement renouvelé
de l'Église au service de l’annonce et du témoignage de l’Évangile de
l’espérance et de la charité partout à travers le monde »[47].
Je voudrais encore ajouter, dans la ligne de l’Exhortation apostolique Pastores
dabo vobis du Pape Jean-Paul II, que le ministère ordonné a une
« forme communautaire » radicale et qu’il ne peut être accompli que
dans la communion des prêtres avec leur Évêque[48].
Il faut que cette communion des prêtres entre eux et avec leur Évêque,
enracinée dans le sacrement de l’Ordre et manifestée par la concélébration
eucharistique, se traduise dans les diverses formes concrètes d’une fraternité
effective et affective[49].
Ainsi seulement, les prêtres pourront-ils vivre en plénitude le don du célibat
et seront-ils capables de faire épanouir des communautés chrétiennes au sein
desquelles se renouvellent les prodiges de la première prédication de
l’Évangile.
L’Année paulinienne qui arrive à sa fin nous invite à
considérer encore la figure de l’Apôtre des Gentils dans laquelle brille à nos
yeux un modèle splendide de prêtre complètement « donné » à son
ministère. « L’amour du Christ nous presse – écrivait-il – à la pensée
que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts » (2 Co, 5, 14)
et il ajoutait : « Il est mort pour tous, afin que les vivants ne
vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour
eux » (2 Co 5, 15). Quel meilleur programme pourrait être proposé à
un prêtre qui s’efforce de progresser sur le chemin de la perfection
chrétienne ?
Chers prêtres, la célébration du 150e anniversaire
de la mort de saint Jean-Marie Vianney (1859) vient immédiatement après les
célébrations achevées il y a peu du 150e anniversaire des apparitions de
Lourdes (1858). Déjà en 1959, le bienheureux Pape Jean XXIII l’avait
remarqué : « Peu avant que le Curé d’Ars n’achevât sa longue carrière
pleine de mérites, [la Vierge Immaculée] était apparue dans une autre région de
France à une enfant humble et pure pour lui communiquer un message de prière et
de pénitence, dont on sait l’immense retentissement spirituel depuis un siècle.
En vérité, l’existence du saint prêtre dont nous célébrons la mémoire, était à
l’avance une vivante illustration des grandes vérités surnaturelles enseignées
à la voyante de Massabielle ! Il avait lui-même pour l’Immaculée
Conception de la Très Sainte Vierge une très vive dévotion, lui qui, en 1836,
avait consacré sa paroisse à Marie conçue sans péché et devait accueillir avec
tant de foi et de joie la définition dogmatique de 1854 »[50].
Le Saint Curé rappelait toujours à ses fidèles que « Jésus-Christ, après
nous avoir donné tout ce qu’il pouvait nous donner, veut encore nous faire
héritiers de ce qu’il y a de plus précieux, c’est-à-dire sa Sainte Mère »[51].
Je confie cette Année sacerdotale à la Vierge Sainte,
lui demandant de susciter dans l’âme de chaque prêtre un renouveau généreux de
ces idéaux de donation totale au Christ et à l'Église qui ont inspiré la pensée
et l’action du Saint Curé d’Ars. La fervente vie de prière et l’amour passionné
de Jésus crucifié ont nourri le don quotidien et sans réserve de Jean-Marie
Vianney à Dieu et à l'Église. Puisse son exemple susciter parmi les prêtres ce
témoignage d’unité avec l’Évêque, entre eux et avec les laïcs, qui est si
nécessaire aujourd’hui, comme en tout temps. Malgré le mal qui se trouve dans
le monde, la parole du Christ à ses Apôtres au Cénacle résonne toujours avec la
même force d’actualité : « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais
gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33). La foi
dans le divin Maître nous donne la force de regarder l’avenir avec confiance.
Chers prêtres, le Christ compte sur vous. A l’exemple du Saint Curé d’Ars,
laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde
d’aujourd’hui, des messagers d’espérance, de réconciliation et de paix !
Avec ma bénédiction.
Du Vatican, le 16 juin 2009.
BENEDICTUS PP. XVI
[1] C’est
ainsi que l’a proclamé le Souverain Pontife Pie XI en 1929.
[2] « Le
Sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus » (in Le Curé d’Ars,
Sa pensée, Son cœur. Présentés par l’Abbé Bernard Nodet, éd. Xavier
Mappus, Foi Vivante, 1966, p. 98). Par la suite : Nodet. L’expression
est citée aussi dans le Catéchisme
de l'Église catholique, n. 1589.
[3] Nodet,
p. 101.
[4] Ibid.,
p. 97.
[5] Ibid.,
pp. 98-99.
[6] Ibid.,
pp. 98-100.
[7] Ibid.,
p. 183.
[8] Alfred
Monnin, Le Curé d’Ars. Vie de M. Jean-Baptiste Marie Vianney, I,
Charles Douniol, 1868.
[9] Cf. Lumen
gentium, n. 10.
[10] Presbyterorum
ordinis, n. 9.
[11] Ibid.
[12] « La
contemplation est regard de foi, fixé sur Jésus. "Je L’avise et Il
m’avise", disait au temps de son saint Curé le paysan d’Ars en prière
devant le Tabernacle » ( Catéchisme
de l'Église catholique, n. 2715).
[13] Nodet,
p. 85.
[14] Ibid.,
p. 114.
[15] Ibid.,
p. 119.
[16] Alfred
Monnin, o.c.. II.
[17] Nodet,
p. 105.
[18] Ibid.,
p. 105.
[19] Ibid.,
p. 104.
[20] Alfred
Monnin, o.c. , II.
[21] Ibid.
[22] Nodet,
p. 128.
[23] Ibid.,
p. 50.
[24] Ibid.,
p. 131.
[25] Ibid.,
p. 130.
[26] Ibid.,
p. 27.
[27] Ibid.,
p. 139.
[28] Ibid.,
p. 28.
[29] Ibid.,
p. 77.
[30] Ibid.,
p. 102.
[31] Ibid.,
p. 189.
[32] Evangelii
nuntiandi, n . 41.
[33] BenoîtXVI, Homélie
de la Messe Chrismale, 9 avril 2009.
[34] Cf.
Benoît XVI, Discours à l’Assemblée plénière de la Congrégation pour le
Clergé, 16 mars 2009.
[35] Pars I.
[36] C’est
le nom qu’il donna à la maison où il fit recueillir et éduquer plus de 60
petites filles abandonnées. Il était prêt à tout pour la maintenir :
« J’ai fait tous les commerces imaginables », disait-il en
souriant (Nodet, p. 214).
[37] Nodet,
p. 216.
[38] Ibid.,
p. 215.
[39] Ibid.,
p. 216.
[40] Ibid.,
p. 214.
[41] Cf. Ibid.,
p. 112.
[42] Cf. Ibid.,
pp. 82-84 ; 102-103.
[43] Ibid.,
p. 75.
[44] Ibid.,
p. 76.
[45] Benoît
XVI, Homélie
de la Vigile de Pentecôte, 3 juin 2006.
[46] N.
9.
[47] Benoît
XVI, Discours
aux Évêques amis du Mouvement des Focolari et de la Communauté de Sant’Egidio, 8
février 2007.
[48] Cf.
n. 17.
[49] Cf.
Jean-Paul II, Exhort. Ap. Pastores
dabo vobis, n. 74.
[50] Encycl. Sacerdotii
nostri primordia, P III.
[51] Nodet,
p. 244.
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LE SAINT CURÉ D'ARS
Il fût ordonné Prêtre à l'âge de 30 ans. Il sera nommé
Curé du village d'Ars dans le département de l'Ain.
La simplicité de son enseignement, de son accueil et
de sa très grande piété le rendent célèbre.
Jean-Marie VIANNEY passe parfois vingt heures par jour
au Confessionnal. Il accomplit des miracles qui attirent une foule toujours
plus nombreuse.
Sa vie sera faîte de dévotion envers Dieu,
d'abnégation, de mortification, de Pénitence, d'un très grand Amour du
prochain.
Famille, enfance
C'est le 8 mai 1786 que naquit à Dardilly (près de
Lyon) celui qui devait devenir le Saint Curé d'Ars.
Mathieu Vianney le père était de famille paysanne
ainsi que son épouse Marie Béluse. Ils eurent six enfants dont seule Marguerite
survivra à Jean-Marie et qui déposa au Procès de l'Ordinaire.
Elle dira : « Mon frère Jean-Marie, vint au
monde vers minuit. La sage-femme sortit dehors et en rentrant, elle
dit : « Oh ! mon Dieu, cet enfant sera un grand saint ou un
grand scélérat. Je tiens cette particularité de mon père et de ma mère qui me
l'ont répétée bien des fois ».
Marguerite présente Jean-Marie comme un frère placé
dès le premier âge dans une exceptionnelle prédestination. Tout petit, sur les
genoux de sa mère : « La pieuse femme, avant de lui donner sa
soupe, avait soin de lui faire faire le signe de la Croix.
Un jour, elle l'oublia ; l'enfant ne voulut pas
manger et il caressait les mains de sa mère, comme pour lui demander quelque
chose. Elle comprit à la fin, lui fit faire le signe de la Croix et il mangea
sa soupe de bon cœur. Ma mère nous a mille fois raconté ce trait ».
Elle raconta sa ferveur très précoce à la
prière : « Il avait à peu près trois ans, lorsqu'un soir il
disparut, sans qu'on pût savoir ce qu'il était devenu. Comme il y avait une
pièce d'eau à côté de la maison, ma mère craignit un malheur et fit même
rechercher si l'enfant ne se serait pas noyé. Lorsqu'elle alla à l'étable, elle
entendit le chuchotement de quelqu'un qui prie. C'était Jean-Marie qui, caché
entre deux vaches, et à genoux, faisait dévotement sa prière ».
Son enfance se déroula entre le travail à la ferme et
la prière. « Quand j'étais avec lui pour garder nos bestiaux,
rapporte Marguerite, il me disait quelquefois : fais donc mon bas ! Il
faut que j'aille prier vers la rivière ».
C'est à treize ans qu'il fit sa première Communion et
c'est à ce moment là qu'il reçut de ses catéchistes les premiers enseignements
de lecture et d'écriture. Sa sœur dira : « Il désirait beaucoup
étudier pour embrasser l'état ecclésiastique. Il en parla plusieurs fois à mon
père qui n'objectait qu'une chose : les dépenses que ces études entraîneraient ».
Ce fut l'Abbé Balley qui donna ses premières leçons à
ce jeune homme de vingt et un ans pratiquement illettré.
Dès les premières leçons, il éprouvera de très grandes
difficultés et ceci tout au long de ses études, mais devenir Prêtre de Dieu
était son seul désir.
Le séminaire
Après un séjour de plus d'un an à Noës après sa
désertion, il reprit ses études à Écully. C'est à la Toussaint 1812 que le Curé
d'Écully présenta Jean-Marie au petit séminaire de Verrières. L'Abbé Tournier
alors également séminariste en même temps de Jean-Marie dira :
« Il était plein de respect et d'obéissance pour
ses supérieurs et de bienveillance pour ses condisciples. Il était très pieux,
mais faible dans ses études. Le professeur était obligé de l'interroger en
français ».
Au séminaire de Saint Irénée il aura également
beaucoup de difficultés. « Le résultat de ses études était nul, parce
qu'il ne comprenait pas suffisamment la langue latine. Plusieurs fois, je lui
ai donné des explications qu'il ne saisissait pas.
Malgré cela, il paraissait s'appliquer continuellement
à l'étude dira l'Abbé Bezacier ».
Son premier examen fut déplorable. Il fut évincé de
Verrières.
Toutefois, il entrait dans les desseins de Dieu que
Jean-Marie Vianney fut ordonné Prêtre. C'est une nouvelle fois avec la ténacité
de l'Abbé Balley qu'il fut interrogé seul et par un seul examinateur.
Il répondit de façon à peu près convenable.
C'est en la chapelle du séminaire que le 23 Juin 1815,
Mgr Simon Évêque de Grenoble, l'ordonna diacre.
En raison de la période trouble, il fut ordonné Prêtre
plus tôt, le 13 Août, à l'âge de vingt-neuf ans. Le dimanche 20 Août il célébra
la Messe dans l'Église d'Écully.
Au presbytère d'Écully
L'Abbé Balley s'imposait un jeûne rigoureux, mais
Jean-Marie Vianney se trouvait bien dans cette ambiance. C'était entre eux une
émulation dans leur comportement de pénitents. M. Balley devait l'initier
peu à peu au Ministère pastoral.
La perte de son ami l'Abbé Balley le laissa désemparé.
Le nouveau Curé de la paroisse était complètement différent. Le jeune vicaire
Jean-Marie Vianney fut nommé desservant de la chapellerie d'Ars-en-Dombes.
Le Curé d'Ars
C'est le 13 Février 1818 que M. Vianney est arrivé
dans le petit village. Dès le début il se fit remarquer par sa bonté, sa
gaieté, sa vertu et sa grande piété.
L'ambition du nouveau curé était de faire du village
une terre de sainteté.
Ses efforts pour rechristianiser le village restèrent d'abord sans résultats,
puis son charisme fit des miracles.
Mlle d'Ars écrira : « Nous sommes les
enfants gâtés de la Providence. Je n'ai pas connu de Prêtre aussi pieux que
lui ; il est continuellement à l'église, offrant à Dieu l'encens de ses
prières ; à l'autel, c'est un ange, un séraphin ; en chaire, ce n'est
pas un vrai orateur comme M. Berger, mais c'est un homme pénétré de l'Amour de
Dieu. Il ne mange presque rien ; je crains que ce genre de vie n'abrège
ses jours. Priez Dieu qu'il le soutienne et nous le conserve longtemps ».
Lors de ses remplacements dans les paroisses voisines
il se fit vite une réputation de sainteté, son Confessionnal était toujours
assiégé. « Ce Prêtre a de grandes vues ; il donne de sages
conseils, sa direction est douce et ferme ; mais il faut se soumettre et
se résigner. Ce petit Curé d'Ars a été impitoyable pour les soirées et les bals
de la sous-préfecture. Au reste, il a raison, et je tâcherai de lui
obéir », dira le sous-préfet.
Il est bien évident qu'il fut l'objet de critiques,
d'ironies de la part d'autres Prêtres, d'accusation qui ne le laissèrent pas
insensible, et d'enquêtes de l'Évêché.
Jean-Marie Vianney disait : « J'étais
tourmenté le jour par les hommes, la nuit par le démon, et cependant
j'éprouvais une grande Paix, une grande consolation ».
Les tourments du grappin
Il se dévouait sans compter pour son prochain, il
faisait des intérims et des missions dans les paroisses d'alentour, il se
mortifiait pour sauver les âmes. La nuit il était tourmenté par le démon qu'il
appela le « grappin ».
C'est en 1824 que sont apparus les premiers bruits.
Plusieurs Prêtres furent les témoins de cette lutte qui n'effrayait nullement
M. Vianney. « La cure trembla, les vitres des fenêtres
résonnèrent ; tout le monde se leva, effrayé, et on courut à la chambre de
M. Vianney. Ils le trouvèrent couché dans son lit, qui était au milieu de la
chambre. « C'est, leur dit-il en souriant, le grappin qui a traîné mon lit
jusque là ! »
Il les rassura, en leur disant : « N'ayez
aucune crainte ! » Ses confrères cessèrent de le plaisanter à ce
sujet et de lui faire des reproches ».
La « Providence »
Monsieur le Curé Vianney, malgré toutes ses privations
et son état de santé chancelante était débordant d'activité et toujours à la
recherche du bien qu'il pouvait faire. C'est ainsi que l'éducation des enfants
lui tenait particulièrement à cœur.
C'est grâce à sa ténacité et à la bonne volonté de
quelques personnes que la première école allait voir le jour.
Il transformera la « Providence » en
orphelinat et en maison d'accueil pour « les jeunes pauvresses
abandonnées ». Il trouvera toujours au bon moment l'argent nécessaire,
mais non sans crainte, pour faire les travaux et nourrir ces pauvres enfants.
Dieu répondra toujours à son appel à l'aider dans
l'accomplissement de sa tâche.
« Une prière bien agréable à Dieu, c'est de
demander à la Sainte Vierge d'offrir au Père Éternel son Divin Fils, tout
sanglant, tout déchiré, pour la conversion des pécheurs : c'est la
meilleure Prière que l'on puisse faire...
Mes enfants, écoutez bien : toutes les fois que
j'ai obtenu une grâce, je l'ai demandée de cette manière ; cela n'a jamais
manqué. »
Œuvre de M. VIANNEY
On retiendra du Saint Curé d'Ars :
· Le
Directeur des âmes : La rumeur a très vite fait un Saint du Curé d'Ars. Il
attira un très grand nombre de pèlerins. Évêque, Prêtres, Laïcs venaient de
partout. On venait pour le voir, se confesser, entendre son enseignement,
demander un conseil.
· Les
miracles : Pour la réalisation de ses projets, il avait besoin de moyens
financiers. Dieu se manifesta toujours pour lui apporter au bon moment le
nécessaire (argent pour la création de la Providence, alimentation des
pensionnaires).
· Les
guérisons : de nombreux faits inexpliqués sont intervenus comme la
guérison d'une fille qui avait perdu l'usage de ses jambes, la guérison d'un
jeune ouvrier lyonnais qui éprouvait de très violentes douleurs à la jambe...
Ce qui importait pour M. Vianney était seulement de guérir les âmes.
· Les
apparitions : D'après des témoignages, il semblerait que la Sainte Vierge
lui soit plusieurs fois apparue. Toutefois, le Saint Curé restera à ce
sujet très discret.
Pour les apparitions de La Salette, il demandera deux preuves au Ciel avant
d'être certain et de pouvoir dire : « J'y crois fermement ».
· Dévotions
: À la Sainte Vierge dont il consacrera les habitants d'Ars, à Sainte
Philomène à laquelle il vouait une confiance absolue.
Canonisation
C'est le 4 Août 1859 que le jeudi matin vers 2 heures
que le Saint Prêtre est retourné vers Dieu et les Saints du Ciel.
Le 3 Octobre 1874 Jean-Baptiste Vianney a été proclamé
Vénérable par Pie IX et le 8 Janvier 1905, il a été déclaré Bienheureux.
Le Pape Pie X l'a proposé comme un modèle au clergé paroissial.
En 1925, Pie XI l'a Canonisé.
Le Pape Benoit XVI l'a proposé comme patron de tous
les Curés.
SOURCE : http://philippe.harambat.pagesperso-orange.fr/saints/ars/ars.htm
Corps incorrompu de Saint Jean-Marie Vianney (1786 –
1859), Prêtre d’Ars-sur-Formans (France).
Photo de Herwig Reidlinger
Le cardinal Filoni rend hommage au Curé d'Ars
(RV) «Le Curé d’Ars dans sa vie sacerdotale n’a
jamais ignoré la vie spirituelle d’un simple bon chrétien : il savait bien
que pour être un bon pasteur, il était avant tout nécessaire de vivre et de
cheminer dans la grâce sanctifiante.» Le cardinal Fernando Filoni, préfet
de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, en visite dans ce village
de la région lyonnaise, l’a rappelé dans son homélie à l’occasion de la mémoire
liturgique de saint Jean-Marie Vianney.
Dans la paroisse du village français où, à partir de
1818, le curé d’Ars a développé son œuvre pastorale et où son corps repose, le
cardinal Filoni a rappelé la figure du saint : «En ce lieu, comme
chrétien et prêtre, il s’est sanctifié dans la prière, dans la pénitence et
dans l’humilité. Ici encore, des hommes et des femmes à la recherche de Dieu
cherchaient et cherchent encore paix et réconfort intérieur, en sachant bien
qu’il n’a pas épuisé sa mission spirituelle, mais qu’au contraire, il la
poursuit. Ici d’innombrables prêtres viennent trouver de l’inspiration pour
leur propre vie sacerdotale.»
D’origine paysanne et provenant d’une famille pauvre
et nombreuse, Jean-Marie Vianney est né en 1786 à Dardilly, près de Lyon. Le
cardinal Filoni a rappelé «son enfance difficile au temps de la
Révolution, ses difficultés dans les études et sa piété simple et profonde, à
l’école, d’abord, de sa mère, puis de don Balley, qui comme père spirituel l’a
encouragé et accompagné dans ses premières années de vie pastorale.»
L’humilité, la pauvreté, l’obéissance et la chasteté
sont les quatre solides colonnes, a ajouté le cardinal italien, sur lesquelles
le curé d’Ars s’était construit une «maison» : «Ces vertus
furent de constantes compagnes de vie ; avec elles il dialoguait et par
elles il fut aidé dans son itinéraire humain durant 73 ans.»
Par ailleurs, a rappelé le cardinal Filoni, «l’amitié
avec Jésus, doux et humble de cœur, fut la dimension constante de toute sa
vie ; de l’enseignement du Christ à travers ses leçons et inspirations de
vie durant ses 40 années de ministère sacerdotal comme curé de ce
village ; la prière, ensuite, était simple et profonde, comme total fut
son filial amour pour Marie».
L’œuvre pastorale de saint Jean-Marie Vianney est
devenue modèle de sainteté sacerdotale. Après l’avoir canonisé en 1925, le Pape
Pie XI le déclarera, quatre ans plus tard, saint patron «de tous les curés
de l’univers». En 1986, année du bicentenaire de sa naissance, le Pape
Jean-Paul II avait également rendu hommage au curé d’Ars en visitant ce
village.
(CV)
SOURCE : http://fr.radiovaticana.va/news/2017/08/04/le_cardinal_filoni_rend_hommage_au_curé_dars/1329013
4 août: saint curé d'Ars (1786-1859)
Au calendrier liturgique, il est saint Jean-Marie
Vianney. Pour les foules, il est d’abord le saint curé d’Ars. Cet homme de
prière a su vaincre les obstacles qui se dressaient devant lui. Qu’il soit en
chaire ou au confessionnal, sa connaissance progressive de la miséricorde
infinie de Dieu le brûlera d’amour. Sa bonté joyeuse, sa foi agissante, son
accueil inconditionnel de l’autre transformeront la petite paroisse d’Ars en un
important centre de pèlerinage pour tous et en un foyer spirituel pour les
prêtres.
Un amour qui persévère
Jean-Marie Vianney est né le 8 mai 1786 à Dardilly,
près de Lyon. Quatrième d’une famille de six enfants, ses parents sont de
modestes paysans qui ont à cœur la prière en famille et l’accueil des plus
pauvres. L’enfant a trois ans lorsqu’éclate la Révolution Française, et huit
ans quand l’église de son village est fermée. Il fait sa première communion et
sa première confession dans la clandestinité. Ces sacrements auront une place
centrale dans sa vie, car des prêtres ont risqué la leur pour qu’il puisse
rencontrer Dieu.
Jean-Marie manifeste un goût prononcé pour la prière.
Il travaille la terre et garde les troupeaux. La persécution s’éteindra peu à
peu. Comme il n’y a pas d’instituteur dans son village, il commence l’école
assez tard, apprenant à écrire à dix-sept ans. Le jeune berger désire être
prêtre, mais les études coûtent cher et son père n’est pas très favorable à
cette idée. C’est l’abbé Balley, curé d’Écully, qui va l’orienter vers la
prêtrise et le former.
Jean-Marie est appelé sous les drapeaux à vingt-trois
ans, mais il tombe malade en chemin. Encouragé par un conscrit, il déserte
l’armée. Son frère prendra sa place et mourra. Il portera toute sa vie cette
blessure, sans pour autant regretter son geste que lui avait dicté sa
conscience. Il reprend ses études ecclésiastiques avec beaucoup de peine. Il
est renvoyé du grand séminaire de Lyon en 1813 avec l’appréciation «
debilissismus » (très faible). Le latin entre difficilement dans sa tête. Il
réussira à force d’opiniâtreté, avec l’aide de son mentor, l’abbé Balley. Il
est finalement ordonné prêtre à Grenoble le 13 août 1815 et aussitôt nommé
vicaire à Écully, au côté de son maître spirituel qui mourra deux ans plus
tard.
Un amour qui agit
C’est le 11 février 1818 que le vicaire est nommé curé
à Ars, petite paroisse déchristianisée d’à peine 230 habitants du département
de l’Ain. Personne ne se doute qu’il y restera pendant quarante-deux ans,
jusqu’à sa mort, et que les foules afflueront dans son église. Ce petit homme
austère et affable se révèle d’abord un fin entrepreneur : restauration du
clocher de l’église et du presbytère, construction de chapelles, achat d’une
maison qui portera le nom de « Providence » et qui deviendra une école gratuite
pour les filles, installation d’une statue de la Sainte Vierge. Il consacre sa
paroisse à Marie « conçue sans péché », huit ans avant la promulgation du dogme
de l’Immaculée Conception.
Mais ce qui va frapper les paroissiens, c’est la
sainteté de leur curé. Il dira : « Je n’ai pas autre chose à vous prouver que
l’indispensable obligation où nous sommes de devenir des saints. » Il sait que
« là où les saints passent, Dieu passe avec eux ». Le curé d’Ars est un homme
des Béatitudes qui veut faire les choses comme Dieu le veut : « Le seul bonheur
que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu et de savoir que Dieu nous
aime. »
Un amour qui contemple
Le curé d’Ars est un prédicateur bouleversant;
plusieurs diront que jamais personne ne leur avait parlé ainsi de l’amour de
Dieu. Il confesse parfois quatorze heures par jour. Dès 1830, des centaines de
personnes se confessent à lui. Il guérit, console, soulage les pauvres, subit
les attaques morales et physiques du démon, qu’il appelle le « grappin ». Son
secret : les longues heures qu’il passe devant le Saint-Sacrement. Il disait
souvent aux gens, en montrant le tabernacle : « Il est là, il est là, dans le
sacrement de son Amour. »
Pour lui, la prière n’est pas autre chose que l’union
à Dieu. Dans l’âme unie à Dieu, dit-il, c’est toujours le printemps. Bien avant
l’aube, il entretient le feu de l’amour de Dieu en son cœur en lui parlant
familièrement : « Je vous aime, ô mon Dieu, et mon seul désir est de vous aimer
jusqu’au dernier soupir de ma vie. » Telle est sa prière qui l’élève jusqu’au
ciel. « La prière dégage notre âme de la matière. Elle s’élève en haut comme le
feu qui gonfle les ballons. Plus on prie, plus on veut prier. C’est comme un
poisson qui nage à la surface de l’eau, qui plonge ensuite et qui va toujours
plus avant. Le temps ne dure pas dans la prière. »
Un amour qui sanctifie
Ars se transforme au contact de ce prêtre brûlant
d’amour de Dieu qui prie et jeûne pour sa paroisse. Il pourrait dire comme
saint Paul : « Ce que nous demandons dans notre prière, c’est que vous avanciez
vers la perfection » (2 Co 13, 9). Le village devient peu à peu un îlot de
sainteté. Le pèlerinage à Ars commence du vivant de son célèbre curé. Tout se
passe à l’église. La charge devenant de plus en plus lourde, le curé acceptera
un auxiliaire, puis une équipe de missionnaires diocésains. Il tentera à
quelques reprises de quitter son ministère paroissial pour entrer dans un
monastère, comme la Trappe de Notre-Dame de la Neylière. Mais ses paroissiens
le retiennent. Cette tension féconde entre action et contemplation se retrouve
dans la vie de tout chrétien qui marche sur le chemin de la sainteté. Nous
allons au ciel en prenant l’échelle de la croix, nous prévient le curé d’Ars.
À partir de 1840, 40 000 personnes font chaque année
le pèlerinage à Ars; le nombre passera à 80 000 vers 1855. Épuisé, le vieux
pasteur est alité le 30 juillet et meurt dans la paix, le 4 août 1859, à l’âge
de soixante-treize ans. Béatifié par Pie X en 1905 et canonisé par Pie XI le 31
mai 1925, saint Jean-Marie Vianney sera déclaré patron de tous les curés quatre
ans plus tard. En lui, se vérifie pleinement cette parole de saint Paul :
« Ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est rien,
voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que
personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu » (1 Co 1, 28).
Pour aller plus loin: Les
saints, ces fous admirables.
Saint Jean-Marie Vianney
Leçons des Matines avant 1960.
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Jean-Marie Vianney, né au bourg de Dardilly dans le diocèse de
Lyon d’une famille de pieux cultivateurs, donna, dès son enfance, de nombreux
indices de sainteté. Quand, âgé de huit ans il gardait les brebis, il avait
coutume, tantôt d’apprendre à d’autres enfants par sa parole et son exemple à
réciter le Rosaire agenouillés devant l’image de la Mère de Dieu, tantôt de
confier le troupeau à sa sœur ou à quelque autre et de se rendre dans un lieu
solitaire où il vaquait plus librement à l’oraison devant une statue de la sainte
Vierge. Chérissant les pauvres, il faisait ses délices de les amener par
groupes dans la maison de son père et de les aider en toutes manières. Il fut
confié au curé du bourg d’Écully pour recevoir l’enseignement littéraire ; mais
comme ses dispositions pour l’étude étaient encore peu développées, il y
rencontra des difficultés presque insurmontables. Implorant le secours divin
dans le jeûne et l’oraison, il se rendit en mendiant au tombeau de saint
François Régis pour demander plus de facilité à s’instruire. Après avoir suivi
avec effort et peine le cours de théologie, il fut trouvé suffisamment capable
pour recevoir les saints ordres.
Cinquième leçon. Nommé vicaire du bourg d’Écully, Jean-Marie s’appliqua de
toutes ses forces sous la direction et à l’exemple de son curé, à atteindre les
degrés les plus élevés de la perfection pastorale. Trois ans plus tard il fut
envoyé au village d’Ars qui devait être rattaché peu de temps après au diocèse
de Belley et, comme un ange venu du ciel, il renouvela la face de sa paroisse,
la rendant florissante de toute négligée et abandonnée qu’elle était devenue.
Assidu de nombreuses heures chaque jour au saint tribunal et à la direction des
consciences, il établit l’usage fréquent de la sainte Communion, fonda de pieuses
associations et inculqua d’une manière admirable aux âmes une tendre piété
envers la Vierge Immaculée. Convaincu qu’un devoir du pasteur est d’expier les
fautes du peuple à lui confié, il n’épargnait à cette fin ni prières, ni
veilles, ni macérations et jeûnait continuellement. Comme Satan ne pouvait
souffrir une si grande vertu de l’homme de Dieu, il le tourmenta d’abord par
diverses vexations et le combattit ensuite ouvertement ; mais Jean-Marie
souffrait patiemment les afflictions les plus pénibles.
Sixième leçon. Souvent invité par les curés voisins à venir, comme le font les
missionnaires, pourvoir au salut des âmes en prêchant et en entendant les
confessions, il était toujours prêt à rendre service à tous. Enflammé de zèle
pour la gloire de Dieu, il réussit à établir les missions avec les exercices
pieux qu’elles comportent, en plus de cent paroisses et à les assurer par des
fondations. Entretemps Dieu faisait éclater le mérite de son serviteur par des
miracles et des dons surnaturels. Telle fut l’origine de ce célèbre pèlerinage
qui durant vingt ans fit affluer à Ars près de cent mille hommes de toute
condition et de tout âge venus, non seulement de la France et de l’Europe mais
même des régions les plus éloignées de l’Amérique. Épuisé moins par la vieillesse
que par les labeurs, il mourut au jour qu’il avait prédit, le 4 août de l’an
mil huit cent cinquante - neuf, dans le baiser du Seigneur étant âgé de
soixante-treize ans. Beaucoup de miracles l’ayant signalé, il fut béatifié par
Pie X et canonisé par Pie XI en l’année jubilaire mil neuf cent vingt-cinq. Le
même Pape étendit sa fête à l’Église universelle.
Au troisième nocturne. Du Commun.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 12, 35-40.
En ce temps-là : Ceignez vos reins, et ayez en vos mains des lampes allumées.
Et le reste.
Homélie de saint Grégoire, Pape.. Homelia 13 in Evang.
Septième leçon. Mes très chers frères, le sens de la lecture du saint Évangile
que vous venez d’entendre est très clair. Mais de crainte qu’elle ne paraisse,
à cause de sa simplicité même, trop élevée à quelques-uns, nous la parcourrons
brièvement, afin d’en exposer la signification à ceux qui l’ignorent, sans
cependant être à charge à ceux qui la connaissent. Le Seigneur dit : « Que vos
reins soient ceints ». Nous ceignons nos reins lorsque nous réprimons les
penchants de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de
s’abstenir du mal, si l’on ne s’applique également, et par des efforts assidus,
à faire du bien, notre Seigneur ajoute aussitôt : « Ayez en vos mains des
lampes allumées ». Nous tenons en nos mains des lampes allumées, lorsque nous
donnons à notre prochain, par nos bonnes œuvres, des exemples qui l’éclairent.
Le Maître désigne assurément ces œuvres-là, quand il dit : « Que votre lumière
luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils
glorifient votre Père qui est dans les cieux ».
Huitième leçon. Voilà donc les deux choses commandées : ceindre ses reins, et
tenir des lampes ; ce qui signifie que la chasteté doit parer notre corps, et
la lumière de la vérité briller dans nos œuvres. L’une de ces vertus n’est
nullement capable de plaire à notre Rédempteur si l’autre ne l’accompagne.
Celui qui fait des bonnes actions ne peut lui être agréable s’il n’a renoncé à
se souiller par la luxure, ni celui qui garde une chasteté parfaite, s’il ne
s’exerce à la pratique des bonnes œuvres. La chasteté n’est donc point une
grande vertu sans les bonnes œuvres, et les bonnes œuvres ne sont rien sans la
chasteté. Mais si quelqu’un observe les deux préceptes, il lui reste le devoir
de tendre par l’espérance à la patrie céleste, et de prendre garde qu’en
s’éloignant des vices, il ne le fasse pour l’honneur de ce monde.
Neuvième leçon. « Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur
maître revienne des noces, afin que lorsqu’il viendra et frappera à la porte,
ils lui ouvrent aussitôt ». Le Seigneur vient en effet quand il se prépare à
nous juger ; et il frappe à la porte, lorsque, par les peines de la maladie, il
nous annonce une mort prochaine. Nous lui ouvrons aussitôt, si nous
l’accueillons avec amour. Il ne veut pas ouvrir à son juge lorsqu’il frappe,
celui qui tremble de quitter son corps, et redoute de voir ce juge qu’il se
souvient avoir méprisé ; mais celui qui se sent rassuré, et par son espérance
et par ses œuvres, ouvre aussitôt au Seigneur lorsqu’il frappe à la porte, car
il reçoit son Juge avec joie. Et quand le moment de la mort arrive, sa joie
redouble à la pensée d’une glorieuse récompense.
L’Année Liturgique
L’Année Liturgique, dans son édition de 1922, donne le supplément suivant pour
le Bhx Jean-Marie Vianney :
Grande déjà était la gloire du IV août [1] ; la fête de saint Dominique
l’illuminait, pour l’Église et pour Dieu, de toutes les splendeurs. L’étoile
ornant le front si pur du patriarche des Prêcheurs voyait la divine Sagesse se
complaire à unir dans ses feux au rayonnement des plus hautes vertus l’éclat de
la science et du génie, de la noblesse, de l’éloquence, de tout ce qui fait
l’ascendant des hommes d’élite qu’admiré et suit dans ses beaux siècles
l’humanité.
Et voilà qu’en nos jours diminués qui ne comprennent plus les grandeurs
d’antan, il apparaît qu’aucun amoindrissement social ne saurait faire obstacle
à cette Sagesse du Père, toujours égale en son amour des fils des hommes [2],
toujours parcourant les nations pour y susciter des prophètes et des amis de
Dieu [3]. Près de Dominique de Gusman, elle produit devant les Anges un émule
de sa gloire, et le choisit parmi ces petits de la terre [4], chétifs d’origine
comme de dons de nature, que dédaigne le monde, mais qu’elle convoque dans les
saints Livres à s’enrichir près d’elle de bel amour et de crainte, de
connaissance et de sainte espérance [5].
Jean-Baptiste-Marie Vianney entrait dans la vie quand la révolution de la fin
du XVIIIe siècle allait fermer les églises de France. Les germes de sa sainteté
se développèrent dans le dénuement intellectuel et surnaturel de ces temps ; ce
fut du milieu des travaux des champs que, l’heure venue, il entendit Dieu
l’appeler à se dévouer au relèvement des ruines. Riches pour lui d’humiliations
devaient être les tardives études de sa préparation au sacerdoce. Mais celui
que les examinateurs hésitaient d’admettre aux Ordres avait triomphé par sa piété,
son humilité, sa dévotion à Marie, de leurs craintes ; envoyé vers une bourgade
obscure de la Dombes, on lui avait dit : « Allez, mon ami. Il n’y a pas
beaucoup d’amour de Dieu dans cette paroisse ; vous en mettrez. »
Et le Curé d’Ars avait accompli sa mission. Tandis qu’à l’extrémité opposée du
diocèse de Belley, un autre village, Ferney-Voltaire, voyait la bourgeoisie si
dénuée de grandeur de l’époque s’évertuer à soutenir le prestige de son
patriarche, les foules, lassées du doute, accouraient s’abreuver au réservoir
de divine charité qui venait de se révéler dans la pauvre localité naguère
inconnue, et se reprendre à croire, espérer et aimer. Dieu réalisait
magnifiquement à nouveau la parole de l’Apôtre : il confondait par la folie de
la croix la sagesse des sages ; il avait fait choix de la faiblesse pour
réduire les forts [6].
Durant tout ce qu’on appela le gouvernement de Juillet et le commencement du
second empire, ce fut vers le saint Curé un mouvement comparable à celui qui,
dans les meilleurs temps de l’Église, amenait le monde aux plus renommés
pèlerinages. Démonstration de la vertu d’en haut qui ne devait pas finir avec
lui : au moment où il allait mourir, Notre-Dame se montrait à Lourdes ; or elle
sembla n’être descendue que pour prendre en personne la direction de cet
ébranlement surnaturel des peuples, et l’accroître en des proportions inconnues
jusque-là de l’histoire. Serait-ce l’appel suprême de la divine pitié au siècle
de l’apostasie sociale, de cette discessio [7] annoncée par saint Paul comme
devant précipiter à leur fin les annales de l’humanité ? Tandis que l’enfer
allait multiplier plus que jamais les négations, Dieu se laissait moins que
jamais sans témoignage.
La Légende qui suit présente un résumé très complet de la vie du Bienheureux
Curé d’Ars. A sa lecture, on comprendra que le Siège apostolique ait exaucé les
vœux des curés de France, dont il fut l’honneur et le modèle, en le leur
donnant pour Patron devant Dieu.
Jean-Marie Vianney naquit de pieux cultivateurs au bourg de Dardilly, diocèse
de Lyon. Dès son enfance, il apparut que la divine Providence l’appellerait un
jour à devenir apôtre. A l’âge de huit ans, gardant les brebis, il avait
coutume de rassembler les petits enfants aux genoux d’une image de la Mère de
Dieu, pour leur apprendre et réciter avec eux le Rosaire ; ou bien, confiant
son troupeau à sa sœur ou quelque autre, il se retirait dans un taillis écarté,
pour y vaquer plus librement à la prière. Employé aux travaux des champs, s’il
arrivait que quelque parole plus libre échappât à ses compagnons, il les
reprenait doucement ; d’autres fois, recherchant la solitude, il remuait la
terre en pensant au ciel, et pour éviter que le travail ne détournât son âme de
la contemplation, il plaçait près de lui une statuette de la Vierge. Plein
d’amour pour les pauvres, il faisait ses délices de les amener par troupes à la
maison paternelle, de les nourrir, de les réchauffer au foyer, ne les laissant
point repartir sans avoir appris le Symbole à ceux qui ne le savaient pas. Admirable
était sa candeur, constant son zèle pour l’immaculée Mère de Dieu, ardent son
culte pieux pour l’Eucharistie. Aussi tout le monde annonçait-il qu’il serait
prêtre. Mais confié pour ses études au curé du bourg d’Écully, sa lenteur
d’esprit fit qu’il y éprouva de grandes et quasi insurmontables difficultés.
Cherchant près de Dieu le secours, il recourut alors sans se lasser au jeûne et
à la prière, puis se rendit, mendiant son pain, au tombeau de saint François
Régis, afin d’obtenir la facilité d’apprendre. Sa pieuse confiance ne fut point
trompée, car son cours de théologie laborieusement achevé, on le trouva
suffisamment apte pour être admis aux Ordres.
Nommé vicaire du curé d’Écully, il s’adonna tout entier sous sa conduite à
atteindre les plus hauts sommets de la perfection pastorale. Après trois ans,
on l’envoyait, tel un Ange du ciel, au village d’Ars qui devait être peu après
rattaché au diocèse de Belley. L’ignorance des premiers éléments de la foi y
était générale, la maison de Dieu négligée, presque abandonnée, l’usage des
Sacrements oublié, le jour du Seigneur inobservé, les danses en honneur, les
auberges trop fréquentées. Mais rien n’aura raison de la vaillance du pasteur :
il visite en grande charité chacun des habitants, parle au peuple avec tant
d’amour de Dieu que tous avec lui fondent en larmes ; il restaure son église,
introduit la fréquente communion, établit de pieuses confréries. Pour la
protection des jeunes filles délaissées un asile est bâti, qu’il nomme la
Providence, et soutient à l’aide de ressources plus d’une fois fournies par
Dieu ; des écoles sont ouvertes aux enfants des deux sexes ; le culte de la
Vierge immaculée, de sainte Philomène, est l’objet de la tendre piété des âmes
; et bientôt l’heureuse bourgade se voit partout réputée comme une école de
toutes les vertus. Cependant le pasteur, estimant que c’était à lui d’expier
les péchés de son peuple, n’épargnait ni prières, ni veilles, ni macérations.
La nuit, son sommeil, qu’il prenait sur la planche nue et que lui disputaient
bien des soucis, était de deux ou trois heures ; souvent ses jeûnes se
prolongeaient trois jours, et il n’accordait à sa faim que la plus misérable
nourriture, à sa soif un verre d’eau ; chaque jour la chaîne de fer, le cilice,
la discipline ensanglantaient son corps. Non moins extrême était la pauvreté
qu’il s’imposait pour Dieu. Arrivait-il qu’il eût à sa disposition un mets plus
recherché, ou quelque argent, ou quelque pièce de mobilier, tout allait aux
pauvres. Satan, ne pouvant supporter une vertu si grande, excita d’abord contre
l’homme de Dieu la calomnie, puis bientôt s’en prit directement à lui, le
poursuivant des plus cruelles vexations ; mais Jean-Marie prenait tout en
patience, l’expérience lui ayant appris que lorsque les assauts diaboliques se
faisaient plus furieux, c’était l’annonce de l’arrivée de plus grands pécheurs
au tribunal de la pénitence.
Ce qu’il avait accompli dans sa paroisse, il entreprit de le faire alentour.
Les curés du voisinage le trouvaient toujours prêt, sur leur appel, à se
dévouer comme missionnaire au salut des âmes par la prédication et la
confession. Embrasé du zèle de la gloire de Dieu, il trouva même les moyens de
fonder ces pieux exercices des missions à perpétuité dans plus de cent
paroisses, moissonnant ainsi jusque dans les lieux où il ne pouvait mettre les
pieds. C’est alors que, Dieu illustrant son serviteur par le pouvoir des
miracles et les autres dons surnaturels, prit naissance ce célèbre pèlerinage
qui, vingt ans, devait amener à Ars chaque année une centaine de mille hommes
de tout rang et de tout âge, affluant non seulement de France et d’Europe, mais
encore des plus lointaines provinces d’Amérique. Ils venaient, non seulement
attirés qu’ils étaient par la pensée de voir un prêtre enrichi des faveurs du
ciel, scrutant les plus intimes secrets des âmes, lisant dans l’avenir, opérant
des prodiges ; mais amenés aussi par le désir de recourir à ses conseils, et
surtout de découvrir les plaies de leurs cœurs dans le sacrement de Pénitence.
Jean-Marie se donnait tout entier à ce jugement, à cette direction des
consciences, négligeant pour cette œuvre repos, sommeil, nourriture, y
consacrant dix-sept heures de ses journées, sans un jour de relâche. Ce fut en
vain que, deux fois, les bas sentiments qu’il avait de lui-même lui firent
tenter de se dérober aux pieux empressements des fidèles. C’est en combattant
que le vaillant soldat devait tomber enfin ; usé de travaux plus que d’années,
il s’endormit paisiblement dans le baiser du Seigneur, au temps qu’il avait annoncé.
L’éclat de ses nombreux miracles a porté Pie X à l’inscrire parmi les
Bienheureux.
Elles sont loin ces premières années de votre ministère, dont vous disiez : «
Je m’attendais d’un moment à l’autre à être interdit et condamné à finir mes
jours dans les prisons. Dans ce temps-là on laissait reposer l’Évangile dans
les chaires, et on prêchait sur le pauvre Curé d’Ars. Oh ! J’avais des croix...
J’en avais presque plus que je n’en pouvais porter ! Je me mis à demander
l’amour des croix ; alors je fus heureux. »
Pour vous, le labeur a pris fin ; mais du sein de votre repos, entendez les
ouvriers du salut se réclamer de votre patronage ; soutenez-les dans leur tâche
chaque jour plus ingrate, plus chargée d’amertumes. A ceux dont la patience
menacerait de fléchir sous la persécution et les calomnies, répétez la parole
que vous disiez à l’un de leurs devanciers : « Mon ami, faites comme moi. — Je
serais fâché que le bon Dieu fût offensé ; mais d’un autre côté, je me réjouis
dans le Seigneur de tout ce qu’il permet qu’on dise contre moi, parce que les
condamnations du monde sont des bénédictions de Dieu. Les contradictions nous
mettent au pied delà croix, et la croix à la porte du ciel. Fuir la croix,
n’est-ce pas fuir en même temps Celui qui a bien voulu être attaché et y mourir
pour nous ? La croix faire perdre la paix ! C’est elle qui a donné la paix au
monde ; c’est elle qui doit la porter dans nos cœurs. »
Élevé sur le Siège apostolique au jour anniversaire de votre entrée dans la
gloire, le Vicaire de l’Homme-Dieu qui vous inscrivit au nombre des
Bienheureux, choisit naguère ce même jour du IV août pour adresser au clergé
catholique l’exhortation solennelle [8] qu’inspiraient à son cœur de Pontife
suprême nos temps mauvais et pleins de périls. Aidez de vos supplications au
pied du trône de Dieu les recommandations que le successeur de Pierre appuyait
de votre exemple, quand il disait aux prêtres : « La sainteté seule fait de
nous ce que demande notre divine vocation, à savoir des hommes crucifiés au monde
et auxquels soit lui-même crucifié le monde [9], qui ne tendent qu’au ciel en
ce qui les concerne, et n’aient d’efforts que pour y amener les autres ».
Hommes de Dieu [10], faut il qu’ils se montrent uniquement ceux qui sont la
lumière du monde [11], le sel de la terre [12], les ambassadeurs [13] de Celui
qui daigne les appeler ses amis [14], qui les fait dispensateurs de ses dons
[15]. Ils ne seront source de sainteté comme ils doivent pour les autres, qu’en
étant saints d’abord eux-mêmes dans le secret de la face du Seigneur ; dans la
mesure où ils se donneront à Dieu, Dieu se donnera par eux à leur peuple.
Puissent-ils donc, ô Bienheureux, se dire toujours, et dire aux hommes avec
vous : « En dehors du bon Dieu, rien n’est solide. Si c’est la vie, elle passe
; si c’est la fortune, elle s’écroule ; si c’est la santé, elle est détruite ;
si c’est la réputation, elle est attaquée. Nous allons comme le vent... Le
paradis, l’enfer et le purgatoire ont une espèce d’avant-goût dès cette vie. Le
paradis est dans le cœur des parfaits, qui sont bien unis à Notre-Seigneur ;
l’enfer dans celui des impies ; le purgatoire dans les âmes qui ne sont pas
mortes à elles-mêmes. L’homme a été créé par l’amour : c’est pourquoi il est si
porté à aimer ; d’un autre côté, il est si grand que rien ne peut le contenir
sur la terre. Il n’y a que lorsqu’il se tourne du côté du ciel qu’il est
content. »
[1] La fête du Bhx Curé d’Ars fut fixée localement au
4 août, son dies natalis : lorsqu’elle fut inscrite ensuite au calendrier liturgique
universel, elle fut fixée au 9 puis au 8.
[2] Prov. VIII, 31.
[3] Sap..VII, 27.
[4] Prov. IX, 4.
[5] Eccli. XXIV, 24.
[6] I Cor. I, 18-29.
[7] II Thess. II, 3.
[8] PII X in quinquagesimo natali sacerdotii sui exhortatio ad clerum
catholicum, die IV Augusti anno MCMVIII.
[9] Gal. VI, 14.
[10] I Tim. VI, 11.
[11] Matth. V, 14.
[12] Ibid. 13.
[13] II Cor. V, 20.
[14] Johan. XV, l5.
[15] I Cor. IV, 1.
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Saint François de Sales disait qu’on peut être martyr, non seulement en
confessant Dieu devant les hommes, mais aussi en confessant les hommes devant
Dieu. On évoque volontiers cette parole en considérant le saint curé d’Ars,
inlassablement assidu à son confessionnal où, de toute la France, les âmes inquiètes
venaient chercher la paix.
A ce long supplice, qui dura des journées entières pendant un grand nombre
d’années, le saint ajouta celui des jeûnes, des veilles et une continuelle
oraison ; aussi, devenu hostie avec le Christ, il mérita d’abord la conversion
de son apathique paroisse, puis celle de nombreux pécheurs accourus à lui des
lieux les plus éloignés.
Simple, extrêmement pauvre et détaché des choses de ce monde, autant il
semblait dépourvu de grandes richesses intellectuelles, autant il était
débordant de foi et de zèle, aussi devint-il l’idéal et le modèle des bons
curés ; en un mot : le saint curé d’Ars.
Dieu le glorifia par le don des miracles ; et quand, usé par les fatigues et
par les austérités, saint Jean-Baptiste Vianney eut fermé les yeux pour
toujours, le prodige le plus grand et le plus durable opéré ensuite par lui est
l’influence salutaire et décisive qu’il exerça sur le clergé paroissial,
spécialement en France, pour le renouvellement de l’esprit pastoral. C’est la
raison pour laquelle Pie XI introduisit la fête du saint curé d’Ars dans le
Calendrier de l’Église universelle en 1928 et, l’année suivante, le proclama
céleste Patron de tous les curés et de tous les prêtres ayant charge d’âmes,
dans la Ville et le monde.
La messe est celle du Commun des Confesseurs non-pontifes [16] comme le 23
janvier ; seule la première collecte est propre.
Prière. — « O Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui avez voulu enrichir le
bienheureux Jean-Marie de la grâce d’un zèle pastoral ardent, d’une prière
continuelle et d’une constante mortification, faites que, par ses mérites et à
son exemple, nous nous efforcions nous aussi de gagner les âmes de nos frères,
afin d’obtenir avec eux la couronne éternelle dans le ciel ». Travailler au
salut des âmes, comme le dit saint Jean Chrysostome, est la plus divine des
occupations, qui nous vaut en outre de vivre dans l’amour de Dieu et d’assurer
notre salut éternel.
[16] Sauf en France.
Basilique Sainte Clotilde, Reims, Marne, Saint
Jean-Baptiste de la Salle, Bienheureux Vincent Abraham,
Saint Jean-Marie Vianney, Saint Théophane Venard,
Saint Sixte
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique
Saint Jean Vianney. — Jour de mort : 4 août 1859. Tombeau : à Ars. Vie : La
fête du célèbre curé d’Ars, canonisé par le Pape Pie XI au cours de l’année
jubilaire de 1925, appartient désormais au calendrier de l’Église universelle.
Il était fils de simples paysans qui eurent soin de l’élever religieusement, en
pleine tourmente révolutionnaire. D’abord berger, puis maître d’école, il fit
ensuite ses études théologiques et reçut le sacerdoce en 1815. Peu de temps
après (1818), il était envoyé à Ars, petite paroisse de cinq cents âmes, fort
peu chrétienne. C’est là qu’il exerça jusqu’à sa mort son zèle inlassable et
extraordinairement fécond. Il passa une grande partie de sa vie dans son
confessionnal. Des foules de pèlerins accouraient à Ars ; on en a évalué le
nombre à environ vingt mille par an. Pareil ascendant sur les âmes était dû à
l’austérité extrême de son existence, à l’amabilité et à la simplicité de ses
manières, à son intense énergie surnaturelle sous des dehors débiles. Saint
Jean Vianney est le modèle des curés. Il mourut le 4 août 1859.
Pratique : La prière de l’Église rend hommage à son zèle pastoral, à son esprit
de prière et de pénitence ; elle demande que nous puissions, nous aussi, gagner
au Christ les âmes de nos frères. — La messe est la messe Os justi du commun
des confesseurs [17].
[17] Sauf en France.
Chers frères et sœurs,
Vendredi dernier, en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus et journée
traditionnellement consacrée à la prière et à la sanctification des prêtres,
j’ai eu la joie d’inaugurer l’Année sacerdotale, décidée à l’occasion du
cent-cinquantième anniversaire de la "naissance au ciel" du curé
d’Ars, saint Jean-Baptiste Marie Vianney. Et en entrant dans la basilique
vaticane pour la célébration des vêpres, presque comme premier geste
symbolique, je me suis arrêté dans la chapelle du Chœur pour vénérer la relique
de ce saint Pasteur d’âmes : son cœur. Pourquoi une Année sacerdotale ?
Pourquoi précisément en souvenir du saint curé d’Ars, qui n’a apparemment rien
accompli d’extraordinaire ?
La Providence divine a fait en sorte que sa figure soit rapprochée de celle de
saint Paul. En effet, alors que se conclut l’Année paulinienne, consacrée à
l’apôtre des nations, modèle extraordinaire d’évangélisateur qui a accompli
plusieurs voyages missionnaires pour diffuser l’Évangile, cette nouvelle année
jubilaire nous invite à nous tourner vers un pauvre agriculteur devenu un
humble curé, qui a accompli son service pastoral dans un petit village. Si les
deux saints diffèrent beaucoup dans les itinéraires de vie qui les ont
caractérisés – l’un est allé de région en région pour annoncer l’Évangile,
l’autre a accueilli des milliers et des milliers de fidèles en restant toujours
dans sa petite paroisse –, il y a cependant quelque chose de fondamental qui
les rassemble : il s’agit de leur identification totale avec leur ministère,
leur communion avec le Christ qui faisait dire à saint Paul : "Je vis,
mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi" [18]. Et saint
Jean-Marie Vianney aimait répéter : "Si nous avions la foi, nous verrions
Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière la vitre, comme le vin
mélangé à l’eau". Le but de cette Année sacerdotale – comme je l’ai écrit
dans la lettre envoyée aux prêtres en à cette occasion – est donc de favoriser
la tension de chaque prêtre "vers la perfection spirituelle de laquelle
dépend en particulier l’efficacité de son ministère", et d’aider avant
tout les prêtres, et avec eux tout le peuple de Dieu, à redécouvrir et à
raviver la conscience de l’extraordinaire et indispensable don de Grâce que le
ministère ordonné représente pour celui qui l’a reçu, pour l’Église entière et
pour le monde, qui sans la présence réelle du Christ serait perdu.
Les conditions historiques et sociales dans lesquelles se trouva le curé d’Ars
ont indéniablement changé et il est juste de se demander comment les prêtres
peuvent l’imiter dans l’identification avec leur propre ministère dans les
sociétés actuelles mondialisées. Dans un monde où la vision commune de la vie
comprend toujours moins le sacré, à la place duquel l’"aspect
fonctionnel" devient l’unique catégorie décisive, la conception catholique
du sacerdoce pourrait risquer de perdre sa considération naturelle, parfois
même à l’intérieur de la conscience ecclésiale. Souvent, que ce soit dans les
milieux théologiques, ou bien dans la pratique pastorale et de formation
concrète du clergé, s’affrontent, et parfois s’opposent, deux conceptions
différentes du sacerdoce. Je remarquais à ce propos il y a quelques années
qu’il existe "d’une part, une conception socio-fonctionnelle qui définit
l’essence du sacerdoce avec le concept de "service" : le service à la
communauté, dans l’exercice d’une fonction... D’autre part, il y a la conception
sacramentelle-ontologique, qui naturellement ne nie pas le caractère de service
du sacerdoce, mais le voit cependant ancré à l’être du ministre et qui
considère que cet être est déterminé par un don accordé par le Seigneur à
travers la médiation de l’Église, dont le nom est sacrement" [19]. Le
glissement terminologique du terme "sacerdoce" à ceux de
"service, ministère, charge", est également le signe de cette
conception différente. Ensuite, à la première, la conception ontologique-sacramentelle,
est lié le primat de l’Eucharistie, dans le binôme
"sacerdoce-sacrifice", alors qu’à la deuxième correspondrait le
primat de la parole et du service de l’annonce.
A tout bien considérer, il ne s’agit pas de deux conceptions opposées, et la
tension qui existe cependant entre elles doit être résolue de l’intérieur.
Ainsi, le décret Presbyterorum ordinis du Concile Vatican II affirme : "En
effet, l’annonce apostolique de l’Évangile convoque et rassemble le peuple de
Dieu, afin que tous les membres de ce peuple... s’offrent eux-mêmes en
"victime vivante, sainte, agréable à Dieu" [20] et c’est précisément
à travers le ministère des prêtres que le sacrifice spirituel des fidèles
atteint à sa perfection dans l’union au sacrifice du Christ, unique Médiateur.
En effet ce sacrifice est offert par les mains des prêtres au nom de toute
l’Église dans l’Eucharistie "de manière non sanglante et sacramentelle,
jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même" [21].
Nous nous demandons alors : "Que signifie précisément pour les prêtres
évangéliser ? En quoi consiste ce que l’on appelle le primat de l’annonce
?". Jésus parle de l’annonce du Royaume de Dieu comme du véritable but de
sa venue dans le monde et son annonce n’est pas seulement un
"discours". Elle inclut dans le même temps son action elle-même : les
signes et les miracles qu’il accomplit indiquent que le Royaume vient dans le
monde comme réalité présente, qui coïncide en fin de compte avec sa propre
personne. En ce sens, il faut rappeler que, dans le primat de l’annonce
également, la parole et le signe sont inséparables. La prédication chrétienne
ne proclame pas des "paroles", mais la Parole, et l’annonce coïncide
avec la personne même du Christ, ontologiquement ouverte à la relation avec le
Père et obéissant à sa volonté. Un service authentique à la Parole exige de la
part du prêtre une profonde abnégation de soi, jusqu’à dire avec l’Apôtre :
"ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi". Le prêtre
ne peut pas se considérer comme "maître" de la parole, mais comme
serviteur. Il n’est pas la parole mais, comme le proclamait Jean le Baptiste,
dont nous célébrons précisément aujourd’hui la nativité, il est la
"voix" de la Parole : "Voix de celui qui crie dans le désert :
préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers" [22].
Or, être "voix" de la Parole, ne constitue pas pour le prêtre un
simple aspect fonctionnel. Au contraire, cela présuppose une substantielle
"perte de soi" dans le Christ, en participant à son mystère de mort
et de résurrection avec tout son moi : intelligence, liberté, volonté et
offrande de son propre corps, comme sacrifice vivant [23]. Seule la
participation au sacrifice du Christ, à sa khènosi, rend l’annonce authentique
! Tel est le chemin qu’il doit parcourir avec le Christ pour parvenir à dire au
Père avec Lui : que s’accomplisse "non ce que je veux, mais ce que tu
veux" [24]. L’annonce, alors, comporte toujours également le sacrifice de
soi, condition pour que l’annonce soit authentique et efficace.
Alter Christus, le prêtre est profondément uni au Verbe du Père, qui en
s’incarnant a pris la forme d’un serviteur, est devenu serviteur [25]. Le
prêtre est le serviteur du Christ, au sens que son existence, configurée à Lui
de manière ontologique, assume un caractère essentiellement relationnel : il
est en Christ, pour le Christ et avec le Christ au service des hommes.
Précisément parce qu’il appartient au Christ, le prêtre est radicalement au
service des hommes : il est ministre de leur salut, de leur bonheur, de leur
libération authentique, mûrissant, dans cette assomption progressive de la
volonté du Christ, dans la prière, dans le "cœur à cœur" avec Lui.
Telle est alors la condition inaliénable de toute annonce, qui comporte la
participation à l’offrande sacramentelle de l’Eucharistie et la docile
obéissance à l’Église.
Le saint curé d’Ars répétait souvent avec les larmes aux yeux : "Comme il
est effrayant d’être prêtre !". Et il ajoutait : "Combien est triste
un prêtre qui célèbre la Messe comme un fait ordinaire ! Combien s’égare un
prêtre qui n’a pas de vie intérieure !". Puisse l’Année sacerdotale
conduire tous les prêtres à s’identifier totalement avec Jésus crucifié et
ressuscité, pour que, à l’imitation de saint Jean Baptiste, ils soient prêts à
"diminuer" pour qu’Il grandisse ; pour qu’en suivant l’exemple du
curé d’Ars, ils ressentent de manière constante et profonde la responsabilité
de leur mission, qui est le signe et la présence de la miséricorde infinie de
Dieu. Confions à la Vierge, Mère de l’Église, l’Année sacerdotale qui vient de
commencer et tous les prêtres du monde.
[18] Ga 2, 20.
[19] J. Ratzinger, Ministero e vita del Sacerdote, in Elementi di Teologia
fondamentale. Saggio su fede e ministero, Brescia 2005, p. 165.
[20] Rm 12, 1.
[21] N. 2.
[22] Mc 1, 3.
[23] Cf. Rm 12, 1-2.
[24] Mc 14, 36.
[25] Cf. Ph 2, 5-11.
Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais reparcourir brièvement l’existence
du saint curé d’Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent
servir d’exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où
il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains
et spirituels fondamentaux. C’est précisément hier que l’on fêtait les cent
cinquante ans de sa naissance au ciel : il était en effet deux heures du matin
le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son
existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en
héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent
fidèlement ses enseignements [26]. Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis
pour l’arrivée d’un pasteur si zélé ! Quel accueil doit lui avoir réservé la
multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de
confesseur ! J’ai voulu saisir l’occasion de cet anniversaire pour proclamer
l’Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème : Fidélité du Christ,
fidélité du prêtre.
C’est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive,
l’efficacité même de la mission de chaque prêtre.
Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans
une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d’humanité et de
foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l’époque, le jour même de sa
naissance, il consacra les années de l’enfance et de l’adolescence aux travaux
dans les champs et à paître les animaux, si bien qu’à l’âge de dix-sept ans, il
était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui
avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que
l’on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse,
il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles.
Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas
facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l’ordination sacerdotale après
de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l’aide de sages prêtres,
qui ne s’arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder
au-delà, devinant l’horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme
véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13
août suivant, prêtre. Enfin, à l’âge de 29 ans, après de nombreuses
incertitudes, un certain nombre d’échecs et beaucoup de larmes, il put monter
sur l’autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d’Ars manifesta toujours une très haute considération du don
reçu. Il affirmait : "Oh ! Quelle grande chose que le sacerdoce ! On ne le
comprendra bien qu’une fois au Ciel.. si on le comprenait sur la terre, on
mourrait, non d’effroi mais d’amour !" [27]. En outre, dans son enfance,
il avait confié à sa mère : "Si j’étais prêtre, je voudrais conquérir
beaucoup d’âmes" [28]. Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi
simple qu’extraordinairement fécond, ce curé anonyme d’un village isolé du sud
de la France parvint si bien à s’identifier à son ministère, qu’il devint, également
de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du
Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis
[29]. A l’exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de
son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait
une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la
Messe, s’arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures
dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l’Eucharistie, qu’il célébrait et
adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de
cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des
confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence
l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance
au mandat du Christ : "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur
seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus"
[30]. Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître
spirituel excellent et inlassable. En passant "d’un même mouvement
intérieur, de l’autel au confessionnal", où il passait une grande partie
de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le
conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la
beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime
de la Présence eucharistique [31].
Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu
adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un
prêtre d’aujourd’hui pourrait-il l’imiter, dans un monde qui a tant changé ?
S’il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques
de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un
élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui
a rendu saint le curé d’Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle
Dieu l’avait appelé ; cela a été son abandon constant, empli de confiance,
entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des
personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s’appuyant exclusivement sur
un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus
réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir
son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai
secret de son succès pastoral a été l’amour qu’il nourrissait pour le Mystère
eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau
du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu. Son
témoignage nous rappelle, chers frères et sœurs, que pour chaque baptisé, et
plus encore pour le prêtre, l’Eucharistie "n’est pas simplement un
événement avec deux protagonistes, un dialogue entre Dieu et moi. La Communion
eucharistique tend à une transformation totale de notre propre vie. Elle ouvre
avec force le moi tout entier de l’homme et crée un nouveau nous" [32].
Alors, loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même
admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIXe siècle, il est nécessaire
au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité
humaine et sacerdotale d’une très grande actualité.
Dans la France postrévolutionnaire qui faisait l’expérience d’une sorte de
"dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des
prêtres et de l’Église dans la société, il vécut, d’abord – pendant sa jeunesse
– une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour
participer à la Messe. Puis – comme prêtre – il se distingua par une créativité
pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui
régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les
authentiques besoins de l’homme et qui, en définitive, n’était pas vivable.
Chers frères et sœurs, à 150 ans de la mort du saint curé d’Ars, les défis de
la société d’aujourd’hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus
peut-être plus complexes. Si à l’époque régnait la "dictature du
rationalisme", à l’époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une
sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux
comme des réponses inadaptées au juste besoin de l’homme d’utiliser pleinement
sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le
rationalisme fut inadapté parce qu’il ne tint pas compte des limites humaines
et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la
transformant en déesse ; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce
que, de fait, il en vient à affirmer que l’être humain ne peut rien connaître
avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd’hui, comme
alors, l’homme "assoiffé de signification et d’accomplissement" va à
la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu’il ne
cesse de se poser.
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l’esprit
cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme,
lorsqu’ils affirmèrent que c’est aux prêtres, "comme éducateurs de la
foi", qu’il revient de former "une authentique communauté chrétienne"
capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et
d’exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en
facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son
Eglise" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des
forces pour le combat spirituel" [33]. L’enseignement que continue de nous
transmettre le saint curé d’Ars à cet égard est que, à la base de cet
engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le
Christ, qu’il faut cultiver et accroître jour après jour. C’est seulement s’il
est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette
amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les cœurs des
personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est seulement
ainsi, par conséquent, qu’il pourra transmettre enthousiasme et vitalité
spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par
l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de
saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et
d’aider leur ministère. Confions ces intentions à Marie, que nous invoquons
précisément aujourd’hui comme Vierge des Neiges.
[26] Cf. Mt 25, 34.
[27] Abbé Monnin, Esprit du Curé d’Ars, p. 113.
[28] Abbé Monnin, Procès de l’ordinaire, p. 1064.
[29] Cf. Jn 10, 11.
[30] Cf. Jn 20, 23.
[31] Cf. Lettre aux prêtres pour l’Année sacerdotale.
[32] Joseph Ratzinger, La Communion dans l’Église.
[33] Cf. Presbyterorum ordinis, n. 6.
[*]
PROPRIUM SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCIS PROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX
¶ Infrascriptae Missae de Mysterio vel Sancto elogium in Martyrologio eo die habente, dici possunt ut festivae ubicumque, ad libitum sacerdotis, iuxta rubricas. Similiter huiusmodi Missae dici possunt etiam ut votivae, nisi aliqua expresse excipiatur. ¶ Les Messes données ici d’un Mystère ou d’un saint qui a le jour-même une mention au Martyrologe, peuvent être dites comme festives partout, selon la volonté du prêtre et les rubriques. De la même manière, les Messes peuvent être dites comme votives sauf si c’est indiqué expressément.
SOURCE : http://www.introibo.fr/08-08-St-Jean-Marie-Vianney
Also known as
Curé of Ars
Jean Baptiste Marie Vianney
Jean Marie Baptiste Vianney
Jean-Baptiste Vianney
John Baptist Vianney
John Vianney
Profile
Born to a farm family.
In his youth John taught other children their prayers and catechism. Ordained in 1815,
though it took several years of study –
he had little education, was not a very good student,
and his Latin was terrible. Assigned as a parochial vicar to Ecully, France.
In 1818 he
was assigned to the parish of Ars-sur-Formans, France,
a tiny village near Lyons, which suffered from very lax attendance. He began
visiting his parishioners, especially the sick and poor,
spent days in prayer before
the Blessed Sacrament, did penance for his parishioners, and leading his people
by example. Had the gifts of discernment of spirits, prophecy, hidden
knowledge, and of working miracles.
Tormented by evil spirits, especially when he tried to get his 2-3 hours of
sleep each night. Crowds came to hear him preach,
and to make their reconciliation because of his reputation with penitents;
by 1855 there
were 20,000 pilgrims a
year to Ars. Spent 40 years as the parish priest.
Born
8 May 1786 at
Dardilly, Lyons, France
4 August 1859 at
Ars, France of
natural causes
interred in the basilica of Ars
8 January 1905 by Pope Saint Pius
X
Personal
Apostolic Administration of Saint John Mary Vianney
parish
priests (proclaimed on 23 April 1929 by Pope Pius XI)
all
priests (proclaimed by Pope Benedict
XVI during the year of priests)
—
Dubuque, Iowa, archdiocese of
Kamloops,
British Columbia, diocese of
Kansas
City, Kansas, archdiocese of
Lafayette, Louisiana, diocese of
Saint
Paul and Minneapolis, Minnesota, archdiocese of
Litany
and Prayer in Honor of Blessed John Vianney
Litany
to Saint Philomena, by Saint John Vianney
Novena
in Honor of Blessed John Baptist Vianney
Storefront
Little Drops of Water statuettes
Additional Information
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
World: A Pilgrimage to Ars
Eileen
Taylor: A Saint Who Was A Parish Priest
Life
of Blessed John Baptiste Marie Vianney, Curé of Ars
Pope
Benedict XVI, General Audience, 5 August 2009
Sacerdotii
Nostri Primordia: On Saint John Vianney, by Pope John XXIII, 1 August 1959
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
The
Holiness of the Church in the 19th Century
Works
On Anger, by Saint John Mary
Vianney
On Avarice, by Saint John Vianney
On Communion, by Saint John Vianney
On Confession, by Saint John
Mary Vianney
On Death, by Saint John Vianney
On Envy, by Saint John Vianney
On Frequent Communion, by
Saint John Vianney
On Gluttony, by Saint John Vianney
On Grace, by Saint John Vianney
On Hope, by Saint John Vianney
On Impurity, by Saint John Vianney
On Lust, by Saint John Vianney
On Paradise, by Saint John Mary
Vianney
On Prayer, by Saint John Vianney
On Prayer, by Saint John Vianny
On Pride, by Saint John Vianney
On Pride, by Saint John Vianney
On Purgatory, by Saint John
Mary Vianney
On Salvation, by Saint John
Marie Vianney
On Salvation, by Saint John Vianney
On Sloth, by Saint John Vianney
On Suffering, by Saint John
Mary Vianney
On Temptations, by Saint John
Vianney
On the Blessed Virgin, by
Saint John Vianney
On the Cardinal Virtues,
by Saint John Vianney
On the Holy
Sacrifice of the Mass, by Saint John Vianney
On the Holy Spirit, by Saint
John Vianney
On the Last Judgment, by
Saint John Vianney
On the Love of God, by
Saint John Mary Vianney
On The Love of God, by
Saint John Mary Vianney
On the
Prerogatives of the Pure Soul, by Saint John Vianney
On the Priesthood, by Saint
John Vianney
On the Real Presence, by
Saint John Vianney
On the
Sanctification of Sunday, by Saint John Vianney
On the Word of God, by Saint
John Vianney
The
Dreadful State of the Lukewarm Soul, by Saint Jean Marie Vianney
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
images
audio
Life of Blessed John Baptiste Marie Vianney, Curé of Ars
video
Sermons of the Curé d’Ars (audio book)
The Man Who Fought the Devil (audio book)
e-books
Life
of Saint John-Baptist Vianney, Curé d’Ars, by Abbé Alfred Monnin
The
Blessed John Vianney, Curé d’Ars, Patron of Parish Priests, by Joseph
Vianney
The Curé of Ars, by Kathleen O’Meara
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Calendario Francescano Secolare
Readings
Man is a beggar who needs to ask God for
everything. – Saint John Vianney
All our religion is but a false religion, and all our
virtues are mere illusions and we ourselves are only hypocrites in the sight of
God, if we have not that universal charity for everyone – for the good, and for
the bad, for the poor and for the rich, and for all those who do us harm as
much as those who do us good. – Saint John
Vianney
If people would do for God what they do for the world,
what a greatnumber of Christians would go to Heaven. – Saint John
Vianney
You either belong wholly to the world or wholly to
God. – Saint John
Vianney
I tell you that you have less to suffer in following
the Cross than in serving the world and its pleasures. – Saint John
Vianney
You cannot please both God and the world at the same
time, They are utterly opposed to each other in their thoughts, their desires,
and their actions. – Saint John
Vianney
We must always choose the most perfect. Two good works
present themselves to be done, one in favour of a person we love, the other in
favour of a person who has done us some harm. Well, we must give preference to
the latter. – Saint John
Vianney
We should consider those moments spent before the
Blessed Sacrament as the happiest of our lives. – Saint John
Vianney
My little children, reflect on these words: the
Christian’s treasure is not on earth but in heaven. Our thoughts, then, ought
to be directed to where out treasure is. This is the glorious duty of man: to
pray and to love. If you pray and love, that is where a man’s happiness lies.
Prayer is nothing else but union with God. In this intimate union, God and the
soul are fused together like two bits of wax that no one can every pull apart.
This union of god with a tiny creature is a lovely thing. It is a happiness
beyond understanding. My little children, your hearts, are small, but prayer
stretches them and makes them capable of loving God. Through prayer we receive
a foretaste of heaven and something of paradise comes down upon us. Prayer
never leaves us without sweetness. It is honey that flows into the souls and
makes all things sweet. When we pray properly, sorrows disappear like snow
before the sun. Some men immerse themselves as deeply in prayer as fish in
water, because they give themselves totally to God. O, how I love these noble
souls! How unlike them we are! How often we come to church with no idea of what
to do or what to ask for. And yet, whenever we go to any human being, we know
well enough why we go. And still worse, there are some who seem to speak to the
good God like this: “I will only say a couple of things to you, and then I will
be rid of you.” I often think that when we come to adore the Lord, we would
receive everything we ask for, if we would ask with living faith and with a pure
heart. – from the catechetical instructions
by Saint John
Mary Vianny
Prayer is
the inner bath of love into which the soul plunges itself. – Saint John
Vianney
MLA Citation
“Saint John Mary Vianney“. CatholicSaints.Info.
30 March 2021. Web. 3 August 2021.
<http://catholicsaints.info/saint-john-mary-vianney/>
SOURCE : http://catholicsaints.info/saint-john-mary-vianney/
Vitrail du Curé d'Ars en l'église Sainte-Marguerite de Paris.
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Dear Brothers and Sisters,
In today's Catechesis I would like briefly to
review the life of the Holy Curé of Ars. I shall stress several features that
can also serve as an example for priests in our day, different of course from
the time in which he lived, yet marked in many ways by the same fundamental
human and spiritual challenges. Precisely yesterday was the 150th anniversary of
his birth in Heaven. Indeed it was at two o'clock in the morning on 4 August
1859 that St John Baptist Mary Vianney, having come to the end of his earthly
life, went to meet the heavenly Father to inherit the Kingdom, prepared since
the world's creation for those who faithfully follow his teachings (cf. Mt 25:
34). What great festivities there must have been in Heaven at the entry of such
a zealous pastor! What a welcome he must have been given by the multitude of
sons and daughters reconciled with the Father through his work as parish priest
and confessor! I wanted to use this anniversary as an inspiration to inaugurate
the Year
for Priests, whose theme, as is well known, is "Faithfulness of
Christ, Faithfulness of Priests". The credibility of witness depends on
holiness and, once and for all, on the actual effectiveness of the mission of
every priest.
John Mary Vianney was born into a peasant
family in the small town of Dardilly on 8 May 1786. His family was poor in
material possessions but rich in humanity and in faith. Baptized on the day of
his birth, as was the good custom in those days, he spent so many years of his
childhood and adolescence working in the fields and tending the flocks that at
the age of 17 he was still illiterate.
Nonetheless he knew by heart the prayers his devout mother had taught him and
was nourished by the sense of religion in the atmosphere he breathed at home.
His biographers say that since his earthly youth he sought to conform himself
to God's will, even in the humblest offices. He pondered on his desire to
become a priest but it was far from easy for him to achieve it. Indeed, he
arrived at priestly ordination only after many ordeals and misunderstandings,
with the help of far-sighted priests who did not stop at considering his human
limitations but looked beyond them and glimpsed the horizon of holiness that
shone out in that truly unusual young man. So it was that on 23 June 1815 he
was ordained a deacon and on the following 13 August, he was ordained a priest.
At last, at the age of 29, after numerous uncertainties, quite a few failures
and many tears, he was able to walk up to the Lord's altar and make the dream
of his life come true.
The Holy Curé of Ars always
expressed the highest esteem for the gift he had received. He would say:
"Oh! How great is the Priesthood! It can be properly understood only in
Heaven... if one were to understand it on this earth one would die, not of
fright but of love!" (Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p.
113). Moreover, as a little boy he had confided to his mother: "If I were
to become a priest, I would like to win many souls" (Abbé Monnin, Procès
de l'ordinaire, p. 1064). And so he did. Indeed, in his pastoral service,
as simple as it was extraordinarily fertile, this unknown parish priest of a
forgotten village in the south of France was so successful in identifying with
his ministry that he became, even in a visibly and universally recognizable
manner, an alter Christus, an image of the Good Shepherd who, unlike
the hired hand, lays down his life for his sheep (cf. Jn 10: 11). After the
example of the Good Shepherd, he gave his life in the decades of his priestly
service. His existence was a living catechesis that acquired a very special
effectiveness when people saw him celebrating Mass, pausing before the
tabernacle in adoration or spending hour after hour in the confessional.
Therefore the centre of his entire
life was the Eucharist, which he celebrated and adored with devotion and
respect. Another fundamental characteristic of this extraordinary priestly
figure was his diligent ministry of confession. He recognized in the practice
of the sacrament of penance the logical and natural fulfilment of the priestly
apostolate, in obedience to Christ's mandate: "if you forgive the sins of
any, they are forgiven; if you retain the sins of any, they are retained"
(cf. Jn 20: 23). St John Mary Vianney thus distinguished himself as an
excellent, tireless confessor and spiritual director. Passing "with a
single inner impulse from the altar to the confessional", where he spent a
large part of the day, he did his utmost with preaching and persuasive advice
to help his parishioners rediscover the meaning and beauty of the sacrament of
Penance, presenting it as an inherent demand of the Eucharistic presence
(cf. Letter
to Priests for the inauguration of the Year for Priests).
The pastoral methods of St
John Mary Vianney might hardly appear suited to the social and cultural
conditions of the present day. Indeed, how could a priest today imitate him in
a world so radically changed? Although it is true that times change and many
charisms are characteristic of the person, hence unrepeatable, there is
nevertheless a lifestyle and a basic desire that we are all called to
cultivate. At a close look, what made the Curé of Ars holy was his humble
faithfulness to the mission to which God had called him; it was his constant
abandonment, full of trust, to the hands of divine Providence. It was not by
virtue of his own human gifts that he succeeded in moving peoples' hearts nor
even by relying on a praiseworthy commitment of his will; he won over even the
most refractory souls by communicating to them what he himself lived deeply,
namely, his friendship with Christ. He was "in love" with Christ and
the true secret of his pastoral success was the fervour of his love for the
Eucharistic Mystery, celebrated and lived, which became love for Christ's
flock, for Christians and for all who were seeking God. His testimony reminds
us, dear brothers and sisters, that for every baptized person and especially
for every priest the Eucharist is not merely an event with two protagonists, a
dialogue between God and me. Eucharistic Communion aspires to a total
transformation of one's life and forcefully flings open the whole human
"I" of man and creates a new "we" (cf. Joseph
Ratzinger, La Comunione nella Chiesa, p. 80).
Thus, far from reducing the
figure of St John Mary Vianney to an example albeit an admirable one of
18-century devotional spirituality, on the contrary one should understand the
prophetic power that marked his human and priestly personality that is
extremely timely. In post-revolutionary France which was experiencing a sort of
"dictatorship of rationalism" that aimed at obliterating from society
the very existence of priests and of the Church, he lived first in the years of
his youth a heroic secrecy, walking kilometres at night to attend Holy Mass.
Then later as a priest Vianney distinguished himself by an unusual and fruitful
pastoral creativity, geared to showing that the then prevalent rationalism was
in fact far from satisfying authentic human needs, hence definitively
unliveable.
Dear brothers and
sisters, 150 years after the death of the Holy Curé of Ars, contemporary
society is facing challenges that are just as demanding and may have become
even more complex. If in his time the "dictatorship of rationalism"
existed, in the current epoch a sort of "dictatorship of relativism"
is evident in many contexts. Both seem inadequate responses to the human
being's justifiable request to use his reason as a distinctive and constitutive
element of his own identity. Rationalism was inadequate because it failed to
take into account human limitations and claims to make reason alone the
criterion of all things, transforming it into a goddess; contemporary
relativism humiliates reason because it arrives de facto at affirming that the
human being can know nothing with certainty outside the positive scientific
field. Today however, as in that time, man, "a beggar for meaning and fulfilment",
is constantly in quest of exhaustive answers to the basic questions that he
never ceases to ask himself.
The Fathers of the
Second Vatican Council had very clearly in mind this "thirst for the
truth" that burns in every human heart when they said that it is the task
of priests "as instructors of the people in the faith" to see to the
"formation of a genuine Christian community", that can "smooth
the path to Christ for all men" and exercise "a truly motherly
function" for them, "showing or smoothing the path towards Christ and
his Church" for non-believers and for believers, while also
"encouraging, supporting and strengthening believers for their spiritual
struggles" (cf. Presbyterorum
Ordinis, n. 6).
The teaching which in this regard the Holy Curé of Ars continues to pass on to us is that the priest must create an intimate personal union with Christ that he must cultivate and increase, day after day.
Only if he is in love with Christ will the priest be able to teach his union,
this intimate friendship with the divine Teacher to all, and be able to move
people's hearts and open them to the Lord's merciful love. Only in this way,
consequently, will he be able to instil enthusiasm and spiritual vitality in
the communities the Lord entrusts to him. Let us pray that through the
intercession of St John Mary Vianney, God will give holy priests to his Church
and will increase in the faithful the desire to sustain and help them in their
ministry. Let us entrust this intention to Mary, whom on this very day we
invoke as Our Lady of the Snow.
To special groups
Dear Brothers and
Sisters,
I offer a warm
welcome to the English-speaking visitors present at today's Audience,
especially the pilgrimage groups from England, China, Korea and the United
States of America. Yesterday the Church celebrated the 150th anniversary of the
death of St John Vianney, the Curé of Ars, who is the patron saint of parish
priests. In this Year for Priests, let us pray that through his intercession
all priests will be renewed in love of the Lord, in the joyful pursuit of
holiness and in generous commitment to the spread of the Gospel. Upon you and
your families I invoke God's blessings of joy and peace!
My thoughts turn
lastly to the sick, the newlyweds and the young people, especially
to those participating in The Fifth International Encounter "Youth Towards
Assisi". Today, the liturgical Memorial of the Dedication of the Basilica
of St Mary Major, the liturgy invites us to turn our gaze to Mary, Mother of
Christ. Always look to her, dear young people, imitating her in doing
God's will faithfully; turn to her with trust, dear sick people, to
experience the effectiveness of her protection in moments of trial; entrust
your family to her, dear newlyweds, so that it may always be
supported by her maternal intercession.
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Saint John Marie Vianney
Jean Baptiste Vianney was born on May 8, 1786, into a
peasant family in the village of Dardilly near Lyons in southeastern France. He
was a quiet, patient, and deeply religious young man who wanted to become a
priest but found it nearly impossible to learn Latin. His life was interrupted
when he was drafted into the French army.
On his way to join his assigned unit he stopped in a
church to pray. The regiment left for Spain without him, and Jean Baptiste had
to hide for two years until he was no longer wanted for the army. In 1811 he
entered a seminary. Three years later he was dismissed because he was unable to
grasp the theological subtleties he was supposed to study. But the bishop of
Grenoble was sufficiently impressed by Vianney’s firm character and
level-headed judgment to ordain him a priest in 1815. After a three-year
testing period, Vianney was assigned to the village of Ars as pastor.
The new curé brought a mixture of kind understanding
and personal strength to the people of Ars. In the beginning his sermons were
directed against drinking, swearing, and dancing. He tried to show his
parishioners the value of resting from work on Sunday and of going to church
regularly. His rigorous fasts and his prayers that lasted well into the night
proved to the people that he was more strict with himself than with them.
Gradually the spirit of Ars changed. It became a model of Christian behavior.
More and more frequently visitors from other towns asked the curé of Ars to
hear their confessions. His spiritual vision had grown to the point where his
insights into their problems were very helpful. By 1845 Vianney was patiently
spending more than 12 hours a day in the little confessional box of the parish
church, while people who had come to Ars from all over France waited in long
lines to ask his advice.
Vianney’s success as a confessor was accompanied by
increased personal difficulties. During the few hours of rest he allowed
himself at night, he was disturbed by strange noises, sometimes by such
discomfort that he felt he was being physically beaten. Once his bed caught
fire. He understood these troubles to be persecution by the devil and reacted
by intensifying his own prayers and penances. He was 73 when he died on Aug. 4,
1859. The curé of Ars was canonized a saint in the Roman Catholic Church in
1925 and declared heavenly patron for all parish priests in 1929.
SOURCE : http://ucatholic.com/saints/john-vianney/
Vue du RAVeL 38 à Liège, de Vaux-sous-Chèvremont à Beyne-Heusay (Belgique).
St. Jean-Baptiste-Marie Vianney
Curé of
Ars, born at Dardilly, near Lyons,
France, on 8 May, 1786; died at Ars, 4 August, 1859; son of Matthieu
Vianney and Marie Beluze.
In 1806, the curé at Ecully,
M. Balley, opened a school for ecclesiastical students,
and Jean-Marie was sent to him. Though he was of
average intelligence and his masters never seem to have doubted his vocation,
his knowledge was
extremely limited, being confined to a little arithmetic, history,
and geography, and he found learning, especially the study of Latin,
excessively difficult. One of his fellow-students, Matthias Loras,
afterwards first Bishop of Dubuque,
assisted him with his Latin lessons.
But now another obstacle presented itself. Young Vianney was drawn in the
conscription, the war with Spain and
the urgent need of recruits having caused Napoleon to
withdraw the exemption enjoyed by the ecclesiastical students
in the diocese of
his uncle, Cardinal
Fesch. Matthieu Vianney tried unsuccessfully to procure a substitute, so
his son was obliged to
go. His regiment soon received marching orders. The morning of
departure, Jean-Baptiste went to church to pray,
and on his return to the barracks found that his comrades had already left. He
was threatened with arrest, but the recruiting captain believed his
story and sent him after the troops. At nightfall he met a young man who
volunteered to guide him to his fellow-soldiers, but led him to Noes, where
some deserters had gathered. The mayor persuaded him to remain there,
under an assumed name, as schoolmaster. After fourteen months, he was
able to communicate with his family.
His father was vexed to know that
he was a deserter and ordered him to surrender but the matter was
settled by his younger brother offering to serve in his stead and
being accepted.
Jean-Baptiste now resumed his studies at Ecully. In 1812, he was sent to
the seminary at
Verrieres; he was so deficient in Latin as
to be obliged to
follow the philosophy course in French.
He failed to pass the examinations for entrance to the seminary proper,
but on re-examination three months later succeeded. On 13 August, 1815, he
was ordained priest by
Mgr. Simon, Bishop of Grenoble.
His difficulties in making the preparatory studies seem to have been due to a
lack of mental suppleness
in dealing with theory as distinct from practice — a lack accounted for by the
meagreness of his early schooling, the advanced age at which he began to study,
the fact that he was not of more than average intelligence, and that he was
far advanced in spiritual science and
in the practice of virtue long
before he came to study it in the abstract. He was sent to Ecully as
assistant to M. Balley, who had first recognized and encouraged his vocation,
who urged him to persevere when the obstacles in his way seemed insurmountable,
who interceded with the examiners when he failed to pass
for the higher seminary,
and who was his model as well as his preceptor and patron. In 1818, after
the death of M. Balley, M. Vianney was made parish
priest of Ars, a village not very far from Lyons.
It was in the exercise of the functions of the parish
priest in this remote French hamlet
that as the "curé d'Ars" he became known throughout France and
the Christian
world. A few years after he went to Ars, he founded a sort of orphanage for
destitute girls. It was called "The Providence" and was the model of
similar institutions established later all over France.
M. Vianney himself instructed the children of "The Providence" in
the catechism,
and these catechetical instructions
came to be so popular that at last they were given every day in
the church to large crowds. "The Providence" was the
favourite work of the "curé d'Ars", but, although it was
successful, it was closed in 1847, because the holy curé thought
that he was not justified in maintaining it in the face of the
opposition of many good people. Its closing was a very heavy trial to
him.
But the chief labour of the Curé
d'Ars was the direction
of souls. He had not been long at Ars when people began coming to
him from other parishes,
then from distant places, then from all parts of France,
and finally from other countries. As early as 1835, his bishop forbade
him to attend the annual retreats of
the diocesan
clergy because of "the souls awaiting
him yonder". During the last ten years of his life, he spent from
sixteen to eighteen hours a day in the confessional. His advice was sought
by bishops, priests, religious,
young men and women in doubt as
to their vocation,
sinners, persons in
all sorts of difficulties and the sick. In 1855, the number of pilgrims had
reached twenty thousand a year. The most distinguished persons visited Ars for
the purpose of seeing the holy curé and
hearing his daily instruction. The Venerable
Father Colin was ordained deacon at
the same time, and was his life-long friend, while Mother Marie de
la Providence founded the Helpers
of the Holy Souls on his advice and with his constant encouragement.
His direction was
characterized by common sense, remarkable insight, and supernatural knowledge.
He would sometimes divine sins withheld
in an imperfect confession.
His instructions were simple in language, full of imagery drawn from daily life
and country scenes, but breathing faith and
that love of God which
was his life principle and which he infused into his audience as much by his
manner and appearance as by his words, for, at the last, his voice was almost
inaudible.
The miracles recorded
by his biographers are of three classes:
first, the obtaining of money for his charities and
food for his orphans;
secondly, supernatural knowledge of
the past and future;
thirdly, healing the sick, especially children.
The greatest miracle of
all was his life. He practised mortification from
his early youth. and for forty years his food and sleep were insufficient,
humanly speaking, to sustain life.
And yet he laboured incessantly, with unfailing humility,
gentleness, patience, and cheerfulness,
until he was more than seventy-three years old.
On 3 October, 1874 Jean-Baptiste-Marie Vianney was proclaimed
Venerable by Pius
IX and on 8 January, 1905, he was enrolled among the Blessed. Pope
Pius X proposed him as a model to the parochial
clergy.
[Note: In 1925, Pope Pius XI canonized him.
His feast is
kept on 4 August.]
Otten, Susan Tracy. "St. Jean-Baptiste-Marie Vianney." The
Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert Appleton
Company, 1910. 3 Aug.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/08326c.htm>
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Gerard Haffner.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October
1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/08326c.htm
Chasse du Saint Curé d'Ars à l’intérieur de la
Basilique d’Ars. Photo de Laifen
John Baptist Vianney (Curé d'Ars), Priest (RM)
Born at Dardilly (near Lyons), France, on May 8, 1786; died at Ars, August 4,
1869; beatified on January 8, 1905, by Pope Pius IX; canonized by Pope Pius XI
in 1925; in 1929, he was declared the principal patron of parish priests.
"We cannot comprehend the power that a pure soul
has over God. It is not the soul that does God's will, but God who does the
soul's will." -- Saint John Vianney. Without his iron-will, it is very
unlikely that John Baptist Vianney would have been ordained. He was the son of
a small farmer near Lyons and raised during the French Revolution and its
aftermath. He had to take his First Communion in secret when he was 13, because
the Church was still being persecuted. By the time this shepherd on his father
Matthew's farm reached age 18 and decided that he was being called to the
priesthood, open worship was again permitted. Unfortunately, John's father
could not afford to send him to school for the proper education. Two years
later he managed to get into the presbytery-school of the Abbé Balley in the
neighboring village of Ecully, but he had trouble keeping up with the others
because he had received so little previous education (a single year when he was
nine). John was sure of his goal, so he persisted.
Though a seminarian, through an error he was drafted
into the army in 1809. He was ordered to report to the depot in Loyons on
October 26, 1809, but two days after receiving the order he was hospitalized
and his company left him behind. On January 5, while still convalescing, he was
ordered to report to Roanne for another draft the following day. They left
without him, because he had stopped to pray in the church. He tried to catch up
with them at Renaison, although the only military equipment he had was a
knapsack.
While he was resting at the approach to the mountains
of Le Forez, a stranger suddenly appeared, picked up his knapsack, and ordered
him to follow. He found himself in a hut near the remote mountain village of
Les Noës. The stranger was a deserter from the army, one of many hiding in the
woods and hills of the area. Vianney saw that the situation was compromising,
and reported himself to the mayor of the commune. Monsieur Fayot was both
humane and sensible; he pointed out to John that he technically was already a
deserter, and that of two evils the lesser was to remain in refuge where he
was. The mayor found Vianney a place in his own cousin's home, where John
remained in hiding in a stable for 14 months. Several times he was nearly found
by the gendarmes, once even feeling the point of a sword between his ribs as it
was thrust about in the hay.
He was able to return home when Napoleon granted
amnesty to all deserters in 1810 on the occasion of his marriage to the
Archduchess Marie-Louise. The following year he was tonsured, then spent a year
studying philosophy at the minor seminary at Verrières. In 1813, John entered
the major seminary at Lyons. He never did master Latin; thus, it he was called
"the most unlearned but the most devout seminarian in Lyons." In
fact, his scholarship was so bad that he dropped out after the first term, was
privately tutored by Abbé Balley, and then failed the seminary examinations. In
spite of that, his reputation for goodness and holiness was so strong that the
vicar general allowed him to take minor orders on July 2, 1814, and to be
ordained to the priesthood the following year, saying, "The Church wants
not only learned priests but, even more, holy ones."
He spent the next years as curate to Abbé Balley at
Ecully until his mentor died in 1817. Early in 1818 he was appointed as the
parish priest of the tiny village of Ars-en-Dombes (population: 230). He stayed
there until he died 41 years later, and his effect was extraordinary. Ten years
of patience, good example, and the mysterious outpouring of Divine grace
transformed Ars from apathy into a village thriving with Christian spirit. He
began personally visiting every household under his care and provided a regular
catechism class for children. More important were his offering of a personal
example of purity and fervor and his boldly attack on the widespread evils of
drunkenness, profanity, immodesty, and slackness in attending Mass and
otherwise observing the Sabbath. He had no fear of uttering from the pulpit
words and expressions that offended God in order to ensure there was no
misunderstanding as to what he was denouncing. He was constantly aware of his
responsibility for the souls of his parishioners and gradually there was
conversion because his severity in the pulpit was matched by his extraordinary
insight and power of conversion in the confessional. His flock would say,
"Our pastor is a saint and we must obey him."
Two miracles helped the curé to gain the attention of
his people. In 1824, John Vianney encouraged Catherine Lassagne and Benedicta
Lardet to open a free school for girls and three years later this became an
institution known as La Providence, a shelter for orphans and deserted
children. No one was ever turned away from its doors and at times there were as
many as 60 people living there, so that the alms on which it depended for its
existence were not always sufficient. One time the cook had only a few pounds
of flour, but thanks to the prayers of Vianney, she made ten 20-pound loaves
out of them. On another occasion a loft that had been almost empty was found to
be full of wheat.
And soon the humble Curé d'Ars, whose reputation for
holiness was augmented by reports of these miracles, was attracting penitents
from all parts of Europe. A shrine he built to Saint Philomena became a place
of pilgrimage. So great was his insight into people's problems that by 1855 the
number of his visitors was said to be 20,000 annually, and a special railroad
booking office had to be opened in Lyons. Of course, Vianney's success prompted
jealousy among some of his brother priests, who accused him of being
over-zealous, ignorant, a charlatan, and mentally deranged and began spreading
slanderous lies about him. These proved to be without foundation, and their
bishop, Monsignor Devie, answered them, "I wish, gentlemen, that all my
clergy had a touch of the same madness."
The number of visitors also meant a work day that
would have crushed those with less spiritual strength. During the winter
months, Vianney spent up to 12 hours daily in the confessional; in the summer
this increased to 16 hours. It could take a half-hour for him to move from the
church to the rectory because of the density of the crowd seeking his blessing
and asking his prayers. He slept a bare four hours nightly and would go before
sunrise to hear the confessions of those who were already awaiting him in the
church.
Countless people testified that Vianney was gifted
with a remarkable ability to read souls, discernment of spirits, and prophecy.
The instructions that he gave were often short but they had all the power and
insight of his saintliness. His utter simplicity moved many. His discouraged
fussy piety and gave pithy advice. The archbishop of Auch said that Vianney had
told him, "Love your clergy very much." And what more was necessary?
It is remarkable to consider that this man had desired
to become a Carthusian and live in quiet contemplation, yet in following God's
plans for him, he drew many back to God and the Church. Three times he left Ars
in search of solitude, but returned each time to aid the sinners who sought him
in ever-increasing numbers. The last time required the diplomacy of the bishop
to get him to return.
In 1852, Bishop Chalandon of Belley made Vianney an
honorary canon of the chapter. He was invested almost by force and never again
wore the mozzetta. Indeed, he sold it for the 50 francs needed for some
charitable purpose. The French government in 1855 made him a knight of the
Legion of Honor. John Vianney was amazed. "Suppose I die," he mused,
"and God says, 'Away you go. You have already been rewarded'." So he
refused to have the medal even pinned on his old cassock.
When the last sacraments were brought to him on his
deathbed by Bishop Chalandon, John Vianney said, "How sad it is to receive
holy communion for the last time." He died at 2:00 a.m. as a thunder storm
shook the heavens; nature itself was upset at his passing (Attwater,
Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Walsh).
Two short, very edifying, sermons on temptation by
Saint John Vianney, who was often subjected to diabolical attacks over a 30-
year period:
We Are Nothing in Ourselves
"Temptation is necessary to us to make us realize
that we are nothing in ourselves. Saint Augustine tells us that we should thank
God as much for the sins from which He has preserved us as for those which He
has had the charity to forgive us. If we have the misfortune to fall so often
into the snares of the devil, we set ourselves up again too much on the
strength of our own resolutions and promises and too little upon the strength
of God. This is very true.
"When we do nothing to be ashamed of, when
everything is going along according to our wishes, we dare to believe that
nothing could make us fall. We forget our own nothingness and our utter
weakness. We make the most delightful protestations that we are ready to die
rather than to allow ourselves to be conquered. We see a splendid example of
this in Saint Peter, who told our Lord that although all others might be
scandalized in Him, yet he would never deny Him.
"Alas! To show him how man, left to himself, is
nothing at all, God made use, not of kings or princes or weapons, but simply of
the voice of a maidservant, who even appeared to speak to him in a very
indifferent sort of way. A moment ago, he was ready to die for Him, and now
Peter protests that he does not even know Him, that he does not know about whom
they are speaking. To assure them even more vehemently that he does not know
Him, he swears an oath about it. Dear Lord, what we are capable of when we are
left to ourselves!
"There are some who, in their own words, are
envious of the saints who did great penances. They believe that they could do
as well. When we read the lives of some of the martyrs, we would, we think, be
ready to suffer all that they suffered for God; the moment is shortlived, we
say, for an eternity of reward. But what does God do to teach us to know
ourselves or, rather, to know that we are nothing? This is all He does: He
allows the devil to come a little closer to us. Look at this Christian who a
moment ago was quite envious of the hermit who lived solely on roots and herbs
and who made the stern resolution to treat his body as harshly. Alas! A slight
headache, a prick of a pin, makes him, as big and strong as he is, sorry for
himself. He is very upset. He cries with pain. A moment ago he would have been
willing to do all the penances of the anchorites--and the merest trifle makes
him despair!
"Look at this other one, who seems to want to
give his whole life for God, whose ardor all the torments there are cannot
damp. A tiny bit of scandal mongering . . . a word of calumny . . . even a
slightly cold reception or a small injustice done to him . . . a kindness
returned by ingratitude . . . immediately gives birth in him to feelings of
hatred, of revenge, of dislike, to the point, often, of his never wishing to
see his neighbor again or at least of treating him coldly with an air which
shows very plainly what is going on in his heart. And how many times is this
his waking thought, just as it was the thought that almost prevented him from
sleeping? Alas, my dear brethren, we are poor stuff, and we should count very
little upon our good resolutions!"
Beware If You Have No Temptations
"Whom does the devil pursue most? Perhaps you are
thinking that it must be those who are tempted most; these would undoubtedly be
the habitual drunkards, the scandalmongers, the immodest and shameless people
who wallow in moral filth, and the miser, who hoards in all sorts of ways. No,
my dear brethren, no, it is not these people. On the contrary, the devil
despises them, or else he holds onto them, lest they not have a long enough
time in which to do evil, because the longer they live, the more their bad
example will drag souls into Hell. Indeed, if the devil had pursued this lewd
and shameless old fellow too closely, he might have shortened the latter's life
by fifteen or twenty years, and he would not then have destroyed the virginity
of that young girl by plunging her into the unspeakable mire of his
indecencies; he would not, again, have seduced that wife, nor would he have
taught his evil lessons to that young man, who will perhaps continue to
practice them until his death. If the devil had prompted this thief to rob on
every occasion, he would long since have ended on the scaffold and so he would
not have induced his neighbor to follow his example. If the devil had urged
this drunkard to fill himself unceasingly with wine, he would long ago have
perished in his debaucheries, instead of which, by living longer, he has made
many others like himself. If the devil had taken away the life of this
musician, of that dancehall owner, of this cabaret keeper, in some raid or
scuffle, or on any other occasion, how many souls would there be who, without
these people, would not be damned and who now will be) Saint Augustine teaches
us that the devil does not bother these people very much; on the contrary, he
despises them and spits upon them.
"So, you will ask me, who then are the people
most tempted? They are these, my friends; note them carefully. The people most
tempted are those who are ready, with the grace of God, to sacrifice everything
for the salvation of their poor souls, who renounce all those things which most
people eagerly seek. It is not one devil only who tempts them, but millions
seek to entrap them.
"We are told that Saint Francis of Assisi and all
his religious were gathered on an open plain, where they had built little huts
of rushes. Seeing the extraordinary penances which were being practiced, Saint
Francis ordered that all instruments of penance should be brought out,
whereupon his religious produced them in bundles. At this moment there was one
young man to whom God gave the grace to see his guardian angel. On the one side
he saw all of these good religious, who could not satisfy their hunger for
penance, and, on the other, his guardian angel allowed him to see a gathering
of eighteen thousand devils, who were holding counsel to see in what way they
could subvert these religious by temptation. One of the devils said: 'You do
not understand this at all. These religious are so humble; ah, what wonderful
virtue, so detached from themselves, so attached to God! They have a superior
who leads them so well that it is impossible to succeed in winning them over.
Let us wait until their superior is dead, and then we shall try to introduce
among them young people without vocations who will bring about a certain
slackening of spirit, and in this way we shall gain them.'
"A little further on, as he entered the town, he
saw a devil, sitting by himself beside the gate into the town, whose task was
to tempt all of those who were inside. This saint asked his guardian angel why
it was that in order to tempt this group of religious there had been so many
thousands of devils while for a whole town there was but one--and that one
sitting down. His good angel told him that the people of the town had not the
same need of temptations, that they had enough bad in themselves, while the
religious were doing good despite all the traps which the Devil could lay for
them.
"The first temptation, my dear brethren, which
the devil tries on anyone who has begun to serve God better is in the matter of
human respect. He will no longer dare to be seen around; he will hide himself
from those with whom heretofore he had been mixing and pleasure seeking. If he
should be told that he has changed a lot, he will be ashamed of it! What people
are going to say about him is continually in his mind, to the extent that he no
longer has enough courage to do good before other people. If the devil cannot
get him back through human respect, he will induce an extraordinary fear to
possess him that his confessions are not good, that his confessor does not
understand him, that whatever he does will be all in vain, that he will be
damned just the same, that he will achieve the same result in the end by
letting everything slide as by continuing to fight, because the occasions of
sin will prove too many for him.
"Why is it, my dear brethren, that when someone
gives no thought at all to saving his soul, when he is living in sin, he is not
tempted in the slightest, but that as soon as he wants to change his life, in
other words, as soon as the desire to give his life to God comes to him, all
Hell falls upon him? Listen to what Saint Augustine has to say: 'Look at the
way,' he tells us, 'in which the devil behaves towards the sinner. He acts like
a jailer who has a great many prisoners locked up in his prison but who,
because he has the key in his pocket, is quite happy to leave them, secure in
the knowledge that they cannot get out. This is his way of dealing with the
sinner who does not consider the possibility of leaving his sin behind. He does
not go to the trouble of tempting him. He looks upon this as time wasted
because not only is the sinner not thinking of leaving him, but the devil does
not desire to multiply his chains. It would be pointless, therefore, to tempt
him. He allows him to live in peace, if, indeed, it is possible to live in
peace when one is in sin. He hides his state from the sinner as much as is
possible until death, when he then tries to paint a picture of his life so
terrifying as to plunge him into despair. But with anyone who has made up his
mind to change his life, to give himself up to God, that is another thing
altogether.'
"While Saint Augustine lived in sin and evil, he
was not aware of anything by which he was tempted. He believed himself to be at
peace, as he tells us himself. But from the moment that he desired to turn his
back upon the devil, he had to struggle with him, even to the point of losing
his breath in the fight. And that lasted for five years. He wept the most
bitter of tears and employed the most austere of penances: 'I argued with him,'
he says, 'in my chains. One day I thought myself victorious, the next I was
prostrate on the earth again. This cruel and stubborn war went on for five
years. However, God gave me the grace to be victorious over my enemy.'
"You may see, too, the struggle which Saint
Jerome endured when he desired to give himself to God and when he had the
thought of visiting the Holy Land. When he was in Rome, he conceived a new
desire to work for his salvation. Leaving Rome, he buried himself in a fearsome
desert to give himself over to everything with which his love of God could
inspire him. Then the devil, who foresaw how greatly his conversion would
affect others, seemed to burst with fury and despair. There was not a single
temptation that he spared him. I do not believe that there is any saint who was
as strongly tempted as he. This is how he wrote to one of his friends:
'My dear friend, I wish to confide in you about my
affliction and the state to which the devil seeks to reduce me. How many times
in this vast solitude, which the heat of the sun makes insupportable, how many
times the pleasures of Rome have come to assail me! The sorrow and the
bitterness with which my soul is filled cause me, night and day, to shed floods
of tears. I proceed to hide myself in the most isolated places to struggle with
my temptations and there to weep for my sins. My body is all disfigured and
covered with a rough hair shirt. I have no other bed than the naked ground and
my only food is coarse roots and water, even in my illnesses. In spite of all
these rigors, my body still experiences thoughts of the squalid pleasures with
which Rome is poisoned; my spirit finds itself in the midst of those pleasant
companionships in which I so greatly offended God. In this desert to which I
have condemned myself to avoid Hell, among these somber rocks, where I have no
other companions than the scorpions and the wild beasts, my spirit still burns
my body, already dead before myself, with an impure fire; the Devil still dares
to offer it pleasures to taste. I behold myself so humiliated by these temptations,
the very thought of which makes me die with horror, and not knowing what
further austerities I should exert upon my body to attach it to God, that I
throw myself on the ground at the foot of my crucifix, bathing it with my
tears, and when I can weep no more I pick up stones and beat my breast with
them until the blood comes out of my mouth, begging for mercy until the Lord
takes pity upon me. Is there anyone who can understand the misery of my state,
desiring so ardently to please God and to love Him alone? Yet I see myself
constantly prone to offend Him. What sorrow this is for me! Help me, my dear
friend, by the aid of your prayers, so that I may be stronger in repelling the
devil, who has sworn my eternal damnation.'
"These, my dear brethren, are the struggles to
which God permits his great saints to be exposed. Alas, how we are to be pitied
if we are not fiercely harried by the devil! According to all appearances, we
are the friends of the devil: he lets us live in a false peace, he lulls us to
sleep under the pretense that we have said some good prayers, given some alms,
that we have done less harm than others. According to our standard, my dear
brethren, if you were to ask, for instance, this pillar of the cabaret if the
devil tempted him, he would answer quite simply that nothing was bothering him
at all. Ask this young girl, this daughter of vanity, what her struggles are
like, and she will tell you laughingly that she has none at all, that she does
not even know what it is to be tempted. There you see, my dear brethren, the
most terrifying temptation of all, which is not to be tempted. There you see
the state of those whom the devil is preserving for Hell. If I dared, I would
tell you that he takes good care not to tempt or torment such people about
their past lives, lest their eyes be opened to their sins.
"The greatest of all evils is not to be tempted
because there are then grounds for believing that the devil looks upon us as
his property and that he is only awaiting our deaths to drag us into Hell.
Nothing could be easier to understand. Just consider the Christian who is
trying, even in a small way, to save his soul. Everything around him inclines
him to evil; he can hardly lift his eyes without being tempted, in spite of all
his prayers and penances. And yet a hardened sinner, who for the past twenty
years has been wallowing in sin, will tell you that he is not tempted! So much
the worse, my friend, so much the worse! That is precisely what should make you
tremble--that you do not know what temptations are. For to say that you are not
tempted is like saying the devil no longer exists or that he has lost all his
rage against Christian souls. 'If you have no temptations,' Saint Gregory tells
us, 'it is because the devils are your friends, your leaders, and your
shepherds. And by allowing you to pass your poor life tranquilly, to the end of
your days, they will drag you down into the depths.' Saint Augustine tells us
that the greatest temptation is not to have temptations because this means that
one is a person who has been rejected, abandoned by God, and left entirely in
the grip of one's own passions."
In art, John Vianney is depicted as a little old
priest in a black cassock, standing with folded hands and his head tilted to
one side, smiling. His emblem is so indistinct that he can really only be
identified by his face, which is similar in type to that of Saint Bernardino of
Siena (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0804.shtml
Dear Brother Priests,
On the forthcoming Solemnity of the Most Sacred Heart
of Jesus, Friday 19 June 2009 – a day traditionally devoted to prayer for the
sanctification of the clergy –, I have decided to inaugurate a “Year for
Priests” in celebration of the 150th anniversary of the “dies
natalis” of John Mary Vianney, the patron saint of parish priests
worldwide.[1] This
Year, meant to deepen the commitment of all priests to interior renewal for the
sake of a stronger and more incisive witness to the Gospel in today’s world,
will conclude on the same Solemnity in 2010. "The priesthood is the
love of the heart of Jesus”, the saintly Curé of Ars would often say.[2] This
touching expression makes us reflect, first of all, with heartfelt gratitude on
the immense gift which priests represent, not only for the Church, but also for
humanity itself. I think of all those priests who quietly present Christ’s
words and actions each day to the faithful and to the whole world, striving to
be one with the Lord in their thoughts and their will, their sentiments and
their style of life. How can I not pay tribute to their apostolic labours,
their tireless and hidden service, their universal charity? And how can I not
praise the courageous fidelity of so many priests who, even amid difficulties
and incomprehension, remain faithful to their vocation as “friends of Christ”,
whom he has called by name, chosen and sent?
I still treasure the memory of the first parish priest
at whose side I exercised my ministry as a young priest: he left me an example
of unreserved devotion to his pastoral duties, even to meeting his own death in
the act of bringing viaticum to a gravely ill person. I also recall the
countless confreres whom I have met and continue to meet, not least in my
pastoral visits to different countries: men generously dedicated to
the daily exercise of their priestly ministry. Yet the expression of Saint John
Mary also makes us think of Christ’s pierced Heart and the crown of thorns
which surrounds it. I also think, therefore, of the countless situations of
suffering endured by many priests, either because they themselves share in the
manifold human experience of pain or because they encounter misunderstanding
from the very persons to whom they minister. How can we not also think of all
those priests who are offended in their dignity, obstructed in their mission
and persecuted, even at times to offering the supreme testimony of their own
blood?
There are also, sad to say, situations which can never
be sufficiently deplored where the Church herself suffers as a consequence of
infidelity on the part of some of her ministers. Then it is the world which
finds grounds for scandal and rejection. What is most helpful to the Church in
such cases is not only a frank and complete acknowledgment of the weaknesses of
her ministers, but also a joyful and renewed realization of the greatness of
God’s gift, embodied in the splendid example of generous pastors, religious
afire with love for God and for souls, and insightful, patient spiritual
guides. Here the teaching and example of Saint John Mary Vianney can serve as a
significant point of reference for us all. The Curé of Ars was very humble, yet
as a priest he was conscious of being an immense gift to his people: “A good
shepherd, a pastor after God’s heart, is the greatest treasure which the good
Lord can grant to a parish, and one of the most precious gifts of divine
mercy”.[3] He
spoke of the priesthood as if incapable of fathoming the grandeur of the gift and task entrusted
to a human creature: “O, how great is the priest! … If he realized what he is,
he would die… God obeys him: he utters a few words and the Lord descends from
heaven at his voice, to be contained within a small host…”.[4] Explaining
to his parishioners the importance of the sacraments, he would say: “Without
the Sacrament of Holy Orders, we would not have the Lord. Who put him there in
that tabernacle? The priest. Who welcomed your soul at the beginning of your
life? The priest. Who feeds your soul and gives it strength for its journey?
The priest. Who will prepare it to appear before God, bathing it one last time
in the blood of Jesus Christ? The priest, always the priest. And if this soul
should happen to die [as a result of sin], who will raise it up, who will
restore its calm and peace? Again, the priest… After God, the priest is
everything! … Only in heaven will he fully realize what he is”.[5] These
words, welling up from the priestly heart of the holy pastor, might sound
excessive. Yet they reveal the high esteem in which he held the sacrament of
the priesthood. He seemed overwhelmed by a boundless sense of responsibility:
“Were we to fully realize what a priest is on earth, we would die: not of
fright, but of love… Without the priest, the passion and death of our Lord
would be of no avail. It is the priest who continues the work of redemption on
earth… What use would be a house filled with gold, were there no one to open
its door? The priest holds the key to the treasures of heaven: it is he who
opens the door: he is the steward of the good Lord; the administrator of his
goods … Leave a parish for twenty years without a priest, and they will end by
worshiping the beasts there … The priest is not a priest for himself, he is a
priest for you”.[6]
He arrived in Ars, a village of 230 souls, warned by
his Bishop beforehand that there he would find religious practice in a sorry
state: “There is little love of God in that parish; you will be the one to put
it there”. As a result, he was deeply aware that he needed to go there to
embody Christ’s presence and to bear witness to his saving mercy: “[Lord,]
grant me the conversion of my parish; I am willing to suffer whatever you wish,
for my entire life!”: with this prayer he entered upon his mission.[7] The
Curé devoted himself completely to his parish’s conversion, setting before all
else the Christian education of the people in his care. Dear brother priests,
let us ask the Lord Jesus for the grace to learn for ourselves something of the
pastoral plan of Saint John Mary Vianney! The first thing we need to learn is
the complete identification of the man with his ministry. In Jesus, person and
mission tend to coincide: all Christ’s saving activity was, and is, an
expression of his “filial consciousness” which from all eternity stands before
the Father in an attitude of loving submission to his will. In a humble yet
genuine way, every priest must aim for a similar identification. Certainly this
is not to forget that the efficacy of the ministry is independent of the holiness
of the minister; but neither can we overlook the extraordinary fruitfulness of
the encounter between the ministry’s objective holiness and the subjective
holiness of the minister. The Curé of Ars immediately set about this patient
and humble task of harmonizing his life as a minister with the holiness of the
ministry he had received, by deciding to “live”, physically, in his parish
church: As his first biographer tells us: “Upon his arrival, he chose the
church as his home. He entered the church before dawn and did not leave it
until after the evening Angelus. There he was to be sought whenever needed”.[8]
The pious excess of his devout biographer should not
blind us to the fact that the Curé also knew how to “live” actively within the
entire territory of his parish: he regularly visited the sick and families,
organized popular missions and patronal feasts, collected and managed funds for
charitable and missionary works, embellished and furnished his parish church,
cared for the orphans and teachers of the “Providence” (an institute
he founded); provided for the education of children; founded confraternities
and enlisted lay persons to work at his side.
His example naturally leads me to point out that there
are sectors of cooperation which need to be opened ever more fully to the lay
faithful. Priests and laity together make up the one priestly people[9] and
in virtue of their ministry priests live in the midst of the lay faithful,
“that they may lead everyone to the unity of charity, ‘loving one another with
mutual affection; and outdoing one another in sharing honour’” (Rom 12:10).[10] Here
we ought to recall the Second
Vatican Council’s hearty encouragement to priests “to be sincere in their appreciation
and promotion of the dignity of the laity and of the special role they have to
play in the Church’s mission. … They should be willing to listen to lay people,
give brotherly consideration to their wishes, and acknowledge their experience
and competence in the different fields of human activity. In this way they will
be able together with them to discern the signs of the times”.[11]
Saint John Mary Vianney taught his parishioners
primarily by the witness of his life. It was from his example that they learned
to pray, halting frequently before the tabernacle for a visit to Jesus in the
Blessed Sacrament.[12] “One
need not say much to pray well” – the Curé explained to them – “We know that
Jesus is there in the tabernacle: let us open our hearts to him, let us rejoice
in his sacred presence. That is the best prayer”.[13] And
he would urge them: “Come to communion, my brothers and sisters, come to Jesus.
Come to live from him in order to live with him…[14] “Of
course you are not worthy of him, but you need him!”.[15] This
way of educating the faithful to the Eucharistic presence and to communion proved
most effective when they saw him celebrate the Holy Sacrifice of the Mass.
Those present said that “it was not possible to find a finer example of
worship… He gazed upon the Host with immense love”.[16] “All
good works, taken together, do not equal the sacrifice of the Mass” – he would
say – “since they are human works, while the Holy Mass is the work of God”.[17] He
was convinced that the fervour of a priest’s life depended entirely upon the
Mass: “The reason why a priest is lax is that he does not pay attention to the
Mass! My God, how we ought to pity a priest who celebrates as if he were
engaged in something routine!”.[18] He
was accustomed, when celebrating, also to offer his own life in sacrifice:
“What a good thing it is for a priest each morning to offer himself to God in
sacrifice!”.[19]
This deep personal identification with the Sacrifice
of the Cross led him – by a sole inward movement – from the altar to the
confessional. Priests ought never to be resigned to empty confessionals or the
apparent indifference of the faithful to this sacrament. In France, at the time
of the Curé of Ars, confession was no more easy or frequent than in our own
day, since the upheaval caused by the revolution had long inhibited the
practice of religion. Yet he sought in every way, by his preaching and his
powers of persuasion, to help his parishioners to rediscover the meaning and
beauty of the sacrament of Penance, presenting it as an inherent demand of the
Eucharistic presence. He thus created a “virtuous” circle. By spending
long hours in church before the tabernacle, he inspired the faithful to imitate
him by coming to visit Jesus with the knowledge that their parish priest would
be there, ready to listen and offer forgiveness. Later, the growing numbers of
penitents from all over France would keep him in the confessional for up to
sixteen hours a day. It was said that Ars had become “a great hospital of
souls”.[20] His
first biographer relates that “the grace he obtained [for the conversion of
sinners] was so powerful that it would pursue them, not leaving them a moment
of peace!”.[21] The
saintly Curé reflected something of the same idea when he said: “It is not the
sinner who returns to God to beg his forgiveness, but God himself who runs
after the sinner and makes him return to him”.[22] “This
good Saviour is so filled with love that he seeks us everywhere”.[23]
We priests should feel that the following words, which
he put on the lips of Christ, are meant for each of us personally: “I will
charge my ministers to proclaim to sinners that I am ever ready to welcome
them, that my mercy is infinite”.[24] From
Saint John Mary Vianney we can learn to put our unfailing trust in the
sacrament of Penance, to set it once more at the centre of our pastoral
concerns, and to take up the “dialogue of salvation” which it entails. The Curé
of Ars dealt with different penitents in different ways. Those who came to his
confessional drawn by a deep and humble longing for God’s forgiveness found in
him the encouragement to plunge into the “flood of divine mercy” which sweeps
everything away by its vehemence. If someone was troubled by the thought of his
own frailty and inconstancy, and fearful of sinning again, the Curé would
unveil the mystery of God’s love in these beautiful and touching words: “The
good Lord knows everything. Even before you confess, he already knows that you
will sin again, yet he still forgives you. How great is the love of our God:
he even forces himself to forget the future, so that he can grant us his
forgiveness!”.[25] But
to those who made a lukewarm and rather indifferent confession of sin, he
clearly demonstrated by his own tears of pain how “abominable” this attitude
was: “I weep because you don’t weep”,[26] he
would say. “If only the Lord were not so good! But he is so good! One
would have to be a brute to treat so good a Father this way!”.[27] He
awakened repentance in the hearts of the lukewarm by forcing them to see God’s
own pain at their sins reflected in the face of the priest who was their
confessor. To those who, on the other hand, came to him already desirous of and
suited to a deeper spiritual life, he flung open the abyss of God’s love,
explaining the untold beauty of living in union with him and dwelling in his
presence: “Everything in God’s sight, everything with God, everything to please
God… How beautiful it is!”.[28] And
he taught them to pray: “My God, grant me the grace to love you as much as I
possibly can”.[29]
In his time the Curé of Ars was able to transform the
hearts and the lives of so many people because he enabled them to experience
the Lord’s merciful love. Our own time urgently needs a similar proclamation
and witness to the truth of Love: Deus caritas est (1
Jn: 4:8). Thanks to the word and the sacraments of Jesus, John Mary Vianney
built up his flock, although he often trembled from a conviction of his
personal inadequacy, and desired more than once to withdraw from the
responsibilities of the parish ministry out of a sense of his unworthiness.
Nonetheless, with exemplary obedience he never abandoned his post, consumed as
he was by apostolic zeal for the salvation of souls. He sought to remain
completely faithful to his own vocation and mission through the practice of an
austere asceticism: “The great misfortune for us parish priests – he lamented –
is that our souls grow tepid”; meaning by this that a pastor can grow
dangerously inured to the state of sin or of indifference in which so many of
his flock are living.[30] He
himself kept a tight rein on his body, with vigils and fasts, lest it rebel
against his priestly soul. Nor did he avoid self-mortification for the good of
the souls in his care and as a help to expiating the many sins he heard in
confession. To a priestly confrere he explained: “I will tell you my recipe: I
give sinners a small penance and the rest I do in their place”.[31] Aside
from the actual penances which the Curé of Ars practised, the core of his
teaching remains valid for each of us: souls have been won at the price of
Jesus’ own blood, and a priest cannot devote himself to their salvation if he
refuses to share personally in the “precious cost” of redemption.
In today’s world, as in the troubled times of the Curé
of Ars, the lives and activity of priests need to be distinguished by a
determined witness to the Gospel. As Pope Paul VI rightly noted, “modern man
listens more willingly to witnesses than to teachers, and if he does listen to
teachers, it is because they are witnesses”.[32] Lest
we experience existential emptiness and the effectiveness of our ministry be
compromised, we need to ask ourselves ever anew: “Are we truly pervaded by the
word of God? Is that word truly the nourishment we live by, even more than
bread and the things of this world? Do we really know that word? Do we love it?
Are we deeply engaged with this word to the point that it really leaves a mark
on our lives and shapes our thinking?”.[33] Just
as Jesus called the Twelve to be with him (cf. Mk 3:14), and only later sent
them forth to preach, so too in our days priests are called to assimilate that
“new style of life” which was inaugurated by the Lord Jesus and taken up by the
Apostles.[34]
It was complete commitment to this “new style of life”
which marked the priestly ministry of the Curé of Ars. Pope John XXIII, in his
Encyclical Letter Sacerdotii
nostri primordia, published in 1959 on the first centenary of the death of
Saint John Mary Vianney, presented his asceticism with special reference to the
“three evangelical counsels” which the Pope considered necessary also for
diocesan priests: “even though priests are not bound to embrace these
evangelical counsels by virtue of the clerical state, these counsels
nonetheless offer them, as they do all the faithful, the surest road to the
desired goal of Christian perfection”.[35] The
Curé of Ars lived the “evangelical counsels” in a way suited to his priestly
state. His poverty was not the poverty of a religious or a monk, but
that proper to a priest: while managing much money (since well-to-do pilgrims
naturally took an interest in his charitable works), he realized that
everything had been donated to his church, his poor, his orphans, the girls of
his “Providence”,[36] his
families of modest means. Consequently, he “was rich in giving to others and
very poor for himself”.[37] As
he would explain: “My secret is simple: give everything away; hold nothing
back”.[38] When
he lacked money, he would say amiably to the poor who knocked at his door:
“Today I’m poor just like you, I’m one of you”.[39] At
the end of his life, he could say with absolute tranquillity: “I no longer have
anything. The good Lord can call me whenever he wants!”.[40] His chastity,
too, was that demanded of a priest for his ministry. It could be said that it
was a chastity suited to one who must daily touch the Eucharist, who
contemplates it blissfully and with that same bliss offers it to his flock. It
was said of him that “he radiated chastity”; the faithful would see this when
he turned and gazed at the tabernacle with loving eyes”.[41] Finally,
Saint John Mary Vianney’s obedience found full embodiment in his
conscientious fidelity to the daily demands of his ministry. We know how he was
tormented by the thought of his inadequacy for parish ministry and by a desire
to flee “in order to bewail his poor life, in solitude”.[42] Only
obedience and a thirst for souls convinced him to remain at his post. As he
explained to himself and his flock: “There are no two good ways of serving God.
There is only one: serve him as he desires to be served”.[43] He
considered this the golden rule for a life of obedience: “Do only what can be
offered to the good Lord”.[44]
In this context of a spirituality nourished by the
practice of the evangelical counsels, I would like to invite all priests,
during this Year dedicated to them, to welcome the new springtime which the
Spirit is now bringing about in the Church, not least through the ecclesial
movements and the new communities. “In his gifts the Spirit is multifaceted… He
breathes where he wills. He does so unexpectedly, in unexpected places, and in
ways previously unheard of… but he also shows us that he works with a view to
the one body and in the unity of the one body”.[45] In
this regard, the statement of the Decree Presbyterorum
Ordinis continues to be timely: “While testing the spirits to discover
if they be of God, priests must discover with faith, recognize with joy and
foster diligently the many and varied charismatic gifts of the laity, whether
these be of a humble or more exalted kind”.[46] These
gifts, which awaken in many people the desire for a deeper spiritual life, can
benefit not only the lay faithful but the clergy as well. The communion between
ordained and charismatic ministries can provide “a helpful impulse to a renewed
commitment by the Church in proclaiming and bearing witness to the Gospel of
hope and charity in every corner of the world”.[47] I
would also like to add, echoing the Apostolic Exhortation Pastores
Dabo Vobis of Pope John Paul II, that the ordained ministry has a
radical “communitarian form” and can be exercised only in the
communion of priests with their Bishop.[48] This
communion between priests and their Bishop, grounded in the sacrament of Holy
Orders and made manifest in Eucharistic concelebration, needs to be translated
into various concrete expressions of an effective and affective priestly
fraternity.[49] Only
thus will priests be able to live fully the gift of celibacy and build thriving
Christian communities in which the miracles which accompanied the first
preaching of the Gospel can be repeated.
The Pauline Year now coming to its close invites us
also to look to the Apostle of the Gentiles, who represents a splendid example
of a priest entirely devoted to his ministry. “The love of Christ urges us on”
– he wrote – “because we are convinced that one has died for all; therefore all
have died” (2 Cor 5:14). And he adds: “He died for all, so that those who live
might live no longer for themselves, but for him who died and was raised for
them” (2 Cor 5:15). Could a finer programme be proposed to any priest resolved
to advance along the path of Christian perfection?
Dear brother priests, the celebration of the 150th anniversary
of the death of Saint John Mary Vianney (1859) follows upon the celebration of
the 150th anniversary of the apparitions of Lourdes (1858). In 1959
Blessed Pope John XXIII noted that “shortly before the Curé of Ars completed
his long and admirable life, the Immaculate Virgin appeared in another part of
France to an innocent and humble girl, and entrusted to her a message of prayer
and penance which continues, even a century later, to yield immense spiritual
fruits. The life of this holy priest whose centenary we are commemorating in a
real way anticipated the great supernatural truths taught to the seer of
Massabielle. He was greatly devoted to the Immaculate Conception of the Blessed
Virgin; in 1836 he had dedicated his parish church to Our Lady Conceived
without Sin and he greeted the dogmatic definition of this truth in 1854 with
deep faith and great joy.”[50] The
Curé would always remind his faithful that “after giving us all he could, Jesus
Christ wishes in addition to bequeath us his most precious possession, his
Blessed Mother”.[51]
To the Most Holy Virgin I entrust this Year for
Priests. I ask her to awaken in the heart of every priest a generous and
renewed commitment to the ideal of complete self-oblation to Christ and the
Church which inspired the thoughts and actions of the saintly Curé of Ars. It
was his fervent prayer life and his impassioned love of Christ Crucified that
enabled John Mary Vianney to grow daily in his total self-oblation to God and
the Church. May his example lead all priests to offer that witness of unity with
their Bishop, with one another and with the lay faithful, which today, as ever,
is so necessary. Despite all the evil present in our world, the words which
Christ spoke to his Apostles in the Upper Room continue to inspire us: “In the
world you have tribulation; but take courage, I have overcome the world” (Jn
16:33). Our faith in the Divine Master gives us the strength to look to the
future with confidence. Dear priests, Christ is counting on you. In the
footsteps of the Curé of Ars, let yourselves be enthralled by him. In this way
you too will be, for the world in our time, heralds of hope, reconciliation and
peace!
With my blessing.
From the Vatican, 16 June 2009.
BENEDICTVS PP. XVI
[1] He
was proclaimed as such by Pope Pius XI in 1929.
[2] “Le
Sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus” (in Le curé d’Ars. Sa pensée
– Son cœur. Présentés par l’Abbé Bernard Nodet, éd. Xavier Mappus,
Foi Vivante, 1966, p. 98). Hereafter: NODET. The expression is also quoted
in the Catechism
of the Catholic Church, No. 1589).
[3] NODET,
p. 101.
[4] Ibid.,
p. 97.
[5] Ibid.,
pp. 98-99.
[6] Ibid.,
pp. 98-100.
[7] Ibid.,
p. 183.
[8] MONNIN,
A., Il Curato d’Ars. Vita di Gian.Battista-Maria Vianney, vol. I, ed.
Marietti, Turin, 1870, p. 122.
[9] Cf. Lumen
Gentium, 10.
[10] Presbyterorum
Ordinis, 9.
[11] Ibid.
[12] “Contemplation
is a gaze of faith, fixed on Jesus. ‘I look at him and he looks at me’: this is
what a certain peasant of Ars used to say to his holy Curé about his prayer
before the tabernacle” (Catechism
of the Catholic Church, No. 2715).
[13] NODET,
p. 85.
[14] Ibid.,
p. 114.
[15] Ibid.,
p. 119.
[16] MONNIN,
A., op. cit., II, pp. 430ff.
[17] NODET,
p. 105.
[18] Ibid.
[19] Ibid.,
p. 104.
[20] MONNIN,
A., op. cit., II, p. 293.
[21] Ibid.,
II, p. 10.
[22] NODET,
p. 128.
[23] Ibid.,
p. 50.
[24] Ibid.,
p. 131.
[25] Ibid.,
p. 130.
[26] Ibid.,
p. 27.
[27] Ibid.,
p. 139.
[28] Ibid.,
p. 28.
[29] Ibid.,
p. 77.
[30] Ibid.,
p. 102.
[31] Ibid.,
p. 189.
[32] Evangelii
nuntiandi, 41.
[33] BENEDICT
XVI, Homily
at the Chrism Mass, 9 April 2009.
[34] Cf.
BENEDICT XVI, Address
to the Plenary Assembly of the Congregation for the Clergy, 16 March 2009.
[35] P.
I.
[36] The
name given to the house where more than sixty abandoned girls were taken in and
educated. To maintain this house he would do anything: “J’ai fait tous les
commerces imaginables”, he would say with a smile (NODET, p. 214).
[37] NODET,
p. 216.
[38] Ibid.,
p. 215.
[39] Ibid.,
p. 216.
[40] Ibid.,
p. 214.
[41] Cf.
ibid., p. 112.
[42] Cf.
ibid., pp. 82-84; 102-103.
[43] Ibid.,
p. 75.
[44] Ibid.,
p. 76.
[45] BENEDICT
XVI, Homily
for the Vigil of Pentecost, 3 June 2006.
[46] No.
9.
[47] BENEDICT
XVI, Address
to Bishop-Friends of the Focolare Movement and the Sant’Egidio Community, 8
February 2007
[48] Cf.
No. 17.
[49] Cf.
JOHN PAUL II, Apostolic Exhortation Pastores
Dabo Vobis, 74.
[50] Encyclical
Letter Sacerdotii
nostri primordia, P. III.
[51] NODET,
p. 244.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Statue du saint curé d'Ars, et image de sainte
Philomène, en l'église Saint-Laurent de Paris 10e arr.
San Giovanni Maria Vianney Sacerdote
Dardilly, Francia, 8 maggio 1786 - Ars-sur-Formans,
Francia, 4 agosto 1859
Giovanni Maria Vianney nacque l'8 maggio 1786 a
Dardilly, Lione, in Francia. Di famiglia contadina e privo della prima
formazione, riuscì, nell'agosto 1815, ad essere ordinato sacerdote.Per farlo
sacerdote, ci volle tutta la tenacia dell'abbé Charles Balley, parroco di
Ecully, presso Lione: lo avviò al seminario, lo riaccolse quando venne sospeso
dagli studi. Giovanni Maria Vianney, appena prete, tornò a Ecully come vicario
dell'abbé Balley. Alla morte di Balley, fu mandato ad Ars-en-Dombes, un
borgo con meno di trecento abitanti. Giovanni Maria Vianney, noto come il
curato d'Ars, si dedicò all'evangelizzazione, attraverso l'esempio della sua
bontà e carità. Ma fu sempre tormentato dal pensiero di non essere degno del
suo compito.Trascorreva le giornate dedicandosi a celebrare la Messa e a
confessare, senza risparmiarsi. Morì nel 1859. Papa Pio XI lo proclamerà santo
nel 1925. Verrà indicato modello e patrono del clero parrocchiale. (Avvenire)
Etimologia: Giovanni = il Signore è benefico, dono del
Signore, dall'ebraico
Martirologio Romano: Memoria di san Giovanni Maria
Vianney, sacerdote, che per oltre quarant’anni guidò in modo mirabile la
parrocchia a lui affidata nel villaggio di Ars vicino a Belley in Francia, con
l’assidua predicazione, la preghiera e una vita di penitenza. Ogni giorno nella
catechesi che impartiva a bambini e adulti, nella riconciliazione che
amministrava ai penitenti e nelle opere pervase di quell’ardente carità, che
egli attingeva dalla santa Eucaristia come da una fonte, avanzò a tal punto da
diffondere in ogni dove il suo consiglio e avvicinare saggiamente tanti a Dio.
Guardando al Santo Curato d’Ars, ovvero a san Giovanni
Maria Vianney viene da pensare ai versi pronunciati nel salmo 117: «La pietra
scartata dai costruttori è divenuta testata d'angolo», parole riprese da Gesù e
riportate dagli evangelisti Matteo, Marco, Luca, negli Atti degli Apostoli e
nella prima lettera di san Pietro.
Ebbene, ciò che Cristo Signore aveva riferito a se
stesso in quanto Figlio di Dio non riconosciuto come tale, può essere applicato
ad alcuni santi, fra i quali il patrono dei parroci, don Giovanni Maria
Vianney, che sicuramente divenne sacerdote più per volontà divina che per
volontà umana, scartato come fu, e a più riprese, da professori ed esaminatori.
Su di lui sembra non puntare nessuno. Soltanto un
sacerdote crede in questo giovane, che pare proprio non avere talenti e
capacità: è l’abbé Charles Balley (1751-1817), parroco di Écully, presso Lione.
Proprio ad Écully, l’11 febbraio 1778 Matteo Vianney
(1753-1819) aveva sposato Maria Beluse (1753-1811); dalla loro unione nacquero
sei figli che secondo l’uso devozionale di allora furono consacrati alla
Vergine Maria prima ancora della loro nascita. Giovanni Maria nacque a
Dardilly, dove aveva preso dimora la famiglia Vianney, verso la mezzanotte
dell’8 maggio 1786, tre anni prima dello scoppio della Rivoluzione Francese. Fu
battezzato il giorno stesso e prese il nome del fratello minore di suo padre.
«Appena questo figlio prediletto cominciò ad osservare
gli oggetti esterni, la pia madre fu lieta di indicargli il crocifisso e le immagini
religiose, che ornavano le pareti della casa, e, quando le piccole braccia
poterono appena muoversi fuori dalle fasce, cominciò a guidare la manina
incerta dalla fronte al petto e dal petto alle spalle: il bambino ne prese
presto l’abitudine». Fin da piccolo fu educato a frequentare la chiesa
parrocchiale. Le celebrazioni liturgiche lo affascinavano così tanto da
imitarle e ripeterle una volta tornato a casa. Quando conduceva al pascolo il
bestiame, spesso lasciava ai compagni la custodia degli animali per correre
dietro un cespuglio a recitare il santo rosario ed era felice di entrare in una
chiesa quando sentiva suonare la campana. Il bambino imparò ben presto anche a
venire incontro alle necessità dei bisognosi, prendendo esempio dai suoi genitori,
che lavoravano senza risparmiarsi la campagna, riuscendo a condurre una vita
tranquilla e con generosità sfamavano ogni giorno molti poveri, non prima di
averli invitati a recitare una preghiera.
«I piccoli non conoscono quella debolezza che si chiama
rispetto umano», riferisce François Trochu, che compilò scrupolosamente una
biografia in occasione della canonizzazione del Curato d’Ars, avvenuta il 31
maggio 1925. Infatti, in qualunque luogo si trovasse, in casa, in strada, nel
giardino, Giovanni Maria «benediceva l’ora» cioè, seguendo l’esempio di sua
madre, ogni volta che sentiva suonare le ore, incurante della presenza di altre
persone, sospendeva l’attività che stava compiendo, faceva il segno della
Croce, recitava l’Ave Maria e ripeteva, a chiusura, il segno della Croce.
Questa consuetudine perdurerà lungo tutto l’arco della sua esistenza. La madre
di Giovanni Maria, sua prima catechista, fu la prima ad avvedersi della
bellezza della sua anima. «Vedi, mio Giovanni se le tue sorelle o i tuoi fratelli
offendessero il Signore, ne avrei grande pena, ma la pia pena sarebbe maggiore
ancora, se lo offendessi tu!».
Molti anni dopo, quando qualcuno si feliciterà con lui
per aver avuto così presto il gusto della preghiera e dell’altare, egli
risponderà, sempre con profonda commozione: «Dopo che a Dio, lo devo a mia
madre, tanto ella era buona! La virtù passa facilmente dal cuore della madre
nel cuore dei figli… Un figlio che ha avuto la fortuna di avere una buona
madre, non dovrebbe mai guardarla, né pensare a lei, senza commuoversi fino al
pianto!».
Nel gennaio del 1791 entrò in vigore nel lionese la
Costituzione civile del clero. Don Giacomo Rey, parroco per 39 anni di
Dardilly, aveva prestato giuramento scismatico; ma in seguito, dopo aver
riconosciuto la sua colpa, prese a celebrare la Santa Messa in una casa
privata, a causa della persecuzione giacobina, poi si ritirò a Lione ed infine
si stabilì in Italia. Il 7 luglio 1803 giunse al suo posto un nuovo parroco,
don Giacomo Tournier (1769-1806), anch’egli compromesso con il regime di
Parigi. In perfetta buona fede, la famiglia Vianney continuava ad assistere
alla Santa Messa. Fu la figlia di 12 anni, Caterina, ad accorgersi che qualcosa
non funzionava: le prediche di don Tournier non ricordavano per nulla quelle di
don Rey. Nelle sue omelie tornavano con insistenza i nomi di «cittadino»,
«civismo», «costituzione» e spesso criticava i suoi predecessori. In chiesa si
videro volti nuovi, mentre i fedeli più zelanti cominciarono ad allontanarsi
dalla parrocchia. Caterina Vianney pose la questione ai suoi familiari: dove
andavano a Messa i buoni cattolici? I genitori approfondirono il problema,
scoprendo che i preti sani avevano rifiutato il giuramento e proprio per tale
ragione erano stati cacciati, ma subivano anche pesanti persecuzioni ed erano
costretti a fuggire per non finire sotto la ghigliottina. Tutti i sacerdoti che
avevano rifiutato il giuramento erano esposti al pericolo di essere arrestati e
giustiziati entro ventiquattro ore, senza possibilità di appello. Coloro che
avessero denunciato questi preti avrebbero avuto un compenso di cento franchi,
mentre coloro che li avessero ospitati e protetti avrebbero subito la
deportazione secondo le leggi del 24 aprile, 17 settembre e 20 ottobre 1793. La
famiglia Vianney, incurante degli evidenti pericoli in cui incorrevano, prese
ad ospitare in casa propria i preti refrattari, dove potevano anche celebrare
le Sante Messe.
Il 1793 è l’anno del Terrore e a Lione il sangue
scorre a fiumi, nella Place des Terreaux la ghigliottina lavora senza tregua.
Giovanni Maria cresce in questo clima oppressivo, di violenza feroce contro
l’innocente, ma anche in una casa dove si mantiene salda la fede in Cristo.
Diventa apostolo e catechista fra i suoi coetanei. Organizza processioni e,
mentre in tutta la Francia sono state proibite le cerimonie religiose, il
ragazzo guida i coraggiosi compaesani, che seguono una croce fabbricata
semplicemente con due bastoni, recitando il Rosario e cantando. A nove anni,
eccetto gli elementi di religione, non conosce quasi nulla della scienza umana.
Sua sorella Caterina gli ha insegnato l’alfabeto ed egli sa leggere appena un
libro di preghiere.
A Dardilly la scuola, a causa della furia
rivoluzionaria, era stata soppressa. La contraddizione era palese: da una parte
la legge del 19 dicembre 1793 esigeva che tutti i fanciulli di sei anni almeno,
o di otto al più tardi, frequentassero obbligatoriamente le scuole pubbliche
per tre anni di seguito; dall’altra, veniva concesso a pochi di aprire una scuola,
con l’obbligo di prestare giuramento al Regime, che garantiva il certificato di
civismo. Inoltre, venivano interdetti maestri religiosi e preti. Tuttavia era
diffusa la scarsità di pedagoghi giacobini e per tali ragioni la piccola scuola
di Dardilly fu chiusa.
Nel 1799, all’epoca del secondo Terrore, Giovanni
Maria ricevette la prima comunione, che venne amministrata in una camera della
casa della famiglia Pingon di Écully, dove viveva il marchese Claude de
Jouffroy d’Abbans (1751-1832), inventore del battello a vapore. Il colpo di
Stato del 18 brumaio dell’anno IV (9 novembre 1799) portò Napoleone (1769–1821)
al potere e, quindi, i sacerdoti refrattari fecero ritorno alle loro chiese,
perciò anche don Balley rientrò a Écully.
Giovanni Maria ha ormai 20 anni e le sue
manifestazioni sono decisamente di carattere ascetico. Preghiera, penitenza,
meditazione. A tavola mangia quasi sempre solo la minestra, chiedendo che venga
scodellata senza burro. Spesso trascorre il tempo in chiesa oppure nella
canonica di Écully insieme al curato don Balley, il quale lo prende fin da
subito in grande simpatia: vede qualcosa in lui che altri non scorgono. In
canonica si accosta agli studi, ma fin dal principio manifesta grandi
difficoltà. Con la penna in mano diventa lento e imbarazzato: la sua
intelligenza è rimasta arrugginita per troppi anni. Mesi e mesi di sforzi che
risultano vani, inefficaci. Con tenacia e volontà si concentra sui libri, ma le
difficoltà sono enormi, tanto da sembrare insormontabili. Prega, si mortifica
e, troppo poco nutrito, s’indebolisce sempre più. Un giorno il parroco lo
rimprovera: «Giovanotto sta bene pregare e far penitenza, ma bisogna anche
mangiare e non rovinarsi la salute».
È proprio in questo tempo che Giovanni Maria
sperimenta una dolorosa e forte crisi vocazionale, provando un netto disgusto
per i libri. Con la mente rivede i suoi cari, l’amata casa di famiglia, i campi
paterni… ha nostalgia dell’aratura della terra, della semina, della mietitura
del grano. Fra l’altro il padre di Giovanni Maria Vianney è decisamente
contrario all’ordinazione del figlio, che lo reclama in famiglia per impiegarlo
nelle mansioni rurali.
Il giovane afferma con amarezza a don Balley di voler
far ritorno alla dimora paterna; ma il suo maestro di fede e d’intelletto si
dimostra assai rattristato nell’udire quelle intenzioni, perciò non cede e
cerca di spronarlo perché ha piena fiducia nelle potenzialità del suo allievo.
I libri continuano ad essere il martirio di Giovanni Maria, il terribile
ostacolo alla realizzazione della sua vocazione e secondo la sua stessa
confessione «non poteva cacciare nulla nella sua povera testa» oppure «sono
come gli zeri, valgo soltanto se vicino ad altre cifre». Cosciente del
pericolo, decide di ricorrere all’intervento divino facendo un voto: si sarebbe
recato a piedi fino al santuario di La Louvesc, presso la tomba di san
Francesco Regis (1597–1640), l’apostolo del Velay e del Vivarais, il sacerdote
della Compagnia di Gesù, che, predicando il Vangelo e amministrando il sacramento
della penitenza per monti e per villaggi, si adoperò senza sosta per rinnovare
la fede cattolica nell’animo degli abitanti.
È il 1806. Da Écully al villaggio di La Louvesc
distano circa cento chilometri. Magro come un anacoreta, ma comunque in forze,
Giovanni Maria parte. Durante il suo pellegrinaggio viene scambiato per un
fannullone, un vagabondo e subisce minacce, rischiando di venire denunciato ai
gendarmi. Bussa alle porte per essere sfamato, ma raramente trova ristoro e
allora si nutre di erba che trova lungo il cammino e beve acqua di fonte. Privo
di proteine e vitamine, cade nella denutrizione e nello sfinimento, tanto che è
stordito, eppure prosegue il suo andare, a volte in compagnia di qualche
tozzo di pane, ricevuto in elemosina.
Finalmente giunge al santuario, situato a 1.100 metri
di altitudine fra le montagne dell’Haut-Vivarais. È stremato, ma felice. Si
dirige subito alla tomba di san Francesco Regis e implora la grazia di imparare
sufficientemente il latino, tanto da poter accedere agli studi teologici. Si
confessa da un padre gesuita del santuario e gli rivela anche il suo voto. Il
religioso gli commuta l’impegno preso: anziché attendere l’elemosina degli
altri lungo il cammino di ritorno, avrebbe dovuto lui compierla. Dirà più
tardi: «Ho sperimentato la verità della parola della Scrittura: val più dare
che ricevere”», aggiungendo: «Non consiglierei mai a nessuno di fare il voto di
mendicare».
I libri di studio non gli diedero più la nausea, ma a
24 anni era al livello di uno studente di 15. Ottenne la grazia da Dio, ma non
dall’ordinamento militare. Infatti i seminaristi vennero dispensati dal
servizio nell’esercito perché il cardinale Joseph Fesch (1763 – 1839), che
aveva cresimato Vianney e che era in ottimi rapporti con Napoleone, suo nipote,
ottenne da lui che tutti gli studenti ecclesiastici, iscritti nelle liste
ufficiali della sua diocesi, fossero esentati dall’arruolamento, come coloro
che erano già stati ordinati sacerdoti. Ci furono quattro eccezioni e fra
questi seminaristi anche Giovanni Maria Vianney. È probabile che don Balley
avesse omesso di segnalare all’arcivescovo che il suo chierico continuava a
studiare, oppure, come seconda ipotesi plausibile, potrebbe esserci il fatto
che i vicari generali avessero dimenticato di farlo iscrivere fra gli studenti
dei seminari. Don Balley, allarmato, andò a fare le dovute rimostranze, ma non
ci fu nulla da fare: non poteva essere considerato seminarista uno studente
tardivo come Vianney, alloggiato in una casa di contadini, che riceveva lezioni
in una canonica; inoltre il suo nome non figurava neppure nella lista ufficiale
rilasciata dall’autorità diocesana…
Non restava che obbedire. Giovanni Maria entrò come
recluta in una caserma di Lione, ma fu presto colto dalla febbre. Venne ricoverato
all’ospedale, poi, convalescente, non riuscì a presentarsi in tempo all’ufficio
del capitano per la partenza verso la frontiera della Spagna, dove era stato
destinato il suo reparto. Entrò così a far parte della lista nera dei disertori
e come tale venne ricercato per qualche tempo, fino all’amnistia: Napoleone,
vincitore sull’Austria, aveva accordato la grazia in occasione del suo secondo
matrimonio con l’arciduchessa Maria Luisa (1791 – 1847). Fu così che Gian
Francesco Vianney di 20 anni, con atto notarile e dietro il versamento di 3.000
franchi, parte dell’eredità del fratello Giovanni Maria, prese il suo posto
nell’esercito e venne incorporato nel 6° reggimento.
Aveva 26 anni quando don Balley ritenne che era giunto
il momento di provare l’inserimento nel Seminario minore di Verrières, presso
Montbrison, per il corso di filosofia della durata di una anno, per poi essere
ammesso al Seminario maggiore di Sant’Ireneo a Lione. Ma immediatamente prese a
circolare la disistima nei suoi confronti. Per questo giovane, che amava il
nascondimento e non otteneva risultati soddisfacenti, nessuno provava
interesse. Ed ecco la pagella di quel 1812: Lavoro: bene; Scienza: molto
debole; condotta: buona; carattere: buono. Con queste valutazioni riuscì,
comunque, ad entrare nel Seminario di Lione (1813-1814).
Ma i nodi vennero subito al pettine e nel consiglio
docenti si diceva: «Capisce male il latino e lo parla ancora peggio», fino ad
arrivare alla decisione: «Sarebbe il caso che il giovane se ne tornasse a casa e
utilizzasse il suo tempo in modo più sensato. La vita sacerdotale non fa per
lui. Restando qui sprecherebbe il suo e il nostro tempo». Giovanni Maria
Vianney, colui che sarebbe stato proclamato da Pio XI, nel 1929, «celeste
patrono di tutti i parroci dell'universo» e da Benedetto XVI, nel 2009, «di
tutti i sacerdoti del mondo», venne espulso dal Seminario.
Affinché riuscisse a indossare la talare, è stata
fondamentale tutta la tenacia dell’abbé Charles Balley: gli ha fatto scuola in
canonica, l’ha avviato al seminario, lo ha riaccolto quando è stato sospeso
dagli studi per incapacità e, dopo un altro periodo di difficile preparazione,
è riuscito a farlo ordinare sacerdote nella città di Grenoble.
Spinto da don Balley, Giovanni Maria prosegue,
nonostante gli insuccessi e le sconfitte. Ma la posta in gioco è troppo alta.
Dirà il 13 agosto 1815: «Oh! Che cosa grande è il sacerdozio! Il sacerdozio non
lo si capirà bene che in cielo… Se lo si comprendesse sulla terra, si morrebbe,
non di spavento, ma di amore!...».
Ha scritto Benedetto XVI nella «Lettera per
l’indizione di un anno sacerdotale in occasione del 150° anniversario del dies
natalis del Santo Curato d’Ars» (16 giugno 2009):
«Ci sono, purtroppo, anche situazioni, mai abbastanza
deplorate, in cui è la Chiesa stessa a soffrire per l’infedeltà di alcuni suoi
ministri. È il mondo a trarne allora motivo di scandalo e di rifiuto. Ciò che
massimamente può giovare in tali casi alla Chiesa non è tanto la puntigliosa
rilevazione delle debolezze dei suoi ministri, quanto una rinnovata e lieta
coscienza della grandezza del dono di Dio, concretizzato in splendide figure di
generosi Pastori, di Religiosi ardenti di amore per Dio e per le anime, di
Direttori spirituali illuminati e pazienti. A questo proposito, gli
insegnamenti e gli esempi di san Giovanni Maria Vianney possono offrire a tutti
un significativo punto di riferimento: il Curato d’Ars era umilissimo, ma
consapevole, in quanto prete, d’essere un dono immenso per la sua gente».
Nessuna posizione umana è comparabile a quella del
sacerdote: «Un buon pastore, un pastore secondo il cuore di Dio, è il più
grande tesoro che il buon Dio possa accordare ad una parrocchia e uno dei doni
più preziosi della misericordia divina». Sul sacerdozio non riusciva a capacitarsi
della grandezza del dono e del compito affidati da Dio a una creatura umana:
«Oh come il prete è grande!... Se egli si comprendesse, morirebbe... Dio gli
obbedisce: egli pronuncia due parole e Nostro Signore scende dal cielo alla sua
voce e si rinchiude in una piccola ostia...».
Spiegando ai suoi fedeli l’importanza dei sacramenti,
l’abbé Vianney affermerà: «Tolto il sacramento dell'Ordine, noi non avremmo il
Signore. Chi lo ha riposto là in quel tabernacolo? Il sacerdote. Chi ha accolto
la vostra anima al primo entrare nella vita? Il sacerdote. Chi la nutre per
darle la forza di compiere il suo pellegrinaggio? Il sacerdote. Chi la
preparerà a comparire innanzi a Dio, lavandola per l'ultima volta nel sangue di
Gesù Cristo? Il sacerdote, sempre il sacerdote. E se quest'anima viene a morire
[per il peccato], chi la risusciterà, chi le renderà la calma e la pace? Ancora
il sacerdote... Dopo Dio, il sacerdote è tutto!... Lui stesso non si capirà
bene che in cielo». Continua Benedetto XVI nella sua Lettera: «Queste
affermazioni, nate dal cuore sacerdotale del santo parroco, possono apparire
eccessive. In esse, tuttavia, si rivela l’altissima considerazione in cui egli
teneva il sacramento del sacerdozio. Sembrava sopraffatto da uno sconfinato
senso di responsabilità […]. Senza il prete la morte e la passione di Nostro
Signore non servirebbero a niente. È il prete che continua l’opera della
Redenzione sulla terra... Che ci gioverebbe una casa piena d’oro se non ci
fosse nessuno che ce ne apre la porta? Il prete possiede la chiave dei tesori
celesti: è lui che apre la porta; egli è l’economo del buon Dio;
l’amministratore dei suoi beni... Lasciate una parrocchia, per vent’anni, senza
prete, vi si adoreranno le bestie... Il prete non è prete per sé, lo è per
voi”».
Finalmente il 13 agosto del 1815, a 29 anni e tre
mesi, dopo indicibile fatica, poté salire all’altare e compiere il primo
sacrificio eucaristico. Da bambino, quando era ancora accanto all’amata madre,
egli affermava: «Se fossi prete, vorrei conquistare molte anime», quelle anime
lo stavano attendendo.
Tornò a Ecully come vicario dell’abbé Balley, ma
quest’ultimo, vecchio prima del tempo, morì nel 1817 dopo essersi confessato
con il caro allievo, il figlio prediletto. Ricevette da lui il viatico,
l’estrema unzione e gli ordinò di prendere gli strumenti di penitenza,
mormorandogli all’orecchio: «Tieni, figliolo, nascondili. Se scoprissero questi
arnesi dopo la mia morte, crederebbero che io ho già scontato i miei peccati e
mi lascerebbero in Purgatorio fino alla fine del mondo». La disciplina e il
cilicio di don Balley vennero ereditati, e quindi utilizzati, dall’abbé
Vianney, il quale custodì con devozione gli oggetti appartenuti al suo maestro
e padre spirituale, anche un piccolo specchio, «perché aveva riflesso il suo
volto».
Ora, per la diocesi di Lione, si poneva il
problema di dove collocarlo. Era vacante una minuscola cappellania (neppure
parrocchia) di Ars del dipartimento dell’Ain, a 35 chilometri a nord di Lione.
Gli abitanti erano 230. Non valeva la pena “sprecare” un sacerdote per una
realtà così piccola e situata in un punto che la diocesi considerava una sorta
di Siberia, un luogo dimenticato dal mondo. Tuttavia, c’era quell’ “ignorante”
pretino di 32 anni da sistemare. L’onorario previsto era di 500 franchi,
concessi annualmente dal Comune.
Il 9 febbraio 1818 l’ “inutile” ministro di Dio si
mise in cammino e, trovato un ragazzo per la via, gli domandò l’indicazione per
il villaggio che doveva raggiungere, promettendogli, come evoca, ricordando le
parole pronunciate dal santo, il «Monument de la Rencontre» di Ars: «Io ti
mostrerò il cammino del cielo».
Era stato «preavvertito dal Vescovo che avrebbe
trovato una situazione religiosamente precaria: “Non c’è molto amor di Dio in
quella parrocchia; voi ce ne metterete”. Era, di conseguenza, pienamente
consapevole che doveva andarvi ad incarnare la presenza di Cristo,
testimoniandone la tenerezza salvifica: “[Mio Dio], accordatemi la conversione
della mia parrocchia; accetto di soffrire tutto quello che vorrete per tutto il
tempo della mia vita!”, fu con questa preghiera che iniziò la sua missione.
Alla conversione della sua parrocchia il Santo Curato si dedicò con tutte le
sue energie, ponendo in cima ad ogni suo pensiero la formazione cristiana del
popolo a lui affidato. Cari fratelli nel Sacerdozio, chiediamo al Signore Gesù
la grazia di poter apprendere anche noi il metodo pastorale di san Giovanni
Maria Vianney!». Benedetto XVI non propone a modello, dunque, la pastoralità
moderna, bensì quella della Tradizione e si potrebbe affermare la stessa
considerazione per la liturgia, come ha avuto modo di spiegare molto bene nella
sua autobiografia, ma questo è un altro tema. Prosegue il Pontefice: «Ciò che
per prima cosa dobbiamo imparare è la sua totale identificazione col proprio
ministero. In Gesù, Persona e Missione tendono a coincidere: tutta la sua
azione salvifica era ed è espressione del suo “Io filiale” che, da tutta
l’eternità, sta davanti al Padre in atteggiamento di amorosa sottomissione alla
sua volontà. Con umile ma vera analogia, anche il sacerdote deve anelare a
questa identificazione. Non si tratta certo di dimenticare che l’efficacia
sostanziale del ministero resta indipendente dalla santità del ministro; ma non
si può neppure trascurare la straordinaria fruttuosità generata dall’incontro
tra la santità oggettiva del ministero e quella soggettiva del ministro. Il
Curato d’Ars iniziò subito quest’umile e paziente lavoro di armonizzazione tra
la sua vita di ministro e la santità del ministero a lui affidato, decidendo di
“abitare” perfino materialmente nella sua chiesa parrocchiale: “Appena arrivato
egli scelse la chiesa a sua dimora... Entrava in chiesa prima dell’aurora e non
ne usciva che dopo l’Angelus della sera. Là si doveva cercarlo quando si aveva
bisogno di lui”, si legge nella prima biografia». In chiesa il tempo
scompariva, come lo spazio, lì guardava il buon Dio e «Dio guarda me…».
Quando giunse ad Ars il 13 febbraio 1818 trovò un
paese immerso nella solitudine, isolato, quasi inaccessibile, anche a causa
della quasi impraticabilità delle strade. Gli abitanti, infatti, non si
allontanavano quasi mai da lì, «essendo del resto selvatici per natura».
Ad Ars Vianney si diede subito da fare, trovando
l’appoggio nella contessina Maria Anna Colomba Garnier des Garets (1754-1832)
di 64 anni. La Rivoluzione, nonostante fosse nobile, non l’aveva catturata. Il
prete venuto da Dardilly non pretendeva di cambiare il mondo, ma quel minuscolo
paese, che Dio gli aveva affidato. Si assicurò perciò la cooperazione delle famiglie
migliori per perfezionare i buoni, richiamare gli indifferenti, convertire i
peccatori. Dinanzi all’opera da intraprendere si sentiva debole e
insufficiente, ma abbattendo l’orgoglio spalancò le porte alla forza misteriosa
della Grazia, che inondò la sua anima e il paese di Ars, per il quale offrì
tutto se stesso, sottoponendosi a durissime penitenze. Per diverso tempo dormì
al piano terra con pavimento e muri umidi e senza materasso poiché lo regalò ai
poveri. Contrasse nevralgie facciali molto dolorose e di cui soffrì per 15
anni. Gli fu allora detto di salire nella sua camera, ma lui scelse il solaio.
Non ebbe mai per il suo «cadavere», come chiamava il proprio corpo, alcuna
pietà.
Per cibarsi usava spesso la marmitta, divenuta
leggendaria: in essa cuoceva patate per una settimana e le mangiava fredde, a
volte ricoperte di muffa. Di tanto in tanto si faceva cuocere un uovo nella
cenere calda oppure impastava un pugno di farina con acqua e sale, preparando i
cosiddetti «matefaims» del Curato d’Ars. D’altra parte non aveva cessato di
cibarsi di erba. Di tutta fretta mangiava quel poco-niente e beveva un
bicchiere d’acqua. Proverbiali erano poi i suoi digiuni, di cui faceva uso per
scacciare il peccato dalle anime. Affermava: «Questa specie di demoni – dice il
Vangelo – non si scaccia che col digiuno e la preghiera» (Mt 17,20). Rivelerà:
«… il demonio fa poco conto della disciplina e degli altri strumenti di
penitenza. Ciò che lo sbaraglia è la privazione del bere, nel mangiare e nel
dormire. Niente il demonio teme di più e quindi nulla è più gradito a
Dio! Quando ero solo, e lo sono stato per otto o nove anni, potendo fare
un poco a mio piacimento, mi è capitato di non mangiare per diversi giorni…
Allora ottenevo da Dio tutto ciò che volevo per me e per gli altri» e,
con commozione, «Ora non è la stessa cosa. Non posso stare a lungo senza
magiare; non riesco più a parlare… Ma come ero fortunato, quando ero solo!
Comperavo dai poveri i pezzi di pane che erano stati loro offerti; passavo una
buona parte della notte in chiesa; non avevo tanta gente da confessare come
ora… E il buon Dio mi faceva grazie straordinarie…».
Utilizzò l’istruzione religiosa per debellare
l’ignoranza e cristianizzò, evangelizzò, catechizzò, lanciando una vera e
propria crociata contro la bestemmia, il lavoro festivo, le osterie e i
balli. Le persone andavano a confessarsi sempre più frequentemente da lui
e sovente, come accadrà anche al confessionale di Padre Pio da Pietrelcina,
l’abbé Vianney non le assolveva se non vedeva il pentimento.
Tutti gli obiettivi che si era posto al suo ingresso
nel villaggio furono raggiunti, riuscendo anche a sopprimere le osterie,
dispensatrici di vizi e miseria. Quando, più tardi, forestieri, fedeli o
semplicemente curiosi arriveranno in massa ad Ars, san Giovanni Maria Vianney
non si opporrà all’apertura di attività commerciali come gli alberghi.
L’ordine, pur con una presenza massiccia di pellegrini, regnerà sovrano. Gli
antidoti dell’abbé Vianney al malcostume, al malaffare, allo sciupio della vita
erano: messe quotidiane, sacramenti, catechismo, vespri, preghiere, letture
devote, rosario, processioni, rogazioni, così si realizzò la restaurazione
spirituale ad Ars, che andò di pari passo con quella materiale.
Aveva per il peccatore tenera compassione, ma ciò non
gli impediva di essere senza misericordia verso il peccato, di fronte al quale
diventava rigidissimo e tuonava, spiegando che esiste una santa collera che
viene dallo zelo «con cui dobbiamo sostenere gli interessi di Dio». La sua santa
collera veniva non dal temperamento mite, bensì dal senso del dovere religioso,
avendo assunto l’abito sacerdotale ed essendo divenuto, a pieno titolo, Alter
Christus.
La cappellania diventò parrocchia nel 1821 e Vianney
inziò l’opera di restauro della chiesa. Inoltre, nel 1824, aprì una scuola e un
orfanotrofio per ragazze, chiamato «Providence». Le giovani erano tante, circa
60, e il cibo, un giorno, iniziò a scarseggiare. Vianney pregò e il granaio si
riempì: la cosa singolare è che il poco grano vecchio rimasto si distingueva
dai chicchi nuovi. Ci fu carestia a causa della siccità e la farina era
rarissima, ma il mediatore di Dio, con la preghiera, moltiplicò anche quella.
Tormentato dal desiderio di solitudine e di
meditazione, sognava il giorno in cui avrebbe potuto ritirarsi nell’amata casa
«Providence» per stabilire un’adorazione perpetua. Ma i disegni erano ben
diversi.
Dopo cinque anni Ars non era più Ars. Come affluenza
di persone sembrava divenuta una metropoli. I forestieri rimanevano stupiti e
meravigliati quando vi giungevano: il comportamento degli abitanti era
esemplare. Ad essi il curato aveva raccomandato di recitare l’Angelus tre volte
al giorno, perciò quando i tre colpi di campana si diffondevano nella valle,
tutti si fermavano: gli uomini si scoprivano il capo, le donne giungevano le
mani e tutti pregavano.
Violente furono le persecuzioni diaboliche ai danni
del Curato d’Ars, che sarà nominato esorcista. Il maligno, che lui chiamava
«grappino», lo pedinò per circa trentacinque anni, dal 1824 al 1858 e non gli
permetteva di riposare. Rovesciava le sedie, scuoteva i mobili e ripeteva:
«Vianney, Vianney! Mangiapatate!, Ah! Non sei ancora morto!... Un giorno
ti avrò». Grugniti di orso, latrati di cane…Vianney pregava e faceva penitenza,
non mangiava e non dormiva e un giorno il «grappino», sconfitto, non tornò più
a molestarlo.
La fama di santità percorse tutta la Francia e anche
oltre. Il santo si schernì sempre dall’essere l’autore di prodigi, guarigioni e
miracoli, attribuendo tutto all’intercessione di santa Filomena (III-IV
secolo), martire dell’antica Roma, di cui la chiesa di Ars conservava una
reliquia.
Tuttavia quella fama di santità urtava parecchi
ecclesiastici, che non potevano credere in un sacerdote “ignorante”, spesso
considerato addirittura pazzo. A tali illazioni monsignor Alexandre Raymond Dévié
(1767 – 1855), vescovo di Belley, rispondeva: «Signori, io auguro a tutto il
mio clero un granellino di questa follia».
Dall’età di 11 anni desiderava vivere in solitudine,
ma non gli fu permesso; rimase 41 anni curato delle anime di Ars, contro la sua
volontà, sottomettendosi a quella di Dio. Un giorno disse: «Non è per la fatica
che costa… Ciò che spaventa è il conto che si deve rendere a Dio della vita di
curato […] non sapete che cosa voglia dire passare da una canonica al tribunale
di Dio». Tre volte tentò la fuga da Ars, ma fece sempre ritorno nel luogo
dove Dio l’aveva chiamato ad operare.
I suoi sermoni sono un capolavoro di dottrina e di
teologia. Siamo di fronte a un predicatore straordinario. Si prepara le
prediche meglio che può, poi le studia. Ma quando le espone, parla con tanta
convinzione, con tanto ardente amore per Dio che coinvolge e travolge gli
uditori. Parecchi testimoni hanno raccontato che, nonostante la sottile voce
del santo, l’assenza di microfoni, l’assembramento delle migliaia di persone
nella e presso la chiesa, non impedivano alla Grazia di manifestarsi ugualmente
e molti si convertirono senza neppure sentirlo.
Un avvocato anticlericale andò ad Ars sperando di
ridere a spese di quello strano prete, in realtà tornò a casa convertito: agli
amici che gli chiesero che cosa avesse visto ad Ars, egli rispose che aveva
incontrato Dio in un uomo.
Le sue benedizioni, le sue prediche, il suo carisma si
estendono ormai per ogni dove; in moltissimi vogliono raggiungere Ars, tanto che
tutta l’Europa viene qui rappresentata.
Nel 1835 don Vianney risente ancora delle penitenze
giovanili: nevralgie facciali e mal di denti impressionanti. Fino al 1843,
nonostante la mole di lavoro a cui deve attendere, non ha accanto a sé nessun
coadiutore, ma dopo questa data monsignor Devie raccomanda i parroci di Rancé e
di Savigneux di aiutarlo nelle diverse funzioni del suo ministero.
Proprio in quell’anno Vianney fu in punto di morte a
causa di una pleuro-polmonite, d’altra parte già due anni prima, sentendosi
sfinito e prossimo alla morte, aveva fatto testamento, nel quale «lasciava alla
terra il suo corpo di peccati e consegnava la sua povera anima alle Tre Persone
della SS. Trinità».
Fu un martire del confessionale: arrivò a starvi anche
18 ore al giorno. Benedetto XVI, sull’esempio di Vianney, invita a rimettere al
centro delle preoccupazioni pastorali la confessione, il sacramento che
rigenera e riporta alla vita l’anima fatta per la libertà della Verità e non
per la menzogna e la prigionia del peccato, che getta nelle tenebre la persona,
serrandola in una gabbia di male. E se l’anima è torturata, tutto l’equilibrio
psicofisico è turbato e compromesso. Scrive ancora il Santo Padre nella sua
Lettera: «Sconsiglia ai suoi parrocchiani la danza. Eppure le danze del suo
tempo sono meno immorali e scandalose di certe danze di oggi: le sue
parrocchiane ci vanno coperte e con le gonne lunghe. Chissà che cosa direbbe di
certi balli del nostro secolo! Eppure nega l’assoluzione a chi non promette di
astenersi da certi balli. Alcuni gli rispondono che andranno in un’altra chiesa
dove non avranno difficoltà a farsi assolvere. A questi risponde: “Se altri
preti vi vogliono aiutare ad andare all’Inferno, che se ne prendano la
responsabilità”».
Era il mese di marzo del 1850 quando uscì un libro del
suo amico, il venerabile fratel Gabriele Taborin (1799-1864), fondatore dei
Fratelli della Sacra Famiglia, dal titolo: L’Angelo conduttore dei pellegrini
di Ars. Quando Taborin gli fece dono del volume, l’abbé Vianney rimase
profondamente addolorato, poiché si trattava di un lavoro encomiastico nei suoi
confronti. «Ma come avete potuto ingannarmi così?», disse turbato , «Vi credevo
incapace di fare un libro cattivo. Non voglio assolutamente che quest’opera sia
conservata o divulgata in alcun modo. Bruciatela immediatamente! Vi rimborserò
io le spese della stampa». Di fronte all’interdetto Taborin egli aggiunse,
pensando sempre di essere un asino che aveva scambiato il suo «raglio per un
nitrito»: «Il vostro libro è buono farà senz’altro del bene. Ma bisogna
togliere tutti quegli elogi menzogneri che avete messo all’inizio. Come avete
potuto farmi simili lodi. A me, che non sono che un povero peccatore, il più
ignorante dei preti. A me che forse un giorno sarò sconfessato! Gli altri
parroci fanno del bene. Io non faccio che tele di ragno, e se anche essi non lo
dicono, comunque lo pensano». Il suo disappunto non venne preso in
considerazione e il Vescovo di Belley diede l’autorizzazione alla distribuzione
del volume. Il commento del Curato d’Ars fu: «Appena una croce mi lascia,
eccone subito un’altra pronta a sostituirla» e non autografò neppure una copia.
L’abbé Vianney trascorre tutta la sua giornata e
la sera in chiesa: all’altare, sul pulpito, in confessionale. Spesso la notte
non trova riposo, a causa delle molestie sataniche, che si fanno sentire anche
di giorno, come quella mattina del 24 febbraio 1857. Mentre il curato si
trovava in sacrestia, alcuni fedeli, che si trovavano nella canonica, videro
uscire le fiamme dalla sua stanza. Corsero per andarlo ad avvisare. Egli, che
già indossava i paramenti sacri e stava per iniziare a celebrare la Santa
Messa, senza scomporsi disse: «Quel villano d’un grappino!... Non ha potuto
prendere l’uccello e così brucia la gabbia». Così dicendo trasse di tasca la
chiave della porta per dare la possibilità ai parrocchiani di spegnere
l’incendio. (Ancora oggi sono visibili le tracce del fuoco su diversi oggetti).
Ma grande fu lo stupore quando i soccorritori videro, aprendo la porta, che le
fiamme si erano fermate davanti al reliquiario di legno che don Vianney teneva
sul cassettone e che conteneva oltre cinquecento reliquie di santi, raccolte
nel corso degli anni.
Fra i tanti doni straordinari di don Vianney
c’era quello del discernimento degli spiriti, cioè l’intelligibilità delle
anime che gli permetteva di scrutare i cuori e rivelare anche ciò che i
penitenti non osavano dire oppure li illuminava sui pericoli della coscienza e
sulle tentazioni. Giorno, notte, sempre, senza soste… nulla lo poteva fermare
di fronte alla liberazione del peccato. Soffriva di emicranie paurose dentro il
confessionale, gelido d’inverno, una fornace d’estate, eppure proseguiva,
incurante di sé.
Venivano pagati i poveri per tenere il posto in coda ai
più abbienti. Don Vianney non faceva mai distinzioni fra i fedeli, usando lo
stesso atteggiamento, come faceva anche san Giuseppe Cafasso (1811-1860), sia
per i meno fortunati che per le persone illustri. Una volta un ricco
signore si lamentò a gran voce perché era costretto, per confessarsi, a
rispettare la fila come gli altri. Con passo deciso si avviò al confessionale,
superando tutti gli astanti, e con arroganza disse: «La settimana scorsa, io,
sono stato a pranzo con l’imperatore!», allora l’abbé Vianney spuntò fuori e
rispose: «E io pranzo tutti giorni con Nostro Signore!». Arguto e pungente, il
Curato rispondeva sempre a tono, come quella volta che si rivolse in questi
termini ad un pellegrino scettico, il quale gli aveva domandato se vedeva davvero
il diavolo: «Sì, e anche adesso!».
Incoraggiava alla comunione frequente, affermando che
non tutti coloro che si avvicinano all’altare sono santi, ma i santi sono fra
coloro che si comunicano spesso. Un giorno un’indemoniata gli gridò: «Quanto mi
fai soffrire… Se sulla terra ci fossero tre persone come te, il mio regno
sarebbe distrutto».
Unito costantemente a sorella povertà, amava i
paramenti sacri ricchi e preziosi, gli arredi della chiesa belli e nobili.
Affermava che «niente è troppo bello per Dio» e agì di conseguenza abbellendo
la chiesa, il campanile, il coro, le cappelle Jean-Baptiste nel 1823, Ecce Homo
nel 1833, Sainte Philomène nel 1837 Per tutta la vita accoglierà con
riconoscenza donazioni e favori di benefattori aristocratici e potenti, sempre
destinati ad abbellire la chiesa o la «Providence».
Incontrandolo ci si convertiva o si consolidava la
fede che si aveva, cercando di perfezionarsi, ma gli stessi preti rimanevano
scossi e rileggevano la propria vocazione alla luce della vita, della
pastorale, delle parole del Curato d’Ars. Spiegava il patrono dei parroci: «La
causa della rilassatezza del sacerdote è che non fa attenzione alla Messa! Mio
Dio, come è da compiangere un prete che celebra come se facesse una cosa
ordinaria!» e prese l’abitudine di offrire sempre, celebrando, anche il
sacrificio della propria vita: «Come fa bene un prete ad offrirsi a Dio in
sacrificio tutte le mattine!». Il cuore, il centro della vita del prete è
l’Eucaristia, ma tale deve essere anche per il laico, come afferma nel sermone
pensato per la sesta domenica dopo Pentecoste: «Quale gioia per un cristiano
che ha la fede, che, alzandosi dalla santa Mensa, se ne va con tutto il cielo
nel suo cuore! ... Ah, felice la casa nella quale abitano tali cristiani!...
quale rispetto bisogna avere per essi, durante la giornata. Avere, in casa, un
secondo tabernacolo dove il buon Dio ha dimorato veramente in corpo e anima!. .
.».
Nel 1836 si organizzò un servizio di vetture fra Ars e
Trévoux, tre volte alla settimana e divenne quotidiano fra Ars e Lione nel
1840. Due carrozze omnibus furono poi ulteriormente approntate, per due volte
al giorno, con la linea Parigi-Lione. Il numero dei pellegrini giunse ad
ottantamila all’anno, contando solo coloro che si servivano di mezzi
pubblici.
Con decreto dell’11 agosto 1855 Napoleone III promosse
l’abbé Vianney nell’ordine imperiale della Legion d’Onore, con il grado di
cavaliere, titolo che assume un’inevitabile vena umoristica sulle spalle
spigolose e fragili del curato, il quale, quando era diventato canonique, aveva
immediatamente venduto, a vantaggio dei poveri, la mozzetta che gli avevano
consegnato. Un giorno si sentì dire: «Signor Curato, tutte le potenze della
terra vi offrono decorazioni. Quindi Dio non mancherà di decorarvi in Cielo» e
lui, seriamente: «È questo che mi fa paura! Guai se alla morte mi presentassi
con queste bagatelle, e dovessi sentire Dio che mi dice: “Vattene! Hai già
ricevuto la tua ricompensa”». Allora, quando seppe che la croce di cavaliere
non aveva alcun valore commerciale, altrimenti l’avrebbe venduta per i suoi
poveri, la restituì al mittente.
Morì, sfinito, ma senza agonia, il 4 agosto 1859 alle
2 della notte. Il campanile di Ars emise i rintocchi funebri e venne imitato
dai paesi di Savigneux, Misérieux, Toussieux, Jassans-Riottier. Dopo le
esequie, il suo corpo, per consentire l’ultimo saluto dei fedeli, rimase
esposto in chiesa dieci giorni e dieci notti. Papa san Pio X lo ha
proclamato beato l'8 gennaio 1905; mentre il 31 maggio 1925 è stato canonizzato
da Pio XI. Nel centenario della morte, il 1° agosto 1959, il beato Giovanni XXIII
gli ha dedicato un’enciclica, Sacerdotii Nostri Primordia, additandolo a
modello dei sacerdoti.
Nel 1986, papa Giovanni Paolo II, nel bicentenario
della nascita del santo, andò in pellegrinaggio ad Ars, dedicandogli la
tradizionale lettera che indirizzava ogni giovedì Santo a tutti i
sacerdoti. Lascia scritto il Papa: «Sulla strada del rientro dal Belgio a
Roma, ebbi la fortuna di sostare ad Ars. Era la fine di ottobre del 1947,
la domenica di Cristo Re. Con grande commozione visitai la vecchia chiesetta
dove San Giovanni Maria Vianney confessava, insegnava il catechismo e teneva le
sue omelie. Fu per me un'esperienza indimenticabile. Fin dagli anni del
seminario ero rimasto colpito dalla figura del parroco di Ars, soprattutto alla
lettura della biografia scritta da Mons. Trochu. San Giovanni M. Vianney
sorprende soprattutto perché in lui si rileva la potenza della grazia che
agisce nella povertà dei mezzi umani. Mi toccava nel profondo, in particolare,
il suo eroico servizio confessionale. Quell' umile sacerdote che confessava più
di dieci ore al giorno, nutrendosi poco e dedicando al riposo appena alcune
ore, era riuscito, in un difficile periodo storico, a suscitare una sorta di
rivoluzione spirituale in Francia e non soltanto in Francia. Migliaia di persone
passavano per Ars e si inginocchiavano al suo confessionale. Sullo sfondo della
laicizzazione e dell'anticlericalismo del XIX secolo, la sua testimonianza
costituisce un evento davvero rivoluzionario.
Dall'incontro con la sua figura trassi la convinzione
che il sacerdote realizza una parte essenziale della sua missione attraverso il
confessionale, attraverso quel volontario "farsi prigioniero del
confessionale"».
Il Cuore incorrotto dell’abbé Vianney è custodito in
un reliquiario donato, in occasione del centenario della beatificazione, dalla
parrocchia di San Giovanni Maria Vianney (località Borghesiana) di Roma al
Santuario di Ars. L'opera, in bronzo argentato, è stata fusa nella fonderia dei
laboratori della Domus Dei di Albano su progetto dell'artista Alessia Bernabei
di Roma. Il reliquiario è stato ideato prendendo spunto da una frase
tratta dalle omelie del Curato: «Il cuore dei santi é saldo come una roccia tra
i flutti del mare», e rielabora il portale della Cappella del Cuore di
Ars, trasformandolo in un tempietto, edificato sopra una roccia, che si erge
tra le onde del mare.
Autore: Cristina Siccardi
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/23900
Statue du curé d'Ars par Camille Debert dans la
cathédrale de Narbonne
Cari fratelli nel Sacerdozio,
nella prossima solennità del Sacratissimo Cuore di
Gesù, venerdì 19 giugno 2009 – giornata tradizionalmente dedicata alla
preghiera per la santificazione del clero –, ho pensato di indire ufficialmente
un “Anno Sacerdotale” in occasione del 150° anniversario del “dies natalis” di
Giovanni Maria Vianney, il Santo Patrono di tutti i parroci del mondo.[1] Tale
anno, che vuole contribuire a promuovere l’impegno d’interiore rinnovamento di
tutti i sacerdoti per una loro più forte ed incisiva testimonianza evangelica
nel mondo di oggi, si concluderà nella stessa solennità del 2010. “Il
Sacerdozio è l'amore del cuore di Gesù”, soleva dire il Santo Curato
d’Ars.[2] Questa
toccante espressione ci permette anzitutto di evocare con tenerezza e
riconoscenza l’immenso dono che i sacerdoti costituiscono non solo per la
Chiesa, ma anche per la stessa umanità. Penso a tutti quei presbiteri che
offrono ai fedeli cristiani e al mondo intero l’umile e quotidiana proposta
delle parole e dei gesti di Cristo, cercando di aderire a Lui con i pensieri,
la volontà, i sentimenti e lo stile di tutta la propria esistenza. Come non
sottolineare le loro fatiche apostoliche, il loro servizio infaticabile e
nascosto, la loro carità tendenzialmente universale? E che dire della fedeltà
coraggiosa di tanti sacerdoti che, pur tra difficoltà e incomprensioni, restano
fedeli alla loro vocazione: quella di “amici di Cristo”, da Lui particolarmente
chiamati, prescelti e inviati?
Io stesso porto ancora nel cuore il ricordo del primo
parroco accanto al quale esercitai il mio ministero di giovane prete: egli mi
lasciò l’esempio di una dedizione senza riserve al proprio servizio pastorale,
fino a trovare la morte nell’atto stesso in cui portava il viatico a un malato
grave. Tornano poi alla mia memoria gli innumerevoli confratelli che ho
incontrato e che continuo ad incontrare, anche durante i
miei viaggi pastorali nelle diverse nazioni, generosamente impegnati
nel quotidiano esercizio del loro ministero sacerdotale. Ma l’espressione usata
dal Santo Curato evoca anche la trafittura del Cuore di Cristo e la corona di
spine che lo avvolge. Il pensiero va, di conseguenza, alle innumerevoli
situazioni di sofferenza in cui molti sacerdoti sono coinvolti, sia perché
partecipi dell’esperienza umana del dolore nella molteplicità del suo
manifestarsi, sia perché incompresi dagli stessi destinatari del loro
ministero: come non ricordare i tanti sacerdoti offesi nella loro dignità,
impediti nella loro missione, a volte anche perseguitati fino alla suprema
testimonianza del sangue?
Ci sono, purtroppo, anche situazioni, mai abbastanza
deplorate, in cui è la Chiesa stessa a soffrire per l’infedeltà di alcuni suoi
ministri. È il mondo a trarne allora motivo di scandalo e di rifiuto. Ciò che
massimamente può giovare in tali casi alla Chiesa non è tanto la puntigliosa
rilevazione delle debolezze dei suoi ministri, quanto una rinnovata e lieta
coscienza della grandezza del dono di Dio, concretizzato in splendide figure di
generosi Pastori, di Religiosi ardenti di amore per Dio e per le anime, di
Direttori spirituali illuminati e pazienti. A questo proposito, gli
insegnamenti e gli esempi di san Giovanni Maria Vianney possono offrire a tutti
un significativo punto di riferimento: il Curato d’Ars era umilissimo, ma
consapevole, in quanto prete, d’essere un dono immenso per la sua gente: “Un
buon pastore, un pastore secondo il cuore di Dio, è il più grande tesoro che il
buon Dio possa accordare ad una parrocchia e uno dei doni più preziosi della
misericordia divina”.[3] Parlava
del sacerdozio come se non riuscisse a capacitarsi della grandezza del dono e
del compito affidati ad una creatura umana: “Oh come il prete è
grande!... Se egli si comprendesse, morirebbe... Dio gli obbedisce: egli
pronuncia due parole e Nostro Signore scende dal cielo alla sua voce e si
rinchiude in una piccola ostia...”.[4] E
spiegando ai suoi fedeli l’importanza dei sacramenti diceva: “Tolto il
sacramento dell'Ordine, noi non avremmo il Signore. Chi lo ha riposto là in
quel tabernacolo? Il sacerdote. Chi ha accolto la vostra anima al primo entrare
nella vita? Il sacerdote. Chi la nutre per darle la forza di compiere il suo
pellegrinaggio? Il sacerdote. Chi la preparerà a comparire innanzi a Dio,
lavandola per l'ultima volta nel sangue di Gesù Cristo? Il sacerdote, sempre il
sacerdote. E se quest'anima viene a morire [per il peccato], chi la
risusciterà, chi le renderà la calma e la pace? Ancora il sacerdote... Dopo
Dio, il sacerdote è tutto!... Lui stesso non si capirà bene che in cielo”.[5] Queste
affermazioni, nate dal cuore sacerdotale del santo parroco, possono apparire
eccessive. In esse, tuttavia, si rivela l’altissima considerazione in cui egli
teneva il sacramento del sacerdozio. Sembrava sopraffatto da uno sconfinato
senso di responsabilità: “Se comprendessimo bene che cos’è un prete sulla
terra, moriremmo: non di spavento, ma di amore... Senza il prete la morte e la
passione di Nostro Signore non servirebbero a niente. È il prete che continua
l’opera della Redenzione sulla terra... Che ci gioverebbe una casa piena d’oro
se non ci fosse nessuno che ce ne apre la porta? Il prete possiede la chiave
dei tesori celesti: è lui che apre la porta; egli è l’economo del buon Dio;
l’amministratore dei suoi beni... Lasciate una parrocchia, per vent’anni, senza
prete, vi si adoreranno le bestie... Il prete non è prete per sé, lo è per
voi”.[6]
Era giunto ad Ars, un piccolo villaggio di 230
abitanti, preavvertito dal Vescovo che avrebbe trovato una situazione
religiosamente precaria: “Non c'è molto amor di Dio in quella parrocchia; voi
ce ne metterete”. Era, di conseguenza, pienamente consapevole che doveva
andarvi ad incarnare la presenza di Cristo, testimoniandone la tenerezza
salvifica: “[Mio Dio], accordatemi la conversione della mia parrocchia; accetto
di soffrire tutto quello che vorrete per tutto il tempo della mia vita!”, fu
con questa preghiera che iniziò la sua missione.[7] Alla
conversione della sua parrocchia il Santo Curato si dedicò con tutte le sue
energie, ponendo in cima ad ogni suo pensiero la formazione cristiana del
popolo a lui affidato. Cari fratelli nel Sacerdozio, chiediamo al Signore Gesù
la grazia di poter apprendere anche noi il metodo pastorale di san Giovanni
Maria Vianney! Ciò che per prima cosa dobbiamo imparare è la sua totale identificazione
col proprio ministero. In Gesù, Persona e Missione tendono a coincidere: tutta
la sua azione salvifica era ed è espressione del suo “Io filiale” che, da tutta
l’eternità, sta davanti al Padre in atteggiamento di amorosa sottomissione alla
sua volontà. Con umile ma vera analogia, anche il sacerdote deve anelare a
questa identificazione. Non si tratta certo di dimenticare che l’efficacia
sostanziale del ministero resta indipendente dalla santità del ministro; ma non
si può neppure trascurare la straordinaria fruttuosità generata dall’incontro
tra la santità oggettiva del ministero e quella soggettiva del ministro. Il
Curato d’Ars iniziò subito quest’umile e paziente lavoro di armonizzazione tra
la sua vita di ministro e la santità del ministero a lui affidato, decidendo di
“abitare” perfino materialmente nella sua chiesa parrocchiale: “Appena
arrivato egli scelse la chiesa a sua dimora... Entrava in chiesa prima
dell’aurora e non ne usciva che dopo l’Angelus della sera. Là si doveva
cercarlo quando si aveva bisogno di lui”, si legge nella prima biografia.[8]
L’esagerazione devota del pio agiografo non deve farci
trascurare il fatto che il Santo Curato seppe anche “abitare” attivamente in
tutto il territorio della sua parrocchia: visitava sistematicamente gli
ammalati e le famiglie; organizzava missioni popolari e feste patronali;
raccoglieva ed amministrava denaro per le sue opere caritative e missionarie; abbelliva
la sua chiesa e la dotava di arredi sacri; si occupava delle orfanelle della “Providence” (un
istituto da lui fondato) e delle loro educatrici; si interessava
dell’istruzione dei bambini; fondava confraternite e chiamava i laici a
collaborare con lui.
Il suo esempio mi induce a evidenziare gli spazi di
collaborazione che è doveroso estendere sempre più ai fedeli laici, coi quali i
presbiteri formano l’unico popolo sacerdotale [9] e
in mezzo ai quali, in virtù del sacerdozio ministeriale, si trovano “per
condurre tutti all’unità della carità, ‘amandosi l’un l’altro con la carità
fraterna, prevenendosi a vicenda nella deferenza’ (Rm 12,10)”.[10] È
da ricordare, in questo contesto, il caloroso invito con il quale il Concilio
Vaticano II incoraggia i presbiteri a “riconoscere e promuovere
sinceramente la dignità dei laici, nonché il loro ruolo specifico nell’ambito
della missione della Chiesa… Siano pronti ad ascoltare il parere dei laici,
considerando con interesse fraterno le loro aspirazioni e giovandosi della loro
esperienza e competenza nei diversi campi dell’attività umana, in modo da poter
insieme a loro riconoscere i segni dei tempi”.[11]
Ai suoi parrocchiani il Santo Curato insegnava
soprattutto con la testimonianza della vita. Dal suo esempio i fedeli
imparavano a pregare, sostando volentieri davanti al tabernacolo per una visita
a Gesù Eucaristia.[12] “Non
c’è bisogno di parlar molto per ben pregare” – spiegava loro il Curato - “Si sa
che Gesù è là, nel santo tabernacolo: apriamogli il nostro cuore, rallegriamoci
della sua santa presenza. È questa la migliore preghiera”.[13] Ed
esortava: “Venite alla comunione, fratelli miei, venite da Gesù. Venite a
vivere di Lui per poter vivere con Lui...[14] “È
vero che non ne siete degni, ma ne avete bisogno!”.[15] Tale
educazione dei fedeli alla presenza eucaristica e alla comunione acquistava
un’efficacia particolarissima, quando i fedeli lo vedevano celebrare il Santo
Sacrificio della Messa. Chi vi assisteva diceva che “non era possibile
trovare una figura che meglio esprimesse l’adorazione... Contemplava l’Ostia
amorosamente”.[16] “Tutte
le buone opere riunite non equivalgono al sacrificio della Messa, perché quelle
sono opere di uomini, mentre la Santa Messa è opera di Dio»,[17] diceva.
Era convinto che dalla Messa dipendesse tutto il fervore della vita di un
prete: «La causa della rilassatezza del sacerdote è che non fa attenzione alla
Messa! Mio Dio, come è da compiangere un prete che celebra come se facesse una
cosa ordinaria!”.[18] Ed
aveva preso l’abitudine di offrire sempre, celebrando, anche il sacrificio
della propria vita: “Come fa bene un prete ad offrirsi a Dio in sacrificio
tutte le mattine!”.[19]
Questa immedesimazione personale al Sacrificio della
Croce lo conduceva – con un solo movimento interiore – dall’altare al
confessionale. I sacerdoti non dovrebbero mai rassegnarsi a vedere deserti i
loro confessionali né limitarsi a constatare la disaffezione dei fedeli nei
riguardi di questo sacramento. Al tempo del Santo Curato, in Francia, la
confessione non era né più facile, né più frequente che ai nostri giorni, dato
che la tormenta rivoluzionaria aveva soffocato a lungo la pratica religiosa. Ma
egli cercò in ogni modo, con la predicazione e con il consiglio persuasivo, di
far riscoprire ai suoi parrocchiani il significato e la bellezza della
Penitenza sacramentale, mostrandola come un’esigenza intima della Presenza
eucaristica. Seppe così dare il via a un circolo virtuoso. Con le lunghe
permanenze in chiesa davanti al tabernacolo fece sì che i fedeli cominciassero
ad imitarlo, recandovisi per visitare Gesù, e fossero, al tempo stesso, sicuri
di trovarvi il loro parroco, disponibile all’ascolto e al perdono. In seguito,
fu la folla crescente dei penitenti, provenienti da tutta la Francia, a
trattenerlo nel confessionale fino a 16 ore al giorno. Si diceva allora che Ars
era diventata “il grande ospedale delle anime”.[20] “La
grazia che egli otteneva [per la conversione dei peccatori] era sì forte che
essa andava a cercarli senza lasciar loro un momento di tregua!”, dice il
primo biografo.[21] Il
Santo Curato non la pensava diversamente, quando diceva: “Non è il peccatore
che ritorna a Dio per domandargli perdono, ma è Dio stesso che corre dietro al
peccatore e lo fa tornare a Lui”.[22] “Questo
buon Salvatore è così colmo d’amore che ci cerca dappertutto”.[23]
Tutti noi sacerdoti dovremmo sentire che ci riguardano
personalmente quelle parole che egli metteva in bocca a Cristo: “Incaricherò i
miei ministri di annunciare ai peccatori che sono sempre pronto a riceverli,
che la mia misericordia è infinita”.[24] Dal
Santo Curato d’Ars noi sacerdoti possiamo imparare non solo un’inesauribile
fiducia nel sacramento della Penitenza che ci spinga a rimetterlo al centro
delle nostre preoccupazioni pastorali, ma anche il metodo del “dialogo di
salvezza” che in esso si deve svolgere. Il Curato d’Ars aveva una maniera
diversa di atteggiarsi con i vari penitenti. Chi veniva al suo confessionale
attratto da un intimo e umile bisogno del perdono di Dio, trovava in lui
l’incoraggiamento ad immergersi nel “torrente della divina misericordia” che
trascina via tutto nel suo impeto. E se qualcuno era afflitto al pensiero della
propria debolezza e incostanza, timoroso di future ricadute, il Curato gli
rivelava il segreto di Dio con un’espressione di toccante bellezza: “Il buon
Dio sa tutto. Prima ancora che voi vi confessiate, sa già che peccherete ancora
e tuttavia vi perdona. Come è grande l’amore del nostro Dio che si spinge
fino a dimenticare volontariamente l’avvenire, pur di perdonarci!”.[25] A
chi, invece, si accusava in maniera tiepida e quasi indifferente, offriva,
attraverso le sue stesse lacrime, la seria e sofferta evidenza di quanto
quell’atteggiamento fosse “abominevole”: “Piango perché voi non piangete”,[26] diceva.
“Se almeno il Signore non fosse così buono! Ma è così buono! Bisogna
essere barbari a comportarsi così davanti a un Padre così buono!”.[27] Faceva
nascere il pentimento nel cuore dei tiepidi, costringendoli a vedere, con i
propri occhi, la sofferenza di Dio per i peccati quasi “incarnata” nel volto
del prete che li confessava. A chi, invece, si presentava già desideroso e
capace di una più profonda vita spirituale, spalancava le profondità
dell’amore, spiegando l’indicibile bellezza di poter vivere uniti a Dio e alla
sua presenza: “Tutto sotto gli occhi di Dio, tutto con Dio, tutto per piacere a
Dio... Com’è bello!”.[28] E
insegnava loro a pregare: “Mio Dio, fammi la grazia di amarti tanto quanto è
possibile che io t’ami”.[29]
Il Curato d’Ars, nel suo tempo, ha saputo trasformare
il cuore e la vita di tante persone, perché è riuscito a far loro percepire
l’amore misericordioso del Signore. Urge anche nel nostro tempo un simile
annuncio e una simile testimonianza della verità dell’Amore: Deus caritas
est (1 Gv 4,8).
Con la Parola e con i Sacramenti del suo Gesù, Giovanni Maria Vianney
sapeva edificare il suo popolo, anche se spesso fremeva convinto della sua
personale inadeguatezza, al punto da desiderare più volte di sottrarsi alle
responsabilità del ministero parrocchiale di cui si sentiva indegno. Tuttavia
con esemplare obbedienza restò sempre al suo posto, perché lo divorava la
passione apostolica per la salvezza delle anime. Cercava di aderire totalmente
alla propria vocazione e missione mediante un’ascesi severa: “La grande
sventura per noi parroci - deplorava il Santo - è che l’anima si
intorpidisce” [30];
ed intendeva con questo un pericoloso assuefarsi del pastore allo stato di
peccato o di indifferenza in cui vivono tante sue pecorelle. Egli teneva a
freno il corpo, con veglie e digiuni, per evitare che opponesse resistenze alla
sua anima sacerdotale. E non rifuggiva dal mortificare se stesso a bene delle
anime che gli erano affidate e per contribuire all’espiazione dei tanti peccati
ascoltati in confessione. Spiegava ad un confratello sacerdote: “Vi dirò qual è
la mia ricetta: dò ai peccatori una penitenza piccola e il resto lo faccio io
al loro posto”.[31] Al
di là delle concrete penitenze a cui il Curato d’Ars si sottoponeva, resta
comunque valido per tutti il nucleo del suo insegnamento: le anime costano il
sangue di Gesù e il sacerdote non può dedicarsi alla loro salvezza se rifiuta
di partecipare personalmente al “caro prezzo” della redenzione.
Nel mondo di oggi, come nei difficili tempi del Curato
d’Ars, occorre che i presbiteri nella loro vita e azione si distinguano
per una forte testimonianza evangelica. Ha giustamente osservato Paolo
VI: “L’uomo contemporaneo ascolta più volentieri i testimoni che i maestri,
o se ascolta i maestri lo fa perché sono dei testimoni”.[32] Perché
non nasca un vuoto esistenziale in noi e non sia compromessa l’efficacia del
nostro ministero, occorre che ci interroghiamo sempre di nuovo: “Siamo
veramente pervasi dalla Parola di Dio? È vero che essa è il nutrimento di cui
viviamo, più di quanto lo siano il pane e le cose di questo mondo? La
conosciamo davvero? La amiamo? Ci occupiamo interiormente di questa Parola al
punto che essa realmente dia un’impronta alla nostra vita e formi il nostro
pensiero?”.[33] Come
Gesù chiamò i Dodici perché stessero con Lui (cfr Mc 3,14)
e solo dopo li mandò a predicare, così anche ai giorni nostri i sacerdoti sono
chiamati ad assimilare quel “nuovo stile di vita” che è stato inaugurato dal
Signore Gesù ed è stato fatto proprio dagli Apostoli.[34]
Fu proprio l’adesione senza riserve a questo “nuovo
stile di vita” che caratterizzò l’impegno ministeriale del Curato d’Ars. Il
Papa Giovanni
XXIII nella Lettera enciclica Sacerdotii
nostri primordia, pubblicata nel 1959, primo centenario della morte di
san Giovanni Maria Vianney, ne presentava la fisionomia ascetica con particolare
riferimento al tema dei “tre consigli evangelici”, giudicati necessari anche
per i presbiteri: “Se, per raggiungere questa santità di vita, la pratica dei
consigli evangelici non è imposta al sacerdote in virtù dello stato clericale,
essa si presenta nondimeno a lui, come a tutti i discepoli del Signore, come la
via regolare della santificazione cristiana”.[35] Il
Curato d’Ars seppe vivere i “consigli evangelici” nelle modalità adatte alla
sua condizione di presbitero. La sua povertà, infatti, non fu quella
di un religioso o di un monaco, ma quella richiesta ad un prete: pur
maneggiando molto denaro (dato che i pellegrini più facoltosi non mancavano di
interessarsi alle sue opere di carità), egli sapeva che tutto era donato alla
sua chiesa, ai suoi poveri, ai suoi orfanelli, alle ragazze della sua “Providence”,[36] alle
sue famiglie più disagiate. Perciò egli “era ricco per dare agli altri ed
era molto povero per se stesso”.[37] Spiegava:
“Il mio segreto è semplice: dare tutto e non conservare niente”.[38] Quando
si trovava con le mani vuote, ai poveri che si rivolgevano a lui diceva
contento: “Oggi sono povero come voi, sono uno dei vostri”.[39] Così,
alla fine della vita, poté affermare con assoluta serenità: “Non ho più niente.
Il buon Dio ora può chiamarmi quando vuole!”.[40] Anche
la sua castità era quella richiesta a un prete per il suo ministero.
Si può dire che era la castità conveniente a chi deve toccare abitualmente
l’Eucaristia e abitualmente la guarda con tutto il trasporto del cuore e con lo
stesso trasporto la dona ai suoi fedeli. Dicevano di lui che “la castità
brillava nel suo sguardo”, e i fedeli se ne accorgevano quando egli si volgeva
a guardare il tabernacolo con gli occhi di un innamorato.[41] Anche
l’obbedienza di san Giovanni Maria Vianney fu tutta incarnata nella
sofferta adesione alle quotidiane esigenze del suo ministero. È noto quanto
egli fosse tormentato dal pensiero della propria inadeguatezza al ministero
parrocchiale e dal desiderio di fuggire “a piangere la sua povera vita, in
solitudine”.[42] Solo
l’obbedienza e la passione per le anime riuscivano a convincerlo a restare al
suo posto. A se stesso e ai suoi fedeli spiegava: “Non ci sono due maniere
buone di servire Dio. Ce n’è una sola: servirlo come lui vuole essere servito”.[43] La
regola d’oro per una vita obbediente gli sembrava questa: “Fare solo ciò che
può essere offerto al buon Dio”.[44]
Nel contesto della spiritualità alimentata dalla
pratica dei consigli evangelici, mi è caro rivolgere ai sacerdoti, in
quest’Anno a loro dedicato, un particolare invito a saper cogliere la nuova
primavera che lo Spirito sta suscitando ai giorni nostri nella Chiesa, non per
ultimo attraverso i Movimenti ecclesiali e le nuove Comunità. “Lo Spirito nei
suoi doni è multiforme… Egli soffia dove vuole. Lo fa in modo inaspettato, in
luoghi inaspettati e in forme prima non immaginate… ma ci dimostra anche
che Egli opera in vista dell’unico Corpo e nell’unità dell’unico Corpo”.[45] A
questo proposito, vale l’indicazione del Decreto Presbyterorum
ordinis: “Sapendo discernere quali spiriti abbiano origine da Dio, (i
presbiteri) devono scoprire con senso di fede i carismi, sia umili che eccelsi,
che sotto molteplici forme sono concessi ai laici, devono ammetterli con gioia
e fomentarli con diligenza”.[46] Tali
doni che spingono non pochi a una vita spirituale più elevata, possono giovare
non solo per i fedeli laici ma per gli stessi ministri. Dalla comunione tra
ministri ordinati e carismi, infatti, può scaturire “un valido impulso per un
rinnovato impegno della Chiesa nell’annuncio e nella testimonianza del Vangelo
della speranza e della carità in ogni angolo del mondo”.[47] Vorrei
inoltre aggiungere, sulla scorta dell’Esortazione apostolica Pastores
dabo vobis del Papa Giovanni
Paolo II, che il ministero ordinato ha una radicale ‘forma comunitaria’ e
può essere assolto solo nella comunione dei presbiteri con il loro Vescovo.[48] Occorre
che questa comunione fra i sacerdoti e col proprio Vescovo, basata sul
sacramento dell’Ordine e manifestata nella concelebrazione eucaristica, si
traduca nelle diverse forme concrete di una fraternità sacerdotale effettiva ed
affettiva.[49] Solo
così i sacerdoti sapranno vivere in pienezza il dono del celibato e saranno
capaci di far fiorire comunità cristiane nelle quali si ripetano i prodigi
della prima predicazione del Vangelo.
L’Anno Paolino che volge al termine orienta il nostro
pensiero anche verso l’Apostolo delle genti, nel quale rifulge davanti ai
nostri occhi uno splendido modello di sacerdote, totalmente “donato” al suo
ministero. “L’amore del Cristo ci possiede – egli scriveva – e noi sappiamo
bene che uno è morto per tutti, dunque tutti sono morti” (2
Cor 5,14). Ed aggiungeva: “Egli è morto per tutti, perché quelli che
vivono non vivano più per se stessi, ma per colui che è morto e risorto per
loro” (2
Cor. 5,15). Quale programma migliore potrebbe essere proposto ad un
sacerdote impegnato ad avanzare sulla strada delle perfezione cristiana?
Cari sacerdoti, la celebrazione del 150.mo anniversario
della morte di san Giovanni Maria Vianney (1859) segue immediatamente le
celebrazioni appena concluse del 150.mo anniversario delle apparizioni di
Lourdes (1858). Già nel 1959 il beato Papa Giovanni
XXIII aveva osservato: “Poco prima che il Curato d'Ars concludesse la
sua lunga carriera piena di meriti, la Vergine Immacolata era apparsa, in
un’altra regione di Francia, ad una fanciulla umile e pura, per trasmetterle un
messaggio di preghiera e di penitenza, di cui è ben nota, da un secolo,
l'immensa risonanza spirituale. In realtà la vita del santo sacerdote, di cui
celebriamo il ricordo, era in anticipo un’illustrazione vivente delle grandi
verità soprannaturali insegnate alla veggente di Massabielle. Egli stesso aveva
per l'Immacolata Concezione della Santissima Vergine una vivissima devozione,
lui che nel 1836 aveva consacrato la sua parrocchia a Maria concepita senza
peccato, e doveva accogliere con tanta fede e gioia la definizione dogmatica
del 1854”.[50] Il
Santo Curato ricordava sempre ai suoi fedeli che “Gesù Cristo dopo averci dato
tutto quello che ci poteva dare, vuole ancora farci eredi di quanto egli ha di
più prezioso, vale a dire della sua Santa Madre”.[51]
Alla Vergine Santissima affido questo Anno
Sacerdotale, chiedendole di suscitare nell’animo di ogni presbitero un generoso
rilancio di quegli ideali di totale donazione a Cristo ed alla Chiesa che
ispirarono il pensiero e l’azione del Santo Curato d’Ars. Con la sua fervente
vita di preghiera e il suo appassionato amore a Gesù crocifisso Giovanni Maria
Vianney alimentò la sua quotidiana donazione senza riserve a Dio e alla Chiesa.
Possa il suo esempio suscitare nei sacerdoti quella testimonianza di unità con
il Vescovo, tra loro e con i laici che è, oggi come sempre, tanto necessaria.
Nonostante il male che vi è nel mondo, risuona sempre attuale la parola di
Cristo ai suoi Apostoli nel Cenacolo: “Nel mondo avrete tribolazioni, ma
abbiate coraggio: io ho vinto il mondo” (Gv 16,33).
La fede nel Maestro divino ci dà la forza per guardare con fiducia al futuro.
Cari sacerdoti, Cristo conta su di voi. Sull’esempio del Santo Curato d’Ars,
lasciatevi conquistare da Lui e sarete anche voi, nel mondo di oggi, messaggeri
di speranza, di riconciliazione, di pace!
Con la mia benedizione.
Dal Vaticano, 16 giugno 2009
BENEDICTUS PP. XVI
[1] Tale
lo ha proclamato il Sommo Pontefice Pio XI nel 1929.
[2] “Le
Sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus” (in Le curé d’Ars. Sa
pensée - Son cœur. Présentés par l’Abbé Bernard Nodet, éd. Xavier Mappus,
Foi Vivante, 1966, p. 98). In seguito: Nodet. L’espressione è citata anche
nel Catechismo
della Chiesa Cattolica, n. 1589.
[3] Nodet,
p. 101
[4] Ibid.,
p. 97.
[5] Ibid.,
pp. 98-99.
[6] Ibid.,
pp. 98-100.
[7] Ibid.,
183.
[8] Monnin
A., Il Curato d’Ars. Vita di Gian-Battista-Maria Vianney, vol. I, ed.
Marietti, Torino 1870, p. 122.
[9] Cfr Lumen
gentium, 10.
[10] Presbyterorum
ordinis, 9.
[11] Ibid.
[12] «La
contemplazione è sguardo di fede fissato su Gesù. “Io lo guardo ed egli mi
guarda”, diceva, al suo santo Curato, il contadino d'Ars in preghiera davanti
al Tabernacolo» (Catechismo
della Chiesa Cattolica, n. 2715)
[13] Nodet,
p. 85.
[14] Ibid.,
p. 114.
[15] Ibid.,
p. 119.
[16] Monnin
A., o.c., II, pp. 430ss.
[17] Nodet,
p. 105.
[18] Ibid.,
p. 105.
[19] Ibid.,
p. 104.
[20] Monnin
A., o. c., II, p. 293.
[21] Ibid.,
II, p. 10.
[22] Nodet,
p. 128.
[23] Ibid.,
p. 50.
[24] Ibid.,
p. 131.
[25] Ibid.,
p. 130.
[26] Ibid.,
p. 27.
[27] Ibid.,
p. 139.
[28] Ibid.,
p. 28.
[29] Ibid.,
p. 77.
[30] Ibid.,
p. 102.
[31] Ibid.,
p. 189.
[32] Evangelii
nuntiandi, 41.
[33] Benedetto
XVI, Omelia
nella Messa del S. Crisma, 9.4.2009.
[34] Cfr
Benedetto XVI, Discorso
all’Assemblea plenaria della Congregazione del Clero, 16.3.2009.
[35] P.
I.
[36] Nome
che diede alla casa dove fece accogliere e educare più di 60 ragazze
abbandonate. Per mantenerla era disposto a tutto: “J’ai fait tous les
commerces imaginables”, diceva sorridendo (Nodet, p. 214)
[37] Nodet, p.
216.
[38] Ibid.,
p. 215.
[39] Ibid.,
p. 216.
[40] Ibid.,
p. 214.
[41] Cfr Ibid.,
p. 112.
[42] Cfr Ibid.,
pp. 82-84; 102-103.
[43] Ibid.,
p. 75.
[44] Ibid.,
p. 76.
[45] Benedetto
XVI, Omelia
nella Veglia di Pentecoste, 3.6.2006.
[46] N.
9.
[47] Benedetto
XVI, Discorso
ai Vescovi amici del Movimento dei Focolari e della Comunità di Sant’Egidio,
8.2.2007.
[48] Cfr
n. 17.
[49] Cfr
Giovanni Paolo II, Esort. ap. Pastores
dabo vobis, 74.
[50] Lettera
enc. Sacerdotii
nostri primordia, P. III.
[51] Nodet,
p. 244.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
San Giovanni Maria Vianney, il Santo Curato d’Ars
Cari fratelli e sorelle,
nell’odierna catechesi vorrei ripercorrere brevemente
l’esistenza del Santo Curato d’Ars sottolineandone alcuni tratti, che possono
essere di esempio anche per i sacerdoti di questa nostra epoca, certamente
diversa da quella in cui egli visse, ma segnata, per molti versi, dalle stesse
sfide fondamentali umane e spirituali. Proprio ieri si sono compiuti 150 anni
dalla sua nascita al Cielo: erano infatti le due del mattino del 4 agosto 1859,
quando san Giovanni Battista Maria Vianney, terminato il corso della sua
esistenza terrena, andò incontro al Padre celeste per ricevere in eredità il
regno preparato fin dalla creazione del mondo per coloro che fedelmente seguono
i suoi insegnamenti (cfr Mt 25,34).
Quale grande festa deve esserci stata in Paradiso all’ingresso di un così
zelante pastore! Quale accoglienza deve avergli riservata la moltitudine dei
figli riconciliati con il Padre, per mezzo dalla sua opera di parroco e
confessore! Ho voluto prendere spunto da questo anniversario per indire l’Anno
Sacerdotale, che, com’è noto, ha per tema Fedeltà di Cristo, fedeltà
del sacerdote. Dipende dalla santità la credibilità della testimonianza e,
in definitiva, l’efficacia stessa della missione di ogni sacerdote.
Giovanni Maria Vianney nacque nel piccolo borgo di
Dardilly l’8 maggio del 1786, da una famiglia contadina, povera di beni
materiali, ma ricca di umanità e di fede. Battezzato, com’era buon uso
all’epoca, lo stesso giorno della nascita, consacrò gli anni della fanciullezza
e dell’adolescenza ai lavori nei campi e al pascolo degli animali, tanto che,
all’età di diciassette anni, era ancora analfabeta. Conosceva però a memoria le
preghiere insegnategli dalla pia madre e si nutriva del senso religioso che si
respirava in casa. I biografi narrano che, fin dalla prima giovinezza, egli
cercò di conformarsi alla divina volontà anche nelle mansioni più umili.
Nutriva in animo il desiderio di divenire sacerdote, ma non gli fu facile
assecondarlo. Giunse infatti all’Ordinazione presbiterale dopo non poche
traversìe ed incomprensioni, grazie all’aiuto di sapienti sacerdoti, che non si
fermarono a considerare i suoi limiti umani, ma seppero guardare oltre,
intuendo l’orizzonte di santità che si profilava in quel giovane veramente
singolare. Così, il 23 giugno 1815, fu ordinato diacono e, il 13 agosto
seguente, sacerdote. Finalmente all’età di 29 anni, dopo molte incertezze, non
pochi insuccessi e tante lacrime, poté salire l’altare del Signore e realizzare
il sogno della sua vita.
Il Santo Curato d’Ars manifestò sempre un’altissima
considerazione del dono ricevuto. Affermava: “Oh! Che cosa grande è il
Sacerdozio! Non lo si capirà bene che in Cielo… se lo si comprendesse sulla
terra, si morirebbe, non di spavento ma di amore!” (Abbé Monnin, Esprit du
Curé d’Ars, p. 113). Inoltre, da fanciullo aveva confidato alla madre: “Se
fossi prete, vorrei conquistare molte anime” (Abbé Monnin, Procès de
l’ordinaire, p. 1064). E così fu. Nel servizio pastorale, tanto semplice quanto
straordinariamente fecondo, questo anonimo parroco di uno sperduto villaggio
del sud della Francia riuscì talmente ad immedesimarsi col proprio ministero,
da divenire, anche in maniera visibilmente ed universalmente
riconoscibile, alter Christus, immagine del Buon Pastore, che, a
differenza del mercenario, dà la vita per le proprie pecore (cfr Gv 10,11).
Sull’esempio del Buon Pastore, egli ha dato la vita nei decenni del suo
servizio sacerdotale. La sua esistenza fu una catechesi vivente, che acquistava
un’efficacia particolarissima quando la gente lo vedeva celebrare la Messa,
sostare in adorazione davanti al tabernacolo o trascorrere molte ore nel
confessionale.
Centro di tutta la sua vita era dunque l’Eucaristia,
che celebrava ed adorava con devozione e rispetto. Altra caratteristica
fondamentale di questa straordinaria figura sacerdotale era l’assiduo ministero
delle confessioni. Riconosceva nella pratica del sacramento della penitenza il
logico e naturale compimento dell’apostolato sacerdotale, in obbedienza al
mandato di Cristo: “A chi rimetterete i peccati saranno rimessi e a chi non li
rimetterete resteranno non rimessi” (cfr Gv 20,23). San
Giovanni Maria Vianney si distinse pertanto come ottimo e instancabile
confessore e maestro spirituale. Passando “con un solo movimento interiore,
dall’altare al confessionale”, dove trascorreva gran parte della giornata,
cercava in ogni modo, con la predicazione e con il consiglio persuasivo, di far
riscoprire ai parrocchiani il significato e la bellezza della penitenza
sacramentale, mostrandola come un’esigenza intima della Presenza eucaristica
(cfr Lettera
ai sacerdoti per l’Anno Sacerdotale).
I metodi pastorali di san Giovanni Maria Vianney
potrebbero apparire poco adatti alle attuali condizioni sociali e culturali.
Come potrebbe infatti imitarlo un sacerdote oggi, in un mondo tanto cambiato?
Se è vero che mutano i tempi e molti carismi sono tipici della persona, quindi
irripetibili, c’è però uno stile di vita e un anelito di fondo che tutti siamo
chiamati a coltivare. A ben vedere, ciò che ha reso santo il Curato d’Ars è
stata la sua umile fedeltà alla missione a cui Iddio lo aveva chiamato; è stato
il suo costante abbandono, colmo di fiducia, nelle mani della Provvidenza
divina. Egli riuscì a toccare il cuore della gente non in forza delle
proprie doti umane, né facendo leva esclusivamente su un pur lodevole impegno
della volontà; conquistò le anime, anche le più refrattarie, comunicando loro
ciò che intimamente viveva, e cioè la sua amicizia con Cristo. Fu “innamorato”
di Cristo, e il vero segreto del suo successo pastorale è stato l’amore che
nutriva per il Mistero eucaristico annunciato, celebrato e vissuto, che è
divenuto amore per il gregge di Cristo, i cristiani e per tutte le persone che
cercano Dio. La sua testimonianza ci ricorda, cari fratelli e sorelle, che per
ciascun battezzato, e ancor più per il sacerdote, l’Eucaristia “non è
semplicemente un evento con due protagonisti, un dialogo tra Dio e me. La
Comunione eucaristica tende ad una trasformazione totale della propria vita.
Con forza spalanca l’intero io dell’uomo e crea un nuovo noi” (Joseph
Ratzinger, La Comunione nella Chiesa, p. 80).
Lungi allora dal ridurre la figura di san Giovanni
Maria Vianney a un esempio, sia pure ammirevole, della spiritualità devozionale
ottocentesca, è necessario al contrario cogliere la forza profetica che
contrassegna la sua personalità umana e sacerdotale di altissima attualità.
Nella Francia post-rivoluzionaria che sperimentava una sorta di “dittatura del
razionalismo” volta a cancellare la presenza stessa dei sacerdoti e della
Chiesa nella società, egli visse, prima - negli anni della giovinezza -
un’eroica clandestinità percorrendo chilometri nella notte per partecipare alla
Santa Messa. Poi - da sacerdote – si contraddistinse per una singolare e
feconda creatività pastorale, atta a mostrare che il razionalismo, allora
imperante, era in realtà distante dal soddisfare gli autentici bisogni
dell’uomo e quindi, in definitiva, non vivibile.
Cari fratelli e sorelle, a 150 anni dalla morte del
Santo Curato d’Ars, le sfide della società odierna non sono meno impegnative,
anzi forse, si sono fatte più complesse. Se allora c’era la “dittatura del
razionalismo”, all’epoca attuale si registra in molti ambienti una sorta di
“dittatura del relativismo”. Entrambe appaiono risposte inadeguate alla giusta
domanda dell’uomo di usare a pieno della propria ragione come elemento
distintivo e costitutivo della propria identità. Il razionalismo fu inadeguato
perché non tenne conto dei limiti umani e pretese di elevare la sola ragione a
misura di tutte le cose, trasformandola in una dea; il relativismo
contemporaneo mortifica la ragione, perché di fatto arriva ad affermare che
l’essere umano non può conoscere nulla con certezza al di là del campo
scientifico positivo. Oggi però, come allora, l’uomo “mendicante di significato
e compimento” va alla continua ricerca di risposte esaustive alle domande di
fondo che non cessa di porsi.
Avevano ben presente questa “sete di verità”, che arde
nel cuore di ogni uomo, i Padri del Concilio
Ecumenico Vaticano II quando affermarono che spetta ai sacerdoti,
“quali educatori della fede”, formare “un’autentica comunità cristiana” capace
di aprire “a tutti gli uomini la strada che conduce a Cristo” e di esercitare
“una vera azione materna” nei loro confronti, indicando o agevolando a che non
crede “il cammino che porta a Cristo e alla sua Chiesa”, e costituendo per chi
già crede “stimolo, alimento e sostegno per la lotta spirituale” (cfr Presbyterorum
ordinis, 6). L’insegnamento che a questo proposito continua a trasmetterci
il Santo Curato d’Ars é che, alla base di tale impegno pastorale, il sacerdote
deve porre un’intima unione personale con Cristo, da coltivare e accrescere
giorno dopo giorno. Solo se innamorato di Cristo, il sacerdote potrà insegnare
a tutti questa unione, questa amicizia intima con il divino Maestro, potrà
toccare i cuori della gente ed aprirli all’amore misericordioso del Signore.
Solo così, di conseguenza, potrà infondere entusiasmo e vitalità spirituale
alle comunità che il Signore gli affida. Preghiamo perché, per intercessione di
san Giovanni Maria Vianney, Iddio faccia dono alla sua Chiesa di santi
sacerdoti, e perché cresca nei fedeli il desiderio di sostenere e coadiuvare il
loro ministero. Affidiamo questa intenzione a Maria, che proprio oggi
invochiamo come Madonna della Neve.
Saluti:
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue
française présents ce matin. Je salue particulièrement les jeunes de la
paroisse Sainte-Rose de Lima, du Robert, à La Martinique. Alors que nous
célébrons en ces jours le cent-cinquantième anniversaire de la mort de Saint
Jean-Marie Vianney, je vous invite à prier pour que son témoignage soit pour
les prêtres d’aujourd’hui un enseignement qui les encourage à vivre leur
ministère avec foi et générosité. Que par l’intercession du Curé d’Ars le
Seigneur donne à son Église de saints prêtres qui trouveront chez les fidèles
soutien et collaboration dans leur mission d’annoncer l’Évangile. Que Dieu
vous bénisse!
I offer a warm welcome to the English-speaking
visitors present at today’s Audience, especially the pilgrimage groups from
England, China, Korea and the United States of America. Yesterday the Church
celebrated the one hundred and fiftieth anniversary of the death of Saint John
Vianney, the Curé of Ars, who is the patron saint of parish priests. In this
Year for Priests, let us pray that through his intercession all priests will be
renewed in love of the Lord, in the joyful pursuit of holiness and in generous
commitment to the spread of the Gospel. Upon you and your families I invoke
God’s blessings of joy and peace!
Ganz herzlich begrüße ich die vielen deutschsprachigen
Besucher hier in Castel Gandolfo. Besonders heiße ich die Behindertengruppe aus
Augsburg und die St.-Georgs-Pfadfinder willkommen. Gestern haben wir des 150.
Todestags des heiligen Pfarrers von Ars gedacht. Jean-Marie Vianney hat die
Liebe Christi wirklich verkörpert, die er in der Predigt verkündete und in den
Sakramenten feierte. Dadurch, daß er wirklich von innen durchdrungen war, vom
Licht des Herrn, konnte er viele Menschen zur Umkehr und zur Heiligkeit führen.
So beten wir in diesem Jahr für alle Priester, lassen sie unsere Wertschätzung
und unsere Unterstützung erfahren und beten darum, daß der Herr auch unseren
Zeiten und unseren Landen wieder heilige Priester schenke. Euch allen schenke
der Herr die Gnade einer innigen Freundschaft mit Christus, er segne euch und
eure Familien.
Saludo cordialmente a los peregrinos de lengua
española. En particular, a los grupos de la pastoral juvenil de Toledo,
Valencia y Sigüenza-Guadalajara. En este Año Sacerdotal, invito a todos a
acompañar a los ministros del Señor con la oración, la solidaridad espiritual y
la colaboración, para que sean fieles a su vocación y vivan gozosamente su
misión en la Iglesia, siguiendo en todo a Cristo, Buen Pastor, a ejemplo de San
Juan María Vianney. Que la Virgen María interceda para que el Pueblo de Dios se
enriquezca con santos y abnegados sacerdotes. Muchas gracias.
Amados peregrinos de língua portuguesa, sede bem-vindos!
A todos saúdo com grande afeto e alegria, nomeadamente aos grupos que vieram de
Palhaça e do Brasil com o desejo de encontrar o Sucessor de Pedro. Com votos de
que vossas existências sejam uma catequese vivente como foi a vida do santo
Cura d'Ars, desça sobre vós, vossas famílias e comunidades a minha Bênção.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně zdravím poutníky z farnosti Jalubí! Drazí,
přeji vám všem, aby letní dovolené a prázdniny přispěly nejen ke zdraví těla,
ale i duše. K tomu vám rád žehnám! Chvála Kristu!
Traduzione italiana:
Un cordiale benvenuto ai pellegrini della Parrocchia
di Jalubí. Carissimi, auguro a voi tutti che le ferie estive giovino non solo
alla salute del corpo, ma anche a quella dell'anima. Con questi voti
volentieri vi benedico. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua polacca:
Serdecznie witam uczestniczących w tej audiencji
Polaków. Wczoraj obchodziliśmy wspomnienie świętego Jana Marii Vianneya,
patrona kapłanów. Za jego wstawiennictwem, prośmy Boga, w Roku Kapłańskim, o
dar świętości ich życia i posługi. Niech będą dla wszystkich posłańcami
nadziei, pojednania i pokoju. Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus.
Traduzione italiana:
Saluto cordialmente i Polacchi presenti a
quest’Udienza. Ieri, abbiamo celebrato la memoria di san Giovanni Maria
Vianney, patrono dei sacerdoti. Per sua intercessione, chiediamo a Dio, in
quest’anno sacerdotale, il dono della santità della loro vita e del loro
ministero. Siano per tutti messaggeri di speranza, di riconciliazione e di
pace. Sia lodato Gesù Cristo.
Saluto in lingua ungherese:
Isten hozta a magyar zarándokokat! Szeretettel
köszöntelek Benneteket! Apostoli áldásom kísérjen minden utatokon. Dicsértessék
a Jézus Krisztus!
Traduzione italiana:
Rivolgo ora il mio cordiale saluto ai pellegrini di
lingua ungherese. La Benedizione Apostolica vi accompagni sulle vostre vie. Sia
lodato Gesù Cristo!
* * *
Saluto i pellegrini di lingua italiana, in particolare
i Figli e le Ancelle dell’Amore Misericordioso, le Suore di Santa Marta e le
Suore della Misericordia. Per tutti assicuro la mia preghiera, perché,
sostenuti dalla Grazia divina ciascuno possa impegnarsi con rinnovato slancio
apostolico nell'opera della nuova evangelizzazione.
Il mio pensiero si dirige, inoltre, ai malati,
agli sposi novelli e ai giovani, in particolare ai partecipanti
al “5° Meeting Internazionale dei Giovani verso Assisi”. Oggi, memoria
liturgica della Dedicazione della Basilica di Santa Maria Maggiore, la liturgia
ci invita a volgere lo sguardo a Maria, Madre di Cristo. Guardate sempre a Lei,
cari giovani, imitandola nel seguire fedelmente la volontà divina;
ricorrete a Lei con fiducia, cari ammalati, per sperimentare nel momento
della prova l'efficacia della sua protezione; affidate a Lei, cari sposi
novelli, la vostra famiglia, perché sia sempre sorretta dalla sua materna
intercessione.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : http://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090805.html
Chapelle du Coeur du Saint Curé d'Ars
(Ars-sur-Formans).
Chapelle du Coeur du Saint Curé d'Ars
(Ars-sur-Formans).
Tympan de la Chapelle du Coeur du Saint Curé d'Ars
LA FORMATION SACERDOTALE DE JEAN-MARIE VIANNEY.
Conférence donnée à Ars par le Père Paul Vial, professeur d’histoire à
l’Université Catholique de Lyon, lors des Journées Sacerdotales du Centenaire,
le 22 septembre 1959 : http://www.arsnet.org/115-17.pdf
Mgr H. CONVERT. Le Saint Curé d'Ars et la famille : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Ars/famille.htm
Chapelle du Coeur du Saint Curé d'Ars
(Ars-sur-Formans).
Voir aussi : https://w2.vatican.va/content/john-xxiii/fr/encyclicals/documents/hf_j-xxiii_enc_19590801_sacerdotii.pdf