Martyre de saint Jean Baptiste
(Ier siècle)
Jean, le
dernier Prophète, n'a jamais mâché ses mots, pas plus quand il traitait les
pharisiens de "races de vipères" sur les bords du Jourdain, que
lorsqu'il rappelait à Hérode Antipas qu'il n'avait pas le droit de vivre avec
Hérodiade, la femme de son frère Phlippe. A présent, il est en prison, car on
n'a pas le droit de faire impunément des reproches publics aux grands de ce
monde. Il sait qu'Hérodiade lui en veut à mort. Mais ce n'est pas ce qui le
préoccupe. C'est Jésus. Est-il bien le Messie que lui, Jean, annonçait?
A-t-il eu raison de lui faire confiance, de lui donner ses propres disciples?
Sa conduite est si étrange. "Il tient dans sa main la pelle à
vanner." Pourquoi ne vanne-t-il pas avec gloire et majesté? La réponse est
venue. Aux disciples de Jean venus l'interroger, Jésus a répondu: "Allez
annoncer à Jean ce que vous voyez et entendez: les aveugles voient, les boiteux
marchent ..." Jean n'a plus de doutes. Il peut à présent rendre le dernier
témoignage. Il a bien rempli sa mission. C'est l'anniversaire d'Hérode. Salomé
danse et envoûte le roi ivre: "Demande-moi tout ce que tu voudras, fut-ce
la moitié de mon royaume." Ce sera la tête de Jean sur un plateau. Scène
décrite, entre autres, dans l'Évangile de saint Marc, au chapitre 6
- vidéo 'Pour retrouver les racines de l'eucharistie dans la Bible, le Fr.
Philippe Lefebvre remonte à la
mort de Jean-Baptiste.'
Un internaute canadien nous signale:
"Jean-Baptiste est le patron des canadiens francais"
Mémoire du martyre de saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint
en prison dans la forteresse de Machéronte et qu'il ordonna de décapiter le
jour de son anniversaire, à la demande de la fille d'Hérodiade. Comme une lampe
qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien
dans sa mort que dans sa vie.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1757/Martyre-de-saint-Jean-Baptiste.html
Martirio di San Giovanni Battista,
Giovanni di Paolo, The Beheading of Saint John the Baptist, circa 1455, Tempera on panel, 68.6 x 39.1, Art Institute of Chicago
29 août
Décollation de Saint
Jean-Baptiste
Evangile selon Saint Marc (VI 16-29)
Hérode[1] disait : Celui que moi j'ai
fait décapiter, Jean, c'est lui qui s'est relevé ! Car c'était lui,
Hérode, qui avait envoyé arrêté Jean et l'avait fait lier en prison[2], à cause d'Hérodiade, la femme de Philippe,
son frère, qu'il avait épousée[3]. Car Jean disait à Hérode : Il ne
t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère[4]. Hérodiade en avait contre lui, et elle
aurait bien voulu le tuer, mais elle ne pouvait pas. Car Hérode craignait Jean,
le sachant un homme juste et saint, et il le protégeait. Et après l'avoir
entendu, il ne savait vraiment que penser, et cependant il l'écoutait avec
plaisir.
Vint un jour opportun,
quand Hérode, lors de son anniversaire, fit un dîner pour ses grands, pour ses
officiers et pour les notables de la Galilée. Et la fille de ladite Hérodiade
entra, dansa et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la
fillette : Demande-moi tout ce que tu veux, et je te le donnerai. Et
il lui fit ce serment : Tout ce que tu demanderas, je te le donnerai,
fût-ce la moitié de mon royaume. Et elle sortit et dit à sa
mère : Que dois-je réclamer ? Celle-ci dit : La
tête de Jean le Baptiseur. Et, rentrant aussitôt en hâte auprès du roi,
elle fit sa réclamation : Je veux qu'à l'instant tu me donnes sur un
plat la tête de Jean le Baptiste. Et le roi devint très triste, mais à
cause de ses serments et de ses convives, il ne voulut pas la repousser. Et
aussitôt le roi envoya un bourreau avec ordre d'apporter la tête de Jean. Et
celui-ci s'en alla le décapiter dans la prison. Puis il apporta la tête sur un
plat et la donna à la fillette, et la fillette la donna à sa mère[5].
Et l'ayant appris, ses
disciples vinrent, enlevèrent son cadavre et le mirent dans un tombeau[6].
[1] Hérode
Antipas (né vers 22 avant Jésus-Christ) qui règne de 4 avant Jésus-Christ à 39
après Jésus-Christ, était le fils d'Hérode le Grand et de la samaritaine
Malthakè. A la mort de son père, il devint tétrarque de Galilée et de Pérée
mais le peuple avait coutume de lui donner le titre de roi ; on lui doit
les fortifications de Sepphoris et de Beth-Haram, ainsi que la fondation de
Tibériade (en l'honneur de l'empereur Tibère) où il résida et installa des
colons. Fidèle allié de Rome, en 37, il accompagna le gouverneur de Syrie,
Vitellius, et fit prêter le serment de fidélité à Caligula qui venait de
succéder à Tibère ; c'est lui qui finança les fêtes que l'on donna sur
l'Euphrate à l'occasion des pourparlers de paix entre Vitellius et le roi des
Parthes. Jaloux de son neveu, Hérode Agrippa I°, qui avait reçu le titre royal,
il vint à Rome quémander pour lui-même le diadème mais, incapable de se
disculper de l'accusation de collusion avec les Parthes, il fut exilé en Gaule,
probablement à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges). Il serait
mort assassiné par ordre de l'Empereur.
[2] Probablement
dans la forteresse de Machéronte, sur la rive orientale de la mer Morte, en
face d'Hébron, construite par Hérode le Grand ; cette place forte devait
tenir en respect des Nabatéens et, en plus des locaux de la garnison, Hérode le
Grand y avait installé une prison et un palais somptueux.
[3] Hérode
Antipas avait d'abord épousé une fille du roi arabe Arétas IV qui, de 9 avant
Jésus-Christ, jusqu'à 40 après Jésus-Christ, régnait sur les Nabatéens, à la
frontière orientale de son royaume ; mais, lors d'un voyage vers Rome
(vers 26), il reçut l'hospitalité chez son demi-frère Hérode-Philippe, fis
d'Hérode le Grand et de Mariamme, lequel vivait en simple particulier, et
s'était lié avec Hérodiade, sa femme. Hérodiade était la fille d'Aristobule,
descendant des Asmonéens par sa grand'mère, cette même Mariamme, mère
d'Hérode-Philippe. La fille, qui était du premier mariage d'Hérodiade,
s'appelait Salomé ; elle pouvait alors avoir dans les quinze ans. Quant à
la fille d'Arétas, pour éviter l'humiliation de la répudiation, elle était
retournée chez son père qui, en 36, se mit en guerre contre Hérode qui fut
honteusement battu et, sans doute par jugement de Caligula, perdit Damas (37)
[4] Tu
ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère : c'est la
nudité de ton frère (Lévitique XVIII 16). L'homme qui prend pour
femme la femme de son frère : c'est une souillure ; il a découvert la
nudité de son frère ; ils seront sans enfants (Lévitique XX 21).
[5] Avec
quelle modération l'Evangéliste raconte cet évènement tragique ! Il montre
Hérode contristé, ne consentant au meurtre qu'à cause de son serment et de ses
convives. La jeune fille est dirigée par sa mère, elle porte la tête à sa mère,
et cette femme, il l'appelle simplement sa mère et non scélérate, sanguinaire.
Les justes ont plus de compassion pour ceux qui font le mal que pour ceux qui
le subissent, car ce sont ceux-là qui en réalité sont les plus malheureux.
Entrons dans cet esprit : avec les saints pleurons sur les pécheurs
plutôt que de les maudire, et autant que cela est permis, jetons un voile sur
leurs fautes (saint Jean Chrysostome : Homélie XLVIII 5).
[6] Quant
à Salomé, elle épousa successivement le tétrarque d'Iturée et de Trachonitide,
Hérode Philippe II, fils d'Hérode le Grand et de Cléopâtre, et Aristobule, fils
d'Hérode Agrippa II (48-95, roi de Chalcis puis tétrarque de Philippe et de
Lysanias), qui, en 54, recevra de Néron le royaume de la Petite Arménie.
Martirio di San Giovanni Battista,
Gerard Douffet (1594–1660/1661), The
Beheading of Saint John the Baptist, circa 1614, 67 x 78
Le saint précurseur de la
naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (dans sa mort)
un courage digne d'attirer les regards de Dieu. Comme dit l'Ecriture, « Aux
yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait
déjà l'immortalité. » Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance
au ciel de celui qui, par sa passion, a rendu lui-même ce jour solennel en
l'illustrant par la pourpre de son sang. Nous vénérons dans la joie la mémoire
de celui qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu'il rendait
au Seigneur.
n'y a en effet aucun
doute que Jean Baptiste a subi la prison pour le Rédempteur qu'il précédait par
son témoignage, et qu'il a donné sa vie pour lui. Car si son persécuteur ne lui
a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c'est cependant pour
le Christ qu'il est mort. Le Christ a dit en effet : « Je suis la
vérité. » Puisque c'est pour la vérité qu'il a répandu son sang, c'est
bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait
naître, en prêchant que le Christ allait prêcher, en baptisant qu'il allait
baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ
devait lui aussi souffrir.
Cet homme si grand
parvint donc au terme de sa vie par l'effusion de son sang, après une longue et
pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d'une
paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans
l'obscurité d'un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et
qui avait mérité d'être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière
elle-même qui est le Christ. Par son propre sang est baptisé celui à qui fut
donné de baptiser le Rédempteur du monde, d'entendre la voix du Père s'adresser
au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n'était
pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et
désirable d'endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient
entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute
façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l'accepter en
confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie
éternelle. L'Apôtre l'a bien dit : « Il nous a été accordé par le
Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. »
Et s'il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus,
c'est parce que, comme il le dit ailleurs : « Il n'y a pas de commune
mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt
révéler en nous. »
Saint Bède le Vénérable
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/29.php
Martirio di San Giovanni Battista,
Detail from Jacques de Baerze's Saints and Martyrs altarpiece, ordered in 1390 for the Chartreuse de Champmol, near Dijon (France), now in Dijon's city museum. The scene shows John the Baptist, (recognizable by his attribute, the lamb) about to be beheaded before Salome
Décollation de saint
Jean-Baptiste
Saint Jean-Baptiste, inspiré
par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et
cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut,
depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la
contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la
pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom
de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur Lui-même
avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à
l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages. La vie du Saint Précurseur
touchait à son terme; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la
divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie
irrégulière avec Hérodiade, sa belle-soeur; saint Jean, à différentes reprises,
blâma avec force un pareil scandale; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion
de se venger.
Depuis trois mois déjà,
le courageux défenseur de la vertu était en prison; mais cette vengeance ne
suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle. Un jour qu'Hérode, pour
célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de
sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce,
qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait,
fût-ce la moitié de son royaume. La jeune fille sortit et courut raconter à sa
mère la promesse dont elle venait d'être l'objet: "Que dois-je demander?
dit-elle à Hérodiade. – Demande la tête de Jean-Baptiste," répond la
haineuse femme. Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait
fait. Hérode était plus corrompu que cruel; il regretta sa promesse, il fut
attristé de la demande; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à
sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de
Jean-Baptiste; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête
du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère. Quand cette nouvelle fut
annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par Sa science divine, Il manifesta
une profonde douleur.
Le crime ne resta pas
impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt
misérablement. La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il
est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans
l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs
crimes.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Jaud_Saints/calendrier/Vies_des_Saints/08-29.htm
Martirio di San Giovanni Battista,
Gustave Moreau (1826–1898), L'Apparition
/ The Apparition,
1876, Paris, Musée d'Orsay
Il crie encore maintenant
Comme un mauvais
serviteur redoute l’incrimination de son maître, [Hérode] avait la crainte du
Baptiste – le vrai maître est celui qui agit et commande comme il faut, non
celui qui s’enveloppe de pourpre et dispose de la force armée. Cachant sa
crainte derrière le voile de son serment, et défendant sa décision par le
risque de passer pour parjure, il s’est laissé aller au meurtre. Il n’a pas
même constitué un semblant de tribunal, comme beaucoup l’ont fait, ni suscité
des accusateurs, ni payé des témoins : il savait que l’inculpé n’avait
rien commis d’injuste et méprisait l’injustice. Or, tandis que l’un a perpétré
son crime sans discernement, en pensant étouffer l’incrimination, l’autre n’a
pas été réduit au silence, mais proclame son message avec encore plus d’éclat.
En effet, sur toute la terre qui est sous le soleil, il crie encore
maintenant : Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère
Philippe.
On doit vénérer l’homme
qui a montré courage et noblesse dans l’accusation comme dans la mort, parce
qu’il a pris la défense des lois divines. Si quelqu’un demande pourquoi on l’a
laissé subir un tel sort, je répondrai qu’il n’a lui-même subi aucun
tort : vu qu’il faut de toute façon quitter cette vie, celui qui la quitte
en beauté peut être parfaitement bienheureux.
St Isidore de Péluse
Saint Isidore de Péluse
(† 440) était moine et prêtre en Égypte. / Lettre 1716, trad. AP. Évieux,
Paris, Cerf, 2017, Sources Chrétiennes, n° 586, p. 35-39.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/lundi-29-aout/meditation-de-ce-jour-1/
Martirio di San Giovanni Battista,
Giovanni Baronzio (–1362), Le festin d’Hérode et la Décollation de Saint Jean Baptiste, 44,1 x 49,8, Metropolitan Museum of Art
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Chers frères et sœurs,
En ce dernier mercredi du
mois d’août, est célébrée la mémoire liturgique du martyre de saint
Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Dans le calendrier romain, il s’agit de
l’unique saint dont on célèbre tant la naissance, le 24 juin, que la mort
survenue par le martyre. La fête d’aujourd’hui remonte à la dédicace d’une
crypte de Sébaste, en Samarie, dans laquelle, dès le milieu du ive siècle,
on vénérait sa tête. Le culte s’étendit ensuite à Jérusalem, dans les Églises
d’Orient, sous le titre de Décollation de saint Jean-Baptiste. Dans le
Martyrologe romain, il est fait référence à une deuxième découverte de la
précieuse relique, transportée, pour l’occasion, dans l’église Saint-Sylvestre
au campo Marzio, à Rome.
Ces petites références
historiques nous aident à comprendre combien la vénération de saint
Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Les Évangiles mettent très bien en
évidence son rôle en référence à Jésus. En particulier, saint Luc raconte sa
naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de
sa mort dramatique dans l’Évangile d’aujourd’hui. Jean-Baptiste commence sa
prédication sous le règne de l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus Christ, et
la claire invitation qu’il adresse à la foule venue l’écouter est celle de
préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers
tortueux de sa vie à travers une conversion radicale du cœur (cf. Lc 3,
4). Mais Jean-Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence, la conversion,
mais, en reconnaissant Jésus comme « l’Agneau de Dieu » venu ôter le péché du
monde (Jn 1, 29), il a l’humilité profonde de montrer en Jésus le
véritable Envoyé de Dieu, se mettant de côté afin que le Christ puisse grandir,
être accueilli et suivi. Comme dernier acte, Jean-Baptiste témoigne par le sang
de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni faire marche arrière,
en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Saint Bède, moine du ixe siècle,
dit dans ses homélies : « Saint Jean donna sa vie pour [le Christ], même si
l’on ne lui ordonna pas de renier Jésus Christ, on lui ordonna uniquement de
taire la vérité » (cf. Hom. 23 : ccl 122, 354). Et il ne taisait pas
la vérité et ainsi, il mourut pour le Christ qui est la Vérité. Précisément
pour l’amour de la vérité, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur
d’adresser des paroles fortes à ceux qui avaient égaré la voie de Dieu.
Nous voyons cette grande
figure, cette force dans la passion, dans la résistance contre les puissants.
Nous nous demandons : d’où naît cette vie, cette intériorité si forte, si
droite, si cohérente, consacrée de façon si totale à Dieu et à préparer la voie
pour Jésus ? La réponse est simple : de la relation avec Dieu, de la prière,
qui est le fil conducteur de toute son existence. Jean est le don divin
longuement invoqué par ses parents, Zacharie et Elisabeth (cf. Lc 1,
13) ; un don grand, humainement impensable, car tous deux avaient un certain
âge et Élisabeth était stérile (cf. Lc 1, 7) ; mais rien n’est
impossible à Dieu (cf. Lc 1, 36). L’annonce de cette naissance a lieu
précisément dans le lieu de la prière, au temple de Jérusalem, elle a même lieu
lorsque Zacharie reçoit le grand privilège d’entrer dans le lieu le plus sacré
du temple pour faire l’offrande de l’encens au Seigneur (cf. Lc 1,
8-20). La naissance de Jean-Baptiste est marquée elle aussi par la prière : le
chant de joie, de louange et d’action de grâce que Zacharie élève au Seigneur
et que nous récitons chaque matin dans les Laudes, le Benedictus, exalte
l’action de Dieu dans l’histoire et indique de façon prophétique la mission du
fils Jean : précéder le Fils de Dieu qui s’est fait chair pour lui préparer les
routes (cf. Lc 1, 67-79). L’existence tout entière du Précurseur de
Jésus est nourrie par la relation avec Dieu, en particulier la période passée
dans des régions désertes (cf. Lc 1, 80) ; les régions désertes qui
sont le lieu de la tentation, mais également le lieu où l’homme sent sa
pauvreté car privé d’appuis et de sécurités matérielles, et comprend que
l’unique point de référence solide demeure Dieu lui-même. Mais Jean-Baptiste
n’est pas seulement un homme de prière, du contact permanent avec Dieu, mais
également un guide pour cette relation. L’évangéliste Luc, en rapportant la
prière que Jésus enseigne aux disciples, le « Notre Père », souligne que la
demande est formulée par les disciples à travers ces paroles : « Seigneur,
apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples » (cf. Lc 11,
1).
Chers frères et sœurs,
célébrer le martyre de saint Jean-Baptiste nous rappelle également à nous,
chrétiens de notre temps, qu’aucun compromis n’est possible avec l’amour du
Christ, avec sa Parole, avec sa Vérité. La Vérité est Vérité, il n’existe pas
de compromis. La vie chrétienne exige, pour ainsi dire, le « martyre » de la
fidélité quotidienne à l’Évangile, c’est-à-dire le courage de laisser le Christ
grandir en nous et de le laisser orienter notre pensée et nos actions. Mais
cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est
solide. La prière n’est pas du temps perdu, elle ne vole pas de place aux
activités, même apostoliques, mais elle est exactement le contraire : ce n’est
que si nous sommes capables d’avoir une vie de prière fidèle, constante,
confiante que Dieu lui-même nous donnera la capacité et la force de vivre de
façon heureuse et sereine, de surmonter les difficultés et de témoigner de Lui
avec courage. Que saint Jean-Baptiste intercède pour nous, afin que nous
sachions toujours conserver le primat de Dieu dans notre vie. Merci.
* * *
Chers francophones,
l’Église nous invite aujourd’hui à faire mémoire du martyre de saint
Jean-Baptiste. Son exemple nous invite à ne pas faire de compromis dans notre
vie avec l’amour du Christ, avec sa Parole et avec sa Vérité. Nous devons avoir
le courage de laisser grandir Dieu en nous afin qu’il puisse orienter nos
pensées et nos actions. Seule une vie de prière fidèle, constante et confiante
nous en rendra capables ! Bon pèlerinage à vous tous !
C’est avec affection que je vous salue chers servants d’autel venus de France pour leur pèlerinage national à Rome, ainsi que Mgr Breton, les autres Évêques présents et les accompagnateurs de ce groupe important. Chers jeunes, le service que vous accomplissez fidèlement vous permet d’être particulièrement proches du Christ-Jésus dans l’Eucharistie. Vous avez l’énorme privilège d’être près de l’autel, près du Seigneur. Ayez conscience de l’importance de ce service pour l’Église et pour vous-même. Que ce soit pour vous l’occasion de faire grandir une amitié, une relation personnelle avec Jésus. N’ayez pas peur de transmettre avec enthousiasme autour de vous la joie que vous recevez de sa présence ! Que votre vie tout entière resplendisse du bonheur de cette proximité avec le Seigneur Jésus ! Et si un jour vous entendez son appel à le suivre sur le chemin du sacerdoce ou de la vie religieuse, répondez-lui avec générosité ! À tous je souhaite un bon pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul !
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20120829.html
Martirio di San Giovanni Battista,
Donatello (1386–1466), Herod's Banquet, Donatello,
1427, bronze and gilding, Battistero di San Giovanni
29/08 Décollation de St
Jean-Baptiste
La fête de la Décollation
de saint Jean-Baptiste est attestée dès le IVème siècle en Afrique, en Orient
et en Syrie. Elle correspond sans doute à l’anniversaire de la dédicace de la
basilique du Précurseur à Sébaste. A Rome, elle était renvoyée au 30 août, à
cause de la popularité de la fête de Ste Sabine, qu’on commémore aujourd’hui.
Fête semidouble avant le
calendrier de St Pie V. Double en 1568 ; élevée au rang de double majeur par
Pie VI.
« L’évangéliaire romain
de 645 annonce au 30 août, après le natale des saints Félix et Adauctus, Et
depositio Helisaei et decollatio sancti Iohannis Baptistae. La double mention
d’Élisée et de Jean Baptiste révèle clairement l’origine de la fête du
Précurseur. A Samarie on vénère, en effet, au témoignage de saint Jérôme, les
tombeaux des prophètes Abdias et Élisée avec celui de Jean-Baptiste. Sous la
basilique, qui fut érigée en l’honneur de Jean-Baptiste, les reliques d’Élisée
et de Jean étaient conservées dans « deux châsses recouvertes d’or et d’argent,
devant lesquelles brûlaient perpétuellement des lampes », comme le rapporte un
document du début du VIe siècle. Aujourd’hui encore on peut voir le lieu
qu’elles occupaient dans la crypte de l’église du XIIe siècle, bâtie sur
l’emplacement de la basilique byzantine, tandis que le souvenir de la
découverte de la tête du Précurseur est rattaché à une autre église, de moindre
dimension, qui se trouve à quelque distance, près du Forum. En 1931, on a mis à
jour dans cette dernière des fresques très abîmées représentant la décapitation
de Jean et la découverte de sa tête. La fête de la Décollation de saint Jean
Baptiste est incontestablement liée à ces sanctuaires. Le lectionnaire de
Jérusalem du début du Ve siècle en fait déjà mention. Byzantins et Syriens d’Antioche
la célèbrent le 29 août, les Coptes le font le 30, parce que le 29 est le jour
du Nouvel An, et les Arméniens le samedi de la 3e semaine après la Dormition de
la Théotokos. En Occident, le martyrologe hiéronymien annonce la fête à la même
date, en faisant mention de Sébaste : In Provincia Palestina civitate Sebastea
natale sancti Iohannis Baptistae, qui passus est sub Herode rege. Elle dût être
instaurée à Rome sous le pape Théodore (642-649), qui était d’origine
palestinienne. On la trouve dans le sacramentaire Paduense et le Gélasien mais,
au siècle suivant, l’Hadrianum l’ignore encore.Aux 11e et 12e siècles, le titre
de Decollatio à prévalu à Rome sur celui de Passio que donnaient les
sacramentaires du VIIe. Le sacramentaire de Saint-Tryphon dit Revelatio
capitis, insistant sur l’invention de la relique. Il a en commun avec le
collectaire de Saint-Pierre à la fois le titre de la fête et une oraison dans
laquelle on demande à Dieux ex eius imitatione veritatis fortes testes
existere. L’antiphonaire de Saint-Pierre renvoie au commun d’un Martyr, à
l’exception des deux antiennes du cantique » [1].
[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des
Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École
Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
Leçons des Matines avant
1960.
Au premier nocturne.
Commencement du Prophète
Jérémie. Cap. 1, 1-10 ; 17-19.
Première leçon. Paroles
de Jérémie, fils d’Helcias, des prêtres qui demeuraient à Anatoth, dans la
terre de Benjamin. Parole du Seigneur qui lui fut adressée dans les jours de
Josias, fils d’Amon, roi de Juda, en la treizième année de son règne. Elle (lui)
fut aussi adressée dans les jours de Joakim, fils de Josias, roi de Juda,
jusqu’à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda,
jusqu’à la transmigration de Jérusalem, au cinquième mois. Elle me fut donc
adressée la parole du Seigneur, disant : Avant que je t’eusse formé dans le
sein (de ta mère) je t’ai connu, et avant que tu fusses sorti de ses
entrailles, je t’ai sanctifié, et je t’ai établi Prophète parmi les Nations.
Deuxième leçon. Et je dis
: A, a, a, Seigneur Dieu ; voyez, je ne sais point parler, parce que moi, je
suis un enfant. Et le Seigneur me dit : Ne dis pas : Je suis un enfant, puisque
partout où je t’enverrai, tu iras ; et que tout ce que je te commanderai, tu le
diras. Ne crains pas à cause d’eux, parce que moi, je suis avec toi, afin que
je te délivre, dit le Seigneur. Et le Seigneur étendit sa main et toucha ma
bouche ; et le Seigneur me dit : Voilà que j’ai mis ma parole en ta bouche.
Voilà qu’aujourd’hui je t’ai établi sur les nations et les royaumes, afin que tu
arraches et que tu détruises, et que tu perdes et que tu dissipes, et que tu
édifies et que tu plantes.
Troisième leçon. Toi
donc, ceins tes reins, et lève-toi, et dis-leur tout ce que moi, je te
commande. Ne crains pas devant leur face ; car je ferai que tu ne craignes pas
leur visage. Car c’est moi qui t’ai établi aujourd’hui comme une ville
fortifiée, et une colonne de fer, et un mur d’airain, sur toute la terre,
contre les rois de Juda, ses princes, et ses prêtres, et son peuple. Et ils
combattront contre toi, et ne prévaudront point, parce que moi je suis avec
toi, dit le Seigneur, afin que je te délivre.
Au deuxième nocturne.
Du livre de saint
Ambroise, Évêque : Des Vierges. Liber 3 post initium
Quatrième leçon. Il ne
faut pas effleurer légèrement un sujet tel que la mémoire du bienheureux
Jean-Baptiste ; aussi devons-nous considérer ce qu’il était, quels furent ses
bourreaux, pourquoi, quand et comment il a été martyrisé. C’est un juste qui
est mis à mort, par des adultères ; et la peine capitale qu’ils méritent, ils
la font subir à celui qui devrait être leur juge. Et puis la mort d’un Prophète
devient la récompense et le salaire d’une danseuse. Enfin, ce que tous les
barbares eux-mêmes ont communément en horreur, c’est à table, au milieu d’un
banquet, qu’on prononce l’arrêt cruel qui devra s’exécuter. Et on apporte de la
prison à la salle du festin l’objet de l’exécution impie qui a suivi ce fatal
commandement. Que de crimes dans une seule action !
Cinquième leçon. A voir
ainsi un émissaire se lever de table et courir à la prison, qui n’aurait pas
cru à l’élargissement du Prophète ? Qui, en apprenant que c’est le jour de la
naissance d’Hérode, qu’il y a grand festin, et qu’on a donné à une fille la
liberté de demander tout ce qu’elle voudra, qui donc, dis-je, ne s’imaginerait
qu’on n’enverra délivrer Jean de ses fers ? Quel rapport y a-t-il entre la
cruauté et les délices ? entre le meurtre et la volupté ? Le Prophète subira sa
peine pendant un festin, et en vertu d’une sentence portée au milieu du festin,
sentence qu’il eût repoussée, même pour être mis en liberté. On lui tranche la
tête, et on l’apporte dans un plat. Un tel mets convenait à la cruauté, et
pouvait satisfaire une férocité difficile à assouvir.
Sixième leçon. O le plus
odieux des rois, considère ce spectacle digne de ton banquet, et afin que rien
ne manque à ta satisfaction inhumaine, étends la main pour que ce sang sacré
ruisselle entre tes doigts. Et puisque ta faim n’a pu être rassasiée par les
viandes, puisque les coupes n’ont pu éteindre la soif de cruauté qui te dévore,
vois ce sang qui, bouillonnant encore, s’échappe des veines de cette tête que
tu as fait tomber. Vois ces yeux qui, jusque dans le trépas, sont les témoins
de ton crime, et qui se refusent à contempler tes plaisirs. Ce n’est pas tant
la mort qui ferme ces yeux, que l’horreur de tes débauches. Cette bouche
éloquente dont tu redoutais la censure, toute pâle et muette qu’elle est, te
fait encore trembler.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile
selon saint Marc. Cap. 6, 17-29.
En ce temps-là : Hérode
avait envoyé prendre Jean, et l’avait retenu, chargé de fers, en prison, à
cause d’Hérodiade, qu’il avait épousée, quoique femme de Philippe, son frère.
Et le reste.
Homélie de saint
Augustin, Évêque. Sermon 10 in novis Sermonibus
Septième leçon. La
lecture du saint Évangile nous a mis sous les yeux un spectacle sanglant : la
tête de saint Jean-Baptiste dans un plat, envoi lugubre fait par la cruauté, en
haine de la vérité. Une jeune fille danse, sa mère assouvit sa fureur, et, au milieu
des joies dissolues et des délices d’un banquet, un roi fait un serment
téméraire et exécute ce serment impie. Ainsi s’accomplit en la personne de Jean
ce que lui-même avait prédit. Il avait dit, en parlant de notre Seigneur
Jésus-Christ : « II faut qu’il croisse et que je diminue. » Jean a été diminué
parce qu’on lui trancha la tête, et le Sauveur a grandi parce qu’il a été élevé
en la croix. La vérité a fait naître la haine. Les avertissements du saint
homme de Dieu n’ont pu être supportés sans irritation par ceux dont il
cherchait le salut. Ils lui ont rendu le mal pour le bien.
Huitième leçon. Que
dirait-il, en effet, sinon ce dont il a l’âme remplie ? Et que
répondraient-ils, sinon ce dont leur cœur est plein ? Lui, il a semé le bon
grain, mais il n’a trouvé que des épines. Il disait au roi : « Il ne vous est
pas permis d’avoir la femme de votre frère. »
Neuvième leçon. Car ce
prince, esclave de sa passion, gardait chez lui, illégitimement, la femme de
son frère ; toutefois son estime pour Jean l’empêchait de sévir contre lui. Il
honorait celui qui lui faisait entendre la vérité. Mais une abominable créature
avait -conçu une haine secrète, qu’elle devait mettre au jour le moment venu ;
ce qu’elle fit au moyen de sa fille, une fille danseuse.
Martirio di San Giovanni Battista,
Antonio Veneziano (fl. 1369–1388),
Decollazione del Battista, circa1410, Museo dell'Opera del Duomo,
Florence
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
« En ce temps-là, Hérode
envoya prendre Jean et il le mit en prison chargé de liens, à cause
d’Hérodiade, femme de son frère Philippe, qu’il avait épousée. Car Jean disait
à Hérode : Il ne vous est pas permis d’avoir la femme de votre frère. Or
Hérodiade lui dressait des embûches et voulait le faire mourir, mais ne le
pouvait pas. Hérode, en effet, craignait Jean qu’il tenait pour un homme juste
et saint, et il le gardait, faisant beaucoup de choses d’après ses avis et l’écoutant
volontiers. Un jour favorable s’étant donc présenté, à savoir celui de la
naissance d’Hérode où il avait offert un banquet à ses grands, aux chefs
militaires et aux principaux de la Galilée, la fille d’Hérodiade entra et
dansa, et elle plut à Hérode et à ses convives, et le roi lui dit : Demande-moi
ce que tu voudras, et je te le donnerai. Et il en fit le serment : Quoi que ce
soit que tu demandes, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. Or
elle, étant sortie, dit à sa mère : Qu’est-ce que je demanderai ? Sa mère lui
dit : La tête de Jean-Baptiste. Rentrant donc aussitôt en grande hâte, elle fit
au roi sa demande, disant : Je veux que sur-le-champ vous me donniez dans un
plat la tête de Jean-Baptiste. Et le roi en fut peiné ; mais à cause de son
serment et de ceux qui étaient avec lui à table, il ne voulut pas la
contrister, et envoyant un de ses gardes, il lui donna l’ordre d’apporter la
tête dans un plat. Et le garde coupa la tête de Jean dans la prison, et
l’apportant dans un plat, il la remit à la fille qui la donna à sa mère. Ce
qu’ayant appris, ses disciples vinrent et enlevèrent son corps, et ils
l’ensevelirent dans un tombeau » [2].
Ainsi donc finit le plus
grand des enfants nés d’une femme [3], sans témoins, dans la prison d’un tyran
de second ordre, victime de la plus vile des passions, prix d’une danseuse. Au
silence devant le crime, fût-ce sans espoir d’amender le coupable [4], au
renoncement à sa liberté, même dans les fers [5], la Voix du Verbe a préféré la
mort. Belle liberté de la parole [6], selon l’expression de saint Jean
Chrysostome, quand elle est véritablement la liberté même du Verbe de Dieu,
quand par elle ne cessent point de vibrer ici-bas les échos des collines
éternelles ! Elle est bien alors l’écueil de la tyrannie, la sauvegarde du
monde, des droits de Dieu et de l’honneur des peuples, des intérêts du temps
comme de ceux de l’éternité. La mort ne prévaut pas contre elle ; à
l’impuissant meurtrier de Jean-Baptiste, à tous ceux qui voudraient l’imiter,
mille bouches pour une, jusqu’à la fin des temps, redisent en toute langue, en
tous lieux : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère.
« Grand et admirable
mystère ! s’écrie par ailleurs saint Augustin. Il faut qu’il croisse, et que je
diminue [7], disait Jean, disait la Voix en laquelle se personnifient les voix
qui le précédèrent, annonçant comme lui la Parole du Père incarnée dans son
Christ. Toute parole, en tant que signifiant quelque chose, en tant qu’idée,
verbe intérieur, est indépendante du nombre des syllabes, de la variété des
lettres ou des sons ; elle reste immuable et une au cœur qui la conçoit, bien
que multiples puissent être les mots qui lui donnent corps extérieurement, les
voix qui la propagent, les langues, grecque, latine ou autres, où elle se
traduit. A qui sait la parole, inutiles deviennent les formules et la voix.
Voix furent les Prophètes, voix les Apôtres ; voix dans les Psaumes, voix dans
l’Évangile. Mais vienne la Parole, le Verbe qui était au commencement, le Verbe
qui était avec Dieu, le Verbe qui était Dieu [8] : quand nous le verrons comme
il est [9], entendra-t-on encore réciter l’Évangile ? écouterons-nous les
Prophètes ? lirons-nous les Épîtres des Apôtres ? La voix défaille où grandit
le Verbe... Non qu’en lui-même le Verbe décroisse ou grandisse. Mais il est dit
croître en nous, quand c’est nous qui croissons en lui. A qui donc se rapproche
du Christ, à qui progresse dans la contemplation de la Sagesse, les mots sont
moins utiles ; il est nécessaire qu’ils tendent à faire tous défaut. Ainsi
s’amoindrit le ministère de la voix en la mesure du progrès de l’âme vers le
Verbe ; ainsi que le Christ grandisse et que Jean diminue. C’est ce
qu’indiquent la Décollation de Jean et l’Exaltation du Christ en croix, comme
l’avaient déjà fait leurs dates de naissance ; car à partir de la naissance de
Jean décroissent les jours, qui grandissent à dater de celle du Seigneur »
[10].
Utile leçon donnée aux
guides des âmes dans les sentiers de la vie parfaite. Si, dès l’abord, ils
doivent respectueusement observer la direction de la grâce en chacune d’elles,
pour seconder l’Esprit-Saint et non s’imposer à lui ; ainsi faut-il qu’à mesure
qu’elles avancent, ils évitent d’obstruer le Verbe sous l’abondance de leur
propre parole ; comme aussi leur discrétion devra respecter l’impuissance où
ces âmes en arrivent progressivement d’exprimer ce qu’opère en elles le
Seigneur. Heureux alors d’avoir conduit l’Épouse à l’Époux, qu’ils apprennent à
dire avec Jean : Il faut qu’il croisse, et que je diminue.
Et n’est-ce pas une leçon
pareille que nous insinue à nous-mêmes le Cycle sacré, lorsque nous le verrons,
dans les jours qui vont suivre, comme tempérer ses propres enseignements par la
diminution du nombre des fêtes et l’absence prolongée des grandes solennités
qui ne reparaîtront qu’en novembre ? L’école de la sainte Liturgie n’a point
d’autre but que d’adapter l’âme, plus sûrement, plus pleinement qu’aucune autre
école, au magistère intérieur de l’Époux. Comme Jean, l’Église voudrait, s’il
était possible ici-bas toujours, laisser Dieu parler seul ; du moins
aime-t-elle, sur la fin de la route, à modérer sa voix, à quelquefois s’imposer
silence, désirant donner à ses fils l’occasion de montrer qu’ils savent écouter
au dedans d’eux-mêmes Celui qui pour elle et pour eux est l’unique amour. Aux
interprètes de sa pensée de bien la comprendre. L’ami de l’Époux, qui jusqu’au
jour des noces marchait devant lui, se tient maintenant debout et lui-même il
l’écoute ; et cette voix de l’Époux, qui fait rentrer la sienne dans le
silence, le remplit d’immense joie. Cette joie donc qui est la mienne est
complète, disait le Précurseur [11].
La fête de la Décollation
de saint Jean-Baptiste peut être considérée comme un des jalons de l’Année
liturgique en la manière que nous venons d’exposer. Elle est rangée par les
Grecs au nombre des solennités chômées. La mention qui en est faite au
Martyrologe dit de saint Jérôme, la place qu’elle occupe dans les
Sacramentaires gélasien et grégorien, démontrent sa haute antiquité dans l’Église
latine. C’était aux environs de la fête de Pâques qu’avait eu lieu la
bienheureuse mort du Précurseur ; pour l’honorer plus librement, on choisit ce
jour qui rappelle aussi la découverte à Émèse de son glorieux chef.
La vengeance de Dieu
s’était appesantie sur Hérode Antipas. Josèphe rapporte que les Juifs
attribuaient à la mort de Jean sa défaite par Arétas d’Arabie, dont il avait
répudié la fille pour suivre ses instincts adultères [12]. Déposé par Rome de
son tétrarchat de Galilée, il fut relégué à Lyon, dans les Gaules, où
l’ambitieuse Hérodiade partagea sa disgrâce. Quant à Salomé la danseuse, nos
pères racontaient, d’après d’anciens auteurs [13], qu’ayant un jour d’hiver
voulu danser sur une rivière gelée, la glace se rompit l’engloutissant jusqu’au
cou, tandis que sa tête, tranchée par les glaçons rejoints soudainement,
continua quelque temps par ses bonds cette danse de la mort.
De Machéronte au delà du
Jourdain, où leur maître consomma son martyre, les disciples de Jean avaient
porté son corps jusqu’à Sébaste, l’ancienne Samarie, en dehors des frontières
d’Antipas ; car il était urgent de le soustraire aux profanations qu’Hérodiade
n’avait point épargnées à son chef auguste. La vengeance de la malheureuse ne
se crut point satisfaite, en effet, qu’elle n’eût percé d’une de ses épingles à
cheveux la langue qui n’avait pas craint de flétrir sa honte [14] ; et la face
du Précurseur, que l’église d’Amiens présente depuis sept siècles à la
vénération du monde, garde encore trace des violences auxquelles se porta sa
furie dans la joie du triomphe. Au temps de Julien l’Apostat, les païens
voulurent compléter l’œuvre de cette indigne descendante des Machabées [15], en
envahissant le tombeau de Sébaste pour brûler et disperser les restes du Saint.
Mais ce sépulcre vide n’en faisait pas moins toujours la terreur des démons,
comme sainte Paule le constatait avec une religieuse émotion quelques années
plus tard [16]. Sauvées d’ailleurs en grande partie, les précieuses reliques
s’étaient répandues par l’Orient, d’où elles devaient, à l’époque surtout des
Croisades, émigrer dans nos contrées où leur présence fait la gloire de
nombreuses églises.
Faisons nôtres les
formules suivantes du Sacramentaire grégorien pour la fête de la Décollation.
ORAISON.
Sancti Joannis Baptistæ
Præcursoris et Martyris tui, quæsumus, Domine, veneranda festivitas, salutaris
auxilii nobis præstet effectum. Per Dominum.
SUPER OBLATA.
Munera tibi, Domine, pro
sancti Martyris tui Joánnis Baptistæ passione deferimus, qui dum finitur in
terris, factus est cœlesti sede perpetuus : quæsumus, ut eius obtentu nobis
proficiant ad salutem. Per Dominum.
PRÉFACE.
Vere dignum et justum
est, æquum et salutare, nos tibi semper et ubique gratias agere, Domine sancte,
Pater omnipotens, æterne Deus : Qui præcursorem Filii tui tanto munere ditasti,
ut pro veritatis præconio capite plecteretur : Et qui Christum aqua
baptizaverat, ab ipso in Spiritu baptizatus, pro eodem proprio sanguine
tingeretur. Præco quippe veritatis, quæ Christus est, Herodem a fraternis
thalamis prohibendo, carceris obscuritate detruditur, ubi solius divinitatis
tuæ lumine frueretur. Deinde capitalem sententiam subiit, et ad inferna Dominum
præcursurus descendit. Et quem in mundo digito demonstravit, ad inferos pretiosa
morte præcessit. Et ideo cum Angelis.
BÉNÉDICTION.
Deus, qui nos beati
Johannis Baptistæ concedit solemma frequentare,tribuat vobis et eadem devotis
mentibus celebrare, et suæ benedictionis dona percipere.
R/. Amen.
Et qui pro legis ejus
præconio carceralibus est retrusus in tenebris, intercessione sua a
tenebrosorum operum vos liberet incentivis.
R/. Amen.
Et qui pro veritate, quæ
Deus est, caput non est cunctatus amittere, suo interventu ad caput nostrum,
quod Christus est, vos faciat pervenire.
Quod ipse praestare
dignetur.
R/. Amen.
AD COMPLENDUM.
Faites, Seigneur, nous
vous en supplions, que la vénérable fête de saint Jean, votre Baptiste et
Martyr, soit pour nous un secours efficace de salut. Par Jésus-Christ.
Seigneur, nous vous
faisons notre offrande pour la passion de votre saint Martyr, Jean Baptiste ;
finissant ici-bas sa vie terrestre, il en a commencé une éternelle au céleste
séjour : à sa considération, puisse cette offrande profiter à notre salut. Par
Jésus-Christ.
Il est vraiment digne et
juste, équitable et salutaire, de vous rendre grâces en tout temps et en tous
lieux, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui avez enrichi d’une
telle grâce le précurseur de votre Fils : pour l’affirmation de la vérité il
donna sa tête ; lui qui avait baptisé le Christ dans l’eau, baptisé par lui
dans l’Esprit, fut lavé pour lui dans son propre sang. Car ayant, comme héraut
de la vérité qui est le Christ, rappelé Hérode au respect de la couche de son
frère, il fut jeté dans l’obscurité d’une prison où ne lui restait pour biens
que la lumière de votre divinité. Ensuite, puni de mort, il descendit comme
précurseur du Seigneur aux enfers, y précédant par son précieux trépas Celui
qu’en ce monde avait désigné son doigt. C’est pourquoi donc, avec les Anges.
Que le Dieu qui nous
donne de célébrer la solennité du bienheureux Jean-Baptiste, vous accorde et
d’y montrer la dévotion de vos âmes, et d’y recevoir les faveurs de sa
bénédiction.
R/. Amen.
Que celui qui pour avoir
proclamé sa loi fut enfermé dans les ténèbres des cachots, vous délivre par sa
prière de la séduction des œuvres de ténèbres.
R/. Amen.
Et que n’ayant pas
balancé, pour la vérité qui est Dieu, à livrer sa tète, il vous fasse arriver
par son intercession au Christ qui est notre tête.
Qu’il daigne nous
l’accorder Celui qui règne à jamais.
R/. Amen.
Puisse, Seigneur, la
solennité de saint Jean nous donner à la fois, et de vénérer comme ils le
méritent les glorieux Mystères auxquels nous avons participé, et d’expérimenter
leur action salutaire. Par Jésus-Christ.
[2] Évangile de la fête,
Marc, VI, 17-29.
[3] Matth. XI, 11.
[4] Chrys. Ad episcopos,
presb. et diac. ob pietatem in carcere inclusos.
[5] Ibid. Ad eos qui
scandalizati sunt ob adversitates, XXII.
[6] Ibid.
[7] Johan. III, 30.
[8] Johan. I, 1.
[9] I Johan. III, 2.
[10] Aug. Sermo
CCLXXXVIII, In Natali J. Bapt. 11, De voce et verbo.
[11] Johan. III, 28-29.
[12] Joseph. Antiquit.
Jud. XVIII, VI.
[13] Pseudo-Dexter,
Chronicon, ad ann. Christi 34 ; Niceph. Call. I, XX.
[14] Hieron. Adv. Rufin.
III, 42.
[15] Par Mariamne, son
aïeule, petite-fille d’Hyrcan.
[16] Hieron. Epist.
CVIII, al. XXVII, ad Eustochium.
Martirio di San Giovanni Battista,
Katholische
Pfarrkirche Johannes der Täufer in
Unterigling (Igling)
im Landkreis Landsberg am Lech (Bayern/Deutschland), Deckenfresko von Johann
Georg Lederer, mit der Signatur: J. Georgius Lederer Pinxit. 1749.,
Darstellung: Enthauptung des Johannes (Ausschnitt)
Bhx cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Dans la liste de
Würzbourg, cette fête semble renvoyée au lendemain, peut-être à cause de la
popularité de la station (natalis) à Sainte-Sabine.
La décollation de saint
Jean-Baptiste, le 29 août, est toutefois fêtée dès le IVe siècle en Afrique, en
Orient, en Syrie, un peu partout. Elle manque dans le Sacramentaire Léonien
mais apparaît dans le Gélasien.
On connaît le sort des
reliques du précurseur du Seigneur. Il fut d’abord enseveli en Samarie, mais en
362 les païens violèrent sa tombe et brûlèrent ses ossements sacrés. Une petite
partie d’entre eux put toutefois être soustraite par quelques moines et fut
remise à saint Athanase, à Alexandrie. L’empereur Théodose fit déposer à
Hebdomon, près de Constantinople, le chef présumé de saint Jean, jadis conservé
à Jérusalem par quelques moines. Une autre tradition voudrait, au contraire,
que cette relique sacrée eût été transférée de Jérusalem à Émèse où, en 452,
l’évêque Uranius en fit la reconnaissance authentique.
On ne sait rien d’un
transfert du chef de saint Jean-Baptiste à Rome. Celui qui, maintenant encore,
est vénéré à Saint-Silvestre in Capite appartient, non pas au Précurseur, mais
à ce célèbre prêtre martyr Jean, que les pèlerins du haut moyen âge visitaient
sur la voie Salaria vêtus, sur le cimetière appelé précisément ad septem
palumbas ad Caput Sancti Iohannis.
Voici comment s’exprime
le De Locis SS. Martyrum : Inde, non longe in Occidente, ecclesia sancti
lohannis martyris, ubi caput eius in alio loco sub altari ponitur, in alio
corpus.
Son nom figurait
probablement dans le Martyrologe Hiéronymien, le 24 juin, avec celui de Festus,
mais il aura sans doute été absorbé par celui du Précurseur.
A ce saint Jean de la
voie Salaria, était dédiée une petite église spéciale, près de celle de
Saint-Silvestre, qui, en raison de la sainte relique, prit le titre de IN
CAPITE.
A l’origine, les chants pour
la fête de ce jour étaient ainsi énumérés dans l’antiphonaire : ANT. In virtute
tua. PSALM. Vitam petiit. RESP. Domine, praevenisti. VERS. Vitam petiit. ALLEL.
Beatus vir. OFF. Iustus ut palma. AD COMMUN. Magna est gloria.
Aujourd’hui le Missel a
modifié cette ordonnance primitive. L’antienne pour l’introït est tirée du
psaume 118, comme pour la fête de sainte Praxède, le 20 juillet, et cela en
raison de l’intrépide énergie montrée par le Précurseur en face du roi Hérode.
— Pour ne pas craindre les hommes, il faut craindre Dieu.
Le psaume qui suit
l’antienne — et cela trahit d’emblée le rédacteur moderne — est le 91e, comme
pour la nativité du Saint.
Voici la collecte. — «
Que la vénérable fête de votre saint Précurseur et martyr Jean nous apporte,
Seigneur, en abondance, des grâces pour notre salut ». Dans ces collectes de
l’Église, nous implorons sans cesse la divine grâce, et par là nous rendons
témoignage à une vérité très importante qui, au IVe siècle, fut vivement
combattue par Pelage et par ses disciples. Pour opérer notre salut éternel,
nous avons tous besoin de la divine grâce, à la généreuse miséricorde de
laquelle est attribué tout le bien que nous accomplissons. C’est pourquoi saint
Paul disait : Gratia autem Dei sum id quod sum.
La première lecture est
tirée de Jérémie (I, 17-19) et forme la suite du passage lu le 24 juin. Le
Seigneur prémunit le Prophète contre la vaine terreur des puissances
terrestres. Celles-ci s’élèveront toutes contre l’envoyé de Yahweh, mais elles
ne pourront jamais en triompher, car Dieu est plus puissant que les hommes, et
la lutte contre Lui se fait toujours dans des conditions d’infériorité. Il vaut
donc mieux se rendre, comme le fit Saul sur le chemin de Damas.
Le graduel est le même
que le 3 décembre, pour la fête de saint François Xavier. On se demandera
peut-être comment l’on peut chanter en l’honneur du martyr qu’il fleurira comme
le palmier, alors que sa tête a été séparée du tronc ? La réponse est aisée.
Comme le Christ mourut sur la croix, fut adoré dans les limbes le lendemain, et
ressuscita le troisième jour, ainsi ses disciples reçoivent au ciel la
récompense de leurs souffrances de la veille, et, le troisième jour, ils
ressusciteront eux aussi, d’autant plus semblables au Christ dans la gloire qu’ils
auront été davantage humiliés pour lui dans l’ignominie de la Croix.
Une première et précoce
floraison du sang des martyrs est reconnue par Tertullien dans la rapide
diffusion de l’Église sur toute la terre durant les trois premiers siècles.
Le verset alléluiatique,
où le juste est comparé à un lis en fleur, est le même que le 15 janvier, pour
saint Paul ermite.
La lecture évangélique de
ce jour est tirée de saint Marc (VI, 17-27) et nous est déjà attestée par la
liste de Würzbourg. Le plus grand des fils de la femme a été victime de la
honteuse intrigue de deux adultères. Selon la commune opinion du monde, il n’y
a rien de glorieux ni de tragique dans cette mort de Jean, lequel succombe en
cachette, dans le silence de la prison de Machéronte. Combien différentes sont
les pensées de Dieu ! Jean avait souhaité que son prestige et sa gloire fussent
comme anéantis, pour que, seul, Jésus fût glorifié. Ses vœux sont exaucés. Il
meurt comme l’inébranlable prédicateur de la chasteté, il meurt parce que sa sainteté
de Précurseur de Jésus était intolérable à l’impudique Hérodiade. Il meurt en
anticipant, par son martyre, les humiliations du Calvaire ; mais en récompense,
si Jésus ne participa pas avec les disciples à ses funérailles, comme
l’assurent quelques documents, il a au moins la gloire d’avoir eu le Sauveur
lui-même pour panégyriste de ses immenses mérites. Quel saint a jamais été
honoré comme Jean ?
L’antienne pour
l’offrande des oblations est la même que pour saint Paul ermite.
Prière sur les oblations.
— « Par les mérites de votre bienheureux martyr Jean, que soient profitables à
notre salut, Seigneur, les offrandes que nous vous présentons aujourd’hui en
l’anniversaire de son supplice ».
Quelques Sacramentaires
nous donnent pour ce jour la préface suivante : Vere dignum... aeterne Deus.
Qui Praecursorem Filii tui tanto munere ditasti, ut pro veritatis praeconio
capite plecteretur, et qui Christum aqua baptizaverat, ab ipso in Spiritu
baptizatus, pro eodem proprio sanguine tingeretur. Praeco quippe veritatis,
quae Christus est, Herodem a fraternis thalamis prohibendo, carceris
obscuritate detruditur, ubi solius divinitatis tuae lumine frueretur. Deinde
capitalem sententiam subiit, et ad inferna Dominum praecursurus descendit. Et
quem in mundo digito demonstravit, ad inferas praetiosa morte praecessit. Et
ideo... [17]
L’antienne durant la
sainte Communion est la même que le 26 janvier. Le glaive du bourreau trancha
le chef de Jean, mais sur ce chef, comme le chante Paul Diacre, dans l’hymne
des laudes du 24 juin, Dieu a posé la triple couronne de prophète, de martyr et
de vierge : Serta ter denis alios coronant Aucta crementis, duplicata quosdam ;
Trina centeno cumulata fructu Te sacer ornant.
Après la Communion. — «
Que la solennité de saint Jean-Baptiste fasse que, vénérant aujourd’hui
l’ineffable sacrement eucharistique, celui-ci produise en nous, abondamment,
cette grâce d’onction dont il est le mystique symbole ».
En l’honneur du glorieux
Précurseur décollé, furent érigées dans le bas moyen âge plusieurs églises et
des confréries destinées à l’assistance religieuse des condamnés à mort. Elles
produisirent un grand bien et, grâce à elles, la satisfaction de la justice
humaine, toute enveloppée alors d’une atmosphère de compassion et d’amour,
s’éleva à la hauteur d’un acte de religion, en sorte que ces malheureux,
assistés par des « consolateurs » et dans le baiser du Crucifix, montaient
résignés à l’échafaud, heureux de pouvoir satisfaire à Dieu et à la société
pour le crime commis. Aussi le bienheureux Cafasso, « consolateur » très zélé
des condamnés à mort, disait-il : « Sur cent pendus, cent sauvés ! »
A Rome, deux églises
étaient dédiées à la décollation de saint Jean-Baptiste. La première se
trouvait près des prisons de Tor di Nona, en face du château Saint-Ange.
L’autre existe encore, non loin du Vélabre, et l’un des nombreux privilèges
dont jouissait sa confrérie était de pouvoir, chaque année, libérer pendant le
Carême un condamné à mort.
[17] Traduction : voir
plus haut le commentaire de Dom Guréanger in fine.
Martirio di San Giovanni Battista,
Beheading
of St. John the Baptist, Church of St. John the Baptist (also called the
Corallini Church); Cervo, Italy
Dom Pius Parsch, Le
guide dans l’année liturgique
Il faut que lui
grandisse, et que moi je m’efface.
1. Décollation de saint
Jean-Baptiste. — Outre la naissance du Précurseur, fête principale de saint Jean
Baptiste (24 juin), l’Église célèbre encore son martyre. D’après le
martyrologe, c’est aujourd’hui le jour « de la seconde découverte de son chef
vénérable ». Le corps de Jean-Baptiste fut enterré à Samarie. En 362 les païens
profanèrent son tombeau et brûlèrent ses restes. Des moines parvinrent
seulement à en sauver une petite partie qu’ils remirent à saint Athanase
d’Alexandrie. On montre en divers endroits les principales reliques du
Précurseur. Celles qu’on honore dans l’église Saint-Sylvestre, à Rome,
appartiennent à un prêtre martyr du même nom. On vénère aussi à Breslau le chef
de saint Jean-Baptiste. Nous aurons particulièrement soin de relire aujourd’hui
les passages des trois Synoptiques qui relatent le martyre du Précurseur, une
des scènes les plus dramatiques de la sainte Écriture. (Marc — auquel la messe
emprunte l’Évangile — VI, 14-29 ; Matthieu, XIV, 1-12 ; Luc, III, 19-20 ; IX,
7-9).
2. La Messe (Loquebar). —
Une messe très simple avec peu de parties propres. A l’Introït et à l’Épître, nous
nous représentons la courageuse franchise de saint Jean-Baptiste devant Hérode,
franchise qui devait lui coûter la vie : « Je parlais de tes témoignages à la
face des Rois et n’en ai pas honte ». (Cas étrange, le verset de l’Introït est
emprunté à un autre psaume que l’antienne). « Annonce à Juda tout ce que je
t’ordonne. Sois sans crainte... je t’ai établi comme une ville forte... contre
les rois de Juda, contre ses princes, contre ses prêtres et contre le peuple.
Ils combattront contre toi, mais ils ne pourront rien sur toi » (Épître). Nous
voyons ainsi, au commencement de la messe, le Baptiste devant Hérode : « Il ne
t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère ! » Au Graduel, il se dresse
devant nous « comme le cèdre du Liban », pur et sans tache comme le lis. A
l’Offertoire et à la Communion, nous chantons son triomphe auquel nous avons
part dans la Sainte Eucharistie. Nous avons souvent lieu de faire cette
remarque : à l’avant-messe, le saint nous apparaît dans sa passion ; et à la
messe des fidèles, dans sa gloire. De même, dans la première partie nous nous
unissons spirituellement à lui par la lecture (on lisait autrefois en cet
endroit les Actes des martyrs), et dans le Saint-Sacrifice, à sa gloire.
L’Évangile raconte, d’après le vivant récit de saint Marc, le martyre de
Jean-Baptiste.
3. Remarques sur la messe. — L’examen attentif de l’Offertoire et de la Communion nous fait saisir l’intention profonde de la liturgie. L’offertoire et la communion sont bien deux parties importantes du saint sacrifice où l’individu est appelé à intervenir personnellement. Il intervient à l’offertoire avec son « moi » (symbolisme de l’offrande) ; à la communion, il reçoit sa propre part du sacrifice : Dieu s’incline vers lui en lui disant « tu ». On pourrait donc s’attendre à ce que les deux chants concomitants de l’offertoire et de la communion traduisent ce caractère personnel, ou, du moins, rappellent qu’au moment du sacrifice le saint dont on fait mémoire s’efface. On pourrait croire que le saint dont la place est si grande à l’avant-messe nous quitte au seuil du sacrifice et laisse la communauté seule avec le Christ. Non ; il n’en est rien. Les chants qui accompagnent ces deux parties de la messe d’un caractère à la fois si dramatique et si personnel se rapportent invariablement au saint dont on célèbre la fête. Qu’en faut-il conclure ? Manifestement, la liturgie met en valeur le mystère du saint. Nous nous associons à son rôle au sacrifice, et, par la communion sacramentelle, nous participons à sa gloire. Remarquons-le encore, au début comme à la fin, ce sont des pensées relatives au bonheur éternel qui très souvent reparaissent. Pendant l’avant-messe, nous voyons le saint aux prises avec les difficultés de la vie, en lutte avec le monde et l’enfer ; pendant le sacrifice, nous le voyons dans sa gloire à laquelle nous prenons part. Aussi entendons-nous l’Église chanter, au moment de la distribution des saintes espèces : « Vous avez posé sur sa tête une couronne d’or pur » ; ce qui est vrai d’une double façon : le saint est glorifié parmi : nous, et nous, en union avec lui, nous participons à sa gloire. Combien il importe donc de ne pas se contenter d’une lecture superficielle des textes de la liturgie : sachons en saisir intimement l’esprit et la vie !
SOURCE : http://www.introibo.fr/29-08-Decollation-de-St-Jean
Martirio di San Giovanni Battista,
Vincenzo Danti, Decollazione del battista, dal battistero, 1569-1570. Sculpture de bronze composée de 3 statues avec au centre, saint Jean-Baptiste agenouillé prêt à recevoir le coup mortel de la lame. Elle fut montée en 1571 près de la porte Sud du Baptistère de Saint-Marie aux fleurs, à Florence. Elle se trouve actuellement dans le musée de l'Opera de sainte Marie aux Fleurs
SAINT AUGUSTIN. SERMON
CCCVII.
DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. I. DU SERMENT.
ANALYSE. — C'est pour
avoir prêté un serment téméraire qu'Hérode est amené à commettre le crime
énorme de la décollation de saint Jean-Baptiste. N'est-ce donc pas avec raison
que l'Évangile nous interdit toute espèce de serment ? Sans doute tout serment n'est
pas coupable ; Dieu lui-même fait des serments dans l'Écriture. Mais le faux
serment est un si grand crime, et notre fragilité si connue, que pour nous
préserver plus efficacement du faux serment, Dieu a voulu nous interdire le
serment quel qu'il soit. Détruisons en nous la funeste habitude du serment ;
mon expérience personnelle prouve qu'on y peut réussir.
1. La lecture du
saint Evangile nous a mis sous les yeux un spectacle sanglant; nous avons vu,
en haine de la vérité et servi par la cruauté, un mets funèbre, la tête même de
Jean-Baptiste présentée dans un bassin, Une jeune fille danse, sa mère a la
rage dans le coeur, au milieu des délices et des dissolutions d'un banquet, on
prête, puis on accomplit un serment téméraire et impie.
Ainsi se réalisa dans la
personne de saint Jean ce que saint Jean avait prédit. Il avait dit, en parlant
de Notre-Seigneur Jésus-Christ: « Il faut qu'il croisse et que je diminue (Jean,
III, 20) ». Jean fut donc diminué de la tête, et Jésus élevé sur la croix. La
haine contre Jean naquit de la vérité même. On ne pouvait souffrir avec calme
les avertissements que donnait ce saint homme de Dieu, et qu'il ne donnait
qu'en vue du salut de ceux à qui il les adressait; et on lui rendit le mal pour
le bien. Pouvait-il faire entendre autre chose que ce qui remplissait son
coeur; et eux pouvaient-ils répondre autre chose aussi que ce qu'ils avaient
dans l'âme? Jean sema le bon grain, mais il recueillit des épines. « Il ne vous
est pas permis, disait-il au roi, de garder l'épouse de votre frère (Marc, VI,
17-28) ». Esclave de sa passion, le roi en effet retenait chez lui, malgré la
loi, la femme de son frère; mais la passion ne l'enflammait pas jusqu'à lui
faire répandre le sang. Il honorait même le prophète qui lui disait la vérité.
Quant à la femme détestable qu'il gardait, elle nourrissait une haine secrète
qui devait finir par éclater dans l'occasion. Comme elle nourrissait cette
haine, elle fit paraître sa fille, elle la fit danser; et le roi qui regardait
Jean comme un saint, qui le craignait même par respect pour Dieu, sans
toutefois lui obéir, s'affligea lorsqu'il vit qu'on lui demandait de livrer
dans un bassin la tête de Jean-Baptiste; mais, par égard pour son serment et
pour les convives, il envoya un archer et accomplit ce qu'il avait promis.
2. Ce passage nous
invite, mes frères, à vous dire quelques mots du serment, afin de mieux régler
votre conduite et vos moeurs.
Le faux serment n'est pas
un péché léger; c'est même un péché si grave que pour le prévenir le Seigneur a
interdit tout serment. Voici ses paroles : « Il a été dit : Tu ne te parjureras
point, mais tu tiendras au Seigneur tes serments. Et moi je vous dis de ne
jurer en aucune façon; ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu; ni par
la terre, parce qu'elle est l'escabeau de ses pieds ; ni par tout autre objet ;
ni par ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou
noir. Que votre langage soit : Oui, oui; non, non; car, ce qui est en plus
vient du mal (Matt. V, 33-37) ».
3. Nous trouvons
néanmoins, dans les saintes Écritures, que le Seigneur jura lorsque Abraham lui
obéit jusqu'à immoler son fils bien-aimé. Un ange, en effet, lui cria du haut
du ciel : « Je le jure par moi-même, dit le Seigneur; parce que tu as été
docile à ma voix et qu'en ma considération tu n'as pas épargné ton bien-aimé
fils, je te comblerai de mes bénédictions et je multiplierai ta postérité comme
les étoiles du ciel et comme le sable de la mer, et dans ta race seront bénies
toutes les nations (Gen. XXII, 16-18) ». Si maintenant vous voyez les chrétiens
remplir tout l'univers, c'est un effet de ce fidèle serment de Dieu. Dans les
Psaumes il était dit également et par avance, de. Notre-Seigneur Jésus-Christ :
« Le Seigneur a fait ce serment, dont il ne se repentira point : Vous êtes le
prêtre éternel, selon l'ordre de Melchisédech (Ps. CIX, 4) ». Ceux qui
connaissent l'Ecriture savent ce qu'offrit Melchisédech, quand il bénit Abraham
(Gen. XIV, 18-20). A cause des catéchumènes nous ne devons pas le rappeler;
mais les fidèles reconnaissent ici la prédiction de ce que nous voyons accompli
aujourd'hui. Or, d'où vient cet accomplissement? Du serment prêté par le
Seigneur. « Le Seigneur a fait ce serment, et il ne s'en repentira point »
comme Hérode s'est repenti de celui qu'il avait fait.
4. Puisque Dieu a
juré, pourquoi le Christ Notre-Seigneur, défend-il aux siens de jurer? Le
voici. Ce n'est pas un péché d'assurer la vérité par serment; mais comme il y a
un crime énorme à affirmer par serment le mensonge, n'est-il pas vrai qu'on
n'est pas exposé à commettre ce crime quand on ne jure pas du tout, et qu'on y
est exposé davantage quand on jure pour la vérité? En t'interdisant de jurer,
le Seigneur te défend donc de marcher sur le bord étroit du précipice, dans la
crainte que ton pied venant à glisser, tu n'y tombes. Le Seigneur pourtant a
juré, reprend-on. — Il jure sans danger, puisqu'il ne sait mentir. Ne te
préoccupe pas des serments que Dieu a faits; il n'y a peut-être que lui qui
doive en faire. Que fais-tu en jurant? Tu prends Dieu à témoin. Tu le prends à
témoin; lui s'y prend lui-même. Mais à toi qui n'es qu'un homme et qui te
trompes fréquemment, il arrive bien souvent de prendre la vérité à témoin de
tes erreurs. De plus, on se parjure quelquefois même sans le vouloir, c'est
quand on croit vrai ce qu'on affirme avec serment. Sans doute le péché n'est
pas alors aussi grave que le péché commis quand on affirme par serment ce qu'on
sait être faux. Qu'on fait bien mieux, et qu'on est moins exposé à commettre ce
grave péché, lorsqu'on écoute le Christ Notre-Seigneur, et que jamais on ne
jure !
5. Je sais que c'est
pour vous une habitude difficile à détruire; en nous aussi elle a été difficile
à extirper. Cependant la crainte de Dieu nous a aidé à bannir le serment de
notre bouche. Nous vivons au milieu de vous: qui nous a jamais entendu jurer?
Et pourtant n'avais-je pas l'habitude de jurer chaque jour? Mais après avoir lu
l'Evangile, j'ai craint, j'ai lutté contre cette habitude, et tout en luttant,
j'invoquais l'appui du Seigneur. Le Seigneur m'a accordé la grâce de ne plus
jurer, et rien ne m'est plus facile que de m'en abstenir. Je fais cette
communication à votre charité pour empêcher qui que ce soit de dire: Qui peut
s'en empêcher? Oh ! si on craignait Dieu ! Oh ! si les parjures tremblaient
devant lui ! Bientôt la langue aurait un frein, on s'attacherait à la vérité et
le serment aurait disparu (Voir ci-dev. serm. CLXXX).
Martirio di San Giovanni Battista,
Atteler
Altar: Gastmahl des
Herodes mit Enthauptung Johannes des Täufers, circa 1480, 122.7 x 131.2, Bavarian State Painting
Collections
SAINT AUGUSTIN. SERMON
CCCVIII.
DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. II. DU SERMENT.
ANALYSE. — 1° On doit
éviter de se jeter dans l'embarras inextricable où s'est jeté Hérode en faisant
un serment téméraire. 2° Si la chose promise avec serment est mauvaise, mieux
vaut ne pas la faire, à l'exemple de David. 3° On se rend bien coupable
lorsqu'on provoque un faux serment. Histoire de Tutelymène.
1. Le trait
évangélique que nous avons entendu aujourd'hui, me donne occasion de dire à
votre charité: Vous voyez que ce misérable Hérode aimait saint Jean, l'homme de
Dieu; mais que dans l'ivresse de la joie et des séductions d'une danseuse, il
jura témérairement et promit de donner tout ce que lui demanderait cette jeune
fille, qui l'avait captivé en dansant devant lui. Il s'affligea néanmoins
lorsqu'il vit qu'on lui faisait une demande cruelle et criminelle ; à ses yeux
c'était un crime horrible : mais placé entre son serment et la requête de la
jeune fille, craignant tout à la fois et de commettre un forfait sanglant et de
se rendre coupable de parjure, pour ne pas offenser Dieu en se parjurant, il
prit le parti de l'offenser en versant le sang (Marc, VI, 17-28).
Que devait-il donc faire
? me demande-t-on. Répondrai-je : Il ne devait pas s'engager par serment? Mais
qui ne voit cette vérité ? D'ailleurs, on ne me consulte pas pour savoir s'il
devait prêter ce serment ; mais ce qu'il devait faire après l'avoir prêté. La question
est grave. Son serment était téméraire : qui l'ignore ? Il ne l'en a pas moins
prêté ; et la jeune fille vient de requérir la tête de saint Jean. Que doit
faire Hérode ? Donnons-lui un conseil. Lui dirons-nous : Epargne Jean, ne
commets pas ce crime ? C'est conseiller le parjure. Lui dirons-nous : Ne te
parjure pas ? C'est exciter au crime. Triste embarras !
Avant donc de vous jeter
dans ce filet inextricable, renoncez aux serments téméraires; oui, mes frères ;
oui, mes enfants, je vous en supplie, renoncez-y avant d'en avoir contracté la
funeste habitude. Est-il besoin de vous précipiter dans une impasse où nous ne
savons quel conseil vous donner ?
2. Toutefois, en
examinant avec plus de soin les Écritures, j'y rencontre un exemple qui me
montre un homme pieux et saint tombant dans un serment téméraire et aimant
mieux ne pas accomplir ce qu'il avait promis, que d'être fidèle à son serment
en répandant le sang humain. Je vais rappeler ce trait à votre charité.
Pendant que Saül
persécutait le saint homme David, celui-ci, pour échapper à Saül et à la mort,
allait où il pouvait. Or, un jour il demanda à un homme riche, nommé Nabal,
occupé de la tonte de ses brebis, les aliments nécessaires pour le soutenir,
lui et ses compagnons d'armes. Cet homme sans entrailles les lui refusa, et, ce
qui est plus grave, il répondit en l'outrageant. Le saint jura de le mettre à
mort. Il avait des armes, en effet, et sans réfléchir assez il fit serment de
tirer de lui une vengeance qui lui était facile et que la colère lui
représentait comme juste. Il se mit donc en route pour accomplir son serment.
L'épouse de Nabal, Abigaïl vint à sa rencontre, lui amenant les aliments qu'il
avait demandés. Elle le supplia humblement, le gagna et le détourna de répandre
le sang de son mari (I Rois, XXV). Ainsi, après avoir fait un serment
téméraire, David ne l'accomplit point, inspiré par une piété plus grande.
Je reviens donc, mes
très-chers frères, à la leçon que je vous dois. Il est vrai, le saint roi dans
sa colère ne répandit pas le sang de cet homme : mais qui peut nier qu'il ait
fait un faux serment? De deux maux il a choisi le moindre; le dernier étant
moins grave que n'eût été le premier. Bien que considéré en lui-même, le faux
serment fait un grand mal. Vous devez donc travailler d'abord et lutter contre
votre funeste, funeste, funeste et très-funeste habitude, et faire disparaître
les serments que vous avez à la bouche.
3. Cependant si un
homme demande de toi un serment, si cet homme n'exige que ce serment pour se
convaincre que tu n'as point fait ce qu'il t'attribue et dont il est possible
que tu sois innocent, et que tu jures pour le délivrer de ce mauvais soupçon,
tu ne pèches pas autant que celui qui exige ce serment, attendu que le Seigneur
Jésus a dit : « Que votre langage soit: Oui, oui; non, non. Ce qui est en plus
vient du mal (Matt. V, 37) ». C'est du serment que parlait alors le Sauveur, et
il a voulu nous faire entendre ici que le serment vient d'un principe mauvais.
Quand on y est provoqué, le principe mauvais est dans celui qui provoque et non
dans celui qui jure. Ce principe, d'ailleurs, n'est-il pas commun au genre
humain ? Ne repose-t-il pas sur l'impossibilité où nous sommes de voir
réciproquement nos coeurs ? Jurerions-nous jamais si nous les voyions ? Qui
exigerait de nous un serment, si chacun voyait clairement la pensée même dé son
prochain ?
4. Ecrivez dans vos
coeurs ce que je vais vous dire : Provoquer à faire un serment quand on sait
que ce serment sera faux, c'est être plus qu'homicide car alors on tue l'âme,
ou plutôt on tue deux âmes : l'âme de celui qui provoque et l'âme de celui qui
jure; au lieu que l'homicide ne tue que le corps. Tu sais que tu dis vrai, que
ton interlocuteur dit faux : et tu le forces à jurer? Le voilà donc qui jure,
qui se parjure, qui se perd: qu'y as-tu gagné ? Ah ! tu t'es perdu aussi, en te
rassasiant de sa mort.
5. Je vais vous
citer un trait dont je n'ai point parlé encore à votre charité, et qui est
arrivé au milieu de ce peuple, de cette église. Il y avait ici un homme simple,
innocent, bon chrétien, et connu de beaucoup d'entre-vous, habitants d'Hippone,
ou plutôt connu de vous tous sous le nom de Tutelymène. Qui de vous, citoyens
de cette ville, n'a connu Tutelymène? Eh bien ! voici ce que j'ai appris de
lui-même.
Quelqu'un, je ne sais
qui, refusa de lui rendre ce que Tutelymène lui avait confié, ou ce qu'il
devait à Tutelymène, qui d'ailleurs s'était fié à lui. Tutelymène ému lui
demanda de faire serment. Le serment fut prêté, Tutelymène perdit son bien,
mais l'autre se perdit lui-même. Or, Tutelymène, homme grave et fidèle,
ajoutait que la même nuit il fut cité devant le juge, que tout tremblant il fut
emporté avec rapidité devant un homme très-grand et admirable qui siégeait sur
un trône, et à qui obéissaient de très-grands serviteurs aussi; que dans son
trouble on le fit passer par derrière et qu'on l'interrogea en ces termes :
Pourquoi as-tu excité cet homme à jurer, puisque tu savais qu'il ferait un faux
serment? C'est qu'il me refusait ce qui était à moi, répondit-il. Ne valait-il
pas mieux, lui fut-il répliqué, faire le sacrifice de ce que tu réclamais, que
de perdre par un faux serment l'âme de cet homme ? On le fit étendre alors et
frapper, frapper si fortement qu'à son réveil on voyait sur son dos la trace
des coups reçus. Après cette correction, on lui dit : On t'épargne à cause de
ton innocence; à l'avenir, prends garde de recommencer.
Cet homme avait commis un péché grave, et il en fut châtié; mais bien plus grave en-. tore sera le péché de quiconque fera ce qu'il a fait après avoir entendu ce discours, cet avertissement, cette exhortation. Prenez garde au faux serment, prenez garde au jugement téméraire. Or, vous éviterez sûrement ces deux maux, si vous détruisez en vous l'habitude de jurer.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/sermons2/solpan/308.htm
Martirio di San Giovanni Battista,
Katholische
Pfarrkirche, ehemalige Prämonstratenserklosterkirche St. Johannes Baptist in Steingaden im
Landkreis Weilheim-Schongau (Bayern/Deutschland), Fresken von Johann Georg
Bergmüller, zwischen 1741/42 und 1751 geschaffen, Darstellung unter der Empore:
Enthauptung des Johannes des Täufers
SAINT AUGUSTIN. SEIZIÈME
SERMON.
POUR LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. I
ANALYSE. — 1. A pareil jour on célèbre plutôt la naissance de Jean que celle
d'Hérode. — 2. Préparatifs du festin. — 3. Honteuse ivresse du roi et de ses
convives. — 4. La danse de la fille d'Hérodiade a pour résultat la décollation
de Jean. — 5. Epilogue.
1. Quand on eut fini
de célébrer la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu de la
salle du festin, et sa danse plut au roi. Toutefois, le jour où était né ce
misérable lui procura moins de joie qu'à Jean-Baptiste, bien que celui-ci y ait
perdu la vie; car il y a plus d'avantage à prendre en Dieu une nouvelle
naissance, qu'à venir au monde pour appartenir au diable. Ce jour fut donc, à
bien dire, celui de la naissance, non pas de l'impie Hérode, mais du Prophète ;
et c'est chose facile à comprendre : en effet, le jour où il a souffert le
martyre, Jean est entré en possession de la bienheureuse éternité, tandis
qu'Hérode est tombé sous les coups de la mort le jour où il est né. N'est-ce
pas un triste et lamentable jour, celui où un homme, après avoir ouvert, pour
la première fois, les yeux à la lumière, se trouve amené, non pas à recueillir
la flatteuse réputation que procure une vie de miséricorde et de mansuétude,
mais à se déshonorer par une vilaine et cruelle action? Jean avait été jeté en
prison comme coupable d'avoir proféré une réprimande imméritée ; car, pour ceux
qui vivent mal, les préceptes de la justice sont insupportables : personne ne
lui reprochant plus dès lors son inqualifiable désordre, le roi Hérode
s'abandonnait à la joie. Après la condamnation du Prophète, qui avait osé
signaler l'odieuse conduite du tétrarque, qui est-ce qui se serait senti le
courage de reprendre ou d'avertir librement cet orgueilleux ? Des peines sévères
ne menaçaient-elles pas d'avance l'homme assez indépendant pour protester ?
D'ailleurs, les rois coupables ne trouvent-ils pas des flatteurs qui approuvent
même leurs crimes et leurs hontes?
2. Mais c'en est
assez. Voici venu le jour de la naissance du roi ; il nage dans la joie on le
complimente sur la prolongation de son existence, sur le nombre croissant de
ses années. Pourrait-il ne pas recevoir avec plaisir de si flatteuses paroles ?
Aveugle perspicacité des hommes ! Ils se complaisent dans le présent ou dans le
bonheur, et il ne savent prévoir ni l'avenir, ni les retours de la fortune !
Bientôt, l'intérieur de la demeure royale se revêt de splendides et luxueux
ornements: sous ces lambris dorés se prépare un sanglant festin. Des festons de
verdure contournent les portes, les murs se tapissent de fleurs ; partout, dans
ces appartements néfastes et bientôt remplis d'horreur, on aperçoit des
couronnes: on s'y croirait sous l'épaisse feuillée d'un bois. Tous les charmes
du printemps, amenés par l'art, semblent s'y rencontrer pour tromper le regard
et y représenter la nature dans ce qu'elle a de plus gracieux. Mais si
quelqu'un y trouva du plaisir, ce fut, non pas Hérode, mais Jean-Baptiste : si
le parfum des fleurs vint flatter quelqu'un, ce fut, non pas le roi, mais le
martyr. A voir le tyran de la nation juive étaler, dans une salle de festin,
tant de richesse et de faste, on eût dit qu'il voulait fêter aussi joyeusement
ses convives, que s'il leur sacrifiait dans un repas tous ses revenus et sa
fortune. Des meubles en grand nombre et d'un luxe inouï éblouissent les yeux :
de tous côtés, des vases d'un travail étonnant et d'une valeur sans égale, pour
montrer, non-seulement la magnificence d'Hérode, mais aussi son opulence, pour
rassasier la vue de ses amis et de ses clients par la beauté et la diversité
des ornements, en même temps que des mets recherchés satisferont leur appétit
ainsi se réalisera le véritable idéal d'un festin, puisque, d'une part, la
table ne laissera rien désirer à l'estomac, et que, de l'autre, des prodiges de
luxe ne laisseront rien désirer aux yeux. Les invités arrivent donc plus tôt
que d'habitude, ils se pressent sous les portiques; ce ne sont que des cris de
joie, carie diable aiguise leur appétit, et il a soif du sang humain. Tout le
monde s'assied, on étend les riches tapis de pourpre sur les lits brodés, les
ministres se hâtent d'apporter les mets, les tables en sont chargées, et bien
que rien ne manque dans cette profusion, le pauvre Hérode trouve encore ce
festin incomplet ; car sa cruauté n'a point là de quoi manger, ou, plutôt, de
quoi dévorer.
3. Placé au premier
rang, sur un lit élevé, le roi y est étendu ; car il a mangé longuement dans ce
repas funeste, et ses coudes fatigués ne peuvent plus le soutenir : il s'est à
tel point rempli de boissons, que, s'il voulait se lever, ni son esprit ni ses
jambes ne pourraient le soutenir. Voyez-les tous à table : ils sont
complètement ivres; dans leurs veines coule, non pas du sang, mais du vin :
leur sens est abêti ; de leurs yeux tombent des larmes de vin, et leur regard
n'a plus rien de fixe. Pour croire encore à l'honnêteté des convives d'Hérode,
il ne faudrait pas les regarder, car celui-ci vomit sur la table royale;
celui-là remplit la salle de morceaux de viande aigris par le vin ; d'autres ne
se possèdent plus, et, incapables de veiller même à leur conservation, ils
gisent par terre, ensevelis dans le sommeil et l'ivresse. Entre plusieurs
pourrait s'engager une lutte, pour obtenir, non pas le prix de vertu, mais
celui d'ivrognerie : dans ce combat d'un nouveau genre, l'un arroserait son
ami, et l'autre noierait ses amis de table comme sous la lave d'un volcan. Que
la taverne d'un cabaretier devienne le théâtre d'une pareille lutte, j'y (550)
consens; mais, pour la maison d'un roi, c'est honteux. Je le crois volontiers,
ce noble gouverneur de la nation juive avait donné à ses soldats l'autorisation
de se battre devant lui, non à coups de lances, mais à coups de verres ; il ne
connaissait pas la guerre avec l'ennemi; c'est pourquoi il se donnait chez lui
le spectacle d'un combat entre concitoyens ivres. Quelle obscénité, quelle
effronterie de paroles sur ces pavés souillés de vin, au milieu de ces cris
d'ivrognes qui retentissent de toutes parts 1 Quel convive, en effet, se souvient
du roi ? Quel domestique a conservé la mémoire de son maître ? Quand l'homme
qui devrait protéger les convenances tombe lui-même dans le libertinage éhonté,
il est sûr que tout le monde se croit libre.
4. Au milieu de ces
odieuses réjouissances apparaît la fille d'Hérodiade : toute sa personne
respire la mollesse; au lieu d'arrêter les instincts du vice, son allure
dissolue semble plutôt destinée à leur lâcher la bride. Adultère publique, sa
mère ne lui avait rien appris en fait d'honnêteté et de pudeur. Elle était
peut-être vierge de corps, mais à coup sûr c'était une effrontée : aussi le roi
l'engage-t-il à danser, perdant de vue la gravité qui sied à un roi, oubliant
la sévérité, qui est le devoir d'un père. En raison de sa puissance, il devait
mettre un frein à la licence de cette jeune fille, et, loin de là, il allumait
en elle la flamme de la corruption, il attisait le feu impur; car il promettait
et jurait de lui donner tout ce qu'elle demanderait. Charmée par l'appât de la
récompense, elle est bientôt prête : sûre de l'approbation de sa mère, elle se
met en liberté; aussitôt elle se tord pour décrire des circuits insensés; elle
tourne avec la rapidité d'un tourbillon ; on la voit parfois se pencher d'un
côté jusqu'à terre, et parfois renverser sa tête et se pencher en arrière, et,
à l'aide de son léger vêtement, trahir ainsi ses formes voluptueuses; puis ses
bras, étendus en l'air, font tour à tour retentir de sourdes cymbales ; à peine
tient-elle en place; à peine ses pieds se posent-ils à terre dans les
mouvements désordonnés où elle s'est lancée. La pauvre jeune fille ! Une
véritable démence s'était emparée d'elle; son âme et son corps étaient devenus
la proie de l'extravagance; ce n'étaient plus les mouvements de ses sens qui
l'entraînaient, mais des instincts diaboliques. A moins d'être fou, il faut
être sous l’influence de la boisson pour danser. Incompréhensible crime
d'Hérodiade ! Sa fille ne peut plaire qu'à la condition de devenir une furie !
Le roi trépigne de joie ; il trouve dans sa propre honte la raison de son
allégresse. Que deviennent les bienséances exigées par les lois? Que sont
devenus les droits protecteurs de la modestie? Au festin d'un roi, on donne des
éloges aux compagnons de tous les vices, à des mouvements portés jusqu'aux dernières
limites du dévergondage; ce n'est point par son adresse qu'une fille est
parvenue à plaire, c'est par son exaltation furibonde. Un roi hors de lui-même
a fait une folle promesse et posé des conditions; pour ne point se démentir, il
n'a pu se résoudre à refuser la récompense promise, la récompense qu'une
concubine a conseillé de demander ; comme s'il se déchargeait de toute
culpabilité en se débarrassant de celui qui pouvait lui faire de légitimes
reproches ! La fille d'Hérodiade danse couverte de parures; mais elle n'en
désire aucune, elle ne souhaite pas les dons de la fortune : la cruauté
l'emporte sur la cupidité de l'avarice et les futilités du luxe, le triomphe
appartient à la barbarie : une intrigue sanglante s'ourdit pour faire tomber la
tête de Jean, pour en finir avec cet homme, parce qu'il applique sévèrement aux
mœurs la règle du Christ, parce qu'il prêche la pénitence, parce qu'il flétrit
l'inceste, parce que, pour tous ces motifs, le diable ne peut le supporter.
Loin d'affaiblir, par un retour au bien, sa vieille réputation de libertin,
Hérode lui donne une nouvelle force par un nouveau crime, plus criant que tous
les autres : il consent volontiers à commettre un homicide; car, dans sa
témérité, il était résolu à commettre un inceste avec l'épouse de son frère.
Poussée par les instigations de sa mère, la jeune fille, la danseuse, ne
demande, oserai-je le dire ? que la tête de Jean. — « Hé quoi », cette
impudique synagogue « demande la tête d'un homme qui est le Christ ? » Le
glaive du bourreau fait tomber la tête de Jean-Baptiste, et cette tête, qui
annonce en quelque sorte encore le Christ, cette tête dont la langue, paralysée
par la mort, flétrit encore l'inconduite d'Hérode, on l'apporte dans la salle
du festin, où se trouve le bourreau. A la suite du coup mortel qui a subitement
tranché les jours du Prophète, une teinte indécise est empreinte sur son visage
: l'incarnat (551) rosé, qui est le signe de la vie, n'a pas encore cédé
complètement la place à la pâleur de la mort. Le trépas a fondu tout à coup sur
cet homme et a détruit l'intégralité de sa nature ; mais sur les lèvres de Jean
se lisent encore quelques signes de vie.
5. O l'abominable
repas ! ô le détestable festin ! On y joue la mort d'un homme ! On y danse pour
le massacre d'un Prophète Le prix offert à la volupté n'y est autre que le sang
humain. Pour varier les plaisirs des convives, on leur offre en spectacle la
tête du Précurseur, et celui qui a soif se désaltère, non pas avec du vin, mais
avec du sang! O fureur aveugle! Par ses souffrances, saint Jean a mérité la
récompense de la vie éternelle, et le roi Hérode a payé toutes les tortures
qu'il a fait endurer aux martyrs, en subissant dès ce monde les justes
vengeances du Dieu vivant.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/sermons2/solpan/307.htm
Martirio di San Giovanni Battista,
Giovanni da San Giovanni, Decollazione del Battista, 1620, Centro Storico di San Giovanni Valdarno
SAINT AUGUSTIN. SEIZIÈME
SERMON.
POUR LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE. II
ANALYSE. — 1. Les
chrétiens sont des agneaux placés au milieu des loups. — 2. saint jean est jeté
en prison pour avoir fait une légitime réprimande. — 3. Danse voluptueuse de la
fille d'Hérodiade. — 4. Corrupteur de cette jeune fille, assassin de Jean,
Hérode tombe sous les coups de la justice divine et meurt.
1. Notre Rédempteur
et Sauveur Jésus-Christ ne s'est pas contenté de nous arracher à la mort
éternelle, il a voulu aussi nous apprendre et nous commander, par les paroles
du saint Evangile, la manière dont nous devons nous conduire ici-bas; en effet,
voici en quels termes il s'exprime: « Voici que je vous a envoie comme des
brebis au milieu des loups (Matth. X, 16) ». N'est -ce point pour nous le
comble du bonheur que notre Dieu, le pasteur et le maître des brebis, nous ait
aimés jusqu'à nous permettre d'avoir leur simplicité, si nous vivons
sincèrement pour lui. Qu'il soit le pasteur du troupeau, ces autres paroles
nous en donnent la certitude : « Je suis le bon pasteur, le bon pasteur donne
sa vie pour ses brebis (Jean, XX) ». C'est donc à bon droit qu'en raison de
l'innocence de leur vie, il compare ses disciples à des brebis, et il donne, à
non moins juste titre, le nom de loups à ceux qui, après sa mort, ont
cruellement persécuté les Apôtres et les fidèles attachés à lui. Comment nous
conduire au milieu des bêtes sauvages?
Notre dévoué pasteur nous
le dit: « Soyez prudents comme des serpents, et simples comme des colombes (Matth.
X, 16) ». Voici donc la volonté du Sauveur à notre égard: les colombes n'ont ni
malignité, ni fiel; elles ne savent point se fâcher: soyons, comme elles, à
l'abri de la ruse méchante: n'ayons pas de fiel, c'est-à-dire n'ayons pas
l'amertume du péché; oublions les injures, et ne nous mettons pas en colère;
vivons si humblement en ce monde, que nous recevions, un jour, la récompense
promise par Dieu à nos efforts. Le Sauveur ajoute: « Et prudents comme des
serpents (Matth. X, 16) ». Qui ne connaît l'astuce du serpent? S'il tombe au pouvoir
d'un homme, et que cet homme veuille le tuer, il expose, aux coups de son
adversaire, toutes les parties de son corps: peu lui importe de se voir blesser
n'importe où, pourvu qu'il sauvegarde sa tête : c'est à quoi il veille avec
toute l'adresse possible. Cette prudence du serpent doit nous servir de modèle:
si donc, en temps de persécution, nous venons à tomber au pouvoir des ennemis
de notre foi, exposons notre corps tout entier aux tourments, aux sup plices,
et même à la mort, pour conserver notre tête, c'est-à-dire le Fils de Dieu,
Notre-Seigneur Jésus-Christ.
2. Au moment où tous
les membres de son corps perdaient leur tête, saint Jean-Baptiste, dont la
grâce du Christ nous permet de célébrer aujourd'hui la nativité, se réjouissait
de se reposer dans le sein de la Divinité toute parfaite. Entraîné par l'ardeur
de ses passions, jusqu'à suivre, dans sa conduite, l'exemple des bêtes
sauvages. Hérode avait souillé la couche de son frère: à ce moment-là, saint
Jean, qui ne savait point taire la vérité, déclara formellement au roi que sa
conduite était opposée à toutes les lois. Le roi avait fait des lois pour
empêcher de pareils désordres, et il les enfreignait lui-même ! Si, par ses
moeurs, il condamnait ses décrets et ses lois, les lois et le droit ne le
condamneraient-ils pas à leur tour ? En ce temps-là donc, pour ne point se
trouver sans cesse en butte aux publiques, indépendantes et légitimes
protestations de saint Jean, le libertin couronné avait fait mettre la main sur
lui et l'avait fait jeter dans une obscure prison, où la loi divine devait être
son unique soutien. A cet événement vint s'en adjoindre un autre,
l'anniversaire de la naissance de ce roi sacrilège : il réunit alors autour de
lui les officiers et les grands personnages de son royaume, et il fit préparer
un repas scandaleux pour ses compagnons de dévergondage sacrilège : en cette
circonstance, la maison royale se transforma en cirque, si je puis m'exprimer
ainsi.
3. La fille du roi
se présente au milieu du festin, et, par ses mouvements désordonnés, elle foule
aux pieds le sentiment de la pudeur virginale. Aussitôt, le père prend à
témoins tous les compagnons de sa débauche, il jure par son bouclier, qu'avant
de terminer sa danse joyeuse et ses valses, elle aura obtenu tout ce qu'elle
lui aura demandé. La tête couverte de sa mitre, elle se livre, sur ce dangereux
théâtre, aux gestes les plus efféminés que puisse imaginer la corruption; mais
voilà que tout à coup s'écroule le factice échafaudage de sa chevelure ; elle
se disperse en désordre sur son visage : à mon avis, n'eût-elle pas mieux fait
alors de pleurer que de rire ? Du théâtre où saute la danseuse, les instruments
de musique retentissent ; on entend siffler le flageolet : les sons de la flûte
se mêlent au nom du père, dont ils partagent l'infamie : sous sa tunique
légère, la jeune fille apparaît dans une sorte de nudité; car, pour exécuter sa
danse, elle s'est inspirée d'une pensée diabolique : elle a voulu que la
couleur de son vêtement simulât parfaitement la teinte de ses chairs. Tantôt,
elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt,
en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins, que l'étreinte des
embrassements qu'elle a reçus a fortement déprimés ; puis, jetant fortement sa
tête en arrière, elle avance son cou et l'offre à la vue des convives ; puis
elle se regarde, et contemple avec complaisance celui qui la regarde encore
davantage. A un moment donné, elle porte en l'air ses regards pour les abaisser
ensuite à ses pieds ; enfin, tous ses traits se contractent, et quand elle veut
découvrir son front, elle montre nonchalamment son bras nu. Je vous le dis, les
témoins de cette danse commettaient un adultère, quand ils suivaient d'un œil
lubrique les mouvements voluptueux et les inflexions libertines de cette
malheureuse créature. O femme, ô fille de roi , tu étais vierge au moment où tu
as commencé à danser, mais tu as profané ton sexe et ta pudeur ; tous ceux qui
t'ont vue, la passion en a fait pour toi des adultères. Infortunée ! tu as plu
à des hommes passés maîtres dans la science du vice ; je dirai davantage: pour
leur plaire, tu t'es abandonnée à des amants sacrilèges !
4. O l'atrocité ! Le père lui-même se fait corrupteur de sa fille, et personne n'élève la voix contre lui ! J'entends protester contre toi, les lois, tes remords, et, aux yeux de ceux qui ont encore quelque respect pour la pudeur, la voix d'un mari ! Mais, je veux le juger moins sévèrement ; supposons qu'un reste d'honnêteté l'ait empêché de jeter sur sa fille des regards licencieux, il n'en reste pas moins évident qu'elle a dansé, et, à ce titre, son père l'a corrompue, et elle a conquis le coeur d'un incestueux. Il serait bien étonnant que la chasteté se montrât sous de pareils dehors ! O père, embrasse la femme de ton frère : mais tu as sacrifié un père à la passion du sang. Elle t'enseigne à faire tomber la tête de Jean, car tu méprisais les avertissements du martyr, et ne pouvais goûter le bonheur de la chaste innocence. O race ! O moeurs ! O nom ! O erreur sans remède ! c'est donc à juste titre que, comme le disent nos divines Ecritures, « tes membres sont tombés en putréfaction, et que les vers y ont trouvé leur pâture (Act. XII, 23) ». Ta fille a eu la tête coupée par la glace, et ta femme illégitime est morte aveugle. Ainsi Dieu retranche-t-il l'homme de blasphème ; ainsi disparaît le péché ; ainsi se trouve vengée la sainteté de la vie. Pour nous, qui aimons la chasteté et la paix, conjurons tous le Seigneur de nous préserver des moindres atteintes du libertinage. Ainsi soit-il.
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/inedits/suppl3b.htm#_Toc11732465
Martirio di San Giovanni Battista,
Jacopo Bassano (1510–), Décollation de Saint Jean Baptiste, vers 1550, 132 x 127, Statens Museum for Kunst
LA DÉCOLLATION DE SAINT
JEAN-BAPTISTE
La décollation de saint
Jean-Baptiste se célèbre et a été instituée, paraît-il, pour quatre motifs,
d'après l’Office mitral (Cap. XLI.): 1° En raison de sa décollation;
2° à cause de la combustion et de la réunion de ses os ; 3° à l’occasion de
l’invention de son chef ; 4° en mémoire de la translation d'un de ses doigts,
et de la dédicace de son église. De là les différents noms attribués à cette
fête, savoir la décollation, la collection, l’invention et la dédicace:
I. On célèbre cette
fête à cause de la décollation. En effet, selon le récit de l’Histoire
scholastique (n Evangel., cap. LXXIII.), Hérode Antipas, fils
d'Hérode le Grand, en partant pour Rome passa par chez son frère Philippe;
alors eut lieu un accord secret entre lui et Hérodiade, femme de Philippe, et
selon Josèphe, soeur d'Hérode Agrippa, de répudier sa propre femme à son retour
et de se marier avec cette même Hérodiade. Sa femme, fille d'Arétas, roi de
Damas, eut connaissance de cette convention ; alors sans attendre le retour de
son mari, elle se hâta de rentrer dans sa patrie. En revenant, Hérode enleva
Hérodiade à Philippe et s'attira l’inimitié d'Arétas, d'Hérode Agrippa et de
Philippe tout à la fois. Or, saint Jean le reprit, parce que, d'après la loi,
il ne lui était pas permis de prendre pour femme, ainsi qu'il l’avait fait,
l’épouse de son frère du vivant de celui-ci.
Hérode voyant que saint
Jean le reprenait. si durement pour ce crime, et que, d'un autre côté, saint
Jean, au rapport de Josèphe, à cause de sa prédication et de son baptême,
s'entourait d'une foule de monde, le fit jeter en prison, dans le désir de
plaire à sa femme, et dans la crainte d'un soulèvement populaire. Mais
auparavant il voulut le faire mourir, mais il eut peur du peuple. Hérodiade et
Hérode désiraient également trouver une occasion quelconque pour pouvoir tuer
Jean. Il paraît qu'ils convinrent secrètement ensemble qu'Hérode donnerait une
fête aux principaux de la Galilée et à ses officiers le jour anniversaire de sa
naissance ; qu'il promettrait avec serment de donner à la fille d'Hérodiade,
quand elle danserait, tout ce qu'elle demanderait; que cette jeune personne
demandant la tête de Jean, il serait de toute nécessité de la lui accorder à
raison de son serment, dont il ferait semblant d'être contrasté. Qu'il ait
poussé la feinte et la dissimulation jusque-là, c'est ce que donne à entendre
l’Histoire scholastique où on lit ce qui suit : « Il est à croire qu'Hérode
convint secrètement avec sa femme de faire tuer Jean, en se servant de cette
circonstance. » Saint Jérôme est du même sentiment dans la glose : « Hérode,
dit-il, jura probablement, afin d'avoir le moyen de tuer Jean; car si cette
fille eût demandé la mort d'un père ou d'une mère Hérode n'y eût certainement
pas consenti. Le repas est prêt, la jeune fille est là présente ; elle danse
devant tous les convives elle ravit le monde ; le roi jure de lui donner tout
ce qu'elle demandera. Prévenue par sa Isère, elle demande la tête de Jean, mais
l’astucieux Hérode, à cause de son serment, simula la tristesse, parce
que, comme le dit Raban, il avait eu la témérité de jurer ce qu'il lui fallait
tenir. Or, sa tristesse était seulement sur sa figure, tandis qu'il avait la
joie dans le coeur. Il s'excuse sur son serment afin de pouvoir être impie sous
l’apparence de la piété. Le bourreau est donc envoyé, la tête de Jean est
tranchée, elle est donnée à la jeune fille, et celle-ci la présente à sa mère
adultère. » Saint Augustin, à propos de ce serment, raconte l’exemple suivant
dans un sermon qu'il fit à la Décollation de saint Jean-Baptiste.
« Voici un fait
qui m’a été raconté par un homme innocent et de bonne foi. Quelqu'un lui
ayant nié un prêt ou une dette, il en fut ému et il le provoqua à faire
serment. Le débiteur le fit et l’autre perdit. La nuit suivante, ce dernier se
crut traîné devant le juge qui l’interrogea en ces termes : « Pourquoi as-tu
provoqué ton débiteur à faire serment, quand tu savais qu'il se parjurerait? »
Et l’homme répondit : « Il m’a nié mon bien. » « Il valait mieux, reprit
le juge, perdre ton bien que de tuer son âme par un faux serment. » On le fit
prosterner, et il fut condamné à être battu de verges ; or, il le fut si
rudement, qu'à son réveil, on lui voyait encore la marque des coups sur le dos.
Mais il lui fut pardonné après qu'il eut fait pénitence. » Ce ne fut cependant
point à pareil jour que saint Jean fut décollé, mais un an avant la Passion de
J.-C., vers les jours des azymes. Il a donc fallu, à cause des mystères de
Notre-Seigneur, que l’inférieur le cédât à son supérieur. A ce sujet, saint
Jean Chrysostome s'écrie : « Jean, c'est l’école des vertus, la règle de
vie, l’expression de la sainteté, le modèle de la justice, le miroir de la
virginité, le porte-étendard de la pudicité; l’exemple de la chasteté, la voie
de la pénitence, le pardon des péchés, la doctrine de la foi. Jean est plus
grand qu'un homme, il est l’égal des anges, le sommaire de la loi, la sanction
de l’évangile, la voix des apôtres, celui qui fait taire les prophètes, la
lumière du monde, le précurseur du souverain juge, l’intermédiaire de la
Trinité tout entière. Et cet homme si éminent est donné à une incestueuse, il
est livré à une adultère, il est accordé à une danseuse ! » Hérode ne resta pas
impuni, mais il fut condamné à l’exil. En effet, d'après ce qu'on trouve dans
l’Histoire scholastique, Hérode Agrippa, vaillant personnage, mais pauvre, se
voyant réduit à l’extrémité, s'enferma par désespoir dans une tour avec
J'intention de s'y laisser mourir de faim. Hérodiade, sa soeur, informée de
cette résolution, supplia Hérode Antipas, tétrarque, son mari, de le tirer
de la tour et de lui fournir ce qui lui était nécessaire. Il le fit, et comme
ils étaient tous les deux à table, Hérode, tétrarque, échauffé par le vin,
reprocha à Hérode Agrippa les bienfaits dont il l’avait, comblé lui-même.
Celui-ci en conçut un vif chagrin et partit pour Rome où il fut bien accueilli
par Caïus César, qui lui accorda deux tétrarchies, celle
de Lisanias et celle du pays d'Abilène; il lui plaça, en outre, le
diadème sur le front, avec l’intention de le faire roi de Judée. Hérodiade,
voyant que: son frère avait le titre de roi, pressait instamment son mari
d'aller à Rome et de solliciter aussi pour lui la même distinction. Mais, étant
fort riche, il ne voulait pas suivre le conseil de sa femme, car il préférait
le repos à des fonctions honorables. Vaincu enfin par ses prières, il alla à
Rome avec elle Agrippa, qui en eut connaissance, expédia à César des lettres
pour l’informer qu'Hérode s'était assuré de l’amitié du roi des Parthes, et voulait
se révolter contre l’empire romain, et pour preuve, il lui fit savoir qu'il
avait dans ses places fortes des armes en assez grande quantité pour armer
soixante-dix mille soldats. Caïus, après avoir lu la lettre, s'informa,
comme s'il le tenait d'une autre source, auprès d'Hérode, sur sa position, et
entre autres choses, il lui demanda s'il était vrai, ainsi qu'il l’avait
entendu dire, qu'il eût une si grande quantité de troupes sous les armes, dans
les villes de sa juridiction. Hérode ne fit aucune difficulté d'en
convenir. Caïus, persuadé alors de l’exactitude du rapport d'Hérode
Agrippa, l’envoya en exil ; quant à son épouse, qui était soeur de ce L même
Hérode Agrippa pour lequel il avait beaucoup d'affection, il lui permit de
retourner dans son pays. Mais elle voulut accompagner son mari, en disant que
puisqu'elle avait partagé sa prospérité, elle ne l’abandonnerait pas dans
l’adversité. Ils furent donc déportés à Lyon; où ils finirent leur vie dans la
misère. Ceci est tiré de l’Histoire scholastique.
II. Cette fête est
célébrée à cause de la combustion et de la réunion des os de saint Jean; car
des auteurs prétendent qu'on les brûla en ce jour, et que les restes en furent
recueillis par les fidèles. C'est, en quel,que sorte, un second martyre que saint
d'eau souffre, puisque i1 est brûlé dans ses os, et c'est la raison pour
laquelle l’Eglise célèbre cette fête comme si elle était son second martyre
(1). On lit donc au XIIe livre de l’Histoire
scholastique ou ecclésiastique, que les disciples de saint Jean
ensevelirent son corps auprès de Sébaste, ville de Palestine, entre Elisée
et Abdias. I1 se faisait de grands miracles à son tombeau; mais, par
l’ordre de Julien l’Apostat, les gentils dispersèrent les os du saint ; et
comme les miracles continuaient toujours, on recueillit les os, on les brûla,
puis on les réduisit à une poussière que l’on vanna dans les champs; toujours
d'après l’Histoire scholastique. Mais le bienheureux Bède dit que les os
eux-mêmes furent ramassés et épars plus loin encore. Saint Jean parut souffrir
ainsi un second martyre. (C'est ce que certaines gens imitent sans savoir ce
qu'ils font, quand, à la Nativité de saint Jean, ils ramassent des os partout
et les brûlent.) Or, pendant qu'on les recueillait pour les brûler, d'après
l’Histoire ecclésiastique et le témoignage de Bède, des moines, venus de
Jérusalem, se mêlèrent en cachette à ceux qui étaient occupés à les recueillir,
et en prirent une grande partie. Ils portèrent alors. ces ossements à Philippe,
évêque- de Jérusalem, qui, plus tard, les envoya à Athanase, évêque
d'Alexandrie. Dans la suite, Théophile, évêque de cette ville, les mit dans un
temple de Sérapis, purgé de ses ordures; il le consacra comme une basilique, en
l’honneur de saint Jean. Mais aujourd'hui, on les honore à Gênes, ainsi que
Alexandre III et Innocent IV l’ont approuvé par leurs privilèges, après eu
avoir reconnu l’authenticité. De même qu'Hérode, qui fit couper la tète à saint
Jean, subit le châtiment de ses crimes, de même aussi, Julien l’Apostat, qui
fit brûler ses os, fut frappé par la vengeance divine. On a l’histoire de la
punition de ce dernier dans la légende de saint Julien, après la conversion de
saint Paul (2).
Mais, dans
l’Histoire triparlite (Lib. VI, passim.), on trouve de plus amples
détails sur l’origine: de Julien l’Apostat; sou règne, sa cruauté et sa mort.
Constance, frère du grand Constantin et descendant du même père, eut deux fils,
Gallus et Julien. A la mort de Constantin, Constance créa césar Gallus, son
fils, que pourtant il tua par la suite. Alors Julien, plein de crainte, se fit
moine, et imagina de consulter les magiciens pour savoir s'il pouvait avoir
encore l’espérance de parvenir au trône. Après quoi, Constance créa césar
Julien, qu'il envoya dans les Gaules, où il remporta grand nombre de victoires.
Une couronne d'or, suspendue par un fil entre deux colonnes, tomba sur sa tête,
en s'y adaptant parfaitement, au moment où il passait de fil s'était rompu;
tous s'écrièrent alors que c'était un signe qu'il serait empereur. Comme les soldats
le proclamaient Auguste, et qu'il ne se trouvait pas là de couronne, un des
soldats prit un collier qu'il avait au cou et le mit sur le front de
Julien, lequel fut ainsi créé empereur par les soldats. Dès lors, il renonça
aux pratiques du christianisme, qu'il ne suivait que d'une manière hypocrite,
ouvrit les temples des idoles et leur y offrit des sacrifices. Il, se
proclamait le Pontife des païens et faisait abattre partout les images de la
Croix. Une fois, la rosée tomba sur ses vêtements et sur ceux des personnes qui
l’accompagnaient, et chaque goutte prit la forme d'une croix. Dans le désir de
plaire à tous, il voulut, après la mort de Constance, que chacun suivît le
culte qui lui convînt; il chassa de sa cour les eunuques, les barbiers et les
cuisiniers; les eunuques, parce qu'après la mort de sa femme il ne s'était
point remarié ; les cuisiniers, parce qu'il ne faisait usage que des mets les
plus simples, et les barbiers, parce que, disait-il, un seul était suffisant
pour beaucoup de monde. Il composa une foule d'outrages, dans lesquels il
déchira tous les princes, ses prédécesseurs. En chassant les cuisiniers et les
barbiers il faisait oeuvre de philosophe, mais non pas d'empereur; mais en
critiquant et en déférant des louanges, il ne se comporta ni en philosophe ni
en empereur. Un jour que Julien offrait un sacrifice aux idoles, dans les
entrailles de la brebis qui venait d'être immolée, on lui montra le signe de la
croix entouré d'une couronne. A cette vue, les ministres eurent peur, et
expliquèrent le fait en disant qu'il viendrait un temps qui n'aurait pas de
terme, et où la croix serait victorieuse et uniquement vénérée. Julien lés
rassura et dit que cela indiquait qu'il fallait réprimer le christianisme et le
resserrer dans un cercle. Tandis que Julien offrait à Constantinople un
sacrifice à la Fortune, Maris, évêque de Chalcédoine, auquel la vieillesse
avait fait perdre la vue, le vint trouver et l’appela impie et apostat. Julien
lui dit « Ton Galiléen n'a donc pu te guérir, lui? » Maris lui répondit : «
J'en rends grâces à Dieu, car il m’a privé de la vue afin de ne pas te
voir dépouillé de piété. » Julien ne lui répondit rien et se
retira. A Antioche, il fit ramasser les vases sacrés et les ornements, puis les
jetant parterre, il s'assit dessus et se permit de les salir. Mais à l’instant,
il fut frappé à l’endroit par où il avait péché, en sorte que les vers y
fourmillaient et rongeaient les chairs. Tant qu'il vécut depuis, il
ne put se guérir.
Julien le préfet qui, par
l’ordre de l’empereur, avait enlevé les vases sacrés appartenant aux églises,
dit en les salissant de son urine : « Voyez dans quels vases on administre le
fils de Marie. » Immédiatement sa bouche est changée en anus : et ce fut ainsi
qu'il satisfaisait les besoins de la nature. Pendant que l’apostat Julien
entrait dans le temple de la Fortune, les ministres du temple aspergeaient avec
de l’eau ceux qui arrivaient afin de les purifier: Valentinien vit une goutte
de cette eau sur sa chlamyde; plein d'indignation, il frappa du poing le
ministre en disant qu'il était sali plutôt que purifié. L'empereur, témoin de
cela, le fit mettre sous bonne garde et conduire dans un désert. En effet,
Valentinien était chrétien, et il mérita pour récompense d'être élevé par la
suite à l’empire. Par haine encore contre les chrétiens, Julien fit aussi
réparer le temple des Juifs, auxquels il fournit des sommes énormes; mais quand
ils eurent rassemblé une grande quantité de pierres, un vent extraordinaire
s'éleva subitement et les dispersa toutes; ensuite il se fit un affreux
tremblement de terre; en dernier lieu, le feu sortit des fondements et brûla
beaucoup de monde (3). Un autre jour, une croix apparut dans le ciel et les
habits des Juifs furent couverts de croix de couleur noire. En allant chez les
Perses, il vint à Ctésiphonte qu'il mit en état de siège. Le roi, qui
s'y trouvait, lui offrit la moitié de son pays, s'il voulait s'en aller. Mais
Julien s'y refusa : car il avait les idées de Pythagore et de Platon au sujet
de la mutation des corps, croyant posséder l’âme d'Alexandre, ou plutôt qu'il
était lui-même Alexandre dans un autre corps. Mais tout à coup il reçut un dard
qui s'enfonça dans son côté ; cette blessure mit fin à sa vie. Qui lança cette
flèche ? On l’ignore encore ; mais les uns pensent que ce fut un des esprits
invisibles, d'autres, que ce fut un berger ismaélite : quelques-uns disent que
c'était la main d'un soldat abattu par la faim et les fatigues de la route. Que
ce soit un homme ou bien un ange, il fut évidemment l’instrument de Dieu.
Calixte, un de ses familiers, dit qu'il fut frappé par le démon.
III. L'institution
de cette fête eut lieu à l’occasion de l’invention du chef de saint Jean en ce
jour. Au XIe livre de l’Histoire ecclésiastique, il est écrit que
saint Jean fut détenu et décapité dans un château de l’Arabie
nommé Machéronte. Mais Hérodiade fit apporter la tête du saint à Jérusalem
où elle la fit enterrer avec soin auprès de la maison d'Hérode, dans la crainte
que ce prophète ne ressuscitât, si son chef était enterré avec son corps. Or,
du temps de Marcien, en 153, saint Jean révéla où était sa tête à deux moines
venus à Jérusalem. Ils allèrent en toute hâte au palais qui avait appartenu â
Hérode, et trouvèrent le précieux chef enveloppé dans des sacs de poils de
chèvre provenant, je pense, des habits dont saint Jean était revêtu dans le
désert. Durant le trajet qu'ils firent pour retourner en leur pays avec ce
trésor, un potier de la ville d'Emèse, vivant de son métier, se joignit à eux.
Or, tandis que cet homme portait la besace qu'on lui avait confiée, et dans
laquelle se trouvait. le saint chef, ce dont il avait été averti la nuit par
saint Jean, il se déroba de ses compagnons, et s'en vint à Emèse avec cette
relique, qu'il y garda avec respect dans un trou profond tout le temps qu'il
vécut: dès lors ses affaires prospérèrent extraordinairement. Etant près de
mourir, il révéla son secret à sa soeur en toute confiance, et ses héritiers en
firent autant les uns aux autres. Longtemps après, saint Jean révéla. à un
saint moine, nommé Marcel, habitant la même caverne, que sa tête s'y trouvait.
Le fait se passa de la manière suivante Pendant son sommeil il lui semblait
qu'une grande foule s'avançait et disait : « Voici que saint Jean-Baptiste
vient. » Il vit ensuite le saint conduit par deux personnages, l’un à sa droite
et l’autre à sa gauche. Or, tous ceux qui s'approchaient recevaient une
bénédiction. Marcel s'étant approché se prosterna à ses pieds, mais le saint
précurseur le fit lever, et le prenant par le menton, il lui donna le baiser de
paix. Alors Marcel lui demanda: « Seigneur, d'où: êtes-vous venu chez nous? »
Saint Jean répondit: « De Sébaste. » Quand Marcel fut éveillé, il fut fort
étonné de cette vision; mais une autre nuit qu'il dormait, quelqu'un vint le
réveiller; après quoi, il vit une étoile brillante arrêtée sur la porte de sa
petite cellule. Il se leva et voulut la toucher, mais elle se posa ailleurs.
Alors il suivit l’étoile jusqu'à ce qu'elle se fût arrêtée à l’endroit où se
trouvait la tête de Jean-Baptiste. Il y fouilla, trouva une urne contenant ce
saint trésor. Quelqu'un, qui n'en croyait rien, mit la main sur l’urne, niais à
l’instant sa main se sécha et resta attachée au vase. Alors ses compagnons
s'étant mis en prières, il put retirer sa main, mais elle resta
paralysée. Or, saint Jean lui apparut et lui dit: « Quand on déposera mon chef
dans l’église, tu toucheras l’urne et tu seras guéri. » Il le fit, et fut guéri
entièrement. Marcel rapporta ces événements à Julien, évêque d'Emèse. Ils
prirent la tête et la transportèrent dans la ville. A partir de cette époque,
l’on commença en cette ville à célébrer la décollation de saint Jean au jour,
où, pensons-nous, le chef fut trouvé ou élevé, selon ce qu'en dit l’Histoire
scholastique. Dans la suite on en fit la translation à Constantinople.
D'après l’Histoire
tripartite (l. IX, c. XLIII), l’empereur Valens ordonna que le saint chef
fût mis sur un char et transporté à Constantinople ; mais arrivé auprès de
Chalcédoine, on ne put faire avancer le char, quels qu'aient été les
moyens employés pour aiguillonner et presser les boeufs. On fut donc forcé de
laisser là le chef. Mais, dans la suite, comme Théodose voulait l’enlever, il
pria la vierge, aux soins de laquelle il était confié, de lui permettre de
l’emporter. Elle y voulut bien consentir, dans la persuasion que, comme du
temps de Valens, il ne se laisserait pas emporter. Alors le pieux empereur
enveloppa le chef dans de la pourpre et le transporta à Constantinople où il
lui fit bâtir la plus belle des églises. De là, il fut peu de temps après
transporté à Poitiers dans les Gaules, sous le règne de Pépin. Plusieurs morts
y furent ressuscités par ses mérites. — Or, de même qu'Hérode, qui avait fait
couper la tête à saint Jean et que Julien qui brûla ses os, furent punis, de
même aussi Hérodiade, qui avait suggéré à sa fille de demander la tête de Jean,
reçut la punition de son crime, ainsi que la fille qui avait fait la demande.
Quelques-uns disent qu'Hérodiade ne mourut pas en exil comme elle y avait été
condamnée, mais alors qu'elle tenait dans les mains la tête de saint Jean, elle
se fit un plaisir de l’insulter; or, par aine permission de Dieu, cette tète
elle-même lui souffla au visage, et cette méchante femme mourut aussitôt. C'est
le récit du vulgaire ; mais ce qui a été rapporté plus haut, qu'elle périt
misérablement en exil avec Hérode, est affirmé par les saints dans leurs
chroniques : et il faut s'y tenir. Quant à sa fille, elle se promenait un jour
sur une pièce d'eau gelée dont la glace se brisa sous ses pieds, et elle fut
étouffée à l’instant dans les eaux. On lit cependant dans une chronique qu'elle
fut engloutie toute vive dans la terre. Ce qui peut s'entendre, comme quand on
parle des Égyptiens engloutis dans la mer Rouge, on dit avec l’Ecriture sainte
: « La terre les dévora. »
IV. La translation
de son doigt et la dédicace de son église. On dit que le doigt avec lequel
saint Jean montra le Seigneur ne put être brûlé. C'est pour cela que
ce doigt fut trouvé par les moines dont il a été parlé. Dans la suite sainte
Thècle le porta au-delà des Alpes et le déposa dans une église dédiée à saint
Martin (Les éditions plus modernes disent saint Maxime.) Ceci est attesté par
Jean Belette qui dit que sainte Thècle apporta ce doigt, qui n'avait pu être
brûlé, des pays d'outre-mer en Normandie (J. Beleth dit la
Mauritanie, c. CXLVII) où elle fit élever une église en l’honneur de saint
Jean. On assure que cette église fut dédiée à pareil jour. C'est ce qui a porté
le souverain Pontife à faire célébrer en ce jour cette fête dans l’univers
entier. — Dans une ville des Gaules nommée Maurienne (Saint-Jean de Maurienne
ainsi nommée à cause des miracles de saint Jean-Baptiste), se trouvait une dame
remplie de dévotion envers saint Jean-Baptiste elle priait Dieu avec les plus
grandes instances pour obtenir quelqu'une des reliques de saint Jean. Mais
comme elle voyait que ses prières n'étaient pas exaucées, elle prit la
confiance de s'engager avec serment à ne point manger, jusqu'à ce qu'elle eût
reçu ce qu'elle demandait.
Après avoir jeûné pendant
quelques jours, elle vit 'sur l’autel un pouce d'une admirable blancheur, et
elle recueillit avec joie ce don de Dieu. Trois évêques étant accourus à
'l’église, chacun d'eux voulait avoir une parcelle de ce pouce, quand ils furent
saisis de voir couler trois gouttes de sang sur le linge où était placée la
relique, et ils s'estimèrent heureux d'en avoir obtenu chacun une (4).
Théodoline, reine des
Lombards, fit élever et dota à Modoetia, près de Milan, une grande église
en l’honneur de saint Jean-Baptiste. Dans la suite du temps, d'après le
témoignage de Paul (5), Constantin; aussi bien que l’empereur Constance,
voulant soustraire l’Italie à la domination des Lombards, demanda à un saint
homme, doué de l’esprit de prophétie, quelle serait l’issue de la guerre.
Celui-ci passa la nuit en prière et le lendemain matin, il répondit : « La
reine a fait construire une église à saint Jean-Baptiste qui intercède
continuellement pour les Lombards, et c'est pour cela qu'ils ne peuvent être vaincus.
II viendra cependant un temps que ce lieu sera méprisé et alors les Lombards
seront vaincus. » Ce qui fut accompli au temps de Charles. — Il est rapporté
par saint Grégoire (6), qu'un homme d'une grande sainteté,
nommé Sanctulus, avait reçu en sa garde un diacre pris par les Lombards,
sous la condition que si ce diacre s'enfuyait, il serait, lui, condamné à
perdre la tête. Sanctulus força le diacre à s'enfuir et à recouvrer
la liberté. Alors Sanctulus fut conduit au supplice; et pour
l’exécution on choisit le bourreau le plus robuste qui pourrait, sans le
moindre doute, trancher la tête d'un seul coup. Sanctulus avait
présenté son cou et le bourreau avait levé l’épée avec le bras de toute sa
force, quand le patient dit : « Saint Jean, recevez-le. » A l’instant, le bras
du bourreau se roidit et resta immobile avec l’épée en l’air; il fit alors le
serment de ne frapper désormais plus aucun chrétien ; alors l’homme de Dieu
pria pour lui et aussitôt il put baisser le bras.
(1) Eusèbe de Césarée, I.
II; — Hist. ecclésiastique, c. XXVIII; — Sigebert, Chronique, an 394.
(2) Ou mieux, après la
légende de sainte Paule, qui est à la suite de la conversion de saint Paul,
c'est-à-dire, au 27 janvier.
(3) Socrate, Hist.
ecclés., I. III, c. XVII ; — Sozomène; Nicéphore, l. X,
c. XXXII-XXXIII.
(4) Saint Grégoire de
Tours, De gloria martyr., 1. I, c. XIV.
(5) Histoire des
Lombards, l. V, c. VI.
(6) Dialogues, l. III,
c. XXXVII.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par L'abbé J.-B. M. Roze, Chanoine
Honoraire de la cathédrale d'Amiens Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue
de Seine, 76 Paris MDCCCCII
SOURCE : https://www.bibliotheque-monastique.ch/bibliotheque/bibliotheque/voragine/tome02/126.htm
Martirio di San Giovanni Battista,
Anonymous
Flemish master, The Beheading of St John the Baptist, circa 1540, 160 x 75, M Leuven, St. Peter's Church, Leuven
Sint-Pieterskerk. Leuven. Vlaams-Brabant. Belgium. Schilderij, Onthoofding van Johannes de Doper, Jan I de Oude Van Rillaer, 1541-1560. Parish church (Sint-Pieterskerk). Interior.
The Passion of Saint John
the Baptist
St. John the Baptist was
called by God to be the forerunner of his Divine Son. In order to preserve his
innocence spotless, and to improve the extraordinary graces which he had
received, he was directed by the Holy Ghost to lead an austere and
contemplative life in the wilderness, in the continual exercises of devout
prayer and penance, from his infancy till he was thirty years of age.
At this age, the faithful
minister began to discharge his mission. Clothed with the weeds of penance, he
announced to all men the obligation they lay under of washing away their
iniquities with the tears of sincere compunction, and proclaimed the Messiah,
who was then coming to make his appearance among them. He was received by the
people as the true herald of the Most High God, and his voice was, as it were,
a trumpet sounding from heaven to summon all men to avert the divine judgments,
and to prepare themselves to reap the benefit of the mercy that was offered
them.
The tetrarch Herod
Antipas having, in defiance of all laws divine and human, married Herodias, the
wife of his brother Philip, who was yet living, St. John the Baptist boldly
reprehended the tetrarch and his accomplice for so scandalous an incest
and adultery, and Herod, urged on by lust and anger, cast the, Saint into
prison. About a year after St. John had been made a prisoner, Herod gave a
splendid entertainment to the nobility of Galilee. Salome, a daughter of
Herodias by her lawful husband, pleased Herod by her dancing, insomuch that he
promised her to grant whatever she asked. On this, Salome consulted with her
mother what to ask. Herodias instructed her daughter to demand the death of
John the Baptist, and persuaded the young damsel to make it part of her
petition that the head of the prisoner should be forthwith brought to her in a
dish.
This strange
request startled the tyrant himself; he assented, however, and sent a soldier
of his guard to behead the Saint in prison, with an order to bring his head in
a charger and present it to Salome, who delivered it to her mother. St. Jerome
relates that the furious Herodias made it her inhuman pastime to prick the
sacred tongue with a bodkin. Thus died the great forerunner of our blessed
Saviour, about two years and three months after his entrance upon his public
ministry, about a year before the death of our blessed Redeemer.
SOURCE : http://ucatholic.com/saints/passion-of-john-the-baptist/
Martirio di San Giovanni Battista,
Retable
de Saint Georges et des deux saints Jean, circa 1500, oil on panel, 131 x 201,
Unterlinden Museum
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Martyrdom of St John the
Baptist
Dear Brothers and
Sisters,
This last Wednesday of
the month of August is the liturgical Memorial of the martyrdom of St John the
Baptist, the Precursor of Jesus. In the Roman Calendar, he is the only saint
whose birth and death, through martyrdom, are celebrated on the same day (in
his case, 24 June). Today’s Memorial commemoration dates back to the dedication
of a crypt in Sebaste, Samaria, where his head had already been venerated since
the middle of the fourth century. The devotion later extended to Jerusalem,
both in the Churches of the East and in Rome, with the title of the Beheading
of St John the Baptist. In the Roman Martyrology reference is made to a second
discovery of the precious relic, translated for the occasion to the Church of
San Silvestro in Campo Marzio, Rome.
These small historical
references help us to understand how ancient and deeply-rooted is the
veneration of John the Baptist. His role in relation to Jesus stands out
clearly in the Gospels. St Luke in particular recounts his birth, his life in
the wilderness and his preaching, while in today’s Gospel St Mark tells us of
his dramatic death. John the Baptist began his preaching under the Emperor
Tiberius in about 27-28 A.D., and the unambiguous invitation he addressed to
the people, who flocked to listen to him, was to prepare the way to welcome the
Lord, to straighten the crooked paths of their lives through a radical
conversion of heart (cf. Lk 3:4).
However, John the Baptist
did not limit himself to teaching repentance or conversion. Instead, in
recognizing Jesus as the “Lamb of God” who came to take away the sin of the
world (Jn 1:29), he had the profound humility to hold up Jesus as the One sent
by God, drawing back so that he might take the lead, and be heard and followed.
As his last act the Baptist witnessed with his blood to faithfulness to God’s
commandments, without giving in or withdrawing, carrying out his mission to the
very end. In the 9th century the Venerable Bede says in one of his Homilies:
“St John gave his life for [Christ]. He was not ordered to deny Jesus Christ,
but was ordered to keep silent about the truth” (cf. Homily 23: CCL
122, 354). And he did not keep silent about the truth and thus died for Christ
who is the Truth. Precisely for love of the truth he did not stoop to
compromises and did not fear to address strong words to anyone who had strayed
from God’s path.
We see this great figure,
this force in the Passion, in resistance to the powerful. We wonder: what gave
birth to this life, to this interiority so strong, so upright, so consistent,
spent so totally for God in preparing the way for Jesus? The answer is simple:
it was born from the relationship with God, from prayer, which was the thread
that guided him throughout his existence. John was the divine gift for which
his parents Zechariah and Elizabeth had been praying for so many years (cf. Lk
1:13); a great gift, humanly impossible to hope for, because they were both
advanced in years and Elizabeth was barren (cf. Lk 1:7); yet nothing is
impossible to God (cf. Lk 1:36). The announcement of this birth happened
precisely in the place of prayer, in the temple of Jerusalem, indeed it
happened when Zechariah had the great privilege of entering the holiest place
in the temple to offer incense to the Lord (cf. Lk 1:8-20). John the Baptist’s
birth was also marked by prayer: the Benedictus, the hymn of joy, praise
and thanksgiving which Zechariah raises to the Lord and which we recite every
morning in Lauds, exalts God’s action in history and prophetically indicates
the mission of their son John: to go before the Son of God made flesh to
prepare his ways (cf. Lk 1:67-79).
The entire existence of
the Forerunner of Jesus was nourished by his relationship with God,
particularly the period he spent in desert regions (cf. Lk 1:80). The desert
regions are places of temptation but also where man acquires a sense of his own
poverty because once deprived of material support and security, he understands
that the only steadfast reference point is God himself. John the Baptist,
however, is not only a man of prayer, in permanent contact with God, but also a
guide in this relationship. The Evangelist Luke, recalling the prayer that
Jesus taught his disciples, the Our Father, notes that the request was
formulated by the disciples in these words: “Lord, teach us to pray, just as
John taught his own disciples” (cf. Lk 11:1).
Dear brothers and
sisters, celebrating the martyrdom of St John the Baptist reminds us too,
Christians of this time, that with love for Christ, for his words and for the
Truth, we cannot stoop to compromises. The Truth is Truth; there are no
compromises. Christian life demands, so to speak, the “martyrdom” of daily
fidelity to the Gospel, the courage, that is, to let Christ grow within us and
let him be the One who guides our thought and our actions. However, this can
happen in our life only if we have a solid relationship with God. Prayer is not
time wasted, it does not take away time from our activities, even apostolic
activities, but exactly the opposite is true: only if we are able to have a
faithful, constant and trusting life of prayer will God himself give us the
ability and strength to live happily and serenely, to surmount difficulties and
to witness courageously to him. St John the Baptist, intercede for us, that we
may be ever able to preserve the primacy of God in our life. Thank you.
To special groups:
I offer a warm welcome to
all the English-speaking pilgrims and visitors, especially those from England,
Indonesia, Japan and Malta. Today, the Church celebrates the Martyrdom of St
John the Baptist. John, whose birth we celebrate on 24 June, gave himself
totally to Christ, by preparing the way for him through the preaching of
repentance, by leading others to him once he arrived, and by giving the
ultimate sacrifice. Dear friends, may we follow John’s example by allowing
Christ to penetrate every part of our lives so that we may boldly proclaim him
to the world. May God bless all of you!
Lastly a thought for
the young people, the sick and the newlyweds. May the
radicalism of the faith and the life of St John the Baptist inspire your being
as believers; dear young people, show openly in all contexts that you
belong to Christ and to the Church; dear sick people, draw on the power of
prayer to alleviate your suffering; and you, dear newlyweds, always put
the Lord Jesus at centre of your family life.
To the 2,600 French altar
servers:
Dear Brothers and
Sisters, I greet you with affection dear altar servers who have come from
France on your national pilgrimage to Rome, as well as Bishop Breton, the other
bishops present and those who have accompanied this large group. Dear young
people, the service you carry out faithfully enables you to be particularly
close to Jesus Christ in the Eucharist. You have the enormous privilege of
being close to the altar and close to the Lord. Be aware of the importance of
this service to the Church and to you yourselves. May it give you the
opportunity to develop a friendship, a personal relationship with Jesus. Do not
be afraid of communicating to those around you the joy you receive from his
presence! May your whole life shine with the happiness of this closeness to the
Lord Jesus! And if one day you hear his call to follow him on the path of the
priesthood or the religious life, respond to him generously! I wish you all a
good pilgrimage to the tombs of the Apostles Peter and Paul. Many thanks. Have
a good pilgrimage. God bless you.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20120829.html
Martirio di San Giovanni Battista,
Caravaggio (1571–1610),
Decapitazione di
san Giovanni Battista / The beheading
of St. John the Baptist, 1608, 361 x 520, St. John's Co-Cathedral, Valletta, Malta
Beheading of John the
Baptist (RM)
1st century. Shortly
after he had baptized Jesus, John the Baptist began to denounce Herod Antipas,
the tetarch of Galilee. Herod had divorced his own wife and taken Herodias, the
wife of his half- brother Philip and also his own niece. John the Baptist declared,
"I is not lawful for you to have her," so Herod threw him into
prison.
Not only did Herod fear
John and his disciples, he also knew him to be a righteous man, so he did not
kill him. Herodias determined to bring about John's death. From prison John
followed Jesus's ministry, and sent messengers to question him (Luke 7:19-29).
One day Herod gave a fine banquet to celebrate his birthday. His entire court
was present as well as other powerful and influential Palestinians. Herodias's
daughter Salome so pleased Herod when she danced to entertain the company that
he promised her whatever she would ask--even half of his kingdom. Salome asked
her mother for counsel and was told to request the head of the Baptist (Matthew
14:1-12).
Because of his pride Herod,
though deeply sorry, could not decline the request; thus, as Saint Augustine
says, "an oath rashly taken was criminally kept." He sent a soldier
of the guard to behead John in prison. Thus, the "voice crying in the
wilderness" was silenced. The head was placed on a platter and taken to
Salome, who gave it to her mother.
When John's disciples
heard what had happened, they took away his body and laid it in a tomb,
probably at Sebaste in Samaria, where he was venerated in the 4th century. His
tomb was desecrated by Julian the Apostate. John's relics are claimed by many
places, but it is unlikely that they are authentic. His cultus is ancient in
both the East and West, because intercession to Saint John was believed to the
coming of Christ in the soul, just as it was in history. There are a vast
number of medieval churches in England dedicated to Saint John. He is the
patron of the Knights Hospitallers, whose principal work was to guard the Holy
Sepulchre at Jerusalem and protect pilgrims (Attwater, Benedictines, Bentley,
Farmer).
Source : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0829.shtml
Martirio di San Giovanni Battista,
Caravaggio,
Salome
with the Head of John the Baptist, circa1607, 91.5 x 106.7,
National Gallery, London
Golden
Legend – Decollation of Saint John Baptist
Here followeth the
Decollation of Saint John Baptist.
It is read that the
decollation of Saint John Baptist was established for four causes, like as it
is found in the Book of Office. First, for his decollation; secondly, for the
burning and gathering together of his bones; thirdly, for the invention and
finding of his head; and fourthly, for the translation of his finger and
dedication of the Church. And after some people this feast is named diversely,
that is to say, decollation, collection, invention, and dedication. First, this
feast is hallowed for his decollation which was made in this manner. For, as it
is had in Historia Scholastica, Herod Antipas, son of the great Herod, went to
Rome and passed by the house of Philip his brother, and began to love the wife
of his brother, which was named Herodias, wife of the same Philip, his brother.
After that Josephus saith, she was sister of Herod Agrippa. And when he
returned, he refused and repudiated his own wife, and secretly wedded her to
his wife, the which thing his wife knew well, that he had wedded his brother’s
wife. And this first wife of Herod was daughter of Areth, king of Damascus, and
therefore she abode not the coming home of her husband, but went to her father
as soon as she might. And when Herod returned, he took away the wife of Philip
his brother, and wedded her, and left his own. And there moved against him
therefore Herod Agrippa, and the king Areth and Philip became his enemies. And
Saint John said to him that he had not done well to do so, because after the
law it appertained not to him to have and hold the wife of his brother living.
And Herod saw that John reproved him of this thing so cruelly, as Josephus
saith, because he reproved him of blame. He assembled great people for to
please his wife, and did do bind and put Saint John in prison, but he would not
slay him for doubt of the people, which much loved John, and followed him for
his predication. And Herod and Herodias, coveting occasion against Saint John
how they might make him die, ordained between them secretly that, when Herod
should make the feast of his nativity the daughter of Herodias should demand a
gift of Herod for dancing and springing at the feast tofore the principal
princes of his realm, and he should swear to her by his oath that he shall
grant it her. And she should ask the head of Saint John, and he would give it
to her for keeping of his oath, but he should feign as he were angry because of
making of the oath. And it is read in the History Scholastic that he had this
treachery and great fantasy in him where it is said thus: It is to be believed
that Herod treated first secretly with his wife of the death of Saint John. And
under this occasion saith Jerome in the gloss: And therefore he sware for to
find occasion to slay him, for if she had required the death of his father or
mother, he had not given it to her ne consented it. And when the feast was
assembled, the maid was there springing and dancing tofore them all, in such
wise that it pleased much to all. And then sware the king that he would give to
her whatsomever she required, though she demanded half his kingdom. And then
she, warned by her mother, demanded the head of Saint John Baptist.
Nevertheless, Herod by evil courage feigned that he was angry because of his
oath, and as Rabanus saith: That he had sworn follily, that he must needs do.
But he made no sign of sorrow save in the visage, for he was joyous in his
heart; he excused the felony of his oath, showing that he did it under the
occasion of pity. Then the hangman came and smote off his head and delivered it
to the maid, the which she laid in a platter and presented it at the dinner to
her mischievous mother. And then Herod was much abashed when he saw it. And
Saint Austin rehearseth in a sermon that he made on the occasion of the
decollation, by way of example, that there was an innocent man and a true which
had lent certain money to another man which denied it him when he asked it. And
the good man was moved, and constrained him by his oath to swear whether he
owed him or no, and he sware that he owed him nought, and so the creditor lost
that he had lent. And then he saith that, in the next day following the
creditor was ravished and brought tofore the judgment, and it was asked him:
Why calledst thou that man for to be believed by his oath? And he said: Because
he denied my debt. And the judge said: It had been better to thee to lose thy
debt than he should lose his soul by making of a false oath as he did. And then
this man was taken and grievously beaten, so that when he awoke the tokens of
his wounds appeared on his back, but he was pardoned and forgiven. And after
this Austin saith that Saint John was not beheaded on this day when the feast
of his decollation is hallowed, but the year tofore, about the feast of Easter,
and because of the passion of Jesu Christ and of the sacrament of our Lord it
is deferred unto this day, for the less ought to give place to the more and
greater. And of that, Saint John Chrysostom saith: John the Baptist beheaded is
become master of the school of virtues and of life, the form of holiness, the
rule of justice, the mirror of virginity, the ensample of chastity, the way of
penance, pardon of sin, and discipline of faith. John is greater than man, peer
unto the angels, sovereign holiness of the law of the gospel, the voice of the
apostles, the silence of the prophets, the lantern of the world, the foregoer
of the Judge, and moyen of all the Trinity. And this so great a man was
put to martyrdom, and gave his head to the adulterer, and was delivered to the
springing maid.
Herod then went not away
all unpunished, but he was damned into exile. For as it is contained in the
History Scholastic, Herod Agrippa was a noble man but he was poor, and for his
overmuch poverty he was in despair, and entered into a certain tower for to
suffer death there by famine and hunger. But when Herodias, his sister, heard
thereof, she prayed Herod Tetrarch that he would bring him thence and minister
to him. And when he had done so they dined together, and Herod Tetrarch began
to chauffe him by the wine which he had drunk, and began to reprove Herod
Agrippa of the benefits that he had done to him. And that other sorrowed sore,
and went to Rome and was received into the grace of Gaius the emperor, and he
gave to him two lordships, that is to say of Lisania and Abilina, and crowned
him, and sent him king into the Jewry. And when Herodias saw her brother have
the name of a king, she prayed her husband with great weepings that he should
go to Rome and buy him the name of a king. He abounded greatly in riches, and
entended not to her desire, for he had liefer be idle in rest than to have
honour laborious. But at the last he was overcome by her busy prayers, Baptist
and went to Rome with her. And when Herod Agrippa knew it, he sent letters to
the Cæsar, that Herod Antipas, or the Tetrarch, had made friendship with the
king of Persia and alliance, and that he would rebel against the empire of
Rome. And in token of this thing he signified to him that he had in his
garrisons armours enough for to garnish with seven thousand men. And when the
emperor had read these letters he was much glad, and began to speak of other
things first, afar from his purpose, and among other things he demanded him if
he had in his cities great abundance of armours as he heard say, and he denied
it not to him. Then the emperor believed well that which Herod had sent him in
writing, and was angry toward him, and sent him into exile. And because his
wife was sister to Herod Agrippa, whom he much loved, he gave to her leave to
return to her country, but she would go with her husband into exile, and said
that he that had been in great prosperity, she should not leave him in his
adversity. And then were they brought to Lyons, and there ended their lives
miserably. This is in the History Scholastic.
Secondly, this feast was
established and hallowed for the burning of his bones and gathering together on
this day, like as some say they were burnt, and were gathered up of good
christian men. And then suffered he the second martyrdom when his bones were
burnt, and therefore the church halloweth this feast also as his second
martyrdom, as it is read in the History Scholastic. For when his disciples had
borne his body in to the city Sebasten of Palestine, they buried it between
Elisæum and Abdias, and at his tomb many miracles were showed. Then Julian the
apostate commanded that his bones should be burnt, and they ceased not to do
their woodness then; they took them and burnt them into powder and winnowed
them in the fields. And Bede saith in his Chronicles that when they had
gathered his bones they drew them afar that one from that other, and by this
wise he suffered the second martyrdom. But they say that know it not, that the
day of his nativity his bones were gathered all about and were burnt. And
whiles they were ingathering, as it is said in Scholastica Historia, there came
monks from Jerusalem which covertly put them among the gatherers, and took a
great part of them and bare them to Philip, bishop of Jerusalem. And he sent
them afterwards to Athanasius, bishop of Alexandria, and long time after
Theophilus, bishop of the same city, laid them in the temple of Serapis, when
he had hallowed and purged it from filth, and sacred it a church in the honour
of Saint John Baptist, and this is that the History Scholastic saith. But now
they be worshipped devoutly at Genoa, like as Alexander the third, and Innocent
the fourth, witnesseth for truth, and approve it by their privileges. And like
as Herod which beheaded him was punished for his trespass, so Julian the
apostate was smitten with divine vengeance of God, whose persecution is contained
in the history of Saint Julian tofore rehearsed after the Conversion of Saint
Paul. Of this Julian the apostate, of his nativity, of his empire, of his
cruelty and of his death, is said plainly in Historia Tripartita.
Thirdly, this feast is
hallowed for the invention of his head or finding thereof. For, as some say,
his head was found on this day. And, as it is read in the History Scholastic:
John was bound and imprisoned, and had his head smitten off within the castle
of Arabia that is named Macheronta. And Herodias did do bear the head in to
Jerusalem, and did do bury it secretly thereby whereas Herod dwelled, for she
doubted that the prophet should rise again if his head were buried with the
body. And as it is had in the History Scholastic: In the time of Marcian the
prince, which was the year of our Lord three hundred and fifty-three, John
showed his head to two monks that were come to Jerusalem. And then they went to
the palace which was longing to Herod and found the head of Saint John wrapped
in an hair, and as I suppose, they were of the vestments that he ware in
desert. And then they went with the head toward their proper places. And as
they went on their way a poor man which was of the city of Emissene came and
fellowshipped with them, and they delivered him the bag in which was the holy
head. Then this man was warned in the night that he should go his way and flee
from them with the head, and so he went with the head, and brought it into the
city of Emissene. And there as long as he lived he worshipped the head in a
cave, and had always good prosperity. And when he should die he told and showed
it to his sister, charging her to tell it to nobody by her faith, and she kept
it all her life, as he had done tofore long time. After that, long time, the
blessed John Baptist made revelation of his head to Saint Marcellus, monk, that
dwelled in that cave, in this manner. Him seemed, in his sleeping, that many
companies singing went thither, and said: Lo! here is Saint John Baptist. Whom
one led on the right side and another on the left side, and blessed all them
that went with him. To whom when Marcellus came, he raised him up and took him
by the chin, and kissed him. And Marcellus demanded him and said: My lord, from
whence art thou come to us? And he said: I am come from Sebasten. And then when
Marcell was awaked, he marvelled much of this vision. And the night following,
as he slept, there came a man to him which awoke him, and when he was awaked he
saw a right fair star which shone amidst of the cell through the house. And he
arose and would have touched it, and it turned suddenly on that other side. And
he began to run after it till that the star abode in the place where the head
of Saint John was, and there he dalf and found a pot, and the holy head
therein. And a monk that would not believe that it was the head of Saint John,
laid his hand upon the pot, and forthwith his hand burned and cleaved so to the
pot, that he could not withdraw it there from in no manner, and his fellows
prayed for him. And then he drew off his hand, but it was not whole. And Saint
John appeared to him and said: When my head shall be set in the church, touch
thou then the pot and thou shalt be whole, and so he did and received his
health, and was whole as it was before. Then Marcellus showed this to Julian,
bishop of the same city, and they bare it reverently into the city and showed
it honourably. And from that time forth the feast of his decollation was there
hallowed, for it was found the same day. And after this it was transported into
the city of Constantinople. And as it is said in the History Tripartita, that
Valens the emperor commended that it should be laid in a chariot for to be
brought to Constantinople. And when it came to Chalcedon, the chariot would go
no farther, how well that they set in more beasts to draw it, wherefore they
must leave it there. But afterwards Theodosius would bring it thence, and found
a noble woman set for to keep it, and he prayed her that she would suffer him
to bear away the head. And she consented because that she supposed that like as
Valens might not have it thence, that in like wise he should not conne have it
thence. Then the emperor took it and embraced in his arms much sweetly the holy
head, and laid it within his purple, and bare it in to the city of
Constantinople and edified there a right fair church and set it therein. This
saith the History Tripartita.
After this, in the time
that king Pepin reigned, it was transported in France in Poictou, and there by
his merits many dead men were raised to life. And in like wise as Herod was
punished that beheaded Saint John, and Julian the apostate that burnt his
bones, so was Herodias which counselled her daughter to demand the head of
Saint John. And the maid that required it died right ungraciously and evil, and
some say that Herodias was condemned in exile, but she was not, ne she died not
there, but when she held the head between her hands she was much joyful, but by
the will of God the head blew in her visage, and she died forthwith. This is
said of some, but that which is said tofore, that she was sent in exile with
Herod, and miserably ended her life, thus say saints in their chronicles and it
is to be holden. And as her daughter went upon the water she was drowned
anon, and it is said in another chronicle that the earth swallowed her in, all
quick, and may be understood as of the Egyptians that were drowned in the Red
Sea, so the earth devoured her.
Fourthly, this feast was
hallowed for the translation of his finger and the dedication of his church.
For his finger with which he showed our Lord, as it is said, might not be
burnt. And this said finger was found of the said monks, which afterwards as it
is had in Historia Scholastica, Saint Thecla brought it over the mountains, and
set it in the church of Saint Martin, and this witnesseth Master John Beleth,
saying that the said Saint Thecla brought the same finger from beyond the sea
into Normandy and there builded a church in the honour of Saint John, which
church, as it is said, was dedicated and hallowed this same day, wherefore it
was stablished of our holy father the pope, that this day should be hallowed
through the world. And Gobert saith that a much devout lady towards Saint John
was in France, which much prayed to our Lord that he should give to her some
relics of the said Saint John, and when she saw that it profited not in praying
to God, she began to take affiance in God, and avowed that she would fast and
never eat meat till she had of him some relic. And when she had fasted certain
days she saw upon the table tofore her a finger of marvellous whiteness, and
she received with great joy that gift of God. Then after, came thither three
bishops, and each of them would have part of the finger. Then by the grace of
God the finger dropped three drops of blood upon a cloth by which they knew
that each of them had deserved to have a drop. And then Theodolina, queen
of the Lombards, founded at Modena, beside Milan, a noble church in the honour
of Saint John Baptist.
And like as Paul witnesseth
in the history of Lombards: And the time passed unto Constance the emperor
which would have taken Italy from the Lombards, and he demanded of a holy man
which had a spirit of prophecy, how he should do with the battle which he had
enterprised. And that man was all night in prayer and came to the emperor and
answered to him and said: The queen hath do made a church of Saint John Baptist
and prayeth continually for the Lombards, and therefore thou mayst not surmount
them, but the time shall come that that place shall be despised, and then they
shall be overcome. Which was accomplished in the time of Charlemagne.
On a time came a man of
great virtue, as Saint Gregory saith in his dialogue, whose name was Sanctilus
and had received in his keeping a deacon that was taken of the Lombards by such
a condition that if he fled he should have his head smitten off. The said
Sanctilus constrained the deacon to flee, and delivered him, and when the
deacon was gone they took the same Sanctilus and led him forth to be beheaded.
And they chose a strong tyrant to do it, and he had no doubt to smite off his
head at one stroke. And then the said Sanctilus stretched forth his neck, and
the strong butcher lifted up his arm with the sword, and Sanctilus cried: Saint
John receive my soul, and then anon the arm of the butcher was so stiff that he
could not bring it down again, ne bow it in no manner. And then that butcher
made his oath that he would never after in his life smite no christian man. And
the good man Sanctilus prayed for him and anon the arm came down and was all
whole. Then let us pray unto this holy saint John Baptist, to be a moyen
between God and us, that we may so live virtuously in this life that when we
shall depart, we may come to everlasting life in heaven. Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/golden-legend-decollation-of-saint-john-baptist/
Martirio di San Giovanni Battista,
Pfarrkirche
St. Johannes Baptista, Wuchzenhofen, Stadt Leutkirch im Allgäu Deckengemälde,
Martyrium Johannes des Täufers, 1887-1888
Pictorial
Lives of the Saints – Beheading of Saint John the Baptist
Saint John the Baptist
was called by God to be the forerunner of his Divine Son. In order to preserve
his innocence spotless, and to improve the extraordinary graces which he had
received, he was directed by the Holy Ghost to lead an austere and
contemplative life in the wilderness, in the continual exercises of devout
prayer and penance, from his infancy till he was thirty years of age. At this
age, the faithful minister began to discharge his mission. Clothed with the
weeds of penance, he announced to all men the obligation they lay under of
washing away their iniquities with the tears of sincere compunction; and proclaimed
the Messiah, who was then coming to make his appearance among them. He was
received by the people as the true herald of the Most High God, and his voice
was, as it were, a trumpet sounding from heaven to summon all men to avert the
divine judgments, and to prepare themselves to reap the benefit of the mercy
that was offered them. The tetrarch Herod Antipas having, in defiance of all
laws divine and human, married Herodias, the wife of his brother Philip, who
was yet living, Saint John the Baptist boldly reprehended the tetrarch and his
accomplice for so scandalous an incest and adultery, and Herod, urged on by
lust and anger, cast the Saint into prison. About a year after Saint John had
been made a prisoner, Herod gave a splendid entertainment to the nobility of
Galilee. Salome, a daughter of Herodias by her lawful husband, pleased Herod by
her dancing, insomuch that he promised her to grant whatever she asked. On
this, Salome consulted with her mother what to ask. Herodias instructed her
daughter to demand the death of John the Baptist, and persuaded the young
damsel to make it part of her petition that the head of the prisoner should be
forthwith brought to her in a dish. This strange request startled the tyrant
himself; he assented, however, and sent a soldier of his guard to behead the
Saint in prison, with an order to bring his head in a charger and present it to
Salome, who delivered it to her mother. Saint Jerome relates that the furious
Herodias made it her inhuman pastime to prick the sacred tongue with a bodkin.
Thus died the great forerunner of our blessed Saviour, about two years and
three months after his entrance upon his public ministry, about a year before
the death of our blessed Redeemer.
Reflection – All the
high graces with which Saint John was favored sprang from his humility; in this
all his other virtues were founded. If we desire to form ourselves upon so
great a model, we must, above all things, labor to lay the same deep
foundation.
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-the-beheading-of-saint-john-the-baptist/
Martirio di San Giovanni Battista,
Icône de la Troisième Invention du chef de
Saint Jean-Baptiste, au-dessus SaintOnisiphorus et autres
saints, Konetz, XIXe siècle
The Decollation of St.
John the Baptist
ST. JOHN the BAPTIST was called by God to be the forerunner of his Divine Son,
to usher him into the world, and to prepare mankind by penance to receive their
great Redeemer, whom the prophets had foretold at a distance through every age
from the beginning of the world; never ceasing to excite the people of God to
faith and hope in him, by whom alone they were to be saved. The more the
sublime function of this saint surpassed that of the Jewish legislator and of
all the patriarchs and ancient prophets, the greater were the graces by which
he was fitted for the same. Some of the prophets had been sanctified from their
birth; but neither in so wonderful nor in so abundant a manner as the Baptist.
In order to preserve his innocence spotless, and to improve the extraordinary
graces which he had received, he was directed by the Holy Ghost to lead an
austere and contemplative life in the wilderness, in the continual exercises of
devout prayer and penance, from his infancy till he was thirty years of age.
How much does this precaution of a saint, who was strengthened by such uncommon
privileges and graces, condemn the rashness of parents who expose children in
the slippery time of youth to the contagious air of wicked worldly company, and
to every danger! or, who, instead of training them up in suitable habits of
self-denial, humility, devotion, and reasonable application to serious duties,
are themselves by example and pernicious maxims the corruptors of their tender
minds, and the flatterers of their passions, which they ought to teach them to
subdue.
St. John cannot be commonly imitated by youth in his total retreat from the
world; but he teaches what are the means by which they must study, according to
their circumstances, to sanctify that most precious age of life; what they must
shun, in what maxims they ought to ground themselves, and how they are to form
and strengthen in themselves the most perfect habits of all virtues. Let them
consider him as a special pattern, and the model of innocence and of that fervour
with which they must labour continually to improve in wisdom, piety, and every
virtue. He is particularly the pattern which those ought always to have before
their eyes, who are called by God to the ministry of his altar, or of his word.
Let no one be so rash as to intrude himself into the sanctuary before he has
laboured a long time to qualify himself for so high an office by retirement,
humility, holy contemplation, and penance, and before the spirit of those
virtues has taken deep root in his soul. St. John led a most austere life in
the wilderness, conversing only with God, till, in the thirtieth year of his
age, he was perfectly qualified to enter upon the administration of his office;
that being also the age at which the priests and Levites were permitted by the
Jewish law to begin the exercise of their functions. 1 The
prophets had long before described the Baptist as the messenger and forerunner
sent to prepare the way of the Lord, by bringing men to a due sense of their
sins, and to the other necessary dispositions for receiving worthily their
Redeemer. 2 Isaias
and Malachy in these predictions allude to harbingers and such other officers
whom princes upon their journeys sent before them, to take care that the roads
should be levelled, and all obstructions that might hinder their passage
removed.
God, by a revelation, intimated to John his commission of precursor in the
wilderness, and the faithful minister began to discharge it in the desert of
Judæa itself near the borders. where it was thinly inhabited, upon the banks of
the Jordan, towards Jericho. Clothed with the weeds of penance, he announced to
all men the obligation they lay under of washing away their iniquities with the
tears of sincere compunction; and proclaimed the Messiah, who was then coming
to make his appearance among them. 3 He
was received by the people as the true herald of the most high God, and his
voice was, as it were, a trumpet sounding from heaven to summon all men to avert
the divine judgments, and to prepare themselves to reap the benefit of the
mercy that was offered them. All ranks of people listened to him, and, amongst
others, came many pharisees, whose pride and hypocrisy, which rendered them
indocile, and blinded them in their vices, he sharply reproved. The very
soldiers and publicans or tax-gatherers, who were generally persons hardened in
habits of immorality, violence, and injustice, flocked to him. He exhorted all
to works of charity, and to a reformation of their lives, and those who
addressed themselves to him, in these dispositions, he baptized in the river.
The Jews practised several religious washings of the body as legal
purifications; but no baptism before this of John had so great and mystical a
signification. It chiefly represented the manner in which the souls of men must
be cleansed from all sin and vicious habits, to be made partakers of Christ’s
spiritual kingdom, and it was an emblem of the interior effects of sincere
repentance; but it differed entirely from the great sacrament of baptism which
Christ soon after instituted, to which it was much inferior in virtue and
efficacy, and of which it was a kind of type. 4
St. John’s baptism was a temporary rite, by which men who were under the law
were admitted to some new spiritual privileges, which they had not before, by
him who was the messenger of Christ, and of his new covenant. Whence it is
called by the fathers a partition between the law and the gospel. 5 This
baptism of John prepared men to become Christians, but did not make them so. It
was not even conferred in the name of Christ, or in that of the Holy Ghost, who
had not been as yet given. 6 When
St. John had already preached and baptized about six months, our Redeemer went
from Nazareth, and presented himself, among others, to be baptized by him. The
Baptist knew him by a divine revelation, and, full of awe and respect for his
sacred person, at first excused himself, but at length acquiesced out of
obedience. The Saviour of sinners was pleased to be baptized among sinners, not
to be cleansed himself, but to sanctify the waters, says St. Ambrose, 7 that
is, to give them the virtue to cleanse away the sins of men. St. Austin and St.
Thomas Aquinas think he then instituted the holy sacrament of baptism, which he
soon after administered by his disciples, 8 whom
doubtless, he had first baptized himself. 9
The solemn admonitions of the Baptist, attended with the most extraordinary
innocence and sanctity, and the marks of his divine commission, procured him a
mighty veneration and authority among the Jews, and several began to look upon
him as the Messiah, who, from the ancient prophecies, was expected by all the
nations of the East to appear about that time in Judæa, as Suetonius, Tacitus,
and Josephus testify. 10 To
remove all thoughts of this kind, he freely declared that he only baptized
sinners with water in order to repentance and a new life; but that there was
one ready to appear among them, who would baptize them with the effusion of the
Holy Ghost, and who so far exceeded him in power and excellency, that he was
not worthy to do for him the meanest servile office. Nevertheless, so strong
were the impressions which the preaching and deportment of John made upon the
minds of the Jews, that they sent to him a solemn embassy of priests and
Levites from Jerusalem to inquire of him if he was not the Christ? 11 True
humility shudders at the very mention of undue honour; and, the higher applause
it meets with among men, the lower it sinks in a deep sense and sincere
acknowledgment of its own baseness and unworthiness, and in the abyss of its
nothingness; and in this disposition it is inflamed with a most ardent desire
to give all praise and glory to the pure gratuitous goodness and mercy of God
alone. In these sentiments St. John confessed, and did not deny; and he
confessed, I am not the Christ. He also told the deputies that he
was neither Elias nor a prophet. He was indeed Elias in spirit, being
the great harbinger of the Son of God; and excelled in dignity the ancient
Elias, who was a type of our saint. The Baptist was likewise eminently a
prophet, and more than a prophet, it being his office, not to foretel Christ at
a distance, but to point him out present among men. 12 Yet,
far from pluming himself with titles and prerogatives, as pride inspires men to
do, he forgets his dignity in every other respect only in that of discharging
the obligations it lays upon him, and of humbling himself under the almighty
and merciful hand of Him who had chosen and exalted him by his grace.
Therefore, because he was not Elias in person, nor a prophet in the strict
sense of the word, though, by his office, more than a prophet, he rejects those
titles.
Being pressed to give some account who he was, he calls himself the voice
of one crying in the desert; he will not have men have the least regard
for him, but turns their attention entirely from himself, as unworthy to be
named or thought of, and only bids them listen to the summons which God sent
them by his mouth. A voice is no more than an empty sound; it is a mere
nothing. How eloquent does sincere humility render the saints to express the
sentiments of their own nothingness! Like the Baptist, every preacher of God’s
word must be penetrated with the most feeling sense of his own baseness; must
study always to be nothing himself and in his own eyes, whilst yet he exerts
all his powers that God, the great All, may be known, loved, served, and
glorified by all, and in all: he must be himself merely a voice, but a voice of
thunder to awake in all hearts a profound sense of their spiritual miseries,
and of the duties which they owe to God. This maxim St. Austin illustrates by
the following simile drawn by the pagan mythologists: “It is related in the
fables,” says he, “that a wolf thought, from the shrillness of the voice, that
a nightingale was some large creature, and, coming up and finding it to have so
small a body, said: Thou art all voice, and art therefore nothing. In like
manner let us be nothing in our own esteem. Let the world despise us, and set
us at nought, provided we only be the voice of God, and nothing more.” 13
The Baptist proclaimed Jesus to be the Messias at his baptism; he did the same
when the Jews consulted him from Jerusalem whether he was not the Messias:
again, when seeing him come towards him the day following, he called him, The
Lamb of God; also when his disciples consulted him about the baptism of
Jesus, and on other occasions. He baptized first in the Jordan, on the borders
of the desert of Judæa; afterwards, on the other side of that river, at a place
called Bethania, or rather Bethabara, which word signifies House of the Passage
or common ford: lastly at Ennon, near Salim, a place abounding in waters,
situated in Judæa near the Jordan. In the discharge of his commission he was a
perfect model to be imitated by all true ministers of the divine word. Like an
angel of the Lord he was neither moved by benedictions nor by
maledictions, 14 having
only God and his holy will in view. Entirely free from vanity or love of
popular applause, he preached not himself, but Christ. His tenderness and
charity won the hearts, and his zeal gave him a commanding influence over the
minds of his hearers. He reproved the vices of all orders of men with impartial
freedom, and an undaunted authority; the hypocrisy of the Pharisees, the
profaneness of the Sadducees, the extortion of the publicans, the rapine and
licentiousness of the soldiers, and the incest of Herod himself. 15
The tetrarch Herod Antipas going to Rome in the sixteenth year of Tiberius, the
thirty-third of Christ, lodged in his way at the house of his brother, Herod
Philip, and was smitten with love for his wife, Herodias, who was niece to them
both. He discovered to her his criminal passion, and she consented to leave her
husband and marry him, upon condition that he first divorced his wife, who was
daughter of Aretas, king of the Arabs. To this he readily agreed, and being
returned from Rome in the following autumn, he considered how to rid himself of
his wife. The princess having got intelligence of his resolution, made her
escape, and fled to her father. By her voluntary retreat Herod Antipas saw
himself at liberty, and, by a notorious infringement of all laws divine and
human, married Herodias, his sister-in-law, though she had children by her own
husband, Philip, his brother, who was yet living. 16 St.
John Baptist boldly reprehended the tetrarch and his accomplice for so
scandalous an incest and adultery, and said to that prince: It is not
lawful for thee to take thy brother’s wife. Herod feared and reverenced
John, knowing him to be a holy man, and he did many things by his advice; but,
on the other hand, he could not bear that his main sore should be touched, and
was highly offended at the liberty which the preacher took in that particular.
Thus, whilst he respected him as a saint, he hated him as a censor, and felt a
violent struggle in his own breast, between his veneration for the sanctity of
the prophet and the reproach of his own conduct. His passion got the better, and
held him captive, and his flame was nourished by the flatteries of courtiers,
and the clamours and artifices of Herodias, who, like an enraged and infernal
fury, left nothing unattempted to take away the life of him who durst impeach
her conduct and disturb her criminal pleasures and ambition. Herod, to content
her, cast the saint into prison. Josephus says the servant of God was confined
in the castle of Macherus, two leagues beyond the lake Asphaltites, upon the
borders of Arabia Petræa. St. John hearing in prison of Christ’s wonderful
works and preaching, sent two of his disciples to him for their information,
not doubting but that Christ would satisfy them that he was the Messiah; 17 and
that by his answers they would lay aside their prejudices, and join themselves
to him.
Herod continued still to respect the man of God, frequently sent for him, and
heard him discourse with much pleasure, though he was troubled when he was
admonished by him of his faults. Herodias, on the other hand, never ceased by
her instigations to endeavour to exasperate him against the holy man, and to
seek an opportunity to compass his destruction. An occasion at length fell out
favourable to her designs. It was about a year since John the Baptist had been
committed close prisoner, when Herod, upon the return of his birth-day, made a
splendid entertainment for the principal nobility of Galilee, in the castle of
Macherus. 18 The
dancing of Salome and other circumstances of this banquet are sensible proofs
to what an infamous pitch of impudence debauchery was carried in this impious
court. To dance at banquets was looked upon among civilized nations which had
any regard to rules of decency and temperance, as a base effeminacy, and an
excess of softness and voluptuousness, 19 as
it is called by Cicero, who clears the reputation of King Deiotarus from the
aspersion of such an indecency, because, being a man remarkable from his youth
for the gravity of his manners, he was incapable of such an extravagance. That
orator had before endeavoured in the same manner to justify Muræna from a like
imputation. When luxury and intemperance overran the Roman commonwealth, these
maxims of ancient severity still so far prevailed, that Tiberius and Domitian,
who will never pass for rigid reformers of morals, turned patricians out of the
senate for having danced, and the former banished all the professed dancers and
comedians out of Rome, 20 so
incompatible with purity of manners was a passion for dancing looked upon. This
reflection leads us to form a judgment of the extreme degeneracy of Herod’s
court, in which the mirth and jollity of this feast was heightened by dancing.
Salome, a daughter of Herodias by her lawful husband, pleased Herod by her
dancing, insomuch that he promised her, with the sacred bond of an oath, to
grant her whatever she asked, though it amounted to half of his dominions. From
this instance St. Ambrose and other fathers take occasion to show the dangerous
consequences of a passion for dancing, and the depravity from which it often
takes its rise. 21 Salome
having received the above-said ample promise made her by Herod, consulted with
her mother what to ask. Herodias was so entirely devoured by lust and ambition,
as willingly to forego every other consideration, that she might be at liberty
to gratify her passions, and remove him who stood in her way in the pursuit of
her criminal inclinations. She therefore instructed her daughter to demand the
death of John the Baptist, and her jealousy was so impatient of the least
delay, for fear the tyrant might relent if he had time to enter into himself,
that she persuaded the young damsel to make it part of her petition that the
head of the prisoner should be forthwith brought to her in a dish. This strange
request startled the tyrant himself, and caused a damp upon his spirits. He,
however, assented, though with reluctance, as men often feel a cruel sting of
remorse, and suffer the qualms of a disturbed conscience flying in their face
and condemning them, whilst they are drawn into sin by the tyranny of a vicious
habit, or some violent passion. We cannot be surprised that Herod should be
concerned at so extravagant a petition. The very mention of such a thing by a
lady, in the midst of a feast and solemn rejoicing, was enough to shock even a
man of uncommon barbarity.
The evangelist also informs us, that Herod had conceived a good opinion of the
Baptist as a just and holy man; also, that he feared the resentment of the
people, who held the man of God in the highest veneration and esteem. Moreover,
it was a constant rule or custom, that neither the prince’s birth-day, nor the
mirth of a public assembly and banquet, were to be stained with the
condemnation or execution of any criminal whatever; only favours and pardons
were to be granted on such occasions. Flaminius, a Roman general, was expelled
the senate by the censors for having given an order for beheading a criminal
whilst he was at a banquet. 22 Nevertheless,
the weak tyrant, overcome by his passion, and by a fond complaisance, was deaf
to the voice of his own conscience, and to every other consideration; and
studied, by foolish pretences, to excuse a crime which they could only serve to
exaggerate. He alleged a conscience of his oath; though if it be one sin to
take a wicked oath, it is another to keep it; for no oath can be a bond of
iniquity, nor can one oblige himself to do what God forbids. The tyrant also
urged his respect for the company, and his fear of giving them scandal by a
perjury. But how easy would true virtue and courage have justified the innocent
man to the satisfaction of all persons whom passion did not blind, and have
shown the inhumanity of an execution which could not fail to damp the joy of
the meeting, and give offence to all who were not interested in the plot! But
the tyrant, without giving the saint a hearing, or allowing him so much as the
formality of a trial, sent a soldier of his guard to behead him in prison, with
an order to bring his head in a charger, and present it to Salome. This being
executed, the damsel was not afraid to take that present into her hands, and
deliver it to her mother. St. Jerom relates, 23 that
the furious Herodias made it her inhuman pastime to prick the sacred tongue
with a bodkin, as Fulvia had done Cicero’s. Thus died the great forerunner of
our blessed Saviour, about two years and three months after his entrance upon
his public ministry, about the time of the Paschal solemnity, and a year before
the death of our blessed Redeemer.
Josephus, though a Jew, gives a remarkable testimony to the innocence and
admirable sanctity of John, and says: “He was indeed a man endued with all
virtue, who exhorted the Jews to the practice of justice towards men, and piety
towards God; and also to baptism, preaching that they would become acceptable
to God, if they renounced their sins, and to the cleanness of their bodies
added purity of soul.” 24 This
historian adds, that the Jews ascribed to the murder of John the misfortunes
into which Herod fell; for his army was soon after cut to pieces by Aretas, king
of Arabia Petræa, who, in revenge for the affront offered his daughter, invaded
his territories, and conquered the castle of Macherus. When Caligula afterwards
conferred on Agrippa the title of king of Judæa, the ambitious Herodias being
racked with envy, prevailed with Herod Antipas to repair to Rome, in order to
request the like favour of the emperor; but Caligula had received a bad
impression against him, being informed by Agrippa that he was making a league
with the Parthians, and was provided with arms for seventy thousand men.
Whereupon, instead of granting him a crown, he deprived him of his tetrarchate,
confiscated his goods, and banished him and Herodias to Lyons, in Gaul, in the
thirty-eighth year of the Christian æra, about four years after Christ had
appeared before him at Jerusalem, and been treated by him as a mock king. Herod
and Herodias died in great misery, as Josephus assures us, probably at Lyons,
though some moderns say they travelled into Spain. What Nicephorus Calixti and
other modern Greeks tell us, is not supported by any ancient voucher, that
Salome going over the ice in winter, the ice broke and let her in up to the
head, which by the meeting of the ice was severed from her body.
The Baptist’s disciples came and took away his body, which they honourably
interred. Rufinus and Theodoret inform us, that in the reign of Julian the
Apostate, the pagans broke open the tomb of St. John the Baptist, which was at
Sebaste or Samaria, and burnt part of his sacred bones, some part being saved
by the Christians. These were sent to St. Athanasius at Alexandria. Some time
after, in 396, Theodosius built a great church in that city, in honour of the
Baptist, upon the spot where the temple of Serapis had formerly stood, and
these holy relics were deposited in it, as Theophanes testifies. But a
distribution of some portions was made to certain other churches; and the great
Theodoret obtained a share for his church at Cyrus, and relates, that he and
his diocess had received from God several miraculous favours, through the
intercession of this glorious saint. 25 The
Baptist’s head was discovered at Emisa, in Syria, in the year 453, and was kept
with honour in the great church of that city; till, about the year 800, this
precious relic was conveyed to Constantinople, that it might not be
sacrilegiously insulted by the Saracens. When that city was taken by the French
in 1204, Wallo de Sarton, a canon of Amiens, brought part of this head, that
is, all the face, except the lower jaw, into France, and bestowed it on his own
church, where it is preserved to this day. Part of the head of the Baptist is
said to be kept in St. Sylvester’s church, in Campo Marzo, at Rome; though
Sirmond thinks this to be the head of St. John, the martyr of Rome. Pope
Clement VIII., to remove all reasonable doubt about the relic of this saint, procured
a small part of the head that is kept at Amiens, for St. Sylvester’s church. 26
This glorious saint was a martyr, a virgin, a doctor, a prophet, and more than
a prophet. He was declared by Christ himself to be greater than all the saints
of the old law, the greatest of all that had been born of women. All the high
graces with which he was favoured, sprang from his humility; in this all his
other virtues were founded. If we desire to form ourselves upon so great a
model, we must, above all things, labour to lay the same deep foundation. We
must never cease to purge our souls more and more perfectly from all leaven of
pride, by earnestly begging this grace of God, by studying with this saint,
truly to know ourselves, and by exercising continual acts of sincere humility.
The meditation of our own nothingness and wretchedness will help to inspire us
with this saving knowledge; and repeated humiliations will ground and improve
our souls in a feeling sense of our miseries, and a sincere contempt of
ourselves.
Note 1. Num. iv.
3. [back]
Note 2. Isa. xl.
3, Mal. iii.
1. [back]
Note 3. Luke iii.
1. [back]
Note 4. Matt. iii.
11. Acts xix.
5. S. Ambr. l. 2, in Luc. t. 3, p. 45. S. Aug. Enchir. c. 48, 49, t. 6, p.
214. &c. See Conc. Trid. Sess. 7. Con. 2. Bellarmin, Nat. Alexander,
Tournely, Tr. de Bapt. [back]
Note 5. Luke xvi.
16. S. Aug. l. 5, de Bapt. c. 9, t. 9, p. 147. [back]
Note 6. John vii.
39. [back]
Note 7. L. 2, in Luc. t. 3, p. 46. [back]
Note 8. John iii.
26, iv.
2. [back]
Note 9. S. Aug. 44, ol. 163, c. 5, ep. 265, ol. 108, et Tr. 5, 13, 15 et
16, in Joan. [back]
Note 10. Sueton. in Vespas. c. 4, Tacitus, Hist. l. 5, c. 4,
Joseph. De Bello Judaic. l. 7, c. 12, p. 961. [back]
Note 11. John i.
20. [back]
Note 12. Matt. xi.
9, 14. [back]
Note 13. S. Aug. Enar. in Ps. 58. [back]
Note 14. 2 Kings xiv. 17. [back]
Note 15. Herod, surnamed the Great, died detested by the Jews for his
vices, oppressions of the people, and barbarous cruelty, by which he had not
only contrived the extinction of the Asmonean royal family, and cut off the
most illustrious princes of the Jewish sanhedrim and nation, but also had put
to death his virtuous wife Mariamne (the daughter of Hircanus, the last
Asmonean king,) and the two sons whom he had by her, Alexander and Aristobulus;
and likewise Antipater, the eldest of his sons. He left at his death at least
four sons, Archelaus and Herod Antipas by Malthace, Philip by Cleopatra, and
Herod Philip by another Mariamne. Herod by his will made a partition of his
dominions amongst three of these sons, leaving to Archelaus Judæa, Idumæa, and
Samaria, with the title of king; to Philip Trachonitis, Auronitis, Panea, and
Batanea; and to Herod Antipas, Galilee and Peræa. This disposition was
confirmed by Augustus with the following limitation, that Archelaus should rule
only with the title of Ethnarch till he should show himself worthy to be
honoured with that of king; which he never obtained; for, inheriting the
cruelty of his father, he was accused at Rome by the Jews and Samaritans of
tyranny and mal-administration, and, in the tenth year of his reign, deposed by
Augustus, and his goods confiscated. He died in banishment at Vienne in Gaul.
Upon his deposition Judæa was made part of the province of Syria,
and seized upon by the proconsul Quirinus, under whom Caponius, a Roman of the
Equestrian order, was appointed governor, with the title of procurator of
Judæa. Philip the tetrarch, or prince of Trachonitis, seems the most honest man
of his family: he lived in quiet possession of his small territory thirty-seven
years, and died without issue in the twenty-second year of Tiberius.
Aristobulus, whom his father Herod put to death, left a son called Agrippa (who
afterwards obtained the kingdom of Judæa) and a daughter named Herodias, who
was married to Herod Philip. This, some understand to be the tetrarch Philip;
but Calmet and others prove him to be the fourth son of Herod, who had no share
in the tetrarchates, and who lived privately till Vespasian’s time, when, being
eighty years old, he was entreated by Josephus to revise the books of his
history which he sent him. This historian confirms our opinion; for, speaking
of the rape of Herodias, he says that Herod the tetrarch went to the house of
his brother Herod, the son of Mariamne, the daughter of Simon the high priest.
These principalities were called Tetrarchates, that word signifying in Greek a
fourth part; the dominions of Herod the Great being divided into four portions;
for, besides the three above-mentioned, one Lysanias was tetrarch of a small
territory between Libanus and Antilibanus called Abilina, Luke iii. See Calmet
et Synop. Critic. ib. The Jews styled some of the tetrarchs kings. [back]
Note 16. Matt. xiv.
3. Mark vi.
17. Luke iii.
19. Joseph. l. 18, c. 7. [back]
Note 17. Matt. xi.
1, 2, &c. Luke vii.
18. [back]
Note 18. Fleury (Mœurs des Juifs et Chrét.) and Melmoth (Notes on Pliny’s
Letters) observe that the ancients took only a very small refreshment for
breakfast and dinner; for example, a little bread and wine with an apple or
two, or the like; and that their only meal to which friends were invited, was
made towards sunset, or, in great entertainments, about the ninth hour, or our
three in the afternoon. See also Lemery’s Dissertation on the wholesomeness of
suppers. [back]
Note 19. See Rollin, et Tr. sur l’Education d’un Prince. [back]
Note 20. Tillemont Vie de Tibére, art. 14, de Domitien, art. 3. [back]
Note 21. Utterly to condemn dancing in persons who live in the world would
be an excess of severity in morals; nor is some degree of that corporal
exercise destitute of advantage in young persons of birth. As to ground the
heart in sentiments of religion and virtue, and to cultivate and adorn the mind
with suitable studies and science is the first part of education, so it is a
secondary care that the body be formed by exercises, both such as promote
health and strength, and such as contribute to give an easy graceful mien and
carriage, an upright and straight attitude, a firm and steadfast walk, and a
genteelness and politeness in behaviour. This is a part of the science of the
world; and awkwardness in the attitude of the body, or clownishness in making
our address to others, or in appearing in company, is a mark of want of
education, and a neglect which renders a gentleman contemptible, and unfit for
acting his part with becoming dignity in the commerce of human life.
On this account the most severe moralists allow children to be
taught not only a graceful manner of making a bow, and of addressing persons of
all ranks; but also some single plain dances, such as are most proper to
correct all rustic unnatural contortions, to form the shape and attitude of the
body, and to give an easy, natural, and graceful carriage. Brutes attain their
end by instinct; but men by reason; and the faculties of his mind stand in need
of diligent culture to arrive at the perfection of nature for which he
undoubtedly was designed by his author who created him capable thereof; also
his body, for the sake not only of health and strength, but also of decency and
gracefulness, must be fashioned by suitable exercise, as experience makes
evident, and as it is easy to demonstrate from the general laws of mechanics
and physics applied to the human frame. So far as dancing is serviceable to
some of these purposes, children are usefully taught such an exercise.
But, on the other side, its abuses and dangers must be cautiously
guarded against, as it is sometimes made an instrument to vice, and an
incentive of the most dangerous of all passions. Such dancers as by a base
licentiousness of morals are often tolerated on the stage and in promiscuous
assemblies, ought absolutely to be banished out of every commonwealth which has
the least regard to virtue and morals; much more out of Christian societies.
Such are here meant, in which several gestures shock modesty, tend to excite
the passions, and are more apt to give a soft dissolute behaviour than a grave
and truly genteel easy carriage. Secondly, a passion or fondness for dancing is
generally a fatal symptom, and a dangerous snare, as all agree who have laid
down precepts of virtue. To extenuate the most venerable authority of the
fathers in this point, many affect to treat them as persons unacquainted with
the world, and to call their morality, which is no other than that of the
church, too severe. But the testimonies of penitent courtiers, or of heathen
statesmen and philosophers, may perhaps have some weight with such persons. An
instance or two will suffice. Roger de Rabutin, count of Bussi, who lived many
years with dignity and applause in the French court, and who is well known both
by several loose productions of wit in his youth, and by his edifying
repentance many years before his death. This great man, in his book On the Use
of Adversity, addressed to his children, cautions them in the strongest terms
against a love of dancing: assuring them from his own experience that this
diversion is dangerous to many people. This pathetic admonition he concludes as
follows: “A ball is generally a post too hot even for an anchoret. If it may be
done by aged persons without danger, it would be in them ridiculous; and to
persons that are young, let custom say what it will, it is dangerous. In a
word, I aver that a promiscuous ball is no place for a Christian.”
The ancient heathens, howsoever debauched in their morals, looked
upon a passion for dancing as the school and mark of most dangerous passions.
This appears from Sallust, a nobleman, and friend of Julius Cæsar, who was
himself borne away by the torrent of the time in which he lived, and plunged
into the common corruption, but who professes in his excellent histories, that
he abominated the vices he saw practised, though he wanted strength to bear up
against the tide. Among many judicious reflections, this author says of
Sempronia, a Roman lady, that she danced too well for an honest
woman. “Psallere et saltare elegantius quam necesse est probæ.” (De bello
Catilin.) Which words one of our historians has applied to a certain
famous English queen. St. Ambrose expresses only the general sentiments of the
Romans, or rather of mankind, when he says that scarcely anything can be said
more severe of a lady than to call her a dancer. This maxim is founded in
experience, and in the very nature of things. Plutarch takes notice that the
first rape committed upon the famous Helena when she was carried by Theseus
into Thrace, was occasioned by her dancing with other maidens round the altar
of Diana at Sparta. The dancing of Salome at this feast of Herod produced the
martyrdom of the Baptist, and a complication of other crimes. [back]
Note 22. S. Hieron. in Mat. t. 4, p. 62. [back]
Note 23. S. Hier. l. 3, contra Rufin. c. 11. [back]
Note 24. Antiq. l. 18, c. 7. [back]
Note 25. Vit. Patr. c. 21. [back]
Note 26. See Tillem. t. 1, pp. 494, 504; Bolland, &c. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume VIII: August. The
Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/8/291.html
Martirio di San Giovanni Battista,
Callisto Piazza, Decollazione del Battista, circa 1530, 93 x 119, Gallerie dell'Accademia, Dorsoduro, Venice
The Passion of Saint John
the Baptist
Jul 09, 2015 /
Written by: America
Needs Fatima
FEAST August 29
Shortly after he had
baptized Jesus on the banks of the Jordan, John the Baptist had denounced
Herod, the tetrarch of Galilee, to his face.
For thirty years the
dissolute ruler had indulged himself and his every whim, while holding court in
his palace overlooking the Dead Sea. His latest crime: Herod had divorced his
own wife and married Herodias, the wife of his elder brother Philip.
Tolerated by his Roman
overlords and useful to them for their own purposes, the licentiousness and
excess of the revelries he held were notorious and scandalous, and yet none
dared to confront him for fear of the cruelty that lurked just below the
surface of his unpredictable character. None dared to speak out. None, that is,
until this John, known as the Baptist, and believed by many to be a prophet –
if not indeed the Messiah.
Fearless Voice of Truth
In the same direct and
fearless manner in which he censured the Jewish nation for the moral decadence
into which it had fallen, and called sinners to repentance, John the Baptist
spelled out clearly to Herod the evil he had done: “It is not lawful for you to
have her” (Matthew 14:5).
For proclaiming the
truth, John was imprisoned. And yet Herod dared not take any further action
against him. As is common with his kind, he was superstitious, and he knew him
to be a “righteous man” (Mark 6:20). Moreover, John had for him an irresistible
fascination. Who was this man? Herod’s anger gave way to curiosity. During the
next four months, Herod’s visits to his prisoner began to have a strange affect
on this master of revels. An irresistible awe gradually took possession of him,
to be replaced by fear, which in turn gave place to respect. This did not go
unnoticed by his courtiers, foremost among them, Herodias, and she bided her
time, watchful for any opportunity that might be used, but impatient for John’s
destruction.
Herodias's Plot
A favorable occasion soon
presented itself in the form of Herod’s birthday for which an elaborate banquet
and lavish entertainment was to be laid on. His marriage to his brother’s wife
and his arrest of John the Baptist had not been well received, though none but
John dared to voice any open criticism. Thus, both Herod and Herodias took care
that the celebrating and feasting should be more brilliant than usual, a
luxurious affair that would purchase him the favor of his flatterers once
again.
Influential and powerful
officials, chiefs and magnates, from near and far, gathered at the palace – their
differences dissolved round Herod’s loaded table. At a certain moment, well
calculated for its affect, the succession of entertainers is replaced by a
single dancer: Herodias's daughter, Salome. Her performance so pleased Herod
that, caught up by the adulation of the crowd, he promised her whatever she
should ask for, even if it be half of his kingdom. Thus was the elaborate trap
set, that having pronounced a rash oath before such an audience, his pride
would not permit him to withdraw it cost him what it may. Upon asking her
mother’s advice, Salome requested the head of John the Baptist on a platter.
Death of John the Baptist
Although inwardly
regretful, in his pride Herod could not refuse the request. As St. Augustine so
aptly described what followed, “an oath rashly taken was criminally kept.” A
guard was sent to behead John in prison. Thus, the "voice crying in the wilderness"
was silenced. The head of the Precursor was placed on a platter and presented
to Salome, who gave it to her mother.
John’s holiness was so
evident that the Jews thought he might be the Messiah who had been promised,
but John had protested and denied it. At the Jordan, John had pointed out
Christ in person exclaiming: "Behold the Lamb of God, behold him who
takes away the sin of the world. This is he, of whom I said: After me there
comes one, who is preferred before me: the latchet of whose sandal I am not
worthy to loose” (John 1:29-30). And that there be no doubt as to Whom he
meant: “And I saw, and I give testimony that this is the Son of
God" (1:34).
“He must increase, and I
must decrease.”
From that moment onwards,
an eclipse takes place: “He must increase, and I must decrease” (John
3:30). His mission was to announce the Messiah. Therefore, once the Lamb of God
had arrived, the prophecy of St. John Baptist was fulfilled, and his public
mission decreased as he headed toward his martyrdom. On the contrary, Our Lord
would increase until the complete fulfillment of His divine mission. The
humility of St. John the Baptist was rewarded.
After his martyrdom, his
name was covered with glory. Our Lord said that no man born of woman was
greater than he. It is impossible to have a higher praise or more honorable
glorification. But this glory had as its foundation his most profound humility.
SOURCE : https://americaneedsfatima.org/articles/the-passion-of-saint-john-the-baptist
La relique du chef de Saint Jean-Baptiste, San Silvestro in Capite, Rome
CHAPTER 5.
HEROD THE TETRARCH MAKES
WAR WITH ARETAS, THE KING OF ARABIA, AND IS BEATEN BY HIM AS ALSO CONCERNING
THE DEATH OF JOHN THE BAPTIST. HOW VITELLIUS WENT UP TO JERUSALEM; TOGETHER
WITH SOME ACCOUNT OF AGRIPPA AND OF THE POSTERITY OF HEROD THE GREAT.
1. ABOUT this time Aretas
(the king of Arabia Petres) and Herod had a quarrel on the account following:
Herod the tetrarch had, married the daughter of Aretas, and had lived with her
a great while; but when he was once at Rome, he lodged with Herod, (15) who
was his brother indeed, but not by the same mother; for this Herod was the son
of the high priest Sireoh's daughter. However, he fell in love with Herodias,
this last Herod's wife, who was the daughter of Aristobulus their brother, and
the sister of Agrippa the Great. This man ventured to talk to her about a
marriage between them; which address, when she admitted, an agreement was made
for her to change her habitation, and come to him as soon as he should return
from Rome: one article of this marriage also was this, that he should divorce
Aretas's daughter. So Antipus, when he had made this agreement, sailed to Rome;
but when he had done there the business he went about, and was returned again,
his wife having discovered the agreement he had made with Herodias, and having
learned it before he had notice of her knowledge of the whole design, she
desired him to send her to Macherus, which is a place in the borders of the
dominions of Aretas and Herod, without informing him of any of her intentions.
Accordingly Herod sent her thither, as thinking his wife had not perceived any
thing; now she had sent a good while before to Macherus, which was subject to
her father and so all things necessary for her journey were made ready for her
by the general of Aretas's army; and by that means she soon came into Arabia,
under the conduct of the several generals, who carried her from one to another
successively; and she soon came to her father, and told him of Herod's
intentions. So Aretas made this the first occasion of his enmity between him
and Herod, who had also some quarrel with him about their limits at the country
of Gamalitis. So they raised armies on both sides, and prepared for war, and
sent their generals to fight instead of themselves; and when they had joined
battle, all Herod's army was destroyed by the treachery of some fugitives, who,
though they were of the tetrarchy of Philip, joined with Aretas's army.. So
Herod wrote about these affairs to Tiberius, who being very angry at the
attempt made by Aretas, wrote to Vitellius to make war upon him, and either to
take him alive, and bring him to him in bonds, or to kill him, and send him his
head. This was the charge that Tiberius gave to the president of Syria.
2. Now some of the Jews
thought that the destruction of Herod's army came from God, and that very
justly, as a punishment of what he did against John, that was called the
Baptist: for Herod slew him, who was a good man, and commanded the Jews to
exercise virtue, both as to righteousness towards one another, and piety
towards God, and so to come to baptism; for that the washing [with water] would
be acceptable to him, if they made use of it, not in order to the putting away
[or the remission] of some sins [only], but for the purification of the body;
supposing still that the soul was thoroughly purified beforehand by
righteousness. Now when [many] others came in crowds about him, for they were
very greatly moved [or pleased] by hearing his words, Herod, who feared lest
the great influence John had over the people might put it into his power and
inclination to raise a rebellion, (for they seemed ready to do any thing he
should advise,) thought it best, by putting him to death, to prevent any
mischief he might cause, and not bring himself into difficulties, by sparing a
man who might make him repent of it when it would be too late. Accordingly he
was sent a prisoner, out of Herod's suspicious temper, to Macherus, the castle
I before mentioned, and was there put to death. Now the Jews had an opinion
that the destruction of this army was sent as a punishment upon Herod, and a
mark of God's displeasure to him.
3. So Vitellius prepared
to make war with Aretas, having with him two legions of armed men; he also took
with him all those of light armature, and of the horsemen which belonged to
them, and were drawn out of those kingdoms which were under the Romans, and
made haste for Petra, and came to Ptolemais. But as he was marching very
busily, and leading his army through Judea, the principal men met him, and
desired that he would not thus march through their land; for that the laws of
their country would not permit them to overlook those images which were brought
into it, of which there were a great many in their ensigns; so he was persuaded
by what they said, and changed that resolution of his which he had before taken
in this matter. Whereupon he ordered the army to march along
the great plain, while he
himself, with Herod the tetrarch and his friends, went up to Jerusalem to offer
sacrifice to God, an ancient festival of the Jews being then just approaching;
and when he had been there, and been honorably entertained by the multitude of
the Jews, he made a stay there for three days, within which time he deprived
Jonathan of the high priesthood, and gave it to his brother Theophilus. But
when on the fourth day letters came to him, which informed him of the death of
Tiberius, he obliged the multitude to take an oath of fidelity to Caius; he
also recalled his army, and made them every one go home, and take their winter
quarters there, since, upon the devolution of the empire upon Caius, he had not
the like authority of making this war which he had before. It was also
reported, that when Aretas heard of the coming of Vitellius to fight him, he
said, upon his consulting the diviners, that it was impossible that this army
of Vitellius's could enter Petra; for that one of the rulers would die, either
he that gave orders for the war, or he that was marching at the other's desire,
in order to be subservient to his will, or else he against whom this army is
prepared. So Vitellius truly retired to Antioch; but Agrippa, the son of
Aristobulus, went up to Rome, a year before the death of Tiberius, in order to
treat of some affairs with the emperor, if he might be permitted so to do. I
have now a mind to describe Herod and his family, how it fared with them,
partly because it is suitable to this history to speak of that matter, and
partly because this thing is a demonstration of the interposition of
Providence, how a multitude of children is of no advantage, no more than any
other strength that mankind set their hearts upon, besides those acts of piety
which are done towards God; for it happened, that, within the revolution of a
hundred years, the posterity of Herod, which were a great many in number, were,
excepting a few, utterly destroyed. (16) One
may well apply this for the instruction of mankind, and learn thence how
unhappy they were: it will also show us the history of Agrippa, who, as he was
a person most worthy of admiration, so was he from a private man, beyond all
the expectation of those that knew him, advanced to great power and authority.
I have said something of them formerly, but I shall now also speak accurately
about them.
4. Herod the Great had
two daughters by Mariamne, the [grand] daughter of Hyrcanus; the one was
Salampsio, who was married to Phasaelus, her first cousin, who was himself the
son of Phasaelus, Herod's brother, her father making the match; the other was
Cypros, who was herself married also to her first cousin Antipater, the son of
Salome, Herod's sister. Phasaelus had five children by Salampsio; Antipater,
Herod, and Alexander, and two daughters, Alexandra and Cypros; which last
Agrippa, the son of Aristobulus, married; and Timius of Cyprus married
Alexandra; he was a man of note, but had by her no children. Agrippa had by
Cypros two sons and three daughters, which daughters were named Bernice,
Mariarune, and Drusius; but the names of the sons were Agrippa and Drusus, of
which Drusus died before he came to the years of puberty; but their father,
Agrippa, was brought up with his other brethren, Herod and Aristobulus, for
these were also the sons of the son of Herod the Great by Bernice; but Bernice
was the daughter of Costobarus and of Salome, who was Herod's sister.
Aristobulus left these infants when he was slain by his father, together with
his brother Alexander, as we have already related. But when they were arrived
at years of puberty, this Herod, the brother of Agrippa, married Mariamne, the
daughter of Olympias, who was the daughter of Herod the king, and of Joseph,
the son of Joseph, who was brother to Herod the king, and had by her a son,
Aristobulus; but Aristobulus, the third brother of Agrippa, married Jotape, the
daughter of Sampsigeramus, king of Emesa; they had a daughter who was deaf,
whose name also was Jotape; and these hitherto were the children of the male
line. But Herodias, their sister, was married to Herod [Philip], the son of
Herod the Great, who was born of Mariamne, the daughter of Simon the high
priest, who had a daughter, Salome; after whose birth Herodias took upon her to
confound the laws of our country, and divorced herself from her husband while
he was alive, and was married to Herod [Antipas], her husband's brother by the
father's side, he was tetrarch of Galilee; but her daughter Salome was married
to Philip, the son of Herod, and tetrarch of Trachonitis; and as he died
childless, Aristobulus, the son of Herod, the brother of Agrippa, married her;
they had three sons, Herod, Agrippa, and Aristobulus; and this was the
posterity of Phasaelus and Salampsio. But the daughter of Antipater by Cypros
was Cypros, whom Alexas Selcias, the son of Alexas, married; they had a
daughter, Cypros; but Herod and Alexander, who, as we told you, were the brothers
of Antipater, died childless. As to Alexander, the son of Herod the king, who
was slain by his father, he had two sons, Alexander and Tigranes, by the
daughter of Archelaus, king of Cappadocia. Tigranes, who was king of Armenia,
was accused at Rome, and died childless; Alexander had ason of the same name
with his brother Tigranes, and was sent to take possession of the kingdom of
Armenia by Nero; he had a son, Alexander, who married Jotape, (17) the
daughter of Antiochus, the king of Commagena; Vespasian made him king of an
island in Cilicia. But these descendants of Alexander, soon after their birth,
deserted the Jewish religion, and went over to that of the Greeks. But for the
rest of the daughters of Herod the king, it happened that they died childless.
And as these descendants of Herod, whom we have enumerated, were in being at
the same time that Agrippa the Great took the kingdom, and I have now given an
account of them, it now remains that I relate the several hard fortunes which
befell Agrippa, and how he got clear of them, and was advanced to the greatest
height of dignity and power.
(15) This Herod seems to
have had the additional name of Philip, as Antipus was named Herod-Antipas: and
as Antipus and Antipater seem to be in a manner the very same name, yet were
the names of two sons of Herod the Great; so might Philip the tetrarch and this
Herod-Philip be two different sons of the same father, all which Grotias
observes on Matthew 14:3. Nor was it, as I with Grotias and others of the
Philip the tetrarch, but this Herod-Philip, whose wife Herod the tetrarch had
married, and that in her first husband's lifetime, and when her first husband
had issue by her-; for which adulterous and incestuous marriage John the
Baptist justly reproved Herod the tetrarch, and for which reproof Salome, the
daughter of Herodias by her first husband Herod-Philip, who was still alive,
occasioned him to be unjustly beheaded.
Flavius Josephus. Antiquities of the Jews - Book XVIII. containing
the interval of thirty-two years.
from
the banishment of Archelus to the departure from Babylon.
Martirio di San Giovanni Battista,
Masaccio (1401–1428),
Crocefissione di San Pietro e Martirio di San Giovanni Battista, lest panel of
the Predella from the Pisa Polyptych, 1426, tempera and gold on poplar wood, 22.3 x 62.2, Gemäldegalerie
Martirio di San Giovanni
Battista
sec. I
Giovanni sigilla la sua
missione di precursore con il martirio. Erode Antipa, imprigionatolo nella
fortezza di Macheronte ad Oriente del Mar Morto, lo fece decapitare. Egli è
l'amico che esulta di gioia alla voce dello sposo e si eclissa di fronte al
Cristo, sole di giustizia: 'Ora la mia gioia è compiuta; egli deve crescere, io
invece diminuire'. Alla sua scuola si sono formati alcuni dei primi discepoli
del Signore. (Mess. Rom.)
La celebrazione odierna,
che nella Chiesa latina ha origini antiche (in Francia nel sec. V e a Roma nel
sec. VI), è legata alla dedicazione della chiesa costruita a Sebaste in
Samaria, sul presunto sepolcro del precursore di Cristo. Col nome di "Passio"
o di "Decollatio" la festa compare già alla data del 29 agosto nei
Sacramentari romani, e secondo il Martirologio Romano tale data
corrisponderebbe al secondo ritrovamento della testa di S. Giovanni Battista,
trasportata in quell'occasione nella chiesa di S. Silvestro a Campo Marzio, in
Roma. A parte questi riferimenti storici, abbiamo sul Battista i racconti degli
evangelisti, in particolare di S. Luca, che ci parla della sua nascita, della
vita nel deserto, della sua predicazione, e di S. Marco che ci riferisce sulla
sua morte. Dal Vangelo e dalla tradizione possiamo ricostruire la vita del
Precursore, la cui parola infuocata parve davvero animata dallo spirito del
profeta Elia. Negli anni 27-28 d.C., il Battista, che conduceva vita austera
secondo le regole del nazireato, iniziò la sua missione, invitando il popolo a
preparare le vie del Signore, per accogliere il quale occorreva una sincera
conversione, cioè un radicale cambiamento delle disposizioni dell'animo.
Rivolgendosi a tutte le classi sociali, destò entusiasmo tra il popolo e
malumore tra i farisei, la cosiddetta aristocrazia dello spirito, dei quali
rinfacciava l'ipocrisia. Personaggio ormai popolare, negò risolutamente di
essere il Messia atteso, affermando la superiorità di Gesù che egli additò ai
suoi seguaci in occasione del battesimo presso la riva del Giordano. La sua
immagine pare dileguarsi in dissolvenza all'affermarsi "del più
forte", Gesù. Tuttavia, "il più grande dei profeti" non cessò di
far sentire la sua voce ove fosse necessario per raddrizzare "i tortuosi
sentieri" del male. Riprovò pubblicamente la peccaminosa condotta di Erode
Antipa e della cognata Erodiade, ma la loro prevedibile suscettibilità gli
costò la dura prigionia a Macheronte, sulla sponda orientale del Mar Morto.
Sappiamo come andò a finire: in occasione di un festino svoltosi a Macheronte,
la figlia di Erodiade, Salomè, avendo dato eccellenti prove di agilità nella
danza, entusiasmò Erode, al quale, per istigazione della madre, domandò e da
lui ottenne in premio la testa del Battista, mettendo così a tacere il
battistrada del Messia, la voce più robusta dei banditori dell'imminente
messaggio evangelico. Ultimo profeta e primo apostolo, egli ha dato la sua vita
per la sua missione, e per questo è venerato nella Chiesa come martire.
Patronato: Monaci
Emblema: Agnello, Ascia
Martirologio Romano:
Memoria della passione di san Giovanni Battista, che il re Erode Antipa tenne
in carcere nella fortezza di Macheronte nell’odierna Giordania e nel giorno del
suo compleanno, su richiesta della figlia di Erodiade, ordinò di decapitare. Per
questo, Precursore del Signore, come lampada che arde e risplende, rese sia in
vita sia in morte testimonianza alla verità.
La celebrazione odierna, che nella Chiesa latina ha origini antiche (in Francia nel sec. V e a Roma nel sec. VI), è legata alla dedicazione della chiesa costruita a Sebaste in Samaria, sul presunto sepolcro del precursore di Cristo. Col nome di "Passio" o di "Decollatio" la festa compare già alla data del 29 agosto nei Sacramentari romani, e secondo il Martirologio Romano tale data corrisponderebbe al secondo ritrovamento della testa di S. Giovanni Battista, trasportata in quell'occasione nella chiesa di S. Silvestro a Campo Marzio, in Roma. A parte questi riferimenti storici, abbiamo sul Battista i racconti degli evangelisti, in particolare di S. Luca, che ci parla della sua nascita, della vita nel deserto, della sua predicazione, e di S. Marco che ci riferisce sulla sua morte.
Dal Vangelo e dalla tradizione possiamo ricostruire la vita del Precursore, la cui parola infuocata parve davvero animata dallo spirito del profeta Elia. Nell'anno 150 dell'imperatore Tiberio (27-28 d.C.), il Battista, che conduceva vita austera secondo le regole del nazireato, iniziò la sua missione, invitando il popolo a preparare le vie del Signore, per accogliere il quale occorreva una sincera conversione, cioè un radicale cambiamento delle disposizioni dell'animo. Rivolgendosi a tutte le classi sociali, destò entusiasmo tra il popolo e malumore tra i farisei, la cosiddetta aristocrazia dello spirito, dei quali rinfacciava l'ipocrisia. Personaggio ormai popolare, negò risolutamente di essere il Messia atteso, affermando la superiorità di Gesù che egli additò ai suoi seguaci in occasione del battesimo presso la riva del Giordano. La sua immagine pare dileguarsi in dissolvenza all'affermarsi "del più forte", Gesù. Tuttavia, "il più grande dei profeti" non cessò di far sentire la sua voce ove fosse necessario per raddrizzare "i tortuosi sentieri" del male. Riprovò pubblicamente la peccaminosa condotta di Erode Antipa e della cognata Erodiade, ma la loro prevedibile suscettibilità gli costò la dura prigionia a Macheronte, sulla sponda orientale del Mar Morto.
Sappiamo come andò a finire: in occasione di un festino svoltosi a Macheronte, la figlia di Erodiade, Salomè, avendo dato eccellenti prove di agilità nella danza, entusiasmò Erode, al quale, per istigazione della madre, domandò e da lui ottenne in premio la testa del Battista, mettendo così a tacere il battistrada del Messia, la voce più robusta dei banditori dell'imminente messaggio evangelico. Ultimo profeta e primo apostolo, egli ha dato la sua vita per la sua missione, e per questo è venerato nella Chiesa come martire.
Autore: Piero Bargellini
Martirio di San Giovanni Battista,
Pietro
Cortellazzi, Decapitazione del Battista, 1940, San Giovanni Battista Martire,
Montevecchia
La testa di Giovanni Battista “su un piatto d’argento” (cf Mc 6,25) mi ha sempre tanto impressionata. Quando ero bambina, infatti, nella chiesa da me frequentata potevo scorgere, su una colonna a lato, proprio una grande testa di marmo su un piatto. Questo ricordo mi è sempre rimasto nella mente e, anche se allora non capivo di chi fosse quel capo troncato, l’impressione non era negativa ma suscitava in me profondo rispetto. Credo che la grazia del Battesimo, in un bambino, lavori anche nell’inconsapevolezza, e tante volte immagini, capitelli e statue sacre sono un “catechismo” che si incide fortemente nelle anime.
Quando venni a sapere della tremenda vicenda del martirio di san Giovanni Battista, mi colpì il fatto che quel capo troncato era l’emblema di una testimonianza che riguardava tutti. Infatti, san Giovanni predicava con schiettezza ai farisei, come alla gente comune e ai potenti. Erode, in particolare, era un pagano, pervertito dal vizio e Gesù, quando fu portato davanti a lui, non volle degnarlo di una parola. Il suo silenzio è stato eloquente tanto quanto tutti i discorsi che san Giovanni aveva fatto a Erode prima di essere ucciso. In un certo senso, allora, la testa di san Giovanni parla ancora ed è una testimonianza che dovrebbe far tremare le coscienze della nostra epoca immersa nei piaceri peccaminosi e nei disordini morali: gli “Erode ed Erodiade” si sono moltiplicati, lo scandalo è ormai la normalità e il peccato della carne molto spesso porta anche a quello dell’omicidio per gli aborti che si praticano.
Al banchetto di Erode assistiamo ad una catena di peccati, uno più grave dell’altro ma legati tra di loro. I peccati elencati in questa pericope evangelica (cf Mc 6,17-29) ci parlando della superficialità umana allorquando si è soggiogati dalle passioni, dalla frivolezza e dall’ambizione. San Giovanni, come Gesù, fu un grande rimprovero per Erode, e tuttavia non riuscì a portarlo alla conversione poiché era troppo immerso nella sua perversione. Il giuramento davanti ai commensali non aveva alcun valore, costituiva, anzi, un peccato peggiore di tutti quelli che aveva commesso fino a quel momento. Sant’Agostino, commenta: «In mezzo alle intemperanze e alla sensualità dei convitati, si fanno giuramenti temerari che poi sono empiamente adempiuti». Con queste parole, il Dottore d’Ippona vuole spiegare l’invalidità di un giuramento adempiuto per rispetto umano, e che, nella sua assurdità, aveva come prezzo la vita altrui: lì dove l’abitudine al vizio provoca la cecità dell’intelletto, il rispetto umano può causare le più grandi tragedie, con conseguenze che colpiscono innocenti e giusti.
Un altro aspetto che torna attualissimo è il considerare la cattiveria e la malvagità di Erodiade: questa donna volle rendere lecito il suo “poter peccare alla luce del sole”. Quante donne, oggi, cadono nella stessa tentazione... Pensiamo solo a tutte quelle che pretendono di legittimare il proprio diritto ad uccidere il bambino che portano in grembo in nome della “libertà”: la loro iniquità è simile a quella di questa donna del Vangelo, ed è riconducibile all’incapacità di introspezione, effetto del peccato grave che acceca l’anima.
Erodiade non si accontentò di contemplare il “trofeo” della sua perversione. Si narra, infatti, che, non soddisfatta del gesto compiuto e ottenebrata da sentimenti di odio e di vendetta, ella volle forare la lingua della testa decapitata con una grande spilla per capelli. Questa sua ulteriore profanazione evidenzia lo stato angoscioso nel quale riversava la sua coscienza: era talmente raccapricciante da potersi quasi paragonare al rimorso delle anime dannate, condannatesi da se stesse all’inferno eterno, amando il male invece che il bene, fino alla fine. Il gesto di vendetta di Erodiade ha un importante significato e spiega tante dinamiche delle conseguenze del peccato. Per lei, san Giovanni continuava ad essere “voce” di rimprovero: con il martirio non era più la sua parola a riprenderla ma il sangue da lei versato. È come se nel far tagliare la testa del Precursore del Signore, lei stessa avesse dato voce ancora maggiore a quella “voce che gridava nel deserto” (cf Mt 3,3). Infatti è proprio sulla lingua del Santo che ella dà maggiormente sfogo alla sua infelicità e insoddisfazione. L’uomo più santo nato da donna (cf Lc 7,28) è stato martirizzato dalla pertinacia di una donna che voleva “cancellarne” la testimonianza, e che invece l’ha resa esemplare per tutti i secoli.
L’aspetto più tremendo di questa vicenda, infatti, è il suo ripetersi nei secoli e, in particolare, nel nostro tempo. La testa di san Giovanni continua a “parlare” ogniqualvolta la verità viene azzittita, calunniata, disprezzata e perfino profanata. Gli esempi sarebbero innumerevoli e basterebbe vedere il grande potere dei mass media nel travisare il vero con il falso per rendersi conto che quella “catena di peccati” del banchetto di Erode continua a ripetersi nell’illusione di potersi costruire una “propria” verità priva di fondamenti e contraddittoria in se stessa. La “voce” di colui che è il primo grande testimone e precursore del Verbo Incarnato continua dunque a parlare nei secoli: lì dove si proclama la verità e la giustizia, san Giovanni Battista ne è eco fedele, testimonianza irrevocabile di come la verità non sia mai negoziabile.
Autore: Suor Ostia del Cuore Immacolato
Fonte : www.settimanaleppio.it
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/24300
Martirio di San Giovanni Battista,
Pierre Puvis de Chavannes (1824–1898) , Décollation
de Saint Jean Baptiste, vers 1869, 240 x 316, National Gallery , Londres
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Il martirio di San
Giovanni Battista
Cari fratelli e sorelle,
in quest’ultimo mercoledì
del mese di agosto, ricorre la memoria liturgica del martirio di san Giovanni
Battista, il precursore di Gesù. Nel Calendario Romano, è l’unico Santo del
quale si celebra sia la nascita, il 24 giugno, sia la morte avvenuta attraverso
il martirio. Quella odierna è una memoria che risale alla dedicazione di una
cripta di Sebaste, in Samaria, dove, già a metà del secolo IV, si venerava il
suo capo. Il culto si estese poi a Gerusalemme, nelle Chiese d’Oriente e a
Roma, col titolo di Decollazione di san Giovanni Battista. Nel Martirologio
Romano, si fa riferimento ad un secondo ritrovamento della preziosa reliquia,
trasportata, per l’occasione, nella chiesa di S. Silvestro a Campo Marzio, in
Roma.
Questi piccoli
riferimenti storici ci aiutano a capire quanto antica e profonda sia la
venerazione di san Giovanni Battista. Nei Vangeli risalta molto bene il suo
ruolo in riferimento a Gesù. In particolare, san Luca ne racconta la nascita,
la vita nel deserto, la predicazione, e san Marco ci parla della sua drammatica
morte nel Vangelo di oggi. Giovanni Battista inizia la sua predicazione sotto
l’imperatore Tiberio, nel 27-28 d.C., e il chiaro invito che rivolge alla gente
accorsa per ascoltarlo, è quello a preparare la via per accogliere il Signore,
a raddrizzare le strade storte della propria vita attraverso una radicale
conversione del cuore (cfr Lc 3, 4). Però il Battista non si limita a
predicare la penitenza, la conversione, ma, riconoscendo Gesù come «l’Agnello
di Dio» venuto a togliere il peccato del mondo (Gv 1, 29), ha la profonda
umiltà di mostrare in Gesù il vero Inviato di Dio, facendosi da parte perché
Cristo possa crescere, essere ascoltato e seguito. Come ultimo atto, il
Battista testimonia con il sangue la sua fedeltà ai comandamenti di Dio, senza
cedere o indietreggiare, compiendo fino in fondo la sua missione. San Beda,
monaco del IX secolo, nelle sue Omelie dice così: San Giovanni Per [Cristo]
diede la sua vita, anche se non gli fu ingiunto di rinnegare Gesù Cristo, gli
fu ingiunto solo di tacere la verità. (cfr Om. 23: CCL 122,
354). E non taceva la verità e così morì per Cristo che è la Verità. Proprio
per l’amore alla verità, non scese a compromessi e non ebbe timore di rivolgere
parole forti a chi aveva smarrito la strada di Dio.
Noi vediamo questa grande
figura, questa forza nella passione, nella resistenza contro i potenti.
Domandiamo: da dove nasce questa vita, questa interiorità così forte, così
retta, così coerente, spesa in modo così totale per Dio e preparare la strada a
Gesù? La risposta è semplice: dal rapporto con Dio, dalla preghiera, che è il
filo conduttore di tutta la sua esistenza. Giovanni è il dono divino lungamente
invocato dai suoi genitori, Zaccaria ed Elisabetta (cfr Lc 1,13); un
dono grande, umanamente insperabile, perché entrambi erano avanti negli anni ed
Elisabetta era sterile (cfr Lc 1,7); ma nulla è impossibile a Dio
(cfr Lc 1,36). L’annuncio di questa nascita avviene proprio nel luogo
della preghiera, al tempio di Gerusalemme, anzi avviene quando a Zaccaria tocca
il grande privilegio di entrare nel luogo più sacro del tempio per fare
l’offerta dell’incenso al Signore (cfr Lc 1,8-20). Anche la nascita
del Battista è segnata dalla preghiera: il canto di gioia, di lode e di
ringraziamento che Zaccaria eleva al Signore e che recitiamo ogni mattina nelle
Lodi, il «Benedictus», esalta l’azione di Dio nella storia e indica
profeticamente la missione del figlio Giovanni: precedere il Figlio di Dio
fattosi carne per preparargli le strade (cfr Lc 1,67-79). L’esistenza
intera del Precursore di Gesù è alimentata dal rapporto con Dio, in particolare
il periodo trascorso in regioni deserte (cfr Lc 1,80); le regioni
deserte che sono luogo della tentazione, ma anche luogo in cui l’uomo sente la
propria povertà perché privo di appoggi e sicurezze materiali, e comprende come
l’unico punto di riferimento solido rimane Dio stesso. Ma Giovanni Battista non
è solo uomo di preghiera, del contatto permanente con Dio, ma anche una guida a
questo rapporto. L’Evangelista Luca riportando la preghiera che Gesù insegna ai
discepoli, il «Padre nostro», annota che la richiesta viene formulata dai
discepoli con queste parole: «Signore insegnaci a pregare, come Giovanni ha
insegnato ai suoi discepoli» (cfr Lc 11,1).
Cari fratelli e sorelle,
celebrare il martirio di san Giovanni Battista ricorda anche a noi, cristiani
di questo nostro tempo, che non si può scendere a compromessi con l’amore a
Cristo, alla sua Parola, alla Verità. La Verità è Verità, non ci sono
compromessi. La vita cristiana esige, per così dire, il «martirio» della
fedeltà quotidiana al Vangelo, il coraggio cioè di lasciare che Cristo cresca
in noi e sia Cristo ad orientare il nostro pensiero e le nostre azioni. Ma
questo può avvenire nella nostra vita solo se è solido il rapporto con Dio. La
preghiera non è tempo perso, non è rubare spazio alle attività, anche a quelle
apostoliche, ma è esattamente il contrario: solo se se siamo capaci di avere
una vita di preghiera fedele, costante, fiduciosa, sarà Dio stesso a darci capacità
e forza per vivere in modo felice e sereno, superare le difficoltà e
testimoniarlo con coraggio. San Giovanni Battista interceda per noi, affinché
sappiamo conservare sempre il primato di Dio nella nostra vita. Grazie.
Saluti:
Chers francophones,
l’Église nous invite aujourd’hui à faire mémoire du martyre de saint
Jean-Baptiste. Son exemple nous invite à ne pas faire de compromis dans notre
vie avec l’amour du Christ, avec sa Parole et avec sa Vérité. Nous devons avoir
le courage de laisser grandir Dieu en nous afin qu’il puisse orienter nos
pensées et nos actions. Seule une vie de prière fidèle, constante et confiante
nous en rendra capables ! Bon pèlerinage à vous tous !
I offer a warm welcome to
all the English-speaking pilgrims and visitors, especially those from England,
Indonesia, Japan and Malta. Today, the Church celebrates the Martyrdom of Saint
John the Baptist. John, whose birth we celebrate on the twenty-fourth of June,
gave himself totally to Christ, by preparing the way for him through the
preaching of repentance, by leading others to him once he arrived, and by
giving the ultimate sacrifice. Dear friends, may we follow John’s example by
allowing Christ to penetrate every part of our lives so that we may boldly proclaim
him to the world. May God bless all of you!
Ein herzliches Grüß Gott
sage ich allen Pilgern und Besuchern deutscher Sprache. Die Kirche feiert heute
das Gedächtnis des Martyriums von Johannes dem Täufer. Er war es, der Christus
als das »Lamm Gottes« bezeichnet hat, das die Sünde der Welt hinwegnimmt (Joh 1,29).
Bis zum Vergießen seines eigenen Blutes hat er die Treue zum Herrn gehalten.
Der heilige Beda sagt, er wurde nicht aufgefordert, Christus zu verleugnen;
aber er wurde aufgefordert, die Wahrheit zu verschweigen. Und das hat er nicht
getan. Er ist für die Wahrheit gestorben, und so ist er für Christus gestorben.
In der Zurückgezogenheit und Stille der Wüste ist er in der inneren
Freundschaft zu Gott gewachsen und gereift. In dieser Zeit ist Gott selbst zu
seiner Kraft, zur Mitte seines Lebens geworden. So zeigt uns Johannes der
Täufer, daß die Beziehung zu Gott, die innere Beziehung zu ihm wesentlich ist
und daß Beten nie verlorene Zeit ist. Im Gegenteil. Durch das Gebet befähigt
uns Gott, Schwierigkeiten zu überwinden und ihn mit Mut zu bezeugen, auch in
unserer Zeit. Gott segne euch alle!
Saludo cordialmente a los
peregrinos de lengua española, en particular a los provenientes de España,
Venezuela, Colombia, Argentina, México y otros países Latinoamericanos. La
Iglesia celebra hoy la memoria del Martirio de San Juan Bautista, el precursor
de Jesús, que testimonia con su sangre su fidelidad a los mandamientos de Dios.
Su vida nos enseña que cuando la existencia se fundamenta sobre la oración,
sobre una constante y sólida relación con Dios, se adquiere la valentía de
permitir que Cristo oriente nuestros pensamientos y nuestras acciones. Muchas
gracias.
Amados peregrinos de
Portugal e do Brasil, e demais pessoas de língua portuguesa, sede bem-vindos!
Uma saudação particular aos fiéis de Chã Grande, Natal e do Rio de Janeiro. Que
o exemplo e a intercessão de São João Batista vos ajudem a viver a vossa
entrega a Deus sem reservas, sobretudo por meio da oração e da fidelidade ao
Evangelho, para que Cristo cresça em vós, guiando os vossos pensamento e ações.
Com estes votos, de bom grado a todos abençôo.
Saluto in lingua polacca:
Witam obecnych tu
Polaków. Moi drodzy, męczeństwo św. Jana Chrzciciela, które dziś wspominamy,
uświadamia nam, że wiara budowana na więzi z Bogiem uzdalnia człowieka do
dochowania wierności dobru i prawdzie nawet za cenę wyrzeczenia i ofiary. Jak
Jan trwajmy przy Bogu na modlitwie, aby kompromis ze złem i kłamstwem tego
świata nie fałszował naszego życia. Niech Bóg wam błogosławi!
Traduzione italiana:
Do il benvenuto ai
polacchi qui presenti. Carissimi, il martirio di San Giovanni Battista, che
commemoriamo oggi, ci fa prendere consapevolezza che la fede fondata sul legame
con Dio rende l’uomo capace di essere fedele al bene e alla verità anche al
costo dell’abnegazione e del sacrificio. Come Giovanni perseveriamo accanto a
Dio nella preghiera, affinché nessun compromesso con il male e con la menzogna
di questo mondo falsifichi la nostra vita. Dio vi benedica.
Saluto in lingua
slovacca:
Srdečne vítam slovenských
pútnikov, osobitne z Nitry a okolia. Bratia a sestry, vaša návšteva Ríma -
sídla nástupcu Apoštola Petra - nech vo vás posilní povedomie, že aj vy patríte
do Kristovej Cirkvi. S týmto želaním vás rád žehnám. Pochválený buď Ježiš
Kristus!
Traduzione italiana:
Cordialmente do il
benvenuto ai pellegrini slovacchi, particolarmente a quelli provenienti da Nitra
e dintorni. Fratelli e sorelle, la vostra visita a Roma - sede del Successore
dell’Apostolo Pietro - rafforzi in voi la coscienza della vostra appartenenza
alla Chiesa di Cristo. Con questo augurio volentieri vi benedico. Sia lodato
Gesù Cristo!
* * *
E rivolgo un cordiale
benvenuto a tutti i pellegrini di lingua italiana. Saluto i Vescovi amici della
Comunità di Sant’Egidio, convenuti a Roma per un periodo di preghiera e di
riflessione, e le Suore Domenicane Missionarie di San Sisto che celebrano il Capitolo
Generale. Accolgo con gioia i gruppi parrocchiali, le associazioni e i
seminaristi del Seminario San Pio X di Messina, ai quali auguro di continuare
la formazione teologica nutrendosi costantemente della Parola di Dio e del Pane
di Vita.
Un pensiero infine per i
giovani, gli ammalati e gli sposi novelli. La radicalità della fede e della
vita di San Giovanni Battista ispiri il vostro essere credenti: cari giovani,
manifestate apertamente in tutti i contesti la vostra appartenenza a Cristo e
alla sua Chiesa; cari ammalati, attingete alla forza della preghiera per lenire
le vostre sofferenze; e voi, cari sposi novelli, ponete sempre il Signore Gesù
al centro della vostra vita familiare. Grazie a tutti voi. Una buona giornata.
Grazie.
Saluto ai Ministranti
francesi:
Chers frères et sœurs !
C’est avec affection que
je vous salue chers servants d’autel venus de France pour leur pèlerinage
national à Rome, ainsi que Mgr Breton, les autres Evêques présents et les
accompagnateurs de ce groupe important. Chers jeunes, le service que vous
accomplissez fidèlement vous permet d’être particulièrement proches du
Christ-Jésus dans l’Eucharistie. Vous avez l’énorme privilège d’être près de
l’autel, près du Seigneur. Ayez conscience de l’importance de ce service pour
l’Église et pour vous-même. Que ce soit pour vous l’occasion de faire grandir
une amitié, une relation personnelle avec Jésus. N’ayez pas peur de transmettre
avec enthousiasme autour de vous la joie que vous recevez de sa présence ! Que
votre vie tout entière resplendisse du bonheur de cette proximité avec le
Seigneur Jésus ! Et si un jour vous entendez son appel à le suivre sur le
chemin du sacerdoce ou de la vie religieuse, répondez-lui avec générosité ! À
tous je souhaite un bon pèlerinage aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul !
Merci ! Bon pèlerinage ! Que le Seigneur vous bénisse !
Traduzione italiana:
Cari fratelli e sorelle,
vi saluto con affetto, cari ministranti venuti dalla Francia per il vostro
pellegrinaggio nazionale a Roma, e saluto anche Monsignor Breton, gli altri
Vescovi presenti e gli accompagnatori di questo importante gruppo. Cari
giovani, il servizio che svolgete con fedeltà vi permette di essere
particolarmente vicini a Cristo Gesù nell’Eucaristia. Voi avete l’enorme
privilegio di stare vicino all’altare, vicino al Signore. Siate consapevoli
dell’importanza di questo servizio per la Chiesa e per voi stessi. Che sia per
voi l’occasione di far crescere un’amicizia, una relazione personale con Gesù.
Non abbiate paura di trasmettere con entusiasmo attorno a voi la gioia che
ricevete dalla sua presenza! Che tutta la vostra vita risplenda della felicità
di questa vicinanza al Signore Gesù! E se un giorno udite la sua chiamata a
seguirlo nel cammino del sacerdozio o della vita religiosa, rispondetegli con
generosità! Auguro a tutti un buon pellegrinaggio sulle tombe degli Apostoli
Pietro e Paolo! Grazie. Buon pellegrinaggio. Il Signore vi benedica.
© Copyright 2012 -
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Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20120829.html
Voir aussi : https://www.christianiconography.info/johnBaptist.html