Pape (1er) -
apôtre (+ 64)
Saint Pierre et saint
Paul: On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l'Église et
jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. L'Église romaine, c'est
l'Église de Pierre et de Paul.
Pierre était galiléen,
reconnu par son accent, pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de
Tibériade.
Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et,
ce qui est le plus original, citoyen romain.
Tous deux verront leur
vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit: "Suis-moi. Tu
t'appelleras Pierre." ou "Saul, pourquoi me persécutes-tu?"
Simon devenu Pierre
laisse ses filets et son foyer pour suivre le rabbi. Saul, devenu Paul se met à
la disposition des apôtres.
Pierre reçoit de
l'Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde:
"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." Paul, ravi jusqu'au ciel,
entend des paroles qu'il n'est pas possible de redire avec des paroles humaines.
Pierre renie quand son
maître est arrêté, mais il revient: "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien
que je t'aime." Paul, persécuteur des premiers chrétiens, se donne au
Christ: "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi."
Pierre reçoit la charge
de paître le troupeau de l'Église: "Tu es Pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon Église." Paul devient l'apôtre des païens.
Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
Solennité des saints
apôtres Pierre et Paul. Simon, fils de Yonas et frère d'André, fut le premier
parmi les disciples de Jésus à confesser(*) le Christ, Fils du Dieu vivant, et
Jésus lui donna le nom de Pierre. Paul, Apôtre des nations, annonça aux Juifs
et aux Grecs le Christ crucifié. Tous deux annoncèrent l'Évangile du Christ
avec foi et amour et subirent le martyre sous l'empereur Néron; le premier,
comme le rapporte la tradition, fut crucifié la tête en bas et inhumé au
Vatican, près de la voie Triomphale, en 64; le second eut la tête tranchée et
fut enseveli sur la voie d'Ostie, en 67. Le monde entier célèbre en ce jour le
triomphe de l'un et de l'autre avec un honneur égal et une même vénération.
(*) c'est-à-dire 'proclamer sa foi' (voir le glossaire)
En un seul jour, nous fêtons
la passion des deux Apôtres, mais ces deux ne font qu'un. Pierre a précédé,
Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs
souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication !
Saint Augustin - Sermon pour
la fête des saints Pierre et Paul
Petrus
und Paulus als Gravur in einer römischen Katakombe
Saints
Peter and Paul, from an etching in a catacombe
Los
Apóstoles Pedro y Pablo en un grabado de una catacumba.En medio de ellos, el
símbolo del crismón, la superposición de las dos letras griegas X (ji) y Ρ
(rho): las dos primeras letras de la palabra griega Χριστός, Christós, Cristo.
s. IV d. JC.
Saint
Apôtre (Ier siècle)
Saint
Pierre et saint Paul : on ne peut les séparer. Ils sont les deux
piliers de l'Église et jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre.
L'Église romaine, c'est l'Église de Pierre et de Paul.
Pierre était galiléen,
reconnu par son accent, pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de
Tibériade.
Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et,
ce qui est le plus original, citoyen romain.
Tous deux verront leur
vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit: "Suis-moi. Tu
t'appelleras Pierre." ou "Saul, pourquoi me persécutes-tu?"
Simon devenu Pierre laisse ses filets et sa femme pour suivre le rabbi. Saul, devenu
Paul se met à la disposition des apôtres.
Pierre reçoit de
l'Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde:
"Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant."
Paul, ravi jusqu'au ciel,
entend des paroles qu'il n'est pas possible de redire avec des paroles
humaines.
Pierre renie quand son maître est arrêté, mais il revient: "Seigneur, tu
sais tout, tu sais bien que je t'aime."
Paul, persécuteur des
premiers chrétiens, se donne au Christ: "Ce n'est plus moi qui vis, c'est
le Christ qui vit en moi."
Pierre reçoit la charge
de paître le troupeau de l'Église: "Tu es Pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon Église."
Paul devient l'apôtre des
païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
Le 29 juin 2008 s'est
ouverte l'année Saint Paul, l'occasion de (re)découvrir celui qui fut un géant
de l'évangélisation et qui est aujourd'hui un témoin pour notre temps.
Illustration: Sur les pas
de saint Paul - 2008 pèlerinage du diocèse d'Evry - mosaïque de l'église Saint
Sauveur in Chora.
- Chronique
d'un voyage contrarié: la rencontre de Paul avec le Christ sur le chemin de
Damas, vidéo, quatre-vingt-dix-huitième numéro de la série « La Bible pas à
pas », par le père Jean-Marie Dezon, prêtre du diocèse de Gap et d’Embrun.
- il y a un vitrail
consacré à Saint Paul dans l'église
de Sennecy-le-Grand en Saône-et-Loire.
Le 2 Juillet 2008, le
Saint-Père est revenu sur la figure de l'Apôtre des gentils, auquel est
consacrée l'année paulinienne inaugurée le 29 juin (conclusion le 29 juin
2009). Il est un exemple "de totale consécration au Seigneur et à son
Église, de grande ouverture à l'humanité et à ses cultures... Pour comprendre
ce qu'il dit aux chrétiens d'aujourd'hui, il faut revenir sur le contexte dans
lequel il vécut et agit...".
Saint Paul, a rappelé
Benoît XVI, venait "d'une culture particulière et certainement
minoritaire, celle d'Israël et de sa tradition... nettement différenciée du
contexte général, ce qui pouvait avoir deux conséquences: la dérision, qui
pouvait aller jusqu'à l'intolérance comme jusqu'à l'admiration". Deux
facteurs ont cependant favorisé l'action de Paul: la diffusion de "la
culture hellénistique, devenue après Alexandre le grand patrimoine de la
Méditerranée orientale et du Proche-Orient", et "la structure
politique et administrative de l'empire romain" qui unifiait les peuples.
"La conception universelle qui lui est propre donna sans nul doute une
impulsion fondamentale à la foi en Jésus-Christ... La situation historique et
culturelle et le milieu d'où il venait influèrent sur ses choix et son
projet".
Puis le Saint-Père a
rappelé que Paul a été appelé "l'homme des trois cultures",
regroupement de ses origines juives, de la langue grecque et de son statut de
citoyen romain, dont témoigne son nom latin Paul. On trouve aussi dans sa
formation intellectuelle la philosophie stoïcienne, dominante à son époque,
porteuse "de hautes valeurs humaines et morales qui seront inclues par le
christianisme". Et puis, c'était un moment agité par une crise de la
religion traditionnelle, principalement sous ses aspects mythologiques ou
sociologiques.
Après avoir fait un
premier survol du climat culturel de notre premier siècle, Benoît XVI a dit
qu'on ne pouvait pas correctement comprendre Paul sans le replacer dans un
contexte intellectuel juif et païen à la fois, où il s'est forgé une
personnalité qui dépasse ce cadre et lui donne une dimension historique et
idéale, originale... Mais il en va de même pour le christianisme même plus
généralement dont l'Apôtre est un paradigme de premier ordre, et de qui nous
pouvons toujours et encore apprendre". (Source: VIS 080702 390)
Paul a rencontré le
Ressuscité.
Le 3 septembre 2008, le
Pape a parlé de la conversion de l'Apôtre des gentils. Benoît XVI a d'emblée
souligné qu'elle advint au début des années 30 de notre ère, durant une période
de persécution de l'Église primitive. Elle constitua un épisode décisif de la
vie de saint Paul.
On dispose de deux
sources pour comprendre ce qui se produisit, la plus connue étant le récit de
Luc dans les Actes, qui parle de la lumière tombée du ciel, de la chute de
Paul, de sa cécité. "Le Christ ressuscité lui apparut comme une lumière
vive qui, s'adressant à Paul, transforma sa pensée et sa vie même... Cette
rencontre, qui est au cœur du récit de Luc, modifia radicalement sa vie au
point qu'on peut parler d'une réelle conversion". Puis le Saint-Père a
indiqué que les épîtres mêmes constituent la seconde source. Allant à
l'essentiel, elles ne fournissent pas de détails sur les circonstances de
l'évènement: "Tout le monde savait que le persécuteur était devenu un
fervent apôtre du Christ, non par réflexion mais à la suite d'un fait violent,
la rencontre avec le Ressuscité en personne".
Le Pape a alors souligné
que plusieurs écrits de Paul établissent que l'apparition du Christ fut le
fondement de tout son apostolat et de sa nouvelle vie, même s'il ne considérait
pas l'évènement comme une conversion proprement dite. La raison est très
claire, a expliqué Benoît XVI, "la transformation de son existence ne fut
pas le fruit d'un processus psychologique, d'une évolution de la réflexion
intellectuelle et morale... Elle fut causée par la rencontre avec
Jésus-Christ...et la conversion de saint Paul ne peut s'expliquer autrement.
Les analyses de l'esprit ne sauraient éclairer et résoudre le problème. La clef
pour comprendre l'évènement se trouve dans la rencontre même".
Pour les chrétiens, a
ajouté le Pape, le christianisme "n'est pas une nouvelle philosophie, une
nouvelle morale. On n'est chrétien que si l'on rencontre le Christ, même s'il
ne se manifeste pas de manière aussi éclatante qu'avec Paul dont il fit
l'Apôtre des nations. Nous pouvons rencontrer le Christ en lisant l'Écriture,
en priant, en participant à la liturgie de l'Église, toucher le cœur du Christ
en sentant qu'il touche le notre. C'est cette relation personnelle, cette
rencontre avec le Ressuscité, qui fait de nous de véritables chrétiens", a
conclu Benoît XVI. (source: VIS 080903 410)
Solennité des saints
apôtres Pierre et Paul. Simon, fils de Yonas et frère d'André, fut le premier
parmi les disciples de Jésus à confesser(*) le Christ, Fils du Dieu vivant, et
Jésus lui donna le nom de Pierre. Paul, Apôtre des nations, annonça aux Juifs
et aux Grecs le Christ crucifié. Tous deux annoncèrent l'Évangile du Christ
avec foi et amour et subirent le martyre sous l'empereur Néron; le premier,
comme le rapporte la tradition, fut crucifié la tête en bas et inhumé au
Vatican, près de la voie Triomphale, en 64; le second eut la tête tranchée et
fut enseveli sur la voie d'Ostie, en 67. Le monde entier célèbre en ce jour le
triomphe de l'un et de l'autre avec un honneur égal et une même vénération.
(*) c'est-à-dire 'proclamer sa foi' (voir le glossaire)
En un seul jour, nous
fêtons la passion des deux Apôtres, mais ces deux ne font qu'un. Pierre a
précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs
souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication !
Saint Augustin - Sermon
pour la fête des saints Pierre et Paul
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/fetes/29/6/2022/29-Juin-2022.html
SAINT PIERRE et SAINT
PAUL
Apôtres
(65 ou 66)
Le 29 juin, l'Église
honore à la fois saint Pierre et saint Paul, ces deux incomparables Apôtres,
unis dans la foi, dans la prison et dans la mort. Toutefois, la fête du 30 juin
nous donnant occasion de parler de saint Paul, bornons-nous aujourd'hui au
prince des Apôtres. C'est à l'Évangile qu'il faut avoir recours pour connaître
les détails de cette vie étonnante.
Fils de pêcheur et
pêcheur lui-même, simple, ignorant, sans éducation, il entend le Fils de Dieu
lui adresser cet appel singulier: "Suis-Moi, Je te ferai pêcheur
d'hommes." Parmi tous les Apôtres, il brille par sa foi énergique et
reconnaît en Jésus le Christ, Fils de Dieu. Il ne quitte jamais le Sauveur, il
est de toutes les grandes occasions de la vie du Maître.
Malgré son triple
reniement au jour de la Passion, faute si noblement réparée ensuite, il est
confirmé comme chef des Apôtres et chef de l'Église. Son siège renversera
bientôt celui des Césars, et l'humble pêcheur aura un nom plus immortel que les
plus grandes célébrités de tous les siècles.
Jésus avait dit autrefois
à Ses Apôtres: "Le disciple n'est pas plus que le Maître; si on Me
persécute, on vous persécutera." Saint Pierre devait avoir, en effet, le
sort de Jésus-Christ et arroser de son sang l'Église naissante. Touché par les
larmes des fidèles, non mû par la crainte, Pierre songea d'abord à fuir la
persécution que venait de soulever l'empereur Néron; mais, comme il sortait de
Rome, il vit le Christ Se présenter à lui:
"Où allez-Vous,
Seigneur, Lui dit-il.
-- Je vais à Rome, dit
Jésus, pour y être crucifié de nouveau."
A ces mots, le Sauveur
disparut, et Pierre comprit qu'il devait revenir à Rome pour y être crucifié.
Le prince des Apôtres eut
à endurer les souffrances d'un long emprisonnement; il eut du moins la
consolation d'y être le compagnon de saint Paul et de consommer son sacrifice
le même jour que lui. Pierre fut condamné au supplice de la Croix; mais, par
humilité, se jugeant indigne d'être crucifié comme le divin Maître, il demanda
à être crucifié la tête en bas, ce qui lui fut accordé. Arrivé au lieu du
supplice, Pierre ne put contenir la joie de son coeur: "C'est ici l'arbre
de vie, cria-t-il au peuple, l'arbre où a été vaincue la mort et le monde
racheté. Grâces à vous, Fils du Dieu vivant!"
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_pierre_et_saint_paul.html
Antonis
Mor (1519–1575), Jésus-Christ ressuscité entouré de saint
Pierre, saint Paul et deux anges, circa 1556, 160 x 152, Condé Museum
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,
Nous sommes réunis autour
de l’autel pour célébrer solennellement les saints Pierre et Paul, Patrons
principaux de l’Église de Rome. Sont présents, et viennent de recevoir le
Pallium, les Archevêques Métropolitains nommés durant l’année dernière, auxquels
va mon salut spécial et affectueux. Est présente aussi, envoyée par Sa Sainteté
Bartholomée Ier, une éminente Délégation du Patriarcat œcuménique de
Constantinople, que j’accueille avec reconnaissance fraternelle et cordiale.
Dans un esprit œcuménique, je suis heureux de saluer et de remercier The
Choir of Westminster Abbey, qui anime la Liturgie avec la Cappella Sistina.
Je salue également Messieurs les Ambassadeurs et les Autorités civiles : je
vous remercie tous pour votre présence et votre prière.
Devant la Basilique de
saint Pierre, comme chacun le sait, sont dressées deux imposantes statues des
Apôtres Pierre et Paul, facilement reconnaissables par leurs attributs : les
clefs dans la main de Pierre et l’épée entre celles de Paul. Sur le portail
majeur de la Basilique de saint Paul hors les murs sont aussi représentées
ensemble des scènes de la vie et du martyre de ces deux colonnes de l’Église.
Depuis toujours, la tradition chrétienne considère saint Pierre et saint Paul
comme inséparables : en effet, ensemble, ils représentent tout l’Évangile du
Christ. Ensuite, leur lien comme frères dans la foi a acquis un sens
particulier à Rome. En effet, la communauté chrétienne de cette Ville les
considère comme une espèce de contre-autel des mythiques Romulus et Remus, la
fratrie à laquelle on faisait remonter la fondation de Rome. On pourrait penser
aussi à un autre parallélisme ‘oppositif’, toujours sur le thème de la
fraternité : alors que la première fratrie biblique nous montre l’effet du
péché, pour lequel Caïn tue Abel, Pierre et Paul, bien qu’humainement très
différents l’un de l’autre, et malgré les conflits qui n’ont pas manqué dans
leur rapport, ont réalisé une manière nouvelle d’être frères, vécue selon
l’Évangile, une manière authentique rendue possible par la grâce de l’Évangile
du Christ opérant en eux. Seule la sequela du Christ conduit à la nouvelle
fraternité : voici le premier message fondamental que la solennité
d’aujourd’hui livre à chacun de nous, et dont l’importance se reflète aussi sur
la recherche de cette pleine communion, à laquelle aspirent le Patriarcat
œcuménique et l’Évêque de Rome, ainsi que tous les chrétiens.
Dans le passage de
l’évangile de saint Matthieu que nous venons d’entendre, Pierre fait sa
confession de foi à Jésus, le reconnaissant comme Messie et Fils de Dieu ; il
la fait aussi au nom des autres Apôtres. En réponse, le Seigneur lui révèle la
mission qu’il entend lui confier, celle d’être la ‘pierre’, le ‘roc’, la
fondation visible sur laquelle est construit l’entier édifice spirituel de
l’Église (cf. Mt 16, 16-19). Mais de quelle façon Pierre est-il le roc ?
Comment doit-il mettre en œuvre cette prérogative, que naturellement il n’a pas
reçue pour lui-même ? Le récit de l’évangéliste Matthieu nous dit surtout que
la reconnaissance de l’identité de Jésus prononcée par Simon au nom des Douze
ne provient pas « de la chair et du sang », c’est-à-dire de ses capacités
humaines, mais d’une révélation particulière de Dieu le Père. Par contre, tout
de suite après, quand Jésus annonce sa passion, mort et résurrection, Simon
Pierre réagit vraiment à partir de « la chair et du sang » : il « se mit à lui
faire de vifs reproches : … cela ne t’arrivera pas » (16, 22). Et Jésus
réplique à son tour : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma
route » (v. 23). Le disciple qui, par don de Dieu, peut devenir un roc solide,
se manifeste aussi pour ce qu’il est, dans sa faiblesse humaine : une pierre
sur la route, une pierre contre laquelle on peut buter- en grec skandalon.
Apparaît ici évidente la tension qui existe entre le don qui provient du
Seigneur et les capacités humaines ; et dans cette scène entre Jésus et Simon
Pierre, nous voyons en quelque sorte anticipé le drame de l’histoire de la
papauté-même, caractérisée justement par la coexistence de ces deux éléments :
d’une part, grâce à la lumière et à la force qui viennent d’en-haut, la papauté
constitue le fondement de l’Église pèlerine dans le temps ; d’autre part, au
long des siècles, émerge aussi la faiblesse des hommes, que seule l’ouverture à
l’action de Dieu peut transformer.
De l’Évangile
d’aujourd’hui, il ressort avec force la promesse claire de Jésus : « les portes
des enfers », c’est-à-dire les forces du mal, ne pourront pas prévaloir,
« non praevalebunt ». Vient à l’esprit le récit de la vocation du
prophète Jérémie, à qui le Seigneur dit, en lui confiant sa mission : « Moi, je
fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de
bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses
prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien
contre toi - non praevalebunt -, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1,
18-19). En réalité, la promesse que Jésus fait à Pierre est encore plus grande
que celles faites aux prophètes antiques : ceux-ci, en effet, étaient menacés
uniquement par des ennemis humains, alors que Pierre devra être défendu des «
portes des enfers », du pouvoir destructif du mal. Jérémie reçoit une promesse
qui le concerne comme personne et concerne son ministère prophétique. Pierre
est rassuré au sujet de l’avenir de l’Église, de la nouvelle communauté fondée
par Jésus Christ et qui s’étend à tous les temps, au-delà de l’existence
personnelle de Pierre lui-même.
Passons à présent au symbole des clefs, dont parle l’Évangile que nous venons
d’entendre. Il renvoie à l’oracle du prophète Isaïe sur le fonctionnaire
éliakim, dont il est dit : « Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de
David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira » (Is 22,
22). La clef représente l’autorité sur la maison de David. Et dans l’Évangile,
il y a une autre parole de Jésus adressée aux scribes et aux pharisiens,
auxquels le Seigneur reproche de fermer aux hommes le Royaume des Cieux (cf. Mt 23,
13). Ces propos également nous aident à comprendre la promesse faite à Pierre :
c’est à lui, en tant que fidèle administrateur du message du Christ, qu’il
revient d’ouvrir la porte du Royaume des Cieux, et de juger s’il faut
accueillir ou rejeter (cf. Ap 3, 7). Les deux images – celle des
clefs et celle de lier et de délier – expriment donc des significations
semblables et se renforcent l’une l’autre. L’expression « lier et délier » fait
partie du langage rabbinique et fait allusion, d’un côté, aux décisions
doctrinales et, de l’autre, au pouvoir disciplinaire, c’est-à-dire à la faculté
d’infliger et de lever l’excommunication. Le parallélisme « sur terre … dans
les cieux » garantit que les décisions de Pierre dans l’exercice de sa fonction
ecclésiale ont également une valeur devant Dieu.
Dans le chapitre 18 de
l’Évangile selon Matthieu, consacré à la vie de la communauté ecclésiale, nous
trouvons une autre affirmation de Jésus adressée à ses disciples : « En vérité
je vous le dis : tout ce que vous lierez sur terre sera lié dans le ciel, et
tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans le ciel » (Mt 18, 18).
Et saint Jean, dans le récit de l’apparition du Christ ressuscité aux Apôtres
le soir de Pâques, rapporte cette parole du Seigneur : « Recevez l’Esprit
Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout
homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20,
22-23). À la lumière de ces parallélismes, il apparaît clairement que
l’autorité de délier et de lier consiste dans le pouvoir de remettre les
péchés. Et cette grâce, qui enlève l’énergie aux forces du chaos et du mal, est
au cœur du mystère et du ministère de l’Église. L’Église n’est pas une
communauté de personnes parfaites, mais de pécheurs qui doivent reconnaître
qu’ils ont besoin de l’amour de Dieu et qu’ils ont besoin d’être purifiés par
la Croix de Jésus Christ. Les paroles de Jésus au sujet de l’autorité de Pierre
et des Apôtres laissent justement transparaître que le pouvoir de Dieu est
l’amour, l’amour qui répand sa lumière à partir du Calvaire. Ainsi, nous
pouvons aussi comprendre pourquoi, dans le récit évangélique, à la profession
de foi de Pierre fait immédiatement suite la première annonce de la passion :
en effet, Jésus par sa mort a vaincu les puissances de l’enfer, par son sang il
a reversé sur le monde un immense fleuve de miséricorde, qui irrigue de ses
eaux assainissantes l’humanité tout entière.
Chers frères, comme je le
rappelais au début, la tradition iconographique représente saint Paul avec
l’épée, et nous savons que cela figure l’instrument avec lequel il fut tué.
Mais, en lisant les écrits de l’Apôtre des Gentils, nous découvrons que l’image
de l’épée se réfère à toute sa mission d’évangélisateur. Par exemple, sentant
la mort s’approcher, il écrit à Timothée : « j’ai combattu le bon combat » (2
Tm 4,7). Non certes le combat d’un grand capitaine, mais celui d’un
annonciateur de la Parole de Dieu, fidèle au Christ et à son Église, à laquelle
il s’est donné totalement. Et c’est justement pour cela que le Seigneur lui a
donné la couronne de gloire et l’a placé, avec Pierre, comme colonne de
l’édifice spirituel de l’Église.
Chers Métropolites : le
Pallium que je vous ai conféré, vous rappellera toujours que vous avez été constitués dans et pour le
grand mystère de communion qu’est l’Église, édifice spirituel construit sur le
Christ, la pierre angulaire et, dans sa dimension terrestre et historique, sur
le roc de Pierre. Animés par cette certitude, sentons-nous tous ensemble
coopérateurs de la vérité, laquelle – nous le savons – est une et
‘symphonique’, et exige de chacun de nous et de nos communautés l’engagement
constant à la conversion à l’unique Seigneur dans la grâce de l’unique Esprit.
Que la Sainte Mère de Dieu nous guide et nous accompagne toujours sur le chemin
de la foi et de la charité. Reine des Apôtres, priez pour nous !
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Pierre et Paul, une
fraternité compliquée mais fondatrice
Jean-Thomas
de Beauregard, op - publié le 28/06/22
L’Église doit sa
fondation à deux frères aux relations compliquées, explique le dominicain Jean-Thomas
de Beauregard, dans son commentaire des lectures de la solennité des saints
Pierre et Paul (Ac 12, 1-11 ; 2 Tm 4, 6-8.17-18 ; Mt 16, 13-19). Si les deux
apôtres se sont opposés, leur fraternité transfigurée par la grâce a été
scellée dans le sang.
Pourquoi dès le IVe
siècle au moins, la liturgie de l’Église unit-elle dans une seule solennité les
saints Pierre et Paul, le fondement de l’Église et l’apôtre des Gentils ? Un
tel attelage surprend d’autant plus que Pierre et Paul ont connu ensemble quelques
conflits à Antioche et à Jérusalem, au sujet de l’intégration des non-juifs
dans l’Église et de l’abandon ou du maintien de certaines pratiques juives au
sein de la communauté. Serait-ce une ruse de l’Esprit saint qui unit dans la
liturgie ceux-là mêmes qui ont eu parfois du mal à cohabiter sur la terre ?
Une fondation pour
toujours
Le goût de l’abstraction
pourrait jouer de la dialectique entre un pôle d’autorité incarné par Pierre et
un pôle missionnaire incarné par Paul, tous deux nécessaires à l’Église. Le
théologien suisse Hans-Urs von Balthasar voulait y adjoindre un pôle de l’amour
incarné par Jean et comptait sur la Vierge Marie pour faire en elle et par son
intercession la synthèse de ces trois pôles dont la conjonction serait vitale à
la croissance de l’Église. Il est vrai que l’autorité, la mission et la charité
sont des principes constitutifs de l’Église : qu’on en enlève un et l’Église
est défigurée ; qu’on déploie l’un sans les deux autres et l’Église est
amputée. Chacun des trois principes d’autorité, de mission et de charité ne
peut se déployer en perfection qu’en dépendance des deux autres. Il est vrai
aussi que la Vierge Marie est traditionnellement le type eschatologique de
l’Église. L’idée est suggestive, mais n’explique pas la focalisation sur Pierre
et Paul.
Ils se ressemblent par
leur amour inconditionnel du Christ : Pierre a confessé sa foi en Jésus, fils
du Dieu vivant, après lui avoir dit par trois fois son amour ; Paul s’est
exclamé que ce n’était plus lui qui vivait mais le Christ qui vivait en lui.
Le conformisme
ecclésiastique pourrait y voir une occasion d’exalter la synodalité, puisque
Pierre et Paul ont su avancer ensemble vers une pratique commune et vers la
vérité par le moyen du dialogue, parfois non sans rudesse. Tous deux sont des
modèles de parrhésia, cette audace et cette liberté de parole que l’Esprit-Saint
suscite au sein de l’Église. Mais il faut noter que l’époque apostolique avait
à fonder en Christ et sous l’inspiration de l’Esprit saint ce qui, de l’Église,
doit demeurer toujours à travers les siècles. Nos discussions synodales, elles,
ne peuvent porter que sur des ajustements circonstanciels. Plus encore,
l’inconvénient de faire de Pierre et Paul les chantres de la synodalité tient
au récit biblique lui-même. Pour autant qu’on puisse reconstituer les faits et
la discussion qui opposa alors Pierre et Paul — il en existe plusieurs récits
divergents entre les Actes et les épîtres de Paul —, le processus laissait peu
de place aux fidèles et la discussion se tenait surtout entre les autorités de
la communauté : Pierre, Paul mais aussi Jacques. S’il y a de la synodalité dans
cet épisode, ce n’est donc pas tout à fait selon les critères contemporains, et
il faudrait inclure Jacques dans les acteurs majeurs. Le thème synodal
n’éclaire donc pas tellement le choix d’une célébration liturgique commune de Pierre
et Paul.
Un mandat du Ciel
L’exégèse
historico-critique avancerait à bon droit que Pierre et Paul sont seuls à avoir
été investis comme apôtres en vertu d’une révélation venue d’en-haut. Jésus a
qualifié Pierre de fondement de l’Église et lui a donné les clés du royaume des
Cieux après que Pierre l’a confessé comme « le Christ, le fils du Dieu
vivant ». Or Jésus affirme que cette confession de foi de Pierre ne lui
est pas venue « de la chair et du sang » mais « de son Père qui
est aux cieux » (Mt
16, 13-19). Le mandat apostolique de Pierre lui vient donc directement
d’en-haut. Il en va de même pour Paul, qui affirme que son statut d’apôtre,
dérogatoire à la norme des autres apôtres puisqu’il n’a pas accompagné Jésus
durant sa vie terrestre, lui a été donné directement d’en-haut, à l’occasion de
sa conversion miraculeuse sur le chemin de Damas (Gal
1, 12-16). Ce faisant, on comprend que l’autorité dans l’Église ne peut
venir que d’une initiative divine et d’un lien intime avec Jésus-Christ.
Lire aussi :La
conversion de saint Paul nous apprend à devenir des créatures nouvelles
C’est évidemment là que
Pierre et Paul se ressemblent le plus. Ils se ressemblent par leur amour
inconditionnel du Christ : Pierre a confessé sa foi en Jésus, fils du Dieu
vivant, après lui avoir dit par trois fois son amour ; Paul s’est exclamé que
ce n’était plus lui qui vivait mais le Christ qui vivait en lui. Ils se
ressemblent aussi parce qu’ils connaissent tous deux leur faiblesse et savent
que sans la grâce de Dieu ils ne sont rien ni ne peuvent rien. L’amour
inconditionnel du Christ et la conscience de n’être rien sans sa grâce, c’est
l’essentiel de leur enseignement commun et de leur charisme de fondation. C’est
ce qui les a menés tous deux jusqu’à l’offrande de leur vie.
Une fraternité scellée
dans le sang
D’ailleurs, c’est
finalement sans doute en vertu de leur mort commune en martyr à Rome que Pierre
et Paul sont célébrés ensemble par l’Église. Car l’Église est héritière
d’Israël et de Rome. Or la fondation d’Israël comme celle de Rome a été scellée
dans le fratricide : Caïn et Abel pour Israël, Romulus et Remus pour Rome.
Certes Pierre et Paul n’ont aucun lien de parenté biologique. Mais leur
fraternité en Christ a été scellée dans le sang : celui de Jésus sur la Croix,
leur sang à eux un peu plus tard. La fondation de l’Église est donc scellée dans
le sang comme celle d’Israël et de Rome. Mais au lieu d’un meurtre fratricide,
ce sang est celui l’offrande de la vie par amour.
Ainsi l’histoire humaine
« pleine de bruit et de fureur » est reprise sous la grâce. Comme le Christ est
le nouvel Adam qui inaugure le temps de l’Église dont il est le chef, Pierre et
Paul sont les nouveaux Caïn et Abel, Romulus et Remus pour l’Église dont ils
sont le fondement inébranlable. La grâce ne supprime pas la nature : le schéma
de la fondation d’une société par deux frères aux relations compliquées
demeure. Mais cet invariant anthropologique qui condamnait toute société
humaine à la finitude est guéri, surélevé et transfiguré par la grâce.
L’Église, elle, a les promesses de la vie éternelle, là où les royaumes et les empires
de la terre finissent par disparaître. C’est qu’à la suite de Pierre et Paul,
l’Église se sait une fraternité de pécheurs réconciliés dans le sang du Christ.
Lire aussi :Pourquoi
saint Paul et saint Pierre sont-ils fêtés ensemble alors qu’ils se
connaissaient à peine ?
Lire aussi :« Saint
Pierre est un signe d’espérance pour les pécheurs »
Guido Reni (1575–1642). Saint
Pierre et Saint Paul, circa 1605, 197 x 140, Pinacoteca di Brera
Solennité des Saints
Pierre et Paul
Première lecture
Lecture du second livre
des Actes des Apôtres (XII 1-11)
A cette époque, le roi
Hérode-Agrippa [1] se mit à maltraiter certains membres de l'Eglise. Il
supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter [2].
Voyant que cette mesure
était bien vue des Juifs, il décida une nouvelle arrestation, celle de Pierre.
On était dans la semaine de la Pâque. Il le fit saisir, emprisonner, et placer
sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il avait l'intention de
le faire comparaître en présence du peuple après la fête.
Tandis que Pierre était
ainsi détenu, l'Eglise priait pour lui devant Dieu avec insistance. Hérode
allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux
soldats ; il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des
sentinelles montaient la garde. Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une
lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit :
« Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains. Alors l'ange lui dit : «
Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton
manteau et suis-moi. » Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce
à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que
c'était une vision. Passant devant un premier poste de garde puis devant un
second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit
toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis,
brusquement, l'ange le quitta. Alors Pierre revint à lui, et il dit : «
Maintenant je me rends compte que c'est vrai: le Seigneur a envoyé son ange, et
il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif.
[3] »
Textes liturgiques © AELF,
Paris
[1] Hérode Agrippa I°,
fils d'Aristobule et de Bérénice, par conséquent petit-fils d'Hérode le Grand
et de Mariamne I, né en 10 avant Jésus-Christ. Envoyé très jeune à Rome, il y
avait bénéficié de la protection d'Antonia la jeune (fille de Marc-Antoine et
d'Octavie), vivant ainsi dans le proche entourage de l'Empereur. En 23, ruiné
par un train de vie dispendieux, il repartit en Palestine et vécut des maigres
revenus accordés par Hérode Antipas. Lassé de cette position médiocre, il
retourna à Rome, où il devint le compagnon de Caius, le futur empereur
Caligula. Des propos imprudents sur la succession impériale lui valurent de se
faire incarcérer par Tibère. Libéré à la mort de ce dernier, en 37, il fut
couvert d’honneurs par Caligula, qui lui accorda le titre royal et la
possession de l'ancienne tétrarchie d'Hrode Philippe II. De passage à
Alexandrie, sur le chemin de la Palestine, il tenta d'intercéder pour les Juifs
persecutés par les Grecs (38). En 39, il reçut les domaines d'Hérode Antipas. Bientôt
de retour à Rome, il joua un certain rôle dans la proclamation de Claude, après
l'assassinat de Caligula (41). Son zèle fut récompensé par l'octroi de
l'Idumée, de la Judée et de la Samarie. Sa politique intérieure est mal connue
: on sait qu'il ne se priva pas de déposer les grands-prêtres et renoua avec la
politique de grands travaux d'Hérode le Grand. De son mariage avec Cypros
(arrière-petite-fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand), il eut Hérode Agrippa
II, Bérénice et Drusilla. Il mourut en 44, alors qu'il faisait célébrer les
jeux quinquennaux, institués par Hérode en l'hollneur d'Auguste.
[2] Jacques est un nom
théophore qui signifie « que (Dieu) protège » (forme grécisée de Jacob). Deux
apôtres de Jésus portent le nom de Jacques : Jacques, dit le majeur, fils de
Zébédée, dont il s’agit ici ; l'apôtre Jacques, dit le mineur, fils d'Alphée, premier
évêque de Jérusalem et auteur de l’épître. Frère aîné de Jean l’évangéliste,
fils de Zébédée et de Salomé, Jacques qui était habitait Bethsaïde ou
Capharnaüm, pratiquait la pêche sur le lac de Génésareth, avec son père et des
mercenaires embauchés. Sans doute, cousin de Jésus par sa mère, était-il des
disciples de Jean-Baptiste, qui suivirent Jésus. Sa famille jouissait d'une
certaine aisance, puisque sa mère eut la possibilité d'accompagner le Seigneur,
de lui venir en aide et d'acheter des aromates d'embaumement. Choisi comme
Apôtre, Jacques figura presque en tête des Douze, si l'on en juge par la place
qu'il occupe dans les quatre listes apostoliques et par le comportement de
Jésus à son égard. Avec Pierre et Jean, il formait le groupe des intimes de
Jésus, seuls admis au spectacle de certains grands événements comme la
résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration et la sainte Agonie de
Notre Seigneur au Mont des Oliviers. C'est sans doute cette situation
privilégiée qui l'enhardit à faire plusieurs demandes intempestives,
révélatrices de ses tendances naturelles. De passage en Samarie il réclama
l'extermination par la foudre d'un village inhospitalier ; en route vers
Jérusalem et dans la persuasion où il était d'une prochaine instauration sur
terre du royaume messianique, il sollicita, ou poussa sa mère à solliciter,
pour lui et son frère, les premières places dans ce royaume ; à l'annonce de la
ruine du Temple, il s'enquit immédiatement de la date exacte de cet événement.
Son impétuosité était telle qu'il reçut de Jésus, avec son frère Jean, le
surnom de « Fils du tonnerre. » Il n'en imitera pas moins la défection des
autres apôtres, après l'arrestation de son Maître au jardin de l'Agonie. Malgré
le silence dont l'entourent les textes sacrés après la Pentecôte, il est
vraisemblable qu'il dut, jusqu'à la fin de sa vie, faire figure de chef dans
l’Eglise primitive, puisque c’est sur lui et sur Pierre que porte le choix
meurtrier du roi Hérode Agrippa I° qui voulait abattre les têtes de l'Église
pour plaire aux Juifs. Jacques le majeur périt alors par le glaive, donnant sa
vie en témoignage de sa foi, comme Jésus le lui avait prédit.
[3] Dans ce passage des
Actes des Apôtres, saint Luc souligne le parallélisme entre saint Pierre et
Jésus. Tous deux sont arrêtés au moment de la Pâque et gardés par des soldats,
la nuit qui précède leur jugement. La situation de saint Pierre symbolise la
mort : son sommeil et sa nudité. Bien plus l'Ange du Seigneur le « réveille »
et lui dit de « se lever » : deux verbes qui signifient la résurrection. Les
chaînes tombent et les portes s'ouvrent, de même que la pierre du tombeau fut
roulée. Enfin saint Pierre comprend que le Seigneur l'a délivré d'une mort
certaine. La suite du récit ressemble étrangement à ceux de Pâques : une femme
annonce aux frères que Pierre est là, sans l'avoir encore vu. Elle se fait
traiter de folle et ils croient qu'ils s'agit d'un esprit. En voyant saint
Pierre, ils sont pris de stupeur. L'intention de saint Luc est évidente :
Pierre a ainsi vécu symboliquement la mort et la résurrection de Jésus. Ce
dernier récit des Actes des Apôtres sur saint Pierre évoque son futur martyre
et son entrée dans la vie nouvelle. Or la libération de Pierre est, par deux
fois, mise en relation avec la prière de la communauté : c'est par elle que le
Seigneur conforte et sauve ses témoins éprouvés.
Psaume 33
Je bénirai le Seigneur en
tous temps,
sa louange sans cesse à
mes lèvres.
Je veux me glorifier du
Seigneur :
que les pauvres
m'entendent et soient en fête.
Magnifiez avec moi le
Seigneur,
exaltons tous ensemble
son nom !
Quand je cherche le
Seigneur, il me répond,
il me délivre de toutes
mes peurs.
Qui regarde vers lui
resplendira
sans ombre ni trouble au
visage.
Un malheureux a crié :
Dieu l'entend,
il le sauve de toutes ses angoisses.
Il veille, l'ange du
Seigneur,
prêt à dégager ses
fidèles.
Goûtez, voyez comme il
est bon, le Seigneur !
Heureux l'homme qui s'abrite en lui !
Épître
Lecture de la seconde
lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (IV 16-18) [1]
Fils bien-aimé, me voici
déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien
battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus
qu'à recevoir la récompense du vainqueur: dans sa justice, le Seigneur, le juge
impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré
avec amour sa manifestation dans la gloire.
[Efforce-toi de venir
vite vers moi, car Démas m'a abandonné par amour du monde présent et s'en est
allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, Tite en Dalmatie. Luc est seul avec
moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est fort utile pour le service.
J'ai envoyé Tychique à Éphèse. Le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus,
apporte-le en venant, ainsi que les livres, surtout les parchemins. Alexandre
le fondeur m'a fait beaucoup de mal ; le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
Gardes-toi de lui, toi aussi, car il a fait à nos paroles une forte opposition.
] Tout le monde m'a abandonné [ Que cela ne leur soit pas compté ! Mais ] le
Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse jusqu'au
bout annoncer l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes.
J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout
ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son
royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
[1] Saint Paul est en
prison, enchaîné dans un cachot, « comme un malfaiteur » (II 9). Il ne se fait
plus d'illusions sur l'issue de son procès et attend la sentence qui le
condamnera à mort. Il écrit à Timothée, son fidèle compagnon qu’il voudrait
bien revoir avant de mourir. Il parle de sa mort comme d’un sacrifice,
littéralement une libation, rite qui évoque sa vie librement donnée. Aux
Philippiens il a déjà dit qu'il était prêt à verser son sang (Philippiens II
17). Sa mort est aussi un départ, comme celui des soldats qui lèvent le camp en
pliant leurs tentes, ou comme les marins qui quittent le port en larguant les
amarres. Il s'en va ailleurs. Il compare sa vie qui s'achève aux jeux du stade,
comme ailleurs : il a lutté contre les forces du mal (Éphésiens VI 10-17), il a
couru pour saisir le Christ (Philippiens III 12-14). Maintenant approche
l'heure du triomphe pour les vainqueurs, lui et « tous ceux qui aiment
l'épiphanie »,la venue glorieuse du Seigneur. Saint Paul n'a pas oublié sa
solitude, lors de son procès; pourtant il y voit une victoire, car cela lui a
permis de venir annoncer l'Évangile à Rome, et même face aux magistrats qui
représentent toutes les nations païennes. La seule délivrance qu'il espère,
c'est son salut définitif : son entrée dans le Royaume, en présence de la
gloire de Dieu qu'il a cherchée toute sa vie.
Évangile
Suite du saint
Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Matthieu (XVI 13-19).
Jésus était venu dans la
région de Césarée-de-Philippe [1], et il demandait à ses disciples [2] : « Le
Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? [3]»
Ils répondirent : « Pour
les uns, il est Jean Baptiste [4] ; pour d'autres, Elie [5] ; pour d'autres
encore, Jérémie ou l'un des prophètes [6]. » Jésus leur dit : « Et vous, que
dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? [7] »
Prenant la parole
Simon-Pierre déclara [8] : « Tu es le Messie[9], le Fils du Dieu vivant ! [10]»
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils
de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon
Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : tu es Pierre, et sur cette
pierre je bâtirai mon Église [11] ; et la puissance de la Mort ne l'emportera
pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu
auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié
sur la terre sera délié dans les cieux. »
Textes liturgiques ©
AELF, Paris
[1] Césarée de Philippe
qui est située près de l'une des principales sources du Jourdain, au pied de
l'Hermon (sud-ouest), contrôle la route entre Tyr et Damas et garde la plaine
fertile du lac Huleh (le Semechonitis des Romains). Le site est identifié à
Baniyas. Antiochus III y défit les Égypriens (paneas en grec). Les Grecs y
dédièrent un sanctuaire à Pan et aux Nymphes. Auguste donna la région à Hérode
le Grand qui lui éleva un temple. Après la mort d'Hérode, la région fut incluse
dans la tétrarchie de Philippe qui réorganisa Panéas et qu'il nomma Césarée de
Philippe, en son honneur et en celui de Tibère César. La ville devint un centre
important de la civilisation gréco-romaine. Césarée de Philippe fut incluse
dans le territoire d'Agrippa II qui l'appela Néronias, en l'honneur de Néron.
[2] Il avait voulu les
séparer du reste des hommes afin qu’ils pussent en toute liberté confesser leur
foi (saint Jean Chrysostome : homélie LIV sur l’évangile selon saint Matthieu,
1).
[3] Par cette question il
faisait entendre qu’il y avait en lui quelque chose de plus que l’homme. Qu’il
fût un homme, il suffisait de le voir, de voir son corps pour le reconnaître.
Mais par cette question, il faisait entendre qu’outre ce qu’on voyait en lui il
y avait quelque chose de caché, et c’est à cela que devait se porter la foi des
vrais croyants (saint Hilaire de Poitiers : commentaire de l’évangile selon
saint Matthieu, XVI 6).
[4] Hérode disait : Celui
que moi j’ai fait décapiter, Jean, c’est lui qui s’est relevé ! (évangile selon
saint Marc, VI 16).
[5] Elie avait été enlevé
au ciel dans un char de feu ; quant Jésus-Christ ira au ciel, ce sera en y
montant par sa propre vertu, ce sera en retournant au séjour d’où il était
venu. Elie se venge en faisant descendre le feu du ciel ; Jésus préfère par une
patience invincible guérir ses persécuteurs plutôt que de les faire mourir.
Jérémie est sanctifié dès le sein de sa mère ; Jésus, dès le sein de sa mère,
sanctifie celui qui doit être son précurseur. jean, dès le sein de sa mère
avait senti la présence du Seigneur et l’avait adoré, mais Jésus était celui-là
même qui était adoré. Jean baptisait dans l’eau, et Jésus baptisait dans
l’Esprit ; Jean amenait à la pénitence et Jésus pardonnait les péchés (saint
Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, VI 96). Elie était vénéré
comme un intercesseur et une aide dans les difficultés. On considérait Elie
comme celui qui allait rétablir le peuple d'Israël, qui devait réconcilier les
pères avec leurs fils et les fils avec leurs pères, avant que vienne le jour du
Seigneur. A lui, pensait-on, devait revenir de désigner le Messie et de lui
donner l’onction.
[6] L’opinion des gens a
été rapportée au roi Hérode, presque dans les mêmes termes, (évangile selon
saint Marc, VI 14-15). Selon l’opinion populaire, Jean-Baptiste aurait bien pu
être ressuscité d'entre les morts ; les Juifs croyaient qu’un innocent mis à
mort peut ressusciter, et, en cette qualité, accomplir des miracles, ce qu’il
n’a pas fait de son vivant.
[7] Vous avez toujours
été avec moi, vous avez vu des miracles plus grands que ceux qui ont été
accomplis devant les foules ; vous pouvez avoir de moi une idée plus parfaite.
Et de fait il leur pose cette question après qu’il a accompli devant eux de
nombreux miracles, après que déjà il leur a révélé des vérités sublimes, donné
des preuves nombreuses de sa divinité et de son unité avec le Père (saint Jean
Chrysostome : homélie LIV sur l’évangile selon saint Matthieu, 1).
[8] Quand il s’agit de
dire la vérité sur le Christ, Pierre se souvient de sa primauté et il est
empressé à parler autant qu’il avait été jusque-là réservé dans son silence (S.
Ambroise : De incarnationis dominicæ sacramento, IV).
Quand il s’agissait de
dire les opinions qui circulaient parmi les foules, tous parlaient ; mais voici
qu’il faut dire la vérité sur Jésus, un seul, Pierre, parle comme le
représentant de tous les autres (saint Jean Chrysostome : homélie LIV sur
l’évangile selon saint Matthieu, 1).
[9] Messias, traduit
l’hébreux Mâchiah qui signifie oint dont l’équivalent en grec est Khristos
(Christ).
[10] Il dit une parole
qu'aucune voix humaine n'avait encore prononcée : « Tu es le Christ, le Fils du
Dieu vivant. » En vérité, alors même que le Christ demeurant dans la chair
s'était déjà déclaré Fils de Dieu, l'Apôtre fut alors le premier à reconnaître
dans la foi que la nature divine est en lui. Si Jésus, en effet, a loué Pierre,
ce n'est pas uniquement pour l'avoir honoré par sa profession de foi, mais
aussi pour avoir reconnu son mystère, car l'Apôtre n'a pas seulement confessé
le Christ, mais il l'a aussi proclamé Fils de Dieu. Pour l'honorer, il lui eût
certainement suffi de confesser : « Tu es le Christ. » Il eût pourtant été
inutile de l'appeler Christ sans le proclamer Fils de Dieu. De fait, en disant
: Tu es, Pierre a clairement déclaré la perfection et le caractère unique de la
vraie nature du Fils. Et en disant : « Celui-ci est mon Fils », le Père a
révélé à Pierre qu'il devait proclamer : « Tu es le Fils de Dieu. » Car la
parole Celui-ci est est l'indication donnée par celui qui révèle tandis que
l'adhésion donnée par celui qui confesse sa foi s'exprime par la réponse : Tu
es. L'Église est donc bâtie sur la pierre de cette confession. Mais un esprit
de chair et de sang ne peut découvrir le sens de cette profession de foi.
Appeler le Christ Fils de Dieu et, de plus, croire qu'il l'est, est un mystère
qui ne peut étre révélé que par Dieu. Ou alors, serait-ce le nom divin qui
aurait été révélé à Pierre plutôt que la filiation de nature ? Pour ce qui est
du nom, Pierre avait déjà souvent entendu le Seigneur se proclamer Fils de
Dieu. Sur quoi porte donc cette glorieuse révélation ? Elle concerne
certainement la nature et pas le nom, qui avait déjà été souvent proclamé
(Saint Hilaire de Poitiers : De Trinitate VI).
[11] Étant la pierre
inébranlable, la pierre de l’angle qui fait de deux peuples un seul peuple, le
fondement en dehors duquel on ne peut en établir aucun autre, je veux que toi
aussi, mon serviteur, tu sois une pierre, parce que tu seras fortifié par ma puissance,
et par ton union avec moi, tu possèdera les qualités qui m’appartiennent en
propre (saint Léon le Grand : sermon IV, 3).
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/29_messe.html
Saints Pierre et Paul,
fêtés le 29 juin
Par Béatrice Catton
En fêtant depuis la
seconde moitié du IV siècle les apôtres Pierre et Paul, l’Eglise nous invite à
contempler la grâce qui les a animés. Chacun d’eux a vécu une expérience forte
de rencontre avec le Christ qui a bouleversé leur vie. L’amour miséricordieux du
Père a inondé et vivifié Pierre jusque dans sa faiblesse. Il deviendra le roc
sur lequel reposera l’Eglise. Paul, sur le chemin de Damas a
été converti et est source de l’universalité du christianisme. Aujourd’hui
comme hier, ces deux saints nous
appellent à vivre de notre foi et à proclamer la Bonne Nouvelle « jusqu’aux
extrémités de la terre ».
La conversion de Paul et
sa vocation
« Comme il était en
route et approchait de Damas,
une lumière venant du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. Il tomba par
terre, et il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul,
pourquoi me persécuter ? » Il répondit : « Qui es-tu,
Seigneur ? Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre
dans la ville : on te dira ce que tu dois faire ». (…) Saul se releva
et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. (…) Pendant trois
jours, il fut privé de la vue (…) Or, il y avait à Damas un
disciple nommé Ananie. Dans une vision, le Seigneur l’appela : (…) Ananie
répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et
de tout le mal qu’il a fait à tes fidèles de
Jérusalem. S’il est ici, c’est que les chefs des prêtres lui ont donné le
pouvoir d’arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. » Mais le Seigneur lui
dit : « Va ! cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour
faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils
d’lsraël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour
mon Nom. » Ananie partit donc et entra dans la maison. Il imposa les mains
à Saul, en disant : « Saul, mon frère, celui qui m’a envoyé, c’est le
Seigneur, c’est Jésus, celui qui s’est montré à toi sur le chemin que tu
suivais pour venir ici. Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d’Esprit
Saint. » Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il
retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême(…).
Act 9,3-19*
On trouve trois récits de
conversion de Paul dans les actes des apôtres ( 9,3-19 ; 22,1-16 ;
26, 9-18). C’est Luc qui met en scène Paul trente ans plus tard. Paul en parle
assez peu, si ce n’est pour justifier sa mission. En Ga 1,15-17, quand Paul parle
de sa conversion ou vocation, il le fait de manière sobre et discrète. Il a
simplement une révélation qui le chargera d’une mission « pour que je
le révèle aux païens ». Cette conversion consiste en un changement de
regard. En Ga 1,11, il précise que tout ce qu’il dit lui vient de Jésus
Christ : « Sachez-le, en effet, mes frères, l’Evangile que j’ai
annoncé n’est pas à mesure humaine : ce n’est pas non plus d’un homme que
je l’ai reçu ou appris, mais par une révélation de Jésus Christ ».
On a souvent contesté à
Paul son titre de disciple. Paul se dit apôtre pour
deux raisons :
La rencontre du
ressuscité, en 1Co 9,1 « … Ne suis-je pas apôtre ?
N’ai-je donc pas vu Jésus, notre Seigneur ?… », Paul se présente
comme l’avorton de Dieu, 1Co 15, 8 « Et, en tout dernier lieu, il m’est
apparu à moi aussi, comme à l’avorton. »
La réception de la grâce
de Dieu. 1Co 15, 10 « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que
je suis, et sa grâce à mon égard n’a pas été stérile. Loin de là, j’ai
travaillé plus qu’eux tous : oh ! non pas moi, mais la grâce de Dieu
qui est avec moi. »
« Comparaison » avec
Pierre
Pierre est l’appelé de la
première heure. Selon Mc 1, 16-20, Jésus appelle ses quatre premiers disciples,
parmi lesquels se trouve Pierre. Celui-ci fait partie des tout proches de
Jésus. Il est présent à la passion,
même si c’est pour le renier. Pierre a suivi un rabbi, un maître. Son chemin va
consister à découvrir que le Crucifié est ressuscité.
Paul est un appelé de la
dernière heure. Il n’a pas connu Jésus dans la chair mais il a été saisi par le
Ressuscité alors qu’il persécutait l’Eglise de Dieu. Sa rencontre avec le
Ressuscité est fondatrice. A partir de là, il est remonté à Jésus selon la
chair, c’est à dire au Crucifié, à Jésus de Nazareth. L’expérience du Christ
ressuscité est directement à la base de la vocation et de l’apostolat de Paul.
Un temps d’ordination
Chaque année, à proximité
de la fête de Saints Pierre
et Paul, Apôtres (29 juin), des ordinations de prêtres diocésains ont lieu dans
un certain nombre de diocèses.
*Texte liturgique (AELF)
Jusepe de Ribera (1591–1652),
Saint Peter and Saint Paul the Apostle, circa 1616, 126 x 112, Musée des Beaux-Arts de
Strasbourg
Saints Pierre et Paul,
pourquoi sont-ils fêtés ensemble ?
27 juin 2022
Le 29 juin, on fête
Saints Pierre et Paul. Deux apôtres, deux hommes très différents, mais tous les
deux fondamentaux pour l’histoire de l’Église. Apprenons à mieux connaître ces
deux exemples de foi et leur fête.
Difficile de penser à
deux hommes plus différents entre eux pour histoire et vocation que Saints
Pierre et Paul. Et pourtant, non seulement ils sont tous les deux rappelés
comme deux remparts de foi et symboles même de l’Église catholique,
ils partagent même leur fête, le 29 juin.
En cette date, en 67
apr. J.-C. Saint
Pierre et Paul auraient été martyrisés à Rome au cours des
persécutions commandées par l’empereur Néron contre les chrétiens.
Cela selon le Martyrologue Romain, les Synaxaires des Églises orientales
(recueils de vies de saints) et le Decretum Gelasianum, un document du Ve
siècle qui contient différentes listes de matériel religieux, de textes écrits
à reconnaître ou à rejeter à des histoires d’auteurs ecclésiastiques reconnus
ou à la liste des synodes.
Bien qu’il soit presque
certain que Pierre comme Paul subirent le martyr par volonté de Néron, le
premier crucifié la tête en bas, le deuxième décapité entre 64
et 67 apr. J.-C., le fait que les deux exécutions aient eu lieu le même jour de
la même année est hautement improbable.
Il est plus plausible que
le choix de commémorer la mort des deux Saints, Pierre et Paul, le 29 juin
dérive de la volonté de convertir une fête païenne en une célébration
chrétienne, comme il est advenu au cours des siècles pour des très nombreuses
festivités religieuses. En effet, le 29 juin coïncidait avec la fête de Romulus
et Rémus, fondateurs de Rome. Vraisemblablement, les chrétiens ont voulu rendre
hommage aux deux fondateurs de l’Église en ce même jour, cherchant à célébrer
la naissance d’une nouvelle Rome chrétienne.
Apprenons à mieux
connaître Saints Pierre et Paul et leur destin commun.
Histoire de Saint Pierre,
le Pêcheur d’hommes
Simon, qui changea son
nom en Pierre quand il décida de suivre Jésus avec son frère André, fut le
premier parmi les disciples à reconnaître Jésus comme Messie et Fils de Dieu
vivant.
Jésus, étant arrivé dans
le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : « Qui
dit-on que je suis, moi, le Fils de l’homme ? » Ils répondirent :
« Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Élie ;
les autres, Jérémie, ou l’un des prophètes ». « Et vous »,
dit-il, « qui dites-vous que je suis ? ». Simon Pierre
répondit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». (Matthieu
16,13-16)
De la même manière, et à
la même occasion, Jésus en personne désigna Pierre com Son
successeur, fondation de Son Église et guide du troupeau de Dieu :
Jésus, reprenant la parole,
lui dit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont
pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans
les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je
fonderai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point
contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux, et ce que tu
délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » (Matthieu 16,17-19)
Ce fut exactement ce qui
advint après la mort de Jésus. Pierre, qui à trois reprises avait renié son
Maître après son arrestation, devint le point de référence pour les
autres apôtres et pour tous les disciples. Ce sera lui qui déclenchera la prédication
de la Bonne Nouvelle, après la descente du Saint-Esprit sur eux à la Pentecôte.
Ce sera lui qui assumera tous les devoirs du Vicaire de Christ sur Terre.
En parlant de comment Pierre renia Jésus, nous ne pouvons pas éviter de nous attarder sur sa faiblesse, sur ses défauts qui font de lui un être humain parmi les êtres humains. Il est incroyable de penser que cet homme que Jésus définit homme de peu de foi, quand il ne croyait pas pouvoir marcher sur l’eau pour l’atteindre (Matthieu 14, 22-36), devint la fondation même de la Foi chrétienne et le pilier stable et soudé sur lequel se fondera l’Église !
Et pourtant, ainsi était Pierre avant d’être ce que Jésus lui demanda de
devenir. Un homme, un pêcheur qui jetait ses filets dans la mer de Galilée, et
qui attendait la venue du Messie prêchée par les prophètes et déclarée
imminente par Jean
le Baptiste. À lui Jésus demanda de pouvoir monter sur son bateau pour
prêcher, et, bénit par une pêche miraculeuse, Simon décida de tout quitter,
même son propre nom, et de suivre Jésus s’autoproclamant pêcheur d’homme.
Lire aussi :
24
juin : Saint Jean le Baptiste
Le 24 juin nous fêtons la naissance de Saint Jean le Baptiste, un des Saints les
plus vénérés au monde, dernier prophète de l’Ancien Testament…
Pierre fut également
témoin de la Transfiguration
de Jésus, avec Jacques et Jean.
Ardent et impulsif,
Pierre attendait un Messie qui soit un guide spirituel, mais aussi un guerrier,
un Roi conquéreur qui aurait cassé le joug de Rome. La personnalité et le
charisme de Jésus, toutefois, le conquirent entièrement. Même au moment de l’arrestation de
ce dernier, l’ancienne ardeur de Pierre ressurgit, le poussant à empoigner
l’épée contre les gardes venues emmener Jésus et à en blesser un avec son épée.
Cela ne lui empêchera pas de le renier trois fois, acte qu’il regrettera
amèrement.
Lire aussi :
La
transfiguration de Jésus-Christ
Le 6 août on célèbre la Transfiguration de Jésus, quarante jours avant
l’Exaltation de la Sainte-Croix, commémoration de la Crucifixion…
À Pierre, accouru le
matin de Pâques auprès du tombeau de Christ trouvé vide par les femmes,
Jésus apparut avant les autres, et à partir de ce moment-là, les Actes des
Apôtres et les textes sacrés nous rapportent des confirmations continues
du rôle pleinement embrassé par l’Apôtre.
Le jour de Pentecôte,
lors que le Saint-Esprit descendu en langues de feu donnait aux disciples la
capacité de parler dans toutes les langues du monde, Pierre haranguera la
foule, troublée et apeurée en déclarant Jésus Seigneur et Messie,
ressuscité du royaume des morts et monté au ciel, accomplissant ce miracle. Son
discours poussera beaucoup des témoins présents à se convertir et à demander le
Baptême, et d’autres arriveront par milliers dans les jours suivant pour la
même raison.
Le même jour, commença
également la prédication de la Bonne Nouvelle de la part de Pierre,
ce qui l’amena à être arrêté plusieurs fois par les Juifs et par les Romains.
En particulier, rappelons l’arrestation de la part d’Hérode Agrippa, auquel
l’apôtre aurait fui grâce à l’intervention d’un ange.
Ses voyages l’amenèrent
jusqu’à Rome, où il rencontrera son destin par volonté de Néron.
La légende veut que,
lorsqu’il tentait de fuir de Rome afin d’éviter l’arrestation, Jésus lui
apparut. L’apôtre lui demanda : “Quo vadis ?” (où vas-tu?) et le Seigneur lui
répondit qu’il allait à Rome pour mourir à nouveau. Alors Pierre retourna sur
ses pas, se laissa arrêter et accepta le martyr. Le choix de mourir crucifié
la tête en bas fut de Pierre en personne, qui ne considérait pas digne de
mourir de la même manière que son Maître très aimé. Il fut enterré sur le Col
Vatican et, autour de sa tombe, avec le temps, fut érigée la Basilique de
Saint Pierre, qui conserve encore aujourd’hui son tombeau.
Histoire de Saint Paul,
apôtre des Gentils
Paul s’appelait Saul de
Tarse avant de se convertir. Il ne connut jamais Jésus, mais il est
rappelé comme Son premier missionnaire, le somme prédicateur de Sa
Parole chez les Juifs, les Grecs et les Romains, les « gentils »,
entendus comme païens, non chrétiens. Ce fut grâce à lui et à Saint Pierre
que le message évangélique se répandit dans tout le Bassin méditerranéen de
l’époque. Ses écrits exceptionnels font de lui le premier théologien de
l’histoire du Christianisme.
Lire aussi :
Les
différences entre judaïsme et christianisme
Quelles sont les différences entre Judaïsme et Christianisme? Le Dieu des Juifs
est le même que Celui des Chrétiens ? Essayons de découvrir…
Il était un juif hellénisé,
un aristocrate, un citoyen romain. Fier partisan des traditions juives, il
dédia la première partie de sa vie à persécuter les chrétiens, qu’il
voyait comme une secte dangereuse à exterminer par tous les moyens.
Ce fut justement pendant
qu’il accomplissait son devoir d’exterminateur des chrétiens qu’il connut son
propre destin. Dans les Actes des Apôtres (Actes 9,1-9) nous lisons
comment, en voyage vers Damas pour poursuivre un groupe de chrétiens
qui avaient fui Jérusalem, Saul fut investi par une lumière éblouissante qui
l’aveugla. Dans cette lueur il entendit une voix qui disait : « Saul,
Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9,4). Après cet événement
miraculeux, l’homme vagua pendant trois jours en arrivant à Damas, où il fut
accueilli et soigné par Ananias, chef des chrétiens de la ville.
Ainsi eut lieu sa conversion et
le début de sa mission en tant que missionnaire infatigable de Jésus.
C’est justement de sa
conversion que Saint
Paul s’inspirera pour commencer sa prédication. Une mission
compliquée, en considérant que partout on se rappelait sa haine envers les
chrétiens. Mais Paul ne perdit pas espoir. Baptisé par Ananias, et après avoir
vécu quelques temps à Damas auprès de la communauté chrétienne, il
entreprit différents voyages. La tradition indique trois voyages
missionnaires principaux : le premier dans les régions de l’actuelle
Turquie, sur l’île de Chypre, dans la ville d’Antioche et en Syrie ; le
deuxième en Grèce ; le troisième de nouveau en Asie. Il y eu un quatrième
voyage, que Paul entreprit en tant que prisonnier, jusqu’à Rome. Ici
les Actes des Apôtres interrompent le récit relatif à sa vie. Il
mourut décapité pendant les persécutions commandées par Néron. Ses
restes se trouvent toujours dans la Basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs.
Le témoignage de son
œuvre évangélique nous parvient, outre que dans les chroniques et dans les
comptes-rendus de l’époque, surtout dans ses Œuvres. Nous faisons
référence aux Lettres qu’il écrit aux communautés chrétiennes
touchées pendant ses voyages apostoliques ou fondées par lui-même. Elles sont
destinées à faire partie du Nouveau Testament. Dans ces lettres, Saint
Paul se fait porte-parole de Dieu et de sa promesse de salut. Ce salut qui
avait illuminé lui-même en premier, en l’arrachant à son ancienne vie et en le
rendant l’un des plus fervent des apôtres, bien qu’il ne rencontrât jamais
Jésus de sa vie sur terre.
« Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que
Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; qu’il a été enseveli, et
qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; et qu’il est
apparu à Céphas, puis aux douze. » (Première lettre aux Corinthiens
15,3-5)
Pourquoi Pierre et Paul
sont-ils fêtés ensemble ?
En négligeant la
tradition qui les veut à Rome à la même période et tués le même jour, nous
pouvons reconnaître les traits qui unissent Saints Pierre et Paul, ces deux
hommes si différents, et font en sorte qu’ils soient fêtés ensemble, dans
leur volonté commune de diffuser le message évangélique et l’héritage
laissé par l’expérience humaine et mortelle de Jésus.
Si Pierre fut la « pierre »
sur laquelle l’Église a été édifiée, outre que le guide du troupeau de Dieu,
Paul fut le plus fervent prédicateur de la parole dans tout le monde
méditerranéen, le premier missionnaire de l’histoire.
Incontestable également
le lien de Saints Pierre et Paul avec Rome, où les deux moururent, mais
surtout à la renaissance chrétienne vers laquelle les deux tendirent.
En 2012, Pape
Émérite Benoît XVI les déclara tous les deux « saints patrons
principaux de l’Église de Rome ». Encore aujourd’hui Rome les
rappelle avec une grande fête, au cours de laquelle a lieu un important
spectacle de feux d’artifices, tandis que Saint-Pierre est décorée avec une
magnifique composition florale et le Pape livre une bande en laine blanche (le
pallium) aux évêques de la ville avant d’embrasser le pied de la statue de
Saint Pierre qui, pour cette récurrence, est vêtue d’un manteau rouge.
Bien que différents,
bien qu’éloignés par histoire et par l’expérience, et malgré qu’ils se
soient opposés l’un à l’autre justement à cause de ces diversités,
Saints Pierre et Paul sont comme des frères complémentaires, liés par l’Évangile dont
ils furent messagers et dépositaires. Dans les Discours de Saint Augustin,
nous lisons : « Un seul jour est consacré à la fête des deux apôtres.
Mais eux aussi n’était qu’une seule chose. Bien qu’ils aient été martyrisés en
des jours différents, ils étaient toutefois une seule chose en Christ ».
Lire aussi :
Saint
Augustin d’Hippone: philosophe, évêque et théologien
Peu sont les hommes de foi qui peuvent être comparés à Saint Augustin d’Ippone.
Il ne fut pas uniquement un grand théologien et un évêque…
Ainsi deux individus que
l’histoire a gardé séparés, que le tempérament et la nature ont gardé
éloignés, ils se sont réunis en Christ et pour Christ.
La représentation de
l’étreinte des Saints Pierre et Paul
L’icône
de Saints Pierre et Paul les représente dans l’acte de se serrer
dans les bras les uns des autres. Ce fut probablement avec une étreinte qu’ils
se saluèrent avant d’être emmenés par leurs bourreaux, selon la tradition. Mais
cette étreinte signifie beaucoup plus qu’un simple salut entre deux hommes qui
sont les colonnes de la Chrétienté. Il s’agit d’un geste symbolique qui va
au-delà du message d’amour promu par Jésus et justement mis en
pratique par ses deux disciples les plus proches : « C’est ici mon
commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »
(Jean 15,9-17).
Cette étreinte idéale
symbolise l’union entre les deux mondes, le païen, représenté par
les gentils auxquels s’adressait Saint Paul, et les Juifs, que
Pierre continuait de considérer comme le peuple élu. Pour Saint Pierre il
n’était pas possible d’embrasser le Christianisme sans avoir d’abord embrasser
la culture et la tradition juive, et les païens pouvaient au maximum devenir
des chrétiens de deuxième catégorie, tandis que pour Paul seul le message
de Christ comptait et transcendait les racines même, en offrant la
possibilité d’une renaissance pleine et complète en Son nom.
Toutefois, Paul reconnut
toujours le primat de Pierre, son autorité en tant que chef de l’Église
voulu et élu par Jésus en personne. Pierre, de son côté, malgré les désaccords
initiaux, reconnut la valeur de la doctrine de Paul et, même dans
cette valeur complémentaire d’autorité et doctrine nous pouvons lire une
ultérieure signification dans l’étreinte des deux apôtres.
Historique de la
Basilique St Pierre de Rome
Chacun se souvient que le
saint apôtre Pierre fut crucifié, la tête en bas, dans le cirque du Vatican,
pendant la persécution de Néron qui, pour mieux se disculper, accusa les
chrétiens d’avoir provoqué l’incendie qu’il avait lui-même fait allumer
(juillet 64). Devant tant de terribles supplices, Tacite bien qu’il crût les
Chrétiens coupables, fut pris de pitié « car on se disait que ce n’était pas
pour l’utilité publique mais pour la cruauté d’un seul qu’on les faisait mourir
[1]. La Tradition enseignait que le Prince des Apôtres avait été inhumé, à
flanc de coteau, sur le mont Vatican [2], près du lieu de son martyre, où les
fidèles vinrent très tôt le vénérer. Grâce aux fouilles que Pie XII (1939-1958)
fit effectuer, pendant dix ans, à partir du 28 juin 1939, on sait que la
sépulture de Pierre est exactement sous l'autel de la Confession [3]. « C'était
donc une partie redoutable à jouer et, dans un siècle où la critique commande,
une terrible chance à courir. Une sagesse temporelle se fût probablement
abstenue. Nul n'aurait pu blâmer Pie XII de ne point affronter un si gros
risque. Et sa confiance a été récompensée. Non seulement la fouille qu’il a
voulue étend et enrichit le domaine de l'histoire et de l'archéologie profanes,
mais elle assure, au lieu de la ruiner ou de l'affaiblir la tradition
apostolique romaine. [4] »
Le premier monument élevé
sur la tombe de saint Pierre, sans doute par le saint pape Anicet (155-166),
est une plaque de marbre sur laquelle on a dressé deux colonnettes de marbre
blanc pour supporter une tablette appuyée dans un mur creusé de deux niches,
au-dessus et au-dessous de la tablette. Au cours du troisième siècle, on ajouta
du marbre autour du monument et on disposa une mosaïque à ses pieds.
La première basilique,
décidée par l’empereur Constantin [5] et le saint pape Sylvestre (314-335),
s'ordonnait autour de la tombe du chef des apôtres. Les architectes firent des
prodiges, dans ces terrains marécageux, pour combler la considérable différence
des niveaux (14 m. entre l’Est et l’Ouest ; 11 m. entre le Nord et le Sud).
Tournée vers l’Ouest, la basilique comprenait 5 nefs séparées par quatre alignements
de 24 colonnes de marbre couronnées de chapiteaux corinthiens ; elle était
précédée d’un atrium rectangulaire[6], long de 21 mètres, où, au centre, sous
un ciborium [7], on voyait une fontaine, ornée de 4 griffons [8] et surmontée
d’une pomme de pin en bronze doré [9]. La basilique Saint-Pierre, ouverte par 5
portes [10], était haute de 38 mètres, elle avait 90 mètres de long et 65
mètres de large ; le transept, long de 88 mètres, lui donnait l’aspect d’un
tau. Face à la nef centrale, l’abside circulaire, profonde d’une dizaine de
mètres, avait 18 mètres de large. Le tombeau de saint-Pierre fut « mis à
l’intérieur d’une grande armoire de marbre ouverte vers l’Orient, vers la nef
de la basilique dont il occupe le centre de l’abside. »
[1] Tacite : « Annales »,
chapitre XV.
[2] Au début du III°
siècle, s'adressant au montaniste Proclus qui se prévalait de la possession des
tombes de l'apôtre Philippe et de ses filles par une église orientale, le
prêtre Gaius avait déclaré : « Soit que tu ailles au Vatican, soit que tu
suives la voie d’Ostie, tu y trouveras les Trophées de ceux qui fondèrent
l’Eglise de Rome. » (Eusèbe de Césarée : « Histoire ecclésiastique », II, 25).
[3] Les fouilles ont été
faite en deux étapes. La première étape a duré de 1939 à 1949, par les jésuites
Ferrua et Kirschbaum, le professeur Apollonoj-Ghezzi (architecte) et
l’archéologue Enrico Josi, sous la direction de Mgr Kaas, secrétaire-économe de
la Fabrique de Saint-Pierre. La deuxième étape a commencé en 1953, par le professeur
Guarducci, A. Prandi et D. Mustilli
[4] Jérôme Carcopino : «
Etudes chrétiennes » (Flammarion).
[5] Le Liber Pontificalis
dit que l’empereur Constantin, en signe de pénitence, a lui même travaillé aux
travaux de terrassement, en remplissant de terre et en transportant sur la
place une douzaine de récipients.
[6] La construction de
cet atrium que l’on appelait le Paradis, est généralement attribuée au saint
pape Simplicius (468-483).
[7] Ce ciborium, soutenu
par quatre colonnes ioniques, était fermé d’une grille en bronze doré et décoré
de paons qui, chez les Anciens, symbolisaient l’immortalité de l’âme ou la
résurrection car ils croyaient que la chair des paons ne se décomposait jamais.
[8] Cet animal fabuleux a
la tête, les ailes et les serres de l’aigle, associées au corps et aux membres
postérieurs du lion. Dans la symbolique chrétienne, le griffon exprime les deux
natures du Christ : l’aigle, la divine ; le lion, l’humaine. Dans le Purgatoire
de Dante, le char triomphal de l’Eglise est tiré par un griffon.
[9] Cette énorme pomme de
pin, prise entre le Panthéon et la place de Venise, dans le quartier Rione
della Pina, où elle aurait servi pour une fontaine après avoir orné le sommet du
Panthéon, avant que la voûte de bois ne brûlât et ne fût remplacé par
l’actuelle coupole. Cette pomme de pin se trouve aujourd’hui dans une niche
semi-circulaire du palais du Belvédère, dans le Cortile della Pigna qui s’étend
entre la Bracci nuovo et le palais du Belvédère. Dans la symbolique chrétienne,
la pomme de pin représente le fruit de l’arbre de vie.
[10] La Porta Judici que
l’on n’ouvrait que pour des funérailles ; la Porta Argentea qui était
recouverte d’argent ; la Porta Romana où l’on exposait les enseignes de la
victoire ; la Porta Ravenniana dont le nom désignait le quartier du Transtévère
(cité des Ravennais, civitas Ravennatium) ; la Porta Guidonea où attendait les
guides (guidones) de la basilique.
Homélie sur St Pierre
Le Bienheureux Pierre,
premier entre les Apôtres, et qui aima le Christ véhémentement, eut le bonheur
de s'entendre dire : « Et moi je te dis : Tu es Pierre. Car l'apôtre avait
déclaré : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Et le Christ répond : « Et
moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre j'édifierai mon Eglise
[11] » : sur cette pierre, j'édifierai la foi que tu confesses. Sur cette
parole que tu as dite, « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », j'édifierai
mon Eglise. Car toi, tu es Pierre.
Pierre tient son nom de
la pierre, et ce n'est pas de Pierre que la pierre tire son nom. Pierre vient
de la pierre, se réfère à la pierre, comme le chrétien vient du Christ et se
réfère au Christ. Ecoute Paul : « Car, frères, je ne veux pas que vous l'ignoriez
: nos pères furent tous sous la nuée, tous ils traversèrent la mer, et tous, au
temps de Moïse, il furent baptisés dans la nuée et dans la mer ; et tous ils
mangèrent la même nourriture spirituelle, et tous ils burent le même breuvage
spirituel : car ils buvaient de la pierre spirituelle qui les accompagnait, et
la pierre était le Christ.[12] » Voilà d'où est Pierre.
Avant sa Passion, le
Seigneur Jésus, comme vous le savez, choisit et appela ses disciples, ses
Apôtres. Parmi eux, presque partout, Pierre reçoit cette grâce de représenter à
lui seul la personne de toute l'Eglise. A cause de cette personne de toute
l'Eglise, qu'il représentait à lui seul, il eut ce bonheur d'entendre : « A toi
je donnerai les clés du royaume des cieux. [13] » Car ces clés, ce n'est pas un
seul homme, mais c'est l'unité de l'Eglise, qui les a reçues. Et nous célébrons
la primauté de Pierre précisément parce qu'il représentait toute l'universalité
et l'unité de l'Eglise quand le Seigneur lui dit : « A toi, je donnerai » ce
pouvoir que, de fait, il donna à tous. Et écoutez ce que le Seigneur dit à tous
les Apôtres dans un autre passage de l'Evangile : « Recevez l'Esprit-Saint. Si
vous remettez les péchés à quelqu'un, ils lui seront remis ; si vous les
retenez, ils seront retenus. [14] » Ceci relève du pouvoir des clés, dont il a
été dit : « Ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le ciel, et
ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le ciel. [15] » Mais pour
que tous sachent que pierre représentait la personne de toute l'Eglise,
comparons ce qui est dit à lui seul et ce qui est dit à tous les fidèles : « Si
ton frère a péché contre toi, corrige-le entre toi et lui seul ; s'il t'écoute,
tu as gagné ton frère, S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi un ou deux
autres, pour que toute l'affaire soit établie sur la parole de deux ou trois
témoins. S'il ne les écoute pas non plus, dis-le à l'Eglise ; et s'il n'écoute
pas même l'Eglise, qu'il te soit comme un païen et un publicain. Amen je vous
le dis : ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et ce que vous
délierez sur la terre sera délié dans le ciel. [16] » C'est la colombe qui lie,
et c'est la colombe qui délie : l'Edifice fondé sur la pierre lie et délie.
C'est d'abord la force de
l'Eglise qui est célébrée en Pierre, parce qu'il suivit le Seigneur allant à sa
Passion ; mais une certaine infirmité de l'Eglise est aussi mentionnée, car,
interrogé par une servante, il renia le Seigneur. Cet Apôtre qui aimait tant le
Seigneur, le renia soudain : il se retrouva lui-même, parce qu'il avait trop
présumé de lui-même. Il avait déclaré, en effet : « Seigneur, j'irai avec toi
jusqu'à la mort ; et s'il faut que je meure, je donne ma vie pour toi. » et le
Seigneur répondit à ce présomptueux : « Tu donneras ta vie pour moi ? En vérité
je te le dis : avant le chant du coq, tu m'auras renié trois fois. [17] » Ce
que le médecin avait prédit, arriva ; ce que le malade avait présumé, ne
pouvait arriver. Mais ensuite ? Voici ce qui est écrit, voici ce que dit
l'Evangile : « Le Seigneur le regarda ; et Pierre sortit dehors, et pleura
amèrement. [18] » Sortir dehors, cela veut dire ici : confesser sa faute
publiquement. Il pleura amèrement, parce qu'il savait aime [19]. La douceur de
l'amour suivit, parce que l'amertume de la douleur avait précédé.
C'est pour la même et
bonne raison qu'après sa Résurrection le Seigneur a confié ses brebis à Pierre
nommément ; car Pierre ne fut pas le seul à paître les brebis du Seigneur :
mais quand le Christ parle à un seul, c'est l'unité qui est recommandée, et
confiée d'abord à Pierre parce que Pierre a la primauté parmi les Apôtres. «
Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Il répond : « J'aime. » Interrogé une
seconde fois, il répond la même chose. Interrogé une troisième fois, il
s'attriste : n'a-t-on pas confiance en lui ? Mais comment n'aurait-il pas eu
confiance en lui, celui qui voyait son cœur ! Après cet instant de tristesse,
Pierre répond : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t'aime. » Sachant
tout, tu ne peux pas ignorer cela.
Ne sois pas triste, ô
Apôtre ! Réponds une fois, réponds deux fois, réponds trois fois. Que ta
confession soit trois fois victorieuse dan l'amour puisque te présomption a été
trois fois vaincue dans la peur. Ce que tu avait lié trois fois doit être délié
trois fois. Délie par amour ce que tu avais lié par peur. Et le Seigneur confie
ses brebis à Pierre une fois, deux fois, trois fois.
Saint Augustin, Sermon
CCLXXXV
[11] Evangile selon saint
Matthieu, XVI 16-18.
[12] Première épître de
saint Paul aux Corinthiens, X 1-4.
[13] Evangile selon saint
Matthieu, XVI 19.
[14] Evangile selon saint
Jean, XX 22-23.
[15] Evangile selon saint
Matthieu, XVIII 18.
[16] Evangile selon saint
Matthieu, XVIII 18.
[17] Evangile selon saint
Matthieu, XXVI 33-35, & évangile selon saint Jean, XIII 37-38.
[18] Evangile selon saint
Luc, XXII 61-62.
[19] Flevit amare qui
noverat amare : il y a ici un jeu de mot intraduisible sur amare, qui est à la
fois la forme adverbiale de l'adjectif amer et l'infinitif du verbe aimer. En
ce qui concerne la phrase précédente (exiit foras, hoc est confiteri), on
remarquera que le mot latin foras (dehors) a donné forum : place publique ;
mots qui d'autre part ont une consonance proche de fari (parler) d'où est
dérivé confiteri (confesser).
Historique de la
Basilique Saint Paul hors-les-murs
Après qu’il fut décapité
aux Aquæ Salviæ, aujourd'hui identifiées à l’abbaye des Tre Fontane [20], le
corps du saint apôtre Paul, fut enseveli dans le Prædium Lucinæ, petite arera
funéraire qui se trouvait le long de la route qui menait à Ostie, à près de
mille pas de la porte Ostienne [21]. Là où fut déposé le corps de saint Paul,
on éleva sans doute une cella memoriæ au-dessus de laquelle, selon ce que l’on
lit au Liber Pontificalis, l’empereur Constantin éleva une basilique [22] que
le saint pape Sylvestre I° aurait consacrée le même jour même que la basilique
de Saint- Pierre (18 novembre 324) [23].
Encore que les Actes de
saint Sylvestre disent que Constantin fit de nombreux dons pour cette
basilique, il est probable, puisqu’elle était construite entre la voie Ostienne
où était située l’entrée, et le tombeau de saint Paul, qu’elle était bien plus
petite que celle que nous connaissons aujourd’hui et que son abside était
tournée vers l’Orient [24].
Par un rescrit impérial
daté de 384, les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius [25]
avertissaient Sallustius, préfet de Rome, de leur volonté d'agrandir la
basilique, en raison de la sainteté du lieu, de l'afflux des pèlerins et de
leur dévotion, ajoutant que s’il plaisait au Peuple et au Sénat, elle devrait
s'étendre plutôt le long du fleuve que dans la colline voisine. Sous la
direction de Ciriade, dit mechanicus ou professor mechanicus, la nouvelle
basilique, commencée entre 384 et 386, fut consacrée par le pape Sirice (390)
et achevée, en 395, sous l’empereur Honorius (395-423), comme en témoigne
l'inscription de l'Arc triomphal [26]. Il s’agissait d’une église à cinq portes
et à cinq nefs soutenues de quatre-vingts colonnes, précédée d'un atrium carré
semblable à celui de l'ancienne basilique Saint-Pierre.
Il semble qu’un
tremblement de terre ébranla la basilique que saint Léon le Grand (440-461) fit
restaurer, consolider et décorer. C’est à saint Léon le Grand que l’on
attribue, autour de la nef, au-dessus des arcades, le commencement de la série
des portraits des papes, jusqu’à Innocent I° (401-417) ; on dit aussi qu’il fit
peindre dans la nef, sur deux registres, au-dessous des fenêtres et au-dessus
des portraits des papes, quarante-quatre scènes de l’Ancien Testament et
quarante-quatre scènes des Actes des Apôtres[27]; entre les fenêtres il aurait
fait peindre des apôtres et des prophètes. C’est sous son pontificat que la
princesse Galla Placidia, sœur de l’empereur Honorius, commanda et offrit les
mosaïques de l’arc triomphal.
Sous le pape Symmaque
(590-640), on fit consolider l’abside et décorer la confession, en même temps
que l’on construisait un accueil pour les pélerins pauvres (habitacula). Saint
Grégoire le Grand (590-640) fit rehausser le transept qu’il fit relier aux nefs
par cinq marches, et attribua de considérables donations foncières pour
entretenir les lampes autour du tombeau de saint Paul qui par sa doctrine avait
illuminé le monde entier. Serge I° (687-701) restaura le toit et les habitacula
désormais appelés cubicula. Sous Grégoire II (715-731), les communautés
monastiques qui étaient autour de Saint-Paul furent réunies en une seule [28],
pour que les moines chantassent les louanges de Dieu jour et nuit. Charlemagne
fit édifier le monastère qu’une dame romaine enrichit et abrita de
fortifications. Peu touchée par les premières invasions barbares,
Saint-Paul-hors-les-Murs fut mise à sac par les Lombards (739). Le pavement des
nefs latérales et des vestibules fut refait sous Adrien I° (772-795) qui offrit
de nombreux objets sacrés[29]. Léon III (795-816) fit consolider le toit,
installer le dallage de marbre, restaurer la voûte de l’abside, ornée de
mosaïques, et offrit aussi de nombreux objets sacrés.
Les Sarrasins pillèrent
la basilique (847) pour quoi Léon IV (847-855) fit exécuter un nouveau ciborium
soutenu de quatre colonnes d'argent. Après la bataille du Cap Circeo où il
avait chassé les Sarrasins des alentours de Rome, Jean VIII (872-882), fit construite
une enceinte fortifiée autour de la basilique, du monastère et de la bourgade
environnante, assez semblabe à celle que Léon IV avait élevée autour du Vatican
; cet ensemble fortifié, appelé Giovannipolis, fut assez solide pour résister,
en 1083 et 1084, aux assauts d'Henri IV qui dut se contenter de détruire le
long portique qui allait de la basilique à la porte d'Ostie. L’abbaye, à la
demande de Léon VII (936-939), avait été réformé par Saint Odon de Cluny (936)
[30].
C'est au onzième siècle
que l’on construisit près de la façade, à côté de la nef nord, le campanile,
peu avant que l’abbé Hildebrand (futur pape Grégoire VII) qui avait fait de
nombreuses restaurations, fit mettre, par ordre du Consul Pantaleion, la porte
de bronze, fondue à Constantinople, en 1070, par Staurachios de Chios. Après
l’incendie de 1115, Innocent II (1130-1143) fit soutenir le toit du transept
par une colonnade centrale.
Au treizième siècle, les
Vassalletto construisirent le cloître (1208-1235), Nicola d’Angelo et Pietro
Vassalletto réalisèrent le candélabre pascal, le pape Honorius III (1216-1227),
fit exécuter une nouvelle mosaïque pour l'abside qui fut achevée sous Nicolas
III Gaetano (1277-1280), et Pierre Cavallini travailla aux fresques de la nef
principale dont on a parlé plus haut. Au siècle suivant, Arnulf de Cambio
élevait, avec son associé Pierre, le nouveau ciborium et, sous le pontificat de
Jean XXII (1316-1334), Cavallini dotait la façade de la basilique de mosaïques
(1325) dont des fragments sont aujourd'hui à l'intérieur.
En 1349 un tremblement de
terre détruisit le campanile et une partie du portique qui furent reconstruits
par le pape Clément VI Roger (1342-1352). Ce tremblement de terre avait tant
endommagé la citadelle de Giovannipolis qu’on se résolut à l’abandonner puis à
la détruire entièrement.
Encore que Boniface IX
Tomacelli (1389-1404) et Martin V Colonna (1417-1431) eurent octroyé des
indulgences pour la réparation de Saint-Paul-hors-les-Murs[31] qui ne commença
qu’en 1426 sous la direction du cardinal Gabriel Condulmer (futur Eugène IV),
le quinzième siècle vit peu de travaux d'embellissement à l’exception des
peintures de Benozzo Gozzoli et d’Antoniazzo Romano. En 1426, le Cardinal
Gabriel Condulmer obtint que Martin V unît à l'abbaye de Saint-Paul la
Congrégation Sainte-Justine de Padoue ; élu à la succession de Marin V, le
cardinal Condulmer (Eugène IV) octroya de nouveaux privilèges à l’abbaye et lui
donna Sainte-Marie in Cosmedin et les habitations contiguës, afin que le culte
puisse en cas de guerre. L’abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs, Jean, fut désigné
par Eugène IV pour recevoir le serment de fidélité d'Alphonse d'Aragon pour le
royaume des Deux Siciles (1445). Sous Calixte III Borgia (1455-1458) l’abbaye
reçut le château de Nazzano pour compenser les trois mille florins qu’elle
avait consacrée à la croisade contre les Turcs où les armées chrétiennes
reprirent Belgrade (juillet 1456) et battirent la flotte ottomane à Lesbos
(août 1457). Sixte IV, Alexandre VI, Clément VII et Paul III firent aussi de
nombreuses concessions en faveur de l’abbaye Saint-Paul qui était devenu un
lieu de piété, d'études et d'érudition. Jules II della Rovere (1503-1513)
confia aux moines de Saint-Paul-hors-les-Murs Saint-Saturnin au Quirinal et
quelques maisons mitoyennes pour qu’ils y résidassent l’été (1505). Le Sénat et
le Peuple Romain prirent sous leur protection l’abbaye, singulièrement pendant
les vacances du Siège Apostolique (1514).
Lors du sac de Rome
(1527) les troupes luthériennes du connétable de Bourbon, au service de Charles
Quint, n’épargnèrent pas la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. A la fin du
seizième siècle, pour le jubilé de 1575, Grégoire XIII Boncompagni (1572-1585)
qui avait donné à l’abbaye le monastère du Champ de Mars, fit décorer le chœur
et donna une ballustrade au tombeau de saint Paul ; Sixte Quint Peretti
(1585-1590) qui fit réaménager le chœur en détruisant le presbyterium de saint
Grégoire le Grand et en fermant l'entrée de la confession souterraine, commanda
le plafond à caisson de la nef principale et du transept.
Sous le pontificat de
Clément VIII Aldobrandini (1592-1605), Onorio Longhi (1569-1619) éleva au fond
de l'abside un autel dont le retable dissimulait partie de la mosaïque (1600).
Paul V Borghèse (1605-1621) donna le palais Saint-Calixte aux moines de
Saint-Paul comme résidence d'été (1608). C’est à la même époque que l’on
construisit la chapelle Saint-Brigitte et que Carlo Maderno fit la chapelle du
Saint-Sacrement (1619-1620)[32] décorée par Giovanni Lanfranco dont les toiles
ont été dispersées[33]. Innocent X Pamphili (1644-1655) aurait voulu que
Francesco Borromini renouvelât totalement la basilique Saint-Paul comme il
l’avait fait pour Saint-Jean du Latran à l’occasion de l’année sainte de 1650,
mais il n’eut le temps que de commencer la réfection du toit, achevé sous
Clément X Altieri (1670-1676).
Benoît XIII Orsini
(1724-1730) fit refaire, par Antoine Canevari et Mathieu Sassi, le portique de
la basilique qui, à peine restauré par Alessandro Specchi, s’était brusquement
écroulé (1° mai 1724) ; cette nouvelle construction, achevée pour l’année
sainte 1725, nécessita la destruction du narthex primitif. La même année, il
fit construire la chapelle du Crucifix [34]. Benoît XIV Lambertini (1740-1758),
fit restaurer la mosaïque de l'abside (1747), les peintures de Cavallini, et la
série des portraits des papes qui fut continuée par Salvatore Monosilio.
Le terrible incendie,
survenu dans la nuit du 15 au 16 juillet 1823, détruisit presque complètement
la basilique. Ne furent sauvés qu'une partie de la façade, l'arc triomphal, le
transept et le cloître. Mais les fresques de Cavallini furent anéanties et les
mosaïques reçurent de graves dommages. Du monde entier, dans un émouvant
concours de solidarité, parvinrent aussitôt des dons généreux pour la
reconstruction de la basilique et les travaux furent immédiatement entrepris.
L'œuvre fut d'abord confiée à Pascal Belli (1752-1833), à Pierre Bosio et à
Pierre Camporese le jeune (1807-1873), la direction en fut finalement prise par
Louis Poletti (1792-1869), auquel est dû le dessin de l'extérieur et de
l'intérieur et l'érection du campanile. Virgilio Vespignani (1808-1882) dessina
le portique ; Guillaume Calderini (1837-1916) lui apporta quelques modification
et en termina la construction. Nicolas Consoni (1814-1884) et Louis Agricola
(1795-1857) dessinèrent les nouvelles mosaïques de la façade. Le 4 Octobre
1840, Grégoire XVI fit la dédicace du transept et, en 1854, le même jour, , Pie
IX procéda à la consécration de l'ensemble de la basilique restaurée.
[20] Saint Grégoire Grand
rapporte que la tête de l’apôtre Paul rebondit trois fois et fit chaque fois
jaillir une source.
[21] Selon le témoignage
d’Eusèbe de Césarée, la décapitation de saint Paul s’est faite la quatorzième
année du règne de Néron, soit entre juillet 67 et juin 68.
[22] fecit basilicam
Sancto Paulo Apostolo cuius corpus recondidit et conclusit in arca Sancti
Petri.
[23] La confession est
toujours restée au lieu où Constantin fit élever la première basilique sur la
tombe même de l'Apôtre. La tombe, d'abord visible au dessus du sol, jusqu'au
IXe siècle, a depuis été enterrée. Elle n'est reparue au jour que durant les
travaux de reconstruction du siècle dernier. Le sarcophage qui garde le corps
de l'Apôtre des Gentils est recouvert d'une plaque de marbre portant
l'inscription Paulo/Apostolo Mart, que les meilleurs érudits qui en ont étudié
la paléographie datent du IVe siècle.
[24] Prudence (348-405),
grand poète de l’antiquité chrétienne occidentale, écrivait : Du côté où
s’ouvre la Voie d’Ostie, s’élève le tombeau de Paul, à l’endroit où sur la
gauche, le fleuve embrasse les prés. Le site est meveilleux. Un très bon prince
construisit le temple et ses dépendances avec magnanimité. Les poutres disparaissent
sous des plaques d’or, pour qu’à l’intérieur, la lumière brille comme au soleil
levant. Il étaya par des colonnes munies de chapiteaux d’or, le voûte dorée,
partagée en quatre nef.
[25] Ce pourquoi elle
porte le nom de basilique des trois empereurs.
[26] THEODOSIUS COEPIT
PERFECIT HONORIUS AULAM DOCTORIS MUNDI SACRATAM CORPORE PAULI.
[27] Ces deux cycles,
refaits au XIII° siècle par Cavallini et Ghiberti, échappèrent pour la plupart
à l’incendie de 1823, mais furent détruits lors de la reconstruction ; on en
conserve les copies qu’en fit faire le cardinal Francesco Barberini, en 1635.
[28] Monasteria, quæ
secus basilicam S. pauli erant ad solitudinem reducta, innovavit (...)
congregationnem post lungum tempus constituit.
[29] Quand leur roi des
Lombards, Didier, vint à Rome, Adrien I°, qui avait abondamment enrichie la
basilique Saint-Paul, mit à l'abri les objets sacrés, les tapisseries et les
étoffes précieuses (773) qui y étaient conservées.
[30] Ut monasterium intra
ecclesiam beati Pauli Apostoli, ut ilim fuerit, reædificaret
[31] bulle du 4 septembre
1423.
[32] Il s’agit de
l’actuelle chapelle Saint-Laurent.
[33] Deux lunettes
peintes à fresque sont encore au monastère et deux tableaux sont à Rome, dans
des collections privées.
[34] Il s’agit de
l’actuelle chapelle du Saint-Sacrement.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/06/29.php
Une Unité qui transcende
toutes les différences
28 juin 2009 by P. Thomas
Rosica
Réflexion biblique en la
Fête des apôtres Pierre et Paul
Aujourd’hui mes
réflexions veulent donner le sens de la fête des saints Pierre et Paul célébré
le 29 juin. L’itinéraire de Pierre fut de passer de la faiblesse du refus au
roc de la fidélité. Il nous a donné l’ultime témoignage de la croix. Le
pèlerinage de Paul fut de l’aveuglement de la persécution au feu de la
proclamation. Il a rendu vivante la Parole de Dieu aux nations.
Être avec Pierre signifie
préserver l’unité de l’Église chrétienne. Parler avec Paul c’est proclamer la
pure Parole de Dieu. Leur passion était de proclamer l’Évangile du Christ. Leur
engagement était de créer une place pour chacun dans l’église du Christ. Leur
loyauté envers le Christ mena à la mort. Pierre et Paul sont pour nous une
fondation solide; ils sont les piliers de notre église.
À Césarée de Philippe,
affirmation, identité et intention
Le récit de l’évangile
d’aujourd’hui (Matthieu 16, 13-19) tourne autour de l’affirmation, d’identité
et d’intention. Jésus et ses disciples viennent d’arriver dans la région de
Césarée de Philippe, loin de leur environnement familier. Césarée de Philippe,
bâtie par Philippe, était une garnison romaine, pleine d’architecture,
d’imagerie, et de styles de vie de la civilisation urbaine gréco-romaine. Cette
place était étrangère aux apôtres qui étaient plus habitués à des bourgs et des
alentours du lac.
Sexualité et violence
marchaient fort dans ces sanctuaires religieux de la ville, connus pour leur
culte au dieu grec Pan. Dans ce centre de pouvoir, de sophistication et
d’exubérance du culte païen, Jésus se tourne vers ses disciples et leur demande
ce que les gens disent de lui Comment voient-ils son travail? Qu’ont-ils à
l’esprit? Probablement pris de court par cette question, les disciples font
appel à leurs souvenirs: des remarques surprises lors de conversations, des
opinions qui circulaient dans les villes de pêcheurs des environs du lac. Jésus
lui-même est au courant de quelques-unes des histoires à son sujet. Il ne
connaît que trop bien l’attitude de sa propre ville de Nazareth et ce souvenir
le blesse profondément.
Les disciples établissent
une liste d’étiquettes appliquées à Jésus. Et ces noms révèlent leurs
différentes attentes au sujet de Jésus. Certains ont pensé au flamboyant Élie,
travaillant à une réelle confrontation avec les puissances. D’autres le
considèrent plus comme Jérémie se lamentant, centré plus sur l’itinéraire
intérieur, le côté privé de la vie. Par-dessus tout, la question posée aux
disciples fait écho à travers les temps, en tant que tournant décisif pour tout
chrétien.
À un certain moment,
chacun doit vivre ce qui s’est passé à Césarée de Philippe et répondre à la
question provocatrice de Jésus: «Pour vous, qui suis-je? » Selon notre propre
déclaration de foi en Jésus, quels sont les responsabilités et les engagements
que nous percevons?
Sur la route de Damas, la
conversion de Paul
En l’an 35 avant JC, Saül
apparaît comme un jeune pharisien très droit, presque anti-chrétien à
l’extrême. Nous lisons dans les Actes au chapitre 7 qu’il était présent, bien
que ne prenant pas part, à la lapidation d’Étienne. Très vite après, Paul fait
l’expérience de la révélation qui a transformé sa vie. Sur la route vers Damas,
ville de Syrie, où il allait continuer les persécutions contre les Chrétiens,
il est frappé d’aveuglement. Avec enthousiasme, Paul a accepté la mission de
prêcher l’évangile du Christ, mais comme beaucoup d’autres appelés à une grande
tâche, il sentit son indignité et disparut du monde pour passer trois ans en «
Arabie » à méditer et prier avant de commencer sa mission.
Ses voyages terrestres et
par mer nous sont racontés dans ses lettres dans le Nouveau Testament. Paul
lui-même nous dit qu’il fut lapidé, fouetté trois fois, naufragé trois fois,
qu’il a enduré la faim et la soif, des nuits sans sommeil, des périls; à côté
de ces épreuves physiques, il a souffert de beaucoup de déceptions et
d’angoisses presque constantes au sujet des communautés chrétiennes faibles et
disséminées.
Les derniers moments sur
terre de Pierre et Paul
Selon l’ancienne
tradition, au matin du 29 juin, Pierre et Paul sont tirés de leur cellule
commune de la prison Mamertime de Rome et séparés. Pierre est transféré au
cirque Néron où il est crucifié la tête en bas, alors que Paul est emmené à
l’est de Rome à l’endroit maintenant connu sous le nom de «Tre Fontane». Le nom
rappelle la légende de la décapitation du saint quand sa tête rebondit trois
fois, créant ainsi trois fontaines. A travers les âges, les artistes ont peint
leur adieu, méprisant souvent la dernière accolade des deux amis. La légende
dorée se souvient de leurs paroles de séparation :
Paul à Pierre: «Paix sur
toi, Pierre de fondation des églises et berger des brebis et des agneaux du
Christ !»
Et Pierre à Paul: «Va en
paix, prêcheur de la vie vertueuse, médiateur et meneur du salut du droit!»
Le lien entre les deux
saints est aussi évident dans leur basilique respective. L’empereur Constantin
a construit les six premières églises chrétiennes de 313 à 328, et parmi
celles-ci furent la basilique St-Pierre et celle «hors les murs» de St-Paul.
Cinq de ces églises font face à l’Est, orientation commune des églises de ce
temps. Celle de St-Paul est orientée vers l’Ouest, afin qu’à travers la ville,
les deux basiliques veillent sur les brebis et les agneaux de leur cité.
Un texte de saint Jean
Chrysostome est très approprié en cette fin d’année consacrée à saint Paul. Il
est tiré de sa dernière homélie sur l’épître de Paul aux Romains. Après avoir
exprimé son désir ardent de visiter le tombeau de saint Paul à Rome et d’y voir
même la poussière du corps de saint Paul, Jean Chrysostome s’exclame:
Qui me donnera donc
d’embrasser le corps du glorieux Paul, de demeurer attaché à son tombeau, de
voir les cendres de ce corps qui suppléait dans sa chair à ce qui manquait aux
souffrances de Jésus-Christ, qui portait les stigmates du Sauveur, qui
répandait partout l’Évangile? … la poussière de cette bouche qui faisait parler
le Christ …
Non, ce n’est pas de
cette bouche seulement, mais de ce grand cœur aussi que je voudrais voir la
poussière; on dirait, la vérité, en appelant ce coeur, le cœur de toute la race
humaine, la source inépuisable des biens, le principe et l’élément de notre
vie….. de ce cœur plus élevé que le plus haut des cieux, plus large que la
terre, plus resplendissant que les rayons du soleil, plus ardent que le feu,
plus solide que le diamant, de ce cœur qui versait des eaux vives… ce cœur qui
mérita d’aimer Jésus-Christ plus que nul antre ne l’aima jamais. »
Je voudrais voir la
poussière de ces mains chargées de fers, dont l’imposition donnait l’Esprit; de
ces mains qui écrivaient cette lettre (aux Romains) …
« Je voudrais voir la
poussière de ces yeux frappés d’une cécité bienfaisante, dont les regards
embrassèrent ensuite le salut du monde, de ces yeux qui ont eu la gloire de
contempler le corps du Christ, de ces yeux qui voyaient les choses de la terre
et étui ne les voyaient pas, qui apercevaient ce qu’on ne peut apercevoir, qui
ne connaissaient pas le sommeil, qui veillaient au milieu des nuits…
Je voudrais voir la
poussière de ces pieds qui ont parcouru la terre, sans ressentir la fatigue,
qu’on a liés contre le bois de la prison, quand il secoua et fit trembler les
murailles; la poussière de ces pieds qui franchissaient et les lieux habités et
les déserts, de ces pieds toujours en voyage… »
« Je voudrais voir la
tombe où reposent les armes de la justice, les armes de la lumière, les membres
maintenant vivants, et qui étaient morts … membres du Christ, revêtus du
Christ, temple de l’Esprit, demeure sainte, où tout était cimenté par l’Esprit,
cloué, rivé par la crainte de Dieu, empreint des stigmates de Jésus-Christ. »
St Jean Chrysostome,
«Homélie 32 sur l’Épître aux Romains,dans la Lettre aux Romains,» Migne,
Patrologia Graeca 60, 678-80).
Ensemble, ils bâtirent
l’Église
Comme des hommes
ordinaires, Pierre et Paul se seraient peut-être éviter par moment. Pierre
était un pêcheur de la Mer de Galilée et Paul un intellectuel ayant reçu une
éducation grecque. Mais Jésus les a pris ensemble pour être un signe pour son
église dans laquelle le spectre entier de l’humanité trouverait une place
nouvelle qu’on appelle chez soi. Ensemble, ils travaillèrent à construire
l’église. Ensemble ils ont témoigné du Christ. Tous deux ils ont enduré la mort
du Seigneur, mort de mains meurtrières. Paul est mort par l’épée et Pierre fut
crucifié la tête en bas. Leur unité a transcendé toutes les différences. Ils
nous enseignent la profondeur de l’engagement chrétien. Par Pierre et Paul, la
révélation de la véritable identité de Jésus apporta des nouvelles exigences et
responsabilités.
En proclamant cette année
de saint Paul qui maintenant se termine, le pape Benoît XVI a invité chaque
catholique de regarder dans le miroir de sa vie et de se demander: «Suis-je
déterminé et prêt à annoncer la foi catholique comme saint Paul l’a fait? Ai-je
le souci de répandre la foi par mon exemple et mes conversations avec mes amis,
collègues et connaissances? Qu’est ce que je perçois comme responsabilités en
déclarant ma foi en Jésus?
SOURCE : http://seletlumieretv.org/blogue/divers/une-unite-qui-transcende-toutes-les-differences
Master of Soriguerola, Supplicant Soul between Saint Peter Saint Paul, Beginning of 14th century, Tempera on Scots pine wood, 103 x 100, Museu Nacional d'Art de Catalunya. https://www.museunacional.cat/en/colleccio/supplicant-soul-between-saint-peter-and-saint-paul/mestre-de-soriguerola/035700-000
Pierre et Paul, deux
pauvres pécheurs !
Ce ne sont pas ceux qui
font le moins de fautes qui sont les plus saints, mais ceux qui ont plus de
courage, plus de générosité, plus d’amour, qui font de plus grands efforts sur
eux-mêmes, et qui n’appréhendent pas de broncher, de tomber même et de se salir
un peu, pourvu qu’ils avancent.
Saint Paul a dit
que tout tourne au bien de ceux qui aiment Dieu (Rm 8, 28). Oui, tout
tourne à leur bien, même leurs fautes, et quelquefois des fautes très graves.
Dieu permet ces fautes pour nous guérir d’une vaine présomption, pour nous
apprendre ce que nous sommes et de quoi nous sommes capables. David reconnut
que l’adultère et l’homicide où il était tombé avaient servi à le tenir dans
une continuelle défiance de lui-même. C’est un bonheur pour moi, dit-il à Dieu,
que vous m’ayez humilié ; j’en ai été plus fidèle à observer vos
commandements. La chute de saint Pierre fut pour lui la plus utile des leçons,
et l’humilité qu’elle lui inspira le disposa à recevoir les dons du
Saint-Esprit, à devenir le chef de l’Église, et le préserva des dangers d’une
place si éminente. Saint Paul, dans les grands succès de son apostolat, se garantissait
de l’enflure et de la vanité, en se rappelant qu’il avait été blasphémateur et
persécuteur de l’Église de Dieu. Une tentation humiliante, dont Dieu ne voulut
pas le délivrer, servait de contrepoids à la sublimité de ses révélations (cf.
2 Co 12, 7-8).
Jean-Nicolas Grou, s.j.
Jean-Nicolas Grou (†
1803) entre chez les jésuites à 15 ans. Brillant professeur de lettres, sa
rencontre à Paris avec la visitandine Pélagie Lévêque l’oriente vers la
direction spirituelle, avant que la Révolution ne l’exile en Angleterre. /
Manuel des âmes intérieures, Mers-sur-Indre, Centre Saint-Jean-de-la-Croix,
2012, p. 121.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-29-juin-2/meditation-de-ce-jour-1/
Anonyme
espagnol. Saint Pierre, 1617, 78 × 95, Quadreria dei Girolamini,
Napoli
Jose Ribera, San Paul, 1616-1617, 78 x 95, Quadreria
dei Girolamini, Napoli
Sts Pierre et Paul,
apôtres
Dom Lefebvre, Missel
L’Église tout entière est
en fête, car « Dieu a consacré ce jour par le martyre des Apôtres Pierre et
Paul » (Or.). Et dans les deux grandioses basiliques élevées à Rome sur les
tombeaux de ces deux Princes qui ont conquis par la croix et l’épée leur place
au sénat éternel » [1], on célébrait autrefois un double sacrifice. Plus tard,
à cause de la grande distance qui séparait ces deux églises, on divisa cette
fête en honorant plus spécialement Saint Pierre le 29 Juin et Saint Paul le 30.
Saint Pierre, évêque de
Rome, est le vicaire, c’est-à-dire le lieutenant, le remplaçant visible du
Christ. Comme le montrent la Préface, l’Alléluia, l’Évangile, l’Offertoire et
la Communion, les Juifs avaient rejeté Jésus, ils firent de même à l’égard de
son successeur (Ép.). Déplaçant alors le centre religieux du monde, Pierre
quitta Jérusalem pour Rome qui devint la ville éternelle et le siège de tous
les Papes.
Saint Pierre, premier
Pape, parle au nom du Christ qui lui a communiqué son infaillibilité
doctrinale. Aussi n’est-ce pas la chair et le sang qui le guident, mais le Père
céleste qui ne permet pas non plus que les portes de l’enfer prévalent contre
l’Église, dont il est le fondement (Év.).
S. Pierre en recevant les
clefs est préposé au « royaume des cieux » sur terre, c’est-à-dire à l’Église,
et règne au nom du Christ qui l’a investi de sa puissance et de son autorité
suprême (Ev.). Les noms de S. Pierre et de S. Paul ouvrent la liste des apôtres
au Canon de la Messe. (lre liste). Avec l’Église qui ne cessait d’adresser des
prières à Dieu pour Pierre (Ep.), prions pour son successeur, le serviteur de
Dieu, notre Saint Père le Pape (Canon de la Messe).
SOURCE : http://www.introibo.fr/29-06-Sts-Pierre-et-Paul-apotres
Albrecht Dürer (1471–1528), Saint Veronica between Saints Peter
and Paul the Apostle, between 1509 and 1511, woodcut print,
12,4 x 9,5, National Gallery of Art
Paul Poupard. Pierre
et Paul aux origine de l'Église de Rome
Depuis la première année
sainte de l'Église de Boniface VIII en 1300, les temps ont bien changé, comme
le visage de Rome qui accueille les pèlerins. Mais la démarche demeure la même
: aller prier aux Limina Apostolorum, ou « Mémoires des apôtres », ces lieux
sacrés de Rome où sont conservés et vénérés les tombeaux des apôtres Pierre et
Paul, grâce auxquels la Ville est devenue le centre de l'unité catholique. Dès
le IIe siècle, les fidèles se rendent à Rome pour voir et vénérer les trophées
des apôtres Pierre et Paul, et contempler sa basileia, sa royale majesté. Au
IVe siècle, le pèlerinage de Rome devient en Occident le parallèle de celui
qui, en Orient, conduisait à Jérusalem au tombeau du Seigneur.
C'est parce que Pierre
est venu à Rome et qu'il y a été enseveli après son martyre qu'irrésistiblement
les pèlerins ont afflué vers Saint-Pierre, lieu de sa sépulture, et que le
pape, son successeur, s'est établi à son voisinage. Les deux faits ont la même
origine. L'emplacement de la basilique Saint-Pierre n'a pas été choisi
arbitrairement. L'édifice s'élève au-dessus de la tombe ; très précisément, le
cœur de la basilique, l'autel de la confession, a été édifié au-dessus de sa
sépulture. Son Éminence le Cardinal Paul Poupard, président du Conseil
pontifical de la culture et auteur de Rome Pèlerinage (Bayard-L'Emmanuel, 1997)
relate ici comment la tradition et les épîtres de la fin du Ier siècle se sont
trouvées confirmées par les fouilles archéologiques menées depuis 1940 dans les
Grottes vaticanes et à Saint-Paul-hors-les-Murs.
Le témoignage de la
tradition
Une tradition immémoriale
affirme que Pierre, venu à Rome implanter l'Église au cœur de l'empire y périt
martyr. Que pouvons-nous dire de sûr à ce sujet à la lumière de l'histoire et
de l'archéologie ? Les zones d'ombre se sont progressivement réduites depuis
que le pape Pie XII fit entreprendre des travaux gigantesques, à l'occasion de
la sépulture de son prédécesseur, le pape Pie XI.
Une première constatation
s'impose, et elle est capitale. Aucune voix ne s'est jamais élevée dans
l'Antiquité contre cette croyance du martyre de Pierre à Rome. Cet argument a
silentio, du silence, a une grande force. Quant aux textes allégués en faveur de
la tradition, il s'agit de l'épître de saint Clément de Rome aux Corinthiens et
de l'Épître aux Romains de saint Ignace d'Antioche.
Clément, l'évêque de
Rome, écrit aux Corinthiens vers la fin du Ier siècle pour apaiser les
dissensions qui divisaient la communauté chrétienne. Dans sa lettre, il évoque
la multitude innombrable des fidèles qui ont péri à Rome pendant la persécution
de Néron, et en particulier les apôtres Pierre et Paul : « Jetons les yeux sur
nos excellents apôtres : Pierre qui, victime d'une injuste jalousie, souffrit
non pas une ou deux, mais de nombreuses fatigues et qui, après avoir rendu son
témoignage, s'en est allé au séjour de gloire qui lui était dû. C'est par suite
de la jalousie et de la discorde que Paul a montré le prix de la patience […]
et, ayant rendu son témoignage devant ceux qui gouvernent, il a quitté le monde
et s'en est allé au saint lieu ». Clément a peut-être connu personnellement les
deux apôtres. Des allusions de sa lettre on peut légitimement déduire que c'est
Rome qu'il évoque, cette ville dont il est l'évêque et d'où il écrit.
C'est de Smyrne
qu'Ignace, évêque d'Antioche en Syrie, écrit son épître aux Romains, sous le
règne de Trajan, peut-être en 107. « Je ne vous donne pas des ordres, leur
écrit-il, comme Pierre et Paul ; ils étaient des apôtres, et moi, je ne suis
qu'un condamné ; ils étaient libres, et moi, jusqu'à présent, je suis esclave ;
mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus-Christ en qui je
ressusciterai libre ». On ne peut qu'être frappé par la mention conjointe des
deux apôtres, à qui Ignace rendra bientôt témoignage, à Rome précisément, par
son propre martyre.
Au début du IIIe siècle
apparaît la tradition selon laquelle l'apôtre Pierre aurait été crucifié la
tête en bas, comme le pèlerin peut le voir sur un très beau relief du XVe
siècle dans les Grottes vaticanes. La cruauté de Néron rend ce supplice
possible, mais rien ne permet de l'affirmer avec certitude. Par contre, c'est
sur des bases solides que repose la tradition du martyre et de la sépulture de
Pierre au Vatican pendant la persécution de Néron, décrite par une célèbre page
des Annales de Tacite. Après l'incendie criminel de l'an 64, il ne subsistait à
Rome aucun autre lieu capable d'abriter de tels sinistres et grandioses spectacles.
Le Circus Maximus avait été endommagé par le feu et le Circus Flaminius était
trop petit. Les Romains avaient coutume de placer les croix des condamnés le
long des voies. On peut penser que celle de Pierre a été dressée, avec d'autres
mentionnées par Tacite, le long d'une de ces routes au voisinage du cirque.
Quant à la tradition bien
affirmée de la sépulture de Pierre au Vatican, le premier document qui
l'atteste est un célèbre passage de Gaïus, que nous a conservé l'historien
Eusèbe. Celui-ci, dans son Histoire ecclésiastique, rapporte la polémique de ce
docte prêtre romain avec Proclus, membre de la secte hérétique montaniste, dans
les dernières années du IIe ou les premières années du IIIe siècle. Pour
affaiblir l'autorité de l'Église romaine, Proclus exaltait la présence en Asie
Mineure de la tombe de l'apôtre Philippe et d'autres grands personnages de la
chrétienté primitive. Gaïus répliqua avec force : « Mais moi, je puis te
montrer les trophées des saints apôtres. En effet, si tu veux te rendre au
Vatican ou sur la voie d'Ostie, tu trouveras les trophées de ceux qui ont fondé
cette Église ». Gaïus parle de « trophées ». On ne peut réduire la
signification de ce terme à de simples monuments commémoratifs, dans ce
contexte polémique qui oppose ces trophées à des insignes tombes d'Asie
Mineure. Le raisonnement, autrement, serait sans aucune portée. Il s'agit d'un
mot grec, tropaion, qui signifie « monument de victoire », entendons ici de la
victoire obtenue par les deux martyrs au nom de Jésus-Christ : en subissant la
mort, ils entraient victorieusement dans la vie avec le Ressuscité.
Ainsi, dès la fin du IIe
siècle apparaît le ferme témoignage que Pierre avait au Vatican sa tombe
glorieuse, comme Paul avait la sienne sur la voie d'Ostie. Dans le Vatican de
Néron, un monument s'imposait par son importance. C'était le cirque commencé
par l'empereur Caligula (37-41) et terminé par Néron (54-68). Les fouilles ont
pu le localiser le long du côté sud de l'actuelle basilique Saint-Pierre, entre
l'Arco delle Campane et la Piazza di Santa Marta, c'est-à-dire à ga ornement
était l'obélisque dressé en son centre, que, d'après Pline l'Ancien, Caligula
avait fait venir tout exprès d'Égypte. C'est ce même obélisque que le pèlerin
peut contempler aujourd'hui au centre de la place Saint-Pierre, où il fut
transféré en 1586 par l'architecte Domenico Fontana sur l'ordre du pape Sixte
Quint. Les fouilles récentes ont permis de retrouver les fondations primitives
de l'obélisque.
On sait aussi, grâce aux
mêmes fouilles, que, dès le Ier siècle, la plaine vaticane recevait des tombes
le long des voies qui la traversaient. Cet antique usage est bien attesté,
comme le pèlerin le découvre en voyant les tombeaux qui bordent la via Appia.
Riches et pauvres s'y côtoyaient, ces derniers se glissant dans les petits
espaces demeurés libres entre les somptueux tombeaux érigés pour les patriciens
romains. Rien d'étonnant à ce qu'un pauvre crucifié, reconnaissable après sa
mort – il n'avait été ni défiguré par le feu, ni broyé par les fauves – soit
recueilli par les fidèles et que son cadavre soit déposé dans une fosse creusée
dans le sol nu.
Les fouilles de Pie XII
Le pape Pie XI avait
exprimé le désir d'être enterré ad caput Sancti Petri, au plus près de la tombe
de l'apôtre Pierre. Pour accéder à ce vœu, son successeur Pie XII fit
entreprendre, en juillet 1940, les travaux nécessaires à la mise en place du
lourd sarcophage dans les Grottes vaticanes. On appelle ainsi le sous-sol de la
basilique Saint-Pierre, formé par la différence de niveau entre l'ancienne et
la nouvelle basilique. Ses voûtes basses, supportées par des pilastres qui le
divisent en trois nefs, soutiennent le pavement de l'édifice actuel. À peine
eut-on atteint 0,20 m de profondeur, au cours des travaux, qu'apparut le
pavement de l'ancienne basilique constantinienne, puis, sous ce pavement, un
grand nombre de sépultures chrétiennes. En creusant plus profondément, on
découvrit des murs de fondation de l'antique sanctuaire et une nécropole
romaine – celle-ci peut se visiter aujourd'hui en obtenant une autorisation
préalable – que la construction de ce dernier avait ensevelie.
L'exploitation
scientifique de ce chantier d'une ampleur imprévue devait fournir des
informations importantes et incontestées. Deux campagnes de fouilles furent
successivement menées, de 1939 à 1949, puis de 1953 à 1958. L'examen du sol
révéla une donnée étonnante : pour créer la base nécessaire à la construction
de l'édifice de Constantin, ses architectes avaient dû à la fois remplir de terre
et entrecouper d'œuvres massives de soutènement une zone encore non utilisée de
la nécropole, et en même temps entailler une partie de la colline du Vatican.
Pourquoi Constantin avait-il choisi, pour bâtir sa basilique, un endroit déjà
occupé par un cimetière, et par ailleurs si peu favorable, car le sol argileux
demandait d'importants travaux de drainage et des travaux de terrassement à
flanc de coteau ? Tout aurait dû lui faire écarter ce site. Tout, sauf la
tradition vivante à son époque de la présence du tombeau de Pierre, tout près
du lieu de son martyre.
Les pilastres qui
supportent la voûte des Grottes vaticanes, sous la nef centrale de la
basilique, reposent sur un fond artificiellement formé d'un mélange d'argile et
de sable. L'édifice est érigé au-dessus de l'endroit où la tradition localisait
la tombe de Pierre. Les fouilles ont exhumé une tombe pauvre, appelée thêta,
recouverte de tuiles, dont l'une porte un sceau que l'on peut dater du règne de
l'empereur Vespasien (69-79). Tout le matériel trouvé aux alentours immédiats
remonte à la même époque : fragment de petite lampe portant la marque de son
atelier de fabrication, morceaux de verre irisé et doré à l'égyptienne.
La nécropole païenne
Une nécropole plus
récente a été mise au jour, qui remonte aux IIe et IIIe siècles. Cette
nécropole païenne commença à accueillir des tombes chrétiennes, comme le
révèlent les inscriptions des monuments funéraires. C'est ainsi que le petit
sépulcre païen des Julii de la seconde moitié du IIe siècle se transforme en
sépulcre chrétien, à la première moitié du IIIe siècle. En sa décoration
lumineuse, on retrouve les scènes chères aux chrétiens. Sur les murs se
succèdent les images du Bon Pasteur, du pêcheur mystique, de Jonas englouti par
le monstre marin, ce qui symbolise le Christ descendu aux enfers et ressuscité
après trois jours à la lumière des cieux. Et, au plafond, parmi les sarments
couleur émeraude d'une vigne symbolique, s'élève, sur un quadrige tiré par des
chevaux blancs, la radieuse représentation du Christ-Soleil, glorieuse image de
la résurrection espérée. Le contraste est grand entre la richesse de cette
décoration et l'humilité de la position de cette tombe, entre deux autres
sépulcres qui l'étouffent, pour ainsi dire, à l'intérieur de la nécropole.
C'est que rien n'était excessif pour décorer un édifice dont le privilège était
de se trouver au voisinage immédiat de la memoria de Pierre.
La « memoria » de Pierre
Les fouilles ont en effet
démontré que l'autel central de la basilique Saint-Pierre est construit
exactement au-dessus de la memoriade l'apôtre. C'est Clément VIII qui l'a fait
édifier (1592-1605). En descendant sous le riche baldaquin de bronze du Bernin,
on remonte du flamboyant XVIe siècle renaissant vers les siècles passés, grâce
aux dispositions de Jean-Paul II qui a remis en communication directe l'autel
de la Confession de Pierre avec son tombeau, caché depuis cent cinquante ans
par la grande statue de Pie VI à genoux, de Canova. Sous l'autel de Clément
VIII se trouve un autre autel, celui de Calixte II (1119-1124), et, sous
celui-ci, un autre encore, de Grégoire le Grand (590-604), encastré dans
l'autel de Calixte II. En allant au-dessous, on rencontre un monument
constantinien de forme quadrangulaire revêtu de marbre blanc et de porphyre
rouge. Constantin l'a lui-même dédié à l'apôtre. Il remonte peut-être aux
cérémonies commémoratives de la victoire décisive du pont Milvius, le 28
octobre 312.
Le Mur rouge
Entre ses murs de marbre,
ce monument constantinien enferme une construction plus ancienne, un petit
édicule. Considéré manifestement par l'empereur comme digne d'un exceptionnel
respect, cet édicule est élevé sur une petite place rectangulaire de 8 mètres
du nord au sud et de 4 mètres d'est en ouest, appelée conventionnellement par
les chercheurs le campo P. Les chambres funéraires qui l'entourent remontent
aux années 130 à 150. Sur le côté ouest se dresse un mur appelé Mur rouge, à
cause de la couleur rouge vif dont il est peint. Derrière, un chemin – clivus –
donnait accès à d'autres chambres funéraires. En dessous de ce chemin, un égout
permettait l'écoulement des eaux. Les tuiles dont il est recouvert portent un
sceau indiquant les propriétaires, personnages historiques bien connus,
puisqu'il s'agit d'Aurelius Caesar, le futur empereur Marc Aurèle, et de sa
femme, Faustina Augusta. Nous sommes donc entre 146, date à laquelle Faustina
prit le nom d'Augusta, et 161, où le nouvel empereur prit le nom de Marc
Aurèle.
Certaines des tombes fort
modestes qui s'appuient sur le Mur rouge témoignent par leurs tuiles d'une
origine antérieure. Quant au petit édicule, le plus important pour le pèlerin,
il subit diverses destructions et déformations, qui n'empêchent pourtant pas
une sérieuse reconstitution. Deux niches superposées sont creusées dans le Mur
rouge. Entre elles s'avance, comme une table, une plaque de travertin soutenue
par deux colonnettes de marbre blanc ; celle de gauche est encore bien visible
dans la maçonnerie ajoutée à une époque postérieure. Dans le pavé, une
ouverture fermée par une dalle, et d'une orientation différente, donnait sur
une sorte de cachette doublée de petites plaques de marbre, où l'on a retrouvé
des ossements, des restes de vieilles étoffes, des morceaux de verre, des
pièces de monnaie. Nul doute qu'on y ait déposé quelques restes alors jugés
dignes du plus grand respect.
Le trophée de Gaïus
Si tous les archéologues
ne s'accordent pas en tout point, le pèlerin peut du moins avoir la certitude,
en ce lieu sacré, de l'existence d'un édicule construit dans la nécropole
vaticane vers 160, et inclus par Constantin dans son monument érigé en mémoire
de saint Pierre. Il s'agit sans aucun doute du fameux trophée dont parlait le
prêtre Gaïus quelques années plus tard. L'identité de l'édicule du Mur rouge et
de ce trophée est désormais admise par tous les savants. Cet édicule n'a pu
être construit en ce point que fort malaisément. Une raison impérieuse
commandait donc de le situer là, et non pas ailleurs. Quelle autre raison, pour
ce point précis, sinon la présence en ce lieu d'une dépouille mortelle déjà
vénérée en cet endroit même ?
Peut-on aller plus loin
et assurer avec certitude que la tombe de Pierre existait réellement sous
l'édicule ? Les fouilles ont révélé des indices d'une fosse antique, dont
l'orientation est la même que celle de l'ouverture dont nous avons parlé plus
haut, et qui est différente de celle de l'édicule lui-même. Les ossements
humains qui ont été retrouvés sous les fondations du Mur rouge n'ont, à
l'examen scientifique, révélé aucun rapport avec l'apôtre Pierre. Mais à
l'intérieur du monument constantinien, les fouilles ont fait apparaître en 1941
un loculus large de 0,77 m sur 0,29 et haut de 0,315, revêtu à l'intérieur de
bandes de marbre grec, creusé dans le mur préexistant, le mur G pour les
spécialistes, postérieur au Mur rouge, mais antérieur au monument constantinien
qui l'a respecté et inclus. Il contenait, lors de l'inventaire, du plâtras
tombé de haut, jusqu'à mi-hauteur, avec des ossements qui y étaient mêlés. On
recueillit ces ossements dans une petite caisse de bois et on les déposa dans
un lieu voisin situé dans les Grottes vaticanes.
La cachette et la
caissette
Aussi surprenant que la
chose paraisse, ils y restèrent longtemps oubliés ! Et devant la cachette vide,
les spécialistes formulèrent naturellement l'hypothèse qu'elle avait été
destinée à recevoir les restes de Pierre. Ainsi s'exprimèrent le père Antoine
Ferma en 1952, Jérôme Carcopino en 1953, le père Engelbert Kirschbaum et Pascal
Testini en 1957. C'est Margherita Guarducci qui redécouvrit en 1953 la
caissette de bois contenant le matériel prélevé dans la cachette. Outre les os,
elle contenait aussi de la terre, des fragments de plâtre rouge, de petits
restes d'étoffe précieuse et deux fragments de marbre. Tout cela fut confié à
l'examen scientifique du professeur Venerando Correnti. Après une longue et
minutieuse analyse, le savant conclut, en juin 1963, que les ossements
appartenaient à un seul individu de sexe masculin, de constitution robuste, âgé
au moment de sa mort de soixante à soixante-dix ans. Les analyses
expérimentales du tissu mêlé à la terre révélèrent de l'or authentique, de
l'étoffe teinte de vraie pourpre, et de la terre analogue à celle du lieu.
Conclusions de l'enquête
Cette enquête permet de
conclure, en récapitulant les données de l'analyse. Selon une tradition
séculaire, Pierre vint à Rome et y subit le martyre sous le règne de Néron dans
les jardins du Vatican, près du cirque impérial, situé le long du côté sud de
la basilique actuelle. L'existence dans la nécropole voisine de tombes
chrétiennes dans un cimetière païen s'explique par la conviction que la
sépulture de Pierre était dans le voisinage immédiat. Seule cette conviction
explique qu'aient été affrontées les difficultés énormes pour ériger en cet
endroit la basilique constantinienne, malgré la nécessité de bousculer des
tombes et d'opérer des travaux de terrassement considérables, à mi-pente de la
colline. Le monument constantinien en l'honneur de Pierre était donc considéré
comme le sépulcre du martyr. À l'intérieur de ce monument-sépulcre, le loculus
creusé dans le mur G fut revêtu de marbre à l'époque de Constantin, et ne fut
jamais violé jusqu'à sa découverte en 1941, lors des fouilles entreprises sur
l'ordre du pape Pie XII.
De ce loculus proviennent
les ossements conservés dans un lieu voisin, où ils furent repris en 1953. Ces
ossements sont donc ceux qui, au temps même de Constantin, ont été considérés
comme les restes mortels du saint apôtre Pierre. Leur examen anthropologique le
confirme. Le tissu de pourpre tissé de fils d'or dans lequel ils furent
enveloppés atteste la haute dignité qu'on leur attribuait, en parfaite
consonance avec le porphyre royal qui ornait l'extérieur du monument. La terre
qui les entoure comme d'une croûte s'est révélée à l'examen pétrographique
correspondre au sable marneux où fut creusée la tombe primitive, alors qu'en
d'autres lieux du Vatican la terre est constituée d'argile bleue ou de sable
jaune.
Tous ces éléments forment
entre eux comme les anneaux d'une chaîne qui conduit à identifier ce qui a été
conservé des ossements de Pierre. Ce fut, après examen personnel, la conviction
du pape Paul VI, qui déclara en célébrant les saints apôtres Pierre et Paul, le
29 juin 1976 :
« Pour ce qui est de
saint Pierre, nous avons la chance d'être parvenus à cette certitude – annoncée
par Pie XII, notre prédécesseur de vénérée mémoire – que la tombe de saint
Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle
basilique qui lui est consacrée et où nous sommes rassemblés en ce moment dans
la prière. »
Pierre et Paul
On ne peut dissocier
Pierre et Paul. L'Église de Rome a été fondée par les deux apôtres. L'un et
l'autre y sont morts martyrs. Et le pèlerinage le plus antique conduit à
vénérer leurs restes mortels. L'histoire de Saint-Paul-hors-les-Murs, pour être
moins complexe que celle de la basilique Saint-Pierre, n'en est pas moins
ténébreuse. Le pèlerin qui arrive à la moderne basilique ne soupçonne rien des
siècles passés, puisqu'un malencontreux incendie détruisit les 15 et 16 juillet
1823 presque entièrement la première basilique.
Comment pouvons-nous
reconstituer l'histoire ? Paul, l'apôtre des Gentils, appartient à une famille
d'origine juive, établie à Tarse en Cilicie, – la Turquie actuelle – où elle a
acquis droit de cité romain. Après ses voyages missionnaires, il va porter le
produit d'une collecte à Jérusalem. Poursuivi par le ressentiment tenace des
Juifs, il est arrêté et conduit à Césarée devant le procurateur Félix. Celui-ci
le garde prisonnier pendant deux ans. Devant Festus qui lui succède, Paul en appelle
à César, puisqu'il est citoyen romain. C'est en 60 qu'il arrive à Rome, après
un naufrage sur les rivages de Malte. De 61 à 63, il jouit de ce qu'on appelle
la custodia libera, ce qui lui permet d'écrire plusieurs de ses épîtres et
d'annoncer le royaume de Dieu avec assurance. Fit-il, de 63 à 66, une dernière
tournée apostolique en Orient ou vers l'Espagne ? Rien ne permet de répondre à
cette question. En 66, en tout cas, il est de nouveau prisonnier à Rome. Et il
a la tête tranchée sur la route de Rome à Ostie, en 67.
Le témoignage de Luc
Il vaut la peine de
relire, après le récit de la tempête et du naufrage que nous a laissé saint
Luc, auteur des Actes des Apôtres, l'évocation de l'arrivée à Rome et la
prédication de l'apôtre intrépide, au cœur de l'empire romain. C'est sur cette
page missionnaire que se termine la grande fresque des Actes des Apôtres
brossée par le médecin compagnon de Paul.
« C'est trois mois plus
tard que nous avons pris la mer sur un bateau qui avait hiverné dans l'île ; il
était d'Alexandrie et portait les Dioscures comme enseigne. Nous avons débarqué
à Syracuse pour une escale de trois jours. De là, bordant la côte, nous avons
gagné Reggio. Le lendemain, le vent du sud s'est levé et nous sommes arrivés en
deux jours à Pouzzoles. Nous avons trouvé là des frères qui nous ont invités à
passer une semaine chez eux. Voilà comment nous sommes allés à Rome. Depuis
cette ville, les frères qui avaient appris notre arrivée sont venus à notre
rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. Quand il les vit, Paul
rendit grâces à Dieu : il avait repris confiance.
Lors de notre arrivée à
Rome, Paul avait obtenu l'autorisation d'avoir un domicile personnel, avec un
soldat pour le garder. Trois jours plus tard, il invita les notables juifs à
s'y retrouver. Quand ils furent réunis, il leur déclara :
« Frères, moi qui n'ai
rien fait contre notre peuple ou contre les règles reçues de nos pères, je suis
prisonnier depuis qu'à Jérusalem j'ai été livré aux mains des Romains. Au terme
de leur enquête, ces derniers voulaient me relâcher, car il n'y avait rien dans
mon cas qui mérite la mort. Mais l'opposition des Juifs m'a contraint de faire
appel à l'empereur sans avoir pour autant l'intention de mettre en cause ma
nation. Telle est la raison pour laquelle j'ai demandé à vous voir et à
m'entretenir avec vous. En réalité, c'est à cause de l'espérance d'Israël que
je porte ces chaînes… »
Ils lui répondirent : «
Nous n'avons reçu, quant à nous, aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun
frère à son arrivée ne nous a fait part d'un rapport ou d'un bruit fâcheux sur
ton compte. Mais nous demandons à t'entendre exposer toi-même ce que tu penses
: car, pour ta secte, nous savons bien qu'elle rencontre partout l'opposition
».
Ayant convenu d'un jour
avec lui, ils vinrent le retrouver en plus grand nombre à son domicile. Dans
son exposé, Paul rendait témoignage au Règne de Dieu et, du matin au soir, il
s'efforça de les convaincre, en parlant de Jésus, de sortir de la loi de Moïse
et des prophètes. Les uns étaient convaincus par ce qu'il disait, les autres
refusaient de croire…
Paul vécut ainsi deux
années entières à ses frais et il recevait tous ceux qui venaient le trouver, «
proclamant le Règne de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur
Jésus-Christ avec une entière assurance et sans entraves » (Actes 28, 11-31).
La via Appia
Je n'ai jamais pu fouler
les pavés de l'antique voie appienne, la via Appia, sans évoquer cette arrivée
à Rome du vigoureux apôtre, épuisé par les épreuves, prisonnier entravé par les
chaînes du Christ, mais toujours intrépide pour annoncer l'Évangile. De longue
date, il avait désiré voir Rome pour porter la bonne nouvelle dans ce haut lieu
de l'empire.
Des riches patriciens ou
des pauvres esclaves, qui pouvait se soucier du petit Juif arrivant avec
d'autres prisonniers, encadrés par un détachement de soldats, dans le
va-et-vient de la grande foule cosmopolite vaquant à ses affaires et à ses
plaisirs ? Selon l'usage, Paul passa sans doute dix jours au corps de garde du
camp des prétoriens sur le mont Coelius. Burrhus, préfet des prétoriens,
autrement dit le chef de la police impériale, ayant pu se convaincre de la
véracité du bon témoignage rendu au prisonnier par le gouverneur Festus,
l'autorisa à prendre un logement hors du camp, avec toujours son bras droit
enchaîné au bras gauche du soldat chargé de le garder.
Martyre et sépulture
Dans les Actes, saint Luc
rapporte le séjour romain de Paul et son annonce de l'Évangile, d'abord aux
Juifs, jusqu'à la fin abrupte du récit. La seule chose qui soit certaine sur
cette période de captivité est l'écriture, par l'apôtre, des lettres aux
Colossiens, aux Éphésiens et à Philémon. Dans cette considérable marge
d'incertitudes et d'hypothèses, il semble prudent d'admettre que Pierre vint à
Rome alors que Paul, contre lequel aucune charge n'avait été retenue, avait
fini par être libéré ; que Paul y revint après son dernier périple
missionnaire, après aussi les hécatombes de Néron, où Pierre avait péri
crucifié et avait été furtivement enseveli un soir d'automne par quelques
fidèles. En arrivant à Rome vers l'année 67, Paul trouvait une communauté
chrétienne décimée et humiliée. Quelles que soient les conditions de son
retour, il ne dut pas enseigner longtemps sans être dénoncé et arrêté. C'est
alors qu'il aurait dicté sa dernière lettre à Timothée, comme son testament
spirituel. Condamné, Paul devait avoir la tête tranchée, supplice réservé aux
citoyens romains. D'après le témoignage d'Eusèbe, son martyre eut lieu la quatorzième
année du règne de Néron, soit entre juillet 1967 et juin 1968. La tradition
rapporte que la tête, en rebondissant trois fois sur le talus, y aurait fait
jaillir trois sources, nos modernes Tre Fontane. Rien ne permet d'accréditer
cette version de caractère légendaire, adoptée par saint Grégoire, mort en 604.
Pour Paul comme pour
Pierre, la proximité du lieu du supplice et du tombeau semble un fait
historique. Pour Paul, ce lieu était voisin du Tibre, les décapitations se
faisant généralement au long des fleuves. Un sarcophage de la fin du IVe siècle
représente du reste la décapitation de saint Paul près d'un fleuve. Attesté dès
la première moitié du IVe siècle, le culte liturgique supposait la présence
d'un sanctuaire ad corpus édifié à cet endroit. Or celui-ci est situé, comme
pour Pierre, dans la nécropole qui bordait la route, au milieu de tombes
païennes portant des urnes, des inscriptions, des peintures et des stucs qui
vont des derniers temps de la république jusqu'au IVe siècle, à deux kilomètres
des murs d'Aurélien et de la porte du même nom. Sans avoir pour la sépulture de
Paul les mêmes détails que pour celle de Pierre, nous avons la même certitude :
la tombe de l'apôtre des Gentils se trouve au-dessous de l'autel majeur de
l'actuelle basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Il y eut d'abord en cet endroit
une construction constantinienne. Un mur c suite.
« Paulo Apostolo mart
(yri) »
La construction d'une
basilique monumentale sur cet emplacement remonte en 386, un demi-siècle après
la mort de Constantin. Les empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius
écrivent alors au préfet de Rome, Salluste, pour s'assurer de l'approbation du
Sénat et du peuple romain pour ce projet destiné à édifier une grande basilique
remplaçant celle qui avait été « anciennement » consacrée à saint Paul. À 1,37
m sous la table d'autel actuelle, une plaque de marbre de 2,12 m sur 1,27 m
porte l'inscription – datant selon les uns de la première, selon les autres de
la seconde moitié du IVe siècle – PAULO APOSTOLO MART. La plaque est composée
de plusieurs morceaux rapportés. Seul celui qui porte le mot PAULO est muni de
trois orifices, un rond et deux carrés, qui ne peuvent qu'être liés au culte
funéraire de saint Paul. En effet, l'orifice rond, le seul qui n'abîme pas
l'inscription, et qui donc peut lui être contemporain, est relié à un petit
puits qui devait rejoindre la tombe. La présence sur le marbre des traces d'un
couvercle métallique articulé, permettant d'ouvrir et de fermer à volonté
l'orifice, semble bien le rapporter, ainsi que son conduit, à l'usage attesté
par ailleurs aux catacombes de verser des parfums dans les tombeaux chrétiens.
Un poème de Prudence, du début du Ve siècle, fait allusion à cet usage.
Cependant, ce culte a ensuite changé de forme : les deux puits carrés sont
venus abîmer l'inscription PAULO. Ils furent construits plus tard pour
rejoindre, à des niveaux différents, le puits rond. Ainsi le bloc de maçonnerie
sous-jacent a été retravaillé avant que l'on repose l'ancienne plaque, dont il
est impossible, dans l'état actuel, de se représenter l'état primitif, encore
qu'elle soit le témoin vénérable d'un culte vraisemblablement antérieur à la
grandiose construction de 386.
Telles sont les données
de l'archéologie, qui rejoignent ce qu'écrivait le prêtre Gaïus, déjà cité,
dans sa lettre au montaniste Proclus : « Je puis te montrer les trophées des
Apôtres. Que tu ailles au Vatican ou sur la route d'Ostie, tu y rencontreras
les trophées de ceux qui ont établi l'Église romaine ».
Beaucoup d'incertitudes
demeurent sur ces temps reculés. Qui furent les premiers chrétiens de Rome ?
Quels ont été les premiers missionnaires ? L'histoire ne nous le dit pas. Nous
savons seulement que saint Paul parle de l'Église de Rome comme d'une Église
nombreuse, connue, célèbre par sa foi et ses œuvres. Quand il arrive dans la ville,
saint Luc nous précise au livre des Actes des Apôtres que les frères de cette
ville viennent à sa rencontre sur la voie appienne. Nous savons les martyres et
la sépulture de Pierre au Vatican, ensuite de Paul sur la voie d'Ostie.
Depuis lors, comme l'assure
le vieil adage, tous les chemins mènent à Rome. Et découvrir la Rome de Pierre
et Paul est pour le moderne Romée une réponse au vœu de Paul : « Il faut aussi
que je voie Rome » (Actes des Apôtres 19, 21).
Paul Poupard
Avril 2002
Copyright Clio 2012 - Tous droits réservés
SOURCE : http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pierre_et_paul_aux_origines_de_l_eglise_de_rome.asp
Anonymous,
Christ in Glory Appearing to Saints Peter and Paul, circa 1550, Yale University Art Gallery
FEAST
OF SAINTS PETER AND PAUL
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Your Eminences,
Brother Bishops and Priests,
Dear Brothers and Sisters,
We are gathered around
the altar for our solemn celebration of Saints Peter and Paul, the principal
Patrons of the Church of Rome. Present with us today are the Metropolitan
Archbishops appointed during the past year, who have just received the Pallium,
and to them I extend a particular and affectionate greeting. Also present is an
eminent Delegation from the Ecumenical Patriarchate of Constantinople, sent by
His Holiness Bartholomaios I, and I welcome them with fraternal and heartfelt
gratitude. In an ecumenical spirit, I am also pleased to greet and to thank the
Choir of Westminster Abbey, who are providing the music for this liturgy
alongside the Cappella Sistina. I also greet the Ambassadors and civil
Authorities present. I am grateful to all of you for your presence and your
prayers.
In front of Saint Peter’s
Basilica, as is well known, there are two imposing statues of Saint Peter and
Saint Paul, easily recognizable by their respective attributes: the keys in the
hand of Peter and the sword held by Paul. Likewise, at the main entrance to the
Basilica of Saint Paul Outside the Walls, there are depictions of scenes from
the life and the martyrdom of these two pillars of the Church. Christian
tradition has always considered Saint Peter and Saint Paul to be inseparable:
indeed, together, they represent the whole Gospel of Christ. In Rome, their
bond as brothers in the faith came to acquire a particular significance.
Indeed, the Christian community of this City considered them a kind of
counterbalance to the mythical Romulus and Remus, the two brothers held to be
the founders of Rome. A further parallel comes to mind, still on the theme of
brothers: whereas the first biblical pair of brothers demonstrate the effects
of sin, as Cain kills Abel, yet Peter and Paul, much as they differ from one
another in human terms and notwithstanding the conflicts that arose in their
relationship, illustrate a new way of being brothers, lived according to the
Gospel, an authentic way made possible by the grace of Christ’s Gospel working
within them. Only by following Jesus does one arrive at this new brotherhood:
this is the first and fundamental message that today’s solemnity presents to
each one of us, the importance of which is mirrored in the pursuit of full
communion, so earnestly desired by the ecumenical Patriarch and the Bishop of
Rome, as indeed by all Christians.
In the passage from Saint
Matthew’s Gospel that we have just heard, Peter makes his own confession of faith
in Jesus, acknowledging him as Messiah and Son of God. He does so in the name
of the other Apostles too. In reply, the Lord reveals to him the mission that
he intends to assign to him, that of being the “rock”, the visible foundation
on which the entire spiritual edifice of the Church is built (cf. Mt 16:16-19).
But in what sense is Peter the rock? How is he to exercise this prerogative,
which naturally he did not receive for his own sake? The account given by the
evangelist Matthew tells us first of all that the acknowledgment of Jesus’
identity made by Simon in the name of the Twelve did not come “through flesh
and blood”, that is, through his human capacities, but through a particular
revelation from God the Father. By contrast, immediately afterwards, as Jesus
foretells his passion, death and resurrection, Simon Peter reacts on the basis
of “flesh and blood”: he “began to rebuke him, saying, this shall never happen
to you” (16:22). And Jesus in turn replied: “Get behind me, Satan! You are a
hindrance to me ...” (16:23). The disciple who, through God’s gift, was able to
become a solid rock, here shows himself for what he is in his human weakness: a
stone along the path, a stone on which men can stumble – in Greek, skandalon.
Here we see the tension that exists between the gift that comes from the Lord
and human capacities; and in this scene between Jesus and Simon Peter we see
anticipated in some sense the drama of the history of the papacy itself,
characterized by the joint presence of these two elements: on the one hand,
because of the light and the strength that come from on high, the papacy
constitutes the foundation of the Church during its pilgrimage through history;
on the other hand, across the centuries, human weakness is also evident, which
can only be transformed through openness to God’s action.
And in today’s Gospel
there emerges powerfully the clear promise made by Jesus: “the gates of the
underworld”, that is, the forces of evil, will not prevail, “non praevalebunt”.
One is reminded of the account of the call of the prophet Jeremiah, to whom the
Lord said, when entrusting him with his mission: “Behold, I make you this day a
fortified city, an iron pillar, and bronze walls, against the whole land,
against the kings of Judah, its princes, its priests, and the people of the
land. They will fight against you; but they shall not prevail against you
- non praevalebunt -, for I am with you, says the Lord, to deliver you!” (Jer 1:18-19).
In truth, the promise that Jesus makes to Peter is even greater than those made
to the prophets of old: they, indeed, were threatened only by human enemies,
whereas Peter will have to be defended from the “gates of the underworld”, from
the destructive power of evil. Jeremiah receives a promise that affects him as
a person and his prophetic ministry; Peter receives assurances concerning the
future of the Church, the new community founded by Jesus Christ, which extends
to all of history, far beyond the personal existence of Peter himself.
Let us move on now to the
symbol of the keys, which we heard about in the Gospel. It echoes the oracle of
the prophet Isaiah concerning the steward Eliakim, of whom it was said: “And I
will place on his shoulder the key of the house of David; he shall open, and
none shall shut; and he shall shut, and none shall open” (Is 22:22). The
key represents authority over the house of David. And in the Gospel there is
another saying of Jesus addressed to the scribes and the Pharisees, whom the
Lord reproaches for shutting off the kingdom of heaven from people (cf. Mt 23:13).
This saying also helps us to understand the promise made to Peter: to him,
inasmuch as he is the faithful steward of Christ’s message, it belongs to open
the gate of the Kingdom of Heaven, and to judge whether to admit or to refuse
(cf. Rev 3:7). Hence the two images – that of the keys and that of
binding and loosing – express similar meanings which reinforce one another. The
expression “binding and loosing” forms part of rabbinical language and refers on
the one hand to doctrinal decisions, and on the other hand to disciplinary
power, that is, the faculty to impose and to lift excommunication. The
parallelism “on earth ... in the heavens” guarantees that Peter’s decisions in
the exercise of this ecclesial function are valid in the eyes of God.
In Chapter 18 of
Matthew’s Gospel, dedicated to the life of the ecclesial community, we find
another saying of Jesus addressed to the disciples: “Truly I say to you,
whatever you bind on earth shall be bound in heaven, and whatever you loose on
earth shall be loosed in heaven” (Mt 18:18). Saint John, in his account of
the appearance of the risen Christ in the midst of the Apostles on Easter
evening, recounts these words of the Lord: “Receive the Holy Spirit. If you forgive
the sins of any, they are forgiven: if you retain the sins of any, they are
retained” (Jn 20:22-23). In the light of these parallels, it appears
clearly that the authority of loosing and binding consists in the power to
remit sins. And this grace, which defuses the powers of chaos and evil, is at
the heart of the Church’s mystery and ministry. The Church is not a community
of the perfect, but a community of sinners, obliged to recognize their need for
God’s love, their need to be purified through the Cross of Jesus Christ. Jesus’
sayings concerning the authority of Peter and the Apostles make it clear that
God’s power is love, the love that shines forth from Calvary. Hence we can also
understand why, in the Gospel account, Peter’s confession of faith is
immediately followed by the first prediction of the Passion: through his death,
Jesus conquered the powers of the underworld, with his blood he poured out over
the world an immense flood of mercy, which cleanses the whole of humanity in
its healing waters.
Dear brothers and
sisters, as I mentioned at the beginning, the iconographic tradition represents
Saint Paul with a sword, and we know that this was the instrument with which he
was killed. Yet as we read the writings of the Apostle of the Gentiles, we
discover that the image of the sword refers to his entire mission of
evangelization. For example, when he felt death approaching, he wrote to
Timothy: “I have fought the good fight” (2 Tim 4:7). This was certainly
not the battle of a military commander but that of a herald of the Word of God,
faithful to Christ and to his Church, to which he gave himself completely. And
that is why the Lord gave him the crown of glory and placed him, together with
Peter, as a pillar in the spiritual edifice of the Church.
Dear Metropolitan
Archbishops, the Pallium that I have conferred on you will always remind you
that you have been constituted in and for the great mystery
of communion that is the Church, the spiritual edifice built upon Christ as the
cornerstone, while in its earthly and historical dimension, it is built on the
rock of Peter. Inspired by this conviction, we know that together we are all
cooperators of the truth, which as we know is one and “symphonic”, and requires
from each of us and from our communities a constant commitment to conversion to
the one Lord in the grace of the one Spirit. May the Holy Mother of God guide
and accompany us always along the path of faith and charity. Queen of Apostles,
pray for us!
Amen.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Pietro Laurati (1280–1348). Jésus-Christ entre Saint Paulet Saint Pierre, vers 1320, Ferens Art Gallery
Handbook
of Christian Feasts and Customs – Saints Peter and Paul, June 29
Article
According to ancient
tradition these two Apostles were put to death by Emperor Nero (64). Peter died
by crucifixion in the public circus or amphitheater at the Vatican hill; Paul
was beheaded outside the city.
The special celebrations
which the Christians in Rome held in honor of the “Princes of the Apostles” are
known from earliest times. At the end of the fourth century the faithful
thronged the streets on June 29 going in pilgrimage to the Vatican (Saint
Peter’s) and from there to the church of Saint Paul’s “outside the walls,”
praying at the shrines and attending the pontifical Mass which the pope
celebrated first at Saint Peter’s, then at Saint Paul’s. Since the great
distance between the two churches made it quite inconvenient, for both the pope
and the people, to perform the two services on the same morning, the liturgy of
the feast was divided in the sixth century, and the Mass in honor of Saint Paul
was henceforth celebrated on the following day. This “commemoration of Saint
Paul” has remained a liturgical feast on June 30 ever since.
In both the Eastern and
Western Churches the Feast of Peter and Paul was observed as a holyday of
obligation from the fifth century on. It has remained so through all the
centuries since. Saint Peter is patron of fishermen and sailors, of key makers
(because he carries the keys of the Kingdom) and watchmakers (because of the
cock’s crowing—an ancient time signal). He used to be invoked against fever
(because Christ cured his motherin- law from fever). Above all, however, he was
highly venerated from the tenth century on as the heavenly gatekeeper who
guards the gates of eternity and admits or turns away souls. This power, of
course, is ascribed to him in connection with the “granting of the keys” by
Christ and the power of “binding and loosening.” Another “patronage” shared by
Peter and Paul seems to be taken from the ancient Germanic mythology of the
gods Thor (Donar) and Woden. These two gods had been the leaders of the
Germanic group of gods, but after conversion to Christianity the people
invested Peter and Paul with the function of the “deposed” gods as far as
nature is concerned. Thus Peter and Paul became the “weather makers.” Many
legends ascribe thunder and lightning to some activity of Saint Peter in Heaven
(usually bowling). When it snows, he is “shaking out his feather bed.” He sends
rain and sunshine, hangs out the stars at night and takes them in again in the
morning. Saint Paul is invoked against lightning, storms, hail, and extreme
cold. It seems that he is entrusted with the task of persuading Saint Peter to
do the “right things” regarding the weather.
Saint Paul alone is
venerated as patron of tentmakers and weavers (having been one himself) and of
theologians (because of his profound theological writings). Both Apostles have
been invoked from ancient times against the bite of poisonous snakes. If you
pray very hard on Peter and Paul’s Day no snake will bite you all through the
year, say people in many places even today.
Various flowers and herbs
are under Saint Peter’s patronage, especially those with a hairy stem. The
“Peter s plant” (primula hirsuta) is collected, dried, and kept to be used as a
medicine (in tea) against snake and dog bite.
In Hungary, grains are
blessed by the priest after Mass on Peter and Paul’s Day. People weave crowns,
crosses, and other religious symbols from straw, have them blessed, and carry
them on wooden poles in procession around the church. Afterward they take them
home and keep them suspended from the ceiling over the dinner table. Bread is
also blessed in a special ceremony on this day in Hungary.
A moving custom is
practiced in rural sections of the Alpine countries. On June 29, when the
church bells ring the Angelus early in the morning, people step under the trees
in their gardens, kneel down and say the traditional prayer, the “Angel of the
Lord.” Having finished the prayer they bow deeply and make the sign of the
cross, believing that on Saint Peter’s Day the blessing of the Holy Father in
Rome is carried by angels throughout the world to all who sincerely await it.
Liturgical Prayer: O God,
who has sanctified this day by the martyrdom of Thy Apostles Peter and Paul,
grant that Thy Church may in all things follow their precepts, as she has
received from them the beginnings of her faith.
MLA
Citation
Francis X Weiser, SJ.
“Peter and Paul, June 29”. Handbook of Christian
Feasts and Customs, 1952. CatholicSaints.Info.
15 February 2017. Web. 30 June 2023.
<https://catholicsaints.info/handbook-of-christian-feasts-and-customs-peter-and-paul-june-29/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/handbook-of-christian-feasts-and-customs-peter-and-paul-june-29/
Goffine’s
Devout Instructions – Feast of Saints Peter and Paul, Apostles
PETER, formerly called
Simon, was a son of Jonas, of Bethsaida, in Galilee, and It brother of Andrew,
by whom he was brought to Christ, Who at once changed his name and called him
Peter. When, soon after, Jesus said to both of them on the Sea of Tiberias, “Follow
Me, and I will make you fishers of men,” they both left their nets and followed
Him. From this time forward Jesus was constantly giving him particular proofs
of His love. From the ship of Peter He taught the thronging multitude, and to
him He promised that on him; as upon a rock, He would build His Church, against
which the gates of hell should not prevail. Our Lord took Peter with Him at the
raising of Jairus’ daughter from the dead; at His own transfiguration on Mount
Thabor; at the beginning of His passion in the Garden of Gethsemani. To him He
promised the keys of the kingdom of heaven; for him He specially prayed that
his faith might not fail; and him He commanded to strengthen his brethren.
After His resurrection He appeared particularly to Peter, and three times
commanded him to feed His flock. But Peter had, above all the other apostles,
made himself worthy of this pre-eminence by his living faith, his humility, his
love, and his zeal for the honor of Jesus; for he it was who, before the other
apostles, made the confession, “Thou art Christ, the Son of the living God.” He
showed his humility when, at the miraculous draught of fishes, he said, “Depart
from me, for I am a sinful man, O Lord.” Out of love he desired to remain
always with Christ on Mount Thabor to prevent Him from suffering; and out of
love he declared himself ready with Christ to live or die; nay, he even
declared most confidently that, though all should be scandalized in Christ, yet
he would not be. When Jesus was taken prisoner, Peter showed himself to be most
courageous by cutting off the ear of one of his Master’s enemies, and by
following Him to the house of Caiphas. Three times, indeed, did he, as no one
else did, deny his Lord out of fear; but the look of forgiving love which Jesus
cast upon him forced from him tears of the deepest contrition, and three times
afterwards, accordingly, he made that coufession, “Lord, Thou knowest that I
love Thee.”
After he had received the
Holy Ghost, full of courage, he confessed Christ crucified, and preached Him in
Pontus, Galatia, Cappadocia, Ionia, and Bithynia. At Jerusalem he was once
already condemned to death, but was set free by an angel. In the year 54 he
went to Rome, whence, after a nine years’ residence, he was banished, with many
other Christians. Upon returning thither again he was confined in the Mamertine
prison, and finally, on June 29, in the year A.D. 67, under the Emperor Nero,
he was crucified; his head, by his own desire, hung downwards, because he
thought himself unworthy to die like Christ.
PAUL, before his
conversion called Saul, was of the tribe of Benjamin, a native of Tarsus, in
Cilicia, and a pupil of Gamaliel. Full of zeal for the law, he bitterly opposed
the Christians. As he was travelling to Damascus to persecute them he was, on
the way, converted by Christ. How indefatigably he thenceforward worked in the
vineyard of the Lord, and what dangers and persecutions he underwent, no pen
can describe. It is almost incredible with what zeal and perseverance he
preached Christ, in chains and fetters, under blows and scourges, in hunger and
thirst, and untold times at the peril of his life. And yet he was so humble
that he counted himself the least of the apostles, and always praised God that
He had thought him worthy to suffer for His name. After he had at last fought a
good fight, and finished his course – having everywhere zealously preached the
Gospel, and still more zealously practised it – he received the crown of
justice (II Timothy 4:6). The Emperor Nero caused him to be beheaded on the
same day tl1at Peter was crucified.
The Introit of the Mass
is in the words spoken by Saint Peter after his delivery from the prison at
Jerusalem:
“Now I know in very deed
that the Lord hath sent His angel and hath delivered me out of the hands of
Herod, and from all the expectation of the people of the Jews.” (Acts 12:11)
“Lord, Thou hast proved
me and known me; Thou hast known my sitting down and my rising up.” (Psalms
138:1, 2)
Glory be to the Father,
and to the Son, and to the Holy Ghost. As it was in the beginning, is now, and
ever shall be, world without end. Amen.
Prayer
O God, Who hast
consecrated this day by the martyrdom of Thy apostles Saints Peter and Paul,
grant to Thy Church, in all things, to follow their doctrines, through whom the
true faith was first proclaimed. Through Christ our Lord, Amen.
Epistle: Acts 12:1-11
In those days: Herod the
king stretched forth his hands, to affiict some of the Church. And he killed
James the brother of John with the sword. And seeing that it pleased the Jews,
he proceeded to take up Peter also. Now it was in the days of the Azymes. And
when he had apprehended him, he cast him into prison, delivering him to four
files of soldiers to be kept, intending after the Pasch to bring him forth to
the people. Peter therefore was kept in prison. But prayer was made without
ceasing by the Church unto God for him. And when Herod would have brought him
forth, the same night Peter was sleeping between two soldiers, bound with two
chains, and the keepers before the door kept the prison. And behold, an angel
of the Lord stood by him, and a light shined in the room, and he striking Peter
on the side raised him up, saying: Arise quickly. And the chains fell off from
his hands. And the angel said to him: Gird thyself, and put on thy sandals. And
he did so. And he said to him: Cast thy garment about thee, and follow me. And
going out he followed him, and he knew not that it was true which was done by
the angel, but thought he saw a vision. And passing through the first and the
second ward, they came to the iron gate that leadeth to the city, which of
itself opened to them. And going out, they passed on through one street, and
immediately the angel departed from him. And Peter coming to himself, said: Now
I know in very deed that the Lord hath sent His angel, and hath delivered me
out of the hand of Herod, and from all the expectation of the people of the
Jews.
Gospel: Matthew 16:13-19
At that time Jesus came
into the quarters of Cesarea Philippi, and He asked His disciples, saying: Who
do men say that the Son of man is? But they said: Some John the Baptist, and
other some Elias, and others Jeremias, or one of the prophets. Jesus saith to
them; But who do you say that I am? Simon Peter answered and said: Thou art
Christ the Son of the living God. And Jesus answering, said to him: Blessed art
thou, Simon Bar-Jona, because flesh and blood hath not revealed it to thee, but
My Father Who is in heaven. And I say to thee: That thou art Peter; and upon
this rock I will build My Church, and the gates of hell shall not prevail
against it. And I will give to thee the keys of the kingdom of heaven. And
whatsoever thou shalt bind upon earth it shall be bound also in heaven, and
whatsoever thou shalt loose on earth, it shall be loosed also in heaven.
Why did Christ ask His
disciples, “Who do men say that the Son of man is?”
To give them an
opportunity to confess their belief in Him as the true Son of God, and upon
that open confession to ground a promise of the highest importance.
Why does Christ call
Himself the Son of man?
In order that, His
Godhead being veiled under the form of man, He might thus test the faith of His
disciples, and teach us that He was both true God and true man.
What did Peter mean to
say by those words, “Thou art Christ, the Son of the living God”?
He thereby confesses that
Christ is the Son of God, begotten from all eternity, and therefore of the same
substance with the Father; that by Him all things were made, and that from Him
comes our life in soul and body.
What reward did Peter
receive for his confession?
Christ pronounced him
blessed that God had given him such grace, conveyed to him the highest
authority in His Church, and gave him the pre-eminence above all the apostles.
What is the meaning of
the expression “to bind and to loose”?
According to Isaias, it
signifies to open and to shut heaven, and here consequently denotes the power,
as representative of Jesus Christ, to receive persons into the Church, and to
excommunicate them from it; to forgive sins, or to retain them; to impose or to
remit punishments for them; to establish laws and prohibitions, to abolish
them, to change them, and, in general, to govern and direct in everything, as
shall be necessary for the preservation of unity and order in the Church, and
for the good of the faithful.
Was the power to bind and
to loose given to Peter only?
No, but to the rest of
the apostles also; the power of the keys, however, Jesus gave only to Peter.
Peter, therefore, and his successors, possess this supreme power, while the
other apostles and their successors, the bishops, possess the authority
intrusted to them by Christ, to be exercised by them in unity with the rock,
that is, with Peter and his successors.
OF THE POPE
What is the Pope to the
Catholic?
The represeutative of
Jesus Christ, and the visible head, appoiuted by Him, for the government of His
Church.
Did Christ actually
appoint such a supreme head?
Yes, and that in the
person of Saint Peter.
He gave him the significant name Peter – the rock, distingllished him always
above the other apostles, and laid upon him the charge to feed His lambs, that
is, the faithful, and His sheep, that is, the bishops themselves; and this
power Peter uniformly exercised.
Why did Christ appoint a
visible head for the Church?
Because the Church is an
outward, visible society, united together not only by inward faith in Christ,
but also by outward, visible signs.
Such a visible head is as necessary for the Church as for a body, a family, a
society, a state, to prevent disunion, confusion, and the consequent destruction
of the whole; this supreme head is the centre of the whole, the final judge,
the authoritative teacher.
Who is now this supreme
head?
The Bishop of Rome, or
the Pope. It is undeniable that Peter occupied the bishop’s see at Rome, and
that he died there. Equally indisputable is it that the successor of Saint
Peter entered upon possession of his rights, and, together with the episcopal
see of Rome, inherited also the office possessed by him. From the first
centuries this has ever been acknowledged by the faithful, who have accordingly
called the Bishop of Rome Pope – that is, the father of the faithful. And how
clearly does history show that Peter and his successors are the rock upon which
the Lord has immovably founded His Church! What storms have not broken upon the
Church! Persecutions from without and within, heresies and schisms without
number, and infidelity in its most hideous form, have raged against the Church,
and what has been the consequence? Nations have often fallen away from the
Church, single bishops have proved betrayers of their flocks, the sees of the
apostles themselves have been subject to the vicissitudes of time. And amid all
these storms Rome alone has, for over eighteen hundred years, stood firm. She
has come out of every contest victorious, has remained the centre of faith and
discipline, and has preserved the unbroken succession of bishops from Peter.
Who does not see herein the assistance of Him Who forever fulfils that promise
of His, “Upon this rock I will build My Church, and the gates I of hell shall
not prevail against it”? The Pope is, therefore, the visible supreme head of
the Church, appointed by Christ for all time; the invisible, all-governing head
is Christ Himself.
Prayer
O Jesus Christ, Son of
the living God, Who hast built Thy Church on Saint Peter, as on a rock, Who
hast confided to him the keys of the kingdom of heaven, and constituted him and
his successors Thy representatives upon earth, grant us Thy grace, that in all
the laws we may obey them as Thyself, that, resting upon the rock of truth, we
may be immovable in all storms, and steadfastly persevere in the way of good
works.
– Goffine’s Devout
Instructions
SOURCE : https://catholicsaints.info/goffines-devout-instructions-feast-of-saints-peter-and-paul-apostles/
Light
from the Altar – The Apostles, Saints Peter and Paul, 29 June
Saint Peter
Simon, surnamed Peter by
our Lord, was a poor fisherman of Bethsaida, owning a boat on the Sea of
Galilee and depending for his living upon his nets and his skill in throwing
them. His brother Andrew lived with him at Bethsaida, a small fishing village, which
our Lord had denounced for its hardness of heart and unbelief. Theirs was a
rough life, with many dangers, little rest, and no comforts.
When John the Baptist
drew men to him on the Jordan ford, Simon and Andrew came south to hear him and
to be baptized. And it was well they did, for there they met Jesus, and there
they were called to be His disciples. Andrew met Him first and brought Simon to
Him. Picture the two men to yourselves – middle-sized, weather-beaten, uncouth
of speech and gesture, yet of gentle nature, energetic, steady of purpose,
loyal and time. And beside them see our Lord, emaciated from His late fast,
with the sad, sweet look that told of love and suffering, with the bands that
showed Him also to be a Man of toil. His garments, like those of His
companions, were of the laborers’ color and quality. But there was about Him a
majesty and serenity which distinguished His from mere human manhood. He was
one to draw all hearts, and Simon and Andrew followed Him spellbound.
No need have we to go
through Peter’s life for the next three years, we know it so well. They were
years of wonderful peace and happiness, of child-like trustfulness, of learning
and feeling the things of God. We hear in memory Simon’s impetuous outbursts,
we hear the chiding be receives from his Master, but we hear also the wonderful
call: “Thou art Peter, and upon this rock I will build My Church, and the gates
of hell shall not prevail against it.” We bear our Lord pray for him specially,
that being once converted he may confirm his brethren. We see Peter shrink from
suffering, fly from danger, deny his Master, in abject terror. We see him at
our Lord’s feet, wiping away the three-fold denial by a threefold act of love:
“Lord, Thou knowest all things, Thou knowest that I love Thee.”
Then the Master is called
away, and the novena-days pass and the Holy Ghost comes down upon Peter and
spiritualizes all his good, and ennobles all his purely natural. Henceforth we
see him another being – strong in temptation, joyful in suffering, courageous
in danger. We see him stand before the Sanhedrin with the dignity of an
ambassador and speak with bold firmness before the awe-inspiring council, and
we see him leave the hall a scourged man, rejoicing with great joy. This is the
Head of our Church, Christ’s first Vicar upon earth – a man with a man’s
failings, a saint with a jurisdiction beyond all others upon the earth, the
custodian of that most priceless of all treasures, religious truth; a man with
an inheritance and with heirs promised to the end of time.
Saint Paul
Saint Paul, whose former
name was Saul, was called “the Apostle of the Gentiles,” “one born out of due
time,” as he says of himself – that is, an apostle-elect, without the privilege
of personally knowing our Lord. He was born at Tarsus, “no mean city”; be
enjoyed the rights of a Roman citizen, was brought up at the feet of the great
Gamaliel, in Jerusalem, the city of Jewish thought and culture; he was highly
refined, gifted with eloquence and with winning ways; a man learned in the law,
a Pharisee. A very different figure is this from Peter, the rude fisherman. The
call of the two Apostles was different too. Saul was struck to the ground when
in the midst of a sinful course, and was changed from a persecutor to the
propagator of the Christian religion. He received his teaching mainly from
divine inspiration; be was endowed with all the gifts of the Holy Ghost, and
received the command to preach the Gospel to all nations.
Saint Peter and Saint
Paul – how different they are! And yet they are blessed with the same high
calling, chosen to the same end, the spread of the Gospel, the witnessing to
our Lord before king and governors. And the one we should hardly have thought a
worthy representative of the growing Church is chosen its Head, its
Foundation-stone. We, in our wisdom, would have looked to the fitness of
things, and have chosen for so exalted an office a refined, cultured, eloquent
man, a man of some standing, like Saint Paul, not a rude fisherman, a man with
a dialect, a Galilean. Well, we learn many things from the Gospel, and this is
not the least: to distrust our own judgment. The fisherman was chosen and has
been honored for nearly two thousand years as God’s own Vicar upon earth,
Rome’s first Pontiff.
But if we look nearer
into the hearts of the two Apostles we see there is as much resemblance as
there is contrast. There is the same large heart overflowing with love for
mankind, the same naturally impulsive disposition; there is the same energy and
self-forgetfulness, the same burning zeal for the good of all men, the same joy
in suffering for Christ. It was fitting they should die together and be honored
together. In the persecution of Nero – June 29, tradition says – Saint Peter
was crucified with his head downwards; on the same day Saint Paul, protected
still by his Roman privilege, was beheaded outside the walls of Rome. Together
in martyrdom, together they share the splendid tombs within and without the
Eternal City, and throughout Christendom the honor of the universal Church –
Paul as the Apostle of the Gentiles, Peter as Supreme Pontiff, first Bishop of
Rome.
This is a rough sketch,
but materials for study are within reach of all. To know Saint Peter well we
should read the Gospels carefully, note the passages in which his name occurs,
and ponder them; then read the first part of the Acts and see him a glowing
Apostle, with miraculous gifts, and the unction of the Holy Ghost. And then
turn to his epistles – they complete the picture and show his heart. The same
little book – the New Testament – will tell us all there is to be known about
Saint Paul. Begin with the second part of the Acts and make your notes. Then –
but the task is a long one – take his epistles and study the saint in them.
They will repay you as no light reading ever did. You will find matter there
for imagination, heart and head.
MLA
Citation
Father James J McGovern.
“The Apostles, Saints Peter and Paul, 29 June”. Light
from the Altar, 1906. CatholicSaints.Info.
31 October 2019. Web. 30 June 2023.
<http://catholicsaints.info/book-of-saints-/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/light-from-the-altar-the-apostles-saints-peter-and-paul-29-june/
Petitions to St. Peter
and St. Paul
O holy Apostles, Peter
and Paul, I choose you this day and forever to be my special patrons and
advocates; thee, Saint Peter, Prince of the Apostles, because thou art the
Rock, upon which Almighty God hath built His Church; thee, Saint Paul, because
thou wast fore-chosen by God as the Vessel of election and the Preacher of
truth in the whole world. Obtain for me, I pray you, lively faith, firm hope,
and burning love; complete detachment from myself, contempt of the world,
patience in adversity, humility in prosperity, attention in prayer, purity of
heart, a right intention in all my works, diligence in fulfilling the duties of
my state of life, constancy in my resolutions, resignation to the will of God
and perseverance in the grace of God even unto death; that so, by means of your
intercession and your glorious merits, I may be able to overcome the
temptations of the world, the flesh and the devil, and may be made worthy to
appear before the chief and eternal Shepherd of souls, Jesus Christ, Who with
the Father and the Holy Ghost liveth and reigneth for endless ages, to enjoy
His presence and love Him forever. Amen.
Our Father, Hail Mary,
Glory be.
V. Thou shalt make them
princes over all the earth.
R. They shall be mindful
of Thy name, O Lord.
Let us pray:
O God, Whose right hand
raised up blessed Peter, when he walked upon the water and began to sink, and
thrice delivered his fellow-Apostle Paul from the depths of the sea, when he
suffered shipwreck: graciously hear us and grant, by the merits of them both,
that we also may attain unto everlasting glory: Who livest and reignest world
without end. Amen
(An Indulgence of 500
days.)
Prayer to Sts. Peter and
Paul for the Holy Catholic Church
Defend, O Lord, thy
servants, we beseech thee, from all dangers both of body and soul; and, by the
intercession of the blessed and glorious Virgin Mary, Mother of God, of the
blessed Apostles Peter and Paul, of blessed N., and of all thy saints, mercifully
grant us the blessings of peace and safety ; that all adversities and errors
being removed, thy Church may freely and securely serve thee; through Christ
Our Lord. Amen.
Prayer to St. Paul
Thou art the Vessel of
election, Saint Paul the Apostle, the Preacher of truth in the whole world.
V. Pray for us, Saint
Paul the Apostle,
R. That we may be made
worthy of the promises of Christ.
Let us pray:
Almighty and everlasting
God, Who, of Thy divine mercy, didst instruct Thy blessed Apostle Paul what he
should do that he might be filled with the Holy Ghost; by his admonitions
directing us and his merits interceding for us, grant that we may serve Thee in
fear and trembling and so be filled with the comfort of Thy heavenly gifts.
Through Christ our Lord, Amen.
(An Indulgence of 500
days)
Invocations
Defend, O Lord, Thy
people: and as they put their trust in the patronage of Thy holy Apostles,
Peter and Paul, keep them ever by Thy protection. Through Christ our Lord. Amen
(Roman Missal).
(An Indulgence of 300
days)
Saint Peter and Saint
Paul, Apostles
(from the Liturgical
Year, 1904)
After the great
solemnities of the movable cycle, and the Feast of St. John the Baptist, none
is more ancient, nor more universal in the Church, than that of the two Princes
of the Apostles. From the beginning, Rome celebrated their triumph on the very
day itself which saw them go up from earth to heaven, June 29th. Her practice
prevailed, at a very early date, over the custom of several other countries,
which put the Apostles' feast towards the close of December. It was, no doubt,
a fair thought which inspired the placing of these Fathers of the Christian
people in the cortege of Emmanuel at his entry into this world. But, as we have
already seen, today's teachings have intrinsically an important preponderance
in the economy of Christian dogma; they are the completion of the whole Work of
the Son of God; the cross of Peter fixes the Church in her stability, and marks
out for the Divine Spirit the immutable centre of his operations. Rome,
therefore, was well inspired when, leaving to the Beloved Disciple the honour
of presiding over his brethren at the Crib of the Infant God, she maintained
the solemn memory of the Princes of the Apostles upon the day chosen by God
Himself to consummate their labours and to crown, at once, both their life and
the whole cycle of mysteries.
Fully today, do the
heavens declare the glory of God, as David expresses it, today do they show us
the course of the Spouse completed on the eternal hills (Ps. xviii. 2-6). Day
unto day uttereth speech, and night unto night revealeth the deep secret (Ibid.
3). From north and south of the new Sion, from either side of her stream, Peter
and Paul waft one to other, as a farewell song, as a sacred Epithalamium, the
good Word (Ps. xliv. 2); sublime that echo, sonorous its power, vocal still throughout
the whole earth (Ibid. xviii. 4, 5), and yet to resound as long as the world
lasts. These two torches of salvation blend their flames above the palaces of
ancient Rome; the passing darkness of their death, that night of which the
Psalmist sings, now concentrates light, forever, in the midst of the queen
city. Beside the throne of the Bridegroom fixed forever and ever on yonder
seven hills (Ps. xliv. 7-10), the Gentile world, now become the Bride, is
resplendent in glory (Eph. v. 27), all fair in that peerless purity which she
derives from their blood united as it is to that of the Son of God.
But seemly is it, not to
forget, on so great a day, those other messengers sent forth by the divine
householder, and who watered earth's highways with their sweat and with their
blood, the while they hastened the triumph and the gathering in of the guests
invited to the Marriage feast (St. Matth. xxii. 8-10). To them is it due, if
now the law of grace is definitively promulgated throughout all nations, and if
in every language and upon every shore the good tidings have been sounded (Ps.
xviii. 4, 5). Thus the festival of St. Peter, completed by the more special
memory of St. Paul his comrade in death, has been from earliest times regarded
as the festival likewise of the whole Apostolic college. In those primitive
times it seemed impossible to dream of separating from their glorious leader
any of those whom Our Lord had so intimately joined together in the
responsibility of one common work. But in course of time, however, particular
solemnities were successively consecrated to each one of the Apostles, and so
the feast of June 29th was more exclusively attributed to the two Princes whose
martyrdom rendered this day illustrious. More than this; as we shall presently
see, the Roman Church, thinking it impossible fittingly to honour both of these
on the same day, deferred till the morrow her more explicit praises of the
Doctor of the Gentiles.
The Antiphons and
Capitulum of First Vespers take us back to the opening days of the apostolic
ministry. They place us in the midst of those which immediately follow the
Descent of the Holy Ghost. Peter and John go up together to the temple of
Jerusalem. Calvary's sacrifice has put an end to its figurative oblations; but
it, nevertheless, still continues to be a place of prayer, pleasing to heaven,
on account of its grand memories. At the door of the sacred edifice, a man,
lame from his birth, begs an alms of the Apostles. Peter, lacking both silver
and gold, exerts in his favour the power of healing which he possesses in the
name of Jesus Christ of Nazareth. The Synagogue yields no more to the miracles
of the disciple than she did to those of the Master; she will not be converted;
and presently a new Herod, wishing to please the Jews, finds no better means of
doing so than the putting to death of James the brother of John, and the
imprisoning of Peter.
But the angel of the Lord
comes down into the prison where he is sleeping, on the eve of the day fixed
for his death; the angel bids him arise, put on his garments, and follow him.
The Apostle, set free, proclaims the reality of that which at first he thought
but a dream. He departs from Jerusalem, now hopelessly the accursed city; and
on all sides of the gentile world into whose midst he has entered, is verified
the prophecy: Tu es Petrus: Thou art Peter, and upon this Rock I will build my
Church (St. Matth. xvi. 18).
Ant. Peter and John went
up to the temple at the ninth hour of prayer.
Ant. Silver and gold I
have none; but what I have, I give unto thee.
Ant. The Angel said to
Peter: Cast thy garment about thee, and follow me.
Ant. The Lord hath sent
his Angel, and hath delivered me out of the hand of Herod. Alleluia.
Ant. Thou art Peter, and
upon this rock I will build my Church.
Capitulum. (Acts, xii.)
Herod the king stretched out his hand to afflict some of the church; and he killed James the brother of John with the sword. And seeing that it pleased the Jews, he proceeded to take up Peter also.
Decorum lux
Lo! beauteous Light Eternal
floods, with sacred fires, this golden day which crowns the Princes of Apostles
and opens out unto the guilty a free path to Heaven.
The Teacher of the whole
earth, as well as the Doorkeeper of Heaven, both of them Fathers of Rome, and
Judges of nations, each a victor of death, the one by the sword, the other by
the cross, laurel-crowned, both take their seats in the Senate of Eternal Life.
O happy Rome, by noble
gore of Princes twain art thou now consecrated; empurpled by the blood of such
as these, thou alone in beauty dost surpass all the rest of earth.
To the Trinity in Unity
that governeth all things through ages of ages, may there be eternal glory,
honour, power, and jubilation. Amen.
V. Their sound hath gone
forth into all the earth.
R. And their words unto
the ends of the world.
Antiphon of the
Magnificat
Thou art the Shepherd of
the sheep, O Prince of the sheep, O Prince of the Apostles, to thee were
delivered the keys of the kingdom of heaven.
Prayer:
O God, who hast
consecrated this day by the martyrdom of thine Apostles Peter and Paul; grant
to thy Church that she may in all things follow their instruction by whom she
received the Faith. Through our Lord, &c.
The sun is bending
towards the horizon. The Church is about to resume her chants, and to begin the
sacred Vigil which will be continued until morning with all the pomp and
continuity of the greatest solemnities. In heart, at least, let us keep watch
with her. This night is the last during which the visible Head given to her by
the Spouse, is fulfilling his ministry of prayer and suffering in Nero's
dungeons; so much the less, therefore, will she leave him, and so much the more
eager is she to spend herself in extolling his greatness. When once again the
day-star shall appear in the east, gilding with his rays those seven hills
whereon the Queen of nations is seated, the hour of sacrifice will have sounded
for the Vicar of the Man-God. Let us, then, prepare to form a part of his
cortege, by representing to ourselves in thought the historic details of this
glorious drama, and the facts which led to it.
Since the terrible
persecution of the year 64, Rome had become for Peter a sojourn fraught with
peril, and he remembered how his Master had said to him, when appointing him
Shepherd of both lambs and sheep: Follow thou me (St. John, xxi). The Apostle,
therefore, awaited the day when he must mingle his blood with that of so many
thousands of Christians, whom he had initiated into the faith, and whose Father
he truly was. But before quitting earth, Peter must triumph over Simon the
Magician, his base antagonist. This heresiarch did not content himself with
seducing souls by his perverse doctrines; he sought even to mimic Peter in the
prodigies operated by him. So he proclaimed that on a certain day, he would fly
in the air. The report of this novelty quickly spread through Rome, and the
people were full of the prospect of such a marvelous sight. If we are to
believe Dion Chrysostom, Nero seems even to have entertained at his court this
wondrous personage, who pledged himself to soar aloft in mid-air. More than
that, the emperor would even with his own presence honor this rare sight (Orat.
xxi). The imperial lodge was reared upon the Via Sacra, where the scene was to
be enacted.
But cruel for the
impostor did this deception prove. "Scarce had this Icarus begun to poise
his flight," says Suetonius, "than he fell close to Nero's lodge
which was bathed in his blood." The gravest writers of Christian antiquity
are unanimous in attributing to the prayer of Peter this humiliation inflicted
on the Samaritan juggler in the very midst of Rome, where he had dared to set
himself up as the rival of Christ's Vicar.
The disgrace, as well as
the blood of the heresiarch, had fallen on the emperor himself. Curiosity and
ill-will but needed, therefore, to be combined, in order to attract personally
upon Peter an attention that might prove disastrous. Moreover, be it
remembered, there was yet another danger, and to this Saint Paul alludes,
namely, the peril of false brethren. To understand this term and justly to
appreciate the situation, we must bear in mind how inevitable are the clashings
of certain characters in a society so numerous as was already that of the
Christians in Rome; and how discontent is necessarily caused to vulgar minds
when existing circumstances sometimes demand higher interests to be exclusively
consulted, in the always difficult question of choosing persons to offices of
trust, or to special confidence. These things well borne in mind, it will be
easy to account for what Saint Clement, an eye-witness of the Apostle's
martyrdom, attests in a letter to the Corinthians, viz., that "rivalries
and jealousies" had a large share in the tragic end brought about, through
the suspicions at last conceived by the authorities against "this
Jew."
The filial devotedness of
the Christians of Rome took alarm, and they implored Saint Peter to elude the
danger for a while, by instant flight. "Although he would have much
preferred to suffer," says Saint Ambrose (Contra Auxent), Peter set out
along the Appian Way. Just as he reached the Capuan gate, Christ suddenly
presented Himself, seemingly about to enter the city. " Lord, whither
goest thou? cried out the Apostle. " To Rome," Christ replied,
"to be there crucified again." The disciple understood his Master; he
at once retraced his steps, having now no thought but to await his hour of
martyrdom. This Gospel-like scene expresses the sequel of our Lord's designs
upon the venerable old man. With a view to founding the Christian Church in
unity, He had extended to his disciple his own prophetic name of the
"Rock," or " Stone," Petrus; now, even unto the Cross
itself, was He about to make him His participator. Rome having replaced
Jerusalem must likewise have her Calvary.
In his flight, Peter
dropped from his leg a bandlet which a disciple picked up, with much respect. A
monument was afterwards raised on the spot where this incident occurred: it is
now the Church of Saints Nereus and Achilles, anciently called Titulus
fascioloe, the Title of the bandlet. According to the designs of Providence the
humble fasciola was to recall the memory of that momentous meeting at the gates
of Rome, where Christ in person stood face to face with His Apostle, the
visible Head of His Church, and announced that the hour of his sacrifice on the
cross was at hand.
From that moment Peter
set everything in order with a view to his approaching end. It was at this time
he wrote his Second Epistle, which is, as it were, his last testament and
loving farewell to the Church. Therein he declares that the close of his life
is near, and compares his body to a temporary shelter, a tent which one takes
down to journey further on. The laying away of this my tabernacle is at hand,
according as our Lord Jesus Christ also hath signified to me (2 St. Pet. i.
14). These his words are evidently an allusion to the apparition on the Appian
Way.
On the day fixed by God's
decree, pagan power gave orders for the Apostle's arrest. Details are wanting
as to the judicial procedure which followed, but the constant tradition of the
Roman Church is that he was incarcerated in the Mamertine Prison. By this name
is known the dungeon constructed at the foot of the Capitoline hill, by Ancus
Martius, and afterwards completed by Servius Tullus, whence it is also called
Carcer Tullianus. Two outer staircases, called the steps of sighs, led to this
frightful den. An upper dungeon gave immediate entrance to that which was to
receive the prisoner and never to deliver him up alive, unless he were destined
to a public execution. To be put into this horrible place, he had to be let
down by cords, through an opening above, and by the same was he finally drawn
up again, whether dead or alive. The vaulting of this lower dungeon was high
and its darkness was utter and horrible, so that it was an easy task to guard a
captive detained therein, specially if he were laden with chains.
On the twenty-ninth of
June, in the year sixty-seven, Peter was at length drawn up to be led to death.
According to Roman law, he must first be subjected to the scourge, the usual
prelude to capital punishment. An escort of soldiers conducted the Apostle to
his place of martyrdom, outside the city walls, as the laws required. Peter was
marched to execution, followed by a large number of the Faithful, drawn by
affection along his path, and for his sake defying every peril.
Beyond the Tiber, facing
the Campus Martins, there stretches a vast plain, which is reached by the
bridge named the Triumphal, whereby the city is put in communication with the
Via Triumphalia and the Via Cornelia, both of which roads lead to the North. On
its further side from the river, the plain is bounded on the left by the
Janiculum, and beyond that, in the background, by the Vatican hills whose chain
continues along to the right in the form of an amphitheatre. Along the bank of
the Tiber the land is occupied by immense gardens, which three years previously
had been made by Nero the scene of the principal immolation of the Christians,
just at this same season also. To the west of the Vatican Plain and beyond
Nero's gardens was a circus of vast extent, usually called by his name,
although in reality it owes its origin to Caligula, who placed in its centre an
obelisk which he had transported from Egypt. Outside the Circus, towards its
furthest end, rose a temple to Apollo, the protector of the public games. At
the other end, the declivity of the Vatican hill begins, and about the middle,
facing the Obelisk, was planted a turpentine tree well known to the people. The
spot fixed upon for Peter's execution was close to this said turpentine tree.
There, likewise, was his tomb already dug. No other spot in all Rome could be
more suitable for so august a purpose. From remotest ages, something mysterious
had hovered over the Vatican. An old oak, said by the most ancient traditions
to be anterior to the foundation of Rome, was there held in great reverence.
There was much talk of oracles heard in this place. Moreover, where could a
more choice resting-place be found for this old man who had just conquered
Rome, than a mound beneath this venerated soil, opening upon the "
Triumphal Way " and the " Cornelian Way," thus uniting the
memories of victorious Rome and the name of the Cornelii, which had now become
inseparable from that of Peter?
There is something
supremely grand in the taking possession of these places by the Vicar of the
Man-God. The Apostle, having reached the spot and come up to the instrument of
death, implored of his executioners to set him thereon, not in the usual way,
but head downwards, in order, said he, that the servant be not seen in the same
position once taken by the Master. His request was granted; and Christian
tradition, in all ages, renders testimony to this fact which adds further
evidence to the deep humility of so great an Apostle. Peter, with outstretched
arms, prayed for the city, prayed for the whole world, the while his blood
flowed down upon that Roman soil the conquest of which he had just achieved. At
this moment Rome became forever the new Jerusalem. When the Apostle had gone
through the whole round of his sufferings, he expired; but he was to live again
in each one of his Successors, unto the end of time.
Prayer:
O Peter, we also hail thy
glorious tomb! Well does it behove us, thy chosen sons of the West, to
celebrate with faith and love the glories of this day. If all nations are moved
at the tidings of thy triumphant death; if all tongues proclaim that from Rome
perforce must the law of the Lord come forth, unto the whole world; is it not because
this death of thine has turned Babylon into that city of divine oracles hailed
by the son of Amos, in his prophecy (Is. ii. 1. 5)? is it not because the
mountain prepared, in distant ages, to bear the house of the Lord, begins to
peer from out the mist, and now stands forth in full day-light to the eyes of
the nations. The site of the new Sion is forever fixed; for on this day, is the
corner-stone laid (Ibid. xxviii. 16), and Jerusalem is to have no other
foundation, than this tried and precious Stone.
O Peter, on thee must we
build; for fain are we to be dwellers in the Holy City. We will follow our
Lord's counsel (St. Matth. vii. 24-27), by raising our structure upon the rock,
so that it may resist the storm, and may become an eternal abode. Our gratitude
to thee, who hast vouchsafed to uphold us, is all the greater, since this our
senseless age, pretends to construct a new social edifice, which it would fix
on the shifting sands of public opinion, and hence realizes naught save
downfall and ruin! Is the stone rejected by our modern architects any the less,
head of the corner? And does not its strength appear in the fact (as it is
written) that having rejected and cast it aside, they stumble against it and
are hurt, yea broken?
Standing erect, amid these
ruins, firm upon the foundation, the rock against which the gates of hell
cannot prevail,--we have all the more right to extol this day, on which the
Lord hath, as our Psalm says established the earth (Ps. xcii. 1). The Lord did
indeed manifest His greatness, when He cast the vast orbs into space, and
poised them by laws so marvelous, that the mere discovery thereof does honour
to science; but His reign, His beauty, His power, are far more stupendous when
He lays the basis prepared by him to support that temple of which a myriad
worlds scarce deserve to be called the pavement. Of this immortal day, did
Eternal Wisdom sing, when divinely foretasting its pure delights, and preluding
our gladness, he thus led on our happy chorus: "When the mountains with
their huge bulk were being established, and when the earth was being balanced
on its poles, when He established the sky above, and poised the fountains of
waters, when he laid the foundations of the earth, I was with Him, forming all
things; and was delighted every day playing before him at all times ; playing
in the world, for my delights are to be with the children of men (Prov.viii).
The Commemoration of St.
Paul Apostle
(from the Liturgical
Year, 1904)
On the Twenty fifth of
January, we beheld Stephen leading to Christ's mystic crib, the once ravenous
wolf of Benjamin (Gen. xlix. 27), tamed at last, but who in the morning of his
impetuous youth, had filled the Church of God with tears and bloodshed. His
evening did indeed come when as Jacob had foreseen, Saul, the persecutor, would
outstrip all his predecessors among Christ's disciples, in giving increase to
the Fold, and in feeding the Flock, with the choicest food of His heavenly
doctrine.
By an unexampled
privilege, Our Lord though already seated at the Right Hand of His Father,
vouchsafed not only to call, but personally to instruct this new disciple, so
that he might one day be numbered amongst His Apostles. The ways of God can
never be contradictory one to another; hence, this creation of a new apostle may
not be accomplished in a manner derogatory to the divine constitution already
delivered, to the Christian Church by the Son of God. Therefore, as soon as the
illustrious convert emerges from those sublime contemplations, during which the
Christian dogma has been poured into his soul, he must needs go to Jerusalem to
see Peter, as he himself relates to his disciples in Galatia. "It behoved
him," says Bossuet, "to collate his own Gospel with that of the
prince of the Apostles." From that moment, aggregated as a co-operator in
the preaching of the Gospel, we see him at Antioch (in the "Acts of the
Apostles"), accompanied by Barnabas, presenting himself to the work of
opening the Church unto the Gentiles, the conversion of Cornelius having been already
effected by Peter himself. He passes a whole year in this city, reaping an
abundant harvest. After Peter's imprisonment in Jerusalem, at his subsequent
departure for Rome, a warning from on high makes known to those who preside
over the Church at Antioch, that the moment is come for them to impose hands on
the two missionaries, and confer on them the sacred character of Ordination.
From that hour Paul
attains the full stature of an apostle, and it is clear that the mission unto
which he had been preparing is now opened. At the same time, in St. Luke's
narrative, Barnabas almost disappears, retaining but a very secondary position.
The new Apostle has his own disciples, and he henceforth takes the lead in a
long series of peregrinations marked by as many conquests. His first is to
Cyprus, where he seals an alliance with ancient Rome, analagous to that which
Peter contracted at Cesarea.
In the year 43, when Paul
landed in Cyprus, its pro-consul was Sergius Paulus, illustrious for his
ancestry, but still more so for the wisdom of his government. He wished to hear
Paul and Barnabas: a miracle worked by Paul, under his very eyes, convinced him
of the truth of his teaching; and the Christian Church counted, that day, among
her sons one who was heir to the proudest name among the noble families of
Rome. Touching was the mutual exchange that took place on this occasion. The
Roman Patrician had just been freed by the Jew from the yoke of the Gentiles;
in return, the Jew hitherto called Saul received and thenceforth adopted the
name of Paul, as a trophy worthy of the Apostle of the Gentiles.
From Cyprus Paul
travelled successively to Cilicia, Pamphylia, Pisidia, and Lycaonia, everywhere
preaching the Gospel and founding Churches. He then returned to Antioch in the
year 47, and found the Church there in a state of violent agitation. A party of
Jews, who had come over to Christianity from the ranks of the Pharisees, whilst
consenting indeed to the admission of gentiles into the Church, were
maintaining that this could only be on condition of their being likewise
subjected to Mosaic practices, such as, circumcision, distinction of meats,
etc. The Christians, who had been received from among the gentiles, were
disgusted at this servitude to which Peter had not subjected them; and thus the
controversy became so hot, that Paul deemed it necessary to undertake a journey
to Jerusalem where Peter had lately arrived, a fugitive from Rome, and where
the Apostolic College was at that moment furthermore represented by John, as
well as by James the bishop of the city. These being assembled to deliberate on
the question, it was decreed, in the name and under the influence of the Holy
Ghost, that the exacting of anything relative to Jewish rites should be utterly
forbidden in the case of gentile converts. It was on this occasion, too, that
Paul received from these Pillars, as he styles them, the confirmation of this
his apostolate superadded to that of the Twelve, and to be specially exercised
in favour of the gentiles. By this extraordinary ministry deputed to the
nations, the Christian Church definitively asserted her independence of
Judaism; and the gentiles could now freely come flocking into her bosom.
Paul then resumed his
course of apostolic journeys over all the Provinces he had already evangelized,
in order to confirm the Churches. Thence, passing through Phrygia, he came to
Macedonia, stayed a while at Athens, and then on to Corinth, where he remained
a year and a half. At his departure he left in this city a flourishing Church,
whereby he excited against him the fury of the Jews. From Corinth, Paul went to
Ephesus, where he stayed two years. So great was his success with the gentiles
there, that the worship of Diana was materially weakened; whereupon a tumult
ensuing, Paul thought the moment come for his departure from Ephesus. During
his abode there he made known to his disciples a thought that had long haunted
him: I must needs see Rome: the capital of the gentile world was indeed calling
the Apostle of the Gentiles.
The rapid growth of
Christianity in the capital of the empire had brought face to face and in a
manner more striking than elsewhere, the two heterogeneous elements which
formed the Church of that day: the unity of Faith held together in one fold
those that had formerly been Jews, and those that had been pagans. Now it so
happened, that some of both of these classes, too easily forgetting the
gratuity of their common vocation to the faith, began to go so far as to
despise their brethren of the opposite class, deeming them less worthy than
themselves of that baptism which had made them all equal in Christ. On the one
side, certain Jews disdained the gentiles, remembering the polytheism which had
sullied their past life with all those vices which come in its train. On the
other side, certain gentiles contemned the Jews, as coming from an ungrateful
and blinded people, who had so abused the favours lavished upon them by God as
to crucify the Messias.
In the year 53, Paul,
already aware of these debates, profited of a second journey to Corinth, to
write to the Faithful of the Church in Borne that famous Epistle in which he
emphatically sets forth how gratuitous is the gift of faith; and maintains how
Jew and gentile alike, being quite unworthy of the divine adoption, have been called
solely by an act of pure mercy. He likewise shows how Jew and gentile,
forgetting the past, have but to embrace one another in the fraternity of one
same faith, thus testifying their gratitude to God through whom both of them
have been alike prevented by grace. His apostolic dignity, so fully recognized,
authorized Paul to interfere in this matter, though touching a Christian centre
not founded by him. Whilst awaiting the day when he could behold with his own
eyes the queen of all Churches, lately fixed by Peter on the Seven Hills, the
Apostle was anxious once again to make a pilgrimage to the City of David.
Jewish rage was just at that moment rampant in Jerusalem against him; national
pride being more specially piqued, in that he, the former, disciple of
Gamaliel, the accomplice of Stephen's murder, should now invite the gentiles to
be coupled with the sons of Abraham, under the one same Law of Jesus of
Nazareth. The Tribune Lysias was scarce able to snatch him from the hands of
these bloodthirsty men, ready to tear him to pieces.
The following night
Christ appeared to Paul, saying to him: Be constant, for as thou hast testified
of me in Jerusalem, so must thou bear witness also at Rome. It was not,
however, till after two years of captivity, that Paul, having appealed to
Caesar, landed in Italy at the beginning of the year 56. Then at last the
Apostle of the Gentiles made his entry into Rome: the trappings of a victor
surrounded him not; he was but a humble Jewish prisoner led to the place where
all appellants to Cassar were mustered; yet was he that Jew whom Christ himself
had conquered on the way to Damascus. No longer Saul, the Benjamite, he now
presented himself under the Roman name of Paul; nor was this a robbery on his
part, for after Peter, he was to be the second glory of Rome, the second pledge
of her immortality. He brought not the primacy with him indeed, as Peter had
done, for that had been committed by Christ to one alone; but he came to assert
in the very centre of the gentile world, the divine delegation which he had
received in favour of the nations, just as an affluent flows into the main
stream, which mingling its waters with its own, at last empties them unitedly
into the ocean. Paul was to have no successor in his extraordinary mission; but
the element which he had deposited in the Mistress, the Mother Church, was of
such value, that in course of ages the Roman Pontiffs, heirs to Peter's
monarchical power have ever appealed to Paul's memory as well; pronouncing
their mandates in the united names of the " Blessed " Apostles Peter
and Paul."
Instead of having to
await in prison the day whereon his cause was to be heard, Paul was at liberty
to choose a lodging place in the city. He was obliged, however, to be
accompanied day and night by a soldier to whom, according to the usual custom,
he was chained, but only in such a way as to prevent his escape: all his
movements being otherwise left perfectly free, he could easily continue to
preach the Word of God. Towards the close of the year 57, in virtue of his
appeal to Caesar, the Apostle was at last summoned before the pretoritim; and
the successful pleading of his cause resulted in his acquittal.
Being now free, Paul
revisited the East, confirming on his Evangelical course the Churches he had previously
founded. Thus Ephesus and Crete once more enjoyed his presence; in the one he
left his disciple Timothy as bishop, and in the other Titus. But Paul had not
quitted Rome for ever: marvelously illumined as she had been by his preaching,
the Roman Church was yet to be gilded by his parting rays and empurpled by his
blood. A heavenly warning, as in Peter's case, bade him also return to Rome
where martyrdom was awaiting him. This fact is attested by St. Athanasius (De
fuga sua. xviii): we learn the same also from St. Asterius of Ameseus, who
hereupon remarks, that the Apostle entered Rome once more, "in order to
teach the very masters of the world; to turn them into his disciples; and by
their means to wrestle with the whole human race. There, Paul finds Peter
engaged in the same work; he at once yokes himself to the same divine chariot
with him, and sets about instructing the children of the Law, within the
Synagogues, and the Gentiles outside (Homil. viii.)."
At length Rome possesses
her two Princes conjointly: the one seated on the eternal chair, holding in his
hands the keys of the kingdom of heaven; the other surrounded by the sheaves he
has garnered from the fields of the Gentile world. They shall now part no more;
even in death, as the Church sings, they shall not be separated. The period of
their being together was necessarily short, for they must needs render to their
Master the testimony of blood before the Roman world should be freed from the
odious tyranny under which it was groaning. Their death was to be Nero's last
crime; after that he was to fade from sight, leaving the world horrorstricken
at his end, as shameful as it was tragic.
It was in the year 65
that Paul returned to Rome; once more signalizing his presence there by the
manifold works of his apostolate. From the time of his first labours there, he
had made converts even in the very palace of the Caesars: being now returned to
this former theatre of his zeal, he again finds entrance into the imperial
abode. A woman who was living in criminal intercourse with Nero, as likewise a
cup-bearer of his, were both caught in the apostolic net, for it were hard
indeed to resist the power of that mighty word. Nero, enraged at "this
foreigner's" influence in his very household, was bent on Paul's
destruction. Being first of all cast into prison, his zeal cooled not, but he
persisted the more in preaching Jesus Christ. The two converts of the imperial
palace having abjured, together with paganism, the manner of life they had been
leading, this twofold conversion of theirs did but hasten Paul's martyrdom. He
was well aware that it would be so, as can be seen in these lines addressed to
Timothy: "I labour even unto bands, as an evil doer; but the word of God
is not bound. Therefore, I endure all things for the sake of the elect. For I
am even now ready to be sacrificed, like a victim already sprinkled with the
lustral water, and the time of my dissolution is at hand. I have fought the
good fight, I have finished my course, I have kept the faith. As to the rest,
there is laid up for me a crown of Justice which the Lord, the just Judge, will
render to me in that day (2 Tim)."
On the Twenty-ninth of
June, in the year 67, whilst Peter, having crossed the Tiber by the Triumphal
bridge, was drawing nigh to the cross prepared for him on the Vatican plain,
another martyrdom was being consummated on the left bank of the same river.
Paul, as he was led along the Ostian Way, was also followed by a group of the
Faithful who mingled with the escort of the condemned. His sentence was that he
should be beheaded at the Salvian Waters. A two miles' march brought the
soldiers to a path leading eastwards, by which they led their prisoner to the
place fixed upon for the martyrdom of this, the Doctor of the Gentiles. Paul fell
on his knees, addressing his last prayer to God; then having bandaged his eyes,
he awaited the death stroke. A soldier brandished his sword, and the Apostle's
head, as it was severed from the trunk, made three bounds along the ground;
three fountains immediately sprang up on these several spots. Such is the local
tradition; and to this day, three fountains are to be seen on the site of his
martyrdom, over each of which an altar is raised.
Let us unite our voice of
homage to that of preceding ages in honour of this Vessel of Election, whence
salvation flows so abundantly over our earth.
Prayer:
Praise then be to thee, O
Apostle, now and forever! Eternity itself will not suffice to exhaust the
gratitude of us, the "Nations." Accomplish thy work in each one of us
during all ages; permit not that, by the falling off of any one amongst those
called by Our Lord to complete His mystic Body, the Bride be deprived of one
single increase on which she might have counted. Uphold and brace against
despondency the preachers of the sacred Word, all those who by the pen or by
any title whatsoever, are continuing thy work of light. Multiply those valiant
apostles who are ever narrowing upon our globe the boundaries of darkness. Thou
didst promise to remain with us, to be ever watchful of faith's progress in
souls, and to cause the pure delights of divine union to be ever developing
there. Keep thy promise; because of thy going away to Jesus, thy word is none
the less plighted to those who, like ourselves, could not know thee here below.
For to those who have not seen thy face in the flesh, thou hast left, in one of
thine immortal Epistles, the assurance that thou wilt take care that their
hearts be comforted, being instructed in charity, and unto all riches of
fullness of understanding, unto the knowledge of the mystery of God the Father
and of Christ Jesus, in Whom are hid all the treasures of wisdom and knowledge
(Coloss. ii. 1-3).
During this season of the
sacred cycle, the reign of the Holy Spirit Who formeth saints (Rom. viii),
grant that Christians of good will may be brought to understand how, by their
very baptism, they are put in possession of that sublime vocation which is too
often imagined to be the happy lot of but a chosen few. Oh! would that they
could seize this grand yet very simple idea, which thou hast given of the
mystery wherein is contained the absolute and universal principle of Christian
Life (Ibid. vi); that, having been buried with Jesus under the waters, and
thereby incorporated with Him, they must necessarily be bound by every right
and title to become saints, to aim at union with Jesus in His Life, since they
have been granted union with Him in His Death. Ye are dead, and your life is
hidden with Christ in God (Coloss. iii. 3) these were the words addressed by
thee to our forefathers: oh! then, repeat them to us likewise, for thou didst
give them as a truth intended for all without distinction! Suffer not, O Doctor
of us, Gentiles, that the light grow dim among us, to the great detriment of
the Lord and of His Bride.
http://catholicharboroffaithandmorals.com/
SOURCE : http://catholicharboroffaithandmorals.com/St.%20Peter%20and%20Paul%20popup.html
The Acts of Peter and
Paul
It came to pass,
after Paul went
out of the island Gaudomeleta, that he came to Italy;
and it was heard of by the Jews who
were in Rome,
the elder of the cities, that Paul demanded
to come to Cæsar. Having fallen, therefore, into great grief and much
despondency, they said among themselves: It does not please him that he alone
has afflicted all our brethren and parents in Judæa and Samaria,
and in all Palestine; and he has not been pleased with these, but, behold,
he comes here also, having through imposition asked Cæsar to destroy
us.
Having therefore made an
assembly against Paul,
and having considered many proposals, it seemed good to
them to go to Nero the
emperor, to ask him not to allow Paul to
come to Rome.
Having therefore got in readiness not a few presents, and having carried them
with them, with supplication they came before him, saying: We beseech you,
O good emperor, send orders into all the governments of
your worship, to the effect that Paul is
not to come near these parts; because this Paul,
having afflicted all the nation of our fathers, has been seeking to come hither
to destroy us also. And the affliction, O most worshipful emperor,
which we have from Peter is enough for us.
And the Emperor
Nero, having heard these things, answered them: It is according to
your wish. And we write to all our governments that he shall not on any account
come to anchor in the parts of Italy.
And they also informed Simon the Magian, having sent for him,
that, as has been said, he should not come into the parts of Italy.
And while they were thus
doing, some of those that had repented out of the nations,
and that had beenbaptized at
the preaching of Peter, sent elders to Paul with
a letter to the following effect: Paul,
dear servant of our
Lord Jesus Christ, and brother of Peter, the first of the apostles,
we have heard from the rabbis of theJews that
are in this Rome, the greatest of the cities, that they have
asked Cæsar to send into all his governments, in order that, wherever
you may be found, you may be put
to death. But we have believed,
and do believe,
that as God does not separate the two great lights which He has made,
so He is not to part you from each other, that is,
neither Peter from Paul,
nor Paul from Peter;
but we positively believe in our
Lord Jesus Christ, into whom we have been baptized,
that we have become worthy also of your teaching.
And Paul,
having received the two men sent with the letter on the twentieth of
the month of May, became eager to go, and gave thanks to
the Lord and Master Jesus
Christ. And having sailed from Gaudomeleta, he did not now come
through Africa to the parts of Italy,
but ran to Sicily,
until he came to the city of Syracusewith the two men who had
been sent from Rome to him. And having sailed thence, he came
to Rhegium of Calabria, and from Rhegium he crossed
to Mesina, and there ordained a bishop, Bacchylus by
name. And when he came out of Mesina he sailed to Didymus, and
remained there one night. And having sailed thence, he came
to Pontiole on the second day.
And Dioscorus the
shipmaster, who brought him to Syracuse, sympathizing with Paul because
he had delivered his son from death, having left his own ship in Syracuse,
accompanied him to Pontiole. And some of Peter's disciples having
been found there, and having received Paul,
exhorted him to stay with them. And he stayed a week, in hiding, because of the
command of Cæsar. And all the toparchs were watching to seize
and kill him. But Dioscorus the shipmaster, being himself
also bald, wearing his shipmaster's dress, and speaking boldly, on the
first day went out into the city of Pontiole. Thinking therefore that he
was Paul,
they seized him, and beheaded him, and sent his head to Cæsar.
Cæsar therefore, having
summoned the first men of the Jews,
announced to them, saying: Rejoice with great joy,
for Paul your
enemy is dead. And he showed them the head. Having therefore made great
rejoicing on that day, which was the fourteenth of the month of June, each of
the Jews fully believed it.
And Paul,
being in Pontiole, and having heard that Dioscorus had been
beheaded, being grieved with great grief, gazing into the height of
the heaven, said: O Lord Almighty in heaven, who hast
appeared to me in every place whither I have gone on account of Your
only-begotten Word, our
Lord Jesus Christ, punish this city, and bring out all who have believed in God and
followed His word. He said to them therefore: Follow me: And going forth
from Pontiole with those who had believed in
the word of God,
they came to a place calledBaias; and looking up with their eyes, they all
see that city called Pontiole sunk into the sea-shore about one
fathom; and there it is until this day, for a remembrance, under the sea.
And having gone forth
from Baias, they went to Gaitas, and there he taught the word
of God.
And he stayed there three days in the house of Erasmus,
whom Peter sent from Rome to teach the Gospel of God.
And having come forth from Gaitas, he came to the castle called Taracinas,
and stayed there seven days in the house ofCæsarius the deacon,
whom Peter had ordained by the laying
on of hands. And sailing thence, he came by the river to a place
called Tribus Tabernes.
And those who had
been saved out of the city of Pontiole that had been
swallowed up, reported
to Cæsar inRome that Pontiole had been swallowed up,
with all its multitude. And the emperor, being in great grief on account of the
city, having summoned the chief of the Jews,
said to them: Behold, on account of what I heard from you, I
have caused Paul to
be beheaded, and on account of this the city has been swallowed up. And the
chief of the Jews said
to Cæsar: Most worshipful emperor, did we not say to you that he
troubled all the country of the East, and perverted our fathers? It is better
therefore, most worshipful emperor, that one city be destroyed, and
not the seat of your empire; for this had Rome to suffer. And the
emperor, having heard their words, was appeased.
And Paul stayed
in Tribus Tabernes four days. And departing thence, he came
to Appii Forum, which is calledVicusarape; and having slept there
that night, he saw one sitting on a golden chair, and a multitude
of blacks standing beside him, saying: I have today made a son murder his
father. Another said: And I have made a house fall, and kill parents with
children. And they reported to him many evil
deeds— some of one kind, some of another. And another coming, reported to
him: I have managed that the bishop Juvenalius,
whom Peter ordained, should sleep with the abbess Juliana. And
having heard all these things when sleeping in that Appii Forum,
near Vicusarape, straightway and immediately he sent to Rome one
of those who had followed him from Pontiole to the bishop Juvenalius,
telling him this same thing which had just been done. And on the
following day, Juvenalius, running, threw himself at the feet
of Peter, weeping and lamenting, and saying what had just befallen;
and he recounted to him the matter, and said: I believe that
this is the light which you were awaiting. And Peter said to him: How
is it possible that it is he when he is dead? And Juvenalius thebishop took
to Peter him that had been sent by Paul,
and he reported to him that he was alive, and on his way, and that he was
at Appii Forum. And Peter thanked and glorified the God and
Father of our
Lord Jesus Christ.
Then having summoned
his disciples that believed,
he sent them to Paul as
far as Tribus Tabernes. And the distance
from Rome to Tribus Tabernes is thirty-eight
miles. And Paul seeing
them, having given thanks to our
Lord Jesus Christ, took courage;
and departing thence, they slept in the city called Aricia.
And a report went about
in the city of Rome that Paul the
brother of Peter was coming. And those that believed in God rejoiced
with great joy.
And there was great consternation among the Jews;
and having gone to Simon the Magian, they entreated him,
saying: Report to the emperor that Paul is
not dead, but that he is alive, and has come. And Simon said to
the Jews:
What head is it, then, which came to Cæsar from Pontiole? Was it
not bald also?
And Paul having
come to Rome,
great fear fell
upon the Jews.
They came together therefore to him, and exhorted him, saying: Vindicate
the faith in
which you were born; for it is not right that you, being a Hebrew, and of
the Hebrews, should call yourself teacher of Gentiles,
and vindicator of the uncircumcised; and, being yourself circumcised,
that you should bring to nought the faith of
the circumcision. And
when you see Peter, contend against his teaching, because he has destroyed
all the bulwarks of our law; for he has prevented the keeping of Sabbaths and
new moons, and the holidays appointed by the law. And Paul,
answering, said to them: That I am a true Jew,
by this you can prove; because also you have been able to keep the Sabbath,
and to observe the true circumcision;
for assuredly on the day of the Sabbath God rested
from all His works. We have fathers, and patriarchs, and the law.
What, then, does Peter preach in the kingdom of
the Gentiles?
But if he shall wish to bring in any new teaching, without any tumult,
and envy,
and trouble, send him word, that we may see, and in your presence I shall
convict him. But if his teaching be true,
supported by the book and testimony of the Hebrews, it becomes all of us
to submit to him.
Paul saying
these and such like things, the Jews went
and said to Peter: Paul of
the Hebrews has come, and entreats you to come to him, since those
who have brought him say that he cannot meet whomsoever he may wish until he
appear before Cæsar. And Peter having heard, rejoiced with
great joy;
and rising up, immediately went to him. And seeing each other, they
wept for joy;
and long embracing each other, they bedewed each other with tears.
And when Paul had
related to Peter the substance of all his doings, and how,
through the disasters of the ship, he had come, Peter also told him
what he had suffered from Simon the Magian, and all his plots.
And having told these things, he went away towards evening.
And in the morning of the
following day, at dawn, behold, Peter coming, finds a multitude of
the Jews before
Paul's door.
And there was a great uproar between the Christian Jews and
the Gentiles.
For, on the one hand, the Jews said:
We are a chosen race, a royal priesthood,
the friends of Abraham,
and Isaac, and Jacob, and all the prophets,
with whom God spoke, to whom He showed His own mysteries and
His great wonders. But you of the Gentiles are
no great thing in your lineage; if otherwise, you have become polluted and
abominable by idols and
graven images.
While the Jews were
saying such things, and such-like, those of the Gentiles answered,
saying: We, when we heard the truth,
straightway followed it, having abandoned our errors.
But you, both knowing the
mighty deedsof
your fathers, and seeing the signs of the prophets,
and having received the law, and gone through the sea with dry feet, and
seen your enemies sunk in its depths, and the pillar of fire by night
and of cloud by day shining upon you, and manna having been given to
you out of heaven, and water flowing to you out of a rock—after all these
things you fashioned to yourselves the idol of a calf,
and worshipped the graven image. But we, having seen none of
the signs, believe to
be a Saviour the God whom you have forsaken
in unbelief.
While they were
contending in these and such-like words, the Apostle
Paul said that they ought not to make such attacks upon each other,
but that they should rather give heed to this, that God had fulfilled
His promises which He swore to Abraham our
father, that in his seed he should inherit all the nations. For there is
no respect of persons with God. As
many as have sinned in law shall
be judged according to law, and as many as have sinned without law shall
perish without law. Romans 2:12 But
we, brethren, ought to thank God that, according to His mercy, He has
chosen us to be a holy people
to Himself: so that in this we ought to boast, whether Jews or Greeks;
for you are all one in the belief of His name.
And Paul having
thus spoken, both the Jews and
they of the Gentiles were
appeased. But the rulers of theJews assailed Peter.
And Peter, when they accused him of having renounced their synagogues,
said: Hear, brethren, the holy Spirit about
the patriarch David, promising, Of the fruit of your womb shall He
set upon your throne. Him therefore to whom the Father said, You are my
Son, this day have I begotten You, the chiefpriests through envy crucified;
but that He might accomplish the salvation of
the world, it was allowed that He should suffer all these things. Just as,
therefore, from the side of Adam Eve was created, so also
from the side of Christ was created the Church,
which has no spot nor blemish. In Him, therefore, God has opened
an entrance to all the sons of Abraham,
and Isaac, and Jacob, in order that they may be in the faith of
profession towards Him, and have life and salvation in
His name. Turn, therefore, and enter into the joy of
your fatherAbraham,
because God has fulfilled what He promised to him. Whence also
the prophet says,
The Lord hassworn,
and will not repent: You are a priest for
ever, after the order of Melchizedec. For
a priest He
became upon the cross,
when He offered the whole burnt-offering of His own body
and blood as a sacrifice for
all the world.
And Peter saying
this and such-like, the most part of the people believed.
And it happened also that Nero's
wife Libia, and
the yoke-fellow of Agrippa the prefect, Agrippina by
name, thus believed,
so that also they went away from beside their own husbands. And on account of
the teaching of Paul,
many, despising military life, clung to God;
so that even from the emperor's bed-chamber some came to him, and having becomeChristians,
were no longer willing to return to the army or the palace.
When, consequently, the
people were making a seditious murmuring, Simon, moved with zeal,
rouses himself, and began to say many evil things
about Peter, saying that he was a wizard and a cheat. And they believedhim,
wondering at his miracles;
for he made a brazen serpent move itself, and stone statues to
laugh and move themselves, and himself to run and suddenly to
be raised into the air. But as a set-off to these, Peterhealed
the sick by a word, by praying made
the blind to see, put demons to
flight by a command; sometimes he even raised the dead. And he said
to the people that they should not only flee from Simon's deceit, but
also that they should expose him, that they might not seem to
be slaves to the devil.
And thus it happened that
all pious men abhorred Simon the Magian,
and proclaimed him impious. But those who adhered to Simon strongly
affirmed Peter to be a magian, bearing false witness as
many of them as were with Simon the Magian; so that
the matter came even to the ears of Nero the Cæsar,
and he gave order to bring Simon the Magian before him. And he,
coming in, stood before him, and began suddenly
to assumedifferent forms, so that on a sudden he became a child, and
after a little an old man, and at other times a young man; for he changed
himself both in face and stature into different forms, and was in a
frenzy, having the devil as
his servant. And Nero beholding
this, supposed him to be truly the son
of God; but the ApostlePeter showed him to be both
a liar and a wizard, base and impious and apostate,
and in all things opposed to the truth of God,
and that nothing yet remained except that his wickedness,
being made apparent by the command of God,
might be made manifest to them all.
Then Simon, having
gone in to Nero,
said: Hear, O good emperor: I am the son of God come down
fromheaven. Until now I have endured Peter only calling himself
an apostle; but now he has doubled the evil:
for Paul also
himself teaches the same things, and having his mind turned against
me, is said to preach along with him; in reference to whom, if you shall not
contrive their destruction, it is very plain that your kingdomcannot
stand.
Then Nero,
filled with concern, ordered to bring them speedily before him. And on the
following day Simon the Magian, and Peter and Paul the apostles of Christ,
having come in to Nero, Simon said:
These are the disciples
of the Nazarene, and it is not at all well that they should be of the
people of the Jews, Nero said:
What is aNazarene? Simon said: There is a city
of Judah which has always been opposed to us, called Nazareth,
and to it the teacher of these men belonged. Nero said: God commands
us to love every
man; why, then, do you persecute them? Simon said:
This is a race of men who have turned aside
all Judæa from believing in me.Nero said
to Peter: Why are you thus unbelieving, according to your
race? Then Peter said to Simon: You have been able to
impose upon all, but upon me never; and those who have been
deceived, God has through me recalled from their error.
And since you have learned by experience that you can not get the better of me,
I wonder with what face you boast yourself before the emperor,
and supposest that through your magic art you shall overcome
the disciples of Christ. Nero said:
Who is Christ? Peter said: He is what
this Simon the Magianaffirms himself to be; but this is a
most wicked man,
and his works are of the devil.
But if you wish to know,
O good emperor, the things that have been done
in Judæa about Christ, take the writings of Pontius
Pilatesent to Claudius, and thus you will know all.
And Nero ordered
them to be brought, and to be read in their presence; and they were to the
following effect: —
Pontius
Pilate to Claudius, greeting. There has lately happened an event
which I myself was concerned in. For the Jews through envy have
inflicted on themselves, and those coming after them, dreadful judgments. Their
fathers had promises that their God would send them his holy one
from heaven, who according to reasonshould be called their king, and
he had promised to send him to the earth by means of a virgin. He,
then, when I was procurator,
came into Judæa. And they saw him enlightening the blind, cleansing lepers,
healing paralytics, expelling demons from men,
raising the dead, subduing the winds, walking upon the waves of the sea, and
doing many other wonders, and all the people of the Jews calling
him Son
of God. Then the chiefpriests,
moved with envy against
him, seized him, and delivered him to me; and telling one lie after
another, they said that he was a wizard, and did contrary to their law.
And I, having believed that
these things were so, gave him up, after scourging him, to
their will; and they crucified him, and after he
was buried set guards over him. But he, while my soldiers were
guarding him, rose on the third day. And to such a degree was the wickedness of
the Jews inflamed
against him, that they gave money to the soldiers, saying, Say his discipleshave stolen his
body. But they, having taken the money, were not able to keep silence as to
what had happened; for they have testified that they have seen him (after he
was) risen, and that they have received money from the Jews.
These things, therefore, have I reported, that no one should falsely speak
otherwise, and that you should not suppose that the falsehoods of
the Jews are
to be believed.
And the letter having
been read, Nero said:
Tell me, Peter, were all these things thus done by him? Petersaid:
They were, with your permission, O good emperor. For
this Simon is full of lies and deceit, even if it
should seem that he is what he is not— a god. And in Christ there is
all excellent victory through God and through man, which that
incomprehensible glory assumed which
through man deigned to come to the assistance of men. But in
this Simon there are two essences, of man and of devil,
who through man endeavours to ensnare men.
Simon said: I wonder,
O good emperor, that you reckon this man of any consequence— a
man uneducated, a fisherman of the poorest, and endowed with power neither
in word nor by rank. But, that I may not long endure him as an enemy, I shall
immediately order my angels to
come and avenge me upon him. Peter said: I am not afraid of
your angels;
but they shall be much more afraid of me in the power and trust of
my Lord Jesus
Christ, whom you falsely declarest yourself
to be.
Nero said:
Are you not afraid, Peter, of Simon, who confirms his
godhead by deeds? Peter said: Godhead is
in Him who searches the hidden things of the heart. Now then, tell me what
I am thinking about, or what I am doing. I disclose to your servants who are
here what my thought is, before he tells lies about it, in order that
he may not dare to lie as to what I am thinking about. Nero said:
Come hither, and tell me what you are thinking
about. Peter said: Order a barley loaf to be brought, and
to be given to me secretly. And when he ordered it to be brought, and secretly
given to Peter, Peter said: Now tell us, Simon, what has
been thought about, or what said, or what done.
Nero said:
Do you mean me to believe that Simon does
not know these
things, who both raised a dead man, and presented himself on the
third day after he had been beheaded, and who has done whatever he said he
would do? Peter said: But he did not do it before me. Nero said:
But he did all these before me. For assuredly he ordered angels to
come to him, and they came. Peter said: If he has done what is very
great, why does he not do what is very small? Let him tell what I had in
my mind,
and what I have done. Nero said:
Between you, I do not know myself. Simon said:
Let Peter say what I am thinking of, or what I am
doing. Peter said: WhatSimon has in his mind I shall
show that I know,
by my doing what he is thinking
about. Simon said: Know this, O emperor, that no one knows the
thoughts of men,
but God alone. Is not,
therefore, Peter lying? Peter said: you, then, who sayest
that you are the Son
of God, tell what I have in my mind; disclose, if you can, what I
have just done in secret. For Peter,
having blessed the barley loaf which he had received, and hawing
broken it with his right hand and his left, had heaped it up in his sleeves.
Then Simon, enraged that he was not able to tell the secret of
the apostle, cried out, saying: Let great dogs come forth, and eat him up
before Cæsar. And suddenly there appeared great dogs, and rushed
at Peter. But Peter, stretching forth his hands to pray,
showed to the dogs the loaf which he had blessed; which the dogs seeing,
no longer appeared. Then Petersaid to Nero:
Behold, I have shown you that I knew what Simon was
thinking of, not by words, but by deeds;
for he, having promised that he would bring angels against
me, has brought dogs, in order that he might show that he had not god-like
but dog-like angels.
Then Nero said
to Simon: What is it, Simon? I think we have got the worst of
it. Simon said: This man, both inJudæa and in
all Palestine and Cæsarea, has done the same to me; and
from very often striving with me, he has learned that this is adverse to them.
This, then, he has learned how to escape from me; for the thoughts
of men no one knows but God alone.
And Peter said to Simon: Certainly you feign yourself to be a
god; why, then, do you not reveal the thoughts of every man?
Then Nero,
turning to Paul,
said: Why do you say nothing, Paul? Paul answered
and said: Know this, O emperor, that if you permit this magician to
do such things, it will bring an access of the greatest mischief to your
country, and will bring down your empire from its position. Nero said
to Simon: What do you say? Simonsaid: If I do not manifestly hold
myself out to be a god, no one will bestow upon me due
reverence. Nerosaid:
And now, why do you delay, and not show yourself to be a god, in order that
these men may be punished? Simon said: Give orders to build
for me a lofty tower of wood, and I, going up upon it, will call myangels,
and order them to take me, in the sight of all, to my father in heaven;
and these men, not being able to do this, are put to shame
as uneducated men. And Nero said
to Peter: Have you heard, Peter, what has been said by Simon?
From this will appear how much power either he or your god
has. Peter said: O mostmighty emperor, if you were willing, you might
perceive that he is full of demons. Nero said:
Why do you make to me roundabouts
of circumlocutions? Tomorrow will prove you.
Simon said: Do you believe,
O good emperor, that I who was dead, and rose again, am a magician?
For it had been brought about by his own cleverness that the
unbelieving Simon had said to Nero: Order me
to be beheaded in a dark place, and there to be left slain; and if I do
not rise on the third day, know that
I am a magician; but if I rise again, know that
I am the Son
of God.
And Nero having
ordered this, in the dark, by his magic art he managed that a ram should be
beheaded. And for so long did the ram appear to be Simon until he was
beheaded. And when he had been beheaded in the dark, he that had beheaded him,
taking the head, found it to be that of a ram; but he would not say anything to
the emperor, lest he should scourge him, having ordered this to be done in
secret. Thereafter, accordingly. Simon said that he
had risen on the third day, because he took away the head of the ram
and the limbs— but the blood had been there congealed— and on the
third day he showed himself to Nero,
and said: Cause to be wiped away my blood that has been poured out;
for, behold, having been beheaded, as I promised, I haverisen again on the
third day.
And when Nero said, Tomorrow will prove you,
turning to Paul,
he says: You, Paul,
why do you say nothing? Either who taught you, or whom you have for a master,
or how you have taught in the cities, or what things have happened through your
teaching? For I think that you have not any wisdom, and art not able to
accomplish any work of power. Paul answered:
Do you suppose that I ought to speak against a desperate man, a magician, who
has given his soul up
to death, whose destruction and perdition will come speedily? For he ought to
speak who pretends to be what he is not, and deceives men by
magic art. If you consent to hear his words, and to shield him, you shall
destroy your soul and
your kingdom, for he is a most base man. And as
the Egyptians Jannes and Jambres led Pharaoh and
his army astray until they were swallowed up in the sea, so also he, through
the instruction of his father the devil,
persuades men to do many evils to
themselves, and thus deceives many of the innocent, to the peril of
your kingdom. But as for the word of the devil,
which I see has been poured out through this man, with groanings of my heart I
am dealing with the Holy
Spirit, that it may be clearly shown what it is; for as far as he seems to
raise himself towards heaven, so far will he be sunk down into
the depth of Hades, where there is weeping and gnashing of teeth. But
about the teaching of myMaster, of which you asked me, none attain it except
the pure, who allow faith to
come into their heart. For as many things as belong to peace and love,
these have I taught. Round about from Jerusalem, and as far as Illyricum, Romans 15:19 I
have fulfilled the word of peace. For I have taught that in honour they
should prefer one another; Romans 12:10 I
have taught those that are eminent and rich not to be lifted up,
and hope in uncertainty of riches, but to place
their hope in God; 1 Timothy 6:17 I
have taught those in a middle station to be content with food and
covering; I have taught the poor to rejoice in
their own poverty; I have taught fathers to teach their children
instruction in the fear of
the Lord, children to obey their parents in
wholesome admonition; I have taught wives to love their
own husbands, and to fear them
as masters, and husbands to observe fidelity to their wives; I have taught
masters to treat their slaves with clemency, and slaves to
serve their own masters faithfully; Colossians 3:18-22 I
have taught the churches of the believers to
reverence one almighty, invisible, and incomprehensible God. And this
teaching has been given me, not from men, nor through men, but
through Jesus
Christ, Galatians 1:1 who
spoke to me out of heaven, who also has sent me to preach, saying to me,
Go forth, for I will be with you; and all things, as many as you shall say or
do, I shall make just.
Nero said:
What do you say, Peter? He answered and said: All that Paul has
said is true. For
when he was a persecutor of the faith of Christ,
a voice called him out of heaven, and taught him the truth;
for he was not an adversary of our faith from hatred,
but from ignorance.
For there were before us false Christs,
like Simon, false apostles,
and false
prophets, who, contrary to the sacred writings, set themselves to
make void the truth;
and against these it was necessary to have in readiness this man, who
from his youth up set himself to no other thing than to search out the mysteries of
the divine law, by which he might become
a vindicator of truth and
a persecutor of falsehood.
Since, then, his persecution was
not on account of hatred,
but on account of the vindication of the law, the very truth out
of heaven held intercourse with him, saying, I am the truth which
youpersecutest; cease persecuting me. When, therefore, he knew that
this was so, leaving off that which he was vindicating, he began to vindicate
this way of Christ which he was persecuting.
Simon said:
O good emperor, take notice that these two have conspired against me;
for I am the truth,
and they purpose evil against
me. Peter said: There is no truth in
you; but all you say is false.
Nero said: Paul,
what do you say? Paul said:
Those things which you have heard from Peter, believe to
have been spoken by me also; for we purpose the same thing, for we have the
same Lord Jesus the Christ. Simonsaid: Do you expect
me, O good emperor, to hold an argument with these men, who have
come to an agreement against me? And having turned to the apostles of Christ,
he said: Listen, Peter and Paul:
if I can do nothing for you here, we are going to the place where I
must judge you. Paul said:
O good emperor, see what threats he holds out against
us. Peter said: Why was it necessary to keep from laughing
outright at a foolish man, made the sport of demons,
so as to suppose that he cannot be made manifest?
Simon said: I spare you until
I shall receive my power. Paul said:
See if you will go out hence safe. Peter said: If you do not
see, Simon, the power of our
Lord Jesus Christ, you will not believe yourself
not to be Christ.Simon said: Most sacred emperor, do
not believe them,
for they are circumcised knaves. Paul said:
Before we knew the truth,
we had the circumcision of
the flesh; but when the truth appeared,
in the circumcision of
the heart we both are circumcised,
and circumcise. Peter said: If circumcision be
a disgrace, why have you been circumcised, Simon?
Nero said:
Has, then, Simon also been circumcised? Peter said:
For not otherwise could he have deceivedsouls,
unless he feigned himself to be a Jew, and made a show of teaching
the law of God. Nero said: Simon,
you, as I see, being carried away with envy, persecutest these men.
For, as it seems, there is great hatred
between you and their Christ; and I am afraid that you will be
worsted by them, and involved in great evils.Simon said:
You are led astray, O emperor. Nero said:
How am I led astray? What I see in you, I say. I see that you are manifestly an
enemy of Peter and Paul and
their master.
Simon
said: Christ was not Paul's master. Paul said:
Yes; through revelation He taught me also. But tell me what I asked
you— Why were you circumcised? Simon said:
Why have you asked me this? Paul said:
We have a reason for asking you this. Nero said:
Why are you afraid to answer them? Simon said: Listen, O
emperor. At that time circumcision was
enjoined by God when
I received it. For this reason was I circumcised.
Paul said:
Do you hear, O good emperor, what has been said by Simon? If,
therefore, circumcision be
a goodthing, why have you, Simon, given up those who have been circumcised,
and forced them, after being condemned, to be put
to death? Nero said:
Neither about you do I perceive anything good. Peter and Paul
said: Whether this thought about us be good or evil has
no reference to the matter; but to us it wasnecessary that what
our Master promised should come to pass. Nero said:
If I should not be willing? Petersaid: Not as you will, but as He promised
to us.
Simon said:
O good emperor, these men have reckoned upon your clemency,
and have bound you. Nero said:
But neither have you yet made me sure about yourself. Simon said:
Since so many excellent deeds and signshave
been shown to you by me, I wonder how you should be in doubt. Nero said:
I neither doubt nor
favour any of you; but answer me rather what I ask.
Simon
said: Henceforward I answer you nothing. Nero said:
Seeing that you lie, therefore you say this. But if even I can do nothing to
you, God,
who can, will do it. Simon said: I no longer answer you. Nero said:
Nor do I consider you to be anything: for, as I perceive, you are
a liar in everything. But why do I say so much? The three of you show
that your reasoning is uncertain; and thus in all things you have made me doubt,
so that I find that I can give credit to none of you.
Peter said: We preach
one God and Father of our
Lord Jesus Christ, that has made the heaven and the earth and the
sea, and all that therein is, who is the true King;
and of His kingdom there shall be no end. Luke 1:33 Nero said:
What king is lord? Paul said:
The Saviour of all the nations. Simon said: I am he whom
you speak of. Peter and Paul said:
May it never be well with you, Simon, magician, and full of bitterness.
Simon said: Listen,
O Cæsar Nero,
that you may know that
these men are liars, and that I have been sent from the heavens:
tomorrow I go up into the heavens, that I may make those who believe in
me blessed, and show my wrath upon
those who have denied me. Peter and Paul said:
Us long ago God called to His own glory;
but you, called by the devil, hastenest
to punishment. Simon said: Cæsar Nero,
listen to me. Separate these madmen from you, in order that when I go
into heaven to my father, I may be very merciful to you. Nero said:
And whence shall we prove this, that you go away
into heaven? Simon said: Order a lofty tower to be
made of wood, and of great beams, that I may go up upon it, and that my angels may
find me in the air; for they cannot come to me upon earth among the
sinners. Nero said:
I will see whether you will fulfil what you say.
Then Nero ordered
a lofty tower to be made in the Campus Martius, and all the people
and the dignities to be present at the spectacle. And on the following day, all
the multitude having come together, Nero ordered Peterand Paul to
be present, to whom also he said: Now the truth has
to be made manifest. Peter and Paul said:
We do not expose him, but our
Lord Jesus Christ, the Son
of God, whom he has falsely declared
himself to be.
And Paul,
having turned to Peter, said: It is my part to bend the knee, and to pray to God;
and yours to produce the effect, if you should see him attempting anything,
because you were first taken in hand by theLord. And Paul,
bending his knees, prayed.
And Peter, looking steadfastly upon Simon, said: Accomplish what
you have begun; for both your exposure and our call is at hand: for I see
my Christ calling both me and Paul.Nero said:
And where will you go to against
my will? Peter said: Whithersoever our Lord has
called us. Nerosaid:
And who is your lord? Peter said: Jesus the Christ,
whom I see calling us to Himself. Nero said:
Do you also then intend to go away
to heaven? Peter said: If it shall seem good to Him
that calls us. Simon said: In order that you may know,
O emperor, that these are deceivers, as soon as ever
I ascend into heaven, I will send my angels to
you, and will make you come to me. Nero said:
Do at once what you say.
Then Simon went
up upon the tower in the face of all, and, crowned with laurels, he stretched
forth his hands, and began to fly. And when Nero saw
him flying, he said to Peter: This Simon is true;
but you and Paul are
deceivers. To whom Peter said: Immediately shall you know that
we are true disciples of Christ;
but that he is not Christ, but a magician, and a malefactor. Nero said:
Do you still persist? Behold, you see him going up into heaven.
Then Peter, looking steadfastly upon Paul,
said: Paul,
look up and see. And Paul,
having looked up, full of tears, and seeing Simon flying,
said: Peter, why are you idle? Finish what you have begun; for
already our
Lord Jesus Christ is calling us. And Nero hearing
them, smiled a little, and said: These men see themselves worsted
already, and are gone mad. Peter said: Now you shall know that
we are not mad. Paulsaid
to Peter: Do at once what you do.
And Peter, looking
steadfastly against Simon, said: I adjure you,
you angels of Satan,
who are carrying him into the air, to deceive the hearts of the unbelievers, by
the God that created all things, and by Jesus
Christ, whom on the third day He raised from the dead, no longer
from this hour to keep him up, but to let him go. And immediately, being let
go, he fell into a place called Sacra Via, that is, Holy Way, and was
divided into four parts, having perished by an evil fate.
Then Nero ordered Peter and Paul to
be put in irons, and the body of Simon to be carefully kept three
days, thinking that he would rise on the third day. To
whom Peter said: He will no longer rise, since he is truly dead,
being condemned to everlasting punishment. And Nero said
to him: Who commanded you to do such a
dreadful deed? Peter said: His reflections and blasphemy against
my Lord Jesus
Christ have brought him into this gulf of destruction. Nero said:
I will destroy you by an evil taking
off. Peter said: This is not in your power, even if it should
seem good to you to destroy us; but it is necessary that
what our Master promised to us should be fulfilled.
Then Nero,
having summoned Agrippa the proprætor, said to him: It
is necessary that men introducing
mischievous religious observances should die. Wherefore I order them
to take iron clubs, and to be killed in
the sea-fight. Agrippa the proprætor said:
Most sacred emperor, what you have ordered is not fitting for
thesemen, since Paul seems
innocent beside Peter. Nero said:
By what fate,
then, shall they die? Agrippa answered and said: As seems to me, it
is just that Paul's head
should be cut off, and that Peter should be raised on
across as the cause of
the murder. Nero said:
You have most excellently judged.
Then
both Peter and Paul were
led away from the presence of Nero.
And Paul was
beheaded on the Ostesian road.
And Peter, having
come to the cross,
said: Since my Lord Jesus
Christ, who came down from the heaven upon the earth,
was raised upon the cross upright, and He has deigned
to call to heaven me, who am of the earth, my cross ought
to be fixed head down most, so as to direct my feet towards heaven; for I
am not worthy to be crucified like my Lord. Then, having reversed
the cross,
they nailed his feet up.
And the multitude was
assembled reviling Cæsar, and wishing to kill him.
But Peter restrained them, saying: A few days ago, being
exhorted by the brethren, I was going away; and my Lord Jesus
Christ met me, and having adored Him, I said, Lord,
whither are You going? And He said to me, I am going to Rome to
be crucified. And I said to Him, Lord, were You not crucified once for
all? And the Lord answering, said, I saw you fleeing from death, and
I wish to be crucified instead of you. And I said, Lord, I go; I fulfil
Your command. And He said to me, Fear not, for I am with you. On
this account, then, children, do not hinder my going; for already my feet are
going on the road to heaven. Do not grieve, therefore, but rather rejoice with
me, for today I receive the fruit of my labours. And thus speaking, he said: I
thank You, good Shepherd, that the sheep which You have entrusted to
me, sympathize with me; I ask, then, that with me they may have a part in
Yourkingdom. And having thus spoken, he gave up the ghost.
And immediately there
appeared men glorious and
strange in appearance; and they said: We are here, on account of the holy and
chief apostles,
from Jerusalem. And they, along with Marcellus, an illustrious man,
who, having left Simon, had believed in Peter,
took up his body secretly, and put it under the terebinth near the
place for the exhibition of sea-fights in the place called the Vatican.
And the men who
had said that they came from Jerusalem said to the people: Rejoice,
and be exceeding glad, because you have been deemed worthy to have great
champions. And know that Nero himself,
after these not many days, will be utterly destroyed, and his kingdom shall
be given to another.
And after these things
the people revolted against him; and when he knew of
it, he fled into desert places, and through hunger and cold he gave up the
ghost, and his body became food for the wild beasts.
And some
devout men of the regions of the East wished to carry off
the relics of the saints,
and immediately there was a great earthquake in the city; and those that
dwelt in the city having become aware of it, ran and seized the men, but
they fled. But the Romans having taken them, put them in a place
three miles from the city, and there they were guarded a year and seven months,
until they had built the place in which theyintended to put them. And
after these things, all having assembled with glory and
singing of praise, they put them in the place built for them.
And the consummation of
the holy glorious Apostles Peter and Paul was
on the 29th of the month of June— in Christ
Jesus our Lord, to whom be glory and
strength.
The Story of Perpetua
And as Paul was
being led away to be beheaded at a place about three miles from the city, he
was in irons. And there were three soldiers guarding him who were of a
great family.
And when they had gone out of the gate about the length of a bow-shot, there
met them a God-fearing woman;
and she, seeing Paul dragged
along in irons, had compassion on him, and wept bitterly. And the name of
the woman was
called Perpetua; and she was one-eyed. And Paul,
seeing her weeping, says to her: Give me your handkerchief, and when I turn
back I shall give it to you. And she, having taken the handkerchief, gave it to
him willingly. And the soldiers laughed, and said to the woman:
Why do you wish, woman,
to lose your handkerchief? Do you not know that
he is going away to be beheaded? And Perpetua said to them: I adjure you
by the health of Cæsar to bind his eyes with this handkerchief when
you cut off his head. Which also was done. And they beheaded him at the place
called Aquæ; Salviæ, near the pine tree. And as God had
willed, before the soldiers came back, the handkerchief, having on it drops of
blood, was restored to the woman.
And as she was carrying it, straightway and immediately her eye was opened.
And the three soldiers
who had cut off the head of Saint Paul,
when after three hours they came on the same day with
the Bulla bringing it to Nero,
having met Perpetua, they said to her: What is it, woman?
Behold, by your confidence you have lost your handkerchief. But she said to
them: I have both got my handkerchief, and my eye has recovered its sight. And
as the Lord, the God of Paul,
lives, I also have entreated him that I may be deemed worthy to become
the slave of his Lord. Then the soldiers who had the Bulla,
recognising the handkerchief, and seeing that her eye had been opened, cried
out with a loud voice, as if from one mouth, and said: We too are
the slaves of Paul's master. Perpetua therefore
having gone away, reported in the palace of the Emperor
Nero that the soldiers who had beheaded Paul said:
We shall no longer go into the city, for webelieve in Christ whom Paul preached,
and we are Christians.
Then Nero,
filled with rage, ordered Perpetua, who had informed him of the soldiers,
to be kept fast in irons; and as to the soldiers, he ordered one to
be beheaded outside of the gate about one mile from the city, another to be cut
in two, and the third to bestoned.
And Perpetua was in the prison;
and in this prison there
was kept Potentiana, a noble maiden, because she had said: I forsake
my parents and
all the substance of my father, and I wish to become aChristian.
She therefore joined herself to Perpetua, and ascertained from her
everything about Paul,
and was in much anxiety about the faith in Christ.
And the wife of Nero was Potentiana's
sister; and she secretly informed her about Christ, that those who believe in
Him see everlasting joy,
and that everything here is temporary, but there eternal:
so that also she fled out of the palace, and some of the senators' wives
with her. Then Nero,
having inflicted many tortures upon Perpetua, at last tied a great stone
to her neck, and ordered her to be thrown over a precipice. And her
remains lie at the Momentan gate.
And Potentiana also underwent many torments; and at last, having made
a furnace one day, they burned her.
Source. Translated
by Alexander Walker. From Ante-Nicene Fathers, Vol.
8. Edited by Alexander Roberts, James Donaldson, and A. Cleveland
Coxe. (Buffalo, NY: Christian Literature Publishing
Co., 1886.) Revised and edited for New Advent by Kevin
Knight.<http://www.newadvent.org/fathers/0815.htm>.
Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/fathers/0815.htm
Masolino da Panicale (1383–1447),
Saints Paul and Peter, Santa Maria Maggiore Altarpiece, c. 1427-1428, Tempera
and tooled gold on panel with vertical grain, 114 x 54,3, Philadelphia Museum of Art
Santi Pietro e Paolo Apostoli
m. 67 d.C.
Due apostoli e due
personaggi diversi, ma entrambi fondamentali per la storia della Chiesa del
primo secolo così come nella costruzione di quelle radici dalle quali si
alimenta continuamente la fede cristiana. Pietro, nato a Betsaida in
Galilea, era un pescatore a Cafarnao. Fratello di Andrea, divenne apostolo
di Gesù dopo che questi lo chiamò presso il lago di Galilea e dopo aver
assistito alla pesca miracolosa. Da sempre tra i discepoli più vicini a Gesù fu
l'unico, insieme al cosiddetto «discepolo prediletto», a seguire Gesù presso la
casa del sommo sacerdote Caifa, fu costretto anch'egli alla fuga dopo aver
rinnegato tre volte il maestro, come questi aveva già predetto. Ma Pietro
ricevette dallo stesso Risorto il mandato a fare da guida alla comunità dei
discepoli. Morì tra il 64 e il 67 durante la persecuzione anticristiana di
Nerone. San Paolo, invece, era originario di Tarso: prima persecutore dei
cristiani, incontrò il Risorto sulla via tra Gerusalemme e Damasco. Baluardo
dell'evangelizzazione dei popoli pagani nel Mediterraneo morì anch'egli a Roma
tra il 64 e il 67.
Martirologio Romano:
Solennità dei santi Pietro e Paolo Apostoli. Simone, figlio di Giona e fratello
di Andrea, primo tra i discepoli professò che Gesù era il Cristo, Figlio del
Dio vivente, dal quale fu chiamato Pietro. Paolo, Apostolo delle genti, predicò
ai Giudei e ai Greci Cristo crocifisso. Entrambi nella fede e nell’amore di
Gesù Cristo annunciarono il Vangelo nella città di Roma e morirono martiri
sotto l’imperatore Nerone: il primo, come dice la tradizione, crocifisso a
testa in giù e sepolto in Vaticano presso la via Trionfale, il secondo trafitto
con la spada e sepolto sulla via Ostiense. In questo giorno tutto il mondo con
uguale onore e venerazione celebra il loro trionfo.
Il 29 di giugno la Chiesa
commemora la solennità liturgica degli Apostoli:
San
PIETRO
Pietro, scelto da Cristo a fondamento dell'edificio ecclesiale, clavigero del
regno dei cieli (Mt 16,13-19), pastore del gregge santo (Gv 21,15-17),
confermatore dei fratelli (Lc 22,32), è nella sua persona e nei suoi successori
il segno visibile dell'unità e della comunione nella fede e nella carità. Gli
apostoli Pietro e Paolo sigillarono con il martirio a Roma, verso l'anno 67, la
loro testimonianza al Maestro.
San
PAOLO
Paolo, cooptato nel collegio apostolico dal Cristo stesso sulla via di Damasco,
strumento eletto per portare il suo nome davanti ai popoli, è il più grande
missionario di tutti tempi, l'avvocato dei pagani, l'apostolo delle genti,
colui che insieme a Pietro far risuonare il messaggio evangelico nel mondo
mediterraneo. Gli apostoli Pietro e Paolo sigillarono con il martirio a Roma,
verso l'anno 67, la loro testimonianza al Maestro.
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20375
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Signori Cardinali,
venerati Fratelli nell’Episcopato e nel Sacerdozio,
cari fratelli e sorelle!
Siamo riuniti attorno
all’altare per celebrare solennemente i santi Apostoli Pietro e Paolo,
principali Patroni della Chiesa di Roma. Sono presenti, ed hanno appena
ricevuto il Pallio, gli Arcivescovi Metropoliti nominati durante l’ultimo anno,
ai quali va il mio speciale e affettuoso saluto. E’ presente anche, inviata da
Sua Santità Bartolomeo I, una eminente Delegazione del Patriarcato Ecumenico di
Costantinopoli, che accolgo con fraterna e cordiale riconoscenza. In spirito
ecumenico sono lieto di salutare e ringraziare “The Choir of Westminster
Abbey”, che anima la Liturgia assieme alla Cappella Sistina. Saluto anche i
Signori Ambasciatori e le Autorità civili: tutti ringrazio per la presenza e
per la preghiera.
Davanti alla Basilica di
San Pietro, come tutti sanno bene, sono collocate due imponenti statue degli
Apostoli Pietro e Paolo, facilmente riconoscibili dalle loro prerogative: le
chiavi nella mano di Pietro e la spada tra le mani di Paolo. Anche sul portale
maggiore della Basilica di San Paolo fuori le mura sono raffigurate insieme
scene della vita e del martirio di queste due colonne della Chiesa. La
tradizione cristiana da sempre considera san Pietro e san Paolo inseparabili:
in effetti, insieme, essi rappresentano tutto il Vangelo di Cristo. A Roma,
poi, il loro legame come fratelli nella fede ha acquistato un significato
particolare. Infatti, la comunità cristiana di questa Città li considerò come
una specie di contraltare dei mitici Romolo e Remo, la coppia di fratelli a cui
si faceva risalire la fondazione di Roma. Si potrebbe pensare anche a un altro
parallelismo oppositivo, sempre sul tema della fratellanza: mentre, cioè, la
prima coppia biblica di fratelli ci mostra l’effetto del peccato, per cui Caino
uccide Abele, Pietro e Paolo, benché assai differenti umanamente l’uno
dall’altro e malgrado nel loro rapporto non siano mancati conflitti, hanno
realizzato un modo nuovo di essere fratelli, vissuto secondo il Vangelo, un
modo autentico reso possibile proprio dalla grazia del Vangelo di Cristo operante
in loro. Solo la sequela di Gesù conduce alla nuova fraternità: ecco il primo
fondamentale messaggio che la solennità odierna consegna a ciascuno di noi, e
la cui importanza si riflette anche sulla ricerca di quella piena comunione,
cui anelano il Patriarca Ecumenico e il Vescovo di Roma, come pure tutti i
cristiani.
Nel brano del Vangelo di san Matteo che abbiamo ascoltato poco fa, Pietro rende
la propria confessione di fede a Gesù riconoscendolo come Messia e Figlio di
Dio; lo fa anche a nome degli altri Apostoli. In risposta, il Signore gli
rivela la missione che intende affidargli, quella cioè di essere la «pietra»,
la «roccia», il fondamento visibile su cui è costruito l’intero edificio
spirituale della Chiesa (cfr Mt 16,16-19). Ma in che modo Pietro è la
roccia? Come egli deve attuare questa prerogativa, che naturalmente non ha
ricevuto per se stesso? Il racconto dell’evangelista Matteo ci dice anzitutto
che il riconoscimento dell’identità di Gesù pronunciato da Simone a nome dei
Dodici non proviene «dalla carne e dal sangue», cioè dalle sue capacità umane,
ma da una particolare rivelazione di Dio Padre. Invece subito dopo, quando Gesù
preannuncia la sua passione, morte e risurrezione, Simon Pietro reagisce
proprio a partire da «carne e sangue»: egli «si mise a rimproverare il Signore:
… questo non ti accadrà mai» (16,22). E Gesù a sua volta replicò: «Va’ dietro a
me, Satana! Tu mi sei di scandalo...» (v. 23). Il discepolo che, per dono di
Dio, può diventare solida roccia, si manifesta anche per quello che è, nella
sua debolezza umana: una pietra sulla strada, una pietra in cui si può
inciampare – in greco skandalon. Appare qui evidente la tensione che
esiste tra il dono che proviene dal Signore e le capacità umane; e in questa
scena tra Gesù e Simon Pietro vediamo in qualche modo anticipato il dramma
della storia dello stesso papato, caratterizzata proprio dalla compresenza di
questi due elementi: da una parte, grazie alla luce e alla forza che vengono
dall’alto, il papato costituisce il fondamento della Chiesa pellegrina nel
tempo; dall’altra, lungo i secoli emerge anche la debolezza degli uomini, che
solo l’apertura all’azione di Dio può trasformare.
E nel Vangelo di oggi
emerge con forza la chiara promessa di Gesù: «le porte degli inferi», cioè le
forze del male, non potranno avere il sopravvento, «non praevalebunt». Viene
alla mente il racconto della vocazione del profeta Geremia, al quale il
Signore, affidando la missione, disse: «Ecco, oggi io faccio di te come una
città fortificata, una colonna di ferro e un muro di bronzo contro tutto il
paese, contro i re di Giuda e i suoi capi, contro i suoi sacerdoti e il popolo
del paese. Ti faranno guerra, ma non ti vinceranno - non praevalebunt -,
perché io sono con te per salvarti» (Ger 1,18-19). In realtà, la promessa
che Gesù fa a Pietro è ancora più grande di quelle fatte agli antichi profeti:
questi, infatti, erano minacciati solo dai nemici umani, mentre Pietro dovrà
essere difeso dalle «porte degli inferi», dal potere distruttivo del male.
Geremia riceve una promessa che riguarda lui come persona e il suo ministero
profetico; Pietro viene rassicurato riguardo al futuro della Chiesa, della
nuova comunità fondata da Gesù Cristo e che si estende a tutti i tempi, al di
là dell’esistenza personale di Pietro stesso.
Passiamo ora al simbolo
delle chiavi, che abbiamo ascoltato nel Vangelo. Esso rimanda all’oracolo del
profeta Isaia sul funzionario Eliakìm, del quale è detto: «Gli porrò sulla
spalla la chiave della casa di Davide: se egli apre, nessuno chiuderà; se egli
chiude, nessuno potrà aprire» (Is 22,22). La chiave rappresenta l’autorità
sulla casa di Davide. E nel Vangelo c’è un’altra parola di Gesù rivolta agli
scribi e ai farisei, ai quali il Signore rimprovera di chiudere il regno dei
cieli davanti agli uomini (cfr Mt 23,13). Anche questo detto ci aiuta
a comprendere la promessa fatta a Pietro: a lui, in quanto fedele
amministratore del messaggio di Cristo, spetta di aprire la porta del Regno dei
Cieli, e di giudicare se accogliere o respingere (cfr Ap 3,7). Le due
immagini – quella delle chiavi e quella del legare e sciogliere – esprimono
pertanto significati simili e si rafforzano a vicenda. L’espressione «legare e
sciogliere» fa parte del linguaggio rabbinico e allude da un lato alle
decisioni dottrinali, dall’altro al potere disciplinare, cioè alla facoltà di
infliggere e di togliere la scomunica. Il parallelismo «sulla terra … nei
cieli» garantisce che le decisioni di Pietro nell’esercizio di questa sua
funzione ecclesiale hanno valore anche davanti a Dio.
Nel capitolo 18 del
Vangelo secondo Matteo, dedicato alla vita della comunità ecclesiale, troviamo
un altro detto di Gesù rivolto ai discepoli: «In verità vi dico: tutto quello
che legherete sulla terra sarà legato in cielo, e tutto quello che scioglierete
sulla terra sarà sciolto in cielo» (Mt 18,18). E san Giovanni, nel
racconto dell’apparizione di Cristo risorto in mezzo agli Apostoli alla sera di
Pasqua, riporta questa parola del Signore: «Ricevete lo Spirito Santo. A coloro
a cui perdonerete i peccati, saranno perdonati; a coloro a cui non perdonerete,
non saranno perdonati» (Gv 20,22-23). Alla luce di questi parallelismi,
appare chiaramente che l’autorità di sciogliere e di legare consiste nel potere
di rimettere i peccati. E questa grazia, che toglie energia alle forze del caos
e del male, è nel cuore del mistero e del ministero della Chiesa. La Chiesa non
è una comunità di perfetti, ma di peccatori che si debbono riconoscere
bisognosi dell’amore di Dio, bisognosi di essere purificati attraverso la Croce
di Gesù Cristo. I detti di Gesù sull’autorità di Pietro e degli Apostoli
lasciano trasparire proprio che il potere di Dio è l’amore, l’amore che irradia
la sua luce dal Calvario. Così possiamo anche comprendere perché, nel racconto
evangelico, alla confessione di fede di Pietro fa seguito immediatamente il
primo annuncio della passione: in effetti, Gesù con la sua morte ha vinto le
potenze degli inferi, nel suo sangue ha riversato sul mondo un fiume immenso di
misericordia, che irriga con le sue acque risanatrici l’umanità intera.
Cari fratelli, come
ricordavo all’inizio, la tradizione iconografica raffigura san Paolo con la
spada, e noi sappiamo che questa rappresenta lo strumento con cui egli fu
ucciso. Leggendo, però, gli scritti dell’Apostolo delle genti, scopriamo che
l’immagine della spada si riferisce a tutta la sua missione di evangelizzatore.
Egli, ad esempio, sentendo avvicinarsi la morte, scrive a Timoteo: «Ho
combattuto la buona battaglia» (2 Tm 4,7). Non certo la battaglia di un
condottiero, ma quella di un annunciatore della Parola di Dio, fedele a Cristo
e alla sua Chiesa, a cui ha dato tutto se stesso. E proprio per questo il
Signore gli ha donato la corona di gloria e lo ha posto, insieme con Pietro,
quale colonna nell’edificio spirituale della Chiesa.
Cari Metropoliti: il
Pallio che vi ho conferito vi ricorderà sempre che siete stati costituiti nel e per il
grande mistero di comunione che è la Chiesa, edificio spirituale costruito su
Cristo pietra angolare e, nella sua dimensione terrena e storica, sulla roccia
di Pietro. Animati da questa certezza, sentiamoci tutti insieme cooperatori
della verità, la quale – sappiamo – è una e «sinfonica», e richiede da ciascuno
di noi e dalle nostre comunità l’impegno costante della conversione all’unico
Signore nella grazia dell’unico Spirito. Ci guidi e ci accompagni sempre nel
cammino della fede e della carità la Santa Madre di Dio. Regina degli Apostoli,
prega per noi!
Amen.
© Copyright 2012 -
Libreria Editrice Vaticana
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Sylvie Bethmont, enseignante
à l’École cathédrale, Collège des Bernardins, Paris [Décryptage] L’amitié
de Pierre et de Paul. Publié le : 29 Juin 2018 : http://www.narthex.fr/reflexions/le-sens-des-images/decryptage-l2019amitie-de-pierre-et-de-paul
Voir aussi : http://www.traditioninaction.org/SOD/j134sdPeterPaul_6-29.htm
https://www.ktotv.com/article/solennite-des-saints-pierre-et-paul
https://en.italiani.it/peter-and-paul-the-patron-saints-of-rome-the-eternal-city/